LL LR D LS PL id L, LATE Tant 294 LRTELE L ME nà eo + {br © K | Ad LEA À AM ILE R 1 L2 Li 2 PAT AE LL d | | AAUVENEEE hat. Re c an Fm, 04 “ à 4 UE SUCTE 6 nes ELU | b, LE | CPE { \Y LUE MAL LD ST DE 2 |'Lafh Lét À, Hat ok | A mr ps A An? \ "nt Maitagtré w! APCE Lèr NEA Je > OU0AE . » » 4e LT À LA .V “: AU *# » A à À remet ire . y + Ma: TM AU Ty] MLD Le enr Ph |" Sd SAP". à he LACIVERSE East bee PTEREI TI SPPEET ET J'ÉUeUs AU MA un RS LS Se ER need Rent À | au 4, [M r. « SN nn BOUT PAU RES APR ELU | Au "1 | Love DR TE ! CNRS / RUES Ë | Na s\! y LOT LL Ph “, CE) | a 1. n à à $ ï AA FA A LM ; | SRE DT 5 ; | + È S w À [LEA A4") mul 4% DUT ] Li ” à ART 7 éve ar à HA ue, MON er PSN Tue ssl IE HALL | US HATT us él RASE Lé s AO UT LCR "| FPS M. CODEC je ue LA Ji EX ot PT Sy LE NET "sf NA Le, PR ACTU TS fs Ainamesas vne TARA L 47 vvy ds || MU us seat A LA ai Le Re NA TT Ep! LAC DRE ARE EEEENt Do”) L: LES SE RETRO LM Ti] die HAE" LE |] OUT OUR <= Frre += E | AE. 4 à LA À SE s + ; SP LL bPC CAL Mo M CRE wr M Nrenntian DER dS Ci TE EL } PL P be. | LOS LA ST L TA DE 1) Est KA 11 AAA ES AAA LS AA A A Lt \ + Lori ‘4 Ab QU + # A E° ‘à lie Ad) FA TS A PRES En y ef Ts DUT Du LME 0 | PU ponte he IE sé de LE D à 4 d'u A ES s N 4 " t + _"4# INR s n° il ‘ USUIUE $ 1. eo: EN UE V- EN sine © at. Eire 2. 224 he = te L À À ee °°) °£ ar Arr OR S EL. | LAN CRE TEL AT PPT) Ass PA 4) Rail K CL 2% 4 LEMORRE f LS Lhd Evdite. SE er >£f" 11H vs « N:: NE A HAINE. Li «! ANARUA IS E 251": tn fun Ar 7 + nn. | [NE sd) = + ER. d'un 4 LE ÉS & #j EN: TER ‘ PA (Al a, | PTIeN 10 nvr Y Nr LEP VA HU AT AACTTLS pl 1 [s AT bn DC EPCRREE fie US LE PET “°. | LU } y es y le] # nAN x ;, DDPTL \ VAR pre enr eur [. CÉPOTEE IRHBBFONIEENT uv LE PE PACA AA RAT | 11 7. HET T:T 1%. ARENA ALL HAQUERTE |} bbbiqos Tr TI eng rne re Ne QUIL fil TE TT PET EE EEON | | Î | PARA ” E 2 nt MAL : Aite \ PEFPAROEE Len que (L AU + mg INNRE | où ( non Se AT | A 4 AU s té ). LE A ; é : EAN M) LAS 1 LU Ces me me un me où, çjree : al Ée 7274 SN UN AE lEz An) à 11 ï ALAN Dal LACF TT f.: | Lili LCR ES _&{ 4 A4. x LA mn 4 LA : LES \ Den. Mrnest CEE PR NNRERNEES ir ARR MU Nraagaient, A s Dh | % VX LATE TER AE | AR, ; } VS 9 à cr VERTE 1 4 Le + “ PES | s- UE LES doi | RER EE DAS EX « LITE pu % L Pt) AUS | = : Îf + TL | LI | PEL ALU LL "1 AIN LL APTE FEAT v. error AT OA L AT SarnAte \ los à < PA LD] >T-n's LR + A 1 A ré en VE, Ed "+ vù LA ei fr. Re PAL Li = 1e RATTS Nes % DTA Me | LI ‘ ALT CEPRC Efpe . AY ET ” à 4 WE LA ‘4 « e 10 : Ne Nj ‘à AREN | Vy seu en & v% vvbv Ë 2 hi L es My 4 PA à \À ER DETTES FAQ LA CIS LL EDR" Xt no] \s Us PT REEM VAR Le PPT DRE À nv . ve à | sh À _ > w ) FS É à: er 2e DE se ALI TEA 2 ù 4 AS 2 LM Port nr M LA AA .W x fre SAINTES UTAUNE SARA AT LL AMATE OP LUE £ ; S LR LETSLTT Er he à AA fs, RE AE pt > a & : LR & COUR CE Re LRU LU MAO SRE EEE CO : RENE TL Qv | , | LE AT La) D RARE b ‘é+ ess nn RAC LS SAAR LES lier LUI gts AM Mavog. Fi vo re M PPT \AlL Lo s- . ‘ts à EL PS LD LE PTTR LR PER UT ue bou ant « Res | É UT ve CS 74 £" HA [A ML ne pm : Ë] [TT "4 ni den VESTE NN DEA EUUE h MD nd N PL | CR EE LRO Te LA UN ere _ eV n' eue = "° nan FR | LL MAUR RRRE COTE LiatiéLagfhl des SRE LA NA PTT V AA T 114 ù { l ! w\ , YANN ra Pie on LES pt * _ Lt { TNT MAIN ve > Le di: à AAA ALT" HAUVS | las MA RAR 124 Ter. het AL À { | Nr ce ER A | | PET UN Fr PLANTE Llelel LE Ron - Ar s be + » s N NA LA “5 ‘#é A AA I ru v D nd L'IRNT 4 eee Se” \ 5 4 S " _ * RAR CORRESP RUE N\ A Vi A 1 (TM “ei EUETYE PPT AO AU Le 2\1 Rs AT 4 | j tt ft : a 2 DETTE 1 MORE EE NI À fr* h Le le.. CE “Ra h A TX | || La UMA “ve Fe JUL ". À ÿ MANS FÉRET CE en #7. D ATARI TEEN nn ACCES Ness: +. u. ; L j LEP PA “ te 111114" “, # PT ; . 44 n hier LL b , RARE Vurent nnemPEs Lib MAT - guy CETP À RE TS fie || fu 12 eat AT ELLE È cd. LC ROTER Elu FE és. I és ; "A LA LAALA ne” 111. “se 114 = nes PT LEE 4 [l 4 el CN LUE TL \W (TE D VA aué FN Voitu LE TES DU \s v e “À Il Ù \y NI VAinpapen es: = x a ont + Que: Q vor fn: | & E Mirys ut” ad v TL ZI el A dv. f MT “4 7 lé ve Voiat \ de Sonor nl LE INT APT | fr NN R 4 ‘a EM < AL ui a CH ERNST CT ï int CR a." | L'ENVT TR EP! A. à ER" L ,. LOU DUR RME LE TEL LEE RCA son an MN ja A sk, Son CAN AL "1 NTM CCC ‘ à RE LS RAS | LE HA NU x + "4 ati "à : fl a EN Me ù vu L'ART AAA FRA re es” EN Y « te BL LE LT: > # "1 4 » es } De D os S Et (TR LE C 44 Las sg || Ni al el AT ff JS SE AL LL mA! 40% AUTRE d) Pt CRI A ya à TILL A PEUT EE POE tee © | és | ant ME T un, SUR | ET 5 y,,ts Lu | “ru mA A 0 6 At. Nine. r ai. | L TAN un Sent ANR "y | TL 112 RIT aL T'es a à: 1 LEREPRLER an T touts Va ï A] CAR y LP MOL ett | F1 RDA LI EL al UT A PUS A h it y. l v\& UT ë Le FAIT LL .” SPL. Ldepr ECTS T k : % SL? sf | Al * Te A | ; , v' 4 À js 4 sa12Y CT 1 ê se Tr AF° UT. lAM IA 14%; | PL LA .4 d Np mr Coma ute L'TN - LILATLAR. PL OR meer! er 1# nt " + COMPTE RENDU SOMMAIRE ET BULLETIN | SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ GEÉOLOGIQUE DE FRANCE QUATRIÈME SÉRIE TOME QUINZIÈME Année 1915 Des ZA KSCRIAN Le ue. Ki . . PARIS SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 28, Rue Serpente, VI 1915-1916 COMPTE RENDU SOMMAIRE à. " , : F3 . É a 4 1 T4 Lette LATE VOA SORTIE pe Pre D M ns C1 de 4: Série, t. XV. — 1915. — N° 1-2 DU LLITIN Î DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIOUE DE FRANCE CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 Mars 1830, A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR ORDONNANCE DU 3 AVRIL 1832 QUATRIÈME SÉRIE TOME QUINZIÈME Fascicure 1-2 : Feuilles 1-6. — Planche I. PARIS SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 28, rue Serpente, VI 1915 FCY, PUBLICATION MENSUELLE JUILLET 1915 PJ énéral de Lamothe, ne pouvant être tirée en l'absence de sera jointe à un des prochains fascicules. qui doit accompagner la note du g son auteur, La cârte en couleurs (planche I) (7 ÆXTRAITS DU RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE Arr. 2. — L'objet de la Sociélé est de concourir à l’avancement de la Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la France, tant en lui-même que dans ses rapports avec les arts industriels et l’agriculture, | ART. 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Fran- çais et les étrangers peuvent également en faire partie. Il n'existe aucune distinction entre les membres. 4e Arr. 4.— Pour faire partie de la Société, il faut s’être fait présenter dans une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation !. et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. ART. 38. — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de Novembre à Juillet. | Arr. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (le 1°" et le 3€ lundi du mois). À ART. 42. — Pour assisler aux séances, les personnes étrangères à la. Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. ART. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire devant elle aucun ouvrage déjà imprimé. .: ART. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. Arr. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiendra une. ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement déterminé. ART. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque membre. : ART. 55. — ... Il ne peut être vendu aux personnes étrangères à la : Société qu’au prix de la cotisation annuelle. Arr. 58. — Les membres n'ont droit de recevoir que les volumes des années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation. Toutefois, les volumes correspondant aux années antérieures à leurentrée dans la So- ciété leur sont cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément à un tarif déterminé. | ART. 60. — Quelle que soit la longueur des notes où mémoires insérés au Bulletin, les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un tirage à part. ART. 13. — Chaque membre paye: 1° un droit d'entrée ; 2 une cotisation annuelle?. f Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, étre remplacée par le versement en capilal d’une somme fitée par la Société en assemblée générale (400 francs). Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle (minimum : 1000 francs). 1. Les personnes qui désireraient faire partie de la Société el qui ne connai- traient aucun membre qui püt les présenter n'auront qu'à adresser une demande au Secrétariat, en exposant les Litres qui justifient de leur admission. £ >. Néanmoins sur la demande des parrains les nouveaux membres peuvent n'acquiller, la première année, que leur droit d'entrée, en versant la somme de 20 fr. Le Comple Rendu sommaire des séances de l’année courante leur est envoyé gratuilement; mais ils ne reçoivent le Bulletin que la deuxième année et doivent alors payer la colisalion de 30 francs. Ils jouissent d'ailleurs des autres droils el privilèges des membres de la Société. BULLETIN DE LA _ NOTES ET MÉMOIRES > Me & SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE LES ANCIENNES NAPPES ALLUVIALES ET LES TERRASSES DU RHÔNE ET DE L'ISÈRE DANSOTAMRÉGION DE VALENCE PAR LE GéNérAL de Lamothe!. PLANcE I. Je me propose dans ce mémoire de développer et de justifier les conclusions de ma Vofe préliminaire sur les terrasses de Valence?. Je rappellerai tout d’abord que l’étude de la vallée de l'Isser m'avait conduit, en 1899, à admettre que la série des terrasses à l'embouchure de ce fleuve, était représentée approximativement par les: nombres ci-après à : 15-16 m.,28-30m., 55-57m.,98-100m., 130-150 m., 200-205 m. Frappé, dès cette époque, par la concordance de quelques- uns de ces niveaux avec ceux que j avais observés dans la Moselle, ou que Du Pasquier avait signalés dans la vallée du Rhin, j'ai che amené à rechercher si une oies concordance ne se mani- festait pas dans d’autres vallées, et, en particulier, dans celle du Rhône. La région de Valence, dont les terrasses avaient été à la même époque délimitées très exactement sur la Carte géologique, par M. Depéret, paraissait tout indiquée pour cette tentative. La série des niveaux figurés sur la Carte géologique compre- na : G te Diépeiee à la séance du 22 juin 1914. SG. EF, (4), X;, 1910: : L AMOTHE. Note sur les anciennes plages el terrasses du bassin de l'Isser. B.S.G.F., (3), XXVII, 1899, et, Étude comparée des Hu de rennisses des vallées De l'Isser, de É Moselle, du Rhin et du Rhône. B. 8. G.F., (4), I, 1901. 4. Carte géologique délaillée de la France, feuille de Valence, 1899! — Bulletin des Services de la Carte géologique de la France, VI; p.82 ; VIIT, p. 115. D LD No D: DE ZENSUNAN QT 4 4 JUN 1 51998 Ton: vta 4 GÉNÉRAL DE LAMOTHE La terrasse de la ville de Valence.. 15-20 m. au-dessus du Rhône. Latterrasse de Romans m/s" . À0-50 m. au-dessus du Rhône et de l'Isère. ne La terrasse du Séminaire. ........ 20-30 m. au-dessus de la pré- - cédente. Et plusieurs niveaux de cailloutis considérés comme pliocènes, à....... 90 m., 130-150 m., 200 m. et . plus au-dessus du Rhône. À première vue, les deux séries semblaient discordantes ; mais, après quelques courses dans la région, j'ai cru pouvoir rétablir leur concordance en m'appuyant sur les faits ci-après : a) La terrasse de Romans est contemporaine dela ferrasse de Valence à laquelle elle se lie intimement ; elle appartient exclusivement à la vallée de l'Isère et doit être éliminée de la série des terrasses du Rhône :; b) l'altitude de la terrasse de Valence au-dessus du fleuve est de 21 mètres environ ; ; c) celle de la (terrasse du Séminaire est d'environ 45-46 m. ; d) celle du plateau de Foullouse peut être évaluée à 88 m. ; Ù e) celle des cailloutis du Télégraphe de Châteauneuf est de 138 m. ; 1) 1 existe des traces d'une terrasse de 7-8 m. près du confluent de l'Isère: En partant de ces données, la série des terrasses du Rhône pouvait être représentée par les nombres suivants : 7-8 m., 21 m., 45 m., 88 m., 138 m. En comparant cette nouvelle série à celle de l’Isser, il était impossible de ne pas être frappé de l'existence dans l’une et l’autre, du même nombre de niveaux dans les mêmes limites d'altitude, et, en outre, de ce fait, que les différents termes de la série de l’Isser différaient des termes correspondants de la série du Rhône d’une quantité voisine de 10 m., les écarts, très faibles d'ailleurs, pouvant être attribués au manque de précision des données topographiques. D'autre part, l'examen d’un profil du Rhône construit à une échelle faisant ressortir les variations d'altitude (fig. 1), met en évidence l'existence entre Bourg-Saint-Andéol et Lyon, d'un bombement du lit, dont la flèche atteint son maximum (10 m. environ) près de Valence. Cette anomalie pouvait, d’après les idées régnantes, s'expliquer en admettant que le Rhône actuel n'avait pas encore réalisé complètement son profil d'équilibre, et quelle était destinée à disparaitre par suite des progrès de l'érosion. En rapprochant ce résultat des précédents, il semblait dès lors logique d'attribuer la différence existant entre les altitudes des TERRASSES DU RHÔNE ET DE L'ISÈRE CE terrasses de Valence et celles de l’Isser à la présence de ce bom- bement. Dans cette hypothèse, le niveau de 21 m. de Valence devait correspondre à celui de 30 m. de l’Isser, celui du Sémi- naire à celui de 55-57 m., celui de Foullouse à celui de 100 m., celui du Télégraphe à celui de 150-150 m.; la petite terrasse de 1-8 m. représentait le niveau de 15-16 m. Telle est l'interprétation que j'avais adoptée en 1901 et que j'ai reproduite en 1906 dans une note sur les terrasses de la vallée du Rhône. Mais, les recherches effectuées à cette occasion dans les diverses parties de la vallée n’ont pas tardé à éveiller dans mon esprit des doutes sur la valeur de cette interprétation. Sur aucun point, en effet, je n'ai retrouvé de traces de l’anomalie de Valence. D'autre part, en cherchant à reconstituer les anciens hits de l'Isère au voisinage du confluent, je suis arrivé à cette conclusion qu'à toutes les époques, les apports de la rivière avaient dû déterminer un bombement plus ou moins marqué du ht du Rhône et que, par suite, les altitudes relatives des nappes alluviales, surtout des plus récentes, n'avaient pas dû être réduites dans une proportion aussi considérable que celle supposée. Enfin, l'examen topographique des anciennes nappes de Romans, d'Alixan et de Foullouse-Léore édifiées par l'Isère, m'a montré nettement que les terrasses qui les limitent actuellement du côté du Rhône sont de fausses terrasses qui doivent être éliminées de la série des terrasses du Rhône ; les altitudes très variables de leur bord terminal ne peuvent donner à priori aucune indica- tion sur l'altitude réelle du fleuve à l’époque où se formaient les nappes auxquelles elles se rattachent. En présence de ces constatations, 1l devenait indispensable de reprendre complètement l'étude des terrasses des environs de Valence : cette étude a duré près de six ans. Les premiers résul- tats en ont été résumés sommairement dans ma note de 1910 ; dans le présent mémoire ils sont exposés en détail. Grâce aux nombreux documents topographiques mis à ma disposition dans l'intervalle, j'ai pu préciser les altitudes et l'allure des quatre niveaux les plus récents, et compléter où même rectifier sur quelques points les indications de la note préliminaire ?. 1. Général pe Lamorue. Les terrasses de la vallée du Rhône en aval de Lyon. GC. R. Ac. Sc., 14 mai 1906. 2. Dans cet intervalle, la classification des terrasses de Valence de la Carte géologique a été reprise avec quelques modifications de détail par MM. Kirrax et Giôxoux: Les formations fluvio-glaciaires du Bas-Dauphiné. Bulletin des Services de la Carte géologique de France, XXI, 1911. Il est intéressant, au point de vue 6 GÉNÉRAL DE LAMOTHE Mais avant de procéder à cet exposé, il me paraît nécessaire de présenter quelques observations et considérations d'un caractère général qui faciliteront l'intelligence et la discussion des faits. I. — Observations et considérations générales. I. — OBSÉRVATIONS RELATIVES AU COURS ACTUEL DU RHONE. Profil longitudinal. — La zone du profil d'équilibre remonte au delà de Lyon, et dépasse probablement le confluent de l'Ain. Les pentes moyennes des diverses sections sont données par le tableau ci-dessous : 0,03 p. 100 entre les chutes du Sault et le confluent de l’Ain ; 0,08 p. 100 entre le confluent de l'Ain et celui de la Saône ; 0,05 p. 100 entre le confluent de la Saône et celui de l'Isère ; 0,977 p. 100 entre le confluent de l'Isère et celui de l'Ardèche : 0,049 p. 100 entre le confluent de l'Ardèche et celui du Gardon ; 0,022 p. 100 entre le confluent du Gardon et Arles ; 0,0015 entre Arles et la mer. La pente moyenne du lit dans la région de Valence est de 0,065 entre Tournon et Valence et de 0,078 entre Valence et le pont de Lavoulte. Si l’on fait abstraction des méandres, ces deux dernières pentes sont respectivement de 0,077 et de 0,085: Le profil longitudinal du Rhône, en aval du Sault, n'est pas une courbe concave vers le ciel, contrairement à une opinion répandue. La figure À qui représente ce profil entre le confluent de l’Ain et la mer, met nettement en évidence l'existence d’un bombement du lit entre Lyon et Bourg-St-Andéol. Les pentes étant plus fortes en aval, plus faibles en amont, que celles du lit théorique abc, le bombement passe par un maximum dont l’am- plitude dépasse probablement 10 m. ; l'emplacement de ce maxi- mum estau voisinage du confluent de l'Isère !. Il n'est pas douteux que le bombement du Rhône ne soit dù au relèvement du lit du fleuve par les apports de l'Isère. Un phé- historique, de noter que la feuille de Privas de la Carte géologique détaillée parue en 1909, donne pour les terrasses du Rhône la série suivante, qui diffère déjà nota- blement de celle de la feuille de Valence. Basse/terrassetem Valence nee ee CEE RTE 15-20 m. MovennenterrasseNdeROMaAns Re ere rtereere rer ere CE 28-30 m. Hauteitenrasse du S6minalre eee nee eee: 47-55 m. Terrasse des Trappistines....,....... Jortbao Meet ct 90-100 m. 1. J'avais déjà signalé el figuré ce bombement dans mon mémoire de 1901 (p. 349) ; mais, par suite d’une faute d'impression, l'échelle d'es longueurs a été indi- quée comme étant de 1 mm. pour 2 km., alors qu'elle est deux fois plus petite. 185,3 mms mm mm — = mm = = — th — Uk LPjh4007 0, # uoÂy £ A8 E/NW 8/90 ALEJJEZ US} SP 100/ JOES EP 1000 O1 2/95), ] 8P jlf007 IL & SP 11007 PUS 60N0ÿ 5 300 00€ Y uoubrA F,P npuedSns j00/ aouesn ef 920 747009 00€ Mer e ss & F1G, 1. — PROFIL LONGITUDINAL pu RHONE À L'ÉTIAGE. — Long. 1/2 000 000 ; haut. 1/5 000. 8 GÉNÉRAL DE LAMOTHE nomène analogue s’observe, en effet, au confluent de l’Ain, dont le régime est plus torrentiel que celui du Rhône. Au contraire, à l'embouchure de la Saône, dont le régime est encore plus régu- lier que celui du Rhône, il n'existe pas de bombement ; la pente en amont y est un peu plus forte que la pente en aval, disposi- tion inverse de celle constatée aux confluents de l'Isère et de l'Ain. Il importe de noter que dans chacune des sections du ea la pente réelle oscille autour de la moyenne et s’en écarte Rene de quantités notables. Les écarts sont dus à des causes diverses. présence de rochers, action des affluents, nature et forme des rives, etc... Dans les environs de Valence, par exemple, la pente qui est de 0,116 p. 100 entre les km. 102 et 103, tombe à 0,023 entre les km. 105 et 106, pour se relever à 0,144 entre les km. 106 et 107. Profil transversal. — La profondeur du lit à l’étiage est d’envi- ron » m., mais elle peut atteindre 7 et même 10 m., notamment dans les ‘détles et le long des pentes d’une rive S atimquee. Dans la région de Valence, d° après les travaux du Service des Ponts- EG ee les graviers s'élèvent à 2 m. au moins et peut-être même à 3 m. au-dessus de l’étiage ; ils forment pendant les basses eaux des îlots plus ou moins étendus ; plus haut, jusqu’à la limite des crues qui a atteint 7 mètres à Valence, on ne ren- contre que des sables et des limons. L'élévation au-dessus de l’étiage, des graviers et des galets, diminue probablement d’amont en aval ; dans la Camargue, ils ne se montrent qu'en dessous de la surface du delta, et à une pro- fondeur variable qui peut atteindre plusieurs mètres. Le lit actuel tend à se relever par suite des travaux d'endigue- ment : dans la région de Valence ce relèvement dépasse, paraît- il, 0 m. 50. IT. — OBSERVATIONS CONCERNANT LE COURS DE L'ISÈRE. Les altitudes de l’étiage sont données par le tableau ci-après : Confluent du Rhône et de l'Isère... 106,50! IsèreSousile/pont'de Chateaunen here eee 120,32 Confinentide ll Ter basse IEEE RE Re 125,70 Isère Soustlancien pont/deMRomans tARPPEERETE 134,33 Contfluent de a #Bournes PE LR ERA AE D ONE . Les allitudes fournies par divers documents varient entre 106,2 et 106,7. . Cote extraite de nivellements exécutés par des Sociétés industrielles. Ce) TERRASSES DU RHÔNE ET DE L'ISÈRE La comparaison de ces nombres montre que la pente moyenne de l'Isère est de 0,108 entre les confluents du Rhône et de la Bourne, et que celle des différentes sections va en croissant d'amont en aval : elle est en effet de : 0,082 p. 100 entre le confluent de la Bourne et le vieux pont de Romans ; 0,092 d 100 entre ce pont et l'Herbasse ; 0,13 p. 100 entre l'Herbasse et le pont de CR. 0,16 p. 100 entre ce pont et le Rhône. Cette anomalie est due probablement, en partie du moins, à la présence de seuils rocheux en amont de Châteauneuf. Si l’on prend la pente parallèlement à l’axe de la vallée, c'est- à-dire sans tenir compte des méandres, on trouve 0,13 entre le Rhône et l'embouchure de la Bourne, et 0,15 entre le Rhône et le vieux pont de Romans. La pente de l'Isère au voisinage de son embouchure est donc deux fois plus forte que celle du Rhône. : La surface du cône de déjection par lequel l'Isère se raccorde actuellement avec le lit du Rhône, semble s'élever à 4-5 m. au- dessus de l’étiage du fleuve ; elle dominerait donc de 1-2 m. les cailloutis du lit majeur de ce dernier. Sans doute, la présence de limons d'inondation, dont l'accumulation à été rendue possible et favorisée par l’endiguement de l’Isère et du Rhône, pourrait dans une certaine mesure expliquer cette surélévation. Il semble cependant qu'elle soit due surtout à la présence de matériaux grossiers, et je serais disposé à admettre que ce phénomène est normal et doit se produire toutes les fois qu'un cours d’eau à allure torrentielle rencontre sous un grand angle, un autre cours d’eau d’allure beaucoup plus régulière. Au voisinage de l’embou- chure en effet, les galets de l’affluent doivent s'élever sur le cône à la hauteur des plus hautes eaux, tandis que ceux du cours d’eau principal ne dépasseront pas en général le niveau du lit majeur. IL est probable d'ailleurs que la surélévation des cailloutis à l’embouchure d'une rivière torrentielle doit varier avec la puissance de transport de la rivière et du fleuve dont elle est l'affluent, et aussi, avec la topographie de l'embouchure. Lorsque l’angle d'incidence est très faible et le cône très étendu, le en lon des cailloutis des deux cours d’eau s'opérera le plus souvent par une transition insensible. 10 GÉNÉRAL DE LAMOTHE IT — COonSIDÉRATIONS SUR LA FORMATION DES NAPPES ALLUVIALES ET DES TERRASSES. , 1° Rôle des oscillations du niveau de base général. J'ai montré antérieurement!, en m'appuyant sur les faits observés en Algérie et dans les vallées du Rhône, du Rhin et du Danube, que, dans la Méditerranée, et très probablement aussi dans la majeure partie du globe, la ligne de Rivage s'était abaissée pendant le Postpliocène, par une série de mouvements négatifs, instantanés ou très rapides, séparés par des périodes de repos, pendant lesquelles le niveau de la mer s'était relevé (mouvement positif) avec une extrême lenteur, sous l'influence des apports continentaux. L’amplitude du relèvement paraît avoir toujours été inférieure à celle du mouvement négatif immédiatement anté- rieur. Les mouvements négatifs ont provoqué le creusement des vallées jusqu’à une seine distance en amont, les mouvements positifs en ont déterminé le comblement. Je m'appuierai sur cette théorie fondamentale pour expliquer les faits observés dans la vallée du Rhône. On verra d’ailleurs dans le chapitre 111 (p. 83 et suiv.) que la comparaison du système des terrasses du Rhône, tel qu’il est défini dans ce mémoire, avec celui de l’Isser, ne peut laisser aucun doute sur l’origine eustatique d’une partie au moins des anciennes nappes alluviales du fleuve. En partant de ces données, il est facile de préciser la nature et le cyele des phénomènes quise sont succédé dans les grandes vallées fluviales et leurs affluents. À. — GRANDES VALLÉES FLUVIALES. — Dans une grande vallée, on peut distinguer deux zones : l’une inférieure, commençant à l'embouchure, et qui comprend toute la partie de la vallée où le profil d'équilibre est à peu près atteint ; l’autre supérieure qui commence en aval du premier obstacle interrompant d’une façon permanente la continuité de la pente. a) Zone inférieure. — La zone du profil d'équilibre doit, en prin- cipe, être d'autant plus étendue que le développementde la vallée 1. Voir mes notes de 1899 et 1901, et en outre : Note sur le rôle des oscillations eustatiques du niveau de base dans la formation des systèmes de terrasses de quelques vallées. C.R. Ac. Sc., 10 juin 1901. — Les anciennes lignes de Rivage du Sahel d'Alger. Mém. Soc. géol. Fr., (4), &. 1, mémoire n° 6, 1911. — Note au sujet du déplacement de la ligne de Rivage le long des côtes algériennes pendant le Postpliocène. B. S. G. F,, (4), XII, 1912 TERRASSES DU RHÔNE ET DE L'ISÈRE 41 est plus grand, le volume des eaux plus considérable, le substra- tum plus accessible à l'érosion, la durée du mouvement positif plus longue. Pendant la durée d’une période positive, elle tend à s'accroître vers l’amont par la destruction ou le recouvrement des obstacles qui interrompent la continuité du profil. Ce profil tend lui-même à devenir à peu près permanent, et ne subit plus alors d’autres varialions que celles qui peuvent résulter d'un déplacement très lent horizontal ou vertical du niveau de base (abstraction faite bien entendu des incidents locaux, tels qu ébou- lements, etc...). : Soit pour fixer les idées (fig. 2), AB le profil longitudinal d'un fleuve dansla zone d'équilibre, à lafin d’un mouvement négatif ; C la position du niveau de base à la fin du mou- vement positif; ABC la nappe alluviale for- mée. L'épaisseur de la Fic. 2. nappe à l'embouchure sera, en principe, égale à l'amplitude du mouvement positif, et si le substratum en aval de A est formé de roches facilement affouil- lables, cette épaisseur demeurera à peu près constante dans la plus grande partie de l'intervalle AC; elle tendra toutefois à diminuer en approchant de A. Un mouvement négatif CB” suivi d'un mouvement positif très lent égal à B'C’, déterminera d’abord le creusement régressif de la nappe ABC et du substratum, et la formation aux dépens de l’un et de l’autre, de terrasses longitudinales. Pendant la période positive, il se formera une nouvelle nappe principale A'B'C' dont la surface supérieure sera sensiblement parallèle à la pré- cédente, et qui s'étendra plus ou moins loin vers l’amont. S1 d’autres oscillations du niveau de base se succèdent dans des conditions analogues, il se formera autant de nappes prinei- pales qu'il y aura d’osaillations : elles seront parallèles entre elles. À priori, il semble que l'étendue de la zone du profil d'équilibre doive tendre à diminuer. Les terrasses créées pendant le mouvement négatif, peuvent être classées dans deux catégories bien distinctes : les unes, que l'on peut qualifier de régulières ou de principales! sont les 1. J'emploierai de préférence le dernier qualificatif ; le premier est destiné surtout à marquer l'opposition d'origine qui existe entre ces terrasses et celles de la zone supérieure dont il est question ci-après. 12 GÉNÉRAL DE LAMOTHE témoins des nappes principales (ABCDEF, fig. 3) dont elles dérivent ; elles en jalonnent le tracé d'une façon plus ou moins continue dans toute l'étendue de la zone d'équilibre. On les observe sur les deux rives à des altitudes relatives sensiblement constantes, abstraction faite, bien entendu, des variations acci- dentelles dont je parlerai plus loin ; * Les autres, que l'on peut qualifier de secondaires (a, fig. 3) se montrent sur les coupures qui limitent les terrasses principales, ou sur le substratum mis à nu par le creusement; elles repré- sentent les étapes successives de ce creusement et peuvent, par suite, se montrer à foules les altitudes comprises dans lintervalle de deux nappes consécutives. En général, elles ne se corres- pondent pas d’une rive à l’autre, parce que le creusement est toujours accompagné d’un déplacement oscillatoire du thalweg'; en outre, leur continuité est beaucoup plus linutée, parce qu'elles: sont ins exposées que les terrasses principales à ie dénudation. C'est surtout dans les parties élargies de la vallée qu'elles se sont conservées, et qu'elles acquièrent leur plus grand déve- loppement. SCHÉMA DE LA DISPOSITION DES TERRASSES DU RHÔNE DANS LA RÉGION DE VALENCE. Hauteur : 1/5 000. Application de la théorie à la vallée du Rhône. — La théorie que je viens d'exposer est essentiellement basée sur l'hypothèse de la faible résistance à l'érosion des roches qui constituent le fond et les flancs de la vallée. Cette condition semble avoir été réalisée à un haut degré dans la basse vallée du Rhône, à la fin du Tertiaire. Cette partie de la vallée, en effet, a.été occupée par la mer pliocène, jusqu'au voisinage de Lyon, et les dépôts de AMIE TERRASSES DU RHÔNE ET DE L ISÈRE 13 cette époque descendent en dessous du lit actuel. Elle a ensuite été comblée par des alluvions jusqu'à une altitude qui, à Valence, atteignait au moins le sommet de Crussol (406 m.) soit 300 m. au-dessus de l’étiage, et c'est seulement après ce comblement qu'ont commencé les alternatives de creusement et de remblai dont les terrasses sont les témoins. Comme, d’autre part, l’épaisseur des diverses nappes alluviales semble indiquer que la durée des mouvements positifs a été très considérable, on peut en conclure que les nappes et terrasses formées sous l'influence de ces oscillations doivent être parallèles entre elles et au thalweg actuel, et que la zone d'équilibre a dü, après chaque mouvement négatif, remonter au moins jusqu'à Lyon. C’est effectivement à cette constatation que m'a conduit, en 1906, l'étude des terrasses du Rhône, du moins pour celles créées à partir d'un niveau voisin de 150 m. On remarquera qu'il est fort possible que le prochain mouve- ment négatif, si son amplitude est suffisamment grande, 30 à 40 m. par exemple, fasse apparaître dans le fond de la vallée du Rhône des seuils rocheux; ces seuils interrompraient la conti- nuité du thalweg et décomposeraient le lit en une série de biefs successifs ; les nappes correspondant à chaque bief ne seraient plus nécessairement parallèles à la nappe actuelle. Terrasses emboîtées. — La figure 3 qui représente schémati- quement la disposition des terrasses de la vallée du Rhône autour de Valence, met en évidence une particularité intéressante que J'avais déjà signalée en 1901. La nappe actuelle G et les terrasses correspondant aux nappes E et F, au lieu de reposer exclusivement sur les roches encaissantes, ce qui est le cas le plus général, butent contre les terrasses de la nappe immédia- tement antérieure. J'ai appelé enboîtement cette disposition, et j'ai montré l’inté- rêt quelle présente au point de vue paléontologique. b) Zone supérieure. — Dans cette zone, le lit est interrompu par des seuils rocheux ou par des dépressions lacustres, qui le divisent en une série de biefs indépendants. Les variations du 1. Voir mémoire de 1901, p. 354 et 374. C'est à tort que quelques géologues se servent du terme emboilement pour définir la situation des terrasses dans la vallée qui les renferme. L'expression ainsi employée est un pléeonasme, les nappes allu- viales et les terrasses d’une vallée étant nécessairement emboïtées dans cette vallée. Il me paraît plus rationnel de réserver ce terme pour les terrasses dont les matériaux constitutifs sont en contact sur une portion plus ou moins étendue d'une section transversale. 1% GÉNÉRAL DE LAMOTHE niveau de base général n'exercent aucune influence sur le pro- cessus de l'érosion ou du comblement. Dans la plus grande par- tie de cette zone, le creusement est continu : 1l ne se forme de remblais qu’au voisinage des seuils, au débouché du cours d'eau dans les cavités po et enfin aux changements de pente (cônes de déjection). Les témoins du Rat sont IE ésentés par des terrasses de cailloutis ou des replats rocheux qui s étagent à des altitudes quelconques sur les flancs de la vallée. Dans le cas cependant, où une portion de la vallée est ou a été occupée par un lac dont le niveau a subi des variations plus ou moins rapides, séparées par des périodes de stabilité relative, on pourra observer en amont de l'embouchure du cours d'eau des terrasses plus ou moins continues et parallèles sur une cer- tane étendue ; elles représentent les débris des anciennes nappes sà correspondant à ces niveaux successifs ; elles seront surtout développées dans les biefs à faible pente. Abstraction faite de ces cas particuliers, on peut qualifier d'irréqulières toutes les terrasses de la zone supérieure ; elles correspondent, comme on le voit, aux terrasses secondaires de la zone d'équilibre, et on pourrait, par suite, appliquer le même qualificatif, aux unes et aux autres. Je crois néanmoins préfé- rable de les distinguer, parce que dans la zone d'équilibre la plupart des terrasses secondaires sont formées aux dépens de nappes principales, tandis que dans la zone supérieure, la plupart des terrasses irrégulières sont le résultat de l'érosion des roches, encaissantes. En outre, 1l sera le plus souvent très difficile, et même impossible, de raccorder ces dernières aux terrasses de la zone d'équilibre Il paraît très probable que la zone supérieure dont l'étendue tend en principe à diminuer dans le cours d’une période posi- tive donnée, doit, au contraire, tendre à s’accroître vers l'aval pendant une série d'oscllations du niveau de base à résultante négative. B. — AFFLUENTS DES GRANDES VALLÉES. — Les affluents ont, en général, des pentes plus fortes que celles du cours d’eau principal, et par suite, une allure plus torrentielle !. Presque toute la région en amont du confluent est assimilable à la zone supérieure des grandes vallées et les phénomènes qui s'y accomplissent sont semblables ; le creusement y est ininter- 1. Il y a des exceptions, et, dans le bassin du Rhône, la Saône en est une; la grande étendue du bassin de cette rivière et la faible élévation de ses sources actuelles expliquent cette anomalie. TERRASSES DU RHÔNE ET DE L'ISÈRE 19 rompu, sauf sur quelques points, et 1l ne donne naissance le plus souvent qu'à des terrasses irrégulières de faible épaisseur. Ce creusement tend à réduire la pente dans chaque bief et à la rap- procher du profil d'équilibre ; il tend aussi à supprimer les biefs successifs. Au voisinage du confluent, les phénomènes sont plus complexes. Pendant les périodes positives, le cours d’eau affluent, en raison de son allure torrentielle, refoulera le cours d’eau principal contre la rive opposée, et édifiera un cône de déjection plus ou moins aplati, dont l'épaisseur diminuera en général d'aval en amont; ce cône pourra déterminer un bombement du lit du cours d’eau principal. À mesure que ce dernier relèvera son lit, le cône se développera et son sommet remontera d'autant plus loin vers l'amont que les pentes seront moins rapides et plus continues ; le maximum de développement correspondra à la fin de la période positive. La pente finale sera fonction de la nature et du volume des matériaux charriés, de l'étendue du cône et de la puissance de transport du cours d’eau principal. Dans toute la région occupée par le cône, le creusement sera suspendu; mais 1l conti- nuera en amont. Il est important de noter que les cours d’eau permanents qui coulent sur un cône aplati doivent, en principe, tendre à gagner les points les plus bas, et par conséquent à déplacer peu à peu leur embouchure vers l'aval du cours d’eau principal. La nappe alluviale pourra par suite présenter une pente transversale appréciable. Pendant les périodes négatives, le creusement de la vallée principale entraînera celui du cône; une terrasse régulière se formera dans la vallée latérale jusqu'au voisinage du sommet ; elle se raccordera en aval avec celle de la vallée principale. A chaque nappe et terrasse principales de cette dernière vallée, correspondront, en général, dans la vallée latérale, un cône de déjection et une terrasse régulière. Mais, tandis que dans la vallée principale, les terrasses régulières successives seront à peu près parallèles entre elles, dans la vallée latérale, les altitudes de ces terrasses au-dessus du thalweg iront le plus souvent en croissant d’aval en amont, et leurs intervalles dépendront à la fois de leurs pentes et des positions respectives des embou- chures correspondantes. En raison de la continuité du creusement en amont du cône, il pourra arriver qu'une terrasse régulière de la vallée latérale se lie {héoriquement à deux ou plusieurs ter- rasses irrégulières. La connexion entre ces diverses terrasses sera » 46 GÉNÉRAL DE LAMOTHE le plus souvent très difficile à établir, quand la continuité aura disparu. Dans les considérations qui précèdent, j'ai fait abstraction des glaciers. Le creusement des vallées, comme Je l’ai dit déjà en 19011, n'est pas l'œuvre des glaciers; 1l est sous la dépendance exclusive de l’action des eaux courantes, sous-glaciaires ou cou- lant à l'air libre. Les glaciers, qu'on me permette cette méta- phore, ont assisté impassibles au creusement des vallées, et le seul rôle qu'on puisse avec certitude leur attribuer, est celui d'agents protecteurs. L'action des eaux, dans les vallées qu'ils occupent actuellement, est ralentie par les obstacles que la glace oppose à leur mouvement, et, d'autre part, cette même glace et les neiges éternelles protègent le sol contre l’action des pluies et les alternatives de gel et de dégel. II n’y a aucune raison pour quil n’en ait pas été de même Au le passé. Quant à la formation des nappes et terrasses dans la région du profil d'équilibre, elle n’a rien à voir avec les glaciers; elle est sous la dépendance exclusive des variations du niveau de base général. 20 Observations sur les fausses terrasses. Lorsqu'un cours d'eau creuse son lit, la terrasse qu'il crée en sectionnant le cône de déjection d’un affluent, présente des caractères très différents de ceux des terrasses nan lors créées dans son propre lit. Le bord de cette terrasse est toujours plus élevé que la surface des terrasses régulières, puisque le bord se trouve, en général, à une certaine distance de l’extrémité du. cône : la différence sera d'autant plus considérable que cette distance sera plus grande et la pente de l’affluent plus forte. Les altitudes relatives des différents points de ce bord varieront avec la direction de la section, tandis qu'elles demeurent constantes dans les terrasses régulières. J'ai en 1901, distingué ces terrasses sous le nom de fausses terrasses? et j'ai montré quelles devaient être exclues avec le plus grand soin de la série des terrasses régulières de la vallée principale. | La notion des fausses terrasses, comme on le verra dans ce mémoire, prend une grande importance dans les études relatives aux systèmes de terrasses des vallées montagneuses ; elle en a beaucoup moins dans les pays de plaines ou de plateaux élevés. 1. Voir page 377. 2. Voir mon mémoire de 1901, p. 369. La figure de la page 370 montre nette- ment la nécessité de l'élimination des fausses terrasses. .TERRASSES DU RHÔNE ET DE L'ISÈRE 17 IV. — DÉTERMINATION DE L'ALTITUDE DES TERRASSES. 1° Altitude absolue. L'altitude d’une terrasse, dans un profil transversal quelconque, est celle des graviers les plus élevés appartenant à la nappe dont la terrasse est un débris. On devra pour cette détermination faire abstraction des cônes de déjection d'origine latérale, des débris accumulés par le ruissellement au pied des pentes, des limons d'inondation, et en outre de tous les dépôts dont le transport ne peut être attribué à l’action des eaux courantes (læss ou lehm, amas glaciaires, ete.). Même avec ces précautions, les altitudes ainsi obtenues, ne concorderont pas nécessairement avec celles de la nappe, comme il est facile de s'en rendre compte. La surface des nappes principales, indépendamment des chan- gements qu'elle a pu subir sous l'influence des causes que Je viens d’énumérer, est fréquemment sillonnée par des dépressions longitudinales correspondant à d'anciens lits permanents ou temporaires. Dans les petits cours d’eau, ces dénivellations sont presque toujours négligeables ; il n'en est pas de même dans les grands fleuves où la profondeur du lit majeur peut atteindre et même dépasser une dizaine de mètres. L’altitude originelle de la nappe a été assez souvent modifiée par la dénudation et surtout par les érosions longitudinales con- sécutives du creusement. Dans une grande vallée comme le Rhône, où l'épaisseur de certaines nappes principales s'élève à plus de 30 m., il peut arriver que le fleuve, en se portant sur une rive, entraine la plus grande partie des alluvions préexistantes, et décape même le replat rocheux (7m, fig. 3) sur lequel elles reposaient. Dans ce cas, les écarts d'altitude entre les lambeaux d’une même nappe situés, soit sur les deux rives vis-à-vis l’un de l’autre, soit à peu de distance sur la même rive, pourront atteindre une valeur voisine de celle qui représente l'épaisseur de la nappe. Pour pouvoir déduire des altitudes trouvées, celles de la nappe principale, il faudra donc, au préalable, éliminer toutes celles qui se rapportent à des accidents topographiques postérieurs à la formation de la nappe, et rechercher avec soin, pour chaque lambeau, les causes des écarts observés. 20 Altitudes relatives. Les terrasses qui représentent les débris des nappes alluviales successives étant discontinues et séparées verticalement et horizontalement par des intervalles 29 avril 1915. Bull. Soc. géol. Fr., XV — 2. 18 GÉNÉRAL DE LAMOTHE très variables, on ne pourra, en général, démontrer le rattache- ment à une même nappe de deux lambeaux donnés, qu'en se basant sur leurs altitudes au-dessus du cours d’eau qui les a créés. Ces altitudes relatives doivent donc être déterminées avec le plus grand soin. Mais pour cela, 1l faut que les altitudes absolues soient elles-mêmes exactement connues, et ensuite que l’on dispose d'un profil longitudinal du cours d’eau établi avec le même degré de précision, de façon à obtenir des nombres comparables entre eux. Dans la vallée du Rhône, les altitudes absolues peuvent être assez facilement obtenues, grâce aux nombreux nivellements existants ; en ce qui concerne le profil longitudinal du fleuve, jai adopté celui de l’éfiage, défini et levé par le Service des Ponts et Chaussées. C’est à cet éfiage qu'ont été rapportées toutes les altitudes relatives citées dans ce mémoire. L’éfiage conventionnel du Rhône se trouvant, dans la région de Valence, à 3 m. environ en dessous du niveau atteint par les cœlloutis du lit majeur, les altitudes relatives devront être diminuées de cette quantité, toutes les fois qu'on voudra les utiliser pour déterminer les différences de niveau existant entre les anciennes nappes alluviales et la nappe actuelle. On ne devra pas perdre de vue, en outre, que l’altitude relative d’une terrasse, même parfaitement mivelée, peut, sur des points assez rapprochés, présenter des écarts de plus d’un mètre, par suite des variations périodiques de la pente kilométrique. La présence d’un méandre très oblique pobRe produire le même résultat. Cette nécessité de la précision, sur laquelle j'ai cru devoir insister, n’a pas toujours été reconnue, et c’est pour ce motif que les indications fournies par beaucoup de travaux anciens ou récents concernant les terrasses et les lignes de Rivage ne peuvent être utilisées qu'après vérification. Pour donner une idée des erreurs que l’on peut commettre dans la détermination des altitudes, il me suflira de citer les deux faits suivants. L'alti- tude relative de la terrasse des Bains au Sud de Montélimar (terrasse des Trappistines) varie suivant les auteurs de 80 à 100 m., et les altitudes attribuées au Rhône sur un même point diffèrent parfois de plus de 8 m. de l'altitude réelle. IT est évident que de pareils écarts rendent impossibles ou 1illusoires la compa- raison et la classification des terrasses. J'ajouterai que pour réduire au minimum les causes d'erreur, il sera le plus souvent DAS de ne procéder à l'étude de détail d’un niveau qu après avoir fait une reconnaissance géné- rale de la vallée ; seule, cette reconnaissañce permettra de TERRASSES DU RHÔNE ET DE L'ISÈRE 19 distinguer et de séparer les terrasses secondaires des terrasses principales. V. — CAUSES QUI PEUVENT INFLUER SUR LA DISTRIBUTION ALTIMÉTRIQUE DES TERRASSES. 1° Déplacement horizontal du niveau général de base. — Si les côtes étaient limitées par des falaises verticales suffisamment élevées et à l'abri de l’action de la mer, et si la formation d’un delta était rendue impossible par la profondeur de la zone lit- torale, les lignes de Rivage successives se trouveraient à peu près sur la même verticale, et les nappes principales de la vallée fluviale seraient séparées à l'embouchure, par des intervalles égaux à ceux qui séparent les marima positifs ; ces intervalles conserveralent leur valeur initiale jusqu'à une distance plus ou moins grande vers l’amont. Dans la réalité, 1l n’en est presque jamais ainsi, parce que la ligne de Rivage, en même temps qu elle se déplace verticalement, subit des déplacements horizon- taux : les uns positifs (empiètements de la mer sur le domaine continental, recul des falaises côtières); les autres négatifs (extension du domaine continental, atterrissements, deltas..….) !. Les déplacements positifs ont, en principe, déterminé un creu- sement en amont ; ils ont donc augmenté les altitudes des nappes préexistantes par rapport à la nouvelle nappe, et par conséquent l'intervalle entre cette dernière et la précédente. Mais, dans la théorie des oscillations du niveau de base, telle que je l’ai expo- sée, leur influence à été, en général, très limitée, surtout dans la région méditerranéenne. Les déplacements négatifs qui, en raison de la pente du con- tinent vers la mer, ont nécessairement accompagné tous les mouvements verticaux de même signe, ont au contraire exercé une influence considérable sur les relations des nappes alluviales ; ils ont déterminé un relèvement du lit, lequel a entrainé une diminution des altitudes relatives des nappes préexistantes par rapport à la nouvelle nappe, et par conséquent une diminution de l'intervalle entre cette dernière et la précédente. Dans la basse vallée du Rhône, par suite de sa configuration topographique, ces derniers déplacements ont été peu importants à partir du niveau de 140-150 m. ; les altitudes relatives des nappes n'ont pu dès lors être modifiées que par la formation 1. Voir à ce sujet ma note de 1901, p. 360 et suivantes. 20 GÉNÉRAL DE LAMOTHE d'un delta, et, si l’on en juge par le delta actuel, le relèvement du lit a dû être très faible, 1-2 m. au plus. Il n'en a pas été nécessairement de même dans le passé. L'existence de niveaux antérieurs'à celui de 140-150, suppose une extension de la ligne de Rivage assez loin dans l'intérieur des terres; la retraite ulté- rieure de la mer a dû par suite déterminer une diminution des altitudes relatives des nappes correspondantes. Pour le niveau de 184 m., cette diminution atteint vraisemblablement 20 m. Les changements dans la situation relative des nappes allu- viales et des terrasses seraient beaucoup plus sensibles dans une vallée, comme celle de la Loire, où Jusqu'à une grande distance en amont, le relief du sol ne dépasse pas 300 m.; des déplacements hontrontn négatifs, d'une amplitude suffisante, auraient pour effet, non de réduire cons dé DIE ee les intervalles des nappes successives, mais même de faire dispa- raitre quelques-unes de ces nappes. On doit conclure de ces considérations, que la comparaison des systèmes de terrasses de deux grandes vallées fluviales n'est possible que si l'on connaît avec une précision suffisante la position des lignes de Rivage dans chacune d'elles. 2° Déplacement horizontal ou longitudinal du niveau de base d’un affluent. — Le niveau de base d’un affluent est le point du cours d’eau dont il est tributaire, situé vis-à-vis de l'embouchure. Il est évident tout d'abord que toute modification dans la répartition altimétrique des nappes alluviales de la vallée princi- pale, sous l'influence des variations du niveau général de base, doit entraîner une modification de même ordre dans la répartition des nappes correspondantes de l’affluent. Le déplacement oscillatoire du thalweg de part et d'autre de l'axe de la vallée principale peut, s’il acquiert une amplitude suffisante, entraîner également des modifications dans le nombre et la répartition des terrasses de l’affluent. Si le cours d'eau prin- cipal attaque la rive où débouche l’affluent, celui-ci creusera son lit et son cône de raccordement ; si, au contraire, c'est la rive opposée qui e est attaquée, l’affluent étendra son cône et remblaiera sa vallée jusqu’à une distance plus ou moins grande en amont. Mais il existe une autre cause dont l'influence est beaucoup plus considérable que les précédentes, et qui n’a pas encore été signalée, à ma connaissance du moins : c'est le déplacement longitudinal de l'embouchure de l’affluent le long du cours d’eau principal. On verra dans ce mémoire que l'embouchure de l'Isère TERRASSES DU RHÔNE ET DE L'ISÈRE 21 s'est déplacée à plusieurs reprises le long du Rhône, et que l'amplitude totale de ses déplacements a peut-être dépassé 30 km. Une construction géométrique très simple montre que ces déplacements ont eu nécessairement pour effet d'allonger ou de réduire le trajet de l'Isère entre le Rhône et: un point quelconque de la rivière, et, par suite, d'augmenter ou de dimi- nuer l'intervalle des nappes alluviales correspondantes. Je citera comme exemple, les nappes des Méanes et de Foullouse-Léore, dont l'intervalle vis-à-vis de Chatuzange n’est que de 28 m., tandis que l'intervalle des nappes du Rhône auxquelles elles se rattachent est de 44-45 m.; cette différence provient de ce que la nappe des Méanes se raccordait à celle du Rhône en amont de Valence, tandis que celle de Foullouse-Léore atteignait le fleuve en aval de Charmes. La comparaison des intervalles des nappes d'Alixan et de Foullouse mettrait en évidence un phénomène inverse, On ne doit pas perdre de vue, en outre, que la différence de pente qui peut exister entre deux nappes d'un affluent, contribue à atténuer ou à accentuer, suivant le cas, l'influence du déplace- ment de l'embouchure. 3° Phénomènes de capture. — Des changements considérables dans la distribution des terrasses peuvent se produire à la suite de phénomènes de capture. Je me bornerai à envisager ici un cas très simple. Soit AB (fig. 4) le cours d’eau principal, BC un affluent ; supposons que les pentes soient respectivement de 0,06 et de 0,25 p. 100. Si la cote du confluent B est 150, celle du point À, à l'échelle adoptée, sera environ À 160, et celle de C, 210. Imaginons [ maintenant que, par suite d’une cap- 210" ture, l’affluent cesse de couler de C | œ vers B et prenne la direction CA. S La distance AC étant seulement de En 14 km., la pente serait de 0,35, par nee dm conséquent beaucoup plus forte que 4 MÈNE DE CAPTURE celle de la rivière en C. Celle-ci devra eg” LOn8.:2 mm.pour B 1 kilom. donc creuser son lit et ce creusement abaissera le point C en dessous de la cote 210 d’une quantité qui pourra atteindre 14-15 m.Si, pendant ce creusement, l'altitude du fleuve est restée à peu près invariable, il y aura finalement dans la parte inférieure de la vallée affluente deux nappes CB et CA correspondant à la nappe AB de la vallée principale. En amont t9 [2] GÉNÉRAL DE LAMOTHE de C, elles seront représentées par deux terrasses superposées et distinctes. On verra dans le chapitre ir (p. 45) qu'il existe dans la Basse Isère un exemple a de ce dédoublement, contemporain de la nappe de 34-35 m. 4° Relèvement du lit du cours d'eau principal par les apports des affluents. — Les cônes de déjection des affluents ont. rarement un développement assez grand pour barrer d’une façon permanente la vallée principale et en modifier le profil longitu- dinal. Dans la vallée du Rhône, la seule dont je m'occuperai ici, l'Isère constitue une exceplion. Aïnsi qu'on l’a vu plus haut, ses apports ont déterminé un bombement du lit entre Lyon et Bourg-Saint-Andéol, bombement dont le maximum est près de Valence. Û Les pentes de l’ancienne Isère ayant été plus fortes que la pente actuelle, on peut présumer que les nappes alluviales succes- sives du Rhône ont dû présenter un bombement semblable ; maïs comme ces nappes sont à peu près parallèles, 1l faut admettre que ces bombements successifs ont eu sensiblement la même répartition longitudinale et la même amplitude. On doit en con- elure également que les effets des divers changements qui ont dû certainement se produire pendant cette longue période, dans le: régime du Rhône et de l'Isère et en particulier dans leur puis- sance de transport, se sont plus ou moins compensés. | Ce fait est d'autant plus remarquable que les deux causes prin- cipales qui ont influé sur ce régime (variations de la pente et du volume des eaux) ont dû agir d’une façon indépendante dans les deux vallées. Dans l'Isère, les pentes anciennes de la rivière et de ses cônes successifs, ont été notablement plus fortes qu'aujourd'hui, et en outre, variables suivant les niveaux, tandis que dans le Rhône, celles des nappes principales ne paraissent pas avoir varié. Quant au volume des eaux, qui est fonction du développement des glaciers et du climat, on peut considérer comme vraisem- Éiaoie que ses variations nn pas eu le même rythme dans l'Isère et dans le Rhône, pendant le Postpliocène ; en outre, on ne doit pas perdre de vue qu'à une époque antérieure au niveau de 100 m., le Rhin se déversait dans le Rhône par la vallée du Doubs !. 1. Général pe Lamore. Sur le passage du Rhin par la vallée du Doubs et la Bresse pendant le Pliocène. GC, À. Ac.Sce., 10 août 1903. TERRASSES DU RHÔNE ET DE L'ISÈRE 23 Quoi qu'il en soit, il est intéressant de rechercher quelle a pu être l'influence, sur l’altitude relative des terrasses du Rhône, des déplacements de l'embouchure de l'Isère et du maximum de bombement. Cette influence peut être calculée assez facile- ment, soit à l’aide d'un profil à grande échelle, soit en se basant sur les pentes moyennes du fleuve en amont et en aval. On trouve alors qu’un déplacement de 10 km. vers l'aval, provo- querait dans la vallée principale : en amont un creusement dont l'amplitude atteindrait environ [ m., et en aval un relèvement du lit à peu près équivalent. Ces quantités peuvent donc, en général, être considérées comme négligeables, d'autant plus que les effets de ce creusement et de ce relèvement ont dû vraisem- blablement être localisés, dans le voisinage du confluent final. D'ailleurs, comme dans la région de Valence, les alluvions anciennes sont représentées surtout par les cônes de déjection de l'Isère, dont les pentes sont relativement fortes et dont la partie terminale a été plus ou moins complètement détruite, on conçoit que, dans ces conditions, il doive être souvent très difficile de retrouver les preuves du creusement et du relèvement précités. On verra cependant dans le chapitre 11 que l'intervention de ces deux phénomènes combinée avec la surélévation des cônes de déjection par rapport au lit majeur des fleuves, permet d'expliquer d’une façon satisfaisante la légère augmentation que présente la série des altitudes relatives de l'extrémité des cônes de déjection, calculée à l’aide des pentes de ces cônes. VI. — OBSERVATIONS SUR LA COMPOSITION DES NAPPES ALLUVIALES ET L'ÉTAT DE CONSERVATION DE LEURS ÉLÉMENTS. 1° Les alluvions du Rhône et de l'Isère, près de Valence, sont formées essentiellement de quartzites, de calcaires et de roches cristallines (gneiss, amphibolites, granulites...) ; ces éléments sont, en général, d'autant mieux conservés, qu’ils appartiennent à des niveaux plus récents. Dans les nappes de 21-22 m. et de 34-35 m., les traces d'altération sont limitées à une couche superficielle, qui est rubéfiée sur une profondeur de 1-2 m. ; dans cette couche, les galets de roches cristallines sont souvent décom- posés, et les quartzites présentent une patine jaune ou brune caractéristique. Dans la nappe de Foullouse-Léore, les indices d'altération se manifestent à une plus grande profondeur, les roches cristallines deviennent plus rares et les quartzites tendent 24 GÉNÉRAL DE LAMOTHE à prédominer ; ils se montrent même seuls sur certains points où l'épaisseur de la nappe se réduit à un petit nombre de mètres. Enfin, dans les niveaux les plus élevés, les quartzites sont à peu près les seules roches que l’on rencontre, sauf sur les pentes où l'épaisseur de la nappe est considérable et où une partie de celle-ci a été transformée en poudingues (Plateau de Soulier, Chatuzange). Il est remarquable que les éléments calcaires qui semblent faire défaut dans les terrasses les plus élevées de la rive gauche de l'Isère, se trouvent en abondance dans les débris des anciens cônes de déjection correspondants (au Sud des Matras, par exemple). | 2° La patine des quartzites n'est pas exclusivement la consé- quence de leur âge : dans les niveaux les plus récents (les Péco- lets, les Bariaux, etc...), on remarque, que les quartzites retirés des champs et jetés dans les chemins sont recouverts pour la plupart par une patine brune. 3° La composition des cailloutis d’un même niveau peut pré- senter d’une rive à l’autre des différences notables, par suite du développement des apports latéraux. C’est ainsi que sur la rive gauche du Rhône, les éléments calcaires roulés abondent dans la terrasse de Soulier (niveau de 104 m.) et forment la masse des cônes de déjection latéraux correspondants, tandis qu'ils font défaut sur la rive droite à Biousse, ainsi qu'aux Méanes, et dans les terrasses de même âge qui dominent la plaine de Romans. Ces dernières sont couvertes exclusivement de quartzites charriés par l’'Herbasse et la Savasse. Au Nord et à l'Est de Valence, les terrasses du niveau de 140-150 m. ne renferment qu'exceptionnellement des débris de roches cristallines alpines, et ce x-ce1 sont toujours altérés. Sur la rive droite du Rhône, au contraire, on trouve dans les terrasses du même niveau situées à l'Ouest de Châteaubourg et même dans des terrasses beaucoup plus élevées, des galets de roches eristal- lines de l’Ardèche en bon état. On peut conclure de ces faits que l’altération des roches n'est pas exclusivement la conséquence de leur âge et doit être attri- puée, en partie au moins, à d'autres causes, telles que la perméa- bilité du dépôt et du substratum, la présence ou l'absence de végé- tation, ete... En tout cas, le degré d’altération des éléments d’une nappe et la proportion plus ou moins grande des quartzites, ne suffisent pas pour fixer avec certitude l’ancienneté absolue ou relative de cette nappe. TERRASSES DU RHÔNE ET DE L'ISÈRE 25 VII. — OBSERVATIONS DIVERSES. Détermination des altitudes en général. — Elle a été faite le plus souvent à l’aide des minutes de la Carte à 1/80 000. Les cotes, sauf quelques erreurs qu'il a été facile d'éliminer, peuvent être considérées comme exactes, à 1-2 m. près. J'ai utilisé aussi les nivellements exécutés par le Service du Nivellement général, par la compagnie Paris-Lyon-Méditerranée, par les Ponts-et-Chaussées, par la Compagnie du Canal de la Bourne, et enfin par la ville de Valence. Un Du nombre d’altitudes, d'intérêt secondaire pour la plu- part, ont été déterminées par le baromètre : elles sont approxi- matives. Évaluation des pentes. — J'ai rapporté toutes les pentes à l'hectomètre, par analogie avec la notation que j'ai adoptée pour les plateformes littorales d'Algérie. La notation 0,2 suivie ou non du signe p. 100 signifiera donc que la pente est de 0 m. 2 sur 100 m. Cartes à consulter. — Cartede l'État-Major et Carte géologique détaillée à 1/80 000 : feuilles de Valence, de Vizille et de Privas. Observation sur la carte jointe à ce mémoire. — Les contours indiqués doivent être considérés comme schématiques. L'échelle de la carte, l'imperfection de la topographie et la rareté des coupes, ne permettent pas la précision. Je me suis, du reste, préoccupé avant tout, de mettre nettement en évidence les rela- tions de position des différents niveaux et de faciliter la lecture du mémoire. II. — Étude des anciennes nappes du Rhône et de l'Isère. Observations préliminaires. — 1° Dans la vallée de l'Isère, mes explorations ont eu presque exclusivement pour objet la rive gauche. C’est sur cette rive que se trouvent la plupart des anciennes terrasses de l'Isère, et d'autre part, l'interprétation 1. J'ai employé indifféremment les documents officiels, bien qu'il existe de légères divergences entre les altitudes données par les repères correspondant à un même point, mais appartenant à des nivellements différents. 26 GÉNÉRAL DE LAMOTHE des traces peu nombreuses que l’on observe sur la rive droite au-dessus du niveau de Romans, est rendue très difficile par ce fait que les affluents charrient également des galets alpins. Une étude de détail de cette rive exigerait des cartes topographiques à grande échelle. En tout cas, elle n'est pas indispensable pour la solution des problèmes qui font l'objet de ce mémoire. 20 Les altitudes au-dessus de l’étiage de la plupart des nappes du Rhône sont, comme je l’ai dit, sensiblement constantes, du moins entre Lyon et la mer: celles des anciennes nappes de l'Isère croissent d’aval en amont à partir du confluent. Il est donc logique de désigner les nappes successives du Rhône d’après leur altitude au-dessus de l’étiage, et celles de l'Isère par un nom de lieu. Les diverses terrasses formées aux dépens d'une même nappe seront toutes désignées par un nom de lieu. À 3° J’adopterai pour l'exposé des faits, une division chronolo- gique basée sur la série des anciens niveaux du Rhône. 1. — NaAPPE PRINCIPALE DU RHÔNE DE 21-22 MÈTRES. À. — Varrée DE L'Isère. — Nappe pe Romans (fig. 5et 6). =" L'Isère, en aval de lAlbene, coule dans un défilé étroit et pro- fond, creusé principalement dans la mollasse. Le lit actuel se raccorde avec celui du Rhône par l'intermédiaire d’un cône de déjection dont le contour terminal n’atteint pas 3 km. Les deux rives sont bordées par des terrasses presque conti- nues, qui dominent la rivière d'une trentaine de mètres près de l'embouchure ; ce sont les débris d’une ancienne nappe alluviale qui occupait autrefois toute la largeur de la vallée. Je la dési- gnerai sous le nom de nappe de Romans. La surface des ter- rasses qui en dérivent est, en général, bien nivelée, abstraction faite des dénivellations dues à la présence d'anciens lits ou de terrasses secondaires ; sur la rive droite, elle présente une incli- naison sensible vers le Sud, due en partie au moins, à des apports latéraux. a) Rive droite. — Terrasse de Romans entre Baudière et l’'Herbasse. — Le bord supérieur entre Mours et St-Paul ne peut être tracé que d'une façon approximalive ; le sol a été relevé par des alluvions d'origine latérale, constituées par des sables mollassiques, auxquels s'associent de nombreux galets alpins, do disbiéilal D WE LR RO TERRASSES DU RHÔNE ET DE L'ISÈRE 21 principalement des quartzites, provenant d'alluvions plus anciennes. Plusieurs talus d’érosion correspondant à d'anciens lits mineurs sillonnent longitudinalement la surface de la ter- rasse. L'altitude des cailloutis alpins atteint 167 m. à la gare de Romans, 170 près de Mours! ; elle est de 186 dans une gravière à l'Est de la gare de St-Paul, de 182 environ au Sud du village, sur le bord du talus qui limite la terrasse. Plateau de Conflans, entre l'Herbasse et la route nationale de Paris à Marseille. Il est limité du côté du Rhône par une falaise d'une quinzaine de mètres (falaise de Conflans), qui se développe pendant 7 km. du Nord au Sud. L’altitude du bord est de 144 m. environ près de Mule Blanche, de 137 au Nord-Ouest de Pont- de-l Isère *. | Du côté de la coupure de l'Isère, le plateau est limité par une falaise dont la continuité est interrompue par des terrasses secon- daires. A l'Ouest de la falaise de Conflans règne une dépression de 4-500 ns. de largeur qui sépare le plateau de Conflans du monti- cule de St-Georges coté 137 près du Belvédère. D’après son alti- tude ce monticule doit être considéré comme un témoin de l’ancienne extension du plateau. Le tracé de la falaise de Con- flans suivant une courbe à concavité tournée vers l’Ouest, la pente régulière de la dépression vers le Sud, sa largeur, et enfin la présence de plusieurs talus d’érosion, indiquent nettement que cette dépression a été créée par le bras principal du Rhône. Le fond étant à la cote 125 sur le parallèle de St-Georges, on peut admettre comme très probable, que le fleuve coulat à cette époque, à une altitude comprise entre 130 et 135 m. soit à 19-22 m. plus haut que l’étiage actuel}. b) Rive gauche. — Terrasse des Fauries. — La rive gauche de l'Isère, entre St-Nazaire et le vallon du Loup, est occupée par un vaste plateau alluvial qui est le prolongement vers le Nord de la terrasse de Romans. Au Nord, son altitude est donnée par la cote 199. A l'extrémité sud près d'Eymeux, elle est de 192. Ces deux cotes semblent correspondre au lit majeur. 1. Portail de la propriété Larra, au Clapier, 170,86. 2. D'après un nivellement du Service des Ponts et Chaussées, le point culmi- nant de la route nationale au Nord de Pont-de-l'Isère serait à la cote 142. Mais l'aspect du terrain semble indiquer que le sol au voisinage de la route a été remanié par l’homme à diverses époques, et relevé de 1 m. à 1 m. 50, 3. Cote de l'éliage à Mauves : 110,8. 28 GÉNÉRAL DE LAMOTHE Terrasse de Pizançon. — Entre Port d'Ouvey et le vallon de Meymans, la nappe de Romans n’est représentée que par une petite terrasse cotée 185 sur la rive droite du Loup. En aval de Meymans au contraire, les terrasses se succèdent presque sans interruption jusqu'au Rhône, On rencontre d’abord la terrasse de Pizançon que sillonne dans le sens longitudinal un talus d'érosion de 2 m. environ. La partie la plus basse qui porte le village est à 166,9 près de la station du tramway ; la plus: élevée atteint 170 m. environ près de la falaise des Bayanins. Terrasses de Vernaison et des Blaches. Plateau d'Aiquilles. — En aval de Pizancçon, on trouve successivement la terrasse de Vernaison (158 m.), celle des Blaches (154 m.) et enfin le vaste plateau d’Aiguilles. Ce dernier est limité par des falaises rapides (falaise des Robins au Nord, de l’Armailler à l'Ouest et au Sud). La terminaison brusque du plateau d’'Aiguilles, au Sud de l'Ar- mailler, est une preuve évidente qu'il se prolongeait autrefois, bien au delà de ses limites actuelles, dans la direction de Valence. La petite terrasse sur laquelle est bâti le Château Valentin, est un témoin de cette ancienne extension. Près de l’Armailler, le pla- teau est traversé par un talus d’érosion de 3-4 m. orienté Nord- Sud, qui semble marquer la rive gauche d'un ancien lit mineur; il s'atténue en amont et cesse d’être distinct. Les altitudes du: plateau sont données par les cotes'144 près des Robins, 133,7 à l'Est du hameau de l’Armailler et 131 environ près du Château Valentin !. Au pied de la falaise de l’Armailler, et à 10-12 m. en-dessous du bord, règne un couloir de 300 m. de largeur environ, qui sépare le plateau d’Aiguilles du mamelon des Combeaux, dont l'altitude atteint 128 m. Ce couloir commence à 126 près du Saut des Chèvres, et s’abaisse avec une pente de 0,2 p. 100 jusqu à la terrasse de 12-13 m. qui borde le Rhône au Nord de Bourg-lès- Valence. c) Composition de la nappe de Romans. — Les roches cristal- lines et les quartzites abondent et sont très roulés; ils sont surtout à l’état de galets. Sur plusieurs points, et otre) au Nord de Pont-de-l’'Isère près du point 137, j'ai vu à la surface du sol de nombreux quartzites dont le diamètre atteignait 0 m. 40. Les calcaires sont également très fréquents et généralement . Nivellement du canal de la Bourne. A l'Est des Robins, près de la route, on pt une cote 146, mais le sol paraît avoir élé légèrement relevé par les apports latéraux. TERRASSES DU RHÔNE ET DE L'ISÈRE 29 roulés ; ceux qui proviennent des montagnes du Vercors le sont souvent beaucoup moins ; ils sont parfois très volumineux (bloc de 1 m. 70 à la Maladière, près Romans). Les débris sont très frais, sauf vers la partie supérieure de la nappé où il existe une zone rubéfiée de À m. environ. La stratification est partout à peu près horizontale ; j'ai cepen- dant observé à la base de la terrasse de l'Armailler, près de l’'embranchement du chemin de Châteauneuf, des couches plon- geant à 95° vers l'Est sur 3 m. d'épaisseur ; elles étaient recou- vertes par 6-7 m. de couches horizontales. On rencontre souvent des bancs de poudingues. Le lehm et le læss font partout défaut. L'épaisseur de la nappe alluviale dépassait probablement 30 m. à Mule-Blanche, à St-Georges, à Pont-de-l'Isère, à l’Armail- ler ; elle diminue notablement vers l’amont, car, sur un grand nombre de points, on voit la mollasse s'élever à plus des 2/3 de la hauteur des falaises, notamment à Romans, à Pizancçon et à St-Paul. Sous le point 199, cette épaisseur est d'environ une dizaine de mètres. d) Pente de la nappe de Romans. — Pour la déterminer, il faut évidemment prendre les mesures suivant des directions corres- pondant à peu près à la ligne de plus grande pente. Sur la rive droite, une ligne allant du point 199 au point 170 et de là s’in- fléchissant vers le Sud-Ouest comme l'Isère actuelle, pour se diriger vers le Belvédère coté 137, paraît satisfaire à cette condi- tion. La distance entre les points extrêmes étant de 29 km. 750, la pente moyenne est de 0,208 p. 100 ; elle est de 0,214 entre Romans et le point 199, et de 0,203 entre Romans et le point.137. Sur la rive gauche, la pente peut être prise entre le point 199 et le point 133,7. Ces deux points étant distants de 30 km. 950, la pente moyenne est de 0,211 ; elle est de 0, 219 en amont de Pizancon et de 0,204 en aval. Ces nombres sont remarquablement concordants et on peut par conséquent admettre 0,210 pour la pente moyenne en aval de 199 jusqu au Rhône, et 0,203 pour la pente dans la section en aval de Romans. La pente de la nappe de Romans était done sensiblement plus forte que celle de l'Isère actuelle qui s'élève à 0,15, abstraction faite des méandres ; elle était notablement plus forte que celle du Rhône actuel, qui est de 0,085 ; elle correspond à celle de la Durance qui est de 0,21 à son embouchure. Une première conséquence de cette différence de pente, c’est que l'altitude de la nappe de Romans, au-dessus de l'Isère 30 GÉNÉRAL DE LAMOTHE actuelle, doit aller en augmentant d’aval en amont ; on constate, en effet, que cette altitude, qui est de 29 m. à Pont-de-l'[sère, est de 36 m. à Romans, et de 48 m. près du point 199. ‘ e) Extension et terminaison de la nappe de Romans. — Une deuxième conséquence, c’est que l'Isère devait, à l’époque où elle édifiait la nappe de Romans, avoir une allure plus torrentielle qu'aujourd'hui. Comme, d’autre part, la pente du Rhône ne paraît pas avoir varié depuis le niveau de 140-150 m. puisque ses terrasses sont sensiblement parallèles, on doit en conclure que l'Isère de Romans, a dû, comme l'Isère actuelle, et à fortiori, refouler le Rhône Dune [ee hauteurs de l'Ardèche, entre DSUMES et St-Péray. En partant de cette donnée, 1l est facile de déterminer l’alti- tude de l'extrémité du cône de l'Isère à sa rencontre avec la rive gauche du Rhône. Si l’on choisit les directions 170-137 (Bel- védère), Les Robins-Cornas, Les Robins-St-Péray, on trouve respectivement les nombres 24 m. 1, 23 m. 8, 23 m. 7. On peut donc admettre 24 m. pour l'altitude relative du bord extrême de la nappe de Romans au contact du Rhône !. Ce résultat n'est qu'une première approximation ; mais il suffit pour montrer que. l'altitude du Rhône contemporain ne s'élevait, ni à 40 m., ni même à 30 m. comme on l'a supposé, et ne dépassait pas 25 m. En réalité, elle devait être un peu inférieure à ce nombre. D'une part, comme Je l'ai fait remarquer dans le chapitre 1(p. 9), l’alti- tude des cailloutis des cônes de déjection d’une rivière torrentielle débouchant à peu près perpendiculairement, est légèrement supé- rieure à celle du lit majeur du fleuve dont elle est tributaire ; d'autre part, ainsi que Je l’établirai, l'embouchure de l'Isère se trouvait au Sud de Valence, vers la fin de l’époque de Romans ; elle a donc subi un déplacement longitudinal de plus de 15 km., qui a dü déterminer en amont de la position finale du confluent, un creusement d'au moins un mètre 1. MM. Krrrax et GiGnoux (op. cit., p. 227) ont également admis pour l'altitude de la terrasse de Romans le nombre 25, en se basant sur l'altitude relative du bord terminal actuel, près des points 141 (Sud du Château de Conflans), 144 (Les Robins), 135 (Sud du Saut des Chèvres). Or, si l’on part de ces trois points, en prenant les cotes officielles de l’étiage, on Doit que les altitudes relatives au-des- sus du fleuve sont respectivement de 31, 35,5 et 28 m. 3. Cette dernière est d’ail- leurs évidemment trop faible de 2 m. environ, parce que le point 139 correspond à un lit mineur. La moyenne serail done voisine de 32-33 m. el non de 25. On ne doit pas perdre de vue, en outre, que l'altitude de 24 m. que j'ai indiquée, s'applique au bord terminal, éloigné du bord actuel de 2-3 km. et séparé de lui par une pente de 2 m. par kilomètre, $ TERRASSES DU RHÔNE ET DE L'ISÈRE 31 Le fait de l'extension de la nappe de Romans jusqu'aux pentes de la rive droite du Rhône justifie à posteriori le rattachement à cette nappe du monticule de St-Georges. Le calcul montre, du reste, que le plateau de Conflans prolongé avec la pente de 0,203 atteindrait le Belvédère coté 137, à une cote identique. En ce qui concerne le mamelon des Combeaux, 1lsemble ration- nel de le considérer également comme un lambeau très dénudé de cette même nappe ; le plateau d’Aiguilles prolongé passerait à 5 m. environ en dessus. En tout cas, il est certain que le couloir qui l’isole du plateau d’Aiguilles a été créé par l'Isère ; sa pente de 0,2 p. 100 exclut en ee toute intervention du Rhône. Le creusement de ce couloir Fate d'une époque où l'Isère avait déjà notablement entaillé la nappe de Romans, et où le Rhône, au Nord de Bourg-lès-Valence, coulait à une draine de nes au moins plus ban qu'à l'époque du niveau de Romans. Il résulte de tout ce qui précède que les terrasses de Conflans, de St-Georges et des Combeaux, ont toutes été créées par le Rhône aux dépens de l’ancien cône de déjection de l'Isère ; ce sont par suite de fausses lerrasses qui doivent être éliminées de la série des terrasses principales du Rhône, avec lesquelles elles n'ont que des rapports d'âge. Leurs altitudes actuelles au-dessus de l’étiage sont variables, et les écarts auraient été beaucoup plus considérables encore si le Rhône, en se jetant à l'Est, avait détruit le cône de déjection de l'Isère sur une plus grande éten- due, jusqu'à Conflans et jusqu'aux Robins, par exemple. Ces ed. qui oscillent actuellement entre 28 et 32 m., auraient atteint 3 à 36 m. [) Terrasses secondaires. — Postérieurement à sa formation, la nappe de Romans a été creusée par l'Isère qui a créé l’étroit chenal au fond duquel elle coule, en laissant sur les flancs de la coupure, comme témoins de son action, une série de terrasses secondaires. J énumère brièvement les principales d'entre elles ; leurs altitudes sont seulement approximatives, et il en est de même des tracés portés sur la carte. Rive gauche. — En aval de St-Nazaire, sous le point 199, terrasses de 6 et de 21 m.; sous le hameau des Matras (fig. 6), terrasses de 10 et de 27 m.: sous le plateau des Blaches, terrasses de 10-11 m. aux Beaumes, de 18-20 m. aux Monestiers ; sous les Robins, terrasse de 8-10 m. ; au Saut des Chèvres, terrasse de 17 m. ; sous les Chaux, terrasse de 14 m. 32 GÉNÉRAL DE LAMOTHE On doit également considérer comme des terrasses secondaires de l'Isère, les deux terrasses qui bordent l’ancien chenal de l'Isère entre le Saut des Chèvres et Bourg-lès-Valence (terrasses des Chaux à l'Ouest, de l’Armailler à l'Est. Rive droite. — Vis-à-vis de Port d'Ouvey, terrasse de 235 m.; à Romans, terrasse basse de 9-10 m. ; à Beaumont, terrasses de 4-6 m. et de 46-17 m. ; à Pont-de-l’Isère, terrasses de 9-10 m. et. de 16-17. B.— Varrée pu RHÔNE. — a) Rive gauche. — Terrasses de Valence et de Portes (fig. 5). À partir de Bourg-lès-Valence, la rive gauche du Rhône est bordée par une terrasse qui s étend sans interruption jusqu'à la Véore sur une longueur de 11 km. ; sa largeur, très variable, atteint 2 km. à Valence, et se réduit à moins de 600 m. au Sud de Portes. Du côté du Rhône, elle est limitée par un talus rapide, parfois interrompu par des terrasses secondaires : elle bute à l'Est contre les hauteurs du Séminaire, de la Léore et d’Étoile. Je désignerai la partie septentrionale jusqu'au pont sous lequel passe le chemin de fer de Marseille !, sous le nom de ferrasse de Valence, bien qu'en réalité, ainsi qu'on le verra, ce soit une fausse terrasse ; je désignerai la partie méri- dionale sous le nom de ferrasse de Portes. La surface de la terrasse de Valence est assez irrégulière : elle a été remaniée par l’homme, et en outre ravinée par plusieurs petits ruisseaux d'origine latérale (ruisseaux des Moulins, de la Cascade, des Beaumes). Mais grâce aux nombreux repères de nivellement disséminés dans la ville, il est facile de faire abstrac- tion de ces dénivellations artificielles ou naturelles et de définir nettement l'allure topographique de la terrasse, Le profil longitudinal établi d'après ces documents est donné par la figure 5. L'altitude du bord septentrional de la terrasse, à l'Est de la route nationale, peut être évaluée avec une grande précision, car les cailloutis alpins affleurent sur toute la surface et ne paraissent pas avoir été remaniés. Elle est donnée par deux repères. Le premier se trouve sur le chemin de la Cartoucherie, à 100 m. de la route, et porte la cote 126,88 ; les cailloutis s'élèvent au Sud au moins à cette altitude. Le deuxième coté 128,10 se trouve à 300 m. au Nord-Est du précédent à l’embranchement du chemin vicinal des Basses Crozettes ; le sol naturel étant à 50 em. environ 1. Le pont est au km. 102,9 0, de 9/e7U07/J0} RU Lt nr M NA EVE UE DT ae a NRNRNNRNRRNNREKKKKRRSE SEEN Se pre Ses ot en + 2 = = + + » + = + _s = + à = &\ 1. ZI SuEWoy op odden 2SSeE/(OW Pacte J M RS | ù à. D 3%2 l > RE SÈ ui ù ü NS & Cà ne ( ® 2 ©. È SSI NI D Ÿ s < + LE TX N à SN È 29€ 6G£ D L È D ® à es D- à © L SSSR à DES (o) Q à % ù à RS US o à o À Q LT DESS SOL >: ù S Ÿ Ce RM SE PRES ù > ® à MES o SEXE SR è ù ® Q © S D © à ®. à À Co Q & 5 D: SSD D Q : De G À RS a re L > ES ‘000 00/r : anonSguoI { 000 01/1 : An97ne}] & Re Po *SNAVNOY S 3 à o -S41-TAVA-LNIVS Ad LSHT V ‘AUAS],T HA AATIVA V'I HA HIVSHAASNVHL HdNO) — ‘9 AI SE 06 2P E7U0ZL10ff 708n//U07 n D - « D 2 D 2U0yg E0l oz 27 g'ao! 575s7 : ES = Z LL gl SALE Sp ces ET 20U8/EA Cvéi ap ess LSZET SISE ARS O Z CL y L'EEL Sahnbiy p need ! -----------680 0 SUR EE eZ ZO pd 16r'o des De CEINONE d--->k-- 7070 = tés e- 1 L euouy np sdden : sueuioy ep eddef suèwuoy op edden N © S Se ÿ S S Ÿ. S S S à LE Q È ( œ Ÿ D à > N/ à SE D ‘000001/7 : Anon8uo] {000%/T : Ano7neT] > ‘SALUOG LA SATTINOIY AULNA HONAMIVA HA LA SNVNOY AG SHSSVUMAL SAQ AIVNIGNLIONOT HdNOT) — ‘CG ‘OI Er, XV. col. o Le) Soc. Bull. 30 avril 1915. 34 GÉNÉRAL DE LAMOTHE plus bas, on peut admettre pour le bord de la terrasse, entre la route Hate et la falaise du Séminaire, la cote 127, ï. : A l'Ouest de la route, le sol de la vieille ville atteint 129,5 à l'église St-Jean ! ; mais je tiens d'un architecte de la ville que dans cette partie, le terrain a été relevé de 2-3 m. par les cons- tructions successives, et 1l est probable, par suite, que l'altitude des cailloutis alpins y est également très voisine de 127. À partir du bord septentrional et jusqu'au voisinage des abat- toirs, le sol est couvert de constructions ; 1l a été sur quelques mois profondément remanié à diverses époques ?. Une détermi- nation rigoureuse des altitudes originelles est par suite difficile ; mais on ent, cependant, niaeire comme très approchées les cotes ci après : isièremendionale dumpolyeone Pret Ce 125,7 Place de lat Paiau Sud'detltrares "00e re 124,3 Klometre 08 DUMP A RH AS 120,4 On peut également admettre la cote 125 pour le terrain natu- rel à l'intersection du chemin de Montplaisir-Sud et de la route de Chabeuil (repère 125,947). Au Sud du pont du chemin de fer, la terrasse s'élargit : elle est séparée des pentes à l'Est, par une dépression mroenie de quelques mètres, représentant un ancien lit du Rhône, bien mar- qué jusqu'à 1 Re, au Sud-Est de Portes. On peut, avec une grande vraisemblance, considérer comme des témoins de l’ancien niveau, le sommet des buttes isolées de la carrière de graviers de Portes, situées vis-à-vis du km. 105,7 ; l'altitude de la plus élevée est de LS TEMPS Au Sud de Rostagnon, la surface de la nas ne présente plus de dénvolations A écbles: : les cotes 116 et 115 paraissent correspondre au niveau des cailloutis du lit majeur 7. 1. Repère du portail. 2, La surface de la terrasse, à l'Est et au Sud de la vieille ville, a subi des modifications considérables et parfois de sens contraire, d'abord à l'époque de la création de la fortification, puis au moment de son dérasement, enfin, lors de la création du tunnel du chemin de fer. Ces modifications ont affecté principalement la zone actuellement oceupée parle Champ de Mars, l'avenue Gambetta, les bou- levards Clerc et d'Alsace et l'avenue Sadi-Carnot. 3. Repère de la caserne de cavalerie 126,17. 4. Repère 124,76 sur la place. 5. Cote de la chaussée. ; 6. Nivellement du canal de la Bourne. Cette altitude est peut-être trop forte de 0 m. 50, car le sol primitif a été relevé par les premiers déblais. . La cote 115 se trouve au-dessus du pont d'Etoile sur la rive droite de la Véore ct a été relevée sur le nivellement du canal de la Bourne, TERRASSES DU RHÔNE ET DE L'ISÈRE 35 Terrasses de Suze et de Fontgrand . — La terrasse de Portes a pour prolongement sur la rive gauche de la Véore, celle de Suze, dont la largeur atteint 450 m. et qui se développe sur près de 1500 m. jusqu'aux Pécolets ; une falaise de 6 m. la limite du côté de la plaine. L'’altitude de la terrasse de Suze est de 114,8 à l'intersection des chemins d’Etoile et des Pécolets ; mais 1l est possible que le terrain at été légèrement relevé par les apports de la Véore, car un peu en aval l'altitude est seulement de 112,5. Au Sud de St-Georges, la petite terrasse de Fontgrand qui domine également la plaine de 5-6 m. se rattache évidemment à la précédente ; l'altitude du bord près de la route de Sisteron est très voisine de 110. Le tableau ci-dessous résume les principales données topogra- phiques concernant les terrasses de la rive gauche du Rhône en aval de Valence, et permet de saisir leurs relations. un 1 E Le ui ENT) A = ré] HORS E a [e| a : A © aa SNS a HAUTEUR DES DÉSIGNATION DES POINTS = à SOUFRE NATIF DANS LES CALCAIRES CARBONIFÈRES 91 granite », sont généralement de très petites dimensions, de quelques millimètres seulement, et ne pourraient après leur dissolution seule donner des géodes comparables à celles conte- nant le soufre. Il me paraît plus probable que des eaux sont arrivées des grandes cassures dont il a été question plus haut, en suivant de minces fissures ; elles ont produit localement des dissolutions, très vraisemblablement aux points de croisement de ces fissures. On ne voit aucune de ces dernières, mais dans les blocs de calcaire détachés de la roche en place, pour en extraire les géodes, on retrouve par places, peu étendues il est vrai, des surfaces offrant un aspect velouté et moiré, dû à la juxtaposition d'une multitude de très petits cristaux de caleite noire. C’est un phénomène bien connu de recristallisation le long des parois des cassures, de la calcite dissoute et entraînée par les eaux de circulation souterraine. Cette calcite serait restée colorée en noir par les mêmes substances qui donnent sa couleur au petit granite et qui n'ont pu être entrainées au loin par des filets d'eau trop peu forts, par suite de l’étroitesse des fissures. Les croûtes ainsi formées auraient fini par remplir les fissures qui nese verraient plus. Celles-ci ayant un parcours (très irrégulier on ne trouverait trace de leur remplissage que dans le cas très rare où, en cassant la roche, on rencontrerait un lambeau de leurs parois. Quelque vraisemblable que me paraisse cette dernière hypo- thèse, je n'ose me prononcer catégoriquement en sa faveur, parce que je n'ai pas suffisamment étudié la région à ce point de vue. L'examen approfondi de ces géodes et des calcaires au milieu desquels on les trouve donne la succession des phénomènes qui . ont abouti à la précipitation du soufre. Le petit granite est dans son ensemble d'une coloration noir- brun uniforme et émet sous le choc du marteau une odeur fétide. La masse est formée de débris de tiges d'Encrines juxtaposés, ce qui lui donne un aspect cristallin, spathique. Quand la cassure s'est trouvée normale à la tige, on peut reconnaître dans les sections circulaires la trace du canal central à son aspect puncti- forme, d'un noir mat. Examinée au microscope, la roche présente les caractères suivants : elle est constituée presque exclusivement par des Entroques au milieu desquelles se reconnaissent de rares sections de petits Polypiers. Ces Entroques semblent groupées de manière à former des sortes de plages de débris orientés sensiblement de la même façon. Entre ces plages se voit de la calcite qui les relie 92 | J. BERGERON les unes aux autres. Toutes ces Entroques ont des contours arrondis comme si elles avaient été roulées, usées, avant d'être soudées les unes aux autres. Dans la calcite des Entroques et surtout dahs celle qui réunit les plages entre elles, s'observe au microscope, une substance pulvérulente, donnant à la calcite en lames minces et en lumière naturelle, une coloration grise et à la masse entière sa coloration noir brun. Sous l'action de l'acide chlorhydrique, toute la calcite est dissoute, et 1l ne reste qu'un précipité : noir floconneux abondant. Il est lon surtout de petits grains d’une matière noire opaque ayant l'aspect d’un oxyde ou d'un sulfure métallique ‘. Ils sont accompagnés de particules noires plus ténues, qui sont peut-être du carbone. En même temps que se dégage avec effervescence l'acide car- bonique, se répand une forte odeur de bitume, résultant du déga- gement de carbures d'hydrogène, et d'hydrogène sulfuré dù à l’attaque de sulfures métalliques. S'il est vrai, comme l'a démontré W. Spring*?, que certains calcaires doivent leur fétidité à un dégagement de phosphamide et d'hydrogène sulfuré, sans que les carbures d'hydrogène, notamment le bitume, y soient pour rien, tel ne semble pas être le cas pour le petit granite de. Soignies. Il eût été intéressant de faire l'analyse chimique complète du calcaire et des produits résultant de son attaque par l'acide chlorhydrique ; je comptais me livrer à cette étude pendant les vacances ; malheureusement, les circonstances ne s'y sont pas prètées. C'est au milieu de la roche présentant les srmeiènes que Je viens de signaler que se rencontrent les géodes renfermant le soufre. Leurs dimensions sont très variables : celles que M. Wincqz m a envoyées ont depuis le volume d'une noix jusqu’à celui du poing. Quel que soit leur volume, toutes m'ont présenté les mêmes caractères suivants : à la périphérie de la géode, suivant toutes les inflexions de sa surface, 1l y a une zone de com bien plus foncée que celle de la roche massive environnante. Examinée au microscope, cette zone correspond à un remplissage des vides du calcaire à Entroques par une matière brune d'aspect bitumineux, sans action sur la lumière polarisée. Elle se trouve dans le petit granite et n'appartient pas en propre à la géode ; on pourrait la comparer aux épontes d’un filon. 1. Au milieu des divers éléments de ce précipité, se voient de petits cristaux, à contours assez réguliers, semblant appartenir au système monoclinique. Ils sont verts, très réfringents et de forte biréfringence. 2. Ann. Soc. géol. de Belgique, t. XVI, 1889, p. Lxvr. ee, SOUFRE NATIF DANS LES CALCAIRES CARBONIFÈRES 93 Sur elle s'est déposée la première zone appartenant à la géode : c'est sa zone externe qui est formée de cristaux de calcite blanche d'assez faibles dimensions. Mais celles-ci croissent rapidement à mesure que les cristaux sont situés plus près du centre. Finalement ils s'isolent en prenant leur maximum de développement. Les formes cristallines les plus fréquentes, on pourrait presque dire exclusives, sont celles d'un scalénoèdre surmonté au sommet des faces d'un rhomboëdre. Ces cristaux peuvent atteindre une hauteur totale de 15 mm. Leur dévelop- pement s'est fait irrégulièrement de telle sorte qu’à l'intérieur de la géodeilsont formécomme des sortes de trabécules quis’avancent inégalement vers le centre. C’est sur les trabécules que s’est déposé le soufre qui fait l’objet de cette note. [1 constitue une masse cristalline d’un jaune citron généralement clair, qui est localisée vers le centre de la géode et dans laquelle ne se reconnaît aucune forme à contours géométriques. Si l’on tient compte de la disposition relative de toutes ces zones, on peut établir la succession suivante dans leur formation : une fois la cavité de la géode creusée, sans que je puisse préciser comment, elle s'est trouvée très probablement remplie d’un liquide qui ne pouvait être que de l'eau, et qui tenait en dissolu- tion et en suspension, selon leur nature, tous les éléments dont J'ai déjà parlé et entrant dans la composition du « petit granite ». Pour que cette eau ait dissous du calcaire, il faut qu'elle ait contenu de l'acide carbonique. Le fait n’est pas extraordinaire, puisque les eaux qui pénétraient daus la masse étaient d’origine météorique. La matière bitumineuse qui existait dans le calcaire, s’est trouvée, par suite de la dissolution de ce dernier, en suspension dans l’eau qur remplissait la géode ; elle a subi une attraction moléculaire de la part de la même matière qui était disséminée dans le calcaire en place et elle s’est concentrée dans tous les espaces vides de la périphérie des géodes, espaces vides prove- nant soit de l’action mécanique qui avait donné naissance aux fissures, soit simplement de l’action dissolvante de l’eau de la géode pénétrant entre les Entroques. C’est ainsi que la périphé- rie est de coloration plus foncée que le reste de la roche. Puis la calcite en dissclution s’est précipitée par la disparition de l'acide carbonique dissous dans l’eau, soit que celui-ci ait été fixé par une base, soit qu'il se soit échappé par les fissures. La précipitation du carbonate s'est produite d'abord rapidement, car la première zone de calcite est formée de petits cristaux enchevêtrés les uns dans les autres. Puis cette cristallisation 94 J. BERGERON s'est ralentie progressivement, à mesure que le liquide s'appau- vrissait en carbonate de chaux; en même temps, les cristaux augmentaient de volume, et ils tapissaient les parois de la géode. Il y eut. un moment où ils finirent par s'isoler et par atteindre les dimensions relativement grandes que nous leur voyons. C'est seulement à la surface de ces grands cristaux que, dans certaines géodes, sont accolés de petits amas d’hématite brune associée à quelques petits cristaux de pyrite de fer de forme sensiblement sphérique, probablement des dodécaèdres. D’après leur situation, ils se sont déposés postérieurement à la calcite. Ces sels de fer existaient déjà dans le « Petit granite », ainsi que je l'ai dit plus haut, c’est la pyrite qui donne naissance àl’hydro- gène sulfuré lorsque l’on fait l'attaque de la roche par l'acide chlorhydrique. Ce sulfure de fer, à l’état très-ténu, se trou- vait dans l'eau de la géode où se rencontraient déjà, à l'état de solution, de la chaux et de l'oxygène de l’air puisque cette eau est d'origine météorique. Il s’est formé ainsi du sulfate de chaux soluble et il s’est précipité du sesquioxyde de fer, confor- mément à la réaction suivante ! : 2FeS? L 4 CaO + 15 O — 4 Ca SO: + Fe0: Ce gypse aurait alors été réduit à son tour par le carbone des carbures et aurait donné du soufre conformément à la série des réactions suivantes : CaSO* + 2C — 2 CO? + Cas CaS + CO? + H°0 — EPS + CaCO? ES + O — H°0 +S. En résumé, il semble bien que le soufre des géodes provienne de la pyrite du calcaire qui a été dissous lors de la formation de ces dernières. C’est seulement par une analyse quantitative que l’on pourrait s'assurer de l'exactitude de cette hypothèse ; malheureusement comme je l'ai dit plus haut, les circonstances ne me permettent pas en ce moment de faire une pareille étude. 1. C’est à cette réaction qu'est dû le gypse que l’on rencontre dans l'argile des carrières de Vannes comme dans les assises ampeliteuses du Gothlandien. 95 EXCURSION GÉOLOGIQUE AU NoRD ET À L'EST DE TomBoucTrou PAR R. Chudeau:. Du mois d'octobre 1913 à mars 1915, j'ai circulé de Tom- bouctou à Taoudenni et de Taoudenni à Mabrouk, Kidal et Gao. J'ai pu voir ainsi l’Azaouad, la partie orientale du Djouf, le pays des Kounta (bassin de Bamba), le Timétrin, la partie sud de l’Adrar des Iforas et le Télemsi. J'ai pu confirmer et préciser des observations antérieures et découvrir un fait nouveau, l'existence d’un groupe volcanique à Taoudenni, à la limite du Djouf et de la Hamada El Haricha. TERRAINS CRISTALLINS. — On connaît le rôle important joué par les granites, les gneiss et les micaschistes dans l’Adrar des Iforas. Ces terrains s'étendent, tout autour de cette région élevée, en dehors de la partie montagneuse. Vers le Sud, sur la route de Kidal à Gao, j'ai pu les suivre jusqu'à l'Oued Tigirirt, près du point d'eau de Techoumaga auprès duquel apparaissent les premiers plateaux de la base du crétacé. Sur un itinéraire un peu plus à l’W., E.-F. Gautier? avait pu les suivre jusqu'à moitié chemin entre Es-Souk et Tabankort. Vers l'Ouest, J ai rencontré les mêmes terrains dans la partie orientale de la dépression du Télemsi ; ils disparaissent également sous les grès et les argiles du crétacé inférieur. Les granites se présentent parfois sous forme de dômes et donnent naissance à des régions élevées abondantes surtout sur la bordure ouest de l’Adrar des Iforas (A' Tessalit, Tirarar, Tachdaït, Ilebgan) ; fréquemment aussi ils forment des chaos gra- nitiques à relief insignifiant, ou des plaines couvertes d’arènes. Les gneiss et les schistes affleurent presque toujours sous une direction subméridienne qui donne souvent naissance à une topographie singulière, très nette au voisinage d’Es Souk ; la 1. Note présentée à la séance du 1° février 1915. 2. E.-F. Gaurier. À travers le Sahara Français, La Géographie, 1907, XV, p. 1-28 et p. 103-120 ; 1 carte géologique à 1/1 250 000, pl. r. 96 EXCURSION GÉOLOGIQUE AU NORD ET À L'ÉST DE TOMBOUCTOU carte de Cortier et Malroux' en donne une bonne indication ; pendant une vingtaine de kilomètres, on coupe d'innombrables crêtes rigoureusement parallèles, séparées par d’étroites vallées. L'une de ces vallées, la plus importante, est occupée par l'Oued Es Souk, qui coule pendant 4 km. entre deux murailles de micro- granite, hautes de 20 m. et distantes de 400 m. Les schistes reparaissent dans le Timetrin dont je n’ai vu que la partie méridionale (fig. 1). Les itinéraires du capitaine Cortier et du lieutenant Sigonney ? permettent de fixer les limites de ce petit massif qui est entouré de tous côtés par le Crétacé. Dans sa plus grande dimension du N.E. au S.W., il atteint environ 50 km. ; ses points les plus élevés, des quartzites, sont au voisinage de 800 m. ; le puits d’In Beriem est à 413 m. Les schistes s'étendent vers le N.W. dans la pénéplaine qui se trouve à l'Est de la piste Mabrouck In Ehtissane. Quelques cailloux roulés dans les Oueds indiquent la présence de Cipolins. Les schistes cristallins se rencontrent encore un peu plus à l'Ouest, entre le puits d'El Eroug (— Arouk) et Bou Djebeha, où ils forment le plateau peu élevé d'El Hadjeïrat’. On les retrouve au Tadrart qui est une crête de quartzites. Enfin le puits que l’on a essayé de creuser à Aoussy Ould Aly (à 66 km. au N. de Tombouctou) a été arrêté à quelques mètres de profon- deur par la rencontre de roches cristallophylliennes. Les mêmes roches semblent reparaître au Sud de la hamada El Haricha entre Taoudeni et Oum El Asel'; on les trouve au Nord. de la même hamada où elles forment probablement la majeure partie du sol des Erg Chache et Igidi ainsi que les régions élevées d'El Eglab, de Mecherrah et de l’Aftout. Ces mêmes terrains forment le sol de la partie orientale de la boucle du Niger et traversent le fleuve à Tosaye. Dévoniex. — Les grès horizontaux jouent un grand rôle dans le nord de la région parcourue ; les uns sont certainement créta- cés, les autres semblent beaucoup plus anciens. Je les rapporte très provisoirement au Dévonien. Ces grès apparaissent entre Guir et El M'raïti; on peut les 1. Service géographique des Colonies ; Carte de l’Adrar des Iforas, 2 feuilles à 1/5000 000, 1912. 2. Mission CorTier, 1908, 1909, 1910. 1 vol. 292 pp. Paris, 1914, p. 214 et suiv. 3. Caupgau, Note sur la Géologie du Soudan, B.S. G.F., (4), X, 1910, p. 317-332. 4. Cauneau, Carbonifère de Tazoult et d'Oum El Asel, B.S. G. F., id., p. 11-17. |A FO RENTRER CORRE NE RP Po de RE TRE ET EXC. GÉOL. AU N. ET À L’E. DE TOMBOUCTOU 97 suivre vers le Nord jusqu'aux Erouakim !, pendant 250 km. envi- ron. Ils se présentent le plus souvent sous forme de blocs de quelques mètres cubes à la surface de la plaine ensablée. Ils sont plus visibles à El M’raïti, où ils forment au Nord du puits un petit plateau et un autre plus étendu à quelques kilomètres à l'Est. À mi-chemin entre El M'raïti et In Echaie, l’oued Taman- dourirt les entaille assez profondément. WNW. 1 E SEA Adrar Tachdait E. Anou Tirarzouin 1 Timelrin 360! Ass/ar L F1G. 1. — Coupe DE TIMETRIN À L'ADRAR DES ÎFORAS. y, Granite; S, Schistes cristallins ; Ic, Infracrétacé ; c, Crétacé; en «, débris de Cardita. A In Echaïe même (fig. 2), ils sont visibles à l'Est du puits, au plateau d’'Açaba (+ 60 m.) dont on peut suivre la falaise jusqu’à Achourat. Vers le Sud-Est, on retrouve ces grès jusqu’à l'Erg Ouralé à 25 km. au N.W. de Mabrouk. $. N À'nachich Âgaba Lo Érouakim: È 334 /h, Echaie D cp 5 y4pper … Marche (PIE = d a : Re T = ossi (1 Gellara _\275 nee FS ETC ares A 03)! SO ; e AC TNT, Cite — US 250 kr. - cr F1G. 2. — Cours p'IN EcxaAïe À EL GATTARA. À, Grès anciens ; B, Calcaires blancs à silex ; C, Carbonifère ; 1, Argile (Infracréta- cé); 2, Grès (Infracrétacé) ; q, Quaternaire d’'In Echaïe ; d, Cordon de dunes. Ces grès sont surmontés par place de calcaires bleus (Nord de l'Erg Tagibé, Erg Atouila) riches en silex ; plus fréquemment on trouve à leur surface des rognons de silex et des produits fer- rugineux (El M'raïti, oued Tamandourirt). 1. Arekim, pl. Erouakim, colline; synonyme de Koudiat. Les Erouakim forment entre In Echaïe et El Gattara une région mamelonnée, large de 35 km. et où les différences d'altitude ne dépassent pas une dizaine de mètres. Cette région semble se prolonger au loin vers l'Est et l'Ouest. 16 février 1916. Bull. Soc. géol. de Er,, XV. — 7. 98 R. CHUDEAU Jusqu'à présent aucun fossile ne permet de les classer ; leur âge est encore indéterminé. Je les figure sur la carte comme devoniens surtout pour les distinguer du Carbonifère incontestable du Nord de Taoudenni. CARBONIFÈRE. — Ce Carbonifère, connu depuis le voyage de O. Lenz, forme la hamada El Haricha. Les couches calcaires violettes ou bleues dominent de beaucoup ; elles sont presque horizontales avec un léger plongement vers le Sud où elles disparaissent sous les grès crétacés. Vers le Nord, la hamada est limitée par une falaise d'une vingtaine de mètres (itinéraire du capitaine Gaillard). Les fossiles sont abondants, mais très usés. Je n'ai rien trouvé qui me permette de préciser ma note de 1910. InFracRÉrACÉ. — Dans la partie orientale du Djouf, l’Infra- crétacé est très développé ; il a déjà été signalé par Oscar Lenz et par Mussel. Dans la région Taoudenni-Telik-El Gattara, on le voit repo- ser sur le Carbonifère de la hamada El Haricha. Il est formé surtout d'assises de grès en plaques minces, avec des intercala- tions argileuses et des bancs de grès épais de plusieurs mètres, qui forment habituellement la surface des plateaux. Ces grès ont des teintes assez vives dans les tons rouges. N La chaîne du Telk 9. est en réalité un pla- teau long de 12 km. du N.W. au S.E. et très étroit; le sommet le plus voisin du poste atteint 75 m.au-dessus de la vallée; il n’est pas le plus haut de la chaine (fig. 3). Auprès et àl’W. de Taoudenni, le plateau d’'Hammou C, Calcaire carbonifère ; 1, Argiles gypsifères et Salah atteint 130 m. grès en bancs minces; 2, Grès de 3 m. de puis- au-dessus du kçar; la sance ; 3, Grès etargiles ;4, Grès en bancsépais; pénéplaine carbonifère q, Quaternaire ; À, Labradorite. Ë à ; _ atteint à son pied une vingtaine de mètres. La puissance des grès rouges est d'une centaine de mètres. Fic. 3. — Teuix. EXC. GÉOL. AU N. ET À LE. DE TOMBOUCTOU 99 A El Gattara, à la gara Lakhber et dans la partie orientale du R'nachich (fig. #4), les argiles bleues, lie-de-vin ou vertes, sont he A S. très développées à la base; elles renferment des lentilles de grès elles sont surmontées d'argile gypsifères. Une table de grès épaisse de 3 à # m. couronne le plateau. Ces grès jaunâtres sont DEN mes nette assez tendres mais deviennent À Ages ulanes led in très durs à la surface par remise gypsifères : 3, Grès (3 m.). | en mouvement de la silice. La falaise de R’nachich s'étend sur une grande longueur vers l'Ouest ; elle est continue jusqu'au Ksaïb, au delà duquel on aperçoit encore quelques plateaux. « Le plateau du Ksaïb{+ #0 m.) est formé à la surface de grès assez durs et dans le sous-sol de. grès tendres, ferrugineux, de sable légèrement argileux conte- nant un peu de muica » (capitaine Gagin, rapport inédit, 1910). Les seuls fossiles connus sont des bois silicifiés qui sont abondants, et paraissent identiques à ceux que l’on connaît d’autres régions du Sahara. M. F. Pelourde a bien voulu se char- ger de leur examen. Ces grès se continuent au Sud du R’nachich ; sur mon itiné- raire, J'ai pu les suivre jusqu'aux Erouakim dont ils forment les mamelons nord, les autres étant devoniens (?). Aux environs d'Araouan, le sol est certainement quaternaire. Les matériaux de déblais des puits indiquent des grès tendres et des argiles. Ces puits sont très profonds (Araouan, 60 m. ; Bou Djebeha, 55 m.; El Moktar, 40 m. ; Guir, 35 m.!) ; ils n’ont pu être creusés que dans un terrain tendre et peu ébouleux, dont une partie appartient peut-être à l’Infracrétacé, 60 m., paraissant une puissance bien considérable pour des alluvions. On connait aussi à 15 km. au N.W. d’Araouan des argiles bariolées qui servent à crépir les cases soignées ; elles res- semblent aux argiles de Bourem ou d’In Ehtissan. Je ne les ai pas vues en place. Les terrains infracrétacés forment la pénéplaine (fig. 5) qui s'étend entre Mabrouk et les gour Tegelmousin (près In Ehtissan). On les retouve au Sud du Timetrin, où ils affleurent dans une 1. Le puits d'El-M'raïti a 50 mètres. Il est douteux qu'il ait pu être creusé dans les grès anciens. Il est vraisemblable que, comme dans les Erouakim, les grès anciens et les grès infracrétacés sont enchevêtrés. Une étude très attentive serait nécessaire ; la distance entre les points d'eau la rend difficile. 4100 R. CHUDEAU. plaine stérile, large de # ou 5 km. ; ils sont bien datés par quelques dar ‘à Reptiles ; ils disparaissent au Sud sous des calcaires avec débris de Cardita (fig. 5). | Plus à l'Est, le même étage est visible dans le Tilemsi ; sur la piste Asslar Tachdaït, il affleure pendant 22 km. Il repose à l'Est sur les gneiss de l'Adrar et disparaît à l'Ouest sous le Crétacé. J'y ai trouvé quelques débris de Reptiles. Il semble surtout aToLlEUx 1 A Sud de l’Adrar des Iforas, j'ai rencontré Maire depuis Techoumaga sur l’oued Tan jusqu'à la falaise qui limite au Sud l’oued In Eseknam (40 km.). La partie inférieure de l'étage est constituée par des grès et des poudingues avec de rares intercalations argileuses ; la partie supérieure est argileuse. Les grès et poudingues forment, par place, des falaises (+ 4m. + 5 m.) en bordure de l’oued Tigirirt, au Sud desquelles se trouve une pénéplaine large de 22 km. suivant mon itinéraire (N.E.