Tr TA - vétn tre rot -are A Lee - sr dE a Eu = FA OPA Au ee ÈS Bt des DOTE 2 EE Ra er ae be Gothic Te neh ses Eee ne re Pr } À ‘h QU no HF V4 rt (eu fe aval RE NTNR EE € 4: Série, t. XI. — 1911. — N°12 BULLETIN SOCIÉTÉ GÉOLOGIQOUE DE FRANCE CETTE SOGIÉTÉ, FONDÉE LE 17 Mars 1830 A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1832 # QUATRIÈME SÉRIE TOME ONZIÈME % $ \ Fasccures 1-2 : ? À ira Liste des Membres de la Société, 2e : pp. Prix el etes de la Société : pp. xXLvIr-xLvr Feuilles 1-7. — 1 8 SU 225058. #; PARIS SOCIÉTÉ GÉULOGIQUE DE FRANCE 28, rue Serpente, VI 1911 Pur PUBLICATION MENSUELLE NOVEMBRE 1911 , ù 4 « EME Arr. 2. — L'objet de la Sociélé est de concourir à l'avancement de Ja Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la France, tant en lui-même que dans ses rapports avec les arts industriels et l'agriculture. Ant, 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Fran- gais et les étrangers peuvent également en faire partie. Il n'existe aucune distinction entre les membres. Arr. #.— Pour faire partie de la Société, il faut s'être fait présenter dans une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. ; Arr. 38. — La Société lient ses séances habituelles à Paris, de Novembre à Juillet. | Ant. 39. — La Société se réunit deux fois par mois {le 1°" et le 3° lundi du mois). ART. 42. — Pour assisler aux séances, les personnes étrangères à la Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. Arr. 46, — Les membres de la Société ne peuvent lire devant elle aucum ouvrage déjà imprimé. AnT. #8. — Aucune communication ou discussion ne D eut avoir lieu sur des objets étrangers à la: Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. Ant. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiendra une ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura élé préalablement déterminé. AnT. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque membre. Arr, 55. — ... Il ne peut être vendu aux personnes élrangères à la Société qu’au prix de la cotisation annuelle. Arr. 58. — Les membres n'ont droit de recevoir que les volumes des années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation, Toutefois, les volumes correspondant aux années antérieures à leurentrée dans la So- ciété leur sont cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément à un tarif déterminé. Arr. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou mémoires insérés au Bulletin, les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un tirage à part Ar 73. — Chaque membre paye: 1° un droit d'entrée ; ® une cotisation annuelle?. Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 franes. La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, étre remplacée . par le versement en capital d’une somme fixée par la Société en assemblée : générale (400 francs). Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à _ Ja Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle (minimum : 1000 francs). 1. Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne connai-. traient aucun membre qui püt les présenter n'auront qu'à adresser une demande au Secrétariat, en exposant les titres qui justifient de leur admission. 2. Néanmoins sur la demande des parrains les nouveaux membres peuvent n'acquilter, la première année, que leur droit d'entrée, en versant la somme de 20 fr. Le Compte Rendu sommaire des séances de l'année courante leur est envoyé gratuitement; mais ils ne recoivent le Bulletin que la deuxième année et doivent alors payer la cotisalion de 30 francs. Ils jouissent d'ailleurs des autres droits et privilèges des membres de la Société. Ê - Cape Len TA A RER ? sh Tr." SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE LISTE DES ANCIENS PRÉSIDENTS DE LA SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE (indique les anciens Présidents décédés) MM. QE Au Bou. 1830. | DE Roissy. 1831. Se CoRDIER. » 1832: -- BronGniarT (Alex.). 1833. -- De Bonxarr. 1834. -- Constant PRÉvOsT. 1835. + Aui Boué. 1836. + Erre De BEAUMONT. 1837. + Durrénoy. 1838. + Corpier. 1839. + Consranr PRÉvoOsT. 1840. -: BroncnrART (Alex.). HO PASSY. 1842. + Corner. 1843. + »'Orrrany (Alcide). 1844. + D'ARCHIAC. 1845. “+ Eure ne BeAumonr. 1846. “+ DE VERNEUIL. 1847. -- Durrénoy. 1848. + Micein. 1849. + D'ARCHIAC. 1850. + Er ne Beaumonr. 1851. -- Constant Prévosr. 1852. + D'Omarius D'HALLOY. 1853. “DE VERNEUIL. 1854. -- D ArcHIAC. 4855. + ÉLe pe BEAUMONT,. 1856. + Desnaves. 1857. + Damour. 1858. + VIQUESNEL Mars 1911, MM. 1859. + Hérerr. 1860. + LevarLois. 1861. + S'°-Claire-Deville (Ch.). 1862. + DeLesse. 1863. + Gaupry (Albert). \ 1864. - DauBRÉE. 1865. + Gruxer (L.). 1866. -- Larrer (Edouard). . 1867. DE VERNEUI. 1868. + BELGRAND. 1869. -- De Brrzry. 1810-71. + Gervais (P.). 1872. + Héperr. 1873. + De Roys (Marquis). 1874. -: Corteau. 1875. - Jannerraz (Ed.). 1876. “+ Perrar (Ed.). 1871. -: TourNouËR. 1878. -: Gaupry (Albert). 1879. -: DauBrée. 1880. + De LapparenT (Albert) 1SST. - Fiscuer. 1882. DouvizLé (Henri). 1883. -: Lory (Ch.). 1SS8£. + ParRAN. 1885. + Marrarr. 1886. + CorrEau. 1887. -: Gaupry (Albert). 1888. - SCHLUMBERGER. 1889. + Héserr. Bull. Soc. géol. Fr. XI. — A. ME à L CSC S , $ £ re vo à *e de TA ARS SIL 2 ENT de A “4 1$ Bo rl Se 0 ER PTE RÉ gen 0 RNA En D NET TT NOR VI 1890. 1891. 1892. 1893. 1894. 1895. 1896. 1897. 1898. 1899. 1900. 1876. 1877. 1878. 1819; 1880. 1881. 1882. 1883. 1884. 1887. 1889. 1891. 1893. 1895. 1897. 1590 1903. 1906. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE MM. + BerrranD (Marcel). + Muxier-CHALMAS. Micuez Lévy. LEILLER. GOSSELET. Linper. Dorzrus (Gustave). Barrois (Charles). BEerGERON (Jules). DE MARGERIE (Emm.). + De LAPPARENT (Albert) 1901. 1902. 1905. 1904. 1905. 1906. 1907: 1908. 1909. 1910. MM. Carez (Léon). HauG (Émile). Boure (Marcellin). TermiEer (Pierre). 7 PERON (A.). + BoisreL (A.). Cayeux (L.). Douvizré (Henri). - JANET (Léon). Lacroix (A.). LAURÉATS DU PRIX VIQUESNEL MM. + Munier-CnaLMaAs. BarRois (Ch.). FaBre (G:). 7 FONTANNES (F.). 7 HERMITE. OEuLerr. VAssEuR (G.). Dozcrus (G.). LEENHARD. Micuez Lévy. 1890. 1895. 1896. 1898. 1900. 1902. 1904. 1906. 1908. 1910 MM. BERGERON (J.). Haua (Emile). Cossmanx (M.). GLANGEAUD (Ph.) CHorrar (Paul). RousseL (Joseph). PERVINQUIÈRE (Léon). Bresson (A.). THEvENIN (A.). Douvizré (Robert). LAURÉATS DU PRIX FONTANNES MM. + Berrraxp (Marcel). 3ARROIS (Ch. ). Kicran (W.). DELAFOND (Fr.). Boure (Marcellin). Ficeur (E.). 1901. 1903. 1905. 1907. 1909. MM. Paouier (V.-L.). GeExriL (L.). Cayeux (L.). LEMOINE (Paul). JACOB (Charles) LAURÉATS DU PRIX PRESTWICH MM. TERMIER (Pierre). LuGEoN (Maurice). 19100! M. Carez (Léon). ADMINISTRATION DE A SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE POUR L'ANNÉE 1911 BUREAU Président : M. D. OEncerr. Vice-Présidents : MM. G. Say. Louis MrAzEc. MM. Louis GENTIL. Paul LEMOINE. Secrétaires : Pour la France : | Pour l'Etranger F M. Antonin LANQUINE. M. Robert Douvirré. Vice-Secrétaires : M. François FAvRE. DOPNR AS TEA UTRY. Trésorier : Archiviste : M. M. Cossuanx. | M. Paul Jopor. CONSEIL (Le Bureau fait essentiellement partie du Conseil [art. IV des statuts]) MM. A. Dorcor. MM. M. Boure. E. pe MARGERIE. A. THEVENIN. H. BoursAULr. A. Lacroix. Stan. MEUNIER. G. F. Dozzrrus. H. Douvicré. £mile Hauc. P. TERMIER. Léon CaAREz. Ÿui ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE COMMISSIONS Commissions de publication et des Archives MM. D. OEurert, A. LanouIxe, R. Douvizré, M. Cossmany, P.Jopor, membres du Bureau, font partie de ces Commissions. Bulletin. MM. Henri Douvicré, G. F. Doczrus, L. GEenriz, E. DE Mar- GERIE, À. LACROIX. Mémoires de Géologie. MM. P. TerMiER, P. LEMOINE, J. BERGERON. Mémoires de Paléontologie. MM. H. Douvizré, M. Bouzr, Em. Hauc, A. THEVENIN, R. ZiLer, L. PERVINQUIÈRE. Commission des Archives et de la Bibliothèque. MM. De MarGEriE, Paul Lemoine, J. BLAYAC. Commission de Comptabilité MM. P. TeruiEr, H. Douvirzé, A. DozLor. Commission des Prix. 19 membres dont 929 habitant la Province où l'Étranger. Le Présipexr et les Vice-PRÉSIDENTS de la Société; Les ANCIENS Présinents ; Les LAURÉATS des divers Prix de la Société et en outre : MM. A. Bicor, Corror, NickLÈs, A. DE GROSSOUVRE, Mourer. MEMBRES A PERPÉTUITÉ BAROTTE (J.). BaziLe (Louis). CorrEau (Gustave). DANTON. DauBrée (A.). Dorrrus-Ausser (Daniel). FoxrANxeEs (Louis). JAGKSON (James). Gaupry (Albert). GOSsELET (J.). GraD (Ch.). LaGrANGE (Docteur). Lamote (Colonel de). LevarLois (J.). Miec (Mathieu). PARANDIER. Presrwicx (Joseph). Reyuoxp (Ferdinand). Roserton (Docteur). TOURNOUËR. VERNEUIL (Édouard de VIQUESNEL. Vircer Dp'Aoust (Pierre-Théodore). Biscioraèque pe L'UNIVERSITÉ pe BALE (Suisse). COMPAGNIE DES CHEMINS DE FER DE PARIS A Lyon ET À LA MépiTEr- RANÉE, 88, rue Saint-Lazare, Paris. ComPAGnIE DES ForGEs pe CHATILLON-ComMEeNTRY, 19, rue de la Rochefoucauld, Paris. Compagnie DES MinerAIS DE FER MAGNÉTIQUE DE Moxra-EL-Hapip, 26, avenue de l'Opéra, Paris. ComPAGNIE DES MINES DE LA GRAND'Com8e, 17, rue Laffite, Paris. SOCIÉTÉ ANONYME DES HOUILLÈRES DE BessèGes ET Rograc, 17, rue Jeanne-d'Arc, Nimes (Gard). D D Po MEMBRE DONATEUR + Madame C. FoNTANNES. 1. Sont membres à perpéluilé les personnes qui ont donné ou légué à la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle (Décision du Conseil du ? novembre 1840). + Indique lés membres à perpétuité décédés. Lé Sie M Et ME SORT" 0 + VD 4 CNET EL ER Li RES ENE POUTINE DR ET NT J I RE PL 2 RUN AS SES CRM D D PES NES PET - Û z 1 D UE DE LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE AU À JANVIER 1911 (Le signe [P] indique les membres à perpétuité et l'astérisque * les membres à vie.) 1905 1889 1867 1908 1898 1905 1878 1902 1899 MM. AGUILAR SANTILLAN (Raphaël), Secrétaire bibliothé- caire de l’Institut géologique national, 5*, del Ci- près, n° 2728, Mexico (Mexique). AGUILERA (José-Guadalupe), Directeur de l’Institut géologique national, 5*, del Ciprès, n°2728, Mexico (Mexique). AGuUILLON, Inspecteur général des Mines, 71, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris, VIT. ALLAHVERDJIEW (Dimitri G.), Professeur au Gymnase, à Sliven (Bulgarie). ALLARD (Joseph-Alexandre), Ingénieur des Arts et Manufactures, Voreppe (Isère). ALLORGE (Maurice), Lecturer of Geology, the Univer- sity Museum, Oxford (Grande-Bretagne). ALMERA (Chanoine Jaime), 1, calle Sagristans, 3%, Barcelone (Espagne). AmBAYrAC (J. Hippolyte), Professeur honoraire, 6, place Garibaldi, Nice (Alpes-Maritimes). AmioT (Henri), Ingénieur en chef au Corps des Mines, adjoint à la Direction de la Compagnie du Chemin de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, 4, rue Weber, Paris, XVI. ARGAND (Emile), 10, rue des Terreaux, Lausanne (Suisse). ARRAULT (René), Ingénieur civil, Entrepreneur de sondages, 69, rue de Rochechouart, Paris, IX. ARTHABER (D' Gustav A. Edler von), Professeur de Paléontologie à l'Université, 1x, Ferstelgasse, 3, Vienne (Autriche). — 1888* 1909 1908 1873* 1899 1864* 1885 1903 1881 1901 20 30 SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUÉ DE FRANCE XI Auserr (Francis), Ingénieur en chef au Corps des Mines, 38, rue Lamartine, Clermont-Ferrand(Puy- de-Dôme). Auserr (Frédéric), Château d'Oisème, près Chartres (Eure-et-Loir). AuBrUN, Ingénieur au Corps des Mines, 132 bis, bou- levard Raspail, Paris, VI. Aucr-Dumesxiz (d’), 228, rue du Faubourg-Saint- Honoré, Paris, VIII. AzéËmaA (Joseph), Licencié ès sciences, 14, rue de la Mairie, Pamiers (Ariège). AzémA (Colonel Léon), 137, avenue Parmentier, Parñs x BarL (John), Ph. D., Inspecteur en chef au Geolo- gical Survey, Le Caire Egypte). BaLsAN (Charles), Manufacturier, Député de l'Indre, 8, rue de La Baume, Paris, VIIL. BauBerG (Paul), 87-88, Kaiserallee, Friedenau, Ber- lin (Allemagne). BarDON (Paul), 9, avenue Perrichont, Paris, XVI. Barré (Commandant O.), 10, avenue Henri-Martin, Pamiss XOVIIE BarRET (Abbé), Doyen de Formeries (Oise). BARRILLON (Léon), ancien Ingénieur en chef de la Compagnie des Mines d’Aniche, 12, rue Brémon- tier, Paris, XVI. Barrots (Charles), Membre de l'Institut, #1, rue Pas- cal, Lille (Nord). BarrHéLEMY (François), 2, place Sully, Maisons- Laflitte (Seine-et-Oise). Bary (Émile de), Guebwiller (Haute-Alsace). BAYLE (Paul), Directeur des mines et usines de la Société lyonnaise des Schistes bitumineux, Autun (Saône-et-Loire). : Bépé (Paul), Archiviste de la Compagnie des Phos- phates de Gafsa, Sfax (Tunisie). Bei@sepEer (David), Ingénieur, 125,avenue de Villiers, Paris, XVII. BEL (Jean-Marc), Ingénieur civil des Mines, 90, rue d'Amsterdam, Paris, IX. XII 1878* 189% 1890 1910 1908 1891 40 1899 [P] 1890 1908 1890 1891 1906 1884 1884 1884 1887 50 1865* 1896 LISTE DES MEMBRES BErGERON (Jules), Docteur ès sciences, Professeur à l'École centrale des Arts et Manufactures, 157, boulevard Haussmann, Paris, VIII. BerxarD (Augustin), Chargé de cours à l’Université (Faculté des lettres), 61, rue Scheffer, Paris, XVI. BErxarD (Charles-Em.), Ingénieur civil, 12, rue Rosa-Bonheur, Paris, XV. Béroup (Abbé J. M.), Mionnay (Ain). BERTRAND (Léon), Professeur de Géologie à l'Ecole normale supérieure, Collaborateur principal au Service de la Carte géologique de la France, 137, boulevard Saint-Michel, Paris, VI. BeuGxor (Th.), Vétérinaire major au 12° régiment d'artillerie, hcencié ès sciences naturelles, 53, rue de la Fédération, Montreuil-sous-Bois (Seine). Bézier (T.), Conservateur du Musée d'Histoire natu- relle, 9, rue Alphonse-Guérin, Rennes (Ille-et- Vilaine). BigLioTHÈèQuE de la ville d'Annecy (Haute-Savoie). BigLioTHÈQUE DE L'Université de Bâle (Suisse). BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE de Fribourg-en-Brisgau, Bade (Allemagne). BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE de Grenoble (Isère). BIBLIOTHÈQUE DE L'UNIVERSITÉ CATHOLIQUE de Louvain, 22, rue Neuve, Louvain (Belgique). BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE de la Ville, boulevard äu Musée, Marseille (Bouches-du-Rhône). BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE, palais de l'Université, Montpellier (Hérault). BIBLIOTHÈQUE DE L'UNIVERSITÉ de Strasbourg (Alsace- Lorraine). BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE de Médecine et Sciences, allées Saint-Michel, Toulouse (Haute-Garonne). Biaor (A.), Doyen de la Faculté des Sciences, 28, rue de Geôle, Caen (Calvados). Biocue (Alphonse), 53, rue de Rennes, Paris, VI. Bizarp (René), Avocat, à Epiré, par Savennières (Maine-et-Loire). a 1893 1897 1896 1892 1882* 1855 1901 1909 1890 1857 1878 1900 1884* 1881 1887 1889 1903 1861 1904 60 70 DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XIII Brayac (J.), Préparateur à l'Université (Faculté des Sciences), Répétiteur à l'Institut agronomique, Laboratoire de Géologie, Sorbonne, Paris, V. Boca, Licencié ès sciences, 5, rue Cassette, Paris, VI. Borizz y Pocx (Arthuro), Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences de Barcelone, calle de las Cortès, Barcelone (Espagne). Boapaxowrrcx (Ch.), Ingénieur des Mines, École des Mines, Saint-Pétersbourg (Russie). BoxaParTE (Prince Roland), Membre de l'Institut, 10, avenue d'Iéna, Paris, XVI. Bonxarpor (Léon), Varennes-le-Grand (S.-et-L.). Bonxes (KF.), Professeur de Géologie et de Minéra- logie à l'Ecole des Mineurs, #, place du Marché, Alas (Gard). Bonwer (Pierre), #, rue Schœælcher, Paris, XIV. Booxe (René), Armurier, Bouin, par Chef-Boutonne (Deux-Sèvres). Boreau-Laraxabie (Charles), 30, Cours du Pavé des Chartrons, Bordeaux (Gironde). Bornemanx (L.-G.), Eisenach (Saxe-Weimar). Boueée (Ernest), Naturaliste, 3, place Saint-André- des-Arts, Paris, VI. Boure (Marcellin), Professeur de Paléontologie au Muséum national d'Histoire naturelle, 3, place Valhubert, Paris, V. BourGrar (Chanoine), Doyen de la Faculté catho- lique des Sciences, 15, rue Charles-de-Muyssart, ‘ Lille (Nord). Bour&ery, ancien Notaire, Nogent-le-Rotrou (Eure- et-Loir). Boursauzr (Henri), Ingénieur du Service des Eaux au Chemin de fer du Nord, 59, rue des Martyrs, Paris. IX Boussac (Jean), Préparateur de Géologie à l’'Univer- sité (Faculté des Sciences), 224, avenue du Maine, Paris, CINE BouriLuteR (Louis), Roncherolles-le-Vivier, par Dar- netal (Seine-Inférieure\. Bouzaxquer, Ingénieur des Arts et Manufactures, 31, rue d'Amsterdam, Paris, VIII. XIV 1902 1892 1898 1906 1901 1909 1897 1905 1859 1880* 190% 1883 1882 80 LISTE DES MEMBRES Boyer (Joseph), Docteur en médecine, 13, place du Pont, Lyon (Rhône). Brary (Adrien), Ingénieur civil des Mines, 21, rue Poussin, Paris, XVI. Branxxer (John Casper), Professeur de Géologie, Stanford University (California, Etats-Unis). Bravo (José), Ingénieur en chef des laboratoires du Corps des Ingénieurs des Mines, Professeur de Minéralogie etde Géologie à l'Ecole des Ingénieurs, Lima (Pérou). Bréox (René), Collaborateur au Service de la Carte géologique de la France, Semur (Côte-d'Or). Bressox (A.), Docteur ès sciences, Préparateur de Géologie à l’Université (Faculté des Sciences), Besançon (Doubs). Brives (Abel), Docteur ès sciences, Collaborateur au Service de la Carte géologique de l'Algérie, chargé d’un cours à l'Université (Faculté des Sciences), Mustapha (Alger). Brouer (G.), Chimiste de la station agronomique de Laon, avenue Brunehaut, Laon (gare) (Aisne), Brouwer (D'. H. A.), Géologue au Service des Mines (Java, Indes néerlandaises). 3RUNHES (Jean), Professeur de Géographie à l'Uni- versité, 314, rue Saint-Pierre, Fribourg (Suisse). BURCKHARDT (Carlos), Géologue chef de section à l'Institut géologique national, 5*, del Ciprès, n° 2728, Mexico (Mexique). BUREAU (Édouard), Professeur honoraire au Muséum national d'Histoire naturelle, 24, quai de Béthune, Prise Ve Bureau (Louis), Professeur à l'École de Médecine, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle, 15, rue Gresset, Nantes (Loire-[nférieure). Bursaux, Ingénieur, Directeur du chemin de fer et de la mine de Metlaoui, par Gafsa (Tunisie). Busquer (Horace), Chef des Services des mines du Creusot, Collaborateur adjoint au Service de la Carte géologique de la France, La Machine (Nièvre). CALDERON (D' Salvador), Professeur de Minéralogie à l'Université centrale, Madrid (Espagne). 1910 1895 1850 1882 1910 1910 1875" 1890 1891 1888 1910 1879 1902 1902 1880 1904 1869* 1880 1903 1898 90 100 DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XV Caczess (E.), Ingénieur civil des Mines, 39, rue Lafontaine, Paris, XVI. Caxu (Ferdinand), 19, rue Campagne-Première, Paris CUIV: CapeLLINI (Giovanni), Sénateur, Professeur de Géo- logie à l'Université, Bologne (Italie). CaraLp (Joseph), Professeur de Minéralogie à l'Uni- versité (Faculté des Sciences), 21, rue Rémusat, Toulouse (Haute-Garonne). CarDaILLaC (Jean de), Substitut au procureur de la République, boulevard Edouard Rey (maison Esprit), Grenoble (Isère). Carpor (Ch.), Pharmacien, Melisey (Haute-Saône). Carez (Léon), Docteur ès sciences, Ancien directeur de l'Annuaire géologique, Licencié en droit, 18, rue Hamelin, Paris, XVI. Carrière, 4?, rue Agrippa, Nîmes (Gard). Caveux (Lucien), Professeur à l'Ecole nationale des Mines et à l’Institut national agronomique, 6, place Denfert-Rochereau, Paris, XIV. Cazior (E.), Chef d’escadron d’Artillerie, en retraite, 24, quai Lunel, Nice (Alpes-Maritimes). CHABaANIER (E.), Ingénieur, chef de Laboratoire aux Mines de la Vieille Montagne, à Viviez (Aveyron). CHaïGxox (Vicomte de), 14, rue Guérin, Autun (Saône-et-Loire). Caras (Adolphe), #5, rue Émile-Menier, Paris, XVI. CHaxeL (Emile), Professeur au Lycée, Président de la Société des naturalistes de l’Ain, Bourg (Ain). Cuapuis (Albert), ancien juge au Tribunal de Com- merce de la Seine, 229, rue du Faubourg-Saint- Honoré, Paris, VIIL. Cuarerox-CHaumeiL (A.), 172, boulevard du Mont- parnasse, Paris, XIV. CHaRReyrE (Abbé), à Alosiers, commune de la Fage- Saint-Julien, par Saint-Chély d’Apcher (Lozère). CHARTRON (C.), 1, rue Sainte-Marguerite, Luçon (Vendée). CHarvizHAT (Gr), Docteur en médecine, #, rue Blatin, Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). CHATELET (Casimir), 32, rue Vieux-Sextier, Avignon (Vaucluse). 1907 190% 1880* 1854* 1908 104 1880 1873* 1904 1882 1882 1879 1882 1879 110 120 LISTE DES MEMBRES Cuaurarp (Jean), Docteur ès sciences, 17, rue Treil- hard, Paris, VII: Cnauver, Notaire, Ruffec (Charente). CueLor (Emile), Licencié ès sciences, 82, rue Monge, Paris, W, Ceux (Albert), Directeur de l'Observatoire de la Baumette, près Angers (Maine-et-Loire). CHEVALIER (Marcel), Licencié ès sciences, ancien Préparateur à la Faculté des Sciences, 6, rue Alphonse-Daudet, Paris, XIV. CuorrAT (Paul), Collaborateur au Service de la Carte du Portugal, 113, rua do Arco a Jesus, Lisbonne (Portugal). Caupeau (René), Docteur ès sciences, 35, rue de l’Arbalète, Paris, V. CLéro (Maurice), 46, rue Saint-Placide, Paris, VII. CLroëz (Charles-Louis), Répétiteur à l'École poly- technique, 9, rue Guy-de-la-Brosse, Paris, V. Coccai (J. Igino), Professeur de Géologie à l’Institut des Hautes Etudes, 51, via Pinti, Florence (Italie). Coëz (Edouard), Licencié ès sciences, 87, rue Denfert- Rochereau, Paris, XIV. Coras (Ernest), Industriel, Bonnières-sur-Seine (Seine-et Oise). Correr (Pierre), Sainte-Menehould (Marne). CozLor (Louis), Professeur de Géologie à l'Université (Faculté des Sciences), #, rue du Tillot, Dijon (Côte-d'Or). Couses (Paul), 1, rue de l’Assomption, Paris, XVI. CoMmissION DU SERVICE GÉOLOGIQUE DU PORTUGAL, 113, rua do Arco a Jesus, Lisbonne (Portugal). COMPAGNIE DES CHEMINS DE FER DE L'EST (LE PRÉSIDENT DU CONSEIL L'ADMINISTRATION DE LA), 21 et 23, rue d'Alsace, Paris, X. COMPAGNIE DES CHEMINS DE FER DE PARIS A LYON ET A LA MÉDITERRANÉE (LE PRÉSIDENT DU CONSEIL D'ADMI- NISTRATION DE LA), 88, rue Saint-Lazare, Paris, IX. COMPAGNIE DES FORGES DE CHATILLON, COMMENTRY ET Neuves-Maisoxs, 19, rue de La Rochefoucauld, Paris A COMPAGNIE DES MINERAIS DE FER MAGNÉTIQUE DE Moxra-Ez-Hapib, 58, rue de Provence, Paris, IX. 1879 [P] 1908 1902 130 1909 1873 1883* 1889 1906 1904 1902 1906 1896 1902* 140 1906 1875 1891 1869* 1901 DE LÀ SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XVI CompaGnie DES MINES De LA GrAND’Cou8e, 26, rue Laflitte, Paris, IX. Coquiné (Eugène), Ingénieur-Agronome, agrégé de Sr ne ol Da Die l'Université, 20, rue Thiers, Boulogne-sur-Seine (Seine). Coran (Paul), 119, avenue de Wagram, Paris, XVII. Corner (Dr Jules), Professeur à l'Ecole des Mines de Mons et à l’Université de Gand, 86, Boulevard Dolez, Mons (Belgique). Corrizar (Daniel de), Ingénieur des Mines, Sous- Directeur du Service de la Carte géologique d’Es- pagne, 16, rue Velasquez, Madrid Espagne). Cossuaxx (Maurice), Directeur de la Revue critique de Paléozoologie, 110, rue du faubourg Poisson- nière, Paris, X. Coste, Ingénieur des Mines, Directeur des mines de Blanzy, Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire). Corrin (René), Licencié en droit, Directeur de la Compagnie parisienne des Asphaltes, 81, rue Jouffroy, Paris, XVII. CorTREAU (Jean), Licencié ès sciences naturelles, 259, rue de Rivoli, Paris, I. Corrrox, Agrégé des sciences naturelles, Professeur au lycée Ampère, Lyon (Rhône). Courrox (Olivier), Docteur en médecine, Secré- taire de Paleontologia Universalis, Saint-Denis d'Anjou, Mayenne. Couxiccox, Chef du Service géologique de Cochin- chine, 13, rue de la Poissonnerie, Hanoï (Tonkin), CourrY (Georges), 3, rue Thénard, Paris, V: et, Chaulfour-lès-Etréchy (Seine-et-Oise). Couyar (Jean), Licencié ès sciences, Institut français (Archéologie), Le Caire (rgypte). CroisieRs DE Lacvivier {C.), Docteur ès sciences naturelles, villa du Chène-Vert, Vernajoul, Foix (Ariège). E Curer (Albin), I Président à la Cour d'Appel, 21, rue de Boigne, Chambéry (Savoie). Dare (T. Nelson), Professeur, U. S. Geological Sur- vey, 26, Elizabeth street, Pittsfield (Massachusetts, Etats-Unis). DaLLEuAGxE (Henry), 78, quai de Clichy, Clichy-la- Garenne (Seine). XVIIT 1905 1906 1907 1899 1874* 1878 1910 1873 1894 1870* 1896* 1892* 1901 1881 1899 1887 190% 190% 1866 150 160 LISTE DES MEMBRES DazLoxt (Marius), Docteur ès sciences, Collaborateur aux Services de la Carte géologique de la France et de l'Algérie, 56,rue de la République, Marseille (B.-du-R.). Daz Praz Georges), Université de Padoue (Italie). Darrox {Nelson H.), Geologist U. S., Bureau ot Mines Washington D. C. (Etats-Unis). Daurzex8erG(Ph.),209 ,ruedel’'Université, Paris, VIT. Davar, ancien Greffier du Tribunal de Commerce, Saint-Dizier (Haute-Marne). Davy (Louis), Ingénieur civil des Mines, Chateau- briant (Loire-Inférieure). DeEcary (Raymond), La Ferté-sous-Jouarre (Seine- et-Marne). DeLaronD (Frédéric), Inspecteur général des Mines, Directeur de l'Ecolenationale supérieure des Mines, 60, Boulevard Saint-Michel, Paris, VI. DeLaGE (A.), Professeur de Géologie et de Minéra- logie à l'Université (Faculté des Sciences), Mont- pellier (Hérault). DeLaire (AlL.), Ingénieur civil des Mines, 12, rue de Clichy, Paris, IX. DeLauarre (Comte Maurice), 6, rue de Bellechasse, Paris, VIT; et Blois (Loir-et-Cher). Deesecque (André), Ingénieur des Ponts et Chaus- sées, 36, boulevarddes Tranchées, Genève (Suisse). DeLérixe (Abbé), aux Facultés catholiques, 41, rue du Port, Lille (Nord). Deprérer (Ch.), Correspondant de l’Institut, Doyen de la Faculté des Sciences de l'Université de Lyon (Rhône). Dreprar (Jacques), Docteur ès sciences, Service des Mines, Hanoï (Tonkin). Dereims (A.), Docteur ès sciences, Laboratoire de Géologie, Sorbonne, Paris, V. Derwies (Me Vera de), Docteur ès sciences, Kra- meniu Ostrow, allée du Milieu, villa n° # (de Bour), Saint-Pétersbourg (Russie). DesBuissoxs (Léon), Chef du Service géographique au Ministère des Affaires Etrangères, 10, rue Royale, Paris, VIII. Derroyar (Arnaud), Bayonne (Basses-P yrénées). 1890 1907 190% 1881 1873* 1894 1898 1895 1894 1910 1901 170 DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XIX Devnier, Notaire, Cucuron (Vaucluse). Drexerr (Frédéric), Docteur ès sciences, Chef du ser- vice local de surveillance des sources de la Ville de Paris, 8, place de la Mairie, St-Mandé (Seine). Doré, Préparateur de Géologie à l’Université (Faculté des Sciences), 159, rue Brüle-Maison, Lille (Nord). Dorcrus (Adrien), Directeur de la Feuille des Jeunes Naturalistes, 35, rue Pierre-Charron, Paris, VII. Dorcrus (Gustave-K.), Collaborateur principal au Service de la Carte géologique de la France, 45, rue de Chabrol, Paris, X. Dorror (Auguste), Ingénieur, Correspondant du Muséum national d'Histoire Naturelle, 136, bou- levard Saint-Germain, Paris, VI. Doxcœux (Louis), Docteur ès sciences, Chargé d’un cours complémentaire de Géologie à l'Université (Faculté des Sciences), 3, rue de Jarente, Lyon (Rhône). Doxxezax (Docteur Albert), 5, rue Font-Froide, Per- pignan (Pyrénées-Orientales). Dorropor (Chanoine H. de), Professeur de Paléon- tologie à l'Université libre, 44, rue de Bériot, Lou- vain (Belgique). Douuerc (Jean), Ingénieur civil des Mines, Expert près les tribunaux, 61, rue Alsace-Lorraine, Tou- louse (Haute-Garonne), et boulevard Blaise-Dou- mere, Montauban (Tarn-et-Garonne). DoumerGuE, Professeur au Lycée, Collaborateur au Service de la Carte géologique de l'Algérie, 2, rue Manégat, Oran (Algérie). Douvizré (Henri), Membre de l'Institut, Inspecteur général au Corps des Mines, Professeur à l'Ecole nationale des Mines, 207, boulevard Saint-Ger- main, Paris, VIT. Douvicé (Robert), Préparateur de Géologie à l'École nationale des Mines, 37, quai de la Tournelle, Paris, V: Douxaur (Henri), Agrégé de l'Université, Professeur adjoint de Géologie et de Minéralogie à l'Univer- sité (Faculté des Sciences), 159, rue Brûle-Maison, Lille (Nord). FR TN en ON CE BREST RES XX LISTE DES MEMBRES 1893 Dreyrus, Professeur au Lycée, Le Puy (Haute-Loire). 1877 180 Dur (André), Ay (Marne). 1886 Duwas (Auguste), Inspecteur honoraire au Chemin de fer d'Orléans, 6, rue Sully, Nantes (Loire-[nfé- rieure ). 1905 DumorARD (Étienne), Industriel, 33, avenue d’Alsace- Lorraine, Grenoble (Isère). | 1889 Duparc (Louis), Professeur de Minéralogie à l'Uni- versité, Genève (Suisse). 1905 Dusserr (Jean-Baptiste-Désiré), Ingénieur au Corps des Mines, 25, rue d'Isly, Alger (Algérie). 1902 DurertRE (E.), Docteur en médecine, 12, rue de la Coupe, Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). 1880 DüuverGiger DE HAURANNE (Emmanuel), château d'Herry (Cher). 1907 Easruanx (Charles-Rochester), Conservateur de Paléontologie au « Museum of comparative Zoû- logy », del Université Harvard, Cambridge (Mass., Etats-Unis). 1888 ÉcoLE NATIONALE DES Eaux ET Forèrs, rue Girardot, Nancy (Meurthe-et-Moselle). 1904 Eusry (Pierre), Attaché au Laboratoire de Géologie du Muséum national d'Histoire naturelle, 6, allée Garibaldi, Le Vésinet (Seine-et-Oise). 1903* 190 Erery, Docteur en médecine, Alise-Sainte-Reine, par Les Laumes (Côte-d'Or). 1901 Espixas (Pierre), Directeur de la Société minière du djebel Felten,rue Casanova, Constantine (Algérie). 1905 Eucnèxe (Albert), 8, boulevard de Versailles, Saint- Cloud (Seine-et-Oise). 1895* Evrarr (Charles), Notaire, Varenne-en-Argonne (Meuse). 1868* Fasre (Georges), ancien élève de l'École polytech- nique, Conservateur des Eaux et Forêts, 28, rue Ménard, Nîmes (Gard). 1866* FairMAx (Edward Saint-John), 10, via del Castel- lacio, Florence (Italie). 1880 FaLLor (Emmanuel), Professeur de Géologie à l'Uni- versité (Faculté des Sciences), 34, rue Castéja, Bordeaux (Gironde). DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE Xx1 1908* FazLor (Paul), 10, rue des Écoles, Paris, V. 1867* Favre (Ernest), 8, rue des Granges, Genève (Suisse). 1908 Favre (François), Docteur ès sciences, 12, rue des Granges, Genève (Suisse). 1807 200 Favoz (Henri), Directeur général de la Société de Commentry-Fourchambault-Decazeville, 49, rue Bellechasse, Paris, VII. 1908 FERRONNIÈRE (Georges), Professeur à la Faculté libre d'Angers, 15, rue Voltaire, Nantes (Loire-Infé- rieure). 1887 Fèvre (Lucien-Francis), Ingénieur en chef au Corps des Mines, 1, place Possoz, Paris, XVI. 1887 FicHeur (Emile), Doyen de la Faculté des Sciences de l'Université, Directeur adjoint du Service de la Carte géologique de l'Algérie, 77, rue Michelet, (Mustapha) Alger. 1905 Firriozar (Marius), 9, rue Saint-Bié, Vendôme (Loir-et-Cher). 1884 Fer (Achille), 117, boul. Malesherbes, Paris, VIII. 1894 Fiscuer (Henri), Docteur ès sciences, 51, boulevard Saint-Michel, Paris, V. 1887 FLamanD (G. B. M.), Chargé de cours à l'Université (Faculté des Sciences), Directeur-adjoint du Ser- vice géologique (Territoires du Sud), 87, rue Michelet (Mustapha), Alger. 1905 Freury (Ernest), École des Roches, Verneuil-sur- Avre (Eure). 1905 FLores (Theodoro), Géologue à l'Institut géologique national, 5*, del Ciprès, n°2728, Mexico(Mexique). 1892 210 Fortin (Raoul), Manufacturier, 24, rue du Pré, Rouen (Seine-[nférieure). 1873 Fouquer, 161, boulevard Haussmann, Paris, VIII. 1887 Fournier (A.), Docteur en médecine, Préparateur de Géologie à l’Université Faculté des Sciences), 22, rue de Penthièvre, Poitiers (Vienne). 1892 Fournier (Eugène), Professeur de Géologie et de Minéralogie à l'Université (Faculté des Sciences), Besançon (Doubs). Mars 1911. Bull. Soc. géol. Fr. XI. — B. XXII 1895 1904 4874 1908 1889 1900 1901 * 1908 1862 1910 1902 1889 1892 1906 1 592 1910 1909 1880 220 230 LISIE DES MEMBRES Fourrau (René), Ingénieur civil, Post-Office, box n° 52, Le Caire (Egypte). FreypenserG (Henri), Capitaine d'infanterie colo- niale, Docteur ès sciences, 25, boulevard Pasteur, Paris, XV. FrIREN (Abbé A.), Chanoine honoraire, #1, rue de l'Evèché, Metz (Alsace-Lorraine). Frirez (P.-H.), Préparateur au Muséum national d'Histoire naturelle, 35, rue de Buffon, Paris, V. Frirscn (D' Anton), Professeur à l’Université, Jäma, n° 7, Prague (Bohème). GAILLARD (Claudius), Docteur ès sciences naturelles, Conservateur du Muséum de Lyon, 17, rue Cronstadt, Lyon (Rhône). GARDE (Gilbert), Docteur ès sciences, Préparateur de Géologie et de Minéralogie à l'Université (Faculté des Sciences), Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). GarDé (Edmond), 28, rue Sainte-Colombe, Bordeaux (Gironde). GarRiGou, Docteur en médecine, 38, rue Valade, Toulouse (Haute-Garonne). Gauprior (Emile), Ingénieur des Arts et Manufac- tures, 11, rue Saint-Pierre, Neuilly-sur-Seine. GaUrIER (Emile-F.), Professeur à l'Université d'Alger (Faculté des Lettres) 4, rue Lagarde, Paris, V. GauTiER (Paul), Directeur du Musée Lecocq, Cler- mont-Ferrand (Puy-de-Dôme). GEIRIE {Sir Archibald);, D. Sc. DCR F.R.S., FE. G.S., Correspondant de l’Institut de France, Sheperd's Down, Haslemere (Surrey, Grande-Bretagne). GExxevAUx (Maurice), 12, rue Marceau, Montpel- lier (Hérault). GexriL (Louis), Maitre de conférences à l'Université (Faculté des Sciences), 38 bis, rue Denfert-Roche- reau, Paris, V. G£orGE (Eugène), Licencié ès sciences naturelles, 91, boulevard Beaumarchais, Paris, VIL GERNEZ (Gabriel), 80, rue d’Assas, Paris, VE. GésincourT (DEsPrEz DE), Inspecteur des Eaux et Forêts, en retraite, 49, rue Albert-Joly, Versailles (Seine-et-Oise). RG, net À - 1909 1881 1889 1889 1909 1892 1902 1906 1897 1896 DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XXIII Giaxoux (Maurice), Préparateur de Géologie et Miné- ralogie à l'Université (Faculté des Sciences) Gre- noble (Isère). Girarpor, Docteur en médecine, 15, rue Mégevand, Besançon (Doubs). GirauD (Jean), Agrégé, Docteur ès sciences, Maitre de conférences à l’Université (Faculté des Sciences) Coll. au Serv. de la Carte géol. de la France, Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Giraux (Louis),11, rue Eugénie, Saint-Mandé (Seine). GIvExcuY (Paul de), Ancien chef du Personnel de la Compagnie transatlantique, 84, rue de Rennes, Paris, VI GLANGEAUD (Ph.), Professeur de Géologie et de Miné- ralogie à l'Université (Faculté des Sciences), Coll. princ. au Serv. de la Carte géol. de la France, 46 bis, boulevard de Lafayette, Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). GobgiLe (Paul), Chef de secteur à l'Inspection vétérinaire de Paris et du département de la Seine, 211, rue d'Allemagne, Paris, XIX. GopgrroY (R.), Ingénieur aux Mines de Landres- Pienne, par Audun-le-Roman (Meurthe-et-Mo- selle). GoLrier, Ecole Benoit, Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse). 1 O Gorr1Eez (H.), Professeur à l'Université, 51, Muris- trasse, Berne (Suisse). Gorceix, Mont-sur-Vienne, par Bujaleuf (Haute- Vienne). GossEeLETr (J.), Correspondant de l'Institut, Doyen et Professeur honoraire de la Faculté des Sciences, 18, rue d’Antin, Lille (Nord). Gourpox (Maurice-Marie), Vice-Président de la Société Ramond, 7, rue Germain-Boffrand, Nantes (Loire-Inférieure). GourGuEcHON, Ingénieur au Corps des Mines, 49, rue Claude-Lorrain, Paris, XVI. Goux, Agrégé de l'Université, Professeur d'Histoire naturelle au Lycée Condorcet, 35 bis, rue Charles- Chefson (villa Lachapelle, 4), Bois-Colombes (Seine). XXIV 1880 1877 RE 1903 250 1910 1895 1878 1887 1909 1891* 1905 1908 1890 1862* 260 1910 1910 1894 1903 LISTE DES MEMBRES Gramoxr (Comte Antoine-Arnaud de), Docteur ès sciences physiques, 179, rue de l'Université, Paris, VII, et Le Vignal, par Pau (Basses-P yrénées). Gran 'EURY (Cyrille), Correspondant de l'Institut, Ingénieur civil, 12, rue d’Amance, Malzéville (Meurthe-et-Moselle). GraxDinier (Alfred), Membre de l’Institut, 74 bis, rue du Ranelagh, Paris, XVI. GRANDIDIER (Guillaume), 2, rue Gœthe, Paris, XVI. GRANDJEAN, Ingénieur au Corps des Mines, Professeur à l'Ecole des Mines, 38, cours Fauriel, Saint- Etienne (Loire). Grenier (René), Ingénieur des Mines, Pocancey, par Vertus (Marne). GROSsOUVRE (A. de), Ingénieur en chef au Corps des Mines, Bourges (Cher). GRrossouvrE (Georges de), Lieutenant-Colonel au 66° régiment d'Infanterie, 15, place Zola, Tours (Indre-et-Loire). GroTa (Jean), 2, contour de la Motte, Rennes (Ille- et-Vilaine). | Guésaarp (Adrien), Agrégé de Physique des Facul- tés de Médecine, Sant-Vallier-de-Thiey (Alpes- Maritimes). Guizgert (Louis), Officier d'Administration du Génie en retraite, Architecte, à Etables (Côtes-du-N ord). GUILLAUME (M.), Ingénieur au Corps des Mines, 11, rue de Metz, Nancy (Meurthe-et-Moselle). Haas (Hippolyt), D. sc., Professeur à l'Université royale, 28, Moltkestrasse, Kiel (Holstein, Alle- magne). Hagzrs, Ingénieur des Mines, Professeur à l’'Univer- sité, #, rue Paul-Devaux, Liège (Belgique). Harnewax (G. T.), Ingénieur des Mines, École des Mines de l'Université, Pittsburg (Etats-Unis d'Amérique). HaueruiN (Lucien). 140, route de Fontainebleau, Kremlin-Bicêtre (Seine). HarLé (Edouard), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 36, rue Emile-Fourcand, Bordeaux (Gironde). Haruer(F.-W.),F. G.S , Oakland House, Cringle- ford, près Norwich (Norfolk, Grande-Bretagne). 1906 1884 1885 1896 1905 1869 1896 1902 1908 1STS 1910 1908 1903* 1889, 1881 190% 1910 1892 270 280 DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XXV Harris (Gilbert-Denison), Professeur de Paléonto- logie, Cornell University, Ithaca (Etat de New- York, Etats-Unis). HauG (Emile), Professeur de Géologie à l'Université (Faculté des Sciences), Laboratoire de géologie à la Sorbonne, Paris, V. Hexry (J.), Docteur ès sciences, ancien Professeur à l'Ecole de Médecine, 37, rue Ernest-Renan, Besan- çon (Doubs). HErManx, Libraire, 6, rue de la Sorbonne, Paris, V. Hogrxes (Dr. Rudolf), Professeur à l’Institut géolo- gique de l’Université, Heinrichstrasse, 61/63, Graz (Styrie). Horraxne (D.), Directeur de l'École préparatoire de l’'Enseignementsupérieur, 19, rue de Boigne, Cham- béry (Savoie). Horzaprez (Dr. Eduard), Professeur de Géologie à l'Université, 30, Herderstrasse, Strasbourg (Alsace- Lorraine). HoveLz (Philippe), Ingénieur à: Condé-sur-Noireau (Calvados). Huserr (Henry), Docteur ès sciences, Administrateur des Colonies, 33, rue Bréa, Paris, VI. Hucxes (Thos. Me Kenny), F. R.S.,F.G.S., Profes- seur de géologie, Woodwardian Museum, Trinity College, Cambridge (Grande-Bretagne). HümerY (R.), 16, rue de Tournefort, Paris, V. Hvor, Capitaine au 22° bataillon de Chasseurs, Albert- ville (Savoie). ILovaïisky (David), Musée de Géologie à l'Univer- sité, Moscou (Russie). IuBeaux (Edouard), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, Docteur en médecine, 18, rue Sainte- Cécile, Nancy (Meurthe-et-Moselle). Ixsrirur GEoGNosrTIco-PALÉONTOLOGIQUE de l'Univer- sité, Strasbourg (Alsace). INSTITUT DE GÉOLOGIE Er DE PALÉONTOLOGIE, « Alte Akademia », Munich (Allemagne). INSTITUT GÉOLOGIQUE DE L'UNIVERSITÉ DE CRACOVIE (Galicie). INSTITTT NATIONAL AGRONOMIQUE, 16, rue Claude- Bernard, Paris, V. XX VI 1904 1901 1895 1896 TT 1910 LODT 1907290 1903 1900 1901 1897 1863 LISTE DES MEMBRES Jacos (Charles), Agrégé des sciences naturelles, Maître de conférences à l'Université (Faculté des Sciences), 2, rue Sainte-Eulalie, Bordeaux (Gironde). Jacos (Henri), Ingénieur en chef au Corps des Mines, Directeur du Service de la Carte géologique de l'Algérie, 22, rue de Constantine, Alger. Jacquixer, Agent comptable de la Marine, 16, avenue Colbert, Toulon (Var). Jaxer (Armand), ancien Ingénieur de la Marine, #, rue Jacques-Cœur, Paris, V. Jaxer (Charles), Ingénieur des Arts et Manufactures # 72 . O = . se . ? Docteur ès sciences, 71, rue de Paris, Voisinheu, à RS nl Ë ? 3 près Beauvais (Oise). Jean (Mk Juliette), licencié ès sciences naturelles, 17, boulevard de Port-Royal, Paris, XIIT. Jopor (Paul), 2, rue Claude-Pouillet, Paris, XVIT. JocEaup (Léonce), Collaborateur au Service de la Carte géologique de l'Algérie, 16, plage du Prado, Marseille (Bouches-du-Rhône). Jocy (Henri), Docteur ès sciences naturelles, Pré- parateur de Géologie à l'Université (Faculté des Sciences) 9, rue Desilles, Nancy (Meurthe-et- Moselle). Jorpax (Paul), Ingénieur au Corps des Mines, 4, rue de Luynes, Paris, VIT. Jorissex (Edward), Consulting geologist, Post Office, box 305, Johannesburg (Transvaal). Jourowsky (Étienne), Ingénieur eivil des Mines, Préparateur de Géologie au Musée d'Histoire natu- relle de Genève (Suisse). Jourpy (Général Em.), du cadre de Réserve, 82, rue Claude-Bernard, Paris, V. JousseauME, Docteur en médecine, 29, rue de Ger- govie, Paris, XIV. Jucuex (Colonel), 63, rue de Boulainvilliers, Paris, XVIII. Kazkowsky (Dr. Ernst), Professeur à l'Université, Directeur du Musée royal de Minéralogie et Géo- logie, 11, Bismarckplatz, Dresde, A, 14 (Alle- \ magne). TF2 D ER 1895 1899 1891 1904 1903 1905 1894 1908 19027 1886 1888 1872* 1875 300 310 DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XXVII Karakascx (Dr. Nicolas Iwanowitsch), Conservateur du Musée géologique de l’Université impériale, Wassily Ostrow, 10 ligne, 15, Saint-Pétersbourg (Russie). KerFORNE (Fernand), Docteur ès sciences, Prépara- teur de Géologie et de Minéralogie à l'Université (Faculté des Sciences), 16, rue de Châteaudun, Rennes (Ille-et-Vilaine). Kizran (W.), Correspondant de l’Institut, Professeur de Géologie à l'Université (Faculté des Sciences), 38, avenue Alsace-Lorraine, Grenoble (Isère). KœxEx (A. von), Geheimer-bergrath, Professeur de Géologie à l'Université, Gæœttingue (Allemagne). Krexas (GC. A.), 5, rue Agathonos, Athènes (Grèce). Kuzxiar (Wiktor), Warszawska, 5, Cracovie (Au- triche-Hongrie). Lapar (A.), Docteur en médecine, villa des Gravières, Périgueux (Dordogne). LABORATOIRE DE GÉoLoOGIE de la Faculté des Sciences de l’Université de Caen (Calvados). LABORATOIRE DE GÉoOLOGIE de la Faculté des Sciences de l'Université de Paris, à la Sorbonne, Paris, V. LABORATOIRE DE GÉOLOGIE de l'Ecole nationale d’Agri- culture de Grignon (Seine-et-Oise). LABORATOIRE DE GÉOLOGIE de l'Ecole normale supé- rieure, 45, rue d'Ulm, Paris, V. LABORATOIRE DE PAaLéONroLoGIE du Muséum national d'Histoire naturelle, 3, place Valhubert, Paris, V. LABORATOIRE DE GÉOLOGIE DE L'UNIvVERSITÉ (prof. Lohest), Liège (Belgique). Lacoix (Lucien), Capitaine d’Artillerie, ancien Pro- fesseur de Topographie à l° École d’ application de Fontainebleau. Lacroix (Alfred), Membre de l'Institut, Professeur de Minéralogie au Muséum national d'Histoirenatu- relle, 61, rue de Buffon, Paris, V. Lacroix (Abbé E.), Aumônier de la Marine, en retraite, 179, avenue du Roule, Neuilly-sur-Seine (Seine). Lausert (Jules-Mathieu), Président du Tribunal civil, 91, rue Saint-Martin, Troyes (Aube). Lauorne (Général de division de), 1, place Saint- Thomas-d'Aquin, Paris, VIT. XXVIIT 1901* 1873* 1880 1908 320 1896 1906 1909 1S8ST* 1897 1904 1886 1903 1894 1907 1893* 1908* 1884 1901* 990 LISTE DES MEMBRES LauornEe (René de), 20, rue de l'Odéon, Paris, VI. LanperEr (J.-José), 34, rue de Caballeros, Valence (Espagne). LANGLASSÉ (René), 50, rue Jacques-Dulud, Neuilly- sur-Seine (Seine). LaxQuINE (Antonin), Collaborateur au Service de la Carte géologique de la France, 6, rue Pestalozzi, Paris Vi Lanrenois, Ingénieur en chef au Corps des Mines, Hanoï (Tonkin). LAPPARENT (Jacques de), Préparateur de Minéralogie à l'Ecole nationale supérieure des Mines, 90, Bou- levard Saint-Germain, Paris, V. LarGEr (René), Docteurenmédecine, Maisons-Lafitte (Seine-et-Oise). LarasTE (Fernand), Professeur honoraire de l’'Univer- sité du Chili, Cadillac-sur-Garonne (Gironde). Larinis (Léon), Ingénieur, Seneffe (Hainaut, Bel- gique). Lauey (A), Collaborateur au Service de la Carte géo- logique de la France, Correspondant du Ministère de l’Instruction publique, 64, rue des Archives, Paris WII: Lauxay (Louis de), Ingénieur en chef au Corps des Mines, Professeur à l'Ecole des Mines et à l'Ecole des Ponts et Chaussées, 31, rue de Bellechasse, Paris, NIL: Laur (Francis), Ingénieur civil des Mines, 26, rue Brunel, Paris, XVII. Lauraxs, Ingénieur en chef au Corps des Mines, 12, rue Théodule-Ribot, Paris, XVII. LAURENT (Armand), Agrégé de l’Université, Profes- seur au Lycée, Caen (Calvados). Lesoureux, Ingénieur-Agronome, Propriétaire à Ver- neuil, par Migné (Vienne). LEcoiNTRE (Georges), Château de Grillemont, par la Chapelle-Blanche (Indre-et-Loire). Le Coxre (Albert), Ingénieur des Ponts et Chaussées, 1, rue Picot, Paris, XVI. Le Couprex pE LA Foresr (Max), Ingénieur des Amé- liorations agricoles au Ministère de l'Agriculture, 12, rue Pérignon, Paris, VII. 1903 1909 1899 1867 1906 1880 1883 1904 1877 1878 1895 340 DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XXIX Lenoux (Charles), Ingénieur en chef au Corps des Mines, Professeur à l'Ecole des Mines, 250, bou- levard Saint-Germain, Paris, VII. Léexuarn (Franz), Professeur agrégé à la Faculté de Théologie, Fontfroide-le-Haut, Montpellier (Hérault). Lecay(Gustave), Receveur del’Enregistrementetdes Domaines, en retraite, 22, rue de Flahaut, Bou- logne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Leais (Stanislas), Ancien professeur au Lyeée Louis- le-Grand, 22, avenue Reille, Paris, XIV. Le MarcHann (Augustin), Ingénieur civil, 2, rue Traversière, aux Chartreux, Petit-Quevilly (Seine- Inférieure). 1 Lemoine (Paul), Docteurès sciences, Chefdes Travaux de géologie au Laboratoire colonial de l'Ecole des Hautes Etudes, Préparateur de Géologie appli- quée à l'École nationale des Mines, 5, rue de Médicis, Paris, VI. Lericue (Maurice), Professeur de Géologie à l'Uni- versité, 14, rue des Sols, Bruxelles (Belgique). Léraxe, Docteur en médecine, 25, rue Demours, Paris, XVII. Levar (Ed.-David), Ingénieur civil des Mines, 174, boulevard Malesherbes, Paris, XVII. Lez (Achille), Conducteur des Ponts et Chaussées, en retraite, Lorrez-le-Bocage (Seine-et-Marne). Luoume (Léon), Ingénieur civil, Éditeur, 3, rue Corneille, Paris, VI. Lissey (WilliamJr), D. Se., Professeur de Géographie physique, Directeur du Muséum de Géologie et d'Archéologie: Collège de New-Jersey, Princeton (New-Jersey, Etats-Unis). Lima (Wenceslau de), Docteur ès sciences, Profes- seur de Géologie à l'Académie polytechnique de Porto, 17, praça da Trinidade, Porto (Portugal). Limanowski (Miésislas), (Autriche-Hongrie). Lixper (Oscar), Inspecteur général au Corps des Mines, Vice-Président du Conseil supérieur des Mines, 38, rue du Luxembourg, Paris, VI. Lippmanw, Ingén. civil, 47, rue de Chabrol, Paris, X. Lissarous, 10, quai des Marans, Mâcon (Saône-et- Loire). 1901 1887* 190% 1889 1899 1S8GT* 1889 360 1898 1910 1906 1887 1910 1885 1890 1900 1897 1891 370 LISTE DES MEMBRES Lisséx (Carlos I.), Ingénieur des Mines, Professeur de Micropétrographie à l'Ecoledes Ingénieurs, Lima (Pérou). Lois, Inspecteur général au Corps des Mines, Pro- fesseur à l'Ecole nationale des Mines, 16, rue Desbordes-Valmore, Paris, XVI. Loxccas (Emile-Edouard), 2, avenue Girard, Mar- seille (Blancarde) (Bouches-du-Rhône). . Loxouery (Maurice), Ingénieur civil des Mines, Ou- tréau, près Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). LorriN (Claude-Victor), Dax (Landes). Lory (Pierre-Charles), Chargé de conférences de Géo- logie à l'Université (Faculté des Sciences), 6, rue des Alpes, Grenoble (Isère). Luaron (Maurice), Professeur à l'Université, villa des Préalpes, avenue Ch.-Secrétan, Lausanne (Suisse). Lyuax (Benjamin-Smith}, 708, Locust street, Phila- delphie (Pensylvanie, Etats-Unis). Marre (J.), forges de Morvillars (Territoire de Bel- fort). Mazcer (Jacques), Ingénieur civil des Mines, 23, rue de la République, Saint-Etienne {Loire). Mansarp, 2, avenue [ngres, Paris, XVI. Maxsuy, Géologue du Service géologique de l’Indo- Chine, Hanoï (Tonkin). MarGERIE (Emmanuel de), #4, rue de Fleurus, Paris, VI. Marquer (Charles), Ingénieur civil des Mines, 18, avenue des Marronniers, Asnières (Seine). MarreL (Edouard-Alfred), Directeur de « La Nature», Membre du Conseil supérieur d'Hygiène publique, 23, rue d'Aumale, Paris, IX. MarrTiN (David), Conservateur du Musée, Gap (Hautes-Alpes). Marrix (Louis), Docteur en Médecine, Docteur en droit, Docteur ès sciences, Licencié ès lettres, 1, place Saint-Sulpice, Paris, VE. MartTowxe (Emmanuel de), Chargé de cours de Géo- graphie à l'Université (Faculté des Lettres), 248, boulevard Raspail, Paris, XIV. Marty (Pierre), Château de Caillac, par Arpajon (Cantal). 7 1905 1899 1909 1902 1905 1903 1896 1882 1897 1881 1901 _1868* 1901 380 .DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XXXI MarriRoLo (Ettore), Ingénieur au Corps royal des Mines, 1, via Santa-Susanna, Rome (Italie). Maucue (Albert), Licencié ès sciences, Contrôleur des Contributions directes, Loudun (Vienne). Maurice (Joseph), Ingénieur civildes Mines, Hacienda de Monte-Horcaz, par Villanueva de las Minas (province de Séville, Espagne). Maury (E.), Préparateur de Physique au Lycée, 48, route de Levens, Nice (Alpes-Maritimes). Ù ) ( Mecouexeu (Roland de), Ingénieur civil des Mines, 16, rue du Pré-aux-Clercs, Paris, VIT. Méuix (Louis), 25, rue de la Citadelle, Arcueil-Ca- chan (Seine). Mexcaun (Louis), Professeur Agrégé des Sciences naturelles au Lycée, 7, rue Lakanal, Toulouse (Haute-Garonne). MexGez (0.), Directeur de l'Observatoire météorolo- gique, 45 bis, quai Vauban, Perpignan {Pyrénées- Orientales). MeriGeauLt (Emilien), Ingénieur au Corps des Mines, Constantine (Algérie). Merre, Chef du Service des Mines, Tananarive (Madagascar). Meruier, Ingénieur des Chemins de fer fédéraux, square de la Harpe, 8, Lausanne (Suisse). Mecxier (Stanislas), Professeur de Géologie au Mu- séum national d'Histoirenaturelle, 3, quai Voltaire, Paris, VIN Meyer (Lucien), Conservateur du Musée, 25, rue Denfert-Rochereau, Belfort. Micuarer (A.), Quartier de la Barre, allée des Pla- tanes, Toulon (Var). Micuez (Léopold), Professeur adjoint de Minéralo- gie à 1 Université (Faculté des Sciences), 54, bou- levard Maillot, Neuilly-sur-Seine (Seine). MicueL-Lévy (Auguste), Membre de l’Institut, Ins- pecteur général au Corps des Mines, Directeur du Service de la Carte géologique dela France, 26, rue Spontini, Paris, XVI. Micuez-Lévy (Albert), Dr. ès sciences, Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts, Préparateur au Col- lège de France, 80, boulevard Flandrin, Paris, XVI. XXXII 1893 1893 1902 1896 1897 1STS 1906 1877 1908 1904 1897 1876 1895 1868 1903 1897 1900 1898 390 400 LISTE DES MEMBRES Miquez (Jean), Propriétaire, Baroubio, par Aigues Vives (Hérault). Mircea (C.-R.), Ingénieur des Mines, 31, rue Romu- lus, Bucarest (Roumanie). MiremontT (J.-B.-Alfred), ancien industriel, 3, rue Eugénie, Saint-Mandé (Seine). MOLENGRAAFF (Dr. G. A. F.), Géologue, 43, Juliana Van Stolberglaan, La Haye (Pays-Bas). Moxop (Guillaume-H.), 32, rue Théophile-Gautier, Paris, XVI. Moxrniers (Maurice), Ingénieur civil des Mines, 50, rue Ampère, Paris, XVII, MoreLzer (Lucien), 3, boulevard Henri IV, Paris, IV. MorGax (Jacques de), Ingénieur civil des Mines, Délégué général en Perse du Ministère de le Duction publique, 36, quai de Béthune, Paris, IV. Morix (Maurice); Entrepreneur de Travaux publics, rue Gambetta, Thorigny (Seine-et-Marne). Moscoso (Francisco Eugenio de), Docteur en Méde- cine, Professeur d'Histoire naturelle à l’« Instituto de Senoritas », 45, calle de la Industria, San Pedro de Macoris (République dominicaine). Mocreau (Abbé), Doyen de la Faculté de Théologie, 15, rue Charles-de-Muyssart, Lille (Nord). Mocrer (G.), Ingénieur en chef des Ponts et Chaus- sées, 22, rue du Chifflet, Besançon (Doubs). MourGuEes, Préparateur de Géologie à l’Université (Faculté des Sciences), Montpellier (Hérault). MourLox (Michel), Directeur du Service géologique de Belgique, Membre de l'Académie royale des Sciences, Palais du Cinquantenaire, Bruxelles (Bel- gique). Mourier (François), Docteur en Médecine, Licencié . ès sciences, ancien interne des Hôpitaux, 95, rue de Monceau, Paris, VIII. Mrazec (Louis), Professeur de Minéralogie et de Pétrographie, Laboratoire de Minéralogie, Univer- sitate, sala xiv, Bucarest (Roumanie). Müuxreaxu-MurGoct (Georges), Assistant de Minéra- logie à l'Université, Bucarest (Roumanie). MUSÉE NATIONAL GÉOLOGIQUE d’Agram (Croatie, Autriche). 1892 1906. 1893 1893 1885 1902 EE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XxXIII Necre (Georges), Houilles (Seine-et-Oise). NéGris (Ph.), Ingénieur, Ancien ministre des Fi- nances, Athènes (Grèce). Neyrer (André), étudiant, 2, chaussée de la Muette, Paris, XVI. Nicxrès (René), Professeur de Géologie à l'Université (Faculté des Sciences), 4, rue des Jardiniers, Nancy (Meurthe-et-Moselle). Nicou (Paul), Ingénieur au Corps des Mines, 2, rue de Senelle, Longwy-bas (Meurthe-et-Moselle). Nixcx (André), Ingénieur des Ponts et Chaussées, voie romaine, Bar-le-Duc (Meuse). Nivorr (Edmond), Inspecteur général au Corps des Mines, 4, rue de la Planche, Paris, VII. Not (Eugène), Ancien élève de l’École normale supérieure, 17, rue Israël-Sylvestre, Nancy (Meurthe-et-Moselle). Nozax, 8, place du Marché, Newilly-sur-Seine. Nopcsa (Baron Franz), Ujarad (Hongrie). Nuuice (Louis-Gustave), Ingénieur civil, 93, rue de Lourmel, Paris, XV. OEuLertr (Daniel), Correspondant de l'Institut, Conservateur du Musée d'Histoire naturelle, 29, rue de Bretagne, Laval (Mayenne). OrFrRET (A.), Professeur de Minéralogie théorique et appliquée à l'Université (Faculté des Sciences), villa Sans-Souci, 53, chemin des Pins, Lyon (Rhône). O'Gormax (Comte Gaëtan), 21, avenue de Barèges, Pau (Basses-Pyrénées). Oriverra Macao E Costa (Alfredo Augusto d’), Professeur à l'Ecole royale militaire, Lisbonne (Portugal). OPPENHEIN (Professeur-Dr Paul), 19, Sternstrasse, Gross Lichterfelde, près Berlin (Allemagne). Orp6Kez (Ezequiel), Ingénieur-géologue des Mines, 2%, General Prim, #3, Mexico (Mexique). Oupri (Général), Ancien commandant de Corps d'ar- mée, Durtal (Maine-et-Loire). Pacaunpari (D.-E.), de l'Institut égyptien, Post- Office, box 1158, Alexandrie (Egypte). XXXIV 1893 : L888* 1884 1899 1905* 1908 430 1878 1897 1907 1878 1910 1903 1902 1918 1908 1889 1906 LISTE DES MEMBRES Paquier (Victor-Lucien), Docteur ès sciences, Pro- fesseur de Géologie à l'Université (Faculté des Sciences), Toulouse (Haute-Garonne). Parris pe Breuir, Docteur en droit, 18, rue de Rueil, Suresnes (Seine). PavcLow (Alexis-Petrowitch), Professeur de Géologie à l'Université de Moscou, Maison de l’Université, 34, Dolgoroukovski pereoulok, Moscou (Russie). PELLEGRIN (Charles), Ingénieur civil, #3, rue Vital, Paris, XVI. PEerEIRA DE SouzA (Francisco Luiz), Capitaine du Génie, 32, rua dos Lagares, Lisbonne (Portugal). Péroux (Etienne), Capitaine d'infanterie de marine en retraite, 11, rue des Canus, Maisons-Laffitte (Seine-et-Oise). Perrier (Edmond), Membre de l’Institut, Directeur du Muséum national d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris, V. PerviNQUiÈRE (Léon), Chef des travaux pratiques de Géologie, chargé des conférences de Paléontologie à l'Université (Faculté des Sciences), 39, rue de Vaugirard, Paris, VE. Pessox-Dipiox (Maurice), Ingénieur civil des Mines, 52, boulevard Malesherbes, Paris, VIII. Perrrczerc (Paul), 6, rue du Lycée, Vesoul ‘Haute- Saône). PixarD (Albert), 176, rue du Faubourg Saint-Denis, Paris x: Pirourer (Maurice), Licencié ès sciences, Salins (Jura). Pissarro (G.), Licencié ès sciences, 85, avenue de Wagram, Paris, XVII. Prravaz (R.), Ingénieur civil des Mines, 105, avenue du Roule, Neuilly-sur-Seine (Seine). Pocra (Dr.-Ph.), Professeur de Géologie et de Paléon- tologie à l'Université tchèque de Prague, 21, Karls- platz, Prague (Bohème). PoirauLt (Georges), Docteur ès sciences, Directeur du laboratoire d'Enseignement supérieur (Villa Thuret), Antibes (Alpes-Maritimes). Poisor (Paul) économe à l'hôpital Claude-Bernard, 27, rue du Rhin, Paris, XIX. 1910 1881 1910 1908 1896 1902 1879 1910 1884 1909* 1905 1891* 1901 1878 1893 1900 1891* 450 DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XXXV Poro (Léon), Docteur en médecine, 2, rue Guibal, Nantes (Loire-Inférieure). Poxanx (H. Athanase), propriétaire, Primarette, par Revel-Tourdon (Isère). Ponrier, Docteur en médecine, Lumbres (Pas-de- Calais). Porgscu-Vorresri, Institut géologique, 2, sos Kisselef, Bucarest (Roumanie). Porovicr-HaTzeG (V.), Docteur ès sciences, Chef du Service géologique du Ministère des Domaines, 10, strada Bratiano, Bucarest (Roumanie). Porter (Victor), Ingénieur civil, 25, rue de la Quin- tinie, Paris, XV. Ports (Alessandro), Docteur ès sciences, Professeur , . , . : TT: 0 de Géologie et de Paléontologie à l’Université, Rome (Italie). Pourgaix (J.), Ingénieur, 73, boulevard de l'Hôpi- tal, Mons (Belgique). Prism (Fernand), Agrégé de l'Université, Professeur au Lycée Henri IV, 135, boulevard Saint-Germain, Paris, MI Pussexor (Charles), capitaine d'artillerie, 11, bou- levard Gambetta, Grenoble (Isère). Puzexar (Léon), Attaché au Laboratoire de Géologie du Muséum national d'Histoire naturelle, 106, rue de La Boétie, Paris, VIII. RAcoviTzA (Émile G.), Sous-directeur du laboratoire Arago à Banyuls, 112, boulevard Raspail, Paris, MI: Rausaup (Louis), Docteur en médecine, licencié ès sciences naturelles, 16, boulevard Sébastopol, Paris, IV. Rauoxp (Georges), Assistant de Géologie au Muséum Re JE : national d'Histoire naturelle, 18, rue Louis-Phi- lippe, Neuilly-sur-Seine (Seine). Rausay (Wilhelm), Professeur à l’Université, Hel- singfors (Finlande). RasPaiz (Julien), Docteur en médecine, 19, avenue Laplace, Arcueil-Cachan (Seine). RAVENEAU (Louis), Agrégé d'Histoire et de Géogra- phie, Secrétaire de la rédaction des Annales de Géo- graphie, 76, rue d’Assas, Paris, VI. KXXVI 1905 1910 460 1904 1883 1906 1878 1881 1888 1894 1905 1882* 1905 1908 1894 EN | ) LISTE DES MEMBRES ResouL (Paul), Conservateur adjoint des Collections géologiques à la Faculté des Sciences de l'Univer- sité, 6, rue Haxo, Grenoble (Isère). XEGNARD (Henry), Secrétaire général de l’Ass. des Ing., Archit.el Hygiénistes municipauxde France, Suisse, Belgique et Luxembourg, 3, rue Pala- tine, Paris, VI. ReaxauLT (Ernest), Président honoraire du Tribu- nal civil, La Folie, Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne). ResauDry (Emile), Propriétaire, L#, rempart du Midi, Angoulême (Charente). Rexz(Dr. Carl), Privat docent à l'Université, Eichen- dorfstrasse, 53, Breslau, XVIIT (Allemagne). Rereux (J.), Docteur ès sciences, Chargé de Cours à l'Université (Faculté des Sciences), 86, rue Saint- Savournin, Marseille (Bouches-du-Rhône). Réviz (Joseph), Pharmacien, Président de la Société des Sciences nat. de Savoie, Chambéry (Savoie). ReycrAERT (Jules-Marie), Ancien agent de la Société géologique de France, 85, rue du Cherche-Midi, Paris, VL Rraz (A. de), ancien banquier, 68, quai de Serin, Lyon (Rhône), Ricue (Attale), Docteur ès sciences, Chargé d'un cours complémentaire de Géologie à l'Université (Faculté des Sciences), 56, avenue de Noailles, Lyon (Rhône). RiGaux (Edmond), 15, rue Simoneau, Boulogne-sur- Mer (Pas-de-Calais). Rirrer (Etienne-A.), 1712, North Nevada avenue, Colorado Springs (Colorado, Etats-Unis). Rosix (Auguste), Corresp. du Muséum national d'Histoire naturelle, 105, rue Dareau, Paris, XIV. RoBneau (Théophile), ancien avoué, #, avenue Car- not, Paris, XVII. Rosces (Ramiro), Géologue à l’Institut géologique national, Mexico (Mexique). Rorzer, Président de l'Association des Naturalistes, 62, rue Voltaire, Levallois-Perret (Seine). Roman (Frédéric), Docteur ès sciences, Chargé d’un cours complémentaire de Géologie à l'Université (Faculté des Sciences), 2, quai Saint-Clair, Lyon, 1902 1861* 1885 1910 1875" 1910 1898* 1905 1868 1885 1890* 4910 1903 1904 1893 1868 PI 490 DE LA SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XXXVII Romeu (Albert de), Ingénieur des Arts et Manufac- tures, Chef des Travaux de Minéralogie au Labo- ratoire colonial du Muséum national d'Histoire naturelle, 70 his, avenue d'Iéna, Paris, XVI. RoraweLz (R.-P.), Ingénieur, éditeur du Mining Journal, 253, Broadway [27, P. O., box 1833), New-York city (Etats-Unis). RousseLz (Joseph), Docteur ès sciences, Professeur au Collège, 5, chemin de Velours, Meaux (Seine- et-Marne). Roux (Henri), Ingénieur civil des Mines à la Com- pagnie des phosphates de Gafsa, Redeyef (Tunisie). Roux (J.-L.), à l'Aiglon, Plan de Cuques (Bouches- du-Rhône). : Roux (Pierre), Ingénieur E. C. L., Lyon (Rhône). Rouver (Camille), Docteur en droit, Avoué, 50, rue d'Autun, Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). Roverero (G.), Professeur à l’Université royale, Musée de Géologie, 1, via Sta Agnese, Gênes (Ita- lie). SABATIER-DESARNAUDS, 9, rue des Balances, Béziers (Hérault). Sacco (Dr. Federico), Professeur de Géologie au Poli- tecnico, Professeur de Paléontologie à l'Univer- sité, Castello del Valentino, Turin (Italie). SALLES, Inspecteur des Colonies, 23, rue Vaneau, Paris, VII. SALOPEK (Dr. Marian), Conservateur du Musée natio- nal de Géologie et de Paléontologie, 9, Raine- rova, Agram (Croatie). SANDBERG (Dr. C.), Ingénieur-géologue, 8, Velperbin- nensingel, Arnhem (Pays-Bas). SanGi0RG1 (Dominico), Docteur ès sciences, labora- toire de Géologie et de Minéralogie, Université Royale, Parme (Italie). SArASIN (Charles), Professeur de Géologie à l'Univer- sité, 22, rue de la Cité, Genève (Suisse). SAUVAGE (Emile), Docteur en médecine, Directeur honoraire de la station aquicole, Conservateur des Musées, 39 bis, rue de la Tour-Notre-Dame, Bou- logne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Mars 1911. Bull. Soc. géol. Fr. XI. — C. RE NN AP 8 PET D EN TS Si DR Ci SET TS AT Se ONU UNE : : FN PE XXX VIII LISTE DES MEMBRES 1901 Savornix (J.), Chef des travaux de Géologie et de Minéralogie à l'Université (Faculté des Sciences), 62, boulevard Bon-Accueil (Alger). 1878 Sayx (Gustave), à Montvendre, par Chabeuil (Drôme). 1901 ScHARDT (A. Hans), Professeur de Géologie à Neu- châtel, Veytaux, près Montreux (Vaud, Suisse). 1890 Scamint (Dr Carl), Professeur de Géologie à l’Uni- versité, 107, Hardtrasse, Bâle (Suisse). 1906 SCHŒNERS, 239 bis, rue Lafayette, Paris, X. 1910 Secaup (Émile), 46, rue Gay-Lussac, Paris, V. 1879 SEGRÉ (Claudio), Ingénieur en chef de l’Institut expé- rimental des Chemins de fer de l'Etat, St. de Trans- tevere, Rome (Italie). 1906 SEbLITZ (W. von), Dr ès sciences, Assistant à l'Ins- titut géognosto-paléontologique de l'Université, Ruprechtsau, Parkstrasse, 9, Strasbourg (Alsace- Lorraine). 1894 500 Sexa (Joachim C. Costa), Directeur de l'Ecole des Mines d'Ouro-Preto (Minas-Geraes, Brésil). 1866 SEUNES (Jean), Professeur de Géologie à l'Université. (Faculté des Sciences), 40, faubourg de Fougères, Rennes (Ille-et-Vilaine). 1895 Sevasros (Romulus), Docteur ès sciences, 33, rue Särarie, Jassy (Roumanie). 1904 SIMEH (Francisco-Rodolpho), Directeur du Musée de l'Etat du Rio-Grande du Sud, 587, Andradas, Por- to-Alegre (Brésil). 1899 SIMON (Auguste), Ingénieur, Directeur des Mines de Liévin (Pas-de-Calais). 1881 * Six (Achille), Professeur au Lycée, 29, rue de Bre- bières, Douai (Nord). 1002 SKINNER (Lieutenant-Colonel B. M.), 20, Merton Hall Road, Wimbledon (Grande Bretagne. 1893 SkoUPHOS (Th.), Conservateur du Musée minéralo- gique et paléontologique de l’Université, Athènes (Grèce). 1879 [P] SOCIÉTÉ ANONYME DES HOUILLÈRES de Bessèges et Ro- biac, 17, rue Jeanne-d'Arc, Nîmes (Gard). 1884 SOCIÉTÉ D'EmuLariox de Montbéliard (Doubs). 1878 510 Socorro (Marqués del), Professeur de Géologie à l'Université, #1, rua de Jacometrezo, Madrid (Es- pagne). 1899 SPiess, Chef de Bataillon, Chef du Génie, Saint- Etienne (Loire). 1888 1902 1886 1884 1896 1893* 1904 1883 1867 1907 DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 0048. STEFANESCU (Gregoriu), Professeur de Géologie à l’Université, 8, strada Verde, Bucarest (Rouma- nie). STEFANESCU (Sabba), Professeur de Paléontologie à la Faculté des Sciences, 2, boulevard Coltei, Buca- rest (Roumanie). STEFANI (Carlo de), Istituto superiore, Piazza San Marco, Florence (Italie). STEHLIN (H. G.), Conservateur du Musée, Bâle (Suisse). STEINMANN (Gustav), Professeur de Géologie et de Pa- léontologie à l'Université, 98, Poppelsdorferallee, Bonn (Allemagne). STEUER (Dr Alex.), Liebigstrasse, 37, Darmstadt (Allemagne). Srôger (Dr F.), Professeur de Minéralogie à l'Uni- versité, 6, rue de la Roseraie, Gand (Belgique). Srenoeor (Don, ), Conseiller à la Cour d'Ap- pel, Maison Oulianof, log 24, Zoubowsky boule- vard, Moscou (Russie). STUER (Alexandre), Comptoir français géologique et minéralogique, #, rue de Castellane, Paris, VIII. STÜRTZ (B..), otre minéralogique et Daléontulne gique, 2, Reisstrasse, Bonn-sur-le-Rhin (Alle- magne). TassarT (L.-T,), Ingénieur des Artset Manufactures, 97, boulevard Pereire, Paris, XVII. TeruiEr (Pierre), Membre de l'Institut, Ingénieur en chef au Corps des Mines, Professeur de Minéra- logie à l’Ecole des 1 Mines, 164, rue de Vaugirard, Pine, MOVE THEvVENIN (Armand), Assistant de Paléontologie au ; nor Muséum national d'Histoirenaturelle, 15, rue Bara, Paris, VI. Tuiéry (Paul), 57, rue Jeanne-d'Are, Chaumont (Haute-Marne). THomas (H.), Sous-Ingénieur des Mines, Chef des travaux graphiques du £ervice de la Carte géolo- gique de la France, 62, boulevard Saint-Michel, amis VIE Tuouas (Philadelphe), Docteur en médecine, Gaillac (Tarn). Torxquisr (Dr A.), Professeur de Géologie et de Paléontologie à l'Université, 5, Busolstrasse, Kôünigsberg (Prusse). XL 1872 1909 1900 1905 1894 1899* 1879 1876 1876* 1909 1870 1898 1873 1875 1891 D30 540 LISTE DES MEMBRES Toucas (Aristide), Lieutenant-Colonel en retraite, 30, rue des Saints-Pères, Paris, VI. Tourner (Gaston), Rédacteur en chef de l’Écho minier et industriel, 31, rue Lepic, Paris, XVIIT. TournouEr (André), à Ver, par Ermenonville (Oise). VACHER ( Aloe Chargé de cours de ie à ll Êf ete (Fac. a Lettres), Rennes ([.-et-V.). VarriEr, Docteur en médecine, Docteur ès ce Chânes, par Crèches (Saône-et-Loire). VaizLanr (Léon), Professeur honoraire au Muséum national d'Histoire naturelle, 4, rue Linné, Paris. VaLLAT (Jules de), ancien Maire du VI arrondisse- ment, À, rue Madame, Paris, VI. VaLzLor (Joseph), Directeur des Observatoires du Mont-Blanc, 5, rue François-Aune, Nice (Alpes- Maritimes). Vax DEN Brorck (Ernest), Conservateur au Musée royal d’ Fnsloiée naturelle, Secrétaire vénéral hono- rare de la Société belge de Géologie, ie Paléonto- logie et d' Hydrologie, 39, place de l'Industrie, Qr. Ld., Bruxelles (Belgique). RAR Contrôleur des Mines, 21, avenue Reille, Paris, XIV. Vax Keuprex (Charles), 12, rue Saint-Bertin, Saint- Omer (Pas-de-( Bite Vaouez (J.), Directeur d’ École publique, Professeur de Géologie à l'École coloniale Jules-Ferry, 35, allée d’Antin, Le Perreux (Seine). Vasseur (Gaston), Professeur de GÉSRBss à l’Uni- versité (Faculté des Sciences), 29, boulevard d'Athènes, Marseille (Bouches-du- Rhone) VÉLAIN (Charles), Professeur de Géographie physique à l'Univ. (Fac. des Sc.), 9, rue Thénard, Paris, V. VERMOREL (Victor), Directeurs de la Station viticole, Villefranche (Rhône). ViarAY, Ancien Ingénieur de la Compagnie pari- sienne du gaz, Semur-en-Auxois (Côte-d'Or). Vipa (Luis Mariano), Inspecteur général des Mines, ex-directeur de la Carte géologique de l'Espagne, Diputacion, 292, Barcelone (Espagne). Vibaz DE LA Bracne (Paul), Membre de l'Institut, Professeur de Géographie à l'Université (Faculté des/Petires), 0, rue de Seine, Pans, VI: 1905 1905 1901 1903 9590 1882 190% DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XI VirarAŸA (Andrès), Aide-géologue à l'Institut géo- logique national, Mexico (Mexique). VirLaRELLO (Juan D.), Géologue chef de section à l'Institut géologique national, 5*, del Ciprès, n° 2728, Mexico (Mexique). Vincey (Paul), Ingénieur-Agronome, Professeur dé- partemental d'Agriculture de la Seine, 84, rue Charles-Lafitte, Neuilly-sur-Seine (Seine). VincHoN (Arthur), Avocat, 18, rue Notre-Dame- des-Champs, Paris, VE. V iscrarorr (Nicolas), Gagarinsky péréoulok, Propre maison, Moscou (Russie). Vues (Fred), Préparateur de Zoologie à l'Université (Fac. des Sc.), 46, boulevard St-Michel, Paris, V. Voisix (Honoré), Ingénieur en chef des Mines, Direc- teur de la Compagnie des Mines de Roche-la- Molière et Firminy, Firminy (Loire). Vuzpian (André), Licencié ès sciences naturelles, villa des Bois, Lamballe (Côtes-du-Nord). WaALLErANT (Fréd.), Membre del Institut, Professeur de Minéralogie à l'Université (Faculté des Scien- ces), L, rue Victor-Cousin, Paris, V. Wezscu (Jules), Professeur à l’Université (Faculté des Sciences) à, rue Scheurer-Kestner, Poitiers (Vienne). WéJCIR (Karimierz), Docteur ès sciences, Assistant de Géologie à l'Université, 6, rue Sainte-Anne, Cracovie (Autriche- Hongrie). Wuarer (Louis), Graveur, #, rue de l’'Abbé-de-l' Epée, Pass VE Zriz (Capitaine G.) du Service géographique de l’'Indo-Chine, 22, rue Milton, Paris, IX. Zeicer (René), Membre de l'Institut, Inspecteur sénéral des Mines, Professeur à l'Ecole des Mines, 8, rue du Vieux-Colombhier, Paris, VI. Zuser (Dr Rudolf), Professeur de Géologie à l'Uni- versité, Lemberg (Autriche). Zusovic (Jovan M.), Professeur à la Faculté des Scien- ces, 12, rue Kragujewaczka Ulica, Belgrade (Ser- bie). ZürcHer (Ph)., Ingénieur des Ponts et Chaussées, Directeur général des travaux du Chemin de fer des Alpes bernoises, 45, Laubeckstrasse, Berne (Suisse). 2 LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ DISTRIBUÉS GÉOGRAPHIQUEMENT EUROPE France. Ain. Aveyron. Cote-d'Or. Béroud {abbé). Chabanier. Bréon. Chanel. k 4e Collot. Belfort (Terr. de). Epery (D'). Aisne. Maitre) Vialay. Brouet. Mever. 2 F ) Cotes-du-Nord. Allier. Bouches-du-Rhône. Cüilbert. MR ii. Bibl. mun. de Marseille. | Vulpian. : Dalloni. à Alpes (Basses-). Joleaud (L.). Creuse. RES CR Lonclas. RP ee + Repelin. JR Alpes (Hautes-). PE Deux-Sévres Martin (D.). Vasseur. Boone. Alpes-Maritimes. Calvados. Dordogne. Ambayrac. Bigot. Labat (Dr). Caziot. Houel. Fo 4: AE Joubs. Guébhard (Dr), Labor.Géologie Fac. de # : Maury (E.). Caen. Bresson. BAS Poirault (Georges). Laurent (Arm.). Fournier (E.). Not ar Girardot. Cantal. Henry. Ardeche. Bone: Mouret. le Marty. Soc. d'Emul. de Mont- TR ; béliard. AP deAres: Charente. Dré PRET. Chauvet. FEES Rejaudry. Sayn. Ariège. 5 ; J Charente-Inférieure. Eure. Azéma. F] È PA Re CARD NT Le eury. Croisiers de Lacvivier. : : Cher. Eure-et-Loir. Aube: Duvergier de Hauranne. | Aubert (Frédéric). Lambert. Grossouvre (A, de). Bourgery. Aude. Corse. Finistère. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XLIII Gard. Isere. Bonnes (F.). Allard. Carrière. Cie des Mines de la|Cardaillac (J. de). Grand Combe, Dumolard. Habret(G): Gignoux. Soc. des Houillères de | Kilian. Bessèges. Lory (P.). Poncin. Garonne (Haute-\. Pussenot. Bibl. Univ. Médecine et | Reboul. Sc. de Toulouse. Caralp. Jura. Doumerc. Piroutet. Garrigou. Landes. Mengaud. I . P ; Lorrin. aquier. G Loir-et-Cher. EU Delamarre. Ses Me ilot Gironde. Loire. Boreau. Grandjean. Fallot. Mallet. Gardé. Voisin. Harlé. à Jacob (Charles). Borne Haute) Lataste. Dreyfus. era Loire-Inférieure. Bibl. Univ. de Montpel- | Bureau (Louis). ler. ; Davy. Delage. Dumas. Gennevaux. Ferronnière. Léenhard. Gourdon. Miquel. Polo (Dr.). Mourgues. ou Sabatier-Desarnauds. ee en dt 1e el- Vilaine. ave Bezier. Rens CNE re: Groth. Lot-et-Garonne. dei Vacher. Lozere. Indre. Charreyre (abbé). Balsan. é ï : Maine-et-Loire. Indre-et-Lotre. Brad, Grossouvre (G. de). Cheux. Lecointre, Oudry. Bibl. Univ. de Grenoble. Manche. Marne. Collet. Dueil. Grenier. Marne (Haute-). Daval. Thiéry. Mayenne. Couffon (Dr. O.). OEhlert. Meurthe-et-Moselle Ec. des Eaux et Forêts de Nancy. Godefroy. Grand’'Eury. Guillaume. Imbeaux. Joly. Nicklès. Nicou. Noël. Meuse. Evrard. Morbihan. Nievre. Busquet. Nord. Barrois. | Bourgeat (abbé). Delépine (abbé). Dollé. Douxami. Gosselet. Moureau (abbé). SIx. Oise. Barret (abbé). Janet (Ch.). Tournouër. XLIV Pas-de-Calais. Dutertre. Van Kempen. Legay. Lonquety. Pontier (D.). Rigaux. Sauvage. Simon. Puy-de-Dôme. Aubert (Francis). Bibl. Univ. de Clermont- Ferrand. Charvilhat (Dr). Garde. Gautier (P.). Giraud (J.). Glangeaud. Pyrénées (Basses-). Détroyat. Gramont (Comte de). O'Gorman (Comte G.). Pyrénées (Hautes-). Pyrénées-Orientales. Donnezan (D' A.). Mengel. Rhone. Boyer. Cottron. Depéret. Doncieux. Gaillard. Offret. Riaz (de). Riche. Roman. Roux. Vermorel. Saone (Haute-\. Cardot. Pelitclerc, LISTE DES MEMBRES Saône-et-Loire. Bayle. Bonnardot. Chaignon de). Coste. Lissajous. Rouver. Vaffer. Sarthe. Shen irle ls eletpiis Savoie. Curet. Hollande. Huot. Révil. Savoie { Haute-). Bibliothèque d'Annecy. Seine. Les membres résidant dans le département de la Seine ne sont pas mentlionnes. Seine-[nférieure. Boutillier. Fortin. Le Marchand. Seine-et-Marne. Decarry. Lez. Morin. Roussel. Seine-et-Oise. Barthélemy. Colas. Courty. Desprez de Gésincourt. Embry. Euchène. Pa EE EE EN A PT Lab. de géol. de l'Éc. de Grignon. Larger (D'). Negre. Péroux. Somme. Tarn. Thomas ( D: Ph.). Tarn-et-Garonne. Var: Jacquinet. Michalet. Vaucluse Chatelet. Deydier. Golfier. Spiess. Vendee. Chartron. Vienne. Fournier (A.). Lebouteux. Mauche. Welsch. Vienne | Haute-). Gorceix. Yonne. Regnault (E.). DE LA Alisace-Lorraine. Bary (Em. de). Bibl. Univ. de Stras- bourg. Friren (abbé). Holzapfel. Inst. géogn.-paléont. de Strasbourg. Seidlitz (von. Allemagne. Bamberg. Bibl. univ. de Fribourg- en-Brisgau. Bornemann (L.-G.). Haas (H.). Institut géol. Munich. Kalkowsky (E.). Kænen {von). Oppenheim (P.). Renz. Stemmann. Steüer. Sturtz (B.). Tornquist. Autriche - Hongrie. Arthaber (von). Fritsch (Ant.). Kuzniar. Hærnes. Institut géol. Cracovie. Limanowski. Mus. nat. géol. d'Agram. Nopesa. Poëta. Salopek. ‘Wojcik. Zuber. Belgique. Bibl. de l'Univ. cath. de Louvain. Cornet. Dordolot (chanoine de). Habets. Lab. géol. Un. Liège. Latinis (L.). Leriche. Mourlon. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE Pourbaix. Stôber (F.). Van den Broeck. Bulgarie. Allahverdjiew. Espagne. Almera (chanoine). Bofill y Poch. Calderon. Cortazar (de). Landerer. Maurice. Socorro (M° del). Vidal (L:1M.). Finlande. Ramsay (Wilhelm). Grande-Bretagne. Allorge. Geikie (Sir A.). Harmer (F.-W.). Hughes. Skinne . Grèce. Kténas. Négris (Ph.). Skouphos. Italie. Capellini. Cocchi. DaltPraz Fairman. Mattirolo. Portis. Rovereto. Sacco (Fed.). Sangliorgl. Segré. Stefani (de). Pays-Bas. Molengraaft. Sandberg. XLV Portugal. Choffat. Comm. Serv. géol. Lima (Wenceslau de). un . . Le] { Oliveira (d') Machado e Costa. Pereira de Sousa, Roumanie. Mircea. Mrazec. Munteanu-Murgoci. Popescu-Voitesti. Popovici-Hatzeg. Sevastos (R.). Stefanescu (Gregoriu). Stefanescu (Sabba). Russie. Bogdanowitch. Derwies (Mie de). Barakasch (Nicolas). Kovaisky. Ilavlow. Ptremooukhoff. Vichniakoff. Serbie. Zujovié. Suisse. Argand. Bibl. de l'Univ. de Bâle. Brunhes (J.). Delebecque (A.). Duparec. Favre (Ern.). Golliez. Joukowsky (E.). Lugeon. Mermier. Sarasin. Schardt (A. Hans). Schmidt (Carl). Stehlin. Zürcher. NE PT TE RE SR à ET TO EP TEE DS PET PE OUT 1 ; RCE ta N tabs y al bain Lén XLVI LISTE DES MEMBRES AFRIQUE Algérie. Jacob (Henri). Transvaal. Briv Mérigeault. RNES: Savornin. Jorissen. Cie des Minerais de fer de Mokta-el-Hadid. Doumercue. £ LE (ere Fi Egypte. Tunisie. Espinas. Ball (John). Bédé Ficheur. Couyat. B x on ursaux. Flamand (G. B. M.). Fourtau, Ron Gautier (E.-F.). Pachundaki. +. AMÉRIQUE Brésil. États-Unis. Mexique. \ / | 'e LE 1 f Fe S: | . Sena (J.). Branner (J. C.). Ne sn Simeh (F.-R.). Dale (N.). BURIELAS / Burckhardt. Darton. ne Rép. Dominicaine. | Eastman. Goes Haldeman. DAbIE Moscoso (de. Harris lCeDA; Villafaña Le Villarelio. r s J ; Pérou Ritter. Bravo. Rothwell. Lissôn. Indes Tonkin. Lantenois. néerlandaises. , 4h Mansuy. Counillon. Lei] (Cne) Brouwer. Deprat. PAL MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ DÉCÉDÉS EN 41910 MM. MM. MM. Basset-Bonnefons (R.) Geandey (F.). *Rolland (G,). Cambessedès (F.). Laflamme (abbéJ,C.R.). *Tabarièsde Gransaignes. Daniloft (de). Demidoff (prince). Thomas (Ph.). Font y Sagué (abbé N.). Miquel e [rizar (M |). PRIX ET FONDATIONS DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE Les prix dont la Société dispose sont décernés chaque année par une Com- mission constituée de la manière suivante : ._ 4° Le Président et les Vice-Présidents de l’année courante; 20 Les anciens Présidents de la Société; 3° Les anciens Lauréats des Prix de la Société; 4° Cinq membres de province désignés par le Conseil dans sa première séance. Cette Commission se réunit dans le courant du premier trimestre, PRIX VIQUESNEL Le prix fondé en 1875 sous le nom de Prix Viquesnel et destiné à l’encou- ragement des études géologiques est biennal. Le lauréat, sans distinction de nationalité, doit être membre de la Société. Ce prix consiste en une médaille conforme au modèle adopté par le Con- seil de la Société et en une somme correspondant à ce qui sera disponible des arrérages du capital légué par Mr® Viquesnel (environ 500 francs). Ce prix sera distribué en 1912. PRIX FONTANNES Le prix fondé en 1888 sous le nom de Prix Fontannes et destiné à récom- penser l’auteur français du meilleur travail stratigraphique publié pendant les cinq dernières années, est décerné tous les deux ans, alternativement avec le Prix Viquesnel. Ce prix consiste en une médaille d’or conforme au modèle adopté par le Conseil de la Société et d’une valeur d'environ 300 francs, et en une somme correspondant à ce qui sera disponible des arrérages du capital légué par Fontannes (environ 1 000 francs). Ce prix sera distribué en 1911. PRIX PRESTWICH : Le Prix Prestwich, institué en 1902, en suite du legs fait à la Société par Sir Joseph Prestwich, est ériennal. Conformément aux volontés du testateur, ce prix doit être accordé à un ou plusieurs géologues, hommes ou femmes, de nationalité quelconque, membres ou non de la Société géologique de France, qui se sont signalés par leur zèle pour le progrès des sciences géo- logiques. Les lauréats devront être choisis, autant que possible, de telle sorte que le prix puisse être considéré par eux comme un encouragement à de nouvelles recherches, Ce prix consiste en une médaille d’or conforme au modèle adopté par le Conseil de la Société et d’une valeur d'environ 250 francs et en uñe somme XLVIIL PRIX ET FONDATIONS DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE d'environ 600 francs. La médaille n’est pas nécessairement attribuée à la même personne que la somme d'argent; le litre de lauréat n'appartient qu'au titulaire de la médaille. En conformité avec les intentions du testateur « il est loisible au Conseil de décider que les arrérages du legs seront accumulés, pendant une période n’excédant pas six années, pour être appliqués à une recherche spéciale portant sur la stratigraphie ou la géologie physique, la dite recherche devant être poursuivie, soit par une seule personné, soit par une commission. Faute d’un tel objet, les arrérages pourront êlre accumulés pendant trois ou six ans, selon que le Conseil en décidera, et être employés à tel but qu'il jugera utile ». Ce prix sera distribué en 1912. PRIX GAUDRY Ce prix est annuel. Conformément aux volontés du testaleur « les revenus de la somme léguée serviront tous les ans à donner une médaille d’or, sous le nom de médaille Albert Gaudry, à un paléontologiste ou à un géologue français ou étranger. Le restant de la somme qui n’aura pas été employé pour la médaille sera attribuée chaque année à un savant ayant besoin d'être aidé dans ses études ». La médaille est d’une valeur de 800 francs environ ; la somme distribuée de 400 francs. PRIX GOSSELET x Le prix fondé en 1910 par M. Gosselet est destiné à récompenser des travaux de Géologie appliquée. Ilest quinquennalet consiste en une médaille d'argent et une somme correspondant à ce qui sera disponible des arrérages du capital offert par M. Gosselet. Ce prix sera distribué en 1911. MISSIONS C. FONTANNES Mme Veuve Fontannes a légué à la Société un capital dont les arrérages (environ 1 000 francs) sont tous les ans mis à la disposition du Conseil de la Société, pour être affectés, sans aucune périodicité prévue, à des mis- sions utiles aux progrès des sciences géologiques. FONDATION BAROTTE Les sommes en provenant constituent une caisse de secours en faveur des géologues ou de leur famille. Elles sont distribuées par le Conseil, après enquête. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE CHAILLES JURASSIQUES DES ENVIRONS DE LANGOGNE (LOZÈRE) PAR G. Fabre Er J. Ressouche:. On connaît depuis plus de vingt ans un curieux témoin de l'extension ancienne des mers jurassiques sur le Massif Central de la France, c'est l’amas de silex (chailles) situé au sommet de la colline de Beauregard à 1 km. N. de Langogne (Lozère). La Société géologique de France a visité cette localité le 21 sep- tembre 1893 et y a reconnu un de ces trop rares dépôts qui attestent la grande transgression bajocienne. Mais les fossiles un peu frustes recueillis à cette époque ne suffisaient pas pour fixer d’une façon précise le niveau géologique auquel il convient de rapporter ces chailles ?. Depuis lors de persévérantes recherches poursuivies pendant deux ans ont permis à l’un de nous de réunir des documents paléontologiques assez nets, que notre savant confrère M. Kilian a bien voulu déterminer de la façon suivante : Lioceras acutum Quensr. sp. (A. Murchisonæ-acutus Quensr.). Cœloceras cf. Braikenridqü »'Ors. sp. Lima (Plagiostoma) cf. Annonni Mirrax (voisin de L. semicircularis SOW.). Exogyra obscura Sow. sp. Anomia (Placunopsis) Morrisi Opr. Radula (Lima) duplicata Sow. Posidonomya Muelleri Grepr. (voisin de P. opalina Qu.). Astarte detrita Gornr. (A. elegans major Qu.). Lima gibbosa Sow. Pecten barbatus Sow. Collyrites. Cette faune ne diffère que très peu de la faune normale du Bajocien inférieur des Causses *, elle indique cependant des - 1. Note présentée à Ja séance du 20 septembre 1910. 2. Fagre. Compte rendu de l’excursion du 21 septembre 1893. B. S. G. F., (3), XXI, 1893, p. 622. 3. On trouve en plus dans le Bajocien des environs de Mende : Lioceras opa- linoides, Witchellia Romani, Lima proboscidea, Lima Hesione, Rhynchonella epiliasina, Terebratula perovalis, Ostrea sublobata. 31 octobre 1911. Bull. Soc. géol. Fr. XI. — 1. 2 G. FABRE ET J. RESSOUCHE conditions de milieu moins franchement marines que dans la région centrale du bassin des Causses. Mais la nature et l’aspect physique des chailles de Beauregard permettent de les identifier d'une façon complète avec les chailles in situ qui couronnent le causse calcaire de Belvezet !. Ce causse, le plus septentrional des Causses, est constitué par les strates régulières du calcaire à Fucoïdes (T0 m.) de l'étage bajocien inférieur ; cé sont des calcaires marneux en lits minces qui se chargent peu à peu en silice à mesure qu'on remonte la série et qui se terminent en haut par des assises très siliceuses dont les chailles jonchent le sol sur de grands espaces. Or la faune des chailles de Belvezet est à peu près identique à celle de Beauregard, tout au plus peut-on y noter une proportion un peu moindre de Lamellibranches côtiers ; et cependant 1l y a E E E œ a (SP S! © [=] Le] 1 DS D dre mn 0 v LS Ÿ TRS c DUAL Ra C v N o Li [e] n v TS [1] ) æ È ® = è : Q we) ® Fe © ÿ. Se [Ty Fi1G. 1. — DiAGRAMME DES ÉPAISSEURS DE L'ÉTAGE BAJOCIEN. Long. 1/100 000 ; Haut. 1/10 000. une distance de 20 km. entre Belvezet et Beauregard, autrement dit les chailles de Beauregard sont à 20 km. plus près du rivage ancien que celles de Belvezet. Ce rapprochement du rivage n’a cependant pas été suflisant pour modifier sensiblement la faune ; aussi, raisonnant par analogie, on est fondé à dire que Beauregard est probablement encore à plus de 20 km. de l'ancien rivage. Il nous a paru intéressant d'essayer de contrôler cette déduction par d’autres considérations purement stratigraphiques, basées sur la diminution progressive de l'épaisseur des couches. Notons tout d’abord que pendant l'époque du Bajocien infé- rieur, la sédimentation a été sur toute l'étendue du bassin des Causses depuis Saint-Affrique jusqu'à Mende uniformément 1. Voy. ibid., p. 630. CHAILLES JURASSIQUES DE LANGOGNE 3 vaseuse, abondante et continue, sans présenter à mesure qu'on se rapproche des anciens rivages aucune modification autre qu'une simple diminution d'épaisseur. Notons aussi que les territoires continentaux du Massif Central sur lesquels les sédiments bajo- ciens se sont étendus en transgressivité paraissent avoir été absolument aplanis de façon à n’offrir aucun obstacle au libre avancement de la mer’. Ces deux faits ressortent avec une extrême netteté de toutes les observations de détail ; ils per- mettent d'appliquer ici le principe de continuité et de supposer, avec une grande chance de vérité, que l'épaisseur des sédiments se montre à peu près proportionnelle à l'éloignement du rivage. Ces prémices étant posées en principe, il est facile de traduire gra- phiquement les épaisseurs de l'étage bajocien dans les différents points d’un profil dirigé vers le NE. en partant des environs de Mende (fig. 1). Ce diagramme permet de penser que l'épaisseur des sédiments bajociens devait être de près de 30 mètres dans la région de Langogne, et que le rivage devait se trouver encore assez loin vers le NE., c’est-à-dire au dela même du Monastier (Haute- Loire). Les explorations sur le terrain ont, en effet, fait connaitre depuis plus de quarante ans des chailles bajociennes dans les environs du Monastier et de Fay-le-Froid?. Seulement on expliquait alors leur présence dans ces régions élevées en sup- posant d'anciennes communications de la mer jurassique du côté de la vallée actuelle du Rhône. Nous estimons qu'il n’en était rien et que les gisements de Beauregard, Monastier et Fay-le-Froid jalonnent la direction de l'extrémité de l’ancien géosynclinal des Causses * dont ils per- mettent de suivre les tracés jusqu’à 40 kilomètres plus loin que les derniers dépôts jurassiques en place. C’est à ce titre que leur étude offre un réel intérêt. 1. L'un de nous discutera dans une prochaine note la question de savoir si ce plan incliné de l’ancienne surface du Massif Central représente une surface d'abrasion marine ou une pénéplaine subaërienne. 2. B.S.G.F.,(2), XX VI, p. 1089 et suiv. 3. B.S.G.F.,(3), XXI, p. 639. JURASSIQUE MOYEN ET SUPÉRIEUR DU CHALONNAIS ET DU MÂCONNAIS rar Camille Rouyer!. Depuis la réunion de la Société géologique de France, à Chalon- sur-Saône, en 1876, le Jurassique moyen et supérieur du dépar- tement de Saône-et-Loire n’a été l’objet, à notre connaissance, d'aucune étude spéciale d'ensemble. Quelques recherches nous ayant permis de compléter sur plusieurs points les données actuellement acquises, nous donnons ei-dessous le résultat de nos observations, en les groupant par étages ?. RAURACIEN et SÉQUANIEN. — Une certaine confusion règne dans les classifications établies jusqu'ici pour les niveaux raura- ciens et séquaniens de Saône-et-Loire. La légende explicative de la feuille de Chalon-sur-Saône les réunit sous le nom de Coral- lien et sous la notation j* :; celle de la feuille de Mâcon les divise en Kimeridgien (noté j°-‘), et en Corallien (noté j*). M. Pellat et M. Delafond* ont soupçonné l'existence des niveaux astartien et ptérocérien, mais en l’absence de données précises n’ont pas fourni d'indications sur leurs rapports respectifs. Or, nous avons reconnu dans le Séquano-Rauracien des régions chalonnaise et mâconnaise des zones présentant une assez grande constance de caractères, et nous proposons les divisions suivantes : Calcaires compacts | à Z. humeralis et 2. Oolithe blanche de Fontaines. | Ceromya excentrica Calcaire crayeux. 1. Calcaires à Ostrea Bruntrutana et Zeilleria Egena. SÉQUANIEN. 2. Dalles dites coralliennes, de Dracy-le-Fort. RAURAGIEN. 1. Calcaires oolithiques rouges, de Givry, à Cidaris [lorigemma, Ochetoceras cf. Marantianum et Peris- phlunctes sp. du groupe de Per. Achilles. 1. Note présentée à la séance du 27 juin 1910. 2. Consulter les feuilles suivantes de la Carte géologique détaillée de la France : Beaune, n° 125; Chalon-sur-Saône, n° 137 ; Mäcon, n° 148. 3. PecLarT. Surlé terrain jurassique desenvirons de Chalon-sur-Saône, B.S.G.F., (3), IV, pp. 14-17. — Decaroxp. Note sur les terrains jurassiques supérieurs et crétacés de la côte chalonnaise, B.S.G.F. (3), IV, pp. 7-19. JURASSIQUE DU CHALONNAIS ET DU MACONNAIS 5 Calcaires rouges de Givry. — Les couches rauraciennes sont bien développées à Chagny, Fontaines, Givry, Saint-Gengoux-le- National, Tournus, Lugny, etc. Aucune incertitude ne saurait demeurer sur leur âge exact, tant à raison de la présence de Peltoce- ras bimammatum, signalé dans le Mâconnais que de la trouvaille, par nous faite, à Givry, localité typique, d’un exemplaire d'Oche- toceras cf. Marantianum. Cette trouvaille permet de paralléliser ce niveau avec les couches à Spongiaires du Berry, et, d'autre part, la présence à Givry, à Fontaines, à Saint-Gengoux, de grands Perisphinctes du groupe de Per. Acluilles, aussi bien dans les calcaires rouges que dans les dalles coralliennes, autorise à synchroniser cet ensemble, tant avec les marno-calcaires à Pho- ladomya hemicardia, qui, à Châtelneuf (Jura), contiennent de grands Perisphinctes et surmontent les couches à Collyrites de bicordata!, qu'avec les horizons à Och. cf. Marantianum et Phol. na le signalés en Savoie ?. Notre Rauracien Saône-et- Loire corre mia de même, en Argovie, avec les couches à Hemicidaris crenularis, Cidaris florigemma, Glypticus hieroqly- phicus et Peltoc. bimammatum. Il présente les plus grandes analogies de faciès avec les dépôts de même âge du Jura méri- dional. Dans l'étendue d’une même carrière on peut voir une même couche varier rapidement de texture; tantôt en effet les calcaires sont compacts, à pâte fine, presque lithographiques, tantôt ils sont pisolithiques, oolithiques, ou sableux. Dans cer- tains bancs, on remarque des galets ou concrétions ovoides de calcaire plus ancien, à cassure jaune, à surface rugueuse, quel- quefois perforé par des Pholades ou des Serpules. Ces caractères se retrouvent dans certains dépôts du Rauracien inférieur du Jura, tels par exemple ceux décrits à Châtelneuf par M. Girardot? où cet auteur signale des « calcaires à oolithes fines et régu- hières, alternant dans le milieu avec des banes à concrétions et des bancs calcaires à pâte fine ». Enfin, à Givry, on recueille, à la partie inférieure des couches exploitées, des Spongiaires ovoïdes. Ce niveau à Spongiaires doit être mis sur le même horizon que celui signalé dans le Jura méridional à la partie supérieure des couches du Geissberg, notamment par MM. Boyer‘ et Choffat. La faune des calcaires oolithiques rouges est assez pauvre en 1. Girarpor. Excursion à Châtelneuf. B.S.G.F., (3), XIII, p. 60. 2. Horranne. Terrains jurassiques de Savoie. B.S.G.F., (3), XIII, p. 228. 3. GIRARDOT. Op. cit., p. 72. 4. Boyer. Note sur JS environs de Brenod. B.S.G.F., (3), XIII 1885, p. 120. 5. Cnorrar. Bancs de Spongiaires du Jura. B.S.G.F., GX XIII, 1885, p. 185. (ær] CAMILLE ROUYER espèces. Quelques-unes y présentent une grande profusion d'in- dividus, telles sont : Osfrea Bruntrutana Tauru., Rhynchonella pinguis OPr., Paracidaris florigemma Pu., P. Parandieri AG. (Cidaris Blumembachi). Les Pélécypodes sont presque absents de ces couches; nos recherches ne nous ont fourni que trois moules internes absolument indéterminables. Par contre, il est intéressant de signaler que plusieurs espèces sont cantonnées exclusivement dans les calcaires du Rauracien inférieur et ne se retrouvent même pas dans les « dalles ». Ce sont : Mytilus sub- pectinatus D'OrB., Cardium sp. (petite espèce voisine par sa forme de Cardium corallinum, mais de petite taille et ornée de fines stries), Megerlea pectunculus, Ostrea rastellaris, Diceras sp. Dalles dites coralliennes de Germolles. — L'horizon dénommé « dalles coralliennes » se lie intimement aux calcaires oolithiques de Givry. Il est bien développé à Germolles (commune de Mel- lecey) et mérite de constituer dans le Chalonnais et dans le Mâconnais un ensemble spécial. La sédimentation y a changé, en effet, de caractère ; tandis que dans les calcaires de Givry le faciès oolithique ou pisolithique est prédominant, et que les eal- caires lithographiques n'apparaissent pas en bancs continus, dans les « dalles », au contraire, on remarque de véritables calcaires hthographiques, durs, à cassure conchoïde, en couches bien réglées, alternant avec des lits oolithiques. La faune est encore plus pauvre en espèces que celle des calcaires de Givry. Les grands Perisphinctes ont disparu à peu près totalement ; un seul individu à été recueilli par nous à Dracy-le-Fort. Enfin, la stra- üfication entrecroisée, si remarquable et si fréquente dans les calcaires de Givry, est moins affirmée dans les « dalles ». La division du Rauracien en deux termes est très nette dans le Chalonnais et dans le Mäconnais. Toutefois, dans cette dernière région, les bancs oolithiques, intercalés dans les calcaires litho- graphiques, disparaissent, de telle sorte que ce niveau ne pré- sente plus que des calcaires compacts, plus ou moins fendillés, mais toujours assez régulièrement stratifiés. En même temps, on y voit abonder plusieurs espèces de Terebratules (Ter. cincta Cor., Ter. bicanaliculata Zrer. ete.), et Pholadomya Protei Der. Cette dernière espèce est absente des « dalles» du Chalonnais à faciès oolithique. Ce niveau a été signalé dans le Mâconnais par M. Arcelin, sous la dénomination de « calcaire à Pholadomyes ! ». Nos observations concernant l’Argovien et le Rauracien du 1. ARGEzIN. Explication de Le carte géologique des deux cantons de Mâcon. Annal. de l'Acad. de Mâcon, 2° s., t. III, p. 208. JURASSIQUE DU CHALONNAIS ET DU MACONNAIS 7 Mâconnais seront utilement appuyées par la coupe suivante fournie par la route de Lugny à Bissy-la-Mâconnaise : 1. Marnes grises, en bancs de O0 m. 30, alternant avec des lits de calcaire compact gris, de 0 m. 10, visibles sur. ... D CLS M role 2,50 ARGOVIEN { 2. Calcaire hydraulique gris, en bancs de 0,20, net par destitsimannenxe se ann \ 2,90 3. Banc calcaire, tacheté de rouge, se délitant en femllets ana pactietsupereure ete NE Die PPCalcarecolthique, erisatre en Ter 0,80 5. Banc à cassure rougeûtre, en plaquettes... ..... 0,50 6. Banc à cassure rosâtre et oolithes jaunâtres.. 1 m. 7. Calcaires rougeâtres, non oolithiques, se déli- tantien plaquettes PrreE CS HU | 1 m. 8. Marnes à gros pisolithes ou sphérites (masquées par la sde). CDVIFON RAM RE AM 2 m. 9. Calcaire et marnes rouges et grises avec Rhyn- RAURACIEN chonelles, Apiocrinus, Lima cf. læviuscula DEesu. 2 m. INFÉRIEUR | 10. Gros bancs gris parsemés d’oolithes......... 0,60 11. Calcaires et marnes à sphérites rougeûtres, avec grandes Térébratules (Ter. bicanaliculata HIER) AR LE NAN NAT te en ses es RE À 9 m. 12. Calcaires grisâtres avec lits noduleux à Téré- bratules ettRhynchonelles” "225 arr Rite 2,50 13. Lit marneux fossilifère à Rhynchonelles, Ost. Bruntrutana Tu., Os. rastellaris, radioles de | CidARTSe PER en RM OS Re ON AE can cr 0,05 RauracIeN ( 14. Calcaires subcompacts, gris, régulièrement SUPÉRIEUR ITÉSS MAL TEE A PE Re ER E TN en AURA Le 20 m. ! 15. Calcaires gris, compacts à Ostrea Bruntrutana Tu. en gros bancs (Zeilleria Hudlestoni Waix). 3 m. Un 16. Calcaires oolithiques blancs ou rosés, avec D ME Ostrea Bruntrutana Tu. très abondant, et Pecten CSL ur ETS PSE RE Re en ae TE Pise 5m. 17. Calcaire compact à cassure subconchoïde... 0,50 SON 18#-Banc perioré ere PRE EEE Te) 1 m. DES 0 Galcaires compacts Haunatres 0 ce 1 m. Cette coupe montre nettement le passage de l’Argovien au Rauracien par la substitution progressive des calcaires aux marnes (n° 1 à 3). Elle montre également un intéressant développement du Rauracien, les n° 4 à 13 correspondant à nos calcaires ooli- thiques rouges de Givry, du Chalonnais, le n° 14 aux « dalles ». Quant aux n% 15 et 16, ils constituent un horizon important 8 CAMILLE ROUYER pour la stratigraphie régionale, très constant, et sur lequel nous insisterons plus loin !. En général, dans le Mâconnais nord (Sennecey, Tournus, Préty, Lugny)?, le faciès du Rauracien est identique à celui du Chalonnais. Dans le Mâconnais sud, au contraire, les couleurs rouges caractéristiques tendent à disparaître, et il n’y aurait que des « calcaires durs, grisâtres, grumeleux, surmontés de cal- caires blancs ou nm vec hthographiques ». Dans la Côte-d'Or, le Rauracien inférieur présente encore quel- quefois, D tn clones une coloration rouge (Saint-Romain, près Meursault), mais le faciès a changé, et comme nous le ver- rons plus loin, les calcaires rouges et les dalles passent laté- ralement à des calcaires grenus, oolithiques, blonds ou rosatres. Signalons un accident dolomitique, qui se développe en len- tille entre Beaune et Givry, au niveau des « dalles coralliennes ». Près de Beaune, la localité type où se présentent ces dolomies est Sampot, près Auxey. Elle a fourni une flore et une faune variées. À ces dolomies sont subordonnés les calcaires oolithiques du Rauracien inférieur et les calcaires à débris siliceux, qui atteignent les localités de Chagny et de Bouzeron plus au Sud. Nous avons retrouvé dans le département de Saône-et-Loire, au même horizon géologique, des dolomies, qui sont certaine- ment synchroniques de celles de Sampot. A Chagny, en effet, à la partie supérieure des« dalles coralliennes », anciennement exploitées au bas de la Folie, à droite de la route de Givry, on remarque, dans les calcaires Fe intercalations dolomitiques tan- tôt sous forme de lits de du centimètres d’ épaisseur, tan® tôt sous forme de poches sableuses, irrégulières. Ce niveau est parfaitement visible aussi dans la tranchée de la ligne de Paris à Lyon, au delà de la gare de Chagny:; on y voit nettement les bandes dolomitiques, qui tranchent par leur couleur jaune sur le fond grisàätre des calcaires; on y voit aussi les poches laissées au milieu des calcaires par le départ par dissolution des sables dolomitiques. À Dracy-le-Fort, près Givry, on retrouve au même niveau une couche de dolomie jaunâtre puissante de un mètre. Dans les 1. Sur le terrain, les couches comprises dans cette coupe forment un léger pli synclinal, dont l'axe, légèrement faillé, est constitué parles n°: 16 à 18. 2. C'est l'Oolithe rouge de Préty ou Argovien rouge, de Berthaud (BErTHAUD. Description géologique du mâconnais. Thèse présentée à la Faculté des Sciences de Paris. Mâcon, imp. Protat, 1869). Cet auteur a, d’ailleurs, très net- tement précisé les divers faciès de notre Rauracien inférieur dans le Màcon- nais ; pour lui, ces couches forment la partie supérieure de son « Argovien » JURASSIQUE DU CHALONNAIS ET DU MACONNAIS 9 carrières entre Dracy et Givry, le calcaire dolomitique est asso- cié à des calcaires compacts, lithographiques, avec petits lits marneux ou grumeleux à Rhynchonelles, en dalles minces, et à des calcaires suboolithiques, à grandes Térébratules, et Osf. Bruntrutana Tu. formant lumachelle. Ces couches sont surmontées de calcaires cariés ou perforés. Une succession semblable se présente dans les carrières ouvertes près de la grande route de Chagny à Givry, à l’embranchement du chemin de Dracy, près le Buet. Le calcaire dolomitique y atteint jusqu'à deux mètres d'épaisseur. Au delà de Dracy, et plus au Sud nous n'avons trouvé dans le Rauracien aucunes traces de dépôts dolomitiques, et ni dans cette localité, ni à Chagny, ils ne se sont montrés fossilifères. Calcaires à Leilleria Egena ef Ostrea Bruntrutana. — Osfrea Bruntrutana Tu. apparaît, en Saône-et-Loire, dès l’Argovien ; elle est abondante dans le Rauracien., mais 1l atteint le maximum de son développement dans un horizon qui ménage la transition entre le Rauracien et le Séquanien. Malgré son peu d'épaisseur (8 mètres à Lugny, 6 mètres à Chagny) cet horizon reste très constant dans le Chalonnais et le Mâconnais. Ostrea Bruntrutana y est parfois si abondante qu’elle forme lumachelle, ainsi qu’on peut le constater à Lugny, et toujours elle nous a fourni un excellent repère par ce caractère. Elle s'associe à Pecten subar- malus, espèce qui paraît cantonnée à ce même niveau, et enfin à Dulphey, nous avons recueilli dans une lumachelle à Osfrea un exemplaire bien typique de Zeulleria ÉEgena. Il existe donc, en aône-et-Loire, un représentant du niveau à Ostrea Bruntrutana et Zeill. Egena du bassin de Paris, de la Haute-Saône et du Jura. Vraisemblablement, ce niveau se retrouverait dans la Côte-d'Or. Ces couches sont uniformément calcaires; mais deux faciès semblent devoir y être distingués : calcaires caverneux au Nord de Givry, calcaires oolithiques, au Sud de Givry. Dans les envi- rons de Chagny, à Fontaines notamment, on y remarque des calcaires blanchâtres, durs, plus ou moins cariés, où abondent l'Ostrea Bruntrutana et une grande Terebratula. À Chagny même, ces couches sont visibles près du point coté 283, et plongent sous les carrières d’oolithe blanche, exploitée à Saint-Jacques. On les retrouve à Fontaines avec les mêmes caractères et la même position; elles contiennent à Saint-Hilaire de nombreuses Rhynchonelles et des débris d’Apiocrinus. Ces calcaires caver- neux ont d’ailleurs une puissance variable, et ils passent, semble- t-1l, quelquefois localement à des calcaires subeompacts!. Ils se 1. DEraronp. Op. cit., p. 8. 10 CAMILLE ROUYER placent sensiblement au niveau des dolomies de Sampot, près Auxey-le-Grand. À Givry, à la partie supérieure des « dalles », nous avons observé les calcaires décrits par M. Pellat sous la désignation de « Récur- rence de calcaire à Apiocrinus! ». Ils sont « caverneux, friables par places, très fossilifères, renfermant... des tiges d’Apiocrinus, de petites Huîtres voisines de l'O. Bruntrutana, l'O. rastellaris et en outre une grande quantité de Ter. cf. humeralis et de Ter. subsella ». Ges calcaires constituent le prolongement des calcaires cariés de Fontaines. À Givry, ils sont nettement surmontés par des couches oolithiques, blanchâtres, où l'O. Bruntrutana est abondante. Il semble donc y avoir là superposition des deux faciès : à la base, calcaires cariés, au-dessus, calcaires oolithiques. Mais plus au Sud le second faciès subsiste seul: c’est ainsi que les localités de Saint-Gengoux, de Dulphey, de Lugny, ne présentent à ce niveau que des calcaires oolithiques. On l’a vu par la coupe à Lugny, et la coupe de Dulphey n'est pas moins probante. On la relève tant dans la route qui conduit de Dulphey au chemin suivant la rive gauche de la Natouze que dans le village lui- même : Calcaires tendres, subcrayeux, à Ostrea pulligera KIMÉRIDGIEN Goz», Pseudocidaris Thurmanni Er. etcalcaires blanchâtres, plus durs, sans fossiles, environ... 3m. Lacune par suite d’éboulis d’argiles et de sables tertiaires. Calcaires compacts blanchâtres, à cassure subcon- choïde, très régulièrement stratifiés en petits lits, sans fossiles. Ils sont entrecoupés par plusieurs SÉQUANIEN bancs à Brachiopodes, durs,un peu oolithiques. SUPÉRIEUR A la partie supérieure de l’ensemble, on remarque deux bancs marneux, se délitant à l’air, en feuil- lets, et ils ont donné à ce niveau Ceromya excen- trica AG.; épaisseur approximative............ 25 m. Lacune. [ Banc calcaire dur, compact, à nombreuses Ostrea Brantratana DA Te CR re RME ARE LE SÉQUANIEN | Calcaire oolithique, avec parties jaunâtres, quel- INFÉRIEUR quefoistisaccharoïde (environ eee CRETE 3 m. Calcaire blanc, oolithique, avec Ostrea Bruntru- (ana, COVITON- EL, NME EN RUN ERA ER 2 m. 1. PecraAT. Op. cil., p.16. JURASSIQUE DU CHALONNAIS ET DU MACONNAIS 41 Calcaires massifs, avec parties jaunâtres se liant à des calcaires subcompacts en plaquettes. ...... 8 m. Lit marneux. Calcaire jaunâtre, avec parties compacteset parties DOUMIQUES AR ARE PARAPENTE RAR ALES se lion: Calcaire grumeleux, jaunâtre, mal visible environ. 2m. AAC Calcaire oolithique avec Térébratules et Rhyn- (23 m.) chonelles RSR Se A A EUR Le LAN LU PNA Pt | m. Galcaires subcdmpaets en "nee En 1 m. Calcaires oolithiques, gris ou jaunâtres, se pré- sentant soit en petits lits, assez réguliers, soit avec des lentilles grumeleuses, très fossilifères (Trichites, Pecten, Rhynchonella).......... 8m. Bancrouseatre, sEumeleuxe ECC PR Re 0,30 Calcaire rougeâtre ou gris, oolithique ou pisoli- thique, irrégulièrement stratifié, se débitant en fragments ovoïdes (O0. Bruntrulana, Téré- JA RES) RSR ER A A RAS CRE 4,60 Calcaires rouges, oolithiques, en partie masqués parirdes hote rene tennis Ne er 6,50 RAURACIEN Marnes et calcaires rouges, non oolithiques.... 3 m. INFÉRIEUR, (Banc rouge se délitant en fragments... .....:. 0,60 (19 m. 83) | Calcaire oolithique ou pisolithique, rougeâtre... 1,60 Calcaires enlits réguliers, grisâtres ou rougeûtres, subcompacts) Sans fossiles er 2e 3,30 Lit marneux à O. Bruntrutana et radioles de CAPES er ee de De pate Ce 15::10,08 Banc calcaire grumeleux, rougeâtre....... da 0 19 | se liant à une marne grise, grumeleuse........ 0,30 Bancicalcairerte 0er ST ART SET pee 0,20 Marne grise avec cordons de nodules calcaires.. 1 m. ADR Tee Banc calcaire TN RE es AIR APN AE NEA ASE RES 0:20 (4 m. 90) Marne grise. ............. Desserte: L 0,40 Calcaires gris, compacts, séparés par des feuil- Jetsà Marne een UniRESCSANRA RERO UM Cette coupe montre à merveille le passage de l'Argovien au Rauracien. Le Séquanien ne s’y présente que masqué par des éboulis. Toutefois, sa partie inférieure se présente nettement caractérisée par l’abondance de ©. Bruntrutana. Il semble que dans le Mâconnais (Nancelles, Gros-Mont) notre Séquanien inférieur à O. Bruntrutana prenne une grande épais- seur : sous le nom de calcaire feuilleté blanc jaunâtre, M. Arcelin lui donne, dans cette région, 49 mètres de puissance. ARCELIN. Op. cil., p. 208. 12 CAMILLE ROUYER Oolithe blanche de Fontaines-les-Chalon. — Les limites supé- rieures du Séquanien entre Dijon et Mâcon n'ont jusqu'ici été que très imparfaitement déterminées. Dans la Côte-d'Or, au Nord de Dijon, le Séquanien est bien défini quant à sa limite supérieure par l'existence d’un calcaire à Ptérocères surmonté de couches à O. virqula. Au Sud de cette ville et jusqu'à Chagny, il n'existe aucun affleurement connu de couches attribuables sans conteste au Ptérocérien ou-au Kiméridgien, et les études de détail sur les niveaux rauraciens et séquaniens de cette région faisant défaut, il n'est pas possible de savoir si le Séquanien tout entier y est représenté. Dans le département de Saône-et Loire, il pourra être, grâce à nos recherches, facilement délimité dans la série stratigraphique. Ses couches inférieures y seront formées par nos calcaires à O0. Bruntrutana et Z. Egena, et 1l sera couronné par les marnes et calcaires à Ptérocères bien reconnaissables à Vers, près Sennecey. Entre ces deux horizons très constants, nous avons distingué une série de couches calcaires d’un blanc parfois écla- -Côle-d'or Chalonnais Mêconnais Couches 30 virgula 4 7 I A Tours à Process le à 0 vga rs Pierres Ca/catre oo/léhigue 8737 € Calcatres compacts à Astartes Calcaires Jaccharoides Caverreux Calcaires Compacts Cal. à Nerinees EU nn 5007 0 AN EEE el Calc oolithiques Calc. ov/ithiques Calcairres subCrayeux ou Saccharoides Calc. oolithigue à Ÿ Bruntrulans el Z. gen Calc. compacts Calc. carrés FiG. 1: — SCHÉMA DES VARIATIONS DE FACIÈS DU SÉQUANIEN EN SAONE-ET-LOIRE tant, oolithiques, marmoréennes ou saccharoïdes, caractérisées par O. pulligera, Diceras sp., Terebratula cincta Cor., passant d’ail- leurs dans le Mâconnais, en partie, à des calcaires compacts avec Ceromya, qui forment notamment les couches supérieures de la coupe de Dulphey (— calcaires lithographiques d’Arcelin). Deux faciès devront ainsi être mis en relief : le faciès chalon- nais (entre Chagny et Saint-Gengoux) et le faciès mâconnais (entre Saint-Gengoux et Mâcon). Le premier trouve son expres- sion dans les coupes de la Folie, près Chagny, de Fontaines-les- Chalon, de Germolles. La succession est généralement la sui- vante, dans le Chalonnais : 3. Bancs de calcaire finement oolithique, blanc. 2. Calcaires massifs, ou en gros bancs, le plus souvent saccharoïdes, quelquefois oolithiques, très souvent caverneux. 1. Calcaires oolithiques ou pisolithiques, blancs, à Os{. pulligera. JURASSIQUE DU CHALONNAIS ET DU MACONNAIS 13 La couche n° 1 est activement exploitée comme pierre d’appa- reil à Chagny et à Fontaines ; c'est elle qui affleure près de Cor- peau, près de Rully (point coté 282) et dans d'anciennes car- rières près la gare de Givry. Sur ce dernier point, elle contient des Polypiers roulés, des tiges et calices d’Apiocrinites, des Néri- nées, Ostrea pulligera Goupr., Rhynchonella pinquis Ore., My- tilus subpectinatus D'Or8., Terebratula sp., Hemicidaris (Cida- rites) crenularis Laux. C'est également ce niveau qui affleure à Saint-Boil, près d’anciens fours à chaux : il nous a fourni là Ostrea pulligera. Il est à cet endroit presque crayeux. Dans le Chalonnais, la couche 3, toujours oolithique n’a que quelques mètres d'épaisseur, mais elle est très constante dans la région et offre un bon repère stratigraphique, car elle est surmontée de calcaires compacts ou lithographiques, bien recon- naissables par leur texture différente, et qui constituent la base du Kiméridgien. Dans le Mâconnais, les puissants niveaux oolithiques blancs de Fontaines ont presque disparu ; ils sont remplacés par des calcaires crayeux ou saccharoïdes, cristallins, qui s’annoncent dejà, à Saint-Boil, au Sud de la région chalonnaise. Le contact des couches à O. Bruntrutana et de ce niveau crayeux est très net, près de Saint-Gengoux ; nous l’avons constaté tant dans la butte cotée 356, qui porte une statue de la Vierge, que dans la colline au Nord de la gare. Dans le premier point, au-dessus de calcaires durs, blanchâtres à Ost. Bruntrutana, on voit des calcaires durs, sans fossiles, à texture marmoréenne, non stratifiés, divisés parfois par des fentes verticales, et d’autres fois disposés en gros blocs, le plus sou- vent perforés en tous sens. Au Nord de la gare de Saint-Gengoux et au sommet de la col- line (ancien chemin d’Etiveau) nous avons retrouvé le niveau à Ost. Bruntrutana avec Pecten subarmatus EraLL. au-dessus des « dalles coralliennes ». Il est surmonté lui-même par des calcaires subcrayeux, qui ont donné Tereb. cincta Cor. Signalons enfin le gisement de Thurissey (ligne ferrée de Fleur- ville à Mâcon) où un calcaire blanc à nombreuses Ost. Bruntru- lana est surmonté des couches suivantes : Calcaire finement oolithique, blanc, 2.m. Calcaire subcompact ou grumeleux, env. 3 m. Calcaires marmoréens et calcaires crayeux. Dans le Mâconnais, la fin du Séquanien est marquée par l'appa- 1% CAMILLE ROUYER rition d’un système de calcaires compacts, d'environ 25 m. d'é- paisseur, assez régulièrement stratifiés, très peu fossilifères géné- ralement. Le passage des sédiments oolithiques de la base à ces calcaires compacts, semble s'être fait assez brusquement ; une coupe relevée sur la ligne ferrée de Saint-Gengoux à Montchanin, près la gare de Culles (km. 5,400 à 5,600), l’établit : 3. Calcaire blanchâtre avec Ceromya excentrica, Zeilleria humeralis, env. 6 m. 2. Calcaires fissurés, marneux, sans fossiles, 12 m. 1. Calcaire blanc de lait, cristallin, marmoréen, tendre, avec piso- lithes, fossilifère, Ost. pulligera, Rhync. pinguis, Terebratula, Pec- ten, env. 4 m. Dans cette coupe, le n° 1 se lie intimement au n° 2, et il n’y a entre les deux couches aucune interruption de sédimentation. Le même contact est visible à Vers, au Sud de Sennecey (voir coupe, p. 15), et à Ozenay. Dans cette dernière localité, on peut voir le contact, tant avec les calcaires crayeux qu'avec les marnes à Ptérocères, d'une série de calcaires compacts, de cal- caires oolithiques blancs, et de calcaires jaunâtres avec Rhyn- chonelles, quelquefois grumeleux (Mytilus subpectinatus »'Ors.). Enfin à Thurissey et à Saint-Gengoux, les calcaires compacts du Séquanien nous ont fourni: Pholadomya Protei Derr., Cero- mya excentrica AG., Lucina rugosa D'Ors., l’holadomya hortu- lana AG., Terebratula subsella Levu., Zeill. cf. humeralis RoEw., Rhync. pinquis Opr., Nautilus sp., Pecten cf. Minerva, Nerinea cf. Bruntrutana. Dans le Mâconnais nous avons remarqué que nos calcaires compacts séquaniens sont le plus souvent séparés des marnes à Ptérocères par un horizon oolithique, très net. C’est ainsi que sur le chemin de fer de Saint-Gengoux à Montchanin, au km. 46,00 à 4,800, on remarque cette succession : Argile à silex. Calcaire en gros banes, sans fossiles, à texture subcristalline (sur- montés par des calcaires à Nérinées, dans le bois, au-dessus de latranchée). URSS ARR Cr TR RP ….. Marnes blanches et calcaires marneux à T'er. subsella abondantes (Ptérocérien), environ......... HET PARLE AP à LÉ Re 10 m. Calcaires blanchâtres oolithiques en gros bancs, visibles sur. . .2,50 À Vers, près d’un lavoir, au Sud du village, on relève l’'impor- tante succession que voici : JURASSIQUE DU CHALONNAIS ET DU MACONNAIS 45 Q Calcaires compacts perforés, affleurant gauche de la route entre Vers et Vergis Calcaires à Fimbria trapezina Buv. Calcaires perforés, saccharoïdes, durs,... .. 5 m. Calcaires non perforés (Cardium).......... 2 m. Calcaires perforés, blanchâtres, jauues vers KIMÉRIDGIEN la base, durs, massifs, se cariant par l’ex- position a l'air (environ. AO REC 10 m. Calcaires caverneux, durs, avec nombreux polypierst Arr SU DR eee LA NE ER 9 m. Bacunes trente AN Une et ARR St UE 6 m. Marnes et calcaires à Ptérocères et Ter. sub- Selle Nisiblesisun ads he 3 m. Calcaire oolithique, blanc, avec Trichites, Ost. DULITTETA EN ÉRNE SERRE PENSE 42ème Calcare colithique grisatre 20 06207 1 m. . | Calcaires compacts, à cassure conchoïde, SÉQUANIEN en lits réguliers, et calcaire saccharoïde, le-tout résulièrement lité,-sur.: 25 m. Calcaires saccharoïdes ou subcrayeux, massifs, en gros bancs, visibles en bas du village de Vers pres du ruisseau. 6... 8 m. RELATIONS STRATIGRAPHIQUES DU RAURACIEN DE SAÔNE-ET-LOIRE ET DU RAURACIEN DE LA CôTEe-p’Or. — Nous n'avons pas eu le loisir de parcourir personnellement les affleurements rauraciens situés entre Dijon et Beaune, mais les quelques courses que nous avons effectuées entre Chagny et Beaune, jointes aux renseignements que fournissent MM. Lambert et Collot!, sont de nature à appor- ter quelques données nouvelles sur le parallélisme des couches rauraciennes de la Côte-d'Or et de Saône-et-Loire. Il résulte des recherches de M. Collot, qu'autour de Beaune, la succession des assises rauraciennes serait la suivante: c), lits marneux avec grosses pisolithes ; b), oolithes blanches ; a), cal- caires grenus plus ou moins spathiques, avec dolomies subor- données (Sampot), ou calcaires oolithiques et calcaires ordinaires à débris siliceux. Nous avons pu constater la succession détail- lée de ces couches, au Nord de Meursault, entre le col qu'em- prunte la route de Meursault à Nantoux, par Monthélie, et les carrières de dolomies de Sampot (commune d’Auxe-le-Grand). Leur ensemble surmonte les calcaires hydrauliques de l’Argo- 1. LamBerr. Étude sur le Jurassique moyen du département de l'Yonne. Bull. Soc. sc. de l'Yonne. 1884. — Cozor. Légende explicative feuille de Beaune, n° 125, 1897, ; A6 CAMILLE ROUYER vien à Pec. Martelli qui affleurent au col'. Les calcaires grenus, terreux ou arénifères de la base du Rauracien sont connus dans la Côte-d'Or; M. Jules Lambert en a nettement précisé, dès 1884, la position au Mont-Afrique?, au-dessus de son Argovien inférieur et au-dessous de son Corallien. Leur épaisseur est là, d'après cet auteur, de 23 m., et ils contiennent Phol. ampla et Phol. decemcostata. Nos calcaires terreux, oolithiques ou à débris siliceux, inférieurs aux dolomies de Sampot, en sont évidemment le prolongement, ils se placent commeles calcaires du Mont-Afrique, entre les calcaires hydrauliques argoviens et les calcaires oolithiques blancs considérés autrefois comme coral- liens. Il ne semble pas qu'il y ait passage insensible des calcaires hydrauliques argoviens aux calcaires grenus; les deux niveaux sont, au contraire, séparés, à Sampot, par un niveau de marnes à Spougiaires. Non loin de Sampot, à Saint-Romain, entre les calcaires grenus et les calcaires oolithiques blancs, se dévelop- pent des couches rougeûtres, régulièrement stratifiées, qui rap- pellent par leur aspect les niveaux rauraciens de Saône-et-Loire. Nous avons pu suivre l'horizon des calcaires grenus et des cal- caires à débris siliceux dans les environs immédiats de Cha- gny. Leur superposition aux calcaires hydrauliques argoviens est très nette près de Bouzeron (autour du point coté 386 entre Agneux et Nantoux (bois de Nantoux et mamelon au Sud du Ho coté 302). Près de Bouzeron, on voit les calcaires gre- nus, couronnés par un horizon à Eole d'Échinides et fine de fossiles sihcifiés. Mais au Nord de Rully et à Chagny, on cons- tate aussi l’existence au niveau du Rauracien inférieur de calcaires rougeâtres, en dalles, et de calcaires grumeleux rouges. Il faut en conclure que la région de Chagny présente à la fois les deux faciès, savoir : à la base, celui des calcaires grenus et à fossiles silicifiés, et plus haut, celui des calcaires rougeâtres, grumeleux ou en dalles, destinés à se développer seuls, plus au Sud. Les importantes carrières de Fontaines-les-Chalon, ne montrent déjà plus de calcaires grenus, pas plus que celles de Givry, et l’un des derniers nmene vers le Sud de ces calcaires paraît être la couche exploitée sur 4 mètres environ, à Étroie, près le Bourg- neuf-Val-d'Or, et qui nous a fourni Collyrites elliptica. Les cal- caires d'Etroie sont subcompäcts, régulièrement stratifiés, gri- sâtres avec parties rosâtres, et ne contiennent que de rares fossiles, quelques Rhynchonelles. 1. Par erreur, la Carte géologique détaillée, feuille de Beaune, indique sur ce point le Rauracien inférieur, j#. 2. LAMBERT. Op. cit. p. 154. JURASSIQUE DU CHALONNAIS ET DU MACONNAIS 17 AuSud de Givry, iln'y a plus ni calcaires grenus, ni calcaires à débris siliceux. Il ne faut pas considérer, à notre avis, les calcaires grenus ou terreux, comme se développant, en quelque sorte, au milieu des calcaires hydrauliques argoviens. Ces calcaires grenus sont, au contraire, synchroniques de nos calcaires rouges de Givry et des dalles coralliennes de Dracy-le-Fort. En effet, à la base des cal- caires rouges, dans les carrières de Givry, nous avons recueilli les mêmes espèces de Spongiaires qu'à la base des calcaires grenus de Sampot. Il est donc évident que cet horizon à Spongiaires est lemême, se plaçant dans les deux localités, au sommetdes calcaires hydrauliques argoviens à Per. Martelli. D'autre part, l’oolithe blanche de Fontaines est contemporaine de l’Oolithe blanche de la Côte-d'Or, dont la coupe de Sampot nous montre les couches les plus inférieures. Il en résulte que les calcaires grenus, immé- diatement inférieurs à l'Oolithe blanche de la Côte-d'Or, sont con- temporains de nos dalles coralliennes de Dracy-le-Fort, et de nos calcaires rouges de Givry, immédiatement inférieurs, eux, à l’'Oolithe blanche de Fontaines. Il y a passage latéral des cal- caires oolithiques et à débris siliceux aux calcaires oolithiques rouges, et les deux faciès peuvent quelquefois être superposés, comme à Saint-Romain et comme à Rully. Quant aux dolomies de Sampot, elles ne sont en somme qu'un accident minéralogique important, qui se poursuit jusque vers Fontaines et Germolles, passant aux calcaires cariés, toujours à la base de notre Séqua- nien, et aux lits Jaunes, dolomitiques, qui apparaissent déjà à la partie supérieure du Rauracien. Ces observations autorisent à établir un parallélisme assez net entre notre Rauracien de Saône-et-Loire et certains niveaux du bassin de Paris. En effet, les calcaires terreux et arénifères du Mont-Afrique (Argovien supérieur, Lambert) sont synchroniques des calcaires à chailles de Lézinnes, Châtel-Censoir, et Druyes t; ils le sont également de nos calcaires rauraciens, puisque nous admettons qu'ils se relient à eux par les calcaires oolithiques à débris siliceux des environs de Beaune. La liaison de nos hori- zons de Saône-et-Loire avec le Rauracien de Lézinnes, est done bien établie. D'ailleurs, nous avons été frappé de l’analogie de texture des calcaires à débris siliceux de Sampot et des calcaires coralligènes de Gland et Stigny, synchroniques, ou peu s’en faut, des calcaires de Lézinnes?. Il faut certainement placer la limite 1. LamBerrT. Op. cil.,p. 156. 2. Corror. Bull. Serv. Carte géol. France. Avril 1903, p. 3. 31 octobre 1911. Bull. Soc. géol. Fr. XI: —2. 18 CAMILLE ROUYER du Rauracien à la base des calcaires de Lézinnes, dans l’Yonne, et à la base des calcaires grenus, dans la Côte-d'Or. À Sampot, cette limite serait bien indiquée par un niveau à Spongiaires ; à la base des calcaires de Lézinnes, un niveau analogue a été signalé". L'Oolithe blanche de la Côte-d'Or devrait, par voie de consé- quence, être rattachée au Séquanien et non plus considérée comme rauracienne. Elle serait contemporaine de l’oolithe de la Mothe etdel'oolithe de Tonnerre, tandis que les « dalles » de la Côte-d'Or se placeraient à la hauteurdes calcaires lithographiques de Commis- sey, de Vermenton, et de Cravant. Toutefois, nous devons nous borner à indiquer ce parallélisme ; l'étude détaillée des niveaux rauraciens et séquaniens entre Dijon et Chagny n'a pas encore été tentée, et il serait prématuré de chercher à établir quant à présent leurs relations stratigraphiques précises avec des régions un peu éloignées. KIMÉRIDGIEN et PORTLANDIEN. — Nous réunissons dans un même paragraphe les données acquises sur le Kiméridgien et sur le Port- landien, en Saône-et-Loire, parce qu'aucune ligne de démarcation n'indique la limite entre les deux étages et qu’à défaut de chan- gement notable dans la nature des sédiments, l'absence d’Am- monites rendrait toute séparation arbitraire. Deux faciès semblent devoir être distingués, en Saône-êt- Loire, au niveau du Kiméridgien : dans le Chalonnais, se déve- loppe un faciès calcaire avec Ostrea virqula ; dans le Màconnais, un faciès marno-calcaire avec Ptérocères et Nérinées. Les coupes de Fontaines et de Buxy sont typiques du faciès chalonnais ; on relève, en effet, la succession suivante, à la lisière du bois de Saint-Hilaire : 11. Calcaire blanchâtre, régulièrement strati- fié, à cassures conchoïdes et rognons de silex (Phol. Proter Derr.), visible sur... 10. Banc de calcaire dur à cassure esquil- lensé \sansefossrlessise pere 1 m, 9. Calcaires blancs, compacts, tendres, régu- lièrement stratifiés, mais fendillés verti- calement : Phol. Protei Dérr., Pinna granulala Sow., Pinna suprajurensis D'Ors., Alaria sp., Trigonia cf. Tom- becki ne Lor., Plerocera, nombreux Pélé- CYPOeS AS LIU IE AR RTS E RER 3 m. 8. Calcaire compact, assez dur, à cassures conchoïdes, régulièrement stratifié en lits de 0,20 à 0,40, contenant des parties sili- ceuses; au Mons épais dense. 3.90 Qu m. PORTLANDIEN 1. LamBERT. Op. cit., p. 100. JURASSIQUE DU CHALONNAIS ET DU MACONNAIS 19 . 7. Galcaires grisâtres, subcompacts, avec | nombreuses Rhynchonelles et Zeilleria humeralis Roem., Tereb. subsella Levx., environ 10m. 6. Banc de calcaire compact, lithographique, nankin, à cassure nettement conchoïde (petite Trigonie costulée), environ... 3 m. KIMÉRIDGIEN 5. Traces de calcaires oolithiques, gris, sans affleurements nets. 4. Calcaires durs, un peu marneux, grisâtres, à cassures esquilleuses, non oolithiques, avec nombreuses Rhynchonelles et Ostrea virqula Derr., Ostrea pulligera Gornr., Mytilus subpectinatus »'Ors., Polypiers, PecienTrichites env MEN 25 m. 3. Calcaire finement oolithique, blanc (épais- seur ne dépassant guère 5 m.). 2. Calcaires dolomitiques ou subcompacts, cariés, affleurant dans d'anciennes exploi- tations à l'entrée du bois de Saint-Hilaire SÉQUANIEN et se retrouvant au-dessus des calcaires oolithiques blancs, exploités près de la route de Fontaines à Chagny, épais de 9 m. 1. Calcaires oolithiques blancs, donnant des pierres de taille. Cette coupe met en évidence deux niveaux jusqu'ici mal connus : tout d’abord, une série de calcaires immédiatement supérieurs à l’Oolithe blanche de Fontaines, calcaires qui nous ont fourni Ostrea virqula DErr., Terebratulasubsella Levy. et Zeill. humera- lis Ræœu.. et ensuite un ensemble de calcaires blancs compacts lithographiques rappelant d'une manière frappante par leur tex- ture les couches dites Portlandien blanc du bassin de Paris. L'absence d'Ammonites ne permet pas de préciser avec certi- tude la limite du Kiméridgien et du Portlandien. Mais les couches 8 et 9 nous ayant fourni Pinna suprajurensis, caractéristique du Portlandien de la Haute-Marne et de l'Yonne, et un débris d'Ammonite rapporté par M. Paul Lemoine à Atfaxioceras, nous les attribuons au Portlandien. Le Kiméridgien se terminerait alors au niveau de la couche 7, où on recueille à profusion Zeill. humeralis et Tereb. subsella, espèces fréquentes dans le Kimé- ridgien, beaucoup plus rares dans le Portlandien. De nouvelles recherches paléontologiques permettront seules de trancher la question. 20 CAMILLE ROUYER Les couches portlandiennes, supérieures à la zone à Pinna, se développent dans le bois même de Saint-Hilaire, tandis que celle- ci n’affleure qu’à la lisière. Leur relevé détaillé est impossible à déterminer ; il semble qu'on puisse distinguer : 14. Alternances de bancs compacts et de bancs dolomitiques, autrefois exploités près de la tour de Saint-Hilaire, environ... 25 m. 13. Calcaires perforés, grumeleux, à Nérinées, à Fimbria sp., Cynena CET 00, EURE ER RCE EE 10 m. 12. Calcaires marmoréens, massifs, blancs, parfois tachetés de TOSE., CHVITONLA EE ne eu IAE Le pe Reed En ee ARE RE Ds: 10 m. Le n° 12 est très mal visible à Saint-Hilaire. Les fossiles y paraissent absents. Le n° 13, au contraire, est relativement fossi- lifère : les Nérinées s'y rencontrent fréquemment, et un moule interne peut être rapporté à Cyrena, ce qui autoriserait un paral- lélisme avec les couches portlandiennes à Cyrènes de la Haute- Marne. Enfin, le n° 14 constitue les alternances examinées en 1876 par la Société géologiqué‘. Nous n'y avons recueilli aucun fossile. Nous n'avons pu observer la brèche à cailloux noirs anguleux signalée lors de la réunion de la Société. Le Chalonnais ne nous a fourni qu'un second affleurement de Kiméridgien à Ost. virgula. Il se trouve à Buxy, lieu dit la Tui- lerie, sur la route qui conduit à Saint-Gengoux, non loin de la bifureation du chemin de Messey-sur-Grosne ; on y voit la partie supérieure des calcaires oolithiques séquaniens surmontée de couches dures, non oolithiques, massives ou mal stratifiées, qui contiennent O. virgula, ainsi qu'une petite Astarte, voisine de Astarte nummus Buv.,abondante dans le Kiméridgien de l’Yonne. Au-dessus, vient le Portlandien calcaire et dolomitique, et des calcaires néocomiens, signalés récemment sur ce point par nous- même ?. Pour retrouver, plus au Sud, des affleurements bien nets de Kiméridgien-Portlandien, il faut aller jusqu'à Saint-Gengoux- le-National, car à Buxy, entre le Kiméridgien à O. virqula de la Tuilerie, et le Néocomien, aucune coupe détaillée n'est à rele- ver#. Au contraire la route nouvelle de Culles à Saint-Gengoux- le-National montre, d'une part, le contact du Kiméridgien et du 1. DELAroND. Op. cil., p. 10. 2, C. Rouyer. Crétacé inférieur de Saône-et-Loire. Bull. Soc. Sc. nat. S.-et-L. 1910, p. XVI, p. 40. 3. À Germolleset au Villard, la Carte géologique détaillée, feuille de Chalon, indique du Kiméridgien et du Portlandien. Cette indication est erronée, A Ger- molles, affleurent le Rauracien (dalles et dolomie), les calcaires cariés du niveau à O. Bruntrutana, et la base de l’oolithe blanche de Fontaines. Au Villard, on voit une partie de ces mêmes couches. JURASSIQUE DU CHALONNAIS ET DU MACONNAIS 24 Séquanien, d'autre part, celui du Portlandien et du Néocomien. En face la ferme des Ermites, on remarque un important affleu- rement de conglomérats calcaires, miocènes, fort semblables à ceux signalés sur la feuille de Mâcon. Ils reposent sur l'argile à silex. Au contact, on voit sur 2 m. #0 un calcaire blanc, poreux, tufacé empâtant des débris de silex et des débris calcaires ; puis vient, au-dessus, une brèche calcaire et à silex, à éléments volu- mineux. Les blocs diminuent de grosseur, au fur et à mesure qu'on s'éloigne vers Saint-Gengoux, et le dépôt passe insensible- ment à un agrégat, rougeâtre ou saumon, grossièrement stratifié, avec quelques silex. Enfin, on voit apparaître des lits d’argiles rouges, puis des alternances de lits d’argiles rouges et de lits à blocs calcaires. Ces conglomérats ne nous ont offert aucun fos- sile, mais ils sont évidemment de l’âge des couches lacustres à Helix Ramondi des environs de Dijon. C'est au-dessous d'eux que se développent les couches suivantes : ÉocèNe Sales AVEC Sexe Me Pare 20 m. ALBIEN ? Lit de nodules calcaires avec grains de quartz, en transgression sur le lit cal- CAPES UDVANLES 2 AN A ue 0.15 EN OU | Fitdercalcarejaune te vtr 5-0.40 elitimanmenx nette nerrees Pifcalcare trans ces SR ee de ue | ibcalcaire ss 20 mromenrs ane re EMarnesnjauness en este | Lit marneux avec cristaux de DMDSE Le \ Mérnes jaunes Plerocera) cer". | Calcaire noduleux, jaune, très fossilifère | NO C9 D mi m, CRIS rS V'ALANGINIEN OO E (Phol. elongata, Pterocera, etc.).... 5 m. Calcaire jaune, en plaquettes, rares fos- SES PARA Een RNA een ans 6 m. .60 .90 .60 .30 .90 m. Calcaire subcompact, blanchâtre.........:. Hijaune dolomhque. "7er "ce NE Calcaire subcompact blanchâtre............ Mitéaune-dolomitiquess sc 0sreere tr... Calcaire subcompact, blanchâtre........... Lit de calcaire jaune, cristallin, gréseux.... Calcaire blanchâtre, avec débris de Poly- DIGTS RNA PE ne ee Ur it Pidolomiibiques rentree enr Rent. PoRTLANDIEN RLOrRONOIS IS (> ji) 0) TO ot © [AS] 1€ POoRTLANDIEN (suite) CAMILLE ROUYER Calcaire blanchâtre, avec débris de Poly- DIEPS Rad at core Ce : Lit-qaune-dolomitique Aer Calcaires rocailleux ou subcompacts, blan- châtres, parfois avec bancs marmoréens, sans stratification régulière, paraissant alterner avec des bancs granuleux, jau- nâtres (grande Natica); le tout a environ UNE ÉDAISSEUT UE ANNE RE EE NE Lacune sur ONITOM AN EAARR ER ENrENRUr Calcaire rocailleux, irrégulhièrement stratifié ou en plaquettes, avec débris de Polypiers, radioles d'Échinides, Trichites.......... Calcaire subcompact, régulièrement stratifié. Calcaires marmoréens, blanchâtres, avec NéDIRÉES + A EE EN RER AS Calcaires subcompacts, régulièrement stra- HORS MM RE te ep she ets 2m: ») 20 m. 10 m. 10 m. 6 m. 3 m. ane RAR Une petite faille fait buter cette dernière couche contre des dépôts plus anciens, qui sont, de haut en bas. KIMÉRIDGIEN Calcaires marmoréens, blancs, perforés, lorsque les bancs arrivent près du sol, environ..... Calcaires grisâtres, durs, en gros bancs, fendil- lés, irréguliers, avec nombreuses Rhyncho- nelles ; à la base taches rougeûtres, Térébra- tules et O. virqula ; fréquemment, le fendille- ment des couches diverge autour d’un point unique occupé par une petite cavité; cette disposition est due à l'existence de Polypiers dissous par les eaux d'infiltration. ...... SES Puis, près de Saint-Gengoux, on peut constater l'existence de : POoRTLANDIEN (2) Calcaire rocailleux, dur, à cassure grise, cris- tallines2$ 02 RCA ec ARR ER PARTS Marne:prise (LS USERS RER RE Lit de calcaire siliceux ou gréseux, nankin.... Calcaire rocailleux, siliceux dans le haut, per- foré (Natica cf. Marcousana »'OrB)........ Calcaires blanchâtres, fendillés, avec Rhyncho- nelles, T'rigonia, débris de fossiles. ....... JURASSIQUE DD CHALONNAIS ET DU MACONNAIS 23 Couches remaniées qui ont fourni: Natica Mar- cousana D'Ors., Plerocera Oceant Broxc., Phol. multicostata AG., Pleuromya tellina ANGERS RS ES ne PAR ter 6 m. 6.45 | Calcaire subcompact, marneux, en trois lits réguliers, cassure subconchoïde, le lit supé- PEUTADETIODE PR PU NAN nn 0.45 Calcaires blanchâtres en lits irréguliers à Néri- NEO AREA RUES EE APS nn ER qe 6 m. BANC SIC PA Re cine De ANNUEL 0.40 L Banc dur, à Nérinées. ...... NE EN RSR ET A 0.60 KIMÉRID- L9 Banc gris ou nankin, siliceux et marneux..... 0.50 GIEN A Calcaires perforés, à nombreuses Nérinées.... 3 m. Calcaire subcompact, blanchâtre, assez réguliè- rement stratifié, avec nombreuses Nérinées, Socar Sri DORE, ES MONER SN Re 2 m. Marnes grises à Ptérocères et Ter. subsella, env. 9 m- AA Ertidercalcaire dur perforé. 1e 4 Et 0.20 10.70) Marnes grises à Osf. pulligera Gozvr. feuille- DÉS a a me Rupee a CRUE 1.90 Marno-calcaires avec Pseudomelania Desvotr- JUL DIORB A AR CRR EU DER AE 2m: Calcaire blanchâtre, subcompact............ 1 m. Gé Marno-calcaires, jaunâtres. avec Pseudomela- Dee nia Desvoidyt »'Or8...... PR pe se OU GO Éacune rene nr te te a DD va en D m. | Calcaires blancs à Verinea cf. Bruntrulana, Pholhortulana NC ARE TEE M ele TT La figure 2 montre comment ces différentes couches se pré- sentent sur le terrain. La coupe de détail établit la persistance, dans le Portlandien supérieur, des niveaux dolomitiques et à Nérinées, signalés à Saint-Hilaire. Elle présente aussi un type du faciès marno-calcaire du Kiméridgien mâconnais. Ce faciès a été mis en évidence par M. Arcelin pourles cantons de Mâcon. Il y distinguait : 1) brèche ferrugineuse à Ptérocères et Ter. subsella (10 m. 95); 2.-3) calcaires à Diceras et Nérinées (12 m. 50); 4) calcaire à Ptérocères (7 m.). Les divisions à, b et c, de notre Kiméridgien de Saint-Gengoux, correspondent aux niveaux de M. Arcelin. Toutefois le faciès de calcaires bréchoïdes de sa « brèche ferrugineuse » paraît spécial aux environs de Mâcon, et partout ailleurs dans le Mâconnais, dominent à cet horizon des dépôts de marnes grumeleuses à Ptérocères et Ter. subsella. 1. ArRGEuN. Explication de la carte géologique des deux cantons de Mäcon. Ann. de l'Acad. de Mâcon, 2° sér., t. III, 1881, p. 210. 1 rss CAMILLE. ROUYER Ces marnes sont très fossilifères et contiennent : Nautilus sp., Neri- nea Desvoidyi D'Or8., Natica hemisphærica RoEm., Alaria Matro- nensis DE Lor., Pterocera Oceani BroN&G., Pholadomya hemicor- S: Saink-Gengoux GARE DE CEILLES-LES-ROCGHES. 4 ÉE PRES LA ’ — Coupe ENTRE SAINT-GENGOUxX-LE-N ATIONAL ET LA VOIE FERR D Fic. J?, Argovien; J', Rauracien ; J', Séquanien; J°, Kiméridgien (marnes à Ptérocères et calcaires à Nérinées) ; = Le È Menus D PRES Jé, Portlandien; c;, Valanginien; e,, Argiles et sables à silex; e5, Conglomérat (Aquitanien) ; FE, Failles. 1/1000 env. 1/28000 ; haut. : — Long. : dia ROEM., Pholad. Protei Derr., Phol. hortulana AG. Ceromya excentrica AG., Thracia incerta TaurM., /socardia striata D'ORB., Cardium Banneianum Tuur., Lucina rugosa D'Ors., Astarte cf. Deso- riana Cort., Trigonia sp., Mytilus cf. Tombecki be Lor., Trichites sp., Ostrea pulligera Gocvr., Ter. subsella LEvm., Pseüdocidaris Thurmanni Er., Pseudo- diadema conforme AG., Pyqurus Royeri Cor., Apiocrinus!. Ilest à remarquer que Zeilleria humeralis si caractéristique du niveau et si fréquente dans certaines ré- gions, parait 1c1 absente. Puis vient un niveau (b), sans Ost. virqula, mais abon- dant en Nérinées, et puissant de 12 m. environ. Il correspond aux calcaires à Diceras et à Nérinées, de M. Arcelin. Enfin, au-dessus, apparaissent un peu remaniées, des marnes fossilifères à Ptéro- cères, qui représentent ici les calcaires à Ptérocères de M. Arcelin (c) et forment un deuxième niveau à Ptérocères. Le Port- landien commencerait alors avec des cal- caires nankin, rocailleux. Toutefois, c'est avec quelque doute que cette attribution peut être proposée. Dans tout le Mâconnais, le Kimérid- gien se divise nettement en deux termes : marnes à Ptérocères et calcaires à Néri- nées. À Thurissey (route de Lugny), au repère 226.76 du nivellement général, affleurent, au-dessus du Séquanien supé- rieur, des calcaires marneux, noduleux ou en plaquettes, avec Ceromya excen- trica AG., Pterocera sp., Ter. subsella Leym., passant supérieure- ment à un calcaire suboolithique. Non loin de ce point, à la halte de Burgy (ligne ferrée de Fleurville à Mâcon), des marnes fari- 1. D'après un renseignement obligeamment fourni par M. Lissajous, la plupart de ces espèces se rencontrent dans la « brèche ferrugineuse » de Mâcon. JURASSIQUE DU CHALONNAIS ET DU MACONNAIS 25 neuses blanches, à Terebratula subsella LEv., (a), supportent un calcaire dur à Polypiers et Nérinées (b). Enfin, la coupe de Vers nous a montré, au-dessus des marnes à Ptérocères, (a) un beau développement de couches à Polypiers et à Nérinées (b). Nous n'avons pu rencontrer de poiut favorable à l'observation des calcaires à Ptérocères (c) qui constituent la partie supérieure du Kiméridgien. Le niveau à Pinna suprajurensis, si net dans le Chalonnais, paraît assez mal représenté dans le Mäconnais. Peut-être faut-1l lui attribuer les calcaires subcompacts de 6 m. et T m., séparés par des calcaires à Nérinées, de la base du Portlandien de Saint- Gengoux. Quoi qu'il en soit, entre Tournus et Dulphey, à Roba- lot, nous avons recueilli dans un calcaire marneux, blanchâtre, tendre : Pinna suprajurensis D'Or8., Zeilleria cf. humeralis, Lucina rugosa D'Ors., Trigonia voisin de Tr. concentrica A&. Au-dessous, on remarque des calcaires blanchâtres, granuleux, à Pseudomelania et Fimbria, correspondant aux couches supé- rieures (Kiméridgien) de la coupe de Vers. Il est donc certain que la zone à Pinna suprajurensis existe Jusque dans le Mâcon- nais. M. Arcelin signale d’ailleurs à Igé un calcaire lithogra- phique très fin, qui peut être rapporté à cet horizon. Les calcaires marmoréens et perforés à Nérinées du Portlan- dien supérieur de Saint-Hilaire se poursuivent dans le Mâcon- nais, ainsi qu'en témoignent les affleurements situés dans le bois, à droite de la route, entre Robalot et Dulphey, au-dessous du Néocomien. Ce point ne nous a pas permis de constater la pré- sence des dolomies portlandiennes. Mais il est vraisemblable que ce faciès du Portlandien se continue dans la région mâconnaise, car, près de Vers (exactement dans er de Vergis, sur la carte à 1/80 000) on recueille des débris dolomitiques, supérieurs aux couches à Nérinées de Vers. Conczusions. — Nous sommes arrivés par cette étude à déter- miner, avec plus de précision qu'on n’en avait apporté Jusqu'ici, la succession des niveaux du Jurassique moyen et supérieur de Saône-et-Loire. Leurs affinités avec les couches du Jura sont évi- dentes ; toutefois, la présence de Pinna suprajurensis, bien can- tonné dans le Portlandien moyen, indique une communication avec le bassin de Paris jusqu'ici inaperçue. En outre, Ostrea vir- qula n'avait pas été Jusqu'ici signalée en Saône-et-Loire. Assez rare dans le Jura, elle est relativement abondante dans le Chalon- nais, mais elle n’a pas été signalée dans le Mâconnais. Par contre 1ROpDACU pe 14 CAMILLE ROUYER Rauracien Sequanien Portlandien: - Kimerida. “adjotu un 4n0d G70‘0 UOXTAU9 ‘sanoney S2p 2040 — ‘HHIO[-LH-ANQVS HA NHLON HAdISSVUNÇ AU SHNSINOMHONS LA SHIOVA 9P SUOTJEME À — ‘€ “OI wnuerjueJeu JU Es2Y?707 JH871EN 484 8 senbiyre/pAy S9//03/E22-0U1e4 PL SOUIEW sasierbuodr| sesrerévodç € euse E dUIEW s Ÿ ujmuelquesew Se12207jaf 1 Sèp2u1yds/I12) ‘seËnos' vne/owni6 no senbiy}oo s2//e2e} SE429/(7 5 C E 53//2Q a Pre) » s2ueg eue}n/)Ur49 Q 7202 Je eve6z Zej| Jodues ep = ss L'eus6 Æ EUe]nJ DL 27 Le sambipiioo +: reliée. sis] Aou 5717 24704 790 27/00 s2edw02 Ye] 012) E5 201€ e/7É ZA 750 P S2veg sepIE ydoe e de60471: EP 0 { e ‘Je esoôns eua1A9 E 21/23/27 Si1EJ 2pP uIsseg 2/4/0/0q METRE 4 J2edw0o2 2/e7 D enr ba OS sepJoteyr2es sio/enbpené ‘xnales2qns sa//e2Je7 DEC A SAAUIION E 7 APR) Do Sap101e/22ES auva/74e75E e °ÿ71/00 sa ne 2 LS 63 EN CS | ESS En) EE 7) 5972075ÿ 7]... 5 TT Jsyreduo s5Jre2p7 JE UD2Q0S S31716/E sJ2edu02 4e on T7 Ton 177, 20. 7/E7 CE) EN RES SES En 3192019 ETS TE e are ne 5 : yas LR NE) e CELA + Se1182/e7. 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Enfin, 1l importe de signaler que certaines variations de faciès semblent s'’opérer précisément en face l’ancienne dépression permo-carbonifère de Blanzy-Bert, vers le débouché actuel de la Dheune. Ainsi, les chailles de l’Argovien ne dépassent pas Givry, les dolomies de Sampot, près Beaune, n'ont pas été signa- lées au Nord de cette ville, et elles ne dépassent pas Givry au Sud; notre niveau à O. Bruntrutana composé de calcaires caverneux se montre oolithique à partir de Fontaines; enfin les marnes à Ptérocères, si remarquables par leur constance de carac- tères dans le Jura et dans le bassin de Paris, sont absentes à Buxy et à Saint-Hilaire, et y sont remplacées par des calcaires. Signa- lons enfin le changement radical de faciès éprouvé par l’ensemble de notre Rauracien entre Chagny et Beaune. Vraisemblablement, la sédimentation sur les limites de la Côte-d'Or et du Chalonnais a du être influencée, durant le Rau- racien et le Séquanien, par des causes, constamment agissantes, et dont l'origine pourrait être recherchée, à bon droit, dans le voisinage du relief hercynien. Sans doute, ce relief a contribué par l'établissement d'une ligne de hauts-fonds à provoquer la différenciation des provinces sédimentaires du Jura et du bassin de Paris. Le Rauracien de la Côte-d'Or se rattacherait ainsi aux faciès du bassin de Paris, celui de Saône-et-Loire aux faciès jurassiens. Le Kiméridgien et le Portlandien de Saône-et-Loire sont à faciès Jurassien, sauf la zone à Pinna suprajurensis, net- tement septentrionale. Les épaisseurs de chaque étage varient peu dans les régions étudiées. Néanmoins, le Rauracien paraît plus puissant dans le Chalonnais que dans le Mâconnais, et l'inverse se produit pour le Séquanien. Ainsi, l’oolithe rouge du Rauracien inférieur ne dépasse guère 30 m. dans le Mâconnais, elle atteint 40 m. à Fontaines-les-Châlons. Les « dalles » du Mâconnais ont de 20 à 30 m. dans toute la région étudiée. Le Séquanien, qui a 30 m. dans le Chalonnais, atteint 40 m. dans le Mâconnais. Le Kimérid- gien, de 25 m. à Saint-Hilaire, passerait à 30 m. à Vers, en y com- prenant les marnes à Ptérocères, très constantes comme épais- seur (10 à 12 m.). Enfin, le Portlandien est puissant de 60 m. à Saint-Hilaire (et non de 40 seulement, comme l'a évalué M. Delafond) et de 65 m. à Saint-Gengoux. 28 H. HUBERT Sauf dans le Rauracien inférieur et le Portlandien inférieur, nos recherches ne nous ont fourni aucune Ammonite. Cette cir- constance, jointe à la rareté des dépôts argileux ou marneux, établit l'instabilité des communications avec le bassin de Paris et est au contraire l'indice d’une mer largement ouverte du côté du Jura. SUR LA GÉOLOGIE DU SOUDAN PAR H. Hubert !. Dans le dernier fascicule du Bulletin de la Société, M. René Chudeau s'occupe de la géologie de ce qu'il appelle le « Bassin de Tombouctou»?. Pour certaines régions que notre confrère ne doit connaître que par renseignements, son interprétation diffère beaucoup de ce que j'ai vu ; c’est pourquoi je crois devoir présenter quelques observations. 1° D'après M. Chudeau, les « schistes anciens occupent une surface considérable dans le Gourma, dont la mare de Gossi occupe le centre* ». Ainsi envisagé, le Gourma s’étendrait, sur la rive droite du Niger, depuis le fleuve (en face de Tombouctou) jusqu'à l'Atacora, soit, en ligne droite, sur 750 km. C'est la vieille conception géographique des Sonrays, qui ont appliqué à la presque totalité des pays du Nord de la Boucle du Niger le nom d’une unité politique et géographique bien délimitée, le royaume du Gourma. Je sais que cette manière de voir est adoptée par certains Européens, mais cela entraîne de telles confusions qu'il y a intérêt, je crois, à n’employerle mot de Gourma que lorsqu'il s’agit du royaume. 1. Note présentée à la séance du 16 janvier 1911. 2, R. Caupeau. Note surla Géologie du Soudan. B.S.G. F.,(4), X,1910, p. 315-322. 3. Il est bien entendu qu'il ne s’agit pas de schistes cristallins. D'ailleurs, et cela prévient toute confusion, M. Chudeau prend soin de spécifier que les roches qu'il a observées sont surtout des schistes argileux. J’ajouterai que, en ce qui concerne l'Afrique occidentale tout au moins, et malgré l'existence possible de termes de passage, il m'apparaîit comme indispensable de faire la coupure entre les schistes argileux et les schistes cristallins, d'autant plus que dans ceux-ci rentrent les gneiss, qu'il est souvent impossible, pour ces pays, de diflérencier des granites. Du reste, les schistes argileux— comme les quartzitesnotamment — se présentent en Afrique occidentale dans des conditions telles qu'il n'y a aucune difficulté pratique pour les différencier des schistes cristallins qui leur servent de soubassement. GÉOLOGIE DU SOUDAN 29 D'ailleurs la question d'appellation géographique n'est qu'ac- cessoire. Ce qui est plus important, c’est que, se fondant sur l'existence de schistes argileux anciens dans le Hombori et dans le royaume du Gourma, M. Chudeau conclut au développement considérable de ces roches dans les régions intermédiaires (Yaga, Liptako, Oudala, etc.). Or, non seulement on peut être certain que les schistes argileux anciens sont fort peu développés dans ces régions intermédiaires, mais encore, dans le royaume du Gourma lui-même, on peut affirmer qu'ils sont particulièrement rares. J'ai décrit autrefois le royaume du Gourma! comme repré- sentant, au dela du plateau gréseux de Madjori, une vaste pénéplaine constituée surtout par des gneiss et des roches érup- tives. Un nouveau voyage, fait récemment dans le pays, n'a fait que me fortifier dans cette opinion. Les seuls schistes argileux qu'on y rencontre sont accolés à l'Atacora et sont à rapporter à la même formation géologique que ce massif. Quant aux quelques schistes que J'ai observés, ce sont des types cristallins identiques à ceux qu'on rencontre dans la pénéplaine archéenne du Daho- mey. Il faut ailer jusque dans l’Yaga pour trouver des schistes cor- respondant aux schistes argileux. M. R. de Lamothe, qui les a signalés?, indique qu ils sont assez nombreux, mais ils n’occupent qu'une très petite surface (par rapport à l’ensemble des terri- toires considérés) sur la rive droite du Faga. Pour tous les pays compris entre Ansongo, Dargol et Tingé, dont l'étendue dépasse 40000 kmq., M. Chudèau signale un affleurement de schistes (d’après M. Marc). M. Marc, dans un travail récent, en signale deux°. M. R.de Lamothe‘ n'indique, comme types pétrographiques pouvant se rapporter à ceux que M. Chudeau signale pourle Hombori, que des quartzites noirs et des quartzophyllades entre la mare de Fénilako et Aribinda, et des schistes argentés près de Dargol. Partout ailleurs M. de Lamothe n’a rencontré que des roches éruptives et des schistes cristallins (gneiss, schistes amphiboliques, micaschistes). Par conséquent, même dans le cercle de Dori, les schistes argileux (ou les quartzites) sont loin d'occuper une surface considérable. 1. H. Hugerr. Mission scientifique au Dahomey. Paris, 1908, p. 421-431. 2. R. ne Laworne. Contribution à l'étude géologique des territoires du Haut- Sénégal-Niger. B.S.G.F., (4), IX, 1909, p. 527-539. 3. Marc. La région de Dori. La Géographie, XXII, n° 4, 1910, p. 247. Il est à peu près certain que ce que cet auteur qualifie «grès primaires » n’est autre chose que des latérites superficielles actuelles. 4, R. ne Lamorne. Loc. cit. 30 H. HUBERT Enfin, entre Aribinda et le mont Hamniganda, s'étend une vaste plaine désertique d'au moins 80 km. de large, qui n'a pas été visitée. Cependant, il est probable qu'au lieu de schistes anciens argileux, on trouvera, dans l’axe de cette plaine des for- mations horizontales beaucoup plus récentes. En résumé, je crois qu'au lieu d’une région de schistes anciens argileux, il est préférable de dire, en ce qui concerne la géologie des territoires compris entre la mare de Gossi et l’Atacora que: a) La partie comprise entre l'Oudala et le plateau gréseux de Madjori est une pénéplaine constituée presque exclusivement par des schistes cristallins et des roches éruptives. b) La partie comprise entre Aribinda et le mont Hamniganda est actuellement inconnue. c) La partie comprise entre le mont Hamniganda et la mare de Gossi est, conformément à l'interprétation de M. Chudeau, cons- tituée par des schistes argileux anciens et les roches qui sont normalement associés à ceux-c1. 2° Pour le Mossi, M. Chudeau en décrit la géologie d’après M. Marc!. Or les renseignements donnés par cet auteur sont inexacts : « On peut distinguer au Mossi deux séries de roches cristallines. Une puissante assise de granites et une couche, géné- ralement peu épaisse, de gneiss et de micaschistes..... Sur le socle cristallin s'est déposée une épaisse couverture de grès ». Ainsi que j'ai pu le constater, il n'y a pas un seul grès au Mossi. Les gisements précis de cette roche signalés par M. Marc doivent être déterminés: schistes pour le Kippirsi, diabases pour Bous- souma et granites pour le pic de Naouri. Pour les micaschistes, ils sont exceptionnellement rares: sur plus de 900 km. d'itiné- raires géologiques que j'ai effectués dans le seul cercle du Mossi, je n'ai vu qu'un seul affleurement, très limité, de cette roche, à Diambagatanga, et ilest à peu près certain que M. Mare ne le con- naît pas, puisque le sentier que j'ai suivi n'avait pas encore été levé topographiquement. Les gneiss, au lieu de former « une couche peu épaisse », occupent au moins 40000 kmq dans le cercle. Les granites francs forment au contraire des massifs limités. Quant aux schistes anciens, dont ni M. Marc, ni M. Chudeau ne parlent pour cette partie de l'Afrique, ils se développent, à tra- vers le Mossi et l’Yatenga, sur plusieurs centaines de kilomètres. 3° À l'Est de la falaise de Bandiagara, M. Chudeau signale « de puissantes alluvions argileuses », et, « au fond de quelques puits entre Bandiagara et le Mossi, des gneiss et des micaschistes qui 1. Marc. Le pays Mossi. Paris, 1909, p. 72-77. GÉOLOGIE DU SOUDAN 31 semblent indiquer que toute cette partie de l'Afrique a la même structure ( Vuillet) ». Si, à l'Est de Kanikombolé, les sables légè- rement argileux sont, en effet, abondants, il n'en demeure pas moins aisé de trouver en profondeur, à Bankasse déjà, la roche en place, qui est un grès argileux. L'expression géographique « entre Bandiagara et le Mossi » est encore de celles qui prêtent à confusion suivant qu'on consi- dère le Mossi tout seul ou qu'on y rattache l’Yatenga, qui en est une dépendance ethnographique. Comme M. Marc englobe la géologie de l’Yatenga dans celle du Mossi, je pense que pour M. Chudeau l'expression « région comprise entre Bandiagara et le Mossi » s'applique à la zone située à l'Ouest de l’Yatenga. C'est d’ailleurs bien celle où il y a des puits importants. Mais au lieu d'être constituée par des gneiss et des micaschistes, cette zone n’est occupée que par des types sédimentaires, ceux-ci étant, dans la partie axiale , des calcaires ou des formations siliceuses. M. Vuillet, à qui j'ai signalé le travail de M. Chudeau, a bien voulu m'assurer qu'il n'avait jamais communiqué à notre con- frère d'autre échantillon de cette zone qu'un calcaire sur la nature lithologique duquel lui-même n’a pas eu d’hésitation !. Quant aux régions pour lesquelles nous avons, M. Chudeau et moi, quelques itinéraires communs dans le « Bassin de Tombouc- tou », je crois devoir faire également quelques réserves. 4° Pour M. Chudeau, les roches de Bandiagara, déjà signa- lées et déterminées par M. Desplagnes ?, sont « au point de vue minéralogique, des quartzites ». Cette nouvelle détermination, au moins pour l’ensemble des formations au Sud de Douentza, est à mon avis, inexacte. Les roches dont il s'agit sont bien des grès plus ou moins grossiers, pouvant passer localement à des pou- dingues, mais ils ne correspondent nullement à la définition minéralogique des quartzites donnée par M. A. Lacroix *. Mon savant maître, à qui J'ai montré les nombreux échantillons que j'avais recueillis, a, du reste, bien voulu partager ma manière de voir. Les affleurements de quartzites, là où ils peuvent exister, sont certainement très localisés au Sud de Douentza. 5° Je suis entièrement d'accord avec M. Garde‘, en ce qui con- cerne les grès du Niger en aval de Niamey, ainsi que pour la 1. Les échantillons recueillis par M. Vuillet sont au Laboratoire de minéralogie du Muséum national d'Histoire naturelle. 2, DEespraGnes. Le Plateau central Nigérien. Paris, 1907, p. 10. 3. À. Lacroix. Minéralogie de la France et de ses colonies. Paris, 1893-1910, IT, 1, p. 104. 4. Garpe. Thèse, Paris, 1910, p. 32, 68, 114. 5. H. Huserr. Loc. cit., p. 119, 377, 383. 