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MÉMOIRES : feuilles 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 112 (9 pages). PLANCHES : I, Il, Il, IV, V, VI, VII et VU. 1890 BRÜXELLES POLLEUNIS ET CEUTERICK, IMPRIMEURS 37, RUE DES URSULINES, 37 me 25 novembre 1890 B'OBEE TIN DE LA BOCIÈTÉ BELGE DE GÉOLOGIE DE PALÉONTOLOGIE & D'HYDROLOGIE (Procès-Verbaux des Séances et Mémoires) ÉÉRÉÉE FIN DE LA A | 1 NICIETE BELGE DE HÉOLOE DE PALÉONTOLOGIE & D'HYDROLOGIE (BRUXELLES) (Procès-Verbaux des Séances et Mémoires) TOME IV ANNÉE 1800 BRUXELLES POLLEUNIS ET CEUTERICK, IMPRIMEURS 37, RUE DES URSULINES, 37 1891-1892 PROCES-VERBAUX DE LA 7 7 Dr MUCIEIE BELUE DE LULU DE PALÉONTOLOGIE & D'HYDROLOGIE (BRUXELLES) TOME KEVW re 90 BRUXELLES POLLEUNIS ET CEUTERICK, IMPRIMEURS 35, RUE DES URSULINES, 39 PROCES-VERBAUX DE LA POCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE DE PALÉONTOLOGIE ET D'HYDROLOGIE BEÉEUXRELLES Tome IV.- Année 192. SÉANCE MENSUELLE DU 98 JANVIER 1890 Présidence de M. Ch. Lahaye, Vice-Président. La séance est ouverte à 8 heures. MM. J. Gosselet, Président et A. Houzeau font excuser leur absence. Les Procès-verbaux des séances du 30 juin, du 31 juillet et du 15 août 1889, publiés dans le fascicule V du Tome III, sont adoptés. Correspondance. M. le Secrétaire donne lecture de la correspon- dance, dont on trouvera ci-dessous les principaux extraits : M. Eug. Rissler, Directeur de l’Institut agronomique de France, à Paris, remercie le Bureau de la Société pour les félicitations qui lui ont été transmises au sujet de sa récente nomination comme Commandeur de la Légion d'Honneur. Il se met à la disposition de la Société pour lui procurer des documents relatifs à la Cartographie agronomique et il entre dans quelques détails à ce sujet. M. Johnston-Lavis, à Naples, envoie à la Société une importante série de publications sur les phénomènes volcaniques et sur les tremble- 4 PROCÈS-VERBAUX ments de terre. Il annonce le prochain envoi de photographies prises pendant les excursions récemment faites dans les régions volcaniques italiennes et auxquelles il avait convié les membres de la Société. La Société Carlos Ribeiro, de Porto, remercie pour l'échange de publications qui lui a été accordé et insérera prochainement une notice destinée à faire connaître en Portugal les travaux et le but de la Société belge de Géologie. M. l'Ingénieur Olaf Terp, à Breslau, envoie son adhésion comme membre effectif de la Société et fait parvenir la description illustrée de son nouveau système de forage à rotation, sans emploi du diamant, pour j'obtention de cylindres de roches. M. Hermann Credner, Dr du Service Géologique de la Saxe, fait hommage à la Société des cartes de Meissen, Riesa-Strehla, Hirschstein, Colmnitz, Rosenthal-Hohen Schneberg, Berggiesshübel, Purschen- stein et Olbernhau-Purschenstein, ainsi que des textes explicatifs correspondants et du rapport général sur les travaux de l’année 1880. M. le Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences de Belgique fait parvenir les Bulletins de l’Académie depuis l’année 1887, en retour des premiers volumes de notre Bulletin, qui lui ont été adressés. MM. J. Leclercq et Arthur Lefebvre, de Bruxelles, envoient leur démission de membres associés. M. À. Houzeau annonce que M. le Bourgmestre de Bruxelles compte faire appel à la Société pour aider à l'organisation du Musée géologique populaire et des conférences qui vont être institués au Palais du Cinquantenaire. M. A. Houzeau, au nom de la Société, lui a promis ce concours. ( Approbation.) M. Ch. Walcott, à Washington, dans une lettre adressée au Secré- taire de la Société, annonce que le Comité des géologues américains chargé de l’organisation du Congrès géologique international, qui devait avoir lieu aux États-Unis en 1892, consulte en ce moment les membres du Conseil du précédent Congrès de Londres, s’il ne con- viendrait pas de remettre cette session à un an plus tard, de manière à la faire coïncider avec les grandes fêtes qui seront organisées en 1893 pour le quatre centième anniversaire de la découverte de l’Amé- rique et qui comprendront sans doute une grande exposition. Dans la même lettre, M. Walcott annonce la fondation, à New- York, de la Société géologique américaine. | M. E. Van den Broeck, à la suite de cette lettre, dit qu’en sa qualité de membre du Conseil de la session de Londres, il a l'intention de donner un avis favorable à cette remise du Congrès. Toutefois comme un certain nombre de ses confrères se proposent, comme SÉANCE DU 28 JANVIER 1890 5 lui, d'assister au Congrés américain, il désire connaître l'avis de l’Assemblée, ce qui donnera plus de poids à la réponse qui sera envoyée a M. Walcott. L'Assemblée, consultée, se prononce unanimement en faveur du projet de remise du Congrès en 1893 et, faisant ensuite des vœux pour la prospérité de la Société géologique américaine, l'Assemblée décide de lui offrir nos publications, avec demande d'échange. Dons et envois reçus. Recu de la part des auteurs: 1198 H. Bauerman, F. W. Rudler, J. J. H. Teall, Johnston- Lavis. Report of the Committee for the investigation of the Volcanice Phenomena of Vesuvius and its neighbourhood (Rapports de 1885, 1887, 1888 et 1889) Zextr. in-8&, Londres, (Brit. Assoc.) 1199 Johnston-Lavis (H.'T.). À glass-eating Lichen. Article avec 5 fig., dans Science-Gossip du 1* juin 1878. 1200 — Volcanic Cones, their structure and mode of formation: Article avec fig., dans Science- Gossip du 1* octobre 1880. 1201 — On the structure and origin of volcanic Cones. Article avec 4 fig., dans Science- Gossip du 1” janvier 1881. 1202 — Notices on the Earthquakes of Ischia of 1881, and 1883, with a map, etc. Extr. in-8, 56 p. Naples, 1883. 1203 — Monograph of the Earthquakes of Ischia. Un vol. gr. in-4°, 112 p., 6 pl., 20 photographs. Londres et Naples, 1885. 1204 — The Relationship of the structure of Rocks to the condition of their formation. Extr. in-8°, 43 p. Londres, 1886. 1205 — L’eruzione del Vesuvio nel 2? maggio 1885. Extr. in-8, 7 p., 2 pl. col. 1206 — The Relationship of the Activity of Vesuvius to certain meteo- rological and astronomical Phenomena. Extr. in-8°, 1 p. Londres, 1886. 1207 — Diario dei fenomeni avvenuti al Vesuvio da luglio 1882 ad agosto 1586. Extr. gr. in-4°, 95 p., 3 fig., 13 photographies, Naples, 1887. 1208 — Notes on the Occurrence of Celestine containing nearly fourteen per cent of free sulphur. Extr. in-80, 2 p. 1209 — On the form of Vesuvius and Monte Somma. Extr. in-8, 7 p. Londres, 1888. 6 PROCÈS-VERBAUX 1210 — The Island of Vulcano and Stromboli. Extr. in-16, 8 P+ Londres. 1211 — Onaremarkable sodalite Trachyte D ee in Naples, Italy. Extr. in-80, 4 p., Londres, 1889. 1212 — Il pozzo artesiano di Ponticelli (1886). Extr. gr. in-4 9 p. Naples, 1889. 1213 Johnston-Lavis (H. J.) and Vosmaer (G. C. J.) On cité sections of Sponges and other similar structures with soft and hard tissues. Extr. in-&, 5 p., 1 fig., Londres, 1887. 1214 Harris (G. F.) Notes on the Geology of the Gironde, with especial reference tho the Miocene Beds. Extr. in-8°, 10 p. Londres, 1890. 1215 Martin (K.) Untersuchungen ueber der Bau von Orbitolina (Patellina auc.) von Borneo. Extr. in-80, 23 p., 2 pl., Leiden 1890. 1216 — Ein neues Telescopium und die Bezichung dieser Gattung zu Nerinea. Extr. in-8, 6 p., 1 pl., Leiden, 1890. 1217 Burmeister (Hermann.) Die fossiler Pferde des Pampasfor- mation. Nachtrags-Bericht. Un vol. in-folio, 65 pages, a Buenos-Aires, 1889. Des remerciements sont votés aux donateurs. Tirés à part extraits du Bulletin de la Société : 1218 Dollo (L.) Première note sur les Mosasauriens de dr 7 avec 2 pl: 1219 Van Capelle (H.) Les escarpements du Cassie E. avec une note de G-J. Hinde swr des roches siliceuses à spicules du Boulder-Clay du HOUR avec 1 pl. (2 exeïn- plaires.) Périodiques en continuation : Les Annales de la Société géologique du Nord, du Musée d' Be naturelle de Vienne ; les Bulletins de Pisdens des sciences de Cracovie, de la Société belge de géographie, météorologiques quotidien et mensuel de l'Observatoire royal de Bruxelles, de l'Office météorolo- gique de Rome; les Cartes géologiques et textes explicatifs du Service géologique du Royaume de Saxe {voir la correspondance), du Pilo- tage de l'Atlantique du Nord; les Procès-Verbaux de la Société de géographie de Berlin; les Reyues universelles des Mines et de la Métallurgie, de la Société de géographie de Berlin, des Sciences SÉANCE DU 28 JANVIER 1890 7 naturelles et sociales de Porto, des Questions scientifiques, Ciel et Terre, Feuille des jeunes naturalistes. Des nouveaux offerts en échange 290 Mémoires de la Société Carlos Ribeiro fase. Il: Les âges hic riques de l’Espagne et du Portugal, de M. Em. Cartailhac, par Ricardo Severo. 1991 Jahresbericht d. Wurtemb. Vereins f. Handelsgeographie (6: et 7° rapports). 1212 Koningl. Svenska Vetenskaps- - Akademiens Handlingar (8 Ets des tomes 18 à 21, relatifs à la Géologie, à la Fées etc.) 1193 Bihang till Kongl. Svenska ne utrnins Handlingar, tome 19, part 2, 3 et 4; tome 13, part 2,3 et 4 et 16 extraits des Loue 6 à 10. de 1924 Ofversigt of Kongl. Vetenskaps-Akademiens Forhandlingar (38 extraits des années 1884 à 1888,relatifs à la Géologie, etc. Election de nouveaux membres. Sont élus, à l'unanimité, par le vote de l'Assemblée, en qualité de membres effectifs : MM. le Colonel HENNE, Commandant la Place, à Namur. PUTZEYS, Ingénieur en chef du Service des eaux, à Bruxelles. VAN CALCKER (Dr F. J. P.), Professeur de Géologie et de Paléontologie à l'Université de Groningue (Pays-Bas). en qualité d'associés régnicoles : BRUNEEL Frédéric, Ingénieur au chemin de fer de l'Etat, à Bruxelles. DUFOURNY, Ingénieur principal des Ponts et Chaussées, 100, rue de la Limite, à Bruxelles. Présentation de nouveaux membres. Sont présentés par le Bureau : 1° en qualité de membres effectifs : MM. C. BLAS, Professeur à l’Université de Louvain. A. BRICHAUX, Chimiste, à Bruxelles. A. FISCH, Opticien, à Bruxelles. A. FONTAINE, Géomètre, à Vien-Anthismes. O. TERP, Foreur de puits artésiens, à Breslau. W IELEMANS-CEUPPENS, Brasseur, à Bruxelles. 8 PROCÈS-VERBAUX 2° en qualité d'associé régnicole : EUGÈNE PAVOUX, Ingénieur, à Bruxelles. M. le Président, en exprimant sa satisfaction d'avoir à enregistrer les nombreuses adhésions qui parviennent à la Société, fait remarquer que pour atteindre, le 17 février, date du troisieme anniversaire de la fondation de la Société, le chiffre de 300 membres effectifs, il n'y aurait plus que quatre adhésions nouvelles à obtenir. Il compte sur le zèle de nos confrères pour atteindre ce résultat si brillant. Communications des Membres. 5° L. DOLLO. Première Note sur les Mosasauriens de Maes- tricht. Dans cette communication, l’auteur complète l’ostéologie du Plio- platecarpus Marshi,qu'ila définien 1882 (Bull. Mus. Roy. Hist. Nat. Belg. Vol. I, p. 8). Il insiste particulièrement sur la structure remar- quable de l'os carré de ce Mosasaurien, os carré qui est bulloïde et rappelle tout à fait les caisses tympaniques des Cétacés. Le travail in extenso de M. Dollo, accompagné d'une planche, paraîtra ultérieurement dans les Mémoires de la Société. 20 F. SACCO. La Géotectonique de la Haute-Italie occidentale. M. le Secrétaire résume comme suit le manuscrit envoyé sous ce titre par M. Sacco et dont, après audition de cet exposé, l'impression aux Mémoires est ordonné, ainsi que celle de la planche qui accom- pagne le travail de notre zélé membre honoraire. Le travail que M. Sacco offre à la Société constitue une étude synthétique régionale, dans laquelle l’auteur cherche les arguments que cette étude peut fournir pour ou contre les lois régissant les phénomènes de géo-tectonique exposés par M. Suess dans son magi- stral ouvrage : Das Antlitz der Erde. M. Sacco résume d'abord à grands traits la constitution géologique des régions alpines de la Haute-Italie occidentale. Au-dessus des gneiss et des micaschistes, accompagnés de granits, de protogines, de calcaires cristallins, etc., formant le noyau du plis- sement alpin et atteignant une épaisseur de 6 à 7000 mètres, pouvant être attribués au Laurentien, se présente un dépôt, pouvant atteindre 16 kilomètres d'épaisseur, de micaschistes et de calschistes, que M. Sacco rapporte au Huronien. Une lacune considérable sépare ces formations archaïques de celles qui suivirent, car on passe directement au Carbonifère et au Permien. L'auteur attribue cette lacune à de puis- SÉANCE DU 28 JANVIER 1890 9 santes érosions dues à des phénomènes orogéniques spéciaux, post- huroniens. [Il admet aussi, soit la possibilité de découvertes ultérieures complétant nos connaissances, soit l'action de phénomènes métamor- phiques ne permettant plus de distinguer, dans ce qui est englobé comme Huronien supérieur, le Cambrien, le Silurien et le Devonien. Les terrains mésozoïques sont représentés dans les régions alpines par le Zrias et par quelques lambeaux jurassiques et crétacés ; \ Éocène y est très développé, surtout l'étage parisien avec son facies ligurien. Quant aux formations miocéniques et pliocéniques, elles s'étendent lar- gement au pied des Alpes. Cet ensemble sédimentaire, mis à jour par le plissement alpin, atteint une épaisseur d'environ 40 kilomètres. Dans son ensemble, la chaîne alpine, pour la région considérée par M. Sacco, est simplement constituée par un vaste plissement de l'écorce terrestre traversant,de l'Est à l'Ouest, l'Europe méridionale et qui paraît s'être dévié vers le Sud, à la frontière franco-italienne, par suite des résistances offertes par le massif montagneux du Plateau central. Ce plissement se subdivise en réalité en deux autres principaux, parallèles entre eux : l'un, intérieur, très développé; l'autre, extérieur, affectant une zone plus étroite, mais non moins caractérisée. L'auteur étudie successivement chacun de ces plissements et en décrit la constitution géologique générale. Il aborde ensuite l'étude tectonique des dépôts recouvrant les formations azoïques et y constate deux groupes naturels : celui des terrains paléozoïques et mésozoïques, sur- tout représenté par le Trias, et celui des terrains cénozoïques, presque uniquement représentés par l'Éocène parisien, à facies ligurien (Flysch, etc.). Dans la seconde partie de son mémoire, l’auteur aborde l'étude du Bassin tertiaire du Piémont avec ses dépôts miocènes et pliocènes. Il y constate deux zones naturelles : l’une méridionale, l’autre septentrio- nale. Ces zones, au point de vue lithologique et paléontologique, sont assez nettement distinctes. Leurs caractères tectoniques semblent moins différentiels ; l'auteur cherche à les fixer le mieux possible et il entre dans d'assez longs détails sur la constitution et sur les relations de ces couches. Il étudie certains plissements régionaux des couches liguriennes et en établit trois principaux axes montrant une influence bien marquée sur la constitution orologique et géologique de la région des collines piémontaises. | Après diverses constatations et recherches d'intérêt régional, mais qui se rattachent à l'étude tectonique de la région dont il a entrepris l'étude, M. Sacco formule les conclusions suivantes, que nous repro- duisons in extenso : 10 _. PROCÈS-VERBAUX « La chaîne alpine occidentale doit son origine à un grand pli de la croûte terrestre ; ce pli, qui se résoud en plusieurs plis secondaires (dont deux principaux) combinés avec des failles nombreuses, se disposa en ligne courbe par suite de l'obstacle:formé par le Plateau central de la France, qui en empêcha le développement libre et régulier de l'Est a l'Ouest. » Le plissement qui donna origine à E chaîne alpine prit naissance à la fin de l'ère archaïque ; il s'accentua fortement au commencement de la période. jurassique, atteignit son maximum d'intensité à la fin de l'Éocène, ne présentant plus, par la suite,que des périodes secondaires d'accentuation, spécialement à la fin de l’Helvétien et à la clôture des temps tertiaires. » Pour la région piémontaise, la vaste vallée du Pô ne peut nullement être considérée comme une Zone d'effondrement ou de chutes verticales (comme le pense M. Neumayr dans son Erdgeschichte) mais bien comme une zone de plissement affectant la forme d’un large pli syncli- nal qui cependant, dans son ensemble, se souleva graduellement par rapport au niveau marin, comme le prouvent le rétrécissement et le déssèchement graduel du bassin tertiaire, si typique, du Piémont. » Dans l'intérieur du grand plissement alpin et comme conséquence directe, soit de sa forme courbe vers l'occident, soit de son accentuation plusieurs fois répétée, prirent naissance — à cause de la pression très puissante qui en dériva — une série de plissements, qui constituèrent les collines Turin-Valence, entre la Ligurie et les Alpes. : » Les plissements, les failles et les érosions des régions alpines apenni- niques examinées mirent au Jour une épaisseur de formations d'environ 40,000 mêtres d'épaisseur. » 3° P. GOURRET. Études paléontologiques. La faune tertiaire marine de Garry, Sausset et Couronne, près Marseille. L'auteur envoie sous ce titre un volumineux manuscrit, accompagné de six planches de paléontologie, superbement dessinées. L'Assemblée, craignant les frais de publication de cette étude et sur- tout des planches, qui dépassent le nombre réglementaire attribué par l’Assemblée générale de décembre 1880 à un même auteur, délègue MM. F°. Béclard et J. Ortlieb pour lui faire rapport sur le mémoire de M. P. Gourret. Une décision sera prise après l'audition de ces rapports. 