-S.W.) ; les argiles donnent naissance à une vaste plaine. Les couches plongent légèrement vers le Sud, leur puissance est inconnue. Je n'ai trouvé de fossiles ni dans les grès, n1 dans les argiles dont la partie supérieure représente, peut-être, le Dre moyen. Les argiles sont surmontées en concordance par des argiles et des sous à Oursins et à Nautiles. N.W. SE Mabrouk pp.) Tege/mousin Tee 20m /n Ehétissan là 3308 £ro Üurale : Uued 60 km. F1G. 5. — Coure pe MAgroux À IN Eurissaw. S, Schistes cristallins ; Ic, Infracrétacé ; 1, Argiles violettes ; 2, Grès jaunâtres; 3, Argiles et grès; 4, Argiles blanches : ;: 5, Grès jaunes ; à, b, Formations latéritiques 3 GE Quaternaire et dunes de là cuvette de Mabrouk : — Le trait épais indique la formation latéritique. Un peu plus à l'Ouest, sur l'itinéraire de Gautier, l'Infracrétacé se montre au Nord de Tabankort. Au-dessous de ce Crétacé, l'ilemsi désigne les argiles sableuses: Talak, les argiles compactes, les ne Ces deux noms se retrouvent souvent dans la toponymie saharienne. EXC. GÉOL. AU N. ET À L'E. DE TOMBOUCTOU 101 Gautier a signalé, avec doute, des grès anciens. On trouve en effet, au Sud du Timétrin comme de l’Adrar, des grès durs qui rappellent ceux des tassili du Nord, mais on ne les trouve que dans de tout petits affleurements, souvent même seulement à l’état de galets. Je crois que ce sont des parties sursilicitiées des grès infracrétacés ; 1l n'y a pas de Devonien. Créracé. — Le Crétacé est bien développé autour de In Ehtissan (fig. 5) ; il est formé à la base par des argiles sableuses plus ou moins violettes [1] bien visibles dans les puits de In Ehtissan. On les retrouve dans les grands oueds voisins dont les vallées, lorsqu'elles atteignent ce niveau, prennent une grande largeur. Au-dessus arrive un complément de grès, de sables et d’argiles bariolées. On trouve d'abord des grès jaunâtres [2], très visibles au Sud du poste : ils forment un premier plateau (+ 25 à 30 m.) couvert de formations ferrugineuses [a]. Ils sont surmontés d’argiles et de grès tendres [3] contenant des plaquettes de grès ferrugineux et des lentilles de sables épaisses de 10 à 15 em. Dans les sables, la stratification est souvent entrecroisée. Ce niveau, puissant de 10 m. est bien visible, au Nord du poste, à In Aridel et Tegelmousin. Puis viennent des argiles blanches [4], épaisses de 40 m., et des grès Jaunes ou rouges |5]| bien visibles à In Aridel et à 4 km. au Sud du poste. Des grès latéritiques [b] forment la table de ce second étage de plateau qui domine les vallées de 90 m. Je n'ai pas trouvé de fossiles en place dans cet ensemble, mais dans les oueds on trouve des phosphorites à. peine roulées qui paraissent contenir des débris osseux. La gara Bihel, au Sud de Mabrouk, m'a paru avoir, au passage, la même constitution. Ce Crétacé de In Ehtissan ressemble à celui de Bourem et du Tondibi ; sur la rive droite du Niger, un peu en amont de Gao, on trouve des formations analogues. Il est probablement l'équivalent des grès et argiles du Niger que l’on peut suivre de Niamey à Tahoua et qui représentent le Crétacé moyen. Ces formations sont lagunaires plutôt que marines. La région d’'Asslar donne une coupe plus intéressante (fig. 6). Au-dessus des argiles infracrétacées du Tilemsi, on trouve d'abord des grès tendres [1], jaunâtres, qui sont peut-être l'équi- valent des couches de In Ehtissan. Ces grès se retrouvent à une vingtaine de kilomètres à l'Ouest d’Asslar’, Ils sont surmon- 102 R. CHUDEAU tés par des lumachelles à Ostrea visibles en de nombreux points entre le Tilemsi et Asslar, et que l’on retrouve aussi à l'Ouest. Ces lumachelles forment deux banes principaux séparés par des grès tendres blancs ou jaunes. Le banc RANCE est parfois sur- monté de calcaires récifaux. Viennent ensuite des grès assez durs [3], lustrés qui forment la base de la falaise à l'Ouest d’Asslar’. Asslar Frc. 6. — CRÉTAGÉ D'ASSLAR’. Ic. Infracrétacé ; 1, Grès tendres (Crétacé moyen) ;2, Argiles et calcaires lacustres ; 3, Grès; 4, Calcaires à Nautiles; d, Dunes. A la partie supérieure de cette falaise ap paraissent des marnes et des calcaires {4} à Nautilus, Lucina, Oursins, etc. qui forment la table d'un plateau assez odhe C'est le Crétacé supérieur. Au Sud de l’Adrar des Iforäs, le Crétacé nt à l’oued je Eseknam (fig. 7). La falaise qui limite au Sud la vallée de cet oued, montre à la base un banc calcaire avec débris de Cardita, peu visible sous les éboulis. Puis viennent des argiles jaunes EN'E WS.W Oued !m Ésekn3m ( +10 b Are Anou /n Ejs Oued Teousoursrs - 26 km. F1G. 7. — LE CRÉTACÉ AU SUD DE L'ADRAR DES IFoRAS. 1, Calcaires à Cardites (a, masqué par les éboulis) ; 2, Argiles jaunes ; 3, Argiles blanches à Oursins ; 4, calcaires à Nautiles et grandes Lucines ; 5, Calcaires récifaux ; b, Formation latéritique. qui reparaissent à In Eïs, surmontées d'argiles blanches à Oursins (Hemiaster sudanensis BATHER) qui se montrent en trois 1. Les roches signalées à Rezaf (B.S. G.F., (4), X, p. 325) sont bien certainement crétacées,. EXC. GÉOL. AU N. ET A L’E. DE TOMBOUCTOU 103 ou quatre points au Sud de la falaise dans de petites vallées. Au-dessus les calcaires à Nautilus et Lucina sont-visibles sur de larges surfaces. Ces calcaires sont surmontés de lentilles de calcaires anfractueux, probablement récifaux!. A quelques kilomètres à l'Est des plateaux hauts de 15 à 20 m., couverts de débris latéritiques, reposent sur le calcaire à Lucina ; on les retrouve à Anou Ineïs et à Faz en Faz; je n’ai pu y voir que des argiles, des grès et des calcaires plus ou moins transformés en produits ferrugineux. Toutes ces couches plongent légèrement vers le Sud où elles disparaissent sous les argiles du Télemsi qui sont quaternaires et -masquent le sol d’Argabech à Gao. Au delà du Niger on retrouve le Crétacé moyen*. La coupe de l’Adrar Tigirirt (B. S. G. F:, 1913, p. 176) est analogue à celles d’Asslar’ Ft d'In Eseknam. On stÉORUE aussi les mêmes niveaux à Tabankort*. Je n'insiste pas sur l'importance de la falaise crétacée qui contourne l’Adrar des Iforas ; Cortier l’a décrite avec soin et a bien montré son importance géographique. On sait que le Crétacé forme une large auréole autour des terrains anciens du Sahara central. On y peut distinguer jusqu’à présent trois groupes principaux. A la base, des formations lagunaires (grès et argiles du Tegama, grès à dragées, etc.), qui couvrent d'énormes surfaces. On n'y connaît comme fossiles que des bois silicifiés (Conifères) et des débris de Reptiles jusqu’à présent indéterminables. Leur âge reste encore mal défini. Le Crétacé moyen, à fossiles marins, est connu dans le Tadmait et le Tinr’eït ainsi qu'entre Asamaka et Tenekart, et vers Tamaïa. Dans le Damergou, on a recueilli des Vascoceras. A l'Ouest de l'Adrar des Iforas, ces ‘fossiles marins font défaut et le Crétacé moyen y semble représenté par des formations lagunaires. Le Crétacé supérieur marin est plus répandu et on le trouve à l'Ouest de l’Adrar dans le bassin de Bamba et beaucoup plus au Nord. On le retrouve peut-être à Bilma (Nœtlingia Monteili). 1. C'est ce que les indigènes appellent « Terrecht ». Cortier (Mission Cortier, p. 196 et 40) en a montré la grande extension. Il semble que ces récifs se pré- sentent à plusieurs niveaux. 2. Ce relèvement des couches à Gao et Bourem est en relation avec les schistes de Tosaye. 3. Comsemoret, Bull. Com. Afr. fr., 1909, Supp., p. 20-29. 104 R. CHUDEAL Il y aurait donc au Sahara central deux transgressions créta- cées, l'une à la base du Cénomanien, pénétrant jusqu'au voisinage de Zinder et rejoignent le golfe de Guinée ; l’autre, au Crétacé supérieur, s'étendant davantage vers l'Ouest jusque dans le bas- sin de Bamba et le tanezrouft d’Ouallen. QUATERNAIRE. — Dans la région étudiée, les formations qua- ternaires sont très développées. Il y a beaucoup de dunes; elles forment le plus souvent de très longues trainées que l’on peut suivre pendant des centaines de kilomètres et qui sont pour la plupart allongées parallèlement au vent dominant. Les dunes perpendiculaires au vent, qui sont la règle sur notre littoral, paraissent une rare exception au Sahara ; les barkanes, où l’on a voulu voir la forme théorique et typique de la dune semblent être une forme accidentelle dont l’origine est encore obscure. Dans le Sud, les dunes sont mortes ; les dunes vives re com- mencent qu'au Nord d’une ligne jalonnée par In Ehtissan et El Moktar. Bien que les dunes orientées soient de beaucoup les plus fréquentes, il existe une série de dunes non orientées, à structure confuse, qui forment au Nord du Niger une bande, large d'une trentaine de kilomètres vers Tombouctou et qui à l'Est de la ligne Anechay-In Ehtissan couvre la majeure partie des pays Kounta (Bassin de Bamba) . Mentionnons encore la grande rareté des dunes dans la partie orientale du Djouf qui forme cependant une dépression marquée. Cette rareté est probablement en rapport avec l’absence de fleuves importants ; 1l y avait peu d’alluvions à remanier. Je n’insiste pas sur ce point, d'ordre plutôt géographique. Les salines de Taoudenni sont un simple chott. Elles ont déjà été décrites ?. Les alluvions anciennes méritent un peu plus de détail. À 500 m. en amont du puits, l’oued El Gattara présente pen- dant 1 km. une succession de rapides amenant une dénivellation de 5 à # m. Les formations quaternaires y sont développées. On y observe (fig. 8) : 1. Mission ConTier, p. 201 et suiv. 2. NieGer, Bull. Comité Afr. fr., 1907, S, p. 173; La Géographie, 1907, XVI. — Mission ConTiEr, 1914, p. 137, EXC. GÉOL. AU N. ET A L'E. DE TOMBOUCTOU 105 1. Tufs anciens à 5 m. au-dessus de l’oued; ces tufs contiennent de grands Mollusques (Planorbes et surtout Mélanies) ;ilscouvrent d'assez grandes surfaces sur les rives de l’oued et de ses petits affluents. ; 2. Argiles grises commençant au niveau de l’oued ; elles contiennent une petite faune assez riche (Hélix, Planorbes, Physes, Lymnées) ; les Melania y sont peu abondants et de petites tailles. Quelques veinules de lignites sont intercalées dans ces argiles ; j'y ai trouvé aussi une pointe de flèche, peut-être en place. 3. Tufs calcaires, À m. 20 au-dessus de l’oued, reposant sur les argiles. Grandes formes comme dans 1. Les blocs de calcaire carbonifère qui affleurent dans les rapides sont couverts de concrétions calcaires. Ces rapides expliquent le puits d'El Gattara (— 4 m.); à leur pied, le lit profondément affouillé a pu être rempli d'une couche d’alluvions assez épaisse pour permettre l'accumulation de l’eau. FiG. 8. — EL GaTrara (500 m. en amont du puits). 1, Tufs anciens ; 2, Argiles grises ; 3, Tufs ; h, Calcaire carbonifère ; a, Pente couverte d’éboulis. Dans l’oued Telik, au voisinage du puits, on trouve des formations analogues aux argiles grises n° 2, reposant sur les argiles lie-de-vin gypsifères de l’Infracrétacé. Un peu au Sud du puits, auprès d’un plateau, ces argiles, épaisses de 1 m. 50, sont dans leur partie supérieure durcies par des imprégnations calcaires qui forment des concrétions surtout autour de racines ; ce point a toujours été sur le bord de l’oued. Au Nord des puits, en amont de la gorge de Telik, entre les argiles infracrétacées et les argiles grises quaternaires, s’intercale une couche gypso-calcaire qui couvre une large surface, et déborde au loin les argiles à Mollusques ; elle est probablement la trace d’un chott. Des formations semblables se trouvent en un grand nombre d’autres points. Entre Taoudenni et El Gattara il y a lieu de 106 R. CHUDEAU signaler encore de grands bas-fonds argileux, des gaad, qui semblent desséchés depuis peu de temps. Celui de l’oued Dassa mesure 12 km. du S.E. au N.W. avec une largeur de 2-3 km. ; les Mollusques dominants sont des Corbicules. Celui de Kessert Gani semble avoir une quinzaine de kilo- mètres dans tous les sens. J’y ai trouvé des débris de Crocodiles (dents et plaques dermiques). L’un de nos guides, Denna, âgé d'une soixantaine d'années, affirme que, dans son enfance, il existait au S.W. de ce gaad une mare avec des Poissons. L'aspect du pays n’y contredit pas ; il existe encore au voisinage du point signalé de nombreux Tamarix très verts indiquant que l’eau n AT pas loin, et la surface du gaad est crevassée comme celle d'un marais à see ; il semble qu’un assez petit nombre d'années doivent suffire aux apports éoliens pour combler ces crevasses: qui sont encore vides. Ces marais sont certainement beaucoup moins anciens que la sebkha de l’oued Botha par exemple où le vent a eu le temps d'enlever tous les matériaux meubles laissant sur la roche uni- quement les gros graviers et les galets. La faune malacologique de ces deux gaad est assez pauvre ; les alluvions des petits oueds qui y bo diet sont au contraire extrêmement riches en Gastropodes. RES Ils semblent en relation avec les argiles infracrétacés. Entre le R'nachich et In Echaïe, les dépôts quaternaires avec Mollusques sont fréquents; quelques-uns correspondent à de petits oueds, la plupart semblent être des dépôts de mares. Un seul mérite une mention spéciale pour son étendue ; il est bien visible au Nord de l’Erg Tagibé sous lequel :1l disparait: je l'ai vu en deux points, à Ech Eten Lakhah (c'est un groupe de tombes) et à 5 ou 6 km. plus à l'Ouest sur l'itinéraire du retour. On y observe des sables argileux et des bancs calcaires avec Physes, Planorbes et Limicolaria. Ce dernier genre disparait à quelques kilomètres au Nord (vers 21°4). L'intérêt de ce Quaternaire de l'Erg Tagibé est qu'il est dans la partie la moins élevée du plateau et qu’il appartient probable- ment à la vallée de l’oued Tamanracet qui prend sa source dans l'Abaggar à 1000 km. à l'Est. On l’a suivi jusqu’au voisinage de Tagnout ; de ce puits à Ech Chaïf Lakhah (200 km.), son cours est inconnu ; cependant en décembre 1913, en poursuivant un rezzou, le lieutenant Richard a rencontré, à 150 km. environ au N. d'Achourat la vallée d’un grand oued. Dans la daya d’In Echaïe (10 km. de diamètre), le Quaternaire a une dizaine de mètres de puissance au moins ; 1lest surtout EXC. GÉOL. AU N. ET À LE. DE TOMBOUCTOU 107 constitué par des argiles blanches pulvérulentes, le « tir » des maures avec des bancs calcaires. La faune malacologique y est très riche et il y a lieu de mentionner le genre Helix! qui semble y atteindre sa limite sud dans cette région (20°4). D'après les guides, In Echaïe est un bassin fermé ; il est certainement à une altitude très basse (270 m.) qui semble confirmer cette indication. Toutefois le Quaternaire y a été très attaqué par l'érosion et forme à l'Est du puits un plateau haut de 8 m.; d’autres traces de berges sont visibles, qui ne peuvent guère s’expliquer que par des épisodes fluviaux. | Des dépôts quaternaires importants, analogues à ceux d'I Echaïe, se rencontrent encore à Asslar’. En plus de ces dépôts il y a lieu de noter que dans l’Azaouad, les Mollusques sont communs dans tous les oueds. Tous les itinéraires mentionnent leur fréquence. Autour d'Araouan, leur répartition sur le sol semble indiquer qu'autrefois de nombreux fmarigots et de nombreuses mares couvraient le sol ; l’hydrographie du pays aurait été analogue à celle que l’on observe autour du lac Debo, où le Niger présente des bras nombreux (delta intérieur du Niger). Certaines parties de la Sologne, au sol d'argile et de sable, présentent encore un aspect analogue. A cette abondance de Mollusques subfossiles dans l’Azaoud et les régions voisines, fait contraste leur absence à l'Est ; d'Asslar à Kidal et Gao (480 km.), je n'en ai pas vu un seul bien que le pays soit encore maintenant relativement humide. Rocues ÉRuPTIVES. — Entre El Gattara et Taoudenni, les roches éruptives récentes jouent un rôle considérable. Les roches, toutes de la même famille, sont une labradorite andésitique passant par- fois à la diorite. J'ai noté, au voisinage de mon itinéraire, trois centres prin- cipaux d’éruption. Le plus à l'Ouest est à mi-chemin de Telik et de Taoudenni, près des têtes de l’oued Lagueilat ; je n'ai pas pu savoir son nom. Le second est à Telik même, à 1 km. à l'Ouest des puits (Guelb Zegrara). Le troisième est à moitié route de Telik à EL Gattara (Guelb Niémelou). Je n'ai pu les voir qu'en passant et ils m'ont paru former des dômes entourés de dykes rayonnants s'étendant au loin. Cette structure avait frappé les indigènes qui ont comparé le troisième à une fourmilière et les dykes aux chemins qui y conduisent (Nemel — fourmi). 1, C’est le sous-genre Jacosta. 108 R. CHUDEAU Les coulées sont peu développées et je n'ai pas vu de ciné rites, ni de bombes. Les dykes traversent le Carbonifère et l'Infracrétacé qui sont métamorphisés sur une faible épaisseur. Les eaux des puits de Telik et de Taoudenni sont peut-être légèrement thermales. Voici les températures observées (janvier 1914) : EL Gattara, puits — 4 m., température de l’eau 2693 ; températures extrêmes de l'air +695 et + 28°; Telik, puits —2,50, température de l’eau 27°6 ; température de l'air 10°5 et 2893 : Taoudenni, puits — 6 m. , température de l’eau 27, température de l'air go et 29°. Le minimum observé dans code région, le 30 décembre 1913 est + 3°2 ; la température moyenne du Djouf, en janvier 1914, a été voisine de + 15°. . L'eau des puits profonds d’Arouan (— 60 m. ) et d'El Moktar (— 40 m.) est à 28° qui doit dépasser de 1° environ la moyenne annuelle de la région d’Araouan. Il est difficile de dater ces éruptions ; elles sont nettement post infracrétacées, mais certainement beaucoup plus jeunes. L'étroit plateau de Telik tt 2 3 sim Semble être soutenu par un . - 1? Dour dyke de labradorite que 1 on ne voit affleurer aux deux ex- # fer . trémités. En un point, auprès ï de l’ancien poste, ce dyke ! ET se montre à 65 m. au-dessus Na À de l’oued. Cette profondeur \ Æéraine Wfracréticée de l'érosion nous reporte au 1 delà du Quaternaire, peut- Ko À . 4 Cine Ke être au Miocène supérieur. Mais ils’agit peut-être d'une simple apophyse du dyke que l'on voit au-dessous du poste (fig. 3). Dans tous les autres points que J'ai vus, les dykes ne sont entaillés F1iG. 9. — TERMINAISON DE L'OUED AMAGUE par l'érosion SENS 10 à A AGUEILT NEMADI. 15)me D'autre part, l’incohérence du réseau hydrographique semble indiquer des remaniements récents du relief. L'oued Amague', après un cours de 50 km., vient buter à 1. Dans l'oued Amague et ses affluents, l’asbeste est Commune; je ne sais d'où elle provient. £ ‘EXC. GÉOL. AU N. ET À L'E. DE TOMBOUCTOU 109 Agueilt Nemadi dans l'angle de deux dykes qui se coupent (fig. 9). À moins de ! km.au Nord, un autre oued traverse une des coulées ; quelques cent mètres plus loin, un troisième oued vient mourir dans un bas-fond. Entre ces trois ouedsil n’y a aucun relief, aucune roche dure. Même au Sahara, la capture devrait être assez rapide. | C’est cet exemple que J'ai le mieux vu, mais presque tous les oueds de la région présentent des faits analogues ; ils se terminent dans des bas-fonds et malgré leur proximité sont sans lien entre eux. La pente moyenne du pays n’est cependant pas négligeable ; d'El Gattara à Taoudenni (120 km.), la différence d'altitude est d’une centaine de mètres. Au groupe volcanique de Taoudenni est probablement liée la longue falaise du R’nachich ; la partie orientale du Djouf est une fosse d'effondrement qu’elle limite au Sud !. L'’érosion a sans doute fait reculer un peu la falaise, mais ne peut expliquer son origine ; il ny a, dans le Djouf oriental, aucune rivière importante. La faille doit se trouver entre Lakhber et le R’nachich (fig. 2). Si vraument l'oued Tamanrace a bien le cours que j'ai indiqué à propos du Quaternaire, ce serait encore une preuve de la jeu- nesse relative des accidents tectoniques qui ont donné naissance au Djouf. Ce grand fleuve passe à une centaine de kilomètres seulement au Sud du R'nachich; ses petits affluents, nés dans les Erouakim, en sont à une quarantaine de kilomètres. Les phénomènes volcaniques de Taoudenni auraient eu une existence assez longue. Le volcan saharien le plus proche de Taoudenni est, jusqu’à présent, In Zize qui en est distant de 750 km. Les roches d’In Zize sont des rhyolithes. Ni à Taoudenni, ni à In Zize, on ne con- naît de roches alcalines. TecroniQue. — Dans les pays plats d'architecture tabulaire, la tectonique est assez difficile à élucider en l'absence de cartes détaillées et d’altitudes précises. J'ai déjà indiqué antérieurement que depuis Zinder, le Crétacé du Soudan formait un synclinal peu marqué dont les parties basses se trouvent au voisinage du méridien de Gao (B.S.G.F., 4, XIII, 1913, p. 176). 1. Un tremblement de terre a été signalé à Tombouctou, dans la nuit du S au 9 novembre 1905, vers 2 heures du matin. Les secousses N.-S. ont duré 4 ou 5 secondes : pour les indigènes un peu âgés, ce phénomène n’a pas été une nou- veauté.R.P.Courreirre, Annuaire Socislé météorologique de France, 1906, t. LIV, p. 105. 410 R. CHUDEAU Un chapelet d’anticlinaux forme un accident mieux marqué ; q il ramène au jour les schistes cristallins du Timétrin, d'El Hadjeirat et du Tadrart; son axe est sensiblement E.N.E.-W.S.W. Crelace ZZ De vonren ? | | /nfracrelacé = Jéisles Css A a A 0 > +++ = f; . ++++ 2, ou, ES / Callars Carbanifere Granite Rte A'n2ChIC == Volcaen e De RAS A \ ù Vued Tzmanracet Ÿ 7zonout Achourst SZ ps] À. Tir'ar'ar a GG Mabrouck|| FAI AS SLRREUEU Sa 2222 e XS JU TS QU Fr à + Araouan 1 = (a 3 Le EN ï . so. Bou Vebeha f 2 Z $ El Hadjeï al er S Eghnet K JS k \É] Ereug EC \ Fa BASSIN DE = Aoussy Ould AY Ke Tebankofl \ nr \ Dareo, | Tadrart < BA MBA \ \ Bemba a Bourerm Tombouctou le Fic. 10. — Esquisse GéoLoGiQuE pu SanarRA au N. pe Tomsoucrou. — 1/6000 000. Il marque la limite du bassin de Bamba, où le Crétacé forme une demi-cuvette synclinale entre le Timétrin et le Télemsi. J'ai indiqué antérieurement (Sahara Soudanais, 1909, p. 11), d'après Mussel, que le calcaire carbonifère de la hamada El Ha- EXC. GÉOL. AU N. ET A L’'E. DE TOMBOUCTOU a richa reposait sur les schistes anciens, sans interposition de Devonien. Le même fait semble exister plus au Nord. Les explorations récentes des méharistes algériens dans l’Ouest de la Saoura', ont montré que l'Erg Chach et l'Erg Igidi reposent sur les schistes ; le massif montagneux qui les sépare est formé de granites (EI Eglab), de schistes et de quart- zites (Mecherrah, Aftout). Entre l'Igidi et l’oued Draa on retrouve le Carbonifère en couches horizontales : on le retrouve encore à Oum El Gueddoum (S.W. de l’Igidi), à Boubout (Menakeb) ainsi qu'à 40 km. au Sud de ce puits (lieutenant Nivelle) ; il est également connu dans l'Est du Chach, à Rezegallah, où il est horizontal (E.-F. Gautier). Les grès devoniens, en couches inclinées, parfois minéralisées (cuivre), forment entre la Saoura et l’Igidi trois chaînes paral- lèles N.W.-S.E., qui commencent au voisinage de Touat (djebel Heïran) et ont été suivies jusqu'à la Daïa Daoura, aux confins du Maroc. De ces trois chaînes (chaîne d'Ougarta, Kahal de Tabelbala et djebel bent Touadjin), la première est la mieux connue ; E.-F. Gautier y signale un pygidium d’'Homalonotus et des Clymenia (Sahara Algérien, 1908, p. 180 et suiv.). A l'Est de ces chaînes, le Carbonifère (djebel Béchar, etc.) est plissé ; il est horizontal à l'Ouest. Ces chaines forment donc la limite des plissements hercyniens, à l'Ouest desquels, sur une grande surface, le Carbonifère repose en transgression sur les Schistes cristallins. On sait que du Niger à l’Aïr, les isogones magnétiques pré- sentent une forte inflexion vers l'Est. La carte de Villatte met bien ce fait en évidence ; les observations de la mission du che- min de fer transafricain (1912) l’ont largement confirmé?. Le Service géographique de l'Afrique occidentale a observé aussi des anomalies au Sud de l’Adrar des Iforas. En 1915-1914, dans la région volcanique de Taoudenni, j'ai noté 1. Fixe SainrTe-Mart£. Dans l'Ouest de la Saoura, Bull. Com. Afr. fr., 1905, XV. — Musser. Observations géologiques faites du Touat à Taoudéni, Bull. Com. Afr. fr., 1907, XVII. — Cancer. Dans les Ergs El Atimin et Igidi, Bull. Com. Afr. fr., 1911, XXI. — Manrrix, Reconnaissance de la région S. et W. de l'Erg Igidi Bull. Soc. Géogr. d’Alg., 1913, XVIII ; Reconnaissance dans la région Tinjoub- Tinfichi, Bull. Soc. Géogr. d'Alq., 1914, XIX, 2. Viscarre. Contribution à l'étude du magnétisme terrestre dans le Sahara. La Géographie, 1912, XXV, p. 179-184. — Niecer. Résultats scientifiques de la mission du Transafricain, La Géographie, 1914, XXIX, p. 73-113. 112 R. CHUDEAU des perturbations fort nettes, comme il fallait s’y attendre. Il m'a semblé aussi qu'entre In Echaïe et El Gattara, la déclinaison variait rapidement ; je n’ai pu faire que des mesures grossières. Il est probable que la zone d’accidents tectoniques que j'ai signa- lée entre le Niger et l'Aïr (B. S. G. F., 1913, p. 181) se prolonge vers l'Ouest dans le Nord de l’Azaouad, toujours en relation avec des anomalies magnétiques. Le Compte Rendu des Séances n’est pas réimprimé dans le Bulletin proprement dit. Le Compte Rendu sommaire des Séances comprend les présentalions d'ouvrages, analyses, résumés très courts et observations aux diverses communications, faits en séance ou adressés par la poste. Le Bulletin ne renferme que les notes et mémoires détaillés, présentés en séance. En conséquence les Cahiers des Comptes Rendus som- maires des séances doivent être conservés. Ils peuvent être, en fin d'année, reliés à part ou avec les fascicules du Bulletin. Des tables sont fournies à cet effet. Les comptes rendus sommaires paraissent, en général, dans les quinze jours qui suivent la séance. Deux pages au maximum sont accordées aux notes originales. Une demi-page (petit texte) est accordée aux observations ou -rectifications à une communication quelconque. Un tiers de page est accordé pour les présentations d'ouvrages imprimés. Ces limites comprennent IE titres et les notes infrapaginales. La page est de 42 lignes d'environ 60 lettres chacune. Les inter- valles entre les mots et les signes comptent comme une lettre. Les auteurs doivent déposer, à l'issue de la séance,les notes manuscrites concernant leurs communications pour le compte rendu sommaire. Les membres qui ont pris part à des discussions verbales en cours de séance et qui désirent qu'il en soit fait men- tion sont invités à rédiger ces observations ef à les remettre au secrétaire, autant que possible séance tenante. Le Secrétariat ne garantit, dans aucun cas, la publication lifée- rale et in extenso des notes remises. Les auteurs peuvent indiquer les passages de leurs communications pouvant être supprimés sans inconvénient en cas de nécessité. Zles{ toujours préférable de ne remettre que des résumés très concis. Les notes et mémoires étant mis en composition aussitôt leur dépôt, les auteurs ont donc loul intérét à remettre leurs manuscrits complets au moment méme où ils font leurs communications orales ou écrites. L’impression de tout manuscrit insuffisamment lisible ou incomplet est aJournée et le manuscrit renvoyé à son auteur. x TABLE DES MATIÈRES (TOME XV, Fasccuze 1-2). Pages Général de Lamothe. __ Les anciennes nappes alluviales et les terrasses du Rhône et de l'Isère dans la région de Valence (pl. 1)............................ 3 J. Bergeron. —_ Soufre natif dans les calcaires carbonifères (petit granit) de Soï- gnies (Belgique)..... D RSA ERREUR PE CS RL DAS ee Eee PR 90 A. Chudeau. — Excursion géologique au Nôrd et à l'Est de Tombouctou(à suivre). 95 MACON, PROTAT FRÈRES, (MPRIMEIRS Le gérant de la Soc. géologique : L. MEMn. BULLETIN ; DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 Mars 1830, A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE} PAR ORDONNANCE DU 3 AVRIL 1832 QUATRIÈME SÉRIE TOME QUINZIÈME FAscICULE 3-4 Feuilles 7-13. —— Planche II: Avec 13 figures, dans le texte SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 28, rue RÉRE Me VI 1915 PUBLICATION MENSUELLE EXTRAITS DU RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE A A ART: 2. — L'objet de la Sociélé est de concourir à l'avancement de la Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la. France, tant en lui-même que dans ses rapports avec les arts industriels et l'agriculture. LUS 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Fran- çais etles étrangers peuvent également en faire partie. Il n'existe aucune _ distinction entre les membres. Arr. 4. — Pour faire partie de la Société, il faut s’être eu présenter dans une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation # et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président: Arr. 38.— La Société tient ses séances habituelles à Paris, de Apres à Juillet. Arr. 39. — La Société se réunit déux fois par mois (le 1°" et le 3° lundi du mois). | ART. 42. — Pour assisler aux séances, les personnes étrangères à la Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. Arr. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire devant elle aucun ouvrage déjà imprimé. | 4 Arr, #8. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. Arr. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiendra une ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été pr éalablement déterminé. Arr. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Société est re gratuitement à chaque membre. si ART, DD. — Il ne peut être vendu aux personnes étrangères à Je Société qu’au prix de la cotisation annuelle. Arr. 58. — Les membres n'ont droit de recevoir que les oies des: années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation. Toutefois, les volumes correspondant aux années antérieures à leurentrée dans la So- ciété leur sont cédés, après décision spéciale du Sons et conformément à un‘ tarif déterminé. Arr. 60. — Quelle que soit la longueur des notes où mémoires insérés. au Bulletin, les auteurs pourront en faire fairé à leurs frais un tirage à part. a Arr. 13. — Chaque membre paye: 1° un droit d'entrée ; 2 une cotisation annuelle?. Le droit d'entrée est fixé à la somme des 20 francs. ’ La colisalion annuelle est invariablement fixée à 30 francs. La colisation annuelle peut, au choix de chaque membre, étre remplacée par le versement en:capilal d'une somme firée par la Société en assemblée générale (400 francs). Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont Se ou légué à la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle (minimum : 4000 francs). 1. Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne connai- traient aucun membre qui püt les présenter v’auront qu'à adresser une demande au Secrébariat, en exposant les titres qui justifient de leur admission. 2. Néanmoins sur la demande des parrains les. nouveaux membres peuvent n'acquiller, la première année, que leur droit d'entrée, en versant la somme de 20 fr. Le Comple Rendu sommaire des séances de l'année courante leur est envoyé graluilement; mais ils ne recoivent le Bulletin que la deuxième année et doivent alors payer la cotisation de 30 francs. Ils jouissent d’ailleurs des autres droils el privilèges des membres de la Societé. 143 LA TECTONIQUE DU MASSIF DE LA SAINTE-BAUME par Émile Haug :. PLancue II. On désigne généralement sous le nom de chaîne de la Sainte- Baume une crête dissymétrique, presque rectiligne, qui s'étend, sur une longueur d'environ 12 km., avec une direction W. S. W.- E.N.E.,. du pic de Bretagne au pic de Saint-Cassien. Son front nord forme une falaise abrupte, au pied de laquelle se trouve la célèbre forêt et l’ancien couvent de la Sainte-Baume. Il domine le plateau du Plan-d’Aups, qui, à son tour, est limité au Nord par un escarpement. Le flanc méridional de la chaîne descend, par contre, en pente douce vers le Sud. La crête forme le centre d’un massif assez étendu, qui comprend des chaïînons d'altitude et d'orientation variées et qui peut être désigné sous la dénomination de massif de la Sainte-Baume. Ses limites natu- relles sont, au Sud, le cours supérieur du Gapeau, les plaines de Signes et de Chibron, le vallon de Croquefigue, la plaine de Cuges et le col de l’Ange ; à l'Ouest, la plaine de Gémenos et la moyenne vallée de l'Huveaune ; au Nord, la haute vallée de l'Huveaune, moins la région des sources, le col de la Sambuc et la plaine de Rougiers ; à l'Est, le vallon de Saint-Julien, le col de Mempenti, la dépression de Roquebrussanne et le vallon de Méounes. Toutefois, je n'ai étudié, dans le présent mémoire, que la partie du massif située sur les feuilles d'Aix et de Marseille de la carte au 1/80 000, réservant pour un travail ultérieur la description détaillée de la partie beaucoup moins importante située sur les feuilles de Draguignan et de Toulon. Un quart environ de la région ainsi délimitée fait partie du département des Bouches-du-Rhône (communes d’Auriol, Roquevaire, Géme- nos, Cuges), tout le reste appartient au département du Var (communes de Nans, Saint-Zacharie, Plan-d'Aups, Riboux, Signes, Mazaugues). La géologie du massif de la Sainte-Baume, si l’on fait abstrac- ton d’un travail déjà ancien de Coquand (1) ?, a été surtout étu- 1. Note présentée dans la séance du 21 juin 1915. 2. Les numéros entre parenthèses renvoient à la Bibliographie placée à la fin de l'Introduction. 16 février 1916. Bull: Soc. géol. de Er., XV. — 8. 114 ÉMILE HAUG diée par Marcel Bertrand, qui lui a consacré deux notes (2, 3), reproduites presque textuellement, bien qu'avec quelques com- pléments, dans son mémoire posthume (6), tandis que le Livret- Guide, publié à l’occasion du 7° Congrès géologique international (11), renferme de nombreuses observations qui ne figurent pas dans ces premiers travaux et une nouvelle interprétation, très. sommairement exposée, de la tectonique du massif. C’est égale- ment à Marcel Bertrand que sont dus les levés géologiques . de la partie du massif située sur la feuille de Marseille, alors que la partie qui se trouve sur la feuille d'Aix avait été anté- rieurement levée par M. Louis Collot. Je tiens à rendre hom- mage ici à l'exactitude avec laquelle mon excellent collègue de l'Université de Dijon a figuré sur cette feuille les lambeaux de recouvrement des environs d’Auriol et de Saint-Zacharie. Dès 1910, mon regretté maître M. Michel-Lévy, qui m'avait confié, Dies années. auparavant, la revision de la feuille de Toile de la Carte géologique au 1/80 000, avait pris la décision de me charger également de la revision des parties attenantes des feuilles de Draguignan, d’Aix et de Marseille, m'autorisant à étendre mes recherches à tout le massif de la Sainte-Baume. Je reconnus bientôt la nécessité de ne pas me borner à une revision de la première édition et d'entreprendre des levers nouveaux, aussi détaillés que possible. Le pe de la Carte géologique ayant été autorisé en 1913 par le Ministre des Travaux publics à publier, à titre d'essai, un certain nombre de fewlles géologiques au 1/50 000, basées sur la nouvelle Carte de France à cette échelle, dressée par le Service géographique de l'Armée, M. Termier voulut bien me confier la tâche extrêmement intéressante de continuer, sur cette nouvelle base topographique, mes levers dans le massif de la Sainte-Baume, commencés sur l’ancien 50 000° en hachures. Je tiens à exprimer ici toute ma reconnaissance à l’éminent direc- teur du Service de la Carte géologique pour l'intérêt qu'il n’a cessé de témoigner à mes études dans la Sainte-Baume. Il a bien voulu en particulier m'autoriser à publier dans les Mémoires pour servir à l'explication de la Carte géologique le résultat de mes recherches. La présente note n’est qu’une première ébauche de ce travail. Pour la partie du massif de la Sainte-Baume située sur la feuille d'Aubagne de la nouvelle Carte de France, j'ai eu à ma disposition, dès le début de 1913, une épreuve avant la lettre de cette feuille, que j'ai fait agrandir par la photographie au 1/25 000. Grâce à l’obligeance de M. le général Bourgeois, direc- LA TECTONIQUE DU MASSiF DE LA SAÏNTE-BAUME A5 teur du Service géographique de l'Armée, que je prie de vouloir, bien agréer mes plus vifs remerciements, j’ai eu en outre la chance exceptionnelle de pouvoir meservir, pour la partie du massif située sur la feuille de Cuers, des levés originaux au 1/10 000. J'ai pu me rendre compte à l'usage de la valeur inestimable que ce nouvel instrument de travail présente pour le géologue. J'ai consacré tous les ans, depuis 1911, concurremment avec mes levers dans les environs de Toulon et d'Antibes, un nombre toujours croissant de tournées à l'étude détaillée du massif de la Sainte-Baume. J’ai eule plaisir d’être accompagné dans quelques- unes de mes campagnes par plusieurs de mes plus dévoués collaborateurs du Laboratoire de Géologie de la Sorbonne, M. A. Lanquine, M. Léon Lutaud et Mile Juliette Pfender, licen- ciés ès sciences naturelles. Je leur dois mainte observation nou- velle, mainte suggestion utile. J’ai eu, cette année même, l’heu- reux privilège de pouvoir soumettre à mon collègue et ami M. W. Kilian, dans une course commune, quelques-uns des points Îles plus controversés de la région et j'ai eu la grande satisfaction de le voir souscrire entièrement à mes conclusions. J'ai publié, depuis 1911, dans les Comptes Rendus de l'Aca- démie des Sciences (14, 16, 19,23, 24%, 27, 31) et dans le Bulletin de la Carte géologique (17, 21, 32), une série de notes prélimi- naires, relatant mes principales observations. Le présent travail en est le développement. Il contient encore d’assez nombreuses lacunes. J'aurais peut-être attendu pour le publier des temps moins troublés, si le dernier fascicule de notre Bulletin, paru en mars 1915, ne renfermait une note de M. J. Repelin (34), d'une forme tout à fait insolite, destinée à mettre en évidence les points sur lesquels les observations de notre confrère de Marseille dans la région provençale sont en désaccord avec les miennes. Si les divergences avaient porté uniquement sur des questions d'interprétation, je me serais abstenu de poursuivre une discus- sion sans grand intérêt pour le lecteur ; mais, comme elles sont relatives surtout à des questions de fait et que M. Repelin a consacré, lui aussi, pendant plusieurs années, un certain nombre de tournées à l'étude du massif de la Sainte-Baume, je crois devoir discuter ici les points en litige, afin de n'avoir pas à y revenir plus tard dans le mémoire plus développé que je me pro- pose de publier. J'aurai aussi à tenir compte, dans le présent travail, de quelques publications antérieures de M. Repelin (12, 6018020 22/25 20128. 29.33). Pour ce qui est de l'interprétation tectonique de la Basse- Provence en général et du massif de la Sainte-Baume en parti- 116 ÉMILE HAUG culier, je rappellerai qu'au début Marcel Bertrand (3) n'attribuait aux plis couchés etaux recouvrements qu'une amplitude médiocre et qu'il expliquait par des « plis sinueux » les anomalies de la distribution des terrains sur le pourtour des massifs en place, et c’est cette interprétation qu'il appliquait à la Sainte-Baume. Mais, dès 1888, ses premières études dans le massif d'Allauch lui fai- saient entrevoir déjà l’explication qu'il devait appliquer dix ans plus tard à toute la Provence, l'hypothèse d'une grande nappe charriée par-dessus les terrains en place, ensuite déformée par des plissements ultérieurs et partiellement enlevée par dénuda- tion. Il devait hésiter longtemps entre les deux hypothèses (9), et c'est seulement dans ses derniers travaux (10, 11) qu'il se prononçait sans réserve en faveur de la seconde !, tandis que M. Fournier poussait la théorie des plis sinueux jusqu'à ses plus extrêmes conséquences (8, 8 bis). Lors de mes premières recherches dans la Sainte- Baume Je: croyais avoir trouvé {19) de nouveaux arguments en faveur de la présence d'un pli sinueux contournant l'extrémité occidentale de la chaîne, mais j'ai acquis depuis la certitude de l'existence d'une grande nappe, divisée en nappes secondaires (32). M. Rate. au moins en ce qui concerne la région de Salernes, est resté, par contre, fidèle à la conception des plis smueux (26, 34). Les a du présent mémoire montreront qui de nous deux est le plus près des vues exprimées par Marcel Bertrand dans ses dernières publications. Bibliographie. 1. — H. Coquaxr. Descriplion géologique du massif de la Sainte-Beaume (Provence). 1 br. in-80, 114 p., 13 fig. Marseille, 1864 (tirage à part sans indication du périodique). 1. J’ai été étonné de trouver sous la plume d'un historien de la Géologie aussi informé que l’est M. Emmanuel de Margerie la phrase suivante (La Science fran- caise, £. I, p. 238), écrite à propos des derniers travaux de Marcel Bertrand sur la Provence : « Ce maître génial de la Tectonique meurt avant d’asseoir définitive- ment ses convictions, mais non sans avoir enrichi la Géologie provençale d'une multitude de données inédites, dont ses successeurs n’ont pas encore épuisé l'application ». Le titre seul du mémoire de 1899 (10) montre que la conviction de Marcel Bertrand, en ce qui concerne l'existence de « la grande nappe de recou- vrement de la Basse-Provence », était certainement assise d'une manière défini- tive. Le texte de ce mémoire et celui du Zivret-Guide (11) ne laissent subsister aucun doute à ce sujet. Quant aux « données inédites, dont ses successeurs n'ont pas encore épuisé l'application », je tiens à faire remarquer que ni mes collabora- teurs ni moi n'avons trouvé dans les archives du Service de la Carte géologique le moindre tracé de contours, la moindre note de carnet émanant de Marcel Ber- trand. Nous n'avons travaillé sur aucune donnée inédite. | rique SR e MCE al PER EME à Le LA TECTONIQUE DU MASSIF DE LA SAINTÉ-BAUME 117 . — Marcel Berrranr. Coupes de la chaîne de la Sainte-Beaume (Pro- vence). B. S. G. F., 3° sér., XIII, p. 115-130, 8 fig., pl. VI et VII, 1885. 3. — Ir. Nouvelles études sur la chaîne de la Sainte-Beaume. Allure sinueuse des plis de la Provence. 1bid., 3° sér., XVI, p. 748-778, 12 fig., pl. XXVI et XXVII, 1888. 4. — Corror. Description du terrain crétacé dans une partie de la Basse- Provence. Jbid., 3° sér., XVIII, p. 49-102, 4 fig., 1890; XIX, p. 39-92, 7 fig., pl. VI, 1891. 5. — Ph. Zurcaer. Note sur la continuation de la chaîne de la Sainte- Beaume (feuille de Draguignan). ‘Bull. Serv. Carte Géol. Fr., I, n° 18, p. 321-335, 4 pl., 1890. 6. — Marcel Berrranr. Mémoire sur les refoulements qui ont plissé l'écorce terrestre et sur le rôle des déplacements horizontaux. Mém. Acad. Sc., L,261 p., 130 fig., 1 pl. Déposé en 1890, publié en 1908. 7. — In. Le massif d’Allauch. Zbid., II, n° 24, p. 283-333, 27 fig., 2 pl. 1891. 8. — E. Fournier. Le pli de la Sainte-Baume et son raccord avec le pli périphérique d’Allauch. B. S. G. F., 3° sér., XXIV, p. 663-708, 57 fig., pl. XXIV, 1897. 8 bis. — In. La tectonique de la Basse-Provence. Feuille des Jeunes Natur., 1897, 23 p., fig. 9. — Marcel Berrranr. La Basse-Provence. Relief et lignes directrices. Les massifs montagneux et les vallées. Annales de Géogr., VI, p- 212-229, pl. VI, 1897; VII, p. 14-33, pl. I, 1898. 10. — Ip. La grande nappe de recouvrement de la Basse-Provence. Bull. Serv. Carte Géol., X, n° 68, p. 397-467, 42 fig., 3 pl., 1899. 11. — In. La Basse-Provence. Livret-Guide. VIII Congr. géol. intern., p. 7-44, 33 fig., 1 pl., 1900. 12. — J. Rererzin. Monographie de la faune saumâtre du Campanien inférieur du Sud-Est de la France (zone du Plan d’Aups). 1 br. in-4°, 87 p., 2 fig., 12 pl. Marseille, 1906-1907 (tirage à part sans indication du périodique). 13. — In. Revision des feuilles de Marseille et d’Aix au 80 000€. Bull. Serv. Carte Géol. Fr., XXI, n° 128, p. 142-143, 19141. 1%. — Émile Hauc. Sur la fenêtre de Méounes et de Garéoult (Var), C. R. Ac. Sc., CLIIT, p. 1186-1188, 4 déc. 1911. 45. — J. Repeuix. Nouvelles observations sur la nappe de recouvrement de la Sainte-Baume. Zbid., CLIN, p. 1531-1533, 26 déc. 1911. 16. — Émile Hauc et Léon BERTRAND | Sur l'existence d'une grande nappe de charriage dans le Nord du département du Var. Zbid., CLIV, p. 147-150, 1 fig., 15 janv. 1912. 17. — Émile Hauc. Revision des feuilles de Toulon, Draguignan, Aix et Marseille au 80 000°. Bull. Serv. Carte Géol. Fr JKXT/n2132; p. 522-531, 1912. 48. — J. RePpezin. Revision des feuilles de Marseille et d'Aix. JZbid., XXI, n° 132, p. 562-563, 1912. 19. — Émile re Sur la ART enn occidentale de la. Sainte-Baume, C.R. Ac. Sc., CLVI, p. 1864-1866, 16 juin 1913. 20.— J. Repeuin. Sur l'existence de la nappe de recouvrement de la Sainte- Baume. Jbid., CLVII, p. 159-162, 15 juillet 1913, 118 ÉMILE HAUG 21. — Émile Hauc. Revision des feuilles de Toulon, Draguignan, Aix et Mar- seille au 80 000€. Bull. Serv. Carte Géol., XXII, n° 133, p. 165- 174, 2 fig., 1913. 29. — J. Rereuin. Revision des feuilles de Marseille et d'Aix. Ibid., XXII, n° 133, p. 199-200, 1913. 23. — Émile Hauc. Les nappes du versant de de la Sainte-Baume. C. R: Ac. Sc., CLVII, p. 1480-1482, 22 déc. 1913. 24. — In. La zone des data dues ques de Ne Ibid., CLVIT, p. 74-76, 5 janvier 1914. | 25. — J. Repeuin. Sur les modifications apportées aux nappes provençales par les mouvements alpins. fbid., CLVIIT, p. 211-214, 19 jan- vier 4914. 26. — In. Sur la constitution géologique de la partie Run à du département du Var. Zbid., CLVIIT, p. 285-287, 26 janvier1914. 27. — Émile Hauc. La zone triasique de l'Huveaune, Zhid., CL VIII, p.373- . 376, 2 février 1914. 28. — J. Repeuin. Sur les accidents secondaires qui ont affecté le massi autochtone de la Lare, près la Sainte-Baume. JZbid., CLNIII, p. 526-528, 16 février 1944. 29. — In. Géographie physique. Les Bouches-du-Rhône, Encyclopédie. du Département, XII, p. 37-237, fig.,9 pl. Marseille, 1914. 30. — Léon Lurau». Sur le Sono de Mazaugues (Var). C. R. Ac. Sc., CLIX, p. 85-87, 6 juillet 1914. | 31. — Émile Hauc. Nouvelles/observations sur la tectonique du vallon de Saint-Pons, près Gémenos (Bouches-du-Rhône). 1bid., CLIX, p. 195-197, 1 fig., 13 juillet 191%. 32. — In. Feuilles ubenre et de Cuers au 1/50000€ {en apnibes de niveau). Bull. Serv. Carte Géol. Fr., XXIII, p. 207-220, 2 fig., 194% 33. — J. Repeuix. Sur le prolongement vers l'Est du synclinal sénonien du Plan d’Aups (Sainte-Baume). C. R. Ac. Sc., CLX, p. 68-69, 11 janvier 1915. 34. — In. Observations relatives à la revision de la Carte géologique à. 1/80 000 dans la région provençale. B.S. G. F., 4° sér., XIV, p. 132-139, 1915. 35. — In.— Sur l’âge crétacé (Bégudien) des couches détritiques du Logis de Nans (Var). C. R. Ac. Sc., CLXI, p. 213-214, 23 août 1945. LE DÔME AUTOCHTONE DE LA LARE. — Je commencerai l'ana- lyse des individualités orographiques qui constituent la région de la Sainte-Baume par la description sommaire de celle d’entre elles qui offre, dans sa structure, la plus grande simplicité. C’est le dôme de la Lare, grand bombement à contour elliptique (pl. IT), autour al se moulent en quelque sorte les autres unités. Nous sommes indubitablement en présence d’un massif autochtone. Personne n’a Jamais contesté que les terrains qui le composent fussent en place. Ce sont les suivants : calcaires séquaniens (J*), dolomies kimeridgiennes (J5), calcaires blancs LA TECTONIQUE DU MASSIF DE LA SAINTE-BAUME 119 tithoniques ‘ et peut-être partiellement valanginiens (J56, c,), très localement caleaires marneux verdâtres hauteriviens {c;,), bauxites (en quelques points), calcaires à Hippurites santoniens, avec intercalations de gros bancs de calcaires spathiques ou de couches sableuses (c7). Sur le pourtour du dôme, les calcaires à Hippurites supportent en concordance les calcaires marneux à Turritelles du Campanien inférieur, les argiles ligniteuses du Fuvélien à Corbicula galloprovincialis et Unios (c$), des argiles bariolées, des conglomérats? et des calcaires lacustres, que l’on peut réunir sous la dénomination commode quoique peu précise de Garumnien (c°). Les calcaires séquaniens n'’affleurent que dans la partie cen- trale de la voûte, entamée par les profondes coupures transver- sales de l’'Huveaune et du ruisseau de Peyrueil, tandis que les termes supérieurs du Jurassique forment le sommet et les flancs de la coupole et présentent en général des plongements très réguliers vers la périphérie. Sauf un léger étranglement dans sa 1. Dans la série autochtone les dolomies kimeridgiennes présentent, dans leur partie moyenne, une intercalation de calcaires blancs assez puissants, tandis que la partie inférieure du Tithonique est constituée par des alternances régulières de calcaires blancs et de dolomies, les calcaires blancs ne devenant tout à fait prédominants que dans la partie supérieure, qui a fourni à Collot des fossiles valanginiens. Dans les séries charriées les dolomies sont, par contre, à peu près exclusivement cantonnées dans le Kimeridgien, les calcaires blancs dans le Port- landien. 2. Sur la feuille d'Aix, en particulier dans la vallée de la Vède, au Plan-d’Aups et à la Taulère (ou mieux Taurelle), ces conglomérats ont été attribués à l'Oligo- cène (miu). Dès 1888 Marcel Bertrand {3, p. 759) concluait dans ces termes à leur âge crétacé: « Un examen plus attentif montre qu'ils sont partout en rap- port avec les couches de Fuveau et directement superposés à ces couches ; je montrerai tout à l'heure qu'ils sont antérieurs aux grands mouvements de plisse- ment. Les argiles et poudingues de Marseille ont au contraire rempli des cuvettes dans la région déjà plissée. » En 1900, il est non moins explicite (11, p. 32) : « Près de la Taulère, écrit-il, le Crétacé supérieur se présente sous forme de marnes rouges très développées, avec lits de poudingues quartzeux... Il est en tous cas certain qu'on a là affaire à une formation crétacée, et non à une formation oligocène, comme le marque à tort la carte géologique ». Ces deux passages si catégoriques ont évidemment échappé à M. Repelin, qui, dans une nole toute récente (35), annonce dans les termes suivants l'attribution au Crétacé des pou- dingues et des argiles de Bassan, du Plan-d’Aups, de la Taurèle et du Logis de Nans : « Mes observations m'ont amené, au cours des dernières années, à classer dans le Crétacé un certain nombre d’affleurements de couches détritiques, pou- dingues, argiles, bancs oolithiques, que l’on considérait jusqu'ici comme oligo- cenes ». L'assimilation des argiles rouges et des conglomérats au Bégudien résulte de la position stratigraphique de ces couches entre le Fuvélien et des calcaires lacustres qui représentent très probablement le Rognacien. Elle est confirmée par la découverte, faite par M. Repelin au Logis de Nans, de grosses oolithes concrétionnées caractéristiques de cet « étage » de la série lagunaire et lacustre néocrétacée du bassin de Fuveau. Je reviendrai plus loin sur les conglomérats du Logis de Nans. {Note ajoutée pendant l'impression.) 120 ÉMILE HAUG partie médiane et une faible déviation de sa partie orientale, le dôme possède un contour elliptique assez régulier. Son grand axe, orienté sensiblement S.W.-N.E., atteint une longueur de 11 km., son petit axe ne dépasse pas 3,5 km. Aux deux extrémités, la disposition périclinale des couches jurassiques est parfaitement régulière et affecte également, à l'extrémité sud-ouest, les couches néocrétacées. Celles-ci pré- sentent, au moins sur les trois quarts de la périphérie, les mêmes plongements que les couches jurassiques ; mais, en raison de leur teneur en argile et de leur faible résistance à l'action des agents atmosphériques, elles forment en général une dépression couverte de cultures, qui contraste fortement avecles escarpements boisés du Jurassique. En divers points et notamment sur le bord septentrional du dôme, la succession est moins régulière. Une faille plus ou moins verticale met alors en contact direct les termes supérieurs du Crétacé avec les Calcaires Blancs ou les dolomies kimeridgiennes. « Du côté de Saint-Zacharie, dit Marcel Bertrand (6, p. 107), la discontinuité... est encore rs marquée, parce que le Juras- sique supérieur est resté horizontal jusque sur le bord de la dépression ; 1l y a donc véritablement faille, faisant buter sur plus de 1 km. le Danien (couches de Fuveau) contre ces dolo- mies. » En réalité, cette dernière assertion n'est pas tout à fait exacte et les choses sont plus compliquées qu'il peut sembler au premier abord, ear il existe, sur le bord septentrional de la Lare, non pas une faille unique, mais trois failles, grossièrement paral- lèles et dirigées approximativement W.-E. (pl. IT). La plus méridionale de ces trois failles est la moins impor- tante. Son rejet est très faible. Elle met en contact les Dolomies tantôt avec les Calcaires Blancs, tantôt avec les calcaires séquamens. Elle se traduit généralement par un changement brusque dans le plongement des couches. Grâce au fait qu’elle est coupée par plusieurs vallons qui pénètrent profondément dans l’intérieur du massif, son tracé peut être déterminé avec une certaine précision. La faille principale peut être suivie sur une longueur de plus de 4 km., depuis le saillant nord-ouest du massif, c’est-à-dire depuis les environs des Lagets, jusqu'au delà des gorges de Peyrueil. Sur toute cette longueur son tracé est à peu de chose près rectilhigne et son rejet est toujours assez important, la lèvre septentrionale étant affaissée. Ce sont d’abord, sur une longueur d'un peu plus d'un kilomètre, les calcaires à Hippurites qui nent contre les dolomies haie ermon Le contact brutal des deux APN LA TECTONIQUE DU MASSIF DE LA SAINTE-BAUME 121 terrains est particulièrement bien visible près de la source d'Encauron, qui donne naissance au ruisseau dela Gastaude : les dolomies sont presque horizontales, tandis que les calcaires à Hippurites plongent assez fortement au N.E. A l'Est du ruisseau, ce sont les couches fuvéliennes et garum- niennes qui butent, non plus contre les Dolomies, mais contre les Calcaires Blanes, et l’on observe, le long du chemin qui mène dans le vallon suivant, un beau miroir de faille à peu près verti- cal. Dans le vallon, le contact a lieu entre les calcaires à Hippu- rites et les Calcaires Blancs. La faille se perd ensuite dans les bois qui couvrent les pentes de la Lare, mais je n'hésite pas à lui attribuer le contact brutal que l’on peut observer entre les Calcaires Blancs au Nord et les Dolomies au Sud, dans le ravin N.-S. qui entame ici la montagne. D'ailleurs, on retrouve plus à l'Est, rigoureusement dans son prolongement, un accident que j'ai signalé dès 1912 (21, p. 171), qui met en contact les Dolomies et les calcaires à Hippurites au Nord avec les calcaires séquaniens au Sud. La direction peut en être tracée avec précision, grâce aux lacets de la vieille route de Saint-Zacharie au Plan-d’Aups, qui la coupent trois fois. A l'Est du défilé de Peyrueil, la faille est déviée légèrement vers le N.E., elle fait de nouveau buter les calcaires à Hippurites contre le Jurassique supérieur. La troisième faille, située plus au Nord, n’affecte la bordure septentrionale du massif de la Lare que sur une longueur infé- rieure à ! km. Elle fait buter, entre le vallon de la Gastaude et celui de Peyrueil, les argiles bariolées garumniennes contre les Calcaires Blancs, qui forment sur le bord du bois une muraille verticale, par places tapissée de tufs. Plus à l'Est, elle suit la rive gauche du ruisseau de Peyrueil, dans la partie de son cours qui est dirigée E.-W., sans que l’on puisse voir un contact. Elle sépare enfin les calcaires à Hippurites des dolomies kimerid- giennes. Mais, ici, il ne s’agit plus vraisemblablement que d’un simple étirement, car quelques banes de Calcaires Blanes sont parfois visibles entre les deux formations. J'ai tenu à décrire en détail les allures de ces failles, car mes observations ne sont nullement d'accord avec celles de M. Repe- lin. Pour lui (28, p. 527), « à la Gastaude, les dolomies de la Lare chevauchent nettement le Sénonien replié en un synelinal très aigu. Ce chevauchement s’accentue, dit-il, entre la Gastaude et Notre-Dame-d'Orgnon et tout le paquet de dolomies qui forme une avancée très nettement indiquée (cote 284), même sur les anciennes cartes, est en recouvrement sur le Sénonien ». Je n'ai absolument rien vu de pareil. L'avancée située à l'Ouest du point 122 ÉMILE HAUG coté 284 sur le 1/80 000 est formée en grande partie, non de Dolomies, mais de Calcaires Blancs, qui supportent normalement à l'Ouest des calcaires à Hippurites, plongeant au N.E., et repo- sant, sur-la rive gauche du ruisseau de Peyrueil, sur les Dolomies. Celles-ci sont recouvertes transgressivement, plus à l'Est, près de Notre-Dame-d’Orgnon, par des calcaires à Hippurites. L'avan- cée de Jurassique supérieur que figure la feuille d'Aix de la Carte géologique est donc un paquet compris entre deux failles paral- lèles. Nulle part, sur le bord septentrional de la Lare, le Juras- sique n'est en recouvrement sur le Sénonien. I1 n'y a ici que des failles proprement dites, qui traversent les vallées sans décrire d’angles rentrants et en conservant leur tracé rectihigne. Ce sont donc des failles verticales. Elles sont d’ailleurs accompagnées fréquemment de miroirs nettement visibles. Par contre, il sera question plus loin d’une masse charriée sous laquelle don à l'Ouest du défilé de Peyrueil, le bord septentrional de la Lare. LE sOcLE DE LA SAINTE-BAUME. — Le dôme de la Lare confine au Sud à une zone de collines jurassiques dont, ainsi qu’on le verra plus loin, les terrains ne sont pas en place et reposent sur une large bande de Crétacé supérieur. Celle-ci est continue, au Nord, avec les terrains de la bordure de la Lare ; au Sud, locale- ment tout au moins, avec ceux du plateau du Plan-d’Aups, qui appartiennent à l'unité tectonique que j'ai appelée le socle de la Sainte-Baume. Ce socle est un plateau élevé, dont la largeur ne dépasse guère 1 ou 2 km. et qui s'étend en longueur depuis le pied nord du col de la Machine, à l'Ouest, jusque bien au delà de la limite orientale de la région décrite dans le présent travail. Il se termine au Nord, au moins à l'Est du Plan-d'Aups, par un escarpement souvent très abrupt, où viennent affleurer les termes supérieurs de la série jurassique. Il supporte au Sud des calcaires éocrétacés en série renversée, qui forment la grande paroi nord de la chaîne proprement dite de la Sainte-Baume (pl. IT). La série des terrains participant à la composition du socle de la Sainte-Baume est exactement la même que celle du dôme de la Lare'. Cette constatation suflirait à elle seule à établir le 1. L'identité entre les deux séries est particulièrement frappante en ce qui con- cerne les couches néocrétacées. Par contre, si l'on suit vers l'Est ces terrains aussi bien autour du massif de la Lare que dans le socle de la Sainte-Baume, on constate des modifications importantes dans leurs faciès. Les calcaires spathiques bruns qui forment des intercalations régulières dans les calcaires à Hippurites santoniens, par exemple à l'Est de Daurenque et aux environs du Plan-d'Aups, font place plus à l'Est à des sables et à des argiles bariplées, qui alternent égale- ment avec des bancs de calcaires à Hippurites, ainsi que M. Lutaud (30) l’a établi LA TECTONIQUE DU MASSIF DE LA SAINTE-BAUME 123 caractère autochtone du socle, si la continuité des terrains néo- crétacés, d'une unité tectonique à l’autre, par-dessous les terrains jurassiques charriés, n’était pas évidente. Le pied de l’escarpement qui limite au nord le socle de la Sainte-Baume coïncide avec un accident remarquable. C’est une faille d’affaissement, qui a donné lieu à une dénivellation de plus de 200 m. entre les terrains crétaçés du pourtour de la Lare et ceux du Plan-d’Aups. Marcel Bertrand l'a reconnue comme telle et en a publié plusieurs coupes (2, fig. 2, 7-9). Le plan de la faille est vertical ou incliné d'environ 45° vers le Nord, comme par exemple à l'Est de la Grande Bastide. La lèvre surélevée présente souvent de beaux miroirs de faille. On peut suivre la fracture depuis le Plan-d'Aups jusqu’à Tourves. Son rejet vertical semble augmenter de l'Ouest à l'Est. Mais en réalité elle ne correspond pas à une faille unique. Elle comprend des éléments longitudinaux dirigés à peu près W.-E., parallèles entre eux et conjugués avec des éléments diagonaux, dirigés S.W.-N.E. Ces différents tronçons se relaient en quelque sorte (pl. IT). Toutefois, en face de Nans, ou plus exactement en face de Lorges, deux failles diagonales coexistent et cheminent parallèlement, de manière à donner lieu à un affaissement en gra- dins, qui se manifeste par l'existence de deux abrupts de Calcaires Blancs, coupés successivement par les lacets de la route de Nans à la Sainte-Baume. Dans le compartiment compris entre les deux failles, les couches plongent, non pas au Sud ou au Sud-Est, comme à l'ordinaire, mais au N.E., de sorte que les Calcaires Blancs s’enfoncent normalement sous des calcaires à Hippurités, affleurant au niveau de la plaine et butant au Sud, non loin des sources du Câuron, contre les Dolomies. À l'Est de Rougiers, ce n’est plus avec les terrains crétacés autochtones que les terrains jurassiques du socle butent par faille ; le contact a lieu jusqu'à Tourves avec une unité tectonique spé- ciale, la zone triasique de Rougiers et de Barjols, dont il ne sera question qu’accessoirement dans la présente note. pour les environs de Mazaugues. Il n’est pas toujours facile de distinguer ces argiles bariolées des argiles rouges bégudiennes, qui occupent un niveau beaucoup plus élevé, toujours supérieur au Fuvélien à Corbicula galloprovincialis, et je n'ai pas encore pu effectuer partout la séparation des deux termes sur la carte détaillée, notamment dans la plaine du Cauron, à l'Est de Nans. Les marnes du Fuvélien constituent un excellent point de repère. C'est par erreur que sur la pl. II j'ai arrêté le figuré du Sénonien saumâtre entre le Plan-d'Aups et l'Hôtellerie. Les marnes à Corbicula galloprovincialis sont très bien développées aux Béguines et au Petit-Saint-Cassien, mais je ne les connais pas plus à l'Est. Quant aux poudingues bégudiens, il ne semble pas qu’ils aient été signalés à l'Est de Nans, sur le versant nord de la Sainte-Baume, à l'Est de Méounes, sur le versant sud. On peut en dire autant des calcaires lacustres, probablement rognaciens, qui leur font suite. 194 : ÉMILE HAUG Vers l'Ouest, c’est-à-dire vers le Plan-d’Aups, la faille qui marquail la limite septentrionale du socle de la Sainte-Baume fait place à un accident d’une autre nature. Au plongement régulier et d’ailleurs assez faible des couches jurassiques vers le Sud succède une disposition antichinale : ces dolomies kimeridgiennes apparaissent dans le centre d'une voûte érodée, dont les flancs sont constitués par les Calcaires Blancs. Par suite d’un abaisse- ment d’axe vers l'Ouest, les deux flanes ne tardent pas à se rejoindre, les couches présentent une terminaison périclinale et le Jurassique supérieur s'enfonce sous les calcaires à Hippurites, dont les strates reproduisent à leur tour, plus à l'Ouest, la même disposition périclinale, avant de former la crête anticlinale peu élevée qui porte le village et qui sépare deux bandes de couches campaniennes et fuvéliennes. Un nouveau relèvement d’axe donne lieu ensuite à un anticlinal droit de calcaires à Hippurites. C’est la croupe rocheuse située entre le vallon de Cros et le col de la Machine. L'anticlinal qui marque ainsi le bord nord-ouest du plateau du Plan-d'Aups a pour contre-partie au Sud un synclinal de Crétacé supérieur !, couché et ouvert au Nord, dans la partie située immédiatement à l'Ouest de l'Hôtellerie, à peu près droit, au col de la Machine. Au delà de ce col, les deux accidents se poursuivent vers le Sud-Ouest jusque dans le vallon du Fauge, où les couches ver- ticales du Crétacé supérieur s'enfoncent sous les nappes dont il sera question plus loin. L’anticlinal n’amène à l’affleurement que les couches marines du Sénonien, représentées par des alternances répétées de calcaires clairs à Hippurites et de cal. caires spathiques brun foncé. Le synelinal ? se manifeste par l'existence d’une bande continue d’argiles fuvéliennes, allant du col à la source de la Glacière et même un peu au delà. LA SÉRIE RENVERSÉE DE LA SAINTE-BAUME. — La chaîne pro- prement dite de la Sainte-Baume s'étend, sur une longueur d’en- viron 12 km., avec une direction W.S.W.-E.N.E., du pic de Bretagne (1 041 m.) au pie de Saint-Cassien (1 040 m.), en pas- sant par le Saint-Pilon (997 m.), le Joug de l’Aigle (1 116 m.) 1. M. Repelin (34, p. 133) me reproche de n'avoir jamais parlé de ce synelinal et de paraître ignorer son existence. Dans des notes préliminaires, où l’espace m'était strictement mesuré, je n'avais aucune raison de faire mention de ce syn- clinal, signalé depuis longtemps par Coquand (1) et par Marcel Bertrand (3). 2. M. Repelin (33) croit avoir « été le premier à le signaler dans la coupure de Saint-Pons ». Cependant Marcel Bertrand (11, p. 28, fig. 21) le figure trés nette- ment au pied du Baou de Bretagne et mentionne qu’ «au-dessous continuent les plis droits du Sénonien ». ni Le ns EME DA. 1 fe te PERLE DE, Le A EE M de PP | LA TECTONIQUE DU MASSIF DE LA SAINTE-BAUME 495 et la Croix des Béguines (1146 m.). Son front nord forme une falaise abrupte, qui domine le plateau du Plan-d'Aups, tandis que son flane méridional descend en pente douce vers le Sud. Coquand a établi dès 1864 qu’elle est constituée par les termes du Crétacé inférieur en succession inverse. Marcel Bertrand a con- firmé cette importante observation et a montré que la série ren- versée comprend en outre les divers termes du Jurassique supé- rieur et du Jurassique moyen. Voici les subdivisions que j'ai pu y distinguer au cours de l'exécution de mes levés détaillés au 1/25 000 ou au 1/10 000 : Aptien (c;), Urgonien (c;), Hauteri- vien (c-), calcaires blancs valanginiens et portlandiens (c,- JS6), dolomies kimeridgiennes (J°), calcaires séquaniens-batho- niens (J'-J,), Bathonien marneux (J,,). Ainsi que je le montrerai plus loin, c'est en apparence seulement qu’à l'Ouest de la ferme du Pied de la Colle, près de Riboux, le Bathonien marneux sup- porte encore les divers termes du Lias en succession inverse et en continuité avec lui. Sur tout le versant méridional de la Sante-Baume, c'est-à-dire entre le vallon de Saint-Pons et le défilé de Latail, la série renversée s'arrête soit avec le Bathonien marneux, soit avec le Bathonien calcaire, soit plus souvent encore avec les dolomies kimeridgiennes, qui supportent alors directe- ment, ainsi qu'on le verra dans la suite, ce que l’on peut appeler la série normale supérieure. L'Aptien, qui est à la base de la série renversée, semble reposer toujours en contact anormal sur le Sénonien autochtone, que celui-ci se présente en série normale ou en série renversée, ou encore en plis droits. Marcel Bertrand, dans ses premiers travaux, avait envisagé le Crétacé inférieur de la série renversée et celui de la série normale comme le flanc inverse et le flanc normal d'un même synclinal couché, dont le noyau serait cons- titué par le Sénonien du Plan-d’Aups, et M. Repelin a repris récemment cette interprétation (29, 33, 34). Mais en 1900 (11, p. 21), Marcel Bertrand constatait l'absence complète de l’Aptien et de l’Urgonien dans le substratum normal du Sénonien du Plan-d'Aups et il ajoutait : «ce fait seul semble indiquer le rapprochement mécanique de deux unités déposées à grande distance l'une de l’autre ». Je m'associe pleimement à cette manière de voir ei considère avec Bertrand la série renversée de la Sainte-Baume comme une nappe indépendante, charriée sur le Sénonien autochtone du Plan-d'Aups. Si cette interpré- tation est exacte et j'en donnerai tout à l'heure de nouvelles preuves, M. Repelin n’est pas fondé à dire que la série ren- versée va du Sénonien au Lias et à l'Infralias (34, p. 133). 126 ÉMILE HAUG Marcel Bertrand a déjà attiré l'attention sur les chevauche- ments secondaires qui accidentent la série renversée dans le voisinage de la crête, en particulier au Sud du pic de Bretagne et au pic‘de Saint-Cassien. J'ai vérifié l’existence de ces acci- dents, qui donnent lieu à des répétitions de couches, et J'ai été frappé de leur analogie avec les minor thrusts des Highlands d'Écosse, mais Je n'ai pas achevé encore leur étude détaillée. Je n’en parlerai donc pas davantage ici. J'insisterai par contre sur la manière dont la série renversée disparaît vers le Sud-Ouest sous les nappes supérieures, d’au- tant plus que je suis ici en complet désaccord avec M. Repelin. Pour ce géologue (15) « le Crétacé imférieur (de la série ren- versée) présente, comme le Crétacé supérieur (du Plan-d’Aups), des charnières synclinales visibles dans le vallon au nord de Saint-Pons. Loin d’avoir suivi le mouvement de chevauchement de la série normale, il s’est donc replié en disposition synclinale avec le Crétacé supérieur ». | Je viens d'indiquer la raison principale qui milite en faveur de l'attribution du Crétacé supérieur et du Crétacé inférieur à deux séries tectoniques différentes. Cette conclusion rend à elle seule peu vraisemblable l'interprétation donnée par M. Repelin, mais celle-ci est en outre en contradiction complète avec des faits facilement observables. Loin d’être replié en synelinal, le Crétacé inférieur forme, en face de la Gypière, une voûte dissy- métrique, entamée au sommet par l'érosion. Le noyau en est constitué par l’Aptien, les deux flancs, par l'Urgonien. Dans le flanc oriental, l'Urgonien a conservé son épaisseur normale et il est faiblement incliné vers l’Est ; dans le flanc occidental, il est vertical et il est réduit à quelques mètres d'épaisseur et s’étire vers le Nord, jusqu'à suppression complète, de sorte que l’Aptien est en contact direct, d'abord avec l'Hettangien, puis avec les dolomies kimeridgiennes du vallon du Fauge. Vers le Sud, on voit, par contre, les deux flancs urgoniens se raccorder, en enveloppant complètement l’Aptien, qui, formant lui-même voûte, s'enfonce en tunnel sous l’Urgonien. La série renversée a été repliée en anticlinal, sans doute postérieurement au char- riage. L'Urgonien de la voûte est en continuité avec une des lames principales du pic de Bretagne et du versant méridional de la chaîne. Il s'enfonce au Sud sous des nappes plus élevées. et sa surface plonge successivement vers l'Ouest, vers le Sud et vers l'Est sous des terrains plus anciens, avec cette réserve toutefois que le Bathonien calcaire de la série renversée est conservé le LA TECTONIQUE DU MASSIF DE LA SAINTE-BAUMÉ 127 long de la moitié est du pourtour de l’Urgonien, tandis que les autres termes — Hauterivien, Portlandien, Kimeridgien, Batho- nien marneux — s’effilent successivement vers le Sud et ont donc été totalement laminés au contact des nappes supérieures. La terminaison périclinale de l’Urgonien renversé et son enfonce- ment sous des nappes plus élevées est un des phénomènes les plus grandioses qu'il m'ait été donné de voir dans des pays de nappes. On peut facilement en acquérir une vue d'ensemble en suivant l’un ou l’autre des chemins qui mènent des sources de Saint-Pons à Cuges. Vers l’Est ae série renversée disparaît d'une toute autre manière. On voit successivement ses différents termes, en com- mençant par le plus élevé, se terminer en biseau au contact du Sénonien du soubassement autochtone. C'est ainsi que l’Aptien ne dépasse pas vers l'Est le méridien de l'Hôtellerie, de sorte que, dans la partie orientale de la chaîne, l'Urgonien repose directement sur le Sénonien. Ce terme lui-même n'existe plus à l'Est des Glacières et il en est de même des Calcaires Blancs. Ce sont alors les dolomies kimeridgiennes qui recouvrent par charriage le Sénonien autochtone. Elles forment une lame qui va en s’amincissant vers l'Est, en même temps que la lame de calcaires séquaniens et bathoniens qu ‘elle supporte. Au Nord de la Salamone, la série renversée s'écrase sous la série normale supérieure. Elle est amenée à l’état de brèche de friction, formée de blocs de toutes dimensions de dolomie et de calcaire Jaune fortement entrelardé de veines spathiques blanches. L'’affleure- ment se termine en pointe vers l'Est, de sorte que l'Hettangien (1!) de la série normale supérieure repose bientôt directement sur les grès sénoniens autochtones, sauf en quelques points, où s’intercalent encore, entre les deux termes, vers Mazaugues, de petites masses lenticulaires de la même brèche de friction f. Ces faits démontrent d’une manière péremptoire l'existence d'une surface de charriage à la base de la série renversée de la Sainte-Baume. LA ZONE TRIASIQUE DE L'HUVEAUNE. — Dans l'angle nord- ouest de la région étudiée dans le présent travail s'étend une bande de terrains triasiques en forme de croissant, qui corres- pond à une région déprimée, traversée dans toute sa longueur par le cours te l'Huveaune. Les localités de Pont-de- l'Étoile et 4. Observations faites en avril 1914 en compagnie de M. Léon Lutaud, licencié ès sciences naturelles. 128 ÉMILE HAUG de Saint-Zacharie occupent les deux cornes du croissant, celles de Roquevaire et d'Auriol sont situées sur son bord convexe, Cette zone triasique est limitée, à l'Ouest et au Nord, par des collines jurassiques et crétacées qui la séparent des massifs auto- chtones d’Allauch, de Regaignas et de l'Olympe. Elle confine au Sud, sur une partie de sa longueur, aux terrains crétacés du dôme de la Lare ; elle en est séparée, plus au Sud, par le mas- sif charrié, entièrement jurassique, de Roussargue, dont il sera question plus loin. Sur la feuille d'Aix de la Carte géologique au 1/80 000, le Trias moyen et le Trias supérieur ont été réunis sous une teinte unique. Leur séparation n’offre cependant pas de grandes diffi- cultés, surtout à l’échelle du 1/25 000, d'autant plus que les sur- faces occupées respectivement par ces deux termes présentent des aspects physiographiques bien tranchés. ja Les calcaires du Trias moyen affectent à peu près les carac- tères lithologiques habituels du Muschelkalk de Provence. Cer- tains bancs sont plus foncés que dans les environs de Toulon, ils sont souvent presque noirs et prennent fréquemment une apparence zonée. Les banes argileux font généralement défaut et les bancs dolomitiques sont relativement peu développés. Malgré l'absence ou la grande rareté des fossiles, la présence de vermiculations caractéristiques du Muschelkaik dans beau- coup de régions ne peut laisser aucun doute, quoiqu'en dise M. Repelin (34, p. 135), sur l'attribution de ces calcaires au Trias moyen !. Le Trias supérieur est représenté par des cargneules et par des argiles bariolées, avec intercalations locales de gypse. On n’y observe aucun banc calcaire. En raison de la forme étroite et allongée qu’affecte la zone triasique de l’'Huveaune, on pouvait s'attendre à voir le Trias moyen et le Trias supérieur alterner en longues bandes paral- lèles, mais 1l n’en est rien. Le Muschelkalk apparaît à peu près exclusivement en affleurements à contours fermés, circulaires ou elliptiques, qui correspondent à autant de dômes parfaitement réguliers, toujours symétriques. Sur la périphérie de chacun d'eux, les couches sont redressées verticalement ; elles présen- tent, aux deux extrémités, une disposition périclhinale très remar- 1. J'ai recueilli tout récemment, sur un des affleurements les plus méridionaux du Muschelkalk, à environ 1 200 m. au N.E. du Pont-de-l'Étoile, plusieurs exem- plaires, dont un bivalve, de Playiostoma slrialum de petite taille et plusieurs Cœnothyris vulgaris. La cause est donc entendue. (Note ajoutée pendant l’im- pression.) 5 » LA TECTONIQUE DU MASSIF DE LA SAINTE-BAUME 4129 quable ; au centre, lorsque l'érosion ne les a pas entamées, elles sont horizontales sur une certaine étendue. Dans la topogra- phie, chacun de ces dômes forme généralement une butte isolée, presque toujours boisée et très souvent surmontée d’un poste à feu !. Les argiles bariolées et les cargneules du Trias supérieur rem- plissent les espaces intermédiaires entre ces buttes et sont presque toujours couvertes de cultures. Très exceptionellement, au lieu de correspondre à des surfaces aplanies, elles forment des buttes semblables à celles du Trias moyen. M. Repelin (34, p. 135) s’est inscrit en faux contre la ie cription que J'ai donnée de la structure de la zone triasique de l’'Huveaune, dans une note préliminaire publiée au commence- ment de 1914 (27). « Il y a dans la bande triasique de Roque- vaire, écrit-1l, des affleurements nombreux de calcaires de cou- leur foncée accompagnés de dolomies noirâtres que l'on ne peut qu avec doute attribuer au Muschelkalk. Ce sont des bandes con- {inues et non d'innombrables petits dômes, mais ces affleure- ments d'épaisseur très variable, sont en général masqués par des éboulis énormes portant les cultures dans les vallées. Ceux- ei coïncident d’ailleurs avec les parties amincies des bandes anti- clinales. Elles se montrent au contraire, avec leur plus grande épaisseur, dans les parties en saillie respectées par les érosions. J'ai fait le levé détaillé de ces bandes sur une carte à 1/25 000, agrandissement de la nouvelle carte à 1/50 000, que le général Bourgecfs a bien voulu mettre à notre disposition aussitôt que cela a été possible. » J'ai fait moi aussi le levé détaillé au 1/25 000 de la zone tria- sique de l'Huveaune et j'ai publié au Bulletin de la Carte géolo- gique, dans les Comptes rendus des Collaborateurs pour la cam- pagne de 1913, une esquisse géologique au 1/50 000, qui en est la réduction (32, p. 209). J'espère que M. Repelin ne tardera pas à publier à son tour son levé détaillé, ce qui permettra les comparaisons. Il est mamifeste que l’une des deux figurations est contraire à la réalité et que l’un de nous deux n’a pas su comprendre la structure de la région. Je suis pleinement rassuré sur le jugement que porteront les géologues qui voudront bien se donner la peine de venir sur le terrain se faire une opinion personnelle sur les points en litige. J'ai déjà eu l’occasion de 1. Marcel Bertrand (9, p. 221, 223) a reconnu une structure analogue dans le Trias de la plaine de Cuers et de la région de Saint-Maximin et Rougiers; il l’a qualifiée de « pustuleuse », suivant une expression employée par M: Armand Janet. 22 février 1915. Bull. Soc. géol. de Fr., (4), XV.— 9 + 130 ÉMILE HAUG montrer à plusieurs de nos confrères et, en dernier lieu, à mon collègue et ami M. Kilian quelques-uns des dômes dont j'ai figuré les contours. Tous se sont déclarés convaincus de la réa- lité des terminaisons périclinales et ont été frappés du contraste qui existe entre les reliefs du Muschelkalk et ceux du Trias supérieur. M. Repelin a cru voir des éboulis énormes, portant les cultures dans les vallées et masquant la continuité des bandes anticlinales. Ces éboulis ne pourraient être que des éboulis cal- caires, provenant soit des collines de Muschelkalk, soit des massifs jurassiques environnants. Or, les dépressions cultivées sont constituées par un sol très argileux et les blocs que rejette la charrue sont exclusivement des blocs de cargneules. Les chemins permettent souvent d'observer les couches en place du Trias supé- rieur et, lorsqu'ils entament le Trias moyen, le pied foule immé- diatement des calcaires noirs. Dans l’espace compris entre le Pont-de-l'Étoile et Saint- Zacharie, j'ai compté plus d’une quarantaine de ces dômes et 1l est probable que quelques-uns, en raison de leur petitesse, m'ont échappé. Leurs dimensions varient de 10 m. environ à 1 km. de grand axe!. Ils sont quelquefois très rapprochés et même soudés par deux ou par trois, d’autres fois ils sont séparés par des. intervalles bien supérieurs à leur largeur. Leurs grands axes sont dirigés suivant des lignes parallèles, presque W.-E. au Sud, vers le Pont-de-l'Etoile; S.W.-N.E. à la latitude de Roquevaire ; W.S.W.-E.N.E., puis de nouveau W.-E., vers l'extrémité orientale de la bande. Ils atteignent leur maximum de fréquence suivant des lignes transversales, dont les principales passent le long de la route de Roquevaire à Saint-Jean-de-Gar- guier, à l’Est de Roquevaire et au Sud-Est d’Auriol. L'existence de ces dômes alignés suivant deux directions orthogonales montre avec évidence que la zone triasique de l'Huveaune a subi une double compression résultant de deux poussées perpendiculaires l’une à l’autre. Celle de ces poussées qui est transverse par rapport à l’axe de la zone peut être assi- milée à un écrasement de la bande triasique entre les massifs autochtones de Regaignas et de l’Olympe, d’une part, et le massif également autochtone de la Lare, de l’autre. Elle semble avoir été bilatérale, car les dômes de Muschelkalk n’accusent aucune dissymétrie, aucune tendance au déversement dans un sens ou dans l’autre. La structure si particulière de la zone triasique de l'Huveaune 1. Et non 2,5 km,., comme je l'ai indiqué par erreur dans une note antérieure. LA TECTONIQUE DU MASSIF DE LA SAINTE-BAUME 131 ne permet pas, à elle seule, de conclure en faveur de son enra- cinement ou de son absence de racines. Nulle part on ne voit apparaître son substratum, mais, sur les deux bords de la zone, le Trias est en recouvrement sur le Crétacé supérieur autochtone des massifs environnants. Marcel Bertrand (11, p. 36, fig. 26) a montré qu'au Nord d'Auriol le Trias s'intercale en coin entre les marnes rouges et poudingues du Crétacé le plus élevé et les calcaires Jurassiques en recouvrement de la colline de Sainte-Croix. J'ai pu retrouver cette coupe remarquable dans une carrière abandonnée. Sur le bord sud de la zone triasique, on peut constater en quelques points des faits analogues. Ainsi, entre Tapan et les Bosq, un coin de Trias supérieur s’insinue entre une série cré- tacée autochtone, comprenant les lignites fuvéliens (cf), des argiles bariolées avec bancs de conglomérats (Bégudien, c*), des calcaires lacustres (Rognacien ? c‘?), et un promontoire de dolo- mies kimeridgiennes, qui forme l'extrémité nord de la masse charriée de Roussargue. Aüïlleurs, par contre, comme on le verra plus loin, le Trias bute au Sud par faille contre les couches crétacées du pourtour de la Lare ou contre des terrains jurassiques charriés. En un seul point, au Sud d’Auriol et au Nord-Ouest de Bassan, un lambeau de Muschelkalk vertical, accompagné de gypses néotriasiques, est entouré de toutes parts de couches garum- niennes. C’est manifestement un témoin épargné par l'érosion d'une masse plus étendue de Trias en recouvrement. Ces faits s'expliquent très bien dans l'hypothèse suivant laquelle la zone triasique de l’Huveaune serait dépourvue de racines et ferait partie des nappes de la Sainte-Baume, mais ils ne constituent pas des preuves décisives en faveur du charriage, car la zone triasique pourrait être un faisceau anticlinal à déver- sement bilatéral, une sorte d’éventail composé. J'avais autrefois conclu dans ce sens et c'est à peu près la solution à laquelle s’arrèle aujourd hui M. Repelin. Marcel Bertrand a cependant fourni une preuve indirecte du charriage de la zone triasique, qui me paraît décisive. Il a montré la continuité de cette zone avec le massif triasique de Saint-Julien, à l'Est de Marseille et au Sud d’Allauch. Or, dans le massif de Saint-Julien, l’Aptien de la série renversée apparaît, aux Romans, en fenêtre au milieu de l’'Hettangien. Le massif de Saint-Julien est donc charrié et il en résulte que la zone triasique de l'Huveaune l'est également. Je n'ai pas parlé jusqu'ici des couches jurassiques qui reposent sur le Trias de la dépression de l'Huveaune. J'ai pu les passer 132 ÉMILE HAUG sous silence, car elles sont totalement indépendantes de leur substratum et ne lui font suite nulle part en succession stra- tigraphique régulière ; elles en sont toujours séparées par une surface de contact anormal, indiquant un charriage. Je ne connais qu'une exception à cette règle, c'est un lambeau de dolomies hettangiennes que l’on observe au pied est de l’éperon de dolomies kimeridgiennes qui se détache, à l'Ouest, du massif de Bassan. En ce point, l Hettangien est, en effet, en contact. direct et probablement normal avec le Trias supérieur ; mais la succession est renversée, car on voit apparaître, entre l'Hettan- gien charrié et le Garumnien autochtone, une lame de Lias moyen fortement étiré. On est donc-manifestement ici en pré- sence du flanc inverse de la nappe charriée. LES LAMBEAUX DE RECOUVREMENT JURASSIQUES AU NORD-OUEST DE LA Lare. — Les lambeaux de couches jurassiques épars sur la zone triasique de l'Huveaune doivent être envisagés comme autant de {émoins d’une nappe qui, au Nord-Ouest de la Lare, s'étendait indistinctement par-dessus la bordure crétacée de ce dôme, par-dessus le Trias de l'Huveaune et jusque sur les terrains crétacés qui forment l'enveloppe des massifs jurassiques auto- chtones situés au Nord d’Auriol et de Saint-Zacharie. Il est facile d'en donner la preuve. On verra, en effet, que plusieurs: lambeaux de ces nappes sont à cheval sur le Trias et sur le Cré- tacé, aussi bien sur le bord septentrional que sur le bord méri- dional de la zone triasique. Je commencerai la description sommaire des masses en recouvrement conservées au Nord-Ouest de la Lare par les lam- beaux situés sur le bord nord-ouest de la zone triasique, aux environs de Roquevaire et d’Auriol. Immédiatement au Sud de la petite ville de Roquevaire s'élève la colline de Saint-Roch. Ainsi que l'indique la feuille d'Aix de la Carte géologique, elle est constituée par de l'Urgonien. Ce terrain s appuie au Sud sur un petit dôme de Muschelkalk ; au Nord, j'ai reconnu, à sa base, la présence d’une brèche de dislo- cation, formée de calcaires jurassiques, qui le sépare du Trias supérieur du substratum. La colline de la Garde, au N.E. deRoquevaire, est beaucoup plus étendue. Sauf sa partie occidentale, à laquelle s’adosse la ville et qui est urgonienne, elle est exclusivement Jurassique. Les calcaires séquaniens n'existent que sur son bord nord-est, entre l'Huveaune et le chemin de Saint-Vincent. Les calcaires blancs du Portlandien forment le sommet. La plus grande partie LA TECTONIQUE DU MASSIF DE LA SAINTE-BAUME 133 de la colline est constituée par des dolomies kimeridgiennes, qui, sur les trois quarts du pourtour, reposent directement sur le Trias supérieur. À l'Ouest, elles sont en ‘contact immédiat avec l’Hauterivien, qui forme un liseré étroit à la base de l’Urgonien. Plus au Nord, la colline cotée 250, que le chemin de fer tra- verse en tunnel, est constituée, dans sa partie nord-ouest, par l'Urgonien, dans sa partie sud-est, par des calcaires séquaniens très étirés et par les Dolomies. Ces trois termes viennent succes- sivement en contact direct avec le Trias supérieur sous-jacent. Dans une petite dépression qui sépare la partie urgonienne de la partie dolomitique se trouve un lambeau de poudingues oligocènes, qui a échappé à la dénudation. La colline qui domine Auriol au Sud-Ouest comprend une partie méridionale, entièrement formée de Dolomies et de Cal- caires Blancs, qui reposent directement sur le Trias supérieur, et une parte septentrionale, constituée par une grande dalle d'Ur- gonien, inclinée au Nord-Ouest, qui porte la bastide abandonnée des Défend. Ici aussi sont conservés des lambeaux de poudingues oligocènes, superposés soit à l'Urgonien, soit aux Calcaires Blancs. L'Urgonien et les Dolomies de la rive méridionale de l’Hu- veaune passent sans discontinuité sur la rive septentrionale et prennent une part importante dans la composition d’une colline allongée de l'Ouest à l'Est, à laquelle est adossé Auriol et qui atteint son point culminant à la chapelle de Sainte-Croix (367 m.). Les Dolomies en forment l’ossature et s'étendent de la gare d'Auriol à la Bardeline. L'Urgonien, incliné à l'Ouest, flanque l'extrémité occidentale : il constitue en outre une bande étroite, qui coupe obliquement le chaïnon et s'élève graduellement du lit de l'Huveaune jusqu à la chapelle. La route d’Auriol à la Bou- rine traverse cette bande en un point où les Dolomies sont renversées sur l'Urgonien. Sous la chapelle de Sainte-Croix la superposition est redevenue normale. L'Urgonien est souvent en contact direct avec les Dolomies, ailleurs une bande étroite de calcaires marneux verdâtres, représentant l'Hauterivien, s’inter- cale entre les deux formations. Les Calcaires Blancs sont confi- nés au versant septentrional de la colline, où ils s'appuient normalement sur les Dolomies, et plongent régulièrement au Nord. A l'Est, on voit apparaître localement, sous les Dolomies, des calcaires séquaniens et c’est tantôt l’un tantôt l'autre des trois termes du Jurassique supérieur que l'on voit ensuite reposer sur un soubassement de Crétacé supérieur ou de Trias, ainsi que l'a reconnu Marcel Bertrand (11). Des lambeaux de recouvrement | A 134 ÉMILE HAUG sont détachés par l’érosion de la masse principale de la colline de Sainte-Croix et flottent en quelque sorte sur les argiles rouges du Garumnien, quelquefois avec intercalation, au contact, de Fuvélien renversé (11). J'ai observé en outre, sous l’un des lambeaux jurassiques, une lame de calcaires à Hippurites, super- posée au Garumnien. Je n’ai guère poussé mes recherches vers le Nord en dehors des limites de la feuille d' Aubagne, mais je crois pouvoir affirmer . que les collines jurassiques coupées par le bord septentrional de cette feuille (48 G 20’) sont encore charriées, contrairement à l’assertion de M. Repelin (15). Elles sont, en effet, en continuité à l'Est avec celles de Sainte-Croix et forment les deux bords symétriques d’un synclinal, dont la région axiale est occupée par des calcaires lacustres et des conglomérats oligocènes. Avant de passer à l'étude des lambeaux de recouvrement qui bordent au Sud la zone triasique de l’Huveaune, il y a lieu de décrire sommairement une grande masse charriée intercalée entre le dôme de la Lare et le he des environs de Roquevaire et du Pont-de-l'Étoile. Elle est continue au Sud avec d’autres masses également charriées, dont il sera question plus loin. Je ne parlerai pour le moment que de ses digitations septentrionales, réservant pour plus tard les particularités de sa partie centrale, #4 connue sous le nom de massif de Roussargue. La plus occidentale des trois digitations est l’éperon dolomi- tique des Fauges, situé à cheval sur le bord oriental de la zone triasique et sur les couches garumniennes du vallon de Bassan. Sur son bord occidental, les dolomies kimeridgiennes reposent directement soit sur le Trias supérieur, soit sur le Muschelkalk. Sur son bord oriental, une lame d'Hettangien, avec intercalation de Lias à silex vers la base, sépare les Dolomies du Garumnien. Vers le Sud-Ouest, on voit la série se compléter par l'apparition d'une lame de Bathonien calcaire et d'une lame de Bathonien marneux, effilées en pointe vers le Nord. La Dolomie, avant que la dénudation ait fait son œuvre, était certainement continue avec celle de la colline de la Garde, car dans l'intervalle il existe, entre les Plâtrières et Valcros, deux buttes de Trias supérieur, coiffées chacune d’un chapeau de dolomies kimeridgiennes. La plus importante digitation du massif de Roussargue est le Baou Rouge; elle s'étend au Nord jusqu'au vallon des Bosq. Sur son-bord occidental, la série normale dont elle est formée comprend les dolomies hettangiennes, le Lias moyen et supé- rieur, le Bajocien, le Bathonien marneux et, au sommet, le Bathonien calcaire. L'Hettangien ne tarde pas à s'étirer et LA TECTONIQUE DU MASSIF DE LA SAINTE-BAUME 135 manque dans la moitié nord du promontoire, ainsi que sur tout le bord oriental. Ici, le Lias fait également défaut, sauf au pied septentrional du Baou Rouge, au Sud du vallon des Bosq, où il est réduit à une lame fortement écrasée. La bande liasique du bord occidental du promontoire se ter- mine au Sud par un singulier enfoncement périclinal. Le Batho- nien marneux se raccorde, par contre, avec la lame qui pénètre en coin sous les dolomies de l’éperon des Fauges, en contour- nant le sommet du vallon de Bassan. Ce point présente un inté- rêt capital. Les couches crétacées terminales, qui étaient, plus au Nord, en contact avec le bord sud-est de la zone triasique, sont encadrées, sur les deux bords du vallon, par les dolomies hettangiennes, sous lesquelles elles s’enfoncent, ainsi que Mar- cel Bertrand l’a depuis longtemps établi (3, 6). Elles s’enfoncent également au Sud sous les terrains jurassiques du massif de Roussargue et leur affleurement se termine par deux pointes, séparées par un monticule d'Hettangien. Il est impossible de douter que l’Hettangien s’étendait autrefois en nappe continue par-dessus le Garumnien et que celui-ci ait été amené au jour par l'érosion. Une confirmation de cette interprétation m'a d'ail- leurs été fournie par la découverte d’un petit lambeau boisé de dolomies hettangiennes, séparé des affleurements des bords du vallon, qui repose sur les couches garumniennes couvertes de cultures. Il est situé à quelques mètres au Sud de la limite des communes de Roquevaire et d'Auriol. On sait également que les couches terminales du Crétacé con- tournent tout le promontoire du Baou Rouge, sous lequel on les voit s’enfoncer sur tout son pourtour, et les apparences sont ici confirmées par les observations faites dans des galeries de mines, d'où Marcel Bertrand (3, p. 768) a tiré la conclusion que le Jurassique est en recouvrement sur le Crétacé. Au Nord-Ouest du Baou Rouge se trouve un troisième pro- montoire, appelé la Liquette sur la nouvelle carte au 1/50 000. Il est séparé du Baou Rouge par un col qui aboutit au vallon des Bosq et qui correspond à une faille transversale, légèrement incurvée, mais orientée en moyenne W.S.W.-E.N.E. Les couches qui constituent ce promontoire ont subi un affaissement par rapport à celles du Baou Rouge. En effet, le long de la faille, les dolomies kimeridgiennes, qui forment une bande con- tinue sur le bord nord-ouest, sont amenées dans le prolongement de la bande liasique du bord nord-ouest du Baou Rouge et se trouvent en contact le long de la faille. Au col, les calcaires séquaniens butent contre le Bathonien marneux. Plus bas, vers ue 136 ÉMILE HAUG les Bosq, les couches les plus élevées du Bathonien marneux de la Liquette sont abaissées au niveau des couches les plus basses du Bathonien marneux du Baou Rouge. Les divers termes du Jurassique de la Liquette plongent vers l'Ouest ou vers le Nord- Ouest ; à l’extrémité nord du promontoire, les dolomies sont à à peu près verticales, d'où l'apparence trompeuse de charnière tournée vers le Nord. L'éperon de la Liquette est maniféstement en recouvrement. sur le Crétacé autochtone. Sur le bord sud-est, la superposition aux calcaires lacustres est évidente. Sur le bord nord-ouest, de grands éboulis masquent le contact, mais ils laissent apparaître une petite lame d’Hettangien, qui s'intercale entre les marnes bariolées du Garumnien et les dolomies kimeridgiennes. Dans le prolongement vers le W.N.W. de l’axe du promon- toire de la Liquette, on rencontre, de l’autre côté de la vallée de Vède, que suit la route d’Auriol au Plan-d’Aups, et au delà du quartier des Etienne, des collines jurassiques alignées, dont Mar- cel Bertrand a reconnu dès 1888 (3, p. 754) la véritable nature, en les envisageant comme des lambeaux de recouvrement, repo- sant sur le Crétacé supérieur du bord nord-ouest de la Lare. Je les désignerai dorénavant sous la dénomination de collines d'En- cauron ou de rangée méridionale, le nom de collines des Lagets convenant plutôt à une rangée septentrionale, parallèle à la pre- mière, qui aboutit à la Gastaude et qui est constituée par des lam- beaux de recouvrement, de composition analogue, mais situés à cheval sur la limite de la zone triasique de l’Huveaune et de la bande néocrétacée. Je décrirai d’abord la rangée septentrionale, qui comprend les hauteurs cotées 336 et 352 sur la nouvelle carte au 1/50 000 et, entre les deux, le rocher contre lequel est adossé le hameau supérieur des Lagets. Les trois collines sont en majeure partie formées de calcaires bathoniens-séquaniens (J;*), reposant, celle des Lagets entièrement, les deux autres à leurs deux extrémités, sur une lame de Bathonien marneux (J,, ), qui réalise leur conti- nuité, mais qui est cependant complètement étirée par places. Les calcaires séquaniens des Lagets supportent en outre un lam- beau de dolomies kimeridgiennes. Sur son bord septentrional, le Bathonien des trois collines repose incontestablement sur le Trias supérieur, sauf au pied de la hauteur 336, où l’on aper- 1. J'ai cherché en vain à comprendre le sens de la phrase suivante qui figure dans un compte rendu de M. Repelin (18, p. 562) : « La coupe détaillée des Bosqs au sud d’Auriol, montre un pli anticlinal avec étirement dans la nappe chevauchée. » LA TECTONIQUE DU MASSIF DE LA SAINTÉ-BAUME 11614 çoit, sur le bord du chemin des Lagets, des calcaires lacustres, probablement garumniens, identiques à ceux sur lesquels s’ap- puie la terminaison sud-ouest du lambeau de recouvrement. Le bord méridional est marqué, par contre, par une faille verticale, vers laquelle plongent les couches jurassiques, en butant, sur plus d’un kilomètre de longueur, contre divers termes de la série néocrétacée. À peu près dans l’axe des trois collines se trouve le hameau de la Gastaude, adossé au Trias. Un peu en amont surgit, au milieu du vallon, un monticule de Dolomies, qui parait repo- ser directement sur és argiles garumniennes. La rangée méridionale, anale parallèle à la précédente, commence et finit plus à l'Est. Elle comprend deux grands lam- beaux de recouvrement, séparés par le vallon d’Encauron, et un grand nombre de petits lambeaux groupés autour du plus occi- dental. Celui-ci est très développé enlongueur, ilatteint 1 km. 1/2, sur une largeur maximum de 300 m. Il est principalement formé de Bathonien marneux, couronné d'îlots de Bathonien calcaire, mais, à son extrémité occidentale, la succession se complète à la base par l'introduction des deux termes du Lias (ll et 1), le Lias moyen et supérieur formant également une lame étroite sous le Bathonien marneux, à l’extremité nord-est. Les petits lambeaux épars sur tout le Sonrheunt sont de simples rochers de calcaires bathoniens ou des îlots de Bathonien marneux: l’un d'eux, le plus méridional, est une brèche de dislocation. Le lambeau oriental affecte une forme presque carrée. Sa base est constituée par du Bathonien marneux, couvert de cul- tures et de jachères, son sommet boisé est formé de Bathonien calcaire. Quelques gros blocs calcaires ont glissé sur ses pentes. Il repose sur du Santonien constitué par deux masses de calcaires à Hippurites séparées par des couches gréseuses, ce qui a con- duit Marcel Bertrand à croire à un reploiement en synclinal couché du soubassement crétacé de la colline. Au pied sud-est le Santonien supporte en outre des couches à Corbicules fuvéliennes et des argiles bariolées garumniennes. Tous les lambeaux jurassiques de la rangée méridionale reposent d’ailleurs sur le Crétacé supérieur. Leurs contours sont dus exclusivement à l'érosion, sauf le bord septentrional du gros lambeau oriental, qui correspond à une faille rectiligne et, par conséquent, probablement verticale, à l'Est de la Gastaude. A son passage à un petit col, elle met le Bathonien marneux en contact avec un dôme de Muschelkalk. Plus bas, aussi bien à l'Ouest qu'à l'Est, elle fait buter le Trias supérieur contre divers termes du Néocrétacé. 138 ÉMILE HAUG Fait curieux, elle est située presque exclusivement dans le prolongement de la plus septentrionale des failles qui accidentent le bord nord du massif de la Lare (v. p. 120), mais il est diffi- cile de les envisager comme unè seule et même dislocation, car leur rejet est inverse. En effet, dans le tronçon ouest, la lève méridionale est affaissée par rapport à la lèvre septentrionale, tandis que, pour le tronçon est, c’est le contraire qui a lieu (pl. I). On voit que la structure de ces différents lambeaux est exac- ment la même que celle du promontoire du Baou Rouge et des collines du bord nord-ouest de la zone triasique de l’Huveaune. Il n’y a aucun doute que toutes ces masses Jurassiques n'aient constitué primitivement une seule et même nappe s'étendant indistinctement par-dessus la zone triasique, par-dessus le Cré- tacé autochtone du pourtour de la Lare et par-dessus celui de la rive nord de l'Huveaune. Mes observations confirment entiè- rement cette conclusion, à laquelle étaient arrivés Marcel Ber- trand (11, p. 35) et, après lui, M. Repelin (15). Mais les témoins de cette nappe ne s'arrêtent pas à l'Est avec les lambeaux des Lagets et d'Encauron. Au Sud de Saint-Zacha- rie, la zone triasique de l'Huveaune s'enfonce sous des couches liasiques. Les contours de la feuille d'Aix m’avaient fait considé- rer comme normale la superposition du Lias au Trias supérieur. et m'avaient fait envisager le Trias de Saint-Zacharie comme le soubassement normal, en place, du Jurassique de Olympe. Par- tant de considérations différentes, M. Repelin (15) était arrivé à un résultat analogue. En réalité, les faits sont plus compliqués et doivent recevoir une A opctauon toute différente. Le Lias (#) qui affleure à l'Est du vieux chemin de Saint- Zacharie à la Sainte-Baume repose er discordance mécanique, sans interposition d'Infralias, soit sur le Trias supérieur, soit sur deux petits dômes de Muschelkalk. Il supporte du Bajocien et du Bathonien marneux, qui, par suite d’un étirement local du Lias, toujours fortement laminé, recouvre directement le plus méridional des deux dômes. Un peu plus au Sud, le Jurassique repose sur le Crétacé supérieur. On voit successivement, en allant de l'Ouest à l'Est, les dolomies hettangiennes, le Lias moyen à silex, le Bathonien marneux et le Bathonien calcaire coupés en sifflet au contact des calcaires lacustres, puis des calcaires à Hippurites du bord de la Lare. Le Bathonien marneux s'enfonce à l'Est sous une muraille de calcaires bathoniens et séquaniens. On pourrait croire que les deux formations sont en superposition normale. Il n’en est rien, LA TECTONIQUE DU MASSIF DE LA SAINTÉ-BAUME 139 car, plus au Nord, ces calcaires, presque horizontaux, s'appuient directement sur le Lias, puis sur des calcaires lacustres néocré- tacés, que l’on suit à travers champs jusqu'aux alluvions de l’Hu- veaune. Vers le Sud, on voit le Bathonien calcaire reposer en discordance mécanique sur le Lias à silex, sur les dolomies het- tangiennes, sur les calcaires à Hippurites et sur les dolomies kimeridgiennes de la Lare. Après une profonde échancrure, où pénètrent les calcaires à Hippurites, les calcaires bathoniens et séquaniens forment un promontoire étroitement pédonculé!, qui repose au Sud sur les calcaires à Hippurites de Notre-Dame-d’Or- gnon, déjà signalés par Coquand (1). Le contact anormal entre les deux terrains s’observe encore sur environ 1 km. de longueur, au pied méridional de la Mouère. Plus à l'Est, les calcaires séquaniens sont en contact anormal avec des calcaires blancs portlandiens, qui appartiennent également au massif de la Lare?. Il existe donc, entre l’'Huveaune au Nord et la dépression de Notre-Dame-d’Orgnon au Sud, une vaste dalle, presque horizon- tale, de calcaires bathoniens et principalement séquaniens, cou- ronnée d’ailleurs de dolomies kimeridgiennes, sous laquelle s’en- fonce la terminaison effilée de la zone triasique de l’'Huveaune, mais qui repose, au Nord comme au Sud de cette zone, sur des calcaires lacustres néocrétacés, s'appuyant même au Sud sur les couches jurassiques des flancs de la Lare. Nous sommes en présence d’une masse en recouvrement dont l'existence n’avait pas encore été signalée. On a vu plus haut qu'elle est séparée du Trias et du Crétacé autochtone par une lame fortement étirée de couches jurassiques inférieures, qui 1. En suivant, en septembre dernier, le lit entièrement à sec du Peyrueil, j'ai pu m'assurer que l’affleurement de calcaires à Hippurites est continu dans le fond de la gorge et que les calcaires qui portent la chapelle de Notre-Dame-d'Or- gnon constituent un lambeau de recouvrement entièrement séparé par l'érosion de la masse principale (Note ajoutée pendant l'impression). 2, Ici mes observations se trouvent, une fois de plus, en contradiction avec celles de M. Repelin (28). Je voudrais pouvoir préciser les points de fait sur les- quels nous sommes en désaccord, mais je craindrais de trahir la pensée de mon contradicteur. Pour ce qui est des divergences dans nos interprétations respec- tives, si j'ai bien compris M.Repelin, il considère comme en place les bandes juras- siques de Saint-Zacharie que j'attribue aux terrains charriés, tandis que, inver- sement, le bord septentrional de la Lare, qui pour M. Repelin est en recouvre- ment, ne présente pour moi que des successions normales avec failles verticales (voir plus haut p. 120). Je doute que le lecteur, en l'absence de croquis ou de carte, puisse se faire une idée claire des conceptions tectoniques qui se font jour dans la note de M. Repelin. Quelques-unes lui sembleront pour le moins étranges. C'est ainsi qu'il est question de Bajocien, Bathonien et Oxfordien « très étirés dans la faille », de « ruban de dolomies de la série normale très redressées dans la faille d'effondrement ». On lit encore qu'on « n’a jamais signalé dans le contact (sic). aucun terme bien net de la base de la série normale ». LE] 140 : ÉMILE HAUG semble devoir être homologuée aux lambeaux des Lagets et d'Encauron. Pour comprendre la signification de cette grande dalle, il est nécessaire de suivre son extension au Nord de l'Huveaune et vers l'Est, en dehors des limites de la feuille d'Aubagne au 1/50000. Les calcaires séquaniens de la dalle traversent l'Huveaune à la Foux et constituent les deux collines séparées par le vallon qui débouche sur la rive droite, à l'Ouest de l’auberge. Vers l’amont, on les suit bien au delà de la Sambuc, jusqu'au plateau de Mauroux, où la route de Nans se détache de la route de Bri- gnoles. Partout ils plongent assez régulièrement au Sud. On devrait donc rencontrer au Nord le Bathonien marneux. Il n’en est rien et l’on voit les calcaires séquaniens s’adosser en contact anormal à des calcaires blancs du Portlandien, qui forment le Bois Saint-Clair et la longue croupe, cotée 581, située au Nord de la Sambuc. L'une et l'autre colline sont autochtones. Le Bois Saint-Clair, en particulier, est un petit dôme de Calcaires Blancs, sur lequel s'appuient, à l'Ouest et au Nord, des conglomérats et des calcaires lacustres oligocènes. C’est le pendant du dôme qui se trouve au Sud du sommet de Regaignas. La dalle de calcaires séquaniens n’est donc autre chose qu'une masse en recouvre- ment qui repose, au Sud, sur le bord septentrional du dôme autochtone de la Lare, au Nord, également sur des massifs autochtones, tandis qu'à l'Ouest on voit très nettement la zone triasique de l'Huveaune s’enfoncer en tunnel sous les terrains charriés (pl. IT). On est, dès lors, en droit de considérer les lambeaux de Lias et de Bathonien de Saint-Zacharie comme la base étirée de cette masse en recouvrement et d'attribuer tous ces éléments tecto- niques à la même nappe que les lambeaux de recouvrement des Lagets et d'Encauron. Lorsque nous étudierons les collines jurassiques de Nans, nous trouverons de nouveaux arguments en faveur de cette assi- milation. LA ZONE JURASSIQUE DE Rooue-ForcADE ET DE Nas. — Entre le dôme de la Lare, au Nord, et le socle de la Sainte-Baume, au Sud, s'étend, large au maximum de 2 km., une zone de col- lines jurassiques, dirigée en moyenne S.W.