BULLETIN DE LA r y SOCIETE ZOOLOGIOUE DE FRANCE POUR L'ANNÉE 1915 AVIS Les Membres de la Société sont instamment priés d'adresser, d'une façon impersonnelle, tous tes envois d'argent et les mandats à Monsieur le Trésorier de la Société zoologique de France 28, rue Serpente, Paris (VIe). BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANGE RECONNUE D'UTILITE PUBLIQUE QUARANTIÈME VOLUME ANNÉE 1915 PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIETE ZOOLOGIQUE DE FRANCE 28, rue Serpente (Hôtel des Sociétés savantes) 1915 ËXTHA1T DU RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANGE La Société zoologique de France, fondée le 8 juin 187G, reconnut) d'utilité publique le 10 décembre 1896, comprend des membres honu retires, des membres correspondants et des membres titulaires. Les membres titulaires nouveaux sont élus en séance publique sur la présentation de deux membres anciens; ils doivent un droit lixe d'entrée de 10 francs et une cotisation annuelle de 20 francs, celle-ci exigible à partir du 1er janvier et devant être transmise sans frais au trésorier. Toutefois la Société peut faire toueber à domicile aux frais du débiteur. Les membres démissionnaires ne sont dégagés de la cotisation que pour les années qui suivent celle de leur démission (art. 4 de la loi sur les Associations). Tout membre qui n'a pas payé sa cotisation cesse de recevoir les publications de l'année courante et est, au bout de trois ans de non-paiement, considéré comme démissionnaire. On peut s'affranchir de la cotisation par le versement d'une somme de 300 francs qui confère le titre de membre A vie. Les membres donateurs sont ceux qui ont versé au moins 500 francs. Les séances de la Société sont publiques- La dernière du mois de février est Y Assemblée générale annuelle, pour laquelle les Compa- gnies de chemins de fer françaises accordent babituellement des billets à demi-place. Elle est accompagnée de séances de démons- tration, d'une conférence et d'un banquet. La bibliothèque est ouverte au siège social de 2 heures à 4 heures, tous les jours non fériés; le prêt à domicile des volumes reliés est autorisé pour les. membres habitant Paris. Les membres honoraires et titulaires ont droit aux publications de la Société. Le Bulletin parait tous les mois, sauf pendant les vacances; il publie de courtes notes déposées aux séances du mois précédent et ne comportant que des figures dans le texte; il n'en est envoyé aux auteurs qu'une seule épreuve ; a défaut de son retour dans un délai maximum de cinq jours, les corrections indispensables sont faites d'oflice. La Société en offre gratuitement aux auteurs 50 tirés à part sans couverture, à partir de 1912; elle peut, dans la mesure de ses disponibilités, dispenser du remboursement des frais de cliebage. Les personnes étrangères à la Société peuvent y publier, à condition que leur travail soit présenté par un membre. Les Mémoires publient des travaux plus étendus et pouvant comporter des planches hors texte. Il est d'usage dans les publications de la Société d'appliquer les règles de la nomenclature adoptées par les Congrès internationaux de zoologie, de faire commencer tout nom d'être vivant (animal ou plante) par une majuscule, d'écrire en italique les noms scientifiques latins et d'employer pour les indications bibliographiques les abré- viations usitées dans le Zoological Record (1905). 11 est recommandé de ne déposer que des manuscrits définitifs et lisiblement écrits : les frais de correction supplémentaires entraînés par les remaniements imporlants ou par l'état des manuscrits étant à la charge des auleuis (art. 00 (iu règlement). Les dessins doivent être remis en môme temps que les manuscrits et exécutés de façon à pouvoir être immédiate ment reproduits. Le Secrétaire général, gérant, A. ROBERT. ^ l_ LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIETE AU 1« MARS 1915 Avec la date de leur admission Le nom des membres fondateurs est précédé de la lettre F. SECRÉTAIRE GENERAL HONORAIRE F Blanchard (Prof. Raphaël), élu le 18 décembre 1900. BIBLIOTHÉCAIRE HONORAIRE 1889. Secques (P.), élu le 23 février 1911. MEMBRES HONORAIRES 1901. Pabre (J.-H.), correspondant de l'Académie des sciences, à Sérignan (Vaucluse). 1909. Francotte (P.), membre de l'Académie royale de Bel- gique, correspondant de l'Académie des sciences de Paris, professeur à l'Université, 118, rue Braemt (St- Josse), à Bruxelles (Belgique). 1909. Graff (L. von), professeur à l'Université, 2, Universi- tatsplatz, à Graz (Autriche). 1901. Grassi, professeur d'anatomie comparée à l'Université, 92, via Agostino Depretis, à Rome (Italie). 1878. Gûnther (Dr Albert), F. R. S., directeur de la section zoologique du British Muséum, à Londres (Angleterre). 1909. Hubrècht (A. A. W.), professeur à l'Université, à Utrecht (Hollande). 1901. Ijima (Isao), professeur de zoologie à l'Université (Collège of science), à Tokyo (Japon). 1901. Laveran (A.), membre de l'Institut, membre de l'Acadé- mie de médecine, 25, rue du Montparnasse, à Paris (6e). J897. Nansen (Fridtjof), professeur d'océanographie à l'Univer- sité de Christiania (Norvège). VI 1909. Perroncito (Dr Edoardo), membre correspondant de l'Académie des sciences, de l'Académie de médecine et de la Société de biologie, professeur à l'Université et à l'Ecole vétérinaire, 40, corso Valentino, à Turin (Italie). 1909. Sars (G. 0.), professeur à l'Université, à Christiania (Norvège). 1901. Schulze (P. E.), directeur de l'Institut zoologique, 43, Invalidenstrasse, à Berlin (Allemagne). 1913. Wesenberg-Lund (Cari), directeur du Laboratoire biolo- gique. Slotsgade, tlillerm.1 (Danemark). 1902. Zograf (Dr Nicolas de), professeur à l'Université (Musée polytechnique), à Moscou (Russie). MEMBRES CORRESPONDANTS 1890. ITorst (Dr R.), conservateur au Musée d'histoire natu- relle, à Leyde (Hollande). 1897. Sluiter (C. Ph.), professeur à l'Université, à Amsterdam (Hollande). 190't. Strerel (Hermann), au Musée zoologique, à Hambourg (Allemagne). 1891. Vejdovsky (Franz), professeur à l'Université de Bohême, à Prague (Bohême). MEMBRES DONATEURS DÉCÉDÉS (1) F Branicki (comte Constantin), décédé en 1884. 1888. Chancel (M,Ie Aline), décédée en 1889. 1888. Guerne (baron Frédéric de), décédé en 1888. F Hamonville (baron d'), décédé en 1899. F Hugo (comte Léopold), décédé en 1895. 1904. Meillassoux (J.-B.), décédé en 1913. 1886. Schlumberger (Charles), décédé en 1905. 1876. Semallé (vicomte René de), décédé en 1894. F Vian (Jules), décédé en 1904. MEMBRES MORTS POUR LA PATRIE (2) 1914. Baume-Pluvinel (G. de la). 1909. Garreta (Léon). 191 1 . Brément (Ernest). (1) Par une délibération en date du 25 janvier 18S5, le Conseil a décidé de main- tenir perpétuellement en tête du Bulletin la liste des membre? donateurs décédés. (2) Par délibération du 9 mars 1915. le Conseil a décidé de maintenir perpétuel- lement en tète du Bulletin les membres morts pour la patrie. VII MEMBRES TITULAIRES (1) 1003. Aimic (Paul), licencié es sciences, 46, quai Debilly, à Paris (J66). 1897. Aconin (Georges), avocat, 8, rue Sophie-Germain, à Paris (14e). 1013. Acuna (Julio V.), professeur de sciences naturelles, casilla n° 2459. à Santiago (Chili). 1890. Albert Ier (S. A. S.), prince de Monaco (membre dona- teur), correspondant de l'Institut, 10, avenue du Tro- cadéro, à Paris (16e). 1911. Alexeieff (Alexis), 55, rue Lhomond, à Paris (5e). 1880. Alluaud (Charles), 3, rue du Dragon, à Paris (6e). 1006. Anfrie (Emile), naturaliste, 3, rue de Paris, à Lisieux (Calvados). 1005. Anthony (Dr Raoul), assistant au Muséum, 55, rue de Buffon, à Paris (5e). 1906. Arenberg (prince Ernest d'), 75, avenue Marceau, à Paris (8e). 10. 1803. Arrigoni degli Oddi (comte), professeur à l'Université, à Padoue (Italie). 1807. Artault (Dr Stéphen), 20, rue de l'Abbé-de-1'Epée, à Paris (5e). 1805. Aubert (Marius), aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle, palais de Longchamp, à Marseille (Bouches- du-Rhône). 1913. Audigé, chef de travaux à la Faculté clés sciences, rue Montaudran, à Toulouse (Haute-Garonne). 1011. Auriol (Mme d') (membre à vie), Hôtel Terminus (Gare Saint-Lazare), à Paris (8e). 1880. Bambeke (Dr Charles van), professeur à l'Université, 7, rue Haute, à Gand (Belgique). 1012. Barile (Dr Celestino), assistant à l'Université (Ecole vété- rinaire), 52, via Nizza, à Turin (Italie). 1880. Barrois (Dr Théodore), professeur à la Faculté de méde- cine, 51, rue Nicolas-Leblanc, à Lille (Nord). 1914. f Baime-Pllvinel (G. de la), 51, rue de l'Université, à Paris (7e). 1879. Bavay (Arthur), pharmacien en chef de la marine, en retraite, correspondant du Muséum, 82, rue Lauriston, à Paris (16e). (1) La Société s'est vue dans la nécessité de rayer de la liste des membres un certain nombre de personnes qui avaient négligé de payer leur cotisation [Art. H du règlement). vin membres titulaires 20. 1903. Beauchamp (D* Paul Marais de) (membre à rie), docteur es sciences, préparateur à la Sorbonne, 16, rue de Bagneux, à Paris (6e). 1899. Bedot (Dr Maurice), directeur du Musée d'histoire natu- relle, professeur à l'Université, à Genève (Suisse). 190'.). Benoist (René), licencié es sciences, rue du Donjon, à Rouen (Seine-Inférieure). 1908. Benoit-Bazille (Henri), attaché au laboratoire central de l'hôpital Saint-Louis, 81, rue Myrha, à Paris (18e). 1906. Berner (Paul), directeur de l'Ecole d'horlogerie, à La Chaux-de-Fonds (Suisse). 1911: Bertray (Dr A.), 10, rue Frochot, à Paris (9e). 188 1. Bibliothèque de l'Université et de l'Etat, à Strasbourg (Alsace). 1889. Bibliothèque de l'Université, à Grenoble (Isère). 1892. Bibliothèque du Musée des Invertébrés, 19, via Romana, à Florence (Italie). 1892. Bibliothèque de l'Université, à Rennes (Ille-et-Vilaine). 30. 1884. Bignon (M1Ie Fanny), docteur es sciences, professeur à l'Ecole Edgar-Quinet, 162, rue du Faubourg-Poisson- nière, à Paris (10e). 1909. Billiard (G.) (membre à vie), assistant de bactériologie à la fondation ophthalmologique A. de Rothschild, 67, boulevard des Invalides, à Paris (7e). 1906. Blaizot (Ludovic), à l'Institut Pasteur, à Tunis (Tunisie). 1891. Blanc (Edouard) (membre à vie), explorateur, à la Société de géographie, 184, boulevard St-Germain, à Paris (6e). 1909. Blanc (Dr Georges), laboratoire de zoologie, Ecole natio- nale d'agriculture, à Montpellier (Hérault). 1892. Blanchard (M™ Raphaël) (membre donateur), 226, bou- levard Saint-Germain, à Paris (7e). F Blanchard (Dr Raphaël) (membre donateur), professeur à l'Université, membre de l'Académie de médecine, 226, boulevard Saint-Germain, à Paris (7e). 1881. Blonay (Roger de), 23, rue de La Rochefoucauld, à Paris (9e). 1883. Bolivar (Ignacio), professeur d'entomologie à l'Univer- sité, 17, paseo del Obelisco, à Madrid (Espagne). 1882. Bonaparte (le prince Roland) (membre donateur), membre de l'Institut, 10, avenue d'Iéna, à Paris (16e). MEMBRES TITULAIRES IX 40 L907. Bonnet (Alexandre), 54, boulevard Bineau, à Neuilly-sur- Seine (Seine). L903. Bonnet (Amédée) (membre donateur), préparateur à la Faculté des sciences, bibliothécaire-archiviste-conser- vateur de la Société linnéenne, 1, quai de la Guillotière, à Lyon (Rhône). 190i. Borcéa (loan), docteur es sciences, professeur à l'Univer- sité, à Jassy (Roumanie). 11)06. Bordas (Dr L.), professeur adjoint à la Faculté des sciences, à Rennes (Ille-et-Vilaine). 1904. Boubée (Ernest), naturaliste, 3, place Saint-André-des- Ai'ts, à Paris (6e). 1897. Boutan (Dr Louis), professeur de zoologie à la Faculté des sciences de l'Université, à Bordeaux (Gironde). 1890. Bouvier (E. L.). membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle, 14, avenue Voltaire, à Maisons-Laffitte (Seine-et-Oise). 1914. Bouvrain (Georges), licencié es sciences naturelles, 53 bis, rue Gazan. à Paris (14e). 1889. Branicki (comte Xavier) (membre à vie), 10, rue Wiejska, à Varsovie (Russie). 1911. fBRÉMENT (Ernest), préparateur à l'Institut océanogra- phique, à Monaco. 50. 1892. Brian (Alfred) (membre donateur), 6, via San Sebastiano, à Gênes (Italie). 189i. Brôlemann (Henri) (membre à vie), à Pau (Basses-Pyré- nées). 1896. Brumpt (Dr Emile; (membre à vie), docteur es sciences, professeur agrégé à la Faculté de médecine, 13, rue du Connétable, à Chantilly (Oise). 1905. Buen (Odôn de) (membre donateur), sénateur, professeur à l'Université de Madrid, directeur du Laboratoire de biologie marine des Baléares à Palma-de-Mallorca et de la station de Malaga, Serrano 80, à Madrid (Espagne). 1904. Bugnion (LV" Edouard), professeur d'embryologie à l'Uni- versité de Lausanne, Blonay-sur-Vevey (Suisse). 1897. Bujor (Dr Paul), professeur de zoologie à la Faculté des sciences de l'Université, à Jassy (Roumanie). F Bureau (Dr Louis) (membre à vie), directeur du Musée, professeur à l'Ecole de médecine, 15, rue Gresset, à Nantes (Loire-Inférieure). x Membres titulaires 1910. Galkins (Gary N.), Ph. D., professor of Protozoology, Golumbia University, New-York City (Etats-Unis). 1902. Calvet (Louis), professeur à la Faculté des sciences de Glermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 1879. Camerano (Dr Loreuzo), professeur à l'Université, palazzo Carignano, à Turin (Italie). 60. 1902. Carié (Paul) (membre donateur), 40, boulevard de Cour- celles, à Paris (17e). 1909. Gaullery (Maurice), professeur de zoologie, évolution des êtres organisés, à la Sorbonne, 6, rue Mizon, à Paris (15e). 1895. Caustier (Eugène), professeur aux lycées Saint-Louis et Henri IV, 32. boulevard Arago, à Paris (4e). 1903. Caziot (commandant E.), 24, quai Lunel, à Nice (Alpes- Maritimes). 1914. Gépède (Casimir), docteur es sciences, préparateur à la Faculté des sciences, 4, rue Froidevaux, à Paris (14e). 1903. Certes (Mme Adrien), 53, rue de Varenne, à Paris (7°). 1891. Chancel (Mme Marius) (membre donateur), 226, boulevard Saint-Germain, à Paris (7e). 1906. Chappellier (A.), préparateur à la Sorbonne, ingénieur agronome, 6, place Saint-Michel, à Paris (6e). 1907. Ghatelet (G.), greffier du Conseil de préfecture, 32, rue du Vieux-Sextier, à Avignon (Vaucluse). 1904. Chatton (Edouard), assistant à l'Institut Pasteur, 17, rue Froidevaux, à Paris (14e). 70. 1891. Chaves (Francisco Alfonso), directeur de l'Observatoire mé- téorologique, à Ponta Delgada, île Sao Miguel (Açores). 1884. Cuevreux (Edouard) (membre donateur), route du Cap, à Bône (Algérie). 1899. Chobaut (Dr A.), 4, rue Dorée, à Avignon- (Vaucluse). 1907. Chopard (Lucien), licencié es sciences naturelles, 52, bou- levard Saint-Germain, à Paris (5e). 1912. Ciuca, médecin-vétérinaire, à l'Institut Pasteur, 25, rue Dutot, à Paris (15e). 1888. Claybrooke (Jean de), 5, rue de Sontay, à Paris (16e). 1881. Clément (A. L.) (membre à vie), dessinateur, 34, rue Lacépède, à Paris (5e). 1912. Cornillot (Dr Charles), 39, rue Gazan, à Paris (14e). 1887. Gosmovici (Dr Léon G.), professeur à l'Université, 11, «trada Codrescu, à Jassy (Roumanie). 1912. Cosmovici (Nicolas-L.), licencié es sciences naturelles, 20, rue Ernest-Cresson, à Paris (14e). MEMBRES TITULAIRES XI 80. 1900. Coutière (Dr H.), professeur à l'Ecole supérieure de pharmacie, 20, rue de Tournon, à Paris (6' . 1905. Gratunesco (Mme Eugénie), 1, avenue cle l'Observatoire, à Paris (6e). 1906. Dalmon (Dr Henri), à Bourron-Marlotte (Seine-et-Marne). 1904. Dambeza (membre à vie), avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation, 5, rue de Villersexel, à Paris (7e). 1902. Darboux (G.) (membre donateur), professeur à la Faculté des sciences, 31, rue Fargès. à Marseille Houches-du- Rhpne). 1884. Dautzenberg (Philippe) (membre donateur), 209, rue de l'Université, à Paris (7e). 1904. Davenport (Charles), director of the Station for expéri- mental Evolution of Cold spring Harbor, Carnegie Institution, New-York (Etats-Unis). 1898. Davenière (Dr Emile), licencié es sciences, 36, boulevard de La Tour-Maubourg, à Paris (7e). 1904. Debreuil (Charles), avocat à la Cour d'appel, 25, rue de Châteaudun, à Paris (9e). 1887. Delage (Dr Yves), membre de l'Institut, professeur à l'Université, à la Sorbonne, à Paris (5e). 90. 1910. Delorme (Georges), licencié es sciences, 5, rue Clairaut, à Paris (17e) 1876. Demaison (Louis), archiviste, 21, rue Nicolas-Perseval, à Reims (Marne). 1911. Despax (R.), 30, avenue de Muret, à Toulouse (Haute- Garonne). F Dollfus (Adrien), directeur de la Feuille des Jeunes Naturalistes, 3, rue Fresnel, à Paris (16e). 1892. Dollfus (Gustave) (membre à vie), 45, rue de Chabrol, à Paris (10e). 1913. Dollfus (Marc-Adrien), étudiant, 6. rond-point de Long- champ, à Paris (16e). 1912. Dollfus (Robert), licencié es sciences naturelles, 45, rue de Chabrol, à Paris (10e). 1897. Domet de Vorges (Albert), licencié es sciences naturelles, à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire). 1887. Dominici (Dr Henri), licencié es sciences, 37, rue du Général-Foy, à Paris (8e). 1877. Douvillé (H.), membre de l'Institut, professeur à l'Eco'e des Mines, 207, boulevard St-Germain, à Paris (7e). XII MEMBRES TITULAIRES 100. 1870. Durois (Alphonse), docteur es sciences, conservateur honoraire du Musée royal d'histoire naturelle, à Goxvde- Bains (Belgique). 1897. Duboscq (Dr 0.), professeur de zoologie à la Faculté des sciences, 2i, rue Marcel-de-Serres, à Montpellier (Hérault). 1902. Dyé (Dr Léon) (membre à vie), 123, avenue de Wagram, à Paris (17e). 1905. Face (Louis) (membre à vie), docteur es sciences, natu- raliste du service scientifique des Pèches maritimes, au laboratoire Arago, à Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orien- tales). 1907. Falguière (Willie), instituteur public, 15, rue Cluseret, à Suresnes (Seine). 1908. Fauré-Fremiet (Emmanuel), préparateur au Collège de France, 46, rue des Ecoles, à Paris (5e). 1884. Faurot (Dr Lionel) (membre à vie), 7, rue Gustave- Nadaud, à Paris (16e). 1902. Ferdinand Ier (S. M.), tsar de Bulgarie (membre donateur), à Sophia (Bulgarie). Direction de la Bibliothèque royale. 1893. Field (Dr Herbert Haviland), directeur du Concilium bibliographicum, 9, Kôllikerstrasse, à Zurich-Neu- munster (Suisse). 1894. Fischer (Henri), docteur es sciences, maître de confé- rences adjoint à la Faculté des sciences, 51, boulevard Saint-Michel, à Paris (5e). 110. 1895. Fockeu (Dr Henri), professeur à la Faculté de médecine, 13, place Philippe-Lebon, à Lille (Nord). 1897. Freyssinge (Louis), licencié es sciences, pharmacien, 9, rue Parrot, à Paris (12e). 1890. Fhiedlander (B.) et fils, libraires, 11, Carlstrasse, à Berlin (Allemagne). 1909. Fi;set-Tubia (José), docteur es sciences naturelles, pro- fesseur de zoologie générale à l'Université, à Barcelone (Espagne). 1881. Gadeau de Kerville (Henri) (membre donateur), corres- pondant du ministère de l'Instruction publique et du Muséum, 7, rue Dupont, à Rouen (Seine-Inférieure). 1S80. Garman (Samuel), assistant of Ichthyology and Herpe- tology at the Muséum of Comparai ive Zoology, at Harvard Collège, Cambridge, Mass. (Etats-Unis). MEMBRES TITULAIRES XIII 1895. Gaulle (Jules de), il, rue de Vaugirard, à Paris (6e). 1870. Gazagnaire (Joseph), 29, rue Centrale, à Cannes (Alpes- Maritimes). 1907. Gedoelst (Louis), professeur à l'Ecole vétérinaire, 23, rue David-Desvachez, à Bruxelles (Belgique). 1905. George (E.), étudiant, 91, boulevard Beaumarchais, à Paris (3e). 120. 1899. Georgeviich (Jivoïn), professeur de zoologie et d'ana- tomie comparée à l'Université, à Belgrade (Serbie). 1905. Germain (Louis), docteur es sciences, préparateur au Muséum, 120, rue de Tolbiac, à Paris (13e). 1906. Glandaz (Albert), greffier en chef au Tribunal de Com- merce, i3, boulevard Lannes, à Paris (16e). 1903. Gœldi (prof. Emile A.) (membre à vie), 36, Zieglerstrasse, à Berne (Suisse). 1902. Gréban {membre à vie), notaire, rue de Paris, à Saint- Germain-en-Laye (Seine-et-Oise). 1905. Grobon (D.), médecin-vétérinaire, 7, rue des Filles-Saint- Thomas, à Paris (2e). 1891. Gruvel (A.), directeur des Pêcheries de la côte occiden- tale d'Afrique. 66. rue Claude-Bernard, à Paris (5e). 1900. Guérin-Ganivet (J.), docteur es sciences, 34, cours Gran- dral, à Ajaccio (Corse). 1880. Guerne (baron Jules de) (membre donateur), 6, rue de Tournon, à Paris (6e). 1895. Guiart (Dr Jules) (membre donateur), docteur es sciences, professeur à la Faculté de médecine, 36, quai Gailleton, à Lyon (Rhône). 130. 1886. Guitel (Frédéric), professeur à la Faculté des sciences, 32, rue Gurvand, à Rennes (Ille-et-Vilaine). 1908. Gulia (Dr Giovanni), Vittoria, à Gozo, île de Malte. 1894. Hakki (Ismaïl), professeur aux Ecoles vétérinaires mili- taire et civile, vétérinaire de la Société des tramways, à Constantinople (Turquie). 1891. Hallez (Dr Paul), professeur à l'Université, à Lille (Nord). 1900. Hamonville (baron d') (membre à vie), au château de Manonville, par Noviant-aux-Prés (Meurthe-et-Moselle). 1913. Havre (Le chevalier G. van), 2, rue van Brée, à Anvers (Belgique). 1888. Hecut (Dr Emile), chef de travaux à la Faculté des sciences, 10, rue de Lorraine, à Nancy (Meurthe-et- Moselle). XIV MEMBRES TITULAIRES 1902. Henry, répétiteur à l'Ecole vétérinaire, à Ali'ort (Seine). 1880. ÎIÉROLARD (Edgard) (membre à vie), professeur adjoint de zoologie à l'Université, sous-directeur du laboratoire de Roscof'f, 9, rue de l'Eperon, à Paris (6e). 1889. Hertwig (Dr Richard), professeur de zoologie à l'Univer- sité, à Munich (Bavière). 140. 1900. Hérup.el (Marcel), docteur es sciences, préparateur à la Sorbonne, 112, rue Monge, à Paris (5e). 1890. Houssaye (Emile), pharmacien de l'Assistance publique, 5, rue de l'Epée-de-Bois, à Paris (5e). 1906. Hugues (Albert), à Saint-Geniès-de-Malgoires (Gard). 1907. Icues (Lucien) (membre à vie), 12, place Saint-Julien, à Laon (Aisne). 1906. Innès-Bey (Dr Walter Francis), square Halem-Pacha, Esbekieh, Le Caire (Egypte). 1895. Jammes (Dr L.), professeur adjoint à la Faculté des sciences, 6, place Saint-Sernin, à Toulouse (Haute- Garonne). 1893. Janet (Armand) (membre à vie), ingénieur principal de réserve du génie maritime, 29, rue des Volontaires, à Paris (15e). 1890. Janet (Charles) (membre à vie), docteur es sciences, ingénieur des arts et manufactures, villa des Roses, Voisinlieu, par Allonne (Oise), et 57, rue Réaumur, à Paris (2e). 1906. Janin (Dr Francisque), à Kourousa (Guinée française). 1913. Jeannel (Dr René) (membre à vie), 15, rue de Jussieu, à Paris (5e). 150. 1882. Joubin (Dr Louis) (membre à vie), professeur au Muséum d'histoire naturelle, 21, rue de l'Odéon, à Paris (6e). 1882. Jourdan (Etienne), professeur adjoint à l'Université, 6, rue de la Bibliothèque, à Marseille (Bouches-du-Rhône). F Jousseaume (Dr Félix) {membre à vie), 29, rue de Ger- govie, à Paris (14e). 1883. Joyeux-Laffuie (J.), professeur de zoologie à l'Université de Caen, 70, rue d'Assas, à Paris (6e). 1914. Julin (Charles), membre correspondant de l'Académie royale de Belgique, professeur à l'Université, L. L. D. (St-Andrews), 159, rue de Fragnée, à Liège (Belgique). 1900. Jumentié (Dr Joseph), 141, avenue Victor-Hugo, à Paris (16e). 1879. Kempen (Ch. van), 12, rue Saint-Bertin, à Saint-Omer (Pas-de-Calais). MEMBRES TITULAIRES XV 1888. Kerhervé (J.-B. de), licencié es sciences naturelles, à Lacres, par Samer (Pas-de-Calais). 1894. Kœhler (Ur René), professeur à l'Université, 29, rue Guilloud, à Lyon (Rhône). 1909. Kollmann (Max), agrégé, docteur es sciences, prépara- teur de mammalogie au Muséum, 15, rue Nicolas- Charlet, à Paris (15e). 160. 1893. Krasilshtshik (Isaac), conseiller de la Cour, 82, Leov- skaïa, à Kishinev (Russie méridionale). 1881. Kunstler (Jules), professeur à l'Université, à Bordeaux (Gironde). 1891. Labbé (Dr Alphonse), docteur es sciences, professeur à l'Ecole de médecine, à Nantes (Loire-Inférieure). 1905. Laboratoire de biologie générale de l'Université, à Dijon (Côte-d'Or). 1903. Laboratoire de malacologie du Muséum d'histoire natu- relle, 55, rue de Buffon, à Paris (5e). 1892. Laboratoire de zoologie de l'Université, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). 1904. Lamy (Edouard), assistant de malacologie au Muséum, 36, rue Daubenton, à Paris (5e). 1904. Landrieu (Dr Marcel), 108 bis, rue de Rennes, à Paris (6e), et 21, rue de la Ferme, au Havre (Seine-Inférieure). 1883. Larcher (Dr Oscar), membre de la Société de biologie, 97, rue de Passy, à Paris (16e). 1907. Lavagna (Dr Joseph), directeur de l'Institut ophtalmolo- gique « Princesse Alice », à Monaco. 170. 1909. Lavauden (Louis), garde général des Eaux et Forêts, rue Fantin-Latour, à Grenoble (Isère). 1906. Lebailly (Dr Charles), préparateur à la Faculté des sciences, rue Pasteur, à Caen (Calvados). 1907. Le Danois (Edouard), naturaliste du service scientifique des Pêches maritimes, au laboratoire de Concarneau (Finistère). 1910. Lepeschkine (Woldemar), vice-président de la Section ichthyologique de la Société impériale d'acclimatation, Piatnitzkaya, 56, à Moscou (Russie). 1891. Lignières (Joseph) [membre à vie), professeur, directeur de l'Institut, de bactériologie, 582, Bartholome Mitre, à Buenos-Aires (République Argentine). 1908. Liouville (Dr Jacques), médecin de la mission Charcot, 35, rue de l'Université, à Paris (7e). XVI MEMBRES TITULAIRES 1897. Loyez (Mlle Marie), docteur es sciences naturelles, pro- fesseur à l'Ecole Edgar-Quinet, 16, rue Guvier, à Paris (5e). 1880. Lucet (Adrien), membre de l'Académie de médecine, assistant au Muséum, 2, rue des Arènes, à Paris (5e). 1889. Magalhâes (Dr Petro Severiano de), professeur à la Faculté de médecine, rua do Hospicio, 3a, à Rio-de- Janeiro (Brésil). 1908. Magaud d'Aubusson, 66, avenue Mozart, à Paris (16e). 180- 1886. Magne (Alexandre) (membre donateur), 37, rue Etienne- Marcel, à Pantin (Seine). 1897. Malaquin (Dr A.), professeur de zoologie générale et appliquée à la Faculté des sciences, 159, rue Brûle- Maison, à Lille (Nord). 188 1. Man (Dr J.-G. de), à Ierseke, Zélande (Hollande). 1909. Maranne (Isidore), pharmacien de ln' classe, 25, cours Fénelon, à Périgueux (Dordogne). 1887. Marchal (Paul), membre de l'Institut, directeur de la Sta- tion entomologique de Paris, professeur de zoologie a l'Institut national agronomique, 30, rue Guérard, à Fon- tenay-aux-Roses (Seine) ; l'hiver, 89, rue du Cherche- Midi, à Paris (6e). 1892. Martin (Dr Henri), médecin de l'Hôpital d'Auteuil, Villa Montmorency, 6, avenue des Sycomores, à Paris (16e). 1912. Marzocciii (Dr Victor), libero-docente, à l'Université, 18, via M asséna, à Turin (Italie). 1911. Mathis (Constant), médecin-major de lre classe, directeur de l'Institut antirabique, à Hanoï (Tonkin). 1893. Maupas (E.), conservateur-administrateur de la Biblio- thèque nationale, 1, rue de Dijon, à Alger (Algérie). 1890. Maurice (Charles), docteur es sciences, professeur à l'Université catholique de Lille, à Attiches, par Pont-à- Marcq (Nord). 190. 1907. Menegaux (A.), assistant au Muséum, 55, rue de Buffon, à Paris (5e). 1915. Mesnil (Félix), professeur à l'Institut Pasteur, 21, rue Ernest-Renan, à Paris (15e). 1889. Minchin (Dr Edward A.), professeur à l'Université de Londres, 53, Cheyne court, Royal Hospital road, à Londres, S.-W. (Angleterre). 1884. Moniez (Dr Romain), recteur de l'Université, à Caen (Calvados). MEMBRES TITULAIRES XVII 1907. Montezuma (Mme), 38', route de Montesson, au Vésinet (Seine-et-Oise). 1907. Montezuma, 38, route de Montesson, au Vésinet (Seine- et-Oise). 1913. Monti (Mme Rina), professeur de zoologie et d'anatomie comparée à l'Université, à Sassari, Sardaigne (Italie). 1897. Moreau (Dr Louis), 11, place de la République, à Epernay (Marne). 1912. Moreira (Carlos), chef du laboratoire d'entomologie agri- cole du Muséum national, 33, rua S. Francisco-Xavier, à Rio-de-Janeiro (Brésil). 1892. Moulé (Léon), 27, rue de la Tour, à Vitry-le-François (Marne). 1892. Musée d'histoire naturelle, à Genève (Suisse). 1892. Musée zoologique de l'Université, à Pavie (Italie). 1913. Musée national de Montevideo (Uruguay). 1883. Musée national zoologique, à Agram (Croatie). 1888. Nadar (Paul), photographe, 51, rue d'Anjou, à Paris (8e). 1911. Nafilyan (Zia bey), licencié es lettres, 45, rue de Lyon, à Paris (12e). 1891. Nerville (Ferdinand de), ingénieur des télégraphes, 59, rue de Ponthieu, à Paris (8e). 1891. Neumann (Georges), professeur à l'Ecole vétérinaire, à Toulouse (Haute-Garonne). 1896. Neveu-Lemaire (Dr Maurice), professeur agrégé à la Faculté de médecine, à Lyon (Rhône). 1903. Nibelle (Maurice) (membre à vie), 9, rue des Arsins, à Rouen (Seine-Inférieure). 1870. Oberthur (Charles), imprimeur, à Rennes (Ille-et- Vilaine). 1913. Oberthur (Henri) {membre à vie), étudiant en médecine, 46, rue Molitor, à Paris (16e). 1913. Oberthur (Dr Joseph) (membre à vie), 46, rue Molitor, à Paris (16e). 1896. Oka (Dr Asajiro), au laboratoire de zoologie de la Koto- Shihan Gakko (Ecole normale supérieure), à Tokyo (Japon). 1907. Osorio (Balthazar), à l'Ecole Polytechnique, à Lisbonne (Portugal). 1879. Oudri (général Emile), à Durtal (Maine-et-Loire). 1907. Paquet (René), 34, rue de Vaugirard, à Paris (6e). 1910. Para (Dr), à La Ferté-Alais (Seine-et-Oise). 2 xviii Membres titulaires 1905. Paris (Paul), préparateur à la Faculté des sciences, à Dijon (Côte-d'Or). 1902. Pas (comtesse du) (membre à vie), de juin à octobre, châ- teau de Ramez, par Bavay (Nord); d'octobre à juin, villa Mireille, route d'Antibes, à Cannes (Alpes-Maritimes). 220. 1890. Paszlavszky (Joseph), professeur à la Réaliskola, II, Szilfa-utcza, 7, à Budapest (Hongrie). 1884. Pavlov (Mme Marie), Dolgoroukovsky pereoulok, Univer- sité, à Moscou (Russie). 1913. Payer (Jules de), chef de la mission arctique française, 44, rue Pergolèse, à Paris (16e). 1900. Pellegrin (Dr Jacques), docteur es sciences, assistant d'herpétologie au Muséum d'histoire naturelle, 1, rue Vauquelin, à Paris (5e). F Pennetier (Dr Georges), directeur du Musée d'histoire naturelle, professeur à l'Ecole de médecine, impasse de la Corderie, Mont-Saint-Aignan-lès-Rouen (Seine- Inférieure). 191 'c Pérard (Charles), vétérinaire sanitaire de la Seine, 106, rue de Brancion, à Paris (15e). 1905. Pérez (Charles), professeur adjoint à la Faculté des sciences, 3, rue d'Ulm, à Paris (5e). 1887. Perrier (Edmond), membre de l'Institut, directeur du Muséum d'histoire naturelle, 57, rue Cuvier, à Paris (5e). 1909. Perroncitg (Dr Aldo), professeur à l'Université, Cagliari (Italie). F Petit (Louis) aîné (membre à' vie), naturaliste, 48, bou- levard de Strasbourg, à Paris (10p). 230. 1897. Philippson (Maurice), docteur en sciences, 27, rue de la Loi, à Bruxelles (Belgique). 1913. Phisalix (Mme) (membre à vie), docteur es sciences, docteur en médecine, 62, boulevard Saint-Germain, à Paris (5e). 1893. Pic (Maurice) (membre à vie), correspondant du Muséum, Les Guerreaux, par Saint-Agnan (Saône-et-Loire). 1912. Picado (Clodomiro), 16, rue de la Pitié, à Paris (5e). 1914. Picard (François), professeur à l'Ecole nationale d'agri- culture, à Montpellier (Hérault). 1912. Picql'é (Dr Robert), professeur agrégé à la Faculté de médecine, à Bordeaux (Gironde). 1879. Pierson (Henri) {membre à vie), 8, rue du Pont, à Brunoy (Seine-et-Oise). MEMBRES TITULAIRES XIX 1900. Pinoy (Dr Ernest), 30, rue de Versailles, à Ville-d'Avrây (Seine-et-Oise). 1901. Pizon (Antoine), docteur es sciences naturelles, profes- seur au Lycée Janson-de-Sailly, 92, rue de la Pompe, à Paris (16e). 1899. Plate (Dr Ludwig), professeur à l'Université, 2, Mozart- strasse, à Iéna (Allemagne). 240. 1910. Pluche (V.), 71, rue de Sartoris, à la Garenne-Colombes (Seine). 1902. Polaillon (Dr Henri), 10, avenue de Messine, à Paris (8e). 1910. Policard (A.), chef de laboratoire à la Faculté de méde- cine, 1, place Raspail, à Lyon (Rhône). 1913. Porter (Professer Carlos) (membre à rie), casilla 2974, à Santiago (Chili). 1905. Pruvot (Mme G.), 90, rue dAssas, à Paris (6e). 1895. Pruvot (Georges), directeur du Laboratoire Arago, à Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientles), professeur d'ana- tomie comparée, à la Sorbonne, à Paris (5e). 1907. Quidor (Auguste), docteur es sciences, 82, rue Michel- Ange, à Paris (16e). 191 i. Rabaud (Etienne) (membre à vie), maître de conférences à la Sorbonne, 3, rue Vauquelin, à Paris (5e). 1893. Racovitza (Emile-G.) (membre à vie), docteur es sciences, directeur adjoint du Laboratoire Arago (Banyuls-sur- Mer), 92, boulevard Raspail, à Paris (6e). 1882. Railliet (A.), membre de l'Académie de médecine, pro- fesseur d'histoire naturelle à l'Ecole vétérinaire, à Alfort (Seine). 250. 1900. Raspail (Mme Xavier) (membre donateur), à Gouvieux (Oise). 1886. Raspail (Xavier), correspondant du ministère de l'Ins- truction publique, à Gouvieux (Oise). 1896. Ratz (Dr Stephan von), professeur à l'Académie vétéri- naire, 23, Rottenbiller uteza, à Budapest (Hongrie). 1913. Regnard (Emile), licencié es sciences naturelles, 129, bou- levard Saint-Michel, à Paris (5e). 1879. Regnard (Dr Paul), membre de l'Académie de médecine, directeur de l'Institut national agronomique, 195, rue Saint-Jacques, à Paris (5e). 1905. Renesse de Duivenbode (C. de), 45, rue de Trévise, à Paris (9e). XX MEMBRES TITULAIRES 1895. Reyckaert (J.), agent de la Société zoologique, 85, rue du Cherche-Midi, à Paris (6e). 1887. Richard (Dr Jules), directeur du Musée océanographique, à Monaco. 1877. R.iciiet (Dr Charles), membre de l'Institut, professeur à r Université, 15, rue de l'Université, à Paris (7e). 1897. Robert (Adrien) (membre à vie), chef de travaux à. la Sorbonne, 95, rue de Seine, à Paris (6e). 260. 1893. Roche (Georges), docteur es sciences, 4, rue Dante, à Paris (5e). 1901. Rodriguez (Jean), directeur du Musée national d'histoire naturelle, à Guatemala (Amérique centrale). 1888. R.OLLINAT (Raymond) (membre à rie), à Argenton (Indre). 1914. Rosen (Peliks), docteur en philosophie, 87, boulevard du Montparnasse, à Paris (6e). F Rothschild (baron Edmond de) (membre donateur), 19, rue Lafflte, à Paris (9e). 1895. Roule (Dr Louis), professeur d'herpétologie au Muséum d'histoire naturelle, 8, rue de Buffon, à Paris (5e). 1906. Royer (Dr Maurice), secrétaire de la Société entomolo- gique de France, 14, rue du Four, à Paris (6e). 1 884 . Sauvage (Dr Emile), directeur honoraire de la Station aquicole, directeur du Musée, 39 bis, rue Tour-Notre- Dame, à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). 1881. Saljvinet (L. -Ernest), assistant au Muséum, 57, rue Cuvier, à Paris (5e). 1902. Savouré (P.), licencié es sciences naturelles, chargé de travaux pratiques à la Faculté des sciences, 7 bis, im- passe Sainte-Marie, à Rennes (Ille-et-Vilaine). 210. 1909. Schlegel (Christian), 13, rue Vauquelin, à Paris (5e). 1896. Scott (Thomas), naturalist to the Fishery Board for Scotland, 2, Devanda terrace, à Aberdeen (Ecosse). 1889. Secques (François), pharmacien de lre classe, 14, rue Saint-Louis-en-1'Ile, à Paris (4e). 1902. Semichon (Louis) {membre à vie), docteur es sciences, stagiaire au Muséum, 4, rue Honoré-Chevalier, à Paris (6e). 1876. Shelley (captain George-Ernest) (membre à vie), 7, Princes street, Cavendish square, à Londres, W. (Angleterre). F Simon (Eug.), membre correspondant de l'Académie des sciences, 16, villa Saïd, à Paris (16e). MEMBRES TITULAIRES XXI 1901. Simroth (Heinrich), professeur à l'Université, à Leipzig (Allemagne). 1905. Sirvent (Louis) (membre à Die), assistant au Musée océanographique, à Monaco. 1899. Société scientifique et Station zoologique d'Arcachon, à Arcachon (Gironde). 1911. Sollaud (E.), agrégé, 32, rue des Ecoles, à Paris (5e). 280. 1893. Spengel (Dr J. W.), professeur à l'Université, à Giessen (Allemagne). 1877. Steindachner (Hofrath Dr Frantz), Director des natur- historischen Hofmuseums, I, Burgring, 7, à Vienne (Autriche). 1891. Stiles (Dr Charles Warclell), Chief of the Division of Zoology, Hygienic Laboratory, Public Health and Ma- rine Hospital service of the U. S., à Washington, D. C. (Etats-Unis). 1914. Stique (Georges), 27, rue du Vieux-Pont-de-Sèvres, à Billancourt (Seine). 1889. Studer (Dr Th.), professeur à l'Université, directeur du Musée, rue des Orphelins, à Berne (Suisse). 1912. Tarnogradsky (David), au laboratoire d'évolution des êtres organisés, 3, rue d'Ulm, à Paris (5e) 1898. Ternier (Louis), à La Bivière Saint-Sauveur (Calvados). 1911. Texier (Georges), à Luçon (Vendée). 1914. Thévenin (Armand), maître de conférences à la Faculté des sciences, 15, rue Joseph-Bara, à Paris (6e). 189G. Thézée (Dr Henri), professeur à l'Ecole de médecine, 70, rue de Paris, à Angers (Maine-et-Loire). 290. 1901. Tillier (J.-B.), chef du transit du canal de Suez, 83, rue de la Tour, à Paris (16e). 1887. Topsent (Emile), professeur à la Faculté des sciences, correspondant du Muséum, à Dijon (Côte-d'Or). 1878. Tourneux (Dr Frédéric), professeur à l'Université, 14, rue Sainte-Philomène, à Toulouse (Haute-Garonne). 1887. Trapet, pharmacien-major de lre classe en retraite, 6, rue Théodule-Bibot, h. Paris (17e). 1895. Trouessart (Dr Edouard), professeur au Muséum d'his- toire naturelle, 61, rue Cuvier, à Paris (5e). 1903, Vaney (C), maître de conférences à la Faculté des sciences, à Lyon (Bhône). XXII MEMBRES TITULAIRES 1894. Vai.dremer (Dr Albert), 50, rue Centrale, à Cannes (Alpes Maritimes). 1914. Vaulx (comte \\. de la), licencié es sciences naturelles, 2, avenue de Villars, à Paris (7e). 1898. Yersluys (Dr J.), Privat-Dozent à l'Université, à Giessen, Hesse (Allemagne). 1876. Vian (Paul), notaire, 9, rue Boissy-d'Anglas, à Paris (8e). 300. 1894. Vignal (Louis), 28, avenue Duquesne, à Paris (7e). 1912. Vignon (Paul), docteur es sciences, 9, boulevard Latour- Maubourg, à Paris (7e). 1902. Visard de Bocarmé (comte Ferdinand), 6, rue du Grand- Gagnage, à Namur (Belgique). 1903. Ylès (Fred), docteur es sciences, préparateur du Labo- ratoire de Boscoff (Finistère), 46, boulevard Saint- Michel, à Paris (5e). 1897. Ward (Henry-Baldwin), professeur à l'Université, à Urbana, Illinois (Etats-Unis). 1880. Weber (Dr Max), professeur à l'Université, à Eerbeck (Hollande). 1909. Weinberg (Dr M.), assistant à l'Institut Pasteur, 25, rue Dutot, à Paris (15e). 1913. Werner (F.), assistant à l'Institut de zoologie de l'Uni- versité, à Vienne (Autriche). 1890. Wierzejsky, professeur à l'Université, 6, Wielopole, à Cracovie (Autriche). 1906. Wintbebert (Dr) (membre à vie), préparateur d'anatomie comparée à la Faculté des sciences, à Paris (5e). 310. 1900. Yung (Dr Emile), professeur de zoologie à l'Université, 6, boulevard Helvétique, à Genève (Suisse). 1909. Zulueta (Antonio de), Museo de ciencias naturales, Hip- podromo, à Madrid (Espagne). LISTE GÉOGRAPHIQUE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ iMH = Membre honoraire ; MC = Membre correspondant. FRANCE (230) Jolies. Aisne J) Alpes-Maritimes (3) Cazint. Gazagnaire. Vaudremer. Basses-Pyrénées (1) Brôlemann. Bouches-du-Rhône (3) Aubert. Darboux. Jourdan. Calvados (4) Anfrie. Lebailly. Moniez. Ternier. Cantal (1) Maranne. Corse (1) Guérin-Ganivet. Côte-d'Or (3) Dijon (Laboratoire de biologie;. Paris. Topsent. Finistère (1) Le Danois. Gard (1) Hugues. Gironde (4) Arcachon (S La lion). Boutan. Kùnstler. Picqué. Haute-Garonne (5) Audigé. Despax. Jammes. Neumann. Tourneux. Hérault (3) Blanc (G.). Duboscq. Picard. Ille-et-Vilaine (5) Bordas. Guitel. Oberthùr (Charles). Rennes (Bibliothèque). Savouré. Indre (1) Rollinat. Isère (2) Grenoble (Bibliothèque). Lavauden. Loire-Inférieure (2) Bureau. Labbé. Maine-et-Loire (2) Oudri. Thézée. Marne (3) Demaison. Moreau. Moulé. Meurthe-et-Moselle (3) Hamonville (Baron d'). Hecht. Nancy (Laboratoire de zoologie). XXIV LISTE GÉOGRAPHIQUE Nord (G) Barrois (Th.). Fockeu. Hallez. Malaquin. Maurice. Pas (Comtesse du). Oise (4) Brumpt. Janet (Ch.). Raspail (Mffie). Raspail. Pas-de-Calais (3) Kempen (Ch. van). Kerhervé (L.-B. de). Sauvage. Puy-de-Dôme (1) Calvet Pyrénées-Orientales (1) Fage. Rhône (6) Bonnet (Amédée). Guiart. Kœhler. iXeveu-Lemaire. Policard. Vaney. SAÔiNE-ET-Lomt: (2) Doniet de Vorges. Pic. Seine (8) Bonnet (Alexandre). Falguière. Henry. Magne. Marchai. Pluche. Railiiet. Stique. Paris (135) Abric. Aconin. Alexeieff. Alluaud. Anthony. Arenbcrg (Prince d'). Artault. Auriol (Mme d'). Baume-Pluvinel (G. de). Bavay. Beauchamp (P. de). Benoit-Bazille. Bertray. Bignon (Mlle). Billiard. Blaric (E.). Blanchard (Mme). Blanchard (R.). Blonay (R. de). Bonaparte (Prince R.). Boubce. Bouvier. Bouvrain. Carié. Caullery. Caustier. Cépède. Certes (Mme). Chancel (Mme). Chappellicr. Chatton. Chopard. Ciuca. Claybrooke (J. de). Clément. Cornillot. Cosmovici (N.). Couticre. Cratunesco (Mme). Dambeza. Uautzenberg. Davenière. Debreuil. Uelage. Delorme. Dollfus (A.). Dollfus (G.). Dollfus (M.). Dollfus (R.). LISTE GEOGRAPHIQUE XXV Dominici. Douvillé. Dyé. Fauré-Fremiet. Faurot. Fischer. Freyssinge. Gaulle (.1. de) George. Germain. Glandaz. Grobon. Gruvel. Guerne (Baron J. de). Hérouard. Hérubel. Houssaye. Janet (A.). Jeannel. Joubin. Jousseaume. Joyeux-Lalïuie. Jumenlié. Kollmann. Lamy. Landrieu. Larcher. Laveran, M. H. Liouville. T. oyez (M»e). Lucet. Magaud-d'Aubusson. Martin (D' H.). Menegaux. Mesnil. Muséum (Lab. de malacologie). Nadar. Nafilyan. NervilJe (F. de). Oberthiir (IL). Oberthûr (J.). Paquet. Payer (J. de). Pellegrin. Pérard. Ferez. Perrier. Petit. Phisalix (M™*). Picado. Pizon. Polaillon. Pruvot (Mme). Pruvot. Quidor. Rabaud. Racovitza. Regnard (E.). Regnard (D' P.). Renesse de Duivenbode. Reyckaert. Richet. Robert. Roche. Rosen. Rothschild (Baron Edm. de). Roule. Royer. Sauvinet. Schlegel. Secques. Semichon. Simon. Sollaud. Tarnogradsky. Thévenin. Tillier. Trapet. TrouessarL Vaulx (IL de la). Vian. Vignal. Vignon. Vlès. Weinberg. Wintrebert. Dalmon. Gréban. Seine-et-Marxe (1) Seine-et-Oise (6) XXVI LISTE GEOGRAPHIQUE Monlezuma (Mme). Montezuma. Para. Pierson. Pinoy. Seine-Inférieure (4) Benoist (R.). Gadeau de Kerville. Nibelle. Pennetier. Vaucluse (3) Chatclel. Chobaut. Fabre, M. H. Vendée (1) Texier. ÉTRANGER .'98 EUROPE (77) Allemagne (7) Friedlander. Plaie. Schulze, M. H. Siniroth. Spengel. Strebel, M. C. Versluys. Alsace (1) Strasbourg (Bibliothèque). Autriche-Hongrie (8) Agram (Musée). Graff (L. von), M. H. Paszlavszky. Ratz (S. von). Steindachner. Vejdovsky, M. C. Werner. Wierzejsky. Belgique (8) Bambeke (Ch. van). Dubois (Alph.). Francotte, M. H. Gedoelst. Havre (Chev. G. van). Julin. Philippsan. Visard de Bocarmé (Comte). Bulgarie (1) Ferdinand I" (S. M.). Danemark (1) Wesenberg-Lund, M. H. Espagne (i) Bolivar. Buen (Odôn de). Fusel-Tubia. Zulueta (A. de). Grande-Bretagne (4) Gunlher, M. H. Minchin. Scott. Shelley. Hollande (5) Horst, M. C. Hubrecht, M. H. LISTE GÉOGRAPHIQUE XXVI 1 Mari (J. G. de). Sluiter, M. C. Weber. Italie (11) Arrigoni degli Oddi (Comte). Barile. Brian. Camcrano. Florence (Bibliothèque des Invertébrés) Grassi, M. H. Marzocchi. Monti (Mme B.). Pavie (Musée). Perroncilo (A.). Perroncito (E.), M. H. Malte (1) Gulia. Monaco (5) Albert I" (S. A. S. le Prince). Brément. Lavagna. Bichard. Sirvent. Norvège (2) Nansen, M. H. Sars, M. II. Osorio. Portugal (1) Roumanie (3) •Borcea. Bujor. Cosmovici (Dr L.). Russie (5) Branicki (comte X.). Krasilshtshik. Lepeschkine. Pavlov (Mnie). Zograf (N. de), M. H. Serbie (1) Georgevitch (J.). Suisse (8) Bedol. Berner. Bugnion. Field. Genève (Musée). Gceldi. S lu d or. Yung. Turquie (1) Ilakki. ASIE (3) Japon (2) Oka. Ijima, M. H. Mathis. Tonkin (1) AFRIQUE (6) Egypte (1) Innès-Bey. Guinée Française (1) Janin. Blaizot (H.). Tunisie (1) Chaves. Açores (Iles) (l) Algérie (2) Chevreux. Maupas. XXVIII LISTE GEOGRAPHIQUE AMERIQUE (12) Brésil (2) Sliles. Magalhâes. Ward. Moreira. Guatemala (D Acuna. Chili (2) Rodriguez. Porter. République Argentine Etats-Unis (5) Lignières. Calkins. Davenporl. Uruguay (1) Garman. Montevideo (Musée national) MEMBRES DECEDES PENDANT L'ANNEE 1914 1914. Baume-Pluvinel (G. de la). 1911. Brémenï (Ernest). 1909. Garreta (Léon). 1892. Maës (Albert). 1897. Murray (Sir John). 1892. Olivier (Ernest). 1889. Vaillant (Léon). Commission de Publication pour 1915. Le Président, le Trésorier, le Secrétaire général ; MM. Clément, Dautzenberg, Joubin, Hérouard, Trouessart. Commission de la Bibliothèque pour 1915. Le Président, le Trésorier, l'Archiviste-Bibliothécaire, le Secrétaire général ; MM. Bavay, de Beauchamp, Chatton, Petit. BUREAU ET CONSEIL POUR L'ANNEE 1915 Membres du Bureau : Président M. Gaullery. i A. Licet. Vice-Préside nls ; / J. Pellegrin. Secrétaire général A. Robert. j P. DE BEAUCHAMP. Secrétaires ' I E. ClIATTON. Trésorier L. Vignal. Archiviste-Bibliothécaire L. Germain. Membres du Conseil : 1° Membres donateurs. Albert Ier (S. A. S. le prince) de Monaco. Blanchard (Mme R.). Blanchard (professeur R.). Bonaparte (prince R.). Bonnet (A.). Brian (A.). Buen (Odôn de). Carié (P.). Ghancel (Mme M.). Ghevreux (Ed.). Darboux (G.). Dautzenberg (Ph.). Ferdinand Ier (S. M.), tsar de Bulgarie. Gadeau de Kerville (H.). Guerne (baron J. de). Guiart (Dr J.). Magne (A.). Raspail (Mme X.). Rothschild (baron E. de). 2° Anciens Présidents. H. GOUTIÈRE. R. Kœhler. A. Dollfus. L. Roule. 3° Membres élus. f. H. Douvillé. } E. Hérouard. L. Petit. Pour 1914 A. Bavay. L. JOUBIN. j G. Alluaud. E. Trouessart. A.-L. Clément. ™ ,r,,~ \ F. Jousseaume. Pour 191o n . ., I E.-A. Minchin. N. DE ZOGRAF. XXX PRESIDENTS D'HONNEUR 1894. A. Milne-Edwards, membre de l'Institut, directeur du Muséum d'histoire naturelle de Paris (f 1900). 181)5. A. Gaudry, membre de l'Institut, professeur au Muséum d'his- toire naturelle de Paris (-J- 1908). 18U6. A. Sabatieh, professeur à l'Université de Montpellier, fondateur de la Station zoologique de Cette (f 1911). 181)7. C. van Bambeke, professeur à l'Université de Gand. 1898. U. Bureau, directeur du Musée d'histoire naturelle de Nantes. IX!)1.». V. Fatio, de Genève (f 11)00). 11)00. P. Hallez, professeur à l'Université de Uiile. l'.Kil. R. Blanchard, membre de l'Académie de médecine, professeur à l'Université de Paris. 11)02. E. Perroncito, professeur à l'Université de Turin. 1903. Ch. Schlumrerger, ingénieur en chef de la Marine eu retraite (f 1905). 1904. E. Yung, professeur à l'Université de Genève. 11)135. G. Neumann, professeur à. l'Université de Toulouse. 11)06. R.-B. Sharfe, directeur de la Section ornithologique au Musée d'histoire naturelle de Londres (f 1909). 1907. L. Vaillant, prof, au Muséum d'histoire natur. de Paris (f 1914). 