4 F. BÉCLARD. Sur la Rhynchonelle Pensions Davids. L'auteur, dans une note descriptive détaillée, accompagnée d’une P , pag SÉANCE DU 28 JANVIER 1890 II planche, supplée — grâce à la découverte qu'il a faite de bonnes empreintes de cette espèce, dans le Devonien inférieur près du château de Mirwart, en Ardenne — à l'insuffisance de la diagnose de Davidson, établie sur deux moules internes, fortement déformés. L'Assemblée vote l’impression de cette note aux Mémoires, avec la planche qui l'accompagne. | | fi La séance est levée à ro heures et un quart. SÉANCE D'HYDROLOGIE DU 11 FÉVRIER 1890. Présidence de M. Houzeau de Lehaiïe. La séance est ouverte à 8 h. 15. Correspondance. M. Gruls, secrétaire de la Commission des Eaux de l’agglomération bruxelloise, demande de lui faire parvenir un extrait du Procès-verbal de la séance d'hydrologie du 9 octobre dernier, dans laquelle a été traitée la question du projet de la ville de Bruxelles, consistant dans l'extension des galeries de drainage actuellement exécutées. La Société des Étudiants anversois remercie la Société de l’envoi de tirés à part des Procès-verbaux de nos séances et de divers autres travaux et envoie ses meilleures félicitations pour le rôle utilitaire qu'a pris la Société en inscrivant à son programme d'étude l'Hydrologie générale et les applications de la science. M. le professeur Blas, de Louvain, en acceptant d’être membre effectif de la Société, annonce qu'il prépare un complément à son tra- vail sur les eaux de Louvain, dans lequel il compte aborder l'étude des eaux artésiennes. M. ie Dr Kemna fait savoir qu'il a quitté l’enseignement pour prendre la direction des Travaux d'Eau d'Anvers. Les correspon- dances devront donc être adressées, 6, rue Montebello, à Anvers. M. T'acquenier, directeur des carrières de Lessines, accepte de faire partie de la Société en qualité de membre effectif et fait savoir qu'il recevra avec plaisir les membres de la Société qui se proposeraient de faire des études scientifiques dans ses exploitations. — Remerciements. M. Houzeau de Lehaie veut bien nous informer que le subside nécessaire pour la publication de la Carte pluviométrique de M. Lan- caster et des documents qui l’accompagnent sera probablement accordé à bref délai par M. le Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics. L'Administration communale de Charleroi remercie la Société d’avoir accepté la mission qui lui a été confiée et consistant dans un avis à donner au sujet du projet de prolongation des galeries drai- SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1800 13 nantes actuelles fournissant l’eau potable. Tous les documents néces- saires seront envoyés à la Société. M. Hendrick Altenrath, directeur de l'École industrielle d'Anvers, annonce qu'il se propose de publier mensuellement ses observations météorologiques et d’en faire parvenir régulièrement un exemplaire à la Société. M. Altenrath joint à sa lettre le bulletin relatif au mois de janvier dernier. — Remerciements. M. M. Van Calker et Dufourny remercient pour leur nomination comme membres effectifs de la Société. M. W. B. Gibbs, membre effectif, fait connaître son changement d'adresse : Thornton. Beulah Hill, Upper Norwood, London. M. le colonel Dulier, quittant prochainement le pays, présente sa démission de membre effectif. — Accepté. M. G. Mestreit, ingénieur et membre effectif de la Société, annonce son prochain départ pour Buenos-Ayres, où il s'établit : Calle 25 de Mayo, 51. On nous annonce la mort de M. le D' Melchior Neumayr, de Vienne, membre honoraire de la Société. M. Neumayr n'était âgé que de 44 ans; sa mort est une grande perte pour les sciences géologiques et paléontologiques. Enfin, la Société a recu du Ministère de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux publics, la lettre suivante, accompagnée de documents dont l'impression est votée en annexe au Procès-Verbal : ADMINISTRATION DES MINES. COMMISSION GÉOLOGIQUE DE BELGIQUE. — CONSEIL DE DIRECTION. Bruxelles, 31 janvier 1890. MONSIEUR LE PRÉSIDENT, J'ai l'honneur de vous adresser un exemplaire des arrêtés royaux du 31 décembre 1889 et du 3 janvier 1890 concernant la réorganisation du service de la confection de la Carte géologique de Belgique. Nous attirons votre attention sur les articles du premier de ces arrêtés relatifs à la collaboration de géologues à l'œuvre nationale dont nous avons pour mission de poursuivre la réalisation. Vous jugerez sans doute utile d'insérer ce document dans vos annales et d'informer les membres géologues de votre honorable 14 PROCÈS-VERBAUX Société qui voudraient participer à l'exécution de la Carte, qu'ils aient à adresser leur demande de collaboration au Président de la Commis- sion; rue Latérale, n° 1, Bruxelles. En vous adressant nos remerciements anticipés, nous vous prions, Monsieur le Président, d'agréer l'assurance de notre considération distinguée. (Signé) Le Président, Le Membre Secrétaire, G. Arnould. M. Mourlon. Il est décidé que le Bureau de la Société accusera réception de cette lettre et que les arrêtés royaux seront reproduits comme « Annexe au Procès-Verbal. » Dons et envois reçus. M. Delecourti- Wincgz envoie un prospectus relatif aux travaux effectués par la Compagnie internationale de recherches de mines et d'entreprises de sondages, à Bruxelles, ainsi que la description, avec planche, de l'appareil portatif pour sondages rapides et recherches géologiques dû à la collaboration de MM. Graeft et Delecourt-Wincqz. Recu de la part de l’auteur : 1995 Lancaster (A.). Le climat de la Belgique en 1889. Br. in-16. Bruxelles 1890. Tirés à part du Bulletin déposés par les auteurs : 1226 Klement (C.). Analyses chimiques d'eaux de puits artésiens. —— Les puits artésiens de Willebroeck. ? ex. 1227 Rutot (A.). Le puits artésien de la Place des Nations à Bruxelles. 2 EE 1298 Rutot (A.) et Van den Broeck (E.). Les nuits artésiens de Vilvorde. 2 ex. 1999 Rucquoy (A.). Les Eaux arsénicales de Court Saint-Etienne. PREXe : 1230 Ministère du Commerce, de l'Industrie et des colonies de France. Procès-verbaux sommaires du Congrès international d'Hydrologie et de Climatologie. Deuxième session. Paris 1886. Br. in-8°, 1889. Périodique en continuation : 1197 Annales de la Société d'Hydrologie médicale de Paris. Comptes rendus des séances : T. 34me, 7me livraison (1889) et T. 35m, 17e livraison (1890). SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1890 15 Il est déposé aux Archives : La Chronique des Travaux Publics, du 2 février, L'Indépendance belge du 31 janvier et la Gazette de Huy du 5 février, renfermant des articles au sujet de l'alimentation de Bruxelles en eau potable. | Election de nouveaux membres. Sont élus par le vote de l'assemblée, en qualité de membres effectifs : MM. C. BLAS, Professeur à l’Université de Louvain, 4, place de l'Université, à Louvain. A. BRICHAUT, Chimiste à la Société Solvay, 206, rue de la Victoire, à Bruxelles. Alphonse FISCH, 70, rue de la Madeleine, à Bruxelles. Adolphe FONTAINE, Géomètre du Cadastre, à Vien-Anthisnes (par Comblain-au-Pont). Olaf TERP, Ingénieur et Foreur de puits artésiens, 1 Char- lottenstrasse, à Breslau. Ad. URBAN, Directeur de la Société des Carrières de Quenast, 17, place de l'Industrie, à Bruxelles. WIELEMANS-CEUPPENS, Brasseur, 78, avenue du Midi, à Bruxelles. En qualité d'associé régnicole. Eugène PAVOUX, Ingénieur, 14, rue de Launoy, à Bruxelles. Présentation de nouveaux membres. Sont présentés par le Bureau en qualité de membres effectifs : MM. Alphonse SIMONIS, à Esneux. Comte OSWALD DE KERCHOVE DE DENTERGHEM, membre de la Chambre des représentants, à Gand. Paul VAN HOEGAERDEN, Conseiller provincial, à Liége. Alexandre TACQUENIER, Maître de carrières, à Lessines. En qualité d'associé régnicole. Baron Alfred DE LOÉ, à Bruxelles. Communications des membres. 1° Discussion au sujet de la Pétition envoyée aux Chambres, demandant de comprendre l'Hy-drologie dans le Programme d'étude de l'Enseignement supérieur. A propos de la lettre qui a été adressée à la Société par les Etudiants anversois, M. Houzeau, président, expose sa manière de voir en ce qui 16 PROCÈS-VERBAUX concerne la pétition envoyée à la Chambre des Représentants, en vue de faire inscrire l’'Hydrologie générale dans les programmes d'étude de l'enseignement supérieur. Lors de la discussion du projet de loi, en première lecture, M. Hou- zeau dit qu'il a hésité à demander un cours spécial pour l'Hydrologie parce qu'il lui semble que ce cours devrait faire partie de celui de Géologie. Or, il semble impossible à M. Houzeau d'introduire dans un pro- gramme gouvernemental le détail des diverses sciences à enseigner dans les Universités ; il suffit d'inscrire les noms des sciences à pro- fesser, le détail n’est pas de la compétence de la législature. Dans cet ordre d'idées, M. Houzeau considère l'Hydrologie comme une simple subdivision de la Géologie d'une part, del'Hygiène de l’autre et il croit que faire ressortir l'importance pratique des études hydrolo- giques sufhira pour que les professeurs introduisent dans leurs cours respectifs les notions nécessaires. M. Flammache considère l'Hydrologie générale comme appartenant à la Géologie pure, c'est une branche des sciences appliquées, qui a son analogue dans l'exploitation des mines. Elle touche donc de près à l'art de l'Ingénieur et il verrait avec plaisir confier le cours d'Hydrologie à un professeur qui soit aussi géologue. M. Verstraeten, s'en référant à ce qu'il avait déjà expriméà la séance précédente, dit que la majorité de l'assemblée voudrait voir enseigner, dans les différents cours universitaires, tout ce qu'il est nécessaire de savoir pour bien se représenter le mouvement des eaux dans la terre, depuis sa chute à l’état de pluie jusqu’à sa sortie à l'état de source. C'est véritablement là l'Hydrologie générale et de ce point dedépartcommun se détacheront les branches spéciales, d’une part-à l'ingénieur, pour tout ce qui intéresse l'alimentation des villes, les canaux et voies navi- gables, les ports de mer et l'industrie, d'autre part au médecin et à l'hygiéniste, qui s’occuperont surtout des qualités des eaux en vue de l’art de guérir ou d'arrêter la propagation des maladies épidémiques. C'est à ces points de vues spéciaux que l’utilité de cecoursestmanifeste et c’est là le point que nous visions dans notre pétition aux Chambres. M. le Président est, en principe, de l’avis de ses confrères ; il est d'accord avec eux pour reconnaître qu'il y aurait lièu d'instituer d'abord un cours d'Hydrologie générale, qui pourrait rentrer dans le cours de Géographie physique, puis des cours spéciaux s'adressant à trois catégories de personnes : aux ingénieurs, aux médecins, aux agro- nomes ; mais, lorsqu'on s’en tient au point de vue législatif, il tient à faire remarquer que l'enseignement supérieur comprend déjà énormé- SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1800 17 ment de branches et qu'il faudrait, avec le système de subdivision des sciences qu'on préconise, arriver à une plus grande spécialisation de diplômes que celle qui existe actuellement ; ce qui présenterait d’im- menses Inconvénients. Il est incontestable qu'il y a, actuellement, une très grande difficulté à devenir ingénieur hydrologue, car il faut faire soi-même son appren- tissage après la sortie de l'Université; mais, d'autre part, la création d'une section spéciale demanderait non pas un cours, mais tout un ensemble de cours spéciaux. Où placer tous ces cours ? II semble que cest à l'école du Génie civil, qu'ils devraient étre donnés; mais il y aurait une énorme difficulté à les faire entrer dans le cadre actuel de l'enseignement. On ne peut pas demander à l'Université de créer l’enseignement complet de toutes les branches ; il faut bien convenir que c'est à la sortie de l'Université qu'on commence à étudier les questions spéciales, au moyen des notions générales enseignées. M. le Président s'incline toutefois devant le vœu de l'assemblée et 1l verra comment il y aura lieu d'introduire la question à la Chambre, en seconde lecture. M. Flammache dit qu’en sa qualité d'ingénieur, il préconise la créa- tion d'un cours d'Hydrologie enseignant la recherche des eaux, l’exa- men de leurs qualités et de leur quantité, les moyens de captation, etc. Il est triste de voir des ingénieurs des ponts et chaussées rencontrer des difficultés dans des problèmes d'intérêt public, de les voir hésiter, par manque de direction dans leurs études préparatoires, et ignorer le parti à tirer d'une coupe ou d'un sondage. Dans les Universités, le cours de Géologie n’est qu'un accessoire, la Géologie n’est considérée que comme science pure, sans utilité pratique immédiate et les élèves la négligent. Si l'on introduit au contraire dans l’enseignement un cours bien dirigé, inscrit au programme et passible d'examen, l'élève se dirait qu'il a tout intérêt à étudier le cours et il s’y appliquerait. Dans le même sens n’a-t-on pas déjà ajouté aux pro- grammes des écoles spéciales des cours de chemin de fer et d'électricité? M. Verstraeten dit que M. le président a préconisé l'introduction de l'Hydrologie dans le cours de Géographie physique.A son avis l'Hydro- logie est plus complexe car, outre l'étude du parcours des eaux de pluie au sein de la terre, elle comprend encore la Maréographie, la Chimie élémentaire, la Géologie pure et la Mécanique hydraulique. Pour comprendre l'Hydrologie il faut donc avoir passé par les cours de science pure, tant physique que mathématique. Le cours d'Hydro- logie devrait donc faire partie de la dernière année d’études. | 1890. P.