32 H. HUBERT détermination géologique et lithologique de la masse de la falaise de Niamey, que j'ai toujours regardée comme constituée par des éléments de roches granitiques décomposées, alors que M. Chu- deau en fait le type de formations lutéciennes (marnes, argiles, arkose), puis crétacées (grès) !. J'accepte très bien que ce que j'ai considéré comme conglo- mérat ferrugineux d’origine sédimentaire d'âge indéterminé soit, comme l'indique M. Garde, « des grès et poudingues ferrugi- neux » et qu'ils représentent le dernier vestige d’une formation gréseuse. Tout cela correspond très bien avec ce que j'ai vu et ne se présente pas, ainsi que le pense M. Chudeau, comme un pro- duit de décalcification. Quant à l’âge maëstrichtien de ces roches ferrugineuses, la détermination demeure, à mon sens, toujours provisoire et assez précaire, puisque, de l'avis même de M. Garde, les formations fossilifères font défaut, en surface et en profon- deur, jusqu’à une distance de 400 kilomètres. La seule véritable divergence d'opinion entre l'interprétation de M. Garde et la mienne n'existe qu'au sujet des argiles sableuses maëstrichtiennes qui seraient représentées par une légère couche (la puissance n'est pas indiquée) sous les formations ferrugi- neuses. Or je ne les ai pas vues et l’on sait que, comme moi, M. Chudeau considère la falaise comme homogène. D'ailleurs il est possible que, de la part de M. Garde, il n'y ait qu’une inter- prétation. Étant donné que tout le sommet de la falaise est mas- qué par des éboulis, il me paraît bien difficile d'observer, en place, des argiles sableuses et surtout de les distinguer de la roche arénacée ayant perdu tous ses caractères structurels. De plus, j'ai la conviction que ces argiles sableuses n'existent pas à un kilomètreen amont, où cependant se continue la falaise, formée exclusivement d’arènes granitiques, de roches éruptives et de schistes anciens altérés, mais bien en place, le tout étant recou- vert directement par les formations ferrugineuses signalées plus haut. Si, comme le pense M. Garde (qui, je crois, n’a pas observé ce dernier gisement), les argiles sableuses se continuent depuis Tahoua jusqu'au poste de Niamey, sur 400 km., on ne voit pas bien pourquoi elles cesseraient à un kilomètre de là, alors que la falaise demeure, à mon sens, rigoureusement semblable à elle- même. 1. R. Caungau. Excursion géologique au Sahara et au Soudan. B.S.G. F.,[4], VIT, 1907, p.335. — R. CaunEau. Le Sahara soudanais, Paris, 1909, p. 99-101. AE SUR «LES SEUILS DE DÉBORDEMENT » GLACIAIRES ET SUR UNE PHASE IMPORTANTE DANS LA SUCCESSION DES OSCILLA- TIONS GLACIAIRES DANS LES AÂLPES FRANÇAISES par W. Kilian :. Une étude attentive des formations fluvioglaciaires qui ont per- mis à MM. Penck, du Pasquier et Brückner de reconnaitre, dès 1897, les traces d’une série de glaciations et de stades dans les Alpes françaises et d'établir, dans leur magistrale synthèse « Die Alpen im Eiszeitalter », la concordance de ces récurrences avec celles qu'ils ont constatées dans d’autres régions alpines, me permet de donner à ce sujet quelques précisions nouvelles qui peuvent présenter quelque intérêt?. Les formations glaciaires de la région delphino-savoisienne et des contrées voisines peuvent être groupées comme il suit, en commençant par les plus anciennes *. I. RESTES DES GLACIATIONS PRÉALPINES ET SUPALPINES a. — Moraines dites externes : moraines des environs de Lyon et de Vienne, moraines de la Dombes, de Beaufort Faramans- Thodure; moraines de la Bertheraudière et de Parménie, dans 1. Note présentée à la séance du 16 janvier 1911. 2. Il y a lieu de rappeler que la plupart des faits d'observation — qui sont ici groupés d’une façon quelque peu différente de celle sous laquelle ils ont été pré- sentés jusqu’à présent — ont été déjà exposés par MM. Penck et Brückner dans « Die Alpen im Eiszeitalter », d'après les travaux de détail de MM. Falsan et Chantre, Depéret et Delafond, Kilian, P. Lory, Haug, Maillard, J. Révil, H. Douxami, Schardt, David Martin; d’autres ont été décrits plus récemment par MM. P. Lory, W. Kilian, Hitzel, Kilian et Gignoux (CR. Ac. Sc., décembre 1910, janvier 1911), Raoul Blanchard, etc. En ce qui concerne l'érosion (surcreusement) glaciaire et les creusements interglaciaires, je partage entièrement la manière de voir récemment exposée avec talent par M. de Martonne dans La Géographie (15 janvier 1911). 3. Les moraines des deux premières glaciations : glaciations güuntzienne et min- délienne de MM. Penck et Brückner, n’ont pas été, jusqu'à ce jour, reconnues dans les Alpes françaises et leur avant-pays, mais il existe dans cette région plusieurs niveaux de cailloulis anciens appartenant à des cycles d’érosion postpliocène, c'est-à-dire plus récents que les cailloutis des plateaux (Chambaran, etc.), bien que considérés (il y a peu de temps encore) par certains auteurs comme pliocènes, dont l'origine fluvioglaciaire est probable et qui correspondent au « Deckens- chotter » des géologues allemands et suisses (environs de Roussillon (Isère), de Vatilieu (Isère), Mison Volonne, les Égaux près Veynes, la Freyssinouse près Gap, dans le bassin de la Durance). 2 novembre 1911. Bull. Soc. géol. Fr. X. — 3. AE rad "2e ET ET tn PRESS ul VAE OO 3% W. KILIAN le Bas-Dauphiné; moraines de Soleillet près Sisteron pour le glacier durancien. Ces formations très altérées et à relief émoussé ont été décrites par M. Penck qui en a donné une esquisse cartographique (loc. cit.). Ces moraines reposant parfois elles-mêmes sur des alluvions interglaciaires ou de progression (dites « préglaciaires » par les géologues lyonnais), donnent naissance à des terrasses parfois multiples, à cailloux altérés, recouvertes de lœss (terrasses de Tourdan, de Marcolin et du château de Saint-Marcellin, de Fouil- louze et de Léore près de Valence dans le Bas-Dauphiné; haute terrasse de Veynes et de Saint-Domnin près de Sisteron dans le bassin de la Durance). En aval, les cailloutis dérivant de ces moraines externes se confondent en une seule masse (Haute-Terrasse) avec les alluvions de progression sous-jacentes. b. — Moraines dites internes : moraines de Cumoine, de Tul- lins {la Guitardière), de Rives, Mi-Plaine, Croix Beryerrd, la Frette, Saint-Quentin, Lagnieu, etc., dans le Bas-Dauphiné et le Bugey; — moraines de Thèze, la Roche-des-A rnauds dans le bassin de la Durance. De ces moraines, qui reposent parfois (Rives) sur des alluvions interglaciares ou de progression (qui ont été considérées parfois comme préglaciaires) ravinant le système précédent, dérivent, en aval, des basses-terrasses préalpines en nombre variable (Theilfelder), subordonnées les unes aux autres et se confondant, plus en aval encore, avec les cailloutis de progression sous-jacents, en une terrasse unique; nous citerons parmi les premières : les terrasses de Beaurepaire et de Saint-Rambert-d’Albon, celles du séminaire de Valence, de Romans de Saint-Marcellin, de Chan- tesse, de l’Albenc et d’Yzeron dans le Bas-Dauphiné, les caillou- tis de Virieu-le-Grand et ceux de Bellegarde-Vanchy (Ain); enfin la basse terrasse de Veynes (Gare), de Sisteron (Gare) et celle de Thèze dans la région durancienne. Les moraines internes auxquelles se relie, d’après M. P. Lory, la grande moraine latérale du Graisivaudan, bien conservée sur les flancs de la chaîne de Belledonne, constituent en général plu- sieurs séries de vallums correspondant à des stades distincts et parfois à des lerrasses subordonnées (environs de Rives et de Tullins) et témoignant d'oscillations nettement accentuées. — À leur dernière phase de retrait correspondent des restes de mo- raines de fond entre Tullins et Saint-Jean-de-Moirans et le gla- ciare ancien de Chapareillan ainsi que les moraines frontales du « stade de Rovon » dans la vallée de l'Isère, et, en Savoie, les GLACIAIRE DANS LES ALPES FRANÇAISES 35 moraines de Massignieu et le Glaciaire inférieur de Voglans près de Chambéry. Dans les environs de Tullins et de Moirans (vallée de l'Isère), les dépôts morainiques du dernier stade würmien (stade de Rovon) reposent sur les graviers qui continuent vers l'amont les terrasses interstadiaires würmiennes (terrasses d'Yseron, Mangualy, Péri- gny, Saint-Jean-de-Moirans, etc... M. Aeberhardt a signalé des faits analogues dans la Suisse romande. _ Les complexes dont nous venons de parler se sont avancés dans les parties inférieures des vallées et, pour les régions au Nord de la Durance, se sont étendus jusque sur l’avant-pays : ils témoignent en même temps de l’existence de communications glaciaires (difluences) entre des bassins hydrographiques aujour- d'hui distincts, par des « seuils de débordement » depuis lors transformés en cols ou « vallées mortes » (seuils fluvioglaciaires) parmi lesquels nous citerons : Le seuil de Rives pour le glacier de l'Isère ; Le seuil de Léaz-Bellegarde et le seuil de Saint-Julien-Mont- de-Sion pour les glaciers du Rhône et de l’Arve; Le seuil de Saint-Laurent-de-la-Côte pour le glacier de l’Arve ; Le seuil d'Annecy pour le glacier de l’Arly (ou plutôt pour la branche nord du glacier de l'Isère) ; Le seuil du col Bayard pour le glacier de la Durance; Le seuil de la Roche-des-Arnauds-la-Freyssinouse pour le glacier de la Durance ; Le seuil de Laffrey pour le glacier de la Romanche ; Les seuils de la Festinière et du col du Fau pour le glacier du Drac. Les formations glaciaires dont nous allons parler sont, au con- traire, étroitement confinées dans les cuvettes terminales situées bien en contrebas des seuils en question, cuvettes probablement creusées et façonnées par l'érosion interglaciaire préwürmienne et par le surcreusement des glaciers würmiens; par suite de la diminution de ces derniers, les seuils de débordement n’ont plus été franchis et les dépôts morainiques de la récurrence suivante sont cantonnés dans le fond de ces cuvettes qu'elles tapissent, reposant sur de puissantes alluvions de retrait (et de progression). Il semble que l’on n'ait pas suffisamment fait ressortir Jusqu'à présent l'importance de cette phase de retrait et de régression gla- claire postwürmienne qui a suivi l'abandon des seuils de débor- 36 W. KILIAN dement par la glace et fait apparaître les cuvettes terminales ; elle a cependant été partout le point de départ d'une individuali- sation plus grande des différents glaciers et s’est traduite par le dépôt d’alluvions situées {rès en contrebas des formations pré- cédentes. Les dépôts morainiques de la récurrence suivante (que nous appellerons néowürmienne) reposent en effet jusque bien en amont (ex. : Collonges, Bois de la Bathie, Hermance pour le glacier rhodanien, Coize et Sainte-Hélène-du-Lac pour le glacier de l'Isère) sur des alluvions qui occupent le fond des cuvettes terminales et témoignent d'une phase de retrait très importante. C'est le cas notamment entre Fort-de-l'Écluse et le Léman (vallée du Rhône) où le Glaciaire recouvre les alluvions du Bois- de-la-Bathie qui occupent elles-mêmes une altitude notablement inférieure à celle des alluvions würmiennes sous-morainiques de Vanchy-Bellegarde situés cependant en aval des précédentes. Il en est de même encore pour la cuvette de l’Arve (cuvette de Bonneville). — Dans la vallée de l'Isère et ses dépendances, nous voyons d’autre part les alluvions des environs de Cham- béry, Montmélian, Chapareillan, remonter sous les moraines de la récurrence néowürmienne!, Jusque près de Chamousset non loin du confluent de l'Arc. Dans la vallée du Drac, M. P. Lory a décrit près de Saint-Bonnet des faits analogues. Enfin pour le bassin de la Durance, les environs de Gap étu- diés très minutieusement par M. Em. Haug, témoignent de l’exis- tence de dépôts de tufs et d’alluvions postérieures aux moraines würmiennes et antérieures à une « récurrence » glaciaire qui est restée dans le fond de la cuvette gapençaise. Toutes ces formations de refrait correspondent sans doute à la « Laufenschwankung » de MM. Penck et Brückner, oscillation négative que ces auteurs placent après le maximum de la gla- ciation würmienne et qui est séparée de l'oscillation d’Achen, antérieure elle-même au stade de Bühl, par une récurrence gla- ciaire. Des conclusions analogues ont été formulées récemment pour la vallée du Rhin par M. Hug. Après cette oscillation négative qui paraît avoir été très impor- 1. Cette récurrence néowürmienne semble avoir été en partie incorporée à la glaciation würmienne par les auteurs allemands qui considèrent la phase.de retrait qui l’a précédée comme une simple oscillation interstadiaire (Laufenschwankung) se traduisant par une nappe d'alluvions qui, dans la vallée de la Salzarh par exemple, remonte, d’après M. Brückner, à 12 km. 6 en amont des moraines würmiennes proprement dites. RES NUE GLACIAIRE DANS LES ALPES FRANÇAISES 31 tante — et qui nous a laissé les argiles et sables à lignites de Voglans et Sonnaz près Chambéry dont la flore (Buxus semper- virens, ete.) et la faune dénotent un climat analogue à celui qui règne actuellement dans cette contrée, les argiles et les cônes de déjections anciens d'Eybens, près de Grenoble, les argiles lacustres de Fort-de-l'Écluse et les couches lignitifères qui sup- portent les alluvions du Bois-de-la-Bathie, près de Genève, les tufs interstadiaires décrits par M. Haug, près de Gap, dans le bassin de la Durance, — on rencontre les fraces d’une nouvelle avancée glaciaire, suivie d’une série de stades de retrait et même de récurrence de moindre importance. Nous grouperons l’en- semble de ces formations, sous le nom de dépôts fluvioglaciaires intra-alpins. IT. RESTES DE GLACIATIONS INTRAALPINES a. — Une première récurrence glaciaire est annoncée par les terrasses et alluvions interglaciaires (ou interstadiaires pour cer- tains auteurs) des environs de Chambéry (Voglans, Sonnaz, Fran- ein), de Montmélian, Coize, Chapareillan dans la vallée de l'Isère ; d'Evbens, d'Uriage et d’Echirolles pour le bassin de la Romanche, d'Hermance, du Bois-de-la-Bathie et de Collonges pour le bassin du Léman, intimement liées aux dépôts morainiques qui les recouvrent; cette nouvelle formation glaciaire constitue ce que nous appellerons les moraines de la récurrence néowur- mienne; elle comprend dans le bassin de l'Isère, les moraines de Chignin et la Trousse « stade de Chignin » près Chambéry, de Chapareillan, de Coize, de Saint-Vincent-de-Mercuze, du Ratz de Bernin en amont de Grenoble, d'Eybens, Tavernolles-Herbeys, la Galochère et Poizat «stade d'Eybens » dans le bassin de l’Isère- Romanche-Drac; ces dernières se relient aux moraines du fond du Graisivaudan, ainsi que l'ont fait voir M. P. Lory et M. Penck. Le stationnement glaciaire néowürmien a sans doute donné naissance en aval de Grenoble à une terrasse fluviatile peu éle- vée (a !x de la feuille Grenoble de la Carte géol.) bien développée à Saint-Gervais en contrebas des moraines plus anciennes de Rovon. À cette même récurrence appartiennent dans la région rhodanienne les complexes fluvioglaciaires du fond de la gorge de Fort-l'Ecluse, de Collonges et des environs de Genève (Bois-de- la-Bathie), le Glaciaire inférieur des environs de Thonon, la moraine d’'Yvoire ; dans le bassin de l’Arve les basses moraïnes des environs de la Roche-sur-Foron et de Reignier, enfin dans 38 W. KILIAN la vallée de la Durance les moraines de récurrence des environs de Gap, décrites par M. Haug. Il y a lieu de se demander si cette récurrence glaciaire, succé- dant à une régression si accentuée, ne mériterait pas d’être consi- dérée comme une véritable glaciation et non comme un simple stade ainsi qu'on l’a fait jusqu’à présent ; 1l conviendrait alors de l'appeler glacialion néowürmienne. b. — Après une oscillation négative (Achenschwankung de MM. Penck et Brückner) beaucoup moins accentuée que la pré- cédente se déposent de nouveaux cailloutis (Rioupéroux et Vi- zille-ville) dansle bassin de la Romanche, aux environs d'Embrun, dans le bassin de la Durance, puis une nouvelle récurrence, la récurrence bühlienne reste confinée dans les parties amont des vallées intraalpines; dans la vallée de l’Arve, elle a laissé les moraines de la région de Cluses et de Sallanche, dans la vallée de la Romanche ce sont les moraines du « s{ade de Vizille » (P. Lory) et des Guichards près Vaulnaveys, dans la vallée de l'Isère, les moraines des environs d’Albertville et dans la Durance celles d'Embrun ({Baratier) et de Montdauphin. c. — Puis viennent des sfades de retrait successifs, seulement observables dans les hautes vallées du Rhône (Valais), de l'Arve (vallée de Chamonix), de l'Arc (Haute-Maurienne), de l'Isère! (Tarentaise) de la Romanche (Rioupéroux, la Rivoire, le Lauta- ret), de la Durance-Clarée (environs de Briançon et de Névache, châlets de Jadis), correspondant aux « stades de Gschnitz et de Daun » des glaciologistes allemands. Les tufs interstadiaires à Pinus uncinata du Lautaret que j'ai décrits en 1895, appartiennent à une des dernières phases inter- stadiaires de cette période ; enfin au dernier de ces stades (stade de Daun)se rattachent sans doute les plus externes des restes des slationnements les plus récents, datant probablement de l’époque historique et tout proches des glaciers actuels, tels que ceux qu'ont décrits M. P. Lory près du glacier d’Arsine, MM. Flusin, Jacob et Offner dans les Grandes-Rousses et M. Girardin dans les hautes vallées savoisiennes. Les cuvettes terminales et les bassins de surcreusement des hautes vallées (Bassin de Bourg-Saint-Maurice, de Tignes, de Val d'Isère pour l'Isère, vallée de Chamonix pour l'Arve, Cuvette du Bourg-d'Oisans pour la Romanche, Bassin de Névache pour la Clarée, etc.) correspondent à ces stades ultimes et appellent de nouvelles études de détail. 1. Voir les recherches de M. P. Girardin en haute Maurienne, pour les stades de Gschnitz et de Daun. _SUR DES OTOLITHES DE POISSONS FOSSILES DES TERRAINS TERTIAIRES SUPÉRIEURS DE FRANCE PAR F. Priem!. Je réunis ici les descriptions de divers otolithes de Poissons des terrains tertiaires supérieurs de France, que j ‘ai eu l’occasion ’étudier dans ces dernières années. MiocÈèNE DE L'OUEST Les Poissons téléostomes du Miocène de Bretagne sont jus- qu'ici des Sparidés (Sarqus incisivos P. Gervais, Trigonodon Oweni Sismonpa, Chrysophrys diverses espèces), des Labridés (nombreuses espèces du genre Labrodon qu'il faut peut-être réunir sous lenomde L. pavimentatum P. GERvAIS, Taurinichthys Sacheri SauvAGE, Phyllodus sp.? Labridé aff. Julis ?), enfin des Gymnodontidés du genre iodon. Il s’agit là comme on le voit de Poissons broyeurs. Il y a en outre des otolithes. M. Leriche? a signalé dans le Miocène du Pigeon-Blanc (Loire-Inférieure) des otolithes qu'il rapporte aux Sciænidés et aux Gadidés sous les noms de Ofolithus (Sciæna) sp. et O. (Gadus) aff. spectabilis Kokex. Cette der- nière espèce provient du Miocène du Holstein. Les otolithes des Sciænidés rappellent d'après M. Leriche, les uns O. (Sciæna) speciosus et O. (Sciæna) holsaticus Kokex de l'Oligocène supé- rieur et du Miocène d'Allemagne, les autres plus petits, O. (Sciænidarum) Corü Scauserr du Miocène d'Autriche. M. A. de Grossouvre m'a communiqué en 1909 divers oto- lithes du Miocène du Pigeon-Blanc que je rapporte aux espèces suivantes : Otolithus (Sciæna) aff. ovatus KokEew, var. Grossouvrei n. v. (hernie I s’agit d’un otolithe ici figuré. C’est un otolithe gauche ayant comme dimensions : longueur, 9 mm. ; largeur, 6 mm. ; épais- seur, 3 mm. Si l'on considère le suleus de la face interne, 1. Note présentée à la séance du 16 janvier 1911. 2. M. Lericue. Note préliminaire sur les Poissons des faluns néogènes de la Bretagne, de l’Anjou et de la Touraine. Ann. Soc. géol. Nord, t. XXXV, 1906, p. 290-321. 40 F. PRIEM l’ostium est large, la cauda très recourbée. Cet otolithe res- semble beaucoup à 0. (Sciæna) ovatus Kokex de l'Oligocène supérieur de Sternberg 1. Mais sa face externe pré- sente des granulations = .% beaücoup FiG. 1. — Ololithus (Sciæna) aff. ovatus KokEN var. Gros- plus nom- souvrei n. V. — Miocène du Pigeon-Blanc RENE EUSE breuses et Otolithe gauche vu par ses deux faces, grossi 4 fois. Coll. de À Grossouvre. plus dévelop- pées, ne for- mant pas de côtes sur les bords comme dans le type. Il s'agit d’une variété nouvelle que je dédierai à M. de Grossouvre. Otolithus (Gadus) aff. elegans var. sculpta Kokex (fig. 2-3). Du Miocène du Pigeon-Blanc proviennent huit otolithes gauches de Morue (Gadus). Leur forme est allongée; le sulcus est long, presque droit, Ja cauda et l'ostium sont mal séparés l'un de l’autre; le sulcus est fermé à son bord antérieur FiG. 2. — Ololithus (Gadus) aff. elegans KoKkEN var. On bord posté- sculpta. — Miocène du Pigeon-Blanc (Loire-Inférieure), À É à Otolithe gauche vu par ses deux faces, grossi 4 fois. rieur; ilestremplide Coll. de Grossouvre. formations collicu- laires ; les bords de la face interne sont plus ou moins sculptés et la face externe concave est couverte de tubercules. Ces otolithes ont pour dimensions moyennes : longueur, 7 mm. 5; hauteur, 3 mm. 5; épaisseur, 2 mm. ; ce sont certaine- ment desotolithes de Gadidés et rappel- lent surtout Ofoli- thus (Gadus) ele- gans var. sculpta Fi6. 3. — Oltolithus (Gadus) aff. elegans Koxe var. KOKkEN. Cette variété seulpla.— Otolithe gauche même provenance, même est de l'Oligocène grossissement. Coll. de Grossouvre. supérieur de Stern- berg, mais l'espèce se trouve aussi dans l'Oligocène moyen et le Miocène d'Allemagne 1. E. Koxex. Neue Untersuchungen an Tertiären Fisch-otolithen II. Zeitsch. d. deutsch. geol. Ges., 1891, p. 111-112, pl. vu, fig. 5, 5a, 6, 6a. OTOLITHES DU TERTIAIRE SUPÉRIEUR DE FRANCE 41 et d'Autriche et se trouve jusque dans le Pliocène du Suffolk en Angleterre !. On doit donc ajouter à la liste des genres de Téléostomes du Miocène de Bretagne. les genres Sciæna et Gadus. Le genre Gadus (Artedi) Lixé est commun sur nos côtes (Morue, Cape- lan, etc.); le genre Sciæna (Artedi) Linxé est représenté sur nos côtes par le Maigre commun (Sciæna aquila Liacépèpr sp.) dont les otolithes étaient recherchés autrefois comme amulettes et comme ayant une vertu médicinale. MiIocÈèNE DU SUD-OUEST _ Les Téléostomes du Miocène de la région de Bordeaux com- prennent des Siluridés (Pimelodus Sadleri HecxeL), des Sparidés (genres Sarqus, Chrysophrys, Pagrus, Pagellus et autres genres actuels?), des Labridés (genre Zabrodon), des Gymnodontes (genre Diodon), des Trichiuridés (genre Trichiurides). Le professeur E. Ko- ken? a cité la présence, dans le Miocène de Bor- deaux, d’otolithes qu'il rapporte aux Morues sous le nom d'Otolithus (Ga- Fic. 4. — Otolithus (Percidarum) æqualis dus) tenus. Koxen var. burdigalensis n. v. — Miocène de Ê : Bordeaux. Coll. de Paléontologie du Muséum. Otolithus (Percidarum Otolithe gauche grossi 4 fois, vu sur ses deux aequalis) KOKkEN var. bur- faces. : digalensis n. v. Dans les collections de Paléontologie du Muséum j'ai trouvé deux otolithes, l'un droit, l’autre gauche provenant du Miocène de Bordeaux. L'otolithe gauche qui est le plus complet, est 1ci représenté (fig. 4). Il est long de 6 mm. 5, haut de 3 mm. 5, épais de 1 mm. 5. La face interne convexe a un rostre accusé, une excisura mar- quée ; l’ostium est large, la cauda étroite, longue, très recourbée à son extrémité. Le bord supérieur de l’ostium se recourbe vers le haut. Les bords sont entiers. La face externe, légèrement con- cave, présente quelques irrégularités plus visibles sur le bord ventral de l’otolithe droit. 1. E. Koxen. Ueber Fisch-otolithen, ins besondere über diejenigen der nord- deutschen Oligocän-Ablagerungen. Ibid., 1884, p. 542-545, pl. x1, fig. 2 et 4. — Et Neue Untersuchungen. /bid., 1891, p. 93-94, pl. 1v, fig. t.-2, pl. v, fig. 6. 2. E. Koken. Loc. cit., 1891, p. 92, pl.:1v, fig. 3. F. PRIEM es 19 Ces otolithes ressemblent surtout à O. (Percidarum) æqualis Kokex' du Miocène inférieur d'Allemagne (Weisenau et Mom- bach), mais chez celui-ci la cauda moins longue est aussi moins recourbée et l’ornementation est plus ‘accusée. Nous appellerons cet otolithe O. (Percidarum) æqualis KokEN, var. burdigalensis 1 PE 2 M. Cossmann a bien voulu me remettre trois otolithes prove- nant de l’Helvétien de Sallespisse (Basses-Pyrénées). Ce sont des otolithes de Sciænidés dont Je donne ici la descri- ption. Otolilithus (Sciæ- nidarum) Corii F1G. 5. — 0. (Sciænidarum) Corii SGHUBERT var. Cossmanni n. v.— Sallespisse(Basses-Pyrénées) Hel- SCHUBERT var. Cos- vétien. Otolithe droit vu sur ses deux faces, grossi smannti n. v. (fig. 4 fois. Collection personnelle. SG). Il y a un otolithe droit et un otolithe gauche, celui-ci plus grand. Ils sont ovales. Le suleus de la face interne présente sur les deux la même dis- position : ostium large avec la forme caractéristique des Sciæni- dés ; il est rempli de formations colliculaires; de cet ostium part une cauda profonde, et beaucoup moins large que lui, qui suit étroitement le bord supérieur et le bord postérieur et aboutit au bordinférieur ; l’area est presque nulle. La face ex- terne présente vers les deux . 5 F1G. 6. — O0. (Sciænidarum) Corii ScauBexr var. Coss- tiers POSTÉ- manni n. v. — Même provenance. Otolithe gauche vu sur rieurs une ses deux faces, grossi 2 fois. Collection personnelle. forte saillie qui est divisée en plusieurs parties et se présente comme formée de granulations soudées dans le petit otolithe ; elle est beaucoup plus compacte chez le grand, mais les deux otolithes, par la forme de leur sulcus, appartiennent bien à la même espèce. Les dimensions pour le petit otolithe (droit, fig. 5) sont : lon- gueur, 7 mm.; hauteur, # mm. 5; épaisseur minimum, 1 mm.5; 1. E. Koxen. Loc. cit. Zeitsch. d. deutsch. geol. Ges., 1891, p.127, fig. 16 du texte. Pour Koken les otolithes de 0. (Percidarum) æqualis répondent au type du genre actuel Labraæx. OTOLITHES DU TERTIAIRE SUPÉRIEUR DE FRANCE 43 épaisseur maximum, 3 mm. 5. Pourle grand otolithe (gauche, fig. 6) sont : longueur, 14 mm. 5; hauteur, 7 mm.; épaisseur mini- mum, 7 mm.; épaisseur maximum, 7 mm. Les rapports de ces otolithes sont surtout avec O. (Sciænida- rum) Corü ScausertT' du Miocène de Kienberg (Autriche), mais la saillie de la face externe est beaucoup plus prononcée et rap- pelle pour le grand otolithe, celle de O. (Sciæna) speciosus Ko- KEN? du Miocène supérieur de Sternberg (Allemagne). Je regarde ces otolithes comme appartenant à une variété nouvelle (var. Cossmanni) de O. (Sciænidarum) Coru. Otolithus (Sciænidarum) pyrenaicus n. sp. (fig. 7). Le dernier otolithe de Sallespisse est un otolithe droit régulièrement ellip- tique, remarquable par son sulcus pourvu d’un très large ostium comme chez les Sciænidés. De cet ostium part une cauda étroite, plus profonde que l’ostium, recourbée et qui atteint presque le bord inférieur. Au-dessus du sulcus se trouve une petitearea. Lafaceexterne porte de nombreuses gra- nulations qui la rendent très ridée. Les dimensions sont les suivantes : lon- gueur, 6 mm. ; hauteur, ; as Fic. 7. — Otolithus (Sciænidarum) pyre- k mm. 5 ; CpalIsseur, 2 naicus n. sp. — Sallespisse (Basses-Pyrénées) mm. D. Helvétien. Otolithe droit vu sur ses deux . . faces, grossi 4 fois. Collection personnelle. Cet otolithe a certaines pe) £ P affinités avec O. (Sciæni- darum) claybornensis Kokew* du Tertiaire ancien des Etats-Unis, espèce représentée par des formes très voisines dans le Miocène d’Autriche*, mais dans l’otolithe de Sallespisse l'ostium est plus grand, la cauda plus recourbée, l’area moins étendue, les orne- ments de la face externe sont plus réguliers, car dans l'espèce de Koken les granulations prennent sur les bords une forme allongée et constituent des sortes de rides. Les rapports sont plutôt avec les otolithes des Sciænidés du genre Umbrina, ainsi avec ceux d'Umbrina cirrhosa Linxé actuelle et Otolithus (Umbrina) sub- cirrhosus ScHuBErT du Pliocène de Brunn, Autriche’, mais l’oto- 1. R. Scxuserr. Die Fischotolithen des ôsterr-ungar. Tertiärs I. Die Sciaeniden Jahrb. d. k. k. geol. Reichsanstalt 1901, LI, 1902, p. 308, pl. x, fig. 2. 2. E. Koxex. Loc. cit., 1891, p. 108-109, pl. vur, fig. 22. 3. In. Neue Untersuchungen, etc. Zeitsch. d. deutsch. geol. Ges., 1888, p. 283, Pete 12 4. R. Scauserr. Loc. cit., p. 310-311, pl. x, fig. 13 et fig. 2 du texte. 5. R. Scnugerr. Loc. cit., p. 303-304, pl. x, fig. ? et 3. 44 F. PRIEM lithe de Sallespisse, plus régulièrement ovale, avec la face externe beaucoup plus ornée de granulations, doit former une espèce à part sous le nom de ©. (Sciænidarum) pyrenaicus. Avec les otolithes de Sallespisse il y a d’autres restes de Pois- sons, surtout d'Elasmobranches : Myliobatis sp., Odontaspis cuspidata AG. sp., Od. aff. cuspidata, Oxyrhina sp., Notidanus primigenus AG., vertèbres de Squales et de Téléostomes. MiocèxE pu Sup-Esr Les Téléostomes du Miocène du Sud-Est sont assez peu con- nus. On n’a cité Jusqu'ici que des Sparidés des genres Sargus, Chrysophrys et un Labridé du genre Labrodon 1(?). On n'y a pas trouvé jusqu'ici d’autres otolithes que ceux dont je vais parler ic. Otolithus (Solea) Cottreaui n. sp. (fig. 8). I s'agit de trois otolithes, deux droits etun gauche, recueillis par M. J. Cottreau dans les marnes de Vence (Alpes-Mari- times) ; le niveau est burdigalien ou helvétien inférieur. FiG. 8. — Otolithus (Solea) Cot- Ces otolithes sont de petite treaut,n. sp. Vence (Alpes-Mari £a] arrondis, à bords presque times) Burdigalien ou Helvétien ) Pres inférieur. Otolithe droit vu sur ses entiers ; il y a seulement quelques D grossi 8 fois. Coll. Cot- Gentelures visibles à la loupe, sur À le bord ventral. Le rostre est très peu accusé, le suleus est rempli de formations colliculaires. Il est droit; l’ostium se con- fond presque avec la cauda, cependant sur l'otolithe droit 1c1 figuré (grossi 8 fois), il y a une légère dépression sur le bord supérieur du sulcus. La cauda n'’atteint pas le bord postérieur. La face externe ést lisse avec un léger bombement au centre, la face interne est plate. Cet otolithe rappelle surtout ceux des Pleuronectidés ; on peut le comparer à O. (Solea) glaber Kokex des couches de Jackson en Amérique?, à O. (Solea) approximatus Kokex* du Miocène de 1. J'y joindrai un débris douteux recueilli par M. J. Cottreau aux environs du Sausset (Bouches-du-Rhône) Burdigalien-Helvétien et qui pourrait être un débris de rostre d'un Xiphiidé du genre Cylindracanthus Lrinx (-= Cœlorhynchus AG.) J'y joindrai aussi un Poisson mal conservé recueilli par M. A. Bioche dansle Miocène supérieur de Rochemaure (Ardèche); c'est un Cyprinidé du genre Cobitis voisin de C. centrochir AG. d'OEningen. 2. E. Koxew. Loc. cit., 1888. p. 293, pl. xvur. fig. 3. Sn: Locacit: JS p 106 DITES (S14 OTOLITHES DU TERTIAIRE SUPÉRIEUR DE FRANCE 4 Langenfelde, à O. (Rhombus?) rhenanus Kokex ‘ de l'Oligocène moyen de Waldbückelheim (Allemagne), et à d’autres otolithes de Pleuronectidés. Ilest moins allongé que O. (Rhombus ?) rhenanus et que O. (Solea) glaber avec un rostre beaucoup moins accusé, moins arrondi que chez O. (Solea) approximatus. J'en ferai une espèce nouvelle dédiée à notre confrère M. J. Cottreau. TERTIAIRE SUPÉRIEUR DE LA CORSE Les Poissons fossiles des terrains tertiaires de la Corse sont jusqu'ici peu nombreux. Locard a étudié ceux du Miocène moyen de Bonifacio?, et J'ai eu l’occasion de reprendre cette étude au Muséum, sur les échan- tillons de Bonifacio conservés dans les collections Michelin et Peron. Il y a les espèces suivantes : Odonfaspis cuspidata AG. sp., Od. contortidens AG., Oxyrhina Desori AG.*, Carcharodon megalodon AG., Hemipristis serra AG., vertèbre incomplète de Squale, Chrysophrys cincta AG. sp.* , enfin des piles dentaires de Diodon (Phyllodus) corsicanus Fic.9.—Otolithus (Scopelus) pulcher LocarD Sp. 5. ProcHAzkA sp. — Pliocène d’Aleria J ï : < tt (Corse). Otolithe gauche vu sur ses & joe ajouter à cette courte deux faces, grossi 4 fois. Coll. Cot- liste la description d’un otolithe treau. trouvé par M. Cottreau dans le Pliocène d'Aleria, marnes à Vodosaria. Otolithus (Scopelus) pulcher ProcxazxA sp. L’otolithe d’Aleria est un otolithe gauche. Il a pour dimensions : longueur. 5 mm.; largeur, 3 mm. 5; épaisseur, | mm. 5. Le rostre est bien accusé, l’excisura marquée. Sur la face interne on voit le suleus com- posé d’un ostium assez long, suivi d’une courte cauda droite, n’atteignant pas le bord postérieur et ayant même diamètre à peu près que l’ostium. L'un et l’autre sont remplis de formations An oc cit. 1891 Nb 107 plsve tte" de 2, A. Locarn (et G. Corrsau). Description de la faune des terrains tertiaires moyens de la Corse. Paris, 1877, p. 1-11. ca Locard cite aussi Oxyrhina hastalis AG. . P. Gervais (Zoologie et Paléontologie françaises, 2° édition, 1859, p. 528) cite ee dents de Chrysophrys (éme cinctus AG. ou Chrysophrys mitrula AG..), de la mollasse de Bonifacio. 5. Ces piles dentaires de la collection Peron portent cette inscription : Locard, type figuré, p. 11, pl. 1, fig. 1-2. Pour le professeur Pantanelli, ce n’est autre chose que Diodon Scillæ AG. [Sul Diodon Scillae Agassiz-Guiscardi. em. Accad. Sc. Lett. arti Modena, ser. III, vol. I (Sez. Sc.), 1897, p. 92]. 46 F. PRIEM . colliculaires. La face externe est légèrement convexe. Il n’y a pas d’ornements sauf quelques dentelures sur le bord ventral. Cet otolithe rappelle à première vueles otolithes des Berycidés et des Scopélidés. IL paraît identique à O. (Scopelus) pulcher Procnazxa sp. décrit d'abord sous le nom d’O. (Berycidarum) pulcher. L'espèce se trouve dans le Miocène d’Autriche-Hongrie et le Miocène et le Pliocène d’Italie!, Les Scopélidés sont des Poissons carnassiers dont la plupart vivent à de grandes profondeurs. Plusieurs espèces du genre Scopelus Cuvier se trouvent dans la Méditerranée. 1. R. Scuugerr. Loc. cil., Il, 1906, p. 634-635, pl. xvur, fig. 12-14, 16, 15 (?) et rx, 1906, p.653-654 et p. 656. — G. Bassozr. Otoliti fossili terziari dell’ Emilia. Riv. ital. di Paleont. Pérouse, 1906, p. 16-17, pl. 1, fig. 19-20. ET nd SUR LA LIMITE OCCIDENTALE DU MASSIF GRANITIQUE D'EyMourTiers (HAUTE-VIENNE) PAR G. Mouret:. On peut distinguer, dans l'Ouest du Massif Central de la France, au Sud de la chaîne granitique qui relie la Vendée au Morvan, deux grandes régions de formes triangulaires, deux secteurs, le plateau de Limoges à l'Ouest, le plateau d'Ussel à l'Est : le pre- mier, formé de gneiss, de leptynites, d’amphibolites, le second, à une altitude plus élevée, formé de schistes, mais surtout de granites, dépourvu généralement de gneiss, et absolument d'am- phibolites ?. De ces deux régions, J'ai étudié, avec quelque détail, les parties situées sur les feuilles à 1/80 000 de Figeac’, de Brive, de Tulle et de Périgueux. J’ai entrepris d'en poursuivre également l'étude sur la feuille de Limoges. La présente note contient un aperçu de leur délimitation sur cette feuille, c’est-à-dire depuis Treignac (Corrèze) jusqu'au village du Grand-Mazuras (Creuse). Limite des secteurs sur les feuilles de Figeac, Brive et Tulle. — J'ai déjà décrit la ligne séparative des deux secteurs depuis Asprières (Aveyron) jusqu à Treignac, et je l'ai désignée sous le nom de faille d'Argentat', parce que la séparation est très tranchée, et qu'en plusieurs points et notamment à Argentat (Corrèze), à la traversée de la Dordogne, elle m'a paru présenter tous les autres caractères d’une faille ÿ. La faille d'Argentat fait suite, au Nord d'Asprières, à la limite si parfaitement rectiligne, du massif granitique de Villefranche- 1. Note présentée à la séance du 16 janvier 1911. 2, G. Mourer. Remarques sur la géologie des terrains anciens du Plateau Cen- tral de la France. B.S. G. Fr., (3), XX VI, 1898, p. 601. 3. Mes explorations surla feuille de Figeac ne se sont étendues qu'à la région située à l'Ouest d’une ligne passant par Asprières et Rouziers (Cantal). 4. G. MoureT. Aperçu sur la géologie de la partie sud-ouest du Plateau Central de la France. B. S. Carte géol. de Fr., n° 72, 1899. 5. Je n’ai pas figuré, sur la feuille de Brive, publiée en 1890, le tracé de la faille d'Argentat. Je n'ai, en effet, distingué nettement cet accident, situé à la limite des feuilles de Brive et de Mauriac, et chevauchant de l’une sur l’autre, qu'après l'avoir reconnu sur la feuille de Tulle, publiée en 1896. On trouvera toutefois une indication du tracé exact de la faille, pour la région correspon- dant aux feuilles de Brive et de Mauriac, sur la carte annexée à mon mémoire déjà cité « Aperçu sur la géologie de la partie sud-ouest », etc. 48 G. MOURET de-Rouergue, limite parallèle à la faille plus récente qui sépare le Massif Central du bassin de l’Aquitaine. Elle est donc là dirigée du S.S. W. au N.N.E., mais à la hauteur de Figeac, elle prend, avec les schistes cristallins de l'Ouest, une direction du S.S.E. au N.N.W. qu'elle maintient jusqu’à Treignac, interrompue ou brisée en différents points par des paquets gneissiques qui sont venus recouvrir ou entamer le massif schisteux et granitique du plateau d’Ussel. A l'Est, aux abords immédiats de la faille d'Argentat, le terrain se compose uniquement et uniformément de schistes sériciteux ou micacés, quelquefois granitisés, formant une bande plus ou moins étroite en bordure d'un grand massif de granulite. A l'Ouest, à partir d’Asprières, ce sont d’abord des schistes granitisés, des gneiss, des leptynites, puis de Cahus jusqu'à Trei- gnac, un terrain remarquable formé de roches plus ou moins cristallines, mais qui, examinées en plaques minces accusent encore les caractères de leur origine sédimentaire. Ce sont des quartzites et des arkoses, alternant avec des schistes, mais pas- sant latéralement, à l'Ouest, à des gneiss et à des leptynites auxquels sont subordonnées de nombreuses etimportantes couches ou lentilles d’amphibolites. Celles-ci viennent graduellement s'éteindre dans la masse des roches quartzeuses, en prenant la texture de schistes amphiboliques. En aucun point, je n'ai pu observer de transition brusque entre la zone schisto- -quartzeuse de largeur variable mais jamais très grande, et la masse gneissique qui satTee la majeure par- tie de la région d'Uzerche. Il ne m'a pas paru douteux qu'il ny ait partout passage graduel, et que les leptynites et les gneiss de Tulle ne tirent leur origine d’un métamorphisme de schistes, de grès, d’arkoses, d'argiles, peut-être même de calcaires. La faille d’Argentat est voisine d’une suite de petits bassins houillers peu productifs (Mercœur, Saint-Perdoux, Saint-Chamans, l'Hôpital, etc.), qui, sans présenter la même continuité que ceux de la trainée Souvigny-Saint-Mamet, devaient cependant occuper le fond d’un chenal. Ce chenal, creusé généralement dans la zone des quartzites — c’est ainsi que je désignerai la zone des terrains schisto-quartzeux dont l’âge est inconnu — empiéterait parfois sur le massif granitique et schisteux, en traversant la limite des deux formations, limite dont il ne s'écarte Jamais beaucoup. É 1. G. Mourer. Bassin houiller et permien de Brive, Fasc. I. Stratigraphie, p. 21. Paris, Imprimerie nationale, 1891. LIMITÉ OCCID. DU MASSIF D'EYMOUTIERS 49 Limite des secteurs sur la feuille de Limoges. — D'après la carte de Mallard!, et celle de Leverrier ?, la feuille de Limoges empiète sur le plateau d'Ussel, constitué en très grande partie par des roches granitiques que Je rassemblerai sous le nom de granites d'Eymoutiers, sans tenir compte des différences spéci- fiques de ces roches. Là encore, il existe, en bordure du massif granitique, ainsi que l’a déjà reconnu Leverrier, une zone schisto-quartzeuse, prolon- sement de celle qui s’observe sur la feuille de Tulle, et aussi nettement séparée du granite. Même là où la faille d’Argentat n’est pas directement jalonnée par des venues filoniennes, intercalées entre les gneiss, et les ter- rains quartzeux, d'une part, et les schistes de l'Est, d'autre part, son tracé sur les feuilles de Brive et de Tulle est facile à suivre sans incertitude ; déjà esquissé par la topographie (dénivellation des deux plateaux), 1l est nettement accusé par la grande différence de structure et de composition des terrains au contact. Or, sur la feuille de Limoges, si les caractères topographiques subsistent, la différence entre les terrains jJuxtaposés devient moins apparente. Elle tend même, en certains points, à s’effacer, ou parce que le granite d'Eymoutiers prend une structure gneis- sique, ou surtout parce que le métamorphisme granitique qui, venant de l'Ouest, envahit la zone des arkoses, s'étend parfois jusqu’au massif d'Eymoutiers. Toutefois, en dehors de points particuliers, la limite des sec- teurs d'Ussel et de Limoges reste facile à déterminer, et d’ailleurs un examen attentif des roches permet presque toujours de diffé- rencier du granite normal, le granite dû au métamorphisme des quartzites. | Je crois devoir, dans cette note, indiquer en détail le tracé de cette limite parce que ce tracé très simple diffère assez gran- dement des contours compliqués de la carte de Leverrier. Le tracé que Jai relevé concorde plutôt, mais en accusant encore une plus grande régularité, avec celui figuré sur la carte de Mallard, si l’on tient compte de ce que cet auteur a englobé dans la masse des gneiss ou des micaschistes, toute la zone des quartzites, y compris les granites spéciaux qui l'occupent en partie. Sur le bord de la feuille de Tulle, à l'Ouest de Treignac, le pas- sage de la faille d'Argentat se constate près du hameau de la Cas- 1. MarrarD. Carte géologique-agronomique du département de la Haute-Vienne, à l'échelle de 1/80.000, 1869. 2. Leverrier. Carte géologique détaillée de la France, feuille de Limoges, 1897. 3 novembre 1911. Bull. Soc. géol. Fr. XI. — 4, 50 G. MOURET sière, où cette faille sépare des arkoses les schistes sériciteux de l'Est. Elle se poursuit, avec les mêmes caractères, sur la feuille de Limoges, suivant une direction qui n’est pas celle indiquée par Leverrier, mais qui, d’après mes observations personnelles, pas- serait près du village de Soudaine et serait traversée par la route de Treignac à Chambéret, près du hameau de la Geneste. Au Nord de ce point, la faille aborde un massif formé d’une roche granitique, souvent schistoide, riche en mica blanc, mais qui se différencie cependant de la granulite située à l'Est, et dont elle est séparée par un important filon de quartz. Cette roche schistoïde ne s'observe qu'à l'Est du hameau de Mont ; à l'Ouest, la roche, toujours granitique, possède d’autres caractères ; elle est plus compacte, son grain est plus serré et plus fin ; elle rap- pelle les résidus de la transformation granitique des arkoses. Il y a donc lieu de penser que la faille d’Argentat traverse le petit massif en question, et qu'elle vient buter, près du moulin de Ceux, contre le filon de quartz. Celui-ci correspond à un autre accident, dirigé au NW. Il prend naissance à la vallée de la Vézère, près du cimetière de Treignac, et s'étend, sans aucune des lacunes figurées sur la carte, de Leverrier, et avee une allure sensiblement rectiligne, jusqu’à la vallée de la Sourdoire. Son épaisseur peut être de 30 à 40 mètres dans sa partie médiane. Du moulin de Ceux à la vallée de la Sourdoire, le granite de Mont a disparu, mais le filon continue à former la limite du granite d'Eymoutiers, qu'il sépare directement de la zone des quartzites. Après la Sourdoire, la limite du granite conserve la direction NW. du filon et elle vient passer près du village de Domps. Vers Domps, un autre filon de quartz apparaît, qui vient encore jalonner exactement la ligne séparative du granite et des quart- zites. Plus continu et plus développé qu'il n'est représenté sur les cartes de Mallard et de Leverrier, et dessinant en plan une courbe tournant sa convexité vers l'Ouest, il se termine vers le village de Golas, au Sud de la grande route de Limoges à Eymoutiers. Dans cette région, la bordure du massif granitique est formée par un terrain schisteux. Ce terrain forme notamment le puy de Sainte-Anne, sous lequel disparaît temporairement le filon de quartz, soit que ce filon ne vienne pas au jour, soit plutôt que le puy représente un lambeau de recouvrement provenant de l'Ouest. LIMITE OCCID. DU MASSIF D'EYMOUTIERS 51 De Golas à la vallée de la Vienne, d’après la carte de Mallard, une sorte de granite schisteux que cet auteur a désigné sous le nom de gneissit et qu'il a noté g? serait interposé entre la zone des micaschistes et le massif granitique. La «gneissit » est aussi représentée sur la carte de Leverrier, où elle est notée x, et elle renfermerait d’après Leverrier un noyau de granite orienté NS., entre Golas et la Vienne. Dans cette partie, le tracé de la limite du massif d'Eymoutiers serait donc incertain, car on peut tout aussi bien rattacher la gneissit au granite d'Eymoutiers qu'à la zone des quartzites. En réalité le tracé de la ligne séparative n’est pas douteux. Ce lam- beau de «gneissit » se compose de deux terrains différents : à l'Est, un granite, traversé par d'importants filons de porphyre à quartz globulaire (eurite quartzifère de Mallard)!, et contenant des intercalations schisteuses ; à l'Ouest, des micaschistes très granitisés qui passent à une roche gneissique assez dure et assez compacte pour être exploitée comme ballast le long de la grande route. C’est celle que Leverrier a figurée comme un noyau grani- tique ; on ne saurait cependant la confondre avec le granite normal. Ainsi, la imite du massif d'Eymoutiers traverse le lambeau de gneissit de Mallard dans son milieu, en conservant l'orientation SN. quelle a prise à partir de Sainte-Anne. Mais là encore, la continuité et la rectitude de la ligne séparative seraient troublées par le puy coté (510) au Sud de la ferme de Varache. Ce puy vient entamer, en le recouvrant en partie peut-être, le principal filon de porphyre; c'est une particularité qui rappelle ce qu’on observe à Sainte-Anne. Aux abords de la halte de Bussy-Varache, la ligne séparative suit exactement le tracé contourné de la vallée. Sur la rive gauche seul le granite apparaît ; sur la rive droite le terrain est formé par des schistes foncés (schistes chloriteux de Leverrier) qui occupent notamment la boucle que traverse en souterrain la voie ferrée et les filons de porphyre sont brusquement interrompus. La ligne séparative ici, toutau moins, coïncide certainement avec une faille ou un décrochement. Plus loin, cette ligne sépare du granite des schistes micacés et quartzeux, d'apparence détritique. Dans la traversée du contrefort de Bujaleuf, qui sépare les vallées de la Maulde et de la Vienne, la direction de cette ligne, toujours régulière et composée de seg- 1. Dans l'alignement de ces filons, on observe, immédiatement au Sud du village de Golas, un filon de microgranulite. 52 G. MOURET ments quasi-rectilignes, oscille de part et d'autre du méridien. La limite des deux plateaux s’observe d'autant plus facilement qu'elle sépare du granite un terrain formé en partie de bancs de quartzites et de poudingues, et qu'elle suit exactement, ainsi que le figure la coupe ci-dessus, la dépression bien marquée qui existe entre les hauteurs d’Augne (cote 550) et celles de Verviale, l’Espérance (cote 530), Breix et Lafaye. W. NW. EFSIEZ Bujaleuf Wégrignac Puy de . Argiro/as l'Espérance Augre 1 0 , ' 0 1: 0 ’ FiG. 1. — ‘Coupe DE BUJALEUF A AUGNE. 1, Granite ; 2, Quartzites; 3, Roches granitisées; 4, Gneiss ; x, Porphyre. Long. 1/80 000: haut. 1/10 000. A signaler, dans cette région, un important filon de porphyre (prolongement, peut-être, des filons de Bussy-Varache), qui s'étend du village de Lachaud, à celui de Samis où il avait été déjà vu par Mallard. À Samis, et au Nord de ce village, la séparation de la zone des quartzites et du massif granitique prête à quelque incertitude. Mais la route d’Artigeas étant assise sur le granite, et le contre- fort de Samis constitué par des roches métamorphiques de la zone des quartzites, il est probable que la limite passe par le fond du vallon. Elle aboutit, en tout cas, au pont sur la Maulde. Là, les roches formant la rive droite à l'amont du pont sont fortement siicifiées. À partir de ce point, la ligne séparative change brusquement de direction et suit la vallée de la Maulde, ainsi que l’a reconnu Mallard ; elle traverse sans les décrocher deux épais filons de porphyre qui se prolongeraient jusqu’à Saint-Julien-le-Petit, en perçant les quartzites et arkoses. Décrochée légèrement au moulin de Larron, cette limite, dans la région qui s'étend au Nord de la Maulde, se poursuit en ligne droite, à peu près conformément au tracé de la carte de Mallard, en se dirigeant d’abord au NNE., puis brusquement, au moulin du Clou, au NNE. Elle passe près de Saint-Junien-la-Brégère (Creuse) et aborde la feuille de Guéret au château d’Arfeuille. LIMITE OCCID. DU MASSIF D'EYMOUTIERS 53 Cette limite ne m'a paru suivre la direction d'aucune des deux failles tracées par M. de Launay à partir d'Arfeuille ; elle conserve sa direction NNE., intermédiaire entre celles des deux failles en question, et paraît passer par le col du Grand-Mazuras, où elle est masquée par un dépôt houiller !. J'aurais désiré poursuivre le tracé exact de la limite jusque vers Bourganeuf, mais par suite de la grève des employés de chemins de fer, j'ai dü interrompre mes explorations. J'ai seulement pu constater, malgré l’abon- dance des éboulis d’un grand filon de quartz, éboulis qui gênent les observations, que toute la région au Nord du Grand-Mazuras, et à l’est du village de Petit-Mazuras se trouvent sur le granite. En résumé, sur la feuille de Limoges, la limite des secteurs de Limoges et d'Ussel est formée par le prolongement de la faille d’Argentat jusqu’à la rencontre du filon de quartz de Trei- gnac. De là, jusqu’à la vallée de la Vienne, cette limite dessine une courbe régulière convexe vers l'Ouest, jalonnée encore vers Sainte-Anne par un important filon de quartz, traverse en ligne légèrement sinueuse, suivant une dépression NS., le contrefort de Bujaleuf, et à partir du pont d’'Artigeas sur la Maulde, se dirige à peu près directement sur le village du Grand-Mazuras. Partout sur son parcours, elle sépare du granite une bande de terrains sédimentaires plus ou moins modifiés. Je n'ai pu observer nulle part le contact précis du granite et des quartzites, mais au voisinage immédiat, je veux dire à quelques mètres de distance, ces deux formations ne paraissent pas s'être mutuellement influencées : les quartzites ne sont pas granitisés ; les granites n'ont pas subi de modifications « endomorphes », comme au voisinage des schistes sériciteux de l'Est. Tout ce qu'on observe près de la limite, ce sont parfois des laminages. La limite est donc toujours très tranchée. Elle décroche des affleurements de filons ; elle est jalonnée de filons quartzeux, voisins de cassures parallèles injectées de quartz ou de porphyres. Dans la mesure de précision des observations sur le terrain, et de report sur la carte, elle est très régulière, généralement rec- tiligne ou formée de fragments rectilignes, alors qu'au Sud de Treignac la limite du massif granitique est très irrégulière. Tous ces faits amènent à penser que la limite des secteurs considérés, de Treignac au Grand-Mazuras, emprunte, comme entre Asprières et Treignac, une série de cassures. Ce que devient cette limite au delà du Grand-Mazuras 1. Ce dépôt (voir la note page suivante) sépare le granite qui affleure au milieu du village du Grand-Mazuras, des quartzites situés à l'Ouest. 54 G. MOURET reste à étudier'. Aucun dépôt houiller du chenal d’Argentat n'existe sur la feuille de Limoges, mais on en retrouve sur la feuille de Guéret. M. de Launay, qui a très soigneusement étudié les terrains de cette feuille, à représenté, sur son bord sud, quelques dépôts houillers situés à l'Ouest du Grand-Mazuras ?. L'existence de tels dépôts, à cheval sur la limite des deux sec- teurs, est une nouvelle analogie avec ce qui s'observeau Sud, le long de la faille d'Argentat. Il y a cependant des différences. Sur la feuille de Limoges, le long de la limite des deux secteurs, les filons de porphyres ne sont pas rares ; les serpentines font absolument défaut. Au Sud de cette feuille, on constate le contraire. Les porphyres n'apparaissent plus (sans doute parce que le granite ne forme plus le bord du plateau) mais les serpentines se présentent en amas étendus *. Je vais maintenant décrire sommairement les terrains formant le bord de chaque plateau. Bord du plateau d'Ussel. — Au Sud de Treignac, le granite du plateau d’Ussel est séparé de la zone des arkoses et des quart- zites par une bande schisteuse étroite, de largeur irrégulière, en raison des irrégularités de contour de la masse granitique, bande qui se continue quelque peu sur la feuille de Limoges, en faisant place, au Nord de la route de Treignac à Chambéret, à une sorte de granulite schistoïde, déjà décrite et qui n’est probablement que le produit du métamorphisme des schistes. Au delà de ce petit massif granulitique, le granite vient directement au contact des quartzites. Depuis la localité de Tronquière (Lot), le granite du secteur d'Ussel, sauf dans la région qui environne le village de Corrèze (Corrèze), appartient au type granulite de Michel-Lévy (gra- nite à mica blanc de Mallard), à quartz individualisé, et à mus- covite. Ce type persiste encore à Treignac, et s’étend jusque vers Domps, mais à Eymoutiers, à Peyrat-le-Château (Haute-Vienne), à Saint-Junien-la-Brégère (Creuse), on n’observe plus que le gra- nite commun. Mallard décrit cette roche comme granite qneissique ou encore granite schistoïde à deux micas (g*), avec mica noir et mica blane, 1. Une récente tournée m'a fait reconnaitre le passage de la feuille au M'° de Bouzogles, près de Bourganeuf (note ajoutée pendant l'impression). 2, L'ilot du Grand-Mazuras est situé au col qui sépare le bassin du Thorion du bassin de la Vige qui est un affluent du Thorion. Cet îlot forme un lambeau un peu plus allongé que ne le figure la carte géologique. 3. Voir pour la loi de répartition des serpentines : G. Mourer, Aperçu sur la géologie de la partie sud-ouest du Plateau Central. Loc. cul., p. 36. LIMITE OCCID. DU MASSIF D'EYMOUTIERS D9 généralement abondant. De texture nettement gramitoïde, à grains moyens, la roche serait généralement un peu schistoïde, mais jamais porphyroïde, et se décomposerait en blocs irréguliers. Leverrier distingue, dans le massif granitique, englobant des fragments nombreux de gneiss, deux sortes de roches : un gra- nite porphyroïde à l'Est, et à l'Ouest, un granite plus acide, pas- sant par des transitions insensibles, à des granulites à gros grains. Cette dernière roche occuperait le bord du plateau, au voisinage de la faille qui le limite, et représenterait les couches superfi- cielles, tandis que la roche porphyroïde serait plutôt un granite de profondeur. Dans la notice explicative de la feuille de Guéret, M. de Launay a décrit le granite qui fait suite au granite d'Eymoutiers sous la rubrique Schistes métamorphiques, avec la notation 1 X, Qui ne serait pas, ajoute-t-1l, la plus convenable. Il consi- dère le terrain hétérogène ainsi noté comme provenant du méta- morphisme, sous l'influence de pénétrations granulitiques, de terrains certainement schisteux et sédimentaires. Sous la rubrique granulite il insiste, dans les notices explicatives des feuilles de Guéret et d’Ussel, sur cette hypothèse et précise que la notation y: X, S’applique à des roches « extrêmement polymorphes, sou- « vent à très gros grains et surchargées de feldspath !, avec réap- parition locales de lambeaux schisteux », roches qui résulte- raient d'une pénétration (ou absorption) intime mais incomplète de schistes par un magma granulitique. Les observations que J'ai pu faire sur les granites ne sont pas nombreuses, et elles ne portent que sur les granites de la bor- dure. Ce sont le plus souvent des roches à texture nettement granitoide, à grains moyens, riches en mica noir, avec fines pail- lettes de mica blanc très disséminées. Ces roches se décomposent en fragments irréguliers ; sauf la structure schistoïde qui ne m’a pas paru générale, et le peu d’abondance du mica blanc, elles répondent au type des granites gneissiques de Mallard, et plus exactement au type du granite de Guéret, tel qu'il est décrit par M. de Launay. Le granite d'Eymoutiers contient fréquemment des masses schisteuses ou gneissiques, notamment au Sud-Est du village de Domps, et à l'Est de celui de Samis, dans la vallée du ruisseau du moulin de Charençon. De telles intercalations ne sont pas non plus très rares à l’intérieur même du massif granitique. Elles viennent à l'appui de la thèse que j'ai exposée il y a déjà long- 1. Cf. G. Mourer. Remarques sur la géologie des terrains anciens du Plateau Central de la France. Loc. cut., p. 608. 50 G. MOURET temps!, à savoir que le granite du plateau d'Ussel, comme d'ailleurs tous les granites du Massif Central, si homogènes soient- ils, a été formé aux dépens de schistes, dont les représentants, sous forme de schistes à séricite, de schistes micacés, et de mica- schistes occupent encore une bonne partie du plateau. Cette trans- formation des schistes n'implique pas d’ailleurs l'hypothèse du magma granulitique préexistant admis par plusieurs géologues ; elle peut être due à tout autre processus physico-chimique. Au milieu du massif principalement formé de granite commun, les cartes de Mallard et de Leverrier figurent des masses relati- vement étendues de granulites qui, d’après Mallard, perceraient le granite commun. Leverrier n’admet pas ce mode de gise- ment ; d’après lui, les granulites appartiendraient à des nappes très étendues, paraissant avoir recouvert complètement le granite et dont les restes constitueraient aujourd'hui les principaux sommets de la région. J’ajouterai que, d’après Mallard, ce sont, en réalité, des roches un peu différentes de la granulite typique et qu'il a désignées sous le nom de granite à deux micas, à grain fin (gr). M. de Launay ne les sépare pas, dans la région de Guéret, de la granulite typique, mais distingue les roches à grains fins, en filons ou en masses perçant les granites, des roches porphyroïdes. Il suppose, avec Leverrier, que ces granulites porphyroïdes entourées de sédiments schisteux peu métamorphisés, ont une origine moins profonde que le granite. Quoi qu'il en soit de cette hypothèse !, on peutrésumer la dispo- sition générale apparente de ces masses gramulitiques, en disant qu'elles forment un ensemble dirigé vers le NE. et qui se termine vers Pontarion. Nulle part le bord du plateau d'Ussel n'est atteint par des roches de ce type, sauf peut-être aux environs d'Augne. Encore n’ai-je pu constater dans cette région, en suivant les routes d'Augne à Négrignac et à Artigeas et d'Augne à Eymoutiers, ou en explorant le puy coté (550), que la roche visible se rattache nettement à un type granulitique, ni qu’elle se différencie sensi- blement du granite commun. Dois-je ajouter, qu'à mon avis, la différenciation et la délimitation, si elle est possible, des diffé- rents types de roches qui constituent le massif granitique et gra- nulitique d'Eymoutiers ne pourra être faite qu'au prix d'explo- rations complètes et très prolongées, et que jusque-là, toute hypo- thèse sur les différences d’origine entre le granite à mica noir, 1. G. Mourer. Aperçu sur la partie sud-ouest du Plateau Central. Loc. cit. Granite du haut plateau, p. 28 du tirage à part. LIMITE OCCID. DU MASSIF D'EYMOUTIERS 57 le granite à mica blanc et les types intermédiaires manquerait de base. Les lambeaux schisteux inclus dans le granite peuvent fournir quelques indications sur l'allure des schistes anciens. A titre d'exemple je citerai les couches micacées du vallon du moulin de Charençon qui accusent une schistosité sensiblement horizontale. Toutefois la schistosité vraie ne doit pas être confondue avec le laminage. C’est au laminage qu'il faut attribuer la schistosité du granite vers le Clou, Lafaye, le Grand-Mazuras, sur le bord même du massif, là où l'on observe une apparence de plongement très grand vers l'Ouest. Topographiquement, le granite d'Eymoutiers forme un massif élevé, dont l'altitude, à l'Est dela feuille, dans la région des gra- nites porphyroïdes et pinitifères, dépasse 800 mètres. Moins élevé sur son bord, il domine cependant encore, par un ressaut brusque de 150 à 200 mètres, le plateau limousin. L'hydrographie du pla- teau granitique, outre les traits spéciaux aux régions constituées par des terrains massifs à texture grenue, présente les caractères d'une origine ancienne. Les vallées y sont larges et peu pro- fondes, la surface est mamelonnée, M. Demangeon a excellem- ment décrit ces formes dans son mémoire sur l’hydrographie du Limousin !. Bord du plateau de Limoges. — Les terrains qui occupent le bord oriental du plateau limousin, sur la feuille de Limoges ont été classés par Mallard comme micaschistes au Sud de la route de Peyrat-le-Château à Saint-Moreil (Creuse), comme gneiss au Nord de cette route. Leverrier, qui a étudié la région de plus près et qui avait étu- dié aussi quelques-unes des roches caractéristiques de la feuille de Tulle, a reconnu qu'il existe aussi, sur la feuille de Limoges, entre les terrains gneissiques du plateau limousin, et le massif granitique du plateau d'Ussel, une bande de terrains dont les roches ont conservé plus ou moins les caractères de roches d’origine sédimentaire. Bien qu’on ne puisse recueillir aucun fossile dans ces terrains divers, malgré tout, très cristallins, il les a assimilés au Cambrien et pour expliquer leur existence, il a admis qu'ils ont été conser- vés dans une zone effondrée, comprise entre les deux massifs granitiques. Il à, de plus, admis que cette zone se compose de deux éche- lons, savoir : 1. A. DEMANGEON. Le relief du Limousin. Ann. de Géographie, n° 104, 1910 58 G. MOURET 1° en bordure du granite, un échelon formé de roches clas- tiques, schistes, poudingues et quartzites (notés x et xs), à moitié « dissous » par le granite, et dont les couches, accolées au massif granitique, sont dirigées transversalement à la zone et plongent vers l'Est ; 2° en bordure des gneiss, un échelon formé de schistes chlo- riteux (notés £x ) qu'il considère comme plus anciens que les quartzites, et qui seraient séparés par faille du massif gneissique, comme les quartzites sont séparés par faille du massif granitique. D'après la carte de Leverrier, le premier échelon ne formerait pas une zone continue ; il serait interrompu, entre Domps et Golas, par les schistes chloriteux venant alors au contact du gra- nite. Quant au second échelon, il s’étendrait sans interruption du bord sud de la feuille jusqu'au massif de granite d’Auriat (Creuse), vers Cheyssoux (Haute-Vienne). Enfin à l'Ouest de la zone « cam- brienne » les couches gneissiques, dirigées du NW. au SE., vien- draient buter contre la faille qui limite cette zone. Leverrier ne précise ‘pas l'allure des schistes chloriteux. Je passe maintenant à mes observations personnelles. Les explorations que j'ai pu faire Jusqu'à ce jour ne m'ont per- mis de reconnaitre n1 l'existence distincte d’une zone de schistes chloriteux séparée d'une zone de roches arénacées, ni la faille limitant les gneiss des schistes chloriteux. Mais il existe bien, en bordure du massif granitique, une zone de terrains plus ou moins envahis par la granitisation, où, de place en place, s'observent des témoins des roches primitives sédimentaires, témoins formés de roches épargnées, dans une certaine mesure, par le métamorphisme général ou régional, et dont par conséquent les caractères originels sont conservés, au moins en partie. Cette zone est le prolongement de celle observée sur la feuille de Tulle, à l'Ouest de la faille d'Argentat qui la limite et la sépare de schistes uniformément sériciteux. Le terrain « cambrien » de Leverrier se compose de schistes, de quartzites, de poudingues. J’y ai observé aussi certaines roches compactes qui me paraissent, par leur hétérogénéité, plus voisines d'arkoses cristallines que de quartzites ; Je n’ai pas eu encore la possibilité de les étudier en plaques minces. Les schistes paraissent associés aux autresroches de la zone. Ces schistes se présentent parfois sous la forme de schistes chloriteux, mais plus généralement sous celle de schistes micacés ou gneis- siques. Nulle part on n’observe de véritables phyllades, analogues à ceux quiaffleurent, en couches verticales, sur la bordure du Bas- Limousin, dans l'arrondissement de Brive-la-Gaillarde. LIMITE OCCID. DU MASSIF D EYMOUTIERS 59 Les schistes chloriteux eux-mêmes ne sont pas très répandus, et la bande figurée comme telle comprend surtout des roches grani- tiques ou gneissiques dont il n’est guère possible de distinguer la forme primitive. Je n'ai observé de schistes chloriteux bien nets que dans la vallée de la Vienne, sur la rive droite, près de la halte de Bussy-Varache. A l'Ouest de Soudaine, ils occupent une assez grande surface, mais ils sont décomposés. Au Nord dela région de Chambéret, on observe surtout des mica- schistes quis’étendent jusqu'à la limite du granite, et qui, vers Vey- tisouet la Forêt-Chabrouty, passent à desgneiss trèsgranitiques, ou à des granites gneissiques. Les gneiss s’observent aussi au Nord de la vallée de la Vienne, entre les villages de Lachaud et de Négri- gnac. Au nord de la Maulde, les roches ont subi de telles trans- formations qu'on ne retrouve plus trace de schistes. Les quartzites sont les roches les plus communes de la zone. Déjà, à Mas Joubert, on observe des schistes quartzeux, mais vers Négrignac, les quartzites sont bien visibles, sous forme de bancs de quartz sans grains visibles, plongeant vers l'Ouest de 45° environ; ces couches paraissent accolées au granite, dont elles sont cependant probablement séparées par faille ; elles s'étendent sur une longueur d’un kilomètre environ surmontées par des micaschistes et des schistes granitisés, et elles sont recoupées par les routes d’Augne et de Saint-Julien-le-Petit. On retrouve dansle vallon du moulin de Charençon, formant une croupe dans le fond du vallon, des bancs quartzeux qui sont peut-être le prolon- sement de ceux de Négrignac, et qui constituent au moins toute la partie sud du petit massif sur lequel est assis le village de Samis. Mais c’est surtout au Nord-Ouest de Saint-Julien-le-Petit que le terrain des quartzites se développe dans un espace triangulaire compris entre la route de Saint-Moreil à Peyrat-le-Château, et celle de Saint-Moreil au château de La Faye. Les quartzites forment notamment, plus ou moins silicifiés, le puy remarquable du Mont Larron qui domine toute la région, comme le figure la coupe ci-dessous. Ce puy est suivi jusqu'au hameau du Puy, près du château de La Faye, d'une succession de puys dénudés dont les sommets s’abaissent progressivement et qui sont formés également par des roches quartzeuses. C’est ce terrain de quartzites que Mallard a classé dans les gneiss. Les poudingues sont généralement à petits éléments ; on les observe un peu partout, et ils paraissent former des bancs peu épais interstratifiés dans les quartzites. Je citerai notamment les 60 G. MOURET bancs qui occupent le petit contrefort situé à l'Est de Chambéret, entre les hameaux de Chalard et de Leyrit; il m'a été spéciale- ment signalé par Leverrier. Le poudingue le mieux caractérisé que j'ai vu est celui de Négrignac. Il forme un banc de 20 à 25 centimètres d'épaisseur seulement, à gros cailloux peu roulés de quartz, compris entre des bancs de quartzites absolument compacts, à cassure lisse. On peut l’observer notamment dans une petite carrière ouverte sur le bord de la route d'Augne, à très peu de distance de sa bifur- cation avec celle de Négrignac à Saint-Julien. Les roches que je rapproche des arkoses cristallines de Tulle ne forment pas de bancs, mais seulement des masses peu cohé- rentes. Elles se rencontrent un peu partout, dans toute l'étendue de la zone, surtout au voisinage du granite. On les remarque sur W. N W. E.SE. R,.deS{Morer/ MÉLarron ù village Gorce : R.dePrésenchère E ‘ 622°m : \û i + 1 + ++ ñ 4 o 9 05 n o t+r+ CADRE Hi E FBonge MANS del F1G. 2. — CouPE PAR LE MONT LARRON. 1, Granite d'Eymoutiers ; 2, Quartzites; 3, Roches granitisées ; 4, Granite d’Au- riat. — Long. 1/80000 ; haut.1/10 000. la route de Chambéret à Domps jusqu'à l’Estivalerie, aux abords du village de Lachaud au Sud de Négrignac, et notamment à l'Est de Saint-Julien-le-Petit, sur le petit contrefort qui descend du cimetière, ainsi qu'aux environs de la Colomberie (au Nord du village du Mont Larron). J'ai observé encore des roches analogues près de Labassat, de Saint-Junien-la-Brégère, etc. La zone « cambrienne » se prolonge sur la feuille de Guéret, au Nord du château d’Arfeuille, où M. de Launay a signalé l’exis- tence d’un terrain formé de couches gréseuses et schisteuses, avec intercalations multiples de poudingues. Ce terrain qu'il a noté dx? est effectivement très granitique ; il serait délimité au Nord, à l'Est et à l'Ouest par des failles dont les amorces ne sont pas _représentées sur la feuille de Limoges. Je n'ai pu reconnaitre ces diverses fractures. LIMITE OCCID. DU MASSIF D'EYMOUTIERS 6 Les amphibolites sont certainement très rares dans la zone des quartzites. Leverrier n’en a signalé aucune, et Jusqu'à présent je n’en ai observé que des traces, et en deux points seulement, près du château de La Faye, et près de Saint-Junien-la-Brégère. Cette rareté des amphibolites est une analogie de plus avec la région de Tulle, où ces roches, si développées dans les gneiss, ne pénètrent guère, et seulement sous la forme de schistes amphi- boliques, au milieu des Lerrains clastiques. Les amphibolites ne sont pas, d’ailleurs, fréquentes dans les gneiss de la feuille de Limoges, au voisinage immédiat de la zone des quartzites ; Leverrier n’en a observé qu'à Lussac et à Rou- veix, au Nord de Bujaleuf. D’après sa carte, il y aurait, dans chacun des points, plusieurs couches de la roche basique. Je n'ai pas encore vü la région de Lussac, mais j'ai visité celle de Rouveix, où Mallard n'a pas figuré de couches dis- tinctes, mais un massif de granite à amphibole, roche qu'il désigne sous le nom de diorite (d). J'ai reconnu qu'il n'existe probablement qu'une couche unique d’amphibolite granitisée. Sensiblement horizontale dans son ensemble, comme les gneiss encaissants, elle est plus ou moins ondulée. Par endroits elle s'étale à la surface même du plateau, où elle se trahit par de gros blocs arrondis, disséminés, qui représentent la diorite de Mallard. Si le métamorphisme général auquel les gneiss, lesleptynites et les amphibolites doivent leur origine, ne s’est guère exercé sur les terrains de la zone des quartzites, le métamorphisme grani- tique a, par contre, agi dans toute l'étendue de la zone, du Sud au Nord. Déjà très développé, sur la feuille de Tulle, dans la région du Lonzac, il s'étend encore plus dans celle de Chambé- ret, et donne naissance aux granites de Soudtine et de Mont, ce dernier empiétant même sur la zone des schistes sériciteux. Les gneiss de Veytisouet dela Forêt-Chabrouty ont été signalés avec leur composition et leur structure très granitiques. Au Nord de la vallée de la Vienne, les roches granitisées cons- tituent la série de hauteurs qui, du village de Verviale à la ferme de Lafaye, par la Grange, l'Espérance, Langlard et Breix, sépare la dépression de Négrignac du bas plateau de Bujaleuf. Ce noyau de granitisation vient, à Artigeas, au Nord de Samis, au contact du massif granitique d'Eymoutiers. Il s’épanouit en traversant la vallée de la Maulde et passe aux roches granito- gneissiques de Villetelles, Chatreix, le Barboux, le Verdier qui s'étendent, à l'Est, jusqu’à Saint-Julien-le-Petit, et qui sont limi- tées, au Nord, par le massif de granite d’Auriat. 62 G. MOURET A l’Estde ce massif, la granitisation est peut-être encore plus étendue qu'ailleurs, et ne respecte que de petits îlots de quart- zites (ou d’arkoses cristallines) dont quelques-uns, notés x ou xs, sont figurés sur la carte de Leverrier. Le métamorphisme granitique que j'envisage ici, comme dis- tinct peut-être du métamorphisme général, a donné naissance, comme produit de transformation des terrains sédimentaires, à des roches particulières, que j'avais sur la feuille de Tulle, assi- milées à des sortes de granulites. Ces roches spéciales, à texture grenue, compactes ou schis- teuses, à mica généralement rare, souvent décomposé, sont moins altérables que le granite normal, ne se décomposent pas en arènes, mais se débitent en fragments irréguliers, à faces planes, comme les leptynites, ou comme certaines modifications endo- morphes des massifs granitiques. Le terrain que forment ces roches est massif, là où le phénomène a été le plus accentué, et se distingue par son hétérogénéité des terrains homogènes qui constituent les granites normaux. Il s’agit done de roches d'un type spécial, différent des types classiques des gneiss et des gra- nites, mais se rapprochant de ce dernier type. On a supposé que la bande granitisée de la zone des quartzites devait être assimilée à une auréole de la masse granitique d'Ey- moutiers, et que sa formation pouvait être due à l'influence de ce granite. C'est ce que paraissent indiquer les hachures de la carte de Leverrier, où figure même une digitation du granite d'Eymoutiers au milieu de la zone des quartzites, jusqu’au hameau du Martinet, au NW. d’Augne. Dans cette partie, la roche spéciale due à la transformation des schistes et des quartzites est confondue avec le granite d'Eymoutiers. Mais, en réalité, de même que sur la feuille de Tulle, la gra- nitisation ne s'étend qu'exceptionnellement jusqu'au massif de granite, et elle se tient généralement en arrière. Il existe presque toujours entre ce massif et les aires granitisées une bande de terrains moins métamorphisés, et c'est même au voisinage immé- diat du granite, à son contact, que l'on observe, comme à Négrignac, les roches qui ont le mieux conservé les caractères de roches clastiques. Il y a plus. Sur la feuille de Tulle, et sur le bord sud de la feuille de Limoges, la zone des arkoses et quartzites est séparée de la masse de granite par une bande de schistes sériciteux, souvent dépourvus de toute trace de métamorphisme granitique, et complètement indemnes des atteintes des agents auxquels ce métamorphisme serait dû. On comprend que si ces agents ont LIMITE OCCID. DU MASSIF D'EYMOUTIERS 63 ainsi limité leurs actions à l’intérieur même du plateau d'Ussel, il est peu probable que le métamorphisme des quartzites, à distance du granite, soit dû à leur influence. La granitisation de la zone des quartzites aurait donc une origine distincte de celle du granite d'Eymoutiers, mais ne peut- elle être rattachée à la formation du granite du massif d’Auriat, qui paraît, en partie, prolonger et même étendre cette zone au Nord ? Jusqu'à nouvelle étude, la chose me paraît peu probable; là où j'ai touché le massif d'Auriat, entre Rieupeyroux et Cheys- sous, comme entre Clédat et Saint-Moreil, j'ai toujours observé que le granite tranche nettement sur le terrain encaussant, gneiss ou quartzites granitisées. Le granite, sous sa forme typique, forme au milieu des quartzites non modifiées, au Sud- Ouest du village de Mont-Larron, une pointe au voisinage de laquelle la roche sédimentaire ne paraît pas sensiblement modi- fiée. Je n'ai pu observer la limite du massif au Nord de Saint- Moreil ; peut-être là serait-elle moins tranchée. A l'Ouest de l’aire de granitisation s'étend le terrain des gneiss et des leptynites, terrain auquel se relie celui des quartzites gra- nitisées, sans qu'il existe quelque part un changement brusque dans la nature des roches, qui vienne trahir l'existence de la ligne de fracture tracée sur la carte de Leverrier. J'ai observé ce passage graduel d'un terrain à l'autre, dans la région située à l'Ouest de Chambéret, mais surtout dans la région située à l'Est de Bujaleuf. Tous les chemins ou routes qui partent de ce bourg dans la direction de la Latière, de Tras-le-Plat, d'Argirolas, du Breix et de Saint-Julien-le-Petit, laissent voir parfaitement le terrain, et partout l’on observe que les gneiss de Bujaleuf (probablement dus à la granitisation de schistes micacés) prennent progressivement, à mesure qu'on s'avance vers l'Est, une structure et une composition qui les rapprochent de plus en plus des granites spéciaux décrits plus haut. Les gneiss deviennent de moins en moins micacés, de moins en moins schisteux, et finalement passent, sur la hauteur, à des roches compactes, quartzo- feldspathiques. De même, au Nord de la vallée de la Maulde, les gneiss chargés de mica de Rouveix passent graduellement aux gneiss très grani- tiques de Chatreix. Si la granitisation de la zone des quartzites n’a pas une origine à part, elle devrait donc plutôt être rattachée au phénomène qui a transformé en gneiss eten leptynites, les schistes, les quartzites ou les arkoses. L'aire de granitisation de la zone des quartzites 64 G. MOURET devrait alors être considérée comme une auréole de la région gneissique centrale, auréole où les agents du métamorphisme auraient exercé une action puissante, mais irrégulière et très localisée. Je ne puis rien dire de certain sur l'allure des terrains de la zone des quartzites. Il est extrêmement difficile et délicat d'ob- server, au milieu de couches fortement métamorphisées, les directions de la stratification, et même celles de la schistosité, qui peut représenter la stratification. Leverrier admet que les couches sont plus ou moins transverses à la limite du massif granitique ; il admet en même temps qu'elles pendent vers l'Est, « comme si elles plongeaient sous la masse du granite relevée par faille ». Je serais plutôt porté à croire, en raison de ce que l’on observe sur la feuille de Tulle, et du teen de Sainte-Anne, que les gneiss limousins, ie une tendance à chevaucher sur le massif de granite. Je n'ai pas, en tout cas, observé de plonge- ment vers l'Est ; et au voisinage immédiat du granite, à Négrignac, les plongements se font très nettement vers l'Ouest. Dans la région de Meilhard où l'on peut, sans trop d'incerti- tudes, repérer les directions, celles-ei dessinent une ligne sinueuse dont l'orientation généraleest WN W.-ESE., avec plongement au Sud. Cette orientation persiste vers Saint-Gille, mais à Sainte-Anne elle s’infléchit au NNE. A Bujaleuf, à Rouveix, les couches gneissiques sont horizon- tales dans l’ensemble, mais ondulées. Au Nord du village de Domps, ce doit être aussi l'allure générale de la zone méta- morphique, ce qui expliquerait ainsi l’irrégularité des quelques directions observées, et la présence constante des mêmes terrains. Au Sud de Domps, les couches seraient dirigées du NW. au SE., comme le sont, d'après la carte de Leverrier, tous les nl gneiss ou fps s'étendant à l'Est du grand massif de granite à amphibole de Pierre-Buflière. à crois, d'une manière générale, que, à moins d'admettre l'existence d'une fracture qui serait masquée par la granitisation des terrains, et elle me paraît fort peu probable, il y a lieu de con- sidérer les quartzites, les poudingues, les arkoses, les schistes chloriteux et autres roches extérieures au massif grani- tique d'Eymoutiers comme représentant le prolongement des gneiss et leptynites de Limoges ; cet ensemble de couches viendrait ainsi buter contre le plateau d'Ussel, dont il serait séparé par faille. LIMITE OCCID. DU MASSIF D'EYMOUTIERS 65 Résumé. — Les deux plateaux d’Ussel à l'Est, de Limoges à l'Ouest, en lesquels se subdivise le Massif Central au Sud de la zone granulitique et schisteuse d’Aigurande, se trouvent nettement T ABOMREMANS del. _FiG. 3. — BorDuRE DU MASSIF GRANITIQUE D'Evmouriers. — 1/320 000. 1, Granites ; 1 bis, Schistes ; 2, Zone des quartzites; 3, Gneiss et leptynites ; 4, Granulite ; Q, Quartz; rt, Porphyres à quartz globulaire; h, Terrain houiller; y’, Microgranulite. 3 novembre 1911. délimités l’un de l’autre sur la feuille de Limoges, comme ils le sont plus au Sud, par une ligne très régulière qui, à partir du village de Domps, s’infléchit au Nord, puis au Nord- Nord-Est. Cette limite trèstranchée, jalonnée jusqu'à la vallée de la Vienne par de puis- sants filons de quartz, voi- sine de filons, dirigés NS., de porphyres à quartz glo- b re, passe au Nord, par le ,- age du Grand-Mazu- ras (Creuse). Au Sud, elle passe par le village de Treignac (Corrèze), mais elle est relayée, auparavant, au moulin de Ceux, par le prolongement de la feuille d’Argentat. Elle sépare le massif granitique d’Ey- moutiers d'une zone très remarquable de roches sédi- mentaires et elle présente ainsi tous les caractères de cette faille d'Argentat, que J'ai pu suivre, sans discontinuité, d’Asprières (Aveyron)jusqu' à Treignae. C’est elle-même une faille, ou une succession de lignes de fractures. La zone que limite à l'Est, la ligne en question, et qui forme le bord du plateau de Limoges se compose de terrains, en général forte- Bull. Soc. géol. Fr. XI. — 5. 66 G. MOURET ment granitisés, mais où subsistent de place en place, et plus particulièrement en bordure du massif granitique, des flots de roches sédimentaires, devenus plus ou moins cristallines, mais qui ont encore conservé quelques-uns des caractères accusant leur origine : schistes, quartzites, poudingues et arkoses, à l’ex- clusion de calcaires. Les schistes alternent avec les roches arénacées, et n’occupent pas une zone distincte. Les quartzites et autres roches associées ne constituent probablement que des amas sinon des bancs interstratifiés dans la masse schisteuse, formée de schistes devenus chloriteux, micacés ou gneissiques. La granitisation qui s'est exercée sur les roches de cette zone ne s’est qu'exceptionnellement étendue jusqu'au massif de granite, et elle a, presque partout, limité son action vers l'Est, et épargné les terrains en bordure de ce massif. Elle a donné naissance à des roches généralement massives, d’un type spécial, distinct du type classique du granite, et à un terrain dépourvu de la grande homogénéité qui caractérise les formations granitiques franches. La granitisation des quartzites paraît sans relation avec la formation du granite du plateau d'Ussel. Les roches granitisées serelient insensiblement, à l'Ouest, aux gneiss, aux leptynites et aux micaschistes, sans qu’on puisse observer aucun indice des fractures que Leverrier a figurées sur sa carte, en reconnais- sant d’ailleurs que le tracé de ces fractures est incertain. Celles- ci, Je le suppose, ont dû répondre, dans l'esprit de notre confrère, à des conceptions théoriques, destinées à expliquer l’apparition, au milieu des schistes cristallins et des granites, d’une zone de roches sédimentaires. Il n'y a pas, autant que j'ai pu le constater à ce jour, de faits qui tendent à prouver que la zone des quartzites, soit comme il est dit dans la notice explicative de la feuille de Limoges, une zone d’effondrement. On doit, jusqu'à nouvel ordre, la considérer plutôt comme une frange du massif des gneiss, frange en partie respectée par les agents des métamorphismes général et grani- tique dont l'action aurait été, là, je le redis, très irrégulière et très localisée ; tel est souvent le cas sur les bords des grandes aires de métamorphisme. Voilà les faits qu'une première étude de la région me paraît révéler ; ils se ramènent à deux. D'abord le fait d'une séparation très tranchée entre les deux plateaux d'Ussel et de Limoges, séparation observée sur plus È LIMITE OCCID. DU MASSIF D EYMOUTIERS 67 de 160 kilomètres de longueur, depuis Asprières, pour ne pas descendre plus au Sud, jusqu'à Bourganeuf. Ce fait, sans être aussi apparent, en raison de la rareté et du peu de longueur des bassins houillers voisins de la ligne séparative, que celui de l'existence de la traînée houillère Souvigny-Saint-Mamet, est certainement l’un des plus remarquables que révèle l'étude du Massif Central de la France, et il suggère l’idée d’une dislocation importante à laquelle serait due la séparation en deux secteurs de toute la partie du Massif Central au Sud de la chaine d’Aigurande. Ensuite le fait, singulier, et encore plus remarquable, de l’exis- tence, sur le bord du plateau gneissique de Limoges, donc au voisinage immédiat et l’on peut dire au contact des schistes ou des granites du plateau d'Ussel, d'une étroite frange de terrains sédimentaires, de nature arénacée, qui ont échappé au méta- morphisme général. Il y a là une zone très spéciale, avec une allure particulière et dans un emplacement très spécial aussi. Aucune donnée précise ne permet d'indiquer pour quelle cause, à la suite de quels phénomènes, subsiste en bordure d’un massif granitique, au milieu d’un vaste ensemble de terrains refondus et transformés en micaschistes, en gneiss, en leptynites et même en granite, une zone étroite de terrains dont les roches ont pu, en beaucoup de points, échapper à peu près complètement à l’in- fluence d'agents dont l’action a été, à côté, si étendue et si profonde, et ont retenu ainsi une grande partie de leurs caractères primitifs. Je ne voudrais pas terminer cette esquisse encore vague de l’une des régions les plus caractéristiques de la feuille de Limoges sans rappeler ce que nous devons à l’auteur de cette feuille, à Urbain Leverrier si malheureusement ravi, avant l’âge, à la science et à notre amitié. C’est à lui, notamment, qu'appartient le mérite d’avoir signalé, entre autres faits remarquables, le pro- longement, sur cette feuille, de la zone des quartzites méconnue par Mallard dans sa consciencieuse étude des terrains de la Haute-Vienne. Qu'il me soit aussi permis de quitter le terrain scientifique, pour acquitter envers mon confrère, collègue, camarade et ami, une dette de reconnaissance, en rappelant qu'il a été, avec mon savant maître, À. Michel-Lévy, un de mes guides les meilleurs et les plus sûrs dans l'étude si délicate des terrains cristallophyl- liens. Je lui dois, ainsi qu'à A. Michel-Lévy, outre de précieux conseils tirés de sa grande expérience, la détermination précise de nombreux échantillons de roches du Limousin. Je conserverai toujours le souvenir ému de ces courses com- 68 G. MOURET munes, entreprises pour le raccordement et l'étude comparative des cartes qui nous étaient confiées, et où j'ai appris à connaître l'homme, à apprécier la profondeur de son intelligence, l'étendue et la variété de ses connaissances, l'ampleur philosophique de ses vues qui ne nuisait pas à la précision scientifique de ses explications, l'élévation et la vivacité de son esprit, enfin son sens si développé de l'art, toutes qualités alliées à la plus rare modestie, à la plus grande simplicité, ensemble précieux, héritage d’un savant illustre. 4 LR APTE 0) NUMMULITIQUE DU PELVOUX. ZONE DU FLYSCH ET ZONE DES AIGUILLES D’'ARVES. PAR Jean Boussac!. Depuis le col du Lautaret jusqu’au Champsaur, le Nummuli- tique forme une bordure ininterrompue au massif du Pelvoux, sur ses deux bords oriental et méridional ; ces dépôts nummu- litiques sont généralement compris dans ce qu’on appelle la « zone des Aïouilles d’Arves » (E. Haug) ou « zone du Flysch » (P. Termier). Or la zone des Aiguilles d’Arves a une situation tectonique bien déterminée : c’est une sous-zone occidentale du « Briançonnais », refoulée à l'Ouest sur les plis delphino-savoisiens (E. Haug), et chevauchée elle-même sur sa bordure orientale par le « Brian- connais » proprement dit. D'autre part, une bonne partie de ces dépôts nummulitiques, qui longent le Pelvoux, se sont déposés in situ, sur le bord de ce massif cristallin : distinguer ce qui revient à la couverture sédimentaire du massif du Pelvoux, et ce qui appartient réellement à la zone des Aiguilles d° les et préciser les relations de ces deux unités tectoniques, tel . le double but de ma note. Exactement au Sud du Pelvoux se toute le Champsaur, dont les terrains appartiennent à la couverture sédimentaire du massif cristallin ?. Il n’y a pas là de difficulté. A l'Est, sur la rive gauche du Drac, se trouvent les énormes masses du flysch charrié de la nappe de l’Embrunais (zone des Aiguilles d'Arves), qu'il est impossible de distinguer, sur la feuille de Gap, du Nummulitique autochtone du Pelvoux qui affleure autour de la boutonnière de Dourmillouse. Cette carte est cependant là très exacte, et il nous suffira, pour pouvoir l’interpréter, de connaître les quelques faits suivants, très décisifs, observés aux environs d'Orcières. Deux kilomètres à l'Est d'Orcières, le Drac coule entre deux énormes parois de grès d’Annot oligocènes, et, de la rive gauche du torrent, on voit très nettement que les grès de la paroi sep- tentrionale forment un anticlinal déversé vers le Sud-Ouest. Cet anticlinal a été bien marqué sur la feuille de Gap. Mais il y a plus : cet anticlinal est décapité ; les couches les plus externes 1. Note présentée à la séance du 6 février 1911. 2. Le Nummulitique du Champsaur se prolonge, à l'Est du Drac, dans le petit ravin de Méollion. 70 JEAN BOUSSAC (vers la gauche) ne se recourbent pas autour du noyau : elles sont coupées par une formation qui repose horizontalement sur leurs tranches. Cette formation, c’est le « flysch noir » priabonien. Les têtes des bancs de grès redressés sont fréquemment recourbées vers le Sud-Ouest, les bancs sont comme disjoints à leur partie supérieure, et le flysch noir remplit les interstices. On sent que l'anticlinal de grès d'Annot a été râpé par la nappe de « flysch noir » qui a passé sur lui. Les mêmes faits se retrouvent, symétriquement, sur le versant sud de la vallée, et d’autres anticlinaux, plus au NE. sont visibles dans la même série de grès, qui se relient sans inter- ruption à ceux de la boutonnière de Dourmillouse : ils constituent l'autochtone, et sont affectés de grands plis déjetés vers le Sud- Ouest. Ils sont partout recouverts, en discordance tectonique, par une nappe formée surtout de flysch noir, au moins à sa base, et le contact de ce flysch noir et des grès d’Annot sur lesquels 1l repose déterminera la limite du Nummulitique en place et du Nummulitique charrié. Or ce contact forme une ligne très sinueuse, facile à suivre sur la feuille de Gap, depuis le Roc des Hommes, à l'Ouest, jusqu'aux environs du col de Val Haute, à l'Est. En ce dernier point, la nappe de flysch noir disparait, complètement laminée entre les grès d'Annot autochtones et les premières nappes briançonnaises. Au Nord de cette limite, jusque près du Lautaret, tout le Nummulitique, dit de la « zone du Flysch », fait partie de la couverture sédimentaire du massif du Pelvoux, comme l'a très bien vu M. Termier : c’est le « Flysch autochtone » décrit dans son très beau mémoire sur « les montagnes entre Briançon et Vallouise ». Rappelons que ce Nummulitique est constitué d’une façon très constante par un calcaire à petites Nummulites (Priabo- nien), qui débute par un conglomérat de base fait aux dépens du massif cristallin sous-jacent, de sorte que son autochtonie n'est pas douteuse; ce calcaire peu épais (5 à 6 m.) supporte des schistes ardoisiers, puis une grande masse de grès et de schistes que j'assimile aux grès d’Annot. Parfois épais de plus de mille mètres, comme dans la crête de Dourmillouse ou de l'Eyglière, ces terrains se réduisent, en d'autres points, à quelques mètres, comme au col de l'Eychauda; mais ils ne manquent jamais. On les suit ainsi, sans interruption, par Vallouise, l'Eychauda, le Monèêtier, Jusqu'au Lautaret, et partout recouverts par les écailles de la zone du Briançonnais. Au col du Lautaret, nous retrouvons le flysch de la zone des Aiguilles d'Arves, qui forme, par les Trois Évêchés et la chaîne NUMMULITIQUE DU PELVOUX 71 des Aiguilles d’Arves, une série de crêtes ininterrompue jusqu’à Saint-Jean-de-Maurienne. Comment se raccorde ce flysch avec notre Nummulitique autochtone ? Précisons d’abord la situation tectonique de la zone des Aiguilles d'Arves; la réponse ensuite sera plus facile. On carac- térise généralement cette zone comme un grand synclinal sépa- rant la zone dauphinoise, à l'Ouest, du véritable Briançonnais à l'Est, et présentant déjà des faciès briançonnais. Je crois qu’en réalité elle est susceptible d'une définition tectonique plus pré- cise : ce qui la caractérise réellement, c'est, comme l’a dit M. Haug dès 1896!, qu'elle chevauche partout, sur son bord occidental, les terrains dauphinois, de même qu'elle est chevauchée elle-même, sur son bord oriental, par la zone du Briançonnais, comme M. Kilian l’a montré depuis longtemps. Si on suit vers le Nord, entre le Lautaret et la Maurienne, son bord occidental, on constate sous le flysch une série friasico-liasique, qui ne constitue pas un anticlinal régulier, mais qui forme des lames lenticulaires (par exemple à Cote-Pleine), dont les termes se développent ou s’effilent de la façon la plus capricieuse, avec des suppressions fréquentes de certaines assises : la série secondaire du synclinal des Aiquilles d'Arves présente fous les caractères d’une série charrice. | En outre cette série triasico-liasique, d’après la carte de M. Kilian, repose d’abord sur le Lias calcaire, puis sur le Lias schisteux, puis sur le Bajocien, sur le Bathonien et enfin sur l’'Oxfordien ; d’où l’on peut conclure que le bord de la zone des Aiguilles d’Arves coupe obliquement les plis de la zone dauphi- noise. Mais il y a plus; il est certain que, comme dans l'Embrunais et dans l’'Ubaye, le Nummulitique est lui-même charrié sur son substratum de terrains secondaires, qui ne joueraient que le rôle de lames entrainées à la base de la nappe de flysch. Ce Nummu- htique est en effet formé de « flysch gréseux », formation compre- nant tout le Priabonien et peut-être aussi la partie inférieure de l'Oligocène, mais qui se trouve toujours au sommet de l'Éocène dans la région, et Jamais à la base; toute la partie inférieure du Nummulitique manquerait donc ici, et manquerait par laminage. Ce n'est que beaucoup plus au Nord, dans la Maurienne, qu’ap- 1. Voir E. Hauc. Les lignes directrices de la chaîne des Alpes. Annales de Géographie, V, p. 167-178, Paris. « Le bord externe de la zone des Aiguilles d’Arves, disait M. Haug, est une des plus importantes lignes de contact anormal de la chaîne des Alpes; il y a eu... un charriage horizontal de plusieurs km., amenant le bord externe de la zone des Aiguilles d'Arves en recouvrement sur le bord interne de la zone delphino-provençale. 12 JEAN BOUSSAC paraît le « flysch calcaire » et que le Nummulitique se complète alors par la base. Ainsi donc le flysch de la zone des Aiguilles d’Arves est du flysch charrié; or on a toujours admis jusqu'ici qu'il est en continuité avec le Nummulitique de la couverture sédimentaire du Pelvoux. Il y a là une difficulté, qu'une coupe, prise environ 2 km. à l'Est du Lautaret, sur le flanc nord-est du massif de Combeynot, va nous permettre de résoudre. Cette coupe nous montre le Nummulitique autochtone, sous forme de calcaires à petits Nummulites et de conglomérats à galets cristallins reposant sur les quartzites triasiques du massif ancien, mais supportant une lame (épaisse de quelques mètres) de calcaires très broyés et laminés, parfois cristallins, vraisemblablemenl jurassiques et sur lesquels repose le flysch gréseux de la zone des Aiguilles d’Arves. Celui-ci n'est donc pas en continuité avec le Nummulitique autochtone du Pelvoux ; il est charrié sur lui et est séparé par une lame de calcaires jurassiques!. Coxczusions. — {1° Il y a deux choses très différentes dans ce qu’on avait l’habitude d’appeler « zone du Flysch » sur le bord interne du Pelvoux. Il y a d’une part des terrains faisant partie de la couverture sédimentaire du massif, et autochtones ; 1l y a d'autre part des terrains charriés appartenant à la zone (ou nappe) des Aiguilles d’Arves, en y comprenant la nappe de l'Embrunais. Je proposerai donc l'abandon de ce terme « zone du Flysch » qui peut prêter à équivoque. 20 Sur tout le bord oriental du Pelvoux, entre la vallée de la Biaisse et le col du Lautaret, la zone des Aiguilles d’Arves n'existe pas. Elle a disparu par laminage, et les nappes du Brian- connais reposent directement sur l’autochtone. Mais il est pro- bable qu’elle est continue en profondeur, et qu'on la trouverait sous les écailles briançonnaises, sous les montagnes entre Briançon et Vallouise. 1. Cette conclusion est une remarquable confirmation des idées récemment Fu A À È : . émises par M. Émile Argand, dans sa belle synthèse des Alpes cristallines franco- italiennes. V. E. ArGann. Les nappes de recouvrement des Alpes Pennines et leurs prolongements structuraux. Mat. pour la Carte géol. Suisse; nouv. série, xxx1, 1911. Berne (Note ajoutée pendant l'impression). SUR LA PRÉSENCE DE COUCHES CALCAIRES DANS LES SCHISTES CRISTALLINS DE LA VENDÉE PAR Jules Welsch:. Les environs des Sables-d'Olonne (Vendée) montrent une série de schistes cristallins et de phyllades alignés NW.-$SE,, suivant la direction des plissements sud-armoricains de la région; ces schistes et phyllades plongent au NE. de 30° à 40° environ, quelquefois même de 50°, sur une longueur de 10 kilomètres environ; l'épaisseur est donc considérable. En partant de la partie inférieure, qui se montre surtout au Fort-Saint-Nicolas et à la Pointe de l’Aiguille, on voit successi- vement, en superposition du SW. au NE. : des gneiss à mica noir, souvent glanduleux: des gneiss finement stratifiés ; des schistes sériciteux maclifères, quelquefois très quartzeux, ou: très feldspathiques, avec grenats et aussi des caleschistes et des banes calcaires ; des schistes et phyllades d’un gris bleuâtre avec des schistes quartzeux noirs ou phthanites; des schistes argi- leux violacés, etc. On y voit de nombreux filons de pegmatite et de quartz, avec quelques minéraux particuliers, surtout dans les zones gneissiques de la base. Ce massif est rompu par des cassures verticales et par des failles. On peut étudier la succession de ces roches, en particulier: 1° au bord de la mer, en partant de la Pointe de l'Aiguille et : remontant au Nord; c’estla meilleure coupe ; malheureusement beaucoup de rochers sont recouverts par les sables de l'estran et des dunes, ou ne découvrent qu'à marée basse; 2° en allant le long de la côte au SE., à partir des Sables, jusqu’à l’'embou- chure del’estuaire du Payré, et un peu au delà ; 3° dans l’intérieur des terres, où les successions sont difliciles à établir, car le pays constitue une sorte de pénéplaine dépourvue de bonnes coupes. Ily a passage continu d’un groupe d'assises à l’autre ; on cons- tate quelquefois des alternances vers les limites, mais peu impor- tantes ; la masse des gneiss est à la base des autres schistes cris- tallins et des phyllades. Gneiss. — Ces roches sont formées de quartz, feldspath et mica noir abondant, avec peu de mica blanc; à la base, les gneiss 1. Note présentée à la séance du 3 avril 1911. 1% JULES WELSCH sont souvent glanduleux, mais l'aspect est toujours rubané; ils sont assez pauvres en minéraux accessoires ; ils sont très déve- loppés dans les environs immédiats des Sables-d'Olonne, de chaque côté de la ville. Les gneiss supérieurs sont régulièrement stratifiés, en lits très minces; on les voit affleurer à la Côte Chaillée et aux Rochers de l'Ane, au NW. des Sables-d'Olonne, ainsi que versla Cayola au SE. Toutes ces roches sont lardées de gros filons de granulite et peg- matite, formant quelquefois un véritable réseau, surtout vers la base. Calceschistes de Bourgenai. — Au-dessus, vient une série épaisse de schistes sériciteux maclifères et riches en cristaux de grenat, dans lesquels j'ai découvert des schistes calcaires sur la côte, au SE. des Sables, depuis la Cayola, par Saint-Martin, jusqu'à la Pointe du Payré. On peut les étudier à marée basse, dans la falaise de la Mine des Sarts (ou Essarts) et surtout au Pas de Bourgenai, sous la Chapelle de ce nom. Ils n’ont pas été indi- qués par Rivière, qui les a confondus avec les gneiss dans l’étude détaillée qu'il a faite de cette région ‘. Ce sont des schistes cris- tallins avec grenats, quartz interstrafié quelquefois glanduleux, nombreux lits de feldspath et bandes calcaires peu épaisses ; le calcaire est souvent jaunâtre, quelquefois blanchâtre. Ces cale- schistes font toujours effervescence à l'acide. Leur épaisseur dépasse 10 m. ; on peut voir facilement la succession des assises qui plongent au NE. de 40° environ. On les retrouve jusqu’au delà de l'estuaire de Talmont, appelé le Perray ou Payré, sous l’ancien Corps de Garde, où ils sont très plissés. Cet affleurement peut donc se suivre sur une longueur de 6 km. Calcaire de Fontsouce. — Je n’ai pu retrouver de façon nette ces caleschistes à l'intérieur des terres, sauf à la fontaine, dite Fontsouce ou Fonsouze. Ce pointse trouve à 2 ou 3 km. au Nord de la Ville de Sables, entre le chemin de fer de La Roche et les marais à poissons et à sel. On y voit affleurer les schistes sérici- teux à mica noir et à grenats, avec lits de quartz, qui supportent un gros banc de calcaire cristallin bleuâtre sur lequel se trouve la fontaine, qui est la meilleure des environs. Calcaire cristallin du Rocher noir de la Chardrie. — Dans son Mémoire sur le terrain gneissique {p.16#), Rivière a indiqué la présence de cipolin sur la côte nord des Sables-d'Olonne, entre le village de La Chaumeet le havre de la Gachère. 1. Rivière. Mémoire sur le terrain gneissique ou primitif dela Vendée [M.S.G. F., (2),IV, première partie, 1851, ne 2]. SCHISTES CRISTALLINS EN VENDÉE + J’ai étudié longuement les rochers qui découvrent sur cette côte, et je suis arrivé à trouver des bancs calcaires dans les schistes cristallins, au point que les pêcheurs appellent : le Noir de la Chardrie ; ces calcaires peuvent répondre à l’indication de Rivière. Le point, que j'ai en vue, se trouve entre les Rochers de l’Ane et les Pierres-Noires, un peu au Sud de l’ancien Corps de garde de Sauveterre, qui est porté sur la feuille de Palluau, à la linute de celle des. Sables; mais le gisement que je cite se trouve sur la dernière feuille. On voit au moins trois bancs de calcaire cristallin qui affleurent au milieu des schistes feldspa- thiques à grenats, mica noir et mica blanc. Cette série schisteuse se termine par les quartzites et phyllades satinés bleuâtres, avec grenats, qui constituent les rochers, dits Pierres Noires ; ce sont les dernières roches anciennes visibles sur la côte avant le havre de la Gachère et les affleurements de Brétignolles. Sauf l'indication de Rivière, je ne crois pas qu'il y ait jamais eu de couches calcaires indiquées dans les schistes et phyllades du massif ancien de la Vendée et des Deux-Sèvres, en dehors des calcaires dévoniens et carbonifères des synclinaux de Saint- Laurs et d’Ancenis. Schistes sériciteux et quartzites. — Au-dessus, on trouve des schistes feldspathiques avec grenats, renfermant les Diorites amphiboliques de la Bauduère et Garnaudière, étudiées autrefois par Coquand ‘et Rivière. Phyllades. — Puis vient la grande série des schistes plus ou moins durs, luisants et satinés du Poiroux, Gros-Breuil, Sainte- Foye, etc. avec des bandes de schistes ardoisiers. La zone des schistes argileux violacés que l’on voit en divers points, à la par- tie supérieure des phyllades, au Pont-Rouge ; entre Saint-Mathu- rin et Vairé; au Nord d’Ile d'Olonne, etc. pourrait répondre au Cambrien, par analogie avec les assises de schistes pourprés, rapportés à cet étage dans l’Anjou et le reste du Massif armori- cain. 1. Coquawn. Sur les terrains compris entre les Sables-d'Olonneet la Gachère, principalement sur l’amphibolite de la Bauduère, etc. B.S. G. F., (1), VII, p. 74-83, 1836. S SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA PLAINE SITUÉE A L'EST DE LA FALAISE DE BANDIAGARA PAR H. Hubert. On sait que dans la partie septentrionale de la Boucle du Niger s'étend un important plateau gréseux?. Celui-ci, débité en lambeaux entre Hombori et Douentza, est au contraire con- tinu au Sud de ce dernier point; il est alors marqué à l'Est par un rebord très abrupt qui se prolonge, comme je le montrera d'autre part, jusqu'aux environs de Fo, à 400 km. au Sud-Ouest, A l'Est de ce plateau commence une grande plaine, qui s'étend en largeur, sur environ 80 km., jusqu'aux limites de l’Yatenga. Elle se termine, au Sud, à la hauteur de Koury. M. R. Chudeau, qui l’a longée depuis Kani-Kombolé jusqu'à Hombori, signale qu’ « on a trouvé, au fond de quelques puits, entre Bandiagara et le Mossi, des gneiss et des micaschistes qui semblent indiquer que toute cette partie de l'Afrique — la Boucle du Niger à l'Est du plateau de Bandiagara — a la même structure (Vuillet) ». M. René de Lamothe, qui a traversé cette plaine entre Ouendé et Tingé, puis entre Thiou et Kani-Kombolé, confirme l'opinion précédente: « Entre Ouahigouya et la falaise de Bandiagara on rencontre surtout des schistes amphiboliques et des micaschistes, souvent masqués par la latérite. Des cal- caires existeraient vers Thiou, interstratifiés dans les schistes. Je signale la présence d’argile blanche à Bango, et de roches siliceuses blanches zonées au puits de Koro, en approchant du pied de la falaise ». Ailleurs, cet auteur signale bien, pour la région au Sud d'Ouendé, « des roches siliceuses zonées à Dogoussa et des calcaires à Tiguila (mauvais échantillons rosés) ». Mais dans sa note, M. R. de Lamothe ne tire pas parti de la présence de ces roches, qui, pour lui, à ce qu'il m'a semblé, ne seraient que des accidents au milieu d’une région de schistes cristallins ; c’est, du reste, ce que vient préciser sa carte. Or, par tous ses caractères géographiques, la plaine se diffé- rencie des régions voisines. On n’y trouve aucune ondulation . Note présentée à la séance du 6 mars 1911. DEsPLAGnes. Le Plateau Central nigérien, 1907, pp. 8-10. . Caupeau. Géologie du Soudan, B. S. G. F.,[4], X, 1910, p.321. . RENÉ DE LamoTe. Géologie des territoires du Haut-Sénégal et Niger, B.S. G.F., [4], IX, 1909, pp. 535-536. = © D GÉOLOGIE DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE pr typique, nul accident du relief; sur une grande étendue, l’eau disparaît totalement de la surface du sol; la végétation y est éminemment xérophyle; enfin, il n'existe à la surface aucun affleurement, ce qui est exceptionnel en Afrique occidentale pour une région non envahie par les sables. 7 2 / ANA PA 2 SN TS EN AN UE, JANET ART AREA LIRE / 1 PR / / LÉNERTA VI PER TL UNSS ANT, AR AUREZ ZAC LEA LE N7. ANA 2A ED A AE A NRA AT LRU Ur / / Pen S “" Il à rires (| V ÉSENNIN RNNNNNY I IV = = —— I TU IS mOoN To Ts oo — 0 9 0 0 0 a o o o CCROP OA PAS CAE DO I O See SAN PAPE QE £ a 2920 ° 020 ° 0° CAOSOPORORO PS 200 0 0 0.9 a © DU 9 o 0 9 I © o o o o oc o I 9 © o © o o 00000 00 o o ao o Fig. 1.— Coupe SCHÉMATIQUE pu PUITS DE Koro. — Échelle des hauteurs : 1/200. I, Calcaire argileux compact ; Il, Argile calcaire schisteuse; IIT, Association de I et de II ; IV, Argile légèrement calcaire et très schisteuse ; V, Argile schis- teuse; VI, Argile sableuse ; VIT, Conglomérat ferrugineux. La partie orientale de la plaine est limitée par l’Vatenga, région qui forme avec elle un contraste saisissant. C’est un pays val- onné, accidenté même parfois, où les affleurements sont très nombreux. Aussi les roches cristallines que M. R. de Lamothe signale « entre Ouahigouyaet Bandiagara » doivent, à mon sens, être toutes rapportées à cette région, qui cesse, vers l'Ouest, aux environs de Thiou. Rien que sur la bordure de l’Yatenga, au Sud du gisement signalé par M. R. de Lamothe dans le Liptako, à Tingé, il faut en ajouter un grand nombre d’autres. Ils sont très voisins les uns des autres et répartis au voisinage d’Yoro, Tibbo, 78 H. HUBERT Thiou, Sia, Toga, Niankoré ! (granites), Béguentigué, Yaba, Sankoné, Daman (gneiss, diabases, schistes anciens plus ou moins métamorphisés, ? ete.). On pourra donc considérer comme un fait acquis la proposition suivante: la plaine de Koro? est limitée par deux types de formations géologiques qui se répar- tissent géographiquement suivant deux lignes grossièrement paral- lèles : des grès siliceux à l'Ouest, des roches cristallines à l'Est. Reste à savoir si la plaine elle-même est constituée par des roches cristallines, ainsi que l’indiquent les deux auteurs précités. Or, comme il n’y a pas d’affleurements rocheux — et d’ailleurs ni M. Chudeau, ni M. R. de Lamothe n'en signalent — on ne peut avoir d’autres échantillons que ceux des puits. Ces derniers, notons- le, ont presque toujours une grande profondeur (20 à 70 m.) alors que dans les régions contiguës, la nappe aquifère est, dans les terrains meubles, toujours fort voisine de la surface. Le plus intéressant de ces puits, parce qu'en raison de son peu de profondeur {18 m.) on peut, par exception, y recueillir une série d'échantillons, est celui de Koro. Il fournit la coupe de la figure 1. Parmi les éléments ne figurant pas dans cette coupe et qui ont été vraisemblablement extraits du même puits, il faut signaler un bloc de grès très micacé dont la forme et le peu de cohésion écartent toute idée de transport de la part des indigènes. Pour les autres puits, où les recherches n’ont pu être aussi complètes, j'indiquerai simplement la profondeur, la situation géographique et la nature des matériaux extraits (Voir : fig. 2). Les échantillons recueillis dans ces puits appartiennent donc à quatre types principaux : 1° des calcaires souvent argileux, parfois siliceux ou oolithiques. M. Cayeux, qui a bien voulu examiner les préparations de ces derniers et les roches siliceuses oolithiques de la même région, considère que celles-ci résultent simplement de la modification des premières. Il faut donc les ranger dans le même groupe. 1. Les échantillons de Niankoré ont été recueillis à mon intention par M. l'administrateur Vadier. 2. Une étude détaillée de la géologie de cette région sera donnée ultérieure- ment. Au cours de cette note, par abréviation, dans l'expression roches cristal- lines, je sous-entendrai les schistes anciens, qui se trouvent associés à celles-ci. 3. Pour la commodité de la rédaction j'appelle cette région plaine de Koro, du nom de la localité la plus intéressante au point de vue géologique. à 4. Les puits de cette région, au lieu d’être cylindriques, sont en entonnoir (fig. 1.), et la plupart d’entre eux sont plus ouverts que ne l’indique la figure, si bien qu'on ne peut guère recueillir, comme échantillons en place, que ceux de la partie voisine du fond. Plus haut, chaque puits s’élargit tellement que toute investigation devient impossible. Hubert.;— Sur la Géologie du Soudan 2e en UE 28 W. Kilian. — Sur les « seuils de débordement » glaciaires et; sur une phase importante dans la succession des oscillations glaciaires dans les Alpes françaises. 33 LE J. Priem,. — Sur des otolithes de Poissons fossiles des terrains teriaires supé- HEURE Le ETAGE AS LT NME eee ee Dane Ver sat metier AE NT A OT Ne 39 G. Mouret. — Sur la Poule occidentale du massif granitique d’'Ey PR : (Haute-Vienne) (3 fig.)........:.::,.......,4..,44.444 nt seen MO 47 À Jean Boussac. — Nummulitique du Pal tou. Zone due Flysch et zone des > PATES PA EVES Se RE SR RL een prie rien ee PU EI 69 ‘ | ip rôles Welsch. — Sur la présence des couches caleaires dans Le schistes cristal- £ PERS lins de la Vendée..... ER ee PRÉ DRE RE NT RE Dm Ent De AN SC CM 73 St) H. Hubert. — Sur la constitution géologique de la plaine située à l'Est de la falaise debandiagara (Afrique oéc fr (fig) Rene eee 76 _ J. Groth. — Note préliminaire sur le bassin houiller de Belmez (Espagne) (1 fig. ; 83 *E : Fournier. — Sur la tectonique de la partie occidentale de la chaîne des P ÿré- OBS DORE) LR NE en ess ea SAS BP A PE EE RENTE EL ER 85 J. Répelin. — Les limites de l'Étage aquitanien (à suivre) NES AQU PRE er Er RP mn LUE LTES. à MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS Le gérant de la Soc. géologique : L. MÉMN. te 2 KOY, 4° Série, t. XI. — 1911. — N°3 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 Mars 1830 À ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1832 QUATRIÈME SÉRIE TOME ONZIÈME l FASCICULE 3 : Feuilles 8-11. — Planche I. PARTIS SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE, REA 28, rue Serpente, VI 1912 PUBLICATION MENSUELLE JANVIER 1912 PT | ART. 2. — L'objet de la Sociélé est de concourir à à l'avancement de la Géologie en général et particulièrement de faire connaître lé sol de la France, tant en lui-même que dans ses rapports avec les arts industriels et l'agriculture. x AE. 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Fran- çais et les étrangers peuvent également en faire partie. Il n'existe aucune distinction entre les membres. Arr. #.— Pour faire partie de la Société, il faut s’être fait présenter dus une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation F et avoir été proclamé dans la séance -suivante parle Président. Arr. 38. — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de Novembre à Juillet. : Arr. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (le 1°" et le 3° lundi du mois). ART. 42. — Pour assisler aux séances, les personnes étrangères à la Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. Anr. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire devant elle aucun ouvrage déjà imprimé. ART. #8. lieu sur des objets étrangers à la Fe ou aux sciences qui s’y LH ent é Arr. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiendra une | ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement déterminé. Art. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Société est délivré ent à chaque membre. ART. 55. — Il ne peut être vendu aux personnes étrangères à la Société qu'au prix ‘de la cotisation annuelle. Arr, 58, — Les, membres n'ont droit de recevoir que les volumes des années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation. Toutefois, les volumes correspondant aux années antérieures à leur entrée dans la So- ciété leur sont ,cédés, après décision rte du Conseil et conformément à un tarif aéterminé. . 2 Art. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou mémoires insérés x au Bulletin, les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un tirage à part. Arr. 73. — Chaque membre paye: 1° un droit d'entrée; 20 une cotisation annuelle?, Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. - La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, étre remplacée par le versement en capital d'une somme ie par la Société en assemblée générale (400 francs). Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou jésaet la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle ÈS Le : 1000 francs). FL À 1 + L 1. Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne connaîf- as Secrétariat, en exposant les titres qui justifient de leur admission. . Néanmoins sur la demande des parrains les nouveaux membres peuvent. s n'a HE nrute la première anne, que leur droit d'entrée, en versant la somme de 2) r. Le Compte Rendu sommaire des séances de l'année courante leur est envoyé yratuilement; mais ils ne reçoivent le Bulletin que la deurième année et. traient aucun membre qui püt les présenter n'auront qu'à adresser une demande doivent alors payer la cotisalion de 30 francs. Ils jouissent d'ailleurs des autres droïls el privilèges des membres de la Société. \ DEL Len.” A LIMITES DE L ÉTAGE AQUITANIEN 143 La relation entre l’Aquitanien supérieur et le Stampien devient 28 sur 502 ou 5 1/2°/, au lieu de 6°/,. Cette modification est insignifiante. En laissant de côté, comme précédemment, les couches de Bazas, le nombre des espèces communes entre le Burdigalien et l’Aquitanien inférieur (Dollfus) est de 82. La proportion d’espèces burdigaliennes est donc 82 sur 204, c'est-à-dire une proportion de 40°/, au lieu de 53 °/,. Ce résultat mérite d'attirer l'attention : il tendrait à justifier le maintien de l’Aquitanien dans l’Oligocène ; ce quin’empécherait pas de constater la liaison de l'Oligocène supérieur avec le Mio- cène. ; Enfin M. Dollfus indique 228 espèces communes entre le Bur- digalien et l'Aquitanien supérieur. Il convient d’ajouter à ce nombre toutes les espèces de la Saubotte, de Balizac et du moulin de Gamachot qui se retrouvent dans le Burdigalien. Elles sont au nombre de 43 sans compter celles qui sont spéciales à l’Aqui- tanien supérieur de Bazas encore mal connu. La proportion devient donc 271 sur 502 ou 54 °/, au lieu de 56 °/,. Parmi les espèces qui figurent dans le tableau de l’Aquitanien inférieur et qu'il faut en supprimer pour les faire monter d’un degré dans l’Aquitanien supérieur, on trouve les formes sui- vantes, presque toutes à affinités miocéniques : Panopæa Menardi Desu. Tellina donacina L. Cytherea Lamarckr AG. Venus islandicoides Laxmk. = casinoides [LAMK. Cardium luronicum May. — burdigalinum Lan. hirsutum Bronx. Diplodonta trigonula Bronx. = rotundata Moxr. Kellyia Sebeliæ Cosra. Cardita crassa LAmx. — pinnula Basr. — Tournouert May. — trapezia Bruc. Arca variabilis May. Lima subauriculata Moxr. Plcatula mytilina Pni. — ruperella Dusarnix. Spondylus crassicostatus Lan. Ostrea aginensis Tour. Fissurella italica Derr. 12 décembre 1911. Calyptra depressa Lamx. — _ ornala BaAsr. Cocum Banont Benoist. Liltorina Prevosti Basr. sp. Rissoia curta Du. — Desmoulinsi n'Ore. Pyramidella mitrula Fer. Trochus patulus Brocc. Natica Josephinia Risso. Acteon inflatus Derr. — lævigalus Grar. sp. — pinquis D'ORs. Adelacteon papyracea Basr. sp. Cylichna subangistoma »'Ors. sp. — subconula »'Ors. sp. larbellianensis Grar.sp. Pleurotoma terebra Basr. Nassa flexuosa Broc. Ancilla glandiformis Lan. Cypræa fabagina Lan. Aluria Aturi Basr. sp. 3ull. Soc. géol. Fr. XI. — 8. 114 J. REPELIN On voit ainsi s'affirmer dans l’Aquitanien supérieur les affini- tés avec la faune miocène déjà indiquées dans l’Aquitanien moyen. Je n’ai pas la prétention de reprendre d’une manière complète le travail tenté par M. Dollfus. Il me suffira d’avoir indiqué combien nos connaissances sont encore imparfaites et d’avoir montré qu'il est nécessaire de tenir compte des complications stratigraphiques mises en évidence par le diagramme joint à cette note. J’ai essayé de résumer ‘une partie de ces complications d'une manière aussi schématique mais aussi vraie que possible dans le diagramme de la page 115 que je soumets avec confiance au jugement des géologues et qui facilitera la compréhension des coupes si variées du Bordelais, du Bazadais, et de la partie occidentale de l'Agenais. Ce diagramme permet en outre de se faire une idée d'ensemble des mouvements qui ont occasionné de nombreux épisodes dans la lutte entre les eaux douces et les eaux marines sur les bords du golfe de l'Aquitaine pendant la période oligocène et les débuts du Miocène. Les principaux résultats de l'examen que nous venons de faire sont les suivants : 1° Le calcaire blanc de l'Agenais est représenté, de l'avis de tous ceux qui connaissent le Bordelais et le Bazadais' par la par- tie inférieure des assises marines de la série aquitanienne, dont la liaison avec les assises supérieures est indiscutable. Ce parallélisme est établi non seulement par la stratigraphie mais par la présence des formes d'eau douce et en particulier Helix Ramondi. W y a donc une faune marine aquitanienne infé- rieure contemporaine des couches d’eau douce à Helir Ramondi que l’on propose de classer dans le Stampien. 2° La faune de l'Aquitanien inférieur de M. Dollfus ne renferme pas la proportion d'espèces burdigaliennes que lui attribue ce savant. Elle est formée d’ailleurs, même après corrections, de la réunion de formesdel'Aquitanien inférieur, de l'Aquitanien moyen et de l’Aquitanien supérieur (Bazas). Toutefois on peut dire qu’elle est très différente de celle du Stampien et présente déjà des affi- nités miocéniques. 3° Celle de l'Aquitanien supérieur nous offre une augmentation notable des espèces miocènes. Ces trois faunes ont des caractères communs très nets et sont encore mal établies. 1. Voir TourNoïEr, DEGRANGE-Touzix. Loc. cil.. ante. SITE TNRAS 115 AQUITANIEN L ÉTAGE L DE LIMITES 6 AVENAHUIDDO SIVNIOW 1 LA SIVAVZVT (EM SIVIHUUHOQ, AT SNVA SANNHINVLINOF SNOILVKHOM SHC ANNVAOVIC — ‘I "O1 ‘Sa41S09B] SUOT}BUIO En ‘Sadjeuunes nO SAUTIPU SUOTJBUUAO 7 S'PU8bÜÿ/ # 28SSe2,;0Y SO US de 7007 ee ae CIDRE AE meet eee [IT I se] Es Fees D se Il I ER EEE) DER EE ET + AE Le [Es = nes menmmeee = se 5 LE AU IIE0 500 EU U0D = _ : mom] (ES INT E Feu? 9 a anbuew af 2Jn81J2dnS Hs anJed e} UESUEÇ P > UT ES ER 2SUBUEIJ2UNE WNSYIOU 2eubewy j2p Seunalsafur Sesiss} knéndey ap $eyi Éy JP T9 /] 9P SUOIAUT 9/09 27 SIPPEZE [I] SJBOTPÇ 9p 7° 91187 9P SHOTAUTT -(suduwuoo 4) AOWHIO,P UOZHOU]I RE 21An9 ff 2P UOZHOU,] 2P nra|qourequo y 2p S2[qeS AXE") 9p 2109 E[ op son8urpnoq “HU9H-JUIRS 9p SOA ‘ooneog BJ 9P ANOHI9JUL DULBOIE") °SIBUIJEZ) NP 9SSEI[OIN REPELIN J. O[[IOSIRIN 2P SOLS ‘AAXIRT) 2p S91JRLUNPS 79 SOUTIPLU S92n0") ‘09n89 e[ 2p anomodns axteoe) :(en001q ‘99 201779 odorydwuy) ‘STBUBIMIO,I 2P So1qeS |Aauen ep uormestpang 116 SIAVA aa NISSVC AUTIASUVIN 4Q NISSVA *SBU2BY,| 2P 2SSPIION "SO9ISV PE DAIPOTE") MIO B[9P S211P9[R9 SUOLFII9 -UO9 P SO[LSIE J9 192P9 -8T O1U/) J9 S911P9/Po SUOIJHIOUOD EP SOUIPIN ‘SIBu "OUPI 211P9[PT) -28 VI 2P 2UBIG 241801") ‘suntex 1° sisuau1Pe ‘J$Q R S2yon0) °SPZE 9p Un] BJ np ouuo4Ou 21184 ‘24]SN9, J1IBO]ET) ‘(9704 -NES PTT ‘JOuoruuer) st} -I0{) SZ 2p unIPA up ounomodns 21124 ‘SIBU ‘(273014 -28V.1 2p SUIS odteoer) | ‘JuooutA-Jutæs) “sisuou1pe saoanormodns Ssa4xsno ‘1S0 & anouodns ouegf |-8j j9 souriew soyonon °1989"T-JUIPS 9/29 LR sayono” -xnouden) ap sart8iy 2P ‘OUUSEUUY | 2P SAUAPIN AVINAGI93O SIVNH9VY SIVAVZV NTIANVLS ‘SO9ISV R AIO) *1pUOWEY ‘H 92 SauauÂn) ‘soy] -H97) ‘24]SN98] AUT8N HAAIUHANI -O,p S941IB9[RO SUOIJAI9 k NTIN VILA -U09 2P SUOTJPIROIOQUI ‘UOUDBUI9T 9pP UI[NOU NP 9n9]4 AUBIN D29AP ‘eJep -UN P949YJhN79 ER so[qes NHXON NHINV LIN OV . HAAIHAHAdNS NHINVLIAÙ * Aot V UT 9P 24JSN9P] 911B9]") ‘AOTIETT 9Pp Un[PA *249SN9B] SUOUPIG AULPIN ‘2SIS,I 2P UINOU np SoyJ19") e ouyonor”) . Qh- 9 2ssbe \e UBUSOYT 9P 92SSEI[ON NATIVOIQHAT J9 auSESSE") EI 2P UNE SIVIHaUO LIMITES DE L ÉTAGE AQUITANIEN 17 ConcLusions. — De tous ces faits 1l me semble résulter que, tant au point de vue stratigraphique qu’au point de vue paléon- tologique, il y a lieu de maintenir la division en trois parties de l'étage aquitanien, c’est-à-dire de maintenir le calcaire blanc à la base de l’Aquitanien. L’Aquitanien inférieur comprend le calcaire blanc de l’'Age- nais et les marnes et argiles de la Brède (n° 1 de la coupe de Tournouër!). L'Aquitanien moyen est représenté par les assises moyennes du Bazadais et les couches à Huîtres qui séparent les deux masses calcaires dans l'Agenais. | L'Aquitanien supérieur comprend le calcaire gris, les assises supérieures du Bazadais et le banc supérieur à Ostracés de l’'Agenais occidental. Ces résultats peuvent se résumer dans le tableau précédent qui indique en même temps le synchronisme avec la région pari- sienne et la Provence. 1. Loc. cil.,ante. LE VOL DE GRANDS REPTILES ET INSECTES DISPARUS SEMBLE INDIQUER UNE PRESSION ATMOSPHÉRIQUE ÉLEVÉE rar Édouard Harlé rr André Harlé:. Les études récentes sur le vol des Oiseaux et des Insectes, faites à l’occasion de la théorie des aéroplanes, ont conduit à admettre que la puissance nécessaire à ces animaux, par unité de leur poids, varie à peu près comme la racine sixième du poids, c'est-à-dire comme la racine earrée de leurs dimensions ?. La puissance nécessaire augmente done plus vite que le poids et les dimensions. Dans le cas de dimensions quadruples, par exemple, il faut, d'après eette formule, une puissance, par unité de poids, égale à la précédente multipliée par la racine carrée de #, c'est-à-dire que la puissance doit être double par unité de poids. Un animal beaucoup plus lourd qu'un autre devrait, pour voler, avoir une puissance proportionnellement encore plus grande. Or, en fait, ce n’est pas le cas. On voit donc que le poids, et, par suite, la grandeur des animaux capables de voler est limité. On lit dans un ouvrage récent d'aviation, à la suite de consi- dérations de ce genre *: « Le problème du vol devient de plus en plus difficile à mesure que les poids augmentent. C'est pour cela qu'il est relativement facile de construire des modèles réduits d'appareils volants et qu'il est infini- ment plus difficile de les réaliser en grand. On peut suivre cette dif- ficulté croissante avec une parfaite netteté chez les animaux volants. « Les minuscules insectes, moucherons, papillons, quoique animaux à sang froid, volent sans effort, sur place, en avant, en arrière, en zigzags brusques, au gré de leur fantaisie. La forme de leur corps n'est nullement étudiée pour le vol ; ils sont aussi « mauvais projec- üiles » que mauvais moteurs ; ils utilisent le vol godillé, mode de vol assez médiocre, à cause de son mouvement alternatif. Cette forme de vol n'est possible que jusqu'à un ou deux grammes. « Au delà de ce poids, nous trouvons les oiseaux rameurs, dont le poids atteint quelques hectogrammes. Déjà leur sang est le plus chaud de tous les animaux... ; leurs poumons sont extraordinairement déve- 1. Note présentée à la séance du 24 avril 1911. 2, ALEXANDRE SÉe. Les lois expérimentales de l'Avialion, 1911, p. 216, 3. ALEXANDRE SÉE. Loc. Cil., p. 37. VOL DE GRANDS REPTILES ET INSECTES DISPARUS 119 Joppés ; leur aile, cette merveille d'architecture, a épuisé les res- sources créatrices de la nature ; leur corps fuselé est un projectile parfait. « Les plus petits peuvent encore, avec elfort, s'enlever sur place, mais ils doivent aussilôt, pour diminuer le travail, utiliser le vol ramé propulsif, le plus économique de tous. Seul, l'oiseau-mouche, le plus léger de la série, peut voler sur place pendant un temps appré- ciable. Les oiseaux franchement rameurs ne dépassent guère 1 kilo- gramme. « Au delà de 3 kilogr., les oiseaux deviennent exclusivement voi- liers, étant incapables de soutenir longtemps lelfort du vol ramé.…. Quand il n'y a pas de vent, ils renoncent au vol ; ils restent perchés. L’essor leur est... pénible... « Grâce à l'artifice du vol à voile, la nature a pu prolonger jusqu'à 10 kilogr. la faculté du vol. Passé ce poids, elle est obligée de s'avouer impuissante ; quelques essais malheureux, comme l’aultruche, le casoar, l’émeu, confirment son échec... » Mais cette impuissance de la nature n'a pas toujours existé ou, du moins, ses limites ont été bien plus reculées jadis que maintenant. George Eaton a étudié des Reptiles volants, du groupe des Ptérodactyles, appartenant au genre Pteranodon, dont certains avaient 7 mètres et peut-être même 8 mètres d'envergure !. C’est le double environ de nos plus grands Oiseaux ?. Les Plera- nodon vivaient pendant le Crétacé. Ils étendaient leurs vols sur la mer à 160 km. du rivage. On croit qu'ils volaient sur les flots en happant les Poissons à la surface, ce que facilitaient les dispositions très spéciales de leur bouche et de leur crâne *. L'on a trouvé, en France, dans le Carbonifère, des Libellules gigantesques, dont l’envergure atteint 70 à 80 centimètres, soit trois fois celle des Insectes de la plus grande taille de lépoque actuelle. Comment des animaux aussi énormes ont-ils pu voler pendant le Crétacé, pendant le Carbonifère ? On pourrait supposer que le vol a été facilité par la moindre intensité de la pesanteur, pro- venant de ce que la terre avait un rayon plus grand, qu'elle s’est contractée depuis, ainsi que le démontrent le soulèvement, plus récent, de chaînes de montagnes et leurs charriages. Mais, pour un rayon plus grand de 100 km., par exemple, qui est 1. GEORGE F. Earox. Osteology of Pteranodon. Mem. of the Connecticut Acad. Yale University, July 1910, pp. 37 et 38. 2. D'après Brehm (Oiseaux), l'envergure du Gypaëte, du Marabout et du Pélican dépasse 3 mètres, celle de l’Albatros est encore plus grande. Beaucoup d'oiseaux dépassent 2 m. 50 (Aigle, Pygargue, Condor, Gyps, Grue, Cygne, Cigogne du Sénégal, etc.). 3. GEORGE FE. Earon. Loc. cil., pp. 1 et 13. 120 ÉDOUARD HARLÉ ET ANDRÉ HARBLÉ dans l'ordre de grandeurs possible, cet effet serait très faible. Cette facilité de vol s’expliquerait au contraire sil y avait une plus forte pression atmosphérique à ces époques reculées. En effet : Les Pteranodon devaient employer, habituellement ou occa- sionnellement, le vol ramé (vol avec battements d'ailes), qui est utilisé plus ou moins par tous les Oiseaux actuels et toujours par les Chauves-Souris et les Poissons volants. Ce vol est nécessaire pour s'envoler quand Fanimal est sur le sol (principalement en terrain plat) ou sur l’eau. On ne peut guère admettre que ces Pteranodon, animaux marins, grands comme des aéroplanes, vivaient sur les arbres et prenaient leur vol en se laissant tom- ber d’une branche, comme on le suppose pour de plus petits Pté- rodactyles. Ils devaient, au moins de temps à autre, s'envoler à l’aide du vol ramé. En quoi la pression atmosphérique peut- elle influer sur ce vol? La résistance de l'air varie proportion- nellement à sa densité, done à sa pression, et proportionnelle- ment au carré de la vitesse. Avec une pression atmosphérique quadruple, par exemple, il suffirait, pour obtenir la même résis- tance, d'une vitesse moitié. Un animal pour se soutenir en vol ramé, pourrait se borner à donner à son aile une vitesse deux fois moindre. La résistance sur l'aile étant la même et sa vitesse deux fois moindre, la puissance nécessaire serait moitié. Par conséquent, avec une pression ätmosphérique quatre fois plus forte, il suffirait, pour voler en vol ramé (nécessaire tout au moins pour l'essor), d'avoir une puissance moitié. Cette réduction de la puissance nécessaire rendrait le vol pos- sible à de beaucoup plus grands animaux. Supposons, par exemple, un animal volant en vol ramé dont l’envergure serait le quadruple de celle de nos grands Oiseaux actuels. Il en résulte, d'après ce que nous avons exposé au début de cette note, que, dans les mêmes conditions, il faudrait à cet animal une puis- sance, par unité de poids, égale à celle de nos plus grands Oiseaux multipliée par racine carrée de quatre, c'est-à-dire double, fait impossible à réaliser. Or, le raisonnement que nous venons d'exposer montre que, avec une pression atmosphérique quatre fois plus forte, il suffirait, pour voler, d'avoir une puis- sance deux fois moindre La puissance nécessaire, par unité de poids, étant d'une part doublée et d'autre part réduite à moitié, resterait la même. Elle serait comme elle est chez les oiseaux actuels, par conséquent très possible à réaliser. Ainsi, une augmentation de la pression atmosphérique dans la proportion de un à quatre compenserait une augmentation sem- PAPE VAUT ep ens VOL DE GRANDS REPTILES ET INSECTES DISPARUS 121 blable de la grandeur de l’animal. Cette règle est générale : toute augmentation de la grandeur de l'animal serait compensée par une augmentation proportionnelle de la pression. Les crue Pleranodon connus jusqu'ici ayant une envergure double de celle des plus grands Oiseaux actuels, norte due à leur taille Es ble aurait été supprimée par une pres- sion atmosphérique double. Nous avons admis une même température. Si la température variait, 1] faudrait faire subir une correction, car elle influe sur la densité. Le climat était chaud au temps des Pferanodon, ce qui tendait à rendre l'air peu dense et, par suite, devait exiger d'autant plus de pression. Nous ne.prétendons d’ailleurs pas conclure que la pression atmosphérique était, pendant le Crétacé, deux fois plus forte que maintenant. Nous avons admis, en effet, implicitement, plusieurs hypothèses, par exemple que les Pferanodon présentaient cer- tains rapports de dimensions et de poids qui sont réalisés chez tous les animaux volateurs actuels (Insectes, Oiseaux, Mammi- fères) !. Notre raisonnement a, de plus, ce défaut d'appliquer des formules au delà des limites pour lesquelles on les a démontrées. Il ne peut donc valoir que pour indiquer le sens de la variation de pression et peut-être l’ordre de sa grandeur. Enfin, la nature a pu utiliser aussi des moyens que nous ne connaissons pas. Une plus forte pression favoriserait de même les autres genres de vol, par exemple celui qui est employé par les Libellules. Le fait que de grands Reptiles ont pu voler pendant le Secon- daire et d'énormes Libellules pendant le Primaire, semble donc indiquer (dans la limite de la valeur que peuvent avoir ces con- sidérations), que la pression atmosphérique était alors plus forte que maintenant. 1. ALEXANDRE SÉE. Loc. cil., p. 36. SUR LA STRUCTURE GÉOLOGIQUE DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES ET LEURS RELATIONS AVEC LES PYRÉNÉES ORIENTALES T CENTRALES ; ESSAI D'UNE CARTE STRUCTURALE DES PYRÉNÉES par Léon Bertrand. (PLancue I. J'ai précédemment exposé, dans diverses publications *, la conception de la structure des Pyrénées Orientales et Centrales à laquelle m'ont conduit les recherches que j'ai faites, sans inter- ruption, depuis 1899, dans cette partie de la chaîne. Mais je n'avais pu poursuivre mon essai de synthèse dans les Pyrénées Occidentales, que je n’ai pas étudiées personnellement, parce que les faits mis en évidence par les publications antérieures étaient souvent contradictoires et, en tout cas, ne permettaient plus, au delà du méridien de ie approximativement, de se faire qu'une idée assez vague de la prolongation des accidents que j'ai reconnus dans la moitié orientale de la chaine. La récente publication de la feuille Mauléon de la Carte géologique détaillée de la France m'a fort heureusement permis de combler en grande partie cette lacune de nos connaissances et d'étendre mon essai de coordination à la partie occidentale de la chaine, sinon avec autant de certitude que pour les régions que j'ai personnellement étudiées, du moins avec assez de probabilité pour que je Juge utile de présenter cet essai à la Société géologique, dans le but de servir de base à une discussion qui ne peut être que profi- table à la compréhension de cette partie de notre chaîne pyré- néenne, qui apparait fort compliquée. . Note présentée à la séance du 20 mars 1911. . Consulter en particulier, les plus récentes de ces ne ls Berrranp. Contribution à l'histoire stratigraphique et tectonique des Pyrénées Orientales et Centrales. B. C. G. F., n° 118, 1908; 183 p., 40 fig., 5 pl. In. Esquisse de la structure et de l'histoire géologique des Pyrénées Orientales et Centrales. Ass. fr. av. Sc., 37° session, 190$; p. 464-173, 1 carte. In. Sur l'existence d’une nouvelle fenêtre de terrains pré-pyrénéens au milieu des nappes nord-pyrénéennes aux environs d'Arbas (Haute-Garonne). C. R. Ac. Sc., t. CXLVIT,1908;%2° sem , p. 747-720: Ib. Feuilles de Quillan, Foix et Bagnères-de-Luchon. B. C. G. F., n° 122, 1909, p. 95-102, 1 pl. In. Notice sommaire sur le panneau des Pyrénées françaises, du Sud de l'Aqui- Laine et de la Montagne-Noire (Ministère des Travaux Publies, Exposition uni- verselle internationale de Bruxelles en 1910, Carte géologique de la France et Topographies souterraines, in-8°. Paris, Imprimerie Nationale, 1910, p. 7-100). STRUÜCTURE DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES 12: L'étude attentive des contours de cette feuille, combinée avec celle des coupes qu'ont données ses auteurs, MM. Léon Carez et E. Fournier, dans la mesure où ces coupes sont compatibles avec les contours correspondants, m'a montré quil se dégage avec évidence une série de faits des plus intéressants et qui, dépas- sant l'importance de phénomènes locaux, peuvent donner une explication des sens de mouvements discordants que M. Carez à reconnus sur cette feuille; ils apportent, en même temps, par continuité, la confirmation de l'interprétation que j'ai donnée des régions plus orientales de la chaine. La carte structurale de la chaine pyrénéenne (pl. I), dans laquelle j'ai résumé les résultats de mes précédentes études et que j'ai pu compléter, pour les Pyrénées Occidentales, par l'interprétation des feuilles géologiques correspondantes, montre avec évidence la parfaite continuité tectonique des deux parties de la chaîne, dans les- quélles les mêmes éléments structuraux peuvent être reconnus, ainsi que Je vais le montrer plus loin. Je rappellerai brièvement que le point fondamental de mon interprétation est la reconnaissance du rôle capital que prennent, dans la structure de la partie orientale des Pyrénées, les char- riages vers le Nord (charriages nord-pyrénéens) qui se montrent très développés au front septentrional de la chaine. Ils y ont donné naissance à rois nappes nord-pyrénéennes À, B et C, superposées à la région sous-pyrénéenne septentrionale avec interposition fréquente d'une nappe enracinée à caractères inter- médiaires (nappe pré-pyrénéenne Z), qui établit une parfaite continuité tectonique et stratigraphique entre les terrains sous- pyrénéens et ceux de la nappe nord-pyrénéenne inférieure (nappe A). Celle-c1, tout en présentant un chevauchement important vers le Nord, est nettement aussi enracinée, et elle a été formée aux dépens du bord septentrional de la zone primaire axiale et de sa couverture secondaire, en situation stratigraphique régu- lière sur les terrains primaires du bord de la zone axiale. Par contre, les deux nappes supérieures B et C sont dépourvues de connexion avec leur racine, ou plutôt avec leur région d'origine, car 1l s’agit de nappes principalement formées par glissement des couches de la série secondaire nord-pyrénéenne sur leur sub- stratum primaire, dont des lames plus ou moins importantes ont été toutefois entraïnées à la base des nappes B et C (pl. I. Je me bornerai à rappeler ici que cette série secondaire nord- pyrénéenne débute normalement par les grès permo-triasiques, parfois très développés dans les nappes A et C, ou du moins par le Trias, et qu’elle se termine par l’épaisse série des schistes albiens, 124 LÉON BERTRAND mais après avoir subi une longue interruption de sédimentation durant toute la partie supérieure du Jurassique et le début du Cré- tacé. Inversement, la série secondaire de la région sous-pyrénéenne ne montre guère que du Crétacé supérieur, et, lorsqu'on peut obser- ver son substratum, on le voit en général directement transgressif sur un avant-pays primaire. Celui-ci ne transparaît qu'en quelques points au bord septentrional de la chaîne, dans sa partie centrale, mais il se montre largement à découvert au massif de Mouthoumet et dans la Montagne-Noire, où 1l se dégage de sa couverture de terrains transgressifs, presque exclusivement formée par le Crétacé supérieur et les terrains tertiaires de l’Aquitaine. Quelques termes seulement de la série secondaire nord-pyré- néenne se montrent au bord méridional du massif de Mouthoumet, et la superposition régulière du Crétacé supérieur à cette série ne se rencontre que dans la zone de passage pré-pyrénéenne. D'autre part, une disposition stratigraphique analogue s'observe sur la bordure méridionale de la zone primaire axiale (région sud- pyrénéenne). Les trois nappes À, B et C ont été formées aux dépens des dépôts secondaires d'un géosynclinal nord-pyrénéen, qui a recouvert l'emplacement de la partie septentrionale de la zone primaire axiale actuelle des Pyrénées; il était ainsi compris entre deux régions primaires qui n'ont reçu qu'en leurs bords les terrains les plus transgressifs du géosynelinal. Parmi ces trois nappes, la nappe moyenne B a été formée par les sédiments déposés dans l’axe du petit géosynclinal en question, et ces dépôts secondaires y ontété souvent atteints par un métamorphisme assez intense, accompagné du développement de nombreuses roches basiques intrusives (lherzolithes et ophites!). Quant à la nappe C, elle a été naturellement formée, en tant que terrains secondaires, par ceux qui s'étaient déposés au bord méridional du géosynelinal, en sorte quil serait possible d’y trouver localement des carac- tères mixtes, intermédiaires entre ceux de la région nord-pyré- néenne et de la région sud-pyrénéenne. La zone primaire axiale, dans la partie tout à fait orien- tale de la chaine, présente aussi d'importants chevauchements 1. Les roches basiques se développent aussi dans la nappe À à l'Ouest de l’Ariège ; mais il s’agit alors plutôt d’ophites intercalées dans le Trias (ou des roches ayant donné des projections interstratifiées dans le Rhétien, à Segalas), alors que les ophites de la nappe B sont généralement intrusives dans tous les terrains secondaires nord-pyrénéens jusqu'à l'Albien inclusivement, de même que les lherzolites dont elles sont le plus souvent inséparables comme gisement. La distinction des deux séries d’ophites est importante ; toutefois les caractères séparalifs des nappes À et B semblent s’atténuer vers l'Ouest. a 0 PER SPA SR STRUCTURE DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES 125 indiscutables à son intérieur ou en son bord méridional. Ceux-ci sont principalement vers le Nord (chevauchement du gneiss au bord méridionaldu bassin crétacé d'Amélie- les-Bains ; ec arches ment analogue au Sud de Coustouges, près Sa M lenretde Cerdans; îlot primaire de la Guardia ‘) et le régime des mou- vements au Nord semble donc bien être caractéristique de la ter- minaison orientale de la chaîne. Mais, tandis que les Pyrénées Centrales continuent à montrer un très beau développement des nappes nord-pyrénéennes en leur bord septentrional (où même elles sont plus largement représentées, semble-t-il, que plus à l'Est), la zone primaire axiale, tant en son intérieur qu'en son bord méridional, com- mence à montrer des déversements et même des chevauchements évidents vers le Sud (chevauchement dans ie Primaire au Sud de Sentein, chevauchements de Gistain, de Gavarnie, des Eaux- Chaudes). Il est manifeste que l'ampleur de ces chevauchements vers le Sud va en croissant à mesure qu'on les observe dans dés parties plus occidentales de la chaîne, et céla nous amène pro- gressivement aux Pyrénées Occidentales. Nous allons y consta- ter que ce régime de plis couchés et de chevauchements vers le Sud a atteint les nappes nord-pyrénéennes elles-mêmes, bien qu'on puisse encore y poursuivre leur prolongation et la conti- nuité de leurs caractères et qu’en particulier, on y puisse démon- trer qu’elles se sont encore formées parle procédé que j'ai indiqué dans les régions plus orientales, c'est-à-dire par un charriage du Sud vers le Nord. C’est ce qu'une étude attentive des contours de la feuille de Mauléon, puis des feuilles voisines, permet facilement de reconnaître ; en même temps, elle fournit une explication des mouvements vers le Sud qui me semble plus satisfaisante que leur simple attribution à des poussées en sens inverse de celles qui ont produit les mouvements au Nord, prédominants dans le reste de la chaine. LES LAMBEAUX CHARRIÉS DU SUD DE LA FEUILLE DE MAULÉON On sait que, dans le Sud de la feuille de Mauléon et le Nord de celle d'Urdos, le Crétacé supérieur sud-pyrénéen de la Haute Chaîne se montre transgressif sur les terrains primaires de l’ex- trémité de la zone axiale et que, d'autre part, il s'enfonce au Nordsous d’autres terrains primaires, formant les massifs des Pics 1. MEexGzz. Stratigraphie et tectonique de l'ilot primaire de la Guardia, entre le Sègre et la Noguera Pallaresa (CR. Ac. Sc., CLI, 1910, 2° sem., p. 836-839). 126 LÉON BERTRAND A de Mendibelza et d'Igounce (fig. 1), formés par une épaisse série, faiblement plissée, de poudingues el grès permo-triasiques, dont la partie inférieure présente le faciès très local et extrêmement épais du poudingque polygénique de Mendibelza, qui repose en transgression discordante sur des couches carbonifères très plissées. En outre, des témoins des mêmes poudingues, par- fois recouverts par des couches siluriennes (Gothlandien et Ordovicien) renversées, se rencontrent au Sud de la vallée de Sainte-Engrace, jusqu'au pic frontière de Lacoura. Ces faits ont été simplement expliqués, par les auteurs de la feuille de Mauléon, par un chevauchement venu du Nord et dont la racine serait formée par les terrains primaires des massifs de . Mendibelza et d'Igounce, considérés comme le noyau d'un 14 brachvanticlinal couché vers le Sud. Mais la feuille de Mauléon I ZLDS, ESQUISSE TECTONIQUE DE LA PARTIE ORIENTALE a DES PYRÉNÉES BASQUES fe: “Re & ES f 4 L { leurlles de Mauléon etd Urdos) Echelle 600000 . nee KA ic er HA CE N° SC, 5 7 ll < \ _ 2 7 Rd, ie ap d à \ ne Nord-pyrénéennelA etB) SR LD LOL Ur ZT | 7772 DE Ar NYTACE 1 [| Qc: Nappe C (757) Pernuen et terr. secondæares Région méridionale — KK Cretacé sup” Terr. primarres LL’, tracé de la ligne de coupe de la figure 2. GAME permet de reconnaître que, si-les lambeaux primaires renversés qui sont superposés au Crétacé se rattachent indiscutablement à ces terrains primaires situés plus au Nord, ils ne sauraient y trouver leur racine, pour la simple raison que ceux-ci ne sont eur- mêmes pas enracinés in situ. Entre le substratum crétacé et le bord méridional des terrains primaires des massifs de Mendibelza et d'Igounce, 1l s'intercale souvent, en elfet, une masse de Trias gypseux, riche en roches basiques dites ophiles. Ce Trias, que la carte figure sur la plus grande partie du pourtour des terrains primaires en question, est d'épaisseur très variable ; tandis que la carte le montre très puissant et même probablement plus épais qu'il l'est normale- DER ENC FAnT2) STRUCTURE DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES 127 ment aux environs de Sainte-Engrace, sur le bord méridional du massif primaire, par contre il ne forme qu'un étroit liseré, sou- vent étiré, au long de son bord septentrional. Nous venons de voir que MM. E. Fournier et Carez ont admis que ces terrains primaires se montrent dans l’axe d'un simple brachyanticlinal, provenant d’une surélévation locale de « l'axe de la chaîne » : ils disparaîtraient donc, à ses extrémités, en s'enfonçant sous le Trias en question, qui se renverserait seulement dans le flane méridio- nal du pli. M. E. Fournier a, en particulier, donné une « Coupe de l'extrémité orientale de l’axe des Pyrénées Basques ! » conforme à cette manière de voir et que Je dois discuter en détail. Cette coupe correspond à la terminaison orientale des pou- dingues permiens du massif d’Igounce, qui s'arrêtent, vers l'Est, dans les parties hautes du versant gauche de la vallée du Gave de Lourdios, sur la rive droite duquel ils reparaissent en face, au Serrot deu Bouch, où ils ne se montrent de nouveau que dans des points élevés. L'idée évidemment la plus naturelle est que ces poudingues du Serrot deu Bouch ne sont nullement une sorte de pylône pointant au travers du Trias, comme l’a figuré M. E. Fournier en 1905?, mais qu'ils constituent seulement un lambeau superposé au Trias, ce qui entrainerait la même conclu- sion pour le massif d'Igounce, et que leur continuité primitive aurait été simplement interrompue par l'érosion de la vallée en question. Cela semble plus naturel que de devoir considérer celle- cl comme correspondant à l'ennoyage transversal extraordi- narement brutal d'un axe anticlinal et au redressement simul- tané de cet axe, qui se montrerait couché de plusieurs kilo- mètres vers le Sud immédiatement à l'Ouest de cet abaissement. M. E. Fourmer a d’ailleurs indiqué (B.C.G.F., n° 121, p. 40), au sujet de la terminaison orientale du massif d'Igounce, qu'on pourrait avoir l'illusion d'une masse de recouvrement, formée par un massif de poudinques reposant sur l'Infra-Cré- lacé, avec interposition d'une lame de Trias » et il ne semble avoir eu d'autre argument, pour affirmer que c'est une illusion, que le fait que « le Trias de la bande de Sainte-Engrace contourne complètement l'extrémité orientale du massif de Soulaguerre (ou d'Igounce) pour venir se raccorder avec la bande septentrionale ». Cet argument est de mince valeur et ne suffit aucunement, à lui seul, à justifier la conclusion que « la bande de 1. Eugène Fournier. Études sur les Pyrénées Basques (Basses-Pyrénées, Navarre el Guipuzcoa). Bull. Carte géol. Fr., n° 121, 1908, fig. 2, p. 41. 2. In. Études géologiques sur la partie occidentale de la chaîne des Pyrénées entre la vallée d’Aspe et celle de la Nive.B.S. G.F.,[1], V, p. 699-793: fig. 5, p. 712, 128 LÉON BERTRAND Sainte-Engrace est done tout simplement le flanc renversé, tandis que celle d’Ire et de Sudou est le flanc normal du ph dont l'axe est occupé par les poudingues ». À l'appui de son opinion, M. E. Fournier donne, 1l est vrai, une carte schématique (loc. cit., fig. 1, p. #0), destinée à rendre « un compte exactde l'illusion dont pourrait être victime un observateur trop superficiel ». Mais cette carte n'est pas conforme à la feuille publiée pour le point qui est ici en discussion et elle s'y montre simplifiée dans un sens favorable à l'interprétation de son auteur. En particulier, un oubli regrettable lui à fait omettre de figurer le témoin des poudinques permiens du Serrot deu Bouch, bien qu'il fût capital de savoir que ces poudingues existent en ce point culminant, en regard de l'extrémité du massif d'Igounce, et que M. E. Fournier n'en ignorât évidem- ment pas l'existence, puisqu'il en avait donné une coupe trois ans auparavant. Il est alors permis de se demander s'il convient de traiter « d’observatéur trop superficiel » celui qui admet- tra l'existence du recouvrement en question. D'ailleurs, la coupeinterprétative de M. E. Fournierne rend aucun compte de l’anomalie que montre la carte géologique etque j atindi- quée précédemment, au sujet du Trias, à savoir que celui du flanc renversé du pli serait épaissi et que celui du flanc normal est, au contraire, très éliréeltqu'ila même parfois disparu. D'autre part, on ne conçoit guère commentun pliaussi peu importantet aussi peu dissymétrique que le léger anticlinal qui affecte les poudingues permo-triasiques dans cette coupe aurait pu donner naissance à un renversement aussi accentué du flane méridional, renverse- ment qui, à peu de distance de là, a forcément dépassé 6 kilomètres. Enfin, au sujet du flanc septentrional de cet anticlinal, si la coupe de M. E. Fournier y indique un plongement très régulier des couches secondaires vers le Nord, cela est contradictoire avec l'allure des contours de la feuille de Mauléon en ce point. Le raccordement des couches du Roc de l’Are avec celles du massif de Layens se faisant par un angle rentrant très marqué qui a son sommet vers le Sud à la traversée du Gave de Lourdios, cela indique un plongement de ces couches au Sud et non au Nord, et, d’ailleurs, M. Carez à reconnu qu'il y a, « sur toute la bordure septentrionale de la bande primaire, des renversements, des plis couchés au Nord et même des lambeaux de recouvrement détachés de leurs racines ! ». Le grand pli couché du massif de £ 1. L. Carez. Études géologiques sur la feuille de Mauléon. B. S. G. F., [4], X, 1910, pp. 73-90, pl. 1-1 (p. 85). STRUCTURE DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES 129 Layens, sur la rive droite du Gave de Lourdios, en est un très bel exemple. La disposition qu'indique la coupe de M. E. Fournier peut cependant se rencontrer en quelques points de ce bord septentrional, mais à titre exceptionnel, ainsi que j'en donnerai l'explication plus loin. ; D'autres arguments, à mon sens irréfutables, peuvent achever de démontrer que la coupe donnée par M. Fournier et que la conception d’un simple anticlinal couché sont inadmissibles. Tout d'abord, cette conception ne permet aucunement d'’ex- pliquer l'apparition, aux environs de Sainte-Engrace, de pou- dinques permiens et de quartzites dinantiens entre le Trias et le Crétacé supérieur de ce simple flanc renversé ; il faudrait alors que le Trias fût lui-même séparé du Crétacé supérieur par un autre chevauchement, différent du grand repli admis par MM. Fournier et Carez. Enfin, il existe, aux environs de Larrau, une bande triasique continue qui coupe les terrains primaires en leur milieu et qui, réunissant ainsi les deux flanes de ce prétendu antichnal, est du plus haut intérêt à envisager. En effet, la feuille de Mauléon montre que, de part et d’autre de ce Trias, qui est accompagné de quelques témoins liasiques, les terrains primaires, tant carbonifères que permiens, se corres- pondent exactement. Elle montre aussi que, dans toute la portion où cette bande est transversale par rapport au massif primaire, soit sur plusieurs kilomètres de longueur, le Trias occupe le fond du vallon de Larrau, alors que les terrains primaires des deux massifs jumeaux de Mendibelza et d'Igounce s'arrêtent à une certaine hauteur au-dessus de la vallée, en regard les uns des autres et de telle sorte que toutes les sinuosités des contours séparatifs du Primaire et du Trias correspondent à une surface presque horizontale. Cela me semble démontrer rigoureusement que le Trias reste au-dessous du Primaire, sous lequel il s’en- fonce en son bord méridional, et, par conséquent, exclut l’idée que le Trias en question aurait été déposé sur ce Primaire et conservé dans un fossé correspondant à un ennoyage transversal ; ou, du moins, il faudrait que cet ennoyage eût été accompagné d'un double chevauchement sur ses bords, absolument invraisem- blable. Acceptons pourtant, pour un instant, comme il le faudrait admettre dans la théorie de M. E. Fournier, que cet ennoyage avec chevauchement bilatéral soit possible, La superposition du Trias au massif primaire ne saurait être alors qu'une superposi- tion tectonique et non stratigraphique. En effet, ce Trias repose, vers le Sud, aux environs de Larrau, sur un important affleu- rement de Dévonien inférieur, qui vient se placer au travers de 27 janvier 1912. 9 130 LÉON BERTRAND la continuité des couches carbonifères plissées du massif de Mendibelza, de la même façon que le Trias, et qui constitue évi- demment un élément tectoniquement étranger aux massifs pri- maires de Mendibelza et d'Igounce. Il faudrait done, si l’on ne voulait accepter l’idée que le Primaire de ces massifs repose sur le Trias, admettre que celui-ci a été charrié sur ce Primaire en même temps que le Dévonien inférieur, puis que cette nappe a été replissée de telle façon que nous la voyons généralement s’enfoncer sous son substratum. Cette hypothèse, qui aboutirait à des complications de struc- ture beaucoup plus grandes que la solution que je propose, est d'ailleurs contredite par tout ce qui précède. Je ne crois donc pas qu'il puisse subsister de doute sur le non-enracinement et le caractère charrié des deux massifs primaires en question et sur leur entière superposition à une série de couches secondaires, principalement composée de Trias ! et qui peut, à l’occasion, s'associer à un substratum primaire formé de couches différentes de celles qui ont été charriées par-dessus. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que les auteurs de la feuille de Mauléon ont indiqué, par une teinte et une notation spéciales ({-r, Trias et Permien supérieur), une formation qu'ils ont distinguée des poudingues, schistes et grès rouges des massifs de Men- dibelza et d’Igounce, bien que ceux-ci doivent aussi cor- respondre au Permien et au Trias inférieur. L'emploi simul- tané de ces deux teintes et notations, sur lequel la Notice explicative de la feuille ne fournit malheureusement aucune indication, semble indiquer que les couches contemporaines doivent avoir des faciès légèrement différents. Or, la feuille montre qu'au Pie Soulaing, sur le bord sud de la partie orientale du massif d'Igounce, la formation {-r est recouverte par les poudingues permiens de celui-ci, de sorte qu'elle s'associe évi- demment au Trias de la série inférieure et qu'élle semble même pouvoir le remplacer tectoniquement. Il semble en être de mème, au bord nord du massif de Mendibelza, pour la bande du même terrain {-r qui, au Sud du Pic de Behorleguy, vient indifférem- ment en contact avec le Carbonifère ou avec les poudingues permo-triasiques de la masse charriée, aux lieu et place du Trias gypseux, qui fait là défaut. 1. On peut facilement concevoir (et cela paraîtra naturel d'après ce qui suivra) que, parmi les témoins des calcaires liasiques qui accompagnent ce Trias, les uns soient superposés à celui-ci, tandis que d'autres se montrent au-dessous de lui, par suite d’un reploiement de cètte série secondaire inférieure. A à rx STRUCTURE DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES 131 J'admettrai, maintenant comme surabondamment démontré, d'après tout ce qui précède, le caractère charrié des deux massifs primaires de Mendibelza et d'Igounce et aussi du témoin du Serrot deu Bouch. C’est probablement à la même nappe que doit aussi appartenir le petit affleurement carbonifère situé au Nord d'Osse, à l'Ouest de Bedous (fig. 1). Au delà de la vallée d’Aspe, une importante masse carbonifère représente un autre lambeau de la même nappe, fortement déchiré vers son extrémité orien- tale, dans la région du Bois d’'Espacte, des Pics Lorry et de la Sentinelle ; elle est surmontée, sur la feuille d'Urdos, par un témoin de sa couverture secondaire originelle, qui forme le Pic de Bergon et que M. Carez a considéré comme ayant été charrié, mais sans son soubassement primaire. En son bord méridional, des environs de Bedous et d’Accous jusqu’au delà du Col d'Iseye, ce Carbonifère repose évidemment sur le Trias ophitique, prolon- sement de celui de Sainte-Engrace, qui le sépare toujours du Crétacé supérieur méridional. En arrivant au-dessus des Eaux- Chaudes, la profonde érosion du Gave d’Ossau interrompt brus- quement la prolongation de cette nappe supérieure et du Trias qui la supporte ; celui-e1 ne se montre plus, au bord oriental de l’affleurement de la masse charriée supérieure, que comme formant une lame discontinue au-dessus du Crétacé supérieur. Ce dernier forme la couverture stratigraphique régulière de lerrains primaires qui, quoique enracinés, sont fortement che- vauchants au Sud par-dessus le Crétacé supérieur des Eaux- Chaudes, sur lequel ils ont laissé des témoins isolés au delà de la vallée d'Ossau. Le substratum du Trias et de la nappe supérieure est donc formé par le plus élevé des chevauchements vers le Sud qui caractérisent le régime méridional dans la région des Eaux- Chaudes, et il semble devoir exister une étroite corrélation entre ces chevauchements et l'entraînement des deux nappes supérieures au-dessus du Crétacé. L'examen des contours géologiques montre d'ailleurs que ce n'est pas seulement la nappe du Trias qui disparaît souvent, par éurement, entre le Pic Montaut et le Col de Sieste, mais parfois aussi le Crétacé supérieur du substratum, en sorte que le Carboni- fère du Pic de la Sentinelle semble reposer en discordance trans- gressive sur le Dévonien plissé de Laruns; c’est probablement l'exphcation de la transgression dinantienne qu’a indiquée M.Carez (loc. cit., p. 86). Un très intéressant témoin du Crétacé supérieur a été conservé au Bois Espacte, reposant sur le Primaire de Laruns et du Col d’Arrioutort et supportant le lambeau carbo- mfère du Pic Lorry (nappe supérieure), avec interposition d’une 132 LÉON BERTRAND lame triasique sur une partie de son pourtour, d'après une coupe de M. Fournier! (il est regrettable que cette lame intéressante n'ait pas été figurée sur la feuille de Mauléon). Il est probable qu'on doit retrouver des témoins d’une semblable lame triasique étirée au bord nord du Crétacé du Bois Espacte, entre celui-ci et la nappe supérieure, à laquelle il y à aussi très probablement lieu de rapporter l'affleurement isolé des quartzites carbonifères du 3ois las Catiasses. Au Nord de cet important témoin de la nappe supérieure, les couches secondaires de la série inférieure (qui ne comprennent plus seulement là du Trias, mais tous les étages plus élevés qui caractérisent la série nord-pyrénéenne) se montreraient d’abord renversées, aux environs de Bedous, puis affectées par les plis empilés et fortement couchés au Nord qu'a décrits M. Carez et que montre la Carte géologique dans le Plateau d'Ourdinse et dans tout le chaînon du Pie Montagnou, jusqu'au Pic de Lauriolle. En ce point, ces couches s'arrêtent brusquement à un nouveau massif primaire, traversé par la vallée d’Ossau entre Béost et Asté et qui, plus à l'Est, se présente comme une digitation de la zone primaire axiale passant au Nord du Crétacé supérieur du Pic de Bazès, dernier témoin de sa couverture de type méridional. Ce massif primaire est délimité de celui de Laruns par une lame triasique qui descend assez bas sur le versant gauche de la vallée d’'Ossau et il est accompagné, vers l'Ouest, par une étroite bande de poudingues permotriasiques qui se place tout au travers de la continuité des couches secondaires de la série inférieure du Pic de Lauriolle. Il faut manifestement le rapporter encore à la nappe supérieure ; mais je crois, d'autre part, que nous trouvons, dans sa réunion à la zone primaire axiale, sur la feuille de Tarbes, la trace de l'enracinement de cette nappe supérieure. RELATIONS DES LAMBEAUX CHARRIÉS DE LA FEUILLE DE MaAuULÉéoN AVEC LES NAPPES NORD-PYRÉNÉENNES DES RÉGIONS PLUS ORIENTALES Ilest maintenant utile de chercher à comparer les résultats de cette interprétation des contours de la feuille de Mauléon et de ses confins, avec les données que m'a fournies mon étude des régions situées plus à l'Est, données que j'ai résumées plus haut et sur lesquelles je ne reviendrai pas ici. Je me bornerai à rappeler que la nappe nord-pyrénéenne supérieure (nappe C) est représentée 1. B. S. G. F., [4]. V, 1905; fig. 2, p. 710. Le Pic de Lorry de cette coupe n'est pas celui de la Carte géologique, qui correspond au point 1910 de la coupe et de l’ancienne édition de la Carte de l'Etat-Major. STRUCTURE DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES 133 par ‘une série de témoins de taille très variable, principalement formés de terrains primaires et dont la couverture secondaire se montre toujours peu plissée lorsqu'elle existe. Cette couverture est formée par la série très régulière des couches secondaires que J'ai désignée sous le nom de série nord-pyrénéenne, débutant souvent par d'épaisses masses de grès et de poudingues permo- triasiques. La nappe qui lui sert normalement de substratum (nappe B) est spécialement caractérisée par le faciès plus ou moins métamorphique qu'y présentent souvent les couches de la série secondaire et par le grand développement qu'y prennent les roches basiques intrusives (ophites et lherzolites) ; d'autre part. cette série secondaire débute souvent par le Trias gypseux et elle est généralement beaucoup plus plissée que celle de la nappe supérieure, qui a passé au-dessus d'elle. Or, nous retrouvons, avec la plus remarquable netteté, ces divers caractères dans les deux nappes que nous avons vues se super- poser au Crétacé méridional. La nappe supérieure, dont nous avons suiviles divers témoins depuis la limite occidentale de la feuille de Mauléon jusqu'à sa pénétration dans l'angle SW. de la feuille de Tarbes, est manifestement le représentant de la nappe C que j'ai étudiée, en venant de l'Est, jusque dans l'angle NE. de la feuille de Luz, où elle est. représentée par la terminaison occidentale du massif primaire de la Barousse, bien développé dans le NW. de la feuille de Bagnères-de-Luchon ; la série secondaire qui recouvre et borde ce massif vers le Nord et qui cor- respond à la charnière frontale de la nappe C est semblable à celle du Pic de Bergon. Quant à la nappe qui en forme le substratum dans la feuille de Mauléon, on peut facilement, sur les feuilles de Tarbes et de Luz, suivre sa parfaite continuité avec la nappe B qui sert de substratum au massif primaire de la Barousse et à sa charnière frontale de couches secondaires. La continuité de ces deux nappes nord-pyrénéennes s'établit donc maintenant, sans interruption, depuis les Corbières Orientales (pour la nappe B) ou la vallée de l'Aude (pour la nappe C) jusqu'à la Nive, c’est-à-dire sur plus de 350 kilomètres de long, et cette remarquable conti- nuilé est certainement de nature à démontrer qu'il ne s'agit pas là d'accidents locaux, mais d’un phénomène primordial dans la tectonique de la chaine pyrénéenne. Toutefois, les conditions dans lesquelles se présentent les témoins isolés de la nappe C et le bord méridional de la nappe B ne sont plus, dans les Basses-Pyrénées, les mêmes que dans les Pyrénées Orientales et Centrales. De même que dans celles-er, on ne saurait chercher la racine de ces nappes vers le Nord ; 134 LÉON BERTRAND mais ici on ne peut plus la trouver au Sud de leur emplacement actuel. En effet, tandis que les nappes B et CG doivent normale- ment s’enraciner dans la portion de la zone primaire axiale située au Nord des premiers témoins de sa couverture méridionale (ce à quoi ne s'oppose aucune difficulté pour les régions que j'ai pré- cédemment étudiées), ces nappes sont ici directement superpo- sées, en leur bord sud, au Crétacé supérieur de la série méridio- nale. Plus au Sud, on ne trouve que les couches crétacées supé- rieures et nummulitiques de ce régime méridional, d'où ne peuvent évidemment provenir les couches nord-pyrénéennes du Pic de Ber- son, ni celles de la série B, qui est indiscutablement hée au versant nord de la zone axiale. La seule solution consiste évidemment én un enracimement aujourd’hui caché sous l'emplacement des nappes elles-mêmes, et c’est ce que nous avons d’ailleurs vu devoir exister pour l’enracinement du Primaire de lanappe C dans l'angle SW. de la feuille de Tarbes; cet enracinement n’y devient apparent qu'à cause de l'érosion de la nappe en question". Par conséquent, si les nappes B et Use sont bien formées par un charriage vers le Nord, suivant le procédé que j'ai admis, leur disposition actuelle dans les régions occidentales de la chaîne ne peut s'expliquer que par un déplacement ultérieur vers le Sud, qui les a fail revenir en arrière de leurs racines el recouvrir celles-ci. I y à là une anomalie un peu troublante au premier abord ; mais elle ne saurait être invoquée contre la réalité des nappes nord-pyrénéennes, car il est très facile de démontrer, toujours par la feuille de Mauléon, que ce retour au Sud existe effectivement et de suivre sa genèse lorsqu'on étudie attentive- ment les feuilles de Tarbes et de Luz ; on peut, en même temps, vérifier que cette anomalie est liée au phénomène général des chevauchements au Sud qui se rencontrent dans la portion méri- dionale de la chaîne. L'étude attentive de la feuille de Mauléon permet effectivement d'affirmer : 1° que la nappe C à été d’abord charriée vers le Nord par-dessus la nappe B ; ®% que toutes deux ont acquis ensuite leur disposition actuelle en se repliant ensemble vers le Sud (fig. 2). Nous savons, en effet, que les couches secondaires de B y sont souvent renversées au Nord et affectées de plis couchés très 1. [l faut remarquer que cet énracinement est extrêmement voisin du premier témoin dela couverture méridionale de Crétacé supérieur ; cela est d'accord avec le fait que, dans le massif de Mendibelza, la nappe C commence à admettre dans sa constitution un peu de Cénomanien coralligène, qui se rattache à celui dela bor- dure méridionale et qui est directement transgressif sur les poudingues permiens ou même sur le Carbonifère. STRUCTURE DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES 135 intenses vers le Nord, dont J'ai parlé précédemment et qui, remarquablement nets dans les points où l'érosion de la nappe C a mis son substratum à découvert, semblent bien devoir être interprétés comme le résultat du trainage de cette nappe C, d'aspect beaucoup plus tranquille, au-dessus de ce substratum. Mais il existe des faits encore plus probants ; au bord sep- tentrional des massifs primaires charriés de Mendibelza et d’'Igounce, nous avons vu, d'après M. Carez, que les couches secondaires de la série B sont habituellement ren versées au Nord et que même il existe des lambeaux de recouvrement séparés de leurs racines. C'est ainsi que les calcaires liasiques y reposent, en témoins isolés, au-dessus d’une épaisse masse albienne inférieure, sur laquelle le Primaire de la nappe C est lui-même venu reposer directement durant plusieurs kilomètres, au Sud des Pic de Lacoura Pic d'Igounce Vallee deS Ængrace 13907 M'Begousse 7477 > Pd >= = Ssneès) V7 LÉ SE de 59 UN 77 FiG. 2. — CouPE SCHÉMATIQUE DES PYRÉNÉES Basques au Sun pe TaArpors (CR. Ac. Se. arr, 1911, p. 640). — Échelle 1/160000 Pr, Pr Prin, Terrains primaires anté-permiens des nappes B, C et de la zone axiale; rl, Poudingues et grès permo-triasiques ; (w, Trias gypseux et ophitique, L, Lias ; J. Jurassique; c, Aptien; e2-', Albien:; € -‘, Cénomanien: e ‘7, Crétacé supérieur. villages d'Etchebar, d'Alberey et de Haux. Immédiatement au Nord de ce contact et sur le même substratum albien, se ren- contre le paquet charrié fort intéressant qui s'étend de l’W. du village d'Etchebar jusqu'au Mont Begousse, au SW. de Mon- tory, par le Pie Lechancumendy et la Montagne d’Argou. M. Carez a reconnu que ce lambeau, composé de Trias, de Jurassique et d'Aptien, « semble avoir été détaché de la place qu'il occu- put pour être lancé au Nord en glissant sur les schistes (albiens) » et il admet que « e’est incontestablement un lambeau de recouvrement venu du Sud » (loc. cit., p.85). Je ne puis que souscrire à cette conclusion, en ajoutant simplement que la forme des contours figurés par M. Carez indique nettement, à l'entour du village d’Etchebar, qu'il s’agit, dans ce témoin charrié, de la charnière anticlinale et du flanc normal d’un replidela nappe B, 136 LÉON BERTRAND ; dont le flane inverse laminé devait évidemment se rattacher à la série renversée qui existe sous le front de la nappe C. Ce repli, que je désignerai par la notation B', est principalement formé par les couches de la série B supérieures au Trias. Or, on peut constater, soit dans la vallée transversale de Larrau, qui met localement à découvert le substratum de la nappe C, soit dans le massif de Layens, après la terminaison orientale de la masse charriée du Pic d’Igounce, qu'au-dessous de la nappe C, la surface de la nappe B est presque entièrement dépourvue de ses termes supérieurs au Trias. Il me semble tout naturel de rapprocher ces deux constatations et de penser qu’il y a eu décollement de ces couches supérieures, principalement calcaires et d’une plasticité très différente de celle du Trias sous-jacent, e{ entrainement vers le Nord lors de l'avancée de la nappe GC, au front de laquelle elles ont produit le bourrelet marginal B'. C'est évidemment la continuation du même phénomène qui a donné naissance au lam- beau charrié du Pic d'Arguibèle et de Pène-Arrouye, que M. Carez considère aussi comme venu du Sud. Lors de sa formation, ce bourrelet a d'ailleurs pu rejalhr quelque peu en arrière, c'est-à-dire au Sud, sur le front de la nappe supérieure, et ainsi l’on s'explique facilement que loca- lement, lorsque l'érosion a respecté ce recouvrement, les pou- dingues permotriasiques de la nappe GC puissent plonger au Nord, en leur bord septentrional, sous une couverture, en appa- rence régulière, formée par le Trias, puis par les couches plus élevées de la nappe B. Il ne me semble pas pouvoir subsister de doute, non seulement sur la superposition des témoins de la nappe C à la série B, mais aussi sur le fait du frainage vers le Nord de cette nappe C sur son substratum. Je vais maintenant chercher à démontrer ma seconde proposition, c'est-à-dire que les deux nappes B et C ont été repliées ensemble vers le Sud, en un grand pli couché com- mun el qui, par suile, correspond à un second temps du phéno- mène orogénique pyrénéen de l’époque tertiaire. Pour cela, il suffit de se reporter à la feuille de Mauléon, aux environs de Sainte-Engrace, où la profonde érosion qui s’est pro- duite au bord méridional du massif d’'Igounce permet de consta- ter que la nappe C y rejoint sa racine par une lame renversée et discontinue quis'enfonce au Nord sous la nappe B, entre celle-ci el le Crétacé supérieur du substratum. I me semble, en effet, qu'on ne peut donner d’autre explication aux témoins de pou- dingues permiens qui, au Sud de Sainte-Engrace et jusqu’au Pic de Lacoura, recouvrent ce Crétacé et sont eux-mêmes surmontés L'O-L L'ER RCA) STRUCTURE DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES 137 par des couches siluriennes renversées, n1 pour les témoins de la lame de poudingues permiens et de quartzites carbonifères que figure la feuille de Mauléon entre le Trias de Sainte-Engrace et le Crétacé, au Nord de la vallée. Cette lame serait, en tout cas, comme nous l'avons vu, absolument inexplicable dans la concep- tion de MM. Fournier et Carez, c’est-à-dire si le Trias de Sainte- Engrace n’est que le simple flanc renversé d'un anticlinal couché dont le noyau serait formé par le massif primaire qui le surmonte. Il résulte forcément, de cet enfoncement d’une lame étirée de la nappe C sous la nappe B, que celle-ci peut se présenter, aux environs de Sainte-Engrace, repliée sur elle-même en un anticlinal couché au Sud, et cela explique parfaitement le grand développement qu'y prennent les couches triasiques, alors que nous avons vu précédemment que leur grande épaisseur était contradictoire avec la conception de MM. Fournier et Carez. Ce reploiement de la nappe B vers le Sud est très net au delà de la terminaison du massif d'Igounce, et il y est mis en évidence par le retour de calcaires liasiques entre Le Crétacé et le Trias à l'Ouest de la vallée d'Aspe ; il tourne le dos au grand pli couché vers le Nord que montre la même série B dans le massif de Lavens. On peut facilement constater que la nappe B, ainsi encapuchon- née dans la nappe supérieure C, l'a accompagnée, dans son retour en arrière, jusqu au Pic de us La difficulté, reconnue par M. Carez (loc. cit., p. 84), d'expliquer l’origine do Gothlandien et de l’Ordovicien qui reposent sur les poudingues permiens par un chevauchement du massif d’Igounce, où ne se montre que du Carbonifère, est levée si ces témoins primaires appartiennent à la nappe B, comme leur voisin stratigraphique le Dévonien infé- rieur de Larrau. La feuille de Mauléon montre, d’ailleurs, à l'Est de Sainte-Engrace, un petit lambeau de Dévonien inférieur associé au Trias, presque en regard des témoins siluriens en question. L'existence de ce rejet au Sud de leurs racines s'impose aussi, à la vallée d'Ossau, pour les deux nappes B et GC, puisque le Primaire de GC, enraciné au Nord de Béost, a reculé sur les som- mets. jusqu'au delà du Pic de Bergon et que le Trias de la nappe B, laquelle est forcément d'origine plus septentrionale que CG, ressort de dessous celle-ci et se montre encore plus au Sud. Il serait intéressant de reprendre minutieusement l’étude du con- tact anormal qui limite ce Trias vers le Sud et qui le sépare du Crétacé méridional, afin de voir s'il ne s’y rencontre pas quelques menus témoins de couches de la nappe C, qui jalonneraient le retour de celle-ci allant rejoindre sa racine en profondeur, comme à l'Ouest de Sainte-Engrace, et qui auraient échappé à l'attention 138 LÉON BERTRAND des auteurs, non avertis, des feuilles de Mauléon et d'Urdos. Il est, en tout cas, intéressant de constater que le caractère anor- mal de ce contact les a frappés, alors qu'il est presque contra- dictoire, par sa remarquable régularité, avec la conception que le Trias et le Crétacé feraient partie du même flanc renversé d’un chapelet de brachyanticlinaux s’échelonnant au long de « l'axe de la chaine ». L'important contre-charriage simultané des deux nappes B et Gcommenceàse voir nettement sur la feuille de Tarbes, vers la traversée de la vallée de l’Adour. Dans l'angle SW. de cette feuille, la masse primaire par laquelle s’enracine probablement la nappe C est déjà nettement rejetée au Sud, d’après les con- tours de M. Bresson. En outre, de nombreux lambeaux de Trias ophitique, épars à la surface des terrains primaires de cette racine, me semblent devoir être considérés comme des témoins du rejaillissement de la nappe B vers le Sud, jusqu'au droit et au pied du Crétacé supérieur du Pie de Bazès, premier témoim vers le Nord de la couverture à faciès méridional de la zone primaire axiale. Celle-ci porte aussi la trace du même phénomène, dans le coude très brusque que montrent les plis des terrains primaires à l'Est de Gazost et au delà duquel ils reprennent la direction NW.-SE. qui leur est habituelle dans les Pyrénées Orientales et Centrales, alors qu'à l'Ouest de ce coude ces plis se dévient parallèlement au témoin crétacé du Pic de Bazès et à la racine rejetée de la nappe C, dont ils jalonnent même peut-être simplement la continuation à l'Est des vallées du Lauzon et du Gave de Pau. Il importe aussi de noter qu'en même temps, la série secon- daire nord-pyrénéenne autochtone À cesse d’être entièrement masquée au bord septentrional de la zone primaire axiale, comme elle l’est dans la partie occidentale de la feuille de Tarbes. Elle commence à se montrer, non seulement au travers des déchirures de la nappe B, mais aussi entre le bord méridional de celle-ci, dont elle forme le substratum évident, et les terrains primaires de la zone axiale sur lesquels elle repose stratigraphi- quement. C’est ainsi que naît la disposition plus simple qui est habituelle au bord méridional du massif de la Barousse, dans l'angle NE. de la feuille de Luz et surtout dans le NW. de celle de Bagnères-de-Luchon, disposition que j'ai décrite dans mes publications antérieures et sur laquelle je ne reviendrai pas ici. STRUCTURE DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES 139 LES NAPPES NORD-PYRÉNÉENNES A L'OUEST DE LA FEUILLE DE MAULÉON Il me faut maintenant rechercher si nous pouvons suivre ce retour des nappes B et C au Sud de leur situation initiale en allant du côté opposé, c'est-à-dire au delà de la limite occiden- tale de la feuille de Mauléon. Pour cela, il faut nous adresser à la feuille de Saint-Jean-Pied-de-Port, dont les contours sont dus à M. Termier et sur laquelle nous n'avons guère, comme rensei- gnements complémentaires, que les publications de MM. Stuart- Menteath et Fournier. Or, M. Termier a reconnu et affirmé, à cause de la disposition lenticulaire qu'y montrent souvent les couches secondaires et primaires, mais sans avoir d’ailleurs pu trouver d'exemple probant de recouvrement, que la structure du Pays basque est celle d'un pays de nappes, et cette opinion a été formellement contredite par les autres auteurs que je viens de citer. Il est donc intéressant de chercher, à la lumière de notre nouvelle interprétation, si la prolongation des mêmes faits peut s'y reconnaitre. Les poudingues de Mendibelza s'arrêtent à peu de distance du bord de la feuille de Mauléon et ne dépassent guère la Nive de Béhérobie ; à la traversée de celle-ci, ils se terminent, d’après une coupe de M. Fournier, en reposant vers le NW. sur le Trias de Saint-Michel et de Saint-Jean-Pied-de-Port par l'intermédiaire d'une lame de schistes carbonifères, c’est-à-dire d’une façon tout à fait conforme à mon interprétation. D'autre part, ce Trias admet comme substratum, en venant depuis la Nive d’Arnéguy dans la direction de Honto, au SW. de St-Michel, une lame peu épaisse de schistes siluriens (Ordovicien et Gothlandien !), sur laquelle, après disparition du Trias, reposent directement les poudingues de Mendibelza de la nappe G, depuis la Nive de Béhé- robie jusqu'à leur terminaison vers le Sud. Ces schistes siluriens sont évidemment étrangers à la nappe G, car le substratum car- bonifère des poudingues permiens, qui caractérise cette nappe dans le massif de Mendibelza, se montre, sur la feuille de Mau- léon, jusqu’au fond de la Nive de Béhérobie, et M. Fournier indique son existence au-dessus du Trias de Saint-Michel, ainsi queje viens de le rappeler. Comme le Silurien des lambeaux au Sud de Sainte- Engrace ou le Dévonien inférieur de Larrau, il doit s'agir de couches primaires appartenant à la base de la nappe B et qui forment le substratum normal du Trias de Saint-Jean-Pied-de-Port 1. C’est à cet étage qu'il faut rapporter la bande des schistes notés s' sur la Carte, ainsi que M. Termier l'indique dubitativement dans la Notice explicative. 140 LÉON BERTRAND et de Saint-Michel : celui-ci se rattache d’ailleurs directement à celui qui, sur la feuille de Mauléon, se poursuit, en une bande discontinue, au bord septentrional des massifs de Mendibelza et d'Igounce et qui va ensuite rejoindre la nappe B, largement mise à découvert lorsque l'érosion à fait disparaître la nappe supérieure. Je crois donc qu'on peut tenir pour presque certain que le Trias de Saint-Jean-Pied-de-Port et la lame silurienne sur laquelle ilrepose au SW. de Saint-Michel appartiennent à I nappe B205 la forme du contour qui sépare ce Silurien, puis le Trias au delà de la Nive d'Arnéguy, d'avec l'étroite bande de Crétacé supérieur qui, se détachant de la zone méridionale, se dirige vers Saint-Étienne-de-Baigory, semble bien démontrer qu'il y a encore là superposition des terrains de la nappe B à ce Crétacé méridio- nal. M. Fournier a d’ailleurs indiqué cet enfoncement du Crétacé sous le Primaire pour les environs de Honto et de la route d'Arnéguy. Il me semble ainsi très probable que l'étroite bande crétacée en question n'est qu'une fenêtre, non fermée à son extrémité sud et qui peut d’ailleurs présenter une disposition plus ou moins isocli- nale ; en d'autres termes, Je crois, sous réserve d'une vérification ultérieure', que l'important massif silurien du Valcarlos est aussi un témoin de la nappe B, dont la superposition au Crétacé méri- dional se poursuivrait là jusqu'au contact anormal de Roncevaux. Celui-ci prolonge presque exactement, avec sa direction sensi- blement E.-W., celui que nous avons reconnu au bord méridional de la nappe B dans le NE. de la feuille d'Urdos, puis au Sud de celle de Mauléon. Le rejet au Sud a augmenté d'importance et il atteindrait au minimum 11 km. au méridien de Roncevaux. Tandis que les nappes nord-pyrénéennes B et C conservent une direction sensiblement constante et presque exactement E.-W., le substratum méridional semble s'enfoncer de plus en plus au- dessous d'elles, en gardant la direction sensiblement WN W.-ESE. qu'il montre lors de son enfouissement aux Eaux-Chaudes et que reproduit la partie septentrionale de la fenêtre erétacée qui se montre au SW. de Saint-Michel et d’Anhaux. Il me semble permis aussi de penser, bien que je ne veuille pas chercher à poursuivre iei davantage la délimitation des nappes nord-pyrénéennes, que l'important affleurement ovalaire de Crétacé supérieur qui se montre à cheval sur la limite des feuilles de Saint-Jean-Pied-de-Port et de Bayonne et qui, ensuite, se poursuit dans la direction de Vera sous la forme d’une étroite 1. Cette prévision a été vérifiée par M. Termier et moi, au cours d’une exeur- sion commune faite à la fin de juin 1911 (CR. Ace. Sc., L. 153, p. 919-924). STRUCTURE DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES 141 bande linéaire orientée E.-W., nereprésente aussi qu'une semblable fenêtre. La seule question qui me semble douteuse est de savoir si cette fenêtre d'Ainhoa montre encore la prolongation du Crétacé méridional, ou bien si nous avons déjà là, au travers des nappes nord-pyrénéennes, une apparition du Crétacé sous- pyrénéen septentrional!', dont je vais maintenant chercher à interpréter les relations avec les terrains nord-pyrénéens dans la partie occidentale de la chaîne, en prenant toujours comme point de départ l'étude fort instructive des contours de la feuille de Mauléon. LA ZONE CÉNOMANIENNE SUR LA FEUILLE DE MAULÉON Les divers faits paradoxaux que M. Carez a indiqués sur la feuille de Mauléon, au Nord des témoins de la nappe CG, peuvent s'interpréter avec facilité si l'on remarque qu'indiscutablement le Cénomanien quioccupe la plus grande partie du Nord de cette feuille ne peut être considéré comme étant en repos transgressif normal, mais comme poussé au Sud sur les divers terrains qui le supportent. Il est d'ailleurs possible que des klippes de certains terrains antérieurs à l'Albien, sur lesquels le Cénomanien repo- serait par l'intermédiaire de conglomérats formés d'éléments provenant de ces terrains?, aient été entraïnées à la base du Cénomanien, entre celui-e1 et l’Albien qui en constitue le substra- tum habituel sur la feuille de Mauléon. Il n’est pas besoin d'arguments tirés de points de détail pour montrer que le contact entre le Cénomanien et les couches qu'il recouvre depuis les environs d’Arudy jusqu’à ceux de Saint-Jean - le-Vieux, ne peut être qu'un contact tectonique. En effet, la feuille de Mauléon montre qu'à l'Ouest de la traversée de la vallée d'Aspe, vers Issor et Asasp, le Cénomanien vient recouvrir les accidents tectoniques fort importants qui traversent la vallée aux environs de Lurbe etquiont été décrits par M. Carez. Ces accidents devraient donc être antérieurs au dépôt du Cénomanien, si celui-ci était simplement {ransgressif, alors qu'ils sont insépa- rables de tous ceux qui les avoisinent et qui, en certains points, ont manifestement affecté le Cénomanien aussi bien que les ter- rains antérieurs. En particulier, la coupe des environs de Jaxu, 1. C’est la seconde de ces deux hypothèses qui s’est montrée exacte, d’après les observations faites par M. Termier et moi au Sud d’'Espelette ; une autre fenêtre crétacée, beaucoup plus petite, se montre sur la feuille de Bayonne, à l'ENE. de la précédente (Note ajoutée pendant l'impression). 2. Au cours de l’excursion faite avec M. Termier, certains de ces conglomérats ont été reconnus comme des brèches de friction ou mylonites parfaitement caractérisées (Id.). 142 LÉON BERTRAND sur la limite occidentale de la feuille de Mauléon, qui a été don- née antérieurement par M. E. Fournier (B.$S. G. F., (4), VIT, fig. 21, p. 153) montre avec évidence, bien que son auteur n’en ait pas tiré cette conclusion, que les terrains nord-pyrénéens ont été poussés sur le Cénomanien, dont ils forment en même temps le substratum et au travers duquel ils pointent aussi en lames chevauchantes!. On sait d’ailleurs que, dans toute la zone sous- pyrénéenne avoisinante, les couches terminales du Crétacé et même celles du Nummulitique ont été affectées par le même régime tectonique que les couches plus anciennes. Le régime des plissements nord-pyrénéens ne pouvant être antérieur au dépôt des couches qu'il a si profondément alteintes, il en résulte forcément que le Cénomanien en question a dû être amené par un chevauchement au-dessusdes couches qui en forment le substratum sur toute la longueur du contact indiqué. Cela est rendu évident par la présence de plusieurs témoins d’une lame étirée de terrains inférieurs à l'Albien dans ce contact ; la fort intéressante lame triasique que figure la feuille de Mauléon à l'Est de Menditte, sur la rive droite de la vallée du Gave de Mauléon, suffirait à elle seule à démontrer que ce chevauche- ment existe, et, d'autre part, #{ ne peut s'être fait que du Nord vers le Sud, puisque le Cénomanien en question est en continuité avec la bande sous-pyrénéenne septentrionale. Dans cette région, où il semble difficile de poursuivre la dis- tinction des nappes À et B (qui pourrait d’ailleurs ne plus exister, par suite de la diminution graduelle de l'importance du synclinal qui les sépare), on observe donc un chevauchement de la région pré-pyrénéenne vers le Sud sur la région nord-pyrénéenne, alors que les relations habituelles (ou, du moins, celles que j'ai considé- rées comme normales dans la partie de la chaine que J'ai étudiée) sont inversées et caractérisées par un chevauchement de l’Albien ou des terrains plus anciens de la zone nord-pyrénéenne vers le Nord sur le Cénomanien. Il est d’ailleurs facile de démontrer, toujours en s’aidant de la feuille de Mauléon, qu'il s’agit effectivement, dans ce chevauchement du Cénomanien vers le Sud, d’une inversion des conditions précédentes par un phénomène de retour ou de contre-charriage semblable à celui dont j'ai essayé de démontrer l'existence pour les nappes B et C. En effet, le chevauchement des terrains nord-pyrénéens au Nord sur le Cénomanien, qui est nor- mal le long du front nord-pyrénéen, se montre encore dans l'Est de cette feuille si intéressante ; 1] peut’ d’abord s'y suivre sur près 1. Le caractère de Xlippes de ces lames de terrains nord-pyrénéens est remar- quablement net en ce point, ainsi que M. Termier et moi l'avons reconnu. RE STRUCTURE DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES 143 de 10 kilomètres, passant au Sud de Lasseubetat et se poursui- vant jusqu'aux environs d'Escou, d’où la limite méridionale des affleurements du Cénomanien recule brusquement Jusqu'à la hauteur d'Arudy, pour se poursuivre alors, avec le caractère anor- mal que je viens de signaler, jusqu’au bord occidental de la feuille. Mais il semble qu'on puisse préciser davantage, grâce à l'éxis- tence d’un affleurement albien important qui traverse le Céno- manien et qui, naissant à la traversée du Gave de Mauléon, se poursuit jusqu'au bord septentrional de la feuille, à l'Est de Saint- Palais, pour s'étendre ensuite sur celle d’Orthez, où nous n'avons malheureusement pas encore ses contours. Il est fort intéressant de constater que le bord NE. de cet affleurement, d'ailleurs recti- ligne, vient se placer exactement dans le prolongement du front nord-pyrénéen que nous avons suivi jusquà Escou, et que, d'autre part, les indications de plongement qu'a fait figurer M. Carez sur la carte géologique montrent que le Cénomanien s'y enfonce sous l’Albien en plongeant vers le Sud. Nous connaïîtrions done ainsi le départ de ce contre-charriage du Céno- manien vers le Sud et il est, d'autre part, très probable que sa limite méridionale n’a guère dépassé celle de l’affleurement actuel du Cénomanien, au Sud de laquelle ne se montre aucun affleure- ment isolé de ce terrain, ce qui serait peu explicable s’il s’agis- sait d'un dépôt transgressif au lieu d’un repli charrié. Je. crois que c’est à ce contre-charriage du Cénomanien qu'il faut attribuer la genèse des plis de Bielle-Lurbe et de Serrance, qui passent à des chevauchements enracinés vers le Sud et qu'a décrits M. Carez, dans les terrains nord-pyrénéens ayant servi de substratum à ce chevauchement, et ainsi achèvent progressi- vement de s'expliquer les anomalies de structure de cette région si intéressante. Ces accidents se seraient formés d’une façon ana- logue aux replis en sens inverse que montrent les mêmes ter- rains nord-pyrénéens de la nappe B au front septentrional et au- dessous de la nappe C, mais cette fois ils auraient été produits sous l’action du contre-charriage de la région pré-pyrénéenne. Une dernière conséquence à mettre en évidence est la suivante : cest que, de même que la nappe B s’est encapuchonnée dans la nappe C et que les terrains de celle-ci peuventse rencontrer, dans l'étendue du rejet au Sud, au-dessus comme au-dessous des couches de la nappe B, de même les terrains nord-pyrénéens (du Trias à l’Albien, et même occasionnellement des couches pri- maires des nappes À et B) peuvent se rencontrer tant en fenêtres sous le Cénomanien qu'en témoins au-dessus de celui-c1. La coupe des environs de Jaxu, donnée par M. E. Fournier et à laquelle j'ai 144 = LÉON BERTRAND précédemment fait allusion, me semble un excellent exemple de cette proposition, et il est à remarquer que M. E. Fournier a été quelque peu embarrassé pour expliquer cette disposition ; car si, dans sa coupe, il figure une tentative d’enracinement du lambeau supérieur du Trias par une sorte de cheminée éruptive, il indique, dans le texte correspondant, qu’il croit « devoir en réserver l’in- terprétation en l’état actuel de nos connaissances » (loc. cif., p. 154). Je crois donc qu'une revision des affleurements des couches autres que le Cénomanien qui se montrent dans le NW. de la feuille de Mauléon s'imposera, afin de reconnaitre quels sont ceux de ces affleurements qui sortent effectivement de dessous le Céno- manien et ceux qui se montrent par-dessus, tels que certains lambeaux de Trias ophitique que la Carte indique en des points culminants. C'est ainsi que, si le grand affleurement triasique situé au NE. d'Armendaritz semble, d'après la Carte, former le substratum du Cénomanien, par contre le gneiss et les couches liasiques et urgoaptiennes situées au NW. du même village semblent bien, si le contour quiles sépare du Cénomanien présente les angles rentrants figurés à la traversée des vallons, n'être que des témoins d'une importante masse charriée au-dessus du Cénomanien. Cette nappe devrait alors comprendre le gneiss du Labourd, qui sera peut-être à séparer tectoniquement des schistes anciens qui, dans la région d'Ossès (feuille de Saint-Jean-Pied- de-Port), forment le substratum tectonique du Cénomanien et au-dessous desquels le Trias gypso-ophitique semble alffleurer en une fenêtre bien caractérisée (fenêtre d'Ossès)". Je tiens d’ailleurs à bien faire remarquer qu'en indiquant toutes ces probabilités, je ne désire que mettre en évidence la néces- sité de nouvelles études du Pays Basque, dont la complexité apparait telle que, dans le Sud de la feuille de Bayonne, la dis- position des couches en lentilles semble presque devenir la règle et qu’une bonne partie des contacts qui y sont figurés doivent être considérés comme anormaux. ESSAI D'EXPLICATION DES PLIS COUCHÉS ET CHEVAUCHEMENTS VERS LE SUD Après avoir ainsi exposé les principaux faits que les contours de la feuille de Mauléon et des feuilles voisines me semblent ., mettre en lumière, J'ajouterai qu'il me paraît évident que 1, Ces diverses hypothèses ont été vérifiées au cours de l'excursion faite avec M. Termier; le massif de Labourd et le Trias d'Ossès appartiennent à la nappe A voir CR. Ac. Sc., t: 153, p. 919-922). STRUCTURE DES. PYRÉNÉES OCCIDENTALES 145 la production du contre-charriage de la zone cénomanienne sur les terrains nord-pyrénéens et sa répercussion sur ceux-ci en plis couchés et chevauchements locaux au Sud, ni l’origine du reploiement et du contre-charriage des nappes B et. C sur le Crétacé supérieur méridional, ne sauraient être séparés généti- quement du régime des chevauchements vers le Sud qui ont affecté ce dernier en même temps que son substratum primaire. Nous avons vu qu'aux Eaux-Chaudes, ce régime sort de dessous les nappes B et C de telle façon qu'il est logique d'admettre que tous ces mouvements ont été concomitants; le rejet que montre la racine primaire de la nappe C dans l'angle SW: de la feuille de Tarbes nest évidemment pas à séparer morphologiquement de la facon dont se terminent les chevauchements des Eaux- Chaudes au milieu des terrains primaires de la zone axiale. D'autre part, ces chevauchements se poursuivent évidemment en profondeur, vers l'Ouest, sous les nappes B et C contre-charriées : c'est là ce que j'ai cru devoir faire figurer schématiquement dans ma coupe synthétique des environs de Sainte-Engrace, en y pro- longeant en profondeur l'allure des environs des Eaux-Chaudes. Mais si, dans une première analyse de ces accidents qui compliquent si fortement la structure des Pyrénées Occidentales et qui devaient la rendre presque indéchiffrable à moins de venir des parties orientales de la chaine, il est naturel de parler de mouvements au Sud, 1l importe de bien préciser qu'il ne s'agit là que du sens relatif du déplacement des parties super- licielles par rapport aux plus profondes. 11 ne faut pas oublier non plus qu'un même déplacement relatif peut être dû à des mouvements absolus ayant eu lieu en sens inverse et que, dans le cas particulier, la disposition indiquée peut s'être aussi bien produite par avancée des parties superficielles vers le Sud que par enfoncement de leur substratum vers le Nord. Or, si l’on examine la carte structurale de l’ensemble de la chaîne pyrénéenne (pl. I), on constate facilement que la direc- tion des nappes nord-pyrénéennes B et C y reste remarquable- ment constante sur tout le long trajet, de plus de 320 kilomètres, sur lequel on peut les suivre depuis la torsion des Corbières Orientales. Elles ne semblent pas porter de trace importante d'une déviation corrélative de leur chevauchement vers le Sud sur le Crétacé méridional et de leur entrainement par-dessus l'emplacement de leurs racines (ou, mieux, de leurs régions d’ori- gine) qui, dans les parties plus orientales de Ja chaîne, doit au contraire être cherchénotablementau Sud destémoins decesnappes. 27 janvier 1912. Bull: Soc. géol. Fr. XI. — 10. ER AIR PO EE SP A PERMET TS 146 LÉON BERTRAND surtout pour la nappe supérieure C. [me semble logique d'admettre qu'en réalité ces nappes, après leur translation nord-pyrénéenne, n'ont pas subi de déplacement effectif important vers le Sud, mais qu'au contraire ce serait leur substratum qui se serait enfoncé vers le Nord au-dessous d'elles, en se comprimant et se plissant, de façon à ce que leurs racines aient été passivement renversées et entraînées jusqu'au point de disparaître sous l'emplacement des nappes qui en étaient originaires. Ce sous-charriage profond (Unterschiebung) de la zone primaire axiale et de sa couverture de Crétacé supérieur du type méridio- nal se serait décomposé en plusieurs accidents analogues el aurait été accompagné de la production des chevauchements imbriqués vers le Sud, pour la formation desquels la préexistence, dans les terrains anciens, d'un régime de plis antérieurs, datant du Permien et déjà normalement déjetés vers le Sud, constituait une prédestination marquée. Quant à la cause de cet enfoncement, il me semble qu'on ne peut l'attribuer qu’à une surcompression de la partie occidentale de la chaîne pyrénéenne, analogue à celle que M. Argand vient d’invoquer pour expliquer le retour- nement des racines des nappes pennines et l’'emboutfissage de ces nappes'. Comme lui, je pense que la production de la structure en éventail résultante ne peut guère avoir été postérieure à la translation des nappes nord-pyrénéennes et qu'elle constitue seu- lement une seconde phase du phénomène orogénique total qui a eu lieu aux temps éocènes et oligocènes. Cette conception apporte une grande simplification dans la compréhension de la structure pyrénéenne. Au lieu de devoir faire intervenir deux sens discordants de poussées dans la pro- duction des accidents de sens différents, ceux-ci s'expliqueraient ainsi simplement par des degrés divers et des phases successives de l’action d’une même poussée tangentielle, dont l'effet normal el initial a élé la production des charriages nord-pyrénéens. RELATIONS DES PYRÉNÉES AVEC LEUR AVANT-PAYS SEPTENTRIONAL ET LE BASSIN DE L'AQUITAINE [Il me semble maintenant intéressant et même désirable de cher- cher à assigner une cause probable à l'accentuation progressive des mouvements vers le Sud dans les régions de plus en plus occi- dentales de la chaîne ou, ce qui revient au même, à la surcom- 1. E. ArGaxo. Les nappes de recouvrement des Alpes Pennines et leurs pro- longementsstructuraux. Matériaux pour la Carte géologique de la Suisse, nouvelle série, XXXI° livraison, 1911, 25 p. et 3 pl. SFRUCLURE DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES {4 : pression tangentielle de plus en plus grande de celle-ci. Il me semble quon peut logiquement l’attribuer au rapprochement graduel, vers l'Ouest, de la Meseta Ibérique, qui aurait transmis les poussées venues du Sud, et d’un massif primaire sous-pyré- néen, formant le soubassement de l’avant-pays septentrional, qui aurait servi de butoir. J'ai déjà signalé incidemment, au début de cette note, l'existence des terrains primaires à la base du Crétacé supérieur sous-pyrénéen, ramenés en klippes à la base du Céno- manien de la nappe pré-pyrénéenne des Pyrénées Centrales. Il me parait très probable qu'il existe, en avant de la chaîne et sur toute sa longueur, un semblable soubassement primaire, fragment de la zone plissée hercynienne. Il apparaît au jour dans les Cor- bières Occidentales {massif de Mouthoumet) et se relie, par les affleurements de la montagne d'Alaric, à la Montagne-Noire, dont il n'a été séparé qu'à l'aurore des temps tertiaires par l'ou- verture du détroit de l'Aude, formé par l’ennoyage d'une région qui était restée indemne de toute pénétration marine depuis le plissement de la fin du Dinantien. La présence de cet important témoin de la chaîne hereynienne sous les terrains de la zone sous-pyrénéenne occidentale ne peut évidemment que se présumer, à cause de la présence d'un épais manteau de formations relativement récentes dans l’histoire de la chaîne pyrénéenne. Une bonne part d'entre celles-ei (les énormes masses détritiques sous-pyrénéennes quaternaires, pliocènes et miocènes, les mollasses miocènes et oligocènes et les poudingues de Palassou) se sont produites par destruction de la chaîne, soit déjà entièrement façonnée par les mouvements orogéniques, soit encore en cours de surrection: et les précé- dentes, qui ne remontent pas au delà du Cénomanien, s'étaient formées après une première phase orogénique qui avait fait sur- gir les couches nord-pyrénéennes en les plissant déjà notable- ment, puisque le Cénomanien repose souvent sur des terrains nord-pyrénéens variés et même sur les couches primaires. Ce n'est toutefois pas une simple vue de l'esprit qui me fait admettre l’exis- tence d'une semblable zone primaire restée émergée en avant des Pyrénées jusqu'au moment de la transoeression cénomanienne : son existence est certaine dans la partie orientale de la chaîne et la continuité des caractères stratigraphiques et tectoniques ne permet guère de douter que le géosynclinal nord-pyrénéen ait été bordé sur toute sa longueur par un semblable massif, Il est à remarquer quune semblable différenciation de la zone pyré- néenne et de son avant-pays avait dû se produire dès le Primaire, lors de la production des plis hercyniens de la première phase, 148 LÉON BERTRAND c'est-à-dire antérieurs au Stéphanien. Nous savons, en elfet, que le Stéphanien est discordant sur les terrains antérieurs plissés jus- qu'au Dinantien inclusivement, aussi bien dans le massif de Mouthoumet que dans la Montagne-Noire, et quil s'y montre avec le faciès Houiller typique ; au contraire, la zone primaire axiale des Pyrénées semble ne s'être vraiment plissée sérieusement qu'avant le dépôt des grès permo-triasiques, et la sédimen- tation marine s'y est poursuivie, en certains points, Jusqu'au Permieninférieur, concordant et plissé avec tous les terrains anté- rieurs, quisemblent, d'autre part, renfermer souvent des couches carbonifères supérieures au Dinantien. La considération des terrains secondaires eux-mêmes, lorsqu'on compare les Pyrénées au bord septentrional de l'Aquitaine, nous fournit aussi des arguments très sérieux en faveur de l'existence, jusqu'au Cénomanien, d'une semblable zone émergée qui devait prolonger vers l'Ouest le massif formé par la Montagne-Noire et le massif de Mouthoumet réunis. Pour cela ilnous faut examiner d'un peu près ce qu'est le Bassin de l’Aquitaine. L'aspect qu'il présente sur les cartes géologiques, par le grand développement qu'y prennent les couches du Crétacé supérieur, au Nord comme au Sud des formations tertiaires qui en occupent le centre, et par la présence de Jurassique et de Trias aussi bien en sa bordure septentrionale que dans les Pyrénées, évoque presque invinei- blement, au premier abord, l’idée qu'il s'agit d’une région assez semblable au Bassin de Paris. Toutefois ce bassin est largement ouvert du côté de l'Océan, alors que le Bassin de Paris est beau- coup plus fermé et est bordé, à l'Ouest, par une ceinture de for- mations anciennes qui le séparent du rivage atlantique; cette différence s'explique d’ailleurs facilement par le fait que les couches marines qui se sont déposées les dernières dans l’Aqui- taine sont bien plus récentes que celles qui terminent la série des dépôts marins du Bassin de Paris, si l’on fait abstraction, pour celui-ci, de la pénétration marine miocène par la Basse- Loire. En d’autres termes, on serait assez naturellement amené à penser que l’Aquitaine est une aire d'ennoyage des terrains anciens s'étendant du Massif Central et de la Vendée, au Nord, jus- qu'à la zone primaire axiale des Pyrénées, au Sud, aire déprimée en son centre et qui a été plus ou moins complètement occupée par les mers secondaires et tertiaires : celles-ci ont d'ailleurs pu se trouver, suivant les époques géologiques, en communication avec celles du Bassin de Paris et avec celles du Bassin rhodanien. Mais cette notion trop simple est contredite par la considéra- STRUCTURE DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES 149 tion des faciès et de la constitution de la série jurassique dans le Nord de l’Aquitaine et dans les Pyrénées. Elle permet de conclure qu'enréalité le Bassin de l’Aquitaine n'existait pas encore à l’époque jurassique et qu'il y avait alors deux aires distinctes de sédimenta- tion : le petit géosynclinal nord-pyrénéen et une autre aire ana- logue établie, au bord méridional du Massif Central, sur l’em- placement et le prolongement de l’ancien fossé stéphanien et per- mien, ces deux aires de sédimentation étant séparées par un mas- sif continental situé sur l'emplacement del'Aquitaine méridionale (fig. 3). Ces deux bassins jurassiques ont d'ailleurs dû avoir une communication, directe ou indirecte, pour leurs portions voisines nord FiG. 3. — Schéma de la DISTRIBUTION bu JURASSIQUE pANS LE Sup-Ouesr 1, Jurassique complet, à faciès de marnes et calcaires marneux; ?, Jurassique avec formations néritiques, récifales, oolithiques, etc., bien développées ; 3, Jurassique marno-calcaire du Pays basque (jusqu’à l'Oxfordien) ; 4, Jurassique formé seulement de dolomies (Bajocien et ? Bathonien) au-dessus du Lias : 5 Régions émergées au Jurassique. . de l'Océan, où se trouvent localisés Les faciès vaseux à partir du Bajocien. Les dépôts marno-calcaires marins se prolongent, en effet, dans le Pavs Basque, jusqu'au moins à l'Oxfordien, alors que le reste du géosynelinal nord-pyrénéen était émergé depuis la formation des dolomies bajociennes ou, au plus, bathoniennes. On sait qu'au contraire, au Trias et au Lias, les deux aires de sédi- mentation en question étaient sous la dépendance directe des régions subalpines, par le détroit des Causses, d'une part, et parles 150 LÉON BERTRAND Corbières orientales et méridionales, à l'Est et au Sud du massif du Mouthoumet, d'autre part. Par contre, tandis que la sédimentation jurassique s’est achevée bien plus tôt dans le géosvnelinal nord-pyrénéen, même pour le Pays Basque, que dans le Nord de l’Aquitaine où s’est déposé le Portlandien, cette seconde région n'a pas reçu de sédiments au Crétacé inférieur, alors que le géosynelinal nord-pyrénéen a été immergé, sur toute sa longueur, à partir de l'Aptien, qui pré- sente encore, comme le Jurassique, des faciès plus vaseux dans le Pays Basque que dans le reste de la chaîne (fig. #). A l'Albien. un caractère vaseux, mais avec intercalations calcaires ou gréseuses témoignant d'un caractère assez peu profond ana- qua x dut Lo. 1 FiG. 4, — Schéma de la DISTRIBUTION DES FACIÈS DE L'APTIEN DANS LE SUD-OUEST 1, Aptien principalement vaseux: ?, Aptien principalement calcaire (Urgo- Aptien) : 3. Régions émergées, logue à celui du flysch calcaire des Alpes, s'est généralisé sur toute la longueur du géosynclinal nord-pyrénéen, où 1la été précurseur d'un mouvement orogénique préliminaire anté-cénomanien. Celui- ci a émergé la plus grande partie du géosynclinal précédent et même il a dû plisser déjà ses dépôts, dans une mesure difficile à appré- cier, mais cependant assez forte pour que ie Cénomanien de la zone pré-pyrénéenne soit discordant sur tous les terrains anté- rieurs jusqu au substratum primaire lui-même. C'est donc par une répercussion du plissement du géosynclinal nord-pyrénéen du Jurassique et du Crétacé que s'est faite la trans- gression cénomanienne, suivie d’une plus complète du Turonien, STRUCTURE DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES 151 qui aimmergé plus ou moins complètement l'ancien continent du Sud de l’Aquitaine et qui est venue recouvrir l’ancienne aire d'ennoyage jurassique septentrionale ; celle-ci s’était elle-même légèrement plissée avant le Cénomanien, comme contre-coup de cette première phase de l'orogénèse pyrénéenne. C’est donc seu- lement à propos du Crétacé supérieur qu’on peut commencer à parler, comme aire de sédimentation, de l’Aquitaine, jusque là composée d'éléments disparates et mal délimitée vers le Sud (fig. 5). Les faciès du Crétacé supérieur y sont d’ailleurs très franchement néritiques et même d'un caractère extrêmement peu profond, sauf en une région limitée (fosse aturienne) qui FrG. >. — Schéma de la DISTRIBUTION DES FAGIÈS AU CRÉTACÉ SUPÉRIEUR 1, Faciès vaseux: 2, Faciès néritiques (calc. à Rudistes, grès .'etc.); 3, Régions émergées. semble résulter de l'approfondissement, vers l'Ouest, du fossé sous-pyrénéen des Corbières méridionales et des Petites-Pyré- nées, qui s'était constitué au bord méridional de lavant-pays, à peu de distance du géosynclinal nord-pyrénéen. La région occidentale continue donc à présenter, ainsi que cela avait eu lieu depuis la fin du Lias, des faciès plus profonds que la partie orientale, et cela devient particulièrement net au Danien et au Montien, où l’Aquitaine s'était de nouveau asséchée et où la sédimentation, localisée au fossé sous-pyrénéen en question, a donné, vers l'Est, les faciès d’eau douce et continentaux du Garumnien, qui prolongent ceux dela Provence,alors que des dépôts 152 LÉON BERTRAND franchement marins continuaient à se former dans la région ocei- dentale (fig. 6). Le même état de choses à persisté au Tertiaire, car les seuls dépôts d'un caractère profond, qu'il s'agisse du Nummulitique ou du Miocène, se rencontrent dans cette région aturienne, alors que le centre de l'Aquitaine ne montre guère que des formations saumâtres ou d'eau douce, avec quelques intercalations marines d’un caractère toujours très littoral. On sait d’ailleurs que cette fosse aturienne est encore actuellement jalonnée, dans les condi- tions bathymétriques du Golfe de Gascogne, par le profond fosse du Cap-Breton. Son bord septentrional me paraît devoir délimiter, avec le bord méridional du massif de Mouthoumet, la partie de l’'avant-pays septentrional qui n'a reçu, au-dessus du soubasse- ment primaire, que des couches transgressives débutant par le == ÉF: [7773 FiG. 6. — DisTRIBUTION DES FAGIËS AU DANIEN ET AU MonNTIEN 1, Faciès marin: ?, Faciès garumnien (dépôts d’eau douce et continentaux): 3, Régions émergées. Crétacé supérieur et d'un caractère entièrement néritique, lors- qu'elles sont franchement marines. Les conditions tectoniques de l'Aquitaine conduisent d’ailleurs à des conclusions analogues à celles que je viens de déduire des conditions stratigraphiques. On sait, en effet, que les terrains secondaires de l'Aquitaine présentent une série d'accidents tecto- niques, étudiés par M. Glangeaud:; celui-ei a montré qu'en général ils sont d'autant plus accusés qu'on les observe plus près des terrains primaires du Massif Central et il a conclu qu'ils résultent de la superposition d’une série d'efforts successifs, ayant eu leur point de départ dans ces terrains anciens. En d'autres termes, ces accidents sont greffés sur les plis anciens du Massif STRUCTURE DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES 153 Central, par rapport auxquels ils affectent donc un caractère pos- thume, de la même façon que les plis des Corbières, qui pro- longent ceux de la région sous-pyrénéenne occidentale, se greffent sur les plis hercyniens du massif de Mouthoumet, ainsi que l’a reconnu M. Bresson. Tandis que les terrains secondaires de la zone géosynclinale nord-pyrénéenne semblent s'être tous plissés d'une façon presque indépendante de leur substratum primaire, précisément à cause de leur caractère géosynclinal, ceux des Corbières, des Petites-Pyrénées et de l’Aquitaine, de même que ceux de la bordure pyrénéenne méridionale, paraissent avoir subi une influence primordiale de la part de leur substra- tum hercynien, qui a donc dû, en ces diverses régions, être recou- vert seulement par des couches dépourvues de caractère géo- synclinal. On vérifie aisément l’absence de ce caractère pour les Corbières et la bordure méridionale: il me semble justifié d'étendre la même conclusion au Sud de l’Aquitane. Le caractère bathyal des dépôts sous-pyrénéens de la fosse aturienne permet de prévoir des complications intéressantes dans le Nord du Pays Basque, et il est possible que le contre-charriage du Cénomanien vers le Sud, qui apparaît en cette région, soit en partie lié à cette circonstance locale, qui ne se rencontre pas plus à l'Est. Dans la région occidentale, les couches cré- tacées supérieures et nummulitiques, en raison de leur caractère géosynclinal, peuvent avoir participé aux plissements et char: riages pyrénéens d'une façon autonome et beaucoup plus active que dans les régions orientales, où elles n'ont joué que le rôle d'un avant-pays, sur lequel le bord pyrénéen a été poussé et qui n’a guère subi de répercussion importante des mouvements pyrénéens que par un rajeunissement posthume des plis hercy- niens. Il me paraît d’ailleurs logique d'admettre que les Pyrénées Occidentales étaient aussi prédestinées à des complications tec- toniques plus grandes que les régions orientales de la chaine, non seulement à cause du plus grand rapprochement dela Meseta et de l’avant-pays primaire, mais aussi par le caractère plus vaseux qu'y prennent les couches du Jurassique et de l’Aptien dans la constitution de la série secondaire nord-pyrénéenne, aux dépens de laquelle se sont formés les principaux accidents structuraux de la chaîne. SUR UN GISEMENT DES COUCHES A PELTOCERAS TRANSVERSARIUM DANS LES ALPES-MARITIMES PAR À. de Riaz. Je viens signaler, ou plutôt rappeler l'existence d'un gisement d'Oxfordien supérieur (Trept) à Aspremont près de Nice. Le compte rendu dela réunion extraordinaire de 1877 (Fréjus et Nice) le mentionnait dans les termes suivants, sans que la Société y ait accordé grande attention : « Un petit cap jurassique est coupé par la route ; sous les calcaires compacts, bien assisés, qui dominent la route et forment la masse du Mont-Chauve, quelques lits marneux renferment des Ammonites et des Bélemnites, toutes de la zone à Ammonites (ransversarius ?. » Cette observation parait être tombée dans l'oubli, car la Carte géologique, feuille de Nice, parue en 1902, figure le Jurassique de ce point sous la notation j**, c'est-à-dire ne reconnaît pas là d'étage inférieur du Rauracien. Aspremont n'est pas cité non plus parmi les localités oxfor- diennes fossilifères dont MM. Kilian et Guébhard ont donné la liste à l’occasion de la deuxième réunion extraordinaire à Nice *. L'observation est cependant facile, au moins actuellement, puisque deux grandes carrières sont exploitées et fournissent des fossiles abondants, sinon très bien conservés et très faciles à détacher. Ces carrières sont situées à droite de la route, à 500 m. envi- ron avant d'arriver au village d'Aspremont, presque exactement sous la forteresse du Mont-Chauve. La première, en venant'de Nice, se fait remarquer par un banc principal fossilifère, de 40 à 50 cm. d'épaisseur ; ce banc est marneux et srumeleux, légèrement glauconieux. Dans la deuxième carrière, 1l m'a paru y avoir plusieurs délits de même nature, mais de moindre épaisseur. Les fossiles restent toujours empà- tés, au moins d'un côté. 1. Note présentée à la séance du 15 mai 1911. 2, Porrer. Compte rendu de la course d'Aspremont et de Tourrette. B.S.G.F., (3), V, 1877, p. 796. 3. Kirran et Guésnarv. Étude paléontologique et stratigraphique des Préalpes maritimes. B.S.G.F., (4), II, 1902, p. 781. D éthe à PELTOCERAS TRANSVERSARIUM DANS LES ALPES-MARITIMES 155 La faune se compose presque exclusivement d'Ammonites. Voici la liste des espèces que J'ai recueillies : Dent de Poisson. Phylloceras mediterraneum Perisphinctes plicatiis Sow. im NEux. D'Or. Oppelia arolica Orr. — Helenæ Der. — Henrici D'Onrs. — colubrinus Reix. Neumayria Bachi Orr. — convolutus Quexsr. Peltoceras (ransversarium Quexsr. — Choffat Der. _ arduennense n'Ors. == obliqueplicatus Cardioceras allernans ve Bucu. WaA1AG. Aspidoceras perarmatlum Sow. _ regalmicensis Pachydiscus Lalander »'Ors. GEMN. Nautilus franconicus OpPr. — Jelski? Sie. Hibolites unicanaliculatus Zixr. Phylloceras tortisulcatum v'Ors. __ Girardoli ve Lor. — protorlisulcatum T'erehratula Zielent pe Lor. Pour. Glossothyris Bouer Zrucux. = Manfredi Opr. Je n'ai remarqué ni Échinides, ni Spongiaires. Ma liste n’ajoute que peu de choses à nos connaissances telles qu'elles sont établies par MM. Kilian et Guébhard (loc. cit.) ; mais ce gisement m'a semblé assez important pour ne pas rester dans l’oubli. Les couches plongent de 25 à 30 degrés vers le Sud-Est. Il n'est donc pas douteux qu’elles aillent rejoindre en profondeur par- dessous les étages plus élevés, la bande oxfordienne qui existe à l'Est du Mont-Chauve etse termine par le gisement bien connu et marqué sur la carte, du vallon de Saint-André. L'année dernière, j'ai joui de cet endroit d’un admurable pano- rama sur la Méditerranée, l’Esterel, les Alpes et la vallée du Var, Cette année, Je n'ai pas été aussi favorisé. VICTOR-AUGUSTE GAUTHIER 1837-1911. NOTICE NÉCROLOGIQUE PAR J. Lambert. L'’ami dont je viens de rappeler le souvenir à la Société géo- logique de France est peut-être mal connu de nos plus jeunes confrères, car depuis huit années il vivait complètement séparé de nous. Atteint d'une cruelle affection, Victor Gauthier s’est éteint le 20 février dernier. Né à Tonnerre (Yonne) le 5 mars 1837, le quatrième enfant d’un modeste vigneron, Victor-Auguste Gauthier s’est progres- sivement élevé par son intelligence et son travail et, fils de ses œuvres, ilavait acquis, il y a vingt ans, une notoriété scientifique méritée. Il éprouvait pour les sciences naturelles un attrait que l'étude vint encore développer, mais appelé par ses fonctions à passer en province la plus grande partie de son existence, 1l avait compris de bonne heure la nécessité de se spécrialiser et, renon- çcant bientôt aux travaux de paléontologie générale, 1l s Se voué exclusivement à l'étude des Echinides. Il devint le correspon- dant, puis le collaborateur et l'ami de Cotteau, tandis que, par son mariage, des relations de famille établissaient' entre Peron et lui une sincère et durable amitié. Élevé au collège de Tonnerre, puis successivement répétiteur aux lycées de Sens et d'Orléans, bientôt licencié ès lettres et, après un brillant concours, agrégé de grammaire, nous le voyons professeur aux lvcées de Pau, du Puy, de Moulins, de Marseille enfin, le 7 janvier 1864. C'est dans cette ville qu'il se ivra durant dix-neuf années à l'étude des Échinides et réunit une impor- tante série des espèces de la Provence. Ses premiers travaux furent des collaborations. Il débute en décrivant deux espèces, d’ailleurs non figurées et dont une seule a pu être maintenue, dans l’ « Essai de Géologie et de Paléon- tologie Aveyronnaise » de Reynès, puis, avec Pa et sous la direction de Cotteau, il entreprend la « Description des Échinides 1. Notice présentée à la séance générale annuelle, le 6 juin 1911. NOTICE SUR V.-A. GAUTHIER 157 fossiles de l'Algérie », œuvre considérable, dont les deux pre- miers fascicules furent publiés d’abord dans les ‘Annales des Sciences géologiques (1873) et dans la Bibliothèque des Hautes études (1875), mais furent ultérieurement remaniés (1883-84), pour constituer une partie du premier volume de ce grand ouvrage, qui fait particulièrement honneur à la science fran- çaise. Pendant dix-huit ans, de 1873 à 1891, Gauthier a tra- vaillé sans relâche aux descriptions de ces Echinides et nous a permis debien connaître cette si intéressante partie de la faune fossile algérienne. Il importe à ce sujet de rappeler quelle fut, dans l’œuvre commune, la part de chacun. Peron a fourni la plus grande partie des matériaux, écrit les notes stratigraphiques et collaboré avec Gauthier à quelques descriptions d'espèces. Cotteau avait gardé la haute direction et son opinion a prédominé dans les questions délicates d'établissement ou d'interprétation des genres et des espèces comme dans celles de classification géné- rale. À Gauthier revient le mérite de l'étude détaillée de toutes ces espèces et leur soigneuse description. A mesure que s’avançait la publication de ce grand ouvrage, les connaissances de l’auteur devenaient plus étendues et il se risquait à nous donner seul quelques courtes notes, la première sur les Échinides qui vivent aux environs de Marcille une autre fort intéressante sur les Échinides du dé deent des Bouches-du-Rhône, prodrome d’un travail plus important qui n’a pas été publié; mais, confident de la pensée de mon savant ami et acquéreur de sa belle collection, j'espère pouvoir un jour compléter sur ce point son œuvre, et faire figurer les espèces assez nombreuses dont il a seulement indiqué les noms. Au cours de ces travaux Gauthier fut nommé, le 7 août 1883, professeur au lycée Michelet, à Vanves, et bientôt promu officier de l’Instruction publique. Îl a depuis publié dans notre Bulletin diverses notes, notamment de 1898 à 1903 ses « Con- tributions à l'étude des Échinides fossiles ». De 1888 à 1895, il avait fait paraître dans l'Annuaire géologique universel une série d'articles où il a donné de précieuses analyses des principaux travaux parus à cette époque sur les Échinodermes. Puis en 1889 il publie sest « Échinides fossiles de la Tunisie », ouvrage important, à la rédaction duquel l'avaient ee pré- paré ses études sur les Échinides de l'Algérie. En collaboration avec Cotteau d’abord (1895 ), puis seul (1902), Gauthier a décrit les curieux Échinides rapportés de La Perse par J. de Morgan. En collaboration avec notre confrère l'ingé- nieur R. Fourtau, il a fait paraître, en 1899, la Révision des Échi- 158 J. ‘LAMBERT nides fossiles de l'Egypte!, bientôt suivie de deux notes sur le même sujet et avait ainsi bien mérité l'honneur d'être nommé membre de l'Institut égyptien. L'œuvre de Gauthier, sans atteindre l'étendue de celle de Cot- teau ou de Loriol, fut donc encore importante. Parmi les types d'Échinides les plus intéressants que Gauthier nous a fait connaître 1l faut citer: Galeropyqus Jolyi du Céno- manien des Charentes, Noetlingia Monteilidu Crétacé de l'Afrique centrale, Entomaster Rousseli du Sénonien de l'Algérie, Rachio- soma Peroni et Lambertiaster Auberti du Crétacé de la Tunisie, Megapneustes grandis de l'Éocère d'Égypte, les Vologesia Tata- osi, Stenonia Morgani, Opissaster Douvillei, Iraniaster Douvillei du Sénonien du Louristan et surtout Cionobrissus Morgani de l'Éocène supérieur de la Perse. Comme naturaliste, Gauthier a principalement manifesté ses opinions dans ses notes les plus courtes et les plus récentes, car dans’ses grands travaux il s'appliquait surtout à nous donner des descriptions très complètes, détaillées et précises de toutes les espèces par lui étudiées. Chacune de ses descriptions est suivie d'un examen consciencieux des rapports et différences de la forme étudiée avec les espèces voisines. À propos de Megapneustes Lorioli, Gauthier a justement remarqué que la valeur taxonomique des fascioles était variable, excellente chez les espèces récentes, alors que l'organe est défi- mitivement fixé, beaucoup moins certaine chez les premières formes à fascioles instables du Crétacé et de l'Eocène. Il attache une certaine importance à la présence de tubercules dans les zones interporifères des pétales de certains Spatangoida. Après avoir nié la valeur générique de la présence des rangées de tuber- cules secondaires chez les Glyphostomata, il s'est rallié à l'opi- nion contraire de Pomel pour justifier son genre Orthechinus. Ses travaux sur les modifications de l’apex des Æemiaster pré- sentent un intérêt considérable et ont ruiné la classification artificielle de Pomel des Spatangoida en Spatangides et Progo- nastérides. Dans ses travaux en collaboration avee Cotteau, il est assez difficile de dégager ses vues personnelles de celles du Maitre ;: ces vues apparaissent plus nettes dans sa note critique sur la classification des Echinides de Pomel, critique sobre, 1. La part qui revient à Gauthier est très discrètement indiquée dans un pas- sage de l’Introduction, où on lit simplement (page 511) que « Gauthier s’est chargé de l'examen et de la révision des nombreux spécimens recueillis et a décrit les espèces nouvelles. Je n'ai eu, ajoute M. Fourtau, que la partie strati- (] graphique à étudier ». NOTICE SUR V.-A. GAUTHIER 159 impartiale, marquée au coin du bon sens, une des meilleures qui ait été publiée et que l’on relit encore aujourd'hui avec fruit. Il s’y montre disciple convaincu du traditionnalisme scientifique. Sans nier l'importance chez les Échinides de l'appareil mastica- toire, 1l lui préfère, dans l’ordre de la gradation des caractères taxonomiques, ceux tirés des rapports du périprocte et de l’apex, ou de la forme des pétales. Et cependant le dernier tout au moins n'est pas plus absolu que celui invoqué par Pomel, car, si l’on peut hésiter sur la position de certains Conulus ou Cono- clypeus parmi les Gnathostomes, on restera tout aussi hésitant sur le caractère vrai des pétales du Galeropyqus Peroni ou du Clypeus Constantini. Cette recherche de l'absolu en matière de nomenclature, qui séduit les meilleurs esprits, est en réalité assez décevante, car dans la nature la richesse des formes est telle que l'étude d'un caractère isolé conduit fatalement à l'observation de dégradations progressives et de liens apparents entre les prin- cipales familles. En sorte que lesavant, qui poursuit cetterecherche sur l'étude d’un caractère prétendu de premier ordre, est insen- siblement conduit par une évolution progressive de ses idées aux théories diamétralement opposées du transformisme. Gau- thier n'y à pas échappé et lui, qui niait alors tous rapports entre les Paléchinides et les Néaréchinides, nous le verrons, dix ans plus tard, rechercher partout la forme de passage d’un type à un autre et s’imaginer en avoir au moins trouvé une dans son Proholaster Aubert. Gauthier nous apparait surtout comme un puissant prépara- teur de matériaux, inlassable descripteur d'espèces et de formes nouvelles, rarement soucieux de soulever le voile qui nous obscurcit la question des origines. S'il aborde cette question dans ses Échinides de la Perse, c’est bien timidement et en quelque sorte incidemment, à ras du genre /raniaster, énonçant comme un axiome cette pensée qu'un genre ne saurait appa- raître tout d’un coup, complètement isolé des autres. C’est là une opinion qui procède plutôt de la foi à une théorie que de faits matériellement constatés. Dans cet ordre d'idées, Gauthier a cru devoir signaler ce qu'il appelle les affinités d’/raniaster avec Stenonia, qu'ailleurs 1l fait descendre Schizaster d’'Opissaster, Bones de Bothriopyqus, Pliolampas d'Échi- nanthus. Laissons-lui la responsabilité de ces opinions, mais remarquons que sa science et son talent se sont surtout mani- festés dans l'observation des espèces connues, la création des espèces nouvelles et leur description. Sous ce rapport, 1l a acquis une juste notoriété et son œuvre, intacte après des années déjà 160 J. LAMBERT nombreuses écoulées, s'imposera aux générations futures comme elle s'impose à ses contemporains. Munier-Chalmas disait familièrement que la valeur du natu- raliste se reconnait à l'habileté du préparateur. Rien ne fut plus vrai en ce qui concerne Gauthier, 1l faut voir dans sa belle col- lection avec quel som et quelle adresse 1l savait dégager un Échinide dans les gangues les plus rebelles. Alors on comprend mieux l'excellence de ses descriptions à la fois si complètes, si exactes, sobres et élégantes. Naturaliste passionné, travailleur infatigable, chez lui la pro- fondeur de la science n'avait d’égale que l'étendue de la modestie. Au milieu de ses collections et de ses livres, consacrant vers la fin de sa carrière ses loisirs à ses études favorites, entouré de l'affection de quelques amis et de la tendresse d'une compagne dévouée, il semblait devoir couler dans la retraite qu'il s'était choisie, à Sens, des Jours heureux, contribuer plus que tout autre aux progrès de l'Echinologie et, sans briguer les honneurs, atteindre une célébrité scientifique indiscutable, quand la maladie vint bouleverser ses travaux, sa vie et jusqu'à ses sentiments eux-mêmes pour ceux qui lui avaient été les plus chers, en sorte que nous avons,eu en quelque sorte, la douleur de le perdre deux fois. | LISTE DES PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES DE VICTOR GAUTHIER 1868. (Descriptions d’Échinides in) Reynès, Essai de Géologie et de Paléontologie aveyronnaises. 8°, 110 p., 7 pl. 1873-75. Echinides fossiles de l'Algérie par G. CorrEau, A. P£rox et V. Gaurmier. {re édition. 8°, fasc. 1, 30 p., 2 pl. Ext. Annales des Sc. géol.,t. IV, fase. 2, 96 p., 8 pl. — Ext. Bibliot. des Hautes Études, Se. nat., t. XII. 1874. Sur les Échinides qui vivent aux environs de Marseille. 4°, 3 p. Ext. CR. Ac. Sc., 10 août 1874. 1876-91, Échinides fossiles de l'Algérie, par Correau, PEroN et Gauruier. 80, 3 vol. contenant dix fascicules, soit un ensemble de 1188 p. et 85 pl. IS80. Sur les Échinides du département des Bouches-du-Rhône. 8°, 11 p. Ass. fr. Avanc. Sc. Congrès de Reims, p. 518. 1884. Recherches sur le genre Micraster en Algérie. 80, 6 p., 1 pl. Ass. fr. Avanc. Sc. Congrès de Blois. IS8S*. Sur quelques Échinides monstrueux appartenant au genre Hemias- ter. In-8°, 3 p.,1 pl., Id. : 1885. Une nouvelle classification des Échinides. In-8°, 23 p. Bull. Soc. Sc. hist. et nat. de l'Yonne, 2° sem. 1884. NOTICE: SUR‘ V.:-A: GAUTHIER 161 1885. Description de trois Échinides nouveaux recueillis dans la Craie de l’Aube-etide Yonne. 80, 0p., 2/pl. Ass: fr. Avanc. Sc. Congrès de Grenoble, p. 350. 1886. Recherches sur l'appareil apical dans quelques espèces d’Échinides ne au genre Hemiaster. 8°, 8 p., 22 figures. Ass. fr. Avance. . Congrès de Nancy. ISSS. Types nouveaux d'Échinides crétacés. 80,8 p.,1 pl. Ass. fr. Avance. Sc. Congrès de Toulouse. I888. Échinides. Description des espèces de la Craie de Reims et de quelques espèces nouvelles de l'Aube et de l'Yonne. /n PERox : Notes pour servir à l’histoire du terrain de Craie. 8°, 43 p., 4 pl. 188S-95. (Articles). _chinodermes, in Annuaire géologique universel ; lomessINVEEX [nes Particle ECM D 282510 NV pH NCEANIE DOS SERPENT D AO ERP VAI pe MOMENT Sp IS Xp 019) — Ensemble 170 P: 1889. Note sur les Échinides crélacés recueillis par M. pe Grossouvre (en Houraine) BAS GE (0) XVI p 555 (81p. Lple): 1889. Description des Échinides fossiles de la Tunisie. 80, 116 p. et Atlas fol. de 6 pl. 1890. Présentation de la Description des Échinides recueillis par METhomas en Tunisie 89/9 p. BUS Gr 2,8); XNIIT, p.436. 1890. Contribution aux Hehiaides d'Algérie : Deux types JjJurassiques nouveaux. 80,4 p., 1 pl. Ass. fr. Avanc. des Sc. Ceraie de Paris. 1891, 2 sur quelques lchinides denMonne-80/20p #2 pl BulSoe . hist. et nat. de l'Yonne, t. 44, 2€ sem. 1890. 1892. . sur les Échinides crétacés recueillis en Tunisie par M. Auserr. 8°, 52, p., 4 pl. 1895. Mission enthque de Perse par J. be MorGax. Il, Paléontologie. Échinides fossiles par Correau et Gaurmier. 132 p., 16 pl. 1896, Description des Échinides fossiles des terrains jurassiques de la Tunisie. 8°, 25 p., { pl. fol, IS98-1903. Contribution à ja des Échinides fossiles. In-80, 28 p., 6hfs %ets pl B SGEN, GX KNV p.831: XXVITL, p.344: ). Pépe189 C6 AIT D d 189977 FourTau. Reviion des Échinides fossiles de l'Égypte. 4°, 140 P., 4 pl. Mémoires de l'Institut Égyptien. Le Caire, 18991: 1900. In Fourrau: Notes sur les Échinides fossiles de l'Égypte. 8e, 16 p.,# pl. 1901. In Fourrau : Notes sur les Échinides fossiles d' Égypte. ME) 5 fig., 6 pl. Bull. Instilut Égyptien. Sér. IV, vol. 1902. — Mission scientifique de Perse, par J. ne M III, Études géologiques. III, Échinides, supplément. 49, 90 p., 8 pl. 1903. Note sur quelques Échinides siliceux recueillis à Fravssinet-le- Gelat/ (Pol SEE D EE AS CLEA) "IIPEp 1032 1. C'est à tort évidemment que le nom de Gautier ne figure même pas au qire de cet ouvrage, malgré la part considérable qu'il a prise à sa rédaction. . GAUTHIER a en outre mis en ordre le manuscrit et surveillé la publication d'u un ouvrage posthume de Correac : Description des Échinides recueillis par MT. Darren dans le Miocène de la Sardaigne. Il a enfin complété la Monographie des Spatangus du système miocene de France, en faisant exécuter à Sens la planche XIIT que Corrrau n'avait pas encore fait dessiner au moment de son décès. 29 Janvier 1912. BulASociréol Er NT PE | h. ER ARTE Vois 07 es ON ASS ta ET Let A "T2! à , ' SUR L'EXISTENCE POSSIBLE DE PHÉNOMÈNES DE CHARRIAGE A L'ILE DE RHODES PAR P. Fallot:. Ayant eu l’occasion, lors de la récente croisière de la Revue générale des Sciences en Méditerranée orientale, de débarquer à Rhodes, j'ai étudié la belle monographie de cette île par M. G. von Bukowski?. Cet ouvrage et la carte qui l'accompagne donnent à première vue l'impression très nette de phénomènes de recouvrement dans la région décrite. Au cours de l'arrêt très bref de la croisière dans la ville des Chevaliers, il me fut possible, grâce à la grande amabilité de M. Roullet-Chéry, organisateur des voyages, de M. Mandine, com- mandant le paquebot « Ile-de-France », et de M. le consul de France à Rhodes — qui mirent à ma disposition tous les moyens de transport — de faire une rapide excursion dans les terres. Bien entendu, je n'ai eu le temps de faire aucune observation précise, mais la vue du pays est venue confirmer les interpréta- tions que m'avait suggérées l'étude attentive du livre de M. von Bukowski. Je voudrais exposer dans ces quelques lignes, sous toutes réserves, l'hypothèse à laquelle Je suis arrivé ; mais, avant toute chose, je tiens à exprimer ma très vive reconnaissance à MM. Léon Bertrand, Haug, Kilian et Lugeon pour les conseils et la bienveillante attention qu'ils ont bien voulu m'accorder pendant la rédaction de cette note. Il me paraît que les anomalies stratigraphiques si magistrale- ment décrites par M. von Bukowski s’éclairent d’un jour nouveau lorsqu'on les analyse à la lumière des théories modernes de la tectonique. Le savant autrichien a étudié Rhodes avant que ces théories eussent triomphé, mais sa haute compétence stratigra- phique, l’admirable précision des documents qu’il a recueillis, constituent une base solide pour les essais d'interprétation qu'il est légitime de tenter. Les lignes qui suivent n'ont pas la prétention d'expliquer dans . Note présentée à la séance du 12 juin 1911. . G. vox Buxowskr. Geologische Uébersichtskar te der Insel Rhodus. Jahrburch ne K. K. Geol. Reichsanstall. Bd. 48, Heft 3 et 4. Wien, 1898. dE s CHARRIAGES DANS L'ILE DE RHODES 163 leurs détails les particularités tectoniques et stratigraphiques de la région, mais simplement d'attirer l'attention des géologues sur cette partie de l'arc dinaro-taurique. Les terrains représentés à Rhodes sont, d’après M. von Bukowski : 1° Des calcaires puissants dont la base est crétacée et le sommet éocène ; 2 Un flysch éocène, straligraphiquement supérieur à ces calcaires ; 3° Un deuxième flysch, formé, comme le précédent, de grès et de schistes. Sa faune permet de le rapporter à l’Oligocène inférieur ; 4 Des couches chargées de débris éruptifs, où des poudingues à galets de gabbros, de diabases et de serpentine alternent avec des grès à serpentine ou à sables éruptifs. Ce sont les « couches de Thari », d'âge indéterminé : 5° Des calcaires levantins, lacustres ou fluviatiles : 6° Un Pliocène récent. Rhodes forme le terme le plus oriental de la guirlande de terres émergées qui relie l'extrémité du Péloponèse au cap Atupo, en Asie Mineure. L'ile est allongée du SW. au NE., et consti- tuée par des collines de flvsch ou de terrains levantins dont les onduiations portent des forêts et des cultures. Des sommets ou de véritables massifs escarpés, dominant ces petites montagnes, font au pays une ossature imposante. Ils Jalonnent une bande de calcaires crétacico-éocènes qui se montre au NNW., à la hauteur des monts Akramiti et du cap Ladiko, et coupe l'île en oblique jusqu’à la pointe de Lardos et au cap Vudhi, à 8 km. de Rhodes même. Notre hypothèse est que ces calcaires, ainsi que le flyseh qui les supporte, reposent, en recouvrement, soit sur un substra- tum inconnu, relativement ancien, soit sur les dépôts levantins que l’on voit, très développés, aux deux extrémités de l'île. Un examen attentif de la carte permet de constater que les montagnes du centre et de l'Ouest de Rhodes ont une base for- mée, soit entièrement, soit presque entièrement de flysch éocène, alors que leurssommets sont constitués par les calcaires créta- cico-éocènes. Si ce fait ne se produisait que pour des massifs étendus tels que les Monts Akramiti, Ataviros, ou le cap Kopria, on pourrait l'interpréter comme résultant de la saillie, au travers du flysch, de voütes anticlinales, déterminant les sommets. Mais entre ces montagnes, des « témoins » de cal- care couronnent encore six collines de moindre importance, à base de flvsch. 164 P. FALLOT Sur le flanc sud-est de l'île, le contact des deux terrains est masqué en grande partie par du Pliocène, et, d'autre part, le calcaire plonge directement vers la mer. Toutefois, au Mont Rhoyno, et près du monastère d'Ingose, on retrouve des « témoins » de cal- caire superposés au flysch. M. von Bukowski a remarqué cette singulière position du cal- caire crétacico-éocène par rapport au flysch, et note que ce flysch est, lui-même, extraordinairement plissé et froissé. Les actions métamorphiques y ont donné lieu à la production de phyvilites, et même de minéraux tels que la glaucophane et la rhodusite. On y trouve, de plus, inclus en nids et en lentilles, des amas d'un calcaire analogue à celui, crétacico-éocène, des sommets. Nulle part, sauf en deux points, à Mavranera et Ayos Isodo- ros, on ne voit la superposition du flysch au Crétacico-Éocène : et encore là, est-elle masquée en partie par des intercalations répétées de grès et de schistes rougeàtres du flysch dans le cal- caire. Partout ailleurs, M. von Bukowski n'explique le contact fran- chement anormal du Crétacico-rocène et du flvsch que par l'effet de cassures ou d'effondrements généraux du Tertiaire par rapport aux calcaires qui le dominent. Toutes ces étrangetés stratigraphiques et tectoniques rappellent beaucoup celles des pavs où l’on à démontré l'existence de recouvrements, et il semble bien, pour un esprit averti, que les masses calcaires crélacico-éocènes de Rhodes reposent sur un flysch plus récent qu'elles. Mais, outre ces masses de calcaire qui paraissent nettement nager sur le flysch, il en est d’autres, comme celles du Mont Elias et du Strongilo, dont la base est en contact avec les couches de Thari ou le Levantin. On trouve, au pied de la première de ces montagnes de cal- caire, des ‘lambeaux de flysch assez importants: mais ils sont interrompus par des affleurements de couches de Thari, ou de Pliocène. Nous aurons à examiner plus loin si ces dernières for- mations sont recouvertes par les terrains charriés, ou si elles reposent, au contraire, transgressivement sur eux. Nous ne pou- vons donc pas invoquer la position du calcaire par rapport à ces assises pour élucider sa position tectonique ; mais les lambeaux de flysch situés à la base du système crétacico-éocène dessinent sur la carte un angle rentrant, à l'intersection des vallées, et cette considération importante permet à elle seule de penser que, Parq EST Re au Mont Elias comme dans la région centrale, le calcaire créta- : cico-éocène repose sur le flysch. TT. CHARRIAGES DANS L'ILE DE RHODES 165 Eu ce qui concerne le massif du Strongilo, on ne voit le flysch qu'en un point, à la base du calcaire, aux environs de Archipoli. Partout ailleurs le Levantin ou le Pliocène récent s'appuient contre les calcaires orétacico-éocènes. Mais la vallée qui coupe le massif calcaire laisse apercevoir son substratum de flysch. M. von Bukowski explique ce dernier phénomène par un étrangle- ment synclinal ou un effondrement suivant l’axe de la vallée, c’est-à-dire suivant une direction oblique par rapport à celle des plis affectant le calcaire. Il semble plus naturel de considérer cette vallée comme une « fenêtre » démontrant la superposition anormale du calcaire crétacico-éocène au flvsch. Les autres massifs calcaires, ceux de Archangelo, de Zambiko, de Aphantos, du cap Vudh1... etc..., quoique paraissant émerger uniquement du milieu des assises du Levantin ou du Pliocène marin, peuvent être rattachés par induction au Crétacico-Éocène de la nappe de recouvrement. : Mais ces phénomènes n'ont pas affecté uniquement le calcaire; ils intéressent aussi le flysch. En effet, on sait que la base de l'Oligocène est représentée par des dépôts à faciès « Hysch ». M. von Bukowski le signale à Mesanagrose, au SSW. de l'ile, et, sous réserve, en un point du chemin de Filonit à Lardos, vers le milieu du grand affleurement de flysch éocène du flanc sud-est de Rhodes. Or, puisqu'il existe de l'Oligocène dans la région, il devrait, si le flysch éocène était réellement en place, reposer sur ce dermer, el se montrer écrasé et laminé par le Crétacico-ocène charrié. Cette disposi- tion n'est réalisée nulle part. A Mesanagrose, les rapports de l'Oligocène avec le flysch éocène sont masqués par des dépôts levantins. Le gisement hypothétique du chemin de Filonit paraitrait se montrer sous le flysch éocène, mais ceci ne peut servir d’argument préeis, car M. von Bukowski insiste sur le doute qui existe dans son esprit relativement à cet affleurement. Le fait important à retenir est que l’Oligocène, n'étant pas interposé entre le calcaire charrié et le flysch éocène doit néces- sairement trouver sa place sous ce dernier. Il paraît en effet impossible d'admettre, étant donné qu'il comprend surtout des grès et des conglomérats, qu'il ait été laminé au point de disparaître complètement. Il serait légitime de conclure de ces faits que le flysch éocène appartient bien à la masse en recouvrement. On a supposé jusqu'iei que le flvsch est bien éocène. S'il — | MÈRE © - ” d ÿ # NE vrrd ln 0 PART RES EL 166 P. FALLOT était crétacé, tous les terrains reposeraient normalement les uns sur les autres. Nulle interprétation tectonique n'aurait à interve- nir. M. von Bukowski a examiné cette question et a conclu que jamais le flysch n'est crétacé, mais qu'il apparlient toujours à l’Eocène moyen el supérieur. Il semble donc que l’on puisse formuler la conclusion suivante : L'élément principal du sous-sol de l'ile de Rhodes paraît cons- titué par un flysch éocène, portant, en superposition anormale, des calcaires crélacico-éocènes, el reposant à son tour sur des terrains oligocènes. Les documents que nous possédons ne per- mettent pas de dire si l’on a affaire à plusieurs nappes différentes, ou simplement au flanc renversé d’un pli couché dont le flanc normal aurait été détruit par l'érosion. Quant à la date du plissement qui aurait produit ces disloca- tions, elle est très discutable. D'après M. von Bukowski le flysch éocène serait très froissé. Le flysch oligocène serait, au contraire, d’allure plus calme. Les couches de Thari sont presque horizontales. Aucun pli véri- table n’y paraît. Les bords de leurs affleurements sont redressés au contact du flysch ou du calcaire ; mais le savant autrichien ne spécifie pas si ces couches redressées s'appuient sur le cal- care, ou si elles plongent sous Lui. La première interprétation doit être la sienne, car 1l considère les couches de Thari comme transgressives. Enfin, les dépôts levantins et ceux du Phiocène récent accusent des mouvements divers qui ont superposé des plis et des cas- sures plus récents aux plis principaux qui sont, pour M. von Bukowski, mésoligocènes. D'après l'examen de la carte, il semble que les couches de Thari s'enfoncent de toutes parts sous le flysch et sous le Cré- tacé. La bande de calcaire et d'Eocène du Mont Rhoyno paraît reposer sur elles. La superposition semble nette au monastère de Kamyri, et l’affleurement de Thari pourrait facilement être con- sidéré comme une « fenêtre ». Mais il y a plus. Au fond de la vallée du Taglaris Potamos, dans la gorge que ce cours d’eau a taillée dans le calcaire crétacico-éocène, on retrouve des couches de Thari, très froissées et manifestement inférieures aux cal- cares !. 1. Même, le fait que, ici ou ailleurs, les couches de Thari aient la même posi- tion que le flysch oligocène par rapport au flysch éocène ou au Crétacico-Eocène, nous ferait supposer, selon l'hypothèse émise incidemment par M. von Bukowski, qu'elles représentent simplement un faciès latéral des grès el conglomérats du flysch oligocène de Mesanagrose. CHARRIAGES DANS LILE DE RHODES 167 Enfin, si l’on étudie, toujours d'après la carte, les rapports des masses charriées avec les terrains levantins, on pourrait également supposer que les lambeaux de recouvrement reposent sur ces derniers. Les collines formées d'assises levantines, et couronnées en apparence de flysch éocène, qui avoisinent le gise- ment d'Oligocène de Mesanagrose, la terminaison en biseau et les contours étranges du flysch affleurant au pied du mont Elias. ou au bas du flanc sud-est de l'Ataviro, enfin, l'allure assez fortement plissée des assises levantines, lacustres ou fluviatiles, paraissent dignes d'appuyer cette hypothèse. Par contre, il parait assez difficile d'admettre que, pour le Kutsuthey, par exemple, non seulement le flysch éocène, mais encore les grès et conglomérats — dépourvus de plasticité — de l'Oligocène ou des couches de Thari aient été suffisamment lami- nés pour que le contact soit direct entre le calcaire crétacico- éocène et le Levantin. Quoi qu'il en soit, le mouvement orogénique principal à eu lieu avant le Pliocène supérieur dont j'ai vu les dépôts reposer transgressivement sur les couches crétacico-éocènes du cap Vudhi. - _- En résumé, si l'on admet, pour expliquer la structure géolo- gique de l’île de Rhodes, l'hy pothèse de phénomènes de char- rlage intéressant le Érétace l'Éocène et l'Oligocène, on peut faire, quant à leur âge, trois suppositions : 1° Le mouvement aurait eu lieu à l’Oligocène moven; après décapage partiel, les couches de Thari, le Levant etle Pliocène marin se seraient déposés A IL et auraient été, ensuite, plus ou moins plissés, après coup, par des « mouvements posthumes » qui se seraient poursuivis assez longtemps. Dans ce cas, la chaîne serait antéaquitanienne. C'est l’âge que M. von Bukowski assigne aux mouvements principaux admis par lui. 2° Le mouvement daterait du Miocène, serait postérieur au dépôt des couches de Thari. Celles-ci ne seraient donc pas en place. Cela expliquerait peut-être l'abondance étrange parmi leurs matériaux de roches éruptives dont on ne retrouve pas d’autres traces aux environs, mais seulement en Karie, à une centaine de kilomètres au NNE!. 3° Le mouvement aurait eu lieu un peu après le dépôt des couches levantines, vers la fin du Pliocène moyen. 1. Si l'on admettait que les couches de Thari sont un faciès du flysch ‘ligoz cène. cette seconde hypothèse se confondrait évidemment avec la premiére FALLOT pb, 168 :SUTBAIIY S917N8 xne gaoddes ed my onb ajout ouai 91] quonoî BU 2P Sa49n09 ST ‘OIL 9P orjaëd 93399 suep sed a1quour 9$ où 2U990810 YOSAI 2'T ‘VLON ‘UMBU OU990I[d ‘9 : 2JJEIANTS UHUBAOT ‘€ : O1JSNOPT UTJUBAOT °F : HUIT 9p S249009 ‘€ ! 009009 WISÂTA ‘& : 2U9909-0910BT QD AIBOTE) y} — “PUOYPIHOM JUOUL Ne IHIOF] JUOUU NP SHAOHE HO MI AG SHANON) — ‘€ PL OÙ -surJUBAO-JS0d sJuoauuaAnout :osaJOd {4 OURBISIOUL, — °& OI ca eBersseys 8P : png f 2 ounA feuoqesey euoyxe[UAOY AA Se![3 ,W NP JISSEW oufoyy ; | 13J0H :N ‘IAB, 9P sayono) Sa] PSSAIHTUI jur{e SJUAUIAANOUX : osayJodAy 2PU0I9S — Hétu ounA feyoqesey BUOUYE]YAON :W se1]3 ,IN NP JISSEW oufoyy ;W 110} ; 3 4 1 'H 3 -suoruejinbepque squowoanotu : oSau}odAu ua — ‘+ OM ounA feyoqeue} EUOYYE|UAOY ;W SE1[3 4W NP JISSeW oufouy;n "FJ0H A NN ESS CHARRIAGES DANS L'ILE DE RHODES 169 L'absence de prolils dans le beau mémoire de M. von Bukowski empêche de choisir définitivement entre ces hypothèses, aussi nous contentons-nous de les émettre sous toutes réserves, notre but étant seulement d'attirer l'attention sur une région très intéressante de l’are dinaro-taurique. Toutefois, ces hypothèses appellent deux den es M. Cayeux a révélé, dans des notes très intéressantes |, l’exis- tence de phénomènes de charriage en Crète. Leur date est, pour ce savant, nettement antéaquitanienne. L'île de Rhodes, toute voisine, et appartenant au même système tectonique, on serait porté à attribuer le même âge aux dislocations qui viennent d'y être étudiées, et à se prononcer pour la première hypothèse. Les données sur la direction du mouvement de plissement font totalement défaut. Il ne peut done être question d'élucider les relations de cette chaîne rhodésienne avec les autres chaines dinariques ou tauriques voisines. Remarquons pourtant que si l'on admet des charriages à Rhodes, l'interprétation proposée par M. Suess ! des relations de cette île avec les chaînes d'Asie Mineure ou de Crête semble devoir être légèrement modifiée. D’après les travaux de M. von Bukowski, le maitre autrichien constate à Rhodes la présence de deux chaînes, l'une, formée par les monts Ataviros, Akramiti, allant jusqu'au mont Elias, serait pour lui la continuation et l'extrémité orientale de l'arc dinarique des montagnes des îles de Crète et de Kasos; l’autre traversant Rhodes suivant une direction NW.-SE., serait l’extré- mité occidentale d’un arc faurique. Le nœud, l'intersection de ces deux directions se trouverait au centre de l’île. Dans notre hypothèse, l'orientation de ces reliefs calcaires n'aurait plus de signification. Elle serait due aux hasards de l’éro- sion taillant dans la masse en recouvrement. D'autre part, nos suppositions n'impliquent pas, en ce point, plusieurs efforts oro- géniques, différents et croisés. Il semble donc que l’on ne peut plus se prononcer avec certitude quant à la liaison de l'arc dina- rique de Crète avec les ares tauriques d'Asie Mineure. Seule, une étude locale précise permettrait d’élucider la question. 1. LL. Cayeux. Phénomènes de charriage dans la Méditerranée orientale. CR. Ve. Sc., t. CXXXVI, pp. 474-476. Voir aussi: L. Cayeux. Lignes directrices des plissements de l’île de Crète. Compte rendu de la IX® section du Congrès géologique international. Vienne, 1903, pp. 382 et suiv. 2, E. Suess. La face de la Terre, trad. française, L. III, première partie, p. 429. LES ASSISES CRÉTACIQUES ET TERTIAIRES TRAVERSÉES PAR LES FOSSES ET LES SONDAGES DE LA RÉGION DE BÉTHUNE PAR J. Gosselet:. Après avoir présenté à la Société géologique de France le troisième fascicule de mon travail sur les Assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France, publié par le Service des Topographies souterraines, je désire résumer ici les résultats qui y sont contenus. Le premier fascicule traitait de la région houillère de Douai depuis la concession d’Aniche à l'Est jusqu'à celle de Lens à l'Ouest. Le deuxième fascicule a fait connaître les couches tra- versées par les nombreux forages industriels de Lille, Roubaix, Tourcoing, etc. Le fascicule qui vient de paraître a pour objet le bassin houiller du Pas-de-Calais, à l'Ouest de Lens, il est donc la continuation du premier fascicule. Le point géologique le plus saillant de ce premier fascicule a été de démontrer qu'il existe à la surface du terrain houiller d'importantes dénivellations, des paléocreux, atteignant jusqu’à 100 mètres de profondeur et dus à des érosions, qui se sont pro- duites sur la pénéplaine primaire avant le retour de la mer crétacée. Dans la région de Béthune, qui est l'objet du troisième fasei- cule, on constate aussi des dénivellations très importantes; mais elles ont une cause absolument différente : elles sont le résultat de failles, nommées épicrétacées, parce qu'elles sont postérieures à l’époque crétacée. Non seulement la surface primaire a subi une dénivellation, mais aussi la surface des diverses assises de la craie. Si toutes ces failles sont post-crétacées, 1l en est une, celle d'Hersin, qui parait s'être produite avant le dépôt des couches tertiaires éocènes : car on ne constate pas de dénivellation de la base du Tertiaire. Les autres failles épicrétacées ont affecté le terrain tertiaire, peut-être même sont-elles de l'époque pléistocène. Rien ne prouve 1. Note présentée à la séance du 19 juin 1911. CRÉTACÉ ET TERTIAIRE DE BÉTHUNE 171 du reste qu'elles soient le résultat d’un mouvement unique. Elles ont pu se produire à plusieurs reprises, par une série de mouve- ments, qui ont commencé après le dépôt de la craie, pour se terminer pendant la période quaternaire. Les failles épicrétacées de l’Artois présentent, en outre, la particularité suivante : l’emplacement de la cassure crétacée est superposé à une faille plus ancienne, qui a affecté uniquement les terrains primaires et qui a été parfaitement reconnue par les travaux souterrains. On peut dire que les failles épicrétacées ont deux phases : l’une pré-crétacée antérieure à la formation de la pénéplaine primaire ; l'autre, post-crétacée ou même post-tertiare.. Le mouvement a été de sens différent dans les deux phases. Celui de la première phase a abaissé la lèvre sud ou occidentale par rapport à la lèvre nord ou orientale. Son amplitude peut atteindre 800 m. et même plus. Ainsi à Bruay, il a amené la houille demi-sèche du Sud-Ouest appartenant aux assises supé- rieures du Westphalien, au contact des houilles trois quarts grasses du Nord-Est, qui sont les plus anciennes du même étage. Le mouvement de la deuxième phase a, au contraire, abaissé la lèvre nord ou orientale par rapport à la lèvre sud ou occiden- tale. Également à Bruay, le tourtia superposé à la houille demi-sèche de la fosse n° 2, située au NE. de la faille, est 50 m. plus bas que le tourtia de la fosse n° 1, superposé à la houille trois quarts grasse du SW. Les deux fosses ne sont cepen- dant séparées que par un intervalle de 250 m. Les failles épicrétacées ne montrent aucun phénomène de transport horizontal. Elles sont à peu près verticales avec une légère inclinaison vers la direction de l’affaissement.-Il en résulte que les failles des deux phases sont légèrement inclinées en sens inverse. Les failles épicrétacées reconnues dans la région de Béthune sont au nombre de quatre, ce sont celles d’'Hersin, de Ruit, de Pernes et de Marqueffles. Les deux premières sont dirigées du SE. au NW., en faisant entre elles un certain angle. Elles viennent s'embrancher au SE. sur la faille de Marqueffles qui est sensiblement dirigée de l'ESE. à l'WNW. Quant à la faille de Pernes, qui est parallèle à celle de Ruit, elle est probablement ume à celle de Marqueffles par une autre faille moins nette, la faille d'Ourton (fig. 1). Toutes ces failles, même dans leur première phase, sont posté- rieures aux failles qui ont accompagné le ridement hercynien, telles que la Grande Faille, ou faille Eifelienne, la faille Reu- {72 J. GOSSELET maux, le Cran de retour et autres. La faillé de Marquefles, sensiblement parallèle à la Grande Faille sur une partie de son parcours, la coupe en deux tronçons, dont celui du Nord est plus élevé que celui du Sud. Les étages crétaciques traversés par les fosses et les sondages de la région de Béthune sont les suivants : 1° ALBtEN où Gault, qui est rare et n'existe guère d’une manière continue que dans les environs de Grenay. 20 CÉNOMANIEN, dont les bancs inférieurs, colorés par de la glau- conie, constituent le tourtia des mineurs. Les couches plus élevées sont à l'état de marnes argileuses blanches (Dièves blanches) dans l'Est et à l’état de marnes calcaires contenant jusqu’à 89 °/, de carbo- nate de chaux, dans la partie occidentale de la région (Bruay, Marles, etc.). . 3° TUuRONIEN, qui se subdivise en trois assises. a) Dièves, marnes argileuses à /noceramus labialus, de plus en plus calcaires de l'Est à l'Ouest. b) Bleus, marnes à /noceramus Brongniartr. CFichinelle O o Bethune o Fernes Fri. 1. — Esquisse schématique des FAILLES ÉPICRÉTACÉES DE L'ARTOIS. J'ai dû souvent considérer ensemble ces trois assises marneuses: Cénomanien, Dièves, Bleus et j'ai désigné leur réunion sous le nom de Marnes crayeuses. Leurs limites sont assez incertaines, de telle sorte que les mineurs et sondeurs les confondent souvent. Par suite les épaisseurs que l’on attribue à chacune d'elles sont très irrégulières. Mais leur ensemble à, dans toute la région, une épaisseur constante de 90 à 100 mètres. Par suite d’une circonstance qu'il m'a été impossible de déterminer, l'ensemble des marnes crayeuses prend entre Nœux et Bruay un faciès spécial que J'ai appelé diéfeux. C’est une masse très argileuse plas- tique, verte, que les sondeurs ont nommée Piève verte. Les Dièves CRÉTACÉ ET TERTIAIRE DE BÉTHUNE 173 vertes appartiennent aux trois assises : Cénomanien, Dièves et Bleus. le faciès diéfeux les envahissant indifféremment toutes les trois, mais se présentant d'une manière constante dans les vrais Dièves. c) Craie à Micraster breviporus. Craie grise à silex. Son épaisseur bien constatée ne dépasse pas 10 m., elle est souvent moindre. Dans la partie orientale de la région, elle présente un, deux ou trois bancs de craie très dure, désignée sous le nom de Meule. Vers l'Ouest, la Meule se réduit progressivement à une craie avec nodules jaunâtres : puis ce faciès disparaît complètement et la craie turonienne ne peut plus se distinguer que par ses fossiles de la craie qui vient au-dessus. 4° Sénoxex. Craie à Micraster cor lestudinarium (alias decipiens). Craie blanche, grise à la base, avec ou sans silex. Les silex s'y trouvent d'une manière constante dans les couches inférieures; ils s'élèvent localement plus ou moins haut, sans pouvoir caractériser par leur présence une assise stratigraphique. La partie supérieure de ia craie peut appartenir à l'assise à Micraster cor anguinum, ou à la craie à Marsupites, mais ces fossiles n'y ont pas encore été rencontrés. L'ensemble des craies sénonienne et turonienne, supérieures aux marnes crayeuses, ne dépasse guère 70 m. On lui trouve cette épaisseur maximum aussi bien à la surface des plaines où la craie n’est recouverte que par le limon et dans les points où elle sert de soubassement aux couches tertiaires. Ce fait prouve qu'en dehors des vallées la dénudation quaternaire a bien faible- ment modifié la pénéplaine crétacée. Les couches tertiaires de la région de Béthune sont : 1° Le Landenien subdivisé en argile de Louvil (12 m.) et sables d'Ostricourt (30 m.); 20 Le Sparnacien ou argile d'Orchies. Les petites collines des environs de Béthune sont couronnées par ! à 2 m. de Diluvium composé de cailloux de silex contenus dans un limon très argileux. Ce sont les restes d’une plaine analogue à la Crau, qui se formait au début de l’âge pléistocène, au débouché de toutes les petites vallées. qui descendent du haut plateau d'Artois. Elle suit les ondulations du sol sous- jacent, mais elle ne descend pas dans les vallées actuelles. C'était une nappe continue qui s'étendait des environs de Lens jusqu'à Watten, dans le Nord, et à laquelle appartient le Diluvium d'Helfault et celui d'Éperlecques. Le mémoire se termine par quelques pages sur les nappes aquifères de la région. Dans le premier fascicule sur la région de Douai, j'ai montré que la craie est imperméable ou pour ainsi dire imperméable, en dehors de ses joints et de ses diaclases (fissures). Celles-ci s'ar- rêtent dans le bas à la Meule et aux marnes craveuses qui sont en 174 J. GOSSELET dessous : il en résulte qu'il v à un niveau d'eau général à la base de la craie. Ce niveau est constant, mais quelquefois peu abondant, quand la craie supérieure n’est pas fissurée. Il existe en outre des nappes locäles, abondantes qui se tiennent dans la craie blanche, sans aucune position stratigraphique déterminée. Elles se trouvent là où la craie est fendillée et elles ont comme fond la craie compacte, qui est en dessous. J'ai démontré que la position de ces nappes se trouve sur la pente des coteaux et à la naissance des vallons. | La région de Béthune présente le même régime hydrographique souterrain dans sa partie orientale, qui est une plaine de craie en continuation avec la plaine crayeuse de la région de Douai. Il n’en est plus tout à fait de même pour la partie occidentale. Dans le Haut Artois, la nappe piézométrique est celle de la craie ; elle est à 30 m. environ sous les plateaux, mais son alti- tude baisse à l'approche des vallées, parce que celles-e1 étant assez profondes atteignent les marnes crayeuses. L'eau y sort par de nombreuses sources qui sont autant d'exutoires de la nappe. Par suite de cet abaissement progressif du niveau piézo- métrique à l'approche des vallées, une carte hydrographique de la région serait semblable à la carte orographique dont on aurait abaissé les plateaux. Lorsque la craie s'enfonce sous les couches tertiaires de la Flandre, il naît un nouveau régime hydrographique, celui des fontaines artésiennes. L'eau qui descend souterrainement du Haut Artois par les fissures de la craie se trouve enfermée par la couche imperméable de l'argile de Louvil. Dès que l’on a percé l'argile par un forage et que l’on arrive à la craie, l'eau jaillit. Les. fontaines, soit artificielles, soit même naturelles, qui livrent passage à ces eaux. captives, sont en nombre considérable entre Béthune et Aire. La Lys où se rendent toutes ces eaux serait une rivière extrêmement importante, si elle ne perdait son eau en route, par infiltration, dans les terrains perméables qu'elle traverse. Une autre nappe captive existe dans la région de Béthune. Elle est contenue dans la craie blanche cénomanienne de Bruay, Marles, etc. Elle est retenue supérieurement par les marnes des Dièves. Elle donne naissance à des fontaines jaillissantes aux environs de Fruges. Cette nappe n'a pas d’issues; elle ne pro- duit pas de sources. On ne la connaiïtrait pas sans des irruptions qu'elle fait parfois dans les travaux des mines, et sans les fon- taines artésiennes de Fruges. CRÉTACÉ ET TERTIAIRE DE BÉTHUNE l —) Le mémoire sur la région de Béthune est accompagné de deux planches de coupes, et de trois cartes. Les coupes sont dirigées du SW. au NE. et montrent nette- ment le rôle des failles épicrétacées. Les cartes sont celles : 1° de la surface primaire ; 2° de la sur- face turonienne ; 3° de la surface sénonienne ou plutôt crétacée. 1° La carte primaire est une carte géologique des terrains pri- maires en supposant la Craie et le Tertiaire enlevés. Elle fait res- sortir les résultats des sondages. Il y a encore bien des lacunes dans nos connaissances et même dans nos suppositions raisonnées sur la disposition des terrains primaires dans la région. J'ai cru devoir les signaler en laissant en blanc les espaces et les rela- tions inconnus. On y voit, outre le bassin houiller, les massifs limitrophes de calcaire carbonifère et de Dévonien inférieur. Au Nord, il y a une zone schisteuse qui est du Dévonien supérieur ; puis une zone cal- caire que l'on peut rapporter au Caleaire de Ferques ; puis on voit encore près d'Etaires, Merville, etc., le massif silurien de la Lys, qui s'étend sous toute la Flandre. On remarquera l'étendue qui a été donnée au terrain triasique : elle est certainement hypothétique, mais elle semble probable. La carte primaire est orographique, elle indique l'altitude de la surface primaire par des lignes orologiques de 10 en 10 mètres. Dans la partie occidentale de la carte et dans la partie méridio- nale en dehors du bassin houiller, les sondages sont rares. Pour déterminer l'altitude de la surface primaire, j'ai dû avoir recours à une méthode indirecte. On a vu plus haut que l'épaisseur des marnes crayeuses est constante; elle a de 90 à 100 m. Par con- séquent, 1l suffit de déterminer la surface supérieure des marnes crayeuses pour placer à 100 m. plus bas la surface primaire avec une approximation de moins de 10 m. La carte montre l'importance des failes épicrétacées sur le niveau de la surface primaire. Les failles de Pernes et de Mar- queffles déterminent le noyau primaire de ce que l’on a appelé l’'Axe de l’Artois. 2° Comme -surface turonienne supérieure, j'ai pris celle des marnes crayeuses ou la base de la Craie à silex. Car il était impossible de déterminer avec précision la limite supérieure de la Craie à Micraster breviporus. Le contact entre cette craie et les marnes inférieures est loin d'être partout visible dans une région presque uniformément couverte de limon. Les affleure- AA Lu Or) VOST ST 7 RE TRE MNT US TT ARE PEN SEP ER ER PEU 21 UP ET EUR M . ; 2 s Le T4 PLAT A 176 J. GOSSELET A ments montrent soit la craie à silex, soit les marnes, rarement le contact des deux assises. Toutefois, sur le terrain, le géologue peut souvent se rendre compte de la différence en plus ou en moins, qui le sépare du niveau de contact. J'ai done inserit l'alti- tude de l’affleurement avec une notation indiquant qu'il fallait y ajouter ou en retrancher une certaine quantité indéterminée pour avoir l'altitude du contact désiré. Mais comme il m'était plus facile d'apprécier cette quantité qu'il ne le sera à celui qui lira ma carte dans son cabinet, j'ai mis entre parenthèses l'altitude probable de la limite en vue. 3° La troisième carte est la carte hypsométrique de la surface du terrain crétacique {Sénonien ou Turonien). C'est la surface de la craie, qu’elle soit sénonienne ou turonienne, qu elle soit la craie à silex ou les marnes crayeuses. Ce n'est donc pas une sur- face stratigraphique déterminée. Partout où la craie est recouverte par le terrain tertiaire, j'ai obtenu son niveau par les forages. [ls sont nombreux, mais ils laissent encore bien des lacunes: Sur la surface où il ‘n'y a pas de Tertiaire, on devait tenir compte du limon. Il fallait aussi faire abstraction des vallées, en # les supposant comblées au niveau des plateaux voisins. Il était nécessaire surtout d’avoir un nivellement beaucoup plus détaillé que celui de la Carte de l'État-Major. L'admirable* nivellement fait pour le département du Pas-de-Calais par M. Lallemand, membre de l'Institut, m'a fourni presque toutes les indications désirables. Ainsi construite, la carte orographique ne peut être qu'ap- proximative. Elle suffit à montrer l'influence des failles épicréta- cées sur l’orologie actuelle, Les lignes hypsométriques suivent la direction des failles. Si elles ne concordent pas complètement avec elles, c'est que depuis leur formation, le ruissellement a encore modifié légèrement la surface du pays. Les cartes montrent de la façon la plus nette, la nature et la disposition de la Crète de l'Artois, que les hypothèses avaient si souvent embrouillées, ir AVIS Par décision du Conseil : Le Compte Rendu des Séances n’est plus réimprimé dans le Bulletin pro- prement dit. Le Compte Rendu sommaire des Séances comprend les présentalions d'ouvrages, analyses, résumés très courts et observations aux d vers es communications, faits en séance ou adressis par la poste. Le Bulletin ne renferme que les notes et mémoires détaillés, présentés en séance. En conséquence les Cahiers des Comptes Rendus som- maires des séances doivent être conservés. Ils peuvent être, en fin d’ année, reliés à part ou avec les fascicules du Pot. Des be sont fournies à cet effet. Les comptes rendus sommaires paraissent, en général, dans les quinze jours qui suivent la séance. Deux pages au maximum sont accordées aux notes originales. Une demi-page (petit texte) est accordée aux observations ou rectificafions à une communication quelconque. Un tiers de page est accordé pour les présentations d'ouvrages imprimés. Ces limites comprennent les titres et les notes infrapaginales. La page est de 42 lignes d'environ 60 lettres chacune. Les inter- valles entre les mots et les signes comptent comme une lettre. Les auteurs doivent déposer, à l'issue de la séance,les notes manuscrites concernant leurs communications pour le compte rendu sommaire. Les membres qui ont pris part à des discussions verbales en coùrs de séance et qui désirent qu'il en soit fait men- tion sont invités à rédiger ‘ces observations et à les remettre au secrétaire, autant que possible séance tenante. Le Secrétariat ne garantit, dans aucun c1s, la publication liféé- _rale et in extenso des notes remises. Les auteurs peuvent indiquer les passages de leurs communications pouvant être supprimés sans inconvénient en cas de nécessité. {l est toujours préférable de ne remettre que des résumés (rès concis. Les notes et mémoires étant mis en composition aussitôt leur dépôt, les auteurs ont donc tout intérét à remettre leurs manuscrits complets au moment méme où tls font leurs communications orales ou écrites. L'impression de toul manuscrit insuffisamment lisible ou incomplet est ajournée el le manuscrit renvoyé à son auteur. MS Et, LD 27 TARIF DES TIRÉS À PART | 95 x. | 59 ex. | 73ex. 1100 ex. [150 ex. |200 ex. |230 Fi +135 M6 5 dora | 16 pages....-| 5,50] 7 »| 8,50|10 en De 5 »| 6,25! 7,50) 8,75/10,25/12,75/15,25 PR ER 451 ETS] 5380 6.25 1,751 9,25 40,78]. Sn does PAT 3 »| 3,50] 4 »| 4,50] 5,50! 6,50| 7,50 Re 2 sol 275| 3°» | 3.253,75] 4.98] 4. V7 COUVERTURE L Imprimée, titre spécial. ....[ # »| 4,50] 5 » | 5,50] 6,50] 7,50! 8,°( 2 Passe-partoutavec titre dela note, : : 1 HR RER 3 »| 3,50! # » | 4,50! 5,50] 6,50! 7,51 Papier couleur sans impres- SION: La 6 Te EN NC 050120] 45% 1129504175] 22/0517 568 _ Les auteurs doivent faire, sur le manuscrit, leur demande de tirés à s part en donnant des instructions très précises pour la couverture, aussi bien pour les tirés à part extraits du Bulletin que pour ceux extraits du CR. sommaire. TABLE DES MATIÈRES (TOME XI, Fascicue 3). Pages J. Repelin. — Les limites de l'Étage aquitanien (suite) (4 TN AE STE LE 113 Édouard Harlé et André Harlé. — Le vol des grands Reptiles et Insectes disparus semble indiquer une pression atmosphérique élevée.....,.............. 118 Léon Bertrand. — Sur la structure géologique des Pyrénées occidentales et leurs relations avec les Pyrénées orientales et centrales : essai d’une carte struc- turale des Pyrénées (6 figures, planche 1)..............:...,.... Sert HÉGECR +492 A. de Riaz. — Sur un gisement des couches à Peltoceras transversarium dans 4 les Alpes-Maritimes........... SAS PRE ER RE FRA E EPA DOS © Un ASE J. Lambert. — Victor-Auguste Genthier, 1837-1911, avec liste des pubÉcations ÿ SCIen tiques (D: 100) e TINTIN PA DD TERRES MO DR No e *. 156 & J P. Fallot. — Sur l'existence possible de phénomènes de charriage à l'Ile de : | Rhodes 10 AT TES anse Mec io Te RD ie: LME AIN fran ce: A6 J. Gosselet. — Les assises crétaciques et tertiaires traversées par les fosses et SR : les sondages de la région de Béthune (1 fig.)...... RAC SN ee NU RER OS LES 170 ad EE PES 2 D MACON, PROTAT FRÈRES, JMPRIMEURS Le gérant de la Soc. géologique : L. Mémin. BULLETIN : SOCIÉTÉ GEOLOGIQUE DE FRANCE CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17. Mars 1830 À ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR: ORDONNANCE DU 3 AVRIL 1832 QUATRIÈME SÉRIE TOME ONZIÈME FascicuLE 4-5 : Feuilles 12-20. 122 cartes, coupes ou figures dans le texte. PARIS SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 28, rue Serpente, VI 1912 Re PUBLICATION MENSUELLE c MAr 1942 od : FC rue RE L'objet de la Société est de concourir à Do. de Géologiè en général et particulièrement de faire connaîlre le sol la France, dant “en lui-même que dans ses rapports avec les arts industriels et l’agriculture. « #; ‘a 3. — Le nombre des membres de la Société est limité. Les Fran çais et les étrangers peuvent également en faire partie. Il n existe aucune distinction entre les membres. #4 Arr. #.— Pour faire partie de la Société, il faut s'être faït présenter dans | ed , une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation ?. -et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. : x oÿ Anr. 38. — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de Novembre ES à Juillet, + Anr. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (le 1 et le 3° lundi à du mois). D Arr, 42, — Pour assisler aux séances, les personnes étrangères à la Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. Arr. 46, — Les membres de la Société ne pere lire devant elle aucun ouvrage déjà imprimé. = SE eus 48. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir heu sur. des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. Arr. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiendra une ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement déterminé. AnT. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Sociélé est délivré 2e En à chaque membre. FOR ART, 90. — Il ne peut être vendu aux personnes étrangères à ES Société qu'au prix de la cotisation annuelle. Se Arr. 58. — Les membres n'ont droit de recevoir que les volumes des. Per années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation. Toutefois, 12221728 les volumes correspondant aux années antérieures à leurentrée dans la So- ciété leur sont cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément | à un tarif déterminé. | Arr. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou mémoires insérés au Bulletin, les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un re À ER ET RER part. ; mess ART. 13, — Chaque membre paye: 1° un droit d entrée ; 2 une cotisation in 3 annuelle? 4 + FREE AE Le droit d'entrée est fixé à L somme de 20 francs. La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 franes. : La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, étre remplacée par le versement en capilal d’une somme fivée par. la Société. en assemblée générale (400 francs). Ë Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou lé E la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle (minimum : 4000 francs). AT 1. Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne connai- + traient aucun membre qui püt les présenter n'auront qu'à adresser une dennge) ; pa Secrétariat, en exposant les titres qui justifient de leur admission. Ge . Néanmoins sur la demande des parrains les nouveaux membres Dee LE n pher la première année, que leur droit d'entrée, en versant la somme de L 20 fr. Le Compte Rendu sommaire des séances de l'année courante leur est envoyé gratuitement ; maïs ils ne reçoivent le Bulletin que la deurième annéeet doivent alors payer la cotisalion de 30 francs. Ils jouissent d ailleurs des autres x droils el privilèges des membres ee la Société. - LIMONS ET ALLUVIONS PLÉISTOCÈNES DE LA VALLÉE INFÉRIEURE DU VAR AVEC LEUR FAUNE TERRESTRE ET FLUVIATILE PAR E. Caziot et E. Maury :. Nous avons publié récemment ? un tableau récapitulatif des divers Mollusques terrestres et fluviatiles qui ont été signalés par divers auteurs dans le Pléistocène continental de la Ligurie occidentale et du département des Alpes-Maritimes. De nou- velles recherches dans ce département nous ont permis d'enrichir le nombre d'espèces fossiles à ajouter à ce tableau ; nous avons en effet trouvé de nouveaux gisements de Mollusques terrestres dans des limons qui sont situés en majeure partie sur les pou- dingues pliocènes bien connus de la vallée inférieure du Var. Chambrun de Rosemont, dans son étude sur le delta pliocène du Var’, a parlé incidemment du lehm rouge, mais préoccupé de sa démonstration de l'existence du déluge, il faisait remarquer que ces dépôts avaient été très rapides et, en tous cas, il n'avait reconnu aucune faune. : De même Desor“ n'avait attaché qu'une importance très faible à ces dépôts limoneux. M. Ambayrac le premier *, dans son étude géologique le long de la ligne du chemin de fer du Sud, de Nice à Grasse et à Puget- Théniers, a signalé avec quelques détails l'existence de ces dépôts superposés d'une manière si irrégulière sur les poudingues pliocènes et donné le nom de quelques genres de Mollusques que l’on y rencontre. Il signale les argiles et graviers quaternaires à Saint-Barthélemy, les masses sableuses du Piol, les argiles orangées sableuses de Saint-Philippe, les alluvions argileuses de la Madeleine et les dépôts de graviers et argiles de Saint- Isidore avec Helix, Bulimus, Cyclostoma, Stenogqyra, Pupa, ete., 1. Note présentée à la séance du 3 avril 1911. 2. E. Cazror et E. Maury. Tableau récapitulatif et raisonné des Mollusques terrestres du Pléistocène de la Ligurie occidentale et du département des Alpes- Maritimes. Journal de Conchyliologie, vol. LVII, page 317. 3. Cuawprun pe Rosemonr. Études géologiques sur le Var et le Rhône pendant les périodes tertiaires et quaternaires, 1873. 4. Desor. Sur les deltas torrentiels anciens et modernes. Lettre à M. A. Falsan. Nice, 1880. — In. Sur les terrains diluviens et pliocènes des environs de Nice. Bulletin de la Société niçoise, tome I. 5. AmBayrac. Ligne de Nice à Grasse et à Puget-Théniers. Étude géologique et pittoresque. Nice, 1892. 23 mai 1912. Bull. Soc. géol. Fr. XI. — 12, 178 E. CAZIOT ET E. MAURY mais sans distinguer les espèces et sans insister sur la formation de ces dépôts. Ila montré, en partie, la disposition de quelques-uns de ces dépôts dans des coupes qui sont annexées à son ouvrage. Dans la Carte géologique à 1/80 000, feuille de Nice, M. Léon Bertrand désigne sous la lettre a’ des alluvions pléistocènes, représentées par des affleurements d’un diluvium rouge cantonné sur les rives du cours inférieur du Var et ravinant les poudingues pliocènes ; mais il ne signale la présence d'aucun fossile et ces affleurements ne sont qu’imparfaitement délimités sur la carte. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. — Nous préciserons davantage la position de ces dépôts en indiquant très exactement sur une carte les limites de leurs affleurements et les principaux gisements. Nous distinguerons d'une part les alluvions caillouteuses du Var formant des terrasses, les marnes sableuses à Mollusques d'eau douce et enfin les limons proprement dits. Sur la rive gauche du Var, nous ne trouvons pas trace, dans sa partie inférieure, des alluvions pléistocènes. Dans la partie supérieure du Var et de ses affluents, au-dessus du confluent de la Vésubie, tous les dépôts meubles roulés situés à diverses hauteurs au-dessus du lit des cours d’eau et sur les deux rives ont été attribués par M. David Martin à l’action glaciaire. Rive droite du Var. — En aval du confluent du Var et de l'Esteron, on trouve une terrasse d’alluvions anciennes sur cette rive que l'on voit très bien sous le village de Carros. Cette terrasse a toujours été confondue avec le Pliocène sur toutes les cartes géologiques. Cependant elle est bien nette et même, un peu en amont du pont de la Manda, on peut y remarquer aussi, mais moins nettement, une terrasse plus récente de 15 à 20 m. au-dessus de la basse plaine du Var, tandis que l’autre terrasse plus ancienne est à une altitude de 35 à 40 m. Après le pont de la Manda, sur la route de Carros, on voit en deux ou trois points le contact bien net entre ces alluvions et le Pliocène qui a été raviné par eux. Quand on examine une coupe fraiche de ces deux sédiments détritiques, on s'aperçoit facilement de leurs dissem- blances. Les poudingues pliocènes sont généralement mieux. cimentés avec des éléments plus réguliers et plus petits, avec banes bien stratifiés souvent avec alternance de bancs d’argiles, de sables et un pendage à peu près général de 20° vers la mer; tandis que les éléments des alluvions sont formés par des élé- ments beaucoup plus gros et plus mélangés, disparates, avec une stratification confuse et un ciment très friable qui permet leur désagrégation beaucoup plus rapide. Ils sont formés par les ARS LIMONS ET ALLUVIONS DE LA VALLÉE DU VAR 179 mêmes roches qui entrent dans la composition des poudingues pliocènes, c’est-à-dire les granites et les schistes du massif du Mercantour, les grès permiens et triasiques et aussi, en plus petites quantités, les calcaires jurassiques et les grès ohigocènes ; les parties marneuses du Crétacé et del'Eocène n'ont puse défendre contre l'érosion et constituent, avec des sables, les parties fines qui lient les éléments entre eux. Cette terrasse, dont il vient d’être question, a 3 à 400 m. de ‘largeur et s’amincit considérablement en aval du pont de la Manda pour se réduire au contact des calcaires jurassiques de la Gaude à de légers lambeaux; mais à partir de la Baronne, on voit de nouveau apparaitre sur le Pliocène, la terrasse d’alluvions anciennes qui correspond au niveau de 15 à 20 m. du pont de la Manda. Sur cette terrassse est bâti le bourg de Saint-Laurent-du- Var. Elle se continue ensuite après la gare, parallèlement au rivage de la mer, mais d’une manière plus irrégulière et plus confuse. D'après ce que nous savons sur la formation des terrasses formées par les cours d’eau qui se jettent dans la Méditerranée et des modifications de niveau subies par cette mer relativement aux rivages actuels, il ne s’est pas produit de déplacements notables. Il est vraisemblable que la plus ancienne terrasse de la rive droite du Var correspond à la fin du Pliocène supérieur et la deuxième terrasse qui doit être due simplement, sous Carros, à un ravinement ullérieur de la première terrasse, cor- respond au Pléistocèneinférieur. Ces terrasses correspondent aux maxima positifs du niveau de base. C'est sur ces alluvions anciennes de la rive droite que l’on trouve des limons, mais en moins grande quantité que sur la rive gauche. La terrasse la plus ancienne est recouverte de limons argileux que traverse en particulier la route nationale de Cros de Cagnes à Saint-Laurent-du-Var, sur plus de un kilomètre. Les ravinements du vallon des Vaux et de ses affluents la découpent en plusieurs lambeaux qui s'étendent jusqu'à la vallée de la Cagne. En plusieurs points, nous avons trouvé des Mollusques terrestres, mais pas en amont de Saint-Laurent-du-Var. Entre ce village et le pont du Var, le long du fleuve, on remarque sous l’assise de graviers et de limons de la deuxième terrasse, une assise d'argiles grises argilo-sableuses dans laquelle nous avons trouvé des Mollusques d’eau douce sans mélange de Mollusques terrestres. Ce sera le seul point où nous en avons ren- contré dans toute la région, parmi les dépôts pléistocènes étudiés. Rive gauche. — Sur la rive gauche, on ne voit plus trace des graviers qui forment les deux terrasses de la rive droite. Il n'existe 180 E. CAZIOT ET E. MAURY ° Lorros Fi Tufs du Ray 2e Basse plaine du Var. du Par/lon Jé Fe) et Cros ce Lignes Alluvions anciennes de Nice et =. \ terrasse 1nferteure du Ver les Cabènes Vi | | À ER Poudingues pliocenes /omars FE HT Marnes plocènes (Plaisancien) mie Lt À \ ‘ 7Ta 47” L 7 ‘ Î: te # Æ f ; JS'Laurent au Ver ——_—_— : ERA d errasse Supérieure de Terrains antérieurs au Phacene ° SEPncrace El el /2 Baronne Lingastiers= : | re | 2 ! LS — Jt/s1dore\d-+ Es Curtis L = ü ï Epa ae W * Pine de M Plaine de A AIR ; Pate Medilerranee F1G. 1. — CARTE DES TERRAINS PLIOCÈNES ET PLÉISTOCÈNES DE LA VALLÉE INFÉRIEURE DU VAR ET DES ENVIRONS DE Nice. — 1/100 000. LIMONS ET ALLUVIONS DE LA VALLÉE DU VAR 181 plus sur les dépôts pliocènes que des limons rouges et Jaunes. Ils forment une large bande de terrains sur les flancs des escar- pements qui bordent immédiatement d ravins aboutissant au Var ou à la mer. Ces cours d’eau, à peu près à sec toute l’année, entrainaient des par- ticules fines à l’époque des grandes précipitations atmosphériques et ces particules fines se déposaient dans la partie inférieure pour constituer les limons. Certains de ces limons ont été produits par un ruissellement de surface surtout en ce qui con- cerne les limons situés à flanc de coteau. Si l’on examine ces dépôts, on constate quils correspondent à la définition du læss ; ils sont en effet argilo-gréseux avec souvent des concrétions calcaires, sorte de poupées de forme variable, existant surtout à la base. Leur couleur Hauteurs : Saurent du Var Vallon des Vaux inférieure du Var ; ac, Alluvions anciennes à faune d’eau douce; p', Poudingues pliocènes ; F1G. 2.— CouPE DÉ LA VALLÉE DE LA CAGNE A LA PLAINE DE Nt M, Terrains antérieurs au Pliocène. 19e la plaine du Var. Depuis la gare du : 8 à . , ô A . F2 "a Var jusqu'à Nice même, les limons se à En := forment un terrain qui correspond à Re Il 8 la pl 1 de C ÉRHEE a terrasse la plus ancienne de Carros ES : © AO De et Saint-Laurent-du-Var. Elle est È in de : . x U 4 > coupée par divers torrents, à sec re He presque constamment, qui ont raviné a À É SUR . , E © [= fortement les poudingues pliocènes, Ye ue . Ê =) c'est-à-dire par ceux de Caucade, de Ë EC la Lanterne, de Terron, de Fabron a E. , 0 ? © b A =] de Magnan. Néanmoins, on en ren- SE ee t l'autres lambet ÈS See contre encore d'autres lambeaux L SEE À DO VESTES SELS ayant même composition et faune Ë 43À , . . . à S TN identique ; ils sont tantôt à flanc de Ewe : Se 4 D -0 coteau, mais souvent à l’origine du Ë ri Il Ê Fo. creux des vallons. É—-- ne . 3 : ] = 0 Ces limons ne sont pas nécessaire- ct ca . : S ALES ment des dépôts fluviatiles,car 1l n'y à 25 a pas de coquilles d’eau douce, mais SR cie S = seulement des Mollusques terrestres. SE On peut attribuer leur formation à 5 w . . — © un colmatage du Var ancien, mais D re A A LA A 2 S, TT (el plutôt à des dépôts alluvionnaires des ui d) [2] a 2 d) S É ‘a Ch = É > à È Q n 2 ee] W, Ville de 4 C3 182 E.: CAZIOT ‘ET EE. MAURY est généralement rouge ocreuse de teinte plus ou moins claire ; quelquefois ils sont simplement gris-jaunâtres. A la base, les assises sont souventcalcaires ; c'est une sorte de mollasse très dure et très irrégulièrement formée par des débris plus où moins anguleux cimentés ; leur cohésion est suffisante pour que l'on puisse s'en servir comme moellons dans la construction des murs en bordure des propriétés. La partie supérieure de ces limons est souvent difficile à saisir. C'est qu'elle se lie insensiblement à la terre végétale qui les recouvre et dont l'épaisseur, au bas des pentes, est très considérable. Ces limons sont un produit de décalcification des roches jurassiques ou même des argiles triasiques ; ils ont pu se déposer par les torrents fluvio-glaciaires, mais nous n'avons aucune preuve certaine de leur origine. Pour mieux se rendre compte de la disposition de ces limons, nous donnons une carte à 1/100 000 des diverses étendues occupées par eux et les alluvions de la rive droite du Var, jusqu’à la vallée de la Cagne à l'Ouest et la plaine de Nice à l'Est. En même temps, nous donnons une coupe parallèle au rivage de la mer depuis la vallée de la Cagne jusqu'à celle du Magnan en passant par Saint-Laurent-du-Var et le cimetière de Caucade. Avant de nous occuper de la faune des divers gisements, nous allons décrire une ancienne rivière quaternaire dont les restes sont assez bien conservés : cette étude nous donnera des ren- seignements importants sur l’âge et la formation des limons. ANCIENNE RIVIÈRE QUATERNAIRE. — Le ravin actuel de Saint- Sauveur débouche dans la plaine du Var près de la station du chemin de fer du même nom. En remontant le lit de ce ravin, on rencontre à un km. environ de la plaine, sur les deux versants, des alluvions très sableuses et argileuses sans cailloux roulés ayant jusqu'à 30 m. d'épaisseur, à travers lesquelles le ravin a creusé son lit ; sur la rive droite se trouve le hameau de Capan construit sur la bordure de ces alluvions. Il résulte de leur examen que ces alluvions ont dû se déposer pendant une période de ruissellement minimum résultant d'un mouvement positif du niveau de la mer et produisant un exhaussement de la basse plaine du Var. C’est à l'époque de ce mouvement positif maximum que correspondent les terrasses et les limons de Caucade, de Saint-Laurent-du-Var et de la terrasse supérieure de Carros. Ensuite un mouvement négatif du niveau de la mer, en augmentant la pente du lit du Var et LIMONS ET ALLUVIONS DE LA VALLÉE DU VAR 183 de ses affluents, a déterminé une érosion considérable qui a démantelé toutes ces terrasses en creusant le lit de tous les ravins jusqu'aux poudingues pliocènes, ne laissant sur les versants qu'une faible partie de ces dépôts alluvionnaires. Si l’on prend la route qui, de la plaine du Var, monte au village de Colomars en passant par Capan, on voit qu'elle suit pendant environ 2500 m. la bordure du niveau supérieur des alluvions de la rive droite, c’est-à-dire jusqu'à l'extrémité actuelle du vallon de St-Sauveur. Mais, en ce point, les alluvions des deux rives se rejoignent pour former une petite plaine. Ces alluvions se développent encore au delà, en dehors du bassin du ravin. On Aspremont 9 EURE Ligne de féïle. JR Z£ 2/uvions et limons de SN NS _/oncr'enne riviere. FiG. 3. — TRAGÉ du cours D'EAU PLÉISTOCÈNE DU VALLON DE SAINT-SAUVEUR. 1/75 000. peut alors suivre ces alluvions qui se continuent d’une manière très régulière, avec quelques coupures, sur le versant du coteau presque à pic du torrent de Rognet, lequel débouche dans la plaine du Var un peu en amont de la gare de Colomars. Ces alluvions apparaissent sur l’arête du col qui sépare ce dernier torrent de celui de Vallières, affluent de Magnan,; c’est là que passe la route qui va de Colomars à Aspremont et on peut déli- miter ces alluvions avec une grande précision sur une longueur de 500 m. Souvent même on peut distinguer les deux berges de l’ancien lit du cours d’eau ancien. Ensuite on trouve quelques autres lambeaux alluvionnaires à la ferme de la Bégude (398 m.) 184 E. CAZIOT ET E. MAURY et sur les flancs de la rive droite du Magnan jusqu'à son raccor- dement avec la partie supérieure du vallon de Magnan. Ainsi nous pouvons, sur la carte, indiquer le cours de l’ancienne rivière pléistocène Jalonnée actuellement par des dépôts allu- vionnaires et limoneux à faune de Mollusques terrestres dont nous donnons la liste ci-après (voir gisements de Capan et Colomars). Cette rivière a été captée dans la suite, en ce qui concerne la vallée supérieure, par le Magnan, et la partie moyenne, par les deux ravins de Rognet et de Vallières. Il ne reste plus de cette ancienne rivière, d’un cours d'environ 10 à 12 km., qu'un modeste ravin de # km. à peu près toujours à sec. Ce captage s’est produit au moment du mouvement négatif qui a déterminé une érosion extrêmement considérable et probable- ment très rapide du Magnan et des affluents du Var. En tous cas ce captage a eu lieu bien après les dépôts allu- vionnaires dont la faune en Mollusques terrestres était identique sinon un peu plus ancienne que celle des limons de St-Augustin et de Caucade. Ce cours d'eau que nous avons appelé rivière était un simple torrent, souvent à sec, car il n’y a pas trace de Mollusques d’eau douce. CONSIDÉRATIONS SUR LA FAUNE. — Cette faune présente un mélange d'espèces de la zone tempérée; toutefois certaines d’entre elles comme l'Helix hortensis, l'Helix strigella, Y Helix Cenisia, la Clausilia punctala accusent un habitat plus septen- trional. Il ya lieu cependant de faire remarquer que, sur les bords de la Méditerranée, on trouve actuellement, à côté de Mollusques ne quittant pas le voisinage de la mer, d’autres espèces spéciales à des régions froides qui vivent dans des ravins profonds, en- caissés, exposés au Nord et où règne l'humidité : c’est ce que l'on constate actuellement à Nice où l’on trouve dans ces conditions, c'est-à-dire dans des ravins peu éloignés de la mer, l’Æelix obvoluta, V'Helir telonensis, la Clausilia crenulata. Les espèces trouvées dans les limons vivent encore, pour la plu- part dans la région considérée, mais quelques-unes ont émigré vers le Nord. Nous n'avons pas constaté d'espèces éteintes ; tout au plus rencontre-t-cn quelques espèces que l’on ne connaissait pas encore et que l’on pourrait peut-être retrouver maintenant dans les environs des points où nous les avons recueillies ; ces espèces constituent une mutation dans la série des petites espèces caracté- ristiques de cette période. 1. Nous n'avons trouvé l'Helir aperta que dans les argiles de Nice, mais non dans les limons. Il est difficile d'expliquer cette absence, car cette espèce est très abondante actuellement sur les bords du Var. LIMONS ET ALLUVIONS DE LA VALLÉE DU VAR 185 Toutes les espèces normalement un peu grandes de la faune actuelle font défaut, de même que dans les argiles de Nice qui constituent le sous-sol de la ville ; c’est à peine si nous excep- tons l'Helir nemoralis et l'Helix vermiculata. Ces dernières espèces sont représentées d'ailleurs par des formes minor. Elles devaient done vivre dans un milieu moins favorable à leur déve- loppement que le milieu actuel. D'autre part, les différences individuelles qu'elles manifestent sur les points où elles se trouvent en colonies sont plus accusées et peut-être plus sen- sibles que dans la faune actuelle ; c’est le propre de toute espèce en voie de formation et dont le type définitif n’est pas encore parfaitement fixé ; Locard fait remarquer que les espèces les plus riches en individus sont en général plus sujettes au polymor- phisme que les autres. On trouve, en effet, de grandes quantités de petites espèces du groupe heripensis et unifasciata vivant presque toujours en colonies et l’on sait que ces groupes, très polymorphes, vivent dans des endroits secs, rocailleux et déserts. Cette faune des limons, comparée à celle que nous observons actuellement, présente de grandes lacunes. Nous remarquons d’abord le petit nombre d'Ayalinia, aujourd’hui si répandues. Le genre Leucochroa, maintenant si commun, n’a pas encore apparu. Il en est de même des Æelix elegans, pisana, conspurcata, qui pullulent actuellement dans les Alpes-Maritimes ainsi que les Helix de la section Zenobia (dont nous n'avons trouvé qu'une seule espèce, l'A. Zadola Boureuiaxar). Les Clausilies ne s'y trouvent qu’à l’état de rareté ; cela est très curieux parce que certaines d’entre elles, entre autres les Clausilia solida Drar.,sont extrêmement communes de nos jours sur les bords du Var aussi bien que sur tout le littoral. Nous n'avons recueilli que deux ou trois exemplaires de cette espèce et un seul échantillon de Clau- silia punctata MicHAuD, laquelle ne vit actuellement que dans les régions relativement froides de la Roya. Par opposition, le Pupa similis type se trouve souvent en grande quantité, consti- tuant de véritables colonies. On ne trouve pas les variétés major Moquin-Taxron et pachygastra du même auteur. Enfin nous voyons apparaître quelques petites espèces de la grande famille des Variabiliana qui a pris, on le sait, une extension considérable dans la faune actuelle". Nous avons dit que nous n'avions pas trouvé dans les limons une seule espèce fluviatile : cela tient évidemment à leur mode 1. Nous avons trouvé récemment dans la poche jurassique de Saint-Romain, où nous avons décrit une faune de Mollusques terrestres, une espèce de ce groupe, l’Helix limbifera (Locar»). 186 E. CAZIOT ET E. MAURY de formation. Ge n’est que dans les argiles sableuses de Saint- Laurent-du-Var, au-dessous de la terrasse inférieure d’alluvions près du pont du Var, que nous avons recueilli les deux espèces : Planorbis glaber Jerrreys et Limnæa truncatula MÜLLer, var. minor. Il est nécessaire d'ajouter pour mémoire les espèces que l’un de nous a signalées dans un sondage de la plaine du Var!': Limnæa peregra MüLier, Planorbis rotundatus Poirer, Segmen- {ina nilida MëüLier, Bythinia tlentaculala LiNNé, Amnicola compacta PALADILHE, Paludestrina brevispira PALADILRE, Paludestrina gracillima BourGuIGnAT, Paludestrina limnæ- formis Carnot, Cyclostoma elegans MËLLer, Succinea elegans Russo. Toute cette faune des limons, quoique distribuée dans de nom- breux gisements, offre une parenté suflisamment grande pour que nous attribuions un même âge à tous ces limons : tout au plus devons-nous considérer comme plus anciens les dépôts de l’an- cienne rivière de Capan (Saint-Sauveur). Nous allons donner à la suite une liste des principaux gise- ments avec indication de toutes les formes que nous avons recueillies ; nous en signalons aussi de nouvelles. Ces nouvelles espèces seront décrites et figurées ultérieure- ment ainsi que quelques autres espèces déjà décrites, mais non figurées. La plupart de ces déterminations ont été revues par M. Ger- main qui, outre l'autorité qui s'attache à ses indications, a pu comparer nos formes avec celles des collections du Muséum ; qu'il veuille bien recevoir nos sincères remerciements pour son extrême obligeance. PRINCIPAUX GISEMENTS Roure DE CAUCADE AU Var. Helix nemoralis Lainxé. Helix hortensis Mürizer. — rugosiuscula Micnaun. = \Umauriaina DOURE: — unifasciala Poirer. — papalis Locar». — À; n.sp. — _trepidula SERVAIN. — {remesia BourG. CHEMINS, SENTIERS RELIANT SAINT-AUGUSTIN A CAUCADE. Helix unifasciala Porrer. Helix Jeanbernati BourG. n. var. — (Grobont BourG. — GCenisia CHare. n. var. — {remesta BourG. 1. E. Cazior. Nouveau gisement pléistocène lacustre sur la rive droite du Var, près de son embouchure. B.S. G.F., (4), VIIT, 1908, p. 12. LIMONS ET ALLUVIONS DE LA VALLÉE DU VAR 187 CHEMIN DE SAINT-AUGUSTIN. Helix rugosiuscula Micuaun. Helix lugduniaca Mamirre. — Grobont Bourc. = mauriana BourG. — unifasciala Porrer. — trepidulina Locar». — ericetorella SERvVAN\. — D; n. sp. — hespedosa Bourc. n. var. Cyclostoma elegans Mürrer var. Cyclostoma eleqans MüLcer. major BourG. SAINT-ISIDORE. Helix unifasciala Poirer. Pupa similis Bruc. — B;n. sp. — variabilis Drar. — cespitum Dear. RourTk pe Sainr-IsiborE À CuRTI. Hyalinia BlauxeriSuurrceworra. Helix Grobont Bourc. Helix hortensis Mürrer. — subpyramidala Cazior. — scrupea Bourc. Pupa variabilis Drar. — unifasciala Porrer. Rumina decollata I. — nemoralis L. Ena quadridens Mürier. — acosmia BourcG. CURTI, SUR LA ROUTE. Helix vermiculalta Mürrer. Pupa variabhilis Drar. — nemoralis L. var. mayor. ENTRE SAINT-AUBIN ET SAINTE-MARGUERITE. Helix vermiculata Mürzer. Cyclostoma elegans Mürrer. — cespilum Drap. — elegans var. major —— nemoralis le. Bourc. — subpyramidala Cazior. Rumina decollata L. SAINTE-MARGUERITE, SUR LES BORDS DE LA ROUTE DE SAINT-ISIDORE, Helix strigella. Helix nemoralis L. — vermiculala MÜLLER. — {remesia BourcG. — cespitum Drap. Cyclostoma elegans Mürrer. — ericetella JOUSSEAUME. — elegans var. major BourG. —— subpyramidala Cazior. Pupa similis Bruc. — cespilum Drap. var. disma- —. vartabilis Drar. thia Neviir. Ena quadridens Mürrer. — pyramidala Drar. Rumina decollata L. LA LANTERNE. Helix nemoralis L. Cyclostoma elegans Mürrer 188 Helix Helix E. unifasciala Porrer. Grobont BourG. rugosiuseu la Micraun. acosmia BourG. CAZIOT ET E. MAURY LINGOSTIÈRE. Ena quadridens Mürrer. Pupa similis Bru. variabilis Drap. Ravin DE LA Tour. unmifasciala Porrer. Grobonti Bourc. Pupa variabilis Drap. Ena quadridens Mürrer. SAINT-PANC RACE. Hyalinia C ; n. sp. Helix unifascrala Porrer. Helix Helix Helix Valcourtiana Bourc. Pauli BourG. alavana BourG. hortensis MÜrrer. marilima Drap. vermiculala MÜLLER. Lyca betica Le TourNeur. PROPRIÉTÉ vermiculala MÜLLER. unifasciala Poirer. crenulala MÜLLER var. mantinica MABILLE. nemoralis L. rugosiuscula Micnaun. untfasciala Porrer. AIN DE T'remesia Bourc. horlensis MüÜizer. CHEMIN rugosiuscula MicuAUr. Groboni Bourc. untifasciala Porrer. trepidulina Locar». hispidosa n. var. subpyramidata Cazior. Lugduniaca Mas. Helix angygyra Ziscrer. Cyclosltoma elegans Mürrer. Clausilia punctata. Pupa similis Bruc. variabilis Drar. FABRoN. Helix ladola Bourc. nemoralis L. Clausilia solida Drar. Rumina decollata L. BoRRIGLIONE. Helix Grobont Bourc. Cyclostoma elegans Mürrer. vardeorum BourG. CaAUCADE. IHelix mauriana Bourc. — papalis Locarr. Pupa variabilis Drar. trepidula SERVAIN. sumilis BRUGUIÈRE. DE SAINT-AUGUSTIN. Helix mauriana Bourc. Dinsp: ericelorella SERVAIX. Cyclostoma elegans var. major. — pyramidala Drap. elegans Müzrer. LIMONS ET ALLUVIONS DE LA VALLÉE DU VAR 189 Roure pe Cros-pr-CAGNES À CAGNES. Hyalinia olivelorum GMELIN. Cyclosioma elegans Mürrer. Pupa similis Bruc. Zua subcylindrica L. Roure DE Sainr-LauRENT-pu-VAr À CRros-DE-CAGNES. Cyclostoma elegans MUüzLer. CaAPAN. Helix nemoralis L. Helix vardeorum BourG. — un/fasciala Poire. Pupa variabilis Drap. 2 rugosiuscula Micuaup. Ena quadridens MüLiLer — subpyramidala (tr. comm). MouLix DE GONDRAN. Helix nemoralis L. Les CaBANEs (Coromars). Helix nemoralis L. Pupa similis Bruc. — urifasciala Poirer. Cyclostoma eleqgans Mürrer. = subpyramidala CazioT. Rumina decollata L. PSEUDOTOUCASIA ET BAYLEIA PAr Henri Douvillé! Le fossile qui fait principalement l’objet de cette note a été cité par d'Orbigny, dans ses premiers travaux sur les Rudistes, en 1842?, sous le nom de Caprina subæqualis (p. 186), tandis quià la page précédente, en note, il est décrit sous le nom de Capro- lina subæqualis, avec la diagnose suivante : « Testàä elevalà ; aperturä oblongà; valvä inferiore sinistrorsum subspirali externe carinatä, læviqatà, sulco longiludinaliter armatà ; valvä superiore subspirali rolundalä, convexà, lævigalà. « Diamètre, 60 mm. « Localité : Craie chloritée moyenne, la Cadière (Var) ». Si l’on compare cette description avec celle des autres espèces décrites dans la même note, on voit qu'elle est distinguée en particulier de la Caprotina Archiaci par la forme arrondie de la valve supérieure. Au sujet de l'attribution générique, il est intéressant d’exa- miner la première classification proposée par l'auteur, dans la note ci-dessus. Il divise l’ordre des Rudistes en deux familles dis- tinctes, les Jippuridées à valves coniques ou arrondies, compre- nant les genres Crania, Hippurites et Radiolites, et les Caprini- dées avec valves obliques ou spiralées, comprenant les genres Caprina, Caprotina et Ichthyosarcolite. Plus tard d’Orbigny fait passer le fossile que nous étudions dans le genre fiequienia proposé par Matheron en 1842 pour le Chama ammonia Gornruss. La date exacte de ce changement est assez difficile à préciser : dans le second volume du Pro- drome qui porte la date de 1850, d'Orbigny place encore les Requienia MATHERON dans ses Caprotina; il en est de même dans le deuxième volume du Cours élémentaire (1851)... Mais 1l a modifié assez profondément sa classification : il distingue main- tenant la famille des Caprinidæ avec les genres Hippurites, Caprina, Caprinula, Caprinella (Ichthyosarcolite), présentant tous des canaux, et celle des Æadiolidæ comprenant les genres Radiolites, Biradiolites et Caprotina. 1. Note présentée à la séance du 24 avril 1911. 2. D'OrrIGNyY. Quelques considérations zoologiques et géologiques sur les Rudistes (lues à l’Académie des Sciences, dans la séance du 31 janvier 1842). Ann. Sc.nat.,'t. XNII, p.173. P PSEUDOTOUCASIA ET BAYLEIA 191 Dans le volume IV de la Paléontologie française, la planche 598 porte encore en légende Caprotina subæqualis, mais dans le texte (p. 264) la même espèce est décrite sous le nom générique de Requienia. D'après ce qui précède, ce changement est postérieur à 1851, et cependant l’exemplaire du volume que J'ai sous les yeux porte au titre la date de 1847-1849, tandis que dans le texte le nom de ARequienia subæqualis est suivi de la date 1850. Quant à la classification elle-même, elle reproduit tout d’abord celle du traité élémentaire (voir pp. 157 et 194), mais page 238 on voit apparaître un nom nouveau : «il (legenre Capro- tina) se distingue des Caprolinella, avec lesquelles il a les mêmes caractères différentiels qu'avec les Caprina, par sa valve infé- rieure en cornet, par les cavités en cornet de l’intérieur des deux valves,et par la présence d’une forte charnière comme celle des Radiolites. » Il n’est plus question de ce genre, mais à la suite des Caprotina, on voit apparaître (p. 247) le genre Requienia MATHE- RON se distinguant des Caprotina « par sa valve inférieure qui, au lieu de devenir conique, reste toujours oblique, couchée sur le côté... ; par le manque de grandes dents internes à la charnière, par le manque de cavité en cornet à l’intérieur, et au contraire par la présence de lames intérieures toujours isolées et se continuant du bord au sommet des crochets. Ce sont en résumé des Caprotines couchées sur le côté, sans charnière intérieure, ni cavités coniques, ces parties rempla- cées par des lames longitudinales isolées ». Il semble bien que c’est au cours de l'impression de la feuille 21 (pp. 233-248) qu'il a introduit d'abord le nouveau genre éphé- mère Caprotinella, et qu'il l’a remplacé presque aussitôt par le wenre Requienia MATHERON ; c'est dans la feuille suivante que se trouve la description de À. subæqualis. On voit en résumé que d’Orbigny distingue les Requienia des Caprotina par la forme de la valve inférieure, par l'absence des deux grandes dents cardinales de la valve supérieure, des cavités accessoires, et par la présence de lames myophores. Le premier et le dernier caractère seuls sont importants; nous allons voir en effet que À. subæqualis présente de véritables cavités accessoires analogues à celles des Caprotina ; le caractère le plus net lui a échappé, c’est que les Réquiénidés sont /irés par la valve qauche tandis que les Caprotines le sont par la valve droite, comme je l'ai indiqué en 1886 ; malgré cela, son coup d'œil de naturaliste ne l’avait pas trompé et 1l avait senti que les deux formes devaient être séparées. Dans la description du Requienia subæqualis, de la Paléon- 192 HENRI DOUVILLÉ tologie française (p. 264), l’auteur indique cette fois bien nette- ment les caractères de l'espèce : « Voisine des espèces précédentes par ses valves contournées, elle a les valves presque égales comme le Æ?. Archiaciana, mais sa valve supérieure n'est pas carénée, et montre deux lames internes, caractères qui n'existent pas chez les autres espèces. » Ce dernier caractère est en effet très singulier; dans plusieurs formes du même groupe il existe bien une lame postérieure myophore, mais cette lame est nécessairement unique; la pré- sence de deux lames restait donc très énigmatique. Cette ques- ton m'avait préoccupé à plusieurs reprises, mais le manque de matériaux suffisants m'avait empêché d'en poursuivre la solu- tion. 0 SN . FiG. 1.— Bayleia subæqualis. Coupe oblique montrant les deuxcavités accessoires O et < 0", placées de partet d'autre F1G.2.— B.subæqualis. Deux coupes per- de la lame myophore mp. pendiculaires à la commissure. Un premier échantillon de Coudoux, communiqué par le colo- nel Jullien, me montra que les deux lames se réunissaient à leur partie inférieure, délimitant ainsi une sorte de cavité analogue à celles des Caprotines; la conservation était malheureusement insuffisante. J’eus alors recours à la collection du Muséum, dépo- sitaire des types de d’Orbigny; M. Boule, avec son obligeance habituelle, voulut bien, par l'intermédiaire de M. Thevenin, me communiquer un double de cette collection et m'autoriser à le sectionner. Une coupe dirigée à peu près normalement aux lames postérieures montra qu'il y avait, en outre de la cavité dont je viens de parler, une deuxième s'étendant jusqu'à l'appareil car- dinal (fig. 1). Enfin je pus emprunter aux collections de la Sor- PSBUDOTOUCASIA ET BAYLEIÀ 193 bonne un troisième échantiHon provenant de la collection Toucas ; il était plus complètement conservé que les précédents et j'en reproduis ei-contre (fig. 2) deux sections perpendiculaires à la com- missure. La disposition qu’elles présentent peut s'expliquer faci- lement : on distingue sur la valve inférieure une lame myophore très saillante; en regard sur l’autre valve vient se placer une lame épaisse qui doit supporter l’autre extrémité du muscle posté- rieur. La partie utile de cette lame est limitée du côté externe par une lame saillante perpendiculaire à sa direction qui, en se dirigeant vers la charnière, délimite la deuxième cavité acces- soire O ; la lame myophore elle-même est reliée à la surface interne de la valve par une lame mince formant une sorte de a 177 \ 1 Ce F1G. 5. — Pseudo- | } loucasia santan- derensis. Coupe montrant la lame myophore : : pédiculée mp. FiG. 3. — B. Pouechi. Section passant ‘ par l'appareil cardinal et montrant les deux cavités accessoires. F1G. 4. — Bayleia Pouechi M.