ORAN LYa UD 1 RE AIO AN Ÿ ITA © LA EE NC EL AE AT CRC ROUE C0 (NE 3 "} CN “. le RALEL LICE R # PAR LR MANU RC AMC 4 AN ed OA NTI AA ROCCO { ! d PH CAL A AUOT ÿ ob P 4 At 4 2" daim Digi 4 d’ +9 AAA # } LA RCA Le À L/ LE pi 4 ON AE LUS. RAA AAC LE RTET 4 NRA NU 2 LADCIT À PA Ai CAT ru C ! CRUE LCA CR LA DC] Ctpus) à CALE UN LAN MA ANA WU | LU a l'a taie fai 4 “ un 74 CAO EN AN MA QE A CNE ‘Lu (RURENE LR OTUS LE] NUE TA At CH nt CRC RENE 7 à É : Ut ou db ue 4 AS D a AE re DNA ET CNE PNY A TE ME Te 4 4 Va A4) (! 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RU + À ï D'ART" A si Kat AA RC EC HE } ÿ 1 4 LR ES CAR ‘ LAN A LR PQ CA LE APE RE CORAN CAC N ANS (] L'ACATAUTE LACOUE f DRRCNCEC ETAT 417% ALTUu TR LATE { (ICE ÿ ni Lot U % "a ALAN GT LE NC 4 à UT ; , a 1 Q ï } f ’ RUN 2: , 1 ’ … f l " ' À a U r VE t 0 x À: + “4 ' e 4 « È , L 7 1 e 5 V2 , w " ' . « Ï ( “ 4 { IÊTÉ ZOOLOGIQUE CIÉTÉ Oo) é de : co + 3 | L] O ar J r > DE: pd ( à ee je — D | #4 — on 2 4 7% = Js © e : = Æ 7, er) A a 2 5 El Ë = ns R._” . é Mid AA " ss) FA a => ” A A (d) nu ER Le | | Ée] CA | ÿ ; _ ; | D 0 É L YA : | 1 Ke f D ; | LA Ü Si ES LISTE DES MEMBRES HONORAIRES Alcantara (Sa Majesté don Pedro II d’), empereur du Brésil, à Rio-DE-JANEIRO (Brésil). Barboza du Bocage (Prof. José-Vicente), membre de l’Académie royale des sciences de LISBONNE (Portugal). Bert (Paul), député, professeur de physiologie à la Sorbonne, 9, rue _ Guy-de-la-Brosse, PARIS. Bréau de Quatrefages (Comte de), membre de l’Institut, profes- seur d'anthropologie au Muséum d'histoire naturelle, 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, Paris, -Günther (Dr Albert), F.R.S., directeur de la section zoologique au British Museum, à Lonpres (Angleterre) Lacaze-Duthiers (Dr Henri de), membre de l’Institut, professeur de zoologie à la Sorbonne, 7, rue de la Vieille-Estrapade, | Paris. Robin (D: Charles), membre de l’Institut, sénateur, professeur à la Faculté de médecine, 94, boulevard Saint-Germain, PARIS. Schlegel (Prof.), directeur du Musée royal d'histoire naturelle des Pays-Bas, à LEYDE (Hollande). Sélys-Longchamps (Baron Edmond de), membre de l’Académie royale de Belgique, sénateur, 34, boulevard Sauvenière, à Lièce (Belgique). Sharpe (R. Bowdler), F. L.S.. chargé dela section ornithologique au British Museum, à LonpReEs (Angleterre). net (Prof. J.-S.), à l'Université de CoPENHAGUE, (Danemarck). Taczanowski (Prof. L.), C. M. Z.S., directeur du Musée d’his toire naturelle de VARSOVIE (Pologne). F TEE 2 D. PROS ER rs . 7” Fe ILES À Eee F LISTE DES DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ Les noms des Membres fondateurs sont précédés d’un * Abraham (Phineas S.), Esq. M. A., B. Sc., F. R. M.S.,F.Z. S., Scientific club, 7, Savile Row, LONDRES (Anse). Alcantara (Sa Majesté don Pedro II d’), empereur du Brésil, à Rio-pE-JANEIRO (Brésil) * Alix (le Dr E.), professeur de zoologie à l’Université catholique de Paris, 10, rue de Rivoli, PARIS. Alléon (Amédée), propriétaire, 17, rue du Dragon, Paris. Amblard (le Dr Louis), médecin, 14 bts, rue Paulin, AGEN (Lot-et-Garonne). Bar (D.), 5, rue Geoffroy-Marie, Paris. * Barboza du Bocage (José-Vicente), professeur de zoologie à l'Ecole polytechnique, directeur de la section zoologique du Me séum, membre de l’Académie royale des sciences, LiSBonNE (Portugal). Barrois s Dr ET docteur ès-sciences naturelles, 37, rue Rousselle, faubourg Saint-Maurice, Lizze (Nord). Bayle, ingénieur en chef, professeur de paléontologie à l'Ecole des mines, 74, rue de Rennes, Paris. Bedriaga (D: Jacques von), pension Ellermann, 18, Anlage, HEIDELBERG (Grand duché de Bade). * Bémer, attaché à la Banque de France, 31, rue Saint-Lazare, à PARIS Bérard, receveur des finances, 36, avenue Raphaël, Paris. Bert (D: Paul), député, professeur de physiologie à la Sorbonne, 9, rue Guy-de-la-Brosse, PaRis. Bertin, aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle, | PaRIs. * Bertrand (Joseph), [Membre à voie], membre de l’Institut, pro- fesseur à l'Ecole polytechnique, professeur au collège de France, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, 9, rue des Saints- Pères, PARIS . NUS à | 1 * \ VIII LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ * Besnarû (Auguste), conducteur des Ponts-et-Chaussées, 16, rue des Ursulines, au Maxs (Sarthe). Betta (le commandeur Eduardo de), 11, Corso Castelvecchio, | à VÉRONE (Italie). * Billaud (Baron Frédéric), propriétaire, 13, rue Laffitte, Paris. Blanc (Maïius), 22, quai du Canal, | | MarsEILLE (Bouches-du-Rhône). * Blanchard (Raphaël), préparateur du cours de physiologie à la Sorbonne, répétiteur à l’Institut national agronomique, 52, rue Monge, Paris. Blanchère (Henri de la), 48, rue Gay-Lussac, Paris. Bleile (D: A.-M.), Lecturer of physiology, 269.S., 4 th street, Cozumgus (Ohio), U. S. A. Bogdanow (Prof. Modeste), Wassily ostrow, 6e ligne, 10, SAINT-PÉTERSBOURG (Russie). Bosca (Edoardo), cathedralico de historia natural en el real institut, Ciupap-REAL (Espagne)- Bouat (Gustave), professeur au lycée de Bourg, rue du Lycée, BourG-EN-BRESSE (Ain). Bouleriger (G.-A.), attaché à la section des Vertébrés au Musée royal d'histoire naturelle de Belgique, BruxELLES (Belgique). Bouley (Henri), membre de l’Institut, inspecteur général des écoles vétérinaires, 81, rue des Saints-Pères, _ Paris. * Bouvier (A.) [Membre à vié], naturaliste, 55, quai des Grands- Augustins, PaRis. : Branicki (comte Constantin), [Membre donateur], 22, rue de Penthièvre, PaRIs. * Bureau (D: Louis), 15, rue Gresset, NANTES (Loire-Inférieure). Callendreau (P.-G.-D.-Amédée), notaire. Coënac (Charente). * Carhonnier (Pierre), pisciculteur, 20, quai du Louvre, Paris. Certes, inspecteur des finances, 21, rue Barbet-de-Jouy, Paris. Chaper (Maurice), ingénieur, 27, quai de la Toürnelle, PARIS. Charpentier (Hector-Augusté), OLMETO, arrondissement de Sartène (Corse). ANS Ed LS TT TS ON à PR M VE MC Re re Hu SE Lo ; Rte Î * dx, CAEN RARE 2 ri se RE PME ARE SEE | | * PEER #4 £ ’ LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ IX Collardeau du Heaume (Marie-Philéas), président de l’Asso- ciation polytechnique du canton de Pantin, 12, rue Chauchat, Paris. Collin de Plancy (Victor), interprète à la légation française, PÉKIN (Chine). Cosson (D:), membre de l’Institut, 7, rue La Boëtie, Paris. Courtils de Besse (vicomte Gabriel des), ‘4340 au château de SaINT-RÉMY-EN-BouzEMoNT (Marne). F * Cretté de Palluel (Albert), 41, rue Cambon, Paris. 11 Dalgleish (J ohn-James), B. O. U., propriétaire, 8, Atholl crecent street, EprmsBourG (Ecosse). * David (R. P. Armand), missionnaire en Chine, 35, rue de Sèvres, Paris. * Delamaïn (Henry), négociant, Jarnac (Charente). | Demaison (Louis), 9, rue Rogier, | Reims (Marne), +60 is Demoulin (E.), conservateur du Musée d'histoire naturelle, | Mons (Belgique). Denans (Albert), 25, rue du Château-Redon, MarsEeiLLe (Bouches-du-Rhône). Desguëz (Charles), attaché au Muséum d'histoire naturelle, PARIS. * Deslongchamps (Eudes), professeur à la Faculté des sciences, ‘2 rue de Geôle, CAEN (Calvados). 2584 Déssaignes (J uvénal), administrateur des forges et chantiers de la A À Méditerranée, 5, quai Voltaire, Paris. 4 * Dollîfus (Adrien), directeur de la Feuille des jeunes naturalistes, à x 55, rue Pierre Charron, Paris. B Douai (1) (Musée d'histoire naturelle de), Douat (Nord). : Douvillé, ingénieur ordinaire des mines, attaché au laboratoire de D paléontologie à l'Ecole des mines, 3, rue du Bac, Pais. ï Dresser (H.-E.), Esq., F. Z. S., F. B. O. U., etc., 11, Hanover 7 square, Lonpres (Angleterre). 5 % | Der * (1) Les établissements publics et les Sociétés scientifiques de la France et de l'Étranger peuvent être admis comme MEMBRE DE LA SOCIÈTÉ aux mêmes charges etaux mêmes droits qu’un Membre ordinaire et peuvent se faire représenter aux séances par un de leurs MEMBRES (Art. 6 du règlement de la Société). # DE RES # = LLC T4 < EN”. Le à MEME rs LE 7 A EE RP de PO A DE AE UE RDS CR RE RS DR ATEN VONT IT MO PENSE OS RENNES TR SR RTS ANNE LME à 1 y # k X 174 L ; CAE RS A PA RL M RCE À LE] : + ÿ A 2h. CRA AYET NEO Ses LE COR EUR à ONE LE à SR LEA é 1 DS : , d RU, ie Pres ae } ? rte è À ne ur, et 1 ARE ET QE / 2 Fe NA TNA Ua ARS me) HoaE % LA EU Tnt 2 $ 2 xd r MEL tre +}: k er a Re rs à x LISTE DES MEMHRES DE LA SOCIÉTÉ An: | | 6 Dubois (Alphonse), conservateur du Musée royal d'histoire natu- ss relle de Belgique, 55, rue Mercelis, + IxELLES-LES-BRUXELLES (Belgique). «
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4 Louis BUREAU < a EP UNE
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M. Brandt FO promis, il y a longtemps F5 une monographie FT
de la famille des Alcadæ, qui devait paraitre dans ses Descriptiones
et icones animalium Rossicorum novorum vel mimus rite cognito-
_rum, ouvrage dont il n’a paru que la première livraison. On possède as :
toutefois sur ce travail un rapport inséré dans le Bulletin de l'Aca.
démie des sciences de Saint-Pétersbourg, pour 1837, qui se borne à
donner la division de la famille en genres, sous-genres, ainsi que
l’énumération des espèces. RER
Cette perte est d’autant plus à regretter que le travail de M. Brandt. si 0
était fait avec les types de Pallas et la riche collection du Muséum
de Saint-Pétersbourg.
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CARACTÈRES DE LA FAMILLE
DES
MORMONIDÉS
Les genres Fratercula, Lunda, Ceratorhyncha, Ombria et Si-
morhynchus, que je propose de réunir en une même famille, celle
des Mormonidés, étaient compris, jusqu'à ce jour, avec les genres
Alca, Mergqulus, Uria, ete., dans la famille des À lcidés.
Les Mormonidés forment une famille remarquable par ses méta-
morphoses. Leur facies général est celui des Alcidés ; ils en ont, en
effet, le corps massif, les ailes courtes, la queue rudimentaire, les
pattes scutellées, à trois doigts et palmées, mais ils en diffèrent
essentiellement par la constitution du bec.
Tandis que le bec des Alcidés est corné, solide, homogène, et ne
subit aucunes modifications périodiques, celui des Mormonidés, au
contraire, diffère en été de ce qu'il est dans la saison d'hiver; il est,
en un mot, soumis à des métamorphoses annuelles.
Le bec de ces oiseaux, de même que celui du Macareux arctique,
qui en est le type le plus remarquable et le plus parfait, se divise en
deux parties distinctes, l’une antérieure, persistante ; l’autre posté-
rieure, Soumise au phénomène de la mue. Cette dernière, bien
qu'elle puisse paraître, même à l'examen le plus attentif, d’une
homogénéité parfaite, résulte de l’union, de la fusion intime de
plaques cernées qui se dissocient et tombent après la saison des
amours. En quelques jours l’oiseau devient parfois méconnaissable.
Ces plaques, analogues aux pièces d’une armure, diffèrent suivant
les espèces. Elles constituent un véritable masque dans les genres
Fratercula et Lunda, une corne chez le Chimerina cornuta, une
simple cuirasse nasale chez l’'Ombria psittacula des appendices de
formes très-variées dans le genre Simorhynchus, un simple nodule
enfin chez le Phaleris pygmæa.
Pourquoi donc, au printemps, le bec de ces oiseaux se revêt-il de
pièces cornées ? Ces productions sont assurément un ornement, une
véritable parure de noces. Mais si l’on considère les espèces qui
occupent les rangs les plus élevés de la famille, on peut se demander
si la nature n’a pas eu un autre but, celui de les doter d’une arme,
ou mieux d’un outil qui leur fut utile. |
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6 LOUIS BUREAU
Tous les Mormonidés sont essentiellement fouisseurs au moment
des amours. Les Fratercula et les Lunda, par exemple, se creusent,
pour la ponte, des terriers profonds de plusieurs mètres. Leur bec
d'hiver, revêtu à la base d’une cire molle ne pouvant suffire à ce rude
travail, il devenait nécessaire de le modifier, suivant les exigences
de la vie. C’est ce que fait la nature ; en effet, au printemps, elle le.
renforce et protège les parties molles, en augmente la surface, en un
mot d’un bec qui n’était point approprié aux besoins de l’oiseau, elle
fait un imstrument puissant, une sorte de bèche.
Le développement du plumage n’est pas moins remarquable. Je
Par suivi avec soin chez le Macareux arctique, et les faits que j'ai
puisés dans l’examen des espèces de l'Océan Pacifique témoignent,
chez toutes, d’une évolution semblable. Toutefois, ce caractère n’est
point spécial à la famille des Mormonidés, bien au contraire : il la
relie aux familles voisines. J’y insisterai cependant, parce qu’il ne
paraît pas avoir jusqu'ici fixé l'attention des naturalistes.
Contrairement à ce qui se passe habituellement chez les oiseaux,
le jeune porte sa première livrée tout l'hiver, d'août à avril, et ne la
perd qu’au commencement du printemps.
Alors s'effectue une’ première mue; elle est complète , chose déja
insolite et, de plus, a pour effet de donner d'emblée au jeune la livrée
noces. Les rémiges tombent toutes ensemble, et l’oiseau devient ainsi
impropre au vol, puis le petit plumage tout entier se renouvelle et le
bec se recouvre de productions cornées.
Mais cette livrée des noces n’est pas de longue durée; en août ou
septembre, aussitôt après la saison des amours, l’oiseau perd ce
plumage et prend la livrée d'hiver. C’est une mue d’automne, elle
devrait dès lors être complète, et cependant elle est partielle. Les
. grandes plumes des ailes et de la queue ne tombent pas, le bec et le
petit plumage seuls subissent les effets de la mue.
En résumé, le jeune ne mue point à l’automne qui suit sa naïis-
sance, et 1l passe d'emblée du premier plumage à la livrée des noces.
La série des transformations du plumage ne s'effectue donc pas,
chez les Mormonidés, suivant l’ordre habituel aux oiseaux qui,
comme eux, deviennent adultes à l’âge d’un an, et sont affectés, chaque
annéé, d’uné mue double :
Premier plumage, adulte en hiver, adulte en noces.
Mais bien suivant cet autre ordre :
Premier plumage, adulte en noces, adulte en hiver.
Le tableau suivant fera mieux ressortir ces différences.
no TABLEAU COMPARATIF
+ , wi :
| DES TRANSFORMATIONS QUE | SUBISSENT
“ii MUR sa }
LES OISEAUX LES MORMONIDÉS
N
4 qui deviennent adultes à l’âge d’un an ” qui deviennent également adultes à l’âge
ei et sont affectés d’une mue double, d’un an et sont
e (Ex. Vanellus cristatus.) affectés d’une mue double.
Jeune en duvet. ........ Juin Jeune en duvet.
Fe SI à ‘L Juillet
Premier plumage. . . .....) Août
; | Septembre
Le Mue partielle (petit plu-
mage seulement.)
1 | Octobre L
mx. L Novenibré Premier plumage (4).
Dr Décembre
DU 0 Plumage d'hiver. . . .... .( Janvier
Février
De is Mars
7 Avril
Mue partielle (petit plu- Mue complète (ailes, queue,
: A P P P P
mage seulement.) petit plumage), le bec se
recouvre de plaques cor-
: nées.
| Mai
| à Jui
; Plumage de printemps... . . . .4 ME ét Plumage de printemps.
Août
| Mue complète(ailes, queue, | Mue partielle (petit plu-
‘6 petit plumage.) mage seulement) et mue
‘1 d :
NOR u bec.
d Septembre |
à Octobre
à Novembre
Plumage d'hiver (ut suprà). | Décembre Plumage d'hiver.
: Janvier
Février |
4 | Mars
D, Avril
pe. (4) Le premier plumage des Mormonidés est semblable au plumage de ladulte en
ne hiver chez le Fratercula arctica. Le jeune n’en diffère que par un bec plus faible et des
À pattes moins colorées.
: LÉ Dans tous les autres genres : Lunda, Chimerina, Ombria, se le La plumage
est différent du plumage d’hiver.
En PAR OR AE RTE SCO EP A OO ANA RL AA A A AE ga 2 A A AE NE RARE A ge CE Rue fn 4 4
AV SE EE PA La AU : EU FT (ii S a at ee Re )
8 LOUIS BUREAU
Genre FRATERCULA (Brisson).
Bec très-fort et très-comprimé latéralement, triangulaire, très-
élevé à la base qui est munie, au printemps, d’un ourlet corné, criblé
de trous, à travers lesquels passent des plumes perforantes, réduites
à l’état rudimentaire. Région nasale recouverte d’une cuirasse cornée
(printemps), ou d’une membrane (hiver), dépourvue de cimier faisant
saillie au-dessus de l’arète du bec. Les deux mandibules marquées
de bourrelets et de gouttières. Au printemps seulement, des appendi-
ces cornés aux paupières. Jamais de panaches sur les côtés de la
tête. Seize pennes à la queue. |
FRATERCULA ARCTICGA (Steph ex Linn.).
Adulte au printemps (mai à août).
Bec. — Bec comprimé latéralement, presque aussi haut que long ;
mandibule inférieure régulièrement arquée de la base à la pointe; un
ourlet jaunâtre, corné, très-saillant à la base de la mandibule supé-
rieure ; région nasale renflée et recouverte d’une cuirasse cornée,
d’un beau gris de fer, correspondant à une pièce semblable de la
mandibule inférieure ; le reste du bec rouge vermillon, marqué de
trois bourrelets et de trois gouttières obliques et formant un angle à
leur point de rencontre; le premier bourrelet formé de deux bandes :
l’une postérieure, jaune-orange, l’autre antérieure, rouge. |
Une large rosace festonnée d’un jaune-orange aux commissures
du bec.
Plumage. — Dessus de la tête, du cou, du corps, sus-caudales,
ailes, queue et un large collier qui entoure le cou, d’un noir profond ;
bas du cou, poitrine, abdomen et sous-caudales d’un blanc pur;
oute la face d’un gris clair ; gorge gris plus foncé.
Pattes et bord libre des paupières, rouge vermillon ; deux appen-
dices cornés d’un gris de fer, situés, l’un au-dessus de la paupière
supérieure, l’autre au-dessous de l’inférieure ; iris brun (1).
Le mâle et la femelle sont semblables. Cependant, on reconnaît le
plus souvent les femelles à leur bec plus grêle, à leur taille plus fai-
ble, et surtout à leur poids bien moindre. Dans une même localité,
(1) Les auteurs sont unanimes pour donner aux Macareux un iris blanc, et c’est avec
des yeux de cette couleur qu’on les voit figurer dans la plupart des collections. Cette
erreur provient d’une illusion qu’il est bon de signaler. La sclérotique de ces oiseaux est
blanche; il en résulte qu'après l’évaporation des milieux de l’œil, toute la partie de la
sclérotique qui est en dedans de l’anneau osseux, s’affaisse avec la cornée etsimule un iris.
DIMENSIONS
x
ni - MALES FEMELLES
1 ! D'après 14 sujets tués sur les côtes de Bretagne \ D'après 14 sujets tués sur les
de. pendant la reproduction, . côtes de Bretagne pendant
(0 cg PA Éx | la reproduction.
Longueur totale prise sur NET en chair 215042 444 0-6: 30,0 ,à :32,0 €.
dis TRANS ES RES 56,0 à 58,0 54,0 à 56,0
Longueur de l'aile pliée. . . .. ..... 1475 400100 HALINAT 15,5
RU AFS 20 4, Le di ru à DE à. 198 2,22 4%20
_ — du doigt médian avec l'ongle. Diner 0-45 3,8:5à 14,3
EM MIDEC Re A che ie sat Sue 3,8 3 2 À ARR mAMBE o
Longueur du bec depuis le front.. . . . . 4,30 11,458 4,0 à 4,5
— du bec depuis le menton. . . . . ES AE 3,0 3024
Adulte en hiver ou après les noces (septembre à avril).
4 _ Bec. — Bec étroit à la base, tronqué au front et' surtout à la man-
._ dibule inférieure ; un simple ourlet plat, membraneux, à la base de la
3 mandibule supérieure ; région nasale aplatie, membraneuse, brunâ-
He. ‘tre, correspondant à une partie semblable de la mandibule inférieure ;
1 le reste du bec rouge, marqué de trois bourrelets et de trois mue
k + _ obliques et formant un angle à leur point de rencontre ; le premier
« 27 bourrelet ne portant pas de bande jaune-orange.
“. Une étroite rosace d’un jaune pâle aux commissures du bec.
_ Plumage. — La livrée d'hiver ne diffère du plumage de printemps
que par la face d’un gris foncé et une tache plus ou moins large, d’un
1 brun-noirâtre dans la région orbitaire.
_ Pattes orange; bord libre des paupières incolore et sans plaques
ï N econnées;"1ris brun:
‘4 SHÈne |
; s Premier plumage (juillet à avril).
. Le jeune en premier plumage est absolument semblable à l'adulte
en hiver (1). Il ne diffère de ce dernier que par le bec et les pattes.
Le bec, d’abord petit, presque uni, en forme de lancette, acquiert,
des sillons et'se développe enhiver; puis, en avril, le premier bourre-
let surtout, reçoit tout à coup une nouvelle poussée au moment même
Cet) On her oNerat vainement, dans le plumage, un dre différentiel entre le
joune avant la première mue et l'adulle en hiver, c’est-à-dire d’un dn révolu. Souvent
_ les jeunes avant la première mue ont le dos, le collier et la tache des joues d’un noir
moins foncé que les adultes en hiver. Mais ce sont là des différences individuelles ; cer-
tains jeunes ne le cèdent en rien aux adultes pour l’intensflé des couleurs.
*% +
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10 LOUIS BUREAU
où le bec se recouvre de ces plaques cornées qui sont les attributs
des noces.
La rosace des commissures du bec, d’abord brune (août), devient
jaune pâle (oct.-nov.) et reste très-atrophiée durant tout l'hiver.
Les paupières sont incolores.
Les pattes, d’abord brun-violacé (août, sept.), se colorent en jaune
(oct., nov.), puis en rouge-orangé (févr., mars).
Jeune en duvet (juin, juillet)
Couvert d’un long et épais duvet brun à la tête, au cou, sur le dos,
les ailes et les flancs, et blanc à la poitrine et au milieu de l’abdomen.
Bec brun, grêle, sans sillons, en forme de lancette, muni à la base
d’une peau molle et brunâtre ; rosace des commissures du bec, brune ;
paupières, incolores ; pattes, brun-grisâtre.
Variété
On tue fréquemment, sur les côtes de France, des sujets dont le
noir des parties supérieures est largement bordé de gris cendré.
Cette variété, quelquefois fort belle, se retrouve à tous les âges et
dans les deux sexes, dans le plumage de noces comme dans celui
d'hiver. Plusieurs sujets tués au Crotoy (Somme), en février, mars
et avril, figurent dans la collection du Dr Marmottanr, et j'ai tué un
échantillon semblable sur les côtes de Bretagne, pendant la repro-
duction, le 13 juin 1876.
Nous connaissons actuellement les livrées du Macareux arctique :
jeune en duvet, jeune avant la première mue, adulte en noces, adulte
en hiver. Ce sont là les principales étapes de la vie du Macareux, et
c'est ainsi qu’elles se succédent ; maïs ces descriptions laconiques lais-
sent entre elles des lacunes.
Déjà j'ai comblé l’une d’elles en décrivant les métamorphoses qui
surviennent chaque année dans le bec de l’adulte, après la saison des
amours. Î[l me reste à suivre le développement de loiseau ; mais quel-
ques lecteurs me sauront gré sans doute de les imitier tout d’abord
à la vie des Macareux, bien que cette étude ait été faite déjà avec une
grande exactitude par Yarell (1), Audubon (2) et M. Elliot Coues (3).
Mœæœurs.
Le Macareux arctique est répandu dans les contrées septentriona-
les de l’Europe, de l’Asie et de l'Amérique ; mais sa taille diffère no-
(4) History of British birds. London, 1843.
(2; The birds af America. New-York, 1841-1559.
(3) Proceedings of the Acad., of Nat. Sc. ofPhilad. 1861. j
NT Gale” à
MUE DU BEC DES MORMONIDÉS 11
täblement, suivant les régions qu’il habite. Il importe donc d’étudier
séparément ses différentes formes, et de ne point les confondre dans
une même description.
Celle dont je m'occupe ici, habite la France, les îles britanniques et
les îles Fœroë.
Onl’observe aussi dans le sud de la Suède et de la Norwège. Mais,
dans le nord des Etats scandinaves, en Laponie, le Macareux arcti-
que est plus fort de taille et se rattache à la forme d'Islande.
Jaubert et Barthélémy-Lapommeraie, Irby, etc., ont signalé de
fréquentes apparitions du Macareux dans la Méditerranée, surtout
de novembre à mars, parfois même au printemps, en mai, juillet.
Mais on n’y connaît aueun lieu de reproduction (1).
En France, sur les côtes de Bretagne, j'ai rencontré deux nom-
breuses colonies du Macareux arctique, l’une, sur un récif que les
pêcheurs appellent le Guest, l’autre sur l’île Rougie.
Le Guest, situé à un ou deux kilomètres d’une côte abrupte, forme
au-dessus de la mer une arche majestueuse, battue sans relâche par
les flots d’une mer soulevée par des courants violents. Le roc y est
partout à nu. Les fissures des rochers, les blocs éboulés, retiennent
un peu de terre végétale, dans laquelle les Macareux se creusent
des terriers profonds, sinueux et presque insondables. Je découvris
cette colonie le 5 juin 1876; la mer était houleuse ; ce ne fut que le
lendemain que je pus atterrir.
Ce réeif est aussi l’un des derniers refuges de la Sterna Dougalli,
ce gracieux oiseau qui a presque disparu de la faune européenne.
L'île Rougie, plus curieuse au point de vue qui nous occupe,
est située à l’extrémité est d’un petit archipel (2), et contraste avec le
(1) Cependant « quoique cette espèce soit peu nombreuse », dit M. Saunders dans
son Catalogue des oiseaux du midi de l'Espagne, « elle est bien connue des pêcheurs
des îles Baléares. J’en ai vu plusieurs sur la mer, près des îles Berlengas, à peu près à
la latitude de Lisbonne, en juin 1868, et je crois qu'ils y nichent. A Majorque, le
Macareux porte le nom de Cagafet. » Bull. Soc. z0ol. Fr. 1877, p. 206. |
(2) A l'extrémité ouest de ce même archipel, sur un récif nommé le Cerf, est établieune
troisième colonie qui mérite à peine mention. Elle n’est composée que de quelques cou-
ples de Macareux qui, à défaut de terre végétale pour se creuser des terriers, se reprodui-
sent dans les fissures des rochers.
Il existe encore une colonie de ces oiseaux dans l’île d’Aurigny, à en juger par un
jeune en duvet de la collection Degland, capturé dans cette localité en juin 1850. :
Enfin, dans la Seine-Inférieure « quelques couples se reproduisent, ou plutôt se repro-
duisaient, chaque année, daus les falaises d’Antiter, avant la guerre d’extermination
qu’on y fait depuis quelques années à ces malheureux oiseaux. » Lemetteil, catal. rais.
des Os. de la Seine-inf. (1874), u, p. 492.
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Re par son étendue plus grande, ses formes plus arrondies,
es abords moins dangereux et la richesse de sa végétation.
Représentez-vous un tertre élevé é, couvert d'un épais gazon, divisé
en deux versants par une petite crète rocheuse, et assis sur une base
granitique.
Cet îlot est sans aucun doute celui que visita M.J. de la Motte, il y
aenviron soixante ans (1).
Depuis cette époque, les Macareux ont pu voir leur retraite violée,
dans une belle journée de printemps, par ces embarcations de plai-
sance qui, chaque année, visitent nos côtes, mais ils n'ont jamais eu
beaucoup à souffrir des pêcheurs, qui les respectent, et aucun natu-
raliste n’est venu leur demander les secrets de leur vie.
Le dimanche 11 juin 1876, pour la première fois, nous visitâmes,
l’un de mes frères et moi, cette colonie de Macareux. À 8 heures du
matin, nous quittons la côte à bord d’une embarcation montée par
deux hommes. Le temps était pur, mA le vent nous était contraire.
À 1 heure seulement, nous RÉpRIRuse à atterrir, mettant ainsi cinq
heures à faire une traversée que j'ai plusieurs fois depuis effectuée en
deux heures. |
Pendant toute la durée de cette navigation, nous ne voyons pas
nager un oiseau sur la mer. Tous sont concentrés aux abords de l’île.
Ce n’est qu’à 1 kilomètre à peine de ses rives, que nous commençons
à rencontrer les premières troupes de Macareux (2). Nous appro-
chons, les bandes deviennent plus nombreuses, puis se confondent ;
Telles sont les seules tre de Papeete qui me sont connues sur les côtes de
France.
M. le vicomte de Querhoënt a bien écrit, du Croisic (29 juin 1781), à Buffon : « Le
Macareux est connu sur cette côte sous le nom de Gode et s’y trouve dans toutes les
saisons. Il niche dans les creux des rochers escarpés, surtout près de Belle-Ile, à l’en-
droit dit le Vieux-Château ; 1l y pond à plate-terre trois œufs gris ; on le trouve dans
” tout le golfe de Gascogne. »
Mais, au Croisic, le nom de Gode est donné au Guillemot à capuchon et au Pingouin
macroptlère et non au Macareux arctique, qui ne s’y montre que très accidentellement.
Ces trois espèces ne pondent qu’un seul œuf, et je sais, par expérience, qu'aucune
d’elles ne se reproduit aujourd’hui au Vieux-Château ni dans les parages de Belle-Ile.
Sur les côtes de Bretagne, le Macareux est appelé Perroquet de mer, Bec tricolore
Hornifich, Carculo.
(4) Vieillot, Faune française. Paris, 1821-1828. Ornithotogie, p. 411.
(2) La même observation à été faite par M. Coues sur les côtes d'Amérique : « Nous
étions à un mille à peine de l’ilot sur lequel tous les yeux étaient anxieusement fixés, et
pas un oiseau n’était encore tombé sous nos regards.» (Proceedings of the Acad. nat. SC.
Philad, 1861.) | 4 TX
EN = MUE DU BEC DES MORMONIDÉS 13
_ et bientôt, enfin, forment autour de l’île un cercle continu. Mais ce
sont surtout les anses, les petites baies défendues contre la mer par
des rochers détachés, que ces oiseaux recherchent pour prendre
leurs ébats et se livrer à la pêche.
Toute la base de l’île est garnie de Macareux ; on les voit en plus
grand nombre encore sur les pointes, où ils se tiennent parfois cou-
chés, mais le plus souvent debouts, tournés vers la mer, et prêts à
prendre le vol. Leurs pattes rouges, leur corps court et ramassé, sur
laquelle oscille une grosse tête chargée d’un énorme bec brillam-
_ ment coloré leur donnent une apparence comique. Les uns courent,
. le corps presque horizontal et gagnent leurs terriers avec une agilité
surprenante, tandis que les autres sortent à l’entrée de leurs trous
pour examiner le danger. |
Notre embarcation avait à peine touché le rivage, que tous prirent
le vol, à l'exception toutefois de ceux qui, blottis au fond de leurs
trous, étaient occupés des soins de leur progéniture. Nous débar-
quons, et bientôt l'inquiétude estau comble ; les uns passent au-dessus
de nos têtes, les autres effrayés sortent des terriers avec la rapidité
d'une flèche. La terre qui recouvre l’île est si meuble, que le sol,
miné de toutes parts, s’effondre parfois sous nos pieds. Sur le versant
opposé, où nous n'avons pas encore jeté l’effroi, nous trouvons, parmi
les Macareux, quelques lapins en éveil qui, nous apercevant de
Join, se cachent dans de hautes herbes et rentrent dans leurs terriers.
Le moment est venu de tuer quelques oiseaux. Nous allons nous
placer sur une pointe de rochers. Les Macareux passent à une faible
hauteur au-dessus de nous en file continue, décrivent un circuit, et
repassent mathématiquement au même point. Il semble qu’une force
Invisible les entraîne fatalement dans le même parcours. Les survi-
vants ne témoignent aucune marque de sympathie à ceux qui tombent
frappés à leurs côtés, et les coups de feu ne les font en rien dévierde
leur route. Inconscients du danger, ils se succèdent en nombre, tel
qu'en peu de temps on en pourrait joncher le sol (1). |
Le vol de ces oiseaux diffère suivant les exigences du moment, les
besoins de la vie. Sur mer, on les voit raser la surface de l’eau dans
le fond de ces sillons profonds que les vagues laissent entre elles, ou
bien s’élancer rapidement, par petites troupes, d’une lame à une autre.
Dans le voisinage des places à nids, au contraire, leur vol est facile
. (4) M. Coues rapporte avoir vu le même fait sur les côtes du Labrador : « Je com-
prends maintenant ce que j'ai entendu dire, qu’il serait possible à un tireur adroit de
remplir de ces oiseaux un charriot, en les tirant à un moment convenable pour qu'ils
pussent tomber dedans. » .
NUE Pal ass
14 LOUIS BUREAU
et soutenu, parfois même ils s’élèvent dans les airs hors de la portée
du fusil.
Au départ, ils étendent les pattes de chaque côté de la queue, les.
portent en arrière et ouvrent les palmures pour s’en faire un gouver-
nail. Mais bientôt ils les ferment si le vol se soutient et se régu-
larise.
Souvent ils font entendre, en volant, un eri sonore, qui peut se
rendre par les syllabes, orr, orr.
Reproduction.
Nid. — Je ne puis préciser l’époque à laquelle les Macareux pren-
nent possession des rochers où ils doivent passer la période de la
reproduction. Sur les côtes de Bretagne, ce serait le 15 mai, suivant
M. J. de la Motte, ce qui me paraît un peu tard. Quant au départ, il
s'effectue à la fin de juillet, parfois seulement dans la première se-
maine d'août.
Ces oiseaux ont la singulière habitude de se reproduire dans des
terriers, comme les lapins, avec lesquels ils se plaisent à vivre. Pour
creuser leur habitation, ils choisissent de préférence les îles recou-
vertes d’une épaisse couche de terre végétale, dont ils minent le sol
à l’aide de leur bec puissant, en forme de truelle, et de leurs ongles
forts et recourbés. Pendant qu'ils creusent leurs trous, ils sont re-
couverts d’une telle poussière, dit Brehm, que l’on peut à peine
reconnaître les couleurs de leurs plumes ; mais ils se nettoient avec
le plus grand soin avant de se mettre à couver. Sur dl’ilot dont j'ai
donné la description, les terriers occupent une zone parfaitement
limitée, commençant un peu au-dessus du niveau des plus hautes
eaux et ne s’élevant qu'à la moitié de la hauteur de l’île.
Habituellement, les trous ne diffèrent en rien des terriers de lapins.
Tantôt droits, tantôt sinueux, ils sont indépendants ou réunis par des
couloirs étroits. D’autres débouchent en grand nombre, dans des
anfractuosités, sortes de cavernes, qui paraissent le résultat de dégra-
dations opérées par le temps dans les travaux des générations de
Macareux qui se sont succédé sur l’ile. Les trous ont une profondeur
de 2 à 3 mètres et plus, lorsqu'ils débouchent dans les cavernes.
Aussi, n'est-ce habituellement qu’à l’aide de pioches et de longs cro-
chets qu’on peut espérer atteindre le nid.
Il est possible que la profondeur si considérable de ces terriers
soit rendue nécessaire par les descentes fréquentes que l’on fait sur
l'ile. En Amérique, dans des localités plus retirées, elle est, selon
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24
MUE DU BEC DES MORMONIDÉS 45
Audubon, de 5 à 6 pieds, et M. Coues nous apprend qu’en général on
peut extraire l’œuf en étendant le bras.
Suivant Audubon, aucun nid n’est préparé pour recevoir l’œuf,
tandis que M. Coues a toujours constaté le contraire.
En Bretagne, les Macareux amassent, le plus souvent, au fond de
leurs trous, en guise de nid, une légère couche d’herbes ou d’algues
marines. Cependant, j'ai constaté que quelques sujets pondent à nu
sur la terre.
Ainsi se trouvent confirmées les observations de ces deux natu-
ralistes.
Œuf. — L’œuf est toujours unique, de forme ovée. Lorsqu'il est
frais, il est d’un blanc sale, maculé de quelques légères taches vineu-
ses comme effacées.
Mais habituellement, après une incubation plus ou moins prolon-
gée, on l'extrait du terrier couvert d’un enduit terreux roussâtre, qui
ne disparait pas complètement par le lavage. Il mesure : grand. diam.
59 millim. à 62 millim.; petit diam., 41 millim. à 44 millim. (d’après
dix œufs recueillis sur les îles de Bretagne).
Incubation. — La durée de lPincubation ne m'est pas connue.
L’éclosion a lieu pour un très-petit nombre d'œufs dans les pre-
miers jours de juin, et doit être à son maximum vers le milieu de
ce MOIS.
La femelle est si attachée à son œuf, qu’on la prend aisément à la
main. M. de la Motte a dit, avec beaucoup de justesse : « Lorsque la
couveuse s'aperçoit qu’on veut le lui ravir, elle se met devant, le pousse
derrière avec ses pieds jusqu'au fond du trou, et reste toujours en
avant pour le défendre, sans cependant se servir de son bec tant
qu’elle est terrée ; mais elle en use lorsqu'elle sort de son trou, et
pince fort. »
Ses ongles aigus et recourbés sont également à craindre,
M. A.-E. Brehm rapporte que parfois les Macareux capturés dans
les terriers, sont si ahuris, qu’ils semblent avoir complètement oublié
l'usage de leurs ailes ; on peut les jeter en l’air sans qu'ils essayent
de s’envoler ; ils se laissent retomber lourdement à terre; ils tiennent
tête à ceux qui s’approchent, voire même aux chiens; mais jamais
ils ne cherchent à fuir.
Nourriture.
On voit souvent les Macareux transporter dans leur bec un petit
poisson qui atteint à peine la longueur du doigt.
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Captivité.
Les adultes capturés sur les nids meurent après les jours
captivité, mais on élève sans peine les jeunes enles nourrissant avec
du poisson. Dans quelques ports de Bretagne, les enfants leur
attachent une ficelle à la patte et se plaisent à les faire plonger.
Développement du Macareux arctique
depuis le jeune âge jusqu’à l'âge adulte
Jeune en duvet (juin). — Les poussins dont j'ai donné la descrip-
tion, naissent couverts d’un épais duvet. Ils sont informes presque.
globuleux, et ressemblent à une véritable pelotte. Au lieu de se tenir
verticalement comme les adultes, ils marchent le corps horizontal, la
tête penchée en avant ei le bec tourné contre terre.
Premier plumage (juillet à avril). — Les jeunes acquièrent leur
entier développement dans le nid, qu'ils abandonnent dans le cou-
rant de juillet, et seulement lorsqu'ils se sentent assez de force pour
prendre le vol et gagner la mer.
Chose singulière, loin de demeurer quelques jours aux abords de
l’île, ils s PER si subitement de l'endroit qui les a vus naître, que:
jamais encore je n’ai trouvé les; oo dans le Rs des places
à nids.
Aïnsi donc, les jeunes disparaissent au fur et à mesure qu’ils aban-
donnent leurs trous, et peu à peu les adultes les accompagnent. Mais
ils ne font, pour la plupart, que gagner le large et se disperser sur
mer. Cependant ilen est qui descendent dans le golfe de Gascogne,
sur les côtes de l'Espagne, du Portugal et même dans toute la partie
ouest de la Méditerranée. $
Cette vie d'hiver est pour les Macareux une vie pleine de dangers.
En effet, si les vents viennent à souffler avec violence, on les voit
approcher des côtes, fuyant devant la tempête, dont ils deviennent
fréquemment les victimes. ;
La collection de M. Marmottan surtout contient une très-riche
série de sujets capturés pendant la saison d'hiver.
Grâce aux nombreux spécimens qui m'ont été communiqués, j'ai
pu étudier le jeune à tous les moments de sa vie, en août et septem-
bre (chose rare), octobre, novembre, décembre, janvier, février, mars,
en un mot, mois par mois, pendant cette longue période qui sépare
la naissance du moment de la reproduction.
De cette étude découle un fait important, c’est que, contrairement
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:
Lu MUE DU BEC DES MORMONIDÉS 17
à ce qui se passe chez la plupart des oiseaux, le jeune Macareux ne
mue point à l'automne qui suit sa naissance ; la livrée qu'il revêt
dans le terrier est celle qu’il porte tout l’hiver. Mais son bec se
développe graduellement et ses pattes se colorent en rouge-orangé.
A dulte en plumage des noces (mai à août). — Nous arrivons ainsi
en avril, époque à laquelle les jeunes subissent une première mue.
C’est une mue de printemps, elle devrait dès lors être partielle ;
cependant elle est complète, et a pour effet de leur donner d'emblée
la livrée des noces.
Cette transformation commence par les ailes. La chute simultanée
des rémiges primaires, puis, quelques jours après, des secondaires,
réduit les ailes à l’état de moignons ; en quelques jours, l’oiseau
devient impropre au vol (1). Pendant qu'il refait ses ailes, la queue et
le petit plumage subissent les effets de la mue.
Pendant ce temps, le bec se modifie. Son premier bourrelet, jusque-
là étroit, reçoit tout à coup une nouvelle poussée ; le ériangle atro-
phique se développe; la base du bec et les paupières revétent ces
belles plaques cornées qui sont les attributs des noces.
Le mois de mai commence; tous, jeunes et vieux, alors devenus
semblables, se portent en troupes vers les places à nids, pour se
livrer aux soins de la reproduction. Ils creusent leurs terriers, y
entassent quelques herbes molles en guise de nid, effectuent leur
ponte et élèvent leurs petits.
Adulte en plumage d’hiver (septembre à avril). — A la fin de
juillet ou au commencement d'août, au moment de quitter les places
à nids, les Macareux perdent leur livrée des noces et revêtent le plu-
mage d'hiver. Chose singulière, cette mue d’automne n’est que par-
tielle : les ailes et la queue persistent, mais le petit plumage est
renouvelé, et alors s'opère une transformation bien autrement
curieuse, je veux parler de la mue du bec dont j'ai fait connaître tous
les détails.
Le cycle des transformations est alors parcouru ; le Macareux es
adulte et en plumage d'hiver.
Désormais, chaque année, il est soumis à une double mue, dont
l’une s’opère au commencement du printemps, l’autre aussitôt après
la période de la reproduction. Comme nous l’avons vu, ces deux mues
sont essentiellement différentes; la mue du printemps est complète :
les aiïles, la queue, le petit plumage sont renouvelés et le bec se recou-
(1) Gerbe, Observation sur la manière dont s’accomplit la mue des rémiges chez le
Macareux moine (Rev. et Mag. de 2001. 1875).
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| respecte, en effet, les ailes; mais elle atteint le bec et le petit plu-
” mage. |
se Le tableau que j’ai donné plus haut fera comprendre la série de ces
% transformations.
DES DIFFÉRENTES FORMES QUE REVÉT
LE FRATERCULA ARCTICA
%
; SUIVANT LES RÉGIONS QU IL HABITE
k Le Macareux arctique est répandu dans les régions septentriona-
He les de l’Europe, de l’Asie et de l'Amérique, et, bien que son plumage
4 soit partout le même, sa taille diffère notablement suivant les régions
: qu'il habite. |
Me Etudions d’abord les différentes formes qu’il revêt, nous verrons
Æ ensuite suivant quelle loi elles semblent réparties à la surface de l’hé-
3 misphère nord.
a En Europe, les colonies de Macareux établies le plus avant dans le
me, sud sont celles des côtes de Bretagne. Les sujets qui les composent,
Fi. absolument semblables à ceux des îles Britanniques et des îles Fœroë,
REA sont les plus petits connus. Je les désignerai sous le nom de forme
5 Dune armorican«. |
F Plus au nord, en Islande, les Macareux atteignent généralement
# une taille à laquelle ne parviennent pas les sujets de même sexe, qui
Ne se reproduisent sur les côtes de Bretagne et des îles Britanniques :
ne, cette différence avait frappé M. Newton. J’en ferai la forme 1slan-
e à dica. | Ke
“54 Enfin, dans les régions polaires, au Spitzberg et dans le nord du
ï Groënland, ces oiseaux affectent la forme géante décrite par Leach.
à: Je lui conserverai le nom de forme glactialis.
nr Si l’on examine les mâles :
# | 1° De Bretagne, d'Angleterre, des îles Fœroë ;
ire 2° D’Islande ; |
Hi 3° Du nord du Groënland et du Spitzberg,
dE Ces trois formes sont appréciables. Si l’on compare les femelles
M entre elles, le résultat est le même.
y Mais en ne tenant aucun compte du sexe, les femelles étant plus
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MUE DU BEC DES MORMONIDÉS 19
petites que les mâles, ces formes passent de l’une à l’autre par des
transitions insensibles. C’est ainsi qu’une $ de glacialis peut n’être
pas plus forte qu’un 4 de la forme islandica, de même qu’une $ de
cette dernière peut descendre à la taille d’un & dela forme armoricana.
_ Cette restriction n’amoindrit en quoi que ce soit l'importance de cette
étude analytique. Natura non facit saltus. En effet, la nature n’a point
enchaîné ces différentes formes dans des limites mathématiques, elle a
seulement établi, à grands traits, un rapport manifeste entre la taille du
Fratercula arctica et la région qu’il habite, et il semble qu’elle ait eu
en vue de rendre cet oiseau d'autant plus robuste qu’il aurait à sup-
porter de plus rigoureux climats.
Cette manière d'envisager les différentes formes du Macareux
arctique dans leurs rapports avec les climats, déjà si manifeste par
examen des sujets qui habitent les côtes européennes, prend un
appui bien plus puissant dans l’étude comparative des races qui peu-
plent les régions circumpolaires de l’Asie et de l'Amérique.
On voit, en effet, que ces différentes formes ne sont point réparties
suivant les parallèles, mais que, rappelant par leur distribution celle
de la température du globe, elles s’incurvent comme les lignes 1so-
thermes dont elles reproduisent à merveille la disposition.
La carte ci-jointe me dispense de tout commentaire. Je la livre aux
méditations du lecteur, avec tous les matériaux qui ont servi à sa
composition. Chacun pourra donc l’étudier, et lui accorder, avec con-
naissance de cause, la valeur qu’il jugera convenable.
Mais 1l est un point essentiel sur lequel je dois appeler l’attention
des ornithologistes qui seraient en mesure de recueillir des matériaux
propres à nous éclairer dans l’avenir. D'abord, le sexe doit être cons-
taté, et les sujets capturés pendant la reproduction peuvent seuls
entrer en ligne de compte. En effet, c’est à ce moment seulement (fin
de mai, juin, commencement de juillet), que le bec atteint son entier
développement. Dès la fin de juillet ou le commencement d’août sur
les côtes de France, un peu plus tard dans le nord, certains sujets ne
sont plus utilisables ; ils ont commencé leur mue du bec.
Dans le tableau des dimensions du Fratercula arctica qui accom-
pagne ce travail, j'ai fait entrer toutes les mesures que l’on donne
habituellement. Il est bon de dire cependant que toutes n’ont pas la
même valeur. La longueur de l’oiseau en chair et l’envergure font
défaut pour les sujets que je n’ai pas capturés ; les longueurs du doigt
médian et du tarse sont assez variables dans une même race et pour
un même sexe ; on pourra s'en convaincre par l'étude de la forme
armoricana.
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M, Malmgrén, Z00, cit,
AMÉRIQUE pu Nono (Localité non précisée).
40, sexe ? | I 116,2 | 2,4 | 4,5 | 8,9 | 4,8 | 3,8 | 1897 (Mur, Paris).
CanaDa ET sup pu LABRADOR
M. sexe? 15,8 | 2,5 | 4,3 | 4 4,6 | 3 Canada (Ms, Paris}, D 4. Row,
Pl, À, Pig. 7,
49. — 16,4 | 2,5 8,5 | 5 3,6 | Sud du Labrador (4).
83. — 16,5 4,6 | 8,8 | 4,7 | 3,3 | Labr. 1864, (N° 6 Mas, de Leyte).
TerRE-NEUvE
#4. mâle 16,1 | 2,6 | 4,5 | 4 4,8 | 3,4% | 13 juin 4849 (Mas, Lille),
45. — 15,4 | 2,8 | 4,4 | 4 5 3,6 | M. Nardy (N° 4, Mas, de Leyde,
46. — 15,4] 2,8 | 4,1 | 3,8 | 4,8 | 3,3 | M. Haréy (No 2, Mus, de Loyte,
47.femel. 16,7 4,3 | 3,9 | 4,9 | 3,5 | M. Hardy (N° 3, Mur, de Leyde,
48. — 16,6 4,3 | 4,1 | 5 3,9 | M. Hardy (N° 4, Mus, do Leyde, }
49. sexe ? 16,4 | 2,5 | 4,6 | 4 4,9 | 3,6 | (uus. de Paris), PI. 4. Fig. 6.
50. — 16,8 | 2,6 | 4,511? 2 |"4,5 Dec.{842 (Hus, Lille), Coll, 241
SuD DU GROENLAND
51.femel. | 16,5 | 2,8 | 4,5 | 8,7 | 4,5 | 3,7 | 11 soûl 4873 Lichtenfelés,
snd-ouest du groenl. (British.
Vus.) PI. 1, Fig. 8.
3° Forme Glacialis
SPITZBERG
52. mâle 17,4 4,8 1 5,5 Treurenberghay (Mns. Stocà.
d'après M. Malmgrés, oc.
cit.
53. sexe ? 17,8 | 2,7 | 4,7 | 4,7 4,5 | (british mas.)
54 — 17,41 2,8 | 4,8 | 4,5 | 5,6 | 4,1 }) ce Sound, Spitiberg
55. — 17,6 | #4 4,9 | 4 5,2 | 4 joillet 4864.
56. — 17,21 2,9 | 4,9 | 4,8 | 5,4 | 3,8 } D'après M. Newton. Ibis 1845.
57. — 17,8 5,3 1 4,2 1 5,4 | 4,2 | (n° 14. nus. de Leyde.)
NorD Du GROENLAND
58. sexe ? 18,31 3 4,8 | 48 | 6 4 Port Foulke, par le B° Bayes,
d'après M. Coues.
+ | 16,5 | 2,6 | 4,5 | 4,1 | 5,2 | 3,9 | croi (Mar. Paris, M. 1.
fig. 10.
Noro pu LABRADOR
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(Bristisb. Mus.). PL. 4, fig. 9.
(1) Mesures données par M. Coues (Procsæd, Acad, Philad., 1868), d'après des sujots américains
recueillis probablement aux îles Parrakeet, sur la côte sud du Labrador.
(2) Ce sujet de faible taille est probablement une femelle, Il a perdu sa cuirasse nasale, et, par cela
même, la dimension la plus importante, la hauteur du bec À la base, nous fait défaut.
TABLEAU DES DIMENSIONS
pu MACAREUX ARCTIQUE, Fratercula arctica
__ (TOUS LES SUJETS SONT EN NOCES)
1o Forme Armoricana
CÔTES DE BRETAGNE
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sexes [H2%| & |P2.|Psél2eS le D À 0 ce
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HA 2 A T Le
cm. cm cm cm. em em | em. cn.
1. mâle | 31 sy UT 2,9 | 4,1 | 3,5 | 4,4 | 3,5 | 5 juin 1876 (Mus. Paris),
2 — [32 ee 16 DOUTE D US, 4,8 | 3,6 | 6 juin 1876 (Col. Burcau).
092,51 5 6 juin 4876.
4. — |32 15,8 | 2,5 | 4 | 3.5 | 4,3 | 3,2 | 6 juin 4836 (C1. Bon.
5. — |32 56 2,4 | 4,5 6 juin 4875 (Col. Marmoltan).
6. — 131,5 15.8 | 2,5 | 4,2 | 8,6 | 4,7 | 3,6 | 44 jnin 4876 (Col. Br.)
7. — 1 KE ENS D EN | 43 juin 4876 (Col. Marin.)
8. — 15 2,5 | 4,4 | 8,6 | 4,5 | 3,3 | 42 juin 4876 (Col. Bonjour).
9. — 15,1 | 2,5 | 4,9 | 3.8 | 4,8 | 3,6 | 13juin4876 Col. Bonj. PL. ?, F3.
de — |32 14,8 | 2,4 | 4,1 | 3,7 | 4,5 | 3,5 | 5 août 4877 (Col. Bur.)
AL, — |? 5 août 4877.
12. — 133 58 115,4 | 2,5 | 4,3 | 5,7 ! 4,6 | 3,4 | 5 août 4877 (Col. Bori.)
13. — 15,4 | 2,3 | 4,2 | 6 août 4877 (Col. Bur.)
14 — 132 14,819 014 8.5 | 4,6 | 3,1 | 6 août 4877 (Col. Bur.)
15. femel. | 30 26%149:2.1192:-6 k 4 | 3.4 | 4,9 | 3,1 | 5 juin 4876 (Col. Bur.)
hold Vos la | Su 2e) 34 Loic (ot noi)
M — | 30,5 15,5 | 2,5 | 4,1 ! 8,2 | 4,4 | 3,3 | 44 juin 48% . Col. Bur.)
148. — 131,5 14,3 | 2,4 | 4 3.2 | 4,5 | 3,3 | 44 juin 4876 (Col. Bar.)
19. — 131 1 juin 1875 (Col d'Hamenville).
20. — 14,8 | 2,9 | 3,8 | 3.6 | 4,3 | 3,2 | 44 juin 4876 (Col. 3onj.)
241. — 91 154109250743 € 301 k,5 | 3,4 | 43 juin 4876 (Mus. Rant:s).
22. — 15,2 | 2,5 | 4,3 | 3,6 | 4,5 | 3,3 | 43juin4876 (Col. Borj.) PI. 4,Fi3.2.
923. — |30,5 15 2514 3 août 4877 (Col. Mar.)
9%. — 130,5! 55 3 août 4877 (Col. Borj.
95. — |32 D4 114551 2;4 | 4.1 | 3 4 2,8 | 5 août 4877 (Col. Bur. )PI. 4, Fig.3.
926. — |31 14,8 | 2,2 | 4 3,3 | 4,9 | 3 5 août 4877 (Col. Boni.)
DIV | 32 56 115 2,9 | 93,8 | SÆ | 49213 6 août 4877 (Col. Bur.)
9. — 131 14,5 | 2,2 | 4,2 | 6 août 1877 (Mus. Paris).
SUD DE LA SUËDE
29. mâle 191 8,6 | 4,5 Bohuslan (Mus. Sfockh.) &'après
K. Malmgrén. Journ. fur O:nità.
: 1865.
30.femel 3,5 | 4,4 Bohuslan (Hns. Stockh.) d'après
| M. Malmgrén. loc. cit.
ÎLES FŒROE
31. sexe ? 1535 | 2,64%4,5 | 3,7 3,2 [ (British. Mas.) T. Frank.
PAR É 4,3 | (us. Stockh. ) d'après H. Malmgrén.
loc. cit.
2° Forme Islandica
ISLANDE
33. mâle 16:71 281 4.811199: 1 5 3, Mai 1852 (Mus. Lille.) Cell.
Degland. PI, 4, Fig.
34. sexe ? 16,5 4 5 (Mus. Stockh.) d'après M. Mir
2 grén. loc. cit.
_ _ 16 à 2,5 | 4,6 | 3.6 | 4,8 ne D'après M. Newton. Jois 4865.
. — 16, PATES CO TE AS 2 AT , d°
31. — 15,5 | 2,5 | 4,6 31 | 4,7 | 3,6 | 1852 (Mus. Lille), très prob. fem.
î Pl. À, Fig. 5.
FINMARK
2 SSSR PRES 5 L'AIR SR TE CP Fuglôn (Mus, Stocih.) d'après.
MUE DU BEC DES MOBMONIDÉS
%.
1° Forme armoricana
(1. 1, fig. 1, 2, 4.)
FRANCE, ANGLETERRE, ILES FŒroE, BELGIQUE, HOLLANDE,
DANEMARK, SUD DE LA SUÈDE ET DE LA NORWÈGE.
Fratercula arctica, VieiLLor, Faune française (1828 » P. &A0. — DEGLAND,
_ Ornith. europ. (1849), IT, p. 521, — YARELX, History of British Birds
(Q 843). — R. Gay, The Bitds of the west of Scotland (4874), P: F4
2 — DEGLAND et GERBE, Ornith. europ. (4867), IT, p. 608.
: Mormon Fratereula, Gour, Birds Europe (1837), V, pl. 403.
Lunda arctica, SCHLEGEL, Mus. Pays-Bas (1867), Urinatores, p. 28, sujets de
Hollande, des iles Orkney.
- Mormon Grabæ, Vian, Bull, Soc. Zool. France (1876), 4 année, p. & (état
d'hiver du Fr. arctica).
<
_
Les variations de taille que subit la forme armoricana me sem-
blent PRrmiemen connues. L'examen d’un nombre considérable de
sujets qu’il m'a été donné de faire sur les îlots de Bretagne, pendant
la reproduction, démontre que, dans ces localités, le bec ne dépasse
pas chez les # la taille représentée pl. I, fig. 1, et chez les 9 la
taille de la fig. 2.
D'autre part, la confrontation de ces échantillons, faite, en Angle-
terre, avec un bon nombre de sujets recueillis dans toute l’étendue
des îles Britanniques (1), me permet d'ajouter que ces depniers ne
diffèrent en rien des nôtres. |
_ C'est aussi cette forme qui habite la Belgique, la Hollande, le
Danemark et le sud de la Suède, près Gottenbourg. Dans le nord,
elle remonte jusqu'aux îles . œroë, observation déjà faite par
M. Malmgrén. | |
.
2° Forme islandica
(PL. 1, fig. 4, 5, 6, 7, 8)
ISLANDE
Fratercula arctica, Newron, Ibis (1865), p. 824.
{
FINMARK |
Mormon ce MALMGRÉN, Journ. für Ornithol., 1865, p. 398.
(4) En Angleterre, le Macareux porte le nom de Puffin. « Il habite l’île de Man, la
côte d’Anglesey, les îles Scilly où il est plus commun qu’en Cornwall, les hauts rochers
de l'ile de Wight, entre le roc de l’Aiguille et la Porte-de-l’Eau-Fraîche, la côte de
Yorkshire, les îles Fern, l’île Puffin à l'embouchure du Forth, et beaucoup d’autres îles
écossaises, » Yarell, History of British Birds London, 1843.
à
nn 5T hyie DS Us |
He
922 LOUIS BURLAU
TERRE-NEUVE, CANADA
Mormon arcticus, AUDUBON, Orn. Biog., IITI p. 405, pl. 243, Oct. ed. VII,
pl. 464, — NuTTaAL, Man. Orn. (1834), II, p. 548. — PEABoDy, Rep.
Nat. Hist. Mass. (1840), IT, Birds, p. 404. — Covues, Proceed. of the
Acad. Nat. Sc. of Philad. (4861), p. 251.
Lunda arctica, SCHLEGEL, Mus. Pays-Bas (1867), Urinatores, p. 29, Terre-
Neuve, 1, 2, mâles ; 3, 4, femelles.
Fratercula arctica, CouEs, Proceed. of the Acad. of Nat. Sc, of Philad. (4868),
p. 24.
OCcÉAN PACIQUE
Lunda arctica, PALLAS, Zool. R.-A. (1811).
Europe. — Si maintenant nous laissons les îles Fœroë pour re-
monter en Islande, nous constatons que les Macareux de cette région,
\
ont une tendance à devenir plus forts. En effet, les spécimens de
cette provenance atteignent habituellement une taille à laquelle ne
parviennent pas les sujets de même sexe de Bretagne, d'Angleterre
des îles Fœroë, de Belgique, de Hollande, du Danemark et du sud
de la Suède et de la Norwège. Ce fait avait frappé M. Newton, et
encore plus M. Malmgrén, car ce dernier ne voyait aucune différence
entre certains sujets d'Islande et du Finmark et d'autre du Spitzberg.
A cette forme se rattachent encore les spécimens du Finmark au
nord des États Scandinaves (1). M. J. de la Motte avait eu l’occasion
d'observer ces oiseaux dans son voyage en Laponie, mais ses obser-
vations ont été, par erreur, attribuées au F. corniculata (2).
Amérique. — Les côtes atlantiques de l'Amérique du Nord sur
lesquelles se reproduit le Macareux arctique comprennent une éten-
due considérable, et il est regrettable que nous ne possédions pas
des documents précis sur les colonies établies à des latitudes diffé-
rentes.
Seuls, les Macareux, qui habitent Terre-Neuve et la côte sud du
Labrador qui lui fait face, nous sont assez bien connus.
(1 « La principale place de couvage dans le Finmark-Ouest, » dit M. Malmgrén, « est
Norra-Fugloen (l’île Nord aux oiseaux), dont le propriétaire actuel, le marchand Hæœg de
Karlsoe fait tuer annuellement 30 à 40,000 oiseaux; dans ce nombre figurent des Alce
torda et des Alca troîle, mais ce sont en grande partie des Macareux. Les captures sont
faites par de pauvres montagnards laponais qui, comme salaire, reçoivent la chair des
oiseaux, mais sont tenus de livrer au propriétaire toutes es plumes et tous les œufs, »
Malmgrén, Journ. für Ornithol., 1865.
(2) Degl. et Gerbe, Ornith. éurop., article Fr. corniculata.
LA PA AT VO RD ren M SN OR, OR 27
HAT MEANS EN EVRE1RE NES
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MUE DU BEC DES MORMONIDÉS 93
J’ai pu examiner quelques sujets de Terre-Neuve, et les colonies
établies aux îles Parrakeet, près le port de Bras-d’Or, dans le détroit
de Belle-Ile, ont été, de la part d’'Audubon et de M. Coues, Foie
d’études intéressantes.
Après avoir longtemps hésité sur la valeur spécifique des Maca-
reux de cette provenance qui leur paraissaient un peu forts de taille,
les auteurs américains ont conclu à leur identité avec les sujets
européens (et selon toute probabilité, il les comparaient à des spéci-
mens d'Angleterre).
Les naturalistes américains ont exprimé parlà qu’on observe dans
les colonies du sud du Labrador et de Terre-Neuve des sujets dont la
taille n’est pas supérieure à celle des Macareux qui habitent les
côtes d'Angleterre. En cela, leur observation est exacte, et l’on en
pourrait dire tout autant des Macareux d’Islande. Ce résultat pro-
- vient surtout de ce qu'on n’a tenu aucun compte du sexe, élément
essentiel de comparaison.
La vérité est que les Macareux de Terre-Neuve (comme ceux
d'Islande), sont en général plus forts que les spécimens de la forme
armoricana, et qu'ils atteignent une taille à laquelle ne parviennent
iamais les sujets de même sexe de la Bretagne et des îles Britan-
niques.
_ Il existe sur les côtes d'Amérique, dans la baie de Fundy, des
colonies de Macareux, signalées par M. Boardman dans les Pro-
ceedings de la Société d’ Histoire Naturelle de Boston, pour 1862.
L'étude de ces colonies, et mieux encore de celles qui peuvent exister
plus au sud, pourrait conduire à des résultats curieux. Il est possible,
en effet, qu'une étude bien ordonnée, dans laquelle on fera intervenir
le sexe comme élément, nous apprenne, un jour, que les spécimens
de la Baie de Fundy sont en général moins forts que ceux de Terre-
Neuve, et que le maximum de taille auquel parviennent les sujets de
ces deux localités est à l’avantage de cette dernière. Dans le sud du
Groënland) à Lichtenfels, c’est probablement encore la forme tslan-
dica que l’on observe, à en juger par une © du British Museum dont
j'ai représenté le bec (pl. [, fig. 8).
Passons au Macareux arctique de l'Océan Pacifique, si peu que
nous en ConnalssiOns :
Océan Pacifique. — Pallas nous a transmis, dans sa Zoographia,
_les seuls renseignements que nous ER ents jusqu’à ce jour, sur
le Fr. arctica du Nord-Pacifique.
Je traduis en entier cet article. Il y aurait plus d’un inconvénient
à n’en donner qu'une analyse. SU:
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24 LOUIS BUREAU
€ 416, LUNDA ARCTICA., (Tab. LXXXIIT) (4).
« L. ROSTRO TRANSVERSE SULCATO FULVO, CORPORE SUBTUS ALBO.
& Lunda, Gesner, àv., p. 125.
« Anas arctica, Clus. exot., p. 4104.—Olear. mus., tab. 45, fig. 5.— WILLUGES.,
Orn., p. 244, tab. 65.— ALBIN., av. II, ñ 18, tab. 78-79. — EDWAR D.
av. tab. 358, fig. 4.
€ Psittacus marinus, MARTENS, Spitzberg, p. 64, tab. K, litt. c.— AnDers, Isl.,
IL, p. 55, tab. 14.
& Colymbus medius groënlandicus, FRISCH, av. tab., 499.
« Fratercula, Briss., Orn., VI, p. 84, n. 4, tab. 6, fig. 2.
& Puffin, PENN., Zool. brit. (4°) 11. n. 232; Zool. arct., IT, p. 544, n. 427; Itin.
Wall., tab. 20. — LATHAM., av. V, p. 344, n. 1.
€ Macareux, BUuFroN, Orn., IX, p. 358, tab. 26. — DAUBENT. pict., n. 275.
« Rossis circa mare album Tupik, in Camtschatca Torporki (a rostro securis
æmulo) (2).
« Lamutis Leschak, Curilis Matschir, Camtschadalis Zpatka.
« L’espèce est répandue dans tout l'Océan arctique et l'Océan boréal, elle est
très-abondante près de Cola dans la mer Blanche, sur les rivages de l'Océan
Glacial et dans l'Océan Pacifique ; au commencement de mai, elle quitte les
côte orientales pour venir au Kamtschatka se joindre à l’ A. torda et au L. cir-
rhata. Pour nicher, ces oiseaux se creusent des terriers horizontaux ou obliques.
souvent profonds d’une aune, dans lesquels ils vivent par couples. Ils y dé-
posent, au commencement de juin, un seul œuf volumineux et bien décrit par
Ray. Leurs peaux et leur becs servent aux insulaires aux mêmes usages que
ceux du Zunda. S
« Les spécimens rapportés de l'Océan Pacifique sont un peu plus forts que ceux
d'Europe. Les plaques cornées des yeux sont un peu plus grandes (Vaid.
1cononem) (3). Tilesius, dans ses figures des Oiseaux du Kamtschatka, a peint
cet oiseau sur le vif avec soin. Il a fait observer que l’ongle du doigt interne
est recourbé en crochet, comme chez le Lunda.
« Steller raconte qu'il a observé de loin, dans les îles Kouriles un oïseau tout
à fait semblable à celui-ci, mais avec le bec blanc, et Tilesius rapporte l'avoir
vu au Kamtschatka avec le bec rouge (4). »
Depuis Pallas, dont je viens de reproduire les paroles, on n’a ob-
tenu aucun renseignement sur le Fr. arctica de l'Océan Pacifique.
Il était cependant intéressant de connaître exactement la forme qu'il
affecte dans cette région.
Les Castagnettes des îles Kadiak, dont je parlerai à propos du
(1) La planche n’a pas été publiée,
(2) Toporki (au bec semblable à un croissant) pourrait bien être également le nom vulgaire du
Fr. corniculata qui n'était pas connu de Pallas, On conçoit dès lors qu’on ne doive accueillir qu'avec
réserve les autres noms populaires : Leschak, Matschir, Ipatka.
(3) Pallas renvoie à cette figure qui n’a pas été publiée.
(4) Cette dernière phrase se rapporte certainement au Æ#. corniculate.
MENT :
. MUE DU BEC DES MORMONIDÉS 25
| Lunda, m'ont offert quelques becs de cet oiseau. Je n’en donnerai
_ point les mesures. Les mandibules étant séparées, je n'aurais pu
_ recueillir ces mesures que sur des becs restaurés, ce qui n'eut pas
été rigoureusement exact. Mais je puis dire que les spécimens que
j'ai observés ainsi, sont plus forts que ceux des côtes de France,
plus faibles que ceux de la forme glacialis et absolument semblables
à ceux de Terre-Neuve.
3° Forme glacialis
(PI. 1, fig. 10)
| Perroquet- Plongeon, MARTENS, Journal d’un voy. au Spitztbergen et au Groën-
land., in : Recueil de voy. au Nord, Amsterdam (1745), T. II, p. 402,
fig. K. ce È |
Alca arctica, PHiprs, À voyage towards the North Pole, London (1 (1773), p. 186.
Alca. — Auk or Penguin, ScoREsBy, An account of the Arctic Regions, Edin-
burgh {1820), T. I, p. 526.
Mormon glacialis (Leach), NAUMANN, Isis (1821), p. 182 , Pl. 7, fig. 2. — Bo-
NAPARTE, Tab. comp. Pelagiens, Comptes-rendus (4 856). XLIT, de 174.
— Me Baïrd's B. N: A. (1858), p. 903.
Fratercula rite Leach, SrèpHex’s Cont. Shaw's Gen. Zool. (4825, XIII,
p. 40, pl. 4, fig. 2. — Gray, Genera Birds (4849), III, p. 637. —
7 Epwarp Evans und WiLson STURGE, Ibis (1859), p. 472. — NEWTON,
Ibis (1865), p. 242 et p. 521, pl. col, — Couss, Proceed. of the Acade
of Nat. Se. of Philad, (1868), p 23. — D. G. Ezrior, The new and
heretofore unfigured species of the birds of North America (4869), pl.
col. grand nat.
Mormon Fratercula, Ross, in : Parry, narrative of an attempt to scaet be
North Pole, London (4828). p. 498.
Lunda glacialis, BLastus, in : Naumans Nat, Vôg. Deutschlands, XIII,
p. 244. 3
Mormon arcticus, MALMGRÉN, Zur Vogelfauna Spitzbergens, Journal für
Ornithol. (1863), p. 383 ; (4865), p. 394.
Lunda arclica, SCHLEGEL, Mus. Pays-Bas (1867), Urinatores, p. 28, « Specimina
Pau panre: -majora ex insula Spitzbergen. »
Alca glacialis, GRAY, Hand-list of Birds (4874), III, p. 96.
Le glacialis à été représenté de grandeur naturelle par M. Elliot.
Je signale particulièrement cette planche à l'attention des naturalistes,
parce qu'elle est la seule qui puisse donner une idée exacte de cette
forme spéciale aux régions polaires.
C’est au Spitzberg qu’il faut en prendre le fype, sur ce petit conti-
nent perdu au milieu des mers.
© Au Spitzherg, dit M. Malmgrén (1), cette espèce n’est nulle part
< + (©) Jowrn. fur Ornithol , 1865, p. 268.
Pr
26 LOUIS BUREAU
nombreuse ; on la trouve toutefois par couples aussi bien sur les côtes
nord que sur les côtes ouest, surtout au mois de juillet, dans l’inté-
rieur de l’Isfiordes, où elle paraît couver en petit nombre sur les
montagnes à Pingouins. Sur la mer, on voit le Macareux souvent
très-loin des côtes et presque toujours par paires; toutefois, à Stor-
fiord et sur la côte nord de la Terre N-E, il est aussi rare que le
Pingouin. Il est trop peu nombreux au Spitzberg pour qu’il puisse
former des colonies ou composer comme le Pingouin des montagnes
à oiseau. Dans le Beeren-Island (île aux Ours), nous ne le trou-
vâmes pas plus nombreux qu’au Spitzberg, d’où je conclus que s’il y
niche ce n’est qu’en petit nombre. »
L'étude approfondie de cette forme est encore à faire, car les me-
sures recueillies sur un nombre suffisant de sujets de sexe constaté
font aujourd’hui défaut. Cependant nous possédons déjà des docu-
ments intéressants ; en effet, nous connaissons sans doute le maxt-
mum de taille que peut atteindre le glactalis, et le minimum, suivant
M. Newton, serait représenté par le n° 50 de mon tableau. Cet au-
teur dit, en effet, que ces mesures sont celles du plus petit sujet qu’il
a pu se procurer pendant son voyage au Spitzhberg (1).
Cette même forme se retrouve encore au Groënland, mais seule-
ment dans le nord de ce vaste continent, ainsi c’est elle que l’on
observe à Port-Foulke dans le détroit de Smith (D' Hayes), tandis
que dans le sud, à Lichtenfels, paraît habiter la forme 1slandica.
Il en est probablement de même au Labrador : dans le sud, aux
îles Parrakeet, vis-à-vis Terre-Neuve, c’est la forme 1slandica que
l’on observe; dans le nord, — à en juger par un sujet en peau du
British Museum, donné par M. Bond (n° 54 du tableau et pl. 1, fig. 9),
— doivent se trouver quelques colonies de Macareux qui atteignent
la taille du glacialis.
Je signale ces faits afin de provoquer des études bien ordonnées
sur ces oiseaux, et de montrer que pour des régions étendues comme
(1) M. Malmgrén dit cependant en avoir vu au Spitzberg de taille plus faible : « Le
second dans la série, un vieux % de la baie de Treurenberg » (n° 47 de mon tableau)
« est le plus grand et a le plus beau bec de tous les échantillons du Spitzberg que j'ai
vus et tués. M. Newton dit que le troisième dans la série » (n° 50 de mon tableau
« est le plus petit de ceux qu’il s’est procuré au Spitzberg ; je dois ajouter cependant que
j'en ai tué là plusieurs qui avaient un bec beaucoup plus bas, par exemple seulement
3 centim. 8 ou 3 centim. 6. » (Malmgrén, Journ. für Ornith., 1865, p. 395. |
Tout en tenant compte de l’observation de M. Malmgrén, je ferai observer que l’auteur
ne fait point entrer ces derniers spécimens dans le petit tableau qui est annexé à son
article et dont j'ai reproduit tous les éléments. Dans cette circonstance, il me semble
parler d’après des souvenirs, ou d’après des sujets dont le bec avait cemmencé à muer.
MUE DU BEC DES MORMONIDÉS 27
le Groënland, le Labrador il devient nécessaire de préciser la pro-
venance. |
De même, en ce qui concerne les sujets du Spitzberg, il faudra
_ donner à part les dimensions des sujets de l’île aux Ours, située
beaucoup plus au sud. Il est, en effet, probable que les spécimens de
cette provenance forment le passage entre la forme is/andica et la
forme glacialis.
Le jeune glacialis en duvet et le jeune avant la première mue ne
sont pas déterminables. La provenance seule certifie la forme à
laquelle ils appartiennent.
Quelques mots peuvent résumer cette étuce.
Le Macareux arctique est répandu dans toutes les régions septen-
trionales de l’hémisphère nord.
L'espèce est partout la même; mais elle varie de taille suivant les
régions qu'elle habite. Er tenant compte du sexe, élément essentiel de
comparaison, on peut lui reconnaître trois formes : la forme armori-
cana ou petite, la forme zslandica ou moyenne et la forme glacralis
ou grande, qui ont pour patrie la Bretagne, l’Islande et le Spitzberg.
Ces deux dernières régions, perdues au milieu des mers, ont le pri-
vilège de conserver à l’abri de tout élément étranger, les formes qui
les habitent; aucunes autres régions ne sauraient donc leur être
substituées pour l’étude des formes typiques, mais des recherches
ultérieures pourront seules nous faire connaitre les dimensions ex-
trêmes entre lesquelles oscillent les sujets de chaque sexe de l’Islande
et du Spitzberg.
La forme armoricana comprend les sujets de Bretagne, d’Angle-
terre, de Belgique, de Hollande, du Danemark, du sud de la Suède
et de la Norwège (Gottenbourg) et des îles Fœroë.
La forme islandica, ceux d'Islande, du Finmark, de Terre-
Neuve, du Canada, du sud de Groënland (Lichtenfels) et de l'Océan
Pacifique (îles Kadiak).
La forme glacialis, ceux du Spitzherg et du nord du Groënland
(Port-Foulke).
Un coup d'œil jeté sur la carte ci-jointe, fait voir que ces différentes
formes ne sont point réparties suivant les parallèles, mais que leur
distribution est intimement liée à celle de la température à la surface
du globe.
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28 LOUIS BUREAU
TABLEAU DES DIMENSIONS DES ŒUFS DU FRATERCOULA AROTICA
Grand Petit
diamètre | diamètre
Mill. Mill.
55 à 62. | 41 à 44, | Côtes de Bretagne. D’après
10 œufs (col. Bureau).
60 à 64. | 42. Ile Faro, mer Baltique (Suè-
1° FORME ARMORICANA. . de), 1862 (col. d'Hamon-
ville).
61 à 63. | 39 à 45. ne et îles des côtes d’An-
gleterre, 1868 (col. d'Ha-
monvile)
2° FORME ISLANDICA.. . .| 63 à 64. | 44 à 45. | Canada, 4868 ‘col. d'Hamon-
| . ville).
3° FORME GLACIALIS (4).
FRATERCULA CORNICULATA (Gray ex Naumann).
Adulte au printemps
(PL IX, fig. 1)
Mormon corniculata, NAUMANN, Isis, (4824), p. 782, pl. 7, figures 3, 4 (La fig.
donnée comme celle du jeune, est évidemment faite d’après une
femelle en noces).
Fratercula corniculata, GRAY, Gen. Birds(4849), ITT, p. 637, Di. ATk. — Couss
Proceed, of the Acad. of Nat. Sc. of Philad. (1868), p.24. Adult
breeding plumage (n° 46503 Mus. Smiths., St. Michaels, Russian
America, june 27, 4866 ; H. M. Bannister). — D. G. EzxioT, the new
and heretofere unfigured species of the birds of North America (1869),
fig, noire de la tête.
Mormon glacialis, AUDUBON, Birds of America, pl. 293. — AUDuBON, the birds
of America (1841-1859), VII pl. 463, — GouLp, Birds Eur. (4837). V,
pl. 404.
Bec. — Bec comprimé latéralement, aussi haut que long, orangé,
unicolore ; — mandibule inférieure régulièrement arquée de la base à
la pointe ; — à la base de la mandibule supérieure, un ourlet corné,
saillant, percé, en arrière, d’une grande quantité de trous à travers
lesquels passent de petites plumes réduites à l’état rudimentaire ; —
région nasale recouverte d’une cuirasse cornée, correspondant à une
pièce semblable de la mandibule inférieure ; — le reste du bec mar-
qué de bourrelets aplatis et de gouttières peu profondes, perpendi-
culaires aux bords des mandibules et dessinant des courbés conti-
(1) Les œufs que l’on peut rapporter avec certitude à la forme glacialis, comme le seraient ceux
recueillis au Spitzberg, ou à Port-Foulke, dans le nord du Groënland, ne me sont pas connus.
MUE DU BEC DÉS MORMONIDÉS 29
nues à cuncavité postérieure ; ; — une large rosace festonnée d’un
jaune orange aux commissures du bec.
_ Plumage. — Sommet de la tête d’un noir grisätre ; dessus du
cou, du corps, sus caudales et ailes d’un noir listé ; un large
collier entourant le cou et remontant sur la gorge jusqu'au menton,
d’un noîr profond ; bas du cou, poitrine, abdomen, sous-caudales et
joues d’un blanc pur; un trait noirâtre partant des yeux et se diri-
geant en arrière; paltes rouge orange; paupières rouges ; deux pa-
pendices cornés, allongés, libres, en forme de cornes d'un gris de fer,
l’un à la paupière supérieure, oblique en haut et en arrière, Vatiré
à la paupière inférieure et horizontal; 1ris HrdbAbieent brun.
Le mâle et la femelle sont semblables.
Longueur de Faile pliée. . . .. an € 18 centim.
RÉEL ST SRE Es EE 2 centim. 2 à 2 centim. 8
— du doigt médian avec longle. 5 centim, à 5 centim. 3
Muséum de Paris, N. 14183 A. Détroit de Behring, 1856, par M. E. Jardin, — Coll. Marmottan
ocalité inconnue. — Bristish museum : quatre sujets adultes en noces, cape Lisburne par Kellet.
Métamorphoses du Fratercula corniculata.
Le Fratercula corniculata en état d’hiver reste encore inconnu.
Je me suis attaché déjà, dans mon premier mémoire, à montrer que
les transformations de cette espèce doivent être analogues à celles de
Parctica, et qu'il est possible d’esquisser le portrait de l’adulte tel
qu'on le trouvera un jour en état d'hiver.
De nouvelles recherches sur les métamorphoses des espèces voisi-
nes, sont venues confirmer ces considérations premières. Je ne sau-
rais donc mieux faire que de les reproduire ici.
Chez le corniculata (pl. IT, fig. 1), l’ourlet corné (a) traversé par
es plumes perforantes, le liséré corné (f) de la mandibule inférieure,
les appendices cornés des paupières (k, l) tombent manifestement
après la saison des amours. Mais les modifications s’étendent-elles
au delà ? c’est-à-dire y a-t-1l chute de pièces analogues à ce que j'ai
appelé chez le Fr. arctica : la cutrasse nasale (b), les lamelles sous-
nasales (ec) et la cuirasse mentonnière (q) ?
Certes, l’uniformité de coloration du bec, l'absence de scissure
prénasale ne semblent guère favorables à cette interprétation, et
cependant je ne crains plus aujourd’hui d'avancer que chez Le F. cor-
niculata la métamorphose est complète et ere à celle de
l'arctica.