-V. 2 18 PROCÈS-VERBAUX Quand on entamera ce cours, on devra faire une récapitulation sommaire de la Géologie à un point de vue spécial, on rappellera les formules mathématiques nécessaires, etc. Tout cela est indispensable pour comprendre tous les phénomènes du mouvement des eaux tant à la surface qu'au sein de la terre et l’on arrivera ainsi à un enseignement rationnel, dont on pourra modifier plus tard la forme au point de vue des agronomes, des architectes, des ingénieurs civils, etc. M. le Président craint que tout cela n'entraîne à la création d'un _ diplôme spécial. MM. Flammache, Verstraeten et Rutot ne croient pas cette créa- tion nécessaire. M. le Dr Félix explique les raisons qui l'ont engagé,avec le Dr Poskin, à demander d'inscrire, au programme des études universitaires, un cours complet d'Hydrologie. D'après l'honorable membre, on a une tendance à trop spécialiser les études et chacun arrive alors à ne se préoccuper exclusivement que de sa spécialité. Malgré l'effet favorable qu'on attendait de ce système, il n'a produit que de mauvais résultats. On perd trop de vue que la science est une, qu'il est impossible de. devenir bon ingénieur, bon médecin, etc., sans avoir des connais- sances scientifiques étendues, sans lesquelles on se voit arrêté à chaque pas. Nous avons demandé que l'Hydrologie soit inscrite au programme universitaire parce que beaucoup d'ingénieurs et presque tous les médecins ne connaissent pas même les qualités que doit présenter l'eau potable. Les derniers ignorent de même les propriétés des eaux minérales et la manière de les appliquer, tant au point de vue général qu'à celui de la santé individuelle. : Nous demandons simplement à la législature d'insérer aux pro- grammes l'étude de l'eau sous toutes ses formes. Cela étant, chaque professeur d'Université se chargera d'enseigner dans son cours la subdivision de l'Hydrologie dans laquelle il est compétent. Il faut que l'Hydrologie soit enseignée partout : à Liége, à Gand, à Louvain, à Bruxelles, à Mons, à Gembloux, mais il faut que, dans chaque établissement, des hommes compétents soient appelés à déli- miter ce qui convient d'en donner pour chaque genre d'études. M. Van den Broeck appuie ce que vient de dire M. le Dr Félix. La Société de géologie, par sa pétition aux Chambres, demande l'ins- cripuon pure et simple d'un cours d Hydrologie au programme des études universitaires. Cela étant, on ferait arrêter par des hommes spéciaux la voie à suivre SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1890 19 et l'orateur pense que la Société belge de Géologie et d'Hydrologie est tout indiquée pour effectuer ce travail préliminaire. Nous comptons parmi nos membres des spécialistes distingués, des médecins, des ingé- n'eurs, des géologues, des législateurs et, en faisant appel à leurs lumières, la Société arrivera à déterminer un programme comprenant toutes les applications de l'Hydrologie. Un tel programme, arrêté par des spécialistes rassemblés, aurait une portée et une force morale considérables. Telle est assurément la meilleure solution pratique. M. le Président partage l'avis de M. Van den Broeck, mais il constate, d'après ce qui vient d être dit, que chacun a des idées parti- culières sur le sujet et que la question a besoin d'être mûrie. Nous devons nous concerter pour Jeter les bases des futurs cours d'Hydro- logie. Pour ce qui concerne l'action auprès de la législature, il ne faut pas perdre de vue que la loi sur l'enseignement supérieur fixe les conditions d'examens et pas autre chose; elle stipule que, pour obtenir tel diplôme il faut avoir satisfait à l'examen sur telle ou telle branche. M. le Président consent volontiers à demander, lors de la seconde lecture de la loi, qu'on inscrive aux programmes un cours d'Hydrologie dans la matière d'examen d'ingénieur, c'est-à-dire là où le cours pourrait être donné d'abord d'une manière complète et générale. La partie spéciale aux médecins viendrait après. M. le Dr Félix. L'Hydrologie n'est pas inscrite au nombre des cours obligatoires; il est donc indispensable de la faire figurer dans la loi réglant le programme des examens universitaires. Naturellement l'ingénieur ne suivra pas le même cours que le médecin, mais tous deux cependant devront fréquenter le même cours dans ses grandes lignes. Au médecin sera réservée l'étude de tout ce qui concerne la pré- sence des micro-organismes dans l’eau, les propriétés des eaux miné- rales, thermales, etc.; tandis que les études de l'ingénieur suivront une autre direction. Il est donc indispensable d'inscrire l'Hydrologie au programme des études universitaires et le cours sera donné diffé- remment suivant les Facultés. M. le Président rappelle comment s'exprime la loi relative à l'ensei- gnement supérieur ; elle dit que, pour exercer la profession d'avocat, il faut être docteur en droit; que pour être ingénieur civil, ingénieur des mines, médecin, pharmacien, etc., il faut avoir satisfait à tel ou tel examen ; Or, comme pour ce qui concerne toutes ces dernières profes- sions la connaissance de l’'Hydrologie est nécessaire, cette science doit 20 PROCÈS-VERBAUX être inscrite dans la loi pour l'obtention du diplôme, mais on ne peut y inscrire un programme déterminé. Nous sommes tous à peu près d'accord maintenant : la base c’est la science pure et ce n'est que dans l'application que le programme différera ; ces programmes n'existent pas, c'est à nous de les formuler ; nous laisserons donc la question ouverte et nous travaillerons ensemble à sa solution la plus rationnelle et la plus pratique. — Approbation. 2° Carte pluviométrique et Carte agronomique. M. le Président annonce qu’en outre de ce que M. le Secrétaire a dit en résumant la correspondance, il peut ajouter qu’en principe, il a l'assurance que le subside demandé sera accordé. La publication de la Carte pluviométrique entraînera à des dépenses considérables, attendu qu'elle comprendra cinq cartes et un gros volume de tableaux ; il est donc indispensable que le Gouvernement vienne à notre aide, sans quoi nous devrions renoncer à la publication de cette œuvre. | M. Verstraeten demande si l’on ne pourrait remplacer les tableaux de chiffres par des tableaux graphiques. M. le Président admet que ces sortes de tableaux présentent des avantages, surtout comme récapitulation de faits ; pour le cas actuel, le Bureau examinera la question. Il conviendrait également de mettre à l’étude les principes d'une carte agronomique de la Belgique, qui pourrait être une carte à deux élé- ments distincts, dressée au point de vue géologique d’une part, clima- tologique d'autre part. M. Verstracten fait remarquer que, dans ce cas, la carte pluviomé- trique deviendrait l'un des principaux éléments de la Carte agrono- mique ; il propose à la Société, d'accord avec M.le Président, de s’assu- rer le concours d’agronomes distingués et de formuler un programme d'ensemble de Carte agronomique. M. Van den Broeck dit que la question d'une Carte agronomique est intimement liée à celle de la Carte géologique. Il existe en ce moment, dans la confection des Cartes agricoles, deux courants d'idées différents. L'un est représenté par l'école française, dont le chef est M. Rüsler, directeur de l'institut agronomique de France, qui conclut en disant que « la meilleure carte agronomique est encore la carte géologique détaillée, à grande échelle ». L'autre courant d'idées est représenté par l’école russe, ayant à sa SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1890 21 tête le professeur Dokoutchaïef, qui trouve les données de la géologie seule insuffisantes et construit des cartes spéciales dites pédologiques. Lorsqu'on considère chacun des deux systèmes, 1l est facile de recon- naître que la différence d'opinion entre les deux écoles réside dans ce fait que, vu le vaste territoire qu il comporte, le levé géologique de la Russie est loin d'en être arrivé à l'exactitude et au détail des cartes géologiques de nos régions. La base géologique est insuffisante en Russie, mais elle ne l’est pas en France et encore moins en Belgique, de sorte que le système à adopter dépendra du degré de perfection des levés géologiques que l'on compte publier. | Avant de formuler un programme d'exécution de la Carte agricole de la Belgique, il est donc indispensable d’être fixé sur ce que notre pays pourra fournir comme canevas géologique, et précisément cette grave question est en ce moment en discussion au sein du Conseil de direction de la nouvelle Carte. Autrefois, lorsque nous avions la Carte détaillée au 1/20 000, dans laquelle la représentation des détails du sol était aussi complète que possible, les idées de M. Risler.s'imposaient, et l’on aurait eu bien peu à faire pour transformer la Carte géologique en véritable Carte agricole. Mais actuellement, il n’en est plus ainsi ; la réduction de l'échelle de publication du 1/20 000 au 1/40 000 a changé la question. Nous ne connaissons pas encore les bases qui seront adoptées pour la confectiou dela nouvelle Carte géologique, nous ne savons pas ce qui pourra y être figuré et, à première vue, 1l ne semble pas qu'elle puisse comporter les détails si nombreux et si précis qui faisaient de la carte au 1/20 000 la carte utilitaire par excellence. Avant de rien entreprendre au sujet de la Carte agronomique, nous devons donc attendre les décisions relatives à la publication'de la Carte géologique au 1/40 000, et c'est seulement alors que nous aurons à choisir entre les deux systèmes en présence : le système à base géolo- gique français, ou le système des cartes pédologiques russes. | M. le Président est d'accord avec ce que vient de dire M. Van den Broeck, mais l’on peut considérer comme décidé que la Société s’occu- pera de l'établissement du programme d’une Carte agricole. Pendant qu'on se préparera à aborder la question, le Conseil de direction de la carte aura sans doute pu prendre sa décision et dès lors tout sera prêt pour entamer l'examen du problème et pour guider le Gouvernement. — Adopté. PROCÈS-VERBAUX D tn} 3° A. RUTOT et E. VAN DEN BROECK.— Matériaux pour servir à la connaissance de la composition chimique des eaux arté- siennes du sous-sol de la Belgique dans ses rapports avec les couches géologiques qui les renferment. M. Rutot, au nom de M. Van den Broeck et au sien, dit, en présen- tant le travail, que le but en vue est de satisfaire à l'un des articles du programme d'étude hydrologique du pays, adopté par la Société, de la même manière que la Carte pluviométrique satisfait à l'article premier de ce programme. Il est, en effer, du plus haut intérêt de savoir ce que deviennent les eaux qui se sont infiltrées dans le sol, c'est-à-dire celles qui consti- tuent, d’une part, la nappe phréatique ou celle des puits domestiques, généralement libre et relativement superficielle et, d'autre part, les nappes artésiennes ou forcées. Pris ainsi dans la généralité, le problème est complexe, comporte mille et un détails et ne peut être entrepris que par un groupe de personnes travaillant dans un même but et coordonnant les résultats. Pour ce qui concerne Îles auteurs du travail présenté, ils ont, pour ne pas dépasser leurs forces, réduit leurs recherches aux nappes artésiennes et ils comptent rassembler peu à peu, par fascicules, les renseignements complets, ou pouvant être considérés comme tels, sur les puits artésiens. Les données relatives à un puits artésien peuvent être, pour le moment, considérées comme complètes lorsqu'on connaît : 1° La coupe géologique détaillée avec les épaisseurs des couches. 2° La cote de l’orifice. 30 La situation et le débit de la ou des nappes artésiennes traversées. 4° Le niveau hydrostatique de ces nappes. | 5° Le débit, soit par écoulement naturel, soit par pompage. 6° La température des eaux des diverses nappes rencontrées. 7° L'analyse de ces mêmes eaux. 8° Les conditions pratiques du travail : tubes, leur nombre, leurs longueurs, leurs diamètres ; accidents, ruptures, ensablements, etc. MM. Rutot et Van den Broeck ont donc recherché, dans tout ce qui a été publié jusqu'ici sur les puits artésiens de Belgique, ceux sur les- quels on possède tous ou à peu près tous les renseignements signalés ci-dessus et ils ont réuni ces groupes de documents, au nombre de trente-deux, en un premier fascicule. On conçoit que la connaissance complète d'un grand nombre de puits artésiens permettra, dans un avenir pas trop éloigné, après une SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1890 23 coordination des éléments, de se faire une idée très satisfaisante des conditions physiques et chimiques des diverses nappes liquides ; qu'on pourra pour ainsi dire entreprendre la monographie de chacune de ces nappes et d'en tirer des conclusions importantes tant au point de vue scientifique qu'au point de vue utilitaire, telles, par exemple, que la relation existant entre la composition chimique d’une nappe aquifère et celle des roches comprises dans le terrain qui le renferme. Cependant, pour arriver à des résultats comparables, il faudra que nos chimistes se concertent et décident ce que devra renfermer une bonne analyse d'eau. Les auteurs du travail se sont trouvés en présence d'analyses, les unes détaillées, les autres seulement suffisantes pour apprécier les qualités de l'eau à utiliser ; mais aucun plan d'ensemble n'existe et il serait indispensable que l'on s'entendit à ce sujet. Pour mener à bien le travail qu'ils ont entrepris, MM. Rutot et Van den Broeck adressent donc un appel, d'abord à tous leurs confrères, afin qu'ils publient dans notre Bulletin ou qu'ils leur confient les docu- ments qu'ils possèdent concernant les puits artésiens, ensuite aux chi- mistes afin qu'ils fournissent, pour les coordinations et les conclusions à tirer, des analyses suffisament complètes et surtout comparables. M. Verstraeten ajoute qu'un élément utile, devant accompagner la notice du débit, est celui du prix de l'eau. M. Rutot est d'accord avec M. Verstraeten pour reconnaître que la connaissance de cet élément serait hautement désirable, mais, dans le travail qu'il présente avec M. Van den Broeck, ce point de vue n’a pas été introduit faute de renseignements. M. Rutot ne voit que des avan- tages à inscrire le prix de l’eau comme l'un des éléments utiles à con- naître. | Evidemment, les auteurs du travail n'ont pas cherché à tirer des conclusions de la connaissance des trente-deux puits décrits ; ces puits s'alimentent du reste à onze nappes aquifères différentes, ce qui réduit à peu de cnose ce qu'on connaît actuellement sur chacune d'elles. La seule chose à faire pour le moment est de réunir le plus possible de documents complets et comparables. MM. Ortlieb, Wauters et Zune, en qualité de chimistes, appuient l'idée qu'il y aurait intérêt de s'entendre au sujet d’un cadre uniforme d'analyses d'eau et M. Zune ajoute que l'on pourrait s'associer dans ce but à la Société de chimie, ce qui donnerait plus d'autorité à la déci- sion. M. le Président est d'accord avec M. Zune pour demander à la Société de chimie de nous aider en nous fournissant une note résumant 24 PROCÈS-VERBAUX sa manière de voir au point de vue du cadre d'analyse des eaux. Il semble résulter de la discussion qu'il y a lieu de considérer deux sortes d'analyses : 1° l'analyse chimique proprement dite ; 2° l'analyse que l'on pourrait appeler industrielle et qui comprendrait le degré hydroti- métrique, le résidu salin et la teneur en matières organiques. Nous nous mettrons en rapport avec la Société de chimie dès que nos membres chimistes se seront mis d'accord sur ce qu'il conviendrait de demander. 