-Cu. Section perpendiculaire à la commissure, montrant les deux cavités accessoires 0 et 0’, au-dessous et au-dessus de la lame myophore mp. pédicule : c'est la première des deux lames signalées par d'Orbi- gny, la seconde lui est presque parallèle et aboutit à l’extrémité interne de la lame myophore, délimitant ainsi la première cavité accessoire O; c’est en réalité une véritable lame de soutien. Il est intéressant de faire remarquer que les deux cavités accessoires dont il vient d’être question sont exactement dispo- sées comme celles de la valve supérieure des Caprotines : dans les deux cas la cloison qui les sépare aboutit à la lame myophore postérieure. Mais elles se trouvent dans des valves différentes, valve gauche dans Caprotina, valve droite dans À. subæqualis. 24 mai 1912, Bull. Soc. géol. Fr. XI. — 13, 19% HENRI DOUVILLÉ Cette dernière espèce présente, comme on le voit, des carac- tères très différents de ceux des ARequienia ; elle ne peut donc être maintenue dans ce genre. Elle diffère également des Toucasia et des Apricardia qui ne présentent qu'une lame myophore simple. Mais la présence des deux cavités accessoires la rapproche du genre Bayleia dont J'ai indiqué les caractères en 1886! ; pour faciliter la comparaison, J'ai fait représenter (fig. 4) une section perpendiculaire à la commissure pratiquée dans un échantillon bivalve de cette dernière espèce et (fig. 3) une section passant par l'appareil cardinal : on voit qu'il existe une lame myophore épaisse portée également sur un pédicule mais beau- coup plus court que dans l'espèce précédente. La cavité acces- soire O' située au-dessus de la lame myophore présente une forme identique ; elle est limitée intérieurement par une lame de soutien partant du bord interne de la lame myophore; mais ici c'est le prolongement de cette lame de soutien qui limite inté- rieurement la seconde cavité accessoire, de telle sorte que c'est la lame myophore tout entière qui sépare les deux cavités et non plus seulement son pédicule. Malgré cette différence on pourra, au moins provisoirement, ranger dans ce genre l'espèce qui nous occupe et qui deviendra alors Bayleia subæqualis Org. sp. Le genre Bayleia se trouvera alors caractérisé par la présence des deux cavités accessoires de part ét d’autre de la lame myo- phore postérieure ; en outre cette lame myophore est écartée de la surface interne de la coquille et portée par un pédicule plus ou moins saillant. Il semble bien que cet écartement de la lame myophore a été précisément la cause première du déve- loppement des lames de soutien qui limitent les cavités acces- soires ; ce serait là le caractère primordial et nous serions ainsi amenés à rattacher les Bayleia au Toucasia santanderensis de l’Albien dans lequel on voit apparaître pour la première fois cette disposition (fig. 5), qui se trouve ainsi caractériser un rameau spécial. IL deviendra dès lors nécessaire de séparer la forme primitive du genre Toucasia auquel je l'avais d'abord réunie et j'ai proposé? d’en faire un genre nouveau sous le nom de Pseudotoucasia ; ce genre se distinguera à la fois des Touca- sia et des Apricardia par l'existence d'un pédicule supportant la lame myophore postérieure, sur la valve supérieure droite (type Pseudotoucasia santanderensis H. DouviLLé). 1. Essai sur la morphologie des Rudistes, B.S.G. F.,(3), XIV, p. 23. 2. CR. somm. des séances de la Sociélé géol. de France, 24 avril 1911, p. 82. EXTRÉMITÉ NORD DU MASSIF DE LA GRANDE CHARTREUSE PAR D. Hollande! Dès l’année 1850, Ch. Lory, mon regretté maître, publiait un important travail sur la série des terrains crétacés dans le dépar- tement de l'Isère. En 1852, il publiait différentes coupes géolo- giques des montagnes de la Grande Chartreuse ; en 1862, il ren- dait compte d'une excursion géologique faite en compagnie de plusieurs géologues dans la vallée d'Entremont. Enfin, en 1864, il publiait son mémoire, demeuré classique, sur le massif de la Grande Chartreuse. Il expliquait les dislocations de ce massif par des failles ; les recherches faites depuis ont établi que les failles de Voreppe, de la Chartreuse et d’Entremont ne sont que des plis-failles souvent étirés, avec quelquefois des chevauche- ments, ayant amené la suppression d'assises, même d’étages. Dans la partie nord de ce massif, en fait de cassure nette, suffi- samment importante, avec démivellation, il n'y a guère que la faille située entre les plateaux du mont Granier et de l’Alpette (F de la figure 5). En même temps que Ch. Lory donnait de la stratigraphie de l'Éocrétacé du massif de la Grande Chartreuse une interprétation si nette, Dumont, accompagné de Chamousset et de L. Pillet, A la ce de la vallée d'Entremont-le-Vieux ; plus tard, parurent à ce sujet, les importantes notes de l'abbé Vallet, de L. Pillet et de Ch. Lory. Enfin, durant les dernières années, d'autres travaux furent publiés sur les vallées d'Entremont, de Couz et du plateau de Montagnole: parmi eux, je ceiterai tout particulièrement la note de L. Pillet intitulée « Le Portlandien de Montagnole », publiée à la suite de la détermination des fos- siles trouvés par lui, par Pellat ; ainsi que le mémoire de M. J. Révil, paru en 1901, sur la structure de la vallée d'Entremont et du plateau de Montagnole. TecroniQue. — Le géologue qui visite le massif de la Grande Chartreuse ne doit done pas s'attendre à trouver à glaner beau- coup. Cependant, il m'a semblé qu'il serait peut-être intéressant : de préciser le rôle important joué par l’un des anticlinaux de son 1. Note présentée à la séance du 6 novembre 1911. 196 D. HOLLANDE extrémité nord et d'appeler l'attention sur les dépôts du Juras- sique supérieur de la vallée des Entremonts. Voici d’abord les coupes que J'ai relevées entre Saint-Pierre d'Entremont et la Croix du Mollard (figures 1 à 7). La carte (fig. 9) présente l’ensemble des plis anticlinaux et synclinaux de l'extrémité nord du massif de la Grande Chartreuse. On y trouve trois anticlinaux caractéristiques 1, 2, 3; les autres, nombreux, ne sont que des multiplications secondaires des premiers. Il y a donc : 1° Anticlinal, sur le Jurassique, de Bellecombe, Chapareillan, Curienne ; multiplié, au Nord, avec déversement est, par plu- sieurs plis secondaires a, b,c,d. Sauf pour d, représenté par un demi-anticlinal à flanc droit et qui, par l’inclinaison de ses bancs, à l'Est, indique un anticlinal à charnière ouest ; 2° Anticlinal, sur le Jurassique, de Francillon - La Coche- Buisson rond-Chesse; multiplié, au Nord, avec déversement ouest, par plusieurs plis secondaires e, f, q, h: 3° Anticlinal Guiers Vif-Corbel-Grapillon-ruines de Saint- Claude ; multiplié, au Sud, avec déversement est pour le pli à et ouest pour les plis 7, k. L'anticlinal jurassique de la vallée du Graisivaudan ne présente plus que l’un de ses flancs, l'érosion a enlevé l’autre. D'après l'allure des couches du demi-anticlinal restant, 1l est visible que cet anticlinal à charnière est se prolonge au Nord de Chapareillan. On remarque, en effet, au lieu dit Beauregard, c’est-à-dire aux dernières maisons de Saint-Martin, des débris de l’éboulement du Mont Granier au milieu desquels pointent des lambeaux de calcaire du Jurassique. Enfin, jalonné par « un lambeau de Juras- sique affleurant au milieu des éboulis de Myans, d'après M.1J. Révil » il va rejoindre celui de la Roche de la colline de Curienne également à charnière est; anticlinal multiplié ici, comme il est dit plus haut, par plusieurs plis secondaires à, b, c, d, déversés à l'Est, sauf pour d. On remarquera que dans les Alpes calcaires de la Savoie, de la zone subalpine, la règle générale qui régit les plis anticlinaux est d’avoir les charnières orientées à l'Ouest. L'anticlinal Francillon-La Coche se prolonge à l'Ouest de l’arête de l’Alpette et du Mont Granier ; puis à partir du hameau de La Coche, il plonge sous les étages de l'Eocrétacé ; et, jalonné par le petit anticlinal situé entre Sancosse et la Cantine, sur la route du Pas de la Fosse à Entremont, il va rejoindre l’anticlhinal de Pierre Grosse- Buisson rond. Au Nord, il est multiplié par quatre plis secondaires e, f, 4, h, avec les charnières orientées à l'Ouest. = NORD DE LA GRANDE CHARTREUSE 197 W. E rache de Corbel extremite sud de /2 roche Veran J'Pierre 5 d Entremont franci/lon = Cozon ! Egau FrG. 1. — Rive pro1TE pu Guiers VIF, W. FiGe 2. — COUPE A LA SCIERIE DE LA FRASSETTE. W, E. CHAR sud ’ au bÉro/et roche Veran Frassette W: E. extremile nord de Les Rigau ds É CCE / Tournette Ë 4 SD 3 SS À 2 TS F1G. 4. — De La TourNétTre AU RocHER pu Brozer (1919 m.). Fi. 1 à 4. — 1, Tithonique (Portlandien) ; 2, Berriasien; 3, Valanginien; 4, Hau- terivien ; 5, Barrémien-Aptien ; 6, Albien ; 7, Calcaire et craie du Sénonien : S9, Groupe mollassique tertiaire (Chattien et Burdigalien); F', Pli-faille:F, Fossiles assez abondants. — Longucurs : 1/80 000. 198 D. HOLLANDE Le pli À est le plus important. Il se développe, en effet, au Sud, jusque vers Saint-Pierre d'Entremont et peut-être au dela. Les coupes ci-jointes ont été relevées spécialement afin d'en suivre les transformations. À Saint-Pierre d'Entremont (Savoie) dans le lit du Guiers-Vif, à côté de l'Hôtel Mollard, il forme une petite voûte droite dans les calcaires du Berriasien. Au Nord de l'église, il est faiblement incliné à l'Ouest, avec apparition à la charnière des dépôts du Tithonique supérieur ainsi que l'indique la coupe de la figure 1. Entre Saint-Pierre d'Entremont (Savoie) et La Frassette, es dépôts de l’Éocrétacé du flanc inférieur de ce ph À sont fortement arasés; sur le flanc supérieur ils manquent tous, sauf le Berriasien. Ceux du flanc inférieur reparaissent au Nord de La Frassette mais fortement relevés ou renversés, tandis que ceux du flanc supérieur manquent jusqu'à l'arête Mont de Joigny-Mont Pellaz, sauf toujours pour le Berriasien. Au Sud de La Frassette cet anticlinal, incliné vers l'Ouest, étant rompu à la charnière, les dépôts du flanc inférieur ont leurs bancs forte- ment relevés en décrivant une légère courbe présentant à l'Ouest la partie convexe, ainsi que l'indiquent les coupes des figures 2 et 3. Il y a ici disparition des étages valanginien, hauterivien, barrémien, aptien et albien, les bancs du Berriasien n'étant séparés de ceux de la craie que par quelques mètres, c'est le début du pli-faille F’. À l'Est du vallon des Courriers ‘es diffé- rents étages de l'E Éocrétacé de ce flanc inférieur reparaissent avec leurs bancs fortement relevés ou renversés (voir fig. #). Cette disposition explique la situation de l'arète urgonienne que l’on voit à l'Est de ce vallon des Courriers. Au Nord de Gandy, l'érosion a également enlevé une partie des dépôts de l’'Eocrétacé. Puis, plus au Nord, par suite du chevau- chement du pli vers l'Ouest, on constate la disparition progressive (voir fig. 6) à la base de la partie renversée, d’abord de l'Urgo- nien, puis de l'Hauterivien et enfin du Valanginien pour ne laisser que le Berriasien, reposant au Mont Pellaz, sur le groupe mol- lassique 8-9 du Tertiaire. Par suite de ce chevauchement du pli , Je synclinal de La Pointière-La Frassette a considérablement diminué en largeur, si bien qu'il ne forme plus à la Croix du Mollard qu’une étroite vallée se prolongeant ensuite au Nord par une sorte de couloir vers Saint-Cassin. Le pli À se prolonge donc sur tout le bord Est du synelinal La Pointière-La Frassette, de Saint-Pierre d'Entremont à Saint- Cassin; tandis que les plis g,/f,e, se perdent sous l’arête du Mont Pellaz-Mont de Joignvy. Il en résulte que les anticlinaux / *000 08/7 : Sanon8uor — ‘aqprey ‘j { SOUIOpOW SUOrAN[[V ‘SE ‘ (ouuarwanmoou uot}e19P]S) SOITRI9E]S SUOTANIIV ‘CL © SOUIBIPEISIOQUI SUOIANIIY ‘FE ‘ (ouu9IuinA uorer1oe]S) S9ITPIOB[S SUOIANTIY ‘GI — {apuoS9l OW9N — ‘LC _— NVANVAISIVUL) AG HAATIVA VI V ZNOT) 4 AATIVA VT 1e DLSONT WEPNEA 1 5/84 PONe D A Le TE RE A PEN en : NES RE CS : DS Ne | . AiBof now Ze//8 MANS De Eee ET) 4814219 juou FU 0x BARS CIE À OL VUE SH A = ÉD RAS ee N M AM ‘HHINVAT) LNOIN Av SLUISA(T S4a AVARVH a 0 OI A 174 8) JUOU S742520 52 "4 J21U8/7 7UOoW NORD DE LA GRANDE CHARTREUSE ‘auasT]'TI V LNONAUILNM,Q AATIVA VIT AT — °G ‘O1 PA Z047 F/LE29) AJ81Ue419 7UOL/ AM 206 D. HOLLANDE et 2 (voir la carte, fig. 9) situés sur le Jurassique, caractérisent la vallée des Entremonts ; l’un (2) reste toujours bien distinct, sur le bord est, sous la forme d'une arête élevée longeant celle formée par l'Alpette et le Mont Granier ; l’autre (h), moins bien caractérisé, longe pour ainsi dire l'axe de la vallée pour s'incur- ver au Nord, vers l'Ouest, en comblant peu à peu, par chevau- chement, le synclinal de La Pointière-La Frassette. On rémarquera également dans cette vallée l'énorme ouverture laissée entre les deux arêtes latérales de l'Urgonien, soit entre l'arête du vallon des Courriers et l'Alpette qui est d'environ trois kilomètres, soit entre le Mont Otheran et le Mont Granier qui est d'environ einq kilomètres. On observera encore que les plis des parties profondes sont, de beaucoup, plus multipliés que ceux de la surface, fait signalé du reste depuis longtemps. Il arrive aussi quelquefois que les marno-calcaires du Berriasien sont fortement plissés bien que reposant sur des bancs du Jurassique qui le sont à peine. C'est ainsi qu'aux Curialets, le long de la route, 1l y à des marno-calcaires repliés dans tous les sens sur le Jurassique légè- rement ondulé (voir fig. 8). Mais lorsque ce dernier présente une série de plis secondaires rapprochés, les marno-calcaires du Berriasien comblent toujours les synclinaux qui en résultent, tout en n'étant généralement que peu plissés. F1G. 8. — COUPE VERS LE HAMEAU DES CurtALETS, sur la route d'Entremont aux Déserts. — Même légende. — 1/80 000. L'anticlinal Guiers Vif- Corbel-Ruines de Saint-Claude a été étudié par M. J. Révil sous les termes de « faisceau anticlinal du Corbelet-Hautheran » ; après avoir décrit la terminaison péricli- nale de cet anticlinal aux ruines de Saint-Claude, ce qui ne me paraît pas cependant vouloir dire que le pli dont il dépend, à savoir l’anticlinal du Guiers Vif-Corbel, ne puisse réapparaitre plus au Nord, parce qu’en réalité le pli de Voglans-Rochers du Roi-Aix-Saint-Simon, parait bien en être la suite, le tout étant noyé dans les dépôts pléistocènes par suite de laffaissement transversal de la cluse de Chambéry à Montmélian, affaissement NORD DE LA GRANDE CHARTREUSE 204: } k |— , . + pond. \ + | ENS : UE tte # “l Lt E + : x 0 + [KI ï ; u \ ù + ; A 5 ; ( 4 mont duChat | ÊLe + Aix | } \ ps He NE \ \\ du APP art M JAN tre < É qurge * + h è \ PS 4 Ë h AS 7 + ( À ; 4 k Vocli É ne Se à = È \ k , [ ; le / SR b 4 OA # Ÿ D | + 1 4 ; S & , + # /; j SIRAU 1 + /#] 4 US \ GPU ÿ % % : “ {#1 | ; S S | AE 1; | £ À NS ; PEN # 1Pnont/Nivo et Ÿ Ÿ | < Ù 1 l % Ÿ i # k Ÿ : jte JP | SES ; 12/0 SEE Ta mn l + e/ c het è = © : 4 à Chpsse f. S nQ . # k À S è l : HAMBERIX | É F fl d nee ù è ' © ) [B Lil È $S D | À #1? Buisson Rond : M. | + UM | ; H ‘ 4 fl# 157 Ht /3 Thaile JPA et A : ] F C #14 riu d | H mont Érellé \ EN 4! (ETAT SiopuctÂN | le [El 2 I 1 A / AVES 34 1: |: a. 4 e Al ( le & fil i Wii 4 Joigny PH HER ( # je Fi mont Granier L ar y elle Lornbe TE +++ + Ep LA “| 4 l Enlremont Pre 1 ÿ | ; ERA | ! Fr + / : TER | È | “les chélls + + | | + 4 4 dE ffrassette k | * er + + Î el vou Î Pierre d Fntnermont | 1 I\ mer+ LG. 9, — EXTRÉMITÉ NORD DU MASSIF DE LA GRANDE CHARTREUSE. — 1/250 000 env. 202 D. HOLLANDE antérieur à la formation de ces dépôts mais postérieur à la for- mation de nos anticlinaux. Le lac chattien était sillonné par les plissements actuels plus ou moins développés mais cependant déjà émergés. Ce qui le prouve ce sont les érosions constatées antérieurement à la forma- tion des dépôts du Chattien ou au moment de cette formation. C'est ainsi que l’on trouve les couches rouges à Helix Ramondi Brér. ou les conglomérats formés spécialement par des fragments de calcaires de l'Éocrétacé reposant, tantôt sur les bancs de cal- caire à l'oucasia carinala MATH., tantôt sur les couches à Orbi- tolina conoidea H. Gras, ou sur les calcaires à Requienia ammonia GOLDbF., voire même sur les marno-calcaires de l'Hau- terivien. Sur le flanc supérieur des anticlinaux les dépôts tertiaires sont en pente plus faible que sur le flanc inférieur où on les rencontre quelquefois relevés jusqu'à la verticale où même renversés au- dessous des dépôts de l’Eocrétacé, fait dù à la poussée de l'Est à l'Ouest ayant resserré les synclinaux et provoqué finalement l’'exhaussement actuel de nos montagnes. La caractéristique de nos dépôts tertiaires est donc de se présenter sous la forme de cuvette grâce à la présence des anticlinaux situés sur leurs bords. Or, cette disposition en cuvette, comme l'indique la coupe de la figure 10 !, existe entre Saint-Sulpice et Cognin, bien que de ce côté on ne trouve plus d’antichinal. Pour qu'il en soit ainsi il me paraît nécessaire d'admettre qu'à l'Est de Cognin il y avait un anticlinal éocrétacé que les phénomènes d’érosion ont arasé ; « aussi la vallée actuelle de Chambéry, dit M. Douxami?, due aux érosions quaternaires des eaux venues de la cluse de Mont- mélian, comprend non seulement toute la partie orientale de ce synclinal, mais aussi une partie de celui de Rumilly-Aix-les- Bains ». Cette extrémité nord du pli Guiers-Vif-Corbel m'a, 1l y a une quinzaine d'années, intrigué pour une autre cause : étant directeur du Laboratoire départemental on m'avait apporté pour les soumettre à l'analyse des échantillons qui m'étaient signalés comme étant de la bauxite et provenant du ruisseau du Merda- ret, aux Alberges. Comme j'avais trouvé à cet endroit, bien antérieurement aux fouilles que l’on venait d'y faire, sur la rive droite du Merdaret, vers la propriété de M. Perrot, une grande 1. Voir également la coupe du Forézan donnée par M. Douxami dans : Études sur les terrains tertiaires du Dauphiné, de la Savoie et de la Suisse occidentale, Masson, éditeur, 1896, p. 158, 2 ocre. pi LG NORD DE LA GRANDE CHARTREUSE 205 quantité d'Helix du niveau à Helix Ramondi Broxcr., 1l me fut facile de juger aussitôt, malgré certaines apparences présentées par ces échantillons, qu'ils n'étaient pas de la bauxite. Mais, des fouilles ayant été faites, je visitai à nouveau cette localité et je pus constater que non seulement les marnes bariolées du Chat- tien-Cassélien reposaient sur les bancs supérieurs du groupe N WWS. EEN TL = “ ds IN anliclinal le Frenet Corinthe | à mont Grelle- } à mont du Chat F1G. 10, — Coupe ENTRE SAINT-SULPICE ET COGNIN. Même légende: — 8, Chattien (Cassélien) ou marnes bariolées à Helir Ramondi BroxGr.; 9, Burdigalien ou mollasse à Pecten præscabriusculus. — 1/80 000. Barrémien-Aptien, mais qu'elles reposaient aussi sur les couches à Orbitolines du Rhodanien de Renevier, par suite d’une érosion intense, comme l'indique la figure 11, et, de plus, qu’elles péné- traient même sous les bancs de calcaire blanc de l’Aptien. Il en résulte qu'au moment de la formation des marnes bariolées à E W. maison Mithieu_ £ FiG. 11. — Rive GAUCHE pu Merbarer, à l'extrémité nord de l’anticlinal des Ruines de Saint-Claude. APriex : 1, Couches à Orbitolines ; 2, Calcaire blanc. CHarriex : 3, Marnes rouges à Helix Ramondi BroxGr. BurniGarren : 4, Mollasse marine à Pecten præsca- briusculus. Helix Ramondi Broxr. ou des conglomérats à fragments de cal- caire plus où moins arrondis qui les accompagnent, cet anti- chnal du Guiers-Vif-Corbel-Ruines de Saint-Claude était déjà nettement accusé; qu'il fut fortement érodé par les eaux ayant 20% D. HOLLANDE fourmi les dépôts du Chattien, fait constaté du reste depuis long- temps pour bien d'autres localités de notre région. Il ne me parait pas inutile de rappeler que des phénomènes d'érosion plus ou moins intenses ont eu lieu sur nos roches à différentes époques géologiques. C'est ainsi que Ch. Lory les a constatés sur les dépôts de l'Eocrétacé avant la formation de ceux de l’Albien; que d’autres ont eu lieu après « c’est-à-dire avant l’envahissement de la région par la mer du Crétacé supérieur » (J. Révil); que des phénomènes intenses de corrosion ont eu lieu dès le début du Tertiaire sur les dépôts du Sénonien et enfm, que des phénomènes puissants d’érosion ont eu lieu à la fin de l'Oligocène sur tous les dépôts antérieurs. M. J. Révil signale encore, dans la note rappelée plus haut, la coupe allant de Saint-Thibaut de Couz aux chalets de Léliaz présentant le noyau d’un pli antichinal sur le Valanginien. En se dirigeant vers le Sud, ce pli se complique et l’on trouve d'après lui « deux anticlinaux séparés par un synclinal formé d'assises appartenant à l’Urgonien ». L'anticlinal à charnière ouest se dirige, au Sud, sur Corbel, tandis que celui à charnière est va vers les Déserts, mais contrairement à ce que dit M. J. Révil, cet anticlinal ne disparait pas au Sud, puisqu'on le retrouve à l'entrée est du Frou sur ses deux rives. Il résulte de là que les calcaires urgoniens du sommet de la Roche Véran, du Mont Otheran, du Mont Corbelet avec la Tête de Rouen sont situés dans un synclinal qui s’atténue au Nord pour disparaitre finalement sous les plis secondaires À et g de l’anticlinal Fran- cillon-La Coche-Buisson Rond. La poussée à l'Ouest de cet anti- clinal, d’où dérivent les plis secondaires e, f, g, h, s’est en effet fortement accusée de ce côté en y faisant déborder, au delà de l'alignement superficiel des plis de la zone subalpine du massif des Bauges, quelques-uns de ces plis secondaires. Au Sud, l’anticlinal Guiers Vif-Corbel est multiplié par les plis à, j, k, très resserrés et portant les bancs de calcaire blanc du Barrémien-Aptien à une altitude élevée, en les relevant même quelquefois jusqu’à la verticale comme à la Roche de Cor- bel, au pied est de laquelle les étages de l'Hauterivien et du Valanginien ont glissé, en mettant ainsi les marno-calcaires du Berriasien en contact avec l'Urgonien (voir fig. 1). Les plis secondaires 7 et k fusionnent rapidement au Nord avec l’antichinal Guiers Vif-Corbel-Grapillon-ruines de Saint- Claude, lequel limite alors à l'Ouest le synclinal de la vallée de Couz avee dépôts du groupe Chattien-Burdigalien, du Sénonien et de l’Albien; vallée quise prolonge au Nord par Vimines, Saint- NORD DE LA GRANDE CHARTREUSE 205 Sulpice, le lac du Bourget, et, au Sud, par Berlan, sans être limitée sur son bord est par une grande faille. Il est dit plus haut que la poussée à l'Ouest de lanticlinal Francillon - La Coche- Pierre grosse- Buisson rond, c'est-à-dire l'anticlinal 2 de la carte (fig. 9) a été très forte aux environs de Chambéry et a produit dans le Jurassique alors écrasé par les dépôts de l'Éocrétacé une série de plis secondaires e, /,g, h, en faisant déborder les derniers, au Sud de Chambéry, au delà de l'alignement superficiel des plis de la zone subalpine du massif des Bauges. Or, il est très probable que le même fait a eu lieu au Nord de Chambéry où ces plis seraient cachés parles alluvions 4 _ mn Wv. E. W. : D, E. ! s Q 4 x ESS (TES pres 1 SX £ S Vo sde Monlbazin ' < les Baréndiers \ NA à € > Voglons F1G. 12. — COUPE DU HAMEAU DES BARAUDIERS AUX PRÉS DE MONTBAZIN. st F1G.13. — Coupe D VOGLANS AU HAMEAU DU FOURNET. Même légende. — s, Séquanien:; 4, Kiméridgien. — 1/80000. An" E. F1G. 14. — Coupé p'Arx-Les-BaINS AU MoNT DE LA CLUSE. Même légende. — 1/80 000. glaciaires et interstadiaires qui s’y trouvent. En effet, aux Baran- diers, à l'extrémité nord de la colline de Lémenc, on peut relever la coupe de la figure 12 comprenant les plis anticlinaux 2 ete: et comme ce dernier se présente en voûte aux Barandiers il est évident que son prolongement, c’est-à-dire son flanc infé- rieur est au-dessous des alluvions glaciaires et interstadiaires 12, 14 et 15. Plus au Nord, à l'Est de Fournet, on a la répétition de cette coupe (voir fig. 13), avec demi-anticlinal bien développé, l’autre demi-anticlinal, soit le flane inférieur disparaissant tota- 906 D. HOLLANDE lement sous les mêmes alluvions. Mais de ce côté, il v a plus, je veux parler du nt antichnal urgonien de Voglans, placé absolument dans les mêmes conditions que celui des ruines de Saint-Claude, qu'on l'appelle dôme ou brachyanticlinal, c’est un pointement anticlinal noyé dans les alluvions. IH y a donc entre lui et les plis secondaires du Jurassique un pli- faille par chevau- chement de ces derniers sur toute la masse ouest de l'Éocrétacé fortement affaissée. Plus au Nord, le rocher du Roi, les rochers d'Aix, de Saint-Simon, de Grésy, continuent le pointement anticlinal de Voglans ; et l’on constate entre Aix et Mentens que. seuls les plis compris dans l° Éocrétacé et le Tertiaire apparaissent, si bien qu'un synclinal tertiaire, peu développé, existe entre Mouxy et Mentens {voir fig. 14). L'anticlina! sur DÉpeétaeé du Revard, de la Montagne de la Cluse, etc., présente, au Sud de cette coupe (fig. 14) une succes- sion de contacts anormaux du Jurassique supérieur avec les bancs de l'Urgonien puis de l'Hauterivien et enfin du Valan- ginien; au Nord, quand il devient normal, 1l est tantôt peu incliné à l'Ouest ou bien il l’est fortement et même quelquefois il est presque couché. En résumé, un pli-faille, à peine interrompu à l'Est du vallon des Courriers, existe depuis La Frassette jusque vers Aix-les- Bains, sur une longueur d’au moins trente kilomètres, en met- tant quelquefois en contact des dépôts qui, s'ils étaient réguliè- rement superposés, présenteraient une différence de niveau peut- être supérieur à 500 mètres. D’après cela, n’est-on pas en droit de se demander si un tel accident, combiné avec l’affaissement transversal de la Cluse de Chambéry, n’est pas la cause principale de l'apparition des eaux thermales d’'Aix-les-Bains. TirHoniQuE (— Portlandien) DES ENVIRONS DE CHAMBÉRY. — J'ai relevé, il y a un certain nombre d'années, à l’ancienne carrière de la Visitation, à l'Est de l’oratoire dit du Calvaire, une coupe que l’on peut aujourd’hui interpréter comme il suit : On observera que les calcaires à Oppelia lithographica Opr., succèdent régulièrement aux Calcaires massifs du Crêt du Cal- care à Phylloceras Loryi Mux.-Cu., du Kiméridgien, tandis qu'au Nord du clos de la Visitation on peut constater l'invasion des débris coralligènes sur un caleaire blanc à la surface, grisâtre à l’intérieur, à pâte sublithographique, à cassure esquilleuse, contenant Lissoceras Stazycsit ZEUSCH., et formant la région rocheuse au Nord du clos Rey où L. Pillet a signalé et a longue- ment étudié les débris coralligènes de la vigne Droguet. Ces NORD DE LA GRANDE CHARTREUSE 201 débris forment comme une sorte de trainée qui va s’éteindre au Nord de la eluse de Saint-Saturnin. Ces différents niveaux du Tithonique, avec les mêmes faciès, se rencontrent également au plateau de Montagnole. Je signalerai spécialement les débris coralligènes que l’on trouve dans le haut du sentier situé à l'Est de la maison des sœurs de Saint- Joseph à Jacob-Bellecombette, puis dans le haut du vallon des Charmettes, sur le sentier menant à Chanaz, où j'ai trouvé des fragments d’Heterodiceras de très grande taille; en réalité on trouve les débris coralligènes disséminés sur ce plateau au con- tact des bancs supérieurs du calcaire bréchoïde ou enclavés à la base des calcaires blancs esquilleux. Au-dessus de ces calcaires esquilleux, sublithographiques, d’autres dépôts appartenant encore au Tithonique s’y trouvent bien définis. Ce sont des marno- calcaires schisteux avec intercalation de banes de calcaire à nombreux débris de fossiles. Ce calcaire qui est tantôt dur, à cas- sure grenue, avec des parcelles à reflets de calcite et tantôt tendre, par suite, à débris mal agglutinés, constitue le calcaire grossier de Montagnole. F1G. 15. — CARRIÈRE DE LA VisiraTIoN, à Lémenc. — Coupe relevée le 17 mai 1888. TiTHONIQUE MOYEN ou niveau à Aplychus et à Perisphinctes contiquus : 1, ilot coralligène avec Heterodiceras, baguettes de Cidaris glandifera (Plagiocidaris glandifera), nombreux Polypiers, etc. Plus au Nord, ces dépôts coralligènes envahissent des calcaires blancs, esquilleux, sublithographiques; 2, Calcaire . bréchoïde, d'un gris noir, gondolé à la surface : 3, Calcaire bréchoïde avec couches de débris à la surface, nombreux fossiles : Aptychus Beyrichi Zirr.: Aptychus punctalus Vorrz.; Perisphincles contiquus Cartuzro; 4, Calcaire bré- choïde plus compact. — TiTHONIQUE INFÉRIEUR ou niveau à Oppelia lilthogra- phica : 5, Calcaire moucheté en bancs de 30 à 40 em. d'épaisseur, à Oppelia lithographica OpPr.; 6, Calcaire gris, compact ; 7, Calcaire gris cendré en banes de 15 à 20 cm. d'épaisseur, à Oppelia lithographica Orr. La faune qu’on y trouve est riche, je citerai : Perisphinctes Lorioli OPr.; P. fransitorius OPP.; Pleurotomaria multiformis Zirr. ; des baguettes de Plagiocidaris (Echinus) coronata Scur. : des dents de Pycnodus', etc. 1. La collection de l'École préparatoire à Chambéry possède de ce niveau un certain nombre de dents de Pycnodus. ; Dernièrement un fragment de mâchoire de Pycnodus, muni de 17 dents, m'a été remis comme ayant été trouvé dans le Tithonique du plateau de Montagnole, malheureusement le calcaire avait été cuit, si bien qu'au contact de l’air, la chaux s'est hydratée et le tout est tombé en poussière, sauf les dents, 208$ D, HOLLANDE Une liste assez longue en a été donnée par M. J. Révil. En résumé le Tithonique des environs de Chambéry comprend : Des marno-calcaires schisteux, avec calcaire grossier intercalé et faune permettant de les classer dans le Portlandien supérieur. TiruoniQuE SUPÉRIEUR Un calcaire blanc à la surface, grisâtre à l'intérieur, à pâte sublithographique, à cassure esquilleuse avec Lissoceras Slazycsii Zevscu, et îlots coralligènes. { TITHONIQUE ; Un calcaire bréchoïde, grumeleux à la surface, à CRE, nombreux fossiles remaniés, parmi lesquels on peut citer de nombreux Aptychus et Perisphincles conli- quus CATULLO sp. TiTHONIQUE ; s 28e HT TA NE PRE Un calcaire moucheté à Oppelia lithographica Orr. INFÉRIEUR £ TiTHONIQUE (— Portlandien) DE LA VALLÉE DES ENTREMONTS. — À l'Ouest du hameau de Derbètan, du village d'Entremont-le- Vieux, il y a un rocher dont les bancs sont nettement disposés en voûte. Ils sont formés par un calcaire de teinte jaunâtre à l'intérieur, à pâte fine, sublithographique, mouchetée et que Je rapporte au niveau à Oppelia lithographica Opr. Un calcaire semblable se voit aussi immédiatement au-dessous des banes de calcaire bréchoïde à Perisphinctes contiquus CaruzLo, dans le lit du Cozon, en aval de la croix de Saint-Mare, lit que j'ai pu facilement explorer par suite du manque d’eau dû à la grande sécheresse des mois de juillet et août de cette année (1911). Enfin le même calcaire existe dans les gorges du Cozon où il surmonte de gros bancs massifs. Je n'ai trouvé aucun fossile me permettant de classer ces dil- férents calcaires ; malgré cela, à cause de leur ordre de superpo- sition, je pense que les gros bancs massifs de la base appartiennent au Kiméridgien et que les bancs plus minces, mieux lités, qui les recouvrent, représentent le niveau à Oppelia lithographica Ope. Dans le bas du hameau de Perret, d'Entremont-le-Vieux, les bancs de calcaire bréchoïde sont compacts, durs, avec rares fos- siles à l’intérieur des banes, mais à la surface, ils présentent une sorte de croûte grumeleuse, formée de débris plus ou moins roulés, soit de fragments de calcaire, soit de fragments de fos- siles. Les Ammonites y sont ne , Je citerai : Perisphinctes contiquus CATULLO, Perisphinctes geron Zrrr., Perisphinctes eudichotomus Zrrr., etc., on y trouve également de nombreux Aplychus : his manche Vorrz: Auch Beyrichi Zrr., Aptychus sparsilamellosus Guuer, etc. NORD DE LA GRANDE CHARTREUSE 209 On a done ici toute la faune connue depuis longtemps au pla- teau de Montagnole, à la colline de Lémenc, à la colline de Curienne, aux rochers de Saint-Jeoire, en réalité dans tout le massif des Bauges. De la comparaison de la faune et du faciès des bancs juras- siques, du hameau de Perret, d'Entremont, avec ceux cités plus haut, on peut affirmer que le Tithonique moyen y est bien repré- senté. Ce niveau existe dans les mêmes conditions au hameau de Derbètan, à la croix de Saint-Marc et de là sur les deux rives du Cozon jusque vers ses gorges. Ici, il y a de petites lentilles de dépôts coralligènes ou simple- ment des Polypiers et autres fossiles de ces dépôts disséminés sur les derniers bancs du calcaire bréchoïde. Mais sur l’anticlinal de Francillon-La Coche, principalement sur la route, entre les hameaux de Grenery et de Brancaz, ces dépôts sont plus accusés avec envahissement, dans quelques bancs, de calcaire blanc, sublithographique, que la culture permet de voir. Avec les nom- breux débris de Polypiers qui s’y voient, j'ai trouvé des baguettes de Cidaris qglandifera. Ces débris coralligènes, dans les Entre- monts, paraissent affecter plutôt les derniers bancs de calcaire bréchoïde sur lesquels on les trouve disséminés. Je rappellerai qu'au Sud du massif de la Chartreuse, M. Kilian a cité ces débris coralligènes au Chevalon, près de Voreppe, ainsi qu’à Saint-Pan- crasse. Dans ces localités ils se présentent sous la forme de len- tilles intercalées dans le calcaire sublithographique, c’est-à-dire que la manière d’être de ces dépôts est ici celle qu'ils ont au pla- teau de Montagnole ou à la colline de Lémenc. Il est probable qu'un courant venant du Sud-Ouest ou de l'Ouest, c’est-à-dire des régions où vivait alors cette faune coralligène, passait sur le massif de la Grande Chartreuse, le plateau de Montagnole et la colline de Lémenc, en y semant une partie de cette faune. Le calcaire blanc sublithographique, à cassure esquilleuse, paraît être moins développé dans la vallée des Entremonts que vers Chambéry ; comme je n'y ai rien trouvé de particulier, je ne ferai que signaler sa présence dans cette vallée. Au Nord de Saint-Pierre d'Entremont (Savoie), à une distance d'environ 300 mètres, il y a, sur le côté est de la route, des cal- caires en gros bancs, plongeant plus ou moins à l'Ouest, calcaires d'un gris foncé, se délitant, par place, en nombreux fragments anguleux. Plus à l'Est, au-dessus des prés, le rocher est à nu; il est formé par un calcaire schisteux, de teinte d’un gris bleuté, pauvre en fossiles ; intercalés dans ce calcaire schisteux 1l y a de 24 mai 1912. Bull. Soc. géol., Fr. XI. — 14. 210 D. HOLLANDE gros bancs d'un calcaire dur, formé de débris provenant pour la majeure partie de fossiles ou de fragments de calcite. Lorsque ce calcaire est resté longtemps au contact de l’air, à sa surface, on distingue de nombreux fragments d'Osfrea, de Pecten, de Cri- noïdes et autres fossiles offrant absolument le faciès du calcaire grossier de Montagnole. Dans les bancs exploités comme roche d’empierrement J'ai trouvé des baguettes de Plagiocidaris (Cida- ris) cervicalis AG. et des fragments d'une Huiître que je rapporte à Ostrea Bruntrutana THurM., mais je n’y ai pas trouvé d'Am- monites. Cependant les caractères constatés sont suffisants pour n'avoir aucune hésitation à attribuer ce niveau au calcaire gros- sier de Montagnole, c'est-à-dire au Tithonique supérieur. Un deuxième gisement de ce calcaire grossier, beaucoup plus important, existe dans cette vallée des Entremonts. Pour s'y rendre, on suit d'abord la route d'Entremont-le-Vieux au col du Frène ; à quelques centaines de mètres du km. 19, on prend un chemin menant à un vieux moulin, c'est là que l’on commence à voir nettement les bancs de calcaire grossier. Sur la rive gauche du Cozon, à côté de l’arrivée au moulin de la chute d’eau, il y a un calcaire formé de débris mal agglutinés avec fossiles du cal- care grossier de Montagnole, calcaire que l’on voit également sur la rive droite du Cozon. De ce côté on trouve des bancs de calcaire dur semblable à celui de Saint-Pierre d’Entremont (Savoie). En remontant le Cozon on constate que ce faciès est bien déve- loppé sur ses deux rives jusque vers sa rencontre avec le Nant du Grand Carroz et même au delà. Il y a donc, dans la vallée des Entremonts, du Tithonique supérieur. Du reste, ce niveau de calcaire grossier, subordonné tantôt à des marnes, tantôt à des calcaires schisteux, a été rencontré aussi à Saint-Pancrasse par V. Paquier avec une faune mixte entre le Jurassique et le Cré- tacé. De ces observations il résulte que les marnes, les calcaires schisteux et le calcaire grossier du plateau de Montagnole à Perisphinctes Lorioli Ore., Perisphinctes transitorius Orr., Lyto- ceras Liebigi Opr., Peclen inæquicostatus PuniciPre, Ostrea Bruntrutana Tuurx., Plagiocidaris (Cidaris) cervicalis AG., Belemnites (Duvalia) lalus BLainv., etc., ne forment pas un accident au plateau de Montagnole, comme on l'a cru tout d'abord, et le tout se place au niveau des calcaires rognonneux d'Aizy et autres localités que l’on doit considérer comme repré- sentant les derniers dépôts du Jurassique. NORD DE LA GRANDE CHARTREUSE 211 Le Tithonique (= Portlandien) des Entremonts, comme celui des environs de Chambéry, peut donc être groupé comme il suit : TiTHONIQUE Calcaire grossier, dit de Montagnole, subordonné à SUPÉRIEUR des marnes ou à des calcaires schisteux. Calcaire blanc à la surface, d'un gris cendré à l'in- térieur, sublithographique, à îlots coralligènes à la base. Calcaire bréchoïde à débris coralligènes fixés à sa surface. Calcaire bréchoïde présentant à la surface une croûte grumeleuse avec nombreux débris de fossiles : Peris- phinctes conliquus Carurzo, Aplychus sparsilamello- sus GÜMBEL, etc. TiTHONIQUE MOYEN TITHONIQUE Calcaire de teinte jaunâtre, moucheté, à pâte fine, INFÉRIEUR représentant le niveau à Oppelia lithographica Orr. LES FORMATIONS GÉOLOGIQUES DU RI0 DE ORO (SAHARA OCCIDENTAL) PAR L’'ABBÉ N. Font y Sagué:. La géologie de la côte occidentale du Sahara a été, jusqu'ici, très peu étudiée ; dans le but de contribuer à sa connaissance, je donnerai dans cette note les résultats de mes observations per- sonnelles faites en 1902 dans la presqu'ile de Rio de Oro. Celle- ci, nommée Dajla par les Sahariens, peut être considérée comme faisant partie intégrante du Sahara, dont elle fut séparée par quelque mouvement tectonique. C’est une terre basse et plane, dont le grand axe est dirigé 30° E. ; elle a une hauteur moyenne de 7 m. dans la partie SE. qui est baignée par la baie; la portion NW., qui fait face à l'Atlantique, est à une altitude de 20 m. La presqu'ile de Rio de Oro est reliée au continent par un isthme sablonneux très peu élevé, d'environ 3 km. de large et d'une longueur variable, suivant l'amplitude des marées dans la baie et dans l'Atlantique. La longueur totale de l'isthme à la pointe Dunford est de 37 km., et sa plus grande hauteur se trouve sur les falaises de l'Atlantique nommées Ciprès grande et Ciprès chico, qui ont de 25 à 30 m. de hauteur. La belle baie, qui sépare la presqu'île du continent africain, a 22 milles de lon- gueur et 6 de largeur. Oscar Lenz, dans sa carte géologique de l’Afrique occidentale? et Zittel dans sa carte géologique de l'Afrique *, considèrent comme crétacée la presqu'île de Rio de Oro et la côte en face ; d'après eux, ces régions font partie d'une étroite bande de sédi- ments de cet âge que le voyageur autrichien a teintée comme s'étendant depuis Larache jusqu'à Cabo Blanco. Le naturaliste espagnol Quiroga fut indubitablement le premier qui étudia cette région d'une façon suffisante pendant le voyage d'exploration qu'il y fit avec Cervera en 1885. Mais, dans ses publications, il n’arriva pas à préciser avec exactitude l’âge des couches du Rio de Oro ; car il n'avait pu se procurer les fossiles que ces couches contiennent cependant en grand nombre : néan- 1. Note posthume présentée en 1910. 2. O. Lewz. Geologische Karte West-Afrika. Petermann's Miltheilungen, XX VIII, 2, 1889, I. 3. BerGnaus. Physikalischer Atlas. 1. Abt. Geologie, n° 12, Afrika, 1888. RIO DE ORO 213 moins, il fut porté à les considérer comme tertiaires ou quater- naires, allant ainsi à l'encontre de l’opinion de Lenz, qui, peut- être, dit-il, ne visita point cette région : Rio de Oro et la côte qui se trouve entre ce point et Cabo Boja- dor, c'est-à-dire la portion de côte que j'ai vue, est indubitablement d'âge géologique plus moderne; dans mes premières publications! Je supposai cette zone tertiaire et très récente, mais aujourd'hui, pour des raisons que j'exposerai ci-après, je la crois quaternaire. » L'indécision de M. Quiroga sur l’âge précis de cette formation est d’ailleurs très grande ; car, dans une autre note, il la consi- dère comme pliocène. Il dit ainsi? : M. Mallada a eu la bonté d'examiner avec soin les exemplaires pe : ‘ai apportés de Rio de Oro, sur la côte du Sahara occidental et parmi eux a reconnu trois espèces d’Osfrea, O. edulis, O.crassissimaet O. princeps, et des moules de Cytherea, Tellina. Conus, Turritella, et j'ai en outre, en ma possession, quelques Pectinculus et un Balanus. L'opinion de M. Mallada est que ces fossiles appar- tiennent indubitablement à la partie supérieure du Miocène ou au Pliocène, parce que les couches qui les renferment sont entièrement comparables à celles qui constituent le Miocène marin du Levant et du Sud de l'Espagne, dont les calcaires et mollasses riches en fossiles sont tout à fait analogues à celles que J'ai rapportées de l'Afrique; : os Egozenc et Gonzalo Tarin sont du même avis que M. Mallada. « D’ Aeuart avec l’opinion autorisée de ces géologues, je considère les ire fossilifères marins que l’on trouve depuis la côte jusqu’au puits T'equextemt, et entre Rio de Oro et Cabo Bojador, comme plio- cènes. » ne Baie de Rio-de-Uro È factorerie 7 À F1G. 1. — Coupe SCHÉMATIQUE DE LA PRESQU'ILE ET DE LA BAIE DE RIO DE Oro. 1, Sables ; 2, Argiles rougeâtres à Helix Duroi Hin.; 3, Grès peu cohérent avec fossiles très bien conservés; 4, Calcaires avec moules de fossiles, dents de Poissons, bancs d'Ostrea ; 5, Grès peu cohérents avec bois silicifiés ; 6, Marnes bleuâtres ou verdâtres avec des couches de gypse, sans fossiles. Or, dans cette même formation, dont l’âge a été ainsi contro- versé, J'ai pu recueillir moi-même en grande abondance des fos- 1. QuiroGa. Apuntes de un viajie por el Sähara Occidental. Anales Soc. esp. Hist. nat., XV, 1886. 2, Annales Soc. esp. de Hist. nat., XVIII, 1889. 21% FONT Y SAGUÉ siles qui me permettent de fixer avec précision son niveau dans le Miocène. La disposition stratigraphique de la presqu'ile de Rio de Oro est la suivante, de haut en bas : ; 1° Couche de formations actuelles discontinues et d'épaisseur variable, selon les endroits, formée par des accumulations de sables qui forment de petites dunes ; 20 Divers lambeaux d'argile rougeûtre, accumulée de préfé- rence dans les dépressions de la plaine; on y trouve mélangées de grandes quantités d'exemplaires de elir Duroi Hibaro ; c'est aussi une formation actuelle ; 3° Un lambeau, très réduit, de 1 mètre de puissance cireons- crit au « Ciprès grande » le point le plus élevé de toute la pres- qu'ile. Ce lambeau est constitué par de gros sables agglomérés par un ciment calcaire très peu cohérent et entremêlés de fos- siles littoraux, pour la plupart en parfait état de conservation ; quelques-uns présentent même encore des traces de leur colora- tion primitive. J'ai recueilli à ee niveau les espèces suivantes : Balanus sp. Ostrea lamellosa Brocc. Serpula sp. Anomia striata Brocc. Murex hoplites Fisner. Pecten Beudanti Basr. Conus Mercali Brocc. Arca senilis Linwé. — raristriatus Berx. Chama gryphoides Linxé — ventricosus BRONN. — gryphina Lam. — mediterraneus Bruc. Venus Brocchii DEsu. Marginella sp. Tapes Basteroti Mayer. Turritella cf. turris Basr. Tellina planata Lans. Mesalia brevialis Lamx. — lacunosa CHEMN. 4° Des assises de 3 à 4 m. de puissance, formées de calcaires jaunâtres ou rougeûtres constitués en majorité par une lumachelle de moules de fossiles accompagnés de grains et de petits cailloux arrondis de quartz. En quelques points, les fossiles manquent dans cette roche; elle devient compacte, mais elle ne perd jamais sa texture un peu grenue et âpre au toucher, texture déterminée par les sables quartzeux qu'elle contient ; par contre, en d’autres points, cette couche se transforme en un véritable conglomérat d'Huîtres, à l'exclusion de tout autre fossile. Ces assises calcaires sont inclinées vers la baie ; de ce côté, elles s'élèvent à l'altitude de 7 m., tandis que, du côté de l’Atlan- tique, elles montent jusqu'à 25 m.; dans « Punta Azul », leur niveau moyen y est de 20 m. RIO DE ORO 215 Les fossiles recueillis dans cette formation sont nombreux ; mais la plupart d’entre eux sont en mauvais état de conservation ; beaucoup se trouvent seulement à l'état de moule ; les détermi- nations spécifiques sont donc très difficiles. Par contre, les dents de Poisson que j'y ai recueillies en grande abondance sont dans un parfait état de conservation. M. L. Joleaud y a déterminé les espèces suivantes | : Galeocerdo aduncus Acass. Sphyrna prisca AGass. Odontaspis contorlidens Aaass. ie cuspidala AGAss. Oxyrrhina hastalis Acass. Carcharodon megalodon Acass. Carcharodon Rondeleti Mürz. HENTE. Myliobates Faujasi Acass. Diodon sp. Chrysophrys sp. Les Mollusques que j'ai pu déterminer sont : Pyrula sp. Cassis sp. Conus ventricosus Bronx. — sp. Natica sp. Mesalia brevialis Lam. T'urritella terebralis Lam. Hi turris BAST. Calyptræa ornata Basr. : Ostrea lamellosa Brocc. — fimbriata Grar. — Crassissima LAMK. — gingensis Scur. — plcalula L. Ge. Anomia striala Brocc. Pecten subarqualus Tour. Pecten Besseri Apr. ee Voartus le: Spondylus concentricus Bron. Pectunculus sp. Chama sp. Cardium Hærnesianum GrAT. — papillosum Por. Lucina sp. | Isocardia sp. Venus islandicoides Lamx. — maulltilamella Lam. — strigosa Ge. Cytherea pedemontana AGass. T'ellina lacunosa CHEN. Solen siliquarius Desu. et Solenocurtus Ba steroti Des Mour Cette assise calcaire devient quartzifère en même temps que disparaissent les fossiles, de sorte que, dans sa partie inférieure, elle se convertit en une roche sablonneuse jaunâtre, peu cohérente. C'est à ce niveau que j'ai trouvé les curieux Échinides qui ont été envoyés par l'intermédiaire de mon maître, le chanoine Almera, à M. Jules Lambert?. Celui-ci a créé pour eux le genre Æemi- 1. L. Joreaun. Note sur quelques dents de Poissons fossiles du Rio de Oro (Sahara occidental). B. S.G.F., VII, 1907, p. 514. 2. LamBerr. Description des Échinides fossiles de la province de Barcelone, 2e et 3° parties : Échinides des terrains miocène et pliocène. Appendice : genre Hemiheliopsis. Mém. S. G. F., Pal., XIV, fasc. 2-3. 216 FONT Y SAGUÉ heliopsis, et il a bien voulu me dédier l’espèce : Hem. Fonti LAMBERT ; »° Comme je l’ai déjà dit, on passe insensiblement de l’assise précédente à des grès quartzeux, à ciment calcaire, imprégnés de silice hydratée, ferrugineuse, qui, en plusieurs points, donne beaucoup de consistance à la couche. On rencontre dans cette formation des bois silicifiés, répandus sans ordre et constitués quelquefois par des souches d'assez grand diamètre, La partie la plus inférieure de ces grès constitue de véritables récifs et passe insensiblement à l’assise suivante ; 6° Marnes bleuâtres-jaunâtres, en concordance avec les grès précédents et contenant du gypse et de la silice hydratée. Ces deux dernières couches ne sont d’ailleurs pas visibles dans la presqu'ile de Rio de Oro : elles s’y trouvent à une alti- tude inférieure au niveau de la mer, mais elles se rencontrent, avec toute leur puissance, sur les côtes avoisinantes du conti- nent, c'est-à-dire de l’autre côté de la faille qui a déterminé l'ouverture de la baie. Il me reste maintenant à discuter l’âge de ces formations, chose facile, grâce aux données paléontologiques que J'ai déjà exposées. M. Mallada a eu raison de les considérer comme tertiaires. Il hésita à les rapporter au Miocène ou au Pliocène, eu égard à la petite quantité et à la mauvaise conservation des fossiles qu'il avait pu étudier. Il put dire que « les strates qui les renferment sont entièrement comparables à celles qui constituent le Miocène marin des provinces de l'Est et du Sud de l'Espagne ». Malgré cela, nous avons vu que M. Quiroga a considéré ces couches comme pliocènes. La connaissance que j'avais déjà du Miocène des environs de Barcelone quand j'ai visité Rio de Oro, et la grande ressemblance pétrographique des deux formations m'a fait croire dès le premier moment que les calcaires du Rio de Oro et les molasses infé- rieures, c'est-à-dire les couches que j'ai dénommées #, 5 et 6, étaient aussi des formations miocènes, et j'attribuai, en principe, au Pliocène ou au Quaternaire ancien le lambeau du « Ciprès grande » avec ses fossiles bien conservés. Bien que quelques-unes des espèces les plus caractéristiques n'aient pu être déterminées avec une exactitude rigoureuse à cause de leur mauvais état de conservation, je crois qu'il n’y a pas lieu de douter de l’âge miocène supérieur des formations RIO DE ORO 247 tertiaires de la presqu'ile de Rio de Oro et côtes avoisinantes dans le Sahara espagnol". 1, Telle est aussi l'opinion de M. L. Jorraup qui, depuis la liste des Poissons donnée, dit : « De ces différentes formes, les unes Galeocerdo aduncus, Odon- taspis contortidens et Oxryrrhina hastalis, sont communes au Miocène et au Plio- cène ; les autres, Sphyrna prisca, Odontaspis cuspidata, Carcharodon megalodon, Myliobates Faujasi sont caractéristiques du Burdigalien et du Vindobonien; une dernière enfin, mais la plus commune de toutes, Carcharodon Rondeleli, est exclusivement pliocène et actuelle. « Ainsi, la faune de Rio de Oro présente l'association d'espèces miocènes et d'espèces pliocènes. Par ce caractère, elle se rapproche de la faune du Sahélien d'Algérie. » [M. Pauz LEMoINE, en présentant la note ci-dessus, ajoute que MM. Depéret et Roman ont signalé à Rio de Oro, d'après les échantillons communiqués par M. l'abbé Almera, Pecten Dunkeri Mayer (Ca. Derérer et F. Roman. Monogra- phie des Pectinidés néogènes de l’Europe et des régions voisines. Mém.S. G. F. Paléontologie, XII, 1905, p. 94, p. 103), et ils ajoutent : « Il est plus probable, par l'ensemble de la faune, que les couches de Rio de Oro appartiennent au deuxième étage méditerranéen, comme cela a lieu pour le gisement des îles « Açores ». Ils le considèrent donc comme Vindobonien au Rio de Oro: on remar- quera cependant que des formes analogues ont été recueillies par M. Louis Gentil dans le Sahélien de Nemours (prov. d'Oran, Algérie)]. ÊTUDE DES FOSSILES RECUEILLIS PAR N. FONT Y SAGUÉ AU Rio DE ORo par G. F. Dollius :. En présentant cette étude sur quelques coquilles fossiles de la colonie espagnole de Rio de Oro, dans l'Afrique occidentale, je remplis une promesse déjà ancienne que j'avais faite "à notre très regretté confrère, l’abbé Font y Sagué, de Barcelone. Tous, nous avons ressenti profondément l'étendue de notre perte, en apprenant qu'une maladie impitoyable l'avait enlevé à ses bril- lantes études, au moment même où il s’appliquait à rechercher des eaux potables pour les grandes villes d'Espagne; son sou- venir restera longtemps parmi nous. D'après les documents anciens, les falaises de la côte de Rio de Oro, de cette colonie ingrate dont le nomest une sorte de mys- tification puisqu'il ne s’y trouve ni rivière, ni or, montraient des couches appartenant au Crétacé. Plus récemment Quiroga avait hésité entre le Miocène, le Pliocène ou le Pléistocène. En der- nier lieu Font y Sagué, après un examen des lieux, pensa devoir classer les couches visibles dans la baie et dans la presqu'ile entre les systèmes Miocène, Pliocène et Pléistocène. Mais la détermination des fossiles sur laquelle il avait établi cette répar- tition ayant laissé des doutes dans mon esprit, surtout après l'examen des documents rapportés du Sénégal par M. Dereims et l'étude plus approfondie de la faune vivante, je m'en ouvris à Font y Sagué qui eut l’extrème obligeance de m'envoyer une bonne partie des éléments sur lesquels il avait fondé sa classifi- cation pour en avoir la détermination plus précise. Ce sont ces échantillons dont je présente actuellement l'étude à la Société géologique. On verra, qu’au fond, cette faune a la plus grande analogie avec la faune actuelle, et que plusieurs des types sur lesquels on prétendait pouvoir s'appuyer pour établir son ancien- neté, sont en réalité sans valeur réelle, car ils nous apparaissent comme encore vivants dans la région sénégalienne dont la faune est aujourd'hui enfin mieux connue. Ainsi l’Osfrea crassissima n’est plus un argument miocène infailhible ; nous avons de l’em- bouchure du fleuve Sénégal un échantillon vivant absolument comparable analogue aux représentants actuels des autres 1. Note présentée le 6 novembre 1911. We] FOSSILES DE RIO DE ORO 21 « Crassostrea » de l'Amérique et du Japon. Et si les Pecten Benedictus et P. Dunkeri sont des espèces disparues ou encore inconnues de la faune de l'Ouest africain, elles sont balancées par la présence de formes comme : Yefus Cymbium, Cardium costatum qui sont d'apparition toute récente dans l'Atlantique africain. La majorité des espèces appartient à un groupe puissant, apparu au Miocène en Europe et qui s’est maintenu sur place avec de faibles modifications dans le Pliocène jusque dans la province lusitano-africaine actuelle comme : Conus mediterra- neus, Capsa fragilis, Lucina columbella, Tellina planata, ete. Une très importante constatation a été la rencontre dans des échantillons venant des Iles Canaries et joints à l'envoi de Font y Sagué d’un Mollusque terrestre, Helix Gruveli, découvert iden- tique au Rio de Oro et général dans le Quaternaire de l'Ouest africain. Cette constatation vient à l’appui des idées récentes de M. Ed. Pacheco qui relève dans les diverses iles dont l’ensemble forme les Canaries, quatre alignements parallèles orientés du NE. au SW., dans le prolongement même des grandes lignes monta- oneuses du Sahara oriental et du Maroc méridional, reconnais- sant la présence de grandes failles &’effondrement, ayant la même orientation, par lesquelles les laves seraient sorties !. Mouvement d'âge post-miocène démontré, mais peut-être beaucoup plus récent, précisant la séparation récente des Canaries du continent. La faune recueillie par N. Font y Sagué complète heureusement celle rencontrée par M. Dereims, car la nature du fond est sensiblement différente ; au lieu du sable fin de la Mauritanie, 1l y avait des rochers au voisinage de Rio de Oro et la majorité de nos échantillons sont agglutinés de petits cailloux de quartz laiteux, très roulés, provenant des couches primaires de l’inter- land. Nous avons de ce faciès littoral rocheux les espèces sui- vantes caractéristiques: Murex tlurbinatus, Eutrilonium costa- tum, Turbo rugosus, Trochus Dalat, Chama gryphina, Ceri- thium oroense, etc. < Nous estimons d’ailleurs qu'une nouvelle exploration des lieux pourrait facilement quadrupler le nombre des espèces citées et que bien des surprises nous seraient réservées par un examen attentif. Ilimporte de tenir compte d’un point, qui n'a pas échappé à M. Paul Lemoine, c’est que si, en Europe, la distinction du Miocène 1. Jose GonzaLEz Y GUTTIERREZ Paracios. Algunos datos geologicos de Gran Canaria. Bol. R. Soc. esp. His. nal., X, p. 398, Madrid, 1910 — Enuarpo Pacneco. Estudio geolcgico de Lanzarote y de las Isletas Canarias. Mem. Soc. esp. Hist. nat., IV. 29() nr 24 CG. F. DOLLFUS est facile, par suite de la faune chaude qui le caractérise en opposi- tion avec la faune tempérée actuelle, cette distinction doit être beaucoup plus difficile à apprécier dans l'Afrique occidentale où la faune tropicale s'est maintenue probablement sur place depuis le Miocène jusqu’à nos jours. Enfin un certain nombre d’échan- tillons qui m'ont été envoyés ne portaient aucune indication du niveau et je n'ai pu quetrès mal apprécier les différences de faunes signalées entre les diverses couches ; j'ai dü les considérer, toutes, dans leur ensemble. LisTE DES COQUILLES DE Rio DE ORo, AVEC LEUR DISTRIBUTION GÉNÉRALE M — Origine dans le Miocène euro- R — Apparition seulement quater- péen. naire, P — Connues dans le Pliocène euro- V — Espèces encore vivantes. péen. Balanus linlinna- Tellina planata. MAPS bulum. M. P.R. V. Capsa fragilis. MPa Balanus Milensis. M. P. Tapes geographi- Helix Duror. REV cus. Pi ARE Helix Gruvelr. Re Meretrix lumens. Ve Conus mediterra- Lucina columbella. M.P. NV. neus. M. P. V. Cardium costatum. Ve Conus papiliona- Cardium papillo- ceus. NL RENE sum. NM Pre Yetus cymbhium. KV CRama gryphina:\1MPIENE Eutritorium cos- Arca senilis. IVe lalum. V. Pecten Beudanti. MS'EE Maurex turbinatus. . ‘V. Pecten Dunker1. M£e: Semifusus Morio. R. V. Anomiaephippium. M. P. V. Cerithium oroense. KR: Ostrea edulis. M: PENSE Mesalia brevialis. V. Ostrea gingensis Turbo rugosus. M. V:: var. M.-PSSONe Trochus Dalat. V. Sur vingt-huit espèces étudiées, seize sont déjà connues dans le Miocène, dix-neuf sont communes avec le Pliocène, vingt-trois sont encore vivantes, sept sont caractérisques de la faune quater- naire. BALANUS TINIINNABULUM LiNNÉ sp. (LEPAS) 1766. Lepas tintinnabulum Linné. Syst. naturae. Éd. XII, p. 1408. 1895. Balanus tintinnabulum L. DE AzEssanpri, Contrib. allo Studio dei Cirripedi fossili. Boll. XVI p280; plu. ea Soc, geol. ilal,, 2 ee FOSSILES DE RIO DE ORO 22/1 1906. Balanus tlintinnabulum DE ArressaNpri. Studi monographici sui Cirripedi fossili d'Italia, p. 285 ; pl. xv, fig. 16-22. 1909. — — DE AzLressanpri. Cirripedi fossili de la Francia. Atfi Soc. ital. Sc. nat. XLI, p. 22; pl. 1x, fig. 14-18. Il y aurait beaucoup à discuter sur le type linnéen, d'une dis- tribution géographique quasi mondiale ; nous adopterons pour tel la forme désignée sous ce nom par Darwin dans sa belle monographie, quitte à y créer plus tard des variétés. Nous avons de Rio de Oro un échantillon de grande taille, haut de 40 mm., les diamètres à la base sont de 50 mm. sur 60 muw., l'ouverture en losange mesure 20 mm. de côté, la forme sénérale est bien inclinée antérieurement, les pièces sont toutes robustes, avec développement prépondérant des pièces latérales postérieures ; l’état de conservation ne nous permet pas de nous appesantir sur les ornements de la surface centrale des compar- timents, mais sur leurs aires latérales on observe des sillons transversaux, nombreux et réguliers, qui correspondent aux den- ticulations articulaires. Le Balanus tintinnabulum apparaïtrait en premier dans l’'Oli- gocène d'Italie, mais n’a pris un réel développement qu'au Mio- cène, s'étendant à toute l'Europe. Au Pliocène il paraît remplacé par le B. concavus de Bronn, qui est fondé sur une ancienne figure de Knorr (Petref. IT, pl. K 1, fig. 6), qui est de forme un peu plus cylindrique et dont les plaquettes sont plus élancées et anguleuses à leur sommet. Il n’y a pas grand enseignement à tirer présentement de cette espèce, ancienne dans le temps et cosmopolite dans l’espace. La meilleure figure est celle que M. de Alessandri vient d’en donner dans le tout récent travail de M. F. Schaffer sur le Miocène d'Eggenburg (Wien, 1910, p. 120, pl. xivur, fig. 1). BALANUS MILENSIS SEGUENZA 1876. Balanus milensis SeGuEenzA. Cirripedi terz. prov. Messina, I, p. 44; pl. 11, fig. 1-2. 1895. _- DE ALessanort. Contrib. allo studio dei Cirr. foss. d'Italia, p. 61 ; pl. 1, fig. 9. 1906. — DE Aressanpri. Studi monographici sui Cirripedi Pal. ital,, XIL; p. 308 ; pl. xvir, fig. 22-25. Nous avons sous les yeux un seul exemplaire, attaché sur un côté de l'espèce précédente ; cette espèce peu élevée a une hau- teur de 3 mm. sur un diamètre de 6 à 7 mm., l'ouverture en Ù ti G. F. DOLLFUS losange a des côtés de 3 et # mm., les pièces sont régulières, les aires latérales des compartiments sont très larges à leur sommet, toute la surface est lisse. Nous ne connaissons pas malheureuse- ment les pièces operculaires. C’est une espèce qui est peu éloi- onée du Balanus crenatus BrüG. dont la distribution est d'ailleurs fort voisine. Le B. milensis débute dans le Miocène du bassin méditerra- néen, il est fréquent dans le Pliocène et le Pléistocène de la même région, mais ne parait pas avoir encore été signalé à l’état vivant. HELIX (EREMINA) DuroI HipALGo 1886. Helir Duroi HinarGo. Mollusques de la côte d'Afrique. Jour. Conchyl., p.' 152, pl. var, fig. 1-2. 1886. — in QuiroGA. Apuntes a un viagé por el Sahara ociden- tal. Anales Soc. espag. Historia natural. XV, p. 495, (Rio de Oro) et XVIII, p. 883. 1888. — Tryon. Pilsbry, Man. conch. Pulm IV, p. 128, pl. xzv, fig. 38-40. 1910. — Germain. Moll. terr. et fluv. Mission Gruvel. Soc. linn. Bordeaux, LXIV, p. 128, pl. 1, fig. 19-23. Helix Duroi, dit M. German, est dans les régions de l'Afrique occidentale la forme représentative de l’Helix desertorum ForskAL si répandu en Égypte. On le trouve au Rio de Oro à l’état fossile ou subfossile dans des argiles rougeâtres et à l’état vivant sur tout le littoral desséché, depuis le Sud marocain jusqu'au Sénégal. HELIX GRUVELI GERMAIN 1910. Helix Gruveli Germain. Mollusques terr. et fluv. de la Mauritanie Actes Soc. linn. Bordeaux, LXIV, p. 152, pl. 1, fig. 29-32. FiG. 1. — Helix Gruveli GERMAIN. — Gr. nat. Cette espèce représentée au Rio de Oro par des échantillons de taille médiocre du niveau supérieur a été trouvée par MM. Gruvel et Chudeau à Port-Etienne dans des grès quaternaires et ulté- rieurement dans d’autres localités de l'Afrique occidentale au même niveau. FOSSILES DE RIO DE ORO 223 Mais, découverte très intéressante, cet Æelix Gruveli est repré- senté par des échantillons nombreux de bonne conservation dans un envoi de N. Font y Sagué provenant de Fuentaventura dans les Iles Canaries. A l’état vivant 1l existe un petit groupe d’es- pèces voisines dans les îles de la même région comme 7, Fri- tschi Moussox (Ile de Gomera, 1872, Revision faune moll. Iles Canaries, p. 93, pl. v, fig. 5-12), puis À. Glaliana ScaurrEzwoRTH, de la Grande Canarie, Æ. empeda Marie de même provenance, et plus loin Æ. bidentalis Lamarck de Ténériffe!. C'est une espèce de forme générale globuleuse, à spire obtuse, haute de 15 mm., large de 20 mm. ; on compte 5 à 6 tours assez convexes; le test est épais et formé de plusieurs feuillets ; l'ouverture médiocre, rétrécie, hémicireulaire, franchement oblique ; lombilic est cal- leux ; le péristome continu et le labre faiblement réfléchi à l’exté- rieur est pourvu d'une gouttière arrondie. CONUS MEDITERRANUS BRUGUIÈRE 1911. Conus mediterranus Bruc. G. Dorrrus, Quaternaire marin du Sénégal, p. 21, pl. 1, fig. 3-4. Nous avons trois échantillons du niveau supérieur de Rio de Oro dans un état de conservation médiocre, mais ils se complètent et ne nous laisssent pas d'incertitude. C'est une espèce rare dans le Miocène, un peu plus abondante dans le Pliocène, qui prend une grande importance dans le Pléis- tocène et les mers actuelles ; elle occupe le bassin méditerranéen et l'Atlantique dans les zones lusitanienne et sénégaliénne. ConNuUs ( LITHOGONUS) PAPILIONACEUS BRUGUIÈRE 1790. Conus papilionaceus Hwass, in BrucGuiËre, Encycel. Méth. Dict. I, n° 50. 1845. — — Bruc. Lamarcx (Édit. Desh.), Anim. s. Vert., XD DE 1893. — Mercati Broccur. Sacco, [I Moll. terr. Terz. XIII, p. 14, pl. 1, fig./1° 1911 — papilionaceus BruG. G. Dorrrus, Quat. marin Sénégal, p. 20, pl: r, fig. 1-2: Cette espèce est très variable et Adanson y avait déjà admis sept variétés. Lamarck a distingué trois espèces en outre du type : Le type de Bruguière fondé sur la figure de l'Encyclopédie (pl. 330, fig. 8) représente un échantillon d'une taille exceptionnelle, La variété b, fondée sur la figure 5, même planche, est indiquée 1. Wozzrasron, Testacea atlantica, p. 368. London, 1878. Le 19 to rs G. F. DOLLFUS vivante au Rio de Oro par M. Hidalgo, elle pourrait prendre le nom de var. Guinea (Adanson) ; nous avons des échantillons de cette taille, mais leur spire est un peu plus basse. La variété c est établie sur la figure 2 de l'Encyclopédie, c’est le Conus pseudo- thomasi MarTini-Cnemnirz (pl. 138, fig. 1282-1283); la forme générale est plus lourde, élargie au sommet, à spire assez haute ; nous n'avons pas cette variété. La variété d est basée sur la figure 1 de PEncyclopédie qui a une spire basse et une taille comparable à nos exemplaires les plus courants ; on pourrait lui donner le nom de var. imminuta. Nous considérons comme espèce distincte le C. Thomasi Guerix (Chem. Conchy. cab., pl. 143, fig. 1331-2) de l’île de Saint-Thomas, qui est une espèce bien allongée, pourvue d'une coloration fine tout autre. M. Ph. Dautzenberg a établi (Journ. Conchy., LVI, p. 30) l'identité du grand Conus du Pléistocène méditerranéen et du Conus papilionaceus du Sénégal, qui est représenté dans l'Océan Indien par les Conus tessellatus Borx. et C. millepunctatus Lamk. Le nom de C. testudinarius devant être réservé à la forme représentative des Antilles. Il y a, dans Hoernes et Auinger, toute une série d'espèces bien peu éloignées et qu'il y aurait lieu de comparer en nature, comme : Conus Tietzei H. et A., Conus ventricosus BRoNN., C. Hungaricus H. et A., C. Karreri H. et A., C. rotundus H. et A., etc.; les auteurs ont certainement perdu de vue la variation des formes vivantes, quand ils ont établi tant d'espèces sur des caractères d'ordre secondaire. La figure du type du Conus Mercati de Brocchi donnée par M. Sacco est particulièrement intéressante, nous avons des échantillons identiques du Bordelais, les tours de spire sont canaliculés et cette dépression est plus ou moins sillonnée par des cordons délicats. L'ouverture est faiblement élargie à la base, la columelle est épaissie par l'application du bord du canal inférieur remontant vers la suture; on observe nettement une dépression canaliculée parallèle à la spire, pénétrant dans l’ou- verture immédiatement au-dessous de la suture ; les cordons décurrents de la base sont nombreux, assez forts et inégaux, ils sont parfois visibles Jusqu'au milieu de la hauteur du dernier tour. Le Conus papilionaceus, assez abondant dans le Miocène, est moins répandu dans le Pliocène; les dernières études ont montré sa présence dans le Pléistocène (couches à Sfrombus bubonius) du Bassin méditerranéen ; sa distribution actuelle va du Maroc au golfe de Guinée. FOSSILES DE RIO DE ORO 225 1 YZTUS CYMBIUM LinNé sp. ( VOLUTA) 1911. Yetus cymbium L. G. Dorrrus, Quater. marin Sénégal, p. 24, pl.r, fig. 2. Un échantillon médiocre, mais certain ; rien d’analogue n’est connu jusqu'ici dans le Miocène et le Pliocène ; caractéristique du Pléistocène de l'Ouest africain et de l'Atlantique de l’Afrique occidentale actuelle. Eurrironiüm (M ONOPLEX) COSTATUM BoRN. sp. (M UREX) 1757. Purpura Vojet Apanson. Voyage au Sénégal, p. 118. 1780. Murex costatus Born. Test. Mus. Cæs. Vindob., p. 297. 1793. Murex parthenopæus von Sais. Reise in Kônigreich. Neapol., p. 370, pl, vir, fig. 4. 1853. Trilonium Adansoni Dunxer. Index Moll. Ilinere Tams, p. 26. 1870. Triton succinctus (pars) HipazGo. Mol. marinos Espana, pl.17, fig. 1. 1881. Triton olearium Tryon (non Linné). Manual of Conch. III, p. 11, pl-vr, fs. 137. 1910. Cymatium costatum Born. DAuTzENBERG, Faune Mal. Afrique occiden- tale, p. 67. Notre moulage du Rio de Oro représente une espèce de forme courte et bien ventrue, elle est ornée de forts cordons spiraux coupés de côtes un peu épineuses, les cordons basilaires sont très nets et bien obliques. La synonymie et la délimitation de cette espèce sont extrème- ment confuses. Le type de Born est fondé sur deux figures ren- versées, assez grossières, de Seba (pl. 57, fig. 31) qui représentent une grande espèce à fortes varices et cordons spiraux tuberculeux, qui est assez éloignée du moulage que nous possédons. C’est une partie du Murex olearium Linné et de Triton suc- cinctus Lamarcx et l'espèce a été supposée cosmopolite, commune à la Méditerranée, au Brésil, à l'Australie, au Japon, etc. IL y aurait à revoir et comparer des échantillons, en nombre, de pro- venances authentiques. Les figures mêmes de Tryon nous per- mettent de distinguer (pl. 11, fig. 19) un Triton americanus D ORBIGNY (des Antilles); (pl. 1v, fig. 24) un Triton brasiliensis Gourp du Brésil ; (pl. vi, fig. 29) un Trifon succinctus LaMARCK, d'Australie. Quoi qu'il en soit, nous savons que l’Eutritonium costatum est une espèce de la Méditerranée et du cap Vert, qui descend jus- qu'au golfe de Guinée, qu'on l’a trouvé fossile à Tarente et que des formes très voisines, certainement ancestrales, sont connues dans le Miocène et le Pliocène d'Italie sous les noms de Triton oleärium non L. (Sacco, XXX, pl. x, fig. 14-13) et de Triton 24 mai 1912. Bull. Soc. géol. Fr. XI. 15e 226 G. F. DOLLFUS affine Desu. (Bellardi, L, pl. xv, fig. 1), enfin qu'il y a des formes représentatives dans presque toutes les mers, ce qui est en accord avec l'antiquité du groupe. Je ne discuterai pas ici la question de nomenclature générique, ayant publié ailleurs une discussion critique du classement proposé par M. Dall, pour les Trifonidae, et M. Cossmann en ayant donné un tableau détaillé dans ses « Essais de Paléontologie », 1906, VII, p. 232 (Appendice à la Vive): MUREX TURBINATUS LAMARCK 1822. Murex lurbinatus Lamarck. Anim. sans vert. VIT, p. 170. 1843. — _ Lamk. (Edit. Deshayes). Anim. sans vert. IX, p.586. 1880. — — Tryo. Manual Conchy, IT, p. 106, pl. xxvin, fig. 252. M. lesta sublurbinata, ventricosa, transverse sulcata, tuber- culis coronata, seplifariam varicosa, alba, fascuis rufis interruplis cincla; varicibus superne tubercule majore complicata, acuto lerminalis ; spira breve conica (LAMAReK). Loc. incognita. F1iG. 2. — Murex lurbinalus LAmArck. — 1/2 grandeur. Cette espèce est restée longtemps obscure, la référence de Kiener représente un échantillon jeune mal reconnaissable, la figure de Seba est à éliminer, le M. furbinatus de Sowerby est le M. rosarium Cuex., espèce très différente ; les assimilations au M. Becku Paupri par Tryon et au M. spinosus À. Apaws sont très douteuses. C'est cependant une belle coquille qui appartient au groupe du M. frunculus, mais de taille supérieure, quoique de forme plus raccourcie; notre échantillon mesure 110 mm. de haut sur t Lo) 1 FOSSILES DE RIO DE ORO 90 mm. de largeur; on compte neuf varices au dernier tour, huit varices à l’avant-dernier et sept varices seulement au troi- sième tour. Les formes fossiles voisines sont très nombreuses, c’est le groupe du WMurex turonensis, du M. taurinensis, M. Hoernesi ; la plus voisine est certainement le M. Pecchiolianus d’Ancona, (p. 32, pl. v, fig. 3 #) des marnes bleues du Plaisancien que Bellardi a considéré comme une variété du Murex conglobatus MicHeLoTrT mais qui s’en distingue parfaitement comme ayant un ombilic grand, une spire courte, des varices prolongées; la diagnose convient parfaitement. Le Murex tlurbinatus que nous savons maintenant habiter l’Afrique occidentale, est une modification dérivée des formes du Pliocène et du Miocène de la même province géographique, on ne peut pas s'appuyer sur sa présence pour attribuer la couche qui le renferme au Miocène ni au Pliocène et encore moins y voir un élément exotique. SemIFUSUS Morio Linxé sp. (Murex) 1911. Semifusus Morio Linné. G. Dorrrus, Quater. marin Sénégal, pl. 1, fig. 13-14. Cette espèce est vivante sur les rivages de l’Afrique occiden- tale, au Brésil et aux Antilles ; les affinités miocéniques euro- péennes sont tout à fait douteuses, c’est un élément récent de la faune actuelle qui ne remonte pas plus haut que le Quaternaire. CERITHIUM ( VULGOCERITHIUM) OROENSE G. DOLLFUS n. sp. Nous avons sous les veux un assez grand nombre d’échantil- 3 5 F1G. 3. — Cerithium Oroense G. Dorrrus. — Gr. 2/1. lons de cette espèce mais ils sont tous malheureusement en mauvais état ; elle appartient au groupe de C. vulgatum Brue. et 228 G. F. DOLLFUS nous aurions peut-être hésité à en faire seulement une variété si nous n'avions pas eu l’avis de notre confrère M. Vignal, de la Société zoologique, qui s’est fait une spécialité de l’étude des Cerithidæ et qui admet que c’est une bonne espèce. C’est une coquille turriculée, un peu ventrue, à tours faiblement convexes au nombre de neuf ou dix, la suture est bien marquée, un peu ondulée, la surface des tours est ornée de sillons profonds, très fins, inégalement distants, et pourvue de costules isolées, arrondies au centre des tours ; vers la suture il existe un autre rang de costules limitées un peu obliques. L'ouverture est médiocre, le labre bien arqué, épaissi; le canal court, coupé obliquement; une varice s'oppose à l'ouverture sur le dernier tour. L'ornementation est, en somme, très voisine de celle du Plioce- rithium holothurium MonrerosatTo! du Pliocène supérieur de Sicile, mais la taille est bien plus faible, la forme générale moins conique, les sillons spiraux moins accusés. C'est maintenant tout un monde que le C. vulgatum dans lequel M. de Monterosato a découpé cinq genres et 16 espèces nouvelles (?) en supprimant tous les passages. MESALIA BREVIALIS LAMARCK (TURRITELLA). 1911. Mesalia brevialis Lam. G. Dorrrus, Quater. marin Sénégal, p. 38, pl. 11, fig. 25-26. Espèce commune dans les divers niveaux du Rio de Oro. C'est le « Mesal » d'Adanson, espèce très abondante actuellement sur le littoral du Sénégal, de la Mauritanie, s'étendant même au Maroc, elle présente des variations étendues, ses tours sont plus ou moins arrondis et couverts de linéoles spirales fines, conti- guës, plus ou moins visibles. Elle est représentée dans le Tor- tonien du Portugal par des spécimens de forte taille et dans le Pliocène italien par le Mesalia cochleata Broccur. TURBO (BoLMA) RUGOSUS LiINNÉ 1766. Turbo rugosus Linné. Syst. nat. XII, p. 1234. 1884. — — B. D. D. Moll. marins Roussillon, [, p. 332, pl. xxx VII, fig. 1-11. 1896. Bolma rugosa Sacco. Moll. Terr. Terz. Piemont, XXI, p. 9, pl. 1, fig. 16-20. Nous n'avons qu'un exemplaire jeune de cette espèce bien connue, la spire n’a pas une hauteur constante, les épines sont 1, Nota su taluni Generi e specie delle famiglia Cerithidae. Giornale Sc. natu- rali, XX VIII, p. 65-76, 1 pl. photog. Palerme, 1900. FOSSILES DE RIO DE ORO 229 très irrégulièrement développées et les bonnes figures d’exem- plaires jeunes données par M. Sacco offrent un bien plus impor- tant appareil (Rio de Oro, niveau supérieur). Le Turbo rugosus est connu dans le Miocène et le Pliocène Méditerranéen, très développé dans le Pléistocène ; on le. connaît actuellement dans toute la Méditerranée, le Portugal, le Maroc, les Canaries, les Açores, mais sa présence, croyons-nous, n'a pas encore été signalée au Sénégal. TROCHUS (GIBBULA) DALAT ADANSON 4757. Turbo Dalat Apaxson. Voy. au Sénégal, p. 186, pl. xni, fig. 8. 1891. Gibbula Dalat DaAurzeNBERG. Voyage de la Mélita aux Canaries, p. 56, pl dote 1910. — — DaurzeNBErG. Faune Malacol. Afrique occidentale, p. 100. Un échantillon engagé dans la roche du niveau supérieur. Les figures D “donnes par M. Dautzenberg, d’après des antillons recueillis à Dakar et à Gorée, ne permettent plus de méconnaïître l'espèce d’Adanson. On compte six à huit cordons spiraux sur chaque tour qui sont coupés par des lamelles obliques espacées. Nous ne savons rien encore de l’histoire géologique de cette espèce comme sur beaucoup d’autrès coquilles des cordons lit- toraux rocheux. TELLINA (PERONÆA ) PLANATA LINNÉ 1767, Tellina planata Linné. Syst. nat. XIIT, p. 11-17. TRE — B. D. D. Moll. marins Roussillon, If, p. 664%, pl. XCIV, fig. 1-5. 1901. Peronea planata Sacco. I Moll. Terr. Tez. XXIX, p. 109, pl. xxrr, fig. 6-8. 1910. Tellina planata Cossmanx et Peyror. Conchy. Néog. Aquit., p. 235, pl. vu, fig. 25-27. Un échantillon. Cette espèce se distingue du 7. strigosa par sa forme plus haute et moins transverse, son bec moins accusé, par la dépression profonde et arrondie du logement ligamentaire, par le sinus palléal arrondi au droit de la charnière tombant rapidement sur les côtés, enfin la valve droite est plus bombée et plus rostrée que la valve gauche; tous ces caractères n’ont pas été suffisamment précisés dans notre travail surles coquilles du Quater- naire marin du Sénégal ; leur distribution ne manque pas d’analo- gle. Le Tellina planata est répandu dans le Miocène de l'Italie, 230 G. F. DOLLFUS de la vallée du Rhône, du Bordelais, ete., dans le Pliocène de l'Italie, de l'Algérie, Corse, Espagne, etc. ; dans la nature actuelle l'habitat s'étend à toute la Méditerranée, les côtes atlantiques, au Portugal, aux Iles du Cap Vert. CAPSA ((GASTRANA) FRAGILIS LINNÉ Sp. (TELLINA) 1766. Tellina fragilis Linné. Syst. naturae, XII, p. 1117. 1901. Gastrana fragilis Sacco. I Molluschi part., XXIX, p. 116, pl. xxx, fig. 15, var. gigantula. 190%. Capsa fragilis Dorrrus et DaurzeNBERG. Conchy. Mioc. Loire, II, p. 148, pl. vir, fig. 34. 1909. — Dorrrus et Coran Pliocène au N. du Tan. I, p. 23, pl. ru, fig. 1-5 Nous avons déjà parlé des affinités de cette espèce avec le Capsa matadoa du Sénégal: nous avons sous les yeux un exem- plaire de très grande taille, mesurant 54 mm. de long sur 36 mm. de haut, c’est-à-dire concordant avec les dimensions de la var. gigantula de M. Sacco, les détails ne sont cependant pas tout à fait les mêmes, la charnière est assez forte, la forme générale bien transverse, les lamelles concentriques sont assez fortes, donnant avec d’obscurs rayons un treillis léger, le sinus est peu marqué et sans bec. M. Cossmann, dans un récent travail sur la Conchyliologie du Bordelais, a insisté sur la nécessité de conserver le genre Gastrana comme distinct du genre Capsa en se basant seulement sur ce que les deux branches de la dent cardinale centrale sont plus diver- gentes et sur ce que le sinus palléal est moins haut mais plus profond ; mais ces caractères sont de faible valeur et d'ordre purement spécifique, tout ce qu'on peut accorder, c'est que le groupe Gastrana peut être circonserit parmi les Capsa. Aucune des figures données du Bordelais ne convient à nos échantillons; et nous n'avons pas à insister sur l'histoire géologique de cette espèce, car nous l'avons récemment exposée à propos des coquilles de la Touraine. C’est une espèce venant du Miocène, du Pliocène et répandue des Iles Britanniques aux îles de l'Atlantique ainsi que dans la Méditerranée. TAPES GEOGRAPHICUS CHEMNITZ sp. (Venus) 1790. Venus geographica Cu. Gmezin, Syst. nat. XII, p. 3293. 1893. Tapes geographicus B. D. D. Mollusques marins Roussillon, II, p. 402. 1906. — — Dorzrus et Route Conchy. Mioc. marin, Loire, p. 179, pl. x1, fig. 31-33. 1910. — pullaster Mont. DAUTZENBERG, AE Malac. Afrique occid., p. 136. FOSSILES DE RIO DE ORO 231 ‘Cette espèce est représentée dans la collection par deux échan- tillons de petite taille à ornementation très fine, provenant du niveau supérieur. On peut discuter si c'est une espèce spéciale ou une variété méridionale du T'apes pullaster Monr., commun sur les côtes d'Angleterre et de France, et dans ce cas il paraît nécessaire de reprendre le nom de Chemnitz qui est plus ancien, ce n’est pas la petite forme qui serait la variété, mais ce serait au contraire le type. Aucune confusion ne peut être faite avec le Tapes corrugatus du Sénégal qui est au contraire une espèce très grossièrement ornée, et cette assimilation de Jeffreys est à abandonner. Le Tapes geographicus est rare, mais connu dans le Miocène, il passe dans le Pliocène, puis dans la faune actuelle où son habitat est surtout méditerranéen, c’est là où il prend son plus grand développement avec des variétés de coloration qui ont donné carrière à une nomenclature fantastique. MERETRIX (PITARIA) TUMENS GMELIN Sp. (Venus) 1911. Meretrix lumens Gmerix. G. Dorrrus, Quat. marin du Sénégal, p. 54, pl: ur, fie. 16-17. Nous avons des échantillons du Rio de Oro dans lesquels les moules de cette espèce forment de véritables amas ; les cordons du bord palléal indiqués quelquefois par Gmelin sont visibles. L'espèce a des affinités ancestrales avec diverses formes du Miocène du Bordelais. L’habitat actuel va des Iles Canaries au golfe de Guinée. LUCGINA (LINGA) COLUMBELLA LAMARCK 1818. Lucina columbella Lamarcx. Anim. sans vert., t. V, p. 543. 1840. Lucina Adansoni »'Orgiexy. Moll. des Iles Canaries, p. 107, pl. virs, fig. 26-28. 1909. Lucina columbella Lauk. Dorrrus et Daurz., Conchy. Mioc. Moy. Loire, p. 251, pl. xvir, fig. 8-18. 1910. — — DAUTzZENBERG. Faune Malacol. Afrique occ., p. 150. Le type de Lamarck est un fossile miocène de la Touraine, l'espèce est d’ailleurs passablement polymorphe et nous en avons examiné déjà les variations. L'extension du Lucina columbella est très considérable au Miocène, en Europe et dans l'Afrique du Nord, elle est moins abondante au Pliocène, et dans la nature vivante son habitat est restreint à la côte occidentale d'Afrique, aux Canaries et au Cap Vert ; nous n'avions encore relevé aucune citation dans le Pléistocène (Rio de Oro, niveau supérieur). 232 G. F. DOLLFUS CARDIUM (TROPIDOCARDIUM) COSTATUM LaiNNÉ 1757. Pectunculus Kaman ADanson, Voy. au Sénégal, p. 243, pl. xvur, fig. 2. 1766. Garda costatum Linné. Syst. nat. Édit. XII, p- 1121. 1835. — — . Lamarcx. Anim. sans vert Édit. Il, plie rs p. 389. 1910. — — DaurzEeNBERG. Faune Malac. Afrique occidentale. Soc. linn. Bord., LXIV, p. 127. Linné n’a pas indiqué de type pour son genre Cardium, mais en 1799 Lamarck a indiqué le C. aculeatum; comme cette espèce est fort loin de C. costatum, il est rationnel d’adopter le sous-genre Tropidocardium proposé par Rœmer en 1868. Nous n'avons du Rio de Oro que des moules incomplets, mais l'espèce est si bien caractérisée par les plus minutieux détails de la disposition interne des côtes, qu'aucune confusion n’est possible. Pour le moment d’ailleurs cette grande et belle espèce est fort isolée dans l'espace et dans le temps ; nous ne connaissons rien d'analogue à l'état fossile et le C. hians Broccni du Tertiaire supérieur d'Italie (Cardium indicum Lank.,C. Darwini MAYER), n’est qu'un parent très éloigné ; la région de l'habitat actuel est l'Afrique occiden- tale et toutes les autres citations dans l'Océan indien sont fausses, en sorte que le gisement de Rio de Oro est le plus ancien de ceux géologiquement connus. CARDIUM (PARVICARDIUM) PAPILLOSUM Port 4944. Cardium papillosum Porr. G. Dorrrus, Quat. marin Sénégal, p. 59, pl. 1v, fig. 23-24. Notre échantillon du niveau supérieur a été déterminé par un moulage qui montrait bien les côtes ornées de petites perles avec leurs intervalles pourvues de trabécules horizontaux. Le Cardium papillosum est d'origine ancienne; bien caractérisé dans le Mio- cène d'Europe, il passe dans le Pliocène ; dans les mers actuelles il occupe la Méditerranée et l'Atlantique depuis la côte d'Écosse jusqu'au Sénégal, suivant la fortune de la plupart des espèces = que nous avons eu à étudier. CHAMA GRYPHINA LAMARCK 4899. Chama gryphina Lamx. Sacco, I Moll. part., XXVIT, p. 66, pl. xrv, fig. 8-10. 1909. — — Dozzrus et Correr. Pliocène au N. du Tage, p. 49, pl. vi, fig. 5-6. 1911, — — DaurzeNBerG, Faune malac. Afrique occid., p. 429. FOSSILES DE RIO DE ORO 233 Nous ne tenons de M. Font y Sagué qu’une valve de taille assez forte, mesurant 6 em. sur à 1/2: les lamelles concentriques sont irrégulièrement ondulées avec une tendance vers d'obscures cos- tules. L'intérieur de cet échantillon était rempli de petits cail- loux de quartz blanc, laiteux, de la taille d’un grain de café et très roulés, caractéristiques d'un appareil littoral peu distant. Nous allons donner dans les Mémoires de la Société géolo- gique de France, dans la suite à notre histoire des coquilles fossiles du Miocène de la Touraine, une étude très développée sur cette espèce à laquelle on pourra se reporter ultérieurement. Le Chama gryphina est connu du Miocène des divers bassins européens, 1l se voit dans le Pliocène de presque toutes les régions, et dans les mers actuelles il se rencontre dans toute la Méditerranée et l'Atlantique, depuis les côtes du Portugal jusqu'à celles du Sénégal, en y comprenant les îles du Cap Vert. ARCA (SENILIA) SENILIS LiNNÉ 4911. Arca senilis L. G. Dorrrus, Quaternaire marin du Sénégal, p. 61, pl. iv, fig. 26-29. Nous avons du Rio de Oro (niveau supérieur) un bel échantil- lon : longueur 8 em., largeur 7 cm., charnière 2 em. Les côtesqui sont plates et séparées par des espaces plans, montrent par altéra- tion une structure interne chevronnée. Habitant dans l'Afrique occidentale et connu seulement dans les dépôts quaternaires et actuels de cette région. PECTEN BENEDICTUS LAMARCK 1819. Pecten Benedictus Lamarck. Anim. sans vert., VI, p. 433 (Roussillon). 1887. — — FonTannes. Moll. plioc. Rhône, IT, p.196, pl. xur, fig. 12 19020 — Derérer Er Roman. Monog. Pectin. néog. Europe, Xp: 993; DIV, fo 4125 1905. Pecten planariæ Depérer et Roman (Simonelli?). Supp. Pectinidæ, p. 87, pl. xx, fig.141-2 Nous ne sommes pas absolument certains de cette détermina- tion, car les exemplaires que nous possédons sont en mauvais état de conservation. Ilest possible que ce soit la variété planariæ de MM. Ugolini, Depéret et Roman, mais les figures qu'ils nous donnent sont si différentes de celles de M. Simonelli que l'in- certitude est permise. M. P. Lemoine en aurait recueilli un échan- tillon dans le Pliocène de Safi (Maroc) d’après la détermination de MM. Depéret et Roman. C’est une grande espèce du groupe des P. maximus et P. Jacobæus, mais qui en diffère nettement 234 e G. F. DOLLFUS par ses côtes bien accusées, qui sont arrondies mais qui ne sont ni anguleuses, ni sillonnées. Les dimensions atteignent 90 mm., dans les deux sens, la valve inférieure est fortément concave, cambrée, les oreillettes sont courbes, les côtes au nombre de 16 sont plano-convexes, un peu plus larges que leurs intervalles, elles sont ornées seulement de quelques sillons ondulés d’accrois- sement ; Jusqu'à présent la valve supérieure est inconnue. Si l'origine miocène et la diffusion dans le Pliocène sont bien établis, nous ne connaissons rien dans la nature actuelle de sem- blable, l'espèce parait éteinte et reste un des arguments d’ancien- neté les plus importants pour la couche du Rio de Oro. PECTEN DUNKERI MAYER 186%. Pecten Dunkeri Mayer. Fossilen Reste von Madeira, Porto Santo, c., p. #3, pl. v. fig. 29. 4902. — — Depérer et Roman. Monog. Pectinidæ néog.,[, p. 53, pl. vi, fig. 1-4. à ISÈRE — DePérer et Roman. Supp., p. 94, pl. xx, fig. 3. Notre citation est basée sur quelques valves du Rio de Oro envoyées parle chanoine Almera, en communication, à MM. Depé- ret et Roman; nous n'en avons pas eu d'exemplaires certains entre les mains. Il appartient au Miocène des Açores, de la pro- vince d'Oran et de l’île de Crête faisant partie du groupe du P. aduncus qui est maintenant éteint; cette détermination ne nous donne donc pas satisfaction. M. P. Lemoine nous apprend, d’après les déterminations de MM. Depéret et Roman, que le P. Jacobæus de la Méditerranée se trouve dans les dépôts atlantiques d'âge pliocène et pléisto- cène au Maroc, et qu'il a trouvé aussi le P. maximus dans le Pléistocène à Safi. ANOMIA EBPHIPPIUM LINNÉ 1888. Anomia ephippium Lixxé. B. D. D., Moll. Marins Roussillon. If, p. 26. 1889. — Helvetica Mayer. Descrip. Coq. nr Tert. Sup. Jour: Conchy, t. XXXVII, p. 59-65, IIT, fig. 1897. — ANpE L."SAcco, 1 Mol. Part. XXIIT. p:37,p£ x fetes 1907. _ CERELLI- ane, Fauna Mariana. P. 9, pl.r, pe a: 18, 19. 1909. — — Dorzrus et Correr. Pliocène, au N. du Tage, p.85. 1910. — — DaurTzENBERG. Faune malac. Afrique ocidentale, DATA L'échantillon du Rio de Oro est tout particulier, il est d’une taille très grande comme l'espèce de Mayer, ayant 7 em. 1/2 sur 6 cm., mais ce n’est pour nous qu’une des nombreuses variétés de FOSSILES DE RIO DE ORO 235 cette espèce si polymorphe, l’ornementation rayonnée est plus marquée que dans l'espèce de Mayer et tend vers la variété ruguloso-striata. L'Anomia nobilis MAYER est aussi une variété de grande taille. L’Anomia ephippium var. helvetica a été fondé sur un échantillon de l'Helvétien supérieur de Cadenet (Vaucluse) et des spécimens analogues ont été signalés dans le Pliocène. Dans les mers actuelles, cette espèce est connue de toute la Méditerranée, et dans l'Atlantique, depuis la côte de Norwège jusqu'au Sénégal, à Madère, etc., mais nous n’en connaissons aucun exemplaire aussi grand que ceux fossiles. OSTREA EDULIS LINNÉ var. LAMELLOSA BROCCHI 1873. Ostrea edulis L. Cocconr, Enumerazione sistematica dei Molluschi miocenici e pliocenici delle provincie di Parma e di Piacenza, p. 351. 1873. Ostrea subarata Mayer. In Coccont, p- 350, pl. 1x, fig. 10-11. 1873. italica Maver. In Coccon1, p. 352, pl. 1x, es 12-14. 4873. — hippopus Lamx. In Coccont , P- 352. 4873. — Lamarcki Mayer. In Coccont, p. 392. PL. x, fig. 3-5. 4873. — exasperata Mayer. In Cocconi, p. 353, PI. x, fig. 8-11. 1873. — Cortesiana Coccont. Idem., p. 354, pl. x1, fig. 6-8. 1873. — fallaciosa Mayer. In Cocconi, p. 354, pl. vu, fig. 15-18. 1873. — Boblayi Desuayes ? Cocconi, p. 355. 1873. — lamellosa Broccur. Cocconr, p. 355, pl. x, fig. 14-15. 1897. — edulis L. Sacco, I Moll. Part. XXII, p. 7, pl. 11, fig. 3-4. BU) RES — Dorrrus et Correr. Pliocène au N. du Tage, p. 8k4. 4941. — — Dorrrus. Quaternaire du Sénégal, p. 84, pl. 1x, fig. 36. Je crois devoir saisir cette circonstance pour réunir dans ma synonymie une série de formes qui sont à peine des variétés, qui ont été créés par Mayer et auxquelles M. G. Cocconi a donné l'hospitalité. Nous avons plusieurs échantillons, principalement du niveau moyen, l’un qui estgros et lourd a une charnière forte avec sillon central bien acçusé, l'impression musculaire forte et transverse, la valve inférieure est obscurément plissée, c’est bien la variété lamellosa Broccur. Un autre échantillon moyen mesure 9 em. sur 12 em., il est relativement mince, la valve inférieure est bien plissée, la forme générale rétrécie au sommet, enfin un autre spécimen de taille un peu plus faible a une valve inférieure à plis nombreux, subréguliers, au nombre approximatif de 25, le crochet triangulaire est petit et rétréci au sommet, il se rap- proche beaucoup de la forme typique que nous avons recherchée et dégagée dans les Mollusques du Roussillon. On sait que l'Ostrea edulis est connu dans le Miocène d'Europe, se propage 236 G. F: DOLLFUS dans le Pliocène et se rencontre à l’état vivant dans toute la Méditerranée et ses annexes, l'Atlantique depuis les côtes de Norwège jusqu'au Maroc et au Sénégal ; la station de Rio de Oro forme une étape intermédiaire entre le Pliocène et les mers actuelles, entre le Sénégal et le Maroc. OSTREA ( CRASSOSTREA) GINGENSIS SCHLOTHEIM Var. SAGUEI 1813. 1819 1873. 1873 1873. 1897. Ostreaciles gingensis ScaLorxeim, in Leonhardt, Taschenbuch, VIT, DAn2: crassissima LaAMArcx. Anim. sans Vert. T. VI, p. 217. borealis Coccont (non Lamarck). Enum. Sist. Moll. Mioc. Parma, p. 356, pl. x, fig. 16-17, pl. x, fig. 9-10. gingensis ScuL. Coccont, id., p. 356. crassissima Lamk. Cocconi, id., p. 357. (Crassostrea) crassissima Lamk. Sacco, I Moll. Part. XXII, PA, plan pts Fi. . — Ostrea gingensis Scur. var. Saguei Dorrrus. — 1/2 grandeur. Nous ne nous arrêterons pas longuement ici sur cette espèce, car nous préparons un travail monographique sur le groupe auquel elle appartient, avec la bonne collaboration de M. Blayac. < FOSSILES DE RIO DE ORO 23 L'espèce de Schlotheim est fondée sur diverses figures, d’ailleurs très bonnes, de Walch et Knorr (Il, fig. D et Dix, 1-2) qui représentent des échantillons fossiles de la mollasse de Gingen en Bavière, dont nous avons pu nous procurer des spé- cimens et qui ne laissent aucune incertitude. Mais Lamarck indique une figure de Chemnitz comme référence (VIII, pl. T4, fig. 678) qui représente une forme vivante bien connue, l’Ostrea virginica et qui ne peut être considérée que comme uné indication approchée, en sorte que le type de Lamarck n’a été réellement fixé que bien postérieurement par Goldfuss. Long- temps l'Osfrea crassissima a été considérée comme caractéristique du Miocène où elle prend en effet un développement extraordi- naire, mais elle se propage cependant dans le Pliocène, et des échantillons viennent d’être découverts à l’état vivant au Sénégal. C'est un groupe ancien, répandu déjà dans le Crétacé et qui paraît avoir évolué dans les divers bassins océaniques pendant toute la durée des temps tertiaires. Il y a deS précurseurs en Europe dans l'Oligocène, et1il y a des représentants vivants très développés sur le littoral atlantique américain actuel (0. wirqi- nica — O. borealis). Il n’y a donc plus, pour le moment, de conclusion stratigraphique générale précise à en tirer. La variété Saguei que nous formons pour l'échantillon figuré de Rio de Oro, n'est guère caractérisée que par son peu de profondeur, l’épais- sissement très inégal des deux bords, la persistance d’une colora- tion noire dans les couches superficielles et les ondulations imperceptibles de ses lamelles, ces caractères étant de valeur secondaire et ne permettant pas, après soigneuse comparaison, la fondation d’une espèce, mais seulement d’une variété. Nouslaissons de côté, sans détermination, deux espèces d'Ostrea, l’une représentée par un échantillon de petite taille très incomplet, à bord plissé, pourrait se rapporter à l'Osfrea stentina ; l'autre est un beau spécimen bivalve, de forme transverse, la valve supé- rieure peu bombée est intrante dans la valve inférieure et ornée de côtes rayonnantes nombreuses subépineuses qui paraissent subparallèles par suite de la forme générale de l'échantillon ; c’est peut-être quelque représentant de l'Osfrea digitalina Dusots (in Hoernes) ; il faudrait plusieurs échantillons pour pouvoir se prononcer avec quelque assurance. Au point de vue de l'extension de ces formations littorales africaines de l'Atlantique, je rappellerai que j'ai pu récemment examiner une petite récolte faite dans la colonie portugaise de 238 G. F. DOLLFUS Mossamédès, et que notre confrère M. F. L. Pereira de Souza, du Service géologique du Portugal, a bien voulu me confier; j'y ai trouvé les mêmes espèces qu'au Rio de Oro et au Sénégal; en voici la liste : Mesalia brevialis, Tapes durus, Mactra nitida, Pecten gibbus, Semifusus Morio, Cardium ringens, Cardium costalum. M. Berkeley Cotter, de son côté, a examiné une série recueillie à Pedreira de Santonio, au Sud de Mossamédès, en un point plus éloigné de la côte, qui présente des coquilles d’un type un peu plus ancien, qu'il estime être d’âge pliocène ou miocène!. 1. F. L. PereIRAa DE Souza. Algunos trechos do relatorio do Engenheiro Rego Lima sobre a sua Minaô As Missas de Cassinga en 1898. Revista de Engenheria militar. 246 p. cartes. Lisbonne, 1911. ÉTUDE REVISIONNELLE DES MOLLUSQUES QUATERNAIRES DES BRÈCHES DE TOGA À BasriA (CORSE) pAr E. Caziot !. En 1807, Rampasse, dans une lettre adressée à Cuvier et publiée dans les Annales du Muséum d'Histoire naturelle de Paris?, signala, pour la première fois, la présence de brèches renfermant des ossements aux environs immédiats de Bastia. Plus tard, Cuvier, dans son travail sur les brèches osseuses du bassin méditerranéen, fit ressortir l’analogie qui existe entre Les brèches de Corse, Gibraltar, Cette, Antibes, Nice, etc. Vers l’année 1870, lorsqu'on construisit la jetée du nouveau port de Bastia, on ouvrit, dans la vallée de Toga, située immé- diatement au Nord de la ville et près de la mer, plusieurs car- rières pour en extraire les matériaux nécessaires à la construction des blocs. On mit alors à découvert plusieurs fentes ou crevasses, de véritables dépôts stalagmitiques dans lesquels MM. Debeaux, puis Locard, recueillirent de nombreux ossements et beaucoup de coquilles terrestres. M. Locard, dans les Archives du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon, fit alors, en 1872, paraître une note sur les brèches osseuses, note dans laquelle il fit connaitre, sommairement, la topographie et la géologie d’une partie du Cap Corse et donna la liste des animaux et des coquilles dont il avait reconnu l'existence. Ces animaux sont les suivants : Lagomys corsicanus Cuvier, Myoxus sylvaticus Linné, Canis vulpes LiNxé, Ovis musimon Linné. Il signala aussi des ossements humains et des ossements à Perdix, Lepus, Lacerta, Testudo, etc. 1. Cette note a été présentée à la séance du 15 mai 1911. 2. 1" série, t. X, pp. 163-167. Paris, 1807. 3. Nota. Dans les Comptes rendus sommaires de la Sociélé géologique de France, en date du 18 juin 1894, M. Harlé a signalé, d'après les renseignements fournis par des ingénieurs, la destruction totale desdites brèches. Le mot totale n'est pas exact car il existait encore une assez grande partie de ces dépôts de 1896 à 1900, époque pendant laquelle j'ai pu recueillir encore quelques Helix et des ossements de Lagomys corsicanus Cuvier dans des petites poches encore intactes. te FAR t Le Lee à [2 rad © E. CAZIOT TagcEeau pes MorzLusques D'après M. Locarp. 1. Helix aspersa Mürrer, 1774. Verm. terr. et fluv. hist., II, p. 59. —- DraparvauD, 1805, Hist. Moll., p. 89, pl. v, fig. 23. 2. Helix aperta Mürxer. — melanostoma DrAPARNAUD !. 3. Helix nuculoides n. sp., in coll. 1868, test. Crosse indique seu- lement que cette forme est voisine de l’Jelix nucula Parreys d'Alexandrie (Égypte), IV, 160 ; non figuré par RossmäAsser ?, 4. Helix vermiculala Mürrer, 1774, Verm. terr. el fluv. hist., Il, p. 20. == DraparxauD, 1805, Hist. Moll., p. 96, pl. vi, fig. 7-8. 5. Helix Raspaili Payraupeau, 1826, Catal. descrip. etc., p. 102, pl. v, fig. 7-85. 6. Helix halmyris J. Masnre, 1869, Arch. Malacol., fasc. IV, p. 17. = Cazior, 1902, Moll. Corse, p: 228 ‘. 7. Helix Brocardiana Duranzy, 1867, Description de quelques espèces nouvelles du groupe de l'Æelix Raspaili, Paris, 1°" février”: 8. Helix hospilans Boxezux, apud Rossuissier, Iconog., IV, 1836, p. 26, fig. 2406. 1. L'Helix aperta Mürrer n'a rien de commun avec l’'Helix melanostoma Dra- PARNAUD. Il n'existe d’ailleurs ni à l'état fossile ni à l’état vivant en Corse, enfin l’'Helix aperla n’est pas de Müzrer mais de Bonn. 1778 (Index mus. Cæsar. Vin- dob., p.399). Il a été représenté par Dupuy, en 1849 (in Hist.moll., p.99, pl. 11, fig. 1). 2. J’ai trouvé cette espèce manuscrite dans la collection Debeaux, je l’ai décrite et figurée ci-après. 3. M. Locard donne, comme synonymie à cette espèce, l'Helix insularis Crosse et DEBEAUXx, 1869. Journ. Conchyl., XVII, p. 51, pl. n, fig. 3. Celle-ci est, au contraire, une bonne espèce bien différente de l'Helix Raspaili Pax- RAUDEAU. 4. J'ai figuré (fig. 1), non l'espèce que M. Debeaux a trouvée dans les brèches, mais une forme qui s’en rapproche absolument comme dimensions, comme galbe et comme aspect extérieur (celle des brèches est en trop mauvais état pour la reproduire). Je l’ai d’ailleurs recueillie dans les environs immédiats des brèches et FiG. 1. — Helix hal- je la rapporte à celle décrite par Mabille qui n’a jamais myris MaABiLie. été figurée. 5. M. Locard considère l'Helix Brocardiana comme synonyme de l'Helix Ras- paili. Cela n’est pas exact. De plus il ajoute que cet Helix vit en Sicile et en Sardaigne ; c’est une erreur, il ne vit ni dans l’une ni dans l’autre de ces deux îles ; on ne le trouve qu'en Corse. Cette espèce a été figurée par Bourguignat dans ses Mollusques nouveaux litigieux en décembre 1868 (p. 229, pl. xuiv, fig. 4-6) mais la figure qu'il en donne est exagérée; beaucoup d'échentillons de la Brocardiana se rapprochent plus de la figure 986 de l'Iconographie de 1876 de Ross- mässler, que de celle de Bourguignat. 6. L'Helix hospilans ne vit pas en Corse. Il ne se trouve que dans la partie méridionale de la Sardaigne, jamais dans le Nord de l'ile [Cazior, 1901 ; Compa- raison des faunes malacologiques de Corse et de Sardaigne. À. F. A.S., Session d’Ajaccio]. L'espèce visée par Locard (qu'il dit être synonyme de l'Helix serpen- tina Férussac var. M.-Tanpow, 1855. Hist. moll., p. 144), doit être la variété de l'Helix serpentina Férussac, 1822 (Tabl. syst., p. 35 et Hist. moll., pl. xz, fig. 7), que Moquin-Tandon a baptisée jaspidea et que Mamirre en 1867 (Archiv. Mala- L-- == MOLLUSQUES DE TOGA (CORSE) 2 9. Helix vartahilis DrararxauD, 1801, Tabl. Moll., p. 73. — Dupuy, 1849, Hist. Moll., p. 294, pl. xiv !. 10. Helix galloprovincialis Duruy ?. 11. Helix hydatina Férussac *. 12. Helix hispida Lin, 1758, Syst. nat., 10° édit., pl. 1, p. 771. — Draparnaun, 1805, Hist. Moll., p. 103, pl. vu, fig. 20-22 *, 13. Zonites obscuratus Porro”. 14. Hyalinia Blauneri Saurrreworr, 1846. Lo. —— Cazior, Moll. terr. Alpes-Maritimes, 1910, p- 39, pl. 1v, fig. 33 et 39 6. 16, Zonites Lathyri Masire, 1869, Arch. Malacol., p. 647. 17. Clausilia Küsteri, Clausilia adjacensis RossuÂssrer, 1836, Ico- nog., IV, p. 13, pl. 8, fig. 254. 18. — — SaurrzewortTx, 1846, Moll. Corse in Mittherl. Gesellsch. Bern., p. 10$. col., I, fase. IT, p. 19 et supp’. Faune corse, fasc. 5, 1° février 1869, p. 79) a élevée au rang générique. Je l’ai baptisée bonifaciensis en 1897, dans mes Mollusques terrestres et fluviatiles de l'île de Corse (p. 221), parce qu'il existait déjà un Helix jaspidea du Pérou ayant pour auteur Pfeiffer, 1859 (Proced. z0ol. Soc. et in Novitates conch., n° 251, p. 156, L. 41, fig. 1-7). La variété jaspidea de Moquin- Tandon est assez bien définie, toutefois il faut rapporter, à cette forme, non la figure 241 de Rossmässler, comme l’a fait cet auteur français, mais la figure 242. 1. Il faut sous-entendre ici: Heliz du groupe variabiliana car l’Helix que Locard considère comme type de l'Helix variabilis et qu’il a représenté (fig. 287), dans ses coquilles de France, ne vit pas en Corse. 2. Locard donne comme synonyme à cette forme l’Helix carthusiana DraPpar- NAUD, 1805 (Hist. moll., p. 102 (et non 101), pl. vr, fig. 31-32). Dupuy (Hist. moll., janvier 1848, fasc. 2, p. 204) a donné le nom d'AHelix galloprovinecialis à l'Helix carthusiana DraParNauD (non Mürrer) que l’on confondait alors avec l’Helix cantiana MonraGu, 1803 (Test. Brit., p. 422, pl. xur, fig. 1 (non pars auctor), donc H. carthusiana DraparnauD est synonyme de H. galloprovincialis Durux (pl. 1x, fig. 5) de l'Histoire des Mollusques de cet auteur. 3. C’est par erreur que Locard a écrit Férussac au lieu de Rossmässler (Iconog., IT, fig. 529) pour l'auteur de cette espèce, c'est probablement celle que je désigne comme Hyalinia pseudohydatina dans ma Faune des Mollusques terrestres de Corse (BourGuIGNar, Aménités malacol., 1856, I, p. 189, figurée par Dupuy, 1849. Hist. Moll., p. 240, pl. xr, fig. 5). 4. Il est très curieux que Locard ait signalé cette espèce fossile en Corse. Je n’en ai jamais trouvé d'existantes actuellement. Elle vit pourtant en Sardaigne. 5. La Zonites obscuratus est de Isse (non Porro) (Moll. racc. nella provincia di Pisa. Mem. Soc. ital. Sc. nat., vol. Il, n° 1, p. 8). Il ne vit pas en Corse. On donnait autrefois ce nom à la Hyalinia Blauneri SaurrcewortTH, 1843 (in Mit. Gesells. Bern., p. 13). Locard doit avoir donné le nom d’obscurala à une autre espèce ; je ne sais pas laquelle. 6. J'ai trouvé cette Hyalinia sur de nombreux points en Corse. 7. C’est la Hyalinia Lalhyri de ce même auteur. N'ayant jamais été représentée je l'ai figurée plus loin (fig. 2). 8. Evidemment Locard avait épousé l’idée de Moquin-Tandon (c'était d'ailleurs l'opinion générale à cette époque) et considérait, comme Clausilia Küsteri, la forme de Corse qui est Clausilia Porrot Preirrer, 1848 (Monog. Helic. vivant. Il, p. 407, in Küster, t. 12), ou bien Clausilia Meissneriane SaurrieworTa, 1843 (fig. 5-12. Moll. Corse, in Mittheil. Gesells. Bern., p. 18). Ces deux espèces ont une très grande analogie. 25 mai 1912. Bull. Soc. géol. Fr. XI, — 16. 249 E. CAZIOT +2 L'énumération de cette faune est suivie des observations sui- vantes de M. Locard : Ainsi qu'on a pu le voir, toutes les espèces se retrouvent de nos jours à l’état vivant. La brèche, Jusqu'à présent du moins, n’a donné aucune forme spéciale qui, comme le Lagomys, soit éteinte à notre époque ; en revanche, plusieurs de ces espèces, si communes à l'état fossile, sont devenues beaucoup plus rares aujourd'hui. L’ÆHelix Brocardiana, si abondante dans toutes les brèches, ne se trouve plus en Corse que dans les lieux frais et humides, au fond des ravins, encore ne la rencontre-t-on que rarement. Le même fait a lieu pour le Zoniles obscuralus aujourd’hui relativement plus rare qu à l'époque de la formation de la brèche. Ce fait de la disparition ou de la diminution du quantum en espèces est assurément digne de remarque : il nous prouve, en effet, qu'une modification impor- tante a dû se produire dans les conditions nécessaires à la vitalité et au développement de ces espèces et qui, ne pouvant s’acclimater ou se transformer, tendent à disparaître de l'île. Ce raisonnement serait juste si, comme le croyait le savant malacologiste, l’Helix Brocardiana était devenu rare, mais il n'en est rien, il est, au contraire, plus commun que l’Helir Raspaili type et, comme on ne connait pas au Juste l’'Hyalinia que M. Locard a voulu désigner sous le nom d'obscurata, on est en droit de ne pas adopter la manière de voir de ce regretté savant, d'autant plus que toutes les espèces ne se retrouvent plus à l’état vivant, telle l'Helir nuculoïdes, dont je donne la description et la figuration. M. Locard a tenté aussi de déterminer l’âge desdites brèches. Il a conclu qu'elles n'étaient pas de formation bien ancienne, a en juger par les coquilles terrestres qu’elles renferment, quoique le Lagomys soit considéré comme appartenant à la période gla- claire. « L'homme, dit-il, a été contemporain, puisqu'on trouve, dans les débris, des preuves de son existence ». Les découvertes qui ont été faites depuis l'époque où Locard a publié son travail, aussi bien dans l'ile même de Corse que dans les grottes de Menton, portent à croire que les brèches de Bastia et celles qu’on trouve sur le littoral des Alpes-Mari- times, sont sensiblement du même âge, mais, avant d'exposer ces vues, je présente tout d’abord le tableau rectifié et complété des espèces trouvées dans lesdites brèches. Genre HYALINIA AGassiz 1837 (Nouv. Mém. Soc. helvet., I). Hyalinia Blauneri Scuurrceworru, 1843, in Mit. Gesells. Bern, p. 13. [EC] re WE) MOLLUSQUES DE TOGA (CORSE) Hyalinia Blauneri Koverr, 1879, in Rossmässler, Iconog., t Vp.31,1, pl. ezvun, fig. 1604. — Cazor, 1910, Moll. terr. et fluv. de Monaco et du département des Alpes-Maritimes, pl. 1v, fig. 33- 39. Hyalinia lathyri Mamie, 1869, Arch. Malacol., p. 64 (fig. 2). Hyalinia tropidophora Mamie, 1869, Archives Malacolog., 4° fasc., 09! — — PL cer 1882, Faune terr. et fluv. Sardaigne, Piper tes Hyalinia obscurata Kosezr. Cont. Rossmässler, 1879, Iconog., IV, p. 29, pl. czvi, fig. 1586. Hyalinia pseudohydatina BourGuraxar, 1856, Aménités malacol., I, p. 185. = — Locarp 1894, Coq. terr. France, p. 62, fi 66-67. E_— PP - TT N Q KR Ne FiG. 2. — Hyalinia lathyri FiG. 3.— Helix nuculoides MagrLze. Cazior. Genre He£zix Linné 1758 (Syst. nat., éd. X, I, p. 758). Helix aspersa Mürrer, 1774. Verm. hist., Il, p. 59. — DraparnauD, 1809. Hist. Moll., p. 89, pl. v, fig. 23. Helix melanostoma DraparnauD, 1805. Hist. Moll., p. 91, pl. v, fig. 24. (ON Cette espèce a été signalée aussi en Corse par M. Debeaux. Dans la Feuille des Jeunes Naturalistes, 1907, n° 442, j'ai déjà fait remarquer qu'elle n'existe ni en Italie, ni en Sardaigne, ni en Corse. Helix aperla Born, 1778. Index mus. Cæsar. Vindobon., p. 399. — Dupuy, 1849: Hist, moll., p. 99, plu, fie. 1. Helix nuculoides Cazior (Debeaux) (fig. 3). Coquille ovale, non ombiliquée, 4 tours 1/2 de spire à croissance vive, le premier et le deuxième tours presque plats, le troisième un peu convexe, le dernier très grand (les 2/3 de la hauteur totale) régulièrement convexe, s’infléchissant lentement et progressivement, sommet obtus ; suture linéaire au premier tour, ensuite marquée de plus en plus. Ouverture oblique, oblongue (20 sur 15 mm.), bords non convergents, bord supérieur s'infléchissant sans remonter, l'extérieur régulièrement arqué, bord inférieur ovale, bord péristomal réfléchi, avec un callum bien net et peu épais. Péristome tranchant mais solide, non réfléchi. Test sans trace de coloration, semblant strié, surtout dans le voisinage de la suture. Haut. : 30 mm. Diam. : 28 mm. ÈË. CAZIOT Lt = rS L'Helix nuculoides diffère de l’'H.nucula PARREYS par sa forme ovale et élancée, ses dimensions plus fortes, sa spire plus élevée, le mode de développement de ses tours, la forme et la direction de son ouverture, etc. Il diffère de l'Helix aperta Bor par sa spire plus élancée, sa forme plus ovoïde, son dernier tour beaucoup moins renflé; son ouverture plus resserrée, moins ample, dès lors; l’avant-dernier tour est aussi relativement plus large. Il diffère de l’Helix Mazzulli JAN ' par sa hauteur de spire moindre ; le dévelop- pement plus rapide de ses tours, lesquels sont beaucoup moins convexes ; sa suture plus profonde ; son dernier tour moins globuleux, son ouverture non ronde et par des stries non réticulées. Helix vermiculata Müixer, 1774, l. c., II, p. 20. — DraparnauD, 1805, L. c., p. 96, pl. vi, fig. 7-8. Helix carthusiana Müzrer, 1774, L. c., Il, p. 151. — — DraPparNAUD, 1805, [. c., p. 102, pl. vi, fig. 31-32: Helix Raspaili Payrauneau, 1826, Moll. Corse, p. 102, pl. v, fig. 7-8. — — BourauiGnar, Moll. nouv. litigieux, 1° centurie, mars 1863 à décembre 1868, pl. xziv, fig. 3. Helix brocardiana Durairzy, 1867, Desc. quelques espèces nouvelles | du groupe de l’Aelix Raspaili PAYRAUDEAU. — — BourGuiGxar. Mollusques nouv. litig. ou peu con- nus, 1° centurie, mars 1863 à décembre 1868, D: 299, pl. xziv, fig. 6. — == Duraizzx, var. major Gazior. Moll. Corse, 1902, p. 195: FIG. 4. Helir Gareiai HAGENMÜLLER. \ KL NA F1G. 5. Helix donala HAGENMÜLLER. Helix venacensis Porroxera in Cazior. Moll. Corse, 1902, p. 142, plu te. 228 Helix insularis Grosse et Deseaux, in Journal de Conchyl., vol, 17, janvier 1869, p. 51, pl. n, fig. 3. Helix Garciai Hacenuüzzer in letteris, 1887, Malacol. de la Corse et de la Sardaigne, 1888, p. 27 (fig..4). Helix donala Hacexuürzer 1888, l. c., p. 42 (in schedis, 1887). C’est, en réalité, une variété à spire très élevée de l’Helix brocardiana (fig. 5). 1. In RossuÂssrer. Iconog. I, fig. 205-296 (aspersa aar.). Te AS MOLLUSQUES DE TOGA (CORSE) 2245 CS © Helix leucozona Zimcrer in Rossm., Iconog., Il, fig. 434-436. L'Helix leucozana ne vit plus en Corse; il faut aller jusqu'en Carniole ou en Carinthie pour retrouver actuellement ce xerophile. Helix hispida Liné, 1758. Syst. nat., 109 éd., pl. 1, p. 771. = — Draparnaun, 1805, [. c., p. 103, pl. vu, fig. 20-22. Helix apicina Lamarck, 1823. Anim.s. vert., VI, n, p. 93. — — Mrcuaun, 1831, Comp. Hist. Moll., p. 33, pl. xv, fig. 9- 10. Helix variabilis DraparnauD, 1801, Tabl. Moll., p. 73. — — Dupuy, 1849, Hist. Moll., p. 294, pl. xiv, fig. 2. On ne trouve pas en Corse, ni à l’état fossile ni à l’état vivant, le type de Dra- parnaud figuré par Locard dans les coquilles de France (p. 218, fig. 287, 1894), mais une forme plus petite. Genre CLAUSILIA DraparxauD (Hist. Moll., 1805, p. 24, 29 et 68). Clausilia Porroi ou Merssnertana Preirrer, 1848, Monog. Hel. viv., IT, p. 407. — — SHuTTLEWORTH, 1843, [. c., p. 18. — — Küsrer 1879. Syst. conch. cab. Gat. Clausilia, p. 107, n° 105, pl. x, fig. 1-4. N'ayant pas vu la Clausilia visée par Locard, je ne puis préciser à laquelle de ces deux formes il faut la rapporter. Genre CaonpruLUsS Beck (Index, 1837). Chondrulus quadridens MüLLer, var. lunatica Crisr.et JAN in Rossm. Iconog., fig. 307, 724 à, b. Ce Chondrulus vit toujours en Corse. Avant de conclure à quelle époque on doit rapporter la faune des Mollusques de ces brèches, je rappellerai que, d’après les études de mon savant ami Ferton!, le massif corso-sarde s est définitivement séparé du continent avant la grande époque glaciaire, c’est-à-dire avant le Pléistocène moyen. Dans son travail sur les Vertébrés pléistocènes de l’île de Corse?, M. Depéret avait déjà indiqué que la fragmentation de ce massif avait dû avoir lieu postérieurement à l’époque pliocène. L'étude de la flore, rapportée par le D' Kobelt, d’après Engler*, avait aussi conduit cet auteur à admettre que cette rupture avait eu lieu après le Pléistocène inférieur. 1. C. Ferro. Description de l'Osmia corsica n. sp. et observations sur la faune Corse. Bull. Soc. entomol. France, 1901, pp. 61-66. 2. Cx. Derérer. Étude de quelques gisements nouveaux de Vertébrés pléisto- cènes de l’île de Corse. Ann. Soc. linn. Lyon, 1898. 3. Dr Kogezr. Studien zur Zoogéographie, 2° vol. Die Fauna der meridionalen Subregion, 253. Wiesbaden, 1898, 1 Æ> D E. CAZIOT M. Forsyth-Major ! ne s'élève pas non plus contre l'hypothèse de Ferton, du rattachement de la Corse à la Provence et de sa rupture à l’époque précitée, maisil affirme, qu'à la même époque, la Corse et la Sardaigne ont été réunies au continent italien. Les hypothèses de MM. Depéret, Ferton, Kobelt, Forsyth- Major n'ont rien de contradictoire. Il est tout à fait admissible que le massif corso-sarde ait été relié aux deux continents par deux grands ponts. L'existence des Helix du groupe serpentina trouve ainsi une explication rationnelle. Dans ses résumés des études géologiques relatives aux grottes de Grimaldi, M. M. Boule, en 1906, s’est rangé aussi à l'avis de M. Forsyth-Major? pour l'époque de la séparation des îles avec le continent, c’est-à-dire avant le Pléistocène moyen; cette date étant admise par tous les géologues et naturalistes, on est amené à penser qu’un grand mouvement négatif s’est produit pendant le Pliocène supérieur, probablement pendant la deuxième moi- tié. C’est à ce moment que certains Vertébrés ont pu circuler d'un continent à l'autre et sont venus s’échouer sur certains points qui sont devenus ensuite des îles. À l'origine du Quaternaire’, c’est-à-dire pendant l’époque chel- léenne, après le Pléistocène inférieur, un grand mouvement positif eut lieu et rompit toutes les communications. La Corse, la Sardaigne, la Sicile et d'autres iles restèrent alors isolées. C’est pendant le Pléistocène inférieur que le remplissage des cavernes eut lieu; c'est le temps du creusement des vallées, des grands phénomènes de ruissellement C'est l’époque du dernier modelé de la topographie actuelle. Un autre mouvement négatif eutencore lieu, mais d’une amplitude moins grande que celui du Pliocène supérieur et, d’après l'interprétation des données paléon- tologiques, M. M. Boule croit que les communications avec le con- tinent n'ont pas dû être ni aussi larges ni aussi nombreuses qu'on le suppose. Pour appuyer ce fait, ce savant géologue a établi la comparaison entre les faunes d'Afrique et celles d'Europe. « Elles sont — dit-il — fort différentes dans l’ensemble. Il n’y 1. ForsyrH-Masor. L'origine della fauna delle nostre isole (Atti Soc. tosc. Sc. nal., procès-verb., III, pp. 36, 113, 192). Die Tyrrhenis (Kosmos, VII, 1883, pp. 1-81). Proc. zool. Soc. of. London, 1901, p. 628 ; Geog. Mag., oct.-nov. 1905, pp. 162-501. 2. C'est plutôt le commandant Ferton qui aurait dû être cité, car il avait fixé l'époque de la rupture de la Corse avec le continent, bien avant le savant naturaliste anglais. 3. Je rappellerai que le Quaternaire comprend les temps pléistocènes et les temps actuels. 4. M. Bouze. Étude paléontologique et archéologique sur la station paléoli- thique du lac Karar, Algérie (L'Anthropologie, t. XI, 190$). 0 = —? MOLLUSQUES DE TOGA (CORSE) a qu'un petit nombre d'espèces communes et celles-c1 sont parmi les plus anciennes. La faune quaternaire de l'Algérie a déjà son autonomie. Mais il y a des points de contact incontes- tables. L'homme paléolithique — conclut-il — est représenté en Algérie et en Europe par des produits industriels trop sem- Diables pour ne pas avoir une origine commune | ». Dans un travail particulier nous avons, M. Maury et moi, donné la liste de tous les Mollusques du Pléistocène de la Ligurie ocer- dentale et du département des Alpes-Maritimes connus Jusqu'à ce jour. Leur étude nous a conduits à considérer trois époques ? différentes de dépôts. Le plus ancien succède presque immédia- tement aux couches à Sérombus mediterraneus DucLos (Illustr. Conchyl., genre Strombe, p. 29, fig. 4-5, 1843-47). Les coquilles qu'on y trouve accusent un climat chaud correspondant à un retrait de la mer et à l'établissement d'un régime pluvial. Plusieurs des espèces trouvées n'existent plus de nos Jours. Le dépôt à Helix niciensis® Férussac, à Helix cespitum * Draparnaup et à Pupa similis’ BRUGUIÈRE des environs de Monte-Carlo et de Villefranche-sur-Mer, qui lui succède, est moins ancien. [1 se rapporte à un climat sec et moins chaud, Enfin le troisième dépôt, qui doit dater soit du Pléistocène moyen soit du Pléistocène supérieur, ne renferme que des coquilles caractérisant un climat analogue à celui dont jouit actuellement la province lyonnaise par exemple, ainsi que je l'ai déjà fait remarquer dans un travail antérieur f. Vers la fin du Pléistocène le régime des eaux est devenu sen- siblement comme il l’est de nos jours et le climat est plus ou moins doux. Les Mollusques trouvés dans le vallon de Toga ne fournissent 1. Les hypothèses de M. M. Boule ne s'appliquent qu'imparfaitement à la Corse et à la Sardaigne car les espèces africaines qu’on trouve dans les deux îles sonten quantité trop minimes pour qu'on puisse en conclure laliaison de ces deux îles avec l'Afrique. Les espèces qu'il vise sont les restes d’une faune méridionale qui a échappé à la destruction pendant l’époque glaciaire; ce qui tend à prouver cette affirmation c’est l'absence complète, du moins jusqu’à ce jour, de l'homme paléo- lithique en Corse et en Sardaigne. 2. Cazior et Maury. Tableau récapitulatif et raisonné des Mollusques terrestres et fluviatiles du Pléistocène de la Ligurie occidentale et du département des Alpes-Maritimes. Journal de Conchyliologie, vol. LVIT, 1909, p. 317. 3. H. niciensis FÉrussac, 1822. Tabl. syst., p. 36; espèce figurée seulement en 1826 par l’auteur in. Hist. Moll., pl. xxx1x, fig. 1 et pl. x, fig. 9. 4. H. cespitum DrAPARNAUD, 1805, L. c., p. 109, pl. vi, fig. 14-15. 5. Pupa similis BruGutère, 1789. Encycl. I, p. 365. — — Locarp, 1894. Coq. terr. France, p. 295, fig. 412-413. 6. Cazror. Faune malacologique du Pléistocène récent de Nice. Annales Soc, linn. de Lyon, 1905, 248 E. CAZIOT pas d'indications aussi précises, au point de vue du climat, que ceux qu'on trouve sur la Côte d'Azur. Certaines espèces vivent aussi bien dans le Midi que dans le Nord de la France; l’Helix aperta, et certaines Hélices du groupe de l’Helix serpentina, tendent seulement à prouver que la Corse a été reliée à la Provenceet à l'Italie. Les Hélices du groupe Ras- paili, dont on ne connaît aucun ancêtre fossile, et qui sont vrai- ment autochtones de la Corse, ne donnent pas d'indications pré- cises. Ils vivent aussi bien dans le voisinage de la mer que sur les coteaux voisins. On les trouve au fond des ravins et sur le sommet des montagnes, depuis la cote 20 jusqu'à la cote 1800 à 2000 m.; néanmoins, en établissant un parallèle entre la faune des Mollusques de Bastia et celle signalée sur la Riviera ; con- naissant quels sont les phénomènes qui se sont produits pendant les temps pléistocènes — mouvements du sol et climatologie — on est conduit à admettre que les Mollusques de Toga, dont nous avons donné la liste, datent du Pléistocène moyen. LES PLIS DES ENVIRONS DU REDEYEF (SUD-TUNISIEN) (CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE L'ATLAS SAHARIEN) PAr Henri Roux :. SOMMAIRE : [INrRopuGTION. — PREMIÈRE PARTIE : LE PAYS Des Ouran- Sini-Agin. 1, Le Djebel Onk : pli en accent circonflexe. 2, Le Triangle de Moularès : aire de surélévation et d'inflexion ; distinction des plis prinei- paux et secondaires. 3, Les montagnes de Négrine : faisceau de plis en coulisse. #, La chaine du Tseldja : chaîne complexe ; note sur un terme géographique arabe : les Doukanes.5, Les plaines intermédiaires : dessin définitif et dates du plissement. 6, Les eaux souterraines : points d’émer- sence et origine. — SECONDE PARTIE : LES TRANSVERSALES DE L'ATLAS SAHARIEN : 1, Le Sud- Tunisien : Dessin des plis en plan eten élévation. Transversales de ces guirlandes et alignements transversaux de points hauts de la Tunisie centrale. 2, Le Sud-Algérien : a) Massif de l’Aurès ; b) Monts de l'Amour et pays des Oulad-Naïl ; c) Monts des Ksours ; Les œuirlandes et leurs transversales. — CoNcLUusION. Il y a deux parties bien différentes et assez indépendantes, dans cette note : la première est la monographie d’une amygdale de plis, réplique au pays de Gafsa de celles que M. Ritter ? a décrites dans le Sud-Algérien ; la seconde partie réunit quelques remarques sur l'Atlas saharien, qui tendent à poursuivre dans ce long faisceau de plis les alignements transversaux, indiqués par M. Pervinquière* dans la Tunisie centrale. Ï. — Le pays des Oulad Sidi Abid. Lorsqu'on assemble les cartes * à 1/200 000 de Négrine et de Gafsa, un vaste parallélogramme arrête l’attention. Deux de ses côtés, sensiblement est-ouest, coincident : l’un au Nord, avec cette ligne de hauteurs, à laquelle appartient le Djebel Onk, l’autre, au Sud, avec cette chaîne — en réalité complexe —, que Thomas * a dénommée chaîne du Tseldja. Le côté occidental est - 1. Note présentée à la séance du 4 décembre 1911. 2, E. Rirrer. Le Djebel Amour et les monts des Oulad Naïl. Bulletin de la Carte géologique de l’Algérie, 1901. 3. L. Pervinquière. Étude géologique de la Tunisie centrale, 1903; en particu- lier, p. 332. 4. Cartes à 1/200 000 de l’Algérie, n° 50 (Négrine) et de Tunisie (Reconnais- sance), n° XVII (Gafsa) ; puis la carte à 1/100 000 de Tunisie : n° LIX (Bir el Ater), LX (Sidi Aïch), LXV (Metlaoui), LXVI (Gafsa). 5. Pu. Tomas. Essai d’une description géologique de la Tunisie, [, 1907, p. 61, HENRI ROUX 19 QE (=) faiblement marqué par le seuil, qui sépare du Sahara la plaine de Bir Soukiés et que suit la courbe 200 entre Négrine et le Djebel Djermoune ; le côté oriental, au contraire, est vigoureuse- ment marqué par la haute crête des monts Ben Younès, Bou- Ramli, Zrega. Ajoute-t-on aux angles obtus de ce quadrilatère, deux massifs d'une composition analogue — le {riangle de Mou- larès au Nord-Est et les montagnes de Négrine au Sud-Ouest —., observe-t-on le partage des plaines intermédiaires en deux triangles symétriques — la plaine de Bir Soukiès au Nord-Ouest et la plaine du Tabeditt au Sud-Est —, et voilà toute l’oro- graphie du pays rattachée à ce parallélogramme. Cette figure géographique curieuse correspond à un schéma tectonique simple. Voilà le fait que je veux dégager de mes notes de route, et c'est dans cette pensée que j'entreprends l'explication de la carte géologique jointe à cette étude ! ; limitée d’ailleurs au cercle de mes promenades autour de Redeyef, celle-ci embrasse seulement la zone médiane de ce périmètre : les territoires de parcours des Oulad Sidi Abid?, J'ai distingué là les régions natu- relles suivantes (fig. 2). 1. — Le DyEBEz Ok. Dans sa partie orientale, il faut discerner deux plis : 4) au Nord, un anticlinal principal (monts : Feggous, Tefaya, Fourris, Annk) (3)°; b) au Sud, un anficlinal secondaire, celui du Bled Djemidjema (4). L'axe du premier est nettement marqué à la surface dénudée des calcaires du Maëstrichtien supérieur (P); même en un point, les marnes de la base de cet étage (Q) se montrent dans une diaclase axiale derrière le roc vertical du Mergueb-et-Teïr ; vers ses extrémités, cet axe s'incurve vers le Nord et en même temps s'abaisse. Le second lui est parallèle ; mais, moins long, il donne naissance à un petit dôme éocène inférieur (L) ‘. 1. La stratigraphie de cette région, établie par Thomas, a été poursuivie par M. Bursaux, directeur des exploitations de la Compagnie de Gafsa ; pour la tec- tonique, j'ai eu entre les mains une carte sommaire et une note d’hydrologie, œuvres singulièrement lumineuses de M. Prost, premier directeur général de la Compagnie de Gafsa. 2. Dans ce domaine, la constance des faciès étant absolue aux divers niveaux, ma précédente note (B.S.G. F., 1910, (4), X, p. 646: H. Douvizxé et H. Roux, géologie des environs de Redeyef) servira de légende à cette carte : les lettres entre parenthèses dans le présent texte ont la même signification. 3. Les nombres entre parenthèses sont des numéros d'ordre des anticlinaux : les nombres italiques désignent des plis secondaires (voir : fig. 1, 2, 4 et tableau), 4. Gîte de phosphate d'une singulière puissance : 20 à 30 m. en une seule couche, résultat de l’épaississement et de la réunion des deux couches p; et p» (M) (voir ma note de 1910 ; fig. ï. Voir: Rousse. CR. Ac. Se., 26 sept, 1910). PLIS DU REDEYEF (SUD-TUNISIEN) 254 A l'Ouest, le pli principal, après un point bas (Aïne el Annk), se relève en s’infléchissant vers le Sud (Djebel Zenad, Djebel Oum el Kemaken) ; cette branche est relayée au Nord-Ouest par l’anticlinal parallèle du Djebel el Abiod ; à l’Est le pli se perd sous le Miocène de la vallée transversale de l’'Oued Oum el Ksob : ainsi ce pli complet du Djebel Onk (3) dessine en plan un accent circonflexe, dont le point anguleux est un point bas. Cette dis- position a valu à cette chaîne son nom : Djebel Onk, la montagne du col. 2, — LE TRIANGLE DE MOULARËS. Je désigne ainsi la région, dont les angles sont : le Djebel Zrega au Nord, le Djebel Fed] en Nahla au Sud-Ouest et le Djebel Bellil au Sud-Est. Le côté méridional de ce triangle suit à peu près la direction du plissement ; les deux autres la coupent obliquement. C'est à la juxtaposition de quatre anticlinaux principaux et de trois anticlinaux secondaires, que ce massif montagneux doit son existence et sa configuration. Voici ces plis : a) Le Djebel Zrega appartient à un long anticlinal (5) qui débute près de Négrine (Djebel Majour) et se poursuit ennoyé sous la plaine miocène de Bir Soukiès : 1l est pour ce pli un point haut et un point d’inflexion. La surrection de l’antichinal est annoncée à l'Ouest par une curieuse auréole d’'Eocène infé- rieur (L, M, N) émergeant à peine du Miocène, nettement trans- oressif, mais à peine discordant (Bled el Hadba). Plus à l'Est, les calcaires du Maëstrichtien supérieur (P) forment un péricli- nal très raide : ils sont, au Nord (Aïne Serraguia), redressés jus- qu'à la verticale, et les argiles rouges du Pliocène (F) y viennent buler contre eux avec un très léger pendage vers le Sud. Le Djebel Zrega est un dôme qu’une érosion très ancienne a évidé en cratère. Le centre en est marqué par un bombement campanien (S); la ceinture des calcaires maëstrichtiens (P) est incomplète : elle s'ouvre largement vers l'Est et, à peine l’axe du pli s'abaisse-t-il dans cette direction, qu'on le perd sous les argiles miopliocènes (E, F), leur transgression recouvrant en ce point les marnes de la base du Maëstrichtien (R). b) La carte en dit assez sur le pli du Djenane Khrerouf (7), qui reproduit le dessin du précédent : à noter cependant qu'à l'extrémité orientale du pli, c’est le contact du Turonien (V) et des argiles rouges miocènes (E, F), qui s'observe cette fois. c) L’axe du Demrhaïa (9) nous offre une ondulation longitudi- nale de plus : il débute en effet à l'Ouest par un dôme supplé- mentaire, Comme au Djebel Zrega, nous avons là à l'Ouest d'un 19 OC 19 HENRI ROUX noyau campanien (Aïne Mrata) un périclinal maëstrichtien (Djebel Fed; en Nahla), que borde, le long de l’'Oued Fried, un affleure- ment limité de Danien et d’Éocène inférieur (N,0) ; mais ici la ceinture du Maëstrichtien est également continue à l’Est du cra- tère d'érosion. Dans cette direction, après un point d'ennoyage (Oued Resfa), l’axe du pli se relève définitivement avec une allure parallèle à celle des deux anticlinaux précédents (périchi- naux maëstrichtiens et campaniens de l’argoub Demrhaïa et de la doukane el Hadj) ; finalement l’anticlinal se perd dans la plaine d’érosion, qui marque au Nord du Djebel Bellil, la péné- tration du Miocène dans le massif de Moularès (Kef el Rhorra). d) Le dernier anticlinal principal de cette région naturelle est, au Sud, celui du Djebel Mekta Nemri (17), que nous suivrons vers l'Ouest dans la chaîne du Tseldja et les montagnes de Négrine. Pour l'instant, son point initial sera marqué par le périclinal éocène inférieur de Moularès (L). A l'Est, son axe s'élève cons- tamment : après avoir traversé le cirque d’érosion de la doukane Chenoufia, il passe au Sud du Djebel Bellil : la zone méridionale de cette montagne forme en effet le pendage nord de l’anticlinal ; le pendage sud — effondré ou simplement enseveli — a pour témoins quelques petites Xoudiat' isolées dans la plaine quater- nare du Bled Daouara. L'axe tourne ? ensuite de 60° environ vers le Sud, avant d'aborder la pointe nord-ouest du Djebel Bou- Ramli et d'en suivre la ligne de faîte : cette montagne est le point haut de ce pli (1156 m.). Voilà les quatre anticlinaux principaux; voici maintenant les trois anticlinaux secondaires, que j'annonçais plus haut : e) Le pli des monts Mrata et Bou Dinar (11) débute au Sud du périclinal du Fedj en Nahla {cote 578)* et s’'épanouit un ins- tant au Djebel Mrata (cotes 948 et 839); puis, après un point d’ennoyage à la tête de Oued Aachena (cote 668), il se renverse en pli couché vers le Sud (cotes 760 et 677). Il se redresse pour finir vers le sommet du Bou Dinar (cote 798). f) Plus court, le pli du Sif el Leham (13) débute à un km. en avant du Fourm Mrata : après un point haut (cote 192) son axe s'abaisse à l'Oued Aachena en un périclinal éocène inférieur (L), très serré ; mais on peut le poursuivre dans les sables et marnes 1. En arabe : colline conique (voir : carte n° LX). >. Au Nord-Est de cet arc, concave vers le Sud-Ouest, des plis secondaires, créés par la {orsion du pli principal, se voient dans la coupe de l'Oued en Nebech, vers la source d'El Aksaf (voir : fig. 4). 3. Voir : carte à 1/100 000 de Tunisie, n° LIX (Bir-el-Ater) et LXV (Metlaoui). 1 ÿUe OS PLIS DU RÈDEYÉF (SUD-TUNISIÉN) de la base du Miocène (H) : il finit sous le pli précédent (11), au point où ce dernier commence à se renverser, à 1500 m. au Nord d’Henchir Gueriane. C'est la compression, née entre les anticlinaux principaux du Demrhaïa (9) et du Mekta-Nemri (17), qui a produit ces anticli- naux secondaires. Nous rencontrerons d’autres plis de ce type : pli du Safiet el Louk (6) et pli d’el Ardhia (12) dans les mon- tagnes de Négrine, pli du Zerf (21) dans la chaîne du Tseldja ; je rangerai également dans cette classe le pli du Djemidjema (4) compris entre les arcs opposés du Djebel Onk (3) et du Djebel Zrega (5) (voir fig. #4). g) Le Djebel Merfeg et Tarf (18) reproduit par rapport au Mekta Nemri (17) le dessin du pli, qui marque le début de l’anti- clinal du Mrata et du Bou Dinar (11) au Sud du Fed) en Nahla (9). Ces plis secondaires très courts soulignant, pour ainsi dire, le pendage SW. des grands périclinaux sont communs dans la contrée ; la chaîne du Tseldja en offre trois exemples : anticli- nal du Bou Gda (15), anticlinaux de l’Aïne Morchane (2), de l'Aïne el Hanèche (® bis), et de l'Henchir Zegdoude (90 fer), anticlinal de Oum el Krecheb (23), ainsi accolés respectivement au Djebel Bliji (14), au Djebel Alima (19) etau Djebel Stah (22) ; cette classe d’anticlinaux secondaires résulterait d'un refoule- ment identique des divers anticlinaux prineïpaux, qu'ils escortent. Si l’on a suivi cette description sur la carte et sur mes coupes d'ensemble (fig. 1 et2), ces quelques remarques expliquent déjà le partage que J'ai établi entre les plis des environs du Redeyef : A) Les anticlinaux principaux sont des plis déversés, mais leur profil est mou ; leur amplitude transversale et leur continuité longitudinale sont considérables. B) Les anticlinaux secondaires sont de petits plis droits et raides ; ils sont courts. Les premiers sont l'expression du plissement régional ; les seconds traduisent les maxima locaux de la pression tangentielle. 3. — LES MONTAGNES DE NÉGRINE. Aïnsi le triangle de Moularès est une aire de surélévation et d'inflexion du plissement ; les montagnes de Négrine sont un faisceau de plis en coulisse, composé de trois anticlinaux prinei- paux (5, 8et 14) et d’un secondaire (6) : la carte topographique le laisse deviner, la carte géologique le confirme. Elle ajoute ce fait : tous ces anticlinaux parallèles se terminent à l'Ouest par 1. L' Jorsaun. B. S° G. F., (4), VIl hp: 263. Dr ROUX HENRI » } 4 2; Jed sogoioute juos sadnos so] ‘XNBUID QUE S9P AIPIO,P SOIPUNU S2 JUOS ‘€ 24n8y EI 9p 98e uo soquepuodsartoo Sa4}J9[ sop Sadno9 s99 4ns syuosur sorquou S9"T ‘SINonSUOT S2p 2/[29 onb au ej Js2 sanoqney sap 2110402 7 ‘(d) ueruyongsoerx np euro NUYAIU 9[ JS9 Sodn09 $99 sup aan 8 [nos onbr301098 neoaru or ‘000 00/1 — ‘SHAdINOLOAE SHdN07) — °F ‘OL (DS PLIS DU REDEYEF (SUD-TUNISIEN) 25 un point haut : Djebel Majour (L), Safiet el Louk (P), Kebouda (P), Zenndguig (S). Voilà un alignement transversal ; en appro- chant de cette ligne, les synelinaux ont aussi un point haut (Djebel el Zazar, Chabet Zitoune, Selkr el Begra), puis s’abaissent vers le désert « par une courbe convexe vers le ciel »'. Ceci rend témoignage aux remarques de Ritter sur la naissance de pareils synelinaux. Ce n'est peut-être pas là cependant une véritable ligne de naissance du plissement : sous la plaine des chotts, ces plis se poursuivraient, atténués et ensevelis, à la façon dont le Drä du Djerid (1) continue la chaîne du Cherb (26). Ce qui frappe surtout au voisinage de cette transversale — la fransversale de Négrine — c’est que les plis se serrent, s’incurvent, se surélèvent ; et ce n’est pas la, semble-t-il, l'allure d’anticlinaux embryonnaires. Considérés d’un autre point de vue, les montagnes de Négrine sont le fermoir d'un éventail de plis : c'est l'impression que l’on a du Djebel Manndra à regarder diverger vers l'Est les deux anticlinaux principaux du Bled er Rmitla (8) et des monts Zenndguig-Bliji (14), serrant entre eux deux plis secondaires constituant vers Tamerza le pli du Djebel Msilikr (10) et celui d’el Ardhia (12); la carte géologique complète cette figure en permettant de suivre au Nord (Chebket el Guerouïa, Chebket Sefra, Argoub en Nasia) le pli, qui relie le Djebel Majour au Djebel Zrega (5) et fait naître par compression le pli secondaire du Safiet el Louk et du Rihane (6). Il y a d’autres relations de continuité entre les montagnes de Négrine et Le triangle de Moularès ; pour le moment, voici deux observations particulières au sujet de ces massifs : a) Dans le Sud-Tunisien généralement, les pendages nord des plis principaux sont doux, les pendages sud raides, de sorte que les couches se raccordent à angle droit au fond des syneli- naux (Zarif el Ouar): cela, par suite de la pente générale du pays des Hauts-Plateaux vers le Sahara ?. Mais après un synclinal de profondeur anormale, le pendage nord de l’anticlinal suivant se redressera, parfois jusqu’à la verti- cale. J'ai déjà cité à ce sujet les calcaires maëstrichtiens de l’Aïne Serraguia ; j'en rapprocherai les Siouf * de calcaires et de gypse (L, K, J), verticaux sur une longueur de 6 km. au Nord du pli du Rihane (6) (Oued Hassi el Kerma, Oued el Karitt). 1. E. Ritter. Op. cit., p. 75, p. 91 et suiv. 2. E-. Rirter. Op. cil.,\p. 12; p. 67, S 8. 3. Pluriel de Sif = crête rocheuse comparable à une lame de sabre (Ex : Sif el Leham — le couteau à viande). 256 HENRI ROUX b) En second lieu, les monts : Zrega, Djellabia, Bou Ramli déterminent un alignement transversal de points hauts sensible- ment parallèle à celui des montagnes de Négrine. (est un fait curieux, qu'ici et là les points hauts se rangent en progression ascendante du NW. au SE. : Campanien du Zrega, Turonien du Djellabia et du Bellil, Aptien du Bou-Ramli, Néocomien du Ben-Younès (5, 7,9, 17 et 22) d’une part; Eocène inférieur du Madjour, Maëstrichtien du Safiet el Louk et du Kebouda, Campanien et Santonien du Zenndguig (5, 6,8 et 14). 4. — La CHAINE pu TsEnDJA. a) Get anticlinal du Zenndguig (14), se développant brusque- ment après un point bas (Foum el Kranga), forme le premier élément de la chaine du Tseldja. Du Xanguet de Tamerza aux ruines d'Henchir Zellès, l'axe de ce pli dessine un grand arc convexe vers le S. et passe par un point haut accentué par un grand cirque d'érosion, dont je reparlerai ; ces deux extrémités, où le pli principal s'abaisse et s’infléchit, sont soulignées au N. par deux rides annexes : l’anticlinal du Fedj Ali Aoua (19 bis) au S. de Tamerza, celui de l’Oued el Arg el Asfer (16) au N. du kedeyef, à ranger dans une troisième classe d’anticlinaux secon- daires, indices des forsions du plissement. Au SE. du point haut, le pli secondaire du Bou-Gda (15) est attribuable au re/foule- ment ; il se peut que la faille, qui limite au N. le Djebel Redeyef, masque un pli secondaire !, comparable au pli d’el Ardhia (12): un antichinal secondaire de compression. b) Le village du fiedeyef ?est dans un synclinal, qui vers le SW. se termine dans le ravin de l'Oued Zoubia* : en ce point, s'observe, avec une admirable netteté, la virgation sur l'anticli- nal précédent du second élément de la chaîne du Tseldja : l'anti- clinal de l’Alima (19). Le Djebel Chouabbine en marque le début agrémenté d’un point haut (bombement campanien de la Doukane Hamda) ; les doukanes Aïoune Ameur et Zimra correspondent à un point bas ; 1. En ce point où la carte à 1/100 000 indique un cimetière arabe (Radj el Redeyef). 2. Redeyef vient du même radical que Redif (réserviste) ; le caïd de Gafsa Si Ahmed Longo attribuait cette dénomination au fait suivant : pour un voya- geur allant, au Nord de la chaîne, de Ras el Aïoune à Tamerza, le Djebel Redeyef semble venir remplacer (relayer) le Djebel Alima. 3. Rass Mdella — de la carte à 1/100 000 : cette jolie dénomination arabe don- née à cette terminaison du synelinal veut dire : «la tête (coiffée) du grand cha- peau de paille » ; cette image rend bien l'aspect que Ritter a caractérisé d'autre part en comparant les couches auréolant le synclinal d’Aflou, près du Djebel Gourou, aux « pétales d'une rose épanouie » (voir : op. cit., p. 63). PLIS DU REDEYEF (SUD-TUNISIEN) 251 le pli se relève et s'épanouit ensuite (Doukane Djefara, Henchri Ras Alima); enfin l’axe s'abaisse définitivement, en s’incurvant vers le Nord (Aïne el Kemmour). Ce profil en long reproduit rigoureusement celui de l'anticlinal précédent, pris dans son ensemble (14) : le col du Zimra correspondant au Kanguet de Tamerza ; les trois plis de refoulement (20, 90 bis, 90 ter)! signalés au SW. de l’Alima correspondant au Bou Gda (15). c) Vient ensuite, — toujours oblique sur la direction générale de la chaîne du Tseldja, — le pli du Zerf (27) : cette belle mon- tagne, qui ferme au couchant l'horizon de Metlaoui, est un pli secondaire, comme le montrent son profil en travers? et sa posi- tion relative *. d) L’axe de l’anticlinal principal suivant (22) est accidenté par un curieux point de torsion, entre le Djebel Stah et le Djebel el Ali, tous les deux formés par les calcaires maëstrichtiens (P) : la carte à 1/100 000 met en évidence la curieuse ligne de stric- tion, qui vient couper leur surface structurale (Chabet el Mouid- jène, Chabet el Akra) en ce point. A l'Ouest la surrection du Djebel Metlaoui a refoulé au Sud- Ouest le pli secondaire du Djebel Oum el Krecheb (23). A l'E. le pli principal (22) s’incurve vers le Sud‘ (Djebel Bia- datt, Djebel Ben Younès) suivant un dessin, qui rappelle singu- lièrement les inflexions du triangle de Moularès. J’ai fait passer là la fransversale de Gafsa; ce heu géométrique de points d’inflexion aboutit, au coin NW. de ma carte, à Aïne el Annk ; avec la fransversale de Négrine, elle délimite une bande fransversale, équivalent tectonique du parallélogramme défini au début. On aperçoit déjà que, limités à ces deux transversales, les anticlinaux se résolvent en arcs tous concaves vers le Nord et que la direction moyenne de ces plis est la petite diagonale de ce parallélogramme : E. N.E£. Telles sont les montagnes du pays des Oulad Sidi Abid. J'y noterai, pour finir, quelques termes géographiques arabes. Dans les descriptions précédentes, le mot Doukane 5 est revenu 1. Voir fig. 2, coupe CC. 2. Pendage nord très raide au N. du signal du Tseldja (704) (voir fig. 2, coupe AA’ et précédente). 3. Entre les anticlinaux principaux de l’Alima et du Metlaoui (voir fig. 4). 4. L'Henchir er Rehila, Aïn Cherchara, les Kef Hadjret Mechgouga et Kef Djenah du Djebel Guetar jalonnent un synclinal, qui sépare en ce point les courbes oppo- sées des anticlinaux 17 et 22. Le premier à l'extrémité SE. du Bou-Ramli s’inflé- chit vers l'E. en même temps qu’il s'ennoye : la colline d'El Mekta, sur la rive gauche de l’'Oued Sefioune, appartient à son pendage nord (carte n° LX et LXVI. 5. Ce mot arabe — entre autres sens — désigne dans les Souk les petites bou- tiques rectangulaires, ouvertes sur la rue. Ces grands cirques, ouverts sur le Sahara, leur ressemblent. 25 mai 1912. Bull. Soc. géol. Fr. XI. — 137. CE GRR TES 258 HENRI ROUX plusieurs fois désigner un cratère d'érosion. Allongés! suivant l'axe de l’anticlinal, ces cirques sont dominés au Nord par des Kef et séparés de la plaine méridionale par des Siouf, qui corres- pondent aux deux pendages diversement inclinés des couches? ; sur ces deux versants des combes manifestent les étages marneux interstratifiés entre les calcaires résistants*: elles portent le nom de Tébaga*. À l'Ouestet à l'Est, à la limite de la Doukane, les couches se rejoignent comme les lèvres d’une blessure en bou- tonnière; la voûte de l’anticlinal, redevenue complète, offre un passage plus aisé de la plaine du Sud au plateau du Nord : ces points sont ici dénommés Argoub*. Certes l’approfondissement séculaire des ravins5 a créé ces grands cirques ; mais une prédisposition tectonique les a déter- minés : la position des Doukanes aux points hauts en est la preuve. C'est que les failles radiales' ou périphériques", les diaclases axiales’ ont dù être singulièrement favorables au travail postérieur de l’ablation, précisément en ces points-là. Au reste les Doukanes ne marquent en ce pays que le premier stade de l’ablation : les anticlinaux sont ici à peine attaqués !!. Le stade suivant est offert par la région de Chéria et Kenchela, où les Doukanes ont élargi leurs plaies sans mesure!!, où de vrais 1. Doukane du Zenndguig et du Bliji, Doukane Aïoune Aameur, Doukane Djefara, Doukane du Zerf. 2. Comme le font les ruz pour les créts du Jura, d'innombrables ravins découpent les bancs résistants en {ables triangulaires, plus ou moins inclinées, qui donnent à certains versants une physionomie si caractéristique : comparer le N. de l’Alima (carte à 1/100 000, n° LXV) à cette chaîne du Sud-Oranais, si bien nommée Bezazil el Kelba (= tétines de chienne. Voir GauriER : Sahara Algérien. pl. xx1v, p. 144). 3. Voir ma coupe de 1910 (fig. 2). 4. Ce mot désigne en arabe le plateau circulaire à petit rebord, sur lequel les marchands ambulants étalent des fruits, des sucreries : chacune de ces vallées a ainsi son rebord auS. ; l'arc du Djebel Tebaga (28) au S. du chott Fedjedj en est l’image la plus parfaite. 5. Argoub — montée. Ex. : A. el Forjani (Montagnes de Négrine), A en Nouazi (chaîne du Tseldja), A. ed Demrhaïa (triangle de Moularès) ; cf. PERvin- QUIÈRE, loc.cit., p. 12. (Radical : Rkeb — l’étrier). 6. Chabet er Roumane, Doukane Zimra (carte à 1/100 000, n° LXV). 7. Au Nord du Djebel Bab Abdallah (Sud de Tamerza, carte à 1/100 000, n° LXV), à comparer aux failles du Nord-Ouest de l'Alima (Henehir Zemah, même carte) et au Nord-Ouest du Sehib (Djellabia es Sahela, Chebket el Mzinnda, Ras Oued el Hamadja ; carte à 1/100 000, n° LXVI). 8. Nord du Bliji (carte LXV). 9. Merguebet Tir (3), Mrata, ({1) Zenndguig (14). 10. Le Rass Mdella, près du Redeyef, est pourtant un synclinal perché en for- mation : les arabes ne s’y sont pas trompés en baptisant l'Oued Dakhla (voir GauTier. La Géographie, 15 fév. 1910. Les Hauts Plateaux algériens, p. 97). 11. Voir : Brayac. Ann. de Géographie, 15 mars 1899, p. 141. Le pays des Nemen- chas, et la carte à 1/200 000 d'Algérie, n° 39 (Chéria) : cirques d'Aïne Guerra, Aïne Guibeur, Aïne Telidjène. PLIS DU REDEYEF (SUD-TUNISIEN) 259 synclinaux perchés apparaissent!. Le stade final est l'inversion complète du relief : pays des Æalaaf de la Tunisie centrale ?, monts des Xsour du Sud-Algérien *. D. — LES PLAINES INTERMÉDIAIRES. Elles me semblent intéressantes pour les trois motifs suivants : — à) elles ne sont pas, comme d’autres plaines du Sud-Tunisien, de simples vallées synclinales ; des anticlinaux ennoyés les tra- versent de biais : elles permettent done de raccorder les massifs montagneux et d'établir la véritable allure du plissement. — b) Elles sont miocènes et leur examen permet de dater deux périodes de plissement : l’une anté-, l’autre post-miocène. — c) Elles offrent de rares témoins de Quaternaire ancien, preuves d’une dernière révolution du régime hydrologique, et ee de mouve- ments tectoniques d’une époque récente. Voici quelques détails : a) Les PLIS ENNOYÉS. — En notant les pendages des argiles rouges miopliocènes (E, F) entre Midès et Bir Soukiès, entre le Mrata et Bir el Ater, nous avons été conduits à réunir le Madjour au Zrega (5); je pense que le pli du Bled er Rmitta (8) et le pli du Fedj en Nahla (7) se rejoignent de même: si les atterrissements récents de l'Oued Fried masquent le Crétacé et l'Éocène à ce passage, la similitude des profils en travers‘ des anticlinaux, la continuité des synelinaux qui encadrent ces plis, le système des failles du Djebel Zeguelem me confirment l'existence en ce point d'une éorsion analogue à celle que je signalais plus haut entre les monts El Ali et Stah (22). Par contre, le raccord des plis du Bliji (14) et du Mekta Nemri (17) est d'une grande netteté : les crêtes du Fedjoudj (à partir de Sidi Mansour), du Mira Halk Zellès, de la Chebket el Marsa sont un périclinal miocène parfait, auréolant un périclinal éocène incomplet ; un périclinal miocène opposé (EI Kerkera, Chebket es Sefra) entoure de même le périclinal éocène du Mekta Nemri (L) ; et ces deux périclinaux miocènes se soudant, l’un à l’autre, forment une selle, qui est point bas et point de torsion du pl complet (14 + 17): celui-ci, du Zenndguig au Bou Ramili, des- sine donc en plan un grand « S » couché vers l'Est, très ana- logue au tracé Madjour Zrega (5) ; tandis qu’en élévation, c’est, 1. Djebel. Djahfa (— le mont au palanquin de chameau) : même carte, n° 39. 2. Voir: cartes à 1/100 000 de Tunisie, n° XX VIII (Dj. Harraba), XXIX (Ksour), XXXIV (Kalaat es Snam), XXXV (Thala). 3. Voir entre autres: Capitaine Genre. Revue lunisienne, janvier 1910, p. 18. 4. Voir fig. 1, comparer la coupe CC (plis 9 et 11) à la coupe DD" (plis 8 et 10). 260 HENRI ROUX à la manière du pli Rmitta-Demrhaïa (8 + 9), un chapelet de dômes, une série de ganglions dans le repli d’une membrane. b) Le MiocÈène!. — Deux divisions dans cet étage : à la base, des dépôts fluviatiles siliceux, venus du continent saharien? ; en haut, des formations continentales argileuses, couronnées de cail- loutis et provenant au contraire du Nord. Le ruissellement met singulièrement en évidence dans la topographie ces deux faciès : où le premier affleure, des oueds peu nombreux, presque recti- lignes, dans des steppes uniformes (Koudiat Drioua, el Bahira); où c’est le second, des réseaux de petits ravins sinueux (chebket) *. Chacun de ces sous-étages a un intérêt tectonique. 1) Et d’abord, du Turonien (V) à l'Éocène moyen (J) inclus, 1. Sauf de véritables chaînes de dunes sahariennes au Sud de Négrine, quelques dunes isolées amassées en face des cols par les courants aériens du S. (Zarif el Sahel, Zarif el Ouar, Bir Khanfous) ou formées aux dépens du lit sablonneux d’un grand oued (Oued Fried), sauf quelques lambeaux témoins des cailloutis qua- ternaires anciens, c’est le Miocène qui affleure partout, formant non pas le sous- sol, mais le sol même des plaines : car la végétation désertique n’altère que fai- blement les affleurements sans cesse décapés par les agents atmosphériques... Il n’en a pas été toujours ainsi : dans les dépôts meubles argilo-sableux du Qua- ternaire récent (C), qui existent à de rares endroits, une couche noire d'un véri- table humus fossile (Helix melanosloma) s'interstratifie à Redeyef : ce témoin de la végétation plus abondante du Néolithique ou bien des cultures historiques justifie localement le mot du grand archéologue Tissot : « La terre elle-même a péri. » Ceci d’ailleurs ne peut détruire les espérances fondées dans les planta- tions d'’olivier et le dry-farming : car le climat du moins a peu varié sans doute depuis les temps historiques (Tissor, Géographie comparée de la Province- Romaine d'Afrique, Il, p. 613: P. Bourne, Rapport sur la culture fruitière et en particulier la culture de l'olivier dans le centre de la Tunisie, p. 4). 2. La faune de ces dépôts est celle des sables du Djerid (Boure : B.S.G.F.,X, 21 mars 1910) avec cette différence que les os et dents d'animaux sont plus rares, les arbres silicifiés, au contraire, plus abondants qu’à Tozeur : on est ici plus éloigné du rivage miocène que dans le Sud. Les sables (H) montrent la fausse stratification due aux courants rapides. Par place les marnes (G, F2) prennent dans cette formation d’estuaire une importance prédominante : gîtes d’'Ostrea gingensis près d'Henchir Souatir (v. ma note de 1910), au Djebel Ank au SE. de Gafsa (carte à 1/100 000, LX VII) et à Feriana (Tomas, Description de quelques fossiles nouveaux et critiques. Expl. de la Tunisie, 1893, p. 18). Je dois au D" Gobert un petit galet siliceux des sables miocènes (H) de Nefta, qui offre de bonnes coupes d'un Polypier paléozoïque (Tetracoralla), provenant donc des terrains primaires sahariens (Collection de l'École des Mines). 3. Ce sous-étage (E, F) n'offre comme fossile que l'Helix Tissoti, qui a été trouvé à Metlaoui, à Tamerza, et à Négrine. Les niveaux supérieurs (E) ren- ferment à Henchir Zellès et à Fedj en Nahla des galets à Nummuliles, alors que ces fossiles n’ont jamais été rencontrés en place dans cette région (Coquanp, Géologie et Paléontologie de la région sud de la province de Constantine, 1862, p. 69 et 70 : galets à Nummulites du Dj. Bourzel près el Outaïa, p. 117. Absence de l'étage parisien au Mahmel ; p. 159 et 161, poudingues pliocènes de Biskra). Ces poudingues supérieurs (E) témoignent, que, par suite de l’évolution du plissement, le relief en érosion (au N. ou au NW.) est alors plus près du pays que nous étudions : ces dépôts grossiers (E) recouvrent des atterrissements argileux de chott (Fi). Ces cailloutis ont des éléments gaiseux. 4. En arabe, Chebket — réseau (GAuTIER, Sahara Algérien, p. 9). PLIS DU REDEYEF (SUD-TUNISIEN) 261 pas de discordance : certes ces formations néritiques offrent dés variations, même des récurrences de faciès! ; elles montrent aussi des émersions? répétées vers le niveau des phosphates (M) : du temps que la Méditerranée ancienne baignait ce socle conti- nental, d’amples mouvements du fond ont donc dû se produire ; mais le conglomérat de base miocène (1) est la première for- mation discordante sur ce substratum. 1. Les sédiments sénoniens et éocènes se répartissent en 3 cycles récurrents : LNCYCIe UM ENT: 1 SE DOTE ns RFA Q, 122 BOT NME O, N + M, JL Dans chaque cyele se superposent ainsi de bas en haut : des marnes foncées, avec bancs de grès interstratifiés, puis des marnes et calcaires marneux clairs, enfin des calcaires massifs; et les faunes de chacune de ces trois divisions sont comparables d’un cycle à l’autre (par exemple les Échinides). Dans les deux cycles 1 et 3, les phosphates se montrent dans la division moyenne de ces cycles : (T; et M). Taomas a en effet signalé (B.S.G.F., (4), IV, p. 494) et j'ai pu voir dans la chaîne du Cherb (26) des phosphales crélacés dans l'Emscherien. Cette variabilité des faciès superposés s’accuse vers le haut (N, M, L, K). D'une façon constante — de Négrine à Maknassy (Dj. Zebbeus, carte à 1/100 000, n° LXII) — la zone phosphatée de l'Éocène inférieur (M) s'intercale entre deux niveaux de gypse : N; et K (voir ma coupe de 1910, fig. 4). Or, ilest à noter que cette variabilité rapide des conditions du milieu marin serait, d’après Collet, la cause des dépôts contemporains de phosphate (v. CAYEUx: B.S.G.F., 1905, (4), p. 750). Et M. Cayeux voit de pareilles « ruptures d’équi- npre des mers » en relation avec les gisements français. . A l'inverse des phosphates de Metlaoui et Redeyef, les phosphates du Dj. Onk contiennent de la glauconie en abondance :ils se sont donc déposés en milieu marin. La couche p; du Zarif el Ouar (M) contient, à côté de Terebratula Kickst, Pycnodonta Archiaci : cela indique une profondeur de 40 à 50 m. Mais on trouve dans la zone phosphatée de ce pays des traces d’émersion. 1) A la base du banc de calcaire à silex, qui forme le toit de la zone phosphatée, (L;) les agents de la Compagnie de Gafsa désignent sous le nom de « conglomérat » une couche de brèche, à ciment siliceux et phosphaté, à éléments formés de cal- caire siliceux aux angles presque vifs : ces morceaux de calcaire siliceux sont fré- quents, dégagés de la brèche, libres à la surface du sol, vers le haut de la fable du Redeyef — calcaire coralligène de Roussel. C.R. Ac. Sc.,26 sept. 1910). 