Voici les motifs sur lesquels je m’appuie pour formuler cette
assertion :
30 LOUIS BUREAU
1° Chez l’arctica, la cuirasse mentonnière se continue sans ligne de
démarcation avec le reste du bec; elle n’est pas mieux délimitée en
avant que ne le sont la cuirasse nasale et la cuirasse mentonnière du
corniculata, et cependant elle se détache constamment en un PR
précis (au niveau du premier bourrelet).
2° Les métamorphoses du Zunda cirrata que j’exposerai plus loin,
sont encore plus démonstratives.
La mandibule inférieure de cet oiseau est unicolore et absolument
BR IN ee MSC NV CUS
Lee 17e, LU
ja unie dans toute son étendue; cependant, à l’époque de la mue, un
À sillon se creuse vers le milieu de sa longueur, et il se détache de sa
fe base une large pièce, la cuirasse mentonnière.
4 | On voit donc que l’homogénéité parfaite de l’étui corné du F. cor-
‘à niculata n’est point une entrave au phénomène de la mue.
à 1 St
PR rt
La séparation des pièces cornées se fait sous l'influence d’un phé-
nomène vital ; là où il y a suture, fusion intime des plaques cornées,
la nature, au moment de la mue, creuse un sillon éliminateur.
3° Enfin, chez l’arctica, l'étude du triangle atrophique ne peut
être faite que sur le vif; ce n’est que rarement, sur des sujets à bec
translucide, qu’on peut en déterminer les limites et suivre le change-
ment de forme du bec que produira sa rétraction.
Chez le corniculata, au contraire, cette disposition heureuse est
pour ainsi dire normale, et permet de reconnaître à la mandibule
supérieure le coup de hache du front, à la mandibule inférieure les
limites de la portion osseuse et le triangle atrophique. En examinant
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é. le bec du corniculata à la lumière, par transparence, on y peut sui-
cu À vre, en effet, tous les détaiis tracés sur la figure schématique (PI. If,
< fig. 3) : la partie osseuse forme l’ombre, le triangle atrophique la
‘4 pénombre, tandis que les rayons lumineux.traversent l'onglet.
PE L’examen de plusieurs échantillons et l’étude des espèces voisines,
1) 1 ne me laissent donc aucun doute au sujet des métamorphoses du F.
SN corniculata et me permettent de décrire, comme ilsuit, cet oiseau, tel
:À 3 qu'on le trouvera un jour en état d'hiver.
2 | Nota. — Le bec du corniculata, envisagé dans sa constitution, ne diffère de
à celui de l’arctica que par l'absence des lamelles transparentes.
à
se Adulte tel que je le suppose être en hiver
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(P1. IL, fig. 2)
Bec. — Bec très-comprimé latéralement, beaucoup moins haut que
long ; — tronqué au front et surtout à la mandibule inférieure; — à
ja base de la mandibule supérieure un simple ourlet plat, membra-
neux, dans lequel sont implantées les plumes perforantes ; — région
mes MUE DU BEC DES MORMONIDÉS 31
nasale aplatie, membraneuse, de couleur inconnue, correspondant à
une partie analogue de la mandibule inférieure ; — le reste du bec
orange, marqué de bourrelets aplatis et de gouttières peu profondes,
perpendiculaires aux bords des mandibules et dessinant une courbe
continue parfaite, à concavité postérieure ; — une étroite rosace d’un
jaune pâle aux commissures du bec.
Plumage. — Probablement semblable à celui des noces. Pas d’ap-
pendices cornés aux paupières.
Je dois faire remarquer que le F. corniculata en hiver, sera mé-
connaissable; presque tous ses caractères spécifiques auront disparu,
et sa ressemblance sera grande avec le F. glacialis dont il a la
taille.
Mais on reconnaîtra le corniculata à ses gouttières peu profondes,
à ses bourrelets aplatis, à sa gorge qui, vraisemblablement, restera
noire en hiver et enfin à sa provenance.
Le F". corniculata est confiné dans les régions septenirionales de
l'Océan Pacifique, le F. glacialis dans celles de l'Océan Atlantique
(le Groënland et le Spitzberg).
Habitat. — Le F. corniculata habite les côtes et les îles du
Nord de l'Océan pacifique, le Kamtschatka (Mus. Acad. Philad.), le
détroit de Behring (Mus. Paris), le cap Lisburne (British Museum),
Kotzebue Sound et Saint- Michael, Russie d'Amérique (Mus. Smiths.
Inst.), Sitka (Mus. Pays-Bas), et, suivant Middendorf, il est très-
commun sur la côte méridionale de la mer d’Ochotsk.
Cet oiseau a été décrit pour la première fois par Naumann, d’après
un sujet du Kamtschatka, dans un article sur le genre Mormon,
inséré dans l’/sis pour 1821. Depuis cette époque, il a été plusieurs
fois confondu avec le F. glacialis de Leach (qui n’est que la forme
géante de l’arctica), notamment par Audubon, Temminck, Gould, et
plus récemment par Degland et Gerbe qui lui donnent par erreur pour
patrie le Spitzherg, le Groënland, la Norwège et Terre-Neuve.
Le F. corniculata n’est point européen; il appartient aux faunes
asiatique et américaine. On ne cannaït rien de ses mœurs.
Genre LUNDA (Pallas).
Aspect général du genre Fratercula. Bec encore plus robuste,
muni à la base, et au printemps seulement, d'un ourlet corné, criblé
de trous, à travers lesquels passent des plumes perforantes, réduite
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92 LOUIS BUREAU
à l’état rudimentaire. Région nasale recouverte d’une cuirasse cornée
(printemps), ou d’un membrane (hiver), surmontée d’un cimier fai-
sant saillie au-dessus de l’arête du bec. A la mandibule supérieure
des sillons curvilignes à concavité antérieure. Mandibule inférieure
lisse. Jamais d’appendices cornés aux paupières. Le mâle adulte -
porte des panaches sur les côtés de la tête. Seize pennes à la queue:
LUNDA CIRRATA (1) (Pallas).
Comprend les deux espèces admises par M. Coues sous les noms
de Lunda cirrhata et Sagmatorrhina Lathami.
Mâle adulte au printemps.
(PE TEE De)
Alca cirrhata, PALLAS, Spice. Zool. (1769), V. p. 7, pl. 4 et pl. 2, figures 4, 9, 8.
Lunda cirrhata, PALLAS, Zoog. R.-A. (1814), ÎI, p. 363 (pl. 82, non parue). —
Adult, Coues, Proceed. of Acad. the Nat. SC. Of Philad. (4868), p. 27.
Mormon cirrata, NAUMANN, Jsis (1821), p. 784, pl. 7, fig. 14.
Bec. — Bec trés-fort, comprimé latéralement, un peu moins haut
que long, rouge vermilion, presque unicolore; — à la base de la
mandibule supérieure, un ourlet corné, large, aplati, percé d’une
grande quantité de trous, à travers lesquels passent de petites plumes
réduites à l’état rudimentaire ; — région nasale renflée, recouverte
d’une cuirasse cornée, surmontée d’une saillie longitudinale en forme
de cimier de casque ; — le reste de la mandibule supérieure marqué
de larges bourrelets et de gouttières déssinant des courbes à conca-
vité antérieure ; — mandibule inférieure lisse dans toute son étendue
(la cuirasse mentonnière qui s’en détachera n'étant distincte qu’au
moment de la mue); — aux commissures du bec, un derme épais,
festonné et plissé forme une large rosace de couleur jaun
Plumage. — Front, gorge et toute la face d’un blanc pur; deux
longs panaches de plumes décomposées et soyeuses, d’un jaune-
paille, prenant racine au-dessus des yeux et retombant en arrière sur
les côtés de la tête; dessus de la tête, du cou, du dos, ailes, queue
et couvertures inférieures de la queue d’un noir bleuâtre lustré;
devant du cou, poitrine et abdomen d’un brun fuligineux. Pattes ét
«paupières » (2) rouge vermillon. Pas d’appendices cornés aux pau-
pières ; iris « bleu pale » (3). et
(1) Naumann a fait observer que l’on doit écrire cirrata (aux cheveux bouclés) e
non cirrhata comme Pallas et les auteurs qui l’ont suivi (Jsis, 1821, p. 781).
(2) D’après M. Coues.
(3) D’après Audubon. — Pallas dit : a Oculorum irides fusco-lutece.
.
È
PO ON PE NP en PR UN RES Rd PONT ON AIR É) NOR. A7” ERA
3408 MUE DU BEC DES MORMONIDÉS 38
Longueur de l'ailé pliée . 49 centim. 5 à AÙ éënt.
— du tarsé 3 centim, 4 ä 3 cent. 5
— dudoigtmédiän avecl’ongle B centim. 8 à 6 cent.
Wrüsdum dé Paris : No 14782 À, $ le Saint-Paul, mer du Kaïntschatke, 1860, per M. Coinde |
14782C, &, De Saint-Paul, par M. Coinde.— British muséum : 4, Rosaro's Channel, Vanconver's “40
Islaud, D° Lidil, K: NN. ; ét ün autrô 4 èn bé. |
Mâle adulte en hivéf
(PI. Ill, fig. 3).
Spécimen unique :
Mormon cirrhatus, AUDUBON, Birds, of America; pl. 249. AUDUBON, the birds of
America (1841-4859) VIT, p. 234, pl. 462 (Tué sur des glaces flottantes a
dans l'hiver de 4831- 1832, à l'embouchure de la rivière Kennebec, dans Be
le Maine). Ce sujet, très imparfaitement en état d'hiver, n’a encore 45
perdu que l'ourlet corné de la mandibule supérieure et les lamelles Mes
sous-nasales, | 550
.Béc. — À la base de la mandibule supérieure, un simple ourlet
membraneux étroit et très-aplati ; — région nasale recouverte d’une
peau molle, de couleur inconnue (brune à l’état sec), et surmontée
. d'un petit bourrelet membraneux, longitudinal, en forme de cimier de
casque ; — le reste de la mandibule s Supérieure rouge vermillon, mar-
qué dé lärges bourreléts et dé gouttièrés déssinant des courbes à
concavité antérieure ; == rnandibüule inférieuré égalemént rouge ver- |
millon, lisse dans tou te Son étendue, rémbrunié à là base ét moins ‘1
épaisse sur ce point que pendant les noces ; — rosace des commissu- Re:
res du bec Rs trés-réduite.
Plumage. — Absolument $émblablé À cêlui deë nocés.
Muséum de Paris : N°. 14782, 6, Kamtschatka, octobre 1839, par M. Néboux. La rue du bec
commence : les lanielles soûs-nasales ont tombées ét Ideuirasse mentonnière se détäche.— British Muséüm :
par Georges Bennet. La mue du bec est presque terminée : l’ourlet corné est soulevé : la cuirasse
nasale, les lisérés cornés et là cuÿrasse mentonnüère sont tombés.
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Femelle adulte au printemps
(PL IT, fig. 2).
Specimen unique :
Lunda cirrhata, Cours, Proceed. of the Acad. of Nat. Sc. of Philad. (1868)
p. 21. Young (full grown).
La femelle ne diffère du mâle en noces que par l'absence d’aigret-
tes, dont le point d'implantation est indiqué par une tache jaune paille
La taille est celle des mâles de moyenne force.
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Longueur de l’aile pliée .......,... 48 centim. B. à 49 centim.
.—. du tarse.. . .. PE D 0 NE L) detes 3 centim, 5 — —
— du doigt médian avec l’ongle. . . 5 centim. 5 — —
Musèum de Paris: N° 14782 À, o] Kamtschatka, M, Verreaux ; N' 14782 D, Q: Iles Marquises
4848, par M. Mercier.
Pallas, et, depuis lui, tous les auteurs qui ont écrit sur cette espèce,
considèrent à tort la femelle comme étant absolument semblable au
mâle et pourvue d’aigrettes.
Le sujet décrit par M. Coues, sous le titre : Young (full grown),
jeune (entièrement développé), est une femelle. Sa description repose
sur un échantillon dont la partie antérieure de la mandibule supé-
rieure est lisse et sans sillons. J'ai vu sur les Castagnettes de l’A-
laska dont je parlerai plus loin, une grande quantité de bec sembla-
bles, appartenant à des sujets en noces. Chez les femelles du Lunda,
les bourrelets et les gouttières sont parfois faiblement indiqués et
peuvent même être nuls au moment des amours, c'est-à-dire lorsque
l'oiseau est âgé de dix mois au moins. L’âge est sans doute pour
quelque chose dans ces variations, qui se retrouvent aussi chez le
F. arctica, mais il faut compter surtout avec les différences indivi-
duelles.
Femelle adulte en hiver.
On ne connaît aucune femelle en état d'hiver, mais on peut prévoir
que son plumage restera le même que pendant les noces, et que son
bec subira, comme chez le mâle, les effets de la mue.
Premier plumage
(PL. IL, fig. 4. — Type du Sagmatorrhina Lathami de Bonaparte.)
1er specimen :
Sagmatorrhina Lathami, BONAPARTE, P. Z.S. London(1851), p. 202, pl. XLIV.
(British museum, Bebring’s Straits). — Même specimen, CouEs, Pro-
ceed. of the Acad. of Nat. Sc. of Philad. (1868), p. 34, fig. noire de
la tête. — Même specimen, D. G. Ezzior, The new and heretofore
unfigured species of the birds, of North America (1869), pl. col.
Sagmatorrhina Labradoria, même specimen, CAssiN, Baïrd's B. N. À, 1858,
p. 904.
2e specimen :
Sagmatorrhina Lathami, D. G. Ezcior, The new and heretofore unfigured spe-
cies of the birds of North America (1869), fig. noire de la tête.
mmature (Mus. Smiths. Island of Kodiak, Alaska Territory). Ga
specimen est un peu plus jeune que le Tr à
Bec. — Le bec du jeune Lunda cirrata est la reproduction exacte
39
MUE DU BEC DES MORMONIDÉS
de celui de l’adulte en hiver, avec cette différence qu’il est plus grêle
_ et ne posséde encore ni bourrelets ni gouttières.
__ A la base de la mandibule supérieure un simple ourlet membraneux
_étroit et très-aplati, — région nasale recouverte d’une peau molle,
brune à l’état sec, et surmontée d’un petit bourrelet membraneux,
longitudinal, en forme de cimier de casque; — le reste de la mandi-
bule supérieure lisse et d’un jaune orange; — mandibule inférieure
_ également jaune orange, rembrunie à la base; — aux commissures
_ du bec une étroite rosace d’un jaune orange.
Plumage. — 11 diffère essentiellement de celui de l’adulte par l’ab-
_sence de blanc à la face et de panaches au-dessus des yeux.
Dessus de la tête, du cou, du dos, ailes, queue noirâtres; côtés de
la tête; devant du cou, poitrine et bei d’un brun amet avec
les plumes blanchätres à la racine, sur l’abdomen et les flancs. Pattes
jaune orange, iris brun.
Détermination du Sagmatorrhina Lathami (Bonap.).
Le Lunda cirrata en premier plumage a été décrit, pour la pre-
mière fois, en 1851, dans les Proceedings of the Zoological Society
of London, comme espèce particulière, par le prince Ch.-L. Bona-
_parte, sous le nom de Sagmaiorrhina Lathami, d’après un échan-
tillon du British museum. À son opinion-se sont rangés successive-
ment MM. Cassin (1), Coues (2), Sclater (3) et Elbot (4).
D'un autre côté, M. Schlegel (5) a identifié le Sagmatorrhina
Lathami de Bonaparte au Chimerina cornuta d'Eschscholtz, avec
lequel il n’a aucun rapport. |
M. Elliot a eu le mérite d'abandonner sa première détermination (6).
et M. Gray (7) celui de reconnaitre dans le S. Lathamt, le jeune
Lunda cirrata.
La description de. mon jenne Lunda cirrata a été prise au l'ritich museum en mai 1878, sur le
specimen qui à servi de type au Sagmatosrhina Laihami de Bonaparte. C est aussi ce suiet qui est
représenté sur la belle planche coloriée de M. D. G. Elliot; malheureusement le dessinateur n’a pas
su analyser le bec et en bien rendre la constitution. Je crois donc nécessaire de donner de nouveau
la tête de ce même specimen.
(4) Cassin, Baird’s B. N. A. 1858, p. 904. Sagmatorrhina Labradoria.
(2, Coues, P. A. N. S. Philad, 1868, p. 31.
. (3) Sclater, in : Coues, p. 32.
(4) Elliot, The new and heret. unñg. species of the birds of North America, 1869.
(5) Schlegel, Muséum des Pays-Bas, Urinatores, p. 26, Simorhyncus monoceratus.
(6) Communication orale. PRE
(7) Gray, Hand-list of birds, 1871, II, p. 96.
Tr. LE VOIE | ? JR A LM L ED MR OT NE LEE LOT ES Wired ui AA AUTANT CEE
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36 LOUIS BUREAU
Métamorphoses du Lunda cirrata
Dans mon travail Sur la mue du bec du Macareux arctique F'.are-
tica, j'avais annoncé que le Lunda cirrata était soumis aux mêmes
métamorphoses; mais lés sujets en voie de formation me faisaient
défautet je ne pouvais alors appuyer mon opinion que sur l’analogie.
J’appelais aussi l’attention sur une figure d’Audubon (Birds of Ame-
rica, pl. CCXLIX) représentant un L. cirrata dont la mandibule
inférieure est notablement tronquéé, et qui paraît avoir perdu l’ourlet
corné de la mandibule supérieure et les lamelles sous-nasales.
« Le specimén d’après lequel je dessine la figure de ce singulier
« oiseau » dit Audubon, « provient de l’embouchure de la rivière de
« Kennebec, dans le Maine, où il fut tué par un pécheur sur des
« glaces flottantes dans l’hiver de 1831-32. On n’en vit aucun autre
« individu.
« Je ne pus obtenir aucune information sur ses mœurs; mais
« comme l'oiseau était en assez bon état, j'espère que ma figure le
« rendra d’une façon convenable. C'était un mâle qui semblait être
« adulte. »
Deux sujets en voie de transformation, qu’il m’a été donné d’exa-
miner, l’un au muséum de Paris, l’autre au British museum de Lon-
dres, me permettent de tracer aujourd'hui avec toute la précision
désirable, les métamorphoses de cette espèce.
Comme je l’ai fait déjà dans l’étude de la mue du bec du Frater-
cula arctica, je commencerai par faire connaître la constitution du
bec de l’adulte au printemps et en hiver, et j’exposerai ensuite les
phases de cette métamorphose.
Bec du Lunda cirrata adulte au printemps.
(PI. I, fig. 1.)
Envisagé dans sa constitution, le bec se divise en deux parties
distinctes :
L'une postérieure, soumise au phénomène de la mue; l’autre anté-
rieure, persistante.
1° La partie postérieure est formée par l'assemblage et la suture
de sept pièces cornées, qui se désunissent et tombent après la saison
des noces.
Ce sont : |
À la mandibule supérieure : l'ourlet corné (a), la cuirasse nasale
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_ MUE DU BEC DES MORMONIDÉS 37
(b) et les deux lamelles sous-nasales (c). (Les deux lamelles trans-
parentes d’un jaune orange, que nous avons vues recouvrir la moitié
postérieure du premier bourrelet chez le F. arctica, sont spéciales à
cette espèce. Ici, de même que chez le F, corniculata, nous n'avons
rien qui leur soit comparable.)
A la mandibule inférieure : les deux liserés cornés (f) et la cui-
rasse mentonnière (g).
20 La partie antérieure ou persistante, lisse à la mandibule infé-
rieure, présente. à la mandibule supérieure des bourrelets et des
gouttières que je désigne, comme chez le F. arctica, en allant de la
base du bec à la pointe, par les noms de : premier bourrelet ou
grand bourrelet (1), deuxième bourrelet ou moyen bourrelet (ID),
troisième bourrelet ou petit bourrelet (III); scissure prénasale (d),
première gouttière ou grande gouttière (I), deuxième gouttière ou
moyenne gouttière (2), tioisième gouttière ou petite gouttière (3).
Enfin le bec se termine par une partie lisse, que je nomme la pointe
du bec (h). |
Aux commissures du bec, un derme épais, festonné et plissé, forme
une large rosace (i) d’un jaune orange.
Voyons maintenant comment est constitué le bec de l’adulte en
hiver.
Bec du Lunda cirrata adulte en hiver.
(PL. I, fig, 8.)
Le Lunda cirrata adulte, en hiver, a un facies tout différent.
Son bec présente les deux parties distinctes que j'ai signalées dans
celui de l'adulte au printemps; l’une postérieure, modifiée par la
chute des sept pièces cornées; l’autre antérieure, qui est demeurée
intacte.
1° La partie postérieure a perdu de son épaisseur et de sa consis-
tance; elle est revêtue d’un derme épais et présente :
À la mandibule supérieure : lourlet membraneux (a) et la mem-
brane nasale (b’).
À la mandibule inférieure : la iseré membraneux (f) et la matrice
mentonnière (g°). |
29 La partie antérieure n’a subi aucune modification, elle est ce
qu'elle était au moment des noces.
La rosace de la commissure du bec est notablement atrophiée.
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soi LOUIS BURLAU
- Transformation du bec
Les changements de forme du bec portent exclusivement sur la
partie postérieure de cet organe.
A. MANDIBULE SUPÉRIEURE.
19 L'ourlet corné (PI. ITT, fig. 1, a.) embrasse à la manière d’une
fourche la base de la A ul supérieure. Il est rouge un peu jau-
nâtre, plus large et plus aplati que celui du Æ. arctica, et au lieu
’être, comme chez ce dernier, perforé seulement en arrière, 1l est.
criblé, dans toute son étendue, de trous à travers lesquels passent
des plumes perforantes réduites à l’état rudimentaire.
L’ourlet corné, après sa chute, laisse à nu l’ourlet membraneux
(PI. IIL, fig. 8, a’) sur lequel sont implantées les plumes perforantes.
Celui-ci, au printemps suivant, a la propriété d’engendrer de nouveau
un ourlet corné.
20 La cuirasse nasale (PI. IIT, fig. 1, b.), située en avant de l’ourlet
corné, a, comme ce dernier, la forme d’une fourche embrassant la
base du bec. Elle se compose de deux larges lames de forme trape-
zoïde, d’un rouge jaunâtre, réunies au sommet par un bourrelet lon-
gitudimal, en forme de cimier de casque.
Sa chute physiologique se fait en trois pièces, comme che l’'arc-
tica, deux petites ou lamelles sous-nasales (pl. III, fig. 1, c.), et
une grande ou cutrasse nasale proprement dite (pl: II, fie; b):
La cuirasse nasale avait pour effet d'élever le He de produire
un renfiement dur et corné dans la région nasale et de donner ainsi,
à la base du bec, de la force et de l’épaisseur.
Sa chute met à découvert la membrane nasale (pl. TITI , fig. 3, b)
sorte de peau qui, comme la cire des oiseaux de proie, recouvre la
base de la mandibule supérieure. Sur le sujet en voie de tranforma-
tion du British Museum, on peut voir que cette membrane, soutenue
en haut par une partie osseuse, reste flottante en bas, au-devant des
narines, et présente enfin, sur le sommet, un cimier membraneux,
(pl. III, fig. 3, b”) qui répond au cimier corné.
30 La scissure prénasale (pl. III, fig. 1, d) est cette rainure cur-
viligne, à concavité antérieure, qui établit la séparation entre la
cuirasse nasale et le premier bourrelet. En hiver, cette scissure fait
défaut; elle est remplacée par une simple dépression, la gouttière
périodique (pl. III, fig. 3, d’).
40 Bourrelets et gouttières. La moitié antérieure du bec rouge,
traversée par trois bourrelets et trois gouttières n’est le siége d'au
cune transformation. | | |
MUE DU BEC DES MORMONIDÉS 39
- B: MANDIBULE INFÉRIEURE.
_ Les métamorphoses de la mandibule iétionte sont absolument
semblables à celles du F. arctica, mais elles produisent des modifi-
cations bien moins sensibles, ce qui tient à l’uniformité de coloration
du bec et au peu d’étendue du triangle atrophique.
10 Le Ziseré corné (pl. III, fig. 1, f.) se détache après la saison
des amours et met à découvert le liseré membraneux (pl. III,
fie 43, 1”).
20 La cutrasse mentonnière (pl. II, fig. 3, g), offre chez kel Lunda
une disposition curieuse.
Elle est tellement unie à l’étui corné de la mandibule inférieure
qu’on ne peut en soupçonner l’existence au moment des amours, et,
en hiver, après sa chute (voyez le & du British Museum par Georges
Bennet), il devient également difficile d'en constater l’absence. On
pourrait donc être porté à la révoquer en doute. 14
Cette Ee existe cependant, comme chez l’arctica, mais elle n’est
visible qu'à l’époque de la mue, au moment où la nature creuse le
sillon éliminateur.
On en pourra constater l'existence sur un mâle du muséum de
Paris, tué au Kamtschatka, en octobre 1839, dont la cuirasse men-
tonnière, en partie soulevée, est sur le point de se détacher.
La chute de cette vaste pièce, formée de deux lames réunies par
leur bord inférieur, n’entraîne point les mêmes transformations que
chez le F. arctica. La mandibule inférieure reste rouge dans toute
son étendue, et son triangle atrophique est si réduit, que sa rétrac-
tion n'en modifie pas sensiblement le profil. :
Habitat. — Le Lunda cirrata habite principalement le nord +
l'Océan Pacifique : le Kamtschatka (muséum Paris), la mer d'Okho-
tsk (Pallas), la baie d’Abrek, Sibérie (Dybowski), les îles Kouriles ;
(Pallas), l’île Saint-Paul (muséum Paris), les îles Aléoutiennes (Pal-
las), les îles Kadiak (castagnettes du musée de Boulogne), l’île de
Vancouver.
Ila été trouvé en grand nombre dans la Paie d'Awatcha en juil-
let 1826, et ensuite, en nombre moindre, dans l’ile de Chamisso (Bee-
chey, Voyage to the Pacific).
_ De toutes les espèces de la famille des Mormonidés, c’est proba-
blement celle qui descend le plus au sud, car on la rencontre jus-
qu'aux îles Marquises (muséum de Paris). On-connaît deux appari-
4û | LOUIS BUREAU
tions de cet oiseau, en hiver, sur les côtes atlantiques de l'Amérique
du Nord, lune à l'embouchure de la rivière Kennebec, dans le
Maine (Audubon), l’autre dans la baie de Fundy (Verril) (1).
Le Lunda a été décrit pour la première fois par Pallas dans ses
Spicilegia zoologica (1769), d’après les spécimens du musée de
Saint-Pétersbourg rapportés par Steller et Kraschenimikow. Utili-
sant aussi les manuscrits de ces deux voyageurs, il nous a fait con-
ne les mœurs de cet oiseau. Ces documents sont les seuls que
lon possède sur la vie du Lunda.
En voici la traduction :
« Par le bec et la conformation du corps, de même que par le genre
de vie, notre espèce imite V’'Alca arctica. En effet, comme celle-ci,
elle nage sur la mer pendant des journées entières, plonge remarqua-
blement, vole avec rapidité, et cependant ne s’éloigne jamais des
rochers et des îles. Elle se nourrit de crabes et de différents crusta-
cés, qu'elle ouvre en se servant de son bec comme d’un coin, et se
retire sur terre pendant la nuit. Sur les rivages escarpés, les deux
espèces se creusent des terriers, ordinairement profonds d’une aune,
dans lesc uels le mâle, qui est DOROEARES RE habituellement la
\Ta dv
ZAITE
dépose, comme lui, un | seul œuf par an, mais . très-erant pour k
taille de l'oiseau ; en effet, il est plus gros que celui d’un canard, et
C ’est à peine s’il e cède à celui d’une oie ; il est oblong, blanc, agréa-
ble au goût, et contient un vitellus ce orangé vif. Si l’on atteint
l’Alca dans ces mêmes retraites, il mord atrocement, de son bec
robuste, la main de ceux qui le prennent (Voyez Steller : Observa-
tiones de nidis et ovis avium. Nov. comment. Petrop. vol. IV,
p. 41, tab. 12, fig. 16) (2).
« AVEC une telle ressemblance de forme et de mxurs, il est vrai-
ment bien surprenant que le cirrhata ne se trouve pas dans toutes
les mers où vit l’arctica. L'A. arctica abonde dans tout l'Océan
boréal, en Islande, en Norwége, sur les bords de la mer Glaciale, en
Amérique, en Ecosse, qui plus est, s’étend j jusqu'à la mer orientale,
où il vit, alors, avec l'A. torda et l’A. cirrhata ; au contraire l'A.
cirrhata, jusqu'ici, n’a été observé que dans la mer qui s ‘étend entre
le Kamtschatka, l'Amérique et l’Archipel des Kouriles. C’est de là
(4) Caues, Proceed. Acad. of Nat. Sc. of Philad. 1868, p. 26.
@), ka figure représente l'œuf.
1
|
MUE DU BEG DES MORMONIDÉS 41
que furent envoyés par Steller et Krascheninikow plusieurs exem-
plaires qui se trouvent encore au musée de l’Académie de Saint-
Pétersbourg, et figurent dans son catalogue, page 419, n° 56, sous
ce nom : Lunda major cirrhata. |
« Krascheninikow a fait connaître deux noms vulgaires de l’A /ea
cirrhata (Deser. Kamtsch. ed. russ., vol. I. p. 329, german, p. 189),
le premier, Mitschagatka est usité au Kamtschatka, près du grand
fleuve (Bolschajareka) (1), le second, Zgilma dans la mer d’Okhotsk,
près du golfe de Penjinsk. En outre les Koriakes appellent cet oiseau
Kytschuguigalli ; les habitants du fleuve Kamtschatka lui donnent
le nom de TSschélata, et ceux des îles Kouriles, celui d’Ætur-
birga (2).
« Steller, dans ses Les a appelé cette espèce alca mono-
chrea fulcis rostritribus, cirrho duplict utrinque dependente ou
alca arctiea cirrhata, diagnose citée par Krascheninikow, (loc. ct.)
Fous deux rapportent avec quelle singulière recherche les femmes
du Kamtschatka imitent les ornements de cet oiseau, au moyen de
panaches qui leur tombent du sommet de la tête; elles les forment de
morceaux de peaux blanches coupées dans la peau du Gulon, et se
les appliquent sur la tête, en arrière des oreilles. Cette parure est
pour elles d’un tel prix, qu'aucun gage d'amour n’est plus précieux
que celui d'un homme qui offre, comme ornement de tête, à une
épouse ou à une fiancée, une paire de panaches blancs faits de peau
de Gulen; certes ils doivent payer ces peaux fort cher, car on prend
rarement ‘des Gulons au Kamtschatka. Toutefois la coutume de ces
Jeunes femmes barbares paraîtra moins singulière, si l’on songe
que, dans notre siècle, les européennes, qui sont plus élégantes, ont
emprunté à la France un ornement semblable. Je veux parler de ces
panaches brodés, souvent plus précieux que l'or, qui leur partaient
du sommet de la tête et retombaient en arrière. Les ornements de
l’'Ardea connu sous le nom de Virgo numidica, analogues à ceux
que porte notre À [ca, furent assurément ce qui leur donna naissance.
« Steller r'appatÉe que l’Alca cinrhata fut Porigine chez les habi-
tants de la presqu'i ile d’un autre ornement, ee objet de superstition
« Leurs prêtres avaient coutume de Su en un collier des becs de
cette espèce, mêlés à ceux de l’alca arctica (qu'ils appellent Spatka).
(1) Mot russe qui signifie : la grande rivière.
(2) Les habitants des îles Kouriles l’appellent encore Jtupirk (Pallas, Zoographia R.-A,
p. 864).
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42. 14 201 LOUIS BUREAU : :
Ils les enfilaient dans de minces lanières entremêlées de faisceaux:
multicolores de poils de phoques, et se les pendaient au cou en guise.
d’'amulettes. Mais aujourd’hui cet usage, comme beaucoup d’autres
coutumes supersticieuses, à disparu; maintenant on ne recherche.
plus que les œufs des deux a/ca, car leur chair est dure et de mau-
vais goût. Sur des bonnets et des coiffures de différentes sortes,
récemment apportés à Saint-Pétersbourg, des îles Aleoutiennes nou-
vellement découvertes, j'ai vu des mandibules inférieures de cet alca
appendues çà et et là en guise d’ornements ou d'amulettes. On y a:
aussi apporté des vêtements complets fait par les insulaires avec des.
peaux de ces oiseaux. »
Les castagnettes des iles Kadiak.
Je dois à l’obligeance de M. Hamy du Muséum.d’histoire naturelle
la communication de quatre castagnettes en becs de Lunda, appar-
tenant au musée de Boulogne, qui figuraient à l'Exposition de 1878
dans le palais du Trocadéro.
Ces castagnettes employées par les Esquimaux dans leurs danses,
proviennent d'Ourouptsoffisky, dans lile d'Afognak (archipel de
Kadiak). is
Elles sont en bois flexible et se composent de deux cerc les c con-
centriques reliés l’un à l’autre par une croix. Le plus grand de ces.
cercles a 25 centimètres de diamètre. À tous deux sont suspendues,
par paquets de quatre ou cinq, des mandibules cornées du Lunda.
J'ai compté 194, 173, 93 et 88 mandibules sur chacune de ces casta-
gnettes, soit un nombre moitié moindre de becs qui, en s’entrecho-
quant, produisent un faible frémissement, une sorte de cliquetis.
Ces castagnettes portaient aussi quelques becs du Fratercula
arctica dont j'ai déjà parlé à l’occasion de cette espèce.
Genre CHIMERINA (Eschscholtz).
Bec fort, allongé, presque conique, comprimé latéralement, épais à
la base, aigu à la pomte. Base de la mandibule supérieur surmontée
d’une longue corne (printemps) ou recouverte d’une simple cire (hiver).
12 pennes à la queue.
MUE DU BEC-DE$ MORMONIDÉS
PL ‘4 CHIMERIN A CORNUTA (Escholtz ex Pallas).
& j Comprend les deux espèces admises par M. Coues sous les noms de Ceratorhyncha monocerata e
_ Sagmatorrhina Suckleyi,
Adulte au printemps.
(PL, IV, fig. I)
Alra monocerata, PALLAS, Zoog. R.-A. (4814), IT, p. 362, n° 444.
…. Chimerina cornuta, EscascuoLrz, Zool. Atlas, (1829), III, p. 2, pl. 42.
.… Cératorhina occidentalis, AuDUBON, Orn. Biog. (4839), V, p.404, pl. 402. fig. 5.
Uria occidentalis, AuDuBON, B. Am. (4844), VII, p. 364, pl. 471.
Cerorhina monocerata, BAtRD'S, B. N. A. (1858), p. 905.
- Cerutorhyncha monocerata, CouEs, Proceed. of the Acad. of Nat. Sc. of Philad,
7% (4868), p. 28, fig. 4. Adult breeding plumage (n°46517, Mus. Smiths.
©. Sitka, May, 1866). — D. G. EzrroT, The new and heretofore un- .
R à figured species of the bird, of North America (1869), fig. noire de la
tête.
F4
Bec. — Bec fort, allongé, presque conique, comprimé latéralement,
épais à la base, aigu à la pointe, d'un jaune orangé; à la base de Ja
- mandibule supérieure une haute protubérance cornée de même cou-
leur ; — mandibule inférienre munie d’un onglet corné situé entre ses
es au voisinage de la symphyse.
Plumage, — Dessus dela tête, du cou, du dos, ailes, queue d’un noir
plus ou moins enfumé suivantles sujets; côtés de latête, menton, gorge,
côtés et devant du cou, haut de la poitrine, d'un gris cendré; flancs.
lavés de cette même couleur; parties inférieures de la poitrine et ab-
domen d’un blanc pur. Une série de plumes blanches allongées, . SET
raides et pointues partant des commissures du bec et formant mous-
‘ taches, une autre série de plumes semblables prenant naissance au-
dessus et en arrière des yeux. Tarses et doigts jaunes; membranes
_interdigitales noirâtres; iris « jaune d’ocre » (1).
orne deal pheo ed RER 0e. 2 Atcentimes
— A RE A RE ge te A NN er 3. CenDtine
— du doigt médian avec l’ongle . . . . . . . 4 centim.8
_ Le mâle et la femelle sont semblables. Re ;
un de Paris : No Re donné par Bonaparte en mars 1850. — ue museum : plusieurs 3
ujets en noces. d ÿ | ,
{
(4) Pallas. — Iris blanc, d’après J. . G: Cooper, (voyez Coues : Proceed. Philad. .1868. «
p- 32, article 1 Suckleyi).…
us. Fr, Pur:
| | #2
44 | LOUIS BUREAU
Adulte en hiver.
(PI. IV, fig. 9)
Spécimen unique : |
Sagmatorrhina Suckleyi, CouEs, Proceed. of the Acad. of Nat. Sc. of Philad.
(1868), p. 32, fig. noire de la tête. Adult! breeding plumage
(n° 31908, Mus. Smiths. ®. San Diego. Cal. Feb. 3, 4862, J. G.
Cooper). — D. G. EzrioT, The new and heretofore unfigured species
of the birds of North America, (4869), figure noirede la tête du même
spécimen.
Bec. — A la base de la mandibule supérieure une cire molle, noi-
râtre, formant, à l’état frais, une bosse qui peut disparaître par la
dessication ; pas d’onglet corné au point d’écartement des branches
de la mandibule inférieure.
Plumage. — Le plumage ne diffère en rien de celui de l'adulte au
printemps. L'oiseau conserve les deux séries de plumes blanches de
la commissure du bec et du dessus des yeux. Tarses et doigts jaune
pâle ; membranes interdigitales noirâtres.
Premier plumage.
CPL. IV, fig. 4).
1e spécimen.
Cerorhina Suckleyi, Cassis Baird's B. N. A. (1858), p. 906. (n° 4579, Mus
Smiths. Puget Sound, Dr G. Suckley). — Même spécimen, COOPER
and SUOKLEY, Pacif, R. R. Rep. XII, pt. II, (1860), p. 284.
Sagmatorrhina Suckleyi, même spécimen Couss, D of the Acad, of Nat.
Sc. Of Philad. (1868), p. 33, fig. noire de la tête. Vonng, (n° 45179,
Mus. Smiths. Fort Steilacoom, W. T. Jan. 8, 4856, D' G. Suckley).
2e spécimen :
Ceratorhyncha Suckleyi (?); D. G. EzzioT, The new and heretofore unfigured
species of the birds, of North America, (4869), fig. noire de la tête,
Young (n° 21439, Mus. Smiths. ne Islands, Amos Cleft).
3° spécimen :
Ceratorhyncha monocerata, Couss, Proceed. of the Acad. of Nat. Sc. of Philad.
(4868), p. 30, fig. noire de la tête. Young (n° 23392, Mus. Smiths,
Straits of Fuca).
Nota. — Le sujet décrit par M. Coues p. 29, sous le titre : Jmmature, (no 23391, Mus. Smiths.
Straits of Fuca) me paraît être un LA A cornula en transition du PEU plumage à celui de
l'adulte au printemps.
Bec. — Le bec du jeune en premier plumage est, en plus grêle,
la reproduction exacte de celui de l’adulte en hiver.
De >. és à "us 0 es en on dE à
i
MUE DU BEC DES MORMONIDÉS 45
Plumage. — Le plumage qui est à peu près celui de l’adulte, en
diffère seulement par les caractères suivants :
_ Pas de plumes blanches sur les côtés de la tête; parties supé-
rieures légèrement colorées de brun principalement à la tête; blanc
des parties inférieures lavé de cendré, principalement sur les côtés
et les flancs.
Jeune en duvet.
Ceratorhyncha monocerata, CouEs, Proceed, of the Acad. of Nat. Sc. of Philad.
(4868), p. 30. nestling (Farralone Islands, Mus. Acad. Philad.)
Entièrement brun de fumé, plus clair et plus grisâtre en-dessous.
Détermination du Cérorhina Suckleyi (Cassin).
En 1858, Cassin, (in : Baird’s Birds of North America) décrivit
comme espèce distincte du Chimerina cornuta, sous le nom de
Cerorhina Suckleyt, un oiseau tué par le D' G. Suckley, le 8 janvier
1856 à Puget Sound et qui figure au Smithsoniam institution sous le
n° 4579.
Ce spécimen, dont le bec a été 7 par M. Coues (Proceed. Phi-
lad. 1868, p. 33, fig. 5), porte la livrée, aujourd’hui bien connue, du
jeune Chimerina cornuta, c’est-à-dire qu’il n’a pas de filets blancs
sur les parties latérales de la tête; mais il diffère de cette espèce,
Selon Cassin, en ce qu’il ne possède pas de protubérance sur le bec,
tandis que le cornuta en porte une à tout âge.
En 1860, Cooper et Suckley admirent encore le Suckleyi, comme
espèce distincte (Pacif. R. R. Rep. XII, pt. IT, p. 284).
Les plus grands doutes planaient sur la validité de cette espèce,
lorsque M. Coues (Proceed. Philad. 1868, p. 32) s'appuyant sur un
échantillon nouveau, crut pouvoir légitimer cette distinction spéci-
fique.
Selon M. Coues, le spécimen de Cassin, dépourvu de plumes
blanches à la tête et de bosse à la base du bec, est un jeune
Suckleyt; l'adulte de cette espèce, également dépourvu de bosse na-
sale, est orné comme le cornuta, de plumes blanches au-dessus des
yeux et aux commissures du bec, et figure dans les galeries du
Smithsonian Institution (n° 31908, Mus. Smiths. ©, San Diégo, Cal.
Feb. 3, 1862, J. G. Cooper) (1).
« Nous avons donc là, » dit M. Coues, « le spectacle singulier de
| (1} La tête de ce spécimen est figurée en noir dans Elliot, Birds of North Amerisae
46 = Hit © LOUIS BUREAU
deux espèces absolument semblables de plumage, et cependant, à
tout âge, essentiellement différentes par la forme du bec. » Résultat
bien peu satisfaisant et qui fait ajouter à l’auteur : « ceci fait soupçon-
ner que la lumière n’est pas faite au sujet de ces deux oiseaux, et
dautre part, il est certain cependant que sur ces pages il n’y a que la
vérité. »
Examinons les deux spécimens sur lesquels repose Le Suckleyi :
1° le jeune de Cassin, n° 4579, du -mithsonian Institution; — 2e l’a-
dulte de Coues n° 31958, et déterminons leur état et leur valeur spé-
cifique.
1° Le Cerorhina Suckleyi de Cassin est un jeune Chimerina
cornuta :
Le Suckleyt de Cassin, tué le 8 janvier 1856 par le Dr Suckley et
dépourvu de plumes Heu à la tête, porte la livrée du jeune
_cornula ;il n’en diffère que par l’absence d’une bosse molle à la base
du bec. Maïs cette petite particularité, est simplèément due à la des-.
sication, comme on va du reste s’en convaincre par la lettre suivante
du Dr Suckley adressée à M. D. G. Elliot.
: NewY-ork, 17 mars 1869,
« L'oiseau décrit par Cassin sons le nom de Cerorhina Suckleyi a
été tué par moi à Puget Sound presque vis-à-vis l'embouchure de la
rivière Puyalup. En revenant d’une station indienne, je vis plonger
cet oiseau que je tuai lorsqu'il reparut près du canot. Les indiens qui
conduisaient mon embarcation s’écrièrent « Heloima » (Ce qui signifie
en Chinook étrange ou étranger).
« Il avait une protubérance noire ougris-noirâtre sur le bec. La
présence de cette bosse me détermina à conserver la peau. J’a-
vais déjà vu, environ vingt mois avant, le C. Monocerata dont feu le
colonel Mason de Washington m'avait apporté une paire vivante. Il
les avait obtenus près de Port-Townsend, Puget-Sound. Leur protu-
bérance couleur de cire avait trois lignes de hauteur. Mon spécimen,
décrit par Cassin, paraît être un viiil oiseau. Le C. monocerata part
généralement de Puget-Sound pour passer l’hiver dans un climat plus
doux. fl fréquente alors à cette époque, les îles Faralones.
« La protubérance de couleur foncée, presque noire qui surmontait
le bec était environ moitié moins grande quecelle du C. monocerata,
et il faut prendre en considération la rechen qui Jeans s’est pro-
pe
duite. »
Votre dévoué,
+ Grorce SUCKLEY.
£
MUE DU BEC DES MORMONIDÉS AE :
# h
_ Deux caractères fondamentaux et décisifs ressortent donc de l’exa-
men de cet échantillon : 1° le type de Cassin ne porte pas de plumes
blanches sur les côtés de la tête; 2° il avait durant la vie, comme on
l’a vu par la lettre du Dr Suckley, une protubérance noirâtre, molle,
qui à disparu par l’effet de la dessication. Sa détermination ne sau-
rait donc demeurer plus longtemps incertaine, c’est un jeune C'hime-
rina cornuta,
20 Le Sagmatorrhina Suckleyi de M. Coues est un Chimerina cor-
nuta adulie en état d’hiver : |
Le Suckleyi tué à San Diego le 8 février 1862, et considéré par
M. Coues comme adulte en plumage de noces, n’a pas une livrée de
jeune âge, comme le sujet de Cassin que nous venons d'examiner. Il
porte la livréedes vieux cornuta, c’est-à-dire des pinceaux de plumes
blanches sur les côtés de la tête. Ce qui l’en distingue uniquement,
c'est, comme précédemment, l’absence de coïne à la racine du bec.
Le lecteur entrevoit déjà, sans doute, les métamorphoses que cet
oiseau a subies. Nous sommes en hiver (3 février), la corne fait dé-
faut, c’est qu’elle est tombée, par l’effet de la mue, après la saison
des noces. La protubérance molle et noirâtre qui la supportait, s’est
d’abord atrophiée du vivant de l’oiseau, puis a disparu par l'effet de la
dessication.
Métamorphoses du Chimerina cornuta.
Le bec du Chimerina cornuta s'éloigne notablement de celui des
espèces que je viens d'examiner, cependant il offre encore avec celui
_de ces derniers une analogie très-grande.
Au moment des amours, le cornuta porte une longue corne de
couleur jaune (PI. IV, fig. 1, b) qui embrasse à la manière d’une
fourche la base de la mandibule supérieure. Cette pièce représente la
cuirasse nasale des genres Fraterculaet Lunda; on la retrouve plus
ou moins modifiée de forme dans toute la famille des Mormonidés.
_ La bosse dermique noirâtre, dépressible, sur laquelle repose cette
corne, la déborde en arrière (PL IV, fig. 1 a) aussi bien qu’en
avant (PI. IV, fig. 1, e) et forme ainsi deux lisérés, recouverts
d'une mince pellicule cornée, qui ont pour homologues chez le Fr.
arctica, la premiére l’ourlet corné, et la seconde la lamelle trans-
parente du premier bourrelet. |
Entre les branches de la mandibule inférieure, au voisinage de la
symphyse, est une petite pièce que l’on peut appeler l’onglet corné
(PL IV. fig. 1. 8).
48 LOUIS BUREAU
Après la saison des amours, la corne tombe; la protusCrance ñoi-
râtre, qui la supporte, s’affaisse, diminue de volume et ne forme
qu’une très-légère bosse dans la saison d’hiver (PI. IV, fig. 2; 2.)
Enfin l'onglet de la mandibule inférieure se détaclie par l’effet dela mué.
Habitat. Le Chimerina cornuta habite les côtes ét lés îles améfi-
caines et asiatiques du nord de l'Océan Pacifique. Le Japon (Perrÿ’s
U. S. Expl. Exped) et Hakodadi, Japon (Coues, Proceed. Ac. N. SE.
Philad. 1868, p. 32, article Suckleyi), les îles Kadiak (PALLas), le
proñontoire de Saint-Elie dans l'Amérique Russe (PALLAS), Sitka
(Mus. Smiths.,) Vancouver (British museum), le détroit de Fuca)
(Mus. Smiths.), les îles Faralones et San Diego, en Californie
(Mus. Smiths.).
Cette espèce, découverte par Merk, a été décrite pour la première
fois par Pallas dans sa zoographie Rosso-Asiatica, parue en 1811.
On ne possède sur ses mœurs que cette note de Pallas :
« Merk trouva dans le bec de ces oiséaux des vers effilés aux
« deux extrémités. Son échantillon fut perdu avant qu'il put lé
« peindre.
Genre OMBRIA (Eschscholtz)
Bec fort, très-comprimé latéralemént, de forme ovale. Région na-
sale recouverte d’une cuirasse cornée, fourchue (printemps) ou d’une
membrane (hiver). Mandibule inférieure très-comprimée et forte-
ment recourbée en haut en forme de faulx. 14 pennes à la queue.
OMBRIA PSITTACULA (Eschscholtz)
Alca psitiacula, PALLAS, Spic. Zool. (4569), V, p. 43, pl. 2 et pl. 5, fig. #, 5, 6
(moins les noms vulgaires et les mœurs. — Voy. Pallas, Zoog. R.-A.)
Lunda psittacula, PALLAS, Zoog. R.-A, (4814), II, p. 366 (pl. 84, non parue).
Ombria psittacula, EscascaoLTz, Zool. Atlas (4834), IV, p. 3, pl. 47. —
D. G. ELrior, The new and heretofore unfigured species of the birds
of North America (4869), pl. col.
Simorhynchus psittaculus, Coues, Proceed. of the Acad, of Nat. Se, of Philad.
(1868), p. 36, fig. noire de la tête,
Adulte au printemps.
@L- V, fg. 1)
Bec.— Bec fort, très-comprimé latéralement, de forme ovale, rouge
carmin ; — une pièce cornée en forme de fourche embrassant la base
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MUE DU BEC DES MORMONIDÉS 12174
_de la mandibule supérieure et recouvrant la région nasale; — man-
dibule inférieure très-comprimée fortement recourbée en forme de
faulx.
Plumage. — Pas de huppe frontale; une série d longues plumes
filamenteuses, blanches, partant des yeux et se dirigeant en arrière
et en bas. Tête,cou, dos. ailes, queue, haut de la poitrine et flancs,
d’un noir brunâtre; abdomen et couvertures inférieures de la queue
d’un blanc pur. Tarses et doigts jaunâtres, membranes Imterdigitales
brunes. Iris ?
Le mâle et la femelle on semblables.
Longueur de l’aïle pliée. . . . . . . .. 1% centim. à 45 centim.
— du tarse....... .-.. 2 centim. 8 à 83 centim.
— du doigt Re avec ec l'ongle. 4 centim. 1 :
Ces mesures sont celles des trois femelles suivantes :
Muséum de Paris, © F Île Saint-Paul, mer du Kamtschatka, acquise de M. Coinde, 1860. —
N° 14,804, o] , mer d'Okhotsk, acpuise de M. Coinde, 1851. — N° 14,805 À Q ; Kamtschatka, ac
quise de M. Coinde, 1860.
Adulte telquerje le suppose être en hiver.
Bec. — Pas de pièce cornée en forme de fourche embrassant la
base de la mandibule supérieure.
_Plumage.— Semblable à celui des noces.
Premier plumage
Lunda psittacula, PALLAS, Zool. R.-A. (1814), IT, p. 367, note 2, Junior.
Simorhynchus psittaculus. CouEs, Proceed. of the Acad.of Nat. Sc. of Philad.
(4868), p. 37. « Upper parts as just described, but no whitish featers
below and behind eye. . .... (4)
Bec. — Il doit être analogue à celui de l’adulte en hiver.
Plumage. — « Le jeune a le cou varié de noir et de gris, la gorge
et la partie supérieure de la poitrine transversalement maculées de
(1) C’est au jeune en premier plumage qu’il faut rapporter ces paroles de M. Coues
(loc: cit.) :
« Upper parts as just described, but no whitish feathers below and behind eye. Entire
under parts white, marbled on the throat, breast and sides with dusky or blackish;
this color usually oceupying -chiefly or wholly the tips of the feathers, wkose bases are
white. The mottling is thickest on the breast, most sparse on the abdomen ; but it varies
in 1 degree >ith phnst every specimen. »
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50 LOUIS BUREAU
brun. La paupière inférieure est blanche et se prolonge à peine en
une légère strie ; les plumes filamenteuses et blanches n’existent pas
encore. » (Pallas : Zoographia Rosso-Asiatica) (2).
Métamorphoses de l’'Ombria psittacula.
La constitution du bec du l’Ombria psittacula à si si peu fixé l’at-
tention des auteurs, qu'il serait difficile de dire si les figures de Pal-
las, de M. Coues, et même la belle planche de M. Elliot, sont faites
d’après des sujets en noces ou en état d'hiver.
Les parties susceptibles de se modifier par l’effet de la mue sont du
reste fort simples chez le psiiiacula : elles se réduisent à une seule
pièce cornée, la cuirasse nasale (PI. V, fig. 2) qui ne fait jamais dé-
faut dañs la famille des Mormonidés.
Il ne m’a été donné d'examiner aucun échantillon en état d’hiver,
mais il est hors de doute que cette pièce se détache après la saison
des amours. L’analogie permet encore d’aller plus loin, et laisse sup-
poser que la saison ne modifiera en rien la livrée de l’adulte.
Habitat. — L'Ombria ssittacula, connu aussi sous le nom de Sta-
rique-Perroquet, habite les côtes asiatiques et américaines du nord
de l'Océan Pacifique. On en a des échantillons des îles Kouriles
(PazLas), de la mer d'Okhotsk (PazLas), du Kamtschatka (PALLAS
et Mus. Pays-bas), de l’île Saint-Paul (Mus. Paris), des îles Aléou-
tiennes (Mus. Acad. Philad. et Mus. Pays-Bas), et de l'Amérique
russe (Mus. Smiths.) où 1l descend jusqu’à Sitka (Mus. Pays-Bas).
Comme fait exceptionnel, 1l convient de citer la capture d’un Sta-
rique-Perroquet faite à Joenkæping, près le lac de Wetter, dans la
Suède Méridionale. (Wahlgren, 2e cahier de Svenska pour 1867, des-
cript. et fig. — J. Vian Bull. Soc. Zool. de France 1816 avec photo-
graphie d’un squelette).
L'Ombria psittacula a été décrit pour la première fois par Pallas,
en 1769, dans ses Spicilegia. Mais ce qu’il a dit dans cet ouvrage,
des mœurs, des noms vulgaires et de la description de l'œuf donnée
par Steller (nov. com. Petr. IV, p. 426, tab. 30, fig. 25, 26), doit être
rapporté à l’Uria senicula qui lui était alors inconnu.
Pallas nous avertit lui-même de son erreur, dans la Zoographia,
et nous donne cette fois sur le psiitacula les renseignements suivants :
(2) « Junior avis collum habet nigro, gryseoque variegatum, jugulum et initium pec-
oris fusco transversim undulatum. Palpebra inferior alba, vix in Suiam albam conti-
uata; pinnuiæ elongatæ albæ adhuc desunt, »
“1 MUE DU BEC DES MORMONIDÉS 51
_ «Ilest appelé Morskoi Kamas par les russes qui fréquentent les
îles des côtes américaines, Leshäk? dans la mer d’'Okhotsk, Noat-
chu dans les Kouriles.
« Cet oiseau est commun dans les Kouriles et dans ies îles qui s’é-
tendent du côté de l’Amérique. On le trouve aussi aux environs du
Kamtschatka, mais il y est plus rare. Le soir ilregagne la terre, sou-
vent s’abat sur les navires et indique aux marins le voisinage des
terres ou des rochers. » Zoographia R-A. T. II. p. 366.
On ne connaît rien autre chose de ses mœurs.
Genre SIMORHY NCHUS (Merrem)
_ Bec de taille médiocre, court, un peu comprimé latéralement, à
peu près conique. Il est simple en hiver et orné, au printemps, de
pièces accessoires de formes très-variées. Les deux lames cornées,
triangulaires, qui forment la cuirasse nasale, sont indépendantes
l’une de l’autre, et non réunies par leur sommet en une nièce four-
chue. Une huppe frontale composée de longues plumes recourbées
en avant. 14 pennes à la queue.
SIMORHYNCHUS CRISTATELLUS (Merrem ex Pallas).
Comprend les trois espèces décrites par Pallas sous les noms d’Uria cristatella,
Uria dubia et Uria tetracula.
Adulte au printemps.
(PL V, fig. 3)
Alca cristatella, PALLAS. Spic. Zool. (4369), V, p. 20, pl. 3 et pl. 5, fig. 7, 8,9
Uria cristatella. PALLAS, Zoog. R.-A. (: 814) II, p. 370, (pl. 86 non parue).
Dans la synonymie, Pallas cite par erreur l’A/ca kamischatica, Le-
pechin. 7
_ Phaleris superciliata, AuUDuBoN, Birds of America, pl. 402. fig. 4.
Simorhynchus cristatellus, CouEs, Proceed. of the Acad. of Nat. Se. of Philad.
(4868), p. 59, fig. 7, adult. — L'état décrit p. 39 sous le titre Young
est un sujet d’un an prenant le plumage des noces.
Bec. — Bec singulièrement orné et très-irrégulier dans son con-
tour, en forme de cône légèrement comprimé sur les côtés, rouge à
_ la base, jaune à la pointe; — région nasale renflée, recouverte de
deux plaques cornées d’un rouge vert, indépendante l’une de l’autre;
— mandibule supérieure se prolongeant en arrière en deux branches
renflées et rouges; -- mandibule inférieure recouverte en arrière
d’une cuirasse mentonnière rouge; — au voisinage des commissures”
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Do. | LOUIS BUREAU
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au-dessus de la fente du bec, est une épaisse et large plaque cornée
cordiforme, légèrement concave et également rouge.
Plumage. — Une huppe frontale composée de longues dote
recourbées en avant, décrivant un arc de cercle et retombant sur le
dessus du bec; les deux plans formés par les barbes de ces plumes
sont relevés au-dessus de la tige et accolés l’un à l’autre; une série
de longues plumes filamenteuses blanches, partant d’un petit espace
blanchâtre situé derrière les yeux et se dirigeant en arrière et en
bas. Huppe frontale, dessus de la tête, du cou, dos, ailes et queue
d’un brun-noirâtre ; gorge, devant du cou, poitrine et abdomen gris
ardoisé plus ou moins brunâtre; — « tarses et doigts bleuâtres,
membranes interdigitales brunes; iris blanc, bleuissant vers la
petite circonférence, noircissant vers la grande. » (Pallas).
Le mâle et la femelle sont semblables.
DIMENSIONS :
MALE | FEMELLE
(D'après un sujet du Muséum de Lille). {D’après un sujet du Muséum de Paris
n° 14803 C.
Longueur de l’aile pliée . . . . . . 14,5 SNS Re
— du tarse. . . a Da D 0) CHE At A 22 €
— du doigt en) avec l’ongle 4,1 Ste 4
Muséum de Paris : n° 14802, magnifique sujet en noces, long. de l'aile 13 cent. 5, du tarse 2 cent.
6. du doigt médian avec l’ongle 4 cent. 1, mer des Kouriles, 1847. donné par M. J. Verreaux. —
N° 14803, acquis en 1839. — N° 14893 À. sujeb prenant les ornements des noces ; pièces cornées peu
déveveloppées, plumage en mue, ailes très-usées sur le point d'être renouvelées, belles plumes blanches
en arrières des yeux, huppe frontale un peu courte, long. de l'aile 14 cent. du tarse 2 cent. 7, du
doigt median avec l’ongle 4 cent. 1, detroït de Behring 1858, de la coll. Bonaparte. — N° 14803 B
Kamtschatka 1858, de la coll. Bonaparte, — N° 14803 C , très-beau sujet en noces, long. de j’aile
13 cent. 8, du tarse 2 cent. 6, du doigt median avec l’ongle 4 cent, Ile Saint-Paul, mer du Kamits-
chatka 1860.M. Coinde.
Muséum de Lille : ë Océan Pacifique, 1854.
Adulte en hiver.
(PI. V, fig. 4.)
Les spécimens du Mus. de Saint-Pétersbourg sont les seuls décrits.
Uria dubia, PALLAS, Zool. R.-A. (1811), IT, p. 374, (pl. 87, non parue).
Phaleris dubiu, mêmes spécimens, BRANDT, Bull Acad. Saint-Pétersb. (4837)
IT; peak. — Mèmes spécimens, GRAY, Gen. Birds (4819), III. p. 638.
Tyloramphus dubius, mêmes nr n BONAPARTE, Tab.comp. jee Comptes
rendus, (1856), XLII, p.
Simorhynchus dubius, mêmes RAR CouEs, Proceed. of the Acad. of Nat.
Se. of Philad. (4868), p. 40.
Bec. — Bec simple, d’un brun rouge, sans aucun ornement.
\ TERRE ; MUE DU BEC DES MORMONIDÉS 53
Plumage. — Plumage absolument semblable à celui de l’adulte au
printemps. Pattes bleuätres, iris blanc. (Pallas).
Muséum de Paris : N° 14803 D, Kamtschatka, donné par M. Verreaux en 1846. Ce sujet très-usé
de plumage, en pleine mue même aux ailes et à la queue est sur le point de perdre sa livrée (par ce
fait seul on peut presque affirmer qu'il a été capturé en avril)
Premier plumage.
(PL. V, fig. 5)
Alca tetracula PALLAS, Spic. Zool. (4769), V, p. 23, pl. 4 et pl. 5, fig.
AOF: DS |
Uria tetracula, PALLAS, Zoog. R -A, (1841), IT, p. 3714, (pl. 88 non parue).
Simorhynchus tetraculus, CouEs, Proceed. of the Acad, of Nat. Sc. of Philad.
(1868). p. #3, fig. 9.
Phaleris tetracula, D. G. ELL10T, The new and heretofore unfigured species of
the birds of North America, (1869), pl. col.
Bec. — Bec simple, brunâtre à la base, jaunâtre à la pointe, sans
aucun ornement. | |
Plumage. — Huppe frontale composée de plumes recours:ies en
avant, mais plus courte que chez les sujets vieux. Quelques plumes
filamenteuses blanches, très-rares et très-déliées, partant d’un petit
espace blanchâtre situé en arrière des yeux et représentant, à l’état
rudimentaire, celles que l’on observe chez les adultes. Huppe fron-
tale, dessus de la tête, du cou, dos, ailes et queue, d’un brun noi-
râtre; gorge et devant du cou blanchâtres, poitrine et abdomen d’un
cendré fuligineux devenant plus clair vers l’anus. Tarses et doigts
gris livides, membranes interdigitales brun-noirâtre; iris brun.
C’est encore Pallas qui a décrit pour la première fois cet oiseau. Il
nous a fait connaître les trois états comme étant trois espèces dis-
tinctes : 1° l’adulte au printemps, sous le nom d’Urtia cristatella ;
_ 20 l'adulte en hiver, sous celui d’Uria dubia; 3° le premier plumage,
sous celui d’Urtia tetracula. |
Les vues de ce grand naturaliste ont été partagées successivement
par Brandt, Gray, Bonaparte et M. Coues ; elles le seraient encore de
nos jours, si le phénomène de la mue du bec n’était venu révéler les
curieuses transformations dont cette espèce est le siège.
Il importe de reproduire les termes dans lesquelles Pallas a décrit
l’Uria cristatella, *'Uria dubia, Y'Uria tetracula; nous apprendrons
plus loin à recornaître la valeur réelle de ces différents états d’une
même espèce.
Le CRISTATELLA est l'oiseau masqué, le DuBIA vient de perdre son
masque, le TETRACULA est jeune et ne l’a pas encore pris.
ne 3
b4 LOUIS BUREAU
_Alca cristateila
he Pallas, Spicilegia Zoologica, t. I, fascicule 5, 1769.
Bi.
L & Parmi les Alca inconnus jusqu’à ce jour. dont je donne ici la description, se
7 trouve celui que j'appelle cristatella à cause de la ressemblance de sa huppe
12 avec celle du gracula de ce nom. Il offre assurément un exemple étonnant de
>
la conformation du bec, souvent très-différente dans un même genre, et s’éloi-
gnant même complètement de la forme ordinaire. En effet, je n’ai jamais vu
parmi les oiseaux de terre ni parmi les oiseaux d’eau aucune espèce qui puisse
en aucune façon lui être comparée pour la forme du bec ; bien plus, on en ferait
volontiers un genre à part, si le contour analogue du bec de l’espèce suivante,
la forme du corps et surtout l’aspect général des espèces voisines n’indiquaient
le genre,
à
LA
D:
ET. pi
&
F
w. « De même que la nature a marqué certains groupes d'animaux de caractères
#1 spéciaux, de même elle a caractérisé notre A/ca par certaines particularités du
k bec. Elle lui a donné aux angles du bec des callosités, en a augmenté certaines
E | parties et l’a déformé au point de le rendre étrange et bizarre aux yeux des
VE: ornithologistes. Cependant le contour général de son bec, rappelle celui de l’AZca
14 alle. C’est ainsi qu’elle a donné arbitrairement un développement extraordinaire
A à la mandibule inférieure du Sterna rhynchopsalia, au bec entier et à la poche
# du Pelecamus onocrotalus, aux couvertures des aïles chez le mâle du Gracula
Dr pompadora, aux longues et épaisses branches de la mandibule inférieure du
5% Tanagra jacopa (Lin. Syst. ed. XII. p. 313. sp. 4,) aux plumes des flancs des
Paradisiers, aux couvertures de la queue du Paon, aux cavités des narines dans
le genre Buceros et à certaines autres parties chez d’autres espèces d'oiseaux.
, &« Néanmoins, on ne peut assez s’étonner que ce jeu de la nature ait été cons-
tant et médité au point de conserver dans les détails de structure, même des
parties qu’elle a le plus changées, certains détails propres à un genre. Ainsi,
dans notre oiseau comme dans les espèces voisines qui cependant possèdent un
bec très-différent, nous pouvons remarquer un sillon oblique devant les ailes du
nez, un rebord saillant étendu entre les narines et les angles du bec, une singu-
lière dépression de la mandibule supérieure, près de la tête, et une cire frontale
trés-mince, entre les narines. |
« D'autre part, nous voyons que la nature, associant les choses les plus
dissemblables, a donné à l’A/ca cristatella un ornement qui, comme je l'ai dit
plus haut, m'a servi à dénommer cette espèce. Elle semble avoir voulu repro-
duire chez es oiseaux d’eau, les principaux genres des oiseaux terrestres, surtout
dans la forme du bec et plus encore dans les habitudes. Elle a rapproché les
Goëlands des Corbeaux, les Stercoraires et les Petrels des Pies-grièches, l'Alba-
tros et les Pélicans des Vautours, par la voracité et la forme du bec, les Sternes
des Hirondelles ; de même la huppe recourbée que notre A/ea porte sar le front
imite parfaitement celle du Gracula appelé comme lui cristatella, et cette
ressemblance me frappa aussitôt d'étonnement.
« Je me suis servi, pour la description et la figure d’un spécimen d’Afca
cristatella envoyé autrefois par Steller au Muséum de Saint-Pétersbourg. Il est
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MUE DU BEC DES MORMONIDÉS 55
inscrit dans le catalogne du Muséum p. 4419, n. 60 sous le nom de Lunda minor
cristata; mais Krascheminikow (Descr. Kamtsch. german. p. 1493), l'appelle
Starik niger, ce à quoi il ajoute, en note, la phrase de Steller ainsi conçue :
Mergulus marinus totus ater, crislatus, rostro rubro.
« Il habite principalement les îles les plus rapprochées du Japon, est surtout
abondant autour de l'Ile Matmey et des îles voisines, d’où il a été rapporté
autrefois par des navigateurs russes qui exploraient cet archipel inconnu, Le
jour il nage en mer, la nuit se cache dans les trous du rivage ou les fentes des
rochers, d’où on a l'habitude de l’extraire à la main. Bien plus, aussi stupide
que ses. congénères, il tombe comme eux sur les navires. »
Description de l’A lea cristatella.
« Magnitudo fere Turdi viscivori; habitus Alcæ Alles, paulove gracilior.
« Rostrum subascendens, conoïdeo-subcompressum, convexum, coccineum,
apice albo. Figura totius quam maxime anomala. Waxilla superior apice incurva,
dorso convexa, aciebus quoque a sinu apicis Convexis, versus caput sensim
patentioribus. Supra oris angulos callus a rostro remotus coccineus, horizontalis,
semicordatus, subtus planiusculus, subconcavatus. Max. inferior apice subads-
cendente compressior et oblique truncata, carinam convexa, et sulco utrinque a
gula procurrente incisa ; ramis latere planis, versus oris angulos ad modum alæ
patentibus, quæ callo supero respondet; aciebus crassis, angulatis in sulcum
palati incidua.
© Al narium a fronte incipientes corneæ, planiusculæ, triangulares, margi-
nibus sulco præruptæ, inferiore pro naribus inciso.
« Nares oblongo-lineares, posterius patulæ, antrorsum subeffusæ, perviæ.
« Lingua crassiuscula, integra. Palatum media area triangulari spinulis
reclinatis sparsum, ad margines mandibulæ circumcirca sulcatum ; versus fauces
spinosius atque fissura lata hians.
&« Caput proportione minus quam il Ale, et præcedenti. Frons ad rostrum
cristata pennis reflexis minoribus pluribus, et senis in medio productis, longis-
simis, linearibus, revolutis et pinnularum connivente situ compressis ; quarum
& dexteriores longiores, duo sinistræ in specimine nostro abruptæ.
& Oculi parvuli. Sub oculis utrinque Zneola alba, et in initio colli utrinque
plumulæ setaceæ ternæ et inde quaternæ quinæve. perexiles, albæ.
Caput, servix nigra, Dorsum, humerique nigra lituris sparsis, latis ferrugi-
nescente-fuscis. Corpus subtus longitudinaliter fusco-canescens. Uropygium
canum. Lanugo totius corporis cinerea.
« Alæ compositæ vix caudæ basin exsuperant. Remiges 26, primores 10,
_quarum ® extimæ longissimæ; color omnium (cum tectricibus) nigro-fuligi-
nosus, introrsum atque subtus canescens ; scapi supra nigri, subtus gryseo-fusci,
etin extima serie moniliformi punctorum obsulete albicantium notati.
&« Cauda brevicula, nigra subæqualis. Rectrices 1}, mediæ paulo decrescentes,
penextima longior et apice ferruginescens.
& Pedes lividi, tridactyli; membranæ inter digitos fuscidiores, Tibiæ ancipi-
tes; unguis ds introrsm productior. »
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56 LOUIS BUREAU
Dans sa zoographia Rosso-Ariatica (1811), Pallas s’exprime ainsi
au sujet de ce même oiseau qu'il appelle Uria cristatella.T.IL, p.370,
(pl. 86 non parue).
« Les Russes de l’Océan oriental lui donnent les noms Kouriles Xorokora ou
Turutura.
« Il est commun dans les îles des Kouriles les plus reculées, jusqu’au Japon,
et dans les îles Aléoutiennes. |
&« Not, Je dois ajouter différentes choses à la description donnée dans mes Spi-
cilegia. fris blanc, bleuissant vers la petite circonférence et noircissant vers la
grande, Paupières bordées de blanc. Remiges 23, rectrices 1%. Le bec des jeunes
est rouge brique. Les tarses et les doigts sont bleuâtres, les membranes interdi-
gitales brunes. Les ailes étendues mesurent un peu plus d’un pied. »
Uria dubia
Pallas, Zoogr. R-A. T. IT, p. 371 (pl. 87 non parue.)
« Uria rostro fusco simplici, crista frontis pennacea recurva.
« D. D. Merk a rapporté de son voyage en Orient des spécimens et une figure
de cet oiseau. Il paraît ne différer du précédent que par l’âge ou le sexe, bien
que la callosité cornée qui manque aux commissures, et la fente moins étendue
du bec constituent une différence notable, On le rencontre sur la mer, avec le
précédent, au voisinage du port d’Awatscha où tous deux ont été peints d’après
le vif par Tilesius.
« Iris blancs. Bec d’un beau rouge. Pieds bleuâtres. Pour la taille et la colo-
ration, il est absolument semblable à l'A. cristatella. »
Uria tetracula
Pallas, spicil. zool. T I, Fascicule V.
« Je passe maintenant à la dernière de ces nouvelles espèces que m'a offert |
le Muséum de Saint-Pétersbourg. Elle n’est pas moins digne d’attention que les
précédentes. Elle ressemble beaucoup à l’Alca cristatella par la forme et la
couleur de tout le corps. le contonr de l'extrémité du bec, la trace de la huppe
+ frontale et les plumes blanches filamenteuses situées en arrière des yeux. C'est
au point que, si je n’en avais été dissuadé par la différence d’origine, la couleur
des pieds et du bec, et parles paroles de Steller (à qui nous devons encore cet
oiseau) affirmant le contraire dans ses manuscrits, je l’aurais assurément prise
pour une femelle ou pour un oiseau jeune et encore imparfait. J'aurais même
affirmé qu’elle différe du mâle de la même manière que, par exemple, parmi les
‘oiseaux aquatiques, la femelle de l'Anas nigra (Lin. Syst. ed. XIL. sp. 6.) ou de
l’Anas fusca (Lin. Syst. sp. 5,) différe de son mâle, en ce que celui-ci porte
sur le bec une tubérosité remarquable, ainsi que l'observation le démontre. La
même similitude d'ornementation n’est pas sans exemple dans les espèces voi-
sines, Parfois la huppe ou tout autre ornement particulier à une espèce se ren-
MUE DU BEC DES MORMONIDÉS 97
contre à l’état de simple vestige ou de premier rudiment dans une espèce
voisine. |
« Nous en trouvons un exemple dansle genre A/ca lui-même, En effet, outre
l'espèce que nous allons décrire, on y trouve le psittacula et le cristatella dont
les plumes déliées et filamenteuses formant une strie blanche en arrière des
yeux rappellent l’ornement remarquable de l’Alca cirrhata.
« Notre Alca tetracula semble commun dans les mers qui baignent le Kamts-
chatka. Le jour ces oiseaux s’éloignent de la terre, nagent en pleine mer, où on
les voit toujours isolés, bien qu’ils vivent entroupes sur les rochers. Ils nichent et
seretirent la nuit sur les îles. Les anfractuosités et diverses cavernes désertes, les
fissures des rochers sur le bord de la mer ou les terriers qu'ils savent très-bien
se creuser, leur offrent des retraites. Ce sont des oiseaux stupides, ils volent
difficilement, marchent avec peine, sé tiennent debout comme des hommes et
ne peuvent se soutenir qu'appuyés ou adossés au rocher. Souvent, dans le jour :
ou pendant la nuit. on les a vus tomber sur les navires, et même se jeter dans
les mains des hommes. Ce fait, entre autres, est arrivé à Steller le 10 août 4774,
en traversant la mer d'Ochotsk, lorsqu'il revenait du Kamtschatka. Je le trouve
mentionné dans ses manuscrits.
&« On dit qu’ils pondent vers le milieu de: juin, et que chaque oïseau dépose un
seul œuf assez volumineux. Ils sont couverts de poux d’une forme particulière.
Leur chaïr, comme celle de la plupart des oiseaux de mer. est maïgre, sèche et
dure. Ils sont en outre couverts de plumes et de duvet si épais et si adhérent
à la peau, qu'on ne peut les plumer par les moyens ordinaires. C’est pourquoi
on les rejette presque de la table; cependant les gens malheureux de cette
région, qui ne reculent devant aucune nourriture immonde pour assouvir leur
faim ne les dédaignent pas.
Description de l’A lca tetracula.
« Magnitudo ere et habitus præcedentis(Alca cristatella), Capué versus maxil-
las productum, utin À, psittacula.
€ Rostrum adscendens, parvulum, conoïdo compressum, fusco lutescens, carina
purius albicante. Figura rostri in parvo fere, quæ præcedenti speciei, sed omni-
bus partibus minus torosum, et dorso carinaque argutius compressum. Maxilla
superior mobilissima. magis quam in præcedentibus, versus basin dilatata apice
compressa. subincurva, aciebus prædita convexiusculis, ad plumas frontales
deficientibus, calloque prorsus destituta. Znferior perfecte triquetra, apice com-
pressior et vix evidenter truncata.
& Narium alæ minusculæ, cartilagineæ, planæ. Nares usque ad plumas basin
rostri cingentes productæ, perviæ.
&« Lingua plana apice tenuissima.Palatum medio spinulis sparsum, ambitu levi-
ter sulcatum, pro maxillæ inferioris marginibus recipiendis (Oculorum irides
candidæ, halone nigro, Sfeller). |
€ Latura pone oeulos alba. descendens ; plumulæ vero setaceæ vix conspicuæ,
adsunt tamen, ut in præcedentibus. Frons ad rostrum plumis aliquot reflexis
velut in duplicem mueronem eminet, quorum dexterior magis assurgit.
28 LOUIS BUREAU
s, ASE
À!
€ Caput cervix nigra, lituris aliquot inde a nucha obscure ferrugineis. Trun-
eus supra niger, subtus, cum collo ad gulam usque, cano fuliginosus seu cine-
reus, Versus anum bidon Lanugo corporis cinerea.
| & Alæ vix uropygium excedunt, subtus canæ, supra nigræ, tectricibus atque
* vestitricibus sccundariis interius vel basi plerumque gryseo fuscis lituratæ.
; Remiges 26, primariæ 40. Quarum secunda et tertia longissimæ ; omnes intror-
sum canescentes ; scapis nigris, subtus fuscis.
É &« Cauda brevissima. Rectrices 14, subæquales, mediis tamen paulo brevioribus,
et extimis apice ferruginescentibus. Tectrices caudæ basi ferruginescunt.
« Pedes tridactyli, lividi; membrana inter Nu aterrima, præsertim subtus.
Niger quoque tibiæ margo SONO »
q*
Dans la Zoographia Rosso-A siatica (1811) Pallas s’exprime ainsi
au sujet du Tetracula : T. II, p. 371, (pl. 88 non parue).
€ Uria rostro fusco-rubro simplici, plumis frontalïbus vix prominulis.
* € D. D. Merk et Cel. Steller observérent cette espèce avec les précédentes,
4 autour des îles, dans la mer orientale, et en rapportèrent des échantillons. Le
‘ie premier la rencontra surtout près de l’île Unalaschka.
« Je donne aujourd’hui la figure de Merk faite d’après un nouveau sujet ; on
doit la préférer à celle d’un spécimen désséché que j'ai donnée dans mes Spici-
ET legia. Le bec qui, chez mon oiseau est brun, est indiqué, par Merk, couleur de
à sang, avec la base d’un bleu-noirâtre et la pointe blanche; la base de la man-
; dibule inférieure est blanche, comme dans le mien. /ris blanc. paupières
JL blanches. Pieds blanc-bleuâtre. Il est probable que cette erpèce ne diffère de
s | l'Uria cristatella que par l’âge ou le sexe. »
Métamorphoses du Simorhynchus ceristatellus.
‘
À Bec du Simorhynchus cristatellus adulte au printemps.
ne (PI. V, fig. 3).
À Au printemps, le bec de cet oiseau est irrégulier dans son contour
Ps et singulièrement orné.
4 Lorsqu'on l’envisage dans sa constitution, on voit qu’il est formé,
4 comme celui des espèces précédentes, de deux parties distinctes :
A L'une postérieure, soumise au phénomène de la mue; l’autre anté-
rieure, persistante.
Le 1° La partie postérieure résulte de l'assemblage et de la suture de
| pièces cornées d’un rouge vif.
& Ce sont :
À la mandibule supérieure : la cuirasse nasale (b) et les la-
"34 melles sous-nasales (c).
À la mandibule inférieure : la cutrasse mentonnière (g).
RATE
FA Se Pet LE a DES
'
:
MUE DU BEC DES MORMONIDES 59
Enfin, au voisinage des commissures au-dessus de la fente du bec,
est une épaisse et large plaque cornée légèrement concave d’un beau
rouge que j'appellerai simplement le disque corné (ï).
20 La partie antérieure du bec est unie et n'offre rien de remar-
quable.
Bec du Simorhynchus cristatellus adulte en hiver.
(PL V, fig. 4)
En hiver, le bec du Simorhynchus cristatellus offre un aspect tout
différent. En effet, 1l est parfaitement uni, régulier dans son contour,
muni d’une membrane dans la région nasale, et ne présente aucune
des pièces accessoires que nous venons de signaler; toutes se sont
dissociées et sont tombées aprés les amours; l’oiseau est dès lors
devenu méconnaissable. De là vient que Pallas ne s’expliquait pas
que le cristatellus et le dubius, tous deux manifestement adultes,
‘ fussent si semblables de taille, de forme, de plumage, et cependant
si différents quant à la constitution du bec.
Développement du Simorhynchus cristatellus
depuis le jeune âge jusqu’à l’âge adulte.
Le développement da Simorhynchus cristatellus offre avec celui
du Fratercula artica la plus parfaite analogie.
En duvet, il n’a pas encore été décrit, mais on le connaît revêtu de
son premier plumage.
Dans cette première livrée qui comprend une période de neuf mois
(d'août à avril), le cristatellus porte des ornements qui, d’abord
rudimentaires, se développent avec l’âge. Dans les premiers mois, sa
huppe est encore très-courte, et il ne paraît posséder, en arrière des
yeux, aucune trace de plumes effilées et blanches (voy. les pl. col.
de M. Elliot); — mais bientôt, en ce point, quelques filets blancs
extrêmement déliés apparaissent (voy. le {etracula de Pallas et de
M. Coues)et représentent, à l’état rudimentaire, cette touffe de plumes
effilées qui sont les attributs des vieux, la huppe frontale continue à
croître, sans atteindre toutefois les proportions dé elle prendra chez
l’adulte. — Le jeune conserve cettelivrée ; jusqu’en avril.
Il opère alors une mue complète du plumage, et ce n’est que
lorsque cette mue est déjà très-avancée que le bec commence à se
recouvrir de productions cornées. Le mois de mai arrive, le crista-
tellus n’a que dix mois; il a passé tout à coup du premier plumage
à celui de l'adulte en noces.
He Mr LL
60 |? LOUIS BUREAU 7
Aussitôt après la saison des amours, les pièces cornées du bec se
détachent et le petit plumage subit les effets de la mue.
Comme le Fratereula artica 11 n’a done point mué à l’automne qu
point faite suivant l'ordre habituel : premier plumage, adulte en
hiver, adulte en noces, mais bien, suivant cet autre ordre : premier
plumage, adulte en noces, adulte en hiver.
Habitat. — Le Simorhynchus cristatellus : habite les côtes asia-
tiques et américaines du nord de l'Océan Pacifique. Les îles
Kouriles (Mus. Paris) les plus rapprochées du Japon (Pallas),
le Japon (Mus. Smiths. inst.) l'île Matmey (Pallas), les côtes du
Kamtschatka (Mus. Paris, — Acad. Philad.), le détroit de
Behring (Mus. Paris), l'ile Saint-Paul (Mus. Paris), les îles Aléou-
tiennes (Pallas), J’Unalaschka (Pallas), l’île Lawrence dans la baie
Voyage to the Pacific.)
10 SIMORHYNCHUS KAMTSCHATICUS
(Schlegel ex Lepechin)
Ni: à Alca lkamischatica, LEPEcHIN, Nova acta Petrop. XIT, 4801, p. 369, pl. 8.
50 ONE Uria mystacea, PALLAS, Zoog. R.-A. II, 4841, p. 312 (pl. 89, non parue),
| à % e Alca cristatella, VALENCIENNES in Choris, Voyage pittoresque autour du monde,
642 1820, p. 18. pl. 42. . ;
0 ar Phaleris cristatella, TEMMINCK, pl. color., n° 200.
Simorhynchus camtschaticus, Cours, Proceed. of the Acad. of Nat. Sc. of
ns Philad., 4868, p. 41, fig. 8.
" à Phaleris Kamtschaticus, D.-G. ELzzror, The new and heretofore unfigured spe-
Là da | cies of the birds of North America, 1869, fig. noire de la tête.