4 Décalcification des eaux chargées de calcaire. M. le Secrétaire annonce que l’un de nos confrères désirerait con- naître un procédé pratique pour décalcariser industriellement de grandes quantités d’eau. Le Secrétaire ajoute qu'il a déjà signalé à notre confrère la décalca- risation en grand des eaux destinées à l'alimentation des locomotives dans la gare de Frameries, installée il y a une vingtaine d'années par la compagnie du Nord belge. Le procédé d'épuration des eaux à Frameries s'effectue de la manière suivante : On dispose 1° de trois réservoirs de 50% ; 20 d’un agitateur à palettes, mû à bras d'hommes ; 3° de trois filtres formés de galets en silex posés sur des toiles métalliques ; 4° d'une citerne de 700"*. On procède comme suit : On place dans le réservoir de l’agitateur. de la chaux grasse bien cuite, dans la proportion de 45 kilog. par cent mètres cubes d’eau à épurer. Quand les réservoirs sont remplis d'eau à épurer, on ÿ place suc- cessivement l’agitateur, qui y mélange intimement la chaux nécessaire pour la destruction du bicarbonate de chaux soluble et sa transforma- tion en carbonate peu soluble. La réaction opérée, on laisse déposer pendant 24 heures, après quoi on fait passer l’eau dans les filtres, d'où elle s'écoule dans la citerne pour être jivrée à la consommation. D'après des essais effectués, il a été reconnu que de l’eau qui titrait 42 degrés hydrotimétriques, avant l’épuration, ne titrait plus que 23° après cette opération. Notre confrère, à qui le chef de gare a transmis cette information, trouve le procédé compliqué et coûteux lorsqu'il s’agit de quantités d'eau considérables, pouvant s'élever à 2400 par jour et il demande à nos membres chimistes de bien vouloir lui dire s'il n'existe pas de procédé plus simple et pouvant être plus facilement appliqué. SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1800 25 MM. Ortlieb, Wauters, Zune, Verstraeten demandent des ren- seignements sur la nature de l’eau à épurer, car en l'absence de ces don- nées, les chimistes présents déclarent qu'il n'est pas possible d'indiquer un procédé général, s'appliquant à tous les cas. Pour pouvoir répondre en toute connaissance de cause à la question posée, il est indispensable non seulement de connaître le degré hydrotimétrique de l'eau à épurer mais d'en posséder une analyse complète et très soignée. | M. le Secrétaire est chargé de transmettre cette réponse. Le Secré- taire annonce également que des exemplaires du N° du 2 février de la « Chronique des Travaux publics », renfermant le rapport de la Commission gouvernementale des eaux, sont déposés sur le bureau à la disposition des membres ; il a aussi le plaisir de faire savoir que M. Van Hoegaerden, auteur du projet adopté par la Commission gou- vernementale, a promis de nous exposer les résultats de ses études sur les sources de Modave, sur le Hoyoux, à l’une des prochaines séances d'Hydrologie. La séance est levée à 10 h. 1/2. ANNEXE Ministère de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux Publics. DIRECTION GÉNÉRALE DES MINES. CARTE GÉOLOGIQUE DE LA BELGIQUE. ——— LÉOPOLD II, Roi des Belges, A tous présents et à venir, SALUT. Vu le vote émis par la législature dans la session parlementaire de 1884-1885, au sujet de la Carte géologique de Belgique; Vu les conclusions de la commission nommée, le 2 septembre 1885, en vue d'élaborer et de présenter au gouvernement un projet de réor- ganisation des services de la dite carte sur les bases indiquées par la législature ; Vu Notre arrêté du 16 juillet 1878 décrétant la confection de la carte et plaçant ce service dans les attributions de l'administration des sciences, des lettres et des beaux-arts ; 20 ANNEXE Vu Notre arrêté du 26 août 1888, qui détache la dite administration du département de l’agriculture, de l'industrie et des travaux publics, pour la réunir à celui de l'intérieur et de l'instruction publique, à l'exception du service de la carte géologique, lequel est placé dans les attributions de la direction des mines; Sur la proposition de Notre Ministre de l’agriculture, de l'industrie et des travaux publics, Nous avons arrête et arrêtons: Art. 1%. Une carte géologique de la Belgique sera levée et publiée aux frais de l'Etat. Art. 2, Les travaux seront exécutés par les soins d’une commission composée d’un conseil de direction et d’un nombre indéterminé de géo- logues admis à collaborer aux levés de la carte. Cette commission prendra la dénomination de Commission géologique de Belgique et ressortira au ministère de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics (Administration des mines). Art. 3. Le conseil de direction sera composé du directeur général des mines et de sept géologues nommés par Nous. Les géologues collaborateurs seront nommés par Notre Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics, sur la proposition du conseil de direction. Art.4. La commission, ainsi que le conseil de direction, seront présidés par le directeur général des mines. | Un vice-président, choisi parmi les membres du conseil, sera nommé par Nous, pour remplacer le président en casd’absence ou d'empêchement de celui-ci. Un des membres du conseil, nommé par Nous, remplit les fonctions de secrétaire de la commission et du conseil. Art. 9. Dans le cas où la place de vice-président, celle de secrétaire ou celle d’un membre du conseil deviendraient vacantes, le conseil pré- sentera deux candidats au choix du gouvernement. Art. 6. A l'effet d'assurer l’exécution des levés géologiques dans toute l'étendue du pays, et suivant que la nécessité l’exigera, des géologues, au nombre maximum de quatre et recrutés parmi ceux désignés au deuxième paragraphe de l’article 3 précédent, pourront être adjoints au service de la carte pendant la durée des travaux et rétribués sur le crédit affecté a la dite carte. Ils seront proposés par le conseil et désignés par Notre Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics. Art. 7. Le conseil de direction connaît spécialement des questions SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1890 27 scientifiques. Il arrête la légende de la carte, après avoir entendu les géologues chargés des levés dont il détermine les conditions générales et il assure l’umité scientifique de l’œuvre. Il décide du degré de complica- tion du travail, de l'étendue à donner aux textes explicatifs sommaires, ainsi que de la publication des coupes jugées nécessaires, et il règle l’ordre de publication des travaux terminés. Le conseil se réunit aussi souvent que l’exige la nécessité du travail. Il est convoqué par le président ou, en son absence, par celui qui le remplace. Art. 8. La commission s’assemble chaque fois que le conseil le juge utile et au moins une fois par an sur la convocation du président ; elle pourra être réunie extraordinairement sur la demande écrite de la moitié au moins de ses membres collaborateurs. L'ordre du jour indiquera l'objet de la convocation. Les délibérations de la commission ne peuvent porter que sur les questions relatives à l’unité scientifique de l’œuvre. Art. 9. Le conseil de direction examine les demandes et les conditions de collaboration. Il en règle la rémunération et le mode de payement par une convention que le président soumet à l'approbation du Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics. Cette convention stipulera que les collaborateurs renoncent à exercer envers l'Etat tout droit d'auteur. Art. 10. Les travaux présentés font l'objet de rapports du conseil, qui constate, le cas échéant, que la convention intervenue a été remplie. Ces rapports sont transmis au Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics ; ils servent de base à la liquidation des indemnités dues aux intéressés. Art. 11. Les collaborateurs de la carte adresseront annuellement au président, dans la première quinzaine de mars, un rapport détaillé sur ces travaux et le programme des études qu'ils se proposent de faire pendant l’année. Art. 12. Le président, dans la première quinzaine d’avril, présente au conseil, conjointement avec le secrétaire, un rapport d'ensemble sur l'avancement des travaux. Il lui soumet un projet de budget et un état général de la comptabilité. Ces documents, après approbation, sont sou- mis au Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics. Art. 13. La carte sera levée à l’échelle de 20,000° au moins. Les plan- chettes seront classées à mesure de leur achèvement et le public sera admis à en prendre communication après la publication, conformément a l’article 14. Art. 14. La publication de la carte sera faite au 40,000° par l'institut 28 ANNEXE cartographique militaire sous le titre: Carte géologique de la Belgique, dressée par ordre du gouvernement. Des parties de planchettes de consti- tution géologique compliquée pourront, en outre, être publiées à plus grande échelle si la nécessité en est reconnue par le conseil. Les feuilles mentionneront les noms des auteurs des levés: Art. 15. Des textes explicatifs sommaires seront publiés en même temps que la carte. Ils renseigneront Îles pr DE travaux à con sulter. Art. 16. La rémunération due pour les levés géologiques, tous frais compris, est évaluée à 1,600 francs par planchette en moyenne. Le minimum sera de 600 francs et le maximum de 2,400 francs. Le président pourra recevoir une indemnité annuelle, dont le montant sera fixé par Notre Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des tra- vaux publics, Le secrétaire jouira d’un traitement annuel de 2,500 francs. Art. 17. Le taux des jetons de présence aux réunions des membres, tant du conseil que de la commission géologique de Belgique, est fixé a 10 francs. ADS, Les frais de route des membres ne résidant pas à Bruxelles seront remboursés d’après un tarif à fixer par Notre Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics. Art. 18. Lorsque les membres du conseil de direction auront à se déplacer extraordinairement, ils jouiront d’une indemnité fixe de séjour de 15 francs par jour. Les frais de route leur seront remboursés comme il est dit à l’article précédent. Art. 19. Sont nommés rates du conseil, sous la présidence de M. G. Arnould, directeur général des mines: MM. Briart, membre de l’Académie royale de Belgique ; de la Vallée Poussin, membre de l’Académie royale de Belgique, professeur à l’université de Louvain ; Devalque, membre de l’Académie royale de Belgique, professeur a l’université de Liège ; Malaise, membre de l’Acadèmie royale de Belgique, professeur a l'institut agricole de l'Etat; | Mourlon, membre de l’Académie royale de Belgique, conserva- teur au Musée royal d'histoire naturelle ; Rutot, ingénieur honoraire au chemin de fer de l'Etat, conser- vateur au Musée royal d'histoire naturelle ; Van den Broeck, conservateur au Musée royal d’histoire naturelle. | _ SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1890 29 M. Dewalque remplira les fonctions de vice-président et M. Mourlon celles de secrétaire. Art. 20. Notre arrêté du 12 juillet 1882, portant organisation du service d’une carte géologique de la Belgique à l'échelle de 20,000° et nomination d'une commission de contrôle des travaux, est rapporté. Art. 21. Notre Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics est chargé dé l'exécution du présent arrêté. Donnée à Bruxelles, le 31 décembre 1889. LÉOPOLD. Par. le Roi : Le Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics, LEon DE BRUYN. Ministère de l'agriculture, de l’industrie et des travaux publics et Ministère de l'intérieur et de l'instruction publique. ADMINISTRATION DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX—ARTS. LEOPOLD II, Roi des Belges, À tous présents et à venir, SALUT. Revu Notre arrêté en date du 31 décembre 1889 concernant la formation d’une carte géologique du royaume ; Revu Notre arrêté du 10 juillet 1869-réglant l’organisation du Musée royal d'histoire naturelle ; Considérant qu'il importe, dans l'intérêt de la science, d’assurer la conservation des éléments destinés à servir de pièces à l’appui des travaux qui doivent être la base de la formation de la carte géologique précitée ; Sur la proposition de Notre Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics ainsi que de Notre Ministre de l’intérieur et de l'instruction publique, Nous avons arrête et arrêtons: Art. 1%. Les objets d'histoire naturelle recueillis à l’occasion des tra- vaux de la carte géologique du royaume et devant servir de pièces à l’appui de ces travaux seront réunis en une collection spéciale, dont le classement scientifique sera opéré par la commission de la dite carte et dont la conservation est confiée au Musée royal d'histoire naturelle. 30 ANNEXE Art. 2. Notre Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux . publics et Notre Ministre de l’intérieur et de l'instruction publique sont respectivement chargés de l'exécution du présent arrêté. Donné à Bruxelles, le 3 janvier 1890. LÉOPOLD. Par le Roi: Le Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics, Léox DE BRUYN. Le Ministre de l’intérieur et de l'instruction publique, J. DEVOLDER. Pour copie conforme : Le Secrétaire Général, BEco. SEANCE MENSUELLE DU 95 FÉVRIER 1890 Présidence de M. Ch. Lahaye, Vice-Président. La séance est ouverte à 8 heures 20 minutes. MM. C. Aubry, Ed. Dupont et J. Ortlieb font excuser leur absence. Correspondance. M. Grégoire Wincqgz, Administrateur-Délégué de la Société des Carrières P.-J. Wincqz, à Soignies, se met à la disposition de la Société ou de ceux de ses membres qui voudraient visiter ces carrières, et annonce que des fossiles recueillis pendant les travaux d'exploitation seront mis à la disposition des visiteurs. (Remerciements.) | M. P. Petitclerc, de Vesoul, envoie, pour l'album de la Société, cing belles photographies représentant des vues « géologiques » prises dans les terrains jurassiques de la Haute-Saône et del’Ardèche./Remer- ciements.) M. À. Issel, de Gênes, offre gracieusement de prendre à sa charge une partie des frais de gravure et d'impression de sa planche relative aux figures de viscosité. ( Remerciements.) M. le Ministre du Mexique coffre à la Société, de la part de Don Antonio de Castillo, un exemplaire de la Carte géologique de Mexique dressée par cet Ingénieur. /Remerciements.) M. Marcel Bertrand, de Paris, remercie pour sa nomination de membre honoraire. M. À. Dapsens, maître de carrières, à Yvoir, exprime le désir de faire partie de la Société en qualité de membre effectif et convie la Société à venir visiter, lors d'une de ses courses géologiques dans la vallée de la Meuse, ses exploitations, dont il sera heureux de faire les honneurs. (Remerciements.) Dons et envois reçus. De la part des auteurs : 1931 J. G. Bornemann. Ueber den Muschelkalk. Extr. gr. in-8, 23 p. Berlin, 1889. 1932 F. Coppi. Ueber die in Juhre 1871 in den Terramare von Gar- zano vorgenommenen Ausgrubungen. Extr. in-8°, 9 p., 2 pl. Vienne, 1872. 32 PROCÈS-VERBAUX 1933 — Nuova scoperta archeologica nella terramara di Garzano. Ext. in-8°, 18 p., 4 pl. Turin, 1879. 1934 — Indicazioni à qguida geo-mineralogica della provincia di Modeno-Frignano. Br. in-8°, 20 p. Modène, 1880. 1935 — Cenni biografici (Joseph-Franç. Coppi). Br. in-8&, [8 p. Modène, 1880. 1936 — Breve rapporto sugli scavi di Gorzano nel 1880. Extr. in-8°, 7 p. 1 pl. Modène, 1881. 1937 — Osservazioni malacologiche cirea la Nassa semistriata e N. costulata del Brocchi. Extr. in-8, 7 p., fig. Modène, 1881. 1938 — Sulla Clavatula Jouannettr Desm. Br. in-8, 3 p., fig. Modène, 1882. | 1938 Ed. de Selys-Longchamps. Palæophlebia. Nouvelle légion de Calopterygines. Suivi de la description d’une nouvelle Gom- phine du Japon. Tachopteryx Pryeri. Extr. in-8°, 7 p., 1 pl. col. Bruxelles, 1889. 1939 T. Rupert Jones. On some Palæozoic Ostracoda from North America, Wales and Ireland. Extr. in-8, 31 p., 4 pl. Londres, 1890. 1940 — ue some Palæzoic Ostracoda from Pennsylvania. Extr. in=6470:0 ND: 1241 S. SeRIN A and Y. Kikuchi The Eruption of Bandai-San. Mém. in-4°, 9 pl. et cartes. Tokio, 1889. (Extr. du vol. III du Journal du collège scientifique de l’Université impériale du Japen) — don de M. Domi Zervas. 1249 F. J. P. van Calker. De Reuzenketels en hunne “al als gla- ciaal- Verschijnsels. Extr. in-8°, 16 p. Groningue, 1882. 1243 — Derol der Drukking in de HE Extr. gr. in-8°, 20 p. Gro- ningue, 1887. 1244 — Ueber glaciale cn ice im. Groninger Hondsrug. Extr. in-8°, 3 p., 3 fig. Berlin, 1888. 1945 — Beiträge zur Heimaths-Bestimmung der Groninger Ge- schiebe. Extr. in-8°, 8 p. Berlin, 1889. 1246 — Die zerquetschten Geschiebe und die nühere Bestimmung der Groninger Morünen Ablagerung. Ext. In=8°, -165pEE pl: Berlin, 1889. | Tirés à part extraits du Bulletin de la Société. 1247 H. Van Cappelle J'. Les Escarpements du Gaasterland sur la côte méridionale de la Frise. Note suivie d’une étude de SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1800 33 G. J. Hinde sur les roches siliceuses du Roode-Klif (1 pl.) 2 ex. 1248 E. Van den Broeck. Note sur les nouveaux baromètres holos- tères orométriques et altimétriques du système Goulier, spécia- lement construits pour les basses et moyennes régions. Recu comme périodiques en continuation : L'Annuaire de l'Académie des Sciences de Belgique, les Bulletins du Comité géologique d'Italie, du Cercle des Naturalistes hutois, de la Société Africaine d'Italie, de l'Académie des Sciences de Belgique, météorologique quotidien de l'Observatoire royal de Bruxelles, quoti- dien de l'Office météorologique de Rome, de l'Académie des Sciences de Cracovie ; les Communications sur l'exploration scientifique des colonies allemandes, le Journal trimestriel de la Société géologique de Londres, les Reyues universelles des Mines et de la Métallurgie, Ciel et Terre, Feuille des jeunes naturalistes. Périodiques nouveaux offerts en échange : 1249 Mittheil. d. Section fur Naturkunde des Osterreichischen T'ouris- ten-Club. 1 Jahrgang. 1950 Annales des Travaux publics de Belgique. Tome XLVII, 1889. 