-N.E., mais en réalité légèrement sinueuse. On la suit, sur une longueur d'envi- ron 17 km., du col de Roque-Forcarde, en passant par Nans, Jusque vers Rougiers. Elle se détache à l'Ouest du massif de LA TECTONIQUE DU MASSIF DE LA SAINTE-BAUME 141 Roussargue et se termine à l'Est en pointe effilée. Tous les termes de la série jurassique prennent part à sa composition, à l’exclu- sion de tout autre terrain. Leurs caractères lithologiques sont exactement les mêmes que dans les lambeaux de recouvrement situés au Nord-Ouest de la Lare. A la hauteur du Plan-d'Aups, si l’on fait abstraction de quelques pointements rocheux, sur lesquels je reviendrai, la structure de la zone est remarquablement simple. Le Lias à silex (PF), le Bajocien (J,,) et le Bathonien marneux (J4) sont seuls représentés et forment un synclinal largement ouvert, com- plètement vidé, immédiatement au- ae du village, de tout terme de la série Oolithique. Sous le Lias s'enfoncent de part et d'autre les couches terminales du Crétacé, qui forment, sur les deux bords de la zone jurassique, des bandes étroites et disconti- nues. Vu la faible largeur de la bande liasique, Marcel Bertrand (3,6,11) avait conclu qu'elle est sans racines et que les deux bandes de Crétacé, constituant l’une l’enveloppe du dôme de la Lare, l’autre, le terme supérieur du socle de la Sainte-Baume, affaissé le long d'une faille, se rejoignent en profondeur sous le Lias. Cette conclusion, qui, au droit du Plan-d’Aups, s'impose avec évidence, doit être nécessairement étendue à toute la longueur de la zone jurassique de Roque-Forcade à Nans, car cette zone est parfaitement continue jusqu'aux abords de Rougiers, ainsi que je l'ai établi dans des notes antérieures (24,32) et contraire- ment aux indications de la feuille d'Aix, qui la figure interrom- pue dans la coupure transversale de l’'Huveaune et à la Bastide- Neuve, au N.E. de Nans. Marcel Bertrand (3, p. 760) a, lui aussi, admis l'existence d’une interruption. « La ligne de coteaux jurassiques est continue, dit-il, sur huit kilomètres entre la Tau- lère et la Roque-Forcade, où elle va se relier au grand massif de Tête-de-Roussargue. Elle est interrompue au vallon de la Taulère par un détroit de poudingues, qui fait là communiquer les deux bandes crétacées ; mais elle reprend vers l'Est, du côté de Nans, où elle est même accompagnée de quelques îlots isolés au milieu des poudingues. » Il est évident que pour Marcel Bertrand la continuité primitive de la bande jurassique est certaine. Je m'é- tonne dès lors de voir M. Repelin (34, p. 132) revendiquer pour lui-même, dans les termes suivants, la priorité pour la constata- tion de continuité : « L'hypothèse d’une grande nappe... n’a d ailleurs Jamais été complètement acceptée par le célèbre géo- logue (Marcel Bertrand) ! qui envisageait encore comme possible 1. Pour tout lecteur du Livret-Guide (11) cette assertion est manifestement contraire à la vérité. En 1900, Marcel Ber Ë and s'était rallié sans réserve à l'hy- pothèse d’une grande nappe unique. tv” 149 ÉMILE HAUG celle d’un pli sinueux, parce qu'il ignorait certains faits, comme la continuité de la bande de Nans avec la nappe de Roque-For- cade que j'ai été le premier à signaler dans mes premières notes.» Or voici dans quels termes M. Repelin signale cette continuité (15): « La bande liasique et médio-jurassique située entre le Plan- d'Aups et La Lare... est en continuité vers l’Est avec le massif jurassique des environs de Nans, et d'autre part avec la série jurassique de Tête-de-Roussargue et de Roqueforcade ». Des faits sur lesquels M. Repelin s'appuie pour affirmer cette conti- nuité, pas un mot ! Pas un mot de la prétendue interruption au défilé de l’'Huveaune ! Pas un mot non plus de l’étroite bande jurassique allant de la Bastide-Neuve vers Rougiers, dont J'ai été le premier à signaler la continuité avec les collines de Nans ! Dans ces conditions, J'ai peine à comprendre l’insistance que met M. Repelin (34, p. 137) à revendiquer la priorité pour l’affirma- tion de la continuité de la zone qui nous occupe !. Je vais maintenant décrire les modifications successives que présente la structure de la zone jurassique de Roque-Forcade et de Nans, en la suivant pas à pas de l'Ouest à l'Est. Roque-Forcade est le nom d’une crête dentelée, orientée W.- E., qui sépare les eaux de la Vède de celles du Fauge, tributaire du ruisseau de Saint-Pons. Elle est formée de caleaires bathoniens et séquaniens, qui couronnent une série normale de couches Jurassiques presque horizontales, débutant au Nord-Ouest par les dolomies hettangiennes, ailleurs par le Lias à silex ou, lorsque celui-ci est étiré, par le Bathonien marneux. Au Nord-Ouest et au Sud-Est, la superposition des couches liasiques aux termes supérieurs du Crétacé est évidente. Au col de l’Espigoulier, que franchit à l'Ouest la route de Gémenos au Plan-d’Aups, un acci- dent peu important masque à peine la continuité parfaite avec le massif de Roussargue. Au pied méridional de la crête, c'est-à- dire au sommet de la branche occidentale du ravin du Fauge, la disposition des strates est beaucoup plus compliquée ; on est en présence d'une dislocation de grande allure, dont Marcel Ber- trand avait entrevu l'existence dès 1888(3, p. 774, fig, 11), mais dont j'ai été le premier, en 1913 (19), à signaler l'importance. J'en ai publié peu après (31) une esquisse géologique exécutée d’après mes levés au 1/25 000. Je l’aireproduite ci-contre (fig. 1), avec quelques corrections de détail. 1. Je comprends encore moins ce que vient faire dans le débat le compte rendu donné parla Revue générale des Sciences de ma communication à l'Académie des Sciences. Le fait n'aurait en lui-même aucune importance, si je n'étais pas membre du Comité de Direction de ladite revue. M. Repelin voudrait-il donner à penser au lecteur que c'est moi quiaurais inspiré le résumé incriminé ? S | EPS ù | == — ST ji Fos | Je 2 fi nn F1G. 1. — ESQUISSE GÉOLOGIQUE DE LA TERMINAISON OCCIDENTALE DE LA CHAINE DE LA SAINTE-BAuME (vallons du Fauge et de Saint-Pons). Échelle 1/25000. tu Trias moyen ; 8, Trias supérieur ; l! Rhétien et Hettangien ; 15, Lias moyen et supérieur ; Ju Bajocienet Bathonien inférieur marneux ; J-#, calcaires du Bathonien supérieur et du Séqua- nien ; J°, dolomies kimeridgiennes; J8, calcaires blancs portlandiens ; cw, Hauterivien ; cu, Urgo- nien ; ©, Aptien ; 7, calcaires à Hippurites santoniens; c%, Sénonien d'eau douce; a, alluvions et tufs calcaires. 144 ae ÉÊMILE HAUG A la descente, la route de Gémenos ne tarde pas à couper une bande de Lias à silex en repos normal sous le Bathonien. On peut suivre cette bande à peu près horizontalement vers l'Est, c'est-à-dire vers le col du Cros. Mais, au lieu de s'élever jusqu’à Ja hauteur de ce col et dele traverser, pour rejoindre le Lias forte- ment laminé du vallon du Cros, elle s'enfonce sous le Bathonien F1G. 2. — COUPE TRANSVERSALE DU PLI DE ROQUE-FORCADE, passant en avant de la crête, par le col de la Machine et le pic de Bretagne. l!, dolomies hettangiennes ; 1%, Lias moyen et supérieur ; Jx, Bathonien marneux ; J#, calcaires du Bathonien supérieur et du Séquanien ;J5, dolomies kimeridgiennes ; cx, Urgonien; c1, Sénonien marin; c#, Sénonien d'eau douce ; c.a., lignes de contact anormal. ' marneux et, d'autre part, se réfléchit vers le Sud-Ouest, en des- sinant une boucle autour des dolomies hettangiennes, qui affleurent au-dessus d’un puits, situé près du grand tournant de la route. Il existe donc deux barres de Lias à silex qui se rac- cordent vers l’amont. La barre inférieure, coupée deux fois par la route, se poursuit vers le Sud-Ouest jusqu'à un petit monti- cule, qui fait face à l’avant-dernier lacet de la route. Elle cou- ronne cette butte, dont la base est formée de dolomies hettan- giennes. | J'ai envisagé, dès 1913 (19), la boucle décrite par le Lias à silex comme la charnière anticlinale d’un grand pli déversé vers le Sud-Est. Je maintiens absolument cette interprétation. Il ne. peut s'agir d’une simple ondulation des couches, car les deux barres de Lias et l'Hettangien qui les sépare présentent sur la route exactement les mêmes pendages, la barre inférieure est donc nécessairement renversée. D'autre part, j'envisage mainte- LA TECTONIQUE DU MASSIF DE LA SAINTE-BAUME 145 nant la terminaison méridionale de la barre liasique et l'Hettan- gien quil’enveloppe comme l’amorce du synclinal correspondant. I*existence de l’un et de l’autre pli est confirmée par l'examen, dans le vallon du Fauge, des allures des autres couches, tant infé- rieures que supérieures au Lias à silex (fig. 2). Les dolomies hettangiennes peuvent être suivies vers le Sud jusqu’à un petit accident transversal, où s'arrête le Lias à silex qui les recouvre, et même au delà, jusqu'à la plaine quaternaire du vallon de Saint-Pons. Elles présentent, un peu au Nord du lacet d’où part le chemin de la Glacière, une très belle char- nière ! à convexité tournée vers l'Est. Plus au Sud, l'anticlinal se redresse et son flanc inverse devient vertical (21, p. 173, fig. 2). En même temps, l'érosion fait apparaître son noyau triasique, enveloppé de Rhétien. Le Trias supérieur, avec gypses exploités, n'est visible que sur une longueur d'environ 600 m. et je ne vois pas du tout sur quels faits M. Repelin peut s'appuyer pour affir- mer (13, p.142) que ses affleurements « se poursuivent vers le Nord à l’état filonien (sic) presque jusqu'aux pieds des escarpe- ments de Roque-Forcade ». Le Bathonien marneux, très puissant dans le flanc normal de l'anticlinal, est complètement étiré dans le flanc inverse. Au pied ‘de la crête de Roque-Forcade, ses couches, d’abord horizontales, se replient, vers le col du Cros, de manière à envelopoer, en lames concentriques, la charnière du Lias. Les calcaires batho- niens et séquaniens, qui forment la crête, décrivent, au-dessus du col, la même courbure anticlinale. Ils supportent eux-mêmes les dolomies kimeridgiennes du col, également incurvées vers le Sud. Toutes les couches du Jurassique, à l'exception des calcaires blancs portlandiens, dessinent done la charnière anticlinale, mais les couches supérieures sont coupées par une surface de glissement, qui, au Sud du col, les amène en contact *avec une 1. M. Fournier (8, p. 679, fig. 21) a publié une « vue géologique du col de Bre- tagne et de la partie orientale du massif de Roussargues », qui est difficilement compréhensible, même si l'on tient compte du fait qu'elle est inversée. Il y figure une charnière dans L’ « Infralias », mais le pli serait à peine déjeté. Le « Liasien » est représenté plongeant à 45°, alors qu'en réalité il est presque hori- zontal. Quant à la paroi de Lias à silex renversé, elle a complètement échappé à M. Fournier. Je dois cependant reconnaître e que mon collègue a, lui aussi,aprè s Marcel Bertrand, eu l'intuition d'un pli déversé vers le S E. Je reviendrai plus loin sur l'interprétation de M. Fournier. 2, M. Repelin /20, p. 161) a décrit en ces termes la discontinuité qu'il constate entre les calcaires de la erête de Roque-Forcade et la barre rocheuse de calcaires séquaniens : « Ilsen sont séparés, dit-il, par un petit col où les divers affleure- ments de la base de la série normale laminés, écrasés contre cette barre, passent sous la forme de feuillets méconnaissables, mais qu'on peut suivre cependant sans trop de difficultés ». Ces feuillets, méconnaissables pour M. Repelin, sont précisément ceux qui enveloppentle Lias et qui dessinent comme lui la charnière anticlinale du pli. 23 février 1916, Bull. Soc. géol. de Fr. XV. — 10, o 146 ÉMILE HAUG barre rocheuse de calcaires séquaniens, que l'on pourrait être porté à envisager comme le flanc inverse du pli (fig. 2). On peut la suivre sans interruption depuis le col jusqu’à la gorge dans laquelle coule le torrent du Fauge, après la réunion de ses différentes branches !. Elle comprend en réalité les trois termes supérieurs de la série jurassique : calcaires bathoniens et séquaniens, dolomies kimeridgiennes, calcaires blancs portlan- diens. C’est tantôt l’un tantôt l’autre qui est laminé. Les cal- caires séquaniens sont entrelardés d'innombrables veines spa- thiques ; les calcaires portlandiens n'existent plus que sur la croupe traversée par le raccourci qui conduit à la Glacière. Les plongements sont assez variés, mais ils correspondent bien à une disposition synclinale des couches. Et comme celles-ci se présentent toujours en succession normale, il est manifeste que la barre rocheuse correspond, non au flanc inverse de l’anticlinal, comme Je l'avais cru tout d’abord, mais au flanc normal du sÿyn- clinal correspondant, le synclinal lui-même étant conservé sur une partie du trajet. L'accident qui met en contact les divers termes du Jurassique du pli anticlinal avec la barre de calcaires séquaniens n’est donc pas un pli-faille inverse, comme :1l pour- rait sembler à première vue, c'est un glissement suivant un plan parallèle au plan axial de l’anticlinal, glissement qui a donné lieu, dans l’intérieur du pli, à toute une série de contacts anor- maux. C'est ainsi que les Dolomies de la charnière anticlinale sont descendues au niveau des calcaires séquaniens de la barre et que le Bathonien marneux de la charnière vient toucher les Dolomies du synclinal. Plus bas, ce sont constamment les dolo- mies hettangiennes qui se trouvent en contact avec les calcaires séquaniens ou avec les dolomies kimeridgiennes de la barre. Et ce contact est si particulier que l’on est en droit de se demander s’il n’est pas préexistant au pli, ce qui expliquerait l'absence du Lias à silex et du Bathonien marneux. Quoiqu'il en soit, on con- state presque toujours une discordance angulaire entre l'Hettan- gien et le Séquanien ou le Kimeridgien, soit que les banes de l’'Hettangien qui viennent en contact avec la barre soient plus ou 1. M. Repelin (20, p. 161) tient à ce que l'on sache que cette barre rocheuse était nettement indiquée sur sa première minute envoyée en communication au Service de la Carte géologique. Je n'ai jamais voulu prendre connaissance des minutes envoyées par M. Repelin au Service de la Carte et ne puis donc eiter que les observations que M. Repelin a jugé opportun de publier, La barre rocheuse figure d'ailleurs en partie sur la feuille de Marseille de la Carte géologique; mise en vente en 1890. De même les Dolomies du col de Cros, que M. Repelin dit avoir signalées depuis longtemps (34, p. 138), sont déjà indiquées sur une coupe de Marcel Bertrand (11, p. 31, fig. 24). Je n'ai donc pas eu « à vérifier » les observa- tions de M. Repelin, LA TECTONIQUE DU MASSIF DE LA SAÏNTE-BAUME 147 moins horizontaux et correspondent au flanc normal du synelinal, soit qu'ils soient redressés verticalement, comme à la Gypière, auquel cas ils représentent le flanc oriental de l’anticlinal, toute trace du synclinal ayant disparu. Si l’on admet un étirement du Lias à silex et du Bathonien marneux antérieur à la formation du pli de Roque-Forcade, on s'explique assez facilement le déver- sement de ce pli vers le Sud-Est, c'est-à-dire en sens contraire du grand pli couché, qui, dans l'hypothèse de Marcel Bertrand, aurait donné naissance aux nappes de la Sainte-Baume. Mais je reviendrai plus loin sur cette question, qui touche à l'interpré- tation générale de la tectonique de la région. Le contact des terrains charriés ete par le pli de Roque- Forcade avec les terrains autochtones et avec la série renversée mérite un examen spécial. Tout le long du ravin qui descend du col du Cros vers le Sud- Ouest, la barre de calcaire jurassique surplombe les calcaires à Hippurites de la bande du Plan-d’Aups. Plus bas, dans le vallon du Fauge, les couches verticales du calcaire à Hippurites s’en- foncent sous une lame de dolomies kimeridgiennes presque hori- zontale, continue avec la barre, lame qui présente ici toutes les allures d'un bord de nappe. Il nous sera facile plus tard de pré- ciser avec quelle nappe du versant méridional de la Sainte- Baume elle était autrefois en continuité. Vers le Sud, les dolo- mies kimeridgiennes se redressent et forment une muraille ver- ticale, qui sépare les dolomies hettangiennes, non plus des cal- caires à Hippurites autochtones, mais de l’Aptien de la série renversée. Enfin, elles s’étirent entièrement. Vers l'aval, aux Gypières, l'Hettangien du flanc oriental du pli de Roque-For- cade s’étire lui aussi et c’est maintenant le Trias supérieur qui se trouve en contact direct avec la série renversée. Mais ic1 l'Urgo- nien du flanc occidental de la voûte dont il a été question plus haut (p. 126) s'intercale entre le Trias et l’Aptien. Puis, brusque- ment, une faille transversale met fin au Sud aux affleurements triasiques. Je réserve pour un chapitre ultérieur la description des terrains qui se trouvent au Sud de la faille et j'aborde main- tenant l'étude de la continuation vers le Nord-Est de la zone de Roque-Forcade. ‘ Sur le versant nord du col du Cros, les dolomies kimerid- giennes reposent directement sur les conglomérats garumniens. Au pied de l’escarpement de Roque-Forcade, au Nord du vallon, c'est ensuite le Lias à silex ou le Bathonien marneux du flanc normal du pli qui s'appuie sur le Garumnien, IL n’y a plus ici aucune trace de charnière, car l'érosion a fait son œuvre, mais 148 ÉMILE HAUG il semble qu'un lambeau de recouvrement de calcaires séqua- niens fortement laminés, qui figure dejà sur la feuille de Mar- selle, représente un reste du flanc inverse. Nous en rencontre- rons d’autres en poursuivant notre étude vers l'Est. Nous abordons maintenant un segment de la zone jurassique en recouvrement qui affecte une allure synclinale assez régu- lière et symétrique. Entre le point où la route de Gémenos aborde le Plan-d'Aups et la Grande Bastide, toutes les couches du fond de la cuvette, ou, plus exactement, tous les termes de la série normale supérieurs à l’Aalenien ont été enlevés par dénudation et l’on peut circuler longtemps sur le plateau boisé, découpé de ravins profonds, sans rencontrer autre chose que du Lias. Mais si l’on descend dans certains ravins, on éprouve une étrange surprise. Au lieu de trouver sous le Lias à silex son substratum normal, les dolomies hettangiennes, on rencontre des calcaires café-au-lait à veines spathiques, que l’on ne peut hésiter à attribuer au Séquanien, ou, à la rigueur, au Bathonien calcaire. Dans le ravin occidental, on observe, tout près de la route, ces calcaires en couches horizontales sous le Lias, égale- ment horizontal. Leur affleurement est peu étendu, c’est une « boutonnière », une véritable fenêtre, qui permet de constater l'existence sous le Lias charrié, d’un flanc inverse très étiré. Plus à l'Est, au delà du chemin qui conduit du Plan-d'Aups à l’Adret, en traversant toute la zone liasique, les mêmes calcaires pointent sous le Lias. Ils sont redressés verticalement et accusent de même que le Lias voisin, des contournements étranges. M. Repelin nie que l’on soit ici en présence de fenêtres (34, p. 134) et n'a vu, dit-il, « que des affleurements de Bathonien et de Bajocien pincés dans le synclinal de la nappe liasique ». Marcel Bertrand (11, p. 31, fig, 25) avait également adopté cette interprétation. J’ai eu, par contre, récemment le plaisir de mon- trer ces accidents, d’abord à mon collaborateur M. Lanquine, puis à mon collègue et ami M. Kilian et ils se sont tous deux entièrement ralliés à ma manière de voir. Depuis, j'ai observé, plus à l'Est encore, dans le ravin qui précède la Grande Bastide, des faits qui apportent des arguments nouveaux et absolument décisifs en faveur de mon interprétation. Les calcaires séqua- niens, non moins laminés que dans les autres fenêtres, sont iei accompagnés d'une bande de Bathonien marneux, qui plonge très visiblement sous le Lias à silex. Et brusquement, dans le fond du vallon, on aperçoit sous ces couches jurassiques et entière- ment entouré par elles, un affleurement elliptique de poudingues bégudiens d'environ 200 m. de grand axe (pl. Il). Ce sont les LA TECTONIQUE DU MASSIF DE LA SAINTE-BAUME 149 mêmes poudingues qui, à la Grande Bastide, s’enfoncent nette- ment sous la zone liasique charriée, mais ils sont séparés du Lias par une lame de Bathonien marneux, puis, plus à l'Est, par de simples esquilles de calcaire séquanien. Il ne saurait donc y avoir de doute sur l'existence, sous le Lias, aussi bien sur le bord de la masse charriée que dans l'intérieur, où elles appa- raissent dans des fenêtres, de lames de Bathonien et de Séqua- nien, représentant le flanc inverse d’un pli couché. Marcel Ber- trand a d’ailleurs signalé depuis longtemps {3, p. 763), au Sud de la zone liasique, sur le bord de la vieille route de Saint- Zacharie au Plan-d’Aups, un lambeau de recouvrement de Bathonien marneux, reposant sur les poudingues bégudiens !. C’est évidemment aussi un témoin du flanc inverse. Un peu à l'Ouest de la Grande Bastide. il se produit un abais- sement. d’axe de la zone liasique charriée, grâce à quoi on ren- contre de nouveau, dans la région médiane du synclinal, du Bajocien, ici très fossilifère, et du Bathonien marneux. Le sub- stratum du Lias n'apparaît nulle part, et, sur le bord méridional de la zone, le Lias et le Bathonien charriés butent par faille, sur une longueur de près de 2 km., contre les dolomies kimerid- giennes du socle autochtone de la Sainte-Baume. À partir de la Taurelle (Taulère du 80 000€), le Lias de la zone de Roque-Forcade s’étire entièrement et l’on n’en rencontre plus la moindre trace jusqu’à la Tuilière, au Nord-Est de Nans. La base de la série normale est constituée par le Bathonien mar- neux, mais nous allons de nouveau voir apparaître, en divers endroits, les calcaires bathoniens et séquaniens du flanc inverse. Nous sommes arrivés maintenant au défilé de l’Huveaune, où, d'après les tracés de la feuille d’Aix, la zone jurassique en recou- vrement serait interrompue par un détroit de poudingues mar- qués comme aquitaniens, mais en réalité néocrétacés, ainsi que l'a établi Marcel Bertrand (3, p. 760), qui croyait pouvoir confirmer l’existence du détroit, tout en admettant la continuité primitive de la zone jurassique. En réalité, les affleurements de poudingues, au Nord et au Sud de cette zone, sont séparés par une bande de Bathonien marneux, large, dans le fond du vallon, de 400 m., mais qui s'élargit considérablement sur les deux versants. Au milieu de ce Bathonien marneux, on voit pointer deux lames de calcaires bathoniens ou séquaniens fortement étirés, qui appartiennent manifestement au flanc inverse (fig. 3). 1. Ces poudingues sont séparés par une vraie faille des çalcaires à Hippurites du Plan-d'Aups. Il n’y a pas de doute cepéndant qu'ils appartiennent comme eux à la série autochtone. 29n0p neo p ualuougs ‘,9 ‘ seqii -nddip; e souteopeo ‘,9 ‘ ayrxne ‘Œ ! suorpueri10d soue|q Ssoiteopeo ‘4$f ‘ saunas -PHAUIX SALLLO]Op, ef ‘ uaruenb3s np Je anerigdns uaiuoy] -BIg np soreofro ‘,!f fxnau DORE DER . Ja ak: Ÿ -ieur uaruoqeg ‘#!f = SE ‘000 0Z/T :2ITPUOST : D TRE sud arr ere SUBN XN21f—<" 809 LAN. re 7 DCE SOU — . . . . . 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Les comptes rendus sommaires paraissent, en général, dans les (çuinze Jours qui suivent la séance. Deux pages au maximum sont accordées aux SOUL originales. Une demi-page (petit texte) est accordée aux observations ou rectifications à une communication quelconque. Un tiers de page est accordé pour les présentalions d'ouvrages imprimés. Ces limites con AIeAS les titres at les notes infrapaginales. La page est de 42 lignes d'environ 60 lettres chacune. Les inter- valles entre les mots et les signes comptent comme une lettre. Les auteurs doivent déposer, à l'issue de la séance. les notes manuscrites concernant leurs communications pour le compte rendu sommaire. Les membres qui ont pris part à des discussions verbales en cours de séance et qui désirent qu'il en soit fait men- tion sont invités à rédiger ces observations ef à Les remettre au secrétaire, autant que possible séance tenante. Le Secrétariat ne garantit, dans aucun cas, la publication litté- rale et in extenso des notes remises. Les auteurs peuvent indiquer les passages de leurs communications pouvant être supprimés sans inconvénient en cas de nécessité, Z/ est toujours préférable de ne remettre que des résumés (rès concis. Les notes et mémoires étant mis en composition aussitôt leur dépôt, les auteurs on donc tout intérét à remettre leurs manuscrits. complets au moment méme où ils font leurs communicalions orales ou écrites. L'impression de tout manuscrit insuffisamment lisible ou incomplet est ajournée et le manuscrit renvoyé à son auteur. AO “TABLE DES MATIÈRES S (TOME XV Î . Ne | Er! # ( 14 = 2 » Ù SON 3 {: MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS. Le gérant de la Soc. géologique : 4° Série, t. XV. — 1915. — N° 5-6 BULLETIN -[ISOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE|| DE FRANCE La L2 L2 r CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 MARS 1830 A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR ORDONNANCE DU 3 AVRIL 1832 QUATRIÈME SÉRIE TOME QUINZIÈME FaAscicuLe 5-6 Feuilles 14-19 Avec 165 figures dags le texte. Pere SNA OPEN SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 28, rue Serpente, VI dr, 1915 on PUBLICATION MÉNSUELLE aourT 1916. | f % | | PARIS -2. NOTA. — Ge fascicule renferme, en encartage, la carte en couleurs (planche I) qui devait accompagner la note du Général de Lamothe, insérée dans le fascicule 1 ART. 2. — L’ objet de la Société est de concourir à ecran de la Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la France, tant en lui-même que dans ses rapports avec les arts industriels et l'agriculture. ART. 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Fran- _ çais etles étrangers peuvent également en faire partie. Il n'existe aucune distinction entre les membres. ART. 4.— Pour faire partie de la Société, il faut s'être fait présenter dans une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation i et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président, ART. 38. — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de Novembre -à Juillet. Ar. 39. — La Société se réunit deux 70 par mois (le 1e" et le 3° lundi du mois). À ART. 42. — Pour assisler aux séances, les personnes étrangères à la Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. Apr. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire devant elle aucun ouvrage déjà imprimé. ART. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. Arr. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiendra une ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement déterminé. ART. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque membre. ART, 55. — Il ne peut être vendu aux personnes étrangères à la Société qu'au prix de la cotisation annuelle. ART. 58, — Les membres n’ont droit de recevoir que les volumes des années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation. Toutefois, les volumes correspondant aux années antérieures à leurentrée dans la So- ciété leur sont cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément | à un tarif déterminé. ART. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou mémoires insérés au Bulletin, les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un tirage à part. Arr. 73. — Chaque membre paye: 1° un sro d’entrée ; 2° une cotisation annuelle?, Le droit d’ entrée est fixé à la somme de 20 francs. La cotisation annuelle est invariablement fixée à 80 francs. La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, étre remplacée par le versement en capital d’une somme fixée par la Société en assemblée générale (400 francs). Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle (minimum : 1000 francs). 1. Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne connaî- traient aucun membre qui pût les présenter n'auront qu'à adresser une demande au Secrétariat, en exposant les titres qui justifient de leur admission. 2. Néanmoins sur la demande des parrains les nouveaux membres peuvent n'acquilter, la première année, que leur droit d'entrée, en versant la somme de 20 fr. Le Compte Rendu sommaire des séances de l'année courante leur est envoyé gratuilement; mais ils ne recoivent le Bulletin que la deuxième année et doivent alors payer la cotisation de 30 franes. Ils jouissent d'ailleurs des autres droits el privilèges des membres de la Société. BULL: SOC. GÉON.DE FRANCE : NOTE DU GÉNERAL DE LAMOTHE CAIRN DIS NAPPIIS A MPRINOTEPANTINS «l a DES TERRASSES DU RHONE ET DE L'ISERE au voisinaoe de Valence par le Général de Lamothe Léc'ende \ Nappes de l'xèm D Nappes du Hiène Vappu do 4 50 nl Hu . Vappe da Potitretitlor fl || dappu de 0/60 PATES Van dl C2 Cailloitis de t 1 o Observalions La sup é prinipaler porte Le: tenta de te nopp ten Leurs bord art, jury 2 ni de / / LOTTT2 té À un Cu: LA re rurpè, Ur coute, La Le dot MA dis Khône contempeiutnr tas une ruasppat Lax pol et flqurée Par dar trivits pre par dar points , de même anléur que ls nappe currerpantirite Echelle 8 0 60 0€ = 3 ] | | | 1 | Le LT RE Le A CR SE pe RER TE ON REV ni Us à RÉGION SILURIENNE DE CHATEAUBRIANT (L.-INF.) 209 jusqu à l'ennoyage de Teillay ; plus loin 1l prend définitivement la direction axiale générale vers l'Est. En plus des failles déjà signalées, l'anticlinal est affecté à tougé par une faille de direction analogue à celle du Nourais et. suivant la vallée de la Brutz ; elle ramène l’anticlinal vers le Sud de ! km. environ; à 1200 m. à l'Est, une seconde faille parallèle accentue encore le rejet vers le Sud de près de 1 km. A la Brosse, entre Noyal-sur-Brutz et Villepot, une nouvelle fulle, celle-ce1 inverse, ramène l’anticlinal vers le Nord de 600 m. environ. Telles sont les failles principales qui affectent cet anticlinal, mais un très grand nombre de failles de moindre importance recoupent les grès avec des rejets de quelques dizaines de mètres ; la plupart sont directes, quelques-unes sont inverses. Elles ont souvent une direction voisine de celles des failles principales et presque toujours une petite vallée indique leur passage. Le pendage général ne dépasse guère 45° jusqu'à la forêt d'Araize, mais au delà 1l s'accentue de plus en plus vers l'Est pour atteindre les fortes pentes de 70° et même 80° au Sud de Renazé, en même temps que des fulles longitudinales découpent des compartiments qui ont joué les uns par rapport aux autres. Anticlinal de Chäteaubriant. — Comme le précédent on peut le considérer comme constitué par le Grès armoricain ; Je vais l'étudier en le suivant vers l'Est depuis la vallée de la Vilaine. A l'inverse du précédent 1l est plus resserré du côté de l'Ouest et 2 km. 500 seulement séparent les Schistes à Calymmènes des deux flancs dans la vallée de la Vilaine ; 1l est plus ouvert du côté de l'Est etil y a 8 km. entre les mêmes schistes au Sud de Pouancé. Ses deux extrémités constituent encore comme dans le précé- dent, des aires de surélévation et laissent apparaître sous la voûte abrasée, des terrains antérieurs : Algonkien et Cambrien. Il y a également une aire d'ennoyage médiane ; elle est située à l'Ouest de la forêt de Thiouzée ; son maximum est caractérisé par la disparition complète du Grès armoricain sous les Schistes à Calymmènes dans la vallée du ruisseau d’Aron ; la continuité des grès marquée sur la Carte géologique entre la Minière (Sud de la Dominelais) et Thiouzée n'existe pas en réalité. On peut donc le diviser en deux parties : l’une s'étend de la vallée de la Vilaine à la vallée d’'Aron, l’autre de la forêt de Thiouzée à la forêt de Jutné et chacune a une allure particulière. La ligne axiale générale est dirigée environ N. 100° E. La première partie se dirige presque E.-W. et se termine par 7 avril 1916 Bull. Soc. géol. Fr. XV. — 11. 210 F. KERFORNE une ondulation synelinale médiane en s’ennoyant dans la vallée d'Aron, les deux flancs sont sensiblement symétriques et ne présentent rien de bien particulier. La seconde partie est dirigée plus obliquement vers le S.E. et elle est complètement dissymétrique ; alors que le flanc nord a un pendage en général supérieur à 45°, le flanc sud est plat et s'étale largement en ondulant. Une de ces ondulations syneli- nales a une certaine importance ; elle est jalonnée par les Schistes intermédiaires (N. de Sion) et par des îlots de Grès armoricain au milieu du Cambrien à l'Est de Châteaubriant et dans la forêt de Juigné. De ob ee failles non marquées sur la Carte géologique recoupent les grès avec des rejets variables ; les unes sont diri- gées dans le sens N.W.-S.E., les autres dans le sens N.E.-S.W., d'une façon générale elles sont plus éloignées de la ligne N.-S. que celles de l’anticlinal de Bain. Les principales sont : faille du ruisseau de Méquinel près de Sion, rejet de 3 ou 400 m. ; — faille de l’Aubertais, au Sud de la forêt de Teillay, rejet de près de 2 km. ; — faille de la Ferrière, au Sud de Châteaubriant, rejet d'environ 600 m. Synclinal de la forêt de Teillay. — A l'Ouest et à l'Est, c'est- à-dire dans la vallée de Ja Vilaine et à Pouancé, il a à peu pres la même largeur : 1600 à 1800 m.; dans la partie médiane il atteint une largeur de # km. Il est occupé presque entièrement par les schistes de l'Ordo- vicien moyen et ceux de l’Ordovicien supérieur, mais ceux-e1 n'ont jamais été distingués des premiers ; il est infiniment pro- bable cependant que, comme dans les synclinaux du Nord et du Sud, quelques-unes des bandes gréseuses, qui sont marquées en Gothlandien sur la Carte géologique, appartiennent en réalité à l’'Ordovicien (horizon des grès du Châtellier), et séparent les deux assises schisteuses. Ces grès commencent à Saint-Sulpice-des-Landes et la Carte distingue : une bande à Saint-Sulpice, 3 bandes dans la forêt de Teillay, 2 bandes à Rougé jusqu’à Villepot, puis une bande qui s'étend de là presque jusqu'à Pouancé; une de ces bandes au moins appartient réellement au Gothlandien, car près de Noyal- sur-Brutz et de Villepot on a trouvé les fossiles caractéristiques de cet étage. La den du synclinal, c'est-à-dire la distance à laquelle se trouve le Grès armoricain sous les schistes est difficile à pré- ciser ; cependant on peut dire que dans les endroits où existe le Grès armoricains ae La où É Gothlandien n'existe pas, la k profondeur peut être moindre. 212 SUR LES POINTEMENTS DE GYPSE TRIASIQUE DE LA COMMUNE D'EOULX (BASSES-ALPES) par Adrien Guébhard:. La commune d’Éoulx (B.-A.), quoique presque toute crétacée et tertiaire, montre en divers points des apparitions de gypse triasique, dont l'étude en détail révèle des particularités intéres- santes. La plus importante se voit au-dessus du hameau de Coste- Vieille, où pointe une grosse masse bariolée, du type clas- sique, recouverte au N., de L’W. à l'E., d’abord par le Turo- nien, dont les bancs siliceux forment, à une bonne cinquantaine de mètres plus haut, le sommet de la colline dite Côte des Amandes, puis par le Cénomanien supérieur et inférieur qu bordent le sentier se dirigeant vers Eoulx. Si l'on suit, sur le. dos de la protubérance gypseuse, les zigzags descendant à Coste- vieille, on voit bientôt, en bordure et en couverture du gypse, du côté est, un petit lambeau de sables bigarrés du Turonien supérieur, et, plus bas, toute l'échelle descendante du Crétacé, tandis que, de l’autre côté, forme bordure une crête saillante, à fort plongement N.N.E., de calcaire blanc siliceux à Pla- norhis pseudoammonius, dont les bancs, arrivés de Châteauvieux, en alignement rectiligne de plus de 2 km. et en direction rigou- reusement alpine, s'infléchissent un instant en encoche péné- trante dans la masse gypseuse avant de reprendre, verticaux, leur direction imperturbée jusqu'au village d'Éoulx. Si l'aspect spécialement trituré, malaxé de la roche tendre du gypse n’indi- quait pas assez éloquemment sa nature intrusive, éjectée, toutes les circonstances locales en imposeraient la démonstration avec une évidence à laquelle ne saurait résister aucun parti-pris. Or, si l'on trace exactement sur la carte le contour de la tache tria- sique, on constate qu'interrompant en discordance les bandes régulières des strates entre lesquelles elle s'est épandue, elle a son centre exactement au croisement de deux axes, l'un syneli- 1. Note présentée à la séance du 6 décembre 1915. L 4 re» ! F + ‘ APLE . . : GYPSE TRIASIQUE D'ÉOULX (B.-A.) 243 nal pyrénéen, venu d'entre la Bâtie et le Mousteiret, où 1l sépare, au milieu du Crétacé inférieur, deux pointements très distincts de Tithonique, représentés comme unis sur la Feuille de Castellane, puis se retrouve très accentué dans le Cré- tacé du Sud du Bourguet ; l’autre, anticlinal alpin, signalé au N.W., par deux petites apparitions nucléaires de Crétacé infé- rieur au N. de la Côte des Amandes, et au S., par un autre noyau barrêmien plus : important ed s'appuie le hameau de Coste-Vieille, et qui, traversant le Jabron, montre sur son flanc S., en territoire de Châteauvieux, une autre bande gypseuse entourée (et orographiquement surmontée) par les strates cré- tacées entre lesquelles elle s’est fait jJour!. Est-ce le hasard qui a placé ainsi au croisement-d’axes de plis- sements nettement constatés, tout comme cest le cas, dans les Alpes-Maritimes, pour ane taches isolées de fabr adorite ?, le pointement du gypse de Coste-Vieille ? Ou bien sera-t-1l trouvé quelque explication tangentielle, ou aérolithique, ou méta- morphique, à cette apparition éloignée de plusieurs kilomètres de tout Jurassique inférieur et formant si évidemment hernie au milieu de toute une diversité de niveaux plus récents? Le Jurassique le plus proche est celui qui, à l'E. d’ lioulx même, supportant la chapelle de N.-D. sur des strates fortement Fe de dolomie siliceuse liasique, montre en bas, près du village, les cargneules du Trias et, à peu de profondeur, le gypse. Lei l'apparition n’a rien que de normal, au pied d’une barre qu'on pourrait, à la rigueur, imaginer chevauchant sur le Cénomanien visible en contre-bas, si, derrière la chapelle de Saint-Antoine on ne voyait, en contre-haut du même Trias, et comme l’enca- puchonnant tout un sommet arrondi de colline de Crétacé infé- rieur, recouvert lui-même, à l'E.,en stratification concordante, par un Cénomanien dont la continuité stratigraphique ne saurait faire de doute, d’une part, avant les érosions tertiaires, avec celui du pseudo-substratum, d'autre part, aujourd'hui même, avec celui qui, contournant l’extrémité de Destourbes, va, toujours en stra- 1. Étant retourné récemment sur les lieux, il m'a fallu une recherche des plus minutieuses, malgré les indications précises de mes minutes de 1901, pour retrou- ver à ras de terre quelques traces de ce gypse, tant il est littér DeRa recouvert, en ce fond de ravin crétacé, dominé de 200 mètres par des crètes turoniennes, loin de toute « nappe » jurassique quelconque, mais bien en prolongation de l'axe de-discontinuité, dont j'ai trouvé encore un jalon nouveau, tout aussi dissimulé que celui-ci, à peine révélé par le mélange de quelques fragments de cargneules aux éboulis cénomaniens, à peu près sur la lettre u de l'inscription Lalinaou de la Carte de l'État-Major. 2, A. Guéexano. Liste récapitulative des taches labradoritiques à l'W. du Var, B.'S GE, (4), II, 1902, p. 900-907. 214 ADRIEN GUÉBHARD tification concordante et normale, recouvrir tout le versant N.E. de la montagne jurassique. Au pied de la barre qui semble limiter orographiquement au S.la montagne de Destourbes, s’observe un avant-plateau s'abais- sant de l'W. à l'E. par gradins constitués successivement par le Jurassique supérieur, le Jurassique moyen marno-calcaire et le Jurassique inférieur fossilifère, d'aspect schisteux, pseudo- crétacé, supporté lui-même par une petite barre de Lias siliceux dolomitique, avec apophyse descendante jusqu'au fond du vallon de Saint-Suaire. A l'extrémité de cette apophyse, qui forme, entre deux ravins, le quartier de Claret, s'aperçoit, au point de départ d'un petit canal d'irrigation, une bavure de marnes et gypses triasiques, juste au pied d’une falaise à pic d’une soixantaine de . mètres de haut, pour le moins, formée par les bancs jaunes du Cénomanien supérieur et du Turonien siliceux qui, se continuant vers le Nord, y forment une colline au nom caractéristique du Puy, rivalisant de hauteur avec la partie supérieure de la barre liasique dont elle n’est séparée que par un peu de poudingue miocène (noté éocène inférieur sur la Feuille). Ce même poudingue bor- dant le pied de la barre liasique, en détache nettement l’apo- physe, à demi submergée et transformée en île à sa partie ter- minale. N’empêche que, surle papier, ce poudingue et le Crétacé qui le surplombe, ne soient prédestinés au rôle de substratum, la barre à celui de nappe chevauchante et l'apophyse détachée à celui de paquet tombé. Autant de mots, autant de contre- réalités. Partout le poudingue se montre comme ayant érodé, raviné tout le pourtour du plateau dit du Teil. Quant au gypse du bas, qu'aucun qualificatif ne saurait empêcher d'être comme enfoui sous son encadrement de Tertiaire détritique et de Crétacé abrupt, 1l a pour pendant, à une centaine de mètres plus haut, en altitude, au point même du détachement de l'apophyse, un autre pointement semblable, à demi recouvert par les gros éboulis du Lias sur le poudingue. Celui-là, du moins, situé au- dessus du poudingue, pourrait prêter à l'affirmation d’un « che- vauchement », sans son évidente continuité stratigraphique avec celui d'en bas et avec un autre, situé encore bien plus haut, dont nous allons parler, et dont la subordination au Crétacé est si nette qu'elle ne saurait, pas plus que l’autre, prêter à équivoque. Il s’agit d'un pointement situé à l'angle de raccordement du bas-plateau du Teil avec le pied de la barre de Destourbés, donnant origine au grand ravin N.-S., dit des Garonnes, affluent supérieur de rive droite de celui de Rayau. Des recherches de lignites y ont été pratiquées et c’est ce qui n'avait fait inscrire xYPSE TRIASIQUE D ÉOULX (B.-A.) 215 sur ma carte de Castellane le signe .£ qui, vérification faite, doit être reporté à quelques millimètres en dehors du cadre. Ce qu'il y a de plus curieux dans ce pointement, c'est de voir, au haut d’une petite prairie, dans la fourche supérieure du ravin, saillir au bas d’une grosse pente de Crétacé supérieur (Cénoma- nien ou luronien à O. Columba maxima), comme d’un toit une lucarne en demi-coupole, une petite voûte d'une dizaine de mètres à peine de corde et # ou 5 de flèche, de dolomies blanches triasi- ques à délit prismatique, absolument semblables à celles qui, plus au S., à Montferrat par exemple, constituent, sous le Lias, des masses imposantes, si bien recouvertes, ici, par le Crétacé que c’est au milieu de celui-ci qu'ont été creusées, peu au-des- sus du contact discordant avec le poudingue muocène, les tran- chées de recherches. Ce Crétacé lui-même, par une large courbure périclinale, à peine démantelée, par places, par l'érosion torrentielle fin- miocène, se raccorde nettement d’une part avec celui qui forme tout le flanc sud des bassins de Rayau et de Saint-Suare, de l’autre avec celui qui couronne régulièrement l'extrémité péri- anticlinale crétacée du massif pyrénéen de la montagne de Robion, pour venir buter contre la barre occidentale, de direction rigoureusement alpine, de la montagne de Destourbes. Or, au point même où cette barre s'infléchit vers l’E., soutenue, là, par de grandes poupées verticales de dolomie liasique siliceuse, on voit ce Crétacé, d’abord confiné au pied de la barre, s'élever peu à peu sur le flanc jusqu'à submerger presque complètement la dernière poupée, au devant de laquelle il forme une colline à dos arrondi, descendant au S. jusqu'au-dessus du plateau supérieur du Teil, et, al’ W., jusqu'au contact du soubassement fossilifère médio-jurassique de ce plateau. Si l’on cherche à délimiter à l'E. ce Crétacé, on le voit atteindre un ravin N.N.E., dit du Fournas, dont la rive gauche est formée par les calcaires schisteux du Bajocien, issus de la barre, par un genou anticlinal qui fait saillie à travers une interruption de la muraille liasique. Impossible, une fois vu et délimité ce Crétacé, de le concevoir autrement que posé en languette sur la discontinuité locale qui sépare la haute barre de Destourbes du bas-plateau du Teil. Je dis « locale », car il ne faut pas aller bien loin à l'E. pour voir la discontinuité arrêtée, et la hernie bajocienne relier tectonique- ment le plateau inférieur à la montagne supérieure. Dès lors il devient presque oiseux de résoudre la question, qui m'a un moment fort préoccupé, de savoir si le pointement du Trias lignitifère appartient au soubassement supérieur ou infé- 216 ADRIEN GUÉBHARD rieur, puisque, de par sa position, 1l se trouve juste au point où l’un et l’autre devaient se raccorder, avant que s’accentuât la rupture qui infléchit en accent circonflexe la ligne de disconti- nuité, juste sur le trajet de l'axe de dislocation, de direction pyrénéenne, qui met le front de la montagne de Robion dans l'alignement de la haute faille du N.E. de La Garde, où se voit en placage d'arrêt, au devant du noyau triasique courbe d'un demi-anticlinal jurassique droit, un immense mur de banes tithoniques verticaux. Est-ce encore par le hasard, ou par une formule creuse, que doit s'expliquer le fait d’une dernière petite apparition de gypse, observée au plus haut du ravin de Font-Sainte, juste sur le trajet d’une autre ligne de faille pyrénéenne qui, traversant le Crétacé à l'E. de la Gaide. a déterminé, au N.W. de N.-D. d’ Éoulx, la brusque cassure du Jurassique De de Destourbes, et de autre côté, au S.E. de Saint-Thiers, la traversée pyrénéenne des alignements alpins du Turonien par une gorge lutécienne, et, entre deux, l’encoche de la barre infraliasique du Teil, d'où se détache l’apophyse de Casset ? Pas plus pour cette dernière apparition du gypse que pour les autres, un examen tant soit peu critique et indépendant ne per- met d'accepter une idée de chevauchement sur le Crétacé voisin. : C'est sur cette dernière conclusion que je termine cette note, dont le seul but, laissant de côté toutes autres considérations tectoniques, est de confirmer le caractère de poussées ascension- nelles et nullement horizontales que présentent toujours et par- tout les apparitions du gypse observables en position, soit tout à fait anormale, soit seulement à demi anormale, comme c’est le cas habituel en ces régions. 12 es + OBSERVATIONS SUR LA STRATIGRAPHIE ÉT LA PALÉONTOLOGIE DU FALUNIEN DE LA TOURAINE PAR J. de Morgan. Les sables coquilliers de la Touraine, bien qu'ils eussent été très sérieusement explorés depuis un siècle environ, sont encore loin d’avoir fourni aux géologues et aux paléontologistes tous les renseignements sur leurs dépôts, ainsi que la totalité de la faune qu'ils contiennent. Cette imperfection de nos connaissances est due à de nombreuses causes, les unes résultant de l'insuffi- sance des terrassements effectués jusqu'à ce jour, les autres dépendant des conditions extrêmement variées dans lesquelles se sont formés les sédiments. Lors des temps helvétiens, la mer s’avançait en un vaste golfe sur l'emplacement actuel de la vallée de la Loire, jusqu’à quinze kilomètres environ au Sud-Ouest de Blois et, dans le voi- sinage de Pont-Levoy, battait des rochers formés par les couches lacustres (Burdigalien) dites Calcaire de Beauce. Côte plate, semée de récifs, où venaient se jeter des cours d'eau venant du centre de la France. Dans ces parages, la profondeur des mers était, dans la plu- part des cas, tout au plus de quelques mètres, et les dépôts qui s'y formaient ont pris un aspect tout spécial. Sur bien des points le sol se relevait pour former des plages où se brisait la vague roulant dans son écume une quantité prodigieuse de coquilles et de débris de tout genre, alors qu'au large se dres- saient des récifs. Mais il est, aujourd’hui, pour ainsi dire impos- sible de relever les détails topographiques de cette côte découpée, parsemée d’ilots, de rochers et, probablement aussi, de nombreux estuaires et de lagunes. Dans la plupart des cas les reliefs ont disparu sous l'effort de ravinements postérieurs à la merfalunienne. Dans certaines anses, probablement à l'abri des vents régnants, les eaux étaient relativement calmes, et sur ces points, les Mollusques, moins roulés, se trouvaient bientôt ensevelis sous des sables fins. Mais ceci est le cas le plus rare, ear, dans 1. Note présentée à la séance du 15 mars 1915. 2. Faciès pontilevien de MM. G. Dollfus el Ph. Dautzenberg. Mém. Soc. géol. de France, t. X, fasc. 2-3, p. 7, 1902. 218 J. DE MORGAN presque toutes les sablières, on rencontre des graviers grossiers composés de coquilles brisées, et de gros grains de quartz et de calcaire, entremêlés de galets, d’ossements roulés et de fossiles siliceux (Spongiaires, Echinides, etc.) arrachés à la craie turo- nienne qui constitue la base du plateau. lei, ce sont des sables de grosseur moyenne, entraînés par les courants plutôt que par la vague, composés de grains de quartz, de calcaire, de roches azoïques et de plaquettes de mica, apportés du continent par les fleuves, mélangés d'une multitude de Zoophytes et de Bryozoaires STation de Pont- Levoy. “Gilles. artère K. = /La leuillarde. | n Crtere À | Vers Thenay —- | TOUTE He , Vouille A. /l | n | HET S Moulin de Contan. 0 Dlsre € Jrûliexé) D. & N / À NME QUE ECHELLE JN UTONAU PTIT TU] UOTE | d Hop AI. 1077 . a die Pire E. S Le de Cha enton (SE RS PR EN Fi. 1. — CROQUIS TOPOGRAPHIQUE DU VALLON DE CHARENTON, PRÈS Poxr-LEvox. brisés, où les Mollusques de grande taille sont abondants. Là se rencontrent des sédiments plus fins, de même composition minéralogique, mais contenant peu de grosses coquilles, infini- ment riches en petites espèces fort peu roulées. Il n'en est pas de même à quelques pas plus loin. On voit des sables fins, eux aussi, mais entièrement composés de débris polis par la vague. Et ces diverses couches, très variables comme composition, les unes fossilifères, les autres stériles, s'enchevêtrent et se mélangent suivant les fantaisies des marées, des courants-et des FALUNIEN DE LA TOURAINE 219 vents.On conçoit sans peine combien l'exploration méthodique et patiente dé chacun des affleurements faluniens présente d'intérêt. La plupart des sablières de Pont-Levoy où jadis les abhés Bourgeois et Delaunay et le marquis de Vileraye ont effectué leurs belles recherches, que j'ai visitées moi-même vers 1875, sont aujourd'hui comblées, entre autres la fameuse exploitation dite «de la Justice». D’autres, en grand nombre, se sont ouvertes, comme celle dite « de la Commune » ; mais, dans ces sables extrêmement roulés, les fossiles, en assez mauvais état d’ail- leurs, appartiennent à des espèces communes à toutes les plages de cette mer. : re # F1G. 2. — COUPE DE LA FOUILLE A. H, Humus ; A, Argile rouge, pénétrant le sable falunien ; F, Sable falunien gros- sier, très fossilifère, renfermant des lits irréguliers de grosses coquilles rou- lées (type ordinaire du falun) ; g, Galets roulés et perforés à la base des sables, reposant sur le calcaire en place ; z, Surface du Calcaire de Beauce perforée par les Mollusques lithophages (Aspidopholas) : C, Calcaire de Beauce. Le Calcaire de Beauce fait, dans la plaine de Pont-Levoy, l'objet d'une exploitation très active. On l'extrait pour moellons et pierres de taille capables de résister aux gelées et à l'humidité. Sans cesse les carriers ouvrent de nouvelles excavations et, souvent, ils rencontrent les faluns au-dessus des bancs de cal- caire, parfois aussi les sables coquilliers font défaut, soit qu'ils aient été enlevés par les érosions, soit que les roches eussent émergé des mers pendant la période falunienne. Dans le premier cas, on trouve, dans les fissures des blocs calcaires, quelques débris de plage, montrant que la surface a été érodée, et le cal- caire renferme de nombreux Mollusques lithophages. Dans le second cas, les interstices entre les blocs sont remplis d'une argile rouge, brune ou grisâtre, sans fossiles. 220 J. DE MORGAN Au cours de l'été 1914, M. E. de Boury et moi, grâce à des circonstances spéciales, nous avons été à même d'explorer le plateau de Pont-Levoy et, ces recherches, J'ai pu les continuer par la suite. Après bien des tàtonnements, c'est au vallon dit « des Moulins » que nous avons accordé notre plus grande atten- tion et que nous avons obtenu les résultats les plus inté- ressants. Dans ce vallon, sous une couche peu épaisse de terre végétale, on rencontre tous les aspects des sédiments faluniens, depuis les sables coquilliers les plus grossiers, jusqu'aux dépôts les plus fins et les plus riches. F1G. 3. — Coupe De LA roule D, Sablière abandonnée. H, humus ; S, Sables gris grossiers ; G, Gros galets perforés ; C, Calc. de Beauce. La tête du vallon « des Moulins » se trouve au lieu dit « La Feuillarde » sur la route de Pont-Levoy à Thenay, à mille mètres environ à L'Est de la ligne du tramway de Blois à Montrichard. Le ruisseau qui s'écoule vers le S.E. traverse Monthou-sur-Cher et va se jeter à la rivière, quelque peu en aval de Thésée. Le premier moulin qu'on rencontre, à 500 m. environ au Sud de la route, est celui de Contan; le second, situé à 1000 m. plus en aval, est celui de Charenton, ainsi qu’on peut s’en rendre compte par le croquis topographique ci-contre (fig. 1). Il ma été possible de relever huit coupes, dans cet espace d'environ quatre kilomètres carrés, et de constater que la plage falunienne suit la rive gauche du vallon, à quelques mètres seu- lement au-dessous du plateau. Elle ne semble pas atteindre la cote de 100 m. Coupe À, voir la figure 2. Coupe B.— Au sommet, sous l'humus, sable jaune très fin composé d'élé- ments lrès roulés. Sable gris fossilifère (type F de la coupe A) à la base. Le Calcaire de Beauce n’est pas visible. Coupe C. — Sous l'humus (0m. 35 à 0 m. 40), sable grossier gris avec grosses espèces fossiles galets, perforés et Calcaire de Beauce. Coupe D, voir la figure 3. FALUNIEN DE LA TOURAINE 221 Coupe E. — Sablière dite « du Moulin de Charenton ». Humus peu épais, bande mince d'argile rouge. Sable jaune, fin, composé d’éléments très roulés, durei en plaquettes. A la base, sable gris avec fossiles roulées. Le calcaire de Beauce n'est pas visible. Coupe F. — Sablière dite « du Collège », voir la figure 4. La faune de cette sablière est presque uniquement composée de petites espèces. À peine rencontre-t-on, de loin en loin, une coquille de moyenne taille. Les Bryozoaires sont innombrables et d'une grande variété. Les Echinides relativement nombreux ; mais trop friables pour être recueillis. Les Zoophyles sont assez abondants à la base de la coupe. Les Foraminifères sont très rares et généralement roulés. Coupe G. — Carrière aujourd'hui comblée. I1 semble que sur ce point les sables faluniens n’ont jamais existé. Coupes H el K.— Semblables à la précédente (G). Il est à remarquer que la nature el la puissance des couches surmontant le calcaire sont très variables dans une même carrière, et que telle coupe relevée aujourd’hui ne sera plus visible demain. FiG. 4. — Coupe DE LA SABLIÈRE Du Cor.Lèes. H, Humus ; A, Argile rouge brun: Si, Sable jaune, fin, parfois durci en plaquettes, composé de débris de coquilles, aucun fossile n’est entier ; S:, Sable jaune très abondant en Bryozoaires et en fossiles peu roulés, Auriculidés, Helicéens, elc. ; Ss, Bande de sable gris avec nombreuses coquilles peu roulées ; Si, Passage du sable jaune au sable gris, zone très fossilifère ; Ss, Sable gris (rès fossilifère ; «, Bandes coquillières. : re se el Nous avons vu que le Calcaire de Beauce est, sur les anciennes plages, toujours perforé et que les galets qui le recouvrent le sont également. Parmi les Mollusques lithophages, le plus abondant est, sans contredit, Aspidopholas rugosa Broccni var. 299 J. DE MORGAN Fayollesi Derraxce !. On le rencontre par milliers à la face supérieure des calcaires. Cette coquille, comme d’ailleurs toutes les Martesia, a généralement garni sa cavité d’un encroûtement de carbonate de chaux et, dans les roches plus tendres que le Calcaire de Beauce, cet enduit est devenu un tube évasé, assez résistant, encroûté à sa partie externe, lisse à l'intérieur, tube que parfois on rencontre libre dans les sables. de Lu dl ï Se De ( Qc N ==, sil ll À (ui | ll | A! DTGOTON F1G. 5. — COUPE DE LA CARRIÈRE G. IT, Ilumus;S, Sable rougeâtre ; A”, Argile verdâtre ; A’, Argile rouge brun; A, Argile verte avec rognons de calcaire ; GC, Celcaire de*Beauce. Sans traces de perforations. Les Aspidopholas avaient cessé de vivre lors de l’enfouissement par le sable des rochers où elles avaient creusé leur demeure; car on les rencontre toujours habitées postérieure- ment par des Mollusques tels que Sphænia analina BASTEROT, Sph. testarum BORELL, Easlonia crassidens LamarcKk, etc. Les Mollusques perforants de cette faune sont fort nombreux; on les rencontre en Pic. 6. — Aspidophotas abondance dans.les sables fins de Charenton. Branderi Basreror. Ailleurs ils ont été le plus souvent détruits À, Tube libre; B, Co- par les mouvements des eaux. MM. G. Doll- que sopapiete eee fus et Ph. Dautzenberg en signalent quel- son tube ; grès friable. R n O (o) ques-uns ; mais la liste en doit être beaucoup plus longue, peut être même modifiée quelque peu, et je revien- 1. Au sujet de cette espèce, cf. G. Dorurus et Ph. DAurzENBERG, Mém. Soc. géol. de France, 1902, t. X, fasc. 2-3, p. 60, pl. r, fig: 12-17, .et aussi ce qu'en dit M. Cossmanx dans sa Conchyliologie néogène de l'Aquitaine, p. 68. FALUNIEN DE LA TOURAINE 223 drai sur leur sujet dans une autre communication. Je me con- tenterai dans le présent travail de décrire une Teredo Jusqu'à ce jour inconnue. Les galets et les rochers, en dehors des perforations d'Aspi- dopholas portentégalement denombreux Bryozoaireset Zoophytes. Ils servaient jadis de support à des Mégathyridés !, parfois même à des valves inférieures de Crania abnormis (DEFRANCE) Desayes et à des Thecidea acuminata Dorzr. et Daurz. ?. Bien que la faune soit fort homogène dans les diverses sablières des environs de Pont-Levoy, il y a cependant dans les différents gisements, prédominance de certaines espèces. Iei ce sont les Muricidæ qui abondent ; la, c’est le Cerithium papave- "aceum ; ailleurs ce sont les Conidæ, l’Arca Noe; mais, dans les graviers, les petites espèces sont généralement rares, parce que le plus souvent elles ont été détruites. À peine en rencontre-t-on, de temps à autre, à l’intérieur, des grosses coquilles. Dans les sables fins du vallon de Charenton, au contraire, la petite faune est d’une abondance extrême. On y voit les Péléey- podes les plus fragiles, Avicula, Modiola, Mytilus, Pandora, etc. et des Gastéropodes tels que Tiphis, Triphoris, Scalaria, Scissu- rella, Eschara, dont beaucoup offrent des formes nouvelles pour les faluns de la Loire. Généralement ces coquilles sont dans un tel'état de conservation que, pour beaucoup d’entre elles, on peut étudier la protoconque aussi sûrement que sur des spécimens d'espèces vivantes. Bien que cette faune abonde en nouveautés, le fait le plus intéressant que je puisse signaler est la présence, dans les sédi- ments fins, d'une suite nombreuse de coquilles terrestres et flu- viales, Helix, Zonites, Pupa, Cyclostomidæ, Carychium, Auri- culidæ', Truncatella, Homalonyx, Bulinidæ, Lymnaæus, Planorbis, Valvala, Ancylus. Les Hélicéens de grande taille, Helix (Tachea) asperula DésnHayes ainsi que certains des Auriculidæ se rencontrent dans tous les gisements ; mais il n'en est pas de même des petites espèces ; soit qu'elles aient été détruites sur les plages de gra- viers, soit plutôt que par suite de leur transport diflicile par les eaux elles aient été rejetées de suite sur les plages voisines de l'estuaire par lequel elles avaient gagné la mer. 1. La description de ces Brachiopodes fera l'objet d'un travail spécial. 2. Crania fixée sur un galet (Coll. Ph. Dautzenberg). Thecidéa acuminala, Manthelan, Bossée (Coll. Ph. Dautzenberg). J'ai dernièrement rencontré cette espèce à Pont-Levoy. 3. M. E. de Boury a recueilli plus de trente espèces de Scalaridæ dans ces sables. 1. Plecotrema, Cassidula, Leuconia, Melampus, Alexia. J. DE MORGAN t2 19 ES En étudiant les rivages méridionaux de la Mer Caspienne ! et quelques plages des Indes? j'ai remarqué que les coquilles ter- restres de petites dimensions, apportées par les ruisseaux et les rivières sont généralement Reese à proximité de l'estuaire: quelques centaines de mètres seulement pour les rivières à faible débit, un kilomètre ou deux pour les grands cours d’eau. Je fais exception cependant pour l’Indus et le Chatt-el-Arab, dont les apports sont entrainés à de très grandes distances. | La présence d'une faune terrestre et lacustre aussi importante montre non seulement, ce qu'on savait déjà d’ailleurs, que les gisements de Pont-Levoy se trouvent à l'embouchure de fleuves ou de rivières, mais aussi fournit de précieux enseignements Su leclaat dent Jouissait le centre de la France à ue de la mer falunienne. Les Auriculidæ, représentés par de nombreux sous-genres indiquent, par leur présence, que les environs immédiats de la côte et des estuaires étaient boisés. Quant à la variété de leurs formes elle ne se rencontre plus aujourd'hui qu'en Malaisie et dans la Polynésiet. Le genre Homalonyx (créé en 1841 par A. d’ Orbigny) vit actuellement dans les Antilles et l'Amérique du Sud. Parmi les Bulinidæ, nous voyons une forme apparentée aux Brymeus qui vivent seelement en Amérique. : Les genres Helix, Pupa, Zonites conviendraient aussi en à des contrcee énndées qu'à des pays boisés; mais la présence de Cyclostomidæ vient prouver que ces côtes n'étaient pas sans porter des forêts. La faune marine, d’ailleurs, vient appuyer les conclusions que Je viens de formuler ; car on y rencontre un grand nombre de formes dont les représentants actuels vivent dans la Mer Méditer- ranée et dans l’Océan Atlantique, depuis les côtes de la Gascogne jusqu’au Sénégal. Elle appartient done aux listes des pays méridionaux. 1. Au Mazaudéran et au Ghilan. 2. Côtes du Baloutchistan et du Malabar.- 3. Le Séfid roud au Ghilan. 4. R. Tournouër, en 1872, dansle Journal de Conchyliologie faisait déjà la même remarque, Voici comment il s'exprime: « La présence de ces genreset leur associa- tion donnent à cette petite faune (des Auriculidæ) un caractère moderne, tropical et particulièrement polynésien. LesMelampus sont répandus, il est vrai, sur les côtes des deux Océans ; mais c'est seulement sur celles de l'Océan Indien ou du Pacifique que l’on trouve cette même association générique de Melampus, d'Auri- cula, de Cassidula et de Plecotrema qui caractérise la famille des Auriculidés, à l'époque des faluns, sur les rivages occidentaux de l'Europe. Car il est remar- quable que les faluns de l'Europe orientale (Bassin de Vienne), synchroniques de ceux de la Touraine et du Sud-Ouest de la France, ne présentent aucune espèce d’Auriculidée fossile ». t FALUNIEN DE LA TOURAINE 25 J'ai pensé qu'il était utile de fournir ces indications sommaires, sur les résultats généraux de nos recherches, avant d'entrer dans le détail des espèces nouvelles ou peu connues sur lesquelles nous avons été à même de recueillir d'intéressants documents. Loin de mon esprit est la pensée de décrire la faune du Falunien de la Touraine ; ce travail est en ce moment entrepris et conduit avec grande maîtrise par MM. G. Dollfus et Ph. Dautzenberg; mon but, plus modeste, est simplement de faire connaître les principaux résultats de mes recherches, en parlant de quelques espèces, et de contribuer ainsi à l'œuvre générale de mes savants collègues. | | Les espèces que je décrirai ont toutes été dessinées par moi- même avec le plus grand soin, le plus souvent avec des grossis- sements de 40 en diamètre, parfois même de 100 et de 200. J'ai figuré avec grande attention les protoconques, en opérant souvent sur un grand nombre d'exemplaires. Vanixoro (MicrompnaAzINA) Cossmannr Dozzr. et Daurz. En 1886: MM. G. Dollfus et Ph. Dautzenberg signalaient, dans les faluns de la Touraine, l'existence d’un petit Gastéro- FiG. 7. — Micromphalina Cossmanni D.D. À, B, Exemplaire de grande taille (gross., X5) ; a, Le même, grand. nat.; C, Individu jeune, montrant la protoconque (gross., X20): e, Le même, grand. nat. Dimensions : Haut., 6 mm. 70; diam. max., 8 mm. 1. Etude préliminaire sur les coquilles fossiles des faluns de la Touraine. Feuille des Jeunes Naluralistes, 1886, p, 17. 14 avril 1916, Bull. Soc. géol. Fr. XV. — 15 296 | J. DE MORGAN pode appartenant au genre Vanikoro et, en 1899, ils donnaient la description et la figuration de cette intéressante coquille, sous le nom de Vanikoro? Cossmanni D.D. Les exemplaires dont ces auteurs disposaient provenaient de Pont-Levoy (coll. Daut- zenberg) et de Ferrière-Larçon (coll. Lecointre). Malheureusement le dessin publié est fort mal venu au tirage et il est difficile d'y reconnaître les caractères spécifiques corres- pondant à la description, très précise d'ailleurs, qu'en donnent MM. Dollfus et Dautzenberg. Nous pensons qu'il est utile d’en publier une nouvelle figuration, d’après l’un des nombreux exemplaires provenant des Sables fins du vallon de Charenton, près Pont-Levoy. Dès l'embryon, la protoconque est recouverte de costulations régulières très fines et serrées, s’écartant peu à peu, et qui sont l’origine des côtes ornant la coquille adulte. La Micromphalina Cossmanni n'est pas la seule espèce, appar- tenant à ce groupe, renfermée dans les sables fins du vallon de Charenton. Nous en connaissons jusqu à ce jour deux autres qui, voisines de l’ espèce de MM. Dollfus et Dautzenberg, en diffèrent cependant très nettement par leurs caractères spécifiques. VANIKORO (MICROMPHALINA) PONTILEVIENSIS n. Sp. Coquille très petite, mince, fragile, subglobuleuse, très aplatie à la base, largement et profondément ombiliquée. Spire peu éle- vée, à sommet peu saillant, composée de quatre tours convexes ; les deux premiers croissant lentement, alors que les deux derniers s’élargissent très rapidement. La protoconque présente une surface lisse : les tours qui la suivent sont ornés de stries assez irrégu- lières, à peu -de chose près équidistantes au début, et d'autant plus variées que la coquille est plus âgée. Ces stries pénètrent dans l’ombilic. Les tours sont séparés par une suture profonde. Ouverture entière, elliptique. Columelle rectiligne, formant un angle avec le labre qui est arqué, simple, tranchant. Gisement. Vallon de Charenton à Pont-Levoy (coll. de l’au- teur) ; très rare. Cette espèce diffère de M. Cossmanni par sa forme générale qui est plus aplatie, par l’abaissement de son sommet, par sa protoconque qui est lisse au lieu d’être finement costulée, par la 1. Journal de Conchyliologie, 1899 (Tirage à part, p. 25, fig. 1.). 2, Sous-genre Micromphalina Cossmanx : Catalogue illustré des coquilles fossiles, etc. Type M. problematica du Bassin de Paris, cat., pl. vir, fig. 39. , LA FALUNIEN DE LA TOURAINE 297 grande largeur de son ombilic, par la forme aplatie de son ouver- ture ainsi que par l’ornementation de sa surface, formée seule- ment de stries d’accroissement et non de costulations. Qrurr oi Hu Eu Eu En gmnr Fi. 8. — Micromphalina Fic. 9. — Micromphalina ponlileviensis n. sp. Bouryi n. sp. Dimensions : Haut., 1 mm. 80; Dimensions : Haut., 1 mm. 50; diam. max., 2 mm. 25; gross., X 20. diam. max., 2 mm. 10 ; gross., X 20. VANIKORO (MICROMPHALINA) Bouryi! n. sp. Coquille très petite, mince, fragile, très aplatie à la base, très largement et très profondément ombiliquée. Protoconque lisse, très élevée, les autres tours de la coquille étant très aplatis. Accroissement des deux derniers tours très rapide. Le demi-tour qui fait suite à la protoconque, convexe et lisse. La seconde moitié de ce tour devient finement striée et cesse d’être convexe pour s’orner de deux carènes, l’une au bord externe de la spire, l’autre au milieu. Au dernier tour, une troisième carène se dessine sur le bord de l’ombilic. Chez l'adulte, surface ornée de stries longi- tudinales fines, régulières, coupées par les lignes transversales de croissance. Suture très distincte sans être profonde. Ombilic très large, conique, profond. Ouverture entière, très ample, 1. Je dédie cette espèce à mon savant ami, M. E. de Boury. ri 228 J. DE MORGAN elliptique. Columelle rectiligne, peu épaisse. Labre arqué, simple, tranchant. Gisement. Vallon de Charenton, près Pont-Levoy (coll. de l’auteur) ; très rare. Cette espèce diffère des deux précédentes par l'existence de ses carènes, par son ornementation formée de stries longitudinales, par l'extrême développement de son ombilie et enfin par la forme conique, presque cylindrique de sa protoconque. ODONTOSTOMIA (NogurA) ÎvozASI MAYER Dans le groupe des Pyramidellidæ on rencontre entre autres, à Pont-Levoy, une petite coquille, très rare d’ailleurs, à laquelle Mayer-Eymar a donné le nom de Sigaretus Ivolasi' et que MM. Ivolas et Peyrot rangent dans les Eunaticina, genre déjà signalé à l'état fossile par Recluz en 1851?. Il sémble qu'on doive plutôt la placer dans le sous-genre Noemia pe Fouix, 1870, des Odontostomia. F1G. 10. — Odontostomia (Noemia) Ivolasi Mayer. En haut détail de l'ornementation pris au tour qui suit la proloconque (gr. x 100). Dimensions : Haut., 2 mm. 10 ; diam. max., 1 mm. 50 ; gross., x 20. La figure qu'en donnent MM. Ivolas et Peyrot étant insuffi- sante je pense intéressant d'en donner une nouvelle reproduction d’après un exemplaire unique du vallon de Charenton (Pont- Levoy) (coll. de l’auteur). L'exemplaire figuré par MM. Ivolas et Peyrot appartient au Musée de Zurich et provient de Manthelan. fl; Mayer-Eymar in Ivoras et Peyror. Contribution à l'étude paléontologique des faluns de Touraine. Actes Soc. linn. Bordeaux, vol. LV, p.152, pl. 1, fig. 31. 2. E. Gouldi des Lignites du Soissonnais. t2 19 be) FALUNIEN DE LA TOURAINE * # * Les espèces suivantes que nous rangeons dans les Æscharella de Cossmann ! sont plus rares encore que celles qui précèdent. Nous ne possédons que deux exemplaires de chacune. ESCHARELLA DOUVILLEI? n. sp. Coquille très petite, mince, fragile, ovale et ombiliquée, spire composée de quatre tours arrondis, saillants, médiocrement éle- vée, à sommet proéminent, suture pro- fonde. Protoconque lisse au sommet, fine- ment costulée à la base. Accroissement lent dans les premiers tours, très rapide au dernier très évasé: Surface ornée de côtes régulières, transverses, régulièrement es- pacées, recoupant un réseau de stries longi- tudinales fines, régulières. Sur le premier tour aprèsla protoconque l’ornementation, de même nature que sur le dernier tour, est beaucoup plus délicate. Ombilic pro- fond, étroit, caréné à la base et orné sur sa carène de nodosités régulières en forme de perles, correspondant à chacune des côtes tranverses. Ouverture entière, en (NE) none À Ë É EE 7 T1 forme d’ellipse dont le grand axe est di- Re vergent par rapport à la base. Columelle Escharella Douvillei n.sp. rectiligne, peuépaissie, labrearqué, simple, Dimensions : Haut., 1 mm. rentrent : 50 ; diam. max.,1 mm. cnant. 39 ; gross., X 20. Gisement. — Vallon de Charenton (Pont-Levoy) (coll. de l’au- teur). | ESCHARELLA ROBERTI* n. sp. Coquille très petite, mince, ovale, ombiliquée. Protoconque conique, lisse, formé de trois tours. Spire composée de cinq tours arrondis, dont deux adultes, dont l'accroissement est très rapide. Surface ornée de fortes côtes transversales régulières et . Loc. cit., p.183. Type E. Citharella, Cat. illustré, pl. x, fig. 3-4. . Je dédie cette espèce à M. Henri Douvillé, membre de l'Institut. . En souvenir de notre regretté confrère Robert Douvillé, œ ND 230 J. DÉ MORGAN régulièrement espacées, recoupant un réseau de stries longitudi- nales régulières, ponctuées. Suture profonde. Ombilic de largeur moyenne, profond, orné à l’intérieur de côtes fines formées par le prolongement de celles de la surface. Bord de l’ombilic ar- rondi. Ouverture entière, large, elliptique, le grand axe de l'ellipse étant convergent par. rapport à la base. Columelle rectiligne, peu épaissie. Labre arqué, simple, tranchant. Gisement. — Vallon de Cha- renton (Pont-Levoy) (coll. de de à 'anieur) ee ie HE max. llmm. 12: gross. X20. Cette espèce qui ne saurait être comparée à S. lvolasi Mayer se distingue de Æ. Dove par la hauteur de sa spire, par la forme et la direction de son ouverture ainsi que par la nature de sa protoconque. L'ornementation de la surface, dans les deux espèces est de composition analogue ; mais alors que chez Æ. Roberti les côtes, ainsi que les stries, sont largement espacées, elles sont beaucoup plus serrées chez Æ. Douvillei. L’ombilic de . cette dernière espèce est orné de perles ce qui ne se voit pas chez E. Roberti. om nr qu ESCHARELLA BOURGZOISI1 n. sp. Coquille très petite, mince, ovale, ombiliquée, formée de cinq tours de spire, arron- dis, dont trois com- posent la protoconque. Embryon lisse sur un tour et demi, le reste de la protoconque étant finement costulé. Sur- face des tours adultes ornée de fortes côtes transversales large- ment espacées, régu- lières, droites, recou- pant un réseau de stries FiG. 13. — Escharella Bourgeoisi n.sp. È ; Dimensions : Haut.,2 mm. 25; diam.max.,1 mm.30; longitudinales fines gross, X 20. 1. À la mémoire de l'abbé Bourgeois, directeur de Collège de Pont-Levoy. FALUNIEN DE LA TOURAINE 234 régulières, très serrées. Suture profonde. Ombilic très étroit, profond, orné à l’intérieur de côtes très fines en prolongement de celles de la surface, plus nombreuses vers le bord columellaire. Ouverture entière, large, elliptique. Le grand axe de l’ellipse étant oblique et convergent par rapport à la base. Columelle rectiligne, peu épaissie. Labre arqué, simple, tranchant. Gisement. — Vallon de Charenton (Pont-Levoy) (coll. de l’auteur) ; très rare. Cette coquille présente de grandes analogies avec Æ. Robert. Cependant elle ne saurait être confondue avec elle... Roberti est plus globuleuse, son ombilic est beaucoup plus largement ouvert, son ornementation est moins fine. Ces deux espèces diffèrent également par leurs protoconques, complètement lisse et obtuse chez Æ. Roberti allongée et costulée chez Æ. Bourgeoisi. XEenopnoRA? (HaALrPnæBus Fischer 1880) PONTILEVIENSIS n. sp. Coquille petite, fragile, mince, aplatie, discoïde, profondément ombiliquée, composée de trois à quatre tours de spire très aplatis, d'une croissance régulière. Les premiers tours arrondis, les der- niers, à la partie supérieure, munis d’un large sillon profond et, sur le bord, d’une carène aiguë, coupante, séparée du reste de la Fic. 14. — Xenophora ? (Haliphæbus) pontileviensis n. sp. À, Face sup.; B, Face inf. ; C, Vue latérale ; D, Coloration. Dimensions : Haut., 1 mm.'50 ; diam. max., 4 mm.; gross., X 7. coquille par deux cordons très saillants. La partie plate précédant la carène est ornée de stries longitudinales, profondes, interrom- pues par les lignes de croissance. À la partie inférieure de la coquille la spire est divisée en trois parties, l’une, au centre, arrondie, aplatie, ornée de stries d'accroissement, une autre, 232 ; J. DE MORGAN médiane formée de deux cordons régulièrement épais, carrés, et la troisième, en contrebas de la seconde, du côté externe, plate, légèrement inclinée sur le bord de la coquille vers la carène. Suture distincte sans être profonde. Ombilic, étroit, profond. Ouverture large, longue, oblique par rapport au plan de la base, sans épaississement sur les bords, découpée vers la columelle par le prolongement des ornements de la spire. Labre coupant, muni d’un petit sillon à sa rencontre avec l’avant-dernier tour de spire. Couleur. — Quelques exemplaires portent encore, à la face supérieure, l'indication de leur ornementation colorée, probable- ment rouge ou brune, ce sont des taches obliques en forme de virgule se correspondant régulièrement. La face interne semble être demeurée incolore. Gisement. — Cette petite espèce est abondante dans les sables fins du vallon de Charenton, à Pont-Levoy (coll. de l’auteur). Une forme analogue est connue dans l'Éocène du bassin pari- sien, À. Bouryi. SCISSURELLA FALUNICA n. Sp: Coquille très petite, mince et très fragile, ombiliquée, à spire étagée, he de cinq tours séparés par une suture pro- fonde. Tours aplatis à leur partie supérieure et très ren- flés à leur partie inférieure. Protoconque lisse, saillante. JE premier tour orné de ae recoupant un ré- seau desillons profonds,assez réguliers. Au dernier tour, commence un sinus profond entouré de deux fortes côtes divisant en deux parties la face supérieure de la spire, l’une à l’intérieur, ornée de Ë côtes et de sillons, l’autre F1G. 15. — Scissurella falunica, n. Sp. externe. également ornée de Dimensions : Haut., 1 mm. 10; diam. max., LUE QT a côtes recoupant un quadrillé régulier profondément gravé dans le test. Le renflement de De seconde partie ne dé- borde la carène que vers le milieu du dernier tour. Le sinus omm. gum FALUNIEN DE LA TOURAINE 233 se prolonge régulièrement jusqu'à l'ouverture. Il se découpe avant le labre en une fissure longue de 0 mm. 50 et large de 0 mm. 07 bordée par les deux côtes longitudinales. A sa face inférieure, la spire est arrondie, saillante, ornée de grosses côtes transversales très régulières et d’un fin quadrillé gravé entre ces côles. Ombilic large, conique, évasé, orné de fines stries en prolon- gement des côtes transversales. Base de l’ombilic limitée par une carène anguleuse arrêtant les côtes ornant la surface. Ouverture entière, très ample, subanguleuse, oblique, columelle rectiligne, légèrement épaissie vers l'ombilic, labre arqué, proé- minent vers la base, fissuré, simple, tranchant. Cette coquille appartient nettement au genre Scissurella s. s. dont les espèces sont nombreuses dans les terrains tertiaires (S. Deshayesi Munier-CHaLuas) et dans les mers actuelles {S. crispala FLEmING) et n’a rien de commun avec le sous-genre Schismope (Jerrreys, 1856) dans lequel la fissure se ferme vers le labre et ne persiste plus qu'à l’état de perforation allongée (S. Terquemi Desnayes). C’est la première fois qu’une coquille de ce genre est signalée dans les faluns de la Touraine. Gisement. — Sables fins du vallon de Charenton près Pont- Levoy. Cinq exemplaires seulement. — Coll. de l’auteur. DISCOHELIX PONTILEVIENSIS n. Sp. Coquille petite, discoïdale, largement ombiliquée, enroulée presque dans le même plan, spire composée detrois tours de section triangulaire, apla- tis au sommet, carénés sur le bord externe et à celui de la base. Embryon en forme de croissant, légèrement bombé. Surface ornée de stries irrégulières d’accrois- sement et d’un sillon très marqué, surtout dans le dernier tour déterminant un Fic. 16.— Discohelix pontileviensis n. sp. bourrelet carré sur le bord de Dimensions : Haut., 2 mm. 40; diam. max., la carène supérieure. Suture re SR AN NS rotoconque, gross., x 20. très distincte, mais peu pro- fonde. Ombilic très large occupant la presque totalité de la gun Jeu 23% J. DE MORGAN coquille. Ouverture subtrigone, labre tranchant, très arqué, légèrement échancré à son bord supérieur. Bord columellaire: sms proéminent à sa jonction avec le labre. Gisement. — Vallon de Charenton à Pont-Levoy (coll. de l’auteur); unique. Rissora (MANzonrA Brusiva 1870) FALUNICA n. sp. Coquille turriculée, presque globuleuse, solide, opaque, com- posée de trois tours de spire et d’une protoconque lisse d’un seul tour. Embryon sphérique, légèrement aplati. Surface ornée de grosses côtes obliques transverses séparées entre elles par une aire quelque peu plus large que les côtes, ornée de stries profondes régulières et régulièrement espacées disparaissant sous les côtes. Le dernier tour limité vers la base par un bour- relet épais, arrondi précédant une aire plane, sans ornements qui sépare le bourrelet de l’épaississement de l'ouverture. Suture profonde. Ouverture entière, ovale, presque circulaire, légère- ment oblique, convergente sur la base, munie sur tout son pour- tour d'un bourrelet très épais, arrondi. F1G. 17. — Rissoia falunica n. sp. Dimensions: Haut., 1 mm. 82 ; diam. max., 1 mm.; gross., X 20. Gisement. — Vallon de Charenton à Pont-Levoy (coll. de l’auteur) ; assez rare. Cette coquille a été assimilée par MM. G. Dollfus et Ph. Dautzenberg (liste provisoire de 1886) à R. (Manzonia) costata Apams var. J'estime qu'il y a lieu de créer une espèce spéciale et que M. costata n'est que le représentant actuel de la forme falunienne des Manzonia falunica et M. pontileviensis dont la description suit et qui, comme on le verra, diffère très notable- ment de la M. falunica. FALUNIEN DE LA TOURAINE 235 RISSOIA (MANZONIA) PONTILEVIENSIS n. Sp. Coquille turriculée, assez globuleuse, solide, opaque composée de quatre tours de spire, dont deux appartiennent à la proto- éonque et deux à l'âge adulte. Protoconque lisse au sommet, ornée, dans son second tour de stries longitudinales très finés. À partir du troisième tour apparaissent des côtes transversales presque droites, larges, aplaties, recouvertes par un réseau de stries longitudinales profondes, fines et serrées. Dernier tour limité vers la base par un bourrelet épais, arrondi, bordant une aire plane et sans ornements qui le sépare de l’épaississement de l’ouverture. Suture profonde. Ouverture entière, ovale, presque circulaire, légèrement oblique et convergente, munie sur tout son pourtour d’un bourrelet très épais, rond, et à la columelle d’un très fort épaississement. Gisement. — Vallon de Charenton à Pont-Levoy (coll. de l'auteur) ; espèce abondante. Cette espèce a été assimilée à À. (Manzonia) costata ADans var. minuta par MM. G. Dollfus et Ph. Dautzenberg (liste de 1886). Mais de même que pour M. falunica je pense qu'il y a lieu de la séparer de l'espèce vivante. M. pontileviensis diffère de M. falunica par sa taille quiest beaucoup plus petite, par sa forme générale plus ee 18. = Rissoia HOLDERS n. Sp. s À imensions : Haut., 1 mm. 60; diam, max. longue, plus élancée, par la 0 mm. 80 ; gross., x 20. nature et l’ornementation de sa protoconque, par ses ornements dans les tours adultes qui présentent des côtes transverses plus droites, plus écrasées, et des stries longitudinales beaucoup plus fines, recouvrant les côtes, par la forme de son ouverture et le fort épaississement de sa columelle. OSCILLA' D'AUTZENBERGI? n. Sp. Coquille turriculée, imperforée, très petite, fragile, mince, 1. A. Anamws, 1870. Les représentants actuels de ce groupe vivent dans les mers chaudes : Philippines, Polynésie, Malésie, Océan Indien (type O. annulata A. ADAMs). | 2. Je dédie cette espèce au savant conchyliologiste, M. Philippe Dautzenberg. 4 236 J. DE MORGAN translucide, allongée, composée de 12-13 tours de spire. Surface lisse, ornée d’un très fort cordon spiral saillant, en bourrelet arrondi, donnant à la coquille l’aspect d’une vis. Suture indis- tincte. Ouvérture subquadrangulaire. Labre tranchant plissé, orné de deux sinus profonds, correspondant aux ornements de la spire. Columelle très épaisse, large, munie de quatre plis arron- dis, séparés en deux groupes par une bande lisse légèrement concave. Gisement. — Vallon de Charenton, à Pont-Levoy (ei de l’auteur); unique. HOPLOPTEROPSIS Par sa forme générale ainsi que par la présence de ses varices, cette coquille se rapproche plus du genre Hoplopteron FiscHer, 1876, que de tout autre groupe. Aussi proposons-nous de la prndnen de la coquille des mers de la Chine (Hoplopteron Terquemi Fiscuer) et d'établir la division des Hoplopteropsis. bte an annee FiG. 19. — Pyramidella (Oscilla) Fi. 20. — Hoplopteropsis Dautzenbergi n. sp. pontileviensis n. sp. Dimensions : Haut., 2 mm. 30; Dimensions : Haut., 3 mm. 10; diam. max., 1 mm. ; gross., x 20. diam. max., 0 mm. 85 ; gross., x 20. HOPLOPTEROPSIS PONTILEVIENSIS n. Sp: Coquille fusiforme, turriculée, ombiliquée, mince, fragile, translucide, de 6 1/2 à 7 tours de spire. Protoconque de deux FALUNIEN DE LA TOURAINE 237 tours et demi, allongé, lisse. Embryon sphérique. Surface de l’adulte lisse, simplement ornée de fines stries régulières de croissance et, de loin en loin, de grosses varices coudées vers la suture supérieure, Suture profonde. Ouverture entière, ovale, oblique, convergente. Labre épais, renflé en son milieu, réfléchi, échancré au sommet par un sinus profond. Columelle épaisse, réfléchie, recouvrant l’ombilic qui est très petit. Gisement. — Vallon de Charenton, à Pont-Levoy (coll. de l’auteur) ; cette espèce n’est pas rare dans les sables fins. * MX Avant de terminer cette étude, je donnerai quelques détails au sujet de Pélécypodes nouveaux ou peu connus recueillis dans mes dernières recherches. TEREDO FALUNICUS n. Sp. MM. G. Dollfus et Ph. Dautzenberg ont signalé! la présence dans les faluns? d’une espèce appartenant au genre Teredo; mais ils n'en connaissaient que le tube et par suite ne pou- vaent entrer dans aucun détail sur les caractères spécifiques de cette coquille dont nous avons dernièrement rencontré une valve complète. | Coquille petite, convexe, baillante, inéquilatérale, très décou- pée, beaucoup plus longue que large ; côté antérieur rostré, entaillé par une échancrure presque orthogonale. Côté postérieur plus développé, prolongé par un appendice peu saillant. Contour palléal formant une languette unguiculée et très recourbée, qui se termine à l'extrémité de la crête médiane par une pointe obtuse garnie de l'épaississement noduliforme du tubercule pariétal. Crochet involute, recouvert par la callosité cardinale. Apophyse styloïde long et étroit. Surface dorsale bombée. Area antérieure ornée de côtes paral- lèles aux lignes de croissance, très régulières et régulièrement espa- cées. Area antéro-moyenne médio- postérieure couverte de stries d’ac- pe 2 De Fi croissement très fines, assez ré- . due En de gulières se joignant à angle aigu gross., X 7. sur le sinus médian (area moyenne) 1. Mém. Soc. géol. de France, 1902, 1. X, fasc. 2-3, p. 56. — p. 57, fig. 28. 2. Manthelan (coll. Lecointre). 3. Quelque peu brisé dans l’exemplaire figuré. 238 J. DE MORGAN qui est peu profond et orné, du côté de l’area postérieur d’une petite rainure parallèle à la suture. Area postérieure peu déve- loppée, presque nulle, ornée de stries d’accroissement très fines: Les lignes de contact des diverses area entre elles sont marquées à l'extérieur de la coquille par des sinus plus ou moins profonds qui déterminent à l'intérieur de la coquille des crêtes saillantes. Gisement. — Vallon de Charenton, à Pont-Levoy (coll. de l’auteur) ; unique. Cette espèce diffère très notablement de Teredo re | SPENCER, non seulement parce que son ensemble est moins large, son area postérieure moins développée, mais aussi par la forme allongée de son apophyse styloïde. Eile s'éloigne également de l'espèce de l’Aquitaine, Teredo saucatsensis Benoist, en ce qu’elle est beaucoup plus allongée et que son ornementation, bien qu'analogue, est moins norme et plus fine. GASTROCHENA PONTILEVIENSIS n. Sp: Coquille petite, mince, fragile, ovale, oblongue, fortement baillante en avant, très inéquilatérale, extrémité latérale termi- née en pointe, rostrée. Contour buccal échancré et légè-. rement sinueux. Contour palléal en arc d’ellipse. Bord supérieur presque rectiligne sous le crochet. Surface dorsale convexe limitée par un très léger sinus, ornée de côtes d’accrois- sement larges, fortes et irrégulières, très serrées au delà du FiG. 22, — Gastrochena pontileviensis n. sp. Dimensions: Long., 8 mm. 20 ; larg., 4 mm. 2 ; épaisseur, 2 mm. ; gross., X 3,5. sinus jusqu'au rostre. Ces côtes se reproduisent à l’intérieur de la coquille sous forme de sillons larges et profonds. Bord cardi- nal légèrement réfléchi du côté antérieur. Impressions musculaires peu distinctes : celle du muscle antérieur semblant être logée dans la saillie de l'extrémité buccale. Dépression dorsale He atténuée. Tube inconnu. FALUNIEN DE LA TOURAINE 239 Gisement. — Vallon de Charenton, à Pont-Levoy. Assez rare. Cette espèce diffère très sensiblement de G. lata G. Dozzrus et Ph. DaurzenserG ! par sa forme générale plus longue, par l’atténuation de son échancrure, ainsi que par la nature de l’ornementation de sa surface qui est dépourvue de lamelles régulières (lamellis arcuatis numerosissimis). Elle se rapproche plutôt de G. intermedia HœrNES qu'on rencontre dans le Bur- digalien des environs de Dax (Cabannes), sous sa mutation curta (MAYER); mais en.diffère par sa forme plus allongée et plus rostrée, ainsi que par l’importance de ses côtes de crois- sance et par l'absence presque complète de dépression dorsale. Il en est de même pour l'espèce de Millet : G. ampulloïdes, qui, d’après la description sommaire qu’en donne l’auteur ?, serait plus voisine de G. lafa que de notre espèce. PANDORA FALUNIGA n. sp. Valve gauche étroite, allongée, ovale, très inéquilatérale, profonde. Côté postérieur arrondi : bord supérieur presque droit en arrière du crochet. Bord palléal incurvé, saillant. Carène rayonnante forte, arrondie, accompagnée d'une large dépression se terminant sur le bord antérieur par une large côte écrasée. Surface extérieure ornée de stries et de bourrelets d’accroissement réguliers, formant d’épaisses nodosités sur les côtes rayonnantes. Surface intérieure brillante et nacrée, mon- trant les impressions rayonnantes du manteau. Crochet situé aux quatre cinquièmes de la longueur totale, du côté antérieur ; charnière plate et très épaisse en avant, entaillée sous le crochet par une fossette triangulaire munie d’un fort pli. Impressions musculaires inégales, très écartées, profondes. Valve droite, à peu de chose près de même taille que la valve gauche, plane dans son ensemble, bordée du côté antérieur par une forte côte rayonnante, correspondant à la côte latérale de la valve gauche, accompagnée d’une large dépression peu profonde, rayonnante, de même largeur environ que celle de l’autre valve. Surface extérieure ornée de stries et de côtes d’accroissement régulières. Surface intérieure brillante et nacrée, munie sur son bord antérieur d’une large côte plate, lisse. Charnière formée d'une grosse dent cardinale, fossette ligamentaire étroite et très allon- 1. Rocellaria lata D.D., Journ. Conch., 1888 (T. à part, p. 24), pl. xu, fig. 6. 2. Paléont. Maine-et-Loire, p. 600. CES 240 J. DE MORGAN gée. Bord supérieur réfléchi en dedans. Impressions musculaires peu distinctes. Gisement. — Vallon de Charenton près de Pont-Levoy (coll. de l’auteur) ; quinze valves gauches, une seule valve droite. MM. G. Dollfus et Ph. Dautzenberg dans leur grand ouvrage sur les Faluns de la Touraine ont figuré’ un exemplaire, en assez mauvais état de conservation, d’une Pandora qu'ils rattachent à P. inæquivalvis LiNNÉ var. margaritacea LaAmarcx. Cette coquille diffère de P. falunica par la forme de son contour qui, incurvé à la partie supérieure, fait sentir la présence d’un rostre qui fait défaut dans notre espèce ?. La même observation s’applique à l'espèce de Linné qui vit dans la Méditerranée. F1G. 23. — Pandora falunica n. sp. A, B, Valve gauche, gross., X 3,5; C, Valve droile, gross., X 3,5 ; D, Charnière de la valve gauche, gross., X 10 ; E, Charnière de la valve droite, gross., x 10. Dimensions : Valve gauche : long., 5 mm. 60 ; larg., 3 mm. Valve droite long., 3 mm. 60 ; larg., 2 mm. 75. P. granum Bexoist du Burdigalien et de l'Aquitanien du S.W. de la France est, comme ?. inæquivalvis, rostrée, en forme de Leda, présente une surface lisse, et ne possède pas de seconde carène. P. Degrangei CossmAnx, plus voisine comme forme générale de P. falunica, est cependant rostrée, possède une ornementation plus fine, et n'est pas ornée d’une seconde côte rayonnante sur le côté. lMPocaeutplrrnentrie tels: 2. P. lesla latere antico longiore, attenualo, rostralo, hinc in utraque valva anqulato (Lamarck). À FALUNIEN DE LA TOURAINE 241 PANDORA PONTILEVIENSIS n. Sp. Valve gauche étroite, allongée, anguleuse en face de la char- nière, bord dorsal droit de même que le côté antérieur du bord buccal. Bords ventral et dorsal incomplets. Carène rayonnante, très marquée, qui suit tout le bord dorsal. Surface extérieure ornée de stries d’accroissement. Surface intérieure brillante et nacrée, montrant les impressions rayonnantes du manteau. Cro- chet situé très en avant du côté buccal. Charnière formée à droite d’une dent saillante, divergente, et d'une large fossette latérale antérieure plissée, à gauche, d'une impression ligamentaire longue, rayonnante saillante. Impressions musculaires très écartées, celle de l’adducteur antérieur demi-cachée sous le bord buccal. Valve droite inconnue. srm EE | FiG. 24. — Pandora pontileviensis n. sp. Dimensions : Long., 7 mm. 75 ; larg., 3 mm. 50 (l'échantillon figuré n’est pas complet sur le bord ventral); À, Valvegauche, gross., X 3,5 ; a, Charnière, gross., X 10. Gisement. — Vallon de Charenton, près Pont-Levoy (coll. de l’auteur) ; deux exemplaires de la valve gauche. Cette espèce se distingue de P. falunica par la forme anguleuse de son sommet, par la disposition absolument rectiligne de son bord dorsal, et de la partie antérieure de son bord buccal, par la nature de sa carène dépourvue de côte, ainsi que par la forme de sa charnière. Les dimensions sont plus grandes, et l’ornemen- tation de sa surface est beaucoup plus fine. 15 avril 1916. Bull. Soc. géol Fr. XV. — 16. à MAGNOLIA FOSSILE DES ARKOSES DE RAVEL (Puy-pE-DomE) PAR Pierre Marty :. En 1912, M. Ph. Glangeaud, professeur de Géologie à l’'Univer- sité de Clermont-Ferrand, m’a fait l'honneur de me confier la détermination d’un lot de plantes fossiles figurant parmi les matériaux dont s’enrichissent, chaque jour, les collections de son laboratoire. Au nombre de ces empreintes végétales se trouve une espèce du gisement du Ruchard, dans les grès de Ravel, espèce très intéressante comme étant représentée à la fois par divers organes, mais dont le rattachement à un genre actuel m'avait d’abord semblé si difficile que j'ai cru prudent d'en remettre la détermination au jour où des circonstances favorables me permettraient de savoir nettement sa véritable place systé- . matique. on Ces circonstances paraissant s’être produites, je me propose de la décrire dans la présente note. Avant, toutefois, d'en aborder l'étude, je crois nécessaire de rappeler brièvement ce que M. Jean Giraud ? nous a fait connaître touchant l’âge et la géologie des grès de Ravel, localité du Puy- de-Dôme située à l'Est de Clermont-Ferrand, entre Billom et Lezoux. ; Les lagunes qui avaient, dès la fin de l'Éocène et au cours du Sannoisien, envahi le Plateau Central, s’approfondissent dans la Limagne au Stampien inférieur, où il se forme un véritable géosynclinal, comblé par d'épais sédiments. Sur la rive droite de l'Allier, à Orsonnette, Nonette, Lamontgie, aux Pradeaux, ces lagunes renferment Pofamides arvernensis, P. Lamarchi, etc. Par suite de l’affaissement général du sol, elles s'étendent en transgression sur toute la Limagne méridionale. Elles recouvrent entièrement la région occupée par les nappes d’eau sannoisiennes et s'étendent bien au delà, sur le granite ou les schistes cambriens. 1. Note présentée à la séance du 17 mai 1915. 2. JEAN Grrauo. Etudes géologiques sur la Limagne (Auvergne), Paris, Beau- dry, 1902. Gers 2 PET RE Re) 7H pe ae MAGNOLIA DES ARKOSES DE RAVEL 243 Suivant une dépression déjà esquissée à la fin du Sannoisien supérieur, et probablement située un peu à l'Ouest de la Limagne actuelle, elles atteignent le bassin d'Ebreuil., Dans la Limagne proprement dite, elles recouvrent toute la région com- prise entre Issoire, Vic-le-Comte et Clermont. Des lagunes tran- Fic. 1. — Feuises de Magnolia Laurentli des arkoses de Ravel (gr. nat.). quilles persistent ensuite et déposent, suivant les points, des marnes et calcaires gypsifères, avec Pofamides Lamarcki (Corent, Sainte-Marguerite) ou des calcaires et marnes d’eau douce à Cypris et Limnæa cf. Brongniarti. De cette époque datent les gisements de Vertébrés d'Orsonnette, Lamontaie, Bansat, les Pradeaux, le Chaufour, Saint-Germain-Lembron, Boudes, Antoingt, Vodable, Solignat, Perrier, à Gelocus com- nunis (?), Anthracotherium magnum, Dremotherium Fei- 244 PIÈRRE MARTY gnouxi, Amphitragulus, Didelphis arvernensis, Hyænodon, etc. Les Mollusques sont, outre les espèces déjà citées, Cerithium plicatum, Cyrena semistriata, Hydrobia Dubuissoni et Helix aquensis. « La colline de Ravel dit M. Giraud (loc. cit.) — émerge des argiles sableuses qui l'entourent à l'Est, au Sud et au Nord, tandis qu'à l'Ouest des alluvions épaisses recouvrent sa base. La colline tout entière est formée par des grès jaunâtres, des arkoses, des sables et . quelques lits de marnes sableuses. Sur le versant occidental, ces. assises détritiques ont une épaisseur de près de 10) mètres. On peut les étudier facilement dans le chemin qui va de Ravel à la Morille. Un peu plus loin vers le Nord à la hauteur de Poulou, les couches infé- rieures sont bien apparentes, les sables et les argiles y sont plus développés. «Mais c'est surtout sur le versant oriental que les arkoses sont exploi- tées comme pierre de construction. De grandes carrières les entament, près de la route de Lezoux à Courpière, vers la bifurcation de la route qui va à Bort. Ce sont des grès arkosiques assez grossiers, plongeant légèrement vers l'Est. Au Boursis ils sont aussi exploités. On ÿ remarque des lits ligniteux. Les plantes sont d’ailleurs assez nom- breuses dans ces grès. Lecoq y cite des empreintes de Charme, de Châtaignier et surtout d'un Noyer voisin des espèces américaines (9. Engelharditia). M. Julien signale Betula Dryadum. Il existe plusieurs collections locales qui n’ont pas encore été étudiées ». Ainsi, le gisement de Ravel date du Stampien inférieur, c’est- à-dire de l’époque de la plus grande transgression saumâtre de l’Oligocène dans le Plateau Éoel de la Poe J'en viens à la description des fossiles qui font l’objet de la présente note. Il s’agit de nombreuses feuilles et d’un appareil floral, qui repose, sinon en connexion, du moins en juxtaposition avec une de ces feuilles, sur une même plaque de grès. Les feuilles (fig. 1 et 2) mesurent de 6 à 10 cm. de long sur 2 à 6 cm. de large. Apparemment glabres sur les deux faces, elles sont gaufrées selon l'axe des nervures secondaires. Elles présentent un contour elliptique ou obovale, parfois lâchement et obscuré- ment ondulé, un peu rebordé en dessous. Le sommet se termine par un apex brusque et émoussé. La base peut être ou un peu décurrente ou arrondie, voire légèrement cordiforme. Forte, la nervure médiane est souvent arquée. Les nervures secondaires sont ordinairement au nombre de 10 à 12 paires, mais peuvent 1. Contrairement à l'assertion de Lecoq, les Engethardtia appartiennent à la région tropicale de l'Asie. Un genre voisin, Oreomunnea, habite, il est vrai, l'Amérique centrale ‘Berry, Geological History of the Walnuts and Hickories, Washington, 1914). MAGNOLIA DES ARKOSES DE RAVEL 245 être moins nombreuses. Elles sont plus souvent alternes qu’oppo- sées. | Leur angle d'émission oscille autour de 45°, Dans les feuilles étroites, cet angle varie peu, de la base au sommet. Dans les feuilles larges, presque droit à la base, il devient de plus en plus aigu à mesure qu'il se rapproche du sommet. Les nervures Fi. 2. — a, b, Magnolia Laurenti; c,d,e, Alnus prisca Sar. :f., . Quercus elæna UNG. — Arkoses de Ravel (gr. nat.). secondaires sont plus espacées entre elles vers le milieu de la feuille, plus voisines aux deux bouts. Celles qui sont émises aux extrémités de l'organe restent entières sur tout leur parcours. Celles qui arrivent à la marge vers le milieu de cette dernière, au moins pour une ou deux paires, se bifurquent nettement en deux branches d’égale épaisseur, dont l’inférieure se rabat sur la 246 PIERRE MARTY supérieure de façon à délimiter avec elle une sorte de triangle. Dans le tiers inférieur de la feuille, les nervures secondaires se raccordent entre elles, le long de la marge, par une série d’élé- gants arceaux décroissants. Dans le tiers supérieur, l'aire cir- conscrite par deux nervures de second ordre immédiatement consécutives, a la forme d'un plein cintre. Il existe parfois, mais rarement, entre les nervures secondaires, des intercalaires courtes. Le réseau tertiaire est formé de veinules flexueuses, simples ou bifurquées, qui, au lieu d’être transverses, — soit perpendiculaires aux secondaires entre lesquelles elles s'inter- posent — présentent cette particularité de décrire, vues de la médiane, un angle aigu avec l’inférieure, un angle obtus avec la supérieure de ces deux nervures secondaires immédiatement successives. Le réseau ultime, rarement visible à cause du peu de finesse du sédiment qui moule ces empreintes, est formé de nervilles capricieuses, qui délimitent des mailles polygonales et sensiblement isodiamétrales. b à FiG. 3. — a, Magnolia Soulangeana Horr. ; b, Magnolia Yulan Desr. (gr. nat). La richesse des éléments diagnostiques qui caractérisent ces feuilles est, on le remarquera, de nature à permettre une compa- raison très complète avec des feuilles vivantes ; de sorte que, si de cette comparaison ressort une identité sensible des éléments MAGNOLIA DES ARKOSES DE RAVEL 247 rapprochés terme à terme, la détermination proposée aura une grande valeur de probabilité. Il nousreste, avant de tenter cettecomparaison, à décrire l’inflo- rescencerapportée, par un postulat provisoire, à la même espèce. C'est l'empreinte en creux de la cavité laissée par la décompo- sition et la disparition de l'organe, après moulage de la face externe de celui-ci dans le sédiment enrobeur (fig. 4). Long de # cm., large de 1 cm. et demi dans son plus grand diamètre, l'organe en question affecte la forme d’une massue renversée, c'est-à-dire d’une sorte de sphère que prolonge un cône aigu, la partie renflée représentant environ un tiers de la longueur totale. La sphère proximale, ou renflement charnu de l'axe, montre à sa base les traces assez vagues de lames scarieuses appliquées contre sa surface. L'on peut y voir les vestiges des pièces d’un périanthe. Vers le haut de la sphère, on distingue de petites dépressions circulaires qui sont probablement les cicatrices d'insertion de filets staminaux. Il semble même qu'on aperçoive encore la base de quelques-uns de ces filets, à droite et à gauche, vers le haut de la sphère qui, dans cette interprétation, serait l’androcée de l’inflorescence. Cet androcée est séparé du gynécée qui-le surmonte et constitue le cône distal, par une sorte d’étran- glement diaphragmé, rendu un peu oblique par un açcident de fossilisation. Au-dessus, et le long de l’axe s'insèrent, en hélice, 16 corps fusiformes, ascendants, appliqués les uns contre les autres, diminuant de taille à mesure qu'ils sont plus voisins du sommet. Je les considère comme des carpelles. Ce fossile est ici reproduit photographiquement pour la bonne règle ; mais j'en donne aussi un dessin, tenant ce mode graphique de reproduction comme le plus démonstratif en paléontologie végétale (fig. 5). Il convient de comparer les feuilles et l'inflorescence qui viennent d’être décrites avec un certain nombre d’organes vivants et similaires. Les analogies constatées indiqueront la place svs- tématique de ces fossiles, en vertu de l’axiome — acceptable lorsqu'il s’agit d'une période relativement récente — que ressem- blance implique parenté. Mais tout d’abord, et conformément aux principes de déter- minations paléobotaniques magistralement établis par M. Lau- rent ‘, doivent être séparés des caractères accessoires et variables 1. L. Laurenr. Flore pliocène des cinérites du Pas-de-la-Mougudo et de Saint- Vincent-la-Sabie, Cantal, p. 75 et suivantes. Annales du Museum d'Histoire natu- relle de Marseille, 1904-1905, 248 PIERRE MARTY les caractères principaux et fixes, c’est-à-dire diagnostiques des feuilles de Ravel. Celles-ci, rappelons-le, sont caractérisées par: une forme elliptique, un apex brusque, une marge entière, une base arron- die, une dizaine de paires de nervures secondaires émises sous un angle d'autant plus ouvert qu'elles sont plus près de la base. Les nervures secondaires arrivant à la marge autiers inférieur de la feuille s’anastomosent entre elles par des aréoles progressive- ment décroissantes. Celles qui y arrivent au tiers médian se bifurquent de façon à délimiter entre leurs deux branches, recour- bées l'une sur l’autre, un triangle. Celles qui y arrivent au tiers supérieur se rejoignent entre elles en formant des pleins cintres. Le réseau tertiaire, lâche, formé de veinules simples ou bifur- quées, est oblique par rapport au réseau secondaire. Les mailles du réseau ultime sont isodiamétrales. F1G. 4. — RÉCEPTACLE FLORAL DES FiG.5.— A, Magnolia Laurenti ; B, Ma- ARKOSES STAMPIENNES DE RAVEL. gnolia Soulangeana. (gross., 5/4). 