- 0 | Aduite au printemps
(PLNT, fe 1er a)
Bec. — Simple dans sa constitution, rouge à la base, — région
nasale recouverte de deux plaques cornées non réunies par leur som-
met, et indépendantes l’une de l’autre. |
Plumage.— Une huppe frontale analogue à celle du S. crista-
tellus, composée de plumes encore plus longue et plus étroites,
recourbées en avant et retombant jusque sur la pointe du bec; un
petit paquet de lungues plumes filamenteuses, blanches au-dessus de
rieur de la région des oreilles, et d’autres sont disyosées en une
a suivi sa naissance. et dès lors, la série des transformations ne s’est
d’Avatscha où il fut trouvé en grand nombre en juillet 1826 (Beechey,.
chaque œil: des plumes semblables occupent le front, le bord supé-
‘4
si
MUE DU BEC DES MORMONIDÉS
A ligne partant des angles du bec. Huppe frontale, dessus de la tête,
du coûù, dos, ailes et queue d’un brun-noirâtre; gorge, devant du cou,
k poitrine et doser d'un gris ardoisé FES d’un cendré un peu
jaunâtre vers le bas-ventre; tarses et doigts cendrés ; membranes
interdigitales brun-noiratre; iris ?
Muséum de Leyde (sujet décrit et figuré par Temminck et Laugier sous le nom de Phaleris
cristatella).
Adulte en hiver.
(PI. Vi, fig. 3.)
Bec. — La constitution du bec m'est inconnue (le revêtement corné
_ ayant été dévoré par les insectes chez le seul échanüllon que j'ai pu
examiner).
Plumage. — Plumage semblable à celui des noces. Tête ornée de
_ plumes blanches filamenteuses, paraissant moins longues et moins
_ nombreuses qu'au printemps.
Muséum de Paris : N° 44,801. Iles Aléoutiennes, décembre 14819, présenté par M. Choris, peintre
qui accompagna le capitaine Kotzebue dans son voyage autour du monde. Ce spécimen est celui
qui a été figuré par Choris et décrit par Valenciennes dans : Choris, Voyage pitloresque autour du
_ Monde. Paris, 1820.
Premier plumage
(PL. VI, fig. 4.)
Simorhynchus Cassini, Coues, Proceed, of the Acad. of Nat. Se. of Philad.
(1868), p. 45, fig. 10.
Phaleris Cussini, D.-G. Ezztior, The new and heretofore unfigured species of the
j birds of North America (1869), fig. noire de la tête.
M. Coues a décrit comme espèce distincte, sous le nom de Simo-
rhynchus Cassini, un oiseau qui est, à n’en pas douter, le premier
plumage du Simorhynchus kamtschaticeus. L’unique spécimen sur
lequel repose la description suivante de M. Coues figure au Smith-
sonian Museum sous le n° 46,564. Il à été recucillt par M. H. Dali,
le 3 août 1866,:à Ounimak Pass, Russie d'Amérique.
« Diag. — S. rostro parvo, breve, valdè compresso, longitudine
vix altitudinem excedente, latitudine dimidii altitudinis ; ferè trian-
gulare a spectu laterale; simplice, nec ullis addimentis corneis
instructo; culmine leviter declinato-convexo, rictu recto, carinà ferè
rectà, ascendente; suprà nigro-plumbeus, vertice, alis caudâque
nigerrimis, subtus griseo-plumbeus, abdomine crissoque sensim
albicantibus ; longitudo tota corporis 7.75 (poil. Ang.); alæ 4.25;
_ caudæ 1.40; tarsi 0.80; digiti medii cum Se. 1.20; rostri 0.40,
alt. 0.30, lat. 0.15! rictûs 0.60:
62 ù LOUIS BUREAU
« Toutes les parties supérieures d’un cendré-noirâtre, ou d'une cou-
leur de plomb très-sombre, plus intense sur le dessus de la tête, les
ailes et la queue. Toutes les parties inférieures beaucoup plus claires et
d’une couleur plombée plus grisâtre, se fondant insensiblement avec
les couleurs des parties supérieures, sur les côtés de la tête, du cou
et du corps, et devenant graduellement blanchâtres sur l'abdomen et
les couvertures inférieure ; des ailes. Barbes internes des remiges
primaires et secondaires et des pennes de la queue d’un gris sombre;
barbes externes d’un noir lustré ; dessous des ailes d’un gris sombre,
presque noir à la pointe. Bec foncé, teinté de rouge ; partie posté-
rieure des tarses et dessous des doigts noirs; le reste des pattes de
couleur indéfinissable à l’état sec; probablement rougeâtre pendant
la vie. « Œil blanc et noir » (étiquette du collect.). Aucune trace de
huppe ni de plumes filamenteuses blanches sur les côtés de la tête. »
(Coues.)
_ Métamorphoses du Simorhynchus kamtschaticus
Plumage. — Le Simorhynchus kamtschaticus a été décrit et
figuré pour la première fois, en 1801, par J. Lepechin dans Nova
acta academiæ scientiarum imperialis Petropolitanæ, t. XI,
d’après un sujet d’une exceptionnelle beauté et sans aucun doute en
noces. Le dessinateur de Lepechin,. a-t-1l un peu exagéré les orne-
ments de la tête ? (Voy. la reprodurtion de cette figure, pl. VI, fig. 1.)
Je suis porté à le croire. En effet, Temminck et Meiffren-Laugier ont
représenté sous le nom erroné de Phaleris cristatella un Simo-
rhyncus kamischaticus du Muséum des Pays-Bas, également en
noces et plus simplement orné. (Voy. la reproduction de cette figure,
PV her2.)
En état d'hiver, le S. kamtschaticus nous est connu par un spé-
cimen du Muséum de Paris, tué dans lesîles Aléoutiennes en dé-
cembre 1819. Ce sujet ne diffère des précédents que par une tête
ornée d'un moins grand nombre de plumes filamenteuses blanches
que dans les spécimens de Lepechin et de Temminck et Meiffren-
Laugier. Il est possible que cette différence, très-minime du reste,
tienne au mauvais état de conservation de cet échantillon, ou soit
purement individuelle. On voit donc qu’en été, comme en hiver, le
plumage du S. kamtschaticus demeure sensiblemement le même.
Il en est du reste ainsi chez le C'himerina cornuta, l'Ombria psita-
cula et Simorhynchus cristatellus.
Bec. — Les descriptions, pas plus que les figures de Lepechin,
&
Es MUE DU BEC DES MORMONIDÉS 63
Choris, Valenciennes, M. Coues et M. D.-G. Elliot, ne suffisent à faire
connaître la constitution du bec du S. kamtschaticus à l’époque
des amours.
Mais, M. Schlegel a bien voulu faire, pour moi, l’examen du bec
de cet oiseau sur un sujet du Muséum de Leyde.
Le bec du S. kamtschaticus, au printemps (pl. VI, fig. 6), est
revêtu, pour tout ornement, d’une cuirasse nasale, non pas fourchue,
mais composée, comme celle du S. cristatellus, de deux plaques
cornées indépendantes l’une de l’autre. |
En hiver, ces lamelles se détachent sans doute, et laissent à dé-
couvert une simple membrane nasale; comme il est représenté dans
la figure idéale, pl. VI, fig. 7.
Il est bien possible, dès lors, que ce soit un sujet en hiver qui ait
fait écrire à Pallas : «Nares in cavo maxillæ superioris, longæ rictui
parallelæ. » |
Habitat. — Les côtes etles îles américaines et asiatiques du nord de
l'Océan Pacifique.
On le trouve principalement dans les mers voisines du Japon, et
surtout sur les côtes de l’île Matsamey ou Yesso, d’où les naviga-
teurs russes ont rapporté les premiers échantillons (Valenciennes in :
_Choris, Voyage pittoresque autour du monde, 1820, p. 19). — Il
n’est pas rare au voisinage de la quatrième des îles Kouriles et de
celles qui s'étendent vers le sud (Pallas Zoogr. R.-A.). — On en
possède un échantillon du Kamtschatka (Mus. Bost. Nat. Hist. Soc.
d’après Coues, Proceed. Ac. Nat. Sc. Philad., 1868, p. 41), mais
il doit être rare dans ces parages, car, selon Pallas, il ne fréquente
ni les côtes du Kamtschatka, ni la mer d'Ochkotsk.— On le rencontre
encore dans l’île Saint-Laurent‘ (Choris), près de l’île d'Unalaschka
(Pallas), sur les côtes nord-ouest de l'Amérique (Mus. Smiths. Inst.
d’après Coues), où il descend au sud jusqu’à Sitka. (Mus. Pays-Bas).
Nota. — Pour terminer l’histoire de la famille des Mormonidés, il
me resterait à décrire le Phaleris pygmæa Brandt (Uria pusilla,
Pallas), dont l’adulte en noces me paraît être l'oiseau connu sous le
nom de Phaleris microceros. Ce dernier porte sur le sommet du bec
un petit tubercule qui se détache après la saison des amours. Mais
les spécimens que j'ai étudiés ne m'ont pas permis de suivre l’évo-
tion du plumage de cette espèce.
__ EXPLICATION DES PLANCHES
PLANCHE I
Fratercula arctica (forme armoricana).
Fig. 1. — = Q maximum, adulte au printemps (grand. nat.), côtes de Bretagne,
13 juin 1876 (coll. Bonjour). — N° 9 du tableau.
Fig. 2. — ® maximum, adulte au printemps (grand, nat.). côtes de Bretagne,
43 juin 1876 (coll. Bonjour). — N° 22 du tableau.
Fig. 3. — ® maximum, adulte au printemps (grand. nat.) côtes de Bretagne,
5 août 1877 (coll. Bureau). — No 25 du tableau.
Fratercula arctica (forme islandica).
Le tableau contient les dimensions de spécimens de taille plus forte.
Fig. 4. — % adulte au printemps (grand, nat.), Islande, mai 1852 (coll. Degland,
Mus. de Lille). — N° 33 du tableau.
Fig. 5. — Sexe ?, adulte au printemps (grand. nat.), Islande, 1852 (coll. Degland,
Mus. de Lille). — N° 37 du tableau.
Fig. 6. — Sexe ?, adulte au printemps (grand. nat.) Terre-Neuve, Muséum de
Paris). — N° 49 du tableau.
Fig. 7. — Sexe ? adulte au printemps (grand. nat.), Canada, Dr A, Ross, (Muséum de
Paris). — N° 41 du tableau.
Fig. 8. — ®. adulte au printemps (grand. nat.) Lichtenfelds, sud-ouest du Érofn-
land, 11 août 1873, (British Muséum). — N° 51 du tableau.
Fratercula arctica (forme glacialis).
Fig. 9. — Sexe ? adulte au printemps (grand. nat.), Labrador, probablement du nord,
M. Bond. (British Muséum). — N° 60 du tableau.
Fig. 10. — Sexe ? adulte au printemps (grand. nat.), Groënland, (Muséum de Paris),
— N° 59 du tableau, 16720
Î PLANCHE I.
Fratercula corniculata.
Fig. 1.— Adulte au printemps (grand. nat.), provenance inconnue, (col. Marmottan).
Mandibule supérieure Mandibule inférieure
l NES ,
Pate Lee Parle EME ES LS eue etes t fs LiSÉTé COrDE.,
L st $ b. Cuirasse nasale. . CC L] . +. ee LA ] L2 LA -
qui g. Cuir. mentonnière.
ont le Lamelle sous-nasale..- . .........
| d. Scissure prénasale AR une première gouttière).
COUT = I. Aer bourrelet. .. +... 0 0 0e © ©. + id.
5 a à "4 Are gouttière.. L] L] .. Le + © » . ee = + L] id.
muent as IT 9e bourrelet.. . e 2.9 ? CHENE NENET. s e id.
Ke P DAS ROULETTE etais ele stels Dinte =:4/S lee ee id.
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ee. 66 LOUIS BUREAU à
Ke *
4 Chez quelques sujets on voit un troisième bourrelet et une troisième gouttière très À
ms faiblement accusés. 4
"ts
TE F Ê 2 5 ‘
pre Parties | i. Large rosace festonnée d’un jaune orange, aux commissures du bec.
È 4 s’atrophient(J- Bord libre des paupières épais et rouge nr it |
“ | Parties k. Plaque cornée de la paupière supérieure. 3 +
: 13 qui muent | !. Plaque cornée de la paupière inférieure. 1
À Bin AE bieure deile deladuite entire, |
Me \ Mandibule supérieure Mandibule inférieure 4
0 : a’. Ourlet membraneux. . . . . . . - . . . f. Liséré membraneux.
ne Parties : ni e
6 b’. Membrane nasale. .… . . . . . : . . . . g’. Matrice mentonnière.
Din ‘ayant mué): ,,
En, Gouttière prénasale.
HN. Ke 1: 4er bourrelepe ae ER TEE AUPREE id.
Fo Parties ne :
F4 n'aWint pas IL. ré Sourtèrer AN RER SES TETE id. 4
DS . 11. 2e Pourrelet, st ner ie Vad en L
Re” 22 2E DOUTHÈTE OMS Re R SEL id.
|
7
he 2
Parties (| 2. Etroite rosace aux commissures du bec.
atrophiées j. Bordlibre des paupières mince et décoloré.
Fig. 3. — Schéma de l'adulte prenant les ornements des noces.
Mandibule supérieure Mandibule inférieure \
arQurleticonnméase sp fol. Etre AUS ati um BiSÉTÉConné:
bCuirassémasaler LL UE Le ah A Re . , Le 4
g. Cuirasse mentonnière. 5
c'HLamelle Sous nasale and Nr er CS
i. Rosace au printemps ou pendant les noces.
t. Rosace atrophiée en hiver ou après les noces.
k. Plaque cornée de la paupière supérieure. js
l. Plaque cornée de la paupière inférieure. ;
T. Le triangle jaune ou atrophique.
Fig. 4. — Pièces cornées tombant après les noces.
Mandibule supérieure Mandibule inférieure.
dBuriet one. NME RL tn AA Pise orne:
:DIPEuirasseñnaRale Lars 5 00 LOIR LR UNE ses.)
cbameile s6us-nasale. #0 MR RENE AP REREEIN 4
K. Plaque cornée de la paupière supérieure. 1
l. Plaque cornée de la paupière inférieure. 4
g. Cuirasse mentonnière.
PLANCHE II
Lunda cirrata. | 4
Fig. 1. — : adulte au printemps (grand. nat.). Ile Saint-Paul, mer du Kamits 1
chatka par M. Coinde, 1860 (Muséum de Paris, no 14782 C.) .
Fig. 2. — © adulte au printemps (grand. nat.).. Kamtschatka, donné par M. Ver-
reaux (Muséum de Paris no 14782 A.)
Fig. 3. — % adulte en hiver. Restauration exécutée d’après deux sujets, l'un du 4
British Museum, par George .Bennet, l’autre du Museum de ; Paris,: par: {00
M. Néboux, Kamtschatka, octobre 1839, à 4 %
Pièces cornées tombant après les noces.
us "4 | D
Fig. 4.
è «a ” 4 7 Ës f SN
4
À
Han EXPLICATION DES PLANCHES 67
Fig. 5. — Jeune en premier plumage (grand. nat.). Behring’s Straits (Bristish Mu-
ne seum) .Sujet ayant servi de type au Sagmatorrhina Lathami de Bona-
parte.
NoTA. — Les mêmes lettres représentent les mêmes parties que précédemment. Ajoutez :
b”. Le cimier membraneux.
PLANCHE IV .
Chimerina cornuta.
Fig. 1. — Adulte au printemps (grand. na.) British Museum.
a. Mince pellicule cornée analogue à l’ourlet corné du Fr. artica.
b. Cuirasse nasale en furme de corne.
e. Mince pellicule cornée analogue à la lamelle transparente qui, chez le
Fr. artica, recouvre la partie postérieure du premier bourrelet.
g. Onglet corné.
Fig. 2. — Adulte en hiver. Restauration d’après le no 31908 du Smithsoniam ins-
titution, figuré par MM. Elliot, Coues et D. G Elliot sous les noms de Sag-
matorrhina et Ceratorhyncha Suckleyt. g
a’. Derme analogue à l’ourlet membraneux du Fr. artica.
D’, Protubérance molle, noirâtre, atrophiée, analogue à la membrane nasale
du Fr. arctica.
e’. Derme analogue à la partie postérieure du premier bourrelet du Fr. artica.
| Fig. 3. — Pièces cornées tombant après les noces.
b. Cuirasse nasale en forme de corne.
g- Onglet corné.
Fig. 4, — Jeune en premier plumage. Restauration du Spécimen décrit par Cassin
| … sous le nom de Cerorhina Suckleyi, d’après la figure de M. Elliot Coues et
la lettre du Dr Suckley adressée à M. D. G. Elliot.
PLANCHE V
Ombriæ psittacul«.
Fig. 1. — , © adulte au printemps (grand. nat.). Ile Saint-Paul, mer du Kamts-
chatka, acquis de M. Coinde, 1860 (Muséum de Paris).
Fig. 2. — Cuirasse nasale tombant après les noces.
Simorhynchus cristatellus
Fig. 3. — Adulte au printemps (grand. nat.). Mer des Kouriles, 1847, donné par
M. Verreaux, (Muséum de Paris).
b. Cuirasse nasale.
c. Lamelle sous-nasale.
- g. Cuirasse mentonnière.
3. Disque corné.
LOUIS BUREAU
Fig. 4 — Adulte en hiver (g grand. pat Kamtsehatka, anis par M. Verreaux |
(Muséum de Paris). ;
Fig. 5. — Pièces cornées tombant après les noces.
b. Cuirasse nasale divisée en deux pièces, el non fourchue comme chez les
espèces précédentes. | | Tite
c. Lamelle sous nasale. | Ç ;
g. Cuirasse mentonnière.
i. Disque corné. | | 4
: Pia. 6. — Jeune en premier plumage (era nat.). D’après la ie col. de M. D.. 6210
Eltiot. | 4
PLANCHE VI + ki
Simorhychus kamtschaticus. à L'ère È
Fig. 4. — Adulte au printemps. D’après Lepechin.
Fig. 2. — Adulte au printemps. D’après Temminck et Meiffren-Laugier. s |
Fig. 3. — Adulte en hiver (grand. nat.). Iles Aléoutiennes, décembre 1819, pré-
senté par M. Choris (Muséum de Paris, no 14804). | ;
Fig. 4. — Jeune en premier plumage. Spécimen décrit par M. Elliot Coues sous le
nom de Simorhynchus Cassini (Smiths. instit. n0 46564). Pipes la figure ;
donnée par M. D. G. Elliot. 1
Fig. 5 — Bec vu en dessus. D’après Temminck et Meiffen-Langier. | 4 h
b. Cuirasse nasale. ri | 1
\
Fig. 6. — Bec du printemps. : Mr ù
Fig. 7. — Bec d'hiver. (Fig. idéale).
DEXCRIPTION D'UNE NOUVELLE E\PÈCE
DE
BATRACIEN URODÈLE D'ESPAGNE
(Pelonectes Boscai LATASTE)
Par Albert TOURNEVILLE
Dans la séance du 18 février dernier, M. F. Lataste a présenté
à la Société une nouvelle espèce de Batracien urodèle provenant
d'Espagne. La description de cette nouvelle espèce m’ayant été confiée
par M. Lataste, j'ai accepté cette tâche avec empressement ; j'ai
d’ailleurs été guidé par ses conseils. :
Le 2? novembre 1878, M. Lataste a reçu de M. Eduardo Bosca, son
_ correspondant en Espagne et notre collègue, un Triton en tenue de
terre, qui lui parut, au premier abord et avant tout examen appro-
fondi, appartenir à l'espèce Triton parisinus Laur. Le lendemain,
il reçut une lettre de M. Bosca qui déterminait l’animal envoyé la
veille Triton helveticus Razoum. Bien qu’un seul exemplaire fut
insuffisant pour s’éclairer sur cette forme, il la regarda néanmoins
comme une nouvelle espèce intermédiaire entre les deux ‘Tritons
ci-dessus désignés.
L'examen du squelette le confirma dans cette opinion. Car si, d’une
part, la coloration générale était plutôt celle au Tr. parisinus ; de
l’autre, le caractère principal du crâne, l’arcade osseuse formée
par la soudure des apophyses frontales et du temporal s’opposait à
cette détermination et rapprochait l’urodèle espagnol du Tr. helve-
ticus.
C'était donc vraisemblablement une espèce nouvelle ; mais, pour la
décrire, il était indispensable d'attendre le printemps suivant et d’avoir
des individus plus nombreux et mieux caractérisés. Cette attente n’a
pas été vaine, et, le 14 février dernier, M. Lataste recevait de M. Bosca
un premier envoi comprenant six individus, dont deux mâles en tenue
de noces.
70 ALBERT TOURNEVILLE
Placés dans un aquarium, ils parurent d’abord se complaire à
l’eau ; et même, le 23 février, ils avaient pondu une vingtaine d'œufs.
L’œuf est rond, mi-brun, mi-blanc sale; son enveloppe glaireuse
est oblongue. En somme, il est semblable en tous points à ceux des
autres Tritons. Malheureusement, je n’ai eu la satisfaction de voir
éclore aucun de ces œufs, de sorte que je n’ai pu encore étudier
cette espèce à l’état larvaire.
Dans l’aquarium où séjournaient ces animaux était une brique
creuse, et, sur cette brique, de petits morceaux de charbon et quelques
herbes. C’est sur la brique et sous ces obstacles formant un tout petit
volume que, complétement dissimulés, ils se tenaient tous six de pré-
férence. Il était même fort difficile de les voir. C’est également à cet
endroit qu'avaient été déposés les œufs, à un centimètre environ au-
dessous du niveau de l’eau.
Sur ces six individus, le 12 mars deux ont été sacrifiés pour
l'étude, deux autres moururent, et les deux survivants, mis dans une
cage pourvue d’un réservoir d’eau et de sable, quittèrent aussitôt le
séjour aquatique. Dès le lendemain, ils avaient pris la tenue de terre.
En France, à cette époque et même longtemps après, tous nos
Tritons sont encore à l’eau. Dans la plaine, leur rut commence dès
les premiers jours de février, et se prolonge en mars, avril et jus-
qu'en mai. Dans les Pyrénées, il est plus tardif, comme les beaux
jours. Mais il paraît probable qu’en Espagne le temps du rut est
déjà terminé, et que c’est pour cette raison que nos animaux vou-
laient aller à terre et périssaient à l’eau.
Car on sait qu’en général nos Urodèles vont à l’eau pour leur
ponte, et ce, aussitôt les premiers jours du printemps ou de tempé-
rature plus clémente. La ponte terminée, ils retournent à terre.
Je ferai remarquer à ce sujet qu'il est bien étonnant que cette
espèce ne soit pas plus abondante. Je dois en conclure que certaine-
ment le temps du rut était passé, lorsque M. Bosca a fait ses excur--
sions. En effet, partout où j'ai constaté l’existence d’une espèce de
Triton, j'ai trouvé cette même espèce en abondance. Ainsi, aux en-
virons de Paris, c’est par centaines que l’on rencontre les Urodèles
dans les mares où ils se réunissent à l’époque des amours.
Du reste M. Bosca, dans sa lettre du 27 mars dernier, m’'apprend
que, retenu par le froid et les mauvais temps, il n’a pu se livrer
cette année à des recherches suffisantes.
Le fait suivant est encore une preuve qui vient s’ajouter à mon
dire : Le 20 juin de l’année dernière, au moment où les neiges
fondaient sur les pics élevés des Pyrénées, M. Lataste recueillait
PR Te UN D OC Te
€ L'rA + € oi
5 :
NÉ DESCRIPTION D'UN NOUVEAU BATRACIEN 71
4 < /
en quelques instants, dans le lac d’Oncet (pic du Midi), plus d’une
centaine d’Euproctes en rut, alors que six semaines après, me trou-
vant dans les mêmes endroits, Je ne pus en trouver un seul, bien
que j'eusse fait de longues et minutieuses explorations. Ce n’est que
par hasard et en soulevant des pierres dans une montagne aux envi-
rons d'Eaux-Bonnes, pour trouver des Salamandres, que je cap-
turai un tout jeune mâle d'Euprocte enfoui dans la terre à 10 où
12 centimètres de profondeur.
Le 15 mars, M. Bosca fit encore à M. Lataste un envoi de deux
exemplaires de la nouvelle espèce, dont une femelle de très-grande
taille qui se tenait à l’eau constamment et paraissait même s’y com-
plaire (1).
De plus M. Bosca, dans sa lettre du 12 novembre 1878, croit
pouvoir affirmer qu'au mois d'août, au moment des plus fortes cha-
leurs, on trouve cette espèce dans les cours d’eau. Il se pourrait que
certains individus eussent coutume de passer toute l’année à l’eau.
C’est ce qui a lieu pour le Pleurodèle; maïs cette coutume ne saurait
être considérée comme générale, quoiqu’elle soit confirmée par les
allures de la grande femelle citée ÎLE haut.
Les quelques exemplaires que j'ai eus entre les mains ane été
trouvés les uns par deux, les autres par trois, et enfin les derniers
isolément.
DTAGNOSE (2).
PELONECTES LATASTE n. g.
Semblable au genre Triton, mais pas de crête dorsale; orteils
libres; queue brusquement acuminée, courtement mucronée, mais
sans filet terminal; arcade fronto-temporale osseuse; pli gulaire
très-net; peau lisse ou finement granuleuse; tronc quadrangulaire,
(4) Les huit individus envoyés par M. Bosca ont été répartis de la façon suivante :
Une femelle adulte à M. Boulenger pour le Musée de Bruxelles ;
Une jeune femelle à M. le commandant de Betta, à Vérone ;
Une troisième, semblable à la précédente, à M. Lorenzo Camerano, pour le Musée de
Turin ;
Une quatrième femelle adulte à M. Giglioli, pour le Musée de Florence;
Un jeune mäle et la grande femelle font partie de la collection de M. Lataste ;
Et enfin le mâle et la femelle, figurés dans la planche, sont en ma possession.
(2) Revue internationale des Sciences, tome IT , 1879, p. 275. — La diagnose don-
née en latin a été traduite ici.
| T4
07, ALBERT TOURNEVILLE-
mais sans pli éutané saillant sur le haut des flancs. Clôaque du mâle
comme celui des Tritons, mais celui de la femelle légèrement pro-
longé en cône comme celui des Euproctes.
PELONECTES BOSCAI LATASTE N. Sp.
Tête aplatie, très-élargie en avant au niveau des yeux; museau
arrondi; lobes sus-labiaux énormes; langue petite, arrondie, fixée
en avant, libre en arrière et sur les côtés ; dents palatines en deux
séries commençant au niveau des PReeS internes des narines,
contiguës, divergentes en arrière; membres très-grêles; doigts et
orteils à peine déprimés ; queue étroite, plus longue que le corps.
Mae. — Queue plus large, brun jaunâtre en dessus, avec de petites
taches noires arrondies, écartées ; orangé en dessous, concolore ou
ponctué de noïr comme en dessus. Face inférieure séparée du dos
par une bordure blanchâire, antérieurement DOEECT jusqu’au-des-
sous des yeux, s'étendant postérieurement jusqu’à la pointe et au tran-
chant inférieur de la queue. Ce os lui-même orné de taches
arrondies plus grosses.
FEMELLE. — Queue plus étroite; brun verdâtre en dessus; comme
chez le mâle en dessous, avec cette différence que la bande blanchâtre
des flancs est d’uu blanc moins pur, mais rendue plus nette par une
ligne de points noirs qui la borde en dessous; tranchant inférieur de
la queue orangé à l’origine, blanchâtre vers la pointe.
Habite l'Espagne.
DESCRIPTION
Synonymie. — Triton parisinus Laur.— Bosca, Catalôgo de los reptiles y anf-
bios observados en Espana, Portugal é islas Baleares. 4877. p. 30,
esp. 62.
Dimensions (1). de cn ®
Longueur totale du museau au bout de la queue, . . . 0.075 0.084 0.094
SORTE Dibte à LDeCiput [Aer 0e don ae 0.008 0.009 0.040
Largeur de la tête (à l'angle des mâchoires)., , . ; . . ; 0.0075 0.008 0.0085
Hauteur de la tête (gorge Soulevée au niveau de la mûâ-
choire inférieure). , . . : . , . « : . . . . . : 0.0045 0.0045 0.0055
(1) Les dimensions relevées dans ce tableau et contenues dans la première colonne
sont celles du mâle décrit ici et figuré dans la planche. La deuxième colonne contient
celles de la femelle adulte envoyée à M. Giglioli, et enfin la troisième colonne celles de
la grande femelle dont il a déjà été parlé.
(2) En faïsant basculèr da tête sur Île tronc ; on arrive à déterminer avec ironie le
niveau de l'articulation du crâne avec la colonne vertébrale. MP
4
|
À
4
"3 . à ;
DESCRIPTION D'UN NO BATRACIEN 73
Longueur de la queue G partir de la base du mamelon
ana RE en RS Gi nn it 0.086: 002 ROM
“Hauteur maximum de la queue. ;, . .. ... . : : . . .. 0.006 0.005 0.006
Longueur du membre antérieur (du pli 4 l'épaule au
bout du troisième doigt). . . ...... . 0.044 0.0435 0.014
Longueur du membre postérieur (de l’aine au bout da trot
SCIE CITEM) SNL TR pe Pas LUE, 0.0432 0.043 0.04%
Longueur du troisième orteil (côté externe). . . . . ., 0.0035 0.0035 0.0035
Proportions.--Le crâne est comprimé graduellement sur les côtés
et assez carrément tronqué en avant. Les pariétaux sont concaves,
courts et forment un angle aigu à l’occiput. L’ethmoïde est évidé en
gouttière. Les sutures fronto-temporale et médiane des os frontaux et
pariétaux sont écailleuses et très-apparentes. L’apophyse frontale sus-
orbitaire, beaucoup plus robuste que le chez Triton helveticus, vient
comme chez cette espèce se souder avec l’apophyse correspondante
du temporal, de manière à former ainsi une arcade osseuse complète.
L’excavation de l’ethmoïde est beaucoup plus profonde que chez le
Tr. helveticus ou même remplacée par une perforation (2). Les
bords de cet os se relèvent beaucoup plus haut chez les Tritons
pälmé et ponctué, formant deux crêtes saillantes qui se prolongent
sur les bords du crâne et jusqu'au niveau du bord postérieur des
frontaux. Cette crête se voit à peine en avant chez le Pélonecte et
disparaît absolument sur les bords des frontaux. Ces os et les sui-
vants forment une surface presque plane chez ce dernier, mais for-
tement éonvexe chez nos deux Tritons. |
Les deux maxillaires se relèvent en crètes très-saillantes sur les
bords du museau chez le Tr. helveticus, dessinant ainsi, avec les
bords égalemént relevés de l’ethmoïde, les trois sillons caracté-
ristiques chez cette espèce revêtue de ses chairs. Il n’en est pas de
même chez le Pelonectes Boscai.
Le crâne est large; vu de profil, il est légèrément convexe au-des-
«
sus des orbites. Sa longueur est supérieure à sa largeur d’un cin-
quième environ (fig. 5).
Les vertèbres sont au nombre de quatorze, depuis l’atlas jusqu’à
celle qui porte le bassin, celle-ci non comprise. J'en ai compté un
(4) Hest impossible, sur l’animal en chair, de mesurer avec précision la queue depuis
le bassin.
(2) Ces différences dans les proportions du crâne, qui écartent le Pélonecte du Triton
palé, l’éloignent aussi du Triton ponctué. La comparaison avec ce dernier a été
faîté sur un individu de la variété orientale provenant de Goritz (Autriche) et envoyé
pät M. lé Dr Schieiber.
74 ALBERT TOURNEVILLE
nombre égal chez une femelle de Tr. helveticus et chez un mâle de
Tr. parisinus.
La tête est plus courte que chez les deux espèces voisines. Elle est
un peu plus longue que large, si on prend pour longueur la distance
qui sépare l’extrémité du museau de l’occiput, et si on mesure la lar-
geur en un point situé un peu au-dessous des yeux et à un milli-
mètre en arrière de l’angle postérieur de l'œil; toutefois, cet endroit
n'est pas celui de la plus grande largeur de la tête.
Vu d'en haut, son museau est tronqué, et offre une ligne droite
transversale notablement plus grande que chez nos Tritons. Les
côtés de la mâchoire formant un angle obtus vont en s’élargissant:
jusqu’à la hauteur de l’angle antérieur de l'œil, puis subissent un
petit rétrécissement pour se continuer, en ligne droite, en suivant
les lubes sus-labiaux jusqu’à la hauteur des membres antérieurs. Le
plus grand diamètre transversal est donc un peu en avant des yeux,
alors qu'il se trouve en arrière au-dessous de l’angle postérieur de
l’œil chez nos deux Tritons,
Sur la face supérieure de la tête, on remarque un large sillon lon-
gitudinal médian qui prend naissance sur le museau à la hauteur des
narines, pour se prolonger au niveau de l’angle postérieur de l’œil
où il s’efface insensiblement. Mais aussitôt un nouveau sillon se
forme par l’écartement des deux parotides. Ce même sillon antérieur,
qui existe chez les 77. helveticus et parisinus, est accompagné de
deux autres latéraux qui, prenant naissance sur le museau sans se
joindre, vont en s’écartant d’abord, puis deviennent parallèles et se
perdent dans le vertex. |
Vue de profil, la tête est aplatie, très-légèrement convexe au-dessus
des yeux, le museau est tronqué et beaucoup plus fort que chez les
deux espèces voisines. Les narines sont distantes entre elles d’une
longueur égale à celle qui les sépare du coin antérieur de l’œil.
Les yeux sont très-saillants et surplombent légèrement la tête.
Leurs angles postérieurs sont d’un cinquième plus écartés l’un de
l’autre que leurs angles antérieurs. Situés à peu près latéralement,
quoique un peu dirigés vers la face supérieure de la tête, ils sont à
égale distance du museau et de l’occiput. Chez le Tr. parisinus, les
yeux sont plus rapprochés du museau, et chez le 77. heloeticus, ils
sont, comme chez le Pelonectes, à égale distance de l’occiput et du
museau.
Le diamètre interoculaire est d’une longueur égale à celle comprise
entre les deux narines. Il est encore égal à la distance du coin posté
rieur de l'œil à la commissure de la bouche, et comprend trois fois la
1
1
DESCRIPTION D UN NOUVEAU BATRACIEN 75
longueur du diamètre de l’œil ouvert, mesuré de haut en bas. La
- hauteur de J’œil au-dessus du bord libre de la mâchoire est supé-
rieure à cette dernière mesure, mais de beaucoup inférieure à la pré-
cédente.
Le canthus rostralis, quoique très-apparent, est moins marqué
que chez les deux espèces voisines. Il part de la narine pour se
diriger en ligne droite jusqu’à la paupière. Les joues, qui s’élar-
gissent Immédiatement au-dessous des yeux pour former les lobes
sus-labiaux, sont beaucoup plus développés que chez nos Tritons, et
c’est là un des caractères différentiels du Pelonectes. La mâchoire
inférieure est entièrement recouverte par ces lobes qui prédominent
de chaque côté. En considérant cet animal de face, ses yeux saillants,
ses joues subitement élargies et ses lobes suslabiaux tombant, lui
donnent un aspect singulier qui suffirait à le faire distinguer entre
les espèces qui lui ressemblent le plus. Cet aspect est comparable,
jusqu’à un certain point, à celui de notre boule-dogue.
Les orifices nasaux sont petits et peu apparents. La langue est
arrondie, petite et située en avant. Elle est un peu libre sur les côtés
et en arrière, et fixée en avant. Ses formes et ses proportions m'ont
paru en tous points analogues à celles des deux Tritons dont je me
sers pour la comparaison.
Les dents voméro-palatines sont rangées sur deux lignes longitu-
dinales ; elles commencent au niveau des orifices nasaux. Ces lignes
sont d’abord parallèles, puis, comme pour former les branches d’un V,
elles s'écartent rapidement chez certains individus, mais chez d’au-
tres elles ne se séparent que faiblement, quoique cependant d’une
façon très-sensible. Chez les deux individus que j'ai figurés et qui
ont servi à cette étude, j'ai remarqué chez le mâle la première de ces
dispositions et la seconde chez la femelle. La fig. 4 de la planche
représente la mâchoire du mâle.
Vue en dessous, l'extrémité antérieure du museau est tronquée en
avant, puis les bords de la mâchoire inférieure s’écartent brusque-
ment jusqu'à la hauteur des yeux où ils sont sensiblement élargis et
enfin paraissent diminuer un peu aux angles de la mâchoire. Chez le
Tr. parisinus, le dessous du museau est moins tronqué et plus effilé
et les bords de la mâchoire vont en s’élargissant jusqu’à la hauteur
du coin postérieur de l’œil où est le plus grand diamètre transversal
de la tête. Chez le Tr. heloeticus, le dessous du museau, plus tron-
qué que chez le précédent, l’est cependant moins que chez le Pelo-
nectes. Son plus grand diamètre transversal est au même point que
chez le Tr. parisinus,
76. | ALBERT TOURNEVILLE
Le tronc est quadrangulaire, arrondi, avec un cordon dorsal très-
large et très-surbaissé, simple relief des apophyses épineuses et des
ligaments inter-spinaux. Ce cordon n’est nullement comparable à
une crête. Il est aussi prononcé chez la femelle que chez le mâle. Des
deux côtés, sur le haut des flancs, au niveau de l’exrémité des côtes,
on voit un angle arrondi parfaitement comparable à ce qui existe chez
certaines variétés du Tr. parisinus (vañ. orientale illustrée par Rus-
coni et aussi par de Betta) (1), maïs ne rappelant en rien les replis
cutanés qui ornent le flanc du 7r. helveticus. Chez la femelle, l’angle
est beaucoup plus émoussé. |
Le tronc, mesuré de l’occiput à la partie correspondant à l’angle
postérieur du mamelon anal, représente trois fois la longueur de la tête
chez le mâle. Chez la femelle, la même longueur est contenue trois fois
et demie dans le‘tronc. Ces mêmes proportions se retrouvent aussi
chez le mâle et chez la femelle du Triton palmé, mais chez le Triton
ponctué, plus élancé que les deux autres espèces, on trouve la lon-
gueur de la tête contenue trois fois et demie dans le tronc chez le
mâle et quatre fois chez la femelle.
La queue, un peu plus courte et plus élevée chez le mâle en noces
que chez la femelle, est relativement basse chez les deux sexes. Elle
est comprimée graduellement jusqu'à son extrémité. Elle est très-
épaissie à sa naissance et plus aiguë en bas qu’en haut. Les parties
membraneuses qui existent en-dessus ét en-dessous sont beaucoup
plus grandes en-déssous. Elles commencent en-dessous un peu en
arrière du mamelon anal et en-dessus à la hauteur des membres pos-
térieurs.
Les deux bords de la queue en se rapprochant peu à peu devien-
nent presque parallèles l’un à l’autre vers le bout, puis s’inclinent
brusquement l’un vers l’autre, pour se rejoindre finalement en un petit
mucron aplati qui rappelle à certains égards ce que l’on voit chez la
vieille femelle de Tr. helveticus, mais ne ressemble point au filet qui
termine la queue du mâle de cette espèce pendant le rut.
Chez la femelle, la queue est sensiblement plus longue, et paraît
l'être d'autant plus que l’animal est plus vieux. Ses parties membra-
nèuses supérieures et inférieures sont beaucoup moins développées et
son mucron terminal est beaucoup plus étiré que chez le mâle. Vue d'en
haut, elle est large à sa naissance, mais se comprime graduellement
jusqu’à son extrémité, tout en conservant une certaine épaisseur, au
moins pendant les deux premiers tiers de sa longueur.
(1) Monografia degli anfibi urodeli italiani, 1864, in-4, 1 pl.
zx aa ei lit
4 DESCRIPTION D'UN NOUVEAU BATRACIEN ii
Chez le mâle, la plus grande hauteur de la queue est à l'extrémité
du premier quart de sa longueur, et cette hauteur se trouve six fois
comprise dans la longueur. Cette même hauteur, chez la femelle,
prise au même point, est contenue plus de huit fois dans la longueur.
Nos Tritons offrent de grandes dissemblances dans ces mêmes pro-
portions. Ainsi chez le Tr.parisinus mâle, la hauteur maximum de la
queue est contenue à peine quatre fois dans sa longueur, et chez la fe-
melle elle l’est un peu plus de sixfois. Le Tr. helveticus, dont la crête
est beaucoup plus basse, sert sous ce rapport d’intermédiaire entre
l'espèce précédente et le Pelonectes. Aussi trouvons-nous la plus
grande hauteur de la queue comprise cinq fois dans la longueur chez
le mâle et cinq fois et demie chez la femelle.
Ces différences dans les proportions de la queue fournissent encore
un point de rapprochement pour le Pelonectes avec le genre Fu-
procte. Chez ce dernier, du moins chez lEuproctus pyrenœus, la
femelle a la queue plus longue que le mâle et chez les deux sexes cet
organe est assez étroit.
Le mamelon anal est très-volumineux chez le mâle en noces. Il est
presque sphérique, c’est-à-dire que ses deux diamètres longitudinaux
et transversaux sontégaux. Sa hauteur, mesurée de l’angle qu’il forme
avec la base de la queue jusqu’à son point central quiestle plusélevé,
estégale à la hauteur de latête, un peu moindre que la largeur decette
dernière, etun peu plus grande que la moitié de la distance du museau
- à l’occiput. La fente anale est bordée de deux replis saillants, très-
proéminents et nettement limités en-dessous par un sillon situé de
chaque côté de la fente et parallèle à cette dernière. De petits plis
transversaux sillonnent le mamelon. En somme, toute cette confor-
mation rappelle exactement celle du mamelon anal dans le genre
Triton. :
Chezla femelle enrut,au contraire, cetorganeestd’un volumebeaucoup
moins considérable. Sa forme est celle d’un cône tronqué (fig. 6), son
extrémité libre est sillonnée de petits plis rayonnants. Ce cône est for-
tement incliné en arrière. Son orifice est arrondi et un sillon qui ne
communique pas avec l'ouverture anale est situé sur la face antérieure
Cette ouverture a plutôt DE RES d’un simple trou que d’une fente
‘ longitudinale.
Cette particularité du cloaque de la”femelle rapproche encore le
Pelonectes du genre Euprocte. En effet, le mamelon anal de la femelle,
conique et mcliné en arrière, est également un des principaux carac-
tère de ce genre; mais le mamelon anal du mâle des Euproctes n’es
pas tumifié comme celui de nos Tritons.
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De
78 ALBERT TOURNEVILLE
‘ Les membres sont très-gréles, beaucoup plus que chez les deux
espèces voisines. Les antérieurs sont égaux aux posicrieurs ou un
peu plus longs. Il en est de même chez le 7r. helveticus}; mais chez
le Tr. parisinus les postérieurs sont toujours plus courts. Chez les
deux sexés du Pelonectes Boscai, les membres conservent les mêmes
proportions.
L’extrémité du plus grand doigt du membre antérieur, ramené en
avant le long du cou et de la tête, atteint et dépasse même le bout du
museau. La main est à peu près égale au bras et plus longue que
l’'avant-bras. Il y a normalement quatre doigts cylindro-coniques et
très-peu déprimés, beaucoup moins que chez les deux espèces voi-
sines. Ils croissent du premier au troisième, et le quatrième, plus grand
que le premier, est plus petit que le deuxième.
Quand on ramène le membre antérieur en arrière et le postérieur en
avant, l'extrémité du plus grand orteil atteint le coude chez le mâle,
tandis que les orteils croisent à peine les doigts chez la femelle. Il y a
normalement cinq orteils, le troisième et le quatrième égaux entre
eux, le deuxième plus court que ceux-ci, et le premier et le cinquième
encore plus courts et égaux entre eux ou à peu près. Les orteils, peu
déprimés, sont un peu plus développés que les doigts.
Chez les Tr. parisinus et helveticus, les membres sontrelativement
plus forts. Les proportions de la longueur des membres antérieurs et
postérieurs dans les deux sexes sont les mêmes que celles que je
viens de signaler pour le Pelonectes Boscai. Enfin le nombre et la
longueur des doigts et des orteils concordent également, mais ces
derniers sont sensiblement plus déprimés.
Téguments. — La peau est lisse ou très-légèrement granuleuse.
Ses grains sont plus marqués chez la femelle que chez le mâle, ils
sont d’une netteté et d’une finesse plus grandes chez les individus en
tenue de terre que pendant le rut. La peau esttrès-épaisse sur tout le
corps, beaucoup plus chagrinée chez la vieille femelle, et encore plus
épaissie dans la région parotidienne. Des plis transversaux sont
très-sensibles sur tout le long du corps et de la queue.
Les membranes de la queue forment de petites crêtes peu proémi-
nentesen-dessus, mais plus accentuées en-dessous. Chez le mâle, ces
ornements sont un peu plus développés que chez la femelle.
Les orteils sont très-légèrement engagés dans des épaississements
de l’épiderme, caractère aussi peu développé chez le mâle que chez la
femelle; iln’y apas trace de palmure comme chez le Tr. helveticus en
rut ou de lobes membraneux comme chez le Tr. parisinus également
enrut.
DESCRIPTION D'UN NOUVEAU BATRACIEN 79
Les faces palmaires et plantaires sont ornées, les unes à la base du
quatrième doigt, les autres à la base du cinquième orteil, d’un tuber-
cule en forme de saillie cutanée. Chez la grande femelle dont nous
avons donné plus haut les dimensions, on remarque à l’extrémité infé-
rieure du tarse une dilatation sensible rappelant une forme habituelle
du genre Euprocte et plus ou moins accentuée dans ce genre, suivant
l'espèce, le sexe et même l'individu. La paume de la main et la plante
du pied sont assez grossièrement ridées, sans qu’on puisse décrire de
tubercules disposés avec ordre.
Sur le museau, on voit distinctement de petits pores partant de cha-
que orifice nasal, disposés d’abord en lignes alternatives, puis en une
seule série sur la paupière et de nouveau en deux ou trois lignes sur
la partie postérieure de la paupière ; ces lignes enfin viennent se per-
dre très-nombreuses et confusément dans les glandes parotidiennes.
Je ne sais jusqu’à quel point ces pores sont comparables aux trois
pores beaucoup plus gros qui se voient disposés en ligne droite et à
intervalles égaux, en arrière de l’œil, sur la région parotidienne du
Triturus viridescens de l'Amérique du Nord. D’autres pores sont
distribués irrégulièrement sur les coins du museau, près des yeux. La
nuque et le cou sont rendus très-saillants par le grand développement
des muscles sous-jacents et aussi par l’épaississement glandulaire de
la peau, qui peut être comparé aux parotides des Salamandres et des
Crapauds. Sur le tronc et surtout le long des flancs, des pores beau-
coup plus petits sont distribués sans ordre. Ceux de la tête bien nette-
ment marqués chez le Pelonectes Boscai,le sont beaucoup moins chez
les deux espèces voisines. Ils existent cependant et sont disposés de
la même façon, mais à peine sensibles, surtout chez le Tr. helveticus.
Le pli gulaire est bien nettement marqué chez la nouvelle espèce.
Quoique plus ou moins prononcé, il existe chez tous les individus. Son
existence est beaucoup plus irrégulière chez nos Tritons. Ainsi, je ne
l'ai que très-rarement constaté chez le Tr. parisinus et par contre le
Tr. helveticus en est toujours pourvu, quoiqu'il soit plus ou moins
effacé. En outre, de petits plis longitudinaux sillonnent la gorge de-
puis le pli gulaire jusqu’au bout du museau, et d’autres plis trans-
versaux plus fins et irréguliers se rencontrent également. Ces carac-
tères plus ou moins accentués chez nos Tritons le sont notablement
moins que chez le Pelonectes Boscai.
Coloration. — La face supérieure chez le mâle en noces est
d’un brun‘fauve marqué de taches brunes irrégulièrement disposées
de chaque côté du cordon dorsal. Chez la femelle, la teinte générale
est plus uniforme, foncée; elle tire parfois sur le verdâtre et les points
at, Da :
80 ALBERT TOURNEVILLE
noirs sont à peine visibles sur sa robe foncée. Sur la tête, les points
noirs sont très-rares et ces lignes foncées qui dessinent si joliment la
tête de nos Tritons n’existent pas chez le Pélonecte.
La nuque et le tronc sont plus bruns que la tête et d'une couleur à
peu près uniforme, surtout chez la femelle. La queue et les membres
également sombres partagent la coloration générale. Les rudiments de
palmure sont très-foncés (Fig. 1.).
Sur les côtés, les flancs s’éclaircissent à mesure que l’on approche
de l'abdomen et donnent ainsi une teinte grisâtre fortement parsemée
de taches brunes. Chez la femelle, cette teinte beaucoup plus sombre
ne s’éclaircit guère que tout en bas des flancs. Les joues sont foncées
comme le dessus de la tête; sombres à leur partie supérieure, elles
s’éclaircissent légèrement sur les bords de la mâchoire. La queue,
vue de profil, est sombre dans ses deux tiers supérieurs, comme la
coloration générale du dos; elle s’éclaircit sensiblement vers le tiers
inférieur chez le mâle et seulement vers la base chez la femelle ; elle
devient chez les deux sexes d’un gris sale, comme les flancs, pour
s'éclaircir encore et devenir jaune en-dessous. La partie membra-
neuse qui orne la queue est d’un jaune d’ocre assez clair, mais cette
coloration est fort peu appréciable à cause du peu de développement
de cette crête, surtout chez la femelle. Le mucron terminal partage
la teinte générale de la queue (Fig. 8)..
Les couleurs générales qui ornent le dessus et les côtés des deux
Tritons auxquels je compare le Pélonecte sont en tous es plus
vives et plus claires.
Le mâle ainsi que la femelle ont l'iris doré et traversé par une bande
brune horizontale. Ce caractère est le même chez tous les Tritons. |
La face inférieure, chez les deux sexes, est la même : une belle
couleur de safran ou orangé-rouge, ayant une grande similitude
avec celle du Tr. alpestris, forme le fond de la teinte de Vabdomen
(fig. 2.), sur laquelle on distingue quelques larges taches brunes
arrondies qui souvent, et surtout chez la femelle, sont disposées linéai-
rement sur les bords. Cependant cette régularité que l’on peut cons-
tater sur notre fig. 2, ne saurait être considérée comme ure règle
générale. Car, tout en constatant que la partie médiane de l’abdomen
est généralement immaculée, je n'ai pas trouvé, parmi les exem-
plaires que j'ai eus entre les mains, deux individus dont les taches
fussent disposées identiquement de la même façon. Ces taches si nom-
breuses au bas des flancs se rapprochent même quelquefois jusque
sous le ventre comme chez notre Tr. parisinus, ce qui lui donne
quelque rapport avec cette espèce.
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DESCRIPTION D'UN NOUVEAU BATRACIEN 81
La gorge est d’un jaune d’ocre sale. Elle est tachetée de quelques
points noirs très-petits et toujours fort peu nombreux. Ces points sont
Situés sur les côtés de la gorge et près du museau; on ne les trouve
presque jamais au centre de la gorge. De petits points semblables
existent dans la coloration dela gorge de la femelle du Tr. parisinusg
avec cette différence toutefois que le fond de la gorge est blanchâtre
et que ces points y sont semés en nombre considérable et indistincte-
ment sur les cotés et le centre. Le mâle de cette même espèce à la
gorge blanchâtre, tachetée de macules foncées assez semblables à celles
de son abdomen, quoique un peu plus petites, mais qui n’ont aucune
ressemblance avec les points de la gorge de la femelle. Enfin, chez
le Tr. helveticus, on remarque une coloration semblable de cette
même partie pour les deux sexes : elle est rose et transparente, et
d’une couleur de chair qui prouve bien la finesse de la peau, de plus
elle est complètement immaculée.
Les membres d’un jaune foncé et tirant sur le grisâtre, comme les
flancs, sont maculés de petites taches brunes peu nombreuses.
Le mamelon anal du mâle est jaunâtre, assez clair, surtout sur
sa partie antérieure, et ne s’assombrit que près dé sa fente anale et
sur sa partie postérieure. On voit, en cet endroit et de chaque côté de
l'ouverture, deux ou trois taches brunes qui achèvent de rendre cette
portion du cloaque très-foncée. Chez la femelle, le mamelon anal est
jaune clair dans la première moitié et devient sombre à son extré-
mité, tout autour du trou anal. .
La tranche inférieure de la queue est jaune clair comme la portion
inférieure et la tranche supérieure. Cependant elle est, sur les deux
Premiers tiers de salongueur, marquée de taches brunes très-larges
et très-foncées chez le mâle, mais beaucoup moins nettes chez la
femelle. Le dernier tiers de cette partie membraneuse est privé de ces
taches et ne laisse voir que le fond clair de sa coloration générale.
Il va sans dire que ces belles couleurs vives, qui ornent l'abdomen
du Pelonectes Boscai et qui le rapprochent du 7r. alpestris, disparais-
sent ordinairement dans l’alcool, où une teinte jaunâtre et uniforme les
remplace. Cependant, je suis arrivé à conserver, au moins en partie,
ces jolies colorations en mettant l’animal dans un alcool suffisamment
fort et en quantité nécéssaire, et surtout en évitant les ardeurs du soleil
ou même une clarté trop vive. En un mot, c’est dans une vitrine pri-
vée complètement du jour que les collectionneurs conserveront le
plus avantageusement les belles couleurs de ces petits Batraciens,
ainsi que celles des autres Reptiles.
Habitat. — Le Pélonecte a été trouvé par M KE. Bosca
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x ALBERT TOURNEVILLE
dans la ei inculte de Caracollera (province de Ciudad-Real)
Espagne, ainsi qu’il me l’a annoncé dans sa lettre du 27 mars dernier.
Ce pays est encadré de montagnes de l’est à l’ouest et le sol est
surtout composé d'ardoises. De nombreuses mares ou flaques d’eau
avaient été formées par suite des grandes pluies. C’est dans ces en-
“droits, et au milieu d’un sol presque impraticable, que le Pélonecte
_paraït séjourner.
Mœurs. — Je ne puis donner que peu de détails sur les mœurs du
Pelonectes Boscai, et c’est encore à M. E. Bosca que je les dois.
Cette espèce paraît ressembler entièrement, dans ses allures du
moins, à nos Tritons de France, surtout aux deux espèces voisines
que j'ai souvent citées dans le courant de ce travail. Elle se tient tou-
jours au fond des éaux, fixée à quelque plante aquatique d’où elle s’é-
_chappe à la moindre alerte. Sa nourriture consiste en petits vers, et
on doit pouvoir la nourrir également avec de très-petits morceaux de
viande crue, comme la plupart de nos Urodèles.
Le tableau ci-dessous, où sont exposés tous les caractères par les-
; quels le Pelonectes Boscai diffère des deux Triton parisinus et
helveticus, montre bien les différences ie existent entre ces trois
espèces de HITS. .
Triton parisinus
LaAUR.
Proporlions. — Apophy-
“ses frontales suborbitaires
bien découpéeset n’arrivant
pas au contact du temporal.
Exeavation de l'ethmoïde
très-profonde et ses bords
très-relevés; frontaux et
pariétaux formant une sur-
face convexe.
Bords des maxillairesre-
levés en crête trèssaillanté.
Tête un peu allongée.
Trois sillons lôngitudi-
naux sur le museau.
Veux peu saillants.
Joues légèrement ineli-
nées en dehors.
Lobes sus-labijaux éten-
dus.
Pelonectes Boseaïi
LATASTE
Apophyses frontales sub - |
orbitaires très-fortes. sou-
dées au temporal. et for-
mant une arcade osseuse.
Excavalion de l'ethmoide
peu profonde; bords à
peine saillants: frontaux
et pariétaux formant une
surface plave.
Bords des maxillaires
non saillants.
Tête très courte.
Un seul sillon longitudi-
ual sur le museau.
Yeux très-saillants.
Joues très-inclinées en
dehors.
Lobes sus -labiaux très-
étendus.
Friton helveticus
RAZOUM.
Apophyses frontales su-
borbitaires peu fortes, sou-
dées au temporal et for-
mant une arcade osseuse.
Excavation et bords de
l’ethmoïde ainsi que les
bords des maxillaires dis-
posés comme chez le Tr.
parisinus.
Tête plus courte quechez
le Tr. parisinus et moins
que chez le Pelonectes
Boscai.
Trois sillons longitudi-
naux sur le museau.
Yeux peu saillants.
Joues plus inclinées en
dehors que chez le Tr. pa-
risinus et moins que chez
le Pelonectes Boscai.
. Lobes sus-libiaux -éten-
dus.
DESCRIPTION
Triton parisinus
Tronc arrondi (chez la
var. orientale, le tronc de-
vient quadrangulaire).
Queue finement acumi-
née et terminée par une
pointe (chez la var. orien-
tale, la queue est terminée
beaucoup plus finement).
Mamelon anal du mâle
ovoïde et celui de la fe-
melle semblable à celui des
autres Tritons.
Membres assez longs
proportionnellement au
corps.
Orteils et doigts dépri-
més.
Téguments. — Crête
dorsale très-élevée chez le
mâle en noces et se pro-
longeant jusqu'à l’extré-
mité de la queue (chez la
var. orientale, cette crête
est beaucoup moins éle-
nec
Téguments parotidiens
peu épaissis.
Orteils pourvus de lobes
membraneux, chez le mâle
en noces seulement.
Pli gulaire nul ou à peine
marqué.
Coloration. — Facé su-
périeure, chez le mâle en
noces, jaunâtre, blonde,
ou foncée; chez la fe-
melle un peu plus claire.
Des taches chez les deux
sexes, larges chez le mâle
et plus petites chez la fe-
melle.
Tête sillonnée de raies
noires en forme de V, con-
vergeant vers le museau.
p Les côtés de la tête sont
partagés par une Jjarge
ande noire partant du mu-
eau, traversant l'œil pour
Se perdre à l’angle de la
mâchoire.
Les flancs plus clairs que
les dos sont semés de lar-
ges macules brunes' sur
un fond blanchâtre. Chez
Pelonectes Boscai
Tronc quadrangulaire-ar-
rondi.
Queue brusquement ter-
minée par un mucrontrès-
fin.
Mamelon anal du mâle
ovoide comme dans le
genre Triton ; mais celui de
la femelle terminé en cône
et incliné en arriére.
Membres plus grêles
que chez les deux espèces
voisines.
Orteils et doigts à peine
deprimés.
Pas de crête; un cor-
don dorsal, simple relief
des apophyses épineuses,
semblable chez les deux
sexes.
Téguments parotidiens
très-épaissis.
Orteils libres ou à peine
engagés chez les deux
sexes.
Pligulaire très-apparent.
Face supérieure, chez
le mâle en noces, d'un
brun fauve marqué de ta-
ches brunes foncées de cha-
que côté du cordon dorsal.
Chez la femelle, couleurs
beaucoup plus sombres, ti-
rant parfois sur le verdâtre.
Tête de coloration uni-
forme comme la teinte
générale.
Les côtés de la tête par-
tagent en haut la colora-
tion générale du dessus,
puis s’éclaircissent vers
les lobes sus-labiaux.
Les flancs sont semés de
taches noires moins a ppa-
rentes que chez le Tr.
parisinus. La femelle,
D'UN NOUVEAU BATRACIEN
83
Triton helveticus
Tronc quadrangulaire ,
deux replis cutanés en
forme de crêtes en haut
des flancs.
Queue carrément tron-
quée et prolongée par un
filet gréle.
Mamelon anal chez
deux sexes semblable
celui du Tr.varisinus.
Membres, orteilset doigts
semblables à ceux du Tr.
parisinus.
Une crête très-basse
chez le mâle en noces.
Téguments parotidiens
plus épaissis que chez le
le Tr. parisinus, et moins
que chez le Pelonectes
Boscai.
Orteils pourvus d’une
palmure complète.
Pli gulaire existant tou-
jours, quoique plus ou
moins marqué et généra-
lement moins net que chez
Pelonectes Boscai.
Face supérieure, chez
le mâle en noces, jaunà-
tre avec des reflets do-
rés. Couleur de la femelle
plus sombre et presque
uniforme.
Tête sillonnée de raies
noires plus irrégulières
que chez le Tr.parisinus.
Les côtés de la tête of-
frent la même raie que
chez le Tr. parisinus.
La coloration des flancs
-plus claire chez le mâle,
s'éclaircit beaucoup chez
les deux sexes en se rap-
#4
Triton parisinus
la femelle, ces macules
sont plus petites.
La face inférieure est
d’un jaune blanchäâtre avec
‘une bande médiane assez
large, orangée, rougeâtre,
beaucoup plus apparente
chez le mâle que chez la
femelle. De larges taches
brunes chez le premier et
de petits points noirs chez
la seconde, sont semés
sans ordre sur l’abdomen.
La gorge du male sur
fond blanchâtre sale, est
parsemée de larges et
nombreuses .taches bru-
nes; celle de la femelle est
également tachetée, mais
de petitspoints bruns très-
nombreux qui la recou-
vrent en entier.
: LA
À
- ALBERT FOURNEVILLE - -
Pelonectes Boscai
dont la coloration plus
sombre s’étend plus bas,
a ces mêraes taches noires
moins sensibles.
La face inférieure, chez
les deux sexes, est d’une
belle couleur safran ou
orangé-rouge, qui S’étend
sur tout l'abdomen. De
larges taches brunes figu-
rent au bas des flancs et
surtout sur les côtés de
l'abdomen.
La gorge chez les deux
sexes, est d’un jaune d’o-
cre sale et parsemé de
petits points bruns fort peu
nombreux et situés de pré-
férence sur les côtés.
Paie 7 ie A É
PER
Triton helxetiens
prochant de l’abdomen. Les
flancs sont semés de nom-
breuses taches brunes.
La face inférieure, chez
le mâle ennoces, est d’une
teinte blanchâtre argen-
tée, quelque peu lavée de
jaune sur les côtés, ayec
une bande médiane oran-
k gée, moins prononcée que
Chez le Tr. parisinus.
L'abdomen est semé de
quelques taches brunes.
Chez la femelle, même co-
loration, mais moins vive.
Chez les deux sexes la
gorge est blanchâtre,
transparente à l’état vi-
vant et complètement im-
maculée.
Le tableau dichotomique suivant permettra de distinguer aisément
la nouvelle espèce que je viens de décrire des deux espèces voisines
qui m'ont servi de points de comparaison.
Dans la Revue internationale des Sciences (17 octobre 1878,
n° 45 p. 495), M. F. Lataste a publié un tableau dichotomique qu
ne s'applique qu'aux mâles des 77. parisinus et helveticus, et ne
contient pas le Pelonectes. Le tableau suivant permettra de détermi-
ner les individus des aeux sexes (en tenue aquatique) de ces trois
espèces européennes.
{ Unc erête dorsale plus ou moins élevée ; orteils
pourvus de lobes membraneux ou de palmures.
Pas de crête dorsale; orteils Hbres ou à peine
engagés... +
\ Gorge semée de larges taches Rs :
2. Gorge transparente (à l’état vivant) et imma-
{
CAES NAN Ras
, Gorge transparente (à l'état AS et jnma-
3.\ eulée di 27,
Rice Le es han eliise
| Gorge tachetée de petits points Vos
Gorge à fond blanc sale (à l’état vivant), se-
et très-rares.,
Mamelon anal arrondi
L | mée de points noirs petits et très-nombreux.
“4 Gorge jaunâtre semée de points noirs, petits
s, 2400 Ts QUE) CRIE D ES eat ie
5.
5 Mamelon anal conique et incliné en arriere, .
2
3
Tr. parisinus à.
Tr. helveticus &.
Tr. helveticus ©.
k
Tr. Parisinus Q.
5
Pelonectes Boscai à.
Pelonectes Boscai Q.
| DESCRIPTION se KévEkE BÂTRACIEX 85
; hote CONCLUSIONS
On vient de voir. d’après là description qui précède, que, si le
Pélonectes est très-voisin du Tr. helveticus par*son arcade fronto=
temporale, par la terminaison brusque de sa queue, par ses flancs
saillants, il Sen écarte cependant d’une façon assez notable, par
l’'âäbsence des hautes saillies crâniennes longitudinales sur la par-
tie antérieure de la tête, par l’absence de tout repli cutané et de
toute palmure, par l’exagération de ses lobes sus-labiaux et de son
pli gulaire, enfin et surtout par le cloaque de la femelle.
Par ce dernier caractère, cette intéressante espèce sert de transi-
tion entre le genre Triton et le genre Euprocte.
L'absence de replis cutanés rapproche encore cetie espèce du
genre Triturus d'Amérique qui, comme les genres ÆEuproctus,
Glossoliga, Pleurodeles, a l’arcade fronto-temporale osseuse.
À d’autres égards, et surtout par sa coloration, notre espèce se
rapproche du 77. parisinus. Nous avons vu d’ailleurs que chez cer-
taines variétés dé cette dernière espèce (var. orientale) les côtés
devénaient assez proéminents pour donner au tronc l’aspect quadran-
gulairé caractéristique du Tr. palmé et de notre espèce, et que les
replis cutanés tendaient à s’effacer notablement.
En somme, les éspèces du genre Triton, et des genres voisins que
nous avons nommés plus haut, forment un groupe dont les termes
extrêmes sont très-divergents, et qu'il est cependant très-difficile,
siñon impossible de diviser d’une facon naturelle dans l’état actuel
de nos connaissances.
Le Tr. alpestris rattache les grands Tritons au Triton ponctué par
les caractères de son squelette et par l’état faiblement granuleux de
sa peau. Ilsert aussi de transition entre les grandes espèceset le Triton
palmé, ayant, comme les premiers, les orteils libres, et chez lui, comme
chez ce dernier, la crête tendant à s’abaisser.
Le Tr. vittatus a la crête fortement développée du 77. parisinus,
les orteils parfaitement libres comme chez les grands Tritons et
l’Alpestre, et l’arcade fronto-temporale du Palmé.
Le Pelonectes Boscai se rapproche dés grands Tritons, de l’AI-
pestre et du oittatus par ses orteils libres, du Tr. ponctué par sa
coloration, et du Tr. palmé par son arcade fronto-temporale. De plus,
il nous amène au genre Euprocte, duquel on passe aisément au genre
Glossoliga encore confondu avec l’Euprocte par beaucoup d'auteurs,
et.de- celui-ci au. genre Pleurodèle auquel il était réuni ES récem-
meut dans une note de M. Boulenger.
86 _. . ALBERT TOURNEVILLE
Le Triturus ne s’écarte des Euproctes que par la forme différente
du cloaque et par les brosses copulatrices du mâle en rut (1).
Il paraît vraisemblable qu’une division rationnelle de ce groupe
nombreux ne pourræ être basée que sur des caractères tirés du
développement de la larve.
Peut-être alors la nouvelle espèce espagnole, à cheval sur plusieurs
groupes distincts, devra-t-elle devenir le type d’un nouveau genre?
En attendant, je crois pouvoir la considérer comme formant un
sous-genre tel qu'il est défini par la diagnose de M. F. Lataste,
placée en tête de ce travail. C’est ainsi du reste que la considére
M. Lataste lui-même.
POST-SCRIPTUM
Dans le courant du mois de juillet 1879, M. Lataste a reçu de dif-
férents endroits plusieurs exemplaires du Pelonectes Boscai.
D’abord M. Ed. Bosca a fait un envoi de sept individus provenant
. de Fuy (environs de Puentevedra, Espagne), se décomposant ainsi :
trois mâles, trois femelles et un tout jeune, qu'il serait fort difficile,
si l’on en ignorait la provenance, de distinguer des jeunes Tritons
ponctué et palmé, qui eux-mêmes sont extrêmement difficiles à déter-
miner. |
De ce lot, un couple vivant a été offert à M. le DrJ. de Bedriaga, à
Heidelberg.
Depuis, M. J. Lopez- Seoane, avocat et propriétaire à la Corogne
(Espagne), en a expédié une quinzaine en alcool, recueillis dans la
province de Galice, plus un couple vivant, mais qui est arrivé des-
séché. |
De ce second envoi, deux couples et un desséché ont été donnés
au Muséum de Paris, un mâle et deux femelles à M. Peters (musée
de Berlin), un mâle et deux femelles à M. Gunther (musée de
Londres), deux mâles et trois femelles à M. Garman (musée de l'Uni-
versité de Cambridge. Mass. U. S.), un mâle et deux femelles à
M. Steindachner (musée de Vienne).
En outre, M. J. L. Seoane nous ayant adressé vivants, le 22 octo-
bre dernier, une trentaine d’Urodèles de cette nouvelle espèce, un
don de trois individus en a été fait à M. le professeur Leydig, de
Bonn-sur-le-Rhin, un second d’un nombre égal à M. Wiedersheim,
professeur à l’université de Freiburg-in-Breisgau et un troisième à
M. le Dr Souverbie (musée de Bordeaux).
(1) Voir Accouplement chez les Batraciens Urodèles, par F. Lataste (Revue interna-
tlonale des Sciences, tome IT, 1878, p. 496).
: FRE DESCRIPTION D'UN NOUVEAU BATRACIEN 1 974
_ Plusieurs autres naturalistes, qu’il serait trop long de nommer ici,
ont également aujourd’hui leurs collections enrichies de ce nouveau
Batracien.
Enfin, M. Boulenger a envoyé en communication à M. Lataste un
couple de Pelonectes appartenant au musée de Bruxelles. Le mâle,
post nuptias, provient de Cintra (Portugal) et est depuis plusieurs
années au musée «le Bruxelles, et la femelle, en noces, a été re
de M. Manuei Oliveira et ile à Coïmbra...
Ainsi la plupart des musées d'Europe possèdent des échantillons
de l'espèce que nous venons de décrire qui pourront servir à vérifier
l'exactitude de notre description.
Les Tritons ponctué et alpestre paraissent étrangers à l'Espagne,
mais 1] n’en est pas ainsi du Palmé qui existe dans la province des
Asturies. En effet, ce dernier figure dans la collection de M. Lataste
comme venant de Santander, versant nord des Asturies.
Il résulte donc -de ces dernières observations que le Pelonectes
Boscati, dont nous avons constaté l’existence dans plusieurs régions
situées au sud des monts Cantabres et à l’ouest des monts Ibériques, +:
_ paraît propre au versant océanien de la péninsule espagnole.
Novembre 1879.
En . K 5 à L | ë
x x = 2 :
EXPLICATION DE LA PLANCHE VIT
Fig. 1. — Mâle vu de dos, grandeur naturelle. | RTS Reese
KE D. Parotides. | pr L RENTE
r. Replis cütanés de chaque côté de la ligne dorsale: Late
Eig. 2. — Femelle vue en dessous, gandeur naturelle.
g. Pliguläire. | | Liste
Fig. 3. — Mâle vu de profil, grandeur naturelle. : | SRE ECS 4
Fig. 4. — Bouche ouverte, grossie deux fois. | | AA es >
d. Dents voméro-palatines. | LES
l. Langue.
Eig. 5. — Crâne (d’un mäle), face sup ‘ “iéuré, grossi déux fois. VASE
&. Arcade fronto-temporale cor: lète. | | “A "4
Fig. 6. — Cloaque conique de la femelle, grossi deux fois.
SUR UNE GRENOUILLE D'ÉGYPTE
Par Férnand LATASTE
Cinq exemplaires en alcool de cette espèce faisaient partie d'un lot
de: reptiles et batraciens d'Egypte qui m'a été récemment offert par
notre colëgue M. Ed. Taton.
Savigny a figuré dans l'Zconographie des reptiles de l'Egypte
(Suppl. pl. LH, fig: 11; Z, 2, et 3, fig. 12, 1 et 2), et Audouin a suc-
cinctement décrit dans-le t. XXIV dela Description de l'Égypte (1829,
pag. 136), deux variétés de coloration de cette espèce, prises pour
deux variétés de la Grenouille verte (Rana esculenta L.).
Cette forme,,en effet, serapproche de Ranawviridis Roesel par la situa-
tion desdents vomériennes.entre les orifices internes des narines, et sur
tout par la présence d’une paire de sacs vocaux externes chezle mâle.
Mais elle en.diffère :
4o Par la position des sacs vocaux, les fentes destinées à leur con-
ner issue à l’extérieur se trouvant situées, non pas en arrière, mais
au-dessous de l’angle de la: bouche, et s'étendant fort en avant sous
la mandibule de-ehaque-côté (Les orifices mternes de ce $ae sont fort
petits. et situés dechaque côté de l'arrière bouche, près du point an-
térieur d'insertion du muscle mässéter à: là manñdibule);
2° Par des-phs glandüleux de la peau, qui parcourent, au nombre
de 4 paires au moins; les deux côtés du dos, la paire la plus externe
n'étant pas plus développée que les autres ; :
3° Parla forme du museau, plus aigu même que chez Ranœ arvalts ;
4 Par la taille, qui paraît inférieure à celle de: Rana: agulis, et ne
semble même pas comparable à celle qu’attemt Rana arvalis aux
environs de. Berlin (Lé plus grand de mes cinq exemplaires mesure
seulement. 0®,047 du. museau: à l'anus, et c’est une femelle adulte
dont-les ovaires sont gonfiés d'œufs à terme) ;
59 Par la coloration (dont on peut distingner trois variétés :
1.v@r.: fusea: — Sur un fond brun-clair roussâtre, commechez Rana
agalis; on. voit des taches brunes plus:ox moins effacées, souvent con=
fluentes en bandes transversales, mais toujours interrompues vers la:
partie médiane, du dos: Sur les membres: aussi régnént quelques ban-
des transversales brunes; mais très-rares, et le: plus souvent très-
effacées. Le-tympañ est brun:foncé, avec un: point clair au centre: Les
faces-inférieurés sont blanchätres: comme:chez Rana agilis: La gorge
est-quelquefois grisätre: Le pourtour de la lèvre: inférieureest tacheté
FER
L
cn 0
R
AR mer
LA
< 26.
(3+ 6+(7—15) — 0 —(3+6+17+15) >< 26.
Il n'existe aucune trace de mâchoire.
Le plus grand des exemplaires du Mollusque renfermait dans
sa matrice des œufs, quelque peu écrasés.
L'œuf a la forme ellipsoïde et est recouvert d’une enveloppe
calcaire assez ferme ; son grand diamètre atteint 1,7 mill.
5. Deux dents vues du côté de la base, grossies 270 fois.
6. Œuf grossi 6 fois.
Nous dédions cette espèce de Guesteria à l'illustre protecteur
du Musée de Varsovie, le comte Constantin Branicki, comme
hommage pour son ardent amour de sa patrie et de la science.
Nous témoignons aussi nôtre reconnaissance à l’obligeance de
M. Wrzesniowski, professeur de zoologie à l'Université de Var-
sovie, pour le superbe dessin qu'il a eu la bonté de nous faire.
f
3
;
|
4
k
1
L
E
SUR LA GLANDE LACRYMALE DE L'HIPPOPOTAME
Par M. E. ALIX
La glande lacrymale de l’Hippopotame n’a qu'un très-petit
volume et il est difficile de la distinguer des tissus environnants.
Dans des recherches précédentes, je n'étais pas parvenu à la dé-
couvrir, mais j'ai pu dernièrement en constater l'existence.
Cette glande, située, comme d'habitude, dans la partie supé-
rieure externe de l'orbite, a une longueur de 15 millimètres sur
une largeur de 7 millimètres. Son épaisseur est très-faible. Elle
se compose de 12 à 14 petits lobules peu serrés et disposés en
une seule couche. Ses canaux excréteurs s'ouvrent dans la cavité
conjonctivale par un certain nombre d’orifices; j'en ai pu compter
6 bien visibles, rangés sur une seule ligne. Une artère d’un faible
calibre se rend à l’angle externe de la glande, et une veine plus
volumineuse se détache du même angle. Les filets nerveux pro-
venant soit de la branche lacrymale de l’ophthalmique, soit de la
branche lacrymale du maxillaire supérieur, soit d’une anse ana-
stomotique qui les réunit, atteignent aussi laglande aux environs
de cet angle, mais dans une aire plus étendue.
J'ai d’ailleurs vérifié de nouveau l'absence de toutes les autres
parties de l'appareil lacrymal, c’est-à-dire des points lacrymaux,
du sac lacrymal et du canal nasal ainsi que l’imperforation de l'os
lacrymal.
On peut rappeler aussi que, chez l'’Hippopotame, les cils'n’exis-
tent pas, tandis que les glandes de Méibomius sont bien dévelop-
pées et que la glande de Harder a un volume considérable.
Au
ei
EE
4
? nl
gl. Glande lacrymale. nl. Branches du nerf lacrymal.
a. Artère. n f. Nerf frontal.
». Veine.
SUR LES ORGANES DE LA PARTURITION CHEZ LES MARSUPIAUX
Par M. E. ALIX
En étudiant en 1866 les organes de la génération d'un Æalmatu-
rus Bennettii, j'avais trouvé que le fond du vagin médian s’ouvrait
directement dans le vestibule uro-génital et j'avais cru pouvoir
en conclure que cet orifice devait donner passage au fœtus, con-
formément à l'opinion admise autrefois par Everard Home, opi-
nion combattue par Cuvier et par M. R. Owen qui n’ont trouvé
aucune trace de cet orifice sur le Kanguroo géant. Depuis ce
moment, cette question n’a pas cessé de me préoccuper, mais je
n’ai trouvé que bien rarement l’occasion de faire de nouvelles
vérifications. Les Zalmaturus étant beaucoup plus communs en
Europe, j'ai pu renouveler plusieurs fois ma première observa-
tion ; mais d'autre part je n'ai pas trouvé de communication entre
le vagin médian et le vestibule uro-génital, soit sur le Sarigue, soit
sur le Péramèle et je n’en ai pas trouvé non plus chez un Kan-
guroo géant (Macropus major) où le fond du vagin médian était,
comme sur les sujets disséqués par Cuvier et par M. R. Owen,
séparé du vestibule par une petite couche de tissu conjonctif.
Ces faits me portaient à admettre définitivement que les Zalma-
turus réalisaient une exception, quand de nouvelles observations
m'ont fait voir que la question ne peut pas encore être résolue de
cette manière.
1° Sur un Phascolome wombat, le vagin médian communiquait
avec le vestibule uro-génital par un petit pertuis bien distinct.
Une injection d’eau poussée dans la poche sortit par cet orifice et
un petit stylet introduit doucement par l'ouverture pénétra dans
la poche.
20 Sur deux Kanguroos roux (Macropus rufus) la communication
se faisait par un large orifice. L'un d’eux avait produit un petit,
mais chez ce petit, qui était une femelle, et dont la taille atteignait
le 1/3 de celle de la mère, la communication n'existait pas et la
conformation était semblable à celle que l’on a observée jusqu'ici
chez le Macropus major. |
En voyant que chez le Macropus rufus la communication ne se
fait qu'après la naissance, on est porté à penser qu'il pourrait
bien en être de même chez le Macropus major et que la question
ne sera entièrement résolue pour cette espèce, qu'après l'examen
de l’appareil génital d’une femelle qui aura certainement accompli
l'acte de la parturition.
SUR UNE TÊTE DE LOUTRE MARINE
(ENHYDRIS MARINA ERXL)
VENANT DE LA CALIFORNIE DU NORD
Par M. E. ALIX
La tête de la Loutre marine est très-intéressante à étudier à
cause des ressemblances qu'elle présente avec celle de la Loutre
commune et de plusieurs caractères par lesquels elle s’en dis-
tingue.
Elle est remarquable comme celle-ci par sa forme déprimée,
la largeur de sa base, l’étranglement post-orbitaire qui limite en
avant la boîte cérébrale, la largeur du trou sous-orbitaire; l’apla-
tissement de la voûte palatine, le peu de hauteur des orifices
postérieurs des fosses nasales, des os palatins et des apophyses
ptérygoïdes, l'absence du trou vidien, la largeur de l'intervalle
qui séparé les deux orifices des trompes d’'Eustache, la longueur
du sphénoïde postérieur, qui est plus grande que celle du basi-
laire occipital, l'existence de deux facettes articulaires supplémen-
taires sur le bord antérieur du grand trou occipital, le peu de
longueur de l’apophyse jugulaire ou paramastoïde, le développe-
ment des apophyses mastoïdes, la petitesse du trou auditif ex-
terne, la force des crêtes occipito-temporales et la saillie de la
crête occipitale externe que nous pouvons désigner en raison de
sa forme et de sa position sous le nom de ftèche iniaque.
Tous ces traits manifestent entre la Loutre marine et la Loutre
commune de telles affinités que, si l’on s’en tenait à l’étude du
crâne, on serait loin de pouvoir soupçonner les grandes diffé-
rences que présentent d’autres régions du squelette et principa-
lement les extrémités des membres thoraciques et abdominaux.
Mais d'autre part, si, au lieu de s’en tenir aux lignes principales,
on pousse la comparaison dans un plus grand détail, on trouve
entre la tête de la Loutre marine et celle de la Loutre commune
un certain nombre de différences bien caractéristiques.
Ainsi la flèche iniaque est mousse chez la Loutre commune et
tranchante chez l’Enhydris; la crête occipito-temporale est beau-
coup plus développée chez cette dernière, et il en est de même de
la crête sagittale. Les lignes divergentes qui vont de cette crête
sagittale aux apophyses post-orbitaires sont plus transversales
chez la Loutre marine et l’arcade sus-orbitaire est proporlionnel-
120 ALIX
lement plus courte; la paroi interne de l'orbite est aussi presque
verticale, ainsi que la partie de l’arcade orbitaire qui est au-des-
sus du trou lacrymal. |
L'orifice antérieur des fosses nasales est coupé verticalement,
tandis qu'il est oblique chez la Loutre commune ; cette direction
verticale affecte aussi la fosse myrtiforme et la fossette qui la
sépare de l’arcade orbitaire, et il en est de même pour la région
des os intermaxillaires dont le prognathisme est presque nul.
En un mot, c’est un caractère de la Loutre marine d’avoir le
devant de la face taillé à angle droit de manière à figurer un
mufle large et tronqué,
La fosse canine, qui limite en arrière l’alvéole de la canine, est
plus profonde chez la Loutre marine qui présente aussi une fos-
sette entre les deux dernières molaires. Le trou sous-orbitaire,
malgré sa grandeur, est proportionnellement plus petit que chez
la Loutre commune, étant le même sur une tête de Loutre marine
deux fois plus grande que celle de la Loutre commune. L’arc su-
périeur de ce trou est plus grêle chez l’Enhydris. .
L’arcade zygomatique est beaucoup plus courbée et coudée
dans sa partie postérieure.
La fossette condylienne, sur laquelle s'articule la mâchoire in-
térieure, est plus profonde et le rebord qui la limite en arrière
est plus fort et plus saillant ; l'espace qui le sépare du conduit
auditif est plus grand.
La fosse ptérygoïdienne est plus profonde; le trou ovale est
plus grand ; la portion de l'alisphénoïde que l’on voit en arrière
du trou ovale, en dedans du condyle, est plus transversale, moins
oblique et terminée par une épine du sphénoïde en forme de gros.
mamelon.
Le rocher est beaucoup plus transversal, plus aplati et ne des-
sine pas un mamelon en dedans du trou carotidien ; le canal
carotidien semble séparé du rocher, et de plus il est précédé
d'une gouttière.
Le trou déchiré postérieur est bien plus large chez la Loutre
marine où ilest quatre fois plus grand que le trou carotidien,
tandis qu’il n’en est que le double chez la Loutre commune. Il est
à peu près carré avec des angles arrondis, tandis que dans la
Loutre commune il est ovale avec le grand diamètre dirigé d’ar-
rière en avant. La fosse jugulaire est aussi bien plus considérable
chez l'Enhydris.
En dehors du trou déchiré postérieur se trouve la fossetie styloï-
ontel a Dé p doit éd
s 'inlahe Li.