1908. Odôn de Buen, professeur à l'Université de Barcelone. 1909. A. Railliet, professeur a l'Ecole d'Alfort, 1910. N. de Zograf, professeur à l'Université de Moscou. 191 1. E. Simon, correspondant à l'Académie des sciences. 1912. E. Perroncito, professeur à l'Université de Turin. 1913. A. A. \Y. Hubrecht, professeur à l'Université d'Utrecht. 1914. P. Dautzenberg, de Paris. LISTE DES PRÉSIDENTS DEPUIS LA FONDATION DE LA SOCIETE 1876. J. Vian (f 1904). 1877. J. Vian (f 1904). 1878. F. Jousseaume. 1879. E. Perrier. 1880. J. Vian (f 1904). 1881. F. Lataste. 1882. E. Simon. 1883. J. Kunckel d'Herculais. 1884. M. Chaper (f 1896). 1885. P. Mégnin (f 1905). 1886. P. Fischer (f 1893). 1887. A. Certes (f 1903). 1888. J. Jullien (f 1897). 1889. G. Cotteau (f 1894). 1890. J. de Guerne. 1891. A. Railliet. 1892. Ph. Dautzenberg. 1893. E. Oustalet (f 1905). 1894. L. Faurot. 1895. L. Vaillant (f 1914). 1896. E.-L. Bouvier. 1897. B. Moniez. 1898. H. Filhol (f 1902). 1899. Ch. Janet. 1900. Y. Delage. 1901. E. Trouessart. 1902. A. Bavay. 1903. J. BlCHARD. 1904. E. HÉROUARD. 1905. L. Joubin. 1906. X. Raspail. 1907. G. Pruvot. 1908. P. Marchal. 1909. C. Alluaud. 1910. H. Coutière. 1911. R. Kœhler. 1912. A. Dollfus. 1913. L. Roule. 1914. R. Blanchard. PRIX MALOTAU DE GUERNE (Frédéric-Jules) (à décerner en 1916). règlement Article premier. La valeur du prix est de 600 francs. Il est triennal et décerné par la Société dans son Assemblée générale annuelle. Il est attribué successivement : 1° A des travaux de zoologie portant sur les animaux ter- restres ou d'eau douce ; 2° A un voyageur français, qui aura contribué à augmenter nos connaissances sur la zoologie, particulièrement sur celle des colonies françaises. Il devra s'être tenu en rapport avec la Société au cours de ses voyages et avoir rapporté des collections zoologiques destinées aux Musées ou établissements publics français ; 3° A des travaux de zoologie concernant les animaux marins. Article 2. Sont appelés à concourir pour les deux prix spécifiés aux paragraphes 1 et 3 de l'article précédent, tous les zoologistes, à quelque nationalité qu'ils appartiennent. Ils devront avoir moins de 35 ans au ier janvier de l'année dans laquelle le prix sera décerné. Article 3. Les travaux présentés au concours seront manuscrits ou imprimés ; ils devront être en langue française. Les travaux imprimés devront avoir été publiés à une date postérieure au précédent concours de même nature. Les thèses, dissertations inaugurales et travaux analogues destinés à obtenir un titre universitaire ou professionnel sont exclus du concours. Article 4. Les travaux présentés ou proposés seront examinés par une Commission composée de trois membres désignés par le Conseil. En outre des trois membres élus, M. le baron Jules de Guerne, fondateur du prix, le président et le secrétaire général de la Société font partie de droit de cette Commission. Ses pouvoirs expirent avec l'Assemblée générale dans laquelle elle aura déposé son rapport. Elle statue en dernier ressort. xxxii prix malotau de guërnë Article 5. Dans le cas où la Commission déciderait de ne pas décerner le prix, les 600 francs seront reportés à une période triennale ultérieure et ajoutés de préférence au prix à décerner à un voyageur. Dans ce cas, le prix pourra être divisé. Article 6. Les travaux présentés au concours devront être adressés à la Société avant le 1er novembre qui précédera l'échéance du prix; la Commission compétente sera nommée par le Conseil dans la première quinzaine de novembre. Article 7. La Société se réserve le droit de faire paraître dans ses Mémoires les travaux manuscrits qui seraient couronnés. Dans le cas où cette publication aurait lieu, l'auteur ne pourrait publier ailleurs son travail sans l'assentiment de la Société. Article 8. Le prix sera décerné pour la première fois par la Société zoologique de France dans son Assemblée générale de 1901. Il le sera ensuite tous les trois ans à la même époque. Article 9. En cas de désaccord au sein de la Commission sur l'inter- prétation du présent règlement, il en est référé au Conseil, qui statue en dernier ressort. Liste des Lauréats. 1901. Raymond Rollinat, à Argenton (Indre). 1904. Dr Emile Brumpt, préparateur à la Faculté de médecine de Paris. 1907. Dr J. Versluys, à Amsterdam (Hollande). 1910. Dr P. Marais de Beauchamp, préparateur à la Sorbonne. 1913. Dr René Jeannel, à Paris. En 1916, le prix sera décerné pour des travaux de zoologie marine. Envoyer les mémoires présentés avant le 1er novembre 1915. PRIX François SECQUES (à décerner en 1916). RÈGLEMENT La rente de cette somme est de G francs par an. Elle servira à l'achat d'une médaille qui sera décernée tous les trois ans à la séance générale. Elle pourra être attribuée à un fonctionnaire colonial (civil ou militaire) qui aura le plus contribué à augmenter nos con- naissances zoologiques par l'envoi de collections, soit à la Société zoologique de France, soit au Muséum d'histoire natu- relle de Paris, à condition que l'étude de ces collections ait été publiée dans les recueils de la Société zoologique de France. Pourront aussi concourir les instituteurs qui auront adressé à notre Société les notes les plus importantes sur la faune française. Vu la modicité de la récompense, les voyageurs naturalistes à l'étranger, pourvus de missions officielles, à qui d'autres Compagnies réservent de plus grands avantages, ne pourront prendre part au concours. Liste des Lauréats. 1904. Louis Blaise, lieutenant de vaisseau. 1907. Louis Germain, licencié es sciences. 1910. Alexandre Mathiaux, géomètre de 1" classe du service topographique à Madagascar. 1913. Paul Serre, vice-consul de France à Bahia (Brésil). PRIX Louis PETIT, pour l'ornithologie (à décerner en 1917). r ègle ment Article premier. Le prix consiste en une médaille d'argent de la valeur de 45 francs. Il sera décerné tous les trois ans par l'Assemblée générale à partir de l'année 1914. Il sera attribué à des études d'ornithologie portant, soit sur la description systématique des Oiseaux, soit sur l'étude de leurs mœurs, soit sur l'introduction et l'acclimatation d'espèces utiles ou ornementales en France et dans les colonies françaises. Article 2. Sont admis à concourir tous les zoologistes, à quelque natio- nalité qu'ils appartiennent, membres ou non de la Société zoologique de France. Article 3. Les mémoires présentés pourront être manuscrits ou impri- més. Les postulants devront poser leur candidature avant le 1er décembre précédant la date d'attribution du prix. A la pre- mière séance ordinaire de décembre suivante il sera nommé, à la majorité absolue des membres présents, une Commission de trois membres. M. L. Petit aîné, fondateur du prix, le pré- sident, le trésorier et le secrétaire général feront en outre partie de cette Commission. Tout membre de la Société aura le droit de présenter des candidats. Article 4. Dans le cas où l'Assemblée déciderait de ne pas décerner le prix, celui-ci serait reporté aux années suivantes, sans modifi- cation de sa valeur. Article 5. La Société se réserve le droit de publier dans ses Mémoires les travaux manuscrits qui seraient couronnés, ou d'en publier un résumé. Article 6. En cas de désaccord au sein de la Commission, il en est référé au Conseil qui statue en dernier ressort. Lauréat. 1914. Xavier Raspail, à Gouvieux (Oise). SITUATION DES MEMBRES DE LA SOCIETE PENDANT LA GUERRE Anthony, médecin major de 2e classe, médecin chef des trains sanitaires à Greil. Aiienberg (prince Ernest d'). f Baume-Pluvinel (de la), maréchal des logis automobiliste, lre division de l'armée britannique, tué à l'ennemi à Hoog, près Ypres, le 31 octobre 1914. Beauchamp (de), aide-major de 2e classe, 43e territorial, 4e bataillon, par Epinal. Benoit-Bazille, Val-de-Grâce, attaché à la préparation du vaccin anti-typhoïdique (civil), délégué dans les fonctions de préparateur des travaux pratiques de parasitologie à la Faculté de médecine de Paris. Billiard, 20e escadron territorial du train, 23e compagnie. 56a D. R., secteur 133. Blaizot, médecin aide-major (Institut Pasteur de Tunis). Blanc, médecin aide-major (en Serbie). Blanchard (R.), inspecteur général des services médicaux de l'Association des dames françaises (civil). Bonaparte (prince Roland), attaché au service topographique de l'armée (civil). Bouvrain, sous-officier d'état-major, Belfort. f Brément, sergent au 51e régiment d'infanterie, tué à l'ennemi à Vienne-le-Château (Argonne), le 21 octobre PJ14. Brumpt, médecin major de 2e classe, préparateur de vaccin, service anti-typhoïdique de l'armée au Val-de-Grâce. Gaullery, section de contrôle au cabinet du ministre de la guerre (civil). Cépède, Val-de-Gràce, préparateur de vaccin, service anti- typhoïdique de l'armée (civil). Ghappellier, caporal au 2" bataillon de chasseurs à pieds. Ghatelet (mobilisé). Ghatton, sous-lieutenant au 4e régiment de marche de tirail- leurs, tre division marocaine, secteur 109. Gôutière, infirmier militaire, pharmacien en chef de l'hô- pital 104, Moulins. XXXVI SITUATION DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ Dollfus (Adrien), attaché à l'ambulance de Vitré (civil). Dollfus (Marc-Adrien), attaché à l'ambulance de Vitré (civil). Dollfus (Robert), brancardier, 251e d'infanterie, 9e division de réserve, secteur 103. Fage, sergent infirmier militaire. Palguière, 5e section d'infirmiers militaires, Hôtel-Dieu de Provins. Pauré-Prémiet, Val-de-Grâce, préparateur de vaccin, service anti-typhoïdique de l'armée (civil), f Garreta, tué à l'ennemi. Germain, attaché au service du ravitaillement du camp retranché de Paris (civil). Gruvel (mobilisé). Guiart, médecin aide-major de ire classe, hôpital temporaire de l'Asile des vieillards, à Villers-Gotterets. Henry (mobilisé). Hérubel, brancardier, 82e division territoriale, par Rouen. Janet (Armand), ingénieur de la marine. Jeannel, médecin aide-major de ire classe, ambulance 13, 6e corps, secteur 30. Joubin, préposé à la vaccination, Institut océanographique (civil). Jumentié, médecin aide-major, à la Salpètrière. Kollmann, secrétaire d'état-major, Paris. Labbé (mobilisé). Landrieu, médecin aide-major de 2e classe, ambulance divi- sionnaire de la 83e division territoriale d'infanterie. Lavauden, capitaine au 68e bataillon de chasseurs alpins, par Grenoble. Le Danois, sergent infirmier, hôpital de Gravelines. Liouville, médecin aide-major, chef de service au 27e dragons, secteur 41. Marchal, chef de section au service des parcs et abattoirs de Paris (civil). Mathis, médecin major de P'e classe des troupes coloniales. Neveu-Lemaire, médecin aide-major de 2e classe, hôpital mili- taire, Dunkerque. PENDANT LA GUERRE XXXVII Orerthûr (Joseph), médecin aide-major de irc classe, 94e d'in- fanterie, secteur 35. Oberthûr (Henri), élève aspirant, à Saint-C\ r. Pellegrin, médecin aide-major de lre classe, i6° ambulance, 5e corps, hôpital de Lavoye (Meuse), secteur 7. Pérard (mobilisé). Pérez, adjudant interprète au 144e territorial, camp de pri- sonniers de Bonnefont (Hautes-Pyrénées). Picard, soldat au 77' régiment territorial d'infanterie (Cher- bourg). Picqué, médecin major de 2e classe, ambulance 3, secteur 153. Policard, médecin major, chef de l'ambulance 13, 25e division, 13e corps. Pruvot, directeur de l'ambulance du laboratoire Arago, Banyuls (civil). Ouidor, lieutenant d'approvisionnement, groupe de brancar- diers. 3e division, corps d'armée colonial, secteur 14. Rabaud, médecin traitant à l'hôpital du Grand-Palais (civil). Racovitza, attaché à l'ambulance du laboratoire Arago (civil). Regxard (Emile), canonnier au 45e régiment d'artillerie. Robert, chef du service des souscriptions au Secours national (civil). Royer, médecin aide-major. Schlegel, infirmier, ambulance 12, groupe d'ambulances 4, secteur 62. Secoues, pharmacien aide-major de lre classe, à l'hôpital Bégin, Vincennes. Semichon, sergent au 26e territorial. Stique, caporal au 101e d'infanterie. Texier, brigadier au 5e groupe de cavaliers de remonte, Fon- tenay-le-Comte. Thévenin, délégué régional adjoint de l'Union des femmes de France, près le 5e corps d'armée, à Orléans (civil). Vignon, lieutenant d'état-major, 04e division, secteur 120. Vlès, adjudant infirmier au 4e zouaves, 11e bataillon. 5e armée. YVeinberg, médecin aide-major, hôpital d'Issy. Wixtrebert, médecin aide-major, chef de l'ambulance du laboratoire Arago, Banyuls. COMPTES RENDUS DES SÉANCES Séance du 12 janvier 1915.. PRÉSIDENCE DE MM. II. BLANCHARD ET M. CAULLERY, PRÉSIDENTS M. le ministre de l'Instruction publique annonce qu'il a rap- porté le décret du 29 avril 1914, établissant à Marseille le 53e Congrès des Sociétés savantes. La " Reale Accademia dei Lincei " annonce qu'elle a suspendu l'envoi de ses publications hors de l'Italie, mais qu'elle est dis- posée à faire les expéditions aux risques et périls des destina- taires, si ceux-ci en expriment le désir. M. Bugnion écrit que le bulletin de vote envoyé par la Société lui est parvenu trop tard pour qu'il puisse prendre part aux élections. « Je désire en revanche, ajoute-t-il, apposer un oui bien décidé à la réponse projetée au manifeste des intellectuels allemands. » M. Sciilegel envoie du front ses vœux de bonne année à tous ses collègues, « anciens ou conscrits, mobilisés ou non ». M. R. Hertwig écrit : « Mûnchen Schuckstr. i>, d. i'I. Dec. /.'>/*. An den Conseil de In Société zoologique de France. In seiner Sitzung vom 13. November 1914 hat der Conseil de la Société zoologique de France eine Antwort auf das Manifest der " Intellectuels allemands " beschlossen und in einem Rund- schreiben die Abfassung der Antwort den Mitgliedern der Ge- sellschaft zur Abstimmung mit der Fragestellung " ja " oder " nein " vorgelegt. Das Rundschreiben ist vor einigen Tagen verspàtet in meinen Besitz gekommen. Ich bin seiner Zeit der franzôsischen zoologischen Gesellschaft als Mitglied beigetreten, uni zum Ausdruck zu bringen, dass die 2 SÉANCE Dl 12 JANVIER l(.»15 Gemeinsamkeil der wissenschaftlichen Intéresser! ein starkes Band ist, welches auch die politiser] einander entfremdeten Nationen vereint. In dem mir vorliegenden Rundschreiben verletzt der Vorstaiid der zoologischen Gesellschaft Frankreichs das Princip der Internationalitat der Wissensehaften, zugleich aber auch die Grundsàtze wissenschaftlicher Forschung ûber- haupt, indem erzum Zweck politischer Agitation die Mitglieder auffordert, kategorische Urtheile uber Dinge abzugeben, ûber die sie im besten Falle mir einseitig benachrichtigt sein kônnen, deren Aburtheilung einer imparteiischen Geschichtsforschung der Zukunft vorbehalten bleiben muss. Ich sehe mich daher veranlasst, meinen Austritt ans der zoologischen Gesellschaft Frankreichs zu erklaren. Wie aile Deutschen so bedauere auch ich, dass die fran- zôsische Republik in dieser furchtbaren zugleich aber auch grossen Zeit ihren Wahlspruch " Liberté, Egalité, Fraternité ' verlâugnet liât und ihre Waffen im Interesse der serbischen Mordpolitik, des barbarischen russischen Despotismus und der kramerhaften englischen Gewinnsucht fûhrt. Ich bedauere ferner, dass die beleidigende Abfassung des Rundschreibens mir es unmôglich macht, die Formen der Hôflichkeit anzu- wenden, wélche ich gewohnt bin, auch Gegnern gegenïiber einzuhalten. Dr. Richard Hertwig, Professor der Zoologie u. vergl. Anatomie a. d. Universitàt Mûnchen (1). (t) « Au Conseil de la Société zoologique, de France. Dans sa séance du 13 novembre 1914, le Conseil de la Société zoologique * vastes et belles avenues qui font l'admiration des visiteurs actuels de la capitale hongroise. Les institutions médi- cales, hôpitaux et laboratoires, étaient misérables. Le professeur Lenhossek me reçut dans son cabinet de travail envahi par les plâtras et par une épaisse couche de poussière. Je passai encore deux mois à Vienne et, aux environs du 1er février, me mis en route pour l'Allemagne. En passant à Prague, je reçus de la part du professeur Anton Eric un cha- leureux accueil, non à cause de ma très modeste personnalité, mais parce que j'étais Français. Jusqu'à sa mort, survenue à une date assez récente, nos relations n'ont jamais cessé d'être des plus suivies. Deux jours après, j'arrivais à Leipzig. Charles Robin m'avait rends une lettre pour le professeur Wilhelm His, qui occupait avec éclat la chaire d'anatomie, d'histologie et d'embryologie. His était de Zurich ; élevé en Suisse, il parlait admirablement le français, avec une douceur d'intonation, une absence d'accent et une justesse d'expression qui n'eussent jamais laissé supposer que l'allemand était sa langue maternelle. Il parlait d'ailleurs celui-ci avec une douceur exceptionnelle, sans articuler aucun de ces sons gutturaux qui rendent parfois si désagréable l'idiome germanique. 11 me reçut chez lui à maintes reprises et jamais, pendant nia longue absence, je ne me suis senti si près du pays natal. 11 m'ouvrit aussi très libéralement les portes de son Institut d'anatomie. où je passai deux mois, étudiant l'em- bryologie de la Truite et du Saumon, suivant la mode du jour. 14 SÉANCE DU 12 JANVIER 19 J 5 Le 12 février 1878, au matin, His vint me trouver dans la pièce où je travaillais. Il était tout bouleversé. « Claude Bernard est mort », me dit-il en pleurant, et, la voix étreinte par rémotion, il me raconta la visite qu'il avait faite à notre illustre physiolo- giste, lors de son dernier voyage à Paris, les propos échangés avec lui et la vénération profonde qu'il avait vouée à ce savant incomparable, tout à la fois si grand, si simple et si bon. Dès mon arrivée à Paris, en 1874, j'avais fréquenté assez assidûment les séances de la Société de biologie, pour cette simple raison que, certain samedi, F. Raymond m'y avait donné rendez-vous ; j'y avais pris grand intérêt et j'y étais revenu assidûment. Claude Bernard m'était donc bien connu : l'éloge que le pro- fesseur His m'en faisait en termes si émouvants ne me laissa pas indifférent et, pendant quelques instants, nous nous unîmes en une même émotion. Les fameux Instituts de l'Université de Leipzig étaient déjà construits et faisaient l'admiration du monde. J'eus bientôt mon entrer dans quelques-uns d'entre eux, notamment à l'Institut de physiologie, dirigé par le professeur Karl Ludwiu, et à l'Institut de zoologie, dirigé par le professeur Rudolf Leuckart. Je suivis par intermittence l'enseignement de ces deux maîtres éminents, qui m'honorèrent de leur amitié. Le fils de Leuckart, étudiant en chimie et mort peu d'années après, était devenu mon ami. Le retour du printemps engageait à la promenade et le profes- seur Ludwiu, à la lin des belles journées, rassemblait ses élèves cl s'en allait avec eux sur la route de Gohlis, de Lindenau, de Cônnewitz ou de quelque autre village. J'ai participé plus d'une fois à ces amicales excursions : chemin faisant, on chantait quelques mélodies empruntées au Commersbuch, puis on s'arrê- tait sous la tonnelle pour y boire de la bière et le maître racontait quelques bonnes histoires. On revenait en chantant ; pour nie faire honneur, on entonnait une chanson en dialecte local : Mei Leipzig is a klee Paris, Mei Leipzig lob ich mir. A très peu de frais, on avait passé quelques heures exquises; la familiarité avec laquelle le maître nous traitait ne faisait qu'augmenter la respectueuse affection que nous avions pour lui. Je ne vous surprendrai donc point, mes chers collègues, en vous avouant très franchement que ces souvenirs resteront malgré tout parmi les meilleurs de ma jeunesse. Les vacances cle Pâques furent pour moi le signal du départ. Je me rendis à Berlin, où je restai près de deux mois sans tra- SÉANCE lu 12 JANVIER 1915 L5 vailler dans aucun laboratoire. Néanmoins, j'eus des relations constantes avec quelques-uns des jeunes savants qui commen- çaient à acquérir de la notoriété. Une visite à l'Institut de phy- siologie me mit en relations avec Ghristiani, avec Baumann et avec Sachs. Ions trois morts prématurément, et avec Kronecker, qui devait bientôt passer en Suisse et occuper la chaire de phy- siologie de l'Université de Berne. Une visite à la clinique du professeur Westphal me fit connaître son assistant, Albert; Adamkiewicz, qui n'allait pas tarder à obtenir une chaire à l'Université de Cracovie. Tous les cinq furent pour moi d'excel- lents amis; Sachs se tenait plus à l'écart, mais les quatre autres ont été mes compagnons de chaque jour. Nos longues prome- nades vespérales ou nocturnes et nos conversations sans fin onl eu la plus heureuse influence sur mes progrès en allemand. Ils m'ont témoigné une très sincère amitié, dont je leur resterai reconnaissant. Ghristiani, notamment, m'en a donné la preuve dans les circonstances que je vais dire. Le professeur Emil du Bois-Beymond, d'origine française et descendant de huguenots émigrés en Suisse, puis en Allemagne, était directeur de l'Institut physiologique. J'y allais souvent ; j'eus l'honneur de lui être présenté, mais son accueil fut des plus réservés. Il était recteur de l'Université de Berlin en octobre 1870. A la réouverture de l'Université, il traita dans son discours de la « guerre allemande » (Ueber den deutschen Krieg) ; il y accuse notre pays de toutes les vilenies, de toutes les infamies et conclut en déclarant publiquement qu'il rougit de porter un nom français. Comme bien on pense, ces paroles tirent sensation. Par la suite, en décrivant dans ses cours quelque expérience d'électro-physiologie et en comptant de com- bien de degrés se déplace l'aiguille du galvanomètre : « Trois, quatre, cinq degrés ; ah ! messieurs, que nous sommes loin de cinq milliards ! ! ». De tels excès de langage, inexcusables dans la bouche d'un savant illustre ou du moins considéré comme tel, membre des Académies, conseiller secret de l'empereur, firent sensation, comme bien l'on pense. Quand j'arrivai à Berlin, on les citait encore couramment et je ne tardai pas à en avoir connaissance de différents côtés. Je ne pouvais donc avoir aucun doute sur leur réalité et c'est pourquoi je les racontai dans mes lettres sur les Universités allemandes, publiées par le Progrès médical (1). (1) Cf. R. Blanchard, Les Universités allemandes (Paris. in-S° de in-268 p.. 1883). — Les divers chapitres composant cet ouvrage ont été publiés d'abord, sous forme de lettres, dans le Progrès médical. 16 SÉANCE Dl 12 JANVIER L915 Les deux lettres au j'ai relaie ces faits oui paru, l'une le Il décembre 1880, l'autre le 7 mai 1881. Le professeur du Bois- Reymond en eul connaissance et crul devoir nier les propos que je lui attribuais, par une lettre en date du 7 juillet 1881, qui l'ut publiée dans le Progrès médical le 13 août suivant, .l'avoue que sa dénégation nie nul dans un certain embarras. J'étais persuadé de l'exactitude des finis incriminés, mais pourrais-je en donner la preuve? Je fis venir de Berlin le discours rectoral de mon contradicteur; on m'envoya la seconde édition et nulle part ne se trouvait aucune allusion aux paroles que j'ai rapportées plus haut. J'écrivis ma déconvenue à l'un de mes amis, en le priant de rechercher la première édition : il ne put se la procurer, les exemplaires ayant été promptement retirés de la circulation. rachetés par l'auteur, avant que l'édition ne fût épuisée. 11 ne nie restait plus qu'à consulter à la Bibliothèque nationale la collec- tion des journaux de l'époque; ils étaient remplis des nouvelles de la guerre et se taisaient sur la cérémonie ou n'en donnaient qu'un très sommaire compte rendu. A force de recherches, je trouvai enfin, dans la National-Zeitung du \ août 1870, un pas- sage des plus explicites, qui me donnait la preuve tant cherchée. Dans le numéro même du Progrès médical où l'ut publiée la lettre de du Bois-Beymond, je fis donc suivre celle-ci d'une réponse décisive, bien que rédigée en termes très modérés, à laquelle il n'a jamais été répondu. Sur ces entrefaites se tenait à Paris le premier Congrès inter- national d'électricité. Du Bois-Beymond et Christiani s'y ren- dirent comme délégués du gouvernement allemand. Christian! vint m'annoncer confidentiellement que du Bois-Reymond vou- lait me voir, comptant bien que je serais subjugué par sa haute personnalité et que je lui ferais des excuses. Voici ma réponse, lui dis-je, et je lui tendis le Progrès médical. 11 lut mon article, nie serra la main et me dit : « Je ne me charge pas d'apprendre cela à M. du Bois-Beymoxd ; j'ai simplement mission de m'in- former à votre insu où il peut vous rencontrer; que dois-je lui dire ?» - - « Bien, il me trouvera tous les jours au laboratoire d'anatomie comparée du Muséum, entre quatre et six heures. » Je prévins Pouchet de l'incident ; il le connaissait déjà dans ses grandes lignes, mais n'avait pas encore eu les textes sous les yeux. Après les avoir lus : « Vous ne pouvez pas recevoir di Bois-Reymond. me dit-il; je m'en charge; ne venez pas ici. » Le lendemain, vers cinq heures, du Bois-Beymoxd vint à la rue de Buffon. 11 me demanda ; on l'introduisit auprès de Pou- SÉANCE DU 12 JANVIER J915 17 chet. « Monsieur le professeur, lui dit celui-ci. vous ries un grand savant et chacun a pour vous beaucoup de respect, eu raison de vos ira vaux scientifiques, mais je me doute de la raison pour laquelle vous désirez parler à M. Blanchard. Il n'y a pas lieu de discuter avec lui la question qui vous divise, car voici un document qui prouve qu'il a dit la vérité; parlons donc d'autre chose. » A ces mots, du Bois-Reymond perdit contenance. « C'était pitié, me dit Pouchet le lendemain, de voir ce vieillard devenir blême en prenant connaissance du texte que j'avais mis sous ses yeux. Il se mit à balbutier et ne sut que me dire : « Mon- sieur Pouchet, au revoir. » L'affaire fut connue d'Henri Beauregard, de Raoul Boulard, d'Henri Gervais. Elle se propagea rapidement, si bien que, quelques jours après, quand du Bois-Reymoxd se présenta au Collège de France pour voir le professeur Ranvier, celui-ci refusa de le recevoir. Je ne dirais rien de mon séjour à Bonn, où je passai deux à trois mois, si je n'éprouvais le besoin d'adresser un salut recon- naissant au professeur Franz von Leydig, qui me reçut dans son laboratoire de la façon la plus courtoise et la plus libérale. C'était un homme d'une très grande douceur de caractère, d'une parfaite bonhomie, qui s'attardait volontiers à causer avec moi de la façon la plus simple et la plus cordiale. Ses élèves étaient peu nombreux; j'étais seul avec Arthur Hanau, qui devint par la suite directeur-médecin de l'hôpital cantonal de Saint-Gall, en Suisse. L'assistant de l'Institut zoologique faisait alors son année de volontariat dans les dragons; il se montrait chaque jour pen- dant quelques instants, vêtu d'un magnifique uniforme dont le col et les parements étaient d'un beau jaune de chrome. Il s'appelait Max ^'euer. Sa mère étant Hollandaise, il passa l'année suivante dans les Universités des Pays-Bas, et c'est lui maintenant qui occupe avec éclat la chaire d'anatomie comparée do l'Université d'Amsterdam. Malgré son grand sabre et ses éperons retentissants, il était alors un fort aimable compagnon; il a gardé cette courtoisie délicate, qui donne tant de charme à sa fréquentation. Dans le courant de juillet 1878, je revins à Paris. Deux mois après, j'étais nommé préparateur du cours de physiologie de la Sorbonne et devenais ainsi l'élève du célèbre physiologiste Paul Bert. Dans mon discours du 13 janvier 1914, j'ai dit quelles avaient été alors mes relations avec la Société zoologique do IS SÉANCE DU J2 JANVIER L915 France. Si j'y rêvions, c'esl parce qu'effectivement notre Société :i été mêlée, pendant vingt-deux années consécutives, à ma propre existence. Elle a été aussi, dans plus d'une circonstance, pour une certaine part dans les très nombreux voyages que j'ai accomplis à travers l'Autriche et l'Allemagne. En J 803, la Société me chargea de la représenter, avec notre collègue le baron Jules de Guerne, à doux solennités qui devaient rassembler la plupart des zoologistes d'outre-Rhin. La Société des naturalistes des pays du Rhin et de Westphalie (Naturhistorischer Verein (1er preussischen Rheinlande und Westphalens) célébrait à Bonn le cinquantenaire de sa fondation; la Société zoologiqne allemande tenait à Gôttingen ses assises annuelles. A Bonn, des naturalistes de tendances diverses, mais tous de la région rhénane, s'étaient donné rendez-vous ; le pins mar- quant d'entre eux était Ph. Bertkau, l'arachnologiste ; le monde universitaire brillait par son absence à peu près complète. Nous primes part à plusieurs banquets ; l'un d'eux était pré- sidé par le Dr. Spiritus, bourgmestre de Bonn et député au Reichstag; on y fit assaut d'éloquence et de courtoisie; il me fut facile d'évoquer les anciens souvenirs de mon séjour à Bonn et de mes excursions aux vieux châteaux du Rhin. A Gôttingen, l'assistance était très nombreuse; les Universités d'Allemagne, et d'Autriche et la plupart des grandes Ecoles et des Musées étaient représentés par leurs zoologistes les pins marquants. Les communications furent savantes et nombreuses. La conférence, du professeur Ziegler, de l'Université de Fri- bonrg-en-Brisgan. obtint un succès considérable ; elle traitait des relations de la science des animaux avec la sociologie. Je croyais bien connaître le caractère et la tournure d'esprit des savants d'Allemagne, mais j'avoue que cette conférence fut pour moi une révélation. Un tel sujet n'aurait eu parmi nous qu'un succès d'estime; il fut salué par de chaleureux applaudissements. Ce jour-là seulement, je me rendis compte de l'attrait exercé par les théories nuageuses sur les Allemands cultivés, sur ceux-là mêmes que leur éducation scientifique aurait dû éloigner le plus des abstractions métaphysiques. Combien leur mentalité em- brumée est loin des conceptions lumineuses de l'esprit français ! Depuis cette heure décisive, j'ai ressenti chaque jour plus vive- ment le contraste fondamental qui sépare nos deux éducations, tout comme il différencie les doctrines scientifiques et les sys- tèmes philosophiques de nos deux nations. SÉANCE DU 12 JANVIER 1915 19 Dans mon discours du 13 janvier L914, j'ai rappelé dans quelles circonstances avail été créé le Congrès international de zoologie. La réunion de Paris, en 1889, ne fui fréquentée que par deux Allemands; celle de Moscou, en 1892, n'en attira que deux aussi, le professeur R. Virchow et son lils: ils y passèrenl à peu près inaperçus, alors que les savants français étaient, en toute occasion, l'objet de démonstrations enthousiastes. Le Congrès suivant eul lieu à Leyde, en 1805; c'est alors que les Allemands se montrèrent pour la première fois; depuis lors ils n'ont cessé de venir, chaque fois plus nombreux. L'Allemagne occupe dans la science moderne une situation trop considérable pour que la présence de ses zoologistes a nos réunions internationales périodiques ne fût pas désirable ; on délibère*, dans ces réunions, sur des questions d'intérêt trop général pour que leur avis pût être considéré comme négli- geable. La venue des savants d'outre-Rhin fut donc saluée avec une satisfaction unanime, et celle-ci est suffisamment démontrée par le fait que l'un des Congrès suivants se tint à Berlin en 1901. Je ne crains pas de dire pourtant- que la collaboration des savants allemands à notre œuvre internationale a été le point de départ de complications fâcheuses. Je m'explique. Les deux premiers Congrès avaient adopté un code de la nomenclature zoologique, basé sur un ensemble de lois très simples et respectant des principes généraux que tous pou- vaient accepter. La Société zoologique allemande, ne tenant aucun compte de ce code, en avait adopté un autre qu'elle pré- tendait lui opposer. La participation des zoologistes allemands aux Congrès internationaux eut pour conséquence une élude nouvelle de la nomenclature, en vue de fondre en un seul les deux codes existants. Par un sentiment de courtoisie, dont je fais l'aveu et que. par la suite, j'ai regretté plus d'une fois, j'ai soutenu moi-même l'opinion qu'on pourrait remettre sur le chantier la nomenclature, dont pourtant, plus qu'aucun autre, je connaissais toutes les difficultés (1). Hélas! celles-ci n'ont fait qu'empirer d'un Congrès à l'autre et l'incertitude, je dirais presque l'anarchie, qui tend à s'introduire dans ce domaine naguère si simplifié, dérive de l'intervention turbulente et auto- ritaire de nos voisins. Pour ma part, j'ai eu plus d'une fois l'intention de me démettre de mes fonctions de président de la Commission internationale de la nomenclature : je ne l'ai pas (1) Règles internationales de la nomenclature zoologique adoptées par les Congrès internationaux de zoologie (Paris, grand in-8° de 63 p., 1905). — Cf. p. 7 à 11. 20 SÉANCE DU 12 JANVIER 1915 fait, parce qu'il est nécessaire que la France y soit représentée; je ne l'ai pas fait non plus, parce que ma retraite eut entraîne celle des mitres Français et de mon cher ami le professeur Wardell Stiles, de Washington, qui remplil les fonctions de secrétaire avec mie ardeur toute juvénile, avec une compétence et une autorité qui font de lui l'homme absolument nécessaire. the right nuin in the right place. Le Congrès de Berlin en 1001 fut marqué par quelques inci- dents qu'il me semble intéressant de rapporter ; je le ferai en quel* f ues mots. Le professeur Môbius, qui le présidait, m'avait fait le grand honneur, d'accord avec le professeur Fr. E. Schulze, de me désigner pour présider la séance de clôture, qui devait se tenir dans la grande salle du Reichstag. Dès que je m'aperçus que tes programmes m'attribuaient la présidence de cette solen- nité, je courus auprès des deux savants dont je viens de citer le nom et je les adjurai de désigner quelque autre Français à ma place, attendu que je n'étais ni le plus âgé ni le plus ancien dans la carrière scientifique, ni le plus chargé d'honneurs aca- démiques ou autres ; je savais d'ailleurs que quelques-uns de mes compatriotes s'étaient livrés à ce propos à des réflexions qui pourtant, je dois le dire, n'étaient pour rien dans ma déter- mination. - Peu nous importe, me fut-il répondu; nous ne connaissons pas ces messieurs, mais vous, nous vous connaissons depuis longtemps; c'est à vous seul que nous avons voulu faire honneur. Les choses suivirent donc leur cours. Je présidai la séance, je la dirigeai d'un bout à l'autre en langue allemande, et je pro- nonçai dans cette même langue une assez longue allocution que l'assemblée souligna plus d'une fois de ses applaudissements. - Cher ami, me dit Schlumberger au sortir de la séance, vous nous avez fait grand honneur, mais vous paierez cela quelque jour. Rappelez-vous ce que je vous dis aujourd'hui. J'ai vu par la suite qu'il avait été bon prophète. Certain jour, alors que le Congrès était réuni en sections dans les diverses salles du Reichstag, on vint nous dire en grand mystère que le programme allait subir une modification im- prévue ; on nous invita à nous tenir prêts à onze heures pour faire une promenade en landaus. Que se passait-il ? Nul ne pouvait le dire : à l'heure dite, nous sortîmes donc du Reichstag et primes place dans une centaine de landaus stationnant devant le palais. On se mit en marche ; on nous promena en cortège lotit le long de la fameuse Sieges-Allee, de cette allée de la SÉANCE DU 12 JANVIER 1915 21 Victoire où l'empereur Guillaume II a fail ériger dos monuments en marbre blanc à la gloire de ses ancêtres, depuis le premier margrave du Brandebourg dont l'histoire rapporte le nom. jusqu'à son père l'empereur Frédéric, qui ne régna que cent jours. I ne seule place reste inoccupée, celle que Guillaume II s'esl réservée à lui-même, comme si la dynastie des barbares Hohenzollem devait finir avec lui. L'atroce guerre qui est actuel- lement déchaînée entre l'Allemagne et la France aura, sans aucun doute, pour l'empereur Guillaume la fâcheuse consé- quence qu'il avait prévue, à cela près que la place qu'il espérait occuper quelque jour restera vide, comme le seront eux-mêmes les emplacements où se dressent actuellement les odieux monu- ments de ses ancêtres. Cependant la promenade se déroulait, en méandres capricieux, le long des allées du Tiergarten, et nous nous demandions tou- jours quel en était le but. Soudain le cortège est coupé en deux el voici qu'à vive allure il est traversé par une file de deux ou trois landaus, dans le premier desquels est l'empereur, bien reconnaissable à son attitude théâtrale. La promenade continue el désormais le cortège est interrompu à chaque instant par les voitures impériales, qui passent et repassent de telle sorte que Guillaume apparaisse à chacun de nous. Les Allemands exul- taient d'orgueil et de joie; ils étalaient avec une insolente naïveté leur satisfaction de nous avoir ménagé ce coup de théâtre : l'exhibition du kaiser, de ce demi-dieu qui est en commerce régulier avec le vieux bon dieu germanique. J'avoue (pie nous autres Français, esprits frondeurs et superficiels autant qu'irres- pectueux, nous éprouvâmes des sentiments diamétralement opposés. Lue telle exhibition, concertée avec le bureau du Congrès et avec la police, qui coupait savamment notre cortège par tronçons, nous parut simplement puérile et ridicule. J'avais vu déjà l'empereur plus d'une fois, mais je n'avais jamais si bien compris son besoin d'ostentation. Examiné sous cet angle, il m'a toujours paru, depuis cette époque, constamment sem- blable à lui-même, tourmenté d'un besoin maladif d'impres- sionner les badauds. Comediante, eût pu dire alors, s'il eût vécu, le pape Pie VII : tragediante, pourrait-il ajouter main- tenant. Je me laisse entraîner, au delà de toute mesure, par ces sou- venirs qui peut-être ne sont guère intéressants pour vous. Et pourtant, je voudrais encore vous signaler une manifestation des plus caractéristiques, (fui passa presque entièrement ina- 22 SÉANCE DU 12 JANVIER L915 perçue en France, bien qu'elle fût de nature à ouvrir les yeux des plus incrédules el des plus confiants. La fameuse bataille d'Iéna, en 1806, avait mis la Prusse à deux doigts de sa perte; elle fut le prétexte du relèvement merveilleux accompli par ce pays sans trêve ni repos jusqu'à la grande guerre de 1870: elle fut la cause qui soutint l'énergie allemand»1 dans sa préparation à la guerre formidable que nous subissons actuellement. L'année terrible ne nous ayant abattus qu'incomplètement, il était néces- saire de nous faire subir une déroute définitive, * méthodes el la confiance dans les résultats énoncés par la science allemande. On est venu s'instruire en Allemagne el certains pays où le mouvement scientifique a pris un déve- loppement considérable son! imprégnés trop exclusivement des habitudes de pensée scientifique acquises aux universités d'outre-Rhin. La science allemande a ainsi colonisé. En vertu de cette influence prépondérante, nous retrouvons dans l'évolution récente des principaux problèmes de la Zoo- logie, la marque de la mentalité allemande, en premier lieu sa tournure métaphysique. Il en a été ainsi pour l'embryogénie, et la forme qu'a prise la théorie des feuillets. - - plus tard pour les théories de l'hérédité entre les mains de Weismann, - - et pour la mécanique du développement entre celles de W. Roux. Les faits ont été incorporés à un édifice de concepts, dont les étages se superposent sans que la base soit assise sur des fondations claires. Les hypothèses s'engrènent. Elles sont tout d'abord pro- visoires, simples instruments de recherche (ArbritsJujpnthrsen), niais quand on a beaucoup discuté et controversé à leur aide et qu'on ne sait plus au juste ce qu'elles sont, on arrive peu à peu. à force de les employer, à les considérer comme des données posi- tives. Ces discussions, souvent subtiles, ces complications super- posées sont évidemment une occasion de labeur et une cause de foisonnement de la production, mais combien de séries de tra- vaux remplissent ainsi des volumes de périodiques pour un résultat finalement assez vain ! Ceux qui ont eu à suivre les recherches sur les Protozoaires dans ces dernières années n'ont- ils pas été frappés de l'exubérance et de la stérilité de bien des théories ou généralisations prématurées, qui ont eu un prestige momentané bruyant ? De même dans le domaine de l'embryo- logie expérimentale et aujourd'hui dans le développement du mendélisme. Il reste évidemment de chacun de ces tourbillons de travail scientifique une provision de connaissances de fait, mais au bout d'un certain temps ils se sont dispersés sans laisser un monument solide et clair, comme coux élevés par l'esprit positif d'un Claude Bernard. 3'i SÉANCE DU 12 JANVIER 1915 L'hégémonie intellectuelle allemande ne sérail pas plus bien- faisante au point de vue spéculatif qu'au poini de vue politique. Elle s'insinue cependant, non seulement par l'activité' scienti- fique considérable et la valeur propre de la science allemande. mais aussi à la faveur des tendances générales de la nation et de son développement économique. L'orgueil allemand se traduit matériellement dans la composition des bibliothèques et dans le dédain, au moins relatif, de ta bibliographie étran- gère. C'est là une constatation que j'ai vu faire autour de moi dans les diverses sciences et que j'ai, pour ma part, fréquem- ment enregistrée en Zoologie; des réclamations de priorité très justifiées se sont produites souvent à cet égard. Ce dédain se manifeste d'ailleurs déjà dans les listes bibliographiques qui terminent la plupart des mémoires. Il n'est pas rare d'y cons- tater qu'un travail français publié dans un recueil des plus répandus -- parfois dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences - - n'y est cité que de seconde main, parce que l'auteur n'a pu consulter la publication (nicht zugânglich); cela indique seulement, en principe, qu'il ne s'est pas donné la peine néces- saire, ce qui est déjà significatif. Mais, en fait, les bibliothèques universitaires, par exemple, ne mettent aucun empressement à posséder les périodiques étrangers et en particulier français, comme nous possédons tes périodiques allemands. La récipro- cité serait cependant d'autant plus facile en Allemagne que nos recueils sont infiniment moins nombreux. Je connais telle Uni- versité, qui ne possède pas dans sa bibliothèque les Archives de zoologie expérimentale et, a fortiori, la plupart de nos autres périodiques zoologiques. Il > a quelques années, un Anglais me signalait une absence analogue du Quarterhj journal 0/ micros* copical science dans un grand centre allemand. D'autre part, la librairie a mis au service de la production scientifique nationale l'habileté et le succès du commerce alle- mand. C'est la chose très légitime, mais qui comporte un phéno- mène sur lequel noire attention doit être attirée. Au fur et à mesure que la science s'endette en spécialités plus restreintes, la librairie allemande crée des périodiques spécialisés corres- pondants, auxquels elle a cherché à donner un caractère inter- national, seul moyen de les faire vivre et comme collaborai ion et comme clientèle. Jusqu'ici on y a d'ailleurs libéralement fait accueil aux langues française, anglaise et italienne. Cette répar- tition de la production scientifique a des avantages certains, niais il est à craindre qu'en vertu de l'organisation puissante de SÉANCE L)( 12 JANVIER 1915 55 la librairie allemande, elle ne conduise à une concentration 1res redoutable de l'édition scientifique en Allemagne. Quiconque s'est intéressé à la direction d'un périodique scientifique en France sait à quelles difficultés on se heurte, et trop souvent les auteurs se sont laissé tenter par les facilités diverses, rapidité de publication, planches, que pouvaient offrir des publications allemandes, pour faire paraître dans celles-ci des recherches effectuées en France et dont la valeur aurait contribué au succès de nus publications françaises. Cela ne se fera certes plus, d'ici quelques années au moins, mais il ne faudra pas oublier, par ta suite, que notre production scientifique étant assez peu copieuse, il ne faut pas affaiblir nos recueils en publiant ailleurs et qu'il y a un intérêt général à supporter même certains inconvénients qu'ils peuvent présenter. Ces inconvénients s'atténueraient, au reste, d'autant plus aisément que la valeur de nos périodiques augmenterait et que leur clientèle s'en étendrait. Nous devons réagir contre la tendance de la librairie allemande à être, elle aussi, un Wèltverlag, qui asservirait bientôt la pensée mondiale aux intérêts allemands. * * Nous triompherons de ces difficultés en accroissant autant que possible l'activité intellectuelle de notre pays. Si. comme nous l'espérons tous, la victoire permet de supprimer le cauchemar du militarisme allemand, une paix véritable, substituée à la paix armée qui nous a étouffés, permettra la réduction des charges militaires devenues trop lourdes pour le développement intel- lectuel de notre jeunesse et rendra des cerveaux à la Science. Nous souhaitons tous la victoire, non seulement comme Français, mais comme hommes épris de liberté et de générosité et comme savants. Au lendemain, nous devrons faire un vaste effort. En premier lien il faudra non- préserver de l'orgueil dont nous voyons les ravages et d'un nationalisme étroit et stérilisant. Je suis de ceux qui ont beaucoup fréquenté l'Allemagne, qui y ont cherché même un complément d'éducation scientifique et y ont eu des relations assez nombreuses et aussi bonnes que le permettait le passé. Ce que je connaissais de l'Allemagne a diminué beaucoup pour moi les surprises du présent. Mais quels que soient les crimes et les maux auxquels nous assistons, ce serait une folie de vouloir ignorer demain la science allemande, pas plus que toute autre. 