1, Périanthe ; 2, Androcée; 3, Gynécée. (gross., 5/4). Les feuilles d’un certain nombre de plantes de familles diffé- rentes sont superficiellement comparables à celles de Ravel. Parmi les Laurinées, les feuilles du T'etranthera apetala Horr., de l'Amérique centrale, ont la même forme générale, mais elles en diffèrent par des nervures secondaires moins nombreuses, plus remontantes le long de la marge, plus constantes dans leur type d’anastomose, ana par un réseau tertiaire plus serré et plus régulièrement transverse, MAGNOLIA DES ARKOSES DE RAVEL 249 Parmi les Sapindacées, les folioles de certains Sapindus sont assez voisines. Mais ce sont des folioles et non des feuilles, où le grand nombre des intercalaires se plaçant entre les nervures de second ordre, rend toute assimilation impossible. Parmi les Artocarpées, Artocarpus rigida L., de l'Amérique tropicale, est également voisin de nos fossiles, Mais il s’en écarte radicalement par un réseau tertiaire à angle droit du réseau secondaire, au lieu de lui être oblique, et par le fait que l’émis- sion des secondaires s'opère, dans les feuilles de cet Artocarpus, sous un angle d’autant plus aigu qu’elles sont émises plus près de la base, alors que le contraire a lieu dans les feuilles de Ravel. Par éliminations successives et de plus en plus serrées, le champ des recherches se restreint à certains Juglans, à certains Anona et à certains Magnolia, ces deux derniers genres étant, d’ailleurs, assez voisins l’un de l’autre. Les folioles terminales de Juglans reqia L., concordent bien, par l’ensemble de leurs détails, avec les feuilles de Ravel. Mais, chez elles, le réseau tertiaire présente cette particularité d'être perpendiculaire aux nervures de second ordre. Et, comme celles- ei, à la base des folioles du noyer, sont émises à angle droit, 1l en résulte que, dans cette partie de l'organe, les veinules ter- tiaires sont parallèles à la médiane. C'est là une disposition tout à fait caractéristique des folioles de Juglans regia, et qui suffit pour faire exclure de cette espèce les feuilles de Ravel. A première vue, les ressemblances entre ces feuilles et celles d'Anona cheirimolia Mir., sont telles qu’on est tenté de con- clure à l'identité. Mais l'analyse ne tarde pas à déceler des diffé- rences qui, pour être légères, n’en sont pas moins constantes et sensibles. La forme générale du contour, du sommet, la longueur relative du pétiole sont semblables, de même que l'allure du réseau tertiaire. Mais les différences qui résident dans le réseau secondaire s'imposent. Dans les feuilles de l’Anone en question, les nervures de second ordre sont en général au nombre de 14. paires, avec un espacement en progression croissante de la base au sommet. Enfin, le mode d'anastomose en aréoles de ces ner- vures est le même tout le long de la marge. Et, par ces trois caractères, la diagnose des feuilles d’'Anona cheirimolia est incompatible avec celle des feuilles de Ravel, telle qu'elle a été tracée plus haut. Au contraire, l'examen des feuilles de plusieurs Magnolia montre, entre elles et les fossiles, des identités presque absolues, suffisantes en tout cas pour autoriser le rattachement à ce genre 250 PIERRE MARTY des empreintes recueillies dans les arkoses. Ici encore, d’ail- leurs, quelques éliminations préalables s'imposent. C'est d’abord celle delle due aberrante, comme le Magnolia Fraseri Warr. C’est ensuite celle des Magnolia à feuilles coriaces, per- sistantes, dont le principal représentant est le M. more E et qui, par leur nervation secondaire presque exclusivement monotype, tout le long de la marge, s'écartent des trois modes anastomotiques des nervures latérales du fossile de Ravel. Nous sommes ainsi amenés à le comparer avec les Magnolia à feuilles caduques et particulièrement avec les M. cordata Micx. et M. acuminata L., de l'Amérique du Nord, ainsi qu'avec les M. Soulangeana Hort. et M. Yulan Desr., de la Chine. Les deux espèces américaines doivent être écartées à cause de la forme plus longuement acuminée, moins brusquement rétrécie en apex, à cause de la base plus décurrente de leurs feuilles, ainsi que du parallélisme que toutes les nervures secondaires de celles-ci présentent entre elles, depuis la base jusqu’au sommet de l'organe. Restent les M. Soulangeana et M. Yulan. Ces deux espèces sont d'ailleurs très voisines. Certains botanistes font du premier une simple forme jordanienne du second, tandis que d’autres y voient un hybride du M. Yulan et du M. discolor . du Japon. Le M. Soulangeana, à peine distinct de l'espèce de Ravel, s’en écarte seulement par des feuilles plus longuement lime à la base, un parallélisme plus complet des nervures secondaires entre elles, et surtout par l'allure plus capricieuse du réseau tertiaire de ces feuilles. Au contraire, la ressemblance entre les feuilles de Ravel et celles de M. Yulan est si étroite que — n'étant ce qu'il y a d'improbable à admettre qu’une forme encore actuelle ait été fixée dans ses traits spécifiques dès le Stampien — on serait tenté de conclure à l'identité. Les figures qui accompagnent la présente note dispensent d'insister sur ces étroites analogies. À peine pourrait-on, comme nuance différentielle, indiquer une allure plus nettement transverse des nervures tertiaires dans les feuilles de M. Yulan que dans celles du Magnolia de Ravel. Ainsi donc, par ses feuilles, ce Magnolia fossile est une forme très voisine du M. Yulan actuel de la Chine. L'examen de l’inflorescence qui accompagne les feuilles infir- mera ou confirmera cette proposition. Trouvant un organe juxtaposé à une feuille attribuée au Magnolia en question, ma première pensée a été, en effet, et MAGNOLIA DES ARKOSES DÉ RAVEL 251 naturellement, de rechercher s'il n'est pas préférable au même genre. Dans le genre Magnolia, le périanthe est formé par 2, 3 ou 4 verticilles de folioles ; le plus externe de ces verticilles représente le calice, composée de 3 sépales plus ou moins pétaloïdes et qui, dans Magnolia Yulan, peuvent devenir tout à fait identiques aux pétales. La corolle est, le plus souvent, formée par 6 pétales, disposées en 2 verticilles ou davantage. Au centre de la fleur, sur le réceptacle, qui s’élève en cône plus ou moins allongé, s'insèrent, suivant une ligne hélicoïdale continue, étamines et carpelles. Les étamines sont introrses. Les carpelles, également en grand nombre, renferment, dans un ovaire uniloculaire com- primé, un ou deux ovules anatropes. A la maturité, le réceptacle s’allonge et, sur lui, sont disposées de petites capsules à parois sèches, provenant de la transformation des carpelles ; elles s'ouvrent par une ligne de déhiscence, suivant la suture dorsale, laissant pendre au dehors les graines attachées aux placentas par un long funicule. Tous les détails visibles de l’organe fossile de Ravel concordent avec cette description. Il suffit d'en relire la diagnose pour le constater. Cette identité s'impose plus encore quand on compare le fossile avec les figures schématiques d'inflorescences de Magnolia que donne Baillon dans son « Traité de Botanique médi- cale » (p.111, fig. 218) et avec l'appareil floral de Liriopsis Figo, reproduit, d'après cet auteur, par de Saporta et Marion, à la page 77, tome IT, de leur « Evolution du règne végétal ». Frappé de ces ressemblances, j'ai soumis à deux botanistes habiles l'hypothèse que le fossile de Ravel pouvait être un organe reproducteur de Magnolia. Mais ils m'ont, l’un et l'autre, fait la même objection : « ou cet organe est une fleur, et, dans ce cas, les pièces de périanthe envelopperaient l’androcée et le gynécée de façon à les rendre invisibles ; — ou cet organe est un fruit, et, dans ce cas, on devrait y retrouver les graines attachées aux carpelles par de longs funicules — ce qui n’est pas ». Cette objection spécieuse m'en a, d’abord, imposé. Mais je me suis souvenu que les botanistes voient souvent les plantes à tra- vers des souvenirs d’herbiers dans lesquels les organes reproduc- teurs sont presque toujours représentés au stade fleur ou au stade fruit, rarement aux états intermédiaires, qui existent pourtant. Et je résolus, pour vérifier ma supposition, de suivre, in vivo, l’évolution d'un groupe d'organes végétatifs de Magnolia. Mes investigations ont porté sur une vingtaine de pieds de Magnolia Soulangeana, simple forme, on le sait, de M. Yulan. Voici ce que j'ai constaté : 292 PIERRE MARTY Dès le milieu de l’hiver, vêtus du chinchilla de leurs bractées soyeuses, les bourgeons floraux commencent à se gonfler de sève. “ha ” Au prenuer souffle du printemps, en février parfois, ils s'ouvrent ; et, avril venu, de grandes fleurs blanches, lavées de pourpre, s'épanouissent, précèdant de quinze jours l’éclosion des feuilles. À partir de ce moment, si aucun trouble climatérique ne survient, l'anthèse suit son cours, les ovules sont fécondés et, au début de l’automne, les axes fructifères se couvrent de baies d'un rouge vif, contenant chacune une graine lenticulaire, de consistance et de couleur cornées. Il est évident que les fruits du Magnolia Soulangeana parvenus à cet état n’ont aucune ressemblance avec le fossile de Ravel, pas plus que n'en ont les fleurs de cette espèce, aux organes sexuels enveloppés dans un large perianthe. Mais l’évolution ne se produit pas toujours de cette façon nor- male, loin de là. Avril, époque de la floraison du Magnolia Soulangeana, est un mois au climat variable. Les gelées y sont fréquentes, fréquents aussi les chaûds coups de vent du sud. Les uns et les autres produisent le même effet, celui de détruire les étamines et, par là, d'empêcher la fécondation. Dès lors, voici ce qui se passe : ) P ) e Les pièces du périanthe se flétrissent et tombent, ainsi que les filets staminaux. La partie de l’axe floral correspondant aux sépales, aux pétales et à l’androcée, lequel, chez le Magnolia Soulangeana, présente la forme d’une sphère, se développe encore, prend une consistance spongieuse. Le cône de carpelles qui la surmonte se sclérose peu à peu jusqu’à acquérir la dureté du bois. Puis l'organe commence à se détacher de son pédoncule et, vers le mois de juin, tombe au pied de l’arbre. Le sol est alors souvent jonché de ces organes avortés et ligneux, donc éminement fossilisables. J'ai montré ailleurs ! que ce phénomène se produit dans les mêmes conditions, et avec la même abon- dance, pour certaines Rosacées, Pommiers, Cerisiers, etc. La figure 5, qui accompagne la présente note, est dessinée à la chambre claire d’après le moule en creux d’un de ces fruits avor- tés de Magnolia Soulangeana. L'identité avec le fossile de Ravel figuré en regard me paraît assez complète pour légitimer l’assi- milation proposée plus haut. Elle permet, je crois, de conclure que le fossile en question est le fruit avorté, à mi-évolution entre l'anthèse et la maturité, d'un Magnolia très voisin des M. Sou- langeana et M. Yulan, arbrisseaux tortueux, à feuilles caduques du Japon et de la Chine. | 1. Pierre Manry. Flore miocène de Joursac, Paris, Baïllière, 1903. MAGNOLIA DES ARKOSES DE RAVEL 253 Tout au plus peut-on signaler comme faible différence entre l'organe fossile et les organes vivants similaires, un renflement de l’androcée un peu plus prononcé chez le premier, ce qui tient sans doute à la compression exercée par le sédiment sur une masse de consistance spongieuse. Il convient d'ajouter que les stigmates des carpelles ne sont pas visibles dans le fossile alors qu'ils le sont dans les organes vivants. Mais le manque de finesse de la roche a peut-être empêché le moulage de ces organes déli- cats. Pour légères qu'elles soient, ces différences interdisent pourtant d'inscrire le fossile de Ravel sous le nom spécifique d'un des Magnolia qui viennent de lui être comparés. Et, comme je ne connais, d'autre part, aucune forme paléontologique qui lui soit strictement assimilable, je crois devoir en faire une espèce nou- velle que je suis heureux de dédier, en témoignage de grande amitié et de haute estime confraternelle, au savant auteur des flores fossiles de Marseille, de Célas, de Ménat et des cinérites du Cantal, M. le professeur Louis Laurent. Groupant dans cette même espèce le fruit et les feuilles qui viennent d'être décrits, j'en propose la diagnose suivante. Magnolia Laurenti n. sp. — /{læ specer inflorescencia fructi- ficationis instrumentum inter floris anthesim maturitatemque fructu abortivum præbet. Inversæ clavæ formam hoc instrumentum exhibit, cujus pars infera, sphæriciter dilalata, fragmenta calycis aut corollæ, ut videlur, el ilem cicatrices circulares el fragmenta staminum, pars superna, turbinata, 16 semines fusiformes gerunt. Elliptica aul obovata, folia basim rotondata sont, decurrentesve, apice breviter apiculala, secus marginem integra aut parum undu- lata. Peliolus brevis. Nervus medius robuslus, striclus aut falcalus. Nervu secundarti utrinque 10-12, oppositi aul plerumque alterni, arcuali, sub angulo circiter 45° emissi. Angulus ille plus eos versus quam sursum appertus est. Extremitalibus fol plus quam in mediam partem densi sont nervi secundariü. Apud marginem folir mediæ partis bifurcali, inter furcæ ramos aream triangularem cir- cumscribent. In inferam parlem marginis areolatim, arcuatim in parlem supernam nervorum secundariorum junctio efficitur. Simplices aul furcati, nervi lertiarii oblique percurrent inter secundarios, maculis isodiametris polygonisve constitulum est reticulum ultimum. Tam foliis quam fructibus, 1lla species Magnoliam Yulan, arbus- culam sinensem, prope accidit. Il a été dit que le Magnolia de Ravel ne paraît strictement 254 . PIERRE MARTY - assimilable à aucune forme fossile explicitement rapportée à ce genre. C'est une proposition qu'il reste à justifier. LI Le genre Magnolia est un des plus répandus dans le passé. Déjà très abondant au Crétacé, surtout aux États-Unis, on le rencontre Jusque dans le Pliocène d'Europe. Les feuilles coriaces du type M. grandiflora L., étant, par leur nature même, les plus aptes à la fossilisation, ce sont elles qui ont été recueillies en plus grand nombre. À ce type se rapportent les M. Ingelfieldi, M. Capellinu, M. alternans Her de la craie arctique, auxquels M. Fritel a consacré un travail de revision et de synthèse. Au même niveau, du gisement d’Atané, Heer a décrit le M. Nordens- kioldi et le M. primigenia UNG., qui n’ont aucun rapport avec le fossile de Ravel. Le M. Wormskioldi H., d'Unartok est du. type M. Isbergiana H. Le M. crassifolia Gorrr., de Piulasok, a des feuilles à base cordée. Le M. regalis H. est une grande feuille sans caractère. Le M. Ingelfieldi H., d'Atané a des feuilles du type M. grandiflora. Her figure, en le rapportant à cette espèce, le gynécée d’un cône au même stade de développe- ment que celui de Ravel. Les deux figures concordent bien. On y voit des carpelles fusiformes, ascendants, appliqués étroitement l’un contre l’autre et formant hélice autour d’un axe central. Schimper admet la légitimité de l'attribution générique proposée fe. par Heer. Le M. Isbergiana d'Igdlokunguak présente des feuilles à base tronquée. Le pétale signalé par Hollick du Crétacé du Kansas, sous le nom de M. palæopetala est du type M. grandi- flora. Dans le Cénomanien du « Raritan formation », le M. Newber ryi Berry, a des feuilles ovales, alors que celles de Ravel sont elliptiques ou obovales. Les feuilles des M. longipes New, et M. Boulayana Leso. sont plus étroites, plus allongées, à pétiole plus long. Le M. speciosa H. se rapproche assez du M. Laurenti, mais ses feuilles, elles aussi, sont obovales, avec un apex beau- coup plus prolongé. Le M. Woodbridgensis Hozr., semble plu- tôt, à en juger par le réseau tertiaire de ses feuilles, appartenir aux genrès Myrsine, Ardisia ou Pleiomeris. Le M. Hollichki Berry, est du groupe M. Fraseri Warr. Le M. Lacæana Leso. est peu caractérisé. Le M. magnifica Dawson, de la Colombie anglaise, est du type M. grandiflora. Le. M. obtusata New., du Nebraska, ressemble au M. purpurea de la Chine ; la nervation tertiaire de ses feuilles est très différente de celle des feuilles de Ravel. Le M. pseudo-acuminata Leso. diffère de ces dernières par des feuilles à base plus acuminée et le M. Ingeni Hozz. est, lui aussi, du type M. grandiflora. C'est également à ce type que se rapporte le M. Delgadoi Sar., du Crétacé du Portugal. Les M. MAGNOLIA DES ARKOSES DE RAVEL 255 speciosa et amplifolia H., de Moletein sont comparés par l’au- teur de ces espèces aux M. acuminatfa et obovata. Assez voisins du M. Laurenti, ils en diffèrent par des feuilles beaucoup plus grandes, plus atténuées aux deux bouts. Le M. felonensis Sar., enfin, des environs de Toulon, est tout à fait différent de notre fossile. Du Paléocène de Sézanne, de Saporta a décrit le M. inæqualis, qui est encore du type M. grandiflora. Au même niveau, le M. meridionalis Sap., de Saint-Gély, dans l'Hérault, est très autre que celui de Ravel. Les formes éocènes sont assez nombreuses. Lesquereux signale, aux Etats-Unis, M. Lesleyana Leso. et M. tenuinervis Leso. Le premier présente des feuilles plus décurrentes à la base que celles du M. Laurenti. Le second en est beaucoup plus voisin, mais ses feuilles sont plus longues par rapport à leur largeur. En France, à Silly-lasPoterie, M. Fritel a fait connaître l’exis- tence du M. inæquelis Sar. Le M. prisca War., du Bassin de Paris, rappelle le fossile de Ravel par la forme générale de sa feuille ; mais la figure de Watelet est trop mauvaise pour permettre une comparaison correcte. Le M. Cazenavei de Passignac, décrit par M. Langeron dans un excellent mémoire, se rattache évi- demment au WMichelia champaca. Le M. Ligerina Sar. des arkoses de Brives n’a rien de commun avec celui des arkoses de Ravel. En Italie, le M. Hoffmanni Lurw., découvert par M. Squinabol à Novale, est douteux. Dans l’Oligocène, nous trouvons le M. crassifolia Gæpr. des lignites de Silésie, dont les feuilles sont beaucoup plus allongées, beaucoup plus riches en nervures secondaires que celles de Ravel. Les M. Dianæ et M. primigenia UNG. de Radobo] sont du type M. grandiflora, de même que le M. longepetiolata Err. de Bilin et de Kutschlin et le M. cyclopum We. de Grasseth, tandis que le M. attenuata WEes. des lignites inférieurs du Rhin est du type M. acuminata. Enfin, le M. Dianæ Uxc. d'Aix se confond avec celui de Radobo]. Parmi les formes miocènes de Magnolia, on peut citer, du Kansas, le M. Hildgardiana LesQ. dont les feuilles se distinguent de celles du M. Laurenti par leurs nervures secondaires plus nombreuses ; le M. laurifolia LesQ. dont les feuilles sont spatu- lées ; le M. Lesleyana Leso. qui est du type M. umbrella. Par contre, le M. ovalis LEesQ. semble se rattacher au M. Laurenti par ses feuilles plutôt membraneuses que coriaces, à pétiole court, à limbe largement ovale obtus, à base arrondie, briève- ment décurrente, par ses nervures secondaires espacées. Mais 1l 256 AUDE : PIERRE MARTY en diffère par le sommet de la feuille, qui n’est pas apiculé. Le M. cordifolia Leso. est du type du M. cordata. En Wettéravie, nous trouvons le M. Hoffmanni Lupw. qui diffère du M. Lau- renti par des feuilles longuement et progressivement atténuées aux deux bouts. Le M. Ludwigqi Etr. du même gisement, s’en écarte pour la même raison. Enfin, le M. Morisu Mass. de Seni- gallia est du ty pe M. grandiflora. Dans les graviers aurifères et pliocènes du Colorado, les M. californica et lanceolata HgEr sont différents de celui de Ravel. Le premier montre des feuilles à nervures secondaires émises sous un angle plus ouvert, à nervures tertiaires plus perpendicu- lairement transverses. Le second est du type M. acuminata. C’est à ce type que se rattache, sur le même étage, le Magnolia que j'ai signalé du gisement de Lasclausades, dans le Cantal et le Phyllites magnoliæformis LAURENT, du gisement voisin de la Mougudo. Enfin, le M. grandiflora L. est cité par M. Almera dans le Pliocène de Barcelone et c'est à ce type, si répandu dans le temps et dans l’espace, que se rattache le M. fraterna Sar. et Mar. de Meximieux. J'ai gardé pour la fin de cette revision l'examen de trois feuilles fossiles décrites, les deux premières, sous le nom de Phyllites ovatus, la dernière sous celui de Phyllites similis, à la page 26, et figurées à la planche 11 de son mémoire « Die Versteinerungen des Braunkohlensandsteins aus der gegend von Altsattel in Bôhmen » (Leipzig, 1840) par un très ancien paléontologiste, habile dessinateur, sagace et prudent, Rossmässler. La coupure spécifique établie par l’auteur entre ces trois feuilles du Stampien d’Altsattel, dont je donne (fig. 6) une repro- duction, est arbitraire, car leurs formes s’enchaïînent parfaite- ment et les caractères diagnostiques restent identiques entre eux dans chacune d'elles. Ces caractères se retrouvent trait pour trait dans les feuilles de Ravel. L'examen comparatif des figures, que pourra faire le lecteur, me dispense d'y insister. Quelques légères différences doivent, cependant, être signalées. On trouve en moyenne deux paires de nervures secondaires de plus dans les feuilles de Ravel que dans celles d’Altsattel, et ces nervures sont moins flexueuses dans les premières que dans les secondes. Dans les feuilles de Bohême, les nervures tertiaires sont moins souvent bifurquées que dans celles d'Auvergne. Enfin, il semble que dans la seule feuille du Phyllites ovatus dont le sommet soit conservé, celui-ci montre un apex large, obtus et eomme épaté, tandis qu'il est mince et brusquement saillant dans les feuilles du Magnolia Laurenti. MAGNOLIA DES ARKOSES DE RAVEL [SE QE + Îl semble done que, au moment où ce Magnolia vivait sur le bord des lagunes de la Limagne, une forme à peine distincte s’épanouissait sur celles des environs de Prague. Les espèces F1G. 6. — à, b, Phylliles ovalus Ross. : c, Phylliles similis Ross. — Stampien d’Altsattel, d'après Rossmassler (réd., 3/4). vivantes auxquelles Rossmässler compare son Phyllites ovatus sont Vismea mexicana ScaLecar., Tetranthera multiflora BLu., Persea Borbonia Spr. et surtout Magnolia glauca JL. J'ai cru devoir figurer, à titre documentaire, deux autres formes végétales, qui accompagnaient le Magnolia Laurenti dans 11 juillet 1916. Bull” Soc. géol. Er. XV. — 47. Le 258 PIERRE MARTY le lot d'empreintes soumises à mon examen par M. Glangeaud. Il s’agit d'un Chêne et d’un Aulne. Le Chêne (p.245, fig. 2, f) est représenté par la moitié inférieure d'une petite.feuille à base arrondie, à bords parallèles, à marge rebordée, à nervure médiane forte, à nervures secondaires émises sous des angles très ouverts, recourbées l’une sur l’autre en plein cintre, comportant, entre chacune d'elles, une intercalaire. Des feuilles analogues se trouvent, parmi les espèces actuelles, dans les Quercus confertifolia H.et B., du Mexique, Q. cinerea Micux., de la Louisiane, et surtout Q. virens Air. des Etats- Unis. Parmi les fossiles, la feuille de Ravel se rattache, avec la _ plus grande certitude, au Q. elæna UNG., et principalement au type des arkoses éocènes de Brives et de l'Oligocène d'Aix et de Saint-Zacharie. C’est d’ailleurs une espèce très répandue dans l’espace et dans le Je L’Aulne (p.245, fig. 2, d,c,e) est représenté par un strobile : par deux feuilles. Le cheb est cylindrique plutôt que conique, porté sur un pédoncule relativement épais. Ces caractères le rattachent aux Aulnes méridionaux de l’Eurasie. Les feuilles con- firment ce rapport. Régulièrement elliptiques, atténuées aux deux bouts, longuement pétiolées, finement et irrégulièrement denticulées, portant 10 paires de nervures secondaires, entières vers le haut, plusieurs fois dichotomisées vers le bas, avec un réseau tertiaire à veinules minces, serrées, transverses, simples ou bifurquées, elles se confondent presque avec celles de l’Alnus orientalis Den., de l’'Asie-Mineure, et ressemblent plus encore à celles de l’A. share nn REG. et de sa variété À. japonica sie et Zuc., dont le nom spécifique indique la patrie. ne point de vue paléontologique, cet Aulne est es à l’A. prisca Sar., du Sannoisien de Saint-Zacharie, lequel paraît être la forme ancestrale d'un Aulne non encore décrit que j'ai trouvé dans le Pontien du Cantal, à Joursac, de l’A. occidentalis Rer., du Miocène supérieur de la Cerdagne, ainsi que de l’A. stenophylla Sar. et Mar. du Pliocène de Théziers, dans le Gard. En combinant les formes végétales signalées par Julien avec celles qui viennent d’être die ici, on peut dresser de la flo- rule de Ravel le petit catalogue suivant : B MAGNOLIA DES ARKOSES DE RAVEL 259 Betula Dryadum Browc. Quercus elæna UNG. Alnus prisca Sar. Magnolia Laurenti Marr. Carpinus sp. Engelhardia sp. Caslanea sp. Il est certain que des éléments aussi peu nombreux ne prêtent guère aux conclusions qu'on demande généralement à une étude de paléontologie végétale. On peut cependant tenter d'en dégager quelques-unes, mais en apportant à leur énoncé toutes les restric- tions de prudence qu'implique cette pénurie de matériaux. Elimination faite du Charme, du Châtaignier et de l’'Engelhard- lia, qui ne sont, Jusque ici, déterminés que génériquement, la florule de Ravel, au point de vue chronologique, renferme une espèce, Quercus elæna, allant de l'Eocène au Miocène, trois espèces sannoisiennes ou stampiennes Belula, Dryadum, Alnus prisca et Magnolia Laurenti, si l’on admet la quasi-identité de cette espèce avec une forme d’Altsattel. C’est donc à la limite du Sannoisien et du Stampien que, en l'absence de tout autre docu- ment paléontologique plus probant, la seule florule de Ravel ferait classer les arkoses qui la renferment. Au point de vue de la répartition actuelle des formes de ce gisement, nous arrivons aux constatations suivantes : le Betula Dryadum, analogue au B. Bhojpaltra War., l’'Ainus prisca ana logue à l'A. Japonica Sies. et Zuc., le Magnolia Laurenti analogue au M. Yulan Desr., enfin l'Engelhardtia sont des formes indiennes ou japonaises. Le Quercus elæna analogue au Q. virens est une forme des Etats-Unis. La florule de ea est donc d’affinités presque exclusivement asiatiques, avec un cinquième de formes américaines. Il serait intéressant de poursuivre l'étude des fossiles de ce gisement, qui s’intercale entre ceux, géographiquement et chro- nologiquement voisins, de Menat et de Gergovie, le dernier relié lui-même, d’une façon étroite, aux flores miocènes et phiocènes du Mont-Dore, de l’Aubrac et du Cantal. Un des Be les plus séduisants que se propose la paléontolo- : gie est d’enchaîner les divers groupes d’organismes qui, sur un point donné, se sont succédé dans le Énpee Les flores fossiles de l'Auvergne forment un de ces enchaïînements, et des plus riches. Il n'y manque, pour qu'il soit complet à travers toute l'étendue de l'ère tertiaire, que le maillon oligocène. Le savant qui explorera méthodiquement les arkoses de Ravel aura la cer- titude de combler cette lacune. NOTE SUR LES MoLLusquEs BRACHIOPODES DES FALUNS DE LA TOURAINE Par J. de Morgan !. TEREBRATULA HOERNESI SUESS. 1828. Terebratula perforata DEFRANCE, ex parte. Dict. des Sc. Nat. : L, IT, p.151 — Hoernesi Suess in Dreger. Tert. Brach. Wien, p. 188, pl. 1x, fig. 1-4 ; pl. ni, fig. 11-12. Gisements. — Louans, Noellet, Noyant-la-Gravoyère, Chazé-Henry (Fide G. Dollfus et Ph. Dautzenberg, Journ. de Conch., 1901, n° 3).: Pouancé, environs de Châteaubriant, Rennes, Saint-Grégoire, Gahard, Saint-Saturnin (G. Dollfus et Ph. Dautzenberg ; Mem. Soc. géol. de France, 19092, t. X, fasc. 2-3). Je ne connais pas cette espèce des faluns de Pont-Levoy. RHYNCHONELLA INysTI DAVIDsON. 1874. Rhynchonella Nysti Davinson, Tert. Brach. Belgium Geol. Mag., I, CE à] Da AT tre Gisements. — Savigné, Saint-Saturnin, Saint-Emy (Fide G. Dollfus et Ph. Dautzenberg, Journ. Conch. 1901, n°3), Chazé-Henry (G. Dol- fus et Ph. Dautzenberg ; Mém. Soc. géol. Fr., 1909, t. X, fasc.2-3). Je ne connais pas cette espèce du bassin de Pont-Levoy. THECIDEA ACLMINATA G. Doczrus et Ph. DAUTZENBERG. 1886. Thecidea n. sp. conf. T. mediterranea Risso. Dorrrus et Daurz. Feuille des Jeunes Naturalistes juin, p. 96. 1888. Thecidea acuminata D. D. Dozcrus et DaurzeNBErG. Descrip. Coq. nouv. faluns Touraine, p. 1, pl. 1, fig. 1. Gisements. Miocène moyen ; Manthelan, Bossée, Pont-Levoy (coll. Dollfus et Dautzenberg de Morgan). 1. Note présentée à la séance du 15 avril 1915. BRACHIOPODES DES FALUNS DE TOURAINE 261 CISTELLA LÆ\IGATA Sp. n. Coquille petite, lenticulaire, presque aussi large que longue, fragile, translucide, test perforé, sans aucune trace de sillon ; FiG. 1. — Terebratula Hoernesi Suess. A,B,C, Noyant (coll. Dautzenberg) ; E, F, Chazé-Henry (coll. G. Dollfus) ; D, Noyant (coll. Dautzenberg). (Gr. nat.) médian ni de côtes. Commissure des valves droite, area triangu- laire très haute, percée d’un large foramen laissant voir la nais- sance du septum. Surface lisse, simplement marquée de lignes 262 J. DE MORGAN F1G. 2. — Thecidea acuminata D. D. Linières Ambillon (Maine-et-L.) (coll. Dautzenberg). — A-E, X 3; F, x 8. Î CTTTOUTT (CCE TT GRR CTTTTTUTTETU ET F1G. 3. — Thecidea acuminata D. D. Pont-Levoy (Charenton) . (coll. de l’auteur). — % 6. NE AL "42 La Un (US, Fra. 4. BRACHIOPODES DES FALUNS DE TOURAINE 263 d’accroissement très régulières et de bourrelets de croissance répartis assez régulièrement, montrant que dans son très jeune âge cette coquille débute en forme de disque parfait et que graduellement elle s’élargit sur les côtés et en avant pour smnèhe sa forme définitive. Les deux valves sont également bombées. Intérieur de la grande valve divisée en deux parties par le septum médian “enioues } tique du genre, accompa- gnée des deux côtés de six f: fi ‘tubercules(sur l’exemplaire {|\\: figuré). Intérieur de la pe- tite valve offrant la même disposition. Impressions en demi-cercle. Cette espèceest assez voi- Un sine de C. Mariæ, dont la Fic. 5.— Cistella lævigata n. sp. — X 10. description suit : mais elle s'en distingue par l'absence totale du sillon médian et des côtes atténuées qui ornent cette dernière espèce. Elle diffère de C. Neapolitana Scaccar par sa forme générale et par l'absence du sillon médian. Dimensions. — Longueur : 1 mm.925. Largeur : 1 mm. 800. Gisement. — Vallon de Charenton près de Pont- He Cette coquille est extrêmement rare (coll. de l’auteur). CISTELLA MARIÆ n. sp. Coquille petite, triangulaire, déprimée, aussi large que longue, test perforé. Surface lisse dans le jeune âge, muni en son milieu d'un large sillon débutant de bonne heure et ornée, à l’état adulte, de petites côtes atténuées, en nombre variable, séparées entre elles par des sillons peu profonds. Stries d’accroissement régulières, très nettes, bourrelets épais, irrégulièrement répartis, montrant les principales phases-de la croissance. Area triangu- laire très haute, presque entièrement occupée par un foramen triangulaire très large -qui laisse voir la naissance du septum. Commissure des valves infléchie sur les côtes. Grande valve déprimée, petite valve légèrement bombée. Intérieur de la grande valve munie d’un septum très développé et, sur les bords, d'un nombre variable de tubercules, Intérieur 264 J. DE MORGAN de la petite valve également muni d'un septum très saillant et : de tubercules. Impression hémicirculaire. proche de quelques- \lunes des variétés C. Neapolitana Scaccui, mais en diffère par sa dépression médiane qui est constante et très nette, ainsi que par les plissements de la surface en côtes très atténuées et nombreu- C. Cistellula Woo. par les plissements de sa surface ainsi que par sa forme générale FiG. 6. — Cistella Mariæ n. sp. beaucoup plus allon- gée. L'espèce de Wood étant très large, peu haute et présentant une surface lisse ornée seulement de bourrelets d'accroissement. Parmi les espèces fos- siles nous n'en connaissons aucune qui puisse lui être comparée. Dimensions. — Longueur 2 mm. 600. Largeur 2 mm. 550. Epais- seur 0 mm. 600. Gisement. — Cette petite espèce est abondante dans les sables fins du vallon de Charenton près de Pont-Levoy (coll. de l'auteur). CISTELLA PLICATA n. sp. Coquille petite, transverse, déprimée, arrondie, presque aussi large que longue. Test perforé, surface ornée de six gros plis arrondis se correspondant sur les deux valves, séparés entre eux par de larges sillons. Sillon médian beaucoup plus important que les autres. Surface ornée de bourrelets d'aceroissement presque équidistants, Le sillon médian débute dans le jeune âge, alors que les sillons secondaires ne se montrent que plus tardivement. Commissure des valves rendue très flexueuse par le prolonge- ment des côtes et des sillons. Area triangulaire très développée, percée d’un large foramen. Cette espèce ne saurait être comparée à C. lævigata et à C. Mariæ, elle se rapproche de C. pontileviensis, dont la descrip- Cette espèce se rap- : ses. Elle se sépare de - BRACHIOPODES DES FALUNS DE TOURAINE 265 tion suit; mais en diffère par sa forme générale plus longue, par le nombre et la taille de ses côtes, par l’apparition du sillon médian dès le jeune âge, ainsi que par la grande taille de son foramen qui occupe envi- ron la moitié de l’area. Elle se rapproche plutôt des formes de l’Éocène de la Bretagne [C. Chevalier: Bayan] ainsi que de C. cuneata Risso vivant de nos Jours. Cependant elle ne peut être confondue avec cette dernière espèce qui est beaucoup plus globuleuse et ornée d'un nombre de côtes bien plus grand. Fic. 7. — Cistella plicata n. sp. — X 10. Dimensions. — Longueur : 1 mm. 750. Largeur : 1 mm. 625. Epais- seur : 0 mm. 525. Gisement. — Cette espèce n’est pas très rare dans les sables fins du vallon de Charenton près de Pont-Levoy (coll. de l’auteur). CISTELLA PONTILEVIENSIS n. sp. Coquille petite, presque aussi large que longue, d'aspect gé- néral ovale, test perforé, surface ornée de huit gros plis se cor- respondant sur les deux valves, séparés par de larges sillons profonds, le sillon médian étant sensiblement égal aux autres, ornée de lignes concentriques et de bourrelets d’accroissement montrant que les côtes ne dé- butent pas dans le tout jeune âge de la coquille, mais qu'elles commencent toutes à la même phase du développement. Com- missure des valves sensible- ment droite, ondulée par les côtes et les sillons. Area très développée, longue, basse, per- cée en son milieu d'un foramen petit, montrant sur les côtes un deltidium rudimentaire. mes Intérieur de la grande valve muni un septum médian très prononcé accompagné, à droite et à gauche, des impressions, rendues très nettes par l'opacité de … GCistella pontileviensis n. sp. — X 10. 266 UV Je DE MORGAN certaines parties du test. Zone de bordure opaque punctuée, à l'intérieur de la petite valve, septum médian, impressions hémi- circulaires, bord opaque, punctué, limité vers l’intérieur par une série de tubercules divergents, symétriquement disposés par rapport au septum. Cette espèce se rapproche beaucoup plus des formes crétacées [C. danica ne Moraax de la craie de Stevensklint (Danemark), C. Chaperi ne MorGan de la craie à Baculites du Cotentin {| que de celles de nos jours. Dimensions. — Longueur : 1 mm. 625. Largeur: 1 mm. 875. Epaisseur : 0 mm. 600. | Gisement. — Cette espèce est assez rare. Vallon de Charenton, près de Pont-Levoy (coll. de l’auteur). CISTELLA FALUNICA n. sp. Coquille petite, beaucoup plus large que longue, ligne cardi- nale très longue, area très surbaissé, foramen moyen. Commis- sure des valves infléchie vers l'avant. Surface ornée de lamelles de croissance nombreuses, régulières, très caractéristiques, den- telées par un grand nombre de petites côtes rayonnantes très écrasées, à peine perceptibles. Grande valve très bombée, ue valve presque operculaire. Es REP AREESSE ont grunr gun. Fi@. 9. — Cislella falunica n. sp. — X 10 Intérieur de la grande valve muni d’un septum médian peu développé, bordure opaque, constellée de perforations, comme d'ailleurs le reste de la coquille, mais que l’opacité rend mieux perceptibles. 1. J. ne Mona. Quelques espèces nouvelles de Megathyrides Bull. Soc, z0ol, Fr,, 1885, t. VIII, p. 21 PL. XH1, fig. 19-24), BRACHIOPODES DES FALUNS DE TOURAINE 267 Intérieur de la petite valve muni d’un septum médian très développé, très saillant en son milieu. Bord opaque perforé limité par une série de tubercules divergents rangés en nombre . à peu près égal à droite et à gauche. Impressions hémicirculaires. La seule espèce qui puisse être rapprochée de cette forme est C. Bouryi ne MorGan des Sables moyens du Gueppelle ; mais, dans cette coquilles les lamelles d'aceroissement sont beaucoup moins prononcées, et les côtes plus nombreuses et plus fines sont plus nettes que chez C. falunica. Il n'existe rien de comparable dans la faune actuelle. Dimensions. — Longueur 2 mm. 500. Largeur 2 mm. 700. ._ Gisement. — Vallon de Charenton près de Pont-Levoy. Très rare (coll. de l’auteur). Pour les espèces de Cistella qui précèdent,‘nous possédons bon nombre d'exemplaires bivalves et des valves séparées. Leur déter- mination présente toutes les sécurités. Il n’en est pas de même en ce qui regarde les deux espèces dont l'étude va suivre et dont nous ne connaissons qu'une seule valve. C'est donc sous réserves que nous les publions; mais nous pensons qu'il est utile de les signaler, afin de ne rien omettre de la série des Brachiopodes dans la faune du Falunien de Touraine. CISTELLA ÉUGENMI n. sp. Coquille petite, ovale, translucide, beaucoup plus longue que large, à test perforé. Surface ornée de six côtes très écrasées séparées entre elles par des sinus peu profonds assez indistinctes. Dépression médiane large mais peu profonde, à peine sensible. Lignes de croissance très fines, bourrelets saillants. Area trian- gulaire très haute, foramen long et étroit. Commissure des valves droite, légèrement infléchie au sommet. FiG. 10, — Cistella Eugeniin. sp, — X 12 268 J. DE MORGAN Intérieur de la grande valve muni d’un septum droit, régulier, très saillant, relié au bord cardinal par un léger épaississement et par quatre nervures très saillantes situées à droite et à gauche, deux à deux. Surface lisse, bord punctué, limité par une série de vingt tubercules environ de chaque côté du septum. Petite valve inconnue. Cette espèce diffère très notablement des espèces décrites plus haut par ses dimensions, par sa forme générale, par les propor- tions de son area et de son foramen ainsi que par la nature de son septum. Dimensions.— Longueur : 3mm. 30. Largeur: 2 mm. 65. Epaisseur: 1 mm. Gisement. — Vallon de Charenton, près de Pont-Levoy (coll. de l’auteur), une seule valve. CISTELLA? TRANSVERSA G. DoLLrus et PH. DAUTZENBERG. 1886. Argiope transrersa G. Dorrrus et Pu. DAuTzENBERG. Etude prélimi- naire des Coquilles fossiles des Faluns de la Touraine. Feuille jeunes Nat.,p.96 (sans deser. ni fig.). fi | 1888. Cistella transversa G. Dozrus et Pu. DaurzeNBErG. Description de coquilles nouvelles des faluns de la Touraine. Journ. de Conch., p. 246, pl. xx, fig. 2-2c. 1901. — G. Dozrrus et Pn. DaurTzeNBErG. Nouvelle liste des Pélécypodes et des Brachiopodes fossiles du Miocène moyen du nord-ouest de la France. Journ. de Conchyliologie, vol. XLIX, p. 280. «Coquille inéquivalve, équilatérale, de forme ovalaire subhexa- gonale, sensiblement plus large que haute. Test épais, spongieux, bord dorsal et bord ventral rectilignes, parallèles, réunis par des bords latéraux obtusément cinguleux en leur milieu. Grande valve (seule connue), divisée intérieurement par un septum médian, relié au bord cardinal par une aire triangulaire, divisée longitudinalement et au bord ventral par une racine bifurquée. Les régions branchiales se divisent chacune en trois aires dont deux suivent les côtés, et la troisième, plus profonde, de forme obscurément trigone, règne le long du septum médian. La surface externe fruste, tubuleuse, et comme vermiculée vers le bord pal- léal, est carénée transversalement et s’abaisse en toit, du côté dorsal ainsi que du côte ventral » (G. Doccrus et Ph. DAUZENBERG\. Nous maintenons provisoirement cette coquille dans le genre Cistella bien qu'elle ne lui appartienne certainement pas; mais “ | BRACHIOPODÉS DES FALUNS DE TOURAINE 269 la valve unique, très roulée dont nous disposons et qui nous a été gracieusement communiquée par Ph. Dautzenberg, ne permet pas d'établir une nouvelle coupure dans les Megathyridés. Fi. 11. — Cüistella transversa D.D. — X 6 Cette coquille n'appartient pas au genre Megathyris sensu striclo, car elle ne possède qu'un seul septum. Elle ne peut être rangée dans les Cistella par suite de l'épaisseur de son test et de la disposition de ses régions branchiales. Peut-être y doit-on voir une Mühlfedia BAYLE genre déjà connu dans le Tertiaire. Dans tous les cas il y a lieu d’attendre, pour se prononcer, que des exemplaires mieux conservés aient été recueillis. Dimensions. — Hauteur : 3 mm. 700. Largeur : 5 mm. 600. Gisement. — Pont-Levoy (coll. Dautzenberg). Unique. En 1901 (Journ. de Conch., p. 247), M. Ph. Dautzenberg s'exprimait ainsi : « M. de Morgan (Bull. Soc. zool. de France, 1884, t. VIII, Quelques espèces nouvelles de Megathyridés) n’a cité aucun Cistella miocène ni pliocène : mais les auteurs ita- liens en ont indiqué depuis longtemps dans le Pliocène de leur pays et Davidson, dans une revision récente des Brachiopodes fossiles du Tertiaire italien (Geoloyical Magazine, t. VIT), démontre l'antiquité des espèces qui vivent encore dans la Médi- terranée. Il est regrettable que plusieurs auteurs, tels que Hærnes, Fontannes, Benoist, ne se soient pas occupés des Brachio- podes de leurs régions ». L'étude que nous publions aujourd'hui comble en partie cette lacune due non pas à la négligence des auteurs, mais bien à la grande rareté des matériaux. Depuis bientôt un siècle qu'on explore les gisements de la Touraine on n'avait jusqu'à ces der- 270 -_ J. DE MORGAN niers temps rencontré qu'une seule valve d’un Brachiopode voisin du genre Cistella (C. transversa), et sans nos récentes découvertes on en serait encore réduit à des conjectures sur le passage des Megathyridæ: de l’éocène au Miocène supérieur (Gourbesville, M. Vasseurine MorGan). Nous venons de trouver quelques-unes des espèces intermédiaires représentées par six formes bien dis- tinctes, dont quelques-unes présentent des affinités avec les espèces Crétacés et Eocènes tandis que d’autres se rapprochent des Cistella vivant encore de nos jours. C. Mariæ, C. lævigata et C. Eugenti appartiennent au groupe C. Neapolitana Scaccui. Espèce vivante de la Méditerranée dont les paléontologistes italiens signalent la présence dans le Pliocène. C. plicata et C. falunica sont à ranger dans les mêmes sections que C. Chevalieri Bayan et C. Bouryi ne Morcan de l’Éocène.. Alors que C. pontileviensis est une forme plus archaïque qu'on retrouve dans C. danica DE MorGan et C. Chaperi be MorGaw, termes extrêmes d’une série dont les intermédiaires vivaient dans les mers éocènes et crétacées. Bien que nous ayons recueilli à Pont-Levoy plusieurs centaines de ces petits Brachiopodes nous n’en avons pas rencontré un seul appartenant au genre Megathyris s.s. Ce genre dont la présence est douteuse dans les terrains Jurassiques [| Megathyris (Argiope) Suessi DesconacHamPs et M. oolitica DAvipson] qui se montre en abondance dans la craie à Bel. paxillosus | Megathyris cunci- formis »'Or8.] en compagnie de Gistella [C. pes-anseris Eu. DesconGcHamps, C. bilocularis KE. Eunes DesLonGcaamps, C. Bronni v. Hacexow., etc...] semble disparaître avant l'Éocène, dès le Maestrichtien, et se montre de nouveau dans le Miocène supérieur [M. Vasseuri ne MorGan... Gourbesville] pour abonder au Pliocène [ M. decollatus CHemnirz] et se concentrer de nos jours dans la Méditerranée et les mers de l’Europe occidentale [Manche, Mer du Nord, Océan atlantique, côtes européennes]. Ce genre ne comprend d'ailleurs que deux espèces connues Jus- qu'à ce jour, tandis que les Cistella comptent plus de trente espèces et que leur existence est continue depuis le Crétacé supérieur jusqu à nos Jours. CRANIA ABNORMIS (DEFRANCE) DESHAYES Cité par G. Dorrrus et Pn. DaurzeNBErG. [1886. Etude préliminaire, etc. 1901. Nouvelle liste, etc….]. 1836. Crania abnormis (Derrance mss). DEesnAyes in Lamarck, Anim. Sans. Vert., 2e édit., VIT, p. 304. BRACHIOPODES DES FALUNS DE TOURAINE 271 1847. Crania Hôninghausi Mrcecorri. Ter. Tert. [tal. Italie sept., p. 79, pl. x, fig. 23, 24. Gisements. — Pont-Levoy, Mirebeau, Saint-Emy, Chazé-Henry, Saint-Grégoire, Saint-Saturnin. j F1G. 12. — Crania abnormis (Der.) DesHAYes. Pont-Levoy(coll. Dautzenberg).—X6 CRANIA BOURYI n. sp. Valve centrale. — Coquille aplatie, adhérente, à contour cir- culaire. À l’intérieur le bord forme un bourrelet arrondi légère- ment granuleux, perforé. Petite area triangulaire au sommet. Les quatre impressions des muscles adducteurs situées dans la moitié antérieure de la coquille. Les deux grandes margino-car- dinales à droite et à gauche contre l’area triangulaire, séparées entre elles par une légère dépression en forme de trapèze, les deux autres subcentrales, jointes, surmontées par le rostellum peu proéminent. Impressions vasculaires peu distinctes. Cette espèce diffère très nota- blement de C. abnormis par sa talle, par la nature de son bord, par la position et les formes de ses impressions musculaires centrales ainsi que par son rostellum. Dimensions. — Diamètre 10 mm. (Gisement. — Vallon de Charenton près de Pont-Levoy (coll. de l’auteur, "FiG.13-14.—A, Crania Bouryi n. sp., un seul exemplaire de la valve cen- X 2, — B,B, Crania sp., X 2. trale). L'état de conservation de nos exemplaires ne permet pas une détermination certaine. Cependant nous avons pensé qu'il était intéressant de figurer cette coquille qui diffère très notablement des deux espèces que nous venons de signaler. Ÿ A NES Ca ot: POE < D EN AE TEE à 4 973 J. DE MORGAN CRANIA sp. Dimensions: — Hauteur : 6 mm. 50. Largeur : 5 mmi. Gisement. — Vallon de Charenton, près de Pont-Levoy (coll. de l’auteur, deux exemplaires très roulés). DISCINISCA MULTIRADIATA G. Dorurus et Pr. D'AUTZENBERG. Discina multiradiata. G. Dorrrus et Pu. DAurzENBERG. Nouvelle liste des Pélécypodes et des Brachiopodes du Miocène moyen du Nord- Ouest de la France. Journ. de Conch., 1901, n° 3, p. 53. Des- criplion sommaire sans figure. « Petite espèce à test corné, pourvu de nombreuses cocniles rayonnantes, se rapprochant de Discina stella Gour», du Japon. » ; Valve dorsale (seule connue). Coquille suborbiculaire conique, aplatie, à sommet subcentral. Surface ornée de côtes rayon- nanteségale entre ellesetd'autant plus forte qu'elles sont plus éloi- gnées du sommet, croissant en nombre par intercalation et non ES par bifurcation. Intérieur lisse, ee orné de traces concentriques. Disciniscamulliradiata G.D. et Pu. D. Impressions postérieures petites, largement séparées, à peine vi- sibles. Test brun, d'apparence cornée. Protoconque lisse et brillante. Par sa taille, sa forme générale, ainsi que par son ornementa- tion cette espèce se rapproche beaucoup de Discinisca stella GocLp, mais elle en diffère par le nombre moins grand de ses costulations, ainsi que par le peu d'élévation de son sommet. J'ai longtemps hésité à classer cette coquille parmi les Brachio- podes, tant elle a de ressemblance avec certains Hipponycidés du Tertiaire, et l'absence de la valve ventrale perforée augmentait mes doutes. Cependant la comparaison avec les Discinisca vivant de nos jours qui mont été obligeamment communiqués par M. Ph. Dautzenberg, me porte à partager l'opinion des auteurs de l'espèce. L’apparence du test, brun et corné, n’est d’ailleurs pas celle des Æipponyx et des Chaire, asiles des gisements tourang'eaux. PT CORDES EE Ten us UE ter Je A M2 +] as LA MER BRACHIOPODES DES FALUNS DE TOURAINE 273 Nous connaissons donc aujourd’hui quatorze espèces de Bra- chiopodes dans les faluns de la Touraine, ce sont : 1. Terebralula Hærnesi Suess. 2. Rhynchonella Nysti Davinsox. 3. Cystella læviqala n. sp. 4. — Mariæ n. sp. 9: — plicala n. sp. 6. — ponlileviensis n. sp. GE — falunica n. sp. 8. — Eugenu n. sp. 9. — (?) {ransversa G. Dozrrus et Px. DAUTZENBERG. ‘ 10. Crania abnormis (DerrANcE) DESHAYES. 11. — Bouryi n. sp. D Sp. (2 13. Discina multiradiata G. Dorzrus et Pa. DAUTZENBERG. 14. T'hecidea acuminala G. Dozrrus et PH. DAUTZENBERG. appartenant à des formes qui, presque fous se retrouvent dans les mers actuelles. 16 août 1916. Bull. Soc. géol. Fr., XV. — 274 . SUR LE SOULÈVEMENT POST-BATHONIEN DU SUD DE LA SERRE PAR L'ABBÉ Bourgeat !. Dans les remarquables études qu'il a publiées il y a bientôt cinquante ans sur le Jura Dolois, notre émiment confrère, M. le général Jourdy, a émis l'avis qu'il y avait eu dans cette région un soulèvement post-bathonien. Cet avis, qui s'accorde si peu avec. ce que les traités de géologie nous enseignent, n’a été ni com battu, ni soutenu jusqu'à ce jour. Et cependant il mérite d’être examiné, car le géologue qui l’a formulé est un observateur remarquable. Je vais essayer dans la présente note de donner quelques coupes de ce Jura Dolois qui semblent justifier la manière de voir de M. Jourdy. Laudon Truc#enne F1G. 1. — Coupe pe LANDON À DÔôLE.— Long. 1/25 000 env. ; haut. 1/3 000. 1, Astartien ; 2, Rauracien; 3, Oxfordien supérieur ; 4, Bathonien supérieur relevé. La première est prise tout près de Dôle, au petit hameau de Truchenne, sur le chemin que l'on suit pour aller à Landon. Lorsqu'on sort de Dôle, on marche successivement sur l’'Astar- tien, sur le Rauracien, puis sur l’Oxfordien supérieur visible dans des carrières de chaux lourdes qui bordent la route. Tout à coup on se trouve, auprès d’un petit oratoire, en présence du Bathonien supérieur très fortement relevé. Comme les couches qu'on a tra- versées sont presque horizontales, on a immédiatement l’impres- sion d’une grande discordance de stratification (fig. 1). La seconde coupe est prise au mont Chatin un peu plus loin qu Authume à droite de la grande route de Dôle à Gray. On voit là le Rauracien un peu plus sensiblement relevé qu’à Truchenne, venir butter contre le Bathonien inférieur à Ostrea accuminata très fortement incliné et même le recouvrir. 1. Note présentée à la stance du 17 mai 1945. SOULÉVEMENT POST-BATHONIEN DU SUD DE LA SERRE 275 Il manque là tout le Bathonien moyen et tout le Bathonien supérieur. L’Oxfordien, caché par le bois n’est visible qu’un peu plus au Sud. La discordance de stratification n'est pas moins visible qu'à Truchenne, comme l'indique la coupe de la figure 2 : La troisième coupe est prise à droite du chemin d'Amanges à Offlanges qui traverse du Sud-Est au Nord-Ouest le massif pri- mitif de la Serre. Dans cette troisième coupe le Rauracien est à peu près hori- zontal comme à Truchenne. On le voit déborder l’'Oxfordien et le Bathonien supérieur pour venir, à l'endroit où la coupe est prise, non loin de Vrianges, s'appuyer sur le Bathonien moyen et même le Bathonien inférieur relevés. C’est la répétition de la coupe pré- cédente avec, en plus, le voisinage des terrains primitifs de la Serre plus fortement relevés eux-mêmes que le Bathonien (fig.3). Fe es 2 $ 7 FiG. 2. — Coupe Au Mont CHATIN. — Long. 1/25 000 env. ; haut. 1/3 000. 1, Rauracien ; 2, Bathonien inférieur. Ces trois coupes sont prises, la dermière sur le revers oriental de la Serre et les deux premières sur le revers oriental de son prolongement vers le Sud-Ouest. Elles accusent une véritable discordance de stratification entre l’Oxfordien ou le Rauracien d’une part et les assises diverses du Bathonien de l’autre. En est-il de même de l’autre côté du massif primitif, c'est-à-dire sur son revers occidental? De ce côté il n’y a qu’une petite zone où on puisse voir les formations oxfordiennes ou rauraciennes en contact avec des formations plus anciennes. C’est au couchant de Rainans. La Verre Fic. 3. — Coupe PRÈS DU CHEMIN D'AMANGES 4 OFFLANGES. — Long. 1/25 000 env. haut. 1/2 500, 1, Rauracien ; 2, Oxfordien ; 3, Bathonien ; 4, Bajocien ; 5, Lias supérieur :; 6 Formations primitives de la Serre. 2 Lorsqu'on suit le chemin de Rainans vers Auxonne, on trouve d’abord, au sortir du village, les assises du Bathonien inférieur très 276 ABBÉ BOURGEAT fortement relevées et à l’état de marnes rougeâtres. À mesure que l'on descend on coupe des formations calcaires du Bathonien moyen et du Bathonien supérieur et tout à coup on se trouve en . présence du. Jurassique supérieur faiblement relevé. Il y a donc là une lacune comprenant tout l’Oxfordien et une partie du Rauracien. On a cru l'expliquer par une faille. Il me semble plus simple d'y voir comme de l’autre côté un phénomène de trans- gressivité qui aurait amené le Jurassique supérieur par-dessus l’'Oxfordien invisible en contact immédiat avec le Bathonien supérieur. Le schéma de la figure 4 représenterait le phénomène. Rainans FrG. 4. — Coupe PRÈS DE Rainans. — Long. 1/20 000 ; haut. 1/2 500. 1, Rauracien et Astartien ; 2, Bathonien supérieur ; 3, Bathonien moyen ; 4, Bathonien inférieur. L'Oxfordien invisible sur ce chemin se montre un peu plus loin en contact avec le Bajocien à gauche du chemin qui va de Menotey à Chevigny. Cet Oxfordien n'est que l'Oxfordien supé- rieur. Il est surmonté et presque débordé par le Rauracien très riche en Polypiers. | Ainsi, dans le Jura Dolois, c'est-à-dire sur les deux bords sud de la Serre, le Jurassique rauracien se montre en discordance de stratification avec le Bathonien et il déborde presque partout l’Oxfordien. Il est donc légitime d'admettre avec le général Jourdy qu'il y a eu dans cette région un soulèvement postérieur au Bathonien. Néanmoins, comme à faible distance de là, du côté de Rochefort et un peu plus au Nord du côté de Labarre, l'Oxfordien et les assises qui le surmontent paraissent en concordance avec le Ba- thonien, 1l faut admettre que ce soulèvement ne s’est pas étendu bien loin. Il aurait été suivi vers la fin de l'Oxfordien d’un affais- sement, qui aurait duré jusque après le dépôt de l’Astartien, et qui aurait permis à cet étage et surtout au Rauracien de déborder l’Oxfordien. Dans une prochaine note, j'examinerai s'il en a été ainsi au Nord de la Serre, du côté de Serre les Meulières et de Brans. 12 —} — OBSERVATIONS SUR LES CAVITÉS SOUTERRAINES ET SUR L'HYDROLOGIE DU MASSIF DU Mont D'OR (JURA) PAR L. Collot, W. Kiïlian et Ph. Zurcher!. SOMMAIRE. — Avant-propos. — Notions sur la coupe géologique des terrains tra- versés par le tunnel du Mont d'Or ; venues d’eau rencontrées ; travaux d'étanchement et leurs conséquences ; observations sur les cavités observées ; formes, volumes, modes de formation, régime probable des eaux qui les avoi- sinaient, — Conclusions. Les grands massifs calcaires, du fait des dislocations qu'ils ont subies, ainsi que de l’action des eaux souterraines, contiennent des cavités dont les dispositions présentent un très grand intérêt surtout au point de vue des problèmes concernant l’hydrologie naturelle et les travaux des tunnels. Ces cavités sont exceptionnellement susceptibles d’être visitées, et les spéléologues qui l'ont fait ont étendu aussi loin que pos- sible leurs explorations et en ont rapporté des documents de grande valeur. Mais les zones ainsi accessibles ne représentent qu’une faible partie des massifs dont il s’agit, et d'immenses étendues ne permettent que des hypothèses dont les bases sont seulement des observations à ciel ouvert relatives aux caractères superficiels des masses rocheuses, et aussi aux conditions dans lesquelles ces masses absorbent les eaux et en permettent l’écou- lement. Il est dans ces conditions spécialement intéressant de posséder, du fait des travaux souterrains, les observations rendues pos- sibles par les excavations exécutées de main d'homme, et ce sont des observations de ce genre, faites à l’occasion du perce- ment du tunnel du Mont d'Or, sur la ligne de chemin de fer de Frasne à Vallorbe, qui font l’objet de la présente note. Le Mont d'Or, un des sommets importants du Jura, dont le point culminant atteint la cote 1463 m., est formé de calcaires 1. Note présentée à la séance du 21 juin 1915. 218 L. COLLOT, W. KILIAN, PH. ZURCHER e du Jurassique supérieur constituant un grand pli anticlinal dont le flanc côté France est assez régulier et d’inclinaison modérée, . tandis que le flanc côté Suisse, presque vertical, montre dans son ensemble une sinuosité très accentuée (fig. 1). Les terrains inférieurs : marnes oxfordiennes et calcaires du Jurassique moyen, ont à peu près la même allure. Au contraire les niveaux supérieurs, appartenant au Crétacé et au Tertiaire, sont séparés de leur substratum par une surface de transgressivité surtout accentuée du côté nord, et se montrent fortement plissés. Ces notions de la coupe géologique des terrains traversés par le tunnel sont insuffisantes au point de vue de la question étudiée ici ; elles doivent être complétées par la constatation, que permet l'examen de la Carte géologique, de la grande extension des affleurements du Jurassique supérieur, notamment du côté France, de la crête du Mont d'Or. : Om 2000 m F1G. 1. — COUPE GÉOLOGIQUE SUIVANT L’AXE DU TUNNEL pu Mowr p'Or. 1, Molasse marine miocène ; 2, Crétacé ; 3, Marnes et calcaires du Purbeck ; 4, Calcaires du Jurassique supérieur; 5, Marnes de l’Argovien moyen ; 6, Calcaires à Spongiaires de l’Argovien inférieur ; 7, Calcaires scintillants du Callovien inférieur. Les travaux du tunnel ont traversé d’abord, sur 100 m. environ, les calcaires du Jurassique supérieur du flanc côté Suisse de l’anticlinal ; ils ont pénétré ensuite dans les marnes oxfordiennes, puis dans le sommet de l’anticlinal formé par les calcaires du Jurassique moyen, et, après être revenus dans les marnes, ont atteint, à 4123 m. de la tête côté Suisse la base du Jurassique supérieur du flanc, côté France, de l’anticlinal. A 150 m. de cette limite, la galerie d'avancement traversa une couche à peu près verticale d'argile jaune très fine, de 50 à 60 cm. d'épaisseur, qui ne donna presque pas d’eau pendant plusieurs jours, de telle sorte que le front d'attaque s’avança encore de 93 m. Le 23 décembre 1912, à 7 heures du matin environ, cette couche d'argile, qui constituait donc un bouchon étanche, céda brusque- ment devant une venue d’eau très considérable qui jaillit en cascade, causant une énorme émotion dans les chantiers, mais heureusement pas d'accident de personne ; on évalua, quelques HYDROLOGIE DU MONT D'OR (JURA) 279 heures après l’accident, Le débit à 3 000 litres par seconde. Ce débit se montra d'ailleurs extrêmement variable : il descendit le 25 décembre à 700 litres pour remonter à 5 000 litres les 28-29 décembre, décroître rapidement jusqu’à 1 200 litres le 1% jan- vier 1913, puis diminuer moins vite et se réduire à 348 litres le 16 janvier. En même temps que se produisaient ces venues formidables, on vit disparaître les importantes sources du Bief Rouge, voi- sines du village de Métabief et de la station « Les Hôpitaux Neufs-Jougne » de la ligne de Pontarlier à Vallorbe. Ces sources sont au nombre de trois : la source Carrée (alt. 951 m. 49), la source du Clos Bayet (alt. 952 m. 70), et la source Creuse (alt. 956 m. 30). Le point d'émergence dans le souterrain étant à la cote 872 m. 125 les différences d'altitude étaient ainsi de 19m. 365, 80 m. 515, 84 m. 176. Les perturbations causées à ces sources, dont le débit normal est de 500 à 600 litres par seconde, avec un maximum de 1800 litres environ, et qui sont utilisées, notamment, comme force motrice, causèrent une légitime émotion, et on se préoccupa de chercher à rétablir l’ordre antérieur des choses. Les dispositions des travaux se prêtaient à une expérience _immédiate du plus haut intérêt consistant à obturer la galerie, à arrêter ainsi l'écoulement de l’eau, et à observer les résultats. Les mesures furent prises dans ce sens: on construisit dans la galerie un barrage étanche, muni d’un tuyau avec vanne, et le 17 janvier, à 10 h. 54 m., la vanne fut fermée. Le manomètre indiqua l’accroissement plus ou moins rapide de la pression dont tous les stades furent notés, et le 16 janvier, à 9 h., c’est-à-dire 46 heures après la fermeture, la source Carrée reparut. Trois heures plus tard ce fut la source du Clos Bayet, et enfin le 23 janvier, à 20 h., la source Creuse se remit à cou- ler. Le Bief Rouge fut jaugé le 27 janvier à 9 h., son débit était de 471 litres, c’est-à-dire tout à fait normal. Le succès de cette expérience donna aux ingénieurs l'espoir que l’on pourrait, en exécutant avec les précautions nécessaires les travaux du tunnel, obtenir les mêmes résultats au point de vue du rétablissement du régime hydrologique. On ouvrit donc la vanne, on laissa l’eau s’écouler de nouveau par le tunnel, et on reprit l'avancement après avoir assuré l'évacuation des eaux de façon à ne gêner que le moins possible les travaux. Il semblait probable que le drainage énergique du massif assurerait la continuation des travaux sans nouvelles venues d’eau, mais il n’en fut rien, et le 17 avril 1913 la galerie d'avan- 280 L. COLLOT, W. KILIAN, PH. ZURCHER cement rencontra, à 4407 m. de la tête côté Suisse, une cavité en forme de boyau par laquelle vint aboutir dans le tunnel un flux dont l'importance maxima atteignit 10 000 litres par seconde, ce qui est, il.est intéressant de le remarquer, la venue d’eau la plus considérable qui ait été rencontrée dans des travaux de tunnels. Le débit baissa d'ailleurs rapidement jusqu’à 300 litres, et on constata alors le fait intéressant de la réduction à un volume très minime, atteignant au maximum #4 °/, du débit total, de la venue d’eau primitive du P.K. 4273, dont l’exutoire était cependant situé à un niveau inférieur à celui du P.K. 4407. Ainsi que tout paraissait permettre de l’affirmer, le drainage Te devint alors complet, et l'avancement, entre le P.K. 4407 et la jonction avec l'attaque France, eut lieu sans rencontre de venue ) d’eau notable et ne présenta comme circonstance intéressante. que le recoupement, aux abords du P.K. 4960, d’une grotte contenant une grande quantité de très fine argile fluente. La lutte contre l’eau fut ensuite entreprise; elle rencontra des difficultés très considérables qui furent successivement com- battues et vaincues dans des conditions qui font le plus grand honneur à tous ceux qui y ont pris part, et aboutit à un succès complet. La ligne de Frasne à Vallorbe a été ouverte le 16 mai 1948, et dogme longtemps déjà les sources du Bief Rouge ont repris leurs cours et leur débit habituel. En même temps que les sources du Bief Rouge disparaissaient, d’autres sources de la région (Malbuisson et Fontaine Ronde), avaient paru subir des détrebans de débit. Le résine ainsi influencé est aussi redevenu normal. Les pronostics plus que pessimistes qui avaient été répandus au sujet d’un assèchement général de la région n’ont reçu ainsi aucune confirmation. On peut déduire des observations qui viennent d’être décrites quelques conséquences d’un réel intérêt. Quand, le 17 janvier 1913, on ferma la vanne de la galerie, le débit qui s’écoulait dans le tunnel était de 348 litres par seconde, et par suite de 1253 mètres cubes à l'heure. On a vu qu'il HAE beures pour permettre à la source Carrée de réapparaitre, et par conséquent la quantité d’eau récupérée par HYDROLOGIE DU MONT D'OR (JURA) 28 le massif souterrain ayant été pendant ce temps de 46 X 1253 — 57638 mètres cubes, ce volume est le maximum {car il est basé sur la supposition de la constance du débit de remplissage des cavités après la fermeture de la vanne, alors qu'il est probable que ce débit a dû diminuer graduellement du fait de la diminu- tion de la charge) du cube total des cavités souterraines existant aux abords du trajet entre le point d’émergence dans le tunnel et les sources de Métabief. Le quotient de ce chiffre par 79 m. 365, hauteur de la source au-dessus de l’exutoire dans le tunnel, soit 126, est la surface moyenne, en mètres carrés, de la colonne d’eau de 79 m., 365 de hauteur représentant la totalité des cavi- tés. Cette surface est égale à un carré de 27 m. de côté. On peut aussi, peut-être plus justement, admettre que la surface croît avec le niveau comme dans un cône, et envisager alors comme représentant le volume un cône de même hauteur dont la base mesurerait 2178 mètres carrés, soit un carré de 47 mètres de côté environ. Il est enfin possible de calculer, d’après les varia- tions de la vitesse d’accroissement de la pression indiquées par le manomètre, le maximum de la superficie des vides à divers niveaux, et on arrive ainsi à un chiffre de 1 500 à 1600 mètres carrés, soit à un carré de 40 mètres de côté. Cette mesure de la superficie totale des vides du massif calcaire est à comparer à la surface dudit massif, dont la forme peut être considérée comme un cône ayant pour sommet l'émergence dans le tunnel et pour base le périmètre du bassin alimentaire de cette émergence. Cette superficie a été déterminée aussi rationnellement que possible d’après la Carte géologique : son étendue est de 18 kilo- mètres carrés environ, et on voit par suite que le rapport des vides au plein est seulement de 1/10 000 au maximum. Bien que relativement peu important par rapport au volume total du massif calcaire, le eube des cavités dépendant de l’émer- gence du P.K. 4273, qui est, comme on vient de le voir, de près de 58000 mètres cubes, a certainement joué, du fait de sa vidange, un rôle important au début de la venue d'eau du 23 décembre 1912, et probablement même lors de la crue des 28-29 décembre 1912, qui a eu sans doute pour cause non seulement la fonte des neiges, mais aussi très vraisemblablement l'entrée en jeu, du fait du débouchage de canaux remplis d'argile, de cavités dont la vidange avait tardé jusqu'à ce moment. Des phénomènes analogues se sont évidemment produits lors de la venue du 17 avril 1913 pour permettre la production presque immédiate, bien que précédée d’un minimum comme celle des 28-29 décembre 1912, 282 L. COLLOT, W. KILIAN, PH. ZURCHER de la crue du 20 avril 1913, due aussi d’ailleurs à des pluies abondantes puisque les sources du Bief Rouge ont réapparu à ce moment et atteint un débit de 1 200 litres. Le débit total des émergences du souterrain n'a d’ailleurs pas dépassé 3 500 litres par seconde après les maximums de début. Ces vides des massifs calcaires ont une importance considérable à l'égard de la régulation des sources du fait des réserves emma- gasinées au printemps, à la fonte des neiges ou au moment des grandes pluies, et restituées ensuite graduellement pendant la saison sèche. A ces notions sur l’importance totale des cavités du massif du Mont d’Oril est intéressant d’ajouter les observations concernant les dispositions des cavités qui ont pu être explorées. Celle qui a amené la première venue d'eau et qui avait été qua- - lifiée de « fissure » à cause de sa forme à parois parallèles, espa- cées de 50 à 60 em., a été mieux connue du fait de l’extension des travaux, et on a pu constater qu'il n'existait pas de prolonge- ment supérieur et que sa section était un ovale très aplati à axe vertical. Aux abords de la portion traversée par l'avancement la cavité se prolongeait très irrégulièrement par un couloir parallèle à l’axe du tunnel et par des annexes étroites qu'il n’a pas été possible de visiter et dont le relevé ne présentait pas grand intérêt. Le remplissage de cette cavité par de l’argile extrêmement fine montra qu'il n'y avait pas de mouvement dans la masse d’eau voisine, qui était ainsi tout à fait stagnante avant l'irruption du 23 cons 1912. Au point 4407, au contraire, la cavité rencontrée est un boyau dans lequel il a été possible de pénétrer et qui présentait une section variable, de 5 mètres carrés au maximum (2,00 x 2,50). L'examen des parois de ce boyau montrait qu'il avait été suivi par de violents courants d’eau, ainsi que l’attestaient les traces d’érosions qu'on pouvait observer sur les parois intactes. La roche formant ces parois montrait une stratification peu inclinée avec alternances de bancs légèrement marneux et de bancs calcaires, très visibles aux points où l'épaisseur des couches était assez faible ; en d’autres endroits les bancs calcaires dominaient, ils étaient plus épais, et les érosions y avaient respecté des débris fossiles de tiges d’Encrines et de radioles d'Oursins. On ne cons- tatait d’ailleurs pas de différence entre les parois opposées, et par suite on ne saurait attribuer la formation du boyau à la préexis- tance d’une dislocation. On ne voyait même rien qui püût indiquer que l’origine de l'érosion ait été une cassure. HYDROLOGIE DU MONT D'OR (JURA) 283 Le profil en long du boyau était assez régulier, mais la forme en plan présentait des sinuosités nat ec sans aucune ses rence de régularité (fig. 2). Fic. 2. — Boyau Aux ABonps pu P.K. 4407. Plan et profil en long développé. La branche de droite (en venant de France) amenait une venue d’eau importante, la branche de gauche se terminait par une sorte de puits par lequel venait beaucoup d'eau, en même temps qu'il 284 L. COLLOT, W. KILIAN, PH. ZURCHER en tombait du plafond par une petite cheminée de 30 em. de diamètre. Enfin les travaux du tunnel ont recoupé, aux abords du P.K. 1960, une grotte assez spacieuse dont il fut possible de visiter les curieuses digitations et de faire un relevé approximatif (fig. 3) Cette grotte ne fournit pas de venue d’eau notable, elle contenait une grande quantité d'argile fluente très fine, dont l’épanchement brusque dans le souterrain causa quelque émotion aux ouvriers, et dont la présence était une preuve de la stagnation des eaux voisines. Il paraît résulter de ces obser- vations que les cavités reconnues à l’occasion des travaux du sou- terrain du Mont d'Or sont des quesetn'ayantpas de rapportsavec des dislocations préexistantes. Il convient d’ajouter que les calcaires du Jurassique supérieur traversés n'étaient pas exempts de étaient peu importantes et en gé- néral remplies d'argile. On peut résumer ce qui précède en disant que le massif du Mont d'Or, dans sa partie constituée par le Jurassique supérieur, contient des cavités dont l'importance ne dépasse pas la dix-millième partie du volume du massif, et que ces cavités sont tantôt remplies d’'ar- gile fine montrant qu’elles appar- tiennent à une zone où les eaux GrorrTe Aux Asorps pu P.K. 4960. traire vides et parcourues par des Projection des contours sur un plan baux en mouvement. perpendiculaire à l'axe du tunnel et UE sur un plan horizontal. Les conditions dans lesquelles l’obturation de la galerie a pu se faire en janvier 1913 prouvent nettement que le massif calcaire est de nature intime inperméable. Enfin le fait remarquable de la capture de l’écoulement du P. K. 4273 par celui du P.K. 4407 permet de penser que ce phé- nomène à été causé par l'existence de communications entre les cavités résultant d’érosions chimi. : cassures, mails que ces cassures étaient stagnantes, tantôt au con- HYDROLOGIE DU MONT D'OR (JURA) 285 cavités dont dépendaient les deux écoulements, de telle sorte que leur indépendance était seulement relative, et que le premier rencontré était alimenté par le second. En dehors de la précision que l'expérience de la fermeture de la vanne a permis d'apporter à la notion déjà formulée par les spélologues concernant la fable proportion des vides dans les massifs calcaires, les observations qui viennent d’être relatées n'ajoutent pas de notions à celles déjà connues, et ne font que prouver à nouveau que les traversées en tunnel des massifs cal- caires sont susceptibles de donner lieu à des venues d’eau énormes, à des difficultés de travaux considérables, pouvant même constituer des obstacles insurmontables. Si au Mont d'Or il a été possible, grâce à la localisation des venues d'eau, d'obtenir le résultat remarquable de la reconstitu- {ion du régime hydrologique antérieur aux travaux, il faut bien dire que c’est là un succès exceptionnel. Dans d’autres souterrains comme le premier tunnel du Hauens- tem, entre Olten et Bâle, comme celui du Weissenstein, entre Soleure et Moutier, comme celui de Granges à Moutier, tous situés dans le Jura, il a fallu se résigner à voir disparaître des sources et à donner issue par l’aqueduc du tunnel à des écoule- ments qui heureusement n’ont pas atteint les débits énormes des venues du Mont d'Or. Dans deux cas toutefois, toujours dans le Jura, les calcaires ont été traversés sans rencontre de venues d’eau. C’est d’abord dans la partie du tunnel du Mont d'Or voisine de la tête côté Suisse, et aussi dans les deux sections extrêmes du tunnel du Hauenstein, qui vient d’être terminé. Il paraît possible d'attribuer l'absence de venues d’eau dans ces souterrains à un drainage des massifs calcaires traversés, car on peut supposer que les eaux de la partie suisse du tunnel du Mont d'Or vont s'écouler dans la dépression située au N.E.,et que de même la vallée de l’Aar donne issue aux eaux qui peuvent circuler dans le Jurassique supérieur que le tunnel du Hauenstein a traversé dans sa partie nord à un niveau inférieur à celui du tunnel. Ce ne sont d’ailleurs là que des hypothèses, et peut-être a-t-on eu simplement, dans ces tunnels, la chance de passer à côté des cavités aquifères ; peut-être, pour la section envisagée du tunnel du Mont d'Or, doit-on invoquer le peu d'étendue du bassin d’ali- 286 L. COLLOT, W. KILIAN, PH. ZURCHER mentation en projection horizontale, la raideur des pentes, l'état subvertical des couches permettant à l’eau une descente rapide. Il faut bien le préciser en effet ; toutes prévisions au sujet de la position des cavités aquifères dans les massifs calcaires, au sujet du régime des eaux qui s’y trouvent stagnantes ou en mou- vement, ne peuvent être formulées qu’en laissant une grande part aux aléa. Personne n'a prédit, en particulier, ef n'aurait pu pré- dire ce qui s’est passé au Mont d'Or. Ce qui précède constitue une opinion qui vient à l’encontre de celles qui ont fait l’objet, dans un grand nombre de publications et de journaux, d'articles de M. le professeur Fournier, qui n’a cependant pas encore formulé sa doctrine dans des conditions pouvant permettre une réelle discussion au sujet des conclusions générales qu'il présente comme des « principes fondamentaux », « élémentaires », mais qui n'ont été jusqu'ici l’objet d'aucun. exposé impartial n1 d'aucune démonstration vraiment scientifique. Dans une question qui intéresse en commun les ingénieurs et les géologues, les uns et les autres esprits scientifiques, qui cherchent la vérité de toute leur bonne volonté, c’est scientifi- quement qu'il faut soit affirmer, soit chercher à exprimer le degré de probabilité des prévisions. 0e Les conclusions formulées plus haut l’ont été en s'inspirant de ce principe, et c'est dans le même esprit que ces conclusions, si, elles sont contestées, devront être discutées. 287 BIBLIOGRAPHIE PRIMITIVE RELATIVE AUX BRYOZOAIRES par F. Canu:. Les Bryozoaires, par leur petitesse, ont échappé aux-recherches des premiers naturalistes. Les plus grandes colonies ont d’abord été confondues avec les plantes, malgré l’avis de Rondelet, et ce sont les botanistes qui les ont d'abord étudiées. On les découvre dans les herbiers des xvi° et xvn° siècles sous les noms de Coral- lina, Conferva, Muscus, Fucus, Porus, Rosa et sous les noms . persistants de Eschara et de Frondipora. XVIe SIÈCLE 4555. — Ronpezert (Guillaume). Universae aquatilium historiae. Lugduni (2° édition en 1558). L'auteur était médecin et naturaliste (1507-1566). C’est le fonda- teur de l’Ichthyologie. C'était un ami de Rabelais qui l'appelait Ron- dibilis. Sous le titre de Giroflade de mer il décrit et figure, comme ani- mal, un Æetepora. Il le considéra comme pouvant bien bien être l’Æs- chara mentionnée par Athénée (v° siècle). Le genre Eschara eut beaucoup de succès et pendant le xrx° siècle on l’appliquait à toutes les colonies libres bilamellaires. Mais depuis longtemps, il n’est plus considéré que comme une simple forme colo- niale des Bryozoaires du sous-ordre ascophora. Récemment, Canon A. M. Norman! a voulu le restaurer avec Eschara fascialis Parras, 1766, pour génotype. Pour être logique, il faudrait prendre pour type le premier Relepora reconnaissable sur les publications anciennes. Au xvin® siècle, il s'est produit entre Æschara et Relepora une interversion de sens assez remarquable. C'est Imperato en 1599 qui parait en être l’auteur. Le mieux est de conserver l'interprétation de ce dernier savant, admise pendant deux siècles. 1558. — GEser (Conrad). Historiae animalium. Tiguri (Zurich) (2° édition en 1620). L'auteur (1516-1565) était un professeur de Zurich. Il reproduit la figure et la description de Rondelet. *. Note présentée à la séance du 17 mai 1915. 288 F. CANU 4599. — IMPERATO (Ferrante). Dell’Historia naturale. Napoli. Libri XX VIII (2° édition à Venise en 1672). C'est le créateur des genres Relepora et Frondipora. Selon Neviani?, il décrit cinq espèces. XVII* SIÈCLE 1623. — Baux (Gaspard). Theatri Botacini. Basilea (Bâle). L'auteur (1560-1624) est un médecin de Bâle. Il décrit cinq espèces, les mêmes que Imperato d’ailleurs. 1651. — Baumix (Jean). Historia plantarum univer salis. Ebro- duni (Yverdun). (Ouvrage posthume). a. L'auteur (1541-1613) est un médecin de Bâle. Botaniste célèbre. C'était un élève de Rondelet. Il ne croit plus à l’animalité des zoophytes Il décrit six espèces, dont la fameuse et antique Corallina (Cellaria. fistulosa). 1665. — Hooke (Robert). Micrographia : or some Physiologi-. cal descriptions of minute bodies made by Magnifying glosses. London. Célèbre physicien anglais (1635-1703). Neviani * n'indique pas les espèces décrites. 1674. — Boccoxe (Paolo). Recherches et observations naturelles. Amsterdam. L'auteur est un naturaliste sicilien (1633-1704). Une seule espèce est figurée. 1690. — Ray (John). Synopsis methodica stirpium botanicarum. Londres (2° édition en 1724). L'auteur est un célèbre naturaliste anglais (1628-1705). Cet ouvrage est cité par Neviani* et par C. Norman. Plusieurs espèces sont décrites. 4691-1700. — PLurexgrr (Léonard). Phytographia. Londini, 4 vol. (2° édition en 1769). L'auteur (1642-1706) était pharmacien et célèbre professeur. Son herbier existe encore au British Museum. Trois espèces sont décrites. 1696. — Lister (Martin). Conchyliorum bivalvium utriusque aquæ. Londini. Le travail de ce naturaliste (1638-1711) fut récemment retrouvé par Nevianii. Il contient, selon cet auteur, un Bryozoaire encroûtant décrit comme animal. BIBLIOGRAPHIE PRIMITIVE DES BRYOZOAIRES 289 4697. — Boccone (Paolo). Museo di fisica e di esperienze variato e decorato di osservazioni naturali. Venetia. Quatre espèces sont décrites. 1699. — Morison (Robert). Plantarum historiae universalis. Oxoniensis oxonii. AE L'auteur est un botaniste anglais (1620-1683). Quatre espèces sont décrites. 1700. — Tournerorr (Jos. Pitton). Institutiones rei herbariæ. Dans le tome III de l'ouvrage du célèbre botaniste français (1635- 1708), il y a plusieurs Bryozoaires décrits comme Coralliaires. 4742. — Réauuur (René Antoine Ferchault de). Mémoires de l’Académie royale des Sciences, p. 42. Dans le mémoire du célèbre physicien français (1683-1757) les Bryozoaires et les Polypiers avec lesquels ils sont confondus sont à nouveau considérés comme des animaux. Désormais les auteurs du xvin° siècle considèrent les Bryozoaires comme des Polypiers et nous voyons apparaître des noms nouveaux Crisia, Flustra, Myriozoum, etc., qui seront d’ailleurs conservés par les linnéens. XVIIIe SIÈCLE Les auteurs de cette époque désignaient leurs espèces par des diagnoses latines longues souvent de plusieurs lignes et difficiles à relenir. Le deuxième ou le troisième mot ont souvent été pris comme noms spécifiques par les linnéens. Certains de ces derniers se conten- taient même de les mettre entre parenthèses en reproduisant les anciennes diagnoses. 1714. — Barreziert (Jacopo). Plantæ per Galliam, Hispaniam et Italiam observatæ. Parisiis. Ouvrage posthume d'un auteur mort en 1673. Deux espèces sont citées. . 4719. — Mercari (Michele). Mettalotheca Vaticana. Roma. L'auteur est un médecin italien (1541-1593), protégé du pape Clément VIII. Son ouvrage posthume contient la description de deux espèces. 1725. — Marsiaut (Louis Ferdinand). Histoire physique de la Mer. Amsterdam (l'édition italienne est de 1711). Plusieurs Bryozoaires sont décrits et figurés. Le lecteur peut les trouver dans le Catalogue de Miss Jelly *. 16 août 1916. Bull. Soc. géol. Fr. XV. —19. 290 F. CANU 4742. — Guazriert (Nicola). Index testarum conchyliorum Florentiæ. | Une seule petite figure. 1742. — Jüssreu (Bernard de). Examen de quelques productions marines qui ont été mises au nombre des plantes et qui sont l’ouvrage d’une sorte d’Insecte de mer. Mémoires de l’Académie des Sciences, p. 290. Il a principalement étudié le Flustra foliacea Lané, 1761. Il con- firme les observations de Réaumur. 1744. — TremBrey (Abraham). Mémoires pour servir à l’his- toire d’un genre de Polypes d’eau douce à bras en forme de cornes. Leyde, in-4°. L'auteur (1700-1784) était génevois. Son mémoire est une véritable merveille d'exactitude. Les dessins sont parfaits. Les auteurs modernes ont ajouté peu de chose concernant la reproduction. L'espèce, qui est la première des Bryozoaires d'eau douce qui ait été connue, est devenue le Lophopus Trembleyi J. Jurxren, 1884. 4750. — Doxart (Vitaliano). Della Storia naturale marina dell’ Adriatico, Venezia, L'auteur ést un médecin naturaliste italien (1713-1763). Son ouvrage ne contient qu'une bonne figure, selon Neviani ?, p. 8. 1755. — Ecus (John). Natural History of Corallines (édition française en 1756 et édition allemande en 1767). L'auteur est un naturalistè anglais mort en 1776. Son ouvrage, dont la figuration est parfaite est toujours cité en synonymie par les zoolo- gistes. Le lecteur trouvera la liste des espèces décrites dans le Catalogue de Miss Jelly *. 1757. — Bass (Ferdinando). De quibusdam exiguio madrapo- ris agri bononiensis. Bononia : De Bononiensis scientiarum et artium instituto atque academia Commentarii, tav. 1v, p. 49. C'est le premier travail contenant la description et la figuration de Bryozoaires fossiles. Ils sont du Pliocène de Rio Lana et sont encore conservés au Musée de Géologie de l'université de Bologne. Neviani ° les a étudiés, et il y a reconnu huit espèces. 4758-1168. — Liné (Charles). Systema naturæ. Leyde. Édi- tion 10, 1758. Édition 12, 1766-1768. Édition 13, par Gmelin, 1788-1793. L'illustre botaniste suédois (1707-1778) s'est contenté de dust tiser les travaux de ses devanciers sur les Polypiers. C’est dans les éditions 10, 12 et 13 que nous trouvons un certain nombre de BIBLIOGRAPHIE PRIMITIVE DES BRYOZOAIRES 291 Bryozoaires. Aussi n'est-il pas le vrai créateur des noms spécifiques qui lui sont attribués. La plupart du temps il a pris le deuxième ou le troisième mot des anciennes diagnoses. Je pense qu'il serait juste d'ajouter à son nom, celui de l’auteur prélinnéen. Exemple : Cellaria fistalosa Linné, 1754 (Baumn, 1651). 4757. — Ginannt (Giuseppe). Centoquattordici piante che vegetano nel mare Adriatico. Venetia. C’est un ouvrage posthume d’un auteur mort en 1753. Ce dernier ne paraissait pas connaître les travaux de Reaumur, de Jus- sieu, de Ellis. Dans son ouvrage sont figurées quatre espèces. 1758. — Sresa (Alberto). Locupletissimi Rerum Naturalium thesauri accurata descriptio. Amstelaedami. L'auteur est un pharmacien hollandais (1665-1736). Il décrit et figure sept espèces. 1766. — Parras (Pierre Simon). Elenchus zoophytorum. La Haye, in-8° (édition allemande de 1787). L'auteur est un célèbre naturaliste et voyageur allemand (1741-1811). Son ouvrage classique est cité dans toutes les synonymies. La liste des Bryozoaires qu'il contient est dans le Catalogue de Miss Jelly ÿ. 4716. — Mararri (Joannès Francesco). De Plantis Zoophytis et Lithophytis in Mari Méditerraeno viventibus. Romæ. L'auteur est un ecclésiastique italien (1721-1777). NevianiT en a fait connaître l'ouvrage dans lequel il a reconnu vingt-trois Cheilos- tomes, deux Cyclostomes, trois Ctenostomes et un Endoprocte. 1716. — Mürzer (Othon Frederic). Zoologiae Danicae prodro- mus. Haumae (Copenhague). L'auteur est un naturaliste danois très connu (1730-1784) de l’école de Linné. Son ouvrage contient la diagnose de onze espèces de Bryo- zoaires, catalogués par Nevianii, p. 11. 1780. — Kozgsrrin. Lettres sur l'Histoire de l'Isle de l'Elbe écrites à Son Excellence Monsieur le Comte de Borch. Vienne. Il y a huit espèces reproduites d’après le système de Pallas. 4780. — Sorpaxt (Ambrogio). Saggio orittografico, ovvero osservazioni sopra le terre nautiliche ed ammonitiche della Toscana. Siena. L'auteur est un naturaliste italien (1736-1808). Cette publication est relative aux fossiles de la Toscane dont la plus grande partie existe toujours au Musée paléontologique de l’Institut des Études supérieures de Florence. Nevianif y a découvert neuf Bryozoaires décrits et figurés. 292 : F. CANU 1789-1798. — Sora: (Ambrosius). Testaceographiae ac z00- phytographiae parvae et microscopicae. Senis. Cet ouvrage très important, de 930 planches et 2 500 figures, a été spécialement étudié et mis en valeur par Neviani®. Il a pu y recon- naître dix-huit Gheilostomes et douze Cyclostomes dont il donne la liste. Le premier ouvrage de cet auteur a été réuni à celui-ci. 1789-1806. — Arirncaarp (Pierre Christian). In Zoologiæ Danicæ (3° et 4° cahiers). Le grand ouvrage de Muller fut continué par d’autres naturalistes. Abildgaard, le frère du plus célèbre des peintres danois, fut chargé de l'étude des organismes inférieurs. Dans ces troisième et quatrième volumes sont harmes et décrits huit espèces de Bryozoaires. Pour la: première fois la méthode linnéenne est employée dans toute sa rigueur et les longues descriptions sont supprimées. 4192. — Orivr (Giuseppe). Zoologia Adriatica. Bassano. Dans cette iconographie, une seule espèce est figurée et 20 autres: sont citées. La méthode linnéenne est rigoureusement employée. Les connaissances anatomiques sur les Bryozoaires sont dues aux travaux successifs de GRANT (1827), AupouIn et Mrine- Epwarps (1828), EnrenserG (1830), J. V. Tuomwpson (1830), Lister (1834) et Micne-Epwarps (1838). C’est Aupoux et Mirxe-Enwarps qui firent les premiers une section spéciale des Bryozoaires (1828)10 mais ils ne lui donnèrent pas de nom. Aussi Mixxe-Enwanps en 1838 crut devoir adopter le nom de Bryozoaires donné par EHREN8ERG en 1830. Annales and Magazine Natural History, s.7, vol. XII, p. 110, 1903. ; A. Nevrani. Appunti bibliografici per servire alla Storia degli Studi sui Briozoi. Rivista italiana di scienze naturali, XVI, p. 4. 1896. & Bollettino della Società zoologica italiana, 1906, p. 6. . AnT. Nevianr. Briozoi ritenuti nova di mitili. Bollettino della Società zoolo- es ilaliana, p. 1. 1906. D'RENC: Taux. À synonymic catalogue on the recent marine Bryozoa, Lon- Son 8°, 1889. . À. N£vranr. Di alcuni Briozoi pliocenici del Rio Landa illustrati da Ferdi- - a Bassi nel 1757 : Bollettino della Società geologica italiana, vol. XII, p. ee 13893. . ANT. NEvianr. Di un libro pico noto sugli zoofit ei Litofiti del Mediterraneo ellabate Francesco Maratti : Bolleltino della Società zoologica italiana, p. 1, 19. 1907. $. À. Nevranr. Briozoi fossili illustrati da Soldani Ambrogio nel 1780 : ARURE tino della Socielà romäna per gli Studi zoologici, vol. IV.1895. 9. A. Neviani. Briozoi viventi e fossili illustrati da Ambrogio Soldani : Bol- leltino della Socielà geologica italiana, vol. XXV, p. 763. 1906. 10. Aupouix et Mirxe-Enwanrps. Résumé des recherches sur les animaux sans vertèbres faites aux îles Chaussey : Annales des Sciences naturelles, t. XV.1828. LES BIBLIOGRAPHIE PALÉONTOLOGIQUE RELATIVE AUX BRYOZOAIRES DU BASSIN DE PARIS PAR Æ. Canu!. Dans les nombreux travaux paléontologiques dont le bassin éocène parisien fut l'objet, les Bryozoaires n’ont jamais été complètement: négligés. La place qui leur était réservée était simplement en rapport avec leur petite taille. Tous les ouvrages classiques que nous avons coutume de consulter pour nos déter- minations en contiennent des listes plus ou moins longues. Il était donc intéressant de rechercher toutes les publications anciennes reflétant les acquisitions successives de nos connais- sances relatives à cet ensemble de fossiles. Nous avons dressé la liste de ces travaux en suivant l’ordre chronologique. Les espèces mentionnées en ifalique sont celles dont le nom spécifique n’a pas changé ; les autres sont passées en synonymie. La description et la figuration de toutes ces espèces sont dans mon ouvrage relatif au Bassin de Paris?. Pour être plus complet et envisager la totalité du Bassin, j'ai ajouté les publications belges et anglaises. FRANCE 1814. — Desmaresr. Bulletin des Sciences philomatiques, t. INFO L'exemplaire de ce livre conservé à la Bibliothèque du Muséum d'Histoire naturelle ne renferme pas les planches correspondant au Mémoire de cet auteur. . Flustra bifurcata, p. 53, pl. 2, fig. 6 — Meniscopora bifurcala. Flustra crassa, p. 53, pl. 2, fig. 1. Flustra microstoma, p. 54, pl. 2, fig. 9. 1. Note présentée à la séance du 17 mai 1915. * 2. F. Canu. Bryozoaires des terrains tertiaires des environs de Paris, Annales de Paléontologie, t. IT, III, IV. 1908-1909. 29% F. CANU 1821. — Lamouroux. Exposition méthodique des genres de Polypiers, Paris, 4°. : Lunuliles radiata Lamx., pl. 73, fig. 5-8. 1822. — Cuvier et BronGnrart. Description géologique des environs de Paris, Paris, 8°. Lunulites radiata Lamx., p. 34. Lunuliles urceolata, p. 34, pl. 8, fig. 9. Derrance. Dictionnaire des Sciences naturelles. 1819. — Tome 15. Eschara Grignonensis, p. 298 — Meniscopora bifurcata. 1821. — Tome 21. Hornera Hippolyta, p. 432, pl. 46, fig. 3. Hornera crispa, p. 432. Hornera elegans, p. 432 — Hornera serrata Rss. Hornera opuntia, p. #32 — Filisparsa typica Rss. 1922 Tome 22; Idmonea coronopus, p. 555. Idmonea gradata, p. 565, pl. 46, fig. 5. 1823. —, Tome 26. ne Lichenopora crispa, p. 257. — Lichenopora hispida FLec. | Lichenopora turbinata, p. 257, pl. 46, fig. # — Lichenopora Defranciana Mrcx. 1823.1-= Tome 28. Lunulites radiata Lamxk., p. 360, pl. 76, fig. 5. Lunulites urceolata Lamx., p. 357. 1827. — Tome 48. Seriatopora Grignonensis, p. 496. 1829. Tome 58. Vincularia fragilis, p. 214, pl. 45, fig. 3. 1827. — Munster in Gozpruss. Petrefacta germaniæ. Lunuliles radiata Lamx., p. #1, pl. 12, fig. 6. Lunuliles urceolata Lamx., p. #1, pl. 12, fig. 7. Glauconome tetragona, p.108, pl. 36, fig. T— Tubucellaria bipartita Rss. 1834. — BLamvirre. Manuel d’actinologie, Paris, 8°. L'auteur reproduit les diagnoses et les figures de Defrance. 1816-1836. — Lamarcx. Histoire des animaux sans, vertèbres. Paris, in-12. | BIBL. DES BRYOZOAIRES DU BASSIN DE PARIS 295 Dans l'édition I, il cite : Lunuliles radiata. Lunulites urceolata. Dans l'édition Il, revue par Myne-Epwarvs, les diagnoses de Defrance sont simplement reproduites. Vincularia fragilis Der., p. 194. Idmonea gradata DEr., p. 281. Flustra crassa DEsM., p. 228. Idmonea coronopus Der., p. 281. Flustra bifurcata DEesm., p. 229. Lichenopora turbinata Der, p. 285, Hornera hippolyta Der., p. 2178. Lichenopora crispa Der., p. 285. Hornera crispa Der., p. 278. Lunulites radiala Laux, p. 300. Hornera elegans Der., p. 278. Lunulites urceolata Lamx, p. 300, Hornera opuntia Der., p. 278. : Mire-Enwarps. Annales des Sciences naturelles, 2 série, Zoologie, Paris, 8°. Dans quatre mémoires classiques, l'auteur fait connaître la véritable nature des Bryozoaires. Il y décrit un grand nombre de formes récentes et fossiles, Quelques-unes de ces dernières appartiennent aux Terrains parisiens. 1836.—T, VI. Observations sur les Polypiers fossiles du genre Eschare. P. 14, Eschara bifurcata Desm., pl. 11, fig. 8. P. 15, Eschara Brongniarti, pl. 11, fig. 9. P. 15, Eschara milleporacea, pl. 12, fig. 12. P, 16, Eschara mamillaris, pl. 11, fig. 10. 1838. — Tome VIIL. Mémoire sur les Polypes du genre des Tubulipores. P.13, Tubulipora Grignonensis, pl. 13, fig. 2— Lichenopora hispida FLec. P. 14, Tubulipora explanata, pl. 14, fie. 3. 1838. — Tome IX. Mémoire sur les Crisies, les Hornères et plusieurs autres Polypes vivans ou fossiles dont l’organisation est analogue à celle des Tubulipores. P. 20, Hornera hippolyta Der., pl. 11, fig. 3. P. 23, Idmonea coronopus, pl. 22, fig. 3. P. 28, Pustulipora gracilis, pl. 11, fig. #. P. 29, Pustulipora macrostoma, pl. 12, fig. 1. 1844; — Micneun. Iconographie zoophytologique, Paris, 4°. Les figures relatives aux Bryozoaires sont malheureusement très imparfaites. Chætites pomiformis, p. 19, pl. 46, fig. 2 — Espèce du Miocène. Lichenopora Defranciana, p. 19, pl. 46, fig. 9. Hornera hippolythus Der., p. 20, pl. 46, fig. 20. Tubulipora grignonensis M.-E., p. 21, pl. 46, fig. 7 — Lichenopora his- pida FLec. 296 | F. CANU Tubulipora stelliformis, p. 21, pl. 46, fig. 8 — Espèce douteuse. Retepora Ferusacii, p. 24, pl.46, fig. 20— Espèce de Bordeaux (d’Arc.). Idinonea coronopus Der., p. 24, pl. 46, fig. 20. Flustra Duvaliana, p. 24, pi. 46, fig. 10 — Espèce douteuse. Eschara milleporacea M.-E., p. 25, pl. 46, fig. 11. Eschara damæcornis, p. 25, pl. 46, fig. 25. Espèce douteuse, Eschara excavala, p. 26, pl. 46, fig. 17 — Espèce douteuse. Membranipora philostracites, p. 26, pl. 46, fig. 12. — Membranipora Lacroixii Aun. : Lunulites radiata Lamx., p. 26, pl. 46. fig. 5. Vincularia fragilis Der., p. 27, pl. 46, fig. 21. Vaginopora fragilis Der., p. 28, pl. 46, fig. 22 — Espèce douteuse. Geodia pyriformis, p. 29, pl. 46, fig. 2. Non retrouvée. 1850-1852. — D'OrBIGny. Paléontologie française. Terrains crétacés. Tome cinquième, Bryozoaires. Paris, in-8°. Dans ce célèbre ouvrage, l’auteur passe en revue non seulement les Bryozoaires crétacés mais encore la totalité des espèces fossiles et récentes. La renommée de ce travail fut universelle, et pendant un quart de siècle tous les auteurs s’en sont inspirés. Toutes les espèces nouvelles qu'il possédait ont été décrites som- mairement dans la Paléontologie française, mais non figurées. C’est ainsi que la Collection d'Orbigny soigneusement conservée au Muséum d'Histoire naturelle est devenue une mine inépuisable de laquelle on a déjà tiré un grand nombre de matériaux intéressants. Les espèces actuelles ont été récemment étudiées par Waters. Parmi les espèces fossiles, un certain nombre sont des espèces parisiennes. Nous les avons étudiées et nous avons figuré celles d’entre elles qui n'étaient pas passées en synonymie. Ce travail est résumé dans le tableau suivant dressé sur le même plan que celui de Waters. 1. Warers. Notes on some Recent Bryozoa in d'Orbigny’s Collection. Annals and Magazine of Natural History, série 9, vol. XV. 1905. 4 297 DE PARIS DES BRYOZOAIRES DU BASSIN BIBL. S111t1] 7199019197 euvaduwuoinqewuopsoseheyy esognbue v7/200y9hu0 euroydwuongqewososebeyy subei eodiypnus vo9r410dojqu r10d09s1u97ÿ 8067 ‘ANVT) ‘J aa AHIONAN AU SNON - * SO9A49S -U09 JEU STRWÉPI[99041979 FJ 21098 np s299ds9 soajnep issne e AII ‘euvo|diuoy -N( PIPUIS9ILU9S 2p 2[{N0P AWAO "JOUPAJOT 2P 21199 IU fUIJAUOIIN 2p 299ds9, IU JSau 27) NOILOH1T09 V'I 4U SNHNIDHAS Sa HAS SNOILVAHHSHO “NSACI ESS219 1042997 sip1bva] vitepnou1A "O:a euta]dwoin rAPY9Sa1W9S "OA SISU9ISIAPTEAPYISAIUIS OA SISUQUAP PAPYIST "ACT ‘Ma 2a9240domqu PAPY9ST ANDISHO.Œ 44 SKON UOUSIT) Axe] souut Axowue(] saut Axe SauIP soute JAnOOULIIIES SouIe] quowuney") SHLITVOON sed 97S1X9,N sed 97SIX9,N &Y9 sed 97SIX9,N HNA9OIVLVO "HA "IVa n« VI aa SOUANAN sæ9Vd CANU He 298 mueubuoig v10do9s1u27y ‘Hf SIUAODIUN e1]910d071Y9S ezebuoge eu110dd1fr eJP04n/14 210d09S1U97ÿ ÉPOSTSETIAUS) 2p9T e)nuoqUu/} 8061 ‘ANVN ‘A aa AUIONYAN LNYHSAUX AG SNON ‘eJeoany IQ A : SJUOLAUIP SUOTITJUEU9 SIOLT, “aggonbr9 x onb e Au 1j ‘onbue "SHIQUHIUA (E104) erJNuS 7° ISOIMUO(T er} nb JuorJu09 9N ‘SOUILA 9P 21109 sed }so,u Arouteq 9p 259dse rT NOILOY1109 V'I 44 SNANIOHAS SUX UAS SNOILVAUHSHO RAGE 1JAVIUPUOLT PUIOUCYIST °O,a 2a719v8u7s0 eu110d17)n *O.a t49/104d euraxodojda ‘O.a e7ehuoge eur10do7 day sueboje rur1odnuas ‘NS 2/v241/14 219104 ‘NSA EWOJSOLIIU 2409779") ‘0.4 EpP9T 240da9997 AXNDISHO.Œ IT SNON 91JAPWUFUOIN sou SOU 4] saouieq Aaowteq np99G Axotue (I souue4 SALI1VION sed 97s1x9,N 0966 Gc96 GG96 sed 99SIxX9,N ADO IVLVO fa SOUANAN 877 ‘Hi ‘1Vd4 YT aa S49Vd 299 DE PARIS BIBL,. DES BRYOZOAÏIRES DU BASSIN eP1pE.L S991NUNT e72]0991N S971}NUNT Sn]/J98p 210p9T s17800 2100904 esonqoh eui10doddiy] sisuouued ew0s0z1y9S 8067 ANVI ‘AJ aa HAIONAN AA SNON “oyeroods 999ds5r “aperoods 999dsr “operoods 209ds5y ‘AuSiquiO.p 2p 299ds9 j op sod{} AUUO9 SISIOUO 1e, onb suatut29dg “onbrd43 sisuouxed ewuo7s -OZ140S ‘ourtuop mb eydiow -1P ‘IN ‘sISuorstied eu 0S04104 ‘SI] “quieA (112104) 81}1uG ‘EW07 -SISUR ‘Fj ‘eJR04N JL ‘IN 2P 28UEI9IN NOILOH1109 V'I 4 SNANIOHAS SAT HAS SNOILVAUASHO 2J21DP1 S9]NUNT *HNVT 2787009410 Si1e1ndn") "OT sn)h)9ep e11e7/841sn1/0981q *O,a s172a0 e10d0y9047 "OA &s -01nq016 ruraoueyosaodoy ‘OA s2SUoULET PU17)91Py9ST ANOISHO.Œ 44 SHON Axotue(T 14 seuie 0996 sed 97s1x9 N quotuneyr) sou quoumeur) SaUIP {xwue soute HNA9DOIVLVO ‘UX ‘1V4 S&LIIVOON n«œ VIT 4d SOHANAN S49Yd CANU 1RË 300 “T1Y A 2998119 P10dnqnI ‘O4 4017879 e19b1qn307doy a —__——_————————————————————— ‘sndouo109 rouotwup] quoqans 39 ‘ey{joddiy eaouaor] BUVOUTIL BOUOLUP] 92P 28UPI9N sndou0109 raU0wWpP] "OT EJP47]19 PAUOWP] *SLIE[[TUEUU He oonqn[ e01d 4} esaedSst[ly ‘SuerieA PSIPdSILT ‘BUBOUJIU POUOLUPI : 2P 28UEN “AAC Pepr4b vououwup] ‘eoprosoqoad exoqd -Opeqjus onb qjuorqguoo ou oqn} 97 sndou0109qnS PUO0WPI] sndou0109 eaUowup] ‘O.usndouo109qns eaUuowp] SndOU0109 POUOWP] *‘XI( S1dOU0109 PIUOWP]I ‘aa sisuououbrub e1odou1dç sisuououbrab vzodoudS "O4 2419/1044 v1187/900dn10$ vuofnoud eruepjeusny/nrx 8065 ‘ANV) ‘A Ad NOILOH1109 VI 44 ANDIAMHO.A AT SNON HHIONHN AN SNON SNANIOHAS SAT UNS SNOILVAHASHO saut 9[[A99n8H o1ITA9pn 8 ausOJeA souteqa UOUSTIL) AJowue( SALI1VOOT 6996 £996 C996 sed 93SIX9 N 7996 sed 97s1x9,N sed 92JSIxX9,N 0G96 HNN9DOIVLVIO na SOHNAN &GL ôcL SIG ‘ua ‘14 VII S49Yd 301 DE PARIS DES BRYOZOAIRES DU BASSIN BIBL. s112199v) r4obiqnjodau vJeue]dzro e10dose1q ‘SSy s21v/nbousreiodnqny siuu10/11] es1eds1914 PUWOSO19PW e10Yd07e}Ur 212019 v10d0u2y917 ‘914 epidsiy viodouoyo1T 8067 ‘ANV') ‘AH Aa AUIONAN Na SNON sed 97SIX9,N “opeoods 999ds4 "oreroods 909ds4 ‘eqnsity e410d07SeI1 op uowutoods un sud op eAII “opeoods 999ds'7r NOILOHTIO)N V'T 4q SNANIOHAS SAT HNS SNOILVAUYHSHO ‘OLA S1SU91S118d V991U9194 ‘OA 51]249]e] PU19$0{0414 MP eJeuvdæoviodinqny *si1e1nbouui e10di1nqn7 °O,a sruu10/1/ esaedsmy ‘aa 22 oddiy estedsmy Ma v10ydoeJu 7 PUO)]SOLIEU OA 279949 r40h1qnrun MO S15 -uauoubriib viabi{njoipey ANDISHOŒ IA SKON Axotue sourd SapueI #10 SouIeq UOUSTIr) SoUIE AGE SHLI'IVOO! 98 LL96 sed 97SIX9,N YL96 LY96 sed 97SIX9,N 9996 S1{ SL196 sed 97SIX9,N HNA9DO'MVLVO ‘41 "AV na VIT 4a SOUSNNN S49Vd v4 epege exwhpipo]diq “o1x epidsiy e1odouayor eueiouvilog r1odouayor | CANÜ “O1 epidsiy raodouoyorr 1 8067 ANT) ‘A ad HUIONAN Aa SWON 302 ‘sndouo109 Pauotup] qnoqans 99 eJAjoddiy exeuxorr ‘PUBOUJIUL BOUOWPI 2p 98UEI9N *SIS -uauousus eodoueouyorz 2p Je BJOOIO PAOÏOUOUOLT 2p S9SUEI9IN "BUBOUBIJO(G PAodouayorrç sauna “epidsty rxodouauorT 79,7) “Jotyde1807 -oud e ojwyyjip dou exodrnqnx un J9 BUPIOUEIJI(T PAOdouauorT ‘epidsiy veiodououorT en ANT “ey41oddiq 4 onb e Au II NOILOHT1I09 WI 44 SNANIOHAS SAT AS SNOILVAUASHO 2 O,a 2781109 P9U0WPI "OA #J2] 2112/1991404 ‘O.asisuououbrih veararun ‘Jo vJeuiqun) e1odou9y91T ‘aa ed$119 2902909$14 "OA SISUOUIL] P94890981( -an SuCÉ919 PAoULOF] ANNDISHO.T 44 SNON atIrA270er AJoUE(T SOUL S9PUEIS10 sapuer$410 SAUWUIE 4 SapUe] 810 SALITVIOT HA9DO'!IVELVI LYS \'e3 En A 1 SI19YFd UN EP BIBL. DES BRYOZOAIRES DU BASSIN DE PARIS 303 BELGIQUE 1828. — Morrex. Descriptio coralliorum fossilium in Belgio repertorum. Ann. Ac. Groning, 4°. Retepora trigona Morren, p. 37, pl. 10, fig. 1, 2, 3 — Idmonea corono- pus Der. Ceriopora variabilis Munster, p. #0. — Entalophora macrostoma M. E. Lunulites perforatus Muxsrer, p. 45. Indéterminable. Lunulites spongia MorRen, p. #3, pl. 12, fig, 4, 2. Glauconome marginata Munsrer, p. 75 — Tubucellaria bipartita Rss. Glauconome rhombifera Munsrer, p. 75 — Tubucellaria bipartita Rss. Glauconome tetragona Muxsrer, p. 76 — Heterocella fragilis Der. Glauconome hexagona Muxsrer, p. 76. Indéterminable. Je n’ai pas retrouvé ce livre. Je ne peux donc pas me prononcer sur la quatrième espèce. 1837. — Garrorti. Mémoire géognostique de la province du Brabant. L'auteur cite les espèces de Morren et il ajoute : Flustra contexta Gozpr., p. 163. Indéterminable. Idmonea triquetra Der., p. 163, pl. #, fig. 13 — Idmonea MR Der. Lunulites radiata Lam., p. 163 — Dantiies radiata LAMK. Lunulites urceolata Lam., p. 164 — Lunulites urceolata Cuv. Idmonea coronopus Der., p. 167 — Idmonea coronopus Der. Eschara celléporacea Gozpr., p. 167. N'a jamais été retrouvée. Les espèces citées par Morren et Galeotii sont du Laekenien. 1845. — Nysr. Description des coquilles et des Polypiers fos- siles des terrains tertiaires de la Belgique. Bruxelles, in-4°. L'auteur cite comme ayant réellement trouvé : Flustra contexta GoLpr., p. 617. Indéterminable. Idmonea triquetra Der., p. 619 — {dmonea coronopus Der. Lunulites radiata Lamx., p. 624 — Lunulites radiata Law. Lunulites urceolata Lamx, p. 624 — Lunulites urceolata Cuv. 1868. — DewaLque. Prodrome d’une description géologique de la Belgique. Bruxelles, 8°. Dans cet ouvrage, Bosquet cite dans le Tongrien : Lunulites hemisphæricus A. Roem., p. 202 — Lunulites latdorfensis Sroz. Cellepora petiolus Dixox, p. 202 — Orbitulipora petiolus Dixon. 1872. — G. Vincent. Note sur la faune de Laeken, de Jette et de Wemmel. Ann. Soc. malac. Belgique, t. VIII. Espèces de Wemmel : Lunulites urceolata Lam, — Lunuliles urceolata Cuv. Cellepora petiolus Dixon — Orbitulipora petiolus Dixon. Pyripora contexta Gorpr. Indéterminable. 304 F. CANU « 1873. — G. Vincent. Matériaux pour servir à la faune laeke- nienne des environs de Bruxelles. Ann. Soc. malac. Belgique, D OVITT Op NT Lunulites radiata Lamr. — Lunulites radiata Lamx. Cellepora petiolus Dixon = Orbitulipora petiolus Dixon. Chrysisina coronopus Der. — Idmonea coronopus Der. Hornera Hippolythus Micu. — Hornera hippolythus Der. Eschara damæcornis Mic. Indéterminable. Eschara excavata Mic. Indéterminable. Pyripora contexta Gorrr. Indéterminable. Tubulipora Grignonensis Lamk. — Lichenopora Grignonensis M.-En. Tubulipora stelliformis Micx. Indéterminable. | 1SS3 MD; RAEYMACKERS et O. van ErTBoRN. Excursion annuelle faite aux environs de Louvain. Ann. Soc. malac. Bel- gique, t. XVIII, p. 22. Dans le Laekenien d'Eegenhoven les auteurs ont trouvé : Lunulites radiata Lamk. — Lunulites radiata LaAmx. | Chrysisina coronopus Der. — /dmonea coronopus Der. Hornera hippolytus Der. — Hornera Hippolythus Der. Eschera damæcornis Mic. Indéterminable. Pyripora contexta Gorpr. Indéterminable. 1886. — Meunier et PErGENs. Les Bryozoaires du système Montien. Louvain, 8°. La liste des espèces contenues dans cet ouvrage est donnée dans mon iconographie du Bassin parisien ?. La faune belge est certainement plus riche que ne l'indique cette bibliographie. Il n'est pas rare d'en trouver des représentants dans les collections publiques. J’ai même pu en acheter une dizaine d'espèces dont une était nouvelle. ANGLETERRE 1892. — Grecorv. On the British Palægene Bryozoa. The Transactions of the zoological Society of London, vol. 13. Dans cet important mémoire, l’auteur figure toutes les espèces connues et qui sont au British Museum. Il donne aussi la bibliogra- phie pour l'Angleterre ; il est donc inutile que nous la reproduisions. Notamia Wetherelli Busx. Membranipora eocena Busk. Membranipora Buski Grec. Membranipora crassomuralis GREG. Membranipora tenuimuralis GREG. — Memb ranipora Lacroiæii ANcr. 1. En 1912, je n'ai pas retrouvé cette espèce dans le Laekenien. 2. Canu. Loc. cit., t. IV, p. 141. 1909. AE ART An PRE NE LES PACE CPE Nes Le Compte Rendu des Séances n’est pas réimprimé dans le Bulletin proprement dit. Le Compte Rendu sommaire des Séances comprend les présentations d'ouvrages, analyses, résumés très courts et observations aux diverses communications, faits en séance ou adressés par la poste. Le Bulletin ne renferme que les notes et mémoires détaillés, présentés en séance. En conséquence les Cahiers des Comptes Rendus som- maires des séances doivent être conservés. Ils peuvent être, en fin d'année, reliés à part ou avec les fascicules du Blot Des re sont fournies à cet effet. Les comptes rendus sommaires a en général, dans les quinze jours qui suivent la séance. Deux pages au maximum sont accordées aux notes originales. Une demi-page (petit texte) est accordée aux observations ou rectifications à une communication quelconque. Une demi-page est accordé pour les présentations d'ouvrages imprimés. Ces limites comprennent les titres et les notes infrapaginales. La page est de 42 lignes d'environ 60 lettres chacune. Les inter- valles entre les mots et les signes comptent comme une lettre. Les auteurs doivent déposer, à l'issue de la séance, les notes manuscrites concernant leurs communications pour le compte rendu sommaire. Les membres qui ont pris part à des discussions verbales en cours de séance et qui désirent qu'il en soit fait men- tion sont invités à rédiger ces observations et à les remettre au secrétaire, autant que possible séance tenante. Le Secrétariat ne garantit, dans aucun cas, la publication lifté- rale et in extenso des notes remises. Les auteurs peuvent indiquer les passages de leurs communications pouvant être supprimés sans inconvénient en cas de nécessité. Il est toujours préférable de ne remettre que des résumés très concis. Les notes et mémoires étant mis en composition aussitôt leur dépôt, les auteurs ont donc tout intérét à remettre leurs manuscrits complets au moment même où ils font leurs communicalions orales ou écrites. L'impression de tout manuscrit insuffisamment lisible ou incomplet est ajournée et le manuscrit renvoyé à son auteur. F. Kerforne. — Étude géologique de la région silurienne de Chateaubriant (Loire-Inférieure) (fin). CCC CC CC CCC CC A. Guébhard. —- Sur les pointements de gypse triasique de la commune d'Éoulx (Basses-Alpes) nn pm nm nent nn J. de Morgan. — Obs. sur la stratigraphie et la paléontologie du Falunien de la Touraine (70 eq) PCR Un RAA Apte RATER Ne en A AR EE ee NES P. Marty. — Magnolia fossile des arkoses de Ravel (Puy-de-Dôme) (18 fig.) ..... J. de Morgan. — Note sur les Mollusques brachiopodes des Faluns de la Tou- RAIN e (ONE NS AE EUR SA Ven RE PO RE AAA LA RS SA ERE Bourgeat. — Sur le soulèvement post-bathonien du Sud de la Serre (4 fig.).. L. Gollot, W. Kilian et Ph. Zurcher. — Obs. sur les cavités souterraines et sur l’hydrologie du massif du Mont d'Or (Jura) (5 fig.)........:..............°. F. Ganu. — Bibliographie primitive relative aux Bryozoaires. .......,........... F, Canu. — Bibliographie paléontologique relative aux Bryozoaires du Bassin de PARIS SU LUE) DRE ANSE CAE ANNE RCE ESA EN Re CRE 217 242 260 274 2717. 287 mn) MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS Le gérant de la Soc. géologique : L. Mémin. \# fl _ 4° Série, t. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE ; CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 MARS 1830, A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR ORDONNANCE DU 3 AVRIL 1832 QUATRIÈME SÉRIE TOME QUINZIÈME FAScicüLE 1-8 : Feuilles 20-25. — Planches III-VI. Avec 28 figures dans le texte DA TR & SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 28, rue Serpente, VI 1915 Æ Ces PUBLICATION MENSUELLE SEPTEMBRE 1916. EXTRAITS DU RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE ART. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l'avancement de la Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la France, tant en lui-même que dans ses rapports avec les arts industriels et l’agriculture. ART. 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Fran- çais et les étrangers peuvent également en faire partie. Il n'existe aucune distinction entre les membres. k # ART. 4.