CROP ET SEP PET
SUR UNE TÊTE DE LOUTRE MARINE 121
dienne, au fond de laquelle s’attachele ligament stylo-hyoïdien.Chez
la Loutre marine, cette fossette est plus large et plus profonde ;
elle est située à peu près sür la même ligne transversale que le
bord antérieur du trou déchiré et n’est séparée de ce trou que
par un espace étroit, convexe transversalement et concave d'avant
en arrière. Chez la Loutre commune, cet espace est beaucoup plus
large et très-convexe,; en outre, le trou stylo-mastoïdien, qui
donneissue au nerf facial, est situé immédiatement en dehors de
la fossette styloïdienne, dont il est à peine séparé, tandis que chez
l'Enhydris il en est séparé par un assez large espace, et se trouve
situé beaucoup plus en avant.
L’articulation de l’exoccipital avec le rupéo-mastoïdien en
dehors du trou déchiré et en avant de l’apophyse jugulaire se
fait dans les deux espèces par un engrènement réciproque, le
trou déchiré étant bordé en dehors par un prolongement posté-
rieur du rocher. Mais le prolongement de l’exoccipital qui s’en-
fonce dans le rupéo-mastoïdien est plus large chez l'Enhydris en
même temps qu'il forme un triangle dont la pointe atteint pres-
que la fossette styloïdienne.
En dedans du trou déchiré, le basilaire occipital présente chez
l'Enhydris une apophyse assez saillante, puis une fossetie pro-
fonde séparée de celle du côté opposé par la crête médiane qui
est large et fortement convexe en arrière et seulement un peu
tranchante en avant. Chez la Louitre commune, les apophyses
dont nous venons de parler sont à peine marquées et les fossettes
n’ont qu'une faible profondeur.
Dans les deux espèces, le trou condylien antérieur, par où sort
le nerf hypoglosse, est situé immédiatement en arrière du trou
déchiré et très en avant du condyle; une gouttière condylienne
profonde sépare le condyle de l’apophyse jugulaire.
Une des différences les plus prononcées consiste dans la saillie
de l’apophyse mastoïde qui dessine dans la Loutre marine un
gros Crochet mousse recourbé en dedans et un peu en ar-
rière.
Le maxillaire inférieur, outre sa force plus grande, se distingue
chez l’Enhydris par la courbure de son bord inférieur qui, au-
dessous de la branche montante, se relève suivant une ligne plus
oblique. Le bord est aussi plus épais, large et légèrement concave
dans sa partie postérieure et terminé par un angle plus saillant.
La branche montante est creusée d’une cavité massétérine plus
profonde et l’apophyse coronoïde est tordue. Maïs d'autre part la
122 ATIX
branche montante est proportionnellement moins large que chez
la Loutre commune.
Il y a chez l’une et l’autre deux trous mentonniers situés au-
dessous des deux dernières prémolaires.
Les différences les plus remarquables sont offertes par le sys-
tème dentaire.
Il y à, chez la Loutre marine, 6 incisives à la mâchoire supé-
rieure comme chez la Loutre commune, mais il n’y en a que 4 à
la mâchoire inférieure.
Cependant cette différence n’est pas aussi absolue qu'on pour-
rait le croire au premier abord. Car, chez la Loutre commune, les
deux incisives médiales sont situées dans un plan plus antérieur
de telle sorte qu’en regardant du dehors elles cachent un peu les
moyennes et qu’en regardant du dedans elles sont un peu cachées
par celles-ci. Or, chez la Loutre de mer, les incisives moyennes
sont placées sur un plan plus profond, comme celles de la Loutre
commune, et il devient ainsi évident que ce sont les incisives mé-
diales qui manquent. Il suffit par conséquent de concevoir que
les incisives médiales ou tombent, ou avortent, pour passer de
l’une à l’autre de ces deux réalisations.
La forme des incisives est d’ailleurs la même; elles sont seule-
ment plus massives et moins tranchantes chez l’Enhydris.
Nous trouvons chez la Loutre de mer, à la mâchoire supérieure,
3 prémolaires dont l’antérieure est très-petite et la postérieure,
qui répond à la carnassière, située directement au-dessous du trou
sous-orbitaire. Chez la Loutre commune, il y a 4 prémolaires,
dont la première très-petite se cache contre la face interne de la
canine.
En arrière de la carnassière, il n’y a, dans chacune des deux
espèces, qu'une seule molaire pourvue d’un talon transversal.
A la mâchoire inférieure, il n’y a chez l’une et l'autre que
3 prémolaires et deux molaires, dont la carnassière et une tuber-
culeuse.
Les denis molaires diffèrent beaucoup plus au point de vue de
leur forme. Tandis que chez la Loutre commune elles sont aiguës
et tranchantes, chez la Loutre marine elles sont émoussées et
figurent de grosses meules dont l’animal se sert pour écraser les
coquilles des Mollusques et les carapaces des Crustacés. La der-
nière molaire d’en haut prend un très grand volume par l’élargis-
sement de son talon auquel s'appliquent la plus grande partie de
la carnassière d'en bas et ensuite la tuberculeuse. Cette dernière
EUR UNE TÊTE DÉ LOUTRE MARINE 193
dent a son plus grand diamètre dirigé transversalement chez la
Loutre marine, tandis qu'il est plutôt longitudinal chez la Loutre
commune. |
Malgré cette grande différence d’aspect, on peut cependant re-
trouver sur les molaires de la Loutre marine l'indice des saillies
qui distinguent celles de la Loutre commune. On trouve même
qu’en haut le talon de la 2° prémolaire (3° chez la commune) est
plus prononcé. Le talon de la carnassière d'en haut est aussi plus
étalé et présente un gros mamelon qui est l’exagération du petit
tubercule que l’on voit chez la Loutre commune. Ce tubercule
s'enfonce entre la carnassière d'en bas et la dernière prémo-
laire.
Le talon de la carnassière d’en bas est aussi considérable ; ses
deux tubercules externes sont mousses et aplatis, mais l’antérieur
surtout est développé, tandis quele postérieur est à peine indiqué.
Les trois crêtes antérieures de cette carnassière sont représentées
par trois gros mamelons qui sont presque de niveau avec le talon.
Il résulte certainement de cette comparaison que si la Loutre
commune et l’'Enhydris forment deux genres distincts, ces deux
genres sont très-voisins l’un de l’autre.
OBSERVATIONS SUR L'HELIX TUDICULATA Binxey
Par le D' JOUSSEAUME.
(Séance du 127 juillet 1879.)
Notre collègue M Chaper, qui sait, malgré le peu de loisir que
lui laissent ses occupations, utiliser si fructueusement ses nom-
breux voyages au profit de la science, me remit dans le courant
du mois de février de cette année quatre Æeliæ tudiculata vivantes
qu'il avait recueillies en Californie aux environs de San-Fran-
cisco. Deux étaient adultes, quoique de taille différente; la co-
quille de l’une offrait les dimensions suivantes : grand diamètre 29,
petit diamètre 24, hauteur 17 millimètres, et celle de l’autre : grand
diamètre 26, petit diamètre 21, hauteur 16 mill. Les deux autres,
encore jeunes, n'étaient arrivées qu'aux deux tiers de leur déve-
loppement. Les animaux étaient retirés profondément dans la
coquille, dont l'ouverture était fermée par un épiphragme complet
rappelant par la forme, le contour et l'épaisseur celui de Helix
aspersa.
Je plaçai dans un vaste bocal en verre les quatre individus de
cette espèce, me proposant d'en faire l'étude aussitôt que cesse-
rait leur état d'hibernation. Mon attente ne fut pas longue; car,
le lendemain, la plus grosse rompant son épiphragme sortait de
sa coquille : elle fit pendant quelques instants, pour prendre con-
naissance des lieux, une courte promenade, à la suite de laquelle
elle venait se fixer, à l’aide d’un épiphragme incomplet, sur la
paroi du vase, à une faible distance de l'ouverture. A plusieurs
reprises j'examinai l'animal que je voyais parfaitement à travers
les parois du bocal. Je constatai sur l'animal quelques légers
mouvements ressemblant à des ondulations; mais je ne vis pas
une seule fois s'ouvrir l’orifice respiratoire qui est resté complé-
tement fermé pendant près d’une heure qu'a duré à chaque fois
mon examen, ce qui nous permet de supposer que pendant leur
état hibernal les Mollusques ne respirent pas. Je ne voudrais pas
tirer une conclusion absolue de cette unique observation, mais ce
que je puis assurer, c’est que, pendant cet état léthargique dans
lequel sont plongés les Mollusques, la respiration est loin d’avoir
l'ampleur et l’activité qu’elle déploie pendant leurpériode d'activité.
Deux jours après, je plaçais dans le bocal quelques feuilles de
lailue, qui eurent sur ces animaux une telle action qu'une heure
f
;
ÿ
Ë
4
;
OBSERVATIONS SUR L'HELIX TUDICULATA 125
après je les trouvais tous les quatre en train de croquer à belles
dents la nourriture que je venais de leur donner.
Si l’action de la lumière et de la chaleur sur les fibres lisses
qui entrent dans la composition des Mollusques m'avait fourni sur
la première sortie d’un de ces animaux une explication plausible,
j'avoue qu'il me fut impossible, malgré les pourquoi et les com-
ment que je m’adressais, de m'expliquer l’action de la laitue sur
des animaux plongés dans un état presque voisin de la mort, tant
les actes vitaux paraissaient affaiblis. Y aurait-il là une action
directe des odeurs sur les fibres lisses qui rentrent exclusivement
dans la composition du tissu musculaire des Mollusques et qui
possèdent, comme on l’a prouvé expérimentalement, la propriété
de se contracter sous l'influence de la température et de la lu-
mière? Ou doit-on attribuer à la coquille une vitalité plus
étendue, et ne plus la considérer comme un simple agent protec-
teur ? Il est certain que, pendant la vie du Mollusque qu'elle ren-
ferme, la coquille jouit d’une vitalité qui lui est propre. Il suffit
pour s’en convaincre d'examiner les coquilles d’un des genres
terrestres qui, à une certaine période de leur existence, abandon-
nent leurs premiers tours de spire, qu’ils séparent ensuite du reste
de la coquille, lorsqu'ils leur sont devenus inutiles; ce fait que
l’on rencontre souvent dans la famille des Cylindrellidæ peut être
observé en France sur la Rumina decollata Linné, espèce très-
abondante dans le midi.
Si l’on recueille une des espèces dont nous venons de parler,
au moment où vont se détacher du reste de la coquille les pre-
miers tours de spire, on voit, aussi nettement qu’une branche
morte sur un arbre, la partie qui a cessé de vivre et le point
précis où se produira la section. Il est donc incontestable que
pendant la vie des Mollusques les coquilles jouissent d’une vitalité
et de certaines propriétés inhérentes à la période vitale et qu’elles
perdent après la mort. Nous savons également qu'un certain
nombre de Mollusques peuvent non-seulement accroître et re-
parer leur coquille, mais encore la diminüer en résorbant cer-
taines de ses parties devenues gênantes ou inutiles. Il semble-.
rait à première vue, et l’on est habitué à le considérer ainsi, que
la coquille, une fois sécrétée, devient indépendante de l'animal,
qui pourrait l’accroître par l’addition de couches nouvelles, mais
qui ne lui fournirait aucun élément de vitalité. Il suffira d’obser-
ver et d'étudier ces animaux avec soin pour chasser de son esprit
une semblable hypothèse. |
Je ne crois pas cependant que la coquille, quoique douée d’une
126 JOUSSEAUME
vitalité dont nous ne connaissons pas encore toute l'étendue,
puisse recevoir du dehors des impressions qui seraient trans-
mises à l’animal.
La seule conclusion que nous pouvons tirer actuellement du
fait que nous venons de citer, c’est que les Mollusques ont un
sens très-étendu et très-développé,analogue à celui de l’odorat, dont
on ne connaît encore, malgré les nombreuses recherches des sa-
vants, ni le siège ni la nature, et qu'il sera bien longtemps une
digue contre laquelle viendront se briser les flots scientifiques
du Jardin des Plantes, de la Sorbonne et du Collége de France.
Description de l'animal de l'H. tudiculata.
Animal de taille moyenne, ayant la forme d’un ovoïde, allongé
au-dessus duquel un tortillon volumineux s’enroule en une spirale
composée de 5 tours 1/2. Sa face supérieure est couverte de pa-
pilles peu volumineuses, assez saillantes, au sommet desquelles
on découvre, à l’aide d’une forte loupe, des petits points d’un
jaune brillant. Sa couleur, un peu plus foncée sur le cou, est d'un
gris-noirâtre légèrement nuancé de marron. A travers la coquille
on aperçoit par transparence des taches noirâtres, formant sur
le manteau des arborisations qui enlacent des papilles irréguliè-
res de forme et de grandeur et d’une teinte beaucoup plus claire.
Le collier, épais, assez large et boursoufflé, affecte la forme d’un.
fer à cheval fermé en ligne droite en arrière. Il atteint, sans les
dépasser, les bords de l'ouverture de la coquille et entoure le
pédicule qu'il masque complétement. Sur ie milieu de sa partie
latérale droite, un peu plus large que la gauche, s'ouvre l’orifice
respiratoire assez large et arrondi; il s'étend en dedans jusqu’au
pédicule par l'intermédiaire d’une gouttière étroite et allongée
qui divise en cet endroit le collier en deux lobes.
Le pied, très-large, allongé, de forme ovale, s’arrondit en avant
et finit en pointe en arrière; sa face inférieure, lisse et d’une
teinte beaucoup plus foncée, à son extrémité antérieure est d’un
gris clair jaunâtre. Ses bords, assez larges, aplatis et taillés en
biseau aux dépens de leur face externe, sont nettement séparés
des parties latérales du cou et de la queue par un sillon longitu-
dinal étroit, assez profond et très-apparent,; un autre sillon longi-
tudinal, étroit comme le précédent, mais moins nettement accusé,
et situé près de leur marge, divise les bords du pied en deux
parties inégales. L’externe, très-étroite et d’un gris jaunâtre, est
découpée par de petits sillons transversaux assez régulièrement
.
ae L'ère ES es M à te gen à
OBSERVATIONS SUR L’'HELIX TUDICULATA V7
espacés,; l’autre, beaucoup plus large, est également divisée par
des sillons ayant la même direction que les précédents, mais plus
espacés et équidistants. Ils interceptent de petits carrés surmon-
tés de quelques papilles aplaties et irrégulières.
La queue, carénée, très-épaisse, surtout à la base, et de forme
un peu triangulaire, est d’un gris noirâtre assez foncé. Elle est
couverte à la surface de papilles de différentes grosseurs et assez
saillantes, divisées par un réseau de sillons à mailles irrégulières ;
son extrémité, qui finit en une pointe arrondie, atteint sans le
dépasser le bord postérieur de la coquille.
- Le cou, assez long, cylindrique et d’un gris sombre noirâtre, est
chagriné à la surface de papilles assez petites, ovoïdes et sail-
lantes. Celles de la partie médiane, disposées en série linéaire,
forment une petite crête longitudinale peu saillante, alors que
celles des parties latérales sont disposées en séries quise dirigent
obliquement en bas et en avant.
Tentacules, assez gros, cylindro-coniques, très-inégaux et d’un
gris noirâtre assez foncé. Les deux inférieurs assez petits, lisses
et d’un gris un peu jaunâire, se terminent à l'extrémité par un
petit renflement sphérique. Les deux supérieurs très-gros, opa-
ques, cylindro-coniques, et quatre fois plus long que les précé-
dents, sont très-finement chagrinés à la surface. Leur couleur
est d’un gris sombre noirâtre, leur extrémité finit par un renfle-
ment sphérique lisse et saillant à la face inférieure. Les yeux,
petits, arrondis et d’un noir foncé, occupent le centre de leur
face antéro-supérieure.
Le mufle, étroit, peu bombé, assez avancé et de forme ovale, est
d’un gris sombre noirâtre. Il est chagriné à la surface par de
très-petites papilles serrées, ovoïdes et assez saillantes.
Les lobes labiaux, peu divergents, assez petits et réniformes,
sont très-distinctement chagrinés à leur face antérieure, leur cou-
leur, qui s’atténue un peu sur les bords, est d’un gris un peu moins
foncé que celle du mufle. Entre les deux lobes labiaux et en
arrière s'ouvre à l'extrémité l’orifice buccal assez grand, en enton-
noir et à bords plissés.
La mâchoire, très-arquée et à peu près de même largeur dans
toute son étendue, s’arrondit et s’amincit un peu à ses extrémités.
Sur sa face antérieure, on constate à la partie moyenne 5 fortes
côtes qui se prolongent sur le bord libre en autant de dents
aiguës, saillantes et taillées en biseau aux dépens de leur face
externe, et sur les parties latérales une surface plane très-peu
rugueuse, qui se termine sur le bord libre en une large saillie
128 JOUSSEAUME
triangulaire. Son étendue égale à peu près le quart de la mà-
choire. Sa couleur, un peu plus sombre sur le bord libre, est
d'une teinte brunâtre assez foncée.
Organes génitaux. Ces organes nous ont présenté les particu-
larités suivantes : Canal commun à peu près aussi long que large,
s’ouvrant au dehors par un orifice commun assez large, et au fond
duquel vient s'ouvrir à peu près au même niveau la poche à dard,
le vagin et le fourreau de la verge.
La poche à dard, longue, assez grosse et cylindro-conique, finit
par un léger renflement sphérique.
Le fourreau de la verge, assez étroit et très-long, se divise en
deux branches, le canal déférent inférieur très-long et très-grêle,
et le flagellum, qui se termine en cul-de-sac et qui mesure près de
2 centimètres.
Le vagin, assez étroit et presque aussi long que la poche à dard,
communique en arrière avec la matrice ou prostate déférente et
le canal de la poche copulairice, dont la longueur est de 4 à 5 cen-
timètres. Ce canal émet vers le milieu de son parcours la branche
copulatrice, très-longue et filiforme, et se termine par une petite
poche sphérique beaucoup moins volumineuse que celles que
l'on observe dans les autres Hélicéens de même taille.
À l'endroit où le vagin se divise pour former le canal de la poche
copulatrice et la matrice partent deux corps glanduleux en forme
de croissant dont la concavité est tournée vers le canal commun
par leur extrémité externe; ils s'unissent intimement à la poche
à dard à une faible distance du sommet. Ces deux corps glandu-
leux sont certainement les représentants des vésicules multifides
connues sous le nom de prostate vaginale : c’est la première fois
que nous voyons cet organe qui se termine généralement en cul-
de-sac, relier la poche à dard à la matrice.
D'après la description que je viens de donner de l'animal de
l’'Helix tudiculata, on verra que cette espèce présente dans la
forme du collier et dans la composition des organes génitaux des
différences très-marquées avec l’Arianta arbustorum. La coquille
elle-même, malgré un aspect général semblable à celui de l'A.
arbustorum, s’en éloigne cependant par la forme de son ouverture.
Les différences que je viens de signaler avaient certainement
été constatées par les auteurs américains qui, au lieu de placer
cette espèce, comme l'ont fait les auteurs allemands, dans le genre
Arianta, la rangent dans le genre Aglaja Albers, dont l’ÆZelix Au-
douini de d'Orbigny est le type.
QUELQUES OBSERVATIONS
RELATIVES A LA FORME DE LA PUPILLE ET A LA COLORATION DE L'IRIS
_ CHEZ CERTAINS BATRACIENS
Par G. A. BOULENGER
(Séance du 427 juillet 4879.)
Depuis plusieurs années j'étudie les Batraciens vivants que je
parviens à me procurer, et j'ai pu faire sur ces animaux bien des
observations relatives à certaines parties qui deviennent impro-
pres à l'étude après un séjour dans l'alcool. De ce nombre sont
surtout les yeux, qui, par la forme de la pupille et la couleur de
l'iris, peuvent fournir de bons caractères pour distinguer les es-
pèces ou même les genres.
Leydig a fait observer (1) que, contrairement au dire de la plu-
part des auteurs, même modernes, aucun de nos Batraciens re
possède le pupille parfaitement ovale ou circulaire, car on distin-
gue toujours, à son bord inférieur, un angle bien visible, et qui
rappelle la forme triangulaire de la pupille de Bombinator. L'au-
teur, après avoir signalé la présence de cet angle inférieur chez
les Tritons et chez les Salamandres, ajoute qu'il l’a vu également
chez tous nos Anoures à pupille transversale, et que Bufo vulga-
ris, Hyla arborea et les Grenouilles en possèdent un second au bord
supérieur de la pupille, ce qui lui donne une forme rhomboïdale.
Cette dernière observation me semble parfaitement exacte pour
B. vulgaris et H. arborea, mais il n’en est pas de même pour les
Grenouilles ; du moins des centaines d'individus que j'ai pu exa-
miner sous ce rapport manquent absolument d’angle au bord
supérieur de la pupille.
La pupille des Grenouilles, lorsqu'elle est fortement contractée,
varie même de forme selon les espèces, et c’est là, je crois, un
fait qui n’a pas encore élé signalé.
Chez Rana fusca et agilis la pupille serait ovalaire si le bord
inférieur ne dessinait un angle très-ouvert et par conséquent mé-
(1) Ueber die Molche der Württembergischen Fauna, 1868. Voyez aussi Die Anuren
Batrachier der deutschen Fauna, 1877.
9
130 BOULENGER
diocrement distinct ; sans devenir précisément une fente linéaire
comme chez Bufo et ÆHyla, elle se contracte cependant comme
chez ces derniers, principalement dans le sens de la hauteur, et
sa largeur est au moins deux fois plus considérable que sa hau-
teur. Chez À. viridis, particulièrement chez les mâles, le bord in-
férieur de la pupille forme un angle bien moins ouvert. ce qui
donne à l’ensemble une forme subtriangulaire qui se rapproche
plus de celle de Discoglossus que de celle de R. fusca ; elle est bien
moins élargie en travers que chez ce dernier, sa largeur n'étant
que peu supérieure à sa hauteur. La pupille de Bombinator igneus
n’est pas, comme l’a figurée Rœsel, exactement triangulaire : elle
présente, lorsqu'elle est modérément ouverte, la forme d’un cœur
de cartes à jouer, dont l’échancrure supérieure est bien visible ;
lorsqu'elle se contracte, elle se divise en trois branches linéaires
affectant la forme d’un Y, ainsi que l’a déjà vu Bruch (1).
On connait depuis longtemps la différence que présentent nos
deux Crapauds, B. vulgaris et calamita, par rapport à la couleur
de l'iris, et tous les auteurs en ont parlé; le premier l’a d’un
rouge cuivreux plus ou moins intense, le second l’a d’un jaune
verdâtre. Cependant on ne s’est jamais aperçu de la différence
analogue qui distingue Pelobates fuscus de P. cultripes, deux es-
pèces voisines qu'il est impossible de confondre, rien que par le
caractère que je vais indiquer : P. fuscus a l'iris doré, rougeâtre,
comme l'a figuré Rœæsel, P. cultripes l'a d’un vert grisâtre, vermi-
culé de noir.
La pupille des Urodèles est généralement circulaire, avec un
angle au bord inférieur ; il en est du moins ainsi chez Triton,
Pleurodeles, Salamandra, Salamandrina, Chioglossa, Amblystoma.
Chez ÆEuproctus pyrenœus, elle est d’une forme bien différente :
allongée transversalement et anguleuse inférieurement.
Chez les Urodèles qui mènent un genre de vie tout à fait ter-
restre, tels que Salamandra, Salamandrina, Chioglossa, l'iris est
d’un brun foncé, dépourvu de pigment métallique ; chez ceux qui
sont aquatiques pendant une partie de l’année, tels que Triton,
Pleurodeles, Euproctus, il y a toujours plus ou moins de pigment
métallique. Mais, et c’est un fait qui n’a pas encore été signalé et
que j'ai constaté sur de nombreux spécimens appartenant à di-
verses espèces de Tritons, l'iris présente des différences notables
entre l’époque du'séjour dans l’eau et l’époque du séjour à terre.
A) Wäürzhurger naturwiss. Zeitschr. 1863, p. 98.
PUPILLE ET COLORATION DE L IRIS CHEZ CERTAINS BATRACIENS 131
L'iris de Triton cristatus, doré et vermiculé de brun au prin-
temps, devient d’un brun foncé, à l'exception d’un cercle doré
très-étroit autour de la pupille.
T. marmoratus change d’une façon encore plus marquée : l'iris
qui était d’un jaune doré vermiculé de brun, devient brun foncé,
à l'exception d’un petit espace au-dessus de la pupille, où se
concentre le pigment doré, formant comme une petite tache
phosphorescente.
T. alpestris, à l'époque des amours, diffère, sous le rapport de ia
couleur de l'iris, selon les sexes; le mâle l'a d’un jaune doré
sans taches, si ce n’est le petit trait vertical au bas de la pupille :
la femelle l’a un peu plus rougeâtre et abondamment vermiculé
de brun, surtout sur la moitié inférieure. A terre, le mâle a l'iris
couvert de vermiculations brunes, ne laissant subsister qu’un
cercle doré étroit autour de la pupille et quelques points dorés
sur la moitié supérieure ; l'iris de la femelle s’obscurcit beaucoup
aussi, et l’on distingue trois traits noirs : l’un vertical, partant du
bord inférieur de la pupille, les deux autres joignant celle-ci aux
angles antérieur et postérieur de i’œil.
Chez T. parisinus (punctatus) et palmatus, dont l'iris, d’un jaune
doré sans taches à l'époque des amours, est traversé par une
bande brune, toute la moitie inférieure devient brune, ne lais-
sant qu’une petite bordure dorée autour de la pupille.
Ce changement que subit l'iris de ces Urodèles selon le mode
de vie rappelle celui qu'éprouvent les larves des Salamandres
terrestres au moment où, accomplissant leur dernière métamor-
phose, elles sortent des eaux pour mener, comme leurs parents,
une vie absolument terrestre. On sait en effet que le pigment
métallique qui se trouvait abondamment, non seulement dans
l'iris mais aussi sur plusieurs parties du corps, disparaît alors
complètement.
DIAGNOSE D'UNE VIPÈRE NOUVELLE D'ESPAGNE
Par M. Fernand LATASTE
(Séance du 28 octobre 1879)
VIPERA BERUS SEOANEI, nov. subsp.
4° Rostro, beri rotundato, aspidis resimo ; 2 Scutis frontalibus
et parietalibus, in vertice beri conspicuis, aspidis autem caren-
tibus; 3° unicà beri, duplici aspidis inter oculos et supralabiali
scutellorum seriè : differunt Viperæ berus L. et aspis L.. Quibus
notis, latiora nulloque modo imbricata beri, minora imbricataque
aspidis, cephalæa scutella, addendum mihi videtur.
Vipera Seoanei rostrum leviter {sex scutellorum prominenti ex
‘oculo ad oculum margine) excavatum, aspidis et beri interme-
dium, habet; frontalia parietaliaque scuta omnind desunt, vix
majusculis, minoribus tamen quam illa quæ aspidum girundica-
rum notavi (1), scutellis irregulariter in vertice nonnunquam
conspicuis ; unicà scutellorum seriè inter oculos et supralabialia ;
cephalæis demum scutellis beri quam aspidis affinioribus. Præ-
tereà, cum beri et aspidis quartæ et quintæ suprà, quintæ et sextæ
subtüs, Seoanei vero quartæ suprà, quintæ subtüs labialibus
-eculus superponitur.
Itaque, quo inter Ammodytidem I. et aspidem L. Vipera Latastei
Bosca, eodem modo, propiüs tamen bero, inter aspidem et berum
stat Seoanei. Sensim ab Ammodytide ad berum progreditur, ita
cohœrente agmine, ut unicà vel quinque speciebus (vel subspe-
ciebus) constet. Quatuor species et una subspecies unius generis
mihi videntur
In montibus Gallæcorum et Cantabrorum habitat Vipera berus
Seoanet.
(1) Note sur les Vipères de la Gironde, Soc. linn. de Bordeaux, 9 décembre 1874.
SUPPLÉMENT A LA LISTE
DES
OISEAUX RECUBILELIS DANS L'ILE ASKOLD
(MANTSCHOURIE )
Par M. TACZANOWSKI
Dans le Bulletin de 1878, p. 133, j'ai publié une liste de 49
espèces d’Oiseaux recueillis dans ce petit îlot par M. Jankowski,
au printemps de 1878. Depuis, j'ai reçu du même explorateur un
envoi contenant des Oiseaux capturés dans l’automne de la même
année et au printemps de 1879: je donne ici les espèces non com-
prises dans la 1" liste. Parmi elles, six Japonaises et chinoises sont
nouvelles pour la faune de la Mantschoufie, deux n’ont pas même
été signalées par les explorateurs de la Chine ou des autres con-
tirées du continent asiatique.
50. Pernis cristatus Cuv., P. ptilonorhynchus Steph.
Jeune mâle en premier plumage, pris le 5 novembre 1878.
Comme les jeunes de l'espèce européenne, il a les plumes de
la tête, de la nuque et du cou terminées par une bordure blanche,
assez large, et les plumes brunes du dos plus foncées au centre;
le dessous du corps est fauve, strié de brun; la gorgeet le devant
du cou sont d’un blanc pur, sans aucune trace du collier noir en
forme de fer de cheval, plus ou moins distinct chez les adultes. La
queue porte sept bandes étroites, foncées, alternant avec d’autres
beaucoup plus pâles. Toutes les rémiges sont terminées par une
bordure blanche, beaucoup plus large et beaucoup plus distincte
que chez les jeunes de l’espèce européenne. Les sous-caudales
sont barrées de brun comme chez les adultes, mais les barres
sont beaucoup plus fines. Les dimensions sont celles des deux
individus de l’Ussuri el du Baical méridional. Longueur totale
661mm ; aile 456; queue 300 : elle dépasse l'aile de 77%. Iris gris
bleuâtre (Jankowski).
dl. Pernis apivorus Lin.
Un mâle tué le 14 octobre 1878 présente les mêmes dimensions
que les sujets d'Europe. Il a 614%" de longueur totale, l'aile pliée
134 TACZANOWSKI
410, la queue 240; le bec et Les pattes sont aussi identiques ; sa
coloration présente une des variétés commune en Europe.
Il n’a pas encore été observé dans la Sibérie orientale; l’abbé
David l’a trouvé dans les contrées septentrionales du Céleste
Empire (1), M. Sewertzow au Turkestan, et notre exemplaire
prouve que la Bondrée commune s'étend jusqu’à l'extrême orient;
elle s’y rencontre avec la forme asiatique, comme les deux éper-
viers Accipiter nisus et À. virgatus.
52. Accipiter nisus Lin.
Un mâle adulte tué le 9 avril 1879.
53. Accipiter virgatus Tem.
Un jeune mâle en premier plumage tué le 6 octobre 1878.
Cet individu a comme le jeune de l’A. nisus toutes les plumes
des parties supérieures du corps et des ailes bordées de roux; sa
gorge est coupée longitudinalement par un trait noir, bien pro-
noncé ; les taches foncées de la poitrine et du ventre sont plus
étendues que dans le jeune de l'Épervier d'Europe. Iris jaune
clair (Jankowski).
54. Scops semitorques SChl.
Un mâle et deux femelles, tués les 8, 12 et 17 avril 1879.
Ces Oiseaux sont beaucoup moins foncés que celui figuré dans
la Fauna japonica; leur demi collier roux est d'une nuance beau-
coup plus pâle. Le mâle est beaucoup plus clair que les deux
femelles, et présente très-peu de roussâtre sur les flancs ; le facies.
est plus blanchâtre. Tous ont les doigts emplumés jusqu'a la der-
nière phalange, comme l’Oiseau du Japon. Iris jaune clair. (Jan-
kowski).
59. Ninox japonica Tem. et Schl.
Un mâle tué le 11 septembre 1878.
M. Sharpe, dans son Catalogue des Oiseaux du Musée britanni-
que (1875) a réuni spécifiquement les trois formes AN. scutulata
Raffl., N. borneensis Bp., et N. japonica T. et Schl. Après avoir
examiné un grand nombre d'exemplaires de différentes prove-
nances, et comparé l'individu de l’île Askold avec ceux de Bor-
néo et de Malacca, nous trouvons des différences si grandes et
(1) A. David et Oust., Ois. de la Chine, p. 18.
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OISEAUX RÉCUEILLIS DANS LISE ASKOLD 135
si importantes qu'il nous paraît impossible d'admettre leur iden-
tité. Notre Oiseau, en tout conforme à la figure et à la description
de la Fauna japonica, est beaucoup plus grand que ceux des deux
autres formes ; il présente dans la coloration des différences no-
tables, mais une plus importante consiste dans la forme de l’aile,
qui est beaucoup plus aiguë dans la japonica. Dans les Oiseaux
de Bornéo et de Malacca, la 3° et la 4° rémiges sont égales entre
elles et sont les plus longues; la 5e est un peu moins longue que
les précédentes et distinctement plus longue que la 2°; la distance
entre l'extrémité de la 5° et le bout de l’aile est de 6 à 9m celle
de la 6° au bout de l’aile est de 16 à 28mm,
Dans l’Oiseau d’Askold, la 3° rémige est la plus longue et est
distinctement plus longue que la 4°; la 5°, beaucoup moins longue
que la 4, est considérablement plus courte que la 2°; la distance
entre l'extrémité de la 5e et le bout de l’aile est de 25mn, celle de
la 6° est de 52m {1). La principale différence de coloration tient
aux taches de la poitrine et du ventre, qui dans les Oiseaux de la
Malaisie sont plus ou moins roussâtres, et bien distinctes de la
couleur brune du dos; tandis que dans la Chouette de l’Askold
elles sont brunes, sans aucune nuance rousse, à peu près de la
couleur du dos. Les sous-caudales chez les Oiseaux de Bornéo et
de Malacca sont blanc pur; chez la Chouette d’Askoïd, elles sont
blanches, mais divisées dans toute leur longueur par une ligne
médiane brune. Les bandes fauves sont beaucoup plus pronon-
cées sur les rémiges de la Chouette d’Askold, que sur celles de Ia
Chouette de Malaisie. Les raies claires sur les plumes du tarse
sont aussi plus distinctes.
Longueur totale 324mum, aile 240 (9,45 pouces anglais), queue
135. (L’aile de cet oiseau dépasse de 3 p. 5 lignes celle du plus
grand des exemplaires examinés par M. Sharpe, provenant de
Chefoo en Chine). Iris jaune (Jankowski).
56. Otus vulgaris Tlemm.
Une femelle tuée le 21 octobre 1878.
57. Nyctale funerca Bp.
Un exemplaire du 4 janvier 1879.
(1) Dans la description de la Fauna japonica j'ai trouvé une petite différence
dans la proportion des rémiges externes : la 3e et la 4e égales et les plus longues;
la 5° beaucoup plus courte et égalant à peu près la 2.
136 TACZANOWSKI
58. ÆHerbivox cantillans Tem. et Schl.
Une femelle tuée le 42 juin 1879, conforme à la description et à
la figure de la Fauna japonica.
59. Calamoherpe orientalis Tem. et Schl.
Un mâle tué le 31 mai 1879.
60. Æorornis squammiceps Swinh.
Deux mâles du 13 mai 1879.
61. Reguloides proregulus Pall.
Un mâle tué le 13 mai 1879.
62. Nemura cyanura Pall.
Un mâle adulte du 14 avril 1879.
63. Calliope camtschatkensis Gm.
Une femelle du 13 octobre 1878.
64. Ruticilla aurorea Pall.
Un mâle du 15 avril 1879.
65. Accentor montanellus Pall.
Une femelle du 6 avril 1878.
66. Accentor erythropygius Cab.
Un mâle du 17 octobre 1878.
67. Pratincola indica.
Une femelle du 9 octobre 1878.
68. Petrocinclia manilla Bodd.
Une paire des 6 et 11 mai 1879.
69. Turdus fuscatus Pall.
Six mâles tués le 12 novembre 1878 et deux, le 28 avril 1879.
10. Turdus pallidus Gm.
Un exemplaire sans indication de sexe, du 15 novembre 1878.
71. Turdus obscurus Gm.
Un mâle tué le 15 mai 1879.
OISEAUX RECUEILLIS DANS L'ILE ASKOLD 451
72. Turdus pelios Bp.
Un mâle adulte du 14 avril 1879.
13. Turdus sibiricus Pall.
Un jeune Oiseau sans indication de sexe, tué le 6 octobre 1878.
74. Motacilla ocularis Swinh.
Deux femelles tuées le 18 mai 1879.
75. Parus minor Tem. et Schl.
Une paire des 28 novembre et 6 décembre 1878.
76. Parus ater Lin.
Une femelle du 12 octobre 1878.
77. Mecistura caudata Linn.
Une paire des 20 et 21 octobre 1878, parfaitement identique
aux Oiseaux du Baïical et de la Daourie, à tête toute blanche.
78. Bombycilla phænicoptera Tem.
Deux mâles et une femelle des 20 et 26 mai 1879.
79. Pericrocotus cinereus Lafr.
Un mâle.
80. Otomela lucionensis Lin.
Une femelle des 9 et 12 juin 1879.
81. Otomela magnirostris Lin.
Deux mâles des 9 et 12 juin 1879.
82. Nucifraga caryocalhactes Lin.
Deux exemplaires sans indication de sexe, des 15 et 16 octobre
1878.
83. Euspiza variabilis Tem.
Un jeune mâle du 13 octobre 1878 et une femelle adulte.
84. Emberiza leucocephala Gm.
Un mâle du 12 mai 1879.
89. Emberiza chrysophrys Pall.
Un mâle du 12 mai 1879 et deux femelles
138 TACZANOWSKI
86. Emberiza Tistrami Swinh.
Deux mâles tués en mai 1879.
87. Schænicola Pallasi Cab.
Un mâle du 12 mai 1879.
88. Fringilla montifringilla Lin.
Deux mâles et une femelle des derniers jours d'avril 1879.
89. Coccothraustes japonicus Tem. et Schl.
Une femelle du 3 mai 1879.
90. Æophona personata Tem. et Schl.
Un jeune mâle du 20 octobre 1878.
91. Carpodacus roseus Pall.
Deux mâles des 13 et 26 octobre 1878.
92. Carpodacus erythrinus Pall.
Un mâle du 2 mai 1879.
93. Pyrrhula cineracea Cab.
Un mâle du 5 avril 1879.
94. Pyrrhula orientatis Tem. et Schl.
Un mâle du 12 novembre 1878.
95. Leucosticte brunneinucha Brandt.
Une femelle du 24 octobre 1878.
96. Loæia albiventris Swinh.
Une femelle du 18 octobre 1878.
97. Cuculus himalayanus Vig.
Un mâle adulte du 9 juin 1879, complètement semblable au
mâle capturé en 1875, par le D' Dybowski, sur la côte voisine de
cet îlot, et qui n’en diffère que par la mandibule inférieure beau-
coup plus jaune. M. Jankowski a aussi indiqué comme le D' Dy-
bowski : « iris fusco-cinerea. »
98. Cuculus canorinus Müll.
Une femelle.
CS À à
OISEAUX RECUEILLIS DANS L'ILE D ASKOLD 139
99. Ardetta sinensis Gm.
Une femelle adulte, tuée le 27 mai 1879, comparée à un exem-
plaire d'Amoy, prevenant de la collection Swinhoe.
100. Butorides macrorhynchus Gould.
Une femelle adulte.
101. Tringa cinclus Linn.
Une femelle du 11 octobre 1878.
102. Gallinago scolopacina Bp.
Une femelle tuée le 15 mai 1879.
103. Spilura Horsfieldi Gr.
Un mâle du 3 mai 1879.
Rectification. Dans cet envoi de M. Jankowski, il y a une série
de 12 Tarins, recueillis dans l’îlot, à la fin d'octobre 1878 et dans
les premiers jours de mai 1879. Cette série présente 9 mâles, qui
prouvent évidemment que j'ai eu tort de séparer cet Oiseau spéci-
fiquement, et que les caractères indiqués dans ma description
ne sont pas constants. Sur ces 9 mâles, 7 portent une tache noire
gutturale, et 2 seulement ne l'ont pas. Je me suis convaincu
d’ailleurs que, parmi les Oiseaux d'Europe, on trouve aussi une
différence individuelle semblable. Le Chrysomitris Dybowski doit
donc disparaître de la science, et être remplacé dans mes deux
listes, publiées dans le Bulletin de 1876, p. 180, et dans celui de
1878, p. 138, par le C. spinus Lin., comme l'ont déjà fait MM. A.
David et Oustallet dans les Oiseaux de la Chine, p. 337.
Un nid de Xanthopygia leucophrys, trouvé par M. Jankowski au
fond d’un trou d'arbre, est composé en dessous de feuilles sèches,
dont la plupart n’ont conservé que les nervures, mélangées avec
quelques tiges de différentes herbes et quelques morceaux d’é-
corce; l'intérieur est tapissé de brins très-fins de graminées. La
texture, quoique peu fournie, est solide, en forme de coupe peu
profonde, de 10 centimètres de largeur et de 3 de profondeur.
Les œufs ressemblent à ceux de l'Erythrosterna parva, mais sont
plus gros. Leur forme est ovée; leur plus grande largeur se trouve
au tiers de la longueur; le petit bout est fort mince et aigu, le
gros considérablement atténué. La couleur du fond est d’un blanc
jaunâtre, yarié de nombreuses taches irrégulières roux-pâle,
140 TACZANOWSKI
distribuées sur toute la surface, mais plus grandes et plus nom-
breuses au gros bout. La coque est mince, polie et luisante sur
‘la surface. Longueur 182"3, largeur 147%...
Le nid de l’Æerbivox cantans, trouvé à terre, au pied d’un petit
buisson, est construit d’une épaisse couche de feuilles sèches,
très-longues et larges, d’une graminée aquatique, solidement ma-
riées les unes aux autres, et comprenant dans leur texture quel-
ques feuilles sèches d'arbres. La forme est celle d’un globe com-
primé, dont un côté est beaucoup plus élevé que l’autre; l’inté-
rieur est profond, soigneusement tapissé au fond de graminées
délicates et fines et de quelques grosses plumes de Faisans. L’en-
trée très-large est du côté le plus bas, il paraît que le côté opposé
était appuyé aux tiges du buisson. Diamètre externe 13 centimè-
tres, hauteur 14, hauteur du côté bas 7, diamètre de l’intérieur 8.
En général ce nid ressemble beaucoup à celui de la Locustella
luscinioides. |
SUR L'IDENTITÉ SPÉCIFIQUE
DE
CHAMELEONURUS TRACHYCEPHA LUS BouLencer
ET
PLATYDACTYLUS CHAHOUA BaAvay
Par M. G. A. BOULENGER
(Séance du 28 octobre)
J'ai décrit et figuré l'an dernier dans ce Bulletin une espèce
de Geckotide platydactylien de la Nouvelle-Calédonie que je
croyais inédite et que je nommai Chameleonurus trachycephalus,
établissant pour elle un genre nouveau.
L'espèce n’était pas nouvelle, ainsi que me l’a démontré plus
tard M. le D' Sauvage. Elle a même été décrite deux fois avant de
l’être par moi : par M. Bavay (1) d'abord, qui la nomma Platydac-
tylus chahoua, par M. Barboza du Bocage (2) ensuite, sous le nom
de Rhacodactylus trachyrhynchus.
Quant au genre que j'ai établi, il doit être conservé, à moins
que l’on ne veuille considérer tous les Platydactyliens comme ne
formant qu'un seul genre. M. Barboza, en faisant de son érachy-
rhynchus un Rhacodactylus, a évidemment méconnu les caractères
sur lesquels repose ce genre ou plutôt ce sous-genre de Fitzinger.
Ce dernier les a ainsi énoncés (3) : Collum ad latera fimbria instruc-
tum ; fimbria integra, mediocri. Latera fimbria instructa; fimbria inte-
gra, mediocri. Cauda depressa, fimbriata? fimbria pinnata, magna ?
Palma plantæque palmatæ. Antipedes scelidesque fimbria instructi ;
fimbria integra, mediocri. (Espèce type : Platydactylus leachianus
Cu.)
Or, il n’y a chez les chahoua ni replis cutanés sur les côtés du
corps et des membres, ni palmures distinctes entre les doigts, et la
singulière écaillure du crâne, ainsi que la faculté préhensile de la
queue, sont des particularités de trop d'importance pour qu'il n’en
(1) Mém. de la Soc. linn. de Normandie, t. XV, 1872.
(2) Jorn. de Se. math., phys. e nat. de Lisboa, 1873.
(3) Systema Reptilium, fasc. TI, p. 100 (1843).
142 BOULENGER
soit pas tenu compte comme caractères génériques ou tout au
moins subgénériques.
Voici la synonymie complète de Chameleonurus chahoua : Platy-
dactylus chahoua, Bavay, Catalogue des Reptiles de la Nouvelle-Calé-
donie et description d'espèces nouvelles. — Mém. de la Soc. Linn. de
Normandie, t. XV, 1872.
Rhacodactylus trachyrhynchus, Barboza du Bocage, Note sur quel-
ques Gechotides nouveaux ou peu connus de la Nouv.-Calédonie. —
Jorn. de Sc. math., phys. e nat. de Lisboa, 1873.
Chameleonurus trachycephalus, Boulenger, Description d’un genre
nouveau et d’une espèce nouvelle de la famille des Geckotides. — Bull.
de la Soc. zool. de France, 1878, pl. IL.
Platydactylus (Rhacodactylus) chahoua, Sauvage, Note sur les Gec-
kotiens de la Nouv.-Calédonie. — Bull. de la Soc. Philom. de Paris,
1878.
Je dois relever, en terminant, deux erreurs qui se sont glissées
dans ma note précitée. J'ai dit, en parlant de la queue préhensile
de Phyllodactylus europœus, que cette particularité avait été obser-
vée pour la première fois par M. Marius Blanc; je partageais en
cela l'erreur de M. Lataste. En 1843, Fitzinger (1) a fait un sous-
genre (Euleptes) pour Ph. europœus, à cause de la queue préhensile,
et il nous apprend qu'il avait auparavent désigné l'espèce du Mu-
sée de Vienne par le nom significatif de caudivolvulus. J'ai dit aussi
que Chameleonurus trachycephalus et Phyllodactylus europœus étaient
les seules espèces connues qui fussent pourvues d’une queue
préhensile. J'oubliais que Duméril et Bibron (2) ont décrit un
Phyllodactyle (Ph. strophurus) présentant ce caractère.
(}Eoc.Meit:, p:095:
(2) Erpét. gén., t. IT.
ADDITION A MA NOTE
« SUR LE PHYLLODACTYLUS EUROPÆUS Grexé, gro. (1) »
A PROPOS DE LA NOTE ADDITIONNELLE DE M. BOULENGER SUR LE GENRE
CHAMELEONURUS
Par M. Fernand LATASTE
(Séance du 11 novembre)
Dans un passage de l’intéressante note dont M. le Secrétaire
vient de nous donner lecture, M. Boulenger corrige une erreur
dans laquelle il était précédemment tombé en attribuant à
M. Marius Blanc le mérite d’avoir le premier observé la préhen-
silité de la queue chez certains Geckotiens ; mais, en faisant cette
rectification, M. Boulenger m'implique dans son erreur, et en
rejette en quelque sorte sur moi la responsabilité. Or, dans la
communication à laquelle M. Boulenger fait allusion, je disais
en effet que, d’après les observations de M. Marius Blanc, confir-
mées par les miennes propres, le Phyllodactyle avait la queue
préhensile ; j’ajoutais même que ce fait ne me paraissait pas avoir
encore été signalé : employant à dessein cette forme très-peu
affirmative, car je n’avais pas jugé nécessaire de faire des recher-
ches bibliographiques sur une particularité que je signalais tout
à fait incidemment. Je n'avais du reste pas tardé à connnaître et
à comprendre le nom de caudivolvulus donné par Fitzinger à notre
Phyllodactyle; mais je n'avais pas cru devoir reprendre la plume
pour compléter une indication d'assez petite importance et n’ayant
qu'un rapport très-indirect avec mon sujet. C'était à M. Bou-
lenger, qui, faisant de la préhensilité de la queue un des princi-
paux caractères de son nouveau genre, Soulevait à ce propos une
question de priorité, de se bien renseigner avant de la trancher.
C’est, cela va sans dire, sans la moindre amertume que j’adresse
cette très-petite réclamation à mon ami M. Boulenger; j'avouerai
même que je n’en aurais pas entretenu la Société, si je n'avais pas
trouvé là une occasion de fournir quelques autres explications au
sujet de ma note incriminée.
Cette note:
A) Bull. Soc. zool. de France, 1871, p. 467.
144 FERNAND LATASTE
1° augmentait d'une espèce la liste de nos Reptiles français ;
20 ajoutait une localité nouvelle (île des Pendus, dans le golfe de
Marseille) aux deux seules jusqu'alors connues (Sardaigne et île
de Tinetto );
3° enfin faisait connaître une forme de à différente
du type connu;
Et elle se terminait par ces paroles, assez prudentes pour que
je n’aie pas à les désavouer aujourd’hui :
« Aussi, en attendant une étude plus approfondie, que je compte
entreprendre dès que j'aurai en ma possession quelques nouveaux
sujets provenant de Tinetto, je crois que les Phyllodactyles trouvés
dans cette île diffèrent spécifiquement du Phyllodactylus europœus
Gené, et je propose de les nommer Phyllodactylus Doriæ, en l'hon-
neur de M. Doria qui les a le premier signalés. »
Depuis lors, la lumière s’est faite à ce sujet. Déià, dans linter-
valle qui s'était écoulé entre la rédaction et la publication de ma
note, j'avais reçu quelques éclaircissements de mes correspon-
dants. J'avais appris que le Phyllodactyle avait été trouvé par
M. le D' Giglioli dans la plupart des îles de la Méditerranée, et que,
dans toutes ces localités, il se présentait spécifiquement identique
au type de Gené. J'en concluais que mon Phyllodactylus Doriæ était
un individu isolé, vraisemblablement monstrueux; et, au moment
de l’impression, j'ajoutai sur l'épreuve de ma note Mans lignes
qui faisaient connaître la série des nouveaux habitats du Phyllo-
dactylus europœus, ainsi que mon opinion sur le ci-devant PAhyllo-
dactylus Doric. Malheureusement, quand le Bulletin fut imprimé,
j'eus le regret de constater l'absence de cette addition, au moins
aussi importante que la note elle-même. Il n’en avait pas été tenu
plus de compte que de mes corrections (1).
(1) C'était l'usage alors. Quelquefois méme, ce qui valait mieux, puisqu'on lui évi-
tait de la sorte une peine inutile, on n’envoyait aucune épreuve à l’auteur. C’est ce
qui a eu lieu pour mon « Apercu de la faune herpétologique du Plateau @entral de
la France » (pag. 204-212, 1876), et je saisis cette occasion de corriger quelques
erreurs typographiques qui en rendent la lecture parfois incompréhensible :
p. 204, note (2), ligne 2, lire favorable au lieu de . défavorable
» » ligne 4, » Volvic » Voloir
P. 206, texte, lignes HI eEUlO; Wagler » Nagler
» » ligne 19, lire GITE » sur
p.207 Signe LI Nugère » Nugèse
» note (1), lignes Let2, lu vipère aspic » la vipère, l'aspic,
p. 208, texte, ligne 5, lire Vals » Bals
p. 209, >» ligne 23, lire aux pays de plaine > au pays de la plaine
.
4
4
(
i
à
4
s
PHYLLODACTYLUS EUROPÆUS 145
Cette négligence de la part de la personne chargée de diriger
l'impression de notre Bulletin a valu à mon Phyllodactylus Doricæ-
les honneurs d'une attaque en règle de la part de M. Lorenzo
Camerano (1), devenu depuis mon correspondant et mon ami. De
l'examen comparatif de Phyllodactyles provenant de Sardaigne et
de Tinetto, et faisant partie de la collection du Musée de Turin,
Camerano conclut que les uns et les autres appartiennent à une
seule espèce, Ph. europœus Gené; et que la plupart des caractères
que j'assignais à ma douteuse espèce (relatifs à la forme du con-
tour latéral de la tête, au grand développement des glandes col-
laires, à la forme de la face et du museau) peuvent faire défaut
ou exister à des degrés divers chezles différents individus de la
forme normale. Quant à la forme très-fortement bombée du crâne,
qui distingue mon Ph. Doriæ, on la constate aussi quelquefois
chez des jeunes, mais jamais chez des adultes.
Après avoir pris connaissance de la note de Camerano, et avoir
examiné mon type que je lui avais adressé en communication,
M. le Com’ Edoardo de Betta a consacré au Phyllodactylus Doriæ
un chapitre de sa « Nuova serie di note erpetologiche… » (2) Pour
lui, le Ph. Doriæ est un Ph. europæus monstrueux, ayant conservé
jusqu’à l’âge adulte, et possédant même exagérée, une conforma-
tion du crâne d'ordinaire propre aux jeunes de l’espèce.
Cette opinion est aussi la mienne.
Supposer un intervalle entre les lignes 3 et 4 de la page 209, et entre les lignes
21 et 22 de la page 210;
Enfin, transporter à la suite de la note (2), page 211, la dernière ligne du texte de
la page 211 et les quatre premières lignes de la page 212; et remplacer ce para-
graphe dans le texte, par un intervalle entre ce qui précède et ce qui suit.
) Osservazioni intorno al PHYLLODACTYLUS DORLÆ Lataste, in Atti dell. real.
Accad. dell. se. di Torino, vol. XIV, 1% déc. 1878.
(@) In Atti dei real Ist. Ven, di sc. lett. ed. arti, s. V,t. V, 29 mars 1879.
10
OBSERVATIONS SUR LE GENRE CHONDROPYTHON
Par G. A. BOULENGER
(Séance du 41 novembre.)
Le genre Chondropython à été établi par M. A. B. Meyer (1) et
ainsi caractérisé : « Aspect général de Morelia. Tout le dessus de
la tête granuleux jusqu'entre les internasales, finement entre les
yeux, un peu plus grossièrement vers l'arrière de la tête et vers
le museau. Pas de frontale. Rostrale simple, avec deux profondes
fossettes. Frontales variables. Supéro-labiales antérieures et
inféro-labiales postérieures avec de profondes fossettes. Narines
percées latéralement vers le haut et en arrière dans une nasale
simple. Pupille verticale, elliptique. Écailles lisses. Plaques sous-
caudales en double rangée. Anale simple. » M. Meyer rapporte à
ce genre une seule espèce, Chondropython azureus, n. sp., prove-
nant de Mysore. |
En 1877, M. le D' Sauvage (2) décrit une espèce provenant de
Mansinam et de Mysore, qu’il considère comme distincte, quoique
très-voisine, de Ch. azureus, et la nomme Ch. pulcher. En lisant la
note de ce savant, on n'est pas porté à douter de la validité de
son espèce, car il dit : |
CR CE Ch. azureus se caractérise par 14 supra-labiales, les 41°,
9e, 3e, 4° et 8° creusées d’une fossette; l’on compte 18 inféro-labia-
les, les 9° à 14e portant une fossette profonde. |
PRE Sur celle-ci (Ch. pulcher) l'on ne compte que 16 inféro-
labiales, les 7° à 12° étant creusées d’une fossette; l’on ne voit en
plus aucune autre cavité, si ce n'est aux trois premières, aux
plaques qui bordent la lèvre supérieure.
M. Sauvage a mal reproduit les caractères assignés par M. Meyer
à Ch. azureus. Chez cette espèce comme chez Ch. pulcher, les deux
ou trois premières supéro-labiales sont seules pourvues d’une
véritable fossette, et sur les 4° à 7° ou les 3° à 5° on ne voit qu'une
dépresssion à peine sensible; enfin M. Meyer ne parle nullement
d’une fossette à la 8° supéro-labiale. Les inféro-labiales sont au
nombre de 15 à 18, les 8° à 13° ou les 9° à 14° pourvues d’une pro-
fonde fossette.
Donc, les caractères distinctifs tirés des labiales sur lesquels
s'appuie M. Sauvage pour séparer Ch. pulcher de Ch. azureus ne
(1) Mona!tsb. Berl. Akad., 1871, p. 134.
(2) Bull Soc. ph$lom. Paris, 1877.
OBSERVATIONS SUR LE GENRE CHONDROPYTHON 147
sont pas suffisants pour motiver cette distinction. M. Sauvage
ayant bien voulu m'envoyer en communication trois individus,
un adulte et deux jeunes, types de son Ch. pulcher, j'ai pu me
convaincre que les deux espèces doivent être réunies.
Le Musée de Bruxelles a reçu récemment de Ternate un jeune
Chondropython que j'ai cru d’abord être le type d’une espèce nou-
velle, le corps, au lieu d’être semblable à celui des Morélies étant
fortement comprimé; mais l'examen des types de M. Sauvage m'a
démontré que le corps est réellement comprimé, surtout dans le
jeune âge.
M. Sauvage, en publiant son Chondropython, a fait observer que
ce genre, que M. Meyer semble ranger pami les Pythoniens, à
cause de la présence de deux rangées d’urostèges, se rapproche
des Boïens par un caractère de grande importance, l'absence de
dents sur les os intermaxillaires, et il propose de le ranger dans
cette dernière tribu.
On sait que M. le Prof. Cope (1) s’est servi, pour diviser les
Boïdes, concurremment avec le caractère tiré de la présence ou
de l'absence de dents intermaxillaires, d’un autre caractère : la
présence ou l’absence d’un os supra-orbitaire. Ce dernier a cela
de particulier que, chez les genres connus aujourd’hui, il coïncide
toujours avec la disposition des urostèges; ainsi, dans les quatre
groupes établis par M. Cope, les Pythoninæ, Boænæ, Loxocemæ et
Erycinæ, les premier et troisième ont les urostèges doubles et un
os supraorbitaire, les deuxième et quatrième les urostèges sim-
ples et pas d'os supra-orbitaire.
Il était donc très-important de savoir si, sous le rapport du
crâne, Chondropython appartient au type Boa ou au type Python.
J'ai examiné à cet effet le jeune individu du Musée de Bruxelles,
et j'ai constaté la présence de l'os supra-orbitaire. Par conséquent,
il me semble nécessaire de créer pour Chondropython une tribu
nouvelle, intermédiaire aux Boïens et aux Pythoniens.
Voici les caractères des cinq tribus de la famille des Boïde :
Urostèges doubles ;
\0s intermaxillaire\os supraorb. présent.
ê Loxocemina.
Queue non préhensile. sans dents. Urostèges simples ;
le D'ye +
pas d'os supraorb. (2. Érycina.
Urostèges simples; }. .
Os na a lairelnas d'os supraorb. 1? Poina.
sans dents. Urostèges doubles; 4. Chondropythoni-
Queue préhensile .... ... \os supraorb. présent.\ na.
Os intermaxillaire,Urostèges doubles; Rhone
denté. os supraorb. présent. \
(1) Proceed. Acad. Nat. Sc. Philad., 1861, p. 304.
NOTE SUR TROIS CAS DE MOLLUSCUM
OBSERVÉS CHEZ DES LÉZARDS CCELLÉS
Par Raphaël BLANCHARD
(Séance du 11 novembre 1879)
Au mois de juin dernier, je recevais de M. Eduardo Boscä, Pro-
fesseur d'histoire naturelle à Ciudad-Réal (Espagne), un beau Lé-
zard ocellé, long de 44 centimètres. L'animal m’arrivait en alcool,
l'abdomen ouvert et tous les viscères enlevés, en sorte que je
n'ai pu déterminer son sexe. Il était porteur de deux petites tu-
meurs cutanées.
A. La première de ces tumeurs, arrondie et grosse comme un
grain de chènevis, était située à droite, sur une ligne antéro-posté-
rieure passant par l'oreille, à trois centimètres en arrière de celle-
ei et à un centimètre et demi au-dessus de la racine de la patte
antérieure droite. La peau qui recouvrait cette petite tumeur
semblait absolument normale; la disposition de ses papilles et sa
coloration ne présentaient rien de particulier.
B. La seconde tumeur, un peu plus grosse qu un grain d'orge,
mais cylindrique, était située à gauche, sur le dos, à deux centi-
mètres environ de la colonne vertébrale et à trois centimètres
en avant de la racine de la patte postérieure gauche. Elle était ré-
trécie à sa base. Comme la précédente, cette tumeur était recou-
verte d’une peau d'aspect absolument normale et par sa coloration
et par la disposition de ses tubercules.
C. A peu près vers la même époque, M. Boscä m'envoya encore
un autre Lézard ocellé, un mâle long de 49 centimètres. Ce nou-
veau Lézard portait encore une tumeur cutanée, que notre fi-
gure 1 représente aux deux-tiers environ de la grandeur naturelle.
Cette tumeur, beaucoup plus volumineuse que les précédentes,
constitue une véritable caroncule située à droite, à la partie infé-
rieure du cou, à deux centimètres environ en avant de la racine
de la patte correspondante, sur une ligne antéro-postérieure pas-
sant un peu au-dessous de cette patte. Cette tumeur, large de
près d’un centimètre et longue de deux, pend sur les côtés de
l'animal comme la caroncule du chevrotin, mais elle est unilaté-
rale. Elle est aplatie et épaisse de 2 à 3 millimètres seulement.
de:
%
TROIS CAS DE MOLLUSCUM CHEZ DES LÉZARDS OCELLÉS 149
Elle est réunie au cou du Lézard par une sorte de pédicule ou de
rétrécissement dont la largeur ne dépasse pas 5 millimètres et
dont les bords antérieur et postérieur se portent respectivement
en avant et en arrière, en formant à la surface de la peau de l’ani-
mal une légère saillie qui ne tarde pas à s’effacer complètement.
Ce pédicule est moins épais que le reste de la caroncule. Celle-
ci, enfin, comme les deux autres tumeurs, est recouverte d’une
peau qui semble absolument normale.
Il était intéressant de rechercher de quelle nature étaient ces
diverses tumeurs. Dans ce but, nous les avons décomposées en
coupes microscopiques, dont la description fait l’objet de cette
note; mais avant de nous en occuper, voyons en quelques mots
quelle est normalement la structure de la peau du dos du Lézard
ocellé. L'examen rapide que nous en ferons nous donnera des
renseignements fort utiles pour l'intelligence de ce qui va suivre.
Dans la peau des Lézards et spécialement dans celle du Lézard
ocellé, on peut distinguer deux couches, comme dans la peau de
tout Vertébré : 1° Une couche épidermique et 2° une couche der-
mique. 3° Au-dessous de la peau proprement dite, on trouve des
espaces lymphatiques plus ou moins vastes suivant la région,
traversés par un réticulum de faisceaux conjonctifs et limités
inférieurement par la couche musculaire sous-cutanée.
Voyons rapidement la structure de ces parties.
1° L’épiderme, demeuré normal au niveau de nos tumeurs, ne
saurait nous arrêter.
2° Dans le derme, nous distinguons (1) quatre couches qui sont,
de dehors en dedans : la couche limitante externe ; la couche d’iri-
docytes; l’écran et la couche dermique profonde. Cette division du
derme en quatre couches n’a rien d’absolu, car il est assez
fréquent de voir manquer les trois premières, isolément ou toutes
à la fois. Mais ce sont là des détails de structure .sur lesquels
nous n'avons point à nous étendre ici, car nous nous propo-
sons seulement d'indiquer les points d'anatomie rigoureusement
essentiels pour l'intelligence de notre description.
Occupons-nous donc seulement de la dernière couche du derme,
de celle que nous appelons couche dermique profonde (aponévrose
sous-dermique de G. Pouchet); on pourrait aussi bien lui réserver
le nom de derme proprement dit; nous venons de voir en effet
() Voir R. Blanchard, Recherches sur la structure de la peau des Lézards, in
Bulletin de la Société soologique de France, 1880, p. 1.
150 RAPHAËL BLANCHARD
que, de toutes les parties du derme, elle était la seule qui existât
constamment.
Le derme est constitué essentiellement par de solides fibres
conjonctives rectilignes, parallèles entr'elles et à la surface de la
peau. Ces fibres sont, comme dans la cornée, disposées en lamelles
superposées les unes aux autres, entre lesquelles on trouve
des cellules plates du tissu conjonctif : celles-ci, sur une coupe
perpendiculaire à la surface de la peau, se montrent entre les
diverses lamelles sous l'aspect de petits bâtonnets longs de 8 à
11 u et épais de 1 à 2 &. Les lamelles elles-mêmes ont une épais-
seur de 4x, en moyenne.
Ce système de faisceaux parallèles et superposés constituant
des lamelles est traversé perpendiculairement, de distance en dis-
tance, par d’autres faisceaux semblables qui, partis de la face
profonde du derme, remontent vers la face supérieure, mais se
perdent le plus souvent avant de l'avoir atteinte. Ces fibres con-
jonctives sont le plus souvent isolées : elles accompagnent les
vaisseaux et les nerfs (au moins les troncs nerveux, mais non les
fibres terminales). Ces fibres perforantes du derme servent à con-
solider cet organe et c'est à cause de cette disposition que la peau
du Lézard présente une si grande résistance à la dilacération et à
la dissociation.
3° Espaces lymphatiques sous-cutanés. — Au-dessous du derme,
entre celui-ci et la couche des muscles sous-cutanés, on trouve
une variété de tissu conjonctif que Leydig (1) à été le premier à
étudier en détail et à laquelle il a donné le nom de « masse lym-
pho-glandulaire » (lymiphdrüsige Masse). Ce tissu est en effet creusé
de vastes espaces lymphatiques dont le développement varie con-
sidérablement suivant la région du corps, mais qui, chez le Lézard
ocellé, sont le plus développés à la région dorsale.
Le tissu conjonctif sous-cutané qui circonscrit ces espaces
lymphatiques constitue un réseau extrêmement lâche, à mailles
allongées et parallèles à la surface de la peau. Les travées qui en-
trent dans la constitution de ce réseau sont représentées par des
faisceaux conjonctifs d’une nature spéciale : bien qu’au voisinage
immédiat du derme, avec lequel elles affectent fréquemment des
rapports intimes, ces travées sont formées par des fibres de tissu
conjonctif embryonnaire. Elles ne sont point indépendantes les
(d) Leydig, Ueber die äusseren Bedeckungen der Reptilien und Amphibien, in
Archiv fr mikr. Anatomie, Bd. IX, p. 780. 1833.
|
|
|
|
TROIS CAS DE MOLLUSCUM CHEZ DES LÉZARDS OCELLÉS 151
unes des autres, mais sont réunies entr’elles comme le sont les
mailles d’un large filet.
C'est ce tissu qui apporte à la peau les vaisseaux destinés à la
nourrir et les nerfs qui lui donnent la sensibilité ou qui président
à ses changements de coloration (1). Mais les faisceaux de tissu
conjonctif embryonnaire que nous venons de décrire dans les es-
paces lymphatiques sous-cutanés affectant, du moins à la région
dorsale, sur presque toute leur étendue des rapports de conti-
guité, mais non continuité avec le derme, comment ces vaisseaux
et ces nerfs peuvent-ils pénétrer dans la peau ?
On peut considérer le tissu sous-cutané comme formant au-
dessous du derme une nappe plane, surmontée çà et là d'émi-
nences, au moyen desquelles ce tissu se met en rapport avec le
derme : ce sont ces éminences ou papilles sous-cutanées qui por-
tent les vaisseaux et les nerfs.
D'autre part, la face profonde de la peau n’est point rigoureu-
sement plane, mais présente sur une coupe des ondulations qui
correspondent plus ou moins exactement à celles de la surface
libre de la peau. Ces ondulations de la face profonde du derme
sont plus ou moins marquées suivant la région et, dans une même
région, suivant les individus. Quoiqu'il en soit, les éminences qui
se trouvent à la surface de la nappe sous-cutanée viennent se
mouler sur les dépressions de la face profonde du derme et les
remplissent plus ou moins complètement. Du sommet de chaque
éminence se détachent alors quelques fibres conjonctives qui,
accompagnées de vaisseaux et de nerfs, pénètrent dans le derme
pour constituer une sorte de fibre perforante, facilement recon-
naissable au sein du tissu dermique à ce qu'elle a conservé son
caractère de tissu conjonctif embryonnaire. On peut suivre assez
souvent les fibres perforantes de cette nature jusque dans les cou-
ches les plus superficielles du derme.
Leydig dit que « les espaces lymphatiques sont inférieurement
limités par un fascia dans lequel sont répandues quelques grosses
cellules pigmentaires » Cette description s'applique à la peau du
dos de Vipera ammodytes. Nous avons observé que, chez le Lézard
ocellé, la face supérieure du muscle sous-cutané se trouve en
(1; Il ne semble pas y avoir de nerfs moteurs dans la peau du Lézard; il n'y a
- point en effet d'éléments musculaires : les mouvements que peut produire la. peau
ne lui sont donc point propres, mais lui sont communiqués par la couche muscu-
Hire sous-cutanée.
192 RAPHAËL BLANCHARD
effet, comme Leydig l'indique, revêtue par une couche notable de
tissu conjonctif, sorte d'aponévrose de laquelle on voit se détacher
de distance en distance les fibres qui, en s’anastomosant avec
leurs congénères, constituent le large réseau du tissu sous-
cutané. Cette aponévrose a, du reste, comme le tissu sous-cu-
tané lui-même, tous les caractères du tissu conjonctif embryon-
naire.
Le tissu conjonctif que l’on rencontre dans l'épaisseur du
muscle,autour des diverses fibres musculaires primitives, ou même
autour des faisceaux secondaires, estencore absolument de même
nature que le tissu sous-cutané et, de plus, est en continuité
directe avec lui.
Telles sont les notions relatives à la structure de la peau du
Lézard qu'il était nécessaire d’avoir avant d'aborder l'étude de nos
tumeurs. Nous pourrons nous livrer à cette étude, maintenant
que nous avons de la disposition normale des tissus une connais-
sance suffisante.
A. La première tumeur était située, avons-nous dit, un peu au-
dessus de la patte antérieure droite. Elle était arrondie et grosse
comme un grain de chènevis et recouverte d'ailleurs d’une peau
qui, extérieurement, semblait être normale.
À son niveau, la peau proprement dite (épiderme : derme),
comme on le voit sur une coupe perpendiculaire à sa surface,
fig. 2, conserve son épaisseur ordinaire ; la couche musculaire
sous-cutanée, a, passe directement au-dessous de la tumeur,
sans s’infléchir. Il en résulte, entre le muscle et le soulèvement
de la peau correspondant à la tumeur, l’existence d’un espace qui
n’a pas moins de 3 millimètres de hauteur et qui, fort large à sa
base, correspondant au muscle, se rétrécit de plus en plus vers le
sommet. Cet espace est occupé entièrement par le tissu conjonctif
sous-cutané. Ce tissu est donc en ce point anormalement déve-
loppé, et c’est lui qui constitue la tumeur.
Le tissu sous-cutané présente en outre une structure particu-
lière. Les vastes espaces lymphatiques qu’on y rencontre norma-
lement font presque totalement défaut : c’est à peine si çà et là
on les retrouve au voisinage immédiat du derme, extraordinaire-
ment réduits. Le tissu conjonctif s’est donc tassé, condensé, en
même temps qu'il est devenu beaucoup plus riche en nerfs eten
vaisseaux sanguins. Ses fibres se sont profondément modifiées,
et le feutrage solide qu’elles forment rappelle assez bien par son
aspect le stroma de l'ovaire des Mammifères.
TROIS CAS DE MOLLUSCUM CHEZ DES LÉZARDS OCELLÉS 153
Bien que ce tissu sous-cutané pathologique, c, soit partout
intimement uni au derme,on distingue cependant nettement l’une
de l’autre ces deux parties de la coupe : le derme, b, a en effet
conservé sa structure normale. En certains points cependant, il
devient impossible d'établir une limite bien tranchée entre le
derme et le tissu sous-cutané pathologique; ces deux tissus, en se
modifiant chacun de proche en proche et en s'intriquant l’un dans
l’autre, ont fini par se confondre tellement qu'il devient impos-
- sible de les séparer nettement.
Nous avons dit que le muscle sous-cutané, a, avait conservé sa
disposition normale. Mais, outre ce muscle, on trouve au sein du
tissu pathologique d’autres éléments musculaires; ils sont cons-
titués par un faisceau musculaire assez volumineux, qui proba-
blement s’est séparé du précédent en un point qui n'est pas
compris dans la préparation. Ce faisceau musculaire, d, dont la
direction croise celle du muscle normal, est séparé de celui-ci par
une quantité assez considérable de tissu conjonctif : il s’en écarte
d'autant plus qu’il se rapproche davantage du centre de la tumeur,
en même temps, il tend à se désagréger et à se dissocier, en
sorte que finalement les diverses fibres primitives, e, qui le com-
posent s’isolent les unes des autres et se dirigent en tous sens. Un
certain nombre d’entre elles se portent directement vers le
sommet de la tumeur; d'autres, aux points où le tissu sous-cutané
et le derme se confondent, pénètrent même dans la peau jusqu’au
voisinage de l’épiderme.
Dans le tissu conjonctif à peu près normal qui sépare ces deux
couches de muscles, on trouve la coupe d’une graine extrême-
ment petite, ». Il était intéressant de rechercher à quelle famille,
sinon à quelle plante elle se rapportait. M. de Lanessan, que j'ai
consulté à cet effet, pense que c’est là une graine d’Orchidée.
Quoi qu'il en soit, cette graine, située à une profondeur de plus
de 2 milimètres 1/2 au-dessous de la surface externe de la peau,
ne semble avoir déterminé par sa présence aucune inflammation
au sein de ce tissu, pourtant si riche en vaisseaux. Nous pensions
d'abord qu'eile était le point de départ de la tumeur; mais
l'absence d’inflammation nous fait croire cette opinion inexacte,
et ce qui nous confirme encore plus dans cette manière de voir,
c'est que, dans nos deux autres tumeurs, bien que prévenuet bien
qu'ayant fixé sur ce point notre attention d’une façon toute
spéciale, nous n'avons trouvé aucune trace d’une semblable
sraine. Il faut donc voir dans ce fait de Ia présence d’une graine
154 RAPHAËL BLANCHARD
au niveau de la tumeur, non pas une relation de cause à effet,
mais une simple coïncidence.
Il est plus surprenant de voir que ce corps étranger renfermé
dans un tissu éminemment riche en nerfs et en vaisseaux n'ait
point par son contact déterminé d'inflammation, d'autant plus
que le tissu conjonctif ne s’est point condensé à l’entour de lui
pour lui constituer une sorte de kyste.
Un autre exemple du même genre nous est fourni par des
morceaux de peau de Mouton qu’à bien voulu nous envoyer M. le
D" G. Pennetier, directeur du Muséum de Rouen. Sur ces frag-
ments de peau, on observe des graines de Graminée {probable-
ment d'avoine) renfermées dans les parties profondes du derme.
Une coupe de la peau faite à leur nivean montre, comme chez le
Lézard, que ces graines, qui pour pénétrer ont dû pourtant dila-
cérer les tissus, se sont arrêtées dans la profondeur de la peau et
sont demeurées là, ne déterminant par leur présence aucune
inflammation.
B. La seconde de nos tumeurs, fig. 3, bien que constituée
essentiellement comme la précédente en diffère cependant sur
plus d’un point. Le tissu sous-cutané, c, normal tout autour de la
tumeur, présente au niveau de celle-ci la même structure que
dans le premier cas. La couche musculaire sous-cutanée, a,
est demeurée normale : aucun élément contractile ne se rencontre
au sein de la production pathologique du tissu sous-cutané.
Malgré la plus grande attention, nous n'avons point rencontré de
graine, ce qui vient à l'appui de ce que nous faisions pressentir
plus haut, à savoir qu’il faut chercher ailleurs que dans la
présence de la graine l’origine de nos tumeurs.
Cette seconde tumeur provient du même Lézard que la précé-
dente; elle était située entre la paite postérieure gauche et la
colonne vertébrale, un peu plus rapprochée du rachis que de la
patte ; sa hauteur était de 5 millimètres 1/2, sa largeur de 2 milli-
mètres, épaisseur de la peau comprise. Si l’on considère que de
cette dernière mesure la peau occupe à elle seule plus des deux
tiers, on voit que cette seconde tumeur, bien que formant une
excroissance relativement beaucoup plus longue que la première,
est en somme moins importante que celle-ci.
C. Notre troisième tumeur, fig. 4 et 5, élait constituée par la
caroncule dont nous avons donné plus haut une description
sommaire. Elle était plus considérablement développée que les
deux autres. :
cel int re ETS Re ht
TROIS CAS DE MOLLUSCUM CHEZ DES LÉZARDS OCELLÉS 155
Par sa structure, elle représente en quelque sorte la réunion
des deux premières tumeurs Elle ne renferme point toutefois de
graine dans l'épaisseur de ses tissus, comme la première ; elle se
distingue en outre par des caractères qui lui sont propres.
Il importe de distinguer dans cette tumeur deux parties : celle
qui constitue la caroncule, fig. 4, et celle qui rattache la caron-
cule au cou, fig. 5, qui sert en quelque sorte de base à la caron-
cule. Cette distinction tout arbitraire n’est point inutile; elle
simplifiera considérablement la description.
La base de la caroncule, tig. 5, rappelle par sa structure notre
première tumeur : comme celle-ci, elle présente en effet des
anomalies musculaires. On voit au milieu du tissu fondamenlal
un faisceau musculaire strié, e, qui marche parallèlement à la
peau et qui, parvenu au niveau de la caroncule, s’infléchit légère-
ment vers elle; il s'arrête assez brusquement, avant d'avoir pu
l’atteindre et pénétrer dans son épaisseur. Les différentes fibres,
e, qui constituent ce faisceau sont séparées les unes des autres par
un tissu conjonctif assez abondant, dans lequel on voit de larges
vaisseaux sanguins et de gros troncs nerveux. Ce tissu s’est moins
modifié que celui qui constitue les deux tumeurs précédentes; il
a gardé davantage le caractère embryonnaire qu'il présente à
l'état normal.
La caroncule, fig. 4, dans toutes ses parties, est constituée par
un tissu semblable à celui de son pédicule; mais on n’y observe
aucune fibre musculaire. Elle est, par sa structure, absolument
comparable à notre deuxième tumeur; elle est très-vasculaire et
parcourue par de nombreux filets nerveux.
Cette troisième tumeur se distingue des deux premières en ce
qu'en aucun point on ne voit son tissu sous-cutané affecter avec le
derme d’autres rapports que des rapports de contiguité et entrer
avec lui en continuité de tissu, par suite de modifications succes-
sives survenues dans chacune des deux parties.
D'autre part, nous avons vu que, dans les deux premières
tumeurs, les espaces lymphatiques normaux étaient, sinon totale-
ment absents, du moins considérablement amoindris. Ici, au
contraire, on observe çà et là, au sein du tissu conjonctif, d’ailleurs
dense et compact, des lacunes lymphatiques, !, de taille extrême
ment variable : les unes ont moins d’un quinzième de millimètre
de diamètre, les autres ont jusqu’à 1 millimètre et même jusqu'à
1 millimètre 1/2 de diamètre. D’autres lacunes, pour une largeur
de 1 à 2 dixièmes de millimètre, ont une longueur au moins cent
156 RAPHAËL BLANCHARD
fois plus grande : ce sont alors de vastes fentes creusées dans Île
tissu. On voit çà et là des espaces de ce genre au-dessous du
derme; d’autres parcourent la caroncule dans le sens de sa lon-
gueur, de son sommet à sa base.
Telle est, esquissée à grands traits, la structure des trois
tumeurs que nous avons observées chez le Lézard ocellé. Elles
appartiennent au groupe des fibrômes et plus spécialement à la
variété décrite par les pathologistes sous le nom de molluscum.
Il n'était pas sans intérêt de constater, chez les Vertébrés
relativement aussi inférieurs que le sont les Lézards, l'existence
de processus morbides si fréquents chez l’homme et les Mammi-
fères.
Cette observation valait encore, à un autre point de vue, la
peine d’être rapportée. Ces Lézards proviennent tous deux d’une
même localité des environs de Ciudad-Real, et dans cette localité
il est érès-fréquent, me dit M. Boscä, de rencontrer des Lézards
ocellés porteurs de tumeurs analogues à celles que nous venons
d'étudier. On se trouverait donc là en face d’une affection héré-
ditaire ou endémique chez ces animaux. J’incline toutefois à
penser que le molluscum chez ces Lézards est bien plutôt hérédi-
taire qu’endémique. Bien que fort agile, le Lézard ocellé, comme
d’ailleurs tous les Lézards, reste volontiers sa vie entière dans le
même endroit : on conçoit donc très-bien qu'un Lézard porteur
d'un moilluscum ait suffi à communiquer, au bout de plusieurs
générations, la même affection à un certain nombre d'individus
d'une même localité; et les habitudes sédentaires de cet animal
suffisent à expliquer comment il se fait que cette affection ne se
rencontre que chez les individus d’une seule localité.
EXPLICATION DE LA PLANCHE VII.
ä, couche musculaire sous-cutanée.
b, derme. £
c, tissu conjonctif sous-dermique ayant subi un développement et une modifica-
tion pathologiques.
d, faisceau de fibres musculaires striées qui s’est détaché, en un point extérieur
à la préparation, de la couche musculaire sous-cutanée qui tend à se désagréger
en fibres isolées.
e, fibres musculaires isolées, provenant de la dissociation du faisceau précédent.
Fig. 1. Lézard ocellé porteur, sur le côté droit du cou, d'une caroncule très-
développée. Photographie d'après une aquarelle de M. J, Terrier. Environ 1/3 plus.
petit que nature.
TROIS CAS DE MOLLUSCUM CHEZ DES LÉZARDS OCELLÉS 157
Fig. 2. Coupe faite au niveau de la tumeur A.
h, graine d'Orchidée (?) contenue dans la profondeur du tissu conjonctif sous-
cutané.
Fig. 3. Coupe faite au niveau de la tumeur B.
i, point où le derme et le tissu conjonctif sous-cutané, en se modifiant chacun de
proche en proche, arrivent à se confondre.
Fig. 4. Coupe longitudinale de la caroncule constituant la tumeur C.
l, espaces lymphatiques sous-cutanés anormalement développés.
Fig. 5. Coupe longitudinale du pédicule de la tumeur C. L’enroulement de la
peau en p est purement artificiel et dû à l’action de l'alcool : il faudrait supposer
la surface de la peau continuant de marcher dans le même sens qu’au point b.
l, espaces lymphatiques sous-cutanés.
v, coupe d’un gros vaisseau sanguin.
ÉTUDE SUR LES GRENOUILLES ROUSSES
RANÆ TEMPORARITÆ
ET
DESCRIPTION D'ESPÈCES NOUVELLES OU MÉCONNUES
Par G. A. BOULENGER.
(Séance du 11 novembre 14879.)
Étant démontré que l’ancienne espèce Rana temjoraria contient
plusieurs formes spécifiques longtemps confondues sous le même
nom à cause d’une grande ressemblance dans la coloration, les
mœurs, etc., il devenait nécessaire de réunir ces formes en un
groupe de valeur très-secondaire mais pourtant bien délimité.
C'est ce qu'a fait Fatio (1) en établissant la section des Grenouilles
rousses, Ranœæ fuscæ.
Le nom de À. temporaria L., que plusieurs auteurs ont conservé
à la rousse proprement dite, À. fusca Rôsel, devant être rejeté de
la nomenclature spécifique pour des motifs que je rappelle à l’ar-
ticle relatif à R. arvalis, il me semble plus rationnel de changer,
à l'exemple de de l’Isle(2), la dénomination de Ranœ fuscæ en celle
de Ranœæ temporariæ.
La section des Grenouilles rousses peut être brièvement carac-
térisée ainsi : Préfontaux séparés; apophyse zygomatique des tym-
pano-malléaux médiocrement allongée ; condyles occipitaux dé-
passant en arrière le niveau des angles des maxillaires; dents
vomériennes en deux groupes obliques, situés plus ou moins en
arrière du bord postérieur des orifices nasaux internes; doigts et
orteils obtus; sacs vocaux internes ou nuls; une grande tache
foncée sur la tempe.