2) Une intercalation calcaire, à Ostrea bellovacina de grande taille, sépare Îles couches p1 et p: d’une épaisseur de stérile très variable {de 4 m. à 0 m.20) à Redeyef (cf. Rousse. CR. Ac. Sc., 12 et 26 sept. 1910). 3) Irrégulièrement répartis, mais répartis dans une même strate vers la base de certaines couches de phosphate (p; à Redeyef) de gros boulets informes de cal- caire marneux phosphaté semblent les témoins d’un banc primitivement con- tinu. Ces éléments de brèche, ces calcaires d’intercalation, ces boulels de calcaire phosphaté sont percés de trous de Mollusques lithophages, attestant, que, de façon répélée à de courts intervalles, la lagune marine a laissé à nu ces dépôts phosphatés. Des réactions chimiques ont pu se produire alors, analogues à celles qui ont été mises en avant pour expliquer les phosphates d'Océanie (Génie civil du 21 mai 1910, article de Privar-DÉcHANEL résumant la question — Bull. Soc. nat. d’Acclim. de France, juillet 1909, article de Courrer, rapprochant ces phénomènes de la latérisation). 262 HENRI ROUX Cette discordance est de quelques degrés; je l'ai découverte au Nord du Bliji, dans une zone de pendage définitif faible, où elle se trouve soulignée par un phénomène connexe : 11 y a transgression. Ceci est Séns l de Redeyef à Tamerza, ce conglomérat mI0- cène (I) repose en effet successivement sur la pee de l’Éocène inférieur (N, Bir Khanfous ; M, Koudiat el Bergouga, Kanguet Negueb), puis sur les bancs Sunetieure de lÉoesne en (Es, Kanguet Negueb, Kanguet Bliji; L,, Kanguet Bliji, Oued el Mo enfin sur les gypses de l'Éocène moyen (K) à l'entrée de Chabet Embarka!. De même à la naissance de l’Oued Mrata?, ce niveau (I) repose sur les calcaires maëstrichtiens (P), et, de Bir Fried au Bir Zarif el Ouar, on le voit successivement recou- vrir tous les niveaux crétacés et tertiaires (O0, N,M,L,K etJ): Le niveau (J) le plus élevé, qu'il m'a été donné d'observer dans l'Eocène moyen, apparaît au Nord et au Sud du Zarif el Ouar, et là seulement : c'est par le Jeu de cette transgression. Au Nord du Redeyef, dans le cours supérieur de l'Oued el Arg el Asfer, le périclinal du Djebel Khanfous, comme une voûte dont les voussoirs s'affaissent, est divisé par des failles radiales, qui enveloppent le point haut du pli (Djebel en Negueb, 907) : cer- taines sont antérieures au Miocène, d’autres sont postérieures au conglomérat miocène (1), quelques-unes ont joué deux fois. Elles découper en lambeaux témoins le Miocène transgressif sur les étages de base de l'Éocène (L, M, N). Cette transgression est ici très rapide, si on l’observe suivant une direction perpen- diculaire à l'axe du ph : d’un versant à l'autre du Djebel Redeyef, elle a ainsi autant d'amplitude, que de Redeyef à Tamerza. Sur ma carte géologique, j'ai noté ces contacts du Miocène infé- rieur (1) et des divers sous-étages secondaires et tertiaires, dans le but de déterminer la relation, qui doit exister entre ce premier plissement (par grands dômes et grandes cuvettes, semble-t-il) 1. Formé aux dépens de son substratum, le conglomérat de base est un caillou- Lis de composition variable : petits galets noirs (Foum de l’'Oued Zoubia, Oued el Arg el Asfer), gros boulets clairs (Kanguet Negueb), revêtus d'un enduit déser- tique brillant, et provenant des silex des calcaires du toit (L); sur les gypses de l'Éocène moyen (K), sable argileux d’un rouge sang, très gypseux et très pauvre en galets siliceux (Tamerza). 2. Point coté 634, à 3 km. à l'E. de Sidi Mohamed el Biberi. 3. J'indiquais plus haut cette transgression au NE. du triangle de Moularès elle met ce niveau de base du Miocène (I) en contact à Gafsa avec le Crétacé moyen et le Crétacé inférieur ; au Dj. Ank (au SE. d'El Guetar, carte à 1/100 000, n° LXVII) à nouveau avec l'Éocène moyen et inférieur (K, L, M), au Dj. Bou Dinar (au N. de Maknassy, carte à 1/100 000, n° LV) avec le Cénomanien (voir aussi : CoquAND, 0p. cil., fig. 57 et 58). 4. Hauc. Sur quelques points théoriques de la géologie de la Tunisie. À. F. A. S., 1897, p. 290-305. PLIS DU REDEYEF (SUD-TUNISIEN) 263 et le plissement postérieur, qui accusa les longs anticlinaux de ce pays. 2) Ce Miocène tout entier (F, G, H, I) et les cailloutis supé- rieurs (E) sont en effet très vigoureusement plissés : ce mouve- ment tectonique, qui a donné à cette contrée ses traits définitifs, est donc postérieur aux cailloutis supérieurs, sans doute plio- cènes (E). Il est difficile de voir s’il y a ou non concordance dans la puis- sante masse argileuse, qui forme la moitié supérieure du Miocène (G, F) : on observe du moins en plusieurs points, que le niveau supérieur (F) est nettement transgressif par rapport aux sables de base (H): terminaison orientale du synclinal de Moularès à Bir ed Dab!, synclinal d’argiles rouges (E) reposant sur le Cré- tacé (0, P) au Nord d’Aïn Aachen?. Avant d’être plissés à leur tour, ces dépôts continentaux ont donc d’abord nivelé un sub- stratum mollement ondulé : nous avons là des chotts anciens en avant d'un Atlas saharien plus septentrional que celui d’aujour- d’hui. c) LE QUATERNAIRE ANCIEN. — Les cailloutis du Quaternaire ancien (D) continuent ce faciès (E)* : un climat bien différent du climat actuel accumulait alors sur ces plaines des couches éten- dues de cailloutis grossièrement stratifiés, que l'érosion posté- rieure devait singuhèrement démanteler‘. Leur position strati- graphique est déterminée par les outils chelléens et acheulléens, qu'ils renferment. En l'absence de restes de la faune, étant donné l'incertitude du parallélisme que l’on peut établir entre des civi- lisations lithiques de même style mais de stations étrangères, ce n'est là qu'une indication relative : elle suffit du moins pour affirmer que l’homme a vu s’accomplir les deux phénomènes suivants. 1. Entre la cote 660 et la cote 521 à 1 km. au Sud de Bir ed Dab (carte à 1/100 000, n° LIX). 2. Point marqué S°° à 3 km. à l'E. du signal 839 du Mrata (carte à 1/100 000). 3. Au contraire des galets gréseux du niveau (E), les éléments de ces cailloutis quaternaires (D) sont d'origine locale: calcaire du Crétacé ou de l'Éocène. 4. Voici les témoins, qui en subsistent: haute vallée du Redeyef, village de Tamerza, Bled el Kerkera au pied du Sif el Leham (/3), Bled el Makreg entre les Oueds Zoubia et Hamda, village de Chebika, hauts cours des oueds confluant à Ras el Aïoune (Oued Djemel). (Carte à 1/100 000, n° LXV.) 5. Ceci résulte des recherches du Dr Gobert à Redeyef: de très nombreux « coups de poing » de ces styles ont été trouvés en surface — un certain nombre en place — dans chacun des gisements suivants : cailloutis, en épaisseur variable pouvant atteindre 8 m., au flanc sud du Djebel Redeyef; ce même niveau forte- ment démantelé au flanc nord du Dj. Chouabbine (Henchir el Assel); ces mêmes cailloutis, au Bled el Kerkera (Oued el Abiod)et au Bled el Makreg (Oued Hamda); cest ce même cailloutis, qui couronne la colline du « signal de Gafsa » (cote 328, carte à 1/100 000, n° LXVI). 26% HENRI ROUX LEE | | _|CO Quaternaire ie CHI J moyen. '_))7Oyen K. Éocene ses) infer. Myocene F1G. 2. — CARTE GÉOLOGIQUET 1, Transversale de 1 PLIS DU REDEYEF (SUD-TUNISIEN) 265 A] \ S STE RUES SK SRE N X Brrief Âlern K NON & STE NN NIK N à 0 ae due \ ù à ï = X NS N ; \ \ NX SNS & N è NS È | EN à \ ER NON Ain Qu e/ N Q Da ASC 2 Ÿ AN a \ D} N NS De . ee bi: 2 enticliral 7 À TA eve se Ssynclinal S< Fansrersale h Point Baut d'un axe A DAS N NS ANS 5 É SN» £ INA 2 SE A D ‘ont bas d'un aXe Ne T J60 000 SENS SIN NNINNS NRNANNINNNINN \ D Sipt Agip (Sud-Tunisien). versale de Gafsa. rés à © © pars Malade er = SE CE Con Te 7 CALE Lo ee" a LA F 26% HENRI ROUX PES DUMMREDEYEF |SUD-TUNISIEN) 268 À ; El : Er) à ë es Al é ù ce H \ >= NV ; ; BAR = fé Ma P/r el Alter \ KR NN La Quaternaire ” Darren. : LP. TS SS SN N \ > ? A DS LE RRQ , | strichien > | ASS; KR SS pe LA merci à LR | SE S Miocene : S. RUES D) RS RSS ] An Qu el Ko8 Nu LS. cmerre À CS NS 7 (( J moyen. [I 1. Ü. Emscherien. K. Eocene (ses) HU Zuromen. MN infér. SX RSR à SSRANTISSNSS Brebhone LNSNNSNSRRRRNNNSSE 2 7 2 / A A Axe d' anticlinal … Âxe de syrclinal S< Fensrersale Point haut d'un axe D Point 0as DP= cel d'un axe 2 ET N faille à < \ à | JA x 2 —— ue ER SSS = RN /] SSL RENNES AN N \ f Ÿ RRLTSRNRENS À az SEE S & NN NSNNNSNN 360 000 S / î RNA RSR RENE RSS Nu E D SES À Ne ï G\ FT : à & . 6 x nul Juran S c Pics 2. — CARTE CÉOLOGIOUES } 11 Ain (Sud=Tunisien). . 1, Transversale de Nés Fsversale de Gafsa. 266 HENRI ROUX 1) Malgré les apparences‘, les oueds actuels sont de forma- tion très récente : aucun d’eux n'a atteint son profil d'équilibre ; pour la plupart la tête remonte encore à chaque crue ; néanmoins leur lit entaille profondément les dépôts du Quaternaire ancien (D), dont les cailloutis forment ainsi des £errässes sur leurs rives. Ce phénomène m'a d'abord frappé au Nord de Ras el Aïoune et à Tamerza : ce sont là les deux points bas de la plaine du Tabeditt ; les formations en question (D) s’y montrent très puis- santes, comme accumulées contre le barrage, que la chaîne du Tseldja a dû offrir avant d’être percée par les eaux, et l’idée vient que ces terrasses se sont formées le jour où les eaux, ayant achevé leur travail, donnèrent ainsi naissance aux gorges du Tseldja? et au Kanguet de Tamerza : un phénomène local. Mais j'ai noté ces mêmes terrasses (D) dans la plaine ravinée à l'E. de Bir el Horchane*, dans la haute vallée du Redeyef, au S. de la chaîne du Tseldja, enfin tout le long du Foum Tseldja à Chebika‘ : en ce dernier point elles s'élèvent au-dessus de l’oued Chebika de la même hauteur, que le font au Nord à Tamerza les terrasses d’Aïne Krika — 20 à 30 m.—; c'est donc un phéno- mène plus général. Ces cailloutis du Quaternaire ancien (D) marquent dans l’évolution du plissement et du climat une phase intermédiaire entre la période miopliocène (E, F) et les temps actuels (C): une phase d’alluvions continentales encore très intenses, mais dans un pays cloisonné par le dernier mouvement tectonique *. Avec les temps, des communications se sont ensuite créées entre ces bassins de sédimentation étagés et isolés ; l’ablation a repris ces anciens dépôts pour les porter plus au Sud vers de nouveaux bas-fonds : cette dernière phase se poursuit sous nos yeux, éternisée par l’assèchement progressif'du climat. 2) Des tassements d'ensemble et aussi de véritables phéno- 1. Coulant souvent directement sur les sables miocènes (H), changeant à chaque crue leurs méandres entre les dunes mobiles dans leur lit trop large, n'ont- ils pas l’air de grands fleuves déchus, envahis par leurs propres sédiments, alors qu'ils ne sont que l’esquisse hésitante, les vallées toutes superficielles de rivières mort-nées. 2. Les gorges du Tseldja me font penser au cours du Fier entre Thones et Annecy ; iciet là, le tracé a été déterminé par l’abaissement d’un anticlinal suivi d’un cratère d'érosion (pli de l'Alima et doukane du Zerf ; pli de la Dent de Cruet et cirque de Dingy, au Sud du Parmelan). 3. Voir carte à 1/100 000, n° LIX. 4. Voir fig. 3. 5. « Pays de lac » (ne MorGax. Premières civilisations, p. 93 à 97). — « Pays d'érosion locale » (Gaurigr. La Géographie, 15 fév. 1910. Les Hauts Plateaux algériens, p. 98). PLIS DU REDEYEF (SUD-TUNISIEN) 267 mènes de plissement postérieurs à ces cailloutis quaternaires (D) ont pu être également la cause de ces terrasses. En trois points, j'ai en effet observé que ces couches de cailloutis (D) sont inclinées : æ) À Sidi Bou Diaf, au Nord du pli du Mrata Bou Dinar, sur la rive droite de l’ouedt. 8) Au débouché de l’Oued Zoubia au S. du pli du Bliji (14) ?. y) À Gafsa, particulièrement à la colline du Bordj des Eaux- et-Forêts (cote 328), au S. du pli de Ben-Younès®, Naturellement ces couches (D) sont là discordantes sur leur substratum crétacé ou tertiaire; mais pour être moindreleur pen- dage est néanmoins de même sens. À mon idée, cette inclinaison ne résulte pas de mouvements verticaux par faille ; car, dans le tassement de ces anticlinaux, les clés de voûte s’effondrent bien, mais les reins résistent : et ces trois lambeaux quaternaires sont dans cette situation. Enfin la coupe de l’'Oued Zoubia est bien nettement en faveur d'un plissement quaternaire (fig. 3). FiG. 3. — Coupe pe L'OuEen ZouBia. — 1/10 000. Eocëwe 1er. : M, Phosphates; L, calcaire du toit ; — EocÈne Moyen : K, Gypses; Miocëne : I, Conglomérat de base; H, Sables ; G, Marnes vertes sableuses ; — QUATERNAIRE ANCIEN : D, Conglomérat de galets calcaires. 1. Voir carte à 1/100 000, n° LIX ; à l’f de Sidi-bou-Diaf. 2. Voir carte à 1/100 000, n° LXV, à 1 km. au-dessous de la dernière lettre de Mana. Rouhou (versant sud du Negueb). 3. Voir carte à 1/100 000, n° LXVI, point marqué « St! de Gafsa ». — Voir: DE MorGan. Premières civilisations, p. 113. — DE MorGan, CaprrAN ET Boupy. Revue de l'École d'Anthropologie, 1910. Stations préhistoriques du Sud-Tuni- sien, fig. 52 et 53. A mon sens cette colline du « S#! de .Gafsa » comporte, à sa base, des sables miocènes (H), à son sommet, des cailloutis quaternaires anciens (D); certes des sources ont pu donner les travertins qu'on remarque colmatant les fentes de cette crête ; mais l'inclinaison tant du niveau (H) que du niveau (D) est due à un vrai phénomène de plissement: la faille n’en est pas cause; la K‘t Assala amorce au NE. un périclinal, qui se referme par Sidi Mansour, la Kasbah, ce signal 328 ; les couches du Ben Younès se retournent parallèlement à l’intérieur de ce fer à cheval (un lambeau de Crétacé inférieur sur la route de Si Ahmed Zaroug à pen- dage SE.) : les couches quaternaires et miocènes en question ayant un pendage SSW. s'accordent parfaitement avec le dessin d'ensemble du pli. V. Das Diluvium von Gafsa und seine prähistorische Einschlüsse, E. Kokex (in Tübingen). Abdruck aus dem neuen Jahrbuch für Mineralogie, Geologie, und Paläontologie. Stuttgart, 1909. 268 HENRI ROUX Pourquoi d’ailleurs, la crise de plissement passée, de même qu'il se produit des distensions locales', n’y aurait-il pas des surlensions aux points critiques, longtemps après ? Des plisse- ments quaternaires ont été signalés dans d’autres régions. M. H. Le Châtelier a parlé, il y a longtemps, du hombement des couches quaternaires au Sud du chott Melrir ?. Quoi qu'il en soit, ces cailloutis paléolithiques témoignent d'un climat humide, peut-être froid *. A l’Archéolithique, — ce moyen- âge de la pierre, dont le faciès local a reçu le nom de Capsien * — un climat plus sec permit à l'homme de s'établir dans de véri- tables campements en plaine : les stations capsiennes renferment une faune chaude. Avec le Néolithique, le climat actuel se fixe progressivement, l'industrie lithique ayant évolué sur place, semble-t-il, vers ce style connu sous le nom de Néolithique saharienf. Puis la savane à Mimosées fait place à la steppe déser- tique ; la population négroïde du capsien et du néolithique est refoulée par des invasions : le style dit néolithique berbère appa- rait comme cryptogène‘. Quelques siècles, sous la domination romaine, la main-d'œuvre indigène rend à ce pays un peu de sa luxuriance passée : des oli- vettes, des vergers d'amandiers, des champs d'orge entourent les henchirsS. C'en est fait maintenant du dernier olivier antique; l’arabe d'aujourd'hui va mendier son blé dans le Nord; les pâtu- rages sahariens de la plaine nourrissent mal le misérable troupeau du nomade ; autour des ksour des sédentaires, les petites palme- raies° séculaires s’étiolent lentement. 6. — LES EAUX SOUTERRAINES : LEURS POINTS D ÉMERGENCE. L'exploitation des phosphates apportera sans doute un peu d'aisance à ce pays; mais un aménagement sérieux des eaux souterraines y ramènerait une prospérité durable. À ce propos, voici, pour terminer, quelques remarques : 1. Gafsa et Tozeur sont le siège de séismes locaux. 2. H. Le Cnarezter. « La mer Saharienne », Revue scientifique, janvier 1877, cité par Rozzanp « Sur les grandes dunes du Sahara » (B.S.G.F.,7 nov. 1881). 3. De très gros blocs calcaires — atteignant 1 mètre cube et plus —serencontrent dans ces cailloutis quaternaires (D) fort loin des flancs des montagnes. 4. DE MORGAN. Op. cit. 5. D: Goserr. Recherches sur le Capsien. Soc. préhist. de France, nov. 1910. 6. Ces deux faits encore inédits résultent de remarques récentes du D: Gobert. 7. Parzaryx. Instructions pour les Recherches préhistoriques du NW. de l'Afrique, p. 51. 8. Roux. Ruines du Redeyef (Revue Tunisienne, 1910). Peinture rupestre du Bliji (tbid., 1911). 9. Ce sont : Négrine, Midès, Ouchika, Tamerza, Chebika, Moularès. PLIS DU REDEYEF (SUD-TUNISIEN) 269 Dans les limites de ma carte, pas de nappe phréatique : sous ce climat sec à pluies rares et torrentielles, sans végétation, sans terre végétale, la surface topographique ne joue aucun rôle. Toutes les eaux sont interstratifiées ! : soit dans les sables mio- cènes entre deux bancs d'argile (H, G), soit dans les calcaires fissurés, éocènes ou crétacés, entre deux couches de marne (N, LS): Que les points d’émergence, liés à l’affleurement de ces couches, dépendent du plissement, c’est done bien rationnel. J'ai été conduit au classement suivant : a) Sources au bord sud des aires synclinales. — Je citerai par exemple celles de Ras el Aïoune captées pour alimenter Metlaoui ; puis le chapelet de sources, qui de Bir el Horchane, en suivant l’oued, atteint Bir el Fried, et auquel je rattacherai le puits d'Henchir Bettita et le point d’eau d'Hassi el Kerma sur la route de Négrine?; à Tamerza, Aïne Krika et les captages dans l’oued et dans l’oasis ; enfin ces curieuses sources, voisines du Bordj de la douane de Tamerza, qui suintent sur les bords d'un véritable synclinal perché (Aïne el Ouchika, Aïne el Kerma, Hassi Tarfai). Au reste ce premier mode n’est pas exclusivement celui de la nappe des sables miocènes : les eaux d’Hassi el Grida, de Sidi Mansour, d'Hassi el Gafsi, d'Hassi Zitouna, d'Henchir Zellès, des oglat Alima se répartissent autour de la croupe de la Koudiat Drioua * suivant le type caractéristique d’un second groupe. b) Sources au pourtour des périclinaux. — Qu'il soit isolé à l'extrémité d'une chaine ou jumelé avec un périclinal opposé de part et d'autre du point bas d’un anticlinal, le périclinal est un point d'élection des sources : toutes les sources importantes de la contrée, non encore envisagées, trouvent ainsi place dans le tableau suivant. | La raison de cette répartition est simple : les eaux en charge dans un synclinal débordent aux points bas du pourtour, ce sera ici le plus souvent le bord sud; en second lieu, dans le voisi- nage des périclinaux, les affleurements des couches aquifères ont leurs points de cotes les plus faibles et de même encore de préférence au Sud de l'axe du pli. 1. Si l’on néglige les « oglet » des arabes dans le lit souterrain pérenne des oueds, ou quelques puits à l'axe des vallées : Puits romain du Redeyef, Bir Man sour sur la route de Négrine à Midès. 2. Voir : carte de Tunisie à 1/100 000, n° LIX et LXV et carte de l'Algérie à 1/200 000, n° 50. 3. Voir : carte de Tunisie à 1/100 000, n° LXV. 270 HENRI ROUX SOURCES. PÉRICLINAL du Djebel. OT Au Nord. A l'axe. Au Sud. El Annk (3). Aïn el Annk. Aïn Fouriss (P). Feggous (3). Bir el Ater (N). F. en Nahla (9). Aïn Mrata (S). A. ed. Demrhaïa Aïn Damous (P).| Aïn Oum el- (9). : Araïs (P). Sif el Leham Aïn Aachena (N). (11). Madjour (5). Sources de l’oasis de Négrine. Aïn Ouchika. Brikiss (10). Aïn Midès (N). | Sources de l’oued Oudeiï (N. L). 2e RETAE \ Aïn el Klab (N).f Aïn Aachache et RES es td } Aïn Sendess(L).| Aïn Beuskinine (L). Aïn Chebika (P). Aïn Dhrima (P). Alima (19). — Aïn Mellah (S). KE AR DENES mo Dieis | Aïn Zimera (P). Zerf (21). Aïn Boukrezer. | En dehors des limites de ma carte, les sources de Gafsa escortent pareillement le périclinal du Djebel Ben Younès! (22); les sources des oasis d’el Lalla, de Lortess, d’el Guetar ? auréolent le périchinal du Djebel Orbata ; de même les eaux du Djerid — un des trésors de la Tunisie — sourdent au point précis, où le pli du Cherb s'abaisse sous les sables miocènes du Drà* (1) ; et, plus au N., la belle source de Sbeitla, qui doit bientôt alimen- ter Sfax, surgit au périclinal occidental du Djebel Mrilha cette disposition est donc très fréquente. Pour ce qui est de l’origine des eaux du Sud Tunisien, je pen- cherais pour une origine assez lointaine : massif neigeux de 1. On a beaucoup exagéré, à mon avis, l'importance de la faille de Gafsa : au Nord-Ouest elle dépasse à peine Sidi Ahmed Zahroug; au Sud-Est il y a une faille à El Guetar, mais c’est une faille locale distincte de la précédente. 2. Bursaux. Revue Tunisienne, 1910, p. 366. 3. Voir l'excellent guide, tout récent « Kairouan, Sbeitla, le Djerid » où M. P. Pexer, contrôleur civil de Tozeur, explique très nettement cette question: fig., p. 71. Dans cet ouvrage, une étude du chott, en mettant au point de vieilles légendes sur la constitution de ces lacs salés, intéressera les géologues, p. 91 (imprimerie Tunisienne, Tunis, 1911). —? = PLIS DU REDEYEF (SUD-TUNISIEN) 2114 l’Aurès, hauts plateaux pluvieux de la Tunisie centrale‘; car toute l’eau de pluie, tombant dans le Sud-Tunisien, court se perdre aux chotts ou à la mer. L'eau des sources est d’origine profonde : c'est un « Nil souterrain » qui alimente les oasis. Venu du NW., ce courant circule dans les calcaires fissurés, éocènes ou crétacés, et s'écoule vers le SE. en franchissant les plis à leurs points bas, s'épandant transversalement? par place dans les plaines intermédiaires. Ces points bas des plis longitu- dinaux s’alignant — comme je vais le montrer plus loin — les transversales ainsi définies jouent tout naturellement un rôle dans la distribution des eaux. Par exemple, ce n’est pas un hasard qui a localisé le long de la transversale de Gafsa les sources de Gabès, d’el Hamma, de Metaouïa, d'Oudref, du Djebel Hadifa, d’el Guetar, de Gafsa, de Moularès et d’Aïne Fouris ; le long de la fransversale de Négrine celles de Kebili, d'El Oudiane, d'’el Hamma de Tozeur, de Chebika, de Tamerza, de Négrine, de Ferkane (fig. #). Aiïnsi s'affirme encore cette relation étroite, que j'annonçais au début entre la géologie et la géographie de cette contrée. Il. — Les Transversales de l’Atlas saharien. En poursuivant dans le Sud-Tunisien et dans le Sud-Algérien le tracé de transversales analogues à celles de Négrine et de Gafsa, on voit s’accentuer singulièrement la ressemblance de ces deux pays. À. — Sup-Tunisren. Le Centre de la Tunisie est pays de dômes* ; le Sud est quelque chose de très voisin sans doute, autre chose pourtant : un pays de quirlandes. a) DESSIN DES PLIS EN PLAN. — Longitudinalement, les anticlinaux sont des séries parallèles de croissants — de grands arcs concaves vers le Nord —, se raccordant deux à deux par un petit are, concave vers le Sud —, qui forme, pour ainsi dire, leur articulation. 1. M. Tellier, inspecteur des Eaux et Forêts, a tenté, par des mesures simulta- nées, d'étudier l'influence des pluies du centre de la Tunisie sur les débits de source du Sud. Ses résultats sont restés inédits. 2. Ainsi les eaux d'Aïn Oum el Arais, vite perdues dans les sables à la sortie du défilé, peuvent alimenter Tamerza par le synclinal compris entre les anticlinaux 13 et 14, ou, franchissant le point bas de ce dernier pli, concourir à grossir la venue d’eau de Ras el Aïoune : ce dernier point d’eau peut lui-même soulerraine- ment recevoir des eaux profondes venant du Bou Ramli. 3. PEerRviINQUIERE. Loc. cil., p. 331. LE 1 [2 HENRI ROUX Transversalement, ces articulations s’alignent, déterminant une seconde famille de lignes, les {ransversales : ces arêtes de rebroussement des guirlandes divisent le plissement en bandes transversales, ne contenant chacune qu’un croissant de chaque série. | La chaîne des monts Orbata, Biadah, Bou Hedma, Bou Douaou (28 + 51) montre deux croissants typiques, et, entre Sened et Meïch, une articulation bien nette'. Plus à l'E., le Nedjilet (52) est encore un croissant déformé par une compression latérale exa- gérée. Le grand arc du Cherb?, entre le Kanguet Droumès et Bir- Oum-Ali (26), plus au Sud la belle courbe de Tebaga (28) repro- duisent cette forme élémentaire, à laquelle se ramènent aussi — nous l'avons vu — les segments de la chaîne du Tseldja. L'ennoyage de certains plis, de certaines régions s'oppose seul par place à l'observation de cette forme constante. Thomas a isolé de l’ensemble sous le nom de brachyanticlinaux le pl du Sehib et du Rosfa, d’une part (24), celui de l’Atra et du Berda (25) de l'autre* ; pourtant ce ne sont pas là des dômes plus carac- térisés que les plis voisins : qu'on élève par la pensée les plaines entourant le Bliji (14) jusqu'à la cote 600, on aura exactement l'apparence du Sehib. Dans le parallélogramme Feriana, Aïne Oum el Ksob, Gafsa, Sened, l’ennoyage de tous les plis vient pareillement masquer la continuité de plusieurs séries de croissants. Plus au N. la ligne de crêtes, qui relie le Bottena au Fed] el Hadid, est au contraire un bon exemple d’une série de croissants (34 + 45 + 61). Voici maintenant les éransversales obtenues en alignant les articulations de ces séries * (fig. 4) : 1) La TRANSVERSALE DE NÉGRINE longe d'abord l'alignement transversal de points hauts des montagnes de Négrine; elle traverse ensuite le Chott Rharsa ; au Kanguet Droumès, je vois une articulation, celle qui relie le Cherb (26) au croissant ennoyé du Drä du Djerid’, dont le Bou Hellal (1) dépend déjà ; puis cette 1. Voir la belle carte à 1/200 000, n° XVIII, el Ayaïcha (nouvelle) et la carte à 1/100 000, n° LXI. 2. Le Cherb (26) n'a deux pendages qu’à l'E. (Kanguet Droumès) : ailleurs, le pendage sud est enseveli sous la plaine du chott, en sorte que cette chaîne a un axe anticlinal beaucoup plus courbe que sa seule figure géographique pourrait le faire penser. 3, Taomas, loc. cil., I, p. 76. 4. Voir la carte à 1/800 000 de Tunisie, carte géologique d'Augerr, et surtout, assembler les feuilles de la belle carte à 1/100 000 de XL à LXXXII. 5. À Nefta, le Miocène forme un anticlinal net (renseignement dû à M. P. Penet, contrôleur civil de Tozeur). PLIS DU RÉDEYEF (SUD-TUNISIEN) 9 —+} os ligne théorique suit le seuil entre les Chotts Fedjedj et Djerid ; elle est enfin fangente à la corne occidentale du Djebel Tebaga (28). 2) La TRANSVERSALE DE GarsA passe à Taberdja au SW. de la grande doukane de l’Aïne Guerra (29); à Guentis et à Djeurf, elle {ouche de même lesextrémités recourbées des deux autres anti- clinaux, dont J'ai déjà parlé dans le département de Constantine : ceux d'Aïne Guibeur(30)etd’Aïne Telidjène(31). Ellefranchitle col del’Onk, cette nontagneen accent circonflexe, qui est en sommeune articulation entre deux segments de croissant; puis elle traverse le triangle de Moularès, qui est un véritable paquet d’articula- tions. Elle est ensuite définie par l'articulation, qui relie le Stah au Ben Younès (22); par celle qui, au point bas de Bir Marbott, relie le Berda ! (25) au Chemsi (39), absolument comme un peu plus au NW. le Rosfa (24) s’unit à l'Orbata (38) par un ennoyage. Plus au Sud cette ligne passe à l'Ouest de l’Hadifa, au Djebel Beïda, où s'articulent le pli du Berrani (27) et celui de l’'Haïdoudi (41) ; enfin à el Hamma de Gabès, la corne orientale du Djebel Aziza (28) vient finir sur elle. Ainsi les anticlinaux de la bande située au Sud-Ouest de cette transversale aboutissent sur elle à angle droit, tandis que les anticlinaux de la bande nord-est débutent sur elle par un arc, qui lui est fangent ; cette disposition générale résulte de l’obliquité du système des fransversales sur la direction moyenne des séries de croissants : deux systèmes croisés mais non orthogonaux. Prolongée en direction au delà des Matmata, la fransversale de Gafsa parait se confondre avec l’axe du grand dôme de l'Ex- trême-Sud tunisien : c'est une curieuse coïncidence ? (fig. #). 3) Sur la TRANSVERSALE DE FERIANA, deux articulations seule- ment sont bien nettes : celle du Kanguet Goubel entre le Safsaf (34) et le Feriana (45); puis celle, que je citais plus haut, entre Sened et Meïch (38 et 51); mais cette directrice est bien marquée entre Sened et Feriana par un alignement de points d'arrêt d'antichinaux, qui borde le parallélogramme ennoyé dont j'ai déjà parlé. 4) La TRANSVERSALE DE L'OuED EL HATTOB a été signalée depuis longtemps : passant d'abord entre le Semama et le Chambi (44, 56), puis à l’articulation bien dessinée entre la Nouba et 1. À son extrémité est, le pendage nord très raide du Djebel Berda s'explique par cette inflexion brusque du pli (THomas, loc. cit., Il, p. 635, fig. 100). 2. PervinQuièRE. Sud-Tunisien. Revue annuelle de Géographie, 1909. — Jorx. Notes géographiques sur le Sud-Tunisien. Soc. de Géog. d'Alger. 28 mai 1912. Bull. Soc. géol. Fr. XI. — 18. S, W. 1 ire BANDE Dra du Djerid, Bou Hellal TRANSVERSALE DE NÉGRINE HENRI ROUX [21 19 20 20 20 22 LÉGENDE DE LA FIGURE N° #. 2e BANDE EI Abiod. O. el Kemaken, Zenad, Annk. Majour, Gourbedj, Re- kram, Ch‘ Sefra. Safiet el Louk, Rihane, el Karitt. Kabouda, Chegga, B. B. er Rmitta. Fedj en Nahla. Selkr-el-Begra, Brikiss, Msilikr. Mrata, Seniet Bou Di- nar . EI Ardhia. bis Fedj ali Aoua. Sif el Leham. Zendguig, Zendess, Sa- fiet’Zerga, Bliji, Ne- gueb, ‘Khanfous, Zel- Rhifouf, Mandra, TRANSVERSALE DE GAFSA lès. Bou Gda. O. el Aregel Asfer. bis Radjel er Redeïef. Merfeg et Tarf. Chouabine, Alima. Aïne Morchane. bis Aïne el Hanèche. ter Henchir Zegdoude. Zerf, Kef ed Dour. Metlaoui, Stah, el Ali, Kef en Nsour, Bia- datt. Oum el Krecheb. Jellabia, Sehib, Rosfa, Atra, Berda. Droumès, Tarfaoui, Zi- toun, el Asker, el Hafey, Beïda. Berrani (?) Tebaga, Aziza. ss a à 17 } — Ensembl 3° BANDE Aïne Guerra. Aïne Guibeur. Aïne Telidjène. Bou Dijellal. Faoua, Dremine. Saf Saf, Gouleb, Kébir. Fouriss, Tefaya, Fep: gous. Djemi Djema. Bled Hadba, Zrega. Djenane Krerouf, Djelz labia. Argoub ed Demrhaïaï Doukane el Hadj, @ Madjène. Mekta Nemri, Bellil Bou Ramli, el Guetl tar, el Mekta. Chegga, Ben Younès,. Nador, Sidi Aïch. Draa el Krerba, Soui! nia. Goussa, Majoura. Orbata, Biadah. Chemsi, el Ayaïacha Ben Kheïr. | Hadifa, Haïra, Stah Smaïa, Haïdoudi Zemlet el Beïda. PLIS DU REDEYEF (SUD-TUNISIEN) M2 des anticlinaux el transversales du Sud-Tunisien. EEE }, K 4° BANDE 5° BANDE 6° BANDE N.E. 42 | Bou Roumane, Zbissa, Draa Rhourfet er Roumia, 53 | Bou-Jabère, Slata. 68 | Slata,Mezarig,Kebouch. 54 | O. Deleb, K!' Chaïr. 69 | Bou Rebaïa, Bou Afna, HATTOB [SA Qt 70 Ajered, Bireno, Si Ma- Zrissa, Lorbeus. 45 | Djella,Bou Driès, Hamra brouk. 70 | Bou Nader, Maïza, ech- 44 | Bou Gafer, Dernaïa, IRC 56 Semmama, Tiouacha. Cheïch. el Kelb, Chambi. 60 | Mrilah. 71 | Bou-el-Hanèche,Rouiss, 45 | Feriana, Dheroïa, Se- 61 | Maargueba, Gheradere, Massouge. loum, Nouba. el Hogueff, O ed Debane, Ouaddada, Krarroub. Touat el Kourats (?) Aadjadj. Sidi Aïch, Zitoune, el- Hafey. Ras el Mahroug, Doui- ouira. Majoura, Melloussi. Bou-Hedma, Bou Dou- Fedj el Hadid. Koumine, Rakmate, el Hamra, Kebar, Lessouda. Bou Dinar, Matleg, Gou- brar, Khechem Art- souma. Gouleb. Dribica, Djebs (du Nord). 72 | (SuddeMaktar), Belouta Bou-Adjha, Serdj (H°t-el Kessera). Sidi B Harris, er Reïha Djebil. Trozza, Ousselat, Bou- Hadjar. Hadjeb-el-Aïoune, Khanzour. Cherichera, Sfeïa. TRANSVERSALE DE FERIANA TRANSVERSALE DE SBIBA 7 78 | Batène. 19 | Sidi Kralif, Chaab el Attaris, Bou Gobrin. 80 | Cheraïne, es Siouf, Nas ser Allah. aou, Djebs (du Sud). Nidjilet, Mezzouna, Djebs, Naemia Dri- bica. to TRANSVERSALE DE L'OUED NOTA : Ce tableau et la figure 4 ont été dressés : 1) D'après le tracé de Taowas, modifié par endroits (comparer par exemple à la carte topo- graphique à 1/100 000 son schéma orotectonique du Bou Hedma et de l'Haïdoudi). 2) D’après la carte géologique à 1/200 000 de PervinQuièrE et son schéma tectonique (voir surtout ses belles coupes, loc. cit., pl. III). 3) Enfin d’après mes observations personnelles dans le périmètre suivant : Oum el Ksob, Bir el Ater, Négrine, Kriz, el Ayaïacha, Sened, Maknassy, Bou Dinar, Gafsa, } Le] ’ , 1 ? } v) L'énumération des bandes est faite de l'W. à l'E. ; celle des croissants de chaque bande du N. auS.; celle des sommets de chaque pli de l’'W. à l'E. Les n°* des anticlinaux secondaires sont en italiques. 276 HENRI ROUX la chaîne du Maargueba (45, 61), elle n’est plus au Sud qu'im- parfaitement jalonnée à l'Ouest par le Kraroub (46) le dôme d’el Hafey (48) le Melloussi (50), à l'Est par le Koumine (62), le Kebar (64) et le Bou Dinar (65)!. 5) La TRANSVERSALE DE SBIBA passe à l'articulation du Tioua- cha et de la chaîne du Sidi ben Harrès (74, 56), puis au point anguleux du Djebel Mrilah (60) — une montagne en accent cir- conflexe —, enfin à l’inflexion de la chaîne du Goubrar (65) ?. Ces transversales décomposent ainsi le Sud-Tunisien en quatre bandes transversales, que le schéma orotectonique de Thomas” laissait déjà deviner. L'interprétation du pays des Oulad Sidi Abid, que j'ai donnée dans la première partie de cette note, donne une figure bien en harmonie avec cet ensemble. b) DESsiN DES PLIS EN ÉLÉVATION. — Généralement l'axe des anticlinaux s'élève vers la partie médiane des croissants, s'abaisse vers leurs extrémités : l'articulation est ainsi un point bas, en même temps qu'un point d'inflexion. Mais, souvent, ces articulations sont des points de serrage et d’étirage du plissement et, par ce mécanisme, des pointements de terrains anciens viennent se placer vers les extrémités des crois- sants. Au contraire, à leur partie médiane, l’onde s’épanouissant, atteint sans effort son amplitude maxima. Par suite, deux classes de points hauts dans ces anticlinaux : 1) un point haut normal, vers la partie médiane du crots- sant : Turonien du Djebel Bliji (14), Cénomanien de l'Orbata (38), Aptien du Chemsi (39), Trias d’Aïne Guerra (29), Aïne Guibeur (30), Aïne Telidjène (31). 2) des points hauts secondaires aux extrémités du crois- sant, au voisinage de l'articulation : Santonien du Zendguig (14), Néocomien du Ben Younès (22), Aptien du Mrilah (60), Trias du Zebeus (52) et de l'Hadifa (26). Ainsi s'explique la relation que l’on a pu remarquer entre les fransversales, que je propose, et les alignements transver- saux des points hauts, que M. PERVINQUIÈRE a notés au nombre de quatre dans la Tunisie centrale‘ : 1. Plus au N. cette transversale passe aux points d'inflexion des arcs, qui relient le Bireno à l'Ajered (PERVINQUIÈRE, p. 436, schéma). Plus au Nord des ares analogues escortent l'Ouenza (Messloula). À 2. Entre Gabès et Kairouan, la limite du pays montagneux et des plaines du Sahel (de Sousse et Sfax) est une ligne NS.:les anticlinaux, qui courent dans cette zone-limite dessinent des guirlandes aussi accentuées que celles du pays de Gafsa et l'on peut concevoir une transversale qui passe au Trozza (PERVINQUIÈRE, loe. cit., p. 337. Voir aussi mon dernier schéma, fig. 5). 3. Tomas. Schéma orotectonique, loc. cit., I. 4. PERVINQUIÈRE, loc, cit., p. 332. X7CS/2SUE.1] SJUattoubi/ÿ SHESAONSUEI = —"— JEUy2IjUe p 2x ‘Eqi4S 2P ‘IL ‘A : 4OYJEH P9n0 9P LL ‘AI :BUPBHI9 A 9P L'III : PSJPN) 9p ‘L'II ‘ours -2N 9P 9[PSI9ASUPAT I] ev 5 ‘000000/1 s > “NSISINNT-GNS A4 SIT) 44 SCA © F r ZNAUHNC £ SHGNV'INIA9 SHA VNAHIG EQUON < D PS MD AUII9SSEY/X nu y DIM D Ne. 7 que SR @1 ISERE Ke (027 > /Æiznozn (qe \ > eapeuy n0g 10, e ezuerno lg 2178 HENRI ROUX: Mzouzia-Bou Roumane : — Bou Kadra-Nouba : — Ouenza- Semmama ; Haraba-Mrilah. Ceux-ci encadrent celles-là. C’est particulièrement net sur mon schéma (fig. #) pour la éransversale de l'Oued el Hattob. Pareillement la éransversale de Négrine longe un alignement de points hauts secondaires, extrémités des croissants des montagnes de Négrine; et la transversale de Gafsa passe continuellement au Sud d’un alignement transversal de points hauts secondaires : Ben Younès (22), Bou Ramli (17), Djellabia (7), Zrega (5). c) RELATIONS ENTRE LE SUD ET LE CENTRE DE LA TumsiE. — Ce qui précède m'amène tout naturellement à comparer ces deux régions. Elles ont été modelées ensemble par le croisement de deux ondes tectoniques : même cause, donc ; mais des résultats bien différents ici et la. Dans le Centre, des anticlinaux droits, serrés, rectilignes; dans le Sud, des anticlinaux déversés, espacés, flexueux. Progressivement, le plan aæial des plis, vertical dans le Centre, s'incline, dans le Sud-Tunisien, de plus en plus vers le Sahara — attestant ainsi une tendance à la formation de l'éventail !. Dans le Sud-Tunisien, le long d’une même fransversale — (celle de Gafsa en est un bon exemple) — le dessin des arficulations varie du rebroussement anguleux à la double inflexion, suivant que les ondes successives ont été plus ou moins refardées en ces points. Mais pour être ainsi variable, la résistance opposée à la progression du plissement n'en demeure pas moins localisée au voisinage de ces transversales : les montagnes de Négrine, dès les environs de Tamerza, le massif de Moularès, auprès d'Aïne Moularès surtout, le raccord du Stah (22) et du Ben Younès (22) sont ainsi les points les plus violemment plissés de la région, que j'ai étudiée au début?., Le Trias apparait à l’'Hadifa (26) et au Zebbeus* (52) en de pareils points d'inflexion énergique des plis et par le jeu de réactions analogues. À mon sens, ces transversales du Sud-Tunisien, poursuivies dans le Centre, forment liaison entre ces deux régions : entre ces deux physionomies tectoniques voisines, elles accusent en effet une parenté étroite. Si les inflexions horizontales du plissement se font rares dans 1. Rirrer, loc. cil., p. 95. 2, C’est en ces points que se montrent les plis secondaires, soulignant ce ser- rage local du plissement (voir : fig. 2 et 4). x 3. Les pointements triasiques du Zebbeus, comme celui du Dj. Hadifa, sont très limités, PLIS DU REDEYEF (SUD-TUNISIEN) 219 le Centre, d'amples ondulations verticales n'y continuent pas moins d'affecter les axes des anticlinaux et des synclinaux. Aussi, en pénétrant dans cette zone, les fransversales cessent d'être de véritables arêtes de rebroussement de guirlandes, pour n'être plus que les lieux géométriques transversaux des points bas des axes des anticlinaux et des points hauts des axes des synclinaux. Ainsi la longue aire synclinale : Dyr Kalaat es Snam Houd!, la cuvette synclinale du Bled Zelfane, celle du Char se relèvent sur les transversales de l’Oued Hattob et de Sbiba. Sur ces mêmes lignes s’opèrent la convergence ou l’abaissement péricli- nal des plis anticlinaux. Les vastes dômes du Kef et de Maktar viennent finir de même sur la transversale du Trozza. Le long des transversales, dans le Sud, l'onde du plissement longitudinal semblait être mise en retard; dans le centre, en ces points-là, elle parait amortie sur place. Comme dans le Sud d'alleurs, des dômes brusques, des poin- tements anormaux attestent dans le voisinage de ces lignes des efforts locaux singulièrement violents? : vers la transversale de lOued Hattob, le Trias du Zbissa, du Chambi, le dôme du Maar- gueba: vers la transversale de Sbiba, les dômes aptiens de l'Harraba, de l’'Hamaïma, du Slata, du Zrissa, du Bou el Haneche, Mhrila, le Trias du Slata et de la Koudiat el Halfa ; vers la trans- versale du Trozza, le Trias du Lorbeus et du Trozza, les dômes cénomaniens au S. de Maktar, le dôme aptien du Trozza*. Tout cela marque la transition insensible entre l’avant-pays, pays de guirlandes, et l’arrière-pays, pays de dômes, tient-on compte en même temps dans cette comparaison du degré d'avancement si différent de l’ablation en ces deux régions. à, — SUD-A LGÉRIEN. a) Massir DE L'AURÈS*. — On peut prolonger, dans le Départe- ment de Constantine, les trois {ransversales de Feriana, de Gafsa, et de Négrine : La première se poursuit entre le Djebel Chettaïa et le Djebel 1. Ici le synclinal perché est comparé par les Arabes à une auge (voiraux envi- rons de Morsott : l’Haoud es srir et l'Haoud el kebir. Carte à 1/100 000 de Tunisie, n° XXXIV). 2. PeRvINQUIÈRE. 1bid., p. 332 à 340 et carte géologique à 1/200 000. 3. Dans le Nord seulement, vers le géosynclinal tellien, quelques nappes de charriage donnent des affleurements plus étendus de ce terrain (voir Brayac et Genriz : Trias de Souk Ahras. B.S.G.F., (3), XXV, p. 523, 1897, et Ficneur : Massif du Chettaba. B.S.G.F., (3), XX VII, p. 85, 1899). 4. Voir cartes à 1/200000 d'Algérie, n° 27 (Batna), n° 28 (Aïne Beïda), n° 38 (Aurès), n° 39 (Cheria); consulter aussi la feuille récente de Sidi Okba, n° 49. 280 HENRI ROUX Tafrennt, à l'Est de Kenchela; plus loin, entre le Djebel Bou Arif et le Djebel Fedjoudj à l'Est de Batna. La seconde, de Guentis, se dirige sur Arris, au Sud-Ouest du Chélia; puis vient passer à mi-distance entre Lambèse et Mac- Mahon. La dernière, de Négrine, par Ferkane, Liana, Baniane, atteint l’'Oued el Kantara au voisinage d'El Outaïa. En suivant sur la carte à 1 /200 000 les descriptions de Coquand', de Tissot et de M. Blayac, on observera, en effet, que les inflexions des plis, les extrémités de croissants, les points hauts et les points bas des anticlinaux s'accordent avec ce tracé. Pour l’Aurès proprement dit — pays de plis serrés, à peine flexueux — la définition précise qu'en a donnée M.'Ficheur?, cadre bien avec ces idées générales. L’antichinal central (pli du Lazereg, continué plus à l'Est par le Chélia et le Noughis) s'abaisse et s’infléchit sur les deux fransversales de Négrine et de Gafsa. Les synclinaux adjacents (Ahmar Khaddou et Mahmel\ viennent finir à zéro sur ces lignes. Dans le voisi- nage de ces zones extrêmes du massif, des anticlinaux secondaires convergent sur les plis principaux (Djebel Taktiout). Au Sud de la transversale de Négrine, la bande transversale, qui contient les chotts Djerid et Melrir, apparaît comme une longue zone d'ennoyage du plissement : elle date de la mer ear- tennienne*. b) Massir pu DyEBEL AMOUR ET PAYS DES OuLaD NaïL. — À sa belle étude sur cette contrée, Ritter a joint une carte tectonique à 1/800 000 ; il est facile d'y tracer trois fransversales: La TRANSVERSALE DU ROCHER DE SEL: une droite définie par ce point et par la source d'Aïn Rich. La TRANSVERSALE DU LAZEREG, qui passe, à l'E. de Messaad, au point de convergence de la chaîne méridionale ; puis à Aïne- Ibel ; au point d'inflexion de la chaine de Lazereg et du Bon- Chekane ; enfin à la bifurcation du Djebel Alleg (cote 1406). La TRANSVERSALE DE LAGOUAT passe exactement par cette localité; puis à mi-distance de Tadjemont et d'Aïne Mahdi; enfin vers la cote 1258 du Daiït et Tarfess et la cote 1250 du Djebel el Ablad. Ces transversales comprennent entre elles deux bandes, équi- valentes des deux amygdales de Ritter: la bande d’Aflou et celle de Djelfa. 1. Coquanp, op. cil. : entre autres : p. 94, 93, 128, 135, 157, 163. 2, Frcneur. Plissement de l'Aurès. CR. Ac. Sc., 20 juin 1898. 3. Gaurier. La Géographie, 15 février 1910. Les Hauts Plateaux algériens, cartes, p. 91, 93 el 95. "SMS 9P ‘LE ‘GE “erefpunouy np ‘Er : Jeno8err 2p ‘ L ‘or ‘8 Ê € É Der d RARE « EC \ Ô P JL O1:594928T np °F ‘6 :[2S 9p «ouyoou np :r ‘se. panO fpaog np LL ‘aUUSoN op ‘IL ‘0 {6sJe9 op °L ‘c ‘eue op JL ‘doyen PanOIT 2P ‘L ‘€ ‘eqiqs S Hi Si D a ‘000 000 9/17 — ‘(91stun y Jo OMP8TY) Naiuvavs SVILY,1 aa STIVSHAASNVUT, SA VKAHDOS — °C OI & Ti e/62eng CR RE : ren DO ON o s e/8p1249 net €] no À EJf2S LI o Tbun exe[Punoyy1G Je4y u29V LUE) o | | 0 -(q PEESSEY à an0 à re ITS LVWNIOHOV7 Baiezy lq ls eWo noÿy e) eJeq10 (ORYSAT Ca 9 Nez _ . © XW15 Q espef 1160 OLIIO2N oUEY18/ epeeS n0go "4 179 = EAhBaypzawez c \VTID È ei12 S SP ji 2}1|E9 Sal 282 HENRI ROUX Comme dans les régions précédentes, ces transversales se trouvent ici définies à la fois comme alignements de points bas, de points d'inflexions des anticlinaux, et comme lieux géomé- triques des points de relèvement ou d'étranglement des aires synclinales'. Les observations de détail justifient l'assimilation de ce pays au Sud-Tunisien : ici encore, des anticlinaux prinei- paux et des anticlinaux secondaires? — des « plis en chevrons » et des «plis en dômes » —, des anticlinaux s’épanouissant ou s'infléchissant brusquement *, des plis en accent circonflexe : Djebel Lazereg. Les « pointements anormaux de sel gemme et de gypse », que Ritter passe en revue au début de son étude, se groupent au voisinage des {ransversales, que je propose. L’explication de ces {yphons* pourrait bien être alors celle que j'indiquais en parlant des points hauts secondaires du Sud-Tunisien. Pour Ritter, l’'amyg- dale est une surface gauchie avant le plissementf; supposons que, paretllement, la bande transversale ait fléchi tout d’abord, en faisant sailhr, entre elle et ses voisines, une longue ondulation : la transversale. Le plissement postérieur, — qui va dessiner des antichinaux ENE. en modelant une surface déjà ondulée ainsi suivant une direction ESE. — éprouvera des réactions d'in- tensité singulièrement différente sur la fransversale d’une part et au milieu de la bande d'autre part. Ici, une ample ondulation se propagera aisément. Là, les résistances feront naître des plis serrés, dégénérant en plis-failles, ou bien elles se traduiront par des glissements entre strates, dégénérant en déchirures du manteau superficiel sur un substratum inattendu. Ainsi ces ano- malies, qui donnent par place les apparences d’un pays de nappe à des régions par ailleurs peu compliquées, seraient localisées à l'intersection des fransversales et de certains plis: M. Termier l’a dit dans ses « Notes de tectonique tuni- sienne et constantinoise » : « Ge n’est point le Trias qui est Ia cause des anomalies tectoniques ; ce sont d’antérieures anomalies tectoniques, qui sont causes de l'apparition du Trias ». À l'Est, il se peut qu'une {ransversale intermédiure passe PMP RITTER. Op. VCil. p.59,,63, 61, r21elW6: 2. IBiv., p. 62, fig. 4, p. 68, p. 69 bas, p. 95, fig. 10. 3. IBip., p.64, 74, 95. 4 TBID-, pp 15. 5. Tomas. Op. cit., Il, p. 243: 6. Rirrer. Op. cit., p. 94 et 95. PERVINQUIÈRE, p. 339 : citation de Marcel Bertrand. 8. TEérmier. Tectonique tunisienne et constantinoise. B.8S,G.F., (4), VIII, p. 102, 190$. PLIS DU REDEYEF (SUD-TUNISIEN) 283 vers le Bordj de l'Oued Chaïr et à l'extrémité SW. du Zahrez Chergui, au Sud de Bou Saada: entre cette ligne et la transver- sale de Négrine, la chaine des monts Aroussine, Gouara, Es- Sniah, Bou Rhezal dessine un croissant au Nord de Biskra et des oasis du Kaïdat des Zibbane!. c) Mots pe Ksour?. Vers l'Ouest les plis redeviennent plus flexueux, en même temps que les croissants s’allongent singu- lièrement. On remarque deux directrices bien nettes: A l'Ouest la TRANSVERSALE DE FiGuiG débute à l'Est du Djebel Béchar — vers la faille du Mezarif — allant ensuite passer aux inflexions, qui relient le Djebel Grouz au Djebel Zelmou, plus au Nord-Ouest le Djebel el Haouanet au Djebel el Korima : elle pénètre au Maroc. A VEst, la TRANSVERSALE DU RHOUNDJAÏA* passe à l'Est de Brézina, à Arba Tahtani, et atteint la station d'Aïne ben Khelil, après avoir traversé l’inflexion des longues chaînes des monts Afzouz et Aïounet bou Daoud au Nord, des monts Defali et Bou- Nougla au Sud, séparées par le synclinal perché du Rhoundyaïa. Vers Géryville, une transversale complète peut-être ce système de parallèles à peu près équidistantes que des pointements tria- siques continuent d’escorter jusque dans le Sud-Oranais (Djebel Malha à l'Ouest de Mañma ; Djebel el Aradha au Nord-Est d'El Abiodh Sidi Cheikh). CONCLUSION L'Atlas saharien ne serait done ni un chapelet de véritables amygdales, ni un simple faisceau de plis en coulisse: de la fron- tière marocaine à la Tunisie centrale, courent de longues quir- landes de plis aux rebroussements plus ou moins atténués, assez flexueuses cependant pour que de leur ensemble se dégage un curieux système de /ransversales. Tenter de poursuivre ces séries de croissants — sans disconti- nuité, sans relaiement — ce serait exagérer mon interprétation : cette forme élémentaire du croissant ne se trouve parfaite que par place, surtout à la limite sud du pays plissé‘; ailleurs, elle n'est le plus souvent qu'amorcée au voisinage d’une articulation (montagnes en accent circonflexre) ou bien elle se dissimule, en apparence, dans le dessin d’une chaine complexe. Voir carte à 1/200 000 d'Algérie, n° 37 (El Kantara) et n° 48 (Biskra). . Voir capitaine GENDRE, article cilé de la Revue Tunisienne. . En arabe, le synclinal perché est ici comparé à une cuillère. . M. Savornin distingue la pression venue du Nord comme seule aclive (CR. Ac. Sc., 27 déc. 1909, p. 1412). 5. Chaîne du Tseldja, plateau des Nemencha, chaîne du Metlili-Nattah: et aussi chaîne Nord-Sud tunisienne. D ES 284 HENRI ROUX Les /ransversales n'en définissent pas moins les divisions natu- relles de cette longue chaîne. Comme M. E. Ritter l'avait déjà vu!, comme M. Savornin ? l’a dernièrement précisé, ces bandes transversales furent plissées successivement de l’W. à l'E. entre le Sénonien et le Pliocène ; en sorte que chacune d'elles donne dans la chaîne saharienne un tronçon d’une physionomie carac- térisée par l’âge des affleurements qui y prédominent, par la vigueur ou la mollesse du plissement : monts des Ksour, massif du Dj. Amour, pays des Oulad Naïl, massif de l'Aurès, pays des Chérias, plateau des Nemencha, pays des Oulad Sidi Abid..…. Mais l’idée mécanique de Ritter envisageant un refoulement latéral présidant à la formation de chaque amygdale, peut être généralisée * : Ces tensions élémentaires auraient pour cause les réactions, que l’ensemble de cet avant-pays plissé a dû subir de la part de son cadre ; et ces forces extérieures se seraient réparties en deux groupes de forces opposées, correspondant aux deux directions de ce plissement. a) Les plis longitudinaux ENE. résulteraient de la compres- sion de ce socle continental, pris entre un géosynclinal au Nord (Atlas tellien) et un bouclier au Sud (Continent saharien). b) Certains géologues ont voulu voir dans le système des transversales des plis posthumes d’une chaîne ancienne : nous avons bien la preuve‘ de plissements anciens en Tunisie, mais nous ignorons leur direction ; dans le Sud-Oranais le plissement ancien est Nord-Sud. et les transversales sont ESE *. Les frans- versales peuvent être dues au contraire aux réactions latérales nées au moment même du dernier plissement entre cette aire de surélévation de l’Afrique du Nord et les aires voisines effon- drées depuis, à l'Est et à l'Ouest (Tyrrhénide et Atlantide). On n'aurait donc pas là un plissement en deux temps, mais en deux mouvements concomitants. Les deux ondes interférentes auraient non pas superposé, mais composé leurs effets. … Ainsi ces pays du Moghreb feraient penser au plateau de l'Iran et dans l'Atlas saharien — figure semblable au grand arc persan — le Sud-Tunisien serait l’homologue du Beloutchistan ‘. L. RiTTER, 0p. cil., pp. 38, 83, 87. 2. SAvORNIN, loc. cil., p. 1411 (contours 1, 2, 3). 3. RITTER, p. 94, fig. 4. PERVINQUIÈRÉ, 0p. cil., p. 345. 5. Si cette direction des transversales ne cadre pas avec celle des Saharides, elle semble être parallèle à celle de la dorsale géographique du Sahara: Tassili des Azdjer, Tibesti, Ennedi (CHuneau : Sahara soudanais, grande esquisse hyps.). 6. Êum. HaucG. Traité de Géologie, I, p. 319. Voir aussi: B.S. G.F., (4), VI, 1906, p. 355, fig. 67, p. 208, et fig. 6$, p. 209, arête de rebroussement de Pantellaria. ÉVOLUTION ET CLASSIFICATION DES PULCHELLIHDÉS Par Henri Douvillé:. SOMMAIRE Avant-propos : Historique, el exposé général. I. Formes primitives. À. PuzcnezzruNés : Nicklesia, Pulchellia, Psilotissotia, Heinzia, — Pedioceras. IT. Formes dérivées à premier lobe normal. B,. MorTONICÉRATINÉS : Mortoniceras, Gauthiericeras, Peroniceras, — Prionocyclus, Prionotropis, — Brancoceras. C. ACANTHOCÉRATINÉS : Acanthoceras, Stoliczkaia. D. MANTELLICÉRATINÉS : Rauliniceras, Mantelliceras, Mammites. E. VAscocÉRATINÉS : Vascoceras, Fagesia. F. Tissornunés : Pseudotissotia, Tissotia. IIT. Formes dérivées à premier lobe développé, avec tendance à la dissymétrie. F. Hopzirotpinés : Hoplitoides, Neoplychites, Hemitissotia, Leoniceras (n. gen.), Cæœlopoceras. IV. Formes dérivées à lobes adventifs. Plesiotissotia, Libycoceras. Knemiceras. Engonoceras. Placenticeras, Sphenodiscus. Bibliographie. 1. Douviccé. (Henri). Sur la classification des Cératites de la craie. B.S. G.F., (3), XVIII, p. 275, 1890. 2. Sayn. Description des Ammonitidés du Barrémien du Dj.Ouach (près Constantine). Ann. Soc. Agric. Lyon, (2), IIT, 1890. 3. Douvizcé (HEeNR). Sur le Tissotia Tissoti. B.S.G.F., (3), XIX, p. 499, 1891. # et 6. Nicxrès. Contribution à la Paléontologie du S. E. de l'Espagne. Mém. S. G. F., Paléontologie,l, 1891 et IV, 1894. . Grossouvre (A. pe). Les Ammonites de la Craie supérieure. Mém. Serv. Carte géol. Fr., 1893. T. Parona et Bonarec1. Fossili albiani d'Escragnolles, nel Nizzardo e della Liguria occidentale. Paleontogr. ital., 11, 1896. 8. PEron. Les Ammonites du Crétacé supérieur de l'Algérie. Mém.S.G.F., Paléontologie, VI et VII, 1896. 9 et 11. KoenEx (von). Ueb. Fossilien d.unteren Kreide, am Ufer des Mungo in Kamerun. Abh. d. k. Ges. d. Wissensch. zu Gôttingen, Neue Folge, 1, 1897. == Nachtrag. Zbid., I, 1898. 10. Gernanpr (K.). Beitr. z. Kenntn. d. Kreideformation in Venezuela, Peru und Columbien, in Steinmann. Beitr. z. Geol. und. Palaeont. von Sud-Amerika. N. Jahrb., Beilage, XI, 1897. 1. Note présentée à la séance du 1° mai 1911, (B14 086 HENRI DOUVILLÉ 12. Bônm (lou.). Ueb. Ammonites pedernalis Buch. Zeitsch. d. deulschen geol. Ges., L, p. 183, 1898. 13. Sayx. Les Ammonites pyriteuses du Valanginien. Mém. S.G. F., Paléontologie, IX, 1901. 14, Hvyarr (Arr). Pseudoceratites of the Cretaceous. Monogr. U. S. geol. Surv., XLIV, 1903. 15. Soccer (Friep.). Ueb. die Jugendentwick. von Sphen. lenticularis und seine Beziehungen z. Gruppe d. Tissotien. Zeitschr, d. deutsch. geol. Ges., LV, p. 69, 1903. 16. — Die Fossiken d. Mungokreide in Kamerun und ïhre geolo- gische Bedeutung (in Ernst Escu : Beitr. z. Geologie von Kame- run), 1904. , 17. Douvizré (Rogert). Sur des Ammonites du Crétacé sud-américain. Ann. Soc. r. zoolog., et malac. Belgique, XLI, 1906. 18. Pervinouière. Études de paléontologie tunisienne : Céphalopodes des terrains secondaires, 1907. 19, Savx. Les Ammonites pyriteuses du Valanginien, 2° partie. Mém. S. G. F., Paléontologie, XV, 1907. 20. VREDENBURG. The Ammonites of the Bagh beds. Records geol. Surv. India, XXXVI, part. 2, 14907. 21. Grossouvre (A.ne). Descr.d. Ammonitidés du Crétacé sup. du Limbourg et du Hainaut, Mém. Musée r. d'Hist. nat. Belgique, IV, 1908. 22. Lisson (CarLos [).Contribucion al conocimiento sobre algunos Ammo- nites del Peru. 4° Congreso cienlifico latino-americano, 1° pan- americano, celebrado en Santiago de Chile, Lima 1908. 23. Eck (Orro). Bemerkungen ueb. drei neue Ammoniten aus d. oberen egyptischen Kreide, Sifz. d. Ges. naturf. Freunde, 1909, n° 3. 24, — Die Cephalopoden der schweinfurthschen Sammlung aus d. oberen Kreide Egyptens (Inaugural dissertation), 1910. 25, Pervinouière. Sur quelques Ammonites du Crétacé algérien. Mém.S. G. F., Paléontologie, XVII, 1910. 26. SommerMetER. Die Fauna d. Aptien und Albien in nôrdlichen Peru. Neues Jahrb., Beilage. XXX, 1910. 27. Eck (Orro). Vorlaüfige Mittheilungen über die Bearbeitung d. Cepha- lopoden d. schweinfurthschen Sammlung. Monatsb. d. deuls- chen geol. Gesells., LXIT, 1910, n° 4, 1911. 28. DouvizLé (HENRi). Évolution et classification des Pulchelliidés. Compte rendu somim. des Séances de la Soc. géol. de Fr., 24 avril 1941. AVANT-PROPOS : Historique et exposé général. Le point de départ de cette étude est la note que j'ai pubhée en 1890 (Bibliogr. n° 4) sur la classification des Cératites de la Craie ; J'en résumerai rapidement les points principaux : « La classification doit être phylogénique ; elle ne fait que Rue l'arbre généalogique du groupe considéré. « Dans les Ammonites, les meilleurs caractères des familles ee. devoir être me par le plan de la cloison ; l’orne- mentation des flancs paraît également assez constante dans cha- cun de ces groupes. ÉVOLUTION DES PULCHELLIIDÉS 281 « La forme et l’ornementation de la région ventrale ne donnent que des caractères génériques ». D'après ces principes, je proposais de réunir dans une famille des Pulchelliidés toute une série de formes crétacées, comprenant des espèces à région ventrale arrondie (Sfoliczkaia, Scaphites) ou carénée (Tissolia), ou bicarénée (Pulchellia, Neolobites), et différant essentiellement des Hoplitidés par leurs cloisons. Je montrais également que le genre Schlænbachia dans lequel on rangeait la plupart des formes carénées de la craie, était hété- rogène : « Ce genre contient des formes appartenant à des branches très distinctes; en particulier les Ammonites texanus (type du genre Mortoniceras Mer) et inflatus se rapprochent de certains Acanthoceras, landis que l’'Amm. varians par ses lobes trifurqués et par l’ornementation de ses flancs doit être rattaché aux Hoplitidés. » Je proposais « de prendre cette der- nière espèce comme type du genre Schlænbachia ». J'ajoutais que le genre Acanthoceras lui aussi était hétérogène et comprenait au moins deux groupes très différents par leurs cloisons, le groupe Martini-mamillaris et le groupe Lyelli-rotho- magensis, ce dernier avec des cloisons rappelant celles des Pulchelliidés, et comprenant en outré les Amim. gladiator, ver- sicostatus, Senequieri, etc. Une autre de mes conclusions et que je montrera plus loin ne pouvoir être maintenue, bien qu'elle ait été généralement admise, est celle par laquelle je rattachais les Placenticeras-Sphenodiscus aux Hoplitidés. Un point seulement à retenir : Je considérais les lobes adventifs ! comme le développement de certains lobules, et en particulier de ceux du premier lobe latéral. Peu après, M. René Nicklès (Bibliogr. n°4 et 6, 1891-94) accep- tait cette manière de voir pour le genre Schlænbachia qu'il res- treignait aux formes dérivées des Æoplites et donnait d’excel- lentes figures des cloisons des Pulchellia. . M. À. de Grossouvre (Bibliogr. n° 5, 1893) reprenait les deux groupes que j avais proposés pour les Acanthocératidés, donnait au premier le nom de Douvilleiceras (type Amm. mamillaris), réser- vant le nom d’Acanthoceras pour le second et le rattachant franchement aux Pulchelliidés. En 1898, J. Bühm (Bibliogr. n° 12) étudiait particulièrement les espèces dont la cloison est compliquée par le développement de lobesadventifs et distinguait plusieurs genres d’après le nombre de ces lobes : 4 lobes adventifs dans les Engonoceras Neux. et UnriG 1. On a donné le nom de lobes adventifs à ceux qui viennent s'intercaler entre le lobe siphonal et le premier lobe latéral. 28$ HENRI DOUVILLÉ (type Amm. Slolleyi), deux seulement dans les Placenticeras Mgex (formes bicarénées) et les Sphenodiscus MEek (formes tranchantes) ; il proposait le genre nouveau Xnemiceras pour le groupe de l’Amm. syriacus, dans lequel il distinguait comme je l’avais fait moi-même (Bibliogr. n° 4) 4 lobes adventifs. Je laisse de côté la classification des Ammonites de Hyatt dans le Text Book de Zittel (traduction Eastmann) où il n'est tenu à peu près aucun compte des relations phylogéniques, les Cosmo- ceras jurassiques étant par exemple rapprochés des Douvillei- ceras crétacés et J'arrive immédiatement au très important mémoire de Hyatt sur les Pseudocératites du Crétacé (Bibliogr. n° 44, 1903), publié après sa mort par Stanton : l’auteur établit trois divisions de premier ordre, Mammitida comprenant 7 familles (parmi lesquelles les Tissotidæ et les Sphenodiscidæ) et 22 wenres, les Cosmoceratida avec 3 genres seulement { Vascoce- ras, Tolypeceras, Barroisiceras) et les Mantelliceratida compre- nant 7 familles (parmi lesquelles les Pulchelliidæ, les Knemice- ratidæ, les Engonoceratidæ et les Placenticeratidæ) et 26 genres. La subdivision des genres est poussée à un degré excessif, au genre fagot primitif est- substitué le genre brindille, mais la reconstitution des rameaux ne semble pas avoir été tentée. A tous ces travaux viennent s'ajouter ceux de M. Solger (Bibliogr. n° 45) sur le Sphenodiscus lenticularis, de MM. von Koenen (Bibliogr. n° 9 et 41) et Solger (Bibliogr. n° 16), sur les Ammonites du Kamerun, de M. Sayn sur les Ammonites du Dj. Ouach (Bibliogr. n° 2) et sur celles du Valanginien (Bibliogr. n° 47 et 49); je dois donner une mention spéciale aux études si importantes de M. Pervinquière sur les faunes de Tunisie (Bibliogr. n° 16) et de l'Algérie (Bibliogr. n° 24) dans les- quelles un très grand nombre de genres sont distingués et étu- diés (51 dans le premier de ces mémoires); je dois citer aussi les travaux sur la faune sud-américaine publiés sous la direction de M. le professeur Steinmann parmi lesquels je mentionnerai particulièrement ceux de MM. Gerhardt (Bibliogr. n° 10) et Som- mermeier (Bibliogr. n° 24), ainsi que ceux qui sont dus à M. Robert Douvillé (Bibliogr. n° 47) et à M. Carlos I. Lisson (Bibliogr. n° 21), ce dernier inaugurant brillamment l'entrée du Pérou dans le mouvement scientifique mondial. Je citerai encore une note très intéressante de M. Vredenburg (Bibliogr. n° 20) sur des Ammonites recueillies dans les couches de Bagh, dans la vallée de la Basse-Narbada (Inde centrale) : ces Ammonites attribuées, les unes aux Placenticeras et les autres à un genre nouveau Vamadoceras se rapprochent incontestable- ment des Cœlopoceras du Turonien supérieur. ÉVOLUTION DES PULCHELLIIDÉS 289 On voit combien sont nombreux les travaux publiés dans ces dernières années et encore ai-je laissé de côté ceux qui ne se rattachent pas directement à l’objet de cette note, tels que les mémoires si importants de M. le professeur Uhlig sur les faunes néocomiennes de l'Allemagne et de l'Himalaya, ceux de M. Sin- zow sur celles de Russie, ceux de MM. Parona et Bonarelli (Bibliogr. n° 7) et de M. Jacob sur l’Albien. J'ai eu moi-même récemment l’occasion d'étudier de nombreuses Ammonites recueillies dans l’Afrique du Nord et provenant notamment des collections Jullien, Tissot, Chaper, Aubert, Lefebvre, etc. ; en utilisant ces nouveaux matériaux 1l m'a sem- blé qu'il était possible d'établir les relations de toutes ces formes avec plus de précision qu’on ne l'avait fait jusqu’à présent. L'objet de cette note est donc d’essayer de reconstituer l’évolu- tion des Pulchelliidés. On verra que j'ai été ainsi amené à modifier certaines des conclusions de ma note de 1890, bien qu’elles aient été généralement adoptées depuis; c’est le cas notamment pour les Placenticeras et Sphenodiscus qui me paraissent devoir être rattachés aux Pulchelliidés et non aux Hoplitidés. Je dois faire tout d’abord une remarque générale : c'est que la simplification des cloisons et la tendance au type cératitoïde n’est pas un caractère de groupe, mais seulement un caractère d’évo- lution ; 1l se rencontre aux extrémités des rameaux et ne peut guère caractériser que des genres. Plus importantes sont les modifications que présente le premier lobe latéral : tantôt il conserve sa forme normale symétrique comme dans les Pulchelliüinés typiques ; ce premier rameau se prolonge par les Mortonicératinés, les Acanthocératinés, les Mantellicératinés et les Vascocératinés. Un des derniers termes correspond aux Tissotiinés à cloisons de Cératites. Dans un second rameau le premier lobe latéral s’élargit avec une tendance à la dissymétrie, il devient oblique, la partie externe se développant davantage que la partie interne ; en même temps les lobules s’individualisent de plus en plus. C'est le rameau des Hoplitoïdinés. Cette tendance à l’individualisation des lobules aboutit à la formation de lobes adventifs ; il en résulte des genres particuliers qui doivent être rattachés aux groupes précédents : Les Ammonites d’un premier type n’ont qu'un seul lobe adven- tif provenant du développement du lobule médian de la selle externe, elles se rattachent alors aux Tissotinés (Libycoceras). 25 mai 1912. Bull. Soc. géol. Fr. XI. — 19. 290 HENRI DOUVILLE Un second type avec deux lobes adventifs résulte de la modi- fication précédente à laquelle vient s’ajouter le dédoublement du premier lobe latéral ; on le voit esquissé dans Hemitissotia bat- nensis, mais il avait été réalisé bien plus anciennement dans Knemiceras ; 11 se continue par Placenticeras et Sphenodiscus. Le troisième type est le plus compliqué, 1l présente quatre lobes adventifs correspondant aux trois lobules externes du pre- mier lobe latéral quadripartite et au lobe médian de la selle externe. Il est esquissé dans Cœlopoceras et réalisé dans Engo- noceras. Enfin un quatrième type avec trois lobes adventifs seulement dérive comme le précédent des Hoplitoïdinés, le premier lobe latéral étant seulement tripartite ; il est esquissé dans certains Cœlopoceras et dans Leoniceras segne et réalisé dans quelques types assez rares qui ont été confondus quelquefois avec Placen- ticeras ; il serait préférable de les réunir au moins provisoirement aux Engonoceras. ÏJ. FORMES PRIMITIVES. A.— Pulchelliinés. D'après Sayn (Bibliogr. n°19), les Pulchelliidés apparaïtraient dans le Valanginien où ils seraient représentés par des formes à région ventrale tranchante (Garnieria) et par des formes bicarénées rares (Delphinites) ; ils dériveraient des Oxynoticeras du Juras- sique supérieur de la Russie. Ces premiers Pulchelliidés sont connus dans l'Allemagne du Nord, le Jura et le Sud-Est de la France; mais dès le Barrémien ce groupe prend un développe- ment considérable dans le Sud-Est de la France, en Algérie (Dj. Ouach) et en Espagne (Alcoy) ; il s'étend à l'Est jusqu’en Roumanie et à l'Ouest dans l'Amérique du Sud, où une faune très riche est connue depuis longtemps à ce niveau dans la Nouvelle- Grenade ; elle a été décrite par Karsten' dès 1886. Dans nos régions elle a été principalement l’objet des travaux de MM. Sayn (1890, Bibliogr. n° 2) et Nicklès (1891 et 1894, Bibliogr. n% 4 et 6). En 1903, Hyatt (Bibliogr. n° 44) divise l’ancien genre Pulchellia en deux familles d’après l'ornementation : 1° Jeinsiüidæ, dans lesquels les côtes se terminent sur la région ventrale par des tubercules allongés dans le sens de l’enroulement, 1, H. Kansrex. Die geognostischen Verhältnisse Neu Grenada's. Verh. d. Ver- sammlung deutscher Nalurforscher in Wien, 1856. ÉVOLUTION DES PULCHELLIIDÉS 291 et souvent doubles, comprenant les genres Heinzia Say! (JT. Sayni — profane SAYN), Crea Hyarr (C. Lindigi Kars- TEN), Gerhardtia Hyarr (G. galeatoides KaARrSTEN), toutes ces formes sont relativement épaisses et à ombilic un peu décou- vert. 2° Pulchelliidæ, comprenant les formes aplaties et à ombilie fermé : MNicklesia Hyartr (N. Dumasi D'Ors.), à région ventrale arrondie, Subpulchellia Hyarr (OEhlerti Nickrès), à région ven- trale tronquée, Pulchellia Unria (compressissima D'Ors.), Psilotis- sotia HyarTr pour les formes carénées (Chalmasi Nicxkrès), Lopholobites Hyarr (Cotteaui Nicrrès), avec des lobes non denticulés. Or, lorsqu'on examine l’ensemble de ces formes telles qu'elles ont été figurées par Karsten, par Nicklès (Bibliogr. n° 4 et 6) et par Hyatt, on est frappé de leur analogie extrême ; les divisions établies par Hyatt manquent de netteté, leur délimitation est souvent incertaine et lorsqu'on réfléchit que toutes ces formes ont vécu simultanément en France, comme en Afrique et en Amérique, il semble bien qu’on ait là une seule famille et en pre- nant ce mot dans un sens très étroit, plus étroit qu'on ne le prend d'ordinaire en Paléontologie. L'ornementation des flanes est tou- jours la même avec ses côtes mousses plus ou moins larges, ordi- nairement simples et de longueur inégale, rarement bifurquées, infléchies en avant dans la partie externe, avec une ondulation médiane plus ou moins marquée. Sans doute ce type présente des variations nombreuses, comme on l’observe toujours dans les périodes de grand développement ; ces variations affectent prin- cipalement la région ventrale et on pourrait d’après ce caractère distinguer trois genres, Nicklesia pour les formes à région ven- trale arrondie, Pulchellia pour les formes bicarénées et Psilotis- sotia pour les formes tranchantes ou carénées ; peut-être pourrait- on conserver le genre Heinzia SAYN (type Æ. provincialis »'Ors.) caractérisé par le dédoublement des tubercules externes (par l'adjonction d’un tubercule externo-latéral), mode d’ornementa- tion qui prendra une grande importance dans les Acanthocera- . tinæ. Les autres divisions n'auraient plus que la valeur de sous- genres ou de sections. L'examen de la cloison vient confirmer la parenté étroite de toutes ces formes : si l’on se reporte aux excellentes figures qui 1. L'une des espèces, par suite d’un lapsus, est indiquée ZI. Corioli au lieu de H. Lorioli Nicxrës. 292 HENRI DOUVILLÉ en ont été données par Nicklès (Bibliogr. n° 4), principalement dans la planche 111 (x), on peut bien se rendre compte du déve- loppement uniforme que la cloison présente dans tout le groupe : on peut distinguer un premier stade (fig. 1, À, u1, 3, 1V, 4) où la cloison se compose d'une large selle externe (s!) avec un petit lobule médian (s'/), d'un premier lobe l! en forme de sac arrondi et d’un nombre variable de lobes accessoires ; immédiatement après, une pointe apparaît à l'extrémité du premier lobe latéral (ir, 3a), mais ce deuxième stade impair ne persiste pas et la division du lobe devient paire, presque toujours par la bifurca- tion du premier lobule dont les deux parties s’individualisent rapidement en même temps que des denticules secondaires enva- hissent plus ou moins les lobes et les selles (fig. Ac). ra PA _ la TEE F1G. 1. — Cloison de Psilotissotia Chalmasi Nicxzës (Bibliogr. n° 4), pl. in, fig. 3. Stades primitifs infantiles et adulte d’après cet auteur. D'autres fois la division des lobes paraît devenir paire par le développement d’un second lobule (fig. 2 à 7) qui arrive à prendre une importance égale au premier. Aux formes que je viens d’énumérer il faut ajouter un certain nombre d'espèces de l'Amérique du Sud figurées par Karsten et par Gerhardt (Bibliogr. n° 10): une espèce subcarénée, Leonhardi Karsr., qui semblerait former le passage des Nichlesia aux Psilo- tissotia ; mais lamême espèce est figurée par Gerhardt comme fran- chement carénée (loc. cit., pl. nr, fig. 10). Les formes voisines ÉVOLUTION DES PULCHELLIIDÉS 293 subtuberculata GEru. et fleruosa GER. (loc. cit, pl. ni, fig. 12, et pl. 1v, fig. 1) ne peuvent être maintenues dans le eh D mu F1. 2. — Cloison de Pulchellia com- Fic. 3. — Cloison de P. cf: pulchella, pressissima, in Nraxrës (Bibliogr. in Douvizsé (Bibliogr. n° 1), fig. 6. n° 4), pl. 11, fig. 1. Run fl un à À né F1G. 4. — Cloison de Psilotissotia Mariolæ Nicxrës (Bibliogr. n° 4), pl. 11, fig. 5. genre Schlænbachia qui appartient comme je l'ai indiqué depuis longtemps (Bibliogr. n° 4) aux Hoplitidés ; 1l faut encore les rattacher aux Psilotissotia. Un autre groupe de posi- tion incertaine est celui des Pedioceras Geru. (Bibliogr. n°8, p. 170) dont les formes types caquesensis Karsr. et ubaquensis KArsT.rappellent beaucoup les Mantelliceras par leurs tours renflés, leurs côtes épaisses et leur double rangée de tubereules sur Ja région ventrale ; . malheureusement la cloison n'est pas connue. À ce grand développement du groupe des Pulchellia dans le Barrémien, succède une éclipse complète, au moins dans nos régions ; mais le groupe se maintient dans le Nord de l’Amé- rique du Sud où Gerhardt (Bibliogr. n° 40) signale à ce niveau un Hoplites cf. Ottmeri Neun.-UuL. qui serait plutôt un Mickle- FiG. 5. — Cloison de Pulchellia Haugi Nicxzës (Bibliogr. n° 6), pl. x, fig. 13. 29% HENRI DOUVILLÉ sia, un Pedioceras cundinamarcæ GERH., et une mutation très intéressante de Psilotissotia subtuberculata sous le nom de Schlænbachia rhombifera GEru.; comme on ne peut vraiment pas la séparer génériquement de cette dernière espèce, 1l semble préférable de la considérer comme une forme extrême du genre Psilotissotia. CPP PLL Le vra)-srsornrmn Fi. 5. — Cloison de Pulchellia provincialis »'Or8., in GERHARDT (N. Jahrb., Beilage, XI, 1897, p. 153). ” 17 ÿ - j— PPT Lt FiG. 7. — Cloison de Pulchellia qaleatoides KARSTEN, in GERHARDT (p. 148) Avec ces formes apparaissent les premiers Acanthoceras (Ac. prorsocurvatum GEru.), ornés de côtes épaisses un peu ondulées sur les flancs et traversant la région ventrale où ils présentent un nombre impair de tubercules. Il est probable que ces formes dérivent des Micklesia, comme l’indiquent l'épaisseur des côtes et la forme en sac des lobes. Seulement l’ombilie est beaucoup plus large et les denticules des lobes sont en nombre impair, au moins dans le seul échantillon dont la cloison a été dessinée (Bibliogr. n° 140, p. 168, fig. 16); il semble que ce soit une persistance du stade embryonnaire (supra, fig. 1h). Peu après le commencement de l'Albien, se dessine un retour offensif des Pulchellüdés et l’origine américaine de ces nouveaux rameaux semble bien vraisemblable ; je vais les passer successi- vement en revue : ÉVOLUTION DES PULCHELLIDÉS 295 II. FORMES DÉRIVÉES A PREMIER LOBE NORMAL. B. — Mortonicératinés. Les formes carénées sont représentées à la fois en Amérique et en Europe par l’Ammonites Roissyi D'Onrs.; les côtes épaisses, révulièrement infléchies en avant, rappellent bien les Pulchellia, mais il n’y a plus trace des tubereules latéraux des derniers Psilo- tissotia ; par contre,en Europe, on voit les côtes se relever de chaque côté de la carène, devenir très saillantes, et l’on passe ainsi à l'Am. Delaruei qui se relie incontestablement aux Mortoniceras Mgr ; les cloisons de cette espèce (fig. 8, Bibliogr. n° 7) sont ss F1c. 8. — Cloison de Mortoniceras Dela- ruet b'ORB. in PARONA et BoNARELII, F1G. 9. — Cloison de Peroniceras pl. x1, fig. 10 c (stade infantile, premier Moureline Gross.(Bibliogr.n° 5), lobe latéral impair). p. 94. celles des Pulchelliidés jeunes. Le développement des Morto- niceras dansle Vraconnien {in/flatum)etle Sénonien ({exanum, etc.) est bien connu ; la cloison du Mort. Bourgeoisi avec ses denti- cules pairs (Bibliogr. n° 5, p. 15) est tout à fait typique. M. A. de Grossouvre (Bibliogr. n° 5) a séparé des Mortoniceras deux groupes voisins, Gauthiericeras (Margæ SCcHLÜTER) à tours carrés dont les côtes se terminent par des tubercules transver- saux, et Peroniceras (Moureti DE Gross.) tricarénés ; les cloisons dans ce dernier groupe sont plus découpées et les lobes nette- ment terminés en fourche (fig. 9). Il faut encore rattacher à ce groupe les Prionocyclus MErKk américains, et toute une série de formes dans lesquelles la carène devient dentée ; on sait que les dents correspondent au passage des côtes ; 1l est facile de s'assurer qu'elles existent même sur les formes à carène considérée comme continue, elles sont seulement plus ou moins atténuées. Ce groupe comprend les Prionotropis M£ex (Woolgqari Sow.) du Turonien et les Barroisiceras DE Gross. du Sénonien. Les Brancoceras STeiNMANX ! (varicosum Sow.) sont voisins des Mortoniceras mais perdent leur carène dans l’âge adulte. 1. Ueb. Tithon und Kreide in d. peruan. Anden. Neues Jahrb., 1881, p. 133. 296 HENRI DOUVILLÉ C. — Acanthocératinés. Les analogies de l’Am. Lyelli Desu. (fig. 10), avec l’Acan- {hoceras prorsocurvalum ne sont pas douteuses : dans les formes normales les côtes traversent franchement la région ventrale en présentant un tubercule médian et deux ou trois paires de tuber- cules latéraux. Mais il arrive quelquefois que ceux-ci ne sont pas placés symétriquement des deux côtés de la coquille et qu'ils alternent ; dans ce cas les côtes ventrales deviennent obliques, il en part quelquefois deux de chaque tubercule et elles dessinent FiG. 10. — Cloison de Acanthoceras Lyelli, in Parona et Boxarezzt (Bibliogr. n° 5), pl. x, fig. 12. È 3 Fic. 11. — Cloison d'Acan- : LES R thoceras rotomagense,de Rouen (gr. 2 fois). FR 3 Soi | PÈTE | FiG. 12, — Cloison de Sloliczkaia dispar, É 27 jeune, in Douvirté (Bibliogr. n°1), p. 282, y f mn mn dm fig. 8. sur la région ventrale une série de zigzags. Il en résulte aussi que les tubercules médians (siphonaux) sont plus nombreux que les tubercules latéraux. Une disposition analogue des côtes caractérise l’Ac. versicostatum MichELuN, qui diffère de l’Ac. Lyelli par l'absence de tubercules. Dans les Acanthoceras typiques du Cénomanien, les côtes se prolongent franchement sur la région ventrale où elles présentent cinq rangées de tubercules à peu près de même importance, un tubercule médian, deux tubercules externes et deux tubercules latéraux, c’est le cas pour les Ac. Gentoni BRONG., cenomanense D'ARCH., sar{hacense BAYLE, les tubercules pouvant disparaître dans l'adulte ; la section est arrondie. Ces formes sont largement représentées jusque dans l'Inde. Dans l’Ac. rotomagense les côtes s’affaiblissent dans la région médiane où le tubercule siphonal 1 ÉVOLUTION DES PULCHELLIIDÉS 29 s’atténue et disparait quelquefois dès l’âge moyen, en même temps que les tubercules latéraux augmentent d'importance et donnent à la section une forme carrée. Les cloisons (fig. 11) sont très découpées et le premier latéral toujours franchement fourchu. Le grand développement des Acanthoceras dans le Cénoma- nien est accompagné comme toujours d’une grande variabilité des espèces, soit comme races, soit comme variétés. J'ai sous les yeux une série d'échantillons recueillis dans le Cénomanien de Batna et on peut dire qu’il ne s’y rencontre pas deux échantil- lons identiques : les formes les plus plates peuvent être rappor- tées à l’Am. harpax SroriczxA, du Cénomanien de l'Inde ; les côtes sont plates, serrées et légèrement flexueuses comme dans les Pulchellia; elles traversent la région externe où elles présentent les cinq rangées habituelles de tubercules, allongés transversalement. Des variétés un peu moins aplaties présentent des côtes plus fortes et plus espacées, mais toujours un peu flexueuses. Elles s’élargissent dans la région des tubercules. On pourrait presque considérer comme espèce distincte des formes plus renflées, à côtes plus grosses et plus espacées et à ombilic plus étroit ; les côtes ne sont plus flexueuses, mais droites, intercalaires ou bifurquées à l’ombilic. Elles sont toujours très épaissies dans la région correspondant aux tubercules externes. Les tours sont plus épais que dans les variétés précédentes, mais encore assez nettement aplatis sur les côtés. Ce dernier type semble former passage à l’Ac. Haugi PERvIN- QUIÈRE, qui présente des tours encore plus renflés et non aplatis sur les côtés ; la section, de rectangulaire, est devenue carrée, plus ou moins arrondie. Ces diverses formes sont accompagnées à Batna par des échantillons plus petits rappelant certaines espèces de Rouen et du Mans, du groupe de Ac. Gentoni. Les Acanthoceras déclinent dans le Turonien où ils ne sont plus représentés que par les Ac. Deveriæ D'Ors., et deverioides DE GROS. ; puis ils semblent disparaître complètement. À côté du groupe précédent vient se placer une espèce du Vraconnien, Am. dispar D'Or8., pour laquelle a été créé le genre Stoliczkaia Neux. Elle se rapproche par sa forme des Pulchellia à côtes non interrompues (Nicklesia), ces côtes sont assez fines dans le jeune et elles présentent un tubercule siphonal; elles deviennent très épaisses dans l'adulte. La cloison est très décou- pée, mais elle conserve le caractère essentiel du groupe avec son premier lobe latéral fourchu, comme je l’ai indiqué dès 1890 (fig. 12). HENRI DOUVILLÉ 12 Ce] e2) D. — Mantellicératinés. Les formes à région ventrale bituberculée sont rares dans l’Albien, elles se rattachent peut-être par les Pedioceras aux espèces aptiennes, mais dans tous les cas elles sont très voisines des Pulchellia du Barrémien par leur ornementation et leurs cloisons. L'espèce la plus connue est l’Am. camatteanus D'Ors., pour laquelle je proposerai le genre Aauliniceras. C’est une forme plate à ombilic étroit, dont les flancs sont ornés de grosses côtes rayonnantes mousses : en partant de l’ombilic, elles se renflent d'abord pour aboutir à un petit tubercule placé vers le milieu des flancs ; au delà, elles s’atténuent beaucoup puis se relèvent sur le bord externe où elles s'arrêtent à un fort tubercule transverse. La région ventrale est lisse, quelquefois un peu renflée sur la ligne médiane. Très souvent les tubercules externes ne sont pas disposés symétriquement et alternent d’un côté à l’autre ; ils sont toujours transverses, c’est-à-dire allongés perpendiculaire- ment à la direction des côtes et parallèlement au plan de symé- trie. Cette espèce spéciale à la Mésogée (Escragnolles) est rem- placée dans le bassin de Paris par l’Am. gladiator BAYLE'; la forme générale et l’ornementation sont analogues, on observe les mêmes côtes rayonnantes, d’abord renflées, puis atténuées et aboutissant à un tubercule externe; mais le tubercule du milieu des flancs n'existe pas et le tubercule externe n’est plus trans- verse mais arrondi et très saillant. De même que dans l'espèce précédente les tubercules externes al{ernent d'un côté à l’autre et comme ils sont délimités par des dépressions profondes, il en résulte sur la région ventrale une sorte de ligne en zigzag très particu- lière et très caractéristique. La cloison (fig. 13) a la forme en sac habituelle, avec denticules pairs. D'Orbigny avait décrit et figuré sous le nom d’Am. mosensis?, un fragment provenant de l'Albien de Varennes (Meuse) de la collection Raulin*; cet échantillon m'avait été communiqué par ce paléontologue et j'avais pu reconnaître qu'il présentait dans sa partie concave l'empreinte du tour précédent. Il m'a été facile d'y reconnaitre les gros tubercules alternes de l'Am. gladiator, d'où il résultait que malgré sa forme très différente l’Am. mosensis n'était que le stade gérontique de cette espèce. Les 1. 1878, Expl. de la carte géol. de France, IV ; atlas, pl. x1v, fig. 1. 2. Pal. française, ter. crétacé, Z, p. 237, pl. 67, fig. 5-7. 3. Cette collection a été léguée à l'Ecole des Mines. ÉVOLUTION DES PULCHELLIIDÉS 299 tours sont devenus arrondis et presque lisses ; on y observe seu- lement des côtes à peine marquées, infléchies en avant sur les flanes et dessinant une courbe convexe sur la région ventrale; c’est la forme habituelle des côtes dans les Pulchelliinés inermes, La cloison (fig. 14) a éprouvé la même dégénérescence, les selles et les lobes sont élargis, aplatis et denticulés d'une manière sin- gulière F1G. 13. — Cloison de Rauliniceras gladiator, de la Meuse. F1G. 14. — Cloison du À. mo- ANAPUN Vl sense d’après l'échantillon type (forme gérontique du R. dladiator). Dans le Cénomanien on voit reparaître une ornementation voi- sine de celle des Acanthoceras et caractérisée par l'apparition des tubercules latéraux ; elle rappelle celle de certains Æ/einzia. La région ventrale présente ainsi quatre rangées de tubercules, , } deux tubercules externes et deux tubercules latéraux. C’est ce qui caractérise le genre Mantelliceras Hyarr. L'espèce la mieux FiG. 15. — Cloison de : Mantelliceras Mar- é timpreyi de Ber- rh rouaghia (gr.8 fois). SA (l 4 caractérisée est le M. Martimpreyi dont le jeune âge a été bien figuré par M. Pervinquière (Bibliogr. n° 45, pl. xvi, fig. 15); elle présente alors avec une grande netteté les quatre rangées de tubercules caractéristiques ; les côtes sont très peu accusées ; la cloison (fig. 15) ne diffère pas de celle des Abo es Dans le M. Mantelli les côtes paraissent plus développées et dans l’âge moyen, elles traversent la région ventrale en conser- vant les deux rangées de tubercules externes ; ceux-ci dispa- raissent ensuite et il devient difficile alors de distinguer ces formes de certains Acanthoceras cénomaniens où le tubercule médian disparaît avant les latéraux. Ges formes à côtes continues sur la région ventrale ont été quelquefois attribuées aussi à l'Ac. Martimpreyti, mais je préfèreras considérer comme l’âge adulte or 300 HENRI DOUVILLÉ de cette espèce, les gros échantillons de Khenchela dans lesquels les côtes restent, très longtemps, franchement interrompues dans la région ventrale, avec conservation des deux tubercules externes, cette interruption ne disparaissant que dans le stade gérontique. Des Mantelliceras on passe facilement au Mammites nodo- soides LauBe du Turonien ; les tubercules ombilicaux prennent de plus en plus d'importance (M. Rochebrunei Coo.), mais les tubercules restent toujours en nombre pair dans la région ven- trale. E. — Vascocératinés. Dans les genres précédents les tubercules disparaissent fré- quemment dans le stade gérontique et les côtes traversent la région ventrale sans interruption. Cette modification peut se produire beaucoup plus tôt et la coquille est alors ornée de n. \ { \ \ l 1 \ 1 FiG.16.— Cloison de Vascoceras po- lymorphum Perv.,d’'aprèsl'auteur (Bibliogr. n° 48), p. 337, fig. 126. F1G. 17. — Cloison de Fa- gesia bomba Ecx., d’après l’auteur (Bibliogr. n° 23). Fic. 18. — Fagesia superstes Kossu., d’après l’auteur (Bi- bliogr. n° 18), p. 324, fig. 122. res ——— —_ côtes embrassantes, C'est ainsi que prennent naissance les genres Vascoceras Cuorrar (fig. 16) et Fagesia Perv. (fig. 17, 18), dont la forme rappelle les Stephanoceras du Jurassique ; M. Pervin- quière les a très justement rapprochés des Mammites. Le premier lobe latéral est franchement bifide et les deux lobules terminaux /'d' et l'v' sont souvent accompagnés de deux autres lobules un peu moins développés, l'd? du côté interne ou e] dorsal, l'v° du côté externe ou ventral. ÉVOLUTION DES PULCHELLIIDÉS 301 On pourrait distinguer ainsi deux intralobules et deux extra- lobules, qui se groupent vers l'extrémité du lobe (fig. 16 et 17) ou s échelonnent plus ou moins quand le lobe s’allonge (fig. 18). Les Vascoceras ont dans le jeune une ornementation très voi- sine de celle des Fagesia, mais ils perdent à l’âge adulte leurs tubercules ombilicaux et deviennent ordinairement lisses. D’après ce caractère Fagesia bomba Eck. serait plutôt un Vas- coceras. Ces deux genres sont turoniens. F.— Tissotiinés. J'avais proposé en 1890 (Bibliogr. n° 1)le genre Tissotia pour des espèces que Neumayr et Uhlig avaient rangées dans le genre Buchiceras et qui se distinguent par des selles non divisées rap- pelant les Cératites du Trias ; J'avais indiqué comme type l’Am. Tissoti et Je rapprochais ces formes des Pulchellia, et en parti- culier d'une espèce d'Alcoy présentant sur les flancs de larges côtes rayonnantes qui s'arrêtent avant d'atteindre la carène en formant de chaque côté de celle-ci une rangée de tubercules transverses. C'est cet échantillon qui a été décrit par Nicklès comme Pulchellia (Stoliczkaia) Mariolæ et qui est devenu pour Hyatt un Psilotissotia. Quelques années plus tard, Peron (1896) plaçait à côté de ce genre des formes analogues du Turonien, mais à selles denticu- lées, sous le nom de Pseudotissotia (Bibliogr. n° 8, p. 26) com- prenant les Ammonites Galliennei D'Ors., Douvillei des couches à Linthia Verneuili des Jeannots (Provence) et Meslei d'Algérie. En même temps (p. 73), il instituait le genre Hemitissotia (type Cazini) pour des formes dans lesquelles les selles externes seules sont denticulées, le premier lobe latéral étant « large et évasé en avant ». La dissymétrie du premier lobe latéral est encore bien plus marquée dans la deuxième espèce 4. Morreni ; c'est un caractère important sur lequel je reviendrai plus loin. Le genre Plesiotissotia (type Michaleti PEroN), à selles cérati- toïdes est caractérisé par le dédoublement de la première selle par suite du développement d’un lobe secondaire médian ; enfin Heterotissotia (Neoceratites) serait bicaréné, la carène médiane ayant disparu ; il semble bien que ce dernier genre n’est qu'une forme limite des Tissotia tricarénés. Hyatt en 1903 propose un grand nombre de divisions nouvelles constituant deux familles : 1° les Pseudotissotiidæ comprenant Pseudotissotia PERV., restreint aux formes tricarénées analogues à P. Galliennei, les Choffaticeras n. gen. à section ogivale (type 302 HENRI DOUVILLÉ C. Meslei PEr.), les Hemifissotia de Peron auxquels il ajoute Tissotia djelfensis Perv., et les Plesiotissotia ; 2° les Tissotiidæ comprenant les Tissofia restreints à la forme type tricarénée, les Subtissotia n. gen. (type T. Tissoti, var. inflata PEroN), les Meta- tissotia n. gen. (type 7. Fourneli Bayre), les Paratissotia n. gen. (Grossouvrei PEr., Ficheuri Per., etc.), et les Heterotissotia. Enfin, dans ses derniers mémoires, M. Pervinquière se borne aux genres de Peron Pseudotissotia, Hemifissotia, Tissotia et Heterotissotia, mais 1l accepte comme sous-genre Choffaticeras H. Comme je l’ai fait remarquer flus haut, le caractère de ce groupe, d'avoir des selles simplifiées est un simple caractère d'évolution qui se rencontre en réalité dans des rameaux distincts ; par suite il ne peut être considéré comme permettant d'établir une famille naturelle. J'ai été amené à attacher une importance particulière à la dis- position du premier lobe latéral; une branche particulière se trouve ainsi caractérisée par le développement à tendance dissy- métrique de ce premier lobe. C’est à ce groupe que je rattacherai les Hemitissotia, Heterammonites et Choffaticeras PERV. non Hyarr. La famille des Tissotiinés se trouvera alors restreinte aux Pseudotissotia (dont il semble difficile de séparer les Cho/ffaticeras, Hyarr) et aux Tissotia. Les Pseudotissotia devront être restreints, comme l’a fait Hyatt, au groupe du Ps. Galliennei ; la cloison de cette espèce est en général assez médiocrement conservée par suite de la nature grossière de la roche et de sa faible dureté. Les selles sont légèrement denticulées, et présentent au moins un denticule médian ; malgré la légère déformation que présente l'échantillon figuré par Peron (Bibliogr. n° 8, pl. xvur, fig. 2) le premier lobe paraît bien être du type symétrique, comme l'in- dique du reste la figure ci-jointe (fig. 19), de sorte que la petite selle secondaire entre les deux lobules terminaux est bien médiane. La même disposition, mais avec des denticules plus nombreux, se retrouve dans Ps. Mesli PEroN (loc. cit., pl. xvn, fig. 1); la forme générale des éléments de la cloison est la même, et la selle externe est également divisée en deux par un lobe secondaire (s/). Cette même disposition de la selle externe avec denticule médian peu développé ne se rencontre guère que dans des formes que l’on peut considérer comme dérivant directement des espèces précédentes. Aïnsi la collection Aubert renferme un échantillon qui présente une cloison analogue (fig. 20), mais avec des selles presque entières ; les deux carènes latérales sont très mar- Sté, ÉVOLUTION DES PULCHELLIIDÉS 303 quées, tandis que la carène médiane est très faible ; à ce point de vue ce serait une forme de passage entre Ps. Galliennei et les Heterotissotia de Peron, mais la cloison est tout à fait différente de celle du type de ce dernier genre ; c’est probablement le Tis- sotia Tissoti, var semmamensis PERV., qui diffère assez notable- ment, par sa cloison, du type et pourrait être considéré comme une espèce distincte sous le nom que lui a donné M. Pervinquière. Comme niveau il parait être associé à des Neoptychites et pour- rait être encore turonien. FiG. 19. — Cloison du Pseudo- l{issotia Galliennei de Poncé (en vraie grandeur). FiG. 20. — Cloison du Tissolia semmamensis PErv., du Dj. Semmama (gr. 2 fois). Fi. 21. — Cloison du Plesiotis- sotia Michaleti, d'après Peron (Bibliogr. n° 8). F1G. 22. — Cloison de T'issotia djelfensis, d'après Peron. FiG. 23. — Cloison de Pseudotis- sotia, n. sp. de Khenchela Ë (gr. 2 fois). N Eu ! = F1G. 24. — Cloison: de : Tissotia, n. sp., du Turonien supérieur de Khenchela (gr. 2 fois). Le développement du lobule secondaire s!/ conduit aux Plesio- lissotia, puis au Tissotia djelfensis PERON, dans lequel ce lobule s’est complètement individualisé de manière à constituer un véri- table lobe adventif (fig. 22). DE te UN et À 30% HENRI DOUVILLÉ Dans le type des Plesiotissotia (fig. 21) la selle externe est encore divisée en deux parties presque égales, mais dans une espèce analogue du Turonien supérieur de Khenchela (fig. 23), le lobe accessoire se rapproche beaucoup du lobe siphonal ; par ses selles découpées cette forme se rattache aux Pseudotissotia. Cette espèce est importante parce qu’elle forme le passage aux véritables Tissotia. FiG. 25, — Cloison d'un Tissotia cf. Fourneli Bayre de l’oued Tadje- mount (gr. 2? fois environ). , F1G. 26. — Cloison d'un Tissolia i cf. Fourneli, de la coll. Tissot ” (localité inconnue) (gr. 2 fois). 1 î Fi. 27. — Cloison du Tissotia : FourneliBaxre,relevéesur le \ à type figuré (gr. 2 fois env.). F1G. 28. — Cloison du T. Ro- bini Taiozuière,des Tamarins? nl n H 1 h ‘ n o Î i he Fi. 29. — Cloison du T. Tissoti (in | Douvizié (Bibliogr. n° 1). F1G. 30. — Cloison du T. Ewaldi de Villedieu, in DE Grossouvre (Bibliogr. n° 8). Ceux-ci débutent par une forme à section ogivale, à carène tranchante et ornée de quelques côtes rayonnantes ; le lobe secon- daire s!/ est très accentué et la partie interne de la selle externe beaucoup plus développée que la partie externe de la même selle, présente deux denticules (fig. 24). Il n’est pas absolument cer- tain que la deuxième selle soit entière. Vient ensuite le groupe du Tissotia Fourneli Bayze‘. Les formes les moins évoluées ont encore des denticules dans la par- ÉVOLUTION DES PULCHELLIIDÉS 305 tie externe de la selle externe du lobe siphonal (fig. 25); la deuxième partie de la selle externe est divisée en deux, ainsi que les selles suivantes. Une deuxième forme a une cloison un peu plus simple : le lobe secondaire s'/ est moins développé et la deuxième partie de la selle externe présente un denticule comme la selle suivante (fig. 26). Enfin le type de l'espèce dont la cloison a été figurée par Bayle ! a une disposition analogue (fig. 27), mais la deuxième selle a perdu son denticule. On voit combien est pro- gressive la simplification des selles. Un deuxième groupe un peu plus évolué est caractérisé par Ia disparition des denticules de la partie interne de la selle externe. M. de Grossouvre figure la cloison d’un 7. Ficheuri dont la partie externe de la selle externe est encore très denticulée : elle l’est un peu moins dans la cloison du 7. Robini du même auteur ; j'ai relevé une disposition identique sur un échantillon de la collection Tissot, déterminé comme T. Ficheuri par Peron et sur un grand échantillon à surface lisse de la collection de l'École des Mines provenant probablement des Tamarins (fig. 28) : la cloison du T. Tissoti est du même type (fig. 29). Celle des T. Ewaldi (fig. 30), de Villedieu (A. de Grossouvre) serait la plus simple, la partie externe de la selle externe étant entière. III. FORMES DÉRIVÉES A PREMIER LOBE DÉVELOPPÉ, AVEC TENDANCE A LA DISSYMÉTRIE. G. — Hoplitoidinés. En 1897, A. von Koenen (Bibliogr. n°9) faisait connaître un groupe d’Ammonites très intéressant provenant de la colonie du Kamerun, quil dénommait Neoplychites? Wohltmanni, N. ingens, N. lentiformis, Pulchellia perovalis et P. (?) gihbosula. Dans un supplément à ce travail, paru l’année suivante (Bibliogr. n° 41), l’auteur a proposé le genre ÆHoplitoides pour les Neopty- chites précédents ; 1l les compare aux Æoplites mais « ils s'en distinguent — dit-1l — parce que le premier lobe latéral est divisé en deux branches principales, souvent subdivisées à leur tour et parce que leur ombilic est très étroit ». Il prend pour type une nouvelle espèce H. latesellatus. 1. L'espèce a été figurée pourla première fois par Bayle, in Fourxez : « Richesse minérale de l'Algérie », pl. xvn: elle est représentée par deux échantillons, un grand (fig. 1, 2) et un plus petit (fig. 3, 4), la cloison est dessinée figure 5. Les mêmes échantillons ont été figurés de nouveau dans le,quatrième volume de l’'Explication de la Carte géologique de la France, le grand échantillon (fig. 2 et 4) avec cloison, le petit figure 3, C’est la cloison du grand échantillon que j'ai dessi- née à nouveau. 29 mai 1912. Bull. Soc. géol. Fr. XI, — 20, 306 HENRI DOUVILLÉ En 1904, Solger (Bibliogr. n° 16) reprend l'étude de ces formes : il réunit l'A. lentiformis à l'H. Wohltmanni, VH. Wiüilsingi à l'II. ingens, fait passer dans le genre Æoplitoides le P. qibho- sula, et dans le genre Neoptychites le P. perovalis. Ces formes sont-elles réellement voisines des Hoplites comme l’a pensé von Koenen ? Les différences signalées par cet auteur lui- même montrent que ce rapprochement ne peut être maintenu. L'étroitesse de lombilic l’a justement frappé; on peut ajouter que les formes adultes sont généralement lisses avec une section ogivale arrondie ; et les formes jeunes avec leurs grosses côtes rappellent tout à fait les Pulchellia, à ce point que von Koenen a attribué à ce genre l'A. gibhosulus; en réalité cette espèce ressemble beaucoup à Sfoliczhkaia dispar. Ajoutons que plusieurs de ces formes présentent un pourtour tronqué dans le jeune âge, comme les Pulchellia. L'examen de la cloison conduit à un résul- tat analogue : von Koenen a très nettement indiqué la division en deux branches principales du premier lobe latéral. Cette division, bien visible par exemple dans 47. gibbosulus (fig. 34) et dans H.ingens (fig. 32), est exclusive des Hoplites où la division de ce lobe est nettement tripartite. Même dans les très Jeunes individus, par exemple dans À. segnis (fig. 31), il n'y a aucune trace d’une division primitive en trois ; le lobe est déjà oblique- ment élargi, sacciforme et présente une sattule médiane (2) avec 2 sattules secondaires (1 et 3) donnant naissance à quatre lobules, deux externes (l!v!, l'w?) et deux internes (['d', l'd?). La même disposition se retrouve dans les autres formes : la cloison de l'H. ingens (fig. 32) présente un degré plus avancé du dévelop- pement, les denticules commencent à se bifurquer mais il est facile de reconnaître les sattules 1,2 et 3 parmi lesquelles 2 prend une importance prédominante. Dans A. segnis' adulte in Solger (Bibliogr. n° 16, p. 81) la sat- tule 2 est toujours prédominante, 1 s’est développée tandis que 3 au contraire est en régression. Il en est de même dans l’Hopli- toides des Jeannots (fig. 33). Enfin dans 4. gibbosulus (fig. 34), la régression de À s'est accentuée en même temps que celle de #, tandis que 2 à pris une grande importance, mettant en évidence la bifurcation essentielle du lobe qui avait si justement frappé von Koenen. Le premier lobe latéral /! se trouve alors divisé en deux lobules principaux : l’un situé du côté externe ou ventral l'v, l'autre du 1. Cette espèce a été décrite comme appartenant au genre Pseudotissolia ; mais la cloison est tout à fait différente comme on le verra plus loin, tandis qu'elle reproduit la disposition des Hoplitoïdes. ÉVOLUTION DES PULCIELLIIDÉS 307 côté interne ou dorsal l! d'; dans le cas des figures 32 et 33, cha- ceun de ces lobules est subdivisé et l’on distingue alors deux extra-lobules l'v!', l'v? et deux intra-lobules l! d', lŒ. Dans le cas de la figure 34, les lobules principaux sont réduits à trois, CR TATEtTE F1G. 31. — Cloison d'un jeune/oplitoides segnis du Sinaï à région ex- terne tronquée (gr. 3 “core fois). | Fig. 32. — Cloison de l'A. in- o 1 : gens, d’après Solger (Z. d. no | Deutschr. Geol. Ges., 1903, \ 3 + P: 83). F1G. 33. — Cloison d'un Hopli- loïdes des Jeannots. FiG. 34. — Cloison de l'A. gib- bosulus, d'après Solger (Bi- bliogr. n° 16). —_ Ce développement ayant pour point de départ un stade denti- culé pour aboutir à une forme bifurquée, rappelle tout à fait ce que l’on observe dans les Pulchelliidés ; il est bien différent de celui qui caractérise les Hoplitidés ; il suffit de se reporter aux très bonnes figures qui ont été données par M. Sarasin ! des cloi- sons des Æoplites neocomiensis, Roubaudi, Dufrenoyt, interrup- lus, Sonneratia Deshayesi et Dutempleana pour en être frappé. A côté de ces formes normales, il existe des espèces dans lesquelles le premier lobe latéral s'élargit comme dans les Pul- chelliidés et se développe dissymétriquement; dans ce cas il semble à première vue qu'il existe une certaine analogie avec le lobe correspondant des Hoplitoides; mais un examen attentif 1. Quelques considérations sur les genres Hoplites, Sonneratia, Desmoceras et Puzosia. B.S.G.F., (3), XXV,p. 760. 308 HÈNRI DOUVILLÉ montre que l’un des deux lobules terminaux est alors constitué par le lobule impair (qu'on peut désigner par /!) au lieu du premier intralobule l!d', Cette correspondance est bien visible sur les figures que j'ai reproduites dans ma note de 1890 (Bibliogr. n° 1, p. 289, fig. 13 et 14). En résumé l'étude des caractères les plus essentiels, tirés soit de la forme et du mode d’ornementation, soit de la constitution et de l'évolution des cloisons, montre qu'il faut rapprocher les Hoplitoides non des Hoplitidés, mais des Pulchellidés. 1. F1G. 35. — Cloison L de Cœlopoceras \ africanum PERY., PES R à du Cénomanien moyen de Ber- rouaghia d’après PERVINQUIÈRE: (Bibliogr. n° 25), F1G. 36. — Cloison de Cœlo- poceras cf. Requieni du Turonien inférieur de Khenchela. onde npronr? p. 73. NPA ARS i FiG. 37. — Cloison de Cœlopoceras Re- à quieni, du Turo- nien (supérieur ?) de Khenchela. F1G. 38. — Cloison de C. Requient d'après un échantillon recueilli par Tissot (gr. 2 fois). Ce qui complète l’analogie avec ce dernier groupe c'est qu'à côté des Hoplitoides à section bicarénée ou plus ou moins arron- die on observe toute une série de formes carénées, dont les cloi- sons sont exactement les mêmes que celles de ce dernier genre, ce sont les Cœlopoceras Hyarr. Ils débutent dans le Cénomanien par le C. africanum PErv., dont le premier lobe (fig. 35) pré- sente la même disposition que celui des Hoplitoides (fig. 33). Ils se continuent dans le Turonien par le C. Requieni dont les cloi- sons ont été également bien figurées par M. Pervinquière et sont exactement du même type. Je reproduis ci-contre les cloisons de deux grands échantillons de Khenchela de la collection Jullien, dans lesquels la division ÉVOLUTION DES PULCHELLIIDÉS 309 en deux puis en quatre du premier lobe latéral est très marquée ; en même temps le lobe est très élargi (fig. 36 et 37). Dans ces formes anciennes du Cénomanien et du Turonien infé- rieur (fig. 35 et 36), le lobe est encore symétrique, il ne com- mence à devenir dissymétrique qu'un peu plus tard (fig. 37). Les 4 lobules l' v?, l‘v!, l'd'etl' d? sont bien individualisés, Dans un troisième échantillon (fig. 38) recueilli par Tissot (sans indi- cation précise de localité), les deux intralobules sont moins net- tement séparés que les deux extralobules ; on passe ainsi à une forme un peu différente dans laquelle les deux intralobules sont : F1G. 39. — Cloison du C. Lesseli ; BRÜGGEN du Turonien de Khenchela (gr. 2 fois environ). à OUR RES 2 F1G. 40. — Cloison de la même Ê ] / espèce du Djebel Iche Ali. réunis, de sorte que le premier lobe latéral n'est plus divisé qu’en trois éléments, l'w?, lot et l!d (fig. 39 et 40). Je rapprocherai cette forme du C. Lesseli BRÜGGEN du Sénonien inf. du Pérou. M. Vredenburg (Bibliogr. n° 20), a décrit trois Ammonites intéressantes de l'Inde provenant des couches de Bagh (basse vallée de la Narbada, Inde centrale), une forme bicarénée, Pla- centiceras Mintoi dont la cloison ressemble à celle du PI. Guada- loupæ et deux formes à région externe tranchante pour lesquelles il propose le genre Namadoceras (N. Scindiæ et N. Bosei). Or la cloison de ces deux dernières espèces ne semble pas différer de celles des Cœælopoceras ; celle du N. Bosei à premier lobe bipartite pourrait être rapprochée de celle du C. cf. Requieni du Turonien inférieur, tandis que la cloison du N. Scindiæ à premier lobe divisé en trois lobules reproduit la disposition caractéris- tique du Cœlop. Requieni; 11 ne semble donc pas que le genre Namadoceras puisse être conservé. Ces formes indiquent dans tous les cas un niveau turonien-santonien. Les excellentes figures que M. Pervinquière a données de plusieurs espèces du genre Neoptychites, dont le type est l'Am. Telinga Sroc. (— cephalotus Court.) me conduisent à interpréter ces cloisons un peu différemment qu'on ne l’a fait jusqu'à présent. Si l’on compare la cloison du N. Gourquechoni 1. Die Fauna des untern Senons von Nord Peru. N. Jahr. fur Miner., Beilage, XXX, 41910; pl. xxrx, p. 734, fig. 13. 310 HENRI DOUVILLÉ Perv. (reproduits ci-contre fig. #1) avec celle de l'Hoplitoides ingens (supra, fig. 32), on ne peut qu'être frappé de leur extrême analogie; les trois selles secondaires que présente le premier lobe latéral sont alors les homologues de celle des ÆHoplitoides. : FiG. 41. — Cloison du : Neoptychiles Gourque- 7 S choni PErv., d’après Pervinquière (Biblio- gr. n° 18), p. 401. ? F1G. 42. — Cloison du Neopl. æetriformis PEerv. (Ibid., p. 399). F1G. 43. — Cloison de Neopt. cephalolus (Ibid., p. 396). Si l’on passe de là à la cloison de N. xetriformis PER. (fig. 42), on voit que la selle secondaire la plus importante doit être comme toujours la selle 2; à l'inverse des Hoplitoides, c'est la selle secondaire 1 qui s’atténue, et le lobe devient nettement dissymétrique. La même disposition se retrouve dans la cloison de Neopt. cephalotus (fig. 43), qui peut être comparée avec celle de Hoplitoides qibbosulus (supra, fig. 31). Des échantillons provenant d’Aïn Glea (col. Aubert) présentent un lobe bien plus allongé (fig. #4) tandis qu'au contraire celui-ci se raccourcit beaucoup dans la phase gérontique (fig. 45). L'analogie avec les cloisons du T'homasites Rollandi Tu. et P. que M. Pervinquière a figurées à tous les âges (fig. 46, 47, 48) devient alors des plus frappantes et ce genre vient se placer à côté du précédent; ces rapports avaient du reste été bien indi- qués par notre confrère (Bibliogr. n° 18, p. 339). Le groupe que nous examinons se complète comme d'habi- tude par des formes carénées : confondues d’abord avec les Pseu- dotissotia, elles constituent en réalité un groupe bien distinct, que M. Pervinquière a décrit sous le nom de Choffaticeras : Ch. segne SoL&Eer, dont la cloison (fig. 49) présente la même disposition que celle des Aopliloides, lobe divisé en quatre ÉVOLUTION DES PULCHELLIDÉS 311 lobules par trois selles secondaires 1, 2 et 3, Ch. Pavillieri Perv. (fig. 50), Ch. Luciæ Perv. (fig. 51), dans lequel là cloison prend le type des Neoptychites et des Thomasiles par l’atrophie F1G. 44, — Cloison de Neopt. telingæformis Sorcenr d’Aïn Glea. : ; F1G. 45. — Phase géronti- 2 i que de la même espèce. \ - Fic. 46, 47, 48. — Cloisons du Thomasiles Rollandi, jeune, adulte et vieux, d'après Pervinquière (Bi- bliogr. n°18), p. 341-343. CPATILI ES ee 32 de la selle secondaire 1. Mais Choffaticeras est un genre de Hyarr et celui-ci indique (Bibliogr. n° 14, p. 37) expressément comme type Ps. Meslez PeroN' qui a une cloison de Pseudotis- solia typique, à premier lobe latéral symétrique, très différente de celle des Choffaticeras de M. Pervinquière. Dans ces conditions le groupe des Cho/faticeras est manifestement hétérogène et je proposerai de distinguer les formes à premier lobe dissymétrique analogue à celui des Neoptychites, sous le nom de Leoniceras ? (type Z. Luciæ PErv.). Le Ps. Douvillei PEeroN appartient à ce dernier groupe, la cloison (fig. 52) bien que médiocrement con- servée par suite de l'usure de la surface, montre bien la dissy- métrie du premier lobe. 1. Mem.S.G.F., Paléont., VIL p.33, pl. xvur, fie. 1, 2. Dédié à M. Léon Pervinquière, 312 HENRI DOUVILLÉ Nous avons déjà vu que l'évolution finale des Pulchelliüidés est caractérisée par la simplification des selles qui deviennent entières ; ce changement s'effectue lentement et progressive- ment, de sorte qu'il est souvent difficile de se servir de ce carac- tère pour établir une séparation nette; ces formes de passage 5 2 ETECTPET EE CR FiG. 419, — Cloison de Leoniceras segne, du Wadi Mar, d'après Solger (Bibliogr., n°415), p. 81. F1G. 50, — Cloison de Leoniceras. Fi. 52, — Cloison de Leoni- Pavillieri PERv. d'après Pervin- ceras Douvillei Perox, quière (Bibliogr... n° 18), p. 353. des Jeannots (relevée sur le type figuré). Ju (Ne) Pen Se Fi. 51. — Cloison de Leoni- FiG. 53. — Cloison de l’Hemilissolia Morreni ceras Luciæ Perv. (Ibid., Coe., du Turonien supérieur de Kenchela. p. 39b). OPTTILIE) noie 5: SAP ÈPT F1G. 54. — Cloison de l’Hemi- à ; lissolia batnensis d'après FiG. 55. — Cloison de l'Hete- Peron (Bibliogr. n° 8). rammoniles ammoniliceras Coe., d'après Pervinquière. correspondent aux /emitissotia de Peron, groupe hétérogène et représentant seulement un stade d'évolution, qui peut se rencon- trer dans des rameaux différents. Je proposerai de restreindre ce genre au groupe le mieux caractérisé, celui de l'A. Morreni : ÉVOLUTION DES PULCHELLIDÉS 313 or celui-ci présente dans sa cloison (fig. 53) une analogie telle avec le ZLeoniceras Luciæ PERV. qu'on doit le considérer comme dérivant de ce dernier genre. L'Hemitissotia batnensis' Perv. (fig. 54) est particulièrement intéressant parce qu'il exagère la division du premier lobe latéral en deux lobules presque ae tement individualisés, c’est là un retour à la division paire primitive du lobe qui doit être r'appro- ché de la disposition figurée plus haut dans l’Hoplitoides qibho- sulus et dans les Cœlopoceras. C'est une nouvelle vérification de la détermination que nous avons faite de la selle secondaire du premier lobe dans Hem. Morreni, comme représentant la selle secondaire n° 2, Le même stade d'évolution se trouve dans l’Heterammonites ammoniticeras C0Q. ; d’après les figures (fig. 55) qu'en a données M. Pervinquière (Bibliogr. n° 15, pl. xxv, fig. 3) nous retrou- vons là dans la cloison un premier lobe disposé comme celui du Leoniceras segne. C’est encore une vérification de l’enchaïînement étroit de toutes ces formes. IV. FORMES DÉRIVÉES A LOBES ADVENTIFS J'ai signalé dans les groupes précédents une tendance à l'élar- gissement du premier lobe latéral, c’est-à-dire de la portion de la cloison la plus rapprochée de la partie externe de la coquille. Les lobules s’individualisent progressivement, augmentent d'im- portance et deviennent de véritables lobes, distingués comme lobes adventifs. M. J. Boehm, qui a étudié spécialement ces formes (Bibliogr. n° 42), a proposé de distinguer les genres suivants: 1 lobe adventif, Zndoceras NürLine : 2 lobes adventifs, Placenticeras Merk et Sphenodiscus Meex ; 3 lobes adventifs, Knemiceras J. Boxu: 4 lobes adventifs Engonoceras Neux. et Unie. Comme le développement des lobules est progressif, il est parfois difficile de préciser le nombre des lobes adventifs, c'est ainsi que M. Pervinquière réunit ÂXnemiceras à Engonoceras : nous verrons du reste que le premier de ces genres n'a pas en réa- lité les trois lobes adventifs que je lui avais attribués (Bibliogr. n° 1). Le point important est de chercher les origiues de chaque lobe adventif, ce qui permettra pour les divers types, de remonter aux formes parentes et par suite de fixer leur place dans la classifi- cation. I conviendra done d'examiner particulièrement les formes 1: PERON. Mem. S. G:F., Paleont., VII, pl. xu, fig. 15. “1.5 31% HENRI DOUVILLÉ dans lesquelles les lobules sont très développés, tout en con- servant encore leur situation caractéristique. Formes à 1 lobe adventif. Nous avons étudié plus haut une espèce caractérisée par le grand développement du lobule médian s! ! de la selle externe, c'est le Plesiotissotia Michaleti (fig. 56); F1G. 56. — Cloison de Plesiolissotia Michaleli des Tamarins, d'après Peron. elle se rattache directement plutôt aux Pseudotissotia qu'aux Tissolia proprement dits, les selles étant encore subdivisées. La même disposition s’accentue dans la cloison du T'issotia djelfen- sis telle qu'elle a été donnée par Peron (supra, fig. 22), : le lobule médian de la selle externe est devenu un véritable lobe adventif; ici se présente une des difficultés auxquelles on se heurte si souvent dans les classifications, faut-il conserver cette espèce dans le genre T'issotia, parce que les selles sont entières, ou du moins figurées comme telles ? Une forme voisine, de la collection Tissot, dont je repro- dus ei-contre la cloison (fig. 59) montre ce lobe adventif tout à fait caractérisé et individualisé; il est incontestable que ce lobe adventif est bien l’homologue du lobule des Plesiotissotia, mais on ne peut affirmer qu'il en dérive ; et en effet j'ai sous les yeux un échantillon de Batna recueilli par Tissot dans les couches pro- bablement turoniennes qui affleurent derrière l’abattoir, et qui présente une disposition analogue, mais avec des cloisons bien moins évoluées (fig. 57). Je rapproche cette forme du Lenticeras Jullieni PervitquiEre (Bibliogr. n° 25, p. 10) qui présente bien la même cloison; mais il ne me parait pas possible de ranger cette espèce dans le genre Lenticeras de Gerhardt (Bibliogr. n° 10) dont le type (L. Andii Gars) présente une cloison tout à fait différente, une selle externe toujours étroite avec deux lobules presque égaux sur son bord externe. Ce groupe se prolonge dans la Craie supérieure où il est repré- senté par une forme signalée dès 1884 par Zittel sous le nom de Sphenodiscus Ismaelis (Handbuch, If, p. 451, fig. 631), recueillie par lui dans le Maëstrichtien du désert hbyque. Une forme analogue du même niveau était décrite en 1897 par Nô- thng (Pal. ind., série XVI, vol. I, p. 71), sous le nom de /ndo- ceras baluchistanense ; sa cloison, remarquable par le grand nombre des éléments, présente bien un seul lobe adventif analogue à celui des espèces de l’Afrique du Nord. L'année sui- de ed ÉVOLUTION DES PULCHELLIIDÉS 345 vante M. Joh. Boehm figurait à nouveau la cloison de l’échan- tillon de Zittel (fig. 60) qu'il attribuait à ce même genre Indoce- ras. À noter toutefois que l'espèce du Bélouchistan est lisse et à région externe arrondie, tandis que celle de l'Afrique du Nord est carénée et présente sur les flancs des côtes larges et saillantes. Aussi pourrait-on conserver pour cette dernière espèce le nom de Libycoceras proposé par Hyatt en 1902. K1G. 57. — Cloison de Prelibycoceras Jullieni Perv., du Turonien sup. de Batna. F1G. 58. — Cloison de Pre- AN ESN C libycoceras sp. de Foum K'hemizan. À F1&. 59. — Cloison de Preli- bycoceras sp. des environs de Batna (gr. 2 fois). de F1G.60.—Z1by- coceras 1sma- eli Zrrr., cloi- CEE PE EEE son d'après J. Boehm. vor," La collection Tissot renferme un échantillon du même groupe provenant de Foum K’hemizan, mais dont le niveau n'est pas connu : la selle à l'extérieur du lobe adventif (fig. 58) est den- ticulée, et celle qui suit présente un lobule bien développé, la cloison a du reste des éléments bien moins nombreux que les véritables Zibycoceras. Il semble que l’on pourrait réunir les deux échantillons de la collection Tissot avec celui de Batna dans un même genre précurseur des Libycoceras et lui attribuer le nom de Prelibycoceras, ayant pour type le Z. Jullient PErv. Formes à deux lobes adventifs. Cette disposition est esquissée 316 HENRI DOUVILLÉ dans /Zemilissotia batnensis dont je reproduis la cloison (fig. 61) ; nous avons vu plus haut que le premier lobe latéral est divisé en deux lobules, {ld et [! v, auxquels vient s'ajouter le lobule médian de la selle externe s! /. Le premier de ces lobules est plus développé que les autres et c'est lui qui deviendra le pre- 2 N F1G. 61.— Cloison d'Hemilissolia ASS SU balnensis d'après Peron (Bi- bliogr. n° 8). F1G. 62. — Cloison de Knemice- ARS? 57 ras Ebrayi, de l’Albien de | ; Cosne d’après de Loriol (Mem. ly Soc. pal. Suisse, IX, 1882). Î Fic. 63. — Cloison de Knemice- ; ras allenuatum Hxarr, de sŸ É l'Albien de Truxillo (en vraie grandeur). F1G. 64. — Cloison de Knemi- ceras syriacum Bucu, du Vra- connien du Liban. mier latéral, Landis que les deux autres se transforment en lobes adventifs. Nous allons retrouver une disposition analogue dans une espèce figurée par de Loriol dès 1882, sous le nom de Amaltheus Ebrayi': la partie externe de la cloison est composée exactement des mêmes éléments, elle est seulement notablement élargie (fig. 62), et les lobes sont plus espacés; elle provient de l’Albien moyen du département de la Nièvre. Quand les lobes sont disposés en série régulière, 1l est quel- quefois assez difficile de distinguer quel est celui qui représente le premier latéral ; la distinction est plus facile sur les échan- üllons renflés, C’est pour cette raison que j'ai relevé la cloison d'un gros échantillon du Buchiceras attenuatum Gas, de l'Albiën de Truxillo (Pérou); il avait été figuré par M. Robert Douvillé (Bibliogr. n° 47, pl. 1v, fig. 1), c’est l’adulte de la variété repré- 1. Étude sur la faune des couches du Gault de Cosne (Mém. Soc, pal. suisse, PEN) ÉVOLUTION DES PULCHELLIIDÉS 317 sentée dans la même note (pl. in, fig. 1). Les paléontologues s’ac- cordent pour ranger cette espèce dans le genre Xnemiceras ; or la cloison (fig. 63) est exactement disposée comme dans l'espèce précédente et il n'y a que deux lobes adventifs correspondant au lobule externe l'v du premier latéral et au lobule médian s!/ de la selle externe. Le type du genre, Xnemiceras syriacum, dont j'ai relevé à nouveau la cloison (fig. 64) sur un échantillon renflé, présente de même deux lobes adventifs et non trois, comme Je l'avais précédemment indiqué. Si maintenant nous passons au genre Placenticeras, on voit que sa cloison (fig. 65 et 66) présente une très grande analogie avec celle des Xnemiceras et en particulier du Xn. Ebrayi; on distingue to 1 Fi. 65. — Cloison de Î Placenticeras syrtale Morrox, de l'Aude, d’après de Grossouvre. | Fi. 66. — Cloison de Placenticeras 2 syrtale de la Dordogne, d'après de Grossouvre. LAS Fi Ai ie Fig. 67. — Cloison de Sphenodiscus D RÉUNIE) 5 lenticularis, in Soccer (Bibliogr. “ n° 15). les deux ! mêmes lobes adventifs correspondant au lobule externe du premier latéral et au lobule médian de la selle externe. Tous les vrais Placenticeras présentent une cloison du même type. Il faut également en rapprocher les Sphenodiscus (fig. 67) qui ne diffèrent du genre précédent que par la forme de la coquille tranchante au lieu d’être bicarénée, différence du même ordre que celle qui existe entre les Psilotissotia et les Pulchellia. Formes à quatre lobes adventifs. — D'après ce que nous venons de voir, elles dériveront d’un groupe où le premier lobe latéral sera divisé en quatre. Or c’est précisément le cas dans les Hopli- toidinés, comme on peut le voir par exemple dans la cloison d’un Cœlopoceras reproduite ei-contre (fig. 68) ; le lobule /'d? se déve- loppera plus que les autres et deviendra le premier latéral, les 1. Et non trois comme je l'ai dit par erreur (C. somm. S. G. F., 1° mai 1911), en me reportant à une forme exceptionnelle, Pl. pacificum in Soccer (Bibliogr. n° 45) qui a bien trois lobes adventifs et devrait être séparée des véritables Placenticeras. 318 HENRI DOUVILLE trois autres lobules l'd!, lv! et l'v? deviendront des lobes aux1- liaires, auxquels viendra s'ajouter un quatrième lobe représentant le lobule s'/ de la selle externe. Cette disposition est bien visible sur un jeune Ængonoceras saadense PERoN, du Vraconnien de Fic. 68. — Cloi- son de Cœlopo- : ceras Requieni du Turonien su- périeur de Khenchela. F1G. 68 bis.— Cloi- son d’un jeune Hoplitoides seg- nis du Sinaï à région externe tronquée (gr. 3 fois). L2 ere F1G. 69. — Cloison de Engono- ceras saadense PERoN ; Indivi- du jeune du Vraconnien de Khenchela. ropanñ nm hrogete | ld° F1G. 70. — Cloison de la même espèce el de la même localité ; individu adulte. Khenchela (fig. 69), où les deux lobules l'4? et l'd' ne sont pas encore complètement séparés et qui est tout à fait comparable au jeune de l’Æoplitoides segnis (fig. 68 bis). Leur individuali- sation est complète dans un échantillon adulte de Khenchela (fig. 70). Formes à {rois lobes adventifs. — Elles sont très rares, et elles correspondent à un groupe dans lequel le premier lobe latéral est divisé en trois lobules : j'ai précisément signalé cette disposi- HVOLUTION DES PUÜULCHELLIIDES 319 tion dans certains Cælopoceras, comme le C. Lesseli(fig. T1). Un curieux échantillon de la collection de Verneuil, provenant du Vraconnien de la Muela de Vicorp (Espagne), vient justifier ce rapprochement. Sa cloison (fig. 72) montre que les deux lobes adventifs qui suivent immédiatement le lobe principal ne sont pas encore complètement individualisés et leur ana- logie avec les deux lobules lv! et l'ù? des Cælopoceras est frap- pante. Le lobe principal correspond alors à l'4 et le premier D F1G. 71. — Cloison de Cœlo- poceras Lesseli, du Turo- k : nien de Khenchela. Énerrenrsves— v” Det ; 7 F1G. 72. — Cloison d'Engonoceras sp., de la Muela de Vicorp (Espagne). Fr@. 73. — Cloison de Engonoceras pacificum P. Suir, in Solger. lobe adventif représente comme toujours le lobule médian s// de la selle externe. On peut ranger cette forme encore dans Îles Engonoceras, de même que je n'ai pas séparé le C. Lesseli des Cœlopoceras proprement dits. Une deuxième forme à trois lobes adventifs est le Placenfice- ras pacificum J. P. Suiru, dont la cloison (fig. 73) a été repro- duite d’après Solger (Bibliogr. n° 15,p. T4) ; l'étude du développe- ment de la cloison montre que le lobe principal et les deux derniers lobes adventifs dérivent du premier lobe latéral qui est primitivement tripartite, exactement comme celui des jeunes LE DL 320 HENRI DOUVILLÉ Pulchelliinés (voir fig. 1); le premier lobe adventif correspon- dant à un lobule de la selle externe. Ce type serait donc à rappro- cher des Ængonoceras comme le précédent et non des Placen- liceras dans lesquels il n'y a normalement que deux lobes adventifs. On voit en résumé que les lobes adventifs résultent toujours du développement des éléments de la cloison les plus rappro- chés de Ja région siphonale et de leur individualisation. Dans un premier groupe c'est le lobule de la selle externe qui se déve- loppe seul, le premier lobe latéral conservant sa forme normale ; il n'existe alors s qu'un seul lobe adventif. Ce premier groupe n est qu'un rameau de la branche des Tissotiinés : les Prelibycoceras se développant à côté des Pseudotissotia, tandis que les Libyco- ceras et Indoceras rappellent les Tissotia par leurs selles simples. Dans un deuxième groupe, le développement affecte non seu- lement la selle externe, mais aussi le premier lobe latéral, et celui-ci se modifie exactement comme dans les Hoplitoidinés, e’est- à-dire qu'il peut se décomposer en deux (/'d et l'v) ou quatre lobules (l'@, ld', lv!, llu?), pouvant se réduire à trois (l'd, l'v', l'u?). Dans ce cas le dernier élément /'d ou l'd° devient le lobe princi- pal, les autres formant deux, quatre ou trois lobes adventifs avec le lobule s!/ de la selle externe. Ce qui est particulièrement inté- ressant, c'est que ce développement tout en se faisant exacte- ment comme dans les Hoplitoidinés, remonte à une période géo- logique plus ancienne. Il est caractérisé en effet dès l’Albien et le Vraconnien, avec les Xnemiceras et Engonoceras ; les Placen- ticeras et Sphenodiscus dérivant ensuite du premier de ces genres. Cette similitude dans le développement du premier lobe latéral montre bien qu'il est en relation avec la constitution même de l'organe encore inconnu, qui lui correspondait dans l'animal. L'élargissement de la partie externe de la cloison est sans doute en relation avec le développement même de cette portion de la coquille ; la forme de celle-ci dépend surtout des organes anté- rieurs et en particulier du siphon et de la chambre eue et leur développement correspond vraisemblablement à l'augmen- tation des facultés locomotrices de l'animal. La partie ventrale de la coquille se trouvant élargie, l'organe qui occupe cette position au fond du sac du manteau, a dû s’étaler ; si, comme il est probable, c'est une glande, le foie peut-être, les lobules se sont développés, individualisés, de là la formation des lobes adventifs. La pré- sence de ces lobes indiquerait done que l'animal était un fort nageur et la forme très amineie que la coquille présente souvent vient confirmer cette manière de voir. AVIS Par décision du Conseil : Le Compte Rendu des Séances n’est plus réimprimé dans le Bulletin pro- prement dit. Le Compte Rendu sommaire des Séances comprend les présentations d'ouvrages, analyses, résumés très courts et observations aux diverses communications, faits en séance ou adressés par la poste. 3 Le Bulletin ne renferme que les notes et mémoires détaillés, présentés en séance. En conséquence les Cahiers des Comptes Rendus som- maires des séances doivent être conservés. Ils peuvent être, en fin d'année, reliés à part ou avec les fascicules du Bulletin. Des tables sont fournies à eet effet. Les comptes rendus sommaires paraissent, en général, dans les quinze jours qui suivent la séance. Deux pages au maximum sont accordées aux notes originales. Ure demi-page (petit texte) est accordée aux observations ou rectifications à une communication quelconque. Un tiers de page est accordé pour les présentations d'ouvr nage imprimés. Ces limites comprennent les titres et les notes infrapaginales. La page est de 42 lignes d’environ 60 lettres chacune. Les inter- valles entre les mots et les signes comptent comme une lettre. Les auteurs doivent déposer, à l'issue de la séance, les notes manuserites concernant leurs communications pour le compte rendu sommaire. Les membres qui ont pris part à des discussions verbales en cours de séance et qui désirent qu'il en soit fait men- tion sont invités à rédiger ces observations ef à les remettre au secrétaire, autant que possible séance tenante. Le Secrétariat ne garantit, dans aucun cas, la publication litéé- rale et in extenso des notes remises. Les auteurs peuvent indiquer les passages de leurs communications pouvant être supprimés sans inconvénient en cas de nécessité. {l'est toujours préférable de ne remettre que des résumés très concis. Les notes et mémoires étant mis en composition aussitôt leur dépôt, les auteurs ont donc tout intérêt à remettre leurs manuscrits complets au moment méme où ils font leurs communications orales ou écrites. L'impression de tout manuscrit insuflisamment lisible ou incomplet est ajournée et le manuscrit renvoyé à son auteur. Pit TEA AR F HUE Pages E. Caziot et E. Maury.— Limons et alluvions pléistocènes de la vallée infé- rieure du Var avec leur faune terrestre et fluviatile (2 cartes, 1 fig.)}..::.:.... 177 Henri Douvillé. — Pseudotoucasia et Bayleia (6 fig.).:..........:..,.. 2. 190 D. Hollande. — Extrémité nord du massif de la Grande-Chartreuse ({ carte, 14 fig) ER RP ET TEE NRN TS NOR OR ER ARR Une N. Fons — Les formations géologiques du Rio:de Oro (Sahara occi- : dental) (Ya ess peter ARR SN Rte PRES 212 G. F. Dollfus. — Étude des fossiles recueillis par N, Font y Sagué ay Riode Oro (RDA SEE RS RS AA PR SR RE OR SES 218 E. Caziot. — Étude revisionnelle des Mollusques. quaternaires des brèches de Copa; Bastia (Corse SAR RASE AR EN RRRAENS AS SO A Cr DU ES 239 Henri Roue. — Les plis des environs du Redeyef (Sud-Tunisien). Contribution à l'étude dé l'Atlds’sahament(5tartes, 2H) Re PRES PER RENE NES 249 Henri Douvillé. — Evolution et classification des Pulchelliidés (73 fig.)........ 285 Tarif des tirés à part sur papier du Bulletin. 25 ex. | 50ex*| 75 ex. 1100 ex. 1150 ex. [200 ex. [250 ex. ———— | ——— | | | —— TAlOParessere 5,501 7 »| 8,500 » [13 »116 » [19 » ue | 12 TE 5 »| 6,25] 7,50| 8,75/10,25/12,75)15,25 ART DS 4 » | 4,75| 5,50! 6,25] 7,75] 9,25/10,7 } 6 F APTE 3.:»1.8,80l 4 s|:4:80| 5:801-6.50! 7,20 ARENA Te 2,50! 2,751 3 »| 3,25] 3,75) 4,25| 4,7 COUVERTURE Imprimée, titre spécial. ..,[ 4 »1 4,501 5 » | 5,501 6,501 7,501 8,50 Passe-partout avec titre de 12 moe tee ss.) 3» | 3,501 4» F 4,50 5,501 6,50 7,50 Papier couleur sans impres- SORA HR AURA RNES LH 0,50! 0,75} 4 » 11,25] 1,7%51-2,2513,75 Les auteurs doivent faire, sur le manuscrit, leur demande de tirés à part en donnant des instructions très précises pour la couverture, aussi bien pour les tirés à part extraits du Bulletin que pour ceux extraits du CR. sommaire. MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS Le gérant de la Soc. géologique : L. Mens. co RÉ PUR RRRALER RE ER 4: Série, t. XI. — 1911. — N° 6-7-8 FE FC BULLETIN SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 mars 1830 ME À ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBI IQUE à PAR ORDONNANCE DU 3 AVRIL 1832 QUATRIÈME SÉRIE TOME ONZIÈME FASCICULES 6-7-8 Feuilles 21-30. Planches II-X 15 cartes, coupes ou figures dans le texte PARIS SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 4 À 28, rue Serpente, VI SL È C 7, x 2 Pusz ICATION MENSUELLE SEPTEMBRE 1912 Anr. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l'avancement de la Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la France, tant en lui-même que dans ses rapports avec les arts industriels et l’agriculture. Anr. 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Fran- cais etles étrangers peuvent également en faire partie. Il n’exi$te aucune distinction entre les membres. Arr, 4.— Pour faire partie de la Société, il faut s’être fait présenter dans une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation ! et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. Arr. 38.— La Société tient ses séances habituelles à Paris, de Novembre à Juillet, ART. 39. — La Société se réunit deux fois par mois fle 1er et le 3° lundi du mois). Arr. 42, — Pour assisler aux séances, les personnes étrangères à la Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. Arr. 46, — Les membres de la Société ne peuvent lire devant elle aucun ouvrage déjà imprimé. Arr. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. Anr. 50, — Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiendra une ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été Presses À déterminé. Anr. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Société est Are cratuitement à chaque membre. | ART, 99. — Il ne peut être vendu aux personnes étrangères à la Sociélé qu'au prix ‘de la cotisation annuëlle. Arr. 58. — Les membres n'ont droit de recevoir que les volumes des années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation, Toutefois, les volumes correspondant aux années antérieures à leurentrée dans â So- ciélé leur sont cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément à un tarif aéterminé. Arr. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou mémoires insérés au Bulletin, les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un: tirage à part. Arr. 73. — Chaque membre paye: 1° un droit d'entrée ; 2 une cotisation annuelle?, Le droil d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. La cotisalion annuelle est invariablement fixée à 30 francs. La colisalion annuelle peut, au choix de chaque membre, élre remplacée par le versement en capilal d'une somme fixée par la Société en assemblée générale (400 francs). s Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle (minimum : 4000 francs). Î 2 L2 1. Les personnes qui désireraient faire partie de la Sociélé et qui ne connaïi- traient aucun membre qui püt les présenter n'auront qu'à adresser une demande au Secrétariat, en exposant les titres qui justifient de leur admission. 2. Néanmoins sur la demande des parrains les nouveaux membres peuvent n'acquiller, la première annee, que leur droil d'entrée, en versant la somme de 20 fr. Le Compte Rendu sommaire des séances de l'année courante leur est envoyé gratuilement ; mais ils ne recoivent le Bulletin que la deuxième année et doivent alors payer la colisalion de 30 francs. Ils jouissent d'ailleurs des autres droils el privilèges des membres de la Societé. NOTE SUR QUELQUES VÉGÉTAUX INFRALIASIQUES DES ENVIRONS DE NIORT PAR R. Zeiller:. PLANCHE II. Le gisement d'où proviennent les végétaux fossiles dont je désire entretenir la Société m'a été signalé il y a quelque dix-huit mois par notre confrère M. A.de Grossouvre. Il est situé au lieu dit Brangeard, sur la commune de Cherveux, entre Niort et Saint-Maixent : on exploite en ce point des sables à grains plus ou moins grossiers, qui sont employés pour la fabrication du mortier. Dans ces sables sont intercalées des argiles à empreintes végétales, qui ont fourni un certain nombre d'échantillons, d’une part à M. Aimé-Forestier, qui en a fait don au musée de Niort, d'autre part à M. Sauvaget, instituteur à Niort, à l’obligeance de qui je dois la communication non seulement de ceux qu'il a lui-même recueillis, mais de ceux qui se trouvent au musée de Niort et que M. Gelin, conservateur de ce musée, a bien voulu laisser sortir momentanément des collections confiées à ses soins. D'après une coupe relevée par M. Sauvaget, les bancs sur lesquels est ouverte la sablière sont les suivants : Aratletaune-srisatre en blocs: 7:10. 2 m. 50 Sable siliceux micacé avec intercalations d’ar- STENENRIHRES US ECHO CR 2 m. Sable gris-blanc micacé très pur à gros grains dErquar tas ANR ARR UE NS End 1m” Argile grisätre en bancs lenticulaires....... O m. 50. Sable à gros éléments avec poches de lignite. 2 m. Argile feuilletée à empreintes végé- PATES An ANR 0 m. 07 à O m. 10. Sable micacé| à gros éléments... 1 m. 30 Gravier à cailloux de quartz roulés. 0 m. 25 à 0 m. 30 Aron nblanchatre. #4 07 ner 0 m. 60 Schistes cristallins massifs. Cet ensemblé est recouvert, d’abord, par des caleaires dolomi- tiques en plaquettes, auxquels succèdent des calcaires caverneux Jaune-nankin, les uns et les autres considérés commé hettan- giens ; au-dessus vient le Sinémurien. 1. Note présentée à la séance du 15 mai 1911. 9 septembre 1912. Bull. Soc. géol. Fr. XI. — 21, 322 R. ZEILLER - Les échantillons qui m'ont été envoyés à la fin de 1909 con- sistent en des plaques d'argile sableuse fine, de couleur grise tirant sur le Jaune ou le brun, sur lesquelles les débris de plantes apparaissent en brun très foncé, la matière végétale étant rem- placée par une substance ocreuse brune sans consistance, prin- cipalement formée d'oxyde de fer, qui n’adhère que très faible- ment à la roche et n’est conservée que par places ; 1l ne reste, lorsqu'elle a disparu, que l'empreinte du fragment de plante qu'elle représentait. Ces échantillons ne no que les cinq espèces que je vais énumérer, et J'avais compté sur les recherches plus prolongées que M. Sn annonçait l'intention d'entre- prendre, pour faire découvrir d’autres formes ; l'événement n'a malheureusement pas répondu à mon attente : la mince couche d'argile qui renfermait les empreintes ne constituait qu'une len- tille relativement peu étendue et n’a pas tardé à disparaître, et les progrès de l’exploitation, que M. Sauvaget a continué à suivre, n'ont pas amené la découverte de nouvelles intercalations argi- leuses avec empreintes végétales. Je ne veux donc pas attendre davantage pour faire connaître les observations que j'ai pu faire sur les échantillons qui m'ont été communiqués et pour signaler à la Société ce nouveau gise- ment. Les gisements de végétaux fossiles de l’époque secondaire sont assez rares en effet en France, et surtout dans la région ouest de la France, pour qu’il y ait intérêt, lorsqu'on vient à en trouver un nouveau, à mentionner cette découverte et à appeler ainsi l'attention des géologues locaux sur les couches de même âge qui peuvent exister sur d’autres points de la même région et renfermer peut-être, elles aussi, des empreintes végétales. Les espèces que j'ai ne — sont les suivantes, comprenant une Équisétinée, trois Fougères et une Conifère. ÉQUISETITES sp. Pr. IL, fig. 5. Cette Équisétinée est représentée par un court tronçon de tige, long de 12 mm. seulement, mesurant 19 mm. dans le sens transversal, mais incomplet dans ce sens. Il semble limité du côté supérieur par une articulation, au-dessous de laquelle appa- raissent des sillons ou plutôt des plis longitudinaux espacés d'un peu moins de { mm. (exactement 0 mm. 9) qui vont en se rétré- cissant peu à peu vers le bas et s’effacent après un parcours de 10 mm. Au-dessus de l'articulation se montrent quelques dents à peine soudées à leur base les unes aux autres, correspondant VÉGÉTAUX INFRALIASIQUES DE NIORT 323 aux intervalles des sillons qui viennent d’être mentionnés, et dont l’une, la seule qui soit complète, mesure 5 mm. de longueur. On croirait au premier abord à un verticille de feuilles libres jus- qu'à leur base ou du moins soudées entre elles sur une hauteur insignifiante, les sillons correspondant à leurs intervalles étant interprétés comme appartenant à la tige elle-même. En réalité, je crois qu'il doit s'agir là d'un fragment de gaine formé de feuilles soudées sur une assez grande longueur, libres seulement à leur partie supérieure, et que l'apparence d’articulation vient de l’exis- tence, à cette hauteur, d’une articulation de la tige, contre la surface de laquelle la gaine était appliquée. C'est, du reste, ce qui s’observe fréquemment sur l’Equisetites veronensis Zi8xo du Lias du Véronais, ainsi que j'ai pu le cons- sater aussi bien sur les échantillons de cette espèce que possède l'École des Mines, que sur les figures de Zigno!, et la ressem- blance est même assez grande, sous tous les rapports, pour qu'on soit tenté de se demander si lon n'aurait pas affaire ici à l'Eg. veronensis. Toutefois cette espèce a des feuilles plus larges, mesurant | mm. 5 de largeur, et les dents terminales sont plus rapidement rétrécies, limitées latéralement par un contour légè- rement concave vers l'extérieur, de sorte que les sinus qui les séparent sont franchement arrondis, tandis qu'ici les sinus sépa- ratifs paraissent avoir été aigus, les dents terminales se rétré- cissant peu à peu et affectant un contour triangulaire allongé à bords rectilignes. Je ne pense donc pas qu’on puisse identifier cet échantillon à l'espèce dont je viens de parler, mais je n’en vois pas dont il me paraisse se rapprocher davantage. Néanmoins il est trop incom- plet et trop imparfaitement conservé pour qu'il soit possible d’affirmer qu'il s'agisse ici d’une espèce nouvelle, et je me borne à le signaler sans essayer de le dénommer. T'HINNFELDIA INCISA SAPORTA Pr. IL, fig. 1 à 3. Cette espèce est de beaucoup la plus commune de celles qui se sont trouvées représentées à la sablière de Brangeard, puisque onze des quinze échantillons que jai eus en mains lui appar- tiennent. Ils montrent une série de passages entre les formes à grandes pinnules, tels que celui de la figure 2, et les formes à petites pinnules, tels que celui de la figure 3, soit qu'il s'agisse _ 1. Ziexo. Flora fossilis formationis oolithicæ, pl. vr (voir surtout la partie gauche de la figure 1-à mi-hauteur et la partie supérieure de la figure 5). 324 R. ZEILLER de frondes à pinnules de dimensions largement variables, soit qu'il s'agisse de pennes situées différemment sur la fronde. Si l’on se reporte à la figure la plus complète de cette espèce publiée par Saporta', on y voit les divisions de dernier ordre de la fronde constituées tantôt par de grandes pinnules simples, entières ou plus ou moins lobées, et tantôt, les lobes s’accentuant et se séparant par des sinus de plus en plus profonds, par des pennes garnies de petites pinnules, un peu plus grandes seule- ment que celles de l'échantillon de la figure 3. Il est donc fort admissible que la penne représentée sur cette figure soit une penne de même ordre que les pennes latérales à pinnules simples des échantillons des figures 1 et 2, mais située plus bas sur la fronde. On ne saurait toutefois affirmer qu'il en soit ainsi, étant donné les différences déjà notables qu'on observe dans les dimensions des pinnules entre l'échantillon de la figure 2 et celui de la figure 1, avec lesquels on a, semble-t-il, affaire à des pennes homologues. Sur les trois échantillons que je figure on n’observe que des pinnules entières, mais sur un ou deux autres, moins nets et que je m'abstiens en conséquence de figurer, on voit sur certaines pinnules, d’ailleurs irrégulièrement distribuées, apparaître quelques incisions latérales semblables à celles que Saporta a observées sur les échantillons de Hettange? et qui lui ont fait choisir le nom spécifique sous lequel il a désigné cette espèce. Certains autres échantillons figurés par lui * n’offrent, d'ailleurs, eux-mêmes que des pinnules entières, parfaitement semblables à celles des figures 1 et 2, planche II. L'identification ne peut donc être mise en doute ; mais la plu- part des échantillons de Brangeard offrent une particularité que ne présentaient ni ceux de Hettange, ni celui de Millac (Dor- dogne), signalés par Saporta : elle consiste dans la présence, sur le pourtour des pinnules, d’une bordure marginale plus ou moins accentuée, pouvant atteindre jusqu’à 0 mm. 40 de largeur. Elle est à peine sensible sur l'échantillon de la figure 2, mais elle apparaît nettement sur les deux autres (fig. 1 et fig. 3), aussi marquée que s’il s'agissait d'un Zomatopteris. On remarque en outre que la ner- vation, peu visible, d'une façon générale, sur tous ces échantil- lons, est absolument indiscernable sur ceux où la bordure mar- 1. Mi° pe Sarorra. Paléontologie française, Plantes jurassiques, IV, pl. cezxx1 fig. 1. 2. SaAporTA. Paléontologie française, Plantes jurassiques, I, pl. xui, fig. 4; pl. XIE SIDE 3. Voir notamment Loc. cil., IV, pl. cxxcu, fig. 1. CARE ES 5 VÉGÉTAUX INFRALIASIQUES DE NIORT 325 ginale est bien accentuée. Les différences qu'on observe d’un échantillon à l’autre dans le degré d’accentuation de cette bor- dure marginale attestent, d’ailleurs, qu'il ne s’agit pas là d’un caractère constant, de valeur générique, ni même spécifique, mais bien d’une particularité individuelle et accidentelle, dépen- dant, suivant toute probabilité, de ce que le limbe était plus ou moins épais, avait un épiderme plus ou moins coriace. Ce n’est pas la première fois, du reste, que l’on constate sur des espèces du genre Thinnfeldia l'existence accidentelle d'une semblable bordure marginale. Mon confrère et ami M. le Pro- fesseur A. C. Seward l’a signalée sur quelques échantillons du Lias d'Angleterre appartenant au Th. rhomboidalis ETrINGSHAU- sex !, chez lequel pourtant on n'observe généralement rien de semblable, et 1l a reconnu qu’elle devait être imputée, non à un reploiement du bord du limbe, mais à l’épaississement de la cuticule le long de ce bord. Bien que les échantillons de Brangeard ne se prêtent pas à un examen microscopique et que je n’aie pu faire sur eux aucune vérification, Je ne doute pas qu'il faille interpréter de même la bordure marginale qu'ils présentent et voir en elle un caractère accidentel, imputable à un fait de xérophytisme. On sait com- bien, chez certaines espèces de Fougères vivantes, l'épaisseur du limbe est susceptible de varier suivant qu'elles se développent à l’ombre ou au soleil, et il y a tout lieu de penser que ces Fougères à feuilles coriaces, à épiderme fortement cuticularisé, représentent une adaptation à des conditions particulières de chaleur et de sécheresse. En tout cas les fragments de pennes de Th. incisa de la sablière de Brangeard montrent chez cette Fougère des pennes plus pro- fondément découpées, à pinnules plus régulières et plus petites, que les échantillons, peu nombreux d’ailleurs, que l’on en con- naissait Jusqu'ici, et donnent à penser qu'elle devait avoir des frondes d'assez grande taille, franchement tripinnées dans leur région inférieure. CLAboPuLgBis (Tonga) RoEsseRTI PRESL (sp.) PI. Il, fig. 5. Cette espèce n’est représentée que sur deux des échantillons que j'ai eus en mans, et dont le principal montre, en outre du 1. À. C. Sewarp. Catalogue of the mesozoic Plants in the dep. of Geology, British Museum. The Jurassic Florä, pt. I, p. 24, pl. 1v, fig. 1, 2. — Fossil Plants, IL, p. 542, fig. 359; fig. 360 C. ul 326 R. ZEILLER grand fragment de fronde de la figure 5, planche IT, à pennes rabattues d’un même côté du rachis, un autre fragment de rachis moins étendu portant également quelques pennes, mais très incomplètes et mal conservées. Toutes ces pennes offrent, avec un contour normal, un caractère quelque peu insolite, con- sistant dans l'existence, au pourtour des pinnules, d’une bordure marginale bien accusée, large de 0 mm. 20 à 0 mm. 30, qui pourrait, au premier abord, faire songer à un Zomatopteris. On voit, en même temps, que le limbe devait être assez épais, car on ne distingue sur aucune des pinnules la moindre trace de la nervation, la nervure médiane elle-même demeurant indiscer- nable. En tout cas, la forme même des pinnules, attachées par toute leur base, rétrécies peu à peu vers le haut en pointe plus ou moins arrondie, et nettement arquées en avant, est la forme caractéristique des Cladophlebis, et le port général est également celui des espèces de ce genre ; l'absence de pinnules sur le rachis principal, entre les insertions des pennes latérales, exclut, au surplus, l'attribution au genre Lomatopteris. Je ne puis donc douter qu'il s'agisse bien là d’un Cladophlebis et que, comme pour le Thinnfeldia incisa, 11 ne faille pas attacher autrement d'importance à la présence de cette bordure marginale sur le pourtour des pinnules. On n'a, il est vrai, signalé de bordure semblable sur aucun échantillon à moi connu de Cladophlebis, comme on en avait signalé sur certaines pennes de Thinnfeldia ; il semble cependant que l’un des spécimens de Clad. William- soni BroxGniarT du Kimméridien d'Écosse récemment décrits par M. Seward offre des pinnules, non pas pourvues d'un bourrelet marginal aussi accusé, mais à bord sensiblement induré, à en juger du moins par l’accentuation très marquée de leur contour sur la figure phototypique qui en a été donnée. On aurait seu- lement affaire, avec les échantillons de Brangeard, à un épais- sissement plus profond de l’épiderme, se traduisant sur l'em- preinte par un bourrelet marginal de largeur plus appréciable, et Je ne crois pas qu'il faille tenir compte de cette particularité pour la détermination de la Fougère en question. Elle me paraît, finalement, devoir être rapportée au Clad. Rœæs- serli, à raison de la concordance complète qu'elle présente notam- ment avec l’un des échantillons du Rhétien de Franconie figurés par Schenk ?. 1. A. C. Sewanrn, The Jurassic Flora of Sutherland. Trans. Roy. Soc. Edin- burgh, XLVIHE, pt. 1v, n° 93, pl. var, fig. 159 (notamment la penne supérieure). 2. Scuewk. Fossile Flora der Grenzschichten des Keupers und Lias Frankens, pl. x, fig. 1. VÉGÉTAUX INFRALIASIQUES DE NIORT 327 Je dois reconnaître toutefois qu’elle ressemble presque autant à certains des échantillons de Clad. Williamsoni de l'Oolithe d'Angleterre qu'a figurés M. Seward !; j'ai déjà fait remarquer, à propos du Clad. Rœsserti du Rhétien du Tonkin ?, les liens étroits qui existent entre ces deux espèces, qu'on pourrait être tenté de regarder comme deux étapes successives d’un même type spécifique, représenté déjà dans le Trias par le Clad. remota Presz (sp.) et le Clad. densifolia FonTAINE (sp.); mais si l’on s'attache aux caractères différentiels, il semble que les échantil- lons de Brangeard se distinguent du Clad. Williamson: par l’élar- gissement sensible de la base des pinnules, qui, au lieu de se contracter du côté inférieur, tendent plutôt vers une légère décurrence sur le rachis, conformément à ce qui s’observe sou- vent chez le Clad. Rœsserti. Cette espèce a, d’ailleurs, été signa- lée par Saporta dans l’Infralias de Hettange. T'ÆNIOPTERIS TENUINERVIS BRAUNXS. PL. IL, fig. 4. L'échantillon principal de la sablière de Brangeard, dont la figure 5 représente une partie, porte deux petits fragments de frondes rubanées, n'offrant que la moitié de leur limbe, large de 8 mm. pour l’un, de 12 mm. pour l’autre, appartenant au genre Tæniopteris. Les nervures, presque toutes simples, espacées de 0 mm. 30 à 0 mm. 50, partent à angle droit du rachis, et se relèvent très légèrement vers l'extrémité. Par leurs dimensions comine par les caractères de leur nerva- tion, ils concordent si exactement avec le Tæn. tenuinervis Braus, du Rhétien et de l’Infralias, que Je ne puis hésiter à les rapporter à cette espèce. WIDDRINGTONITES SP. PI. II, fig. 6, 6a. Sur trois des échantillons qui m'ont été communiqués, se montrent de grêles ramules de Coniféres, tantôt isolés, tantôt groupés parallèlement les uns aux autres, qui me paraissent pou- voir être classés comme Widdringtonites, sans que j'ose leur attribuer un nom spécifique. Ils mesurent de 2 à # mm. de largeur et sont garnis de petites feuilles apprimées, disposées sur la face visible en trois séries, 1. A. C. Sewano. The Jurassic Flora, pt. I, pl. xx1, fig. 6. 2. R. Zeirer. Flore fossile des gîtes de charbon du Tonkin, p. 43. 328 R. ZEILLER deux latérales et une médiane. Ces feuilles mesurent 2 mm. 5 à 4 mm. de hauteur, celles de la série médiane affectant un contour rhomboïdal, celles des séries latérales obtusément aiguës à leur sommet. Tantôt elles paraissent avoir été opposées-décussées, comme chez beaucoup de Cupressinées, tantôt elles semblent alternes, ou du moins leur disposition n'apparaît plus aussi régu- lière, et la ressemblance est complète à ce point de vue, comme au point de vue de l'aspect général, avec certaines espèces de Widdringtonites. Je citerai surtout le Widdr. liasinus Kurr (sp.), en particulier le bel échantillon de cette espèce dont M. Salfeld a donné récemment une reproduction phototypique', et sur lequel les derniers ramules se montrent également rapprochés les uns parallèlement aux autres, avec un aspect tout à fait conforme à celui des échantillons de Brangeard. En tout cas, la similitude est plus grande qu'avec le Widdr. keuperianus HEER, dont les feuilles latérales sont plus aiguës et se détachent davan- tage du rameau à leur sommet. Il me paraïtrait toutefois imprudent de dénommer spécifique- ment des échantillons aussi fragmentaires et aussi incomplets, et je me borne à signaler leur affinité avec le Widdr. liasinus. Des trois espèces que j'ai pu déterminer, deux, Cladophlebis Rœsserti et Tæniopteris tenuinervis, ont été trouvées dans le Rhétien comme dans l'Infralias : le T'hinnfeldia incisa n'a été signalé que dans l’'Infralias proprement dit. Les deux autres, Equisetites sp. et Widdringtonites sp., rappellent plutôt des formes liasiques, ce dernier surtout, très voisin por le moins du Widdr. liasinus. Ces déterminations concordent bien, on le voit, avec l'attribution à l'étage hettangien des calcaires qui surmontent la couche de sables à empreintes végétales. On a affaire là à des débris végétaux amenés par un cours d’eau avec des boues et des sables et provenant, pour une partie du moins, de stations chaudes et sèches, ainsi qu'en témoigne l’épaississement du limbe observé sur les pinnules du Clad. Rœs- serti et du Thinnfeldia incisa et attesté par la bordure margi- nale que j'ai signalée. Je tiens, en terminant, à adresser tous mes remerciements, d'une part, à M. de Grossouvre qui m'a signalé ces échantillons, d'autre part à MM. Sauvaget et Gelin, à l’obligeance de qui j'en dois la communication. 1. H. Sazreup. Fossile Land-Pflanzen der Rät- und Juraformation Südwest- deutschlands. Palæontographica. LIV, pl. xvu. PoIssONS FOSSILES DE LA RÉPUBLIQUE ARGENTINE PAR F. Priem!. PLraxcues III et IV. I. — Sur QUELQUES POISSONS FOSSILES DU PATAGONIEN. Sommaire. — Gisements patagoniens divers. Myliobalis sp.; Oxyrhina Desori AG.; Oxyrhina hastalis AG. ; Odontaspis cuspidata AG. sp.; Odontaspis AG.; Odontaspis Winkleri Lericne ; Lamna sp.; Carcharodon angustidens AG.; Carcharoïdes totuserratus AMEeGniNo. Téléostomes, Gisements d'âge dou- teux. FI. Ameghino? a étudié les Poissons fossiles des couches marines du Patagonien comprises entre les couches terrestres du Deseado à Pyrotherium, Astrapotherium etc. et les couches ter- restres du Santacruzien à MNesodon, Diadiaphorus, ete. Ame- ghino cite un grand nombre d'espèces dont certaines sont créta- cées et d’autres tertiaires ; il cite sans description des espèces nouvelles, mais en les figurant. Pour lui, le Patagonien doit être attribué à l’Eocène inférieur ou à l'Eocène moyen. Pour M. Leriche* qui a interprété les figures données par Ameghino, les éléments du Patagonien sont oligocènes et miocènes et Île Patagonien doit être attribuéau Miocène inférieur. Déjà le D' A. S. Woodward‘ avait conclu que les dents de Poissons du Patago- nien ont-un caractère miocène ou pliocène. Albert Gaudry* ran- geait le Patagonien dans l’Oligocène et À. Tournouërf le considé- rait commeayant une faune miocénique ou peut-être oligocénique. J'ai eu l'occasion il y a quelques années d’étudier au Muséum 1. Note présentée à la séance du 1° mai 1911. 2. FL. AmEGrio. Les formations sédimentaires du Crétacé supérieur et du Ter- tiaire de Patagonie. An. Mus. nac. Buenos-Aires, XV,(3), VIII, 1906, 586 p. 3 pl. et fig. texte. — L'auteur parle des Poissons dans le chapitre « Ce que disent les Poissons fossiles du Patagonien », p. 176-188, fig. 44-50. 3. M. Lericne. Observations sur les Poissons du Patagonien récemment signa- lés par M. F1. Ameghino. Ann. Soc. géol. Nord, t. XXXVI, 1907, p. 129-137. — Réplique de M. Ameghino. Notes sur les Poissons du Patagonien, An. Mus.nac. Buenos-Aires,t. XVI, (3), IX, 1908,p. 477-497,7 fig. 4. A.S. Woopwanp. Observations on Senor Ameghino'’s Notes on the Geology and Palaeontology of Argentina. Geol. Mag, dec., IV, vol. IV, 1897, p. 20-23. — L'auteur avait donné préalablement, p. 4-20, une traduction d'un mémoire de FI. Ameghino. 