— Pour faire partie de la Société, il faut s’être fait présenter dans une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation 1 et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. ART. 38. — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de Novembre à Juillet. : Arr. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (le 1° et le 3° lundi: du mois). en ART. 42. — Pour assisler aux séances, les personnes étrangères à la Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. ART. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire devant elle aucun. ouvrage déjà imprimé. ART. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur: -des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. Arr. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiendra une ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement. déterminé. | | Arr. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque membre. ART. 55. — ...Ilne peut être vendu aux personnes étrangères à la Société qu'au prix de la cotisation annuelle. ART. 58, — Les membres n’ont droit de recevoir que les volumes des: années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation. Toutefois, les volumes correspondant aux années antérieures à leur entrée, dans la So- ciété leur sont cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément. à un tarif déterminé. Arr. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou mémoires insérés au Bulletin, les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un tirage à part. Arr. 73. — Chaque membre paye: 1° un droit d'entrée ; 2° une cotisation annuelle? | Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, étre remplacée par le versement en capital d'une somme fixée par la Société en assemblée générale (400 francs). Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle (minimum : 1000 francs). 1. Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne connaïi- traient aucun membre qui püt les présenter n'auront qu'à adresser une demande au Secrétariat, en exposant les titres qui justifient de leur admission. 2, Néanmoins sur la demande des parrains les nouveaux membres peuvent n'acquiller, la première année, que leur droit d'entrée, en versant la somme de 20 fr. Le Compte Rendu sommaire des séances de l'annee courante leur est envoyé gratuitement; mais ils ne reçoivent le Bulletin que la deuxième année et doivent alors payer la cotisation de 30 francs. Ils jouissent d’ailleurs des autres droils el privilèges des membres de la Société. BIBL. DES BRYOZOAIREÉS DU BASSIN DE PARIS Membranipora virguliformis Grec. Membranipora disjuncta GREG. Lunuliles transiens GREG. Biselenaria offa Grec. Micropora cribiformis GREG. Onychocella. magnoaperla GREG. Cribrilina vinei Grec. Schizoporella magnoaperta GREG. — Schizos{oma magnoapertla. Schizoporella magnoincisa GREG. Adeonellopsis wetherelli Grec. — Cribricella coscinophora Rss. Adeonellopsis incisa GREG. Lepralia lonsdalei GReG. — Hippoporina lonsdalei. Umbonula barlonense Grec. Umbonula calcariformis Grec. Teichopora clavata Grec. Meniscopora bigibbera. =— Meniscopora Brongniarti M.-Er, Conescharellina clithridiata Los». Mucronella angustæcium GREG. — Mucronella Hornesi Rss. Orbitulipora petrolus Lonsp. Smiltia tubularis Grec. Idmonea geibeli Sroz. — 1dmonea Milneana D'Ors. Idmonea bialternata Grec. Idmonea seriatopora Rss. ? Idmonea coronopus Der. Hornera Farehamensis GREG. — Hornera hyppolyta Der. Entalophora tergemina Grec. — Entalophora macrosloma M.-En. Heteropora glandiformis Grec. Lichenopora sp. — Lichenopora Gregoryi C. 22 août 1916. Bull. Soc. géol. de Fr., XV.— 305 306 SUR LA ,CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DES ABORDS DE LA PIÈCE D'EAU DES SUISSES, À VERSAILLES PAR Léon Bertrand !. Un certain nombre de sondages ayant été faits, depuis 1913, au voisinage de la Pièce d’eau des Suisses, il me paraît intéres- sant d'en indiquer les résultats, qui ne concordent pas avec ce qui est figuré pour cette région sur la Carte géologique. La difficulté d'observer le sous-sol du Parc de Versailles, où ne se rencontrent guère d’affleurements et où, d’autre part, ont eu lieu bien des remaniements du terrain superficiel, est évidemment la cause de cette imperfection locale de la carte de M. Dollfus (qui en prépare d’ailleurs une seconde édition) et il semble donc utile d'enregistrer tous les faits de détail dont on peut avoir connaissance. | D'après la Carte géologique, la Pièce d’eau des Suisses serait presque entièrement située sur les Marnes vertes, depuis son extrémité nord jusqu'aux 4/5 environ de sa longueur, puis sur les Marnes à Huîtres inférieures aux Sables de Fontainebleau. L'affleurement de ces derniers formerait une boucle contournant la Pièce d’eau vers l'Est, de sorte que la plus grande partie de l’ancien Potager (jardin de l'École d'Horticulture) et du pare de l’ancien Séminaire (actuellement École Jules Ferry) seraient encore sur les Marnes à Huitres. î En réalité, certains sondages elfectués de ce côté de la Pièce d'eau ont mis en évidence l'existence, sur plusieurs mètres d'épaisseur, de dépôts vaseux, argilo-sableux et tourbeux, résultant du comblement d’un ancien étang dont on trouve la trace historique et qui, antérieurement aux travaux qu'a fait exécuter Le Nôtre, s’étendait en partie sur l'emplacement du Potager (fig. 1). Ann Dans leur très intéressante Æ{ude sur les mauvaises odeurs de la Pièce d’eau des Suisses à Versailles (in-8°, 76 p., 25 fig. et 1 pl., Paris, A. Colin, 1913), MM. Matruchot et Desroche l'ont, pour cette raison, désigné sous le nom d'Æfang du Potager ; 1l se pour- suivait d'ailleurs certainement sous une portion de la superfiçie de la Pièce d’eau actuelle, Celle-ei est d’origine artilicielle, mais on a utilisé pour la créer une ancienne dépression marécageuse, 1. Note présentée à la séance du 21 juin 1915. #7 L. DE LA PIÈCE D'EAU DES SUISSES 307 de GÉO « qui débordait les limites actuelles de la Pièce d’eau en divers points, alors que vers son extrémité nord le-bassin a été creusé dans les couches tertiaires (Sables de Fontainebleau). Du côté de l’Ouest, l’ancienne dépression comblée par des alluvions F1G. 1. — FRAGMENT DU PLUS ANCIEN PLAN DU DOMAINE ROYAL DE VERSAILLES, dressé par Delapointe vers 16695, après les premiers travaux de Le Vau et Le Nôtre, d'après de Nolhac (extrait de l'Étude sur les mauvaises odeurs de la Pièce d’eau _ des Suisses, par MM. L. Matruchot et P. Desroche, fig. 6, p. 25. Cliché obli- geamment prêté par M. Matruchot). | Nora. — MM. Matruchot et Desroche ont figuré sur ce plan les contours actuels de la Pièce d'eau des Suisses et du Potager, ainsi que les emplacements des son- dages 1-4 (les chiffres 5 et la lettre F n'ont pas de signification correspondant à la note actuelle) ; ils ont, en outre, prolongé en pointillé le tracé probable des rives de l'Étang du Potager, qui, sur le plan, est arrêté au contour octogonal d'un bassin resté à l'état de projet et remplacé par la Pièce d’eau actuelle, » 308 LÉON BERTRAND s'étendait sous la Plaine du Mail, dont une partie était encore, sous Louis XIV, occupée par l'Etfang Puant (fig. 1), qui a pro- gressivement disparu. Il résulte de ce qui précède qu'en de nombreux points de la périphérie de la Pièce d’eau, il existe un sous-sol argileux imperméable qui, en l'absence d’affleurements visibles, a été attribué sur la Carte géologique aux Marnes à Huïîtres ou aux Marnes vertes (d'autant que les berges de l’étang montrent çà et là ces matériaux utilisés pour le corroi de la Pièce d’eau). Par contre, les sondages ont montré que, partout où 1l existait des lonmnitone male sableuses en surface, elles sont superposées aux Sables de Fontainebleau. I. — Dépôts récents. La constitution de ces dépôts récents est d’ailleurs assez variable dans le détail, comme il est naturel. Ils sont particulièrement épais dans le sondage #, fait à l'intérieur de l’ancien Potager (fig. 2). Les Sables de Fontainebleau ne s’y ren- contrent qu'à 4 m. 88 du sol, et encore il semble bien que 0 m. 45 de. sable argileux (et même peut-être 1 m. 11 de sable vert situé au-dessous) ne soient pas en place, par comparaison avec les coupes fournies par les autres sondages ayant traversé la série régulière des Sables de Fontainebleau. Ce sont évidemment des sables remaniés, apportés par ruissellement et alluvionnement dans le fond de l’ancien étang, au- dessus des Sables de Fontainebleau en place. Au-dessus de ces sables alluvionnaires, viennent 1 m. 02 d'argile panachée sablonneuse, puis 2 m. 43 d’un sable vaseux renfermant encore des roseaux incomplètement pourris, surmonté enfin par 1 m. 45 de terrain de remblai par lequel a été achevé le comblement de cet étang pour l'établissement du Potager. Dans le sondage 3, exécuté dans une partie plus haute de l’ancien potager (porte en face de la Rue des Bourbonnais), rien ne représente plus ces anciens dépôts et l’on a immédiatement pénétré dans une. srande épaisseur de Sables de Fontainebleau au-dessous d’un peu de terrain de remblai. Par contre, dans le sondage 2, foré au bord de l’Allée du Potager, qui longe la Pièce d’eau des Suisses du côté est, on a retrouvé, au- dessous de 0 m. 95 de remblai, 2 m. 13 d'une argile sablonneuse noi- râtre, puis 0 m. 42 d’une vase noire malodorante ; par dessous, avant d'atteindre les Sables de Fontainebleau en place, O0 m. 98 dé sables argileux, d’abord verts, puis gris, sont évidemment encore remaniés et appartiennent aussi aux formations récentes de |’ Étang du Potager (ig. 3). “ GÉOL. DE LA PIÈCE D'EAU DES SUISSES 309 Ur ancien sondage, d’une série antérieure !, avait été foré auprès du précédent (forage 5°) sur le bas-côté de l’Allée du Potager. Les renseignements que J'ai eus sur ses résultats indiquent qu'il a traversé, au- sons de 1 m. 45 de terre végétale et terrain de remblai ayant servi à constituer l'allée, une épaisseur de 2 m. 90 d'argile panachée sablonneuse, puis d’ à Le verte légèrement sableuse. Au- Eat avant d'atteindre les sables verts plus ou moins argileux qui constituent la partie inférieure des Sables de Fontainebleau, ce forage avait recoupé O0 m. 80 de sables avec rognons de grès vert, qui semblent bien être encore le résultat d’un transport alluvial dans le thalweg en question (qui recevait plusieurs ruisseaux, d’après l’ancien plan reproduit dans la figure 1), car aucun des autres sondages n'a rencontré de semblables grès en place. En suivant l’Allée du Potager du côté du Nord, le sondage 1 n’a rencontré aucune formation récente de cette nature. Comme pour le sondage 3, mais sur l’autre rive de l’ancien étang, on est immédiate- ment 1 au-dessous du remblai ayant servi à constituer la rampe de l'allée, dans une épaisse série de Sables de Fontainebleau en place. L'ancien forage 6° voisin a aussi pénétré directement dans ces sables au-dessous de la terre végétale. Au contraire, du côté dk Sud, l’ancien forage 2°, fait à 5 m. 50 de profondeur, à 30 m. du bord dé la Pièce d’eau, en face le jardin de l'École Jules Ferry, a rencontré encore une faible épaisseur de dépôts récents. Les renseignements que j'ai eus sur ce sondage manquent malheureusement LÉ précision, ou plutôt de concordance, provenant de deux sources différentes. Au-dessous de 0 m. 70 (ou de 1 m.) de terrain rapporté, il aurait traversé 0 m. 55 de tourbe sableuse (ou 0 m. 50 de tourbe et vase un peu verte) au-dessus des Sables de Fon- tainebleau jaunes. C'était donc là une ancienne bordure marécageuse appartenant à la zone des dépôts récents, mais déjà en dehers de l'Étang du Potager. On peut d’ nillanss noter que, dans la région basse du pare de l’ancien Séminaire ie Jules Ferry), il avait été fait un autre ancien son- dage (forage 3°). Bien que cette région soit très basse et qu'il y existe actuellement une pièce d’eau, ce forage n'a traversé que 0 m. 45 de terre végétale tourbeuse au-dessous de 0 m. 75 de terrain de remblai et 0 m. 15 de glaise grise, au-dessus des Sables de Fontainebleau, dans lesquels le forage a été arrêté à 8 m. 20 de profondeur. L'humidité de cette région tiént au peu de profondeur à laquelle se trouve là la nappe phréatique, l'eau étant montée à 1 m. 40 du sol; mais on voit qu'on se trouve en dehors de l’ancienne zone marécageuse. Ces divers résultats concordent avec le plan de la figure 1. Par contre, le sondage 7, tout à fait récent, exécuté en novembre 1915, postérieurement à ma première communication à la Société 1. J'ai distingué par l'indice ° les sondages de cette série, sur lesquels les ren- seignements sont assez peu précis ct dont, à ma connaissance, les emplacements ne sont même pas tous exactement repérés. 310 LÉON BERTRAND géologique, presque à l'angle de l'Allée du Potager et de celle des Peupliers, a fourni un résultat assez inattendu. 2 Pa a Orangeks # See rr a A D JS EE IT OR =" A Plaine Anse ——— & forts 1-01 XY Ë ns em Etang Pr Si R. des ——— © Bourne = A ® du Mail 0 0 400 HO 2007 15" 300" 350 hi gsù D F1G. 2. — EMPLACEMENTS DES SONDAGES UTILISÉS. 1 à 7. Sondages récents (1913-1915). 1° à 9°. Emplacements approximatifs des anciens forages de la série °. ——— Anciens étangs représentés dans la figure 1 (Étang du Potager et Étang Puant), et anciennes dépressions marécageuses mises en évi- dence par les sondages 6 et 7. — — —— Limite approximative des formations alluviales qui s'étendent, vers l'Ouest, sous la plaine de Mail. | 1. Les cotes auxquelles ont été figurés les divers terrains traversés par ce sondage dans la coupe de la figure 3 sont à relever de / m. environ (1 mm. 1/2à l'échelle du dessin), ainsi que le niveau du solen ce point (121,79) ; le nivellement de ce sondage n’a été fait qu'après le dessin de ma coupe. 311 DES SUISSES ÈCE D'EAU DE LA PIE GÉOL. -(nvorqourequo,r 2p soyqes) surder 8 sages ‘sounel sojqes ‘c "SIP[QUAU ‘6 -NE9[AOUIEJUO H 92P ‘L 28Rpuos np [P)9289A [OS UOTDUV ‘8 | Se[{ES SOp °SEq E[ 2p ‘SO1JEPAIIA jeou98 uo ‘Xno[r8ie S2[qeS ‘} *"2qinoT, ",L *S9J49A SOUJELU SO[ JUBUIUO ‘OIIOU NO 9J19A OI ‘€ ‘XN9TI8IP ‘SOAJINFI E S9JJ9A SOUTIEN ‘€ sa[qes Xne2ANOU 9p ed sosquowans s8uej9 suoroue S2p S2SPA ‘L *SO9[0TIP4 SOUILIN ‘& "(SJRIANI[E SUOTJBUHIOF S9p 9SPq) SPIUPWOI XNOIISIE SOIAES ‘9 "(OI 2p 211P91V9) soxte9/e9 sUOUSOI 79 SOUOULIY SAUIBIN ‘I ‘(D ue quowuoateuwixoadde 1-91199 9p puoOJ a] 7 qw uo odn09 97799 ans 9oloxd 459 sassing sop n89 P 99914 PI 9P NB9,] 9P NE9AIU 9]) HHOVLOA AU HAUIV/I LNVAINS HdNOP)— ‘€ ‘HIT 4 O0 TT 006 068 003 ul u00£ w059 009 066 w00S uw QÙr m0SE 00€ 0 w008 w06 10F w0 D. [007 1 S0/ \ 1/1 \ à LL | SH 272155. 087 A DE obbpuo Au-dessous de 1 m. 10 de remblai, puis de 0 m. 78 d’un ancien sol lal, il a traversé 1 mètre d'argile sablonneuse noirätre et O0 m. 95 d'argile ,’ ’ végé grise, appartenant manifestement à une formation similaire à 312 LÉON BERTRAND celle de l’ancien Étang du Potager et d’ailleurs située au même niveau. Au-dessous, 1 m. 29 de sable gris argileux (et même peut-être encore 1 m. 17 de sable argileux jaunâtre) sont encore des sables remaniés, surmontant les Sables de Fontainebleau en place et représentant tou- jours le début du comblement d’une dépression par simple rüisselle- ment des versants sableux voisins et du plateau de meulière superposé. Mais il est à noter qu'aucun ancien plan datant de l'époque de Louis XIV ne fait mention d'un élang en ce point, soit indépendant, soit comme dépendance de celui du Potager. Cela est d'accord avec l'existence d’un ancien sol végétal déjà assez épais au-dessous du remblai de l'allée, datant de Louis XIV, pour montrer que l’ancienne dépression existant en ce point et qui primitivement avait été un étang analogue à celui du Potager, était déjà asséchée lors des travaux d'aménagement du domaine de Versailles exécutés sous Louis XIV. On ne peut figurer que d’une façon tout à fait hypothétique (fig. 2) la limite de cette ancienne dépression correspondant probablement à un ancien thalweg distinct de celui de l’Étang du Potager, mais se réunis" sant à celui-ci dans la dépression originelle qui a été régularisée pour donner la Pièce d’eau des Suisses. Il est aussi assez curieux que le sondage 6, situé encore sur le bas- côté de l’Allée du Potager, mais vers le milieu de la rampe artificielle qui monte du bas de l’Allée des Peupliers au pont du chemin de fer, ait encore rencontré, au-dessous de 4 m. 20 de remblai ayant servi à édifier cette rampe, une épaisseur de 0 m. 80 de vase noirâtre et 0 m. 70 de sable argileux gris, surmontant les véritables Sables jaunes de Fontainebleau en place. C’est évidemment encore là une formation analogue aux précédentes, bien que: moins épaisse. Mais elle leur est nettement supérieure en altitude et ne saurait probablement se ratta- cher directement à elles. Il semble assez probable qu'il s'agit de dépôts formés dans un petit thalweg ou même une simple petite mare vers le pied du coteau de Satory, de même que ceux qui actuellement peuvent se produire dans la région marécageuse existant au delà du remblai de la ligne du chemin de fer, où viennent stagner les eaux provenant de la partie avoisinante du plateau de Satory. Divers autres anciens sondages de la série °, distribués autour de l'extrémité sud et du bord ouest de la Pièce d’eau, ont traversé d’an- ciens dépôts alluviaux. Il n’a pas été conservé, à ma connaissance, de renseignements à cet égard pour le forage 1°, fait simplement à 3 m. de profondeur, à la pompe Pilter ; le seul renseignement est qu'il a été arrêté dans le Sable jaune de Fontainebleau, fin et mouvant. Le sondage 4°: fait à 6 m. de profondeur, dans l’axe de la Pièce d’eau, à 30 m. du bord, n’a traversé que 0 m. 85 de terrain de remblai au-dessus des Sables de Fontainebleau. Par contre, le petit sondage 9, fait à 1 m. 55 seulement de profon- deur, à 30 m. du bord derrière la source des Tambours, a traversé O0 m. 60 de « terre végétale et cailloux », puis 0 m. 40 de tourbe sableuse, au-dessus des Sables de Fontainebleau. L'ancienne dépression GÉOL. DE LA PIÈCE D'EAU DES SUISSES 313 marécageuse débordait done làun peu la limite actuelle de la Pièce d’eau. Le sondage 8°, dont l'emplacement a été indiqué approximativement sur l'Allée du Mail, a été poussé à 2 m. 30 de profondeur ; il a tra- versé 0 m. 50 de terre végétale, puis 1 m. 30 d’argile et cailloux et 0 m. 50 de sable un peu argileux (remanié ou en place ?). L'ancien forage 7°, vers l'angle nord-ouest de la Pièce d’eau, à 30 m. du bord de l’eau, en face les deuxièmes Cent-marches, a été poussé à 2 m. 95, au travers de O0 m. 60 de terre végétale, puis 1 m. 60 d'argile avec galets, au-dessus des sables gris et jaunâtres. En résumé, tout le bord occidental de la Pièce d’eau montre des terrains d’alluvion récents qui, évidemment, s'étendent plus ou moins sous la Plaine du Mail. Par contre, l'extrémité semi-circulaire septen- trionale a été creusée uniquement dans les Sables de Fontainebleau du pied de la colline qui supporte le château. Ce qui précède montre qu'on ne saurait, sans affleurements ou sondages, déduire de la constatation d'un sous-sol argileux dans cette région l'existence d’un affleurement des Marnes à Huitres ou des Marnes vertes inférieures aux Sables de Fontainebleau. IT. — Allure des couches tertiaires. ‘Pour mettreenlumière l’allure tectonique des couchestertiaires, il suffit évidemment d’avoir un repère stratigraphique, même local, qui soit bien précis. Celui-ci est fourni, dans les sondages en question, par la séparation des marnes vertes à Huîtres et des sables verts argileux qui forment la base des Sables de Fontai- nebleau. Parmi les sondages récents de l’Allée du Potager ayant donné des indications précises, 1 et 2 n'ont rencontré la base des sables bleuâtres ou verdâtres un peu argileux qui forment là la partie infé- rieure des Sables de Fontainebleau qu'à une profondeur de près de 14 m. pour le premier (cote 108,91) et d'environ 9 m. pour le second (cote 112,18). On rencontre d’abord, par dessous, un banc peu puis- sant (0 m. 35 dans 1 et 0 m. 60 dans 2) d’une argile noire onctueuse, sans fossiles, qui se rencontre aussi dans le sondage 3 (0 m. 44 d’épais- seur), Ce niveau d'argile noirâtre semble assez local comme coloration; car sa place est tenue, dans les derniers sondages exécutés, par une argile verle, traversée sur 6 m. 64 dans le sondage 6, au milieu de la rampe du Pont Louis XIV, sur 0 m. 65 dans le sondage 5, au delà du chemin de fer et sur 0 m. 62 dans un autre sondage assez éloigné, situé au bord de l'Allée des Mortemets, près de la gare des Matelots. Ces résultats montrent la constance de ce niveau dans la région, mal- gré ses variations de couleur. 314 LÉON BERTRAND Au-dessous de lui, dans tous les sondages qui ont traversé cette couche argileuse, viennent des marnes verdâtres avec nombreux débris de fossiles (fragments d'Huîtres), principalement à leur partie supérieure ; elles ont été traversées sur 2 m. 84 dans le sondage 1 et sur 2 m. 80 dans le sondage 2. Le sondage 3 a été arrêté au milieu de ces marnes, qui y présentent d’ailleurs une couleur localement noirâtre, comme le banc argileux supérieur, tout en renfermant les mêmes débris de fossiles qu'ailleurs, ce qui semble indiquer que cette colora- tion accidentelle doit avoir une origine locale, peut-être en relation avec l'existence de l’ancien étang vaseux du Potager au-dessus. Les mêmes marnes vertes ont été retrouvées dans les sondages 5 et 6 au- dessous de l'argile verte, mais ces sondages ne les ont pas traversées entièrement, car ils avaient pour but simplement la constatation de l'existence du substratum imperméable des Sables de Fontainebleau. Les sondages 1 et 2 avaient d’ailleurs été poursuivis assez profon- : dément pour qu'aucun doute ne pût exister sur l'identification de ces marnes. Le sondage 2 a traversé, au-dessous d'elles, des bancs successifs, - plus minces, de marnes blanche, verte, grise et blene (épaisseur totale 2 m. 34) ; elles reposent sur un banc de rognons calcaires (0 m. 39), PE équivalent des Calcaires de Brie, puis sur dés marnes calcaires, dans lesquelles a été arrêté le soie Quant au soudage 1, moins sonia à cet égard, il n’a traversé, au-dessous de Pénérsce marne verte avec débris d Huitres. que des marnes blanche, bleue et grise, où l’on s ‘est arrêté après un Fohense de 2? m. 45. Tels sont les seuls résultats stratigraphiques fournis par ces sondäges sur la composition du substratum des Sables de Fon- tainebleau. Mais ces forages ont été particulièrement intéressants au point de vue de l'allure des couches tertiaires dans la région, en y démontrant l'existence d'ondulations relativement très accusées. Nous avons vu que la base des Sables de Fontainebleau, définie par la rencontre de la couche argileuse sous-jacente, s’observe à la cote 108,91 dans le sondage 1, vers l'extrémité nord de la Pièce d'eau. Dans le sondage 2, situé à une distance de 175 m. environ, elle se rencontre à la cote 112,18 ; il en résulte donc un relèvement très net des couches vers le Sud entre ces deux points. L'ancien sondage 5e, situé un peu avant l'emplacement de 2, a rencontré le même repère géologique à la cote 111,68, ce qui concorde entièrement avec le résultat précédent. Malheureusement, l’ancien forage 2°, situé plus loin sur le même alignement approximatif que les précédents, a été arrêté à la cote 115,48, sans avoir achevé de traverser les sables ; en tout cas, il n'est pas incompatible avec la prolongation de ce relève- ment des couches vers le Sud, mais l'absence de tout repère précis au milieu des sables ne permet pas de dire si ce relèvement se poursuit avec la même rapidité. Cette constatation doit conduire à modifier, dans le détail, l'allure GÉOL. DE LA PIÈCE D'EAU DES SUISSES 315 des couches figurée sur la Carte géologique de M, Dollfus, puisque, d'après celle-ci, la Pièce d’eau des Suisses serait située sur le flanc méridional d’un grand anticlinal, ce qui entraïinerait un relèvement des couches vers le Nord. Il faudra modifier de même, en le compli- quant un peu, le tracé hypothétique des courbes de niveau de la base de la série tertiaire en relation avec les grands axes anticlinaux et synclinaux. Cela n'implique d'ailleurs aucunement l'inexistence de ceux-ci, puisque le percement du grand tunnel de Meudon, sur la ligne électrique des Invalides à Versailles, a montré qu'il existe dans cette région denombreux plis secondaires parallèles, compliquant dansle détail les grandes ondulations des couches tertiaires du Bassin parisien. Une étude sommaire du périmètre situé à l'Ouest de la Pièce d’eau, c'est-à-dire de la Plaine du Mail et de ses abords, m'avait d’ailleurs fait penser que le relèvement des couches observé dans la portion sep- tentrionale de l'étang ne devait pas se poursuivre bien loin au Sud et qu'il ne devait être que le résultat d’un bombement local. C'est ce qu'a démontré d’abord le sondage 5, le premier qui ait été exécuté, sur ma demande, lorsque j'ai été amené à m'occuper de cette question (tous les autres sondages avaient été faits antérieurement). Ce sondage se trouve au delà de la ligne du chemin de fer, un peu en dehors de l'axe de l’Allée du Potager, car on n'avait pu s'installer dans la partie maré- cageuse située dans le prolongement de celle-ci. La base des Sables de Fontainebleau y a été rencontrée à la cote 113,19, c'est-à-dire à peine plus haut quedans le sondage 2, et il y avait donc toute probabilité pour que l’existence d’un anticlinal dans la partie sud de la Pièce d’eau fût exacte, comme je l'avais pensé. Le sondage suivant (n° 6), situé vers le milieu de la rampe qui monte au Pont Louis XIV, a confirmé ces prévisions, en démontrant qu'il existe un synclinal bien marqué à la suite de cet antichinal. En effet, ce sondage n’a atteint la base des Sables de Fontainebleau qu à la cote 110, 56, c'est-à-dire à la fois plus bas que dans les deux sondages 2 et 5 entre lesquels il était compris ; entre ceux-ci, il existe donc une double ondulation des couches tertiaires, mais l'emplacement exact n'en était pas connu. La question en était à ce point lorsque j'ai fait ma communication de l'été dernier. Il était cependant intéressant, pour des raisons techniques relatives à la Pièce d’eau elle-même, de savoir si l’anticlinal se relève assez pour amener jusqu'à l’affleurement dans la partie méridionale de l'étang, les argiles et marnes vertes inférieures aux Sables de Fontainebleau. Il existait, en effet, des présomptions en faveur de cette hypothèse, admise par MM. Matruchot et Desroche dans leur très intéressante Ælude sur les mauvaises odeurs de la Pièce d'eau des Suisses. L'existence de la source des Tambours, à l'extrémité sud de la Pièce d’eau, semblait jalonner la continuation, jusqu'en ce point, du relèvement de la base des Sables de Fontainebleau, constaté par eux entre les sondages 1 et 2, et il en serait résulté que toute la partie méridionale de la Pièce d’eau aurait été creusée dans les Marnes 316 LÉON BERTRAND vertes. D'autre part, le bas de l’Allée des Peupliers est manifestement sur un sous-sol argileux, et même des marnes et argiles verdâtres s’y. rencontrent sur l’Allée du Potager. Enfin, vers le même point, il: existe, au bord de l'étang, une petite source invisible en temps ordi- naire, mais qui était mise en évidence, lors des grandes gelées de la fin de janvier 1914, par le fait que la surface de l'étang y était restée libre de l’épaisse couche de glace qui existait ailleurs. Or, cette source jalon- nait exactement la ro lomsaion du relèvement des marnes vertes entre les sondages 1 et 2. Cevencmet, malgré tous ces indices, j'étais resté dans le doute au sujet de cette prolongation jusqu’en ces points, ainsi que je l'avais exposé à la Société. J'avais pensé qu'il fallait se défier de l'existence de couches argileuses récentes en cette région, analogues à celles de l'ancien Étang du Potager, bien qu’on fût en dehors des limites connues de cet ancien étang. D'autre part, j'avais réservé mon opinion au sujet de l'attribution à des couches en place des marnes vertes qu'on voit çà et là sur l'Allée du Potager vers le bas de celle des Peupliers. On sait; en effet, que l’imperméabilité de la Pièce d'eau a été réalisée par un corroi et il ne me paraissait pas du tout certain que les argiles et marnes vertes ayant servi à faire ce corroi aient été, comme on a pu le penser, trouvées sur place dans la fouille de l’étang. Dans l'angle nord-ouest du Parc de Versailles, près de la Porte de Bailly, il existe d'anciennes exploitations d’où ont été extraites des masses considérables de ces matériaux, évidemment pour l'aménagement du domaine ; si l'on n'a pas trouvé sur place les argiles et marnes vertes nécessaires au corroi de la Pièce d’eau, on'a pu se Les procurer dans ces carrières. Enfin, en ce qui concerne la source des Tambours, des renseigne- ments sur un ancien sondage (4°), exécuté suivant l'axe de la pièce d'eau, à 30 m. du bord, indiquent que celui-ci a été arrêté à la cote 114, 82, toujours dans les Sables de Fontainebleau et même dans les sables Jaunes mouvants qui ne sont certainement pas à la base de la formation, alors que le niveau de la source en question est très voisin de celui de la surface de l'étang (118, 3%). Cependant comme cette source est déjà à quelque ane au Nord du sondage 4°, il n'était pas impossible que le substratum imperméable des S Sables de Fontainebleau y vienne affleurer, ainsi que vers le bas de l’Allée des Peupliers, mais alors sur une étendue extrêmement restreinte, dans l’axe d’un anticli- nal très accusé, principalement sur son flanc sud. Depuis lors, ainsi que je l'ai dit plus haut en ce qui concerne les dépôts récents, le nouveau sondage 7, dont j'avais demandé l'exécution, a pu être fait. Ce sondage lève toute indécision, car le sommet des marnes vertes n ÿ a été rencontré qu'à 10 m. 84 de profondeur, soit à la cote 110,95, c'est-à-dire notablement plus bas que dans le sondage 2 el à peine plus haut que dans le sondage 6. Tà où l'on pouvait s'attendre à trouver le sommet de l’anticlinal, on est donc déjà dans la partie déclive du synclinal, comme l'indique la coupe ei-jomte !. 1. Cette coupe doit étrefsensiblement modifiée en ce qui concerne ce point, par suite du relèvement de la cote du sol (d'environ 1 mètre) qui a été précédemment GÉOL. DE LA PIÈCE D'EAU DES SUISSES 317 Il ne peut donc subsister de doute que, nulle part, les Marnes vertes ne peuvent venir affleurer au bord de la Pièce d’eau des Suisses. Il est, tout au plus, possible (sans que cela d’ailleurs me semble probable) que le fond de la fouilie faite pour la création de cet étang artificiel ait touché ces marnes aux points les plus hauts de l’anticlinal. En effet, le relèvement fort régulier des couches vers le Sud constaté dans les sondages 1, 5° et 2 ne saurait évidemment cesser immédiatement après le sondage 2, à moins d'une coïncidence tout à fait fortuite. Il semble légitime d'admettre que l'axe de l’anticlinal puisse se trouver quelque part vers le sondage ancien 2°, ainsi que je l’ai figuré hypothétique- ment dans ma coupe, et que le sommet des marnes vertes y puisse atteindre environ 114 m. d'altitude ; mais je ne crois pas qu'il dépasse cette cote. De la sorte, on aurait, sur le flanc sud de l’anticlinal, une déni- vellation d'environ 3 ou #4 m. sur une distance horizontale voi- sine de 160 m. ; sur le flanc nord du même anticlinal, entre les sondages 1 et 2, la dénivellation des couches est de 3 m. 21 sur 177 m. On voit que ces ondulations sont de même ordre que celles qui ont été constatées dans le tunnel de Meudon (ligne électrique des Invalides à Versailles R. G.)et qui ont causé les difficultés imprévues rencontrées dans le percement du tunnel. [T. — Allure de la nappe aquifère des Sables de Fontainebleau. Bien qu'il n'ait pas été fait d'observations systématiques des varia- tions du niveau de la surface libre de la nappe phréatique qui imprègne les Sables de Fontainebleau, il me semble intéressant de donner les indi- cations sommaires suivantes sur les altitudes auxquelles a été rencon- trée cette surface libre dans les divers sondages, au cours des travaux. Dans le sondage 5, au delà du Pont Louis XIV, le niveau a varié, du 27 décembre 1913 au 30 janvier 1914, depuis la cote 124,66, au début, jusqu'à 123,82 le 26 janvier, pour remonter à 124,16 le 30 janvier. Dans le sondage 6, le niveau d'eau dans le tube s’est tenu, pendant le forage, entre les cotes 122,39 et 122,80, alors que le sommet des sables recouverts par la vase noire est à 121, 95. La nappe est donc là légèrement captive sous cette vase imperméable. Si l'on compare ces niveaux à ceux que je viens de donner pour le sondage 5, bien que les observations n'aient pas été faites aux mêmes dates, ce qui évidemment indiqué ; dans cette coupe, telle qu'elle a été dessinée d'après un nivellement approximatif et provisoire, la base des Sables de Fontainebleau serait un peu plus élevée que dans le sondage 6, alors que c’est l'inverse. Le dessin de l'allure des couches en ce point devrait donc être quelque peu modifié, mais cela n’infirme pas le fait que le sommet de l’anticlinal doit se trouver au voisinage du sondage 2° et le synclinal entre les sondages 7 et 6. 318 27 LÉON BERTRAND ne les rend pas entièrement comparables, on voit qu'il y a entre ces deux points, distants de 175 m. environ, une dénivellation de la surface de la nappe qui est de l’ordre de 1°/,. La pente du terrain en ce pied du coteau de Satory est d'environ 4 °/, seulement ; cela peut donner une idée des frottements internes dans la masse ass imprégnée d’eau qui donne lieu à cette perte de charge relativement élevée. La même nappe a été rencontrée dans l’un des anciens sondages (#°), dont j'ai précédemment parlé ; d’ après les renseignements assez peu précis que j'ai eus à son sujet, le niveau de l’eau est monté à une cote d'environ 120, 30. En le comparant aux chiffres donnés pour le son- dage 5, la pente de la surface de la nappe doit être d'environ 1,15 °/.. Dans la direction de la ville, le niveau de la nappe, soit libre, soit plus ou moins captive sous les formations argilo-tourbeuses de l’ancien Etang du Potager, a été reconnu dans les divers sondages exécutés de ce côté. Son allure est naturellement en relation avec la surface topo- graphique, dont elle suit à distance les ondulations, mais d’une manière atténuée. Les divers sondages exécutés le long de l’Allée du Potager ont ren- contré le sommet de la nappe aux cotes suivantes, très voisines les unes des autres et différant de 0 m. 50 environ du niveau de la Piêce d’eau (TS MSIE Sondage 2° :118, 83. Sondage 2 : 118, 82 à 118, 76. Sondage 5°: 118, 88. Sondage 1 : 118, 84 à 119, 52. Ce dernier chiffre est peut-être anormal et peut tenir à une cause accidentelle, que je ne saurais indi- quer, n'ayant pas suivi l'exécution de ce forage ; il est possible aussi qu'il soit en relation avec le relèvement du sol, déjà assez net au son- dage 1, par rapport aux sondages précédents. Par contre, les deux sondages du jardin de l’École d'Horticulture (ancien Potager) ont naturellement fourni des cotes plus élevées. Le sondage #, où la surface du sol est à la cote 122, 67, avait son niveau d’eau à 120, 18. Dans le sondage plus éloigné 3, où la cote du terrain est 125, 66, le niveau de l’eau a varié entre 123, 30 et 123, 923. Si nous comparons ces niveaux dans les deux sondages 2 et 3, on aboutit à une dénivellation de la nappe d’environ 4 m. 50 pour une distance horizontale de 305 m., soit d'environ 1,5 °/.. On obtient encore la même valeur approximative entre les anciens sondages 3° et 2, disposés à peu près de la même façon l’un par rapport à l’autre, la ligne qui les joint étant sensiblement dirigée suivant la pente du terrain. La comparaison des résultats des sondages 4 et 1 ne donne que 0,61 °/, pour la pente de la surface de la nappe ; mais il faut observer que le point 1 n’est pas rigoureusement en aval de 4, étant déjà surélevé par rapport à la Pièce d’eau et en dehors de la zone de ses anciennes alluvions, t tandis que le sondage 4 a été fait sur l'emplacement de l’an- cien Étang du Potager. Par suite, en passant de l’un de ces sondages à l’autre, on n’observe que la différence entre la dépression de la nappe suivant la pente du thalweg, de 4 vers l’aval, et le relèvement de son niveau au sondage |, situé en dehors. GÉOL. DE LA PIÈCE D'EAU DES SUISSES 319 La dépression de la nappe ainsi constatée se poursuit d’ailleurs au- dessous de la Pièce d’eau des Suisses, dans la direction de la Plaine du Mail, où existait autrefois l’ancien Etang Puant. Nous avons vu que les A sondages de l’Allée du Potager ont rencontré la nappe à un niveau voisin LE 118, 80, c’est-à- Hô supérieur d'environ O0 m. 50 à celui de la surface de l’eau dans la Pièce d’eau. D'autre part, les anciens sondages 4° et %, exécutés vers l'extrémité sud de celle-ci au pied du Coteau de Satory, donnent respectivement les cotes 120, 30 et 119,78. Par contre, dans les deux anciens sondages 8° et 7°, Eté sur le bord occidental, le niveau de l’eau a été respectivement à 117, 86 et 117,81, c'est-à-dire inférieur de 0 m. 50 environ à la surface de l'étang, dont l'origine artificielle est donc bien confirmée par cette constatation. Il en résulte, d'autre part, qu'il est nécessaire de maintenir son étanchéité pour assurer la constance de son niveau actuel. Cet abaissement du niveau de la nappe se continue vers l'Ouest, sous la Plaine du Mail. Le fossé des Mortemets, au point où il devient sou- terrain pour aller rejoindre le grand égout qui longe la route de Ver- sailles à Saint-Cyr, n'est plus qu'à la cote 114,42. D'autre part, la dépression transversale du niveau de la nappe sous le versant du plateau de Satory, constatée à l'extrémité méridionale de la Pièce d’eau des Suisses, se retrouve aussi très nette en cette région plus occidentale voisine de la gare des Matelots. La dalle qui recouvre le bassin de la petite source des Mortemets est à la cote 121, 92; d'autre part, un autre sondage effectué à côté du croisement de l’Allée des Mortemets et du che de fer du Génie a rencontré l’eau à la cote 120,80 envi- ron, alors que le lavoir existant tout près de là sur le ruisseau des Mor- temets se trouve à l'altitude 118,16 et que, comme nous l'avons vu une branche de ce ruisseau descend, au travers de la Plaine du Mail, jusqu’à 114,42 en drainant cette Shine marécageuse, où le niveau nr de la nappe reste à fleur de sol et s’abaisse avec la surface de celui-ci. Ces variations fort rapides du niveau de la nappe qui imprègne les Sables de Fontainebleau (et les anciennes alluvions sableuses), dans une région aussi peu dénivelée que le sont les abords immédiats de la Pièce d’eau des Suisses et de la Plaine du Mail, indiquent l'importance des frottements internes qui s'opposent à l'établissement de l'équilibre hydrostatique dans ces couches, pourtant fort perméables, mais for- mées de sables à grain très fin. Cette conclusion est d’ailleurs confir- mée par les résultats d'expériences faites au laboratoire sur la perméa- bilité de ces sables, ainsi que par ceux d’une expérience directe faite dans l'un des forages, où le niveau de l’eau avait été abaissé par pom- page de 1 m. 50 environ ; sa vitesse d’ascension n'a guère dépassé à centimètres environ par heure au début, et elle est allée naturelle- ment en décroissant lentement, à mesure que le niveau remontait et que la charge diminuait. 320 LEs BRYOZOAIRES FOSSILES DES TERRAINS DU SUD-OUEST DE LA FRANCE pAR F. Canu!. Praxcxes III Er IV. IX. AQUITANIEN*. En 1906, jai donné une première étude sur l’Aquitanien. Malheureusement elle était erronée car la localité de Sarcignan- Madeire n'appartient pas à cet étage. M. Bial de Bellerade m'ayant communiqué des matériaux importants et bien conservés, je peux maintenant donner une liste plus exacte des Bryozoaires aquitaniens et la véritable physionomie de la faune. Les localités étudiées sont : Noilhan (la Saubotte) près Villandraut, Gironde.— 11 espèces. Léognan (Le Thil), Gironde. — 20 espèces. Sie Avit, Gironde. — 5 espèces. Mérignac (Baour), Gironde. — 14 espèces. Dax (Cabannes), Landes. — 2 espèces. La première localité est sur l'horizon moyen; les autres localités sont sur l’horizon supérieur. Le gisement de Léognan (Le Thil) est intéressant : il à fourni le plus grand nombre d'espèces et de spécimens. Plusieurs de ces espèces encroûtent les petites Algues, de sorte que nous devons supposer ici une prairie marine mais dépourvue de grandes Algues. La faunule aquitanienne comprend maintenant 42 espèces, sur lesquelles 7 seulement sont actuelles. C'est une proportion très insuffisante, expliquée par les condi- tions sublittorales des divers gisements. Un certain nombre d’espèces que nous avons signalées dans les étages inférieurs comme vivant encore dans les mers actuelles n'ont pas été retrouvées pour cette raison ; ce sont : 1. Note présentée à la séance du 21 juin 1915. 2 0V0ir:2B. SG, (4), VI, 0e pe 10E (à ), vin, 1908, p. 382; (4), 1x, 1909, p. 49:04); °x, 1910; p- 840 : (4) EXT 1911, p. 444 ; (4), x11, 1912, p.623 ; (4), xim1, 1918, p. 298 ; (4), x1v, 1914, p. ee BRYOZOAIRES DU S.W. DE LA FRANCE 321 Onychocella angulosa Reuss, 1847. Micropora conacea Esrer, 1797. Micropora impressa Mozr, 1803. Cribulina radiata Mozz, 1803. Porella cervicornis Pazas, 1768. Cellepora coronopus S. Woon,1899. Slomalopora major Jouxsron, 1847. Fulispasra varians Reuss, 1847. Idmonea coronopus Mirxe-Enwarps, 1838. Idmonea milneana D'OrBiexy, 1839. Hornera frondiculata Lamouroux, 1821. Il est certain qu'elles seront trouvées dans les dépôts d’eau plus profonde synchroniques de notre Aquitanien. Le nombre réel des espèces actuelles, présumées ou observées directement, est donc de 18. La proportion 42 pour cent qui en résulte est très compatible avec le dépôt le plus inférieur du Miocène. Enfin 22 espèces passent dans les étages supérieurs confirmant ainsi la position de l’Aquitanien dans le Miocène. PYRIPORA TUB£EROSA Canu, 1906. Moir Be SG RG) Nb 512 pl xx fe 7e Aquitanien moyen : La Saubotte. MEMBRANIPORA FALLOTI Canu, 1906. Voir B SAGE 04) MI p.511 pl xx. ie. 1° Aquitanien moyen : La Saubotte. MEMBRANIPORA CONCATENATA Reuss, 1864. Mont SG (@) M p pl ir fig .03: Cette espèce doit être un Electra. Aquitanien moyen de la Saubotte. MEMBRANIPORA Rey11 Canu, 1909. Voir B.S. G.F., (4), IX, p. 443, pL. xv, fig. 2. Le zoarium est bien cylindrique et vincularioïde, mais il est creux et devait encroûter des petites Algues. Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil) et de Saint-Avit (Landes). Burdigalien de Léognan (Coquillat) et de Saucats (Le Peloua). Collection Bial de Bellerade. FARCIMIA HIANS Reuss, 1869. Moir B.S°G:E.;, (4), NI, p.512; pl. xnr, fig. 9. Aquitanien moyen de la Saubotte. 22 août 1916, Bull. Soc. géol. de Fr., XV. — 21. 322 F. CANU TROCHOPORA CONICA DEFRANCE, 1833. Voir B.S.G.F., (4), 1x, p. 456, pl. xvux, fig. 3. Aquitanien supérieur de Mérignac (Baour). Helvétien de Salles. RHAGASOSTOMA SPINIFERA CANU, 1914. Voir B.S.G.F., (4), XIV, p. 469, pl. xv, fig. 7. Le zoarium encroûtait les petites Algues Aquitanien supérieur : Léognan (Le Thil). Espèce assez commune dans les faluns de Touraine. CuPpuLARIA HAIDINGERI Maxzoni, 1876. Voir B.S.G.F.; (4), XIII, p. 124. Aquitanien supérieur : Mérignac (Baour). Collection Bial de Bellerade. CUPULARIA UMBELLATA DEFRANCE, 1823. Voir B.S. G.F., (4), IX, p. 448, 457, pl. xvi, fig. 16 Aquitanien supérieur : Saint-Avit, Mérignac (Baour), Dax (Cabannes). Burdigalien de Mérignac (Pontic), de Saucats (Lagus), de Saint-Médard. ok Helvétien : Salles (Mios), Salles (Largileyre), Clermont (Landes). Toutes ces localités sont de la collection Bial de Bellerade et de la collection Duvergier. Cette espèce actuelle n’a pas encore été observée plus bas que le Miocène. LUNULITES BURDIGALENSIS CANU, 1909. Moir B.S. G.F., (4), IX, p. 446, pl. xvi, fig. 14, 15. C’est un Lunularia. 0 Aquitanien supérieur : Saint-Avit, Mérignac (Baour). Burdigalien : Saucats, Mérignac, Léognan. Helvétien : Salles (Mios). LUNULITES coNICA Busk, 1859. Moi Bb SG Fe (2) IX pra: Aquitanien supérieur : Saint-Avit, Mérignac (Baour). Burdigalien : Saucats, Saint-Médard, Saucats (Le Peloua), Saucats (Giraudeau), Mérignac (Pontic), Léognan (Coquillat). Helvétien de Salles, Salles (Largileyre), Clermont (Landes). Toutes ces localités sont représentées dans la collection Bial de Bellerade. BRYOZOAIRES DU S.W. DE LA FRANCE 323 STEGANOPORELLA ELEGANS Mirne-Epwarps, 1838. Mon S AG VID 513 pl Ex tue MD) Nous avons pu nous convaincre que cette espèce très commune dans les terrains bordelais, n’est pas un Micropora tel qu'il est conçu maintenant. D'ailleurs en disséquant la zoécie, il est facile d'y observer les petits compartiments opésiulaires et le tube polypidien qui caractérisent le genre Sfeganoporella. Aquitanien moyen : La Saubotte. Aquitanien supérieur : Saint-A vit, Mérignac (Baour), Léognan (Le Thil). Cette espèce est connue du Rupélien à l'Helvétien. STEGANOPORELLA CAVATURA n. Sp. Bo PER MED Diagnose. — Le zoarium est unilamellaire, creux, cylindrique, et il encroûtait les tiges de petites Algues. Les petites zoécies (a) sont distinctes, peu allongées, elliptiques ; le cadre est saillant, granulé et il porte de chaque côté de l’apertura une fossette assez grande et assez profonde ; le cryptocyste est perforé de pores serrés et en quinconce. L’apertura est transverse, elliptique, munie distalement d'une arche vestibulaire. Les deux opésiules sont petites et placées sur la partie ascendante du cryptocyste. Le tube polypidien n’est pas visible extérieurement. Les grandes zoécies (B) sont allongées, non pourvues de fossettes sur le cadre ; le tube polypidien est visible extérieurement entre les échancrures opésiulaires. Petites formes ‘ Grandes formes a B MsrAnEr 0,60 0,80 PR 1 0,50 0,50 Re NE PAU 0,22 10 248-0090 0,30 Affinités. — La paire de fossettes qui ornent latéralement l'apertura, distingue cette espèce de S{eganoporella eleqans Mirxe- Enwarps, 1838 et de Sfeganoporella brevis n. sp. Elles se transforment parfois en tubérosités creuses. Nous en ignorons la fonction. En inclinant la préparation environ à 45 degrés on peut voir le tube polypidien à l’intérieur des zoécies. PILES: Pre RE RES 2 A GENE ARTS VERRINE 324 ; F. CANU Localités. — Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil). Col- lection Bial de Bellerade. STEGANOPORELLA BREVIS n. SP. PL uIT, fig. 4,45. Diagnose. — Le zoarium est uni ou bilamellaire ; il est libre ou encroûtant des algues. Les zoécies sont distinctes, soudées, courtes, elliptiques ; le cadre est épais, saillant et some le cryptocyste est profond orné de gros pores en quinconce. L'aper. tura est grande traverse semilunaire. Les deux opésiules sont petites et placées sur la partie ascendante du cryptocyste. Les grandes zoëcies (B) ont une forme identique ; mais leurs dimen- sions sont un peu plus grandes. ( ha — 0,18 a OU Apertura | Ta = 0,30 Zoécie 1080 Affinités. — Cette espèce diffère du Steganoporella cavatura par l'absence de fossettes sur le cadre, par ses grandes zoécies. peu différentes des autres et par la plus grande largeur de son apertura (0,30 au lieu de 0,24). Elle diffère du Steganoporella eleqans par ses zoécies beaucoup plus courtes et par l'absence de très grandes zoécies (B). Les chambres opésiculaires et le tube polypidien sont très visibles dans l’apertura en inclinant la préparation. Localités. — Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil). Distribution géologique. — Helvétien de Sommières (Hérault). Collection Canu. THALAMOPORELLA BURDIGALENSIS CANU, 1915. Cette espèce existe aussi dans le Burdigalien. Il ne faut pas la confondre avec T'halamoporella ande4avensis Micuezin, 1845, espèce helvétienne qui existe aussi dans nos terrains bordelais, mais qui encroûte les coquillages. Localités. — Aquitanien supérieur de Mérignac. Burdigalien de Léognan (Coquillat). C'ELLARIA MUTABILIS Canu, 1909. Voir B.S.G.F., (4), IX, p. 446, pl. xv, fig. 8. Cette espèce paraît être le Salicornaria marginata GoLbrus 1827, figurée par Reuss en 1864. Aquitanien supérieur de Mérignac (Baour). Burdigalien de Léognan (Coquillat). BRYOZOAIRES DU S.W. DE LA FRANCE 325 CELLARIA RHOMBIFERA GOLDFUS, 1838. Prev fe26: 1838. Glauconome rhombifera v. Munster in Gorprus. Petrefacta Germa- niæ, |, p. 100, pl. xxxvi, fig. 6. 1863. Vincularia rhombifera F. A. Rômer. Die Polyparien des norddeuts- chen Tertiargebirges. Palaontographica, IX, p. 204. 1864. Salicoriana r hombifera Reuss. Zur fauna des deutschen Oberoligo- cäns, Sitzungsb. d. k. Akad. d. Wissenschaflen, el. L., vol, I, P- 628 (sep. 15), pl. xrv, fig. 7, 8, 10. ha—0,8 D Lz — 0,44 Largeur du segment Apertura 12042 Loécie À |, __ p99 — 0,80 Affinités. — Miss Jelly dans son catalogue (p. 42) identifie cette espèceavec Cellaria fistulosa Laxné, 1758. C' te Cependant nos matériaux ne sont pas en pour confirmer cette assimi- lation ; nous n'avons pas trouvé encore notamment de spécimens munis d’avicellaires. Il faut discuter avec de nombreux zoaria. Localité. — Aquitanien supérieur de Mérignac (Baour). Distribution géologique. — Rupélien (Stampien) et Chattien (Aquitanien de mes notes précédentes) d'Allemagne (Reuss). MICROPORELLA CILIATA Lainné, 1759. Voir B.S. G.F., (4), VI, p. 516, pl. xur, fig. 14. Aquitanien moyen de la Saubotte. SCHIZOPORELLA UNICORNIS JOHNSTON, 1849. Voir B.S.G.F.,(4), VI, p. 516. Aquitanien moyen de la Saubotte. Burdigalien de Léognan (Coquillat). HIPPOPORINA GLOBULOSA RœmEr, 1863. Voir B.S.G.F., (4), VI, p. 516. Aquitanien moyen de La Saubotte. ITIPPOPORINA RAREPUNCTATA N. Sp. PL. IV, fig. 6 Diagnose. — Le zoarium encroûte les coquillages. Les zoécies sont courtes, peu distinctes ; la frontale est lisse et convexe, garnie latéralement de rares areolæ! un peu gros. L'apertura 1. Les areolæ (S. Harmer) sont les fossettes perforées marginales des zoécies. Elles servent au passage des bourgeons de l'endocyste qui forment la couche endo- cyslique placée immédiatement au-dessous de l'ectocyste et qui sécrète parfois le 326 \ F. CANU est relativement grande, ronde ou transverse ; elle est formée d'un grand anter ogival et d’un poster concave un peu plus large séparés par deux très petites cardelles ; sur le poster, il y a un petit mucron, d'autant plus saillant que la cellule est cachée et enfoncée. L'ovicelle est globuleux, saillant ; il s’ouvre largement au-dessus de l’opercule par un orifice spécial. L’avicellaire oral est allongé, elliptique, sans pivot et muni d’une pointe peu sail- lante. la Zoëcie-\ LE Apertura ta le Affinités. — Cette espèce diffère de Hippoporina globulosa Rœmer, 1863, par l'absence d’épines péristomiales, par l’absence de denticulation à l’anter, et par la grandeur de l’avicellaire péristomial. Elle n’est pas non plus sans analogie avec l’actuel hippoporina hippopus Smirr, 1876 ; mais elle est démunie de toute tubérosité frontale et son ovicelle est plus largement ouvert. Localité. — Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil). HIPPODIPLOSIA n. gen. L’apertura est formée d’un anter et d’un poster égaux ou presque égaux séparés par deux cardellés. L’ovicelle s'ouvre par un orifice spécial au-dessus de l’opercule. Historique. — Les espèces des genres Hippoporina et Hippodi- plosia sont actuellement classées par beaucoup de zoologistes dans le genre Lepralia Jouxsron, 1849. Mais le créateur, comme les auteurs suivants, appliquaient ce mot à toutes les espèces encroûtantes munies d'une frontale convexe : c'était un genre zoarial. En 1880, Hincks le restreint aux seules espèces encroû- tantes ou non, munies de cardelles, et le transforme ainsi en genre zoécial. Les règles de la nomenclature autorisent, paraît-il, ces escamotages des définitions génériques. Nous sommes nom- breux cependant les zoologistes qui refusons de nous conformer à ces règles et de détériorer l’œuvre de nos prédécesseurs. Aussi en 1895 Neviani crée le nom d'AHippoporina pour ces espèces pleurocyste. Les autres pores frontaux sont des bourgeons de calcification. Il y a donc une différence de fonction dont il importe de tenir compte dans nos descriptions futures. Nous avions appelé tous ces pores « origelliens » d’après‘J. Jullien. Mais les travaux de S. Harmer montrent qu’ils ne sont pas identiques et qu'il convient de les distinguer d’après leur nature. Par extension nous appelons areolæ tous les pores marginaux des zoécies parce qu'ils ont la même HAUTE que les pores areolaires proprement dits. BRYOZOAIRES DU S.W. DE LA FRANCE 327 munies de cardelles. Dans toutes mes publications j'ai adopté le même mot. En 1898, Waters ! remarque qu'il y a deux sortes d'opercules dans le genre Lepralià : les uns sont très contractés latéralement, les autres ont des bords presque droits ; de plus les saillies destinées aux attaches musculaires ne sont pas identiques. L’ori- fice des premiers ressemble beaucoup à un fer à cheval et le nom d'Hippoporina peut leur être conservé. Les autres, dont l’anter et le poster sont sensiblement égaux et les cardelles peu sail- lantes offrent l’aspect de deux fers à cheval symétriquement disposés. Nous les classons maintenant dans le nouveau genre Hippodiplosia?. H1PPODIPLOSIA GRANULOSA n. sp. Pr. LIL, fig. 7,8. Diagnose. — Le zoarium est unilamellaire, cylindrique, creux : encroûtait la tige de très petites Algues. Les zoécies sont distinctes, un peu allongées, très larges ; la frontale est un trémoiste orné de grosses granules régulièrement disposées en quinconce. L'apertura est très grande, elliptique, munie en son milieu d’une paire de petites cardelles ; le péristome est orné de deux à six grosses épines creuses. nee il y a un petit avicellaire nel elliptique et muni d'un pivot. Reste ha 025 Zoëcie Lz — 0,55 — 0,60 020 ; 1z — 0.43 Affinités. — Par la forme de l’apertura cette espèce est voi- sine du Æippodiplosia (Lepralia) rarepunctata Reuss, 1847. Elle en diffère par la présence de ses granules frontales et par ses grosses épines distales. Elle diffère de Hippodiplosia (Lepralia) semicristata Reuss, 1847, dont l’apertura et le péristome sont absolument identiques, par sa frontale granuleuse absolument dépourvue de costules interaérolaires. Elle diffère de Æippodiplosia (Lepralia) asperrima Maxzoni, 1874 dont la frontale est identique par son apertura beaucoup plus grande, par la présence d’un avicellaire oral et par la présence d'une première paire d’épines plus grosses. 1. 1898. A. W. Warers. Bryozoa from Madeira. Journ. R. microscopical Sociely, 1899, p. 7. 2. Les principes de la nomenclature synthétique commencent à pénétrer la nomenclature linnéenne. Tous les genres des Tubucellariidæ commencent par le préfixe Tubu. Tous les genres à orifices munis de cardelles commencent par Hippo. Exemples : Hippoporina Neviani, Hippodidina LevixseN, Hippodiplosia nov. 328 : : F. CANU Elle est très voisine de Âippodiplosia elegans Canu des faluns; elle en diffère par ses épines beaucoup plus grandes et par son avicellaire oral qui est petit et très inconstant. Le mucron qui se développe devant l’apertura est très incons- tant et n’a pas même de valeur spécifique. P Localité. — Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil). Très rare. | . HIPPODIPLOSIA VERRUCOSA n. Sp. PURE MED TS AA Diagnose. — Le zoarium est unilamellaire, creux ; 1l encroù- tait la tige de très petites Algues, surtout à leurs bifurcations. Les zoëcies sont indistinctes ; la frontale est très réduite ; elle est occupée surtout par une grande chambre avicellaire et, latérale- ment, par quelques grosses tubules aréolaires. L’apertura est placée au fond d'une péristomie profonde ; elle est elliptique et. formée d’uu anter et d'un poster plus petit séparés par deux cardelles. L'ovicelle s'ouvre largement au-dessus de l'opercule par un orifice spécial. L’avicellaire s'ouvre presque dans la péris- tomie ; il est elliptique, muni d’un pivot et surmonte une vaste cavité Hontale : ha—=10,20 Apertura HE De Variations. Affinités. — Le développement des « areolæ » est très remarquable dans cette espèce. Les perforations latérales primitives sont transformées en tubules verruqueuses très sail- lantes, très épaisses noyant l’avicellaire médian et provoquant la formation d’une forte péristomie. Très probablement les tiges du substratum sont très flexibles et trop fragiles pour supporter les zoaria un peu lourds ; ceux-ci en augmentant leur volume diminuent leur poids et l’algue peut continuer à flotter La mandibule de l’avicellaire devient parfois très grande (pl. IT, fig. 11); c’est un phénomène fréquent dans le genre et encore inexpliqué. Un mucron (pl. mm, fig. 12) remplace quelquefois l’avicellaire principalement sur les zoécies qui n'ont pas encore leurs tubes aréo- laires. Cette espèce est très particulière et très facile à déterminer. Localité. — Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil). Col- lections Canu et Bial de Bellegarde. LPS A I Te he) du DR AUTA L ni. ASSURE BRYOZOAIRES DU S.W. DE LA FRANCE 329 LAGENIPORA TUBULOSA D'ORrBIGNY, 1851. Voir, B.SG:EF., (4), IX,'p. 450, pl. xy, fig: 11. Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil). Burdigalien (?) de Dax. SMITTINA REGULARIS Reuss, 1865. Voir B.S.G.F., (4), VE, p. 517, pl. x. fig. 15 à 19 ; IX, p. 451, pl. xvi, fig. 13. Aquitanien moyen de la Saubotte et Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil). | Burdigalien de Léognan (Coquillat), de Saucats (Le Peloua). Helvétien de Salles. SMITTINA CONFLUENS Reuss, 1864. Pr. IV, fig. 5. 186%. Lepralia confluens Reuss. Zur fauna desdeutschen Oberoligocaens : Silzungsb. der k. Akad. de Wissenschaften, 1, p. 637, pl. vin, fig. 2, 3. L'apertura est semilunaire avec un bord proximal, légèrement concave. L'ovicelle est très fragile ; il s'ouvre dans une péristomie peu profonde. L’avicellaire médian est très petit ; il ne s'ouvre pas dans la péristomie, il est un peu saillant. Les areolæ sont très écartées en confirmation exacte de la figure de Reuss. Localité. — Aquitanien supérieur de Mérignac (Baour). Distribution géologique. — Chattien (Aquitanien de mes pré- cédents mémoires) d'Allemagne (Reuss). TUBUCELLARIA PUNCTATA Canu, 1906. Moir BS"GF.,(4\ VI; p.516; pl. nr, fig. 21: Aquitanien moyen de La Saubotte. TUBUCELLARIA BIPARTITA Reuss, 1869. Voir B°S\G.F., (4); 19, p:4100/ pl xrv, fig. 6. Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil). Rupélien (Stampien) de Gaas et de Sarcignan-Madeire. Pour être.mieux conservés que le spécimen figuré en 1906, nos nouveaux spécimens sont encore très imparfaits. 330 F. CANU MENISCOPORA AQUITANICA Cantu, 1906. Voir B:S: G.F., (4); VI p 51% pli x fe 86 EX p. 450, pl 'xvr, fig.03. Le zoarium' est lobé et ramifié. Aquitanien moyen de la Saubotte et Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil). Burdigalien de Dax et de Saucats (Le Peloua). MENISCOPORA IRREGULARIS n. Sp. PL. IL, fig. 9, 10. Diagnose. — Le zoarium est libre et bilamellaire. Les zoécies sont très irrégulières sur le fragment étudié. Il convient d’attendre des matériaux plus nombreux pour étudier les constantes de ces irrégularités. Cette espèce diffère nettement du WMeniscopora aquilanica CANU 1906, par ses dimensions plus grandes et par son péristome allongé et non orbiculaire. Localité. supérieur de Mérignac (Baour). ADzONA Hrckgzi Reuss, 1847. 1847. Cellepora Heckeli Reuss. Die fossilen Polyparien des Wiener Ter- tiärbeckens. Haidinger’s naturwissenschaftliche Abhandlungen Ep 85 pe te 407 | 1849. Lepralia violacea Jounsrox. History of British Zoophytes, éd. 2, D: 929, pl tv fee 10" 1889. Microporella Heckeli J.JEerrv. À synonymic catalogue, p.184 (Biblio- graphie générale). 1909. Adeona violacea R. Levinsen. Morphological and systematic studies on the Cheïilostomatous Bryozoa, p. 283, pl. xrv, fig. 1. Localité. — Nous avons eu la chance de découvrir un très bon spécimen de cette espèce actuelle dans l’Aquitanien moyen de la Saubotte. Nous la figurerons dès que nous aurons de la place. Distribution géologique. — Rupélien (Stampien) d'Allemagne (Reuss). Helvétien d'Italie (Seguenza), de France (coll. l'esbinie e). Tortonien d'Autriche-Hongrie (Reuss) et d'Italie (Seguenza). Plaisancien d'Angleterre (Busk) et d'Italie (Manzoni). Astien d'Italie (Seguenza). Sicilien de Rhodes (Manzoni), d'Italie (Seguenza, Neviani). Quaternaire d'Italie (Seguenza, Neviani, de Stefani). Cette espèce manquait dans l’Aquitanien ; nous venons de l’ÿ découvrir. Elle manque encore dans le Burdigalien. Elle est assez commune dans les faluns de Touraine à la collection Lecointre la comporte de 7 localités. BRYOZOAIRES DU S.W. DE LA FRANCE 331 Elle existe toujours dans le Golfe de Gascogne où elle a été signalée en 1870 par Fisher. Habitat. — Atlantique : Angleterre, Manche, Golfe de Gas- cogne. Floride (8 m.—58 m.) Méditerranée : Naples (60 m.), Adriatique (33 m. — 90 m.). Mer de Chine. C’est une espèce côtière. SCHIZOSTOMA GIBBOSA Canu, 1915. Cette espèce existe dans une douzaine de localités des faluns de Touraine {collection Lecointre). Nous donnerons une figure à la fin de cet ouvrage si nous avons de la place. Localités. — Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil), de Mérignac (Baour). Grnmelhie de Léognan (Coquillat). Collection Bial de Bellerade. HOLOPORELLA TUBULOSA n. sp. PL. III, fig. 15, 16: Diagnose. — Le zoarium est petit, unilamellaire, creux : il encroûtait les tiges des petites Algues marines. Les zoécies sail- lantes sont dressées, non orientées ; leur frontale est réduite et peu visible. L’apertura est elliptique ou orbiculaire, très fine- ment crénelée; le péristome est saillant, {ubuleux ; il porte deux longues tubérosités et deux petits avicellaires pédicellés. L’ovi- celle est recumbent (couché sur la paroi distale de la zoécie même) ; il s'ouvre par un grand orifice dans la péristomie bien au-dessus de l’opercule. Les longues épines et les longs avicel- laires qui jaillissent entre les zoécies appartiennent aux zoécies immergées. Localité. — Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil). CELLEPORA GRANULOSA Canu, 1915. Cette espèce encroûte aussi les tiges des petites Aloues, ce qui donne un aspect tubuleux aux zoaria. Je l’ai découverte dans les faluns de Touraine. Comme elle est figurée autre part, nous ne reproduirons une figure ici que si nous avons de la place. Localité. — Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil). ENTALAPHORA PROBOSCIDEA Mirxe-Enwarps, 1838. Voir B°S: G:F:, (4), Nl:p.518 :; VIIT, p. 383, pl:vnr, fig. 17; VI, p. 449. Aquitanien supérieur de Mérignac (Baour). Un seul spécimen. Stampien de Sarcignan (Madeire), 332 F. CANU Lutécien supérieur et Auversien de Biarritz. Lutécien de Gibret et de Baigts. ENTALOPHORA MACROSTOMA Mune-Epwarps, 1838. PL. IV, fig. 11, 12. Voir B.S.G.F., (4), VIIT, p. 383, XI, p. 447, La figure que nous donnons de cette espèce n'est qu'une des nombreuses variations de cette espèce. Nous avons relevé les dimensions micrométriques suivantes : Once = 10710 Largeur — 10 20 Péristome — 0,16 Distance des orifices — 0,40 à 060 Ces dimensions sont plus grandes que celles de. Entalophora gracilis Micxe-Enwarps, 1838. avec lequel nous pourrions peut- . être Le confondre, et Aa les zoécies n’ont pas de plis transverses, Localité. — Aquitanien supérieur de Dax (Cabannes). Lutécien de Saint-Jean-de-Verges (Ariège). Auversien de Biarritz. Nous avons donné précédemment la distribution géologique de cette espèce. ACTINOPORA PLICATA n. sp. Pr ANNE Rene Diagnose. — Le zoarium est orbiculaire ; il rampe sur la tige des petites Algues qu'il entoure complètement, ce qui lui donne un aspect replié et tubuleux. Les lignées radiales ont deux rangées de zoécies. Les espaces interlinéaires sont ridés concentriquement. Localité, — Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil). Très rare. FAscIG£erA DImIbIATA Reuss, 1847. PL. IV, fig. 3, 4, 1847. Defrancia dimidiata Reuss. Die fossilen Polyparien des Wiener Tertiärbeckens. {aidinger's naturwissenschafliche Abhandlun- gen LLep S 9 DL VE NN 4877. Tubulipora dimidiata Manzonr. 1 Briozi fossili del Miocene d’Aus- tria ed Ungheria. Denkschrifter d. k. Akad. d. Wissenschaften, xxxviti, Il, p. 19, pl. xvax, fig. 67, pl. xvurr, fig. 32. 4895. Tubulipora (Pavotubigera) dimidiata A. Nevraxi. Briozoi fossili della Farnesina e Monte Mario presso Roma. Palæontographia ilalica I, p. 134 (58). 1896. Tubulipora (Pavolubigera) dimidiata À. Nrevrani. Brozoi postplioce- nici di Spilinga (Calabria). Atfi Acc. Groenia di Sc. nat. in Catania, (4), IX, p. 59. 1900. Tubulipora (Pavoduligera) dimidiata A. Nrvrani. Briozoi neogenici delle Calabrie. Palæontographia italica, VI, p. 238 (124), pl. xix (rv), fig. 27. BRYOZOAIRES DU S.W. DE LA FRANCE 333 La détermination de ces sortes de Cyclostomes est toujours difficile, surtout si l’on ne possède pas d'importantes séries pouvant faire connaître les variations les plus habituelles. Ici, le zoarium est flabelliforme ; mais il s’est développé sur la tige d’une très petite Algue qu'il entoure complètement ; les marges se sont rejointes et soudées provoquant ainsi la formation de faisceaux plurisériés et méandriformes comme en Theonoa. Les espaces interlinéaires sont ridés concentriquement. Localité. — Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil). Le type est dans ma collection. | Distribution géologique. — Helvétien de Touraine (collections Lecointre et Canu). Tortonien d'Autriche-Hongrie (Reuss). Plai- sancien d'Italie (Manzoni). Sicilien d'Italie (Neviani). Quaternaire d'Italie (Neviani). HORNERA STRIATA Mizxe-Epwarps, 1838. Voir B.S. G.F., (4), XII, p. 624, pl. xx, fig. 5-10. Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil). Burdigalien de Saucats (Le Peloua). HORNERA RADIANS DEFRANCE, 1821. Voir B.S.G.F. (4), IX, p. 454, pl. xvur, fig. 29, 30. Je crois bien qu’il faudra unir cette espèce avec la précédente, car l'absence des sulcis dorsaux ne me paraît pas très constante. Aquitanien supérieur de Mérignac (Baour). Burdigalien de Léognan (Coquillat. LICHENOPORA HisPiDA FLEMING, 1898. Voir B.S.G.F. (4), VIIL p. 388, pl. vii, fig. 18. Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil). Cette espèce actuelle qui est très cosmopolite, a aussi une très grande distribution géologique. Elle existe notamment dans les faluns de Touraine. LICHENOPORA ELLIPTICA n. sp. Pr IV fig. 7, 8, 9/10: Diagnose. — Le zoarium est libre, cupuliforme, elliptique. Les zoëcies sont disposées en lignées radiales complètes et toujours adjacentes. Les espaces interlinéaires sont occupés par des can- cellis très gros. L’ovicelle est un grand sac se développant au centre même du zoarium. Affinités. — Cette espèce diffère du Lichenopora hispida FLE- 334 F. CANU MING, 1828, par ses zoécies qui ne s’éparpillent pas sur les marges zoariales où elles ne sont jamais disposées en quinconce. Par la disposition de ses lignées radiales, elle est très voisine : du Lichenopora radiata. Elle en diffère par son zoarium elliptique et plus grand (5 mm. au lieu de 3), par son ovicelle central et non placé entre les lignées, par des zoécies plus larges (0,14) que les espaces interlinéaires (0,10). Localité. — Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil). 335 ÉTUDE SUR LA MOLASSE DE L'ARMAGNAC Par G.-F. Dollfus!. Praxcuzs V Er VI. Sommaire. — I. Description des gisements typiques. — II. Description des coquilles fossiles. — IIT. Comparaison de la faune malacologique de Sansan avec les faunes voisines. Historique. — La classification des puissantes assises de Mo- lasse qui couvrent l'Armagnac n’a pas encore été jusqu'ici bien fixée. V. Raulin, en 1868, admettait qu'on pouvait y distinguer deux étages séparés par un prolongement des faluns marins de Léo- gnan et de Salles. Benoist et Linder, en 1888, ont considéré les sables de Simorre à Dinotherium comme culminants, séparés des calcaires de Sansan à Helix Larteti par les faluns de Salles. Jacquot, dans sa Carte géologique du département du Gers, dont il a extrait les feuilles d'Auch, de Lectoure et de Montréal pour la Carte géologique de la France à 1/80 000, a subdivisé également la Molasse de l’Armagnac en deux assises, en se basant sur des con- sidérations minéralogiques qu'il a été impossible jusqu'ici de confirmer, et sur une raison stratigraphique qui eût été impor- tante si elle avait été démontrée; il y signale et figure un pou- dingue à éléments calcaires et molassiques formant un horizon étendu et coupant la série en deux masses puissantes, Malheu- reusement M. Vasseur et les autres géologues qui ont parcouru cette région n’ont pas pu retrouver ce poudingue, et nous n'avons pas été plus heureux qu'eux. Il est à noter qu'il y a dans toute cette masse des lits graveleux à des altitudes très diverses,disposés obliquement, comme tous les grands apports fluviatiles, parfois endurcis, toujours interstratifiés dans des sédiments plus fins, plus ou moins sableux ou argileux, mais qui sont sans aucune continuité n1 étendue. Aucun d’entre eux n’est prépondérant. Plusieurs bancs calcaires sont décrits comme des lentilles par Jacquot; M. Vasseur estime qu'ils sont disposés en demi-lune dont la concavité est ouverte vers l'Ouest : ces barres se suivent dans les coteaux sur une étendue plus ou moins grande, plon- 1. Note présentée à la séance du 21 juin 1915. 336 G.—F. DOLLFUS geant au N.W., et diminuant d'épaisseur dans cette direction. Au point de vue paléontologique, Jacquot a bien cité les espèces de Vertébrés communs entrel’horizon de Sansan etceluide Simorre, : qu’il considéraitcomme supérieur,mais1ln’a pasindiqué les espèces différentielles ; notons cependant qu'il a reconnu qu’aucur hori- zon marin ne s’intercalait dans la Molasse, mais que le niveau à Ostrea crassissima régnait au-dessus. Dans sa note importante sur la classification des couches du système miocène M. Depéret avait laissé d'abord de côté nos couches du S.W. de la France; mais il y est revenu dans une petite note spéciale, postérieure, dans laquelle, s'appuyant sur l'explication des feuilles de la Carte géologique, il a, lui aussi, cherché à diviser en deux la Molasse de l'Armagnac : au som- met le niveau de Simorre à Dinotherium, à la base celui de Sansan dans lequel le Dinoftherium n’a pas encore été signalé, et qui aurait été situé à une altitude plus basse; le tout étant raviné par les couches de Salles. Mais nos observations sur le terrain ne confirment pas ces con-. clusions. Il nous semble que Louis Lartet en 1873 et Tournouër en 1874 ont déjà résolu la question. Tournouër dans sa note capitale sur les faluns marins de Sos, Gabarret, Manciet, etc., a montré que les faluns graveleux de Sos ravinaient la Molasse de l’Arma- gnac et ne s’y intercalaient pas, il a démontré que la faune de ces faluns marins du Gers était plus voisine de celle de la Touraine qu'aucune autre faune connue du bassin de la Gironde, et que son prolongement dans le Bordelais se faisait par les couches de Léognan, Pont-Pourquet, Gestas, ainsi que par les couches à Ostrea crassissima de l'Armagnac ; les couches de Salles étant bien au-dessus et ne s'étendant pas dans la région. GLassrricATION. — De telle sorte que la place stratigraphique de la Molasse de l’Armagnac se trouve fixée à la base, comme super- , L c s ? JA AS posée aux faluns de Bazas, c’est-à-dire à l’Aquitanien supérieur, et recouverte au sommet par les couches à Osfrea crassissima et les sables de Baudignan, appartenant à la base de l’'Helvétien de la 5 ) Gironde. Elle occupe donc la place pour laquelle M. Depéret a créé son étage burdigalien, situé à la base de son Miocène moyen. J'avais autrefois accepté les vues de Raulin, Benoist et Jacquot, sans vérification, et mon tableau des assises du Sud-Ouest (Etage Aquitanien, p. 11 et 71), donné en 1909, est à modifier ; J'ai 1 P 2 , J bâte de corriger cette erreur que je considère maintenant comme très grave. L’argument tiré de l’altitude relative des gîtes de Sansan et de Simorre est sans valeur; 1l conduirait même à considérer inver- MOLASSE DE L'ARMAGNAC 337 sement Simorre comme plus ancien que Sansan ; en effet 1l existe toute une série de gisements semblables à celui de Simorre dans la région de Tournan sur la rive gauche de la Gèse et de la Save, dis- posés du Sud au Nord par Molas (alt. 280 m.), Tournan (274 m.), Sabaillan (270 m.), Sauveterre (260 m.), Lombez (245 m.), Sama- tan, en pente vers le Nord, en une bande presque parallèle au cours du Gers qui coule à une distance de 13 à 16 km. à l'Est, et dans la vallée duquel sont placés les autres gîtes de Seissan, Ornezan, Sansan (alt. 245 m.). Or comme toutes les couches plongent au Nord-Ouest, ce plongement, si réduit qu'il soit, fait passer les couches de la crête de Simorre (Tournan) au-dessous des couches de la mi-hauteur de Sansan. La position excentrique à l'Est met fatalement les sables de Simorre comme plus anciens que ceux de Sansan qui sont plus près du centre du bassin sans qu'ils soient à une altitude sensiblement plus basse. Rien d'étonnant à ce que la faune de Vertébrés présente des différences, celle des Mollusques n'est pas la même, et ceci, parce que les conditions de gisement ne sont pas identiques. À Simorre, on trouve des coquilles fluviatiles: Melania aquitanica, Mela- nopsis, Unio flabellifer etc. ; à Sansan, on est sur le bord d’une mare tranquille avec des Limnea, Pupa, Helix et toute une popu- lation de petits Mollusques flottés apportés par un affluent bien calme. Rien à faire d’ailleurs avec la description de Bourguignat qui avoue n’avoir Jamais mis les pieds à Sansan et qui en décrit toutes Les particularités en une œuvre de pure imagination tant au point de vue stratigraphiqué qu'au point de vue malacologique. Je n’aipas visité la Molasse de Saint-Gaudens dans la Haute- Garonne et je ne puis rien en dire. M. Haug la fait remonter jusque dans le Sarmatien, c’est une étude à développer. I. — Stratigraphie. Gisement de Sansan (Gers). — Sansan est un village situé sur la rive droite du Gers à 13 km. au Sud de la ville d’Auch, composé d'habitations très disséminées il n'offre aucune res- ressource ; il faut s'établir à Seissan à 6 km. au Sud pour étu- dier le pays. Sansan est sur la rive droite du Gers, qui coule à l'altitude de 173 m. Pour atteindre la métairie propre de Sansan, on monte une colline de Molasse grumeleuse jaune et versico- lore et après avoir dépassé la métairie (206 m.) on arrive à un petit mamelon couvert d'habitations abandonnées (alt. 245 m.); des fouilles ont été opérées presque tout autour, ces fouilles s’ar- 14 octobre 1915. Bull: Soc. géol. de Fr., (4), XV.— 22 338 G.-F. DOLLFUS rêtent toutes en profondeur à une molasse tabulaire, dure, don- nant un niveau d’eau (alt. 238). Voici les coupes qu’on peut prendre au. milieu des éboulis survenus depuis les dernières fouilles de Filhol qui datent de presque quarante ans. FiG.1. — GITE DE SANSAN. Coupe du gisement au Nord (fig. 1). 6, Débrislimonenux 2e bee ENS ENTRE Ar e 0.60 5, Grès molassique plus ou moins grossier ................. .1.10 A VArsile sableuse, Molasse tendres re Re 3.00 3, Marne calcaire dure, argileuse, empreintes végétales. ...... 0.40 2, Marne blanche ou ligniteuse, gîte des petits ossements et des coquilles lacus tres te ARE RER RE RE 0.30 1, Molasse tabulaire dure. Coupe du gisement au Sud. 6, Débris limoneux, pierrailles........ RE D AN RE de 0 à 100 5, Molasse grossière. ......... RP ee OU OR SD Ie TE À 1.50 4, Molasse argileuse brunâtre, tendre. ..................... 2.00 2-3, Molasse noduleuse à gros ossements et ÆJelix............ 1.80 1, Molasse tabulaire dure. Les deux côtés de la butte ne concordent pas exactement, et tandis qu'au Nord on trouve une marne blanche et ligniteuse à petits débris, cette place est occupée au Sud par une couche plus épaisse, noduleuse, grossière, à gros débris, ossements volumi- neux et coquilles plus solides ; le passage latéral n’est pas dou- teux et se suit dans le chemin. Au-dessus du mamelon, par une pente peu sensible, on s'élève sur une colline plus élevée, toujours formée de molasse jaune et grise, avec bancs durs et bancs tendres plus ou moins conti- nus, presque horizontaux, jusqu’à l'altitude de 295 m., les fossiles sont rares, très disséminés, il y en a partout dans le pays, mais MOLASSE DE L'ARMAGNAG 330 on les rencontre spécialement dans les lits de sables grossiers, les bancs noduleux, les lentilles marneuses !. Gisement de Simorre. — Le gîte typique de Simorre est à la maison Darrax sur la commune de Tournan, sur le bord de la grande route où des fouilles profondes en galerie ont été diri- gées jusque sous la maison. Un puits domestique dans la cour de la maison a rencontré les sables fossilifères à douze mètres de pro- fondeur (alt. 286 m.). Un nettoyage du talus montre des sables grossiers, gris-verdâtre ou rubéfiés avec bancs gréseux bariolés et lits d'argile; les ossements de Dinotherium ne sont pas.rares et nous y avons trouvé également Dicrocerus elegans ; 1l n’y a pas de coquilles (fig. 2). Fi. 2. — G1re pe Simorre (Maison Darrax). Un autre gisement à la tuilerie Bail, à Simorre, à l'altitude de 204 m. donne sur le bord de la grande route les superpositions suivantes : H'Rsablesrossiersiverdatres Mrrésulerse CEE L ECC EE 4.160 3, Grès gris en banc d'épaisseur non continue............ 3 à 6.00 Sable gris stratification entrecroisée, meuble, à ossements... 1.00 -1, Molasse argileuse bariolée puissante MDI C D ON OPOSIONONO 10: DIDAOIC MONO OM Nous avons trouvé entre les mains d’un ouvrier : Dicrocerus eleqans, Mastodon angustidens. Un banc calcaire peu épais qui affleure au village même de Simorre, sur le bord de la Gimone, à 190 m., donne en abondance : Eumelania Aquitanica, Melanop- sis Kleini, Unio Lacazei. Toutes cés vallées de la région du Gers sont pourvues d'un diluvium très important formé de gros graviers pyrénéens; ces graviers diluviens montent en terrasses très haut au-dessus du fond des vallées, et forment des plaquages étendus, souvent ils 1. La métairie de Sansan est devenue la propriété du Muséum d'Histoire natu- relle de Paris, aucune fouille ne peut y être faite sans une autorisation spéciale. Rapport de Constant Prévost. — Sur le gisement des fossiles de Sansan, B. S$. G. F., 1846, t. III, p. 338, IV, p. 395. \ 340 G.-F. DOLLFUS sont agglutinés en poudingues par un ciment ferreux et, comme les débris molassiques y sont nombreux, on peut parfois les croire interstratifiés dans la molasse. Ces dépôts spécialement déve- loppés sur la’rive gauche des vallées de l’Arrais, de la Lauze, de la Gimone, de la Save, etc., ont été fort inexactement représen- tés sur la Carte ; ils se suivent à une altitude réglée, décroissante vers l’aval, comme la vallée elle-même, interrompus par les vallons latéraux, et c’est peut-être quelque dépôt de cette nature qui a été autrefois interprété comme poudingue divisant la masse de la Molasse de J'Armagnac. À Simorre, dans la vallée de la Gimone, les graviers montent jusqu'à 60 m. du fond ; à Seissan nous les avons trouvés à 40 et 45 m.; les plateaux au-dessus en sont dépourvus; ils paraissent cependant remonter vers le Sud. plus rapidement que le fond des vallées et rejoindre les allu- vions fluvio-glaciaires sur le plateau de Lannemezan. Toute une étude reste à faire sur l’origine, l'allure et le débouché de ces : trainées graveleuses. Toute la topographie est bien spéciale et la sculpture des grands vallons latéraux, perpendiculaires au princi- pal drainage, qui est du Sud au Nord, est surprenante par l’isole- ment des mamelons avancés, les parois à pente rapide des vallons secs, et les cols de l'arrière plan. Résumé stratigraphique du Miocène de l'Aquitaine. Falun de Salles à Cardita Jouanneti. HeLvérTieN { Molasse à Ostrea crassissima, falun de Léo- gnan, Pont-Pourquet, à Pectunculus Cor, ete. Molasse de l'Armagnac à Helix Larteti. BuRDIGALIEN (Faune masto-dinothérienne de Sansan ,Simorre, etc) ( Marnes et calcaire de Bazas, falun de Lariev. | Molasse supérieure de l’Agenais. AQUITANIEN ( Calcaire gris de l’Agenais à Helix girundica. ( Marnes et falun de La Brède et Noailhan. \ / Molasse moyenne de l’Agenais. II. — Description des coquilles fossiles. MOLLUSQUES DE SANSAN L'attention des naturalistes sur les coquilles fossiles de Sansan paraît avoir été appelée pour la première fois, en 1839, par Saint- MOLASSE DE L'ARMAGNAC 344 Ange de Boissy dans la Revue zoologique de la Société cuvié- rienne, comme accompagnant les nombreux ossements de Verté- brés découverts par Lartet dans cette belle localité du Gers; 1l décrivit Helir Larteti, en 1844, dans le Magasin de Zoologie. De son côté, en 1843, l'abbé Dupuy donnait à la suite de son « Essai sur les Mollusques terrestres et fluviatiles du départe- ment du Gers », une liste des espèces rencontrées dans les cal- caires lacustres du département, dans laquelle il attribuait des noms d'espèces vivantes à toutes les formes fossiles ; cette liste qui contient vingt-quatre noms peut encore être consultée avec intérêt dans la recherche des espèces représentatives ; le même auteur a décrit et figuré, en 1850, dans le Journal de Conchylio- logie, une douzaine des espèces les plus remarquables de Sansan, corrigeant ses premières dénominations et leur donnant des noms spéciaux. | Dans la liste de coquilles qui accompagne la notice consacrée par Lartet à la colline de Sansan, publiée en 1850, liste qui semble due à Noulet, et qui n’est accompagnée n1 de descriptions ni de figures, on trouve des noms nouveaux pour la majorité des espèces que Dupuy n'avait pas comprises dans ses rectifications; ces espèces furent décrites par Noulet, en 1854, mais toujours sans figuration. Des notes subséquentes de Noulet, en 1857 et 1868, ont ajouté beaucoup de détails intéressants, on en trouvera également, d’après des communications de Noulet, dans le grand travail de Sandberger sur les Coquilles terrestres et d'eau douce fossiles du monde. Je ne dirai rien des listes de Raulin, en 1856 et 1900, ce sont de simples compilations sans aucun renseignement nouveau. On trouvera dans la Description géologique du département du Gers publiée par Jacquot en 1870, une bonne liste de Sansan qui paraît lui avoir été fournie encore par Noulet. Mais le travail le plus étendu est certainement le mémoire de J.- B. Bourguignat, qui a consacré, en 1881, un volume avec planches à l’histoire malacolosique de la colline de Sansan d’après les récoltes de Lartet, d'Alph. Milne-Edwards et de Filhol, travail absolument déconcertant pour les paléontologues et qui a boule- versé les études antérieures. Certainement, je n'aurais pas osé aborder à nouveau l’étude de la faune de Sansan si je n'avais pas obtenu grâce à l’aimable obligeance de M. Joubin, professeur au Muséum d'Histoire naturelle, et de M. Germain, son assistant, la communication des échantillons étudiés par Bourguignat, des matériaux mêmes qui lui avaient servi pour édifier son mémoire, ce qui ma permis d'apprécier la méthode de travail de Bourgui- 342 G.-F. DOLLFUS gnat et d'avertir les naturalistes de l’œuvre d'imagination et d'émiettement qu'ils avaient en face d’eux et de la ruine qui pouvait en découler pour la paléontologie. Les échantillons de Bourguignat étaient renfermés dans des paquets de papier numérotés, avec indication du nombre d’exem- plaires contenus, mais sans aucun nom. Ces paquets, au nombre de 16, ne correspondent d’ailleurs en rien à l’ordre des espèces décrites. L'examen de ces paquets trahit la méthode de l’auteur qui m était d’ailleurs déjà connue. Il a groupé tous les échantillons en série, puisilen a extrait, un, deux et plus rarement trois échan- tillons, différant des autres par des caractères insignifiants de taille, de hauteur de spire, de conservation, et il les a érigés en espèces, tout le reste de la série restant réuni par centaines dans. un seul gros paquet contenant tous les passages, tous les indi- vidus de transition, tous les termes moyens qui auraient montré l’inanité du specilège des individus séparés et érigés en espèces. Nous avons connu Bourguignat à Saint-Germain jetant dans son Jardin tous les exemplaires de coquilles qui lui paraissaient « mal caractérisés » et ne gardant dans sa collection que des types extrêmes. Rien de plus extraordinaire que ses diagnoses et ses dessins : si nous n'avions pas ses échantillons mêmes, nous pourrions croire qu'il a eu toute autre chose entre les mains. Comment n'ayant en sa possession que des moules, le plus souvent défec- tueux, a-t-1l pu décrire les détails d’un test qui n’existe plus, d’un péristome inconnu, d’une spire effacée. Aussi on découvre des erreurs énormes ; des coquilles sans ombilic sont décrites et figu- rées comme ombiliquées, des labres sont sans analogie avec ses hypothèses, car nous avons eu la bonne fortune de pouvoir trou- ver soit dans la collection Noulet, à Toulouse, soit dans celle de l'abbé Dupuy, qui est actuellement en partie entre les mains de M. Ph. Dautzenberg, soit à l'Ecole des Mines de Paris, quelques rares spécimens de Sansan ayant conservé leur test, échantillons que nous avons fait figurer à côté des moules ordinairement connus, pour bien préciser nos critiques. Nous pensons actuelle- ment que Bourguignat a largement puisé ses détails dans l’étude des espèces vivantes qu’il a considérées comme les analogues de celles fossiles de Sansan, et que c’est d’après des spécimens actuels quil a fait dessiner les détails de la plupart de ses espèces. Rien de plus drôle que la longue description qu'il donne de San- san, tout en déclarant quil n'a pas visité la localité ; il semble qu'ilétait là, aux temps miocènes, pour tout voir s’accomplir. On me permettra encore un exemple de la méthode de travail MOLASSE DE L'ARMAGNAC 343 de notre auteur, en ce qui concerne la grande Clausilia de Sansan, il a créé un genre Milne-Ediwardsia qui doit disparaître devant le genre Triptychia SANDBERGER antérieur de quelques années ; il annonce avoir eu entre les mains 6 échantillons presque com- plets et 9 morceaux. Nous les avons bien tels sous les yeux ; aucun de ces échantillons n’a son ouverture, aucun n’a de test; cependant Bourguignat discute sur la disposition des plis buc- caux et sur les détails de l’ornementation tels qu'ils ont été donnés par les autres auteurs antérieurs qui possédaient des matériaux bien plus complets que les siens. Il n’y a pas trace dans la collection de Helix Ramondi, ni de Helix luchardezensis qui ne se trouvent pas d’ailleurs à Sansan, mais qu’il décrit cepen- dant comme rencontrés. Les petites espèces qu'on recueille en lavant les marnes contenant les petits ossements et qui viennent flotter en grand nombre dans les récipients font également défaut ; tous ses Pupa, Vertigo, Planorbis, dits nouveaux, sont établis sur des échantillons exceptionnels ou défectueux ; un den- telon cassé qui manque est pour lui un caractère. Les mêmes errements qu'ils a suivis dans l'étude des coquilles terrestres vivantes d'Europe, il les a appliqués à Sansan aux formes fossiles, et 1l convenait d'en montrer le néant. FAUNE MALACOLOGIQUE DE LA MoLAssE DE L'ARMAGNAC Gisement de Sansan et environs (Gers)! Testacella Larteti Dupuy. Helix (Fruticicola) Laurillardi Limax (Sansania) Larteti Duruy. Nourer. Zonites (Hyalinia) apneus Bour- — (Patula) supracostata GUIGNAT ? SANDBERGER. Helix (Campylæa) dicroceri — (Vallonia) subpulchella BourGuIGNAT. SANDBERGER. — (Mesodon)LudoviciNourer. Clausilia (Triptychia) Larteti — (Eucampylæa) philoscia Dupuy. BourGUIGNAT. Carychium Nouleti BourauiGxar. — (Macularia) luronensis Pupa Irati Dupuy. Desn. var. Leymeriei Nou- Vertigo (Leucochilus) Nouleti LET. Dupuy. — (Tachæa) eversa D. var. — — ) Larteti Larteti ne Boissy. Durux. 1. G.-F, Dorrrus. Recherches nouvelles sur l'Aquitanien en Aquitaine. Compte rendu sommaire Soc. géol. France, 1912, p. 103. — Molasse de l'Armagnac. /dem, p. 105. — Conchyliologie de la Molasse de l’Armagnac. C. rendu Soc. géol., 8 juin 1914, p.121. — Programme excursion Soc. géol. de France dans le Bordelais, 1°" juillet 1914, xrv p. ; Bibliographie. 34% G.-F. DOLLFUS Vertigo (Leucochilus) Blainvil- Planorbis (Segmentina) Ludovici ler Dururx. NouLer. == — diversi- — = \ Larteti ù dens SAN»- NouLer. BERGER. — (Brachyomphalus) mi- _ — rynchos- croslatus BouRGUIGNAT. toma BourGUIGNAT. — (Gyrorbis) Dupuyi Eumelania aquitanica Nourer. Nourer. Melanopsis Klein: Kure. — — ) Rouxi Cyclostoma {Ericia) Larteti Nou- Nouzer. LET. — ( —. )Goussardi — ( — ) subpyrenai- NouLer. | cum Nouer. — (Tropodiscus) omalus Valvata Larteli Bourauicxar. BourGuIGNaAT. Limnea Larteti Nouzer. — (Armiger) callistus: — armanacensis NouLer. BourGUIGNAT. — Dupuyi Nouzer. Unio (Iridea) flabellatus Gorprvs. — Laurillardi Nourer. — vasconiensis Nourer. Planorbis sansantensis NouLer. — Lacazi Nourer. Gisement du Mascra (entre Jequn et Castera-Verduzan). Helix vasconiensis Nourer. Limnea armantacensis Nourer Cyclostoma vasconiense Nourrr. (var.). Planorbis conterraneus Nouzer. X % TESTACELLA LARTETI Dupuy 1850. Teslacella Larteti Dupuy, Jour. Conchyl. X, p. 302, pl. xv, fig. 2. 1851. — — Dupuy in Larrer, Colline de Sansan, p. #3. 1854. — — Dupuy. Nourer, Mém. coq. fossiles, I, p. 70. 1869. — Dune) Noucer MPipD MOLE 1874. — — Dup. SANDBERGER, Land und Susswasser Vor., p: 550. 1881. — — Dur. BourGuIGNarT, Hist. malacol., p. 14, pl. x, fis. 4-6. 1893. — — Dur. DecranGe-TouziN, Étude faune terrestre du Sud-Ouest, p. 75 (Saucats). 1907. — — Dur. Roman, Néogène continental de la vallée du Tage,p.11,pl.r,fig.#(calcaire pontique de Cartaxo). Les échantillons sont rares dans toutes les collections, nous n’en avons trouvé qu'un dans la collection Noulet, il n’y en a pas dans la collection Bourguignat, maisil en existait plusieurs dans la collection Dupuy. Fischer et Gassies en ont parlé dans leur monographie du genre TS A ie Sn ne ct Li NE a eg 7 (AT La SEL A PO CES Es PAR ET MOLASSE DE L'ARMAGNAC 345 Testacella et Bourguignat dans ses Spécilèges malacologiques ; les dif- férences signalées dans la taille et l'épaisseur du test sont des varia- tions d'âge sans valeur spécifique, et c'est à tort que Bourguignat à proposé le nom de 7. Nouleti pour les exemplaires de petite taille (pl. 1, fig. 7-8). Le T'estacella Deshayesi Micuaup (1885) d'Hauterive est très voisin de l'espèce de Sansan ; il s’en distingue par sa taille plus grande et par sa forme plus étroite. Dans le 7°. Zelli Ken on observe une dissy- métrie des bords. L'analogue vivant est le 7°. Maugei Fer. du Portugal. LIMAX (SANSANIA) LArTeTI Dupuy 1850. Limaæ Larteti Dupuy, Jour. de Conchyl., T, p. 301, pl. xv, fig. 1. 1851. — — Dupuy in Larrer, Coll. de Sansan, p. #3. 1854. — — Dupuy, Nourer, Mém. coq. fossiles, I, p. 62 (Sansan). 1857. — — Dupuy, Noucer, II, p. 197. 1881. Sansania — Dur. BourGuiGnar, Malac. Sansan, pl. 1, fig. 1-3, p. 13. Je n’ai rien à ajouter à ce qui a été déjà dit sur cette espèce, elle n’a pas été retrouvée ailleurs, il en existe d’assez nombreux échantillons dans la collection Noulet, et quatre au Muséum. Ceux de Bourguignat ne nous sont pas parvenus ; l'épaisseur et le contour présentent toujours des variations sensibles dans ces osselets internes: Le genre Sansania a été créé par Bourguignat en 1877 sur cette espèce même et d’après la figure de l'abbé Dupuy, caractérisé par une échancrure triangulaire antérieure, et un épaississement oblong, interne, médian. Une autre espèce : Sansania Bourquignali a été créée par M. C. de Stefani du Pliocène de Caspreno, et, S. crassilesta Reuss du Miocène moyen d'Oppeln en Silésie nous renseignent sur l’évolution de ce petit groupe. ZONITES (HYALINIA) APNEUS BourG. 1881. Zoniles apneus BourGuiGnarT, Malacologie coll. Sansan, p. 18, pl. 1, fig. 9-12. Toute petite forme, de 1 mm 1/2 de haut sur 2 mm. de diamètre, voisine de Z. nitidosus Férussac. Nous ne l'avons pas retrouvée dans la collection et nous n’en pouvons rien dire, nous n'avons rien vu d'analogue ni à Toulouse, ni à Paris dans d’autres récoltes. Mais on connaît beaucoup d'espèces voisines d’une détermination très difficile comme /lyalinia procrystallina Anvrar de Silésie, Æelix cristallina Micuaun d’Hauterive, Hyalinia orbicularis Saxnsc. de l'Helvétien et de l'OŒningien de Suisse d'aprés Maillard et plus loin Æyalinia subra- diatula Lounicxr et Æ. denudäta Reuss, les Æyalina vivants sont nombreux dans toute l’Europe, dans l’Asie et l'Amérique du Nord. Nous n'avons pas connaissance à Sansan d’aucuns Zoniles de grande taille, nous verrons que les coquilles qu'on a classées sous ce nom appartiennent en réalité à des /Zelix. Il n'aurait pas été surprenant 346 G.-F. DOLLEUS cependant d'en rencontrer, car, sensiblement au même niveau, en Touraine, on connait one nain un gros Zonites bille Desx. sp. qui est d’ailleurs extrêmement voisin du Z. Collongeoni MicnauD (1855) d'Hauterive, forme précurseur de Zonites Algirus L., espèce vivante, très Inbene le du Midi de la France, de l'Espagne et de l'Italie. HELIx (CAMPYLÆ4) DICROCERI BOURG. 1881. Helix dicroceri BouraurGNar, Malacol. de Sansan, p. 51, pl. 1, fig. 20-23. 1881. — ambidotina BourGuiGnar, id., p. 52, pl. 1, fig. 16-19. 4893. — dicroceri Bourc. Decrance-Touzin, Étude faunes lacustres du SO, P- 18. te Ces trois espèces de Bourguignat manquent dans la collection, leur. réunion ne fait cependant pas de doute, mais nous ignorons si elles sont réellement de Sansan. è " Ce sont de très grosses coquilles du groupe des Campyléennes, sub- globuleuses, faiblement perforées, à ouverture grande, péristome bordé, test ponctué ; les différences indiquées dans l’ornementation granu-. leuse et l'ouverture de l’ombilic sont des caractères individuels : A. dicroceri, haut 36 mm., larg. 44; H. ambidotina, haut. 27, larg. 37. Il aurait fallu écrire Æ. ambidotensis du nom d’une métairie voisine. M. Degrange-Touzin, d'après Benoist, indique l'espèce à Noaïlhan comme trouvée dans le calcaire blanc de l’Agenais, qui ne se voit pas d’ailleurs dans cette localité, mais bien le calcaire gris, et cette déter- mination reste à contrôler. Il n’y a rien d’analogue dans la collection Noulet, et peut-être nous aurions laissé entièrement de côté ces formes comme douteuses, si nous. n'avions trouvé au Muséum (coll. de Paléont.), venant de Lartet, un gros Helix de Sansan, un peu déformé, à test pulvérulent, qui a quelque rapport comme taille et forme avec l'espèce de Bourguignat, mais qui n'était pas susceptible d'un examen approfondi ; un supplément d'in- formations est nécessaire. On connaît divers Campyléens dans l'OEningien de la Suisse comme I. insignis ScuusLer qui est bien comparable. HELIx (MssopoN) Lupovicr NouULET PI. V, fig. 1-3; pl. VI, fig. 1-3. 1843. Helix Alqira L. Dupuy, Moll. du Gers, p. 96, Auch (Durand, La Boubée). 4851. — Ludovwici Nouzer, in Dupuy, in Larrer, Colline de Sansan, p. 43. 1854. — — Nouzer, Mém. coq. foss., I, p. 75. 4854. — ornezanensis NouLer, id., p. 76. 1867. Helix Ludovici Nourer, Mém. coq. foss., 2° édit. p. 210. 1867. — ornezanensis Nouren! id>, IT} p- 211. 1874. — Eudovici Nour. SANDBERGER, Land und Sussw. C., p: 546, 648. MOLASSE DE L'ARMAGNAC 347 1881. Zoniles Ludovici Nour. BourçGuienaT, Mal. Sansan, p. 16, pitetho 13-15. 1881. Ielix ornezanensis Nour. BourGuiGnar, id., p. 21 (non figuré). 1893. Zoniles Ludovici Nour. DEGRANGE- Tr, Étude faune terrestre S.- O., p. 11, Cahuzac (Gers). L'histoire de cette espèce est singulièrement fautive; l'abbé Dupuy qui, le premier, a étudié les coquilles de Sansan ne découvrit que de grands moules très ombiliqués et les rapprocha de l'Jelix Algira Linné, mais ce n’était certainement pas l'espèce linnéenne et dès 1851, Noulet lui donna le double nom de Helix Ludovic (dédié à Louis Lartet) et Helix ornezanensis [découvert à Ornezan) pour des échan- tillons à spire un peu plus élevée. Plus tard Bourguignat considéra l'A. Ludovici comme appartenant au genre Zonites et comme suivant la fortune del’. Alqira L., et l’Æ. ornezanensis comme un véritable Helix, déclarant d’ailleurs qu’elle lui est inconnueet qu'il ne luia rien été remis d’analogue ; il demeure d’ailleurs perplexe, car il écrit « pour moi le Ludowicr est ombiliqué et convexe en dessus, sauf un léger aplatissement de la région apicale, d'après le D' Noulet il est imperforé et presque plat en dessus ». Mais c'est que Bourguignat n’a connu que des moules. Nous avons trouvé dans la collection Noulet des échantillons avec le test, qui montrent que le large ombilic était rempli par une forte columelle, de telle sorte que l° Æ. Ludovic n’a rien d’un Zonites, il vient se classer dans le voisinage de l’Helix Chaixi Micnaup à axe spiral épaissi et pourvu d’une callosité ombilicale diffuse qui gagne le péristome. Il peut entrer dans le sous-genre Mesodon Rien 1831, dont le type l’Æelix albolabris de des États-Unis, a le labre dilaté et pourvu d’un bourrelet renversé aplati. Il reste à prouver que l’Helix Ludovic est le même que 1. orne- zanensis, opinion déjà émise par Sandberger. Si nous mettons en co- lonnes Drallbles les deux diagnoses, nous reconnaissons immédiate- ment que la seconde espèce ne diffère de la première que par sa spire un peu plus conique, formée de tours plus convexes, l'ouverture est un peu plus ovale, c'est tout ; l'examen des échantillons de la collection Noulet confirme cette manière de voir et nous en donnons quelques figures. L'espèce n’est commune nulle part. Il n’y a qu’un échantillon dans la collection Bourguignat, quatre au Muséum, une demi-douzaine à Toulouse, deux dans notre collection (sans test), deux dans la collec- tion de l'École des Mines, dont l’un à l’état de moule montre une per- foration ombilicale, et l’autre, qui a conservé une partie de son test, offre un abondant épaississement columellaire et ombilical (coll. Des- hayes), etc. Les localités du calcaire de l'Armagnac où cette espèce a été rencon- trée sont nombreuses, outre Sansan, Ornezan, Seissan ; il y a Lavar- dens, Marsoulan, Condom, Toujet, Brézolles, Sos (collection Tour- nouër), Gondrin, Auch, Bois de la Pierre, etc. Nous ne voyons à signaler 348 G.-F. DOLLFUS aucune forme ancestrale, mais la descendance se poursuit du Miocène moyen dans le Miocène supérieur et dans le Pliocène; il n’y a plus rien d’analogue dans la faune actuelle d'Europe. Haeuix (EucamPyzxA) PHILOSGIA Bourc. 1881. Helix philoscia BourGuiGnar, Malacol. coll. Sansan, p. 46, pl. 1, fig. 52-53. 1881. — votiophila BourGuiGnar, id., p. #7, pl. 1x, fig. 56. 1881. — sciamoica BourGuiGnar, id., p. #8, pl. 1x, fig. 54-55. Ce n'est pas sans hésitation que nous inscrivons ici ce groupe de formes, il n’y a dans la collection qu’un seul échantillon a peut se rapporter avec vraisemblance à Æ. sciamotca. Dans l'espèce que nous gardons comme type, la spire est tectiforme et le dernier tour raliement anguleux, dans la seconde espèce le der- nier tour est arrondi et la spire simplement convexe ; enfin dans 71. scramoica la spire est surbaissée, le dernier tour arrondi et l'ouverture semi-lunaire. Bourguignat groupe ensemble ces pseudoespèces en raison de leur test mince, faiblement transparent, avec péristome peu épais et réfléchi, il les compare à A. Banatica Parrscu. in Rozss- MASSLER. En fait la columelle fuit très obliquement en formant la partie infé- rieure du labre, il nous semble que cette ouverture est incomplète, qu'elle n’est pas réellement connue, et que ces échantillons n'étaient que des fragments d’une autre espèce peut-être toute différente. Hezix (MACULARIA) TURONENSIS Desx. var. LEYMERIRI PI. V, fig. 4-7; pl. VI, fig. 10-15. 1830. Helix turonensis Desu: Encyel. méth. II. p. 232. 1831. — {uronensis Des. Coq. caract. des terrains, pl. 1, fig. 1. 4843. — vermiculata Mur. Dupuy, Moll. du Gers, p. 94, Saramon, Castelnau-Magnoac. 1854. — Leymeriana Nourer, Coq. foss. S.O., I, p. 73. 4854. — Lassusiana Nouer, id., p. 90. 1862. — asperula Des. Ramgur, Journ. Conchyl. X, p. 174. 1867. — Leymeriana Nourer, Coq. fossile S.O. IT, p. 216. IST ARR — Nouzer. SANDBERGER. Land. Suss. C. p. 545, 592, (nonplisxe Eco); 1874. — Lassusiana NouLET. SANDBERGER, id., p. 546. 1884. — Leymerieana Nouer. BourGurGnarT. Malaco. coll. Sansan, p. 29, pl. n1, fig. 50-51. 1881. — polypleura BourGuiGnar, id., p. 26, pl. xx, fig. 38, 39. 1886. — asperula Desu. Dour. etDzs. Étude prélim. Coca falünss Feuille J. N., 1°" octobre, p. 140. 1892. — Leymeriana None Marccarp. Moll. Tertiaire Suisse, p. #1, pl. 1x, fig. 45-17, (méd.). OEningien du Jura. 1893. — — NouLer. DEGRANGE-Touzix. Étude faune lacustre du S.0. var. campanea, p. 21 (Condom). A911. — furonensis Desn. Cozror, Feuille des Jeunes Nat., n° 486, 487, pl. vi. fig. 5-18. MOLASSE DE L'ARMAGNAC 349 Helix Leymertrer est une coquille indistinguable de certains échan- üillons de l’Z7. {uronensis dont Collot à figuré récemment une très belle série du Miocène de la Touraine (Feuille Jeunes Naturalistes avril et mai 1911, fig. 5 à 18). D'autre part elle est voisine de ZZ. syl- vana du Miocène supérieur et on remarque que Collot ne parle pas de 7. asperula Dresu. qui est la première citée. Les tours sont au nombre de 6, la spire médiocrement élevée, aplatie en dessous, imperforée ; l'ouverture oblique, ovale, échancrée par le dernier tour, largement ouverte ; le péristome est dilaté en avant, un peu réfléchi en dessus, le bord columellaire concave en dedans avec un calus à la place de l'ombilic. Taille : hauteur 14 à 18 mm., diamètre 21 à 26 mm. Dans les exemplaires bien conservés on distingue des traces de coloration consistant en bandes noires, nettes, espacées, au nombre de 3 à 4 sur le dernier tour. Il y a dans la collection Bourguignat un très grand nombre d’échan- üllons parmi lesquels l’auteur a choisi quelques formes présentant de faibles différences pour en faire autant d'espèces spéciales; voici com- ment on peut les classer, le type étant représenté par les figures 38, 39, 50, 51. var. surbaissée, I. eutrapela Bar. fig. 49 var. taille médiocre, ouverture petite. . campana! B. fig. 45 var. lourde, à ouverture épaissie. I. sterra. B. fig. 40 var. subglobuleuse. H. semna B. fig. 36-37 var. à spire élevée obtuse. I. euglypholena B. fig. 47 var. à spire conique. H. calagonia B. fig. 34 La variété eulrapela est représentée, en nombre, par des échantillons dont la spire a été écrasée au moment de la fossilisation. Ce n'est pas réellement une variété, mais un accident. La variété catagonia nous manque, nous n’avons jamais vu d’échan- tüillons aussi accentués que le dessin. Quant à A. Lassusiana, nous trouvons une note de Sandberger qui nous avertit que c'est un moule unique, impossible à interpréter sûre- ment, et Bourguignat confirme que c’est une forme à laisser de côté ; une note manuscrite anonyme dans la collection Noulet dit que c'est 4. Leymertiei en un spécimen écrasé et obscurément caréné. Les moules, qui sont nombreux à Sansan, montrent un creux om- bilical petit et deux sillons arrondis partant de la columelle pour contourner le bord du labre, marquant la présence d'un bourrelet continu au péristome. L'espèce est caractéristique du calcaire de l’Armagnac et elle se ren- contre dans la plupart des points où ce calcaire est bien exposé, depuis Lavardac jusqu'à Sansan. Benoist a trouvé des échantillons à Pont- 1. Il aurait fallu écrire A. campanensis du nom d'une localité voisine de Sansan. 350 G.-F. DOLLFUS Pourquey et à Cestas dans des faluns helvétiens, ce qui est très intéres- sant à signaler. L Il faut signaler comme espèces voisines : /1. (macularia) tyraica - Lounicxr, 1886, de Galicie et H. Torresi Roman, 1907; du Pontique du ones Nous donnons des figures des meilleurs échantillons de la collection Noulet de Toulouse, un échantillon très bien conservé avec son test provenant de la collection ancienne de l’abbé Dupuy, et un moule de notre collection pour qu'on puisse apprécier la différence et assurer la détermination. Cet échantillon de la collection Dupuy est orné de côtes arquées très fines et nombreuses, comme il apparaît dans certains échantillons de 71. {uronensis et qu'on distingue surtout à la loupe, mais nous n'avons pas les malléations ou sculpture chagrinée qui s’observent sur d’autres individus ; on sait que Rambur a considéré ces altérations du test comme postérieures ? à l’enfouissement et produites par l'impression des grains de sable dans une zone mouillée. Nous sommes tentés d'y réunir /elix hortensis antiqua GrRATELouP [non Linxé. Mém. coq. foss. Adour. Soc. linn. 1838, II, p. 13, pl. iv, fig. 2. Atlas conchy. pl. ui, fig. 3 (1847)] provenant de Mandillot près Dax, trouvée aussi à Saint-Paul, qui n’est certainement pas identique à l'espèce vivante et que énnsanc était déjà disposé à considérer comme distincte. L'étude historique des Helix fossiles des faluns de la Rte n'éclaircit pas bien la délimitation des espèces. La première forme signalée a été Æ. turonensis par Deshayes en 1831 dans ses « Goquilles caractéristiques des terrains » (p. 139, pl. 1, fig. 1). Cette même espèce est reprise par Deshayes, la même année, dans l'Encyclopédie Métho- dique II (2° partie, p. 251, 1831), il renvoie comme figure au travail précédent ; ce type est basé sur des exemplaires de taille médiocre, à spire peu élevée, à test lisse ou faiblement chagriné, à ouverture presque sans bourrelet ni callosité; des échantillons répondant à ces traits principaux sont conservés à l'Ecole des Mines avec l'étiquette même de Deshayes. Dans l'Encyclopédie apparaissent avec 71. {uronensis deux autres espèces : elix asperula et H. Duvauxi. Helix asperula est décrit et représenté dans la collection comme s'appliquant à des échantillons de plus forte taille, à spire peu élevée, à test fortement chagrimé, et dont le dernier tour porte une vague carène subcentrale. Mais pour IH. Duvauxt, dédiée à un collectionneur nommé Duvau, il est tout à fait impossible de la séparer de 71. {turonensis, elle n’a pas été figurée, et le labre est indiqué seulement comme réfléchi et marginé, la taille un peu plus forte que /7. {uronensis. Beaucoup plus tard Deshayes, quand 1l a donné un texte à la fin du grand ouvrage de Férussac sur les Hélices, en 1851, a reparlé de quelques Æelix fossiles représentées dans une ancienne planche, il décrit : Æ. luronensis (t. TL °p:39# pl. 1), avec plusieurs figures : la figure 1 abc, concorde bien avecle type MOLASSE DE L'ARMAGNAC 351 de 1831 à spire peu élevée, taille médiocre, surface presque lisse, péris- tome ovale faiblement bordé, bandes colorées fortes ; mais la figure 4 ab, est autre chose, la spire est plus élevée,le péristome est bordé,sub- denté. Puis il y a Æelix eversa Desu. (p.325, 1831, in Ferussac p. 395, pl. 1) avec plusieurs figures non Concordantes® la feure 9, qu'on peut considérer comme typique, a une spire haute avec trncles nettes, ouver- ture arrondie à péristome réfléchi en pavillon ; la figure 6 donne une espèce à spire médiocre, presque complètement lisse ; enfin, la figure 7 représente une espèce à spire encore plus basse, à test aan cha- griné et à ouverture entourée d’un péristome bien épaissi. Mais il n’est plus question ni de F1. asperula, ni de A. Duvauri. Tenant compte des nombreux passages, nous pouvons réduire les espèces à deux : 1° 1. turonensis comme type (syn. A. Duvauxi) avec variété asperu la, taille forte, spire peu élevée, une ombre de carène, un test bien chagriné, 2° Æ. eversa, spire haute, péristome épaissi, réfléchi, important, test peu chagriné, avec variété sansaniensis ; cette variété a été souvent érigée en espèce. Enfin Collot, qui a fait une si bonne étude des /Zelix de la Touraine, n’a parlé ni de À. asperula ni de H. Duvauxi, bien qu'il ait figuré des échantillons qui s’y rapportent, il les groupe deux à deux sous les noms donnés: 71. {uronensis et H. galloprovincialis et d'autre part Æ. eversa et H. Orhigniana. Nous différons bien peu de cette manière de voir, ce sont l’Helix Leymerier avec ses passages et 1. Larleli avec H. sansaniensis et les multiples espèces de Bourguignat qui gravitent autour d’une forme moyenne à caractères peu accusés. HELIx (TAcuæA) ENVERSA DESHAYES var. LARTETI be Boissy PI. VI, fig. 4-9. 