36 SÉANCE DF 12 JANVIER lOIT) Travaillant ces jours derniers dans le bel ouvrage de Glaparède sur les Annélides du golfe de Naples, si plein des qualités posi- tives que nous aimons, je tombai sur ce passage : « L'obser- » valeur, dans la science, est toujours juché sur les épaules de » son prédécesseur et voit forcément plus loin que lui. Que » ferait-il si cette base venait à lui manquer? Bien peu de chose, » à en juger du moins par tant de travailleurs qui ont négligé » de se procurer le piédestal obligé (1) ». Connaître tous ses devanciers, quels qu'ils soient, est en effet la condition néces- saire d'un travail utile. C'est aussi une leçon de modestie et d'indulgence pour juger leurs lacunes ou leurs erreurs. Tel qui critique d'une façon impitoyable aurait souvent fait moins et moins bien que celui qu'il juge, s'il n'avait pas eu ce travail pré- cédent pour lui indiquer la question qu'il a lui-même étudiée. Ne mêlons donc pas le sentiment avec la science, au lendemain de la guerre, mais faisons surtout un effort pour améliorer les conditions de la Zoologie en France. Elles ne sont pas parfaites. Les sciences naturelles n'ont pas, dans notre éducation, la part que leur mériterait leur valeur for- mative. Hors de l'enseignement, la vie urbaine se prête de moins en moins, pour l'enfant, à l'observation directe de la Nature, qui révèle et développe les vocations de naturalistes. Dans l'ensei- gnement, la sélection scientifique de notre jeunesse se fait trop exclusivement par les sciences mathématiques, dont, au reste, je suis loin de médire. Ainsi bien des jeunes gens, qui eussent pu devenir botanistes ou zoologistes, sont attirés par l'Ecole Polytechnique et plus d'un ingénieur ou d'un officier, qui con- sacre ses loisirs à nos sciences, nous fait regretter qu'il n'en ait pas fait l'objet principal de son activité. 11 faut bien le recon- naître, d'ailleurs, la Zoologie, malgré les progrès divers et importants qu'elle a amenés, notamment en Médecine, n'est pas sur la grande voie des applications fructueuses, où se porte la foule des esprits actifs. A un stade plus avancé de l'éducation, notre enseignement supérieur reste trop livresque et impose à la mémoire des efforts trop considérables et souvent vains, aux dépens de la connaissance réelle des choses. Nos musées de province, comme on l'a souvent déploré ici, n'ont pas les res- sources suffisantes pour sauvegarder les richesses qu'ils ren- ferment et on n'y a pas assez constitué des faunes locales où de jeunes amateurs de Zoologie pourraient identifier leurs trou- vailles et développer pratiquement leurs connaissances. (1) Mém. soc. Phys. Genève, 1870, xx, 2e partie, p. 366. SÉANCE DU 12 JANVIER 1015 37 Je ne me dissimule pas qu'il est plus facile de signaler toutes ces défectuosités que d'y remédier. Notre Société doit et devra cependant s'efforcer d'y contribuer. Son action serait d'autanl plus efficace qu'elle exprimerait l'opinion d'un plus grand nombre de zoologistes français. Il manque encore d'assez nom- breux noms sur nos listes. N'est-ce pas le moment de faire ici aussi appel à l'union sucrer. Efforçons-nous tous de persuader à ceux de nos confrères qui ne sont pas encore nos collègues ici de venir animer nos séances, d'y attirer la jeunesse et d'y activer u\\ échange d'idées et de connaissances, qui sentit 1res efficace pour le recrutement des jeunes zoologistes et le progrès de la Zoologie en France. Le nombre n'est pas tout dans les Sciences, mais il n'est pas négligeable, surtout dans celles qui, comme la Zoologie, se sont étendues au point de présenter un front immense dont toutes les tranchées doivent avoir leurs défen- seurs. » Séance du 9 février 1915. PRÉSIDENCE DE M. M. CAULLERY, PRÉSIDENT. M. .1. Borcea adresse un mot aimable pour la France et ses alliés. M. J. Pellegrin, mobilisé comme aide-major, envoie ses com- pliments à ses collègues. MM. Daùtzenberg et Petit sont élus membres de la Commis- sion de vérification des comptes du trésorier. L'Assemblée générale annuelle, exigée par les Statuts, est fixée au mardi 25 mai 1015, à 5 heures. Il n'y aura pas de séance le il mai. M. Félix Mesnil, professeur à l'Institut Pasteur, demeurant 21. rue Ernest-Renan, à Paris, est présenté par MM. Gaullery et Rabaud. M. le président adresse les félicitations de la Société à M. Vlès, qui vient d'être porté à l'ordre du jour de l'armée (1). LA LOI DE L'IRRÉVERSIBILITÉ DE L'ÉVOLUTION (DOLLO), VÉRIFIÉE PAR L'ÉTUDE DES LARVES D'INSECTES PAR D. KEILIN {Présentée par M. Caullkrï). Note préliminaire. L'idée de l'irréversibilité de l'Evolution a été formulée pour la première fois par le paléontologiste Louis Dollo, en 1893, dans une note publiée dans le Bulletin de lu Société belge de géologie (VII, p. 164-166). Cette note qui a à peine deux pages, n'est ([ii'un résumé succinct des idées essentielles sur l'Evolution, auxquelles Dollo a été amené par plusieurs années de recherches sur les ossements fossiles du Musée de Bruxelles. Parmi quelques autres idées sur l'Evolution, auxquelles nous (1) « Vlès, sergent infirmier au 6e régiment de marche de zouaves : le 12 décembre, a tenu à entrer dans une salle aussitôt après l'explosion d'un obus de gros calibre, alors que les matériaux pleuvaient de toutes parts, pour relever les blessés, malgié le conseil de son médecin major. A lait ainsi plus que son devoir. En toutes cir- constances depuis le commencement de la campagne, a montré un courage au- dessus de tout éloge. » SÉANCE DU 0 FÉVRIER 1DI5 39 ne nous arrêterons pas ici, nous trouvons formulée dans cette note la loi générale suivante : « Un organisme ne peut retourner même partiellement à un état déjà réalisé dans la série de ses ancêtres », ou plus brièvement : « révolution est... irréversible ». Depuis cette note, nous retrouvons cette idée dans tous les travaux paléontologiques et iehthyologiques de cet auteur et en particulier dans sa « Paléontologie éthologique » (1), publiée en 1910, où l'idée d'irréversibilité est illustrée par plusieurs exemples, tirés de différents groupes d'animaux comme les Sélaciens actuels, les Ostracodermes, les Mérostomacées et les Trilobites. Il résulte de toutes les recherches de Dollo qu'un organisme qui retourne à d'anciennes conditions de vie ne reprend jamais, ni la forme, ni la disposition primitive de ses organes, mais s'adapte à son ancien milieu par des moyens nouveaux. Cette idée, qui a été maintes fois confirmée par différents paléontologistes, peut avoir de nombreuses et fructueuses appli- cations dans l'étude de la morphologie comparée des organismes en rapport avec leur éthologie. J'étudierai dans la présente note un cas d'irréversibilité de l'Evolution particulièrement intéressant, tiré de l'étude des larves des Diptères et spécialement de la disparition de leurs pattes thoraciques (2). C'est un fait connu, que tous les Insectes, à n'importe quel stade de leur évolution, depuis leur éclosion, présentent trois paires de pattes thoraciques. C'est un fait tellement général que le mot Hexapode est synonyme du mot Insecte. Une patte d'un Insecte est un organe locomoteur et sensitif pouvant être en même temps un organe de fixation et de préhen- sion. A l'état imaginai, on ne connaît pas un Insecte apode. Les pattes peuvent être réduites - - ou manquer complètement - seulement à l'état jeune, larvaire, des Insectes holométaboles. Et, comme nous le verrons, cette absence des pattes est secon- daire, consécutive à une adaptation à un mode de vie spécial. (1) Bull. Soc. belge géologie, Mém., XXIII, 1909. (2) L'idée de la vérification de la loi de Dollo par l'étude des larves d'Insectes m'est venue à l'esprit au moment où je suivis le cours de M. le professeur Caul- lery sur « la phylogénie et les données actuelles de la biologie » (fait à la Sor- honne en 1913-1914); une partie de ces leçons a été consacrée à l'étude de l'irréversi- bilité de l'Evolution. Je renvoie le lecteur à la leçon de clôture de ce cours (Rev. du Mois, XV, n» 88, p. 335-409, 10 avril 1913). 40 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1915 Avant de rechercher l'origine de la disparition des pattes chez les larves de Diptères, il est intéressant de se demander dans quelles conditions se produisent la réduction et la disparition des mêmes organes chez les larves d'autres ordres d'Insectes comme les Névroptères, les Lépidoptères, les Coléoptères, les Strepsiptères et les Hyménoptères. Dans tous ces ordres, on retrouve un certain nombre de formes dont les larves ont des pattes plus ou moins réduites ou sont complètement apodes. La réduction ou le manque des pattes coïncident toujours avec l'un des modes de vie suivants : Ces larves sont : 1° Ou parasites des animaux, comme un grand nombre de larves d'Hyménoptères et celles des Strepsiptères. 2° Ou parasites des plantes : gallicoles, comme certaines larves d'Hyménoptères, ou mineuses comme les larves de certains Coléoptères (Curculionides, Buprestides, Donacia, etc.) et Lépi- doptères (Microptérigides et autres Tinéides). 3° Ou elles se nourrissent aux dépens d'aliments préparés par l'Insecte adulte, comme les larves de certains Hyménoptères (Abeilles, Fourmis et autres). Il faut ranger ici les larves de certains Coléoptères (deuxième larve des Meloë) et Névroptères (Symphrasis, de la famille de Mantispidœ) qui s'introduisent dans les nids de ces Hyménoptères et se nourrissent à la manière de larves de ces dernières. 4° Ou enfin les larves lignicoles qui font des galeries dans le bois mort. C'est le cas d'un grand nombre de larves de Coléop- tères (certains Buprestidse, Cerambycidœ, etc.). On voit donc que l'absence de pattes est toujours liée à des conditions de vie très spéciales. Comme d'autre part on peut suivre la réduction des pattes pendant la vie larvaire (Meloë, larves de Strepsiptères, celles des Névroptères, etc.) et que, dans les formes qui en sont complètement dépourvues, on retrouve l'ébauche de ces organes pendant le développement embryon- naire, il n'y a pas le moindre doute que ïabsence des pattes est un phénomène secondaire. Revenons aux Diptères. On sait que toutes les larves de Diptères sans exception sont dépourvues de pattes. Parmi elles on connaît un grand nombre de parasites des animaux et des plantes : gallicoles et mineuses, et enfin des xylophages. SÉANCE DU 9 FÉVRIER l'.U.j 4l Pour ces larves, le manque des pattes est un phénomène du même ordre que pour les Insectes précédents. Or, à côté de ces formes, et appartenant souvent à la même famille, on trouve un grand nombre d'autres Diptères, à larve complètement libre, pouvant se déplacer ou se fixer sur les objets qui leur servent de support; pourtant ces dernières larves sont complètement apodes. 11 est incontestable que le manque de pattes chez toutes ces formes libres est du même ordre que celui des larves parasites (L. s.) ou lignicoles, c'est-à-dire qu'il est aussi secondaire. Ces larves libres ne le sont donc que secondairement ; elles pro- viennent de larves parasites ou lignicoles, par une réadaptation à la vie libre. Ceci est d'autant plus vrai, que très souvent, dans une même famille de Diptères, on trouve les larves appartenant à un ou plusieurs des groupes éthologiques cités plus haut, en même temps que (\<^ formes libres. D'autre part, toutes les larves de Diptère-, sans exception, orthorhaphes ou cyclorhaphes, para- sites des animaux ou des plantes, xylopliages, ou .larves libres, ont un vestige i\r< pattes très caractéristique, sous la forme d'un complexe sensoriel de constitution très constante (1), qui, à lui seul, nous indique que la réduction des pattes, chez toutes les larves de Diptères, a suivi la même marche pour aboutir aux mêmes résultats. Demandons-nous maintenant quels sont les organes de dépla- cement ou de fixation chez les larves libres et s'ils ont un rapport anatomique quelconque avec les pattes thoraciques disparues ? J'énumérerai ici sommairement les cas les plus importants de cette réadaptation à la vie libre, étant donné que leur étude détaillée fera l'objet d'un travail spécial. Les larves des Diptères ont .Généralement des saillies ventrales losangiques plus ou moins développées sur la face ventrale de leurs segments abdominaux; ces saillies sont souvent couvertes de crochets chitineux et cela sert à la larve comme appui, comme organe de fixation et de déplacement. Mais, à côté de ces organes peu développés, ces larve? pré- sentent souvent des organes plus adaptés au déplacement ou à la fixation. Ainsi les larves clés Rhyphides et celles de Mycetobia ont (1) D. Keilin. — Sur certains organes sensitifs constants chez les larves de Dip- tères et leur signification probable (C. R. Ac. Sel., 1911, CLIII, p. 377). 12 SÉANCE DU. 9 FÉVRIER 11)15 leurs mandibules transformées en organes locomoteurs. La larve peu! produire, par ses mandibules, des mouvements rapides et alternatifs, dans le plan vertical, en les appuyant contre le support, tout à l'ait à la manière des pattes; cela produit un déplacement rapide de tout le corps de la larve, qui reste tout à t'ait inerte. Les mandibules ont ici nue forme spéciale qui est en rapport avec leur fonction. Les larves des Ghironomides et Orphnéphilides ont, sur la tare ventrale de leur région prothoracique, une saillie médiane, bifurquée souvent au sommet et se terminant par de forts crochets. Deux autres longs appendices rétractiles et surmontés par une touffe de 1res forts crochets, terminent l'extrémité pos- térieure du corps. Ces objets servent à la larve pour ramper sur les objets plongés dans l'eau (pierres, plantes aquatiques, par exemple). D'autres larves, comme celle de Phaonit nepenthincola de Meijere, les larves des Ephydrines et celles de Dicranota oui des appendices faits en l'orme de fausses pattes rétractiles, munis de crochets, sur certains segments abdominaux de leur corps. D'autres encore ont des appendices de fixation seulement sur le dernier segment du corps (Gylindrotomiens, Calliophrys et autres). Les larves qui sont adaptées à la vie dans l'eau courante, ruisseaux ou cascades, ont de véritables ventouses de fixation, soit sur la face ventrale de leurs segments thoraciques et abdo- minaux, connue les larves des Blepharoceridœ ou celles de certains Psychodidae, soit au bout du dernier segment abdo- minal, comme c'est le cas des larves des Simulidœ. La plupart des larves des Diptères cyclorhaphes se servent des crochets mandibulaires comme d'organe de déplacement. Elles s'accrochent par ces mandibules contre les aspérités du support et hissent ensuite tout leur corps. Mais certaines de ces larves ont en même temps d'autres moyens de déplacement; ainsi les larves des Piophilides et celles des Hétéroneurides peuvent se déplacer en sautant : elles s'en- roulent en cercle, s'accrochent par les mandibules contre les plaques stigmatiques de l'extrémité postérieure du corps et se détendent brusquement comme un ressort, ce qui produit des sauts assez grands. Les larves du genre Phora se servent de leur bouche comme d'une ventouse et elles rampent à la manière des sangsues. SÉANCE Dl 9 FÉVRIER 1915 43 Enfin 1rs Syrphines se déplacent sur les feuilles et rameaux des plantes, grâce à leur salive collante, donl elles s'enduisent cl qui les fixe sur leur support. Quant aux larves aquatiques, ou bien elles ont des palettes natatoires à l'extrémité postérieure du corps (Gulicides et Dixides), ou bien elles flottent, soutenues par une rosette de [utils enduits de graisse, qui entourent les stigmates postérieurs du corps (Stratiomyides, Eristalines, Tétanocérides, etc.). On voit donc que tous les organes locomoteurs des larves des Diptères libres n'ont rien à voir avec les pattes thoraciques dis- parues et sont par rapporl à ces dernières de véritables néofor- mations. Les larves de Diptères avaient donc perdu leurs pattes en passant, au cours de leur évolution, par les conditions de vie spéciales (parasitaires ou xylophages). Ces pattes n'ont jamais réapparu, môme chez les larves, qui sont retournées à ta vie libre, et qui se sont réadaptées aux ancienne- conditions de vie par des moyens nouveaux et variés. Nous sommes donc ici en présence d'un fait de même ordre que ceux étudiés par Dollo et dont la généralisation lui a permis de conclure que l'évolution est irréversible. M. Dautzenberg. - - Il est entendu que la lui d'irréversibilité ne s'applique pas aux modifications légères dues au milieu : ainsi une plante cultivée dans des conditions spéciales n'est modifiée que d'une façon transitoire. M. Trouessart. - -De même, un Mammifère transporté dans un pays chaud perd son pelage épais, qu'il reprend s'il est remis dans un climat froid. M. Gaullery. - - Il faut distinguer, en effet, les simples fluc- tuations et les transformations définitives. 11 y a un moment où les modifications suides son! assez profondes pour ne plus être réversibles. 44 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1915 SUR LES TÉRÉBELLIENS DE LA TRIBU DES THELEPIN&. EXAMEN DES GENRES. TUBE SPIRALE DE STREBLOSOMA LONGIREMIS N. SP. PAR M. CAULLERY L'étude des Polychètes sédentaires recueillis par le Siboga m'a fourni parmi les Térébelliens de la tribu des Thelepinae, une espèce dont le tube, très différent par sa forme de ce qu'on est habitué à rencontrer dans cette famille, me paraît mériter d'être spécialement signalé. Je profite de cette occasion pour examiner la synonymie et la délimitation des genres dans cette section particulière des Térébelliens. I. — DÉLIMITATION ET SYNONYMIE DES GENRES. Je groupe sous le nom de tribu des Thelepinae, dans la sous- famille des Amphitritea Malmgr., des Térébelliens qui forment un ensemble à affinités particulièrement étroites, marquées par : 1° Leurs branchies formées de filaments non ramifiés ; 2° Le nombre variable et généralement élevé de leurs seg- ments pourvus de rames de soies capillaires (au lieu du nombre tixe 17, propre à la plupart des Amphitritea); 3° La disposition unisériée des uncini à tous les tores uncini- gères (au lieu de posséder des tores bisériés à partir du 7e); 4° La forme même des uncini (bien connue, avec un bouton à la base du manubrium (cf. fig. 1 c). Malmgren, dans ses classiques Nordiske llafs-Annulater (1865), avait réparti ces Annélides en trois genres : sur deux segments (II et III); ra- mes sétigères commençant au segment III Thelepus Lenck. 1849 Branchies I filiformes [ 2° segment nombreuses ) sur trois segments \ branchifère (II, III, IV); raines ) (HIj Neoltis Malmg. 1865. sétigères commen- \ ier segment çant au I branchifère [ (II) Grymœa Malmg. 1865 SEANCE DU 9 FÉVRIER 11)15 45 On s'accorde généralement aujourd'hui à réunir les Neottis aux Thelepus A). Marenzeller (2), dans un des meilleurs mémoires publiés sur la morphologie des Térébelliens, y joint aussi les Grymœa. Mais divers auteurs récents maintiennent ce dernier genre, et connue il y a actuellement plusieurs espèces qui ont en commun de posséder des soies au premier segment branchilere (II), je crois avec eux qu'il est pratiquement com- mode de les réunir sous une dénomination générique particu- lière. Nous distinguerons donc : 1° Le genre Thelepus Leuck. (1849), dont sont synonymes : Lumara Stimpson 1855), Venusia Johnston (1855), Phenacia Quatre!. (1865), Heterophenacia Ouatref., 1805, p. p.. Thelepo- dopsis AI. Sars (1871). 2° Le genre Grymœa Malmg. (1865). Mais Verrill (3), en 1900, a l'ait observer que le nom de Grymœa, attribué précédemment (1858) par Presenius (4) à un Protozoaire, était préoccupé. D'autre part M. Sars (1871) a défini, sous le nom de Strcblo- sonia (5) un genre dont la diagnose se confond avec Grymœa Malmg. 11 n'y a pas de doute que les Streblosoma de Sars soient identiquement les Grymœa de Malmgren. Verrill reprend donc le nom de Sars pour remplacer celui de Malmurex qui tombe en synonymie. Cela me parait justifié ici, quoique personnelle- ment je sois adversaire de l'application absolue de la loi de nomenclature. Les inconvénients à abandonner un nom consacré par l'usage me semblent souvent bien supérieurs au respect strict de la priorité. En particulier, si l'homonymie dans deux groupes d'organismes très éloignés doit être évitée aussi strictement que possible, elle n'est pas un vice rédhibitoire et il me semblerait regrettable de lui sacrifier un nom vraiment usuel. Dans le cas particulier il n'en est pas ainsi. Streblosoma Sars nom. rempla- cera donc Grymœa Malmg. avec le même sens systématique. (1) Une seule espèce jusqu'ici, Th. etneinnatus, n'a que deux paires de branchies, toutes les autres en ont trois. (2) Marenzeller (E. von). — Zur Kenntniss der adriatischen Anneliden (3" Bei- trag) (5. B. Ak. Wien., LXXXIX, 1884). (3) Verrill (A.-E.). — Additions to the Turbellaria, Nemertina and Annelida of the Bermudas (Trans. Connecticut Acad. Sci., X, 1900, p. 661-663). (4) Fresenius. — Beitr. z. Kenntniss mikrosk. Organismen (Abh. senkenb. Ges. Frankfurt a M., II, 1858, p. 227). (5) Sars (G. O). — Diagnoser af nye Annelider fra Christiania fjorden (from the manuscripts of the late Prof. Michael Sars) {Forhandl. i. videnskab SelsknbPt i Christiania, 4871, p. 406-417). 46 SÉANCE DU U FÉVRIER iOio Outre ces deux genres Thelepus et Slreblosoma, divers autres ont été fondés plus ou moins récemment. Mac Intosh a créé un genre Euthelepus, pour deux espèces abyssales récoltées par le Challenger, et dont chaque branchie se réduit à un filament épais, subulé, rappelant une branchie d'Ampharétien. Par les autres caractères, ces Annélides con- cordent avec les genres précédents. Cependant Mac Intosh ne spécifie pas positivement que les tores uncinigères soient uni- sériés; mais je l'ai vérifié dans une forme du Siboga qui rentre dans la diagnose du genre Euthelepus Me. Int. En outre, parmi les autres espèces du Siboga, il en est qui, au point de vue des blanchies, forment transition entre les Thelepus et les Euthe- lepus : ce sont des formes d'eau profonde et il y a évidemment une tendance assez fréquente chez les Térébelliens abyssaux, comme Ta récemment encore constaté Fauvel (1), à une réduc- tion des branchies. On retrouve cette tendance chez les Pista; Mac. [ntosh a constitué, de même, dans cette tribu, un genre Eupista à branchies réduites (j'en ai trouvé plusieurs formes intéressantes par les degrés divers de la réduction des branchies dans les récoltes du Siboga). Verrill (1900), dans son mémoire déjà cité sur les Annélides des Bermudes, a proposé deux dénominations nouvelles, Tune sous-générique Eugrymœa, dans le genre Slreblosoma, l'autre générique Protothelepus . Le sous-genre Eugrymœa (Verrill, l. c, p. 662) est défini par un nombre de paires de branchies supérieur à trois. L'espèce type, S. (Eugrymœa) polybranchia, présente des branchies sur quatre segments (II-V), peut-être même sur le segment VI. Il y a, dans la délimitation des genres et sous-genres, une grande part d'arbitraire dépendant des tendances de chaque auteur. Pour le moment, où l'espèce de Verrill est encore isolée, il ne me paraît pas utile de la séparer des autres; le nombre des branchies chez les divers Térébelliens n'apparaît pas comme un caractère très important. Le progrès de la systématique a consisté précisément à l'écarter comme critérium générique, contrairement à ce qu'avait proposé autrefois de Quatrefages. Je ne crois donc pas la création de ce sous-genre très nécessaire, au moins pour le moment. Le genre Protothelepus Verrill (l. c, p. 662), voisin de Euthe- (1) Fauvel (P.). — Annélides polychètes provenant des campagnes de l'Hirondelle et de la Princesse- Alice (1885-1910) (Rés. Camp, seientif. Prince Albert, de Monaco. fasc. 4C, 1914, p. 30C). SÉANCE Di 9 FÉVRIER L915 Al lepus, est caractérisé par une seule paire de longs filaments branchiaux cirriformes, se dressant l'un contre l'autre sur te premier segment sétigère (le numéro de ce segment n'est pas précisé). Les uncini, toujours unisériés,. n'ont pas de bouton basai. Il est difficile, en l'absence de figures, de décider si ce genre est bien fondé. J'incline à penser qu'il n'est guère distinct d'Euthelepus (il n'en différerait que par le nombre des paires de branchies, et je fais à ce sujet la même observation que pour Eugrumœa) et qu'il convient d'attendre pour affirmer son auto- nomie. Gravier (1), en 1911, a fondé un genre Thelepides, pour une espèce antarctique, T. kœhleri, et a évidemment voulu marquer par ce nom ta parenté de ce Ver avec les Thelepus. T. kœhleri a des branchies filiformes non ramifiées comme les Thelepus; elles sont d'ailleurs très réduites. Mais ses autres caractères me semblent l'écarter du groupe que nous envisageons ici : il a 17 segments sétigères et, aux onze derniers, les tores uncinigères sont bisériés; la forme des uncini est assez différente de celle des Thelepus ; au lieu du bouton terminal du manubrium, il y a un denticule situé plus haut comme dans d'autres groupes de Térébelliens. Je crois donc, sans discuter la légitimité d'une coupe générique nouvelle pour cette forme, que ses affinités véritables ne sont pas avec les Thelepus, comme tend à le faire croire le nom choisi. La ressemblance des branchies résulte peut-être simplement de la simplification d'un type plus com- pliqué mais différent. En 1914, Southerx (-2), sans avoir connaissance du travail précédent de Gravier, a créé, à son tour, un genre Thelepides pour un Térébellien nouveau des côtes d'Irlande, T. collaris, qui effectivement, a les particularités essentielles de la tribu des The- lepinae, avec des caractères spéciaux justifiant une distinction générique (3). Mais le nom de Thelepides, en tout état de cause, est préoccupé et doit être changé. Je proposerai de lui substituer (1) Gravier (Ch.). — Espèces nouvelles d'Annélides Polychètes (Expédition antarc- tique française du Pourquoi-Pas ?, etc.). Bul. Mus. Paris, 1911, p. 315, et : Deuxième Expéd. antarct. française (1908-1910). Annélides Polychètes, 1911 (p. 138, pi. x, fig. 127-132). (2) Southern (R.). — Archiannelida and Polychaeta. Clare Island Survey. Part. 47. P. Irish Ac, XXXI, 1914, p. 125-126, pi. xm, fig. 30 A-E. (3) Voici la diagnose générique donnée par Southern (l. c. p. 126) : Formes con- cordant avec Thelepus par : 1° des soies à partir du segment III; 2° des branchies filiformes non ramifiées; 3» des uncini unisériés. Elles diffèrent des Thelepus en ayant : 1° des soies capillaires sur quinze segments seulement; 2° des uncini à une seule rangée de dents au vertex et sans le bouton caractéristique à la base; 3° les uncini commencent aux XP> segment et non au V<*. 48 SÉANCE DU 0 FÉVRIER 11)15 celui de Parathelepus n. nom. (= Thelepides Southern 1914, nec Gravier 11)11). La tribu des Thelepinœ, en vertu <\v* observations précé- dentes, comprendrait donc quatre genres bien établis : Thelepus, Streblosoma, Euthelepus, Parathelepus. Je laisserai Thelepides Gravier en dehors. La synonymie de ces genres s'établirait comme suit : Pam. Terebellidse ; sub-fam. Amphitritea; trib. Thelepinœ. 1° G. Thelepus Leuck. 1849. Syri. Lumara St. 1855. Venusia Johnst. 1855, Phenacia Qtfg. 1865, HeterophenaciaQUg. 1805 p. p.. Neottis Malmg. 1807. The- \epodopsis Sars 1871. 2° Streblosoma (Malmg. 1867). Sars nom. 1871. Syn. Grymœa Malmgren 1867 preeocc. (nec Presenius 1858). Dans ce genre rentre le sous-genre Eugrymœa Verrill (1900), si on veut le conserver. 3° Euthelepus Mac Intosh (1885). J'y fais rentrer le genre Protothelepus Verrill (1900). 4° Parathelepus n. nom. = Thelepides Southern 1914 prœocc. nec Gravier 1911). Ces quatre genres peuvent être séparés par la clé dichoto- mique suivante : ,' segment II (1er branehifère) un- Filaments branchiaux l dni & Ur du segment v . streblosoma. plus ou moins ' nombreux, filiformes; ise§ment; . ni (** C segment V. . Thelepus. soies commençant au ! branehifère) un- j f M PaTatheiepuSm \ cini a partir du f & ' Filaments branchiaux très peu nombreux, cirriformes; soies à. partir du segment III, uncini à partir du segment V Euthelepus. * * * IL - - Sur une espèce nouvelle a tube spirale cochléiforme. [Streblosoma longiremis n. sp.). Les collections du Siboga renferment plusieurs espèces des genres Thelepus, Euthelepus et Streblosoma. définis comme ci- dessus. SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1915 Ï9 L'une de ces dernières, à laquelle je donne le nom de Streblo- soma longiremis n. sp. (flg. 1), est caractérisée notamment par la grande taille de ses premières rames sétigères, et aussi par la longueur des soies fines et nombreuses. La première rame séti- FlG. 1. — a. Région antérieure de Strcblosoma longiremis (G = 9) vu de profil (Exemplaire de grande taille extrait d'un tube vaseux rectiligne). On voit les tores uncinigères, qui commencent au segment portant la 4e rame sétigère (V). Les segments, à partir du XIe, sont plus longs et les écussons ventraux, très développés jusqu'au X", sont moins nets. — b. Un individu assez petit, dans un tube cochléiforme ; par l'orifice du. tube, sort le panache de tentacules du Ver. Le sommet du tube a été brisé et on aperçoit (en grisé) l'abdomen de l'Annélide qui occupait la partie détruite du tube (G=24). — c. Un uncinus de profil (G=800). — d. Le vertex d'un uncinus, vu obliquement, pour montrer les denticules (G = 800). gère est située sur le 1er segment branchifère (segment II). Les tores uncinigères commencent au 4e segment sétigère (V) : ils 50 x SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1015 sont remarquablement réduits, très étroits, ne comprenant qu'un petit nombre d'uncini unisériés. Il y a une douzaine d'écussons ventraux dont 9-10 bien développés. Les segments, à partir du XIe. sont nettement plus longs que les précédents. Celte espèce n'a pas de taches oculiformes. Il en a été récolté plusieurs échantillons (je n'ai pu cependant en observer un seul complet) de eette espèce, à la station 52 prof. 960 ni.) de l'expédition, station située entre les îles Flores el Snniba. Deux individus se trouvaient dans des tubes de vase Une. rectilignes, incrustés de Poraminifères, et de la forme habituelle chez les Térébelliens. Cinq ou six autres étaient au contraire dans des tubes d'une toute autre nature et d'un type parfaite- ment homogène. Ces tubes étaient rigides et résistants comme une coquille, et enroulés en une spirale régulière, dont les tours se touchaient, de façon qu'une portion de la surface extérieure de chaque tour esl masquée par le tour suivant. L'axe de la spirale ne reste pas rectiligne, mais se recourbe à un moment donné, de façon à former un V. L'enroulement, sur les deux branches de l'U, rap- pelle les Ammonites du groupe Turrilites. Le calibre intérieur du tube est sensiblement constant. Le diamètre extérieur de la spire est d'environ 3 mm.; l'ensemble de l'U atteint environ 15 mm. de largeur et de hauteur. L'animal, extrait du tube, post m.ortem, es! naturellement enroulé en spiral»', la lace ventrale occupant la concavité de la spire et la face dorsale la convexité. Les deux faces latérales m'ont paru tout à l'ail semblables ; je n'ai pas noté à l'inverse de ce que Mesnil el moi 1) avons constaté chez les Spirorbes) que les rames ou les tores uncinigères d'un des côtés fussent plus forts, et d'ailleurs les deux côtés doivent, étant donné la position de l'animal, effectuer un travail égal dans ses mouve- ments à l'intérieur de son tube. Les tentacules, après la mort, formaient connue un opercule à l'entrée du tube. Au point de vue de la structure, la niasse de la paroi du tube est formée de vase Une incrustée de Poraminifères, le tout réuni en une pâte très cohérente. Intérieurement le tube est tapissé par une couche lisse brillante, translucide, inattaquable par (1) Caullery et .Mesnil. — Etudes sur la morphologie comparée et la phylogénie des espèces chez les Spirorbes (Bull. Sci. France-Belgique, XXX. 1897, p. 186 et sq.). - Sur les Spirorbes, asymétrie de ces Annélides, etc. (C. R. Ac. Sci. Paris, CXXIV, 1897, p. 48). SÉANCE DT 9 FÉVRIER 1015 51 l'acide chlorhydrique concentré. C'est une sécrétion proprement dite, comme celle qui forme la couche interne des tubes des Térébelliens en général, mais ici elle a une régularité particu- lière. Comme on le voit, ce tube, par sa régularité et sa disposition spirale, fait songer à une coquille de Gastropode ou à un tube de Serpulien. Quelques-uns de ces tubes, peu développés et ne formant pas encore un U, se présentent tout à fait comme un tube de Spirorbe (flg. 1 b). Il ne peut être question cependant d'en attribuer la construction à l'un ou à l'autre de ces groupes. Fig. 2 — Tulies cochléiformes de Streblosoma lottgiremis (G=2). La figure de gauche (çpii ne comprend qu'une portion du tube) montre le calibre intérieur et l'aspect lisse de la surface intérieure. A la partie supérieure de la figure du milieu, on distingue le bouquet des tentacules du Ver qui ferme l'orifice ; sur la surlace extérieure de ces tubes, les points blancs sont des Foraminifères. La ressemblance est purement superficielle; la structure écarte les deux hypothèses. Cette forme de tube est tout à fait exceptionnelle chez les Térébelliens et. en présence de sa régularité et de sa singularité, je suis fort surpris que deux échantillons de l'Annélide se soient trouvés dans des tubes de vase ordinaire. Ils étaient incomplets et de grande taille. 11 ne serait pas impossible qu'à la lin de sa croissance, l'animal n'achevât son tube sous forme d'un cylindre vaseux rectiligne. Mais c'est là une pure hypothèse. En tout cas. je n'ai pu constater aucune différence entre les animaux trouvés dans l'une et l'autre catégorie de tubes. La tendance du tube à s'enrouler en spirale n'est pas absolu- ment propre à cette espèce. Mais, dans presque tous les autres cas connus, les tours de spire sont largement séparés les uns des H2 SÉANCE DU 9 FÉVRIER J915 autres, comme si le tube de l'Annélide avait été enroulé autour d'un assez gros support cylindrique et très obliquement par rapport à son axe, à la façon dont les physiciens enroulent les lits électriques. Il en est ainsi fréquemment pour les luîtes d'Ammochariens, pour ceux de diverses Eupista. Il faut tout particulièrement remarquer que Sars a noté la même particularité pour son Streblosoma cochleatum, qui, du reste, d'après sa diagnose, est une forme très voisine de relie dont il est question ici. Le nom spécifique choisi par Sars fait allusion à celte disposition spiralée du tube et la diagnose. Sars (l. c, p. 414) le spécifie explicitement : « tubus crassus, e » limo confectus, nigricans, opacus, flexilis, mollis, fragilis, » spiraliter cochlese elongatœ instar in arifractus regulares sub- » œquales 6-7 usque ad II magis minusve distantes - - i. e. sesc » non tangentes convolutus . . . » Mais ces termes mêmes indiquent une différence nette avec le cas présent. C'est l'ébauche de la disposition qu'offre l'espèce du Siboga (1). Ici, comme pour beaucoup d'autres formes, 'on voit que des espèces à peine distinctes se rencontrent dans les points les plus éloignés du globe. Grymsea spiralis Verrill (2) est une espèce qui semble dis- tincte, d'après la figure qu'en donne Verrill. Elle n'a pas, en particulier, les longues soies de l'espèce du Siboga; mais le tube est du même genre : « Tube composed of firmly cemented mud and sand coiled in a double spiral, the two halves revolving in opposite direction », dit l'auteur. Il n'indique pas si les tours de spire sont contigus ou non. Enfin, Gravier (3) a récemment figuré des tubes de vase spi- rales à tour se touchant étroitement et rappelant tout à fait par leur forme générale une coquille de Cérithe ou de Turritelle ; il n'a' pu en étudier les Vers, mais croit qu'il s'agit de Téré- belliens. Les observations précédentes augmentent la vraisem- blance de cette opinion et ce cas est évidemment à joindre à celui (1) Postérieurement au dépôt de cette note (mars 1915), j'ai pris connaissance de l'important mémoire de Alf. Wollebaek (Nordeuropseiske Annulata Polychseta, Vidensk. Selsk. Ski'ift. Christiania. Math. Nat. Kl., n° 18, 1911), où sont figurés les tubes de Streblosoma intestinale Sars et S. cochleatum Sars. Le premier (pi. xxvi, flg. 6 et pi. xxxix, flg. 3) a, au moins par parties, une tendance à s'enrouler en une hélice à pas allongé. Le second (pi. xxxix, flg. 2) a des tours contigus, mais moins étroitement unis que chez St. longiremis; il n'y a entre les deux cas qu'une différence de degré. (2) Verrill (A. E). — Explorations of the Casco Bay, etc.... (P. Amer, Ass. Sci. (Portland meeting, 1873), p. 387, pi. v, flg. 5). (3) Gravier. — Annélides Polychètes (Se Expéd. antarct française (1908-1910), 1911, p. 143, pi. XII, flg. 157-169). SÉANCE Dl 9 FÉVRIER 1915 53 de Str. longiremis e\ S. spirale, comme un nouvel exemple pro- bable de la tendance de certains Térébelliens à construire un tube spirale. Il ne serait même pas invraisemblable que les Annélides du Pourquoi-Pas? fussent des Streblosoma. Gomme on le voit, la tendance à l'enroulement spiral du tube, à des degrés divers, doit être assez fréquente dans le genre Streblosoma, et n'a pus. au contraire, été signalée, que je sache, chez les Thelepus. . Ouvrages offerts. Haï tzenberg (Pli.) el L. Germain. — Récoltes malacologiques du Dr. Bequaert dans le Congo belge (fier. zool. africaine IV, 1914, p. 1-73, pi. I-IV). Martine/. (Dr. Fidel Fernandez). — Très casos de Leishmaniosis cutanea (bolon de oriente) recogidos en la provincia de Granada. Comunicaciôn a la Sociedad espanola de pediatria (Granada). Séance du 9 mars 1915. PRÉSIDENCE DE M, M. GAULLERY, PRÉSIDENT. M. Joubin s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. M. le professeur Carlos Porter annonce l'apparition d'une nouvelle revue qu'il a fondée : Anales de zoologia aplicada (agricola, medica, veterinaria) publication international ameri- cana dedicada principalmente al estudio biolôgico y sistemàtico de los zooparâsitos de la région neotropical », Santiago de Chile. S'adresser à M. le professeur G. Porter, castilla 2974, Santiago, Ghile. « M. H. B. AVard écrit : a Believe me that the Society lias my best wishes for its success and the nation my warmest sym- pathy for the distressing conditions in which it finds itself at (lie présent ». Il annonce la fondation d'un périodique nouveau : « The journal o/ parasitology, a quarterly devoted to médical zoology ». S'adresser à AI. H. B. AVard, University of Illinois, Prbana (Illinois). Al. P. AIesnil, présenté à la précédente séance, est élu membre. Al. le président. — « J'ai le regret d'apprendre à la Société la mort à l'ennemi d'un de ses membres, le marquis G. de la Baume-Pluvinel, qui a été frappé, le 31 octobre 1914, à Hoog, près Ypres, d'un éclat d'obus à la poitrine. Je n'ai appris ce deuil (pic tout récemment; il me touche personnellement d'autant plus que M. de la Baume était un travailleur du laboratoire d'Evolu- tion. Après avoir terminé ses études de licence, il était venu me demander d'y faire des recherches en vue d'une thèse. Il sortait précisément de la période de tâtonnements et avait réuni des matériaux intéressants sur les Hyménoptères parasites. En juillet dernier, il venait de terminer un travail sur ce groupe, qui est actuellement à l'impression aux Archives de Zoologie expéri- mentale. J'avais apprécié particulièrement la modestie de Al. de la Baume et le sentiment désintéressé et sincère qui le poussait à faire dans sa vie une large place aux recherches scientifiques. Je suis convaincu qu'il eût apporté à la Zoologie des contribu- tions intéressantes. Une mort glorieuse l'enlève à l'âge de trente ans. Il a été mis à l'ordre du jour de l'armée dans les termes les plus flatteurs (Journal officiel, 27 décembre 1914) (1). (1) " De la Baume, maréchal d&s logis, attaché à la lre division de l'armée britannique. Depuis le commencement de la campagne, n'a cessé de montrer en toutes occasions les plus belles (Qualités de courage et d'énergie; a constamment fait preuve d'un grand sang-froid devant le danger et montré un dévouement à toute épreuve. Blessé mortellement en service commandé le 31 octobre. » SEANCE Dl 9 MARS 1915 55 SUR LES MIGRATIONS DES OISEAUX PAR L. PETIT (aîné). Les événements qui ont lieu actuellement et qui ne sont malheureusement pas terminés vont certainemenl causer une grande perturbation parmi la gent ailée. Il me paraît très intéressant d'attirer l'attention de tous nos collègues et de leur demander de vouloir bien observer dès à présent la migration en général des Oiseaux. Nous leur deman- dons de noter la date exacte des passages, le nom des espèces, autant que possible, et leurs observations personnelles. Nous les prions de remarquer si les passages sont plus ou moins nom- breux que de coutume et les différences qu'ils pourront remar- quer avec les années précédentes. Je rappelle succinctement les noms des Oiseaux à observer : Hirondelles, Martinets, Becs-Fins. Coucous. Huppes, Loriots, Grives, Pigeons. Alouettes; Oiseaux d'eau en général : Pluviers, Vanneaux, Bécasseaux. Hérons. Grues, Cigognes, Mouettes, Hirondelles de nier, Canards. Les Hirondelles de mer onl l'habitude de nicher dans les dunes de la Somme et du Pas-de-Calais. Où vont-elles aller cette année ? Où vont aller nicher les Hirondelles et les Martinets qui ne retrouveront plus les granges, les étables, les clochers, où ils nichaient chaque année ? Que nos collègues veuillent bien, dès le mois de mai, adresser leurs observations soit à M. le secrétaire général, soit à M. Petit aîné. Ces notes seront classées et présentées aux procès-verbaux des séances. Ouvrages offerts. Martixez (Fidel Fernandez). — Las leishmaniosis patogenas en el mediodia de Espafia (Comunicaciôn al 1. Congreso espaûol de pediatria, Palma de Mallorca, abril de 1914, 15 p.). Raspail (Xavier). — Origine et formation de l'œuf nain sans vitellus \nn. Vss. natural. Levallois -Perret, XIX, 1913, p. 79-81). 56 SÉANCE DU 9 MARS 1915 SUR UN CAS DE RESSEMBLANCE MIMÉTIQUE SANS VALEUR PROTECTRICE PAR Etienne RABAUD. A diverses reprises, je me suis efforcé de montrer que la théorie du mimétisme et de l'homochromie reposait sur la cons- tatation de similitudes, parfois lointaines, toujours abusivement interprétées d'un point de vue étroitement anthropomor- phique (1). Attribuant, en effet, aux autres animaux des organes des sens exactement comparables à ceux de l'Homme, nous imposons aux ressemblances la signification qu'elles pourraient avoir si tous les animaux voyaient et appréciaient comme l'Homme. Bien mieux, poussés par le besoin de ramener l'in- connu au connu, nous créons de toutes pièces des ressemblances arbitraires, que nous interprétons ensuite au même point de vue anthropomorphique. D'autres auteurs, en même temps que moi, et d'une manière indépendante, ont fait à cette théorie de graves objections (2). Elle reste cependant fortement enracinée dans les esprits. Pour beaucoup, elle passe à l'état de fait acquis, contre lequel les observations et les expériences les mieux conduites demeu- reront sans action, en dépit de leur qualité, tant qu'elles ne s'imposeront pas en même temps par leur quantité. Aussi me paraît-il expédient de mettre en valeur une observation nou- velle, que j'ai pu l'aire très complète. I On sait que les larves de Rhogas, Hyménoptères parasites des chenilles de Lépidoptères, se transforment en nymphes dans leur bote même et n'en sortent qu'à l'état d'imago. La transfor- (1) a) Note pour servir à l'étude psychologique du Mimétisme {Feuille Hatural., 1911). b) Parasitisme et homochromie (Arch. Zool. exp. "N. et R., 1912). c) Le comportement des larves parasitées {Bull. Soc. yhilom., 1912). d) Qu'est-ce que le mimétisme ? {Rev. du Mois, 1912). (2) Me. Atee. — The expérimental Method of Testing the Efflciency of Warning. and cryptic coloration in Protecting Animal from their Enemies (P. Ac. Philail., 1912). SÉANCE DU 9 MARS JOIT) 57 mation n'a généralement lieu qu'après que la chenille a été entièrement viciée de son contenu et qu'il ne reste d'elle que la peau. Cette peau se dessèche assez rapidement : dans la parti»' postérieure, habitée par le parasite, elle se tend et conserve, à peu près, la forme de la chenille; dans la partie antérieure elle se flétrit, se recroqueville et se plisse en divers sens. Naturelle- ment, l'aspect de cette peau desséchée change suivant les che- nilles, et les formes acquises sont extrêmement variées. Ces formes n'ont pas manqué d'attirer l'attention, inspirant parfois de curieux rapprochements. Pour Giaro, par exemple, certaines chenilles desséchées simuleraient une coquille de Pupa; la ressemblance serait d'autant plus grande qu'avant de mourir ces chenilles se transporteraient dans un habitat com- parable à celui des Pupa. La ressemblance ainsi complétée aurait pour effet de protéger la nymphe du Rhogas contre ses ennemis. Ainsi, l'instinct de la victime la pousserait à prendre soin de son parasite. Quelle que soit ma vénération pour la mémoire de Giard, je n'ai pu souscrire à pareille interprétation, car j'ai été conduit à constater que la ressemblance avec les coquilles des Pupa, à la fois fortuite et inconstante, n'est jamais 1res évidente; il en est de même du changement d'habitat. Lorsque les dépouilles des chenilles parasitées par des larves de Rhogas offrent des rapports de similitude avec d'autres objets que les coquilles, cette similitude n'a pas une valeur plus grain le. Purement morphologique, elle n'entraîne aucune conséquence qui puisse conduire à admettre un fail de mimétisme. II En septembre 1913, mon attention fut un jour attirée par des chenilles de Pieris brassicœ L. vivant sur un pied de Chou. Il y en avait de tous les âges. Parmi elles, fixé à la face supérieure d'une feuille, se trouvait un corps ovoïde, blanchâtre, cerclé de deux lages bandes noires, long de 6 millim. et large de 2 millim. Par sa forme, par son système de coloration, par ses dimensions ce corps ressemblait cle très près au cocon que tissent les larves d'Hyménoptères campoplégides après que, aux approches de la nymphose, elles sont sorties du corps cle la chenille dans laquelle elles ont effectué leur développement. En examinant de près, même sans le secours de la loupe, ce soi- disant cocon, on constate qu'il n'est autre chose que la peau d'une chenille de Pieris brassicœ, ratatinée et durcie, vidée au 58 SÉANCE DU 0 MARS 1915 préalable par une larve de Rhogas. A cette peau tient encore la tête, maintenue par les quelques iils de soie que les chenilles lilent à la surface des feuilles leur servant de nourriture. L'aspect général n'en est pas moins celui d'un cocon de Gampoplég'ide ; le rapprochement s'impose de lui-même dès l'abord, car la simi- litude dérive de tout un ensemble morphologique. J'ai commis la confusion, et d'autres l'ont commise avec moi : l'un de nos collègues, très versé dans l'étude des Hyménoptères, que j'avais consulté pour la détermination spécilique du parasite (1), a reconnu le « cocon » comme étant l'œuvre d'un Gampoplég'ide. Ce n'est pas, sans doute, le cocon d'un Campoplégïde déterminé, mais il a la caractéristique générale des cocons de ces larves ; il ne diffère pas plus de l'un quelconque des cocons connus que ceux-ci ue diffèrent entre eux. Si, par exemple, nous groupons (lig. 1) un cocon de Casinaria, d'Anilastus ruficinctus Gr. et la dépouille de Pieris, les deux premiers se ressemblent autant que 4* Fig. 1. — Cocon de Casinaria à gauche; chenille de Pieris: cocon d'Anilastus ruficinctus à droite. (Cliché de J. Gatellier). leur ressemble le ttroisième. La similitude est du même ordre que celle des ailes de Kallima avec une feuille, qui est une simi- litude avec une feuille quelconque et non avec une feuille déter- minée. Nous nous trouvons donc en présence d'un cas de mimétisme fort bien caractérisé, tout aussi bien qu'un grand nombre d'autres cas actuellement classiques. Il, importe dès lors de rechercher le sens de cette ressemblance mimétique, quel avan- tage elle peut procurer au parasite de Pieris brassicœ. III On pourrait évidemment dire que les Rhogas enfermés dans la chenille de Pieris tirent avantage du fait que, grâce à son (1) L'Insecte qui est éclos n'est pas un Rhogas, mais Mesochorus coîifusus. Il n'en est pas moins certain que le « cocon » est le produit d'un Rhogas. Si l'on n'en a pas signalé jusqu'ici comme parasite de Pieris brassicœ L., on connaît par contre des ^resochorus (M. brevipetiolatus Rtrb.) parasites de Rhogas. On sait aussi que M. confusus est aussi bien parasite direct qu'indirect. Il était ici parasite de Rhogas. SÉANCE DU 9 MARS 1915 59 système de coloration, la peau de la chenille une fois vidée et desséchée simule un cocon de Gampoplégide. Les Rhogus, par suite, auraient pu persister. Pour appuyer cette affirmation, il faudrait établir que la ressemblance constatée procure vraiment un avantage, soit en éloignant les prédateurs qui ne s'attaquent généralement pas aux cocons de Gampoplégides, soit par tout autre moyen. Mais, à cet égard, nous n'avons aucune donnée, et nous devons éviter avec soin le cercle vicieux qui consiste à affirmer, d'abord et avant tout, l'efficacité du mimétisme, pour faire ensuite la preuve de cette efficacité par la constatation des cas de ressem- blance. Il s'agit, bien au contraire, de rechercher, la similitude étant donnée, si elle joue un rôle protecteur à un titre quel- conque. La question doit se poser tout spécialement pour le cas de la peau de Pieris brassicœ L., transformée en un cocon semblable aux cocons de Gampoplégides. Or, ce qui frappe le plus, en ce qui concerne cette transformation, c'est qu'elle se produit d'une manière vraiment exceptionnelle. Pour une peau qui acquiert l'aspect presque parfait de cocon, plusieurs autres acquièrent un aspect différent. Chez ces dernières, la partie antérieure, desséchée et fripée, persiste et constitue un appendice terminé par la tête, appendice de dimension et de situation variables, faisant avec la partie postérieure un ensemble qui, suivant le cas, se rapproche de l'aspect cocon ou s'en éloigne franchement. Tous les intermédiaires peuvent exister entre les deux extrêmes. Je n'ai pu établir la proportion relative, même approchée, des diverses formes; mais j'ai constaté que, par rapport à l'ensemble de la colonie vivant sur le pied de Chou, les chenilles parasitées par Rhogas étaient en faible minorité et que, parmi elles, une seule, en se desséchant, avait affecté la forme cocon. D'ailleurs, celte forme est, de toutes, la moins facilement réalisable. Elle exige la destruction complète ou presque complète de la partie antérieure de la peau de la chenille, et cette destruction elle- même dépend d'une série de contingences touchant aussi bien la qualité de la peau que les actions extérieures. La ressemblance parfaite avec un cocon de Gampoplégide est donc une véritable exception ; le plus souvent, la peau affecte une forme plus ou moins approchée, mais suffisamment imparfaite pour éviter toute confusion. Ces formes imparfaites, intermédiaires, existent dans tous les cas connus de mimétisme ; on leur accorde, à l'ordinaire, la 7 60 SÉANCE DU 9 MARS 1915 valeur de formes transitionnelles, au sens évolutif du mot. On admet que ces formes intermédiaires disparaissent, car elles ne présentent aucun avantage, et d'autant moins que des formes plus parfaites sont réalisées. Celles-ci, dès lors, se reproduisant, finiraient par survivre seules. Pareil raisonnement ne saurait s'appliquer au cas qui nous occupe. 