1951 Memorie descrittive della Carta geologica d'Italia (comprenant : vol. IT. A. Fabri. Kelazione sulle miniere di ferro dell Isola d’Elba, avec atlas in-fol., 19, pl. et vol. IV. G. Zoppi. Descri- zione geologico-mineraria dell” Iglesiente (Sardegna) avec une carte et un atlas de 29 pl.) 1952 Annual Report of the Department of Mines. New South Wales Report for the year 1888. 1953 Chronique des Travaux publics et de l'Industrie. Nos de Février. 1954 Revue des sciences naturelles publiée par la Soc. des Nat. de Saint-Pétersbourg, 1890, n° 1. M. le Bon Ed. de Sélys-Longchamps attire l'attention sur l'intérêt que trouveront sans doute les paléontologistes dans la description qu'il a fournie (voir N° 1238 bis) d'un Odonate japonais nouveau, de la sous-famille des Caloptérygines. Cet insecte appartient à une légion non connue jusqu ici dans la faune entomologique récente et qu'il a baptisée du nom de Palæophlebia. Ce genre, extraordinaire et anormal, a des rapports marqués avec les Heterophlebia du Lias inférieur d'Angleterre et avec certaines formes de l'Oligocène de Sillos, ainsi qu'avec d’autres des schistes lithogra- phiques de Bavière, décrites par M. le D' Hagen (Stenophlebia, Iso- phlebia, etc.) 1890. P.-V. 3 PROCÈS-VERBAUX LU) + Parmi les dons et envois recus, M. le Secrétaire signale encore et fait passer sous les yeux de l'Assemblée les cinq belles photographies de « phénomènes géologiques » offertes par M. Petitclerc, de Vesoul. Élection de nouveaux membres. Sont élus, par le vote unanime de l'Assemblée, 1° en qualité de membres effectifs : MM. ALPHONSE SIMONIS. Rentier à Esneux. DE KERCKHOVE DE DENTERGHEM (Comte OSWALD), Membre de la Chambre des Représentants, 5, rue Digue de Brabant, à Gand. ALEXANDRE TACQUENIER, Administrateur délégué des Carrières Tacquenier, à Lessines. PAUL VAN HOEGAERDEN, Avocat, Conseiller provincial, 7, boulevard d'Avroy, à Liége. 20 en qualité d'associé régnicole : DE LOË (Baron Alfred), 67, rue du Trône, à Bruxelles. 12 Présentation de nouveaux membres. Sont présentes par le Bureau en qualité de membres effectifs : MM. A. DAPSENS. Maître de carrières, à Y voir. B. DOKOUTCHAÏEF, à Saint-Pétersbourg. ED. LIPPMANN, Ingénieur-civil, à Paris. A. PROOST, Inspecteur général de l'Agriculture, à Bruxelles. G. WINCQZ, Propriétaire de carrières, à Soignies. Rapport sur les travaux présentés. MM. F. Béclard et J. Ortlieb donnent lecture de leur rapport sur l'impression, dans le Bulletin de la Société, du mémoire, avec planches, présenté par M. P. Gourret, de Marseille, sur la faune des couches tertiaires supérieures de la Basse-Provence. Les deux rapporteurs sont d'accord pour reconnaître l'intérêt et les qualités du mémoire de P. Gourret, mais ils craignent d'entraîner la Société dans une voie contraire à ses intérêts pécuniaires en proposant la publication intégrale des six planches, admirablement dessinées d'ailleurs, qui accompagent le texte. L'Assemblée, consultée, décide d'en référer préalablement à l'auteur et de lui demander notamment certaines suppressions en ce qui concerne la représentation d'espèces déjà décrites, figurées dans ses planches. Si ces suppressions sont admises par l'auteur, le travail et les figures restantes seront imprimés dans les Mémoires. (29 UA SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1890 Communication des membres. 1° L. DOLLO. De la nécessité de rayer le Mosasaurus gracilis de la faune du Maestrichtien. M. K. A. Zittel {Handbuch der Palæontologie. Palæozoologie. Vol. III, pp. 620 et 621) admet la coexistence, dans le Maestrichtien, du Mosasaurus gracilis, Owen, et du Plioplatecarpus Marshi, Dollo. Mais : 1° Les ossements que MM. Winkler, Bosquet et Ubaghs ont désignés sous le nom de Mosasaurus gracilis sont précisément ceux qui ont servi de type au Plioplatecarpus Marshi. 2° On sait aujourd’hui que le type du Mosasaurus gracilis, Owen, est un poisson (Pachyrhizodus gracilis). Il y a donc lieu derayerle Mosasaurus gracilis de la faune maestrich- tienne. 2° À. RUTOT. Présentation de coupes minces taillées dans des rognons dolomitiques du terrain houïller du bassin de la Rubhr et montrant la structure intime des végétaux houillers. En présentant à l'assemblée une vingtaine de préparations montrant, d'une manière extrêmement remarquable, tous les détails de structure du fouillis de végétaux ayant formé la houille, M. Rutot donne les indications suivantes : Le nodule d’où ont été tirées les coupes a été offert au Musée Royal d'Histoire Naturelle par notre confrère, M. L. Piedbœuf, de Dussel- dorf, qui en a également distribué à plusieurs institutions scientifiques du pays. En offrant une de ces concrétions à la Société géologique de Belgique à Liége, notre confrère a fourni tous les renseignements relatifs au gisement et à la nature de ces remarquables concrétionnements, et il a fait savoir que M. R. Nane, Oberbergrath à Dortmund, a publié à leur sujet, en 1887, un travail très intéressant dans les Verhandl. des Naturhist. Ver. der Preuss. Reinlande und Westphalen. Ces volumineux nodules ont été rencontrés au milieu de la couche Catharina, de la houillère Hansa (concession de l’Alma), à Dortmund; ils sont composés en majeure partie de carbonate de chaux et de magnésie et renferment, de plus, un peu de pyrite et de carbonate de fer. | Brisés, ces rognons ne semblent offrir rien de remarquable, mais si l'on polit une surface, on voit se détacher un fouillis végétal, dont on peut observer toute la délicatesse de conservation en rendant la tranche transparente par amincissement. 36 PROCÈS-VERBAUX La couche Catharina, qui renferme les concrétions, forme, dans le bassin de la Ruhr, la transition entre les charbons gras à coke et les charbons flambants à gaz. Au toit de la couche se trouve invaria- blement un schiste noir bitumineux, parsemé, sur 1 mêtre d'épaisseur, de magnifiques empreintes d'Aviculopecten papy raceus, de Goniatites, d'un petit Orthoceras, le tout recouvert d'un mince enduit brillant de pyrite. La couche de houille renfermant les rognons dolomitiques à végé- taux et son toit schisteux à fossiles marins constituent, d’après M. Piedbœuf, un horizon géologique parfaitement déterminé formant, pour le bassin de la Westphalie, la transition entre la partie inférieure marine du houiller et la partie supérieure lacustre. Cet horizon a pu être suivi dans une bonne partie de l'étendue du bassin; c'est ainsi que notre confrère l’a reconnu, avec tous ses carac- tères paléontologiques, à 30 kilomètres à l'Ouest, à Gelsenkirchen, ainsi qu'à Kray, près d'Essen. Ce même horizon paraît du reste se retrouver dans la plupart des bassins houillers du Nord de l'Europe, avec des facies analogues à ceux de la Westphalie ; il en est ainsi pour la Silésie, dont M. Stur, de Vienne, a étudié les rognons dolomitiques à végétaux et pour l'Angle- terre et l'Écosse, où Aviculopecta papyraceus se trouve à la base du Houiller, immédiatement au-dessus du Millstone Grit. Des nodules à végétaux semblables à ceux de la couche Catharina n’ont pas encore été rencontrés en Belgique; il serait des plus inté- ressant de les y retrouver. Dans la discussion qui a suivi la communication de M. Piedbœuf à Liége, notre confrère a ajouté qu'il pensait que les recherches devraient être plus spécialement faites dans les couches de la houillère de Mari- haye, près Seraing ; mais M. G. Dewalque dit que si l'on s’en tient à la ligne de séparation des houilles à coke et à gaz, en Belgique, cette séparation existe un peu plus haut que les couches de Marihaye et qu'il faudrait plutôt chercher les nodules dolomitiques dans le cou- chant de Mons. M. Rutot fait toutefois remarquer que la division des charbons à coke et à gaz peut ne pas concorder avec un niveau stratigraphique constant et qu'il vaut mieux s’en référer aux horizons fossilifères. Or,ala partie la plus intérieure du Houiller, on connait les nodules à Goniatites diadema de l’Ampélite de Chokier, qui semblent situés trop bas; mais plus haut, dans notre Houiller inférieur, il existe un niveau encore mal connu, renfermant Goniatites Listeri et Avicu- lopecten papyraceus. Ce niveau est signalé depuis de longues années à SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1890 37 Melin. mais 1l croit, avec M. Van den Broeck, l'avoir retrouvé dans les travaux du Fort de Malonne, près Namur. Là, dans des alternances de phtanites schistoïdes, surmontés de grès, existe un lit de schiste noir, épais de 20 à 30 centimètres, pétri de magnifiques empreintes, recouvertes d'un enduit brillant pyriteux, parmi lesquelles on reconnaît Aviculopecten papy raceus, des Gonia- tites, des Orthocères, etc. C'est là un niveau paléontologiquement identique à celui du toit de la couche Catharina;: malheureusement, la couche de houille est absente. Des bures, actuellement fermées, ont toutefois été creusées, il y a longtemps, pour l'exploitation des quelques faibles couches de houille existantes. Il est regrettable pour la science que le gîte si intéressant du Fort de Malonne soit, sitôt découvert, destiné à disparaître. Une étude attentive de la couche à Goniatites et à Aviculopecten, au point de vue spécial qui nous occupe, aurait sans doute pu amener des résultats importants. D’après la disposition des couches, le lit fossi- lifère devait se trouver à 50 ou 60 mètres sous le massif de grès houiller. 3° M. À. Flamache fait la communication suivante : NOMICE SUR UN APPAREIL POUVANT SERVIR DE SISMOGRAPHE PAR A. Flamache Ingénieur. L'appareilse compose 1° d'un mouvement d'horlogerie normalement au repos, faisant dérouler une bande de papier ; 2° d’un inscripteur composé d'une masse pesante guidée portant le crayon, masse suspen- due à l'aide d'un long ressort très flexible ; 3° d’une disposition de cir- cuits électriques destinée à mettre l'appareil en mouvement en cas de secousses. L'appareil d'enregistrement ne présente rien de particulier; c'est un mouvement d’horlogerie ordinaire, réglé par un moulinet. Sur le vernier 38 PROCÈS-VERBAUX mobile est établi un arrêt qui vient buter en temps normal sur un taquet mobile. Cette butée disparaît quand des secousses se produisent et permet alors la rotation du mouvement d’horlogerie. L'inscripteur a beaucoup d’analogie avec d’autres appareils employés pour avertir de la production des secousses. La masse suspendue ne participe que peu ou pas aux mouvements du sol, tandis que la bande de papier les suit complétement. Il y a donc mouvement relatif comme si le papier était fixé et le crayon mobile suivant tous les mouvements du sol. A la partie inférieure de la masse suspendue est établi un contact placé à peu de distance d’un bain de mercure. Le courant d'une pile arrive par le ressort de suspension, passe, s7/ y a contact, dans le bain de mercure et de là dans un électro-aimant, dont l'attraction fait dispa- raître la butée du mouvement d’horlogerie. Celui-ci se met en mouve- ment, et s’il y a secousse, cette dernière est inscrite sur la bande de papier par le crayon. Par son mouvement, le mécanisme établit un contact supplémentaire, qui permet au courant de l’électro-aimant de persister sans passer par le bain de mercure. Ce contact n'est rompu qu'après un tour du mobile sur lequel il est placé. Il est facile maintenant de voir comment les choses vont se passer. En temps normal le contact attaché à la masse suspendue n'étant pas en communication avec le mercure, le courant ne passe pas et le mou- vement d'horlogerie est immobile. Une secousse se produisant le con- tact s'établit entre la masse suspendue et le bain de mercure, le courant passe par l’électro-aimant et supprime pendant un instant la butée qui s'opposait à la rotation du mouvement d'horlogerie. Celui-ci se met donc en marche,établit un contact supplémentaire, qui remplace le con- tact intermittent produit par la secousse. Ce contact supplémentaire permet donc au mouvement d'horlogerie de continuer sa marche bien que la secousse soit intermittente ou même terminée. Après un tour du mobile sur lequel est placé le contact supplémen- taire, celui-ci est rompu et le mouvement d’horlogerie s'arrête, à moins que, les secousses continuant, la masse suspendue soit de nouveau en contact avec le mercure, ce qui déclencherait de nouveau le mouvement d'horlogerie et permettrait la continuité de la rotation. L'ensemble décrit ci-dessus forme donc un appareil inscripteur automatique, qui a l'avantage de ne se mettre en marche qu’en cas de secousses. Sans aucune surveillance il donne un mn des mou- vements verticaux du sol. L'appareil a été fort bien construit par M. Schubart, l’habile con- structeur de l'Université de Gand. L'installation complète ne coûte que SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1890 39 cinq cents francs.On pourrait y adjoindre sans grand frais une sonnerie trembleuse qui avertirait de la production des secousses, et un inscrip- teur de l'heure. 49 M. Ad. Piret de Tournai, a fait parvenir le travail suivant, dont l'impression est ordonnée au procès-verbal de la séance. NOTE SUR DES EXPLORATIONS RÉCENTES OPÉRÉES pans LA MEULE DE BRACQUEGNIES PAR Ad. Piret. Grâce aux savantes recherches de deux géologues érudits, MM. Briart et Cornet, la faune crétacées’est enrichie, depuis quelques années déjà, d'un certain nombre de fossiles nouveaux pour notre pays. En 1865, dans un mémoire présenté à la classe des sciences de l’Aca- démie,ces deux savants ont donné, outre la description minéralogique et géologique de la meule de Bracquegnies, celle de quatre-vingt-douze espèces de coquilles, dont six seulement avaient été découvertes aupa- ravant par de Ryckholt, dans le tourtia de Tournai et dans celui de Montigny-sur-Roc. Sur ces quatre-ving-douze espèces, quarante-trois sont propres à la meule ; tandis que les autres ont été rencontrées dans le Cénomanien de la Sarthe et de Rouen, dans le Gault angiais et prin- cipalement dans le Grès vert de Blackdown, qui, à lui seul, renferme quarante-deux espèces communes aux deux étages (1). Stimulé par l'extrême abondance des fossiles dans la meule de Bracquegnies, je me suis adressé à M. Briart à l'effet d'obtenir les renseignements nécessaires pour l'ouverture d'un nouveau puits. Avec son obligeance habituelle, il a bien voulu m'aider de ses conseils éclairés et me mettre en rapport avec M. L. Brohée, Ingénieur à Brac- quegnies, qui m'a rendu, par ses connaissances approfondies et son extrême complaisance, cette besogne aussi agréable que facile. C'est avec le plus grand plaisir que je saisis cette occasion pour leur offrir mes sentiments de vive reconnaissance. (1) Description minéralogique, géologique et paléontologique de la meule de Bracquegnies, par A. BriarT et F. CoRNET (mémoire présenté à la classe des sciences de l'Académie, le 2 décembre 1865). Tome XXXIV. 1867-1870. 40 PROCÈS-VERBAUX Pour l'intelligence de ce qui va suivre, je crois utile de donner le petit croquis, ci-contre. FIG. 1. Plan de l'emplacement des puits. A. Puits de M, de la Roche, creusé en 1874. B. Puits de MM. Cornet et Briart, creusé en 1853. 1. Puits creusé en 1887. 2. Puits creusé en 1888. Le premier puits,ouvert en 1863,se trouve en B,tandis que lesecond, creusé en 1874, par M.A. de la Roche, à l’occasion de la réunion de la Société géologique de France, à Mons et à Avesnes, est situé en A, c'est-à-dire à quelques mêtres du premier. — Après avoir reconnu au moyen de sondages l'emplacement des anciens puits, nous en avons fait un nouveau que nous avons placé à huit mètres de celui situé en B. Successivement. nous avons traversé les couches suivantes : Terre végétale : : : ‘ om, 30 Sable jaune argileux : À : , 0, 80 Craie grossière avec gros rognoas de Ses noir affectant différentes teintes (Rabots et silex de Saint-Denis) . 