Le crâne varie selon les espèces et semble fournir de bons ca-
ractères spécifiques (3). Les préfontaux ou fronto-nasaux sont
toujours séparés, laissant entre eux un intervalle bien sensible;
par la dessication ces os se rapprochent cependant davantage. Les
(1) Faune des Vertébrés de la Suisse, t. III.
(2) Annales des Sciences naturelles, 5° série, t. XVII, 1873.
(3) Je ne connais le crâne que de quatre espèces.
ÉTUDE SUR LES GRENOUILLES ROUSSES 159
fronto-pariétaux, larges ou étroits, s'étendent plus ou moins en
avant, laissant à découvert une partie de la face supérieure de
l'ethmoïde, qui, obtus où anguleux en avant, est plus ou moins
embrassé par les préfontaux. L’apophyse zygomatique des tym-
pano-malléaux n’est jamais aussi allongée que chez R. viridis. Les
condyles occipitaux dépassent en arrière le niveau des angles des
maxillaires, ce qui fait que, posé sur sa base, le crâne penche en
avant.
Les dents vomériennes, sur deux bases osseuses plus ou moins
obliques, dépassent plus ou moins en arrière le niveau du bord
postérieur des orifices nasaux internes ; ces bases osseuses, ova-
laires ou étroites, varient, ainsi que les dents qu’elles supportent,
selon les espèces. D’après Leydig (1), les dents vomériennes, vues
au microscope, sont courtes et épaisses chez À. arvalis, plus lon-
gues, plus pointues, plus courbées chez À. fusca ; d’après Fatio (2),
celles de À. agilis sont au nombre de dix environ, toutes à peu près
de même grandeur et disposées avec beaucoup de symétrie ;
Leydig les voit au contraire beaucoup plus irrégulières et moins
nombreuses, le groupe étant composé de deux ou trois petites
dents et de deux ou trois plus grandes.
Les organes génitaux des mâles présentent des caractères spé-
cifiques plus importants; je n’ai malheureusement pu les examiner
que chez trois espèces. Les testicules sont ovalaires, jaunes, plus
ou moins pigmentés, chez R. fusca, beaucoup moins volumineux,
plus allongés et moins pigmentés chez À. agilis; d’après Leydig,
ceux de À. arvalis sont absolument dépourvus de pigment, d’un
jaune pur; chez un À. Latastei que j'ai ouvert, ces organes étaient
bien différents de ceux de l’espèce voisine À. agilis, peu allongés,
ovalaires, comme chez R. fusca, faiblement pigmentés. La vési-
cule séminale, chez À. fusca, commence immédiatement au des-
sous du rein, est grande et allongée, et abondamment pigmentée;
chez R. agilis et arvalis, elle se trouve au milieu du conduit uri-
naire et est trois fois plus petite que celle de À. fusca; celle de
R. Latastei m'a semblé analogue à celle de ce dernier, quoique
. moins développée. Leydig a figuré et décrit comparativement les
spermatozoïdes des trois espèces étudiées dans son ouvrage; ceux
de R. fusca et agilis se ressemblent beaucoup : la tête est allongée,
effilée; ceux de À, arvalis sont bien différents et se rapprochent
1) Die Anuren Batrachier der Deutschen Faunu.
(2) Loc. cit., pl. V, et Revue et Mag. de Zool., % sér., t. XIV. pl. vn.
160 BOULENGER
de ceux de À. viridis : la tête est peu allongée, en forme de bâton-
net et bien distincte dé la queue.
C’est à ces grandes différences entre les organes génitaux de ces
espèces voisines qu'il faut surtout attribuer l’insuccès des expé-
riences tentées par de l'Isle sur l’hybridation des Grenouilles de
France; on sait, en effet, que ce savant n’est pas parvenu à ob-
tenir la fécondation des œufs entre 2. fusca et agilis, alors qu'il
obtenait des têtards hybrides de Bufo vulgaris et calamita, espèces
qui sont loin d’être voisines par leurs caractères extérieurs, mais
dont les organes génitaux se ressemblent beaucoup.
Sous le rapport des formes extérieures, les espèces de tempo-
rariæ se distinguent entre elles par les membres pelviens plus ou
moins allongés, la forme de la tête, la dimension du tympan, le
développement plus ou moins grand du tubercule du premier os
cunéiforme, la présence ou l'absence de sacs vocaux chez les
mâles, etc. |
Ces derniers organes, au nombre de deux quand ils existent, ne
font jamais saillie à l'extérieur par deux fentes situées au dessous
du tympan ou sous la mâchoire inférieure, comme cela se voit
chez plusieurs espèces du genre Rana; ils sont situés de chaque
côté de la gorge, communiquant dans la bouche par deux orifices
situés assez en arrière, près des commissures des mâchoires, et
se font distinguer au dehors, lorsqu'ils sont gonflés, par des ren-
flements hémisphériques de la gorge. Je viens de dire que les sacs
vocaux peuvent manquer : À. agilis, Latastei et liberica sont dans
ce Cas.
Chez les espèces pourvues de sacs vocaux, du moins chez
R. fusca et arvalis, la gorge des mâles se colore au printemps d’une
teinte bleue plus ou moins intense. Un reffet bleuâtre, nuageux
et transparent envahit la peau des mâles en rut de toutes les
espèces, mais particulièrement des deux que je viens de citer.
Les bras des mâles, toujours plus robustes que ceux des femel-
les, acquièrent à l’époque du rut une épaisseur plus considérable
encore, surtout chez R. fusca et arvalis. Le pouce se garnit alors
de rugosités, dites brosses copulatrices, très-fortes et d’un noir
d'encre chez R. fusca, faibles, grises ou brunâtres chez R. agilis
et arvalis. Lataste (1) a décrit et figuré avec soin ces brosses co-
pulatrices examinées au microscope.
La membrane natatoire qui, en dehors de l’époque des amours,
(1) Annales des Sciences naturelles, 1877.
ÉTUDE SUR LES GRENOUILLES ROUSSÉS 161
est fortement échancrée et ne réunit les orteils que jusqu'à l’avant-
dernière phalange, devient, chez les mâles, plus épaisse, à bord
libre rectiligne ou même arqué en dehors, et réunit les orteils
jusqu’à l'extrémité, à l’excepiion du quatrième dont la dernière
phalange reste toujours libre.
La pupille serait transverso-ovalaire, si son bord inférieur n'’é-
{ait brisé, anguleux (1).
Il y a beaucoup de ressemblance entre les espèces sous le rap-
port de la coloration, toutes ont une grande macule foncée sur la
région temporale, une autre, étroite et allongée, sur la partie in-
terne du bras, et des barrures en travers des membres posté-
rieurs.
L’accouplement a lieu à la fin de l'hiver ou au premier prin-
temps, avec ensemble, tous les individus étant animés en même
temps des feux de l'amour. Ils remplissent alors les mares et les
étangs, les mâles solidement cramponnés sur le dos des femelles
qu’ils embrassent frénétiquement sous les aisselles, joignant les
mains sur le milieu de la poitrine, et font entendre leur faible
coassement, variable selon les espèces. Ils se retirent ensuite à
terre et se répandent dans les prairies, les bois, les champs. Quand
surviennent les froids, les individus se cachent sous les feuilles
mortes, dans des trous, ou dans la vase au fond des eaux, pour y
attendre, dans une léthargie plus ou moins profonde, le moment
des amours.
Les auteurs récents n'admettent comme bien établies que
quatre espèces : trois d'Europe, Rana fusca Rôsel, R. arvalis Nils-
son, R. agilis Thomas, et une propre à la fois à l'Amérique sep-
tentrionale et à l’est de l'Asie, R. sylvaiica Leconte.
L'étude que j'ai entreprise sur les Grenouilles rousses m'a
démontré que les espèces sont bien plus nombreuses qu'on ne le
croyait, et au lieu de quatre j'en admets huit. Je démembre en
trois espèces À. sylvatica : deux des États-Unis, que je désigne
sous les noms de À. syluatica Leconte et R. pensyloanica Harlan ;
la troisième propre au Japon et à la Chine que je nomme R. japo-
nica. Enfin je décris deux espèces d'Europe tout à fait nou-
velles, sous les noms de X. Latastei et R. iberica. Ce qui fait donc,
avec les trois formes bien connues, À. fusca Rôsel, R. arvalis
Nilss. et R. agilis Thom., huit espèces distinctes.
En admettant un nombre si considérable d'espèces, je n'ai pas
(1} Voyez Boulenger, Bulletin de la Société zool. de France, 1879.
41
162 BOULENGER
voulu, à l'exemple de certains naturalistes modernes, embrouiller
inutilement la science en érigeant en espèces des formes qui,
quoiqu’assez tranchées, pourraient être rapportées comme races
aux espèces déjà connues; je me suis surtout inspiré des prin-
cipes de la géographie zoologique et des résultats qu'ont produit
les recherches approfondies entreprises récemment sur les trois
rousses européennes, résultats qui ont définitivement établi la
validité de ces espèces. I! y a d’ailleurs entre les huit espèces un
tel enchaînement de caractères qu'il n'y a que deux partis à
prendre : les admettre toutes, ou n’en admettre qu'une seule.
D’après les principes géographiques, il était à présumer que
« R. temporaria » du Japon et de Chine ne pouvait être identique
à « R. sylvatica » d'Amérique, comme l'ont cependant admis
‘Günther (1) et Camerano (2. L'examen de cette forme asiatique
m'a démontré qu’elle diffère plus par sa physionomie de R. pen-
sylvanica (R. sylvatica D. et B., Gthr.) que celle-ci ne diffère de À.
-agilis.
Contrairement à ce qu’on a cru jusqu'à présent, les États-Unis
ne possèdent pas une mais deux espèces de rousses qui semblent
représenter là-bas deux de nos espèces européennes, 2. arvalis et
agilis. C'est ce qui explique les contradictions que l’on trouve
dans les travaux herpétologiques récents, certains auteurs (Fatio,
Schreiber) considérant « R. sylvatica » comme voisin de R. arvalis,
sinon identique, d’autres (de l'Isle, Camerano) le trouvant très-
voisin de À. agilis. Je désigne l'espèce voisine de l’agile sous le
nom de À. pensylvanica Harlan, et l’autre sous le nom de R. sylva-
ticu, quoique je n’aie pas la certitude que c’est bien elle que
Leconte a si brièvement caractérisée, mais j'ai préféré ne pas
créer une nouvelle dénomination.
Des deux espèces nouvelles d'Europe, l’une, que je me plais à
dédier à mon ami M. Fernand Lataste, provient des environs de
Milan ; elle est voisine de À. agilis par ses longues jambes, son
museau pointu, l’absence de sacs vocaux, mais elle en diffère par
la petitesse de son tympan et l’espace considérable qui le sépare
de l’œil, par ses régions frénales plus brusquement rabattues, et
par la coloration. L'autre, que je nomme X. iberica, habite l'Es-
pagne etle Portugal; M. Lataste et moi, nous l’avions, d’après des
échantillons insuffisants et non sans quelques doutes, rapportée
(1) Reptiles of British India.
(2) Atti d. Reale Accad: di Sc. di Torino, vol. XIV, 1859.
ÉTUDE SUR LES GRENOUILLES ROUSSES 163
d'abord à À. agilis (1); nous avons reconnu depuis qu’elle en est
bien distincte et ne se rapproche de ce dernier que par la lon-
aœueur de ses membres pelviens et l’absence de sacs vocaux. Elle
a plus d’analogie avec À. fusca et Latastei et leur est intermé-
diaire; elle se distingue principalement de cette dernière espèce
par son museau court et obtus et par la longueur de l'index qui
est égale à celle du pouce.
Pour l'étude des espèces que je vais décrire, j'ai pu m’entourer
d'assez nombreux matériaux. Je tiens à exprimer ici mes sincères
remerciements aux naturalistes qui ont bien voulu me faciliter
cette tâche : M. Vaillant, professeur-administrateur au Muséum
de Paris, qui a eu l’obligeance de m'envoyer en communication
les spécimens de « À. sylvatica » examinés par Duméril et Bibron;
M. Lataste, qui a mis toutes les rousses de sa collection à ma dis-
position et qui m'a inspiré de ses précieux conseils ; M. Héron-
Royer, qui, en me donnant de nombreuses Grenouilles agiles
vivantes, m'a mis à même de bien étudier cette espèce.
Il reste encore beaucoup à faire sur les Grenouilles rousses:; il
serait particulièrement utile de pouvoir faire une révision com-
plète des espèces d’Asie, tant pour fixer l’aire géographique de
R. fusca et arvalis que pour retrouver la forme à laquelle Steens-
trup (2) a déjà imposé le nom de À. Middendorffii.
J'ai indiqué dans la synonymie, en tête de chaque espèce, tous
les ouvrages auxquels j'ai eu recours; lorsqu'un synonyme que
je n'ai pu contrôler était trop important pour être passé sous
silence, je l’ai fait précéder d’un *.
Les dimensions sont souvent prises sur plusieurs individus
d'âges, de sexes ou de localités divers. J'entends par largeur de la
tête la largeur aux angles des mâchoires ; le membre antérieur ou
postérieur est mesuré jusqu’au bout du plus long doigt ou orteil.
TABLEAU DICHOTOMIQUE
DES ESPÈCES DE LA SECTION DES GRENOUILLES ROUSSES.
4. Le membre postérieur étant ramené en avant le long du corps, l’arti-
culation tibio-tarsienne ne dépasse pas le bout du museau.......... 2
Dans la même position l'articulation tibio-tarsienne dépasse plus ou
.
L
.
.
L2
.
.
.
.
L3
‘
.
.
.
.
.
.
L
LI
.
.
Û
.
.
.
.
.
.
L
LA
CS
moins le bout du museau...
) Voyez Lataste, Revue intern. des Sciences, 1878, p. 696.
(2) Videnskabelige Meddelser fra den naturh. Forening à Kjôbenhavn, 1862-70.
164 BOULENGER
9, Saillie du 4° cunéiforme forte, comprimée; museau plus ou moins
conique -Pyeniré sans taches PER RCE RER NEA Fe
Saillie du 4% cunéiforme faible, mousse ; museau obtus ; ventre plus
OU MOINS MACUHIE LE ARR PNR SN Een 4. R. fusca Rœsel.
3. Museau nettement acuminé ; saillie du 4% cunéiforme très-forte, sa lon-
gueur égale aux 2/3 de celle du 4% orteil........ 2. R. arvalis Nilss.
Museau tronqué à l’extrémité; saillie du 4% cunéiforme moins forte
CL MOINS IONRPUO. NME 12e Ne ele cie 3. R. sylvatica Leconte.
&, Tympan petit, son diamètre égal à peine aux 2/3 de celui de l'æil; des
macules SUrelC-MEMTE Eee ARE MEN re RP PE
Tympan grand, son diamètre égal au moins aux 2/3 de celui de
l'œil: Séhtre:sans taches. AM Re SR EE CR 6
5. Museau court, obtus; 4% et 2€ doigts égaux....... k. R. 1berica Boul.
Museau acuminé ; 1° doigt plus long que le 2°.. 85. R. Latastei Boul.
6. 4e doigt distinctement plus long que le 2°; un petit tubercule à Ja
base du 4° orteil; une ligne claire sur la lèvre depuis le bout du museau
jusqu'à l'angle, des machoires. 2. 6200 0000 AA RE ne ve nl
4er doigt égal au 2°; pas de tubercule à la base du 4° orteil ; une
ligne claire depuis le dessous de l'œil jusqu'à l’angle des mä-
CHOÏTOS ER ES OR MR Re Dee Ne TO EN DU 8. R.japonica Bou,
7. Dents vomériennes distinctement en arrière des orifices nasaux in-
ternes ; mâles dépourvus de sacs vocaux. ....... 6. R. agilis Thomas.
Dents vomériennes dépassant à peine en arrière les orifices nasaux
internes ; mâles dépourvus de sacs vocaux. .... 7. R. pensylvanica Harl.
1. RANA FUSCA RÔsEL.
SYNONYM IE
Rana fusca terrestris Rœsel, Hist. Ran. Nostr. p. 4, pl I-VIIX (1758).
Rana muta Laurenti, Synops. Rept. p. 30 (1768).
Rana temporaria Schneider, Hist. Amphib., fase. I, p. 413 (1799). — Dau-
din, Hist. Rain. Gren. et Grap., p. 46, pl. 45 (1802). ete Hist. Rept.,
t. VII, p. 94 (1803). — Bonaparte, Faun. Ilal., t. II (1832). — Bell, Hist.
Brit. Rept., éd I, p. 84 (1839). — Duméril et Bibron, Erp. Gén., 1. VII,
p. 359 (14841). — Fatio, Faune Vert. Suisse, t. II, p. 321 (4872). — De
Betta, Fauna d'Ital., Rett. ed Anf., p. 64 (1875). — Lessona, Ath. d.
Acad. d. Lincei, s. 3, Mem. d. Clas. d. sc. fis. e nat., vol. I, p. 1068, pl. II
1877).
ÉTUDE SUR LES GRENOUILLES ROUSSES 165
Rana flaviventris Millet, Faune du dép. de Maine-et-Loire, b::18-p.2663;
(1828).
Rana cruenta Palias, Zoogr. Rosso-asial., p. 42 (4831).
Rana alpina Bonaparte, Faun. Ital., t. II (1832).
Rana scotica Bell, l. c., p. 102 (1839).
Rana platyrrhinus Steenstrup, Amétl. Ber. üb. d. 24. Versamml. Deutsch.
Naturf. u. Aerzte in Kiel, p. 131 (1846).
Rana temporaria, var. platyrrhinus Güncher, Cat. Batr. Sal.. p. 16 (1858).
— Schreiber, Herp. Eur., p. 125 (1875). |
Rana fusca De l'Isle, Ann. Sc. nat., série 5, t. XVII (1873). — Leydig,
Anur. Bar. d. Deutsch. Fauna, p. 116 (1877).
CARACTÈRES.
Préfrontaux pyriformes, à bord postérieur courbé en dedans;
lame supérieure de l’ethmoïde obtuse en avant; fronto-pariétaux
plans, larges. Dents vomériennes en deux groupes étroits, obli-
ques, situés distinctement en arrière des orifices nasaux internes.
Tête courte, épaisse; museau obtus, arrondi; régions frénales
assez brusquement rabattues. Tympan médiocrement grand, dis-
tant de l'œil. Renflements dorso-latéraux peu saillants. Premier
doigt plus long que le second. Membre postérieur peu allongé,
replié en avant le long du corps, l'articulation tibio-tarsienne
atteignant à peine le bout du museau; tibia considérablement
plus court que le membre antérieur. Tubercule du premier cunéi-
forme faible, mousse, ovalaire ; pas d'autre tubercule plantaire.
Tubercules sous-articulaires des doigts et des orteils médiocres.
Coloration très-variable. Faces supérieures jaunâtres, rosâtres,
roussâtres, brunâtres ou grisàtres, plus ou moins tachetées de
brun ou de noir; taches temporale et humérale médiocrement
accentuées; une bande claire naissant sous l'œil et bordant infé-
rieurement la tache temporale; de grandes taches sur les flancs ;
membres postérieurs barrés transversalement de brun. Faces
inférieures blanches ou jaunes, plus ou moins maculées de noi-
ràtre ou d: rougeûtre. Mâles pourvus de sacs vocaux internes;
pouce à pelotte itrès-développée, à brosses copulairices très-
rugueuses, noires; gorge bleuâtre à l’époque du rut.
166 BOULENGER
DIMENSIONS.
d ? P R. ei var .
LE | ACC UUS
Milan. |Bruxelles| Milan. | Bergen. | Wiloni. | Pyrénées
ee ——— | —————————— | —————————
Du bout du museau à l’anus....| 0"069 | 0"069 | 0"082 | 0°063 | 0063 | 0°043
TÉL TIORUEUR EPST ENTRE 0,020 | 0,020 | 0,022 | 0.018 | 0,018 | 0,014
RATE ARRET Le etc 0.024 | 0,022 | 0,028 | 0.0205| 0,020 | 0,015
Diametre de R@ile ss. ee 0,007 | 0,007%5| 0.008 | 0,0065| 0,007 | 0,005
Espace interoculaire...:: 2..." 0.005 | 0,005 | 0,0065| 0,005 | 0,004 | 0.,0035
De l’angle antérieur de l'œil à la
RATINÉ MAO CURRENT EMEA AS 0.004 | 0.004 | 0,0055| 0.004 | 0,0035| 0,083
De l'angle antérieur de l'œil au
bout du museau ee 0.0085| 0.009 | 0,011 | 0,008 | 0,008 | 0.0065
Diametre duitympan ET Ce 0,0055| 0,0045| 0,0055| 0,004 | 0.0035| 0,003
Du bord postérieur de l'œil au
bord antérieur du tympan. 0.003 | 6,003 | 0,003 | 0,0025| 0.0025| 0,002
PORC ES RSS ME Tes ARRET 0,049 | 0,049 | 0,060 | 0.045 | 0,045 | 0,029
Membre anlérieur.............. 0,047 | 0,050 | 0,053 | 0,036 | 0,038 | 0,029
Membre’ postérieur. ee nn 0,118 | 0,120 | 0,140 | 0,097 | 0,098 | 0,079
TDR SRE STE RARE 0,036 | 0,038 | 0,042 | 0,030 | 0,030 | 0,025
AT CUNÉMOL NES EL, 0N NOR PE 0,0035| 0,003 | 0,004 | 0,003 | 0,0025| 0,002
DESCRIPTION.
Le crâne est plus large que long; les préfrontaux sont forte-
ment échancrés postérieurement, ce qui leur donne une forme de
poire ; la lame supérieure de l’ethmoïde est arrondie en avant; les
fronto-pariétaux sont larges et plans.
Les dents vomériennes sont implantées sur deux saillies
étroites et obliques qui naissent au bons postéro-interne des
arrière-narines.
La tête est peu déprimée et courte, sa largeur étant toujours
supérieure à sa longueur, à museau obtus, fortement busqué en
avant; cependant, chez la variété nommée acutirostris par Fatio,
variété qui semble n’affecter que de jeunes individus, le museau
est pouriant un peu acuminé; les régions frénales sont hautes et
brusquement rabattues; les narines sont percées à égale distance
du bout du museau et des angles antérieurs des yeux, ou un peu
plus près de ces derniers; la largeur de l’espace interoculaire est
égale à celle de la paupière supérieure ou même plus grande. Le
tympan, dont le diamètre égale environ les deux tiers de celui de
l'œil, est séparé de ce dernier par un espace égal à son diamètre
ou un peu moindre.
ÉTUDE SUR LES GRENOUILLES ROUSSES 167
Le tronc mesure deux fois et demie à deux fois et trois quarts
la longueur de la tête chez les femelles, deux fois à deux fois et
demie chez les mâles. Les renflements dorso-latéraux sont peu
saillants chez les adultes; ils le sont davantage chez les jeunes.
Le membre antérieur est très-robuste et mesure environ la lon--
gueur du tronc chez les mâles; il est plus mince et plus court
chez les femelles et les jeunes. Le pouce est plus long que l'index ;-
chez les mâles il est très-épais et se recouvre, à l'époque des
amours, de brosses copulatrices d’un noir d'encre. Les tubercules
sous-articulaires des doigts sont médiocrement saïilants.
Le membre postérieur est peu allongé; lorsqu'on le replie en
avant le long du corps, l'articulation tibio-tarsienne arrive à l'œil
ou à la narine chez la forme type, au bout du museau chez la
variété acutirostris: la jambe ou tibia est beaucoup plus courte
que le membre antérieur. Le tubercule produit par le premier os
cunéiforme est petit, ovalaire, mousse; il n’y a pas de tubercule à.
la base du quatrième orteil, mais la place qu'il occuperait est
généralement indiquée par un point clair. Les orteils sont palmés
aux deux tiers chez les femelles, les jeunes et les mâles posé
nuptias, par une membrane à bord libre échancré en croissants
chez les mâles en noces, ils sont réunis jusqu’à l'extrémité, à
l'exception du quatrième orteil dont la dernière phalange reste
libre, et la membrane natatoire a son bord rectiligne ou même
arqué en dehors; les tubercules sous-articulaires sont médiocre-
ment saillants.
La peau des régions supérieures est ou bien lisse, ou semée de
tubercules plus ou moins grands et plus ou moins nombreux;
chez les femelles en noces le dos est souvent comme perlé; le
derrière des cuisses est granuleux.
La coloration varie énormément chez cette espèce. Les faces
supérieures peuvent être brunâtres, roussâtres, jaunâtres, ro--
sâtres, grisàtres ou même noirâtres, plus ou moins abondamment
tachetées de brun foncé; il y a souvent de grosses gouttes d'un
noir d'encre sur le dos; d’autres fois les faces supérieures sont
comme chinées, tant les taches sont petites et rapprochées. Les
taches temporale et humérale sont souvent assez peu foncées.
Les bandes transversales des membres postérieurs et la tache en
/\ de la région scapulaire varient en intensité. Une bande claire,
jaunâtre ou roussàtre, borde inférieurement la tache temporale et
se perd sur la région frénale vers le niveau de l’œil. Les faces
inférieures sont blanches ou jaunes, plus ou moins abondamment
I68 BOULENGER
maculées de noirâtre ou de rouge. Chez les mâles en noces, la
peau prend une teinte bleuâtre nuageuse, et la gorge est souvent
d’un gris bleuâtre très-intense. L’iris est doré, un peu rembruni
dans sa moitié inférieure.
MONSTRUOSITÉ.
J’ai recueilli en mars 1877, aux environs de Bruxelles, une
femelle d'assez grande taille dont les pouces étaient pourvus de
rugosités noires, beaucoup moins abondantes que celles qui se
voient chez les mâles, mais néanmoins bien accentuées. C’est, je
crois, la première fois que pareille anomalie est signalée chez un
Batracien.
HABITAT. — MŒURS.
Cette espèce habite une grande partie de l’Europe. Elle semble
manquer dans le sud-ouest de la France et dans la Péninsule
Ibérique(l) (à l'exception toutefois de la région pyrénéenne où elle
est très-abondante). Il est impossible pour le moment de fixer les
limites de son extension en Asie; je dirai seulement que j en ai
vu un individu (qui, d'après M. le D' Strauch, serait la forme
nommée À. cruenta par Pallas) provenant de la rivière Wiloni,
affluent de la Lena. Dans les Alpes, l'espèce s'élève, d’après
Fatio, jusqu'à 2500 m. ï
L’accouplement a lieu du milieu de janvier (2) à la fin de
mars (3). La voix des mâles ressemble à un grognement£ et a été
fort bien rendue par de l'Isle : « rrouou, grrouou, ourrrou,
rrououou. » En été, R. fuscea se tient dans les jardins, dans les
champs, mais surtout dans les prairies, dans le voisinage de
l'eau.
(1) Depuis que ces lignes ont été écrites, j'ai reçu de M. V. L. Seoane, avocat à
La Corogne, de nombreux R. fusca recueillis en Galicie. L'espèce est abondante
dans les montagnes, où elle s'élève jusqu’à 1422 pieds; elle l’est bien moins dans
la plaine, et là elle se rencontre en compagnie de R. iberica. La plupart des fusca
de Galicie doivent être rapportés à la variété acutirostris.
(1) Aux environs de Nantes (de l'Isle).
(@) Du milieu de février à la fin de mars, en Belgique.
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ÉTUDE SUR LES GRENOUILLES ROUSSES 169
9. RANA ARVALIS NIzsson.
SYNONYMIE.
Rana temporaria Linné, Faun. sues. I, p. 94 (1746).
Rana arvalis * Nilsson, Skand. Faun., t. UE, p. 42 (1842). — Leydig,
Anur. Batr. d. Deutsch. Fauna, p. 129 (1877).
Rana oxyrrhinus Steenstrup, Amtl. Ber. üb. d. 24. Versamml. Deutsch.
Natwf. u. Aertze in Kiel, p.131 (1846). — Siebold, Arch. f. Naturg. 1852.
— Fatio, Faune Vert. Suisse, t. III, p. 345 (1872).
Rana temporaria, var. oxyrrhinus et arvalis Günther, Cat. Batr. Sal., p.16
(1858).
Rana temporaria, var. oxyrrhina Schreiber, Herp. Eur., p. 125 (1875).
CARACTÈRES.
Préfrontaux très-étroits, à bord postérieur droit; lame supé-
rieure de l’ethmoïde anguleuse en avant; fronto-pariétaux étroits,
bombés, mal réunis. Dents vomériennes en deux groupes ova-
laires assez obliques, situés distinctement en arrière des orifices
nasaux internes. Tête médiocrement allongée ; museau nettement
acuminé ; régions frénales assez brusquement rabattues. Tympan
médiocrement grand, distant de l’œil. Renflements dorso-laté-
raux assez larges, bien saillants. Premier doigt plus long que le
second. Membre postérieur médiocrement. long; replié en avant
le long du corps, l'articulation tibio-tarsienne atteignant à peine
le bout du museau, tibia beaucoup plus court que le membre
antérieur. Tubercule du premier cunéiforme très-fort, comprimé,
dur; pas d'autre tubercule plantaire. Tubercules sous-articulaires
des doigts et des orteils médiocrement accentués. Faces supé-
rieures très-variables, brunâtres, roussâtres ou jaunâtres, plus
ou moins maculées de brun ou de noir; souvent une large bande
dorsale claire, bordée de brun; taches temporale et humérale
plus ou moins accentuées; une bande claire bordant inférieure-
_ment la tache temporale et s'étendant en avant Jusque près du
bout du museau; flancs à grandes taches ou marbrures. Faces
inférieures blanches ou jaunâtres; ventre sans taches. Mâles
pourvus de sacs vocaux internes ; pouce à pelotte très-développée
à l'époque du rut, grisâtre: gorge bleuâtre à cette époque.
BOULENGER
um
1
=>
DIMENSIONS.
Var. striée.
Berlin.
Copenhague. Berlin.
PRE ee
Du bout du museau à l’anus...…. 0065 | 0"059 | 0w047 | 0041 | 0"054 | 0°055
Tête; Joncueur ere TR NE ee, 0,019 | 0,016 | 0,014 | 0,012 | 0,017 | 0.016
ne Cl dt ad 0,022 | 0,019 | 0,016 | 0,014 | 0,019 | 0.0185
Diametre/de d'œil. 0,007 | 0,006 | 0,0055| 0,0045| 0.006 | 0,006
Espace interoculaire............ 0,003 | 0,003 | 0.0025| 0.0025| 0,0025| 0,003
De l'angle antérieur de l'œil à la
AFIN CU MEN ES ee 0,004 | 0,0035| 0,003 | 0,0025| 0,004 | 0,003
De l'angle antérieur de l'œil au
ob du museau er CP Et 0,0085| 0,007 | 0,095 | 0,005 | 0,0075| 0.007
Diamètre du tympan ........... 0,004 | 0,003 | 0,0025| 0,002 | 0,003 | 0,003
Du bord postérieur de l'œil au
bord antérieur du tympan....| 0.002 | 0,002 | 0,0015| 0,0015| 0,002 | 0,002
PRORG acer NT NT 0,046 | 0,043 | 0,033 | 0,029 | 0 037 | 0.039
Membre antérieurs... 1. 0,042 | 0,0325| 0,032 | 0,022 | 0,035 | 0.030
Sr A IDOSIÉTIEUT: 2 PE AT 0,117 | 0,086 | 0,081 | 0,065 | 0,102 | 0,090
APS ER PARA SE ee 0,034 | 0,0255| 0,024 | 0,0195| 0,030 | 0,026
TRE TE 10) en ANA RS AU 0,005 | 0,004 | 0.0025| 0,002 | 0,0035| 0,004
DESCRIPTION.
Le crâne est un peu plus large que long et bombé; les préfron-
taux, très-étroits, à bord postérieur droit ou faiblement courbé en
dedans, sont situés très-obliquement ; la lame supérieure de l’eth-
moïde est anguleuse en avant; les fronto-pariétaux sont étroits,
rétrécis'en avant, convexes, mal réunis, laissant entre eux une
sorte de fontanelle.
Les dents vomériennes sont disposées en deux groupes ova-
laires assez obliques, dépassant nettement en arrière le niveau
du bord postérieur des orifices nasaux internes.
La tête est peu allongée, sa largeur étant toujours un peu supé-
rieure à sa longueur, à museau nettement acuminé, assez brus-
quement rabattu à partir des narines, et dépassant considérable-
ment la lèvre inférieure ; les régions frénales sont peu inclinées,
comme chez R. fusca ; la narine est relativement voisine de l'œil,
étant généralement plus rapprochée de celui-ci que du bout du .
museau ; l’espace interloculaire est très-étroit, égalant environ la
moitié du diamètre transversal de l’œil. Le tympan est de gran-
deur médiocre et séparé de l'œil par un espace égal environ à la
moitié ou aux deux tiers du diamètre de ce dernier.
Ë
4
1
:
;
ÉTUDE SUR LES GRENOUILLES ROUSSES LTÉE
Le tronc est un peu plus de deux fois plus long que la tête chez
les mâles, deux fois et demie ou deux fois et un tiers chez les
femelles. Les cordons dorso-latéraux sont bien développés, larges,
saillants.
Le membre antérieur est plus court que le tronc, considérable-
ment plus long que le tibia, mince chez les femelles, plus robuste,
et devenant même excessivement épais pendant la saison des
amours, Chez les mâles. Le pouce est plus long que l'index; la
pelotte du pouce des mâles en noces est aussi forte que chez R.
fusca, mais moins rugueuse, grisâtre plus ou moins foncée. Les
tubercules sous-articulaires des doigts sont faibles.
Les proportions du membre postérieur vis-à-vis du tronc sont
les mêmes que chez l'espèce précédente, c’est-à-dire que, le
membre étant replié en avant, l'articulation tibio-tarsienne atteint
à peine le bout du museau. Les orteils, chez les mâles en noces,
sont réunis jusqu’à leur extrémité par une large palmure à bord
libre rectiligne ou même arqué en dehors; chez les femelles et
chez les mâles en dehors du temps des amours, la membrane
natatoire ne s'étend que jusqu'à l’avant-dernière phalange et est
échancrée;.les tubercules sous-articulaires sont médiocres et peu
saillants. La saillie produite par le premier os cunéiforme est
extrêmement forte, dure, comprimée latéralement, et sa longueur
égale environ les deux tiers de celle du premier orteil; il n’y a
pas d'autre tubercule plantaire, la place qu’il occuperait n’étant
pas même indiquée par un point clair, comme cela se voit chez
R. fusca.
La peau des régions supérieures est tantôt lisse, tantôt seméc
de verrues assez grandes et plus ou moins espacées; chez les
individus appartenant à la variété striée, il y a presque toujours
deux renflements longitudinaux sur les côtés de la bande dorsale
claire; le derrière des cuisses est granuleux.
Cette espèce se présente sous deux variétés de coloration :
l'une assez semblable à R. fusca et très-variable comme lui,
l’autre, qu’on peut nommer variété striée, très-remarquable par la
présence d’une bande dorsale claire, bordée de brun, s'étendant
du bout du museau à l'anus.
La première variété a les faces supérieures brunâtres, rous-
sàtres, jaunâtres, grisätres (ou même verdàtres, d'après certains
auteurs), plus ou moins tachetées de brun ou de noir; cette der-
nière teinte disposée parfois par gouttelettes très-rapprochées,
donnant aux faces supérieures une apparence chinée, comme
172 BOULENGER
cela se voit assez fréquemment chez R. fusca ; les flancs sont for-
tement tachetés ou marbrés de brun foncé; la tache en A des
omoplates est toujours bien distincte.
La seconde variété a les faces supérieures d’un brun clair ou
jaunâtre ; deux bandes brunes, laissant entre elles un large espace
clair, s'étendent depuis le museau jusqu'à l'anus; des taches
brunes plus ou moins accentuées et plus où moins abondantes se
voient sur le bord externe des renflements dorso-latéraux et sur
les côtés de Ia bande dorsale claire ; les marbrures et taches des
flancs peu accentuées chez les mâles, confluentes et formant une
bande brune plus ou moins festonnée chez les femelles ; la tache
en / de la région scapulaire n'existe pas ou est interrompue par
la bande dorsale.
Chez les deux variétés : les taches temporale et humérale par-
fois d'un brun noirâtre, parfois assez claires; il en est de même
des taches palpébrales, du chevron sur les omoplates et des bar-
rures transversales des membres postérieurs ; la lèvre supérieure.
est bordée de brunâtre; une bande claire s'étend, au-dessus de
cette bordure, depuis le bout du museau jusqu’à l'angle des
mâchoires ; les cordons dorso-latéraux sont clairs, Jaunâtres, se
détachent nettement de la teinte environnante et sont souvent
bordés extérieurement par des macules foncées plus ou moins
confluentes. Les faces inférieures sont blanches ou jaunâires ; la
gorge et la poitrine sont plus ou moins maculées de grisâtre: le
ventre sans taches. Chez les mâles en rut, la peau des faces su-
périeures devient nuageuse et la gorge prend une teinte bleuâtre.
L'iris comme chez À. fusca.
HABITAT. — MŒURS.
Rana arvalis habite l'Est de l’Europe septentrionale ct centrale,
s'étendant probablement jusqu’assez avant dans l’Asie septen-
trionale. L'espèce. a été, rencontrée avec certitude :\ en Suède
(Nilsson), en Danemarck {Steenstrup), dans diverses parties de
l’Allemagne, Stettin, Leipzig (Steenstrup), Berlin, Danzig,
Heilsberg, Breslau, Erlangen en Franconie (de Siebold), Brême
(Wiepken), Francfort s/M. (Schiff), bords du Main et du Bas-Rhin
(Koch), Freiburg dans le G. D. de Bade {Ecker), Schwebheim en
Franconie et Siegburg sur le Rhin (Leydig). Elle se trouverait
aussi en Russie, aux environs de St-Pétersbourg (/Zoologischer
Garten, 1873) et dans l'Oural /Bull. Soc. Moscou, 1871); enfin
L
à
à
;
4
ÉTUDE SUR LES GRENOUILLES ROUSSES 173
Steenstrup suppose qu'une partie des spécimens de « temporaria »
rapportés de Sibérie par Middendorff appartiennent à 2. arvalis.
D'après Fatio, l'espèce serait partout plus rare que X. fusca en
Allemagne, elle se montrerait à peu près également abondante en
Suède, enfin elle deviendrait la plus commune dans des régions
plus septentrionales encore. Cependant, sur une quinzaine de
rousses qui ont été rapportées récemment de Bergen (Norvège) au
Musée de Bruxelles, il n’y à pas un seul arvalis.
Comme les autres, rousses À. arvalis mène, en dehors de l’époque
des amours, une vie terrestre, habitant les champs, les prairies,
les lisières des bois, etc. Il s’accouple, d’après Schiff, quinze
jours ou trois semaines plus tard que À. fusca. La voix ressemble
à celle de À. agilis et a été comparée par de Siebold au bruit
produit par l’air qui s'échappe d'une carafe vide que l’on tient sous
l’eau pour la remplir; d’après Fatio, ce sont en général de petits
cris brefs et répétés, aigus chez la femelle, plus graves et sonores
chez le mâle.
HISTORIQUE.
C'est Nilsson (1) qui le premier distingua et décrivit, quoique
d’une façon incomplète, cette espèce sous le nom de Rana arvalis.
Steenstrup (2) fit ensuite bien connaitre l'espèce et lui imposa un
nouveau nom : À. oæyrrhinus.
Mise d’abord en doute par plusieurs auteurs qui ne voulaient
voir en elle qu'une variété de ZX. fusca, elle est aujourd’hui
parfaitement établie, grâce aux travaux successifs de de Siebold (3),
de Thomas et Schiff (4), de Collin (5) et surtout de Fatio (6) et de
Leydig (7).
Steenstrup (8) s’est assuré que la Grenouille qui a servi à
Linné pour établir son R. temporaria dans la Fauna suesica n'est
autre que la présente; on aurait donc pu conserver à celle-ci le
nom de étemporaria, si ce nom n'avait été employé dans différents
sens et ne prêtait, par conséquent, à trop de confusion.
(1) Loc. cit.
(2) Loc. cit.
D E06. Cri:
(4) Annales des Sc. Nut, 1855.
(5) Danm. Frog og Tudser, 1870.
(6) Loc. cit.
(7) Loc. cit.
(8) Videns*k. Middels. fra den naturk. Fosen 1 Kjôübenh., 1869.
174 BOULENGER
3. RANA SYLVATICA Leconte (1).
SYNONYMIE.
? Rana sylvatica Leconte, Ann. Lyc. New-York, t. I, p. 232 (1824).
Rana sylvatica Holbrook, North. Amer. Herp. éd. I, t. I, p. 95, pl. 45 (1836).
— Dekay, New-York Fauna, t. IX, p. 64, pl. 24 et 22 (1842).
Rana cantabrigensis Baird, Proceed. Acad. nat. Sc. Philad., p. 62 (1854).
CARACTÈRES.
Dents vomériennes en deux groupes ovalaires, obliques, situés
distinctement en arrière des orifices nasaux internes. Tête assez
allongée, déprimée, à museau conique, tronqué à l'extrémité,
régions frénales obliquement penchées en dehors. Tympan petit,
distant de l'œil. Renflements dorso-latéraux assez larges, bien
saillants. Premier doigt plus long que le second. Membre posté-
rieur médiocrement long; replié en avant le long du corps,
l'articulation tibio-tarsienne ne dépassant pas le bout du museau;
tibia considérablement plus court que le membre antérieur.
Tubercule du premier cunéiforme fort, comprimé, moins longque
les deux tiers du premier orteil; pas d'autre tubercule plantaire.
Tubercules sous-articulaires des doigts et des orteils faiblement
accentués. Faces supérieures brunâtres ou roussâtres, avec
quelques macules foncées sur le dos et sur les flancs; ces derniers
dépourvus de grandes taches; taches temporale et humérale bien
accentuées, foncées, une bande claire bordant inférieurement la
tache temporale et s'étendant en avant jusqu’au bout du museau;
membres postérieurs barrés transversalement de brun foncé;
parfois une étroite ligne dorsale claire et une autre sur le bord
interne de la jambe. Faces inférieures blanches ou jaunâtres;
ventre sans taches. Mâles pourvus de sacs vocaux internes.
DIMENSIONS.
Di bout du museau à ants 2 EI ERREUR TAN RENE 0039
Téte, loue, Re ee EN neR E Fe 0,043
=; LATÉRAL er et 0,0135
Diamètre de mile SACS RE ER ARR TRES 0,0045
(1) Je n’ai pu étudier cette espèce que sur un seul individu, jeune mâle, que le
Musée de Bruxelles a obtenu par voie d'échange de celui de Paris. La description
est donc faite d’après cet unique exemplaire.
D
ÉTUDE SUR LES GRENOUILLES ROUSSES 17
OC
ÉSDar UE Cnane 10220 er LMI OUR Ur. | 0®003
Du l'angle antérieur de l’œil à la narine. .............. 0,003
— au bout du museau......... 0,0055
De HE IONNIDAN MATE Rs, e. 0,0025
Du bord postérieur de l’œil au bord antérieur du tympan.. 0,0045
DER TR DORE D Re) a MR RER nd ste 0,026
Membre antérieur. .......... NT à Jo ei 0 0,026
= hOStÉRIeNl: 0 nee RE RE an rt iii des à 0,067
LOT re Rs 2e A An. 0,020
RCE IOMO RE UC cu a die ae En ed mie ne à 0 ove 0,002
DESCRIPTION.
Les dents vomériennes forment deux groupes ovalaires et
obliques situés distinctement en arrière des orifices nasaux
internes.
La tête est allongée, sa longueurégale environ à sa largeur, dépri-
mée ; le museau est conique, mais tronqué à l'extrémité, dépassant
faiblement la lèvre inférieure; les régions frénales sont oblique-
ment penchées en dehors comme chez R. agilis; la narine est plus
rapprochée du bout du-museau que de l’angle antérieur de l'œil;
l’espace interoculaire est médiocrement large. Le tympan, assez
petit, est séparé de l’œil par un espace égal à un peu plus de Ia
moitié du diamètre de ce dernier.
Le tronc est deux fois plus long que la tête; les renflements
dorso-latéraux sont très-développés, larges.
Le membre antérieur est aussi long que le tronc et beaucoup
plus long que le tibia. Le pouce est distinctement plus long que
l'index, à pelotte peu développée, grise. Les tubercules sous-arti-
culaires des doigts sont assez faibles.
Le membre postérieur étant replié en avant contre le COTpS,
l'articulation tibio-tarsienne arrive entre l'œil et la narine. Les
orteils sont réunis jusqu’à l’avant-dernière phalange par une
membrane échancrée en croissant; lestubercules sous-articulaires
sont faibles, peu saillants. Le tubercule du premier os cunéiforme
est fort, comprimé, mais moins dur et moins allongé que chez
R. arvalis ; il n’y a pas de tubercule à la base du quatrième
orteil.
La peau des régions supérieures est un peu mamelonnée;
deux renflements longitudinaux s'étendent, entre les cordons
dorso-latéraux, jusqu’à la région sacrée; il y a quelques tuber-
cules isolés sur l’arrière-dos et sur les flancs; le derrière des
cuisses est granuleux.
176 BOULENGER
Une teinte brune règne sur les faces supérieures; les taches
temporale et humérale, le canthus rostralis et une partie de la
région frénale brun foncé; la lèvre supérieure marbrée de brun;
une bande claire s'étend au-dessus d’elle depuis le bout du museau
jusqu’à l'angle des mâchoires; les cordons dorso-latéraux se
détachent en clair et sont bordés extérieurement de brun foncé;
une étroite ligne médiane claire, bordée de brun, s'étend depuis le
bout du museau jusqu'à l'anus ; pas de tache en chevron sur la
région scapulaire; quelques petites taches foncées sur le dos et
sur les flancs ; les membres postérieurs sont barrés transversale-
ment de brun foncé et il y a une étroite ligne claire le long du
bord interne de la jambe. Les faces inférieures sont d’un blanc
jaunâtre, avec quelques marbrures à la lèvre inférieure.
HABITAT.
Rana sylvatica habite les États-Unis, mais son aire géographique
est encore à déterminer, puisque, comme nous allons le voir,
deux espèces distinctes ont été confondues.
HISTEORIQU.
En 1825, Leconte {1) mentionna une Grenouille des Etats-Unis,
qu'il caractérisa ainsi : « Rana sylvatica ; colour varying from light
to dark brown, wiih two interrupted longitudinal lines of black,
a dark brown stripe extending from the tip of the nose through
the eyes and covering the auricles. » Ces quelques mots, qui n’ont
trait qu’à la coloration, s’appliqueraient aussi bien à toutes les
Grenouilles rousses. Aussi, quoique réservant à cette espèce le
nom de sylvatica, je ne suis pas convaincu que c’est plutôt celle-
ci qu'une autre, des États-Unis également, et que je nomme À.
pensylvanica, qui a servi de type à Leconte. Ce R. pensylvanica,
qui est probablement l'espèce à laquelle ce nom a été donné par
Harlan (2), nom que cet auteur a retiré après avoir pris connais-
sance de la diagnose de Leconte, est très-voisin de R. agilis; R.
sylvatica se rapproche au contraire de R. arvalis._
C'est bien cette espèce-ci qui est décrite et figurée par Hol-
brook (3) et par Dekay (4); il est facile de s’en convaincre à cause
(L''Loe, me
(2) Journ. Acad. Philad., t. V, pars II, 1827.
(Loc er
(4) Loc. cit.
ÉTUDE SUR LES GRENOUILLES ROUSSES 173
de la brièveté comparée des membres pelviens et la petitesse du
tympan. Ces auteurs ajoutent même que À. sylvatica diffère prin-
cipalement de R. temporaria d'Europe par un tympan plus petit.
On remarque aussi sur la figure donnée par Holbrook une raie
médiane claire sur le dos, raie qui existe, plus accentuée encore,
chez l'individu que je viens de décrire, mais dont je n'ai pas
trouvé de trace chez R. pensylvanica. Holbrook a cependant connu
les deux espèces, car un individu qu'il a envoyé au Muséum de
Paris se rapporte à cette dernière.
La description de Duméril et Bibron (1) a trait à À. pensylvanica.
Günther (2) a sans doute vu les deux espèces, puisqu'il dit :
« Tympanum generally, but not always, rather larger than in the
European specimens. »
4. RANA IBERICA NN. sr.
CARACTÈRES.
Préfontaux larges, pyriformes, à bord postérieur courbé en
dedans ; lame supérieure de l’ethmoïde obtuse en avant; fronto-
pariétaux plans, larges. Dents vomériennes en deux groupes
étroits, obliques, situés distinctement en arrière des orifices
nasaux internes. Tête peu déprimée, à museau court, obtus:
régions frénales assez brusquement rabattues. Tympan petit, dis-
tant de l'œil. Renflements dorso-latéraux faiblement accentués.
Premier doigt de même longueur que le second. Membre posté-
rieur très-allongé; replié en avant le long du corps, l'articulation
tibio-tarsienne dépassant nettement le bout du museau; tibia à
peine plus court que le membre antérieur. Tubercule du premier
cunéiforme très-faible, mousse; un autre tubercule, peu distinct,
à la base du quatrième orteil. Tubercules sous-articulaires des
doigts et des orteils assez développés. Faces supérieures très-
variables, brunâtres, roussâtres ou jaunâtrés, plus ou moins
maculées de brun ou de noir; taches temporale et humérale plus
ou moins foncées; une bande claire naissant sous l'œil et bor-
dant inférieurement la tache temporale; flancs à grandes taches:
membres postérieurs plus ou moins distinctement barrés de brun
(1) Erpétol. génér., t. VIIT.
(2) Catal. Batr. Sal,
49
1
178 BOULENGER
en travers. Faces inférieures blanches ou rosées, cette derniere
teinte sous les membres; le ventre et surtout la poitrine et la
gorge tachetés de noirâtre et de gris. Mâles dépourvus de sacs
vocaux.
DIMENSIONS.
d ?
Espagne. Coïmbre.
Da bout du museau à lande. 0) 0on0P 0037 Dar
Téte AONSUEUTS. PR MAT ET MER RRRE LUS Se 0.017 | 0.013 | 0.015
=> lareeur ss ne RE SR 0.017 | 0.013 | 0.016
Diamètre dedœŒile "a eee ....| 0.0055| 0.005 | 0.006
Espace dnteroculaire eee Re er 0.004 | 0.003 | 0.0035
De l’angle antérieur de l'œil à la narine...... 0.0035| 0.0025| 0.003585
— au bout du museau! 0.007 | 0.005 | 0.0065
Diametre duavmpane POLE CELEe NP RS 0.0025| 0.002 | 0.003
Du bord postér. de l’œil au bord ant. du tympan. | 0.002 | 0.00145| 0.0025
ÆÉONCS, SR RS ee RME ae FRA 0.027 | 0.024 | 0.036
Membre anlemeuts ir ee RP 0.029 | 0.025 | 0.034
ee HEpOSIÉrIQUR LUI COM rage 0.08% | 0.072 | 0.099
DA SE D AN Eee tes tt 0.027 | 0.022 | 0.031
{ST ICuneLIOrMeE. 2. 00 en ne 000715) 020010 NOES
DESCRIPTION.
Les os du crâne, ainsi que les dents vomériennes, ressemblent
beaucoup à ceux de Æ. fusca.
La tête est aussi longue que large ou un peu plus large que
longue, peu déprimée, à museau court, obtus, arrondi, à régions
frénales assez brusquement rabattues; la narine est percée à égale
distance de l’angle antérieur de l’œil et du bout du museau, ou
un peu plus rapprochée de ce dernier : l’espace interoculaire est
large et plan. Le tympan est petit, son diamètre étant moindre
que la moitié de celui de l'œil; son bord antérieur est séparé du
bord postérieur de l'œil par une distance égale environ aux trois
quarts de son diamètre.
Le membre antérieur est un peu plus long que le tronc chez
les mâles, un peu plus court chez les femelles, mince chez celles-
ci, plus épais chez ceux-là. Le pouce est de même longueur que
l'index. Les tubercules sous-articulaires des doigts sont médiocres.
ETUDE SUR LES GRENOUILLES ROUSSES 179
Le membre postérieur est très-allongé ; si on le replie en avant
lé long du corps, l'articulation tibio-tarsienne dépasse le bout du
museau d’une longueur égale au quart ou au cinquième de celle
du tibia. Celui-ci est à peine plus court que le membre antérieur.
Les orteils sont palmésaux trois quarts chez les femelles, presque
jusqu’à l'extrémité chez les mâles; membrane palmaire plus ou
moins échancrée; les tubercules sous-articulaires sont assez
accentués. Le tubercule du premier cunéiforme est faible, mousse,
ovalaire; un autre tubercule, assez indistinct, à la base du qua-
trième orteil.
La peau est lisse, granuleuse à l'arrière des cuisses.
Cette espèce paraît être très-variable dans sa coloration : les
quatre individus que j'ai vus sont très-différents. Le plus grand,
une femelle de Coïmbre appartenant au Musée de Bruxelles, est
en dessus d’un brun très-clair ; il y a des taches brunes sur les
flancs, mais aucune sur le dos ni sur le dessus de la tête; le trait
brun du canthus rostralis est peu accentué et ne se prolonge pas
en avant des orifices nasaux ; les taches temporale et humérale
ne sont pas très-foncées ; les barrures transversales des membres
postérieurs sont peu accentuées. Chez un mâle d'Espagne, que
m'a obligeamment envoyé M. Lataste, les faces supérieures sont
noirâtres, tachetées de blanc-jaunâtre. Chez une femelle de Pon-
tevedra (Espagne), appartenant à M. Lataste, et que j'ai vue en
vie, les faces supérieures sont d’un brun rougeâtre avec des taches
brunes assez abondantes; les taches temporale et humérale, le
trait du canthus rostralis et les barrüures transversales des membres
postérieurs sont bien accentués et brun foncé. Enfin un jeune
mâle, de Pontevedra également, était pendant la vie d’un jaune
orangé en dessus, abondamment tacheté et piqueté de brun et de
noir; la membrane natatoire des orteils était noirâtre. Chez ces
quatre individus il y à une bande claire qui naît sous l'œil et
borde inférieurement la tache temporale. Les faces inférieures
sont blanchâtres, rosées sous les membres et sur le bas-ventre, et
abondamment maculées de noirâtre, particulièrement sur la gorge
et sur la poitrine. L'iris est doré, brun sur sa moitié inférieure.
HABITAT. — MŒURS.
Cette Grenouille se rencontre en Espagne et en Portugal;
j'ignore si elle représente seule la section des rousses dans
150 BOULENGER
la Péninsule Ibérique, mais jusqu’à présent je n'ai vu que
cette espèce parmi les individus provenant de cette région (1).
R. iberica a les mouvements très-lestes et exécute des bonds
d’une étendue considérable. Sa voix, en juillet, ressemble plus à
celle de R. agilis qu’à celle de À. fusca.
5. RANA LATASTET sp. N.
CARACTÈRES.
Préfrontaux subtriangulaires, à bord postérieur droit ; lame
supérieure de l'ethmoïde obtuse en avant; fronto-pariétaux plans,
médiocrement larges. Dents vomériennes en deux groupes ova-
laires assez obliques, situés distinctement en arrière des orifices
nasaux internes. Tête assez allongée, médiocrement déprimée;
museau plus ou moins acuminé; régions frénales assez brusque-
ment rabattues. Tympan petit, distant de l'œil. Renflements
dorso-latéraux étroits, bien saillants. Premier doigt plus long que
le second. Membre postérieur très-allongé; replié en avant le long
du corps, l’articulation tibio-tarsienne dépassant considérable-
ment le bout du museau, tibia égal environ au membre antérieur.
Tubercule du premier cunéiforme faible, mousse, ovalaire ; un
autre tubercule, petit, arrondi, à la base du quatrième orteil.
Tubercules sous-articulaires des doigts et des orteils grands, très-
saillants. Faces supérieures brunâtres ou rougeâtres, tachetées
de brun ou de noirâtre, parfois de rouge; taches temporale et
humérale bien accentuées, foncées; une bande claire naissant
sous l'œil et bordant inférieurement la tache temporale; flancs
dépourvus de grandes taches ; membres postérieurs régulièrement
barrés en travers de brun noirâtre. Faces inférieures blanches,
roses sous les membres et sur le bas-ventre, abondamment macu-
lées de noirâtre sur le ventre et surtout sur la poitrine et la gorge.
Mâles dépourvus de sacs vocaux.
{) Voir la note de la page 168.
ÉTUDE SUR LES GRENOUILLES ROUSSES SI
DIMENSIONS.
? d Jeune.
Du bout du museau à l'anus .,......... 0"047 [0058 |0"048 |0M037
RO ROME ne dt A. ee. de 0.014 [0.018 10.015 10.012
ET 2 ou os sans sel 0.015 10.018 10.015 10.014145
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HSparenuteroculaire. 217: 204 LE 0.003510.004 10.003 10.003
De l’angie ant. de l’œil à la narine...... 0.004 10.0045\0.00% |0.003
—— au bout du museau|0.006 10.008 10.007 |10.0055
DAMES dUu'ÉVIMPAIL. |... +4... .. 0.002510.004 10.003 10.002
Du bord postér. de l’œil au bord antér. du
RANDOM RM rene on eue, 0.001510.0025,/0.001510.001
PARU ns Fa rt NL 0.033 10.040 10.033 10.025
MEME ANIÉLIQUL. : Lulu eu uie 0.028510.036 |0.032 10.024
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une de de es 0.026510.036 |0.029 0.021
257 UT ENNEMI AE Rs 0.001510.002 |0.0014510.0014
DESCRIPTION.
Le crâne ressemble beaucoup à celui de Æ.agilis, dont il diffère.
par la forme de la lame supérieure de l’ethmoïde qui est obtuse
en avant comme chez À. fusca; les fronto-pariétaux recouvrent
plus l’ethnoïde que chez R. agilis.
Les dents vomériennes me paraissent semblables à celles de
cette dernière espèce.
La tête est allongée, sa longueur égale environ à sa largeur,
médiocrement déprimée, à museau plus ou moins nettement
acuminé, à profil assez brusquement rabattu à partir des narines;
le bout du museau dépasse considérablement la lèvre inférieure ;
les régions frénales sont assez brusquement rabattues; l’espace
interoculaire est médiocrement large; la narine est un peu plus
près du bout du museau que de l’œil. Le tympan est bien différent
de celui de À. agilis : il est petit, son diamètre étant égal à la
moitié ou tout au plus aux deux tiers de celui de l’œil dont il est
séparé par un espace égal au moins à la moitié de son diamètre.
Le tronc mesure un peu plus de deux fois la longueur de la
tête. Les cordons dorso-latéraux sont étroits et bien saillants.
Le membre antérieur mesure environ la longueur du tronc chez
les mâles, un peu moins chez les femelles etles jeunes; il est plus
132 BOULENGER
robuste chez les premiers. Le pouce est distinctement plus long
que l'index, la pelotte du pouce des mâles {en été) peu développée,
grisâtre, Les tubercules sous-ariiculaires des doigts bien déve-
loppés.
Le membre postérieur est très-allongé, comme chez R. agiülis ;
ce membre étant replié en avant le long du corps, l'articulation
tibio-tarsienne dépasse le bout du museau d’une longueur égale
au tiers ou au quart de celle du tibia; celui-ci de même longueur
que le membre antérieur ou un peu plus court. Les orteils sont
réunis aux trois-quarts par une membrane à bord libre échancré
en croissant, les tubercules sous-articulaires sonttrès-développés,
quoique peut-être un peu moins que chez R. agilis. Le tubercule
du premier os cunéiforme est beaucoup plus faible que chez ce
dernier, mousse, ovalaire, un autre tubercule, petit, arrondi, bien
saillant, existe à la base du quatrième orteil.
La peau est lisse, excepté sur le derrière des cuisses, où elle est
sgranuleuse.
Les faces supérieures sont brunâtres ou rougeâtres, parfois
semées de gouttelettes orangées ou rouges ; les taches temporale
et humérale, ainsi que le trait du canthus rostralis, toujours bien
accentuées,; la lèvre supérieure est bordée de brun; ure bande
claire naît sous l'œil et borde inférieurement la tache temporale
jusqu'à son extrémité ; les taches palpébrales, la tache en À des
omoplates plus ou moins accentuées, d’un brun plus ou moins
foncé, ou même noires. Il y a sur le dos des taches brunes ou noires,
ainsi que parfois d’autres formant une bordure externe aux cor-
dons dorso-latéraux ; les flancs sont dépourvus de grandes
taches ou marbrures. Les membres postérieurs sont barrés trans-
versalement de brun foncé. Les faces inférieures sont blanches,
plus ou moins rosées sous les membres et sur le bas-ventre ; le
ventre et surtout la poitrine et la gorge abondamment tachetées
ou marbrées de gris ou de noirâtre ; ces macules respectent une
zone médiane sur la gorge et une autre en travers de la poitrine,
ce qui représente un T renversé se détachant en clair sur ces
régions obscurcies par les taches. L'iris est doré, rembruni sur sa
moitié inférieure.
HABITAT.— MŒURS.
Rana Latastei habite les environs de Milan, où il.se trouve en
compagnie de À. fusca et de R. agilis. Du moins M. Lataste a recu
ÉTUDE SUR LES GRENOUILLES ROUSSES 183
de M. Cornalia R. Latastei et R. agilis. Je dois cependant faire
observer que dans les nombreux envois de Reptiles que M. N. Piñi
a adressés de Milan au Musée de Bruxelles et à moi-même, je
n’ai jamais trouvé de véritable agilis. J’ignore si R. Latastei sé
rencontre dans d’autres parties de l'Italie.
Je ne sais que peu de chose sur les mœurs de cette Grenouille.
Désireux de l’observer en vié, je me suis adressé à M. Pini qui a
eu l'obligeance de m'adresser cet été, à deux reprises, des envois
de ces animaux. Malheureusement, ils semblent supporter
difficilement le voyage, car la plupart me sont arrivés morts ou
mourants, et les autres, au nombre de trois seulement, que j'ai
eu le plaisir de voir vivants, ont péri au bout de quelques jours.
Leurs allures ressemblent beaucoup à celles de 2. agilis; ils sont
même plus agiles encore, et difficiles à manier. La voix ressemble
à celle dé cette dernière espèce, mais est plus aiguë. Je n’ai pas
encore vu d'individus en parures de noces.
J'ai examiné plus de vingt spécimens.
6. RANA AGILIS THoMaAs.
SYNONYMIE.
Rana temporaria Millet, Faune du dép. de Maine-et-Loire, t. II, p. 664
(4828).
Rana agilis Thomas, Ann. Sc. Nat. 4e sér., t. IV, p. 355, pl. 7 (1855). —
Fatio, Rev. et Mag. de Zool. 2 sér., t. XIV p. 84, pl. 6 et 7 (4862). — Id.
Faune vert. Suisse. t. III, p. 333 (1872). — De l'Isle, Ann. Sc. Nat. 5e sér.,
t. XVII (1873). — De Betta, Fauna d'Ital., Rett. ed Anf. p. 65 1875). —
Lataste, Faune herp. Gir. p. 233 (1876). — Leydig, Anur. Batr. d. Deuisch.
Fauna, p. 143 (1877). — Lessona, Afti. Acad. d. Lincei, s. 3, Mem. d. Cl.
d, sc. fis. e nat., vol. I, p. 4074, pl. IL (1877).
Rana gracilis Fatio, Rev. et Mag. de Zool. 2° sér., t. XIV, p. 81 (1862).
Rana temporaria, var. agilis Schreiber, Herp. Eur. p. 125 (1875).
CARACTÈRES.
Préfrontaux subtriangulaires, à bord postérieur droit ; lame
supérieure de l’ethmoïde anguleuse en avant; fronto-pariétaux
plans, médiocrement larges. Dents vomériennes en deux groupes
ovalaires assez obliques, situés distinctement en arrière des
orifices nasaux internes. Tête allongée, fortement déprimée ;
184 BOULENGER
museau subacuminé, à bout arrondi; régions frénales très-
obliquement penchées en dehors. Tympan grand, très-rapproché
de l'œil. Renflements dorso-latéraux étroits, bien saillants.
Premier doigt plus long que le second. Membre postérieur très-
allongé ; replié en avant le long du corps, l’articulation tibio-
tarsienne dépassant considérablement le bout du museau; tibia
égal environ au membre antérieur. Tubercule du premier cunéi-
forme assez fort, ovalaire, mousse; un autre tubercule, petit,
arrondi, à la base du quatrième orteil. Tubercules sous-articu-
laires des doigts et des orteils grands, très-saillants. Faces
supérieures grisàtres, brunâtres ou rougeâtres, tachetées de brun
ou de noirâtre; taches temporale et humérale ioujours bien
accentuées, foncées; une bande claire bordant inférieurement la
tache temporale et s'étendant en avant jusque près du bout du
museau; flancs dépourvus de grandes taches ; membres postérieurs
régulièrement barrés en travers de brun noirâtre. Faces infé-
rieures blanches, lavées de jaune sous les membres et souvent
aussi sur le bas-ventre et les flancs, sans taches, si ce n’est
de fines arabesques rougeâtres ou un faible pointillé noirâtre
sur les côtés de la gorge ou sur la poitrine. Mâles dépourvus de
Sacs vocaux; pouce à pelotte toujours peu développée, lisse,
grisâtre; gorge ne prenant jamais une teinte hieuâtre
DIMENSIONS.
Q Jeune.
Paris. Milan. | Paris. |Genève.
D ——
Du bout du museau à l’anus.....|0m058 |10"04% [0065 |0"066 |0M"0285
TétE AOL VERS OR Leu 0.019 10.014510.020 0.021
er rer ent etes 0.024 10.015510.021 10.023
Diamètre de l'œil ne 0.007 10.005 10.007 |0.007
Espace interoculaire. .. ....:.2: 0.004510.003 10.004 |0.004
De l’angle antér. de l’œil à la narine |0.004510.003 [0.004 [0.00%
—— au bout du
” MUSCLE RME MERE IR RUE 0.009 10.006510.009 10.009
Diamètre du tympan: #2. 0.005510.004%4 10.005 10.0055
Du bord postér. de l’œil au bord
antér-duymMpan. Let 0.001 10.004 10.004510.0015
Evonb; Eee MR IMES QUE 0.039 10.029510.045 10.045
Membre antérieur............. 0.039 10.030 10.044 10.042
et DOGLÉTISIIE MU Ter RUES Lt 0.113 10.087 10.120 10.128
MA 6 ES A OP ART ÉD UT 0.035 10.028.10.039 10.040
FF CURETIOTINE. FEU UMR EN ORERRS 0.002510.002 10.003 10.003
ÉTUDE SUR LES GRENOUILLES ROUSSES 185
DESCRIPTION.
Le crâne, généralement aussi large que long, est déprimé; les
préfrontaux sont situés assez obliquement, de forme subtriangu-
laire, anguleux en avant, à bord postérieur à peu près droit; la
lame supérieure de l’ethmoïde, moins couverte par les fronto-
pariétaux que chez les espèces précédentes, est pointue en avant;
les fronto-pariétaux sont plutôt larges qu'étroits, et parfaitement
plans.
Les dents vomériennes, en deux groupes ovalaires bien sail-
lants situés distinctement en arrière des orifices nasaux internes,
forment un angle assez ouvert.
La tête est allongée, sa longueur étant à peine inférieure à sa
largeur, déprimée fortement, à museau subacuminé et à profil
arrondi à partir du niveau des narines; le bout du museau dépasse
assez considérablement la lèvre inférieure ; les régions frénales
sont très-obliquement penchées en dehors; la narine se trouve à
égale distance de l'angle antérieur de l'œil et du bout du museau;
l’espace interoculaire est un peu moins large que chez À. fusca.
Le tympan est grand, à diamètre égal aux trois quarts environ
du diamètre horizontal de l’œil; son bord antérieur n’est séparé
du bord postérieur de ce dernier que par un espace égal au quart
ou au Cinquième de son diamètre.
Le tronc est environ deux fois plus long que la tête chez les
mâles, un peu plus chez les femelles, un peu moins chez les
jeunes. Les cordons dorso-latéraux sont bien saillants quoi-
qu'étroits, assez rapprochés l’un de l’autre.
Le membre antérieur mesure environ la longueur du tronc
chez les mâles ; il est un peu plus court chez les femelles et les
jeunes, mince chez ceux-ci, plus robuste chez les mâles. Placés
l’un contre l’autre, le pouce dépasse nettement l'index; la pelotte
au pouce des mâles toujours peu développée, lisse, grisatre. Les
tubercules sous-articulaires des doigts sont très-développés.
Le membre postérieur est fort allongé; lorsqu'on le replie en
avant le long du corps, l'articulation tibio-tarsienne dépasse le
bout du museau d’une longueur égale au tiers de celle du tibia,
ou même davantage ; le tibia de longueur égale environ à celle
du membre antérieur. Les orteils sont réunis : chez les mâles
en noces jusqu'à leur extrémité (la dernière phalange du qua-
trième orteil restant libre) par une palmure à bord libre à peu
près droit, chez les femelles et chez les mâles hors de la saison
186 BOULENGER
des amours jusqu’à l’avant-dernière phalange par une palmure à
bord libre échancré en croissant; les tubercules sous-articulaires
grands, très-saillants. La saillie que fait le premier os cunéiforme
est assez forte quoique mousse, de forme ovalaire ; il y a un petit
tubercule arrondi à la base du quatrième orteil.
La peau est mince, lisse, ou rarement un peu verruqueuse sur
les faces supérieures ou sur les flancs; le derrière des cuisses est
granuleux.
Cette espèce varie peu sous le rapport de la coloration. Les
faces supérieures sont grisàtres, brunâtres ou rougeàtres, souvent
finement piquetées de noirâtre ; les taches temporale et humérale
sont toujours très-accentuées, d’un brun noirâtre ; il en est de
même du trait du canthus rostralis, dont la teinte foncée occupe
souvent une grande partie de la région frénale; la lèvre supé-
rieure est bordée de brun; au-dessus de cette bordure se voit une
bande claire, rosâtre ou jaunâtre, qui s'étend depuis le bout du
museau jusqu'à l'extrémité de la tache temporale qu'elle borde
inférieurement; les taches palpébrales, la tache en / des omo-
plates, ainsi que les bandes transversales des membres posté-
rieurs, bien accentuées, très-foncées; il y a quelques macules
plus ou moins distinctes sur le dos, ainsi que quelques taches
noirâtres bordant extérieurement les cordons dorso-latéraux, dont
la teinte ne diffère pas très-sensiblement de celle des parties envi-
ronnantes ; les flancs sont toujours dépourvus de grandes taches
ou marbrures. Les faces inférieures sont blanches et sans taches,
plus ou moins jaunâtres, parfois même d’un jaune intense, sous
les membres, sous le ventre dans le voisinage des aînes et sur les
flancs; les côtés de la gorge et de la poitrine souvent piquetés
de noirâtre, ou présentant parfois, chez les femelles, de petits
dessins rouges; la lèvre inférieure marbrée de gris; le dessous
des pieds rosâtre. L'iris est doré, foncé ou même presque noir sur
sa moitié inférieure.
HABITAT. — MŒURS.
Rana agilis a été rencontré en France, en Suisse et dans le nord
de l'Italie. En France : dans le département de Maine-et-Loire
(Millet), dans la Loire-Inférieure (Thomas), dans la Gironde, la
Charente-Inférieure, aux environs de Paris et à Fontainebleau
(Lataste), dans le Jura (Ogérien), à Toulouse et dans les Pyrénées (1)
(1) M. Lataste m'informe que la mention qui a été faite de cette espèce dans les
ÉTUDE SUR LES GRENOUILLES ROUSSES 187
(de l'Isle). — En Suisse : aux environs de Genève, dans les can-
tons de Vaud, de Berne, du Valais et du Tessin (Fatio). — En Ita-
lie : près de Pise (Beaumont), en Lombardie (Cornalia), dans la
province de Vérone, à Padoue, à Imola (de Betta) et dans le Pié-
mont (Lessona). L'espèce se trouverait peut-être aussi en Dalma-
tie (de Betta) et de l'Isle l’aurait reçue de Morée.
L'espèce se trouve toujours en compagnie de R. fusca, excepté
dans la plaine du sud-ouest de la France, où elle représente seule
les Grenouilles rousses.
L'accouplement à lieu six ou sept semaines plus tard que pour
R. fusca; après cette époque, les individus quittent les eaux pour
se répandre dans les prairies et surtout dans les bois. La voix
ressemble à celle de À. arvalis; ce sont de petits cris brefs et rap-
prochés que de l'Isle a exprimés ainsi : « Cau, cau, cau, cau, cau,
Cau, Corr, Corr, corr, corro. » La longueur des membres posté-
rieurs de cette espèce la met à même d'exécuter des bonds prodi-
gieux, de près de deux mètres d’étendue, d’après Fatio.
HISTORIQUE.
C’est Millet qui, en 1828, distingua pour la première fois cette
Grenouille qu’il prit pour la véritable étemporaria des auteurs,
n'ayant sans doute jamais vu les admirables planches de Rôsel.
En 1855, Thomas releva l'erreur de Millet et imposa à son espèce
nouvelle le nom très-approprié de Rana agilis. Six années après
la publication du travail de Thomas, Fatio baptisa de nouveau
cette espèce, qu'il croyait nouvelle, du nom également bien
choisi (1) de Rana gracilis, mais il reconnut presqu'aussitôt, en
publiant ses observations en 1862, que sa Grenouille n’était autre
que À. agilis de Thomas.
Les travaux récents de Fatio, de de l'Isle et de Leydig ont com-
plété nos connaissances sur cette espèce.
Lataste en a fait connaître le têtard, et Héron-Royer (2) s'est
attaché à faire ressortir les caractères qui le différencient de celui
de À. fusca.
Pyrénées provient d’une erreur de M. Bureau, qui aurait confondu R. fusca, var.
acutirostris avec R. agilis.
(1) Quoique préoccupé par une espèce de Wiegmann.
(2) Bull. Soc. zool. France, 1878.
188 BOULENGER
7. RANA PENSYLVANICA HARLAN.
SYNONYMIE.
Rana pensylvanica (part.?) Harlan, Sillim. Journ., sér. I, t. X, p. 58 1826).
Rana syloatica (part.?) Harlan, !. c. — Id. Journ. Acad. Philad., t. V,
pars IT, p. 338 (1827).
Rana sylvatica Duméril et Bibron, Erp. Gén., t. VIII, p. 362 (4841).
Rana temporaria var. silvatica (part.) Günther, Cat. Batr. Sal., p.17 (1858).
CARACTÈRES.
Dents vomériennes bien développées, en deux groupes ovalaires
peu obliques, situés à peine en arrière des orifices nasaux internes.
Tête allongée, fortement déprimée ; museau long, conique, à bout
arrondi; régions frénales très-obliquement penchées en dehors.
Tympan: grand, assez rapproché de l’œil. Renflements dorso-laté-
raux assez larges, très-saillants. Premier doigt plus long que le
second. Membre postérieur très-allongé; replié en avant le long
du corps, l'articulation tibio-tarsienne dépassant nettement le
bout du museau; tibia égal environ au membre antérieur. Tuber-
cule du premier cunéiforme assez fort, ovalaire, mousse; un
autre tubercule petit, arrondi, à la base du quatrième orteil.
Tubercules sous-articulaires des doigts et des orteils grands, très-
saillants. Faces supérieures grisàtres ou brunâtres, avec quelques
petites taches brunes; taches temporale et humérale très-ton-
cées; une bande claire bordant inférieurement la tache temporale
et s'étendant en avant jusqu'à l'extrémité du museau; flancs
dépourvus de grandes taches ; membres postérieurs régulièrement
barrés en travers de brun noirâtre. Faces inférieures blanches ou
jaunâtres; ventre sans taches. Mâles pourvus de sacs vocaux
internes.
ÉTUDE SUR LES GRENOUILLES ROUSSES 19
DIMENSIONS.
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Mec tinieroculaire 2 N en RS IR LINE 0.004510.00%4
De l’angle antérieur de l’œil à la narine................ 0.00%510.00%4
— au bout du museau .....,.:: 0.008510.0075
RÉAMEROSU EL MPANS SR. RL NN Sie Nine 0.005 10.005
Du bord postérieur de l’œil au bord antérieur du tympan..10.002 |0.002
ne OU 02 amas lola ee tie ce 0.039 10.036
RE EM ETIQUL. Se Et Pate ARS RSR M Er SO 0.037 10.032
DOS IFRS en ne Li L'on iii ete die cie 0 0.110 10.104
Re AS Nes eme dE coin ie 0.035 |10.0325
UE CRE NS RP na ee DR aa eu. diete Dre tes e à à due) re 0.003 |10.0025
DESCRIPTION.
On a pu voir par les caractères énoncés plus haut, combien
cette espèce se rapproche de 2. agilis. Une description détaillée
ne serait en grande partie qu'une répétition de celle que j'ai don-
née de cette espèce; je me bornerai donc à indiquer les quelques
caractères qui l'en distinguent.
1° Les dents vomériennes sont disposées différemment : les
groupes sont moins obliques et leur extrémité postérieure dépasse
à peine le niveau du bord postérieur des arrière-narines.
2° Le tympan estun peu moins grand et moins rapproché de l'œil.
3° Les renflements dorso-latéraux sont un peu plus développés.
Enfin, et c’est le caractère le plus important et qui justifie bien
la séparation des deux espèces, les mâles sont pourvus de sacs
vocaux, d’après l'observation de de l'Isle (1).
HABITAT.
Cette espèce habite les États-Unis, mais il n’est pas possible
pour le moment de se rendre compte de sa zone de dispersion
exacte, puisque deux espèces ont été confondues jusqu’à ce jour
sous le nom de À. sylvatica.
(1) Ann. Se. Nat., sér. 5, t. XVII, 1873.
190 BOULENGER
Les deux individus que j'ai été à même d'examiner, et qui m'ont
été obligemment communiqués par M. le professeur Vaillant, sont
les types de Duméril et Bibron; l’un a été envoyé de Pensylvanie
par Harlan, l’autre de la Caroline par Holbrook.
” HISTORIQUE.
En donnant à la présente espèce le nom de Rana pensylvanica,
je n'ose prétendre que c’est elle seule qui a reçu ce nom de Har-
lan (1). Mais pourquoi proposer une dénomination nouvelle alors
qu'un nom ancien peut suffire? D'autant plus que c’est cette
espèce que Harlan lui-même a envoyée de Pensylvanie au
Muséum de Paris.
La description de 2. De de l’Erpétologie genérale ne s’ap-
plique certainement qu’à cette espèce-ci.
C’est bien cette espèce que de l'Isle considère comme R. sylva-
tica, puisqu'il fait observer qu’elle « ressemble étrangement à
la Grenouille agile. »
8. RANA JAPONICA BOULENGER (2).
SYNONYMIE.
Rana temporaria Schlegel, Faun. Japon, Rept. p. 109, pl: 3 (1833).
Rana temporaria, var. japonica Günther, Cat. Batr. Sal. p. 17 (1858).
Rana sylvatica (part.) Günther, Rept. Brit. Ind. p. 409 (1864). — Came-
rano, Atti d. Reale Acad. d. Sc, d. Torino, vol. XIV (1879).
CARACTÈRES.
Dents vomériennes en deux groupes ovalaires obliques, situés
distinctement en arrière des orifices nasaux internes. Tête très-
allongée, médiocrement déprimée ; régions frénales médiocrement
1} Harlan a ainsi nommé l'espèce avant de savoir qu'une rousse avait été décrite
par Leconte. Il a alors retiré sa dénomination, considérant les deux espèces comme
identiques.
(2) J'ai décrit cette espèce d’après trois individus du Japon qui m'ont été prêtés
par M. Lataste.
ÉTUDE SUR LES GRENOUILLES ROUSSES 191
penchées en dehors. Tympan grand, assez rapproché de l'œil.
Renflements dorso-latéraux étroits, bien saillants. Premier doigt
de même longueur que le second, ou à peine plus long. Membre
postérieur très-allongé; replié en avant le long du corps, l’articu-
lation tibio-tarsienne dépassant plus ou moins le bout du museau;
tibia égal environ au membre antérieur. Tubercule du premier
cunéiforme peu développé, mousse, ovalaire, étroit; pas d'autre
tubercule plantaire. Tubercules sous-articulaires des doigts et des
orteils médiocres. Faces supérieures grisätres ou brunâtres, plus
ou moins tachetées de brun ou de noirâtre, taches temporale et
humérale bien accentuées, foncées; une bande claire naissant
sous l'œil et bordant inférieurement la tache temporale ; flancs
dépourvus de grandes taches ; membres postérieurs régulièrement
barrés en travers de brun foncé. Faces inférieures blanches ou
jaunâtres; souvent des taches sur la gorge et sur la poitrine;
ventre immaculé. Mâles pourvus de sacs vocaux internes.
DIMENSIONS.
gd g
Mobouttdiumuseau a Fanns. 5... 1... ....3...... 0M047 |0M045
L'ÉCES TR NE NTM AR SR RAS ER Se 0.016 |0.045
M RS Re ee MU Un. 0.015 10.044
Hhametre deil'æil... .............. RER LR SN 0.006 |0.0055
Bepace meme ji nn Sin bananes die 0.0035,10.0025|
De l’angle antérieur de l'œil à la narine................ 0.004 10.00%
—: au bout du museau.......... 0.007510.007
DRE OU LM Dh. 2 DR nue ee Goo ae umo 0.00% |0.0035
Du bord postérieur de l’œil au bord antérieur du tympan. .10.001510.0045
OR ER. [LE Him TVR ARC NI T e 0.031 |0.030
CR AMIE ECS Ga eitt deniers. nhigrt ab more 0.033 |0.027
D DOS ER OU dUe ds tue ne raid 0.099 10.083
RE A AR MR de ee Une due à 0.030 10.027
eee us dt le de de D ee 0.002 |0.002
DESCRIPTION.
Les dents vomériennes ressemblent à celles de R. agilis.
La tête est très-allongée, sa longueur souvent supérieure à sa
largeur, médiocrement déprimée ; le museau est acuminé et Ia
lèvre supérieure dépasse plus ou moins l’inférieure ; les régions
192 | BOULENGER
frénales sont moins obliquement penchées que chez À. agilis; la
narine est située un peu plus près du bout du museau que de
l'œil; l'espace interoculaire est assez étroit. Le tympan est un
peu moins grand que chez R. agilis et moins rapproché de l'œil.
Le tronc est environ deux fois plus long que la tête. Les cordons
dorso-latéraux sont très-saillants, étroits, très-rapprochés.
Le membre antérieur est un peu plus long que le tronc chez les
mâles, un peu plus court et plus mince chez la femelle. Placés l'un
contre l’autre, le pouce ne dépasse pas, ou dépasse a peine
l'index ; la pelotte du pouce du mâle {après les noces) est peu
développée, lisse, grisätre. Les tubercules sous-articulaires des
doigts sont moins développés que chez À. agilis.
Le membre postérieur est très-allongé, à peu près dans les
mêmes proportions vis-à-vis des autres parties du corps que chez
R. agilis; le membre étant dirigé en avant, l'articulation tibio-
tarsienne dépasse le bout du museau d’une longueur égale au
quart ou au cinquième de celle du tibia. Les orteils sont palmés
jusqu'à l’avant-dernière phalange ; les tubercules sous-articulaires
sont bien moins développés que chez 2. agilis. La saillie que fait
le premier os cunéiforme est aussi moins forte, ovalaire, étroite ;
il n’y à pas de tubercule à la base du quatrième orteil.
La peau est lisse, rarement tuberculeuse (Camerano) ; le der-
rière des cuisses granuleux.