5. A. Gauprx. Fossiles de Patagonie. Étude sur une portion du monde antarctique. Ann. de Paléont., t. I, 1906, p. 101-143, 27 fig. 6. A. TournouËr. Note sur la Géologie et la Paléontologie de la Patagonie. B.S. G.F., (4), II, 1903, p. 463-473, 6 fig. .330 F. PRIEM diverses dents et autres débris de Poissons fossiles du Patago- nien, rapportés par M. A. Tournouër (Muséum, 1900-18 et 1903- de Ge dernier et Albert Gaudry* ont cité mes déterminations que je reprends et complète 1c1. GISEMENTS PATAGONIENS DIVERS. — Les débris de Poissons rap- portés par M. Tournouër et que j'ai étudiés, proviennent de Casa- mayor, de la falaise d'Isla Chica, près Trelow, du Deseado et de Florida Negra °. MYyzi0BATIS sp. — Ur chev ron isolé et incomplet de Myliobatis provient de la falaise d’'Isla Chica. Ce débris ne permet aucune détermination précise. OxYRruINA Desort AG. — Du Deseado (C° Brown), et de Florida Negra proviennent d'assez nombreuses dents, généralement incomplètes, d'Oxyrhina, les unes antérieures, d’autres latérales, de la mâchoire inférieure. Certaines de ces dents doivent être attri- buées à l'espèce d'Agassiz, Oxyrhina Desori. Les dents antérieures sont en effet étroites, les dents latérales n'ont pas leur sommet réfléchi vers le dehors. | OXYRHINA HASTALIS AG.— D'autres dents des mêmes gisements sont généralement plus grandes; elles sont fortement compri- mées, avec leur face extérieure plate ou concave, le sommet des dents latérales est nettement réfléchi vers le dehors. Ces dents répondent à l'espèce d’Agassiz, Oxyrhina hastalis. On sait que ne Der commence à se montrer dans l'Éocène et se trouve dans l'Oligocène, le Miocène et même le Pliocène, Oxyrhina hastalis caractérise le Miocène et le Plio- cène *. ODONTASPIS CUSPIDATA AG. sp. — À Isla Chica et à Florida Negra il y a des dents antérieures à face interne lisse, pourvues (quand elles sont bien conservées) d'un denticule latéral unique. Ces dents, malheureusement en assez mauvais état, paraissent devoir être attribuées à Odontaspis cuspidata, espèce répandue dans l’Éocène (var. Hopei), l'Oligocène et le Miocène. 1. A. TourvouEr. Loc. cit., p. 466, 468-470.— A. Gaupryx. Loc. cit., p. 114. 2, M. A. TournouëRr cite aussi (p. 467), Punta Nava à 25 km. de Casamayor où il y a des grès friables à Oxyrhina hastalis ; je n'ai pas vu au Muséum de dents de cette provenance. 3. L'espèce a été également signalée dans l'Éocène de l'Alabama et de la Caro- line du Sud. POISSONS FOSSILES DE L'ARGENTINE 331 OpoNrASris aff. Winvxzeri Lericne. — Du gisement de Florida Negra proviennent deux dents antérieures d'Odontaspis (fig. 1) ayant le trou nutritif dans un sillon de la face interne de la racine et deux denticules latéraux pointus, le plus grand étant l’interne. La couronne est lisse. Ces dents ont beaucoup de rapports avec Od. Rutoti Winkrer sp. du Thanétien ou plutôt avec Od. Winkleri Lericue de l'Yprésien et du Lutétien, car iln’y a pas sur ces dents à la base de l'émail de la face externe les épines caractéristiques de Od. Rutoti. Nous les appellerons provisoirement Od. aff. Win- aff. Winkleri Le- RICHE. Dent anté- Ë rieure vue par la kleri. face interne, gran- deur naturelle. TAMNA joe Une dent Florida Negra, Pa- 3 ï ; ù tagonien. oblique (mâchoire supé- rieure), arquée, aplatie, lisse, avec denticules latéraux pointus mais pas très grands, provient d'Isla Chica (fig. 2); Cette dent | latérale FiG. 2, — Lamna sp. supérieure Dent latérale supé- peut être rap- rieure vue par la face portée 0 interne au double de la grandeur. Isla genre Lamna. Chica, Patagonien. Par ses denti- cules latéraux elle a des rapports avec L. appendiculata AG. sp. du Crétacé mais ils sont moins grands ; d’autre part elle diffère de Z. macrota Ac. sp. du Tertiaire inférieur où les denticules sont plus épais et arrondis et où la face interne présente des stries plus ou moins accusées. Il s’agit peut- être d’une espèce nouvelle. % E GOUT h, KES SNA ILE AN \1Er NDS \ il \ WAR NS QUES Hi b CRT 7 US \ \ 1À ue LU QE FiG. 3. — Carcharodon angustidens x AG. Dent latérale supérieure vue par la face interne, grandeur naturelle. Casamayor, Patagonien. CARCHARODON ANGUSTIDENS AGAS- siz. — On a signalé dans le Pata- gonien la présence de Carcharodon megalodon Ac. sp., espèce miocène et pliocène. Ameghino a figuré sous le nom de C. chu- butensis' des dents plates à denticules latéraux mal séparés 1. FL. AmsGnino. Les formations sédimentaires, etc., p.181, fig. 49 et p.183, note. 332 F. PRIEM $ de la couronne et qu'il faut attribuer à une variété de C. megalodon. 11 en est de même des dents que Ameghino a figu- rées sous Je nom de C. auriculatus BLainv., et qui appar- tiennent à la même variété chubutensis!. M. A. Tournouër n’a pas rapporté de dents de cette sorte, mais il a trouvé à Casamayor (fig. 3) une assez grosse dent oblique (latérale supérieure) moins large, moins plate que les dents de C. megalodon et à denticules latéraux mieux séparés de la couronne. Cette dent rappelle C. auriculatus BLAINVILLE sp., typique et surtout C. angustidens AG., où les denticules latéraux sont moins bien séparés de la couronne que dans l’espèce précé- dente. Nous rapporterons donc cette dent de Casamayor à C. angustlidens, espèce de l'Oligocène et aussi du Miocène ?. CARCHAROIDES TOTUSERRATUS AMEGHINO. — D'Isla Chica et de Flo- rida Negra proviennent des dents remarquables. Ces dents obli- ques, parfois très arquées, sont plates, à bords très tranchants : lorsqu'elles sont complètes elles ont des denticules latéraux élancés et pointus. Elles ressemble- raient tout à fait à des dents latérales supérieures de Lamna si leurs bords tranchants n'étaient créne- Fic. 4 et 5. — Carcharoïdes totuserralus ÂME- ]6s de façon à rappeler le Gino. Dents vues par la face interne, double C ’ PNR de grandeur. Isla Chica, Patagonien. genre arcnarodon ; 1es crénelures en question montent assez haut vers la pointe sans toutefois l'atteindre (fig. 4 et 5). Ces dents sont identiques à celle figurée par Ameghino sous le nom de Carcharoïdes totuserratus *. Técéosromes. — Les Téléostomes ne sont représentés parmi les débris rapportés par M. A. Tournouër que par quelques fragments. Du Deseado (Jenkins) proviennent une petite vertèbre de Pois- son téléostéen, deux pièces aplaties avec facette d’articulation 1. Fu. AMeGnino. Loc. cit. p. 181, fig. 48 et pl. u, fig. 21-22. — M. TI EriCHE. Loc. cil., p. 433-134. : 2, Carcharodon auriculatus caractérise l'Éocène et se trouve aussi dans l'Oligo- cène. 3. FL. AmEGniNo. Loc. cit., p.183 (ennote) et fig. 50. L'auteur dit que cette espèce a été appelée par le D" A. S. Woodward, Lamna crenatidens (annotation manus- crite, Musée de Buenos-Aires). POISSONS” FOSSILES DE L'ARGENTINE 333 qui pourraient être des morceaux de rayons branchiostèges et la partie inférieure fortement roulée d’un gros piquant dorsal avec la base articulaire qui a peut-être appartenu à un Siluridé. D’après leurs Poissons les gisements patagoniens paraissent bien être oligocènes ou miocènes. GISEMENTS D’AGE DOUTEUX. — Les couches marines du Rio Chico qui reposent sur les grès à Dinosauriens (Crétacé) ont fourni quelques dents mal conservées, incomplètes. De petites dents lisses rappellent Scapanorhynchus subula- tus AG. sp. et d’autres plus grands Lamna appendiculata AG. sp. S'il en est bien ainsi, le gisement du Rio Chico serait crétacé. Les couches marines du Coli Huapi ont fourni une grosse boucle roulée d’un Rajidé ou d’un Trygonidé, des boucles plus petites, des fragments indéterminables de piquants, de petites vertèbres de Téléostéens et quelques fragments granulés d’ar- mure de Siluridé (Arius ?). Il s’agit sans doute de couches ter- tiares dont on ne peut préciser l'âge. II. — Sur pes Poissons FOSSILES Du TERTIAIRE SUPÉRIEUR DU PARANA SOMMAIRE. —1° Elasmobranches ; Odontaspis aff. contortidens AG. ; Oxyrhina sp. ; Carcharias (Prionodon) obliquidens Bravarp sp. ; Myliobatis ame- ricanus BrAvarp et Rhinoptera? sp.; Raja Agassisi Larrazer ; Dynobatis paranensis Larrazer ; 2° Téléostomes ; Arius sp.; Hypostoma? sp.; ver- tèbres, débris divers ; 3° Pièces indéterminées. Dans la falaise du Rio Parana (République Argentine) on trouve des dépôts contenant des débris de Poissons mêlés à des restes de Reptiles et de Mammifères. Les Poissons de ces couches du Parana ont été l’objet de diverses études. Bravard! a donné des noms à de nouvelles espèces fossiles mais sans les décrire. G. de Alessandri ? a décrit une collection de fossiles du Parana conservée au Musée géolo- gique de Turin. A. Smith Woodward# a examiné au British Museum une petite collection de fossiles portant des étiquettes de la main de Bravard et a réformé diverses déterminations de 1. A. Bravarp. Monografia de los terrenos marinos terciarios de los cercanios del Parana. Parana 1858 (Reimprimée par G. Burmeister, Buenos-Aires, 1883 p. 45-94). 2. G. ne Aressanperi. Ricerche sul Pesci fossili di Parana (Republica argentina), Atti della R. Accad. della Scienze di Torino, vol. xxx1, 1896, 17 p., 1 pl. 3. A. Sur Woopwarp. On some Fish-remains from the Parana formation, Argentine Republic. The Ann. and Mag. Nat. Hist., (7), VI, 1900, p. 1-7, pl. 1. 334 F. PRIEM G. de Alessandri. Un peu plus tard M. Domenico Sangiorgi ! a étudié des fossiles du Parana conservés au Musée géologique de Parme. Les collections paléontologiques du Muséumrenferment d’assez nombreux fossiles du Parana, que j'ai pu étudier, grâce à l’obli- geance du professeur Marcellin Boule. Déjà Larrazet? avait eu l’occasion de décrire d’intéressantes boucles de Raie conser- vées dans ces collections et provenant du Parana. Les fossiles du Muséum ont été recueillis pour la plupart dans la falaise du Rio Parana, à Villa Urquiza, sur le cours infé- rieur du fleuve, non loin de la ville de Parana {n° du catalogue : 1884-9. M. David H. Dubois). Les restes de Poissons de Villa Urquiza sont accompagnés de dents et d'un fragment de plaque dermique d’un Crocodilien, d'un fragment de plastron d’une Tortue, de débris de plaques qui paraissent avoir appartenu à un Glyptodonte, de : débris de dents de Mammifères et notamment de Mammifères marins, comme un Phocidé (Otarie ?), un Cétacé voisin du Cachalot et enfin un Sirénien. Les Mammifères terrestres sont représentés par des fragments d’incisives de Rongeurs et des fragments de dents de Mylodon (ou de Scelidotherium) d’après M. Theve- nin, assistant de Paléontologie au Muséum. Il y a aussi des débris de Crustacés. D'autres fossiles du Muséum proviennent des terrains ter- tiaires du Haut Parana (Catalogue Anatomie comparée, 1872- 459, M. Dupuis). Avec des débris de Poissons il y a là des frag- ments appartenant à d’autres Vertébrés, comme un débris de mandibule et des morceaux de plaques en mauvais état qui paraissent provenir d’un Crocodilien. Enfin d’autres Poissons fossiles encore, ont été donnés au Muséum par M. d'Halwin (Catalogue 66, « terrains tertiaires, environs de Parana, Amérique méridionale »). Nous allons considérer ces divers Poissons fossiles en com- mençant par les Elasmobranches. 1° ELASMOBRANCHES Les Squales représentés dans la collection du Muséum sont les suivants : 1. Domenico SanGioRGI. Nuove forme di Pesci fossili del Parana. Riv. ilal. di Paleont., Bologne, VII, 1901, p. 61-6S, 1 pl. 2. À. Larrazer. Des pièces de la peau de quelques Sélaciens fossiles. B. S. G.F., (3), XIV,1886., p. 259-261, pl. xui, fig. 1-6; p. 263-265, pl. x1v, fig. 1-4 et pl. xv, fig. 1. POISSONS FOSSILES DE L'ARGENTINE 339 OpoNTASPIS aff. conNrorTIDENS AG. (pl. II, fig. 1-6). — Je rapproche de l’espèce d'Agassiz des dents provenant, les unes de Villa Urquiza, les autres remises par. M. d'Halwin. Elles sont effilées, à courbure sigmoïdale, il y a des stries à la base mais qui tendent à s’effacer plus haut ; les denticules latéraux ont généralement disparu. Une de ces dents notées comme ayant été donnée à M. d'Halwin par Bravard (pl. IT, fig. 1) a des stries accusées, des denticules pointus ; elle est petite, sigmoïdale, avec une racine renflée et un trou nutritif très net. Elle a été attribuée par le professeur F. Bassani, d’après une note inscrite sur le carton, à Odontaspis acutissima AG. de l'Oli- gocène et du Miocène de Suisse et de France, mais elle est moins large à la base et les denticules sont moins effilés et moins éle- vés que dans cette dernière forme. Toutes ces dents ont des rapports avec celles d'O. contorti- dens, espèce miocène et pliocène, mais les stries sont moins nettes. Le D' A. S. Woodward'! a décrit des dents semblables sous le nom d'O. elegans AG. sp., cependant la courbure sigmoïdale me semble mieux accusée que dans cette dernière espèce. OxYRuINA sp. (pl. INT, fig. 7). — Je figure iciune dent provenant de Villa Urquiza, droite, pas très large, à face externe plate, face interne peu bombée, sommet à peine courbé vers le dehors. C'est une dent d'Oxyrhina ayant appartenu à la mâchoire infé- rieure. Elle est beaucoup moins large que les dents d’Oxyrhina hastalis AG., espèce miocène et pliocène signalée au Parana par M. A. S. Woodward. Elle se rapproche plutôt de O. Desori AG., oligocène et O. Spallanzant Bonaparte actuelle. C'ARCHARIAS (PRIONODON) OBLIQUIDENS BravarD sp. (pl. IL, fig. 8-10). — Des dents données par M. d'Halwin sont inscrites à tort sous le nom de Corax, genre crétacé (pl. II, fig. 9-10). Ce sont des dents supérieures de Carcharias, larges, triangulaires, à bords crénelés ; elles ont une cavité centrale, ce qui les distingue nettement des dents de Corax. Une de ces dents, moins large à la base, plus élevée, est une dent supérieure antérieure. A Villa Urquiza M. Davids H. Dubois a trouvé une dent supérieure laté- rale de Carcharias (pl. IIT, fig. 8). Toutes ces dents sont semblables à celles que M. A.S. Wood- 1. A.S. Woopwanp. Loc. cil., p. 3, pl. 1, fig.1-5. — L'auteur remarque que les échantillons roulés ont été attribués par G. de Alessandri à Od. Hopei AG. sp., et que ceux qui ont perdu leurs denticules latéraux ont été appelés par Bravard Lamna unicuspidens. 336 F. PRIEM ward rapporte à Carcharias (Prionodon) obliquidens BraAvAr»D Sp... M. A. S. Woodward signale en outre dans la formation du Parana d'autres dents de Squales : Carcharodon megalodon, Galeocerdo aduncus et Hemipristis serra AG. communs dans les terrains tertiaires supérieurs. Il rapporte au genre Cestracion sous le nom de Cestracion paranensis DE ALESSANDRI sp. des dents rapportées par G. de Alessandri au genre Acrodus. Ces dernières espèces ne sont pas représentées au Muséum. Les Raiïes sont représentées par, des chevrons, des piquants, des boucles de diverses espèces. MYLIOBATIS AMERICANUS Bravarp et Rhinoptera? sp. (pl. I, fig. 11). — Un chevron de Myliobatidé donné par M. d’'Halwin appartient à l'espèce de Bravard Myliobatis americanus, figurée par G.. de Alessandri (loc. cit., fig. 64, 6b,). La couronne est mince. Il en est de même d’un fragment de chevron venant du Haut Parana. D'après A. S. Woodward certaines dentsindiquées par Bravard comme faisant partie de cette espèce doivent être rapportées en réalité au genre Rhinoptera ou Zygobates, où la couronne, quand elle n’est pas usée, est très épaisse. Sur le carton qui porte la dent donnée par M. d'Halwin il y a cette indication : Myliobatis ou Zygobates ; la couronne est mince, ce serait donc bien un Myliobatis. Mais de Villa Urquiza provient un chevron incomplet à cou- ronne épaisse. C’est peut-être un chevron de Rhinoptera (pl. I, hp -#11). Du Haut Parana proviennent deux fragments de piquants com- primés latéralement, grossièrement sillonnés, avec de fines cré- nelures sur les bords; ils ressemblent à un piquant de Mylioba- lis figuré par G. de Alessandri sous le nom de M. americanus ? (loc. cit., fig. 6c) et nous l'inscrivons avec doute sous ce nom. 1. A. S. Woodward rapporte à cette espèces les dents appelées Squalus obli- quidens, Lamna amphibasidens, L. serridens n.sp. par Bravard et celles appelées par G. de Alessandri Carcharias (Aprionodon) Gibbesiü Woopwarpb et Coraæx aff. fulcatus AG. Il faut sans doute y rapporter celles que D. Sangiorgi appelle Carcha- rias (Prionodon) Egertoni AG. sp. Les dents appeléespar D. Sangiorgi Oxyrhina Desori AG. paraissent douteuses, de même celles qu'il appelle Od. cuspidata et qui pourraieut être des dents de Od. contorlidens (il y a certainement une erreur de figure ; la figure 3a-3b attribuée à O. Desori représente des dents à denticules latéraux et la figure 1a-1b, des dents sans denticules et racines, étroites, et qui pourraient être des dents d'Oxyrhina ; cette figure est attribuée à Od. cuspidata.) L'auteur rapporte aussi des dents du Parana, d’ailleurs douteuses, à Lamna (rigonala AG. espèce de l'Eocène de Kressenberg, Bavière. SD (L'e r* : POISSONS FOSSILES DE L ARGENTINE 337 RayA Agassrzr Larrazer. — Ce nom a été donné à des boucles de Raies provenant de Villa Urquiza (Larrazet : loc. cit. p. 259-261, pl. xui, fig. 1-6). Elles sont de tailles diverses. Une petite boucle en mauvais état du Haut Parana parait appartenir à la même espèce. Le D' A. S. Woodward dit qu'au Musée de la Plata il y a une boucle typique de 88 mm. sur 15 mm. et 30 mm. d'épaisseur maximum. DYNOBATIS PARANENSIS LaRRAZET. — D'autres boucles de très grande taille et très élevées, en forme de cône, provenant de Villa Urquiza, ont été nommées par M. Larrazet, Dynobatis paranensis (loc. cit., p. 263-264, pl. xrv, fig. 1-4). Pour M. Jaekel ! ce sont des boucles de Trygon et il les rap- proche du Trygon thalassia Coruuxa actuel, sous le nom de Trygon thalassia fossilis, nom qu'il emploie pour des boucles fossiles trouvées dans le Miocène de Baltringen (Allemagne) et de Mägenwyl (Argovie, Suisse). Il en serait de même pour la Raja Agassizi. Suivant M. Jaekel les boucles à base convexe de Raja Agassizi et de Dynobatis paranensis seraient des boucles du tronc et celles à base plane des boucles de la queue. Il fait remarquer que l’espèce actuelle se trouve encore maintenant dans l'Atlantique du Sud. Le D’ A. S. Woodward regarde aussi les boucles de Dynoba- {is paranensis comme des boucles de Trygonides; il dit qu'il y en a des exemples typiques dans le Musée national de Buenos- Aires. DYNOBATIS RECTANGULARIS LARRAZET. — Ce noma été donné à une boucle de Villa Urquiza, rectangulaire avec une dépression cen- trale contenant une petite saillie (Larrazet, loc. cit., p. 264-265, pl. xv, fig. 1). Sa base est convexe. Pour M. Jaekel c'est une boucle du disque de Trygon thalassia fossilis. Les boucles du disque ont chez Trygon une forme relativement simple et sont presque entièrement enfoncées dans la chair, tandis que les boucles de la queue sont extrêmement variées et s'élèvent presque complètement hors de la peau. 20 TÉLÉéOSTOMES Le D'A.S. Woodward signale dans la formation du Parana des 1. O. Jarxez. Die eocänen Selachier vom Monte Bolca, Berlin, 1894, p. 141, fig. 30-31. 10 septembre 1912. Bull. Soc. géol. Fr. XI. — 22. 338 F. PRIEM restes fragmentaires de Siluridés appartenant aux genres actuels de l'Amérique du Sud : Arius Cuvier et VALENCIENNES, Pimelo- dus Lacérène, Platystoma AGassiz, etc. Au Muséum se trouvent des débris de Siluridés. ARIUS sp. (pl. TT, fig. 12-17) — Du Haut Parana proviennent des plaques granulées de l’armure céphalo-thoracique d’un Siluridé ; je les rapporte au genre Arius (pl. II, fig. 12-13). I] y a aussi des piquants à surface sillonnéeettraces de tuberculessur la face posté- rieure. Je figure ici (pl. III, fig. 14-16) deux piquants pectoraux et un piquant dorsal. Il faut les rapporter au même genre. Au genre Arius appartient sans doute un fragment de piquant pectoral provenant de Villa Urquiza (pl. I, fig. 17). Il est articulé à la clavicule. Celle-ci est fortement sillonnée ; de même le piquant, qui porte des traces de tubercules. HyposromA ? sp. (pl. I, fig. 18-19). — La falaise du Rio Parana à Villa Urquiza a fourni un fragment intéressant. Sur l’une des faces on voit des écailles épaisses, osseuses, imbriquées, avec de fortes crêtes; l’autre face montre, avec des écailles de cette sorte, des restes de vertèbres. Ce fragment indique un Poisson voisin des Siluridés actuels des genres Aypostoma LacÉéPÈDE et Pterygoplichthys Günruer de l'Amérique du Sud. Nous l’appel- lerons Hypostoma ? sp. Un fragment analogue moins bien conservé a été trouvé au Haut Parana. Il y a aussi dans les couches du Haut Parana et de Villa Urquiza des vertèbres de diverses tailles. L'une d'elles, de forte taille, est figurée (pl. II, fig. 20-21). Ce sont probablement des vertèbres de Siluridés. Du Haut Parana provient aussi un complexe de vertèbres antérieures soudées ayant appartenu à un Siluridé (pl. IT, fig. 22-23). Dégris DIVERS. — Signalons encore une pièce fortement sillonnée, percée d’une ouverture latérale, peut-être fragment d’'armure céphalique d’un Siluridé avec fontanelle latérale. Elle provient du Haut Parana (pl. III, fig. 24). Du Haut Parana proviennent aussi des pièces operculaires lisses et d’autres fragments qui sont peut-être des pharyngiens inférieurs. Le gisement de Villa Urquiza a fourni des fragments analogues à ces derniers, un fragment d’opercule lisse et un préo- percule fortement sillonné. Le D' A.S. Woodward signale des débris attribués à des Cha- POISSONS FOSSILES DE L'ARGENTINE 339 racinidés, Poissons carnassiers communs dans les fleuves de l'Amérique du Sud. Des fragments indéterminables ont été attribués à des Sparidés et des Labridés par Bravard et G. de Alessandri. Ce dernier signale Chrysophrys Cuvier et un autre Sparidé indéterminé. M. D. Sangiorgi rapproche certains débris, surtout des mâchoires, du genre Cantharus Cüvier actuel ; il les appelle Cantharus ? n. Sp. G. de Alessandri rapporte des dents au genre de Labridés : Pro- tautoya Leiny (Miocène de la Virginie), sous le nom de P. longqi- dens n. sp. Ilrapporte aussi avec doute une petite dent striée au genre Lepidosteus LACÉPÈDE. 3° PIÈCES INDÉTERMINÉES. … À Villa Urquiza et au Haut Parana on trouve des formations intéressantes (pl. IL, fig. 27 et pl. IV, fig. 1-15). Ce sont des -pièces bombées sur leurs deux faces, cordiformes, parfois avec une crête médiane sur la face supérieure, terminée par une pointe mousse. Sur la face inférieure ïl y a deux fortes saillies latérales et une dépression médiane à la partie large du cœur opposée à la pointe. D'autres portent à la face supérieure une dépression placée à Ja partie large et d’où part la crête qui aboutit à la pointe. D'autres pièces plus petites, également cordiformes, ne pré- sentent ni crête ni dépression supérieures. M. d'Halwin a rapporté de Parana (pl. II, fig. 25-56) des formations analogues de taille moindre que la plupart des pièces signalées plus haut. Celle-ci, comme le montrent les figures, sont de taille assez considérable. Il y en a même encore de plus grosses, malheureusement mal conservées. M. L. Vaillant, professeur honoraire du Muséum, à qui J'ai montré ces singulières productions, serait disposé à les regarder comme des boucles de Raies. Mais d’autres pièces, qui se rap- prochent beaucoup de ces formations, ont une pointe beaucoup plus accusée et même fort longue et ressemblent à des interé- pineux (pl. IV, fig. 16-19). Il parait y avoir ainsi des analogies entre les pièces larges, cordiformes, à courte pointe et les pièces minces à longue pointe, de sorte que je ne sais à quels Poissons les attribuer. En négligeant les débris douteux on peut donner la liste sui- vante des Poissons de la formation du Parana. 340 F. PRIEM ELASMOBRANCHES : Odontaspis aff. contortidens AG. Oxyrhina hastalis Ac. Carcharias (Prionodon) obliqui- dens BRAYARD sp. Carcharodon megalodon AG. Galeocerdo aduncus AG. Hemiprislis serra AG. TÉLEOSTOMES : Arius sp. Hypostoma ? sp. Débris de Siluridés divers. Cestracion paranensis DE ALES- SANDRI SP. Myliobatis americanus Bravarn. Rhinoptera ? sp. Raja Agassizi LARRAZET Dynobalis paranensis LARRAZET — reclanqularis LARRAZET — Trygon thalassia foss. JAEKEL Débris de Characinidés, Sparidés et Labridés. Pièces indéterminées (boucles?, interépineux ?) La présence d'Oxyrhina hastalis et Carcharodon megalodon, celle des genres de Siluridés encore actuels, montrent que la for- mation du Parana doit être rapportée au Tertiaire récent, proba- blement au Pliocène !. Il est probable que tous les animaux qui se trouvent dans cette formation sont contemporains. Dans la région du Parana, s’'avançait pendant le Tertiaire supérieur, un golfe marin où venaient se déverser des cours d’eau, lesquels entrainaient des débris de Mammifères terrestres. Suivant Burmeister?, les Pois- sons d'eau douce qu’on y trouve sont arrivés probablement morts et en débris ; il remarque en particulier que les plaques de Silu- ridés sont assez endommagées et ont dû être exposées au frotte- ment produit par le mouvement de l’eau. 1. Les Mammifères terrestres, tels que les Glyptodontes, pourraient même faire supposer un âge pléistocène. 2. H. Burueisrer. Description physique de la République Argentine. Paris t. II, 1876, p. 235. LES TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS, LEURS RELATIONS AVEC LES ACCIDENTS TECTONIQUES PAR Paul Lemoine. Compris tel que l’entendent les géologues, c’est-à-dire s’éten- dant depuis les Vosges Jusqu'à la Bretagne, depuis les bassins houillers du Nord jusqu’au Massif central, le « Bassin de Paris » passe avec raison pour une région craie ec calme au point de vue sismique. On étonnerait même beaucoup de personnes en leur parlant de l'existence de tremblements de terre dans la région parisienne. Ils existent cependant et sont assez nombreux, ainsi qu'en témoignent les listes ci-contre. Aucun d’ailleurs n’a été grave, et aucun n’a affecté la cuvette du Bassin de Paris dans son entier. La plupart des auteurs qui se sont occupés de la question des tremblements de terre de la région parisienne l'ont traitée au point de vue purement météorologique, cherchant surtout une loi dans leur répartition dans le temps et dans leurs coïncidences avec divers autres phénomènes météorologiques (pression, phases de la lune, etc.). Les relations avec les phénomènes géologiques, telles qu'elles résultent de l’étude de leur distribution géographique, n’a fait l’objet que d’un très petit nombre de travaux. Cependant dans son ouvrage capital sur la distribution géo- graphique des tremblements deterre?, M. de Montessus de Bal- lore a montré l'intérêt des études de ce genre. Les faits qu'il a pu établir dans cette colossale revue des séismes à la surface de la terre, la coïncidence des zones sismiques avec certaines zones tectoniques, m'ont amené à me demander si la question ne pouvait pas, dans une région aussi bien connue au point de vue géologique que le Bassin de Paris, être serrée d’un peu plus près qu'il n'avait pu le faire dans un ouvrage d'ensemble. L'étude que j'ai faite sur place du tremblement de terre de Provence, m'avait d’ailleurs amené à cette conclusion ? que les 1. Note présentée à la séance du 18 décembre 1911. 2. F, ne Monressus DE Barzore. Les tremblements de terre. Géographie séis- mologique. Paris, A. Colin, 1906; le Bassin parisien, pp. 63-67; voir aussi son mémoire de 1905. .3. Pauz Lemoine. Sur les relations tectoniques du tremblement de terre de Pro- vence. C.R. Ac.Sc., CX VIII, 21 juin 1909, p. 1696-1698. — Observations faites sur le-tremblement de terre de Provence (11 juin 1909). Bull. Soc. philom., Paris. [X], I, 1909, n° 3, 34 p., 6 fig. et croquis. — Letremblement de terre de Provence. Ann. Géogr., XIX, janvier 1910, pp. 15-25. et) tes 12 PAUL LEMOINE effets des tremblements de terre étaient en relation simple avec la nature et la structure géologique du sol, tout au moins dans la région de l’épicentre. D'autre part, l'étude d'ensemble que j'ai entreprise de la géologie du Bassin de Paris! avait attiré mon attention sur un certain nombre de coïncidences curieuses que je m'étais réservé de revoir. Je donne ici le résultat de mes recherches qui constituent ainsi en quelque sorte, un chapitre complémentaire de ce livre. Ce travail comprendra plusieurs parties : Ï. La liste méthodique des tremblements de terre connus dans le Bassin de Paris suivie d’une liste bibliographique (11). Puis une série d'études régionales sur la répartition géographique des trem- blements de terre dans le Bassin de Paris et leurs relations avec les phénomènes géologiques. — III. Nord de la France. — IV. Nord-Ouest de la France (Haute-Normandie et Manche). — V. Bordure du Massif armoricain. — VI. Sud-Ouest du Bassin de Paris (Touraine, Beauce, etc.). — VII. Est de la France. — Enfin un cha- pitre sur Les tremblements de terre à grande extension dans le Bassin de Paris (VIT) et des Conclusions. I. — Liste méthodique des tremblements de terre du Bassin de Paris. Le seul établissement de cette liste nécessiterait une vie entière et encore risquerait-elle d’être fort incomplète. Fort heu- reusement, les travaux de deux savants m'ont permis de l’éta- blir assez rapidement. Les catalogues de Perrey constituent une source précieuse de documents. D'autre part, les fiches manu- scrites patiemment relevées par M. de Montessus de Ballore ont été, au moment de son départ pour le Chili, déposées par lui à la Bibliothèque de la Société de Géographie de Paris pour être mises à la disposition des travailleurs. J’ai pu les y consulter et y puiser quelques données supplémentaires. Les additions que j'ai pu apporter à ces deux listes sont rela- tivement peu importantes?. Aussi, pour ne pas surcharger inuti- lement ce tableau, je n'ai donné aucun renvoi bibliographique pour les séismes relatés, soit dans les travaux de Perrey, soit dans les fiches de M. de Montessus de Ballore ; ce n’est guère que 1. Pauz Lemoine. Géologie du Bassin de Paris. Paris, Hermann, 1911, 408 p., 136 fig., 9 pl. hors texte. 2. Je tiens à exprimer mes meilleurs remerciements à MM. Bourgery, Cottreau, Filliozat, Paul Girardin, Thiot, etc., qui ont bien voulu faire des recherches à mon intention dans divers journaux et travaux locaux et m'en communiquer les résultats. 343 DE PARIS ‘BASSIN TREMBLEMENTS DE TERRE DU “o0vs]y ‘sÂnq4 39 vanf ‘sa8S0 A ‘99pU9 A 19 OIOT EI 9P UISSEY ‘OUOULCIN PI 9P S9909 : aouonbouz 9p 91PIO,J SUPP JUOS 99 ‘sooquerqe quorutuonborz snjd say SuorS9x Jo ou) 9p sJuoworquouy 9p sinol 9p 91quOu 91 294 S9/11800"T *(s68r ‘11 (6) ‘SOU1JY ‘UUY) AUOIIVE HA SASSHLNOIN HA ‘IN SAUAV,A ‘HONVUX VI AA AUON NG HAÔdINSIS TLUVT) — ‘JL ‘OI DT 7/1 uoSr/Ju0p} EE LE y: ANS SUO/E 47 g'XP0178872/7 A ‘S/250EZ77 - un Ge PÊUEJOS, Sp ANS-Uo//7E4 QE 7g: eu 2 énepf, b ‘ u/}UeEJ00,/° #7 LE) Ca T S1707 520/7 . MOTTE STE 772S suesyrne ÉSPUA ou #0. 748904 -2///21Epy + g'7U81/07. , 0) p'aureg-Ins-187 g'suage CCEN RE /e287 Ce uso 4 , 1 LL 7 2 SOU/75E7 SUD], S 77 ueuêly,s° k 1ETUE + 7% e 7 7 ! JHAEN voiue)y. ee roger "80167 ; 8570 4 } 77) Leu, 4 EPST #0 ponegs Sa ° . 77 SSII S III EN 7 NA Le contes el À F AE 7 LPS À 911759 7 euon6et) Re = ï Ë 40pna}f 7 SÉ/FÉÉ) F1 . = T/) y OpsSn31) Sa AUTE SE 11 5 IPS PRES ; JE? CP, LL 3 soouerng ere, ii £'Suoss/0n B b, 7, L \ a SEJEX7E. + s/21789g L RL Ge au ERA à 18479). u0e7 e ONE} 2, 9 185199 DER < /n8784€7. 21706. U/ 7) : co Ses LC, Aoseuien #3 UI7027/ DS, rs ce Émogtey7 & F 7 & +, 72/87° e SCA ! es DE a fe z loue) //199q r, de. 7 Al 20, NAT Ge. € 2e70/7 PS2 6 À USnergenszues é 47 Niue LT, #, > 344 PAUL LEMOINE pour les additions que j'ai indiqué l’auteur qui a signalé l'existence du tremblement de terre, L'énumération de ces travaux addi- tionnels se trouve dans la bibliographie ci-jointe (p. 362). Des listes de ce genre sont forcément incomplètes au point de vue de la répartition géographique ; car beaucoup de secousses ont naturellement échappé aux personnes qui les ont cataloguées. Le fait esttrès regrettable, car les conclusions qu'on peut tirer de ces listes sont basées sur des faits négatifs et sont, par suite, tou- jours sujettes à revision. Cependant pour beaucoup, grâce aux patientes recherches de Perrey, on peut considérer que l’on approche la vérité de très près. Il est peut-être regrettable, d’autre part, que dans ces der- nières années, on se soit attaché presque exclusivement aux études faites au moyen de séismographes. Si intéressantes qu'elles soient, elles ne peuvent remplacer les recherches sur la distribution géographique. Le savant directeur du Bureau central météorologique, M. Angot, l’a si bien compris, qu'il a organisé un service d'enquête par cartes postales auprès de tous les maires ; mais pour la période qui s’étend entre la mort de Perrey et 1909, on ne possède que des documents très disséminés et incomplets. J'espère que les savants locaux, en constatant les lacunes de cette note, voudront bien les compléter et fournir ainsi à la Science des documents nouveaux, permettant une interprétation meilleure du phénomène des tremblements de terre. La distribution géographique des tremblements de terre du Bassin de Paris m'intéressant surtout ici, je les ai réparti en colonnes correspondant à quelques régions arbitrairement choi- sies, de façon à ce que l’on puisse se rendre compte, d'une part de la succession des séismes dans une même région, d'autre part de la répartition d’une même secousse. Or, ce qui frappe précisément dans cette liste, ainsi établie, c’est le fait que la plupart des secousses sont extrêmement loca- lisées et qu'il est très rare que le Bassin de Paris soit agité dans son entier. Il faut remarquer, d'autre part, que la localisation même de ces séismes est un grand avantage pour l'étude; car elle permet de mieux saisir leurs relations possibles avec les accidents du sol. Mais, dans ces conditions, on est amené à renoncer, au moins au premier abord, à l'étude d'ensemble du Bassin et à faire sim- plement une série d’études régionales. En effet, ainsi que M. de Montessus de Ballore ! l’a fait remar- 1.F. ne Moxressus pe BazLore. La Suisse sismique. Archives des Sc. phys. el nalurelles, XX VIII, 1892, p. 31, p. 34. TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 349 quer, il ne faut tenir compte des séismes à grande aire que par leur centre, et on est amené à ne s'occuper que des secousses de petite étendue et par suite de faible intensité. Ce n’est qu'ensuite qu'on pourra, en partant des conclusions locales, être amené à des conclusions plus générales. A cet effet, toutes les données exposées ont été reportées sur des cartes plus ou moins détaillées qui permettent de bien voir dans chaque cas, la répartition, soit d’un phénomène isolé, soit d’un ensemble de phénomènes. L’intensité de la secousse est difficile à déterminer pour tous les points ; en général, il s'agit de tremblements de terre du type [I] de l'échelle Rossi-Forel. L'orientation de la secousse a été indiquée sur les cartes, toutes les fois qu'on possédait cette donnée ; elle ne permet d’ailleurs d'arriver à aucune conclusion ; ilparaît y avoir eu sou- vent plusieurs secousses très rapprochées, à orientation diffé- rente ; d'autre part, l'orientation d’une même secousse paraît un peu variable suivant les points. Il faudrait, pour interpréter cette donnée, beaucoup plus de documents que nous n’en possédons. Localités les plus affectées. — Cependant, avant de passer à cette étude régionale, on peut se demander s'il n’y aurait pas lieu de rechercher tout d’abord quelles sont les localités le plus souvent affectées par les tremblements de terre. On constate que depuis l'année 1800, Paris a ressenti 4 secousses, Poitiers 6, Saumur 6, Dijon 7, Angers 7, Bourbonne-les-Bains #4, Plom- bières 5, Caen 5, Le Havre 9. Je reproduis aussi ici à titre de document (fig. 1, p. 343) la carte de séismicité du Nord de la France qu'a donnée M. de Montessus de Ballore. En réalité cette liste et cette carte n’ont pas un grand intérêt: car les villes où l'on a signalé le plus de tremblements de terre ne sont pas forcément celles qui sont le plus agitées ; mais celles où les observations ont le plus de chances d’être faites et conservées. C’est ainsi que pour les époques anciennes, le monastère de Sante-Colombe près Sens est un point où on connaît beaucoup de tremblements de terre; au contrairé dans le xx° siècle, Paris est la localité sur laquelle on a le plus de renseignements de ce genre. M. de Montessus de Ballore a d’ailleurs déjà démontré d’une façon générale, l'inconvénient de ces méthodes purement statis- tiques. PAUL LEMOINE 346 *SHTAI(T QUIBIIOT SU9G ‘JA ‘LI NO 97 (aequuoon-aquies) su9s ‘T (oquolr -09-9JuI8S) Su9S ‘I ‘6 “HONVUX VI AG LS QOUCA PI 9P 2440979 X 9 QOUPIX El 9p oxqju9r ‘XI ‘98 DOUBJ ET] 9P 247U97 ‘X ‘ET uouty) ‘AI ‘LT "DL4 ‘Honvag ‘ANIVUNOT, SA28uY ‘XI ‘& ‘JOUPIA PI 9P 94}U97 ‘X ‘GC Luis -NOWTT 32 nOJO ‘X ‘SI SI98UV ‘III ‘LG ['AJedoanx] 2103 ‘111 ‘68 [A] opnen [A] eme (,) sxo8uy (,) soS8uy ‘NOLIOY LA NIVOIMONUV | ‘HIANVHUON ‘HIAUVOIY HISSVIN AG auog ‘ILSHNA()-AHON ‘SUB 9P UISSUH NP 91197 9P SJUOW9IIAUIIY S9P NEAIQUL TeuAno ]T, SUOSSTOS ‘TI A ‘FL 91419J9[8UY 99 91PUEIA SIS9IQUE") ["q]) uonoy SISIBUINO J, SIS91ŒUUR") (arrpue MA -qures dornoryaed ua ‘oinornt -PJUJ-2u19S) 91081 e[ 2P PION ‘XI ‘L 1 9 9[NEE) EI 9P PION °X ‘FC {"q] reuanox SUOSSI0G (Cal æumor [A] reuaquen [a] œuanor ‘OLH ‘SANNHAUVY ‘UHON 8601 LGOL GG6OTr Y60T T60T L80L 9807 ‘NO C8OT £8O0T GLOT 1007 0001 &C6 GeG (ad 347 9[84 ‘X ST [A] Jueurerx ‘anwuen DE PARIS UISNOUUUTT ‘III ‘£ QUIPIIO] ‘III ‘EL TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN (‘al SIOJAV “9IPUEIA : “NEUF “ANUUEN TITA ‘FI l'a] e$err ‘onbi8pog (3014 000€) eu$o8mog au3081n0g auso8anog ‘III “£ (,) Aunr ‘II ST 99 ou8o8amog ‘J ‘ST (.) £u -N]D ‘ouso3imog ‘II ‘Cr SI98UY ‘XI ['H 0] stosuy SAnO I, ‘XI ‘# SI8UY ‘II ‘98 (,) sxo8uvy ‘TA ‘08 (,)So8uy TA ‘05 Sd98UVY ‘IIIA ‘G Pu? -UN-JUIES JUOIX ‘AI ‘FL SII8UY ‘AI ‘F DOUAI] op 91uon AT ‘er [a] suoruy l'a] uonoy ‘JA ‘oz (sasaoauou SJUAWUI}P) SIBUUOSSIOG so40uJ, ‘ouSedwueyn) ‘SU ‘SHE4 ‘X ‘SI 98107 -UOQ ‘SIUo(-qures XI ‘FI (4] uonoy 79 orpueuaoN l'a] sur ‘x ‘0e [a] 21puewaioN [a] 2ipueuuonu 2IPUBLUION TIX ‘0 [a] 2etpueuuionN uanoy [a] wonoy (ANHODAT) oTpuettmuoN (ANHODAT) orpueuuioN ‘A [A] oapuera ‘soja QOUPAT EI 9P °N ‘IIX ‘08 [a] enr l'a] æwo-ures [a] œumor “mueN) ID 4 CO OT 1Q tte COLA [e2] NAN NAN [à] ed Poe a ul L LOG GSTL GLTT GOIT SOIT O9TT GGTT ! ÿGTT TYLL 9ETL. 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Fr. XI. — 23. 8 Bull. Soc. 10 septembre 1912. PAUL LEMOINE 354 af 400 UT “III ‘F1 9AQU92) ‘AI ‘8 ‘279 ‘10ABS EuoÂry ‘sieolneog ‘IIX ‘& SHAHAI(T SOT[OXnuig ‘981 ‘AI ‘9 oun) 2J[AQUN'T [0] LuSewour p's (29xpuoyo uosteu ‘III ‘SC l'x.0] a10a “P :s UOOYIN ‘UOIEU) IIX € \O:P19/ ayonO-ans-AuSt|g ‘IIA °C uOlCT ‘TI ‘FL (86€ ‘d er “By 70 966 d'66 "By 10) uraf-JUIES-JUOIN ‘ASIOUL ‘ÂTIMOG ‘I VC "HONVUM VI 4Q IS UTJUPIOWOY ‘JJA ‘8 (886 d ‘66 *Ey 4104) [noNayj] awopue À ‘sa8anog ‘(‘S-°N) oreuwu -ouy90yj Ssaud ‘oxoeumer) ‘AOA9JJUOX ‘SausnoN ‘p8uerT ‘ouelff 97 ‘TIA ‘€ 9APUI] IIA ‘7 PR IA ‘6G|(°J-J9-" IN) souotos ‘AI ‘€ Mie -"] ‘Soyone) ‘sano] ‘‘p's *OL4 f4onvag ‘ANIVUNOT, SHTJIOq ‘IA Y 7 € Aosouxonr) ‘425 -Jof ‘Sanoqioun ‘IIX ‘CC (M'A) SOPEAIET) ‘UBUIT JIA 9 ‘AOLIOG 14 NIVOIHONUHV AISSVIN A4 auog LAIABF 97 ‘XI ‘FC (148 ‘d'‘er *Éy 00) (,) (sosxoauor sorqnowu 32 SOT[OSSIPA) SUMOICIN je opqaonboeg enbsnl ‘SO9I[PA S9[ SUEP 2740} sud ‘(*: MA-"H) 2709-21 -SUOBG ‘2IITAIITA ‘IT A ‘CT .l'H,0] CM =") 10794 X ‘oddaiq ‘’p's [axwoo -a]] 21pUEUMON ‘TA ‘VC a[pPuoaxn) 2p sqrud ne sa[qnouL ‘IIX ‘Yc [axuon -A]] 2IPUBWION ‘TA ‘FC (886 ‘d ‘68 ‘B)) ‘099 ‘(S-"N) uenon ‘CAMS-AN) ‘Sue ‘(4 -* AA) S9149G ‘(°N-"S) Les -10 ‘(MS-AN) 2Sn044 -o47 ‘UOUSIAY ‘(MAS -‘N) neowunfsuorT ‘UOSSIUI9 À -ANS-JU98 -ON ‘SUB9IO ‘Je/pinoq UP] *HIONVHHON ‘HIGH VOIX ‘LSHNO-AHON ‘soaJieun) ‘JIA ‘© FAJ 9e 7 ‘Aap -UBTUIN IN ‘AZIIO ‘AI ‘8 SauS9AY ‘X ‘9& "OLA ‘SHNNAGUVY ‘AUON Se8T SHLV(I VTT se (868 ‘d'‘ér "By æ 4100) ('HSH- MNM) S9X91ŒQUOISX ‘XN919 -INn0)-[9J24D ‘AUU9A E] 9P ‘A ‘[INOXNT ‘QUOI -Soig-quies ‘Ieurdiy (Ty8r = ‘(quowuosioauor 107) |anod anoxo ‘jqeqoud) < QJUOWOATUOU ‘JIJA ‘CL|l'H .O] oueig T7 ‘‘p's (,) anumes ‘IX ‘8 e (g6e ‘d ‘er *6y A J10a) sougissng ‘o4eiq e -WOId ‘JOIA-SAEA XI ‘F Re 9THOUUO JT, z ‘:G-"S-UOTEUT) ‘aUUOxn y Fa ‘oxtoxny ‘UOlI ‘IA ‘9 (,) anwunee ‘TIX ‘€ D (css ‘d ‘18 S "by 100) Jsognen-qures a ‘Au8idae”) ‘uopo-ans & -9I[TA97J914 ‘U989 IX ‘GI E AUIQ ‘99 -u89) ‘(HN- AAS) neor -SIO ‘ouU948N ‘IX ‘EI TREMBLEMENTS DE : xnoine9o}eu") ‘X ‘6 [0] eut "ps — aureugaui ossnaq “onb HSE ‘298SIV ‘IIIA ‘68 Le Jotuqnes |(oçqtey)uofiq ‘(Lean op ; Î-or-suoz ‘veang ‘uos l'wuy y) ‘fnvog ‘uooeyy dc -A9A KL ‘OUUESNET JIJA LIL‘ S-S-UOI8UD) ‘TIIA ‘LT (168 ‘d ‘yr ‘by uoa) (A) sewuo se ‘IX ‘rt l'H ,0] Essto ‘p's [0] moguerr ‘p's (825 °d ‘6r ‘By 4100) JOPANT = [eAOUSOT -07enbu)"(4S- AN) -JANOBUT 9ITTAUAIN TX ‘0€ [4.0] (‘AN MS) 1SSIO “Pp ‘s (828 °d *6r *É] uroa) ['H.0] ooqo ‘oxav 9" ‘Soppneosanon ‘p ‘s ‘u987 ‘(H- M)inopquor] ‘19494O ‘SIOIIITATJUOIN “MOpE (HA) O1ITA -NOSU] ‘2J[TAIOPON) ‘AFILA -19r) ‘OI[lABAIN) ‘9[IA9P -UO ‘SUWUOIPIN PI 9P ‘A :(S-'N) duos, ‘ITA ‘OH (quouu l'u.o] ousiv “p :s (896 ‘d ‘1 ‘Puy 1C8Tr OG8T SYST LY8T -opnoqo) uonoy ‘J] ‘cluoa)[:A] too" 11] A ‘6cl 9787 2 L'ALE Ti ua n° PR ta [e 2 Lo) © = el =, = = < fu (:S-° N) Au ELA ‘[dooa] juowaxopn) ‘saaAeuar|og ‘(,) Sa119 -ueuyn ‘‘(09s £) pneqi$ -quoq ‘(‘U LE Su94) JA ‘OT l'x.0] sqnoq ‘siog -Sa[-24491dwu0ç ‘’p's (666: d'ey" by] uoa)(,)[4 «O]'S-'s-uojeqn ‘ungny ‘Sa[[04eu)) ‘ouneag ‘J0S -no4n) ‘AzUeIg ‘SaAOU, ‘SaiSUPT ‘auuoxny ‘‘p 'S (,) sauuopay.p uoone}}u ON ‘(‘M-'4) pieqquon ‘49 ‘suæg -S2[-QUuUoqanog ‘JIA ‘CG (erqrey) uOÂTT ‘(arqrez) z32NN ‘2SSINS ‘PIBAOITV ‘ULUY -'H ‘Suruosse MA ‘ITA ‘CT IPUN ‘SoQugué 4 ‘TIA ‘07 PA A fOTTA ‘xnouig-quies ‘Sauu9ay ‘OJPIN-JUIES ‘Aosouuonr ‘Aosiof ‘yynowuAo AA ‘ourysd LUF ‘J9S40 ‘uOJYSUT ‘ypnows)104 ‘uoydwueuy} -n0S ‘UJNOWAIX ‘AI auuroasult A ‘ylans-oauotduw0oŒG ‘III ‘£c ‘SHHAI(T “HONVUA VIT 4Q LS (gs ‘d'‘y6 “By 410a) (SN) preqrs -Ju04 ‘uoÿnjquort ‘neo -Py9-o[-Aeus8ry ‘xnou -nv97e4") ‘(ay))()3n0g fJUEUYON ‘(AAS-"HN) 217 VU) UT (UGS10A) TA ‘O1 (‘4 .0] ‘u) -J9-"T ‘pieyouquon ‘‘p's "(686 * d ‘06 "by 4104) ‘f-39-"7 ‘Axow10") ‘snyoq ‘AusixneL ‘XI ‘€T 2S18È LEE ()C4 «O] ‘IV ‘serequeg 39 JINPJeUQUON ‘‘p [anvuLuag] ouuorA “TAU948"-n897P4) ‘ITA ‘08 =UBI-OUIEJUO °S ‘OLH ‘49nv3g ‘ANIVHANO]T, ‘(118 ° d'or" 6] u0a)sxou -[AUTRIIG ‘(rexquer * M-'S) In20994A9417) ‘(a -U0199 AN) XIEQUIE AA ‘AIITWO Y ‘urtepuo”T SUB ‘IA ‘£cl'(PION) reaquen ‘I : [Ho] sueq ‘P'S — (°N-'S) 2ssa1py Jures ‘(-N-'S) arITanos -U] ‘O148H 97] ‘IIIA ‘61 saoue}n0") ‘XI ‘8 l'H 0] estepex ‘p's UOSU9IY ‘S2JUEN ‘IPAUT ‘Sanoqaoun O'T-AUIES ‘SOHOUPIAY (sg ‘d ‘#3 by ‘ J407) saoueno? 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Pour compléter cette liste il conviendra de se reporter au mémoire biblio- graphique de PERREY. [ArAGo]|. Tremblement de terre de la nuit du dimanche # au lundi 5 juillet 1841. CR. Ac. Sc. XIII, 1841, pp. 80-83; voir aussi p. 28, p. 449, p. 232. Ancor (Alfred). Le tremblement de terre du 16 novembre 1911. CR. Ac. Se., CLIHIH, 20 nov. 1911, p. 1045-1046. Barsor (L.). Histoire de la ville de Châlons, 1855, IT, p. 39. Beauvize (V. pe). Histoire de la ville de Montdidier, Paris, Claye; 2° éd. 1878,:t. 1, p: 317-318. Berrranp (curé). Secousses de tremblement de terre du 20 juillet 1854, ressentlies à Chateau-Larcher, dans le département de la Vienne. CR. Ac. Se., XXXIX, 9 oct. 1854, pp. 697-698. BLouer. Note sur des secousses ressenties en pleine mer les 27 sept. et 9oct. 1838. CR. Ac. Sc., VIII, 1839, p. 38. ; Bocace pe Brévizee (Du). Tremblement de terre au Hâvre, le 1 nov. 1755. Jour. Hist., janv. 1756. Boucuer (P.). Tremblement de terre ressenti au Hävre le 5 nov. 1734. CR. Ac. 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Voir LaïsNé. Leregre (E.). Sur le tremblement de terre ressenti à Versailles le 28 janvier 1878. CR. Ac. Sc., LXXXV 1878, p. 368. Lemozy. Voir DELACHARME. MacGnien. Voir DELACHARME. Marer. Mémoire surle tremblement de terre arrivé le 6 juillet 1783. Mém. Acad. Dijon, 1783, 2° partie, pp. 26-52. Mozz. Sur le tremblement de terre du 14 sept. 1866. CR. Acad. Se., LXIIT, 1866, p. 572-573. MonceL (Th. pu); voir DENON DE GANNES. Moxressus DE BaLLore (F. DE). La France et l’Algérie sismiques. Annales des Mines [9], 11, 1892, pp. 317-328, pl. 1x et x (carte). — Relations géologiques des régions stables et instables du Nord- Ouest de l’Europe. 2° partie : Centre et Nord de la France, Alle- 36% PAUL LEMOINE magne et Bohème. Ann. Soc. Sc. Bruxelles, XXX, 2° partie, 1905, pp. 1-66, pl. r et 11 (Bassin de Paris, pp. 9-15). Monressus DE BALLORE (F. ne). Sur l'influence sismique des plissements armoricains dans le Nord-Ouest de la France et dans le Sud de l'Angleterre. CR. Ac. Sc., CXXXXIV, 1902,pp. 786-788. Muxck (De). Les tremblements de terre d'Havré (Hainaut). Bull. Soc. belge Géol. et Pal. Hydr., X, 1887, p. 177-186 et 187-191, pl. VIII. NoGuës ; voir FLAMMARION. O’ Ræizzy. Alphabetical catalogue of the Earthquakes recorded having occur- red in Europe and adjacent countries, arranged to serve as a basis for an Earthquake map of Europe. Trans. of {he royal Irish academy XXVIII, 1884, (paru 1885), p. 489. PeiGnor (Gabriel). Lettre du 21 janvier 1822 sur une secousse de tremble- ment de terre ressenti à Dijon. Opuscule, Paris, Techner, 1863, in-8° d’après PERREY. Perrey (Al.). Recherches historiques sur les tremblements de terre dont il est fait mention dans les historiens, depuis le commencement du IXe jusqu'à la fin du XVIIIe s. CR. Ac. Sc., XLIITI, 1841, pp. 899- 903. — Nouvelles recherches sur les tremblements de terre de 1301 à 1843. CR. Ac. Sc., XVII, 1843, pp. 608-621. — Notice sur les tremblements de terre ressentis à Angers et dans le département de Maine-et-Loire. Bull. Soc. ind. Angers et du dép. du Maine-et-Loire, XVI, 184#4,n04et 5,8 p. — Sur les tremblements de terre ressentis en France, en Belgique et en Hollande depuis le IV® siècle jusqu’à 1843. Mém.couronnés par l’Académie de Bruxelles, XVIII, 1844-1845. — Bibliographie séismuique. Catalogue de livres, mémoires et notes sur les tremblements de terre el les phénomènes volca- niques. Mém. Ac. Dijon [2], IV, 1855, pp. 1-112, v. pp. 183-253, XIII, 1865, pp. 33-102. — Mémoire sur les tremblements de terre ressentis dans le Bas- sin du Rhône. Annales de Lyon, VII, p. 265-347 avec un appendice par M. J. Fourner, pp. 347-370. — Liste des tremblements de terre ressentis pendant les années 1845, etc. Mém. Acad. Dijon, (1845-1853), puis Bull. Acad. Se. Bruxelles (1854-1855), puis Mém. couronnés Acad. Bruæelles (1855- 1871) — 1 note par an; voir les indications bibliographiques détaillées dans Catalogue of scientific Papers, by Royal Society of London. C — Sur un léger tremblement de terre senti à Dijon et dans les départements voisins, le 17 avril 1862 vers8h 10 m.CR. Acad. Sc., LIV, 1862, p. 923-926. Raver (G.). Sur le tremblement de terre du 14 septembre 1866. CR. Acad. Sc., LXIIT, 1866, p. 504-507 et carte. Renou (E.). Note sur le tremblement de terre du 16 juillet 1864. (Bull. Soc. arch. sc. et lilt. du Vendômois, 1864, p. 229). — Note sur un tremblement de terre (ressenti à Vendôme le 16 juil- let 1864). CR. Ac. Se., LVIT, p. 206-207, 25 juillet 1864. — (Sur le tremblement de terre du 14 sept. 1866). Ann. Soc. météor., XIV, 1866, pp. 146-147. — Sur une secousse de tremblement de terre ressentie à Orléans. CR. Ac. Sc., CI, 1885, p. 584. TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 365 Resa; voir DELACHARME. RocquiGnNy-ApansoN (G. DE). [Tremblement de terre ressenti à Parc-de- Baleine, Allier, le 26 août 1802]. CR. Ac. Sc., CXV, 1892, p. 427. Rorné. Le tremblement de terre du 16 nov. CR. Ac. Sc., LCIIT, 4 déc. 1911, - 1192° RoTTÉE. Me du département de l'Oise depuis l’an 66 après J.-C. jusqu'en 1852. SALIS ; VOir FLAMMARION. SALVÉTAT. Secousses des tremblements de terre du 1" avril 1853 ressenties à Serres. CR. Acad. Sc.,XXXVI, 1853, p. 661-662. SEURE ; VOir FLAMMARION. Tamis1ER; voir CABROL. Texier. Tremblement de terre, ouragan et inondation dans les départe- ments du Cher et de la Nièvre. CR. Acad. Sc., LXIII, 1866, p. 650-651. Tæior (L.). Un tremblement de terre dans l'Oise en 1756. Mém. Soc. acad. de l'Oise, XVIII, 3° partie, 1903. ToucaiMBerr. Sur un tremblement de terre ressenti à Poitiers et dans les environs le 22 mars 1880. CR. Acad. Sc., XC, 1880, p. 831. Vizzette (J.). Les tremblements de terre dans les Ardennes et les régions voisines. Revue d’Ardenne et d'Argonne, XII, 1905, pp. 33-61. Virzer D'Aousr. Sur un tremblement de terre partiel de la surface seule du sol dans le département du Nord. CR. Ac. Sc., CI, 6 juillet 1885, p. 189. — Nouveau tremblement deterre partiel aux environs de Douai (Nord). CR. Ac. Sc., CI, 1885, p. 487. VoucEr (G. H, Orro). Untersuchungen über das jungste grosse Erdbeben in Central-Europa. Petermann’s Mitteil., 1856, pp. 85-102, pl. vi-vrr. III. — Nord de la France. On comprend ici sous cette dénomination la région située au Nord de la vallée de la Somme, en en éliminant seulement les bords de la Manche et du Pas-de-Calais qui feront l’objet d’une étude spéciale, mais en y comprenant l'Ardenne', la Meuse, etc. Parmi les secousses très anciennes on peut citer : en l’an 330, Tournai ; 450, Cambrai ; 502, Tournai ; 630, Tournai ; 842, Nord de la Gaule ; 854, Cambrésis, Tournaisis ; 922, Cambrésis ; 1000, Cambrésis ; 1217, Nord de la France ?. 1. Les tremblements de terre du Sud de l’Ardenne sont assez bien connus grâce aux recherches de Vizzerre. Celles-ci ont montré qu'il ne s’agit là presque jamais de séismes exclusivement locaux, et que leurs foyers de production sont situés généralement sur des points assez éloignés des Ardennes. Plusieurs renseignements sur ceux du Nord de la France sont empruntés au travail de Douxami. J'ai indiqué les séismes qu'il ne mentionne pas, parce que le fait d'avoir échappé à cet excellent géologue, révèle peut-être quelque manque d'authenticité de ces tremblements de terre. 2. Ce tremblement de terre n'est pas cité par Douxamti ; peut-être ne s'est-il pas étendu au-delà de la Normandie ? 366 PAUL LEMOINE 1580. — Ce grand tremblement de terre d’origine belge affecta aussi cette région; il eut un contre-coup dans le Bassin de Paris, ce qui lui communiqua un certain caractère de généralité (fig. 2). AE e Malines QCS oi Terrains gnêiens Aourllers e Bruxelles e Malines e Bruxelles Jo/ssons artin OU ?errains anciens CN 7: houi//ers FiG, 2. — EXTENSION DU TREMBLEMENT DE TERRE FiG. 3. — EXTENSION pu DE 1580, D'ORIGINE BELGE. TREMBLEMENT DE TERRE DE 1640. 4640. — On signale en 1640 et 1644, mais à la même date, des tremblements de terre qui sont probablement identiques. Si l’on identifie les deux secousses, leur ensemble devient très comparable au point de vue de la répartition géographique, à la secousse de 1580. C’est un séisme essentiellement localisé au Nord de la bande houillère, avec quelques phénomènes de résonance dans la région sud, à Cambrai, à Metz et dans les Ardennes (fig. 3). 14692. — Une forte secousse agita toute la Belgique. L’épicentre parait avoir été dans le Brabant, près de Malines ; le contre- coup de ce tremblement de terre fut ressenti en Normandie et Jusqu'à Paris. On le signale même en Suisse. En tous cas une répercus- sion importante se produisit dans le Sud de l’Ardenne. 4755. — Le séisme du 1 septembre 1755 parait être un ébranlement dû au formidable tremblement de terre de Lisbonne (Portugal). Il n'a donc F1iG. 4. — EXTENSION pu TREM- pas à nous occuper 1C1. MAR EURO 1 Par contre ceux des 26 et 27 sep- D ORIGINE BELGE, tembre paraissent bien d'origine belge et seraient en quelque sorte les précurseurs du grand séisme de 1756 (fig. 4). TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 367 4756. — On verra plus loin (p. 315) l'interprétation proposée pour ce tremblement de terre qui affecta une grande partie du Nord de la France. Il paraît bien avoir eu son origine en Bel- gique, sinon en Hollande, comme le dit Douxami. IL me parait probable, en effet, que la région de Liége et de Maëstricht, loca- lité où l'on a ressenti jusqu’à 84 répliques, a été l’épicentre principale du tremblement de terre. Celui-ci aurait donc encore comme origine la zone houillère (fig. 5). 1760. — Une autre secousse très analogue se fit sentir; son origine paraît avoir été à Aix-la-Chapelle, et elle ébranla une partie de la Belgique et le Sud de l’Ardenne. Elle fut ressentie Jusqu'à Paris. è Arenberg Amsterdam e Arnsberg £ Dreppe S'Quenk Montdigiere Chauny Ep evil s Rouen © Beauvaf Versaï!les [UD errerñs anciens [D — houillers Fi1G. 5. — ExTENSION DU TREMBLEMENT DE TERRE DE 17956, D'ORIGINE BELGE. 4775. — La secousse du 4 février paraît avoir été localisée au bord sud de l'Ardenne. Elle produisit une secousse ondulatoire à Rethel et à Saint-Loup (arrondissement de Vouziers). Elle fut accompagnée d’un ouragan qui masqua le phénomène à Reims, Saint-Dizier et à Troyes où s’il se produisit, 1l fut très faible. 4783. — Le 9 décembre 1783, on note une secousse à Cambrai. 1828. — Le tremblement ‘de terre du 23 février 1828 a eu une assez grande extension; celle-ci peut, d’après Van Horr et EGEx être limitée ainsi : au Sud, Longuyon et Commercy ; au Sud-Ouest et à l'Ouest, Avesnes, le Quesnoy, Dunkerque, Bruges ; au Nord-Ouest, Middelbourg et Flessingue; au Nord, Dortrecht et Upbergen, près Nimègue, à l'Est, il s’est 368 PAUL LEMOINE étendu au Rhin et même au delà. Tous les lieux situés entre ces limites ont été plus ou moins ébranlés : Mons, Namur, Aix-la- Chapelle, Hainaut, Tongres, Huy, Tirlemont, etc. L’aire pléistoséiste se trouve limitée à une région ovale, située grossièrement entre Bruxelles, Maëstricht, Namur et Liége. On comparera utilement ce séisme (fig. 6) aux précédents et on constatera qu'il est, aussi, nettement localisé au Nord de la bande houillère avec quelques contre-coups au Sud de l’'Ardenne. 4838. — Le 26 octobre , on signale une secousse à Avesnes. 1843. — (8 avril) Il paraît avoir été également localisé aux confins des Ardennes et de la Meuse, dans les arrondisse- ments de Montmédy et de Sedan et en particulier à Olizy, Dordrecht NW igue c /b E = Mr =} {1 ve CUX @S /e eLond é ï JSepbour. Cologne Brurelles r Le nl F1G. 6. — EXTENSION DU TREMBLE- FIG. 7. — PR OINTS AFFECTÉS PAR LE TREMBLEMENT MENT DE TERRE DE 1898. DE TERRE DE 1846 (au Sud de la zone houillère). Malandry, La Ferté, ete. Villette pense qu'il a peut-être coïn- cidé avec üe légères trépidations à Genève. Il faut noter qu'une secousse violente s'était produite l’avant-veille (6 avril) dans le Brabant septentrional. 4846. — Bien qu'il n’affecte qu’à peine la région considérée, il convient de signaler le tremblement de terre du 29 juillet 1846 parce qu'il paraît un peu différent des précédents en ce sens que son aire de répartition s’est étendue surtout au Sud de la zone houillère, sa région épicentrale paraît d'ailleurs se trouver à Ems ou dans la vallée du Rhin (fig. 7). 4878. — Le tremblement de terre du 26 août 1878 fut ressenti en Belgique. Il aurait eu son centre dans l’Eifel (Douxam). Il est ceux de Vouziers TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 369 assez bien connu grâce aux travaux de VizLerre. J'en marque ici d’après lui les principales localités affectées (fig. 8). Mais ce qu'il a indiqué d’intéressant, c’est que les vibrations n'ont pas dépassé « une ligne partant de Pierrepont comme point extrême au Sud et passant par Montmédy, Carignan, Douzy, Mou- zon, Rancourt, Sedan, Charleville, Belval, Renwez', Rocroi. Les secousses sont encore très prononcées sur ces points, on ne les a pas signalées au dela... Les journaux de Metz, Briey, Verdun, Bar-le-Duc, sont restés muets à cet égard, ainsi que HANOVRE | e Utrecht © Arnsberg et Rethel ! ». pere Il est à remar- quer que la limite de propagation pa- rait n'avoir aucun rapport avec la limite des terrains, tels qu'ils appa- raissent en affleu- rement; elle en est même à 45°, c’est- à-dire aussi diffé- rente que possible. 1881. — Une secousse du type général des séismes d’origine belge se produisit le 18 novembre 1881 ; mais elle fut beaucoup plus restreinte en France ; ear elle n’est signalée qu'à Sedan, Char- leville, Levrezy, Monthermé, Rimogne, Rocroi, Maubert, Fon- taine (fig. 9). On n'aurait rien ressenti à Rethel et Vouziers ; la secousse est douteuse, en tous cas faible, à Reims. FiG. 8. — AIRE D'EXTENSION ET LIMITE SUD DU TREMBLE- MENT DE TERRE DE 1878. Je citerai enfin, à titre de comparaison, quelques faits relatifs à des séismes belges. « En Belgique, l’épicentre de 1877 est allongé suivant la direc- tion générale du bassin houiller qui s'étend du pays de Herve jusqu’à la Westphalie, c’est-à-dire dans le sens SW.-NE. ; il est donc parallèle aux plis et failles longitudinales des terrains carbo- nifères et dévoniens de cette région. Quant à l’épicentre de 1873, 1. Ce fait est d'autant plus intéressant que ces deux localités avaient été nette- ment affectées en 1775. 11 septembre 1912. Bull. Soc. géol. Fr. XI. — 24. 370 PAUL LEMOINE il s’allonge perpendiculairement à la direction générale des ter- rains primaires et est en rapport avec une faille qui les coupe dans le sens NW.-SE. » (J. Corner, 1896, p. 128). ° Hechtel & Bruxelles Ax-l3 Chapell y. = Bonn Zournay » l ? 2e pe Peruvetz nr Dh L ? | ER IT a J ul LE k {| | <]. 4 all is Grvel n pi É h À, i à AU ds au | Montherme |: j LU Zevrezy 1 IEC Maubert-fo "#24 7e] J- Charleville êR "| || JIl hi p | F Mézier. EU — e > S Sedan A Rethel Vouziers ?, Reims F1G. 9. — AIRE D'EXTENSION ET LIMITE SUD DU TREMBLEMENT DE TERRE DE 1881, D'ORIGINE BELGE. Il est curieux de remarquer l’analogie de la répartition géo- graphique des séismes, d'origine belge, ayant affecté la région française. On pourra noter aussi . ils sont séparés par des 0; 60 ans a 1692 | 52 ans 1755, 1756, 1760 | es S 1828 es 1878, 1881 | 50 ans intervalles de temps qui, sans être égaux, sont du moins du même ordre de grandeur, comme si, périodiquement, la région avait besoin de reprendre son équilibre. Nous retrouverons pour d’autres régions la même tendance à la périodicité, quand on compare des séismes de même origine probable. La plupart des tremblements de terre qui viennent d'être rap- pelés dans ce chapitre paraissent originaires de la bande houil- lère plissée qui va d’Aix-la-Chapelle à travers la Belgique, jus- qu'au territoire français aux environs de Douai. TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 371 Cette bande est sismique dans tout son ensemble et elle cons- titue une très remarquable région-épicentre. Mais elle l’est aussi à ses deux extrémités, Là où elle subit des décrochements, à Aix-la-Chapelle d’une part, qui sort du cadre régional de cette étude, aux environs de Douai de l’autre, On sait en effet que cette bande houillère plissée subit à cette hauteur un décrochement accompagnant un changement de direc- tion. C’est ce que Suess a appelé la ligne de schaarung des plis- sements armoricains et varisques. Cette ligne parait avoir Joué un rôle sismique important, tout au moins dans la région du Nord. 1857. — C'est ainsi qu’en 1857, se produisit, au S. de Cambrai!. un petit tremblement de terre assez intéressant à cause de sa localisation. (fig. 10). : Nous allons voir (fig. 13) que cette Cambrai région de Douai et de Cambrai est relativement sismique et que ce Nu Hem beix fait paraît en relation avec la ligne de rebroussement des plis hercy- niens qui passent par ces localités. En effet, on trouve ensuite dans FiG. 10. — LOCALITÉS ATTEINTES la bibliographie une série de trem- aux environs pe Camsrat par blements de terre qui sont localisés Re aux environs de Douai (voir le ta- bleau, p. 359). Leur origine est discutable et a été discutée (voir: Mowressus DE BALLORE, p. 71); il est possible qu'au lieu d'être de véritables séismes, quelques-uns de ces phénomènes soient dus à des tassements dans les mines?. Mais, outre que cette explication n’est pas applicable aux époques anciennes, il est curieux que les séismes se localisent précisément à Douai et à Sin-le-Noble, c'est-à-dire sur l'emplacement du décrochement qui sépare le Bassin Nord du Bassin du Pas-de-Calais et qui correspond à la « ligne de schaarung hercynienne ». De plus, quelques-uns, par exemple ceux indiqués sur la carte, sont trop étendus pour qu'on admette leur origine artificielle. Quoi qu il en soit, le départ des deux phénomènes est très difficile à faire dans le cas actuel. © Sersinvillers Crevecæur 1. Douxaut n’en parle pas. 2. L'une des principales objections à cette manière de voir réside dans l’asis- micité notoire de la région de Saint-Étienne (Loire). La question paraît avoir été résolue en faveur de l'origine tectonique en ce qui concerne les secousses de Havré, Hainaut, voisines du charbonnage de Bois-du-Luc (voir: De Münex). 312 PAUL LEMOINE Il faut en tous cas mettre à part quelques secousses comme celle de Crupilly, près de Guise, le 27 janvier 1884. Dans le prolongement de cette région du Nord, on peut citer quelques séismes intéressants, celui de 1876 qui a affecté Péronne, Saint-Quentin, La Fère et Vailly (Aisne). Ce séisme paraît aussi en relation avec le bord de la cuvette de la craie (fig. 11), tracée par G.-F. Docrrus; mais il est possible que les deux phénomènes soient connexes et que la schaarung des plis hercyniens ait déterminé cet affaissement de la craie. Parmi ces secousses, 1l faut accorder une mention toute spé- re Peronnes.. + .lerma L F1G. 12. — PRINCIPAUX POINTS ÉBRANLÉS LE e 1876 ---- 2 SEPTEMBRE 1896 (Tremblement de terre transversal à la zone houillère.) F1G. 11. — RELATIONS POSSIBLES DES TREMBLEMENTS DE TERRE DE 1873 ET 1876 AVEC LA CUVETTE DE LA CRAIE. ciale à celle du 2 septembre 1896 (voir LancasrER, CORNET) qui a peut-être eu son origine dans la région Arras-Douai et qui a affecté toute la Belgique (fig. 12). Ce séisme s’est fait sentir dans une aire polygonale qui aurait comme sommets Bapaume, Béthune, Gand, l'Écluse, Charleroi, et qui est orientée à très peu près WSW.-ENE. Corwer a fait observer qu'il était assez différent des autres grands séismes belges et qu'il y avait lieu de le considérer comme originaire de la région de Douai ; on pourrait donc être porté à y voir un ébranlement de la ligne de schaarung. Il convient enfin de mentionner le petit centre sismique du Soissonnais que Montessus DE BALLORE avait déjà remarqué sans pouvoir lui attribuer de signification géologique déterminée et celui du Laonnais. CP did ns Di de TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 373 Ainsi, tandis que certains séismes sont localisés sur la bande synclinale houillère, d’autres en sont éloignés ; il est très pro- bable, à considérer la carte ci-jointe, que ces divers tremblements de terre sont en relation avec la ligne de schaarung des plisse- ments hercyniens. +, ee Lille T F 1756 Ù e/o0urn3 de T ae il 854 4 Q A Sr. nl Di ‘à | [EU ser le Es QE. / LIL pute CO . ee S/IT.Te noble Le Quesno 4 : A Cambrai ® 1828;rii Jar | ©. 1857 ne 1765 Abbeville ii Avesnes pi 1756 1765 1828 183800 756 jee ji Corbie kg No Fe 1884 Guise 1]. Amiens es ROUES ù 1756 Cemon S# SMuentin 1784 TE) ONE 1756 $ /; fère sie / 1756 ns Chauny: \ 1756 Xe e Laon SOISSONS e “+. Ver}, F1G. 13. — PRINCIPAUX TREMBLEMENTS DE TERRE DU NORD DE LA FRANCE. Sur cette carte on n’a pas indiqué les dates des tremblements de terre de la région de Douai, ni ceux de Cambrai (854, 922, 1000, 1782); Laon (1682*, 1756, 1874) ; Soissons (582, 1087, 1466, 1682*). IV. — Nord-Ouest de la France. Il ne semble pas que l’on puisse tirer grande utilité des trem- blements de terre antérieurs à 1580 sur lesquels on n'a que des renseignements insuffisants : 842 (24 octobre), tout le Nord de la Gaule ;, 843 (6 et Tsept.), Nord de la Gaule, en particulier Saint- Wandrille, près Rouen ; 1142, Rouen ; 1214 (20 déc.), Norman- die ; 1217 (20 déc.), Nord de la France ; 1316 (14 sept.), Saint- Denis, Pontoise. 374 PAUL LEMOINE 1580. — Ce séisme (6 avril) a été assez général ; mais les rensei- gnements que l’on Ne sur lui pour É ae considérée sont trop incomplets pour qu'on puisse en tirer parti (voir fig. 2, p. 366). Ce pendant à en juger par l'existence d’une réplique (le mai 1580) qui paraît n'avoir affecté que le comté de Kent, les Pays- Bas et Cologne, il semble qu'il s'agisse d'un tremblement de terre d'origine septentrionale, analogue à ceux signalés précé- demment, tremblement de terre qui a eu une résonance en divers points du Bassin de Paris. 1682. — Ressenti à Laon, Soissons, Paris (léger), Orléans, Evreux, il n'est peut-être que le contre-coup d'un séisme impor- tant qui ébranla le 2 et le 13 mai tout l'Est de la France, et la Suisse (voir p. 394, fig. 35). 1692. —— Cette secousse qu'on a signalée le 18 septembre à Beau- vais (Rorrée) et Corcy, Aire, Rouen, Paris (?) est très vraisem- blablement, comme celle de 1580. de à une résonance du grand tremblement de terre qui affecta ce même jour là Belgique et l'Angleterre (voir p. 366) et qui eut son contre-coup jusqu'en Suisse, dans le Valais et le canton de Vaud. 1755. — (Lisbonne, 1% janvier). Ce séisme fut extrêmement généralisé depuis Lisbonne qu'il détruisit, jusqu'en Suisse. On sait que sur le méridien de Lisbonne, il s ‘étendit depuis l'intérieur de l'Afrique jusqu'au Groënland. On l’a signalé dans le Poitou, en Bretagne, en Normandie !Caen, le Havre). Des tremblements de terre de cette sorte ne peuvent pas apprendre grand’chose au point de vue qui nous occupe ici. 1756. — La région de Montdidier fut en 1756 ébranlée par de nombreuses secousses. On pourrait être tenté de les rapprocher de celle du séisme généralisé du 18 février 1756 qui fut effective- ment ressenti dans le pays ; mais une étude détaillée du phéno- mène montre qu'il n’en est rien. Les données fournies par Tnior et celles qu'il a bien voulu relever à mon intention dans Vicror DE BEAUVILLE méritent d'être exposées 1e1 en détail. Le 1% mai 1750, des prières furent faites à Montdidier pour obtenir la cessation des tremblements de terre, qui par suite eurent lieu probablement en avril. On en ressentit encore les 28 janvier et 26 avril 1754 (vitres cassées, vaisselle brisée). Ces secousses préliminaires qui ne correspondent à aucun tremblement de terre connu en France, Belgique, Hollande (Perrey) sont fort intéressantes, parce qu'elles montrent l’auto- nomie sismique du petit centre de Montdidier. TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 379 D'autres eurent lieu les 18, 26 et 27 avril, 17 mai 1755. Peut- être sont-elles en relation avec celles que PERREY note en avril (sans préciser les dates) à Stepney” (Angleterre), dans le Brabant et en quelques points de la Méditerranée, mais cela me paraïît extrêmement douteux. Puis, le 18 février 1756, on éprouva une légère secousse vers 7 heures et demie du matin. C’est l'heure de la secousse du même jour qui fut très générale en Belgique et dans le Nord de la France (voir fig. 5, p. 367). Une seconde secousse eut lieu à 3 heures du soir (pas connue en Belgique où elles ont été notées avec soin à Maëstricht). On arrive alors à la période comprise entre le 26 avril et le 30 mai 1756, pendant laquelle eurent lieu dans la région de Mont- didier et de Breteuil des secousses assez importantes sur laquelle M. THior a récemment fourni des renseignements intéressants. Je les résume ici en les complétant par ceux de PERREY. Le 26 avril, vers 9 heures du matin, on ressentit une secousse à Bonvillers et à Sains-Morainvillers (le texte original du chanoine Martin val porte le 6 avril, probablement par erreur). De plus, LE BEAUVILLE signale le même jour à 3 heures et demie du soir une légère secousse à Montdidier et PERREY, vers 3 heures à Breteuil, au Plessis et à Saint-Just. Le 30 à 9 heures du soir, le tremblement de terre se fit sentir à Paris et à Versailles, ainsi qu'au Plessis” (16 km. de Montdi- dier). On peut ajouter, d’après les documents publiés par Tuior : Bonvillers, Mesnil, Saint-Firmin, Sains-Morainvillers et de nom- breuses communes citées comme ayant participé au pèlerinage à la chapelle de N.-D. de Gannes. Il résulte des renseignements de M. Tuior que ce séisme a ce les localités nn : Breteuil et son hameau Ebeillaux (clique- tis de vaisselles) ; Mesnil-Saint-Firmin (ébranlé); Bonvillers, Quincampoix, Chepoix, Welles, Herelle, Catillon, Plamval, Tortigny. Il faut y ajouter Montdidier (direction N.-S.) d'après DE BeAuviLee (voir fig. 14). L’effroi général relaté, le fait que toute la population paraît l'avoir sean qu'un édifice même aurait été endommagé, indiquent que ce tremblement de terre serait du type IV de Mer- calli. On n'aurait rien ressenti à Grandvillers. Par contre on a noté le séisme à Vitry-le-François et à Châlons-sur-Marne. PERREY signale aussi des secousses ressenties le 15 mai à Sans, à Beauvais, à Montdidier, à Clermont, à Bonvillers (BARBAT). On les a notées aussi à Saint-Quentin, Laon, Corbie, Amiens, Abbeville, Daours, Heilly (Moxressus de BarLore), Albert. 3106 PAUL LEMOINE Résumé. — IL semble très net que le tremblement de terre assez général du 18 février 1756 s’est propagé dans tout le Nord du Bassin de Paris. Il y a déclanché aux environs de Breteuil Montdidier e Mesni/ StÆirmin Chepoix e , © We/les lofennes @ 2 “érelle Aniens Can; l e Grandrillierso Breteu # Re neA Bonvi!lers Prose Moñtagrér "0 re Cannes” Sains Morainvillers Clermont Ouinqu empoit Catillon © //2/nva/ Versailles ® e J'/u5t Fic. 14 et 15, — CARTE DES POINTS AFFECTÉS PAR LE TREMBLEMENT DE TERRE DE 1756 AUX ENVIRONS DE BRETEUIL ET DE MONTDIDIER. et de Montdidier un petit centre sismique, qui avait déjà un peu vibré en 1580 et qui paraît avoir eu un certain nombre de secousses propres quelques jours après. Les plus importantes, comme celles du 30 avril, ont été ressenties un peu au-delà (fig. 15). Ce petit centre sismique serait localisé aux environs de Breteuil et de Montdidier, c’est-à-dire à l'extrémité ce que G. F. Dorrrus a désigné sous le nom d’axe de Gamaches ou de Margny-lès-Compiègne : cetaxe devient très net à Compiègne (axe de Margny-lès-Compiègne). Or, là on n'a rien ressenti ou, du moins, les chroniques ne mentionnent pas de tremblement de terre, ce qui prouverait tout au moins qu'il y à été très faible. Le séisme serait donc localisé sur le prolongement du pli, c’est-à-dire à ce que l’on peut avec Suess appeler son extrémité libre. Il aurait eu résonance sur l'extrémité libre du pli de la Seine entre Versailles et Paris. On verra le même phénomène de réso- nance se produire à propos du séisme de Châtillon-sur-Indre (p. 378, 388). De même, il est très intéressant de savoir d'une façon précise que rien n'a été ressenti à Grandvilliers. 1769. — Après quelques secousses mal connues, il faut noter 1. Je citerai:1757 (25 oct.), Le Hâvre, Pont-l'Évêque. — 1760 (21janv.), Paris, Ver- sailles. — 1762 (12 janv.), La Marmaire, à l'Ouest de Montfort-l'Amaury. — 1765 (14 févr.), Abbeville, Saint-Valéry.— 1775, Le Hàvre (séisme du bord du massif armo- ricain). Voir aussi : 1782, Fécamp. — 1784, Camon, d'après O° REiLrzy. — 1785, Seine-et-Oise (pas sismique). — 1797 (12 nov.), Rouen. — 1799 (14 juill.), Rouen. — 1802 (20 déc.) Elbeuf. — 1803 (20 déc.), Paris, Rouen probablementen relation avec Nantes, Angers.— 1827 (2 janv.), Essonne, Corbeil(S.-et-O.).— 1829 Dieppe (2avril), Paris (24 juin), Caen (26 juin), Normandie (juill.). — 1831, Paris (19 févr. et 31 mai). TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 311 le séisme de 1769 signalé dans plusieurs localités (fig. 16) qui paraissent s’échelonner sur la faille de la Seine surtout à ses deux extrémités, à Paris et à Rouen. Ilest à noter que la secousse notable à Rouen fut peu sensible aux environs. A Dieppe, il s'agissait probable- ment d’une résonance sur l’extré- mité libre de l’axe de Bray. Après ce séisme, il n'y a plus guère de tremblements de terre importants et intéressant la région jusqu'en 1829. 1833. — Ce petit séisme parait avoir été assez localisé aux envi- rons de Goderville ; en portant sur la carte les localités affec- ï ; F1G. 16. — LocALITÉS AFFECTÉES PAR tées, on voit qu'elles se trou- LE TREMBLEMENT DE TERRE DE 1769. vent de part et d’autre de la faille de Fécamp; on peut donc penser que c'est celle-ci qui a joué et déterminé le tremblement de terre. Le fait est d'autant plus intéressant que ce même accident aurait Joué en 1782 à Fécamp et en 1881 à Goderville et à Breauté (fig. 23). L'activité sismique se déplaçant du Nord vers le Sud, les secousses se trouvent par une coïncidence curieuse sépa- rées par des laps de temps sensiblement égaux (51 ans, 52 ans). DE LapparENT avait déjà signalé (Traité de Géologie, p. 561) que « si, dans une région donnée, une série de tremblements de Si * : + ni Angerville -Barlleul heu -" impiville Goderville 5 MEL L'Maclou 1® __-Gonfreville-Caillot CL) F1G. 17. — LOCALITÉS AFFECTÉES PAR LA SECOUSSE DE 1833 A GODERVILLE, AU Sup DE FÉCAMP SUR LA FAILLE DE CE FiG. 18. — LOCGALITÉS AFFECTÉES PAR NOM. LE TREMBLEMENT DE TERRE DE 1845. terre se succèdent, le foyer des secousses se déplace progressi- vement en avant, suivant leur ligne de dislocation ». On note ensuite un petit séisme éprouvé en 1835 à Yvetot et à Bourg-Dun par des marins à la pêche. 378 PAUL LEMOINE Un autre en 1841 est localisé aux environs de Paris. Il paraît être dû à la résonance sur l'extrémité de l’anticlinal de Meudon du tremblement de terre dont l'origine serait à Châtillon-sur-Indre (voir fig. 29, p.388). 1845. — Ce tremblement de terre, a affecté une portion de la Seine-[nférieure entre Yvetot, Bacqueville et Maromne, parais- sant se répartir de part et d'autre du prolongement de la faille de Rouen (fig.18). On sait que cet accident qui atteint son maximum à Rouen devient beaucoup moins important au Nord et qu’on n’en retrouve plus que des traces très peu nettes sur les côtes de la Manche. Il s’agit donc là encore d’un séisme affectant l'extrémité libre d'un des plis importants du bassin de Paris. S'B/imont , e ba, à Codèrville 72 vd / F7 1e ÿLe ontufiers le Hôv Ne Zargnies N 7% \ Fi. 20. — RELATION AVEC L'AXE DE FiG. 19. — LOGALITÉS AFFECTÉES PAR LES TREM- GAMACHES DES LOCALITÉS AFFECTÉES BLEMENTS DE TERRE DE 1847, 1848 ET 1880. PAR LE SÉISME DE 1882. 4847. — Ce tremblement de terre paraît avoir affecté toute la région entre Caen et Fécamp et avoir été assez général (fig.19). Un peu plus tard, en 1848, une nouvelle secousse ébranle un périmètre beaucoup plus restreint, ce qui semble indiquer que l’épicentre de ce séisme était bien au Hâvre où d’ailleurs de nombreuses secousses secondaires se produisent. J'ai ajouté sur la carte ci-jointe (fig. 19) l'indication du petit séisme de Dives en 1880 pour montrer la sismicité de cette région de l'embouchure de la Seine que démontre d’ailleurs le simple aspect des chiffres marqués pour le Hâvre sur la carte générale (fig. 23). On signale ensuite quelques séismes aux environs du Hâvre et à Paris: 1852, Paris (6 juin) ; 1855, Le Hâvre, Ingouville, Sainte- Adresse (19 août); 1857, Paris (23 juin.) TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 319 En 1868, des secousses se font sentir à Paris (6 juill.), à Bellevue et à Meudon (10 sept.), déterminant même quelques lézardes. Il faut signaler aussi une série de secousses, en 1878 (28 janv.), ressenties à Paris, Versailles, Le Hâvre, Caen, Vast, Caudebec et probablement ailleurs ; mais elles n'ont pas d'intérêt au point de vue qui nous occupe parce qu'elles paraissent n'être que le contre-coup d'un séisme assez général, noté le même jour en des points aussi éloignés que Thionville, Jersey, les Hautes-Pyré- nées. Une secousse est signalée en 1881 à Bréauté, c'est-à-dire pré- cisément sur la faille de Fécamp qui s'était déjà montré sismique en 1782 et 1833 (voir p. 377). 1882. — Ces deux petits séismes (17 et 18 févr., puis 31 nov.) et leur réplique de 1884 (21 nov.) ont affecté la région d'Eu. On remarque la coïncidence avec letracé que G. F. DorLrFus à donné de l’axe de. Gamaches (fig. 20). On a signalé aussi quelques secousses : 1885, Rouen (20 nov.), e Cheporx Beauvais Ansauvi/lers e Cannes Catillon lePlessier e Nourafa-le- Franc ,® © Œ e À S'Uust ÆAavenel © Mesni/ SE Petit-Fercourt 807 Court Bulle BB e @ Fercou, ul//es 3 ss[e. » Avrechy LR ICRSES PES e … J'Geñnevrieve Corbeil-Cerf -@ * . J'Aubin s/Erquery = FiG. 22. — LOCGALITÉS AFFECTÉES PAR F1G. 21. — LocALITÉS AFFECTÉES PAR LE TREMBLEMENT DE TERRE DE 1910. LE TREMBLEMENT DE TERRE DE 1908. Les Lilas, près Paris, Orléans (16 août) ; 1886, Manche, point 59107 N.et 1°40/ W. On remarquera, par une coïncidence curieuse, que ce point se trouve presque exactement sur le prolongement de l'axe du Pays de Bray. Là encore, nous constatons la sismicité d’une extrémité libre de pli. 1908. — Ce petit séisme a été ressenti dans un certain nombre de localités situées dans l'Oise et dans la Seine, au Sud de Bre- teuil (Somme). Les principales données en sont dues à M. Tnior. On peut comparer son aire de répartition (fig. 21) avec celle du tremblement de terre de 1756. Elle est située sensiblement au 380 PAUL LEMOINE même emplacement, mais avec un léger déplacement (voir fig. 14, p. 376 et fig. 23) 1910 — Ce tremblement de terre aurait été ressenti à Noailles (seulement dans le haut du pays vers Sainte-Geneviève) ; Bon- court (toutle village d’après les uns; la moitié seulement d’après les autres) ; Ponchon (bâtiment effondré) ; La Boissière (la cloche tinte légèrement) ; etc. (fig. 22). Il paraît localisé nettement sur un point de l’axe du Bray, au point où celui-ci diminue nettement d'amplitude, c'est-à-dire à ce que l’on peut appeler son extrémité libre. S'Volery 1765 18 4 ce Abbeville née Se 1765-1756 a \ SELS re a re en CiCEz * Ÿ 1781 Ca e D | À IN Goderfille \|-V82° :Baon 16370 es 4 d ù -@ 1833 © À Ÿ DER ” Yvklol 1835-1845 | | Le) ‘Wendrille 84 DS D7A %e 17 ’ sGrandvilli SERRE NZ ntdidier 1 2 T@= Ïl RS Brelen Maromme1845 à/TOL/e/7 Q/e Aou/me 1769 Ds + Beauvais e | 1580-16021756-1802 © ñ Vissehsag1850 G/SOrS Fe Uermonffrse TS RE : “ GS ÿ \ , 7" e/ont/Evéque} : 01580 { XWooiles 1757 < 77" NI910 N Pontoise > KDemmar tin 1316-1580 Versa! 1756-1760-1878 Longjumeal CH FiG. 23. — Principaux séISMES pu NorRp-OUEST DE LA FRANCE : Pour ne pas surcharger la carte on n'a pas marqué la date des secousses res- senties à Paris : 1356, 1580, 1682, 1692, 1711, 1756, 1760, 1769, 1782, 1799, 1803, 1899, 1829, 1831, 1841, 1852, 1855, 1857, 1868, 1878, 1885. Rouen : 1142, 1580, 1692, 1756, 1769, 1797, 1799, 1803, 1885. Le Havre : 1671, 1734, 1750, 1755, 1757, 1772, 1775, 1847, 1848, 1853, 1855, 1878. Conclusions. Les diverses considérations qui viennent d’être exposées et qui sont résumées sur la carte montrent que, par une coïncidence curieuse, toutes les fois que l’on peut étudier d'un peu près la répartition géographique de ces séismes peu impor- TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 381 tants, qui ont affecté le Nord-Ouest du Bassin de Paris, on les voit localisés, non pas sur les axes tectoniques eux-mêmes, mais sur les prolongements de ces axes, dans les régions où ils deviennent moins nets et tendent à s’effacer (fig. 23). Il est très rare qu’un axe tectonique entier joue dans son ensemble ; il paraît même rare que la partie centrale ait Joué. Il semble que dans ces parties centrales, tout l'effort possible de plissement se soit produit et qu'il n y ait plus de place pour un jeu nouveau, se traduisant par un tremblement de terre. Au contraire aux extrémités, le pli a une tendance à s'accen- tuer et c'est là que les elforts de plissement peuvent se produire. Ainsi l’axe du Bray qui est le plus important des accidents tectoniques du Bassin de Paris paraît complètement asismique. Je ne connais aucun tremblement de terre ni à Gournay, ni à Neufchâtel. Par contre à ses deux extrémités, au-delà de Beauvais, d’une part, à Dieppe et en mer d'autre part, on note un certain nombre de secousses. Le même fait s’observe pour les prolongements de l’axe de Gamaches et pour ceux de l’axe-faille de Rouen et de la Seine. Ainsi donc une première conclusion paraît ressortir de l'exposé qui vient d’être fait. Ce sont les extrémités libres des plis, les parties les plus voi- sines des aires d'ennoyage qui sont les plus sismiques. Il serait intéressant de vérifier si ce n’est là qu’une vue de l'esprit due à des interprétations de statistiques incomplètes ou si c'est une hypothèse exacte au moins partiellement. Mais une deuxième conclusion me paraît pouvoir résulter de l'examen de ces faits. À maintes reprises, j'ai indiqué que le contre-coup d’une secousse localisée se faisait sentir en des points assez éloignés sans que les points intermédiaires parussent touchés. I semble que lorsqu'un tremblement de terre se produit en un point, certaines zones particulièrement sismiques soient prêtes à entrer en vibration par sympathie, de même qu'un violon se met à jouer en même temps qu'un autre violon fort éloigné lorsqu'ils sont accordés ensemble. Il semble, autrement dit, qu'il existe des phénomènes de résonance dans les vibrations sismiques. Manche. — En dehors des secousses qui ont affecté les régions voisines de la Manche, en dehors de celles qui, suivant la bande houillère, se sont propagées à la fois en Belgique ou en Angle- terre, quelques-unes paraissent localisées à la Manche et avoir leur épicentre dans cette mer, qui occupe une zone d'ennoyage des plis, 382 PAUL LEMOINE 4671. — Ce tremblement de terre aurait affecté en septembre les côtes de la Manche et de la mer du Nord : on cite Anvers, Calais, St-Malo. 4734. — ]] faut noter aussi une secousse au Hâvre en 1734 qui a été ressentie aussi dans le comté de Sussex et qui, par suite, a probablement son origine dans la Manche. 1750. — Le 19 février, se de une secousse qui affecta Londres, Calais, Boulogne, la Normandie, la Picardie, la Bretagne, sans plus de renseignements et que l’on peut considérer comme ayant eu aussi son origine dans la Manche. 4853. — Le tremblement de terre du 1° avril est très intéres- sant parce que sa répartition est bien connue comme celle de tous ceux de cette époque, grâce au soin que prit PERREY de réunir les documents relatifs à eux. Hampshire Dorset Southampton righlon Portsmouth NE e pee RS ® Lisieux Coutances Granville SMS s Chartres J'Brieuc $ Mencon FiG. 25. — MARCHE DÉ LA VAGUE . etre SISMIQUE DÉ 1898. Rennes ° Lavg/ F1G. 24. — PoiNTs AFFECTÉS PAR LA SECOUSSE pu 1° AVRIL 1853. Ainsi que le montre la carte (fig. 24) il est réparti à peu près également sur les deux bords de la Manche avec répercussion sur le svnclinal de Laval. 4858. — Il est fort bien connu également et, dans toutela Manche du Nord, on a pu noter les heures de passage et par suite la vitesse de translation de l’onde marine d’origine sismique qui se propa- geait du Hâvre vers la mer du Nord et vers Héligoland (fig. 25). A cette courte liste, il convient d’ajouter le séisme ressenti en pleine mer le 1° septembre 1886 sur le prolongement de l’axe du Bray (voir fig. 23) et la série de secousses qui ont affecté la région comprise entre Le Hâvre et Caen (voir fig. 19). TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 383 V. — Bordure du Massif Armoricain. La bordure du Massif armoricain, où les terrains paléozoïques s’enfoncent sous la couverture sédimentaire est plus ou moins faillée. De plus le contact de couches de nature et de résistance aussi différente doit a priori constituer une zone faible de l'écorce terrestre dans la région considérée. Effectivement, on y a observé un assez grand nombre de trem- blements de terre. I. — SECOUSSES GÉNÉRALISÉES. Les uns paraissent avoir affecté toute la bordure du Massif armoricain. On pourrait citer celui de 1588 et aussi le contre- coup du tremblement de terre de Lisbonne (1% nov. 1755). Celui du 30 décembre 1773 a été ressenti depuis Toulouse jusqu'au Hâvre et particulièrement à Segré, Alençon, Mortagne, Saint-Lô, Falaise, Caen, Le Hâvre ; il a été noté également à Corbeil. Celui du 25 janvier 1799 s’est étendu depuis Bordeaux jusqu'à Caen; on le signale en Vendée, à Machecoul, à Nantes, à La Flèche, à Laval. Il fut probablement ressenti à Auxerre. Celui du 31 mai 1822 est encore plus localisé ; il a affecté Cognac, Angers, Laval, Rennes. On l’aurait ressenti aussi à Tours et à Paris. Celui du 13 avril 1835 est plus restreint encore à Parthenay, Angers, Nantes!. Il semble donc qu'il y ait une loi de décroissance très nette de l’aire de ces séismes (fig. 26), comme s'ils n'étaient que de loin- _ taines répliques du tremblement de terre principal de 1775. Peu à peu, l'aire d'agitation se restreint .à la région des environs d'Angers qui, comme nous allons le voir, est une région extré- mement sujette aux secousses. II. — RéGion DE CAEN. On sait que dans cette région, les travaux de M. Brcor ont mis en évidence l'existence d'une cuvette synclinale, remplie de dépôts houillers et triasiques (voir PAUL LEMOINE, Bassin de Paris, p- 59, fig. 36). On a observé là depuis 1776 une série de secousses qu'il est intéressant de voir se localiser sur cette dépression. 1. Le séisme de 1889, si bien étudié par LEecornu, ne paraît pas devoir être envi- sagé ici ; il semble en effet n'avoir été que le contre-coup de secousses d'origines plus lointaines. 384 PAUL LEMOINE Un certain nombre de secousses, d’origine étrangère, doivent être mises à part et sont marquées ci-dessous en italique. \ RER SIN Se » Ride 1798 7 e Aoche/ort [a] Cognac C7 Terrains anc'ens 01779 e 1799 HN 22 | 1835 Bordeaux Fig. 26. — CARTE DES TREMBLEMENTS DE TERRE QUI PARAISSENT AVOIR AFFECTÉ TOUTE LA BORDURE DU MASSIF ARMORICAIN AVEC LEUR AIRE D'EXTENSION. 1750. Cherbourg, Avranches, Bayeux. 1776. Caen, Littry. 26 ans 1796. Littry. + 2. Caumont, à he | nee LL | Ford Tilly-la-Campagne, Bourguibus, Sollins. ous 1842. Dinan et le Calvados. 1847. Caen et la région du Havre, Fécamp etc. (voir fig. 19). 12 ans { 1849. Caen, Bretteville, Carpignot, "Saint-Cautest. 1861. Saint-André, Balleroy, Villers-Bocage. DURE | 1878. Caen et les environs, le Havre, etc. 1880. Saint-Pierre-sur-Dives. 1885. Caen, Landelles. TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 389 Sans vouloir chercher une loi de périodicité rigoureuse dans ces phénomènes, il me paraît curieux de faire remarquer que les secousses spéciales à la région sont séparées par des intervalles de temps qui sont soit de même ordre de grandeur (environ 12 ans), soit presque exactement le double (environ 24 ans) comme si périodiquement la région avait besoin de reprendre son équi- libre. J'ai cru voir une récurrence du même genre pour les tremblements de terre du Nord de la France et de la Belgique (p.370), et pour ceux de l'Est de la France (p. 404), mais avec un chiffre différent. On remarquera aussi que, pour les séismes de 1837, 1849, 1861, FiG. 27. — CARTE DE LA DÉPRES- É 3. SION TRIASIQUE DES ENVIRONS DE ges ?, een CAEN AVEC L'INDICATION DES vi, ‘© PRINCIPAUX TREMBLEMENTS DE TERRE il y aeu déplacement progressif de l'Ouest vers l'Est ; tout se serait passé comme s’il s'était agi d’un tassement des couches qui se serait poursuivi régulièrement d’un bord à l’autre de la dépression. III. SECOUSSES DES ENVIRONS D'ALENCON. La région d'Alençon montre une avancée des terrains paléo- zoïques, coïncidant avec une série de failles dans les terrains secondaires. Cette région a subi quelques secousses (fig. 26) locales, [Le Mans, 1583 ; Domfront, 1738 ; Le Mans-Alencon, 1814 ; Alençon- Mortagne, 1827}, auxquelles il faut ajouter les secousses géné- rales de 1775 et 1799. IV. SECOUSSES LOCALISÉES AUX ENVIRONS DANGERS. Angers apparaît d’abord comme un point extrêmement sis- mique. Cela tient surtout à ce que l’on possède un catalogue spécial (PerreY, 1844) des tremblements de terre de l’Anjou ; malgré cela, il est certain que c’est un des points du bord du Bassin de Paris qui tremble le plus. Saumur est également un 12 septembre 1912 Bull. Soc. géol. Fr. XI. — 25 386 PAUL LEMOINE point critique. Chinon, situé sur le prolongement de l’axe tec- tonique, est aussi un point intéressant. Soit que ce soit un fait réel, soit que cela tienne à une insufli- sance de nos catalogues, il est curieux de noter que la plupart de ces secousses (sauf celles marquées *) sont purement locales et n'ont pas été ressenties ailleurs ; par contre, les secousses notées dans les villes voisines n’ont pas été notées pour Angers et Saumur. Le tableau ci-joint est fort instructif à cet égard. Toutes les secousses y sont locales à l'exception de celles mar- quées * qui ont été notées en plusieurs localités et de celles mar- quées ** qui ont eu un assez grand caractère de généralité. Angers Saumur Chinon Divers So nas tn A net sie tetole leiele à eséohaole rs ins en 0 A RES ere LS ls fer ee ea toto tete ain, diptole le ones ere es je fes on) ee oo iapsin ets D» pie, Il semble donc qu'il s'agisse de petits séismes locaux, dus à des mouvements de tassement en certains points de l’un des axes du massif armoricain au moment de son ennoyage dans le Bas- TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 381 sin de Paris (Touraine). — Les quelques séismes qui sont connus en plusieurs points sont d'ailleurs très instructifs à cet égard. Le séisme du 2% février 1859 est particulièrement intéressant parce que les localités affectées (voir À, fig. 28) sont placées de part et d'autre de la grande faille de Montreul-Bellay et de Lou- dun. Il est à remarquer qu'ils n’ont aucune relation avec le cours de la vallée de la Loire. Il faut rapprocher de ce séisme la secousse ressentie le 8 jan- vier 1891 à Pouancey, parce qu'elle paraît également en relation avec la faille de Montreuil-Bellay. Par contre, le tremblement de terre de 1888 paraît avoir affecté une zone un peu plus septentrionale jalonnée par Angers et F1G. 28. — RÉPARTITION DES POINTS SISMIQUES AUX ENVIRONS D'ANGERS ET DE SAUMUR Louerre. Enfin, il est probable que la secousse ressentie en 1846 aux Ormes, a également la même origine, c’est-à-dire un mou- vement du prolongement de l’axe d'Angers, de son extrémité libre (fig. 28). - VI. — Sud-Ouest du Bassin de Paris. Bien que beaucoup moins sismique que la bordure du Massif -armoricain, la région située entre elle et le Morvan a été également affectée par des tremblements de terre. Il ya d'abord une série de tremblements de terre anciens à Tours et à Blois desquels il y a peu de conclusions à tirer. On note ensuite des secousses isolées à Châteauroux (1801) et à La Châtre (1814). 388 PAUL LEMOINE 1841. — Le tremblement de terre de 1841 est très intéressant au point de vue qui nous occupe (fig. 29). La secousse principale, généralisée, eut lieu le 5 juillet. Mais des secousses préliminaires, asseznombreuses, permettent de localiser le phénomène dans la vallée de l'Indre. 29 juin : Département de l'Indre. 30 juin et 1° juillet : Châtillon-sur-Indre et Buzançais. Puis dans la nuit du # au 5 juillet, vers minuit et’demi, le séisme se généralise et tous les points marqués sur la carte ci- jointe (fig. 29), d’autres encore peut-être, en tous cas Marseille et Cette, furent atteints. Marines Meur: e Gonesse r See? ; Grignone 4 Paris Orsay" 8u don Longjumes Deere 4 de Lennemerte e e Chartres Rambouillet e Orleans _-- Vendôme { o- 4 eMogent-sur HISSON \ \ Caumacre \ N Meusnes 4 € Pzuge ee pete 19) e =— NN !Buzançars e Portiers ®/e Banc F1G. 29. — Points ATTEINTS PAR LE TREMBLEMENT DE TERRE DE 1841. On a entouré d'un pointillé les régions affectées par les secousses préliminaires ! ou par la réplique de l'après-midi. Ces points se groupent en trois séries : 1° les environs de Chà- tillon-sur-Indre et de Buzançais : le cercle des secousses prélimi- naires s’est ensuite élargi et s’est étendu jusqu’à Pontlevoy, Bourges et Parthenay. 2° La région de Paris (voir p. 378), c'est-à- dire au point de vue géologique, l'extrémité de l’axe de Meudon (fulle de la Seine). 3° Un point des environs de Dijon, situé dans une région qui s’est montrée sismique en 1838 et peut-être en 1850 (voir p. 397). Il semble que ces deux régions sismiques aient vibré par sym- 4. Il faut y ajouter Châteaudun (10 h. du soir), d’après l'Écho dunois (Ren- seignement de M. BourGERY). TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 389 pathie au moment d’un ébranlement un peu violent de la région de Châtillon-sur-[ndre. On peut penser aussi que les secousses de Chartres et de Nogent-sur-Vernisson qui sont un peu isolées, sont dues à la vibration de l’axe du Merlerault. Mais cette même nuit, une secousse supplémentaire eut lieu vers 3 heures du matin, elle n’affecta que Bourges, Langé, Pont- levoy et Quincay* (commune de Meusnes) {sur ce séisme, voir ArAGo, etc.], et Vendôme | RExou|, comme si la seconde zone sis- mique de cette région ébranlée par le tremblement de terre du matin, avait eu besoin de reprendre à nouveau son équilibre. © Zurs \ Aya Kchateas ù LE Hhantdie LR Gehenaves | n À - Æ rouiller ET É); ES rerrains ANCIENS — : e /secousse + 2 %secousse F1G. 30. — TREMBLEMENT DE TERRE F1G. 31. — RÉGION AFFECTÉE PAR LES DE 1855 À L'EsrT D'Azay-sur-INDRE. DEUX SECOUSSES DE 1857, 4855. — Un autre petit séisme curieux est celui du 13 sep- tembre 1855 qui affecta Tauxigny, Dolus et Cormery, à l'Ouest d’Azay-sur-Indre. Il est intéressant au point de vue géologique parce qu'au lieu de se localiser dans la vallée de l'Indre, il a affecté les localités sises sur les plateaux. Son exemple contribue donc à montrer que la situation de certains séismes dans les vallées est une coïncidence, due à ce que ces vallées sont placées elles-mêmes dans le voisinage d’un accident tectonique. 4857. — Le tremblement de terre de 1857 est intéressant parce qu'il vient prolonger la ligne jalonnée par ceux de 1855 et 1841 (voir fig. 31 et 34). La secousse de 2 h. du matin a affecté en effet Châteauroux, 390 Î . PAUL LEMOINE La Châtre, Nohant (probablement Nohant-Vicq) Montluçon, Ainay-le-Château, Bourg” (Cher), Pontgibaud. Une seconde secousse, ressentie à 11 h. du matin est curieuse parce que, avec lé même centre probable de Pontgibaud, elle a affecté une région qui paraît au premier abord assez différente, mais qui n’est peut-être que la région épicentrale de la première secousse. On remarquera d’ailleurs combien la région de Chan- telles est sismique (1879). Parmi les autres secousses ayant affecté les territoires plus à l'Ouest, en laissant de côté les secousses localisées à une seule ville qui ne peuvent fournir aucun document, on peut signaler : 4579. — Chartres, Tours, Blois, Orléans. Le centre du périmètre sismique ainsi défini’ se trouve aux environs de Vendôme, c'est-à-dire dans une région qui s'est montrée particulièrement sismique en 1864. Aussi RENOU a-t-il émis à plusieurs reprises l'hypothèse que Vendôme avait ressenti ce séisme. , F1G. 32. — CARTE DES ENVIRONS SUD e V/letrun DE VENDÔME MONTRANT LA RÉPAR- Coulommiers TITION DU TREMBLEMENT DE TERRE Foi, , ee Q DE 1864 ET SA COÏNCIDENCE AVEC LA LIGNE DE FAILLE. Se : elommese & 0187 Villeromain 2 2 elarpigy 1864. — Cette année là, les divers points affectés les 16 et 26 juillet sont d’après Rexou: Vendôme, Conan, Villeromain, Champigny, Villetrun, Coulommiers, Selomnes, Oucques (plus faible). Ils se placent nettement le long et au Nord de la faille de Vendôme (fig. 32). | Il est probable que les secousses ressenties à Blois en 1678 et 1749, à Montoire en 1711, puis à Romorantin en 1845, ont comme origine l’ébranlement de la même zone sismique. 1866. — Le tremblement de terre de 1866 qui a affecté tout le Sud du Bassin de Paris parait avoir eu également son origine dans cette région ; car c’est elle qui se trouve au centre de son are de distribution et qui l’a ressentie le plus vivement (fig. 33). Enfin il reste à citer les petits séismes des 23 et 24 janvier 1892,localisés aux environs de Château-du-Loir, à Mayet et à 1. La secousse paraît ceperdant avoir été ressentie à Bordeaux. TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 391 Sargé, c’est-à-dire exactement sur le prolongement du Bassin de Laval. * Conclusions. Un coup d'œil, jeté sur la carte (fig. 34) où sont reportées ces diverses données, montre très nettement les rela- tions de la sismicité avec les lignes tectoniques. En allant du Sud au Nord, on trouve : 1° la région sismique coïncidant avec l'axe tectonique d'Angers et de Montreuil-Bellay. Il est très possible qu'on puisse y dis- tinguer deux zones sismiques parallèies. 20 l’axe passant par Segré et Seiches. 0777 Massyfs anciens ( DA Region de plus \ 7 grance inlensite 2 Versailles Of er à e Nogent , Aambour!lec SE , € Doha >. Chartres / # SO eVoveS à Meréville | WogeniN\T \ CHEUTQUS: e Bourey X Jarge sise Ville-aux Dercs . 6 \ Bosse e Vendome UE e à * /20 ea Vouvra Te 22 8 À N e £ , Belesmes \e Dha Lillon Gracay \°'É © } Lespinassele Vendæuvres ‘ q : Freud} ® re Delesuroux CL ë 2. Chètre e V< 7 Vivonne Rae @\ Auxerre e Montbard 2\Vilteaux Dijon Quges F1G. 33, — AIRE DE RÉPARTITION DU TREMBLEMENT DE TERRE DE 1866. Aux localités indiquées, il faut ajouter : 1° Saint-Calais et Conflans (4 km. de Saint-Calais) où la secousse a été ressentie par des personnes couchées et où des verres d’eau ont été ébranlés (renseignement de M. Corrreau); 2° Chateaudun (Eure-et-Loir), et tous ses environs, en particulier Courtalain près Cloyes (5 h.10 m. du matin, S.SW.-N.NE.), d’après l'Écho dunois (renseignement de M. BourGERY). Ces deux régions sismiques représentent la région où les plis armoricains ennoient, dans le Bassin de Paris, leurs extrémités Libres. 3° Plus au Nord, se trouve une région plus nettement sismique que marque une ligne de petits épicentres : Tours, Cormery, Chatillon, Châteauroux, La Châtre. On est tenté de voir là le jalonnement du bord sud du bassin de Laval et de tracer ainsi son raccord avec la région de Mont- luçon. 392 PAUL LEMOINE On pourrait être porté à voir une coïncidence entre l'existence de cette zone sismique et le cours de l’Indre ; mais Je crois que cette coïncidence n’est que fortuite ; en effet, ainsi qu'il a déjà été dit (p. 389), le tremblement deterre de Cormery s’estfait sentir, non pas dans le fond de la vallée, mais sur les plateaux. II est donc beaucoup plus probable que ces zones sismiques 1579-1841 Montoire 86»... EE NI7I-1692 ei Chèleau-du Low \ A 1579 e //015 “678 1749 1295 os 1579 7OUrS " Sa 1822-1840 @/07l/evoy \ | MESA . Romorentin Saumur 6 1845 \\ S Meusres Candes 1840 SQ 1881 S 1855 \, Ste Maure 1657 D. ) Chinon = 77- Buenos. 771772 1891 les Ormes RU. 884 Ne 0UZANÇAIS Chatel/erault = lhéleauroux 18DK1847-1857 Porxthenay Dire (814 /2 Cpâtre\857 JS Savin 1775 e À fou à] | F1G. 34. — RÉPARTITION DES SECOUSSES SISMIQUES DANS LE SUD-OUEST pu Bassin DE Paris. jalonnent un accident tectonique souterrain. La direction géné-- rale serait d'ailleurs bien celle que M. G. F. Dorzrus a reconnue dans la région ; mais il n’y aurait coïncidence exacte avec aucun des accidents connus !. 1. M. G. F. Dorrrus a bien voulu me signaler qu'il existe entre Châtillon-sur- Indre et Buzançais une faille importante qu'il a reconnue et qui est insuffisam- ment tracée sur les cartes à 1/80000 (Note ajoutée pendant l'impression.) TREMBLEMENTS DE TÉRRE DU BASSIN DE PARIS 393 4° Plus au Nord encore, se trouve une ligne qui passe par Vendôme, Blois, Romorantin, Bourges et qui peut être consi- dérée comme le prolongement du bord nord du Bassin de Laval. Cela est d’ailleurs tout à fait d'accord avec les idées que l’on peut se faire sur la tectonique de cette région". Je crois même que dans cette région où les documents précis nous font défaut, les données d’ordre sismique peuvent fournir une orientation utile aux hypothèses sur le prolongement souter- rains des plis paléozoïques. Poitou. Je laisserai iei de côté l'étude du Poitou, sur laquelle je ne possède pas de renseignements suffisamment précis au point de vue de la distribution gécgraphique. VII. — Est de la France. La région, située entre les Vosges et le Massif Central, sou- vent désignée autrefois sous le nom de Faucilles, a été fréquem- ment affectée par de petits tremblements de terre locaux. Les renseignements anciens relatifs à cette région font à peu près complètement défaut, du moins en ce qui concerne leur dis- tribution géographique. Je rappellerai seulement les faits connus. 1094, Lorraine. 1154 (15 févr.) Bourgogne, Cluny. 1155 (18 janv.), Bourgogne. 1189 (13 mai), Lorraine. 1235, Bourgogne. 1244, Bourgogne (5000 victimes). 1477 (29 juin), Metz. 1682. — On arrive alors au tremblement de terre de 1682 (2 et 13 mai) dont la répartition géographique fut très importante (fig. 35). On trouve ensuite quelques séismes [1689, Lorraine. 1719 (6 mars) Champagne, Lorraine. 1725 (10 mai), Remiremont}, dont les indications trop succinctes sont inutilisables. 4755. — Celui-ci, qui affecta Strasbourg, la Franche-Comté, la Suisse, paraît être une secousse du bord des Alpes dont la réper- cussion se fit sentir à Dijon, Flavigny, Montbard, Bourg-en- Bresse et probablement ailleurs (fig. 35). Puis à partir de 1780, nous possédons une série de documents assez précis dont la mise en œuvre permet d'arriver à des con- clusions assez intéressantes. 1. Voir le tracé des principaux axes tectoniques surtout d’après les données de G. F. Dorxrus, dans Paul Lemoine, Géologie du Bassin de Paris, p. 49, pl. n (Carte tectonique.) 394 PAUL LEMOINE Tout d’abord le 31 octobre 1780, un tremblement de terre assez fort alffecta Dijon et Bourbonne-les-Bains ; il fut ressenti également à Vaivres-sur-Vesoul et à Vesoul (fig. 38). e Laon e Sorssons e Aeÿrs Metz Chalons . Nancy Strasbourg ons Bar-le-Du = — a —— —— 7 Troyes ® Joinville Tonnerrè ee nn" FiG. de 4 LocaALiTÉs Auxerrè ‘Ages Len res F: HART AFFECTÉES PAR LE = #Flangny Vesoul, 27 Bale To. MBLÉMENT DE — + TERRE DE 1682 ET 1755. 1783. — La répartition de ce séisme est assez curieuse (fig. 36). Dijon, Saint-Jean-de-Losne, Seurre, Verdun ont été les points 22 (1 HE Lonlbarè é. fe o Auray e D HEDES eux £ Euieu ° : y iSTen J Aatdræ—, SJEUrrE + . : 4 CA £ Touches. ce LÉOUCHES Le À. dusanne Villef. ras [ € Ag laplus affectée Région affectée. W1G. 37. — RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE À DE LA SECOUSSE DU 15 OCTOBRE 1784. FiG. 36. — AIRE DE RÉPARTITION DU TREM- BLEMENT DE TERRE DIJONNAIS DE 1783. les plus affectés vers 9 heures 56 min. « L’ébranlement s’est étendu dans une région qui irait de Langres à Châtillon, Aignay-le-Due, Montbard, en enveloppant Si Vitteaux, Saulieu, Arras TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 395 le-Duc, Autun, Couches, Villefranche, traversant les Dombes et la Bresse ense portant vers le Rhône et en remontant vers Bezançon. À 10 heures 15 min. du matin, on ressentit deux secousses à Lau- sanne, et trois à Salins ainsi qu'à Bourg » (PERREY, p. 56). Il faut remarquer que les secousses doivent être les mêmes à 9 h. 56 m. et 10 h. 15 m. en tenant compte de la légère différence d'heure et de la vitesse de propagation du séisme. Il est curieux que, dans ce cas comme dans d’autres, on ne signale aucun point du Jura comme atteint par la secousse. Il semble donc quece séisme eut son origine dans la région dijon- naise, qu'il aitété arrêté par le Jura, qu'il ait eu son contre-coup seulement au delà de lui, à Lausanne, et que, d’autre part, il se soit propagé assez loin dans la vallée de la Saône sans cependant Ÿ : N7 atteindre Lyon. =. , x L > LR. Cette année-là, se ne mit, placent trois secousses intéres- & w ‘ rad , 9 Q PET. ñ 1 —— sant la région considérée. L£ lefmont ——ùï La première (15 octobre) fut |-77T PANLEX Te / longeall DES fays.Billot 7 Granceye D N Selorigey re MOnLigny "4 ne e MorTrgy HS £ . © re CaIse J' Seine * Genea x ans . ÉSe Don = ’errains anciens ) A Principales Ci failles TX; fimiles géologiques FiG. 45. — AIRE DE RÉPARTITION DES TREMBLEMENTS DE TERRE D£ 1861, 1862, AUX ENVIRONS DE BOURBONNE-LES-BAINS. secousses locales, comme celles de 1829 à Vitry-le-François et spéciales à un petit centre sismique, peu important. 4871. — Cette année, le 12 septembre, à 7 heures 30 du matin un tremblement de terre fut ressenti dans le Sud de la Côte-d'Or et en Saône-et-Loire (voir Decacaarme, Resa, Lemozy, MaGnien) : dans la Côte-d'Or, à Pouilly, à Nolay (S.-N.) et à Saint-Pierre-de- Varennes (S.-N.) ; dans Saône-et-Loire à Autun, Châlon-sur- Saône, Mâcon, Tournus, Matour, à Trémont, Plotte. Il faut 12 septembre 1912 Bull. Soc. géol. Fr. XI. — 26 402 PAUL LEMOINE évidemment y ajouter un certain nombre de localités que eite O’ Reizzy pour cette année- la: Saint-Romain (Côte-d'Or) ; Salornay-sur-Guye ; Saint-Ger- main ; Saint-Firmin ; Marley-le- Rougey*, Mont-Saint-Vincent ; Gurdin”. Il est probable que l’épicentre se trouve dans le synelinal de Blanzy-Bert dansla région où celui-ci subit un ennoyage en profondeur pour disparaitre sous le Jurassique, puis sous les alluvions de la Saône (fig. 46). Deux petites secousses l’une en 1873 à Nancy et à Varen- geville, l’autre le 7 et le 8 FH novembre 1874 à Corvol-l'Or- En wrassque FA Por anciens. gueilleux (Nièvre) ne paraissent = Corbonifére el Permen: pas appartenir à la région sis- Fic. 46. — CARTE DË LA RÉGION mique considérée. AFFECTÉE PAR LE TRÉMBLEMENT DE 1880. — La série recommence TÉRRE DE 1871 AU NoRD ET AU SUD DU SYNCLINAL BLANzY-BERT. le20 août 1880 parune SECoUusSe, localisée à Dijon. Puis l'activité sismique se déplace vers l'Est (fig. 48) et le 13 septembre 1882 on note un tremblement de terre dans les Vosges, à Remiremont, . e0/07 re Chenove 2 1 Marsannay-/e-Cite #8 Couchey N ] EueÆs mn, \ Ce 2 Erenrener re FOC701 Damremor Plombier CR 7777 # Gevre 1888 LAS ; É 1884 REZ à zeWuIls Fic. 48. — SEcoussEs DE 1880 ET 1882, 1884, 1885, 1888. Fic. 47. — SEcoussE DE 1882 LE LONG DE LA CoTE-p'Onr. Plombières, Le Tillot. En 1882, le 14 août, à 4 heures 25 minutes, TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 403 un ébranlement dirigé SSE.-NN W. se fait sentir entre Gevrey- Chambertin et Dijon affectant très nettement le bord de la côte (GuILLEMOT) : cette secousse aurait été la troisième en 3 ans. On peut ajouter aux localités citées Nuits et Beaune, signalées cette même année par O’ RerLcy (fig. 47). Quelques autres secousses (fig. #8) sont connues le 28 novembre 1884 dans la Haute-Marne, le 11 novembre 1885 à Contrexéville, le 14 avril 1888 à Damrémont dans la Haute-Marne (objets renversés). 1891. — En 1891, le 17 février, un tremblement de terre affecte les environs de Saint-Dié : Gerberol (canton de Fraize), Arnould, Concieux. En 1903, une secousse est ressentie à Bussang, Saint-Maurice, Tillot. o e£rfurt te e/rancfort Au) Sullgart SÉOUTY eAugsbOUrg Munich. eMilar F1G. 49. — RÉPARTITION DU TREMBLEMENT DE TERRE DE 1911. 49414. — Enfin en 1911, se place le séisme relativement impor- tant et généralisé qui a été noté depuis Mâcon jusqu’à Nancy (Rorné), Strasbourg, Erfurt et Gotha. Bien que son étude soit encore incomplète, on sait cependant que son épicentre se trouvait dans la région du lac de Constance! où des sculptures de pierre se détachèrent de la grande tour de 1. W. ScamiIpze. Observations sur le tremblement de terre du 16 novembre 1911 à Constance. — G. Ruerscur. Les modifications du fond du lac inférieur de Constance par le tremblement de terre du 16 novembre 1911. — R. LeuTERBoRN. Actions du tremblement de terre du 16 novembre 1911 sous le niveau du lac de Constance. Jahr. und Milt. des Oberrhein. geol. Vereins (Stuttgart), t. IL, n° 1 février 1912, 404 PAUL LEMOINE la cathédrale. Le château de Hohenzollern a également beaucoup souffert (type VII de l'échelle de Mercalli). Une grande partie de la Suisse a éprouvé la commotion d’une façon très sérieuse ; à Berne, en particulier, une tour de la cathé- drale s’est écroulée. Plus loin de l’épicentre, à Mannheim (Allemagne) et à Lugano (Italie), une panique s'empara des spectateurs des théâtres. Les points les plus éloignés où on l’ait signalé à ma connais- sance sont Milan’, Vienne, Erfurt. Ce séisme n'a eu lieu que dans l'Est de la France. Dans la direction de Paris il s’est éteint très vite et la localité la plus rapprochée de Paris ? où on l’ait signalé jusqu'ici est Bar-sur- Seine (Aube). Ce séisme est assez analogue au point de vue de sa distribu- tion géographique à celui des 2 et 13 mai 1682 ; il semble cependant avoir été un peu plus fort que celui de 1911, car il s’est étendu dans le Bassin de Paris jusqu'à Tonnerre, Sens, Auxerre, Troyes, Reims, Bar-le-Duc. Il semble que dans les deux cas un séisme un peu violent d’origine lointaine ait fait jouer simultanément tousles petits points faibles que l’on avait vu précédemment jouer séparément, pour ainsi dire à tour de rôle. Conclusions. On peut essayer de tirer de ces faits quelques conclusions. 1° Au point de vue des dates. Il semble au premier abord qu’il n’y ait aucune loi de pério- dicité dans les séismes observés. Cependant quand on regarde la liste avec soin, on est frappé du grand nombre de séismes quise produisent au commencement d’une décade. Le fait apparait beaucoup plus net quand on groupe, comme j'ai essayé de le faire, les séismes paraissant appartenir à une même série et pouvant être la répercussion les uns des autres, comme il arriverait dans le cas d’un ébranlement se prolongeant lentement et plus ou moins régulièrement. On aurait ainsi les groupes suivants * : 1780, 1783, 1784, 1784, 1784. 101 1. Les journaux ont annoncé qu'on n'avait rien ressenti à Florence, Rome, Naples, Messine, etc. 2. Les sismographes l'ont naturellement enregistré à Paris d'une façon très nette (AxGor). Quelques personnes croient mème l'avoir ressenti légèrement. 3. Les chiffres en italiques se rapportent à des tremblements de terre généraux, non spéciaux à la région et provenant d'ailleurs. TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 405 1802, 1808. 1810. 1821, 1822, 1829. 1831, 1838, 1838. 1841, 1841, 1843, 1846. 1850, 1850, 1851, 1853, 1855, 1857, 1858, 1859. 1860, 1861, 1862, 1862, 1863, 1863. 1874, 1874. 1880, 1881, 1882, 1884, 1885, 1886. 1891. 1903. 1911. On trouve ainsi pour les années finissant par : 0,1,2 : 19 secousses spéciales + 3 secousses générales — 22 a) 1 6È 00 0) » » + 4 » » — 13 6,7,8 Cent » ») ie 2 ») » — 7 9 1 secousse spéciale + 1 secousse générale = 2 Malgré le caractère très artificiel d’une classification de ce genre, il m'a paru intéressant de mettre ces chiffres en évidence. La localisation des tremblements de terre au commencement des décades paraît donc assez nette au moins pendant la période 1780-1911. La loi ne se vérifie plus du tout pour la période antérieure; sauf pour le seul séisme qui soit bien connu, celui de 1682. 2° Au point de vue de la localisation. L'étude de la localisation des tremblements de terre, au moyen de documents anciens, est toujours entachée de graves causes d'erreurs : les grandes villes, où les observations sont plus nombreuses et reçoivent une plus grande publicité, apparaissent toujours dans ces conditions comme des pays à séismes particu- lièrement fréquents. Le même phénomène s’est produit dans le passé pour certaines abbayes. Aussi me paraît-il inutile de donner ici la liste des localités avec le nombre de séismes ressentis. Il me paraît plus intéres- sant de les marquer surune carte, où les causes d'erreurs diminuent, parce que l'absence de renseignements sur une localité est com- pensée par ceux que l’on a sur un pays voisin. On voit ainsi très nettement que la région nettement sis- mique est jalonnée par Saint-Dié, Remiremont, Plombières, Fays- Billot et Langres, puis Dijon. Au point de vue géologique le fait est assez remarquable ; car cette ligne coïncide d’abord avec la limite des Vosges, puis avec une série de petits pointements de roches anciennes (granites, 406 ‘PAUL LEMOINE gneiss) qui relient la région des Vosges au Morvan et qui constituent l'axe anticlinal de la Côte-d'Or. On en connaît ainsi près de Bourbonne-les-Bains, de Fays-Billot, d'Arnay-le-Duc. Celui de Molay est très près de Dijon. Il semble donc bien qu'il faille attribuer à cette ligne tout au moins l'apparence d'un accident sismogénique coïncidant avec Neufchaleu gx nee ve | A A) ET A7 j fe 25 J ET ñ ; ) V5 al pa AS à HOUR ” Clefmontie 2 \ VE : b 7 5 / L er DE DE Rue A / { , 1 / [A ( 41 4 D à D 4 { Ê a FA a838\ * | 18501 4 IN = GA \ 1} »J z 1 74 AIN: < F1G. 50. — RÉPARTITION DES TREMBLEMENTS DÉ TERRE DANS L'EST DE LA FRANCE. la zone d’ennoyage des plis du Morvan et des Vosges. D'autres sont localisés sur le bord du Morvan et sur celui des Vosges. Côte » est une petite région sismique assez nette en relation avec l'extrémité nord de l'accident géologique qui borde la vallée de la Saône. Enfin une secousse a eu pour épicentre la région où le grand synclinal de Blanzy-Bert s’ennoie et disparaît sous les alluvions de la Saône à hauteur de Chagny. TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 407 Ainsi, dans cette région encore, on constate la coïncidence des épicentres avec les régions d’ennoyage des plis. Verdun 1782 e Une secousse o Chalon @ Deux secousses @ Aus de 25secousses Bar-le-Dv, À 1682 7. Vitry-le-François ou e Nanc 1829 1682 * Srasbourg 1873 1682 Joinville ne 4 OuUCeuXx 1829 eè2 Châtel pose Aube.l8 9 Neufchôteau 185 Ce Stan | 1784 Pre ee 1868 Bar-sur-Seine 1784 econtréréiille 821 178013 ° 1889 1831-e Çérzramer 1863-1800 Bou rie ® miremont Z 18841880@ ombres 1682-1821-1831 Auxerre N\ /977ÈTE Châtillon 1782 @/angres Lpeurl *"|682.18827 f'BSI-1858-1882 1850 1850 1783 1810 1851 1821-1850 Vég) © Bus5ang Aoviérese\b82 : re LPÿS Billet oture 1903 1903 1gn3y-le-LucC = Montberd * De & 77 1860186 @ Vesou/ © Be/fort 755-1782 \ Laure | Fonte! française 1682- 1780 &ile HaviPY 1755- - _ 1810 21853 © [2 MERS RAR Dampiefre-sur-Vingeznne A will \e Por 1853 QUE ee A8 en pe NE Ne 1850 Arnay-!e: Ducs 0: 1862 17877 18 A 1838-1841 188 ns Autun Q No!ay 1871 1871 1682-1350-1871 FiG. 51. — PRINCIPALES RÉGIONS SISMIQUES DE L'Esr pe LA FRANCE. VIII. — Tremblements de terre généraux. En dehors des régions qui viennent d’être passées en revue, il n'y a quun petit nombre de points isolés, ayant subi à un moment donné des secousses venant généralement d’ailleurs. Il serait oiseux de chercher pour l'instant leur signification ; elle résultera d'elle-même de ce qui va suivre. Il convient, en effet, de passer en revue les séismes qui ont affecté, sinon tout l’ensemble, du moins une grande partie de la région parisienne. Ce sont en général des secousses, d’origine plus ou moins lointaine et quelconque, qui, par suite de leur intensité ou de toute autre raison ont pu se propager jusque dans le Bassin de Paris et sont venus pour ainsi dire y mourir; car jamais aucune d'elles ne l’a, à ma connaissance, affecté ns son entier. 408 PAUL LEMOINE 842. — Tout le Nord de la Gaule. 4247. — Nord de la France. 1580, — On a quelques données sur le tremblement de terre de QES oh Terrains e Malines e Bruxelles F1G. 52. — EXTENSION DU TREMBLEMENT DE TERRE DE 1580, D'ORIGINE BELGE. 1580 qui a af- fecté une grande partie du Nord de la France, de la Belgique et de la Hollande. 1682. — Assez général aussi, le tremblement de terre de cette année est d’un tout autre type; il a son origine dans la région des Alpes et il a agité l’Avant-Pays de cette chaîne jusqu’à une assez grande distance : à cet égard, il rappelle un peu celui de 1911. J'emprunte à PErREY (Rhône s Laon p. 278) quelques À Soissons détails sur ce séisme. Provins e 2 mai. — Genève. 7 mai. — Nouvelle secousse (pas de Orleans détails sur sa ré- partition). 12 mai. — Bale, Neufchâtel, toute la Suisse. 13mai.— Maximum d'extension (voir la carte fig. 53). 1 mai. — Lyon. HAT RE ETS e Bar-le-Du e/Jornvlle Cheumo, e Auxerrà Aave ; Langres + #Flau 7 == 7 a Er Metz Nancy dl trasbourg _— = — a —— 7 LU Eminem à Pomberes e a? Vesoul, 2007 do” °Dile S'Neufchtel 7 LL 2 Chalon { 4 1 t emblement d F1G. 53. — EXTENSION DU TREMBLEMENT DE TERRE DE 1682, ï 5 D'ORIGINE ALPINE. terre du 18 février 1756 s’est étendu à une grande partie du Nord de la France, de la Belgique, de la Hollande, de l'Allemagne, de l'Angleterre. 11 a été ressenti en quelques points du Bassin de Paris ; il paraît difficile, avec les données dont on dispose, d’entrevoir une loi dans cette distribution. TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 409 Il est probable qu'il a déterminé le déclanchement des petites secousses des environs de Breteuil et de Montdidier et de la région de Sedan’. Malgré une divergence dans le détail des points où on a signalé des secousses, on ne peut manquer d'être frappé de l'analogie de la répartition géographique des deux séismes de 1580 et 1756 (fig. 52 et 54). 1841. — On pourrait également considérer comme général le è Arenberq Amsterdam S VS e Arnsberg Maëstrich£ Bruxelles Aix-/D-Chapelle Aire Liege € Dieppe Mont grere (Maury : S‘Quen e eu Rouen © Beauvesk ee Versailles (UD errerñs anciens [D D - ow/lers Fi. 54. — EXTENSION DU TREMBLEMENT DE TERRE DE 1756. séisme de 1841. Il a été décrit à propos de la région de l'Indre (voir fig. 29 p. 358). 1866, — Enfin il convient de citer le grand tremblement de terre du 14 novembre 1866 qui fut très général. « Les points où le tremblement de terre a été observé peuvent, dit Rayer, être enfermés dans un polygone dont Paris, Auxerre, Tournus, Montbrison, Bordeaux, Nantes et Rouen seraient les principaux sommets ; c’est dans l’Indre-et-Loire et le Loir-et- Cher que les secousses ont été les plus violentes ». Effectivement si on prend sur la carte, les points où les secousses sont marquées de 4 flèches sur la carte de RAYET, on 1. VizreTTE (p. 41), dit que les secousses avaient leur centre à Remiremont, ce qui me paraît inexact du moins comme origine première. Mais je croirais volontiers que la région sismique de Remiremont a été déclanchée par le séisme venant de Suisse. 410 PAUL LEMOINE trouve une région ovale qui va de Mamers à Châteauroux et qui englobe tous les points à sismicités propres qui ont été indiqués précédemment. Il y aurait eu une première secousse, ressentie vers 2 h. du matin à Ferté-Saint-Cyr et à Méréville et probablement aussi à Vendôme (Renou)!. La secousse principale aurait été double ; il y aurait eu vers 5 h. 10 du matin (heure de Paris), une secousse Est-Ouest et une secousse Sud-Nord quelques instants après. 777 Massfs anciens 7 7\ Region de plus { 7 s es 7 grande intensite Paris Nogent Versailles Aambouillet ee Chartres S eVoves & Meréville Wogent\* PA SE É “ Jerge x \ Bosse e Vendôme le Chartres 13 Auxerre DE 7 ehfertéS'ERK e Montbard \ Chouzy Blois ouvray : -2\Villea ji reerre f pee Dijon d \ < A re ni He 21 u : G Melun duques. Chatillon D 4 * Bourges Ÿ fourchambäult Lespinasse|e p Von JS Wevers % d Preu e Xe ï e dé w halezuroux le Aire RE Ra Chât re Fi1G. 55. — SkisME DE 1866, D'APRÈS LA CARTE DE RAYET ET QUELQUES DONNÉES COMPLÉMENTAIRES. Commeon le voit, les tremblements de terre du Bassin de Paris n'ont jamais été, même celui de 1866, des séismes généraux. Toutes les secousses importantes qui y ont pénétré venaient d’ailleurs, soit de la région septentrionale, Belgique et Hollande, soit de la Touraine, soit de la région alpine. Elles sont venues en quelque sorte y mourir, pénétrant plus ou moins loin suivant les cas, mais n’arrivant jamais à l’affecter tout entier. Bien que les documents sur leur répartition géographique soient 1. Elle aurait été ressentie aussi à Arcachon (Ciroppe). Peut-être Arcachon s’est- il comporté en cette circonstance comme un point très vibrant, ainsi que cela est arrivé aussi lors du tremblement de terre de Provence en 1909 (ANGor). TREMBLEMENTS DE TERRE DU BASSIN DE PARIS 441 souvent insuffisants, il est frappant de constater que les points où les secousses ont été signalées sont précisément ceux que l’on a vus précédemment avoir une sismicité propre. Ce sont pour ainsi dire toujours les mêmes points qui bougent. D'autres points, dans leur intervalle, se montrent asismiques et il est bien difficile, quand les observations portent sur un aussi orandnombre d'années, d'invoquer l’absence d'observations quand il s’agit de villes importantes et anciennes, comme par exemple Amiens et Compiègne. On est alors amené à penser que certains tremblements de terre issus d’une région déterminée peuvent déclancher à distance de petites secousses dans des régions assez éloignées, lorsque celles- ei se trouvent dans un équilibre instable, prêt à se rompre à la moindre impulsion supplémentaire surtout si les vibrations, pos- sibles dans ces régions, sont accordées à celle du séisme. On se rappelle que BELAR a montré que le campanile de Saint-Marc à Venise avait la même période d’oscillation que celle des ondes du tremblement de terre, survenu à Salonique, le jour de sa destruction etila pensé que c'était l'influence de ce séisme qui avait déterminé sa chute. Dans le même ordre d'idées, on se rappelle que lors du tremblement de terre de 1909 en Provence qui fut ressenti dans une partie du Midi, la secousse fut ressentie nettement au Phare d'Arcachon. Ainsi que je l’ai déjà dit, le phénomène serait le même que celui qui se produit quand deux violons, étant accordés, l’un d'eux reproduit à distance le jeu du premier, sans que l’on entende rien dans la région quiles sépare. Comme exemples de ce genre dans le Bassin de Paris, je citerai : 26 janvier 1579. Secousse ressentie à Bordeaux (Gironde) d'un tremblement de terre du centre du Bassin de Paris. 25 janvier 1199. Secousse ressentie à Auxerre, d’un tremble- ment de terre essentiellement armoricain (Bordeaux.Rennes) 20 juillet 1854. Secousse ressentie à Château-Larcher (Vienne), d’un tremblement de terre pyrénéen. 14 sept. 1866. Secousse ressentie à Arcachon (Landes) d’un tremblement de terre du centre du Bassin de Paris. Conclusion. La conclusion de ces études me paraît assez nette. Toutes les fois que, dans le Bassin de Paris, on peut étudier un tremblement de terre bien localisé, on constate que son épi- centre coïncide avec un axe tectonique. 412 PAUL LEMOINE Mais tous les axes tectoniques ne sont pas sismiques. Ce sont les régions d'abaissement d'axes !, les bords des aires d’ennoyage, les extrémités libres où les couches n’ont probablement pas encore pu jouer suffisamment qui sont les plus sujettes aux secousses. Il est possible que pour une région déterminée, il y ait une pério- dicité grossière dans les tremblements de terre, périodicité variable suivant les régiors sujettes à perturbations, et qui pourrait être due aux besoins de reprises d'équilibre. Les centres sismiques semblent susceptibles d’être déclan- chés par d’autres tremblements de terre, probablement quand ceux- ci présentent une période d'oscillation qui leur convient. Quoi qu'il advienne, dans l'avenir, de ces conclusions, un fait me paraît indéniable, c'est qu’un tremblement de terre ne se propage pas à la surface d'une façon uniforme; la composition des couches et leur disposition jouent un rôle qui nous apparaît comme de plus en plus important. Par conséquent, si la connaissance de la géologie peut servir à interpréter les phénomènes sismologiques, observés et enregistrés par les météorologistes, réciproquement la connaissance de ces phé- nomènes pourra dans l’avenir nous fournir des renseignements précieux sur la géologie profonde des points que notre marteau ne peut atteindre. La sismologie ne sera d’ailleurs que l’un des procédés d'inves- tigation physique de la terre auxquels les géologues devront avoir recours et j'espère avoir un jour l'occasion de revenir sur ceux que nous pouvons dès à présent mettre en œuvre. 1. A ce point de vue, je rappelleraique M. ne MonTEssus DE BALLORE a montré que dans l'Irlande, les plissements armoricains sont parfaitement stables, mais que les prolongements de ces plissements dans le comté de Cork présentent quelques épicentres pauvres. NOTE SUR LA GÉOLOGIE DE LA MAURITANIE PAR R. Chudeau!. Il semble que l’on puisse dès maintenant distinguer en Mauri- tanie trois masses principales : une bande littorale, de largeur variable, formée de terrains récents (Pliocène supérieur ?, Pleisto- cène) ; une pénéplaine cristalline où dominent des gneiss et des micaschistes redressés, avec quelques massifs granitiques ; enfin des plateaux gréseux à strates horizontales (Dévonien). Un lambeau de calcaire carbonifère au Sud de l’Adrar, un peu d'Éocène entre Aleg et Kaeïdi, quelques dépôts lacustres récents ne jouent qu'un rôle srpnienne dans la structure de la Mauri- tanie. I. TERRAINS CRISTALLINS. — Le massif granitique principal forme la partie orientale du Tiris (Rio de Oro). Il est parsemé de dômes à parois abruptes, nues et dont la hauteur dépasse souvent 100 mètres. Ces dômes sont désignés habituellement, comme dans une bonne partie du Sahara, par le mot guelb (cœur, _ pluriel eglab) : Guelb Khïr Allah, Guelb Djouali, Guelb Dumus. Ces dômes sont formés d’un granite porphyroïde, coupé de quelques filons d’autres roches (granulite à épidote, pegmatite, etc. Silurien est plus varié ; 11 comprend? des gneiss, des micas- chistes, des schistes à cle et des oies omianrs en bancs minces, parfois des lentilles de cipolin (à El Aïoudj, dans la région d'Idjil) et plus souvent des quartzites qui donnent nais- sance à des reliefs marqués (chaîne de Zoug, Koudiat Aussert, Koudiat d’'Idjil, Adrar Sotof, etc.). Il y a aussi des minerais de fer : oligiste près d'Aguiert, magnétite dans le Tiris. Les schistes et les phyllades jouent probablement un rôle impor- tant en Mauritanie ; il semble que la plupart des plaines à surface horizontale aient un sous-sol schisteux, mais la vérification ne peut s’en faire que par hasard. À Tachot (entre Guimi et Aguüiert) on creusait un puits au . Note présentée à la séance du 18 décembre 1911. . Les roches éruptives sont nombreuses ; Quiroga en a décrit les principaux - (Observaciones geologicas hechas en el Sahara Occidental, Anales Soc. esp. Hist. Nat., XNIJTI, 1889, p. 337). mA R. CHUDEAU moment de mon passage : sous 18 m. de roches pourries et méconnaissables, on arrivait à des schistes à séricite ; J'ai pu trouver la même roche à Aguiert dans les déblais d’un puits et à Choggar : la zone des mares d’hivernage et des plaines entre Aleg et le Tagant serait donc bien une zone schisteuse. Les affleurements de ces différentes roches ont, comme l'avait déjà remarqué Quiroga, une direction assez constante, d'ordinaire N.E.-S.W., direction qui se retrouve dans grand nombre d’acci- dents géographiques (chaînes de dunes, etc.). Il y a quelques excep- tions : la Koudiat d'Idjil est N.W.-S.E.; il y a, semble-t-1l, une virgation autour d'Aguiert; près de Bakel, les orientations de quartzite varient de N.N.W.-S.S.E. à N.E.-S.W. en passant par N.-S. Il s’agit toujours de directions « sub-méridiennes ». se NE. à Ÿ TU RATE] SES È D Adrar SÈ Sebkha N à Baie Souehel el Abiod Zoumoul eLe A Aussert IS ie xs K q 1 520 km j ï FiG. 1. — Coupe DE L'ATLANTIQUE A Ipyis. q, Quaternaire; s, Silurien ; Y, Granite. Tout en reconnaissant bien volontiers qu’elle est défectueuse, je continue à employer la nomenclature que j'ai suivie Jusqu'à présent. Elle a le gros avantage d’être d'accord avec la topogra- phie : l'observateur le moins exercé distingue au premier coup d'œil les massifs granitiques avec leurs dômes épars, des terrains où les alignements sont nets. Il est bien clair qu'il y aura des coupures à introduire dans ce Silurien, mais il est actuellement impossible de les établir. Force est de s’en tenir à un seul terme ; Silurien est le seul qui, par son histoire, soit assez élastique pour pouvoir désigner l’en- semble des terrains antédévoniens. En tous cas la coupure que j'indique dans les terrains cristal- lins (Archéen, Silurien) est la seule que l’on puisse actuellement introduire sur une carte, et ceci me semble être une raison suffi- sante pour la conserver. D'après G. B. M. Flamand !, les termes les plus métamor- phiques de la série se trouveraient au voisinage des massifs gra- 1. G. B. M. Framawo. Recherches géologiques et géographiques sur les Hauts pays de l'Oranie et sur le Sahara. Thèse, Lyon, 1911, p. 101. GÉOLOGIE DE LA MAURITANIE 445 nitiques. Cette affirmation, déduite d'échantillons envoyés au laboratoire d'Alger, ne tient pas sur le terrain. J'ai déjà indiqué que pour le Sahara Central, les cipolins et les quartzites domi- naient autour des massifs granitiques. Il en est de même en Mauritanie, où j'ai noté une bande de phyllades à l'Est de Zoug et à l'Est d’Aussert, presque au contact du massif granitique. I. Dévoniex. — L’Adrar et le Tagant ne forment qu'un seul plateau, limité sur presque tout son pourtour par des falaises élevées. Les assises qui le forment sont à peu près horizontales; elles dessinent un synclinal peu marqué (400 m. de flèche pour une corde de 300 km.), dont l’axe N.E.-S.W. reproduit une direction fréquente dans le pays !; cet axe s’abaisse vers le S.W.: entre Talorza et Hasi Motleh, les altitudes sont inférieures à 100 m. Le point culminant de l’Adrar paraît se trouver au N.W. de Chinguetti, au voisinage de la passe d’Aous (500 m.) ; les parties les plus élevées du Tagant sont à peu près à la même cote. F1G. 2. — Coupe À TRAVERS L'ADRAR ET LE TAGANT. d, Dévonien; s, Silurien. La séparation entre l’Adrar et le Tagant est très nette vers l'Ouest, où la dépression du Khat atteint entre Aïn Khadra et Talorza une trentaine de kilomètres de large; cette dépression est couverte d'alluvions récentes et de dunes. Plus à l'Est, le Khat n'est plus qu'une vallée encaissée, comparable à la plupart des vallées de l’Adrar et du Tagant. En réalité, la distinction entre ces deux plateaux est surtout d'ordre climatique : il pleut assez dans le Tagant pour que les chameaux en évitent les pâtu- rages ; le Baobab, l’Acacia arabica Wu», le Cucifera thebaica, Der, communs dans le Tagant font défaut dans l’Adrar. La distinction entre le Tagant et l’Adafer qui le prolonge à l'Est est du même ordre ; plus éloigné de l’Atlantique, l’Adafer est franchement saharien. 1. Outre les indications des anéroïdes, ce synclinal est bien d'accord avec l'hydrographie du pays; la présence d'un lambeau carbonifère et d'un lac qua- ternaire confirme encore son existence. 416 R. CHUDEAU La limite orientale de ces plateaux gréseux est mal connue ; l'abrupt, haut de 200 m. qui limite au Sud l'Adafer, se prolonge jusqu'à Tichit (Dahar Tichit) et, d’après les renseignements indi- gènes, jusqu'à Oualata et au voisinage de Faguibine, à sept ou huit cents kilomètres de Tagant. Au Nord, le Dahar Adrar n’a été suivi qu'un peu au delà d'Ouadan ; il se prolongerait très loin vers le N.E. et sous le nom d'El Hank, arriverait au voisinage d'El Eglab (à 800 kilomètres d'Atar)". On sait fort mal ce qui se passe entre El Hank et le Dahar Tichit; il y a des massifs de dunes importants (Ouarane, Djouf), des plaines argileuses très unies (Mraïa — miroir). D'après le capitaine Verdier, les quelques hauteurs rocheuses qui émergent des dunes au Sud-Est de Chinguetti seraient des dômes de gra- nite ou des crêtes de quartzite. Les grès qui constituent ce grand plateau (Adrar-Tagant) sont en général de couleur claire. Le grain en est très variable, depuis le sable fin jusqu'aux poudingues ; quelques bancs sont des psammites. Lesargiles schisteuses et les calcaires sont accidentels ; on les rencontre parfois vers la base des falaises, à l'Ouest d’Atar et à Aous. 2 Ces différentes assises sont revêtues d’une patine luisante (vernis du désert) habituellement de couleur claure, parfois foncée ou noire. Cette patine qui est de règle dans l’Adrar manque souvent dans le Tagant ?. Les formes topographiques de ces plateaux sont identiques à celles du plateau de Bandiagara ou des tassilis touaregs. Les fossiles sont malheureusement rares. A. Dereims (C. À. somm. S. G. F.,T juin 1909) avait, en 1900, recueilli à une vingtaine de kilomètres à l'W. d’Atar, une grauwacke à Spirifer. Auprès d'Akchat (Nord du Tagant) j'ai trouvé un fragment de moule externe d’un gros Orthoceras, du groupe des Annulati. À Dakhlet Keïchi (40 km. au Sud de Chinguetti), vers le sommet d’une falaise haute de 120 m., des psammites contiennent de nombreux Lingula. Ces grès sont donc bien des couches marines; l'existence du Carbonifère au-dessus permet de les attribuer au Dévonien, avec une demi-certitude. 1. NieGer. Du Touat à Taoudenni. La Géographie, 1907, XVI, p. 379. 2. Il existe à l'Est et au Nord-Est d’Atar, dans la plaine, une formation très remarquable, contenant des calcaires et des silex, dont on trouve surtout des débris. Quelques bancs, restés en place sont constitués par des cylindres à struc- ture concentrique, hauts de 1 m., d'un diamètre de 10 à 20 em. et ayant à pre- mière vue l'aspect de troncs d'arbres. Le microscope montre qu'il s’agit d'un accident minéralogique. GÉOLOGIE DE LA MAURITANIE nl —1 J’ai indiqué précédemment que l’Adrar et le Tagant formaient un synclinal peu prononcé. Comme dans tous les pays de struc- ture tabulaire, les cassures jouent un rôle important. W. AMSAGA Akchar 185 km Fic. 3. — Coupe DE L'AKCHAR A CHINGUETTI. d, Dévonien; s, Silurien. La falaise qui borde l’Amsaga et celle qui se dresse à l'Est d'Atar (fig. 3) ont la même constitution ; il semble bien qu’elles comprennent les mêmes niveaux. Les différences d'altitude sont dues à une faille N.E.-5.W. qui a épousé la direction la plus importante des Saharides mauritaniennes. Des roches, ramassées à N’Tid par le commandant Duper- thuys ‘, indiquent que les terrains cristallins affleurent à ce point et confirment l'existence de la faille. Le petit bassin fermé de Zi, dont une belle mare permanente (Guelta de Zli) occupe le centre, a une origine tectonique ; on voit nettement une faille (N.E.-S.W.) avec brèche de friction dans la passe difficile qui mène à la Guelta. Il existe aussi à Motlehune dénivellation brusque des grès dévo- niens ; plus au Sud, le plateau de Talorza et les plateaux voisins sont dus certainement à un jeu de diaclases (fig. 4). Quant à la plupart des grandes vallées de l’'Adrar et du Tagant, comme le Tamount En Naja, elles sont essentiellement des vallées d’érosion. N. AARME Bassin de l0 el Abrd KHAT ‘Hassi el Motleh È GS TE 20 q NEA Ain Khadra 77 //L AT 250km. DS F1G. 4. — Coupe D'ATaAr AU TAGANT. a, Alluvions; q, Quaternaire ; d, Dévonien; s, Silurien; h, Carbonifère. Je rattache encore au Dévonien les plateaux qui couvrent le pays d'El Akrab et du Negcher. J'ai vu seulement, de quelques kilomètres, la falaise qui les limite au Sud. Mais j'ai pu exami- 1: R. Cnupeau. Note sur la Mauritanie. B. S. G. F., (4), X, 1910, p. 667. 13 septembre 1912 Bull. Soc. géol. Fr. XI. — 27 418 R. CHUDEAU ner de près un petit plateau témoin, situé près de Bir EI Had) (— Atabin) et qui porte les ruines d’une factorerie portugaise !. Ce plateau (+ 30 m.) repose sur des schistes cristallins très redressés et à affleurement N.-S.:; il est surtout constitué par des grès de couleurs claires où sont intercalés quelques bancs argi- leux rougeñtres ou blancs ; une assise de grès dure en forme de table. D'après les renseignements indigènes, ces plateaux se conti- nuent assez bien vers le Nord jusqu à une grande plaine, le Reg EI Abiod où se trouve le Seguiet EI Hamra. La zone des plissements hercyniens, si nets au Touat et au Tidikelt?, ne pénètre donc pas jusque là ! III. CarponirèRE. — Des calcaires carbonifères marins, hori- zontaux, affleurent dans le bassin de l’Oued El Abid, entre Aouinet Ez Zebel et Hasi Motleh. Ils sont très fossilifères, mal- heureusement le polissage par le sable rend les déterminations bien difficiles. J’ai pu reconnaitre toutefois les genres suivants : Poteriocrinus, Fenestella, Orthothetes ? Un bloc calcaire, recueilli par la colonne Gouraud et qui provient à peu près certainement de la même région, contient un Spirifer du groupe du Sp. striatus et Chonetes cf. ouralica M. MoELLEN. Koslowski, à qui je dois cette détermination, ne voit entre le type de l’Oural et celui du Sahara qu'une différence légère dans le développement du crochet. Ces calcaires sont probablement ouraliens, bien qu'il soit imprudent d’être affirmatif. Ce serait la suite des dépôts de Taou- denni et de Rezegallah. Leur existence amène à modifier la limite hypothétique des mers carbonifères * que l’on faisait passer au Nord d'Idjil; elle établit un nouveau jalon entre la mer de l’Oural, du Sahara et de la Bolivie. Sur le terrain, les relations de ces calcaires horizontaux avec les grès dévoniens, ne sont pas claires. Vers le Sud du bassin, le Carbonifère est masqué par des dépôts lacustres pleistocènes ; vers le Nord, ils disparaissent sous les dunes ; vers l'Est, ils semblent reposer en concordance sur des grès qui forment la bordure de l'Oued El Abid et qui, par leur aspect, sont assez diffé- rents des grès du Tagant et de l’Adrar (massif de Tamga). 1. Cette factorerie est indiquée sur la carte de Stielers et sur la carte à 1/2 000 000 du Service géographique de l'Armée, comme étant à Tenouaka. Tenouaka est à 30 km. à l'W. de la factorerie. 2. E. F. Gaurier. Sahara soudanais. Paris, 1908, p. 241. 3. G. B. M. Framanp (Thèse, p. 273, fig. 26) figure la limite du Dinantien. — E. HauG, Traité de Géologie, II, p. 817, fig. 272. GÉOLOGIE DE LA MAURITANIE 419 La coupe d’Aïn Khadra à Atar, faite autant que possible à l'échelle (fig. #), suggère l’idée qu ‘ils reposent sans discordance marquée sur le Dévonien. L’érosion ne les aurait laissé subsister qu'au fond du synclinal. _ IV. ÉocÈèxe. — A Ales, deux plateaux dont l’un porte le poste militaire, sont formés de grès tendres, de couleur claire avec des taches rouges ; ces grès, sans fossiles, sont surmontés de for- mations latéritiques. Les plateaux dominent le marigot d’Aleg d'environ 25 mètres. On retrouve ces grès vers le S.E. à Kaëïdi et on peut les suivre jusqu’au coude d’Orndoldé !. Vers le Nord, sur la piste d’Aleg à Moudjeria, des cailloux de grès et de laté- rite indiquent que ces grès devaient se continuer pendant une vingtaine de Mode. au delà, jusqu'au Tagant, on ne voit plus sous les dunes que des dire de terrains iDne et par- fois quelques collines de quartzite (fig. 5). W. E. TR AN CN ANNINTE BRAKNA .\Niémelane Iferchaï Ma dja .($7amourt N Tilimit G Len Letfatar X Moudjeria 215 km È F1G. 5. — Coure pe Guimi À TipJiKpJA. d, Dévonien; s, Silurien, Sur les bords du Sénégal, à Daoualel et à Diouldé Diabé, existent des calcaires Res qui sont vraisemblablement un faciès moins littoral des grès d’Aleg. Ceux de Daoualel sont particulièrement intéressants ; ce sont des calcaires phosphatés à Diatomées, identiques par certains détails de leur structure à ceux de Cabas Friry* nous avait déjà appris que les couches inférieures de NÉocene du Sénégal sont souvent phosphatées. Les relations sneb ares de ces divers lambeaux éocènes sont encore assez peu claires : le Sénégal est entièrement ensablé et, sur les bords du fleuve, les Mio ne ne laissent voir que par place de petits eu cent de grès ou de calcaires. V. PLeisrocène. — D'après les Znstructions nautiques (n° 901, Paris, 1908) et mes observations, la côte de l'Atlantique entre le 1. R. Caupeau. Note sur la Géologie du Soudan.B. S.G. F., 1910, (4), X, p. 319. 2, L. Cayeux. Sur l'existence de calcaires phosphatés à Diatomées, au Sénégal. C.R. Ac. Sc., 4 juillet 1910. 3. C' Friry. Note sur la Géologie du Sénégal. Bull. de Muséum, 1908, p. 295- 300. 420 R. CHUDEAU cap Bojador et le cap Timiris (ou Mirik) est bordée d’une façon presque continue par une falaise dont la hauteur habituelle varie de 20 à 30 m. ; elle atteint accidentellement 80 m. au Nord du cap Garnet (vers 25° Lat. N.). Le point culminant de la côte, au voi- sinage de ce cap, la Peña Grande a une altitude de 147 mètres et, se détachant nettement sur le reste, forme un amas important. Peña Grande est probablement une crête de quartzite ou un dôme de granite. Quiroga a commencé l'étude de cette falaise au voisinage de Villa Cisneros et a d’abord hésité entre le Miocène, le Pliocène et le Quaternaire; dans ses dernières notes, une étude plus appro- fondie des fossiles lui faisait admettre (p. 335) l’âge pleistocène de cette formation‘, puis finalement ({. c., p. 379) l’âge pliocène. Plus récemment l'abbé Font y Sagué a recueilli de nouveaux matériaux qui ont fait remettre en question l’âge de la falaise?. En 1900, À. Dereims a recueilli beaucoup plus au Sud de nom- breux matériaux qu'ila étudiés en collaboration avecG..-F. Dollfus*. En 1908, Gruvel et moi avons pu faire entre Saint-Louis et le cap Blanc, une abondante récolte de formes vivantes et fossiles *. En réunissant ces divers documents, il semble que l’on peut distinguer dans ces formations récentes deux groupes. Le plus ancien suit le littoral depuis le Rio de Oro jusqu’au cap Timuiris ; plus au Sud il s'éloigne probablement vers Est : À. Dereims m'a montré des calcaires siliceux provenant des envi- rons de Touizikt (150 km. de la côte) et qui ressemblent singu- lèrement à ceux qui couronnent les plateaux de Lefrey. Le plus jeune est fourni par des plages soulevées (5 m., 15 m., 25 m.) et par les sédiments qui ont progressivement comblé le golfe de 1. QuiroGA. An. Soc. esp. Hist. nat., t. XVIII, 1889. — Carneron. Observ. à la note M. G. Rolland sur l’histoire géologique du Sahara. B.S. G.F., (3) XX 1892, PETITS 2. Joreaur. Note sur quelques dents de Poissons fossiles du Rio de Oro. B.S. G. F., (4) VIX, 1907, p. 514-516. Depérer et Roman. Pectinidés miocènes d'Europe. Mém.S. G.F., Paléont., 1905. G.-F, Dorrrus. Étude des fossiles recueillis par Font y Sagué au Rio de Oro. C.R. somm. S. G.F., 6 nov. 1911, p. 158. 3. À. Dereis. Un voyage en Mauritanie. C.R. somm. S. G. F., 3 juin 1909, p. 71.— G. F. Dorzrus. Étude des coquilles recueillies par M. Dereims dans la région nord du Sénégal. Id., p. 73 et Mém. S. G. F., Paléontologie, 1911. 4. A. Gruvez. Aperçu géologique de la presqu'île du cap Blanc, etc. Actes de la Soc. linn. de Bordeaux, 1906. — R. Caupeau. Le golfe de Mauritanie. B.S.G.F., (4), VIII, 1908, p. 560. — R. Caupeau. Structure géologique de la Mauritanie. — DaurzenserG. Contribution à la faune malacologique de l'Afrique Occiden- tale. — L. Germain. Mollusques terrestres et fluviatiles. — Ces trois dernières notes parues dans les Actes de la Société linnéenne de Bordeaux, se retrouvent dans Gruvez et Caupeau : À travers la Mauritanie Occidentale, t. II, Paris, 1911. GÉOLOGIE DE LA MAURITANIE 421 Mauritanie au Sud du cap Timiris !. L'existence d’Arca senilis L. à Boutilimit ? indique la grande extension de ce golfe dans le Trarza. On peut distinguer, dans le groupe ancien : 1° Des grès tendres, bariolés, qui se montrent à mi-chemin entre Boulanouar et Oguilet Khadra. Ces grès, identiques à ceux de Tintam, paraissent être la base de la formation ; vers l'Est, ils reposent sur les schistes cristallins. 20 Les grès blanes des Krekche, très développés à Bir el Aïoudjÿ et à Boulanouar ; le lieutenant Chapsal m'a signalé à 200 km. au Nord, à Togba, des grès identiques. Ces grès disparaissent à l'Ouest sous les dépôts actuels de la baie du Levrier. Ils sont fos- silifères et renferment surtout une grande Huitre indétermi- nable, Arca (Senilia) senilis L. et Rotuloïdea Fonti LAMBERT. 3° Au Sud de Bir El Guerb, se trouvent des grès souvent ver- dâtres avec moules de fossiles marins; ils sont recouverts de calcaires très siliceux, phosphatés, et forment des plateaux très isolés les uns des autres (Lefrey, Alzas, etc.). Ils semblent supé- rieurs aux grès à Rotuloidea. 4° Les grès du cap Blanc à Helix Gruveli L. Germain et Buli- minus Couffoni L. GERMAN, sont des dépôts d'estuaire formant une série de plateaux hauts de 20 à 25 mètres qui couvrent la presqu'île du cap Blanc. Leurs relations avec les assises précé- dentes sont inconnues. On trouve fréquemment sur les flancs des vallées des placages pétris d’Helix. On n’y a trouvé jusqu'à présent que des moules internes, de sorte que l'identité avec A. Gruveli reste douteuse. Parfois les grès des Krekche sont couverts d’un banc calcaire à Helix et Planorbis, indiquant un épisode lacustre. Quiroga (L. c.,p. 389) résume de la façon suivante la coupe du Rio de Oro entre Villa Cisneros et les schistes anciens : 3° Calcaires marins blanes ou plus ou moins bariolés avec nom- breux Mollusques marins (— Couches des Krekche?). Ces calcaires sont très chargés de grains de quartz. 1. Vers Touizikt, les dépôts de plages sont à une soixantaine de mètres d'alti- tude. 2, LeMoixe et CHaurarp». Sur la constitution géologique de quelques points de la Mauritanie. La Géographie, X VIT, 1908, n° 4, p. 307-309. 3. El Aïoudj — de travers. Plusieurs puits portent ce nom. TS 12 [Ro R. CHUDEAU 20 Grès de couleurs variées, parfois glauconieux et contenant à Hasi Aïssa de nombreux bois sihicifiés (Cæsalpiniorylon Quiro- goanum SCHENK.) ( — Grès de Tintam ?). 1° Marnes bleu-verdâtre gypsifères ; elles paraissent manquer autour de la baie du Levrier. Quiroga mentionne aussi des placages à Helix, assez fréquents. Les plages soulevées, les dépôts du littoral et du Trarza ont fourni de nombreux Mollusques, mais, depuis les termes les plus anciens, ce sont toujours les mêmes espèces qui vivent encore actuellement dans la même région. Elles ne donnent rien pour l’âge. On sait que Osfrea crassissima, Lucina columbella Laux, L. pecten Lauk., Brocchia sulcosa Broccui, etc., miocènes en Europe sont actuelles sur les côtes de Mauritanie !. Le seul fossile important est jusqu'à présent Rofuloïdea Fonti LAMBERT qui, par tous ses caractères, est intermédiaire entre À. fimbricata EraeriGE, du Pliocène inférieur du Maroc et À. Rum- phi KLEN, actuellement vivant?. Il n'y a done d’hésitation possible pour l'âge des assises les plus anciennes qu'entre le Pliocène supérieur et le Pleistocène. Dans Fintérieur du pays, on doit rattacher au Quaternaire un certain nombre de dépôts. L'un des plus importants occupe le bassin de l'Oued ET Abid ; il commence un peu au Nord de Talarza ; il a 12 à 15 km. de large ; il disparaît à 3 ou # km. au Sud d'Hasi Motleh sous la dune. Il est bordé à l'Est par des collines gréseuses basses, appartenant probablement au Carbonifère. C'est: au voisinage d'Hasi El Argoub que l’on peut le mieux voir la structure de ces dépôts lacustres qui sont profondément entaillés par l'érosion. 3 Produits MAlÉLITIqQUeS AP RE A ER EEE RER 0 m. 50 2 Marnes feuilletées et tufs calcaires............. 0 m. 30 1 Marmes blanches es site. ie AN RENE 10 m. Ces marnes contiennent surtout à la base de gros galets de grès primaires, et, à divers niveaux, de grosses miches calcaires 1. Borsrez. Les fossiles néogènes du Maroc rapportés par P. Lemoine. B.S.G.F., (4), V, 1905, p. 201-208. 2, Lamserr. Description des Échinides fossiles de la province de Barcelone. Mem.S.G.F., Paléontologie, 1906. — Corrreau. Rotluloïdea et Heliophora de l'Afrique Occidentale, in L. GenriL (à consulter). Un des gisements marocains est figuré dans HauG, Traité de Géologie, pl. CXXVII, p. 1692. GÉOLOGIE DE LA MAURITANIE 423 riches en fossiles. Ilm’a semblé que Melania tuberculata MüLrer, dominait à la base; plus haut se montrent surtout des Physes (s.-g. Isidora) et des Planorbes (groupe de P{. Bridouxi Bour- GUIGNAT); parfois, tout à fait au sommet, des Unio. Il y aurait eu dessalure progressive du lac de l’Oued EI Abid. Ce lac, à cause de la profondeur de l'érosion (15 m.), doit être placé probablement dans le Quaternaire ancien. Il existe d’autres dépôts lacustres d'âge mal déterminé en divers points du Rio de Oro et de la Mauritanie. Dans le Zou- moul, entre Atabiin et Tenouaka, le sol, formé de schistes presque verticaux, est recouvert pendant plusieurs kilomètres de cailloux calcaires non roulés ; près de Zoug et de Boulaoutad, on peut faire la même observation. Dans un certain nombre de vallées on peut observer, à divers niveaux, des terrasses d’alluvions qui contiennent parfois des Melania et des Physa. J'ai noté les plus nettes dans l'Adrar, dans les vallées des affluents de l’'Oued Timinit. Dans l’Adrar Sotof, existent des formations plus embarras- santes. Elles sont bien développées dans l'Oued Djeloua où elles atteignent 10 à 15 m. d'épaisseur. Ce sont des calcaires blancs en couches bien horizontales ; les silex n’y sont pas rares ; elles donnent naissance à un certain nombre de plateaux que l’on peut voir flanquer au Sud et à l'Ouest l’Adrar Sotof. Par leur aspect, elles paraissent être du Quaternaire ancien ; mais elles sont isolées du Quaternaire marin. Au microscope, on n'y voit aucune trace de fossiles. Il est impossible de savoir pour le moment si elles sont marines ou lacustres. On doit classer à une date beaucoup plus récente, contempo- raine du Néolithique saharien, la plupart des dépôts d’alluvions des oueds mauritaniens. Ces dépôts ont été fréquemment sculptés par l’érosion éolienne et forment des buttes hautes d’un mètre au plus. La faune est analogue à celle de l'Oued EI Abid ; il yaen plus un Corbicula, voisin de l’espèce du Nil et surtout des formes terrestres : Zootecus insularis Enr., Buliminus cæœnopictus HürToN, Cœcuoïdes, Ferussacia, Helix Gautieri GErM., et de rares frag- ments de Limicolaria'. Comme en Égypte, les Mollusques ter- restres sont pour la plupart paléarctiques ; la faune d'eau douce est au contraire nettement soudanaise, montrant bien qu'à 1. Quelques espèces subsistent encore; j'ai trouvé des Physa vivantes près d’Atar et à Daict Tofla. Les coquilles d’Helix, Ferussacia etc. sont trop abondantes et trop fraîches pour que l’on puisse supposer ces espèces éteintes. Dans le Brakna, à Letfodan, vivent de nombreux Mollusques, parmi lesquels le Pyrgophysa, qui deviennent rares plus au Nord. | 42% R. CHUDEAU Peña Crank C.Garnet E—] Plistocène-Lusternaire HT Dévonien : : VD &S lurien melamorphique Eocene Ge) avec roches érupti 2 Carbonifère Massifs granitiques ++ ++ EE SE | Lun À Faille ----n--- Minéraire Deretms Î El Arab ---- — Chudea 22 A Fs Sebkha AIRE DPAE de El + À + + m+ +++ 4 rest +t 1 2 + + ++ + 1,+,4) set + Se lue Khun MEhe ouali T4" +4 + + + h F: ++ E 1 vil) +1 a te + 0 /PFderik “1 d:: A “rép re eZ d Idjil Pret < DE AE DE EEE D +++ A4 ++ + +++ RE 25 El Haddi da 2% Ÿ Ÿ =? Boulinous 7nlam “5 Bire/ Guerb + Ÿ ñ rhinguellin+i+ \ IG * | & Dakhlet Keichi S \e Kp2 €) Moinan Did a/orza le Timardine —çoufre) SRE RE ss à p° “| : Nouakchott 46) : Moudjeria Fi. 6. — CAaRTEËGÉOLOGIQUE DE LA MAURITANIE. — 1/6 000 000 env. GÉOLOGIE DE LA MAURITANIE 425 l’époque où les oueds de Mauritanie étaient actifs, ils se rat- tachaient au bassin du Sénégal !. L'étude des Poissons et surtout des Batraciens conduit à la même conclusion. Les salines. — Les salines sont assez nombreuses en Mauri- tanie : il en existe toute une série le long du littoral, où les seules importantes se trouvent soit dans le Trarza, soit au voisinage du cap Timiris (Taffouelli et Agneitir). Celles du Trarza peuvent être classés en deux catégories. Les premières se trouvent dans une plaine côtière, l’Aftouth, qui n’est séparée du rivage que par les dunes du Zbar. Cette plaine, très basse, fait partie de la zone d’inondation du Sénégal : en 1906, les eaux de la crue sont arrivées aux puits d'Idjer, à 30 km. au Sud de Nouakchott. Les autres, situées un peu plus loin du littoral, dans les dunes du Draa, ne reçoivent plus que l’eau des pluies qui tombent au voisinage. Dans les premières, où l’eau est abondante, il existe une couche de vase molle où l’on peut facilement faire pénétrer une perche jusqu’à une profondeur de 3 m. 50. Il se forme en général à la surface de ces sebkha, pendant la saison sèche, une couche de sel de À à 2 centimètres d'épaisseur qui ne peut avoir d'intérêt que pour les nomades du voisinage. Dans les secondes, la vase est consistante et il existe du sel en barres ; seule la sebkha de N° Terert paraît en contenir une quantité suffisante pour attirer l'attention ; d’après les évalua- tions de G. Mère, elle contiendrait au moins 189 000 tonnes de beau sel en barres compactes ?. Dans toutes ces salines, le sel est très pur. A. Dereims a signalé au N.E. de Bilaouack, la sebkha de Timardine qui est par place une véritable fondrière, et qui contient de nombreux bancs ou lentilles de gypse, souvent transformés en soufre. Les indigènes l’ont exploité pour la fabrication de la poudre. Toutes ces salines sont visiblement d'anciens étangs littoraux que le comblement progressif du golfe quaternaire a complète- ment isolés de l'Atlantique. Plus à l’intérieur, de nombreuses sebkhas sont le centre de 1. L. German. Note sur les Mollusques de Mauritanie. Bull. du Muséum, 1911, n° 5, p. 315. — PELLEGRIN. Les Vertébrés aquatiques du Sahara. CR. Ac. Sc., 13 nov. 1911, CLIITI, p. 972. 2. G. Mère. Les salines du Trarza. Bull. Comité Afr. Occ. Fr., juillet 1911, NX 7 p 161-167: 426 R. CHUDEAU bassins fermés, comparables aux chotts des hauts plateaux algé- riens. Deux seulement méritent par leur étendue d’être mentionnées. Celle de Tenouaka contient du gypse et du sel, mais le sol y est très humide ! et le sel n’y est pas aggloméré en bancs continus. La sebkha d’Idjil mesure environ 30 km. du Nord au Sud, 10 à l'Est et à l'Ouest. La surface exploitée actuellement n’atteint pas un are. J’ai pu relever, dans une tranchée fraîche, la coupe suivante : 5 Sable (0 m. 10) d’origine éolienne. Cette couche manque souvent; elle est fréquemment remplacée par une croûte de sel de 1 cm. 4 Argile verdätre avec veinules de gypse (0,60). 3 Banc de sel (0,04). 2 Argile (0,02). 