4, 50 Marne glauconifère. Fortes toises ou verts à têtes de chat 7100 Sable gris mêlé de galets de phtanite . : 110 Meule friable avec rares empreintes de fossiles 2 avec des bancs de meule dure ou tendre . Des ts 11, O0 Meule fossilifère . ë : ; : o, 30 Meule dure avec très rares traces de FU ; £ : 5100 Total! * 30,700 Niveau d’eau permanent. SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1800 Ai D'après la coupe ci-contre, on verra sans doute avec étonnement que la seule couche fossilifère rencontrée, soit réduite à trente centimètres, lorsque dans les deux premiers puits, cette même couche avait, en moyenne, un mètre cinquante environ de puissance. FIG. 2. Coupe passant par les quatre puits : 2, À, Betr. SENS CY A © ZL/LIUIZZ CLONE LM ADAM ONE LL TARN nn ET = MM ANR CHINNEMUN A. Limon quaternaire. B. Rabots et Silex de Saint-Denis. C. Marne glauconifère. D. Sable et gravier base du Turonien. E. Meule de Bracquegnies. avec une lentille très fossilifère E. Un aussi mince résultat ne pouvant nous donner satisfaction, nous résolûmes, M. Brohée et moi, d'ouvrir un second puits que nous avons fait creuser, justement, à côté de celui situé en A. De nouvelles recherches tentées dans ces conditions nous semblaient certaines quant au résultat final ; mais notre attente fut encore décue. Une galerie percée au niveau fossilifère, dans le but de rejoindre le puits B, ne nous a procuré que... des déboires. On est donc en droit de croire que la meule fossilifère ne se trouve, très probablement, qu'en noyaux lenticulaires à certains points déter- minés de la commune de Bracquegnies et que le hasard seul, peut, dorénavant, faire découvrir. * Dans le premier puits, A, la meule avec beaux et très nombreux fossiles 42 PROCÈS-VERBAUX avait quatre-ving-dix centimètres de puissance; dans le second, B, un mètre soixante environ, et enfin, dans les deux derniers, n° 1 et n° 2, trente centimètres seulement. Dans les puits de 1863 et de 1874 grande abondance de Trigonies et de Pétoncles ; dans mes recherches de 1887 et de 1888, absence presque complète de ces fossiles, réellement carac- téristiques des premières explorations. Le peu de matériaux extraits de nos travaux (quatre cents kilogs environ), m'ont mis en possession de cent quinze espêces. — On peut citer comme fort abondantes les suivantes : Cinulia dubia, Rostellaria Parkinsoni, Acteon affinis, Dentalium medium, Cardium hillanum, Cyprina angulata, Ostrea conica, Venus Nysti, Venus faba, Venus caperata, Venus lucina, Arca glabra, Corbula truncata. Les espèces nouvelles découvertes dans nos dernières recherches sont au nombre de quarante-cinq, ainsi réparties : Poissons, 5. Crustacés, 1. Céphalopodes, 2. Gastéropodes, 15. Lamellibranches, 8, Brachiopodes, 1 {Crania?). Annélides, 1. Echi- nides, 4. Crinoïdes, 1. Anthozoaïres, 3. Végétaux, 4. Dans le tableau ci-joint, on trouvera, outre les espèces découvertes antérieurement, par MM. Briartet Cornet, toutes celles rencontrées par nous dans notre dernière exploration. Nous signalons également dans le tableau leur degré de rareté ou d’abondance et nous y indiquons les localités belges ou autres où leur présence a été constatée. Quant à la partie minéralogique, voici ce que nous avons trouvé dans la meule : limonite, houille terreuse, lignite, quartz, calcé- doine, cornaline, quartz lydien, opale hydrophane. | Ces différents minéraux font partie de la collection de M. Em. de Meunynck, qui a bien voulu m'aider dans la longue et laborieuse extirpation des fossiles empâtés dans la meule de Bracquegnies. | la meule de Bracquegnies. FE M | a l£E = = 5 os CREUSE à — PA Ed Le a & = NOMS DES ESPÈCES |< |: |2% % | 5 | © | $ [OBSERVATIONS | LÉ sésls lé lo ls safe) | | “hab POISSONS | | | k 1|Vertèbre , HAT Aucun débris 2| Vertèbre à 2 FH de poisson 3|Vertèbre | rr| | n'avait été signa- 4|Dent de Pycnodus s | | rr | | lé jusqu'ici, dans : ie ! - ARR >) 5| Lamna, Sp. SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1800 43 DRE mialiile É 51862 2|sl21% NOMS DES ESPECES |< |, #12 | 2 /|"* | |OBSERVATIONS £ 5518 6 013 L 2 a |æ LE (ae) Ô CRUSTACES 6| Pince de crabe . 4 5e Même observa- : tion relative- CEPHALOPODES ment aux CTUs- tacés. 7| Phragmocône de bélemnite : rr Nouveau pour 8| Ammonites aff: rhotomagensis . |rr?|rr R la meule. GASTEROPODES 9|Pterocera macrostoma, Sow. . |rr B 10 » TELUSA: SON APT B 11 » tuberosa, B et C. RCA ENT 12| Rostellaria Parkinsoni, Man. . | c | cc B s? 13 . tyloda, de Ryck. . |? 10 14| Rostellaria ? 2 IT 15| Fasciolaria rustica, B et C 2 Aloe ere 16 ” rugosa, B et C “HN relar 17| Cancellaria Orbigny ana, B et C TE LUE » aff. Orbignyana,BetC | r |rr B 19 Pyrula depressa, Sow. . solos B G he 20| Fusus Smithi, Sow. . À A ocinun Un seul spéci- 21 »bDeaerti, BetC. . IT men incomplet 22 PRSDIE. : ù : r a été découvert 25 1) (SD: , ; A ATCE par M. Dejaer. 24| Natica dubius, B PES (Le Hanitar B S 25 » rotundata, SOW ES Mie B 26! » pungens, SOw. . SIT LE B G 27 M ACreTRil Ti, SOW. : … ne NiTe | M 28 Hnomesostyle,-de Ryck....1| ar 20 2 Dotiermand Bet CE. \'arilrr 30 » Lehardyi, B et C. AC | EC 31 subacuminata, B et C. IT 32 d Sp. : : 5 à IT 33| Natica, Sp. MIPCCE EC B 34| Tur ritella Re Sow. . |ar| ar 35 » subalternans, B et C. 150 36 ” SOA: ; : ; HE 37| Cerithium, sp. . ; Ir 38| Vermetus concavus, Sow. | Se frite B _39/ Scalaria pulchra, Sow. L SR die B 40|\.Solarium Ryckholtii, BetC. . |cc|ar 41|Rissoa maxima, B et C Hicrran ÆNeritarugosa, BetC. . PTIT Laisse voir son 43|Delphinula, sp. E k : Ir bord columel- 44\Delphinula, sp. : IT laire dentelé. 45| Turbo Fittoni, Sow. . ac|ar B Ÿ 46| Phasianella Sowerbyi, D'Orb. aci INC B 47 » : Sp. 0 IT 48 » formosa, Sow HATINAaT NOMS DES ESPÈCES | ] “ aff. formosa, Trochus parvus, B et C. ” SP. » Geinitzü, B et E 54, Helcion Malaisi, Bet C Un On Un Up US D æ OO 55! Dentalium medium, SOW. . 56|Cinulia avellana, Bronq. à 57 » dubia, Bet C. 58! Acteonella conica, B et C 50! » 60|A cteon affinis, Sow ê 61! Tornatina ovata, B et C. 62 Bulla Ryckholtäü, B et C. 63 Bulla, sp. Sow. " globosa, B et C. sublaevis, B et C. 64|Ringicula ? sp. 65 Eulima ? sp. LAMELLIBRANCHES 66|Ostrea haliotidea, Sow. 65| » conica, Sow. 68! » columba, Lmk 6a » digitata Sow. 70|Janira quadr icostata, Sow. 71 » aequicostata, Sow =2 ») °comeid, D'Or -3 Lima Archiacana, Bet GC. 74, Lima subcarinata, B et C 75|Avicula, sp. 70 ” anomala, Sow. 77| à 92. 78| ” SP. 79|Pecten, sp. 80 ee. Sp: 81 Mytilus lanceolatus, Sow. 82 » reversus, SOW 83|Arca subformosa, Sow. 84| » glabra, Park. 85| » carinata, Sow. 86! » aequilater alis, Bet Gi 87, » caudata, Bet e 88! » exornata, Bet C 89| » Omalü, Bet C. a0|Limopsis Coemansi, Bec. g1! | Pectunculus umbonatus, Sow. 2 » neue Dewalquei, B et C. 04|Leda lineata, Sow. 7 Trigonia dædalea, Park. Elsæ,B etC Le) el » sublaevis, So Ludovicæ, B et C Puits À et B Ù | Puits 1: et 2 LE " Tourtia de Tournai et de Montigny-sur-Roc PROCÈS-VERBAUX Blackdown © © © © © © © mx wo Rouen À A Sarthe | nn S G OBSERVATIONS Petite espèce. D'après (M. Gosselet, ces’ deux espèces de la meule ne | doivent en for- mer AR | | | seule : O. conica. SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1890 45 Ha :b:c Ë È c e 5512 ls)2le NOMS DES ESPECES |<|512%|% |31|% | | OBSERVATIONS AREAE c 08| Cardium hillanum, Sow. . UINCENREE B S 09 » subventricosum, D'Orb. | rr |rr R 100 ” Brokhei, B et C ar 101 »” Sp. . 1m 102 ee FECRRS à Ir 103! Unicardium tumidum, B et C € oi PE 104| Cyprina angulata, Sow. CH CE B | 105 |Lucina pisum. Sow CONET B | 106|/socardia Sowerbyi, B et Ge. ar 107|Cardita Konincki, B et C. ar 108|Cardita Spinosa, Bet C. T 109|Cardita, Sp. ET 110| Venus plana, Sow. cr | Fe B D 111] » jfaba, Sow. CC EC B IR Er: SD | . ; TT | 113| » caperata, Sow. ac | cc Bi 114] » parya, Sow. eceINE B a n CNiSstr, Bit C. coNce | 116! » Jucina, B et C. ERDCE 117| T'ellina inaeqgualis, SOW. acl ar B 118 » scutiformis, Bet C UCEU 119 » gracilis, SOW. ar | B 120|Solecurtus compressus, Goldf. ar | | S 121|Corbula truncata, Sow. cel cc B 122 » subelegans,BetC. CE [NC 123| T'hetis major, Sow. 4 Hev B IR 124|Pholadomy a Mailleana, D'Orb. |r R |S 129 ” subcaudata, BetC, lsar BRACHIOPODES | 126|Crania ? sp. . vE ANNÉLIDE 4 127|Filigrana filiformis, Sow. char Tr )1B 128 Serpula Sp. IT ÉCHINIDES 129| Cidaris, sp IT Jusqu'ici, on 30/0 » Sp. tr n'avait pas ren- 131 » NL SD: r contré d’échi- 132 Spatangus ? sp . IT nides dans la CRINOÏDES ho 133 Crinoides, sp. . IT Même obser- ANTHOZOAIRES Ma 140|Anthozoaire, sp Ir Mémelobser E : SA te vation. 142 » Sp. 2 IT VEGETAUX 143] Lignite ; ù : IT Même obser- 144| » avec Gastrochœna. IT vation 145/Eruit? : . À . TT 146|Fruit?? ; ; > ; Ir Dora lolinpN6h421Po)lh151183 46 PROCÈS-VERBAUX 5 M. Van den Broeck fait, au nom de M. À. Rutot et au sien, la communication suivante, qu'il accompagne de l’exhibition d’une sonde à main, d'un modèle très minime comme poids et dimensions. SUR UN MODÈLE RÉDUIT DE LA SONDE PORTATIVE DE E. Van den Broeck et A. Rutot. L'appareil de sondage que nous avons décrit dans le tome II du Bulletin de la Société belge de Géologie nous a, malgré ses qualités, _déjà si généralement appréciées, paru susceptible de divers perfection- nements et améliorations. Grâce au concours intelligent et zélé de notre forgeron, M. Didion, nous sommes persuadés d'arriver, d'ici à peu de temps, à l'établissement d’une sonde encore plus pratique et plus maniable que celle précédemment décrite par nous. Les divers points sur lesquels s'est portée notre attention sont : la diminution de poids et de volume de l'instrument, la possibilité pour le géologue de s'en servir sans aide ni compagnon d'exploration ; le perfectionnement, au point de vue pratique, du système de raccord des tiges . | L'appareil que nous présentons aujourd’hui à la Société répond à une partie de ces desiderata et, tout en nous réservant de modifier encore la sonde soumise ce jour à nos confrères, nous croyons utile, dans cette note succincte et préparatoire, de signaler les avantages déjà réalisés. Le dispositif, dans ses grandes lignes, est le même que celui de la sonde figurée en 1888. Il consiste en une série de tiges s’ajustant bout à bout et terminées par une vrilleayant à peu près la forme d’une mèche «anglaise, mais dont la forme, les courbures et l’amorce sont établis d’une manière particulière. Les tiges de la sonde réduite n’ont plus qu'un mètre de longueur, au lieu de 1" 25 ; leur section est ronde au lieu d’être carrée. Leurs Joints sont assurés, non plus par le système à ressort figuré dans la planche de notre mémoire descriptif de 1888, ni par le raccord en biseau représenté dans le cours du texte, mais par un emboîtement spécial exigeant moins de soins que le premier système, plus rigide que le second et complété par un manchon extérieur dont la disposition SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1890 47 du pas de vis ne permet pas le dévissage accidentel des tiges lorsqu'on détourne pour surmonter certaines résistances. À l'appareil, ainsi constitué, vient s'ajouter un nouveau dispositif de manche mobile s'appliquant, à l’aide d’un ressort, commandé par une vis de pression, en n'importe quel point des tiges rondes de la sonde. Enfin, un petit entonnoir spécial — destiné à repêcher les tiges acciden- tellement tombées ou restées engagées dans le trou de sondage — com- plète l'appareil. Le poids total de la sonde, y compris le trépan, les clefs, le manche mobile, l'entonnoir et la fourche avec les tiges nécessaires pour attein- dre une profondeur de 10 mètres, soit ensemble 18 pièces, n’est plus que de 12 kilogrammes. Pour les sondages ne dépassant pas 6 mètres ce poids se réduit à six kilogrammes et un quart. Le grand avantage de cet appareil est de permettre au géologue de porter lui-même et de manipuler, sans aucun aide, et sans fatigue, une sonde qu'il peut descendre à six mêtres. Il lui suffit à la rigueur d’un seul aide pour se trouver en état de transporter aisément son maté- riel pendant toute une journée de marche et d'opérer à 10 mêtres, sinon avec la rapidité fournie par deux hommes d'équipe, au moins avec une facilité des plus satisfaisantes. L'expérience a montré que, dans les terrains sableux aquifères, les sondes de petit diamètre et de poids minime parviennent aisément à vaincre des résistances insurmontables aux appareils plus lourds et de plus grand diamètre. Avec la petite sonde mise sous les yeux de l'as- semblée, il a été possible de descendre assez facilement à 10 mètres dans une formation sableuse plus ou moins noyée par les eaux et fournissant trois niveaux superposés de venues aquifères très intenses. Dans une expérience faite par M.Van den Broeck, avec un seul aide, aux environs de Bruxelles, au sein d'une süccession de sables et d’argiles ne présentant pas de difficultés spéciales, les chiffres ci-dessous ont été constatés : 1 im. de profondeur en 4 minutes; durée 4 m. 6m.en 33 minutes ; durée 8 m. 2, ” JT 2 00 RS 2 0 DOM in ON ie Aer Taie à Sin. » 13 » 5 6 2 Rae 8 » 74 3 , 24 M. 4 M. 59 19 CE) ÉD) 6 m, (e) 59 100 9 5, 26 ae Sas » 25 » » 6m. l'OMS 130 5 5 30 m. [1 ressort de ces chiffres que la durée du creusement d'un mètre de terrain s'accroît lentement entre 1 et 6 mètres, mais de 6 à 10 mètres l'opération, bien que relativement rapide (puisqu'il n’a guère fallu plus de 2 heures pour arriver à 10 mètres) exige un temps proportionnelle- ment plus long. Cela résulte de l'opération du démontage des tiges — 48 PROCÈS-VERBAUX en deux sections, qui, avec ce petit modèle de la sonde, ne commence qu'à partir de 6® à 6,50. Lorsqu'on a à faire une reconnaissance sur les flancs d une vallée, ou dans un terrain en pente, il est donc préférable, pour gagner du temps, d'effectuer (en repérant très exactement les différences de niveau à l'aide du baromètre ou d'un niveau à pendule) une série de sondages de 5 à 6 mètres disposés en escalier normalement à la pente, plutôt que d'effectuer des séries de grands sondages de 8 à ro mètres de pro- fondeur. Nous bornons à ces indications sommaires la communication mise à l'ordre du jour et nous comptons, après une nouvelle serie d’améliora- tions, reprendre ce sujet plus en détail devant la Société. Sonde portative à main de MM. Graef et Delecourt-Wincqz. M. J. Delecourt-Wincgz, comme suite à cette communication, exhibe un autre système de sonde patronnée par la Compagnie interna- tionale de mines et d'entreprises de sondages à Bruxelles et construite par MM. Graef et Delecourt-Wincqz. Il a déjà été question de cet appareil à la séance du 27 novembre 1880, mais à cette époque le grand modèle, ou modéle industriel, n'était pas encore construit. En exhibant celui-ci, M. Delecourt-Wincqz rappelle que son appareil diffère essen- iellement de la sonde de MM. Van den Broeck et Rutot en ce que l'extrémité inférieure ou agissante est munie d’une série d'outils très variés S adaptant aux diverses natures de terrain rencontrées. Ainsi l'appareil est muni d’une cuillère à boulet pour sables aqui- fères (boulants), d'un emporte-pièce cylindrique (à sillon longitudinal ouvert) pour terrains argileux et destiné à donner des échantillons purs, d'une tarière pour terrains plus durs (argiles et silex); d'une autre, plus courte, pour terrains encore plus résistants ; d'un outil américain cylin- drique à gorge hélicoïdale pour terrains graveleux : d’une vrille formant ruban conique enroulé autour d'un axe plein, pour perforer les marnes et les terrains crayeux: d'un ciseau ou trépan pour roches compactes de moyenne dureté; d'une fraise cannelée à dents massives et à noyau évidé pour percer les roches dures; et enfin d’un perforateur pyriforme et pointu à son extrémité inférieure, pour amorcer le sondage et écarter au besoin les cailloux du Quaternaire. Il y a plusieurs modèles de cet appareil ; le modèle industriel, d'assez grande dimension, dont les tiges ont 5 centimètres de diamètre, et le modèle portatif, exhibé le 27 novembre dernier, dont les tiges, creuses, onto®,50 m. de long, 22 mm. de diamètre et sont enfermées au nombre de 10 {ou de 20 au besoin), ainsi que les outils perforateurs, les clefs etc., SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1890 49 dans une boîte en bois de 0,56 m. de long sur 0,27 m. de large pesant, tout compris, pour 10 mêtres de tiges, seize kilogrammes. Cette boîte de transport, qui peut être fixée à un havresac, contient en outre deux marteaux de géologue, un nécessaire de minéralogiste, une boussole, un niveau d'eau, etc. D'après l'exposé que fait M. Delecourt-Wincqz du maniement de cet appareil, il serait encore plus pratique et rapide que la sonde de MM. Van den Broeck et Rutot. Son prix toutefois (350 fr.) serait plus élevé(1) que celui de la sonde de nos confrères(fr.180 pour 10 mètres). De l'examen critique et comparatif que font, des deux appareils en présence, plusieurs membres de l'assemblée, il résulte que la nécessité de changer l'outil d'attaque d’après les variations successives du terrain doit contrebalancer certains avantages de cet instrument. L’amélio- ration incontestable qu'il présente réside dans l'adaptation de certains outils spécialement destinés à percer les roches dures. MM. Van den Broeck et Rutot admettent que la sonde de MM. Graef et Delecourt-Wincqz exécutée en grand modèleet employée dans un but industriel, doit présenter certains avantages sur la leur, qui est essentiellement un instrument de reconnaissance pratique et rapide et non construit en vue de traverser des roches fort résistantes. [ls croient toutefois que, comme modèle d'instrument rapide et portatif, la sonde de MM. Graef et Delecourt-Wincqz pourrait difficilement lutter avec la leur et, considérant qu'il serait fort intéressant pour tout le monde de se faire une idée nette et précise des qualités et des inconvénients respectifs des deux instruments, ils proposent, d'accord avec M. Delecourt-Wincqz, d'exécuter sous peu la série d'expériences comparatives décidée en principe le 27 novembre dernier, auxquelles seront conviés les membres de la Société. (‘Adopté.) La séance est levée à 10 heures et demie. NOUVELLES ET INFORMATIONS DIVERSES Azote et nitrates dans les eaux pluviales. — Les plantes n'étant pas à même d'as- similer et d'utiliser comme aliment l’azote libre non combiné de l’atmosphère, la nature ne met à leur disposition, sur un sol sans humus, que la nourriture azotée enlevée à l'air par les précipitations aqueuses. L'importance de cette source de nour- riture azotée peut étre déterminée par le mesurage des précipitations aqueuses et par la recherche de la richesse des eaux météoriques en sels ammoniacaux et en “nitrates. (1) Ce prix s'applique à la sonde dont ies tiges ont un diamètre de 22 mm, il s'élève à 800 francs et à 1200 pour les appareils dont les tiges ont respectivement 40 et 50 millimètres de diamètre (modèles industriels). 