Chez les trois individus (d d' 9) que j'ai examinés, les mâles
sont en-dessus d’un brun assez clair, la femelle est au contraire
très-foncée; les renflements dorso-latéraux se détachent nettement
en clair sur la teinte du fond; quelques taches noires se voient
sur le dos et le long du bord externe des renflements ; les taches
temporale et humérale et le trait du canthus rostralis sont très-
foncés ; la lèvre supérieure est bordée de brun; au-dessus de
cette bordure, une bande claire se dirige du bord inférieur de
l'œil à l’angle des mâchoires, bordant inférieurement la tache
temporale ; les taches palpébrales et le chevron de la région
scapulaire plus ou moins foncés; les flancs sont dépourvus de
grandes taches. Les faces inférieures sont blanches ou jaunâtres;
la gorge des mâles est abondamment marbrée dé gris clair: il y à
quelques marbrures brunes sur la poitrine de la femelle; là lèvre
inférieure est marbrée de gris ou de brun; le ventre est immaculé.
Quoique très-voisine de RÀ. agilis et de R. pensylvanica, cette
espèce en est parfaitement distincte. Elle diffère : de la première
par la présence de sacs vocaux internes chez les mâles et par un
ee
ÉTUDE SUR LES GRENOUILLES ROUSSES 193
tympan un peu moins grand et moins rapproché de l'œil; de la
seconde par la position de ses groupes vomériens qui sont dis-
tinctement en arrière des orifices nasaux internes ; enfin de toutes
les deux par l'allongement plus considérable de la tête, le
moindre développement des tubercules sous-articulaires, l'absence
de tubercule à la base du quatrième orteil et par un caractère
tiré de la coloration : la bande claire qui borde inférieurement la
tache temporale naît sous l’œil et non fort en avant.
HABITAT.
Rana japonica se rencontre au Japon et en Chine.
HISTORIQUE.
Ii est fait mention de ce Batracien pour la première fois dans la
Fauna Japonica, où il est décrit et très-bien figuré sous le nom
de R. temporaria. Duméril et Bibron et Günther, dans son cata-
- logue de 1858, considérèrent également À. japonica comme iden-
tique à « éemporaria » d'Europe. En 1864, Günther, dans son grand
ouvrage sur les Reptiles des Indes Britanniques, reconnut la
nécessité de séparer la rousse du Japon et de Chine de la rousse
d'Europe (2. fusca Rôsel), mais la rapporta à l'espèce américaine
« R. sylvatica ». Camerano tout récemment encore adopta cette
manière de voir.
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MÉMOIRE
SUR LES
VARIÈTÉS EUROPÉENNES DU LÉZARD DES MURAILLES
Par Jacques De BEDRIAGA, Dr Phil.
(Séance du 9 décembre 1879.)
Lacerta muralis ne représente nullement (comme e‘’est le cas
chez toutes les formes voisines des Lézards des murailles) une
seule espèce et un nombre limité de variétés, pour la plupart
irès-peu différentes du type. C’est plutôt un nom collectif qui
embrasse toute une série de races généralement bien caractéri-
sées et géographiquement séparées les unes des autres. Quelques-
unes sont continentales, d’autres appartiennent exclusivement à
la faune insulaire. Parmi ces dernières surtout on rencontre des
races qui, quoique descendant directement des formes continen-
tales, en diffèrent cependant d’une manière si prononcée que
parfois un examen très-soigneux devienne indispensable, afin de
les faire reconnaître comme appartenant au muralis.
Les limites où le type entre dans la phase de dégradement, où
la variété cesse de l'être et où elle commence à progresser dans
une nouvelle direction, et enfin le moment où de nouveaux germes
spécifiques prennent naissance, sont si difficiles à saisir chez les.
Lézards ct chez les Reptiles en général que la confusion et
l'énorme synonymie du Lacerta muralis ne doit pas nous étonner.
La plupart des îles et des îlots de la Méditerranée ont leurs
races propres de Lézards des murailles, et ces îlots représentent,
dans le vrai sens du mot, de vérifables stations d’épreuve pour la
formation de nouvelles races ou même de nouvelles espèces. Je
ne citerai ici comme exemple que le Lacerta muralis var. faraglio-
niensis, dont on retrouvera la description plus loin, appartenant à
la faune d’un rocher isolé dans la mer et situé près de l’île de
Capri. Ce Lézard, si différent par ses formes et surtout par son
coloris du muralis continental italien, a sa propre tradition, d’ail-
leurs semblable à celles de toutes les formes insulaires.
Le rocher « Il Faraglioni » habité maintenant par la variété
faraglioniensis est un bloc immense détaché de l'île de Capri. En
se détachant de l’île, il a eu évidemment une faune semblable à.
-
VARIÉTÉS EUROPÉENNES DU LÉZARD DES MURAILLES 495
celle de l’île de Capri. Mais les conditions nouvelles qu'offrait à
sa faune cet îlot rocheux soit par un terrain limité, soit par une
nourriture peu variée, soit par une influence des rayons du soleil,
beaucoup plus énergique sur ce rocher presque dépourvu de
végétation que sur l’île Capri, ces conditions nouvelles, dis-je,
ont contribué à une métamorphose très-prononcée dans les
Lézards des murailles déjà si variables sur le continent. Le Lacerta
muralis vert qui, sur l'île de Capri, est identique à celui de Naples,
et qui peuplait sans aucun doute le rocher de Faraglioni, chan-
gea peu à peu de robe. Il devint foncé, noir en dessus et bleu en
dessous, s’appropria des formes plus robustes, des dimensions
plus grandes, et subit enfin un changement partiel en ce qui con-
cerne l’écaillure. Un examen superficiel ne suffirait guère pour
déterminer cette forme singulière du Lézard comme un mwralis:
on serait plutôt tenté de la faire passer pour une bonne espèce.
Pour déterminer l'origine d’une forme insulaire telle que le Z.
faraglioniensis et la déclarer comme variété, il suffit d'étudier le cas
avec quelque soin et un peu d'habitude ; mais il nous est impos-
sible de reconnaître au juste parmi les formes du ruralis si abon-
dantes au midi de l’Europe, la forme typique, et de la séparer d’une
manière nette des formes subordonnées. Deux formes, très-nom-
breuses par les individus qu’elles renferment, prédominent sur le
continent européen : une petite, brune, et une plus grande, verte.
La première, qui est la plus connue des deux, à cause de sa distri-
bution géographique plus vaste, ou plutôt parce qu'elle habite
les conirées civilisées de l'Europe, est considérée depuis Lau-
renti comme type, tandis que la seconde n’est généralement citée
que comme variété. Ce point de vue des herpétologues anciens
et contemporains n’a aucune base objective; il est purement tra-
ditionnel. Dans des cas pareils à celui que nous offre le Lézard
des murailles, il n’y a qu'un moyen rationnel de trancher la ques-
tion, c’est de chercher à découvrir la forme originelle, c'est-à-dire
la plus ancienne, et de la regarder comme tyve.
Pour m'éclairer sur ce point obscur, j'ai cru devoir étudier les
caractères ostéologiques des Lacerta muralis; mais ils ne m'ont
donné aucun résultat positif. Alors je me suis voué à l'étude
de leur distribution géographique. Celle-là non plus n’a pu me
révéler le secret désiré. Les limites de cet extrait de mes travaux
sur les Lézards des murailles ne me permettent pas d'entrer dans
des détails relatifs à l'ostéologie et à la distribution géographique.
J'y reviendrai peut-être par la suite, mais ici je me bornerai à
196 DE BEDRIAGA
remarquer que toutes les combinaisons et conjectures imagi-
nables ont fait défaut. Il me semble donc plus motivé de subdivi-
ser le Lacerta muralis en variétés. Parmi celles-là il sera facile de
distinguer les variétés typiques, c’est-à-dire les plus anciennes,
des plus récentes qui appartiennent presque toutes à Fa faune
insulaire. Pour faciliter l'étude du muralis, ainsi que pour éluder
les confusions qu'on pourrait rencontrer dans la classification des
variétés qu’elle présente, j'ai cru nécessaire de subdiviser ces
dernières en quatre groupes dont chacun présente un type.
Avant de passer à l'énumération de ces quatre groupes, je tâche-
rai de donner un tableau des caractères généraux qui s'appliquent
plus ou moins à toutes les formes du muralis.
Forme.
Formes sveltes et élancées. Tronc légèrement tétragone, à peu
près cylindrique, plus allongé et moins épais chez la femelle que
chez le mâle. Tête plus ou moins déprimée ou pyramidale, plus
large en arrière et plus acuminée en avant chez le mâle que chez
la femelle. Cou d'ordinaire cylindrique, généralement plus étroit
que la tête, et plus long chez la femelle que chez le mâle. Queue
cyclotétragone, généralement très-effilée, renflée à son origine
chez le mâle. Membres antérieurs plus développés chez le mâle.
Étendus le long des côtés en avant, ils arrivent presque jusqu'aux
narines. Membres postérieurs plus forts chez le mâle que chez la
femelle; appliqués le long des flancs, ils atteignent l’aisselle chez
le mâle. Chez la femelle, la longueur des membres postérieurs
varie; ramenés en avaut, ils ne touchent généralement pas
Faisselle. |
Longueur totale variant entre 150%" et 244mm,
Écaillure.
Les vingt plaques sus-crâniennes sont séparées par des sillons
plus ou moins prononcés. Quoique très-sujettes aux variations
individuelles, elles sont, sous le rapport de l’ensemble de leur
disposition et de leur configuration, semblables dans toutes les
espèces du genre Lacerta et même de la plupart re genres de la
famille des Lacertidæ.
La plaque occipitale, très-petite, est trapézoïde. Les bords inté-
ricurs des grandes plaques pariétales présentent une ligne brisée
VARIÉTÉS EUROPÉENNES DU LÉZARD DES MURAILLES 192
qui forme trois à quatre angles obtus, les bords extérieurs offrent
soit une ligne droite, soit une ligne légèrement courbée. Ces bords
sont bordés par des cordons de squammes allongées et quadrangu-
laires qui forment latéralement des limites entre les parties pos-
térieures du bouclier sus-crànien et les régions temporales. L'in-
terpariétale est pentagone, généralement trois fois plus grande
que l’occipitale. Ses deux bords qui touchent aux fronto-pariétales
forment un angle plus ou moins obtus ou aigu. Les fronto-parié-
tales sont tantôt pentagones, tantôt hexagones; leurs contours
extérieurs et antérieurs sont modifiés par les parties limitrophes
de la plaque frontale et des plaques sus-oculaires postérieures
(= plaques palpébrales postérieures de Milne-Edwards). Les bords
contigus au scutum frontale sont convexes ou droits, tandis que
les bords qui touchent aux plaques sus-oculaires postérieures sont
concaves. La frontale est plus ou moins large, allongée, hexa-
gone et rétrécie en arrière, ses bords antérieurs offrent parfois
une ligne courbée, de manière à ce que le sixième angle disparaît;
parfois au contraire l’angle apparaît obtus et s’avance en écartant
les fronto-pariétales pour se mettre en rapport avec le scutum
internasale. On voit, quoique très-rarement, la partie la plus
obtuse de l'angle se détacher de la frontale et former une petite
plaque supplémentaire nommée interfronto-nasale. Deux paires de
plaques sus-oculaires se joignent de chaque côté aux fronto-parié-
tales et à la frontale. Ces plaques, dont la première et la quatrième
sont toujours fort petites, sont placées les unes derrière les autres.
Les deux plaques médianes à droite et à gauche atteignent des
dimensions assez grandes et forment au-dessous de chaque œil un
disque ovale /{discus palpebralis), le long duquel on remarque une
série de petites plaques allongées, quadrangulaires, nommées les
sus-Ciliaires. Entre cette série et les trois sus-oculaires posté-
rieures, il existe souvent un cordon de granules très-fins. Les
fronto-nasales (— fronto-naso-rostrales de Duméril et Bibron) sont
pentagones, lésèrement rétrécies vers la ligne médio-longitudi-
nale du bouclier sus-crânien; leurs bords postérieurs sont modi-
fiés par les contours des parties limitrophes de la frontale, leurs
bords antérieurs forment une ligne droite ou convexe. La configu-
ration de l’internasale (— inter-naso-rostrale de Duméril et Bibron)
dépend des quatre paires de plaques qui l’environnent. On compte
généralement huit pans, parfois il n’y en à que cinq. Souvent
l’internasale affecte une figure en secteur dont le bord convexe
_est dirigé vers les plaques sus-nasales. Enfin les sus-nasales
198 DE BEDRIAGA
(= naso-rostrales de Duméril et Bibron, nasales de Milne-Edwards)
sont fortement étendues dans le sens transversal, elles sont tantôt
ovales, tantôt munies de huit côtés, et leurs bords externes sont
échancrés par les orifices des narines. La rostrale présente une
plaque dilatée, plus étendue dans le sens transversal que dans le
sens longitudinal; elle présente einq pans, un grand en bas, deux
moyens en haut qui forment un angle obtus touchant par son
sommet à la suture des sus-nasales ; parfois cet angle s’avance,
écarte les scuta supranasalia et se soude avec l’internasale. Enfin
les deux autres pans de la rostrale sont situés latéralement et
s’adossent aux plaques sus-labiales. On compte généralement sept
sus-labiales, quelquefois six ou huit. Ces plaques s'étendent le
long des mâchoires supérieures, laissant entre l'œil, le bouclier
sus-crânien et la rostrale un espace assez grand pour contenir
trois plaques. Le nombre des plaques sus-labiales antérieures estde
quatre, rarement de cinq. Dans le premier cas, les trois premières
sont quadrangulaires, soit équilatéraies, soit un peu plus hautes
que larges, la quatrième est trapézoïde ou triangulaire pourvue
d'un borà oblique par derrière. Dans l’autre cas, les quatre plaques
antérieures sont quadrangulaires et plus hautes que larges, tan-
dis que la cinquième est triangulaire. Une grande sus-labiale
hexagone, dont le haut est dilaté, le bas rétréci, et que je dis-.
tingue sous le nom de sous-oculaire, touche à l'orbite. La série
des sus-labiales se termine, soit par une plaque trapézoïde, soit
par deux plaques, dont l’une est trapézoïde et l’autre quadrangu-
laire. Les trois plaques dont j'ai déjà fait mention plus haut et qui
sarnissent la région frénale de la tête sont la naso-frénale, la fré-
nale (— post-naso-frénale de Duméril et Bibron) et la fréno-ocu-
laire. La première est d'ordinaire pentagone, elle est placée
au-dessus de la première sus-labiale et aide à border le pourtour
de la narine qui est protégé antérieurement par les sus-nasales et
en bas par la première sus-labiale. La seconde plaque, la frénale,
présente généralement cinq côtés, deux grands côtés latéralement,
dont l’un s’adosse contre le bord de la naso-frénale, l’autre contre
la frénoculaire ; un grand pan en bas confine à la seconde sus-
labiale, et deux moyens en haut, formant un angle, se soudent
avec l’inter-nasale et les fronto-nasales. Ensuite vient la troisième
plaque, la plus grande et la plus voisine de l'œil. Cette plaque,
frénoculaire, est quadrangulaire et rétrécie en bas. Son bord
antérieur, droit, confine avec la frénale, mais n’atteint guère sa.
bauteur; en haut, son bord représente une ligne droite où courbe
CENT VAT TD Ab r es
VARIÉTÉS EUROPÉENNES DU LÉZARD DES MURAILLES 199
qui est en contact avec la fronto-nasale; en bas, son bord droit
touche à une des sus-labiales; enfin, son quatrième pan est déchi-
queté. Entre ce &ernier et l'orbite, il existe deux à quatre petites
plaques préoculaires dont la forme varie très-souvent. L'œil est
protégé par deux paupières, dont l’inférieure est développée et
capable de le couvrir, tandis que la paupière supérieure ne con-
siste qu’en une rangée longitudinale de squammes excessivement
petites. Les bords de la paupière inférieure, surtout le bord libre,
sont revêtus d’écailles relativement assez prononcées, tandis que
les écailles qui garnissent le milieu sont molles, transparentes et
peu visibles. L’œil ressort très-peu de l'orbite; dès que la pau-
pière le couvre, l'orbite apparaît complètement aplati. La pau-
pière baissée forme un pli qui repose sur le pourtour inférieur de
l'orbite. En bas et par derrière, les bords de l'orbite sont garnis
par un cordon d'écailles. Ensuite viennent les petites plaques
post-oculaires, dont le nombre varie très-souvent; d'ordinaire on
en compte trois.
Une série de plaques sous-labiales au nombre de six à huit
protège de chaque côté les mâchoires inférieures. Ordinairement
les deux premières paires sont quadrangulaires et à peu près
équilatérales. La quatrième et la cinquième offrent une forme
pentagone oblongue, les paires postérieures représentent des
lames. Les sus-labiales confinent antérieurement à la mentonnière
pentagone qui correspond au scutum rostrale. Au-dessous des sous-
labiales sont situées six à huit paires de grandes sous-maxiliaires,
dont les trois ou quatre paires antérieures touchent au scutum
mentale et se touchent elles-mêmes sur la ligne médio-longitudi-
nale de la gorge. Les autres couvrent complètement la partie
postérieure des deux branches de la mâchoire. Leur forme est
identique chez L. muralis et chez les espèces du même genre. Sur
l’espace de la gorge non couvert par les sous-maxillaires, on
observe un grand nombre de petites squammes ou plaques penia-
sones, oblongues vers le museau et dilatées vers le cou. A travers
la gorge, environ au niveau des oreilles, s'étendent quelques
rangées d’écailles excessivement petites. Ces rangées forment un
sillon dit gulaire. Parfois ce sillon fait défaut, à sa place il se
développe transversalement un pli très-proéminant. Le dessous
du cou est séparé du thorax par un repli de la peau rabaïttu en
arrière et couvert par une rangée de neuf à onze lamelles penta-
gœones de dimensions variables et dont la médiane est la plus
grande. Le bord postérieur libre de ce collier est non dentelé, ou,
200 DE BEDRIAGA
plus rarement, légèrement dentelé. La partie du cou qu'il recouvre
est garnie de très-petits granules. Les tempes sont revêtues, soit
par de petites plaques rondes, oblongues et rhomboïdales, soit par
des écailles granuleuses. Généralement elles offrent au milieu une
plaque plus grande, ovale ou losangée, dite disque massétérin.
Quelquefois ce disque fait défaut. Une plaque ovale ou affectant
une forme de fève légèrement bombée est située d’une manière
oblique au devant et en haut de la marge de l'oreille. L’orifice de
l'oreille est ovalaire ou semi-ovalaire, quelquefois recouverte
lésèrement par un pli qu’on observe souvent sur la partie latérale
du cou des L. muralis insulaires.
Le triangle pectoral est très-variable. Le nombre des rangées
longitudinales de plaques ventrales est de six, fort rarement de
huit, tandis que le nombre des rangées transversales est variable,
étant modifié par le triangle pectoral. Ces plaques ventrales oni
la forme quadrangulaire et dilatée dans le sens transversal. Une
plaque généralement allongée transversalement et pentagoné,
environnée par un ou deux demi-cercles de petites squammes,
couvre la région frénale.
Les écailles dorsales sont hexagones, oblongues ou raccourcies,
et plus ou moins carénées. Vers la nuque, elles apparaissent
arrondies, pour ainsi dire granuleuses. Vers le bas des flancs
elles deviennent plus grandes, lisses, aplaties et présentent une
forme irrégulière. Les écailles qui confinent aux plaques ventrales
latérales se dilatent généralement très-fortement. Elles forment
quelquefois de chaque côté des flancs une rangée supplémentaire
de scutelles abdominales, c’est-à-dire une huitième paire dont j'ai
déjà fait mention. Le devant et le dessous des extrémités posté-
rieures sont revêtus de plaques imbriquées, dilatées dans le
sens traversal. Vers les pores fémoraux leurs dimensions dimi-
nuent. Le dessus et le dessous des extrémités antérieures, ainsi
que la face postérieure et le dessous des pattes de derrière
sont couverts de petites plaques arrondies, rhomboïdales ou
ovales.
Les écailles de la peau sont juxtaposées ou faiblement imbri-
quées, atlongées, étroites, quadrilatères ou hexagones, carénées
ou lisses, tronquées ou formant un angle obtus à l'extrémité. Les
écailles du dessus et surtout du dessous de la queue à son origine
sont lisses et quadrangulaires.
a
VARIÉTÉS EUROPÉENNES DU LÉZARD DES MURAILLES 201
Pores fémoraux.
Le nombre de pores fémoraux varie entre 15 et 29 sous chaque
cuisse.
Dents.
Les premières dents intermaxillaires et maxillaires sont simples,
coniques, les suivantes laissent voir un sommet bifurqué.
PREMIER GROUPE.
Le premier groupe renferme un grand nombre de variétés ei
celles-ci offrent elles-mêmes un nombre illimité de formes diffé-
rentes par la coloration, ou sous-variétés. La forme typique de ce
groupe, la variété napolitaine, habite de préférence le littoral du
bassin de la Méditerranée, tandis que les variétés faraglioniens,
Latastei et filfolensis habitent exclusivement les îles situées près
des côtes de l'Italie. Enfin une quatrième variété de ce groupe, la
viridiocellata, ne se voit que très-rarement en Sicile et en Italie.
Toutes ces variétés ne sont vues que très-rarement dans les par-
ties élevées des montagnes, elles se tiennent au contraire dans les
localités peu élevées, découvertes, arides et desséchées. On les
rencontre le plus souvent dans les endroits pierreux au bord de
la mer et sur les murs exposés au midi.
Les Lézards appartenant à ce groupe ne dépassent pas le 46° de
la latitude nord; en Afrique leur aire empiète légèrement sur
la Tunisie, vers l’ouest ils s'étendent jusqu’à 60. Les limites de
leur extension vers l’est sont encore à déterminer.
Caractéristique générale du groupe.
- Longueur totale du mâle de 215 à 244mm,
Longueur totale de la femelle de 180 à 200mn,
Queue mesurant chez le mâle 2/3 {ou un peu plus) de la longueur
totale, mais d'ordinaire un peu plus courte, 2/3 chez la femelle. Cou
d'ordinaire plus étroit que la tête. La couleur fondamentale du
dos chez la forme typique du continent est le vert.
202 DE BEDRIAGA
1. VAR. NEAPOLITANÀ DE BEDRIAGA.
Lésard de murailles vert.
SYNONYMIE.
1711. Lacerta tiliguerta caliscerlula CGetti, Anfibi e peser di Sardegna.
Sassari.
1832. Podarcis muralis albiventris Bonaparte, Ieonografia della Fauna
Ilalica. t. 2. — Roma.
1832. Podarcis muralis siculus albiventris et rubriventris, id. loc. cit.
1832. Podarcis muralis nigriventris, id. loc. cit.
1839. Lézard des murailles (Lac. muralis). var. a (?), var. b, var. h, var. à,
var. j, var. k, Duméril et Bibron, Erpétologie générale, t. 5, pag. 228.
1829. Lacerta hieroglyphica Berthold.
1852. Lacerta tiliquerta De Filippi, Cenno sulla Tiliguerta Gelti (Nuov
annali delle scienze natural. Bologna, série 3, t. 5, pag. 69).
1857. Podarcis muralis var. campestris De Betta, Ærpetologia delle provin-
cie Venele e del Tirolo meridionale {Memorie dell Accademia di Agricoltura,
t. 35, pag. 151, Verona).
1872. Lacertola podarce (Lacerta podarcis var. Cetii et var. Genéi, Cara,
Monografia della lucertola comune di Sardegna. Cagliari).
1872. Lacerta de muri (P. muralis Wagl.) Doderlein, Alcune generalita
intorno la fauna sicula de Vertebrati (Annuario della Societa dei Naturalisti in
Modena, t. 6).
1874. Lacerta muralis neapolitana de Bedriaga, Ueber die Enistehung der
Farben bei den Eidechsen. Iena.
1874. Lacerta muralis var. maculata, var. strigata, var. modesla, var.
elegans Eimer, Zoologische Studien auf Capri, t. 2. Leipzig.
187%. Podarcis muralis var. lineata de Betta, Fauna d'Italia, t. k. Milano.
1875. Lacerla muralis var. c, d, e, f (?), g (2), Rav E 21 or JADE
Schreiber, Herpelologia europæa, pag. 408. Braunschweig.
4878. Lacerta muralis neapolitana de Bedriaga, Herpetologische Studien
{Archiv für Naturgeschichte, 1. 44, pag. 285).
1879. Podarcis muralis var. Doderleini de Betta, Nuova serie di note erpe-
tologiche {Atli del R. Istituto Ven. di se. e. lett. Sér. 5. T. 5).
DIMENSIONS.
d e
Longusnt totlé. Léna Rue A ER 220 SL 196082:
» de late Lex ren RE 19 TE
CDR 2e
CCR PNR PE A OS TA
VARIÉTÉS EUROPÉENNES DU LÉZARD DES MURAILLES 203
Longueur du tronc.,,..... DATES. 54 45m,
» de la queue NOR EL A AUS CU CÈS ie < 147 13%
Largeur de la tête au-dessus des oreilles... A1 9 17,
FANUENE SRE PRESSE RP 9-10 6:17,
Miirontrence de la:fèles2. 4h... 33 30
; » COMENT TRE 30-17 20-28
CARACTÈRES.
Tête pyramidale ou déprimée. Disque masséterin plus ou moins
grand, rarement remplacé par deux ou trois petites squammes.
Couieur fondamentale des régions supérieures du corps verte ou
vert tirant sur le brun, faces inférieures blanchâtres, rougeûtres,
jaunâtres ou bleuâtres, avec ou sans taches noires. Dos et flancs
unicolores ou munis de taches et bandes noires, foncées et claires.
16 à 25 pores fémoraux chez le mâle, 15 à 21 chez la femelle.
D’après différents auteurs, les Lézards olivacea Rafin., Merremii
Fiiz., bifasciata Risso.. chalybdea Eichw., saæicola Eversm., éili-
guerta Gmel, defilippi Camerano, maculata Bonap., ne seraient
autres que le Lacerta muralis var. neapolitana.
La variété napolitaine, que j'ai introduite en 1874, renferme un
nombre assez vaste de modes de coloration dont chacun a été
attribué auparavant à des variétés ou même à des espèces. Des
“observations recueillies pendant plusieurs années dans les loca-
lités mêmes habitées par les L. muralis en question m'ont prouvé
que ces bonnes variétés ou espèces des auteurs n’offrent aucunement
des caractères bien tracés, qu’elles habitent le plus souvent pêle-
mêle les mêmes localités, et enfin qu’elles s’accouplent entre
elles et produisent des formes intermédiaires quant au coloris et
au dessin.
Sous-variété a (var. elegans Eimer, var. modesta Eimer). La partie
antérieure du dos est chez les deux sexes d’un beau vert (var.
elegans Eimer) ou d’un vert-jaunâtre bronzé ou mat (var. modesta
Eimer). Les flancs, dont le fond est brunâtre, sont bariolés de brun
foncé. Le dessus de la tête, des pattes et de la queue est brun
foncé. Souvent des taches brun-clair se laissent voir sur les mem-
bres postérieurs. Derrière l'épaule apparaît un bel ocelle bleu.
_Les mâchoires, la gorge et le ventre sont d’un blanc glacé de
bleu. Des taches bleues ornent les scutelles abdominales latérales.
Cette sous-variété a été figurée par M. Eimer dans ses Zoolo-
gische Studien auf Capri, L. 2. |
204 DE BEDRIAGA
Sous-variété b. (var. campestris de Betta, var. sériata Eimer). Les
individus appartenant à cette sous-variété ont tous sur la ligne
moyenne et supérieure du corps une raie brune interrompue de
distance en distance par des taches brun-foncé ou bien noires,
raie qui règne depuis la plaque occipitale jusqu’à la racine de la .
queue. Tous ont également une bande noirâtre ou tachetée de
noir, liserée de blanc, qui s'étend sur toute la partie latérale de
l'animal, à partir de l’œil jusque sur les côtés de la racine caudale.
La couleur fondamentale, vert plus ou moins vif, apparaît entre
ces raies. Le bas des flancs est brunâtre, souvent tacheté ou
piqueté de brun foncé. Un ocelle bleu se trouve derrière l'épaule.
Les parties supérieures de la tête, des extrémités et de la queue
sont brunes. Un blanc tirant soit sur le bleuâtre, soit sur le
verdâtre, jaunâtre ou rosàtre, règne sur toutes les régions infé-
rieures du corps.
Sous-variété c. (Var. maculata KEimer, var. albiventris Bonap.).
Sur un fond vert clair ou foncé se dessinent trois séries longitu--
dinales de grandes taches noires quelquefois confluentes. Une-
d'elles s’étend le long de la région médio-longitudinale du dos et de’
la queue; les deux autres s'étendent, l’une à droite, l’autre à
gauche, le long des flancs, pour aller se perdre sur les côtés de la
queue. Le dessus et les côtés de la tête sont tachetés de noir sur
un fond brun ou vert grisàtre. Un bel ocellé bleu se Haïsse voir
derrière l'épaule. La région médiane du ventre, ainsi que le
dessous de la tête, de la queue et des pattes, offrent une teinte
blanche passant au bleu.
On trouvera de bonnes figures de cette forme dans l'ouvrage
d'Eimer déjà cité et dans l’Zconographie de la faune italienne du
prince Bonaparte.
Sous-variété d. (var. siculus rubriventris Bonap.). Sur un fond
vert ou vert-brunâtre sont tracées trois ou cinq séries longitudi-
nales de gouttelettes ou de petites taches quadrangulaires noires.
Souvent ces taches sont dispersées et n'offrent pas de séries
régulières. C'est à‘cetté formé" que se rapporte le /Podaras
rosciventris de Massalongo. Le dessous du corps est rouge de brique
ou jaune de safran. Chez les sujets qui habitent la Dalmate, le
dessin noir s’efface parfois complètement.
La sous-variété d a été figurée par le prince Bonaparte dans
son Zconographie de la faune italienne.
Sous-variété e. (var. nigriventris Bonap., var. nigriventris de
Betta). Toutes les parties supérieures sont plus ou moins large-
PME ARE PO NAT ES
Fr
L
0
VARIÉTÉS EUROPÉENNES DU LÉZARD DES MURAILLES 205
ment tachetées de noir; sur les côtés de la tête on remarque
quelques plaques blanches. Les parties inférieures du corps sont
d'un blanc-grisäire ou blanches glacées de bleu. La gorge offre
‘des cercles gris-foncés. Le ventre, à l'exception des scutelles
bleues latérales qui confinent au bas des flancs, est semé de taches
quadrangulaires noires. Ces taches sont quelquefois si nombreuses
et si rapprochées les unes des autres que l'abdomen paraît presque
entièrement noir. Les individus appartenant à cette forme, où le
dessin noir prédomine et paraît être la couleur fondamentale,
sont très-rares sur le continent italien; je n’en connais que
d'Arezzo et de la campagne romaine. Ils habitent de préférence
- les petites îles situées près des côtes de l'Italie. J’en possède des
échantillons récoltés, sur l’îlot nommé Scuola di Pianosa, près de
l'ile de Pianose, par M. le professeur Giglioli.
Cette belle sous-variété, que je distingue sous le nom ventro-
maculata est figurée par le prince Bonaparte dans son ouvrage
déjà cité.
Sous-variété f. Tandis que les quatre premières formes offraient
un dessin qui suit le long de l’animal, le Lézard des murailles
provenant de l’île de Pianose laisse voir sur un beau fond vert
des bandes noires transversales et ondulées. Les parties infé-
rieures du corps sont bleuâtres. Les séries longitudinales de
plaques ventrales qui confinent aux flancs sont d’un beau bleu
marin tacheté de noir. Les formes de ce Lézard offrent des carac-
tères nouveaux. Sa tête est déprimée, le cou est fortement renflé
et beaucoup plus large que la tête ; son tronc est très-épais. Par
ses formes, cette sous-variété paraît être très-voisine du Lézard
oxycéphale de Fitzinger.
Sous-variété g. Enfin, une forme inconnue jusqu’à ces derniers
temps habite les terrains marécageux de Livourne. A l'exception
de la queue, brune, toutes les parties supérieures sont colorées
d’un vert d'herbe. Trois raies de taches noires peu nombreuses
couvrent de chaque côté les flancs. Les raies supérieures sont
liserées d’un vert-jaunâtre. Une septième série de taches prend
naissance un peu avant la racine de la queue, dans la région
médio-longitudinale du dos, et se perd dans la queue. Le bas des
flancs laisse voir des écailles vertes, violettes, brunes ou roses.
Inférieurement, ce Lézard présente une teinte blanche tirant sur le
roussâtre. La bordure des scutelles abdominales latérales est
tachetée de bleu.
Outre les six formes décrites ci-dessus, il en existe un grand
206 DE BEDRIAGA
nombre d’autres, dont plusieurs sont décrites par M. de Betta dans
sa Nouvelle série de notes herpétologiques et par moi dans mes
Etudes herpétologiques.
La patrie de la variété napolitaine est, à proprement parler, l'Italie’
et la Sicile. Dans la partie centrale de la Péninsule Apenninne,
elle se rencontre à peu près jusqu’au 45° de latitude nord.
Sur les côtes orientales, elle s'étend jusqu'au 46° de latitude
nord, tandis que la limite de son extension sur les côtes se trouve
sous le 440 de latitude nord. Dans les parties sud du Piémont,
de la Lombardie et de la Vénitie, elle est distribuée un peu par-
tout, à l'exception des régions montagneuses. Elle est très-
abondante en Toscane, dans la partie occidentale et méridionale
du royaume de Naples, ainsi qu’en Sardaigne, en Corse et sur:
la plupart des îles situées sur la côte occidentale de l'Italie.
Sur la côte orientale, elle est fort rare entre Rimini et Catanzaro,
elle abonde sur le littoral de la Vénitie. En Dalmatie le Z. muralis
neapolitana est très-commun. On l’a retrouvé en Bosnie, en Herzé-
govine et au sud des Balkans. Sa présence dans les environs de
Constantinople est indubitable, car le ZLacerta hyeroglyphica
Berthold, provenant de Constantinople et considéré par plusieurs
herpétologues comme synonyme du Lézard oxycéphale, n'est
autre que Lac. muralis var. neapolitana. En Russie, je n’ai pu
constater jusqu’à présent qu'une seule localité habitée par la race
napolitaine, ce sont les bains de Slaviansk, dans le gouvernement
de Charkow. Le musée de Milan en possède des échantillons pro-
venant de l’île de Chypre, et celui de Turin ena plusieurs exem-
plaires originaires de la Tunisie.
Un tableau général de la distribution géographique de la
variété napolitaine plus complet que celui que je viens de tracer
est impossible dans l’état actuel de nos connaissances et avec
la confusion qui règne encore dans la nomenclature des Lézards
de murailles. Tant que les auteurs ne proposeront pas une déter-
mination définitive basée sur des études comparatives des
diverses formes des Lac. muralis, ou tant qu'ils n’accepteront pas
la nomenclature que j'ai adoptée après de longues années
d'observations, la lumière ne se fera pas sur cette intéressante
question.
"AT
VARIÉTÉS EUROPÉENNES DU LÉZARD DES MURAILLES 207
2. VAR. FARAGLIONIENSIS DE BEDRIAGA.
Lézard faraglionien.
SYNONYMIE.
1872. Lacerta muralis var. cœrulea Eimer (Verhandlungen der physical.-
medicin. Gesellschaft in Würzburg, t. 3.).
1874. Lacerla muralis faraglioniensis de Bedriaga, Ueber die Entstehung
der Farben bei den Eïdechsen, lena.
1874. Lacerta muralis var. cœrulea Eimer, Zoologische Studien auf Capri,
t. 2, Leipzig.
1875. Lacerta muralis var. b Schreiber, Herpolologia europæa, Braunsch-
weig. pag. 408. .
1876. Lacerla muralis var. faraglioniensis de Bedriaga, Die Faraglione-
Eïidechse und die Entstehung der Farben bei den Eïidechsen. Eine Erwiderung
an prof. Eimer. Heidelberg.
1877. Lacerta faraglioniensis (Bedriaga) Braun, Lacerta Lilfordi und
Lacerta muralis (Arbeiten aus dem zoolog.-z00tom. Institut in Würzburg, t. 4).
4878. Lacerta muralis var. faraglioniensis de Bedriaga, Herpetologische
Studien (Archiv fur Naturgeschichte, t. 44, pag. 297).
1879. Podarcis faraglioniensis (Bedriaga) de Betta, Nuova serie di note
erpelologiche (Atti del R. Istituto Ven. di. sc. e. lett.. série 5, t. 5).
DIMENSIONS.
gd g
Éonsueur totale..." "11. 226-244mm 185-190mm (1)
» de Reese ns 20 15
» ITS. SC Ares 60 - 64 99
» dela queue 27... 160 115-120
Largeur de la tête au-dessus de
LT ENTER FR ERP, PRET 12-13 9
Hautene-de Jr tôles. ur n 10 7-
Circonférence de la tête. ...... 40 30
» EN ER EEE 39 28-29
CARACTÈRES.
Formes plus robustes que chez la var. neapohtana, maïs en
{1} Rarement 200"".
208 DE BEDRIAGA
même temps élancées. Tête pyramidale, rarement déprimée.
D'ordinaire pas de disque massetérin. 21 à 25 pores fémoraux
chez le mâle, 17 à 21 chez la femelle.
COLORATION.
La région médio-longitudinale est noire ou bleu-foncé à reflets
métalliques, semée d’un grand nombre de taches noires con-
fluentes. Ce dernier mode de coloration est surtout propre au
mâle. Les flancs sont réticulés de noir sur un fond bleu-foncé.
Au-dessus et derrière l'épaule ressort un ocelle vert-foncé. Le
bouclier sus-cränien et le dessus des pattes de devant sont noires
tirant sur ie bleu. Les parties supérieures des extrémités posté-
rieures et de la queue sont noires passant quelquefois au vert
bronzé. Les côtés de la tête et les parties inférieures du corps
sont d’un beau bleu-marin. Vers la ligne médio-longitunale du
ventre une teinte verte se joint au bleu. Souvent des taches indigo
couvrent les parties latérales du ventre.
Les jeunes de cette variété que j'ai pu examiner et qui mesu-
raient 120nn, ne différaient guère des adultes.
Outre les caractères déjà nommés on remarque chez la variété
faraclionienne une tendance à s’approprier une quatrième série
2
longitudinale de plaques ventrales. Les petites plaques qui se
montrent chez les Lac. muralis sur les bords des scutelles
majeures latérales dont j'ai déjà fait mention se développent très-
fortement chez le faraglioniensis, et représentent parfois une
véritable paire supplémentaire de rangées de plaques abdomi-
nales. à
Une qualité psychologique distingue cette belle variété de tous
les Lézards en général et en particulier de la race dont elle des-
cend directement. Le Lézard du rocher de Faraglioni n’est pas
peureux et ne fuit pas l’homme. Ce n'est que grâce au rocher
presque inaccessible qu'il habite qu'il n’a pas pu être examiné par
l’homme. Ce rocher gigantesque, isolé dans la mer, situé au sud-
ouest de l’île de Capri, s'élève perpendiculairement jusqu’à
125 mètres de hauteur. Son plateau, qui compte plus de 50 mètres
carrés, ne sert d'abri parmi les Vertebrés qu'à cette race nègre
de Lézard, au Platydactylus facetanus, et aux Mouettes pendant la
saison de nidification. Ces dernières, ainsi que le Platydactyle,
sont évidemment inoffensives pour le Lézard noir, et cela explique
chez lui ce trait psychologique si singulier au premier abord.
RS EL DS nd — à
VARIÉTÉS EUROPÉENNES DU LÉZARD DES MURAILLES 209
Selon M. Eimer (1) un Lézard napolitain à fond vert tirant sur
le bleu habite les îlots rocheux nommés Galli et situés entre
Amalfi et Capri. Cette forme, intermédiaire entre le muralis vert
de l'Italie continentale et la variété faraglionienne, est encore à
étudier.
De belles figures de la var. faraglioniensis sont insérée dans
l'ouvrage de M. Eimer, intitulé « Zoologische Studien auf Capri,
52 >.
3. VAR. LATASTEÏI DE BEDRIAGA.
Le Lézard de Lataste.
SYNONYMIE.
1879. Lacerta muralis, var. Lataster de Bedriaga, Herpetologische Studien
{Archiv für Naturgeschichte, t. 45, pag. 264).
1879. Lacerta muralis, var. Lalastei de Bedriaga, Local Colowr-Variation
ên Lizards (Nature, t. 20, N°0 510, pag. 481).
DIMENSIONS.
(e} e
MORCHEUF MORE. SUR ANS AUTO 205mm, 4195mm,
» APM AUS ALL EN En 19 16
» UÉTEONE. SR ATEN A MO TEN HE 55 45
» CO RAFQUEMEN LR MIRE ATE 131 134
Largeur de la tête au-dessus de l'oreille. ... 13 9 4/2
HAITI AS IR ENT EI 9 6 14/2 à 7
Gircentérence: de la tête. 2... .. 1... ... 39 30
» COURS RON ER 46 28
CARACTÈRES.
Formes plus robustes que chez la race typique. Cou plus large
que la tête. 26 à 29 pores fémoraux chez le mâle, 24 chez la
femelle. Queue d'ordinaire plus longue chez la femelle que chez le
mâle.
(1) Neue Beobachtungen über das Variiren der Maucreidechse /Amtl. Ber. d. 50.
Vers. Nat. u. Ærsté, München, p. 180-181).
14
LARUE
Sphere et RE
210 DE BEDRIAGA
COLORATION.
La couleur fondamentale du dos de cette variété, originaire de
l'Île de Ponce, est un brun plus ou moins foncé. La nuque offre
quelquefois une teinte brune-verdâtre. La racine de la queue est
roussâtre. Le dessin noir qui règne sur les parties supérieures du
corps varie aussi souvent que chez la race napolitaine. Tantôt la
région médio-longitudinale du dos estunicolore brune, tantôt elle
est couverte de taches noires. Ces taches se dilatent souvent, for-
mant des ramifications vers les flancs et se confluent avec le
dessin reticulé noir qui orne d'ordinaire les flancs. Chez d’autres.
individus et surtout chez les femelles, le dessin noir des flancs
disparaît complètement. Dans des cas pareïls, on observe sur les
flancs de petits ocelles bleus et verts bordés de brun-foncé.
Entremêlés à ces ocelles sont semés des points bleus, noirs et
roses. L’ocelle qui confine à l'épaule est beaucoup plus grand et
plus vivement coloré que les suivants. Cet ocelle, encerclé de
noir, ne manque même pas chez les sujets qui offrent un riche
dessin noir le long des flancs. Le bouclier sus-crânien est généra-
lement brun unicolore. Les faces latérales de la tête sont
couvertes de taches brunes, tandis que les plaques sus-labiales
blanches sont tachetées de jaune. Les côtés du cou offrent une
teinte roussâtre, la gorge est blanche semée quelquefois d’asté-
riques bruns bronzés. La partie abdominale est d’une nuance
blanche tirant sur le roussâtre. Les scutelles latérales longitudi-
nales offrent un colori bleu-noirâtre.
J'ai dédié cette variété, intéressante par les changements de
couleur qui s’opèrent en elle selon les différentes conditions dans
lesquelles elle se trouve (1), à notre collègue et mon ami M. Fer-
nand Lataste.
4, VAR. FILFOLENSIS DE BEDRIAGA.
Le Lézard filfolien.
SYNONYMIE.
1874. Zootoca Lilfordi Gunther, Description of a new European Species of
Zootaca (Annals and Magazine of natural History, t. 14, pag. 159).
(1) Voir mes Études herpétologiques imsérées dans l’Archiv für Naturgeschichte.
LA,
VARIÉTÉS EUROPÉENNES DU LÉZARD DES MURAILLES 211
4876. Lacerta muralis var. fülfolensis de Bedriaga, Die Furaglione-
Eïidechse und die Entstehung der Farben bei den Eïidechsen, Heidelberg.
1877. Lacerta filfolensis (Bedriaga), Braun, Lacerta Lilfordi und Lac.
muralis (Arbeiten aus dem zoolog.-zoolom. Institut in Würzburg, t. 4.)
1878-1879. Lacerta muralis var. filfolensis de Bedriaga, Herpetologische
Studien (Archio für Naturgeschichte, t. k4, page 297, t. 45, page 256).
4879. Podarcis filfolensis (Bedriaga) de Betta, Nuova serie di Note
erpetologiche, loc. cit.
Les caractères de ce Lézard, très-proche d’ailleurs de la var.
faraglionienne, n’ont pas encore été étudiés d’une manière satis-
faisante. Voici son mode de coloration : une couleur noire règne
sur toutes les parties supérieures de l’animal, dont le dos et les
flancs sont semés de gouttelettes vert-foncé. Les côtés de la tête
sont tachetés de bleu-foncé. Les régions inférieures du corps, à
l'exception des deux séries de plaques médio-longitudinales du
ventre qui offrent un bleu tirant sur le brun, sont bleu foncé Ce
Lézard à une tête déprimée et les dimensions de la race napoli-
taine de laquelle il dérive. Son habitat est une petite île rocheuse
située au sud de l’île de Malte et nommée Filfola ou Filfla.
5. VAR. VIRIDIOCELLATA DE BEDRIAGA.
Le Lézard de murailles ocellé de vert.
SYNONYMIE.
1877. Lacerta muratis var. viridiocellala de Bedriaga, Beitræge zur
Kenntniss der Mauereidechsen (Archiv für Naturgeschichte, série 1°, t. 43,
page 113).
1878. Lacerta muralis var. viridiocellata de Bedriaga, Herpetologische
Studien, loc. cit.
1879. Podarcis viridiocellata (de Bedriaga) de Betta, Nuova serie di Note
erpetelogiche, loc. cit.
De cette variété dont les proportions et la caractéristique ne
diffèrent guère de celles de la var. neapolitana, je possède seule-
ment deux exemplaires. L'un d'eux a été capturé à Messine,
l’autre à Capri. Le viridiocellata paraît être très rare en Italie et
en Sicile et pourrait peut-être être considéré comme variété
individuelle de la race napolitaine, d'autant plus qu'il habite les
mêmes localités que cette dernière.
M? DE BEDRIAGA
Le dessin noir qui couvre les parties supérieures brunes de ce
Lézard est semblable à celui qui se voit chez la sous-variété c.
du neapolitana. Un ocelle vert se montre derrière l'épaule. Le
dessous de la tête est brun foncé, tandis que les côtés de la tête
sont blancs tirant sur le bleu grisàtre. Les plaques ventrales et
latérales offrent une couleur verte, celles de la région médio-
longitudinale sont blanchâtres. La gorge est d’un blanc tirant sur
lébleur
DEUXIÈME GROUPE.
Ainsi que le groupe précédent, celui-ci offre des formes cor-
tinentales et insulaires, néanmoins leur nombre connu jusqu’à
présent est moins grand que celui du premier groupe. Nous ne
distinguons que trois variétés, dont l’une se rencontre rarement
en Italie, l’autre habite exclusivement une petite île située près
des côtes cantabriennes et enfin une troisième irès-nombreuse et
répandue sur une grande partie du continent européen.
Les Lézards appartenant à cette section méritent moins que
ceux du groupe précédent le surnom de muralis, leur sphère
est plutôt la montagne. Ils n’habitent plus de préférence le
littoral.
Caractéristique générale du groupe.
La longueur totale est, chez le mâle, de 165% à 205", chez la
femelle de 150m" à 180". La queue mesure chez le mâle à peu
près 2/3 (ou un peu plus) de la longueur totale, chez la femelle
elle n’atteint que rarement 2/3 de la longueur totale. Cou plus
étroit que la tête. La couleur fondamentale du dos, chez la forme
typique du continent, est le brun.
4: VA RSTEUSCR DE 2BIED RIA CAN
Le Lézard brun des murailles.
SYNONYMIE.
1663. Lacerla vulgaris Aldrovandi, De quadrupedibus digilatis oviparis.
Bononiæ, page 627.
si
PE A
tr fe Dr Ed Peel ne rit a de de “tait de du ir
VARIÉTÉS EUROPÉENNES DU LÉZARD DES MURAILLES 213
4768. Seps muralis Laurenti, Specimen medicum exhibens synopsin reptilium
emendata. Vindobonæ. page 162.
1768. Seps sericeus, id., loc. cit.
1768. Seps argus, id., loc. cit.
1789. Lezard gris Razoumowsky, Hisioire nalurelle du Jorat el de ses
environs, t. À, page 103, Lausanne.
1800. Lézard des murailles (Lacerta muralis) Latreiile, Histoire naturelle
des Salamandres de France. Paris, page XVI.
1802-1804. Lézard gris des murailles (Lacerta agilis) Daudia, Histoire
nalurelle des Reptiles, t. 3, pag. 241.
1802-1804. Leézard Brongniardien (Lac. Brongniardii) id., loc. cit.
page 221.
1802-1804. Lézard brun d'Allemagne (L. fusca) id., loc. cit. page 237.
4802-1804. Lézard de Laurenti (L. Laurentii) id., loc. cit. page 227.
1802-1804. Lézard tacheté d'Espagne (L. maculata) id., loc. cit. page 208.
1820. Menschenfreundliche Eïidechse (L. muralis) Merrem, Tentamen sysle-
#malis amphibiorum, page 67. |
1826. Lacerta aguis Risso, Histoire naturelle des principales productions de
l'Europe méridionale. Paris, t. 3, page 86.
1826. Lacerta Merremia id., loc. cit.
4826. Lacerla muralis Fitzinger, Neue Classification der Reptilien. Wien,
page 54, |
4829. Lézard des murailles (L. muralis) Milne-Edwards, Recherches 20010
giques pour servir à l'histoire des Lézards (Ann. sc. nat., t. 22.)
1829. Lézard des murailles (Lac. muralis) Dugès, Memoire sur les espèces
indigènes du genre Lacerta (Ann. sc. nat., t. 46, page 337).
1839. Podarcis muralis Wagler, Natürliches System der Amphibien. Mün-
chen, Stuttgart und Tuebingen, page 156.
1832. Lacerla agilis Ménétriés, Catalogue raisonné des objels de Zoologie
recueillis dans un voyage au Caucase et jusqu'aux frontières actuelles de la
Perse. St.-Pétersbourg.
4834. Lacerta praticola Eversmann, Lacerlæ imperi rossici (Nouv. mém.
Socièt. Impér. nat. Mosc., t. 3, page 349.
4836. Podarcis muralis rubriventris Bonaparte, Tconografia della Fauna
Italica, t. 2, fig. C, Roma.
1837. Lacerta muralis Schinz; Faune helvétique (Nouv. mëm. Sociel. helvet.
Scienc. nat. t. 1, page 138).
4837. Podarcis muralis Tschadi, Monographie der Schweizer Eïidechsen,
loc. cit. page 37.
4838. Zootoca muralis Gray, Calalogue of Slender-Tonqued Saurians (Ann.
eut. hist. London, 1839).
|
214 DE BEDRIAGA
1839. Lézard des murailles, var. e, d, f, et g, (L. muralis) Duméril et Bi-
bron, Erpétologie générale, t. 5, Paris.
1852. Podarcis muralis de Betta, Catalogo der Rettili della Valle di Non
nel Tirolo meridionale (Verhandlungen des zoolog. botan. Vereins in Wien,
page 453).
1854. Podarcis muralis, var. albiventris Massalongo, Saggio di un’ Erpeto-
logia popolare veronese. Verona, page 36.
1854. Podarcis muralis, var. flaviventris 1d., los. cit.
4854. Podarcis muralis, var. cupreiventris id., loc. cit.
1857. Podarcis muralis, var. rubriventris, var. flaviventris de Betta,
Erpetologia delle provincie Venele e del Tirolo meridionale (Memorie dell,
Accademia di Agricoltura, t. 35, page 151, Verona).
1862. Lacerta muralis (Laur.), Strauch, Essai d’une erpétologie de l'Algérie
(Mém. de l’ Acad. Impér. scienc. de Saint-Pélersbourg, 8° série, t. 4).
1864. Podarcis muralis (Wagl.) Erber, Die Amphibien der æsterreichischen
Monarchie (Verhandlungen der K. K. zoologische Gesellschaft in Wien., t. 15).
1872. Die Mauereidechse [L. muralis Laur.) Leydig, Die in Deutschland
lebenden Arten der Saurier, Tuebingen, page 225.
1872, Lézard des murailles (L. muralis Laur.) Fatio, Faune des Vertébres
de la Suisse, t. 3, page 92, Genève et Bâle.
1874. Deutsche Mauereidechse Eimer, Zoologische Studien auf Capri, &t. 2,
page 30, Leipzig.
1875. Lacerla muralis, var. a, m, n, 0, p, r (?), s, w (?), x Schreiber,
Herpetologia europæa, page 408, Braunschweig.
1876. Lezard gris (L. muralis D. B.) Lataste, Essai d’une faune herpéto-
logique de la uironde (Act. Soc. Linn. de Bordeaux, t. 30, page 71).
1876. Lacerta muralis (D. B.) Lataste, Catalogue des Batraciens et Reptiles
des environs de Paris et distribution géographique des Batraciens et Reptiles de ;
l'Ouest de la France, loc. cit.
1877. Podarcis muralis Bosca, Catalogo de los Reptiles y Anfibaios observados
en España, Portugal ë islas Baleares (Annales de la Soc. Esp. de Hhist.
Natural, t. 6.)
1878. Lacerta muralis fusca de Bedriaga, Herpetologische Sludien (Archiv
für Naturgeschichte, t. kk, page 267.)
4878. Lacerta muralis (Laur.) Kessler, Voyage dans lu région transcauca-
sienne en 1875 (Mém. Sociét. nat. St-Pétersb. t. 8, page 152).
D'après différents auteurs, les Lézards muralis Schlegel,
cinereus Schwenckf., agilis Wulff, puccina Rafin. sericea Merr.,
muralis Lichtenst., agilis Millet, muralis Guér., saæicola Krynicky,
muralis Gachet, muralis Eichw., agilis Ambiosi, muralis Guichenot,
RS ne nn dd.
VARIÉTÉS EUROPÉENNES DU LÉZARD DES MURAILLES 215
Portschinskhii Kessler, agilis Griff, depressa Camerano, Merremi
Fitz., muralis Latr., et muralis Bibron et Bory de Saint Vincent,
ne seraient autres que le Lacerta muralis var. fusca.
Le Lézard brun des murailles connu sous le nom de Lacerta
muralis Laur. ou de Podarcis muralis Wagl. ou de Zootoca muralis
Gray est la forme typique du deuxième groupe. Pour les motifs
exposés plus haut, j'ai dû substituer au nom de Lac. muralis le
nom de Lac. muralis var. fusca. Gette innovation date depuis 1878.
Dans ma première série d’études herpétologiques, j'ai déjà eu
occasion de signaler la confusion déplorable amenée par la
nomenclature ancienne ; et je crois avoir démontré d’ailleurs que
le nom spécifique de muralis, qui s'applique à un plus grand
groupe, est par là insuffisant à désigner particulièrement la forme
brune du Lézard des murailles. Si les homonymes sont déjà évités
dans le système zoologique en général, ils deviennent intolérables
dans un cas comme celui que je plaide. Néanmoins j'ai le regret
de voir que M. de Betta, l’illustre herpétologue italien, ne semble
pas avoir adopté mon point de vue. Dans son récent article sur
les Lézards des murailles, inséré dans les Actes de l’Institut vénitien
(1879), l’homonymie saute aux yeux du premier abord.
La var. fusca a été déjà si soigneusement décrite tout récem-
ment par MM. Leydig, de Betta, Fatio, Schreiber et Lataste que je
m'abstiendrai de récapituler sa caractéristique. Je me contenterai
de nommer les formes principales de coloration sous lesquelles
elle apparaît et de remarquer, à propos des proportions, que les
Lézards bruns originaires de la Dalmatie et des bords des lacs du
nord de l'Italie atteignent les plus grandes dimensions (205mm),
tandis que ceux qui habitent les régions élevées de la Corse
mesurent à peine 150"m,
Sous-variété a (var. albiventris des auteurs). Est d’un brun-
orisâtre en dessus, tacheté et bandelé de noir, parfois liséré de
blanc; blanchâtre en dessous avec des taches bleues et noires sur
les côtés du ventre. La gorge est parfois marbrée.
Sous-variété b (var. flaviventris des auteurs). À ventre jaune.
Plaques latérales ventrales colorées comme chez la précédente.
Sous-variété c (var. rubriventris des auteurs). D'un brun tirant sur
le rouge en dessus, rayée ou tachetée de brun foncé et de noir.
Les parties inférieures d’un rouge de brique propre aux deux
sexes. Des taches bleues et noires ornent généralement les côtés
du ventre. La gorge est marbrée.
Cette forme est figurée dans l’Zconographie du prince Bonaparte.
216 DE BEDRIAGA
Sous-variété d (var. ventromaculata ou nigriventris des auteurs).
Les parties supérieures du corps offrent un riche dessin noir par-
fois réticulé et très-prononcé. Des taches quadrangulaires plus ou
moins nombreuses sont répandues sur le fond blanc du dessous
du corps. Des taches bleues couvrent la première série des
lamelles longitudinales et latérales de l'abdomen.
Sous-variété e. Les parties supérieures sont d’un brun très-clair
uniforme. Le haut des flancs présente une bande brune roussâtre
qui ne ressort que très-faiblement. Le dessous est blanchâtre.
Les écailles du dos sont excessivement petites, rondes, itriangu-
laires, quadrangulaires et hexagones. Les écailles de la queue
sont lisses et tronquées à leurs bords libres.
Cette forme intéressante est originaire d'Espagne et forme un
contraste remarquable avec le fusca des Pyrénées, dont les
écailles dorsales sont fort grandes, et dont les écailles de la queue
sont fortement carénées et aiguës à leurs bords libres.
Le Lézard brun des murailles, quoique moins nombreux que le
vert, a une distribution géographique plus vaste que ce dernier.
Il s'étend dans la partie occidentale de l’Europe depuis le 53° jus-
qu’au 35° de latitude nord à peu près. Dans la partie orientale de
l’Europe, il n'atteint pas ce degré de latitude nord. Les limites
de son extension vers le nord ne sont pas fixées au juste; on
l’a signalé dans la partie centrale de la chaîne de l’Oural. A
l’ouest, son aire est limitée par l'Océan (1), à l'Est il paraît qu'il
ne dépasse pas le 53° de longitude. Entre le 6° et le 16° de
longitude il est plutôt remplacé par la forme napolitaine, tandis
que partout ailleurs il est très-abondant. En France et sur la
Péninsule Ibérique il a été constaté depuis bien longtemps. En
Corse et en Sardaigne, il habite de préférence les régions élevées.
Il est peu nombreux au sud de l'Italie et se voit très-rarement sur
les petites îles situées près des côtes italiennes et habitées pres-
que exclusivement par les Lézards du premier groupe.
Le Lézard brun n’est pas abondant en Sicile non plus. Les îles
lipariennes en sont peuplées. En Italie, il habite toute la côte de
l’Adriatique et s'élève sur les Apennins. Sur la côte de l’ouest,
on ne le rencontre que depuis Gènes, d’où il s'étend vers le nord.
Au nord de l'Italie, dans le Piémont, en Lombardie et en Vénétie,
(1) D'après Duméril et Bibron et Fritsch /Bericht über die Senckenbergische
naturforschende Gesellschaft, 1869-1870, page 102) le Lézard brun des murailles a
été constaté à Madere.
VARIÉTÉS EUROPÉENNES DU LÉZARD DES MURAILLES PET
il est très-commun, il suit les vallées, dépasse les Alpes et envahit
le Tyrol, le Tessin et la partie occidentale de la Suisse. De là, il a
suivi le courant du Rhin où il s’est fixé de préférence entre
Mayence et Bonn et dans quelques vallées du Rhin, ainsi que
dans la vallée du Neckar. Vers l’est de la partie tempérée de
l’Europe, il a suivi le courant du Danube jusqu’à son embouchure.
On a retrouvé cette variété en Dalmatie, sur les îles de la mer
Adriatique, en Grèce et en Turquie. En Russie elle a été constatée
dans les gouvernements de Charkow et de Kiew, puis dans l’Oural
et dans la région caucasienne et transcaucasienne. Son exten-
sion en Asie est fort peu étudiée. Blanford (1) et de Filippi (2) l'ont
rencontré en Perse dans la région montagneuse de Demavend et
dans la province de Laristan.
Selon le dire de plusieurs auteurs, le Lézard brun est très-
commun sur le littoral algérien.
9. VAR. RASQUINETI DE BEDRIAGA.
Le Lézard de Rasquinet.
SYNONYMIE.
1878 Laceria muralis var. Rasquineti de Bedriaga, Lacerta muralis var.
Rasquineti (Archiv für Naturgeschichte, t. 44, page 422).
1878. Lacerta muraiis var. Rasquineti de Bedriaga, Herpetologische Sludien,
loc. cit. page 299.
DIMENSIONS. :
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» DUO NE TS ne dote 52
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Largeur de la tête au-dessus des oreilles. ............ 34
ADIQUE CERTES RARE ES ER PARA 0
CARACTÈRES.
Forme et écaillure comme chez la var. fusca.
(1) Eastern Persia, vol. 2, London, 1876.
(2) Note di un viaggio in Persia nel 1862, page 354, Milano, 1865.
(3) Queue régénérée !
218 , DE BEDRIAGA
COLORATION.
La région dorsale, ainsi que les parties supérieures de la tête, des
extrémités et de la queue est brune tirant sur l’olivâtre. Des
taches noires disposées de distance en distance s'étendent le long
de la ligne médiane du dos. Entre cette série de taches et le riche
dessin noir réticulé des flancs, sont dispersées irrégulièrement de
nombreuses lignes noires très-courtes Le dessous de la tête, des
pattes et de la queue est piqueté et tacheté de noir ou brun-foncé.
Le fond bleu-marin des flancs apparait en forme d’ocelles parmi
les mailles d’un réseau noir. Deux paires de rangées de plaques
latérales et longitudinales du ventre offrent une couleur bleue,
tandis que les plaques médianes longitudinales sont d’un rouge
très-vif tacheté de noir. Le dessous des pattes postérieures et de la
queue est rouge-brunâtre. Le dessous des pattes antérieurés et de
la gorge est roussâtre. Un grand nombre de points rouges, bruns
et bleus sont semés sur la gorge. Enfin les côtés de la tête et les
sus-labiales sont d’une teinte brune mélangée de rose, et tachetés
de noir, de brun-foncé et de bleu-verdâtre.
Le mode de coloration des femelles et des jeunes m'estinconnu.
Cette variété, Lézard brun des murailles dont le bleu des côtés
du ventre s’est répandu sur les flancs, dont la couleur brune du
dos a pris une nuance olivâtre, et dont les parties abdominales
apparaissent d'un rouge plus vif, a été découverte par M. Ras-
quinet sur une petite île nommée La Deva et située non loin de la
côte cantabrienne, vis-à-vis d’Arnao, en Asturie. Elle a été figurée
dans mes Études herpétologiques.
VAR. FLAVIUNDATA DE BEDRIAGA.
Le Lézard à bandes juun?s.
SYNONYMIE.
4879. Lacerla muralis var. fusca de Bedriaga, Herpetologische Studien,
loc. cit.
Sous les rapports de la taille cette belle variété, que je tiens de
M. le professeur De Sanctis, ressemble à la var. fusca, tandis que
son mode de coloration en est bien différent.
Un noir de jais règne sur les parties supérieures du corps. De
VARIÉTÉS EUROPÉENNES DU LÉZARD DES MURAILLES 2
nombreuses lignes ondulées jaune d’or quelquefois forment des
zigzags, couvrent transversalement toute la surface du cou, du
dos et des flancs. Le dessus de la tête est linéolé de jaune dans
le sens longitudinal. Des ocelles jaunes ornent le dessus des pattes
et de la racine caudale. Tout le dessous de l’animal, excepté les
plaques des côtés du ventre qui sont vertes, apparaît noir tacheté
de blanc.
Cette variété, originaire de Rome, a été figurée dans mes Études
herpétologiques insérées dans l’Archiv für Naturgeschichte pour
l’année 1879.
TROISIÈME GROUPE.
Ce groupe ne comprend qu’une seule forme intermédiaire entre
les deux races typiques des deux groupes précédents. Par l’en-
semble de ses formes et proportions, cette nouvelle forme, décou-
verte récemment à Spézia, a plus de ressemblance avec la var.
fusca qu'avec la var. neapolitana, atiendu que son corps et surtout
sa tête sont fortement déprimés. Son mode de coloration au con-
traire nous rappelle plutôt celui de la var. neapolitana.
1. VAR. BRUGGEMANNI DE BEDRIAGA.
Lézard de Bruggemann.
SYNONYMIE.
1879. Lacerta muralis var. Bruggemanni de Bedriaga, Herpelologische
Siudien, loc. cit.
DIMENSIONS.
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LATE ET TURC AR SR ER TOM S UHOSREE
» COAAAMIOLE SC DEEE RE PAL 17 13 1/2
» CHRAINCN LA RN MN Te Lee 53 LL 1/2
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Largeur de la tête au-dessus des oreilles... 13 8 1/3
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Circonférence de la tête.................. 31 26
» OT COMTE M Sr en mn, 31 24
220 DE BEDRIAGA
COLORATION.
On observe sur le dos, qui est chez le mâle d'un vert clair ou
jaunâtre, des lignes noires, ondulées et disposées en séries trans-
versales. Ces lignes confluent vers les flancs avec un dessin noir
rétiforme qui est répandu sur ces derniers. Parfois des ocelles
bleu-clairs apparaissent en grand nombre parmi les mailles du
dessin réticulaire. Les parties supérieures de la queue sont ta-
chetées de noir sur un fond noir semé de petites taches vert-
jaunâtre. En dessous règne généralement une teinte blanche
tirant légèrement sur le gris d’étain. Des taches quadrangulaires
plus ou moins nombreuses sont semées sur toutes les parties
inférieures. Les côtés du ventre offrent un coloris bleu et sont
souvent tachetés de blanc et de noir.
La femelle est moins vivement colorée. Chez elle, le vert des
faces supérieures passe au brun, les flancs n'offrent que rarement
des ocelles d’un bleu très-pâle, enfin le dessin noir en dessus et
en dessous du corps est moins prononcé.
Le nombre des pores fémoraux chez le mâle est de 23, chez la
femelle de 20.
La variété de Bruggemann ne paraît se rencontrer nulle part
ailleurs qu'à Spézia où je l'ai trouvée très-abondante sur les murs
de l’arsenal.
QUATRIÈME GROUPE.
Ce groupe est exclusivement insulaire. Les variétés apparte-
nant à ce groupe habitent les îles Baléares.
Caractéristique générale du groupe.
Longueur totale du mâle 1751". Longueur totale de la femelle 150
à 156%m, Queue mesurant moins d’une fois et demie la longueur
du corps mesurée du museau à l'anus. Cou généralement plus
large que la tête. Région temporale munie d’un disque massétérin.
Tronc épais, légèrement tétragone chez le mâle, arrondi et élancé
chez la femelle. Tête pyramidale, fortement acuminée chez le
mâle.
PÉPSPE RTE
CR
VARIÉTÉS. EUROPÉENNES DU LÉZARD DES MUPRAILLES )91
1. VAR. BALEARICA DE BEDRIAGA.
Le Lézard brun des Baléares.
SYNONYMIE.
1876. Lacerta murals (Latr.) Barcelo y Combis, Catalogo de los Reptiles y de
los Moluscos terrestros y de agua dulce observados en las islas Baleares. Palma
de Mallorca.
4877. Lacerta muralis Braun, Lacerta Lilfordi und Lacerla muralis,
loc. cit.
1878. Lacerta muralis var. fusca de Bedriaga, Herpetologische Studien,
loc. cit.
DIMENSIONS.
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Ponedenniolalene on His MIRE UT: 174mm, A150mm,
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Chreonierenee de F4 ble... 0 rien an 39 27
» LIU COUR AL EE CORNE 7e 40 27
COLORATION.
Sous le rapport de la coloration, cette variété est très-flexible,
selon la localité qu’elle habite.
Voici la description des trois formes de coloration connues
jusqu'à présent.
Sous-variété a. On observe sur le dos, qui est d’un gris-olivâtre,
des taches brun-foncé chez le mâle, verdâtres chez la femelle,
Ces taches forment des bandes crénelées dans le sens transversal
du dos. Les parties supérieures de la tête sont brun-grisâtre
piquetées de noir, tandis que les faces latérales offrent une teinte
verte. La gorge est blanc-grisâitre. Le ventre ainsi que les parties
inférieures des pattes et de la queue sont blanches tirant sur le
grisâtre. Des taches bleues se montrent sur le bas des flancs, le
long des plaques abdominales latérales. Le dessus de la queue est
gris-brunâtre. Les jeunes ne diffèrent pas des adultes en ce qui
concerne la coloration.
222 DE BEDRIAGA
L'habitat de cette forme est l’île de Minorque.
Sous-variété b. La seconde forme du Lézard brun des Baléares
est originaire de l’île de Colon, située au nord de Minorque, non
loin de sa côte. Elle diffère de la précédente en ce que sa queue
offre une belle couleur verte pourvue de reflets métalliques. La
teinte générale de la face dorsale de ce Lézard est brun-foncé
tirant sur le vert. De chaque côté du dos s'étend une raie ondulée
et déchiquetée qui prend naissance à l’angle du bouclier sus-crà-
nien et qui se perd peu à peu dans la racine de la queue. Des
séries de taches rondes d’un vert-jaunâtre ornent les flancs. Ces
ocelles sont beaucoup plus clairs chez les jeunes que chez les
adultes. L’ocelle qui se trouve derrière l'épaule se distingue des
autres en ce qu'il est plus grand et bordé de noir. Les parties
supérieures de la tête offrent la même couleur que le dos, elles
sont tachetées de noir. En dessous, ce Lézard est blanc-gerisâtre
glacé de vert sous la gorge, tirant sur le rouge brique sous le
ventre. Des cercles foncés sont semés sous la gorge. Chez les
jeunes, la coloration est moins prononcée.
Sous-variété c. Une troisième forme habite un îlot situé dans
le port de Mahon et nommé l'Isla del Rey. Le dessus et les côtés
de la tête de cette sous-variété sont bruns plus ou moins fon-
cés, parfois tirant sur l’olive. Le dos est brun-rougeâtre fré-
quemment bronzé. Deux bandes d'un brun-foncé ou presque
noir, souvent liserées de jaune-clair, s'étendent depuis les bords
des plaques pariétales jusqu'à la racine de la queue. Ces ban-
des sont quelquefois interrompues de distance en distance ou
bien remplacées par des taches de la même couleur. Les flancs
sont couverts de taches rondes brunes plus ou moins foncées que
le brun fondamental. Les parties supérieures des extrémités sont
tachetées de la même façon. Toutes les régions inférieures sont
d'un rouge de cuivre, excepté les séries longitudinales des pla-
ques ventrales qui avoisinent le bas des flancs. Ces rangées de
plaques apparaissent bleues tachetées de noir. La région longitu-
dinale et médiane du ventre est très-souvent couverte de petites
taches ou de raies bleu-foncées. La partie supérieure de la queue
apparaît brune à son origine et bleu-verdâtre vers le milieu. Le
dessous est rouge de cuivre.
M. Braun attribue à cette forme une tenue de noces brune ti-
rant sur le verdâtre.
Sous-variété d. Enfin une quatrième forme de coloration habite
l'île Majorque. Les parties supérieures du tronc de ce Lézard,
rod
ve
VARIÉTÉS EUROPÉENNES DU LÉZARD DES MURAILLES 223
que j'ai figuré dans la planche IX, représente des bandes brunes
de différentes nuances. Trois rangées de taches très-petites
couvrent la partie médio-longitudinale du dos. Le dessus de la
tête, des pattes et de la queue est brun. Inférieurement l'animal
est rouge de brique.
2. VAR. GIGLIOLII DE BEDRIAGA.
Le Lézard de Giglioli.
SYNONYMIE. .
1879. Lacerta muralis var. Gigliolii de Bedriaga, Herpelologische Studien,
loc. el.
DIMENSIONS.
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» LOU PNR E LOT LES VRP ETES 40 28
COLORATION.
Cette seconde variété propre à la faune des Baléares habite une
petite île rocheuse située au nord-ouest de l'Île Majorque et
nommée Isla del Dragoneras.
Sous-variété a. La région postérieure du dos, ainsi que le dessus
de la queue sont d’une belle teinte bleu-foncé. La partie dorsale
antérieure présente quatre bandes longitudinales bleu-foncé
alternant avec cinq raies d’un vert métallique parsemées de points
noirs. Arrivées vers le milieu du dos, les trois raies médianes
vertes se rétrécissent peu à peu et se perdent, tandis que les deux
latérales se prolongent jusque dans la racine caudale. Les flancs
sont semés de petites taches bleu-verdâtre sur un fond brun-
olivâtre ou brun-clair. La face supérieure des membres est à peu
près de la même couleur et du même dessin que les flancs. Toute
294 DE BEDRIAGA
la région supérieure est rouge-grisâtre, à l'exception de la
première, parfois aussi de la seconde rangée longitudinale des
plaques ventrales latérales qui offrent une teinte bleu-saphir. On
observe sur les plaques médianes du ventre des lignes irrégulières
bleu-foncé qui sont tracées très-légèrement. La plaque préanale
est tachetée de bleu passant au violet. La gorge est semée de
petites taches bleu-verdâtre. Le bouclier sus-crânien montre des
taches bleu-verdâtre sur un fond brun. La teinte prédominante
des tempes et des labiales est le brun-clair, souvent plusieurs
apparaissent bleu-verdâtre.
Sous-variété b. Cette forme est moins richement colorée. Le bleu
n'apparaît que sur les parties supérieures de la racine caudale et
sur la queue elle-même; toutes les autres régions du dessous
du corps sont brun-clair piqueté de noir. Quatre raies bleu-
foncé, longitudinales et parallèles, prennent naissance dans la
région caudale ; vers le milieu du dos, elles sont bleu-verdâtre et
se décolorent enfin complétement sur la nuque. Inférieurement, le
corps est d’un rouge de brique assez mat. Les écailles des côtés
du tronc et du dessus de la queue apparaissent bleues et vertes et
produisent de brillants reflets métalliques. Les deux rangées de
plaques ventrales qui touchent aux écailles des flancs présentent
une teinte bleu-saphir.
La plaque préanale est ornée d’une tache violette. Indépen-
damment de ces deux belles formes du Lézard de Giglioli il en
existe d’autres qui sont intermédiaires entre ces dernières ou qui
se rapprochent beaucoup des Lézards des murailles des grandes
îles du groupe des Baléares.
La variété de Giglioli varie dans sa robe selon la localité qu’elle
habite. La partie de l’île des Dragons exposée vers le nord est
habitée par des individus moins richement ornés, tandis que
ceux qui habitent soit les côtes, soit la pente des montagnes
situées vers le midi, ont une livrée plus foncée et plus belle. Ce
fait est une des nombreuses preuves que j'ai apportées à l'appui
de mon hypothèse sur la genèse de couleurs dans la robe des
Lézards : j'ai attribué à l’action plus ou moins énergique du soleil
sur les pigments de la peau le développement des différentes
couleurs qui parent ces animaux.
sn sd LR ns de dé à
er
sr
t
VARIÉTÉS EUROPÉENNES DU LÉZARD DES MURAILLES 2
QE
VAR. LILLFORDI GuNTHER.
Le Lézard de Lilford.
SYNONYMIE.
1874. Zootoca Laulfordi Gunther, Description of a new European Species of
Zootoca (Annals and Magazine of natural History, t. 14, page 158).
4876. Lacerta muratis var. Lilfordi (Gunther) de Bedriaga, Die Faraglione-
Eidechse etc., Heidelberg.
1876. Lacerta Lilfordi (Gunther) BarcelG y Combis, Loc. cit.
1877. Lacerla Lilfordi (Gunther) Braun, Lacerta Lilfordi und Lacerta mu-
ralis, loc. cit.
1877. Podarcis Lilfordi Bosca, Calalogo de los Reptilos y Anfibios observados
en España, Portugal è Islas Baleares, loc. cit.
4878-1879. Lacerta muralis var. Lilfordi (Gunther) de Bedriaga, Herpeto-
logische Studien, loc. cit.
DIMENSIONS.
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LLC ET ET TE CI CF SERRES ERP ERR CNP RER 175mm, 450mm,
» (EAP OS CURE ES RTE EEE PE CELA ER 19 15
» NOR ES DIE CAS ANTE RC AE 54 45
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Largeur de la tête au-dessus des oreilles ... 13 9
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Hrcanierence dela téfe...... 4... 2.1. 39 27
» OU COURS AR A A ce due apte Ce 40-20 1/2 27-29
COLORATION.
La livrée, déjà assez foncée chez la var. Gigliolii, gagne en in-
tensité et en expension chez la var. Lilfordi. Cette dernière est de
toutes la plus foncée et la plus constante dans son mode de colo-
ration. Les parties supérieures sont d'un noir de jais. Le bas des
flancs est semé de petites taches rondes bleu-foncé. Chez les
jeunes sujets, ces ocelles sont plus nombreux que chez les adultes.
Tout le dessous du corps est d’un beau bleu-saphir. Les premières
rangées longitudinales et latérales des plaques ventrales sont
maculées de noir. Souvent les femelles diffèrent des mâles en ce
que leur bouclier sus-cràänien, ainsi que la nuque et les flancs,
15
226 LE à DE BEDRIAGA
offrent une teinte brunâtre. En outre, d'ordinaire une nuance
bleu-brunâtre à reflets métalliques règne sur le bas-ventre, les
fesses et le haut du mollet.
Les jeunes sont bruns en dessus. Deux lignes brun-foncé ou
noires partent à gauche et à droite de l'angle du bouclier sus-crà-
nien et du bord supérieur de l’orbite et se terminent au-dessus de
la cuisse. L'espace compris de chaque côté entre ces deux lignes
apparaît parfois d’un vert-foncé. Les parties supérieures de la
tête sont brun foncé tachetées de noir. Les sus-maxillaires offrent
des taches bleues, vertes, brunes ou noires. Des cercles bruns
couvrent les parties inférieures de la tête et surtout la gorge,
dont le fond est bleu-foncé. Chez les adultes, ces cercles paraissent
noirs. La région médio-longitudinale du ventre est tachetée de
vert ou vert-jaunâtre. Les parties latérales du ventre sont bleues,
maculées de noir. Le dessus de la queue est vert-foncé, tandis
que le dessous est bleu-clair piqueté de vert. Chez d’autres
individus le dessous de la queue présente une nuance gris-
rougeûtre.
Cette variété intéressante est originaire de l’île d'Ayre située au
sud de l’île Minorque. |
Outre les variétés décrites, il existe encore quatre formes que
je n’ai pu étudier moi-même. Ce sont : la variété Melisellensis dé- .
crite par le docteur M. Braun d’après deux exemplaires conservés
au Musée de Vienne, et trois variétés dont les diagnoses se
trouvent dans l'ouvrage de M. Erhard intitulé : Fauna der Cycladen.
4. VAR. MELISELLENSIS BRAUN.
Le Lézard de Melisello.
SYNONYMIE.
1876. Lacerta melisellensis Braun, Lacerta Lilfordi und Lacerta muralis,
loc. cit.
1878. Lacerta muralis var. melisellensis (Braun) de Bedriaga, Herpetolo-
gische Studien, loc. cit.
DIMENSIONS.
1.9 DU.
Longueur i0talet PILES RAPS SOPRNNRRERE Er 439; A4 9m
D du museau jusqu’à la plaque pré-
AIO", RE PRET RME RARE 54 58
*
VARIÉTÉS EUROPÉENNES DU LÉZARD DES MURAILLES 227
once de la queue. ere. mr, F5 Lui égimm
21» du bouclier sus-crânien,.,...... 13
Largeur du bouclier sus-crânien.......... 7
CARACTÉRISTIQUE.
Formes élancées. Tête assez acuminée et déprimée.
Écailles dorsales rondes et ovales.
COLORATION.
Sur le dessus du corps est répandu un noir-brunâtre d'où se
détachent six bandes claires qui parcourent le dos dans le sens
de sa longueur, se perdant vers la racine caudale au-dessous des
pattes postérieures. Les deux paires médianes de ces bandes sont
| très-rapprochées à leur point de départ qui se trouve derrière la
, plaque occipitale. Ce n'est que vers le milieu du dos que ces
bandes s’éloignent l'une de l’autre. La troisième paire orne le
haut des flancs ; elle prend naissance derrière le disque massé-
térin et s'étend le long des flancs. On observe parmi ces bandes
; des taches claires qui, selon les conjectures de M. Braun, sont
1 bleues chez l'animal vivant. Inférieurement, ce Lézard est bleu-
; foncé. Les côtés du ventre sont ornés de taches bleu-clair. La
variété Melisellensis est originaire de l’îlot Melisello, situé près de
Fe l'île de Lissa, dans l’Adriatique.
9. VAR. ARCHIPELAGICÀA BE BEDRIAGA.
Le Lézard de l'Archipel grec.
SYNONYMIE.
1851. Lacerta muralis var. G Erhard, Fauna der Cyclader., t. À page 80.
_ Leipzig.
1875. Lacerta muralis var. b Schreiber, Herpelolegia europæa, page 408.
Braunschweig.
1876. Lacerta muralis var. archipelagica de Bedriaga, Die Faraglione-
Eidechse, page 18. Heidelberg.
4877. Lacerta archipelagica (Bedriaga) Braun, loc. cit,
Cette variété à été fondée sur le dire de M. Erhard.
228 | DE BEDRIAGA
Voici sa diagnose :
Le dos, le ventre, les extrémités et la queue sont noirs. Des
raies composées de taches vertes parcourent le dos. Les cuisses
sont couvertes de taches vertes.
Habitat : les Cyclades.
3. vAR. a d'Erhard.
Diagnose. Le dos et les flancs sont vert d'herbe. Cinq séries de
taches noires couvrent le dos et les flancs. Le ventre est orné de
trois bandes blanches sur un fond rouge-orangeâtre. Les côtés du
ventre sont parsemés de taches bleues, jaune-verdâtre et rouge-
orange. La gorge ainsi que le cou offrent une teinte grise. Les
mâchoires sont jaune de gomme-gutte.
Habitat : les Cyclades.
4. VAR. y d'Erbard.
Diagnose. La troisième variété d'Erhard dépasse les dimensions
des deux précédentes. Son dos et sa queue sont d'un rouge
brunâtre. Le cou ainsi que le dessus de la tête sont verts. Infé-
rieurement la tête est jaune. Les flancs sont ornés de chaque
côté de cinq grandes taches rondes bleu de cobalt. Ces taches
ont la faculté d’apparaître bleu d'azur luisant chaque fois que
l'animal respire !
EXPLICATION DE LA PLANCHE IX.
Fig. 1. — Lacerta muralis var. Lilfordi Gunther, d
Fig. 2 — idem, ®
Fig. 5. — Lacerta muralis var. balearica de Bedriaga,
Fig. 4. — Lacerta muralis var. Latastei de Bedriaga, j
Fig. 5. — Lacerta muralis var. neapolitana de Bedriaga, 4
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NOTE
SUR L OEUF ET LA PREMIÈRE PÉRIODE EMBRYONNAIRE
DU PÉLODYTE PONCTUÉ
PELODYTES PUNCTATUS DUGÈS
Par HÉRON-ROYER.
{Séance du 9 décembre 1879).