1831. Helix eversa Desu. in Fér. Moll., IT, p. 395. 1839. Helix Larteti De Boissy, Revue zoolog. Soc. cuvierienne, p.75. 1844. — — DE Boissy, Magasin de Zoologie. Description de quelques Hélices fossiles, p. 13, pl. 89, fig. 7-9. 1844. — hortensis L. Dupux, Moll. du Gers, p. 94 (Sansan, Touget, Mirande, Idrac, Auch). 1850. — sansaniensis Dupuy, Journ. de Conchyl., I, p. 304, pl. xv, fig. 3. 4851. — Larteti ne Boissy. Larrer, Colline de Sansan, p. 43. 1851. — sansaniensis Dupuy-Larrer, Coll. de Sansan, p. 43. 1854. — Larteti ne B. Nourer, Mém. coq. foss., I, p. 79, IT, p. 215. 1856. — - {uronensis Hocrnes non Desx. Moll. Wien., p.614, pl. #7, fig. 28. 1864. — aureliana ? Desnayes, Anim. s. vert., Paris, p. 807, pl. #1, fig. 8-10. 1867. — Larteti ne B. Tournouer, Dépôts tert. du Bassin Gironde, Bull. XXIV, p. 487. 1874. — Larteline B. SanpserGer, Land. und Sussv. p. 545, 529, pl. xxvi, fig. 17a. 1881. — sansaniensis Dur. BourGurGNar, id,, p. 34, pl. 11, fig. 25-26. 1881. — Lartleli Borssy. Carez, Études terrains Crét. et Tert. Nord Espagne p. 262 (Masquefa). QU Qt 19 G.-F. DOLLFUS 1881. Helix Larteli pe B. BourGurGnar, Malac.Sansan, p. 33, pl. 11, fig. 24. 1886. — Lartetine Boissy. Des. D. D. Étude prélim. Touraine, F. J, N. octobre, p. 140. 4887. — Lartetine B. Dorrrus, Tertiaire du Jura. B. S. gg. F."XN, p. 188. 1892. — — DE B. Marrrar», Moll. Tert. de la Suisse, p. 38, pl. in, fig. 9-10 (méd.). 1892. — — ne B. Decrance-Touzin, Étude faune lacustre et fl. du S.0., p. 21 (Pont-Pourquey, Cestas). 1907. — cf. sansaniensis Roman, Néogène continental vallée du Tage, p. 14, pl. 1, fig. 40-11. 1911. — eversa Des. et Fer. (var.) Corror, Hélices des Faluns. Feuille J. Nat. Mai, pl. x, fig. 19 et seq. (4 var.). H. Larteli est une espèce très intéressante; de Boissy la décrit en disant que c’est une coquille solide, globuleuse, imperforée, convexe en dessous ; spire composée de cinq tours convexes, séparés par une suture très prononcée, le dernier ample et très arrondi ; ouverture semi-lunaire, oblique ; le péristome amplement dilaté se rejette en arrière el dépasse de beaucoup le dernier tour. Hauteur 10 à 20 mm.; largeur 15 à 30 mm. Dès l’origine, de Boissy a distingué deux variétés, l’une très grande qu'on peut conserver comme type, et l’autre réduite, presque de moitié, qui est devenue 77. sansantensis Dupuy ; mais les deux tailles sont réunies par de nombreux intermédiaires que de Boissy connaissait déjà. Sur une semblable espèce la fantaisie de Bourguignat s’est donné carrière et 1l distingue en dehors du {ype et de la variété sansantensis. var. spire surbaissée. H. exerata B. fig. 29. var. déprimée, dernier tour dilaté laté- ralement. H.Seissanica B'ne097 var. forme subglobuleuse. H. exochia B. fig. 30 var. ouverture arrondie. H. sthenara B. fig. 31 var. forme petite à tours subanguleux. 7/1. strongillostoma B. fig. 33 Nous considérons en outre comme des difformités, qui ne sont représentées par aucune approximation dans la collection : Æ. alopa (fig. 32) spire conique, et aussi À. eutela (fig. 35) taille très grande, spire obluse. Dans la collection Noulet les variétés sont aussi nombreuses ; dans quelques échantillons pourvus de leur test et bien conservés, on peut constater que Æ. Lartelri était pourvu de stries assez fortes et régulières et ornée de maculatures brunes. Le nombre des localités où cette espèce est connue est énorme, c'est la forme caractéristique des calcaires de l’Armagnac : Lavardens, Lartigues, Marsollan, Duran, Barrau, Valence-sur-Baïse (Gers), Fous- seret (Haute-Garonne), tout l’Agenais et divers points des Landes. L'espèce est représentée dans l'Helvétien par : eversa Desu. et Fer. à laquelle nous la réunissons et dont Collot a figuré une MOLASSE DE L'ARMAGNAC 333 longue série de Touraine, puis dans le Miocène supérieur par Z1. syl- vestrina Zieren. Toutes les collections en possèdent des séries plus ou moins étendues. Il se pourrait que la coquille figurée par M. Rollier en 1910 (Troi- sième supplément à la description de la Feuille VII de la Carte géolo- gique de la Suisse, pl. n1, fig. 25-33), sous le nom de 7. globulosa Z1eteN, d'Eggingen, soit notre espèce, et que celle représentée, planche vi, figure 31-34, de Court et de Servillier, dansle Jura bernois, comme /1. sp. (H. turonensis HwærNes non Desnayes) doive y être également réunie. Dans le Bassin de Paris, Noulet affirme par la comparaison d’échan- tillons qui lui ont été envoyés par Nouel, d'Orléans, que l’/. aurelia- nensis BRonGNT., in Desu., est identique à A. Larteli ; ces formes sont en effet très voisines, mais on peut relever quelques particularités dans les détails de l'ouverture qui permettent de les maintenir comme distinctes ; nous avions adopté en 1907 (Comptes rendus des coll. Carte géologique de la France) cette manière de voir, mais nous hési- tons aujourd’hui. Je rejette l’analogie signalée par Michaud avec son 71. Nayliesi d'Hauterive, et je ne puis que signaler en passant que M. Rzehak a signalé Æ. Larteti dans les couches à Oncophora en Moravie : l'espèce reste cantonnée dans le Miocène moyen et supérieur. Nous figurons des échantillons pourvus de test et des moules pour faciliter la reconnaissance de l'espèce. Il convient de rappeler que c’est peut-être l’Æ7. nemoralis GrAT. non Linné, de Mandillot et de Paul près Dax, figuré par Grateloup dès 1838 (pl. 1v, fig. 1) et repro- duite encore en 1847 (pl. 1, fig. 2); c’est une coquille haute et forte, subglobuleuse, striée, imperforée, qu'il faudrait cependant comparer en nature pour admettre une identité certaine. Dans Æ. sylvana le dernier tour est sensiblement mieux développé, nous en avons indiqué, en 1887, les différences, mais la parenté est évidente. HELIx (FRUTICICOLA) LAURILLARDI NOëLET PL. V, fig. 17-18. 1843. Helix hispida Drar. ? Dupuy, Mollusques du Gers, p. 95. 1854. — Laurillardiana Nourer, Mémoire Coq. foss. I, p. 72, 1867. — —— Nouzer, idem., II, p. 205. 1881. — — BourGurGnar. Malacol. Sansan, p. 63 (non figuré). 1881. — asthena BourGuiGnar, idem, p. 59, pl. 111; fig. 62-66 Coquille petite, subglobuleuse, déprimée, légèrement convexe en dessus, concave en dessous, ombiliquée, six tours peu convexes, gra- duellement développés, le dernier bien arrondi, sensiblement renflé vers l'ouverture ; celle-ci subovale, peu échancrée par le dernier tour, bord columellaire non réfléchi sur l’'ombilic. Hauteur 3 à 5 mm., diamètre 8 à 9 mm. Calcaire et marnes de Seissan, Ornezan (Gers) et du Bois de la Pierre (Haute-Garonne). 16 octobre 1915. Bull. Soc. géol. de Fr., (4), XV.— 23 2h: 354 G.-F. DOLLFUS Nous n’admettons pas son rapprochement avec Æ. osculum Taoux, dont la spire obtuse est bien caractéristique. Nous ne l’avons pas. trouvée dans la partie de la collection Bourguignat parvenue jnsqu’à nous, cependant cet auteur, après avoir déclaré qu'il ne l’a pas reconnue, la décrit et la figure sous le nom de /elix asthena, il est vrai que son dessin grossi la présente comme subanguleuse à la périphérie, tandis que ses figures grandeur naturelle montrent un dernier tour arrondi comme la photographie du type de Noulet, fort médiocre d’ailleurs, que nous avons figuré et qui est cependant le meilleur de Ja série. Il convient de rappeler que les espèces vivantes du même groupe ont été pour les pulvérisateurs un champ de bataille terrible qui a rendu leur nomenclature presque impossible a établir. De nombreuses formes intermédiaires sont connues dans le Pliocène. Il y a dans les Faluns de Touraine une espèce plus grande, mais de même forme, qui a été longtemps méconnue car elle paraît devoir porter les noms de À. phaseolina Drsu. 1831, Æ. Rebouli Dusardin 1837, et A. ligeriana Mayer in Sanp8G. 1874. Collot l’a récemment figurée grossie au double (in Feuille J. N. Mai 1911, fig. 24). HELIX (PATULA) SUPRACOSTATA SANDBERGER 1850. Helix costata D. Dupuy, Faune de Sansan, Jour. de Conchyl., I, p. 305. LEZ. AN Lie vrA. SE — fossilis Nouzer in Larrer, colline de Sansan, p. 43 (nomen). 4854. — rotundala fossilis Nourer, Mém. coq. fossiles, Lip. 88 4867. — rotundata Mur. Nouzer, id., Il, p. 208. 4874. — supracostala SANDBERGER, Land und Suswasser CV. p.584, pL XXIX, fig. 2. 4881. — dasypleura BourGuiGnar, Malacol. Sansan, p. 55, pl. 1, fig. 13-71. 4881. — pleuradra BourGurGnar, id., p. 53, pl. m1, fig. 67-72 4891. — supracoslata SANDB. Mnaunen. Cie ter. fes en, Suisse, p. A Apler tie 20 (OEningen). Coquille élégante, extrêmement petite,assimilée d’abord à des espèces vivantes de Draparnaud ou de Muller, mais bien isolée par Sandberger. Il est impossible de savoir pourquoi Bourguignat a créé deux noms nouveaux pour cette espèce et pourquoi il n’a pas adopté celui de Sandberger. Son A. dasypleura est fondé sur des fermer de plus petite taille, non adultes ou incomplets. Coquille subdéprimée, légèrement convexe en dessus et en dessous, régulièrement striée- te très largement ombiliquée, ombilic lais- sant apercevoir les divers tours de 1 spire qui sont au nombre de 6 à 7. Le dernier tour est à peine plus 8 grand que le pénultième, arrondi, plus ou moins obscurément caréné, ouverture oblique arrondie, dune cie en croissant par l’avant- donner tour, péristome simple, droit, aigu. Hauteur — 1 à 3 mm., diamètre 2 à 7 mm. Nous avons plusieurs échantillons de la marne de Sansan et dans la MOLASSE DE L'ARMAGNAC 355 collection Noulet il y a deux échantillons avec le test, collés conjointe- ment avec un autre à l’état de moule, mais bien reconnaissable malgré sa petitesse; sur le même carton il y a des échantillons vivants des environs d'Agen pour qu'on puisse apprécier les différences. Au Muséum de Paris on trouve quatre échantillons sous le nom de /J. rotundata ; aucun spécimen dans la collection Bourguignat. Benoist l’a trouvée dans le falun marin à Saucats. L'Helix ruderoïdes Micuaun (1862) d'Hauterive est très voisin et I. olissiponensis Roman du Néogène du Portugal serait à comparer en nature. HELIx (VALLONrA) SUBPULCHELLA SANDBERGER 1843. Helix pulchella Drar. Dupuy, Mollusques du Gers, p. 97. 1850. — — D. Duruy, Journal de Conchy., t. I, p. 305 (confir- mation). | 4851. — pulchella fossilis Nourer in Larrer, Colline de Sansan, p. 43. 1854 — — — Nourer, Mém. coq. fossiles,[, p. 87 (Sansan). . 4867. — pulchella D. Nouzer, id., Il, p. 207. 4874. — subpulchella SANnBErGER, Land u. Sussw.Conchy., p. 544, 584, pl. xxix, fig. 3-3 c. ; 1881. — — SANDB. BOURGUIGNAT, Malacol. Sansan, p. 57 (non fisgurée). : 1881. — — SANDB. C. DE SrErANI, Molluschi continentali, plioce- nici d'Italia, p. 125 (Marciano). 1886. — — SANDB. Lomnicxr, Terrains d’eau douce de la Gali- cie et de la Podolie (en polonais), p. 14, pl. 1, fig. 8. 1893. — — SANB. CLESsIN, Die Conchylien der Obermioc. Von Undorf bei Regensburg. Cette petite espèce fossile de Sansan est si voisine de l'espèce vivante décrite par Draparnaud, que Noulet, après l'avoir désignée comme /1. pulchella fossilis, est revenu au nom de pulchella Drar.; cependant Bourguignat a longuement insisté sur les caractères diffé- rentiels de la forme vivante en Europe et de la forme fossile. Coquille subdéprimée, légèrement aplatie en dessus, convexe en dessous, lisse, largement ombiliquée ; tours au nombre de 4 à 5 assez convexes, le dernier tour est un peu plus grand proportionnellement ; ouverture circulaire, péristome arrondi, épais, réfléchi, bords très rapprochés l’un de l’autre. Hauteur 1 mm., diam. 2 mm. Nous en avons trouvé d’assez nombreux exemplaires en lavant la marne de Sansan. Il en existe 4 échantillons dans la collection du Muséum de Paris et un grand nombre dans celle de Toulouse. M. Jooss l’a rencontré également. CLAUSILIA (TRIPTYCHIA) LARTETI Dupuy PL VI, fig. 46-17. 1843. Bulimus sp. Dupuy, Coquilles du Gers, p. 97 {Sansan, Saramon, etc.). 356 G.-F. DOLLFUS 1850. Clausilia Larteti Dupuy, Jour. Conchyl., I, p. 306, pl. xv, fig. 4. 1854. — maæima Nourer, Mém coq. foss. (pars), I, p. 91. 1854. — mazima GAT., pars. Nourer, id., Il, p. 224. 1874. — (Triptychia) Parti Dupur. SANDBERGER, Land u. Se : p. 546. 1877. — (Milne-Edwardsia) Larteti Dupuy. BourGurGnar, Clausilies vivantes et fossiles de France, Ann. Sc. nat., VI, p. 59. 1881. Milnedwardsia Larteti Dur. Bonne. Malac. de Sansan, EE 61, pl. ui, fig. 78-79. 1881. — Barreri BOURGUIGNAT, id., p. 64, pl. nr, fig. 80-81. Coquille terrestre, subcylindrique, presque imperforée, tronquée au sommet dans l’âge adulte, finement et assez régulièrement striée ; ouverture ovale pyriforme, lame supérieure médiocre et assez éloignée de l'angle du bord extérieur, lame inférieure peu saillante et s’enfon- çant en spirale dans l’intérieur de l'ouverture; plis du palais et lunule nuls ; cinq tours de spire dans les individus adultes et tronqués, cette troncature ne me paraît supprimer qu’un petit nombre de tours, les tours sont aplatis et séparés par une suture bien distincte (Dupuy). Il est naturel de rapprocher cette espèce du Clausilia maxima GrA- reLour (1838) qui appartient aux faluns Jaunes de Mandillot près Dax et qu’il faudrait comparer de près avec des échantillons de même genre de conservation. Ce n’est pas une Clausilie typique etlegenre T'rip- reine SANDBERGER antérieur de trois ans à celui de Milne-Ediwardsia de Bourguignat doit seul être conservé. Il est d’ailleurs impossible de constater s’il existe un «clausilium », toutes les ouvertures des échan- tillons que nous avons vus sont si empâtées de calcaire dur qu’on ne peut voir aucun détail. Les meilleurs échantillons paraissent avoir été ceux de Dupuy, car dans la collection de Bourguignat aucune ouverture ne montre les plis de l'ouverture, il est même impossible de comprendre comment Bourguignat a pu critiquer Dupuy à ce sujet, n'ayant aucun élément nouveau entre les mains, 1l ne semble pas avoir possédé autre chose que ce que nous avons trouvé comme prove- nant de lui dans la collection du Muséum, car il parle dans son texte de 6 échantillons et c’est bien ce nombre de spécimens que nous avons trouvé avec 9 fragments, ce sont des moules avec un peu de test pul- vérulent, le meilleur compte 9 tours de spires, aucun sommet n'est conservé. Nous en figurons deux échantillons (pl. VI, fig. 16-17). Nous avons trouvé des fragments de test dans la marne renfermant les petites espèces et l’un d” Dire eux est extrêmement intéressant, car il montre la présence d'un septum courbe qui fermait le haut de la spire après la chute de la partie supérieure tronquée, abandonnée par l'animal, il semble même que la troncature était fréquente, que l’ani- mal Dandonaait successivement des fragments de sa spire supérieure, et formait des cloisons pour remplacer celles devenues caduques. Toute la surface était couverte de petits cordons presque droits allant d’une suture à l’autre et généralement Imégaux. MOLASSE DE L'ARMAGNAC 357 Dans la collection Noulet il existe un moule en étain pris dans une cavité où apparaît l'ouverture du Triptychia Larteli et qui montre une columelle très oblique avec la trace de deux plis. Le C. Barreri est sans valeur, comme fondé sur des exemplaires jeunes, un peurenflés, dont la troncature est moins avancée. Il est impossible de ne pas rap- peler ici que le Clausilia Terveri Micuaun d'Hauterive appartient au même groupe et forme une liaison de plus avec la faune de cet hori- zon ainsi que Cl. helvetica Mayer; nous savons aussi que M. Carlo Jooss prépare une monographie de tout le groupe 7'riplychia. Si on reconnaissait quelque jour l'identité de l'espèce de Dax, du CL. maxima de Grateloup, avec la coquille de Sansan, c’est le nom de Grateloup qui devrait être conservé; l'espèce a été figurée sous ce nom dans la planche de l’Atlas datée de 1822 (!). Mais elle n’a réellement été décrite qu'en 1838 (Mém. sur les coq. fossiles observées dans les terrains {ertiaires du Bassin de l’Adour, Soc. linn., X, p. 26, pl. 1v, fig. 17). L'auteur n’en avait pas alors d'échantillons complets, mais depuis on en a trouvé de meilleurs, il en existe un échantillon bien conservé dans la collection Noulet de Toulouse et nous le figurons à titre de comparaison (pl. VI, fig. 18). CArycHIUuM INOULETI BOURGUIGNAT 1843. Carychium minimum Murzer. Dupuy, Moll. du Gers, p. 98. 1850. = = Muzz. Dupuy, Faune de Sansan, Jour.Conchy., | Pipes 12r 1851. — minimum fossile Nourer in Larrer, Colline de Sansan, p. #4. 1854. — — NouLer, Mém. coq. S. O., I, p. 99: 1857. — Nouleti BourGuienar, Aménités malacolog., IT, p. 56, pl. XI, fig. 19-10: 1867. —- minimum Nourer, Coq. fossiles, IT, p. 226. 1874. — Nouleti BourG. SANDBERGER, Land u. Suss., p. 543, pl. . xvint, fig. 29-296, 1884. — — Bourc. BourGuiGnar, Malacol. Sansan, p. 101, pl. vi, fig. 177-179. 1884. — Milne-Ediwardsi BourauiGnar, id., fig. 184-187. 1884. — Larteti BourGuiGNaT, id., fig. 180-183. 1884. — coloratum BourGuiGnar, id., fig. 188-190. 1886. — Nouleti Bourc. Lomnickr, Terr. d’eau douce de la Galicie, p- 23. 1893. — — Bourc. DEeGrANGE-TouziN, Etude faune terrestre S.0., p. 81 (Saucats). Cette petite espèce, dont nous avons recueilli d'assez nombreux spé- cimen par lavage, présente d'importantes variations qui ontété l'origine des diverses espèces que Bourguignat en a tiré. Noulet a toujours affirmé qu'on ne pouvait distinguer l'espèce fos- sile de la forme vivante. Il faut avouer que la situation est difficile, l'espèce créée par Muller en 1774 (Vermium terr. et fluv., II, p. 125) n'a pas été figurée. La première image qui en a été donnée par Drapar- 358 ; G.-F. DOLLFUS naud est si mauvaise qu'elle ne peut être d'aucun secours pour la préciser. Les autres figures d'ouvrages classiques plus récents, celle de Dupuy (pl. xx1, fig. 1), celle de Moquin-Tandon (pl. xxix, fig. 24-26) ne sont pas concordantes et les caractères précis n'existent pas. Nous avons sous les yeux une douzaine de figurations par Montagu, Gray in Turton, Forbes et Hanley, Sowerby, Sturm, Sc. Gras, Clessin, Bour- guignat et nous trouvons entre elles des variations bien sensibles dans la hauteur de la spire, la forme du bourrelet du labre, la forme et l'in- clination des dentelons, etc. Cependant les considérations de Sandberger sont assez sérieuses pour que nous considérions l’espèce miocénique comme distincte et pouvant porter le nom de C. Nouleti. Le nombre des espèces voisines est considérable, mais le lieu n’est pas ici pour en faire la critique. FiG. 3. — Carychium Nouleli. — Grossissement X 10. Coquille ovale oblongue, spire un peu obtuse, base rétrécie, cinq tours convexes séparés par une suture assez profonde, sublisses, mais . en réalité striés transversalement sous la loupe ; dernier tour plus grand et convexe formant environ les 2/5 de la hauteur totale. Ouver- ture ovale, bordée par une callosité oblique qui est épaissie à la partie moyenne du labre, bord pariétal pourvu d’un pli denticulaire droit et unique ; sur la columelle on observe un autre dentelon petit et irrégulier. Haut. 2 mm., largeur 1 mm. Le Carychium pachychelius Saxps. d'Hauterive (GC. minimum Micu. non Muzrer) est un peu plus trapu. Le C. antiquum A. BRAUN est plus ventru et plus pupoïde, C. nanum Saxps. est une forme plus cylindracée, etc. Des espèces ou mieux des mutations successives sont connues dans le Pliocène, deux espèces sont vivantes en France : C. minimum Muzcer et C. tridentatum Risso. PUPA IRATI Dupuy 1843. Pupa muscorum? Dupuy, Moll. du Gers (Sansan), p. 98. 1850. — Jratiana Dupuy, Description coq. terr. fossiles de Sansan, Jour. Conchy., I, p. 310, pl. xv, fig. 1. 1854. — — Dur. Nouzer, Descript. mal. Sud-Ouest, p. 94. 1867. — — Dur. Novuzer, id., édit. Il, p. 224. 4867. — triplicata Sruper. NouLer, id., p. 225. Consulter pour la distribution des Mollusques dans le Pléistocène : Kenvarn 7 Woopw ARD. The Post- PhoGener D marine Mollusca of England. Proceed. Geolog. Associalion, vol. XVII, p. 21, London, 1901. Bibliogr. MOLASSE DE L'ARMAGNAC 359 1874. Pupa Iratiana Dur. SAND8ErRGER, Land u. Suss. Conchyl., p. 547, pl. xxIx, fig. 20-20». 1881. Pupilla — Dur. BourGuiGnarT, Malac. Sansan, p. 65, pl. 11, fig. 82-85. 1884. Pupa Iratiana Dur. Benoist, Catal. test. fossiles La Brède, p. 225 (Burdigalien de Son). 1886. — — Dur. Lounicxr, Terr. d’eau douce de la Galicie, p. 20, pl he 4As8: Coquille dextre, ovale allongée, cylindrique, obtuse au sommet, fente ombilicale à peine marquée, trés finement striée ; ouverture demi-ronde, quadridentée ; une dent sur le milieu de la paroi apertu- rale, une autre vers le haut de la columelle et deux autres palätales profondément situées dans l'intérieur de l'ouverture, parfois réduites à deux callosités qui ne se prolongent pas sur le bord externe ; péris- tome épaissi, subréfléchi, avec un fortbourrelet extérieur ;les deux bords réunis par une lame de callosité, six tours de spire augmentant gra- duellement, presque aplatis et séparés par une suture bien marquée. (Dupuy), hauteur 2 1/2 mm., diamètre 1 1/4. Cette espèce est extrêmement voisine de P. friplicata Sruper ; espèce vivante des Alpes, elle s’en distingue par la présence de deux dentelons dans la région interne du labre au lieu d’un seul. Mais ce caractère n’est pas aussi important que le pensait Dupuy et l’un d’entre eux peut se trouver presque effacé ainsi d’ailleurs que le dentelon columellaire qui manque sur la figure même de Dupuy. Il semble bien qu'il n’y a à Sansan qu’une seule espèce et non deux, comme l’ont admis Dupuy et Noulet. Dédiéé au Frère Irat, collectionneur à Auch. Dans le Pupa muscorum il n’y a qu'une dent pariétale, dans le P. bigranata, une dent pariétale et une dent palatale (labiale), enfin dans le P. Jobæ Micuaup d'Hauterive il y a 3 plis à l'ouverture. Que valent ces distinctions ? Pas d'échantillons dans la collection Bourguignat, quatre dans la collection Noulet. Un très grand nombre d'espèces sont actuellement vivantes en France, et M. Margier en a fait l’objet spécial de ses études. VERTIGO BLAINVILLEI Dupuy 1850. Pupa Blainvilleana Duruy, Descrip. coq. Sansan, Jour. Conchy,, I, p. 311, pl. xv, fig. 8. 1851. — — Dupuy in Larrer, colline de Sansan, p. #4. 1854. — — Dupuy-Nourer, Descrip. coq. foss. de Sud- Ouest, p. 95. 1867. — Duruy-Noucer, id., II, p. 224. . 1864, Pupilla — Dupuy-SANDBERGER, Land u. Susswasser, p. 546, pl. xxx, fig. 19-192. 1881. Vertigo — Dupuy. BourGuiGnat, Malac. de Sansan, p. 70, pl. 1x, fig. 86-87. Coquille senestre, ovale, un peu ventrue, obtuse au sommet ; avec une fente ombilicale assez marquée, finement et obliquement striée; 360 l G.-F. DOLLFUS ! ouverture arrondie tridentée, une dent sur le milieu de la paroi aper- turale, deux autres bass réduites à des callosités profondément : situées à l’intérieur; péristome réfléchi, épaissi, bords rapprochés, - inclinés l’un vers ane ;: l’extérieur brusquement coudé à sa partie supérieure, unis entre eux par une lame de callosité ; cinq tours con- vexes séparés par une suture bien marquée, le dernier très grand for- mant à lui seul presque la moitié de la coquille entière. Haut. 2 mm., diam. 1 1/4. Très rare. Cette espèce se classe dans le groupe typique du Vertigo cr créé par Muller en 1774 pour le Vertigo pusilla, espèce sénestre, européenne, très voisine du V. Blainville. Il n’y a point d'échantillon dans la collection Bourguignat, et le seul exemplaire de Noulet provient de l’abbé Dupuy; non rencontré. VERTIGO (LEUCOCRILUS) NouzeTi Duruy 4850. Pupa Nouletiana Dupuy, Jour. Conchy., I, p. 309, pl. xv, fig. 6. 1854. — — Dupuy. Nourer, Mém. coq. foss., I, p. 93, II, p. 223. 1874. Leucochilus Nouletiana Dupuy. Shceemenn. and u. Suss. conchy. 4 p- 549, pl. xxix, ie 22-22b. 1874. ce Nouleti Dupuy. Benorsr, CA tert. fossiles de la Brède, p. 225. 1881. Vertigo — Dupuy. Bonmennenue, Malacol. coll. Sansan, p. 73, pl. IV, fig. 92-95. 1881. — Ludovici Bormeneenan. p- 75, pl. 1v, fig. 96-99. 1881. — Barreri BourGuiGnar, p. 76, pl. 1v, fig. 100-103. 1881. — _necra BourGurGNaT, p. 82, pl. 1v, fig. 116-149. 1881. — cyclophora ? BourGuiGnaT, p. 83, pl. 1v, fig. 120-123. 1886. — Nouletiana Dur. pt Terr: iQ d’eau douce de la Gali- CIE, Per pl D'iee 1891. Pupa Nouleti Dhs Murano, Moll. (ot. ‘tert. Suisse, De 11, pl. v, fig. Coquille petite, ovale allongée, droite, obtuse, obscurément striée, ouverture arrondie, pourvue de cinq dents dont une lamelliforme au sommet de l'ouverture descendant sur la partie interne du dernier tour, deux dents labiales, deux autres sur la columelle. Outre ces dents on en voit souvent encore d’autres plus petites placées entre les premières ; 5 à 6 Lours convexes séparés par une suture bien marquée, dernier tour grand, formant à lui seul la moitié au moins de la coquille. Haut. 2 1/2 mm., largeur 1 1/4 mm. Mèêmes observations que pour le Vertigo Lartetr; la figure de Dupuy est mauvaise, elle représente un individu incomplet et ne correspond pas à la description comme l’a déjà fait observer Bourguignat. L'espèce se distingue du V. Larteti par sa forme cylindracée et par son ouver- ture oblique. Nous avons des exemplaires en grand nombre, une qua- rantaine, qui présentent des modifications sensibles dans la taille, la forme de l'ouverture et le développement des dents. D’après Maillard, c'est encore le Pupa Buchwalderi GrerrN de MOLASSE DE L'ARMAGNAC 361 l’'OŒningien du Jura (Heer-Urweld der Schwitz, fig. 235) et peut-être le Moi Ron Micuaup d'Hauterive. Coll, Tournouër, coll. Jooss, coll, Noulet,. VERTIGO (Levcocuizus) Larreri Dupuy 1850, Pupa Larteti Dupuy, Coq. foss. de Sansan Jour. Conchy., T, p. 307, PEACE 1854. — — Duruy. Nourer, Mém. coq. foss., 1, p. 92. 4867. — — — Nouzer, id., II, p. 222. ASIE — Re da Euce Conchy, p. 548, pl. xxx, fig. 21-21b. 1881. Me oo Larteti Dupuy Bcanamenan Malac. Sansan, p. 71, pl. 1v, fig. 88-91. 4881. — chydaea Boureuienar, p. 77, pl. 1v, fig. 104-107. 4881. — eucrina BourGurGnar, p. 79, pl. 1v, fig. 108-111. 4881. — {apeina Bouruicnar, p. 80, pl. 1v, fig. 112-115. 4881. — campanea BourGuienar, p. 85, pl. v, fig. 140-143. 4881. — codiolena BoureurGnar, p. 91, pl. v, fig. 144-147. 1881. — Edwardsi Boureurenat, p. 92, pl. v, fig. 148-151. 4881. — rhynchostoma BoureurGnar, p. 97, pl. v, fig. 164-167. 4881. — micronixia BourGuienaT, p. 100, pl. v, fig. 172-175. 4891. Pupa Larteti Dupuy. Marzrar», Moll. terr. tert. Suisse, p. 79, pl. v, fig. 24. Coquille petite, dextre, ovale ventrue, spire obtuse, ornée de stries obliques très fines et irrégulières ; ouverture transversalement subo- valaire, subquadridentée, une dent lamelliforme oblique descendant de l'angle sutural sur la région columellaire, deux autres inégales à l'intérieur du labre, une autre dans la région columellaire, enfin un dentelon à la partie inférieure de l'ouverture. Quatre à cinq tours bien convexes, séparés par une suture bien marquée, le dernier tour deux fois plus grand que tous les autres ensemble. Haut 2 1/2 mm, diam. 2 mm. , F1G. 4. — Vertigo Larteli. — Grossissement % 10. La figure de Dupuy représente un échantillon très médiocre dont l'ouverture, dépourvue de pavillon, est incomplète, peut-être un échan- tillon non adulte, peut-être fracturé. La disposition des dents est d’ailleurs variable, elle varie beaucoup avec l’âge, et Bourguignat s’est donné carrière pour fonder des espèces sur de den acciden- telles, dents cassées, callosités mal développées, péristome incomplet, 362 G.-F. DOLLFUS Nous avons recueilli une quarantaine d'échantillons absolument adultes et typiques. Nous en donnons des figures et nous avons vu en. outre une soixantaine d'échantillons qui présentent toutes les varia- tions de Bourguignat et beaucoup d’autres. Cette espèce se distingue par sa forme très trapue, son ouverture petite, très encombrée, par cinq dents convergentes. Toutes les collections ; en Suisse dans l'OEningien; Je suis porté à croire que c’est bien l'espèce figurée sous le nom de V. Nouleti Micuau» non Dupuy (Coq. d'Hauterive, J. Conchyl., 1862, pe 20/plavneth) Le Pupa Desmoulinsi Dupuy, espèce vivante du Sud-Ouest, est voisine mais peut-être encore plus globuleuse. VERTIGO (LeucocxiLus) DIVERSIDENS SANDBERGER 1850. Pupa antivertigo Dupuy, Faune de Sansan, Jour. de Conchy., I p- 309: 1854. — anlivertigo-fossilis Nourer, Mém. coq. foss., I, p. 98. 1875. — diversidens SANDBERGER, Land u. Sussw. Conchy., p. 549, pl. XX.x, fig. 23-230. 1881. Vertigo — Sans. BourGuiGnarT, Malacol. de Sansan, p. 84, pl. 1v, fig. 124-197. 1881. — campanea BouReuIGNAT, LE EE CHE 0 PR AS 1 T0 140- 143 (échan- tillons sur re) 1881. Vertigo læmodonta BoureurGnar, id., p. 88, pl. v, fig. 132-135 (bour- | relet du Déco ne plus épais). 1881. — sansanica BourGurGnar, p. 87 (sansaniensis reclius) pl. v, fig. "128-131 (réduction d’une dent pariétale). 1881. — callostoma BourGurGnar, p. 89, pl. v, fig. 436-139 (réduction d'une dent labiale). Coquille dextre, ovale ventrue, sommet obtus, base très étroitement ombiliquée. Tours au nombre de cinq, convexes, suture nette, pro- fonde, ornés de costules obliques extrêmement fines, souvent bifides ; ouverture petite bordée, péristome peu épaissi et réfléchi, environ sept dentelons, deux dans la région pariétale, deux sur la columelle, deux à l’intérieur du labre, un de à la jonction du labre et de n columelle. Une légère varice contiguë à une dépression sur le revers externe du labre. En 1 1/2 mm., diam. 3/4 mm. FiG. 5. — Verligo diversidens. — Grossissement x 10. Le Pupa diversidens est plus trapu que le P. Larleti et moins cylindrique que le P. Nouleti, l'ouverture est encombrée de 6 à 7 dents qui sont placées en chicane. Il est très voisin du P. antiverligo MOLASSE DE L'ARMAGNAC 363 vivant d'Europe et, dans sa collection, Noulet a collé des échantillons vivants à côté des spécimens fossiles pour en montrer l'identité; cepen- dant Sandberger a fait ressortir des différences comme la forme de l'ouverture plus arrondie, l'inégalité des dents, la varice et la dépression du labre, etc. Nous en avons JUAN échantillons, et M. Jooss en a recueilli ésalement. C'est peut-être à cette espèce qu'il convient encore de rapporter P. botriocheila Boureuienar (pl. v, fig. 152-155), P. ragia Bourc. (fig. 156-159), P. friodonta Bourc. a, 160-163), qui ont une forme cylindrique intermédiaire entre le P. Nouleti et le P. diversidens, de taille un peu inférieure et dont le labre est contracté fortement à sa partie moyenne projetant à l'intérieur une forte dent. {Nous n’avons rien d'identique à ces trois espèces, qui n’en forment qu'une en réalité, et nous nous demandons s’il s’agit d'échantillons jeunes, détériorés ou mal venus dans les dessins. Le Vertigo Dupuyi Micuaur d'Hauterive, a la plus grande analogie avec cette espèce, il en est de même du V. miliolum San»s. in Low- icxt (Terr. d’eau douce de la Galicie, p. 22, pl. 1, fig. 21). VERTIGO (LeucocuiLus) RHYNCHOSTOMA BOURGUIGNAT 4843. Pupa pygmæa Drap. Dupuy, Mollusques du Gers, p. 98. 4851. Vertigo pygmæa fossilis Nouzer in Larrer, Moll. de Sansan, p. 44. 1881. Vertigo rhynchostoma BourGurGnar, Malacolog. de Sansan, p. 97, pl. v, fig. 164-167. 1881. — onitiodon BourGuiGnar, id., p. 95, pl. v, fig. 168-171. 1881. — micronixia BourGuiGnar, id., p. 100, pl. v, fig. 172-175. Ce n’est pas sans hésitations que nous inscrivons cette espèce, elle est de forme pupoïde, subglobuleuse, bien plus courte que le P. Lar- teli, l'ouverture est oblique et très étroite, occupée par des dents alternes ou opposées au nombre de cinq. Peut-être elle passe au P. diversidens par les P. codiolena Bourc. et P. Milne-Edwardsi BourG. que nous hésitons à classer. Elle est représentée dans la col- lection Noulet par d'assez nombreux échantillons peu homogènes sous le nom de P. vasconensis Nourer mss. Nous n’en avons pas d’échan- tillons certains, rien dans la collection Bourguignat, M. Jooss est porté à considérer qu'il s’agit d’une simple variété obtuse du P. diversidens. Ce serait le représentant du Vertigo myrmido Micuau» (1855), faune d'Hauterive (pl. v, fig. 14-15), et du V. pygmæa Drar., espèce vivante d'Europe. EUMÉLANIA AQUITANICA NOULET 1843. Melania sp. Dupuy, Moll. du Gers, p. 104 (Castera-les-Bains). 1846. — aquitanica Nourer. Mém. coq. fossiles, Acad. Toulouse, t. 1x, p- 220, pl. 1, fig. 1-2 (inversées). 1867. — Escheri var. Nourer, Mém. coq. foss. Sud-Ouest, II, p. 239, 1874. — Escheri (M.) Saxo8Eercer, Land. u. Sussv. p. 572, (pars). 45. 364 G.-F. DOLLFUS 1874. Melania Escheri Bronx. Tournouer, Falun de Sos et Gabarret, p.19. 1881. — aquilanica Nour. BourGuIGNaT, Malac. de Sansan, p. 150, . pl. vu, fig. 300-301. à 1886. — Escheri var. aquitanica Dour. et Drz, Etude prélim. Touraine, p.139. 1893. — aquitanica Nourer. MarrrarD,Moll. tert. terrestre dela Suisse, pure; plus tee 1909. — Escheri var. Dorrrus Etage aquitanien, p.97, pl. ur, fig. 1-2, DEV no CENNe Nous avons peu à ajouter à la monographie que nous avons donnée en 1909 de cette espèce. Nous avons montré qu'elle ne pouvait rester dans le genre Melania Lamarcx dont le type était très différent et M. Cossmann a créé pour elle le genre Eumelania. Un grand nombre d'échantillons reçus de divers côtés à Le suite de notre ous nous conduisent aussi à considérer la forme de Sansan; qui est le type de Noulet, comme une espèce bonne à garder sous le nom de M. aquitanica et qu'il est possible de distinguer de M. Eschert par sa forme plus robuste, ses côtes plus accusés. M. Jooss a obtenu par contre-moulage des échantillons de Sansan des restitutions presque parfaites de l'espèce ; Bourguignat n’a pas pris ce soin, car on voit que ses figures sont purement des copies de celles de Noulet dont les épines sont beaucoup trop saillantes et les tours trop anguleux; rien dans sa collection. Nous n’avons pu avoir aucun détail sur le Melania sansantensis Nourer, 1854, dont l’auteur n’a plus reparlé et que nous. n'avons pas retrouvé dans sa collection. On ne trouve pas le Melania aquilanica dans la même couche que les Æelix et les petites espèces, mais avec les Unio, les Néritines, les Melanopsis, dans des assises subordonnées d’un grand nombre de localités. La position stratigraphique de M. aquitanica est aujourd'hui bien fixée, elle a vécu dans des cours d’eau du Burdigalien, en Auvergne, dans l’Orléanais comme en Armagnac et elle se trouve roulée sur les plages marines adjacentes de l'Helvétien tant en Touraine que dans le Bordelais ; la position est la même en Suisse et dans le Bassin du Danube où elle a survécu dans le Miocène supérieur, dans les dépôts fluviatiles supérieurs à la Molasse marine. MEzANorsis KLEINI KuüurR 4852. Melanopsis prærosa L. Kzein, Conchy. der Susswasser format. Wurttemberg, p. 161, pl. ur, fig. 12. 1850. — Kleini Kurr, Land. u. Suswasser Conchy. Wurttemberg, XII, p. 42. 1867. — — K. Nourer, Mém. coq. foss., II, p. 241 (Seissan). 1874. — — K. SanpBerGEr, Land. u. Suss. Conchyl., p. 574, plc ae Mb pl xx ie n215 1880. — — K. Fonrannes, Le Bassin de Crest, p. 119, pl: «, fig. 7-9. 1881. — — K. Bouraurnar, Malacol. SEE, p. 152, pl. vu, fig. 294-296. 1893. — — K. Logan Moll. Terrestres de la Suisse, Il IP: 182 PIX fig. 74° MOLASSE DE L'ARMAGNAC 36% Nous avons des moules et empreintes dans le calcaire de Seissan et il n'y a pas beaucoup mieux dans la collection Noulet; rien dans la collection Bourguignat. Le Melanopsis Kleinr est bien différent de M. prærosa Linné, espèce vivante d'Algérie, d'Espagne, etc. C’est une coquille de taille médiocre, assez longue, régulière, dépourvue de costules et de bourrelet sutural, la columelle est épaissie par une callosité descendant de la suture, le canal est étroit et un peu sinueux, le labre mince, fragile, un peu ascendant sur le dernier tour. Long. 15 mm., larg. 7 mm. En Suisse dans l'Helvétien et l'OEningien. Le Melanopsis Rhodanica Tournouer, in Locarn, a : ouverture mince, longue et la forme générale plus online, Le Melanopsis conte GrArELouP est une ee bien plus courte, trapue, à ouverture large. Le Melanopsis buccinoïdea Bounxer, non Ferussac, du Burdigalien d'Auvergne est de taille plus grande, mais la forme est sensiblément la même. Il faut y comprendre comme forme descendante le Melan. prærosa Micuaup (non L.; in Fossiles d'Hauterive part. II, p. 26), et y joindre le Melanopsis que j'ai indiqué sous le nom de Af. callosa Braux, dans les Marnes de Suèvre! et qu’on trouve remanié dans les faluns de la Touraine où nous l'avons recensé en 1886? sous ie nom de Melanopsis glandicula 3. C'est évidemment une forme ancestrale de M. prærosa du Sud de l'Espagne et du Nord de PAfrique. Parmi les espèces assez nombreuses rencontrées aux environs de Dax, dans le Falunien, par Grateloup, c’estun Melanopsis buccinoïdea (non Fer.) qui s'en approche le plus (1838, pl. 1v, fig. 52-53 ; 1847, pl. m1, fig. 54-55), ce n'est d'ailleurs pas l'espèce de Hénneael et d'Orbigny en a fait son A. subbuccinoïdea »’Ors., 1852. Une grande confusion règne encore sur la longue nomenclature de cette dernière espèce, l'espèce du Suessonien est supposée identique avec l'espèce vivante, décrite primitivement d'Egypte par Olivier, et avec d’autres de l'Oligocène. | Parmi les espèces des Melanopsis vivantes de l'Afrique du Nord dont M. Pallary a fait récemment la revision, c'est au groupe du #f. lævigata Lamx. que se rapporte l'espèce de Sansan, pas bien loin de la var. pseudo-ferussaci Par., 1912. La figure de Bourguignat est mauvaise, le nombre des tours de spire est trop grand, et ils sont trop bas, les costules sont arbitraires, etc. | 1. Compte Rendu des Collab., Serv. Carte géol. de la Fr.,"n° 119 (1908). 2. Feuille J. Nat. 1°" octobre 1886, p. 139. 3. Voir Melanopsis glandicula SANDBERGER, Land. u. Sussw. C., p. 520, pl. xxvr, fig. 3, cf. M. lorcanensis d'Espagne ; j'ai reconnu sur les échantillons de Touraine des traces de colorations qui étaient des zébrures noires, 4. Bull. Soc. d'Hist. nat. Afrique du Nord, {V. — Voir aussi la monographie de D. Pantanelli et les notes de M. Sacco. 366 G.-F. DOLLEFUS CYCLOSTOMA (ERIGIA) LARTETI NOULET 4851. Cyclostoma Larteti Nourer in Larrer, Colline de Sansan, p. #4. 1854. — . —. Nourer, Mém. coq. foss. S.O. I, p. 113. 1862. — sepultus? Ramsur, Journ. Conchy. p. 179, pl. vin, fig. 7-8. 1867. — Larteti Nourer. Mém. coq. fossiles S.Ou. IT, p. 243. 1874. Tudora Larteti NouLer. SANDBERGER, Land. u. conchy. p. 618, pl. XXE fig. 35. 1881. Cyclostoma Larteti Nourer. BourGuiGnar, Malacologie de Sansan, p. 146, pl. vu, fig. 291-293. 1893. — — Nourer. DEGRANGE-TouziN. Etude de la faune ter- restre du Sud-Ouest, p. 84 (Saucats). 1893. Tudora Larteti Nour. Locar», Moll. Tert. Suisse, p. 219, pl: x, fig. 21, 1907. — cf. Larteti Nour. Roman, Néog. contin. Tage, p. 36, pl. 1 fig. 40. Coquille oblongue, conique, marquée de sillons spiraux profonds coupés de stries très fines, transversales, fente ombilicale à peine indiquée, six tours arrondis séparés par une suture profonde, dernier tour plus grand, ouverture suborbiculaire; péristome simple, ni dilaté ni épaissi. Hauteur 17, diam. 11 mm. Seissan, Ornezan, Cave. Moncor nel Fleurance. On trouve brinc palement des oies, la spire est plus longue que dans C. elegqans, cependant les tours sont bien arrondis sans être aussi bombés. Il se distingue du C. subpyrenaica Nourer par sa taille plus grande, son dernier tour moins développé et ses stries moins en. Michaud a indiqué le C. elegans à Hauterive, mais il n’est pas sûr qu'il y soit fossile, d'autre part il est LE que son C. Bau- dont ne soit none variété du C. Larteti. Le C. sepultum Ramsur du falun de la Touraine est une espèce à stries bien accusées qui pour- rait bien être identique à l'espèce de Sansan. Il est impossible d'inscrire cette espèce dans le groupe des T'udora, Gray, 1850, comme l’a fait Sandberger, elle ne peut s'éloigner du Cyclostoma elegans. On sait d’ailleurs que le type du genre Cyclostoma Lamarcx, 1799, est une Scalaire, et que, en 1810, Montfort à corrigé le nom en Cyclosto- mus pour le Cycl. elegçans, création déc à tous égards, mais qui a fait conserver le nom de Lamarck par de nombreux conchylio- logues pour le groupe qui nous occupe, et qui a permis l'introduction de sous-genre Æricia par Moquin-Tandon (1848). CYCLOSTOMA (ERICIA) SUBPYRENAICUS NOULET 1843. Cyclosioma elegans Dupuy (non L.) Moll. du Gers, p. 102. 1852. — — antiquum Nourer (non BronGnrartT) Mém. Moll. DLO!:;, p: 241. 1853. — subpyrenaïcum Nourer, BourGurenar, Malac. de Sansan, p. 147, pl. vin, fig. 289. 1881. — campaneum BourGuiGnar, id., p. 249, pl. vin, fig. 290 (var. elongata NouLer). MOLASSE DE L'ARMAGNAC 367 Coquille turriculée, ovale oblongue, un peu variable comme spire, mamelonnée au sommet, formée de 5 tours arrondis séparés par une suture profonde; les premiers tours paraissent lisses et les suivants sillonnés, l'ouverture est suborbiculaire, légèrement anguleuse vers la suture, le péristome est mince, continu, à peine dilaté. Hauteur 14 à à 17 mm., diamètre 12 à 15 mm. Il y a deux espèces dans le Cycl. elegans du Sud-Ouest de Noulet. Une espèce appartient au calcaire blanc de l’Agenais et qui est identique au C. (elegans) antiquum BronGnrarT, l’autre qui est. assez variable de forme et qui peut garder le nom de C. subpyrenaïcum. Trois échantillons médiocres ee la collection jonanense Taille 13 sur 10 mm. Nous avons de Touraine un échantillon de Pontlevoy qui forme le passage entre les figures 289 et 290 de Bourguignat et que nous avions inscrit sous le nom de C.turgidulus (Mayer in SanpG., 1874,non Rois). La correction de C. subantiquum A. »'OrBiGny (Prod., 1852) porte sur l’espèce de Brongniart et non pas sur celle du calcaire de l'Arma- gnac, Seissan, Ornezan, Toujet, Saucats? (cet. loc. exclud.) Quant à Paludina impura citée par Dupuy (Bithinia tenlaculata Murr.), on ne sait à quelle espèce l'identifier. Le Bithinia subpyreïnaca Nourer est une petite espèce de Lucbar- dez, ce n’est pas un Cyclostome, mais une Bithinella ou une vraie Bithinia. Enfin il y a dans Grateloup (Mém. coq. foss. des Terr. Tert. Bassin de l’Adour. Actes Soc. linn. Bordeaux, 1838, t. X,p. 23, pl. 1v, fig. 27) sous le nom de Cyclostoma cancellalta Grar.,une petite espèce, assez régulière, dont la spire est un peu plus basse que celle de Sansan, mais qui s’en rapproche néanmoins beaucoup (Atlas con- chyl., 1847, pl. m1, fig. 30). VALVATA LARTETI BOURGUIGNAT 1874. Valvata piscinalis Hogrnes (non Murrer) Benoist, Catalogue, testacés de la Brède, p. 114 (Pont-Pourquet). 1881, — Larteti BourGurGnar, Malacologie de Sansan, p. 153, pl. vu, fig. 297-299, J'inscris cette espèce pour qu'elle ne soit pas oubliée, mais je n’en sais rien de plus que ce qu’en a dit Bourguignat, nous ne l'avons pas trouvée dans sa collection; elle a été rene) etienne l'état de moule, dans le calcaire ne fluviatile à De Melanopsis et Unio de Seissan ; elle est très voisine de V. piscinalis, espèce vivante, elle a été signalée comme roulée avec des Mactra et des Helix à Pont- Pourquet, et c’est tout un groupe qui comprend V. subnaticina Low- Nicki, V. piscinaloïdes Micuaur, V. Hellenica Fontannes et bien d’autres formes très difficiles à distinguer les unes des autres ; M. H. Germain en relève une dizaine d'espèces comme vivant en France et dans les contrées voisines. Dans les faluns de la Touraine nous avons un Valvala piscinalis 368 G.-F. DOLLEUS Muzcer sp. var. Dujardini D.D.que nous n'avons malheureusement pas décrit, qui est cité par Dujardin, comme se trouvant dans la collec- tion Deshayes. LIMNEA LARTETI NOULET 4843. Limnea stagnalis Dupuy (non L.). Moll. du Gers, p. 1404. 1854 — sansaniensis Noucer. Mém. coquilles S.O., I, p. 105 (indet.). 4854 — Larteti Nourer, id., p. 106 (type). 1854. — dilatata Nourer, id., p. 107 (pars). 4867. — pachygaster Nourer (non THomaE). Mém. coq. foss., II, p. 233. 1874. Limnæus dilatatus NouLer (pars). SANDBERGER, Land. u. Sussw., p. 523, 543, 580, pl. xxvur, Fe. 24. 4881. Limnea pachygaster BourGuieNAr (non roma, Malac. de Sansan, P- 112 Mpl/ive he02 1886. Limæus dilatatus Never are). Dozrrus et DaurzeNBerG, Etude prélim. coq. faluns, p. 140. 4892. Limnea dilatata Nourer. MarrrarDp, Moll. terr- tente Suisse, p:140;, pl vis, fig. 8- 1. ASS RE — Nourer. Lomniexr, Terrains d’eau douce de la Gali- MCIEND- 02, pl DES ENT Le Limnea Larteli appartient au grand groupe typique du L. sta- gnalis vivant et il est fort variable comme lui. Ce groupe remonte au Stampien par la présence du L. pachyqaster qui a été longtemps con- fondu avec la forme aquitanienne et burdigalienne et passe du Mio- cène dans le Pliocène avec de faibles dela 1. Les références que nous avons données plus haut se rapportent à la forme que nous con- sidérons comme typique en raison de son dernier tour bien dilaté, sa forme générale ovoïde, sa spire courte oblique et son ph columellaire développé ; les variétés s'établissent comme suit : Type Larteti Noucer, forme irrégulière, à dernier tour moyennement développé. 4881. Limnea Larteti BourGurGnar, pl. vi, fig. 197. 1881. Limnea combsella BourGuIGNAT, fs. 198- 199. Exemplaires jeunes de forme régulière. Var. lerpna É pl. vi, fig. 191, dernier tour très allongé, subcylindroïde, pas de pli columellaire.C’est peut-être le L. elliptica Kurk, in KLein, 1846, du calcaire de Steinheim. Var. dilatata NouLer, spire conique, régulière, pointue, pli columel- laire, bien marqué. ÿ 4881. Limnea dilatala BourGuiGnar, non Noulet, p. 112, pl. vr, fig. 193. 4881. Limnea Barreri ? BourGurGnar, fig. 196, exemplaire jeune. Var. sphærogyra BourGuIGNaT. Dernier tour exceptionnellement ample, forme subglobuleuse, pli columellaïire fort, p. 113, pl. vr, fig. 194. Dans la collection Bourguignat il y a quatre échantillons seulement passables du type; un assez bon dela variété dilalata, un autre médiocre 1. Carlo R. Jooss, Ueber (Limnea s. str.) turrila Kveix., Centralblatl, 1913, n°2, p. 58-64, fig. PER MOLASSE DE L'ARMAGNAC 369 qui a donné naissance à la variété {erpna bien mieux représenté dans la collection Noulet,deux spécimens défectueux de la variété sphæroqyra, un échantillon très gratté qui pourrait être la variété conica plus une série de huit échantillons de passage, mal définis, dont j'ai séparé un petit échantillon qui pourrait avoir servi de type au L. Barreri ; mais on se demande avec des matériaux si médiocres comment Bourguignat a pu donner des diagnoses aussi détaillées et faire exécuter des silhouettes aussi nettes!. J'ai beaucoup hésité sur le nom qu'il fallait conserver pour cette espèce, car Noulet en donne plusieurs. Je n’ai pu employer le nom de L. sansaniensis, car il est si mal défini qu'on ne sait à quelle forme il se rapporte, peut-être à des échantillons très allongés dont l’auteur a fait postérieurement le L. armantacensis. J'ai dû abandonner le nom bien connu de ZL. dilatala, qui vient d’ailleurs dans l’ordre descriptif de Noulet après celui de Larteti, parce que ce nom n’a été en réalité bien établi que par la première figure qui en a été donnée, figure donnée par Deshayes et représentant un spécimen du calcaire de l'Orléanais d'âge plus ancien, spécimen plus conique et qui est distinguable. Il a d'ailleurs été indiqué sous le nom de Z. dilatala tant de choses diverses, qu'il vaut mieux employer un nom moins usé pour une délimi- tation plus précise. Dans la collection Dupuy on trouve un échantillon qui appartient à la variété {erpna BourG. Quelques figures de Rollier (Mat. Carte géol.. Suisse) sous le nom de -L. subovala Zxerex ? du Bogenthall (canton de Soleure) rentrent peut- -être dans le Z. Larteli (pl. 1, fig. 5, 7, 19). Roman indique une espèce voisine dans le Néogène ik Ponneell Maillard a créé en 1892 une variété regularis qui ne nous paraît os du type que par sa ile plus faible. Le rapprochement avec Lim. striatella GrareLoup n’est pas certain, la taille est bien trop faible, mais il s’agit d’un échantillon jeune ayant conservé ses stries, ce qui existe dans d’autres espèces de Limnées. La descendance se modifie dans le Pliocène pour atteindre sa période de gigantisme dans nos ruisseaux et lacs de l’Europe actuelle, avec de nombreuses variations qui ont reçu des noms spéciaux de Bourgui- gnat, Locard et leurs émules et qui ont été figurées et classées par S. Clessin en 1884. LIMNEA ARMANIACENSIS NoOULET 1857. Limnea armaniacensis Nourær, Coq. fossiles nouvelles, p. 22 18607. — _ Nourer, Mém. coq, fossiles, IT, p. 237. 1874. — — Nourer, SANDBERGER, Land u. Susswasser, p. o81, pl. xxvur, fig. 25. 1881. — — Nourer, BourGuiGNar, Malac, de Sansan, p. 116, pl. vr, fig. 195. 1, Il convient d'écrire Barrerei du nom de Madame Ed, Lartet. 17 octobre 1916. Bull. Soc. géol. de Fr., (4), XV.— 24 CE 370 G.-F. DOLLEUS 1886. Limnea armaniacensis Noucer. Lomnicxr, Terr. d’eau douce de Ja Gali- cie, p. 35, pl, 1x, fig. 42. ; 1891. — — None Mannp, Moll. terr. de la Suisse, p. 415, pl. vu, fig. 20 (OEningien). Coquille ovoïde-allongée, imperforée ; spire conique aiguë ; Six tours peu convexes, le Fort plus grand constituant à lui ul la moi- tié de la hauteur totale, ouverture Dale. peu ouverte, à marge à peine évasée. Haut. 17 mm., diam. 9 mm. Cette espèce appartient au groupe de la L. palustris vivante et à tout un groupe qui remonte loin dans le temps. Le type, qui est en nombre, provient de Jegun, les échantillons de Sansan qu'on a assi- milés sont rares, il y en a quatre dans la collection Bourguignat qu’on peut lui situer et ils ne sont pas bien typiques ; les ares de Sand- berger sont celles qui nous paraissent les meilleures. Il convient d’en rapprocher le L. Brongniarti? L. Rorrrer (Mat. Carte géol. Suisse, pl. 1, fig. 25-28) du Bogenthal, canton de Soleure, et le præpalustris HEAR du Pontique du Dénaeall | (p. 84, fig. 9). Dans la faune vivante, l’analogie est plutôt avec le nes COrvt- formis Bourc., plus grand et blus! élancé que le vrai L. palustris. Si après comparaison en nature, cette espèce était reconnue iden- tique aux échantillons qu'on Fésonve dans le falun marin de Man- dillot près de Dax, il faudrait changer son nom, car le Limnea palus- tris GrareLour (non GMELN, non Draparnaup nec BroxGxiarT) a été dénommé L. pseudopalustris par Alc. d'Orbigny en 1852 bien anté- rieurement aux travaux de Noulet ; en voici les références: 1838. Limnea palustris Grarezour, Mém. coq. fossiles terr. et fluviatiles des terr. tert. de l’Adour, p. 38, pl. 1v, fig. 36, non DRAPARNAUD. 1847. — — - GrareLour, Atlas conchyliol., pl. 111, fig. #1. 1852. Limnea pseudopalustris À. »'OrBiGny, Prodrome de Paléont., IT, p. 20 (n° 26-329). Il est possible enfin que l'espèce de Jegun et des environs soit dis- tincte de celle de Sansan et de celle de Dax auquel cas un nom nouveau serait nécessaire. Il existe dans la littérature paléontologique d’assez nombreuses Limnées du même groupe dès l'Oligocène supérieur comme L. subpa- lustris Tnoux (Kasselien) et, dans le Miocène inférieur, 1l y a une Limnea aquilanica Decrance-Touzin qui ne nous paraît qu'une variété du L. pseudopalustris ; elle ne se rencontre pas à Noaïilhan dans le calcaire blanc de l'Agenais, mais elle s'y trouve dans le cal- caire gris de l’Agenais le mieux caractérisé (Aquitanien). LimNeA Dupuy: NouLer 1843. Limnea minula Dupuy (var.), Moll. du Gers, p. 101. 4854. — Dupuyiana Nouzer, Mém. coq. fossiles, I, p. 108. 1867. — — Nouzer, Il, p. 237. TEST MOLASSE DE L'ARMAGNAC 371 1874. Limnea Dupuyana Nourer. SANDBERGER, Land und Sussw., p. 543, pl. xxvur, fig. 27-27b. 1881. — -- Nourer. BouraurGnar, Mal. de Sansan, p. 118, pl. vi, fig. 202-204. 1881. — eumicron BourçGuicnar, id., p. 119, pl. vr, fig. 205-207 (échantillons jeunes). 1893.. — Dupuyiana Nour. DEGRANGE-Touzi, Étude faune terrestre du S:0:,.p. 42. Coquille ovale allongée, très finement striée, perforée, spire allon- gée, aiguë, comme tordue, à sommet obtus, quatre tours peu con- vexes, le dernier égalant la moitié de la hauteur totale : ouverture ovale oblongue, péristome un peu ouvert avec un léger bourrelet inté- rieur ; columelle torse, réfléchie en dehors. Hauteur 6 mm., largeur 3 mm, Sansan, Luchardez ? FiG. 6. — Limnea Dupuyi. — Grossissement X 10. Pas d'échantillons dans la collection Bourguignat, mais un grand nombre dans la nôtre, l'ouverture est spécialement caractéristique, le labre en une courbe elliptique régulière ; le L. eumicron est basé sur des échantillons jeunes ou incomplets dans lesquels la spire est plus importante, ainsi que le pli columellaire. Je ferai quelques réserves sur la présence de cette espèce qui est indiquée par, M. Degrange- Touzin dans les calcares blanc et gris de l’Agenais, d’âge bien plus ancien. Il convient d’ajouter à la synonymie comme très probable le Lim. fragilis Grar., 1838 (pl. 1v, fig. 37-38, 1847, pl. 11, fig. 37-36) (non MowraGu, 1804 — Z. subfragilis »'Ors.), le pli columellaire est bien indiqué et le bord inférieur bien développé. Nous n'avons pas trouvé jusqu'ici d'échantillons à Sansan repré- sentant le groupe des Limnées à dernier tour très développé et spire très courte : sous-genre Radix Denys pe Mownrrorr, 1810 — Gulnaria Leacx, 1818, dont Grateloup a indiqué trois espèces à Dax : L. inflata Desu., L. ovala Drap. L. auricularia Lamk., ‘espèces qu'Alc. d'Orbigny a débaptisées, sans les voir, sous les 372 G.-F. DOLLFUS noms de Z. subinflata, L. pseudovata, L. subauricularis. C'est peut-être une seule espèce ! LIMNEA LAURILLARDI NOULET. 1854, Limnea Laurillardiana Nourer, Mém. coq. fossiles, I, p. 109. 1867. — — Nouzer, id., Il. p. 208. ASTE — (lurrita SANDBERGER (non KLEIN), Land. u. Susw., p. 581, pl. xxvuni, fig. 26, Sausan. 1881. — — BourGuiGnar (non KLEIN), Malacol. Sansan, p. 117, pl. vi, fig. 200-201. 1886. — — Lomnicxi (non KzeIn), Terr. d’eau douce de Galicie, p. 35, pl. 11, fig. 43. Coquille ovale, allongée, ventrue, striée, subperforée ; spire courte, aiguë ; cinq tours peu convexes, le dernier égalant les deux tiers de la lonamenct totale, ouverture Gvale, péristome presque continu ; colu- melle Lors réfléchie en dehors sur la fente ombilicale. Hantous 10, largeur 5 mm. Sansan (Luchardez ?) Sandberger a parlé d'un L. Goussardiana Nourer comme voisin du L. turrita lime. mais il n'y a pas d'espèce de ce nom dans les œuvres PE de Noulet ni dans sa collection, c'est probablement L. Laurillardiana qu'il a voulu écrire. Mais nous n’admettons pas le rapprochement avec l'espèce de Klein dont la figure typique représente une espèce | bien plus petite, à tours plus ronds, à suture bien plus accusée et plus oblique, la figure de Sandberger est d’ailleurs bien différente de celle de Klein, colle de Donan mue est bien médiocre, le dernier tour est trop grand, l’ouverture trop large et pas assez lomane, nous igno- rons sur quels échantillons elle a te établie. Cette one est peu éloignée de certaines variétés de petite taille du L. pate is si répandu aient hui dans la faune européenne. PLANORBIS SANSANIENSIS NoOULET PI. VI; fig. 19-99. 1832. Planorbis rotundatus Desuayes (non Porrer) in LveLr, Principles of Geol. IIT. 1837. — corneus DusarDiN (non LinNé). Mém. Touraine, p. #7. 1843. — — Dupuy (non L.), Moll. du Gers, p. 99, Sansan. 1854. — sansaniensis Nourer, Mém. coq. foss., I, p. 101, pl. var, fig. 3-4. 1862. — incrassalus Ramsur. Journ. Conchy.,t. X, p. 77. 1867. — cornu NouLer (non BronGniarr), Mém. coq. foss., Il, p. 227 (pars). 1874. — — SANDBERGER (non BronGx.), Land. u. Susw., p. 577 (pars). 1874. — sansaniensis NouLET. SANDBERGER, id., p. 041. 1881. — — Nourer. BourGuiGNat, Malac. Sansan, p. 128, pl. vin, fig. 216-218. M a 2 MOLASSE DE L'ARMAGNAC 373 1881. Planorbis goniobasis BourGuiGNaT (non Saxps.), p. 127, pl. vi, fig, 208-210. 1881. = solidus BourGuiGNar (non Taomx) p. 127, pl. vrrr, 211-213, 1881. — anabænus BourGuiGxar, id., p. 129, pl. vu, fig. . 219- 221. 1881. — epagogus BOURGUIGNAT, id., p. 130, pl. vir, fig. 222-224, 1881. — : telœus BourGuiGnar, id., p. 127, pl. vrr, fig. 214-215, 1886. — sansaniensis Nourer. Lounicxr, Terrains d’eau douce de Galicie, p. 38, pl. 1, fig. 48. 1893. — solidus Locarp (non Tuoux). Moll. tert. Suisse, p. 139. 1907. — sansaniensis Nouc. Roman, Néogène continental vallée du Tage, p. 32. Voici une espèce qu'il a été très difficile de dégager de ses congé- nères et qui a été fort maltraitée par Bourguignat. Ce n’est pas le ?. goniobasis SaxpserGer de l'Éocène supérieur dont les tours tombent à pic du côté de l'ombilic ; ce n’est pas le P. solidus de Thomæ qui se confond avec le P. cornu BronGnrarr de l'Oligocène supérieur qui est bien plus épais, nettement ombiliqué sur ses deux faces ; ce n’est pas le P. Mantelli Duxxer de taille plus grande, du Miocène inférieur (Aquitanien) qui est plan d’un côté et bien arrondi sur l’autre face. Le P, sansantensis est de bonne taille, allant à 30 mm. de diamètre et 10 mm. d'épaisseur, les tours sont bien arrondis, subplans sur la face supérieure. On observe cependant une suture profonde et la partie centrale est bien nettement déprimée, la face ombilicale est assez profonde et les tours sont rétrécis, l'ouverture est grande, à bords subparallèles, à contour extérieur et tour intérieur bien arrondis. Les noms donnés par Bourguignat sont fondés sur des particularités qui ne sont pas même des variétés mais des modifications indivi- duelles. Son P. goniobasis est typique du vrai P. sansantensis. P. solidus est basé sur un spécimen à test très mince (!) dont l'ouverture est presque ronde ; P. sansantensis est représenté par un individu jeune qui paraît plus épais que les spécimens adultes, dans cet état il ressemble beaucoup au P?. cornu et il n’est pas étonnant que Noulet et Sandberger s’y soient trompés. C'est seulement sur des individus adultes, que le caractère différentiel s’accuse. PI, anabænus est créé pour une déformation accidentelle dû bord inférieur du labre, ce qui rend l'ouverture oblique, elliptique. P. epa- goqus représente un spécimen épais d'apparence caréné, enfin P. telæus à une ouverture dilatée transversalement avec dernier quart de tour élargi. Tout cela ne vaut absolument rien. Nous avons étudié ces échantillons avec l'assistance de M. L. Germain, du Laboratoire de Malacologie du Muséum, dont la compétence pour les Planorbes est bien connue et il n’a pas hésité un instant à opérer avec nous ces réunions ; tous ces noms s'appliquent à des exemplaires rares ou uniques, tandis qu'il y a en vrac des centaines d'échantillons indéter- minés. Le P. sansaniensis a pris un très grand développement dans la vallée du Rhône et nous avons été incapables de séparer de très bons 374 . (G.-F. DOLLFUS spécimens de l'Ecole des Mines, que nous figurons, d’autres spécimens “S: non moins bien conservés du P.Thiollierei Micaaun, 1855, d'Hauterive, : qui est identique à P. a/fjinis du même auteur et indistinguable de P. heriacensis Fonrannes de l'horizon de Tersannes. ‘Il y aurait encore dans le Pliocène de cette région : P. Tournouéërt Locarn, P. Phiippu Loc. (Recherches Paléontol. Dép. de l'Ain), 1883, enfin P. præcorneus Fiscn et Tour. de Cabrières ; ce serait tout un travail spécial à entre- prendre pour réunir positivement ou différencier ces formes. Dans notre recensement de 1886 des coquilles des faluns de la Tou- raine nous l'avons fait figurer sous les noms de P. T'hiollierer, d’après Sandberger, et de P. incrassatus Ramsur, 1862, mais ces noms doivent disparaître devant celui plus ancien et unique de Noulet. Enfin il y a peu de doute que ce ne soit le PI. cornu GRATELOUP (non BRroNGxT. ; Mém. sur les coq. fossiles des terr. tert. du Bassin de ous 34, pl. unique (1v), fig. 30, 1838. Atlas conchyl. Adour, pl. 11, fig. 33), devenu en 1852 pour Alc. d'Orbigny le Planorbis dre (Prod. Pal., I, p. 27; 26-334). PLANORBIS (SEGMENTINA) Lunovicr Nourer 1854. Planorbis Ludovici Nourer, Mém. coq. fossiles, I, p. 404. 1867. — declivis Braun, Nourer, Mém. coq., Il, p. 232. 187%. — declivis var. Ludovici. SANDBERGER, Land. u, Susw., Be 542, 518 (491). 1881. Segmentina declivis BourGuiGNaT (non Braun), Malacol. de Sansan, . 121, p. voi, fig. 273-256. 1881. — Milne- Edwar dsi BoUREUIEN Ar, ide pe 22 pl vue fe. 277, 280. Coquille aplatie, légèrement convexe en dessus, et un peu ombiliquée, presque plane en dessous, très finement striée, six tours s’accroissant régulièrement, séparés par une carène inférieure arrondie, le dernier tour convexe en dessus, presque plan en dessous ; ouverture ovale, anguleuse aux deux extrémités ; péristome simple, droit et aigu. Hau- teur 1,5 mm., diam. 7 mm. Cette espèce a été aisément confondue avec le P. declivis de l'Oli- gocène moyen et supérieur, et Noulet est revenu sur sa première détermination, tandis que Sandberger en faisait une variété ; aucune de ses figures ne peut nous servir: planche xxv, figure 9, il a représenté un type de Wiesbaden qui montre une espèce bien plus épaisse qui est à peine un Segmentina et planche xxvIr, figure 20, comme provenant de Sansan, le P. Dupuyi qui est un Gurorbs sans analogie avec le WA ons ou le P. Ludovwuct. Le P. Milne-Ediwardsi ne diffère du P. Ludovici que parce qu'il est un peu plus cambré, c'est-à-dire un peu plus convexe en dessus, for- mant en quelque sorte passage au P. Larteti dont il se distingue cependant par ses tours de spire bien apparents et son ombilie ouvert, bien que son épaisseur soit plus faible. Espèce rare, collection Noulet, collection du Muséum de Paris ; les échantillons de Bourgui- gnat ne nous sont pas parvenus. A. 2 MOLASSE DE L'ARMAGNAC 319 C'est tout probablement le P. declivis Lomnickr (non Braux) et une partie du P.declivis Locarp dans le travail de Maillard qu'il a terminé, sur les Mollusques tertiaires terrestres de la Suisse. Enfin c'est aussi le PI. Reussi Hogrxes (Moll. Wiener Beck, pl. 49, fig. 26). PLANORBIS (SEGMENTINA) LaRTeTI NOULET 1843. Planorbis nitidus Dupuy (non Murrer), Mollusques du Gers, p. 101, 1854. — Larteti Noucer, Mém. coq. fossiles, [, p. 104 (Sansan). 1868. — — Nouzer, Il, p. 232. 1874. — — Nour. SanpBerGer, Land. u. Suswasser, p. 542, 574. pl. xxvun, fig. 23-232. 1881. Segmentina Larteli Nour. Eire, Malac. Sansan, p. 123, pl. VIII, fig. 281-28#. 1881. — — PBarreri BourGurGNar, id., p. 125, pl. vin, fig. 285-288. 1886. Planorbis Larteti Noucer. Lomnicxr, Terrain d'Eau douce de la Galicie, p. #3, pl. ri, fig. 53. 1893. Segmentina Larteti Nour. LocarDp, Moll. terr. et fluv. tert. Suisse, p. 443, pl. vin, fig. 2 1893. — — Nour. Cressix, Die Conchylien der Obermioc. Von Undorf bei Regensburg, p. 11. Coquille convexe et un peu ombiliquée au-dessus, presque concave au-dessous et étroitement ombiliquée, très finement striée ; six tours se recouvrant largement entre eux, séparés par une carène inférieure, le dernier tour beaucoup plus grand, convexe en dessus, presque plan en dessous ; ouverture cordée avec deux angles aigus opposés ; péris- tome simple, droit, aigu. Hauteur 2? mm., diamètre 7 mm. Cette petite espèce, voisine du P. nitidus vivant, est rare ; nous en connaissons cependant à Toulouse et au Muséum de Paris. Il y a même dans la collection Noulet des moules de cette espèce parfaitement reconnaissables. Le P. Barrert ne diffère que parce qu’il est un peu plus convexe. Le P. Ludovici est bien différent, son ombilie est ouvert et montre toute la série des tours de spire antérieurs. Tout au voisinage, il faut rappeler le Pl. nitidus Micuaup, non Murzer, d'Hauterive, devenu P. filocinetus Sanps8., rapprochement qui avait déjà frappé Locard (Descript. faune Molasse du Lyonnais et du Dauphiné, p. 240.) PLANORBIS (BRACHYOMPHALUS) MICROSTATUS BOURGUIGNAT 1843. Planorbis contortus Dupuy (non Murrer), Mollusques du Gers, p. 99. 1881. _ microstatus BourGuiGNar, Malacol. coll. Sansan, p. 1#1, pl. vit, fig. 268-272 1881. — sphæriolænus BourGuiGNaT, id., p. 142, pl. vu, fig. 249-253. Toute petite espèce qui n’a pas plus d’un millimètre d'épaisseur sur 316 G.-F. DOLLFUS 2 mm. de diamètre. Relativement épaisse, polygyrée, tours ronds embrassants, subsymétriques, ouverture arrondie un peu entamée par le dernier tone qui fait saillie. Le rapprochement avec le P. contortus : n'est qu'une assez lointaine approximation et on pourrait croire que c'est quelque spécimen jeune de P. Rouxt si les tours n'étaient pas plus serrés et moins découverts. Il suffit de comparer les figures et les descriptions des deux espèces de Bourguignat pour juger que leur réunion s'impose. Noulet n’en a pas parlé et nous n'avons rien vu dans sa collection qui s’y rapporte. L'analogue vivant, le P.contortus Murer, est commun dans toute l'Europe et l'Asie du Nord ; ses tours sont plus nombreux et plus serrés. PLANORBIS (GYRORBIS) Durvyi NouLET 1843. Planorbis leucostoma Dupuy (non Murzer), Moll. du Gers, p. 100 (Sansan). 1844. — Dupuyanus Nourer, Mém. coq. foss. du S. O., I, p. 101. 1867. — — Nouzer, id., Il, p. 230. 1874. — — Nous SAnbnnee Land. u. susw., p..542, pl. xxvini, fig, 22-222. 1881. — — NouLET. neue Mal. de Sansan, p. 131, pl. vir, fig. 225-228. Coquille comprimée, concave en dessus, à peine concave en dessous, très finement striée, six tours s’accroissant progressivement, arrondis, sans trace de carène, le dernier proportionnel aux autres ; ouverture ovale ; péristome Snple et aigu (Noulet). Haba 2 mm., diamètre 7 mm. Sansan, rare. Cette espèce à tours serrés et nombreux est très plate et bien symétrique. Nombreux échantillons dans la collection Noulet y compris quelques moules qui sont bien reconnaissables : coll. Dollfus, coll. Jooss, École des Mines, etc. Noulet et Bourguignat l'ont rappro- ché du PI. leucostoma vivant qui doit prendre le nom de PI. rotun- dalus Poirer, mais l'espèce vivante européenne est encore plus poly- gyrée et un peu plus épaisse. Dans les dépôts plus récents toute l'analogie est avec le Planorbis Mariæ Micuau», d'Hauterive, retrouvé dans le Pontique du Portugal par M. Roman PLANORBIS (GYRORBIS) Rouxr NOULET 185%. Planorbis Roussianus Nourer, Mém. coq. fossiles, I, p. 103. 1867. — — Nouzer, Il, p. 231. 1881. — — NouLer. BourGuiGNar, Malac. coll. de Sansan, p. 132, pl. vu, fig. 229-232. Coquille petite, à peu près plane en dessus, concave en dessous, très légèrement striée, six tours qui s’accroissent proportionnellement, arrondis, le dernier est proportionnel aux autres ; ouverture ovale, MOLASSÉ DE L'ARMAGNAC 371 peu tunulée par l’avant-dernier tour; péristome simple, droit, aigu (Noulet). Hauteur 1 mm., diamètre 5 mm. (Sansan). Petite espèce res abondante, qui se distingue de P. Dupuyi surtout , (o) par sa taille qui est bien moindre, subsymétrique, bords bien régulie- rement arrondis, sublisse. L'accroissement progressif régulier distingue bien cette espèce du P. Goussardi dont le dernier tour est très sensi- blement plus grand que les précédents. C’est encore du groupe du P. PATES go F 5 leucostoma vivant qu'il se rapproche. FiG. 7. — Planorbis Rouri.— Grossissement * 10. L'analogie s'établit avec le P. Prevoshianus Micnaur (non Brox- GNIARD) d'Hauterive qui n’est autre chose que le P.complanatus Linxé, espèce vivante d’après une comparaison très étendue et soigneuse faite par Locard, et qui se confondrait avec le P. submarginatus Parapicne des marnes de Montpellier. PLANORBIS (G YRORBIS) GoussArDI NOULET 1854. Planorbis Goussardianus Nourer, Mém. coq. foss. S.O., I, p. 102 (Sansan). 1867. — — Nourer, id., Il, p.230: 1874. > — Nour. SANDBERGER, Land. u. Susw., p. 542. 1881. — — Nour. BourGurGnar, Malac. coll. Sansan, p. 138, pl. vus, fig. 254-257. 1881. — emyduum BouRGUIGNAT, id., p. 137, pl. var, fig. 245-248. Coquille petite, aplatie, concave en dessus, concave et ombiliquée en dessous, très finement striée ; cinq tours arrondis, croissant un peu rapidement, le dernier un peu plus grand relativement aux autres; ouverture arrondie, à peine échancrée par le dernier tour ; péristome simple, droit et aigu (Noulet). Hauteur 0,75 mm., diamètre 4 mm. Noulet indique en plus, de ARE des gisements dans le calcaire lacustre de Saucats et de Noaïlhan qu'il faudrait confirmer et ilrapproche cette espèce de P. spirorbis, Landis que Bourguignat indique comme voisin le P. albus, mais ces deux espèces sont bien voisines et quand le P. albus est dépourvu de ses villosités il faut y regarder de très près pour les distinguer. Le ?. emyduum ere ne diffère du type que par sa taille plus faible. L'espèce est abondante dans la collec- tion Noulet, dans celle de Tournouër, au Muséum, à l'École des 378 G.-F. DOLLFUS Mines, mais nous n’en avons pas rencontré; les spécimens de Bourgeui- 9 à 2 à gnat nous sont inconnus. pr M. Roman a rapproché cette espèce du Planorbis Matheroni F. et. T. des Marnes de Cabrières, dans son travail sur le Néogène de la vallée du Tage; nous estimons qu'il y a une plus grande analogie avec P. omalus ion. PLANORBIS (TROPODISGUS) OMALUS BOURGUIGNAT 1843. Planorbis vortex Dupuy (non Draparnaup), Mollusques du Gers, p. 100 (Sansan). 1881. Dianarbis omalus BourGuiGNaT, Moll. de Sansan, p. 134, pl. vri, fig. 231-240. 1881. = gyreligmus BourGuIGNAT, id., p. 135, pl. vu, fe. 233-236. 1881. — campaneus Bonrenrenun, fl P. 137 (non figuré). Coquille comprimée, anguleuse, surface supérieure bien convexe, surface inférieure légèrement concave ; test mince finement strié ; six tours anguleux convexes en dessus à croissance régulière rapide. Dernier Lure presque le double plus grand que l’avant- Rome Ouver- ture oblique, à peine échancrée, crible : péristome droit, aigu, bords réunis par une faible callosité. Épaisseur 2 mm., diamètre 9 mm. J'ai pris pour type le P. omalus, non seulement parce qu'il est le premier décrit, mais parce qu'il se rapproche le plus du ?. vortex ; le P. gyroligmus est fondé sur un exemplaire un peu plus petit et plus comprimé. Peut-être il faut y réunir encore P. leptogyrus Bouron. dont la carène serait centrale et non latérale; ilse rapprocherait, suivant Bourguignat, du P. compressus Micnaup vivant, qui n’est pour Dupuy qu'une variété de P. vortex, espèce d'Europe. Cette espèce me paraît peu éloignée du P. Reussi Hoerwes (pl. 49, fig. 26) du calcaire lacustre miocène de Eichkogel du bassin de Vienne, _décrit par Czjzek. Nous n’avons rien trouvé d’analogue. PLANORBIS (ARMIGER) CALLISTUS BOURGUIGNAT 1881. Planorbis callistus BourGurGnar, Malac. de Sansan, p. 145, PE VIII, fig. 258- 262. 1881. — lenapalus Bounennenn. id., p. 144, pl. vru, fig. 263-267. Cette toute petite espèce, qui n’a guère qu'un demi-millimètre d’épais- seur, sur un millimètre et demi de diamètre, est fort voisine de P. nau- tileus Tanxé ( T'urbho) espèce vivante d'Europe désignée souvent comme P. imbricatus Muirer et P. cristatus Drar. C'est une espèce offrant supérieurement une large concavité profonde et au-dessous une légère concavilé avec une dépression ombilicale centrale. Test élégamment orné de petites côtes saillantes, régulières, espacées. Quatre tours convexes à accroissement régulier et rapide, dernier tour convexe, MOLASSE DE L'ARMAGNAC 379 arrondi, le double plus développé en dessus que lavant-dernier, ouverture faiblement oblique, à peine échancrée, presque ronde, bords réunis par une callosité délicate. Dans le P. lenapalus les tours sont légèrement anguleux et les côtes moins prononcées. Le sous-genre Armiger a été créé par Hartmann, en 1840, pour le Planorbis imbricatus Murrer. Nous avons à signaler à Hauterive la présence de la même forme sous le nom de P. naulileus Micnaup (non L.), espèce devenue ?. geniculatus Sans, qui est désignée sous le nom de P. iëmbricalus par Paladilhe dans les marnes de Celleneuve près Montpellier. UNIO vASCONENSIS NOULET 1868. Unio vasconensis NouLer, Mém. coq. fossiles, IT, p. 251. Dans l'Unio vasconensis on ne trouve que de petits plis nombreux, qui des environs des sommets se dirigent vers les bords inférieurs et postérieurs ; les grands plis en éventail qui dans l’Unio flabellifer naissent de la base des sommets manquent complètement. Long. 45 à 55 mm., largeur 32 à 42 mm. Moules géodiques de Solau et Lahas (Gers). Nous ne savons rien de nouveau sur cette espèce, si c’est une variété de U. flabellalus ou une forme spéciale. De même nous n’inscrivons ici, Unio anodontoides Nourer, 1846, que pour. mémoire. C’est une grande coquille analogue à l'Unio sinuatus vivant et dont on n’a découvert jusqu'ici que des fragments. Un10 LACAZEI NOULET 1843. Unio pictorum Duruy, Mollusques du Gers, p. 102. var. Lacaziana (Saint-Georges). 1846. — Lacazi Nourer, Mém. sur quelques coquilles p. 16, pl. 1v, fig. 1-4, var. attenuata pl. v, fig. 1-2. 1846. — Laymonlianus Nourer, id., p. 17, pl. vr, fig. 1-2. 1846. — Larteti Nouzer, id., p. 18, pl. v, fig. 3. 1867. — Lacazei Nourer, Mém. coq. fossiles, II, p. 251. 1874. — Lacazei NouLer. SANDBERGER, Land und Suswasser, p. 570, 617. 1881. — Larleti Nourer, BourGurGnar, Malac. Sansan, p. 154, pl. vin, fig. 302. 1893. — Lacazei Nour. DEGRANGE-TouziN, Faune terrestre du Sud-Ouest, p. 74 (Allias, Birac, Cazats?) Coquille ovale allongée, dépourvue de plis, arrondie antérieurement. subanguleuse postérieurement, sommets peu proéminents, bord supé- rieur à peine arqué, l'inférieur droit ou légèrement sinueux ; dent cardinale conique tuberculeuse. La taille est très variable, elle va en longueur de 40 à 80 mm., et en hauteur de 20 à 40 mm.; il y a des différences importantes dans la rondeur des extrémités, dans les impressions palléales, ete. La variété Lartelr est plus courte et plus profonde, la variété laymontiensis a la charnière 380 é G.-F. DOLLFUS plus épaisse et les extrémité également arrondies ; il y en a de bons moulages à l’étain dans la collection Noulet ; appartient au groupe de l'Unio Batavus Lamx. des rivières d'Europe. Locard qui a terminé l'intéressant mémoire de Maillard sur les Mollusques terrestres et fluviatiles du Tertiaire de la Suisse, a créé une longue série d'Unio sans valeur, de la molasse de cette région, sui- vant les errements scientifiques de son maître Bourguignat, nous ne nous y arrêterons pas. A mentionner l’{/. Sayni Fonranwes, de Montvendre, dans 1e Miocène supérieur, qui pourrait bien être dentique et des anne malheu- reusement très défectueux dans les sables de Gergovie, niveau à Eumelania aquitanica dans la collection Deshayes, à l’École des Mines. UNIO (IRIDEA) FLABELLATUS GOLDFUSS 1836. Unio flabellaltus Gorpruss, Petrefacta Germaniae, II, p. 82, pl. cxxxrr, fig. 4. +. 1846. — flabelliferus on. Mém. sur quelques coquilles nouvelles, p'AR/ pleure 1846. — breviplicatus Nouzer, pl. 1, fig. 1. 1846. — subtrigonus Nouzer, pl. m1, fig. a 1846. — strictiplicatus Nouzer, pl. 1. fig. 2 1867. — flabellifer Nourer, Mém. coq. An IT, p. 247. 1874. — flabellatus Gorn. Sanomamenn, Land. u. Susswasser, P. 568, De xxx, fig. 1-2 1880. — — Gozp. OR Le bassin de Crest, p. 185, pl. nr, fig. 1-3. 1893. — —— Locar»p, Moll. Tertiaire de la Suisse, p. 237. pire fig. 29, pl. x1, fig. 16, pl. x, fig. 9. 1886. — Frerei Dorrrus et DaurzenserG, Étude préliminaire fossiles Touraine, Feuille des J. Nat., p. 6. 1900. — — G. Dorrrus, Livret-guide des excursions du Congrès géol en Touraine. (sub nomine Unio Thenaysi Le Mesre mss. in coll. Musée de Tours). Es On trouvait très rarement à Sansan, dans une couche calcaire indiquée déjà comme épuisée par Lartet, des Moules d'Unio, on en trouve, aujourd’hui des échantillons extrêmement nombreux à Seissan et dans un grand nombre d’autres localités de la région dans des banes sableux agglutinés avec des Melania et d’autres espèces fluviatiles. C'est en cassant de gros nodules qu'on rencontre des cavités qu'on peut aisément mouler. La collection Noulet est très étendue et cet auteur a pensé voir dans le groupe des U/nio plissés un très grand nombre d'espèces qu'il a considérées ensuite comme des variétés et des sous-variétés en raison de la découverte d'échantillons de passage et de modifications indéfinimént variées dans l'ornementation. Nous ne sommes pas oulillés pour dire s’il s’agit en effet d’une seule espèce et si cette espèce est la même qu'on connait depuis longtemps dans la Molasse de la Suisse, depuis l'Aquitanien jusqu'à l'OEningien, qui est MOLASSE DE L'ARMAGNAC 381 répandue dans les sables de l'Orléanais, les faluns de la Touraine et qui se développe dans les dépôts fluviatiles du Miocène supérieur et du Pliocène depuis le Portugal jusqu'en Russie, d’après M. Andrussow. Dans la nature actuelle les Un10 plissés sont une famille immense des _ fleuves de laChineet des Etats-Unis de l'Amérique du Nord. Fontannes s'est déjà occupé de cette question et nous ne pouvons la reprendre ici incidemment ; Bourguignat n’en parle pas. Je ne fais pas figurer en synonymie le Margaritana Welzleri Dunxer, 1851 (Paleontograph, p. 162, pl. xxx, fig. 25-26), parce que la figure me paraît douteuse et que Dunker l’a déjà comparé avec l'espèce de Goldfuss avant de l’établir. L'espèce du Portugal décrite par Fontannes est l’U. Ribetroi dans le Miocène (note sur la découverte d’un Unio plissé dans le Miocène du Portugal, Lyon 1883, 52 p. 1 pl.) elle a été retrouvée depuis (1907) par Roman dans un grand nombre de gisements du même pays. Mais U. flabellatus est indiqué dans la Molasse supérieure de la Souabe wurtembergeoise par Probst (1879) et dans la Souabe bava- roise par Ruhl (1896), elle s'y trouve à plusieurs horizons du Miocène d’après Gümbel (1861). FOSSILES DU CALCAIRE DE Masca. Dans sa description des fossiles du calcaire de l’Armagnac, Noulet a compris quelques fossiles découverts dans un calcaire rougeàtre situé aux bains de Masca, entre Jegun et Castera-Ver- duzan, mais rien n’est plus douteux que la position stratigra- phique de ce calcaire lacustre, il est soulevé en anticlinal sur le revers d’un pointement crayeux qui est entouré de marnes num- mulitiques, au voisinage de sources chaudes surgissant à la faveur d'une dislocation profonde ; aucune des formes fossiles n’a été reconnue Jusqu'ici comme caractéristique et retrouvée dans quelque autre niveau bien défini comme âge ; nous nous sommes décidés, d'après ces raisons, à laisser, pour le présent, de côté le gisement de Masca et nous n'en mélons pas la description avec celle des fossiles de Sansan, ce sont : Helix vasconiensis Nour. ou A. armantacensis Nour. Cyclostoma vasconense Nour. Limnea armantacensis Nour. (pars). Planorbis conterraneus Nour. Pour le présent nous gardons l'assimilation du L. armaniacen- sis de Jegun avec l'espèce de Sansan du groupe du Z. palustris et nous avons déjà donné tous les détails qui s’y rapportent ; pour les autres espèces une description séparée a été ici maintenue, 382 G.-F. DOLLEFUS HELIX (FRUTICICOLA) VASCONENSIS NOULETr PI. V ; fig. 8-16. 1845. Helix carthusiana ? M. Duruy, Mollusques du Gers, p. 95 (ÉRNROnE d’Auch). 1854. — vasconensis Nourer, Mém. coq. fossiles, [, p. 85. 1867. — — Nouzer, 1d., II, p. 220. Coquille subdéprimée, très peu convexe en dessus et en dessous ; fente ombilicale à peine marquée ; tours au nombre de 5 à 6 presque plans, le dernier plus grand proportionnellement aux autres, arrondi, infléchi à sa terminaison vers l'ouverture, celle-ci est très oblique, ovale, peu lunulée ; péristome obtus un peu réfléchi, bord columellaire épais, presque droit. Haut. 7 à 8 mm., diamètre 15 à 18 mm. Calcaire de l'Armagnac (? ) à Jegun, près les bains de Masca. Cette espèce n'a pas été figurée Jusqu'ici ;, nous donnons des photographies des exemplaires de Noulet ; lombile est absolument caché par le péristome ; quelques échantillons portent le nom manuscrit de H. armaniacensis, les spécimens de Jegun ont une teinte rosée qui est caractéristique de tous les fossiles de ce gisement, les spécimens qui leur ont été attribués de Sansan (in coll. Noulet), sont peu nombreux et mal conservés. Je connais des exemplaires au Muséum à Paris, dans la collection Noulet, mais aucun dans celle de Bourguignat qu n'a pas mentionné l'espèce. H. Deupesit Nouzer vient tout auprès, si ce n’en est pas une simple variété à spire plus élevée. Nous n'avons vu sous ce nom dans la col- lection de Toulouse qu’un seul échantillon avec partie de test, sans ouverture et peu caractéristique. A signaler l’analogie avec 1. devexa Reuss, 1860, des calcaires lacustres de la Bohême. CYCLOSTOMA (Mz&GALOSTOMA ) VASCONENSE NoULET 1854. Cyclostoma vasconense Nourer, Mém. coq. foss. du Sud-Ouest, I, p. 114. 1857. — — NouLer, Il, p. 224 Coquille et test inconnus. Moule intérieur cylindrique, turriculé, tronqué au sommet, ombilic étroit et peu profond, deux à trois tours peu convexes, le dernier à peine plus grand que les précédents ; place de l’ouverture ovale avec un angle peu ouvert en haut ; bord à peine évasé (Noulet). Hauteur 22 mm., diam. 13-15 mm. Ces moules ne sont pas connus à Sansan, leur horizon n'est pas certain comme appartenant au calcaire de l’Armagnac, aux bains de Masca près Jegun (Gers). Nous avons cru devoir mentionner ici cette espèce qui ne saurait être confondue avec les autres moules. Le calcaire de Jegun est d'une nuance Jaune-rosée toute caractéristique, sur des MOLASSE DE L'ARMAGNAC 383 spécimens assez bien conservés de la collection Noulet on distingue des stries spirales assez nombreuses. Ce n'est pas un Cyclostome typique et l'état de conservation de l'ouverture ne permet pas un classement certain au milieu des nombreux sous-genres qui ont été proposés. PLANORBIS CONTERRANEUS NoOULET 1857. Planorbis conterraneus Nourer, Coquilles fossiles nouvelles déé. ter- rains d’ eau douce Paris-Toulouse, p. 22. 18067. — — Nourer, Mém. coq. fossiles terrains d’eau douce, p. 228. 1870. — == Nouz., Jacquor, Descript. géol. mém. dép. du Gers, p. 51. Testa supra planulata, haud umbilicata ; subtus concava ; irregula- ter striata ; anfractibus 5-6 sensim accrescentibus ; ultima tereti ; apertura ovata, subintegra, vix dilatata, peristomate simplici, recto acutoque. Haut. 7-10 mm., diam. 22-30. Jegun, Masca, Touget (Gers). On distinguera le P. conterraneus de P. subpyrenaicus, dont il est rapproché, par sa forme plus circulaire, due à l’enroulement plus régu- lièrement progressif de ses tours, au défaut d’ombilic au-dessus, et, enfin, à la concavité de la face inférieure résultant du peu de déve- loppement des premiers tours comparativement à celui du dernier (Noulet). Ajoutons que le P. subpyrenaicus dont il est ici question n’est autre que le P. sansantiensis. Les échantillons du P. conterraneus sont nombreux dans la collec- tion Noulet, ils n’ont jamais été figurés, ils sont tous à l’état de moules et ils proviennent d’un calcaire Jaune-rosé d’une nuance très caracté- ristique, ils sont tous des environs de Jegun dans un horizon stratigra- phiquement encore douteux et qui n'appartient peut-être pas au calcaire de l'Armagnac. Les localités de Lucbardez et de Saucats sont douteuses ; il en existe dans la collection du Muséum, déterminés par Tournouër, provenant de Gondrin (Gers).Il est toujours bien plus plat que le P. sansaniensis. Je figurerai également trois espèces d'Helix importantes pour le Sud-Ouest, qui n’ont jamais été représentées et que j'ai pu étudier dans la collection Noulet et dont M. Mourié, conserva- teur du Musée d'Histoire naturelle à Toulouse, a bien voulu avec grande amabilité me faire des photographies : HeLix viLLANDRICENSIS Nourer. Type de Villandrie, pl. V, fig. 19-21. HELix FRONTENSIS Nourer. Type de Fronton, pl. V, fig. 23-24. Hezix BARTAYRESI Nourer. Type de Nérac, pl. V, fig. 25-27. 384 G.-F. DOLLFUS III. — Comparaison de la faune malacologique de Sansan avec celle des autres gisements du Néogène. Bassin DE LA LoiRe. — Les relations entre la faune de la Molasse de Sansan et celle des Sables et Marnes de l’Orléanais sont bien établies, autant par la stratigraphie que par la paléon- tologie. De part et d'autre ces dépôts reposent sur l’Aquitanien et sont ravinés par l'Helvétien. De la même manière, dans les - deux bassins de la Touraine et de la Gironde, on trouve remamiés la base des dépôts marins supérieurs des ossements et des coquilles de la faune continentale de l’Armagnac et de l'Orléanais. La différence de conservation des échantillons, la récolte clair- semée des spécimens ont masqué jusqu'ici un none remet qui va se précisant. Dans la liste que j ai donnée en 1908 de la faunule de Suévres j ai suivi trop étroitement les anciennes déterminations de l’abbé Bourgeois et je ne faisais d’ailleurs que commencer l'étude des faunes lacustres du Miocène, en sorte que les noms que J'ai donnés à ces espèces sont à corriger comme il suit : FAUNULE DES SABLES ET MARNES DE L'ORLÉANAIS : RECUEILLIE A SUÈVRES (L.-Er-C.). Planorbis sansantensis. Eumelania aquitanica. == Ludovict. Melanopsis Kleinr. Limnea Lartetr. Unio flabellatus. Les espèces communes entre les Faluns de la Touraine et la Molasse de l’Armagnac sont jusqu'ici les suivantes, elles sont parmi les espèces les plus communes dans les deux gisements. Helir luronensis. Neritina burdigalensis. Helix eversa. -Eumelania aquitanica. Cyclostoma Lartetr. Melanopsis Kleini. Planorbis sansantensis. Unio flabellatus. Limnea Lartelr. La question des Helix de la Touraine, signalés par Defrance dès 1821, doit nous arrêter quelques instants, Deshayes y a dis- tüingué quatre espèces : H. eversa, H. asperula H. turonensis, H. Duvauxi. Mais Dujardin, ayant recueilli une série nombreuse d'échantillons,rejeta les espèces de Deshayes,les réunissant toutes sous le nom d'A. vermiculata MuLicer, espèce vivante de la France MOLASSE DE L'ARMAGNAC 385 méridionale, mais cette détermination fut vivement critiquée par Rambur en 1862 qui montra que l'espèce vivante était différente, mais il estima que le nom d'A. asperula devait être appliqué pour toutes ; il a fait observer que dans une suite un peu longue on peut trouver tous les passages dans la forme du péristome et la hauteur de la spire, il explique que l’ornementation par points ou vermiculation n’est pas un caractère, mais l'effet de la disso- lution du test contre lequel des grains de sables sont pressés quand les eaux viennent à circuler dans les faluns, il en donne la preuve en montrant que les parties protégées sont sans sculpture et que, quand on écaille le test, on constate qu'il est uni dans la profondeur. Bien plus tard, M. Collot, étudiant les importants matériaux de la comtesse Lecointre, a distingué deux espèces avec bon nombre de variétés pour chacune d'elles ; nous avons suivi son. exemple. Pour les autres espèces nous avons donné des détails critiques sur leurs attributions dans la partie descriptive. Il est des échan- lons de Planorbis, de Limnées, de Pupa si bien conservés dans les sables des faluns de la Touraine qu’il ne nous parait pas pos- sible de dire qu’ils nous parviennent tous par remaniement des sables de l’Orléanais qui sont au-dessous; on doit croire que ces coquilles flottées et portées par les ruisseaux sur la plage apparte- naient bien réellement à la faune vivante contemporaine des faluns:; nous considérons donc qu'il faut mettre absolument au même niveau comme âge : la Molasse de l'Armagnac et les faluns de Léognan; les sables de l'Orléanais et les faluns de la Tou- raine ; localement successifs dans l’ordre stratigraphique, ils sont contemporains dans leur ensemble,et aucune ligne de chan- gement d'âge ne saurait les séparer dans un tableau de classifi- cation. Sans vouloir entrer ici dans aucune discussion sur la nomen- clature des étages de nos classifications, je dirai que leur critique reste ouverte et que les noms qui sont employés me paraissent pour la plupart bien malheureux ; c'est à tort qu'on a voulu introduire ici un principe de priorité, il est en opposition avec tout progrès et ne représente que les vues erronées et incomplètes des anciens auteurs, ces noms sont généralement trop compré- hensifs et les types qu'ils désignent sont si vastes que chacun peut les limiter arbitrairement. Quoi de plus mauvais que l'Helvétien de Mayer que chacun a diminué à son gré avec ou sans raison par le haut et par le bas ; Tortonien est bon ; nous connaissons la stratigraphie et la paléon- 18 octobre 1916. Bull. Soc. géol. Fr. XV. — 25. 386 G.-F. DOLLFUS tologie des assises du voisinage de cette bourgade du Piémont, il est impossible de s’égarer; mais Burdigalien, Vindobonien n'ont pas une précision suffisante, Bordeaux et Vienne ne sau- raient être. des types. Je me déclare, pour le moment du moins, incapable de dire si une faune continentale est burdigalienne ou helvétienne, les Mollusques n’ont pas changé. Il en est de même du Vindobonien (Depéret, 1895) formé par la réunion de l’Helvétien et du Torto- nien, je ne vois aucune différence du Burdigalien au Vindobo- nien. En fait, au-dessus de l’Aquitanien est apparue une faune en grande partie nouvelle qui s’est conservée longtemps sensi- blement identique à elle-même et qui s’est prolongée jusqu’au Pontien sans subir de modifications sérieuses, elle s’est perpétuée avec de faibles mutations jusqu'à la faune européenne actuelle, avec des additions considérables d’ailleurs et avec des extinc- tions beaucoup moindres. Bassin pu Norp. — Nous ne connaissons présentement aucune faunule terrestre, ni dépôt continental, à placer au niveau de la Molasse de l’Armagnac, ni en Angleterre, ni en Belgique, ni en Hollande, ni dans l’Allemagne du Nord; il y a bien au Bolder- berg, en Belgique, et dans le bassin inférieur de l’Elbe des dépôts … miocéniques, mais ils n’ont fourni jusqu'ici aucune coquille con-: tinentale. Dans le bassin de Mayence la série des ealcaires lacustres se termine avec l’Oligocène, et dans les sables à Dino- therium d’Eppelsheim on n'a signalé aucun Mollusque. Au contraire dans le grand bassin dit méditerranéen, du Portugal jusqu’en Pologne, il existe une série de bassins lacustres et de faluns marins du Miocène qui ont fourni des éléments de com- paraison que nous allons rapidement examiner. Bassins Du Mini. — Espagne. Notre honoré confrère M. Almera a signalé Helix Larteti a Marquesta dans le N. dela province de Barcelone dans une situation qui a été précisée par M. Carez ! et qui est identique à celle de la Molasse de l’Arma- gnac : dans des marnes rougeâtres superposées aux couches à Schizaster et à Pecten de l’Aquitanien et surmontées par un sys- tème épais à Ostrea crassissima de l’Helvétien. On sait aussi que d'immenses étendues de calcaires lacustres se développent dans la péninsule,mais que leur étude est à peine commencée, il y a lieu de croire cependant, d’après l'indication 1. L. Canez, 1881. Etude terr, crét. et tert. Nord Espagne, p. 278. MOLASSE DE L'ARMAGNAC 387 de divers ossements, que le Burdigalien continental s'étend vers Madrid, Alcoy, etc. Mastodon angustidens et Anchitherium ont été découverts à San Isidoro. Mais ce sont surtout les couches lacustres du Miocène supérieur qui sont importantes à Concud et ailleurs par la présence de l’Hipparion ‘. Dans le Nord il existe un petit bassin tertiaire à la Seo de Urgel qui a été étudié à diverses reprises par M. Chevalier (1909, 1910, 1914)? dont la faune de Vertébrés renferme quelques espèces de Sansan, mais dont l'ensemble paraît sensiblement plus récent ; d’après les observations de M. Vidal qui viennent d’être publiées on y aurait découvert les genres Mastodon, Tapirus, Dicrocerus, Hyo- therium, Acerotherium, ce qui donnerait à croire qu'il se rencontre plusieurs horizons stratigraphiques différents. Aucune espèce de Mollusque n’y a été signalée jusqu'ici. M. Schlosser a étudié une faunule de Vertébrés et de Mol- lusques provenant de Cueva Rubia, province de Teruel#, avec Mastodon cf. longirostris et Hipparion cf. gracile. Il y aurait conjointement Planorbis Thiollieri (P. Mariæ, P. Matheroni), P. heriacensis, Limnea cucuronensis, Succinea primæva, ce dépôt est vraisemblablement Pontien. M. Schlosser profite de cette occasion pour en comparer la faune avec les dépôts tertiaires supérieurs de la Bresse et du Lyonnais avec lesquels analogie est en effet manifeste, mais le rapprochement qu'il fait aussi avec le calcaire lacustre de Môrsingen près Ulm, dans une haute vallée de la Souabe,avec Helix sylvana, est bien plus difficile, la liste de Mollusques sur laquelle il se base est certainement défec- tueuse, car il y figure des espèces franchement oligocéniques comme Helix involuta, H. phacodes, etc., qui n’ont jamais été trouvées avec H.sylvana et H.vermiculata, et qui gênent ses con- clusions. On peut néanmoins admettre que Môrsingen est plus haut que Sansan, mais inférieur à Hauterive. Au Portugal nous n’avons pas reconnu jusqu'ici la faune de Sansan. Mais on y connaît depuis Fontannes ÿ Les couches renfer- mant une faune fort voisine, bien que d’âge sensiblement plus 1. Dereims, 1898. Recherches géol. dans le Sud de l'Aragon, p. 172. 2. CHEVALIER, B. S. G. F.,t. IX, p. 158-178, 1909. 3. M. Vinar, 1913. Bol. Soc. ésp. Hist. nal., p. 499-507, fig. 4. Scucosser. Uber Saugetiere und Susswasser Gasterop. am Pliocene ablage- gerungen Spanien, Neus Jahr., 1907, IX, p.1. — Roserr Douvizzé. La péninsule ibérique. 1911. Hand d. Reg. geol. L 9. Foxranxes. Découverte d'un Unio plissé dans le Miocène du Portugal. Lyon 1883, 22 p., 1 pl. — F. Rowax. Le Néogène continental de la vallée du Tage. Lis- bonne, 4°, 1907, p. 9, 37, etc. 388 G.-F. DOLLFUS récent. Fontannes était resté indécis sur la position des couches d'Archino à végétaux qui avaient fourni son Unio Ribeiroi, on savait seulement qu'elles étaient superposées à un banc d'Ostreà du groupe de la crassissima, depuis on y a trouvé des ossements d'Hipparion qui ôtent toute incertitude, cependant cette faune pontique, étudiée par M. F. Roman, a fourni de nombreux types apparaissant déjà dans le Miocène moyen, nous les avons indiqués au cours de nos descriptions. Il faut ajouter qu’on a trouvé, remaniées dans la Molasse marine du Burdigalien de Lisbonne, un certain nombre de coquilles d’eau douce : | Helix Larteti, Planorbis sansaniensis, Cyclostoma Larteti, Limnea Larteti, dans des conditions identiques à celle des récoltes faites par les collectionneurs dans le Bordelais, en Touraine, à Vienne, etc. | En ltalie, je ne vois rien à rapprocher de notre Miocène conti- nental. On a trouvé quelques Helix roulés dans la molasse mio- cène de Turin, mais il ne semble pas qu'on ait pu les déter- miner. Ce n’est qu'au-dessus du Tortonien que les dépôts centi- nentaux s'offrent avec quelque étendue, et M. Carlo de Stefani en a fait un recensement général très important’. Les dépôts mas-. todinothériens paraissent y avoir été peu importants, ou sont encore mal connus. Dans l'Hérault il y a des chances pour que le niveau de San- san soit précisément le petit horizon lacustre que de Rouville a indiqué, dès 1868, entre les marnes bleues à faune aquitanienne de Foncaude et les premières couches de molasse à Pecten Tournali, les assises à Ostrea crassissima régnant nettement au-dessus ?. Mais ce qu'il est nécessaire de dire, c’est que la faune de San- san a des relations étroites avec les marnes lacustres de Celle- neuve près Montpellier qui occupent cependant un niveau stratigraphique bien plus élevé; nous verrons au cours de cette étude qu'on rencontre bien d’autres exemples de cette affinité avec des couches supérieures, tandis que les relations avec des couches plus anciennes sont extrêmement rares. Il n’y a pas identité entre les coquilles, mais une consanguinité manifeste, dont voici des exemples : 1. Caro DE Srerani. Moll. continentali pliocenici d'Italia. Pisa, 1876, 1884. 2, DE Rouvizze. B.S. G.F., XXV, p. 889. — F, Roman. PAPA stratig. et pal. sur le Bas-Languedoc, p. 196 (1597). MOLASSE DE L ARMAGNAC 389 FAUNULE DE CELLENEUVE. FAUNULE DE SANSAN. Clausilia (Tryptichia sinistrosa cf. Cl. Larteti. M. ES. Helix Gaspardi Paranirre. cf. A. Ludovicu. — ruderoides Micuaun. cf. 1. supracostala. Vertigo pseudo anti-verligo Par. cf. V. diversidens. — Nouleli Micu. cf. 1. Larteti. Planor bis affinis Micn. cf. P. sansaniensis. Tournouër admettait que cette faune est un peu plus récente que celle d'Hauterive. M. Viguier en fait de l’Astien comme pour Hau- terive. En examinant plus loin cette faune d’'Hauterive, qui a été si souvent comparée à celle de Montpellier, nous reviendrons sur ses affinités réelles. | Dans la molasse des Bouches-du-Rhône diverses espèces d'Helix ont été décrites anciennement par Matheron ; actuellement M. Collot considère que certaines d’entre eux ne sont que des variétés de Æ. turonensis !: Helix carryensis »'OrBIGNY 1852. H, Orbignyi (Matu. 1843, non Wesg. 1839), variété déprimée abondante à Rognes. Helir galloprovincialis MATH. var. subombiliqué de Peyrignion. Ces Helix ont été trouvés à Carry, sur la côte de Provence, au-dessus des couches aquitaniennes à Melongena Lainei (couches de Bazas) dans une molasse à Ostrea aginensis (étage langhien) inférieures aux assises helvétiennes à Ostrea crassissima®. Dans le bassin d'Aix, H. {uronensis, ses variétés et ses compa- oœnons, Planorbis, Cyclostoma ont été trouvés dans une molasse grossière à Mirabeau, à Baury, à Rognes. La position stratigra- phique est supérieure au Burdigalien à Osfrea granensis Fonr., dans une molasse sableuse, glauconifère, discordante, qui fait partie de la série à Ostrea crassissima ; on y a trouvé également des ossements roulés de Mastodon angustidens. Si nous montons dans la vallée du Rhône, nous constatons qu'il y a lieu de séparer absolument à la base la série miocénique des 1. DEepÉRET, FoNTANNEs. Etude stratig. et pal. Terr. Tert. Bassin du Rhône, IX, p. 91, 1889. — CorrTrEeAu. B. S. G. F.,t, XII, p. 331. 2. Corot. Descrip. géol. des environs d’Aix-en-Provence. Thèse 4°, 1880, p. 115. — Corror. B.S. G.F., t. XII, p. 48-104. (Note très importante). — PALADILHE. Etude sur les coq. foss. des Marnes lacustres de Montpellier. Revue des Sc. nat., 1873, 32 p. 1 pl. — Fonranes. Découverte l’un gisement à Limnées à Celleneuve, Rev. des Sc. nat., 1879, 14 p. — Vicurier. Le Pliocène de Montpellier. B.S. G.F., XII, p. 379-423. — Vicuier. Pliocène des environs de Montpellier, À. F, A.S., t. XX, p. 405-410, 1 pl. 390 G.—F. DOLLFUS couches à Felix Ramondi appartenant au sommet de l'Oligocène sans analogie avec la faune de Sansan, en notant que les couches. saumâtres à Potamides plicatus, Tonrramoonone margarilaceus sont déjà du Miocène inférieur. Cette distinction ressort parfai- tement des travaux de M. Depéret, et depuis lors M. Joleaud a insisté à plusieurs reprises sur cette coupure naturelle. Au sommet du Miocène, les marnes d’eau douce de Cabrières et Cucuron ne me paraissent pas aussi isolées que le pensait . Tournouër, nous y relevons des affinités très nettes avec Sansan, analogues à celles signalées pour Hauterive. Helix Christoli Marx. cf. H. Larteti. Limnea sp. pl. xix, fig. 9. cf. L, Dupuyr. Planorbis præcorneus Tour. cf. P, sansaniensis. — Matheront Tour. cf. P. omalus. Une revision récente de MM. Depéret et Sayn a rapproché la faune de Cucuron de celle de Montvendre, d’'Ambérieu, d'Ambro- nay comme Miocène supérieur. Je n’exposerai pas les débats prolongés qui ont eu pour objet l'établissement de l’échelle stratigraphique des terrains néogènes du Lyonnais, du Bas-Dauphiné et de la Drôme. Tous ces horizons sont plus récents que celui de Sansan, mais c'est une faune malacologique très voisine qu’on y rencontre. Les études de Fontannes ont définitivement établi qu'il y a deux horizons con- tinentaux voisins mais non identiques !. PLIOCÈNE INFÉRIEUR Marnes d'Hauterive à ÆZelix Chaixi. (PLAISANCIEN) Marnes de Saint-Ariès à Massa semistriala. Miocèxe surérieur | Sables de Montvendre à Æelix delphinensts. (PonTIEN) | Sables de Visan à Nassa Michaud. La faune à Melix delphinensis est d’ailleurs très voisine de 1. Foxrannes. Le plateau de Cucuron. Étude stratigr., IV, 1878. — Derérer et SAyYN. Monograph. faune fluvio-terrestre du Miocène supérieur de Cucuron. Lyon, 1900, 24 p.,1 pl. — Gauprx, FiscHEer, TourNouEr. Animaux fossiles du Mont Leberon {Vaucluse). Paris, 4°, 1873, p. 154. — Micaaur. Description des Coq. fossiles découvertes dans les environs d'Hauterive, Drôme. (1) Lyon, 1855, Soc. linn. 8, 30 p., 2 pl. Micuaur. Descript. coq. foss. d'Hauterive. (II) Paris 1862. Journ. Conchy. 27 p.,2 pl. — Micaau». Descript. des coq. fossiles découvertes à Hauterive (III), Lyon, 1877 (chez l’auteur) 28 p., 3 pl. — Fonranwes. Étude sur la faune malacol. Miocène des environs de Tersanne et d'Hauterive. Montpellier 1878, Rev. des Sciences, 24 p., etc. — Fonrannes. Position stratigraphique du groupe pliocène de Saint-Ariès, aux environs d'Hauterive, 1881, Montpellier. Rev. des Sc. nat., 36 p. (Le bassin de Crest), VI, 1880. A. Locar», Recherche paléon- tolog. sur les dépôts tertiaires à Milne-Edwardsia et Vivipara de l'Ain. Mâcon, 1883, Ann. Acad., 166 p., 4 pl. — À. Locanrr. Descrip. de la Faune. de la molasse marine et d'eau douce du Lyonnais. In-f°, Lyon, 1878, 282 p., 2 pl. MOLASSE DE L'ARMAGNAC 391 celle d'Hauterive et il existe dans le département de l'Ain de très nombreux gisements difficiles à classer en raison de cette affinité. Voici un tableau des analogies entre ces faunes et la faune de Sansan. ; | Faune D'HAUTERIVE Testacella Deshayesi Micu. Vertigo Dupuyi Micu. Zoniles crislallinus — — myrmido Mic. Helix Chaixi —- Valvala piscinaloïdes Micn. — ruderoïdes — Planorbis Thiollierei Micu. Clausilia Terveri — — nitidus Micu. Carychium pachychelius Saxos. — Marie Micu. Vertigo Baudoni Micu. —. submarginatus PAran. — . Nouleti Mic. — geniculalus Sann. FAUNE DE SANSAN cf. Testacella Lartetr. cf. Vertigo diversidens. Zonites apneus. — rhynchosltoma. Helix Ludovict. VWalvala Lartet. — supracoslala. Planorbis sansaniensis. Clausilia Larteti. —- Lartetr. Carychium Nouleti. —. Dupuyi. Vertigo Nouletr. — Roux. =. Larteli: _ callislus. Sans compter les espèces données comme identiques comme : Unio flabellatus, Melanopsis Kleini, Cyclostoma Baudoni. Nous avons comparé très attentivement à plusieurs reprises les échantillons de P. Thiollierei de l'École des Mines de Paris avec des échantillons pourvus de test du P. sansaniensis sans pouvoir trouver la moindre différence. Il y a dans ces nombreux éléments voisins plus qu'un rapprochement fortuit, mais une . filiation positive. Bien d’autres endroits sont à considérer aux environs de Lyon. La faune des Vertébrés de la Grive Saint-Alban, si bien étudiée par M. Depéret est très voisine de celle de Sansan avec laquelle elle a au moins la moitié des espèces communes, elle parait cepen- dant un peu plus récente, elle monterait au niveau des couches à Cardita Jouanneti. M. Depéret a cité H. Larteti à Villeversure dans l'Ain. Et A. Boistel a examiné la faune malacologique de Saint-Jean-le- Vieux, Ambronay, Ambérieu, qui appartient au Miocène supé- 392 G.-F. DOLLFUS rieur tout en ayant beaucoup d'espèces très voisines, sinon iden- tiques aux nôtres!. | Douxami, que nous avons eu le grand regret de perdre ana avait étudié le Miocène de la vallée du Rhône en amont de Lyon, en Savoie et sur la bordure de la Suisse, il explique qu'on rencontre toute une série de coquilles Lente (res non seulement dans tous les niveaux du Pontique, mais au-dessus dans le Pliocène inférieur lacustre de la Bresse, et au-dessous jusque dans le tuf de Meximieux qui se classe à la partie infé- rieure du Miccène moyen, et cependant c'est à peine si on peut trouver quelques différences insignifiantes entre les formes de ces différents niveaux pouvant justifier l’ existence de variétés miocènes ou pliocènes, Dans la faune d’Aost près de la Tour du Pin, qu'il a spéciale- ment étudiée, divers fossiles continentaux ont été trouvés mêlés avec une faune marine qui est d’un âge à peine plus récent que celui des faluns de la Touraine, ce sont : Helix delphinensis. cf. À. luronensis. H. abrettensis. , cf. AH. exlincta. Clausilia grandis. ce ClLarteir Planorbis heriacensis. cf. PI. sansaniensis. L’'Helix Chaixi du Pliocène diffère de l’H. Chairi Nboecne supérieur par sa taille plus faible et son ombilic moins accentué. En Suisse, sans pouvoir entrer dans tous les intéressants détails que comporte le sujet, nous trouvons dans la plaine une série épaisse de molasse qui commence dans le Sud à l'Oligocène pour se prolonger dans le Nord jusqu'au sommet du Tortonienÿ. La faune de Sansan n’a aucun rapport avec celle de la molasse d’eau douce inférieure qui, à la Paudèze, près Lausanne, a donné Helix Ramondi et des Cbrrenihenne. cette molasse =. oligo- cène supérieure — kasselienne — elle est surmontée par une molasse grise à végétaux, avec fossiles aquitaniens comme : Unio flabellatus, Acerotherium. La mollasse marine helvétienne 1. Drrérer. Description et parallélisme du système miocène. B.S. G.F., XXI, p. 170 (1893). — A. Borsrez. Quelques coupes du Miocène de la Bresse. B. S. G. F., 1, p. 658 (1901). 