1890. P.-V. : 4 50 NOUVELLES ET INFORMATIONS DIVERSES De semblables recherches ont été exécutées et elles établissent que, par an et par hectare, les eaux de pluies et de neiges tombées renferment les quantités suivantes d'azote : Kilog. D'après Way, à Rothamsted (Angleterre) à 5 1 : 9.00 Z — Pincus, à Insterburg (Prusse orientale) RP O É — Peters, à Kuschen(Posen) . : 3 $ ; : 2 70 s — Ulbricht, à Regenwalde (Poméranie) . SU HAU2E00 a = — Krocker, à Proskau (Silésie supérieure) . NES OM To UR A Dahne (Brandebourg) . ; : . : 7.40 S 2 A Ida Marienhütte (Silésie inférieure) : à ù mA O) Ê © D'après Bechi, à Florence et à Vallombrosa . à : : 12.00 à — Barral, à Paris . : à s : : - O2 te En moyenne. Ki 2820 70 En se basant sur ces recherches et sur des travaux plus récents de Frankland, à Rothamsted, de Boussingault en Alsace, de Marié-Davy à Montsouris, on peut admettre que les pluies et les neiges fournissent au sol par hectare et par an en moyenne 10 à 12 kilogrammes d’azote sous forme de sels ammoniacaux et de nitrate. De cet apport nutritif, le sol perd de nouveau constamment une partie par la des- cente des nitrates avec les eaux dans le sous-sol et par les eaux de drainage, de sorte que sur un sol sans humus il ne reste pas pour la nourriture des plantes le chiffre cité plus haut de 10 à 12 kilogrammes d’azote. . Les chiffres reproduits ci-dessus montrent que l'importation d’azote n’est pas la même aux divers endroits. Cela se comprend aisément, si l’on considère que non seu- lement la richesse de l’air en ammoniaque et en nitrates est variable, mais que la quantité des eaux météoriques recueillies est très différente suivant les localités. En ce qui concerne les variations de la richesse de l’air en azote, d’après des observations fäites dans les Pyrénées par MM. Muntz et Aubin, les eaux météoriques renferment, à l'altitude de 3,000 mètres, beaucoup moins d’ammoniaque que celles recueillies dans les basses régions, et ne contiennent que rarement des nitrates. D'ailleurs, par- tout en Europe, la plus forte partie des matières azotées renfermées dans les eaux de pluies s’y trouve à l’état d’ammoniaque et très peu sous forme de nitrates. Il n’en serait pas de même dans les régions tropicales. Dans de nouvelles recherches, dont ils ont récemment communiqué les résultats à l’Académie des sciences, MM. Muntz et Marcano ont entrepris de déterminer les proportions de nitrates contenues dans les pluies des régions tropicales. Ils ont analysé, à cet effet, les pluies recueillies pen- dant deux années à Caracas (Venezuela). La richesse de ces eaux en acide nitrique a varié de o millig. 200 à 16 millig. 25, et la moyenne générale a été, pour ces deux années, de 2 millig 23. Cette moyenne est beaucoup plus élevée que celles constatées en Europe, où Boussingault a trouvé comme moyenne, au Liebfrauenberg (Bas- Rhin). une quantité de o millig. 18 d’acide nitrique par litre, et où Lawes et Gilbert ont constaté une moyenne de o millig. 42 à Rothamsed. MM. Muntz et Marcano en concluent naturellement que les pluies des régions tropicales renferment beaucoup plus de nitrates que celles des régions tempérées. Comme, d'autre part, les pluies sont beaucoup plus abondantes sous les tropiques, il en résulte que la quantité totale d'azote apportée au sol, sous forme de nitrate, atteint des proportions très élevées. Ainsi, à Caracas, pour une hauteur moyenne de 1 mêtre de pluie par an, cette quan- tité d’azote correspondrait à 5 kilog. 782 par hectare, alors que Boussingault a trouvé SÉANCE DU 25 FÉVRIER 18090 51 o kilog. 330, et que Lawes et Gilbert ont trouvé o kilog. 830. Des observations faites par M. Raimbault à l’île de la Réunion ont donné les mêmes résultats. Aussi MM. Muntz et Marcano concluent-ils en disant que, « si les quantités d’azote appor- tées sous forme de nitrate à nos cultures par les eaux pluviales sont négligeables sous nos climats, il n'en est pas ainsi sous les tropiques, où les pluies constituent une véritable fumure azotée, équivalant, pour l'azote nitrique seulement, à près de 50 kilo- grammes de nitrate de soude par hectare. Nul doute que cette abondance d'azote, sous une forme éminemment assimilable, ne contribue au développement luxuriant des végétations tropicales. » (Ciel et Terre.) Essai de l'eau potable. — On est souvent bien aise de savoir, sans avoir besoin de recourir à un chimiste, si une eau est potable et surtout si elle ne renferme pas de matières organiques. La méthode d’essai de M. Heister nous donne le moyen d’ar- river facilement à ce résultat. Remplissez aux trois quarts de l’eau à essayer une bouteille d’un demi-litre en verre blanc, dissolvez-y une demi-cuillerée à thé de sucre pur, bouchez et mettez de côté pendant deux jours dans un endroit plutôt chaud. Si, au bout de vingt-quatre à quarante-huit heures, l’eau devient trouble et qu'il s’y forme des flocons, elle n’est point potable; si, au contraire, elle reste parfaitement claire, elle est bonne à boire. Un autre procédé peut encore être essayé. Remplissez à demi une bouteille avec l’eau, bouchez fortement et mettez au chaud pendant quelques heures. Agitez alors la bouteille, puis, au moment où vous l’ouvrirez, sentez s’il s’en échappe une odeur quelconque. S'il y a de l'odeur, et particulièrement celle rappelant les œufs pourris, l'eau ne peut pas être employée pour l'usage domestique. La chaleur, surtout en vase fermé, rend beaucoup plus perceptibles des odeurs que l’on ne sentirait pas sans cela. (Science pratique.) Variations de niveau des eaux souterraines. — Des observations régulières sur les variations du niveau de l’eau d’un puits ont été poursuivies pendant 23 années, de 1864 à 1886, à Barley, en Angleterre. Ce puits se trouve creusé dans un terrain crayeux, et sa profondeur est de 50 mètres à partir de la surface du sol, lequel se trouve lui-même à l'altitude de 92 mètres. En général, le niveau de l’eau montait pendant cinq mois, de novembre à mars, puis descendait pendant les sept mois suivants. La plus ou moins grande abondance des pluies amenait naturellement des hausses ou des baisses considérables du niveau. La plus grande variation de celui-ci en une année a été de 11,3, et la plus petite, de 3m,7. (Ciel et T'erre.) Action érosive des eaux. — A la session de novembre dernier de la « National Academy of Science » de New-Haven, le professeur Powell a fait connaître et a exposé d’une manière très explicite les résultats des études que, depuis une douzaine d'années, il n’a cessé de poursuivre dans cet ordre d’idées. Nous donnerons ici, d’après la revue Gaea, un court résumé de l’ensemble de ses recherches. On peut distinguer trois modes d’action bien différents dans l'érosion exercée _par les eaux sur les terres : 1° La surface du terrain est désagrégée par des causes multiples, et lavée ensuite par les eaux de pluie et la neige fondante. La pluie se rassemble et forme des torrents, des ruisseaux, des rivières et des fleuves, qui trans portent au loin les matériaux désagrégés. Cette action superficielle des eaux porte proprement le nom d’érosion; 2° pendant leur course, les torrents et les rivières creusent leur lit, et cette action se nomme corrosion ; enfin, 3° l'érosion et la corro- 5e NOUVELLES ET INFORMATIONS DIVERSES sion forment des berges abruptes, que leur propre poids fait écrouler ensuite : nous nommelons ce phénomène sape (sapping, untergraben). L'érosion comprend donc la désagrégation des roches, leur entraînement par les eaux et finalement l’acte même du transport ; la corrosion présente de même ces trois phases, tandis que la sape n’en comprend que deux, la désagrégation et la chute des matériaux désagrégés. Les débris entraînés par les eaux roulent en frottant sur le lit des cours d’eau, ou bien sont entraînés en restant baignés simplement dans leur masse. Dans le second cas, les matériaux transportés comme l’eau elle-même se meuvent en vertu de leur poids ; dans le premier cas, les matériaux ne se meuvent que grâce au mouvement des eaux elles-mêmes. Comme les roches ont un poids spécifique plus considérable que les eaux, il s'ensuit que, tout en se transportant vers la vallée, elles descendent vers le lit de la rivière, où finalement elles s’arrêteront : la rapidité avec laquelle se fait le dépôt dépend du poids spécifique des fragments, du volume des débris, ainsi que de la vitesse et de la profondeur des eaux. Tout en s’écoulant, les eaux font mouvoir les sédiments déposés sur leur lit. Cela n’est cependant possible que si la masse à mettre en mouvement présente aux eaux une surface d'attaque ; en d’autres termes, si le lit de la rivière est inégal et raboteux. Dans ce cas, il arrive que des matériaux du fond sont enlevés dans la masse des eaux en mouvement: ils continuent alors à se mouvoir par leur propre poids; si les matériaux roulent sur le fond, c’est aux eaux qu'est empruntée l'énergie nécessaire à ce mouvement. Tout ce qui est roulé prend l'énergie acquise aux eaux ; tout ce qui est en suspension se meut, comme l’eau elle-même, par son poids. À égalité de volume des eaux, la profondeur décroît lorsque la vitesse augmente ; cette vitesse augmentant, le chemin que parcourent les débris s’allonge ; lorsque la profondeur décroît, il diminue. D’autre part, une vitesse plus grande permet l’enlè- vement de matériaux de plus grandes dimensions. Le frottement produit par l’eau pure est si faible que lorsque les eaux roulent dans des berges formées de roches dures, la corrosion est nulle ; si, au contraire, la forma- tion traversée est peu solide, la corrosion peut être produite par le choc des eaux, s’il y a de bonnes surfaces d’attaque. La surface du fond peut être irrégulière et sa désagrégation se produire seulement par les particules solides en suspension dans les eaux. Plus grande est la masse de ces matériaux, plus énergique est la corrosion: On conçoit d’ailleurs aussi que la pente et la nature du sol ont une grande influence sur ce mode d’action des eaux : la première peut produire des chutes sur le parcours du fleuve. Lorsque la corro- sion est active, le canal s’approfondit et se rétrécit en même temps. La chute des berges sapées par la base agit d’ailleurs pour augmenter la largeur du cours d’eau. Ce n’est que lorsque les roches qui forment les rives sont très dures, comme dans les cañons, que la chute des berges ne suit pas la sape de la base des rives ; dans les autres cas, les parties supérieures s’écroulent et sont alors entraînées par les eaux, soit à l’état de débris flottants, soit à l’état de fragments roulant surle fond. Le volume des torrents est souvent fortement augmenté par les pluies ou à la suite de la fonte des neiges: il en résulte que la largeur et la vitesse des eaux sont augmen- tées, ce qui amène une énergie plus grande dans la corrosion et le transport. L'érosion augmente en même temps avec la chute de la pluie, de sorte que l’ensemble des processus gagne en énergie. SÉANCE MENSUELLE DU 30 MARS 1890. Présidence de M. J. Gosselet., Président. La séance est ouverte à 2 heures et un quart. MM. J. Félix et À. Renard font excuser leur absence. Les Procès-Verbaux des séances des g et 30 octobre, distribués dans le fascicule VI du Tome III, sont adoptés. Correspondance. La Société impériale minéralogique de Saint-Pétersbourg annonce qu'elle compte célébrer le 7/19 mai 1890, le 25° anniversaire de la présidence de S. A. I. le prince Romanowsky, duc de Leuchtemberg. Il est décidé qu'une lettre de félicitations sera envoyée à cette OCCasion. La Société Géologique de Suëde annonce l'envoi de ses Comptes- rendus et demande l'échange des publications. /A ccepté.) Le Collège échevinal de Bruxelles est chargé par M le Gouverneur de la Province de nous faire savoir que la Députation permanente du Brabant a accordé à la Société un subside de mille francs pour l'aider à poursuivre ses publications. {Remerciements.) M. Paul Gourret, de Marseille, en réponse à la communication des rapports de MM. Béclard et Ortlieb au sujet de son travail récem- ment présenté à la Société, annonce son intention de se charger des frais d'exécution d’une de ces planches. /Remerciements.) Les conclusions des rapports susdits sont adoptées et l'impression du mémoire de M. Gourret votée avec celle des 4 planches qui l’'accompagnent actuellement. M. F. Sacco, de Turin, remercie pour sa nomination en qualité de membre honoraire et promet son active collaboration aux travaux de la Société. Dons et envois reçus. De la part des auteurs : 1955 D. Francisco Quiroza. Observaciones geologicas hechas en el Sahara occidental. Extr. in-8, 80 p. 2 pl. 54 PROCÈS-VERBAUX Ouvrages offerts par des Sociétaires. 1956 J. À. de Luc. Lettres sur l’histoire de la Terre. La Haye et Paris, 1779, 5 vol. reliés. (Offert par M. Clément Rein.) 1257 Frederick Dixon. T'he Geology of Sussex or the Geology Dans Fossils of the T'ertiary and Cretaceous Formations of Sussex. New edition, revised and augmented by T. Rupert Jones. Brighton 1878, un vol. in-4°, 469 p. 28 pl. (Offert par l'Editeur William Smirx, par l'entremise de M. W. TopLey.) Tirés à part extraits du Bulletin. 1957 bis Ed. Dupont. Les aspects physiques et la géologie du Congo d’après le livre de M. Ed. Dupont intitulé : Lettres sur le Congo. 2 ex. 1958 Ed. Pergens. Révision des bryozoaires du Crétacé, figurés par d'Orbigny. Première partie : Cyclostomata, avec 3 pl. 2 ex. 1959 E. Van den Broeck. Les cuilloux oolithiques des graviers ter- tiaires des hauts plateaux de la Meuse. 