Les observations consignées dans le présent mémoire sont le
complément de la note que j'ai déjà publiée dans le tome III de
ce Bullelin. J'ai eu pour but d'étudier plus spécialement la ponte
et les premiers développements du Pélodyte ponctué. D’après
mes observations, la femelle commence par fixer la glaire des
cordons à la partie inférieure d’un brin d'herbe, fait plusieurs
tours en remontant le long de ce brin d'herbe, puis arrête sa
ponte pour aller la déposer de la même façon autour d’un
deuxième brin, etc. La fig. 1, pl. X, représente la disposition de
la ponte autour des brins d'herbe. En examinant ces pontes, on
constate que la femelle dépose ses œufs de bas en haut et
l’écartement assez régulier de ceux-ci rappelle que, comme chez le
genre Bufo, les deux cordons sortent en même temps ; mais les
œufs qu'ils renferment ne sont point semés aussi irrégulièrement
dans la glaire que cela a lieu chez les Pélobates.
M. Thomas, de Nantes, dans sa Note sur la génération du
Pélodyte ponctué (1), s'exprime ainsi : « Ces œufs sortent en une
» petite grappe de la longueur de 6 à 8 centimètres et de la
» longueur de 1 à 2 centimètres.
» Cette petite grappe d'œufs est toujours disposée en long sur
» un brin d'herbe ou sur une petite branche flottant sur l’eau ou
» un peu enfoncée sous celle-ci. La glu et les œufs entourent
» complètement le corps auquel ils sont attachés de manière à
» flotter ou rester submergés avec lui. »
Il est assez rare que la femelle dépose ses œufs sur des bran-
ches flottantes, car le Pélodyte recherche les endroits herbus et
(1) Annales des sciences naturelles, 4 série, tome [”, 1851.
330 HÉRON-ROYER
fraîchement submergés ; il fixe alors ses œuis à des plantes
vivaces et plus particulièrement au chiendent. « Le 4 avril 1849,
» ajoute M. Thomas, je trouvai deux Pélodytes ponctués accouplés,
» je les apportai chez moi et les déposai dans un vase plein d’eau,
» dans lequel je mis avec intention quelques brins d'herbe pour
» qu'ils pussent placer leurs œufs. En effet, vers trois heures
» après-midi, je trouvai étendue sur un des brins d'herbe une
» grappe d'œufs nouvellement pondue ; mes Pélodytes étaient
» toujours accouplés, et nageaient en tous sens dans le vaste vase
» où je les tenais prisonniers. Le lendemain matin, j aperçus deux
» autres grappes collées chacune sur un brin d'herbe. »
Comme on le voit, l’auteur a vu les œufs déposés sur un brin
d'herbe; mais il n’a point fixé davantage son attention sur eux, et
il n’a point cherché à voir comment la femelle fixait ses œufs au
brin d'herbe, ni si elle s’en débarrassait promptement, à la façon
des Grenouilles, ou lentement comme les Crapauds.
D’après mes observations, la ponte ne subit que peu ou point
d'interruptions et se fait comme chez les Crapauds, ou plutôt
comme chez les Pélobates, en deux cordons aecolés l’un à
l’autre à leur sortie; la matière glaireuse étant peu abondante et
peu solide, on conçoit qu’elle puisse se fractionner, d'autant plus
qu'un seul brin d'herbe ne peut supporter à lui tout seul le
produit tout entier d’une ponte : le cordon se rompt donc et le
reste de la ponte est déposé ailleurs, à une distance souvent fort
crande.
Toutefois la ponte peut aussi se faire en bloc, aimsi que je l'ai
vu dans une petite mare du plateau d’Avron. En cet endroit les
herbes étaient très-rapprochées les unes des autres et c’est sans
doute là ce qui explique cette disposition anormale de la ponte.
L’accouplement est inguinal ; il dure peu, de un à huit jours
au plus à l’état sauvage ; la ponte est assez considérable, vu la
petitesse habituelle de l'espèce; elle varie entre 1000 et 1600 œufs,
dont le diamètre mesure un peu plus d’un millimètre; ils sont
blancs en dessous et fortement pigmentés de brun en dessus
(fig. 2). Quelques heures après la ponte, la teinte blanche est
réduite de moitié; le soir il ne reste plus qu'un petit point blanc
à la partie inférieure : c’est le bouchon vitellin ou blastopore;
sa présence prouve que la segmentation est achevée et que les
cellules de l’hémisphère supérieur ont enveloppé par épibolie
celles de l'hémisphère inférieure (fig. 3).
Le lendemain de la ponte, 26 mai, la tache blanche n’est pres-
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ŒUF ET PREMIÈRE PÉRIODE EMBRYON. DU PÉLODYTE PONCTUÉ 231
que plus visible; la partie inférieure de l'œuf est moins foncée que
la supérieure. Je mis plusieurs de ces œufs dans l'alcool! le matin
même de la ponte et j'en fis l'envoi à M. le docteur Ch. Van
Bambeke. Voici ce que M. Van Bambeke m'écrivit à propos de
cet envoi:
« Les œufs de Pelodytes punctatus que je dois à votre obligeance
» présentent le.même stade de développement ; ce sont bien des
» œufs immédiatement après la fécondation. En ce qui concerne
» la couleur, on observe ce qui suit : une teinte noire faiblement
» bistrée occupe tout l'hémisphère supérieur et, dépassant l’équa-
» teur, une partie de l'hémisphère inférieur; de manière à recou-
» vrir les deux tiers de la surface de l'œuf; le reste de l'hémisphère
» inférieur est d'un blanc de lait. Au niveau de la ligne de
séparation, il n’y a pas de démarcation nette, mais une sorte de
fusion de deux teintes. Sur presque tous les œufs, je découvre,
au pôle supérieur ou dans son voisinage, une petite tache plus
pale que le fond noir qui l'entoure ; elle est grisâtre, arrondie
» et sans limite bien précise ; à son niveau existe souvent une
» légère dépression cupiliforme, cette tache et la dépression sont
un reste de la fovea germinativa. Sur un petit nombre d'œufs, un
examen attentif fait découvrir, au centre de la tache grisâtre, un
petit point foncé, l’orifice du canal de von Baer. J'ai vainement
cherché, même à l’aide du Syst. 2 Hartn. et sur des œufs
vivement éclairés, les trous vitellins.
» J'ai débité en tranches capables d’être examinées par trans-
» parence un certain nombre d'œufs, mais sans obtenir de
» résultats très-satisfaisants. Toutefois je puis conclure de l’exa-
» men de l’ensemble des coupes qu'elles appartiennent à des œufs
» qui viennent d’être fécondés. En effet, sur les coupes méridio-
» nales passant par le centre ou près du centre de l'œuf, on
» constate généralement ce qui suit : couche corticale foncée
» correspondant à la partie foncée de l’œuf intact examiné à la
» lumière incidente; reste de la coupe plus pigmenté dans l'hémis-
» phère supérieur ; sous la fossetie ou cupule, vestige de la fovea
» germinativa, est une tache plus pâle que le vitellus qui l'entoure,
» mais sans limite tranchée : c’est un reste de la vésicule germi-
» native, ou plutôt c’est l'endroit occupé en dernier lieu par cette
» vésicule. Sur quelques coupes, un petit trait foncé partant du
» pôle supérieur s'enfonce dans la tache pâle ; c’est que la coupe
» a passé par le canal de von Baer dont le point foncé à l'extérieur
» de l'œuf, sur le centre de la fovea, représente l'orifice. Sur
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282 HÉRON-ROYER
» beaucoup de coupes, on observe une autre traînée foncée,
» partant de l'hémisphère supérieur, à une distance plus ou moins
» grande de la fovea germinativa, se dirigeant vers la tache pâle et
» se terminant, dans le voisinage de cette dernière, par une partie
» dilatée plus claire autour de laquelle le vitellus affecte une
» disposition faiblement radiée; cette extrémité dilatée de la
» traînée pigmentaire est le pronucléus mâle. »
L'évolution trop rapide ne m'a pas permis de suivre la segmen-
tation de l’œuf. Dès le deuxième jour, les premières traces du
sillon dorsale apparaissent ; le lendemain, on le voit très-
nettement, il est largement ouvert. Le quatrième jour, se montre
le croissant céphalique, la couleur noire de l’œuf s’est éclaircie ;
_elle rappelle assez bien celle de œuf du Pélobate brun à cet âge.
Vers le milieu du quatrième jour, les embryons sont parvenus à
un stade qui correspond à peu près à celui de l’œuf de Pélobate
brun figuré dans le travail de M. Van Bambeke (1), pl. L, fig. 11
et 12 et pl. V, fig. 12. Le sillon dorsal est fermé, c’est-à-dire que
les bourrelets médullaires sont maintenant en contact ; en avant
se voit le croissant céphalique et les lèvres qui le bordent. Les
fig. 6 et 7 feront mieux ressortir les ressemblances comme aussi
les dissemblances entre les œufs de ce stade chez les deux
espèces. Quatre à cinq heures plus tard, un changement très-
grand s’est opéré, plusieurs œufs sont sortis de la glaire et ont pris
en quelques instants la forme oblongue (fig. 9), l'embryon, dans
son ensemble, a une forme ovale, le gros bout correspondant à
l'extrémité céphalique; la ligne dorsale et la ligne abdominale
présentent sensiblement la même convexité ; le croissant cépha-
lique est déjà modifié, la fossette sous-buccale est plus allongée,
les lèvres qui la bordent sont également plus saillantes.
Une heure plus tard, on constate que l'extrémité postérieure de
la région dorsale arrive au niveau de l'extrémité postérieure du
sac vitellin; les corps de Woiïff sont visibles en dehors sous forme
de petites saillies arrondies (fig. 10). Longueur 2" environ.
Cinquième jour. — Tous sortis de la glaire ; de chaque côté, au-
dessus des corps de Wolff, diverses autres saillies apparaissent,
notamment les lames viscérales et les vésicules oculaires; la
plaque céphalique ou plaque buccale est très-visible, elle se
(1) Recherches sur le développement du Pélobate brun. Extrait des Mémoires cou-
ronnés et mémoires des savants étrangers, publié par l'Académie royale de Bel-
gique, 1868.
ŒUF ET PREMIÈRE PÉRIODE EMBRYON DU PÉLODYTE PONCTUÉ 233
dessine sur l'ouverture obscure du croissant et de la fossette
sous-buccale ; déjà la région dorsale est plus haute, plus élevée ;
l'extrémité postérieure de l’œuf ressemble à un petit sac gonflé
(fig. 11). Longueur moyenne 2 1/2mn.
Sixième jour. — Nuance plus claire ; Les jeunes embryons com-
mencent à se mouvoir faiblement ; la plaque buccale se relève
et se raccourcit ; les vésicules cérébrales s’accentuent ; les vési-
cules oculaires, les saillies viscérales et les corps de Wolff sont
nettement dessinés; la région dorsale, plus haute, s'élève en
crête arrondie, se prolonge un peu et dépasse le sac vitellin.
C’est le premier indice de l'extrémité caudale (fig. 12). La longueur
moyenne est alors de 3m et la plus grande largeur de 1mm et
demi.
Septième jour. — La forme est à peu près la même que la veille;
la queue s’est un peu allongée; les mouvements du corps sont
très-accentués de gauche à droite, sans que la partie antérieure
soit mise en mouvement, cette première partie du corps étant
comme fixée à la glaire albumineuse (1); les fossettes olfactives
sont visibles à la loupe ; les saillies correspondant à la formation
des divers organes notés ausixième jour, sont fortement indiquées;
la fossette sous-buccale est larzement ouverte et la bouche
s'annonce par un enfoncement en forme de losange irrégulier,
plus large à la partie inférieure qu’à la partie supérieure, situé au
centre de la plaque céphalique ou buccale. Les vésicules céré-
brales sont plus accentuées ; la couleur d'ensemble est toujours
gris-foncé et mat (fig. 13 et 14).
Huitième jour, — Apparition des branchies ; la crête dorsale
s’est élevée et amincie en membrane légèrement transparente, se
terminant à l'extrémité de la queue ; la membrane caudale infé-
rieure est un peu moins large ; entre ces deux membranes faisant
l'office de nageoires, on voit par transparence l’axe vertébral;
l’abdomen est plus allongé, les corps de Wolff sont moins proé-
(1) Extrait d'une réponse du D' Van Bambeke à une de mes correspondances sur
ce sujet et relativement à ce dernier détail. .... « Comme vous, je trouve les phases
du développement de l’œuf du Pélodyte très-voisines de celle du Pélobate brun, el
le facies du jeune tétard très-semblable à celui du tétard de cette espèce. Je me
permets de fixer particulièrement votre attention sur l’organe transitoire auquel j'ai
donné, chez le Pélobate, d'nne manière générale, le nom de croissant céphalique-
Vous aurez remarqué que, chez les petits tétards de Pélodyte de l’âge de ceux
envoyés par vous dans l'alcool, il y a sous ce rapport un rapprochement à faire;
je constate d’ailleurs que les larves du Pélodyte sont reliées aux débris de l'œuf
par un filament muqueux tout comme cela a lieu chez le Pélobate. » .....
|
|
4
234 HÉRON-ROYER
minents; les mouvements latéraux observés la veille se répètent
plus souvent ; un étranglement sépare la tête du corps, la fossette
sous-buccale a sensiblement diminué dans tout son ensemble,
tandis que l'ouverture buccale s’est rétrécie dans le sens vertical
tout en s’allongeant dans le sens horizontal. La face du jeune
Têtard est alors curieuse à observer,avec ses deux ouvertures, qui
semblent être deux boules superposées ; ces ouvertures ont cha-
cune une forme spéciale : l’une, la bouche, s'ouvre transversale-
ment, l’autre la fossette sous-buccale, triangulaire, descend
verticalement en fente prolongée jusqu'à la hauteur des branchies
et se fermera plus tard pour disparaître complétement; toutes deux
sont entourées de bourrelets saillants (fig. 15).
La figure ci-contre, que je dois à l’obligeance du D' Van
Bambeke complètera cette description de la jeune larve au hui-
tième jour.
22772
Tétard vu par sa face latérale droite.
. Fossette olfactive:
a. h. Arc hyoïdien (Gætte) ;
r. Branchies rudimentaires :;
c. w. Saillie formée par le corps de Wolff;
s. Somites correspondant aux protovertèbres.
Enr)
(=)
Neuvième jour (fig. 16). — Branchies plus longues, les orifices
latéraux auxquels elles adhérent s'ouvrent en s'étendant vers la
partie médiane et ne forment bientôt plus qu'une ouverture
unique, qui sépare momentanément la membrane jugulaire de la
membrane abdominale ; cet opercule rappelle celui de l'appareil
respiratoire des Poissons, ou plutôt celui des larves de nos
Urodèles.
Dixième jour. — La queue est aussi longue que le corps, ses
membranes caudales sont plus larges et plus transparentes ;
l'abdomen s’est raccourci et élargi; son enveloppe, devenue
transparente, permet de voir au travers l'intestin en formation ;
les branchies sont plus longues et plus ténues. Chez tous les indi-
L:
VE
|
ÿ
|
4
|
ŒUF ET PREMIÈRE PÉRIODE EMBRYON. DU PÉLODYTE PONCTUÉ 235
vidus arrivés à ce degré de développement, l'intestin s’incurve
du côté gauche, au niveau du point qu’occupera le spiraculum, et
redescend en courbe légère pour venir déboucher au bas de
l'abdomen. Le cœur paraît placé un peu à gauche ; sa couleur est
blanchâtre comme celle de l'intestin, tandis que celle du foie est
gris-foncé. L’œ1l se dessine en noir; au centre un point blan-
châtre et trouble indique la pupille ; à la jonction de la tête et de
l’abdomen, la membrane présente plus distinctement la rupture
jugulaire ou sillon branchial (fig. 17). La fossette sous-buccale se
ferme peu à peu, les bourrelets semblent des matériaux destinés
à former les lèvres inférieures; le bourrelet supérieur de la
plaque buccale forme alors la lèvre principale, c’est-à-dire la
plus saillante et la plus visible des lèvres supérieures ; la fossette
sous-buccale secrète encore des matières gluantes. Le soir du
dixième jour, plusieurs têtards quittent le cordon glaireux et
nagent avec vivacité, mais la plupart reviennent s’accoler à la
glaire, et rappellent par cet assemblage sur des brins d'herbes,
ua essaim d’abeilles échappé de la ruche ; longueur moyenne du
têtard 7"m,
Onzième jour. — La couleur est plus claire, la peau plus trans-
parente que la veille, elle paraît plus lâche et éloignée des autres
tissus; les branchies existent encore, mais sont plus courtes ;
l'intestin s’est allongé : c’est déjà un long tube enroulé, s'appuyant
plus sur le côté gauche que sur le droit; les yeux toujours d’un
noir trouble, avec leur centre grisâtre, sont encore incomplète-
ment formés. La queue est plus longue que le corps, les nageoires
ea sont très-larces. La bouche a des mouvements actifs, mais les
jeunes larves ne prennent pas encore de nourriture; les bourre-
lets latéraux de la fossette sous-buccale remontent, et se ressèrent
en dessous de la lèvre inférieure déjà fermée par les bourrelets
de la plaque buccale. La tête est plus ronde et un peu plus grosse;
2 fossette sous-buccale est presque fermée et ne secrète plus de
matières visqueuses. Le sillon jugulaire, précédemment ouvert, se
soude ; cette suture se produit par l'application du repli posté-
rieur de l’opercule qui se serre intimement sur la partie thoracique-
abdominale. Cette réunion des deux membranes commence après
la disparition des deux rameaux branchiaux de droite, débute par
ce côté et s'arrête un peu en avant de la partie médiane en
attendant l’oblitération des branchies de gauche; puis celles-ci
disparues, la soudure se continue en partant de l'angle latéral
vers la partie inférieure et médiane où elle se complète; c'est
230 HÉRON-ROYER
alors qu'on voit apparaître une petite ouverture ovalaire trans-
versale, sur le côté gauche de l'abdomen, sensiblement plus bas
que l'endroit occupé précédemment par l’orifice branchial; cette
petite ouverture, c’est le spiraculum que l’on voit sous la forme
d’un petit tube très-court faisant saillie au dehors (fig. 18).
Ces recherches sur la formation du spiraculum chez les Têtards
d'anoures m'ont rappelé les vésicules latérales que j'ai observées.
sur des larves de Rana fusca en 1877 (1); en 1878, le même fait
s’est produit sur des larves de Rana agilis (2); ces vésicules sont
apparues après la jonction intime de la membrane jugulaire;
cette anomalie s’expliquerait donc par la formation trop tardive
du spiraculum : l’eau absorbée dans l'économie ne pouvant
s'échapper avant que l'ouverture qui sert à rejeter l’excédant au
dehors ne soit établie, de là les vésicules ; la pauvreté de l’eau,
et les vases relativement peu spacieux où furent élevés les larves
dont je viens de parler, expliqueraient également leur faiblesse,
conjointement avec la formation peu régulière de leurs organes.
Nos jeunes larves de Pélodyte déjà munies d’un spiracuium se
déplacent avec vivacité ; leur bec corné est en plein fonctionne-
ment; les fonctions digestives sont établies; la fossette sous-
buccale est complètement fermée.
Treizième jour : Longueur totale 10"; la bouche est un peu
moins saillante, les bourrelets qui l'entourent commencent à
s'atrophier ; le corps est sensiblement plus large.
Quatorzième jour : Longueur totale 11mm; Iargeur 3"; longueur
du corps 4 1/2nm: longueur de la queue 6 1/2r".
Le douzième jour au soir, les jeunes larves se nourrissent de
plantes que renferme le vase où elles se trouvent; durant les deux
jours suivants, la tête s’élargit et le corps acquiert les proportions
qu’il conservera durant l’état larvaire; laboucheest débarrasséede
ses bourrelets; les lèvres extérieures sont alors directement unies
à la membrane enveloppante; les feuillets en peignes ou lèvres.
pectinées se forment. Nous avons désormais sous les yeux un
têtard de Pélodyte ponctué, entrant dans sa deuxième période
(Dugès); encore quelques jours et le bord de ses lèvres extérieures
sera orné de papilles molles, très-visibles (fig. 20); ces papilles
rendent les lèvres plus lâches et plus dilatables; elles font
(1) Remarques et expériences sur le développement du tétard de la Grenouille
russe (Rana fusca), in Bulletin de la Société d'études scientifiques d'Angers, années
1816-1877.
() Voir le Bulletin de la Société zoologique de France, année 1878, page 129.
ŒUF ET PREMIÈRE PÉRIODE EMBRYON. DU PÉLODYTE PONCTUÉ 237
supposer, dit le D' Van Bambeke, que ce sont de véritables
organes du tact (1;.
Les lèvres dentées,comme celles à papilles, sont très-dilatables;
mais les crochets en peignes sont peu solides et s’enlèvent au
moindre choc; il n’est point rare de trouver des Têtards ayant
leurs lèvres dentées privées d’une portion de leurs crochets. Ces
crochets sont multiples et emboîtés l’un dans l’autre à la façon
de cornets, de sorte qu’un de ces cornets usé, un autre est là
prêt à le remplacer. À quel usage sont destinées ces lèvres
armées ? Assurément à cause de leur grande mobilité elles aident
à la trituration des aliments. M. Van Bambeke leur attribue
encore un autre rôle : « Sans doute, comme le disait Swammerdam
» eb après lui Dugès, qu'elles servent à la préhension des aliments,
» et aussi à faire progresser ces derniers vers le fond de la bouche;
» mais il est une autre circonstance, croyons-nous, où les cro-
» Chets sont, pour l'animal, d'une utilité plus grande. On sait, en
» effet, qu'à une certaine époque de leur existence, les têtards,
» dédaignant leur alimentation végétale, se mettent à dépouiller
» les animaux même de leur espèce, morts et ramollis par la
» macération : Duméril l’a constaté pour le Crapaud accoucheur ;
» Dugès, pour la Grenouille verte et pour la Rainette, et nous
» avons observé la même chose chez le Pélobate brun et la
» Grenouille à tempes noires. L'animal s'attache alors à sa proie,
» probablement par les crochets des peignes, qui font ici un
» office analogue à celui de la couronne de crochets de certains
Cestoïdes. »
Comme je l’ai déjà dit, le bec corné est destiné à broyer les
aliments, il est placé en arrière des lèvres pectinées, et est com-
posé de deux pièces; la supérieure plus large reçoit l’inférieure
qui est plus longue et s'enfonce jusque derrière celle-là dans les
mouvements de va et vient exécutés pendant la mastication. Si
maintenant nous rapprochons les observations qui précèdent de
celles que M. Van Bambeke a faites chez le Pélobate brun, nous
seront frappés de la grande ressemblance qui existe entre celui-ci
et le Pélodyte ponctué au point de vue du développement :
l’accouplement, la ponte, la disposition des œufs et la sortie
des embryons hors de la glaire, tout se fait de la même façon, en
LA
(1) Recherches sur la structure de la bouche chez les tétards de Batraciens anoures,
page 6, in Bulletin de l'Académie royale de Belgique. 2 série, tome XVI, n°9
et 10.
238 HÉRON-ROYER
sorte qu'il y a lieu à cet égard de classer le Pélodyte et le Pélobate
l’un à côté de l’autre.
Lors de ma description du têtard du Pélodyte ponctué (1), je
ne connaissais point le développement de l’œuf d'une façon assez
précise pour en donner un aperçu; j'avais donc remis à cette
année le complément de ce travail, aidé dans cette tâche par mon
aimable correspondant et ami le D' Ch. Van Bambeke; j'ai pu
toucher à des détails qui, sans son concours tout amical, eussent
laissé peut-être bien des lacunes à combler. Qu'on me permette
encore ici de lui en témoigner toute ma reconnaissance.
EXPLICATION DES PLANCHES X ET XI.
Fig. 1. Portion d’une ponte.
Fig. 2. Œuf quelques heures après la fécondation (très-grossi.
Fig. 5. Le même œuf douze heures après la fécondation (très-grossi).
b. l. Blastopore.
Fig. 4. Coupe partielle d’un œuf aussitôt après La fécondation, montrant les par-
ticucularités offertes par l'hémisphère supérieur.
c. c. Couche corticale pigmentée.
f. fovea. Sous la fovea, tache pâle (endroit occupé en dernier lieu par la vésicule
germinative), dans la tache pâle, trait foncé correspondant au canal de von Baer.
tr p. Trainée pigmentée partant de la périphérie et s’enfonçant à une certaine
profondeur dans le vitellus. Tout autour, pigmentation plus forte de ce dernier.
Fig. 5. Coupe complète du même œuf.
c c. Couche corticale.
f. fovea. Sous la fovea, tache pâle. La coupe tombant à côté du canal de von
Baer, la petite trainée foncée n’est plus visible.
tr. p. Reste de la trainée pigmentaire avec sa partie terminale dilatée /Pronucleus
mâle). La partie de la trainée visible sur la coupe précédente ne l’est plus sur
celle-ci, ce qui résulte d’une déviation dans la direction de la traînée.
Fig. 6. Œuf âgé de quatre jours, vu par sa face antérieure.
s. Ligne d’adossement des deux bourrelets dorsaux ;
c. Partie cérébrale antérieure ;
f b. Premier indice de la fossette buccale;
c r. Croissant céphalique;
1 s. Sa lèvre supérieure;
Li. Sa lèvre inférieure.
Fig. T. Le même œuf, vu par sa face antéro-supérieure.
s. Ligne d'union des deux bourrelets dorsaux ou médullaires ;
< r. Croissant;
a. ph. Arc pharyngien /Schlunwand, Gætte) ;
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(1) Bulletin de la Société zoologique de France, année 1878, page 131.
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*
ŒUF ET PREMIÈRE PÉRIODE EMBRYON. DU PÉLODYTE PONCTUÉ 239
a. br. Lame ou plaque branchiale;
c. Partie cérébrale antérieure.
Fig. 8. Œuf de Pélobate brun (figure de comparaison) un peu plus avancé dans
son stade de développement que celui de notre Pélodyte, figures 6 et7; vu par sa
face antéro-supérieure; en haut on distingue la trace du sillon dorsal et les bour-
relets médullaires, en bas, le croissant céphalique : entre les deux cornes du
croissant se trouve la plaque buccale pb, à sa partie inférieure la fossette sous-
buccale f.
Fig. 9. Œuf au quatrième jour à quatre heures et demie du soir.
P b. Plaque buccale;
f. Fossette sous-buccale.
Fig. 10. Le même œuf, une heure plus tard, vu par sa face latérale droite.
c d. Crète dorsale; (
cw. Corps de Wolff.
Fig. 11. Œuf au cinquième jour.
ph. Lame ou plaque paaryngienne ;
a. b. Arc branchial;
fo. Fossettes olfactives;
f b. Fossette buccale.
Fig. 12. Le même œuf au sixième jour.
Fig. 13. Embryon tué par l'alcool. On remarque les flancs contractés; le crois-
sant et la fossette sous-buccale fermés; au centre de grosses lèvres gonflées et
très-ressorties ; la dépression de l’ouverture buccale au bas de la cellule cérébrale
très-accentuée. Septième jour.
Fig. 14. Tétard au septième jour, un peu plus âgé que le précédent ; la bouche
s'annonce par un enfoncement notable,
Fig. 15. Portion d’un têtard au huitième jour; on y remarque la bouche en for-
mation, la fossette sous-buccale encore très-ouverte et les branchies naïssantes.
Fig. 16. Le même au neuvième Jour, on y remarque la bouche largement ouverte
et la fossette sous-buccale presque fermée, les branchies plus longues et le sillon
jugulaire.
Fig. 17. Tétard au dixième jour; formation de l'intestin primitif; fossette sous-
buccale très-réduite.
Fig. 18. Tétard au douzième jour ; fermeture complète de Ja fossette sous-buccale
et du sillon jugulaire ; apparition du spiraculum.
Fig. 19. Tétard au quatorzième jour; formes arrêtées de la larve dans ses pro-
portions.
Fig. 20. Bouche d’un têtard dans le cours de sa seconde période; on y remarque
les papilles qui l'entourent. £
NOTE SUR L'HAPTOPHRYA GIGANTEA Mavwras
INFUSOIRE PARASITE DES BATRACIENS ANOURES D'ALGÉRIE
Par A. CERTES
(Séance du 9 décembre 1879)
Dans sa séance du 5 mai 1879, M. de Lacaze-Duthiers a présenté
à l'Académie un important travail de M.E. Maupas sur un curieux
Infusoire parasite de l'intestin des Bufo pantherinus, Discoglossus
pictus et Rana esculenta d'Algérie. De mon côté, j'ai trouvé cet
Infusoire au mois d’avril dernier dans un Bufo pantherinus de la
province de Constantine mis obligeamment à ma disposition par
notre vice-président M. Lataste.
Le nombre des individus, assez grand au début de mes obser-
vations, n’a pas tardé à décroître rapidement, vu la difficulté de
les faire vivre en dehors de leur milieu naturel. J’ai pu toutefois
en conserver quelques-uns pendant cinq ou six jours dans de
l'eau albumineuse, ce qui m’a permis de faire quelques prépara-
tions à l'alcool au tiers et à l'acide osmique. La planche ci-jointe
(PI. XID a été dessinée à la chambre claire d’après ces préparations
ou sur l’animal vivant.
La description détaillée donnée par M. Maupas est parfaitement
exacte. Cet habile et consciencieux observateur a eu de nombreux
exemplaires vivants à sa disposition ; il a été témoin des phéno-
mènes de reproduction. Il a été ainsi à même de constater certains
détails de structure qui m'ont échappé et que je ne songe nulle-
ment à contester.
Mes réserves ne portent que sur la place que M. Maupas assigne
à l'Æaptophrya gigantea, parmi les Opalines. Cette discussion ne
peut utilement venir qu'après la description de l’Infusoire lui-
même.
L'Haptophrya gigantea est un Infusoire en forme de massue
dont l'extrémité antérieure est visiblement déprimée sur la face
dorsale. Il atteint souvent plus d’un millimètre de longueur, ce
qui en fait le géant des Infusoires. La cuticule, finement striée et
couverte de cils très-courts, est fort épaisse. Elle est séparée de la
masse du corps par une couche hyaline très-nette. La face ven-
irale présente, dans la partie renflée, une ventouse buccale
NOTE SUR L'HAPTOPHRYA GIGANTEA 241
munie, d'après mes observations, d'une double couronne, interne
et externe, de cils vibratiles plus forts que ceux de la masse du
corps. La couronne interne est implantée sur une sorte de mem-
brane très-mince et le fonds même de la ventouse paraît cilié.
Les particules de carmin que l’on mêle au liquide où nage lente-
ment l’Infusoire sont entraînées par le- courant que produisent
les cils ei viennent s’accumuler dans l’entonnoir formé par cette
ventouse, sans toutefois pénétrer jamais dans l'intérieur même
du corps.
Le noyau, en forme de boudin, change fréquemment de place.
En le traitant par les réactifs, on reconnaît qu'il est revêtu d’une
fine membrane amorphe. Avec un fort grossissement, on y distin-
gue des corpuscules réfringents qui sont probablement des
nucléoles. Enfin, l’Æaptophrya gigantea est munie, dans la région
dorsale, d’un long vaisseau contractile, sinueux, qui paraît prendre
naissance, sinon dans les parois de la ventouse buccale, tout au
moins dans leur voisinage immédiat. Il se continue jusqu’à l’autre
extrémité du corps. D'après les observations de M. Maupas, ce
vaisseau communiquerait avec l'extérieur par un certain nombre
d'ouvertures fort petites de forme ovale. Je n’ai pas réussi à voir
ces ouvertures, bien que j'aie cherché avec persévérance, et dans
diverses régions, un orifice ouvert. |
« Cet Infusoire (je laisse parler M. Maupas, qui a seul observé
» les phénomènes de reproduction) se multiplie en se divisant
» transversalement en segments. La segmentation est d’abord
» indiquée au milieu de la longueur du corps par une bande claire
» dans l’endosarque. Le nucléus se divise en deux, un étrangle-
» ment resserre le corps au point de seszmentation et le vaisseau
» se coupe en deux. Les deux segments restentsoudés l’un à l’autre.
» La même opération se répète une première fois par le milieu de
» de chacun d'eux, en sorte que l’on voit d'abord quatre segments
» soudés les uns aux autres ; puis une seconde fois par le milieu
» de ces quatre nouveaux segments, et le corps se trouve coupé
» en huit sesments encore attachés les uns aux autres et rappe-
» lant tout à fait, par leur aspect extérieur ei leur disposition,
» les Zoonites des Tæœnias. Ces segments se détachent alors les
» uns des autres, et l’on en trouve toujours beaucoup d'isolés
» dans le rectum des hôtes de cet Infusoire. »
Ces phénomènes fort curieux, sont à peu près uniques dans
l'histoire des Infusoires ciliés et l'on doit savoir beaucoup de gré à
M. Maupas de nous les avoir fait connaître. Frappé de la ressem-
16
Eee
PT
le
[2
42. A. CERTES
blance qui existe entre l’'Infusoire parasite du Bufo pantherinus et
l'Opaline trouvée par de Siebold chez la Planaria torca, M. Maupas
a rangé le nouvel animalcule parmi les Opalines. J’ai quelque
peine à souscrire à celte décision. L'Opalina ranarum, l'Opaline
type, est remarquable par le grand nombre de ses noyaux et par
l'absence de bouche. Rien de pareil dans l’Æaptophrya gigantea.
Le noyau est unique ; la ventouse buccale est, sinon une vraie
bouche, tout au moins un organe sui generis où se localisent les
premiers actes de la nutrition. Pour s’en convaincre, il suffit de
considérer l’épaisseur de la cuticule (1) et la couche claire qui la
sépare de la masse du corps, ce qui exclut toute possibilité de
phénomènes d'endosmose. D'autre part, ainsi que je l’ai dit précé-
demment, le tourbillon formé par les cils de la ventouse amène
les particules colorées dans le fonds de l’entonnoir formé par cette
ventouse. De ce que les particules solides ne pénètrent pas dans
la masse sarcodique, est-on en droit de conclure qu’il en est de
même des liquides albumineux dont se nourrit l’animalcule et
que la ventouse ne soit qu’un organe fixateur ? Je ne le pense
pas. Observons d’ailleurs que les Æaptophrya sont plus souvent
accolés par leur ventouse aux pelits Tœnias qui habitent avec
elles l'intestin du Bufo pantherinus, qu'aux parois même de l'in-
testin. Par ces diverses considérations cet Infusoire me paraît
former ce passage entre les espèces réellement astomes (Opalines)
et celles qui ont une ouverture buccale bien caractérisée. Il y a là
un élément nouveau dont une bonne classification devrait tenir
compte.
Selon toute probabilité, l'Æaptophrya gigantea ne resterait plus
isolé dans ce nouveau groupe. M. R. Blanchard a bien voulu
mettre à ma disposition une préparation d'Infusoire inconnu
trouvé par lui, en 1878, dans l'intestin d'un Triton alpestre de
Bonn. À première vue, J'ai cru avoir sous les yeux l’ÆZaptophrya
gigantea : même forme en massue, même noyau unique, même
apparence d'une ventouse buccale à la partie antérieure. Une
étude plus approfondie, que l'excellente préparation de M. Blan-
chard rendait facile, m'a fait reconnaître, entre les deux espèces,
des différences qui ne permettent pas de les confondre, bien
quelles soient fort voisines.
Dans Ics préparations de l’Infusoire du Triton alpestre, on ne
(1) Cette cuticule est assez épaisse pour que l’Infusoire puisse continuer à vivre
un certain temps dans le picrocarminate pur et s’y meuve avec beaucoup de viva-
cité pendant plus d'un quart d'heure.
«
|
«
É
1
NOTE SUR L'HAPTOPIIRYA GIGANTEA ” 243
retrouve aucune trace du vaisseau dorsal et M. R. Blanchard ne
se rappelle pas l'avoir vu sur l'animal vivant {1}, bien qu'il soit
très-visible dans l'espèce algérienne. Dans l’un des individus
traités par l'acide osmique, il existe à la partie postérieure du
Corps, une grosse vacuole qui pourrait être la trace de la vacuole
contractile. La cuticule présente bien un double contour, mais elle
est dépourvue des stries caractéristiques si nettes dans les prépa-
rations d’Aaptophrya gigantea. Enfin, et c’est là la différence la
plus importante, la ventouse buccale est remplacée par une
fente ovale armée de cils très-forts et que l’on ne saurait mieux
comparer, pour la forme et l’aspect général, qu’à la bouche d’une
baleine minuscule munie de ses fanons. Les deux extrémités de
cette fosse sont reliées à des cordons musculaires fortement
colorés par le picro-carminate, disposés de telle sorte que la par-
tie antérieure de l’animalcule apparaît, à un faible grossissement;
comme munie d'une ventouse en fer à cheval brusquement inter-
rompue dans la portion interne. Ce sont là autant de caractères
qui établissent, jusqu’à nouvel ordre, une ligne bien nette de dé-
marcation, non-seulement entre les deux espèces, mais aussi
entre l’Infusoire du Triton et les Balantidium elongatum et ento-
zoon que Stein a trouvé dans les Triton cristatus et tœniatus.
On peut aussi rapprocher des espèces précédentes l’ÆJaptophrya
planariarum (2) Siebold. Les dessins que j'ai sous les yeux et que
je dois à l’obligeance de M. Maupas ne permettent cependant pas
de les confondre. Enfin, tout récemment, le D' Ed, Everts a
publié dans le Journal de la Société zoologique Néerlandaise (3)
la description d’une Opaline (Opalina Discoglossii), trouvée par
lui, à Naples, dans le Discoglossus pictus. Par la taille plus que par
la forme générale, par l'habitat, par l'existence d’un seul noyau,
d'un vaisseau dorsal, d'une ventouse et aussi par une grande ana-
logie dans les phénomènes de reproduction (4), cette Opaline se
(1) Je me réserve d'étudier de nouveau ces détails sur l’animalcule vivant — si.
comme je l'espère, je réussis à me le procurer, et je communiquerai au besoin,
une note complémentaire, à da Société Zoologique.
(2) Haptophrya polymorpha Schultze.
(3) Tijdschrift der Nederlundsche dierkundige Verceniging. T. IV. %e livr. 1879,
p. 92-96, pl. IV. Dans ce travail, le D' Everts cite une étude de Zeller sur les
Opalines des Batraciens que je n'ai pas encore eu occasion de lire et qui mention-
nerait une espèce voisine de celle qui nous occupe en ce moment. Le travail de
Zeller a paru dans le Zeütschr. f. wiss. Zoologie, XXIX.
(4) L'Opalina Discoglossi se reproduit par segmentation successive comme l'Hapto-
nt RER OR ut Ou
244 A. CERTES
rapproche singulièrement de celle décrite par M. Maupas. IT suffit
cependant de comparer la planche ci-jointe pl. XI) aux dessins
du D’ Everts pour reconnaître que, si les espèces sont très-voi-
sines, elles ne sauraient cependant être confondues.
En résumé, nous sommes en présence de trois Infusoires nou-
veaux, parasites des Batraciens anoures et urodèles, dont la parenté
est aussi évidente que leur peu d’affinité avec les Opalines asto-
mes et à noyaux multiples. Doit-on dès aujourd’hui, les détacher
de ce groupe, au milieu duquel ils jurent, et les réunir à l’Æapto-
phrya polymorpha de Schulize pour former une famille nouvelle ?
Ne serait-il pas préférable de fes ranger à côté des Balantidium
avec lesquels ils me paraissent avoir plus d’un point de ressem-
blance ? Le moindre inconvénient de ce remaniement serait d’en-
combrer la science de nouvelles espèces ef de nouveaux noms.
Mieux vaut,à mon avis, laisser le soin de déterminer la place défi-
nitive decesnouveaux Infusoires à ceux qui, comme Stein, se livrent
avec une autorité incontestable et incontestée, à des travaux
méthodiques de classification. Si les observations qui précèdent
attirent leur attention, elles n'auront point été inutiles. En atten-
dant leur décision, je propose de donner à l’Infusoire découvert
par M. R. Blanchard le nom d’ÆZaptophrya Tritonis, qui indique
suffisamment son habitat et ses affinités avec l'Æaptophrya
gigantea de M. Maupas.
phrya gigantea ; mais les produits définitifs de la segmentation « se rapprochent
» de plus en plus du rectum et s’y enkystent. »
« Là, écrit le Dr Everts, j'ai trouvé des kystes en grand nombre avec des indi-
» vidus produits de division et par extraordinaire, de grands individus. Les kystes
» étaient grands de 0"%07 à 0""09, quelques-uns mêmes de 0"“"1. Leur paroi était
» épaisse et transparente; le contenu est allongé et entortillé ; il s’agite pen-
» dant quelque temps pour tomber finalement dans un repos complet. Bien
» qu’en dernier lieu le contenu du kyste paraisse plus homogène, il ne serait pas
» absurde de penser que ce soit là simplement un stade de repos pour étre rejeté
» dans l’eau avec les excréments et peut-être se développer de nouveau, les jeunes
» larves de Discoglosse se nourrissant des kystes et des excréments infestés. »
Je dois cette traduction du hollandais à la parfaite obligeance de M. R. Blanchard.
Les faits curieux d’enkystement que le D' Everts nous fait connaître n’ont jamais
été jusqu'à présent signalés par M. Maupas en ce qui concerne l'Haptophrya
giganteu,
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LISTE
D'OISEAUX CAPTURÉS EN FRANCE
MAIS RARES DANS CE PAYS
Par le Dr MARMOTTAN et J. VIAN.
(Séance du 235 décembre 1 879)
Les Oiseaux portés dans cette liste font partie de la collection
du D' Marmottan, à Passy, collection formée depuis 12 ans seule-
ment et composée exclusivement d'Oiseaux capturés en France.
et montés en chair à Paris. Les captures ont été faites soit par
M. Marmottan, soit par des personnes chargées par lui et généra-
ment au Crotoy (Somme), sur les côtes de Bretagne, dans les
marais de Biscaros (Landes), à Biarritz, dans les Pyrénées, dans
les marais d’Aigues-Mortes et de la Camargue. La date et le lieu
des captures ont été religieusement catalogués, le sexe n’a été
indiqué qu'après constatation à l’autopsie; cette liste peut donc
fournir de précieux éléments pour une faune française et nous la
donnons à ce titre.
Nombre
des Suets.
4 Vautour fauve, Gyps fulvus Gray, Aldudes et Basses-
Pyrénées, les 7 et 15 mars 1871.
2 Cattrarte alimoche, Neophron percnopterus Sav., Baègnres-
de-Bigorre, les 17 juin 74 et 10 juin 78.
ue barbu © jeune, Gypaetus barbatus Tem., Pyrénées,
8 Janv. 67.
4 — d adulte, ies Alduldes, 2 fév. 72.
— ® jeune, Bagnères-de-Bigorre, 5 fév. 77.
— d adulte, Bagnères-de-Bigorre, 7 juin 77.
Aigle royal, Aquila fulva Sav., g adulte, Pyrénées, 15
janv. 67.
— ® jeune, département de l'Ain, 16 sept. 77
\ — d adulte, Bagnères-de-Bigorre, 2Ë oct. 77.
216 MARMOTTAN ET J. VIAN
Nombre
des Sujets.
4 Aigle ravisseur, Aquila clanga Pall., d jeune, Camargue,
10 nov. 1879:
4 Aigle botté, adulte, Aquila pennata Brehm, Ferrières
(Seine-et-Marne), mars 49.
Aigle pygarque, Aquila albicilla Briss., d jeune, le Crotoy
(Somme), 15 janv. 68.
— d jeune, Rue (Somme), 3 déc. 74.
| — ® jeune, le Crotoy, 5 mars 75.
Se
— ® jeune, le Crotoy, 9 déc. 75.
— o jeune, lé Grotoy: 15 déc”:
IBalbuzard fluviatile, Pandion haliætus Cuv., le Crotoy,
14 sept. 68.
— d adulte, bassin d'Arcachon, 15
SéDi 2.
— Q adulte, le Crotoy, 16 sept. 72.
— d adulte, le Crotoy, 13 mai 76.
— Q adulte, le Crotoy, 17 août 717.
— ® adulte, le Crotoy, 1% sept. 78.
8 Circaëte Jean-Leblanc, Circaetus gallicus Vieil., 4,9 ,adul-
tes, jeunes et en duvet, des forêts de la Teste (Gironde),
de Biscaros, des Hautes-Pyrénées et du Gard, du 9 juil.
Haut mars TT.
8 Buse pattue, Buteo lagapus Vieïll., S et $ adultes, le
Crotoy, du 1% mai 68 au 17 mars 77.
1 Milan royal, Milvus regalis Briss., d et 9 adultes et jeu-
nes, le Crotoy, forêts de la Teste et de Compiègne, du
5 mars 72 au 1% janv. 79.
12 Milan noir, Milvus niger Briss., d' et & adultes et jeunes,
forêt de la Teste, du 95 juin 71 au 6 mai 72.
Faucon peregrinoïde, Falco peregrinoides Fris., d adulte,
Bagnères, 1869.
= d' jeune, Bagnères, 1869.
Faucon kobez, Falco vespertinus Linn., jeune, le Crotoy,
11 sept. 69.
d adulte, Berry, mars 70.
Chouette harfang, Surnia nyctea Keys. et Blas., d' adulte,
phare de Gatteville (Manche), 18 mars 76. Parties infé-
rieures entièrement blanches.
Pic noir, Picus Martius Linn., $ adulte, Bagnères-de-Bi-
gorre,..6-oct..79;
des
==
Nombre
LISTE D'OISEAUX CAPTURÉS EN FRANCE 247
des Sujets.
4
19
1
CS |
Pic mar, Picus medius Linn., g adulte, Choisy-le-Roi,
| 3 mai 69.
LL — d adulte, Touraine, 5 nov. 71.
| — jeune au nid, forêt de Compiègne, 9 juin 77.
\ — _— — —
Pic cendré, Picus canus Boié, d' adulte, Saint-Sympho-
| rien (Manche), 12 avril 65.
4 — Q adulte, Saint-Dizier, nov. 68.
| — 9 adulte, Val-Jouan (Seine-et-Marne), 17 jan-
vier 79.
Rollier ordinaire, Coracias garrula Linn., d jeune, Ca-
margue, 17 aout 79.
Bruant de neige, Plectrophanes nivalis Mey. et Wolf, d,
© , jeunes, le Crotoy, du 15 oct. 69 au 20 janv. 79.
Alouette alpestre, Otocoris alpestris Bp.,le Crotoy, du 6
déc. 69 au 24 nov. 78.
Pipit richard, Anthus richardi Vieil., d et @ adultes, le
Crotoy, 30 avril 69.
Traquet stapazin, Saxicola stapazina Tem , g' et $ adul-
tes et jeunes, la Camargue, 13 et 14 juil. 79.
FAuveue orphée, Sylvia orphea Tem., d adulte, Arcachon,
4 14 août 73.
— d adulte, Camargue, 4 juin 79:
Fauvette à lunettes, Sylvia conspicillata Marm:, d'et @
adultes, Camargue, 5 et 11 juin 79.
Fauvette mélanocéphale, Sylvia melanocephala Lalh., d,
Camargue, 6 et 30 mai 79.
Pitchou provençal, Melizophilus provincialis Jen., d'et
adultes, la Teste, du 12 mai 72 au 20 sept. 78.
Rousserolle verderolle, Calamoherpe palustris Boié, d
adulte, Camargue, 30 mai 79.
Amnicole à moustaches, Amnicola melanopogon Ger., d et
® , Camargue, 4 janv. et 5 mars 79.
Cisticole ordinaire, Cisticola schænicola Bp., d et $ adul-
tes, Camargue, du 15 déc. 78 au 11 mai 79.
Pouillot Bonelli, Phyllopneuste Bonellii Bp., d adulte,
Landes, 6 mai 76.
Mésange à mouslaches, Parus biarmicus Lin., d et 9
adultes, Camargue, du 4 avril 78 au 27 avril 79.
Rémiz penduline, Œgithalus pendulinus Boié, d el
948 MARMOTTAN ET J. VIAN
Nombre
des Sujets,
adultes et jeunes, Camargue, du 4 janv. au 95 juin 79.
Colombe biset, Columba livia Briss., 4 adulte, Belle- le-
en-Mer, 10 sept. 79.
ô — d et $ poussins, île de Houat (Morbihan),
10 et 13 sept. 79.
| Tétras urogalle, Tetrao urogallus Linn., $ adulte, Remi-
9 remont (Vosges), 15 déc. 68.
_— d adulte, Luchon (Hautes-Pyrénées),
15 mai 76.
1 Glaréole à collier, Glareola pratincola Leach., d adulte, le
Crotoy, 29 mai 79.
11 Pluvier guignard, Charadrius lapponicus Linn., d'et 9,
adultes et jeunes, le Crotoy, du 2 mai 68 au 7 sept. 79.
4 Bécasseau violet, Tringa maritima Brun., d'et $ , adultes
et jeunes, le Crotoy, du 3 nov. 69 au 26 DOVATT.
1 Bécasseau platyrhynque, 7ringa platyrhyncha Tem., d
jeune,dle Croioÿ lab de
6 Chevalier stagnatile, Totanus stagnatilis Bechs., 4 et @
adultes, le Crotoy, du 1% mai 69 au 11 mai 76.
1 Chevalier perlé, Totanus macularus Tem., d adulte, envi-
rons de Spire (Bavière rhénane), 22 avril 75.
9 Phalarope platyrhynque, Phalaropus fulicarius Bp., & et $
adultes, le Crotoy, du 16 sept. 69 au 9 nov. 78, et Ar-
cachon, 22 janv. 73.
7 Phalarope hyperboré, Phalaropus hyperboreus Lath, d'et9
adultes et jeunes, le Crotoy, du 16 sept. 69 au 22 juin 79.
143 Héron pourpré, Ardea purpurea Linn., d' et 9 adultes et
jeunes, le Crotoy et marais de Biscaros, 22 NC LCA)
au 12 oct. 78.
Ibis falcinelle, Zbis ignea Leach., d es Camargue ;
A 20 avril 79.
— d adulte, Camargue, 7 juin 79.
7 Flammant rose, Phænicopterus roseus Pallas, g'et ç adultes,
Camargue et embouchure du Rhône, du 22 mars 78 au
8 mars 79.
12 Fou de bassan, Sula bassana Briss., Jet 9 ,adultes et jeu-
nes, le Crotoy et Arcachon, du 15 avril 70 au 16 juin 78.
6 Cormoran largup, Phalacrocorax cristatus Steph:, d'et 9,
adultes, jeunes, poussin, Finistère, du 25 mars 75 au
7 août 77.
us:
Nombre
LISTE D'OISEAUX CAPTURÉS EN FRANCE 249
des Sujets.
1:
8
7
18
ID
Pétrel fulmar, Procellaria glacialis Lin., & , le Crotoy, 10
nov. 79.
Puffin cendré, Puffinus cinereus Lin., 4 et $ adultes, Grau
du Roi, près Aigues-Mortes, 24 mai 78, 24 et 25 juin 79.
Puffin majeur, Pujfjinus major Faber, d et 9 adultes,
Belle-Ile-en-Mer, 7 sept. 79.
Puffin manks, Puffinus Anglorum Ray, d et $, adultes,
jeunes, le Crotoy, côtes de Bretagne, Belle-Ile-en-Mer
et Grault du Roi, du 28 août 68 au 13 sept. 79.
Nora. Ils sont identiques à 3 Puffins yelkouans tués sur
le Bosphore le 1% fév. 78 et reçus en chair de M. Alléon.
(Puffin fuligineux, Puffinus fuliginosus Strick., $ adulte, le
Crotoy, 25 sept. 72.
— d adulte, le Crotoy, 9 juin 75.
Thalassidrome de Wilson, T'hal:issidroma Wilsoni Bp., d
adulte, Guétary, près Biarritz, 8 déc. 72.
Thalassidrome de Leach, Thalassidroma leucorhoa Vieil.,
d et & adultes, le Crotoy, du 27 nov. 72 au 19 déc. 78.
Goëland bourgmestre, Larus glaucus Brun., d' jeune, le
Crotoy, 14 janv. 77.
— ® jeune, le Crotoy, 20 déc. 72.
Goëland blanc, Larus niveus Pall., $ adulte, le Crotoy,
13 sept. 69. |
Goëland atricille, Larus atricilla Linn., d adulte, le Cro-
toy, 29 juin 77.
Goëland mélanocéphale, Larus melanoczphalus Natt., d et
® , adultes et jeunes, Arcachon, le Crotoy et Grau du
Roi, du 6 nov. 73 au 28 nov. 78.
Goëländ pygmée, Larus minutus Pall., Set $, adultes et
jeunes, le Crotoy, Arcachon, du 14 sept. 69 au 1° fév. 77.
Goëland de Sabine, Larus Sabinei Leach, 9 jeune, le Cro-
toy, 23 sept. 69.
— d' jeune, Arcachon, 22 sept. 73.
Sterne tschegrava, Séerna caspia Pall., $, le Crotoy, 20
oct. 68, 20 août 75 et 24 mai 79.
Sterne de Dougall, Sterna Dougallii Mont., 4 et $ adultes,
en noces, rocher des Grands-Cardinaux et îlot du Guest
(Bretagne), les 17 juill. 69, 26 juin 70 et 6 juin 76.
Sterne leucoptère, Séerna nigra Linn., 4 adulte en noces,
le Crotoy, 14 mai 73.
250
Nombre
des Sujets.
6
4
10
[Es
MARMOTTAN ET J. VIAN
Sterne moustac, Sferna hybrida Pall., le Crotoy et la Ca-
margue, 20 mai 74, 11 et 12 mai 79.
Cygne sauvage, Cygnus ferus Bay., d et $ adultes et jeu-
nes, le Crotoy et la baie de Somme, les 18 janv. 76, 3
CLAPIE V0:
{Cygne de Bewick, Cygnus minor Keys., g adulte, le Cro-
toy, 12 janv. 68.
— oc jeune, Etude Somme) 23 déc. 1:
— jeune, la Camargue, 12 déc. 79.
Oie à bec court, Anser blachyrhynchus Baïl., & et $ adul-
tes, le Crotoy, 20 fév. 70, 11 janv. 75 et 6 déc. 79.
Canard rüfin, Anas rufina Pall., g adulte, Arcachon, 4
janv. 75; ® adulte, Camargue, 3 déc. 79.
Canard nyroca, Anas nyroca Guld , g et $ adultes, le Cro-
toy et la Camargue, 25 mars 73, 30 oct. 76 et 17 déc. 77.
Canard Jensen $, Anas americana Gmel., le Crotoy, 13
avril 75.
Canard de Miquelon, Æareida glacialis Steph., get 9,
adultes et jeunes, livrées d'hiver et d'été, le Crotoy, du
26 déc: 69/au 15 66179;
Eider vuloaire, Somateria mollissima Boïié, g et ® , adul-
tes et jeunes, livrées d'été et d'hiver, le Crotoy, du 23
nov. 11Aau 29 nov 77:
Macreuse marchand, Oidemia perspicillata Steph., tous d
adultes, le Crotoy, 20 nov. 69, 14 nov. et 8 déc. 75, 27
déc. 77; 10janv. 7Sret idée. "79;
Grèbe cornu, Podicipes auritus Lath , adultes, &' et %,
hiver et noces, le Crotoy, du 10 nov. 67 au 24 nov. 78.
Grèbe oreillard, Podiceps nigricollis Sund., g'et $ adultes
et jeunes, le Crotoy et la Camargue, du 1% avril 68 au
12001270)
Plongeon imbrim, Colymbus glacialis Linn., d' et $ , adul-
tes et jeunes, Arcachon, étang de Biscaros et le Crotoy,
du 3 décembre 73 au 3 janv. 77.
Plongeon lumme, Colymbus arcticus Linn., g et % , adul-
tes et Jeunes, le Crotoy, Arcachon, étang de Cazeaux,
du 28 déc. 69 au 14 avril 77.
Guillemot à miroir, Uria grylle Lath., $ adulte et $ jeune,
le Crotoy, 18 fév. 73 et 13 oct. 77.
ARACHNIDES NOUVEAUX
DE FRANCE, D’ESPAGNE ET D’ALGÉRIE
Par E. SIMON
(Séance du 25 décembre 1879)
PREMIER MÉMOIRE
Premier ordre : ARANEÆ
>; Famille THERIDIONIDÆ
1. EURYOPIS DENTIGERA SP. NOV.
a Eong 92008;
Céphalothorax brun-rougeâtre clair graduellement obscurci
en avant, assez élevé, abaissé en pente rapide en arrière,
très-légèrement incliné, presque plan en avant jusqu’au bord
frontal ; fossette thoracique reculée, longitudinale ; pas de dé-
pression arquée ; front assez étroit. — Yeux supérieurs en ligne
peu courbée ; les médians petits, leur intervalle double de leur
diamètre ; les latéraux plus gros, leur intervalle un peu plus
étroit que celui des médians. Yeux antérieurs en ligne fortement
courbée ; les médians gros, leur intervalle presque double de leur
diamètre, les latéraux plus petits, bien séparés des médians,
touchant aux latéraux de la seconde ligne. Yeux médians formant
par leur ensembie un grand trapèze un peu plus large que long.
— Plastron brun-fauve, très-lisse, brillant, triangulaire. — Abdo-
men allongé, obtusément tronqué en avant, un peu atténué en
arrière, noir brillant, parsemé de forts crins dressés et présentant
en dessus quatre gros points enfoncés, arrondis, calleux, rou-
geâtres, disposés en carré presque régulier. — Pattes courtes
fauve-rougeâtre. — Patte-mâchoire fauve-rougeâtre avec le
tarse et le bulbe rembrunis ; fémur épais, un peu courbe ; patella
plus longue que large, géniculée ; tibia cupuliforme assez grand,
coupé obliquement, plus avancé au bord externe; tarse ovale, un
259 E. SIMON
peu atténué, tronqué obliquement à l'extrémité et plus avancé à
l'angle interne, ne dépassant pas le bulbe, bulbe prolongé en
avant par une apophyse dirigée dans l'axe du tarse, assez courte,
épaisse et dentiforme, un peu courbe, accompagnée d’un stylum
noir, également courbé et dépassant un peu son extrémité.
Midi de la France : Basses-Alpes, Var.
Voisin d’Z. acuminata Lucas, il en diffère surtout par l’apophyse
terminale du bulbe beaucoup plus courte et la forme du tarse qui
est simplement tronqué, nullement échancré, enfin par la ligne
supérieure des yeux beaucoup moins courbée.
,
2. EURYOPIS ARGENTEOMACULATA SP. nov.
g Long. 2mm5,
Céphalothorax noir-brillant lisse et glabre, assez élevé, in-
cliné en pente douce en arrière, sans dépression arquée ; front
étroit, fossette thoracique arrondie. — Yeux supérieurs assez
petits, en ligne assez fortement courbée, presque équidistants,
leurs intervalles beaucoup plus larges que leur diamètre. Yeux
antérieurs en ligne fortement courbée, presque égaux, intervalle
des médians plus large que leur diamètre mais non double ; les
latéraux bien séparés des médians, également séparés des latéraux
de la seconde ligne. — Bandeau convexe, lisse. — Plasitron noir,
lisse, très-brillant, presque arrondi. — Pattes courtes : hanche I
noire, II et III blanc-testacé avec une tache noire terminale,
IV bianc testacé ; fémur I noir avec l'extrémité testacée ; fémur
IT entièrement noir, III testacé avec l'extrémité noire, IV entière-
ment testacé ; patellas testacées, les postérieures rembrunies ;
tibias noirs avec la base testacée, les postérieurs éclaircis en
dessus ; métatarse et tarse blanc-testacé. — Patte-màchoire noir
brillant ; fémur grêle, courbe ; patella convexe, génicuiée ; tibia
cupuliforme court; tarse ovale large, arrondi à l'extrémité, ne
dépasssant pas le bulbe ; bulbe simple, sans apophyse ni saillie.
Q Long. 2mm8, Céphalothorax noir, lisse, souvent teinté de brun-
fauve en arrière, moins élevé que chez le mâle. — Yeux supé-
rieurs égaux, en ligne assez courbée, les médians plus séparés que
les latéraux, leur intervalle double de leur diamètre. Yeux anté-
rieurs en ligne fortement courbée, égaux ; intervalle des médians
au moins double de leur diamètre ; les latéraux bien séparés.
Yeux médians formant par leurensemblie un carré presquerégulier.
— Abdomen ovale allongé, noir un peu bronzé, garni de poils.
ARACHNIDES NOUVEAUX DE FRANCE, D ESPAGNE ET D'ALGÉRIE 253
fauves fins peu serrés ; présente vers le milieu deux taches très-
blanches rondes, écartées et au-dessus des filières une tache
blanche plus petite. — Pattes assez courtes, colorées comme chez
le mâle, seulement les tibias IIT et IV testacés, simplement tachés
de noir latéralement à l'extrémité. — Épigyne présentant, près du
pli épigastrique, deux petites fossettes arrondies séparées par une
carène triangulaire.
VARIÉTÉS.
B. Abdomen entièrement noir.
7. Abdomen présentant quatre taches blanches : les deux taches
normales et, en avant, deux taches un peu plus petites, plus
resserrées.
De diverses parties de la France : aux environs de Paris, à la
Varenne, dans la forêt de Fontainebleau et à Précy-sur-Oise ;
dans le département de l'Aube, aux Riceys, à Gyé-sur-Seine et
dans la forêt d'Othe ; dans le Cantal, à Aurillac ; à l'Ile-de-Ré ;
dans l'Aveyron, près de Rhodez.
3. EURYOPIS SERICATA SP. nov.
©. Céph.th. Long. 1nm5.; Abd. Long. 3nn.
Céphalothorax brun-rouge foncé sans ligne marginale, finement
chagriné, graduellement élevé dès le bord postérieur, ni convexe,
niincliné en-dessus, région oculaire saillant au-dessus du ban-
deau. — Yeux supérieurs gros, égaux, en ligne presque droite ;
les médians arrondis visiblement plus resserrés, leur intervalle
à peine égal à leur diamètre, celui des latéraux d’un tiers plus
large. Yeux antérieurs en ligne fortement courbée, les médians
gros, leur intervalle égal à leur diamètre, les latéraux d’un tiers
plus petits distinctement séparés des médians. — Plastron brun-
rouge foncé mat finement chagriné, légèrement convexe, plus long
que large. — Abdomen convexe, arrondi aux extrémités, nulle-
ment atténué; brun-fauve obscur à reflets satinés, garni de poils
fins espacés assez courts. — Pattes peu longues, brun-rouge clair
avec les patellas, la base des métatarses et les tarses éclaircis. —
Épigyne en grande dépression rebordée, arrondie latéralement,
marquée d’une fossette médiane longitudinale ovale, atténuée en
arrière, également rebordée.
J'ai découvert cette espèce dans les Hautes-Alpes, à Briançon.
ISA
OT
RSS
E. SIMON
4. EURYOPIS PROCAX SP. nOV.
gSrEOons:.90n,
Céphalothorax fauve-brunâtre obscur très-finement chagriné,
large et court, rétréci en avant depuis les hanches de la première
paire seulement, à front étroit, très-élevé, au moins aussi haut
que long, en arrière en pente très-raide presque verticale, en
dessus en pente douce jusqu'au bord frontal, celui-ci non incliné,
ni saillant au-dessus du bandeau ; dépression médiane très-srande
et profonde accompagnée de plis rayonnants. — Bandeau très-
élevé, vertical, finement strié en travers. — Yeux supérieurs
égaux, assez gros; intervalle des médians plus étroit que leurs
diamètre, celui des latéraux au moins de moitié plus large. Yeux
antérieurs en ligne courbée ; les médians gros, leur intervalle un
peu plus large que leur diamètre, les latéraux touchant presque
aux médians. — Abdomen ovale, large et convexe, noir-brillant
garni de poils fins assez longs et espacés. — Plastron brun-fauve
très-finement chagriné, triangulaire, un peu plus long que large.
— Pattes assez longues, fauve obscur avec l’extrémité des tibias
et des métatarses légèrement rembrunie.— Patte-mâchoire blanc-
testacé avec le tarse et le bulbe brun-foncé rougeâtre ; fémur
grêle, légèrement courbe ; patella petite, géniculée ; tibia court,
cupuliforme transverse, coupé en ligne droite ; tarse et bulbe
ovales, très volumineux, aussi longs que le céphalothorax, réunis,
plus larges que le corps ; tarse obtus, ne dépassant pas le bulbe ;
bulbe à apophyses courts.
Seine-et-Marne : Fontainebleau.
Cette espèce se rapproche de Æ£. prona pachydactyles) Menge et
inornata Cb. qui deviendront certainement les types d’un genre
spécial.
D. EURYOPIS NIGRO-RETICULATA SP. NOV.
SLong:-20m;
Céphalothorax court el large, graduellement élevé dès le bord
postérieur, rétréci en avant depuis les hanches de la seconde
paire, fauve-rouge vif un peu rembruni à la marge, marqué sur
les côtés de quelques traits bruns rayonnants et dans le milieu
d'une grande tache brun-clair, tronquée en arrière, élargie et
graduellement effacée en avant, n’atteignant pasles yeux.— Yeux
ARACHNIDES NOUVEAUX DE FRANCE, D'ESPAGNE ET D'ALGÉRIE 233
supérieurs très-gros, égaux, en ligne presque droite ; les médians
un peu anguleux, leur intervalle beaucoup plus étroit que leur
diamètre ; les latéraux un peu plus séparés. Yeux antérieurs en
ligne courbe; les médians très-gros, arrondis, leur intervalle plus
étroit que le diamètre; les latéraux de moitié plus petits,
touchant aux médians. Yeux médians formant par leur ensemble
un trapèze aussi long que large. — Plastron brun-rouge mat,
finement chagriné, triangulaire un peu plus long que large. —
Abdomen convexe, plus long que large, arrondi aux extrémités,
non atténué, blanc-jaunâtre et orné de dessins très-noirs : une
bande longitudinale interrompue, formée dans le tiers antérieur
d'une tache rhomboïdale, suivie d’une tache en triangle allongé,
réunie par le sommet à la précédente, puis de deux lignes diver-
gentes en forme d’accent avec chacune des branches bifurquées,
enfin de deux taches parallèles sinueuses; parties latérales noi-
res, envoyant sur la partie fauve dorsale des lignes obliques
ponctuées. Ventre noir. — Pattes courtes, jaune-rouge vif avec
l'extrémité des fémurs et des tibias I et II rembrunie et un anneau
brun-foncé à l’extrémité du tibia IV. — Épigyne présentant une
faible dépression longitudinale, beaucoup plus longue que large,
limitée en avant par un petit rebord noir arqué.
Seine-et-Marne : Fontainebleau !
Voisine d’£. inornata Ch. et surtout d’Æ. unbratilis E. Simon.
6. EURYOPIS PYRAMIDALIS Sp: nov.
o Long. 1,5",
Céphalothorax fortement rétréci et élevé en avant, brun-foncé
presque noir légèrement obscurci dans le milieu en arrière, fine-
ment chagriné. — Veux supérieurs en ligne presque droite ; les
médians très-gros, leur intervalle à peine égal à leur diamètre,
les latéraux plus petits, leur intervalle à peine plus large que
leur rayon. Yeux antérieurs en ligne courbée, les médians gros,
leur intervalle plus large que leur diamètre, les latéraux beaucoup
plus petits touchant aux médians. Yeux médians formant par leur
ensemble un trapèze plus large que long. — Plastron grand, aussi
large que long, presque arrondi, obtusément tronqué en avant,
brun-rouge bordé de noir. — Abdomen très-convexe, plus haut
que long, conique, abaissé verticalement en arrière, avec le
sommet légèrement prolongé aigu, parsemé de longs crins fauves
espacés; noir, ponctué Ge fauve; en arrière, sur la partie verticale,
256 E. SIMON
une très-larse bande fauve-rougeètre descendant jusqu'aux
filières; en avant, deux fines lignes blanches parallèles un peu
sinueuses n’atteignant pas le sommet; deux points blancs près du
‘sommet et sur les côtés quelques points blancs irréguliers.
Ventre noir marqué de trois points blancs disposés en triangle.
— Palte-mâchoire brun-noirâtre.— Pattes courtes, robustes, fauve
testacé, avec les hanches brun-rouge clair; fémurs présentant
en dessus une tache basilaire plus ou moins étendue et un anneau
terminal noirâtre; patellas tachées de brun-rouge; tibias marqués
d’un anneau terminal, métatarses d’anneaux médians et termi-
naux. |
Basses-Pyrénées : La Rhune.
Sous les pierres dans un bois de châtaigniers au mois de mai.
1. THERIDION SUAVEOLENS SP. nOV.
GobOn A0 É
Céphalothorax noir ou brun-olivâtre très-foncé. — Yeux supé-
rieurs en ligne presque droite, assez petits, égaux, presque équi-
distants; les médians à peine plus resserrés, leur intervalle plus
de moitié plus large que leur diamètre. Yeux antérieurs en ligne
légèrement courbée, intervalle des médians plus large que leur
diamètre, celui des latéraux plus étroit. — Abdomen petit, ovale,
court, convexe, légèrement conique en arrière, noir à reflets
satinés, marqué en dessus, en avant, de deux points blancs, un
peu au-delà du milieu, de deux poinis plus écartés, et en arrière
d’un point au sommet. Plastron triangulaire, plus long que large,
noir mat, sans tubercule médian. — Pattes très-longues, jaune-
clair testacé avec les hanches brunâtres, deux fines lignes noires
longitudinales aux fémurs atteignant rarement le sommet, élargies
à la base sur la face antérieur du fémur I; tibia IV marqué d’un
large anneau noir terminal. — Patte-mâchoire très-longue, noire;
fémur grêle, presque droit; patella au moins deux fois plus longue
que large, convexe, courbe, atténuée à la base; tibia en dessus
court, très-étroit, en dessous plus avancé et prolongé en longue
pointe obtute à l’angle externe ; tarse un peu plus court que-le
fémur, au moins deux fois plus long que large, très-convexe,
gibbeux dès la base, parallèle, terminé en large pointe atténuée,
recourbée en dessous et appliquée sur la bulbe, nullement déta-
chée.
L
(is
Su |
ARACHNIDES NOUVEAUX DE FRANCE, D'ESPAGNE ET D'ALGÉRIE 2
CON sen,
Céphalothorax brun-olivâtre, ponctué et veiné de brun-foncé.—
Yeux supérieurs en ligne presque droite, égaux, assez gros, équidis-
tants ou les médians un peu plus séparés, leur intervalle environ
égal à leur diamètre. Yeux antérieurs en ligne à peine courbée;
les médians un peu plus petits, beaucoup plus écartés, leur inter-
valle plus large que leur diamètre, celui des latéraux plus étroit.
Yeux médians formant un quadrilatère parallèle, un peu plus
large que long. — Abdomen court, très-convexe, plus haut que
long, marqué au sommet d’un léger tubercule, à peine sensible;
blanc-jaunâtre mat; de chaque côté deux tâches brunes ou noires,
très-écartées, allongées et transverses et une tache médiane
triangulaire plus reculée correspondant au tubercule ; sur la pente
postérieure deux larges bandes sinueuses, convergeant aux
filières, laissant un espace blanc triangulaire, traversé de plusieurs
fines lignes arquées; parties latérales marquées de plusieurs
bandes brunes obliques n’atieignant pas le dos. Ventre brun-
noirâtre avec un espace éclairci près de l’épigastre. — Pattes
longues, blanc testacé, très-nettement annelées de noir; aux
fémurs un anneau terminal très-étroit précédé d’un point aux
deux premières paires; patellas brunes; tibias marqués d'un
anneau terminal assez large, métatarses d'un anneau terminal très-
étroit. — Patte-mâchoire noire avec la pointe du tarse fauve-
rouge. — Épigyne en fossette semi-circulaire étroite, arquée,
séparée du pli épigastrique par un épais rebord, marqué lui-
même de deux points enfoncés rebordés.
Seine-et-Marne : Forêt de Fontainebleau!
Gironde : Forêt de la Teste !
Dans les clairières des bois, dans les hautes herbes, aux mois
de mai, juin et juillet. Cocon blanc ; la femelle le porte suspendu
aux filières.
Voisin des Theridion bimaculatum L., herbigrada E. Simon, un-
cinatum Lucas; il diffère du premier par l’absence de tubercule
au plastron et d’apophyse à la base du fémur de la 4° paire; du
second par ses pattes beaucoup plus courtes et inermes en des-
sous sans spicules; enfin du troisième par le tarse de la patte-
mâchoire encore plus convexe et prolongé en pointe épaisse et
recourbée en dessous sur le bulbe, enfin par la présence d'un
large anneau noir terminal au tibia de la 4° paire.
47
258 E. SIMON
8. THERIDION LEUCOPLAGIATUM SP. nOV.
2 Pons dl 2 ur
Céphalothorax brun-olivâtre foncé éclairci, en arrière avec une
marge et quelques lignes rayonnantes, n’atteignant pas le milieu,
plus noires. — Yeux supérieurs en ligne droite ; les médians un
peu plus gros, un peu plus resserrés, leur intervalle à peine égal
à leur diamètre, celui des latéraux au moins d’un tiers plus large.
Yeux antérieurs en ligne sensiblement courbée, les médians tou-
chant aux latéraux, un peu plus séparés. Yeux médians formant
un carré presque régulier. — Plastron triangulaire un peu plus long
que large, noiràtre avec une large bande médiane fauve et deux
taches fauves aux angles antérieurs. — Abdomen globuleux, très-
élevé, abaissé verticalement en arrière, noir légèrement ponctué
de fauve et orné de grandes taches d’un blanc pur : dans le milieu
quatre grandes taches disposées en carré, les antérieures angu-
leuses, les postérieures transverses; de chaque côté de ce carré une
tache plus petite ; sur la pente postérieure une très-large bande
blanche longitudinale, occupant toute la largeur de l'abdomen et
descendant jusqu'aux filières, régulièrement traversée de traits
noirs horizontaux quelquefois réunis et formant alors une bande
découpée. Ventre noir avec deux lignes blanches latérales faisant
suite à la bande postérieure. Pattes assez longues, fauve-olivâtre
avec les hanches, les trochanters et la base des fémurs blanc-
testacé ; fémurs brunâtres graduellement éclaircis au sommet ;
tibias marqués d’anneaux terminaux, métatarses d’anneaux mé-
dians et terminaux noirûtres.
Répandu dans tout le midi de la France où il se trouve dans
les fagots et sous les pierres dans les bois de chênes et de chà-
taigniers.
Il se rapproche un peu du 7’. genistæ E. Simon ; c’est l’une des
plus petites Araignées connues.
9, NESTICUS EREMITA Sp. nov.
d Long. ARE SUN
Céphalothorax fauve testacé clair sans bordure, avec une tache
médiane brunâtre triangulaire. — Yeux supérieurs assez petits, en
ligne très-légèrement courbée, presque égaux, intervalle des mé-
dians au moins de moitié plus large que leur diamètre, celui des
2-1
hdi miel: di ue in, dt DR US Sd à,
à
;
1
ARACHNIDES NOUVEAUX DE FRANCE, D ESPAGNE ET D'ALGÉRIE 259
latéraux un peu plus étroit. Yeux antérieurs en ligne droite ; les
médians au moins trois fois plus petits, leur intervalle beaucoup
plus large que le diamètre des médians. — Bandeau concolore.
— Plastron et pattes fauve-testacé clair. Patte-mâchoire fauve-
testacé avec le bulbe et l’apophyse tarsale brun-foncé ; fémur
presque parallèle ; patella parallèle, convexe, petite, à peine plus
longue que large ; tibia aussi long que la patella, aussi large à la
base, sensiblement élargi à l'extrémité, tronqué presque droit ;
tarse ovale obtus, sa base prolongée en une très forte et longue
apophyse relevée, arquée en avant dès la base, excavée et
rebordée en-dessous, légèrement élargie dans la seconde moitié,
lamelleuse et fortement atténuée près de l'extrémité, finissant en
pointe sub-aiguë.
Q Long. 6mm,
Yeux supérieurs assez petits, égaux, intervalle des médians
presque double de leur diamètre, celui des latéraux seulement
d'un tiers plus large. Yeux antérieurs en ligne droite, les médians
au moins trois fois plus petits, un peu plus resserrés, intervalle
des latéraux plus large que le diamètre des médians.— Abdomen
oris-fauve testacé avec une tache blanc-mat en arrière au-dessus
des filières, garni de poils fauves assez longs. — Plastron, pattes
et pattes-mâchoires fauve-testacé très-clair. — Épigyne en plaque
noirâtre très-grande, presque carrée, élevée en arrière, présentant
de chaque côté, aux angles postérieurs, une forte saillie noire,
arrondie, précédée d’une strie sineuse.
Var : Grotte des Fades, près Hyères.
Diffère surtout du N. cellulanus CI. par les yeux supérieurs plus
petits et beaucoup plus écartés, et par l'abdomen et les pattes
concolores; chez le mâle par la forme différente de l’apophyse
tarsale qui est arquée dès la base et non brusquement coudée en
haut.
Famille DRASSIDÆ
10. GNAPHOSA LUCTIFICA SP. nOv.
Son ;60n,
Céphalothorax brun-fauve plus foncé en avant, peu convexe,
rebord noir assez étroit, oblique. — Yeux antérieurs en ligne peu
250 | E. SIMON
courbée, les médians d’un tiers plus petits que les latéraux et
plus écartés. Yeux supérieurs en ligne peu courbée, intervalle des
médians presque égal à leur diamètre. Bandeau plus large que les
latéraux, non double. — Abdomen brun-noirâtre à pubescence
fauve. — Pattes brun-fauve ; patella et tibia IV plus courts que
le céphalothorax ; tarse I beaucoup plus court que le métatarse;
scopulas des métatarses I et Il n’atteignant pas la base. Tibia
I inerme ; tibia II pourvu d’une épine terminale interne ; métatarse
I d’une seule épine basilaire interne ; métatarse II de deux paires
d’épines rapprochées près la base. — Épigyne en grande fossette
cordiforme, très-atténuée en arrière ; avance du bord antérieur,
petite, carrée, n’atteignant pas le milieu de la fossette.
Ile de Porquerolles (actobre 1879).
Se rapproche de P. alacris B. .S. (Ar Tr.t. IN. p. 191) par es
yéux supérieurs en ligne presque droite, mais en diffère par
sa taille beaucoup plus forte, son céphalothorax moins convexe,
ses tibias antérieurs inermes, ses métatarses de la seconde partie
pourvus de quatre fortes épines près la base, enfin par son
épigyne dont l’avance n’atteint pas le milieu de la fossette.
11. PROSTHESIMA ORYX SP. nOV.
d' Céph.th. Long. 3m.
Patte-mâchoire brun-olivâtre ; fémur comprimé à bord anté-
rieur légèrement convexe, tibia visiblement plus court que la
patella, presque aussi large; apophyse (vue de profil) presque aussi
longue que l’article, très-épaisse, non atténuée, légèrement dirigée
en bas, tronquée très-obliquement avec l’angle supérieur prolongé
en pointe aiguë relevée en haut et un peu infléchie en dehors ;
tarse ovale étroit ; bulbe sans stylum apparent, peu convexe. —
Patellas de la 1"° et de la 2° paires presque égales.
Q-Cépb:th#bons.-3222; Abd: Dons. 5ta:
Céphalothorax noir-mat chagriné garni de poils jaune-mat
longs, épais. — Yeux antérieurs peu inégaux, intervalle des mé-
dians à peine égal à leur diamètre. Yeux supérieurs égaux équi-
distants des médians anguleux.— Bandeau à peine plus large que
les yeux latéraux antérieurs, rebordé. — Abdomen brun-rougeâtre
violacé à pubescence jaune-mat. — Plastron noir-brillant forte-
ment ponctué rugueux. — Pattes brun-noirâtre avec les hanches,
|
Rs
ARACHNIDES NOUVEAUX DE FRANCE, D'ESPAGNE ET D'ALGÉRIE 261
les métatarses et les tarses un peu éclaircis, rougeâtres. — Patella
et tibia IV plus courts que le céphalothorax. — Tibias I et IT
inermes. Métartases I etII pourvus d'une paire de fortes épines près
la base. — Des scopulas épaisses aux tarses et métatarses I et II.
— Épigyne en grande plaque plus longue que large présentant en
avant deux petits rebords arqués, ensuite une pièce médiane en
forme de fer de lance terminée en pointe en arrière, très-large en
avant et marquée de chaque côté d’une dépression arrondie.
Oasis de Biskra.
Se rapproche un peu de P. clivicola L. Koch, elle en diffère chez
le mâle par la forme de l’apophyse tibiale, chez la femelle par
celle de l’épigyne.
12. PROSTHESIMA STOLIDA SP. NOV.
© Ceph.th. Long. 1,6%" : Abd. Long. 3m",
Céphalothorax lisse fauve-olivâtre, légèrement réticulé de
brun sur les côtes et marqué d’une ligne marginale noirâtre. —
Yeux antérieurs en ligne courbée, presque égaux, intervalle des
médians plus étroit que leur diamètre, les latéraux touchant aux
médians ovales et obliques. Yeux supérieurs en ligne sensible-
ment courbée en arrière, les médians à peine plus gros, triangu-
laires, un peu plus resserrés, leur intervalle néanmoins presque
aussi large que leur rayon. — Bandeau plus étroit que les yeux
latéraux antérieurs.— Abdomen gris-fauve à pubescence jaunâtre.
— Plastron olivâtre très-lisse à peine ponctué. — Pattes fauve-
olivâtre un peu rougeâtre avec les fémurs éclaircis ; patella et
tibia IV plus longs que le céphalothorax. Tibias [ et Il inermes ;
métatarses I et II pourvus en-dessous un peu avant le milieu
d'une paire de longues épines grêles. Scopulas longues clairse-
mées à peine sensibles. — Épigyne en grande plaque aussi large
que longue, légèrement bilobée et rebordée en avant, un peuré-
trécie en arrière, marquée d’une grande pièce brun-rouge lisse en
forme de trapèze plus large en avant, avec les angles antérieurs
saiilants et obtus et la base un peu échancrée.
Alger (D' C. Leprieur).
Voisine de P. vernalis L. Koch, elle en diffère surtout parses yeux
supérieurs moins inégaux disposés en ligne plus courbée et son
bandeau plus étroit.
262 E. SIMON
13. LEPTODRASSUS SCUTATUS SP. nOV.
PA CépR th Pons 0m Nb one een
Céphalothorax fauve-rougeâtre sans ligne marginale. — Veux
antérieurs en ligne droite ; les médians trois fois plus gros, tou-
chant aux latéraux, leur intervalle d’un bon tiers plus étroit que
leur diamètre. Yeux supérieurs (vus en-dessus) en ligne presque
droite ; les médians un peu plus gros ; les latéraux bien séparés
de ceux de la première ligne. — Abdomen brun testacéen dessus.
fauve en dessous à pubescence blanchâtre longue, présentant en
dessus en avant une plaque chitineuse brun-rouge brillant. —
Plastron fauve-rougeâtre sans ligne noire marginale. — Pattes
fauve-rouge testacé assez robustes ; tibia I inerme en dessous ;
tibia II pourvu d'une petite épine vers le milieu du bord interne ;
métatarses I et IT sans épines garnis de scopules épaisses jusqu’à
la base. — (Épigyne non développée).
Oasis de Biskra.
Très-distinct du L. femineus E. Simon, par ses yeux latéraux
séparés, ses yeux antérieurs en ligne droite, son bandeau étroit,
son céphalothorax et son plaston sans ligne marginale, enfin par
ses pattes plus robustes avec les métatarse et tarses antérieurs
garnis de scopulas épaisses.
Deuxième ordre : CHERNETES
14. OLPIUM OLIVIERI Sp. nov.
one 2m
Voisin d’O. pallips Lucas, en diffère par la coloration, les tro-
chanters, fémur, patella, tibia et doigts de la patte-machoire étant
d’un fauve-rouge vif; le tibia de la patte-mächoire plus étroit,
plus longuement atténué à la base,la main beaucoup plus courte,
plus brusquement atténuée en avant, enfin les doigts visiblement
plus longs que la main.