11 ne s'applique pas aux chenilles, puisqu'il n'en reste que la peau ; il ne s'applique pas non plus aux larves parasites, puisqu'il ne dépend pas d'elles de vivre dans une chenille dont la peau affectera ultérieurement, d'une manière plus ou moins proche, l'aspect d'un cocon de Campoplégide. Aucun agent de sélection ne peut intervenir ici pour assurer l'élimination des formes imparfaites et la conser- vation des formes parfaites. Cependant, hien que n'étant pas héréditaire, on pourrait encore prétendre que l'imitation du cocon fait office de moyen de pro- tection. Si, en effet, cette imitation se produisait avec une cer- taine fréquence à chaque génération, il ne serait pas impossible que les individus enfermés clans ces cocons persistassent, seuls et devinssent, véritablement, la « sauvegarde de l'espèce », car l'essentiel d'une ressemblance protectrice réside, en dernière analyse, dans sa constance et sa fréquence. Si elle est fortuite ou peu fréquente, si, pour une cause quelconque, les individus qu'elle intéresse sont dans l'impossibilité de se multiplier, la ressemblance n'a plus aucune valeur protectrice. La raison en est la suivante : dans l'hypothèse que la ressemblance constitue vraiment une défense, à chaque génération les individus pro- tégés persisteront seuls. Si ces individus sont en très petit nombre, si l'aspect morphologique qui les protège n'est pas chez eux héréditaire et ne se produit pas fréquemment, cet aspect morphologique ne se rencontrera que chez un tout petit nombre de leurs descendants. A nouveau, ces derniers persisteront seuls et, à nouveau, le même phénomène se reproduira. D'une géné- ration à l'autre le nombre des individus protégés ira donc en diminuant, si bien que, à un moment donné, les chances de persistance ou de disparition porteront forcément sur quelques unités, qui se réduiront elles-mêmes jusqu'à extinction com- plète. Le résultat dépend, en définitive, de la proportion d'indi- vidus protégés à chaque génération. Le calcul montre que si, sur 1.000 individus pouvant donner chacun 10 descendants, 100 seulement sont protégés, ce nombre suffit pour maintenir l'espèce et augmenter le nombre des individus. Mais s'il en persiste seulement 50, dès la sixième génération le nombre des SÉANCE DU 9 MARS 1915 61 descendants est réduit à un. Or, la proportion d'un vingtième est une fréquence encore relativement grande qui parait au plus égale à la fréquence de réalisation de la ressemblance d'une peau de chenille avec un cocon de Gampoplégide. J'ai précédemment montré, en effet, la difficulté de production de cette ressemblance. Et cette difficulté de production la rend certainement très peu fréquente. Je puis ajouter que le nombre de chenilles atteintes semble extrêmement restreint par rapport à celui des chenilles demeurées indemnes. Par suite, si la res- semblance était vraiment défensive, le Rhogas aurait depuis longtemps disparu par la destruction des peaux non mimétiques et par la raréfaction progressive des peaux mimétiques. L'espèce ne disparaissant pas, la conclusion s'impose. A la vérité, elle s'imposerait la même en toute circonstance, si les données en présence ne dissimulaient l'absurdité du raison- nement. En effet, lorsqu'une ressemblance existe et que la repro- duction n'est pas empêchée, cette ressemblance passe pour être agent de sélection, car les individus à ressemblance parfaite échapperaient à l'attaque des ennemis et y échapperaient seuls, tous les autres y succombant. Le raisonnement, toutefois, pré- sente une lacune. Si les formes imparfaites disparaissent toutes, elles ne sont pas des formes transitionnelles, elles ne peuvent conduire, par étapes, aux formes parfaites et l'on doit admettre que celles-ci apparaissent d'emblée, sans intermédiaires. Grâce à ce postulat supplémentaire, le raisonnement parait inatta- quable; même il devient, pour bien des gens, l'expression d'un fait constaté. Mais, en réalité, l'établissement d'emblée sur un grand nombre d'individus d'une ressemblance parfaite n'a jamais été observée; bien mieux, quels que soient les individus considérés, on constate qu'ils n'ont jamais qu'une ressemblance plus ou moins imparfaite. L'imitation de la forme feuille, par exemple, présente tous les degrés; cependant il n'y en a qu'un seul qui corresponde à une imitation vraiment efficace : néan- moins les intermédiaires n'ont pas disparu dans la nature. Ils ne disparaissent que dans les démonstrations et dans les collec- tions qui s.'ingénient à mettre en valeur les cas de ressemblance exacts. Le phénomène n'en reste pas moins toujours comparable ;'i lui-même ; le cas de simili-cocon ne diffère de tous les autres que parce qu'il met en évidence le point faible de la théorie. Puisque, en effet, les formes imparfaites existent et persistent, qu'elles sont parfois les plus nombreuses, il devient difficile d'affirmer que la ressemblance entre deux objets, entre une 02 SEANCE DU 1) MARS 1915 peau desséchée de chenille et un cocon de Campoplégide, pour préciser, joue un rôle protecteur quelconque. IV Paudra-t-il se rabattre sur l'homochromie et dire que l'essen- tiel n'est pas la forme, mais le système de coloration ? L'imitation du cocon ne serait plus, dès lors, seule en cause ; il faudrait également envisager toutes les dépouilles de Pieris habitées par un Rhogas. Me plaçant à ce point de vue, je n'hésite pas à dire, contrairement aux affirmations les plus classiques, que l'homo- chromie des chenilles de Pieris brassicœ avec les feuilles de Chou repose sur une simple légende. Rien ne tranche mieux, sur le fond vert-bleu des feuilles, que ces chenilles à bandes jaunes el noires; rien surtout ne tranche mieux que la peau desséchée et ratatinée, doid le noir l'ait tache et donne toute sa valeur à la coloration blanchâtre des parties intercalées. Suivant toute évidence, la chenille de Pieris brassicœ L., vivante ou desséchée, n'est pas, pour l'œil humain, homochrome des feuilles de Chou. Sera-ce une raison valable pour prétendre que l'homochromie existe pour les yeux des autres animaux? La prétention serait singulière. Il se peut que cela soit ; mais nous n'avons vraiment aucune donnée qui nous permette d'en décider. Nous constatons, au contraire, que les chenilles sont attaquées par des parasites variés, et que ceux-ci, à leur tour, et en dépit de l'homochromie, sont victimes de parasites au second degré. Et quant aux pré- dateurs, tels que les Oiseaux, il ne semble pas qu'ils puissent être gênés par l'homochromie. Sans doute, les expériences de Hess ont montré que la rétine de certains d'entre eux n'est pas sensible au bleu ; par suite, la teinte bleuâtre des feuilles de Chou et le noir de la peau des chenilles se confondent peut-être pour eux ; mais il reste les anneaux blanchâtres qui tranchent certainement avec la plus grande netteté sur un fond noir et attirent vivement le regard. Loin d'être homochromes pour leurs yeux, ces dépouilles tannées de chenilles seraient donc franche- ment hétérochromes. Ainsi, quel que soit le point de vue envisagé, mimétisme pro- prement dit ou homochromie simple, nous ne parvenons pas à établir l'utilité protectrice des dispositions observées. Et cepen- dant, quant au mimétisme, la ressemblance ne laisse pas que d'être parfois très frappante entre une peau desséchée de Pieris s SÉANCE DU 9 MARS L915 63 et un cocon de Campoplégidc ; l;i ressemblance s'impose d'elle- même aux yeux les moins prévenus: elle est indéniable. Cons- tatons-la donc: et puisque, après examen, nous ne lui trouvons aucune valeur réelle de défense ou de protection, concluons une fois de plus que les ressemblances les plus remarquables ne sont pas toujours les meilleurs appuis de la théorie du mimé- tisme. Un certain nombre d'entre elles sont, à coup sûr, le résultat de simples convergences, qui entraînent à des compa- raisons : il importe de se demander si ces comparaisons, valables pour l'Homme, le sont également pour d'autres animaux. Et en admettant qu'elles le soient, il faudrait encore savoir si la res- semblance constatée possède vraiment la vertu que nous lui attribuons. LES RAPPORTS ENTRE LES PHAGOCYTES ET LES PARASITES CHEZ LES ARTHROPODES NOTE DE William R. THOMPSON. (Présentée pai- M. Caullery). Dans son livre classique sur la théorie de l'inflammation, Elie Metchnikoff a passé en revue les phénomènes de la pha- gocytose dans tout le règne animal et il a remarqué qu'il existe, entre certains des divers groupes qu'il a étudiés, des différences assez remarquables clans le comportement des cellules amœ- boïdes du sang envers les parasites internes. En particulier, il a cru pouvoir conclure que. chez les Arthropodes, la réaction phagocytaire est, en général, assez faible. Il a suggéré que cette condition est peut-être en relation avec le développement d'une cuticule chitineuse chez ces animaux. Puisque cette cuticule empêche l'entrée des organismes parasites, le pouvoir phago- cytaire est plus faible que chez les êtres qui sont dépourvus de ce moyen de défense. In peu plus tard. L. Guénot, dans ses « Eludes sur la physio- logie des Orthoptères », s'est élevé contre cette manière de voir, en objectant que la cuirasse des Arthropodes, malgré son épais- seur, n'a jamais empêché l'entrée des parasites ; mais, au con- traire, que ce sont justement les animaux de ce groupe qui sont les plus infestés. Ses propres observations lui avaient montré, il est vrai, que les parasites des Arthropodes, clans leurs hôtes habituels, ne sont pas généralement attaqués par les phagocyte-. 64 SÉANCE DU 9 MARS 1915 Selon lui, cependant, l'explication de ce fait, ce n'est pas que chez les Arthropodes la réaction phagocytaire est faible, mais que les parasites se sont peu à peu ndaptés à résister aux amœ- bocytes, par lesquels ils seraient sans cela détruits. D'après cette idée, lorsqu'un parasite nouveau arrive dans un Arthropode, il devrait être attaqué par tes phagocytes et détruit par eux. Dans un travail récent, P. H. Timberlake (1) paraît partager cette manière de voir. Malgré les observations qu'on a faites sur ce point depuis Metchnikoff et Cuénot, — parmi lesquelles il faut spécialement citer celles que le savant entomologiste, J. Pantel, a exposées dans ses travaux sur les Tachinaires, — la question reste encore un peu obscure. Dans un petit travail récent (2), j'ai tâché de montrer que la cuticule des Arthropodes est, en vérité, beaucoup plus impor- tante, que M. Guénot ne voulait croire, comme moyen de défense contre l'attaque formidable que les Arthropodes sont obligés de soutenir de la part des parasites. Je dois maintenant considérer sommairement la réaction phagocytaire chez ces animaux. Depuis quatre ou cinq années que j'étudie ce problème, j'ai examiné la réaction phagocytaire chez une quarantaine d'espèces d'Arthropodes, - - réparties dans sept ordres d'Insectes et deux ordres de Crustacés, — contre environ 50 espèces de parasites. De ceux-ci, la plupart appartiennent aux Insectes (Hyménop- tères et Diptères), mais j'ai pu aussi étudier quelques parasites des groupes des Cirripèdes, Nématodes, Acanthocéphales et Trématodes. Je ne présente ici que les plus importants de mes résultats, que j'exposerai plus tard en détail. I. - La réaction phagocytaire dans les infections NATURELLES. Sous ce titre je classe les cas où l'infection de l'hôte par le parasite s'est produite dans la nature. Lorsqu'on considère les parasites entomophages internes, au point de vue de leurs rapports avec l'organisme de l'hôte qu'ils infestent, on peut les diviser en deux grands groupes : a) les parasites libres, et b) les parasites fixés. Les parasites libres sont ceux qui restent dans la cavité géné- (1) Bull. V. S. Depl. Agr., Bur. Ent., Tech. Séries, n° 19, Part. V. 1912. (•2) Proc. Camb. PMI. Soc, XVIII, Part 2, pp. 51-55, 1915. SÉANCE Ml '.» MARS 1915 65 raie, sans contracter aucun rapport défini avec un tissu, ou un organe quelconque de l'hôte. De ces parasites, j'ai étudié jus- qu'ici une vingtaine d'espèces (Hyménoptères, Diptères, Acan- fchocéphales, Nématodes et Trématodes), infestant, des hôtes appartenant à huit ordres (Crustacés et Insectes). Puisque ces parasites se nourrissent aux dépens des hôtes qu'ils infestent, ils occasionnent souvent des blessures plus ou moins graves; mais, de toute façon, ils ne restent pas en contact avec les plaies qu'ils déterminent. Fig. 1. — Cercaire d"un Trématode, enkystée dans la cavité générale d'une larve de Sialis. La coupe passe par la ventouse postérieure de la Cercaire, qui s'est repliée sur elle-même dans son kyste. C, cercaire; E.K., enveloppe kystique sécrétée par la cercaire; P., enveloppe de phagocytes provenant de l'hôte. (Dessiné d'après une préparation prêtée par M. G. L. Purser, Trinity Collège, Cambridge). Autour de ces parasites, je n'ai jamais trouvé de kystes pha- gocytaires. Une seule exception, cependant, est à signaler. Chez les larves de certains Névroptères et Trichoptères, j'ai trouvé, dans la cavité générale, des Cercaires de Trématodes. Ces Cer- caires s'étaient enkystées, comme elles le font ordinairement chez l'hôte intermédiaire : autour de ces kystes, j'ai remarqué une enveloppe plus ou moins épaisse (fig. 1) d'amœbocytes de l'hôte. Toutefois, dans leurs kystes, les Cercaires étaient tou- jours vivantes, et, selon toute apparence, parfaitement saines. Sans discuter ces cas en détail, je dirai tout simplement que le 66 SÉANCE DU 9 MARS 1915 kyste sécrété par le parasite la formation de ce kyste n'est point déterminée par une attaque des phagocytes) paraît mettre la Cercaire dans l'état de n'importe quel corps étranger inerte, de façon qu'elle est entourée par les cellules amœboides de l'hôte à la suite d'une réaction qui est probablement purement méca- nique. Les parasites fixés que j'ai étudiés, sont, pour la plupart, des Tachinaires, qui contractent presque toujours un rapport respi- ratoire avec l'hôte, en s'installant dans l'un des tissus de celui-ci. A côté d'eux, je mets un Conopide parasite de Podalirius bom- boides (Abeille néarctique). deux espèces de Rhizocéphales (Sacculina et Peltogaster), et les Hyménoptères du groupe des Dryinidés, que j'étudie en collaboration avec mon ami et cama- rade, D. Keilin. La réaction phagocytaire contre ces parasites est variable. Je ne peux pas discuter ici toutes les éventualités qui se présentent. Lu somme, la réaction des amœbocytes paraît être conditionnée tout simplement par la lésion que détermine le parasite. Si celle-ci est grave et amène la mort de beaucoup de cellules, on remarque souvent un grand amas de phagocytes autour de la plaie. Puisque le parasite s'y trouve localisé, il peut être aussi entouré en partie par les phagocytes, sans toutefois que ceux-ci exercent sur lui aucune influence nocive. Dans certains cas, une larve parasite peut s'installer dans un organe de son hôte (ganglion du système nerveux, muscle, etc.) en y déterminant une hypertrophie remarquable, sans toutefois le détruire. Dans ce cas -- sauf au moment de la pénétration - il n'y a jamais d'enkystement par les phagocytes, ni de l'organe, ni du parasite qu'il contient. Toutes les conclusions ci-dessus énoncées se rapportent exclusivement aux parasites vivants. De temps en temps, on trouve, dans fhaemocœle des Arthro- podes, des parasites morts. Ici aussi, la réaction phagocytaire est variable. Il m'a paru, en somme, que cette variabilité est en rapport surtout avec la condition de santé de l'hôte. Si la mort du parasite a lieu à un moment où l'hôte ne contient que peu ou point d'autres parasites, ou quand ceux-ci sont encore très jeunes, le parasite mort est généralement entouré par les amœ- bocytes. Au contraire, si le parasite est mort à un stade déjà avancé, ou quand il y a avec lui d'autres parasites âgés, la réaction phagocytaire est généralement nulle. En somme, les phagocytes s'accumulent autour d'un parasite moit, sauf quand SÉANCE DL 9 MARS L915 l'tT l'hôte esl déjà épuisé et quand il n'existe pins qu'un très petit nombre de phagocytes. L'enkystement des dépouilles exuviales des parasites cœlo- miques paraît être aussi en rapport avec l'état de santé de l'hôte. Dans le cas que j'ai le mieux étudié, la dépouille d'une larve de Taehinaire au stade I était toujours enkystée : généralement, la dépouille du stade II ne l'était pas. Dans tous ces cas. il peut y avoir d'autres raisons d'importance secondaire qui déterminent la non-phagocytose d'un parasite mort on d'une dépouille exuviale ; mais je ne puis pus les dis- cuter ici. II. La réaction phagocytaire dans les infections EXPÉRIMENTALES. A plusieurs reprises, j'ai introduit dans Thasmocœle de cer- tains Insectes vivants, des larves sarcophages ou parasites, qui ne s'y trouvent jamais dans la nature. D'après la théorie de Guénot, une larve parasite anormale devrait être détruite dans ces conditions, puisqu'elle n'aurait pas la résistance spécifique qui lui permettrait d'échapper à l'attaque des amœbocytes do l'hôte. Ces infections ont été produites par deux moyens. En premier lieu, j'ai introduit le parasite à travers un orifice que j'ai pra- tiqué dans la peau de l'hôte, et, dans d'autres cas, j'ai facilité aux parasites de taire eux-mêmes leur pénétration (i). Lorsque j'ai introduit une larve parasite dans un hôte qui n'était pas l'hôte ordinaire, soit par une incision dans la peau, soit indirec- tement, le résultat, a été le suivant : ou (a) le parasite vivait et effectuait son cycle évolutif d'une façon plus ou moins régu- lière, et, dansée cas, il n'était jamais attaqué par les phagocytes; ou (b) ne pouvant pas supporter les conditions de vie dans l'Insecte où il se trouvait, il mourait, et1 les phagocytes s'accu- mulaient ensuite autour de son corps, sauf dans les cas où l'hôte était mourant ou épuisé. Je n'ai jamais vu d'accumulation de phagocytes autour d'un parasite tant qu'il restait vivant. Quelques expériences que j'ai faites en tuant une larve para- site interne, sans blesser l'hôte qu'elle infestait, ont donné des résultats concordants : tant que le parasite restait vivant, il (1) C. R. Soc. Biol.. LXXV, p. 559, 1913. liS SÉANCE DU 0 MARS 1915 n'était pas entouré par les phagocytes ; après sa mort, ceux-ci s'accumulaient autour de lui. Conclusions. Je conclus donc de l'ensemble de mes observations, que chez les Insectes et chez les Crustacés, la réaction phagocytaire contre les parasites animaux du groupe des Métazoaires (1), est géné- ralement nulle. Si les phagocytes s'accumulent autour d'un parasite, c'est parce que celui-ci a déterminé une destruction locale des tissus de l'hôte, avec lequel il s'associe, ou parce qu'il est déjà mort pour une raison quelconque. Que les phagocytes puissent intervenir par les substances qu'ils versent dans le sang de l'hôte, en déterminant la mort d'un organisme envahissant, c'est bien possible. Mais, en ce moment, on ne peut point dire que les substances toxiques qu'un parasite rencontre viennent des phagocytes, plutôt que de n'importe quel autre tissu de l'hôte. Enfin, j'admets que la faiblesse de la fonction phagocytaire chez les Arthropodes coïncide avec le développement d'une cuti- cule protectrice; mais je me garde bien de dire que l'un de ces phénomènes soit conditionné par l'autre. C'est là un problème difficile et délicat, que nos données actuelles ne nous permettent pas de discuter. Cambridge, mars 1915. SUR LES TÉRÉBELLIENS DU GENRE PISTA MALMG. ET EN PARTICULIER SUR LES UNGINI DE CES ANNÉLIDES NOTE DE M. CAULLERY. En poursuivant l'étude des Térébelliens recueillis par le Siboga, j'ai été amené, ces dernières semaines, à l'examen du genre Pista Malmgren, qui y est représenté, comme on va le voir, par des espèces assez nombreuses et intéressantes. Elles seront décrites en détail dans la publication de l'expédition. Je désire- rais ici attirer l'attention sur quelques points intéressants pour la morphologie des uncini dans ce genre et d'une façon plus générale chez les Térébelliens. (1) Les parasites unicellaires doivent être considérés à part. SÉANCE Ht 9 MARS 1915 69 Gomme l'a dii très justemenl Marenzeller (Z. Kentn. adriat. Annel., 1884, p. 185), le caractère essentiel du genre Pista est dans la forme des uncini, pourvus de nombreux denticules au vertex el surtouf mufiis d'une tige inférieure (v. fig. 1, TI) plus ou moins longue (Muskelfortsatz), - tandis que si l'on prenait pour base le nombre des branchies, on sérail amené à séparer des espèces dont les soies et les uncini sont très homogènes. Celle opinion me paraît encore plus juste après l'examen (h>* collections du Siboga. Une étude minutieuse des uncini est, en outre, la meilleure base de la séparation des espèces à l'intérieur du genre; l'insuffi- sance des données à ce sujet dans les descriptions antérieures rend à peu près impossible l'identification ou la séparation des formes nouvelles et de plusieurs de celles antérieurement décrites. Gomme il s'agit d'Annélides vivant dans des tubes de vase à paroi fort épaisse, on ne les peut examiner, en général, que dans un état de conservation assez médiocre, où beaucoup de particularités extérieures sont altérées. Les soies et spéciale- ment les uncini, par leur inaltérabilité et leurs formes géomé- triques susceptibles de figuration précise, sont les points de repère les meilleurs. * * 11 a été décrit jusqu'ici, à ma connaissance, 13 espèces de Pista : 1. Pista cristata 0. F. M., 1770, dont Malmgren a fait, en 18(35. le type du genre. C'est une espèce à peu près cosmo- polite. 2. P. cretacea Grube. 18(30; Méditerranée. 3. P. fasciata Ehrb. Grube, 1809; mer Rouge, Jupon. 4. P. typha Grube, 1878; Philippines. 5. P. thuya Grube, 1878; provenance inconnue. 0. P. maculata Marenzeller. 1884; Japon. 7. P. intermedia Webster et Benedict, 1 88 4 . 8. P. sombre riana Me. Int., 1885: Antilles (Challenger). !>. P. abyssicola Me. Int., 1885; au sud de l'Australie {Chal- lenger). 10. P. mirabilis Me. Int., 1885; Atlantique Sud (Challenger). il. P. corrientis Me. Int., 1885; Atlantique Sud (Challenger). 12. P. clongata Moore, 1909; Pacifique (San Diego). 13. P. alata Moore, 1909; Pacifique (San Diego). 70 SÉANCE Dl • 9 MARS 1915 Et 3 espèces d'Eupista Me. Int., genre caractérisé par la réduction des branchies à de courtes tiges rappelant celles des Ampharétiens : 1. Eupista dartwini Me. Int., 1883: Pacifique, Valparaiso (Challenger). 2. E. grubei Me. Int.. 1885; Atlantique Sud (Challenger). 3. E. dibranchiata Fauvel, 1914; Atlantique Nord (Camp. Prince Monaco). En ce qui concerne les espèces de Pista, on peut faire les obser- vations suivantes. Trois d'entre elles (P. cretacea, P. maculata, P. elongata) forment un groupe où il y a trois paires de branchies; ces espèces semblent d'ailleurs particulièrement voisines et leurs uncini à tige très allongée les rapprochent également les unes des autres. P. mirabilis n'a, au contraire, qu'une seule paire de branchies ; il semble en être de même pour P. abyssicola. Restent huit espèces à deux paires de branchies, ou sur lesquelles (P. som- breriana, P. corrientis) nous n'avons pas d'indication relative- ment ;i ces organes, l'état des échantillons examinés n'ayant pas permis d'en vérifier le nombre. Pour ce qui est des uncini, dans toutes les espèces des deux genres, ils débutent au second segment sétigère (segment V) ; ils sont unisériés aux tores 1-6; aux tores 7-16 (segments XI-XX) ils sont aussi sur une seule rangée, mais alternent régulière- ment dans leur orientation vers l'avant ou l'arrière. C'est la disposition que Marexzeleer appelle uncini alternantes uni- seriales ; en réalité, c'est une disposition bisériée dont les deux rangées se sont confondues. Nous n'avons aucune figure des uncini de P. typha et de /'. thuya. Le groupe P. cretacea, P. macula/a, P. elongata a les uncini des tores antérieurs à tige très longue ; Fauvel vient de signaler la même particularité chez une espèce qu'il rapporte à P. mirabilis. Chez P. alata la tige des uncini antérieurs s'accom- pagne d'une sorte de membrane aliforme. Dans les autres espèces, les uncini décrits ou figurés ont une tige courte et des particularités de forme plus ou moins nettes ; il faut d'ailleurs pour que les figures soient bien comparables que les uncini aient été dessinés parfaitement à plat, sinon leur galbe est modifié. Les auteurs notent que la tige décroît aux tores successifs d'avant en arrière ; mais c'est là une indication insuffisante. SÉANCE DU (J MARS 19i5 îi L'étude des espèces du Siboga m'a montré — et c'est ce que je veux mettre surtout en évidence ici — que la connaissance pré- cise des uncini des premiers tores et spécialement des deux premiers, fournit des caractères différentiels particulièrement nets. Jl faudrait donc toujours examiner et figurer ces uncini et réviser à cet égard les types antérieurement décrits ; cela permettrait sans doute, pour plusieurs, de leur identilier ou d'en distinguer des matériaux de provenances nouvelles. L'examen comparatif des uncini des divers tores d'une espèce et de ceux des diverses espèces est intéressant, en outre, au point de vue de la morphologie générale des uncini des Téré- belliens et des Polychètes sédentaires en général. * * * Je résume ici les constatations faites à cet égard sur les espèces du Sibotjti 1'. Kllt's proviennent toutes de fonds de vase, et le plus souvent de profondeurs assez considérables. Les tubes sont faits de vase fine, à paroi épaisse, incrustés fréquemment de Poraminifères ou hérissés de spicules d'épongé siliceuse. Ceux du genre Eupista montrent une tendance marquée à s'enrouler en hélice. I. - Genre Pista Alalmg. A. - Pista robustiseta n. sp., stat. 5lJ, prof. 390 m. (fig. I, A1__). — Cette espèce a notamment les lobes des segments II-I1I peu développés ; deux paires de branchies à ramifications en bouquets dissociés formant une petite arborescence. Les uncini varient d'un bout à l'autre du corps dans des proportions énormes. Ceux des premiers tores ont une tige très longue et très robuste, fortement chitinisée, faisant absolument corps avec l'extrémité et décroissant régulièrement d'un tore au suivant, La fig. A2 (1er tore) rappelle beaucoup plus une soie proprement dite qu'un uncinus, en particulier une soie de Clyménien. Les denticules du vertex sont très peu nombreux; si, d'autre part, on compare cette figure à celles des uncini de l'extrémité du thorax ou de l'abdomen (A4, Aa) ou à celles d'autres espèces on voit les (1) En ce qui regarde la justification des dénominations spécifiques nouvelles, je renvoie au mémoire détaillé. Je ne cache pas d'ailleurs que j'ai été très embarrassé pour certaines de ces espèces (notamment obesiseta et brevibranchia qui sont peut- être identiques à des formes déjà décrites, mais dont l'indentification n'est pas possible avec les descriptions existantes. 72 SÉANCE DU 9 MARS 1915 limites de l'uncinus proprement dit, indiquées à gauche par la gibbosité de la tige et à droite par la courbe du menton ; ces deux saillies deviennent, sur les uncini abdominaux, les points d'insertion des soies tendineuses de soutien. La môme remarque s'applique aux espèces suivantes et il en résulte que la tige plus ou moins longue des uncini des Pista est le vestige de la hampe de la soie longue dont ces éléments dérivent. Le terme de « pro- longement musculaire » (Muskelfortsatz) pour le désigner peut être exact, en ce sens que cette partie peut servir à l'insertion d'un muscle, mais il risque d'évoquer une idée fausse. Ce n'est pas un perfectionnement de l'uncinus correspondant à une différenciation des muscles qui le meuvent, mais le vestige plus ou moins important de la hampe de la soie originelle. B. — Pista foliigera n. sp., stat. 212, prof. 462 m. (lig. II, £, _5). — Cette espèce est de taille relativement grande; je n'en ai pu observer que des fragments en assez mauvais état. En particulier la région antérieure (segments 11-111) était très altérée ; il n'y avait plus ni tentacules ni branchies. L'échantillon semblait donc peu utilisable, mais l'étude méthodique des uncini permet de caractériser l'espèce en attendant qu'on la retrouve et qu'on puisse la décrire plus complètement. Ici les deux premiers tores sont armés d'uncini semblables entre eux et différant notable- ment de ceux des tores suivants : ils ont encore (lig. J51) une tige très longue, bien chitinisée, finement cannelée, faisant absolu- ment corps avec l'extrémité ; le vertex est très simple et ses denticules sont très peu nombreux ; en outre, on voit, sous la grosse dent une production tout à fait spéciale. C'est une sorte de foliole ou pinceau volumineux assez aplati et de contour général ovale, qui semble formé de fibres incomplètement séparées. Je n'ai pu discerner nettement, en effet, s'il s'agissait de filaments, isolés ou d'une masse continue; je crois plutôt que cette dernière structure est la vraie. Cette masse s'insère sur une saillie qui existe plus ou moins développée à cet endroit sur la plupart des uncini des Térébelliens et qui d'ordinaire porte une mince lame de chitine venant s'étaler à la surface du tégument; la structure classique reparaît d'ailleurs clés le troisième tore uncinigère (\1g. B2). Marenzeller a vu dans cette petite lame chitineuse un dispositif protégeant le tégument de l'Annélide contre la pointe de la grosse dent de l'uncinus; de Saint-Josepu a montré (Annél. de Dinard, Ann. Sci. Nat. Zool. (5e), XVII, p. 168) le peu de vraisemblance de cette interprétation et ne voit là qu'un organe SÉANCE Dl 0 MARS 1015 73 de fixation de l'uncinus. Ici cet organe prend un grand déve- loppement (en rapport avec la longueur clés uncini) et une struc- ture très inattendue. Son étude sur des échantillons en très bon FiG. 1. — Uncini de : AM, Pista robustiseta (A, 1er tore; A2, 5e tore: A,-Ait derniers segments thoraciques; As, abdomen); /),.,, P. brevibranchia {D„ 1er tore; D,, seconde moitié du thorax; Z>3, abdomen); — i?,_„ P. sibogœ (E, 1er tore; E,, abdomen); — F, P. sp. (1er tore); — G, P. typha ? (1er tore). Gross. 600. état et surtout sur le vivant donnerait probablement des indica- tions utiles sur son rôle. Au point de vue morphologique, je vois dans ces formations l'équivalent de la touffe de poils que pré- 7'l SÉANCE DU 9 MARS 191.") sentent sous la dent principale, les soies en crochet des Clymé- niens (1). A partir du 3e sétigère nous retrouvons, eu ce cpii concerne la lamelle chitineuse en question, la structure habituelle. Quant aux uneini, leur tige devient subitement beaucoup plus courte, leur extrémité beaucoup plus large et ils varient très graduelle- ment ; les figures B2 et Bs représentent des uneini des 3e et 15e tores. A l'abdomen, il n'y- a plus de tige basilaire ; il y a des soies tendineuses de soutien, dont l'amorce existe déjà aux der- niers tores thoraciques, et les uneini vont en diminuant de taille. On remarquera que les uneini des deux premiers tores ont, au moins en l'état actuel de nos connaissances, des particula- rités absolument caractéristiques de cette espèce. G. - Pista obesiseta n. sp., stat, 178, prof. 878 m. (fig. II. C,_4). - Par ces uneini, cette espèce ressemble beaucoup à P. mira- bilis Me. Int. ; la ressemblance est particulièrement frappante pour les uneini des tores thoraciques autres que les premiers (11g. C3), qui ont un menton très développé, de l'orme assez caractéristique. Il y a aussi une ressemblance assez grande entre les uneini du premier tore sétigère (Cf. fig. C1 et C/ et Fauvel, /. c, pi. xxviii, fig. 22-23). Les fig. Cx et C1/ sont relatives aux uneini du 1er tore; la première les représente de profil; on remar- quera que la tige est oblique par rapport à l'extrémité au lieu d'être dans son prolongement exact comme dans les deux espèces précédentes ; la seconde, prise d'une façon légèrement oblique, montre les crêtes qui passent sur le vertex et se ter- minent par les denticules surmontant la grosse dent. La fig. Cu est celle d'un uncinus du second tore. On voit qu'il est à tige beaucoup plus courte que ceux du premier, qu'il est aussi beaucoup plus ventru. Le bord inférieur est extrêmement mince et à peine chitinisé, de sorte qu'il s'effiloche un peu à la dissec- tion. Cette espèce se comporte donc d'une façon toute différente de la précédente, où les deux premiers tores étaient semblables. On passe ensuite assez rapidement à la forme C3, accentuant les particularités signalées au 2e tore ; la tige est très courte, mince, à peine chitinisée, surtout à sa base, et très flexible; c'est un prologement fibreux et non plus une hampe de soie. En rapprochant les figures relatives à cette troisième espèce, (1) Le capuchon des crochets des Spionidiens et des Capitelliens est peut-être une disposition du même ordre qui s'est développée davantage. SÉANCE DU 9 MARS 1915 -Fig. II. — Uncini de : B,.„ Pista foliigera (S,, i«r et 2P tores; B,, 3« tore; B,, 15e tore; B<-Bs, abdomen); — C,_«, P. obesiseta (C„ l«r tore; C',, id., vertex vu obliquement; Ca, 2e tore; C„ 6e tore; C„ abdomen); — ff,_,, Eupista dibranchiala (H„ 1er tore; fl*„ ïd., vertex vu obliquement; ff3, tore moyen du thorax; //„ abdomen); — /,_., Eupista digitibranchia (/,, 1er tore; h, abdomen, face et profil). Gross. 600. 8 76 SÉANCE DU 9 MARS 1915 «m voit que les uncini des premiers tores surtout et l'ensemble en général présentent un type très différent des deux précédents. D. - - Pista brevibranchia n. sp. Plusieurs stations de 500 à 2.060 m. de profondeur (lig. I, Z>i_3). — Cette espèce concorde assez bien avec P. cristata qui est cosmopolite ; les branchies y ont la forme en massue oblongue compacte, mais leur pédoncule est très court, alors que toutes les descriptions de P. cristata les signalent comme assez longs. La P. typha Grube, des Philip- pines, a des branchies de même forme mais avec un pédoncule encore plus long et nous ne savons rien d*e ses uncini. Ici la tige des uncini du premier tore est encore assez longue, mais bien moins, d'une façon absolue et d'une façon relative, que dans les espèces précédentes. De plus, dès le premier tore, la forme de l'uncinus proprement dit est très accusée aussi et la tige se présente nettement comme un appendice ; toutefois elle est encore assez fortement chitinisée. Le second tore est assez semblable. Aux tores suivants la tige se raccourcit graduelle- ment (v. fig. D2) ; la fig. D3 est celle d'un uncinus abdominal. Je me borne à signaler que, chez cette espèce, au-dessus de la dent principale, chaque rangée de denticules en renferme un nombre assez élevé tandis qu'il n'y en avait que 2-3 dans les espèces précédentes. E. — Pista sibogœ n. sp., stat. 52, prof. 960 m. (fig. I, Ei_,).— Cette espèce devra être rangée dans un genre spécial (1) parce que le nombre des segments antérieurs achètes est supérieur d'une unité à ce qui existe dans les autres. Je ne puis discuter ici cette question. P. sibogœ offre un degré nouveau dans la régression de la tige, aux uncini du premier tore, à la fois pour la longueur relative de cette tige et pour son degré de chitini- sation et de rigidité. Il y a peu de différence entre ce premier tore et les suivants ; la tige reste relativement développée, sauf aux derniers tores thoraciques. p. — Pista sp., stat. 286, prof. 883 m. (fig. I F). — Je donne simplement ici pour mémoire cette espèce, dont je n'ai eu qu'un exemplaire de petite taille et que je n'ai pu caractériser d'une manière suffisante. En ce qui regarde les uncini, ceux du pre- . Jl) J'appellerai ce genre Opisthopista n. g. : Caractères du genre Pista, mais le premier faisceau de soies est au segment V (au lieu de IV) et le premier tore unci- nigère au segment VI (au lieu de V). SÉANCE DI' 9 MARS L915 77 mier tore ont, comme on le voit, une tige courte dont la longueur ne dépasse pas celle de l'extrémité; il y a naturellement ici peu de différence entre ce premier tore et les suivants. Cet ensemble de données est une caractéristique qui s'oppose aux cas précé- dents. G. --Pista typha Gr. (?), stat. 294, prof. 73 m.; stat. 299, prof. 36 m. — Cette espèce, d'après ses deux stations, semble beau- coup plus littorale que les autres; par ses divers caractères exté- rieurs elle est très difficile à distinguer de certaines d'entre elles, notamment de P.-brevibranchia. Or les uncini, et surtout ceux du premier tore, fournissent une distinction immédiate; la tige y est très réduite comme longueur et très faiblement chininisée; je l'ai constaté d'une façon concordante sur plusieurs exem- plaires venant de deux stations. C*est donc un l'ait bien certain. Je la rapporte avec beaucoup d'incertitude à P. typha Grube, dont il faudrait réexaminer le type, surtout au point de vue des uncini. La série des sept espèces précédentes — on voit que les collec- tions du Siboç/a apportent une augmentation considérable à nos connaissances sur les Pista — a été rangée par ordre décroissant de la faille des uncini des premiers tores ; elle me paraît 1res probante quant à l'importance de l'étude précise et comparative de ces éléments pour la taxonomie. IL — Genre El pista Me. Int. Les collections du Siboga renferment plusieurs espèces de ce genre; dans l'une d'elles la branchie est moins simplifiée que ne le comporte la délinition de Mac Intosh ; elle est encore un peu ramifiée. Je ne veux pas discuter ici ce point purement taxono- mique. Je me borne à quelques mots relatifs aux uncini. D'une manière générale, dans ce genre, les uncini des premiers tores (lig. II, l^-Ij) sont d'un type assez court ; la tige n'y est pas longue et est peu différente de ce qu'elle est aux tores suivants. Elle est peu chitinisée et la fig. V montre que parfois, même au Ier tore, l'uncinus proprement dit est très nettement différencié, la tige n'étant plus qu'un appendice secondaire; dans les diverses espèces que j'ai étudiées, les rangées situées au-dessus de la grande dent n'offraient qu'un nombre faible de denticules de front, trois généralement. A l'abdomen, ces denticules du vertex sont plus nombreux (fig. II, H.v /2), comme d'ordinaire. 8* Ï8 SÉANCE DU 9 MARS 1915 * * Je renvoie à la publication détaillée ultérieure de la description des espèces pour plus amples détails. Des données précédentes me semblent se dégager les conclusions suivantes : 1° Au point de vue taxonomique, il est indispensable d'exa- miner méthodiquement les uncini des divers tores du thorax et surtout ceux des deux ou trois tores antérieurs ; il y aurait lieu, comme je l'ai déjà dit plus haut, de réviser à cet égard les types des espèces précédemment décrites dans le genre Pista. 2° Au point de vue de la morphologie générale des uncini, ces éléments, dans les premiers tores, chez les Pista, illustrent avec une grande netteté la différenciât ion des uncini très spécialisés des Térébelliens aux dépens des soies proprement dites. L'un- cinus correspond en somme à l'extrémité seule de la soie en crochet, telle qu'on la trouve chez les Clyméniens ou encore chez les Gapitelliens, Spionidiens, etc. Le genre Pista offre tous les types de transition et la tige des uncini thoraciques est un vestige de la hampe de la soie primitive, non une partie nouvellement différenciée par l'insertion de fibres musculaires. Elle n'a, en particulier, rien de commun avec les soies tendineuses qui partent des extrémités du bord inférieur des uncini chez beau- coup de Térébelliens. Elle est comprise entre les points d'inser- tion de ces soies. 3° On doit rapprocher les uncini à longue tige des premiers tores de certaines Pista des uncini sétiformes que l'on trouve h m I le long du thorax dans les Terebellides et les Trichobran- chus, pour lesquels Malmgren a. constitué des sous-familles spé- ciales et qui, à cet égard, ont conservé la disposition primitive. Au même point de vue, le genre Pista se montre primitif dans le groupe des Amphitritea. QUELQUES OBSERVATIONS SUR LES GLANDINA GUTTATA PAR L. VIGNAL. Au commencement de l'année 1911, Al. l'abbé Foucher, de la Société d'acclimatation, se lit envoyer du Mexique, par l'inter- médiaire de M. Gineste (en religion frère Aibert) un certain nombre de Glandines (dandina (Oleaeina) guttata Grosse et Fischer). Ces animaux ne se nourrissant que de Mollusques, il était intéressant d'essayer de les acclimater en France, afin de SÉANCE DU 9 M Mis 1 0 I ."