2. H. Douxamr. Études sur les terrains tertiaires du Dauphiné, de la Savoie et de la Suisse occidentale. Paris, 1896 (Thèse), p. 28b. 3. C. I. Joos. Nachrich. Blatt. Nat. Gesellsch. (1910), I, p. 19-29. — L. Router. Descrip. géol. de la partie Jurassique de la feuille VII de la Carte géol. de la Suisse. Part. I. Siderolit. Molasse oligocène du Jura. Berne, 1910, 4°, 148 p. 4 pl. — L. Rozrter. Revision de la stratigraphie et de la tectonique de la Molasse au N. des Alpes. Mém. Soc. helv. Sc. nat., vol. XLVI (1911), 88 p., 2 pl MOLASSE DE L'ARMAGNAC 393 fossilifère ne débute que plus au Nord, plus haut, à Epalinges, avec Hyotherium et Listriodon pour se prolonger jusqu'en Thurgo- vie. Au-dessus de cette molasse marine qui renferme Cardita Jouanneti à St-Gall, on trouve des intercalations continentales, qui arrivent dans le Nord, à OEningen, au Tortonien à Helix sylvana. J'ai été à OEningen (OEhningen), près de Wagnen en 1913, et j'ai été complètement déçu, j'ai trouvé toutes les carrières fermées et les gisements classiques, si intéressants, étudiés autrefois par O. Heer, entièrement abandonnés ; je n'ai recueilli que le Planor- bis Larteti. Près du lac de Constance, M. Jooss a eu l'occasion d'étudier une faunule terrestre insérée dans un gros grès poudingique poly- génique de la molasse supérieure de Bregenz, et cette faunule est extrêmement voisine, sinon identique, à celle de Sansan : Clausilia Helvetica, Limnea elliptica, Eumelania Escheri, etc. L'horizon de Sansan à Helix Larteti est bien connu dans le Jura, je l'ai signalé à Pontarlier, il a été mentionné fréquemment à La Chaux-de-Fond, et Maillard a indiqué un nombre de loca- lités très considérable!. Cet Æ. Larteti du Burdigalien et de l’'Helvétien est peu éloigné de Z7. sylvana du Tortonien et comme l’a dit Maillard, avec lequel j'ai été depuis longtemps d'accord, quand le test manque, surtout, on peut rester, pour de nombreux échantillons, dans une complète incertitude sur le nom véritable à adopter. HET | | Helix Leymeriei existe à Tramelan dans le Jura Bernois et Maillard considérait son niveau comme œningien, c’est une tendance à faire remonter les Faluns de la Touraine dans le Tortonien comme vient de le tenter notre excellent confrère L. Rollier dans deux travaux stratigraphiques et paléontologiques sur la molasse suisse. Mais c’est impossible, et il se trompe matériel- lement sur l’ordre stratigraphique des dépôts français, il met le Sallomacien (à Cardita Jouanneti) au-dessous des autres faluns, et son Aquitanien dans l'Oligocène, j'aurais presque à discuter cha- cun des termes de son tableau, mais on lui doit de bonnes figures, nombreuses, du Vindobonien du Jura central avec Æ. turonensis, Planorbis Mantell, et du calcaire à 77. sylvana de la Souabe. Dans le Wurtemberg les ilots de Tertiaire continental sont nombreux et d’âges variés *. Je considère comme appartenant à 1. G. Dorrrus. Nouveaux gisements de Terrain tertiaire dans le Jura près de Pontarlier. B.S.G.F., XV (1887), p. 179-194.— Marrrarp. Monographie Moll. Ter- tiaire terr. et fluv. de la Suisse. Genève, 1891. 40, Mem. Soc. Paléont., X VIII, 276 p., xn pl. 2. I y a près d'Ulm à Einsingen un calcaire lacustre à S{rophosloma, récem- ment décrit par M. K. Mer (Jahr. Ver. Naturlh.in Wurtt., 1907) et qui appar- tient à l'Oligocène supérieur, et un autre à Eggingen décrit par M. Depéret. 394 G.-F. DOLLFUS l’Oligocène supérieur (Kasselien) : le calcaire d’Ehingen-sur- ++: Danube à Felix Ramondi et H. rugulosa, ainsi que les couches d’Opfinger à Planorbis declivis et à végétaux, et les calcaires de Talfingen à elir crepidostoma. Plus haut, c'est la Molasse marine qui a envahi le pays ; décrite par Probst, K. Mayer, Miller et autres, elle nous paraît aquitanienne à la base et plus haut helvétienne, on y trouve des lits à Ostrea gengensis Scu. (O0. crassissima var.) qui contiennent à Dischingen un grand nombre de coquilles identiques à celles de Touraine, c'est le Burdigalien et l’'Helvétien. Au-dessus de la molasse marine, type d'Ulm, vient une série d’abord fluvio-marine et ensuite lacusire qui est bien typique à Kirschberg (Ob. u. Ünt.) avec nombreux À. sylvana (espèce peu éloignée de H. Leymeriei), la faune de Vertébrés a de grandes affinités avec celles de Sansan et de La Grive Saint-Alban, on y trouve prin- cipalement : Planorbis Mantelli, Limnea dilatata, Melanopsis Kleini, Eumelania, Unio. Les couches fluvio-marines contiennent: Cardium sociale, Oncophora, Dreyssensia, ete. Ailleurs ce sont des végétaux terrestres, M. Depéret y voitun équivalent du Tortonien. Dans un autre bassin, un peu différent, à Steinheim, d’autres calcaires lacustres sont bien connus, les Vertébrés ont une grande analogie avec ceux de Sansan, mais parmi les Mollusques il y a beaucoup d'espèces spéciales comme le Carinifex multi- formis, beaucoup de déterminations, plusieurs fois modifiées déjà, ne nous paraissent pas définitives ; ce serait un faciès de l’'Helvétien, nous n’arrivons pas à considérer cette faune comme tortonienne (Miocène supérieur), ainsi que l'ont fait la plupart des auteurs allemands". En Bavière, dans la Souabe, sans parler de quelques îlots de calcaire lacustre appartenant à l'Oligocène supérieur, il y a une couverture importante de Molasse marine helvétienne renfermant une faune semblable à celle de la Touraine bien que peu abon- dante, on y découvre çà et là les mêmes ossements de Vertébrés roulés, c’est au-dessus de cette Molasse marine que se rencontre la Molasse jaune à Mastodon angustidens et Helixr sylvana, les parties sableuses terminales ont donné Dinotherium Bavaricum, la faune mammalogique est plus récente que celle de Sansan et 1. Tu. ExGer. Geognostischer Wegweiser durch Wurttemberg. 3° édit. Stutt- gart 1908,8°,654 p.,6 pl., carte, fig. —K. Mirer. Die Schneckenfaunades Steinhei- mer Obermiocäns. Jah. ver. naturlh. Wurtt., 1900. — F. Gorrscnicx. Aus dem Tertiärbecken von Steinheim a/A. Jah. Ver. Natur. in Wurtt., 1911. — C. Jooss. Beitrage zur Scheckenfauna des Steinheimer Obermiocäns.Jahr. 1902. MOLASSE DE L'ARMAGNAC 395 donne lieu, au point de vue malacologique, à un très intéressant rapprochement !. | Le bassin isolé de Ries, désigné parfois sous le nom de Reiïtim Winkel, a donné une faune marine et continentale qui laisse peu de doute maintenant sur son âge oligocène moyen où supérieur, mais non pas miocène comme on en trouve souvent l'indication *. Toujours en Bavière, la Molasse continentale du gisement d'Undorf près Regensburg a fourni à S. Clessin un sujet d'études prolongées, il y signale un grand nombre d'espèces de la faune de Sansan ? et considère à tort cet ensemble comme Miocène supérieur, c'est du Miocène moyen, pas plus. Helix subpulchella. Limnea dilalata (Larteti). — supracoslala: Planorbis Mantelli. Carychium Nouleti. — Lartelr. Pupa Nouletr. —Wl Ludovicr. _ Dans la Haute Bavière, la Haute Autriche et jusqu'en Moravie on trouve entre la Molasse marine à Ostrea gingensis et la Molasse fluviatile à Helix sylvana des couches saumâtres à Oncophora (ancien Tapes gregaria etespèces voisines), Dreissensia, Cardium, Melanopsis qui renferment aussi des espèces de Sansan d’un grand intérêt comme Helix Larteti, Unio oslavanensis, (Unio Larteti?), Congeria Leucippe (Dreissensia Basteroti?), Pla- norbis amiculus (PI. microstatus ?)#, M. Rzehak a donné le petit tableau suivant des faciès contem- porains entre les deux régions: BAvIÈRE-SOUABE. MoRAVIE- AUTRICHE. Couches fluviatiles à ÆZelix sylvana — Argiles marines de Baden. Couches fluvio-marines à Oncophora — Argiles saumâtres à Oncophora. Molasse marine — Argile verte fluviatile. 1. F. Ruur. Beit. z. Kennt. der Tertiaren und quat. ablagerungen in Bayerisch- Schwaben, 1896. — J, Scxan. Beit. z. Kennt. der Tertiars am Langevicht und Hochstrass, Jahr.ver.natur- Wurtt., 1908 (Thèse), p.249-304.—W.KRanz. Das alter: der Sylvanaschischten, I, 1912, IT, 1913. Jahr. des Oberrhenischen Geol. Vereines. 2. K. Dencer. Beit. z. Kennt. der Mollusken fauna der Tertiarbild. von Reit. Munich, 1902. — W. Krawz. Bemerk. u. geolog. ubersicht, Karte Sud West deutsch. Cent. Blall. f. Min., 1910.—Canrco Jooss. Alttertiare Land u. Susswasser Schichten aus dem Reis.Jahr.v. Nat. Wurtemb., 1912. 3. S. CressiN. Die tertiaren Binnenconchylien von Undorf, 1877. Corresp. Blatt. Regensb. — S. Czessix. Die conchylien der Obermiocaenen Ablag. von Un- dorf, 1884, Malacol. Blaetter, VII. — S. Cressix. Dieconchy. der Ob. m. von Undorf, Berichte des natur. Ver. zu Regensburg, IV, 1893. 4, Gumser. Die miocänen Ablagerungen im oberen Donaugebiete, Munich 1887, Sitzung. der Matt. phy. Classe, p. 221-326. — L. von Ammox. Die fauna der brackischen Tertiär Schichten in Niederbayern. Kassel, 1887. Geolog. Jahreshef- tens, 22 p.,1 pl. — M. Rzemax. Die fauna der Oncophora Schichten Mahrens. Brünn, 1893, Verhand. Nat. Ver.in Brunn. 396 G.-F. DOLLFUS En ce qui concerne les couches désignées sous le nom dé Schlier d'Ottenang, c’est un faciès de mer profonde, de marnes bleues, qui passent latéralement à la Molasse à Cardita Jouanneti et O. crassissima et qui se termine au sommet par une série lignitifère à A. sylvana ; tout cela est plus récent que Sansan, contrairement à la conclusion de Suess, qui considère que le cal- caire d’eau douce de Steinheim et les Oiseaux des travertins de Ries, la faune d’Eibiswald à Mastodon angustidens appartiennent à la faune de Sansan qui serait synchronique avec la Molasse d'OŒEningen dans laquelle on trouve des cendres du massif volca- nique du Hühgau datant de la même époque que les effondrements alpins des environs de Vienne (La Face de la Terre, I, p. 276- 271). C’est le long prolongement de la faune de Sansan dans le temps qui a provoqué toutes ces confusions, et d’ailleurs Suess a très mal connu et apprécié les terrains tertiaires. Dans le bassin de Vienne, le paléontologue Hoernes a indiqué depuis longtemps la présence accidentelle de coquilles terrestres et fluviatiles dans les dépôts marins du grand bassin mio- cène d'Autriche, et spécialement à Gründ, les noms sont à modifier et leur équivalence peut s'établir comme suit. Helix luronensis Horrnes pars, Desu. pars. — F1, JÉerreire Planorbis pseudo-ammonius H. P. sansaniensis. non Voltz. — Reussi HoErNEs. P. Ludovic. Valvata piscinalisMuuz. V. antiquala. Limnea Zelli Hoerness. L. subinflala. Melania Escheri Broxc. Eumelania aquitanica. Les localités où a été trouvé H. Larteti sont nombreuses: Gründ, Pullendorf, Gannersdorf, Nexing, Hoflein, Gauderndorf, Brunn ; à Grunbach dans les couches à Ostrea crassissima, à Ameis dans une marne lacustre de l'argile à tuiles. Tout récem- ment M.F. X. Schäffer a signalé . Larteti dans les couches marines d'Eggenburg, dans le bassin extra-alpin à l'Ouest de Vienne, dans le Méditerranéen I de Suess. M. Depéret mentionne de nombreux gisements d'ossements de Mammifères dans les couches ligniteuses qui se trouvent dans les vallées intra-alpines de l'Autriche et de la Syrie à l'Est du môle de Vienne ; ils appartiennent à l'horizon de Grund, au Méditerranéen II de Suess en relation avec la faune de Sansan, sans aucune attache avec l’Oligocène supérieur. Les mêmes ossements se ren- contrent roulés à la base du Leithakalke et de l'argile de Baden. MOLASSE DE L'ARMAGNAC 397 De telle sorte que la faune de Sansan, Mollusques et Vertébrés, en Autriche comme en France, monte bien haut stratigraphiquement au-dessus de son niveau d'apparition et se continue même après l’arrivée de la faune nouvelle à Hipparion qui caractérise le Pontique (Le Play 1842 ‘, Etage thracien, Hochstetter, 1870, type à Pikermi.) Voici, d'après ses études, la classification des couches miocènes du bassin de Vienne avec leurs équivalents dans la vallée du Rhône. Bassin DE VIENNE Bassin pu Ruowes. Ponriqur Couches sarmatiques à Oncophora Manque. TorTonIEx Tegel de Baden Marnes de Cabrières, Leithakalk Molasse de Cucuron à | Sr À Cardila Jouannetr. Sables et argiles de Gründ, Sables et grès à Os- couches d'Eibiswald (rea crassissima. Schlier d'Ottnang Schlier d'Avignon. BURDIGALIEN | Moss d'Eggenburg à Mytilus Molasse à Pecten Haidingeri præscabriusculus. AQUITANIEN Couches de Moll à Arca cardi- Couches de Carry à formis Melongena Lainer. La faune de Leobersdorf*, dans la partie alpine du bassin de Vienne, se trouve dans des conditions un peu analogues à celle de Eichkogel, mais elle nous semble un peu plus récente, c’est Hauterive et non pas Tersanne, elle a ce caractère de posséder, en outre d'espèces modifiées de Sansan, toute une série de formes orientales et saumâtres qui prennent ainsi leur valeur stratigra- phique. À côté de Helix leobersdorfensis qui est un A. Chaixi un peu haut de spire, de Tryptichia leobersdorfensis qui est si voisin de Clausilia maxima ; Carychium Sandbherqgi semblable à C. Nouleti, Helix supracostata, Eumelania Escheri, Planorbis Thiollierei, Limnea armaniacensis, il y a des Congeria, Pyrqula, Limnocardium, Melanopsis, Orygoceras et Papyrotheca de la faune dite pannonienne de Buda-Pesth. Depuis longtemps nous avons signalé la transgression des couches tertiares de l'Ouest à l'Est dans le bassin de Vienne par l'examen des faunes des diverses localités ; critiquant l'emploi des termes de méditerranéen I-II. La distinction des bassins intra- 1. Derérer. Classification et parallélisme du système Miocène, Bull. Soc. géol., XXI, p.170 (1893).— R. Horrxes. Bau und Bild der Ebenen Oesterreiches, Wien, 1903, p. 917-1110. 2. O. Rirrer von Trozr. Die pontischen ablagerungen von Leobersdorf undihre Fauna, Wien 1907, Jahr. d. K, K. Geol. Reich., Bd, 57, p. 33-90, pl. (Bibliog.). 398 G.-F. DOLLFUS alpin et extra-alpin est sans valeur, car les failles qui les limitent | À aujourd'hui ne se sont produites que postérieurement au Miocène, au Pontique tout probablement, ainsi plus anciennes et sans relation avec la distribution géographique’ des divers horizons stratigraphiques. En Styrie la faune terrestre et d’eau douce de Rein, ou Reun d’après une orthographe plus récente, a été depuis longtemps l’ob- jet d'études : Gobanz, en 1854, y voyait un équivalent du calcaire lacustre de Hochheim (Kassélien) ; F. Standfest en 1882, corri- geant beaucoup de déterminations, fait passer Rein dans le Mio- cène inférieur, opinion qui est confirmée par M. Penecke en 1891. Cependant M. Schlosser, de Munich, dont on connait la com- pétence pour les Vertébrés, fait descendre plus bas la position stratigraphique, 1l dit que le faune de Rein est plus voisine de celle de Tuchoritz que de toute autre et vraisemblablement oligocène supérieur. M. R. Hærnes n'hésite pas à accepter l’âge de l'horizon de l’Helix Ramondi et je dois dire que l'indication de H. Larteti variété rennensis n’est pas probante. Les figures don- nées des Limnées et des Planorbes n’ont rien qui permette de prendre position ét l'existence de formes nettement oligocéniques comme /1. osculum, H. leptoloma, H. inflexa laissent à peine la question en suspens pour nous ramener à l’avis de Gobanz. Il y a d’ailleurs en Styrie bien d’autres dépôts miocéniques sur lesquels nous sommes insuffisamment renseignés. Quant à l’âge des couches d’'Eichkogel, près Môdling, M. Schlosser a réussi à établir qu'il était bien plus récent que celui de Sansan et au voisinage de l’horizon d'Hauterive, il convient d'ajouter que dans ses assimilations il s'est basé spécialement sur la faune des Vertébrés qui avait été négligée par ses prédécesseurs et sur la découverte de la faune de Pikermi qui y a été faite par M. Vacek. C'est en effet une faune pontique dérivée de celle de Sansan, mais plus récente, comme dans le bassin du Rhône ?. En Moravie il y a également des dépôts de calcaire lacustre, à Czeikowitz, près Goding. dont la faune malacologique a été exa- 1. Dozrrus et DaurzeNserG. Journ. Conchyl. Coquilles nouvelles ou mal con- nues des faluns de la Touraine, 1899, p. 17. 2. Hixser. Das Tertiargebiet. um Graz, Kôflach. u. Gleisdorf 1883. Jahr. K. K. Geol. Reich., p. 281-368. — GoBanz. Die fossilen Land u. Suswasser moll. des Becken von Rein. Wien., 1854. Sitzurbg. XIII. — A. Penecxe. Die Mollusken Fauna des Untermioc.Suswasserkalkes von Reun.Berlin 1891. Zeich. Deut. Geol. Gesell. p. 346.— M. Scurosser. Die Land u. Suswassergasteropoden von Eichko- Fee bei Müdling. Nebst einer Besprechung der gaster. von Rein. Wien HEUTR Jahr. K. K, Geol. Reichs. v. 57, p. 763. TRS MOLASSE DE L'ARMAGNAC 399 minée par Th. Fuch en 1880 ; situés immédiatement au-dessous des dépôts pontiques et qui renferment, avec des espèces indiquées comme nouvelles, diverses espèces rappelant la faune de Sansan mais occupant un niveau stratigraphique sensiblement plus élevé, près des couches à Congéries ; une revision attentive des déter- minations de ces fossiles serait fort nécessaire; l’espèce la plus abondante : Planorbis nitidiformis Goë. est très voisine du P. Larteti!. En Bohême les couchés lacustres du Tertiaire du Nord de la Bohème, qui sont très fossilifères, à Tuchoritz, Kolosoruk, Gross- lipen, Warzen ont été étudiées par A. Reuss en 1862 (Paleontog. II) et en 1860 (Siézungb. A. Wien), reprises par Boettger en 1870 plus amplement décrites par G. Klika en 1891, avec addition par Babor en 1897?, et elles ont été assimilées unanimement au calcaire de Hochheim dans le bassin de Mayence avec lequel on compte 46 °/, d'espèces communes, c’est donc de l’Oligocène supérieur. Nous avons comparé séparément toutes ces espèces et à l’excep- tion de quelque Pupa ou Vertigo, il n'y a pas d’analogie réelle avec Sansan, ce n'est pas du Miocène, et les sous-genres mêmes y sont bien diffèrents, c’est du Kassélien, le Chattien de Fuchs Il est possible qu'il existe du Miocène moyen continental en Dalmatie, Neumayr dans une note déjà ancienne a cité: Helix turonensis avec Neritina Grateloupi, Limnea pseudopalustris, Planorbis subpyrenaicus, P. Ludovici, de la localité de Miocie, c'est à confirmer ; les Melanopsis sont très nombreux et l’âge réel serait peut-être au niveau de Montvendre. En Silésie on connaît à Oppeln des couches de calcaire lacustre ligniteux reposant sur la craie sénonienne, dont les Mollusques ont été étudiés principalement par M. A. Andreæ et les Verté- brés par M. Schlosser, en 1904, et repris par M. Wegner, en 1913. Or, si la faune des Vertèbrés avec Pliopithecus antiquus, Mastodon angustidens, Aceratherium tetradactylus, Anchitherium aurelia- nense, Dicrocerus furcatus, etc.,nous apparaît comme incontesta- blement miocénique et même burdigalienne, la liste des Mollusques contient un grand nombre d’espèces à affinités oligocéniques ; 1. Th. Fucx. Ueber ein neues Vorkemmen von Suswasserk. bei Czeikowi{z in Mären. Verh. d. G. Reichst. 1880, p. 162. 2. F. Karka. Studien auf dem Gebiete der tertiar formation nord Bühmens. Prag, 1911. Archiv natur., XIV, 92 p., fig. 3. M. Neuwaye.Beit. z. Kennt. fossiler Binenfaunen I Dalmatinischen Suswas sermergel. Jahr.der K. K. Geol. Reich. Wien, 1869, XIX, p. 355. 1} 400 G.-F. DOLLFUS. J y vois des représentants des genres Galactochilus, Achantinula, Strobilus et même des espèces connues: Helix osculum, H.invo- luta, H.ehingensis ; par contre, jerelève des espèces extrêmement voisines de celles de Sansan et appartenant aux genres Sansania, Pupa, Vertigo, Triptychia, Carychium, Cyclostoma. Nous sommes obligés de nous demander s'il n'existe pas à Oppeln plusieurs calcaires lacustres qu’on pourrait distinguer, ou si les déterminations de M. Andreæ ont été faites avec une rigueur suffisante ; 1l va sans dire que lorsqu'il paraît y avoir conflit entre les faunes de Vertébrés et celles de Mollusques, c’est à la classification donnée par les Vertébrés qu’il importe d'accorder la préférence. Malgré la revision récente de M. Wegner, la liste des Vertébrés n’est pas homogène et elle s’échelonne de l’Aquita- nien au Tortonien, le dernier mot n'est pas dit sur les dépôts lacustres de la Silésie supérieure !. En Galicie, Dubois de Montpereux et Eichwald y ont fait con- : naître l'existence de dépôts de calcaire lacustre tertiaire, de dépôts marneux avec lignites et de sables marins fossilifères. Eichwald, en 1853, (Lethea Rossica) a donné les noms spéciaux aux coquilles continentales qui n'ont pas été Jusqu'ici identi- fiées. Depuis 1880, M. M. Lomnicki- a donné toute une série de notes sur ces dépôts continentaux, mais écrites en polonais, ce qui les rend peu accessibles. En somme, il semble qu'il existe au- dessus des dépôts marins d’âge miocène des dépôts lacustres fort étendus depuis les environs de Cracovie par Przmysl, Lemberg, jusqu’en Bukovine, à Tarnopol et passant en Podolie. Dans les marnes à Chara de Podhayce, à Zgnilym, Posuchow, Korzowa, Monasterzyska, etc., dépôts qui ont fourni à Sandberger une première faunule qui les lui a fait paralléliser avec le calcaire de l’Orléanais et les faluns de la Touraine. Dans les listes de + 1. D' A. Axprex. Unter Miocäne Landschnecken mergel bei Oppeln in Schlesien. I Mitt. Rœmer Museum. Hildesheim, Janvier 1902, 8 p., fig. — Dr A. Anxpreæ. Zweiter Beitrag zur Binnenconchylien fauna der Miocäns von Oppelen. Decembre 1902, 32 p., fig.— D: MicxaeL. Tertiare susswvasserconchylien von Kœæni- glich Neudorf bei Oppeln. Sifz Zeitcht. Deut. Geol. Gesell. Bd 54 (Mars 1902). — D: P. OrrEnueim. Uber dar Miocän in Oberschlesien. Monatb. Deut. Geol. Gesel. Bd., 59 p. 43-54, 1907. — R. N. Wecxer. Tertiar und umgelagerte Kreïde bei Oppeln. Paleontograph. Band LX Stuttgart, 1913, p. 175-274. — A. M. Lomnici. Slod kowodny utwor trzeciorzduy na Podolu Galicyjskiem. Lwow (Lemberg) 1884. Kosmos (Bibliographie). — Lomniexi. Die tertiare susswasserbildung in Ostgalizien. Verhand. K. K. geolog. Reichsans., Wien, 1886, 20 p. (résumé en alle- mand).— Lomnicki. Matériaux pour aider à la connaissance des dépôts mio- céniques d’eau douce des environs de Cracovie. Lemberg, 1902, Kosmos, XXVII, p. 227-240, 1 pl. — Lomunicki. Slod Kowadny utwor trzecio. na Podolu. Ext. tome XX, Kom. fizsyjograph. Akad. Um., 1886, 76 p., 3 pl. (Paléontologie). MOLASSE DE L'ARMAGNAC 401 M. Lomnicki de 1886 on relève en effet bon nombre d'espèces de Sansan comme : Helix subpulchella Sanps., Helix tyraica Lo. (cf. H. Ley- meriei), Pupa Irati Nour., Pupa Nouleti Dur., Limnea dilatataN., L. armaniacensis N., L. Laurillardi N., Planorbis cornu (P. san- saniensis), Planorbis Ludovici Nouc., P. Larteti Nour., Dreissen- Sia alla, avec au voisinage Oncophora gregaria et Ostrea gingen- sis. Beaucoup d espèces sont indiquées en outre comme voisines d'espèces miocéniques. Mais une description et une comparaison soigneuses des échantillons en nature nous paraissent nécessaire pour toute cette région avant d'émettre une conclusion définitive ; nous admettrons provisoirement avec l’auteur qu'il s’agit du Mio- cène moyen. Hongrie-Transylvanie. M. À. Koch a délimité très précisément les dépôts de l’Oligocène supérieur, qu'il désigne sous le nom de Chattien, des dépôts miocéniques dits méditerranéens qu'il classe comme suit. MÉDITERRANÉEN II] — Etages : VINDOBONIEN et SARMATIEN. MÉDITERRANÉEN | — Etages : AQuIrANIEN et BURDIGALIEN. Dans le conglomérat de base des couches de Hidolmas on trouve quelques ossements de Vertébrés: Acerotherium, Listrio- don, c'est du Burdigalien ; dans les couches de Magyar-Baago ce sont des coquilles terrestres flottées dans des dépôts marins, c'est du Vindobonien. Ce nest que dans les couches de calcaires lacustres à silex du comitat d'Hunyad qu'on trouve une faune malacologique continentale d’une certaine importance et elle se place dans le Sarmatien. Plus haut les couches du Levantin à Limnocardium donnent des coquilles terrestres et fluviatiles en abondance, mais c’est la faune à elix Chairi d'Hauterive et nous sommes dans le Pliocène inférieur !. | Je ne prolongerai pas cette étude aux contrées plus éloignées de moins en moins connues, à la Russie, à l'Orient, à l'Afrique du Nord, nous savons seulement, par la détermination de quelques gros Vertébrés, comme le Wastodon, que la faune de Sansan y est représentée et qu'elle Hvrera quelque jour des représentants de la faune malacologique du Miocène moyen. Il nous paraît cependant se dégager de tous ces renseignements quelques conclusions générales que j'indiquerai sommairement : 1. A. Kocu. Die Tertiarbildungen des Beckens der Siebenburgischen Landes- theile, II Neogen. Artheil. Buda-Pest, 1900. à 402 G.-F. DOLLFUS I. La faune malacologique de Sansan est bien distincte de celle : plus ancienne du calcaire blanc de l’Agenais à Helixr Ramondi de l’Oligocène supérieur (Kassélien). IT. Elle est aussi distincte de la faune un peu moins ancienne du calcaire gris de l’Agenais à Helix girundica appartenant à l’Aquitanien moyen ‘avec laquelle elle a très peu d'espèces com- munes. IT. Mais cette faune de Sansan, qui est stratigraphiquement au niveau du Burdigalien, a de grands rapports d'identité avec ce que nous savons de la faune continentale égarée dans les couches de l’'Helvétien marin (Miocène moyen) européen. IV.Ellese propage avec des variations médiocres dans le Miocène supérieur (Tortonien), dans le Pliocène inférieur et supérieur et dans l'Europe actuelle tout entière ; ces variations sont accompa- gnées d’extinctions et de quelques apparitions entièrement nou- velles qui se distinguent immédiatement. V. Tandis que la coupure principale dans la série marine se place entre le Kassélien et l’'Aquitanien, pour la faune malacolo- gique continentale elle serait mieux tracée entre l’Aquitanienet le Burdigalien. Le faune continentale serait en retard d'apparition sur l'invasion marine. Cette constatation permet d'expliquer pour- quoi divers paléontologues veulent maintenir l'Aquitanien dans l’'Oligocène, malgré les preuves données par l’étude de la faune marine qui doivent être considérés cependant comme prépondé- rantes !, 1. Espagne. — Les épreuves de cette note étaient depuis longtemps corrigées quand nous avons reçu un magnifique ouvrage de M. Hernandez Pacheco sur la géologie et la paléontologie du gisement de Vertébrés fossiles de Palencia dans le bassin supérieur du Douro (Vieille Castille). L'auteur y décrit une faune très importante avec : Anchilherium aurelianense, Listriodon splendens, Dinoth. giganteum, Rhinoc. sansaniensis, Mastodon angustidens. Nous estimons cette faune la même que celle de Sansan et nettement burdigalienne. Cependant M. Pacheco influencé certainement par la-découverte d’un superbe Cervidé le Palæoplalyceras hispanensis estime que l'âge est tortonien. Mais l'existence de cette espèce nouvelle ne saurait l'emporter sur la présence d’autant d'espèces anciennes Caractéristiques. Les Mollusques sont peu abondants et en mauvais état; cependant nous pensons reconnaître parmi les formes représentées, planche zx, Limnea Larteli et Planorbis sansaniensis. EXPLICATION DE LA PLANCHE III Pages FiG. 1, 2, 3. — Steganoporella cavatura F. Caxu. — Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil). Coll. Canu ........ 323 FrG. 4, 5. — Steganoporella brevis F.Canu.— Aquitanien supé- rieur de Léognan (Le Thil). Coll. Canu............. 324 Fic. 6. — Cellaria rhombifera Gozrprus, 1838. — Aquitanien supérieur de Mérignac (Baour). Coll. Canu.......... 325 Fi6. 7, 8. — Hippodiplosia granulosa F. Canu. — Adquitanien supérieur de Léognan (Le Thil). Coll. Canu......... 327 F1G. 9, 10. — Meniscopora irregularis F.Canu. — Aquitanien supérieur de Mérignac (Baour). Coll. Canu..... .... 330 F1G.11,12,13, 14. — Hippodiplosia verrucosa F. Canu. — Aquitanien | supérieur de Léognan (Le Thil). Coll. Canu......... 328 F1G. 19, 16. — Holoporella tubulosa F. Canu.— Aquitanien supé- rièur de Léognan (Le Thil). Coll: Canut.. 331 Toutes les figures sont grossies environ 23,5 fois. Buzz. Soc. 6Kkou. DE FR., (4), XV, 1915. NOTE DE F. Canu Bull. Soc. géol. de France S. 4; t. XV; pl. III RSR Eee - TPS Ed ca fs ML di , Lie | Clichés G. Pilarski EXPLICATION DE LA PLANCHE IV Pages Fi. 1, 2. — Actinopora plicata F. Canu. X 12. — Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil). Coll. Ganu .......... F1G. 3, 4. — Fascigera dimidiata Reuss, 1847. X 12. — Adqui- tanien supérieur de Léognan (Le Thil). Coll. Canu.... Fi. 5. — Smittina confluens Reuss, 1864. X 23,5. — Aquita- nien supérieur de Mérignac (Baour). Coll. Canu....... Fic. 6. — Hippoporina rarepunctata F. Can. X 24,5. — Aquitanien supérieur de Léognan (Le Thil). Coll. Canu. FiG. 7, 8, 9, 10. — Lichenopora elliptica F.Canu. — Aquitanien supé- rieur de Leognan (Le Thil). Coll. Canu. 7, X12;8 et 9, X 12 ; 10, gr. nat.; tous les spécimens sont ovicellés. F1G. 11, 12. — Entalophora macrostoma Mirne-Enwanps, 1838. x 12. — Aquitanien supérieur de Dax (Cabannes). COL ACANUSES EEE ACER RER SRE EN EEE Buzz. Soc. GÉoL. DE En., (4), XV, 1915. 329 333 | NOTE DE F. Canu Bull. Soc. géol. de France S. 4; t. XV: pl.IV VUE Lt Clichés G. Pilarski EXPLICATION DE LA PLANCHE V Fic. 1. — Helix Ludovici Nouzer. Avec son test. 2, 3. — — _— — Sans test. Coll, Noulet, à Toulouse. — Gr. nat. 5. — Helix turonensis Desx. var. Leymeriei Nouzer. Avec leur tests FSS 6, 7. — — — — — _— Sans test. Coll. Noulet, à Toulouse. — Gr. nat. 8-16. — Helix vasconensis Nourer. Coll. Noulet à Toulouse. — Jegun, près Masca. — Gr. nat. 7, 18. — Helix Laurillardi Nouzer. Coll. Noulet, à Toulouse. — Seissan (Gers). — Gr. nat. 19-21. — Helix villandricensis Nour. Coll. Noulet, à Toulouse. — Villandrie. — Gr. nat. 22-24. — Helix frontensis Nourer. Coll. Noulet, à Toulouse. — Fronton. — Gr. nat. 25-27. — Helix Bartayresi Nourer. Coll. Noulet à Toulouse. — Nérac. — Gr. nat, Buzz. Soc. GÉOL. DE FR., (4), XV, 1915. NOTE DE G.-F. Dollfus Bull. Soc. géol. de France | D: 4: t XV: pl V PHOTOCOLLOS8R. TORTELLIER er CO., ARCUEIL, PRÈS PARIS. eve qe Fr ee de 10-12, 13-15. 16-17. 18. 19-20. DL EXPLICATION DE LA PLANCHE VI — Helix Ludovici Nourer, échantillon avec test, vue supérieure. — — — — , échantillon dépourvu de test. Coll. École des Mines (Deshayes).— Sansan. . — Helix eversa Desx. var. Larteti Duruyx, échantillon avec test. Coll. École des Mines. — Sansan. — Helix eversa Desu. var. Larteti Dupuy, échantillon sans test. Coll. Doilfus. — Sansan. à i — Helix turonensis Des. var. Leymeriei Nourer, échantillon avec test. Coll. Dupuy (Dautzenberg). — Sansan. — Helix turonensis Desu. var. Leymeriei Nourer, échantillon sans test. à Coll. Dollfus. — Sansan. — Triptychia Larteti Dupuy sp. Clausilia). Coll. Bourguignat. — Sansan. — Triptychia maxima Gnrar. sp. (Clausilia). Coll. Noulet. — Dax. — Planorbis sansaniensis, avec le test. Coll. École des Mines. — Sansan. . — Planorbis sansaniensis, sans test. Coll. Dollfus. — Sansan. Buzz. Soc. GéoL. DE FR., (4), XV, 1915. NOTE DE G..-F. Dollfus Bull. Soc. géol. de France SAT XV SDL VIE PHorTocoLLOGR. TORTELLIER ET CO., ARCUEIL, PRÈS PARIS. ; M TARIF DES TIRÉS À PART 95 ex. | 50 ex. | 75 ex, 1400 ex.1150 ex.[200 ex. 1250 ex. ————— | | > | | ——— | | — détpanesr:3 DO TD . 10 » [13 » 116 » 119 » Proc RS 5.» | 6,25] 7,50| 8,75/10,25|12,75/15,25 à SL & »| 4,75| 5,50| 6,25 1175 9,25110,75 FE LA STREAM 3 »| 3,50| 4 »| 4,50! 5,50! 6,50|.7,50 RD Me Via 2,501 2,751,3 »1:3,251.3,181 4,201 475 COUVERTURE Imprimée, titre spécial. ....| # » | 4,501 5 » | 5,50] 6,50] 7,50 8,50 Passe-partoutavec titre dela EL TO PEAU PE due UN 3 »| 3,50) 4 » | 4,50] 5,50|.6,50| 7,50 Papier couleur sans impres- SION A AU Se die 0,50| 0,75] 1 » | 4,25f.1,78| 2,25 2,7 MÉMOIRES-GÉOLOGIE Paraissant irrégulièrement depuis 1833, format in-4° raisin. Prix divers. (50 °/, pour les Membres de la Société.) Extrait du Catalogue. Cossmanx et Laser. Etude paléontologique et stratigraphique sur le terrain oli- gocène marin des environs d'Etampes. 88 p., 1 labl., 6 pl........................ Ph. Tomas. Recherches stratigraphiques et paléontologiques sur quelques for- matioris d'eau douce de l'Algérie 57 p’, 11abl,5 pl. LV Cossmanx. Contribution à l'étude de la faune de l’étage bathonien en France (OSEO AE) STADE AO DITS TETE A RER RE EE ANTENNES RER TA R eE Eu TerqQuem. Les Entomostracés Ostracodes du système oolithique de la zone à Am. Parkinsoni de Fontoy (Moselle). 46 p., 6 pl:.................... ARNO LOU Terquem. Les Entomostracés Ostracodes du Fuller's Earth des environs de Var- SOVLC TL LES D CNET STONE ER EAN ER EE re RP ARR Te A AC AT Sn EE C. Grann’Eury. Formation des couches de houille et du terrain houiller. 196 p., LUE URSS SA PRE ERREUR EAP EE Er RES SES QE TE H. Frrmor. Etudes sur les vertébrés fossiles d’Issel (Aude)....:.........:........ G. Correau. Echinides éocènes de la province d’Alicante. 407 p., 16 pl............ A. Dorcor, P. Gopsizze et G. Ramonn. Les grandes plâtrières d'Argenteuil (Seine-et-Oise). Historique, genèse se a des formations gypseuses de LATÉPIONT PARISIEN E AS D UE AMD SR Aie ce D RAR te LAN AUS PE EN P.-L. Prever. Aperçu géologique sur colline de Turin. 48 p., 7 fig., 1 carte... G. Zærr. Contribution à l'étude géologique du Haut-Tonkin. — H. Lanrexors. Note sur la géologie de l'Indo-Chine. — René de Lamoras. Note sur la géologie du Cambodge et du Bas-Laos. 80 p., 1 pl., 8 cartes en couleurs ........... Général de Lamore. Les anciennes lignes de rivage du Sahel d'Alger et d'une partie de la côte algérienne. 288 p., 8 ol, (Carlelera con leurs PA EAN LENS Léon Carrez. Résumé de la Géologie des Pyrénées françaises.132 p., i pl, 6 cartes LOL NON RUE LOTS ÉD SE EE CPE AA DO ee EE PI TP EE CRE PES Maurice Lucrox. Etude géologique sur le projet de Barrage du Haut-Rhône français à Génissiat (près de Bellegarde). 136 p.,7 pl...........:.............. Æ SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE MÉMOIRES-PALÉONTOLOGIE PAR SOUSCRIPTION PAYABLE AVANT L'APPARITION DU VOLUME ANNUEL : FRANCE, 25 FRANCS, FRANCO. — ÉTRANGER, 28 FRANCS :, FRANCO Liste des Mémoires qui se vendent isolément : Une remise de 20 °/, est accordée sur ces prix aux Membres de la Société G. Dorrruset Ph. DavrzexBerG. Conchyliogie du Miocène moyen du Bassin de la : Loire; Description des/gisements fossiliferes ; Pélécypodes(en cours). 22 pl.,9296p.. 36» Marcellin Bouze. Le'Pachyæna de Vaugirard. 2 pl., 16 p................0. MOT D VAPrquiER les Rüdistestursoniens 82 le MODS RNA ER PE EEE JB Ar. Toucas. Etudes sur la classification et l'évolution des Hippurites, 17 pl., 128 p.. 38 » Albert Gaupryx. Fossiles de Patagonie : Dentition de quelques Mammifères. 28 p. 4 ADO STARS NUE ALERTE PATENTS EI LOL NR RARE EEE DAS VE AN NEO PE AO 4 » Paul Leone et Robert Douvisé. Sur le genre Lepidocyclina Gümbel. 3pl.,42p. 10 » . Ferdinand Caxvu. Les Bryozoaires du Panne Echelle des Bryozoaires pour les Terrains tertiaires tospl.30Npa en AR LE Re Te AE PL NO 0 11 » Charles Easrmanx. Les types de Poissons fossiles du Monte Bolca au Muséum d'ÉistoirematurellerdesPatS MED EE PS0 IDE PE PR AIRE ER EREEReREREe 1H CRE) V. Popovici-Harzsc. Les Céphalopodes du jurassique raie du Mont Strunga (massif de Bucegi, Roumanie). 6 pl., 28 p SRRAE RARE ER RAS nt ES ME AT D ce TOME Ar. Toucas. Bhtides sur la classification et l’évolution des Radiolitidés.2/pl.,132p.. 48 » Edm. Pezar et M. Cossmann. re supérieur à faciès urgonien de RUE lez Alaïs (Gand) n9igterte 6pl 49 D TONER AE PE ERP RE ER ER ER 13 » Charles JAacos. Etude sur quelques Rae du Crétacé moyen. #7 fig., 9 pl, Gp. 20 » A. Pezanr. Etude iconographique des Pleurotomes fossiles du Bassin de Paris! DD BOND RAR SR te data ee leve ee lee eee TN Le PE PEL OS 42 » P.-H. Krirez. Etudes sur les végétaux fossiles de l'étage Sparnacien du Bassin de Paris. 3 pl. DELA) YBR ADR Os EE EEE RTE NE SR En ES A On 10 Henri Douvirzé. Etudes sur les Rudistes. Rudistes de Sicile, d'Algérie, d'Egypte, : duBibantettde latPerse/7A4DL, 04 D LENS EN Eee ETS 20 » Léon l'ERVINQUIÈRE. Sur quelques Ammonites du Crétacé algérien. 7 pl, Ho 20 » Robert Douvirzé. Céphalopodes argentins. 3 pl., 24p.........,................. TD Gustave F. Dorrrus. Les Coouilies 2 Quaternaire marin du Sénégal. Introduc- tion géologique par À. Dererms. 4 fig., 4 pl., 72 p..... Te ER ERARON OUE ES à Le 14 » J. SEvNes. Contributions à l'étude des Céphalopodes du Crétacé rue de France 6800 409 DEEE RE RAT SEEN PORTER QUATE SN ee AR RO AS Po 0e 10 LOUE) Ch. Dsrérer. Les Animaux pliocènes du Roussillon. 17 pl., 188 p................ 60 » G. ne Sarorta. Recherches sur les végétaux du niveau aquitanien de Manosque, BOND LAS SIDE Re ES A ERA ESS ER (ER AREA RTE CE QAER RGO PAU ARR NE APR 35 » M. Cossiann, Contribution à la Paléontologie française des terrains jurassiques (en cours) ; Etudes sur les Gastropodes des terrains jurassiques : Opisthobran- CHES VOD ILES D ARTE PERTE ES RAI HR EME AIRE QUI RE BASE D Ro 0 à 14 50 TABLE DES MATIÈRES (TOME XV, Fascrcuze 7-8). Pages F. Canu. — Bibliographie paléontologique relative aux Bryozoaires du Bassin à deyParis (fn). 2e Ann ER NE AE OR SEA CN AE RS AA PR A EA 305 Léon Bertrand.— Sur la constitution géologique des abords de la Pièce d'eau des/Suisses, à Versailles!(2 fige) ae CR Cent ON ART INR 306- F. Canu. — Les Bryozoaires fossiles des terrains du S.W. de la France (pl. III- Fe 320 G.-F. Dollfus. — Étude sur la Molasse de l’Armagnac (25 fig. ,pl. V-VI).. .. 835 MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS Le gérant de la Soc. géologique : L. Mémn. AAA 4° Série, t. XV. — 1915. — N° 9 et dernier BULLETIN DE LA [SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE: CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 mars 1830 A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTLITÉ PUBLIQUE PAR ORDONNANCE DU 3 AVRIL 1832 QUATRIÈME SÉRIE - TOME QUINZIÈME Fascicuze 9 et dernier Feuilles 26-30. —— Planche VIT, tables, etc. Avec 5 figures et 3 cartes dans le texte. SONAN NS 97 SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 28, rue Serpente, VI 1915 PuBLICATION MENSURLLE DÉCRMBRE 1916. re las EXTRAITS DU RÉGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE î ART. 2. — L'objet de la Sociélé est de concourir à l’avancement de la Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la France, tant en lui-même que dans ses rapports avec les arts industriels et l’agriculture. ART. 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Fran- çais et les étrangers peuvent également en faire partie. Il n'existe aucune distinction entre les membres. ART. #4. — Pour faire partie de la Société, il faut s'être fait présenter dans une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation ! et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. ART. 38. — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de Novembre à Juillet. Arr. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (le 1°" et le 3° lundi du mois. È ; ART. #2. — Pour assisier aux séances, les personnes étrangères à la Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. Arr. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire devant elle aucun ouvrage déjà imprimé. Arr. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur. des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. Arr. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiendra une! ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement déterminé. : ART. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque membre. É ART. 55. — ... [l ne peut être vendu aux personnes étrangères à la Société qu'au prix de la cotisation annuelle. Arr. 58. — Les membres n’ont droit de recevoir que les volumes des années du Bulletin pour lesquelles ïls ont payé leur cotisation. Toutefois, les volumes correspondant aux années antérieures à leurentrée dans la So- ciété leur sont cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément à un tarif déterminé. Art. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou mémoires insérés au Bulletin, les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un tirage à part. : ART. 13. — Chaque membre paye: 1° un droit d'entrée : 2 une cotisation annuelle?, Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée par le versement en capital d’une somme fixée par la Société en assemblée générale (400 francs). Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle (minimum : 1000 francs). él 1. Les personnes’ qui désireraient faire partie de la Société et qui ne connaïi- traient aucun membre qui püt les présenter n'auront qu'à adresser une demande au Secrétariat, en exposant les titres qui justifient de leur admission. 2. Néanmoins sur la demande-des parrains les nouveaux membres peuvent n'acquilter, la première année, que leur droit d'entrée, en versant la somme de 20 fr. Le Compte Rendu sommaire des séances de l'année courante leur est envoyé graluilement; mais ils ne recoivent le Bulletin que la deuxième année et doivent alors payer la cotisation de 50 francs. Ils jouissent d'ailleurs des autres droits et privilèges des membres de la Société. MOLASSE DE L'ARMAGNAC 401 M. Lomnicki de 1886 on relève en effet bon nombre d'espèces de Sansan comme : Helix subpulchella Saxps., Helix tyraica Low. (cf. H. Ley- meriei), Pupa Irati Nour., Pupa Nouleti Dur., Limnea dilatataN., L. armaniacensis N., L. Laurillardi N., Planorbis cornu (P. san- saniensis), Planorbis Ludovici Nour, P. Larteti Nour., Dreissen- sia alla, avec au voisinage Oncophora gregaria et Ostrea qingen- sis. Beaucoup d espèces sont indiquées en outre comme voisines d'espèces miocéniques. Mais une description et une comparaison soigneuses des échantillons en nature nous paraissent nécessaire pour toute cette région avant d'émettre une conclusion définitive ; nous admettrons provisoirement avec l’auteur qu'il s’agit du Mio- cène moyen. Hongrie-Transylvanie. M. À. Koch a délimité très précisément les dépôts de l’Oligocène supérieur, qu'il désigne sous le nom de Chattien, des dépôts miocéniques dits méditerranéens qu'il classe comme suit. MÉDITERRANÉEN [1 — Etages : ViNboBonIEN et SARMATIEN. MÉDITERRANÉEN | — Etages : AqQuiraNIEN et BURDIGALIEN. Dans le conglomérat de base des couches de Hidolmas on trouve quelques ossements de Vertébrés: Acerotherium, Listrio- don, c’est du Burdigalien ; dans les couches de Magyar-Baago ce sont des coquilles terrestres flottées dans des dépôts marins, c'est du Vindobonien. Ce n'est que dans les couches de calcaires lacustres à silex du comitat d'Hunyad qu'on trouve une faune malacologique continentale d’une certaine importance et elle se place dans le Sarmatien. Plus haut les couches du Levantin à Limnocardium donnent des coquilles terrestres et fluviatiles en abondance, mais c’est la faune à Helix Chaixi d'Hauterive et nous sommes dans le Pliocène inférieur. Je ne prolongerai pas cette étude aux contrées plus éloignées de moins en moins connues, à la Russie, à l'Orient, à l'Afrique du Nord, nous savons seulement, par la détermination de quelques gros Vertébrés, comme le Wastodon, que la faune de Sansan y est représentée et qu'elle livrera quelque jour des représentants de la faune malacologique du Miocène moyen. Il nous paraît cependant se dégager de tous ces renseignements quelques conclusions générales que jindiquerai sommairement : 1. A. Kocu. Die Tertiarbildungen des Beckens der Siebenburgischen Landes- theile, II Neogen. Artheil. Buda-Pest, 1900. 1 décembre 1916. Bull. Soc. géol. Fr. XIV. — 26 402 G.-F. DOLLFUS I. La faune malacologique de Sansan est bien distincte de celle plus ancienne du calcaire blanc de l’Agenais à Helix Ramondi de l'Oligocène supérieur (Kassélien). IT. Elle'est aussi distincte de la faune un peu moins ancienne du calcaire gris de l’Agenais à Helix girundica appartenant à l’Aquitanien moyen avec laquelle elle a très peu d'espèces com- munes. III. Mais cette faune de Sansan, qui est stratigraphiquement au niveau du Burdigalien, a de grands rapports d'identité avec ce que nous savons de la frere D égarée dans les couches de l'Helvétien marin (Miocène moyer) européen. IV.Ellese propageavec des variations médiocres dans le Miocène supérieur (Tortonien), dans le Pliocène inférieur et supérieur et dans l'Europe actuelle tout entière ; ces variations sont accompa- gnées d’extinctions et de quelques apparitions entièrement nou- velles qui se distinguent immédiatement. V. Tandis que la coupure principale dans la série marine se place entre le Kassélien et l’Aquitanien, pour la faune malacolo- gique continentale elle serait mieux tracée entre l’Aquitanien et le Burdigalien. Le faune continentale serait en retard d'apparition sur l'invasion marine. Cette constatation permet d'expliquer pour- quoi divers paléontologues veulent maintenir l'Aquitanien dans l’'Oligocène, malgré les preuves données par l'étude de la faune marine qui doivent être considérés cependant comme prépondé- rantes !. 1. Espagne. — Les épreuves de cette note étaient depuis longtemps corrigées quand nous avons reçu un magnifique ouvrage de M. Hernandez Pacheco sur la géologie et la paléontologie du gisement de Vertébrés fossiles de Palencia dans le bassin supérieur du Douro (Vieille Castille). L'auteur y décrit une faune très importante avec : Anchilherium aurelianense, Listriodon splendens, Dinoth. giganteum, Rhinoc. sansaniensis, Mastodon angustidens. Nous estimons cette faune la même que celle de Sansan et nettement burdigalienne. Cependant M. Pacheco influencé certainement par la découverte d’un superbe Cervidé le Palæoplalyceras hispanensis estime que: l’âge est tortonien. Mais l'existence de cette espèce nouvelle ne saurait l'emporter sur la présence d'autant d'espèces anciennes caractéristiques. Les Mollusques sont peu abondants et en mauvais état; cependant nous pensons reconnaître parmi les formes représentées, planche 1x1, Limnea Larteli et Planorbis sansaniensis. 403 LES VALLÉES PLIOCÈNES AVEC LIGNITE DE BIDART, CÉNITZ ET CHABIAGUE (BAssEs-P YRÉNÉES) PAR Jules Welsch :. PLzancne VII. SOMMAIRE. — [. Introduction. — II. Lignite de Bidart et vallée de l'Ouabia. — IT. Tourbe ligniteuse de Cénitz. — IV. Lignite de Chabiague, — V. Tourbe littorale récente de Mouligna. — VI. Tourbe des bords de l'Adour. — VII. Étude des lignites. — VIII. La flore pliocène de Bidart et Cénitz, par Clement Rein et Eleanor M. Rein (avec planche). — IX. Conclusions. I. Ixrropucrion. — La falaise littorale des Basses-P yrénées, de Biarritz à Bidart et à Saint-Jean-de-Luz, est échancrée par plusieurs vallons qui débouchent au niveau de la mer. Ces petites vallées sont parcourues par des cours d’eau, qui remontent quelquefois assez loin dans l’intérieur des terres, comme celui de Mouligna (Mouriscot) et celui de l'Ouabia, au Sud de Bidart. Sur le littoral, la région parcourue par ces vallées forme un plateau incliné au Nord, très visible de Bidart à la Pointe de Biarritz avec des altitudes variables de 80 à 70 mètres au-des- sus du niveau de la mer. Le pays est constitué par des dépôts crétacés et nummuli- tiques, qui sont principalement : 1° la Formation de Bidache (Calcaires et marnes à silex du Crétacé moyen, Cf-‘), au Sud de Bidart ; 2° calcaires et marnes du Sénonien C8-7: 3° calcaires daniens C*, d’un blanc grisätre maculé de rouge ; 4° les divers terrains nummulitiques de Biarritz. Au débouché des vallées dans la mer, on trouve des dépôts d'argile avec lignite et avec troncs d'arbres, qui sont au niveau de la marée haute ; ils sont surmontés d'un terrain de transport, qui se continue sur les plateaux. Cette formation d’argiles à lignite est analogue à celle des forêts submergées, avec tourbe et charbons fossiles, que l’on étudie en diverses régions. On peut en citer de divers âges : actuelles et néolithiques ; quaternaires, avec ossements de Mam- 1. Note présentée à la séance du 1° février 1915. 404 JULES WELSCH mouth et de Rhinocéros et coquilles de Cyrena flumaunalis ; pliocènes comme le Forest-bed de Cromer; sans compter le Dirt-bed à trones de Cycadées, de la falaise de Lullworth Cove, dans la presqu'île de Purbeck, d'âge jurassique supérieur ; le Forest-bed de Kelvin Park à Glascow, d'époque carbonifère, etc. L'étude botanique des dépôts de ligmite, considérés dans ce travail, est intéressante en elle-même, et permet d'établir l’âge pliocène de ces couches dans les Basses-Pyrénées ; ces assises à débris de plantes sont comparables aux couches de Cromer (Norfolk, Angleterre) et de Tegelen (Limbourg, Hollande). On peut en tirer aussi diverses conclusions sur l'existence de vallées antérieures à cette époque. | Ce travail montrera, une fois de plus, l'importance géologique de cette région du Sud-Ouest de la France, placée en avant des Pyrénées, qui a été tellement étudiée pour sa composition, pour ses fossiles et pour sa tectonique compliquée. La falaise au Sud de Biarritz offre, du reste, une coupe unique par son étendue et par sa variété. N Chabrague S Berri éz Moulign Braart Guëlhary-plage , é Ubaritz 22 Qvabra 76 Centlz 19 :p ' F ap MT, es dé =— = — ln F1G.1.— Lirroraz pes BassEs-Pyrénées,au Sup pe Biarrirz.— Longueurs : 1/120 000. ‘Aa, Dunes d'Ibarritz ; a?, Tourbe littorale ; atp, Terrain de transport des pla- teaux et des pentes ; p, Argile à lignite ; n, Terrain nummulitique ; c, Terrain crétacé. Bibliographie. — Elle est très restreinte, au point de vue où je me place. On trouvera des renseignements sur l’ensemble de la région que J'étudie dans : E. Jacouor, Description géologique des falaises de Biarritz, Bidard, Guétary et Saint-Jean-de-Luz (Actes de la Soc. linnéenne de Bordeaux, 1864, 58 p. avec 1 pl. coupes). C'est un très bon travail. Les lignites sont cités dans notre Bulletin à propos de la Réu- nion extraordinaire à Bayonne (B. S. G. Æ., (2) XXIII, p. 819, 1866). Voir de même : Paléontologie de Biarritz, par le comte DE BouiLcé, 1873, p. 449 (Congrès scientifique de France, 39° ses- sion, Pau, 1873, t. I, pp. 427-468). IT. Laicnire DE Biparr ET VALLÉE DE L'Ouagra !. — Celle-ci 1, On écrit aussi Ouhabia. dE “x: PLIOCÈNE AVEC LIGNITE DES BASSES-PYRÉNÉES 405 débouche sur le littoral entre la crête de Bidart, au Nord, qui atteint l’altitude 79 et le coteau de Guétary (Costa Aldia), au Sud, à l'altitude 76. Elle est traversée par la route d’Espagne, entre ces deux localités ; au-dessous du pont de cette route, la rivière débouche, le plus souvent, directement à la mer; mais il arrive quelquefois que l'embouchure est obstruée par une levée de sable, avec galets rejetés par les flots ; je citerai le cas d’oc- tobre 1912. Cette barre retient alors une partie des eaux douces, qui forment un lac en arrière, inondent les prairies basses, et gênent le travail des moulins. L'autre partie des eaux s'écoule à travers le sable de la levée à mer basse. Lorsque le lit de la rivière n'est pas obstrué, la marée refoule les eaux douces et fait sentir son action jusqu'à la station du chemin de fer, dite de Bidart. Le vallon actuel de l’Ouabia est creusé dans les assises créta- cées et dans un dépôt épais d’alluvions graveleuses, que Je rap- porte au Pliocène et au Pléistocène. Le fond est occupé par des alluvions modernes, souvent marécageuses, constituant un sol plat, qui est facilement inondé (fig. 2). N. B:dart Guethary Vallee de / Uuabra 26 F1G. 2. — Coure N.-S. DE LA FALAISE DE BIDART. a?, Alluvions modernes ; al, Sable fin à petits graviers; alp, Terrain de transport, sables et galets, 20 m. ; p, Argile à lignite, 10 m. ; c6-4 Formation de Bidache, Crétacé moyen ; c3-7, Marnes sénoniennes. N.-B. La stratification est simplement une indication générale pour les couches crétacées. Les alluvions pliocènes et pléistocènes ont rempli en partie une grande vallée déjà creusée au Pliocène dans les formations crétacées ; elles sont visibles principalement sur la rive droite de la rivière, au bord de la mer, et dessous Bidart. La falaise montre une coupe facile à étudier, grâce au sentier qui va des cabines de bain jusqu’au bourg. On voit successivement, de bas en haut : A. Calcaires schisteux et marnes à silex plats de la Formation de Bidache C $-*, avec des marnes sénoniennes C 8-7 du côté nord; les parties inférieures sont souvent recouvertes par le sable de la plage ; la surface de ces assises est irrégulière et montre de nombreuses poches 406 JULES WELSCH dont la principale arrive au niveau de la mer, un peu au Nord de l'em- bouchure de l’Ouabia. B. Grand dépôt de comblement de la vallée, comprenant : 1e 10 m. d'argiles à lignite. ap. 20 m. de Sables et galets roulés siliceux, avec argiles, consti- tuant un terrain de transport. al. 4 m. environ de sable terreux à graviers et limons, dont la par- tie supérieure constitue un ancien fond de la vallée de Bidart. Je vais reprendre ces couches en détail. p. Lignite et argiles. L'ensemble forme une grande lentille qui occupe le fonds d'un bassin, car on voit le sous-sol crétacé avant et après le gisement, le one de la côte. À la base, il y a une assise d'argile gris bleuâtre clair, visible sur une épaisseur de 1,50 à 2 m.; au-dessus se trouve une zone de lignite épaisse de 2 m. environ, et ensuite, 5 à 6 m. d’argile brune alternant avec des zones de Loue Done On voit le premier banc de lignite affleurer au niveau des plus hautes marées, probablement vers l'altitude 2 m. de la Carte topographique ; les galets de la plage n’y arrivent pas en temps ordinaire, mais les vagues des tempêtes couvrent le bas de la falaise. La zone inférieure de lignite est compacte, dure, très noire avec des restes de branches et de troncs, comme à Cénitz, mais ici l'épaisseur est plus grande, Les lits supérieurs de tourbe ligniteuse montrent de nombreuses traces de végétaux aplaus, avec des fragments de branches devenus charbonneux et des restes d'Insectes ; quelquefois, le bois est resté brun, la tourbe aussi est brune, surtout si elle est sèche. alp. Terrain de transport. Au-dessus vient une masse de sable siliceux, ocreux, le plus souvent jaunâtre avec des lits de galets ; 1l y a une sorte d’alternance grossière, représentant une stratification torrentielle. La présence des galets roulés montre que c’est un terrain de transport ; on y voit aussi par places des fragments de roches non roulés, qui proviennent d’éboulis du calcaire de Bidache formant le ‘soutien de la masse. Souvent le sable est blanc, d’autres fois, il est argileux et d'un Jaune rouge ; on y voit des croûtes de limonite. Les galets sont formés de roches dures, principalement d’un grès blanc fin, et quelque- fois de roches cristallines. Vers le bas, 1l y a, dans la masse, des zones d'argiles rouges, grises, violet clair en lits finement stra- üfiés. L'épaisseur des sables et cailloux roulés peut atteindre 20 m. en lits entrecroisés, Ils éboulent très facilement, en paquets, PLIOCÈNÉ AVEC LIGNITE DES BASSES-PYRÉNÉES 407 sous l'influence des eaux de pluie; de plus, les vagues entament la base de la formation (argile à lignite) et provoquent des effon- drements ; il est possible aussi que de petites failles parcourent l’ensemble, ce qui facilite les éboulements. L'aspect général est celui des autres formations continentales que je connais : Sables de la Saintonge et du Périgord et Sables argileux marbrés du Poitou. La zone des sables et cailloux se relève au Nord sur le flanc du coteau de Bidart où il y a des exploitations de ces graviers pour le macadam des routes et pour la construction. On les voit reposer directement sur les assises crétacées sans interposition des argiles à lignite. L'épaisseur paraît diminuer en montant, mais il y a toujours plusieurs mètres de sables et de graviers jusqu'à l'altitude 77 ; on voit les bandes de galets s’incliner vers la vallée de l'Ouabia. Sur le plateau, la formation de transport se montre toujours, et redevient épaisse de 20 m. quelquefois sur la pente nord du coteau de Bidart, à la descente des vallons de Caseville:; on la voit aussi le long de la route nationale et le long de la route de Biarritz, au Nord de Bidart ; je ne puis pas la différencier de celle de la vallée de l’Ouabia, pas plus que ne l'avait fait Jacquot dans son travail de 1864. al, Sables terreux et graviers de la vallée et des pentes (Pléis- ‘tocène). Au-dessus du gisement de lignite, et des sables avec galets roulés, il y a une assise de sables terreux avec quelques graviers épars et même des lits de petits cailloux roulés, que je sépare de la masse principale des sables et galets. Cette assise constitue une sorte de terrasse, épaisse de # m. environ, qui n'existe que dans la partie basse du milieu de la falaise. On voit, à sa base, du sable assez fin, presque dunaire, blanc ou Jaune clair ; il devient plus limoneux vers le haut et passe à une zone plus terreuse et d’un gris sale, épaisse de un mètre envi- ron, et qui a l'aspect de sable éolien. La zone superficielle légè- rement transformée forme le sol végétal actuel; elle représente aussi un ancien sol néohthique!, car on y trouve des débris de poteries grossières, avec des coquilles marines représentant une sorte de kjokkemmoeddings (Purpura hæmastoma, Patella vul- gala, Trochochlea lineata, etc.). 1. J'ai visité cette partie supérieure de la falaise en mars 1910, avec M. Stiegelman professeur de langues, qui s'occupait d’études préhistoriques; en fouillant sur une profondeur de 1 à 2 pieds dans le sable, il m'a montré les coquilles citées et aussi une dent de Bison europæus, qui en provenait. 408 JULES WELSCH Cette partie supérieure forme le rebord de la falaise, à l’alti- tude 30 m. environ, Juste en avant d’une ferme par laquelle on peut arriver facilement sur le haut de la coupe. La masse est alors un sable assez fin, dont les grains ne dépassent jamais 3 à 4 mm.; on y trouve de nombreux petits Æelix et Cyclostoma. Je ne crois pas que ce soit de véritable sable éolien, comme il y en a en divers points, de Bidart à Biarritz, mais il me semble que le vent peut avoir remanié cette zone sur place. De plus, ce sable. repose directement au Sud sur le Calcaire de Bidache. Age des diverses assises. — Deux hypothèses se sont offertes, à mon esprit, pour expliquer la présence du lignite presque au niveau de la mer, et aussi celle des terrains de transport dans la vallée et sur les plateaux. 1° Failles ayant amené la descente {de ces formations. J’ai été tenté par cette explication à ma première visite des lieux, en voyant les nombreux éboulements de ces terrains ; mais Je n'ai pu constater la présence d'aucune dislocation ; de plus, il y a d’autres vallées et formations analogues : Cénitz, Caseville, Cha- biague, etc., et Je n’ai pu y reconnaître aucune faille. 2° Existence d'une vallée ancienne, dont le fond a été rempli par l'argile à lignite pliocène, et serbe ensuite partiellement par des terrains di transport au Pliocène supérieur et au Pléistocène. Le lignite a pu se former dans la vallée préexistante à un moment où l'entrée était protégée par un cordon littoral, qui a arrêté les eaux et amené la formation d’une mare où les réte des plantes ont pu s'accumuler et former le lignite. Absence de dépôts marins. — Il n'y a pas de dépôts marins sur le lignite de Bidart ; il n’y a donc pas de preuve d’une sub- mersion de la côte depuis leur formation, ni d’une élévation postérieure. Je n'ai pu voir avec certitude le substratum ; cepen- dant, il ne me semble pas du tout probable qu'il y ait jamais eu un estuaire dans cette vallée. Je n'ai rien vu, du reste, qui m'ait rappelé les plages soulevées d’Ecosse, par exemple, et l'aspect si curieux qu'elles donnent à la topographie littorale. alp. Age du terrain de transport. — Les sables et graviers qui ont comblé la vallée de l'Ouabia, au moins en partie, me paraissent appartenir à la même formation que celle qui se trouve sur les plateaux, ou encore, à sa suite immédiate. Ce terrain de transport est dépourvu de calcaire, il occupe la surface des plateaux sur de vastes étendues jusqu’à Biarritz; ce n'est pas une terrasse d’un fleuve quaternaire ou pliocène. C'est une formation continentale en rapport avec les cônes de déjection des torrents pyrénéens du Pliocène supérieur et du Quaternaire PLIOCÈNE AVEC LIGNITE DES BASSES-PYRÉNÉES 409 ancien. Ce terrain a raviné le sous-sol préexistant et remplit quelquefois de grandes poches que l’on voit à la partie supérieure des falaises, dans le Crétacé et dans le Nummulitique ; je citerai la falaise de Handia (Handiénia) où une poche atteint 20 et 40 m. de profondeur et arrive à quelques mètres du niveau de la mer. Ces poches peuvent répondre à d'anciens vallonnements qui aboutissaient autrefois à la mer ; ces vallons ont été comblés par les alluvions, et aujourd’hui, par suite de l'érosion et du recul de la falaise, on voit les galets remplir des sortes de vallons suspendus. J'ai été tenté d’assimiler ce terrain à la Formation des Sables des Landes, comme on le fait habituellement, mais je n’ai jamais vu de galets roulés dans cette dernière, au Nord de Dax ; de plus, l'aspect est absolument différent. J'ajoute qu'il y a aussi des lignites dans les Sables des Landes, analogues à ceux de Bidart ; j'ai visité notamment les environs de Laluque, au N.E. de Dax, où l’on a exploité du lignite autrefois ; j'ai fait bouillir, avec de la soude, des échantillons de Laluque, sans réussir à trouver des graines ou autres choses ; tout a été désagrégé et s’en est allé au lavage, comme une véri- table boue végétale ou sapropel. Je suppose plutôt que ce terrain de transport est analogue à celui que l’on observe sur le sommet de nombreux mamelons de la Chalosse ; en général, Raulin et Jacquot l'ont rangé sous le nom de {errain diluvien (Quaternaire), avec d’autres formations plus récentes®. En Chalosse orientale, les cailloux roulés sont, en général, beaucoup plus gros, notamment au Sud d’Aire-sur- l’Adour, mais j'ai vu des blocs roulés presque aussi gros, à la Fontaine Challia, près de Caseville. al. Etage supérieur. — Je crois qu'il est nécessaire de distin- guer la partie supérieure du terrain de transport, qui diffère du reste, et qui répond à une phase terminale. Peut-être, les diffé- rences résultent-elles surtout de transformations superficielles par altération sous les influences atmosphériques aidées par l’action des vents et par le ruissellement sur les pentes. IT. Tourse LiGNITEUSE DE Cénirz (Sénix). — Ce gisement se trouve au Sud de la vallée de l'Ouhabia et de Guéthary. Le 1. Jacquor, loc. cil., 1864. Ce savant a même distingué deux étages sur les plateaux : Sables des Landes et Diluvium au-dessus ; ce que je ne puis faire d'une façon générale. Il est le premier à avoir attiré l'attention sur cette formation des Sables et graviers quartzeux, avec argiles et lignites. 2. Statistique des Landes, in-8°, 1874-1888, Mont-de-Marsan, Delaroy, p. 447. 410 JULES WELSCH littoral rocheux montre plusieurs pointes le long de la côte d'Arrotcha (ou Côte de fer) et on arrive à une petite baie, dite de Cénitz. Sur le côté sud, au bord de la mer, on voit affleurer uné formation analogue à celle de Bidart, avant la Pointe de la car- rière où l'on exploite des dalles pour les constructions de Biarritz. La plage est couverte de sable et de gravier, avec une grève de gros galets à la partie supérieure. Ces derniers se déplacent et empêchent quelquefois de voir la véritable disposi- : tion des assises géotogiques!, La baie est creusée dans la Formation de Bidache, montrant les calcaires et marnes à silex du Crétacé moyen ; ils sont plissés en divers sens, mais plongent surtout à l'Est dans cette partie de la côte. Cette baie reçoit un ravin suivi d'une petite vallée qui nine au delà de la ferme dite Cénitz. Le dépôt de lignite est visible entre le débouché du vallon actuel et la Pointe. Il se trouve un peu au-dessus du zéro de la Carte topographique, mais il est recouvert par les grandes marées. Une petite falaise, coupée par le chemin qui va de la plage à la ferme de Cénitz, montre la succession des couches (fig. 3). On voit de bas en haut : P. Argules à lignites sur une épaisseur de 10 m. environ, avec sable plus ou moins fin. alp. Sables ef graviers de transport, avec petits galets roulés, sur 4 m. d'épaisseur environ ; ils forment une terrasse qui se prolonge vers la ferme. 1° Les argiles à lignite débutent par une assise de couleur grise, épaisse de 1 m. environ. Elles reposent directement sur le Calcaire de Bidache, mais je n'ai pas vu le contact continu, à cause des graviers de la plage. L’argile grise montre à sa partie supérieure des traces noircies et même un petit lit tourbeux. Elle passe à de l'argile noire avec une zone de lignite, au niveau de la haute mer, avec des restes de plantes et des troncs couchés. Puis viennent 3 à 4 m. d'argile cou- leur chocolat gris passant à des argiles sableuses. L'ensemble forme une sorte de lentille qui comble exactement un ancien fond de la vallée, car on voit de chaque côté la formation crétacée de Bidache. 2 Au-dessus de l'argile ligniteuse, on voit 3 à 4 m. de sables et graviers avec petits galets roulés, passant à des sables grossiers ocreux, Jaune clair et Jaune oipeate avec des croûtes tone. qui supportent le sol de la petite terrasse, formée de sables grisâtres terreux. 1. C’est ce qui m'est arrivé à une première visite en mars 1910, où J'ai vu la tourbe dénudée en avant de la véritable coupe. CR + PLIOCÈNE AVEC LIGNITÉ DES BASSES-PYRÉNÉES A1 Ce dépôt se relève contre la butte de la Pointe, qui est au Sud et cela presque jusqu’à son sommet, d'altitude 44. La pente est surtout couverte de sable grossier ocreux, quelquefois limoneux, dont l’épais- seur atteint 5 m. environ ; la surface terreuse plus grise et plus claire forme le sol végétal. Les zones à cailloux roulés n'existent pas sur la pente ; il y a seulement la zone supérieure qui est probablement en partie d'origine éolienne et résulte pour une autre partie, de la transformation du sous-sol sous les influences atmosphériques. W. Évethary Harspurun 44 Arrotcha AS Cenrti FiG. 3. — Coure pu VALLON DE CÉNITZ, AU SUD DE GUÉTHARY. , Argile à lignites, 10 m. ; alp, Sables terreux et limoneux, avec graviers, 4 à Le] L 9 , , , » m.; C6-4, Calcaire de Bidache, incliné en divers sens. Par suite de l'érosion due aux eaux de pluie, on voit souvent le sous- sol de marnes à silex sous ce dépôt des pentes. On a de plus fouillé les pentes pour la recherche des calcaires en dalles pour bâtir. On peut étudier ce terrain surtout le long d’un sentier de chèvres qui traverse une combe, en allant au-dessus de la carrière actuelle de la Pointe. Sur la falaise, on ne voit plus que la formation de Bidache depuis la mer jusqu'à l'altitude 44. L'ensemble des deux formations, p et alp, forme un terrain de remplissage d'une grande vallée antérieure au dépôt de lignite ; c’est le même cas que pour la vallée de l’'Ouabia. Le dépôt de comblement ne montre pas ici la masse des galets roulés de Bidart ; il est, du reste, assez variable, car on voit aussi, sur le flanc de l’ancien fond, des sables gris à petits silex noirs, et des argiles bariolées, verdâtres, ocreuses, etc. L'argile rouge de Cénitz est tertiaire ; elle n’est certainement pas au-dessus d'un pointement d’argiles rouges gypsifères, dites triasiques ; elle est analogue aux argiles que l’on trouve en certains points des for- mations de transport au Sud de Biarritz, formations que l'on a rapportées aux Sables des Landes. Sud de Cénitz. — En allant vers Saint-Jean-de-Luz, on trouve encore des sortes de baies le long du littoral, comme Maharco, mais je n’y ai point vu d’argiles à lignites ; par places, 1l y a seu- 419 JULES WELSCH lement des dépôts d'alluvions plus ou moins éboulées, appartenant au terrain de transport a!p. | Nord de Bidart. — En remontant vers Biarritz, on trouve une grande combe entre la falaise de Bidart et celle de Handia. Il y a là plusieurs vallonnements vers Caseville, Sacchino, Ilbarritz, qui montrent le terrain de transport plus ou moins développé; sur la côte, on voit de petites dunes et les sables de la plage qui cachent le sous-sol ; les argiles à lignites ne sont donc pas visibles, si elles existent. Au Nord de la falaise de Handia, se trouve le ruisseau de Mouligna avec tourbe que je crois très récente, et sur laquelle je reviendrai comme point de comparaison ; on voit, au delà, le ruisseau de Chabiague. IV. ILicnire DE CHABrAGuE. — Il est visible, au débouché d'un vallon qui remonte vers Biarritz, sous l’abattoir actuel de la ville de Biarritz, sur le bord de la mer, au Sud de la Villa Mar- bella (Lady Bruce), dans l’anse située entre les rochers de la Gourèpe et de Peyreblanque. La falaise est souvent nettoyée par les tempêtes, mais quelquefois le bas est recouvert par le sable grossier et les galets amenés par les flots peu agités ; la partie inférieure de la coupe n’est donc pas toujours visible. On voit, de bas en haut, sur la falaise haute de 10 m. environ : 1° des sables et graviers Jaunâtres supportant l'argile à lignite ; 2° 8 m. environ de sables et de galets roulés constituant un ter- rain de transport. En arrière de la falaise, 1l y a de petites dunes, au commence- ment de la vallée de l’ancien moulin de Chabiague. Celle-ci est creusée entre les coteaux de Biarritz (alt. 65 et 69 au maximum), et ceux de Harcet et Chabiague, au Sud (alt. 61 et 71), qui la séparent de la vallée de Mouligna. L'eau du vallon s'écoule à travers les sables et graviers de l’assise n° 2; elle est arrêtée dans sa descente par l'argile à lignite de l’assise n° 1, et nettoie plus ou moins sa surface. Assise [. — La vallée est creusée dans le terrain nummuli- tique, dont on voit les affleurements des deux côtés; de plus, les roches, battues par la mer, montrent le même terrain, mais je n'ai pu voir le contact sous l’assise ligniteuse. Cette dernière couche est atteinte par les grandes marées. J'ai aperçu environ 1 m. de sables fins et graviers jaunâtres sous l'argile à lignite ; ils sont semblables à ceux qui sont au-dessus de cette assise. Il y a ensuite un petit lit d'argile gris-bleu épais de quelques centimètres, sous le lignite visible dans la falaise, mais son épaisseur paraît augmenter au Sud des rochers de la Gourèpe; PLIOCÈNE AVEC LIGNITE DES BASSES-PYRÉNÉES 413 puis 2 à 3 pieds de lignite, noirâtre sur les surfaces sèches, mais brun à l'intérieur, avec de nombreuses traces de plantes aplaties. À sa partie supérieure, le lignite alterne avec des zones d'argile grise ; puis une dernière zone, gris-bleu, de 30 cm. le recouvre ensuite, sur une partie ; d'autres fois, le lignite passe, à la partie supérieure, à des sables noircis tourbeux avec traces de plantes, épais quelquefois de un mètre; on voit aussi des branches d'arbres couchées dans l'argile. L'assise 2 est formée de sables et galets, avec graviers de quartz blanc ; les cailloux roulés sont souvent en grès blanc fin assez tendre ; l'épaisseur est de 7 m. environ ; la stratification est très irrégulière. La partie supérieure est formée de sable sur 2 à 3 m. ; elle est grisâtre comme à Bidart, avec quelques petits lits de gravier blanc ; la surface, légèrement modifiée, forme la terre végétale !. En résumé, on a, ici aussi, affaire à une grande vallée ancienne creusée dans le Nummulitique, puis remplie en partie par des dépôts de comblement : argile à lignite avec sables et galets roulés. Le vallon actuel a été creusé ensuite dans cet ensemble. V. COMPARAISON AVEC DES DÉPOTS ANALOGUES PLUS RÉCENTS. Tourbe littorale moderne de la vallée de Mouligna. — Elle se trouve au débouché de la vallée actuelle la plus importante de la région considérée ici (fig. 4). Cette vallée est creusée dans les sables et graviers d'âge pliocène et d’âge pléistocène?, et elle atteint le sous-sol plus ancien nummulitique. Le fond est occupé par des alluvions récentes tourbeuses : dans sa partie supérieure, il y a le lac de Mouriscot, qui s'écoule par le ruisseau passant aux anciens moulins de Larralde et de Mouligna. | Le débouché de la vallée sur le littoral se trouve immédiatement au Sud des « Cuisines du Baron de l'Epée ». On y voit une grève des tempêtes formée de sables et de galets constituant une sorte de barrage, qui a dùü souvent obstruer le drainage naturel de la vallée et faciliter la formation des alluvions tourbeuses modernes en arrière. Ce cordon littoral passe à la plage de sable que la mer recouvre deux fois par jour; le vent souffle aussi le sable fin jusque sur les galets. Il y a une couche de tourbe qui est quelquefois visible 1. Il y a de petites dunes de sable en arrière de l'Abattoir jusque sur la route de Biarritz à Bidart. Ce sable peut provenir du remaniement de la partie super- ficielle des alluvions ; il peut venir aussi de la plage ; il aurait alors été trans- porté par le vent, avant que l'érosion de la falaise ait fait reculer le littoral. 2. Ils sont notés a-p sur la Carte géologique détaillée, feuille de Bayonne. Ils ne sont pas portés au Sud de Bidart. 414 JULES WELSCH sous la grève, lorsque la mer a enlevé le sable. Cette tourbe arrive au Sud, contre la falaise nummulitique, au-dessus du gise- ment célèbre de Crabes fossiles, découvert par Jacquot. Je n'ai pu examiner la tourbe sur toute son épaisseur, à cause du dépôt littoral de sable qui la recouvrait. J'ai vu qu'elle était formée de sables noirs tourbeux avec débris de plantes et des branches d'arbres ; elle se trouvait au niveau supérieur des marées. La mer monte plus haut, lorsqu'elle est poussée par une tempête. L'eau du vallon s'écoule en partie par infiltration, à la surface de la tourbe et facilite le départ du sable, ce qui découvre cer- taines pontonde Je n’ai pu voir le substratum de cette couche de tourbe, ni ce qui est au-dessus, en dehors du sable et des graviers actuels. Je pense que oade tourbe est la suite naturelle des fonds tour- beux de la vallée de Mouriscot, c’est-à-dire qu'elle est très récente et actuelle. La partie imsree la plus ancienne est pro- bablement néolithique, tandis que les zones supérieures sont contemporaines, car la tourbe continue à se former dans la vallée, toutes les fois qu'il y a obstruction de drainage. D — a FE Fi1G. 4. — Coupe DE LA VALLÉE DE MOULIGNA, PRISE SUR LE LITTORAL. a, Sous-sol argileux ; {, Tourbe littorale ; m, Marais actuel ; d, Cordon littoralet Sable de dune. La tourbe affleure au fur et à mesure du recul de la côte par érosion; à cause de la dénudation marine du sous-sol, elle s'incline vers la mer, comme le montre la coupe ci-jointe. Le même mouvement de recul se produit pour le cordon littoral qui barre l'entrée de la vallée ; j'ajoute que ces marais littoraux modernes sont constamment confondus avec les véritables sur- faces terrestres qui ont pu être submergées. En résumé, cette tourbe littorale est différente des lignites de Bidart, Cénitz et Chabiague!. Bibliographie. — Jacquot?, en 1864, a séparé, comme je le fais ici, cette tourbe de Mouligna, des lignites associés au Sable 1. Je me suis demandé si cette vallée ne renfermait pas quelquefois, au-des- sous de la tourbe moderne, des couches de lignite analogues à celles de Bidart. 2. Description géologique des falaises, etc. p. 30 du tiré à part. PLIOCÈNE AVEC LIGNITE DES BASSES-PYRÉNÉES 415 des Landes ; il l’a appelée « formation moderne de bois fossile », lui donne plus de 1 m. d'épaisseur et montre sa situation sur sa coupe des falaises ; il y indique des fruits : glands, noix, noisettes. Mais il place au même niveau le dépôt de Chabiague, que je con- sidère comme plus ancien. Divers auteurs ont signalé des silex taillés dans le voisinage et dans la tourbe. Le comte de Bouillé! l'appelle « forêt de lignites de Mouli- gna » et ajoute : « elle se trouve immédiatement à côté de la roche la plus fertile en Crustacés, la dominant de 1 m. 30 environ ; elle contient des Hêtres, des Noisetiers, des Chênes, avec leurs fruits. J'y ai trouvé également de nombreux silex », déjà signalés par M. le général de Nansouty, en 1871. M. Em. Daguin, professeur de physique honoraire de l'Uni- versité, m'a donné quelques renseignements sur ses recherches de silex préhistoriques dans la région ; il n’en a jamais rencon- tré dans la vallée de l'Ouabia, mais un très grand nombre, sous une couche de lignite, au Hat de la mer, là où débouche le val- lon de Mouligna, avec des fragments de poteries grossières et des galets taillés et même polis. [1 n’en a pas trouvé dans la couche de lignite qui affleure près du nouvel abattoir de Biarritz et près de Bidart. Je crois que les silex de Mouligna sont peu déterminables, peut-être même y a-t-il plusieurs industries, et en tous les cas, du Néolithique ; la tourbe serait donc de cet âge. M. Feuillade a donné des renseignements * sur cette tourbe, avec quelques reproductions photographiques de la tourbe et de quelques silex recueillis ; il a aussi récolté des noisettes, des cupules de glands et des faines (fruits du Hêtre). FiG. 5. — Coupe DU BORD DE L'ApouRr. a, Argile d’estuaire ; b, Tourbe ; c, Dune de sable. VI TOURBE DE LA RIVE GAUCHE DE L'ADOUR ENTRE BAYONNE ET LA MER. — On voit, à l'embouchure de l’Adour, sur chaque rive, des dunes de sable qui représentent l'extrémité méridionale du grand massif de la côte de Gascogne ; les sommets peuvent 1. Paléontologie de Biarritz, 1° partie, 1873, p. 449. 2, Traces de l’homme préhistorique sur la plage d'Ibarritz. Bull. mensuel de Biarritz-Associalion, 19° année, n° 6, juin 1914, p. 137-143. 416 JULES WELSCH atteindre l'altitude de 32 et même 40 m. au-dessus du zéro moyen. Lorsqu'on suit la rive gauche du fleuve, à mi-chemin entre Blanc-Pignon et le Lazaret, on voit ces Frnes reposer sur une assise Fénate marine et d'est à leur base, il y a même souvent une zone de tourbe. Par due de Véotence de travaux de défense contre l’Adour et de digues pour resserrer les eaux jusqu'à la Barre, l’accès d'une bonne coupe n'est pas toujours facile. La succession est la suivante, de bas en haut : 1° Argile gris bleu, non effervescente à l'acide, analogue à tous les dépôts qui ont comblé les marais maritimes de l'Ouest! ; l’épaisseur est difficile à évaluer. 20 Sable noirci et tourbe brun noirâtre avec nombreuses racines végétales qui servent à maintenir l’assise ; celle-ci m'a pàâru horizontale sur la faible étendue mise à nu ; l'épaisseur est faible, 25 à 40 cm. 3° Sable blanc fin, siliceux de la dune. L’argile forme un sol imperméable, sur lequel les marécages se sont formés et ont donné la tourbe ; puis, le sable éolien a recouvert. L’argile et la tourbe sont très récentes, certainement postérieures au Pléistocène;:l’argile montre quelquefoisdescoquilles de Scrobicularia plana ; c’est elle qui forme les marais de l'Adour en remontant vers Bayonne ; son niveau supérieur est atteint facilement par les marées hautes de vives-eaux. La tourbe me paraît être de l’âge de celle de Mouligna. N.B. — Je cite ces deux cas, dans la région de Biarritz, pour montrer que, sur un espace restent, on peut trouver des Fepite de tourbe et lignite d'âge différent. VII. Érune pes LIGNITES. — A défaut d’autres documents, les tourbes et lignites peuvent rendre les plus grands services pour arriver à déterminer l’âge d'une formation. De plus, ces dépôts peuvent donner des indications sur les changements de climat depuis le Tertiaire et sur l’origine de notre flore ou de cer- tains de ses éléments. Les graines de la tourbe et du lignite. — Je vais donner . » , , » C9 Se ue. quelques renseignements généraux sur le procédé que j'ai employé pour obtenir des graines fossiles de ces dépôts. Le mot graine est entendu ici au sens vulgaire du mot ; il comprend certains 1. Jules Wezson. La tourbe littorale du Croisic (Loire-Inférieure) et les dépôts analogues de l'Ouest de la France. Bull. Soc. Sc. nat. Ouest de la France (3°), I, p. 201-221, 30 décembre 1911. PLIOCÈNE AVEC LIGNITE DES BASSES-PYRÉNÉES A7 fruits monospermes, comme les akènes, et, en général, ce que l'on emploie comme semence. Il est quelquefois aisé d'obtenir les graines des plantes qui ont formé la tourbe ; il arrive qu'on les distingue parfaitement à la surface ; il suffit alors de faire sécher l'échantillon, on peut ensuite l’'émietter et séparer les graines avec une pince fine ou une aiguille ; c’est le cas, en particulier, de la tourbe moderne de Brétignolles (Vendée), Le plus souvent, il faut désagréger la tourbe et même l'argile voisine par des procédés chimiques, pour dégager les graines. Cette opération ne réussit pas toujours, car il y a des tourbes et deslignites presqueintraitables, qui résistent à toute désagrégation. Les géologues suédois se sont servis de l'acide azotique, notamment M. Gunnar Andersson ; on arrive ainsi à des résultats très suffisants, Je préfère employer la méthode de M. et de M"° Clement Reid; j'ai fait bouillir les échantillons avec de la soude Solvay, c'est-à-dire du carbonate de soude que l’on obtient faci- lement dans le commerce. Elle agit sur l'humus, mais n’abîme pas les feuilles et les graines. Souvent, J'ai dû mettre une quan- tité de soude égale à la moitié du volume de l’échantillon exa- miné ; on brise les fraoments pour permettre au liquide de péné- trer plus facilement dans la masse, et on remue le tout avec une baguette de bois. Le feutrage, qui constitue la tourbe, finit par se relâcher et donner des sortes de miettes. Quand on a fait bouillir suffisamment, on laisse refroidir pour séparer légèrement avec le doigt les débris de tourbe, de façon que la masse puisse être facilement lavée. On met alors le tout sur un tamis, sous un robinet d’eau et on lave, en malaxant, de temps à autre, avec les doigts, On peut installer le tout sur une terrine, où l’on recueille au fond lés petits débris et certaines graines. La matière cellulosique modifiée et l'humus ont été attaqués par la soude, dissous ou désagrégés en éléments très fins ; ces matières entraînées colorent l’eau en brun ; quelquefois, lorsque la tourbe est très ligniteuse, et très noire, riche en sapropel, on voit l’eau qui coule avec la teinte de l’encre ; je citerai le cas du lignite de Laluque (Landes), au Nord de Dax, qui a été longtemps exploité comme combustible des chaudières des salines de cette dernière ville, On fait couler de l'eau jusqu’à ce qu'elle passe incolore ; on 4. Eleanor M. Rein. On a Method of Disintegrating Peat and other Deposits containing Fossil Seeds. Linnean socielys Journal-Botany, vol. XXXVIIT, février 1909, p. 454-457. 7 décembre 1915. Bull. Soc. géol. Fr. XIV, — 27 418 JULES WELSCH fait sécher le reste des débris, qui demeurent sur le tamis, et on peut trier le tout ensemble, pour séparer les graines ou fruits, et d’autres résidus intéressants. On trouve souvent des fragments de tissus, déjà charbonneux avant la formation de la tourbe, qui subsistent après l’ébullition. On sépare ensuite les graines par espèces. La méthode est malheureusement longue; la récolte est variable ; elle est quelquefois nulle, comme pour le lignite de Laluque. Un traitement de plusieurs heures peut être insuffisant ; il faut alors recommencer plusieurs jours de suite. Quelquefois, la matière reste intraitable et elle durcit ; Je citerai la tourbe compacte de Depet, près Montalivet (Gironde), et aussi les hgnites de Bidart et de Cénitz ! qui donnent très peu de graines. Cependant, dans certains cas, on obtient de cette façon une grande quantité de matériaux pour l'étude ; certains fragments de tourbe renferment beaucoup de graines, comme au Croisic et à Brétignolles. Souvent, il y a des “lbs de feuilles ou d’Insectes, dont Ta structure, . fine et très délicate, est conservée, ainsi que les couleurs brillantes. Je n’ai pu dégager des parties un peu complètes d’Insectes, mais cela tient à ce que ces derniers étaient déjà brisés dans le lignite : ce n'est pas le traitement par la soude. qui les met en mauvais état. On récolte principalement les graines de plantes de marais, mais on a aussi des espèces de la région voisine, apportées par le vent ou par les Oiseaux. Les lignites de Bidart, Cénitz et Chabiague sont durs et à grain fin ; l'ensemble porte l'indication que les matières végétales ont été triturées et décomposées avant leur dépôt. On arrive cependant toujours à les désagréger en y mettant le temps néces- saire et en augmentant la proportion de soude. Les lignites traités sont, en réalité, formés d’humus plus ou moins pur, avec des débris de végétaux, du bois tourbeux brun, des matières sapropéliques et des graines. Souvent, ces dernières sont en mauvais état, par suite du long traitement nécessaire pour les dégager et peut-être aussi parce qu’elles étaient abîmées avant d'avoir été englobées dans le dépôt. En faisant bouillir l'argile voisine par le même procédé, j'ai pu la désagréger complètement, mais je n’ai pas trouvé de fossiles, graines ou autres choses, par ce moyen, à Bidart et à Cénitz. Détermination des graines. — Après avoir séparé les diffé- 1. M. J. CovéGnas, préparateur de géologie à l'Université de Poitiers, m'a beaucoup aidé dans le travail de séparation et de triage des graines de la tourbe. PLIOCÈNE AVEC LIGNITE DES BASSES-PYRÉNÉES 419 rentes formes, il faut reconnaître les espèces de plantes corres- pondantes. Pour les fossiles, on sait qu’elles ont été rarement recueillies ; cependant, on peut en reconnaître de parfaitement conservées dans des dépôts déjà anciens. Lorsqu’elles appar- tiennent à des dépôts pliocènes ou quaternaires, ou encore plus récents, on peut les comparer aux graines actuelles. Malheureu- sement, les flores ne donnent pas toujours des dessins de fruits ou de graines‘. Il faut donc réunir et étudier des graines de plantes mûres, de la région voisine et d’ailleurs, pour avoir des matériaux de comparaison ; on peut aussi s'adresser aux grands Jardins botaniques, comme celui de Kew (Angleterre), ete. Ce n'est, du reste, pas un travail facile de rechercher des graines müres dans les herbiers : ce n'est pas toujours commode et cela ne se trouve pas toujours. Grâce à M. et à M”° Clement Reid, la plupart de mes échantillons ont pu être déterminés ?. Malgré le long travail consacré à la trituration de la tourbe et à l'extraction des graines, je suis arrivé, avec peine, à réunir quelques échantillons de Bidart et de Cénitz; souvent des mor- ceaux entiers de lignite sont stériles. 1. Ce que je connais de meilleur à ce point de vue est l’ouvrage : Flore descrip- tive et illustrée de la France, de la‘Corse et des contrées limitrophes, par l'abbé H. Cosre, 3 vol. (1900-1906). Paris, Klincksieck. 2. M. C. Reid s’est spécialisé dans l'étude du Pliocène supérieur anglais, surtout du Forest-bed de Cromer, et aussi dans l'étude des dépôts un peu plus anciens de Tegelen et de Reuver (Limbourg hollandais). On trouvera de nombreuses indica- tions bibliographiques et des reproductions d’un certain nombre de graines fos- siles dans les travaux suivants : 1899. C. Rem. The origin of the British flora, 1 vol. in-8° (London, Dulau). Les nombreux renseignements épars dans diverses publications relatives aux plantes fossiles, pliocènes et pléistocènes, des Iles Britanniques, ont été réunis et résumés par M. C. Reid dans cet ouvrage ; il a ajouté un certain nombre d'indi- cations relatives aux publications des géologues scandinaves et des géologues allemands, sur certains points de leurs pays respectifs où des plantes quaternaires ont été étudiées. 1907. C. Rein et El. M. Rero. The fossil flora of Tegelen-sur-Meuse, near Venloo, Limburg, avec 3 planches de graines (Amsterdam). 1908. C. Rein et El. M. Rein. Les éléments botaniques de la détermination de ’àäge des argiles à briques de Tegelen, Reuver et Rævels. Bull. Soc. belge de Géologie, de Paléontologie et d’'Hydrologie, Bruxelles, t. XXI (1907), Mémoires, p. 583 à 590. 1908. C. Rein et El. M. Rein. On the preglacial flora of Britain. Linnean Sociely's Journal-Botany, vol. XXXVIII, janvier 1908, p. 206-228 avec cinq planches de graines. 1910. C. Rein et El. M. Remw. The lignite of Bovey Tracey, Devon. Phil. Trans. of the R. Soc., London, vol. 201, p. 161-178, 2 pl. graines. 1913. C. Rein. Submerged forest, 1 vol. petit in-8°. Cambridge, University Press, 1915. CI. et E. M. Rerw. The pliocene floras of the Dutch-Prussian Border. Mededeelingen van de Ryksopsporing van Delfsloffen n° 6, in-4°, La Haye, avec planches, 490 JULES WELSCH Les graines sont curieuses et difficiles à étudier ; elles sont presque toujours mal conservées, ou ont été abîimées par le trai- tement, ou encore étaient mal venues, par suite de la présence d'eaux saumâtres qui a gêné le développement des plantes mères. Il faudrait certainement plus d'espèces et plus de spécimens de chaque espèce. On peut reconnaitre plusieurs genres actuels, mais les espèces sont nouvelles en général ou peu connues. Ce ne sont pas des plantes vivant actuellement en France, et elles sont encore inconnues, ou presque inconnues, à l’état fossile. Il est curieux de voir que plusieurs de ces espèces appar- tiennent à des genres ne renfermant qu'une ou deux plantes actuelles. Le lignite de Bidart est pliocène. Or, presque toutes les flores de cet âge ont été décrites d’après des arbres à feuilles caduques et des Fougères, ou plus récemment des Diatomées; en général, les graines de plantes herbacées n'ont pas été recherchées et collectionnées ; de sorte qu'il est à peu près impossible d’avoir des éléments de comparaison, sauf avec Tegelen, Swalmen, Reuver et Brunssum (Hollande) et quelques points voisins de Belgique. Il y a bien encore quelques gisements de plantes du Pliocène, en dehors de Cromer, mais ils ne sont pas suffisamment étudiés ! VIII. La FLORE PLIOCÈNE DE Binart Er Cénirz, par Clement Reid et Eleanor M. Reid*°. Les recherches de notre ami, M. Jules Welsch, ont conduit à la découverte d’une très intéressante petite flore, tout à fait dif- férente de ce qui a été trouvé jusqu ici en France. Malheureuse- ment, les dépôts sont difficiles à examiner, car ils sont souvent cachés sous les sables, et ne sont bien visibles sur la côte qu'après les tempêtes. La nature intraitable de la matière, où les plantes sont renfermées, ajoute à la difficulté, car c’est une tourbe dure ou lignite, qui ne peut être désagrégée que par une longue ébul- lition avec de la soude. Aussi, nous n'avons pu obtenir que des graines et des petits fruits ; les gros fruits et les feuilles caduques, 1. N1izs O. Hozsr. Alnarpsfloden, en Svensk « Cromerfold ». Sveriges geol. Unders., Série C, n° 237, Stockholm, 1911. On trouvera quelques renseignements en langue HanpAises sur le fleuve d’Alnarp, dans une étude de N. O. Horsr : Le commencemen: et la fin de la période glaciaire, l'Anthropologie, p. 353-389, 1913. Paris, Masson. 1° Traduit du manuscrit anglais,.par J. Welsch. PLIOCÈNE AVEC LIGNITE DES BASSES-PYRÉNÉES 491 qui constituent une proportion si grande des matériaux habituel- lement étudiés, sont encore à trouver. Il arrive, par suite, qu'il est presque impossible de comparer les plantes ainsi obtenues avec les flores tertiaires bien connues de l'Ouest de la France, si soigneusement étudiées par de Saporta. Même les genres sont presque tous différents, et, actuellement, il ne paraît pas possible d'établir aucune corrélation exacte avec les dépôts connus en France. Il est arrivé, cependant, qu'au moment où M. Welsch nous a envoyé les graines, nous étions engagés dans l’étude d’une grande flore pliocène, obtenue en Hollande! par des méthodes sem- blables ; par conséquent strictement comparable. Un où deux des fruits de M. Welsch appartiennent évidemment à des espèces éteintes déjà trouvées dans le Limbourg hollandais, et les autres peuvent être comparés, quoique la mauvaise conservation des caractères de la surface dans de nombreux spécimens de Bidart et Cénitz rendent la comparaison difficile. Voici une liste des espèces, celles qu’on a pu déterminer ; mais il ya, en outre, plusieurs graines très petites, que nous ne pou- vons pas encore identifier : Brasenta luberculata Rein ? Bi- dart (et Limbourg). Viola sp. (indéterminable), Bidart, Caryophyllaceæ (indétermi- nable), Cénitz. Hypericum sp., Bidart. Potentilla sp. 1, Bidart. — sp. 2(ouFragaria), Bi- dart. Rubus sp. 1, Bidart. sp. 2, Génitz. Proserpinaca reticulata Rein, Bi- dart (et Limbourg). Echallium minus n. sp., Bidart. Passerina ? Bidart. Corylus avellana Linxé, var., Cé- nitz (et Limbourg). Potamogeton sp., Bidart, Sparganium noduliferum Re ? Bidart (et Limbourg). Sparganium cf. erectum Liné, Bidart. Cladium sp., Bidart. Carex sp., Bidart et Cénitz. Samolus? sp., Bidart. L'âge des dépôts de Reuver en Limbourg, avec lesquels nous faisons correspondre, avec doute, le lignite de Bidart, est proba- blement Pliocène moyen ; quoique, en Hollande aussi, les rela- tions stratigraphiques soient quelque peu obscures. Il arrive mal- heureusement que la flore de cette époque est tout à fait inconnue en Angleterre, et connue en France seulement d'une façon 1. Voir « The Pliocene Floras of the Dutch-Prussian Border », in-4°, La Haÿe, 1914. Mededeelingen Van de Rijksopsporing van Delfstoffen, n° 6. 429 x JULES WELSCH imparfaite. En Allemagne, il y en a des traces ; mais les couches dans lesquelles on les Rene el ont été E confondues, soit avec les lignites miocènes, so avec les couches iomlenneee qu'à présent, il n’est pas Do ble de les séparer. Nous devons maintenant attirer l'attention sur une différence frappante entre les plantes obtenues par M. Welsch et la flore reuvérienne du Limbourg. La liste hollandaise, d'environ 300 espèces, renferme une grande proportion, à la fois d'espèces. et de genres, qui sont maintenant confinés dans les montagnes de l'Asie, principalement dans celles de l'Ouest de la Chine et du Thibet. Ces espèces et ces genres n’ont pas encore été trouvés à Bidart et à Cénitz ; les seuls types non européens trouvés dans ces deux localités sont du genre Brasenia, qui possède une dis- tribution géographique presque mondiale, quoique ne vivant plus en Europe, et du genre Proserpinaca, qui est seulement améri- cain, quoique trouvé fossile en Limbourg. ; Malgré cela, le nombre d'espèces trouvé jusqu'ici à Bidart et Détea est ra faible pour que cette conclusion négative soit de grande valeur. On doit remarquer que plusieurs des formes asia- tiques trouvées fossiles dans le Limbourg ont des graines et des fruits plutôt gros, et que ces grosses graines manquent encore dans les dépors Pancas Parmi les hits communes dans les couches hollandaises, 1l y a plusieurs espèces éteintes de Nym-: phéacées aquatiques d'Asie Æuryale, des fruits et graines de Stewartia pseudo-camellia, un Actinidia, un Moon un nouvel Æsculus, deux espèces éteintes de Phellodendron, un Orixa, une espèce asiatique de Prunus, un nouveau Fagus et un Magnolia Japonais. Il serait intéressant de savoir si cette flore asiatique, vivant dans le Limbourg, pendant le Pliocène moyen, s’est étendue aussi loin que la Baïe de Biscaye, ou si, dans la France méridionale, elle était remplacée par une flore du type méditer- ranéen. S1 nous tenons compte de la différence en latitude, s’élevant à 8°, entre Reuver et Bidart, il paraît possible que cette ressem- blance entre les flores puisse tenir, à une différence d’âge géolo- gique, plutôt qu'à une identité. Le climat devenait plus froid : c'est pourquoi les plantes reuvériennes s’attardaient dans le Sud après avoir disparu du Nord. La véritable correspondance, dans le temps, pour la flore de Bidart, peut, en conséquence, être avec l'étage plus récent du Line ou ZTéglien (de Tegelen), où l'élément asiatique est devenu beaucoup moins prononcé que dans le Reuvérien, PLIOCÈNE AVEC LIGNITE DES BASSES-PYRÉNÉES 493 BRASENIA TUBERCULATA Rip ? — Le genre Brasenia est actuelle- ment très largement distribué, quoiqu'il ait disparu en Europe. Quelques graines mal conservées de cette plante aquatique ont été trouvées à Bidart, et les deux meilleures sont représentées (pl. VII, fig. 1, 2). Avec elles sont figurées les graines de la seule espèce vivante, Brasenia peltata (pl. VII, fig. 3), et de l'espèce de Reuver, Brasenia tuberculata (pl. VI, fig. 4). La graine de Bidart est plus petite que celle de chacune de ces espèces; mais, en forme, elle ressemble étroitement à celle de l’espèce éteinte, B. tuberculata. La surface, cependant, est tellement abîimée, qu’elle ne montre plus trace de granulation ; aussi, nous devons laisser sa détermination incertaine. Viola sp. — Une ou deux graines de ce genre ont été trouvées ; elles ne sont pas assez bien conservées pour être déterminées et figurées. HyPEricum sp. — (pl. VII, fig. 5). Quelques graines dépendant de ce genre ont été trouvées à Bidart. Elles appartiennent à une seule espèce, qui n'est conforme à aucune de celles, récentes ou fossiles, que nous avons pu examiner jusqu'ici. Ce genre, cepen- dant, est si grand et il y a si peu d'espèces, dans les herbiers, avec des graines müres, que nous ne pouvons décrire les fossiles comme nouveaux. PorTenTtiILLA sp. 1 — (pl. VII, fig. 6, 7, 8). Ce genre est si étendu qu'il est très difficile de déterminer les espèces seulement avec des graines. Nous n’avons pu trouver aucune espèce vivante res- semblant exactement à celle figurée ici. Les graines ont, d’une façon marquée, une forme irrégulière et elles sont fortement ornées ; ilest possible que la plante soit voisine de P. {ormentilla. PoTENTILLA sp.2 ou Fragaria — ‘pl. VII, fig.9). Graines lisses, appartenant à l’un ou à l’autre de ces genres étroitement alliés ; elles sont rares à Bidart; leur forme est régulière, mais autre- ment elles montrent peu de caractères dignes de remarques. Rugus sp. 1 — (pl. VII, fig. 10). Quelques graines de Rubus trouvées à Bidart paraissent appartenir à la section des Fruticosi; mais elles ne se rapportent pas étroitement à une espèce que nous connaissions. Le meilleur spécimen est figuré ; les autres sont endommagés. Rusus sp. 2 — (pl. VII, fig. 112, 11h). Une seule graine d'une autre espèce de Rubus a été trouvée à Cénitz. Elle représente probablement une section différente de ce genre. 42% JULES WELSCH PROSERPINACA RBTICULATA Rein — (pl. VII, fig. 12,13,14,15). La découverte d’une espèce éteinte de ce genre curieux, maintenant confiné en Amérique, a été faite par nous dans les matériaux envoyés par le Docteur W.Jongmans,provenant des dépôts reuvé- riens (Pliocène moyen) du Limbourg. Quelques semaines plus tard, nous recevions, de M. Welsch, des fruits de Bidart appartenant évidemment à la même espèce. C'est pourquoi nous considérons les spécimens de Bidart comme co-types, et nous les avons figu- rés avec les types originaux (op. cif., pl. x1v, fig. 14-19). Nous figurons à nouveau les spécimens hollandais et français, pour montrer combien leur différence est faible. Les fruits de Bidart sont quelque peu plus petits et moins renflés ; mais la différence est probablement due à des conditions défavorables d'existence. Proserpinaca est un petit genre de plantes aquatiques submergées allié à Myriophyllum ; mais ses fruits ressemblent plus à ceux du genre australien Halorrhagis. EcBALLIUM MINUS n. sp. (pl. VIT, fig. 164, 16h). Semina ambitu oblonga, utrinque angustata, acutata, 3,3 mm. longa, 1,5 mm. diametro, fere laevia. Une des découvertes les plus inattendues à Bidart a été celle d’une graine unique appartenant au genre monotype Ecballium, représenté actuellement par Z.Ælaterium (le Concombre sauvage) de la région. méditeranéenne et de l'Ouest de l'Europe. Notre graine fossile diffère de cette espèce (pl. VII, fig. 17, 18) par sa taille plus petite, sa forme plus oblongue et ses extrémités plus pointues. PASSERINA ? — Paru les échantillons de Bidart, 1l y avait de nombreuses petites feuilles (pl. VII, fig. 19, 20, 21) n’appartenant à aucune plante de notre connaissance. Ces feuilles ont environ 2 mm. de longueur, sont épaisses et dures, sessiles ou quelquefois avec un pétiole court, ovales-lancéolées avec les bords réfléchis ; la nervure médiane est épaisse et très proéminente au-dessous, et les nervures secondaires, courtes et épaisses, prennent nais- sance presque à angle droit. Nous ne pouvons voir aucun sto- mate. La surface supérieure montre une fine granulation, mais pas de nervure. Les feuilles varient beaucoup de forme, plusieurs sont bien plus petites que celles figurées, mais quelques-unes plus larges ; elles paraissent avoir été imbriquées étroitement, quoique aucune n’ait été trouvée fixée à une tige. Les seules plantes, que nous puissions trouver, avec un feuil- lage se rapprochant de notre fossile, appartiennent au genre PLIOCÈNE AVEC LIGNITE DES BASSES-PYRÉNÉES 425 Passerina, qui croit dans les endroits secs et pierreux, principa- lement dans la région méditerranéenne. Nous figurons pour comparaison des feuilles de Passerina hirsuta (pl. VII, fig.22,23) de Tunis ; mais il faut observer que ces feuilles montrent la nervation sur la face supérieure et non pas sur la face inférieure, comme dans le fossile considéré. Si les feuilles fossiles appartiennent au genre Passerina, elles représentent une espèce très différente de toute espèce vivante. CORYLUS AVELLANA Linné var. — A Cénitz, on trouve des frag- ments de noisettes montrant des côtes longitudinales fortes (pl. VII, fig. 24). Cette variété se montre rarement aujourd’hui ; mais c’est la seule forme dans le Pliocène du Limbourg !. Peut-être que les fossiles de Cénitz doivent être rapportés à Corylus avella- noides EnGezu. ?, des lignites de Saxe. PorAuoGETON sp. — Des fruits de ce genre (pl. VII, fig. 25) ne sont pas rares à Bidart. Ils appartiennent à la même espèce,qui ne correspond, d'une façon satisfaisante, à aucune espèce de notre connaissance. SPARGANIUM cf. NODULIFERUM Rein. — Nous avons eu, de Bidart, deux ou trois fruits mal conservés d’un Sparganium (pl. VII, fig.26, 27) où l’endocarpe paraît sortir entre les faisceaux de fibres. Ce caractère est connu seulement dans l'espèce vivante, S. simplex, et dans le fossile S. noduliferum Rem?, du Limbourg. Nous figurons à nouveau, avec les fossiles de Bidart, un des types du Limbourg (pl. VIT, fig. 28) ; mais la ressemblance n’est pas très grande. La plante de Bidart peut être une autre espèce éteinte alliée à S. simplex mais possédant un plus gros fruit, ou bien l’endocarpe peut appartenir à des fruits mal développés de S. noduliferum. SPARGANIUM sp.— Bidart montre aussi des endocarpes d’un autre Sparganium (pl. VII, fig. 29), allié à S. erec{um (— S. ramosum). CLADIUM sp. — L'espèce de ce genre, trouvée à Bidart (pl. VII, fig. 30), ne se rapporte pas, d'une façon satisfaisante, à C. maris- cus, le fruit est plus urcéolé. Il faudrait examiner un plus grand nombre de spécimens avant de dire s'ils représentent une espèce différente. 1. Op. cit., pl, 1v, fig. 34, 35. 2. Die flora der Braunkohlen formation in Sachsen, 1870, p. 386, pl. x, fig. 7, 8, 3. Op. eit., pl. 1, fig. 19-26. 426 JULES WELSCH CAREX sp. — Des fruits endommagés, avec ou dépourvus de parties de l’utricule, ont été trouvés à Bidart et à Cénitz; ils. sont insuffisants pour la détermination. Le fruit inconnu, montré dans la figure 31, est aussi représenté par plusieurs spécimens brisés. Nous ne pouvons, en ce moment, offrir aucune suggestion quant à sa position botanique. IX. Coxccusions. — 1° 11 existe au Sud de Biarritz, des dépôts de lignite dont l’âge est plus ancien que celui des dépôts de Cromes (Norfolk), et même que celui des assises de Tegelen (Lim- bourg hollandais) ; c’est probablement l'équivalent des couches de Reuver, c’est-à-dire du Pliocène moyen ou inférieur. Les plantes citées répondent à une flore différente de celle que l'on retrouve dans ces mêmes régions, et antérieure à l’époque des grands froids secs pléistocènes, caractérisés par Anfilope saiga et grand Sper-. mophile, dont on retrouve les restes dans le Sud-Ouest de la: France (Harlé). Dans le voisinage, il y a des dépôts plus récents de tourbe littorale, qui sont probablement du même âge que les couches analogues, que j'ai étudiées plus au Nord, à Arvert, ile d'Oleron, la Gachère, Brétignolles et le Croisic ; ces dernières assises étant plutôt néolithiques ?. 2° Il y avait de grandes vallées, déjà creusées au Pliocène ; elles s’ouvraient à l'Ouest, comme celles d'aujourd'hui. L’océan Atlantique existait non loin de la côte actuelle, plus à l'Ouest seulement ; car l'érosion marine, qui agit sur cette côte, a fait reculer certainement le littoral ancien, depuis le Pliocène, d'une quantité que je ne puis songer à apprécier pour le moment. À l'embouchure de ces vallées pliocènes, 1l s'est formé des cordons littoraux qui ont empêché l'écoulement des eaux douces, comme cela arrive encore aujourd’hui pour la rivière Ouabia. Cela a amené la formation d’étangs marécageux en arrière ; les plantes qui y ont été entraînées et leurs débris ont formé le lignite que l’on voit aujourd’hui. Ensuite, des alluvions ont rempli ces vallées, en partie, aux époques du Pliocène supérieur et du Pleistocène. 1. Toutes ces plantes seront placées dans la collection de l'Université de Poitiers. 2. Je n'ai jamäis pu trouver dans l'Ouest de la France, les dépôts quaternaires à Corbicule fluminalis, Acer Monspessulanum, Cotoneaster Pyracantha, etc., qui permettraient d'éclaircir plus complètement l'âge de ces couches. PLIOCÈNE AVEC LIGNITE DES BASSES-PYRÉNÉES 427 Le creusement des vallées actuelles a eu lieu ensuite. Puis, à une époque plus récente, le fond a commencé à se remplir de tourbe marécageuse et d'alluvions modernes, comme dans la vallée de Mouligna. 3° [1 n’existe aucune preuve certaine d’un déplacement du niveau du sol, submersion ou émersion, depuis l’époque de la formation du lignite pliocène, pour la région considérée; le niveau de la mer pouvait être le même qu'aujourd'hui. Ceci est en rap- port avec la conclusion émise par Ed. Harlé, à propos de la pré- sence de Ælephas meridionalis dans des dépôts analogues à Soulac (Médoc), à 200 km. au Nord de Biarritz. La présence de cet Eléphant semble montrer, qu'à ce moment, le département de la Gironde n’a jamais été à un niveau inférieur à son niveau actuel. D’autres dépôts, comme celui du gravier de Bonhomme, près Cap Breton, montrent aussi que le niveau relatif de la mer et des terres était le même qu'aujourd'hui, à une époque posté- rieure |, 1. NOTE AJOUTÉE PENDANT L'IMPRESSION. — M. Reid pense que l’une des graines inconnues de Bidart appartient probablement à une espèce éteinte de Samolus; mais ce n’est pas tout à fait certain. La graine n'appartient certainement pas à l'espèce vivante de France : Samolus Valerandi ou Sureau. En août 1916, j'ai constaté, à l'embouchure du vallon de Chabiague, la présence d’argiles à Scrobicularia plana, Cardium edule et Ostrea edulis. C’est un dépôt très récent, superposé aux argiles à lignite et aux alluvions a'p; ces couches d'estuaire sont probablement dues à l’action des vagues ; elles se trouvent à la limite supérieure des marées. DR PE SN VE MT 4 - FA 428 RECHERCHES SUR LA PÉRIODE NÉOGÈNE DANS L'ALGÉRIE OCCIDENTALE PAR M. Dalloni {. Les terrains néogènes offrent dans l’Ouest de l'Algérie un intérêt considérable, en raison de leur immense superficie, de leur puissance et de leur richesse en fossiles ; de nombreux et excellents travaux ont déjà fait connaître l'importance de ces formations, notamment de la série miocène : en outre de ceux déjà anciens de Ville, Pomel, Pouyanne, Bleicher, MM. Welsch, Repelin, je tiens à rappeler les études de M. Brives sur la vallée du Chélif et le Dahra, dont la carte à 1/50 000, aujourd'hui presque achevée, constitue un document capital pour l’histoire des temps miocènes en Algérie ; les recherches de M. Louis Gentil dans le bassin de la Tafna, celles de MM. Doumergue et Ficheur sur le Sahel d'Oran ont épalemient contribué à accroître notablement nos connaissances. Entre le massif de l'Ouarsenis, la rive gauche du bas Chélif efae la vallée de la Tafna, sur une grande partie du Tell oranais, les dépôts néogènes, quoique très développés, n'avaient pas encore été l’objet d'un examen aussi approfondi ; en parcourant cette réglon, depuis une dizaine d'années, en vue de dresser la carte détaillée pour le Service géologique de l’Algérie, j'ai réuni de nombreux matériaux dont l'étude est assez avancée pour me permettre de donner une vue d'ensemble de ces formations. Je n'entreprendrai pas ici d'exposer, même sommairement, l'historique des recherches sur le Néogène dans l'Ouest de l’AI- gérie ? ; je me bornerai à résumer en quelques lignes l’état de la question, en ce qui concerne notamment la classification adoptée par les auteurs. Classification. — Pomel s'était arrêté à la suivante ? MiocÈne. — Les dépôts miocènes débutent par le Cartennien, représenté à la base par des poudingues et des grès riches en 1. Note présentée à la séance du 20 décembre 1915. 