Ile de Porquerolles ! (octobre 1879).
Commun dans les fissures de rochers au bord de la mer.
Je dédie cette espèce à M. l’abbé Olivier, aumônier de la place
de Porquerolles, qui s'occupe activement de la faune de l'Ile.
ARACHNIDES NOUVEAUX DE FRANCE, D'ESPAGNE ET D'ALGÉRIE 263
Troisième ordre : OPILIONES
15. PLATIBUNUS ARBUTEUS SP. nOV.
Sutenne) Eons. 40
Brun ponctué de testacé obscur, chagriné, inerme. Mamelon
oculaire plus large que long, un peu atténué en avant, chacune de
ses carènes formée de 7 à 9 tubercules médiocres serrés. — Patte-
mâchoire testacée : fémur inerme, présentant seulement en-des-
sous au bord externe une ligne de 5 ou 6 crins robustes, son
angle supéro-interne un peu saïllant arrondi garni de crins et d’un.
seul spicule noir ; patella inerme, son côté interne garni de crins
assez serrés, mêlés à la base de quelques spicules, son angle
supéro-interne prolongé en apophyse droite sub-aiguë, de moitié
plus courte que l’article ; tibia presque parallèle, son angle
supéro-interne très-légèrement saillant ; tarse inerme. Pattes
brun-testacé, largement annelées de blanchâtre, lisses, inermes
sauf les épines articulaires des patellas ; fémurs cylindriques ;
patellas et tibias très-fortement anguleux, pentagonaux.
Ile de Porquerolles ! (octobre 1879).
Diifère de tous les Platybunus de la faune française par ses tibias
anguleux et son apophyse patellaire sub-aiguë. ;
Page 114, la dernière ligne est en réalité la pre
EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX
DE LA
SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE
Addition à la séance du 20 Décembre 1878
M. le docteur JOUSSEAUME prononce les paroles suivantes :
« Messieurs, plusieurs d’entre vous ont dû être surpris de trouver à la fin de notre
dernier Bulletin une lettre de notre savant collègue et ami M. le professeur Perrier.
Cette lettre, publiée à l'insu de votre président et des membres du conseil, est un
précédent fâcheux; car il pourrait entrainer certain membre à user du même droit,
ce qui finirait par transformer en boîte aux lettres une publication éminemmentscien-
tifique. M. le Professeur Perrier se plaint dans sa lettre des attaques injustes et sys-
tématiques dirigées contre le Muséum. En ceëi nous n’avons rien à voir, aucun des
membres de notre Société, depuis sa fondation, n'ayant, jusqu’à ce jour, élevé la voix
contre un établissement dont le développement et la prospérité, corame le dit notre
savant collègue, est d’un intérêt général et auquel nous devons tous apporter un
concours désintéressé.
« Si, dans l’article intitulé Phone malacologique à travers l'Exposition
de 1878, j'ai été conduit à parler des collections du Muséum, ce n’est certes pas avec
un esprit de dénigrement et de critique, mais avec l'expression d’un vif sentiment de
regret; car, malgré la haute estime que je professe pour les savants du Muséum et
l’amitié qui me lie à quelques-uns d’entre eux, je ne craindrai pas de dire ce
dire ce que tout le monde sait, que nos collections des sciences naturelles ne
Sont pas dignes d’une grande nation comme la France, et je ne serai pas, par mon
silence, le complice d’un état de chose qui en se prolongeant conduirait fatalement
à la suppression d’un établissement qui fut une de nos gloires et le premier du
monde.
« Notre savant collègue, après avoir laissé entrevoir qu'il existe en chaque groupe
particulier bien des lacunes, assure que nos collections d’histoire naturelle sont sans
rivales au monde. Ceci me rappelle l’histoire triviale de ce marchand qui perdait sur
chacun de ses artictes et se rattrapait sur la quantité.
« Dans le paragraphe suivant de la lettre de notre éminent collègue, je suis presque
accusé d’ingratitude envers un savant dont nous ne devons prononcer le nom qu'avec
respect et reconnaissance pour la sympathie et le dévouemeut qn'il a toujours
montré pour la nation française. Je suis très-heureux que le nom de Lovén ait été
prononcé, afin de lui adresser publiquement, au nom dessavants français, des remer-
ciements qui lui parviendront peut-être avant ceux qui lui sont dus par l’adminis-
tration.
« C’est avec un sentiment de regret que j'ai vu étaler au grand jour par mon savant
collègue M. le professeur Perrier ce que j'avais à dessein laissé dans l’obscurité. Car
je savais parfaitement, eu égard aux vastes lacunes qui existent dans la collection
d'Echinodermes du Muséum, dont certains genres composés de plusieurs espèces
n'ont même pas un représentant, qu’il se trouverait, dans le don fait par M. Lovén, des
espèces qui devaient manquer à notre collection. Il en sera ainsi bien longtemps en-
core pour tous les envois d’Echinodermes qui pourront être adressés au Muséum.
« Je suis on ne peut plus surpris de l’étonnement de notre collègue relativé-
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ment aux vers; car il suffit de frapper le sol de n'importe quelle partie du monde pour
en faire sortir des espèces nouvelles à l’appui de mon assertion. Je rappellerai à la Société
que, dans quelques mottes de terre destinées à protéger les racines des plantes de
la magnifique collection offerte au Muséum par S. M. don Pedro, empereur du
Brésil, M. Perrier a trouvé plusieurs espèces de vers inconnues jusqu’à se jour, qui
lui ont fourni les matériaux d’un remarquable travail qu’il nous à communiqué dans
la séance du 18 juillet 1877. »
Séance du 7 janvier 1879
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR PERRIER, PRÉSIDENT
La séance est ouverte à 8 heures et demie ; le procès-verbal est lu et adopté.
M. le Dr JOUSSEAUME occupe le fauteuil de la présidence pour la lecture du procès-
verbal et de la correspondance.
M. le Dr A. DE FINANCE, 23, rue’ de Seine, à Ivry (Seine) et M. A. BRILLE, étu-
diant en pharmacie, 5, rue Blaise, à Paris, sont nommés membres de la Société.
M. le D' JOUSSEAUME adresse alors les paroles suivantes :
MESSIEURS,
« La Société Zoologique de France vient de rentrer dans sa quatrième année avec
toute la vigueur de la jeunesse et la perspective d’un avenir assuré. La souscription
que lui a accordée Son Excellence M. le ministre de l’instruction publique; le
nombre toujours croissant d’adhérents nouveaux fortifiant nos phalanges et comblant
les rares et regrettables vides que la mort et quelques fâcheuses circonstances font
dans nos rangs, nous permettent d'aller en avant et de braver les éventualités.
« Nous avons, pendant l’année qui vient de s’écouler, élevé au titre de membres
honoraires, un certain nombre de savants français et étrangers pris parmi les noms
les plus marquants et les plus distingués. Ce n’est qu'après de müres et nombreuses
discussions, que la victoire est restée au plus téméraire; car plusieurs parmi nous
considéraient comme prématurée la création immédiate de membres honoraires
dans une Société qui comptait à peine deux années d'existence. Je suis heureux
messieurs, d’avoir fait traverser sans péril à notre Société cette période orageuse
qui pouvait la conduire à sa perte.
«Maintenant, mes chers collègues, c’est plein de confiance dans l’avenir et avec un
. vif sentiment de satisfaction que je remets les destinées de la Société Zoologique de
France entre les mains de notre éminent collègue, M. le professeur Perrier. Ses
vastes connaissances en histoire naturelle, ses sentiments libéraux et patriotiques,
son amour ardent pour la science vous le désignaient comme président et votre
heureux choix, au-dessus de tout éloge, montrera au monde entier qu’unis dans une
pensée commune, nous n'avons tous qu’un seul désir, le développement des sciences
naturelles dans un pays qui en fut le berceau et qu’une coupable inertie a laissé de-
puis plus de 40 ans dans un complet aban lon, alors qu’autour de nous se créaiïent des
musées d’une richesse inouie et des publications nombreuses ouvrant aux travail-
leurs les pages de l’immortalité.
« Animés du souffle patriotique qui vient de relever la France, unissons-nous, mes-
sieurs, et travaillons tous sans relâche au développement de sa prospérité et de sa
gloire. Pour moi, rentré dans vos rangs, vous me trouverez toujours sur la brèche à
côté de ces zélés champions qui, par leur assiduité et leurs travaux, ont jeté sur
notre Société un si brillant éclat,
4
%
+,
T2
te
_ sieurs, ses remerciements pour la haute mission que vous lui aviez confiée. »
|. PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ il)
a Votre ancien président leur adresse ses félicitations et ainsi qu’à vous tous, mes-
M. PERRIER prend alors la présidence et remercie de sa nomination.
M. Perrier et M. P. MABILLE présentent à la Socièté MM. Jules Künckel d’'Her-
_ culais, aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle, et Marion, professeur à la
Faculté des sciences de Marseille.
M. le Dr JULLIEN présente à la Société une nouvelle espèce de Bryozoaire rapportée
des îles du Cap-Vert par M. Bouvier.
. Cette espèce, à laquelle il donne le nom d’intermedia, prend place entre le Radio-
_pora cristata et le R. simplex, décrits et figurés par Busk.
M. le Comte HuGo présente quelques observations sur l’aplatissement des couches
de calcaire tertiaire, basées sur la déformation par compression du moule intérieur
d’un Cerithium giganteum.
M. le Dr JOUSSEAUME continue ses études sur les Helix des environs de Paris, et décrit
en passant, une espèce nouvelle, H. ericetella, voisine de H. ericetorum, Muller.
M. A. BOUVIER présente à la Société un petit animal nouveau du groupe des Lému-
riens et appartenant au genre Perodicticus. Il en signale les affinités et les diffé-
rences avec la seule espèce connue, le potto, et la dédie à M. Alp. Edwards, qui a
étudié cette dernière espèce sur un sujet vivant et en a donné d’excellentes planches
dans les Nouvelles Archives du Muséum en 1874. Le Perodicticus Edwardsi habite la
partie nord de la côte du Congo.
M. le Comte HuGo rappelle qu’on a déja montré à la Société deux espèces d'oiseaux
dont les plumes fournissent une matière colorante à base de cuivre ; il signale à pro.
pos de ce métal, les études récentes de M. L. Frédéricq sur la présence de l’hémo-
cyanine, principe cuivreux, dans le sang de l'Octopus vulgaris.
M. PERRIER donne des détails sur le rôle que l’'hémocyanine, de couleu: bleue, joue-
rait par analogie avec l’hémoglobine ferrugimeuse rouge des Vertébrés.
La séance est levée à 10 heures et demie.
u
Séance du 21 Janvier 1879
PRÉSIDENCE DE M. PERRIER, PRÉSIDENT
La séance est ouverte à 8 heures et demie. Le procès-verbal de la précédente séance
est lu et adopté.
MM. KuNCKkEL D’HERCULAIS et MARION sont nommés membres de la Société.
MM. LarasrE et BLANCHARD présentent M. Bavay, Professeur à l'École de médecine
navale de Toulon.
M. LATASTE donne quelques détails sur une Grenouille d'Egypte (Rana mascare-
miensis D. B.) confondue par Audoin et par les auteurs de « l’Erpétologie générale »
avec Rana viridis Rœsel. Renvoi au bulletin.
M. PERRIER entretient la Société de recherches sur le système vasculaire du Soleno-
phorus megacephalus, ver cestoïde, voisin des Bothriocéphales, faites par M. Poirier,
aide-naturaliste au Muséum et membre de la Société, sur de beaux exemplaires trou-
vés dans l'intestin d’un Python de Séba par MM. Lataste et R. Blanchard et remis
par eux à M. Perrier.
La séance est levée à 9 heures et demie.
DR
A
fe 1 PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ
| À
Séance du 4 Février 1879 24
pu 2 s “à
PRÉSIDENCE DE M. PERRIER, PRÉSIDENT 2
La séance est ouverte à 8 heures. Le procès-verbal est lu et adopté. ;
M. le professeur V. CARUS, de Leïpzig, demande l’échange du bulletin avec sa nou- 5
velle publication, le Zoologischer Anzeiger. Accordé.
M. BaAvAY est nommé membre de la Société.
M. le Professeur ALIx signale la présence de la glande lacrymale chez l’hippopo-
tame. Renvoi au bulletin.
M. le Trésorier présente les comptes de la Société, arrêtés au 31 janvier 1879.
Deux rapporteurs seront nommés par le Conseil, à l'effet d'examiner ces comptes. à
: La séance est levée à 9 heures.
PER TU
Séance du 18 Février 1879
PRÉSIDENCE DE M. PERRIER, PRÉSIDENT
La séance s'ouvre à 8 heures par la lecture du procès-verbal qui est adopté.
M. Arix, après quelques généralités sur les caractères anatomiques qui dif-
férentient les Macropus des Halmaturus, \ décrit une disposition particulière
du vagin médian qu’il a observé chez une femelle de Macropus rufus. :
M. Fernand LATASTE fait connaitre à la Société une nouvelle espèce de Batracien : 0
urodèle, intermédiaire au Triton parisinus Laur. et helveticus Razoum., et se rap-
prochant aussi, à d’autres égards, des genres Euproctus Gené et Triturus Rafin. (sp.
viridescens). M. Lataste croit devoir établir pour cette espèce un nouveau genre, ou,
du moins, dans le genre Triton, un sous-genre nouveau, et propose à ceteffet le nom
de Pelonectes, créé par Fitzimger pour le genre Triton et demeuré sans emploi. Il dé-
die l'espèce à M. Bosca, qui l’a recueillie à Caracollera (province de Ciudad-Real,
Espagne), et dont les recherches et les travaux font enfin la lumière sur la fiune
herpétologique d'Espagne.
M) tuer tue 1. -
PELONECTES, n. g.
Triton, absque crista dorsali, pedibus liberis, cauda rapidius acuminata et breviter
mucronata, nunquam filiformi appendice ornata; arcu fronto-temporali osseo ; gula
plica transversa distinctissime ornata; cute glabra, aut subtiliter granosa; corpore |
quadrangulare, sed non in cristam eutaneam angulis superioribus prolongato; cloaca 1
maris ut Tritonum, sed fæminae paullum conice produeta ut Euprociorum. 7
PELONECTES BOSCAI, n. Sp. Û
Capite deplanato, antice sub oculis valde dilatato: ore rotundato; lobis suslabiali- 3
bus maximis ; lingua parva, rotunda'a, anterius affixa, posterius lateribusque libera ;
dentiuri palatinorum seriebus inter narïes incipientibus, antice parallelis, postice di- |
vergentibus; membris gracitlimis, digitis vix depressis, cauda parum elevata, cor-
pore longiore.
Mas. — Cauda latiore. Supra fusco-flavescens, parvis thaculis nigris rotundatis dis_
tantibus; subtus croceus, concolor vel nigro punctatus ut supra; abdomine a dorso
separato margine albescente, anterius usque ad oculos prolongata, posterius usque
ad apicem inferioremque aciem caudæ extensa; ipsa inferiore acie caudæ maculis
rotundatis majoribus notata.
Eœmina. — Cauda angustiore. Supra fusco-viridescens ; subtus ut mas, nisi albes-
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PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ
1 cente margine laterum distinctiore serie nigrorum punctorum inferius juxtaposita
| caudæ inferiore acie anterius crocea, posterius albescente. ,
Habitat in Hispania. A a
_ La séance est levée à 9 heures et demie. GITE Fe
Séance du 4 Mars 1879
PRÉSIDENCE DE M. PERRIER, PRÉSIDENT
La séance est ouverte. à 8 heures et demie. Le procès-verbal est lu et adopté.
ces La Société d’histoire naturelle de Toulouse demande et obtient l'échange de ses
nu> publications avec le Bulletin de la;Société Zoologique de France. s
. Présentation par MM. Larasre et BLANCHARD de M. le Commandeur Edoardo de
\ ne BETTA, membre de l’Institut vénitien des sciences, lettres ef arts, etc., 11 Corso Cas-
ER _telvecchio, à Vérone (Italie).
D D on de M. COUTAGKNE, ingénieur à la poudrerie de Vonges, près Pontarlier
_sur Saône (Côte d’Or).
. M.J. von BeprrAGA offre à la Société un certain nombre de ses publications. À ce
_ propos, M. LarasTe dit quelques mots sur les travaux de notre nouveau col.
£ lègue. Il parle plus spécialement de ses intéressantes études sur les variétés du
_ Lacerta muralis. Plusieurs races nègres de cette espèce, distinctes les unes des
_ autres (faraglionensis, Lilfordi, filfolensis) sont confinées dans des ilots de très-pe-
tite superficie. — M. Lataste termine en invitant les membres de la Société que cela
-_ pourrait intéresser à venir voir chez lui plusieurs de ces variétés, qu'il conserve
_ vivantes et dont il doit le plus grand nombre à M. Bedriaga lui-même. UE
M. LarasTe rappelle ensuite une communication qu'il a faite dans une des précé-
dentes séances « sur une Grenouille d'Ég gypte, » et lit une note de M. BOULENGER a
destinée à lui faire suite. Renvoi au bulletin.
__ M.le D' JoUSSEAUME rappelle un passage du Journal de Cochyliologie dans nu, ne
> à la page 387 du volume de 1878, on lit ce qui suit : f
pe « Le nombre des espèces d'Ennea connuessur la côte occidentale d'Afrique s’élève !
maintenant, avec les additions de M. de Martens, à 26, en défalcant l'Ennea Gala-
meli Jousseaume, double emploi de l’Enneu pupæformis Morelet. »
Afin de faire cesser cette interprétation, M. le Dr Jousseaume met sous les yeux.
_ . des membres de la Société, les deux espèces en litige dont l’une est le type et dont
l’autre a été envoyée par M. Morelet. Les caractères distinctifs de ces deux espèces
sont résumés dans le tableau suivant :
Et MANN
Ennea pupzæformis MOr. Ennea Calameli JOUS.
ns _ Dimension : long. 15, larg. 7 millim. Long. 11, larg. 5 millim.
E _ Ouverture, long. et larg. 5 millim. Ouverture, long. 3 1/2, larg. 3 millim.
#2 : Coq. cylindrique, dernier tour à peine Un peu ovoide, dernier tour très-con-
BE contracté. : 5 tracté. re |
“HE Couleur bleue-jaunâtre. Blanc rougeûtre. fs
Stries fines inégales. Stries saillantes égales.
po large, à eus très-ouvert. Ouverture assez étroite, à larynx très-
étroit.
Lamelle columellaire "RÉ U saillante, b1- Lamelle columellaire très-saillante,
tridentée,
FRE À
“a
$ V] | PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ
. ô 2 4 - «
3 Si ces deux espèces n’offrent entre elle aucun trait de ressemblance, il fautbien
reconnaître que l’'Ennea Calameliressemble beaucoup à l'Ennea complicata Morr.
Le seul caractère qui différencie ces deux espèces git dans la lamelle columellaire,
Sr, qui est tritendée dans l’'Ennea Calameli et bidentée dans l’Ennea complicata.
4 M. le Dr JouSEAUME signale encore au% environs de Paris la présence de la Theba
pisana.
La séance est levée à 10 heures.
Fe | | Séance du 18 Mars 1879
PRÉSIDENCE DE M. PERRIER, PRÉSIDENT
La séance est ouverte à 8 heures: Le procès-verbal est lu et adopté.
M. Ed. de BerTTA et COUTAGNE sont élus membres de la Société.
vs Présentation par MM. Aix et BOUVIER de M. le Dr Guermonpré, professeur d’ana-
Le tomie à l’Université catholique de Lille (Nord).
| Présentation par MM. LATASTE et BLANCHARD de M. Oudri, capitaine au 3 ba-
taillon de chasseurs d'Afrique, à Biskra (Algérie).
M. LATASTE présente vivants deux individus, un jeune et une femelle adulte, d’une
nouvelle espèce de Batracien anoure, découverte en Espagne par notre collègue
AA M. Eduardo Bosca. Cette espèce est de la famille des Alytidæ. L'examen anatomique
du squelette, que M. Lataste n’a pas voulu faire avant d’avoir procuré à ses col-
. De lègues l'avantage de faire connaissance avec le facies de l’animal vivant, apprendra
VE si cette espèce peut prendre place dans ’e genre Alytes, ou exige la création d’un
Æ genre nouveau. La famille des Alytfidæ ne comprenait jJusqu’a ce jour qu’un seul
genre et une seule espèce.
À K# M. le Dr Alexandre STRAUCH, de l'Académie impériale des sciences de Saint-Pé-
eu | tersbourg, assiste à la séance. Il entretient la Société de différentes espèces d’'Ovidæ,
Le | dont il montre une riche et intéressante collection photographique. N
M. BOUvIER présente une tête de Loutre marine et fait ressortir divers caractères
qui doivent la faire séparer du grand genre Lutra M. Alix annonce pour la prochaine
séance une étude à ce sujet.
112 M. le Comte HuGo ayant déjà donné à la Société quelques détails de visu sur la
ke LS . construction des galeries de Cromwell-road à Londres, fournit d’après les journaux
Me allemands des renseignements sur le nouveau Musée d'histoire naturelle de
Vienne. Le Musée contiendra 57 salles (12000 m. q.) On sait d’ailleurs que l’archi- Ne
duc Rodolphe d'Autriche cultive l’histoire naturelle, et qu'il vient d'exécuter un 3
M: voyage ornithologique sur les rives du Danube,
NE La séance est levée à 10 heures et demie.
A
ee Séance du 1° avril 1879
PRÉSIDENCE DE M. PERRIER, PRÉSIDENT
La séance est ouverte à 8 heures et demie. 20
Lecture du procès-verbal de la dernière séance, qui est adopté. | - "4
M. le capitaine Ouprr et M. GUERMONPRÉ sont élus membres de la Société. |
MM. LATASTE et BLANCHARD déposent le rapport sur les comptes de la Société,
ARR PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ Vi]
arrêtés au 31 janvier 1879. Le rapport lu, mis aux voix, est adopté. La Société dé-
_cide que le rapport sera imprimé avec les procès-verbaux. Les pièces justifiant
des dépenses de la Société sont remises à M. le Secrétaire général. Le rapport
est'ainsi Conçu :
Rapport sur les comptes de la Société, arrêtés au 31 janvier 1879.
« Les rapporteurs soussignés regrettent de n'avoir pas eu sous les yeux le
compte précédent, arrêté au 30 avril 1878, et vérifié par les rapporteurs nommés à
cette époque (1).
« D’après cette pièce absente, il restait en caisse, au 30 avril 1878, la somme de
fr. 993.65.
«D’après le compte de M. le trésorier actuel, les recettes se sont élevées, pendant
l'année 1878, à fr. 392.75. Les rapporteurs déclarent n’avoir pas fait la vérification
de ces recettes, vérification qui eût exigé le déplacement du livre à souche des coti-
sations et l'inventaire des Bulletins en magasin. Ils ont cru pouvoir s’en remettre, à
cet égard, aux écritures de M. le trésorier.
« Pendant la même année, les dépenses, dûment justifiées et vérifiées par les rap-
porteurs, se sont élevées à fr. 1269.00.
« La caisse de la Société contenait donc, au 31 décembre 1878, francs :
993.65 + 392.75 — 1269.00 — 117.40
« Du 21 décembre 1878 au 31 janvier 1879, les recettes, d’après les comptes de
M. le trésorier, se sont élevées à la somme de fr. 925.25";
« Ê pendant le même ne les dépenses, dûment Hbtiécs ont atteint le chiffre
de fr. 918.50.
« La Société avait donc en caisse, au 31 janvier 1879, la somme de fr. :
417.40 + 5995.95 — 918.50 — 124.15,
somme à laquelle il convient d’ajouter les fr. 900 de la subvention ministérielle pour
l’année 1878.
« En outre, les droits d'entrée et cotisations arriérés, pour les années 1876, 1877
et 1878, di le chiffre de fr. 2820.00. M. le trésorier estime seulement à
fr. 1500.00 la partie de cet arriéré dont il convient de prévoir la rentrée; et cette
appréciation paraît juste aux rapporteurs.
« L’actif de la Société, au 31 janvier 1879, se trouve ainsi porté à fr. :
124.15 + 900.00 + 1500.00 — 2524.15.
« Les rapporteurs ne peuvent s'empêcher de faire remarquer combien a été préju-
diciable à la Société la négligence avec laquelle les cotisations ont été perçues, né-
gligence qui se solde par une perte estimée à fr. : 2820.00 — 1500.00 — 1320,00.
Du reste, ils savent bien que pareil fait ne se renouvellera ; plus de la sorte, composée
de plus de 200 membres et recevant une subvention ministérielle annuelle de 900 fr.,
la Société aura des ressources suffisantes pour ne plus abuser de l’hospitalité qui
lui est si gracieusement donnée par un de ses membres, et pour se dispenser de
faire des économies regrettables sur l’impression et les planches de ses publications.
« Sans insister ‘davantage sur ces critiques, qui s’appliquent à une gestion anté-
rieure à l’époque où M. le trésorier actuel a pris en main les affaires de la Société,
(1) Pour éviter une semblable lacune dans la vérification des comptes futurs, la Sor'été a décidé
qu'à l'avenir la situation, dressée par le trésorier, ainsi que le rapport des deux membres délégués par
le Conseil, seraient imprimés en tête du Bulletin de chaque année,
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et sans même s’inquièter de savoirsila réeponsiRAuE & en cbsie réénenéit Là l'ancien
trésorier, les Pont ont l’honneur de proposer l approbation du présent compte. y.
«Les Rapporteurs nommés par le Conseil :
€ F. LATASTE. R. BLANCHARD. »
M. Arrx fait une étude comparative de la tête chez la Loutre d’eau douce etla
Loutre marine. Renvoi au Bulletin. >
M. le comte Huao rappelle que M. le Dr Aix a eposé à la Société la confors
mation d’une Lionne morte à la ménagerie Pezon. Un fait analogue vient de se.
présenter, paraît-il, au Jardin Zoologique de Marseille. La Lionne, dont l’autopSie a À "3
été faite par le professeur Heckel, présentait des diamètres très-réduits, et elle a
succombé à la rupture de l’utérus, ce qui n’avait pas eu lieu chez la Lionne de la mé”
_nagerie Pezon. |
M. Arrx fait une haunionton sur les sacs cervicaux des Cigognes. ne au
Bulletin.
M. PERRIER expose les études qu'il a faites sur les Goraidieess à propos des
travaux faits par M. Moseley pendant l’expédition du Challenger.
La séance est levée à 10 heures.
Séance du 15 avril 1879.
PRÉSIDENCE DE M. VIAN, PRÉSIDENT D'AGE.
PS |
La séance est ouverte à 8 heures et demie. Le procès-verbal de la dernière séance
est lu et adspté.
M. R. BLANCHARD fait, au nom de M. F. LATASTE et au sien propre, une commu-
nication sur les enveloppes des poumons et du foie des Ophidiens. Ils ont fait leurs
observations sur le Python de Séba. Renvoi au Bulletin,
M.R.Blanchard entretient ensuite la Société des procédés employés enhistologiepour
l’étude des organismes inférieurs et spécialement des Infusoires. Il décrit le mode
d'emploi de l’acide osmique, qui rend de si grands services dans toutes les Dee
de la science histologique.
La séance est levée à 10 heures.
Séance du 6 mai 1879
PRÉSIDENCE DE M. PERRIER, PRÉSIDENT
o . * L1 £ LC) La Î
La séance est ouverte à 8 heures et demie. Le procès-verbal de la dernière séance
est lu et adopté.
MM. LATASTE et BLANCHARD présentent comme membre de la Société M. Certes,
Inspecteur des finances, 21, rue Barbet-de-Jouy.
MM. À, et. H. Bones présentent M. Joseph Rigaud, étudiant en médecinelt
29, rue des Saints-Pères.
M. LATASTE, au nom de M. Certes, dépose sur le bureau de la Société une te Me
extraite des Comptes-rendus de l’Académie des sciences et intitulée : Sur une Mé-
PA
thode de conservation des Infusoires. ÉCAE
M. L. BUREAU fait une nouvelle communication sur le Macareux arctique, Frater-
cula Grcriea, dont l’évolution du plumage présente des particularités remarquables. ”
Re
| 1e du jeune âge à la livrée des noces, De re dy a BTE nt dans Vérdre
Ke des! mues : la mue éomplèteé a lieu au printemps ét las mue partielle en automne. LR 4
Las série des transformations du plumage ne se’ fait donc point suivant le: rythie . 046 un
ra ituel : 4er plumage, plumage d'hiver, plumage de printemps ; mais bien stivant es
è cet autre de. à : 4er PA 19e, n de Rhin plumage d'hiver. — Ce ca sa
M er ke M. He expose ensuite le pe de: ses recherches sur les différences de taille | S
PU que: présente le Fratercula arctica, suivant les régions qu’il habite. Les formes qu'af.
|. fecte cet Oiseau et que l’on peut ramener à trois : la forme Armoricana, la forme MR De
< … Islandica« et la forme glacialis, ne sont point réparties suiv ant des parallèles ; elles
54 rca. comme les Es ere oe elles AR à merveille la: ge |
is :IGER ES
M. Ab. TOURNEVILLE dépose un Mémoire comprenant la description détaillée du FRE
< 3 ue Boscai Lat., Batracien urodèle d’Espagne, dont M. F. LATASTE a récem-
. ment donné une courte diagnose. Ce mémoire sera publié au Bulletin, ainsi que les
- figures à l’aquarelle qui l’accompagnent. | A ME
M.F. Larasre démontre que le Brüdybafés ventricosus décrit par Tschüdi, n ‘est RS
qu'un jeune Pleurodeles Waltlii déformé. Le genre Bradybaïtes, dont personne 1 de ut :
ENS Tschüdi n’a pu observer aucun individu, doit donc disparaître du cadre SOA
_ zoologique. M. Lataste en a eu entre les mains le = typé connu jusqu'à à ce ue) et
fais n£ partie de la collection du Musée de Neufchäâtel.
F.Lataste décrit encore; sous le nom d’Ammoryetis, un genre nouvedu de
. Batracien anoure d'Espagne, voisin de notre genre Alytes. Deux individus-de ce'nou-
veau genre ont été présentés vivants dans la séance du 18 mars.
La séance est levée à 10 heures. | | AIT
Séance du 20 mai 1897
« PRÉSIDENCE DE M. F. LATASTE, VICE-PRÉSIDENT
ir WT? séancé est ouverte à 8 heures et demie. Lecture du procès-verbal de la der-
_ . nière séance, qui est adopté. |
CPE Re MM. CERTES et J. RIGAUD, présentés à la dernière séance, sont nommés inc
“ARE _ de la Société.
M. Atrx présente une tête de Chat domestique bien adulte, sur laquelle la pre-
_mière prémolaire d'en haut est absente, en sorte que la formule dentaire, au lieu
” _ d'être, comme chez tous les Félidés en RL
, sx Pm 3 M 1 de a
NC RES Pm?Mi ou TERE
fin € examinant avec soin le bord de n mâchoire, on n’y trouve rien qui puisse
ARE penser que la dent aurait existé, et serait FRE tombée.
_ M. le docteur BUREAU communique à la Société un certain nombre de planches
«qui montrent la transformation du Es des oiseaux de Ja famille des Mormonidés.
à Do au Bulletin. F1 CPS ET
A La séance est levée à 10 heures, | “
R k Xe ! x - A re ñ
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dENT ER, T4 # re Mid €, (4h# a
“HE 1 DA DRE NN, RARES à CPE PT RE PR DS NIET RSR DES
| x PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ
24 Séance du 3 juin 1879
Sn PRÉSIDENCE DE M, LATASTE, VICE-PRÉSIDENT ;
La séance est ouverte à 9 heures. Le procès-verbal est lu et adopté.
M. CERTES adresse une lettre remerciant la Société de l’avoir admis au nombre de 24
ses membres.
k ù M. LATASTE demande que le. Bulletin soit offert à M. KOPPERHORN pour les services
qu'il rend à plusieurs naturalistes de la capitale. Un vote de la Société ayant décidé
que la proposition de M. Lataste était contraire au règlement, MM. LATASTE, JOUS-
SEAUME et HÉRON-ROYER présentent M. Kopperhorn, 6, rue Couesnon, comme
Ne membre de la Société.
M. le docteur ALiIx, revenant sur sa communication de la précédente séance, fait
remarquer que la dent carnassière supérieure des Félins est en réalité une prémo-
Se laire, caractère sur lequel Owen a le premier appelé l’attention.
sn La séance est levée à 10 heures.
"sde ler à
Séance du 17 juin 1879
PRÉSIDENCE DE M. VIAN, PRÉSIDENT D’AGE
La séance est ouverte à 8 heures et demie. Lecture du procès-verbal, qui est
es à _ adopté.
MA | M. HARTING propose à la Société d'échanger le Bulletin de la Société Zoologique
Ke “ | avec le journal The Zoologist. qu’il dirige. L’échange est accordé.
MM. BLancuarD et LATASTE présentent M. le Dr Romain Le Goff, à l’Ahga,
maison Alcay, route de Mustapha supérieur, à Alger.
MM. L.BurEAU, R. BLANCHARD et JOUSSEAUME présentent M. Eugène Trutat, Con-
servateur du Musée d’histoire naturelle de Toulouse.
E M. Emile KOPPERHORN est nommé membre de la Société.
": M. le Dr L. BUREAU dépose un Catalogue des Mammifères des Pyrénées, offert ‘4
f | par M. E. Trutat, l’auteur.
14 M. HÉRON-ROYER parle d’une Epinoche, recueillie à Saint-Germain, qui ne ferait
Pr pas de nid et viendrait pondre sur le sable.
M. le DrJ. JULLIEN présente un dessin représentant le Gardon commun (Leuciseus
LAVE rutilus Yarrell), chez lequel l’opercule gauche est coloré en rouge comme celui du
L Cyprin rouge. Ce Poisson a été pêché dans la Seille, à Cuisery (Saône-et-Loire), en
É septembre 1877, et à vécu dans un aquarium en verre jusqu’au 16 avril 1878.
À Depuis la capture de ce premier Poisson, M. Jullien en a pris trois autres portant 4
‘pl une semblable tache, mais le premier était celui chez lequel la couleur était le plus
€ vive.
ER M. le Dr JULLIEN présente encore des dessins de huit espèces nouvelles de
-Èe Bryozoaires.
‘2 M. BLANCHARD, en son nom et au noi de M. le Professeur JOLYET, de Bordeaux,
LE ‘dépose sur le bureau de la Société un exemplaire d’une note qu’ils ont publiée dans
LE le « Zoologischer Anzeiger » et intitulée « Ueber das Vorkommen eigenthümlicher
Re r , Bœnder am Rückenmarke der Schlangen. »
g La séance est levée à 9 heures et demie.
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PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ
Séance du 1: Juillet 1879
PRÉSIDENCE DE M. VIAN, PRÉSIDENT D’AGE
“HÉCRSAONS
ee ÉTÉ "
_ La séance est ouverte à 8 heures. Le procès-verbal de la dernière séance est In et
Dei 2. radopté.
> M. le Dr R. Le Gore et M. E. TRUTAT sont nommés membres de la Société.
._ M. Coin de PLancy offre à la Société six feuilles (août 1878 à janvier 1879) des
Éè . Observations météorologiques de la mission chinoise des Pères de la Compagnie de |
Du Jésus.
* ; M. le Dr L. BUREAU offre au nom de M. Harting une brochure intitulée : « On the
{5100 Moult of bill and palpebral appendages in the common puffin, » note extraite de k
«The Zoologist » de juillet 1878.
M. le Dr JouSSEAUME communique la suite de ses observations sur les organes re-
producteurs de l’Helix tudiculata. Renvoi au bulletin.
“125 _ M. Louis BUREAU soumet à la Société des ohservations sur la mue de la Caille vul-
_ -gaire, Coturnix vulgaris.
Æ- - La Caille ne parvient jamais à revêtir une première livrée complète.
p Le premier plumage de cet Oiseau est toujours surmonté d’une tête encore char-
5 _ gée de duvet; en effet, au moment où celle-ci est sur le point de se recouvrir de
‘4 | plumes, la première mue s'opère et le corps tout entier revêt un second plumage.
Le développement des plumes se poursuivant alors de part et d'autre, on assiste
à un spectacle singulier : celui d’un Oiseau revêtant simultanément deux plumages
d’âges différents, un premier plumage à la tête, un second au corps.
12 Et comme résultat final, la Caïlle se présente, à l’automne, avec une tête de jeune
Br - Sur un corps d’adulte.
5% A ce moment la mue s’arrête et ce plumage mixte simule par cela même un plu-
mage parfait.
| AE Les migrations S 'opérent- sous cette association de livrées. Ce n’est que deux ou
5 trois mois plus tard, en décembre, janvier, qu'une première mue atteint cette fois
Be uniquement la tête et achève de donner à la Caille la livrée de l’adulte.
|
|
5e M. BLANCHARD, à propos de la communication faite dans la séance précédente par
1 M. HÉRON-ROYER sur les Épinoches, rappelle que Pline (Hist. nat. lib. IX, ch. xLIT),
parle déjà d’un Poisson qui se fait un nid d’algue pour y déposer ses œufs. « Eadein
(Phycis)] piscium sola nidificat ex alga, atque in nido parit.» Cuvier, qui a annoté
l’édition des œuvres de Pline l’Ancien par Ajasson de Grandsagne, parue en 1831,
_ chez Panckoucke, pense que le Phycis est un Gobius. Connaïît-on actuellement des
PE Gobius qui fassent des nids ? -
ee _ À l’occasion de l’année actuelle (24 août) qui représente le dix huit cntième
. anniversaire de la mort de Pline le naturaliste, M. le Comte Huco donne un
relevé des chapitres de cet auteur concernant la zoologie. On a d’abord les
livres 7 à 11 relatifs à l’homme et aux animaux, présentant 5748 observations
et faits, non compris quelques chapitres appartenant à divers autres livres. Puis
on trouve les livres 28 à 32 présentant (livre 31 excepté) 4147 observations ou énon-
cés de matière médicale zoologique.
_ D'après ces évaluations dont les bases sont données par le texte même (ivre I), le
Fe nombre total intéressant la zoologie est de 9895, et peut s’élever à 10000, en tenan
compte des récits dispersés dans le reste de l'Histoire naturelle de Pline. M. Hugo
entre dans d'autres détails sur cette grande encyclopédie, que est pour nous un
“ea Xi] PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ “3
é ‘
ji tableau si fidèle des connaissances et des croyances trop souvent fabuleuses de l'an- É
à : tiquité. Le grand zoologiste grec Anistote est mort depuis plus de 22 siècles, soit en 4
: l’an 322 avant notre ère, ou 401 ans avant Pline. Ù à
M. HÉRON-ROYER due une note sur le: RON du tétard de Ja Rana Be
Lie oæyrrhina. Renvoi au Bulletin. à
à k M: G. À. BOULENGER adresse une note intitulée :, « Quelques observations rela-
k tives à la forme de la pupille et à la coloration de l'iris chez certains Batra- 4
ciens. » Renvoi au Bulletin. e
La. séance est levée à 10 heures. ï
Ya : ; Séance du 28 Octobre 1879.
PRÉSIDENCE DE, M. PERRIER, PRÉSIDENT
LOT La séance est ouverte à 8 heures UE Le procès-verbal de sé dernière séance esi 4 4
MEET et adopté.
+ S M. le comte Léopold de BEAUFFORT, 53, rue des Arts,.à Bruxelles Œuol
; | demande par lettre son admission au dore des Membres de la Société.
* Présentation par MM. BLANCHARD et LATASTE :
; : I À De M. le docteur Frédéric Tourneux, directeur-adjoint du laboratoire d’histologie
‘re -zoologique de l’École pratique des Hautes-Etudes, 55, rue de Buffon, Paris; - |
PNEREE De M. Godefroy Malloizel, sous-bibliothécaire au Muséum. d'histoire naturelle, |
VK rue du Battoir, 3, Paris.
er Présentation par MM. LarasTe et E. SIMon, de M. Lopez Seoane, avocat et proprié-
Fe et taire, à la Corogne, Galice (Espagne).
| La « Royal Microscopical Society » (King’s College, London) tenant l’échange de
w: ses publications avec notre Bulletin. L’échange est accordé.
+. M. TaczANowskI envoie un Supplément à la liste des oiseaux recueillis dans
Æ l'ile Askolt& (Mantschourie]. Renvoi au Bulletin. |
M. le comte Huuo donne quelques détails sur ce qu'était le Musée Zoologique du
cap de Bonne-Espérance, en 1714, d’après Ia relation de Daniel Beeckman /A Voyage
to Borneo. London, 1718), ouvrage renfermant plusieurs planches curieuses entre
autres «the Oran-Ootan. »
FIST ANS M. le docteur JOUSSEAUME fait passer sous les yeux des Membres de la Société deux
formes d'anomalies appartenant à des Mollusques d'ordres différents.
La première estune forme scalaire d’un Planorbis complanatus C’est notrecollègue “
M. Kopperhorn qui Fa recueilli vivant, au mois de septembre de cette année, dans 4
une nappe d’eau qui inonde le ee des fortifications à la Glacière. Ce |
jours après, il rencontrait dans le même endroit un second exemplaire identique au,
premier, mais sans son animal. Par leur forme, ces coquilles rappellent l'espèce ' |
que Geoffroy a décrite dans son Traité des Coquilles des environs de Paris, 4
2 sous le nom de Planorbe en vis, et qui, au dire de l’auteur, n’aurait été trouvé qu'une
2) seule fois par de Jussieu dans la petite rivière des Gobelins. D’après les dimensions :
TEA de la coquille et la forme des tours de spire, il est presque certain que le Planorbe
PURE en vis de Geoffroy était une anomalie du Planofbis rotundatus de Poiret, pendant
A que ceux recueillis par M. Kopperhorn appartiennent, à n’en pas douter, au Plunorbis
” complanatus, cette espèce existant en très-grande abondance dans l’endroit où ils ont
été péchés. L'animal ne présente de particulier que la forme de son tortillon qui, au
| PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ
!
! sa ui FAT une forme ne Sa hauteur est d'environ 4 centimètre et sa PAIE
4 4 de 25 millimètres.
r
‘M. le docteur Jousseaume a observé que, | depuis quelque temps, le Planorbe
". D trous quila en captivité dans un bocal en verre se tient à plus de 3, centi-
Piinetres au-dessus de l’eau, accolé aux parois du vase par sa ‘face dorsale, l’ogverture
- tournée du côté du vide, L'expérience, plusieurs fois renouvelée, à Ans donné le
4 même résultat. É
Dans les Annales de la Société Malacologique de Belgique (1874), M. Île profes-
seur Piré à publié à ce sujet un intéressant mémoire accompagné de deux planches
représentant les principales monstruosités du flanorbis complanatus recueilli à
“Magné, petit village des environs de Liége ; les figures 17 et 18 de la planche Il re-
Do ussez fidèlement l'individu que nous avons sous les yeux. L’année suivante,
MM Van den Bioeck publiait dans mé ne recueil un important mémoire dans lequel
il a recherché les causes à d A mations du Planorbis complanatus de la mare de
hMagné.
Le:deuxièmie vas té din ie est formé par sai e coquilles du Biplex gyrinus
(Mure qi gyrènus. Linné), recueillies à la presqu'ile Ducos, Nouvelle-Calédonte. /10es:
coquilles possédent s ile dernier tour’ trois bourrelets au lieu des deux qui existent
dans la coquille nor mi nalement développée. Le docteur Jousseaume, indépendamment
des quatre sujets qu'il présente à la Société, en a vu deux autres pris au même:
endroit, et présentant la méme anomalie.
"Lamarck, en séparant des Murex les gent es Tribu e et Ranella assigne à ce der-
nier genre comme caractère distinctif la présence de «bourrelets droits ou obliques
à intervalle d’un demi-tour, formant une rangée longitudinale de chaqhe côté. de
la coquille. » Il est regrettable, d'après le docteur Jousseaume, que. Lamarck dont
le génie avait Si bien distinghé ces différents groupes, ait pris pour caractères dis-
….tinctifs des Ranelles et des Tritons le nombre et la place des varices, ce qui le con-
duit- à des. erreurs faciles à rectifier lorsque l’on examine avec soin les différentes
espèces de ces deux genres. Il n’est pas douteux que, si Lamarck avaitrencontré à
état fossile ces six coquilles présentant toutes une déformation analogue, il n'eût
pas hésité de les placer parmi les Fr itons, et nous aurions vu la même espèce figurer
dans deux genres différents.
La varice suppléra dentaire qui se trouve sur les sujets présentés par le docteur
… Jousseaume occupe sur la face ‘ventrale le milieu de l'es pace compris entre les deux
varices latér ales. est probable que l'animal, troublé par une cause inconnue dans
son évolution normale, est resté quelque temps stationnaire, après avoir décrit un
quart de tour de spire au lien d’un demi tour, éomme cela a lieu dens son dévelop- |
pement normal, car M. Jonsseaumene croit pas, comme le dit Lamarck, que l’ani-
_ mal sorte de sa coquille et se mette à découvert d'un demi-tour de spire, et reste
ainsi stationnaire jusqu'à ce que le demi-tour soit formé. M. Jousseaume a ren-
contré un trop grand nombre de fois des coquilles des genres Murex, Ranelle et
Triton en voie de fformation pour se permettre d'assurer que le développement
_ s'effectue progressivement, comme on l’observe dans les espèces qui n’ont pas de.
_ varices. Ces espèces d’arc-boutant, que l'animal ajoute pour Îa solidité de sa co-
_ quille, et qui sont armés de pointes destinées à la protéger contre les attaques de
‘ses ennemis, sont dans bien des cas résorhés De l'animal, lorsqu’ ils lui ee
pont dome
*
FE Al A PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ
\ M. LATASTE fait observer qu'il existe dans l’ordre des Batraciens tu'odèles un genre
La Triton antérieur à Lamarck, puisqu'il est dù à Laurentie (1758). Cette dénomination
, doit donc être datent abandonnée par les Malacologistes.
VE M. le docteur JOUSSEAUME répond que cette rectification est déjà faite par Re
MEL collègue M. le professeur Bayle et qu'il attend la publication de son travail avant
| de changer la nomenclature des genres connus. LR
à M. le docteur Jousseaume dépose de la part de M. Cambon, 193, rue Saint-Denis
>: un manuscrit relatif à des observations faites à l’île Ducos EN ele Cole et sur 1
| la reproduction d’une Guêpe. M. P. Mabille se charge d'analyser ce manuscrit pour ;
FA le Bulletin. Le manuscrit sera déposé aux Archives de la Société. n
À M. LATASTE fait une communication sur une nouvelle sous-espèce de Vipère d’Es- :
Var pagne, (Vipera berus Seoanei.) Renvoi au Bulletin. ;
M. BOULENGER envoie une note sur l'identité spécifique de Chameleonurus tra- |
| chycephalus Boulenger et Platydactylus chahoua Bavay. Renvoi au Bulletin. «+ |
Far La séance est levée à 10 heures.
8
| ÉCHANGES DE LA SOCIÉTÉ 3
“+ ; ES
; Bulletin de la Société des Amis des: Sciences naturelles de Rouen, 1 se- LR
mestre 1879. 1
$ | OUVRAGES OFFERTS 1
148) . D'J.von BEDRIAGA, Beitræge zur Kenntniss des Rippenmolches (Pleurodele- ;
1780 Waltlii Mich.). Extrait du Bulletin de la Société des naturalistes de Moscou, 1879. È
1e Dr J. von BEDRIAGA, Herpetologische Studien (Forsetzung). Extrait de Troschel’s ‘4
Wi" Archiv für Naturgeschichte, XXXXV, 1879.
, F. LATASTE, Bradybates ventr icosus (Tschüdi) est synonyme de Pleurodeles
Wa ltli (Mich.). Extrait des Actes de la Société linnéenne de Bordeaux, 1879.
F. LATASTE, Tentatives d'hybridation chez les Batraciens anoures et urodèles
Extrait du Bulletin de la Société Zoologique de France, 1878.
a M. V. COLLIN DE PLANCY envoie d’autres numéros de la publication de l’Observa-
6 toire météorologique des Pères de la Compagnie de Jésus à Tehang-kia-Tchouang,
2 1e près Shien-Shien, Tchély sud-est, Chine.
RAT. *
4 4 js 4
ee Séance du 11 novembre 1879 À
. PRÉSIDENCE DE M. LATASTE, VICE-PRÉSIDENT 7 :
si
La séance est ouverte à 8 heures et demie ; le procès-verbal est lu et adopté. Re.
Présentation par MM. BLANCHARD et LATASTE :
De M. le docteur Fernand Ledé, 19, rue du Pont-Louis- Philippe. Paris ;
De M. Abel Mauxion, étudiant en médecine, 34, rue Saint-Jacques, PE
De M. Gazagnaire, 55, rue Saint-Jacques:
10) De M. Alexis ue étudiant en médecine, 17, rue Jacob, Paris;
Le De M. le docteur Paul Regnard, professeur à l’Institut national agronomique,
F7 directeur-adjoint du Laboratoire de physiologie de la Sorbonne, boulevard Saint-
Michel, 51, Paris;
“le De M. le Hors Félix Jolyet, professeur de médecine expérimentale à la FACE
LE 4! de Médecine de Bordeaux, 13, rue Canihac, Bordeaux ;
és | De M. Adrien Ficatier, étudiant en médecine, 77, rue de Seine ;
F2
‘4 Î
LE
RE
FPE à l’Université de Gand, 15, rue du Casino, à Gand
_ (Belgique). MR NE
“4 MM. le comte de Beauffort, docteur Tourneux, Malloizel, Seoane, présentés à la
_ dernière séance, sont élus membres de la Société. LI MCIEERRS
& k- A propos de la note de M. Boulenger sur le Platydactylus chahoua, déposée à la 2
séance précédente, M. LATASTE dépose une note additionnelle à son premier travail Me
sur le Platydactyle. Renvoi au Bulletin. ST
s$ de = M: BOULENGER envoie une note intitulée : Observations sur le genre Chondropy=
thon. Renvoi au Bulletin. | FIAT ARE
M. BOULENGER envoie encore une Étude sur les Grenouilles rousses(Rancœæ tem
_ porariæ) et Description d'espèces nouvelles ou méconnues. Renvoi au Bulletin.
M. LATASTE présente et décrit une sous-espèce nouvelle de Batracien anoure
d’Espagne, l’Alytes obstetricans Boscai.
M. le docteur JOuSSEAUME n’admet pas, comme M. Lataste, l’existence de la sous-
espèce. |
M. BLANCHARD fait une communication sur des tumeurs cutanées qu’il a eu occa- ne
sion d'observer chez deux Lézards ocellés. Renvoi au Bulletin. se He 14
M. Larasre présente à la Société des Chauves-Souris qu'il élève en captivité de- Pa
_ puis plusieurs semaines, Vesperugo noctula, Vespertilio murinus et Rhino lophus ar"
_ euryale. Il raconte quelques observations de mœurs qu'il a pu faire à leur sujet.
La séance est levée à 10 heures et demie.
ÉCHANGES DE LA SOCIÉTÉ
nat of the Royal. Microscopical Society, vol. IL, n°s 4, 5 et 6. > "5 RER
Annals of the Lyceum of Natural history of New York, vol. XI, nos 9, 10, 11 et 12. © TFrurt NEE
Annals of the New York Academy of sciences, vol. I, nos 1, 2, 3.4 4, 9, 6,7, 8. LAS ARS
: L Hi Proceedings of the Academyof Natural Sciences of Philadelphia, parts [, IT, LE,
_ 1878 (complet). Re
#3 ME 7x Proceedings of the Boston Society ss History, vol. XIX, De get 4 ; vol. XX LE Ÿ
‘SR part I: è
“e __. Annual report of the Board of cite of the Smithsonian Institution for the
RP NE year 1871. ; |
_ Comptes-Rendus de l’Académie des sciences, t. LXXXIX, n° 18. à 2 j
_ Le Tour du Monde, n° 983, 8 novembre 1879. STE
RC, OUVRAGES OEFERTS
BA CARBONNIER, Rapport et observations sur l'aquarium d’eau douce du Trocadéro
2: -_ (Extr. du Bulletin de la Société d’acclimatation). :
< - F. Jozxer, Notice sur les Travaux scientifiques de M. F.Jolyet. Paris, 1876. 1716 À
en Séance du 25 Novembre 1879 HAT
PRÉSIDENCE DE M. LATASTE, VICE - PRÉSIDENT
La séance est ouverte à 8 heures et demie.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le docteur TOURNEUX, élu dans la dernière séance, remercie de son et Re
par lettre adressée à M. le Président,
L)
MN. 1 Rire Son Vies se . Jutien, le professeur Regard, le pro
fesseur Jolyet, Ficatier, le professeur Plateau, 1; présentés dans la dernière séance, é
élus Membres de la Société. és BUS AT
M. VrAN donne lecture du rapport. suivant, qu'il avait été chargé de rédiger, avec
Qt Blanchard et Künckel d'Herculais :
ne MESSIEURS,
« À la séance du 11 novembre, M. le. Pr ésident a donné lecture. d'une i
demande de révision du Règlement, présentée par MM. Bertin, Blanchard, Lataste, Lee
J. Mabille et Vian; après avoir entendu des. observations de quelques-uns des Fr
Membres de la Société, vous nous avez donné la mission d'examiner cette’ demande
et de vous faire un rapport. -
« Elle comporte deux chefs ainsi conçus : PA
« À l’expiration de leurs fonctions, les Présidents Seront de droit Membres du 82
_ Conseil pendant trois ans, sans dérogation au nombre des membres élechis cette
disposition aura ün effet rétroactif. #
« Si les élections nouvelles créent des vacances dans le Conseil, ï y sera pou vu Re
séance tenante par un vote des Membres présents. dE
Re «Cette demande nous a paru essentiellement conforme aux intérêts de la SHec
et justifiée par les incidents de ses premières années. Une société doit rechercher : 2h
pour administrateurs ceux de ses Membres qui, par leur aptitude et par leur zèle,” «
_ lui offrent le plus de garanties d’une bonne administration; or, le Président qui, pen-
‘dant une année, a dirigé la Société, a présidé ses séances, a connu dans tous leurs
détails ses ressources et ses faiblesses, assure à la Société un. breyet d'expérience et 4 #
.d’exactitude et la transmission des traditions. Nous pensons même qu il est utile, pour M
les mêmes raisons, d'étendre cette mesure aux Vice-Présidents, mais en limitant à es
nne ‘année la durée de'lewrs nouvelles fonctions. é
«Leur entrée dans le Conseil ne modifiera pas le nombre des Membres électifs, Se
qui sera toujours de 12; si le Conseil y trouve une augmentation de quelques ee "ru
bres, elle est déjà en par l'extension de la Société et de ses travaux,
« Nous admettons l'effet rétroactif pour éviter une exception qui frapperait un ie ;
.. nos Membres fondateurs et parce qu’en 2Eni ces Here HOELEE ne produiront
leur effet que dans l’avenir.
«Nos statuts et règlement admettent pour nos élections le suffrage eee
même par lettre pour les Membres absents. Chacune des élections passées à laissé.
- des vacances dans le Conseil par suite de l’entrée au bureau de Membres du Conseil :
ces vacances peuvent se renouveler à chaque élection, convoquer de nouveau tous les
Membres pour deux ou trois fonctions d'un intérêt secondaire, ce serait pt |
: plier les dépenses et les pertes de temps, sans utilité pour da Société; il est donc
naturel de s’en rappporter pour compléter l'élection aux Membres présents, qui 4
d'ailleurs auront été convoqués spécialement pour l'élection. LS
« Les Membres de la commission sont donc d'avis à l'unanimité d'ajouter à lar-
ticle 19 du règlement : , Re
« À l'expiration de leurs fonctions, les Piésiauts pendant trois ans et les*Vice- SE
« Présidents pendant un an, seront de droit Membres du Conseil, Cette disposition
« aura un effet rétroactif ; elle ne modifiera pas le nombre des Membres rs D'EMEE
_ «Et d'ajouter à l’article 20 : jo RENTE
« Si les élections créent des vacances dans le Conseil, il y sera pourvu séance
.« tenante par un vote des Membres présents. » NA OR
R. BLANCHARD, J. KUNCKEE, J. vus
& PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ XVI] Me
ASS d
$ — ; .: Le PRICE mis aux voix, est adopté. | ER a
RE . M. Le comte HuüGo, rappelant que M. Viax à déjà eu occasion d’ Ébtrctaiée la Société 4
en des sacs aériens et de leurs relations avec les os, donne quelques détails, d’après un ES
#4 compte-rendu récent de la Société géologique de Londres, sur les vertèbres à cavités À
à | trouvées à l’ile de Wight. Ces vertèbres d'Ornithopsis renfermeraient des cellules à "ta
F - air, commes les vertèbres gigantesques des grands Reptiles fossiles du Colorado, 4
144 M. le Dr JoussEAUME entretient la Société d’un cas de tératologie observé par lui . LITE
à + sur une coquille de ka famille des Tellinidées., Cette coquille faisait partie d’un lot xs
Be. acheté par M. Vigné à un déporté, qui l'avait recueillie à la presqu'ile Ducos {Nouvelle- 4
Calédonie). Les anomalies des Mollusques, dit le D' Jousseaume, sont si fréquentes LE Y .
« en Nouvelle-Calédonie, que l’on pourrait considérer cette localité cornme. un labo- 100
_ ratoire naturel dans lequel s’élaborent, dans un très-grand nombre de genres, des | ER
. monstruosités de toute sorte. 4
L’anomalie qui fait le sujet de sa communication appartient à un de ces cas qui )
rentrent dans le groupe qu'Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, dans son remarquable ou- |
vrage sur la tér LE désigne sous le nom d’héférotaxie, attendu que, par la seule #
inspection de la coquille, on peut être certain qu’il y avait une transposition com- D
plète de tous les organes de l'animal. Ce fait est d'autant plus facile à constater, qu'il ; pe
porte sur une espèce de hivaives appartenant à une familke dont toutes îes coquilles à
. sont inäequivales, l’animal qu'elles renferment ayant une tendance à s’infléchir de
gauche à droite, ce qui fait que l’une des valves est toujours plus étendu et plus con- Re >
s vexe que l’autre. * FREE
L #
_ L'espèce sur laquelle porte l’anomalie est la Tellina plicata Valenciennes. A l’é-
fat normal, lorsque l'on place cette espèce sur sa valve convexe, l'extrémité ovale en °2
‘avant et l'extrémité syphonaire en arrière, on s’apercçoit-que le sommet se trouve à
gauche et le bord ventral à droite. Le développement de l’animal s’effectue donc sui- d Le
vant une ligne qui, partant du sommet, s’étend vers le milieu du bord libre, c’est-à- 2
dire de gauche à droite. En placant la coquille anormaïe dans la même position que #
la précédente, c'est-à-dire sa valve convexe en bas, son extrémité ovale en avant et 3
la syphonaire en arrière, on s'aperçoit que le sommet se trouve à droite et le bord +
; … ventral à gauche,.et que, par conséquent, le développement de l'animal s’est effectué, «&
suivant une ligne qui se dirige de droite à gauche, direction àiamétralement opposée 12
à celle des coquilles normalement développées. ;
Si, au lieu de placer ces coquilles sur leur valve convexe, on les place sur la par- Pr
tie ventrale, le sommet en haut ef les extrémités comme précédemment, on s’aper- STE
; çoit que la valve gauche de la coquille normale se trouye placée à droite dans la co- Se
“quille amorraale, et que la valve droite de la première se trouve à gauche dans la | CE
seconde. Il y a donc une inversion complète de la coquille, inversion qui entraine ;,
nécessairement la transposition des organes de l'animal qu'elle renfermait, Poe
« Depuis vingt-cinq ans que Je m'occupe de malacologie, ajoute le Dr Jousseaume 4 É
je n'ai jamais vu, dans aucune des nombreuses collections que j'ai visitées, ni trouvé TA
dans aucun ouvrage, un autre cas d'’anomalie de Mollusques bivalves semblable à , se
celui que je viens de signaler. » Re
M. le D'Jousseaume annonce également à la Société qu'un de ses membres, M. Cha- Z
per. est arrivé du cap de Bonne-Espérance, il y a queiques semaines, avec une très- ra +
intéressante collection de coquilles d:' toutes sortes, qu'il a récoltées lui-même dans
les divers parages de cette localité. Toutes ces coquilles, recueillies vivantes, brillent F5.
par le nombre des espèces et leur bon état de conservation. M. Chaper, ayant pres- é:
{ senti tout l'intérêt qu'ofirait cette faune, au point de vue de 1a distribution géogra- À.
phique, a divisé sa récolte en trois groupes, l’un renfermant les coquilles qui appartien- à
= #3
3 *
“
L K
LR
Va
; +4
. Ta
he, . 4
<.
XSHj ‘ * PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ à à 0
nent à l'océan austral, l’autre celles que l’on oo dans en Atlantique, et É L.
troisième comprenant celles qui sont communes aux deux océans. C’est un point très-
important, car nous savons qu’un très-petit nombre d'espèces sont communes aux «
deux océans, et l’on pourra voir, car nous espérons que M. Chaper donnera une note e
à ce sujet à la Sociélé, que les espèces communes aux deux océans sont: relative.
ment peu ta Le même à leur point de jonction. | 425
M. HÉRON-ROYER, à propos des lignes de points observés par lui sur divers
têtards, présente à la Société plusieurs têtards de l’Alyte accoucheur de diverses sr
provenances, et montre que ces organes transitoires des larves de nos Batraciens ‘4
sont réduits, chez ce dernier, à un point unique, blane jaunâtre, qui se voit un peu +500
en avant de yeux, sur la ligne médiane}; cette même disposition se ME |
ussi chez la larve du Fombibator igneus. ne
La séance est levée à 9 heures et demie. *
ÉCHANGES DE LA SOCIÊTÉ
Bulletin de la Société d'étude des sciences naturelles de Nîmes, n° 8, 1879.
Jornat de sciencis mathemalicas, physicas e naturales (Lisbonne), n° XX,
mai 1879.
Polybiblion, partie littéraire, 5° livraison, 1879. | 4
Comptes-rendus, tome LXXXIX, n°s 19 et 20. 74
Le Tour du Monde, nos 98% et 985. 0
La Nature, n° 337 et 338. “4
0 ie, Anzeiger, n° 42, 1879. LL PRR
Revue internationale des sciences, 2% année, n° 11. 21
Bulletin de l’Académie de Belgique, ®% série, tome XLVIIT, nos 9 et 40. : F
The Journal of the Linnean Society, vol. XIV, n° 80, septembre 1879.
OUVRAGES OFFERTS
E. Le Bos. Causeries bretonnes, ou remarques sur la formation de la langue
celto-bretonne. CES
Prof. R. Wiedersheim (de Fribourg en Brisgau). Zur Gegenbaur’ schen Hypothese 5°
über die Entstehung des Extremitæten-Gürtels. ee
Offert par M. le Ministre de l’Instruction publique :
Mission scientifique au Mexique et dans l’Amérique centrale. : 540
Dr Buggraeve, Revue internationale de médecine dosimétrique vétérinaire. x
Îre année, n° 11. pe, Re
#4
"4%
| Pr , = +: ù
Séance du 9 Décembre 1879 1
PRÉSIDENCE DE M. LATASTE, VICE-PRÉSIDENT | ns 1
La séance est ouverte à 8 heures et demie. Le procès-verbal de la dernière See n 54
est lu et adopté. 7:40
Présentation par MM. BLancraRD et LarasTE de M. Mégnin, vétérinaire en pre-
mier au 12% régiment d'artillerie, à Vincennes ;
De M. A. Giard, professeur à la Faculté des sciences et à la Faculté de médecine de
Lille (Nord).
‘1 Présentation par MM, nnete et dr a M. Dostosst étudiant en méde-
a | cine, 59, rue de Seine, Paris;
2 Dem. ‘Gulat, étudiant en médecine, 11, rue Descartes, Paris ; 1080
De M. Clément Armedey, étudiant en médecine, 73, rue des Fouillantines: Paris. | x:
Présentation par MM. LarasTE et KOPPERHORN, de M. À. Brumauld de Montgazon Dr En
cr de zoologie à la Faculté de métlacin: 3, rue Mirbel, Paris. 5 1) SUV
150 Présentation par MM. HÉRON-ROYER et BLANCHARD, de M. eute Pierson, 89, rue Tu
ER DS int-Honoré, Paris.
40 _ Présentation par MM. LATASTE et BLANCHARD, de M. Félix Despagnet, chef de
4 clinique du Dr Galezowski, 3%, rue Gay-Lussac, Paris.
À - Présentation par MM. COLLARDEAU du HEAUME et MOLLIÈRE-LABOULAYE, de M. Pé-
4 _ cheur (Ch.-Marie-Jules), 13, Grande rue, Vieille ville, à Nancy (Meurthe-et-
ES Moselle);
._ De M. Milliard (Charles), à la Ferté-Alais (Seine-et-Oise);
A De M. Mongrolle (Léon), 4, rue Sainte-Céeile, à Paris ;
A De M. Badin (Adolphe), homme de lettres, 1, rue de Vigny, à Paris ; |
‘4 _ M. le professeur E. PERRIER adresse par lettre sa démission de président et de dy
_ membre de la Société Zoologique de France. La démission est acceptée. :
_ M.le comte de Braurrorr et M. le professeur PLATEAU, nommés membres de la
Ét Société, remercient par lettre de leur admission. \
_ M. le D*J. de BepriAGA envoye un Mémoire sur les variétés européennes du Lé- x
__ zard des murailles, dont M. Larasre donne lecture. Ce mémoire est accompagné
d’une planche. Renvoi au Bulletin.
_ M. le comte HuGo rappelle que dans la séance du 11 novembre, M. BLANCHARD a
__ eu occasion de citer la pénétration des graines d'avoine, etc., sous le tissu cutané de
“4 divers animaux.
Ta Notre collègue, M. JOUSSEAUME, à déjà tiré parti de quelques observations de di-
4 verses natures rapportées des pays lointains par plusieurs déportés rentrés à Paris. Me
4 On trouve, dans un récit en cours de publication (Rappel ) sur la Nouvelle-Calédonie, z
ee un fait qui se rattache aux observations de M. BLANCHARD : 4
ne. _ € Les moutons que nous avons embarqués en Nouvelle-Calédonie meurent tous. Je Fer
signale cette série d'accidents parce que la cause en est étrange. La toison de ces es
animaux est très-sale. Élevés dans la brousse, ils retirent des buissons une foule dé +
à détritus végétaux et, entre autres, une sorte d’épine longue de trois centimètres. PHSL
4 C’est cet aiguillon qui leur pénètre dans la peau, puis dans les chairs, et finit par |
é: atteindre quelque organe essentiel. | | EYES à
RES M. HÉRON-ROYER fait une communication sur le TEE de l'œuf du Pélo-
_ dyte ponctué. Renvoi au Bulletin.
PE M. BLANCHARD fait une communication sur la région cloacale des Batraciens uro-
ue _ dèles. Après un rapide historique des glandes que l’on rencontre chez les mäles CS
Le _ dans les parois des lèvres du cloaque /glande cloacale] et dans la cavité abdomi- FER SG
_ nale /glande pelvienne), il passe à la description détaillée de chacune de ces glandes.
40 ) Il montre que la distinction établie par les auteurs en deux sortes de glandes est
parfaitement justifiée par, la connaissance de la structure de ces organes : la struc-
ture de la glande pelvienne est en ellet absolument différente de Lee de la glande
4 Hurrmcloacale.
Ces glandes ne se rencontrent que chez le mâle: à cause de ce fait et aussi à |
& __ cause de leurs rapports avec l'appareil de la reproduction, on les a appelées des |
| prostates. Cette dénomination semble assez exacte: ces glandes en effel sont en rap-
NET ! j es de: M PAR ARS ee Serre -
port en avec la fon-tion de de elles se FUN de
ë lepnues du rut ets ’atrophient au ‘contraire quand l'animal est à terre. Leur Pre
varie à à l’une et à l’autre de ces deux époques. | , PRE
M. Blanchard donne encore quelques détails sur la papille bee és Batraciens
urodèles mâles, papille qu'on a considérée comme un organe d’accouplement. Il a pu
| chez la Salamandre terrestre (Salamandra maculosa Laur.}, où la plupart dés:
auteurs n'avaient pas su la trouver. Cet organe, de même que les glandes cloacale
En, 7 et peivienne, se PT considérablement au moment de la coue mais
| sert-il véritablement à la copulation? Des observations récentes de notre collègue
M. le Dr de Bedriaga sembient le démontrer.Cetlte papille ne présente pourtant point
la stractare des organes érectiles; il est vrai que les vaisseaux sanguins y sont en
très- grand de abondance, maïs es ere ne sont point disposées en hélice, comme ;
D c'est le cas daus les organes érectiles, et on n’y rencontre point de corps CAVer EUX ;
LA de plus, les nerfs ne semblent point s'y terminer d’une facon spéciale. La papille est
> presque exclusivement constituée d'une trame de fibres m usculaires lisses disposées “
en éventail et divergeant à partir de son pédicule; on y trouve encore quelques &-<0E
olandules dépendant de la glande cloacale. | dx
M. Certes donne lecture d'un mémoire sur l’Haptophrya gigantea Maupas. Get LR
548 _ mémoire est accompagné, d” une planche en lithographie qui passe sous les yeux de la à
Sogiété, et qui sera publiée au Bulletin avec le travail lui-même. M. Certes offre la FE 4
pierre à la Société, qui n'aura à sa charge que les frais de tirage. Renvoi au SAS
- La séance est levée à 40 heures.
ÉCHANGES DE LA SOCIÉTÉ
_ Actes de la Société DÉRAENS ce Bordeuuæ, &e série, tome HI, livraisons 3 si Le "À
- La Nature, n° 539, 29 novembre. | J $ A0
v Le Tour du Monde, m°s 986 et 987. THOSE
7 + Comptes-rendus, iome LXXXIX, nes 24 et 22. | rx PETER
| Bulleiin de la Société des sciences de Semur, 15° année, 4878. FU 130
- Bullelin de la Société de Géographie, octobre 4879. |
5e _ Polybiblion, n° de novembre 1879. 2
The Zoologist, vol. VILL, n° 36, décembre 1879. FT
0e | OUVRAGES OFFERTS | FLE
M. VENDRYES offre,au nom du Ministère de l'Instruction publique : <
Bulletin de la Sue des Amis des sciences naturelles de Et 2e Série,
Aer semestre 1879. Tip ÿ%
hs Bulletin de la Société d’études scientifiques du Finistère, 1r° année, 4 fasoi-
Ya cule, 1879-1880. À
pa | Mémoires et comptes-rendus de la Société scientifique et Done d'Alais,
5% z . tome VIII, 1876, bulletins 1.et 2. — Année 1877, some IX, bulletins 4 et 2. AE
. 1, 3 TPS
Séance du 23 décembre 1879 LFP
A PRÉSIDENCE DE M. LATASTE, VICE-PRÉSIDENT
TEE fa. séance est ouverte à 8 heures et demie. Le procès-verbal de la précédente |
fac" séance est lu et adopté. x bb
pit ,
# TS
“ PROCÈS -VERPAUX : ee ai sociéré
” y. Ste Gulat, en ne Pierson, feat Pé- er Re :
D, À tiliard , Mongrolle, Badin et Brumauld de Montgazon, présentés à la der- .
ère séance, sont nommés membres de la Société.
% Présentation par MM. BLANCHARD et LATASTE, de M. le docteur Let Beauregard,
5 seur-agrégé à l’École de pharmäcie, 20; rue Berthollet, Paris;
Den M. Alexandre er pharmacien, à la Ferté-Bernard (Sarthe).
;
MM.
Président. . . . .. PE EVANS LE SE ST vote
EPEMRASIE NME St SET 75
ÉESIMON. 2 2: 274 ox
Secrétaire général. . . R. -BLANCHARD . . . AR
k CAZAGRAIRR NY RE ES Se to
Secrétaires. . AM SOUNDS AE 81
| - : De FE TosRNEUx. 2 2780
BPESORER Rs de HÉRON-ROYER. . .
Archiviste-Bibliothécaire. TOURNEVILLE. . . .
BÉMERSS
B°2 BILLAUD. . .
KÜNCKEL. . . ..
Dr MARMOTTAN.
Vice-Présidents. .
Membres du Conseil. .
Sur. 83 votants.
M. VIAN, en son nom et au nom de M. le Dr MARMOTTAN, dépose sur le bureau une
| Liste d'Oiseaux capturés en France, mais rares dans ce pays -Renvoi au Bulletin.
CM. E. Simon dépose sur le bureau de la Société un travail intitulé Arachnides nou-
k veau£ de France, d'Espagne et d'Algérie. Ce travail renferme lénumération de près.
de 60 espèces et la description de plusieurs espèces nouvelles. Renvoi au Bulletin.
M. HonNoRAT adresse un mémoire intitulé Grottes préhistoriques de Pont-la-Dame
(Hques- Alpes). Ce travail traitant exclusivement de questions anthropologiques et
_ préhistoriques, une discussion s'engage au sein de la Société sur la question de savoir |
: sion doit Hi et le publier dans le Bulletin. Pl:sieurs personnes ayant rappelé
les articles 2 et 22 des statuts, le mémoire est renvoyé à l’examen de la Commission
de publication. |
HA séance est levée à 10 Hénres
ÉCHANGES DE LA SOCIÉTÉ
7 Nature, nos 340, 341 et 349.
_ Le Tour du Monde, nos 988 et 989.
_ Comptes-rendus, n°5 93 et 24.
Zoologischer Anzeiger, n°° 43 et 44.
"HA of the Royal Microscopical Re Vol. If, n° 1.
XXI] PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ
OUVRAGES OFFERTS
Par le Ministère de l’Instruction publique :
Annales de la Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et belles-lettres
du département de la Loire, tome XXII. 1878.
Commission belge d'échanges internationaux : Exposé de la fondation de la Gom-
mission et des travaux de la deuxième section jusqu'au 381 juillet 1871.
Bibliographie des Sociélés savantes de la France. — Départements.
Par M. 3. Mac Leod : Sur la Structure de la glande de Harder du Canard do-
mestique. (Extrait des Bulletins de l’Académie de Belgique, 1879.)
ERRATA
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE
Pour l’année 1878
Page 17, ligne 18, au lieu de cepaae lisez cepæa ;
— 313, — 17 — Vieux, — mêmes ;
— 313, — 22, — hêtre, — lierre ;
— 314, — 11, — hêtre, — lierre;
— 314, — 17, _ hètre, — lierre;
\ des'contrées, lisez de contrées ;
27 URI FO ONE LA en ? É
| des différents, lisez de différents
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE
Pour l’année 1879
Page 71, ligne 8, en remontant, au lieu de commandant, lisez com-
mandeur ; |
— 73, en titre, au lieu de no, lisez nouveau ;
77, ligne 2, en remontant, au lieu de n'es, lisez n’est.
ESPÈCES NOUVELLES
DÉCRITES DANS LE BULLETIN DE
1879
REPTILES.
Pages.
MAP eee Scoaner Batasier RER ie Er ul 132
BATRACIENS.
pere Boscor LAtaSle. 100. nul eme A ra 69
Ha rue -BOULCRSÈPS. LEUR MAC NA Le SORT T1
D a pomme HORS PSE Se M SE Nr TE 7 190
AO Dam aseor: DOCS OR TE ME Se dcr ue dune Linie 180
ARACHNIDES.
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Émopis orgenteomacuiot. EH: SIMON... 31,4... 252
MMopts Riyro-relCulai® Fi: SIMON.:.:3. 2... 2. 254
ours proc ES SMON.E 10: eee Re tes Ne 254
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PP PA SES CRE MON PL ii eu Moi oo 293
Some fear SIMON: . ir. Nc, 2959
MAR ASSTS | SCHL US Be HA MDOTE, . 225 228 D 0 da cout Sul ni nue, 262
A Sent; HP SiMOn. 2 51e ne nr Me PR 258
Dora Olmert Bi.) Simon. nn re Le RÉAL LORS NS 262
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TABLE DES MATIÈRES
PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE D'AUTEURS
Pages,
- D' E. Auix. — Sur la glande lacrymale de l’Hippopotame................... 117
— — Sur les organes de la parturition chez les Marsupiaux....... 118
_— — Sur une tête de Loutre marine Enhydris marina Erxl.)
venantrde rCalionmerdo Nord s 2 e nee enE at 1: 119
D° J. DE BEDRIAGA. — Mémoire sur les variétés européennes du Lézard des
ETOILES 2080 RER EE en ES GE RE AR See er ER ee 194
R. BLANCHARD et F. LATASTE. — Le péritoine du Python de Séba accompagne
Énetdpasse pas les 'orsanes 2éntAux. 2,22 ne R Die ue 95
R. BLANCHARD. — Note sur trois cas de molluscum observés chez des Lézards
En pe une lee SN ne ne due de eo Ne de 0 ee 118
G. À. BOULENGER. — Synonymie de Rana mascareniensis D. et B........... 92
— — Quelques observations relatives à la forme de la pupille
et à la coloration de l'iris chez certains Batraciens.... 129
— — Sur l'identité spécifique de Chameleonurus trachyce-
phalus Boulenger et Platydactylus chahoua Bavay.... 141
— — Observations sur le genre Chondropython............. 146
— — Étude sur les Grenouilles rousses /Ranæ temporariæ)
et description d'espèces nouvelles ou méconnues ,...... 158
D' L. Bureau. — Recherches sur la mue du bec des Oiseaux de la famille des
M ES A RS RU 2 dette rame cdi De lale 21270 sene u 2 É
A. CERTES. — Note sur l’Haptophrya gigantea Maupas, Infusoire parasite
Her IEnS aANOures d'MBÉrIG 020 Lu de de se ed ou cou amenmi core co 210
HÉRON-RoYER. — Note sur l'œuf et la première période embryonnaire du Pé-
lotyie ponctué /Peladytes punelatus Musés).....:..1.............. 2. 229
D' JoussEAUME. — Observations sur l’Helix tudiculata Binney................ 121
HITATAISMEN Sur une iGrenomiile 4 HaYPle 2.2. none cs a do au sue cs 0 89
F. LATASTE et R. BLANCHARD. — Le péritoine du Python-de Séba accompagne et
HOMMES DASTIES REA) SÉRIAUXE 1.220. ae ce. 0e dos 95
F. LATASTE. — Diagnose d’une Vipère nouvelle d'Espagne................... 132
— — Addition à ma note « sur le Phyllodactylus europæus Gené, etc.»
à propos de la note additionnelle de M. Boulenger sur le genre
ChdaleEORARRS ES 0 de due an 8e a a 0 VAR 143
L. LuBomiRsKI. — Note sur une nouvelle espèce de Guesteria Crosse....... 113
D' MARMOTTAN et J. Vian. — Liste d'Oiseaux capturés en France, mais rares
CN SRCERDE SUR MR TA see use 215
E. SIMON. — Arachnides nouveaux de France, d'Espagne et d'Algérie....... 251
TaczaANowskI. — Supplément à la liste des Oiseaux recueillis dans l'ile Askold
CT AS CAE NE A ne RAR MR, a TO les en PR ste: 133
XXVII TABLE DES MATIÈRES PAR ORDRE ALPH. D'AUTEURS
Pages.
A. TOURNEVILLE. — Description d’une nouvelle espèce de Batracien urodèle
d'Espagne /Pelonectes -BüoscagsLalasie) 2526 ELEC Re 69
J. VIAN et D° MARMOTTAN. — Liste d’Oiseaux capturés en France, mais rares
dans ce pays
TABLE
PAR ORDRE DE MATIÈRES
Pages,
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ES nbres dé Le Sol Re ire ER vi
Supplément à la Liste des membres. — Membres nouveaux................ XVII
ne ant chansé d'adresses ile ire entr ne XIX
D' L. Bureau. — Recherches sur la mue du bec des Oiseaux de la famille
LES LUI IN ORNE RS Re Ne PRO MP PR 1
A. TOURNEVILLE. — Description d’une nouvelle espèce de Batracien urodèle
HESpaau Pelanectes-Boscar: Latastef: .. 10 2e SN ELU 69
M hanasrent- Sur une Grenomille d'Égypte...) u, 89
G. A. BOULENGER. — Synonymie de Rana mascareniensis D. et B........... 92
F. LATASTE et R. BLANCHARD. — Le péritoine du Python de Séba accompagne
cÉne dépasse pas les organes: sénitaux 222... 2. NT, 95
Prince L. LuBomiRsKi. — Note sur une nouvelle espèce de Guesteria Crosse.. 113
D' E. Arix. — Sur la glande lacrymale de l’Hippopotame................... 7
— — Sur les organes de la parturition chez les Marsupiaux........ 118
— — Sur unetéte de Loutre marine /Enhydris marina Erxl.) venant
He -Chltommes que NOEL Re LUE D A ee 119
D' JOUSSEAUME. — Observations sur l’Helix tudiculata Binney............... 121
G. A. BOULENGER. — Quelques observations relatives à la forme de la pupille
et'a la coloration de l'iris chez certains Batraciens. .........:..:..:...2. 129
F. LATASTE. — Diagnose d’une Vipère nouvelle d'Espagne................... 132
TACzANOWSKI. — Supplément à la liste des Oiseaux recueillis dans l'ile
RS CRE ee RL sad ne ne via tiie à ei ua Ut SUR ue 133
G. A. BOULENGER. — Sur l'identité spécifique de Chameleonurus trachyce-
phalus Boulenger et Platydactylus chahoua Bavay....................... 141
F. LATASTE. — Addition à ma note « sur le Phyllodactylus europœus Gené, etc. »
à propos de la note additionnelle de M. Boulenger sur le genre
LL NRRES POR RSS EE PE EE APE PE PT PU et 143
G. A. BOULENGER. — Observations sur le genre Chondropython............. 146
R. BLANCHARD. — Note sur trois cas de molluscum observés chez des Lézards
A nd Lens M me ca de de» Due ot ANSE 148
G. À. BOULENGER. — Etude sur les Grenouilles rousses /Ranæ temporiare, et
description d'espèces nouvelles ou méconnues........................... 158
D° J. DE BEDRIAGA. — Mémoire sur les variétés européennes du Lézard des
DUT LL SE ER SR EE tee RE RS TE RO à à à de En Eee 191
HÉRON-ROYER. — Note sur l’œuf et la première période embryonnaire du
Pélodyte ponctué /Pelodytes punctatus Dugès)........................... 229
A. CERTES. — Note sur l’Haptophrya gigantea Maupas, Infusoire parasite des
BASES NON ES AIS UP ROLE RS RS Pa Pr it 210
XXX TABLE PAR ORDRE DES MATIÈRES
Pages.
D' MARMOTTAN et J. VIAN. — Liste d’'Oiseaux capturés en France, mais rares
dans CE DATS ER RE AE NES ES SR D AT EURE CDR 24
E. SIMON. — fr emides nouveaux de France, d'Espagne et d’Algérie....... 251
Procès -verbaux pour l'année AT RAS PRE CRE RER ER ee 1
Tables des espèces nouvelles décrites dans le Bulletin de 1879............. XXY
— des matières par ordre aphabétique d’auteurs....................... XXVII
2 par: Ordre de MAETES Te NAN Ur ERREURS A XXIX
Le Secrétaire général, gérant,
D' R. BLANCHARD.
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Fig. { Animal vu de face.
Dessm fat d'après une préparation.
colorée au picrocarminate
2 Animal vu de prohl .
Fig 3. Animal vu de dos.
Dessin fait d'apres l'animal vivant.
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PI. XII
b Ventouse buccale.
c Couronne exlerne de
cils vibrables.
d Üouronne mterne de
cils vibrables.
m Membrane.
n Noyau.
v d Vaisseau dorsal.
r. Corpuscule brillant
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7, rue des Grands-Augustins, 7
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