% 70 pouvoir, en les répandant dans nos potagers, nous débarrasser des Limaces et des Escargots, qui y fonl un sérieux ravage. C'est à la lin de mars de la même année, que notre collègue M. I)\i tzenberg me remit mi de ces Mollusques. Bien que déjà d'une certaine taille (sa coquille mesurait cinq centimètres de longueur), il était loin d'avoir acquis tout son développement, car pendant son séjour à Paris cette coquille augmenta de plus d'un tour de spire. Je lui offris tout d'abord de la salade, du potiron, des fruits et de la farine dont les Mollusques terrestres sont généralement très friands, sans qu'il touchât à tous ces mets. M. le professeur Vayssière, qui reçut lui au>si un certain nombre de Glandines, dit dans une lettre adressée de Marseille au journal Le Temps (numéro du 24 octobre 1913), que ses exemplaires dédaignèrent également les Vers ainsi que la viande de Bœuf, de Veau ou de Mouton coupée par petits morceaux. Par contre, tous les Mollusques terrestres ou fluviatiles présentés à ma Glandine furent dévorés avec avidité. Je lui ai souvent donné de grosses Limnaea stagnalis que j'enlevais de leur coquille, pour essayer de voir comment elle s'y prenait pour les manger, mais il m'a été bien difficile de découvrir sa façon d'agir, car aussitôt qu'elle avait palpé sa proie, elle enfonçait entièrement sa tête dans le corps de la Limnée. A ce moment, on pouvait la soulever non seulement sans qu'elle rentrât clans sa coquille, mais encore sans qu'elle lâchât prise. Les parties molles étaient absorbées assez rapidement, et mes grosses Limnées, dont le corps n'offrait pas une grande résis- tai ice, disparaissaient généralement au bout de dix minutes ; mais, quand il s'agissait de gros Hélix, l'absorption du pied pré- sentait parfois quelques difficultés et j'ai vu souvent la Glandine avaler et rejeter le même morceau plusieurs fois de suite avant d'arriver à l'introduire dans son estomac: il est vrai que certains de ces morceaux étaient de taille ; aussi produisaient-ils. en passant, un gonflement énorme du cou. M. Jacques Boyer. qui. dans la Revue Française du 17 no- vembre de 1912, et dans La Nature du 14 décembre de la même année, a publié une note sur les Glandines et en a donné d'inté- ressantes reproductions photographiques, décrit ainsi dans la première de ces revues la façon employée par ces animaux pour dévorer leurs victimes : « Si l'animal s'approche d'un Escargot, il applique ses palpes labiaux sur la coquille, puis sur les tégu- SU SÉANCE DU 9 MARS 1915 nients de la pauvre bric; son muscle lingual s'engage alors dans le pharynx ou conduit charnu à parois lisses, brillantes et ('paisses de d^ux millimètres, puis dans l'orifice buccal et l'ait saillie de plusieurs millimètres en dehors. Les dents de la plaque linguale, disposées par séries transversales obliques, pénètrent à ce moment dans les téguments du condamné que les muscles rétracteurs attirent. La langue, remplissant exactement le pha- rynx, joue en somme le rôle d'un piston dans un corps de pompe et aspire la chair du pauvre Escargot ». Ma Glandine ne s'attaquait pas seulement aux Hélix sortis de leur coquille, elle mordait également ceux qui s'y trouvaient renfermés; bien mieux, quand je plaçais auprès d'elle un Hélix l'ouverture dirigée vers la terre, elle savait parfaitement le retourner. Les positions qu'elle occupait pendant qu'elle dévorait ses victimes étaient des plus variées ; je la vis un jour faire entièrement son repas, sa coquille renversée sur le dos ; une autre fois, ayant saisi un Hélix en marche, contre la paroi du pot de (leurs où elle se trouvait, elle le maintint avec son pied et ne laissa tomber la coquille qu'après avoir complètement absorbé l'animal. Généralement, les pauvres Escargots se laissaient dévorer sans se défendre; cependant, il n'en fut pas toujours ainsi. Je donnais un soir à ma Glandine une Rumina decollata adulte sur laquelle elle se précipita aussitôt ; aussi je fus très surpris le lendemain de trouver ma Rumina bien vivante, et, examinant ma Glandine, je constatai que le bord de sa coquille avait été brisé el qu'il lui en manquait plus d'un centimètre carré. La Rumina se sentant mordue s'était contractée assez fortement pour casser la coquille de la Glandine et lui faire lâcher prise. Cette cassure faite à la coquille me contraria tout d'abord. niais je n'eus pas longtemps à m'en préoccuper, car trois jours après le mal était réparé. Pendant les chaleurs, l'accroissement est très rapide chez les jeunes; ainsi mon exemplaire qui du 26 mars au 31 mai n'avait ajouté que douze millimètres au bord de sa coquille, l'augmen- tait de dix nouveaux millimètres du 1er au 10 juin, soit dans l'espace de dix jours seulement. Mais si, durant l'été, ma Glan- dine montrait une grande activité et un fort appétit, aussitôt la fraîcheur venue, activité et appétit disparaissaient complètement. Bien que conservée dans un endroit chauffé pendant le jour, de lin septembre 1911 au 21 avril 1912, elle ne mangea que deux jeunes Hélix : l'un le 5 novembre et l'autre le 7 janvier, Je pus SÉANCE IX '•• MARS 1915 81 constater cependant que, malgré ce jeûne, l'animal ne dépé- rissait pas. car pendani tout ce temps son corps n'avait cessé de remplir entièrement sa coquille. Le 21 avril, la température s'étant sensiblement ('levée (18° dans la pièce où je l'avais placée . elle sortit de son engourdisse- ment et se remit à manger. C'est à cette époque que notre collègue, M. Germain, me remit six nouveaux individus de la même espèce, provenant d'un envoi fait au Muséum : il y en avait cinq jeunes, et un à peu près de la même taille que l'échantillon que j'avais déjà. Je pouvais donc espérer voir l'espèce se reproduire; aussi je m'em- pressai de mettre ensemble mes deux Glandines. Le lendemain. voyant les deux coquilles placées côte à côte, je crus que l'accou- plement avait eu lieu... Hélas ! le rapprochement avait été beau- coup plus intime que je ne l'avais désiré: mon ancienne (dandine avait complètement dévoré sa compagne ! Que s'était-il passé ? Mon individu, depuis plus d'un an à Paris. ' avait-il perdu le souvenir de ses semblables ? La chose est. pos- sible, car je dois dire que les autres jeunes, laissées ensemble, vécurent assez longtemps, sans que pareil fait se soit renouvelé. Plusieurs fois, lorsque deux individus mangeaient le même Hélix on la même Lininée, je les ai vus se mordre, mais l'animal ren- trait dans sa coquille et, au bout de quelque temps, se remettait à manger sans être inquiété de nouveau. Si je n'ai pas réussi pour les accouplements, d'autres ont été plus heureux que moi : voici ce que M. le professeur Vayssière écrivait an journal Le Temps dans sa lettre déjà citée : « Pendant cette première année 1912, ces Glandines ne se sont jamais accouplées comme le font les Escargots et n'ont pas pondu d'œufs. Cette année (1913), au contraire, vers la fin de septembre et dans les premiers jours d'octobre, deux des six Glandines qui me restent ont donné l'une 65 œufs de la taille et de la forme d'une petite lentille, l'autre 7 à 8 seulement. Ces œufs sont très fragiles, avec une coque extérieure semblable à la coquille de certains œufs d'Oiseaux. Ces œufs se sont dessé- chés et ne donneront rien. » D'autre part, M. Ph. de Vilmorin, qui avait reçu du Muséum une vingtaine de Glandines, annonçait dans une communication faite à la Société d'agriculture en octobre 1913, que dans sa pro- priété de Verrières il avait obtenu des pontes et des éclosions. Malheureusement, malgré tous les soins dont ces Mollusques 82 SÉANCE DU 9 MARS 10 15 étaient entourés et bien que passant l'hiver dans des serres chaudes, tous étaient morts sauf un récemment sorti de l'œuf. Il est probable qu'il n'existe plus actuellement en France qu'un seul exemplaire vivant des Glandina gùttata. En effet, M. de Vilmorin eut l'obligeance de me prévenir, quelques jours après sa communication, que sa dernière Glandine était morte. Des cinq que M. Germain m'avait remises, deux moururent en février et deux en décembre 1913, la cinquième en août 1914; enfin la dernière, que je possédais depuis le 26 mars 1911, est morte à son tour le 30 novembre de l'année dernière. Quant à celles qui se trouvaient à Marseille, voici ce que veut bien m'écrire M. le professeur Vayssière à leur sujet : u II me reste encore un individu vivant de la Glandina guttata du Mexique sur les douze que j'avais reçus en avril 1912. Sur ces douze j'en ai donné quatre bien vivants en 1912 ou 1913, de telle sorte que cela fait un de vivant en février 1915 sur les huit qui me restaient. Ce dernier, conservé dans une pièce au midi, < non chauffée, hiverne encore au milieu des feuilles desséchées qui l'entourent. » Les Glandines étant destinées à nous débarrasser des Mol- lusques vivant dans nos jardins, il était intéressant de savoir la quantité de ces animaux qu'il leur était possible d'absorber. M. Jacques Boyer, dans les notes déjà citées, dit qu'un sujet adulte pouvait dévorer une dizaine d'Escargots dans les vingt- quatre heures, mais il ne nous indique pas la taille de ces derniers. Pour mon compte, le plus copieux repas que j'ai pu constater est celui où mon ancienne Glandine a dévoré sa compagne : la première pesait à ce moment 20 grammes et celle qui fut mangée 18 grammes 1/2; si l'on déduit de ces 18 grammes 1/2 le poids de la coquille qui était de 8 grammes 1/2, on voit que la Glandine avait absorbé 10 grammes de nourriture, représentant à peu près le poids de deux Hélix aspersa de taille moyenne, sans leur coquille. Mais il est bon de remarquer que ma Glandine était sortie depuis peu de son engourdissement et qu'il y avait plu- sieurs mois qu'elle n'avait pas mangé. En temps ordinaire, elle se contentait d'un Hélix aspersa adulte tous les deux ou trois jours, et, du 6 juin au 28 août 1911, je ne notai que 28 Hélix aspersa. dévorés, dont le poids (celui des coquilles étant déduit) s'élevait ensemble à 121 grammes. Le 17 juillet 1912, je plaçai dans le pot où se trouvaient les cinq Glandines remises par SÉANCE DU 9 MARS 1015 83 M. Germain, un grand nombre de petits Hélix vatiabilis et quelques Hélix nemoralis; 17 jours après mes Glandines avaient mangé 102 Hélix oariabilis et 7 Hélix nemoralis; soit un peu plus de 0 Hélix par jour pour les 5 Glandines. Eu résumé, si l'on tient compte qu'après un repas un peu copieux les Glandines restaient parfois plusieurs jours sans toucher aux Hélix, même quand ces derniers se promenaient sur elles: si Ton remarque qu'elles ne sortaient de leur engour- dissement hivernal qu'à peine cinq mois dans l'année, on peut prévoir qu'il faudrait un bien grand nombre de ces Mollusques pour aboutir au but que Ton s'était proposé. Imp. Obertuur, Rennes-Paris (931-15). Séance du 13 avril 1915. PRÉSIDENCE DE M. CAULLERY, PRÉSIDENT. M. J. Olivier demande l'échange du Bulletin scientifique du Bourbonnais avec 1rs publications de la Société. [Renvoyé au l 'onseil . M. C. W. Stiles, secrétaire de la Commission internationale de la nomenclature zoologique, adresse une circulaire qui demande encore une fois l'avis des zoologistes compétents sur l'inscription des noms suivants dans la liste officielle des noms génériques : Doliolum Quoy et Gaimard 1834, Pyrosoma Pérou L804, Salpa Forskâl L775, Cyclosalpa Blainville 1827, Appendi- cularia Fol 1874. Fritillaria , Fol 1874 ('Voy. Bull. Soc. zool. France, XXXIX, 1914, p. 142 . M. le président. — « La disparition de notre collègue Bré- ment a été précédemment annoncée à la Société. Nous avons eu le regret d'apprendre récemment qu'il a été tué le 21 octobre 1914, à Vienne-le-Ghâteau (Argonne). 11 était sergent au 51e d'in- fanterie. Ernest Brément travaillait à une thèse de doctorat sur les Ascidies composées et avait déjà publié à ce sujet plusieurs notes intéressantes, notamment dans le Bulletin du Musée de Monaco (il était attaché à cet établissement). Il avait antérieu- rement publié, en partie dans notre Bulletin, des recherches sur les Gopépodes ascidicoles. » M. le président. - - « La Société perd, du fait de la guerre, un quatrième membre en la personne du prince Ernest d'Aren- berg, lieutenant au 232e régiment, d'infanterie. Il avait été atteint de trois blessures en Woëvre, le 21 octobre, et cité à l'ordre du jour de l'armée (1). Convalescent, il a été emporté, après trois semaines de grandes souffrances, par une infection généralisée; il a succombé le 20 mars dernier. Il était né le 3 mars 1886. Je vous propose d'adresser à sa famille l'expression de nos condo- léances. » (1) « U'Arexberg, lieutenant au 232? régiment d'infanterie, malgré une première blessure, a entraîné sa section sous un feu des plus violents, jusqu'au moment de l'assaut. Ne s'est arrêté qu'après avoir été immobilisé par deux autres blessures à la .jambe, en recommandant à sa section de ne plus s'occuper de lui. » (Joui nul Officiel, XLVie année, n" 354, 25 décembre 1914. p. 9346). 9 86 SÉANCE DU l'S AVRIL 1015 M. le présideni exprime encore les regrets de la Société au sujet de la mort de M. Eugène George, licencié es sciences natu- relles, décédé à 34 ans. au moment où il préparait sa thèse de doctorat. M. le président adresse de vives félicitations à M. de Beau- champ, récemment porté à l'ordre du jour de son régiment pour son intrépidité à aller secourir les blessés sous le l'eu de l'ennemi. M. L. Petit aîné annonce que les Hirondelles sont arrivées hier dans la région parisienne, ce que confirme M. X. Raspail. M. 1']. Trouessart signale le passage d'une Cigogne à Paris. Al. Gaullery dit que la guerre a pour effet dans certaines régions de permettre une multiplication exagérée du gibier : ainsi les Lapins, les Lièvres, les Faisans pullulent aux environs de Rambouillet. CIRCULAIRE Liste officielle des noms zoologiques. PAR C. W. STILES La Commission internationale de nomenclature zoologique propose de voler sur les noms suivants dans le but de les incor- porer à la liste internationale de noms génériques, créée par le Congrès de Gratz. On pense que tons ces noms sont exacts et valables au point de vue de la nomenclature. Voulez-vous avoir l'obligeance d'examiner avec soin ces noms et de voter sur eux en mettant X devant chaque nom que vous êtes disposé à accepter et en biffant les noms pour lesquels vous élevez, des objections. Veuillez exprimer, pour notre informa- tion, en donnant toutes les références bibliographiques, vos raisons pour rejeter les noms biffés. Dans le cas où un nom ne sera pas inarqué, je présumerai que vous n'avez pas d'opinion à son sujet, ni dans un sens ni séance Di l:: V\ RIL 1915 87 dans L'autre, et une par suite la question de son adoption ou de son rejet n'a pas dïntérêl pour vous. Vous Oies prié de retourner cette circulaire signée par vous avec votre voie le plus tôt possible. Le résultai «lu vote sera collationné et comme tous ces noms appartiennent à des parasites, la liste avec le résultat du scrutin sera soumise à la Commission internationale de zoologie médi- cale pour avoir son opinion compétente au sujet des objections ou . pulex et Glaus chez I). similis. Cet organe qui esl toujours décrit chez le mâle des Daphnies n'est donc pas, comme le flagellum, spécial à ce sexe, ainsi que l'on pourrait le croire si l'on omettait de le décrire chez la l'en i elle. La présence ^\^< deux suites d'appareils, suie et bâtonnets, est d'ailleurs à peu près générale chez les Gladocères. La mue de l'animal qui nous occupe s'effectue d'une façon originale. La carapace des valves, au lieu de se séparer nettement de la partie céphalique du test, se prolonge en haut par une pièce en forme de cœur, découpée dans l'écusson nucal. C'est cette pièce qui, repliée, surmonte l'éphippie et lui donne un aspecl si particulier. Les œufs de durée sont disposés obliquement dans i\e^ loges subtriangulaires inégales dont la plus petite est située à l'extrémité caudale. La connaissance exacte de l'éphippie aidera peut-être à re trouver cette intéressante espèce. Fig. l. -- Êphippie île Daphne Atkin- sont x 30. BIBLIOGRAPHIE 1859. Baird \\ . . - Description of several species of Enloni. Crus- tacea f'rom Jérusalem {Ann. nul. hist. (3), IV, p. 280-283). 1S70. Claus (C). — Zur Kenntniss der Organisation und des feineren Baues der Daphniden (Zeit. Wiss. Zool., XXVIII, pi. xxvi, fig. 9). 1905. r.riîXKY R.). - The life history of the Qadocera Tr. Norfolk and Noriuich Nat. Sac, p. 48). 1860. Leydtg (Fr.). — Natnrgeschichte der Daphniden (Tûbingen). 1901. Lilljeborg (W. . - Cladocera Sueciae (Upsala, p. 77). 1896. Richard (J.). - - Révision des Cladocères (IIe partie, Ann. Sel NaL, p. 198). 10 102 séance nu 8 juin 1915 SUR DES DAPHNIES ANDROGYNES PAR R. DE LA VAULX Dans une culture de D. Atkinsoni Baird en voie de dégéné- rescence et n'ayant pas donné, de mâles ni d'éphippies depuis plus de six mois, j'ai trouvé une femelle présentant des carac- tères mâles. Cette Daphnie, de taille normale, offrait l'aspect général d'une femelle, tanl par le contour de la carapace que par la forme des pattes de la première paire, dépourvues, l'une et l'autre, de crochet et de tlagellum. Pourtant ranimai portait, du côté droit, une antenne mâle typique; le rostre, plus relevé que de coutume, était fortement asymétrique, beaucoup plus réduit du coté de la grande antenne. Le post-abdomen, fort curieux, participait des deux sexes : à gauche, du type femelle, garni le long du bord anal des douze dents normales; à droite, muni, comme chez le mâle de cet'.e espèce, de dents minuscules et d'une papille génitale d'où parlait un court canal déférent. Cette papille portait, en plus des denticulations ordinaires, une forte dent. L'examen direct ne m'a pas permis de trouver trace de testi- cule, ce dernier devant être extrêmement réduit. Par contre, les ovaires étaient également bien développés de chaque côté, et ranimai, mis à part et bien nourri, a, pour sa première ponte, donné naissance à 25 femelles normales. Cet individu se distingue, par là de la Daphne pulex étudiée en 1874 par Kurz, chez laquelle se trouvaient un testicule d'un côté el un ovaire de l'autre; les pattes de la première paire étant respectivement du type mâle et femelle. Cet auteur, qui a ren- contré trois autres Cladocères androgynes (t />. Schâfieri et 2 Alona quadrangularis), l'ail observer qu'ils apparaissent tou- jours, alors que les mâles commencent à se montrer et sont encore rares. C'est aussi ce que j'ai pu observer. Sur les 25 femelles constituant la première ponte de la Daphnie aber- rante, plusieurs ont donné naissance à des femelles éphippiales el à quelques mâles. SÉANCE M 8 II l\ 1915 103 Je n'ai pu examiner les pontes suivantes, la mère étant morte avant l'écloston d'une deuxième portée, comprenant une tren- taine d'embryons. Tout récemment, en examinant, dans l'espoir d'y trouver des mâles, l'ancienne culture I où quelques individus continuaient à végéter, j'ai trouvé un deuxième individu androgyne, moins aberrant. 11 ne se distingue d'une femelle normale que par le rostre, légèremenl asymétrique, el par la présence, à droite, d'une antenne mâle Fort courte et dilatée à son extrémité. On peul penser que l'apparition de ces monstruosités est l'indice d'un cycle gamogénétique en puissance, ne pouvant se réaliser par suite de la pénurie de vivres. J'ai en effet remarqué que les mâles se montrent lorsque les conditions ne sont ni trop mauvaises ni trop favorables; c'est-à-dire font partie de portées pouvant compter de 5 à 30 individus. Or les occupants de la culture en question étaient stériles ou ne portaient, au maximum, que i œufs agames donnant des femelles. Kurz pense que les androgynes proviendraient de germes, destinés à donner des mâles, qui auraient fait retour (Rùckfall au type femelle. 11 n'a d'ailleurs mentionné ni l'origine ni la descendance des individus examinés. En raison des circonstances particulières dans lesquelles j'ai vu apparaître ces monstruosités, j'imagine que l'on peut les considérer comme résultant de la concentration, sur un seul œuf, d'influences mâles et femelles qui, agissant sur une plus nombreuse portée, auraient produit des types sexuels nette- ment séparés. Par exemple, une femelle devant, sous l'influence de conditions encore indéterminées, donner normalement une portée composée de 5 mâles et de 10 femelles, ne pourrait, par suite d'une alimentation trop insuffisante, donner naissance qu'à un seul individu anormal portant proportionnellement l'empreinte des deux sexes. Mais ce n'est évidemment là qu'une hypothèse. Il est particulièrement intéressant de voir apparaître ces aber- rations sexuelles au moment où les germes sont en équilibre instable, « hésitent », en quelque sorte, entre les deux directions possibles de leur évolution. Cela confirme, semble-t-il, les idées (1) J'attribue la dégénérescence de cette culture : 1° A son ancienneté (le bocal était aménagé depuis un an) -, •2° Au trop gTand développement pris par les végétaux [Fontinalis et Spiro- gyra). 3° A la multiplication intense d'une Cypris (Eurycypris pubera). 101 SÉANCE DU 8 JUIN 1915 d'Ecl. Wilson qui pense que le sexe clans l'œuf est à l'état de prédisposition plus ou moins forte, mais non de prédétermina- tion immuable. Ces exemples, en tout cas, laissent à penser combien délicat et difficile à déceler doit être l'agent déterminateur du sexe, pour que non seulement les divers œufs d'une ponte, mais encore les différentes parties d'un même (eut, puissent évoluer dans des directions opposées. A consulter : 1913. Caullery (M.). - Les problèmes de la sexualité. 1895. Rerhervé (de). -- De l'apparition provoquée des mâles chez les Daphnies (Daphnia Atkinsonï) (Mém. Soc. Zool. France, VIII, p. 200-211). 1874. Kurz (W.). -- Ueber androgyne Missbildung bei Cladoceren {SB. Ak. Wien, LXIX). SUR QUELQUES PARTICULARITÉS DU GENRE SPIOPHANES GRUBE ET SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DU GENRE (SPIOPHANES MALAYENSIS n. sp. ) NOTE DE M. CAULLERY Parmi les Poryehètes sédentaires du Siboga que j'ai récem- ment étudiés, se trouve un représentant du genre Spiophanes Grube, l'orme assez aberrante de Spionidiens, dont, en parti- culier, Mesnil (1) a montré l'intérêt. * * * J'en ai trouvé deux exemplaires - - ou plutôt deux fragments antérieurs d'une trentaine de sétig'ères - - provenant d'Amboine (1) F. Mesnil. Etudes de Morphologie externe chez les Annélides : I. Les Spio- nidiens des côtes de la Manche, Bull. Sel. France-Belgique, XXIX, 1S96, p. 249 et suiv., pi. xv; — II. Remarques complémentaires sur les Spionidiens, ibld., XXX, p. ri, pi. III, fig. 17-21. SÉANCE DU 8 JUIN 1015 105 (par 5'i m. de profondeur). Les tubes sont minces, arénacés, d'un diamètre de 1 nnn.-t mm. 5 environ. Les deux exemplaires diffèrent notablement d'aspect : l'un est rosé d'un diamètre de I non. à I mm. 5 environ; l'autre rouge grenat, beaucoup plus étroit (0 mm. 7-0 mm. 8 environ). Les deux fragments mesurent 10-12 mm, de longueur. Ces formes ayant généralement 100- 150 sétigères on peut admettre que l'animal entier mesurait 25 Fig. 1. — Région antérieure de Spiophanes malayensis, vue par la face dorsale (G = 18). — 2. Les premiers segments vus de profil (G = 18). — 3. Les segments VIII- X de profd, montrant la disposition des filières parapodes, soies, etc.. et les taches pigmentaires (G = 25). — 4. 3 segments de profil, vers le XXV^ (G = 25). - 5. Soies : a, dorsale (région antérieure): b. l'extrémité de la dernière soie ven- trale d'une rame antérieure ; c, soie en crochet ventrale (uncinus) vers le 30e séligère (G = 600). à 30 mm. de longueur. Les segments sont courts (la longueur est le tiers ou le quart de la largeur, y compris les parapodes). sensiblement égaux entre eux; ils sont nettement séparés les uns des autres dorsalement et ventralement 1° La région céphalique (fig. 1) forme une saillie antérieure plus étroite en forme de bouton. Dorsalement, elle dessine un ion séance nu S juin 1915 triangle dont la base est antérieure et dont les côtés sont déli- mités du segment buccal pur des sillons plus ou moins accen- tués; le sommet du triangle se trouve à hauteur du 1er segment sétigère. La base du triangle est légèrement et régulièrement convexe sur l'un des individus, déprimée sur la ligne médiane chez l'autre où elle dessine par suite assez nettement deux coins, forme qu'on trouve chez plusieurs espèces de Spio. La bouche (tig. 2) est à la face ventrale, où elle se présente comme une fente transversale assez large, avec des lèvres bien formées, à hauteur de la ligne de raccordement de la partie étroite de la tête et du tronc plus large, mais notablement en avant du premier sétigère. 11 n'y a pas de taches oculaires. Dorsalement (hg. 1), sur la ligne médiane, au sommet du triangle céphalique et à l'alignement du 1er sétigère, se dresse un appendice médian cirriforme, qu'on peut appeler antenne médiane. Elle a même longueur et même forme que les cirres dorsaux des quatre premiers sétigères dont il sera question plus loin. J'attire dès à présent l'attention sur cette antenne, dont l'existence est tout à fait exceptionnelle chez les Spionidiens. Je n'ai pas vu de tentacules céphaliques pairs, ni trouvé la trace de leur insertion. Mais on sait combien ces organes sont caducs. 2° Les quatre premiers sétigères forment un premier groupe de segments, qui se distingue aisément -des suivants par l'exis- tence de cirres dorsaux semblables à l'antenne céphalique impaire (fig. 1-2); ils sont situés franchement sur la face dorsale. La partie ventrale des parapodes est constituée - - comme d'ail- leurs dans tous les segments antérieurs (quinze environ) — par un lobe très saillant allongé dorso-ventralement; aux deux pre- miers segments, il s'effile à son extrémité dorsale en une partie cirriforme. L'armature sétigère se compose, à tous les segments, de deux rames, l'une dorsale, l'autre ventrale. Aux quatre premiers segments, dont il est question en ce moment, les rames dorsales sont constituées par un éventail de soies capillaires très fines et assez longues; elles sortent de la paroi à l'aisselle des cirres dorsaux, en avant d'eux et, par conséquent, franchement à la face dorsale de l'Annélide. Les rames ventrales sont formées aussi de soies capillaires plus courtes, qui sortent à la face antérieure de la saillie para- podiale ventrale. Celle du 1er segment est encore sur le bord de SÉANQE Dl 8 JUIN 1 DJ T> 107 la l'ace dorsale, les autres sonl franchement latérales. A la pre- mière rame ventrale. ;ni milieu des soies capillaires fines, je constate de chaque côté fig. I . sur un des exemplaires une. sur l'autre deux soies beaucoup plus fortes, recourbées en crochet à leur extrémité. Je ne vois pas de suies analogues aux segments suivants. Les soies dorsales et ventrales, d'une manière générale (à tous les segments), sont courbées légèrement vers leur extrémité el limbées (fig. 5 a). 3° Les segments Y-Y III diffèrent des précédents en ce qu'ils ne présentent pas de cirre dorsal; à leur place, on ne trouve qu'un simple tubercule, qui t'ait suite à la paroi ventrale du parapode et. immédiatement en avant duquel, sort la touffe des soies dorsales. La rame ventrale charnue du parapode est nota- blement plus épaisse qu'aux segments précédents et qu'aux sui- vants. Cela tient à ce qu'elle renferme les organes décrits par Glaparède 1), chez Sp. bombyx sous le nom de filières. Ce sont des poches volumineuses (en grisé sur la figure) et pro- fondes, dont le somme! est enroulé en conque; elles sécrètent de longs filaments sétiformes qui viennent faire légèrement saillie au dehors et. ont été appelés soies bacillaires. Elles sont très développées à ces quatre segments. Les soies de ces quatre segments sont capillaires, à extré- mités limbées et courbées; celles de la rame dorsale sensible- ment plus longues; celles de la rame ventrale plus franchement courbées en faucille. La soie la plus inférieure de la rame ven- trale est de nature spéciale ; elle est plus épaisse, nettement courbée et non limbée et se termine en une pointe longue (fig. 5 b, rame VI). 4° Du segment IX jusqu'au XV-XVI, on trouve de nouveau un cirre dorsal pointu, au contact immédiat de la partie ventrale du parapode, dont la saillie diminue graduellement dans les derniers de ces segments. Je n'ai plus trouvé de filière nette au segment .Y. A partir de ce segment, on note une tache pigmen- . taire rougeàtre étroite et allongée dorso-ventralement sur la partie ventrale du parapode (fig. 3). La disposition des soies reste la même; la rame dorsale sort à l'aisselle du cirre dorsal et en avant de lui; la rame ventrale il) E. Claparëde. Annélides du golfe de Xaples. Supplément Wêm. Soc. Sel. Phys. Nat. Genève, XX. 1870, p. 485, pi xn, fig. -z,. 108 SÉANCE DU 8 JUIN 1015 forme toujours une frange de soies courbes avec la soie infé- rieure déjà décrite. A partir d'un certain segment (XIV ou XV) la composition de la rame ventrale change brusquement; il n'y a plus que 5-6 soies courtes et fortes, faisant très peu saillie et en forme d'uncini offrant de profil trois pointes (ilg. 4). L 'extrémité de ces uncini n'est pas encapuchonnée, ce qui est tout à fait exceptionnel pour un Spionidien. Au-dessous de ces soies, se trouve la soie infé- rieure particulière, semblable à celle qu'ont offerte les segments précédents (flg. 5 b). 5° Les segments au-delà du XVI perdent rapidement toute saillie parapodiale latérale notable. On remarque sur chacun d'eux une tache pigmentaire rouge, au voisinage du point de sortie de la touffe de soies dorsales. Celles-ci sont capillaires. Les rames ventrales conservent la dernière composition indiquée (4-5 uncini et une soie inférieure pointue). * * * Telles sont les principales particularités morphologiques que j'ai pu noter sur les matériaux dont je disposais. Il s'agit incon- testablement d'un Spiophanes tel que Mesnil a défini le genre, après révision de la diagnose générique de Gribe (1) et des espèces précédemment décrites. Il a ramené ces espèces à deux : 1° Spiophanes krôyeri Grube 1860, décrite sur un exemplaire du Groenland et rencontrée ensuite par Malmgrex (2) et Le- vinsen dans les mers du Nord. Mesnil y identifie Sp. ci irai a Sars 1873. 2° Spiophanes bombyx Claparede, que Mesnil a étudiée en détail à Wimereux. Il l'identifie à une espèce rencontrée en abondance à Naples par Claparede et décrite par lui sous le nom de Spio bombyx. Sp. verrilli Webster en serait synonyme. En comparant les descriptions et diagnoses des divers auteurs entre elles et en les rapprochant des faits constatés sur l'espèce du Siboga, on arrive à un certain nombre de remarques inté- ressantes. (1) Arch. Naturgesch., 1860, I, p. 88, pi. v, fig. 1. (2) Malmgren. Annulata Polychœta Spelzbergisp, etc. (Ofr. Vet. Akad. Fôrh. 1S67. p. 20?, pi X, flg. 56). 5ÉANCE DU S juin L915 109 L'absence de branchies, la présence de filières aux segments V ei suivants sont des caractères génériques qui paraissenl cons- tants. Les tentacules cépbaliques pairs n'ont pus toujours été constatés, mais cela esi à mettre sur le compte de la caducité de ces organes. Ciaparède les figure longs cliez Sp. bombyx, Grube très courts chez. Sp. inôijeri. Sars leur donne la lon- gueur des 13-14 anneaux antérieurs chez Sp. cirrata. Il est plus important de constater les divergences relatives à l'antenne céphalique impaire. Elle est figurée par Grube I. c, pi. v. lig. 1), chez Sp. krôyeri, et mentionnée à la fois dans la • lui gnose générique et spécifique. Malmgren, au contraire, ne ligure rien à ce sujet (il n'y a pas de description de l'espèce). Mesnil n'en a pas trouvé trace sur les Sp. krôyeri, à lui commu- niqués par le musée de Copenhague. Cet organe ne parait pas fragile, dans les exemplaires conservés, tout au moin^. On peut donc conclure qu'il manque effectivement chez une partie des Spiophanes rangés dans l'espèce krôyeri. Chez Sp. cirrata, Sars parle de tentaculo brevi styliforme sur la tète ; ce qu'il figure est beaucoup plus rudimentaire (pue ce qui existe chez le type du Siboga. Chez Sp. bombyx, Claparède et Mesnil n'ont vu non plus aucune production de ce genre sur la tète. Donc, entre les différents Spiophanes, il y a des variations certaines à ce sujet et importantes à considérer, parce qu'il s'agit d'une for- mation tout à fait exceptionnelle "liez les Spionidiens. On ne la retrouve ailleurs et d'une façon tout à fait rudimentaire que dans le genre \<>niiles. Je dois avouer qu'en étudiant la présente espèce, après l'avoir placée à un premier examen sommaire clans les Spionidiens, j'avais été tenté, à cause de la présence de ce tentacule céphalique impair, de la rapprocher de la famille des LevinsenicLr Mesnil et Caull. (1). L'étude précise de l'animal m'a montré, comme on vient de le voir, que c'est un Spiophanes typique. Les quatre premiers sétigères, dans les différentes formes décrites sous les noms de Sp. krôyeri et Sp. cirrata sont carac- térisées par la position dorsale et le développement des cirres dorsaux. (1) .Mesnil et Caullery. Etudes de morphologie externe chez les Annélides. IV. La famille nouvelle des Lévinséniens (Bull. Scient. France-Belgique, t. XXXI, IS98). Cerrutti a donné récemment (Mitth. Neapel, XIX, 1909) une étude détaillée de cette famille, dont il a changé le nom en ParaonUlœ. le nom générique Levin- senia Mesnil 1897 tombant en synonymie, d'après Cerritti, au profit de Paraonts Grube 1873. 110 SÉANCE nu 8 JUIN 1015 Chez l'espèce du Sïboga, ces dires sont beaucoup plus minces .si l'on considère les figures données par Grube et par Malm- gren, niais aussi distinctifs. 11 est intéressant de retrouver, à la première rame ventrale, les crochets si particuliers de Sp. bom- byx; il est à présumer qu'ils existent aussi chez Sp. krôyeri, mais ils n'y ont pas été signalés. Une autre particularité intéressante e sétigère, se distinguent comme d'drdinaire de ceux ih<> segments suivants (qui ont la structure typique dans le genre) et se terminent par un croche! recourbé ûg. 2 el lisse, sans crêtes accessoires. Les uncini abdominaux n'offrenl rien de particulier. Cette espèce semble voisine de T. ehlersi Mac Intosh, re- cueillie par le Challenger, aux Fidji, par 100 m. de profondeur environ, tout au moins en ce qui concerne ta branchie. 2° T. strômi Malmgr. fig. 3 . Le Siboga a rapporté, de nombreuses stations, uu Terebellides que je ne puis différencier de l'espèce bien connue de Malmgren, espèce d'ailleurs rencon- trée dans les régions les plus variées, mais qui n'avait pas été signalée encore dans l'archipel malais. Une partie des stations qui l'ont fournie (n°s ./, 19, 33, 53. 261. 273, 274, 294, 296. 311) sont littorales (depuis le récif jusqu'à 78 m. de profondeur): deux autres St. 5 et 354) correspondent à des profondeurs moyennes (310 et 330 m.). Enfin cette même espèce a été ramenée aussi de la stat, 271. soit de 1.788 m. Je ne vois entre tous ces échantillons aucun caractère différentiel net. Il y a bien des variations d'aspect, mais plus apparentes que réelles et vraisemblablement en rapport avec les circons- tances de la conservation. Il y en a dans la taille et le nombre i\o< segments abdominaux, qui doivent tenir à l'âge et d'autres dans la branchie. en particulier dans le degré de développement des deux petits lobes : mais ces variations paraissent d'ordre individuel ; elles me semblent, en particulier, liées à la pro- fondeur. Je ne constate pas de différence caractérisée avec T. strômi (1) de nos mers; j'ai pu en étudier à litre comparatif un exemplaire de Naples, que M. P. F.mvel a eu l'obligeance de me communiquer. r. strômi est donc un type très répandu dans l'archipel malais, depuis les eaux chaudes de la surface jusqu'aux abysses, et que l'on a précédemment rencontré dans les diverses mers depuis les régions polaires jusqu'aux Antilles. Elle semble donc être insensible aux variations des condi- tions extérieures, et ce n'est pas un exemple unique parmi les (1) On trouvera de bonnes figures de cette espèce dans le mémoire de WoiiE- baek sur les Annêlides des mers du Nord (Nordeurop. Annul. Polych., Vid. Selsk. SHTift. Christiania, no 18, 1912, pi. xvin). ll'l SÉANCE DU 8 JUIN 1915 Annélides; j'en ai moi-même déjà signalé ici a propos des collec- tions du Siboga. 11 faut cependant remarquer que pratiquement l'étude morphologique externe telle qu'on peut la faire sur des échantillons de collections peut laisser passer inaperçus des caractères différentiels soit internes, soit même extérieurs mais difficilement analysables. 11 serait excessif de conclure à l'iden- tité certaine et absolue de toutes les Terebellides qu'on est amené, par les conditions de l'étude, à grouper sous le nom spécifique de strômi. Il y a vraisemblablement, sous une uni- formité correspondant à nos procédés d'observation, une diver- sité de formes ou de races physiologiques très grande. Il n'en reste pas moins que c'est là un type extrêmement stable, au poinl de vue systématique, et dont le cosmopolitisme se con- firme de plus en plus. * * * On a décrit un petit nombre d'autres espèces de Terebellides mais qui ne sont généralement pas suffisamment caractérisées. Grube, dans les Annulata semperiana, décrit, des Philippines, un Terebellides ypsilon où la branchie a une forme en Y très spéciale. Je ne l'ai pas trouvée dans les matériaux du Siboqa. Trois espèces de Kinberg (1) : T. sieboldi (détroit de Bangka) (2), 7'. pactfica (îles de la Société), T. klemani (Atlan- tique Sud' sont difficiles à identifier en l'absence de figures. T. ehl.ersi M. Intosh (Fidji) paraît voisine de T. intoshi. A cette liste il faut joindre T. koreni Hansen (Brésil) et T. ten- taculata Treadwell (Hawaï). Il y aurait lieu de réviser toutes ces espèces par l'examen direct des types. La branchie et les uncini du premier segment qui en porte - - uncini qui diffèrent de ceux des segments sui- vants, très uniformes dans tout le genre -- semblent fournir les caractères distinctifs les plus précis. Mais le second de ces caractères n'a généralement pas été examiné par les auteurs antérieurs. (1) Kinberg. Annulata nova (Ofs. K Vet. Ak. Fôrh., Copenhague, 1866, p. 3-46). (2) Cette espèce provient rlonr de la région malaise. Kinberg décrit la branchie dans les termes suivants : br. dorsualis, pedunculo brevi. quadrilobata, lobis elon- gatis cornpressis, insequalibus, marglne pectinatim plicatis, radiis cirriformibus. SÉANCE Ml 8 M i\ 1915 115 * * * Le genre Terebellides constituail jusqu'à ces dernières années. à lui seul, une sous-famille spéciale des Térébelliens, les Cané- phorides ; elle esl caractérisée par sa branchie unique et pec- tinée, très différenciée, el par ses uncini dimorphes et même Irimorphes, si l'on tienl compte de la forme spéciale de ceux du 0e sétigère). Une autre sous-famille de MalSigren, les Tricho- branchides, a les mêmes uncini, mais des branchies simples, filiformes, insérées sur plusieurs des segments antérieurs. Gravier (1) a trouvé, à Obock, en 1904, une forme qu'il a décrite sous le nom d' Aponobranchus perrieri n. g., n. sp. La description et les figures très lionnes qu'il en donne indiquent des affinités très étroites avec les Terebellides. Le genre Aponobranchus est basé, par Gravier, sur deux caractères principaux : la forme des soies ventrales (uncini) les plus antérieures (6e sétigère) et l'absence de branchies. Le premier de ces caractères n'est pas différentiel. La figure donnée par Gravier montre en effet que ces uncini sont du même type que ceux de T. strômi (Cf. Gravier, fig. 405, p. 234 et nos fig. 2-3, ou Wolleraek, /. c, pi. xvm. f\g. 7-8). Reste l'absence de branchie. Il me semble très singulier qu'un type aussi stable que le genre Terebellides (et en particulier l'espèce T. strômi] se retrouve dans V Aponobranchus avec ton- ses caractères, sauf l'absence d'un organe aussi volumineux, aussi différencié et physiologiquement aussi capital que la branchie. On ne s'explique guère, a priori, que la disparition d'un organe aussi important n'ait pas amené de modifications corrélatives dans le reste de l'organisme. M. Gravier a eu l'obligeance de me communiquer l'exemplaire unique sur lequel est fondé le genre Aponobranchus et qui esl déposé au Muséum. Je lui en exprime ici tous mes remercie- ments. J'ai pu nie convaincre de l'exactitude de sa description et de ses figures. Mais je me demande, après cet examen, s'il s'agit bien d'un genre nouveau, ou si nous ne serions pas en présence d'une Terebellides (probablement T. strômi) mutilée, dont la branchie aurait été amputée et ne serait qu'au début de (1) Ch. Gravier. Annélides Polychètes de la mer Rouge, 3e partie. Nouvelles Arch. du Muséum. (4), VIII, 1906. p. 23-2. pi. V. ftg. 239-242. Mb SÉANCE DU 8 JUIN 1915 sa régénération. Je dois reconnaître que cet organe ne paraîl pas s'autotomiser aisément. Je l'ai trouvé intact sur tous les exemplaires du Sibo., coupe transversale au niveau des vulves et du pore de fécondation (xlO). séance m i:> .11 ru. et 1915 153 A ce sujet. Giesbrecht avoue que chez les Notoptérophores il n'est pas arrivé à voir si le 5e segment thoracique prenait part à la formation de la cavité incubatrice. Chez les Gaslrodelphys, la cavité incubatrice s'ouvre aussi à la base du 4e segment, mais comme le 5e l'ait défaut, elle ne s'en trouve pas moins comme chez les Ophioseides à la limite péréio- pléonale. Et c'est peut-être là la clef du problème. Le 5e segment thoracique qui n'apparaît pas au cours de l'ontogenèse chez la femelle û'Opliioseides et que nous considérions néanmoins exister, fusionné au 4e, ferait en réalité complètement défaut (1). 11 faudra pour fixer définitivement ce point de morphologie com- parer tirs important, revoir toute la série des incubateurs, sur- tout ceux chez lesquels le 5e péréionite est encore nettement individualisé. 111. — Conjectures relatives aux ïiomologics, à la valeur taxonomique et phylétique de la cavité incubatrice. Condensons maintenant les résultats de cette étude et les corollaires qui en découlent aux points de vue morphologique et phylétique. Il est d'abord évident que si les .oostégites représentaient, comme le pensent Giesbkecht et Canu, les péréiopodes de la 5e paire, il n'y aurait aucune assimilation à faire entre cet appareil protecteur des œufs et une partie quelconque de la cavité incubatrice. Mais nous avons vu que. chez les Enterocola au moins, il y a plus de raisons de considérer les oostégites comme des ptérostégites à peine modifiés que comme des péréiopodes. Si d'ailleurs nous nous laissions guider par la sug- gestion, encore bien sujette à caution, que chez les femelles des Gopépodes les plus régresses, Ophioseides, Enterocola, Haplo- stoma, le 5e segment est non pas fusionné au 4e, mais non déve- loppé, nous rejetterions complètement par là même l'idée que les lamelles ovitectrices représentent une cinquième paire. Si nous admettons que ces lamelles sont équivalentes aux ailes dorsales des Notoptérophores et ^Enterocola pterophora. comment nous apparaîtront leurs relations morphologiques possibles avec la paroi dorsale de la cavité incubatrice ? En présence des données fournies par Thorell, Kersciiner, (1) La même interprétation s'appliquerait aux genres Ooneides < )i. et Br. et, Brementia Ch. et Br. 154 SÉANCE DU 13 JUILLET 1915 Giesbrecht, List, Ganu, sur le mode de développement de cette dernière, un ne pouvait que l'homologuer complètement aux ptérostégites et par cela même aux oostégites. El cette conclu- sion ne déplaisait sans doute point aux partisans de l'unicité phylétique des Ascidicolidœ. Mais après la démonstration faite ici que la duplicature dor- sale - - le terme reste exact si on l'entend au sens anatomique et non embryogénique -- de la cavité incubatrice n'est point le fait d'un repli saillant accru d'avant en arrière, mais d'une invagi- nation poussée d'arrière en avant, il semble qu'il faille rejeter toute tendance à assimiler les deux formations et revenir en conséquence à une conception phylétique dualiste du groupe des Ascidicolidœ. Nous n'irons cependant pas jusque-là, d'abord parce que la valeur morphologique des oostégites ne nous paraît encore définitivement établie, et aussi parce que le processus histologique du développement des ptérostégites n'a jamais été suivi. Les auteurs, Giesbrecht en particulier, nous montrent les ptérostégites apparaissant à la suite de l'avant-dernière mue, réapparaître plus développés, après la dernière mue, mais déjà dans les deux cas sous leur forme lamellaire. Or ces laines se forment-elles par la poussée vers l'extérieur et l'arrière d'un repli du tégument, ou par l'invagination ou la prolifération vers l'avant - suivie de délamination - - d'une lame cellulaire eeto- dermique ? Et, en définitive, l'invagination ne pourrait-elle être considérée comme un processus ayant, remplacé dans un déve- loppement condensé la poussée externe ? Autant de questions pour la solution desquelles il faudra de nouvelles recherches très précises. Il faudra notamment savoir si l'ébauche de la cavité incubatrice est médiane et impaire chez les formes les moins évoluées du groupe, les Notodelphys, par exemple, comme chez les Ophioseid<'s. \ en juger d'après les Doropygvs, qui ne soid pas beaucoup plus différenciés que les NotodeipJujs, il semble bien qu'il en soif ainsi. Et ce caractère s'opposerait à celui d'être toujours paires des oostégites. Et tout en reconnais- sant que la cavilé incubatrice des Ascidicolidpp est une consé- quence de l'adaptation au parasitisme - - aucun Gopépode libre n'est incubateur - - on ne peut manquer d'être frappé de ce que des semi-parasites très peu déformés comme les Notodelphys, incubent leurs œufs alors que des Ascidicolidée très dégradés comme les Enterocola et les Haplostoma ont conservé des sacs ovigères. Et l'on pourra conclure qu'il existe chez les Ascidico- lidae des formes qui ont plus de tendance que d'autres à devenir SÉANCE DU 13 JUILLET 1915 155 incubatrices, et qu'elles doivent sans doute cette tendance à une hérédité commune, que ne dément d'ailleurs pus l'ensemble de leurs autres caractères. Nous montrerons, par exemple, que les quatre formes incubatrices les plus redressées : Ophioseides liesse, Prophioseides n. gen. pour Ophioseides abdominalis Gh. cl Br., Brementia Gh. el Br., Ooneides Gh. el Br., sont beaucoup plus semblables entre elles, malgré leurs aspects si divers, qu'à n'importe quel autre Ascidicolidé. BIBLIOGRAPHIE 1847. Ai.lman. — On the development of Notodelphys Allinann, a new genus of Entomostraca (Rep. Brit. Ass. fur 1817 . 1869. Buchholz. - • Beitrage zur Kenntniss der innerhalb der Asci- dien lebenden parasitischen Crustaceen des Mittelmeeres (Zeitschr. wiss. ZooL, XIX). 1892. Canu (E.). - - Les Copépodes du Boulonnais [Trac. lab. Wime- reux, VI). 1909. Chatton (E.). -- Sur le genre Ophioseides Hesse et sur VOphio- seides Joubini n. sp. parasite de Microcosmus Sabatleri Boule (Bull. Soc. Zool. France, XXXIV). 1909. Chatton (E.) et E. Brément. -- Sur un nouveau Copépode asci- dicole, Eiilerocola pterophora u. .sp., et sur le genre Enterocola P. J. 