1 Banc de sel (0,10) actuellement exploité. Au-dessous reparaissent les argiles vertes très sèches ?. L'exploitation a été jadis beaucoup plus importante ; il existe encore des traces de cases bâties en sel gemme indiquant une population assez nombreuse. En 1860, le capitaine Vincent évaluait à 20 000 charges de chameaux (2400 tonnes) la produc- tion moyenne annuelle de la saline. Les chiffres relatifs à 1910 et 1911, recueillis à Atar et à Chinguetti, indiquent actuellement une centaine de tonnes #. La sebkha d'Idjil est à la même altitude que les parties voisines du Tiris ; vers l'Ouest surtout, ses limites sont tout à fait indé- cises et il n'existe rien de semblable à la profonde dénivellation, à la véritable falaise que Quiroga a indiquée sur sa coupe du Rio de Oro. Les Maures ne voulaient pas laisser voir leurs salines et, avant la colonie de l’Adrar (1909), aucun européen, sauf peut- être autrefois les Portugais, n’a pu en approcher. VI. — SÉPARATION DES CANARIES ET DU CONTINENT. — Un grand nombre de faits de géographie botanique ou zoologique montrent qu’à une époque récente les Canaries étaient réunies à l'Afrique ‘; 1. Cette humidité est probablement en relation avec le voisinage immédiat des plateaux gr éseux de l’Akchar. 2. D'après les renseignements indigènes, déjà oi par Vincent (Tore du Monde, 1861, III, p. 52), il y aurait 4 ee de sel exploitables. 3: Re É sel d’Idjil, passant par Tichit, pénétrait à Nioro et dans les états bambara, au moins jusqu'à Ségou. Ce trafic est arrêté par la concurrence euro- péenne : une barre de sel d’Idjil (25 kg.) vaut 5 fr. à Atar et 22 fr. à Nioro (en 1911), La même quantité de sel de Roumanie vaut 8 fr. à Tombouctou. 4. L. GerMain. Sur l’Atlantide, C. R. Ac. Sc., 20 nov. 1911,.CLII, p. 1035. CS [2] + GÉOLOGIE DE LA MAURITANIE d’après L. Gentil, l'archipel se trouverait sur le prolongement des anticlinaux du cap R'ir et d'Agadir. L'étude des oueds qui naissent dans l’Adrar Sotof, tout incom- plète qu’elle soit, montre aussi que le tracé de la côte n’est pas vieux. Ces oueds descendent vers le Sud, parallèlement au rivage qu'ils suivent à distance assez faible et vont pour la plupart se perdre dans des sebkhas littorales voisines du cap Timiris, après un cours de 300 km. Ces oueds sont bien mar- qués ; leurs vallées sont limitées par des falaises hautes de 5 à 10 m. et qui n'ont pu se former qu'à une époque pluvieuse. Ces falaises sont entaillées dans le plateau quaternairé formé de roches tendres pour la plupart ; l’on comprend mal que des phénomènes de capture n’aient pas ramené plus directement ces fleuves à l'Océan dont l’Adrar Sotof n’est distant que de 70 à 80 kilomètres : aucun obstacle n'existe entre l’Adrar et l'Océan. Il semble que, seul, un changement notable dans le tracé des lignes de rivage puisse expliquer cette anomalie ?. _ D'après L. Gentil (/.c.), le chenal qui sépare l’Archipel de l'Afrique serait pliocène supérieur ou quaternaire. On peut pré- ciser davantage. L'existence d’Aelix Gruveli L. GERM., au Cap Blanc et aux Canaries permet de croire que, pendant le Quater- naire ancien, la coupure ne s’était pas produite. Une limite supérieure est donnée par le Néolithique; les silex taillés, les débris de poteries, etc. sont très abondants au Sahara et constituent une série très homogène depuis le littoral mauri- tanien jusqu'à Bilma tout au moins*. Rien de semblable à cette industrie n’est connu dans l’Archipel canarien, bien exploré cependant à ce point de vue : la séparation existait quand les Berbères se sont installés en Mauritanie. Sur la date précise du Néolithique saharien, on ne sait à peu près rien ; tous les débris ont toujours été trouvés en vrac sur le sol. Il est certain que ce Néolithique est plus récent que celui d'Europe et surtout qu'il n’a pris fin qu'il y a un petit nombre de siècles, en pleine période historique. Pour la question qui 1. L. Genis. Sur la structure du Haut Atlas Marocain, B.S. G.F,,(4), X, 1910, p- 487. 2. L'Oued Zamel, qui passe à Togba, a un cours E.W.; il serait intéressant de savoir comment il aboutit à la mer, probablement dans le Sud du golfe Angra de Cintra, où les Ins{ructions nautiques (p. 204) signalent un point d’eau. 3. VERNEAU. Les industries de l’âge de pierre saharien, in Fourgau, Doc. scien- tifiques, Paris, 1905, p. 1106-1131, pl. xx-xxx. — Ethnographie ancienne de la Mauritanie, in Gruvez et CHupeaA, A travers la Mauritanie occidentale, t. II, Paris, 1911, p. 363-383. — M" B. Crova. Notice sur les instruments néolithiques de la presqu'île du Cap Blanc. Bull. Soc. préhist. de Fr., 24 juillet 1909. 428 R. CHUDEAU nous occupe, il importerait surtout de connaître la date de son début ; je n'ai trouvé jusqu'à présent qu'une seule indication im- portante”. On a recueilli dans un dolmen de l'Ardèche, une coquille de Clavatula sacerdos Rec. espèce du littoral africain, inconnue au Nord du cap Blanc; les constructeurs de dolmen du Bourg- Sant-Andéol avaient des relations commerciales avee la Mauri- tanie, qui, vraisemblablement, était déjà peuplée par des races berbères. 1. L. GErRMAIN, Sur les Mollusques recueillis par L, Chiron dans les dolmens du département de l'Ardèche, Ann. Soc. linnéenne de Lyon, LVIII, 1911, p. 209-216. ÉCHINIDES DU NUMMULITIQUE EN CHALOSSE PAR Jean Cottreau !. PLances V-VI. M. Dubalen, conservateur du musée de Mont-de-Marsan, a bien voulu me communiquer un certain nombre d'Échinides du département des Landes, principalement de la Chalosse orien- tale. La plupart appartiennent aux espèces déjà décrites; certaines d'entre elles sont néanmoins intéressantes, n'ayant pas encore été signalées dans cette région. Quelques-unes donnent lieu à des observations complémentaires, j'ai en outre à signaler une espèce nouvelle du genre Cyclaster. Après avoir consulté principalement la Paléontologie fran- çuse (Echinides éocènes), la Statistique géologique et agrono- mique du département des Landes, ainsi que divers autres tra- vaux importants sur la Chalosse, il m'a paru bon de dresser tout d’abord la liste aussi complète que possible des Échinides du groupe Nummulitique en Chalosse. J’ai compris dans cette liste la région de Peyrehorade ainsi que les couches de Gaas. Elle a été complétée par les échantillons communiqués par M. Dubalen, je suis heureux de l’en remercier ici. En ce qui concerne la stratigraphie et l’âge des couches du Num- mulitique et de l'Oligocène inférieur, je prie le lecteur de se reporter aux travaux principaux indiqués à la fin de cette note, n'ayant pas eu l’occasion de visiter personnellement la région. L1STE PAR LOCALITÉS DES ÉcHinines pu NUMMULITIQUE (EOCÈNE ET OLIGOCÈNE INFÉRIEUR) EN CHALOSSE ET DANS LA RÉGION DE PEYREHORADE? CHALOSSE OCCIDENTALE (ARRONDISSEMENT DE DAx) ANGOUMÉ. — Cidaris subularis »'Arcu., Lutélien moyen; Porocida- ris Schmiedeli Müxsrer, Lutétien moyen. Bexesse-Les-Dax (gisement de Lescoumères). — Cidaris subularis D'ARCH. Braunos (Lesbarres). — Cidaris acicularis »’Arcu. 1. Note présentée à la séance du 18 décembre 1911. 2. Les espèces précédées du signe * m'ont été communiquées par M. Dubalen, recueillies par lui ou existant dans les collections du musée de Mont-de-Marsan. 430 JEAN COTTREAU CacxorTE (gisements de Cazorditte, Bacheré, Gracian). — Poro- cidaris Schmiedeli Müxsrer ; Cidaris (Cyathocidaris) crateriformis Gümeez, Auversien; Cidaris subularis n'Arcu. Auversien; Gagaria nummulilica Corr., Auversien ; Echinolampas ellipsoidalis »'Arcu., Auversien. CAUNEILLE (faussement orthographié Canneille in PAIE franc. Echin. éoc., p. 624).— Echinanthus sopilianus »'Arcu., Éeche supérieur. Dax (environs de) (sans indication de localité). — Æ£chinanthus Arnaudi Corr., Éocène supérieur (vallon de Lespéron, Bartonien) ; Macropneustes Meneghinii Desor. Gaas (et rive gauche du ruisseau entre bone et Louslaunaou). — Rupélien, Sin ee Cidaris atlenuata Corr.; C. Taramellii Corr.; C. striatogranosa »'Arcu.; Porocidaris Schmiedeli Müxsrer ; Echino- cyamus piriformis AG.; Schizastler sp., Sculella Agassizi! Orrexu. GAMARDE. — Hemiaster sp. (in Raulin). Il s'agit probablement, soit d’un Schizaster, soit d'un Opussaster. Ces — Lutétien supérieur. Brissoides quhrelensis (Euspatanqus) Tourx. Schizasler Tournoueri Corr.; S. Delbosi Corr.; Echinocya- mus affinis Des Mour. Goos (moulin de Pelette). — Macropneustes Meneghini Desor. HasrwGues (Les rchinides cités paraissent être particuliers à cette localité). — Lutétien inférieur, Brissopsis Raulini Corr.; Linthia Raulini Corr.; L. Cotteaut Tourx.; Schizaster globulus Dames; Prenaster Desori Corr.; Craterolampas Raulini Corr. Heucas. — Cidaris subularis D'ArcH. Louer (vallée du Louts et pont de Louer).— Éocène inférieur. Plesio- lampas ? Michelini (Amblypyqus) Cor. ; P. Heberti (Oriolampas) Corr.; Cidaris subularis »'Arcu. LourQUEx. — Æchinocyamus piriformis AG. Moxrront-EN-Cuarosse. — Lutétien supérieur. Macropneustles bris- soides Lesxe; Schizasler Delhosi Corr.; S. rièmosus Desor ; S. foveatus Desor; Opissaster nux (Ditremaster) Desor ; O. Degrangei (Ditre- master) Corr.; Cyclaster declivus Corr.; Echinanthus Delbosi Desor. ; £. heplagonus Grar. ; ÆE. Arnaudi Corr.; Conoclypeus conoïdeus Leske; Pygorhynchus Gauthieri Corr.; Pericosmus elon- gatus Corr. Nousse. — Lutétien supérieur. Æchinanthus heplagonus Grar.; Pericosmus elongatus Corr. ; Brissopsis elegans »’Arc«. ; Schizaster rimosus Desor. 1. Sculella Agassizi OPPENHEIN — Scutella strialula du calcaire à Astéries. La véritable Scutella striatula M. DE SERRES provient du Burdigalien de Boutonnet à Montpellier. Je prépare à ce sujet une fiche qui paraîtra dans Palæontologia Cesar . M. J. Lambert a démontré l'identité des genres Oriolampas et Plesiolampas. _ dernier seul doit être conservé, ayant la priorité. Voir J. Lamserr. Note sur quelques Échinides de la Haute-Garonne. B.S.G.F., (4), VIII, p. 363, 1908, et J. Lawperr. Note sur quelques Échinides éocéniques de l'Aude et de l'Hérault, 1905. ÉCHINIDES DE LA CHALOSSE 431 OrrHevieze. — * Schizasler sp. (fragments indéterminables spéci- fiquement). PeyrenoRADE. — Cidaris* Tournouerti Cort. Poyanxe. — Trachyaster Raulini Corr. Éocène supérieur. PrécHAcQ. — Spatlanqus ornalus (Euspalangus) Derr. ; Schizaster fovealus Desor; Æchinanthus Desmoulinsi Dersos; Æ, sopilianus D’Arcx. ; Aypsopalaqus Meneghinu Desor. Rivière-Saas. — Cidaris (Cyathocidaris) crateriformis Gumset ; Echinolampas ellipsoidalis »'Arcu. SAINT-JEAN-DE-Lier. — Cidaris sp. SAINTE-MaRie-DE-Gosse. — Cidaris subularis D'Arcu. ; Opissaster nux (Ditremaster) Desor . SaivT-MaRTIN-DE-SEIGNAUX (moulin de Larroque). — Echinolampas ellipsoidalis D’ Arcu. Tercis (environs de). Porocidaris Schmiedeli Müxsrer. ; *Macro- pneustes brissoides Lesks ! ? CHALOSSE ORIENTALE (ARRONDISSEMENT DE SAINT-SEVER) Basrenxes. — Pericosmus bastennensis Tourx. Lutétien supérieur, Brassempouy. — *Opissaster nux (Ditremaster) Desor; Peri- cosmus complanatlus D'ARCH. Buaxes (bois et moulin de Baziou). Lutétien inférieur. — Cidaris pseudoserrata Corr. “Brissoides (Euspataqus) Jacquoti Corr.; *Schizasler pyrenaicus M.-Cu.; S. buanesensis Cort. ; Cassidulus Jacquoti Corr.; *C. Muniert Gone ; “Pygorhynchus Gauthierr Corr.; *Linthia cf. Bergeroni Corr. CAuPENNE (métairies du Sartou et de Picas). — Lutétien supérieur. Macropneustes brissoides Desor; Conoclypeus conoïdeus -LESkE ; “Amblypyqus Pellati Corr.; *Echinolampas ellipsoidalis »'Arcx. ; E. biarritzensis Corr.; *Eolampas Toucasi ? (Pseudopyqaulus) Cort. var.; “Prenaster alpinus Desor; “Fchinanthus cf. biarri- tzensis Corr.; “Schizaster rimosus Desor ; *S. Delbosi Corr. : *Schizaster sp.; “Cyclaster declivus Corr.; ‘Pericosmus spalan- goides ; “Linthia subglobosa Desor; Opissaster nux (Ditremaster) Desor. Coupures (Le Lémia, Trabay, Lapêche). — *Echinolampas Ley- meriei Cort. ; “Cyclaster (Brissopneustes) Dubalent, n. sp. Lutétien inférieur ; Macropneustes brissoides LEsKke. Doxzaco. — Conoclypeus conoideus Leske. Lutétien sup. Horsarteu (Pédelay). — *Sismondia marginalis Des Mour. var. tenuissima (type extrême de cette variété). Mucrox. — “Scutella Agassizi Orrexu. Oligocène inférieur. 1. Macropneustes brissoides a été recueilli par M. Dubalen à Tercis, mais parmi des matériaux d’empierrement. . M. J. Lambert a démontré la priorité du genre Eolampas Duncan & SLADEN sur De genre Pseudopyqaulus Coquawp». COTTREAU JEAN “HAVUOHAYXH HA NOIDAH VI SNVA LH HSSOIVHT) NA HNdILIINNNAN na SAGINIHOM V SINANASIO XAVAIONIHA S9P JU9WOOUTAU | quenbipur 97287 — ‘5 or] 27oubD) uo|[INo © ° Svp? Anodi135501g Li C) 52003508 » X2/7-72/-2ssouud o QE] © b?Pzu0g 0 Lu Fe C72p7 Gn= — 2940)095,5 ENT PUva ND) 3 de us 4g7 Pn0 Jo 72705204) nr 7) 724979 LEE 2127017ÿ 1212701060 : Panobug SauDng ——— o ‘55/47 U2 IOUON 25$01/04 © : CARS 25$0y2y © xu 1H er) : uanbino7, 25S7n0y Uotbn y © ÉCHINIDES DE LA CHALOSSE 433 Sainr-Augin (carrières de Biélau). — Éocène supérieur. *Psammechi- nus biarritzensis Cort. ;“Schizaster sp. ; "Echinocyamus biarrilzensis Corr.; *“Scutellina (Porpitella) ! sp. Sanre-Corom8e. — Macropneustes Heberti Corr.; M. (umidus Cort. Autres gisements cités : BmoLour (près Hastinques) ? — Echinanthus HeberliCorr. ; Plesio- lampas Heberti Corr. SaiNT-ANDRÉ-DE-Hinx. — Schizasler Leymeriez Corr., près Saint- Martin de Hinx. Terais (vallon de Lesperon). — EÉchinocyamus piriformis Ac.; Periaster Arnaudi Tours. ; Schizaster Bellardii AG. ; Hypsopataqus Meneghini Desor. Récapitulation. — Sur les 57 espèces du groupe nummulitique en Chalosse et dans la région de Peyrehorade citées dans la liste précédente, 22 paraissent jusqu'ici être spéciales à cette région, 12 espèces se retrouvent dans l’Eocène de l'Aude et des Corbières et 18 ont été signalées des Basses-Pyrénées (Biarritz et environs de Bayonne). Un très petit nombre se rencontrent dans le bassin de la Gironde ; tels sont ÆEchinocyamus affinis Des Mouz., Scutella Agassizi OPpenx., Échinanthus Desmoulinsi Dersos. _ Certaines localités sont remarquables par leur richesse en Echinides : il faut citer Hastingues, Montfort-en-Chalosse, Cau- penne (métairie de Sartou). Les Echinides ont formé là de véri- tables colonies riches en espèces et en individus, sans doute parce qu'ils y ont trouvé des conditions particulièrement favo- rables à leur développement. D’après les renseignements fournis par M. Dubalen, les gisements de Buanes, Coudures (Lémia), Pèdelay en Horsarieu, Bièlau en Saint-Aubin appartiennent à la protubérance de Saint-Sever. Le gisement de Sartou en Caupenne appartient à la protubérance de Louer-Gamarde. * x * DEescriPrion D'UN CYCLASTER NOUVEAU ET OBSERVATIONS SUR QUELQUES ECHINIDES DE LA CHALOSSE ORIENTALE CYCLASTER (BRISSOPNEUSTES) DUBALENI n. sp. Pr Ve 1) Diimetremlonsitudinal sn RMIEENE ENTIER NERO 23 mm. SRE Partietantérieure a MARNE 17 mm Diamètre transversal L ne Barbie postérieure rh" Rent PRErE 13 mm POULE USA SERRE ARRET LC ns ee nn C EN Re nn 42 mm. 5 1. Cette Porpitella, dont M. Dubalen m'a communiqué un seul échantillon, paraît nouvelle, mais la face inférieure seule est bien conservée. 13 septembre 1912 Bull. Soc. géol. Fr. XI. — 28 43% JEAN COTTREAU Cette espèce de petite taille et dont un seul échantillon a été trouvé est remarquable par l'allongement du test qui se rétrécit notablement à la partie postérieure. La face supérieure est légèrement déclive antérieurement. A la partie postérieure se remarque une faible carène évidemment exagérée sur l’exemplaire, par suite d’une compression laté- rale. La face inférieure est à peine légèrement bombée, presque plane : ses bords sont arrondis. Elle présente des tubercules assez bien développés, surtout aux abords du péristome, nettement crénelés, perforés et scrobiculés, avec granulation intermédiaire bien marquée. Tubercules et granulation deviennent, comme il est de règle, plus petits et beaucoup plus abondants sur la face supérieure où les tubercules sont noyés parmi de nombreux gra- nules qui envahissent jusqu'aux cercles scrobiculaires (pl. V, fig. 4). Le contour antérieur du test est arrondi sans aucune trace de sillon. La face postérieure légèrement déformée par compression est tronquée un peu obliquement. L'appareil apical montre les trois pores génitaux typiques du genre Cyclaster disposés en triangle, deux à gauche, un à droite, entourés chacun d’un cercle distinct de granules. La fasciole sous-anale est en forme d’anneau allongé (pl. V, fig. 5). Il n’y a pas de fasciole péripétale. Les aires ambulacraires sont très faiblement creusées, l’ambulacre impair dans un faible sillon relativement assez large qui cesse à 5 mm. du bord antérieur. Les ambulacres pairssont plus étroits el assez courts : les postérieurs mesurent 2 mm. de long tandis que les antérieurs mesurent 3 mm. et divergent un peu plus. La granulation fine et abondante qui couvre toute la face supérieure a également envahi les ambulacres, empêchant de distinguer avec netteté la disposition des pores qui sont disposés par paires. Le péristome n'ayant pu être complètement dégagé, je ne peux préciser sa forme exacte. Il est situé à 6 mm. environ du bord antérieur, Le périprocte longitudinalement ovale, acuminé vers le haut, s'ouvre au sommet de la face postérieure délimitée par une area granuleuse. Rapports et différences. — Ce Cyclaster, par l'absence absolue de fasciole péripélale, appartient à la section des Brissopneustes d’abord élevée au rang de genre par Cotteau. En réalité, d'après Cotteau lui-même, Brissopneustes n'a même pas la valeur d'un ÉCHINIDES DE LA CHALOSSE 43 ex sous-genre, mais d’une simple section. — On sait, en effet, que le premier Cyclaster connu dans le Sénonien, Cyclaster Munieri SEUNES, présente une fasciole péripétale très nette, mais dès le Daniens puis dans l’'Éocène, on rencontre, avec dé véritables Cuclaster, des Cyclaster dont la fasciole péripétale est diffuse, visible sur une partie seulement ou même sans trace de fasciole péripétale : tels sont Brissopneustes danicus Scarürer de la craie de la Baltique ; Brissopneustes Villanovæ Correau de l'Éocène d’Alicante, Cyclaster lucentinus Cort., de l'E Éocène de Callosa, Brissopneustes Gourdoni Cort. de l’éocène d'Aragon. Il n'y a donc pas lieu de comparer notre Cyclaster des Landes aux véritables Cyclaster s. str. à fasciole péripétale plus ou moins distincte. Parmi les quatre espèces précitées, Cyclaster lucentinus Corr dont la fasciole péripétale « paraît faire défaut, même dans la région postérieure ! » se distingue immédiatement denotre espèce par ses dimensions beaucoup plus grandes, son aspect général plus robuste, ses ambulacres bien développés, son péristome plus éloigné du bord antérieur. Cyclaster Gourdoni Corr.? du Nummulitique de l’Aragon qui a des « fascioles non distincts, remplacés par de très petits granules », de plus petite taille que le précédent est également fortement gibheux, cylindrique et ses ambulacres pairs anté- rieurs sont fortement divergents. Il est donc aussi très diffé- rent. Brissopneustes Villanovæ* Corr. de l'Éocène de Callosa (Ali- cante) se rapproche davantage de Cyclaster Dubaleni par sa forme un peu plus allongée ; toutefois il est encore plus renflé et ses aires ambulacraires plus larges sont à peu près égales. L'espèce qui paraît de beaucoup la plus voisine du Cyclaster que Je viens de décrire est Brissopneustes danicus ScHLÜTER pro- venant de la craie danienne de Faxoë *, remarquable également par sa forme allongée, faiblement carénée postérieurement à la face supérieure. L’échantillon figuré par SCHLÜüTER a d’ailleurs éprouvé une légère déformation. Il faut cependant noter que le périprocte paraît être transversal chez Brissopneustes danicus tan- 1. Correau. Échinides éocènes de la province d’Alicante. Mém. S. G.F., (3), V, p- 47-48 ; 1890. 2 Corrsau. Échinides nouveaux ou peu connus (2 série), 6° article, p. 96; 1887. 3. Correau. Échinides nouveaux ou peu connus (2° série), 5° article, p. 74; 1886. 4. C. Scuirer. Uebereinige exocyclische Echiniden der baltischen Kreide und deren Bett. Zeitschrift d. deuts. geol. Gess. in Berlin, XLIX, p 18 ; 1897, 436 JEAN COTTREAU dis qu'il est allongé longitudinalement chez Cyclaster Dubaleni. Dans l’ensemble, l'espèce des Landes est plus petite, plus étirée, elle paraît moins déprimée. Le péristome est plus rap- proché du bord antérieur, l'appareil apical est moins excentrique en avant, les ambulacres sont encore moins développés, à peine distincts et les antérieurs paraissent moins divergents. Ce sont assurément deux espèces différentes, mais cependant assez voisines et 1l est curieux de constater une ressemblance aussi marquée entre Brissopneustes danicus du Danien de la Baltique et Cyclaster (Brissopneustes) Dubaleni du Lutétien infé- rieur des Landes. Niveau. — Lutétien inférieur (Marnes à X'anthopsis). Localité. — Recueilli par M. Dubalen à qui je suis heureux de pouvoir dédier cette espèce, dans les marnes à Xanthopsis de Coudures (Landes). Ces marnes n'avaient pas encore fourni d'Echinides, du moins à Coudures. SISMONDIA MARGINALIS DEs MouL. var. TENUISSIMA AG. (type extrême) Pr. VI, fig. 14-31. M. Dubalen a recueilli à Horsarieu-Pédelay (Landes) d’assez nombreux spécimens se rapportant à cette espèce qui, dans ce gisement, est exclusivement représentée par une forme remar- quable qui peut représenter soit un type extrême de la variété lenuissima, soit une véritable mutation. Dimensions d'échantillons de Pédelay, près Horsarieu. mm . mn). mm. mm. mini. mm, Diamètre longitudinal... ..... PTS OMIS 20,5 | 14 10 Diamètre transversal........ 21,5 | 23,5 | 23 20 43,5,1L2945 ÉAUTEUT. SE CREME PR Ia ? Sr 3) ? 2 ? Épaisseur du bord antérieur..| ? 1 155 ? ‘e à Épaisseur du bord postérieur.| ? 1 Il ? ? ? Au premier aspect ces échantillons ressemblent à des Scutellina, mais tous présentent le bourrelet caractéristique du genre Sis- mondia. Ce bourrelet est à peine sensible, il existe cependant: peu accusé, mais néanmoins bien marqué sur la bordure anté- ÉCHINIDES DE LA CHALOSSE 437 rieure, il s’atténue progressivement jusqu'à devenir tout à fait insensible sur le bord postérieur, Le contour du test, subdécagonal chez les jeunes devient fran- chement décagonal dans la forme adulte. À la partie postérieure on remarque que les individus de grande taille offrent sur le côté du décagone un angle rentrant très net. Cette inflexion qui se trouve vis-à-vis du périprocte n'avait encore été signalée dans Fi1G. 2. — Sismondia marginalis Des Mour. var. {enuissima AG. (type extrême). Face inférieure grossie 3 fois. — Localité. Horsarieu-Pédelay (Landes). aucune espèce du genre Sismondia.On sait, d'autre part, que plu- sieurs espèces de Scutelles ont une échancrure au bord postérieur correspondant au périprocte. Ici nous n’avons pas une échancrure se creusant brusquement, mais une inflexion très nette qui n'existe que sur ce côté du décagone. Le périprocte est plus ou moins ovoïde, allongé longitudi- nalement : il est situé à la face inférieure, près du bord posté- rieur à À mm. environ de ce dernier chez les plus grands indi- vidus. L'appareil apical est sub-central. Certains de ces Sismondia ont leurs ambulacres très sensiblement renflés et la partie péta- loïde assez courte se termine brusquement en même temps que le renflement du test (pl. VI, fig. 16, 18, 19, 21). D’autres échantillons sont beaucoup moins renflés et leurs ambulacres 438 JEAN COTTREAU pétaloïdes sont plus longs et eflilés (pl. VI, fig. 14, 15, 17,20, 29). Je considère que ces différences sont simplement sexuelles. L'ornementation est différente suivant la face considérée. A la face supérieure chaque plaque porte plusieurs tubercules serobi- culés, perforés, disséminés au milieu de granulations très fines. f- F1iG. 3. — Plaque de - : la face supérieure de 4 Sismondia marginalis F1G. 4. — Disposition des plaques sur la face Des Mour. var. {enuis- supérieure de Sismondia marginalis DEs sima AG. d'Horsarieu Mour. var. {enuissima AG. de Pédelay- (très grossie). Horsarieu. Les tubercules sont par contre très abondants et très rapprochés à la face inférieure, notamment à l’ambitus et près du péristome. L'appareil apical est sub-central. La disposition des aires ambulacraires est conforme à la description donnée par Cotteau dans la Paléontologie française (Échinides éocènes, p. 268). J’ajouterai qu'on remarque à la face inférieure, notamment autour du péristome, de très nombreux et minuscules pores ambula- craires qui se multiplient abondamment sans aucun ordre appa- rent. Rapports et différences. — Sismondia marginalis DESN. var. tenuissima AG. appartient à un groupe de Sismondia tout à fait aberrant des espèces typiques du genre (Sismondia Occitana par exemple). Ce groupe comprend un nombre très réduit d'espèces à face supérieure très amincie sur les bords et à pores inégaux, parmi lesquelles on ne peut guère citer, outre Sismondia margi- nalis var. {enuissima, que Sismondia qgracilis Corr. Ces espèces paraissent être des formes de passage entre les Sismondia et les Scutellina. Niveau. — Le niveau exact de ce type extrême de Sismondia marginalis var. {enuissima n’est pas encore précisé. M. Vasseur a étudié la faune qui les accompagne et nous fera connaître pro- chainement le résultat de cette étude. Je me borne à constater ici qu'il s’agit d’un type extrême qui appartient sûrement au Lutétien supérieur. Jusqu'ici le genre Sismondia ne dépasse pas ÉCHINIDES DE LA CHALOSSE 439 l’Éocène. Je dois noter toutefois que M. Dubalen ineline à consi- dérer ces couches comme synchroniques de celles de Gaas : dans ce cas, ce type extrême serait une véritable mutation d’un type qui aurait persisté jusque dans l’Oligocène inférieur. Localité. — Recueilli par M. Dubalen dans des couches de falun à Pédelay, commune d'Horsarieu (Landes). CASSIDULUS MUNIERI COTTEAU PL V, fig! 6-11. 1886. Cassidulus Dubaleni Mux.-Cnarwas. Sur l'existence de l'Éocène inférieur dans la Chalosse et sur la position des couches de‘Bos d’Arros. C.R. Ac. Se., 31 mai 1886. 1888. Cassidulus Dubaleni M.-Cu. in Jacquor et Rauzx. Statistique géologique et agronomique du département des Landes, 2° partie. Nummulitique. 1888. Cassidulus Munieri Corr. Paléontologie française. Échinides éocènes., I p. 514, pl. ex, fig 6-10. 1894. Cassidulus Dubaleni M.-Cx. in L. Reyr. Succession des assises tertiaires inférieures sur le pourtour de la protubérance crétacée de Saint-Sever. C. R. Ac. Sc., 10 décembre 1894. 1 En 1886, Munier-Chalmas donne à cette espèce le nom de Cassidulus Dubaleni, mais sans description ni figures. Deux ans plus tard Cotteau publie et figure dans la Paléontologie française cette même espèce sous le nom de Cassidulus Munieri. Malgré la priorité du nom donné par Munier, seul le nom donné posté- rieurement par Cotteau doit être conservé, l’espèce ayant été décrite et figurée par Cotteau. Cet oubli de la part du savant échinologiste est d’ailleurs inexplicable ; il ne donne aucune synonymie en tête de son Cassidulus Münieri ou plutôt il donne par erreur en synonymie le Cassidulus Sorigneti. Autre oubli dans la Paléontologie française : Cotteau ne cite plus Cassi- dulus Jacquoti Corr. Cette espèce provenant également de Buanes avait été décrite et figurée dans la première série de ses Échinides nouveaux ou peu connus'. Je n'ai pu d’ailleurs, malgré mes recherches dans les collections de l'École des Mines et de la Sorbonne, retrouver les types de ces deux espèces. Néanmoins la description et les figures données par Cotteau ne laissent aucun doute sur l'identité de Cassidulus Munieri Cort. et les échantil- lons de Cassidulus Dubalent Mux.-CHarm. figurés planche V, figures 6-11 qui m'ont été communiqués, étiquetés sous ce nom par M. Dubalen lui-même. Les deux échantillons figurés dans cette note sont parmi les 1. Cassidulus Jacquoti Cort. paraît d’ailleurs bien différent du Cassidulus Munieri Corr. quoique provenant de la même localité. 440 JEAN COTTREAU meilleurs de ceux qui m'ont été communiqués. Ils sont tous deux très fortement usés : le test manque en grande partie à la face supérieure de l’un d'eux, qui diffère légèrement de la forme normale par sa forme générale plus allongée sans élargissement bien sensible de la partie postérieure. Dimensions des deux échantillons figurés : Échantillon allongé Forme normale Diamètre longitudinal........... 35 mm. 33 mm. Diamètre transversal (mesuré au | LierS DOSIérIeUT). . 2/20 24 mm. 5 27 mm.env. HUE ESS Le er 12 mm. 5 13 mm. Je ne peux que renvoyer à l'excellente description de Cassi- dulus Munieri Corr.', Je ferai en outre remarquer que, chez cette espèce, les variations portent sur la forme générale allongée ou dilatée à la partie postérieure en même temps que sur le sillon anal plus ou moins large qui remonte plus ou moins haut. De plus, chez les Cassidulus typiques, la face inférieure est sub- plane? et la bande lisse qui s’étend entre le péristome et le bord postérieur est bien nette. Ici la face inférieure est nettement concave et on ne remarque aucunement la bande lisse dépourvue de gros tubercules. Cotteau a déjà montré l'importance secondaire de cette bande lisse chez les Echinolampas existant ou disparais- sant dans une même espèce, Echinolampas similis par exemple. Il semble qu'il en est de même pour le genre Cassidulus où ce caractère aurait également une importance secondaire. Niveau.— Lutétien inférieur. Localité. — Cotteau avait indiqué cette espèce comme très rare, provenant de la Chalosse. M. Dubalen en a recueilli plusieurs échantillons au bois de Baziou, près Buanes {arrondissement de Saint-Sever). ECHINOLAMPAS LEYMERIEI CoTT. (PI. VI; fig. 19-13). I m'a paru intéressant de figurer un échantillon jeune en parfait état de conservation qui est d’ailleurs le seul exemplaire se rapportant à cette espèce parmi ceux communiqués. On remarquera que la partie postérieure nettement rétrécie n'est pas acuminée comme dans la figure donnée dans la Paléontologie 1. CorrEau. Paléontologie française. Échinides éocènes, I, p. 514, pl. 140, fig. 6-10. 2. La face inférieure concave s’observe cependant chez quelques Cassidulus dès le Danien. ÉCHINIDES DE LA CHALOSSE 441 française (pl. 227, fig. 5), mais il s’agit ici d’un individu non adulte et de plus Cotteau a déjà insisté sur la variabilité très grande de cette espèce citée seulement dans l’Eocène de l'Aude. Niveau. — Lutétien. Localité. — Coudures (Le Lémia) (Landes). BRISSOIDES JACQUOTI (EUSPATANGLS) CoTrT. 1885. Euspatangus Jacquoti Corr. Paléontologie française. Échinides éocènes, I, p. 67, pl. xvur, fig. 1-5. 1886. Maretia Jacquoti Corr. in Jacquor et Munier-CHarmas. Sur l'existence de l'Éocène inférieur dans la Chalosse et sur la position des couches de Bos d'Arros. C. R. Ac. Sc., 31 mai 1886. 1894. Maretia Jacquotli Corr. in L. Reyr. Succession des assises tertiaires inférieures sur le pourtour de la protubérance crétacée de Saint-Sever. CR. Ac. Sc., 10 décembre 1894. 1908. Hypsopatagus Jacquoti Corr. in J. Lawserr. Notes sur quelques Échinides de la Haute-Garonne. B.S. G. F.,(4), VIII, p. 369. Je n’ai rien à ajouter à la diagnose de la Paléontologie fran- çaise, concernant cette espèce: je ferai seulement remarquer que Cotteau l'avait considérée comme étant du genre Æuspatanqus ! avec un point de doute. L'année suivante Munier-Chalmas la rangeait parmi les Maretia et récemment M. J. Lambert en a fait un Aypsopataqus. Les échantillons de Buanes communiqués par M. Dubalen ainsi que ceux de même provenance conservés au laboratoire de géologie de la Sorbonne sont tous plus ou moins frustes et notamment les fascioles restent invisibles, ce qui explique que cette espèce ait pu être attribuée à des genres diffé- rents. Toutefois il est bien certain que l’interambulacre postérieur ne porte pas de gros tubercules, ce qui exclut, à mon avis, le genre Hypsopataqus tel que l’a défini Pomel en 1883. Ces gros tubercules nettement crénelés et perforés sont assez abondam- ment disséminés de façon irrégulière sur tous les autres inter- ambulacres jusqu’à l’ambitus : ils sont scrobiculés, mais peu pro: fondément. De plus les pores ne sont pas oblitérés dans les am- bulacres antérieurs, ils sont disposés par paires transversales et bien distincts jusque près de l’apex. Par l'absence, sinon certaine, tout au moins probable, de fascioles, cette espèce paraît bien appartenir au genre Marefia, mais 1l convient de remarquer que les gros tubercules HE Pro fondément scrobiculés, disséminés sur la face supérieure jusqu’à 1. Euspatangus AG. — Brissoides Kzein qui doit lui ètre substitué pour cause de priorité ainsi que l’a démontré M. J. Lambert. Voir : Description des Échinides fossiles de la province de Barcelone. Mém. S. G. F., n° 24, p. 48, 1902. 442 JEAN COTTREAU l'ambitus, exception faite de l’interambulacre postérieur, ainsi que les pores des ambulacres pairs non oblitérés, sont particu- liers au genre Brissoides KLEIN — Euspatangus AG. Le mélange des caractères qui peut faire considérer cette espèce, soit comme un Brissoides dépourvu probablement de fascioles, soit comme un Maretia à tubercules etambulacres de Brissoides, nous montre combien ces deux genres sont voisins. Cette espèce par ses caractères mixtes est donc fort intéressante et il serait désirable de pouvoir en recueillir des échantillons moins usés. Niveau. — Calcaire à Miliohites. Lutétien inférieur. Localité. — Buanes, près Saint-Sever (bois de Baziou). CONCLUSION La faune d'Échinides du Nummulitique en Chalosse est inté- ressante par Comparaison avec les régions avoisinantes. Un grand nombre des espèces sont communes avec les environs de Bayonne et Biarritz. Fait plus remarquable, douze espèces se rencontrent également dans les couches synchroniques de l’Aude et des Corbières. Par contre, à part quelques très rares espèces, la faune d'Échinides de Chalosse est bien différente de celle qui vivait à la même époque dans le bassin de Bordeaux, ce qui doit être attribué à la différence des conditions de milieu et de pro- fondeur des dépôts. Il convient encore de remarquer qu'en majeure partie les espèces citées sont inconnues ailleurs, canton- nées en Chalosse dans certains gisements où les Échinides dominent et constituent des espèces spéciales. LISTE DES PRINCIPAUX TRAVAUX OÙ SE TROUVENT CITÉS DES Ecui- NIDES DU GROUPE NUMMULITIQUE EN CHALOSSE ET DANS LA RÉGION DE PEYREHORADE p'ArcxiAc. Description des fossiles des environs de Bayonne. Mém. S. G. F., (2), IT, p. 201-206; 1846. Correau. Échinides fossiles des Pyrénées. Congrès scienlif. de France, 98° ses- sion, III ; 1863. Correau. Échinides nouveaux ou peu connus, 1° série, 1858-1880 et 2° série, 1882-1893. Correau. Échinides éocènes in Paléontologie française, 1885-1894. Dersos, Note géologique sur les terrains du bassin de l’Adour. B. S. G.F., (2) IV, p. 716-717; 1847. LS ES où ÉCHINIDES DE LA CHALOSSE Dezsos. Essai d’une description géologique du bassin de l’Adour; 1854. Douvizé (Henri). Le terrain nummulitique du bassin de l’Adour. B.S. G.F., (4), V,p. 39-51; 1905. Grarecour. Mémoire de Géo-Zoologie sur les Oursins fossiles (Échinides) qui se rencontrent dans les terrains calcaires des environs de Dax (Landes); 1836. Hauc. (E.). Traité de Géologie. Partie IT, fasc. IT, p. 1463-1464 ; 1911. Hégerr. Sur le groupe nummulitique du Midi de la France. B. S. G. F., (3), X; 1881-1882. Héserr. Surles calcaires à Oriolampas Michelin: du Midi de la France. B.S8, COEAGEPE Jacquor et Munier-CHazmas. Sur l'existence de l'Éocèéne inférieur dans la Cha- losseet sur la position des couches de Bos-d’Arros.C.R. Ac. Sc. ; 31 mai 1886. Jacquor et Rauzn. Statistique géologique et agronomique du département des Landes. 1° et 2° partie ; 1874 et 1888. LappaREnT (pe). Traité de Géologie, 5° édition, p. 1509, 1522, 1555, 1556 ; 1906. Rauun (V.). Statistique géologique et agronomique du département des Landes,3° partie; 1897. Reyr (L.). Succession des assises tertiaires inférieures sur le pourtour de la protubérance crétacée de Saint-Sever. C. R. Ac. Sc., 10 décembre 1894. TournouËr (R.). Note sur la présence des Nummulites dans l'étage à Nalica crassalina du bassin de l'Adour. B. S. G. F., (2), XX, p. 649 ; 1863, TournouËr (R.). Observations sur la communication de M. Bayan. B.S. G. F., (2), XXVII, p. 508 ; 1870. LES BRYOZOAIRES FOSSILES DES TERRAINS DU SUD-OUEST: DE LA FRANCE PAR F. Canu:. Prances VII-VIII. VI. BARTONIEN (suite) ?. RETEPORA F£RusSACI MicHeLiN, 1844 Pc. VII, fig. 4-5. 1844. Retepora Ferussaci Micuezin, Icon. zooph., p. 172, pl. 46, fig. 20. 1847. Retepora Ferussaci n'Arcniac. Coll. Pratt, loc. cit., p. #11, pl. 9, fig. # g. 4, La figure de Michelin repré- sente un spécimen qui n’a Jamais été trouvé dans le Bassin de Paris. La figure de d'Archiac est un peu restaurée. L’original de l’École des Mines est médio- crement conservé. Il porte comme étiquette : Aetepora Ferussaci var., sans indication exacte de niveau. Nous donnons ci-contre un grossissement de la meilleure portion (fig. 1). Cette espèce parait être très originale ; mais nous ne pouvons guère nous faire une idée de sa constitution. Elle vivait en compagnie de Entalophora pro- boscidea M.-Epw. F1G. 1. — Relepora Ferussaci var. D'Ar- Localité. — Biarritz (Ecole = A a TS : : 92 FA . crAc. École des Mines. >X 23,5. des Mines). R£ETEPORA TUBERCULATA Reuss, 1869 PL. VII, fig. 13-14. 1869. Retepora luberculata REuss. « Alpen ». Siz. k. Ak. Wiss. LVL D.155, pl 31 i9.16-9; 1. Note présentée à la séance du 18 décembre 1911. 2, Voir: B.S. G.F., (4), VI, p. 510 et suivantes ; VIII, 1908, p. 382 et suivantes: IX, 1909, p. 442 et suivantes ; X, 1910, p. 840 et suiv. Pour la Bibliographie relative à cette sixième partie, voir B.8S. G.F., (4), 1910, p. 841. BRYOZOAIRES DU SUD-OUEST DE LA FRANCE 445 1891. Retepora tuberculata Warers. North.-It. Q.J.G.S., XLVII, p. 23. 1896. Retepora tuberculala PEerGexs. Buda. Bull. Soc. belge Géol., X, p. 368. Variations. — C'est une espèce très curieuse. Le zoarium n'est pas toujours réticulé ; les parties les plus jeunes sont sim- plement arborescentes ; c’est le cas de notre figure. Sur la face dorsale les vibices ! ne sont visibles que sur les spécimens réticulés ; ils sont peu saillants et peu constants. Le pore frontal, signalé par Reuss et visible aussi sur notre figure, s’obstrue très facilement ; sur la plupart des spécimens il est difficile de le découvrir. Localité. — Lutécien supérieur de Biarritz (coll. Canu). Auver- sien de Biarritz (coll. Canu). Distribution géologique. — Priabonien du Vicentin (Reuss, Waters) et de Bude (Pergens). RETEPORA VIBIGATA Gornruss, 1827. 1827. Retepora vibicata Gornruss. Petref. Germ., I, p. 103, pl. 36, fig. 18. 1846. Relepora vibicata D'Arcaiac. Thorent, loc. cit., p.196. 1863. Retepora vibicata Av. Rormer. Polyp. Nordd. Tert.-Geb, Palæon- tographica, IX, p. 27. 1864. Retepora vibicata Rœeuss. Deutschen Oberoligocäns. Sitz. k. Ak. Wiss, I, p. 662, pl. 10, fig. 8. 1884. Retepora vibicata Scureiser. Mittelolig. Magdeburg, p. 5, pl. 14, fig. 5. Je n'ai pas retrouvé à l'École des Mines les spécimens de d'Archiac. Au Muséum, sous le nom de À. biarritziana, 11 y a des spécimens qui paraissent se rapporter à cette espèce, surtout par les caractères de la dorsale; ils sont catalogués sous les numéros 8 213, 8274, 8275, mais ils ne sont pas décrits dans la Paléontologie française. | Localité. — Auversien de Biarritz. Lutécien supérieur de Biar- ritz (D’Arch.). Distribution géologique. — Stampien et Aquitanien d’Alle- magne. ? RETEPORA SIMPLEX Busk. 1859 Pr. VII, fig. 1-2. 1859. Relepora simplex Busk. Crag Polyzoa, p. 76, pl. x1r, fig. 3. L'espèce n’est pas rare. Cependant je n’ai pas encore trouvé de 1. Les vibices sont des rides saillantes parcourant la dorsale des zoaria retepo- roïdes et sans aucun rapport avec les zoécies. 4k4G * E. CANU bons spécimens pouvant me permettre une détermination rigou- reuse. Ses affinités sont surtout avecle À. simplexz Busk. Localité. — Lutécien supérieur et Auversien de Biarritz (coll. Canu). MYRIOZOUM n. sp. Je n'ai trouvé que le seul spécimen figuré. Il est formé de deux zoécies et ne permet pas une description détaillée. Mais il était intéressant de le signaler, car le genre Myriozoum n'avait pas encore été signalé aussi bas (fig. 2). Localité. — Auversien de Biarritz (coll. Canu). OSTHIMOSIA cCoRONOPUS S. Woo, 1859 PL. VII, fig. 3. 1859. Cellepora tubigera Busx. Crag Polyzoa, p. 64, pl. 1x, fig. 8. 1889. Cellepora coronopus Jerry, À synonymic Catalogue, London, 8°, p. #8 (Bibliogra- phie générale). FiG. 2. — Myriozoum. Auversien de Biarritz. Coll. Canu. X< 23,5. J'ai découvert cette espèce à l'École des Mines ; elle était étiquelée « spongia ». C'est un zoarium assez gros d'une espèce très connue ettrès cosmopolite. Il se rapporte rigoureusement à la figure 8 de Busk (C. fubigera). Quelques zoécies seulement sont bien conservées ; mais elles sont suffisantes pour qu'il n'y ait aucun doute sur la détermination (fig. 3). Cette espèce n’a pas encore été signalée dans l’Oligocène. ; Localité. — Biarritz (Ecole des Mines). p,. 3 __ Osihimosia coro- Distribution géologique. — Partout dans nopus Brsk. Zoarium le Miocène et le Pliocène d'Europe. CCR Habitat. — Atlantique et Méditerranée. CRisIA CORBINI Canu, 1909 PL. VII, fig. 16-17. 1909. Crisia CorbiniF,. Canu. Paris, loc. cit., IV, p. 104, pl. x, fig. 6-11. Par les mesures et par l'aspect ces petits fragments paraissent se rapporter à l'espèce lutécienne précitée. À vrai dire elle est intermédiaire entre cette dernière et Crisia Hürnesi Reuss. BRYOZOAIRES DU SUD-OUEST DE LA FRANCE 447 Dans ce groupe de Crisies, la largeur zoariale est plus grande que la distance des orilices. Localité. — Auversien de Biarritz (coll. Canu). STOMATOPORA GRANULATA Miine-Epwarps, 1838 Pc. VIL, fig. 6. 1908. Sfomatopora granulata Caxu, Sud-Ouest, loc. cit., VIII, p. 382. J’ai trouvé cette espèce sur un spécimen de Lunulites andro- saces. Localité. — Biarritz (École des Mines). J'ai déjà signalé la même espèce dans le Lutécien de Gibret. ENTALOPHORA PULCHELLA Reuss, 1869 RANCE) 1869. Spiropora pulchella Reuss.Tert. Alpen, loc. cit., p.75, XXXVI, fig. #5. 1908. Spiropora pulchella Beurrer. Beitrag zur kenntnis der Bryozoen fauna der älteren Tertiärschichten des südlichen Bayern. Cyclos- tomata, Palæontographica, LIX, p. 216. Variations. — Les zoécies et le péristome mesurent 0,15 ; l’orifice est de 6,08. Les zoécies sont régulières, très écartées, jamais rétcies en arrière. Elles sont distribuées en quinconceirrégulier, ou bien en vagues séries annulaires comme dans notre figure. _ La plus grande confusion règne dans la synonymie de cette espèce, et il convient d'attendre encore pour connaître la véri- table extension géologique. Localité. — Auversien de Biarritz (coll. Canu). Distribution géologique. — Lutécien de Bavière (Beutler). Priabonien du Vicentin (Reuss). ENTALOPHOR4 MACROSTOMA Mune-Epwarps, 1838 1908. Entalophora macrostoma F. Canu. Sud-Ouest, Loc. cit., VIII, p. 383. Localité. — Auversien de Biarritz (coll. Canu). Je l'ai déjà signalé dans le Lutécien de Saint-Jean-de-Verges. FizisparsA TuoreNTI Micueux, 1846 PL: VII, fig. 7-8. 1846. Diastopora Thorenti MicueziN. Icon: Zooph., p. 278, pl. 63, fig. 15. 1847. Diastopora Thorenti »'Arcurac. Coll. Pratt, loc. cit., p. 406. 448 E. CANU L'original de la figure de Michelin est à l'École des Mines. Elle n'est pas très exacte et, tout en la reproduisant, nous croyons devoir donner une image à un plus fort grossissement (fig. 4). Localité. — Biarritz (Ecole des Mines). Fic. 4 — Filisparsa Thorenti Micaern. Ecole des Mines. x 13,5. ENTALOPHORA Geinirz1 BeurLer, 1908 PL. VIL fig. 45. 1908. Entalophora Geinitzi Beurzer. Beitrag zur Kenninis der Bryozoen- fauna der älteren Tertiärschichten des südlichen Bayern, Cyclos- A tomata : Palæontographica, LIX, p. 215, pl. xx, fig. 4. Cette espèce est remarquable par la saillie des péristomes qui mesurent 0,10-0,12, alors que l’orifice n’en mesure que 0,06. Elle se différencie nettement de Æ. macrostoma M.-Epw., dont les zoécies plus grandes se groupent souvent en peripora. Les orifices sont beaucoup plus serrés que sur Æ. pulchella Reuss. et les zoécies sont invisibles. Beutler assimile ses exemplaires à Æ. Geinitzi REUSS, qui vivait dans le Crétacé. Je ne suis pas certain de cette identification. Localité. — Auversien de Biarritz (coll. Canu). Distribution géologique. — Lutécien de Bavière. BRYOZOAIRES DU SUD-OUEST DE LA FRANCE 449 ENTALOPHORA PROBOSGIDEA Mirne-Enwarps, 1838 1906. Entalophora proboscidea. F. Caxu. Sud-Ouest, loc. cit., VI, p. 518, VIII, p. 383, pl. var, fig. 17. Localités. — Lutécien supérieur de Biarritz (coll. Canu). Auver- sien de Biarritz (coll. Canu). Je l’ai déjà signalé du Lutécien de Gibret et de Baigts et de l’Aquitanien de Sarcignan-Madère. Habitat. — C'est une espèce des profondeurs. Elle a été obser- vée de 40 à 330 mètres ; elle paraît avoir son plus grand déve- loppement vers 100 mètres. Elle vit encore dans le golfe de Gascogne (Fischer) et aux environs de l'île de Ré (d'Orbigny). FiLISPARSA LABATI b'ArcaiAC, 1846 Pr. VIL, fig. 10-11-12. 1846. Pustulopora Labati »’Arcurac. Coll. Thorent, loc. cit., p. 195, pl. v, fig. 10. FiG. 5. — Filisparsa Labalu v'Arcniac, Lutécien supérieur de la Goureppe. École des Mines. X 3. 1846. Ceriopora sublævigata p'Arcurac. Coll. Thorent, Loc. cit., p: 19% pv ter st IS septembre 1912 Bull. Soc. géol. Fr. XI. — 29 450 F. CANU 4847. Diaslopora Labali »'ArcurAc. Coll. Pratt, loc. cil., p. 406. 1847. Heteropora rugosa p'ArcHtAc. Coll. Pratt, loc. cit., p. 407, pl. vin, fig. 18. Affinités. — D'Archiac s’est totalement trompé sur la nature de ce fossile. C'est un Filisparsa très particulier. De plus, pour les spécimens qui, sur la gangue, se présentaient par la face dorsale, il a créé une autre espèce Heteropora rugosa abso- lument inutile. La figure 10 de la planche v est parfaitement exacte : nous la reproduisons. C'est la restauration d’un magnifique spécimen conservé à l'École des Mines et dont | Je donne ici la photogra- phié au grossissement de trois fois. La face dorsale est très différente de celle des Filisparsa typiques. Elle est finement poreuse et porte une multitude de petites saillies acuminées qui n'ont pas encore été observées dans les diverses espèces du même genre. Localités. — Lutécien supérieur de Biarritz (coll. Canu), du Rocher du Goulet (d’Archiac). Auversien de Biarritz (coll. Canu) où 1l est assez commun. A l'École des Mines, l'étiquette de Ceriopora sublævigata porte : «au Sud du Moulin, la Moulie (Sopite) entre Biarritzet Bidart. » FiILISPARSA VARIANS Reuss, 1847 1908. Filisparsa varians Canu. Sud-Ouest, loc. ue VIII, p. 384. Localités. — Auversien de Biarritz (coll. Canu). Je l'ai déjà signalé de Gibret. T1 existe aussi dans le Lutécien bavarois. IDMoNEA coroNoPus Mirne-Enwanrps, 1838 1847. Idmonea trapezoides n'Arcuiac. Coll. Pratt, loc. cit., p. 408, pl. vin, fig. 23. 1908. 2dmonea coronopus. F. Canu. Sud-Ouest, loc. cit., VITE, p. 385. L'original de l'École des Mines ne correspond pas du tout à la figure de d'Archiac : c’est Zdmonea petri très médiocrement con- servé. Le véritable type est évidemment perdu. L'espèce figurée est Zdmonea coronopus Mirxe-Enwarbs, sans aucun doute, Localités. — Auversien de Biarritz (coll. Canu, Ecole des Mines). Nous l'avons déjà signalé dans le Lutécien de Gibret, Baigts, Saint-Jean-de-Verges, Couiza, Bruges. BRYOZOAIRES DU SUD-OUEST DE LA FRANCE 451 IDMONEA MILNEANA D'ORBIGNY, 1839 1908. Idmonea milneana F. Caxu. Sud-Ouest, loc. eit., VIT, p. 386, pl. vu, fig. 16. Variations. — Les jeunes rameaux de cette espèce n’ont pasles lignées transverses et alternes caractéristiques du genre ; ils ressemblent à des Æilisparsa. Le cas est assez fréquent à Biarritz et nous figurons ici un tel rameau admi- rablement conservé. Localités. — Lutécien supérieur de Biar- ritz (coll. Canu). Auversien de Biarritz (coll. Canu). Je l'ai déjà signalé dans le Lutécien de Baigts, de Bruges et de Gibret. IDMONEA CARINATA Rômer, 1841 Pr. VIII, fig. 5-5-7. 1908. Idmonea carinata F. Canu. Sud-Ouest, loc.cit., VIIL, p. 385. FiG. 6. — Idmo- Nos spécimens sont médiocrement conservés. nea milneana Je n'ai jamais eu la chance de trouver cette espèce A dans les localités classiques. Il se pourrait donc Se 93.5. RON que ma détermination ne fût pas exacte. Mais sien de Biarritz. 5 : coll. les figures données permettront toujours de CoIEFCeRE rétablir la synonymie. Localités. — Auversien de Biarritz (coll. Canu). Je l'ai déjà signalé dans le Lutécien de Gibret et de Baigts. IDMONEA PSEUDODISTICHA SCHAFHAUTL, 1863 PL. VIII, fig. 3-4. 1863. Idmonea pseudodisticha ScHArHaAurz. Süb. Lethaea geognostica, Leipzig, p. #6, pl. 11, fig. 4. 1908. Idmonea pseudodisticha Beurrer. Beitrag zur Kenntnis der Bryozoen- fauna der älteren Tertiärschichten des südlichen Bayern. Palæon- tographica, LIX, p. 225. Affinités. — Nous avons plusieurs spécimens de cette jolie petite espèce. Elle est caractérisée par sa coupe transversale qui est plus large que haute. Les dimensions sont simplement plus petites que celles de Zdmonea disticha GoLDruss. 492 F. CANU I. pseudodisticha I. disticha Largeur zoéciale 0,085 0,20 Écartement des lignées 0,42 — 0,51 - 0,53 — 0,66 Localité. — Auversien de Biarritz (coll. Canu). IDMONEA PETRI D'ARCHIAC, 1846 PL. VIIL, fig. 1-2 et 10-11. 1846. Idmonea petri »'Arcurac. Coll. Thorent, loc. cil., p. 195, pl. v, fig. 11. 1908. Idmonea non reticula Beurzer. Beitrag zur Kenntnis der Bryozoen- fauna der älteren Tertiärschichten des südlichen Bayern, Cyclostomata. Palæontographica, LIX, p. 226, pl. xxui, fig. 17, 18. D'Archiac ne paraît avoir connu cette espèce que par des spé- cimens encroûtés dans une gangue calcaire. L'original de sa figure, conservé à l'École des Mines, est un spécimen absolument lamentable, sur lequel on peut cependant mesurer la grandeur du péristome, l’écartement des lignées et la largeur zoariale. J’ai eu la bonne fortune de trouver un spécimen libre, beaucoup mieux conservé, mais dont les dimensions micrométriques s'accordent rigoureusement avec celles du mauvais exemplaire de d’Archiac. Je puis donc compléter la diagnose de d’Archiac. Le péristome zoécial mesure 0,12. L'écartement des lignées est de 0,50-0,55. Ces dernières sont saillantes mais peu divergentes latéralement et ne dépassent guère les bords du zoarium. La face dorsale est ronde et parcourue par des sillons longitudinaux très visibles. Elle présente une coupe horizontale plus haute que large comme /. coronopus. Elle paraît différer de cette dernière par un écartement plus grand des lignées alternes et par l’absence de rides transversales sur la face dorsale toujours ronde. Les jeunes rameaux des deux espèces sont si difficiles à séparer que les anciens auteurs, comme d'Orbigny, ont tout classé sous le nom de J. petri. Localités. — Lutécien supérieur du Rocher de la Goureppe (d'Arch.). Auversien de Biarritz (coll. Canu). ÎDMONEA TRIFORATA n. Sp. PL. VIIL, fig. 13-14. Diagnose. — Zoarium libre, branchu, subcylindrique. Zoécies longues, invisibles extérieurement, groupées par trois sur des lignées alternes très écartées, saillantes latéralement. Face dor- BRYOZOAIRES DU SUD-OUEST DE LA FRANCE 453 sale lisse, présentant des convexités obliques en rapport avec les lignées. Orifice zoécial — 0,10 Écartement des lignées — 0,75 — 0,85 Péristome — OF Diamètre zoarial = 0,64 Localité. — Auversien de Biarritz (coll. Canu). IDMONEA INCURVATA n, Sp: Pr. VIII, fig. 8-9. Diagnose. — Zoarium grêle, triangulaire. Dorsale plate, lisse, marginée. Lignées alternes, très saillantes latéralement, formées de trois zoécies dont la dernière se contournant à angle droit s'ouvre sur le même plan que la frontale. Frontale lisse. Orifice zoécial — 0,04 Écartement des lignées — 0,45 — 0,52 Péristome — 0,06 Diamètre zoacial — 0,33 Localité. — Auversien de Biarritz (coll. Canu). R ETICULIPORA NUMMULITORUM D'ORBIGNY, 1852. PL. VIIL, fig. 12. 1908. Reticulipora nummulitorum F. Canu. Sud-Ouest, loc, cit., VII, p. 387, pl. vu, fig. 10-11-12. Les spécimens de la collection d’Orbigny, au Muséum, ne sont pas très bien conservés. J’en figure un autre bien meilleur. Les zoécies sont toujours visibles extérieurement ; elles pré- sentent trois facettes plus ou moins accentuées. Ce dernier carac- tère donne au zoarium un aspect particulièrement plissé et tout à fait spécifique. Localités. — Auversien de Biarritz (coll. Canu). Je l'ai déjà signalé dans le Lutécien, à Couiza et à Saint-Jean-de-Verges. HORNERA HIPPOLYTA DEFRANCE, 1821 PL. VIII, fig. 15-16. 1908. Hornera hippolyta F. Canu. Sud-Ouest, Loc. cit., VIII, p. 380. Cette espèce très commune et très cosmopolite a été très bien figurée à diverses époques. Les jeunes rameaux, qui sont les plus fréquents à Biarritz, offrent un aspect un peu différent ; nous avons cru devoir figurer un de ces derniers. 45% F. CANU On appelle sulcis les fins sillons longitudinaux dans le fond desquels apparaît une ligne de petits pores. Ils sont particuliè- rement profonds dans Hornera hippolyta. Hennig'vientde démon- trer « que les conduits zoéciaux sortent d’un tube allongé à l'intérieur de la partie corticale du côté dorsal et s'étend de là obliquement en avant et en haut vers le côté dorsal ». De plus, les petits pores observés au fond des sulcis sont, pour lui, des conduits celliculaires placés dans la partie corticale et débou- chant dans les zoécies ; ils mettent celles-ci en communication avec l'extérieur et paraissent constituer un appareil hydrosta- tique dont il conviendrait d'étudier le mécanisme intime sur le vivant. Localités. — Bartonien de Biarritz (coll. Canu). Je l’ai déjà signalé dans le Lutécien de Baigts, Gibret, Saint-Jean-de-Verges et Bruges. 1. À. Hexnic. Le conglomérat pleistocène à Pecten de l'île de Cockburn. Schwedische Südpolar-Expedition, 1911, If, p. 37. SUR QUELQUES AMMONITES DU JURASSIQUE SUPÉRIEUR DU BOULONNAIS PAR H.-E. Sauvage!:. PLANCHE IX. En 1874, de Loriol? a décrit sous le nom d'Ammonites Devil- lei, À. Boidini À. bipler des espèces des argiles à phosphates du Portlandien moyen de la Tour de Croy, près Boulogne-sur-Mer. Amimonites biplex de ce niveau, comme nous le verrons plus bas, n’est pas l'espèce de Sowerby, mais une espèce de la Volga inférieure, Olcostephanus Lomonossovi décrite par Michalsky. C'est avec la faune de la Volga que la faune des Céphalopodes du Jurassique supérieur du Boulonnais présente, non des analo- gies, mais une similitude complète, de telle sorte que si l’on mélange les Ammonites, on ne peut reconnaître la provenance russe ou française, ainsi que nous avons punous en assurer dans une étude que nous avons faite avec M. David Ilovaïsky. À partles deux Ammonites décrites par de Loriol, toutes les espèces de notre Jurassique supérieur sont des espèces de la Volga inférieure, ainsi que le montre la liste suivante de nos Céphalopodes *. POoRTLANDIEN SUPÉRIEUR “Belemnites rossiensis »'Ors. ‘ Virgatites triplicatus Lor. _Perisphinctes biplex Sow. — scythicus Mix. — Nikitini Mic. : — aff. zaraskensis Micu: *Olcostephanus apertus Viscu. PoORTLANDIEN MOYEN Belemnites Souichi »'Ors. * Virgatites virgatus Bucx. — Pellati Lor. sp. ë — mosquensis D'Or. ï Lomonossovi ; _ magnificus M — Beaugrandi Lexz. Olcostephanus Boidini Lor. Aptychus lævis brevis Dour. _ Deviller Lor. ar urgalites Quenstedti Rouirrer. -- pallasianus — aff. scythicus Mrcu. p'ORr8. 1. Note présentée à la séance du 4 décembre 1911. 2, Monographie paléontologique et géologique des étages supérieurs de la formation jurassique des environs de Boulogne-sur-Mer. In-8°, 22 pl., fig. 13-16 pl vu, fig. 1 3. Les espèces russes sont indiquées par le signe * 456 H.-E. SAUVAGE PERISPHINCTES BIPLEX SOWERBY, 1826. Ammoniles bipleæ Sower8y. Mineral conchology, pl. 293, fig. 1-2. Perisphincles biplexæ Maur Hrarey. On upper Jurassic Ammonites, QJIGASMNIDE NPD A57 pl Sowerby a figuré sous ce nom deux Ammonites, dont la plus complète provient du « drift de Suffolk ». Amm. biplex, représentée par un exemplaire très imparfait, a été diversement interprétée par les auteurs; ce fait s'explique, l'espèce de Sowerby étant peu déterminable ; tout ce que l’on peut dire, c'est qu’elle appartient au genre Perisphinctes, que les côtes sont nombreuses et bifurquées non loin du dos. Or, ces caractères se voient sur un exemplaire ayant 160 mm. de diamètre, figuré par de Loriol ! comme provenant du Port- landien supérieur de Wimille ; par contre, un autre exemplaire du Portlandien moyen de la Tour de Croy, figuré comme Amm. biplex? n'appartient pas à cette espèce, mais à Olcostephanus Lomonossovi Micx. Si l'on peut conserver le nom d'Amm. bipleæ Sow., il con- vient de l'appliquer à une espèce du Portlandien supérieur. Un exemplaire de 220 mm. de diamètre provenant de ce niveau et conservé au Musée de Boulogne nous paraît répondre à l'espèce de Sowerby : coquille discoïdale comprimée ; spire croissant régulièrement ; tours apparents dans l’ombilic sur une grande partie de leur longueur, arrondis sur les flancs et au pourtour externe. Ornements consistant en côtes étroites, éle- vées, au nombre d'environ 65 au dernier tour, simples et légère- ment onduleuses, régulièrement bifurquées au dernier tour, pas- sant sur le pourtour siphonal sans se modifier etsans s'infléchir. Ombilic fort grand, mais peu profond. Voisin de P. Bleicheri Lorioz, du Portlandien inférieur du Boulonnais, s'en sépare par les tours de spire moins arrondis, les côtes se bifurquant plus près du bord siphonal. PerispuiNcres NixiriNt MicHAski, 1870 Pc. IX, fig. 1. Perisphinctes Nikitini Micnaskr. Die Ammonites der unteren Volga stufe, p. 231, pl. x, fig. 5-8, pl. xui, fig. 1-3. Coquille discoïdale, comprimée, à dos arrondi; côtes étroites, élevées, tranchantes, au nombre de 32 environ au dernier tour, 1. Monographie des étages supérieurs de la formation jurassique des environs de Boulogne-sur-Mer, p. 17, pl. 11, fig. 1. 2, Monographie de l'étage portlandien des environs de Boulogne-sur-Mer, pl. n, fig. 4 g. 4. AMMONITES DU BOULONNAIS 457 et passant sur le pourtour externe sans se modifier, s’infléchis- sant légèrement du côté de l'ouverture ; diamètre : 90 mm. Voisine de P. Bleicheri Lorioz, s’en distingue par le moins grand nombre de côtes. Deux exemplaires du Portlandien supérieur ; un du niveau à Cardium Pellati de la Poterie (collection Dutertre-Delporte) ; un autre, même niveau, Mont-Rouge, près Wimille. TABLEAU DICHOTOMIQUE DES OLCOSTEPHANUS DU PORTLANDIEN MOYEN DU BOULONNAIS 1 Côtes s’infléchissant sur le dos du côté de ouvertures renier RER Olc. Devillei, 5 Côtes beaucoup plus serrées dans la pre- ee mière moitié du dernier tour........... Olc. Boidini. Côtes se bifurquant dans la moitié ou 3 avantila-moitié des flancs. .......:.1.. Olc. Lomonossovi. RÉSEAU OS RE RE RENE Olc. Pallasianus. OLcosrTePHANts Lomonossovr MicHALski, 1890 Pre IX fg.3 Ammonites biplexæ pe Lorior. Monographie, 1866, p. 1, pl. 11, fig. 3-4 (non Sowerby). Perisphinctes Lomonossovi Micuazsxr. Loc. cit., p. 175, pl. x, fig. 1-3, pl. xr, fig. 1. Voisine de O. Devillei Loror, se distingue par l'absence de l’éminence cristiforme du bord siphonal, les côtes passant sur le dos sans s'infléchir; de O. Boidini Lor., par les côtes toutes également espacées au nombre de 30 à 33 et non pas plus nom- breuses dans la première partie du dernier tour que dans la seconde partie de ce tour. Le caractère n’est pas dû à l’âge; nous le constatons chez de jeunes individus ayant 10 mm. de diamètre maximum. Lobe siphonal large, bifurqué, divisé par une selle courte, assez large ; selle externe large, divisée en deux branches secon- daires par un lobe assez profond. Le premier lobe latéral, trifur- qué, est large, un peu plus court que la selle externe La première selle latérale, divisée en deux branches secondaires par un lobe peu profond, arrive au même niveau que la selle externe. Le second lobe latéralest étroit, trifurqué, un peu plus court que le premier. La seconde selle latérale a même largeur et sensible- ment même longueur que la première. Le lobe sutural est trifur- qué incliné vers l’ombilic. Dans le jeune âge, diamètre maxi- 458 H:.-E.: SAUVAGE mum 18 mm.; les cloisons sont à peine découpées ; la dernière loge occupe tout Le dernier tour, chez l’adulte. Les côtes sont en général bifurquées, la bifureation ayant lieu au niveau du milieu des flancs ; parfois les côtes sont trifurquées, et ce, très irrégulièrement, la côte supplémentaire pouvant prendre naissance avant la bifurcation. Diamètre maximum, 85 mm. Portlandien moyen, niveau à phosphate. Tour de Croy ; com- mune (Musée de Boulogne, 25 exemplaires). Pawlow! note que les Perisphinctes triplicatus et P. Blakei sont très communes à Boulogne, surtout la première de ces espèces. On y rencontre des variétés à côtes plus fortes et plus épaisses, d’autres à côtes moins épaisses, moins tranchantes, formes qui correspondent bien à la forme figurée dans l'ouvrage de Michalski, (pl. X, fig. 3) qui, sous le nom de P. Lomonossovi, laissa tomber dans la synonymie P. triplicatus et P. Blakei. Michalski préfère, en attendant, distinguer deux espèces, l’une comprimée, l’autre renflée. OLCOSTEPHANUS PALLASIANUS D'OrmGnY, 1845 PL. IX, fig. 2. Ammoniles Pallasianus n'OrBIGNy. Géol. de la -Russie d'Europe, p. 429, plier; Olcostephanus Pallasi Micuazskr. Loc, cit., p. 112, pl. 1v, fig. 1-5, pl. xxr, fig. 1-7. Holcostephanus Pallasianus Maur HeEarevy. Loc. cit., p. 60, pl. x1r, fig. 1-2. Voisine d'O. Lomonossovi, cette espèce s’en distingue par les côtes moins nombreuses, au nombre de 25 à 27, plus fortes, plus tranchantes, se bifurquant plus près du dos et par les caractères des cloisons. Également très voisine de O. Pavlowi MicnaLskt?, en diffère par les côtes du dernier tour un peu inclinées du côté de l’ouverture et non droites, les côtes postérieures un peu inflé- chies à leur origine, les côtes moins nombreuses. Lobe siphonal large, très grand, bifurqué, divisé par une selle étroite; selle externe plus large que le lobe siphonal, divisé en deux branches secondaires par un lobe secondaire assez profond. Premier lobe latéral trifurqué, presque aussi long que le lobe siphonal, un peu plus étroit. La première et la seconde selles latérales étroites de même grandeur, ne surpassant pas la selle 1. Argiles de Speeton, p. 187. 2-%0p."cut., p.221 pl. x1, RENE: AMMONITES DU BOULONNAIS 459 externe, le dernier lobe latéral qui est trifurqué et atteint près de la moitié de la longueur du premier lobe latéral. Lobe sutural large, incliné vers l’ombilie. Diamètre maximum, 72 mm. Portlandien moyen, niveau des phosphates, Tour de Croy (Musée de Boulogne, 5 exemplaires. Collection Dutertre-Delporte et Beaugrand). M. Legay nous à communiqué un exemplaire provenant des argiles à Liostrea expansa, entre Wimereux et la Crèche. OLcostTepHANus Devizzer Lorior, 1874 Ammonites Devillei P. De Lorior. Op. cit., p. 18, fig. 13-14. Cette espèce bien décrite par de Loriol se distingue par l'émi- nence cristiforme du bord siphonal et en outre par les côtes qui, sur le bord siphonal s’infléchissent du côté de l'ouverture. Diamètre maximum, 55 mm. Lobe siphonal, assez large, bifurqué, divisé par une selle large, mais plus longue. Selle externe large, bifurquée, divisée par un lobe peu profond ; le premier lobe latéral, trifurqué est aussi long que le lobe siphonal et presque aussi large. La première et la seconde selles latérales ont même grandeur et surpassent un peu la selle externe; elles sont séparées par le deuxième lobe latéral, qui est court et étroit. Les lobes et les selles sont peu dentelés. Notre description diffère un peu de celle donnée par de Loriol, l’'exemplare d’après lequel elle a été faite étant mieux conservé que l’exemplaire type de l'espèce. Portlandien moyen, niveau à phosphates de la Tour de Croy (coll. Beaugrand, Musée de Boulogne, n° 3561, type de l’espèce, n° 6540, exemplaire figuré par de Loriol n° 14, n° 3562, 5185, 5301, 5306). La dernière chambre occupant presque tout le dernier tour, cette espèce se rapproche du genre Perisphinctes de Waagen ; chez les Olcostephanus la chambre d'habitation ne dépasse pas le tiers du dernier tour. OLCOSTEPHANUS BorpiNi Lorior, 1874 Ammonites Boidini P. ne Lorror. Op. cit., p. 22, pl. vin, fig. 4, non pl. IV, fig. 3. Le caractère de cette espèce est que les côtes sont très rap- prochées dans la première partie du dernier tour, beaucoup moins serrées dans la seconde moitié. Chez les individus jeunes, ayant de 20 à 25 mm. de diamètre maximum les côtes sont plus serrées, 460 H.-E. SAUVAGE un peu moins différenciées que sur les individus plus âgés. Dia- mètre maximum 60 mm. ; côtes au nombre de #2 à 50, au dernier tour ; lobe siphonal grand et bifurqué, divisé par une selle large et longue. Selle externe large, divisée en deux branches secon- daires par un lobe peu profond. Le premier lobe latéral large, trifurqué, un peu plus court que le lobe siphonal; la première et la seconde selles latérales de même grandeur, surpassant la selle externe. Deuxième lobe latéral bifurqué, ayant à peine la moitié de la longueur du premier. Lobe sutural encore plus court, presque droit. Cloisons découpées. Dernière loge occupant tout le dernier tour. De Loriol a figuré (op. cit., pl. 1v, fig. 3) sous le nom d’Am- monites Boidini un fragment qui ne doit pas être rapporté à cette espèce mais à Olcostephanus Lomonossovi Mic. Portlandien moyen, niveau des phosphates de la Tour de Croy (musée de Boulogne, collections Dutertre, Beaugrand, Adonis, Lefebvre, 21 exemplaires). OLCOSTEPHANUS APERTUS VISCHNIAKOFF sp., 1878 PL. IX ; fig. 4. A mmoniles apertus Viscuniakorr. Observations sur la dernière loge des Ammonites. Bull. Société imp. des Naturalistes de Moscou, 1878, p. 53, pl. 1, fig. 7. Olcostephanus apertus Micnazskr. Op. cit., p. 146, pl. 1x, fig. 4-5. Coquille comprimée, discoïdale, composée de tours arrondis sur le bord siphonal, largement et profondément ombiliquée ; dernier tour grand, portant environ 25 côtes, commençant dans l’ombilic en formant un faible tubercule, plus fortes et plus espa- cées dans la seconde moitié du dernier tour, presque toutes tri- furquées près du dos, non infléchies. Diamètre maximum, 37 mm. diamètre de l’ombilie, 11 mm. Du groupe de Perisphinctes sarajskensis. Un seulexemplaire : Wimereux, Portlandien supérieur, zone à Cardium Pellati (col- lection Beaugrand, musée de Boulogne, n° 3980). L'exemplaire du musée de Éd oi de la taille de l’exem- plaire de Russie (Michalski, fig. 5). HOLCOSTEPHANUS aff. ZARAJSKENSIS MicnaLskr, 1890. Perisphinctes zarajskensis Micaazsxi. Loc. cit., p.98, pl. vi, fig. 4-5 Nous rapporterons à cette espèce deux petites Ammonites recueillies dans le Portlandien supérieur, zone à Cardium Pellati et Trigonia gibbosa du cap d’Alpreck par MM. Rigaux et Beau- grand (n° 4643 et 5297, cat. Musée). AMMONITES DU BOULONNAIS 461 Coquille discoïdale, dernier tour arrondi sur le dos, ombilic assez large, peu profond ; dernier tour portant des côtes, com- mençant dans l’ombilic, bifurquées avant la moitié de leur lon- gueur, infléchies vers l'ombilic. VIRGATITES TRIPLICATUS PAvLOw, 1889 PL. IX, fig. 6. Olcostephanus triplicatus PavLow. Étude sur les couches jurassiques et crétacées de la Russie. Jurassique supérieur et Crétacé inférieur de la Russie et de l’Angleterre, p. 56, pl. ur, fig. 31. Bull. Soc. Imp. des Nat. de Moscou, 1889, n° 21. Coquille comprimée dans la première moitié du dernier tour qui est grand; ombilic peu profond, formant près du quart du diamètre de la coquille ; dernier tour portant une trentaine de côtes commençant dans l’ombilic et en formant un petit tuber- cule, plus fortes et plus espacées dans la seconde moitié du der- nier tour, où elles s'infléchissent un peu, presque toutes trifur- quées vers le milieu du tour. Diamètre maximum, 42 à 48 mm. Chez les individus jeunes, diamètre approximatif, 22 mm. ; les côtes se trifurquant avant le milieu du tour. Portlandien supérieur, zone à Cardium Pellati. Alpreck (coll. Rigaux, musée de Boulogne, n° 5291); carrière du Mont-Rouge à Wimille (musée de Boulogne, n°° 3161, 5295, 6764, 6826, 7029). Nous rapportons provisoirement à V. ériplicatus des fragments d'Ammonites provenant de la carrière du Mont-Rouge; les côtes sont assez fortement infléchies et se trifurquent un peu après la moitié du tour (n° 7630 et 7431, musée de Boulogne). Chez les autres exemplaires du même gisement les côtes sont plus nombreuses, plus finies, plus flexueuses et se trifurquent plus près de leur origine (n° 6681, musée de Boulogne). VirGarTITES QUENSrEDTI RouiLLer sp., 1849 Ammonites Quenstedti Rouirrer. Études progressives sur la géologie de Moscou. Bull. Soc, imp. des Nat. de Moscou, p. DO DIT e Ven Perisphinctes Quenstedti Micaazsxr. Op. cit., p. 156, pl. 1x, fig. 6-8. Nous ne connaissons cette espèce que par des fragments recueillis dans les marnes à Perna Bouchardi. Portlandien moyen, de la falaise dela Tour de Croy (coll. Beaugrand, n°° 3941, 7033, musée de Boulogne). Au diamètre de 45 mm. le dernier tour est très grand, orné de côtes nombreuses, serrées, fines, régulières, commençant dans 462 H.-E. SAUVAGE l'ombilie et se bifurquant vers le milieu des flancs ; l’ombilie est petit. ViRGATITES SCYTHICUS MicuaLskt sp., 1890 1 PDO Perisphinctes scythicus Micaarskr. Op. cit., p. 121, pl. vai, fig. 1-7, pl. vin, fig.4,plxn,fig.10,plv fig. 67. Olcostephanus (Virgatites) scylhicus NViscn. Pavzow et G. LamPLuGx. Argiles de Speeton, 1892, p. 115. Ombilic profond, ayant environ le tiers du diamètre de la coquille. Dernier tour grand ; dos arrondi; côtes au nombre d’une trentaine, partant de l’ombilic, plus fines et plus serrées dans le premier quart du dernier tour, non flexueuses, bifurquées, par- fois trifurquées après la moitié du tour. Diamètre maximum, 40- 45 mm. Portlandien supérieur, zone à Cardium Pellati, Alpreck (coll. Rigaux, musée de Boulogne, n° 5296). Wimereux (coll. Beaugrand, musée de Boulogne, n° 4391, 4644, 5185). Mont-Rouge près de Wimille (n° 7424). VIRGATITES cf. SCYTHICUS MicHALSKI Nous rapprochons provisoirement de l'espèce de Russie un exemplaire provenant des banes calcaires du Portlandien moyen, niveau à Perna Bouchardi, de la falaise de la Tour de Croy. Sur cet exemplaire, de #3 mm. de diamètre, les côtes au nombre d’une quarantaine, sont plus serrées dans le premier tiers du dernier tour et se bifurquent plus tôt que dans le reste du tour. Le dernier tour est un peu plus comprimé à ses origines (Musée de Boulogne, coll. Beaugrand, n° 5184). Pavlow note que Virgatites scythicus est une espèce très variable pour les caractères de la sculpture '. L'exemplaire du musée de Boulogne est en tous points semblable à celui figuré par Pavlow?. VIRGATITES VIRGATUS DE Bucx., 1860 Ammoniles virgalus n'OrBiGNy. Russie d'Europe, p. #26, pl. xxi, fig. 1-6. Olcostephanus virgalus Micuarski. Op. cit., p. 62, fig. 1-6, pl. 11. Pellat cite cette espèce des couches les plus basses du Port- landien moyen, à la tranchée de Terlimthun, près Boulogne. 1. À. Pavrow et G. W. LamPruGn. Argiles de Speeton et leur équivalent, p. 115. 210 -p 1 va) tree ‘ REMARQUES SUR LES VARIATIONS DENTAIRES CHEZ LES ÉLÉPHANTS QUATERNAIRES EUROPÉENS par G. Pontier !. PLANCHE X. Le très intéressant article de M. Edouard Harlé sur les restes d'Éléphants recueillis par le marquis de Ceralbo me fournit l’occasion de formuler des observations personnelles concernant les variations dentaires chez les Éléphants quaternaires. J'ai d’ailleurs déjà touché cette question dans une étude sur les faunes d'Abbeville parue dans les Annales de la Société qéolo- gique du Nord ?. Comme les trois grandes espèces d' Éléphants cela se d' Europe caractérisent certains terrains et ont une grande valeur au point de vue stratigraphique, la question mérite d'être traitée avec intérêt. Au début des travaux entrepris sur la classification générale des débris de Proboseidiens trouvés en Europe, il s’est manifesté d'emblée trois grandes espèces nettement définies et dont je rappelle la diagnose générique et les principaux caractères den- taires très importants au point de vue général, étant donné que la plupart du temps on ne rencontre que des dents détachées. ÉLEPHAS MERIDIONALIS NESTiI Pr XX fig. 1-2 Falconer le détermine ainsi en parlant des dents : Colliculi grosso digitati adamante crasso. Il est caractéristique des gisements pliocènes supérieurs, en particulier du val d’Arno (sables de l’Astesan, alluvions de Chiaromonte). Il existe dans ces gisements, associé à Mastodon Borsoniet Mastodon arvernensis et possède ses caractères typiques. La formule dentaire de l'Elephas meridionalis est la suivante : Molaires de lait. Molaires définitives. —— RS — x-3-x x-6-x x-8-x x-8-x à x-9-x xI-max-Al-x æx-13-x a x-14-x x-3-x x-6-Xx x-8-x x-7-x à æ-9-x dx I-x à x-Al-x æx-Al-x à æ-14-x Arrière-molaire. 1. Note présentée à la séance du 18 décembre 1911. 2. BisziocrAaPuie. — Farconer. Mémoires paléontologiques. Lerrn-Anams. Monographie des Éléphants fossiles d'Angleterre. Archives du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon. Elephas intermedius de Jourdan. H. PouriG. 1° Étude sur l’'Elephas antiquus ; 2° Sur la présence de l'Elephas Trogontheri associé au Rhinoceros Mercki dans les sables de Rixdorf. 46% G. PONTIER Les molaires sont très larges, l'émail est épais, peu festonné. Caractère important : le festonnement extérieur n’atteint pas en général toute la largeur de la bande d’émail, le relief paraît sura- jouté à la lame. Quelquefois il existe une tendance à une expan- sion centrale qui ne doit pas être confondue avec la dilatation angulaire franche de l'Elephas antiquus. Les espaces cémen- taires sont larges et — caractère différentiel — la longueur d'une lame usagée, en sa région moyenne, ne dépasse pas la hauteur d’une colline non usagée. Ces caractères dentaires rapprochent l’'Elephas meridionalis de l'Elephas planifrons. L'Elephas meridionalis paraît avoir survécu aux Mastodontes et il a pu exister seul, associé au Æhinoceros etruscus, dans quelques gisements siciliens supérieurs, Saint-Prest et Durfort en particulier. Certains paléontologistes tendraient à faire ren- trer dans la coupure Ælephas Trogontheri, dont nous parlerons tout à l'heure, les formes en question ainsi que celles de Cromer Cependant il est hors de doute que l'espèce de Saint-Prest doit être rattachée à l'Elephas meridionalis, nombre d’arrière-molaires trouvées à Saint-Prest ont pour formule +-11-x à æ-13-x (coll. de Luynes). Il s’agit donc bien de l’Elephas meridionalis et non de l'Elephas Trogontheri. Si V' Elephas meridionalis a pu dépasser le niveau du Val d'Arno, il ne parait pas avoir dépassé le Sicilien supérieur et être arrivé au Chelléen. Nous verrons dans la suite que les formes chelléennes à tendances rappelant l’Elephas meri- dionalis forment une série à part. ÉLEPHAS ANTIQUUS FALCONER. PL. X ; fig. 3-4. Cet auteur le caractérise ainsi : Colliculi approæimati medio- leviter dilatati machæridibus undulatis. Il caractérise le Chelléen et est malheureusement assez peu connu au point de vue ostéologique. Sa formule dentaire est la suivante : Molaires de lait. Molaires vraies. —— — "© x-2-x à x-3-x x-5-x à æ-7-2 æ-9-x à æ-12-x x-12-x à x-13-x x-3 æ x-6-x à x-8 æ æ-11-x à æ-12-x æ-12-x à xæ-13-æ æ-9-x-à æ-10-x æ-15-x à xæ-18-x æ-9-x à æ-11-x æ-16-x à æ-19-x D'après l'inspection de cette formule dentaire, on voit que le nombre des lames est sujet à plus de fluctuations que dans l'espèce précédente. Les dents sont étroites ; une lame usagée en sa partie moyenne à la moitié de la hauteur d'une lame non usa- ÉLÉPHANTS QUATERNAIRES 465 gée. L'émail est très plissé comme dans l’Elephas Indicus et en particulier dans la variété sumatrensis; la plicature intéresse toute la bande d’émail. Il existe une dilatation angulaire. Cette description ne se rapporte qu'à l'Elephas antiquus type, tel qu'on le trouve en particulier dans le Bassin de Paris. Beaucoup de formes issues de l’Elephas antiquus type, tendent à perdre ces carac- tères. L'Elephas mnardriensis Abaws offre une table plus large, et, en général, dans les formes naines de Sicile et de Malte, Elephas melitensis, E. insularis, E. Falconeri, l'émail est loin d'offrir autant de plicatures que dans l’Elephas antiquus type. Comme aspect général et caractères particuliers, l’Elephas antiquus a beaucoup d'affinités avec l’Ælephas namadicus; j'ai signalé ce fait à propos de l'étude que j'ai faite d’une série importante du gisement de Tilloux (Charente). ÉLEPHAS PRIMIGENIUS BLUMENBACH Pr Xe nG T8 Il est caractérisé par la diagnose suivante : Colliculi confer- tissimi adamante valde attenuato machæridibus vix undulatis. La formule dentaire générale est la suivante : O Molaires de lait. RS x-3-x à æ-4-x x-6-x à æ-9-x x-3-x à x-4-x æ-6-x à x-9-x æx-9-x à æ-12-x xæ-9-æàax-12- x Molaires vraies. Arrière-molaire. A — æ-9-x à æ-15-x x-14-x à x-16-x LAS =T EE AIT DER -2-29-r ? æx-9-x à x-15-x x-14-x à x-16-x TAB TION LATE LE LE æ-29-x La fluctuation est ici énorme. La variation pour l’arrière-molaire atteint le tiers du nombre des lames, ce qui explique la facilité avec laquelle on a pu faire des coupures dans cette espèce. C'est d’ailleurs la plus connue et je n'insisterai point sur ses carac- tères différentiels. Les lames sont en général fines, nombreuses, peu festonnées. Caractère de détail important sur certaines molaires : le festonnement, quand il existe, intéresse tout le cordon d’émail. Sur certaines autres pièces, ledit festonnement n'atteint pas toute l'épaisseur et offre une réduction de ce que l’on observe sur l’Elephas meridionalis. Les digitations d’une lame non usagée sont fines, nombreuses et sont loin d’être aussi massives que celles des lames dentaires de l’'Élephas antiquus et de l'Elephas meridionalis. Le rapport entre la largeur et la hauteur des lames est intermédiaire de ce qu’on 18 septembre 1912 Bull, Soc. géol. Fr. XI. — 30 466 G. PONTIER! observe chez les deux espèces précédentes. Au point de vue den- taire, on peut considérer deux types : un type franco-italien à émail plus large et plus festonné, un type sibérien à émail beaucoup pius fin. Le Mammouth est aussi mieux connu comme ostéologie ; en dehors du grand squelette trouvé par Adams sur les bords de la Léna, le musée de Saint-Pétersbourg possède le beau squelette de la Berezowska et surtout les débris anatomiques si intéres- sants déterrés sur les bords de la Yana (Mammouth de Sanga- jurach). Dernièrement dans une note publiée dans les Comptes rendus de la Société géologique de France, j'ai signalé la trou- vaille que j'ai faite du squelette complet d'un Mammouth du Bassin de Paris que je reconstitue et auquel je consacrerai ulté- rieurement une étude. Quand on trouve les défenses accompagnées des dents, la dia- gnose est toute faite; seul le Mammouth a les défenses spiralées. Ce caractère bien qu'il existe chez l'Elephas Ganesa, n'est bien franc que sur l'Elephas primigenius; l'Elephas antiquus a ses défenses droites etl'Ælephas meridionalis les a légèrement courbées comme celles de l'Ælephas indicus. Les caractères donnés dans les diagnoses génériques des trois grandes espèces de Proboscidiens européens, ont eu longtemps toute leur valeur pour la détermination. Nombre de formes trouvées dans les gisements classiques pouvaient leur être rapportées. Mais dans la suite des recherches, on mit à Jour des spécimens à formes intermédiaires, s'éloignant par certains caractères des échantillons typiques. Le premier, Jourdan de Lyon signala sur des dents provenant de læ région lyonnaise et rapportées précédemment au Mam- mouthuneréduction de la formule dentaire accompagnée d’épais- sissements dans la bande d'émail. Certaines dents conservées au Musée de Lyon avaient une tendance à la dilatation. Comme le nombre de lames à l’arrière-molaire était de 20 à 22, Jourdan créa une nouvelle espèce, l'Ælephas intermedius (pI. X ; fig. 5). Le squelette de l'Eléphant du Musée de Lyon aurait appartenu à cette variété; ce n'est pas le lieu ici d'en discuter l'ostéologie, Jourdan considérait cette espèce comme intermédiaire entre l’Elephas primigenius et l'Elephas antiquus. En réalité l'Elephas inter- medius n'est qu'une variété de l'Ælephas primigenius. Falconer en étudiant les dents d'un Eléphant provenant du gisement de Gray-Thurrock, datant de l’âge de l’Elephas anti- ÉLÉPHANTS QUATERNAIRES 467 quus, mit en rehef ce fait que l’Ælephas antiquus peut offrir une diminution de hauteur des lames avec réduction de la for- mule dentaire, et augmentation de la dilatation angulaire. I devient un pseudo-loxodonte, et Falconer le rattacha à l'espèce décrite par Goldfuss sous le nom d'Ælephas priscus. Subséquemment, Adams, dans sa monographie des Eléphants d'Angleterre, fait trois variétés d’antiquus pour éviter de trop nom- breuses coupures. Une variété A, la broad variety à large couronne avec les lames rapprochées de formule x-20-x. Une variété B, à couronne étroite festonnée, type normal de l’Elephas antiquus. Une variété G, équivalente à la forme rattachée par Falconer à l’'Elephas priscus. En revisant la classification des Proboseidiens fossiles, M. le professeur Pohlig remarqua que dans certains gisements à faune intermédiaire, datant de la fin du Sicilien et passant au Quater- naire, à Cromer par exemple, certaines dents rapportées à l’Ele- phas meridionalis avaient en réalité une formule plus élevée xæ-20-x, une table large et certains caractères dans l'émail rappelant ce qu’on observe chez l'Elephas meridionalis. Dans son travail, M. le professeur Pohlig fait remarquer que certaines dents, soit par suite d'usure, soit par atavisme présentent une forme tapinodisque pouvant donner le change pour l'Elephas meridionalis. A Rixdorf, près Berlin, le même auteur a signalé l’associa- tion de ces dents à table large et à émail épais avec le Rhinoce- ros Mercki. L'espèce se serait donc développée dans lé Quater- naire, parallèlement avec l'Elephas antiquus, sans v être ratta- ché par aucun lien. Le professeur Pohlig a fait une nouvelle coupure dans laquelle il a fait rentrer la variété A d’Adams, (broad variety de l'Elephas antiquus) et certains types à forme atténuée, offrant æ-19-> à x-20-x, rapportés antérieurement à l’'Elephas meridionalis. I en a fait l’Elephas Trogontheri. Dans une communication personnelle qu'il m'a faite, M. le professeur Pohlig m'a assuré avoir trouvé dans le Forest Bed des pièces ostéologiques permettant de fixer les caractères de lÆlephas Trogontheri. Si on considère la série des travaux sur la question publiés par le même auteur, on voit qu'il fait rentrer dans la coupure Ælephas Trogontheri une seconde chaine contenant des formes rattachées à l'Ælephas primigenius et équivalentes de la forme intermedius. Cette forme aurait de 22 à 24 lames à larrière-molaire et confinerait à l'Elephas primigenius. Dernière- 468 G. PONTIER ment un autre auteur M. Pavlow, a décrit un Éléphant à forme intermédiaire encore, Ælephas Wäüsti, coupure qui doit être rattachée à Elephas Do Voilà l’état actuel de la question qui apparait comme très com- plexe et n’est pas encore tranchée d’une façon absolue au point de vue de l’évolution des espèces de nos Éléphants quaternaires. Je me permettrai de faire les remarques suivantes. Si on veut faire une étude sérieuse au point de vue dentaire chez les Pro- boscidiens, ilest utile, chez les Eléphants, de faire porter les com- paraisons sur les Deere) Il au que l’arrière-molaire soit moyennement usagée. Dans une molaire qui a séjourné longtemps dans la mâchoire, les lames sont évidemment coupées par la détrition, près de leur insertion sur la racine. Aussi il en résulte un espacement plus grand, une augmentation de l'épaisseur du cordon d’émail et une réduction des lames. Une dent d'Elephas primigenius coupée très bas, peut au premier aspect en imposer pour une molaire d'Elephas Trogontheri et même d’Æ. meridionalis. Mème raison- nement pour l’Elephas antiquus; cependant dans cette espèce, la dilatation angulaire vient en aide pour la diagnose. Mais alors une dent d’Ælephas antiquus coupée trop bas peut sembler appartenir à à l'Elephas priscus. Comme confirmation de ce que javance Je joins à cette étude la figure d'une molaire d'Elephas primigenius provenant de la ae (pl. X ; fg:18);1elletamée excessivement usagée et il est inutile d'insister sur la différence qu’elle offre, à première vue, d’une table ordinaire de Mammouth Sibérien. Les dents de lait, la pénultième et l'anté-pénultiéme vraies ont, par suite d’atavisme, des caractères quelquefois intermé- diaires. [l faut se méfier de ces matériaux dans des diagnoses d'espèces nouvelles. Elles n’ont d'intérêt réel qu'associées à l’ar- rière-molaire . Il faut tenir compte aussi des fluctuations individuelles. Comme exemple, j'en donnerai certaines que J'ai observées à Tilloux, et dont j'ai fait plusieurs études dans les Annales de la Société géologique du Nord. A Tilloux, l'Elephas antiquus domine; il s'y joint de rares échantillons d'Elephas Trogontheri et d'E. primigenius ; un sur douze dans mes séries. J’ai, en étudiant les arrière-molaires, signalé que la moitié représente le type classique de Chelles, d’autres ont une tendance à perdre la dilatation angulaire, et représentent un type analogue à ce qu'on observe chez Elephas ÉLÉPHANTS QUATERNAIRES 469 namadicus et Elephas Colombi; certaines présentent une for- mule basse æx-15-x et conservent leur dilatation angulaire, mais ont des lames moins hautes, rappelant les types archaiques de l'Elephas antiquus dont M. le professeur Pohlig a fait la variété ÂVesti. Cependant ces Éléphants sont contemporains et il faut plutôt. voir dans ces variations des caractères ancestraux qu'une évolution faite sur place. Dans un autre ordre d'idées j'ai fait des recherches dans la vallée de l'Aù qui ont porté sur l'Elephas primigenius, pris dans une longue série de niveaux. J'ai collecté les dents provenant d'au moins 150 individus. La formule dentaire des Éléphants d’Arques varie de æ+-20-x à æ-28-x. Une série reproduit les formes de l’Ælephas intermedius où de la coupure Trogontheri; elle a la formule #-20-x... à … x-23-x et présente un émail plus épais et plus irrégulèrement festonné. Certaines dents, ainsi qu'on peut s'en rendre compte dans l’une des photographies annexées (pl. X, fig. 7), ont des tendances à un gonflement angulaire qui n'a d’ailleurs pas les caractères de la vraie dilatation de l'Elephas antiquus. Une seconde série présente le type ordinaire et le type sibérien, représentés par des formules æ-24-r à x-26-r et x-28-r; une dent paraît avoir eu la formule +-29-x et les lames sont d'une finesse extrême. Dans le cas présent les premières sont à un niveau inférieur, les secondes à un niveau moyen, les plus fines à un niveau nette- ment supérieur. Ici, en dehors des fluctuations individuelles, il y à pu avoir une évolution due au temps, l'espèce s étant maintenue dans le pays de l'Acheuléen au Magdalénien. Mal- heureusement je n'ai de documents ostéologiques sérieux que sur un individu provenant de la partie supérieure des alluvions de l’Aà et reproduisant le type sibérien. Il aurait été très inté- ressant de comparer ce type à ceux du niveau inférieur. Peut-être la chose sera-t-elle rendue possible par des découvertes subsé- quentes. Déjà depuis longtemps, M. d'Ault Duménil a signalé que, si on compare les molaires des Mammouths trouvées dans les envi- rons d’Abbeville dans l'Acheuléen à celles trouvées dans le Mag- dalénien, on constate que ces dernières ont leurs lames plus fines et moins festonnées (voir de Mortillet, Préhistorique). L'année dernière, M. Changarnier, conservateur du Musée de Beaune, dans une très intéressante étude sur les Éléphants quaternaires trouvés dans les environs de Beaune, région où l'Elephas intermedius de Jourdan est commun, est arrivé à des résultats analogues à ceux auxquels Je suis arrivé, il a montré 470 G. PONTIER que dans les environs de Dijon la formule du Mammouth varie de x-24-r à x-2$-x et que la variété intermedius est représentée par une formule variable æ-20-x à x-24-x. On pourrait multiplier les exemples, mais nous nous arrêterons là dans cette étude. En résumé, en dehors des petites fluctuations qu'on peut considérer comme individuelles chez les grandes espèces de Pro- boscidiens d'Europe, on peut réduire les grandes variations à l'expression suivante : Il a existé dans le Chelléen des formes à tables larges, ayant une affinité avec l'Ælephas meridionalis, confondues longtemps avec l'Elephas antiquus, par suite du nombre des lames, mais n'ayant aucun rapport avec lui. Ces formes ont -18-x à x-20-r. C'est l'Elephas Trogontheri du professeur Pohlig. Parallèlement, le Mammouth débute par la forme intermedius ayant des dents à lames plus larges, en plus petit nombre et ayant des points de similitude avec la forme précédente. Cette forme est localisée dans l’Acheuléen et dans le Moustérien infé- rieur. Le professeur Pohlig la rattache à une série touchant l'Elephas Trogontheri. Du Moustérien au Magdalénien l'Elephas primigenius pré- sente une augmentation de la formule dentaire el une spéciali- sation de ses caractères. Pour l'Elephas antiquus, du moment où on lui enlève la broad variety d'Adams, il présente des formes homogènes et n'offre que quelques types où la dilatation angulaire le rapproche de l'Elephas africanus. Que conclure de ces résultats ? Au premier abord on pourrait être tenté de considérer certaines espèces quaternaires comme dérivant les unes des autres, étant donné qu'elles paraissent s'être succédé, mais en réalité le pro- blème est plus complexe. L’invasion de l'Europe par le genre Elephas s'est faite graduellement, étant donné que l'évolution du genre a eu lieu dans l'Inde dès la fin du Miocène, Il pourrait être rationnel d'admettre que nos grandes espèces plio-pleistocènes dérivent de rameaux phylétiques parallèles ; l'importance de cette théorie a été signalée par M. le professeur Depéret dans un de ses derniers ouvrages. Il paraît s'être produit des phénomènes de convergence entre l'Elephas primigenius et l'Elephas meridionalis ; par exemple par l'intermédiaire de l'Ælephas Frogontheriet de l'Elephas inter- medius dont les formules dentaires ont des points communs. Les ÉLÉPHANTS QUATERNAIRES Pa derniers représentants de l'£lephas meridionalis à type atténué ont pu avoir une formule équivalente à celles des premiers représen- tants de l’Élephas primigenius à type primitif. Si on étudie les espèces indiennes dont sont certainement dérivés nos types euro- péens, on voit, à première vue, qu une espèce, l'Elephas planifrons a beaucoup de rapport avec l'Elephas meridionalis. De même une forme assez voisine de l'Elephas planifrons, l'Elephas hysudricus. a beaucoup de rapports avec l'Elephas primigenius tant au point de vue ostéologique qu'au point de vue dentaire. En admettant cette filiation on comprendrait que par atavisme l’Elephas meridionalis et l’Elephas primigenius puissent avoir des caractères convergents tout en ne descendant pas directement l’un de l’autre ; les souches dont ils paraissent descendre ayant des points communs. Quoi qu'il en soit, le problème de l’évolution des grands Probos- cidiens est loin d'être encore résolu. Nombre de documents ostéo- logiques nous manquent encore et il faudrait avant de se pronon- cer d’une façon définitive sur une question si complexe connaître tous les points communs que peut présenter l'anatomie des divers Proboscidiens et en particulier des espèces indiennes encore peu connues. Ce n’est que quand on pourra reconstituer en détail les rameaux phylétiques qu'on pourra voir ce qui, dans les variations observées, revient à l'évolution, à la phylogénie ou aux fluctuations indivi- duelles. ù 2 EN ‘ HE. M #s sp fs AVIS . Le Compte Rendu des Séances n’est pas réimprimé dans le Bulletin proprement dit. Le Compte Rendu sommaire des Séances comprend les présentations d'ouvrages, analyses, résumés très courts et observations aux diverses communications, faits en séance ou adressés par la poste. Le Bulletin ne renferme que les notes et mémoires détaillés, présentés en séance. En conséquence les Cahiers des Comptes Rendus som- maires des séances doivent être conservés. Ils peuvent être, en fin d'année, reliés à part ou avec les fascicules du Bulletin. Des tables sont fournies à cet effet. Les comptes rendus sommaires paraissent, en FA dans les quinze jours qui suivent la séance. Deux pages au maximum sont accordées aux nofes originales. Une demi-page (petit texte) est accordée aux observations ou reclifications à une communication quelconque. Un tiers de page est accordé pour les présentations d'ouvrages imprimés. Ces limites comprennent les titres et les notes infrapaginales. La page est de 42 lignes d'environ 60 lettres chacune. Les inter- valles entre les mots et les signes comptent comme une lettre. Les auteurs doivent déposer, à l'issue de la séance. les notes manuscrites concernant leurs communications pour le compte rendu sommaire. Les membres qui ont pris part à des discussions verbales en cours de séance et qui désirent qu'il en soit fait men- tion sont invités à rédiger ces observations ef à les remettre au secrélaire, autant que possible séance tenante. Le Secrétariat ne garantit, dans aucun cas, la publication liééé- rale et in extenso des notes remises. Les auteurs peuvent indiquer les pa‘ sages de leurs communications pouvant être supprimés sans inconvénient en cas de nécessité. 1l est toujours préférable de ne remeltre que des résumés très concis. Les notes et mémoires étant mis en composition aussitôt leur dépôt, les auteurs ont donc tout intérét à remettre leurs manuscrits complets au moment même où ils font leurs communications orales ou écrites. L'impression de {out manuscrit insuffisamment lisible ou incomplet est ajournée et le manuscrit renvoyé à son auteur. PR ET EE TO NE UML or TABLE DES MATIÈRES (TOME XI, Fasacue 6-78). | Pages R. Zeiller. — Note sur quelques yégétaux infraliasiques des environs de Niort (DIT), ESS RER ER SM Re eee NOÉ OS Me RS Lee ete TR RU A NT SU ER 327 F. Priem. — Poissons fossiles de la République Argentine (5 fig., pl. IIet IV). 329 Paul Lemoine. — Les tremblements de terre du Bassin de Paris, leurs relations 5 avec les accidents tectomiques, (oriCaRies) I SRE PNR RER RRSE se 311 R. Chudeau. — Note sur la géologie dela Mauritanie (5 kg: 1 ‘dr fe}: ner 413 Jean Cottreau. — Échinides du Nummulitique en Chalosse (4 fig., pl. Vet VI). 429 F. Canu.— Les Bryozoaires fossiles des terrains du Sud-Ouest de ka France - (6 fig 2 pie VIP RE PT SRE PL RE 7 A Re LR Ge A EE _ 44% H. E. Sauvage. — Sur quelques tonte du Are supérieur du Boulon- : Mars (DL MA) NEA FR SSe RTE RS CM OR RAM À DE 0 TP TN Ge PRET ER NE? Laure 455 G. Pontier. — nd sur les variations dentaires chez les Éléphants quater- pese Dh A) een LE Re SR OR LINE GRR EE tn A ee EE Tarif des tirés à part sur papier du Bulletin. t RE ER es 25 ex. | 5U ex. | 15ex. [100 ex. [150 ex. [260 ex. 1250 ex. 1.Æ6-Ppapes,, ee: 5,50! 7 »| 8,50110 » F3 » [16 » 119 » ] 12 Rens A Bb »16,25| 7,50! 8,75110,25/12,75)15925 or Tee 4 »| 4,95) 5,50] 6,25} 7:75] 9,250, Se NEPRR 3 »| 8,50! 4 » | 4,50/:5,50| 6,50] 7,50 RER ee PR 2:901:2,751 3.5 | 3,20 3,49|:4,25h 4,75 COUVERTURE Imprimée, titre spécial... 4% »1 4,50f 5 » | 5,501 6,501 7,501 8,50 Passe-partout avec titre de | HATROte, be te 1 8» 3,501 4 »° 624,50! .5,50!:6,50) 7,50 Papier couleur sans impres- STOMAS CS Ne A ee Dee 0,50100,79! 4% 14025 4,751,2,25 183078 | MACON, PHOTAT FRÈRES, IMPRIMEURS Le gérant de la Soc, géologique : L. Méxx. | L “i 4: Série, t. XI. — 1911. — N° 9 et dernier 25 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 MARS 1830 A ÊTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR ORDONNANCE DU À AVRIL 19932 QUATRIÈME SÉRIE TOME ONZIÈME FASCICULE À ET DERNIER ? RÉUNION EXTRAORDINAIRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE dans le Jura Feuilles 31-35. PARIS SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 28, rue Serpente, VI 1911 PUBLICATION MENSUELLE DÉCEMBRE 1912 e Se A SOCIÉTÉ. EXTRAITS DU RÈGLEMENT DE L Arr. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l'avancement de la. Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la France, tant en lui-même que dans ses rapports avec les arts industriels et l’agriculture. : Arr. 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Fran- çais et les étrangers peuvent également en faire partie. Il n'existe aucune distinction entre les membres. Arr, 4.— Pour faire partie de la Société, il faut s'être fait présenter dans une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation ! et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. Arr. 38. — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de Novembre EE à Juillet. “54 Arr. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (le 1°" et le 3° lundi 4 du mois). :e Art, #2. — Pour assisler aux séances, les personnes étrangères à la LATE Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. 5 Arr. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire devant elle aucun 3 ouvrage déjà imprimé. : < % Arr, 48. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur a des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent, : Anr. 50, — Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiendra une LA ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement à déterminé. : Arr. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque membre. 2» Arr, 55. — ,.. Il ne peut être vendu aux personnes étrangères à la LA Société qu’au prix de la cotisation annuelle, , Arr. 58. — Les membres n'ont droit de recevoir que les volumes des années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation. Toutefois, les volumes correspondant aux années antérieures à leurentrée dans la So- ciété leur sont cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément LUE à un tarif déterminé. h Art. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou mémoires insérés … au Bulletin, les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un tirage à part. ART. 73. — Chaque membre paye: 1° un droit d'entrée ; 2 une cotisation annuelle?. Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. Re, æ La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, étre remplacée : | par le versement en capital d'une somme fixée par la Société en assemblée | générale (400 francs). Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle (minimum : 1000 francs). 1. Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne connaïi- traient aucun membre qui pût les présenter n'auront qu'à adresser une demande au Secrétariat, en exposant les titres qui justifient de leur admission. 2. Néanmoins sur la demande des parrains les nouveaux membres peuvent n'acquilter, la première année, que leur droit d'entrée, en versant la somme de 20 fr. Le Compte Rendu sommaire des séances de l'année courante leur est F envoyé gratuitement; mais ils ne recoivent le Bulletin que la deuxième année et + doivent alors payer la cotisation de 30 francs. Ils jouissent d’ailleurs des autres : | droits el privilèges des membres de la Societé. #2 | SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE RÉUNION EXTRAORDINAIRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE dans le Jura du 27 Août au 3 Septembre 1911. Les membres de la Société qui ont assisté à la Réunion extraordi- naire sont : MM. Azéma (Colonel L.). MM. Lancrassé (R.). Booxe (Abbé). Lissasous. BourGrar (Chanoine). Lory (Pierre). Corror (L.). Pozo (D). Decérixe (Abbé). Ricue (A.). Eucuèxe (Albert). SAYN. Jopor (Paul). Les personnes étrangères à la Société ayant pris part aux excursions sont : MM. Bucui (D'). MM. Lesrux. FÉVRIER. Marin (Abbé). Girarpor (Abel). Mizror. GUELLE. SIROT. LABORDÈRE. DE VILLARS. PROGRAMME DES EXCURSIONS Dimanche 27 Août. — Matin. 11 heures, rendez-vous à l'Hôtel de Ville de Dôle. Séance d'ouverture, élection du Bureau. Déjeuner à Dôle. Soir. Visite en voiture aux formations rauraciennes el oxfor- diennes des environs d’Authume. Faille de Jouhe. Retour à Dôle par Falletans et Azans pour voir le conglomérat de la forêt de Chaux. Diner et coucher à Dôle. 30 décembre 1912. Bull. Soc. géol. Fr. XE. — 31. PROGRAMME DES EXCURSIONS = —?! = Lundi 28 Août. — Matin. Visite en voiture au Jurassique inférieur d'Amange ; traversée du Massif de la Serre, d'Amange à Moissey. Déjeuner à Moissey. Soir. Assises du Mont-Guérin ; Néocomien de Montmirey-la- Ville ; faille de Menotey. Diner à Dôle. Séance à 8 h. 1/2. Coucher à Dôle. Mardi 29 Août. — Matin. Départ de Dôle en chemin de fer à 1 h. 50 : arrivée à Mouchard à 8 h. 44. Visite en voiture au Jurassique inférieur et au Glaciaire des environs de Pagnoz. Gla- ciaire de Marnoz et Jurassique supérieur d'Aiglepierre. Déjeuner à Salins. Soir. Visite en voiture à la faille de Saint-Thiébaud-lvrey. Recouvrement du bois Méhaut. Diner et coucher à Salins. Mercredi 30 Août. — Malin. Départ en voiture pour Marnoz. Glaciaire et faille des Arsures, Glactiaire du bois de Mouchard, [lot jurassique de la Grange-Fontaine. Ilot jurassique de l'A ber- gement-Mathenai Déjeuner à Arbois. Soir. Visite en voiture au Balhonien anormal de la vieille route d'Arbois-Poligny. Diner à Poligny. Séance à 8 h. 1/2. Coucher à Poligny. Jeudi 31 Août. — Matin. Visite en voiture au Bajocien des Monts de Poligny (galets roulés). Séparation du Bajocien et du / Bathonien aux carrières de Chaussenans. Sables et massifs à Polypiers du Bajocien supérieur de Chaussenans. Déjeuner à Poligny. Soir. Visite au Bathonien de la route de Plasne. Visite aux grottes de Beaume. Diner et coucher à Lons-le-Saunier. Vendredi 1° Septembre. — Matin. Départ de Lons-le-Saunier en chemin de fer à 5 h. 28 pour Gevingey. Visite à l'Urgonien el au Cénomanien de Cesancey. Failles multiples de cette région. Conglomérat tertiaire de Saint-Agnès. Départ à 11 h. 32 de Suint-Agnès pour Cuiseaux. Déjeuner à Cuiseaux. PROGRAMME DES EXCURSIONS 475 1) Soir. Visite au conglomérat de Marciat. Tertiaire el Crétacé de Cuiseaux. Étude des assises renversées à la ferme de la Balme. Retour à 6 h. #2 à Lons-le-Saunier. Dîner à Lons-le-Saunier. Séance à 8 h. 1/2. Coucher à Lons-le-Saunier. Samedi 2 septembre. — Matin. Visite en voiture au J/uras- sique inférieur de Conliège-Briod. Glaciaire de Verges. Double faille de l'Euthe. Déjeuner à Châtillon. Soir. Stalion lacustre de Chalain. Glaciaire de la vallée de l'Ain. Diner et coucher à Lons-le-Saunier. Dimanche 3 septembre. — A {1 heures, Séance de clôture. Visite au Musée de Lons-le-Saunier. BIBLIOGRAPHIE GÉOLOGIQUE POSTÉRIEURE A LA RÉUNION EXTRAORDINAIRE DE 1885. 1886. BourGEear. Observations faites aux environs d’Arinthod et de Saint- Amour. B.S.G.F.,(3), XIV.— Contribution à l’étude de la faune de l'Oolithe virgulienne du Jura méridional, B.S. G. F., (3), XIV. 1887. BourGear. Considérations sur le Jurassique sup. du Jura méridional. B.S.G.F.,(3), XV. —- Note sur les gisements à Osfrea virgula dans le Jura. B.S. G. F.,(3), XV. 1887-1889. DE Lorior. La faune des formations coralligènes de Valfin avec notice siratigraphique de M. BourGEar. Mém. Soc.paléont. suisse. 1888. BourGear. Observations sommaires sur les principales formations géologiques du Jura méridional. B.S. G. FÆ., (3), XVII. 1890. BourGear. Sur la structure de quelques dépôts ferrugineux des ter- rains secondaires. CR. Ac. Sc. 1890-91. Hauc et Kirran. Sur le pli faille de Mouthiers-Haute-Pierre, BAS CG) TUE Ë 1890. L. A. Grrarpor. Jurassique inférieur lédonien. Société d’Emulation du Jura. 1891. BourGEar. Quelques observations nouvelles sur le Jura méridional, B°S:.G.F,,(3), XIX. L — L. A. Grraroor. Jurassique inférieur lédonien (suile). Société d'Emu- lation du Jura. — Hans Scnarpr. Études géologiques sur l'extrémité méridionale de la première chaîne du Jura (Lausanne). 1892. BourGEear. Observations sommaires sur le Boulonnais et le Jura, BAS GARE) TEXXS 476 BIBLIOGRAPHIE 1892 et années suivantes. Publications nombreuses de M. DELEBECQUE sur les lacs français en y comprenant ceux du Jura. — L. A. Grrarnor. Jurassique inférieur lédonien (suile). Société d'Ému- lation du Jura. +893. Krcrax. Sur la constitution géologique du Jura, du Doubs et des régions voisines. A. F. A.S., Congrès de Besançon. — L.A. Giran5oT, Jurassique inférieur lédonien (suite). Société d'Ému- lation du Jura. — Arrae Ricue. Étude stratigraphique sur le Jurassique inférieur du Jura méridional (Thèse). — DeLaron» et Depérer. Les terrains tertiaires de la Bresse. — BourGEar. Quelques mots sur l'Oxfordien et le Corallien des bords de la Serre: BS2G EE (8); XXE — Macxin. Sur la végétation des lacs du Jura. Klincksieck. Paris. 1894. L. À. Gmarnor. Jurassique inférieur lédonien (suite). Société d’Ému- lation du Jura. — Kicran. Contribution à la connaissance de la Franche-Comté sep- tentrionale. — Les collines FUe DPRNENTES et le Jura du Doubs. Ann. Géog., 3° année, n° 11. 1895. L. A. GiRARDOT. Jurassique inférieur lédonien (suite). Société d'Ému- lation du Jura. — BourGrar. Quelques observations nouvelles sur les lapiez. — Le Glaciaire et la Mollasse dans le Jura. B.S. G.F.,(3), XXII. — Boisrez. Structure géologique du bassin tertiaire du Jura aux envi- rons d’Ambérieux. B.S. G.F., (3), XXIV. — Borsre. Sur le Miocène supérieur de la bordure du Jura aux environs d'Ambérieux. B.S. G. F. (3), XXIV. MacGxnix. Les lacs du Jura. Georg. Lyon. 1896. L. À. Girarnor. Franche-Comté septentrionale, Système oolithique. (Comptoir géologique). | — L. A. Girarpor. Jurassique inférieur lédonien (suite). Société d'Ému- lation du Jura. — L. A. Grirarpor. Le Jurassique inférieur lédonien. Communication Congr. Sociétés savantes. Paris. — BourGEar. Sur certaines particularités de la Combe des Prés dans le Jura. B.S. G. F.,(3), XXIV. 1897. L. A. Girarpor. Sur les dépôts glaciaires des environs de Lons-le- Saunier, Communication Congr. Sociétés savantes. Paris. — BourGEar. Sur les changements de faciès que présente le Jurassique autour de la Serre. B. S.G. F., (3), XXV. — BourGearT. Quelques mots sur le Glaciaire du Jura. Annales de la Sociélé scientifique de Bruæelles. — BourGEar. Y a-t-il de la houille dans le Jura. Sociélé d'Agriculture de Poligny. 1898. Deprar. Étude sur les avant-monts du Jura dans la région du Jura. Feuille des jeunes Naturalistes, 29° année. — Decesecour. Phénomènes glaciaires des Vosges et du Jura. Bulletin des Services de la Carte géologique. — BourGEar. Sur quelques phénomènes de glissement dans le Jura. BST ORNE — BourGEar. Quelques points nouveaux de géologie jurassienne. B. SG. (3), XVI. — E. FouRNIER. Études sur la tectonique de la chaîne du Jura. Feuilles des Jeunes Naturalistes. —? SJ —? BIBLIOGRAPHIE 1899. BourGrar. Le conglomérat de la Forêt de Chaux. Annales de la Société scientifique de Bruxelles. 1900. L. A. Grrarnor. Sur les marnes à Am. Renggeri du Jura lédonien. Mémoires de la Sociélé paléontologique Suisse. — Deprar. Le massif de la Serre et son rôle tectonique. B.S. G. EF. XXIX. — Deprar. Étude sur les roches éruptives de la série ancienne dans le Jura Franc-Comtois. Feuille des jeunes Naturalistes, 3° année. — BourGear. Contributions nouvelles à l'étude des formations géolo- giques du, Jura. B.S.G.#., (3), XXIX. 1901. L. A. Grrarpor. Découverte d’affleurements crétacés dans le Jura, Congrès de l'Association franc-comtoise (Montbéliard). — BourGEaT. Sur un filon de minerai de zinc dans la Combe-des-Prés. B'SAGUEe, (E), — E. Fournir. Étude sur la tectonique du Jura. B. S.G. SCENE 1902. L. A. Grrarpor. Sur les glaciers du Jura lédonien. Mémoires de la Soc. d'Emulation du Jura. — BourGEarT. Trois coupes géologiques à travers la Serre. B.S.G.F., (4), D, —. L. A. Girarpor. Plis couchés probables du Jura lédonien. Mémoires de la Société d'Émulation du Jura. — BourGEear. Sur quelques cas de recouvrement de couches dans le Jura. B.S.G.F., (4), IL. — L. A. Girarpor, Deux stations préhistoriques au bord occidental du Jura. Société d’Emulation du Jura. — BourGrar. La Serre et les régions voisines. Annales de la Société scientifique de Bruxelles. — BourGEar. Sur les dépôts ferrugineux de la Franche-Comté. Annales de la Société scientifique de Bruæelles. 1903. L. A. Grrarpor. Aptien à Cesancey, Communication à l'Association Franc-comtoise (Lons-le-Saunier). — BourGEar. De l'influence des rides hercyniennes sur le Jura. Annales de la Société scientifique de Bruxelles. — BourGEar. Sur quelques cas nouveaux de recouvrement de couches dans le Jura. B. S. G. F., (4), IT. 190%. L. À. Grrarpor. Les couches à Am. Renggeri dans le Jura lédonien, Mémoires de la Société paléontologique Suisse. — BourGrar. Sur quelques lacs du Jura qui sont disparus depuis le Glaciaire-B.S.G.F., (4), IV. — LL. À. Ginarpor et P. ne Lorior. La cité lacustre de Chalain, Commu- * nicalion à l'Association Franc-comtoise (Besançon). . — E. Fournier. Nouvelles études tectoniques sur le JuraFranc-comtois. B.S. G.F., (&), IV. — BourGEaT. Sur quelques lambeaux de sables cristallins dans la région sud-ouest du Jura. B. S. G. F., (4),IV. 1905. E. Fournier. Révision des feuilles de Lons-le-Saunier, ete. Bulletin des Services de la Carte géologique. 1905. À. Ricne. Feuille de Lyon au 320.000 comprenant les feuilles de Saint-Claude, etc. Bullelin des Services de la Carte géologique. — BourGEar. Sur la bordure occidentale du Jura entre St-Amour et Salins. B. S.G. F., (4), V. 1906. Derrsecoue. Contribution à l'étude des terrains glaciaires des vallées 1907. 1908. 1909, 1910. lo le BIBLIOGRAPHIE du Doubs et de ses affluents. Bullelin des Services de la Carte géo- logique. BourcGrar. Sur la tectonique de la région de la Faucille. Annales Sociélé scientifique de Bruæelles. E. Fournier. Alimentation d'eaux potables des communes du Doubs, etc., Bulletin des Services de la Carte géologique. BourGear. Observations concernant le Jura. B. S.G.F. (4), VIH. Decerecoue. Sur les terrains glaciaires des feuilles de Pontarlier, Besançon et Lons-le-Saunier, Bulletin des Services de la Carte géologique. BourGraT. Sur trois niveaux à Bryozoaires dans la région de la Serre. B.S.G.F.,(4), NEIL | 3ourGEear, Les terres cultivables du Jura. Revue viticole de Poligny. BourGear. Sur les failles courbes des environs de Salins. B.$S.G.F (4), VIII. BourGrar. Quelques remarques orogéniques sur le Jura. Société d'Emulalion du Jura. BourGear. Sur la faille de Trois Châtels. B.S. G. F., (4), IX. BourGEar. Sur trois cas de surcreusement glaciaire. Annales de la Sociélé scientifique de Bruæelles. BourGEar. Un cas d’ennoyage d’un synelinal sous la montagne d’Avi- “non. DS: (4) IX; E. ne MarGeniE. La structure du Jura. Conférence faite à Lausanne. BourGear. Glaciaire ancien de la Combe-des-Prés (Jura). Annales de.la Société scientifique de Bruæelles. BourGEar. Sur les failles courbes de la lisière du Jura entre Salins et Besançon. B.S. G.F., (4), IX. Tsyroviren. Première chaîne du Jura méridional entre le Reculet et la Mantière (Genève). J.-B, Marrin, Le Jura méridional, Étude de géographie physique (Thèse, Paris). CARTES A CONSULTER 1° Feuilles de la Carte géologique de la France à 1/80000 : 126, Besançon ; 138, Lons-le-Saunier ; 149, Saint-Claude. 20 Carte géologique du Doubs, par Résoz, 1871. — — du Jura dolois, par M. Jourpy, 1871 {Bulletin de la Sociélé géologique de France). — _ du Jura salinois, par Marcou, 1846 (Mémoires de la Sociélé géologique de France). du Jura, par frère OGÉRIEN, 1867. — —- du Jura Neuchatelois, par Jaccarp. — _- de Saint-Claude, par EraLoN, 1857. — _ de la Bresse à 1/320,000, par DELAFOND ET DEPÉRET, 1893. = — Carte tectonique du Jura, par Rozrier (Annales de Géographie), 1903. — — Esquisse de la Serre, par DEprar, 1900. Séance d'ouverture du 27 Août 1911. PRÉSIDENCE DE M. COLLOT, PUIS DE M. LE CHANOINE BOURGEAT La séance a lieu à 10 h. 1/2, dans une des salles du Collège munici- pal de Dôle, mise gracieusement à la disposition de la Sbajate par M. le Maire et M. le Péne al du collège. Elle s'ouvre sous la présidence de M. CozLor qui rappelle la session extraordinaire Lenue par la Société dans le Haut-Jura il y a 26 ans, en 1885, et le grand intérêt qu'offrirent les excursions dirigées par MM. Marcel Bt et Bourgeat aux envi- rons de Saint- Claude. Il se félicite, avec tous les notibres présents de la Société, de pouvoir étudier cette fois sous la même direction de M. Bourgeat, la bordure occidentale du Jura, où tant de problèmes se posent, qui ont sollicité de nouveau l'attention dans ces dix dernières années surtout, et qui ont soulevé de multiples discussions. On procède ensuite à l'élection du bureau de la Réunion extraor- dinaire. Sont élus : Président, M. BourGgat; Vice-président, M. Cor- Lor; Trésorier; M. LanGrassé; Secrétaire, M. DeErépine. _ M. Collot cède Ja présidence à M. BourGrar. Celui-ci souhaite la bienvenue à ses collègues. Il les remercie de l'honneur qu'ils viennent de lui faire en l'appelant à la présidence et de l'intérêt qu'ils témoi- gnent à ses travaux. Il remercie également M. le maire de Dôle et M. le Principal du collège de la gracieuse hospitalité qui est offerte à la Société. -M. Bourgeat fait ensuite connaître le programme des excur- sions qui auront lieu au cours de la session, et donne le plan détaillé de celles du dimanche 27 et du lundi 28. Dans la prenuère, les membres étudieront le Rauracien d’Authume, le contact des formations jurassiques et triasiques le long de la faille de Jouhe- Archelange. L'excursion du lundi comportera la traversée de la Serre entre Amange et Moissey, l’étude du Permien d'Offlanges et la visite au Néocomien de Montmirey-la-Ville. Au sujet du Permien d'Offlanges, M. Bourgeat fait remarquer qu'une excur- sion récente, quil a faite entre ce village et la Serre, lui a mon- tré que les coupes qui en ont été données, y compris les siennes, ont besoin d’être modifiées. Un travail de creusement dans le chemin qui se rend vers la Serre lui a fait voir que ce Permien, bien reconnaissable aux galets de gneiss quil contient, plonge au-dessous d'Offlanges vers la Serre ou vers l'Est au lieu de plonger vers l'Ouest. Il serait à désirer, — ajoute-t-il —, qu'il fût possible d'étudier tous les abords de ce massif dont l’orographie fut, en 1872 l’objet d’un travail magistral de M. le général Jourdy et de travaux plus récents de la part de MM. E. Fournier, Bourgeat et Deprat:; 480 RÉUNION EXTRAORDINAIRE mais la visite du Jura occidental réclame la plus grande partie des excursions. M. Bourgeat annonce la mort de M. Dumas, membre de la Société ; il exprime à la famille les regrets et les condoléances de la Société. Enfin il lève la séance en proposant à la Société d'aller visiter la maison natale de Pasteur, en hommage à la mémoire de l'illustre savant, Séance du 28 Août 1911 PRÉSIDENCE DE M. COLLOT En raison de la chaleur on décide de tenir la séance après déjeuner à 2 heures à l’école communale de Moissey. Le procès-verbal de la séance du 27 Août est lu et adopté. M. Bourgeat rend compte des excursions de la veille et de celle du matin. Excursion du 27 Août à Authume et à Jouhe. Le départ a lieu à 2 heures en voiture pour Authume. On s'arrête d’abord à moitié chemin entre Authume et Dôle, à une tranchée ouverte vis-à-vis le champ de manœuvres de la cavalerie dans le Rauracien dont les bancs minces formés de calcaire, grossière- ment oolithique, sont assez riches en fossiles. On y recueille Cidaris florigemma Ln., Hemicidaris crenularis AG., Glypticus hieroglyphicus AG., Terebratula insignis, ete.; puis, dépas- sant Authume, on se rend tout près de la petite station d'Arche- lange, entre Archelange et Authume, à une tranchée toute fraiche du tramway, ouverte dans le même Rauracien jusqu'aux marnes oxfordiennes. Là, les fossiles sont plus abondants. À ceux trou- vés précédemment s'ajoutent Pecten episcopalis ne Lor., Pecten subspinosus ScHLOTH, Megerela pectunculoïdes Scacor. et des variétés nombreuses de l’Ostrea nana D'Or8. En arrivant aux marnes oxfordiennes on récolte de nombreux exemplaires de Pholadomya voisines de la Pholadomya exaltata. C'est immédia- tement au-dessus de ces marnes qu'on voit surgir comme de petits massifs de Polypiers qui s’étalent ensuite en champignons à structure saccharoïde {fig. 1). On y rencontre aussi quelques poches d'argile rouge, provenant de la décalcification du calcaire. Pour arriver à la faille de Jouhe, peu distante, on traverse l'Oxfordien, qui est en contact au Sud avec du Bathonien supé- rieur et au Nord avec du Bathonien inférieur. Il ya donc là une EXCURSION DU 27 AOUT 1911 481 première faille qui a été bien marquée sur la feuille de Besançon. Au delà de ces formations bathoniennes se montre une source puis on atteint tout à coup l’Infralias (fig. 2), oublié sur la Carte, et les Marnes irisées. C'est le commencement de la grande faille qui limite la Serre au Sud-Ouest. La Société se rend de là à Arche- lange pour en voir le prolongement. Là, la faille est plus impor- tante encore, car elle met en contact le Rauracien avec le Trias. Après avoir pris un rafraîchissement gracieusement oifert par M. le curé d’'Archelange, la Société se dirige rapidement vers la forêt de Chaux en traversant le Doubs sur le nouveau pont de Baverans. FiG. 1. — Coure pu RAURACIEN PRÈS DE LA STATION D'ARCHELANGE. a, Argile d’altération; 1, Marnes oxfordiennes; 2, Marno-calcaires à Pholado- myes; 3, on coralliennes en champignon à la papue supérieure des marno- calcaires : , Lits de calcaire à Cidaris et à Polypiers; 5, Bancs minces de cal- caire à ace florigemma, Glypticus hieroglyphicus. . Arrivée à l'entrée de la forêt de Chaux, lle s'engage le long ie la voie ferrée qui va sur Mouchard et Dé sen à une ne fraiche où le conglomérat de la forêt est bien visible (fig. 3). On le voit sur 7 à 8 te d'épaisseur formé de blocs roulés variant de la grosseur du poing à celle d’une noix, qui sont confusément mêlés mais bien lavés. Seule une petite lentille de sable argileux légèrement micacé s'y trouve horizontalement enclavée. Baverans Station Tremblay d'Archelanger AT Jource de Baverans F1G. 2. — Coure pu TremBLay À BAVERANS. — Long. 1/120 000 : haut. 1/30 000. 1, Muschelkalk ; 2, Marnes irisces ; 3, Infralias; 4, Bathonien inférieur; 5 et 6, Bathonien moyen; 9, Oxfordien marneux; 8, Corallien; 7, Astartien; F,F, Failles. La Société étudie la nature de ces blocs. Comme ils ont été tantôt rapportés aux Alpes, tantôt aux Vosges, il était intéressant d'en examiner la constitution. La plupart sont des quartzites ES es 19 RÉUNION EXTRAORDINAIRE laiteux, mais il s’y mêle beaucoup d’autres roches, telles que des chailles poreuses, des jaspes rouges, des leptynites à mouches de mica. M. Collot fait remarquer qu'on n'y trouve pas, là du moins, des roches vertes {schistes à chlorite, à séricite, à amphibole) des Alpes. FiG. 3. — CONGLOMÉRAT DE LA FORÈET F1G. 4. — CoNGLOMÉRAT DE DE CHAUX SUR LA VOIE FERRÉE DE LA FORÊT DE CHAUX PRÈS Dore À PONTARLIER. D'AZANS. 1, Conglomérat à gros blocs; 2, Sable micacé: 3, Argile jaune de surface. Revenue près du Doubs, la Société longe, pour rentrer à Dôle par Azan ce même conglomérat sur un parcours de plus d'un kilomètre. Elle constate, comme M. Bourgeat l'avait annoncé, qu'il passe en certains points à quelque chose d’analogue à la Nagelfluh, par cimentation des blocs, et que, près d'Azan, les sables micacés, que la feuille géologique place au-dessous s’inter- calent et se substituent même aux blocs (fig. #4). Le retour à Dôle s'effectue à 8 heures du soir pour le diner. Au sujet de cette excursion, M. Collot déclare très nette la démonstration faite par M. Bourgeat que les sables micacés marqués m* par Marcel Bertrand dans la forêt de Chaux, sont, sur les points visités, intercalés dans les cailloutis, comme un simple épisode de diminution locale et momentanée de la vitesse des eaux. Quant aux caioutis, voici les éléments qu'il a recueillis dans la première tran- chéé du chemin de fer : grès lustrés gris, souvent piquetés de rouille, quartz laiteux, chailles généralement poreuses, quelques jaspes rouges, des jaspes verts paraissant être des schistes argileux silicifiés, lepty- nites à mouches de mica noir, pegmatites à petite éléments, pegma- tites schisteuses à feldspath finement saccharoïde, enfin une porphy- rite verte avec grands cristaux de feldspath, sans altération notable. L'absence de schistes à chlorite, à séricite, à amphibole, des Alpes, est à remarquer. Si elles avaient existé ces roches se seraient conservées mieux encore que les roches granitoïdes indiquées ci-dessus. Elles abondent parmi les éléments alpins des moraines du Jura. Les grès lustrés sont ici moins homogènes, moins blancs que ceux des Alpes. Ces constatations viennent à l'encontre de la pensée qu'on a eue de faire venir ces cailloux des Alpes par le Rhône et le Rhin réunis au Doubs. => AXE EXCURSION DU 27% AOUT 1911 483 Dès lors c'est dans les Vosges qu'il faut chercher leur origine. Si Pon n’a pas trouvé de granite à amphibole, M. Collot n’en a pas trouvé davantage dans les one actuelles dela Saône. Le fait est peu sur- prenant du reste, si l'on considère le peu d'étendue de cette roche dans le bassin de la S Saône et aux flancs des ballons d'Alsace et de Servance. Les porphyrites sont plus abondantes dans la Saône, mais elles ne manquent pas dans les cailloutis de la forêt de Chaux. Les quartzites sont analogues et les quartz blancs de la forêt de Chaux paraissent provenir du démantèlement du Grès vosgien qui les ren- ferme abondamment. Les chailles poreuses proviendraient du Jura. A l'appui de ces observations, M. P. Lory remarque que les quartzites de la région rhodanienne ont rarement l'aspect de ceux de la forêt de Chaux. Il rappelle l'hypothèse formulée à diverses reprises, et notam- ment par Ed. Brückner, qui regarde les grands cônes de déjection à éléments altérés, tels que celui de la forêt de Chaux, comme antérieurs aux derniers mouvements du Jura. En Bas-Dauphiné, MM. Kilian et Gignoux, ont décrit une terrasse, à éléments encore altérés, emboîtés dans le poudingue des plateaux : des observations analogues ont-elles été faites ici ? M. Bourgeat répond qu'il n'a jamais vu qu'une terrasse, mais qu'il ne peul se prononcer sur ce point d’une manière absolue. Excursion du 28 Août, à travers le Massif de la Serre. La Société part de Dôle en voiture à 6h. 1/2 par la grande route de Besançon. Vis-à-vis Baverans elle coupe une vallée sèche qui descend à droite vers le Doubs : M. Bourgeat, qui la fait remarquer, est d'avis qu'elle est due à l’affaissement du Rauracien, peu épais en cet endroit, par-dessus un cours d’eau souterrain qui ravine les marnes oxfordiennes et donne lieu à la belle source de Brevans. On n'y rencontre en effet pas d'alluvion. En vue de Rochefort on coupe un lambeau du conglomérat de la forêt de Chaux, qui monte jusqu'à cette altitude. Prenant à gauche, la Société arrive à Amange où elle aperçoit une belle source dont les eaux s'échappent au niveau des marnes supérieures de l'Oxfordien. Leur abondance par cette sécheresse prolongée atteste que leur bassin d'alimentation est assez étendu. Au-dessus du village, la Société atteint les assises du Juras- sique inférieur relevées au Nord vers la Serre et plongeant vers le Sud (fig. 5). Une double faille en forme de V, dont le sommet est près d'Amange, et la base sur la Serre le met en 48% RÉUNION EXTRAORDINAIRE contact avec le Rauracien, à l'Ouest, l'Oxfordien puis le Raura- cien à l'Est. Les premières assises qu'elle observe sont des calcaires gre- nus, bleuâtres à l’intérieur, mais jaunes à leur surface et pétris de débris d'Échinodermes et de Bryozoaires avec quelques lits marneux intercalés. On y trouve Zeilleria digona Sow. et des débris de grosses Huîtres. Au-dessous viennent des calcaires blanes compacts, puis une série assez puissante de calcaires oolithiques, puis des calcaires un peu jaunâtres et fissiles avec deux assises marneuses à Osfrea acuminata Sow., Rhynchonella varians D'Or8. et Pholadomya Murchisoni Sow., dont l'ensemble paraît représenter le Bathonien. En avançant vers la Serre, on voit paraître au-dessous de ces assises des calcaires bruns suboolithiques, puis des calcaires à Entroques, puis à nouveau des calcaires oolithiques violacés aveclits marneux, puis enfin des marnes à Bryozoaires avec une petite couche de minerai de fer en grains libres. $: N. Amange Moss ey F1G. 5. — COUPE NORD-SUD DE LA FORET DE LA SERRE. Long. 1/75 000; haut. 1/60 000. 1, Calcaire grumeleux avec marnes à débris d'Échinodermes (Bathonien supé- rieur); 2, Caicaires compacts (Bath. moyen); 3, Calcaires oolithiques (Bath. moyen); 4, Calcaires fissiles avec lumachelles à Ostrea acuminata (Bath. infé- rieur) ; 5, Calcaires bruns clairs à Ammonites Blagdeni (Bajocien supérieur) : 6, Calcaires à Entroques (Bajocien moyen); 7, Calcaires violacés avec lits . marneux ; 8, Lias recouvert par la végétation ; 9, Grès vosgien en couches hori- zontales ; 10, Grès et poudingue rougeâtre permien; a, Fausse eurite; b, Peg- matite. Ce minerai de fer n'est pas exploité, mais les calcaires à Entroques donnent une bonne pierre pour la construction et les calcaires blancs compacts du Bathonien sont utilisés pour l'entretien des routes. Les assises marneuses à Ostrea acuminata fournissent un excellent amendement pour les terres. Le Lias qui vient au-dessous est masqué par la végétation. Il forme le fond d'une vallée très étroite que l’on traverse pour arriver au terrain primitif de la Serre. Les premières formations atteintes sont du gneiss dont le pendage est vers le Sud comme celui du Jurassique inférieur, mais avec une inclinaison plus forte (fig. 5). A mesuré que l’on monte dans le massif, on voit le pendage s’atténuer, puis chan- (214 EXCURSION DU 27 AOUT 1911 48 ger de sens pour reprendre ensuite la première direction Nord- Sud, ce qui montre que la Serre est formée de plusieurs plis. À 1 km. à peu près de l'entrée, tout près de l'abri du cantonnier, on remarque un filon de pegmatite altérée dont les débris for- ment une sablière (fig. 6). Un autre filon s’observe un peu plus haut, à gauche du même chemin. CE PALIN 777 LL. F2 0 B A A F1G. 6. — FILON DE PEGMATITE A Fi1G. 7. — STRATIFICATION ENTRECROISÉE LA SERRE. DES SABLES DES GRÈS VOSGIENS. À.A, Gneiss ; B, Pegmatite. 1, Gneiss: 2, Sable du Grès vosgien. ) , 1 O ] , 9 On atteint enfin, tout près du sommet de la Serre et du chemin dit de la poste, le Grès vosgien, dont la stratification est presque horizontale. Au chemin de la poste, il est assez consistant, mais plus loin vers Moissey, on le trouve à l'état de sables à stratif1- cation entrecroisée. Cette disposition est surtout bien visible à une carrière située à droite de la route (fig. 7). Il s'en présente une autre semblable, mais plus petite, à gauche avant de des- cendre, sur Moissey. N ; 0fFlanges S. L ÿ /2 Serre Fi. 8. — Coupe pu PERMIEN ET pu TRIAS PAR OFFLANGES. — Long. 1/75 000 : haut. 1/30000. 1, Gneiss: 2, Permien: 3, Grès bigarré:; 4, Mus- chelkalE ; 5, Marnes irisées. Arrivée de l’autre côté de la Serre, en vue de Moissey, la Société se trouve en présence d’une carrière où l’on exploite une roche verdâtre à l'intérieur et rouge à la surface, toute remplie de cristaux de pyrite, qui paraît former un épais filon et qui a été désignée improprement du nom d’eurite. Une discussion s'élève au sujet de cette roche, M. Azéma la regardant comme une porphyrite, M. Collot comme du grès altéré. On remonte en voiture et on traverse rapidement des affleure- ments peu visibles de Permien rougeûtre pour se rendre à Offlanges. 186 RÉUNION EXTRAORDINAIRE A l'entrée du village la Société observe les cargneules du Trias légèrement inclinées vers le Nord-Ouest ; elle aperçoit par delà dans les vignes, les Marnes irisées qui donnent aux terres une couleur lie de vin. Descendant vers la Serre, elle rencontre aux fossés rafraichis du chemin le Permien rougeûtre gréseux riche en morceaux de gneiss et incliné vers la Serre, comme M. Bourgeat l'avait annoncé à Dôle (fig. 8). L'heure avancée ne lui permet pas de descendre jusqu'au fond de la vallée des Croisières ; mais puisque le Permien paraît se relever de l’autre côté de cette vallée, on admet que la vallée correspond à un synclinal. On remonte en voiture à Offlanges et on arrive pour déjeuner à Moissey. Au sujet de cette excursion, M. Collot fait observer que le Jurassique inférieur que l'on a traversé entre Amange et l'entrée dans le gneiss, ressemble beaucoup à celui de la Côte-d'Or. Les calcaires grenus, avec débris d'Échinodermes et de Bryozoaires et lits marneux intercalés, se retrouvent aux environs de Dijon et de Nuits, avec cette seule diffé- rence qu'ils y sont un peu plus riches en marnes. Ils ÿ ont fourni Am- moniles tumidus, Zeilleria divionensis, Pholadomya divionensis, dans la partie supérieure, quiest la dalle nacrée callovienne. A leur base se rencontrent £udesia flabellatum, Zeilleria digona Sow. à coins accen- tués, Rhynchonella major qui accusent le sommet du Bathonien J*,. Aux calcaires compacts qui sont dessous, correspondent les calcaires compacts de Comblanchien SRE Les calcaires oolithiques sont les calcaires 7,”, également oolithiques de la Côte-d'Or. Les calcaires fissiles et marnes avec lumachelles d’Ostrea acuminata répètent ici les formations 7, de la Bourgogne. Les calcaires bruns clairs, avec oolithes, se parallélisent avec les calcaires à Ammoniles Blagdent et Gervillies de la Côte-d'Or, et les calcaires à Entroques se présentent, comme dans la Côte-d'Or, dans la partie moyenne du Bajocien. Enfin les calcaires violacés avec petits lits marneux seraient les correspondants des calcaires compacts à petits bancs alternant avec des schistes marneux, qui dans la Côte-d'Or contiennent l'Amm. Sauzei et qui ont donné à leur extrême base à Semur, l'Amm. Mur- chisont. Au-dessous, dans la Côte-d'Or, on ne trouve pas de minerai de fer, mais un grès excessivement fin sans fossiles, qui passe peu à peu au Toarcien, dont le niveau fossilifère le plus élevé est celui à Amm. fallaciosus et Amm. striatulus. EXCURSION DU 27 AOUT 1911 += a + Il fait observer aussi que la roche qui a été étudiée près de la mai- son du cantonnier rappelle les leptynolites de Bretagne. L’alhignement du mica y marque encore la schistosité d’une façon très apparente. Enfin l’eurite observée près de Moissey, et regardée par Marcel Bertrand comme un grès, doit être réputée telle, de l’avis de M. Collot. Si le fait n'est pas toujours apparent à l'œil nu, il est indéniable au microscope. De menus fragments de granulite s’y montrent avec leur quartz, leur feldspath et leur mica blanc. Parfois les éléments sont excessivement atténués, mais on distingue encore le quartz et le feld- spath fragmentaires. Tel est le cas sur les échantillons verts pris à quelques centaines de mètres de la carrière du bord de la route et dont la cassure est aussi unie que celle d’un calcaire lithographique. A l'endroit où on les observe, la roche est un peu mieux stratifiée et plonge très fortement vers le N.W. Elle est appuyée contre le gneiss et supporte les grès argileux du Permien. A ces grès s'associe un conglomérat de gneiss non roulé, comme celui que M. Bourgeat nous a montré sous Offlanges ce qui justifie l'attribution qu'il a faite de celui-ci au Permien. En allant de Vriange à Offlanges, on rencontre une roche dont la formation ‘a précédé celle de l’eurite. Elle est lie de vin, toute formée de fragments anguleux à apparence fibreuse. Quelques-uns des fragments contiennent des cristaux irréguliers de feldspath sans apparence de quartz. La pseudo-eurite serait formée des mêmes éléments, avec un degré d’altération beaucoup plus avancé. Quelques remarques sont faites au sujet de cette dernière observa- tion de M. Collot. Plusieurs membres sont d'avis qu'il est difficile de ne pas admettre l'intervention d'éléments éruptifs dans la formation de l’eurite, d'autant plus qu'elle apparaît en filon. M. Bourgeat expose ensuite le plan des excursions du lendemain aux environs de Salins, et termine la séance en remerciant M. l’instituteur de Moissey qui a bien voulu recevoir les membres de la Société dans son école. La séance est levée à trois heures. Séance du 30 Août 1911 PRÉSIDENCE DE M. COLLOT La séance est ouverte à 2 heures, dans une des salles de l’école libre ) d’'Arbois. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. M. Bourgeat rend compte des excursions de l'après-midi du 28 Août, du 29 Août et du matin du 30 Août. 488 RÉUNION EXTRAORDINAIRE Excursion du 28 Août à Montmirey-la-Ville et au Mont Guérin. La Société traverse successivement (fig. 9) les Marnes irisées, l'Infralias où M. Collot fait voir un intéressant gisement de grès jaunâtres à Mytilus minutus Gorpr., le calcaire à Gryphées, puis du Lias marneux. Elle atteint le Jurassique inférieur (Bajo- cien) en un point où M. Bourgeat fait voir des bancs pétris de Bryozoaires. Vis-à-vis l'entrée du château de M. le baron d'Aligny, elle atteint le Jurassique supérieur en contact par faille avec le Lias puis elle arrive au Néocomien qui fut signalé par Charpy et de Tribolet, mais qui n'est pas marqué sur la Carte. Les assises sont du niveau de l’Hauterivien : on y trouve Ostrea Couloni D'Ors, Alectryonia macroptera Sow., Corbis cordiformis D'Ors., Toxas- ter complanatus D'Or8. C'est un calcaire blanchâtre, marneux, dont les caractères lithologiques ne rappellent en rien, selon M. Bourgeat, ceux du haut Jura. M. Collot qui a visité plusieurs fois ce Néocomien, l'a trouvé surmonté d’un petit lambeau de Gault formé d’un sable silicieux fin mêlé d'argile et de glauconie maintenant caché par la végétation. Ce lambeau est situé en face de la grille du château de M. d'Ahgny. S: N. Montmirey i ville F1iG. 9. — Cours pe Moissex À MONTMIREY-LA-VILLE. Long. 1/75 000; haut. 1/30 000. 1, Muschelkalk ; 2, Marnesirisées ; 3, Calcaire marneux à Gryphées ; 4, Marnes du Lias ; 5, Jurassique bajocien avec Bryozoaires ; 6, Jurassique supérieur ; 7, Néo- comien ; 8, Gault ; F, Faille. Pendant la visite de ces formations, la Société est gracieusement invitée par Madame d’Aligny à accepter un rafraîchissement, Madame d'Aligny a, de plus, l’amabilité de lui faire visiter les collections d'œuvres d'art qu’elle possède et la riche bibliothèque du château. Pour arriver au Mont Guérin on monte à travers des vignes plantées sur le Lias où, lorsque la terre est fraîchement remuée et humide, on trouve beaucoup de fossiles pyriteux surtout Ammo- nites margarilatus MorET, Amm. spinatus BruG. et plus haut les différentes espèces de falciferi propres au Toarcien. Malheu- FÉOUT E EXCURSION DU 28 AOUT 1911 489 reusement la sécheresse a durei les terres qui n’ont pas été remuées depuis longtemps. La Société ne peut en recueillir que quelques-uns et constater la présence d’un minerai de fer ooli- thique analogue à celui d'Amange, mais plus consistant et un peu plus épais. IL est situé, comme ce dernier, à la base du Bajocien. Au pied du Mont Guérin, du côté de France, on atteint une carrière de beaux calcaires à Entroques rosés. Quelques bancs d'un calcaire brun les séparent d’un dépôt marneux riche en Rhynchonella varians v'Ors. et Pholadomya Murchisoni Sow. Au-dessus viennent des calcaires bathoniens d'apparence moins oolithique que ceux d’Amange. Ce sont eux qui forment l’enta- blement supérieur du Mont Guérin (fig. 10). Bien que ce mont ne soit pas très élevé, la vue dont on y jouit s'étend fort loin sur la Bourgogne. Aussi n'est-il pas étonnant qu'il ait servi de campement à l’homme depuis des âges bien reculés. M. Février qui l’a exploré, ainsi que M. Piroutet, nous y montre un vallum contre la face interne duquel on recueille, dans les matériaux accumulés, des débris de silex et d'ossements, dans les foyers hallstattiens. FiG. 10. — Cours pu MoxtT Guérin. 1, Calcaire à Gryphées; 2, Marnes à Ammonites margarilatus et Plicalula spi- nosa ; 3, Marnes à Ammoniles radiosus et A. aalensis : 4, Minerai de fer : 5, Bajocien ; 6, Marnes à Pholadomya Murchisoni: 7, Bathonien suboolithique. La nuit venant, on s’empresse de descendre sur Moissey pour reprendre les voitures. En $’y rendant on peut constater comment au pied du Mont Guérin, de ce côté, le Lias forme un niveau aquifère important, que la sécheresse persistante n’a pu tarir. Enfin on rentre à Dôle vers les dix heures du soir sans avoir pu étudier les environs de Menotey. Excursion du 29 Août à Pagnozet Ivrey. La Société quitte Dôle à 7 h. 40 du matin, par le train qui se dirige vers Pontarlier. Elle atteint, au delà du Doubs, le conglo- mérat de la forêt de Chaux et le traverse sur plus de 10 km. de parcours. Une série de tranchées, dont la première est celle qui a 31 décembre 1912. Bull. Soc. géol. Fr. XI. — 32, 490 RÉUNION EXTRAORDINAIRE été étudiée la veille, permettent d'observer en passant ce con- glomérat et de constater qu’en beaucoup de points les blocs dis- paraissent à la partie supérieure pour faire place à des argiles ou à des sables. Elle arrive enfin à Mouchard où des voitures l’attendent. W. €. Mouchard Fic. 11. — Coure ne MoucHanp À PaGnoz. — Long. 1/75 000 ; haut. 1/30 000. 1, Bathonien; 2, Oxfordien; 3, Jurassique supérieur; Gl, Placage glaciaire. De Mouchard à Pagnoz, elle passe successivement du Juras- sique supérieur, qui forme le fond de la vallée de Port-Lesney, à l’'Oxfordien, puis au Bathonien (fig. 11). Au delà du Bathonien, elle trouve, sur la gauche de la route, des blocs empâtés dans de l'argile et qui ont tous les caractères du Glaciaire, comme l'avait indiqué précédemment M. Bourgeat. À droite, en allant vers la tranchée du chemin de fer, de Mouchard à Salins, M. Bourgeat montre aussi de gros blocs noyés dans de l'argile (fig. 12), qui sont également pour lui d’origine erratique. Ils se montrent dans la tranchée et encore au delà. F1G.. 12. — CouPE DE LA TRANCHÉE DU Fig. 13. — Gracrarre pe MARNozA CHEMIN DE FER AU DELA DE PAGNOZ. 1, Glaciaire ; 2, Terre végétale. 1, Trias (Marnes irisées en place); 2, Argile avec gros blocs usés répan- dus sans ordre. Tout n’est cependant pas erratique dans la tranchée, car vers le fond, on peut observer en place les Marnes irisées du Trias. On traverse ensuite la voie ferrée en allant sur Marnoz et à la descente vers Marnoz on retrouve des blocs empâtés dans l'argile. Comme la tranchée du chemin n'est plus fraiche et qu’elle est en grande partie masquée par la végétation, M. Bourgeat conduit les excursionnistes au couchant du village à une tranchée récemment ouverte dans un chemin rural. Là tout le monde peut EXCURSION DU 29 AOUT 1911 491 s'assurer qu'on a bien affaire à du Glaciaire non marqué sur la Carte et que la faille courbe, figurée sur cette dernière, comme étant des lambeaux de Lias et de Trias, n’est que le contour de ce placage glaciaire. On le reconnaît du reste sur presque toute la surface de ce placage aux amas de pierres de nature très variée et plus ou moins arrondies et polies que les cultiva- teurs ont retirées des champs. Ce sont, comme ils le disent, des blocs sans racine et perdus dans l'argile (fig. 13). Cette constatation supprime donc en ce point la complexité des failles courbes que supposait Marcel Bertrand et qu'il n’ex- pliquait que par des charriages. Il est curieux de noter que cette théorie si féconde des charriages, née là pour Marcel Bertrand, ne s’y retrouve pas confirmée. La Société s'engage enfin sur la route de Marnoz à Salins. Elle atteint, avant d'arriver en vue de Salins, le Jurassique supé- rieur qui est remarquable par de puissants éboulis, puis elle arrive au delà d’une faille qui met ce Jurassique supérieur en contact avec le Trias sur lequel repose la ville de Salins. Il est l'heure du déjeuner lorsque la Société atteint la ville. Après le déjeuner, en raison de la très forte chaleur qui l'empêche de se mettre en route, elle commence par visiter les salines, de date très sncienne, où elle est gracieusement conduite par le Directeur. Elle peut en étudier l'outillage et voir comment l'eau salée est ramenée des profondeurs par une pompe, puis soumise à l'évaporation dans de grandes chaudières. De là elle se rend aux carrières souterraines de gypse de M. Clément, dont le fils lui fait très obligeamment les honneurs. Ces carrières, éclairées à la lumière électrique, présentent toutes les ressources de l'outillage moderne. Elles se développent suivant un plan incliné parallèle aux couches et montant au Nord-Est vers la route de Saisenay, près de laquelle il y a un orifice de sortie. C'est là que les voitures doivent attendre la Société pour l’excursion du pied du Poupet, de Saint-Thiébaud et d’Ivrey. On remarque que, dans ces carrières, il y a trois bancs de gypse exploités, séparés par des Marnes irisées et des dolomies, dont le supérieur, le plus puissant et le plus blanc, est à une vingtaine de mètres au-dessous du niveau de séparation des Marnes 1risées et du Calcaire à Gryphées. Il mesure de 1 m. 50 à 1 m. 80, par- fois même 2 m. d'épaisseur. Celui qui vient au-dessous est puis- sant de 0 m. 80 à | m. Entre lui et le précédent s’intercale un petit banc irrégulier de 5 à 40 cm. d'épaisseur. Le troisième en 192 RÉUNION EXTRAORDINAIRE profondeur est légèrement rosé et légèrement veiné de dolomie. Dans les marnes qui le séparent du deuxième, 1l se rencontre souvent des rognons de gypse très pur, de la grosseur d'une noix de coco. W. É Mt Poupel Moulin StJoseph o SP c m c Fic. 14. — Coure pu PouPET VERS PAGNOZ PAR LA CROIX DE SAINT-THIÉBAUD. Long. 1/60 000 ; haut. 1/25 060. m, Marnes irisées ; e, Calcaire à Gryphées; L, Lias: bj, Bajocien; b{, Bathonien : 0, Oxfordien; j, Jurassique supérieur; a, Jurassique inférieur poussé en avant. Au sortir de ces carrières, dont la fraicheur contraste avec l'énorme chaleur du dehors, on arrive aux voitures qui attendent sur la route de Saisenay. Prenant le chemin de Saint-Thiébaud, on traverse un bel affleurement de calcaires à Gryphées et à Arietites Bucklandi, puis on atteint les marnes et les dolomies du Trias supérieur sur lesquelles on chemine jusque près de la Croix qui est en vue de Saint-Thiébaud. En se retournant vers Salins, la Société aperçoit au-dessous de la Roche Pourrie deux saillies de calcaires à Gryphées avec interposition de marnes 1ri- sées qui indiquent au moins une faille. On a aussi l’idée que les deux lèvres de la cluse de Salins ne seraient pas restées en place. Celle du levant, tout au moins, aurait été poussée vers le Nord, et le Poupet ne serait que le correspondant du rocher qui porte le fort Saint-André. A la Croix de Saint-Thiébaud, on retrouve le calcaire à Gryphées sur lequel a glissé un lambeau considé- rable de Jurassique inférieur venu du Poupet. De l’autre côté du village, vers le Nord, on voit reposer sur le Jurassique supé- rieur une grande surface de Bajocien dont les contours, ondu- leux du côté opposé au Poupet, constituent la faille courbe du bois de Méhaut signalée par Bertrand. Cet éminent géologue l’expliquait par un immense charriage du Jurassique supérieur qui, venu du levant du Poupet par-dessus les autres formations se serait avancé Jusque près d’Aiglepierre et aurait ainsi formé en avant la faille courbe d’Aiglepierre et en arrière les contours dentelés du bois Méhaut. S'il en était ainsi, le Jurassique inférieur ne devrait pas chevaucher sur le supérieur et celui-ci devrait EXCURSION DU 29 AOÛT 1911 493 présenter des traces de charriage telles que brèches de friction, cassure multipliées, étranglements, etc. Or il n’en est rien. La clef de la solution de la question se trouve, de l’avis de M. Bour- geat, à 5 km. plus loin, près du village d'Ivrey et c’est pour cela qu'on a hâte de gagner ce village avant la nuit. D SSS Ca FiG. 17. — Coupe DE LA CHAPELLE A ÎVREY. Long. 1/75 000; haut. 1/30000 ce, Calcaire à Gryphées ; L, Lias marneux; bj, Bajocien ; bt, Bathonien ; 0, Oxfordien ; j, Jurassique supérieur. En effet, à mesure que l’on s’avance vers ce village, on voit la grande boutonnière du pied du Poupet se rétrécir. Au village même, elle ne mesure plus qu'un bon millier de mètres. Plus au Nord, elle se ferme complètement de la façon suivante. Au levant se présente une forte avancée du Bajocien qui vient buter contre le Jurassique supérieur, le replie et le recouvre. C'est une poussée d'anticlinal déversé avec faille, les couches infé- rieures du côté oriental étant venues sur les couches supérieures du côté occidental. C’est la disposition du bois Méhaut avec cette particularité en plus pour ce dernier, que les couches avancées ont été coupées en arrière de leur superposition et semblent isolées. Les figures 14-15-16-17 comparées entre elles, permettent de s’en rendre compte. Il y a done bien là un charriage ; mais un charriage moins gigantesque que celui que supposait Marcel Bertrand en faisant jouer le Jurassique supérieur sur un long trajet. 19% RÉUNION EXTRAORDINAIRE Après avoir passé à [vrey, on constate que la poussée a replié les assises du Jurassique supérieur. Les premiers calcaires que l'on rencontre et qui semblent les plus élevés de cette série sont d'âge rauracien, car ils contiennent Cidaris florigemma avec Polypiers. Au-dessous on trouve le Virgulien, reconnaissable à des marnes où se trouve l'Osfrea virqula DEFRANCE, une petite Huître voisine de l’Ostrea Bruntrutana Tauru., puis des cal- caires compacts qu'on ne peut rapporter qu'au Portlandien, après quoi la série recommence, mais en sens inverse du premier, c'est-à-dire dans l'ordre normal. La nuit qui descend ne permet pas d'observer un second pli du même Jurassique avant d'arriver à La Chapelle ; mais la Société qui vient de suivre une route très fraîchement ouverte, comprend que Marcel Bertrand, qui n'avait pas l'avantage d'observer les tranchées qu'elle présente, n'ait pu se faire une idée très exacte des phénomènes tectoniques. On regagne à la hâte Salins par la route de Quingey. Excursion du 30 Août aux Arsures et au Bois de Mouchard. La Société quitte Salins à 6 h. 1/2 par la route d’Arbois qu'elle avait suivie en sens inverse la Journée précédente en revenant de Marnoz à Salins. Au delà de Marnoz et au voisinage d'Aigle- pierre elle atteint le Jurassique supérieur, qui est ici en contact par faille avec le Trias situé vers le Sud-Est. Elle longe la faille jusqu'au delà du village des Arsures. C’est entre Aiglepierre et les Arsures, au point où la route commence à descendre, qu'elle aperçoit, tant à sa droite sur le Jurassique supérieur qu'à sa gauche sur le Trias, de gros blocs erratiques qui rappellent ceux qu'elle à vus la veille à la tranchée du chemin de fer de Pagnoz. M. Bourgeat les attribue au Glaciaire et les regarde comme un lambeau plus ou moins altéré du Glaciaire descendu du Poupet dans le Bois de Mouchard. Il fait remarquer que ces blocs n'ont rien de commun avec un poudingue ou mieux une brèche que l’on va trouver bientôt sur le Jurassique supérieur en s’approchant des Arsures. Son explication sur l’origine glaciaire des blocs, n'est pas à ce moment-là universellement admise. Bien qu'ils aient une partie de leur surface arrondie, on lui objecte qu'ils ne sont pas noyés dans de l'argile glaciaire et qu'on peut tout aussi bien les attribuer à des éboulis. Il prie alors la Société de réserver son Jugement et d'attendre la suite de l’excursion. On arrive bientôt à la brèche annoncée et l’on constate qu'elle est formée surtout d'éléments pris au Jurassique supérieur, Quant EXCURSION DU 30 AOUT 1911 495 à savoir si son dépôt est de la fin du Jurassique supérieur ou d'une époque plus récente, il y a discussion. M. Bourgeat rappelle que Marcel Bertrand a signalé une brèche semblable qu'il rattache au Portlandien dans la Haute-Saône et au fort de Trois-Châtels situé près de la citadelle de Besançon. C'est cette dernière seulement que M. Bourgeat a pu visiter. Elle ne lui paraït pas être identique à celle des Arsures. M. Collot observe que la pâte du conglomérat semble appartenir à un autre terrain qu’au Jurassique supérieur. Si en quelques points le conglomérat paraîtse trouver entre deux couches parallèles du Juras- sique supérieur en place, il semble qu'il y a discordance en d’autres points. Il pense donc qu'on pourrait rapprocher ce conglomérat de certains dépôts analogues qui se rencontrent en crane à la base du Miocène et lui tribiee un âge tertiaire. C'est aussi l’avis de M. Jodot:. Vis-à-vis le milieu du village des Arsures, on arrive à l'entrée d'un chemin qui se dirige vers Montigny. Là, dans une tranchée, M. Bourgeat fait extraire du sein d’un argile tenace des blocs où l’on s'accorde cette fois à reconnaitre les caractères du Glaciaire, puis ‘on se dirige rapidement dans le Bois de Mouchard par le chemin de saine Cyr, à travers les assises de l’Infra-Lias et du Trias. On arrive bientôt au lit d'un ruisseau longé par une char- rière qui se dirige vers Certemery. De part et d'autre de ce ruis- seau le Glaciaire se montre très nettement. Il y a là une véritable 1. M. Jonor, après étude des matériaux du conglomérat discordant sur le Portlandien recueilli près des Arsures, revient sur l'interprétation qu'il a émise avec M. Collot dans la séance du 30 août. Le conglomérat qui, en réalité, est une brèche à éléments jurassiques un peu roulés, n'a pas l'aspect ancien (secondaire). Ce n’est pas une brèche formée par des éboulis sur les pentes. Elle ne peut, non plus, être comparée aux conglomé- rats tertiaires connus dans la région, par exemple à celui de Saint-Agnés visité par la Société le 1° septembre. Il semble plus naturel de rapporter cette formation à une brèche glaciaire, dans laquelle un ciment calcaire aurait remplacé la boue glaciaire. Cette inter- prétation n’est pas une simple hypothèse, elle est basée sur un précédent signalé par M. Piroutet [Note préliminaire sur quelques lambeaux de dépôts glaciaires et d’alluvions anciennes des environs de Salins (Jura). Feuille jeunes Nat., n° 357, 1°" juillet 1900) qui a observé des brèches analogues dans la région, par exemple : au sommet de la pente rapide de la rive gauche du lit encaissé de la Furieuse au Martinet-du-Bas, sur le petit plateau du Mont-de-Simon; un autre lambeau vers le sommet de la descente de la route avant d'arriver à Pagnoz, environ 800 m. avant d'arriver au village ; enfin, une série de placages sur le flanc sud de la colline cotée 425, qui domine les Arsures, et visible surtout à côté de la première maison, sur la route venant de Salins. Du reste, M. Piroutet, qui a vu les échantillons, est entièrement d'avis de considérer la formation visitée par la Société, comme l’analogue à celles qu'il a signalées. En rapportant à une formation glaciaire cette brèche, on ajoute un point de plus aux divers témoins glaciaires qui nous ont été si bien montrés par M. Bourgeat. Il reste à préciser à quel stade de glaciation il faut rapporter ces témoins. 496 RÉUNION EXTRAORDINAIRE Q , . , . . moraine qu entaille le cours d’eau et qui ne peut venir que de la vallée de Salins par Aiglepierre et les Arsures. Comme plus loin, on n'a pas jusqu'ici trouvé d’autres traces de Glaciaire, on peut croire que c’est la moraine frontale du glacier salinois dont les blocs des Arsures seraient des témoins altérés et le Glaciaire de Marnoz un témoin mieux conservé. En se dirigeant ensuite par un chemin qui prend à gauche ou vers le Sud, la Société atteint la grange Fontaine, et va à quelques pas de cette ferme visiter un lambeau de Jurassique inférieur ennoyé entre le Lias et le Trias. M. Euchène demande si ce lambeau ne serait pas un synclinal repo- sant sur le Lias et séparé du Trias par une faille. M. Bourgeat répond qu'à son avis c’est un synclinal. La coupe qu'il en a déjà donnée, en 1903, dans le Bulletin de la Société géo- logique! suppose un syn- clinal. De part et d'autre en effet on trouve le calcaire à Entroques penchant dans le même sens et compre- nant du Bathonien dans ses assises. C’est bien un V couché, comme la Société le constate. M. Bourgeat fait remarquer aussi que le cal- caire à Entroques n’est pas F1G. 18. — CouPE DU MASSIF JURASSIQUE DE L RTE . D Cnance Fonranes la partie du Bajocien qui . 1, Marnes irisées; 2, Lias; 3, Bajocien; 4, touche le Lias, et que, pour zathonien; 1, Couches inférieures du Bajo- expliquer l'ennoyage, il faut cien ; F,F, Failles encadrant le massif. supposer non pas une, mais deux failles telles qu'il les a autrefois figurées de part et d'autre du lambeau (fig. 8). Si on n’ad- met pas ces failles encadrant le massif, on ne peut en expliquer la posi- tion que par un charriage. La Société visite ensuite des bancs de dolomie triasiques sur la route de Saint-Cyr à Arbois, puis des cargneules de dolomie triasiques au Nord de Villette et elle se rend à Arbois pour déjeuner et pour tenir séance. M. Bourgeat trace le programme des excursions suivantes et remer- cie le directeur de l'École libre d’'Arbois. 1. 4° série, tome IIT, page 315. EXCURSION DU 30 AOUT 1911 497 Séance du 31 Août 1911. PRÉSIDENCE DE M. LE CHANOINE BOURGEAT, PUIS DE M. COLLOT La séance est ouverte à 11 heures dans une des salles de l'Hôtel de Ville de Poligny. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Au commencement de la séance, M. Bourgeat, président, remercie M. le Maire de Poligny de l'accueil qu'il a bien voulu faire à la Société O , et du soin qu'il a pris de ménager aux membres présents toutes facili- d o tés pour visiter le musée communal si intéressant par les fossiles qu’on y voit, notamment le squelette de Dimodosaurus poligniensis, trouvé dans les formations triasiques de Saint-Lothain, et restauré par A. Gaudry. M. Bourgeat fait le compte rendu des excursions du 30 Août après- midi et du matin du 31 août. Excursion du 30 Août vers Poligny. Lorsque la chaleur commence à tomber, la Société se met en marche vers Poligny par la vieille route, c’est-à-dire par Pupil- lin. Elle gravit d’abord les pentes marneuses du Lias couvertes de vignobles et remarque plusieurs paquets de Bajocien qui ont glissé par-dessus les marnes et qui présentent toutes sortes d'in- clinaisons. Elle arrive enfin, non loin de Pupillin, au Bajocien en place. Il commence par un petit lit d’oolithe ferrugineuse,' puis se con- tinue par des calcaires roux avec traces de Cancellophycus alter- nant avec des marnes. C'est dans ces calcaires roux qu'on observe un lit de galets dans lequel M. Delépine trouve de bons exemplaires de l’'Amm. Murchisoni Sow. Vis-à-vis ces calcaires bajociens, du côté du levant, et semblant reposer comme eux surle Lias, se montre un massif escarpé de Bathonien à stratification très confuse, que dominent en arrière les calcaires bajociens de la falaise bressanne. Ce massif forme presque l'extrémité nord-est d'une bande étroite de Bathonien qui court d’Arbois jusqu'aux environs de Lons-le-Saunier avec interruption vis-à-vis de Saint-Lothain, et qui est tantôt en contact avec un peu de Bajocien, tantôt avec du Lias supérieur, quelque- fois même avec le Lias moyen. Sa position anormale avait attiré 498 RÉUNION EXTRAORDINAIRE l'attention de Marcel Bertrand qui crut devoir l'attribuer à une dissolution des couches sous-jacentes. Quoi qu'il en soit, elle est là en contact avec du Lias. Plus au Nord, à la saillie de l'Ermitage d’Arbois, elle repose sur un palier de Bajocien, au-delà de Pupillin, elle s'amincit au point de n'avoir que de 20 à 30 mètres de largeur; puis elle s’élargit à nouveau à 100 et même 150 mètres au voisinage de Poligny. La Société la longe donc tout le temps en suivant la vieille route d’Arbois. Au delà de la Vierge de Pupillin, elle la voit arriver tout près du calcaire à Gryphées, puis former vis-à-vis Buvilly, un escarpement très abrupt coupé de diaclases presque verticales qui en masquent la stratification. C’est au pied de cet escarpement que la Société rencontre sur le Lias un lambeau de Glaciaire que Marcel Bertrand a très bien figuré sur la Carte. Sa présence est intéressante à constater, car il ne se trouve à son voisinage aucune vallée qui ait pu servir de lit d'écoulement à un glacier. Du chemin qu'elle suit, la Société peut, grâce à la Hmpidité de l'air, observer le profil de la falaise bressanne et se rendre compte de la dénudation qui s'est produite à son couchant, par les mamelons isolés du Jurassique qui y couronnent le Lias. Elle descend ensuite les différents niveaux du Lias et coupe en particulier le calcaire à Gryphées, marqué toujours par une saillie entre les marnes du Trias en bas et les marnes du Lias au- dessus, puis elle arrive à Poligny au niveau du Trias recouvert d'éboulis et d'Erratique remanié. M. Collot fait observer que ces plissements ne lui paraissent nulle part ètre amorcés sur ce rebord du Jura. Il propose une explication différente : la région extérieure du Jura serait découpée par des failles en compartiments, dont les plus voisins de la bordure seraient affais- sés. Dans ces derniers, le Bathonien aurait subsisté, tandis que sur les compartiments non affaissés, il a été enlevé par l'érosion. En avant de la bande affaissée, sur bien des points, le Bajocien lui-même a disparu. Ainsi s’expliquerait sur toute cette bordure du Jura, le contact anormal du Bathonien avec le Bajocien ou même avec le Lias. M. Bourgeat fait observer que partout dans le Jura, il a observé des plis failles, et non des failles ordinaires, et qu'il a pu montrer près de Poligny un exemple de couches dont le pendage variable ne lui paraît pouvoir s’expliquer que par l'existence d'un ph. pas EXCURSION DU 31 AOUT 1911 499 Excursion du 31 Août à Ghaussenans. Partie à 6 h. 1/2 en automobile de Poligny par la route de Champagnole, la Société s'arrête à l’entrée de la vallée de Vaux, ouverte dans le Tias et dominée par les escarpements du Bajo- cien. Ce qui attire là son attention, c’est la position d’un lambeau de Bathonien sur lequel était assis l'ancien château de Grimont. Ce lambeau n’est que la terminaison, au débouché dela vallée, de la bande que la Société a suivie la veille de Pupillin à Poligny. Les couches en sont fortement inclinées et repliées, en avant du Bajocien qui à lui-même glissé au-dessous de sa position nor- male comme l'indique la figure 19. Elle traverse ensuite en montant toutes les formations du Lias plantées en vignes ou couvertes de végétation. Au-dessus du Petit Séminaire à un dernier contour de la route, elle atteint une alternance de marnes et de marno-caleaires qui constitue la partie inférieure de la zone à Amm. Murchisoni Sow., où se trouvent quelques exemplaires W, de ce fossile, puis elle coupe une succession de calcaires à surface brune, dont les bancs supérieurs sont pétris de rognons siliceux qui font saillie sur la tranchée de la route. FiG. 19. — Couvre pu GRriIMoNT. Le calcaire ayant été 1, Lias : ?, Bajocien; 3, Bathonien. rongé par les agents atmosphériques, leur résistance plus grande leur a permis de se montrer en relief. Plus haut, la route suivie traverse à nouveau des marno-cal- caires qui constituent les zones à Amm. Sowerbyi et Amm. Sau- zei. On arrive ainsi au-dessus d’un oratoire où les marno-cal- caires forment un talus très rapide couvert de ‘buissons. Un sentier qui y avait été pratiqué auparavant par les soins de M. Bourgeat, a permis aux excursionnistes de constater à la partie supérieure l'existence d'un niveau à galets couverts de Serpules et d'Huiîtres, et percés de Tarets. Son existence, rapprochée du niveau à galets de l'Amm. Murchisoni observé la veille près de Pupillin, montre qu’à deux reprises au moins durant le dépôt des assises bajociennes dans le Jura, la mer eut une faible profon- deur. Chamole Grimont 500 RÉUNION EXTRAORDINAIRE Continuant à monter, la Société traverse une série de calcaires à chailles, puis elle atteint des calcaires à Entroques avant d’ar- river au sommet de l'ascension, à la maison Lolo (fig. 20). A quelques centaines de mètres plus loin elle arrive à des carrières ouvertes à la partie supérieure de ce calcaire crinoïdique. Elle constate que les banes en deviennent de plus en plus minces à mesure que l’on s'approche du sommet et qu’ils y présentent une disposition transgressive. M. Bourgeat, qui l’a fait remar- quer, rappelle que cette même disposition se retrouve dans les niveaux oolithiques du Bathonien et du Jurassique supérieur, ainsi que dans les banes crinoïdiques de l'Hauterivien des envi- rons de Saint-Lupicin. L'ensemble de toutes les assises bajociennes parait avoir de 170 à 180 mètres d'épausseur. NW, SE. F1G. 20. — Coupe pu JurAssique pes Monrs DE Vaux sur POLIGNY. Long. 1/7500C; haut. 1/30 000. 1, Lias ; 2, Alternances de marnes et de calcaires : 3, Premier niveau à silex; 4, marnes avec galets roulés; 5, Deuxième niveau à silex ; 6, Calcaire à Entroques; 7, Massif à Polypiers de Chaussenans ; 8, Calcaire oolithique ; 9, Calcaire gru- meleux à Ostrea et Pecten ; 10, Marnes à Ostrea acuminata ; 11, Sables strati- fiés de Chaussenans. La dernière couche des calcaires à Entroques est dureie, et per- forée. Sur elle s'élèvent des calcaires marneux à grains très gros- siers pétris de débris d'Oursins, d'Ostrea Marshi et de fragments de Pectens dont les principaux sont Pecten virguliferus Pur. Pecten Dewalquei Oprer. C'est ce que les ouvriers des carrières appelent la crasse parce que c'est un recouvrement impropre à l'exploitation. Couverte de buissons au-dessus des carrières, la crasse se montre un peu plus marneuse de l’autre côté d'un chemin qui va à Chaussenans. Là, son contact avec le calcaire à Entroques est marqué par un nombre prodigieux de trous de Tarets qui perforent ce dernier calcaire. À une hauteur d'environ 2 m. elle est pétrie de variétés nombreuses d’Osfrea acuminata SOW., et de Rhynchonella varians D'Ors. La Société peut suivre la surface taraudée sur un trajet assez considérable en allant vers le Nord, puis après avoir traversé EXCURSION DU 31 AOUT 1914 | 501 quelques murs de clôture elle arrive à des dépôts meubles qu'on appelle les sablières de Chaussenans. Ils consistent en une succession de lits de sable et de lits de galets en stratification lenticulaire qui rappelle celle des deltas. Les sables et les galets sont calcaires et proviennent surtout des couches du Bathonien. Ils recouvrent une surface de 2 ou 3 hec- tares sur une épaisseur de 8 à 10 m. Leur position loin de tout cours d’eau et dans une sorte de dépression du Jurassique infé- rieur soulève une discussion. Plusieurs membres sont d’avis de les attribuer à un ancien cours d’eau. M. Bourgeat fait remarquer que rien dans le relief avoisinant ne permet d'admettre cette explication car les sables sont dans une dépression fermée. Ce cours d’eau ne serait admissible que si l’on supposait que le relief du Jura a changé depuis les dépôts en question. Il lui semble plus juste de leur attribuer une origine à la fois glaciaire et lacustre. Un glacier venu de la chaîne de l’Euthe située au levant aurait poussé jusque là sa moraine de front. Celle-ei à la fusion du glacier aurait barré les eaux et donné ainsi naissance à un lac dont le niveau se serait abaissé peu à peu et dont le flot aurait lavé et stratifié en lentilles les sables et les galets. Il cite en témoignage de l'existence de ce glacier les dépôts morainiques que l’on a découverts non loin de là aux environs du Fiez d'un côté et près du Besain de l’autre. Il cite un cas très net de la production de sables et de galets tout à fait semblables. C’est celui du côté nord du lac de l'Abbaye, où une moraine constam- ment lavée par le flot se débarrasse de ses argiles et prend la stratification lenticulaire. Revenant vers le chemin de Chaussenans, les excursionnistes atteignent un monticule en forme de champignon très surbaissé constitué en majeure partie par des Polypiers du genre Astrea devenus siliceux. C'est le fameux gateau coralligène du Tilleul de Chaussenans. Ce gateau repose sur le calcaire à Entroques auquel 1l se lie intimement. Entre lui et une saillie de calcaires à Entroques située un peu plus loin, il existe du calcaire oolithique blanc. M. Bourgeat voit dans ce calcaire oolithique un faciès spécial du calcaire à Entroques au voisinage du récif. M. Collot pense au contraire que la région est faillée et que c'est une bande d’oolithe bathonienne qui est descendue là entre le calcaire à Entroques et le massif à Polypiers. Il s'appuie pour le soutenir sur ces deux faits : 1° que le changement de faciès est trop brusque ; 2 qu'il y a un abrupt bien prononcé quoique de faible dimension entre le récif et le calcaire oolithique. Parallèlement à cet abrupt, du côté nord, des diaclases, formant cortège à la faille présumée, accentuent 502 À RÉUNION EXTRAORDINAIRE sa vraisemblance ; elles s’alignent vers le N.E., comme la bande bathonienne d’Arbois à Poligny, comme la moyenne des failles de l'Euthe. M. Riche rappelle cependant, à l'encontre de cette explication, que plus d'une fois, dans le Nord du Jura méridional, il a vu les assises du Jurassique inférieur devenir oolithiques à l'approche des massifs à Polypiers. Ces observations terminées, la Société remonte en voiture pour aller au delà de Chaussenans et de Chamole descendre sur Poligny par un nouveau chemin qui vient de s'ouvrir dans le Jurassique inférieur. Elle retrouve là les mêmes calcaires bajociens qu’elle a obser- vés en montant, mais en série inverse. Les chailles y sont moins visibles puisque les agents atmosphériques ne les ont pas encore mis en saillie; mais par contre les calcaires à Entroques du som- met sont très faciles à reconnaître au miroitement qu'ils pré- sentent au soleil. On y remarque aussi, en un point, une descente en compartiment analogue à celle qu'invoquait tout à l'heure M. Collot, mais d'amplitude beaucoup moins grande. Vers l’an- cien chemin qui s'appelle la Percée on retrouve la bande batho- nienne que l’on a remarquée le matin au château de Grimont. Les diaclases qui la découpent ne permettent guère en ce point d’en déterminer exactement l’inelinaison des couches. Non loin de là, sur la gauche de la descente, M. Collot fait remarquer que le contact de ce Bathonien descendu en contrebas avec les assises inférieures du Bajocien est marqué par une surface de glissement presque verticale. La Société n’a que le temps de jeter un coup d’œil sur la plaine bressanne, qui s'étend devant elle et de noter l’existence d'une exploitation de sel au Sud-Ouest de Poligny. Elle redescend rapidement en ville pour tenir séance. On demande à M. Bourgeat quelle idée 1l s’est faite au sujet du- Bathonien qu’on a suivi la veille et qu'on a observé deux fois ce matin en contre-bas par rapport à la falaise bajocienne en place. M. Bour- geat répond qu'il est porté à l'attribuer non pas à un phénomène de dissolution des assises sous-jacentes comme le pensait Marcel Bertrand, mais plutôt à une poussée venue de l'Est. Ce serait, sinon un lambeau de poussée, du moins le centre d’un synclinal déformé et descendu en contre-bas comme il l’a figuré déjà en 1898. M. Collot est plutôt d'avis que toute la bande est due à une double faille qui aurait fait descendre plus ou moins une zone de Jurassique 1 ABS IGARS BnSeLIe be NV EXCURSION DU 31 AOUT 1911 903 entre les assises restées en place. Il invoque à l'appui de son opinion les petites failles en compartiment observées le matin sur la nouvelle route de Chamole et la disposition de la surface de glissement du Bathonien sur le Bajocien à la Percée. Sans récuser cette explication pour la partie voisine de Poligny où le Bathonien semble être resté horizontal, M. Bourgeat répond qu’elle ne répond guère à l’ensemble de la tectonique du Jura où ce sont les plis et les plis-failles qui sont la loi. Il rappelle que tout près de l'endroit où le Bathonien paraît horizontal se trouve le château de Grimont assis sur du Bathonien plissé en zig zag. M. Riche fait remarquer que la Rhynchonelle trouvée le matin dans les marnes à Ostrea acuminala n'est pas la Rhynchonella varians mais la AÆRhynchonella Edwardsi Cuar. et Dew., Rhynchonella varians de Bucx occupe un niveau plus élevé dans le Bathonien. Après la séance, on visite le musée où l’on peut admirer les puis- santes griffes dont était armé le Dimodosaurus. On y remarque aussi une intéressante collection locale recueillie autrefois par Pidancet. Séance du 1° Septembre 1911 PRÉSIDENCE DE M. COLLOT La séance est ouverte à ? heures dans une des salles de l'Hôtel de Cuiseaux. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. M. Bourgeat fait le compte rendu des excursions du 31 Août après- midi et du matin du 1° Septembre. Excursion du 31 Août aux grottes de Baume. Le soir, lorsque la chaleur commence à se dissiper, on gravit la route de Plasne ayant toujours sur la gauche la brnce de Bathonien en position anormale. On arrive ainsi aux marnes de Plasne bien connues des géo- logues qui ont étudié les travaux de Marcou. Ces marnes qui reposent sur une surface taraudée, ont une épaisseur de 6 à 1 m. Elles sont rougeûtres à la surface mais bleuâtres en profondeur. Elles sont toutes pétries des variétés d'Ostrea acuminata aux- quelles s'associent Pecten Dewalquei Orrer, Homomya gih- bosa et Ammonites Parkinsoni à tours étroits. M. Lissajous y découvre un bel exemplaire de Belemnites giganteus qui estun des fossiles caractéristiques du Bajocien . 504 RÉUNION EXTRAURDINAIRE D'autre part, M. Collot fait remarquer entre ces marnes et le Bajo- cien une surface de friction, qui est, à ses yeux, une preuve nouvelle que la bande bathonienne est limitée par des failles. En suivant de là la route de Lamare on arrive aux Granges de Ladoye au-dessus de la vallée de Blois d’où sort une des branches de la Seille. Une saillie bajocienne y est entaillée par le chemin qui descend vers Château-Chälon et s'y montre constituée par des Polypiers comme au Tilleul de Chaussenans. La Société peut constater qu'elle est, comme à Chaussenans, à la partie supérieure des calcaires à Entroques et y recueille de beaux échantillons d'Astrea. On descend alors par Château-Chälon sur Nevy, et on observe au sortir de Château-Châlon l'existence d’une faille qui relève au levant le Toarcien presque au niveau du Bajocien sur lequel repose le village. De Nevy, on s'engage au Sud dans la vallée de Beaume, qui correspond aussi à une faille. En effet, tandis qu'à droite du che- min suivi, c’est-à-dire à l'Ouest, on voit bien les Marnes 1irisées surmontées d’un restant très accusé de calcaires à Gryphées, rien de semblable ne se présente à l'Est. Il n’y a que du Lias moyen et supérieur. À Beaume on trouve à gauche une vallée plus étroite couverte d’éboulis calcaires, du sein desquels émergent de beaux noyers. C’est cette vallée que l’on suit pour aller aux grottes de Beaume où la petite rivière du Dard, un autre affluent de la Seille, prend sa source. Deux choses surtout frappent dans cette visite aux grottes qui sont ouvertes dans le Bajocien : 1° l'important dépôt de tuf cal- caire fourni par les eaux à leur orifice ; 2° les diaclases gigan- tesques qui y découpent le Bajocien et suivant lesquelles se sont produites des chambres élevées de 30 à 40 m. Ces diaclases forment un réseau rectangulaire bien net. Au fond de la plupart des chambres on marche sur des brèches à blocs énormes provenant de la chute des calcaires. De belles draperies de stalactites y produisent les effets les plus variés sous l’action de la lumière électrique. Quelques excursionnistes recueillent dans les eaux des types de la faune des cavernes et l’on va reprendre les voitures pour gagner Lons-le-Saunier. Une discussion s'engage au sujet de la limite du Bajocien et du Bathonien. M. Bourgeat rappelle ce fait que si M. Lissajous a trouvé dans les marnes de Plasne un bel exemplaire de la Belemnites qiqanteus Scuror. qui porte les paléontologistes à les classer dans le Bajocien, son avis est cependant que si la paléontologie est importante dans les classifi- EXCURSION DU 31 AOUT 1911 505 cations générales, il ne faut pas, pour les classifications locales tout au moins, oublier la stratigraphie. Les surfaces taraudées qu'on a observées à Chaussenans au-dessous des marnes à Ostrea acuminala se retrouvent au même niveau en plusieurs autres points du Jura notamment à Crançot et à Saint-Maur. Elles ne permettent guère d'englober ces marnes dans le Bajocien. Leur présence atteste en eftet sur une grande étendue de la région un régime nouveau de sédimen- tation. M. Collot n'est point de cet avis. Il fait remarquer qu'outre la Belemnites giganteus, on a trouvé dans les marnes de Plasne Par- kinsonia Parkinsont, variété planulata à tours étroits de Quenstedt, et que dans la Côte-d'Or, dans les marnes à Os{rea acuminala, outre ces deux fossiles 1l se rencontre encore Cosmoceras Niorlense »'Ors., Cosmoceras Garanti »'Or8., Perisphincles pseudo-Martinsi L., qui toutes appartiennent à l'Oolithe ferrugineuse de Bayeux. Or c’est à Bayeux que l'étage bajocien, d’après son nom, a son type. Les Ammo- nites, étant, pour la période jurassique, les êtres les plus ornés, les plus variables dans le temps, et par suite les plus capables de dater les dépôts d’une façon précise, doivent avoir la prééminence pour cet usage. Les surfaces taraudées, qui se relient à un changement brusque de faciès, se répètent parfois à plusieurs reprises dans l'épaisseur d’un même étage et ne sauraient prévaloir contre la distribution des êtres organisés, base de la classification des terrains stratifiés depuis M. Bron- gniart. M. Lissajous s'associe aux remarques de M. Collot car 1l considère, dans le Mâconnais, les couches à Ostrea acuminala comme étant la partie supérieure du Bajocien. A ces deux observations M. Bourgeat répond qu’il n’a parlé d’abord que des classifications locales. Il ajoute qu'il serait important, avant de donner au fossile une importance si grande dans la classification, de pouvoir toujours le déterminer exactement et de s'assurer qu'il a paru partout à la même date. En prenant toujours les Ammonites comme fossiles caractéristiques, il arrive que, suivant que c'est telle espèce ou telle autre qu’on regarde comme plus importante, on fait subir à la classification des terrains des changements très sérieux. N'est-ce pas l'abus du fossile qui a fait commettre tant d'erreurs sur les formations coralligènes et multiplié les lacunes où il n’y en avait pas parce que le fossile caractéristique manquait ? M. Collot présente les observations suivantes sur les accidents qui affectent le Bajocien et le Bathonien entre Arbois et Lons-le-Saunier et sur la composition de ces étages dans la même région. Le ruban de calcaire bathonien qui s’étend d’Arbois à Poligny et à Plasne, sur le bord du plateau, est encadré des deux côtés par le Bajo- 31 décembre 1912. Bull. Soc. géol. Fr. XI. — 33. 906 RÉUNION EXTRAORDINAIRE cien, sauf là où l'érosion n’a pas laissé subsister ce terrain à l'Ouest de lui. Il ne paraît pas possible à M. Collot d'expliquer la présence de ce Bathonien par un pli, car on en retrouverait l’amorce sous forme d'une inclinaison des couches dans le Bajocien du plateau. Le Batho- nien parait être descendu verticalement entre deux failles parallèles. Il est stratifié horizontalement ou à peu près. Là où 1l paraît tout d'abord vertical, c'est par le fait de diaclases parallèles qui l'ont découpé en tranches régulières et verticales, masquant à peu près en- tièrement la stratification. On peut même en ces endroits la recon- naître aux bandes gazonnées qui coupent la masse horizontalement et correspondent à des lits plus altérables, ainsi qu'aux anfractuosités qui tiennent à la même cause et s’allongent sur divers points dans le même sens. Derrière le château ruiné de Grimont, à Poligny, on voit la faille avec son conglomérat de friction ; les couches à son abord ne sont sensiblement relevées, ni sur une lèvre ni sur l’autre. A Plasne on voit encore le conglomérat de friction entre les couches à Os{ræa acumi- nala de la bande et le Bajocien de l'Est. Les couches à Ostræa acumi- nala sont légèrement inclinées suivant la longueur de la bande, de sorte que prolongées, elles couvriraient le Bajocien qui se trouve sur le prolongement de celle-ci. Les couches viennent se raccorder par suite de la diminution graduelle de l'amplitude des failles sur ce bout. Il est inutile de les raccorder en tournant, comme le fait la carte. En certains points le Bathonien a l’air enchàssé dans le Trias, notamment vers Pupillin. Cette apparence, pour M. Collot, parait résulter de ce que la faille ouest venant rejoindre la faille est, le Trias est visible, par l'enlèvement du Bajocien, non seulement en avant, mais aussi sous l'extrémité de la bande bathonienne ; visible en contre-bas dans deux directions différentes, il a l’air de passer par dessous. M. Collot est persuadé que le Bajocien existe en profondeur et il n'est pas nécessaire d'imaginer, comme l'a fait Marcel Bertrand, une invraisemblable “sde du Bajocien pour expliquer la des- cente du Bathonien, et son prétendu rapport par le Lias : celui-ci se trouve en contre- bas sur plusieurs côtés, mais ne passe pas immédia- tement sous lui. A Poligny la bande se rétrécit par le rapprochement des deux failles. Si leur intervalle se réduisait à zéro, la bande serait interrompue et les deux bouts en regard auraient aussi l'air enchâssés dans le Lias qui serait continu de l'avant à l’arrière de ce Bathonien. La présence du calcaire blanc, oolithique, dur, que la Société a vu aux gros tilleuls de Chaussenans, relève des mêmes causes. Il n'appar- tient pas au Bajocien, dans lequel il se placerait, à titre d’élément contemporain, entre le faciès à Polypiers silicifiés qui est au N. W.-et le calcaire à Entroques surmonté de couches à O. acuminata de la carrière située au S. E. Sa blancheur contraste trop avec la couleur bise du Bajocien et le passage latéral avec faciès ci-dessus se ferait bien brusquement ! C’est encore une bande affaissée entre deux failles, qui a conservé d’ailleurs une légère dépression entre ses deux lèvres FiG. Rite 2 GE FIG. © Fi. Fi. AIG. EXCURSION DU 31 AOUT NW. 1911 Arboïs Monts de Chamol/e FiG. 21. — Explication par failles verticales du coNTAGT DU BATHONIEN AVEC LE Lras. 22. — Explication par plis-failles. 23. — Coupe des monts de Poligny par Pidancet. 24. — Coupe de Grimont. 25. — Coupe de Buvilly vers les Monts. 26. — Coupe de Pupillin vers les Monts. 27. — Coupe de l’ermitage d'Arbois. — Long. 1/75000 ; haut. 1/30 000. 1, Marnes irisées; 2, Calcaires à Gryphées ; 3, Lias: 4, Bajocien : 5, Bathonien; FF, Failles; br, Bréche de friction. 508 RÉUNION EXTRAORDINAIRE de Bajocien. Sur son bord nord nous avons pu voir des diaclases, satel- lites de la faille, orientées vers le N.E. comme sa direction présumée, comme celle de la bande d’Arbois à Poligny et comme la moyenne des failles de l'Euthe. M. Bourgeat répond que, de fait, les couches de la bande anormale du Bathonien sont souvent horizontales, mais qu’elles ne le sont pas toujours. Pour n'en citer qu'un exemple il rappelle que la Société les a vues inclinées et repliées au Grimont. Lorsqu'elles paraissent hori- zontales, c'est le plus souvent par l'effet d’un pli couché. Elles forment le centre d’un synclinal renversé comme il l’a figuré déjà en 1898 (B. S. G. F.,(3), XXIX, p. 447). Le pli d’ailleurs s’amorce, au levant, dans le Bajocien. Pidancet de Poligny l'avait très bien saisi au Sud de Poligny vers Barretaine. S'il est moins visible sur la nouvelle route qu'a suivie la Société en revenant de Chaussenans, il n’en existe pas moins, Car au bas de ce chemin on remarque le calcaire à Entroques fortement incliné. En se portant plus au Nord dans les pàturages de Chamole, on observe la même inclinaison de tout le Bajo- cien situé à l'Est du Bathonien. Mème constatation au-dessus de Buvilly, de Pupillin et d’Arbois comme le montrent les figures 21 à 27. Ce pli n'exclut pas les failles, car, outre celle qui doit figurer au con- tact du Bathonien et du Lias, par suppression fréquente du Bajocien vers l'Ouest, il en est une autre à l'Est, moins accusée sans doute, mais due à un décrochement du Bajocien. C'est celle-là qui aurait produit les brèches de friction. Ainsi M. Bourgeat admet deux failles comme M. Collot ; mais au lieu de les supposer verticales il les croit inclinées. Il les a, du reste, figurées en 1898. Excursion du 1 Septembre à Cuiseaux. Le départ a lieu de Lons-le-Saunier à 5 h. 26 du matin par la voie ferrée de Bourg. On descend à la gare de Gevingey, pour atteindre Cesancey situé à 2 km. 500 plus au Sud. Au Nord de ce village, M. Bourgeat fait voir un massif de cal- caire entouré de toutes parts de marnes, dont celles du couchant sont franchement oxfordiennes et contiennent des Perisphinctes avec Belemnites hastalus. Les autres ne lui ont pas donné de fossiles, mais présentent la même constitution. Les calcaires qui forment le massif sont tellement fragmentés qu'ik est dif- ficile d'en découvrir la stratification. Ils se présentent done comme ayant subi une puissante action mécanique. Adossés contre eux, se montrent des blocs émoussés, noyés dans une argile tenace, qui offrent beaucoup des caractères des blocs du Glaciaire. Ont-ils réellement cette origine? La question est dis- cutée. PC VAE L'AIR EXCURSION DU 1°! SEPTEMBRE 1911 509 De l’autre côté du village, sous la direction de M. Sirot, la Société traverse, en suivant le chemin de Grusse, des assises calcaires, où l’on reconnaît l'Urgonien à sa cassure saccharoïde et aux débris de Chama. Il est perforé à sa partie supérieure de trous, où se trouvent de petits grains de quartz, et repose sur du Jurassique supérieur qui a tous les caractères de l'Astartien. Continuant sa route, la Société traverse une faille, qui l'amène aux Marnes irisées et au calcaire à Gryphées. Prenant ensuite un sentier vers les pâturages, elle arrive, après avoir traversé à nouveau les Marnes irisées à une formation argilo-sableuse où M. Sirot a trouvé les fossiles du Gault. En effet, au bout de peu de temps, on y recueille des Plicatules, des Ammonites, dont les principales sont Am. mammillaris, Amm. interruptus, des Nafica gaultina avec Inoceramus concentricus et des fragments d'Ha- miles attenuatus. Aux pâturages, on retrouve supportant ce lam- beau de Gault, l’Urgonien avec sa surface percée de trous et au- dessous de lui des calcaires jaunâtres avec des Rhynchonelles quiparaissent voisines de la hynchonella Astieri du Néoeomien. Plus loin vers Grusse, on redescend des pâturages vers les vignes, et l’on franchit en les abordant un mur de elôture qui est blanc, subcrayeux et quicontient quelques silex de la craie. C’est qu'en effet ces vignes sont plantées sur de la craie à silex dont les rares fossiles Ammoniles rotomagensis, Scaphites æqualis, Inoceramus labiatusaccusent un niveau à la fois cénoma- nien et turonien, Au-dessous d'elle on ne retrouve pas les argiles du Gault, ni même l’Urgonien. Elle semble par conséquent en position transgressive. C’est ce que pense M. Sirot qui l’a très minutieusement étudiée avec M. Girardot. Du haut de ces vignes, M. Bourgeat fait remarquer comment le terrain du côté du levant, c’est-à-dire du côté de la montagne, est coupé de failles reconnaissables à la réapparition en saillie du Calcaire à Gryphées. En se rendant de là à la ferme de la Balmette, on coupe deux de ces failles, ainsi que l'indique la figure 28, puis après avoir traversé la dernière on franchit toute la série des assises depuis le Sinémurien jusqu'au Rauracien. Ce dernier terrain est bien visible près de la maison de la Bal- mette où il a été fraîchement entaillé. On y trouve en abondance les baguettes de Cidaris florigemma Lu. et de petites Osfrea voi- sines de l'Ostrea nanaD'Or8.; mais ce qui le rend particulièrement intéressant, c’est qu'il est formé dans ses assises inférieures de sphérolithes à surface rugueuse couverte souvent de Serpules. Ces sphérolithes ne sont que des fragments de Spongiaires. M. Bourgeat prie les membres participant à l’excursion de bien en retenir la position pour le reste de l’excursion. 510 RÉUNION EXTRAORDINAIRE Après avoir accepté un rafraîchissement gracieusement offert à la Balme par la propriétaire, Madame Prost, la Société redescend vers Grusse, traversant les failles en ordre inverse, puis l'Urgo- nien couvert d'Huîtres voisines de l'Ostrea Leymeriei Desn., puis le Jurassique supérieur et l'Oxfordien pour arriverau Batho- nien, au sortir de Grusse, sur le chemin de Vincelles. W. E: 147] de L e an NT Fe l Balmetlte Fic. 2$. — CouPE DES PATURAGES DE CESANCGEY A LA BALMETTE, Long. 1/60 000; haut. 1/30 000. 1, Marnes irisées ; 2, Calcaires à Gryphées: 3, Lias; 4, Jurassique inférieur; 5, Oxfordien; 6, Rauracien grumeleux et Astartien ; 7, Crétacé ; F.F, Failles, En: suivant ce chemin, elle coupe un anticlinal couché vers l'Ouest où elle rencontre successivement le Bathonien, le Bajo- cien, le Lias, puis à nouveau le Bajocien et le Bathonien. L'anti- clinal couché se manifeste par le pendage des couches qui toutes plongent vers la montagne. Au-dessous du Bathonien elle trouve l'Oxfordien qui, lui-même, surmonte des assises à sphérohthes que l’on reconnaît identiques du Rauracien observées tout à l'heure en proportion normale. Le renversement est donc complet depuis le Lias jusqu'au Rauracten (fig. 29). F1G. 29. — SÉRIE RENVERSÉE DÉ VINCELLES A SAINTE-AGNES, Long. 1/60 000 ; haut. 1/30 000. 1, Bajocien; 2, Bathonien ; 3, Oxfordien; 4, Rauracien grumeleux et Astartien ; 5, Conglomérat de Sainte-Agnès. Près de la voie ferrée, la Société peut étudier le conglomérat de Sainte-Agnès. C’est un amas de cailloutis appartenant aux différents étages du Jurassique et contenant des débris de silex de la craie. M. Bourgeat interrogé sur leur répartition répond qu'il se rencontre en traînée presque ininterrompue sur les bords de la plaine bressanne depuis les environs de Cuiseaux Jusqu'à ceux de Maynal. On sait qu'ils ont été aussi trouvés par M. Girardot sur les flancs des premières pentes du Jura, au château EXCURSION DU 1% SEPTEMBRE 1911 514 de Grusse, avec des débris végétaux qui les ont fait classer dans l'Oligocène. Une remarque intéressante qu'a pu faire la Société durant cette excursion, c’est que les fontaines sont taries, tandis qu'aux excursions d'Arbois et de Poligny, elles ne l’étaient pas. La cause en est que le pays que l’on vient de parcourir n'offre que de très étroits bassins d'alimentation à raison des failles qui y découpent les marnes du Trias et du Lias, tandis que près d’'Arbois et de Poligny ces mêmes marnes s'étendent fort loin du côté de la montagne sans être troublées sensiblement dans leur continuité. Elles peuvent donc former là une vaste nappe aquifère. Arrivés à la gare de Sainte-Agnès, les excursionnistes prennent le train pour aller déjeuner à Cuiseaux. Séance de clôture du 3 Septembre 1911 PRÉSIDENCE DE M. LE CHANOINE BOURGEAT, PUIS DE M. COLLOT. La séance est ouverte à 9 heures. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. M. Bourgeat remercie la Municipalité de Lons-le-Saunier d’avoir mis gracieusement à la disposition de la Société une des belles salles de l'Hôtel de Ville. Il remercie ensuite les membres des sociétés locales, spécialement M. l'abbé Perrod, président de la Société d'Emulation du Jura, qui nous font l'honneur d’as- sister à la séance. Devant quitter le fauteuil dans un instant, il tient à témoigner sa profonde gratitude à tous ses confrères qui l’ont encouragé de leur sympathie durant les excursions et tout particulièrement aux membres du bureau. Il souhaite qu'ils n’emportent pas un trop mauvais souvenir de leur séjour d’une semaine dans le Jura, puis il cède la présidence à M. Collot pour faire le compte rendu des excursions du vendredi après-midi et du samedi (1° et 2 Septembre). Excursion du 1 Septembre à Marciat Après midi, la Société se rend d’abord près de Marciat au Sud de Cuiseaux où M. Bourgeat lui montre sur une tranchée récente un conglomérat constitué par des blocs émoussés de toute grosseur et de toute nature, y compris des silex de la craie, noyés dans une argile moins tenace que celle du Glaciaire ordinaire. Il est 512 RÉUNION EXTRAORDINAIRE d'avis qu'on se trouve là en présence de Glaciaire altéré. Sur l'observation qui lui est faite que c'est peut-être une continua- tion du conglomérat de Sainte-Agnès, il répond que ce dernier est bien différent, très pauvre en argile, et que les blocs y sont le plus souvent soudés. La Société en aura la preuve dans un instant en visitant un gisement de ce dernier conglomérat. Et de fait, en prenant un chemin qui va couper au Levant de Rosières la route de Cuiseaux à Dommartin, on trouve, en arrivant à cette route, le conglomérat de Sainte-Agnès, presque sans argile formant une masse de blocs liés entre eux. De ce chemin on regagne Cuiseaux à travers champs. À la ferme du Colombier on arrive à une mare creusée dans le Gault dont on peut recueillir les principaux fossiles. A la Maison Rouge on se rend à un puits récemment creusé dans les mêmes argiles fossilifères du Gault, qui reposent sur des sables micacés sans fossiles. M. Bourgeat est tenté de rap- porter ces sables au Tertiaire, ce qui indiquerait une superposi- tion anormale. F1G. 30. — RENVERSEMENT DES COUCHES A LA BALME. Long. 1/60 000; haut. 1/15 000. 1, Bathonien ; 2, Oxfordien; 3, Rauracien et Astartien; 4, Urgonien ; 5, Gault ; 6, Crétacé; 7, Tertiaire bressan. On gagne ensuite le vieux cimetière de la Madeleine au cou- chant de Cuiseaux où l’on retrouve le même Gault argilo-sableux avec du Cénomanien qui paraît être en dessous. La Société ne disposant plus que d’un temps limité, ne peut s'assurer s'il en est réellement ainsi. Elle se hâte de regagner Cuiseaux pour aller en voiture à moitié chemin de Cuiseaux à Cousance, obser- ver un renversement très net à la ferme de la Balme. Vis-à-vis cette ferme, on monte au levant dans des vignes qui sont plantées sur l'Oxfordien. Au sommet de ces vignes, M. Bourgeat montre le Bathonien qui forme un genou pour se replier sur l'Oxfordien. Celui-ci s'appuie à son tour sur du Jurassique supérieur qui recouvre de l’Urgonien. Au-dessous de l'Urgonien, dont une des saillies présente une grotte préhistorique, viennent les argiles sableuses du Gault qui reposent sur le Cénomanien (fig. 30). Tout le monde constate ce renversement comme il l’a EXCURSION DU 2? SEPTEMBRE {911 513 fait le matin pour celui de Sainte-Agnès, puis on s’empresse d'aller prendre le train afin de jouir à Lons-le-Saunier d’un repos bien mérité. Excursion du 2 Septembre à l'Euthe. La Société part en voiture de Lons-le-Saunier à 7 heures du matin par la route de Conliège. À Conliège, elle s’achemine à pied vers le chemin qui monte de Conliège à Briod. Elle peut remarquer combien à Conliège les sources restent abondantes à l'encontre de celles des environs de Vincelles. Arrivée à la limite supérieure du Lias qu'elle vient de gravir sur des éboulis et du Bajocien qu'elle va traverser, elle est témoin de la pénurie en eau des habitants du plateau supérieur de Briod et de Publy, qui viennent à la file en chariots chercher de l’eau à une belle source qui sort entre le Lias et le Bajocien. Fic. 31. — Coupx pu BAJOCIEN DE CONLIÈGE À Brion. Long. 1/75 000 ; Haut. 1/30000. 1, Alternance de marnes et de calcaires ; 1, Calcaires à rognons siliceux; 3, Cal- caire encrinitique; 4, Marnes à Bryozoaires ; 5, Calcaires à rognons siliceux ; 6, Calcaire à Encrines; 7, Marno-calcaires à grandes Ammonites ; 8, Calcaire à Encrines ; 9, Sables stratifiés. Elle coupe ensuite sous la conduite de M. Girardot, les assises bajociennes, traversant d’abord un calcaire à rognons de silex, puis un calcaire à Crinoïdes qui forment ensemble la zone à Ammonites Murchisoni Sow. Elle atteint après cela en montant toujours une alternance de marnes et de calcaires qui contiennent des Bryozoaires et le Pecten pumilus et qui correspondent à peu près aux deux zones à Ammonites Sowerbyi et Sauzei. Au-dessus viennent des calcaires à silex, puis après une interruption appa- raissent d'anciennes carrières de calcaire miroitant où l’on trouve une grosse Ammonite voisine de l'Ammonites coronatus (fig. 31). Sur le bord du plateau avant d'arriver à Briod, M. Bourgeat fait remarquer des carrières de sable qui rappellent celles de Chaussenans. On traverse rapidement les territoires de Briod et de Vévy où des ondulations de terrain, sinon des failles, font reparaïtre tour 514 RÉUNION EXTRAORDINAIRE à tour le Bajocien à Entroques stérile et les marnes à Ostrea acuminata qui donnent un excellent terrain de culture. Au bois du Chamois on voit apparaitre le Bathonien blanc devenant de plus en plus oolithique, puis on atteint à l'entrée de la forêt de l’Euthe, sur le chemin de Châtillon, un petit lambeau de Glaciaire. On observe ce lambeau situé à gauche de la route : à droite en avançant, se présentent des argiles qui ressemblent à celles du Glaciaire par leur couleur bleuâtre, mais qui s’en dis- tinguent par l'absence de blocs. C’est l'Oxfordien surmontant le Bathonien. Quelques instants de recherches permettent d'y retrouver les fossiles caractéristiques, spécialement l'Ammonites cordatus Sow. et des Perisphinctes (fig. 32). Si Conlège 9 4 5 FiG. 32. — Coupe DE CONLIÈGE A LA FORÈT DE L'EUTHE, Long. 1/75 000 ; haut. 1/30 000. 1, Lias ; 2, Bajocien; 3, Marnes à Ostrea acuminata: 4, Bathonien moyen; 5, Bathonien supérieur ; 6, Oxfordien ; 7, Glaciaire. Après cet Oxfordien se montrent brusquement les calcaires à Entroques du Bajocien. C’est la première faille de l'Euthe que la Société devait visiter, celle qui s'étend le plus loin, d’un côté vers le Nord-Est et de l’autre vers le Sud-Ouest. M. Bourgeat fait remarquer que les calcaires à Entroques forment un genou avant leur contact avec les marnes oxfordiennes et semblent renversés sur elles. On a donc là un pli faille renversé (fig. 33). S.W. NE: Porêël de / Euthe 2 sue 4. FiG. 33. — COUPE DÉ LA FORÈT DE L'EUTHE A LA HAUTÈUR DE CHATILLON. Long. 1/25 000; haut. 1/30 000. 1, Bajocien; ?, 3, 4, Bathonien:; 5, Oxfordien; 6, Rauracien ; 7, Glaciaire. En continuant de monter, on voit les couches à Entroques rede- venir horizontales puis s’infléchir légèrement vers l'Est pour for- mer un synclinal peu profond où les couches oolithiques du EXCURSION DU 2? SEPTEMBRE 1911 515 Bathonien sont bien visibles. Un peu avant d'arriver à Châtillon les couches se relèvent pour constituer l’autre bord du synclinal. On observe très bien là les marnes à Osfrea acuminafa moins épaisses qu'à Plane et assez riches en Æomomya qibbosa puis les calcaires à Entroques à surface supérieure taraudée, et tout à coup on se trouve en présence de l’Oxfordien qui supporte l’entable- ment rauracien du château de Châtillon. C’est la seconde faille de l’Euthe sur ce trajet. Elle n'est que secondaire par rapport à la première et cesse à une faible distance de part et d'autre de Châtillon. De ce point, par le beau soleil qui éclaire la campagne, la vue s'étend au loin sur la vallée de l’Ain. On peut voir surtout comment, parmi les calcaires qui en forment le cadre, ceux du Bathonien oolithique et ceux du Rauracien par delà la vallée ont eu leur surface roussie. La grande chaleur y a fait ressortir leur pénurie en marnes. Fic. 35. — Coupe nord-ouest MN. 1, Oxfordien ; 2, Rauracien et Astartien ; F1G. 34. — PLAN DU LAG DE CHALAIN. 3, Glaciaire. Le lac est fermé à l'Est par du Jurassique supérieur (Rauracien et Astartien B) et à l'Ouest par un amphithéätre morainique A., passant au sable stratifié. P, Pilotis de la station préhistorique. Après avoir déjeuné à Châtillon, la Société remonte en voiture pour aller au lac de Chalain. Elle traverse de grandes surfaces de Glaciaire qui ont été à tort marquées sur la Carte des couleurs des Alluvions. C'est le Glaciaire qui forme barrage aux eaux du lac de Chalain. Lorsqu'on arrive en vue de ce lac, on le voit fermé en aval par un véritable cirque morainique entaillé par le petit ruisseau de l'OEuf. On sait que la Société électrique du Saut du Mortier a fait l'acquisition de ce lac, qui lui sert de réserve de force motrice. Lorsque le débit de l’Aïn lui suffit, les vannes du bief de l’OEuf restent fermées ; mais si l'Ain est insuflisant elle fait appel au lac. Les vannes sont levées et le niveau du lac s'abaisse à raison des besoins, Cette année de sécheresse était une année particulièrement favorable. Aussi la Société arrivée aux bords du lac peut-elle atteindre les pilotis de la station pré- historique, observer la craie lacustre à surface légèrement inclinée, 516 RÉUNION EXTRAORDINAIRE si bien étudiée par M. Girardot et recueillir dans les débris pré- historiques des bois de Cerfs, des ossements divers avec quelques instruments en silex (fig. 34 et 35). M. Bourgeat fait remarquer sur le côté de l’amphithéâtre mo- rainique qui touche à Marigny, et à son intérieur, des graviers stratifiés à la façon de ceux de Chaussenans, qui sont loin de l’ori- fice d'écoulement et qui se lient à la moraine sous-jacente. Ils n'ont pu se former qu'aux dépens de celle-ci, par une sorte de lavage, dans des conditions identiques à celles du lac de l'Abbaye, lorsque les eaux du lac avaient leur surface à ce niveau. Remontant sur l'amphithéâtre morainique, la Société jette un dernier regard sur le lac, dont les eaux bleues contrastent for- tement avec la craie blanche lacustre qui les entoure ; puis elle se dirige rapidement vers Lons-le-Saunier. A l'entrée des bois de Pannessières elle met pied à terre un instant pour observer sous la conduite de M. Bourgeat de nou- veaux gisements de sables s'étendant de là vers Crançot et qui ont été marqués par erreur comme du Glaciaire sur la Carte de Lons-le-Saunier. M. Bourgeat est d'avis que ces lambeaux, ceux de Briod, ceux de Publy et de Verges. qu'on n'a pas observés, sont les restes d'une grande moraine qui limitait un lac adossé à l'Euthe. M. Collot fait une observation concernant les massifs à Polypiers de Chaussenans et de la Doye. Ils sont la représentation de ceux que ren- ferme la partie supérieure du Bajocien de la Côte-d'Or. Il fait aussi remarquer à propos des diverses excursions dans le Juras- sique inférieur, que ce Jurassique dans la région d’Arbois et de Lons- le-Saunier est moins semblable à celui de la Côte-d'Or que celui d'Amange. Néanmoins on peut rechercher un parallélisme général entre ces formations. On remarque d'abord que d’un côté comme de l'autre le Bajocien inférieur n'est pas chargé d’Encrines. Ce sont au Jura des calcaires plus ou moins oolithiques semés de lits de silex, coupés de lits marneux qui rappellent assez bien ceux de la Côte-d'Or. Cependant le faciès à Entroques monte plus haut dans le Jura où 1l correspond par son sommet aux calcaires plutôt oolithiques qui ont fourni dans la Côte-d'Or Ammonites Blagdent et des Gervilhies. Un peu avant la terminaison de ces calcaires à Entroques, la carrière du dessus de la route de Conliège a fourni l'Am. subcoronalus qui se trouve au même niveau dans la Côte-d'Or. A propos d'une observation de M. Riche, M. Bourgeat fait remar- quer qu'il est surtout important de connaître l’âge des sables qui se montrent au-dessous du Gault à la Maison-Rouge. On en observe au Jura méridional sur les dolomies portlandiennes qui ne sont qu'un résidu EXCURSION DU 2 SEPTEMBRE 1911 517 de l’altération de ces dolomies ; on en voit d’autres qui semblent dus à un charriage. Est-ce avant le Gault ou après, qu'ils sesont formés ou amassés ? Si c'est après, la série de la Maison-Rouge reste renversée. M. Jodot fait observer enfin que les cailloutis auxquels M. Bourgeat attribue une origine lacustre ressemblent beaucoup à ceux que l’on a vus en amont de l’Ain et qui ont une origine fluviatile. M. Bourgeat ne nie pas cette ressemblance, mais ils ressemblent aussi à ceux des bords du lac de l'Abbaye. Les eaux agitées d’un lac ne peuvent-elles pas produire une stratification voisine de celle des eaux d’un cours d’eau par le lavage d’un moraine. Dans tous les cas les sables sont pour la plupart en des points où l’on ne peut faire passer un cours d’eau sans admettre un changement dans le relief du Jura. M. Bourgeat tient enfin à signaler une erreur qu'il a commise sur la feuille de Saint-Claude et que la Société a peut-être eu la charité de ne pas remarquer. Il s’agit des marnes oxfordiennes des environs de la Balme qui se retrouvent reportées trop au Sud et pas assez étendues. M. Collot se lève ensuite et prononce les paroles suivantes : Messieurs, — J’ai le plaisir de me faire votre porte-parole pour remer- cier M. le chanoine Bourgeat de nous avoir dirigés si habilement pendant cette semaine géologique. Son programme d’excursions a été bien conçu et fidèlement exécuté grâce à une préparation parfaite. Cette session évoque pour quelques-uns d’entre nous le souvenir de celle de 1885 dans le haut Jura, et celui de Marcel Bertrand, quise fit depuis lors un si grand nom dans la science. A côté de lui, M. Bourgeat neus fit cons- tater des faits du plus hautintérêt, découverts par lui et vous connais- sez sa belle synthèse de la progression des récifs du Jurassique supé- rieur vers le S.E. Aujourd'hui il nous a démontré qu'il connaît aussi bien la lisière française du Jura que les plateaux supérieurs. Tantôt rec- tüifiant les observations de Marcel Bertrand, tantôt appliquant heureu- sement la conception des plis couchés de ce maître, il nous a montré les traits caractéristiques de la région. Après avoir tracé les contours géolo- giques de la feuille de Saint-Claude, il ne s’est pas reposé et il nous donne la primeur des corrections qu'il a fait subir à son propre ou- vrage el des curieux renversements qu’il a observés, par exemple à la Balme près Cuiseaux. Nous sommes heureux de saluer aussi un autre vétéran de la géolo- gle Jurassienne et un de nos guides de 1885, M. Abel Girardot. Les grandes synthèses, qui sont si séduisantes et qui résument la science, sont obligées, sous peine de n’être que des songes creux, de s'appuyer sur un grand nombre de faits constatés avec précision. C’est cette base solide que nous offre, pour la région, le grand labeur de M. Girardot et la description du « Jurassique inférieur lédonien » est l'encyclopé- » 18 RÉUNION EXTRAORDINAIRE die où il faudra toujours chercher la connaissance de la stratigraphie de cette partie du Jura. Nous avons eu la bonne fortune d’être dirigés par M. Sirot sur les gisements précieux qu'il a découverts avec M. Girardot vers Gevingey. A côté des hommes dont la science a mis en relief les faits que nous étions appelés à constater à notre tour et à discuter, et a donné à notre réunion de cette année sa raison d'être, nous ne devons pas oublier, dans notre gratitude, ceux des membres de la Société qui ont facilité notre tâche ou qui nous aideront à conserver le souvenir de nos tra- vaux. Je veux parler de M. Langlassé qui, pour la nourriture, le loge- ment et les transports, nous a affranchis de toute préoccupation. Je n'ose pas dire tout le bien que je pense de sa gestion, de peur d’encou- rager les membres d’une prochaine session à imposer encore à sa grande obligeance le lourd fardeau de la trésorerie. Je veux parler aussi de notre secrétaire, M. l'abbé Delépine, et de son suppléant M. Jodot. Leur zèle et leur intelligence ont répondu parfaitement à nos désirs. Pour tous enfin, je dirai que les traditions d’urbanité et de bonne humeur qui sont de tradition dans la Société, ont été parfaitement res- pectées. Le ciel lui-même nous donnait l'exemple et l’encouragement par la constance d'une atmosphère sereine et d’une température, il est vrai, plus que douce. M. Sayn, Vice-Président de la Société, tient, au nom du bureau, à remercier spécialement M. Bourgeat des belles excursions qu'il a si bien préparées et si bien dirigées, ainsi que M. Langlassé du dévoue- ment avec lequel il a rempli comme toujours les fonctions si délicates de trésorier. L'ordre du jour étant épuisé, le Président déclare close la Réunion extraordinaire de 1911. 519 SUR LA TECTONIQUE DU JURA PAR LE GÉNÉRAL E. Jourdy!. Retenu à Paris par un pénible devoir, je n'ai pu, à mon pro- fond regret, assister aux excursions de la Société géologique dans le Jura dôlois où j'avais fait, il y a un demi-siècle déjà, mes débuts dans la Géologie. J'aurais alors fait remarquer l’im- portance, au point de vue de notre science, de cette Réunion extraordinaire de la Société à la montagne de la Serre qui est le berceau de la Tectonique française. C’est ce que je vais rappeler brièvement en me référant à la fois à mes notes publiées dans le Bulletin de la Société (Carte géologique du Jura dôlois, 1871 ; Orographie du Jura dôlois, 1872) et à la revision sommaire des particularités les plus intéressantes de cette région classique que mes confrères ont pu observer sur place. A l'époque où j'ai publié les études mentionnées ci-dessus, Elie de Beaumont, grand personnage officiel, comblé de titres et de dignités, régnait en maître sur la Géologie à laquelle il imposait sa théorie artificielle du réseau pentagonal basée sur la permanence des directions qu'il prétendait caractéristiques de l’âge des soulèvements, de ce qu'il appelait des « Systèmes de montagnes ». Il fallait assurément une grande hardiesse, celle d’un tout jeune homme enthousiaste de science et de vérité, pour s'attaquer à cette puissance. C’est pourtant ce que J'ai osé, et le succès a couronné cette tentative téméraire pour l'époque, mais heureuse pour les progrès de la Géologie. En étudiant, la boussole à la main, la région qui s'étend depuis Dôle jusqu'au delà de la Serre, je me suis convaincu, et la Société a pu vérifier le fait sur le terrain comme sur la Carte géologique (feuille de Besançon), que les orientations des chaïnons et des failles consécutives, ne sont pas conformes aux directions systématiques depuis le Trias jusqu’au Miocène ; une seule, celle du « système de la Côte-d'Or» est concordante, et c'est précisément la grandé faille du bord sud-est de la Serre. Malheureusement pour la théorie d'Elie de Beaumont, son âge 1. Note présentée en novembre 1911, et insérée exceptionnellement au C. R. de la Réunion, par décision du Conseil. Elle est suivie d'un passage du livre d'Édouard Suess qui mentionne l'importance tectonique de la montagne de la Serre et dont la traduction est due à M. Emm. de Margerie : j'en adresse mes remerciements à notre aimable confrère. 520 GÉNÉRAL JOURDY qui place ce soulèvement entre le Jurassique et le Crétacé n’est nullement celui d’une phase orogénique de plissement, car en France, en Allemagne et en Angleterre, on n'y observe que les caractères d’un mouvement épirogénique vertical de soulèvement lent qui a donné naissance aux vastes dépôts d’eau douce du Pur- beckien et du Wealdien. La Société a pu observer en outre qu'en suivant le tracé des reliefs orographiques et des accidents tectoniques depuis les chaînons bathoniens situés au Nord de Dôle jusqu’à Ougney, on voit manifestement leur orientation, quel que, soit leur âge, s'infléchir au fur et à mesure qu’on se rapproche de la rs où ils se fondent dans la grande faille rectiligne qui, en face de l'étoilement de bare se courbe pour contourner la pointe nord du massif gneissique. Cette observation est importante, car elle est la première qui ait été présentée pour démontrer l'indépendance de l’âge et de la direc- tion des plissements et des fractures, et par conséquent l’inexac- titude de la théorie du Réseau pentagonal qui, suivant l’expres- sion de M. Haug, « a hypnotisé malheureusement plusieurs géné- rations de géologues ». Mais il ne suffisait pas de dénoncer l'erreur, il fallait décou- vrir où était la vérité, et c’est précisément le service que la Serre a rendu à la Géologie. En effet, de ce que les reliefs sont manifestement influencés par la présence de cette montagne, il était logique de conclure que ce massif primitif avait joué un rôle considérable dans la structure de la région ; là était évidem- ment la solution du problème qui se présente maintenant sous la forme suivante (fig. 1). La Société, en traversant la Serre, a pu comparer la structure des deux versants de la montagne et reconnaître que, tout le long de la lisière nord, la région se com- pose de pitons isolés, de structure très-compliquée, émergeant d'une région fissurée de failles très diversement orientées qui mettent pêle-mêle le Permien en contact ou dans le voisinage immédiat de tous les étages depuis le Trias jusqu’au Néocomien. Cette région accuse donc une action d’effondrements sur place. Tout au contraire, le bord sud-est de la Serre affecte nettement la structure de plissements réguliers bien que légèrement décou- pés par des failles, mais si fortement écrasés contre le massif gneissique, qu'aux environs d'Amange, la Société a pu constater que les couches du Lias, du nn et du Bathonien, fortement relevées, sont réduites à l'épaisseur d’une dizaine de mètres. De cette comparaison on est en droit de conclure que la Serre a joué le rôle d’un obstacle solidement enraciné et capable d’arrêter l'effet d’une compression d’origine lointaine, en d’autres termes qu'elle a Joué le rôle d'un môle s’opposant à la propagation .des TECTONIQUE DU JURA 524 vagues tectoniques venues d’en face, c’est-à-dire du Sud-Est, de sorte que la région du Nord qu’elle abritait des poussées horizon- tales, n’a pu être l’objet que d'ébranlements sur place. Coquand et Pidancet avaient fait remarquer antérieurement que le massif primitif de la Serre se relie aux Vosges sous la couverture Juras- sique, aussi ai-je donné à ce mur d'arrêt des vagues tectoniques, le nom de môle vosqien, sous lequel il est connu depuis cette époque. Ougrrey -Monlmirey a Chateauï. Uflanges Jerre-les-meulières © y Lavens / / el < L felefs orographigues au Sud de /a Serre if € SRE ES Nord (ee Res Gle Fig. 1. — SGHÉMA TECTONIQUE DU MASSIF DE LA SERRE. — 1/160000. Qu'est-ce donc que cette région d’en face d’où paraît venir l'effort dynamique générateur des plissements ? Elle est visible de la haute et longue crête de la Serre d’où l’œil découvre le beau panorama bleuâtre des monts Jura derrière lequel un temps clair permet d’apercevoir la pointe neigeuse du Mont Blanc. Or, la majeure partie des chaînons jurassiens accusent, par la symétrie de struc- 31 décembre 1912. Bull. Soc. géol. Fr. XI. — 34. Qt [I [2 GÉNÉRAL JOURDY ture de leurs voûtes (c'était l'expression de Thurmann) la symé- trie de l’action de compression qui trahit le libre jeu des vagues tectoniques jusqu'à leur arrêt brusque contre le môle de la Serre. Comment déterminer la limite de ce champ de plissements et par conséquent l'origine de cette poussée horizontale ? Fallait-11 la prolonger au-delà du Jura, jusqu'aux Alpes? Si hardie que fut alors cette conception, il fallait aller jusque-là puisque les plisse- ments de la mollasse dans les hautes chaînes du Jura concordent avec ses allures au pied des Alpes. On arrive ainsi, en raison- nant et en observant de proche en proche, à conclure que l’en- semble, si colossal qu'il soit, de la région du Jura et des Alpes a été refoulé par l'effet d’une poussée de compression qui n’a été interrompue que par la résistance du môle vosgien. Une question plus générale restait à résoudre : ce petit massif gneissique est-il le seul qui ait Joué un tel rôle dans la formation de ces montagnes ? Pour y répondre il suflit de signaler le rapport intime qui existe d'une part entre la structure des chaïinons et leur tracé, et, d'autre part, entre la répartition des directions des groupes de chaînons et l’orientation des massifs primitifs qui se dressent en face d’eux : la répétition frappante sur un plus vaste théâtre, du phénomène observé au pied de la Serre impose la similitude de l'explication. C’est ainsi qu'est née « la loi de posi- tion » que dès cette époque et avant que les études magistrales de Suess soient connues, j'ai formulée ainsi qu'il suit : « D'une façon générale, le tracé des reliefs est indépendant de l’âge des soulèvements, il est surtout fonction de la position géographique des couches » (Orographie du Jura dôlois). En appliquant cette formule à l'explication de la formation du Jura et des Alpes, j'en ai alors donné la définition suivante : « L'origine de ces mon- tagnes est due à une compression venue du Sud-Est, d’ampleur et d'intensité suffisantes pour mouler toutes les couches flexibles contre le triple obstacle résistant formé : par le bord est orienté Nord-Sud, du Massif Central — par la lisière orientée Nord-Est- Sud-Ouest du môle vosgien — enfin par le bord méridional orienté Est-Ouest du massif des Vosges ». Cette solution du problème du modelé de la région Alpes-Jura est devenue clas- sique. La loi de position d’où elle découle cependant n’a pas eu une destinée aussi heureuse, bien que plusieurs géologues y aient eu recours, entre autres : M. Lantenois pour l'explication des plissements de l'Est du Tonkin, M. Nicklès pour ceux du Sud des Cévennes, M. Joly pour la région lorraine ; moi-même, je l'ai adaptée à la démonstration de la structure du sol de la France !. 1. Jourpy. Esquisse tectonique du sol de la France, 1907. « TECTONIQUE DU JURA 523 J'ai également montré, à la Réunion extraordinaire de la Société à Laval, en 1909, qu'elle permet de définir heureusement et en quelques mots la synthèse du synclinal carbonifère de la Mayenne. Cette conception, qui a beaucoup grandi depuis, est née, Je le repète (car 1l paraît que J'ai besoin de le répéter) sur la mon- tagne de la Serre à une époque où le mot de tectonique n'était pas encore inventé 1l est vrai, mais où la chose était dès lors créée. Cette nouvelle venue dans la Science est bien française, puisque la montagne de la Serre en a été le berceau et que la Société géologique a fourni son trousseau en lui offrant la publi- cité de son Bulletin. Je reconnais du reste très volontiers que la formule de formation de ces montagnes que j'ai donnée il y a 40 ans n'a qu'un caractère général, et que dans le détail, les faits ne sont pas tout à fait aussi simples comme l’ont montré M. E. Fournier et M. le chanoine Bourgeat qui a bien voulu diriger les excursions de la réunion extraordinaire de 1911 ; mais c’est le sort commun de toutes les découvertes. Voilà ce que j'aurais dit et expliqué sur le terrain, si j'avais eu la bonne fortune d’aceompagner mes confrères dans le Jura dôlois. Je n'aurais pu résister à la tentation d’ajouter que ee beau pays du Jura a été fertile en études géologiques, aussi bien de ce côté de la frontière qu'en Suisse, également classique pays de Géologie. Pour me borner à la région qui a été vue par la Société, je mentionnerai les chaînons du Vignoble jurassien qui fait face à la Serre et qui a été le théâtre des débuts de Marcel Bertrand, 10 ans après les miens. Notre illustre et regretté con- frère y a résolu de la façon la plus heureuse! un problème qui avait arrêté à Salins la sagacité de Marcou (1845) et à Besançon l'expérience de Parandier (1832), par la découverte de failles horizontales et de paquets d’affaissement qui expliquent les dissy- métries de certains chaînons et la convergence de quelques plis- sements dans la région du bas-Jura qui s'étend d’Arbois à Besan- çon. Il a rajeuni aussi l'accident tectonique que j'avais signalé à Serre-les-meulières sous le nom d’éfoilement. J'avais déjà expliqué, du reste dans «l'Orographie du Jura dôlois », comment la diver- gence des directions de poussées appliquées contre des massifs dont l'orientation, des Vosges au Morvan varie de 90 degrés, implique forcément des efforts de torsion, cause de déchirures obliques des voûtes des chaînons. J'avais également invoqué à l'appui de cette action mécanique, les brèches pratiquées dans 1. Failles de la lisière du Jura entre Besançon et Salins (B.S.G. F., 1881). Failles courbes dans le Jura et bassin d’attachement (B.S. G. F., 1884) 52% GÉNÉRAL JOURDY la falaise occidentale du Jura et au fond desquelles sont blotties les villes de Lons-le-Saulnier, Voiteur, Poligny, Arbois, Salins et Quingey. La conception des failles horizontales du Jura a conduit Marcel Bertrand, par une heureuse extension de l’idée première, à celle des plis couchés d’où il a tiré la grandiose théorie des nappes de charriage. Il a répété du reste, après moi, et après Suess, que « les grands plissements réguliers du Jura appellent l'idée d’une compression latérale dont 1l semble difficile de ne pas chercher la cause première dans le soulèvement alpin ». Il a renouvelé également mon observation sur les allures de la mol- lasse qui forment le lien naturel entre les plissements des Alpes et ceux du Jura. Il n’était réellement pas possible de traiter de Géologie dans cette partie du Jura sans invoquer le nom glorieux de ce géologue qui à parcouru dans la Tectonique une carrière si brillante et qui laisse derrière lui une école dont la réputation s’est affirmée dans l'Europe entière. L'opportunité de faire revivre un instant la grande figure de Marcel Bertrand ne doit pas faire perdre de vue la part qu'un autre jurassien, M. Deprat, a conquise dans les études relatives à la Serre. Ce géologue plein d'avenir, comme il vient de le prou- ver par sa brillante exploration du Yunnan, a montré! que le massif de la Serre fournit, ce que personne n'avait remarqué, un exemple de structure en éventail d'âge hereynien (Loc. cit., fig. 4) et d'effondrement (Marcel Bertrand et moi prononcions affaisse- ment), lors des grands soulèvements alpins. Il a rappelé à ce propos que les plissements qu'on observe contre le flanc oriental de la montagne ont été arrêtés et écrasés contre le môle vosgien, et précisé que le flanc occidental présente plutôt le caractère d’un affaissement générateur de failles, de dômes et de brachyanti- clinaux ; ce sont de nouveaux mots inconnus en 1872 (époque à laquelle je signalais les profondes failles de cette région de pitons). M. Deprat, ajoute, répète et confirme ce que javais dit au sujet de la «très grande influence du pli archéen de la Serre, au point de vue des forces mises en jeu pour les former ». J’ajouterai, pour terminer, que la bande des roches cristallines du môle vosgien qui abrite derrière elle le bassin houiller de Ronchamp (peut-être aussi celui de la Serre) et celui de Blan zy est absolument symétrique du bourrelet de granulite du Sillon 1. Derrar. Le massif de la Serre et son rôle tectonique. B.S.G.F.,(3), XX VIII, 1900, p. 861, pl. xvir. TECTONIQUE DU JURA 525 de Bretagne qui, ainsi que je l’ai montré !, abrite la longue chaîne des bassins houillers de Chalonnes, de Mouzeil, de Nort, de Quimper jusqu'à la pointe des Trépassés. Ce sont les plus œrandes Directrices tectoniques de la France, leur rencontre a lieu sur le méridien de Moulins qui est le lieu des intersections des plissements des deux moitiés Est et Ouest du réseau tecto- nique de notre sol national ?. 1. Jourpy. Le Sillon de Bretagne, 1908. 2. Jourpy. Esquisse tectonique du sol de la France, 1907. NoTe. — Énouarn Suess. Die Entstehung der Alpen. In-8°, Wien, 1875, W.. Braumüller, p. 17. « Le massif ancien des Iles d'Hyères, puis le bord est du Plateau Central de la France, les pointes sud des Vosges et de la Forêt-Noire et le contour méri- dional du massif bohémien indiquent le bord occidental et septentrional du vaste domaine à l'intérieur duquel se développent, avec une étonnante régularité, les chaînes plissées du système alpin. De l’un à l’autre de ces massifs anciens, elles tendent leurs arcs, et aussitôt que la pointe sud de la Bohême est dépassée, toute la chaîne s’infléchit vers le Nord-Est, accompagnant d’une courbe légèrement sinueuse les pentes de la région ancienne de la Moravie, jusqu'à ce que s’étale enfin l’arc des Karpathes. « Ainsi, dans l’ensemble, il est facile de reconnaître que l’allure de la lisière sep- tentrionale des Alpes, du Jura et des Karpathes dépend de la position des massifs qui précèdent ces montagnes à l'Ouest et au Nord ; mais cette dépendance se reflète également dans la structure interne des chaînons. « Tandis que chez nous, dans l'Est, ce fait a été mis depuis longtemps en évi- dence et qu'il a trouvé, avec les années, des partisans de plus en plus nombreux, des circonstances tout à fait analogues viennent d’être constatées bien loin (de l'Autriche), dans l'Ouest, et cela d’une manière absolument indépendante des observations faites dans les Alpes Orientales, observations qui n’ont guère péné- tré, jusqu’à présent, dans le domaine public. « Get état de choses a trouvé son expression la plus positive dans les travaux consacrés par M. Jourdy au Jura Dôlois (Orographie du Jura dolois, B. S. G. F., 1872. XXIX, p. 336). « Le petit îlot de gneiss et de grès rouge qui constitue, au Nord de Dôle, la Forêt de la Serre, et qu'on doit regarder comme un prolongement des Vosges au Sud-Ouest permet de reconnaître la dépendance des plis et des failles du Jura à l'égard de la distribution des massifs montagneux antérieurs. A partir des Alpes, toute la chaîne du Jura, qui est formée d’un grand nombre de bandes parallèles, se trouve resserrée contre les roches anciennes, tandis qu'au delà de ces roches anciennes de la Serre, du côté du Nord-Ouest, les dépôts de la période jurassique tout en continuant à occuper une superficie très étendue, ne montrent plus aucune trace de cette énergique pression latérale. « M. Jourdy, en résumant ses recherches, déclare de la façon la plus formelle que, pour lui, les soulèvements de la partie française des montagnes du Jura résultent de l'application d'une force de plissement agissant dans la direction du Sud-Est au Nord-Ouest : ily aurait eu refoulement vers la crête du massif pré- existant qui forme l'angle délimité par les montagnes du Forez, le Charollais, le Morvan, enfin la Serre avecson prolongement vers les Vosges («le môle vosgien ») et les Vosges elles-mêmes ; de sorte que l'allure des plis et des failles et la struc- ture générale des terrains refoulés dépendraicnt de leur position vis-à-vis des massifs antérieurs. « Cette conception est en harmonie avec les faits qui ont été observés au voi- sinage de l'extrémité orientale des montagnes du Jura. « Tandis que, dans le massif de la Serre, les terrains anciens forment comme une digue au bord de laquelle s'arrêtent les ondulations des couches mésozoïques, et fau) + UE, à 526 GÉNÉRAL JOURDY que ces couches sont coupées par une grande faille, qui l’a fait buter contre le gneiss, les travaux de Merian et d’Alb. Müller nous apprennent que là où l’extré- mité orientale du Jura arrive en contact avec la Forêt-Noire, les mêmes forces se manifestent. La différence entre les deux régions consiste cependant en ceci, qu'aux environs de Bâle, les ondulations des terrains stratifiés ne s'étendent pas tout à fait jusqu'au gneiss : le gneiss est, en effet, séparé de la région plissée par une bande de terrains mésozoïques que les puissantes pressions latérales n’ont pas affecté d’une façon appréciable; Alb. Müller la regarde comme un simple prolon- gement du manteau qui enveloppe la Forêt-Noire, et, pour la distinguer du Jura (proprement dit), il la désigne sur le nom de Plateaugebiet (Région des Plateaux) ou de Rheinzug (chaîne du Rhin ou zone rhénane). Mais, là encore, la résistance de la Forêt-Noire à l'encontre des chaînes jurassiennes poussées les unes par dessus les autres, en venant de la direction des Alpes, a été nettement reconnue : dès 1850, Alb. Müller avait analysé de la façon la plus instructive son influence sur la configuration des montagnes. En particulier, ce géologue fit voir alors comment, à l'Ouest de la Forêt-Noire, quand le Jura fait face à la large vallée du Rhin, des voûtes plus régulières apparaissent dans la structure géologique, tandis qu'au Sud de la Forèt-Noire, grâce à la résistance de ce massif, il se produit un chevauchement des chaînons. Dans tout le Jura Bâlois, l’inclinaison des couches vers le Sud est constante. « Les Alpes suivent dans leurs lignes principales, au Nord, la courbe intérieure du Jura ». 527 NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LE MASSIF DE LA SERRE (JURA) \ PAR LE COLONEL AZéma !. La Société géologique de France, au cours de la Réunion extraordinaire dans le Jura, au mois de septembre 1911, a visité une carrière dite de fausse eurile, située sur la route d’Amange à Moissey à la sortie de la forêt de la Serre. L'examen de cette roche a donné lieu à des interprétations si diverses qu'il nous a paru intéressant de rechercher sa com- position et de déterminer son origine. Ces études ont été faites au laboratoire de Minéralogie du Muséum. Marcel Bertrand ? a écrit ; « Nous rattachons au Permien les couches rouges ou vertes, à stratification confuse, exploitées pour pavés (eurite des auteurs) et qui forment une bande con- tinue le long des gneiss sur les pentes nord du massif de la Serre. Ce sont de véritables grès, avec petits cristaux de pyrite et débris feldspathiques ; nous sommes portés à y voir le résultat d’une action métamorphique, exercée sur la zone de contact par des sources chargées de silice ». Plus récemment, M. Deprat * a considéré ces mêmes roches comme étant d’origine éruptive ; on lit : « Ces roches passent par endroits, et principalement au contact des gneiss, à de véritables porphyres microgranulitiques; les gneiss ont donc subi de la part des eurites un véritable métamorphisme ». Dans une autre étude du même auteur #, on lit : & Contre le Permien formé de psammites rougeâtres, sans fossiles, nous voyons surgir une bande d’une roche compacte très dure (eurite). Cette eurite qui a été considérée comme un grès ayant subi une forte stratification, est en réalité une roche éruptive de la série ancienne. C’est une microgranulite à quartz craquelé et bipy- ramidé à structure grenue ». 1. Note présentée le 1° avril 1912, insérée exceptionnellement au C.R. de la Réunion extraordinaire par décision du Conseil. 2. Notice explicative de la Carte géologique détaillée de la feuille de Besançon. 3. Feuille des jeunes Naturalistles, année 1901, p. 218. LONB'AS ANGERS (B) XVIII M9 00 pe 6861 528 COLONEL AZÉMA La coupe suivante de la bande de fausse eurite de la Serre, prise à hauteur de la carrière d’où l’on extrait les pavés (partie N. de la forêt de Serre), nous a été communiquée par M. le cha- noine Bourgeat. D \ { (S Re / ne Végétalion Lu NN EN À Fig. 1. — COUPE DE LA FAUSSE EURITE DE LA SERRE. Epaisseur totale : 20 à 22 m. Vegètation Gneiss Les bancs rocheux ont un pendage presque vertical versle N,. ; ils sont compris entre le Permien et le gneiss. Indépendamment des échantillons prélevés sur le terrain lors de la visite de la Société, M. Bourgeat a bien voulu nous en adresser un nouveau lot: nous l’en remercions vive- ment. Les échantillons étudiés comprennent : 1° Variétés verte, rouge et grise de la fausse eurite ; 2° Variétés de grès permien recueilli à proximité de la fausse eurite ; 3° Grès permien normal. La composition pétrographique de ces divers échantillons est la suivante : 1° Fragments de cristaux de quartz, d'orthose et d’oligoclase; le quartz est à extinctions roulantes par suite des pressions dynamiques exercées sur la roche mère; le feldspath a une couleur rougeûtre due à des infiltrations ferrugineuses ; 2 Cristaux microscopiques de zircons dans la variété verte qui repose sur le gneiss ; ce dernier renferme également des zircons; 3° Fragments de schistes à éléments orientés de muscovite avec de la chlorite : 4 Cristaux cubiques de pyrite jaune dans la variété verte; 5° Grains quartzeux agglomérés cimentant tous ces éléments divers. Tous les échantillons de la formation permienne, depuis la fausse eurite verte qui repose sur le gneiss jusqu'au grès supé- rieur, ont une composition minéralogique identique ; il y a leu de remarquer cependant que la proportion des grains quartzeux STRATIGRAPHIE DU MASSIF DE LA SERRE 529 diminue progressivement à mesure que l’on s'élève vers le som- met de l’assise. Les faciès de variation, que présentent certaines couches, tiennent à la proportion variable des éléments macros- copiques et aussi à un état de décomposition plus ou moins avancé. Quant à la couleur rougeâtre que prend la roche, elle est due à l'oxydation du fer de la pyrite, oxyde qui a imprégné les éléments voisins en les colorant. Dans les variétés rouges, en effet, la pyrite a disparu. La composition chimique de la fausse eurite (variété verte) et celle du gneiss sur lequel elle repose est la suivante : Fausse eurite Gneiss. (variété verte). à STONE TR are OO UNE Ra 67.80 RATIO RAP Past One 1.130 RO) 2 EE OMS 0 AE Sa EN OO REA RE TER 0.40 DOS AE EU ARE 005 JU PORT RER e re A 0 UE CELA CN (ST AO RP se AE UE 171 He OC RS MA (TA CE SANS ee traces PE OMS RRENRE DO ERA DANS ER PHARE 1e 3.97 (DÉRE IR ERNEEMRES LS 056 MS OR E RE AO DA AE Le 0.88 OPA NN NE 022 (DE (Q TAN Et PA A RATE ES AE RACE 1025) OS EU es te 021 IN O es FETES Poe a DA NS A M ETAGE EDS 3.20 OST RU POS ae 052 RON MURS RASRT DORE TES TENENA EE 3.88 O5 UN Reese 040 RO RER Ten AAC RENE En 1715 BE Re con ONE sta TPE) DOTIO EN RICAEn UENS 99.88 Toscanose Toscanose (AE) (IS) Le calcul de la composition virtuelle de ces deux roches par la méthode américaine leur attribue un classement qui corres- pond à la famille des granites ; Il y a lieu de constater tout particulièrement : a) le peu de variation du quartz et de l’alumine, b) la présence d’un peu d’alumine libre, dans les deux roches, c) la diminution de CaO et de Na?0 et, au contraire, l'enrichisse- ment de K?0 dans la fausse eurite. On peut déduire de ces remarques que : 1° Il n'y a pas eu de classement mécanique, qui n’eût pas manqué d'augmenter le quartz libre en diminuant le feldspath 53027 COLONEL AZÉMA dont les grains sont moins résistants à l’écrasement. D'autre part, l’action de sources chargées de silice ne s’est probable- ment pas exercée sur la zone de contact, comme l’avait supposé Marcel Bertrand, car, la proportion du quartz libre eût été augmentée; d’ailleurs, la roche traitée par une solution bouil- lante de potasse ne perd de son poids que 0,74 p. 100. 20 L'’excès d’alumine libre tient à la décomposition partielle du feldspath et particulièrement des plagioclases, ce qui donne l’appauvrissement constaté en GaO et NO. 3° L’enrichissement en K°0 est causé par la présence de la muscovite dans les fragments de schistes inclus dans la roche. Comme conclusion, il semble logique, au point de vue de la nomenclature iminéralogique, d'appeler arkose une roche qui contient en majeure partie du quartz, du feldspath et du mica et qui, par conséquent, s’est forméeaux dépens du gneiss. L'origine sédimentaire de cette roche n’est pas contestable et tout l’en- semble de la formation, qui est uniforme, peut être considéré comme étant permien, ainsi que le figure la Carte géologique. En définitive, l’appréciation de Marcel Bertrand est justifiée, tan- dis que celle des auteurs, qui ont attribué une origine éruptive à cette roche, ne l’est pas. 931 SUR LE MONT ROLAND ET SUR LE BATHONIEN DES ENVIRONS DE DÔLE PAR le chanoine Bourgeat !. Le Mont Roland est une saillie de terrain qui s'élève au Nord de Dôle entre la Saône et le Doubs. C’est comme un prolonge- ment vers le Sud du pointement primitif de la Serre. Il est constitué surtout par du Bathonien. La première étude en a été faite par M. le général Jourdy, qui a eu plusieurs fois l'occasion d’en parler dans son remarquable travail sur le Jura Dôlois en 1871 *. Dix ans plus tard, Marcel Bertrand en a donné la carte dans la feuille de Besançon. En 1896, M. Abel Girardot, dans son important ouvrage sur le système oolhthique de la Franche-Comté septentrionale ?, fit connaitre la constitution de la grande oolithe au voisinage de Sampans et celle du Cornbrash, près de l’usine Besson, aux fermes de Truchenne et à la grande carrière de la route de Dôle à Champvans. J’ai eu moi-même l'occasion d'en dire quelques mots en 1897*, dans une note sur les changements de faciès que présente le Jurassique autour de la Serre. Je n'aurais pas entrepris d'en parler à nouveau si l'étude en était achevée ; mais on n’a encore publié aucune coupe en profil de cet intéressant massif. D'autre part les failles de la feuille de Besançon ne me paraissent pas toutes correspondre exactement aux faits. Enfin il y a lieu d'ajouter quelques observations géné- rales sur le Bathonien qui constitue presque à lui seul le Mont Roland, comme je viens de le dire. I. Coupes. — Je donnerai ici quatre coupes en allant du Nord- Ouest au Sud-Est, c'est-à-dire du voisinage de la Serre aux environs de Dôle. La première part du moulin de Jouhe au Nord-Ouest pour aboutir au village d'Authume au Sud-Est. Elle présente trois failles. La première se montre à son origine au moulin de Jouhe, où le Bajocien du côté de l’Est est mis en contact avec les dolo- . Note présentée à la séance du 3 juin 1912. SAGE, (2), XXII: l géologiques sur la Franche-Comté septentrionale, système ooli- (Paris). ! SAGE, (8), XXE p 1695! 532 CHANOINE BOURGEAT mies du Trias du côté de l'Ouest ou de Jouhe. La seconde appa- raît dans les bois d’Authume par contact anormal du Bathonien supérieur avec l'Oxfordien. La troisième est très voisine, d'Authume, où le Bathonien supérieur subit un nouveau relève- ment qui le ramène au niveau de l’Oxfordien. La seconde coupe part du Sud du Moulin de Jouhe pour aboutir au champ de manœuvres situé à peu près à égale distance entre Authume et Truchenne. Elle passe près de La Chapelle du Mont Roland, et présente quatre failles : NW SE Moulin de Jouhe Aulhume Landon PBumont Fi@. 1 à 4. — QUATRE COUPES A TRAVERS LE MonT RoLaND. — Long. 1/25 000 ; haut. 1/45 000. 1, Trias ; 2, Bajocien; 3, Marnes à Ostrea acuminala ; 4, Bathonien oolithique ; 5, Bathonien moyen;-6, Bathonien jaune supérieur ; 7, Oxfordien; 8, Raura- cien. La plus occidentale est à son point de départ au contact du Bajocien avec les dolomies triasiques. Vient ensuite une deuxième faille au couchant de la Chapelle du Mont Roland, qui met sur une partie de son trajet le Batho- nien moyen en continuité avec le Bathonien supérieur. LR / A PP MONT ROLAND ET BATHONIEN DES ENVIRONS DE DOLE 533 Une troisième faille au levant de la Chapelle met à nouveau en continuité le Bathonien supérieur avec le Bathonien inférieur. Enfin une quatrième faille, lorsqu'on arrive au champ des manœuvres, fait buter le Rauracien contre le Bathonien. La troisième coupe commence à Sampans pour arriver à Tru- chenne. Elle n'est pas exactement parallèle aux précédentes. Elle va un peu plus de l'Ouest à l'Est tandis que celles-ci allaient du Nord-Ouest au Sud-Est. On y rencontre cinq failles : Une première, à très peu de distance de Champvans, due au contact du Bathonien supérieur à l'Ouest avec le Bathonien inférieur à l'Est. Une seconde tout près du Chalet Reymond par contact du Bathonien inférieur à l'Ouest avec le Bathonien moyen à l'Est. Une troisième par contact du Bathonien moyen à l'Ouest avec le Bathonien supérieur à l'Est. Une quatrième tout près de Landon par contact du Bathonien inférieur à l'Ouest avec le Bathonien supérieur à l'Est. Enfin une cinquième aux carrières de Truchenne, où le Batho- nien moyen de l’Ouest est au même niveau que le Bathonien supérieur de l’Est fortement incliné. La quatrième coupe, à peu près parallèle à la précédente, part de la gare de Champvans pour aboutir à quelque distance de la gare de Dôle. Elle présente six failles disposées comme il suit : La première un peu au levant de la gare de Champvans, cons- tituée par le contact du Bathonien supérieur de l'Ouest avec le Bathonien moyen de l'Est. La seconde avant d’entrer au tunnel du chemin de fer de Dijon à Dôle, marquée par le contact du Bathonien supérieur du côté ouest avec le Bathonien moyen du côté est. La troisième à peu près à l’entrée du tunnel où le Bathonien supérieur de l'Ouest est suivi vers l'Est par de l’Oxfordien. La quatrième au-dessus du tunnel où l'Oxfordien est suivi vers l'Est par du Bathonien moyen. La cinquième à la sortie du tunnel où le Bathonien inférieur est au niveau du Bathonien supérieur. La sixième enfin près du remblai du chemin de fer, quiramène l’'Oxfordien au niveau du Bathonien supérieur. Il ressort de ces coupes que le Mont Roland est un massif extrèmement fragmenté, ainsi que l'avait figuré Marcel Bertrand, seulement les failles que j'ai représentées sur la carte qui accom- pagne cette note ne concordent pas toutes avec celles qu'il a 534 . CHANOINE BOURGEAT données. L'éminent géologue a rapporté dans deux cas au Bathonien inférieur des. marnes qui sont en réalité du Bathonien supérieur. Cela m'amène à quelques remarques sur le Bathonien dôlois. IT. REMARQUES SUR LE BATHONIEN. — Ainsi que la Société géo- logique a pu le constater à Amange le Bathonien des environs de Dôle présente les subdivisions suivantes : A la base : deux ou trois assises marneuses à Osfrea acuminala séparées par quelques lits calcaires. Au-dessus : des calcaires oolithiques blanes, d'abord très désa- grégeables puis de plus en plus compacts. Plus haut : des calcaires compacts. Au sommet : enfin, des calcaires Jaunâtres en petits bancs avec oolithes et débris d'Échinodermes dans lesquels s'intercalent des Bts marneux où la Zeilleria digona est assez commune. MM. Jourdy et Marcel Bertrand ont réuni les deux premières formations pour en faire le Bathonien inférieur. Dès lors le calcaire compact serait le Bathonien moyen. Le calcaire jaune à Bryozoaires et à lits marneux serait le Bathonien supérieur. Ce Bathonien supérieur se reconnaît le plus souvent à sa faune qui, outre la Waldheimia digona Sow. comprend Waldheimia ornithocephala Muxsr., Rhynchonella concinna Sow., Pecten fibrosus Sow., Pecten annulatus Sow., Mytilus imbricatus D'Or8., Osfrea rastellaris Müxsr. et surtout une grande Ostrea voisine de l'Ostrea Marshi. Mais cette faune n'offre pas partout la même richesse et les affleurements ne sont pas partout égale- ment visibles. Ce qui est non moins caractéristique que la faune et ce qui permet de le reconnaître dans les terrains cultivés, ce sont les chailles ou silex rubannés qu'il présente à sa partie supérieure, M. Jourdy les a bien remarqués et Marcel Bertrand, qui les signale aussi, semble n'en avoir pas assez tenu compte dans la pratique. S'il leur eût donné l'importance qu'ils méritent il n'eût pas placé dans le Bathonien inférieur les terrains mar- neux qui se trouvent au Nord de Monnières sur le versant occi- dental du Mont Roland. De même aussi, 1l eût placé dans le Bathonien supérieur les marno-caleaires de Landon. Ces marno- calcaires en effet ressemblent beaucoup aux assises à Ostrea acuminala du Bathonien inférieur, et la confusion est très facile lorsque les affleurements ne sont pas très nets. Ce qui augmente encore la confusion, c'est que la faune du Bathonien supérieur n'offre pas partout la même richesse. Il m'a semblé qu'elle attei- MONT ROLAND ET BATHONIEN DES ENVIRONS DE DOLE D3D gnait son maximum à la carrière du chemin de Champvans près des fours à chaux de M. Besson. Elle est assez pauvre au con- traire près de Moulin-Rouge et au couchant de Monnières, où les marnes sont cependant plus développées qu'ailleurs. À Landon les Bryozoaires et les Polypiers y prennent le dessus aux dépens des autres fossiles. Il y a là une véritable formation coralli- gène. 1 rte EE Champvans Ti 7 Nil 4 ds nl Qualern.er Tert. =) Baelhonien sup. M Bajocten a a) ter Hi = Fic. 5. — Carte pu Monr Rozanp. — 1/75 000. A, B, C, D, directions des coupes. Les marnes du Bathonien inférieur ne présentant pas de silex contiennent abondamment l'Ostrea acuminata Sow. et l'Ostrea Knorri Worrz. On y rencontre aussi Pholadomya MurchisoniSow., Homomya gibbosa Sow., Trigonia costala Park. et quelquefois Parkinsonia Parkinsoni Sow. Leur développement est aussi très inégal. C’est surtout en allant vers le Nord qu'elles semblent 306 CHANOINE BOURGEAT devenir plus puissantes. Elles le sont déjà sérieusement près de Lavans et de Malange et elles le sont plus encore du côté de Dam- pierre et de St. Vit. La formation des calcaires intermédiaires aux deux niveaux marneux est aussi digne de remarques. Les bancs désagrégeables de la base m'avaient depuis long- temps frappé par leur peu de cohésion. Ils me rappelaient si bien les oolithes du Corallien de Valfin qui avoisinent les Poly- piers qu'il y avait tout lieu de rechercher s'ils ne se prolon- geaient pas par quelque formation coralligène. C'était même abon- dance de petits débris de Polypiers et de Gastéropodes roulés. Or, près de Lavans et d'Orchamp, ils contiennent réellement des enclaves coralligènes, insuffisantes il est vrai, pour consti- tuer un récif, mais en indiquant probablement le voisinage. Les bancs plus compacts du sommet présentent aussi un faciès coralligène à Landon et à Monnières. À Landon, dans la carrière qui est la plus voisine des fermes de Truchenne, il y a quelques couches très riches en Gastéropodes du groupe des Nérinées et en Bivalves voisins des Diceras. À Monnières, à la carrière qui est près de la route de Dôle, à Sampans, les Polypiers du groupe des Asfræa forment un véritable petit récif. Je n'ai pas encore assez étudié les calcaires massifs de Rochefort, mais j'ai tout lieu de croire qu'ils ont aussi un caractère récifal. Il se rencontre dans les calcaires blancs plus ou moins com- pacts deux autres particularités importantes. La première est l'abondance de stylolithes à un niveau qui est voisin du sommet. [ls sont presque aussi caractéristiques que les silex rubannés dans le niveau marneux supérieur. La seconde est l'existence à un niveau un peu plus bas d’enclaves tortueuses oolithiques qui sont moins résistantes que la roche englobante. Lorsque les calcaires qui les contiennent sont exposés à l'air, ils se creusent de sinuosités irrégulières, se déchiquettent, de manière à prendre un aspect ruiniforme. Le Mont Roland en présente de beaux exemples ; mais les plus accusés se trouvent aux environs d'Orchamp. Une autre question qui se rattache au Bathonien supérieur est celle du Callovien. Jusqu'ici je n'avais pas trouvé près de Dôle Macrocephalites macrocephalus. En lisant le travailde M. Girardot jy avais vu (p.104) qu'elle avait été rencontrée par M. Pernet à la tranchée du chemin de fer entre Dôle et Champvans. Une course à cette tranchée m'a permis de l’y découvriravec Reineckeia anceps dans les débris rejetés pour la plantation d’un poteau télégra- phique. Elle s’y trouve dans un marno-calcaire gris-rosé qui se MONT ROLAND ET BATHONIEN DES ENVIRONS DE DOLE 537 rapproche beaucoup comme constitution des assises bathoniennes supérieures. Les mêmes assises se rencontrent près d'Authume au-dessus des marnes à Waldheimia digona ; mais je n’y ai pas encore rencontré Macrocephalites macrocephalus. Là, la transition entre les deux marno-calcaires a lieu par des calcaires lumachel- liques à Waldheimia digona de forme allongée. Si done le Cal- lovien peut manquer sur certains points du Jura Dôlois, il ne manque pas partout. Je me propose d'en chercher les traces ailleurs et de voir s'il y est complet. Dans tous les cas il paraît se lier partout au Bathonien sans hiatus ni traces d'émersion, à moins qu'on n'en reporte les premières assises au niveau marneux à grandes Huîtres et à Wal- dheimia digona. Ce niveau repose, en effet, sur une surface cal- care taraudée bien visible, surtout à la carrière de Champvans, à Auxange et à Moulin-Rouge. Une autre surface taraudée se montre aussi vers le milieu du Bathonien compact à Monnières. Enfin, il en existe une troi- sième à la base du Bathonien entre deux niveaux à Osfrea acu- minata. Ces trois surfaces prouvent que la mer, à certaines périodes du moins, fut peu profonde sur le versant sud-est de la Serre. Une dernière particularité du Mont Roland qui mérite d'être signalée est celle des dolines ou dépressions circulaires pro- fondes. Elles sont dues évidemment à des effondrements de terrains. Presque toutes jalonnent des failles et accusent des cours d’eau souterrains. Les deux plus importantes sont celles qui se trouvent auprès de la Chapelle du Mont Roland ; la plus méridionale à l'Est, la plus septentrionale au Nord-Est. Elles jalonnent manifestement l'important cours d’eau qui s'échappe en source vauclusienne au moulin de Jouhe. 31 décembre 1912. Bull. Soc. géol. Fr. XI. — 35. de 1) DRE e, k AE # \ EEE buts VIE k % Est TABLE DES NOTES ET MÉMOIRES CONTENUS DANS LE VOLUME XI DU BULLETIN (1911) Pages G. Fabre et J. Ressouche. — Chailles jurassiques des environs de Langogne OZERE) PE RER NN LUNA AP ES PL Se A CE LA LA PRO ARE A Re Camille Rouyer. — Jurassique moyen et supérieur du Chalonnais et du Mäcon- DEN SOS E re GARE NON BEEN STAR RE IR RE LEE SUR SERA EE ee OR E Hubert SumlalGéolosenduSoudan PRÉPA EE RRTEEE APP CR CEE PC EEE W. Kilian. — Sur les « seuils de débordement » glaciaires et sur une phase importante dans la succession des oscillations glaciaires dans les Alpes françaises. J. Priem. — Sur des otolithes de Poissons fossiles des terrains tertiaires supé- rieurs de France G. Mouret. — Sur la limite occidentale du massif granitique d'Eymoutiers HAUTE VAE) AA ENTRETENIR EE LE er eg EEE AURA A EE A ne Jean Boussac. — Nummulitique du Pelvoux. Zone du Flysch et zone des PATEUUILE SAUPATEUE SARNIA AREA AE ne EE AE PA A EAP RER EN ER ee Jules Welsch. — Sur la présence des couches calcaires dans les schistes cris- Caliin Sel Vient es UN NAS AE ER NE AP A A EN co ONE ANR A ARS H. Hubert. — Sur la constitution géologique de la plaine située à l'Est de la alnsederBandiasand(N rique oO cc APA) NE Er CR PRO SERRE PRIE CREER J. Groth. — Note préliminaire sur le bassin houiller de Belmez (Espagne)....... E. Fournier. — Sur la tectonique de la partie occidentale de la chaîne des RÉ EC SEA Ra Een UT IL AE A LR EUROPE Ji 'Repelin.. les limites del Étage aquitanien...............!1............... Édouard Harlé et André Harlé. — Le vol des grands Reptiles et Insectes disparus semble indiquer une pression atmosphérique élevée.. ................. Léon Bertrand.— Sur la structure géologique des Pyrénées occidentales et leurs relations avec les Pyrénées orientales et centrales : essai d’une carte struc- ÉUIRATERTE SNPVRÈNEE SR ET UE MA MRR SU RTE RLE u a RE PE AE ts ne A. de Riaz. — Sur un gisement des couches à Pelloceras transversarium dans ESA DES MARDI Se PMR IS PAR NON RP 9 RU Se MN TG AR at J. Lambert. — Victor-Auguste Gauthier, 1837-1911, avec liste des publications SCC DUT QUE SE EPA PER ER AI AE ER ORAN ERA Da at RAS Re BRAS En DA P. Fallot. — Sur l'existence possible de phénomènes de charriage à l'Ile de IRIRO CE SERA ARR ERA SE NRA NEC Ken a CLR A re ge AG BU A RE CAT J. Gosselet. — Les assises crétaciques et tertiaires traversées par les fosses et lesRSondasestdelaresiondeBéthUnene M PENSER ERE FE. Caziot et E. Maury.— Limons et alluvions pléistocènes de la vallée infé- rieure du Varavec leur faune terrestrelet fluviatile: ........ Le Henri Douyile = PSendotoucastaiettbayleta Rene et RER D. Hollande. — Extrémité nord du massif de la Grande-Chartreuse............. N. Font y Sagué.— Les formations géologiques du Rio de Oro (Sahara occi- ENS MO C MMeniee Dion LEE DUR ee ANA EE Os neo D EEE D ER ARE EN Elo G. F. Dollfus. — Étude des fossiles recueillis par N. Font y Sagué au Rio de E. Caziot. — Étude revisionnelle des Mollusques quaternaires des brèches de Ho caManPa stat (C ons E) AM ERA, ER ER Re Rae EE Henri Roux.— Les plis des environs du Redeyef (Sud-Tunisien). Contribution dtétudes deAtIaS!Sahanrie nee A SAR Le LA AMEN EE A GTA ON PA 4 AA Henri Douvillé. — Evolution et classification des Pulchelliidés................. R. Zeiller. — Note sur quelques végétaux infraliasiques des environs de Niort... F. Priem. — Poissons fossiles de la République Argentine...................... 540 Pages Paul Lemoine. — Les tremblements de terre du Bassin de Paris, leurs relations avec lestaccidentstectoniques- "Pr EE IEEE cPreERe CC CECITEE ot 341 R. Chudeau.—"Note sur la géologie de la Mauritanie" nn 413 Jean Cottreau.— Echinides du Nummulitique en Chalosse..................... 429 F. Canu. — Les Bryozoaires fossiles des terrains du Sud-Ouest de la France..... 444 H. E. Sauvage. — Sur quelques Ammonites du Jurassique supérieur du Bou- lonnais 204% es out A RU. A Nes ee me D OT CE CU CEE 455 G. Pontier. — Remarque sur les variations dentaires chez les Eléphants quater- Nails EUPOPÉENS. EM US RÉ PPT RMC re MRC CEE EE CE CET LOS 463 COMPTE RENDU DE LA RÉUNION EXTRAORDINAIRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE DANS LE JURA Liste des membres de la Société et des personnes étrangères ayant pris part à la RÉUDION URI MA RE MARINE AR ner UP TNT ET EEE ANR Re ENT CPC PA EE 473 Prosnammeides EXCUPSIQNS EE CL AMC RE CCC CET EE CCC PTE CRE 473 Liste des principales publications relatives à la région étudiée.,..........:........ 475 Séance d'ouverture du 27 août. Hlection du ibureau er dr ee mc re Dee RC ECC OC CCE COLONEL CEE 479 Bourgeat. — Allocution. ..................................,............:....#e 479 Séance du 28 août. Bourgeat. — Excursion du2taoûuta Authume etAtJOUhe EPP CE ECC 480 TL Coliot, Lory, Bourgeai.— Observations. ee 02 0 0 LPC T EUR CRE 483 Bourgeat. — Excursion du 28 août a traversle massiidela Serre." tte 483 LNGollot:—\ Observations re ALU PURES NT LAURE CAPE RC CPP EME ETIREES 486 Séance du 30 août. Bourgeat. — Excursion du 28 août à Montmyrey-la-Ville et au Mont Guérin..... 488 Bourgeat. — Excursion du 29 août à Pagnoz et à Ivrey........................... 489 Bourgeat.— Excursion du 30 août aux Arsures et au bois de Mouchard......... 494 Collot, Jodot. — Observations................................................. 495 Euchène: — Observations Me EN RE OT ER LE CTOCTE 496 Séance du 31 août. Bourgeat. — Excursion du 30 août vers BONENV: Reed er CLR RE D ON EAColot = Observations ARR TE NN Ce EE PC I LAC 498 Bourgeat. — Excursion duéilfaout 4 Ghatussenans CO PMERCErEP ENT EEE EETCERRE 499 TACollont— Observations te HMS Re rene CL cr CCE OC EECREE 501 ASRiche..— Observations es RE RE RE CAE ET TE EE 502-503 Séance du 1° septembre. Bourgeat. — Excursion du 31 août aux grottes debeaume Reda Eten rrE 503 L. Gollot, Lissajous. — Observations............................. ............ 505 Bourgeat. — Excursion du 1°* septembre ta lOtisSeduxe ee re EC ne 507 Séance de clôture du 3 septembre. Bourgeat. — Excursion du 1°° septembre aMarclate 7" "CEE CC CREER ER ER 510 Bourgeat. — Excursion du 2 septembre AEUCRE. LA 0 MR er CN EEE 512 Collot: Jodot::— Observations"... "et CERN EEE 515 Gollot, Sayn.— Allocutions........................:....,................ 517 Æ. Jourdy.— Sur!la tectonique du, Jura. CO SRE APRES 518 Azéma. — Note stratigraphique sur le massif de la Serre.................. ST 526 Bourgeat. — Sur le Mont Roland et sur le Bathonien des environs de Dôle........ 530 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS du Bulletin et du Compte Rendu sommaire des Séances de la Société géologique de France — 4° série, tome XI, Année 1911 — Les renvois aux pages du Bulletin sonf en chiffres gras, les chiffres ordinaires maigres se rapportant aux seules pages du Compte Rendu sommaire. A Aalénien. Sur la zone à Lima Hersilia de | —sup. du Var, par A. LANQUINE, ASE Afrique. Voir: Algérie, Madagascar, Maroc, Mauritanie, Rio de Oro, Sou- dan, Tunisien (Sud-). Ain. Voir: Rhône. Algérie. Les anciennes lignes de rivage du Sahel d'Alger et d’une partie de la côte algérienne, par le général de LAMOTHE, 26. Voir: Guelma. Alpes. Notesur la succession des récur- rencesglaciaires dansles—françaises, par W. Kirraw, 12, 33. — Nummuli- tique du Pelvoux, 7. du Flysch et z. des Aiguilles d’Arves, par J. Boussac, 20, 69. — Le tunnel du Lœtschberg, par C. Scaminr, 51. — Contrib. à l'étude des glaciations dans les — dau- phinoises, par P. Lory [Obs. de HauG], 93. Alpes (Basses-). Présence d'organismes marins (Globigérines) dans les « grès d'Annot » des env. de Colmars (—), par Jean Boussac, 88. — Présence du Sénonien à Orbitoïdes dans le flysch calcaire des env. de Colmars, 89. Alpes (Hautes-). Découverte au Morgon (—) de récifs coralligènes liasiques, par W. Kizran, 159. Alpes-Maritimes. Nouv. gisement de Pléistocène marin, près Cannes (—), par E. Cazror, 43. — Sur un gisement des couches à Peltoceras {ransversa- rium dansles —, par DE Rraz, 98,454. — Un nouveau gisement pléistocène terrestre aux env. de Nice, par E. Cazior, 116. Voir: Var. Amélie-les-Bains. À propos du Trias d'—, par O. MenGez, 13, 43. — À propos du Trias d'—, par Ch. Deré- RET, 29. Amérique. Voir : Argentine (Répu- blique). Ammonites. Sur quelques — du Jurass. sup. du Boulonnais, par H. E. Sau- VAGE (pl. IX), 179, 45b. Aplien. Sur les Bélemnites de l—, par W. Kizran (Obs. de Carez), 127. Aquilaine. Voir: Landes, Bryozoaires. Aquilanien. Les limites de l'étage —, par J. Repeux (fig.) (Obs. de G. Dozz- FUs), 76, 400. Arbois. Réun. extr. Soc. géol. Jura, 148, 487. Argentine (République). Poissons fos- siles de la —, par F. Prieu (5 fig., pl. III-IV), 88, 329. Argolide. Sur le Paléozoïque et le Trias dans les îles côtières de l’—, par C. REwz, 160. Arsures (les). Réun. extr. Soc. géol., 494. Asie. Voir: Transcaucasie. ; Atlas. Voir : Afrique, Sahara. Attique. Nouveaux affleurements de calcaires à Fusulina et à Schwage- rina en —, par C. REwz, 181. Authume. Réun. extr. Soc. géol., 480. Qt ES 2 Azma. Réun. extr. Soc. géol. Jura; obs. 147. — Prés. d'’ouv., 174. — Note statigr. sur le massif de la Serre (fig.), 526. B Bajocien. Obs. sur la zone à 0. acumi- nala, par L. Corror, 20. Bandiagara. Sur la const. géol. de la plaine située à l'Est dela falaise du —, par M. Huserr (3 fig.), 76. Barcelone. Obs. à la note de M. Men- gel « Coupes du versant mér. des Pyrénées au N. de la prov. de » —, par L. M. Vipaz, 159. Basser-Bonxeroxs (Raoul). Nécrologie, 107. Bastia. Étude rév. des Moll. quatern. des brèches de Toga à — (Corse), par E. Cazior (8 fig.), 98, 239. Bathonien. Obs. sur la zone à 0. acu- minata, par L. Cozror, 20. — Sur le mont Rolland et sur le — des env. de Dôle, par BourGear (5 fig.), 530. Beaume (grottes de). Réun. ext. Soc. géol., 503. Belmez. Note prél. sur le bassin houil- ler de —, par J. Groru (fig.), 67, 83. Berrranp (Léon).Surla structure géolo- gique des Pyrénées occ. et leurs relations avec les Pyrénées or. et centr. (6 fig., pl. 1) [Obs. de L. Carez, Jourpy], 64, 422. — Obs. sur la partie occid. de la chaîne des Pyrénées (note de E. Fournier), 69. — Sur les racines des nappes nord-pyrénéennes, 139. — Prés. d’ouv., 174. — Sur divers points de la géologie des Pyrénées occid. et orient., 177. Béthune. Les assises crétaciques et ter- tiaires traversées par les fosses et les sondages de la région de —,par J.Gos- SELET (fig.), 129, 470. Bibliographie. Publ. de V.A. GAUTHIER, 456. — Réun. extr. Soc. géol. dans le Jura, 475. Brayac (J.). Comm. sur la géol. de la région de Guelma [Obs. de Have, Genniz]|, 9. — Obs. sur « Obs. sur la géol. de la région de Guelma », de M. DARESTE DE LA CHAVANNE », 41. Blésois. Sur le Tertiaire du —, par A. DE Grossouvre [Obs. de G. F. Dozr- Fus], 179. Boner (P.). Prés. d'ouvr., 128. — Sur une mission en Transcaucasie (1910), 134. Bouze (Marcellin). Rapp. sur l’attribu- tion du Prix Gaudry à M. —, par A. Lacroix, 109. — Cinquantenaire de M. CAPELLINI, 123. Boulonnais. Sur quelques Ammonites du Jurassique sup. du —, par E. SAUVAGE (pl. IX), 179, 455. BourGEarT (abbé). Réun. ext. Soc. géol. ; alloc., 146. — C.R. des exc., 146-153 (36 fig.), 479 et suiv. Boussac (Jean). Nummulitique du Pel- voux, zone du Flysch etzone des Aiï- guilles d’Arves, 20, 69.— Prés. d'ouv. 85, 189. — Présence d'organismes ma- rins(Globigérines)dansles «grès d'An- not» des environs de Colmars (Basses- Alpes), 88. — Présence du Sénonien à Orbitoïdes dansle «flysch calcaire » des env. de Colmars, 89. Boussac (J.) et P. Fazor. Note préli- minaire sur l'Oligocène de Majorque, 38. BouruxtEr (Léon). Nécrologie, 154. Bron (Ferd.). Prés. d’ouvr., 34. Brux (Albert). Prés. d’ouv., 84. Bryozoaires. Les — fossiles des terrains du Sud-Ouest de la France, par EF. Canu (6 fig., pl. VII-VIII), 195, 444. Bureau, de la Société, 3. — De la Réun. extr., 146, 479. CG Carneron (Salvador). Nécrologie, 173. Cartes. Bordure du massif granitique d'Eymoutiers (H'°-Vienne), 1/320000, 65. — Plaine à l'Est de la falaise de Bandiagara (Soudan), 1/6000000, 84. — Esquisse tectonique de la partie orientale des Pyrénées basques, 126. — Distribution du Jurassique dans le S.W., 149. — Distribution des faciès de l’Aptien dans le S.W., 150. — Distribution des faciès de Crétacé sup. dans le S.W.,151.— Distribution des faciès au Danien et au Montien dans le S.W., 152. — Failles épicrétacées de l’Artois, 172. — Pliocène et Pleis- tocène de la vallée inf. du Var et des env. de Nice, 1/100000, 480. — Tracé du cours d’eau pleistocène du vallon de S'-Sauveur (A.-M.), 1/75000, 183. — Extrémité nord du massif de la Grande Chartreuse, 1/250000, 204. — Pays des Oulad Sidi Abid (Sud-Tuni- sien), 1/350000, 264-265. —Guirlandes de plis du Sud-Tunisien, 1/2000000, 277. — Transversales de l'Atlas saha- rien, 1/6000000, 284. — Carte géol. de la Mauritanie, 1/6000000, 424. — Prin- cipaux gisements à Echinides du Num- mulitique en Chalosse et dans la ré- gion de Peyrehorade,432.— 55 cartes générales, régionales et locales de tremblements de terre du Bassin de Paris," 343 à 410. — Schéma tecto- nique de la Serre, 1/160 000, 520. — Carte du mont Rolland, 1/75 000, 534. — Esquisse structurale des Pyrénées, 1/800000, pl. I. Calvados. Études sur les Ammonites du Jurassique sup. Cardiocératidés de Dives, Villers-sur-Mer, etc., par Robert Douvizzé, 130. Cameessepks (Félix). Nécrologie, 107. Cannes. Nouv. gisement de Pléistocène marin, près —, par E. Cazior, 43. Canu (F.). Les Bryozoaires fossiles des terrains du Sud-Ouest de la France (6 fig., pl. VII-VIIT), 195, 444. Carez (Léon). Obs. 66. — Remarques sur la classif. de l'Eocène des Pyré- nées espagnoles, 95. — Obs. sur les Bélemnites de l'Aptien, 128. Catalogne. Sur le Permien et le Trias catalans, par O. MENGEz, 45. — Sur l'existence de mouvements du sol récents en Roussillon et en Ampur- dan, par O. MENGEL, 44. Caveux (L.). Prés. d’ouvr., 36, 85, 173. Cazior (E.). Nouv. gisement de Pléisto- cène marin, près Cannes, 43. — Etude revis. des Moll. quaternaires des brèches de Toga à Bastia (Corse), (8 fig.), 98, 239. — Un nouveau gise- ment pléistocène terrestre aux env. de Nice, 116. Cazior (E.) et E. Maury. Linions et allu- vions pléistocènes de la vallée infé- rieure du Var avecleur faune terrestre et fluviatile (3 fig.), 77,477. Cerdagne. Existence de Trias et de Crétacé en —, par O. MENGEz, 87. Chalonnais. Jurassique moy. et sup. du — et du Mâconnais, par C. RouyEer (3 fig.), 4. Chalosse. Echinides du Nummulitique en — (Landes), par J. CorTrREAU (fig. 4, pl. V-VI), 199, 429. Charriages. Voir Tectonique. Chaussenans. Réun. extr. Soc. géol., 499. Cnevazter (Marcel). Prés. d’ouvr., 82. Cnupgau (René). Note sur la géol. de la Mauritanie (6 fig.) (Obs. de L. GEnriL), 192, 443. Cirrhipèdes. Note prélim. sur les — néogènes du S.E. de la France, par L. JOLEAUD, 75. Cozzer (Léon W.). Prés. d'ouvr., 19. Cozror (L.). Obs. sur la zone à O. acu- minatla, 20. — Réun. extr. Soc.géol., Jura; alloc., 145, 153: obs.,147, 149, 150, 151, 486, 495, 498, 501, 504, 505, 515, 516. Couses (Paul). Obs. au sujet des Sables de Fontainebleau, 75. Corse. Étude rev. des Moll. quaternaires des brèches de Toga à Bastia(—), par E. Cazior (8 fig.), 98, 239. Cossmanx (M.). Prés. d’ouvr., 35, 81. — Obs. au sujet ‘d’un Dyrosaurus tunisien, 167. Corrreau (J.). Échinides du Nummuli- tique en Chalosse (Landes) (4 fig., pl. V- VI), 199, 429. Courron (O.). Prés. d'ouv., 173, 174. Courryx (G.). À propos de l’âge géol. des Poudingues de Nemours {obs. de G. Dozrrus), 98. — Sur l'existence des sables granulitiques dela Sologne à Villejuif (Seine), 196. — Un point de paléogéographie yprésienne (obs. de G. F. Dozrrus), 198. Crétacé. Existence du Trias et du — en Cerdagne, par O. MEncez, 87. — Etude sur les Phylloceras juras- siques et — s par Juzien, 129. — Les assises crétaciques et tertiaires tra- versées par les fosses et les sondages de la région de Béthune, par J. Gosse- LET (fig.), 129, 470. Voir: Aplien, Pisolithique, Sénontien. Cuiseaux. Réun. extr. Soc. géol., 503, 507. D DazLont (M.). Prés. d'ouvr.,8. — Décou- verte de l’Equisetum arenaceum à la partie sup. des grès rouges pyrénéens [obs. de O. MexGer. 45], 28. — Sur l'extension des griottes à Anarcestes subnautilinus dans les Pyrénées, 68. — Obs. sur la class. de l’Eocène des Pyrénées espagnoles, 142. DaniLzorr (Eugène pe). Nécrologie, 107. DARESTE DE LA CHAVANNE (J.). Obs. sur la géol. de la région de Guelma [obs. de J. Brayac, 9, 41], 39. DaAUTzENBERG. Prés. d'’ouvr., 82. Davy (L:.). Prés. d'ouvr., 129. Décuy (pe). Prés. d'ouvr., 51. Decépine (G.). Prés. d’ouvr., 190. Derérer (Ch.). A propos du Trias d'Amélie-les-Bains [obs. de O. MEx- GEL, 13, 43], 29. Derroyar (A.). Nécrologie, 173. Deux-Sèvres. Note sur quelques végé- taux infraliasiques des env. de Niort, par R. Zee (pl. II), 98, 324. Dôle. Réun. extr. Soc. géol., 146, 479. — Sur le Mont Reland et sur le Batho- nien des env. de —, par BouRGEAT (5 fig.), 530. Dozzrus (G. F.). Notes nouvelles sur les Sables et grès de Fontainebleau (obs. de P. Comses), 73. — Obs., 77. — Obs. sur le calc. pisolithique, 96. — Obs.à propos de l'âge des Pou- dingues de Nemours, 100. — Prés. d'ouvr., 82. — Etude des fossiles re- D4% cueillis par N. Font y Sagué au Rio-de- Oro (11 fig.) [obs. de P. Lemone|, 158, 218. — Obs. à propos du Tertiaire du Blésois, 180. — Obs. à propos de l'Yprésien, 198. Dozror (Aug.). Profil géol. de la ligne métropolitaine n° ? Nord et aperçu de l'allure des couches du sous-sol de Paris (obs. de G. Ramox»), 123. Doncreux (L.). Prés. d'ouvr., 34. Dordogne. Nouvelles découvertes de Lemming à Teyjat (—), par Ed. HARLÉ, 167. Douvizré (Henri). Pseudotoucasia et Bayleia(6 fig.), 82, 190. — Evolutionet classification des Pulchelliidés (73 fig.) (obs. de W. Kizran), 117, 85, 285. — Prés. d'ouvr., 156. — Obs. au sujet d'une note de M. Negris, 166. — Obs. au sujet du Dyrosaurus, 167. Douvizzé (Robert). Études sur les Ammonites du Jurassique sup. Cardio- cératidés, de Dives, Villers, elc., 130. Dumas. Nécrologie, 146, 153, 480. Duroxr. Nécrologie, 116. E Échinides du Nummulitique en Cha- losse, par J. CorrreaAu {4 fig., pl. V- VI), 199, 429. Elbe. Rép. à une note récente de M. B. Lotti sur la tectonique de l’île d’ —, par P. TERMIER, 24. Éléphants. L'ossuaire d’ — du marquis de Cerralbo, à Torralba (Esp.), par Ed. Harzé, 163. — Remarques sur les variations dentaires chez les — quaternaires européens, par G. Pox- TIER (pl. X), 196, 463. Eocène. Remarques sur la classif. de l'— des Pyrénées espagnoles, par L. Carez, 95. — Obs. sur la class. de l'— des Pyrénées espagnoles, par M. DALLONr, 142. Espagne. Voir : Barcelone, Belmez, Catalogne, Cerdagne, Darroni, Major- que, Rio-de-Oro, Torralba. Eucnéne. Réun. extr. Soc. géol. Jura ; obs., 149, 496. Euthe (l). Réun. extr. Soc. géol., 542. Eymoutiers. Sur la limite occid. du massif granitique d' —, par G. Mourer (3 fig.), 14, #7. — Obs. sur la limite occid. du massif granitique d’—, par A. de GROSSOUVRE, 198. EF FABrEe (Georges). Nécrologie, 116. Fagre (G.) et J. Ressoucne. Chailles jurassiques des env. de Langogne (Lozère) (fig.), 4. Farrman (Ed. Saint-John). Nécrologie, 173. Farror (Paul). Sur l'existence possi- ble de phénomènes de charriage à l'île de Rhodes (3 fig.), 126, 462. FazLor (J. Boussac et P.). Note préli- minaire sur l'Oligocène de Majorque, 98. Flysch. Voir : Nummulitique. Fontainebleau. Notes nouvelles sur les sables et grès de —, par G. Dozrrus [obs. de P. Comes], 73. Fontannes (Legs V‘). Arrérages, leur distribution, 156. Foxr y SaGuÉé (Abbé Norberto). Nécrolo- gie, 106. — Etudes des fossiles recueil- lis par N. — au Rio-de-Oro, par G. F. Dozzrus (11 fig.) [obs. de P. Le- MOINE et L. GENTIL], 158,248. — Les formations géol. de Rio-de-Oro (Saha- ra occ.) (fig.), 242. Fournier (Dr. A.). Nécrologie, 153. Fournier (E.). Sur la tectonique de la partie occid. de la chaîne des Pyré- nées (6 fig.) [obs. de L. BEerrrAN»|, 69, 85. G GaizLzarD (Claudius). Sur les mouve- ments de l'écorce terrestre et leurs causes, 83. GARDE (G.). Prés. d'ouvr., 8. — Sur un point de la géol. du Soudan [Obs. de H. Huserr, 11, 57],492. © GauriErR (Victor-Auguste). gie, 116, 156. GEanpey. Nécrologie, 107. Genriz (Louis). Prés. d'ouvr.,9, 165. — Obs. à propos de la géol. de la région de Guelma, 11. — Sur le détroit Sud- Rifain, 21. — Récentes obs. sur le Rif occidental [Obs. de M. Luceox|, 29. — Allocution, 49. — Obs. sur le Miocène du Sud-Marocain, 158. — Obs. à propos de la Tectonique du Sud-Tunisien, 176. Obs. sur la Mauritanie, 192. — Prés. d’une carte géol. du Maroc, 193. Nécrolo- GiGnoux (Maurice). Les faciès marins du Pliocène sup. et du Quaternaire dans la Méditerranée occid. et spé- cialement dans l'Italie du Sud, 134. Glaciaire. Note sur la succession des récurrences — s dans les Alpes fran- çaises, par W. Kiria, 12, 83. — L'é- nigme —, par Paul Vizzain, 37. — Contrib. à l'étude des glaciations dans les Alpes dauphinoises, par P. Lory [Obs. de HauG|, 93. GzaxGeauD (Ph.). Migration de la ligne de partage des eaux dans la chaîne des Puys ; Un réseau hydrogra- phique fossile, 29. — Prés. d’ouvr., 35, 93. Gossezer (J.). Les assises crétaciques et tertiaires traversées par les fosses et les sondages de la région de Béthune (fig.), 129, 170. Grande-Chartreuse. Extrémité N. du Massif de la —, par D. HozrannE (15 fig.), 164, 495. Grèce. Obs. au sujet d'une carte de M. Negris, par Henri Douvizzé, 166. — Le développement du Trias en — moyenne orientale, par C. REwz, 169. Voir : Argolide, Atlique. Grossouvre (A. de). Sur le Tertiaire du Blésois [Obs. de G. F. Dorrrus|, 179. — Obs. sur la limite occid. du massif granitique d'Eymoutiers, 198. Grorx (J.)}. Note prél. sur le bassin houiller de Belmez (Espagne) (fig.), 67, 83. GuéBHarD (A.). Le gisement de Ver- tébrés du Mont-Dol, 129. Guelma. Comm. sur la géol. de la ré- gion de —, par J. Braxac [Obs. de HauG, GEenriz],9. — Obs. sur la géol. de la région de —, par J. DARESTE DE LA CHAVANNE [Obs. de J. Brayac], 39. Guérin (Mont-). Réun. extr. Soc. géol., 488. H HaRrzÉ (Ed.). Prés. d'ouvr., 18. — L'os- suaire d'Eléphants du marquis de Cerralbo, à Torralba (Espagne), 163. — Nouvelle découverte de Lemming à Teyjat (Dordogne), 167. Hartcé (Ed.et André).Le vol des grands Reptiles et Insectes disparus semble indiquer une pression atmosphé- rique élevée, 83, 418. HauG (Em.). Obs. à propos de la géol. de la région de Guelma, 11. — Obs. sur les glaciations dans les Alpes, 95. — Prés. d’ouvr., 190. HozLannE (D.). Extrémité nord du mas- sif de la Grande-Chartreuse (15 fig.), 164, 195. Houiller. Note prél. sur le bassin — de Belmez, par J. Groru (fig.), 67, 83. — Tectonique du Bassin — du Nord de la France, par Lopix, 140. Husert (H.). Sur la Géol. du Soudan [Obs. de G. Gare, 42], 11, 28. — Sur la constitution géol. de la plaine située à l'E. de la falaise de Bandia- gara (3 fig.), 55, 76. — A propos d'un point de la géol. du Soudan, 57. I Insectes. Le voldes grands Reptiles et — disparus, semble indiquer une pression atmosphérique élevée, par Ed. et André Harzé, 83, 448. Isère. Extrémité N. du massif de la Grande-Chartreuse, par D. HozLaNDe (15 fig.), 164, 195. Ilalie. Voir : Elbe. Ivrey. Réun. extr. Soc. géol., 480. J Jopor. Réun. extr. Soc. géol., Jura. Obs. 149, 191, 495, 516. Jorzaur (Léonce). Note préliminaire sur les Cirrhipèdes néogènes dus. E. de la France, 7. Jouhe. Réun. extr. Soc. géol., 489. Jourpy (Général). Obs. à propos de la structure des Pyrénées et Prépyré- nées occid. (note de L. BERTRAND), 67. — Obs. à propos d'une conférence de M. P. Teruier sur les problèmes de la Tectonique, 122. — Sur la tecto- nique du Jura (fig.), 518. Juzzuiex (Colonel). Étude sur les Phyl- loceras jurassiques et crétacés, 129. — Nécrologie, 173. Jura. Réun. extr. dans le —, en 1911, 145, 184, 473. — Sur la tectonique du —, par E. Jouroy (fig.), 518. — Note stratigr. sur le massif de la Serre, par AZÉMA (fig.), 526. — Sur le mont Roland et sur le Bathonien des env. de Dôle, par BourGear (5 fig.), 530. Jurassique. Etude sur les Phylloceras —s et crétacés, par Juzuien, 129. — Etudes sur les Ammonites du — sup., Cardioceratidés, de Dives, Villers, etc., par Robert Douvizré, 130. — Sur quelques Ammonites du — sup. du Boulonnais, par E.SAuvAGE (pl. IX), 179, 455. Chailles — s des env. de Langogne (Lozère), par G. Fabre et J. Ressoucue (fig.), 1. — moy. et sup. du Chalonnais et du Mâconnais, par C. Rouxer (3 fig.), Voir : Bajocien, Bathonien, Kimerid- gien, Oxfordien, Tithonique. K KirraAn (W.). Note surla succession des récurrences glaciaires dans les Alpes françaises, 12.33. — Prés. d'ouvr., 18. — Rapp. sur l'attribution du Prix Fontannes, 111.— Obs. au sujet de la note de M. H. Douvillé, sur l’évolu- tion des Pulchelliidés, 117. — Présen- tation d'un Pygope diphya Cor. du Tithonique sup., 127. — Sur les Bélemnites de l’Aptien [Obs. de 5 46 Carez], 127. — Découverte au Morgon (Hautes-Alpes), de récifs coralligènes liasiques, 159. Kimeridgien. Le genre Dacosaure, par E. SAUVAGE, 83. L Lacroix (A.). Allocution, 4: — Prés. d’ouvr., 18. — Discours annuel, 105. — Rapp. sur l'attribution du Prix Gaudry, 109. Larzamme (Mgr Jos. Clovis R.). Nécro- logie, 17, 107. LAMBERT (J.). Prés. Notice nécrologique sur Auguste Gauraier, 116, 456. Lamorne (Général de). Les anciennes lignes de rivage du Sahel d'Alger et d'une partie de la côte algérienne, 26. Landes. Echinides du Nummulitique en Chalosse (—), par J. Corrreau (4 fig., pl. V-VI), 199, 429. Langogne. Chailles jurass. des env. de — (Lozère), par G. FaBre et J. REs- SOUCHES (fig.), 4. d'ouvr.- 34: Victor- LanqQuixE (Antonin). Sur la zone à Lima hersilia de l’Aalénien sup. du Var, 137. Launayx (DE). Prés. d’ouvr., 63, 165. Lecoirre (Comtesse Pierre). Nécrolo- gie, 116. Lemoine (Paul). Sur la nature récifale du calcaire pisolithique de Vigny et de Montainville (S.-et-O.) [Obs. de G. F. Dorrrus|, 96. — Prés. d'ouvr., 157. — Obs. sur le Rio de Oro, 158. — Les tremblements de terre du Bassin de Paris (55 fig.), 191, 341. LevarT (D.). Sur la minéralogie et la géologie de Madagascar, 93. Lias. Note sur quelques végétaux infra- liasiques des env. de Niort, par R. Zæuirer (pl. I1),98, 321. — Découverte au Morgon (Hautes-Alpes) de récifs coralligènes — iques, par W. KizrAN, 159. Lissagous. Réun. extr. Soc. géol., Jura; Obs., 152, 505. Loninx. Tectonique du bassin houiller du Nord de la France, 140. Loir-et-Cher. Voir : Blésois. Lons-le-Saulnier. Réun.extr.Soc.géol., Jura, 151, 510. Lorx (P.). Contr. à l'étude des glacia- tions dans les Alpes dauphinoises [Obs. de HauG|, 93. — Obs. Réun. extr. Soc. géol., 147, 483. Lozère. Chailles jurass. des env. de Langogne (—), par G. FABre et J. Ressoucue (fig.), 4. Luceon (Maurice). Prés. d'ouvr., 19. — Obs. sur « Récentes obs. sur le Rif occid., par L. GENTIL », 24. — Le pro- jet de captage du Haut-Rhône fran- çais, 189. M Mâäconnais. Jurass. moy. et sup. du Chalonnais et du —, par C. Rouyer (3 fig.), 4. Madagascar. Sur la minéralogie et la géologie de —, par D. Levar, 93. Majorque. Note prélim. sur l'Oligocène de —, par J. Boussac et Paul FazLor, 35. Maroc. Sur le détroit Sud-Rifain, par L. Genis, 21. — Récentes obs. sur le Rif occid., par L. Gexrir [Obs. de M. LuGeow|, 22. — Obs. par L. GEx- TIL, 158. — Prés. d’une Carte géol. du —, par L. GENTIL, 193. Marin (D: Henri). Prés. d’ouvr., 18. MaARTONxE (E. pe). Prés. d’ouvr., 36, 73. Maurilanie. Note sur la géol. de la —, par René Cnupeau (6 fig.) [Obs. de L. Genriz], 192, 443. Marciat. Réun. extr. Soc. géol., 510. Maury (E. Cazior et E.). Les limons et alluvions pléistocènes de la vallée inférieure du Var avec leur faune ter- restre et fluviatile (3 fig.), 77, 471. Méditerranée. Voir: Elbe, Majorque, Rhodes. MexGeL (0.). A propos du Trias d’'Amé- lie-les-Bains [Obs. de Ch. DErÉRET, 29], 13, 43. — Sur l'existence de mou- vements du sol récents en Roussillon et.en Ampurdan, 44. — Sur le Per- mien et le Trias catalans, 45. — Exis- tence du Trias et du Crétacé en Cer- dagne, 87. — Obs. à la note de M. —, « Coupes du versant méridional des Pyrénées au N. de la prov. de Bar- celone, par L. M. Vipaz, 159. Merciar (Giuseppe). Prés. d’ouvr., 35. Micuer-Lévy (A.). Nécrologie, 154. Mic (M.). Nécrologie, 3. — Legs à la Société, 33. Miquez € Irizar. Nécrologie, 106. Moissey. Réun. extr. Soc. géol., 146, 480. Montainville. Sur la nature récifale du calcaire pisolithique de Vigny et de — (S. et O.), par P. Lemoine (Obs. de G.-F. Dozzrus), 96. Montmirey-la- Ville. Réun. extr. Soc. géol., 488. Morgon. Découverte au — (Hautes- Alpes) de récifs coralligènes lia- siques, par W. KizrAn, 159. Mourer (G.). Sur la limite occidentale du massif granitique d'Eymoutiers (3 fig.) (Obs. de A. de GROSSOUvVRE, 198), 14, 47. | N Navarro (Luis Pres: Fernandez). d’ouvr., 155. Nécrologie. Basser-Bonnerows (Raoul), 107. — Bourizzter (Léon), 154. — Cazneron (Salvador), 173. — Cam- BESSÉDÉS (Kélix), 107. — DaniLorr (Eugène pe), 107. — DrErroyar (A.), 173.— Dumas (A.), 146. — Dupont, 116. — FaBre (Georges), 116. — FAIRMAN Paul St.-John), 173.— Fonr x SAGUÉ Abbé Norberto), 106. — Dr. A. Four- NIER, 153. — GaurmiEer (Victor- Auguste), 116, 456.— GEAnDey, 107. — Juzzien (Colonel), 173. — Mgr Joseph Clovis R. Larzamme, 17, 107 — Lecoirre (Ctsse Pierre), 116. — Micuez-Lévy (A.),154.— Miec (M.),3 — Miquez € Irizar (Manuel), 106. — OExrerr (Mr° P:), 49, 73, 108. — PaquiEer (V.), 188. — RozrranD (Georges), 107. — SrEerAnEsCu (Gre- goriu), 61. — TABARIÈS DE GRAND- SAIGNE, 107. — Tomas (Philippe), 107. — Toucas (Ar.), 128. Necre (Georges). Prés. d'ouvr., 123. NeGris. Obs. au sujet d’une note de M. —, par H. Douvizxé, 166. Néogène. Note fpréliminaire sur les Cirrhipèdes —s du S.E. de la France, par L. JoreauD, 75. Nice. Voir : Alpes-Maritimes. Nrexcks (René). Rapport sur l’attribu- tion du Prix Gosselet à M. —, par P. Termier, 115. Niort. Note sur quelques végétaux infraliasiques des env. de —, par R: Zerzver (pl. II), 98, 321. NopcsA (Baron Fr.). Rem. au sujet de la note de M. Taevenix sur le Dyro- saurus, 162. Nord. Voir: Boulonnais. Nummulitique. — du Pelvoux,z. du Flysch et z. des Aiguilles d’Arves, par J. BoussAc, 20, 69. — Échinides du — en Chalosse (Landes), par J. Corrreau (1 fig., pl. V-VI), 199, 427. O OEgzerrT (D.). Allocution, 6. OExzerr (Me P.). Nécrologie, 49, 73, 108. Oligocène. Note préliminaire sur l— de Majorque, par J. Boussac et P. FALLOT, 38. Oxfordien. Sur un gisement des couches dans Rraz, à Pelloceras transversarium les Alpes-Maritimes, par De 98. 12 Pagnoz. Réun. extr. Paléontologie. Sur des otolithes de Poissons fossiles des terrains ter- tiaires sup. de France, par F. Priem (18 fig.), 14,139. — Limonset alluvions pléist. de la vallée infér. du Var, avec leur faune terrestre et fluviatile, par E. Cazior et E. Maurx.(3 fie. ), 77, 477. Pseudotoucasia et Bayleia, par H. Douvizze (6 fig.), 82, 190. — Evolution et classification des Pulchelliidés, par H. Douvié (73 fig.) [Obs. de W. Kizraw, 117], 85, 285. — Poissons fossiles de la République Argentine, par FE. Prieu (5 fig.), pl. III-IV, 88, 329. — Etude rev. des Moll. qnatern. des brèches de Toga à Bastia (Cor- se), par E. Cazror (8 fig.), 98, 239. — Note sur quelques végétaux infra- liasiques des env. de Niort, par R. Zeuer (pl. II), 98, 824. — Etude sur les Phylloceras jurassiques et créta- cés, par JuLLIEN, 129. — Etudes sur les Ammonites du Jurassique supé- rieur, par Robert Douvizzé, 130. — Sur la persistance d'un type de Reptile secondaire au début du Ter- tiaire, par A. THevenIN, 136. — Etude des fossiles recueillis par N. For x SAGUÉ, au Rio-de-Oro, par G. Dozrrus (11 fig), 158, 218. — Rem. au sujet de la note précédente, par F. Norsca, 162. — L'ossuaire d'Eléphants du marquis de Cerralbo, à Torralba (Esp.), par Ed. HARLÉ, 163. — Nou- velle découverte de Lemming à Tey- jat (Dordogne), par Ed. HarLré, 167. — Les Bryozoaires fossiles des ter- rains du Sud-Ouest de la France, par He Canue (6e pl MTV) 195 444. — Sur quelques Ammonites du Jurass. sup. du Boulonnais, par E. Sauvace (pl. IX), 1:9, 455. — Remarques sur les déviations den- taires chez les Éléphants quater- naires européens, par G. Potier (pl. X), 196, 463. — Echinides du Nummulitique en Chalosse, par G. Corrreau (4 fig., pl. V-VI), 199, 429. Paléozoïque. Sur 1e — et le Trias dans les îles côtières de l’Argolide, par C. Rexz, 160. Pa ee (V.). Nécrologie, 188. Paris. Profilgéol. de la ligne métropo- litaine n° 2 Nord et aperçu de l SR des couches du sous-sol de —;, par À Dozzor (Obs. de G. Ramonp), 123. Paris (Bassin de). Notes nouvelles sur les sables et grès de Fontainebleau, par G.-F. Dorrrus [Obs.de P. Comes], Soc. géol., 489. (Si 48 13. — A propos de l’âge gcol. des Poudingues de Nemours, par G. Courry (obs. de G. Dorrrus), 98. — Les tremblements de terre du — par P. Lemoine (55 fig.), 191, 344. Pas-de-Calais. Les assises crétaciques et tertiaires traversées par les fosses et les sondages de la région de Bé- thune (—), par J. GosseLer (fig.), 129, 170. Pelvoux. Nummulitique du —, 7. du flysch et z. des Aiguilles d'Arves, par J. Boussac, 20, 69. Voir : Boulonnais. Permien. Sur le — et le Trias cata- lans, par O. MENGEL, 45. Voir: Trias. PERvINQUIÈRE (L.). Obs. au sujet d'un Dyrosaurus tunisien, 167. P£eyror. Prés, d'ouvr., 81. Pisolithique (Calcaire). Sur la nature ré- cifale du — de Vigny et de Montainvil- le (S-et-0.), par P. Lemoixe [obs. de G.-F. Dozzrus], 96. Pleistocène. Nouv. gisement de — ma- rin, près Cannes, par E. Cazior, 43. — Limons et alluvions — s de la vallée inf. du Var avec leur faune terrestre et fluviatile, par E. Cazior et eMAURT (Be) TT Un nouveau gisement — terrestre aux environs de Nice, par E. Cazior, 116. Pissarro. Prés. d'ouvr., 81. PoiNcaRÉ. Prés. d'ouvr., 157. Poissox (Georges). Prés. d’ouvr., 156. Poissons. Sur des otolithes de — fos- siles des terrains tertiaires sup. de France, par F.PRIEM (18 fig.), 14, 39. — — fossiles de la République Argen- tine, par F. Pre (5 fig., pl. III-IV) 88, 329. Poligny. Réun. extr. Soc. géol., Jura, 149, 497. PoxriEer (G.). Remarques sur les varia- tions dentaires chezles Eléphants qua- ternaires européens (pl. X), 196, 463. Priem (KF.). Sur des otolithes de Pois- sons fossiles des terrains tertiaires sup. de France (18 fig.), 14,39. — Pois- sons fossiles de la République Argen- tine (5 fig., pl. III-IV), 88, 329. Primaire. Voir : Paléozoïque, Permien. Prix de la Société, leur distribution, 18, 108. Pulchelliidés. Evolution et celassifica- tion des —, par Henri Douvizé (73 fig.), 85, 285. Puys. Migration de la ligne de partage des eaux dans la chaîne des —; Un réseau hydrogr. fossile, par Ch. GLax- GEAUD, 29, ? n Pyrénées. Découverte de l’'Equisetum arenaceum à la partie sup. du grès rouge pyrénéen, par M. DazLont, 98. — Sur la structure géol. des — occ. et leurs relations avec les — or. et cent., par Léon BERTRAND, (6 fig., pl. [) [Obs. de L. Carez, Jour- DY],64,422. — Surl’extension des griot- tes à Anarcestes subnautilinus dans les —, par M. Darzoxt, 68. — Sur la tec- tonique dela partie occid. de la chaîne des —, par E. Fournier (6 fig.) (Obs. de L. Berrranp), 69, 85.— Remarques sur la classif. de l'Eocène des — espagno- les, par L. Carez, 95. — Obs. à la no- te de O. MExGEL : « Coupes du versant mér. des — au N. de la prov. de Bar- celone, par L.-M. Vipaz, 159. — Sur les racines des nappes nord-pyré- néennes, par Léon BERTRAND, 139. — Obs. sur la class. de l'Eocène des — espagnoles, par M. Darzont, 142. — Sur divers points de la géol. des — occid. et orient., par Léon BERTRAND, 117 Voir : Cerdagne. Pyrénées-Orientales. À propos du Trias d'Amélie-les-Bains, par O. MEnGez, 13,43. — A propos du Trias d'Amé- lie-les-Bains, par Ch. DEPÉRET, 29. Voir: Roussillon. Q Quaternaire. Étuderev. des Moll. — des brèches de Toga à Bastia (Corse), par E. Cazior (8 fig.), 98, 239. — Remar- ques sur les variations dentaires chez les Eléphants — s européens, par G. Ponrier (pl. X), 196, 463. R Rasor (Charles). Prés. d’ouvr., 62. Ramoxp (G.). Obs. à propos de l'allure des couches du sous-sol de Paris, 126. Repeyer.Les plis des env. du — (Sud- Tunisien), par H. Roux (5 fig.)[Obs. de L. Genis], 175, 249. Rewz (Carl). Prés. d’ouv., 121. — Sur le Paléozoïque et le Trias dans les îles côtières de l'Argolide, 160. — Le développement du Trias en Grèce moyenneorientale, 169. — Nouveaux affleurements des calcaires à Fusu- lina et à Schwagerina en Attique, 181. Rereun (J.). Les limites de l'étage aqui- tanien (fig.)[Obs. de G. Dorrrus|, 76, 0 Reptiles. Le vol des grands — et Insectes disparus sembleindiquerune pression atmosphérique élevée, par Ed.et An- dré HaARLÉ, 83, 418. — Sur la persistan- ce d’un type de — secondaire au dé- but du Tertiaire, par A. THEVENIN [Obs. deF. Nopcsa, 162, H. Douvirré, Pervinquiëre, Cossmanx, 167],136,166. Ressoucne (G. FaBre et J.) Chailles jurass.des env. de Langogne (Lozère), (fes) ne RÉUNION EXTRAORD. SOC. GÉOL. DANS LE Jura EN 1911, 145, 184, 473. Réviz (Joseph). Prés. d'ouv., 19. — Rapp. sur l'attribution du Prix Fon- tannes à M. —, par W. Kizraw, 111. Ruopess. Sur l'existence possible de phé- nomènes de charriage à l’île de —, par P. Fazor (3 fig.), 126, 462. Rhône. Le projet de captage du haut- — français, par Maurice LuGErow, 184. Rraz (png). Sur un gisement des couches à Peltoceras transversarium dans les Alpes-Maritimes, 98, 454. Ricue (A.). Réun. extr. Soc. géol., Jura, obs. 151,152, 184, 502, 503. Rio-de-Oro. Études des fossiles recueil- lis par N. Font y Sagué au —, par G.F. Dozzrus(11 TOR P. LEMOINE et L. Genrir|, 158, 218. — Les forma- tions géol. du Rio-de-Oro, par Fonr y SAGUÉ, 212. Rivage (Anciennes lignes de). Les — du Sahel d'Alger et d'une partie de la côte algérienne, par le général de LAMOTHE, 26. Roland (Mont). Sur le —, et sur le Bathonien des env. de Dôle, par BourGEAT (5 fig.), 530. RozLanp (Georges). Nécrologie, 107. Roman (Fr.). Prés. d’ouvr., 50. RoussizLox. Sur l’existence de mouve- ments du sol récents en — et en Ampurdan, par O. Menez, 41. Roux (Henri). Les plis des env. du Redeyef (Sud-Tunisien) (5 fig.) [Obs. de L. GEenriz, 176], 175, 249. Rouyer (Cam.). Jurassique moy. et sup. du Chalonnais et du Mâconnais (3 fig.), 4. Rudistes. Sur Bayleia subæqualis D'Or8. sp., par H. DouvizLé, 82. Russie. Voir: Transcaucasie. S Sahara. Voir: Afrique, Maurilanie, Rio- de-Janeiro, Soudan, Sud-Tunisien. Saône-el-Loire. Jurass. moy. et sup. du Chalonnais et du Mâconnais, par G. Rouyer (3 fig.), 4. SAUVAGE (H.-E.). Le genre Dacosaure, 83. — Sur quelques Ammonites du 549 Jurassique sup. du Boulonnais (pl. IX), 179, 455. Savoie. Extrémité N. du massif de la Grande-Chartreuse, par D. HOoLLANDE, 164. Savoie (Haute-). Voir : Rhône. SAYN (G.). Réun. extr. Soc.géol., Jura, 158-047 Scamipr (Carl). Le tunnel du Lœtsch- berg, 53. Secondaire. Sur la persistance d’un type deReptile — au début du Tertiaire, par À. Taevexx [Obs. de F. Norcsa, 162, H. Douvizzé, PervinquiËre, Coss- MANN, 136, 167]. Voir : Crétacé, Jurassique, Lias, Piso- lilthique, Trias. Seine. Sur l'existence des sables gra- nulitiques de la Sologne à Villejuif (—), par G. CourTy, 196. Seine-et-Oise. Sur la nature récifale du Calc. pisolithique de Vigny et de Montainville (—), par P. LEMoInE [Obs. de G.-F. Dozrrus], 96. Sénonien. Présence du — à Orbitoïdes dans le « Flysch calcaire » des env. de Colmars, par Jean BoussAo, 87. Serre (La). Réun. extr. Soc. géol., 483. — Note stratigr. sur le massif de —, par AzÉmaA (fig.), 526. Sologne. Sur l'existence de sables gra- nulitiques de la — à Villejuif (Seine), par G. Courryx, 196. Soudan. Sur la Géol. du —, par H. Husert, 11, 28. — Sur un point de la géol. du —, par G. GARDE, 42. — Sur la constitution géol. de la plaine si- tuée à l'Est de la falaise de Bandia- gara, par H. Huserr (3 fig.), 55, 76. — À propos d’un point de la géol. du —, 57. Voir : Mauritanie. STEFANESGU (Gregoriu). Nécrologie, 61. Suisse. Le tunnel du Lœtschberg, par C, Scxmipr, 51. Sud-Ouest. Les Bryozoaires fossiles, des terrains du — de la France, par F. Can, 19%. T TABARIÈS DE GRANDSAIGNE. Nécrologie, 107. Tectonique. Rép. à une note récente de M. Lotti sur la — de l'ile d'Elbe, par P. TermiEr, 24. — Sur la struc- ture géol. des Pyrénées occ. et leurs relations avec les Pyrénées or. et centr., par Léon BEerTranp (6 fig., pl. I) [Obs. de L. Carez, Jourpy], 64, 422. — Sur la — de la partie occid. de la chaîne des Pyrénées, par E. Four- 550 NiER (6 fig.) [Obs. de L. BEerrranr], 69, 85. — Obs. sur les problèmes de la —, par le G* Jourpyx, 122. — Sur l’exis- tence possible de phénomènes de charriage à l’île de Rhodes, par P. Fazzor (3 fig.), 126, 462. — Sur les racines des nappes nord-pyrénéen- nes, par L. BERTRAND, 139. — du bas- sin houiller du Nord de la France, par Loniw, 140. — Les plis des env. de Redeyef (Sud-Tunisien), par H. Roux (5 fig.), 175, 249. — Les tremble- ments de terre du Bassin de Paris; leurs relations avecles accidents —s, par P. Lemone (55 fig.), 191, 341. — Sur la tectonique du Jura, par E. Jourpy (fig.), 518. TEermiEr (P.). Rép. à une note récente de M. B. Lotti sur la Tectonique de l'île d'Elbe, 24. — Rapp. sur l'attri- bution du Prix Gosselet, 115. — Prés. d'ouvr., 122,174; 189: Tertiaire. Sur des otolithes de Poissons fossiles des terrains — s sup. de France, par F. Prin (18 fig.), 14, 39. Les assises crétaciques et —s tra- versées par les fosses et les sondages de la région de Béthune, par J. Gos- SELET (fig.), 129, 470. — Sur la persis- tance d'un type de Reptile secondaire au début du —, par A. THEVENIN [Obs. de F. Nopcsa, 162, H. Douvirté, PervINQUIÈRE, CossMaANx, 167], 136. — Sur le — du Blésois, par A. DE GRos- SOUVRE, 179. Voir : Aquilanien Éocèné, Néogène, Nummulitique, Oligocène, Pisolithi- que, Pléisiocène. THEvENIN (Ar.). Prés. d'ouvr., 20. — Sur la persistance d’un type de Rep- tile secondaire au début du Tertiaire (obs. de F. Nopcsa, 162; H. DouviLté, PERVINQUIÈRE, (CossManN, 167), 136, 166. Taouas (Philippe). Nécrologie, 107. Tithonique. Prés. d'un Pygope diphya Cor. du — sup., par W. Kizraw, 127. Torralba. L'ossuaire d'Éléphants du marquis de Cerralbo, à — (Espagne), par Éd. HaARLÉ, 163. Toucas (A.). Nécrologie, 128. Transcaucasie. Sur une mission en — (1910), par Pierre Bonner, 134. Tremblements de terre. Les — du Bassin de Paris, par P. Lemoine (55 fig.), 191, 341. Trias. À propos du — d'Amélie-les- Bains, par O. MENGez, 13, 43, — Découverte d’Equisetum arenaceum à la partie supérieure du grès rouge pyrénéen, par M. Dazzoni, 28. — A propos du — d'Amélie-les-Bains, par Ch. Depérer, 29. — Sur le Permien et le —catalans, par O. MENGEL, 45. — Existence de — et de Crétacé en Cer- dagne, par O. MENGEz, 87. — Sur le Paléozoïque et le Trias dans les îles côtières de l’Argolide, par C. Rewz, 160. — Le développement du — en Grèce moyenne orientale par C. REwz, 169. Tunisien (Sud-). Les plis des env. du Redeyef(—), par H. Roux (5 fig.) (obs. de L. GenriL), 175, 249. V VALETTE (Dom). Prés. d’ouvr., 156. Var. Limons et alluvions pléisto- cènes de la vallée inf. du — avec leur faune terrestre et fluviatile, par E. Cazior et E. Maury (3 fig.) 77, Â77. — Sur la zone à Lima her- silia de l’Aalénien sup. du —;, par A. LanqQuINE, 137. VÉLAIN (Ch.). Prés. d'’ouvr., 189. Vendée. Sur la présence de couches calcaires dans les schistes cristallins de la —, par J. Wezscu, 77, 73. VirAzAY (A.). Prés. d'ouvr., 63. Vipaz (L. M.). Obs. à la note de M. Mengel : « Coupes du versant mér. des Pyrénées au N. de la prov. de Barcelone », 159. Vienne (Haute-). Sur la limite occid. du massif granitique d'Eymoutiers (3 fig.) (Obs. de A. DE GROSSONVRE, 198), 14, 47. Vigny. Sur la nature récifale du cale. pisolithique de — et de Montainville (S.-et-0.), par P. Lemoine (obs. de G.-F. Dorrrus), 96. VizLaIx (Paul). L'énigme glaciaire, 37. Villejuif. Sur l'existence des sables gra- nulitiques de la Sologne à — (Seine), par G. CourTy, 196. W Wezscn (Jules). Sur la présence de couches calcaires dans les schistes cristallins de la Vendée, 77,73. — Prés. d’ouvr., 123. ÿ Yprésien. Un point de paléogéographie — ne, par G. CourrTy (obs. de G..-F. Dorzrus), 198. Z Zerzrer (R.). Prés. d’ouvr.,61,62.— Note sur quelques végétaux infraliasiques des env. de Niort (pl. IT), 98, 324. DATES DE PUBLICATION DES FASCICULES QUI COMPOSENT CE VOLUME Fascicule 1-2 — (Feuilles 1-7), novembre 1911. — 3— ( — 8-11, pl. I), Janvier 1912. — 4-5 — — 12-20), ; mai 1912. — 6-7-8 — ( — 21-30, pl. II-X), septembre 1912. — 9— ( — 31-35), décembre 1912. de M. Léon BE Dore TXT LINE aree ADO Mans 1911) — rénéenne (Z) Région sud-pyrénéenne ur”. WNrnaulitiqueet Cretace superieur. datres inférieurs. Terrains secondaires inférieurs e CÆAlbier & Fermo-Trias). aires. Prarriagevers le sud s ie les) la Carte at 80.000 (Les noms de : … [cour qui désignent ces feuilles ). tance secondaire Car CE LE 7 £ Note de M. Léon BERTRAND Lasse dr Gps BAYOÿAE\ Biarrit cd ORTHEZ Principaux massifs primaires des nappes nord-pyrénéennes (charriées du sud au nord). Nappe Z. à Alippe de Capvern. Bs Massif de Castillon À Z2 de Jalies-du-Jnlat. B6 _, des 7roës-Jeigreurs Z _« de Betchat. Br «de Carruruc: | —_n" de Bagert. Bou de rupexires. Zs Massifide Camarete. COS ON 7/7 Dr pe du Pie de Montgaillerd. Bo //}leurenwents des Corbieres Or certes | 2 Klippes des environs de Freychenee. | Nappe C. ; Nappe A. Ci Massif de Mendibelza. à f'de la Rlune. Ca ‘Lgounce (Cu te de Lacoura, doLaboure. Cie d'errot deu Fouc/. CS He/ du Pic de Bergon. Sr B. Ce __, de Beost-Alrté. FA CS ,; «de la Barousse. ÿ$s Con, de l'Arixe. #4 Cr du Jaënt-Barthëélemy. $5 C8 _, «de Belcaire -Zspexel. de: Besyèce, Principales fenêtres de la région nord-pyrénéenne. Zenétre 1 — Lenêtre d'Ossès. Région sous-pyrénéenne septentrionale [ Munmiulitique et Crétacé superieur. | (Cérnomartéer éelus). errairs secondaires Ë dCAlbien à Permo-Trécs). == Steépharien discordart.. Terrains primaires jusqu'au Dinartiere. Nappe pré-pyrénéenne (Z) | Cretace superieur. 20 érteurs. Terrarirs secoridaires infér teurs. D DA rer. PP CTES DTÜNLCUT'CS" Zone de contre-charriage vers le sut (Pyrénées Occidentales ). ESQUISSE STRUCTURALE DES PYRÉNÉES Nappes Zerrams secondaires de larappe. A (Alier_& lermo-Tr'ias) Zerruëns prunaires de la nappe À (etde l« zone primaire «xtale ). Terrains primaires Contacts anormaux séparant les diverses nappes (ou d'importance secondaire dans les régions autochtones). Terrains secondaires | | de la nappe B nord - pyrénéennes (A,B,C) 2] fer raëns secondaires RSR _ , d'ÆAinhoa. au S «d'Aspelette. d'Arbas d'Oust-Massat. de Rabat. HO PTT 4 = > = œ S PE un JCHON Ki Car, Echelle: / 800.000! ydrographie d'après E.de Margerie et Fr. Schrader OST GAUDEN n 1111] Zone de contre-charrtage vers de sud (Pyrénées. Occidentales ). ut C ovauchernents arc sud | S! 2 l'Hospialet (SE | de la nappe ( C coexestant dans des terrains - æLriord { secorutaires de B BC Vénte, L'AT, PLL (Séance dt 20 Men 7917) Zone primaire axiale Région sud-pyrénéenne _ Verurulitique et Crétacé supérieur Terrains secondaire, S CLbien & ltrmo- Terrains primaires, jusqu'ar Lerrnier inférieur diclus Lu Chepmauchements at Se | dansla zone axiale ct ert | so bord ac nont] méridionad Limites des, feuilles de la Carte au 80.000 € (Les noms de localités soulignés sorticeur que désignent ces féuilles ). > ll IMEDITZE» MER + | | | | EXPLICATION DE LA PLANCHE II VÉGÉTAUX INFRALIASIQUES DES ENVIRONS DE NIORT Fig. 1 à 3. — Thinnfeldia incisa SarorrTa. Fragments de frondes, montrant des pennes diversement découpées. 4. — Tæniopteris tenuinervis Brauns. Fragment de fronde réduit à une moitié du limbe. 5. — En haut, Equisetites sp. Fragment de tige et de gaine foliaire. Au-dessous, Gladophlebis (Todea) Rœæsserti Press. (sp.) Portion de fronde, montrant les pennes latérales rabattues d'un même côté du rachis. 6. — Widdringtonites sp. — Fragments de ramules de Conifère très analogues au Widdr. liasinus Kurr (sp.). 6 a. — Portion d'un de ces mêmes ramules, grossie 2 fois. Buzz: Soc. GÉoL. DE ER. (4), XI, 1911. Nore DE M. R. Zeiller Bull. Soc. géol. de France. SAN PIN AS Mio)» ‘4 3 As 7 ;- EXPLICATION DE LA PLANCHE III F1G. 1-3. — Odontaspis aff. contortidens AG.— Dents vues par la face interne. Environs de Parana (M. d'Halwin). FiG. 4-6. — Id. — Dents vues par la face interne. Falaise du Rio Parana à Villa Urquiza. F1G. 7. — Oxyrhina sp.— Dent de la mâchoire inférieure vue par la face interne. Falaise du Rio Parana à Villa Urquiza. F1G. 8. — Carcharias (Prionodon) obliquidens BrAvarp sp. — Dent vue par la face interne. Falaise du Rio Parana à Villa Urquiza. F1G. 9-10, — Id. — Dents supérieures vues par la face interne. Environs de Parana (M. d'Halwin). F1G. 11. — Rhinoptera ? sp. — Chevron incomplet. Falaise du Rio Parana à Villa Urquiza. F1G. 12-13. — Arius sp. — Plaques de l'armure céphalo-thoracique. Haut Parana. FiG. 14-15. — Arius. sp. — Piquants pectoraux vus par la face postérieure. Haut Parana. Fi1G. 16, — Arius sp. — Piquant dorsal vu par la face antérieure. Haut Parana. FiG. 17. — Arius sp, — Piquant pectoral articulé à la clavicule. Falaise du Rio Parana à Villa Urquiza. Fic. 18-19, — Hypostoma ? sp. — Fragment vu sur les deux faces. Falaise du Rio Parana à Villa Urquiza. Fic. 20-21, — Vertébre vue de face et de profil. Haut Parana. FiG. 22-93. — Siluridé. Complexe de vertèbres antérieures soudées, vu de dessus et de dessous. Haut Parana. FiG. 24. — Fragment d'armure céphalique de Siluridé ? Haut Parana. FiG. 25-26. — Pièce indéterminée |boucle ?) vue par la face supérieure et la face inférieure. Environs de Parana (M. d'Halwin). Fig. 27. — Pièce indéterminée (boucle ?) vue par la face supérieure. Haut Parana. Les pièces figurées sont représentées en grandeur naturelle. Clichés et dessins dans le texte de M. J. Papoint. Buzz. Soc. Géo. be Fr. (4), XI, 1911. SEEN, NorTE DE M. F. Priem. Bull. Soc. géol. de France. S. 4, T. XI; PI. 11 (1 Mai 1911). CI. J. Papoint. Photocoll. Tortellier, Arcueil (Seine). QAR ne a (EX F1G. Fi. ÉTG: Fi1G. Fire. ErGe EXPLICATION DE LA PLANCHE IV .1-10. — Pièces indéterminées (boucles ?) vues par la face supérieure, Falaise du Parana à Villa Urquiza. 11-12. — 1d. — Pièces vues par la face supérieure. Haut Parana. 13. — Id. — Pièce n° 10 vue par dessous. Même provenance. 14, — Id. — Pièce n° 3 vue par dessous. Même provenance. 15.— id. — Pièce n° 9 vue par dessous. Même provenance. 16-17. — Pièce indéterminée ressemblant à un interépineux, vue par la face supérieure et la face inférieure. Falaise du Rio Parana à Villa Urquiza. 18-19. — Pièce indéterminée analogue vue par la face supérieure et la face inférieure. Haut Parana. Les pièces figurées sur les planches sont représentées grandeur naturelle. Clichés et dessins dans le texte de M. J. Papoint. Buzz. Soc. GÉOL. DE FR. (4), XI, 1911. NoTe DE M. F. Priem. Bull. Soc. géol. de France. SNA CIE PI VOIE EMaMOoN CI. J. Papoint. Photocoll. Tortellier, Arcueil (Seine). EXPLICATION DE LA PLANCHE V FiG. 1-3, — Cyclaster (Brissopneustes) Dubaleni n. sp. Face supérieure, profil, face inférieure. Grossi 2 fois. — Marnes bleues à Xantho- psis. Lutétien inférieur. — Localité. Coudures, Le Lémia (Landes). 4. — Face supérieure du même échantillon. X 6. 5. — Face postérieure du même échantillon montrant la fasciole sous- anale. >< 6. 6-8. — Cassidulus Munieri Corr. Grandeur naturelle. Face supérieure, face inférieure, face postérieure. — Lutétien inférieur. Localité : Buanes (bois de Baziou). Landes. 9-11. — Cassidulus Munieri Corr, — Grandeur naturelle. — Autre échan- tillon. — Même localité. Les échantillons figurés sont conservés dans les collections du musée de Mont- de-Marsan. Buzz. Soc. GÉOL. pe ER. (4), XI, 1911. Nore DE M, J. Cottreau. Bull. Soc. géol. de France. SENTE PIE NDEC1911)8 CI. Cintract. Photocoll. Tortellier, Arcueil (Seine). EXPLICATION DE LA PLANCHE VI Fi. 12-13. — Echinolampas Leymeriei Corr. Échantillon jeune, grossi 2 fois. Lutétien. Localité : Coudures, Le Lémia (Landes). 14-31. — Sismondia marginalis Des Mour. var. tenuissima AG., type extrème de cette variété. Eocène supérieur. Divers échantillons. Localité : Horsarieu (Landes), Pédelay. 14-21. — Face supérieure de grandeur naturelle. 22-23, — Face inférieure de grandeur naturelle. 24-27. — Profil de grandeur naturelle. 28. — Face inférieure montrant la disposition des plaques, grossie 2 fois. 29, — Face supérieure de l'échantillon figuré en grandeur naturelle fig. 14, grossie 3 fois. 30, — Portion de la face supérieure d’un échantillon montrant l’orne- mentation, grossie 3 fois. 31. — Portion de la face inférieure d'un autre échantillon montrant le détail de l’ornementation, grossie 3 fois. Les échantillons figurés appartiennent aux collections du musée de Mont-de Marsan. Buzz. Soc. Géoz. pe Fr. (4), XI, 1911. Note pE M. J. Cottreau. Bull. Soc. géol. de France. SLT OUI PI AVI HeNDÉCAMO)E CI. Giutract. EXPLICATION DE LA PLANCHE VII Fig. 1-2, — Retepora simplex Busx. Auversien de Biarritz. Coll. Canu. — p. 445. 3. — Osthimosia coronopus Bus. Biarritz. École des Mines.—p. 446. 4-5, — Retepora Ferussaci Micneun. D'après d'Archiac. Biarritz. p. 444. 6.— Stomatopora granulata Mirxe-Enwarps. Biarritz. École des Mines. — p. 447. 1-8. — Filisparsa Thorenti Micurn. D'après Michelin. École des Mines. — p.447. 9. — Entalophora pulchella Reuss. Auversien de Biarritz. Coll. Canu. — p. 447. 10-11-12. — Filisparsa Labati » Ancurac. Lutécien supérieur de la Gou- reppe. Ecole des Mines. — p. 449. 10-11, d’après d'Archiac ; 12, face dorsale, x 23,5. 13-14. — Reteporatuberculata Reuss. Auversien de Biarritz. Coll. Canu. — p. 444. 15. — Entalophora Geinitzi Beurrer. Auversien de Biarritz. Coll. Canu.— p. 418. 16-17, — Crisia Corbini Canv. Auversien de Biarritz. Coll. Canu.— p. 446. Toutes les figures originales sont grossies environ 23,5 fois. Buzz. Soc. GÉOL. DE Fr. (4), XI, 1911. Norte DE M, F. Canu. Bull. Soc. géol. de France. SAT XI PI vI0 (18 Déc 1911); Photocoll. Tortellier, Arcueil (Seine). FiG. 1-2, 3-6-7. 10-11. 13-14. 15-16. EXPLICATION DE LA PLANCHE VIII — Idmonea petri »'Arciac. Auversien de Biarritz. Coll. Canu. — p. 452. Voir aussi : fig. 10-11. . — Idmonea pseudodisticha Scnarnaurz. Auversien de Biarritz. Coll. Canu. — p. 451. — Idmonea carinata RôümEer. Auversien de Biarritz. Coll. Canu. — p. 451. .— Idmonea incurvata Caxv. Auversien de Biarritz. Coll. Canu. — p. 493. — Idmonea petri »'Arcarac. D'après d’Archiac. Lutécien supérieur de la Goureppe. — p. 452. Voir aussi : fig. 1-2. .— Reticulipora nummulitorum »OrmiGnx. Auversien de Biar- ritz. Coll. Canu. — p. 453. — Idmonea triforata Canu. Auversien de Biarritz. Coll. Canu. — p. 452. — Hornera hippolyta DErrance. Jeunes rameaux. Auversien de Biarritz. Coll. Canu. — p. 453. Toutes les figures originales sont grossies environ 23,5 fois. Buzz. Soc . GÉOL. DE FR. (4), XI, 1911. Nore DE M. F. Canu. Bull. Soc. géol. de France. So Lo 0e ar (enr) Photocoll. Tortellier, Arcueil (Seine). EXPLICATION DE LA PLANCHE IX Fic. 1. — Perisphinctes Nikitini Mic. Portlandien supérieur. — n° 1311, Cat. mus. Boulogne. 2, — Olcostephanus pallasianus »'Ors. Portlandien moyen. — n° 1129, Cat. mus. Boulogne. 3. — Olcostephanus Lomonossovi Micu, Portlandien moyen.— n°6541, Cat. mus. Boulogne. 4. — Olcostephanus apertus Viscu. Portlandien supérieur. — n° 3940, Cat. mus. Boulogne. 5. — Virgatites scythicus Micu. Portlandien supérieur. — n° 5185, Cat. mus. Boulogne. 6. — Virgatites triplicatus PaAv. Portlandien supérieur. — n° 5295, Cat. mus. Boulogne. À part la figure 1 réduite de moitié, toutes les autres figures sont de grandeur naturelle. Buzz. Soc. GÉoL. DE Fr. (4), XI, 1911. Nore DE M. H.-E. Sauvage. PI. 1x (4 Déc. 1911), . , 2 IPS KI S. 4 Bull. Soc. géol. de France. Photocoll. Tortellier, Arcueil (Seine). EXPLICATION DE LA PLANCHE X Fi. 1. — Elephas meridionalis. ARRIÈRE-MOLAIRE SUPÉRIEURE GAUCHE, — Saint-Prest. — Type normal. — Lames courtes distantes, épaisses. — 1/2 grandeur. ; FiG. 2. — Elephas meridionalis. ARRIÈRE-MOLAIRE INFÉRIEURE GAUCHE USAGÉR, — Type atténué. — Cromer. — Lames plus minces que dans le type précé= dent. — 1/2 grandeur. FrG. 3. — Elephas antiquus. ARRIÈRE-MOLAIRE INFÉRIEURE GAUCHE. — Tilloux. — Lames épaisses, concaves, dilatation angulaire très forte. — Table large, lames courtes, relativement. — Type ayant des rapports avec l'Elephas priscus. — Réduit au 1/4. FiG. 4. — Elephas antiquus. ARRIÈRE-MOLAIRE INFÉRIEURE GAUCHE, — Vallée de la Seine. Flins les Mureaux. — Type normal. — Réduit au 1/1. F1iG. 5. — Elephas intermedius. ARRIÈRE-MOLAIRE INFÉRIEURE GAUCHE. — Quaternaire d'Arques. — Lames assez larges, dilatation médiane, espacement des lames. — Réduit au 1/4. F1G. 6. — Elephas primigenius. ARRIÈRE-MOLAIRE INFÉRIEURE DROITE, — Lena. Sibérie. — Type sibérien à lames fines. — Réduit au 1/4. F1G.7. — Elephas primigenius. ARRIÈRE-MOLAIRE INFÉRIEURE DROITE, — Qua- ternaire d'Arques. — Lames très fines. — Type évolué. — Réduit au 1/1. Fic. 8. — Elephas primigenius. — Sibérie. — Dent extrêmement usagte. Les lames deviennent larges et irrégulières, mais la table reste assez peu large, Malgré la largeur accidentelle des lames, le type reste cependant accusé. — 1/2 grandeur. Buzz. Soc. Géoz. DE Fr. (4), XI, 1910. NotTE DE M. G. Pontier. Bull. Soc. géol. de France. Des OUI PEER TS Déc 1911). Photocoll. Tortellier, Arcueil (Seine). x ce + Ps _ Tam DES mRés À part |95 ex. | 50 ex. | 75ex, [100 es. 1130 ex.|200 ex.|250 ex. goen 46 pages..... 9,90| 7 »| 8,50M0 » 113 » 116 » 119 » Brochage A RARE AE ne 5 »| 6,25] 7,50] 8,75110,25112,75115,25 compris D or 4 »| 4, co 5,90! 6,25] 7,75] 9,25110,75 LE Re PERTE 3 »| 3,50! #4 » | 4,50] 5,50! 6,50] 7,50 AS ES EE 2,002, T5 3,25|"3,78 104025104075 COUVERTURE Imprimée, titre spécial. ....| # »| 4,501 5 » | 5,501 6,501 7,50] 8,50 Passe-partoutavectitre dela DO ni nn 3 »| 3,80) 4 » | 4,50] 5,50| 6,50| 7,50 Papier couleur sans impres- SCI, RAS EEE 090) 010 AE Me 25e 25 RU ARE LT CEE RE a Paraissant irréguliérement depuis 1833, format in-4° raisin. Prix divers. (50 °/, pour _ les Membres de la Société). Extrait du Catalogue. Cosswanx et Lauserr. Etude paléontologique et stratigraphique sur le terrain oli- socène marin des environs d'Etampes. 88p.,1fabl., 6pl. 10 » - Ph. THomas. Recherches stratigraphiques et paléontologiques sur quelques for- mafions d'eau douce de l'Algérie. 34 p., 1 {abl., 5 pl... 4 _Cossmanx. SE HUE à l'étude de la faune de l'étage bathonien en France (AS OPOUES PT AEDE MIO DIR RE RSS Re Re ee 12 » _ Terquem. Les Entomostracés Ostracodes du système oolithique de la zone à do Parkinsoni de Hontoya(Mosele)#2/68n 40) DUR TEE 200) = TerQuEm. Les Entomostracés Ostracodes du Fuller's Earth des environs de Var- SONO OR D TION DIU PRE de Re Du le Pr ne LU ner. Sonate ete ee Me ee 6 » A C. Gran Eur. Formation des couches de houille et dx terrain houiller. 196 p., . 4 FE RE RCE EE eee D PRE 20 » | 4 . H. Fimo. Etudes sur les vertébrés fossiles d’Issel (Aude). 186 p., 21 pl......... - 16 » | - G. Corrsau. Echinides éocènes de la province d’Alicante. 407 p., 16 pl............ 14 » ù ‘4 A. Dozror, P. Gopgizze et G. Ramonn. Les grandes plâtrières d'Argenteuil (Seine- -et- Oise). Historique, genèse . des formations gypseuses de > À n” à la région parisienne. 48 p.,7 fig., RTE cdd An dan bo et OM DEL LABO 0 VA 5» | 4 » P:=L. Prever. Aperçu géologique sur . colline de Turin. 48 p., 7 fig.,{ carte... 8 » À . G. Zeus. Contribution à l'étude géologique du Haut-Tonkin. — H. Lanrexors. A Note sur la géologie de l'Indo-Chine. — René de Lamorme. Note sur la géologie À … du Cambodge et du Bas-Laos. 80 p., 1 pl., 3 cartes en couleurs ........... 192 /9ÿ … Général de Laworus. Les anciennes lignes de rivage du Sahel d'Alger et d'une Prparhe de la cote algérienne. 288 p.,.3 pl., 1 carte en couleurs..." 15 - Léon Care. Résumé de la Géologie des Pyrénées françaises. 132 p., 1 pl., 6 cartes DR CONTI ETES Ne Rene se caen en Use ei etats ane coco she es 4 - Maurice Lucson. Etude géologique sur le projet de Barrage du Haut-Rhôn à EE dGenissiat (préside Bellegarde). 156 p., pl... ee Rene et à L ù, "É ÿ # Fr : “5 "7 ep se 3 MÉMOIRES-PALÉC ‘ PAR SOUSCRIPTION PAYABLE | AVANT FRANCE, 2D FRANCS, FRANCO. — ÉTRANGER, 28 FRANGS FRANCO Liste des Mémoires qui se-vendent isolement: Une remise de 20 °/. est accordée sur ces prix aux Membres-de la Société J. Seves. Contributions à l'étude des Céphalopodes du Crétacé supérieur dense Francess6 pl 9200 Nu rte LE AE Re tre FRA à de No pete RTE DAS o Ch. DEPÉRET. de ue PLOEÈUES du Roussillon. 1/7 pl., 188 p..... Sn ae RAP ER : G. ne Sarornra. Recherches sur les végétaux du niveau aquitanien de Manosque, vo LT LS 3 RS 2 OR ARS TRS ME SO A RE à es a RAT à PEN dras AA M. Cossmaxs. Contribution à la Paléontologie française des terrains jurassiques (en cours) ; Etudes sur les Ne De des terrains jurassiques : Opisthobran- 536 Chess A6 UE ADS AD ae ne MINE TT ete FETES VEN NE AR cr à S. Sreranescu, Etudes sur les terrains tertiaires de la Roumanie; Contribution à l’études des faunes sarmatique, pontique et levantine. {1 pl., 159 DRE 26° M. Cossmanx. Contribution à la Paléontologie française des terrains ee e (en cours); Gastropodes : Nérinées, 13 pl ADD DAS EEE RENE EEE SR dre D ; V. Porovici-Harzec. Contribution à l'étude de la faune du Crétacé supérieur de ; Roumanie ; Environs de Campulung et de Sinaïa, 2 pl., 22 p: PR NSE 6 > R.Zrexer. Etude sur la flore fossile du bassin houiller d’° Héraclée (Asie- Mineure),. $ (DE AAA Date AS Cm te Oo LE tee ee AE de DR SE a TE RU» SP 2419 ï P.RALEARY. Sur les Mollusques fossiles terrestres, fluviatiles et saumaires de : JAlPETE A DL TENpE EE ON RENE AT MTL ARS A TE AE RE RNA sa tee SDS ï G. Sayx. Les Ammonites pyriteuses des marnes valanginiennes du Sud-Est de LA L lavande (en cours) Op N6IPPDENM ER EEE DRE RP RUE 1 NUE £ J. Lamserr.. Les Echinides fossiles de la provi ince de Barcelône. ls: 128 puis 25 EE H.-E. Sauvace. Récherclies sur les Vertébrés du Kiméridgien SUPÉRENT de Fumel FR (ot-et-Garônne)k5 "DL, S6: pris. uen Re Re NE MORE PR PAUSE Ch. Drrérer et F. Roman. Monographie de Pectinidés néogènes de l'Europe Etes Ru ot des régions voisines (1"° partie : genre Pecten), (en cours}, 47 DL MAZ0p re G. Dorrruset Ph. DAurzexBerG, Conchyliogie 4 Miocène moyen du Pr de la Loire; Descriptiondes gisements fossilifères : Pélécypodes (encours). 29pl., sn. Marcellin Bouxe. Le Pachyæna-de Vaugirard. 2-pl., 16 p:...2... ae bis V. Paourer. Les Rudistes urgoniens, 13 FOR 102 DE SEEN ET NOERNIE RARE UN PR Fe Ar. Toucas. Etudes sur la Be ee et l'évolution des Hippurites, 17 pl., 128 p. . Albert Gaupry. Fossiles de Patagonie : Dentition de quelques Mammifères. 28 p. s dans lé lente nine pets a à lee ee ae VS, LORS TINNE RRQ Paul Lemone et Robert Douvizzé. Sur le genre Lepidocyclina Gümbel. 3pl.42p. Ferdinand Caxv. 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Etudessurles Rudistes. Rudistes de SE. d Algérie, d'Egypte, du Liban et de la Perse. 7 pl., 84 p........ RO ER ee DS AL ee eR EUR À + ES Léon Pervinquiëre. Sur quelques Ammonites du Crétacé algérien! 7 pl.,86 DC : Robert Douviré. Céphalopodes argentins. 3 pl., 24p..............1... SALÉE "4 Gustave F. Dorrrus. Les coquilles du Quatergane marin du Sénégal. Introduc- | | 4 tion géologique par A. Dereims. 4 fig., 4 pl.; 72p......... A AR Se dd TE) ii MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS Le gérant de la Soc. géologique : L. MÉmw. PS, FR : Sr “ ' 4 EH PETEIT 1078) Fit sise 14141474