2. L'historique détaillé a été fait à plusieurs reprises ; on aura des out suffisantes en consultant les thèses de doctorat de MM. Brives, Louis Genrix et JOLEAUD. 3. A. Power. Description stratigraphique générale de l'Algérie. Alger. 1899. NÉOGÈNE DANS L'ALGÉRIE OCCID. 429 Echinides et en Mollusques assez mal conservés ; au-dessus par des marnes conchoïdes, dures, de faciès et d'âge « langhien ». L'Helvétien comprend des poudingues et des grès à Ostrea crassissima, suivis d'un étage essentiellement argileux, sans fos- siles ; au sommet, des grès à Clypéastres et des calcaires à Litho- thamnium. Au Miocène supérieur, pour lequel est créé le terme de Sahé- lien correspondent des marnes bleues fossilifères, des couches à Ostrea cochlear et à tripoli. PLIOCÈNE. — Dans la vallée du Chélif, le Dahra et la province d'Oran, le Pliocène, moins complexe que dans le Sahel d'Alger est uniquement constitué par des sédiments tout à fait littoraux, grès et mollasses. Chacun de ces termes est séparé du précédent par une discor- dance et se montre généralement transgressif. Les conclusions de Pomel ont été fort discutées ; néanmoins, les recherches postérieures n'ont guère modifié sa classification que sur des points de détail. On a placé récemment dans l'Helvétien les marnes carten- niennes, en se basant sur la présence de Pecten Fuschi Fowr., espèceessentiellement vindobonienne !; mais la forme de ce groupe rencontrée en Algérie n’est pas typique et n’a d'ailleurs été citée que de l’assise gréseuse, où elle est associée à d'autres espèces nettement cartenniennes. Ces marnes, très pauvres en fossiles, m'ont fourni quelques empreintes de Mollusques qui paraissent confirmer l'assimilation, faite depuis longtemps, au Schlier d'Autriche et aux marnes à Ptéropodes du Piémont ; bien que ces dernières formations soient actuellement considérées comme helvétiennes, la position stratigraphique des marnes cartenniennes les rattache plutôt au Miocène inférieur. Le « Sahélien » dont l’acception avait été trop élargie au début, a parüculièrement été discuté et longtemps accepté sous réserves : la présence en Algérie du Miocène supérieur marin paraissait un fait trop anormal. Mayer, Bleicher ?, M. Welsch #, puis M. Repe- lin “ ont retrouvé la faune du Tortonien dans les marnes bleues 1. Cette interprétation a été adoptée par M. L. Jorxaun : Etude géologique de la chaîne numidique et des monts de Constantine, 1912, p. 282, et par M. E. Haua dans son classique Traité de Géologie, t. II, p. 1648, 2. Brricaer. Recherches sur l'origine des éléments lithologiques des terrains tertiaires et quaternaires des environs d'Oran. Rev. Se. nat,, III, 1874. 3. J. Wriscu. Etudes sur les subdivisions du Miocène de l'Algérie, B, S.G.F. (3), t. XXIII, 1895. 4. J. Repeuin. Etude géologique des environs d'Orléansville. Thèse pour le doctorat. Marseille, 1895. 430 M. DALLONI très fossilifères des environs de Mascara, de Zemmora et d'El Bordj; d'autre part, celles du Plaisancien n’ont évidemment aucun rapport avec l'étage. Mais M. Brives a établi ! depuis qu'il existe, dans la vallée du Chélif, au-dessus des assises tortoniennes les ire élevées, un nouvel Do saon de marnes bleues dont la faune présente des caractères intermédiaires entre celles du Tor- tonien et du Pliocène. Au reste, la question se présentait sous un Jour nouveau Hegnis que M. D avait émis l'opinion, dès 1895, que la faune sahélienne de l'Algérie occupe vraisemblablement Je position de l'étage pontique, sous un faciès entièrement marin ? Le Phocène a toujours été admis tel que l'avait coripris Pomel: il y a lieu cependant de noter que M. Doumergue a attribué à. cette formation un niveau de marnes bleues à Amussium crista- tum observé près d'Oran? ; par contre M. L. Gentil a classé dans le Sahélien # les mollasses calcaires de la basse Tafna dont l’âge pliocène, indiqué par Pomel est aujourd'hui définitivement démontré. En somme, la classification adoptée pour le Néogène algérien ne différait pas sensiblement de celle qui résulte de l'étude des régions classiques ; les travaux récents permettent d'établir des analogies encore plus étroites qu’on ne pouvait le penser avec les grands bassins de l’Europe. Distribution. — Les dépôts néogènes de l'Ouest éen se sont formés dans deux grandes zones synclinales comprises l’une entre les vestiges de la chaîne littorale et l'Atlas tellien, l’autre plus au Sud, entre la chaine tellienne et la plateforme jurassique de Tlemcen, Saïda, Frenda. 1° En bordure de la chaine secondaire et nummulitique de l'Atlas tellien, une large bande dirigée Nord-Est-Sud-Ouest marque le prolongement vers l'Ouest du bassin du Chélif ; elle s'appuie au Nord sur les débris de l’ancienne chaîne qui jalonnent le littoral actuel, constitue les chaînons de Bel Acel où se retrouvent, très atténuées les dernières ondulations du Dahra s'étale dans le plateau de Mostaganem et se redresse dans les col- lines qui bordent au Sud les grandes plaines du Chélif, de l'Habra, de la Mleta, pour contourner dans la vallée de la Tafna les der- niers contreforts du Tessala et se réunir à la zone sud-atlasique. 1. A. Brives. Les terrains tertiaires du bassin du Chélif et du Dahra. Thèse poux le doctorat. Alger, 1897. . C.R. Som. S. G.F. (3), t. XXIII. 3. JAcos et Ficneur. Annales des Mines, octobre 1904. 4. L. GExrir. Esquisse stratigraphique et pétrographique du bassin de la Tafna, Thèse pour le doctorat. Alger, 1902. NÉOGÈNE DANS L'ALGÉRIE OCCID. 431 D’autres connexions s’établissent plus à l’Est par les plateaux de Mercier Lacombe (Cheurfa) et d'El Bordj (932 m.), qui ont en- noyé sur une large surface les plis de l'Atlas. 2° Sur le versant sud de la chaîne tellienne et débordant plus ou moins sur les hauts plateaux jurassiques s'étend une bande remarquablement continue de terrains néogènes qui occupe à l'Ouest la vallée de l’Isser, entoure les dépressions de Sidi-Bel- Abbès et de Mascara, traverse la moyenne Mina et atteint près de Tiaret, au Djebel Seffalou, l'altitude de 1169 m.; dans l’ensemble cette zone est du reste notablement plus élevée que celle des plateaux et des collines sublittorales et dépasse 800 à 900 m. en nombre de points. Par le Sersou et Teniet-el-Haad, elle se pour- suit dans la région de Boghar et au delà : c'est, en somme, la partie occidentale du grand synclinal miocène qui suit la lisière méridionale du Tell et dont M. Savornin à montré toute l’impor- tance dans l'Est de l'Algérie !. Dans cette note préliminaire, je me bornerai à décrire sommai- rement l’ensemble de ces formations en insistant sur la succession de ses différents termes et leurs caractères distinctifs dans la région étudiée ?. Miocène. La transgression miocène s’est effectuée dans l'Ouest de l’Algé- rie sur un territoire resté émergé pendant la dernière partie des temps oligocènes. Au-dessus des couches les plus élevées du . Nummulitique, qui offrent une riche faune marine d'âge stampien, l’Aquitanien se présente sous un faciès exclusivement continental, qui se retrouve avec des caractères analogues dans le Centre et l'Est de la Berbérie. Dans les vallées du Chélif, de la Mina, de l'Oued el Hammam, sur le pourtour de la chaîne du Tessala et dans le bassin de la Tafna, des marnes rouges ou diversicolores, très gypseuses, alternant avec des bancs de grès et des pou- 1. J. Savorxix. Sur le géosynelinal miocène du Tell méridional (départements d'Alger et de Constantine), C. R. Ac. Sc., séance du 10 juin 1907. 2. Elle est comprise sur les feuilles suivantes de la Carte de l'Algérie à 1/50 C00 : Inkermann, Ammi-Moussa, Zemmora, Relizane, Ain Faress, Sidi-bel-Acel, Mos- taganem, Debrousseville, Perrégaux, Mascara, Mercier-Lacombe, Sidi-bel-Abbès, Parmentier, Oued Imbert et Pont de l'Isser. Le Service géologique a publié les feuilles de Relizane et de Mostaganem; les autres sont achevées ou très avancées. En outre, pour la région méridionale, où manque encore la carte détaillée, j'ai fait mes explorations sur les feuilles à 1/200 000 d'Ammi Moussa, Tiaret, Mosta- ganem, Mascara et Tlemcen. La feuille de Saint-Denis du Sig, qui appartient à la même région, a été dressée par MM. Ehrmann et Doumergue. 239 M. DALLONI dingues, servent de substratum aux premiers sédiments miocènes, cartenniens ou helvétiens ; sur le revers nord du plateau de Zem- : mora,au-dessous des poudingues à Ostrea crassissima qui marquent en ce point le début du Miocène moyen, j'ai recueilh dans des marnes bleuâtres à cristaux de gypse des « Helix dentées » du type de l’Helix subsenilis Crosse. Il n’est donc pas douteux que cette curieuse faune d'Helix, dont l’âge a été très discuté, débute dans l'Oligocène pour se retrouver à divers niveaux du Miocène algérien. MioOcÈNE INFÉRIEUR. 1. Poudingues et grès cartenniens. — Ces premiers dépôts du. Miocène inférieur n’occupent qu'une surface restreinte ; ils sont généralement recouverts par des formations néogènes plus récentes et l’on ne peut guère les observer qu'à la bordure des anciens massifs, grandes îles baignées par la mer cartennienne, comme le massif de l'Ouarsenis, les chaînons de la Mina, des Beni Chougran, du Tessala, etc. | Des poudingues à éléments parfois volumineux se montrent à la base, surmontés de grès brunâtres, grossiers, glauconieux ; lorsqu'ils sont formés aux dépens des couches rutilantes de l’Oh- gocène, les grès sont rougeâtres et alternent avec des marnes bariolées. Cette assise est hien caractérisée dans les vallées du Riou et de la Djidjouia (au Sud d’Inkermann et de Saint-Aimé) ; au Nord du plateau de Zemmora ; sur le revers sud du Djebel Temdrara et à Sidi Mohamed ben Aouda dans la vallée de la Mina ; dans le chaînon des Beni Chougran aux environs de Perregaux et de Dublineau. La faune, essentiellement néritique, comprend des Tortues marines, de grands Gastropodes et Pélécypodes généra- lement à l'état de moules, des espèces spéciales de Clypéastres et d’autres Echinides décrits par Pomel (Hypsoclypus doma,ete.), des Polypiers formant quelquefois des lignes de récifs. Les Pec- tinidés sont nombreux : Pecten pseudo-BeudantiDer.Row. Flabellipecten incrassalus — conveæior AL. Bor. Parrsen. — revolulus Micur. var. Flabellipecten Ficheuri Brives, — Josslingi Smru. Chlamys (Æquipecten) Northam- ptoni Micur. C'est bien la faune des grès de Ténès, retrouvée en de nom- breux points de la vallée du Chélif et du reste de l'Algérie ; dans NÉOGÈNE DANS L'ALGÉRIE OCCID. 433 l'Ouest elle se retrouve, d’après M. Gentil, sur le httoral oranais et dans le bassin de la Tafna. 2. Marnes cartenniennes. — Dans quelques grandes vallées, celles du Riou, de l’Oued el Hammam, de la Tafna, on observe au-dessus des grès, en concordance, les marnes cartenniennes, dures, compactes, à délit conchoïde, formant des talus raides et escarpés. Cette formation est considérée comme à peu près dépourvue de fossiles ; cependant, au Sud d'El Alef, sur la rive gauche du Riou, j'y ai reconnu des empreintes de Ptéropodes ( Vaginella sp.) ; Pyrula condita Basr. ; de nombreux petits Pectens lisses voisins d'Amussium denudatum Rxuss, Arca sp., Leda sp., Cryptodon flexuosus MoxrG. (Axinus angulatus Sow.), associés à des Bryozoaires, des Oursins écrasés (Spatangus ?) et des Fora- minifères (Robulina, etc.). Cette faunule accuse d'’étroites ana- logies avec celle du Schlier et des marnes à Ptéropodes du Pié- mont, formations auxquelles les auteurs ont souvent comparé les marnes cartenniennes en se basant sur la similitude du faciès et de la position stratigraphique. Le Cartennien est en général très disloqué et participe aux plissements qui ont façonné la structure de l’Atlas ; ses affleure- ments sont souvent indépendants des dépôts néogènes plus récents, qui se montrent faiblement ondulés, étalés dans de vastes cuvettes, à peine affectées sur leur bord par des mouvements très postérieurs. Des faits identiques ont été signalés dans les régions adjacentes et dans toute l'Algérie. Le Cartennien est donc bien distinct, par sa faune et par ses caractères stratigra- phiques, du Miocène moyen. MIOCÈNE MOYEN. Les assises qui recouvrent partout en discordance celles du Cartennien les ont débordées dans la majeure partie du bassin et s'étendent largement sur les vestiges de la chaîne tellienne qui, à l'exception de l’Ouarsenis et de quelques îlots vers l'Ouest, devait être presque tout entière sous les eaux à l'époque du Miocène moyen. Les grands plateaux de Zemmora et d'El Bordj, les crêtes des Beni Chougran et du Tessala sont constituées par des dépôts de cet âge, qui, d’autre part, remplissent presque exclusivement le synclinal sud-tellien ; mais vers le Sud, ils empiètent parfois notablement sur la bordure des hauts plateaux jurassiques : j'ai reconnu que des calcaires à Lithothamnium 8 décembre 1916. Bull. Soc. géol. Fr. XIV. — 28 43% M, DALLONI déposés vraisemblablement à cette époque s'étendent jusqu’au delà des sources de la Mina, vers le Djebel Nador. : La transgression cartennienne n'avait donc fait que commencer le morcellement du continent nord-africain ; même au moment de sa plus grande amplitude, qui correspond à l’aire d'extension des marnes cartenniennes, elle ne paraît pas avoir dépassé vers le Sud la bordure de la plateforme jurassique et le plus souvent le rivage semble être resté très au Nord de cette ligne, appuyé sur les dépôts nummulitiques de l'Atlas ; les sédiments terminaux de l'étage, aujourd’hui démantelés !, devaient sans doute occuper une superficie plus restreinte encore. La mer du Miocène moyen a notablement dépassé cette barrière et occupé dans l'Ouest de l'Algérie un bassin beaucoup plus étendu qu'à aucun autre Homaent des temps néogènes (fig. 1). Cette série de formations nous montre un nouvelet magnifique exemple de cycle sédimentaire ; elle comprend plusieurs grandes assises, d’une constance remarquable dans toute la région étudiée. Hezvériex. — La plus ancienne est représentée par des pou- dingues et des grès à Ostrea crassissima Lam. ; elle marque le début de la transgression et son faciès, grossièrement détritique est analogue à li de la base du Cote mais sa puissance, plus des dépasse 100 m. dans les points où ces dépôts de comblement ont pu s'accumuler. Les poudingues sont consti- tués par des éléments assez volumineux, bien roulés, empruntés à tous les terrains plus anciens de la région, notamment aux grès oligocènes et aux calcaires à silex de l'E res ue inférieur ; les grès roux ou jaunâtres, siliceux, alternent à leur partie Snoemire avec des lits marneux. Les fossiles de ce niveau sont des Mol- lusques mal conservés, à l’état de moules internes, appartenant aux genres Conus, Pyrula, Cardium, Venus, etc., des Polypiers, des ibmes sans aile importance Shea addeqne En général, les intercalations argilo-marneuses prennent en hauteur une importance de plus en plus grande et passent à des argiles grises, délitescentes, formant des mamelons arrondis, séparés par de larges ravins : c’est un sol imperméable, dénudé, peu fertile. Très développées également dans tout le bassin du Chélif, ces argiles sont à peu près dépourvues de fossiles ; mal- gré de longues recherches, je n'ai pu y rencontrer dans la région 1. M. Ficheur a cependant retrouvé des traces de ces assises régressives de la fin du Cartennien dans la région de Berrouaghia, où l'étage se termine par des grès friables et des poudingues superposés aux marnes dures. Bull. Soc. géol. Fr. (3), t. XXII, p. 571, 1894. HIVILNAUIODOO HIHHOIV 1 SNVA (Kaxon ANHDOIN) SANHOONN SHAN SH4 VNIXVA NOISNAILX — ‘L ‘O1 ne : ue ., De < 2u819/J0ue7 TE NE [e] A 4 4 74 : F o re a Le PEN Po SE MEN 21 de k ar! SUD UL SU017D 110] oi 436 M. DALLONI étudiée que des Foraminifères peu caractéristiques : Nodosaria, Lingulina, Robulina, ete. Il s’agit évidemment de sédiments vaseux, déposés dans la partie centrale du bassin miocène, lar- gement ouvert et très profond. TorTonNIEN. — Des mouvements d'une certaine amplitude se manifestent ensuite ; en divers points du bassin, la profondeur de la mer reste considérable et la sédimentation bathyale se pour- suit. Au Sud du golfe de Mostaganem, par exemple, on observe sous le Miocène supérieur des argiles compactes, qui représentent peut-être un faciès sub-abyssal du Tortonien ; ce sont de véri- tables vases à Ptéropodes: Vaginella sp., Diacria trispinosa Les., Cuvieria inflata Box.! etce., associés à d’autres petits Mollusques ferrugineux et de nombreux Foraminifères. I. — La délimitation des deux étages est alors difficile ; mais ailleurs une transgression localisée sur les bords de la chaire tellienne amène une récurrence de poudinques et grès à Ostrea crassissima LAmK. associé à des formes qui caractérisent nettement la base du Tortonien : Turritella turris Basr. Flabellipecten planosulcatus Marx. Nerita martiniana Mars. — Ugolinii Der. Row. Pecten aff. Fuchsi Fonr. Pectunculus bimaculatus Poxr. — revolutus Mrcur. Tellina planata L. II. — Cette assise détritique est fidèlement suivie par un hori- zon remarquable de marnes bleues, compactes, plus ou moins argileuses, offrant le faciès typique des marnes de Tortone ; la faune, surtout riche et variée à la partie supérieure, dans quelques lits plus sableux, comprend de nombreux Mollusques à test blanc, bien conservé et l'abondance des Dentales, des Pleurotomes, des Natica lui donnent un cachet nettement bathyal. Les gisements les plus intéressants se rencontrent sur le pourtour du plateau de Zemmora et plus à l'Ouest, aux environs d'El Bord], où ils ont déjà été explorés par M. Repelin ; mes recherches ont permis de réunir les éléments d’une faune tortonienne importante, dont je ne puis donner ici qu'un aperçu : 1. Ces espèces se rencontrent assez communément dans le Pliocène piémon- tais ; je n'ai pas cru pouvoir néanmoins placer ces couches à Ptéropodes dans le Plaisancien qui affleure sur la plage même de Mostaganem avec le faciès typique des marnes bleues. NÉOGÈNE DANS L'ALGÉRIE OCCID. Actæon semistrialus FÉér. Scaphander lignarius L. var. derto- nensis SACCO. Cylichnina derlocrassa Sacco. Ringicula auriculata MÉx. var. Terebra (Terebrum) tuberculifera DoperL. Terebra(Terebrum)acuminatla Bors. Conus (Leptoconus) elatus Micur. — (Dendroconus) BerghausiMicur. — (Conospirus) Bronni Micur. — — antediluvianus BRuG. Genotia Craverii BeLr. — Mayeri BELr. Clavatula semimaginata Lamx. — Jouanneti Des. — calcarata GRATEL. Pleuroloma rotata Brocc. Drillia (Spirotrepris) modiola JA. Cancellaria ( Svellia) dertovaricosa SACCO. — (Bivelia) dertonensis BELL. — (Calcarata)calcarata Broc. Ancilla (Baryspira) glandiformis Brocc. Ancilla (Sparella) obsoleta Brocc. Marginella (Eratoidea) Deshayesi Micur. Mitra (Uromitra) Borsoni BELL. Fusus prærostratus Foxr. Phos polygonus Brocc. var. Nassa Hüôrnesi May. Murex(Tubicauda) spinicosta Bronx. — (Hadriana) craticulata Brocc. — (Ocenebra) dertonensis May. Semicassis miolævigata Sacco. Tudicla rusticula Basr. Chenopus pes pelicani L. — ullingerianus Risso. Cerithium derlonense May. — (Ptlychocerithium) granuli- num Box. Turritella tricarinala Brocc. Turritella(Archimediella) bicarinata Ercaw, 437 Turritella (Haustalor) vermicularis Brocc. — (Zaria)subangulata Brocc. Solarium (Torinia) obtusa Bronx. var. subvariegatla D'Ors. Solarium (Torinia) Altbertinæ Sacco. Crepidula gibbosa DErr. Xenophorus Deshayesi Micur. lalica millepunclata Lamx. et var. — helicina Brocc. — (Neverila) Josephinia Risso. Scala (Fuscoscala) Turtonis Turr. — (Hemiarcisa) lanceolata Brocc. Leiostraca subulata Donov. Turbonilla rufa Pur. Dentalium seæangulum(Scurdr) GE. _— inæquale BRoNN. Dentalium (Antale) Bouei Des. = (Fustiaria) Jani Horx. Gadila gadus Moxrc. Ostrea. Anomya ephippium L. Pecten Labnæ May. Flabellipecten fraterculus Sow. Amussium cristatum Bronx. Chlamys mullistriata Pour. Arca (Anadara) firmata May. diluvii Lamx. var. (Pectunculina) anomala Limopsis Ercaw. Leda (Ledina) fragilis CHemx. Nucula nucleus L,. Cardium (Trachycardium) mullicos- talum Brocc. Cardium (Laævicardium) cyprium Brocc. — (Parvicardium) papillosum Pour. — (Ringicardium) danubia- num May. Meretrix (Amiantis) Brocchii Des, Venus (Ventricola) multilamella TL. — (Clausinella) fasciata na Cosra. — (Timoclea) ovata PENN. Psammobia uniradiata Brocc. Corbula gibba OLivi. Lucina(Dentilucina)orbicularis Des, — (Myrlæa) spinifera Moxrc. 438 M. DALLONI Lucina (Linga) columbella Lamx. Bryozoaizes. — (Megaxinus) transversus Br. Stephanophyllia elegans Bronw, — (Cardiolucina) Agassizi MicH. Foraminifères. Tellina (Oudardia) compressa Broc. III. — Le régime franchement néritique ne s’établit dans tout le bassin qu’à la fin du Miocène moyen ; le nouvel état de choses ne se produit, du reste, que progressivement et l’on passe par degrés des formations tortoniennes bathyales à des dépôts litto- : raux qui trahissent la tendance à une émersion prochaine de la région. L’assise qui surmonte les marnes bleues se divise facilement en deux horizons : a) Grès à Hétérostégines. — Un horizon inférieur, sableux et gréseux, caractérisé par l'extraordinaire abondance des Hétéros- tégines, qui sont parfois accumulés en véritables banes, associés à de grands Pélécypodes, des Echinides, des Bryozoaires, des Polypiers ; on recueille communément à ce niveau, au-dessus de quelques bancs glauconieux eu micacés : Cancer Deshayesi M.-Enw. Conus. Ancilla Brocc. Trivia avellana Sow. var. dertonensis Mircur. Turritella|Archimediella) bicarinata Ercxw. Archimedis BRoNGN. (Baryspira) glandiformis turris BAST. Solarium. Tudicla rusticula Basr. Pyrula condila BRroNGx. Natica (Neverila) Josephinia Risso. Ostrea crassissima LaAmx. Spondylus crassicosta Lamx. Pecten aff. Fuschi Foxr. Flabellipecten incrassatus Parrsen. planosulcatus Mara Flabellipecten expansus Sow. Chlamys (Macrochlamys) Tournali DE SERRES. (Æquipecten)scabriusculus Marx. Arca (Anomalocardia) Dus. Nucula placentina Lam. luroniensis Cardila (Venericardia) Jouannet Basr. Cardium V. Haven. Corbula gibba Orxvi. Lucina(Megaæinus) elliptica Bors. transversa BRON. — (Dentilucina) orbicularis Desu. Venus(Amiantis) Brochii Desu. © — (Clausinella) fasciatapa Cosra. Clypéastres et autres Echinides spéciaux. Bryozoaires très communs. Polypiers. Heterostegina depressa »'Ors. b) Calcaires à Lithothamnium.— Ces grès passent latéralement en quelques points et généralement en hauteur à des calcaires massifs, presque entièrement construits par des Algues encroû- 7 (Discors) spondyloides : NÉOGÈNE DANS L'ALGÉRIE OCCID. 439 tantes ; cette assise, bien développée sur la bordure méridionale de la vallée du Chélif, atteint une centaine de mètres d'épaisseur et constitue des barres escarpées ou des plateaux rocheux, dénu- dés. Vers le Sud et à l'Ouest de Relizane elle est plus réduite dans une région où les divers termes de la série néogène pré- sentent un faciès de mer particulièrement profonde ; il est pos- sible que la base des calcaires à Zithothamnium soit représentée en ces points par des dépôts vaseux, mais le passage latéral de toute la masse aux marnes bleues tortoniennes m'a paru beaucoup moins évident qu’à M. Repelin !. En tous cas, les fossiles sont assez communs dans les calcaires et se font remarquer par leur grande taille et l’épaisseur de leur test ; sur le pourtour du plateau d'El Bordj et aux environs de Perregaux, l’ai recueilli les espèces suivantes : le] 1 Gryphæa cochlear Porr var. alata Chlamys (Macrochlamys) latissimus For. Broc. Alectryonia plicatula Gui. var. cras- soplicala Sac. Spondylus crassicosta LAmx. Pecten benedictus Lamx. — Dunkeri May. Eym. — revolutus Mrcur. — (Æquipecten) Havera Mrcu. Mytilus galloprovincialis Lamx. var. herculea B.D.D. Terebratula sinuosi Broccur. Rhynchonella sp. Clypéastres. Flabellipecten incrassatus PArrson. — leithajanus Parrscn. Polypiers. — Ugolinii Row. Le Tortonien supérieur se présente sous un faciès identique dans toute la vallée du Chélif: dans le plateau de Medea, au Gontas où il est particulièrement développé, le faciès est surtout gréseux, mais l’'équivalence des couches détritiques les plus éle- vées aux calcaires construits qui se développent vers l'Ouest ne peut faire aucun doute. Les grèsà Hétérostégines sont également très constants ; M. Brives a fait ressortir l'intérêt de leur inter- calation habituelle entre les marnes bleues fossilifères et les calcaires ?, J'ai été amené à constater des faits identiques dans les vallées du Riou et de la Mina où la position respective des grès et des marnes a été intervertie : au Sud d'Inkermann comme à El Bordj les marnes bleues à faune bathyale sont surmontées par les couches gréseuses à Hétérostégines, Flabellipecten plano- sulcatus Maru. et Cardita Jouanneti Bast. qui supportent les calcaires à Lithothamnium., 1. J. Rereux. Sur l’âge des calcaires à Lithothamnium de la vallée du Chélif. C.R.Ac.Sc.,t. CIXX, p. 1023, 1894 et Thèse de Doctorat, p. 162, 2, Loc.citl., p. 59: 440 M. DALLONI Dans le bassin de la Tafna, le Tortonien présente également ses trois assises typiques, qu’on peut paralléliser terme à terme avec celles que je viens de décrire plus à l'Est ; ses caractères ont été précisés par. M. L. Gentil, qui a reconnu entre autres faits inté- ressants que l'étage s’y termine par des formations lagunaires à Cerithium pictum DErr. Le « deuxième étage méditerranéen » est donc défini d’une manière précise dans l'Algérie occidentale ; après la régression qui marque la fin de l'époque cartennienne et dont les témoins n'ont été que très rarement conservés, le bassin miocène se reconstitue, ses premiers dépôts transgressifs débordent largement ses limites précédentes, puis il s’approfondit progressivement et la sédimentation bathyale règne dans toute son étendue. Le Tor- tonien débute par une nouvelle ingression de la mer sur les ves- tiges très morcelés de l'Atlas tellien, puis de nouveaux sédiments vaseux, caractérisés par une riche faune de Mollusques s'étendent uniformément sur tout le bassin ; aussitôt après commence une nouvelle phase, nettement régressive : des sables à grands Pélé- cypodes littoraux, des conglomérats à Ostracées et Echinides précèdent immédiatement la formation des calcaires à Litho- thamnium, qui révèle un nouvel exhaussement des lignes de rivage. En quelques points des intercalations saumâtres au som- met de la série marquent bien la fin du cycle sédimentaire du Miocène moyen. L'histoire de cette période dans la Méditerranée occidentale présente d’ailleurs une remarquable unité. En n’envisageant ie que les côtes nord-africaines, si l'on considère que le Miocène moyen, continental dans l'Est de l'Algérie, passe dans l'Ouest à des formations marines qui prennent une importance de plus en plus grande dans cette direction, on ne peut que conclure que c’est bien de l'Ouest vers l'Est que s’est produite la transgression des mers miocènes. Par suite, la régression de la fin du Torto- nien, générale dans l'Algérie occidentale, marque un fait impor- tant dans l'histoire de la Méditerranée et ce fait ne paraît pouvoir être attribué qu’à la fermeture complète et définitive du détroit sud-rifain à la fin du Miocène moyen. Pendant un temps, qui correspond au Miocène supérieur, l'Océan Altlantique reste sans communication avec le bassin méditerranéen, que son isolement transforme en une sorte de mer résiduelle ; hypothèse qui semble expliquer suffisamment les remarquables particularités du Sahé- lien. Il est vrai que des couches marines du Sahélien ont été signa- NÉOGÈNE DANS L'ALGÉRIE OCCID. ka lées par M. L. Gentil entre la frontière algérienne et la Mlouya! ou l'étage, épais d'une centaine de mètres, comprendrait à la base des poudingues et des grès grossiers, puis des marnes bleuâtres et au sommet des calcaires à Lithothamnium ; mais on peut d’abord remarquer que c’est là la composition typique du Torto- nien plus à L'Est et la faune citée dans cette série très transgres- sive confirme bien son attribution au Miocène moyen: Dentalium sexangulum Scnrot., Ostrea Velaini Mun.-CHarm., Gryphæa cochlear Port, Flabellipecten incrassatus PARTscH., Chlamys res- litutensis Fonr., Amussium cristatum BRoNN. MiocÈNE SUPÉRIEUR. Bien que l’individualité même du « Sahélien » ait été encore récemment mise en doute ?, il semble bien que l'accord s'est fait généralement pour admettre l’existence en Algérie de formations marines datant du Miocène supérieur. Il est même certain que l'étage s'y présente en quelques points sous un faciès bathyal identique à celui des marnes tortoniennes et de celles du Plaisan- cien : ces couches contiennent la faune dite de Carnot, dont M. Brives a fait une étude spéciale qui établit son âge intermé- diaire entre les faunes tortonienne et pliocène ; elles passent d'ailleurs sur les deux bords du bassin à des dépôts néritiques . Enfin, alors qu'on pensait jusqu'ici que la mer sahélienne s’éten- dait et s’approfondissait encore vers l'Ouest ? j'ai reconnu qu'elle ne dépassait pas sans doute la vallée de la Tafna, où l’on retrouve pour représenter l'étage des dépôts continentaux et lagunaires identiques à ceux de l'Algérie orientale et du « Pontien » clas- sique. Je décrirai sommairement ces divers faciés : 1° Faciés bathyal. — Au-dessus des assises à faune tortonienne typique du plateau d'El Bordj, on observe entre Ain Fares et Mascara, sur le pourtour du Djebel Khalel, des marnes bleues très fossilifères, considérées ‘encore comme tortoniennes par Bleicher et M. Welsch, mais que MM. Brives et Ficheur placent 1. L. Genis. Sur les dépôts du détroit sud-rifain, C.R. Ac. Sc., CLII, p. 298, 4914 2. J. Corrreau. Les argiles de Baden (Autriche) et les marnes de Cabrières d'Aigues (Vaucluse). Bull. Soc. geol. France, (4), t. X, 1910. 3. M. Gentil, qui attribuait au Sahélien les mollasses calcaires à Pectinidés de la basse Tafna, placées ici dans le Pliocène, avait conclu que « le Miocène supérieur du bassin de la Tafna est plus franchement marin que celui de l'Est ». Loc. cit, p. 372, Æ> S (E] M. DALLONI dans le Sahélien. J’ai pu examiner au laboratoire de géologie de la Faculté des Sciences d'Alger une série de fossiles recueillis dans cette région par M. Ficheur, qui a bien voulu la mettre à ma disposition ; en outre, en étudiant les feuilles à 1/50 000 d'Ain Fares et Mascara, j'ai réuni moi-même de riches maté- riaux. Je me bornerai à citer ici un certain nombre d’espèces dont la détermination me parait certaine : Oxyrhina hastalis AG. Ringicula auriculata Méx. Terebra(Terebrum)acuminata Bors. Conus (Chelyconus) striatulus Brocc. — (Leptoconus) elatus Micur. — _(Dendroconus) BerghausiMrc. Genotia (Bathytoma) cataphracta Brocc. Clavalula gradata Derr. var. Surcula dimidiata Broc. Peurotoma rotata Brocc. — turricula Brocc. Drillia sigmoidea Bronx. C'ancellaria Brocc. Ancilla glandiformis Lamx. type et var. (Calcarata) calcarata Mitra (Uromitra) Borsoni BELL. Phos polygonus Brocc. var. percos- tata Brocc. Nassa mutabilis L. — (Uzila) Brugnonis BEL. — (Amycla) semistriata Brocc. typique. Columbella (Macrurella) fallax Horx. e et AUING. nassoides BELL. Typhis horridus Boocc. — (Typhinellus) tetrapterus Br. Muréx torularius Lawx. Semicassis. Tudicla rusticula Basr. Chenopus pes pelicani L. — thersites Pomez. Cerithium dertonense MAyx. var. per- longala Sacco. — (Ptychocerithium) Bronni Parrscu. — varicosum Brocc. Turrilella communis Brocc. — (Archimediella) Archime- dis BRroNGN. Turritella (Zaria)subangulata Broc. Calyptræa chinensis L. Natica millepunctata Lamx.et nombr. var. — helicina Brocc. — (Neverita) Josephinia Risso. Oxystele rotellaris Micur. Dentalium sexangulum (Scaror) Gu. — (Antale) Bouei Desx. — . (Fustiaria) Jani Horn. Gadila gadus Moxrc. Ostrea. Gryphæa cochlear Pozr var. Pecten Labnæ May. Flabellipecten fraterculus Sow. — Ugolinii Dep. Row. Amussium crislatum BRON. Chlamys multistriata Pour. Arca (Anadara) diluvii Lam. Limopsis (Pectunculina) anomala Ercavw. Yoldia nitida Brocc. Cardita (Venericardia) Jouanneti Basr. mut. lœviplana Dee. var. | Cardium (Ringicardium)hians Broc. — (Parvicardium) papillosum Pour. — (Lævicardium) oblungum CHEMN. Meretrix (Amiantis) Brocchiü Desu. Venus(Ventricola) multilamella L. — (Clausinella) scalaris Br. — (Timoclea) ovata PENN. Psammobia uniradiala Brocc. Corbula gibha Orrvr. Lucina (Dentilucina) orbicularis Des. borealis L. — {Myrlea) spinifera Monrc. — (Cardiolucina) AgassiziMicar. Bryozoaires. Foraminifères, NÉOGÈNE DANS L'ALGÉRIE OCCID. 443 Le Sahélien bathyal des environs de Mascara offre done une faune identique à celle des marnes de Carnot, dans la vallée du Chélif, dont M. Brives a fait une intéressante étude paléontolo- gique ; il en résulte que cette faune comprend, à Mascara comme à Carnot : des formes nettement caractéristiques du Tortonien des régions classiques, telles qu'Ancilla glandiformis, Oxystele rotellaris, Flabellipecten fraterculus, Cardiolucina Agassizi, ete. ; des espèces qui ne débutent ailleurs que dans le Pliocène, Nassa mutabilis, Amycla semistriata, Columbella subulata, C. nassoides, Strombina letragonostoma, Cerithium vulgatum, Arca diluvii; | des espèces ou des variétés spéciales au Sahélien (auxquelles 1l faudra ajouter certainement de nombreuses mutations de formes tortoniennes, citées ci-dessus sous leur nom spécifique): Chenopus thersites Poe, Scala Renaulti Buives, Cardita lævi- plana Der. var., Nucula Zahiræ May. Ces fossiles caractéris- tiques seront plus nombreux quand la faune marine du Miocène supérieur sera mieux connue ; J'ai recueilli moi-même au Djebel Khalel des espèces nouvelles appartenant aux genres Surcula, Murex, Latrunculus, Halia, ete. Le golfe de Mascara où se déposaient ces couches bathyales n'était qu'une dépendance de la mer qui recouvrait un peu plus au Nord l'emplacement du plateau actuel de Mostaganem ; dans cette région, les sédiments néogènes successifs paraissent s'être formés dans une fosse particulièrement profonde, où la sédimen- tation marine a persisté plus tardivement que dans le reste du bassin. 2° Faciès néritique. — Partout ailleurs, le Sahélien est repré- senté par des formations franchement néritiques, qui s'appuient au Sud sur la bordure du bassin. Sa base n’est indiquée nulle part par des couches grossièrement détritiques, conglomérats ou grès grossiers, pouvant trahir une brusque offensive de la mer ; on ne peut parler en aucun cas d'une véritable transgression sahé- henne. Entre Inkermann et Saint-Denis-du-Sig, la composition de l'étage est à peu près identique à celle qu'il présente, d’après M. Brives, en divers points de la vallée du Chélif et dans le Dahra ; on rencontre successivement, de bas en haut : ? 1° un niveau de tuf grisàtre, riche en paillettes de biotite, résultant du remaniement par la mer de laves andésitiques ; 2° des marnes blanches à rognons de silex ménilite avec inter- 44% M. DALLONI calation de lits de tripoli sur lesquels on observe des empreintes de Poissons appartenant, d'après Sauvage, à des espèces fréquen- tant les estuaires : 3° des calcaires marneux et des marnes grises à Gryphæa cochlear Port var. navicularis Brocc. et Amussium cristalum BRONN\. Mais ce qui achève de donner à ce Sahélien sa véritable phy- sionomie, ce sont les masses parfois puissantes de gypse inter- stratifiées à la partie supérieure de l'étage (Sahouria, Djebel Grabes, environs de Mostaganem, ete.). Ces dépôts gypseux se placent au même niveau que les gypses sahéliens rencontrés plus à l'Est où ils s’associent même, dans le Dahra, à des calcaires lacustres et des lignites !. | Au Nord et à l’Ouest de Saint-Denis-du-Sig, le Miocène supé- rieur prend quelquefois le faciès zoogène de grès ou de mollasses calcaires à Lifhothamnium riches en Échinides, Bryozoaires, Bra- chiopodes et Polypiers : c'est le « Sahélien blaine » des environs d'Oran. Entre cette région et la Tafna, les études de M. Gentil, puis les minutieuses recherches faites récemment par M. Dou- mergue, pour dresser la Carte géologique détaillée, n'ont pas permis de retrouver à ce niveau des formations franchement bathyales. 3° Faciès continental. — Bien au contraire, les couches marines du Sahélien font place, dans la basse Tafna, à un puis- sant dépôt d'origine continentale et lagunaire, jusqu'ici complè- tement méconnu ?. Au-dessus des grès et marnes du Tortonien à Ostrea crassissima qui se relient au Miocène moyen dela vallée de l’Isser,on observe, au Sud-Ouest d’Ain Temouchent, une formation complexe, bien développée dans le pays des Oulad Kralfa et sur la rive droite de la Tafna ; elle comprend des marnes argileuses bariolées, rouges, vertes, Jaunes, intimement associées à des grès calcaires rougeâtres et des bancs assez puissants de « poudingue fleuri » régulièrement intercalés. L'ensemble offre l’aspect si caractéris- tique des dépôts alluvionnaires et des lagunes et rappelle d’une 1. Dans la vallée du Chélif, à l'Ouest de Carnot, le Sahélien est souvent presque entièrement lacustre et lagunaire. Ainsi, sur la feuille de Charon, au-dessus des marnes à Ancilla glandiformis par lesquelles débute l'étage, d'après M. Brives, le Miocène supérieur comprend des couches à Planorbes et Limnées, puis des assises à tripoli, enfin des lentilles de gypse atteignant 100 m. d'épaisseur. C'est un véritable dépôt d'évaporation. 2. J'ai signalé récemment cette découverte : Le Miocène supérieur dans l'Ouest de l’Algérie: couches à Hipparion de la Tafna, C.R,Ac.Sc., t. CLXI, p. 639, séance du 22 novembre 1915, NÉOGÈNE DANS L'ALGÉRIE OCCID. 445 manière frappante celui de l’Aquitanien et surtout des limons rouges et des cailloutis du Pontien; la faune que j'y ai rencontré démontre que c'est à ce dernier niveau qu'il convient de le placer. En effet, sur le revers sud du Koudiat et Tine, près de Guiard, des lumachelles de petits Mollusques s'associent dans les grès avec d'assez nombreux fragments d'ossements ; j'ai recueilli en ce point des molaires et autres débris del’Hipparion gracile Kavr. des fragments de carapaces de Tortues des genres Emys et Tryo- nix qui fréquentent les marais et les rivières, des dents de Pois- sons, des pinces de Crustacés, etc. Parmi les Mollusques, je noterai l'abondance d’Helix Desoudini Crosse, H. Jobæ Bourc., dans les marnes rouges gypseuses et la lumachelle ainsi que de Planorbis Jobæ BourG., P. Doumerquei PArcary, Cerithium du groupe doliolum Br., Cerithium aff. disjunctum Sow., de petits Cardium voisins de C. plicatum Eicuw., Ervilia sp., etc. Il ne peut y avoir de doute sur l’âge de cette formation : elle se place bien au niveau des couches à Hipparion gracile du pla- teau de Constantine, du Pontien classique du Sud-Est de la France et de l'Europe orientale; divers gisements reconnus dans la péninsule ibérique relient ces dépôts continentaux du Miocène supérieur échelonnés sur les deux rives de la Méditerranée. L'association des « Helix dentées » et de l'Æipparion gracile confirme la Judicieuse attribution au niveau les plus élevés du Miocène des couches à Helir Desoudini de l'Algérie orientale et de la Tunisie, proposée par M. Douvillé *. C'est probablement dans le même étage qu'il faudra placer les couches contenant en divers points du bassin de la Tafna (Oued Zitoun, Djebel Adjir) ces mêmes Helix et que M. L. Gentil a considéré comme relevant du Miocène moyen. Ainsi, à l'Ouest du Sahel d'Oran, le domaine maritime du Miocène supérieur cesse pour faire place à des formations conti- nentales ; le bassin se trouve limité de ce côté avec plus de pré- cision encore que sur sa bordure sud où il s’étendait du reste assez peu au delà du littoral actuel. La carte de la mer sahélienne (fig. 2) montre bien qu'il n'existait plus à cette époque, dans l'Algérie occidentale, qu'un chenal relativement étroit caractérisé par le grand développement des dépôts néritiques et lagunaires ; la sédimentation bathyale ne s’y poursuivait qu'au sein de quelques fosses profondes, comme il semble en avoir existé de tout temps dans la Méditerranée : sur son seuil occidental, par où n’arri- vaient plus les eaux marines, cette dernière se présentait bien 1. Bull. Soc. geol. France (4), X, p. 657, 1910. *4'IVILNHAIN9DO AIHAOAY I SNVA ANNAITTAHVS dan v'T A4. NOISNALXM — ‘G ‘O1 PE] o PITIE A © . @ONTOMATI DAL9Y2 D U35S}/<8P-100/0 : A JIUSLIIE) si O (A4 SIIIV-TI8-10S 5 qu0DET 19/3194} CAT y» pueng 3 So }U8yYonOue] Uiff , 1202110 C O060Fr Z apuazpO auezi EJOuwa7O "0 SORCEEU eUeSSEpOLEY ÿ aUNJEUE 7 LONE DE ER ANDJUSUTIUOI S7 od2q S9U11DU SUOT)PUI LOT s22Puous saure 1 En NÉOGÈNE DANS L'ALGÉRIE OCCID. k41 comme une mer fermée, isolée de toute communication avec l'Océan, en voie d’évaporation et d’assèchement rapide !. Pliocène. J'ai indiqué plus haut que, suivant les idées de Pomel, les auteurs ont jusqu'ici considéré comme miocènes et généralement placé dans le Sahélien les formations marneuses qui supportent dans l’Oranie les grès à Ostrea lamellosa et Pectinidés incontes- tablement pliocènes ; en étudiant les feuilles de Relizane, Sidi bel Acel et Mostaganem, j'ai examiné de plus près la question et reconnu que le Mioene supérieur est nettement séparé des grès du « plateau de Mostaganem » par des marnes see memes à faune bathyale qui a vraisemblablement aux couches Hittorales déposées à la bordure du bassin et dans le fond du golfe du Chélif. Les assises'terminales du Pliocène ancien présentent d'ailleurs des caractères très analogues à ces dernières, et dans les points où manquent les marnes plaisanciennes, la part qui revient au Plaisancien et à l’Astien dans les grès pliocènes est difficile à préciser. PLAISANCIEN. 1° Faciès néritique. — Une grande dépression s'était consti- tuée vers la fin du Miocène supérieur suivant l’emplacement actuel de la vallée du Chélif; les dépôts marins du Pliocène y ont pénétré, formant un golfe étroit, mais très allongé qui se poursuivait jusqu'auprès de Carnot, où des couches continentales à Helix représentent l'étage. D’après les recherches de M. Brives, les couches marines débutent chez les Beni Rached et se déve- loppent vers l'Ouest ; elles sont uniquement constituées par des grès el des sables à faune néritique : il s’agit d’un véritable fiord, peu profond, qui s'ensablait peu à peu et dont la mer s’est peut- être retirée avant la fin de la période. Des dépôts analogues se retrouvent au Sud des grandes plaines de la Mina et de l'Habra, appuyés contre la chaîne tellienne, dans l'intérieur de laquelle ils pénètrent quelquefois assez loin ; au Sud de Relizane, des poudingues à éléments volumineux, empruntés en partie aux calcaires à Lifhothamnium tortoniens, reposent sur le Crétacé inférieur et supportent des grès grossiers à Osfrea 1. Ainsi s'explique l'apparition, dès le Plaisancien, d’une proportion très impor tante de formes cryptogènes, ayant sans doute leurs racines dans la faune qui évoluait vers la fin du Miocène en dehors du bassin méditerranéen, probable- ment dans la zone de l’Atlantique tropical. 448 M. DALLONI lamellosa Brocc., Pecten Jacobeus L., Chlamys varia L., Balanes, etc. Vers Sahouria, Perrégaux, Saint-Denis-du-Sig, les grès. pliocènes surmontent directement le Sahélien et sont assez fos- silifères : Balanus. Chlamys varia L. Conus. — mullistriata Pour. Surcula intremeadi Bronx. — (Æquipecten) scabrellus L. Nassa (Niotha) clathrata Brocc. — — Bollenensis M. Cypræa. Modiola. Turritella (Haustator) vermicularis Arca (Anadara) diluvii Lamx. Brocc. Cardium(Ringicardium) hians Broc. Natica. — (Parvicardium) papillosum Ostrea edulis L. Pour. £ — — var. lamellosa Brocc. Venus (Ventricola) multilamella Lx. Anomya ephippium L. Terebratula biplicata Broccui. Spondylus. Bryozoaires. Pecten Jacobæus L. Polypiers (Flabellum, etc.). Flabellipecten BosniasckiiDe Sr.et P. Dans le Sahel et couvrant vers l'Ouest de grandes surfaces dans la basse vallée de la Tafna, le Pliocène se présente sous un faciès assez spécial de grès calcaire très grossier, passant à de véritables calcaires à Nullipores, Bryozoaires et Polypiers, rappelant assez l'aspect du Sahélien blanc d'Oran ; aussi, contrairement à l'opi- nion de Pomel, M. L. Gentil a-t-il placé cette formation dans le Miocène supérieur, tout en étant conduit, par la présence d’es- pèces caractéristiques du Pliocène, à les considérer comme plus récente que les couches de Carnot. Cependant, cette assise, transgressive dans toute la région sur le Sahélien typique, pré- sente avec les couches les plus élevées de ce dernier étage une discordance angulaire incontestable! ; d'autre part, sur leur bor- dure méridionale, les plateaux calcaires des Oulad ben Adda et de Sidi Safi reposent sur les couches continentales du Miocène supérieur à ÂJipparion. Enfin, la faune elle-même présente des affinités nettement pliocènes ; en écartant certaines espèces de détermination douteuse, on peut citer : Pecten benedictus Lux. Chlamys(Æquipecten) bollenensis M. — reghiensis SEGU. var. Manupecten pes felis L. — Jacobæus L. Ostrea edulis L. Amussium cristalum Bronx. — — var.lamellosa Brocc. Chlamys varia L. — perpiniana Fonr. — mullistriala Poxr. Gryphæa cochlear Poxr. — (Macrochlamys)lalissima B. Spondylus gæderopus Brocc. — (Æquipecten) opercularis L. Venus (Ventricola) mullilamella Lx. — — sabrellus L. Clypeaster pliocenicus Pomez. 1. M. L. Gentil en a figuré lui-même un très bel exemple:dans la coupe du cap Figalo (Loc. cit., p. 357, fig. 77). A AR A DE LÉ RE a 6 Ne Fe Are NEOGÈNE DANS L'ALGÉRIE OCCID. 449 2° Facies bathyal. — Dans les parties profondes du bassin, l'étage se présente sous un facies bien différent, celui de marnes bleues à Dentales et Pleurotomes, déposées loin du rivage ; leur aspect rappelle absolument celui des marnes tortoniennes et du Sahélien bathyal, mais la faune est celle du Plaisancien typique. Les marnes pliocènes affleurent sur le pourtour du plateau de Mostaganem, entre les grès astiens qui le couronnent et les for- mations sahéliennes qui s'étendent jusqu’à la berge du Chélif : elles sont particulièrement fossilifères dans un horizon sableux interçalé à la partie supérieure et où J'ai recueilli, entre autres formes : Ringicula auriculata M. v. buccinea B. Terebra(Terebrum) postneglecta Sac. Conus (Leploconus) Brocchi Bronx. — (Lithoconus) Mercati Brocc. Genotia Craverii BELL. — (Bathyloma) cataphracta B. Clavalula gradata DErr. var. Surcula dimidiala Brocc. — inlermedia Bronx. Pleurotoma monile Brocc. — lurricula Brocc. Drillia sigmoidea Bronx. Raphiloma vulpecula Brocc. — megasloma BruGx. Cancellaria (Sveltia) varicosa Brocc. == (Calcarata) calcarata Broc. Ancilla obsolela BRoNN. Marginella(Gibberula)clandestin a B Mitra (Cancilla) scrobiculata Brocc. — planicoslala Bei. Fusus rostralus Ozrv. Phos polygonus Broc. Nassa(Niotha) serrata Brocc. clathrala Brocc. — (Hinia) serralicosta Bronx. — (Amycla) semistriala Brocc. Columbella (Macrurella) nassoides B. fallax Horx. et AUING. Murex lorularius Lam. — (Ocenebra) polymorphus Broc. Chenopus pes pelicani L. — utlingerianus Risso. Triforis perversus L. Cerithium varicosum Brocc. — vulgalum Bruc. Vermelus (Petaloconchus)intlortus L. — (Leminthina) arenaria L,. 20 décembre 1916. Turritella communis Risso. — (Hauslalor) vermicularis B. — triplicala Brocc. — (Archimediella) Archimedis BRoNGN. — (Zaria) subangulata Brocc. Fossarus costalus Brocc. Solarium simplex Bronx. Crepidula unguiformis Lamx. Calyptræa chinensis L. Xenophora crispa KoEn. Natica millepunctata Lamx. — helicina Brocc. — (Neverila) Josephinia Risso. Scala (Fuscoscala) Turtonis Turr. Leiostraca subulala Donov. Turbonilla rufa Prix. Eulima subbrevis b'Ors. Niso terebellum Ceux. Danilia sublimbata »'Ors. Ampullotrochus granulatus Bon. var. laureata Mav. Calliostoma zizyphinum L. Tinostoma Woodi Hôrx. Dentalium sexangulum(Scnrôr)Gem. — inæquale BRoNN. _ (Fustiaria) Jani HôrN. Gadila gadus Moxrc. Ostrea edulis L. Gryphæa cochlear Porx var. == pedemontana May. Anomia ephippium L. Plicatula mytilina Prix. Bull: Soc. géol. Fr. XV.— 99. 480 M. Pecten Jacobæus L. Flabellipecten flabelliformis Broc, _ Bosniaschi DE S. etP. Amussium cristatum SowW. Chlamys varia L. — mullisiriata Porr. — (Æquipecten) opercularis L. = — scabrellus Lx. — Bollenensis M. — (Manupecten) pes felis L. — (Flexopecten) flexuosus P. Pinna. Modiola. Arca (Anadara) diluvii Lamk. — (Peclinarca) pectinata Brocc. Pectunculus, Limopsis (Pectunculina) Ercx. Nucula placentina Lamx. — nucleus L. anomala Leda (Ledina) fragilis Cu. — (Lembulus) pella L. Yoldia nitida Brocc, — longa BELz. Carditä(Gläns) intermedia Brocc. 5 var. dentiferà Coac. rhomboidea Brocc, DALLONI Cardita (Glans) rudista Lanwx. Astarte fuscä Porr. Cardium échinatum Bruc. — (Trachycardium) multicos- latum Broc. Cardium(Ringicardium) hians Broc. — (Parvicardium) papillosum P. Venus (Ventricola) multilamella Lx. — (Clausinella) scalaris Ben. — (Timoclea) ovala PENN. Circe (Gouldia) minima Mrc. Mactràa (Spisula) subtruncata na C. Corbula gibba Oxrxvr. Pänopæa Faujasi MÉx. Lucina (Dentilucinä) orbicularis Des. Lucina (Dentilucina) Meneghini DE STEF. et PANT. ë — (Myrtea) spinifera MNnc. Terebratula ampulla Brocc. Bryozoaires. Polypiers (Flabellum, Ceratotrochus) Foraminifères. Cette faune est identique à celle qui caractérise les riches gise- ments des marnes plaisanciennes du Sahel d'Alger ; je ne l'ai encore étudié que d’après les récoltes faites en quelques points et de nouvelles recherches augmenteront certainement son impor- tance. On peut donc conclure que dans le Tell oranais, comme sur le littoral du département d'Alger, le Pliocène inférieur est représenté par le facies bathyal de marnes bleues très fossilifères !. La mer plaisancienne s’est constituée un bassin très étendu vers le Sud, où ses dépôts transgressifs, très grossiers, à faune essentiellement néritique, surmontent en discordance les forma- tions miocènes redressées ; à l'Ouest, ils empiètent notablement sur les territoires émergés pendant le Sahélien, Ces faits viennent à l'appui de l'opinion, récemment confirmée par les observations de M. L. Gentil sur le littoral marocain, que la communication 1. Ce faciès du Pliocène inférieur se poursuit vers l'Ouest jusqu'à Oran, d'après les observations de M. Doumergue. feuille d'Oran. Carte géologique de l'Algérie à 1/50 000, LE d'éle du lt A ER DE RAR eh M EM SE NOR RAR TE uit À Enr et 7 N I MN -L'DrE Ne Ca à A da OO ARR De ES HAS AN 2 2 | É ES INTER DEL EPS Se an Ur ane er h LM drug j ; a NÉOGÈNE DANS L'ALGÉRIE OCCID. | 451 de l'Océan avec le bassin méditerranéen s’est rétablie au début du Pliocène par l'effondrement de la chaîne qui reliait le Rif à la cordillère Bétique, donnant naissance au détroit de Gibraltar; ce dernier devait même présenter à cette époque une largeur et une profondeur beaucoup plus considérables que par la suite. Dès la fin du Plaisancien la mer est partout en régression et après l'épi- sode en partie lagunaire de l’Astien, la Méditerranée occidentale est définitivement constituée dans ses limites actuelles. ASTIEN. . À cette époque, la mer n’a occupé en effet, dans l'Ouest de l'Algérie, qu'une région très voisine du littoral (fig. 3) ; il semble qu'elle avait déjà complètement abandonné le golfe du Chélif, où M. Brives n’a pas jugé possible de séparer deux étages dans les grès et sables pliocènes : à l'Ouest d'Oran, si les mollasses de Beni Saf sont bien plaisanciennes, on ne connait encore rien qui puisse représenter l’Astien, Les sédiments marins de l’Astien constituent le plateau de Mostaganem ; on peut admettre, en élargissant un peu ses limites géographiques, qu il s'étend d'Oran à l'embouchure du Chélif, en empiétant légèrement sur la rive droite de ce fleuve dans la région de Bosquet ; sur l'emplacement de cette fosse profonde, où les sédiments successifs du Miocène revêtent uniformément un facies vaseux bathyal, la mer a persisté après le dépôt des marnes plaisanciennes, n'y laissant d’ailleurs que des couches essentiel- lement littorales, de véritables formations de plages, prélude de l’émersion définitive de la région. Ce retrait des eaux marines s’est opéré graduellement et l’on peut en reconstituer les diverses phases, Dans les coteaux de Bel Acel, près d'Ain Tédelès, au sommet des grands ravins qui des- cendent vers le Chélif, partout où s’observent les marnes bleues plaisanciennes, on voit succéder à ces dernières des argiles blan- châtres très sableuses alternant avec de minces bancs de grès tendre à Pecten Jacobæus L., Amussium cristatum BroNx., Chla- mys (Æquipecten) opercularis L., Balanes, etc. ; les Ostrea edu- lis L. et O. lamellosa Brocc. forment de véritables banes : mais les nombreux gastropodes des assises inférieures ont complète- ment disparu. Puis viennent les « grès du plateau de Mostaganem », calcaires, grossiers, souvent tendres, mollassiques ; en quelques points ils débordent légèrement sur des terrains relativement anciens “ANNTIONVSIVIAd HAN VI Ja NOISNALXM — °Ç ‘OIA o S 7 el jrs | à euonouey/ Oum ET Cul O > ? , #Azuey30 S 9024 LION 4 : 3 ere / À FE _ -—oeube}uoyy ë Scor 0 s68 425$] RP-110/0 0 x ru joue) SI O : He À SAHAF-TI4-1TSQÔ II oé © o* Ë 196 A " S9L/09E7-U1812J3/4 £ Ÿ ES JeuE/L, à 060+ 2 : e/n04E4 e9 ee Z8pu24/O . ouezif EJOWwWa7O £: 2 Esp N À 5 A S © G \ EUSSSEY EE u ‘SU97SD Soul s2p 27700 D soud nod D, NN PuodSau.109 unsuajxe Ma] ‘sAuojo May] D S2n97q S2UD JA} NN ‘S2PIU192/ 19 ESO|(2LE| E2US( D 2SSD7JOU 72 S2.14) 9YLLV : 90 S22019u12 Saut ego $ ; ?L saua1© M PT CO ON PT ET OST AP Re PR EE DR | CASTRES ET © NL LOU 7 0 Ce 207 SUN OT TE 4 UP à PE A OR EU LS LE NN PAL ERA RC OMC METEO Ne NÉOGÈNE DANS L'ALGÉRIE OCCID. . 453 (Miocène supérieur, Trias) et débutent alors par un lit de cailloux roulés. Entre Noisy-les-Bains et Ain Sidi Cherif, l'intercalation vers la partie supérieure de ces grès d’un niveau à mollusques saumâtres indique la transformation de la plage marine en lagunes et le voisinage d’un ancien estuaire de la Macta. Les fossiles les plus communs dans cette assise sont les sui- vants : Conus (Lithoconus) Mercati Brocc. Chlamys(Æquipecten) opercularis L. Natica. — — Bollenense May. Potamides Basleroli DE SERRES var. — (Manupecten) pes felis L. africana Tours. Arca (Anadara) diluvii Lauk. Cerilhium vulgalum Bruc. Pectunculus insubricus Brocc. Cardila. Ostrea edulis L. Cardiwm tuberculatum L.var.mulica -— — var. lamellosa Broc. BDD: Pecten Jacobæus L. — (Cerastoderma) edule L. — intermedius Monrer. Meretrix (Amiantis) gigas Lam. Flabellipecten flabelliformis Broc. Venus (Ventricola) mullilamella Lx. — (Chamelea) senilis Brocc.: — Alessit Purrre. Lissochlamys excisa BRoNx. Terebratula ampulla Brocc. var. Chlamys varia L. complanala Broc. — mullistriata Porr. Les bancs supérieurs, couronnant le plateau, sont généralement constitués par une véritable lumachelle de coquilles brisées, notamment de Pectunculus. VILLAFRANCHIEN. On ne voit rien, dans la région, qui puisse correspondre à un étage Calabrien, dans l’acception qui a été récemment donnée à ce terme par M. Gignoux'. Les dernières assises marines du plateau de Mostaganem sont constituées par les grès que Je viens de décrire et qui passent sous un épais manteau de sables de désa- orégation, amoncelés par le vent en cordons de dunes ; mais, en bordure des grandes plaines, on observe au-dessus du Pliocène ancien une série assez importante de couches qui ne peuvent être assimilées qu'à un faciès continental du Pliocène supérieur, c'est-à-dire au Villafranchien. Bien visibles sur les rives gauches du Chélif et de la Mina, sur le flanc des coteaux de Bel Acel, cette formation se retrouve à la 1. M. Giewoux. Résultats généraux d'une étude des anciens rivages dans la Méditerranée occidentale. Ann. Univ. Grenoble, XXIII, 1911 ; travail développé dans la remarquable Thèse de doctorat du même auteur. 45% M. DALLONI bordure sud de la grande plaine de la Macta, entre Sahouria et Saint-Denis-du-Sig : elle débute par un conglomérat polygénique, . véritable « poudingue fleuri », suivi de bancs de grès tendre et - de lits assez épais de limons. L'ensemble offre les teintes rou- geâtre et bariolée habituelles aux dépôts lagunaires ou d’alluvions ; les fossiles y sont très rares : M. Ehrmann a signalé, sur la feuille de Saint-Denis-du-Sig, des moules indéterminables d'Helix, Limnea, Pupa dans de petits bancs de calcaire lacustre intercalés. L'origine continentale de ce terrain est done bien cer- taine. Les conglomérats et les marnes rouges se poursuivent vers l'Est, sur la bordure nord de la plaine du Chélif, où ils ont été considérés par MM. Briyes et Ficheur comme représentant des alluvions très anciennes de ce fleuve, d'âge pliocène. Pour ma part, Jy verrai volontiers l'analogue de ces grandes plaines côtières continentales qui, dans l'Italie du Sud, représentent les dépôts de remblaiement de la fin du Pliocène. À cette formation se rattachent les poudingues et grès de Reli-: zane et, sans doute, les calcaires blancs de Mascara, déposés par un lac qui couvrait à cette époque toute la plaine d’Egbris ; l'effondrement postérieur de cette cuvette les a fortement redressés et même renversés. Les assises villafranchiennes qui bordent les grandes plaines du Tell sont également disloquées et fracturées par des failles en rapport avec des roches éruptives récentes, jalonnant le pied de l'Atlas ; ces accidents sont dus aux affaissements en bloe quiont donné naissance, à une époque peu reculée, au chapelet des « dépressions Se httorales ». La période pliocène se place donc dans les limites d’un nouveau cycle sédimentaire, qui débute et se clôt par d'importants mou- vements tectoniques ; ses dépôts, constituant le « 3° étage médi- terranéen » sont affectés par les dislocations qui ont immédiate- ment précédé la période quaternaire. Parallélismes. — Je crois utile de terminer par quelques observations sur les parallélismes que permet d'établir la classi- fication du Néogène de l'Algérie occidentale, telle que je viens de l’exposer, avec les étages des régions classiques, notamment de la vallée du Rhône, du Piémont et du bassin de Vienne. Miocène inférieur.— Les poudingues et les grès du Cartennien se placent, par leur faune, au niveau de la mollasse à Pecten præscabriusculus de la vallée du Rhône et du bässin de Vienne; NÉOGÈNE DANS L'ALGÉRIE OCCID. 453 ils correspondraient au Burdigalien supérieur du Sud-Ouest de la France, les couches qui représentent en Algérie l'horizon des faluns de Saucats et de Léognan étant encore mal définies. L'accord est également complet sur l’'équivalence des marnes dures cartenniennes avec les « marnes à Ptéropodes des Langhe » et le Schlier de la Haute-Autriche : l’analogie des quelques fos- siles rencontrés dans cette assise avec ceux qui caractérisent ces formations bathyales rend cette assimilation encore plus évidente. L'ensemble peut toujours être considéré comme constituant le « 1° étage méditerranéen ». Miocène moyen. — En n’accordant aucune valeur absolue aux dénominations usuelles, adoptées pour la commodité des descrip- tions, la division en deux étages de cette série correspond à celle généralement admise pour les dépôts « vindoboniens » de l'Europe occidentale et centrale. Les poudingues et les grès à Osfrea crassissima et les argiles helvétiennes tiennent la place des sables à Pecten Fuschi, des marnes à Ælabellipecten fraterculus et Cardila Jouanneti de Visan, des sables à Térébratulines, Pecten Gentoni et Ostrea cras- sissima de la vallée moyenne du Rhône ; c’est le niveau de la mollasse marine de Saint-Gall, des grès serpentineux de Turin, des couches de Grund en Autriche. Au Tortonien, le parallélisme est remarquable avec la vallée du Rhône notamment ; on a respectivement dans les deux bas- sins, de haut en bas, la succession suivante: ALGÉRIE. VALLÉE DU RHÔNE. 3. Grès à O.crassissima et Hétéros- 3. Grès à O. crassissima. tégines, passant aux calcaires à Lithothamnium. 2. Marnes bleues fossilifères. 2. Marnes de Cabrières. 1. Poudingues et grès à Flabellipec- 1. Mollasse de Cucuron à Flabelli- ten planosculatus. pecten planosulcatus. . Les marnes bleues offrent la riche faune de Tortone et des célèbres gisements de Stazzano, Sta Agatha dans l'Italie du Nord. Dans le bassin de Vienne, c'est une assise à facies identique au calcaire à Lifhothamnium, avec lequel il offre une notable proportion d'espèces communes, qui constitue le Leithakalk. ; mas, après quelque hésitation sur sa situation exacte, les auteurs s'accordent à la placer, non au-dessus, mais au-dessous des argiles de Baden, dont la faune serait celle des marnes torton- mennes d'Italie, d'Algérie et de la vallée du Rhône. Il y a là une anomalie difficile à interpréter. Si l'on admet le synchronisme des 456 Qui DALLONI calcaires à Lithothamnium d'Algérie et du Leithakalk, qui ne semble pas douteux, c’est dans les formations diverses considérées | comme de simples passages latéraux de ces derniers : marnes de: Gainfahrn et de Grinzing, sables de Pôtzleinsdorf et d'Enzesfeld, etc. qu'il faudrait chercher la place des marnes tortoniennes ; on serait alors conduit à voir dans les argiles de Baden un véritable équivalent du Sahélien !. Miocène supérieur. — Quel que soit le sort réservé par les études ultérieures à cette hypothèse séduisante, que je ne hasarde qu'avec la plus grande réserve, il faut reconnaître que la compa- raison des couches marines du Sahélien d'Algérie avec les forma- tions qui terminent le Miocène dans le reste du bassin méditer- ranéen est épineuse, si l’on veut entrer dans le détail. Sans aborder la question de l’équivalence du Sarmatique, représenté sans doute en Algérie par les couches à Cerithium pictum de Beni Saf, on peut se borner pour l'instant à admettre avec M. Depéret que le Sahélien représente un facies marin de l'étage pontien. Cependant, il y a lieu de faire quelques réserves sur la nature « exclusivement marine » du Sahélien ; J'ai insisté sur l’impor- tance que prennent les dépôts lagunaires dans cet étage, même au voisinage immédiat des points où il présente le facies bathyal des marnes bleues à « faune de Carnot » ; enfin, j a montré que le Miocène supérieur passe vers l'Ouest, dans la basse vallée de la Tafna, non à des formations de plus en plus franchement marines, comme on le pensait, mais au Pontien typique. Vers l'Ouest, le Sahélien marin n’étend pas son domaine au delà du golfe du Chélif et de ses dépendances, y compris le Sahel d'Oran ; dans la plus grande partie de l'Algérie, comme sur le pourtour de la Méditerranée, la période miocène se termine par une phase continentale bien caractérisée. Pliocène.— La transgression qui marque le début de la période pliocène dans la vallée du Rhône, le bassin du Piémont se mani- feste sur les côtes algériennes dans les mêmes conditions. Le golfe du Chélif, peu profond, s’ensable rapidement ; mais des marnes bleues à faune bathyale se forment pendant le Plaisancien 1. Les remarquables travaux paléontologiques de Hôrnes, Bellardi, Sacco ont montré que les espèces du Tegel de Baden et celles du Tortonien d'Italie ne sont päs toujours identiques ; peut-être un certain nombre d'entre elles, considérées comme des formes représentatives, sont-elles en réalité des mutations. Cette assimilation des marnes de Carnot et de Baden expliquerait l'opinion des auteurs qui, comme MM. Welsch, Repelin, Cottreau, ne veulent voir dans le Sahélien d'Algérie que du Tortonien, par suite de la similitude de sa faune avec celle de Baden. NÉOGÈNE DANS L'ALGÉRIE OCCID. 457 dans la fosse comprise entre le Dahra et la chaîne littorale ora- naise, comme dans le Sahel d'Alger. Puis, c'est partout un mouvement négatif lent, mais continu, qui amène la formation de sables littoraux et de grès à Huïtres et Pectinidés; les couches à Pofamides Basteroti se retrouvent exac- tement à la même place dans l’Astien rhodanien et en Algérie ; des dépôts de mer relativement profonde ne continuent à se for- mer que dans des parties plus orientales du bassin méditerranéen. Les poudingues, les grès et les limons du Villafranchien pré- sentent des caractères communs dans ces diverses régions. En somme, le parallélisme des formations néogènes de l'Algérie occidentale avec celles des bassins classiques apparait de plus en plus satisfaisant ; il est certain que les divergences qui semblent exister encore sur certains points disparaîtront avec le progrès des recherches.Déjà, dès 1892 !, M. Charles Depéret, dans un premier essai de comparaison, concluait à l'identité presque complète de l'histoire géologique de l'Algérie avec celle du Sud-Est de la France et les régions voisines pendant toute la période néogène : les faits corroborent donc, dans une large mesure, l'opinion de l’éminent professeur. 1. C. Derérer. Sur les formations néogènes de l'Algérie et du Sud-Est de la France.C. R.somm. Soc. géol. Fr., (3), XX. males rs | La TABLE DES NOTES ET MÉMOIRES CONTENUS dans le volume XV du Bulletin (1915). Pages Général de Lamothe. — Les anciennes nappes alluviales et les terrasses duRhonetetdenlsere danslanentondeMalence terre rErEEErERT te 3 J. Bergeron. — Soufre natif dans les calcaires carboniféres (petit granite) JERSOIPMESAIBElSIQUE) ARE IR RE ES EU nee dl. 90 A. Chudeau. — Excursion géologique au Nord et à l'Est de Tombouctou. 95 Emile Haug. — La Tectonique du Massif de la Sainte-Baume........... 113 F. Kerforne. — Étude géologique de la région silurienne de Chateau- bianti(foire-Anférieure) mm MEET TR EN CORP EC RE EMEA EEE 191 A. Guébhard. — Sur les pointements de gypse triasique de la commune HÉDURMIBASSES AÎDES) ARE PAERNNERENN ETENERR RCE ET EEE 212 J. de Morgan. — Obs. sur la stratigraphie et la paléontologie du Falu- NET ONE SAGE NE RENE 6e MR OMR RS RE Re DE PA RERER EEE AL 217 P. Marty. — Magnolia fossile des arkoses de Ravel (Puy-de-Dôme)...... 242 J. de Morgan. — Note sur les Mollusques brachiopodes des Faluns de la ROMANE VE een ae PE Ar LE CR ed TN NES PE eee, 260 Bourgeat. — Sur le soulèvement post-bathonien du Sud de la Serre... 274 L. Collot, W. Kilian et Ph. Zurcher. — Obs. sur les cavités souter- raines el sur l’hydrologie du massif du Mont d'Or (Jura)................ 2747 F. Canu. — Bibliographie primitive relative aux Bryozoaires......... 287 F. Canu. — Bibliographie paléontologique relative aux Bryozoaires du BASS des PARIS NE NRA re ee she en te cute D 2 203 Léon Bertrand. — Sur la constitution géologique des abords de la Biécedeautdes ouisses tar Versailles em Mere ce 306 F. Canu. — Les Bryozoaires fossiles des terrains du S. W. de la France. 320 G.-F. Dollfus. — Étude sur la Molasse de l'Armagnac.................. 335 Jules Welsch. — Les vallées pliocènes avec lignite de Bidart, Cénitz et Ghabiasuel(basses Pyrénées) 2 PR MEME SALE RAR EN CE 403 M. Dalloni. — Recherches sur la période néogène dans l'Algérie occiden- Se TR A En SE Mc A CEE TE PC OR DER ISE TE Le 428 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS du Bulletin et du Compte Rendu sommaire des Séances de la Société géologique de France — 4° Série, Tome XV, Année 1915 — Les renvois aux pages du Bulletin sont en chiffres gras, les chiffres ordinaires maigres se rapportent aux pages du Compte Rendu sommaire. A Afrique. Voir : Algérie, Tombouctou. Algérie. Recherches sur la période néogène dans l'— occid., par M. Daz- LONt, 136, 428 (3 fig.). Alpes (Basses). Présence de galets de variolite dans les conglomérats bur- digaliens des env. de Grenoble et le Miocène des —, par W. Kizran[Obs. de E. de MarGeniE|, 77. — Obs. sur le front mérid. de la barre de Des- tourbes (—), par A. GuéBnarp, 122. — Sur les pointements de gypse triasique de la commune d'Eoulx (—), par À. GuéBHaRp, 124, 242.— Sur une coupe naturelle montrant l'absence de chevauchement de la barre occid. de Destourbes, par A. GuéBnarD, 134. Alpes (Hautles-). Sur les brèches poly- géniques de l’Eogène du Briançon- nais, par W. KicrAN, 38. Alpes-Maritimes. Voir : Provence. Alsace. Gécol. du Hartmannswiller- Kopf, par G.-F. Dozrrus, 62. Amérique. Les Orbitoïdés en —, par H. Douvirzé, 109. — Les couches à Orbiloïdes de l’isthme de Panama, I. Douvizié, 129. Aquilanien. Les Bryozoaires fossiles des terrains du S. W. de la France, par F. Caxu, 93, 320 (pl. mr-1v). — Etude sur la Mollasse de l’Arma- gnac, par G.-F. Dorrrus, 335 (25 fig., pl. v-vi). ArGaAnD (Emile). Correspondance, 7. Asie. Voir: Sumatra. AuBerT (Francis). Nécrologie, 25. Auteuil. Voir : Paris. B Bajocien. Sur la limite du — et du Ba- thonien et sur l'étage vésulien, par A. DE Grossouvre [Obs. de M. Las- SAJOUS, 132], 113. Bathonien. Sur les soulèvements post- —s du Sud de la Serre, par Bour- GEAT, 79, 274 (1 fig.). Beauce. Limite des calc. lacustres de la — et de l'Orléanais, par G.-F. Dorzrus [Obs. de G. Ramoxp|], 8. Belgique. Soufre natif dans les cale. carbonifères de Soignies —}, par G. BERGERON, 90. BEerGERoOx (Jules). Soufre natif dans les calcaires carbonifères (petit granite) de Soignies (Belgique), 90. Berrx (Edw.-W.). Correspondance, 33. BerrrAnp (Léon). Lauréat du prix Prest- wich, 46. — Rapport sur l'attrib. du prix Prestwich à M. —, par E. nx MARGERIE, Remerciements, 54. — Sur la constitution géol. des abords de la Pièce d'eau des Suisses, à Versailles, 69, 132, 306 (3 fig.) — Prés. d'ouvr., 105. 46. — Beucxor. Nécrologie, 65. Bidart. Les vallées pliocènes avec 462 lignite de —, Cénitz et Chabiagne (B.-P.),par J. Wezscx, 12, 403 (5 fig., pl. vu). Brocue. Don d'ouvrages à la Bibliothe- que, 126. Bibliographie. — du Massif de la Sainte-Baume, par E. Haue, 116. — primitive relative aux Bryo- zoaires, par F. Canu, 92, 287. — — pal. relative aux Bryozoaires du Bassin de Paris, par F: CaANv, 92, 293. Branc (René). Nécrologie, 42. BocnanowircH (Charles). Correspon- dance, 58. Bos d'Arros. L'Eocène inf. de —, par H. Douvizé [Obs. de Cayeux]. 91. Bougée (Ernest). Nécrologie, 80. BourGEear (Abbé), Sur le soulèvement post-bathonien du Sud de la Serre, 19, 274 (4 fig.). Brachiopodes. Note sur les Mollusques — des faluns de la Touraine, par J. DE MorGan, 64, 260 (64 fig.). Brerox (Jean). Nécrologie, 17, 42. Briançconnais. Sur les brèches polygé- niques de l’Eogène du —, par W. KiLraAn, 38. Bryozoaires. Lesystème hydrostatique des — Chilostomes, par K. Canu, 21. — Bibl. primitiverelative aux—, par F. Canu, 92, 287. — Bibl. pal. rela- tive aux — du Bassin de Paris, par F. Canu, 92, 293. — Les fossiles des terrains du S.W. de la France. Aquitanien, par F. Canu, 93, 320 (pl. ur-1). Burdigalien. Présence de galets de variolite dans les conglomérats —s, des env. de Grenoble et le Miocène des Basses-Alpes, par W. Kizran [Obs. de E. ne MARGERIE|, 77. Bureau de la Société, son élection, 1. C Caxu (K.). Le système hydrostatique zoarial des Bryozoaires chilostomes, 21. — Prés. d’ouvr., 77. — Bibl. pal. relative aux Bryozoaires du Bassin de Paris, 92, 293. — Bibl. primitive relative aux Bryozoaires, 92, 287. — Les Bryozoaires fossiles des terrains du S.W. de la France ; Aquitanien, 93, 320 (pl. r1-1v). Carbonifère. Soufre natif dans les eal- caires — (petit granite) de Soignies (Belgique), par J. BeRGERON, 90. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS Carres.Carte des nappes principales des terrasses du Rhône et del'[sère au voi- sinage de Valence, par le général pe Lamorxe, 1/80 000, pl. r. — Esquisse géol. du Sahara au N.de Tombouctou, par R.CaupeaAu,1/6 000 000, 410. — Es- quisse géol. de la terminaison occid. de la chaîne de la Sainte-Baume, par E. HauG, 1/25 000, 443. — Esquisse géol. des collines au S. de Nans, par . E, Hauc, 1/20000, 450. — Esquisse tectonique des env. de la Sainte- Baume, par E. HaAuG, 1/80 000, pl. w. — Croquis topographique du vallon de Charenton, près Pont-Levoy, par J. DE MORGAN, 248. — Fragment du plus ancien plan du domaine royal de Versailles, 307. — Plan des abords de la pièce d’eau des Suisses, à Ver- sailles, par L. BERTRAND, 810. — Ex- tension max. des mers néogènes (Miocène moy.) en Algérie occid.,par M. DarLowt, 435. — Extension de la mer plaisancienne en Algérie occ., par M. Darcont, 452. — Extensionde la mer sahélienne en Algérie oce., par M. Dazrontr, 446. Cayeux. Obs. au sujet de l'association des Rudistes et des Nummulites, 92. Cenitz. Les vallées pliocènes avee . lignite de Ridart, — et Chabiague (B.-P.), par J. Werson, 18, 403 (5 fig., pl. vu). Chama. Sur l'appareil cardinal des —, par H. Douvizré, 74. Châteaubriant. — Etude géol. de la région silurienne de — (Loire-Inf.), par E. Kerronxe, 18, 491 [3 fis:.]. ._CHaAuraARrp (Jean). Prés. d’ouvr.. 70. 9 Cngux (Albert). Nécrologie, 45. CHorrar (Paul). Correspondance, 66. CaupEAu (René). Exec. géol. au N. et à l'E. de Tombouctou, 18, 95 [9 fig., 1 carte]. CorLor (Louis). Nécrologie, 101. Corror et Kizran (Zurcner). Obs. sur * les cavités souterraines et l’hydrolo- - gie du Massif du Mont d'Or (Jura) [Obs. de E. Fournier, 114], 88, 131, 271 (4 fig.). Counes (Paul). Prés. d'ouvr., 109, Commissions de la Société. Leur com- position, 1. Coumoxr. Prés. d'ouvr,, 88. Congéries. Les Myoconques et les —, par H. Douvizté, 73. Conseil de la Société, sa composition, 1 à 4 TABLE ALPHABÉTIQUE DES Corse, Les couches à Sfrombus (Qua- ternaire marin) dans la prov, de Rome et sur la côte orientale de la —, par M. Gicnoux, 111, . Cossmanx (Maurice). Allocution, 4. — Observations, 11. — Prés, d'ouvr., 87, 118. Courrox (Olivier). Prés. d'ouvr., 107. Crétacé. Exc. géol. au N.et à l'E. de Tombouctou, par R. Caupeau, 18. — Les premiers Lapeirousia, par H. Douvizré (1 fig.), 25. — Les couches à Lépidocyclines de Sumatra, par H. Douvirré, 36. — Le — en Grèce, par Ph. Nécnris et C. KréNas, 64. D. Dax Praz (G.). Correspondance, 19. Darzont (M.). Recherches sur la période néogène dans l'Algérie occid., 136, 428 (3 fig.). Dasse (Joseph). Prés, d’ouvr., 109. Dezaire (Alexis). Nécrologie, 101, Dsrérer (Charles). Rapportsurl’attrib. du prix Fontannes à M. M. Gienoux, 54. Destourbes. Obs. sur le front mérid, de la barre de — (B.-A.), par A. Gué- BHARD, 122. — Sur une coupe actuelle montrantl’absence de chevauchement de la barre occid. de —, par A. Gué- BHARD, 134. Dorzrus (G.-F.). Limites des cale. la- custres de la Beauce et de l'Orléanais [Obs. de G. Ramonp|,8.— Le tréfonds dela Sologne, 27. — Prés. d’ouvr., 33, 107, 117, — Géol, du Hartmanns- willer-Kopf, 62. — Recherches sur l’'Ostrea gingensis el son groupe, 82. — Discours aux obsèques de G. VAs- SEUR, 102. — Etude sur la molasse de l'Armagnac, par G.-F.DozLrus,335 25 fig., pl. v-vi). Dozror (A.). Profil géologique du Ch. de fer métrop., ligne circulaire sud (n° 2 et 6), 34. — Profil géol. et coupes du Ch. de fer électrique sou- terrain N.S, de Paris, 59 — Les sables d'Auteuil et les Eaux miné- rales d'Auteuil et de Passy [Obs. de G. Ramoxn|, 67. — Le Ch. de fer de Ceinture, de la gare Saint-Lazare à Courcelles-Ceinture [Obs. de G. Ra- MOND}, 71. — Le Ch. de fer de Cein- ture entre « Courcelles-Levallois » et lav. Henri-Marlin, ete. [Obs. de G. MATIÈRES ÊT DES AUTEURS 463 Ramonn], 85. — Les plâtrières de Gargan, à Livry et Vaujours (S.-et-0O.) au N.E. de Panis, 93. Doubs. Obs.surlescavités souterraines et sur l'hydrologie du massif du Mont d'Or, par Zurconer, Corror et KisrAN [Obs, de E. Fournier, 114], 88, 131, 271 (4 fig.). Douvicré (Henri), Les premiers Lapei- rousia (1 fig.), 25. — Les couches à Lépidoeyelines de Sumatra, d’après les explorations du D' Tobler, 36. — Les Myoconques et les Congéries, 73. — Sur l'appareil cardinal des Cha- ha, 74. — L'évolution du ligament chez les Lamellibranches, 80.—L'Éo- cène inf. de Bos d’Arros [Obs. de Cayeux], 91. — Les Orbitoïdés en Amérique, 109. — Sur l'embryon des Orbitoïdés, 118. — Prés. de notes sur les Orbiloïdés, 127. — Les couches À Orbitoïdes de l'isthme du Panama, 129. Douvirré (Robert), Nécrologie, 17, 39. Drôme. Les anciennes nappes allu- viales et les (terrains du Rhône et de l'Isère dans la région de Valence (5), par le général de Lamorus, 3 (6fig., pl. 1). DuverGien pe Hauranne. Nécrologie y 44, E Eaux minérales. Voir: Paris. Eocène. L'— inf. de Bos d'Arros, par H. Douvirré [Obs. de Caveux], 91. Eogène. Sur les brèches polygéniques de l— du Briançonnais, par W. Kt LIAN, 98. Eoulx. Sur les pointements triasiques Je la commune d'— (B.-A.), par A, GuégnanrD, 124, 242. Eruptif. Exc. géol. au N.et à l'E. de Tombouctou, par R. Cauneaw, 18. Exogyres. Au sujet de l'évolution des —, par E. Jourpy, 120. F Falunien. Obs. sur la stratigr. et la pal. du — de la Touraine, par J. de MorGax, 39, 217 [76 fig., 1 carte], — Note sur les Mollusques brachio- podes des faluns de la Touraine, par J, pe MonGax, 64, 260 (64 fig.). Faura x Sans. Prés. d'ouvr., 77. Foraminifères. Voir: Nummuliles, Or- biloïdés. TRE LP LISE OR TER TE 46% TABLE ALPHABÉTIQUE DES Fournier (E.). L'Hydrologie souter- raine du Mont d'Or (Doubs) |[Obs. de Corror, KiL1AN et ZURCHER, 88, 131, 277) i fig.] G Gargan. Les plâtrières de —, à Livry et Vaujours, par A. DozLor, 93. Géographie physique. L'érosion alvéo- laire dans l’espace et dans le temps, par Ph. NéGris, 15. — Les anciennes nappes alluviales et les. terrains du Rhône et de l'Isère dans la région de Valence, par le général de Lamorke, 3 (6 fis.. pl.:)-. Grorce (Henri-Ch.-Eug.). 65. Gers. Etude sur la molasse de l’'Arma- gnac, par G. J. Dorzrus, 335 (25 fig., pl. v-vi). Gésixcourt (DesPrez DE). Nécrologie, HO Giexoux (Maurice). Sur la découverte des couches quaternaires à S{rombus bubonius Lamx. en Sardaigne, 19. — Lauréat du prix Fontannes, 46. — Rapp. sur l’attrib. du prix Fontannes à M. —, par Ch. DerÊker, 54. — Re- merciements, 57. Les couches à Strombes (Quaternaire marin), dans la prov. de Rome et sur la côte orien- tale de la Corse, 111. Glaciaire. — des Pyrénées orientales, par O. MExGez, 13. Grèce. Le Crétacé en —, par Ph. Né- Gris et C. KTÉNAS, 64. Voir : Siphnos. Grenoble. Présence de galets de vario- lite dans les conglomérats burdiga- liens des env. de — et le Miocène des Basses-Alpes, par W. Kirian (Obs. deE. ne MARGERIE|, 77 Nécrologie, TER Grossouvre (A. DE). Sur la limite du Bajocien et du Bathonien et sur l'étage vésulien [Obs. de M. Lrssa- JOUS, 1132/1113 Guépnarp (Adrien). Un signe diagnos- lic des affleurements normaux ou intrusifs du gypse triasique, 22. — Découverte de deux lambeaux de Miocène lacustre sur la commune de Seillans (Var), 95. — Rôle du gypse à la base du Trias sup., 96, — Obs. sur le front mérid. de la barre de Destourbes (Basses-Alpes), 122. Sur les pointements de gypse tria- sique de la commune d’Eoulx (B.-A.), 124, 212. Sur une coupe naturelle MATIÈRES ET DES AUTEURS montrant l'absence de chevauche- ment de la barre occidentale de Des- tourbes, 134. 5 Guerre (Chronique de la). Allocution de M. THEVENIN, 2. — Allocution de M. Cossuanx, 6. — Lettre du Commt Zen, 7. — Lettre de E.-A. Rirrer, 7. — Lettre de ArGanD, 7 — Morts au champ d'honneur, 16,39 et sq., 69, 119.120.— Blessés et prisonniers, 17, 33, 65, 79,87. — Lettre de Mer- MIER, 17. — Lettre de E.-A. Rrrrer, 19 =Dettre de GDAr Paz AIME Lettre de E. W. Berry, 33. — Prés. d'ouvr., par M. G.-F. Dorrrus, 33. — Discours de M. THeveni à la séance générale annuelle, 39. — Lettre du Ministre des Sciences et des Arts de Belgique, 58. — Lettre de M. Ch. Bocpanowircx, 58. — Lettre de M. Cuorrar, 66. — Don de M.O.Barnr#, 80. — Lettre de Henri Am, 87. — Lettre de Ph. NéGris, 104. — Obs. du Général Jourpy, 121, 195. GuirBerr (Louis). Nécrologie, 101. H HarLé (Edouard). Prés. d'ouvr,, 120. Harlmannswiller-Kopf. Géol. du —, par JE MDornaus (6218 HauG (Emite). Prés. d'ouvr., 66, 118. — La tectonique du massif de la Sainte-Baume, 95, 413 [1 fig.,2 cartes, pl. nu]. | Hydrologie. Voir : Jura. I Isère. Présence de galets de variolite dans les conglomérats burdigaliens des env. de Grenoble et le Miocène des Basses-Alpes, par W. Kirran [Obs. de E. ne MARGERIE], 77. — Les anciennes nappes alluviales et les terrains du Rhône et de 1 —, dans la région de Valence, par le général de Laworxe (6 fig. pl. 1) 3. Ilalie. Les couches à Strombes (Qua- ternaire marin) dans la prov.de Rome et sur la côte orientale de la Corse. par M. GiGnoux, 111. Voir : Sardaigne. J Jourpy (Général). Au sujet de l'évo- lution des Excgyres, 120. — Prés. d'ouvr., 125. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 465 Jura. Sur le soulèvement post-batho- nien du Sud de la Serre, par Bour- GEAT, 79, 274 (4 fig.). — Obs. sur les cavités souterraines et sur l'hydro- logie du massif 'du Mont d'Or(—),par Zurcuer, Cozror et Kizran [Obs. de E. Fournier, 114], 88, 131, 277 (4 fig.). Jurassique. Voir: Bajocien, Bathonien. K KerroRNE (F.). Etude géol. de la région silurienne de Châteaubriant (Loire- Inf.), 18, 491 (3 fig.). Kizrax (W.). Sur les brèches polygé- niques de l'Eogène du Briançonnais, 38. — Présence de galets de vario- lite dans les conglomérats burdiga- liens des env. de Grenoble et le Mio- cène des Basses-Alpes [Obs. de Em. DE MARGERIE], 77. — Prés. d'ouvrs, 106. Kizran (Zurcner, CozLor et). Obs. sur les cavités souterraines et sur l’hy- drologie du massif du Mont d'Or (Jura) [Obs. de E. Fournier, 114], 88, 131, 277 (4 fig.). Krexas (Ph. NéGnris et C.). Le Crétacé en Grèce, 64. L LAcrorx (A). Prés. d'ouvr., 19: Lamore (général pe). Les anciennes nappes alluviales et les terrasses du Rhône et de l'Isère dans la région de Valence, 3 (fig., pl. 1). Laxquixe (Antonin). Prés. d'ouvr., 105, 106, 107. Lapeirousia. Les premiers —, par Hen- ri DouvizLé (1 fig. ), 25. Lépidocyclines. Les couches à Sumatra, par H. Douvirré, 36. Lignite. Les valiées pliocènes avec — — de Bidart, Cenitz et Chabiague (B.-P.), par J. Wezscu, 18, 403 (3fig.. pl. var). Lissasous (M.). Sur la limite du Bajo- cien et du Bathonien et sur l'étage vésulien [à propos d’une note de M. DE GRossouvRE|, 132. —de Livry. Les plâtrières de Gargan, à — et Vaujours, par A. Dorzor, 93. Loire (Indre-et-). Voir : Touraine. Loire-Inferieure. Etude géol. de la région silurienne de Châteaubriant (—), par F. KERFORNE, 18, 491 (fig.) 3. 20 décembre 1916. LonccHamson. Prés. d'ouvr., 105. Lune. Application de la théorie volca- nique à l'interprétation de la surface lunaire, par Stanislas Meunier, 11. M MarGenrie (Emm. né). Correspondance, prés. d’ouvr., 7,8. — Rapp. sur l’at- trib. du Prix Prestwich à M. L. Ber- TRAND, 46. — Obs. à propos du Mio- cène des Alpes, 78. — Prés. d'ouvr., 103. Marry (Pierre). Magnolia fossile des arkoses de Ravel(Puy-de-Dôme), 79, 242 (18 fig.). Maury. Prés. d’ouvr., 105. Méditerranée. Voir: Corse, Sardaigne, Siphnos. Mexcez (Octave). Glaciaire des Pyré- nées-Orientales, 13. Mermier. Correspondance, 17. Métropolilain. Profil géol. du Ch. de fer —, ligne circ. S. (n°° 2 et 6), par A. DozLor, 34. — Profil géol. et coupes du Ch- de fer électrique N° S:1de Paris, par A. Dorcor, 59. — Le Ch. de fer de Ceinture de la gare Saint- Lazare à Courcelles-Ceinture[Obs. de G.Ramox»|, par A. Dorror, 71. — Le Ch. de fer de Ceinture entre « Cour- celles-Levallois » et l’av. Henri-Mar- tin, etc., par A. Dorror [Obs. de G. Ramonp], 85. Meunier (Stanislas). Application de la théorie volcanique à l'interprétation de la surface lunaire, 4. Miocène. Limites des cale. lacustres de la Beauce et de l'Orléanais, par G.-F. Dozrrus [Obs. de G. Ramoxp|, 8. —- Présence de galets de variolite dans les conglomérats burdigaliens des env. de Grenoble et le — des Basses- Alpes, par W. Kirran [Obs. de E. DE MarGER1E], 77. — Découverte de deux lambeaux de — lacustre sur la commune de Seillans (Var), par A. GuéBnarD, 99. Molasse. Etude sur la — de l'Arma- gnac, par G.-F. Dorzrus, 335 (25 fis., pl. v-vi!. Montferrat (Var). Rôle du gypse à la base du Trias'sup., par À. GuésHaR», _ 96. MorGax (J. ne). Obs. sur la stratigr. et la paléont. du Falunien de la Tou- raine, 39, 217 [76 fig., 1 carte].— Note . Ent sur les Mollusques brachiopodes des Bull, Soc. géol. de Fr., XV, — 30. 466 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS falunsde la Touraine, 64, 260 (64 fig.). Mori (Maurice). Nécrologie, 44. Mour£au (Abbé). Nécrologie, 44. Myoconques. Les — et les Congéries, par H. Douxizzé, 73. N Nécris (Phocion). L'érosion alvéolaire dans l’espace et dans le temps, 15. — Prés. d’ouvr., 58, 104. Nécrologie. Douvizzé (Robert), 17, 39. — BRETON (Jean), 17, 42. — RomEu (Albert p£), 17, — Rornweux (R.-P.), 17. — Micuet-LEévy (Auguste), 19. — AuBErT (Francis),25.— BLanxc (René), 42. — VAILLANT (Léon), 42. — Mou- REAU (Abbé), 44. = DüvERGIER DE HAURANNE, 44. — Morin (Maurice), 44.— Cneux (Albert), 45. — BEuGNor, 65. — Ricaux (Ed.), 65, — GEoRGE (H.-Ch.-Eug.), 65. — Désprez pe Gx- SINCOURT, 79, — Bouge (Ernest), 80. — Guirsert (Louis), 101. — DeLarRe (Alexis), 101. — Corot (Louis), 101. — Vasseur (Gaston),101. — LAMOTHE (René DE), 119. — ZrizzEr (René),119. —CozLarD (Maurice), 120. — Tessier (Marcel), 120. NëGnris (Ph.) et C. Kr£as. Le Crétacé en Grècé, 64. Néogène. Recherches sur la période — dans l'Algérie occid., par M. Dazro- Nr, 136, 429 (3 fig... Nummuliles. L'Eocène inf. de Bos d'Arros, par H. Douvizië [Obs. de Bayeux], 91. (®) Océanie. Voir : Sumaälra. Oligocène. Limites des calc. lacustres de la Beauce et de l'Orléanais, par G.=F. Dozrrus [Obs. de G. Ramoxp|, 8. Or (Mont d’). Voir : Jura. Orbitoïdés. Les — en Amériqne, par H. Douvizzé, 107. — Sur l'embryon des Orbitoïdés, par H. Douviiré, 118. — Notes sur les Orbitoïdés, par H. Douvizzé, 197. — Les couches à Orbitoïdes de l’isthme de Panama, par H. Douviizé, 129. Orléanais. Limites des cale. lacustres de la Beauce et de l'—, par G.-F. Dozrrrus [Obs. dé G. Ramowp]. OnBiG\yx (n°). Bryozoaires fossilés du B. de Paris de la Coll, —, au Muséum de Paris, pur F, GAxv, 92, 296. LE Paléontologie. Les vallées pliocènes avéc lignite de Bidart, Cénitz et Cha- biague (B.-P.), par J. Wezscx. Flore, par C. Rai et E. M. Re, 18, 403 (5 fig., pl. vu). — Le système hydro- statique des Bryozoaires Chilostomes, par F. Canu, 21. — Les premiers La- peirousia, par H. Douvixé (1 fig.), 25. — Obs. sur la stratigr. et la pal. du Falunien de la Touraine, par J. DE MorGan, 39, 217 (76 fig.,1 carte).— Note sur les Mollusques brachiopodes des faluns de la Touraine, par J. ne MorGan, 64 (64 fig.), 260. — Les Myo- conques et les Congéries, par H.Dou- VILLÉ, 73. — Sur l'appareil cardinal des Chama, par H. Douvizré, 74. — Magnolia fossile des arkoses de Ra- vel (Puy-de-Dôme), par P. Marty, 79,242 (18 fig.). — L'évolution du liga- ment chez les Lamellibranches, par H. Douvizzé, 80. — Recherches sur l’'Ostrea gingensis et son groupe, par G.-F. Dozrrus, 82. — Bibl. primitive relative aux Bryozoaires, par F, Ca- Nu, 92, 287. — Bibl. pal. relative aux Bryozoaires du Bassin de Paris, par F. Canv, 92, 293. — Les Bryozcaires fossiles des terrains du S.W de la. France; Aquitanien, par FE. Canu, 93, 320 (pl. 1-1). — Sur l'embryon des Orbitoïdes, par H. Dovvizzé, 118, — Au sujet de l’évolution des Exogyres, par E. Jounpy, 120. — Notes sur les Orbitoïdés, par H. Douvirré, 127. — Etude sur la mollasse de l'Armagnac, par G.-F. Dozzrus, 335 (25 fig, pl. v- Vi). ParLary (P.). Prés. d'ouvr., 107. Panama (Isthme de). Voir: Amerique. Paris. Profil géol. du Ch. de fer métro., ligne circ.S. (n°5 2 et 6), par A.Dor- LOT, 34. — Profil géol. et coupes du Chemin de fer électrique souterrain N.S. de , par A.. Door, 59. — Les Sables d'Auteuil et les Eaux minérales d'Auteuil et de Passy, par A. Dozror [Obs. de G. Ramoxp], 67. — Le Ch.de fer de Ceinture de la gare St-Lazare à Courcelles-Ceinture [Obs. de G. Ra- Moxb], par À. Dozror, 71. — Le Ch. de fer de Ceinture entre Courcelles- Levallois et l’av. Henri-Martin;ete., par A. Door [Obs. de G. Ramowo|, 59. Paris (Bassin de). Le tréfonds de la So- logne, par G.-E, Dozzrus, 27; — Bibl, TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS pal. relative aux Bryozoaires du —., par F. Canu, 92, 293. — Sur la cons- titution géol. des abords de la Pièce d'eau des Suisses, à Versailles, par Léon Berrran», 69, 132, 306 (3 fie.). Passy. Voir : Paris. Pennerier (Georges). Prés. d'ouvr., 67. Perirererc (Paul). Prés. d'ouvr., 198, Pétrographie. Soutre natif dans les cal- caires carbonifères (petit granite) de Soignies (Belgique), par J. BERGERON, 90. Pliocène. Les vallées —s aveclignite de Bidart, Cénitz et Chabiague (B.-Pyr.), par J. Wezscu, 18, 403 (5 fig. pl.vu). Primaire. Voir Silurien, Carbonifére. Provence. La tectonique du massif de la Sainte-Baume, par E. Hauc, 95 413 (1 fig., 2 cartes, pl. n). Prix. Attribution des —, 45. Puy-de-Dôme. Magnolia fossile des ar- koses de Ravel (—),par P. Manry, 79, (242 18 fig.). Pyrénées-Orientales. Glaciaire des —, par O. MENGer, 13, Pyrénées (Basses-). Les vallées pliocènes avec lignite de Bidart, Cénitz et Cha- biague (—), par J. Wezsou, 18, 408 (5 fig., pl. vir). Q Quaternaire. Sur la découverte des couches —s à Strombus bubonius Lawk., en Sardaigne, par M.Grenoux, 12. — Les couches à Strombes (— ma- rin) dans la prov. de Rome et sur la côte orientale de la Corse, par M. Gicxoux, 111. R Ramonn (G.} Observ. à propos des calc. de l'Orléanais, 11: — Obs. à propos des tranchées de Ch. de fer de Ceinture de Paris, 72, 86. Ravel. Magnolia fossile des arkoses de — (P.-de-Dôme), par E, Marry, 79, 242 (18 fig.). Ræin (CI. et E.-M.). La flore pliocène de Bidart e6 Cénitz (B.-P.), [traduc- tion de J, Wezscu], 420 (pl. vu). Rhône. Les anciennes nappes alluviales et les terrasses du — et de l'Isère dans la région de Valence, par le gé- néral be Lamorues, 3 (6 fig., pl. 1). RiGaux (Edmond). Nécrologie, 65. Rrrrer (E.-A.). Correspondance, 7, 19. Rome. Voir : Ilalie. Rovweu (Albert nr), Nécrologie. 17. dos 1 BE CHAN UERESEN e E E aS L 467 RoraweLzz (R.-P.). Nécrologie, 17. Rudistes. Les premiers Lapetrousia, par H. Douvizsé (1 fig.), 25. — Sur l’ap- pareil cardinal des Chama, par H. Douvirzé, 74. — L'Éocène inf. de Bois d'Arros, par H. Douvizzé [Obs. de CaxEux]|, 91. ie) Sahara. Voir : Soudan. Sainte- Baume (Massif de la). La técto- nique du —, par E. Hauc, 95, 443 (1 fig., 2cartes, pl. 11). Sardaigne. Sur la découverte des cou- ches quaternaires à Sfrombus bubo- nius LAMk., en —, 12. Secondaire. Voir : Bajocien, Trias. Seillans. Découvérte de deux lambeaux de Miocène lacustre sur la commune de — (Var), par A. GussHAnp, 95. Seine-et-Oise. Sur la constitution géol. des abords de la Pièce d’eau des Suisses, à Versailles, par Léon B£sr- TRAND, 69, 132, 306 (3 fig.). — Les plà- trières de Gargan,-à Livry ét Vau- jours (—), par A. Dorror, 93. Serre (La). Sur le soulèvement post- bathonien du Sudde—,par BourGsar, 19, 274 (4 fig.). Silurièen. Etude géol. de la région —ne de Châteaubriant (Loire-Inf.), par F. Kerrorwe, 18, 494 (3 fig.). Siphnos. L'érosion alvéolaire dans l'es- pace et dans le temps, par Ph.Néeris, 116 Soignies. Soufre natif dans les cale. carbonifères de — (Belgique), par J. BEerGERON, 90. Sologne. Le tréfonds de la —, par G.- F. Dozzrus, 27. Soudan. Exe. géol. au N. et à l'E. de Tombouctou, par René Caupeau, 18, 95 (9 fig., 2 cartes). Soufre natif dans les cale. carbonifères (petit granite) de Soignies (Belgique), par J. BEerGERroON, 90. Spéléologie. Voir : Jura. Slampien. Magnolia fossile des arkôses de Ravel (P.-de-Dôme), par P. Mar- rx, 79, 242 (18 fig.). STUART-MENTEATH (P.-W.).Prés.d'ouv., 115. Sumatra. Les couches à Lépidocyclines de —, par H. Douvizré, 36. T Tectonique. Rôle du gypse à la base du Trias sup., par À, Guégnanp, 96, 468 — Obs. sur le front mérid. de la barre de Destourbes (B.-A.), par A. Guk- BHARD, 122. — Sur une coupe natu- relle montrant l'absence de chevau- chement de la barre occidentale de Destourbes, par A. GuéBHARD, 134. — La — du massif de la Sainte-Bau- me, par E. HauG, 95, 413 (1 fis.,2 cartes, pl. 11). Terrasses. Les anciennes nappes allu- viales et les — du Rhôneet de l’Isère dans la région de Valence, par le gé- néral pe LaMoTHE, 3 (6 fig., pl. 1). Tertiaire. Le tréfonds de la Sologne, par G.-F. Dorrrus, 27.— Les couches à Lépidocyclines de Sumatra, par H. Douvizzé, 36. —Les Sables d'Auteuil et les eaux minérales d'Auteuil et de Passy [Obs. de G. Ramoxp], 67. — Sur la constitution géol. des abords de la Pièce d’eau des Suisses, à Ver- sailles, par Léon BERTRAND, 69, 132, 306 (3 fig.). — Recherches sur l’Ostrea gingensis et son groupe, par G.-F. Dozzrus, 82. — Les plâtrières de Gar- gan, à Livry et Vaujours (S.-et-O.), par À. Dozcor, 93. — Les Orbitoïdés en Amérique, par H. Douvirxé, 109. — Les couches à Orbitoïdes de l'isthme de Panama, par H. DouviLré, 129: Voir: Aquitanien, Éogène, Falunien, Miocène, Néogène, Oligocène, Pliocène, Paris, Stampien, Terrasses. Taeven (Armand). Allocutions, 2, 39. Tombouctou. Exc. géol. au N. et à l'E. de —, par R. CaupeAu, 18, 95 (9 fis., 1 carte). Touraine. Obs. sur la stratigr. et la pal. du Falunien de la —, par J. pe MorGan, 39, 217 (76 fig., 1 carte). — Note sur les Mollusques brachiopodes des faluns de la —, par J. ne Mor- GAN, 64 (64 fig.), 260. Trias. Un signe diagnostic des affleure- ments nouveaux ou intrusifs du gypse —ique, par À. GuésxaARp, 22. — Rôle du gypse à la base du — sup., par À. GuéBnARp, 96. — Surles pointements du gypse —ique de la commune TABLE ALPHABÉTIQUE DES. MATIÈRES ET DES AUTEURS d'Eoulx (Basses-Alpes), 124, 242. Tunnels. Voir : Jura, Métropolitain V ‘VarzzanT (Léon). Nécrologie, 42. Valence. Les anciennes nappes allu- viales et les terrasses du Rhône et de l'Isère dans la région de —, par le général DE LamoTHe, 3 (6 fig., pli). VazertTe (Aurélien). Prés. d'ouvr., 66, 109. Var. Un signe diagnostic des ibn ments normaux ou intrusifs du gypse triasique, par A. GuéBHARD, 22. — Découverte des deux lambeaux de Miocène lacustre sur la commune de Seillans (—), par A. GuÉéBHARD, 95. — Rôle du gypse de la base du cris sup., par À. GuÉéBHARD, 96. Me VASSEUR (Gaston). Nécrologie, 101. Vaujours. Les plâtrières de Gargan, à Livry ét—, par A. Dozzor, 93. À Versailles. Sur la constitution géo.des abords de la Pièce d’eau des Suisses, —, par Léon Berranp, 69, 132, 306 (3 fig.). Vésulien. Sur la limite du Bajocien et du Bathonien et sur l'étage —, par A. DE Grossouvre [Obs. de M. Lissa- Jous, 132], 113. Volcansime. Application de la théorie volcanique à l'interprétation de la surface lunaire, par EIRE Meu- NIER, 11. W Wezscu (Jules). Les vallées pliocènes avec lignite,de Bidart, Cénitz et Cha- biague (Basses-Pyrénées), 18, 403 (3 fig., pl. vu). Z Ze. Correspondance. Zeuxer (René). Nécrologie, 119. ‘“Zurcuer, Corcor et Kicrax. Obs. sur les cavités souterraines et sur l’hy- drologie du Massif du Mont d'Or (Jura) [Obs. de E. Fournier, 114], 88, 131,277 (4 fg.): DATES DE PUBLICATION des fascicules qui composent ce volume. Fascicule 1-20, — (Feuilles 1-6, pl. I) Juillet 1915 — D MM TE ju ni) Mars 1916 SN Re RSA re) 0) Août 1916 _— TB Ne ( — 20-25, pl. III-VI) Sept. 1916 UT — ({ —: 26-30, pl. VII) Déc. 1946 ne Ve A HR RAA BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE, 4e série, tome XII, 1942. | RÉUNION EXTRAORDINAIRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE , A LAON, REIMS, MONS, BRUXELLES, ANVERS Page 690, note infrapaginale, ligne 3, supprimer : ,p. 3-63 T9, ligne 4, au lieu de : Pénèle, lire : Pévèle 719, note infrap. 2, au lieu de : Ibidem, lire: Ann. Soc. géol. du Nord. 158, ligne 12, au lieu de: corrosion, lire: corrasion _ 764, ligne 21, au lieu de: Pyrgopalon, lire : Pyrgopolon 2 765, légende de la fig. 26, ligne 6, au lieu de : Flein, lire : Flénu 114, ligne 17, au lieu de : Fleim, lire : Flénu 171, ligne 5, au lieu de : Maine, lire: Haine ; au lieu de : à, lire : de 778, ligne 10, au lieu de : Est, lire: Ouest 787, légende de la figure 32, ligne 6, au lieu de : 32, lire : 31 793, ligne 3, au lieu de : le banc, lire : la base 793, figure 37, au lieu de : W.N.W., lire: N.N.W. 799, note infrapaginale 2, ligne 5, au lieu de: note infrapaginale 3 de la page 93, lire : note infrapaginale 4 de la page 798. 800, ligne 7, au lieu de: p."198, lire : p. 712-713 806, 2° colonne, ligne 32, remplacer le {rait par : Nassa Explication de la planche XXVIIT, ligne 8, au lieu de: B, lire : B' — — XXIX, ligne 15, au lieu de : Oordegam, lire : Oordegem. MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS. EXPLICATION LE LA PLANCHE VII F1G. 1,2. — Brasenia tuberculata Rein ? Graine ; 6/1. Bidart. 3. — Brasenia peltata Pursa. Graine ; 6/1. Récent, Japon. DS . — Brasenia tuberculata Reis. Graine ; 6/1. Pliocène, Brunssum. 5. — Hypericum sp. Graine ; 24/1. Bidart. 6, 7, 8. — Potentilla sp. Endocarpes ; 12/1. Bidart. 9, — Potentilla ou Fragaria. Endocarpe ; 12/1. Bidart. 10. — Rubus sp. 1. Endocarpe ; 12/1. Bidart. 11a, b. — Rubus sp. 2. Endocarpe ; 12/1. Cénitz. Me 12, 13. — Proserpinaca reticulata Rein. Fruits ; 12/1. Bidart. 4 14, 15. — — — — (types). Fruits; 12/1. Reuver, Brunssum. \ 16a, b. — Ecballium minus sp. nov. Graine ; 6/1. Bidart. 17, 18. — Ecballium elatherium Ricu. Graine; 6/1. Récent, La Mortola. 19,20,21. — Passerina sp.? Feuilles ; 6/1. Bidart. 22, 23. — Passerina hirsuta, Linné f. densiflora. Feuilles : 6/1. Récent, - Tunis. 24. — Corylus avellana Linx., var. Noisette ; 2/1. Cénitz. 25. — Potamogeton sp. Endocarpe ; 6/1. Bidart. 26, 27. — Sparganium cf. noduliferum Rein. Endocarpe ; 6/1. Bidart. -28. — Sparganium noduliferum Rein. Endocarpe ; 6/1. Pliocène, Reuver. 29. — Sparganium cf. erectum Linné. Endocarpe ; 6/1. Bidart. | 30. — Cladium sp. Fruit ; 6/1. Bidart. 31. — Fruit (inconnu) ; 12/1. Bidart. Buzz. Soc. GÉOL. DE FR., (4), XV, 1915 NOTE DE J. Welsch Bull. Soc. géol. de France S.4;t. XV; pl. VII Clichés C. et E. M. Reid Photocollogr. Tortellier et C: ATT2MS | LR rx] ? LA MÉMOIRES-GÉOLOGIE Paraissant ivésulic ment depuis 1833, format in-#° raisin. Prix divers. (50 °/. pour les Membres la Société.) Extrait du Catalogue. ; Cossmanx et Lausenr. Etude paléontologique et stratigraphique sur le terrain ol gocène marin des environs d'Etampes. 88 p..} tabl., 6 pl........................ 10 » Ph. Trouwas. Recherches stratigraphiques et paléontologiques sur quelques for- + mations d’eau douce de l'Algérie. 34 p., 1 Labl., 5 pl............................... Cossmanx. Contribution à l'étude de la faune de l’étage bathonien en France (Gasinopodes ST AID: ol RENNES re Pen EE bES Ent 119270 - Terque. Les Entomostracés Ostracodes du système oolithique de la zone à Am. Parkinsoni de Fontoy (Moselle) 2#6 2 0pDie er ie MEN RER 1 » UNSS NE TOR TARA AE QU ADR O CAE JETo ee 6 » C. Gran’ Evry. Formation des couches de houille et du terrain houiller. /96 p., EL ANSE PARLER EE ERP AN MORE AN PRE RÉ DEA A Re be El RO MIRE TE see 2 OU D» H. Fizmor. Etudes sur les vertébrés fossiles d'Issel {Aude)...................... 16 » -G. Corrrau. Echinides éocènes de la province d’Alicante. 407 p., 16 pl............ 4 » A. Dorror, P. Gopgirrx et G. Ramonn. Les grandes plâtrières d'Argenteuil (Seine-et-Oise). Historique, genèse et distribution des formations gypseuses de Te ONADANIS TE NNEN ASP DE TUTO ANR LADA pc At AGIR ERA AN UNE LE Ar ne 5 » P.-L. Prever. Aperçu géologique sur la colline de Turin. 48 p., 7 fig., 1 carte... $S » G. Zur. Contribution à l’étude géologique du Haut-Tonkin. — H. Lanrenors. Note sur la géologie de l'Indo-Chine. — René de Lamorne. Note sur la géologie du Cambodge et du Bas-Laos. 80 p.. 1 pl., 3 cartes en couleurs ........... 1 IIS Général de Lamormx. Les anciennes lignes de rivage du Sahel d'Alger et d'une en couleurs Maurice LuGeox. Etude géologique sur le projet de Barrage du Haut-Rhône français à Génissiat (près de Bellegarde). 136 p.,7 pl. ..............,...,.... 2 AE IN DNS MÉMOIRES-PALÉONTOLOGIE PAR SOUSCRIPTION PAYABLE AVANT L'APPARITION DU VOLUME ANNUEL FRANCE, 25 FRANCS, FRANCO. — ÉTRANGER, 28 FRANCS: FRANCO Liste des Mémoires qui se vendent isolément : Une remise de 20 ‘/, est accordée sur ces prix aux Membres de la Société 2. J. Seues. Contributions à l'étude des Céphalopodes du Crétacé supérieur de France. 6 pl., 22p 3. Ch. Dsrérer. Les Animaux pliocènes du Roussillon. 7 pl., 188 p 5. G.DE Rn Recherches sur les végétaux du niveau aquitanien de Manosque, 20 pl., 83 p = 14. M. Cossmanx. Contribution à la Paléontologie française des terrains juras- siques (en cours); Etudes sur les Gastropodes des terrains jurassiques : Opis- thobranches, 6 pl., 168 p 15. S. SreranEscu. Etudes sur les terrains tertiaires de la Roumanie ; Contribu- tion à l'étude des faunes sarmatique, pontique et levantine. 41 pl., 152 p ; 19. M. Cossmanx. Contribution à la Paléontologie française des terrains juras- ques (en cours) ; Gastropodes : Nérinées, 13 pl., 180................ SRE 35 » 20. V. Porovicr-HaTzeG. Contribution à l'étude de la faune du Crétacé supérieur de Roumanie; Environs de Campulung et de Sinaïa, 2 pl., 22 ere ISLE RU 6 » 21. R. Zenrer. Etude sur la flore fossile du bassin houillier d'Héraclée (Asie- NEED DST, 1: MARNE ETS RE re MERE PRE NE Ne 2 15 » 22. P. Parraryx. Sur les Mollusques fossiles terrestres, fluviatiles et saumâtres de RAIPORNE An CABARET ce. 0 EUR EE RESTE SR RUE 26 » 23:10 CG. ER à es Ammonites pyriteuses des marnes valanginiennes du Sud-Est de la France (en cours), 6 pl., 69 24. J. Lamserr. Les Echinides fossiles de la province de Barcelone. 9 pl., 128 p, %5 25. HE. SAUVAGE. Recherches. Su les v nee du Kimé FumeliPot-et-Gavoune)/951ple.150p. 1 ONE RER j é 26. Gh. Dspérer et K.Romanw. ui gra aphie des Peclin s néogènes ni TEurope et des révions voisines l4f* partie : ‘zenre Pecten). {en cours), 23 pl. J69 pe TRE 27. G. Doncres el Ph. DartzENBene. Conchyliogie du Miocène moyen du Bassin de la : Loire: Desc Lo cisements fossilifères : Pélécypodeslen cours). 35 ne 218p. $. Marcellin Bocre. Le Pachyæna de Vaugirard. 9 pl, 16p.... 02 LS 29. V. Paquier. Les Rudistes urgoniens. 13 pl, 102 p 30. Ar: Poucas.. Etudes sur la classification et l'évolution des Hippurites, 17 pl \ TDR SDS A A A OP PRÉ N AR SS A 0 LA AL LE Re oc « 3S Albert Garpnx. Fossiles de Patagonie: Dentition cle quelques Mammifères. PE CAT LT NE CDS CAEN À PAR ERP REE SRRE NA ES LS PS te Luce EE RG LR ee MS 1 32. Paul Lemon el Robert Docviré. Sur le genre Lepidocuclina Gümbel. 3pl DURE OU CERN RteRAR men RU SR ARE it RE. SD 33. Ferdinand Canv. Les Bryozoaires du Patagonien. Echelle des Bryozoaires. A pour les Derrains tertiaires. pli Sp a NAN Ne RS JUS 34. Charles Easrmanx. Les Rap de PRE fossiles du Monte-Bolca au Muséum FREE d'Histoire naturelle de Paris :5: pl9iD MIRE ER A ten RER AE 35. V. Porovicr-Hazzec. Les Céphalopodes du jurassique moyen du Mont AR Strungafmassitider Bucea houmeante MDI 2 OND EPP RANIP PRE CRE Ne LE HDESS 36.Ar. Toucas. Etudes sur la classification et l'évolution des Radiolitidés :24 pl..132p. 4805» 37. Edim. Prerzarn et M. Cossmanx. Barrémien supérieur à faciès urgonien de Brouzet-lez Alais(Gart} 9 ig tente Giple 40) nPEe PERRET PERS PRES AS Lo 38. Charles Jacos. Etude sur quelques Ammonites du Crétacé moyen. PL UT OP DANS (ODA RS ARE AE DRE CAC EN A ATOS DS PR a EN AS RSS RENAN En D0 LS 39. À Ps Etude iconographique des Pleurotomes fossiles du Bassin de Paris. Ë DL MAO DAS CURE MR DAT LE AN NE ER AL PRE RARE Sp HE RE 40. P. -H. . sure sur les végétaux fossiles de l'ét tage Sparnacien du Bassin DE de Paris OLD TIDINREMMER ne TES TR Re EN PA APR D ER EN AE RIRES AO PASSA 41. Henri Rs Etudes sur les Rudistes. Rudistes de Sicile, de Algérie. Je à d'Esypte duibanebdela Perse Mn Sp ARR EEE 2024} 40e 42. Léon PervinquiErEe.Sur quelques Ammoniles du Crélacé algérien. 5 FDL-L86/p 20H AM 43. Robert Douvirré. Céphalopodes argentius. 3 pl. 24 p.02... J'TE SEA 44. Gustave F. Dozrrus. Les coquilles du Quaternaire marin du Sénégal. ntror ES duction Séoloiquempar AD EREMS 7/10 DEM END EEE PENSE RENE IPN 45. Robert Douvirxé. Etudes sur les Cardiocératidés de Dives, Ville rs-sur-Mér et 1689728 quelques autres iiSenentses 0270 NODLA NT EEE CANNES eee ie MAS 46. Maurice Cossmanx. Contribution à la paléontologie francaise des terrains jurassiques (voir mém., n° 14, 19) : Cerithiacea ct Loxonemalacea, 2 pl., 264 p. 50+» 47. Lucien Morezzer et Jean Morerrer. Les Dasyeladacées du Tertiaire parisien. D TETE NOIRE AS DO RER DES DER NE REC E RE QU PA Re ER LIEU 48. Robert ne Etudes sur les Oppelidées de Dives et Villers-sur-Mer. EAN AE RAT ERA AE ZEN TARA) SU RER ECS ER ARE LU -50, K. PRIEV. Sur des Poissons fossiles et en particulier des Siluridés du Ter- De supérieur el des couches récentes d'Afrique (Egypte et région du Tchad). — Sur des Poissons fossiles des terrains tertiaires d’eau douce et d'eau saumâtre deHranceret/deiSuisse 19) DIODES RU PNR RNA RER Re RER 15» 91. P. nv Brun, C. CHATELET et M. Cossmanx. Le de supérieur à faciès 5e urgonien de Brouzet-lez-Alais (Gard) {v. mém. n° 37), 4 fig. à pl... 56p:. 2:20 40, SR eZ L TABLE. DES MATIÈRES FOMP'ECN, FAsGICULE 9 G.-F. Dollfus. — Étude sur la Molasse de l'Armag AC (SU UC) ASS RTE AR Jules Welsch. — Les vallées pliocènes avec lignite de Bidart, Cénitz elChabiague (Basses-Pyrénebs))(5 719)... UPS LE CRU R 4. PR ER RNA 0S M. Dalloni. — Recherches sur la période néogène dans l'Algérie occidentale (fig SRE Te AT CSC A LL ES AE ARRET RG LH In A —— MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS Le gérant de la Soc. géologique : L: Mémuw. mt “a UE 0 0 M 0 © ST ES 10 Ra dr: nmlanu :'f CE À TOI LIT PTEE Sy HLVELTE || meet LUE “Lan À Toi pr' Par Am... CENT A" LILI PURES a IT TER , | MN LEUR Lg . 1: Ssaurne Le AA Nan stats | ; 9 | la SR “if “AS ë TN "7 (ur D ut TL ET sal “? ë, Col, LT 1 FES THIN 15 à, de. | AR N°: à sa« L , Man V6 ‘se. q{ \] \1@ ARRRRA MECS LL RP | Ya NT De À Les A7" ne. AT NS uu - 1% An: =" | MIT fr ARS AU | Core te "pin 11 HI E LA TTp ++ ANT ê, Fr = À {h: , 4° 44 Au et ATET AL] LES LA LL La j À DRE à, À R | MALI We ghsesl it M a" CITES ap" LU HN VA s à À ‘ yo 20" 4 Ag Hhaan’ 8h ©. 4a HHERREl ne Mn ee Faq, NM | Lis MD ER ent PEN RL/RE s Qe a ff ; Te j LAN £ 4 pr - TTC HT PA AG > ET, pat 8: ne) ER = et Ë TT | on a‘ ao: : CET | 4 = pr “ oh RE ET Een CAE Ales DE TT 0 ALI ù | LUE ARS MIT TAN Res ses a LT | 1: ë BnA, Alss F [V2 j A" PET De 2 TT NT eaaanel | T PT ++] 1 SN Re ete — - \ (LAURE LT Nat A, le on à rent a" PE RTE PHDALEE , Ù FU TRUE Bats EEE tAAAN Ÿ Mann {it 4 {Il | AAr, ere. A ss È RAI LL. Vaaif\ RU fes sont RUE ET fhyill RTE REA EE «af a » 4 Tr S is 1 EPP HT AC Rap Le QU Mes FT RCE 4 TIIT PARUS LE ® é ' n Ne « ÉD? ur? LA ARR à s AR L'EN de CP 4 PET DA | Pres a LA UT = AUS AAA life, NRC LAS kg, A7 VW a = as id ps ab ai sort: hs. he = C a! 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