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Soc. biol, LXXVIT, p. 490-493) Id. - La zoologie en France et les événements actuels (Bull. Soc. zool. r ru >icr. XL, p. 2G-37). lu. - Noies préliminaires sur les Polychètes sédentaires du Siboga, I1I-V {Ibid., XXXTX, p. 1355-361; XL, p. 44-53; XL, p. G8-78). Caullery (M.) et F. Mesnil. Sur l'existence de Grégarines dicystidées chez les Annélides Polychètes (C. R. Soc. biol, LXXVli, p. 516-520). - Sur les M etchnikov alliage et autres Protistes parasites des Grégarines d'Annélides {Ibid., LXXVII, p. 527-532). Max il)!1. J. G. de). ■ - On some european species of the genus Leander Desm., also a contribution to the fauna of duch waters Tijdschr. Ned. Dierk. Vereen. (2), XIV, p. 115-179). Moreira (Carlos). — Commissao de Linhas telegraphicas estrate- gicas de Matto-Grosso ao Amazonas. Annexo n° 5. Historia natural. Zoologia. Crustaceos, septembro de 1913 (Rio de Janeiro, 21 p., 7 pi.). Id. - - Métamorphoses de quelques Coléoptères du Brésil (Ann. Soc. eut. France, LXXXII, 1813, p. 743-75!, pi. i-iv). Oddo (Giuseppe) • - Peso molecolare dell' acqua allô stato di vapore saturo da — 20 a +270°. Dissociazione ionica spontanea del vapore acqueo. Nota t (Gazzetta chimica italiana, XLV, 1915, u. 319-338j. Id. - Iunizzazione spontanea del vapore acqueo dell' atmosfera e sua importanza nelF economia naturale. Xota II sui vapori saturi [lbid., p. 395-412). Rodrigue/. Luna (Juan J.). - - Notas biologicas y particulares (Gua- temala, 1915, 58 p.). Imp. Oborthûr, Kennes-Paris (2626-15). Séance du 0,6 octobre 1915. PRÉSIDENCE DE M. CAULLERY, PRÉSIDENT. M. Petit aîné s'excuse de son absence. M. Je président souhaite la bienvenue à M. Marc de Sélys- Longcuamps qui assiste à la séance, ainsi qu'à M. P. de Beau- champ, actuellement en permission, dont l'arrivée est vivement applaudie. M. le ministre de l'Instruction publique écrit : u Vous avez bien voulu, à ma demande, contribuer à la consti- tution de la bibliothèque qui ligure à l'exposition de San Francisco, dans la section de la science française organisée spécialement par le ministère de l'Instruction publique. A l'heure où notre participation obtient un succès dont il m'a été rendu témoignage, je tiens à vous remercier du concours qu'en cette circonstance vous avez prêté à mon département. En même temps que cette lettre, je vous fais adresser un exemplaire de l'ouvrage que nous avons publié pour mettre en valeur cette présentation de la science française, et je vous prie de vouloir bien en accepter l'hommage. Veuillez, etc. » Pour le Ministre : Le Directeur de l'Enseignement supérieur. Conseiller d'Etat, Signé : L. Poixcaré. Dans une lettre communiquée par M. Petit aîné, AI. Secques annonce qu'il vient d'être promu pharmacien major de seconde classe, ambulance 3/XXI, secteur 80; il adresse son meilleur souvenir à tous ses collègues, et demande la radiation du tsar Ferdinand de Bulgarie. MM. Carié et Raspail ont adressé des motions dans le même sens. (La question est renvoyée au Conseil, conformément aux statuts). M. le professeur Horace Porter annonce qu'il a été récem- ment nommé docteur honoris causa et professeur honoraire de zoologie agricole à l'Université de Manâos ^Brésil), et que M. le 14 i58 SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1915 professeur R. Blanchard a été nommé membre honoraire de la Faculté des sciences de l'Université de Lima (Pérou). M. le président félicite vivement nos deux collègues. Le secrétaire général signale la situation pendant la guerre de AI. Clément : il est aide volontaire au laboratoire du pro- fesseur Vincent, au Val-de-Grâce. AL le président : « J.-H. Pabre, qui vient de mourir, chargé d'ans et de renommée, était membre honoraire de la Société depuis 1901. Il y aurait une véritable superfétation à rappeler qui il fut et quelle fut son œuvre. L'homme et l'œuvre appar- tiennent depuis longtemps au grand public, et c'était justice. Si Pabre a observé avec la patience et la minutie qui sont les vertus de laboratoire, il a écrit pour la foule; il a su, non seule- ment l'intéresser, mais la passionner; il a dû faire des conver- sions nombreuses à l'histoire naturelle parmi ses jeunes lecteurs. N'eût-il rendu que ce service, nous devrions lui en être reconnaissants. L'imagination d'ailleurs est une des qualités les plus précieuses du savant, même le plus impassible, à condi- tion qu'il sache à temps brider cette « maîtresse d'erreur et de fausseté »... Fabre l'a-t-il su toujours ? Faut-il le louer aveuglé- ment, comme on le fit trop et avec hyperbole en ces dernières années, alors que le mérite eût été de le louer plus modérément et plus tôt ? Jugeons-le tel qu'il fut, observateur pénétrant et poète ardent, et songeons toujours à ces deux aspects de sa perception en le lisant ». (( Nous avons perdu aussi en ces dernières semaines un de nos collègues anglais les plus estimés et les plus sympathiques, Edw. A. Minchin, prématurément enlevé à l'âge de 49 ans. Sa santé avait toujours été délicate. Elève de Ray Lankester à Oxford, Minchin s'était fait connaître d'abord par de solides travaux sur l'embryogénie des Eponges calcaires. Il avait ensuite donné au Traité de zoologie dirigé par son maître un magistral chapitre sur les Sporozoaires, qui a été d'emblée classique. Depuis qu'en 1906 il avait été nommé à la chaire de Proto- zoologie, créée à l'Université de Londres, AJjnchin s'était con- sacré tout spécialement à l'étude des Trypanosomes; il avait été notamment étudier la maladie du sommeil dans l'Ouganda. Minchin avait beaucoup fréquenté nos laboratoires maritimes français et y avait noué de vives amitiés avec plusieurs de nos collègues; aussi sa perte sera-t-elle très vivement ressentie. L'an SÉANCE DU 26 OCTOBRE 191.") 159 dernier, la Société l'avait élu membre du conseil. 11 était depuis 1911 membre de la Société royale de Londres ». « Je signale enfin, quoiqu'il ne s'agisse pas d'un membre de la Société, la glorieuse mort à l'ennemi d'un jeune zoologiste qui avait donné déjà des preuves sérieuses d'une haute valeur, Bernard Collin, tué en Artois dans les derniers jours de septembre. Chef des travaux pratiques de zoologie à Mont- pellier, et élève de notre collègue Dlboscq, Collin avait été reçu docteur ès-sciences avec un travail remarquable sur les Ini'u- soires Acinétiens. Depuis, il avait publié divers travaux très intéressants et il n'y a aucun doute qu'en lui disparaît un des meilleurs parmi la jeune génération de nos zoologistes. La Société ressent toutes ces pertes, même quand il ne s'agit pas d'un de ses membres, parce que personne des zoologistes fran- çais ne lui est vraiment étranger. » ■ « Je signale à la Société que notre collègue Chatton, actuelle- ment en colonne dans l'extrême sud tunisien, a été cité à l'ordre du jour cle sa division pour sa conduite à la bataille de Lorette le 11 mai ». M. Roubaud, à l'Institut Pasteur, 9, rue Palguière, est pré- senté par MM. Caullery et Mesnil. M. Trouessart continue ses communications précédentes sur les Acariens plumicoles. Ouvrages offerts. Anales de zoologia aplicada (agricola, medica, veterinaria) (Santiago de Chile, Ano I, n° 1, abri! 30, 1914). Boletin de la Sociedad Physis para el cultivo ij difusion de las cien- cias naturales en la Argentina (I, n° S, 10 jun. 1915). Izquierdo (Viencente). — Ensayo sobre ios Protozoos cle las aguas dulces de Chile (Santiago, Cervantes, 1906, 228 p., 14 pi.) (offert par le professeur H. Porter). 160 SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1915 NOTES BIOLOGIQUES SUR LES MARES A LITHOTHAMNION DE LA HAGUE I. — PRÉSENTATION D'UN LABROROSTRATUS PARASITICUS S. J., PARASITE INTERNE DODONTOSYLLIS CTENOSTOMA GLAP. PAR M. CAULLERY et F. MESNIL. ^/ Odontosyllis ctenostoma Clap. parasitée par Labrorostratiis para- siticus s. J. Parmi des Odontosyllis ctenostoma Clap., provenant des mares à Litliotliamnion de la zone des marées, dans l'anse Saint-Mar- tin, nous en avons trouvé une qui renfer- mait dans sa cavité générale l'Eunicien parasite découvert par le baron de Saint- Joseph (1), Labroro stratus parasiticus S. J. Nous croyons intéressant de signaler et de figurer ce bel exemplaire, l'animal étant très rare et ce cas intéressant de parasi- tisme n'ayant pas encore appelé l'attention autant qu'il le mérite. Au cours de ses longues et minutieuses recherches à Dinard, Saint-Joseph n'a rencontré que 15 exem- plaires de Labroro stratus et on n'en a pas signalé ailleurs à notre connaissance. A l'anse Saint-Martin, où, depuis de nom- breuses années déjà, nous avons eu l'occa- sion d'examiner au microscope de très nombreux Syllidiens, c'est la première l'ois que nous rencontrons le parasite. La figure (photographie de l'hôte et du parasite par la face ventrale; gross. 16), montre la taille énorme du parasite par rapport à son hôte. Il s'étend sur presque toute la longueur du corps de ce dernier (on remarquera l'appareil maxillaire de d) De Saint-Joseph. Annélides polychètes des côtes de Dinard (2e partie) [Ann Sci. Nat., Zool. (7), V, 18SS, p. 224 et suiv., pi. rx. flg. 77-85). SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1915 101 l'Eunicien dans la région antérieure). Il possède do 00 à 70 seg- ments avec des parapodes bien développés. Il doit être à peu piés adulte, mais, comme ceux observés précédemment, il n'a pas de produits sexuels visibles. Nous savons par les observations de Saint-Joseph que le Labrorostratus effectue toute sa croissance dans l'Eunicien, et qu'à l'état adulte il en sort: c'est dans la phase libre que doit se réaliser la maturité sexuelle. Il s'agit donc d'un parasitisme évolutif (cf. Monstrillides, Insectes entomophages), l'adulte ayant conservé une éthologie normale; cela explique que la structure de l'animal ne diffère pas sensiblement de celle des Euniciens libres. Rappelons qu'on connaît actuellement six cas de cet ordre parmi les Euniciens : EUNICIENS 1. ? Lumbriconereis sp. 2. Oligognathus bonel- lix Spcng. 3. Ilasmatocleptes tere- bellidis Wiren. i, Labrorostratus para- sitions S. J. 5. Oligognathus parasi- tions Cer. 6. Labidognathus païa- siticus Caull. HOTES Marphysa sanguinea. Boncllla viridis (intestin^- Terebellides sirômi (app circulatoire) Syllidiens divers (cavité générale). Spio mecznikovianus. Térébellien (non encore décrit) (app. circula- toire ?) REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Koch, Denkschr. allg. schiveiz. Ges., YIII, 1847. Spenget.. M Ut h. Neapel. III, 1881. Wiren, Bih svensk. Ah. lia mil. . XI, 1886. Saint-Joseph, Ann. Soi. Nat.,.Zool.(7),V,188S. Cerruti, Archivio Zoolo- gico. IV, 1909. Cauixery, C. R. Soc. biol., LXXVIÏ, 1914. 162 SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1915 LES OISEAUX ET LA GUERRE PAR L. PETIT, aîné En ce qui concerne les Oiseaux, la situation actuelle a causé bien des modifications, quoique, dans certaines régions du Nord et du Pas-de-Calais, les petits Oiseaux, Alouettes, Pipits, Berge- ronnettes et Gros-Becs, se soient très bien habitués aux coups de canon et n'aient pas déserté la contrée. Il n'en est pas de même de certains autres Oiseaux, tels que les Sansonnets, qui sont nombreux aux environs de Paris, les Hirondelles et les Martinets. Les Hirondelles, ne retrouvant plus leurs granges ni leurs écuries, les Martinets, leurs clochers ou leurs vieux murs, ont dû quitter les pays détruits et se rappro- cher de Paris. De là leur grand nombre aux environs de Paris et leur stationnement plus prolongé, remarquable surtout pour ces derniers. J'ai noté pour le départ des Hirondelles de Blanc-Mesnil, un premier vol le 24 septembre, un deuxième le 28. Jusqu'au 8 octobre, il en restait encore quelques-unes. M. le Dr Ghristen me signale leur départ de Versailles le 25 septembre. Les Martinets sont passés en deux fois dans la région d'Aul- nay-sous-Bois, Blanc-Mesnil, le Bourget : le premier vol Le 18 août, le deuxième le 28, fait très rare : en général leur départ a lieu le 15 août, à deux ou trois jours près. Notre aimable collègue M. Georges Texier, actuellement maréchal des logis à l'annexe de remonte de Saint-Varent (Deux-Sèvres), me signale un fort passage d'Hirondelles dans sa contrée le 1er octobre : le pays, un peu plus tempéré que le nôtre, permet à ces Oiseaux d'y séjourner quelques jours de plus. En passant, que l'on me permette de faire remarquer que, contrairement à ce qu'on aurait pu penser, les aéroplanes ne gênent nullement les Hirondelles et les Martinets dans leurs évolutions. Je l'ai constaté maintes fois au dessus du Bourget, où circulent journellement un grand nombre d'avions. SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1915 163 Je dois mentionner également le fait que, le 4 octobre, à 10 heures du soir et pendant une demi-heure, un vol de gros Oiseaux croassait au-dessus de la plaine de Blanc-Mesnil, malgré les exercices de nuit des avions. Je supposai que c'étaient des Cigognes et en effet, au petit jour, je vis un vol de Gigognes s'élever et, après avoir tournoyé à une centaine de mètres de hauteur, partir à la file indienne et piquer vers l'ouest. Je rappelle que notre collègue M. Caziot a bien voulu me faire part de ses observations sur le passage des Hirondelles lors de leur arrivée à Nice en mars dernier. Ouvrages offerts. Jorge (Ricardo). -- La guerre et la pensée médicale, discours prési- dentiel prononcé le 5 décembre 1914 à la Société des sciences médi- cales de Lisbonne (63 p., in-8°). Jorge (Ricardo). ■ - En marge d'une revue allemande (Lisbonne, 1915, 13 p.). La science française. Exposition universelle et internationale de San Francisco (Paris, ministère de l'Instruction publique, 2 vol., :>(.>7 et 405 p.). Massalongo (Prof. Dott. Roberto). — Girolamo Fracastro e la rinas- cenza délia medicina in Italia (Venezia, Ferrari, 1915, 62 p.). Oustalet (E.). — Exploration scientifique de la Tunisie. Catalogue des Oiseaux de la Tunisie (Rapaces et Grimpeurs) (Paris, imp. nat., 1915, 48 p.). Revis ta chilena de historia natural (XVII, n° 3, jun. 1913, p. 137-200). 164 SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1915 SUR QUELQUES GOBIUS MÉDITERRANÉENS [G. KNERI STNDR., G. ELONGATUS GANESTR., G. NIGER L.) PAR Louis FAGE Naturaliste du service scientifique des pèches I Gobius Kneri Stndr. et Gohius elongatus Canestr. Cl. Borsieui (1904) qui a consacré au G. Kneri une étude sur certains points très soigneuse donne pour formules à cette espèce les chiffres suivants : D1 6; D2 9-10; A. 9; Ec. 1. 58-00; tr. 13-15. Les Gobius méditerranéens qui répondent à ce signalement sont rares. Parmi ceux dont les nombres sont exactement connus le G. Kneri serait ainsi à peu près seul (1) avec le G. minutus Pal las à posséder à la fois des écailles aussi nom- breuses et des nageoires impaires aussi courtes. C'est pourquoi trouvant dans les collections recueillies en Méditerranée à bord du « Thor » par la dernière expédition danoise deux Gobius ayant pour formules : D1 6; D2 1/9; A. 1/9; Ec 1. 57-58; tr. 15. et se distinguant du G. minutus des mers du Nord par une taille plus faible, l'absence d'écaillés sur la nuque et sous la gorge, quelques légères différences dans les proportions et sur- tout par une disposition particulière des papilles cutanées, j'avais cru pouvoir identifier ces individus au G. Kneri. C'est sous ce nom qu'ils figurent dans la. note que j'ai consacrée au : « Gobius minutus Pallas et à ses formes voisines » insérée dans un de nos derniers Bulletins (2). Cette note (Fage 1914) était à l'impression lorsque le professeur Vinciguerra eut l'( >l il igeance de me faire parvenir un lot de (1) Le G. depressus Kolomb. { = quadrivittatus Stndr.) a bien pour formules' D*. 6: D2 1/10-11; A. 1/9-10; Ec. 1. 60; mais sa livrée est fort différente et de par l'arrange- ment de ses papilles cutanées il appartient à un tout autre groupe. (2) Cette note n'a été publiée qu'après la mobilisation et il m'a été impossible de la voir sur épreuves; je profite donc de l'occasion que me fournit une conva- lescence qui se prolonge pour la rectifier et la compléter : A la page 304, ligne 23, au lieu de foramen y ; lire foramen S . A la page 312, ligne 14, au lieu de a remis ,• lire a réuni. A la page 313, ligne 25, au lieu de huit séries; lire trois séries. SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1915 165 G. Kneri provenant de l'île de Giglio. Ma surprise fut grande, quand je pus récemment examiner ces individus, de constater que, malgré une certaine ressemblance dans la livrée, ceux-ci différaient profondément des exemplaires du « Thor » à la fois par leurs formules et par l'ordonnancement des papilles cutanées. C'est à tort en effet que Cl. Borsieri donne 58-60 écailles en ligne longitudinale au G. Kneri, celui-ci en possède seulement 40-45, chiffres se rapprochant d'ailleurs davantage de ceux fournis par Steindachner (1860). Je lui trouve (11+22 = ) 33 ver- tèbres. Ses affinités sont surtout grandes avec le G. quagjga Heck. dont il ne se distingue que par quelques caractères très faibles : ses ventrales plus courtes et n'atteignant pas l'anus, ses écailles plus nombreuses, sa coloration plus complexe : il possède sur les flancs 13-14 bandes transversales tandis que celles-ci sont seulement au nombre de 4-5 chez le G. quagga. L'examen des papilles cutanées confirme pleinement ces FIG. 1 Gobias Kneri Stndr. affinités. Nous avons figuré dans la précédente note (fig. 6, n° 2), d'après Sanzo (1911) la répartition des organes cyathiformes du G. quagga. La même disposition d'ensemble existe ici (fig. 1); les seules différences importantes sont fournies par les séries sous-orbit.aires. D'une façon générale ces dernières sont mieux développées et plus riches en papilles, surtout les séries longitu- dinales (i (12 papilles) et c (13 papilles). De plus la série «, disposée de même façon que celle du G. Ruthensparri Euphras. (1914. fig. 6. n° 1). atteint en haut le foramen %. Les séries trans- versales sont également plus nombreuses et rappellent davan- tage celles des G. pictus Malm. et microps Krôyer (1914, fig. 6, 166 SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1915 noos 3 et 4). Le G. Kneri se place naturellement, entre les G. quagga et microps et n'a donc rien de commun avec les formes du « Thor » que nous lui attribuions improprement et que nous devons maintenant identifier (1). Je ne crois pas qu'il existe en Méditerranée une espèce cor- respondant en tous points au G. minutus des mers du Nord. Je n'ai jamais réussi à capturer un tel Gobius et, malgré de nom- breuses demandes, n'ai pu en obtenir l'envoi. Cependant dans tous les travaux faunistiques et systématiques le G. minutus est indiqué comme habitant la Méditerranée. Il est assez significatif de noter toutefois que Sanzo, qui a étudié 17 espèces différentes de Gobius méditerranéen, ne cite pas le G. minutus qui au dire cle certains serait des plus communs. Il étudie par contre un G. ferrugineus Kolomb. (= G. microps Krôyer) que Kolomba- tovic (1891) se repent d'avoir, lui aussi, nommé autrefois minu- tus. Je noterai enfin que toutes les fois où j'ai pu avoir en mains des individus méditerranéens appelés minutus par les auteurs, je me suis trouvé en présence de ce G. microps. Or l'on sait que ce dernier était considéré comme une simple variété du G. minu- tus dont il n'a été définitivement séparé qu'en 1911 par Ed. Bou- lenger. Il est donc probable que la grande majorité des G. minutus dont de nombreux auteurs signalent la présence abondante en Méditerranée occidentale et dans l'Adriatique sont en réalité des (7. microps. Il ne saurait notamment y avoir de doute à cet égard pour le G. minutus de Ganestrini (1862). Mais ce même Canestrini décrit un G. elongatus qu'il dit très voisin du G. minutus; il s'en distingue seulement par des formes plus élancées, des écailles plus nombreuses (au moins 50, dit fauteur), et une livrée que rend caractéristique la présence d'une tache à la première dorsale et de bandes noires transver- sales sur le corps. Ces caractères - - au moins ceux relatifs aux proportions et à l'écaillure - - sont précisément parmi ceux qui servent à distinguer le G. minutus du G. microps. Ce sont ceux en tout cas que nous reconnaissons aux deux individus capturés par le « Thor » dans la mer Tyrrhénienne et dans la mer Egée. Or si nous examinons la disposition des papilles cutanées (fig. 2) chez ces individus adultes et mesurant 45 mm. cle lon- gueur nous constatons qu'elle est voisine de celle observée chez les jeunes G. minutus (fig. 3) dont elle se distingue cependant (1) Pour le groupement de nos espèces européennes, voir L. Fage (1915). SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1915 167 par quelques traits bien nets. Toutes les séries sont ici générale- ment moins riches en papilles qui se trouvent ainsi plus écartées les unes des autres. La série b se compose tout au plus d'une vingtaine de papilles et s'arrête en avant à l'aplomb du tiers postérieur de l'œil, coupant seulement les rangées transversales • Fig. 2. — Goblus elongatus Canestr. postérieures. Elle est donc très largement séparée de la série c. La portion antérieure de la série d est constituée par un seul rang oblique de papilles, celles-ci sont au plus au nombre d'une vingtaine dans sa portion postérieure horizontale. Les séries transversales sont nettement moins nombreuses et enfin la série Fig. 3. — Goblus minutus Pallas ; jeune, de 40 mm. de longueur totale. préoperculo-mandibulaire interne i est simple dans toutes ses parties et non dédoublée en avant. Ces différences que j'avais cru suffisantes pour séparer du G. mini/fus nos exemplaires méditerranéens s'atténuent si on compare ces derniers à des formes plus jeunes encore. On en jugera par Texamen de la fig. i qui reproduit la disposition des papilles cutanées d'un G. minutus pris au large de Brest et 168 SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1915 mesurant seulement 22 mm. de longueur. A ce stade les papilles sont distribuées presque de même façon dans l'une et l'autre forme. On voit toutefois qu'ici la série (/ est toujours dédoublée et que la série i l'est également dans sa partie antérieure; mais chez des jeunes de 16 mm. ces deux séries se montrent simples dans toute leur étendue. Ainsi disparaissent au fur et à mesure Fig. 4. — Gobius minutus Pallas ; jeune, de 22 mm. de longueur totale. qu'on s'adresse à des stades de plus en plus précoces les seuls caractères propres au système de la ligne latérale du G. minutus. Je pense donc en définitive que cette espèce est représentée en Méditerranée par une forme qui lui est extrêmement voisine, mais qui se différencie néanmoins par sa taille plus faible, l'absence d'écaillés sur la nuque et sous la gorge, et surtout par la persistance de certains caractères du jeune âge. Cette forme, à laquelle appartiennent les deux individus recueillis par l'expé- dition danoise, paraît correspondre au G. elongatus Ganestr. dont le nom mérite d'être conservé. L'habitat du G. minutus Pallas s'étendrait des côtes de Nor- vège (69° L. N.) à Gibraltar. Sa présence en tout cas vers le sud jusque dans le golfe de Gascogne est indiscutable : Le Danois 1914) l'a capturé par 46° de Lat. N. Le G. elongatus Canestr., qui peut-être existe à Barcelone et même à Gibraltar (voir Stein- dachner 1868), se trouve sûrement dans la mer Tyrrhénienne, dans l'Adriatique et dans la mer Egée. L'un et l'autre sont des formes franchement marines et litto- rales, mais qui ne se trouvent guère cependant à la côte qu'au moment de la reproduction. On sait que celle-ci a lieu dans l'Océan durant le printemps et l'été. Je ne serais pas surpris qu'elle soit beaucoup plus précoce en Méditerranée : l'échan- tillon pris en Grèce à la fin de décembre est un c? dont le déve- loppement des testicules annonce une maturité prochaine. SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1915 169 II Gobius niger L. Caractères distinctifs. — Il existe, surtout clans la littérature septentrionale, de récentes et bonnes descriptions du G. niger qui se caractérise assez facilement par sa grande taille (10- 15 cm.), le petit nombre de ses écailles, la forme et la composi- tion de ses nageoires : D1. 0; D2. 1/11-13; A. 1/10-12; P. 17-18; Ec. 1. 36- 40; tr. 13-15; Vert. (12 + 15-16 = ) 27-28. Les pectorales possèdent quelques rayons crinoïdes; les ven- trales, munies d'une membrane antérieure sans lobes latéraux, atteignent rarement l'anus; la première dorsale plus ou moins élevée, est généralement plus haute que la seconde, l'extrémité de ses rayons, surtout des médians, dépassent la membrane intraradiaire. La couleur, extrêmement variable, est le plus sou- vent d'un brun jaunâtre marqué de marbrures plus foncées et plus ou moins étendues ; le museau et le dessus de la tète sont parfois éclaircis ; les nageoires sont grisâtres tachetées de points obscurs; on trouve notamment presque toujours une ou deux taches noires dans les premiers espaces intraradiaires de la pre- mière dorsale. Les nombreux changements que subit cette livrée suivant la taille, le sexe et l'habitat clés individus, joints à un dimorphisme sexuel d'importance également variable, ont certainement contribué pour beaucoup à répandre quelque obscurité sur cette espèce par ailleurs bien définie. Variation. — Les avis sont notamment fort partagés sur la présence du G. niger en Méditerranée. On le trouve cité dans la plupart des travaux faunistiques traitant de cette région, où il serait même abondant d'après Canestrtni (1862) et Moreau 1881). D'autre part, aux dires de Steindachner (1868) et de Vingiglerra (1883), il y ferait totalement défaut. Ekstrôm et Smitt (1893) ont raison de remarquer : « Thèse contradictory statements are due to the want of certainty in the détermination of the species within this genus ». Il est en effet hors de doute que le G. niger de Ganestrini n'est autre que le G. paganellus L. Mais il ne faudrait pas toutefois attribuer une pareille erreur à tous les ichthyologistes ayant noté la présence de cette espèce en Méditerranée. Celle-ci est extrêmement facile à distinguer du G. paganellus dont elle n'a ni les nombres, ni la taille, ni la livrée, et il est bien évident par exemple que Holt et Byrne 170 SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1915 (1901), Le Danois (1913), qui ont eu en mains des G. niger de provenance méditerranéenne, ne peuvent être accusés d'avoir commis une telle confusion. En réalité, ce n'est pas avec le G. paganellus que le G. niger est étroitement lié mais bien avec le G. jozo L. Ces deux derniers ont entre eux de telles aflinités que les auteurs familiarisés avec les quelques variations que présente la forme septentrionale n'ont point trouvé aux individus méridionaux — quoique plus variables encore des caractères spécifiques propres. Une seule chose reste surprenante : ceux qui ont assimilé ainsi ces deux formes l'ont fait en quelque sorte à leur insu. L'existence d'un G. jozo constamment affirmée par les ichthyologistes depuis au moins le XVIIe siècle (1) leur semblant indiscutable, ils ne se sont point douté que ces individus si semblables au G. niger étaient précisément classés dans une autre espèce; et on com- prend leur étonnement de voir la présence du G. niger en Médi- terranée donner lieu à discussion. Seul Smitt (1899J fait excep- tion et, dans le bref tableau analytique qu'il a donné de nos espèces européennes, cite le G. jozo L. comme synonyme du G. niger L. Que l'on compare entre elles ces deux formes ou simplement les descriptions qui en ont été déjà données, on reste frappé de la faible valeur des caractères distinctifs qui peuvent être invo- qués. Les nombres et les proportions sont rigoureusement sem- blables ; on donne unanimement au G. jozo les formules sui- vantes qui sont aussi celles du G. niger : D1. 6; D2. 1/11-13; A. 1/11; P. 17-18; Ec. 1. long. 35-43; 1. tr. 11-12; Vertèb. (12 + 15-10 = ) 27-28. Cependant, d'après certains auteurs, le G. jozo se reconnaîtrait immédiatement aux dimensions de sa première dorsale toujours plus haute que la seconde chez les adultes. Moreau (1881), qui a eu l'occasion d'observer de nombreux échantillons de cette espèce, dit à ce propos : « Suivant l'âge, suivant le sexe, la pre- mière dorsale montre de très grandes différences dans son développement. Chez les mâles adultes elle est très haute, à rayons inégaux, les 3e, 4e et 5e rayons beaucoup plus grands que les autres s'allongent en filaments minces et flexibles, de teinte noirâtre, ils sont sensiblement plus longs que la tête, ils font le double de la hauteur du corps; chez les femelles, chez les mâles non encore adultes les rayons médians sont plus déve- (1) Cf. WILLUGHBY, 1686, Hlst. piSC, p. 207. SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1915 171 loppés que les autres, ils sont èrinoïdes comme chez les mâles, et libres dans la moitié de leur hauteur, mais ils sont moins longs que la tête, ils sont à peu près égaux à la hauteur du tronc... La seconde dorsale est assez haute, dans les mâles adultes, elle est égale, ou peu s'en manque, à la hauteur du tronc; elle est d'un quart moins haute chez les femelles ». Ainsi - et d'après les observations mêmes de Moreau qui considère cependant le G. jozo comme une excellente espèce — ce prétendu caractère spécifique n'est en réalité qu'un caractère sexuel secondaire puisque chez les femelles adultes ou les mâles encore jeunes la première dorsale est, comme cela arrive chez de nombreux Gobius, à peine plus élevée que la seconde. Parmi des échantillons provenant du golfe du Lion j'ai trouvé, pour des femelles de 13-14 cm. de longueur, le 4e rayon de D\ qui est de beaucoup le plus long, égal à 18-20 mm. et le 7e rayon de D2 égal à 16-18 mm. D'ailleurs le G. niger des mers du Nord présente exactement les mêmes particularités. « In addition to the greater compara- tive length of the posterior rays of the soft dorsal and anal, the adult maie îs marked by the prolongation of the third and fourth rays of the spinous dorsal, which are longer than in the female, and ma y be produced into filamentous processes of considérable length. » (Holt et Byrne, 1901, p. 8). Quant à la livrée, si elle est surtout extrêmement diverse chez le G. jozo ainsi qu'en font foi les travaux de Steindachner (1868), Moreau (1881;, Vinciguerra ^1883, et la description de nom- breuses variétés par Risso et Ganestrini (G. nebulosus, viridis, longiradiatus - - albescens, nigrescens), les teintes normalement plus obscures et plus sobres qu'elle revêt chez le G. niger ne masquent pas ses réelles variations : « it (colouration) is subject to considérable variation, disent Holt et Byrne, and often the gênerai effect approaches an uniform blackish brown. Some spécimens which we took on the zostera beds in the Helforcl River, Cormvall, were smoky black, with hardly a trace of brown ». Enfin, - - et là n'est pas le moindre argument en faveur de notre manière de voir — le Dr Holt ayant eu l'obligeance de m'envoyer quelques G. niger pris en Irlande, dans la baie de Galway, j'ai pu étudier la disposition de leurs papilles cutanées et l'ai trouvée absolument identique à celle du G. jozo. Bien plus, les mêmes modifications que Sanzo signale pour cette 172 SÉANCE nu 26 OCTOBRE 1915 espèce suivant l'âge et la taille des individus se retrouvent ici et. reconnaissent les mêmes causes. Mais en comparant ces individus des côtes d'Irlande aux G. (ozo du golfe du Lion j'ai pu constater une légère différence dans le développement de leur écaillure. Le G. fozo a le dessus de la tête et l'espace situé entre l'origine des ventrales et la membrane branchiostège pourvus d'écaillés nombreuses et régulièrement alignées. Ventralement on en compte 8-9 rangées longitudinales et 10-11 transversales entre les deux extrémités postérieures de la membrane branchiostège. Sur la nuque on en trouve 20-21 rangées en avant de la dorsale et 17-18 en sens transversal entre l'insertion des pectorales. Chez le G. niger ces écailles (fig. 5) sont beaucoup moins apparentes, beaucoup plus Fig. 5. — Ecailles prises sous la gorge de deux Gobius niger L. de même taille (105 mm.) et reproduites au même grossissement : a, forme niger, b, forme jozo. petites et incluses dans la peau; sur les échantillons que j'ai eus entre les mains il est impossible de les dénombrer. 11 y aurait là un caractère intéressant si sa constance était démontrée. Mais d'une part on voit les écailles antérieures reproduites sur les figures que Holt et Byrne, Smitt (1893) donnent du G. niger, et d'autre parti on rencontre en Méditerranée des G. /ozo, principalement des individus littoraux et d'estuaires, dont l'écaillure est réduite. Ceux-ci présentent en outre quelques particularités qui sont surtout fréquentes chez le G. niger typi- que : la taille est moins grande et dépasse rarement 12 cm., la livrée est plus foncée et les nageoires, notamment la première dorsale, comparativement moins hautes. Les individus du large au contraire correspondent davantage par leur coloration plus * SÉANCE DU 20 OCTOBRE 1915 173 claire à la variété longiradiatus de Risso ei montrent une exagé- ration des caractères qu'on disait propres au G. jozo. En définitive il nous paraît impossible de séparer en tant qu'espèces distinctes le G. niger et le G. jozo, mais nous recon- naissons volontiers que cette unique espèce présente une forme niger généralement plus petite (10-12 cm.), plus obscure, dont l'allongement de la première dorsale est strictement lié au dimorphisme sexuel des mâles et dont l'écaillure de la partie antérieure du corps est réduite, et une forme jozo généralement plus grande (pouvant atteindre jusqu'à 15 cm.), de teintes plus claires, dont la première dorsale est déjà un peu plus haute que la seconde chez les mâles immatures et les femelles adultes, et dont la gorge et la nuque possèdent des écailles bien visibles. Bionomie. - - La définition biologique qu'on peut donner de chacune de ces loimes, morphologiquement assez mal séparées, se déduit des remarques suivantes : J° Le G. niger (s. I.) est plus variable en Méditerranée que dans l'Océan : les seules variétés nommées l'ont été par des auteurs méditerranéens (Risso, Canestrini); il y présente en tout cas des variations qui dans une certaine mesure semblent liées à la diversité d'habitat : près du rivage, dans les estuaires, au voisinage des étangs littoraux il se rapproche de la forme n\. on en trouve d'autres, plus rares, de la forme 1 a, qui ressemblent de très près à ceux de Lysidice : la forme esl la même: le diamètre paraît un peu plus grand: il dépasse un peu 3 u. Il peut y avoir un léger gonflement au contact FIG , _ Spermatozoïdes de l'eau de mer, suivi ensuite d'étiré- de Lysidice ninetta. T, ,, , , . (Grossissement : 1.1 oo nient. 11 ne tant pas perdre de vue que les diamètres environ). spermatozoïdes de Lysidice (fig. 2) ont été extraits de l'animal et non trouvés à l'extérieur. En revanche, les spermatozoïdes cYAudouiniu. qui ont aussi la forme générale 1 a ou 2, sont notablement moins volumineux: le diamètre transversal ne dépasse pas 2 ja; les têtes sont donc plus de trois fois moins volumineuses. Nous avons toujours été frappés de ce que, quand on dégage des Lysidice mûres, l'animal s'échappe, nage en se tortillant, et 200 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1915 bientôt se rompt en plusieurs morceaux, en essaimant ses pro- duits génitaux; et nous avons souvent pensé qu'il devait s'agir là d'un phénomène naturel, analogue à celui connu depuis longtemps pour le Palolo des îles Samoa (qui est aussi un Euni- cien, de l'espèce Eunice viridis Gray) et observé depuis pour d'autres espèces d'Euniciens : Palolo atlantique = Eunice fucata Ehlers; Palolo d'Amboine = Lysidice 99 208 SÉANCE DU 14 DECEMBRE 19l5 devenu très nombreux en espèces de formes et de caractères variés. Basée essentiellement sur les caractères sexuels secondaires des deux sexes, cette classification avait paru à ces naturalistes simple et naturelle, et tous l'avaient acceptée, tout au moins dans ses lignes générales. Cette classification avait, en outre, J'avantage de permettre à tout naturaliste de déterminer rapidement, même avec un faible grossissement, le genre de l'espèce qu'il avait sous les yeux, ce qui n'est pas sans importance, lorsqu'il s'agit d'ani- maux dont la très grande majorité ne dépasse pas un demi- millimètre de longueur totale. Cependant, plus récemment, en 19(36, un naturaliste dont personne ne méconnaît la grande valeur et la compétence toute spéciale en Acarologie, M. A.-C. Oudemans (d'Arnhem), a pro- posé une classification nouvelle qui bouleverse complètement la classification adoptée avant lui (1). Pour donner immédiatement une idée de ce bouleversement, on voit, dans le tableau de la classification proposée par cet auteur, que des Sarcop^des plumicoles considérés par Robin, et par tous ceux qui sont venus après lui, comme appartenant au genre Pterolichus. devraient être dispersés dans trois ordres distincts : Diacrotricha, Monacrotricha, Anacrotricha [toc. cit., p. 037). Uans un second travail, plus spécialement consacré aux Acaridae (2), ou Sarcoptides, le même auteur, après avoir cri- tiqué vivement les caractères dont se sont servis ses prédéces- seurs dans la classification de ce groupe, propose de leur substi- tuer deux autres caractères auxquels il attache une plus grande importance. Le premier de ces caractères est fourni par les jioils verticaux, c'est-à-dire par les poils du veitex qui, chez la plupart des Aca- riens, sont insérés sur le bord antérieur de Vépistome, ou plaque dorsale antérieure, et sont dirigés en avant (et non dressés comme leur nom pourrait le faire supposer). Ils sont plus ou (1) A. C Oudemans, Das Tracheensystem der Lauidostomidae uncl eine neue Klassification der Acciri (Zool. .4??:., XXIX, pars I, p. 637, 1906). -- Il est à noter que l'auteur, désireux de faire revivre le genre Acarus de Linné, substitue ce nom à celui de Sarcoptes Latreille, et le nom de famille « Acaridae » à celui de Sarcop- tidse. — Par suite, le nom d' Acarus sert à désigner successivement une sous-classe, un ordre, une famille et un genre. (2) Id., New Classification of Acaridae {Tijdschr. voor Entomologie, Deel LI, 1906 (Notes on Acari, sér. 15), p. 43 et seq.). SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 209 moins Tins chez les Sarcoptides et, suivant leur longueur, sur- plombent plus ou moins le camérostome, ouverture par où sort !" rostre ou capitulum). Chez la grande majorité des Acariens, il existe une paire de ces poils; beaucoup plus rarement ils manquent complètement, ou bien il n'y en a qu'un seul, impair et médian. Voici comment Oudemans s'exprime au sujet de ces poils (1) : « ...En comparant mes préparations... je remarque que toute la classification des Acaridœ (Sarcoptidœ), exige une révision totale. « D'abord on doit accorder plus d'importance à des poils par- ticuliers, les poils verticaux. Ces poils sont très caractéristiques. La plupart des Acaridœ ont une paire de poils verticaux: un très petit nombre n'ont qu'un seul poil vertical; enfin, beaucoup en sont complètement privés. Si nous formons des groupes en nous basant sur ces poils, nous observons que ces groupes sont naturels ». Et c'est tout. L'auteur ne nous dit pas quel est le rôle physiologique des poils verticaux et pourquoi, dans la classifica- tion, où l'on doit tenir compte de la subordination des caractères, celui-ci serait supérieur, par exemple, au caractère tiré de la forme des pattes, chez les mâles, caractère sexuel secondaire, en rapport immédiat avec la reproduction 2 . puisque ces pattes servent à maintenir les femelles pendant l'accouplement. Cela ne l'empêché pas de tenir compte de ce caractère dans les trois ordres déjà cités : Diacrostricha, Monacrostricha, Anacrostriciia. Essayons de suppléer au silence de l'auteur et de déterminer quel est le rôle et l'importance réelle des poils verticaux. Ce sont évidemment des organes sensoriels comme tous les poils dont les Sarcoptides sont si amplement pourvus sur toutes les parties du corps, et qui. chez ces animaux aveugles, servent comme organes tactiles. Mais rien dans leur forme, ni même clans leur situation, n'indique qu'ils soient autre chose que des organes de tact, comme tous les autres poils de l'Acarien. Ils préviennent l'animal du voisinage des objets qui pourraient heurter le rostre, comme peut le taire supposer leur développe- ment exceptionnel chez Pterolichus corniger et d'autres espèces, (1) LOC. Cit , p. 47. (?) Lorsque ces pattes sont dépourvues d'ambulaere. elles restent complètement inertes pendant la marche ; chez les Analges, notamment, on voit ces pattes étendues de chaque côté comme des ailes, et ne touchant pas le soi. 210 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 surtout dans le groupe des Tyrog Lyphinœ . Rien n'indique qu'Us servent à l'olfaction ou au goût, dont les organes sont ailleurs. Je les comparerai volontiers aux moustaches et aux poils sur- ciliaires des Félidés, qui servent à ces Mammifères pour se guider dans l'obscurité. - - Pourquoi certains Sarcoptides, très semblables par ailleurs à ceux qui sont munis d'une paire de poils verticaux, en sont-ils dépourvus, c'est une question que nous ne pouvons résoudre clans l'état actuel de la science. Ces poils, d'ailleurs, peuvent être suppléés par d'autres poils tac- tiles (1). En tout cas. nous estimons que ce caractère a une valeur tout au plus générique, et c'est à ce titre que nous acceptons les genres nouveaux créés par Oudemans, mais non les groupes supérieurs de familles ou d'ordres qu'il base sur cet unique caractère. Passons au second caractère dont Oudemans a cherché à montrer la valeur au point de vue de la classification des Sar- coptides. 11 s'agit des épimères antérieurs, qui tantôt sont libres, tantôt sont confluents, en forme de sternum, à la face ventrale de ces animaux. Ce sont les pièces rigides du squelette externe qui donnent insertion aux muscles du rostre et de la première paire de pattes. Oudemans indique l'importance de ce caractère dans les termes suivants : » En observant les cinq stades de développement des diffé- rentes espèces on est frappé des faits suivants. Si 'une larve a les épimères 1 libres, les nymphes les ont généralement de même, mais les adultes peuvent avoir ce.; épimères confluents. Ceci prouve que le l'ait d'avoir des épimères 1 libres est plus primitif que celui d'avoir des épimères confluents. Si une larve. au contraire, a des épimères I continents, tous les stades consé- cutifs sont aussi pourvus d'épimères 1 confluents. Ceci prouve que les espèces, les genres, les sous-familles avec épimères l confluents sont de date plus récente que ceux à épimères libres ». (Joe. cit., p. 48). Pour la première partie de ce paragraphe, relatif à l'ontogénie des Sarcoptides, je suis tout à fait d'accord avec l'auteur, car (1) Les poils verticaux sont souvent, très difficiles à distinguer, exigeant les forts objectifs à immersion. L'auteur lui-même, après avoir dit (p. 194) que Dermo- glyphus manque de ces poils, déclare (p 209) que ce genre possède « une paire de très petits poils verticaux » ! L'application de ce caractère semble donc très hasardeuse. De plus, ces poil? s'iiit facilement caducs. SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 211 ces faits sont l'évidence même. Je ne puis en dire autanl de la dernière phrase ici soulignée), et des conséquences phylogéné- tiques que l'auteur en tire au point de vue de la classification. Rn réalité, les épimères de la première paire jouent, chez les Sarcoptides, le rôle des clavicules chez les Vertébrés; or. chez ces derniers. les clavicules rudimentaires, c'est-à-dire atro- phiées, -chez les Rongeurs par exemple, --sont plus modernes que les clavicules complètes, articulées avec le sternum. Mais, sans m'arrèter à cette assimilation, que je ne crois pas inexacte, j'estime qu'OuDEMANS déplace ici la question, et je le démontre. Le développement des épimères I est tout simplement, clans chaque espèce, et même, chaque individu, en rapport avec le développement du membre antérieur auquel ces organes chiti- ueux servent de soutien. En effet, si. à l'exemple de l'auteur, nous passons en revue nos préparations, nous constatons bien- tôt les faits suivants : 1° Les femelles ont, très souvent, les épimères libres clans les espèces où les mâles les ont continents: ce fait est surtout facile à constater chez, les espèces où ces mâles ont les pattes I ou II plus robustes ou plus longues que les femelles (voyez, par exemple, Freyana largifolia, les espèces du genre Michaelichus et d'autres); 2° Dans ces mêmes espèces, les mâles homéomorphes, qui n'ont pas ces patte- plu- développées que les femelles, ont également les épimères peu développés ou libres; 3° Chez Michaelichus heleropus II notamment, où la patte II. la plus développée, est tantôt à droite, tantôt à gauche, l'épimère est toujours moins développé, et n'atteint par le sternum, du côté ou la patte II est plus courte et plus faible que sa congénère. Ces constatations démontrent surabondamment que le carac- tère fourni par les épimères 1 est tout au plus spécifique, et ne peut servir à la distinction des genres ni, à plus forte raison, des groupes supérieurs. Le fait que ces épimères diffèrent très souvent du mâle à la femelle et du mâle hétéromorphe au mâle homéomorphe, en rend l'application difficile, même pour la distinction des espèces. En résumé, j'estime que si le caractère des poils verticaux présente une valeur générique, celui des épimères a tout au plus uwv valeur spécifique. (l) On sait que dans ce genre (et quelques autres) les pattes sont dissymétriques. 212 SÉANCE DU 1 \ DÉCEMBRE 1015 Oudemans élève la sous-famille des Analgesinœ au rang de famille; cependant certaines formes de ce groupe présentent, au point de vue morphologique, tant de rapports avec les Sarcop- tidse les plus typiques (c'est-à-dire les Psoriques) d'une part et les Tyroglyphinœ d'autre part, que je crois préférable de con- server l'ancienne unité de cette grande famille. De môme, je conserve, dans la sous-famille, les quatre groupes secondaires : Pterolichese, Analgesese, Proctophyllodeœ et Epi- dermopte.se, dont les caractères sont 1res nets et très naturels. Le nombre des espèces actuellement décrites dans cette sous- famille est d'environ 500: plus d'une centaine d'espèces, figurant clans ma collection, sont encore inédites et seront publiées pro- chainement; en se basant sur ces chiffres il semble probable que le nombre des Sarcoptides plumicoles atteint ou dépasse un millier de formes spécifiques, car beaucoup de groupes ornitho- logiques sont encore à explorer à ce point de vue. - - Les genres sont au nombre de 02, dont plusieurs sont caractérisés ici pour la première fois. Famille des SARCOPTlDM Sous-Famille des ANALGESIE Sarcoptides peu différents morphologiquement des Sarcopti- des psoriques, mais vivant exclusivement sur les Oiseaux, ne suçant pas le sérum du sang et ne causant pas de gale, leur salive n'étant pas venimeuse. Ils se nourrissent des productions épidermiques des téguments, se logent entre les barbes des plumes, sur les ailes et d'autres parties du corps, s'introduisent dans le tuyau des plumes et s'enkystent quelquefois (sous forme d'Hypopes), dans le tissu conjonctif sous-cutané. Plus rarement on en trouve dans les canaux aériens des poumons et du sque- lette des membres. Section I. — Pterolicheœ (1). Analgésiens généralement grands et robustes, vivant entre les barbes des rémiges, à femelles adultes munies constamment de (1) Oudemans donne au groupe qui renferme le genre Pterolichus le nom de Derrnoglyphinœ ; mais le nom de Pterolichus doit prévaloir comme étant plus ancien que Dermor/h/phiis. SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 213 deux ou plusieurs plaques dorsales, avec l'ahdomen entier et non lobé, de même que les nymphes et les larves. Les mâles ayant rarement sauf dans le genre Pteronyssus) les pattes III et IV très développées, niais quelquefois une (\e< pattes 1 ou 11. ou tes deux, plus développées que les autres. - Vivent sur les oiseaux des ordres suivants : Perroquets, Rapaees, Pigeons, Gallinacés, Echas.siers. Palmipèdes. Ratites; sur les Grimpeurs et Passereaux du groupe des Volïicres et les Corvidés. Sont rem- placés, en général, chez les Passereaux du groupe des Oscines par des Proctophyllodeœ. &ENRES : Freyana Haller, 1877. - Corps orbiculaire, le plus souvent aussi large que long; les pattes 111 et IV insérées -nus l'abdomen. Carac- tères sexuels secondaires, chez les mâles, consistant presque exclusi- vement en poils d'une forme spéciale. Une paire de poils verticaux. Type : /•'. ànatina (Koch). sur Ânas acuta et \. boschas. Microchelys nov. gen. -- Semblable à Freyana, mais les chélicères reJativement très fortes et à mors dentés comme chez les Tyroglyphes. Type : M. delicalula {TH.) sur Macropteryx mystacca. H ail cria l'rt. et Mégnin, 1885. - Corps allongé, à flancs parallèle.-.: pattes III et IV sous-abdominales : caractères sexuels secondaires peu accusés, lue paire de poils verticaux. Chez la femelle, l'abdomen porte un crochet chitineux, reste du conduit de la bourse copulatrice. Type : //. hirsulirostris Trt. et Mégn., sur Phœnicopterus roseus. Michaelichus Tri. et Mégn., 1885 (= Michaelia Trt,, 1885 nec Berlese, 1884). — Dimorpnisme sexuel très accusé : femelles conservant les caractères de Freyana; mâles allongés, avec l'abdomen échancré, bilobé, dissymétrique ; pattes I ou II, ou les deux paires, inégales, avec des différences individuelles très variées. Pattes III et IV sous- abdominales dans les deux sexes. Rostre muni de poils longs et nom- breux chez les mâles (1). Type : M. heteropus (Michael), sur Phalacrocorax graculus. Microspalax Trt. et Mégn.. 1884. -- Dimorpnisme sexuel peu accusé: corps allongé, plus ou moins ovale; pattes très courtes, les antérieures renflées, les postérieures sous-abdominales. Pas de poils verticaux. Type : M. manîcata Trt. et Mégn., sur Puffinus obscwvs. Kramerella nom. nov. (= Krameria Haller, 1878, plusieurs fois préoccupé . - Corps court et large, plus ou moins quadrangulaire i Certains de ces poils peuvent suppléer les poils verticaux que je n'ai pu voir. 214 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 chez les mâles; pâlies postérieures submarginales. Une paire de pois verticaux. Type : K. lunulala Haller, sur Carine passerina et d'autres Rapaces nocturnes. Pterolichus Robin, 1868. - - Corps plus ou moins allongé, ovale ou à flancs sub-parallèles, avec les pattes postérieures marginales et sub- égales, pas plus développées chez les mâles que chez les femelles. Celles-ci toujours pourvues d'une plaque notogastrique bien déve- loppée. Une paire de poils verticaux. Type : PL obtusus Robin, sur Pcrdix rubra. Ceratothrix nov. gen. — Caractères généraux de Pterolichus, mais les poils verticaux très forts, longs et pointus, dépassant notablement le rostre dans les deux sexes. Plaques dorsales formant une cuirasse complète et recouvrant même le rostre. Type : C. cormger sur Psophia agami. Avenzoaria Oudemans, 1905. -- Caractères généraux de Pterolichus, mais pas de poils verticaux. Type : A. totarti (Canestrini), sur Totanus calidris, et d'autres Echassiers de la famille des Tringidas. Gabucinia Oudemans, 1905. - - Comme Pterolichus, mais la plaque notogastrique des femelles adultes présentant des lacunes remplies par du tissu plissé, renforcées sur les bords de l'abdomen. Mâles ayant l'abdomen fortement échancré, formant deux lobes triangu- laires. Une paire de poils verticaux. Types : G. delibata (Robin), sur Cornus cornix. Eustathia Oudemans, 1905. - Comme Plerolichus, mais un seul poil vertical médian. Les mâles ayant les épimères I réunis au ster- num; les femelles ies ont libres. Type : E. cuUrifer (Robin), sur Cypselus apus. Chauliacia Oudemans, 1905. — Comme Eustathia, avec un seul poil vertical, mais les épimères I libres dans les deux sexes. Type : Cli. securiger (Robin), sur Cypselus apus. Thecarthra Trt., 1896. - - Comme Pterolichus, mais le sillon thora- cique très développé, avec pli cl invagination des téguments du thorax dans ceux de l'abdomen (ce qui permet des flexions du tronc, quand ces Acariens passent par des ouvertures étroites pour pénétrer dans I" tuyau). Chélicères tyroglyphines, très fortes et plus longues que les palpes. Une paire de poils verticaux. Type : Th. Iheca Trt., sur Sterna caspia. Anoplonotus nov. gen. - Connue Thecarthra mais le dos sans plaques lisses, à téguments simplement plissés; chélicères tyrogly- SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 215 phines, à mors dentés. Une paire de poils verticaux forts, en baguette, à extrémité obtuse. Type : Thecarthra semaphora Trt., sur Sterna hirundo. Scammonica Oudemans, 1904. --Comme Thecarthra mais les pattes courtes el épaisses; anus termina] avec une plaque anale à ventouses comme Chez les hypopes des Tyroglyphes. Type : Syringobia ovalis Trt., sur Totanus flavipes. Inasicydium Tri. et Neum., 1888. - - Comme Pterolichus, mais les mâles dépourvus de ventouses copulatrices; pénis long et épais: femelles adultes pourvues d'un long appendice abdominal impair (reste du conduit de la bourse copulatrice dont les parois se sont cbitinisées). Type : A. landoisi (Buchh.), 1869, sur Buceros rhinocéros. Pseudalloptes Tri. et Mégn., 1884. - - Comme Pterolichus, mais la paire de pattes IV des mâles plus forte que la paire III. — Femelles semblables à celles de Pterolichus. Une paire de poils verticaux. Type : Ps. bisubulatus (Robin), sur Perdix rvfa. Prololichus Trt. et Mégn. ■ - Comme Pterolichus, mais les mâles avec les pattes III et (Y plus fortes et quelquefois II plus longues que celles des femelles: celles-ci semblables à celles de Pterolichus. Une paire de poils verticaux. Type : Pr. brachiatus Trt. et Mégn., sur Lorius domicclla. Oustalelia Trt., 1885. - - Mâles à pattes de la paire I plus longues et plus fortes (pie les autres ; ainbulacres triangulaires à bord libre large et échancré: tronc épais, bombé et comprimé en forme d'olive. Femelles moins bombées, semblables à celles de Pterolichus. Type : 0. pegasus Trt.. sur Anorhinus galerilus. Falculi/er Raillet, 1896 (Faleiger, T. et M.. 1885, préoccupé). — Mâles (hétéromorphes) à pattes I et II plus longues que les autres, Tonglet inférieur des chélicères beaucoup plus long que le supérieur. Femelles (et mâles boméomorplies) à pattes normales, semblables à celles de Pterolichus. Une paire de poils verticaux. Type : /•'. rostratus sur Columba palumbus. Chiloceras Trt., 1898. - - Mâles héléromorphes à pattes 1 et II très longues cuni, ne chez Falculifer. mais, de plus, palpes maxillaires réduits à leur article I développé en forme de corne, les articles II et III rudimentaires et rejetés sur le côté, la corne quelquefois bifur- quée. — Femelles et maies boméomorplies comme chez Pterolichus. Une paire de poils verticaux. Type : (h. cervus Tri., sur Calaenas nicobarica. 216 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 Bdellorhynchus Trt., 1885. - - Mâles hétéromorphes à pattes I et II très fortes et 1res longues; celles de la paire IV sous-abdominales et Mrs courtes; la paire III forte mais assez courte. Chélicères énormes, assez variables, à mors déniés, dépassant de beaucoup les palpes. Femelles et mâles homéomorphes comme dans les deux genres précé- dents, mais les pattes IV encore très courtes chez les mâles. Type : Bd. polymorphus Trt., sur Querquedula crecca. Xoloptes Canestrini, 1879. — Pattes IV, chez les mâles, latérales, plus fortes que les pattes III et dépourvues d'ambulacre, mais munies d'une forte griffe. Femelles comme celles de Pterolichus. Une paire de poils verticaux. Type : X, claudicans (Robin), sur Coturnix colurnix. Neumannella nov. nom. (= Neumannia Tri, 1888, préoccupé). — Pattes IV, chez les mâles, très fortes, à insertion sous-abdominale, dépourvues d'ambulacre, terminées par une forte griffe qui peut former pince avec un fort tubercule pointu au pénultième article. Femelles comme celles de Pterolichus. Type : N. chelifer sur Nothocercus sallei. Dermoglyphus Mégnin, 1877. - - Pattes III, chez les mâles hétéro- morphes, plus fortes que les pattes IV. Femelles comme celles de Pterolichus. Mâles homéomorphes à pattes égales, dépourvus de ven- touses copulatrices. Pas de plaque notogastrique, abdomen entier, arrondi, dans les deux sexes. Une paire de très petits poils verticaux. Type : D. elongatus Mégnin, sur Gallus gallus. Cheylabis Trt., 1885 — Semblable aux espèces courtes et à abdomen entier de Pterolichus, mais le mâle dépourvu de ventouses copula- trices, l'organe génital grand, très rapproché de l'anus, pattes posté- rieures sub-marginales, téguments de la face dorsale simplement plissés dans les deux sexes, sauf une plaque anale transversale. Type : Ch. lafus Trt., sur Elu nus cœruleus. Columellaia Oudemans, 1904. Pattes III, chez les mâles, plus fortes, comme chez Dermoglyphus. mais la femelle ayant l'extrémité de l'abdomen conique, prolongée au delà de l'ouverture anale. Une paire de poils verticaux. Type : Dermoglyphus varians Trt., sur Numida meleagris. Sphœroqastra Tri. (in Berlese), 1897. - - Mâles dépourvus de ven- touses copulatrices; corps en sac dans les deux sexes avec les pattes postérieures faibles, à insertion sous-abdominale. Une paire de poils verticaux. Type : Sph. thylacodes Trt., sur Totanus littoreus. SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 217 Syrintjobia Tri. et Neum., 1888. Pâlies IV, chez les mâles, à insertion sous-abdominale et beaucoup plus fortes que les pattes III. Femelles semblables à celles de Thecarlhra. Une paire de poils verticaux. Type : Syringobia chelopus sur Totanus totanus. Plutarçhia Oudemans, 1904. - - Pattes lit et IV normales et égale- ment développées chez les mâles et les femelles: plaque notogastrique représentée par des pièces médiane et latérales. Abdomen arrondi, très légèrement éebancré. Une paire de poils verticaux. Type : PI. chelopus (=Syringobia chelopus, série anormale, de Trouessart et Neumann, sur Totanus totanus. Paralges Tri., 18S5. - - Pattes III, chez les mâles à insertion sous- abdominale et très fortes, les pattes IV petites et très faibles, insérées de chaque coté de l'organe génital. Femelles semblables à celles de Ptcrolichus, mais la vulve en arc transversal (et non en V renversé): Type : P. pachyenemis, sur Struthio camelus. Protonyssus nov. gen. — Mâles à pattes IIï et IV plus fortes que les pattes antérieures, mais III plus longue, que IV: ahdomen aminci en arrière et transparent, sinué, mais non bilobé. Femelles plus minces, à pattes postérieures très grêles, la plaque notogastrique incomplète, divisée en plusieurs pièces et n'atteignanl pas l'extrémité de l'abdomen. Type : Pr. taira, sur Brotogcris jugularis. Buchholzia nov. gen. — Mâles ayant l'abdomen profondément échancré, l'espace entre les deux lobes étant rempli par des laines minces superposées en forme de coquille (servant à loger la deuto- nymphe femelle pendant l'accouplement); pattes III très fortes et longues. Femelles semblables à celles de Pterolichus (je n'ai pu voir les poils verticaux). Type : B. fusca (Nitzsch), sur Parution haliœtus. Giehelia nov. gen. — Mâles ayant l'abdomen profondément entaillé, sans membrane mince pour relier les lobes qui forment deux triangles isocèles, tronqués à l'extrémité; pattes III longues et fortes comme chez Pteronyssus. Femelles ayant la forme de celles de Pterolichus, la plaque notogastrique représentée par deux pièces latérales bordant les flancs et une pièce transversale à l'extrémité de l'abdomen, sépa- rées par des téguments plissés. Une paire de poils verticaux. Type : G. puffini (Buchholz), sur les Oiseaux des genres Pu([inus et Stema. Pteronyssus Robin, 1868. — Mâles ayant les pattes III plus fortes et plus longues que les autres, dépassant toujours notablement l'ab- domen qui est généralement entier ou très faiblement lobé, les flancs 218 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 restant sub-parallèles. Les pattes antérieures n'ont jamais de tuber- cules en forme de manchettes. Femelles semblables à celles de Ptero- lichus, â plaque notogastrique entière ou divisée en plusieurs pièces, suivant les espèces. Une paire de poils verticaux. Type : PI. slriatus (Robin), sur Fringilia cœlebs. Section II. — Analgesesc. Sarcoptides en général de forme- plus délicates que celles des Ptérolichés, à caractères sexuels secondaires constamment très accusés chez les mâles par le développement considérable d'une ou des deux paires de pattes postérieures; femelles adultes très semblables aux deuto-nympbes, ordinairement dépourvues de plaque notogastrique (sauf chez Mesalges), ayant l'abdomen entier et non lobé; pattes antérieures ayant d'ordinaire un tuber- cule triangulaire transparent en forme de manchette, à la face inféro-externe du tarse. Généralement une paire de poils verti- caux. - ■ Vivent sur la tète, le cou et le poignet de l'aile des Oiseaux, et non sur les rémiges, et se trouvent dans tous les groupes ornithologïques indistinctement. Genres : Mesalges Tri, 1888. -- Forme générale comme Megninia, les mâles ayant les putles III plus longues et plus fortes que les autres, mais les pattes IV à tarse très court, atrophié; manebette des pattes anté- rieures rudimentaire ou nulle. Femelles pourvues d'une plaque noto- gastrique. Type : M. abbreviata (Ruchholz), sur Picus major. Megninia Berlese, 1881. — Mâles à pattes III plus longues et plus fortes que les autres, les pattes IV à insertion sous-abdominale avec h tarse bien développé; abdomen bilobé et terminé par des lames minces diversement découpées. Femelles dépourvues de plaque noto- gastrique, ne différant de la deuto-nymphe femelle que par la pré- sence d'une vulve de ponte. Type : M. cubitalis (Mégnin), sur Meleagris gallopavo. Ingrassia Oudemans, 1905. — Comme Megninia mais sans poils verticaux. Type : Megninia veligera Oudem., sur — ? (Guyane). Hemialges Tri, 1888. — Mâles semblables à ceux d'Analges par le fort développement des pattes III, mais le tarse de ces pattes muni d'un ambulacre pédoncule ne dépassant pas la griffe terminale. Abdo- SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 219 mon entier ou faiblement bilobé. Femelles dépourvues de plaque notogastrique. Type : //. pappus Trt., sur Manucodia atra. Hyperalges nov. gen. - Comme Hemialges, mais l'abdomen des rnàles terminé par une échancrure remplie par des lames minces superposées formant une sorte de coquille propre à loger la femelle pendant l'accouplement, comme chez Buchh'olzia. Type : Hemialges magnifica (Trt.), sur Lophorina superba. Analges Nitzsch, J818. - - Mâles à pattes III très longues et très fortes, terminées par une grille et complètement dépourvues d'ambu- lacre; abdomen entier. Femelles dépourvues de plaque notogastrique. Plusieurs formes de mâles suivant le développement de la 3e paire de pattes (hétéromorphes, homéomorphes et intermédiaires). Type : A. chelopus (Hermann), sur Passer domesticus. Protalges Trt., 1885. -- Mâles à pattes III et IV beaucoup plus fortes que les autres : pour le reste, comme Megninia, l'abdomen bilobé et terminé par des lames minces. Femelles sans plaque notogastrique. Type : Pr. robini Trt., sur Pteroglossus sulcatus. Nealges Trt., 1886. — Mâles à pattes III très fortes, insérées très en arrière et terminées par une griffe et un petit ambulacre; pattes IV très petites, sous-abdominales et à tarse atrophié; abdomen entier, à peine échancré. Ventouses copulatrices petites et rudimentaires rejetées en avant des épimères IV et du pénis. Femelles semblables à celles de Megninia mais pourvues d'une étroite plaque notogastrique. Type : N. poppei Trt., sur Sula piseatrix. Pieralioptes Trt., 1884 [Anallôptes Trt., 1885). - - Mâles à pattes IV plus fortes que les pattes III; abdomen entier, ou fortement échancré formant deux lobes allongés. Femelles comme celles de Megninia. Pas de poils verticaux (1). Type : Pt. stellaris (Buchholz), sur Botaurus slellaris. Hartingia Oudemans, 1897. - Semblable à Pieralioptes, mais les pattes IV dépourvues d'ambulacre: une forte griffe au tarse des trois dernières paires de pattes. Les pattes I munies d'un large ambulacre: celui des pattes II et III plus petit. Type ; H. lari Oudem., sur Laïus sp. Xolalges Trt., 1885. — Mâles à pattes IV plus fortes que les pattes 111, se terminant par une griffe sans ambulacre; le pénultième article de cette patte portant un tubercule en forme d'anneau complet (1) Je ne crois pas devoir, dans ce genre, faire un groupe à part, de valeur générique, pour les espèces à abdomen échancré, car il faudrait agir de même dans les genres Alloptes et Trouessartia, ce qui romprait les rapports naturels des espèces, comparables, sous ce point de vue, à celles de Pterolichus. 220 SÉANCE Di: 14 DÉCEMBRE 1915 ou incomplet, servant à recevoir, pendant l'accouplement la patte IV de la deuto-nymphe femelle, qui est en forme de pilon ou de baguette de tambour. Femelle adulte à patte IV normale. Type : Xolalges scaurus TrL, sur Cucwlus canorus. Varchia Oudemans, 1905. — Genre fondé sur les femelles seules, qui se distinguent par un tubercule conique sur le bord interne du pénultième article des pattes III et IV. Une plaque notogastrique. (Ce genre est voisin de Xolalges, et peut-être identique). Type : Pleralloples gambetta Oudem., sur Gambelta flavipes. Section III. - - Proctophyllodeœ. Sarcoptides généralement de taille moyenne ou petite, ayant rarement, chez les mâles, les pattes postérieures plus dévelop- pées que les autres (excepté dans les genres Alloptes et Juu- bertia); bien caractérisés par la forme des femelles adultes qui ont, constamment, l'abdomen plus ou moins bilobé (chez Alloptes) et, dans les autres genres, prolongé par deux appen- dices chitineux plus ou moins compliqués. Cette forme est un retour à la forme nymphale qui présente constamment deux lobes simples ou compliqués, même quand la deutonymphe femelle (femelle accouplée) a l'abdomen simplement arrondi. Ordinairement dépourvus de poils verticaux. - - Remplacent les Ptérolichés sur les ailes des Oscines ou Passereaux chanteurs, mais vivent aussi sur les Volucres et les Oiseaux des autres ordres, non seulement sur les ailes, mais quelquefois sur les régions lombaire, ventrale et les lianes. Genres : Alloptes Canestrini, 1870. — Mâles ayant les pattes IV plus fortes el plus longues que les pattes III; l'abdomen entier ou plus ou moins échancré et bilobé (les deux formes peuvent exister dans la même espèce). Pénis quelquefois très long, ensiforme ou llagelliforme, comme chez Pterodectes, le plus souvent court. Femelles à abdomen simple- ment bilobé, sans appendices autres que des poils. Type : Alloptes crassipes (Canestrini), sur Limosa limosa. Le genre renferme aussi A. phaetoniis (Gmelin, 1788), le plus ancien Sarcoptide plumicole connu, sur Phaeton astliereus. Joubertia Oudemans, 1905. — Comme Alloptes, mais les femelles ayant les lobes abdominaux terminés par un fort poil en forme de glaive, comme chez Pterodectes. Type : Pterodectes microphyllus Robin et Mégnin, sur Fringilla Ccidebs. SÉAfoCE DU l-'i DÉCEMBRE L915 221 TTOwessarlia Canestrini, 1899 [±=Pterocolus Haller, 1878, préoccupé). — Patins toutes égales dans les deux sexes; mâles ayant l'abdomen tern une par deux lobes portant à leur extrémité une feuille transpa- rente en forme de queue de poisson ou de roue dentée; ces lobes étroitement accolés ou plus ou moins largement séparés. Organe génital court, mais souvent gros et très compliqué, formé par la réunion d'un grand nombre de sclérites. Femelles ayant toujours deux lobes pointus largement séparés ne portant que des pods latéraux. Souvenl un appendice impair, droit ou recourbé, entre les deux lobes (reste du conduit de la bourse copulatrice chitinisé). Un seul poil ver- tical (d'après Oudemans). Type : Tr. corvina (Koch), sur Corvus frugilegus et d'autres Corvidse. AUanalges Trt., 1886. — Semblable à Trouessartia dans les deux sexes par la forme de l'abdomen, mais la patte IV des mules plus courte et plus faible que la patte III. Ambulacres des pattes posté- rieures quelquefois dilatés en forme de sabot (et non en clocbe comme dans la forme normale). Type : A. analgvïdës (Trt.), sur Merops apiaster. Pterodectes Robin, 18G8. — Pattes toutes égales dans les deux sexes; mâles à abdomen légèrement lobé, le pénis toujours allongé, grêle, ensiforme ou ilage'liforme, plus ou moins long suivant les espèces, dépassant quelquefois la longueur du corps. Femelles à abdomen bilobé, les lobes coniques ou arrondis, articulés avec l'abdomen et portant à leur extrémité un appendice gladiforme plus ou moins forte- ment chitinisé. Type : /'/. rutilus (Robin), sur Chelidonaria urbica. Monlsauria Oudemans, 1905. — Semblable à Pterodectes, mais les lobes de la femelle terminés par un simple poil sétiforme (en guise d'appendice gladiforme). — Ce genre ne semble pas bien distinct du précédent. Type : Pterodectes cylindricus Robin et Mégnin, sur Pica pica. Favettea nov. gen. (1). - - Connu par la femelle seule. Semblable aux femelles de Pterodectes, mais les lobes grands, quadrangulaires, nettement articulés à l'abdomen, portant en arrière un appendice transparent en forme de feuille d'iris, en ovale très allongé, à pointe obtuse, et un fort piquant sur le bord externe de chaque lobe. Type : F. heteroclyta nov. sp., sur Spermospiza hsematina. Proclojilnjllodes Robin, 18G8. — Semblable à Pterodectes, mais l'ab- domen des mâles, faiblement bilobé, toujours terminé par deux petites (1) Le mâle doit être voisin de Pterodectes, et présente peut-être des formes plus normales que la femelle. 18 222 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 feuilles transparentes plus ou moins largement ovales. Ventouses copulatrices ordinairement pédonculées; pénis généralement ensi- forme. Femelles à lobes abdominaux munis d'appendices gladiformes comme chez Pterodectes. Type : Pr. glandarihus (Koch), sur Garrulus glandarius. Pterophagus Robin et Mégnin, 1877. — Mâles plus ou moins sem- blables à ceux de Pterodectes, l'abdomen faiblement bilobé. Femelles à abdomen terminé par deux lobes élargis portant à leur extrémité de simples plaques chitineuses en forme d'ongle plat, sans autre appen- dice que des poils. Type : PL strictus Mégnin, sur Columba livia et autres Columbidse. Section IV. — Epidermoptese. Sarcoptides de petite taille (comparables sous ce rapport aux Psoriques), à téguments incolores ou très faiblement colorés, vivant à la surface du derme ou dans le duvet (et non clans le plumage) et s'enfonçant quelquefois plus ou moins dans les cel- lules épidermiques, sans produire de gale, ou ne produisant qu'une « gale furfuracée » d'après Gaparini. - : Les formes rap- pellent tantôt les Plumicoles proprement dits, tantôt les Psori- ques. — Il existe probablement un grand nombre d'espèces, difficiles à découvrir en raison de leur petite taille et de leur habitat. Genres : Epidermoptes Rivolta, 1876. — Formes rappelant, en petit, celles de Gabucinia, les mâles ayant l'abdomen échancré, les femelles l'ayant entier, arrondi. Pattes toutes sensiblement égales dans les deux sexes. Type : Plerolichus uncinatus Robin et Mégnin, sur Vidua paradisea et, d'autres Passereaux de volière. Dermatium Trt. et Neum., 1887. — Comme Epidermoptes, mais les pattes III beaucoup plus fortes que les autres chez les mâles. Type : Epidermoptes bihamatus Trt. et Neum., sur Porzana bailloni. Rivoltasia Canestrini, 1894. — Formes de Ptcrolichus, toutes les pattes sensiblement égales dans les deux sexes, l'abdomen des mâles échancré et bordé d'une membrane transparente. Femelle dépourvue d'épigynium. Type : Epidermoptes bifurcatus Rivolta, sur Gallus gallus. SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 101 5 22H Pachyliclius Canestrini. 1804. — Pattes toutes également déve- loppées dans les deux sexes. Mâles à abdomen entier, l'en telles pour- vues d'un épigynium bien développé. Type : P. crassus Canestrini, sur ErUhacus phœnicurus. Microlicltus Trt. et Neum., 1887. — Patles coniques, courtes et fortes, surtout I et II chez les mâles, et pourvues d'une griffe robuste à côté de l'ambulacre, l'abdomen légèrement bilobé. Femelles à pattes III et IV plus faibles et sans griffe, l'abdomen entier, arrondi. Type : Symbiotes avus Trt. et Neum., sur Passer dômes ticus. Heteropsorus Trt. et Neum., 1887. - - Connu par la deuto-nymphe seulement. Type très aberrant, surtout par la forme de ses ambu- lacres, très larges, en coquille de Pélécypode, sessiles; les pattes massives, cylindriques (rappelant celles du G. Pteroptus); le corps court, hexagonal, ne présentant que deux petites plaques dorsales, triangulaires, une de chaque côté de l'anus, fortement colorées comme les épimères, et une plaque de l'épistome incolore, presque indistincte. Type : Heteropsorus pteroptorus Trt. et Neum., sur Cyanecuta suecica. LE DÉGORGEMENT RÉFLEXE DES ACRIDIENS PAR Etienne RABAUD Quand on prend entre les doigts un Acridien ou un Locustien, celui-ci rejette généralement par la bouche une certaine quantité d'un liquide brunâtre : c'est un phénomène banal d'une consta- tation facile. Egalement banale en est l'explication donnée par les auteurs qui traitent des Orthoptères ou étudient les « moyens de défense » des organismes vivants : par le rejet du liquide, l'Insecte capturé réussirait à faire lâcher prise au prédateur. Transmise d'un auteur à l'autre, l'explication n'a jamais soulevé la moindre objection, elle semble actuellement passée à l'état de vérité démontrée et nul ne s'est avisé d'analyser de près le phénomène. L'analyse, cependant, offre de l'intérêt. En y pro- cédant, j'ai recueilli des indications assez importantes, dont les unes touchent au fonctionnement du système nerveux chez les Insectes, dont les autres tendent à montrer que les théories rela- tives aux « moyens de défense » s'appuient parfois sur des faits insuffisamment étudiés. 224 SÉANCE DU l'i DÉCEMBRE 1915 I Les conditions du dégorgement. Mes recherches portent sur divers Acridiens : Stenobothrus bicolor Charpentier, St. pulvinatus Fischer de Waldheim, Œdi- poda cœrulescens Lin., OEd. miniala Pallas, Sphingonotus cœru- lans Pallas, Psophus stridulus Lin., Caloptenus italicus Lin. Le fait initial, qui a, dès l'abord, attiré mon attention, c'est que la capture de l'un quelconque de ces Orthoptères ne provoque pas nécessairement de sa part le rejet de liquide; ce rejet ne se pro- duit que dans certaines conditions. Par là même, la question se trouve posée : s'agit-il bien d'un phénomène psychique, pour la mise en train duquel il suffise de toucher l'animal, de le retenir par un moyen ou par un antre, de lui faire subir une excitation quelconque ? ne s'agirait-il pas, bien plutôt, d'un réflexe consé- cutif à des excitations portant sur des parties déterminées de la surface du corps ? On peut, en effet, très facilement, saisir l'un des Acridiens précités sans provoquer la moindre expulsion de liquide. Le procédé le plus simple consiste à prendre et à maintenir l'Insecte par l'extrémité des élytres, sans toucher au thorax. Ainsi main- tenu, l'Insecte s'agite, parfois même violemment: si l'on présente un brin de paille devant ses pièces buccales, il le mordille, mais à aucun moment, et si longtemps que dure la captivité, il ne dégorge de liquide. On obtient le même résultat, soit en sai- sissant le Criquet par les antennes, par la tète, par l'abdomen, même en exerçant une pression marquée, soit en le saisissant par le thorax, mais à la condition de le maintenir simplement, sans le serrer. Variés et répétés un très grand nombre de fois, ces essais ne m'ont donné aucun échec. Le dégorgement de liquide, en apparence si facile à provoquer, ne dépend donc pas, cepen- dant, d'une excitation quelconque, mais se trouve certai- nement lié à clés excitations bien déterminées. Quelles sont ces excitations ? Seule une exploration méthodique de la surface du corps permet de les mettre en évidence et de les préciser. Pra- tiquer cette exploration ne soulève aucune difficulté essentielle : il suffit de maintenir l'Insecte par l'extrémité des élytres entre le pouce et l'index d'une main, tandis que de l'autre, à l'aide d'une pince à pointes fines, on porte des excitations en différents points. Procédant ainsi, par l'excitation successive des divers segments des membres et du corps, j'ai obtenu, sur les sept espèces précitées, des résultats très concordants. SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 22 La pression des tarses ne provoque pas le dégorgement, elle détermine seulement chez Stenobothrus pulvinatus, Sphingo- notus cœrulans et Caloptenus italiens des mouvements des pièces buccales ; - la pression des antennes el des tibias chez S. cœrulans, celle des diverses portions du membre antérieur chez C. italiens produit le même effet. La pression des tibias antérieurs et moyens chez Stenobothrus pulvinatus et St. bicolor est suivie de l'apparition d'une petite goutte de liquide. Toutefois, la réponse à l'excitation vient avec uw certaine lenteur : elle ne vient pas toujours ; quand elle vient, elle est souvent très faible. La pression des tibias posté- rieurs ne donne rien chez aucune des espèces soumises aux expériences. L'excitation des fémurs antérieurs et moyens provoque l'appa- rition immédiate de liquide hors de la bouche chez les deux Stenobothrus, les deux OEclipoda et S. cœrulans. La quantité rejetée est plus abondante chez les Stenobothrus cpie chez les autres ; elle vient aussi plus rapidement. L'excitation des tro- chanters et des hanches, sans effet marqué chez les Stenobothrus, entraîne un dégorgement abondant chez les OEclipoda et chez Sphingonotus cœrulans. Ainsi, pour des régions homologues, la sensibilité diffère suivant les espèces: et si l'on examine comparativement la répar- tition des zones sensibles, on constate une sorte d'opposition entre deux groupes d'Acridiens, l'un comprenant Stenobothrus bicolor et St. pulcinatus, l'autre Œdipoda cœrulescens. OE. mi- niata et Sphingonothus cœrulans. Chez les individus du premier groupe, l'excitation des membres antérieurs et moyens, à partir du tibia, provoque le rejet de liquide : l'effet de l'excitation va croissant à mesure qu'elle se rapproche de la région moyenne des fémurs : à partir de là. son effet va diminuant à mesure qu'elle se rapproche du sternum. Chez les individus du second groupe, au contraire, l'excitation ne donne aucun résultat visible, tant qu'elle porte sur les tibias : ses effets ne com- mencent à devenir appréciables qu'à partir du moment où elle porte sur le fémur, ils augmentent à mesure que l'excitation se rapproche du sternum, pour atteindre leur maximum quand l'excitation intéresse les hanches et les trochanters. surtout les hanches et les trochanters moyens : l'excitation fait alors sourdre une grosse goutte de liquide. La sensibilité des tro- chanters est parfois telle, chez Sphingonotus cœrulans en parti- culier qu'il suffit d'une très légère pression, presque d'un simple 226 SÉANCE DU li DÉCEMBRE 1915 frôlement, pour provoquer l'apparition du liquide hors de la bouche. Ces zones ne sont pas cependant, ni chez les uns, ni chez les autres, les zones les plus sensibles. Celles-ci siègent sur le thorax, plus spécialement sur ses parties latérales moyenne et postérieure (1); ce sont même, semble-t-il, les seules zones vrai- ment sensibles chez Psophus stridulus. Chez lui, comme chez les autres, la pression bilatérale du sternum, au moyen d'une pince, provoque un dégorgement rapide et abondant. Toutefois, les excitations portant sur une surface très limitée ne donnent pas l'effet maximum : celui-ci est obtenu par la pression digitale qui, s'exerça'nt surtout vers le sternum, plus particulièrement sur le méso et le métasternum, détermine le rejet immédiat d'une très grande quantité de liquide. La quantité dégorgée est, en quelque mesure, proportionnelle à la pression exercée : on peut augmenter progressivement cette quantité en augmentant peu à peu la pression ; inversement, on peut rendre la pression assez faible pour que le dégorgement ne se produise pas. Dans tous les cas, le thorax est, chez les divers Acridiens étudiés, une surface d'une extrême sensibilité, avec des diffé- rences peu importantes. Cette sensibilité appartient évidemment au thorax tout entier, mais l'excitation de zones limitées ne pro- voque le plus souvent que le rejet d'une petite quantité de liquide et la quantité ne s'accroît que si l'excitation porte simultané- ment sur plusieurs zones thoraciques, c'est-à-dire quand l'animal est soumis à plusieurs excitations concomitantes. A ce propos, il convient de remarquer que les excitations portant sur des points très limités ne produisent parfois, chez Sphingonotus cœrulans, que de simples mouvements des pièces maxillaires, mouvements qui ne sont peut-être pas sans relation avec l'ex- pulsion du liquide. II Caractère réflexe du phénomène. Quoi qu'il en soit, l'ensemble de ces données met bien en évidence le caractère réflexe de l'expulsion d'un liquide par la , bouche. Cette expulsion résulte constamment, en effet, d'exci- tations localisées sur des points déterminés du corps, tels que (1) L'excitation des fémurs postérieurs provoque assez généralement l'autotomie. Celle-ci est quelquefois accompagnée de dégorgement, ainsi que je l'ai vu chez Stenobothrus bicolor. SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE L915 227 les membres ou le thorax : de plus, la quantité de substance expulsée varie suivant le point d'application de l'excitanl : elle <-st toujours comparable à elle-même pour des excitations de grandeur également comparable, portant sur le même point. Cette quantité, comme nous l'avons vu, est toujours plus faible pour une pression exercée sur les tibias que pour une pression exercée sur le fémur, sur le fémur que sur le thorax. Ces va- riations de l'effet produit, relatives, pour un individu donné, au point excité, présentent un intérêt particulier, car elles excluent toute possibilité d'une intervention active de l'animal, quelle que soit, d'ailleurs, la nature de cette intervention. On ne compren- drait guère, en effet, ce dosage du dégorgement corrélatif de la région d'où part l'excitation, s'il ne dérivait strictement d'un processus réflexe. En fait, aucune influence sensorielle capable, sinon de provoquer le réflexe, du moins de le modifier, n'entre certainement en jeu. A ce point de vue, les Criquets se com- portent comme les Insectes privés de leurs ganglions céré- broïdes, chez lesquels les excitations directes provoquent seules des mouvements. Rien, ici, ne ressemble aux phénomènes observés et décrits chez les Grapses par Piéron et qui, suivant lui, dénoteraient une action psychique, - - conçue, du reste, on dehors de la question des états de conscience (1). Suivant toute évidence, si les influences sensorielles intervenaient vraiment, le dégorgement du liquide se produirait en dehors de tout déter- minisme appréciable, au lieu de résulter d'excitations nettement localisées et toujours comparables entre elles pour la même espèce et pour le même individu. Aucun cloute ne semble donc possible sur le caractère pure- ment réflexe du dégorgement. Aussi bien, ce caractère ressor- tira-t-il mieux encore si nous examinons les diverses particu- larités du phénomène. Si, d'une manière générale, l'intensité du réflexe varie suivant la zone excitée et si elle est maximum pour une excitation por- tant sur la surface thoracique, cette intensité varie d'une espèce à l'autre, nous l'avons vu. pour les excitations portant sur les membres. Mais, en dehors de ces différences spécifiques, il existe des différences individuelles assez notables. Dans bien des cas, des excitations répétées n'entraînent aucune fatigue apparente et semblent ne pas tarir le liquide dégorgé : dans d'autres cas, au contraire, le réflexe cesse de se produire à la (1) H. Piéron. L'autonomie volontaire des Décapodes ; quelques faits, quelques idées (C. R. Soc. Mol, 1907, II, p. 517). 228 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 troisième ou quatrième excitation; parfois, même, je n'ai obtenu aucune apparition de liquide en dehors de la bouche, quelle qu'ait été la zone sur laquelle portait l'excitation. Je n'ai pu déterminer avec certitude les causes de ces variations ; il me paraît cependant probable, - - étant donnée la nature du liquide expulsé — qu'elles sont en relation, pour une part tout au moins, avec l'état de réplétion du tube digestif. Mon opinion repose sur ce fait que les variations signalées se rencontrent de préférence, non chez les individus soumis à l'expérience aussitôt après leur capture, mais chez ceux qui ont séjourné au préalable dans une cage, sans nourriture. Les influences sensorielles ne sauraient d'ailleurs être invoquées, car les conditions extérieures de mes expériences et leur technique sont constamment de- meurées les mêmes. Du reste, j'ai constaté, chez Sphingonotus cœrulans, des différences pour un même individu suivant le côté excité, telles que le dégorgement se produisait si je comprimais le fémur droit et ne se produisait pas si j'exerçais une compres- sion égale sur le fémur gauche. Cette asymétrie dans la sensibilité ne peut être expliquée par une action psychique quelconque et, suivant toute apparence, il faut également chercher en dehors d'elles l'explication des autres variations dans le fonctionnement du réflexe. Pour l'instant, nous devons surtout retenir que le réflexe peut ne pas fonctionner, et que cet arrêt du fonctionne- ment dérive de conditions indépendantes des organes des sens. III Localisation du réflexe et nature du liquide expulsé. Mais il convient aussi de se demander quelle est la locali- sation du réflexe dans l'ensemble du système nerveux de l'Acridien. A cet égard, les données expérimentales permet- tent une conclusion ferme. Si nous considérons, en effet, que les seules excitations capables de déterminer le dégorgement sont celles qui portent sur le thorax lui-même ou sur les mem- bres, appendices du thorax, tandis que les excitations portant sur les antennes, la tète ou l'abdomen ne produisent pas d'effet à ce point de vue, nous sommes conduits à admettre que l'exci- tation périphérique aboutit directement aux ganglions thora- ciques, plus spécialement, peut-être, à ceux du prothorax et du mésothorax. SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1915 229 A partir de là, quelle voie suit l'excitation et quel organe met- elle en mouvement ? La question revient, en somme, à celle-ci : quelle est la nature du liquide expulsé ? Aussitôt se présente l'hypothèse de l'existence d'une glande spéciale, plus on moins analogue à une glande à venin, qui n'aurait d'autre rote apparent que de rejeter un liquide corrosif. Or, une telle glande n'existe pas. Aucun des auteurs anciens ou récents, de Léon Dufour à L. Bordas, qui ont étudié en détail l'anatomie des Orthoptères, ne signale d'organe fonctionnant exclusivement au moment où l'Insecte expulse du liquide par la bouche. Force nous est donc de rechercher l'origine de ce liquide dans le tube digestif ou ses annexes. Les glandes salivaires attirent en premier lieu l'attention, en raison même de la situation de leurs conduits excréteurs qui s'ouvrent au voisinage de l'orifice buccal. Cependant, un examen attentif permet d'affirmer que ces glandes sont étrangères au dégorgement réflexe. Sans nous arrêter au fait que la coloration du liquide rejeté n'est pas celle de la salive, il nous suffît d'exa- miner les dispositions anatomiques et les détails de structure histologique des divers Orthoptères chez qui se produit le dégor- gement. La comparaison peut actuellement se faire dans les meilleures conditions, grâce aux recherches si précises de L. Bordas (1) qui ont complété et rectifié les travaux de Léon Dufour (2). De ces recherches, il résulte que les glandes sali- vaires des Acridiens sont petites et. le plus souvent, dépourvues de réservoir, tandis que les glandes des Locustiens sont incom- parablement plus volumineuses et pourvues d'un assez vaste réservoir. Si donc le liquide expulsé provenait de ces glandes, il devrait être infiniment plus abondant chez les Locustiens que chez les Acridiens, tant à cause du volume plus considérable des glandes elles-mêmes que de l'existence d'un réservoir qui faciliterait le rejet immédiat d'une quantité plus grande de liquide. Or, chez les uns comme chez les autres, et pour des individus de taille comparable, les excitations déterminent l'ex- pulsion d'une quantité de liquide sensiblement é:(,rale. De plus, les Phasmes. de leur côté, possèdent des glandes salivaires volumineuses qui pourraient permettre un dégorge- (1) L. Bordas, a) Les glandes salivaires des Pseudo-Névroptères et des Orthop tères (Arch. Zool. e.rp. (3), V;. b) Les glandes salivaires de la Mante religieuse (Mém Soc. Zool. France, 1907). c) L'appareil digestif des Orthoptères [Ann. Sel. vat. (8), V). (2) Léon Dufour. Recherches anatomiques et physiologiques sur les Orthoptères, les Hyménoptères et les Névroptères (Mém. Ae. Sci., 1841). 230 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 ment abondant ; chez eux, cependant, le réflexe ne se produit qu'avec les plus grandes difficultés et ne se traduit que par l'expulsion d'une petite goutte d'un liquide jaunâtre. La structure histologique des glandes n'expliquerait d'ailleurs pas le mécanisme du réflexe. Les fibres musculaires font cons- tamment défaut autour des acini ; elles n'existent que dans la partie terminale des réservoirs. La sécrétion n'est donc rejetée au dehors que par la vis a tergo et ce mécanisme ne concorde pas avec l'apparition soudaine du liquide à l'orifice buccal, immédiatement consécutive à une excitation. Quant à la muscu- lature des réservoirs, elle est notoirement insuffisante pour assurer l'expulsion rapide de tout ou partie de son contenu : et cette constatation corrobore la conclusion qui se dégageait du l'ait que l'absence de ces réservoirs ne diminue pas la quantité du liquide expulsé. L'appareil salivaire ne prend donc aucune part directe au dégorgement réflexe. Dès lors, il faut chercher l'origine du liquide clans une autre partie du tube digestif. Cette partie ne serait-elle pas le jabot et ne devrons-nous pas considérer comme exacte pour les Acridiens, une observation faite par Léon Dufour sur les Carabiques ? « Le jabot, écrit L. Dufour, est ordinai- rement rempli de ce liquide brun, fétide et acre, que les Cara- biques vomissent lorsqu'on les saisit et les inquiète (1) ». Ce liquide résulte de la transformation de la matière alimentaire qui, « parvenue dans le jabot y est soumise, à raison de la texture' extrêmement musculeuse et contractile de cette première poche gastrique, à une active compression qui en dissocie les éléments et les réduit à une pulpe liquide. Cette dernière a, dans la plu- part des Carabiques, une couleur noirâtre et unewleur fétide (2). Chez les Acridiens, les processus physiologiques- sont assez exactement comparables et il ne paraît pas douteux que le liquide expulsé à la suite d'excitations périphériques, ne soit également le contenu du jabot. Les Acridiens, en effet, n'ont pas de gésier et c'est clans le jabot, comme l'indique Léon Dufour, que les substances alimentaires sont réduites à une pulpe fine. Chez les Orthoptères à gésier, et en particulier chez les Locustiens, c'est dans le gésier que cette pulpe devient impalpable (3). Elle est cependant déjà hachée en fort menus grains dans le jabot et (1) Léon Dufour. Recherches anatomiques sur les Carabiques et sur plusieurs autres Insectes Coléoptères (Ann. Sci. nat. Il, 182'», p. 471). (2) Ibkl., p. 477. (3) Léon Dufour. Rech. sur les Orthoptères, p. 36, SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 231 il est probable que, chez les Locustiens eux-mêmes, c'est du jabot que provient le liquide dégorgé. Cela est d'autant plus probable que le gésier constitue surtout un appareil valvulaire qui maintient les aliments dans le jabot et ne les triture à son tour qu'au moment où ils passent dans le ventricule chyliflque. Récemment, du reste, P. Rolland (1) a retrouvé le liquide dégorgé clans le jabot de Decticus uerrucivorus L. et Locùsta viridissima L. Tout nous conduit donc, à penser que les excita- tions aboutissant aux ganglions thoraciques de la chaîne ven- trale parviennent ensuite à la musculature du jabot. D'un point à l'autre, la voie n'est pas directe. Si. en effet, l'in- nervation des membres et du segment thoracique appartient aux ganglions de la chaîne ventrale, l'innervation du tube digestif appartient au sympathique sus-intestinal. Or, ces deux parties du système nerveux sont reliées par un connectif impair qui va du ganglion frontal au collier œsophagien, dans le voisinage immédiat du ganglion cérébroïde, ■ - et par un connectif pair qui s'étend de chaque ganglion latéro-œsophagien antérieur au ganglion cérébroïde du même côté. Ces dispositions étant données, l'excitation doit nécessairement gagner, par la chaîne ventrale, le collier œsophagien. A partir cle là, elle peut, ou bien aller jusqu'au ganglion frontal et retourner ensuite par les nerfs récurrents jusqu'au jabot, — ou bien, de la base du ganglion cérébroïde, retourner en arrière et atteindre, par les connectifs, les ganglions latéro-œsophagiens antérieurs, parvenir au gan- glion hypocérébral et cle là aux filets nerveux du jabot. Quel qu'il soit, du reste, le trajet suivi est relativement com- pliqué; sa connaissance, en tout cas. précise le sens et la nature des relations physiologiques entre la chaîne ventrale et le sto- mato-gastrique qui étaient encore inconnus. P. Mvrchal, en effet, résumant les recherches de divers auteurs, dit : « le sto- m.'ilo-gasfrique est presque insensible, jamais son irritation ne fait éclater de mouvements réflexes dans les membres (2) ». Les expérimentateurs ont évidemment, jusqu'ici, pris le réflexe à rebours, ils ont excité la terminaison motrice et cherché à provoquer des mouvements au niveau de la terminaison sensi- tive. Cela ne prouve pas, d'ailleurs, que le stomato-gastrique ne l'enferme pas de fibres sensibles ; il en renferme même, suivant toute vraisemblance, qui reçoivent les excitations intra-intesti- (1) P. Rolland. Contribution à l'étude du tube digestif et de la digestion chez les Orthoptères. Diplôme études sup. Fac. Se. Paris, 1914. (2) P. Marchal. Dictionnaire de Physiologie de Richet, IX. Article : Insectes. 232 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 nales et sont également en relation avec les libres motrices de la musculature. Ces dernières, comme nous venons de le voir, se rejoignent aussi avec les fibres sensitives de la chaîne ven- trale; mais ces libres n'aboutissant pas directement au jabot, Tare réflexe qui part de la périphérie parcourt nécessairement un très long trajet. L'arc réflexe n'est d'ailleurs pas forcément unique. Et, sans doute, les différences quantitatives observées dans l'expulsion de liquide, suivant la zone excitée, sont précisément liées au trajet que parcourt l'excitation et dépendent, en conséquence, de la partie du jabot à laquelle aboutit cette excitation, de l'étendue plus ou moins considérable de la paroi musculaire mise en mou- vement. L'anatomie donne à ces vues un appui solide. Les recher- ches de L. Bordas sur le stomato-gastrique des Orthoptères (1) montrent, en effet, que le jabot est divisé, quant à l'innervation, en deux territoires distincts, l'un comprenant la moitié anté- rieure et l'autre la moitié postérieure. Dans chacun d'eux, le tronc nerveux principal se subdivise en rameaux et ramuscules nombreux. L'excitation peut donc, suivant son point d'applica- tion on son intensité, se transmettre aussi bien au jabot tout entier. c\w'h une seule des moitiés ou qu'à une zone plus ou moins restreinte. De plus, l'origine des nerfs du jabot n'est peut-être pas sans influence sur les manifestations physiologiques. Et précisément, il se trouve que, parallèlement à l'opposition qui existe, au point de vue de la répartition des zones sensibles, entre les Steno- bothrus d'un côté et le reste des Acridiens étudiés, de l'autre, les données anatomiques conduisent à établir une opposition entre les mêmes Insectes au point de vue de l'innervation. Chez C. L2. Polycirrus aurantiacus Grube, 1860 (Arch. Naturg., XXVI, I, p. 110). Europe. 13. P. pallidus Claparède, 1864 (Annél. Porl-Vendres, Mém. Soc. Phys. Ilist. nat. Genève, XVII. p. 487). Méditerranée. 14. P. (Dejoces) chilensis Kinberg. 1866 (/. c, p. 348). Chili. 15. P. caliendrum Claparède. 1869 (Annél. golfe Naples, p. 406). Europe. 16. P. tenuisetis Langerhans. 1880 (Wtirmfauna Madeira, Zeitschr. iciss. Zool., XXXIV. p. 110). Madère. 17. P. triglandula Langerhans, 1880 {Jbid., p. 100). Madère. 18. P. denticulatus Saint-Joseph, 1894 (Annél. Dinard. Ann. Sci. Nat. (7), XVII. p. 271). Manche. 19. P. luminosus Verrill. 1904 (/. c, p. 666). Bermudes. 20. P. corallicola Verrill, 1904 (/. c, p. 663). Bermudes. 21. P. norvégiens Wollebaek, 19J2 :/. c. p. 83). Norvège. B2. — Espèces à uncini d'un seul type, apparaissant au /.3e séli- gère et soutenus par des soies tendineuses. 22. Polycirrus hœmatodes Claparède. 1864 (Ann. Port-Vendres, p. 24). Europe. 2:;. P. arcticus Sars (Fôrh. \"nl. Selsk. Christiania, L864, p. 12). Atlantique Nord. 24. P. (Leucariste) albicans (1) Malmgren, 1865 /. c p. 390). Atlantique Nord. 23. P. nervosus Marenzeller, 1884 (Sudjapan. Annel., p. 13). Japon. 26. P. californicus Moore, 1909 (Pvoc. Ac. Sci. Philadelphie, 1909, p. 276). Californie). 27. P. arenivorus n. sp., 1915 (v. infra). Manche. (1) Identique au précédent d'après Wollebaek (191-2. p. 86) SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1915 243 Je n'ai pu vérifier ce qui en est pour : 28. P. serriselis Grube, 1869 Jahr. Schles. Gesells., p. 69); 29. P. eximius Verrill, L874 Invest. Vineyard-Sound, p. 616), et 30. P. phosphoreus Verrill P .' . S. Mus., III). Ces listes sont d'ailleurs données sans préjuger de la syno- nymie et simplement en vue de faciliter des recherches ulté- rieures. Les faits qui précèdent montrent dune, dans le genre Polycirrus s. h. trois groupes d'espèces, que l'on peut considérer comme marquant une série d'étapes dans la disparition des uncini, série qui se poursuit, dans le même sens, par les genres Lysilla et Hauchiella. Il peul donc être légitime de considérer chacun de ces groupes comme un genre, ou au moins un sous-genre, en vertu des raisons précédentes et non pas des car, ictères indiqués autrefois par Malmgrex, pour ses genres Polycirrus s. s., Ereutho et Leucariste. Wollebaek (1912. /. c.) est d'ailleurs arrivé aux mêmes conclusions. Elles peuvent se traduire par le tableau : 1. Uncini commençant avant le 13e sétigère et dimorphes ; !-:o:es dorsales dentées [Groupe BJ Polycirrus Grube. 1855, s. str., Malmg., 1865. Type : P. au r miliciens Gr. 2. Uncini commençant au 13e sétigère et d'une seule forme; soies dorsales non dentées [Groupe B2) Leucariste Malmg., 1865. Type : L. haemalodes Ckq . 3. Pas d'uncini aux segments sétigères (thoraciques) ; soies dorsales dentées [Groupe A) Ereutho Malmg., 1865. Type : E. smitti Malmg. Pratiquement, cela revient à conserver, avec une définition différente, les genres de Malmgrex. Je ne les conserve d'ailleurs que comme des sous-genres du genre Polycirrus s. 1. Au point de vue des règles de la nomenclature, on objectera que la plus ancienne des espèces du genre ou sous-genre Ereutho est E. médusa qui est en même temps la plus ancienne de tout le genre Polycirrus. Le terme Polycirrus s. s. devrait donc être attribué à la section que nous appelons Ereutho; mais, en premier lieu, Malmurex, en 1865, a spécifié qu'il prenait pour type de son genre Polycirrus s. s., P. aurantiacus Grube. En outre, d'une part, il y aurait un réel inconvénient à bouleverser 244 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1015 les noms de Malmgren, qui jouissent d'un long usage, sanctionné par la grande autorité de leur auteur, et je répugnerais, ici comme ailleurs, à sacrifier la clarté à l'application stricte de la règle de priorité, surtout pour une raison très accessoire. D'autre part, il faut noter que je ne conserve ces noms que comme des sous-genres, que ces trois sous-genres peuvent être considérés comme marquant une régression progressive dos uncini thoraciques, et, comme tels, constituent les premiers termes de la série qui s'achève par Lysilla et Eauchiella. Les Pohjcirrus s. str., tels qu'ils sont définis ici, représentent donc le type le plus primitif, auquel il est, par suite, logique de con- server le nom générique global, les deux autres sous-genres étant des variations de ce type, par régression plus ou moins grande de l'appareil uncinigère. Il reste ainsi quatre genres, se dichotomisant comme suit : Uncini longs G. Am/EA Malmg. Uncini courts aviculaires G. Polycirrus Gr. s. 1. ( du 7e au 10e sétigère S.-g. Polycirrus s. s. Malmg. débutant hjcirrus auranliacus, à Plymouth. Elle en diffère, d'après les figures publiées par Brumpt, par les proportions générales et par la taillé des sacs ovigères. Il n'est pas rare de trouver deux Xenocœloma sur le même P. arenivorus. Ils siègent sur la seconde moitié de la région sétigère ou dans la portion antérieure de la région achète (fig. 2). OBSERVATIONS SUR LA BIOLOGIE DE CYCLOPODTA GREEFFI KARSGH (DIPT.), NYCTÉRIBIIDE PARASITE D'UNE CHAUVE-SCURIS CONGOLAISE PAR J. RODHAIN et J. BEQUAERT Note présentée par M. Roubaud Les données que l'on possède sur la biologie des Nyctéribiides, Diptères aptères parasites des Chauves-Souris, se réduisent à fort peu de chose. Le larviparisme de ces Insectes — analogue à celui des autres Diptères Pupipares - - a été établi dès 1835 par Westwood; cet entomologiste trouva à la dissection d'une femelle de Cyclopodia Sijkesii (Westw.) dans l'abdomen « une masse organisée solide, de couleur blanche et presque aussi grande que l'abdomen lui-même, de forme ovale, convexe au dessus et aplatie en dessous, l'extrémité la plus large montrant trois petites taches circulaires placées en triangle et en outre deux taches plus petites placées à une plus grande distance des précédentes »... Westwood considère cette masse comme étant une « pupe » analogue à celle pondue par les Hippoboscides (1). Des larves obtenues par dissection de q ont aussi été étudiées par Speiser (1901) chez Nyctcribia Blasii Kol. et Penicillidia Dufouri (Westw.), et H. Scott (1908) a décrit une Q de Penicil- lidia Jenynsi (Westw.) portant une larve presque complètement expulsée de l'abdomen; nous reviendrons plus loin sûr les observations de ces deux auteurs. Osten-Sacken publia en 1881 les seules observations qui paraissent avoir été faites jusqu'ici sur la ponte elle-même des (1) Avant les observations de Westwood, Lateeille admettait que Nycteribia ne subit pas de métamorphoses complètes, mais « qu'elle croit à la manière des Poux, des Araignées ». [Hist. nat. des Crust. et Ins., XIV, an XIII (1805), p. 401.] SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE L9Ï5 249 Nyctéribiides: on les doit à A. Humbert qui en 1859 recueillit à Geylan un Nycteribia indéterminé 'd'après Speiser, il s'agissait probablemenl d'un Cyclopodia) sur Pteropus Leschenaultiv : « Deux de ces Insectes placés dans un tube en verre, déposèrent des pupes qui d'abord avaient l'aspect d'une gelée transparente; quelques minutes plus tard elles commencèrent à prendre une teinte noirâtre (celle d'encre pâle) particulièrement le long des bords; graduellement la coloration devint plus foncée et le jour suivant ces corps étaient parfaitement noirs, du moins à leur face supérieure. La lace inférieure, attachée au verre, restait plus transparente. La forme de ces pupes était presque ovale, la face supérieure convexe. Cette face supérieure montre vers son milieu deux stigmates; à l'une des extrémités du corps je pensais avoir aperçu une autre ouverture stigmatique; toutefois je ne puis pas l'affirmer positivement, parce que la vue à travers la courbe du verre n'était pas bien distincte. La face supérieure était finement marquée de stries ondulées (comme la peau de certains Arachnides). A la face inférieure, des rudiments de membres étaient visibles à travers la peau transparente, conti- nuellement sujets à un mouvement de contraction, analogue à un mouvement vermiculaire. Une ligne faiblement colorée au milieu était marquée des deux côtés de quelques taches obscures allongées ». Osten-Sacken fait remarquer avec raison que la q expulse une larve mature et non une pupe. Les figures publiées par Osten-Sacken ont été reproduites par Edm. Sergent (Les Insectes piqueurs et suceurs, Paris, 1909. p. 279, fig. 213). D'après Kolenati (1862, p. 26), « les pupes fraîchement pon- dues de Nycteribia sont bleuâtres et prennent plus tard la forme de pu paria bruns, en tonnelet; un opercule éclate lorsque l'imago est prêt à sortir. J'ai moi-même trouvé de tels puparia dans le pelage de Vespertilio; ils étaient fixés près de la base des poils et avaient encore les opercules attachés ». Cet auteur ne paraît pourtant pas avoir assisté lui-même à la ponte ni à l'éclosion des pupes; nous croyons que ces observations auraient besoin d'être vérifiées. * * * Au mois d'avril dernier nous avons pu nous procurer à Léopoldville (Congo belge) de nombreuses Roussettes, Cynonyc- 250 SÉANCE DU I 'i DÉCEMBRE 1015 teris slraminea E. Geoffr. (I), capturées à l'état vivant par des indigènes Bakongo; presque toujours ces Chauves-Souris héber- g'eaienl de nombreux Nyctéribiides appartenant tous à l'espèce Cyclopodia Greeffi Karsch (S. B. Ver. Befôrd. ges. Naturw. Marburg, 1884, p. 77); c'est à ce parasite seul que se rapporteronl par suite toutes les observations relatées ici. Les Roussettes étant frugivores, il nous a été relativement facile de tenir ces animaux en captivité dans des cages en toile métallique où ils pendaient accrochés à des barres en bois. Pen- dant le jour, ces Chauves-Souris dorment immobiles, la tête en bas, et ne se déplacent aiors que pour prendre la nourriture qu'on leur présente; aussitôt repues, elles reprennent leur som- meil interrompu; la nuit, au contraire, elles sont très actives et grimpent te long des parois des cages, cherchant à s'échapper de leur prison, à laquelle pourtant elles s'habituent assez rapide- ment. Nous avons nourri ces animaux à peu près uniquement de bananes sucrées dont ils absorbent des quantités considé- rables, mais qui passent à travers le tube digestif avec une grande rapidité ; ces Chauves-Souris ne paraissent guère ab- sorber que les sucs directement solubles de fruits complètement mûrs, car la substance elle-même du fruit est expulsée à peu près inaltérée par l'anus. Dans une de nos cages, nous avons remplacé la toile métal- lique de la face supérieure par un carreau de vitre qui nous permettait d'observer les Nyctéribiides sur le corps même de leur hôte. Nous avons pu. de la sorte, poursuivre pendant plu- sieurs mois l'étude de la biologie de ces parasites. Nous avons complété ces observations biologiques par quelques données sur l'anatomie des organes reproducteurs de la mouche adulte qui est en relation étroite avec les métamorphoses aberrantes de ces Diptères. Sur leur hôte les Cyclopodia restent souvent des heures entières immobiles, enfouis entre les poils fins, la tète et le thorax complètement cachés, l'extrémité postérieure de l'ab- domen seule visible. Les Roussettes ne paraissent pas être incommodées outre mesure par la présence de leurs parasites; il n'est pourtant pas rare de les voir se gratter, à ta suite d'une (1) Nous devons la détermination de cette Chauve-Souris à M. le professeur Trouessart, du Muséum de Paris, que nous remercions vivement pour son extrême obligeance. SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 25i piqûre, avec les crochets des ailes et les ongles des pattes. Les Nyctéribiides ne recherchent pas la tète de leur hôte; lorsqu'ils se sentent poursuivis, ils se dérobent avec une agilité surpre- nante et vont se cacher dans les poils plus longs du cou ou sous les ailes. 11 est certain qu'ils ne quittent leur hôte que dans des circonstances exceptionnelles et pour des raisons bien déter- minées; nous n'avons jamais vu de mâles quitter les Chauves- Souris quoiqu'il soit probable qu'ils puissent passer d'un animal à un autre à la poursuite des femelles; ces dernières ne quittent leur hôte que pendant quelques très courts instants lorsqu'elles vont déposer leurs larves adultes dans le voisinage même des Chauves-Souris. Chez plus de 50 Insectes autopsiés nous avons toujours trouvé du sang irais dans la partie dilatée de l'intestin moyen qui sert de réservoir stomacal, ce qui semble bien indiquer que ces para- sites font de très fréquents repas. Au cours de ces dissections, nous n'avons jamais rencontré de parasites intestinaux ou cœlo- miques. Enlevé de son hôte, l'Insecte adulte ne survit guère et il ne nous a pas été possible de le faire piquer in vitro ; il est rare qu'il résiste plus de 12 heures dans des tubes; les cf qui se ren- contrent dans ces conditions se battent et s'entretuent très rapidement. Ces Insectes constituent le type de l'ectoparasitisme étroit, essentiellement adapté à l'hôte, au point de ne pouvoir vivre que fort peu de temps en dehors de celui-ci. — Pourtant l'Insecte fraîchement éclos de la pupe peut résister davantage et cette faculté lui est précieuse puisqu'il doit chercher par ses propres moyens à rejoindre son hôte; nous avons gardé des Cijclopodia vivants dans les tubes où ils étaient nés, un jour et même plus; mais les individus qui n'ont pu trouver leur hôte 48 heures après réclusion sont fatalement destinés à périr. Ponte. 11 n'est pas rare de voir les Cyclopodia sur les Roussettes se livrer au coït : le cf grimpe sur la g et son extré- mité postérieure se recourbe sous le segment anal de la q pour s'accrocher par les puissants crochets qui arment son hypo- pyge; la copulation dure au moins une dizaine de minutes. La q gravide se reconnaît à la distension de son abdomen; ce dernier à vide possède une teinte d'un bleu noirâtre, mais dans les dernières heures qui précèdent la ponte il devient blan- châtre par suite de la transparence de la cuticule distendue par 252 SÉANCE DU l'i DECEMBRE 1915 la larve. On voit alors l'Insecte abandonner son hôte el courir rapidement sur les supports auxquels s'accrochent les Chauves- Souris et sur les parois des cages; de temps à autre il s'arrête, s'arc-boute sur les pattes antérieures, soulève son abdomen et brosse celui-ci avec les pattes postérieures. Après deux ou trois manœuvres analogues, ayant enfin découvert une place conve- nable, la q s'arrête, reste le thorax immobile et meut deux ou trois fois son abdomen de gauche à droite; en même temps elle expulse rapidement sa progéniture qui passe en s'étirant par l'étroit oriiice vulvaire; grâce à l'élasticité de sa paroi, la larve reprend à peu près instantanément sa l'orme normale. La larve ne se déplace pas après la naissance, mais elle adhère immédiatement à son support à l'endroit même où elle fut dépo- sée; aussitôt après sa délivrance, un voit la q reculer vivement en arrière, se placer au-dessus de sa progéniture et en s'abais- sant et se soulevant alternativement sur ses pattes appuyer nette- ment la face ventrale du thorax contre la larve; de cette façon la larve est en quelque sorte collée par pression à son support et il est très dilïicile de ta détacher sans la briser. La q répète trois ou quatre fois ce mouvement de pression, elle s'arrête ensuite un moment dressée sur ses pattes au dessus de la larve, puis elle s'enfuit rapidement pour rejoindre son hôte. Nous avons observé à plusieurs reprises ce manège, qui se répète à chaque ponte. Le lieu exact où se fait la ponte des Nyctéribiides ne paraît pas avoir été déterminé jusqu'ici : Humbert a vu des g pondre dans des tubes où il les avait isolées. Kolenati aurait trouvé des pupes qu'il attribue à des Nycleribia sur les poils mêmes de Vespertilio ; mais ce fait, quoique n'ayant rien d'impossible, aurait besoin d'être confirmé (1). Nous n'avons jamais rencontré de pupes ni sur les Chauves- Souris elles-mêmes ni dans leurs excréments. Toutes tes nom- breuses pupes de Cyclopoclia Greel'fi que nous avons recueillies dans nos cages ou à la naissance desquelles nous avons assisté nous-mêmes, étaient toujours déposées dans le voisinage des Roussettes; le plus grand nombre à la face inférieure des sup- ports en bois auxquels étaient accrochées les Chauves-Souris; d'autres sur les parois des cages et sur les carreaux' de verre; (1) Les pupes de Melophagvs et de Lipopte?ia adhèrent aux poils de leurs hôtes; les pupes ag^lutlnatives observées par Kolenati sur les Chauves-Souris appar- tiennent peut-être à un Streblide. SÉWT.R DU I 'i DÉCEMBRE i'.Mo '~>:':î il nous a semblé que les Q affectionnent les surfaces lisses et les endroits secs pour y déposer leur progéniture. - - Nous avons gardé pendant quelque temps deux Roussettes dans une large cloche en verre renversée où elles étaient suspendues à un bâton tendu en travers du récipient; l'ouverture la plus large de la cloche, dirigée vers le haut, était fermée par un treillis métal- lique à mailles larges fixé par un gros poids de laiton; la cloche se terminait vers le bas par un goulot rétréci ouvert. Dans ces conditions prés de la moitié des pupes de Cyclopodia furent attachées à la paroi cylindrique et polie du poids de laiton, les autres sur les parois eu verre à l'intérieur ou plus rarement à l'extérieur de la cloche. Dans la nature les Roussettes dorment suspendues aux branches des arbres, tout particulièrement des Dracaena : il est probable d'après nos observations que les Cyclopodia vont alors déposer leurs larves sur la surface lisse des branches et des troncs, peut-être même sur les feuilles. Slccession des pontes. - - Par l'observation des pontes suc- cessives effectuées par diverses femelles fécondées nous avons essayé de déterminer le temps nécessaire à la maturation de l'œuf et l'activité fonctionnelle des organes génitaux. Nous avons à cet égard pu poursuivre les pontes de 3 q nées au labo- ratoire même et d'une ç capturée sur une Chauve-Souris. Expérience I. Une Q de Cyclopodia gravide est capturée, le 3-VI, au moment où elle court dans une cage à Roussettes à la recherche d'un lieu de ponte; celle-ci s'effectue dans un tube en verre, puis l'Insecte est placé sur une Chauve-Souris isolée et dépourvue d'autres parasites (donc sans cf). — Elle pond ensuite, à des intervalles réguliers de six jours, trois larves : le 9-VI, 15-Y1 et 21-VI. Gardée après cette date en observation jusqu'au 9- VII elle ne donna plus de ponte et fut alors tuée. Expérience II. — Une Q, née le 13-VI au laboratoire, est placée le même jour sur une Roussette isolée, sur laquelle nous mettons en outre un cf capturé sur une Chauve-Souris. — Elle pond sa lre larve dans la nuit du 21 au 22- VI, soit après 8 jours; la 2e, le 25-VI, après 12 jours; la 3e, le 29-VI, après 16 jours; puis elle est tuée acciden- tellement. Expériences III et IV. — Nous réunissons dans le tableau suivant les pontes successives de deux Q obtenues d'éclosion et isolées eha- 20 254 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 cune sur une Roussette; ces observations ont pu èlre poursuivies pendant une période beaucoup plus Longue que les précédentes : l11- ponte 9- 4e 5« 6e 7° 8» 9e 10° 14a 12e 13e 14e 15e 16e 17" EXPERIENCE III 9 NÉE LE S- VI. placée avec cf né le même jour Dates ■ des pontes 19-YI-1915 24 — 29 — 7-VII 10 — 15 — 18 — 22 — 24 — 31 - 3- VI II .8 - 11 — 15 18 - 22 — 29 - Intervalles sépa- rant les pontes successives Il jours après Péclosion 5 jours 5 — 12 — 3 — 4 2 7 4 5 3 4 3 EXPERIENCE IV Ç NÉE LE 9-VII, placée avec cf capturé Dates des pontes Puis la 9 disparaît, peut- être dévorée par son hôte, après être restée 8 jours sans pondre. 20-V1I--1915 22 — 25 — 28 — 1-YIII 3 5 9 — 11 15 18 18-IX 20 — Intervalles sépa- rant les pontes successives jours apri's Péclosion 2 jours 3 - 3 — 4 - <2 _ 9 3 - 4 — 3 — 31 - 9 Le 21-IX, cette 9 est tuée à fin d'autopsie ; dans le fonds de l'utérus se trouvait un œuf fécondé et le volume des ovaires indiquait que ces organes étaient en pleine activité. Ces expériences permettent, pensons-nous, de dégager quel- ques règles générales : 1. Les premières pontes ont lieu 8 à 11 jours après réclusion de la ç. 2. Les intervalles qui séparent les différentes pontes succes- sives d'une même q varient entre 2 et 6 jours; le développement intra-utérin des larves est donc très rapide. Dans l'expérience III, les intervalles de 12 et 7 jours qui séparent certaines pontes doivent être considérés comme anormaux et dus aux conditions défectueuses de l'expérience. La longue période de repos SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 255 qui a suivi L'expulsion de la ''<■' larve doil être attribuée, pensons-nous, à L'alimentation précaire des Roussettes, qui a eu sa répercussion sur la nutrition de leurs parasites. Nous n'avions à ce moment à offrir ,;i nos Chauves-Souris que «les bananes imparfaitemehl mûres que ces animaux n'acceptaieni que diffîcilemenl et ne digéraient guère; pen- dant cette période ils ont manifestement maigri et deux d'entre eux sont morts; d'aulre pari La cloche en verre dans laquelle étaient tenues les Roussettes de cette expérience, était très petite et placée en pleine lumière au laboratoire même. Dans ces mauvaises condi- tions biologiques, une Ç donna 16 pupes en 3 mois. Dans l'expérience IV, la ç vivait sur des Chauves-Souris gardées dans une cage beaucoup plus vaste, où elles pouvaient se mouvoir amplement la nuit; la cage étaient tenue dans un local obscur, où les animaux n'étaient guère dérangés en dehors de leurs heures de repas. Dans ces conditions beaucoup plus favorables, m. us voyons cette Q produire lu larves en 29 jours, soit à peu près une larve tous les 3 jours (nous faisons abstraction de la lre ponte); 40 jours après sa naissance elle a donné 11 larves. - - Elle cesse alors de rondre pen- dant un mois; si nous tenons compte du fait que la lre larve est expulsée 8 à 11 jours après réclusion de l'Insecte, nous pouvons estimer à 21 jours la durée de la période d'arrêt survenue dans l'ovu- lation. - - Après ce temps de repos les ovaires ont recommencé à fonctionner et les deux larves de la 2e série de pontes se sont suivies à deux jours d'intervalle; ces deux larves étaient un peu plus volu- mineuses que celles de la lr3 série; la mouche ç elle-même s'était fortement développée et représentait un des plus grands exemplaires de cette espèce que nous ayons rencontrés. Il serait peut-être téméraire, en se basant sur cette seule observa- tion, de vouloir poser comme règle générale que chez Cyclopodia Greeffi la reproduction se fait par des séries de pontes successives, chaque série comprenant un nombre variable de larves, les diverses séries étant séparées par des périodes de repos pouvant atteindre un mois. Mais nous croyons que ce phénomène est assez intéressant pour mériter d'être contrôlé par des expériences ultérieures. Il est d'ailleurs probable, ainsi que nous l'avons laissé supposer plus haut, que les conditions de vie des Roussettes intluent sur la vigueur des parasites et par suite sur leur activité reproductrice. Larve. — Immédiatement après son expulsion la larve prend sa l'orme normale qui est la même que celle de la pupe : c'est un corps mou, en demi-ellipsoïde, à contour elliptique, à face dorsale bombée-convexe, à lace ventrale plane, les deux sur- faces étant séparées par un rebord anguleux. Elle mesure envi- ron 3 mm. 7 de long, sur 3 mn:. de plus grande largeur et environ 1 mm. d'épaisseur; sa coloration est entièrement d'un blanc laiteux transparent. 256 SÉANCE DU \'ï DÉCEMBRE 1 0 1 T> Quoiqu'elle adhère instantanément par sa face ventrale plane à L'objet sur lequel elle fut déposée, la larve est pourtant animée de mouvements de contraction vermiculaires internes fort actifs, qui sont évidemment en relation avec les phénomènes de la nymphose. A cet égard, les larves de Cyclopodia Greeffi paraissent naître à un stade moins avancé que celles d'Hippo- bosca et Melophagus qui, au moment de leur expulsion, ressemblent déjà bien davantage à des pupes. — La larve paraît composée de il segments, mais ceux-ci ne sont que partielle- ment distincts et sont surtout nettement délimités à la périphérie de la face ventrale plane (flg. 1, .1). On voit en outre par transpa- rence avec une grande netteté les ramifications du système trachéen qui viennent aboutir à deux paires de stigmates e-. - A. Fig. 1. — Larve de Cyclopodia Grtefli Karsch. x env. 10. — A. Face ventrale mon- tiant la segmentation. — B. Système respiratoire vu de la face dorsale : a, stigmate antérieur ; b, stigmate postérieur ; c, tronc trachéen d'anastomose ; d, poche à air ; e, commissure transversale ; f, tronc trachéen latéral. (fig. 1, B) ; chacun de ceux-ci se présente comme un ostiole circulaire simple. Les deux stigmates antérieurs sont situés au tiers postérieur de la longueur du corps et sont écartés l'un de l'autre à peu près de la distance qui les sépare du bord latéral; les deux stigmates postérieurs sont beaucoup plus rapprochés vers la ligne médiane et placés à peu près à égale distance de la paire antérieure et de l'extrémité postérieure de la larve. De chaque côté de la ligne médiane un tronc trachéen d'anastomose longitudinal fortement sinueux et très marqué unit chaque stigmate postérieur au stigmate antérieur correspondant; ce tronc se renfle un peu en arrière du stigmate antérieur en une faible poche à air, à laquelle aboutit un tronc trachéen latéral SÉANCE DU i'i DÉCEMBRE 1915 257 se confirmant jusque près de l'extrémité antérieure du corps. Au niveau de la poche à air, les deux troncs d'anastomose sont eu outre réunis par une commissure trachéenne transversale. — Nous n'avons pu découvrir sur nos larves la moindre trace d'or- ganes buccaux. Ainsi que nous l'avons dit [dus haut, Westwood décrit chez les larves trouvées à la dissection de Cyclopodia Sykesii g, une paire de stigmates antérieurs et trois stigmates postérieurs en triangle; nous croyons qu'il y a en l'occurence erreur d'obser- vation, car chez Cyclopodia Greeffi nous pouvons affirmer avec certitude qu'il n'y a que deux paires de stigmates et le même nombre a été vu par Speiser (1901) et H. Scott (1908) chez des larves d'autres Xyctéribiides obtenues par dissection. Nous n'avons pas observé chez nos larves adultes expulsées naturellement les organes buccaux rudimentaires décrits par Speiser (1901) et H. Scott (1908) chez les larves trouvées en voie de développement dans l'abdomen de mouches g; nous pensons que ces organes tombent avant la ponte. - - L'étrangle- ment antérieur observé par H. Scott chez une larve de Penicil- lidia Jenynsi à moitié expulsée, est certainement accidentel et dû au passage à travers l'orifice vulvaire; il s'agit pensous-nous, dans ce cas, d'une larve incomplètement mature, expulsée avant terme, au moment où l'insecte g fut immergé dans l'alcool. Comme chez tous les Pupipares et les Muscades, la nymphose se fait à l'intérieur même de la peau larvaire. Immédiatement après la ponte, la surface dorsale convexe, avec le rebord latéral aplati, passe peu à peu cle la couleur blanc de lait à une teinte brune, puis noire foncée; en même temps la peau se durcit en une coque solide; cette transformation est complète 20 à 30 minutes après l'expulsion de la larve. — La face ventrale accolée au support prend d'abord une teinte bleuâtre, puis elle se transforme lentement en une mince pellicule blanche trans- lucide: plus tard on y distingue une série de lignes claires par- tant du rebord aplati périphérique noir et qui paraissent bien en rapport avec la segmentation de la larve; pendant plus de 48 heures après la ponte on peut encore voir par la face ventrale les mouvements internes de la nymphe en voie de formation. Pipe (fig. 2). - - La pupe a sensiblement la même forme et les mêmes dimensions que la larve adulte expulsée naturellement. Sa surface dorsale convexe est lisse et luisante à l'œil nu, très finement chagrinée sous un fort grossissement par un dense réseau en mosaïque cle lignes enfoncées polygonales. 258 SÉANCE DU li DÉCEMBRE L915 La séparation des onze anneaux du corps est très faiblement indiquée vers la périphérie de la face dorsale: par contre celle- ci montée très distinctement dans la moitié antérieure la suture arquée (Bogennaht de Brauer) suivanl laquelle la coque pupale s'ouvre lors de réclusion de l'imago. Les deux paires de stigmates occupent la même position que chez la larve; ainsi que Ta l'ait observer Speiser (1901), la figure de Humbert publiée par Osten- I. Il A . •- I/I. IV. Fig. 2. — Pupe de Cyclopodia Greeffl Karsch. xlO. — I. Pupe non éclose vue de la face dorsale. -- II. La même de la face ventrale. -- III. Pupe éclose vue de la face dorsale. — IV. Pupe vue de profil. Sacken (1881) les reporte beaucoup trop en avant. — La suture arquée est placée sur la ligne médiane vers le bord postérieur du 4e segment; les lianes des anneaux 5 à 8 présentent chacun au milieu une petite tache complètement lisse dont la signification nous est inconnue. Lors de l'éclosion de l'Insecte adulte, la pupe s'ouvre par une demi-calotte antéro-dorsale, qui se détache le long du rebord aplati périphérique et de la suture arquée décrite ci-dessus, pour SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 259 donner naissance à une large ouverture occupant plus du tiers antérieur de la pupe fig. 2, III). - Lorsqu'au cours des mani- pulations la pupe s'est détachée de ta surface sur laquelle elle était fixée, il arrive que l'imago s'échappe par une t'ente irrégu- lière déchirant la mince pellicule blanche de la face ventrale. Le tableau suivant donne la durée précise du stade pupal pour neuf larves obtenues au laboratoire : 1. Larve i ièele'18-Y; iprès-midi. éclosele 1-YI après-midi, soit après 14 2. — le 29-V — — dans la nuit du 12 au 13-VI 14 3. — le 26- V — — le 7-VI à midi, 12 4. — Ie26-V — — le 7-VI 12 5. — le2<;-\" — — le 8-YI . - 13 6. — le 27- V à midi, — le 8- VI 12 7. — le 27- Y — — le 9-VI — 13 8. — le 9- VI après-midi. — le 23- VI 14 9 — (lanslannil d u28au29-YI, — le 15- VII — — 16 L'éclosion se l'ait donc après 12 à JG jours; cette dernière durée nous paraît anormale et due à la température manifestement plus basse de la pleine saison sèche (température maximum n'atteignant presque jamais 30° G pendant le jour; thermomètre descendant à 15" G la nuit). Au moment de leur éclosion, les Cyelopodia sont complète- ment aptères; leurs téguments sont encore très pâles et leurs dimensions sont un peu plus faibles que la normale; nous avons vu plus haut qu'ils peuvent vivre alors jusqu'à '18 heures en dehors de leur hôte. Sur 31 Cyelopodia Greeffi obtenus d'éclosion au laboratoire, nous avons compté 14 q et 17 cf. Organes génitaux de la Mouche adulte. - - Us ont la même constitution fondamentale .que chez les autres Pupipares, mais avec quelques légères modifications qu'il nous paraît intéressant de signaler. a. Organes génitaux d" (fig- 3). Les glandes testiculaires sont au nombre de deux et chacune d'entre elles a la forme d'un long tube non ramifié, à partie initiale libre grêle (non épaissie en massue), enroulé un grand nombre de fois sur lui-même; la pelote lâche ainsi formée se défait très aisément au cours de la dissection; chaque tube testiculaire se continue par un canal déférent sinueux: ces deux canaux se rejoignent sur la ligne médiane et à leur jonction débouche le canal excréteur très court 260 SÉANCE DU l'i DÉCEMBRE 1915 d'une (/lande annexe unique, en forme d'ampoule conique [d'après Speiser (1901) il existe deux glandes annexes chez Cyclopodia similis Speis. et Nycteribia Blasii Kol.] (1). Au delà de la jonction des deux canaux déférents, le conduit unique présente une légère dilatation qui sert de vésicule séminale; puis le canal éjaculateur s'amincit graduellement pour aboutir à un Fig. 3. — A. Organe génital d* de Cyclopodia Greefîi Karsch, schématisé. - B. Pénis du même : 1. glande testiculaire; 2. canal déférent; 3. glande annexe; 4. vésicule séminale; 5. canal éjaculateur; 6. squelette chitineux du pénis. pénis muni d'un squelette chitineux offrant beaucoup de ressem- blance avec celui cVHippobosca. b. Organes génitaux q (fig. 4). - - Ils sont du type connu chez Bippobosca et Melophagus; et sont caractérisés par la forme générale trapue de leurs éléments essentiels. - - Les ovaires sont au nombre de deux, à contour ovale, toujours de volume inégal; ils sont situés vers la face dorsale, inclinés vers l'arrière et le dehors; nous ne sommes pas parvenus à y découvrir des ovi- ductes séparés; bien plus il ne paraît pas exister d'oviducte commun, mais les deux ovaires débouchent directement dans l'utérus, à la face dorsale, un peu en arrière du fond; c'est cette partie antérieure de l'utérus qui semble jouer le rôle d'oviducte, car c'est là qu'on trouve les œufs fécondés en voie de développe- (1) Chez Melophagus ovinus et Hippobosca maculata existent deux paires de glandes annexes (cfr. E. Massonat, Contribution à l'étude des Pupipares, 1909, p. 216, et E. Roubaud, La Glossina palpalis, sa biologie, etc., 1909, p. 52). SÉANCE DU l'i DÉCEMBRE L915 261 ment; ceux que nous avons pu voir étaient régulièrement ovales et limités par une mince membrane transparente. — Dans l'angle qui sépare les deux ovaires et cachés partiellement par ceux-ci, se trouvent deux corpuscules fusiformes qui renferment des spermatozoïdes et sont par suite des spermathèques; ils n'ont- pas de coloration spéciale et paraissent s'ouvrir directe- ment, sans canal déférent, à la base dorsale de l'utérus, immé- diatement en arrière des ovaires. — Entre les spermathèques s'engage, à la face dorsale, le canal excréteur unique de deux glandes nourricières constituées chacune de nombreuses rami- fications tubulaires se réunissant, en deux branches principales. as. CV. I II Fig. 4. — Organe génital 9 de Cyclopodïa Greeflï Karsch schématisé. — I. Vu de la face dorsale ; II. de profil ; a, ovaires ; b, utérus : c, vagin ; d, spermathèques ; e, glandes nourricières : /, rameau trachéen. L'utérus est un tube musculeux court, légèrement élargi dans sa partie antérieure; à vide, on ne peut y faire la séparation entre le fond qui joue le rôle d'oviducte, la partie médiane où se poursuit le développement de la larve, et le vagin proprement dit. -Le développement toujours inégal des deux ovaires indique bien que ces organes fonctionnent alternativement; mais nous ignorons jusqu'à quel point il y a alternance régulière dans la production des œufs. Le fait le plus remarquable qui ressort de l'étude des organes génitaux g de Cyclopodïa Grecfj'L est l'absence d'oviducte comme tel; ceci est. pensons-nous, en relation avec la grande 262 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1915 rapidité des pontes successives d'une même femelle (voir plus haut). Chez Hippobosca il existe deux ovidUctes courts se fusionnant en un conduit impair très court (cfr. Massonat, 1800, p. 222-223) et il en est de même chez Melophagus (cfr. Roubaud, 1909, p. 58); mais les spermafchèques paraissent chez ces Pupipares jouer le rôle de glandes nourricières accessoires, car on n'y ren- contre plus de spermatozoïdes. Tube digestif. - - Sa morphologie est des plus simples et a déjà été décrite par Speiser (1901). Il n'existe pas de réservoir alimentaire ou jabot. A la partie intrathoracique (œsophage et proventricule) fait suite dans l'abdomen une dilatation stoma- cale tapissée d'épithélium sécrétoire; ce dernier se continue le long de l'intestin moyen tubulaire, qui court à la face dorsale de l'abdomen et mesure environ trois fois la longueur de Tin- test in postérieur. A la séparation des deux débouchent deux paires de tubes de Malpighi, ramifiés chacun en trois branches. L'intestin postérieur, notablement plus étroit que l'intestin moyen, se termine dans l'ampoule rectale pourvue de quatre papilles glandulaires (ou musculaires ?) pirif ormes bien dis- tinctes; cette dernière disposition est analogue à ce qu'on trouve chez Melophagus. BIBLIOGRAPHIE F. -A. Kolenati Beitrâge zur Kenntniss der Phthiriomyarien {Ilorac Soc. entomol. Rossic., II, 1862, p. 1-109, pi. i-xv). R. Osten-Sacken. • - On the larva of NycieriMa [Tr. enlom. Soc. London, 1881, p. 359-361, pi. xvi, rig. a-f). H. Scott. - - On certain Nycteribiidae, with descriptions of two new species frorn Formosa (Tr. enlom. Soc. London, 1908, p. 359-370, pi. xvin). P. Speiser. ■ - Ueber die Nycteribiiden (Arcli. Naturgesch., LXVII, 1901, I, fasc. 1, p. 11-78, pi. m). J.-O. Westwood. - - On Nycteribia, a g'enus of wingless Insects {Tr. zoolog. Soc. London, I, 1835, p. 275-294, pi. XXXVl). (Travail du Laboratoire de Léopoldville et de l'Institut Pasteur de Paris). SÉANCE DU 1 'i DÉCEMBRE 1915 203 Ouvrages offerts. Kœhler \{.). ■ Description d'une nouvelle espèce à'Astrophiura, VAslroplùura Cavellse Bull. Instil. Océanogr., n° 311, 30 nov. 1915, 13 p.). Perrot (Emile . Un institul africain de technologie agricole et de recherches scientifiques (Rev. gén. sci, 30 juillet 1915, 16 p., 1 carte). Reale Accademia deUe scienze di Torino. Classe di scienze moral i. storiche e filologiche. Adunanza de! 21 novembre 1015 (4 p.). Ouvrages offerts par M. R. Blanchard. Blanchard (Prof. R.). -- La lutte contre la Mouche (Ligue sanitaire française, Bulletin n° 5, 25 aoûl 1915, 63 p.). Bollack (Léon . - L'emploi rationnel de la plume des Oiseaux sau- vages (Paris, Publ. du Comité d'ornithol. économ., 1914, 71 p.). Brian (B.-A.). — Di un Isopodo parassita dei Pesci (Livoneca sinuata Kcelbel) {Riv. pèsea e idrobiol, VII, 1912, p. 97-99 Buen (Odôn de). 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Trouessart 216 Protonyssus n. gen. Trouessart 217 Crustacés Brementia n. gen. Chatton 129 BremenÏM balneolensis Chatton 130 Ooncides n. gen. Chatton 136 Ooneides amela Chatton 137 Annéi.ides Pista breribranchia Caullery 76 Pista foliigera Caullery ~2 Pista obesiseta Caullery 74 Pista robustiseta Caullery 71 Pis la sibogse Caullery 76 Pista typlta Caullery 77 Folycirrus (Leucariste) arenivorus Caullery 244 Spiopliancs longicirris Caullery 111 Spiophanes m alayensis Caullery 104 Strcblosoma longirem is Caullery 45 Terebellides intoshi Caullery 111 Infusoire Licnopiwia buttai Dustin 179 TABLE DES MATIERES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE D'AUTEURS Pages Beqlaert (J.), voir Rodhain. Caullery (M.j. — Sur les Terebellides Alalmgren du Siboga et les Térébelliens voisins 111 — Sur les Térébelliens de lu sous-famille Polycirridie Malmgr. — I. Délimitation des genres. — II. Polycirrus arenivo- vus n. sp 239 — Sur les Térébelliens de lu tribu des Thelepinss, examen des genres. Tubes spirale de Streblosoma longiremis n. sp 4i — Sur les Térébelliens du genre Pista Malmgr. en particulier sur les uncini de ces Annélides 68 Sur quelques particularités du genre Spiophanes Grube et sur une nouvelle espèce du genre Spiophanes malaycnsis n. sp 101 Cauller\ (M.) et F. Mesnil. — Notes biologiques sur les mares à Lithothamnion de la Hague. — I. Présentation d'un Labrorostratus parasiticus S. J., parasite interne dans Odontosyllis ctenostoma Clap 160 — Notes biologiques sur les mares à Lithothamnion de la Hague. - II. Sur l'habitat d'un Copépode semi-parasite, Mesnilia martinensis Canu, 1898 176 -— Notes biologiques sur les mares à Lithothamnion de la Hague. — III. Sur une émission spontanée de sperma- tozoïdes observée le 18 août 1915 198 Càziot (E.). — Notice sur la malacologie des environs de la Bour- boule (Puy-de-Dôme) 205 Chatton (Edouard) et Ernest Brémext. — Brementia balneolen- lensis n. g., n. sp., nouveau Copépode ascidicole incuba- teur, parasite des Leptoclinum (Note préliminaire) 129 — Les oostégiles, les pléroslégiles et la cavité incubatrice des Ascidicolidse (Copépodes); développement, homologies, valeur phylogénétique et taxonomique (note préliminaire) 143 — Sur un nouveau Copépode ascidicole incubateur, Ooneides amela n. g., n. sp., parasite des Leptoclitiujn (note préli- minaire' 135 266 SÉANCE DU l'i DÉ CEM BR E J 9 1 O Pages. Dustin (A. -P.). - - Sur une variété nouvelle de Licnophora endo- parasite de Huila hydatis Linn. (Noir préliminaire^ 17'.i Fage (Louis). — Sur quelques Gobius méditerranéens (G. Kneri Stndr., G. elongatus Canestr., G. niger L.) 164 Hérouard (Edgard). -- Les unités architectoniques et les homo- logies de la lanterne d'Aristote 117 Keilin (D.). ■ - La loi de l'irréversibilité de l'évolution (Dollo , vérifiée par l'étude des larves d'Insectes 38 Mesnil (F.), voir Caullery. Petit (L.). — Les Oiseaux et la guerre 162 Sur l'arrivée des Hirondelles et des Martinets 93 — Sur les migrations des Oiseaux 55 Pic (M.). Diagnose latine obligatoire 93 Nouveaux Malacodermes exotiques (Col.) 95 Rabaud (Etienne) — Le dégorgement réflexe des Acridiens 223 — Sur un cas de ressemblance mimétiqu^ sans valeur pro- tectrice ., 56 Raspail (Xavier). — Le choléra annoncé par la disparition des Oiseaux 125 — Photographies truquées tendant à corroborer la légende de Jenner sur l'isolement du jeune Coucou dans le nid 185 Rodhain (J.) et J. Requaert. - - Observations sur la biologie de Cyclopodia Greeffi Karsch (Dipt.), Nyctéribiide parasite d'une Chauve-Souris congolaise 248 *&■- Stiles (C.-W.). — Circulaire. — Liste oflicielle des noms zo; 'lo- giques 86 Thompson (William-R.). — Les rapports entre les phagocytes et les parasites chez les Arthropodes 63 Trouessart (E.). -- A propos de la diagnose latine en zoologie... 201 — Révision des genres de la sous-famille des Atialgesinœ, ou Sarcoptides plumicoles 207 Vaulx (R. de la). — Anomalies antennaires de quelques Daphnies gynandromorphes 194 — Remarques sur Daphne Atkinsoni Baird 100 Sur des Daphnies androgynes 102 Vignal (L.). — Quelques observations sur les Glandina gUttata.. 78 TABLE PAR ORDRE DE MATIÈRES N° 1 à 3, paru le 6 juin 1015. Pages. Liste des membres v Liste géographique des membres xxm Bureau et Conseil pour 1915 xxix Présidents d'honneur et Présidents depuis la fondation de la Société xxx Prix Malotau-de-Guerne (règlement) xxxi Prix François-Secques (règlement) xxxm Prix Louis-Petit pour l'ornithologie (règlement) xxxiv Situation des membres de la Société pendant la guerre xxxv Séance du 12 janvier 1 — 9 février 38 9 mars 54 N° 4 à 7, paru le 30 octobre 1915. Séance du 13 avril 85 25 mai 'XXIIe Assemblée générale annuelle) 89 8 juin 98 13 juillet 124 N° 8 à 10, paru le 20 mars 1916. Séance du 26 octobre 157 9 novembre 185 14 décembre . .; 201 Le Secrétaire général gérant, A. POBERT. 1MP. OBERTHUR, RENNES-PARIS (4785-15) MBL WHOI LIBRARY UH 1A3I 1/ IX