2 ex. Périodiques en continuation. Recu les Annales de la Société géologique du Nord, les Bulletins du Comité géologique d'Italie, de la Société de Géographie d'Anvers, de l’Académie des sciences de Cracovie, de la Société belge de Géographie, de l’Académie des sciences de Belgique, météorologiques mensuel et quotidien de l'Observatoire royal de Bruxelles, quotidien de l'Office météorologique de Rome; les Communications de la-Commission géo- logique du Portugal, du Service géologique hongrois ; la Carte de Pilotage de l'Océan atlantique du Nord :; les Matériaux pour la géo- logie de la Russie : les Mémoires de la Société des Naturalistes du Kiew, les Procès-Verbaux de la Société minéralogique de St-Péters- bourg, de la Société Isis, de Dresde; de la Société de Géographie de Berlin, les Rapports du Service géologique de New-Jersey ; les Revues de la Société géologique hongroise, des sciences naturelles et sociales de Porto, des sciences naturelles de la Société des naturalistes de SR Chronique des Travaux publics, Ciel et Terre, Feuille des jeunes naturalistes. Périodique nouveau offert en échange : 1260 Geologiska Foreningens à Stockholm Forhandligar. Bd. 12, Heft I. SÉANCE DU 30 MARS 1800 55 Elections de membres effectifs. Sont élus, à l'unanimité, par le vote de l'Assemblée, en qualité de membres effectifs. MM. A. DAPSENS, Directeur des Carrières de grès, marbres et petits granits d'Yvoir, à Yvoir-lez-Dinant. | DOKOUTCHAÏEF, Professeur à l'Université à Saint-Péters- bourg. Édouard LIPPMANN, Ingénieur civil, Entrepreneur de puits artésiens et de sondages, 36, rue de Chabrol, à Paris. A. PROOST, Inspecteur-général de l'Agriculture, au Mini- stère de l'Agriculture, 36a, rue du Luxembourg, à Bruxelles. Grégoire WINCQZ, Administrateur-délégué de la Société des carrières et de la sucrerie P.-J. Wincqz, à Soignies. Communications des membres. 1° L. DOLIO. Sur la présence du Plioplatecarpus Marshi dans les Musées de Haarlem, Leyde, Londres et Paris. Après avoir fait une étude comparative de la colonne vertébrale des genres Mosasaurus et Plioplatecarpus, l'auteur, — se basant, soit sur les travaux publiés antérieurement, soit sur ses notes de voyage, — montre que le Plioplatecarpus Marshi existe dans les musées de Harlem (Teyler), Leyde (Université), Londres (British Museum) et Paris (Muséum). 2° L. DOLLO. Sur la présence du Champsosaure dans le Heersien d'Orp-le-Grand. Il y a quelque temps déjà, M. l'Ingénieur A. Daimeries découvrit, dans le Heersien (Éocène inférieur) d’Orp-le-Grand (Brabant), une série d'ossements de Reptiles, qui font actuellement partie des collec- tions de l'Université de Bruxelles. Grâce à l’obligeance de MM. Yseux et de Pauw, M. Dollo put examiner ces ossements, et 1l y reconnait, notamment : 1. Une côte dorsale, 2. Un élément du sternum abdominal du Champsosaure. Jusqu'à présent ce Rhynchocéphalien n'était signalé, en Belgique, que dans le Landénien inférieur (Éocène inférieur) d'Erquelinnes (Hainaut).[L. Dollo. Bull. Mus. Roy. Hist. Nat. Belg.1884, Vol. II]. La détermination de M. Dollo renseigne donc un nouveau gisement et une nouvelle localité. | 56 PROCÈS-VERBAUX 3° M. J. Gosselet donne lecture de la Note suivante : ÉTUDE SUR LES TRAVAUX DE CHARLES LORY Professeur de la Faculté des sciences de Grenoble, Membre honoraire de la Société belge de Géologie, PAR J. Gosselet Président de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie. Lorsqu'il y a près d'un an, on nous annonça la mort de Lory, nous éprouvâmes tous le sentiment que la géologie faisait une grande perte. Non point que Lory fût un de ces hommes placés dans une haute position, dont le nom retentit dans l'opinion publique, et qui semblent personnifier une science. Professeur de Faculté de province, n'aimant nile bruit, ni la réclame, Lory était peu connu, en dehors du monde des géologues et des universitaires. Mais ceux qui pouvaient juger ses travaux voyaient en lui un savant de premier ordre, un maître d'autant plus sûr que son caractère modeste et circonspect le mettait à l'abri des conceptions hasardées et enthousiastes. Grâce à une intelligence supérieure, il arriva sans peine. Ses années de jeunesse ne furent qu'une suite ininterrompue de succès. Après de brillantes études au Lycée de Nantes, il entrait, à 17 ans, à l'Ecole normale. Trois ans après (1843), il en sortait avec trois diplômes de Licence et le titre d'Agrégé des sciences physiques. En 1847, il prenait le doctoratès sciences avec deux thèses, l’une sur les terrains secondaires des Alpes dans les environs de Grenoble, l’autre sur la respiration et la strücture des Orobranches et autres plantes vasculaires dépourvues de parties vertes. En 1848, 1l suppléait M. Delesse dans sa chaire de Géologie à la Faculté des sciences de Besançon, et l’année suivante, il était chargé des cours de géologie, de minéralogie et de botanique à la Faculté des sciences de Grenoble. Étant à Besancon, il s'était occupé du terrain crétacé du Jura. Dès qu'il fut à Grenoble, il se voua à l'étude des Alpes et des chaînes subal- pines. Ses premiers travaux géologiques eurent encore pour objet le terrain crétacé. En 1857, il les résumait dans la carte et dans la description géologique du Dauphiné. Ses recherches sur la craie de la SÉANCE DU 30 MARS 1800 37 Grande Chartreuse et du Dévoluy le conduisirent à s'occuper de la structure générale des Alpes. Ces montagnes préoccupaient alors les géologues ; elles étaient l'objet de nombreuses et vives discussions à la Société géologique de France. On y avait trouvé, dans des couches que l’on rapportait à la même assise, des Bélemnites du Lias et des Fougères houïillères, c'est-à-dire des fossiles caractéristiques de deux époques différentes. Les adversaires de la paléontologie, et ils étaient alors très nombreux, voyaient dans ce fait un argument décisif contre ceux qui concluaient à la détermination d'un terrain par les fossiles qu’on y trouve. Il est vrai que les végétaux se rencontraient en général dans des grès et les Bélemnites dans des schistes; mais ces deux roches paraissaient tellement intercalées l'une dans l'autre, que les géologues, qui s'intitulaient stratigraphes, soutenaient avec toute apparence de raison qu elles devaient être réunies. Les géologues paléontologistes se bornaient à des protestations théoriques, sans pouvoir présenter aucune explication. Elie de Beaumont avait adopté la première hypothèse et avait donné à tous ces terrains dans la carte géologique de France la couleur du Lias. Lory s'était déjà servi avec trop de succès des fossiles dans l'étude des couches crétacés pour ne pas être convaincu de l'infaillibilité des lois paléontologiques. Par un profil de la montagne du Chardonneret, une des localités où Elie de Beaumont signalait un mélange de grès à anthracite et de _ schiste à Bélemnites, 1l montra que cette alternance n'est qu'appa- rente ; elle résulte de failles et de renversements. Aux Aiguilles d'Arves, Elie de Beaumont avait également signalé un grès intercalé au milieu de couches calcaires à Bélemnites. Lory constata que le fait était exact, mais que le grès n'était pas le grès à anthracite et qu'on n'y trouvait aucune empreinte végétale. Il soup- conna que ce grès pouvait bien être tertiaire. Quelques jours après, son ami M. Pillet, de Chambéry, y découvrait des Nummulites. L'anomalie de Petit Cœur, en Tarentaise, était plus remarquable encore. Une couche de schistes ardoisiers avec Bélemnites, épaisse de 10 mètres, y est intercalée, en concordance parfaite, entre des schistes à empreintes végétales houillères. Les uns cherchaient à expliquer le fait par un renversement ; les autres y voyaient un repli en V trés aigu et incliné ; Lory, après bien des hésitations et des essais, pensa qu'il y avait eu simplement glissement du paquet supérieur de schistes houil- lers (Fig. 1, n° 3) sur les schistes à Bélemnites (n° 5), glissement qui se serait fait suivant le plan de séparation des couches et qui aurait] été facilité par la présence d'un lit charbonneux. OST O0 PROCÈS-VERBAUX FIG. 1. A BEC 1. Schistes cristallins. — 2. Grès houïller inférieur. — 3. Id. supérieur 5. Lias inférieur. — 6. Lias moyen etsupérieur. A, B, C. Failles. Je suivais avec le plus vif intérêt la marche de Lory dans la solution de ces difficiles problèmes, marche lente, progressive, posant comme il le disait un jalon après un autre, sans jamais se compromettre à donner une solution générale, sachant à l'occasion dire que le problème restait à expliquer. J'ai concu dès lors une admiration profonde pour ce savant qui unissait tant de prudence à un talent d'observation qu'on ne pou- vait surpasser. Toutefois, si Lory n'avait fait que ses travaux sur le terrain crétacé, sur le terrain anthraxifère et bien d’autres encore que je m’abstiendrai de mentionner, nous l’aurions considéré comme un géologue éminent: mais son champ d'étude se trouvant bien loin de la Belgique, peut-être n'eût-1il pas été porté sur la liste de nos membres honoraires. Ce qui fait le grand mérite de Lory, ce qui le classe à l’un des pre- miers rangs parmi les géologues modernes, c'est qu'il ne s'est pas con- tenté de ramasser des fossiles et d'établir des superpositions. [la cherché a expliquer les faits et il a été assez heureux pour trouver des lois. Son esprit éminemment pratique l’éloignait des discussions théoriques, mais il cherchait à expliquer ce qu'il voyait. Élève de Constant Prévost, il n'a jamais hésité à rattacher tous les faits géologiques à la doctrine des causes actuelles. Plusieurs fois il m a entretenu de sa reconnaissance envers le maître commun qui avait dirigé nos premières pensées géologiques. Les Alpesétaient un sujet éminemment propre à faire naître ces pro- blèmes, dont la solution semble reculer à mesure que la science pro- gresse. Les géologues les plus éminents y avaient exercé leur talent SÉANCE DU 30 MARS 1890 59 d'observation et leur génie d'investigation, sans être arrivés à une syn- thèse générale. | Les terrains des Alpes, redressés et disloqués, offrent dans une nature grandiose la structure complexe que l'Ardenne nous montre sur une échelle réduite et presque en miniature. On y voit bien des faits anor- maux de superposition, tels que ceux de Petit Cœur. Lorsque Lory en aborda l'étude, les théories généralement admises pour expliquer ces divers accidents étaient celles que Dumont avait adoptées pour l'Ar- denne. On suppasait partout des plissements, des reploiements à angles plus ou moins aigus, quelquefois même renversés. Lory avait com- mencé l'étude des Alpes par le massif de la Grande Chartreuse, dont les terrains parfaitement caractérisés permettent de reconnaître assez facilement la structure. Il y avait aussi observé des irrégularités de stratification ; mais il avait constaté qu'au lieu d'être dues à des plis- sements, elles étaient le résultat de cassures ou de failles. On a fait ressortir récemment le rapport qu'il y a entre les failles et les plis. On admet que les failles sont des plis exagérés, renversés, étirés, dont un côté a glissé sur l’autre. On cite de grands accidents indiqués par une faille dans le milieu de leur parcours et se terminant aux deux extrémités par des plis. La proposition est vraie pour certains cas mais ne peut s'appliquer d’une manière générale. Il est des failles qui sont de simples cassures. Si dans d'autres cas on peut faire dériver les failles d'un ph il faut avouer que souvent les deux fragments disjoints sont tellement éloignés l'un de l’autre que le pli est purement hypothétique et qu'on ne constate qu'une cassure. Du reste à l'époque où Lory intro- duisait dans les Alpes la considération des failles, les idées de géody- namique étaient encore peu développées. Il ne voyait dans la faille que la cassure et l'enfoncement d’une des lèvres par rapport à l'autre. On a vu plus haut comment il avait interprêté par des failles l'anomalie de Petit-Cœur. Il fit intervenir des accidents analogues pour rendre compte de la structure de la vallée de Chamounix, si connue des touristes. Cette vallée, située entre deux massifs deroches cristallines: le Mont-Blanc à l'Est, l'Aiguille rouge à l'Ouest, a son sol formé par des schistes liasiques presque verticaux qui plongent de chaque côté vers les massifs cristallins. Lory supposa qu'ils en sont séparés par des failles. L'application la plus importante qu'il fit des failles fut pour expli- quer la structure générale des Alpes occidentales (1). Il distingue dans (1) Essai sur la structure géologique de la partie des Alpes comprise entre le Mont-Blanc et le Mont- Viso. Buce. Soc. Géoc. Fr. 2°, XXIII, p. 480. — Essai sur l'Orographie des Alpes occidentales considérée dans ses rapports avec la structure géologique de ces montagnes. 60 PROCÈS-VERBAUX ce massif montagneux, qui s'étend des environs de Nice jusque dans le Valais, quatre zones séparées par de grandes failles, que l'on peut : suivre sur une longueur considérable. Chacune de ces zones est en outre caractérisée par un développement particulier de certains étages et par un facies propre. C'étaient donc des régions géologiques primiti- vement distinctes par leurs conditions orographiques et que des failles sont venu rapprocher l’une de l’autre. FIG): Halles Limite des Massifs cristallins ;_ _ _ [imite du Golfe num- mulitique de la Maurienne. Il distingue (1) d’abord une région subalpine, qui est le prolonge- ment de la chaîne jurassienne, dont elle est séparée par la faille de Voreppe ; elle s’en distingue en outre par la transformation du Juras- sique supérieur en Thitonique; par la présence d’un facies spécial, marnes à Belemnites latus, du Néocomien inférieur et par le dévelop- (1) Bull. Soc. géol., 2°, XXIII, p. 480, etc. SÉANCE DU 30 MARS 1800 (oh: pement du groupe crétace supérieur. Cette zone est séparée des zones alpines par une grande faille AA, que l’on a appelée faille du Grési- vaudan. Du côté occidental de la faille les étages jurassiques et crétacés ont une grande épaisseur, tandis que de l'autre côté s'élèvent les chaînes cristallines alpines. Lory admet que celles-ci formaient le rivage des différentes mers qui se sont succédé depuis le Callovien jusqu'au Sénonien. Dans ces dépôts de 2000 mètres d'épaisseur, il n'y a aucun dérangement, aucun caillou roulé et cependant ils ont dû se former dans des eaux peu profondes. Lory en conclut que la faille s'est faite lentement tandis que les terres alpines restaient toujours une terre basse sans falaises notables. L'autre partie de la faille s'abaissait à mesure que les sédi- ments s'accumulaient de manière à ce que le fond de la mer se main- tint toujours à une faible profondeur. Il insista sur ce travail lent et tranquille des grandes failles et sur leur rôle comme rivages anciens des bassins géologiques. N'est-ce pas aussi le rôle qu'a joué notre Grande Faille du Condroz pendant le dépôt du terrain houiller. Je crois cependant que les termes dans lesquels Lory a présenté le fait impliquent une certaine erreur. Dans l'Ardenne, et il doit en avoir été de même dans les Alpes, c'est un pli qui a donné lieu au rivage pri- mitif. 11 a toujours été en s'exagérant mais en restant simple pli pen- dant toute Ja durée du dépôt des sédiments voisins et il ne s’est trans- formé en faille, si faille il y a, que beaucoup plus tard, toujours par l'enfoncement lent, progressif et oblique de la lèvre qui était demeurée le plus longtemps à l’état de bassin. La première zone alpine est limitée à l'O. par la faille du Grésivau- dan AA et à l'E. par la faille de Saint-Jean de Maurienne BB, que l'on peut poursuivre depuis cette ville jusque dans le haut Valais sur un parcours de 180 kilomètres. On y voit le calcaire du Lias et le Trias reposer en stratification discordante sur les schistes cristallins et sur le terrain houiller. Il y avait donc déjà eu dans cette région redresse- ment du sol avant l'époque triasique. On peut dire que c'est la pre- mière ride des Alpes occidentales. Le Trias y est assez réduit; il se compose de gypse, de cargneules et de sel gemme. Le Lias y est pres- qu'uniquement à l'état de schistes argilo-calcaires. La deuxième zone, limitée à l'O. par la faille de Saint-Jean de Mau- rienne et à l'E. par celle de Saint Michel, ne montre que de rares affleurements de terrain primitif et de terrain houiller, mais le Trias, qui repose en stratification concordante sur les grès houillers, y est très développé, surtout à l'état de schistes lustrés. Cette épaisseur serait aussi dûe à un enfoncement graduel entre deux failles. Plus tard, la 62 PROCÈS-VERBAUX mer nummulitique a pénétré dans la dépression formée par cet ancien bassin et y a déposé des sédiments épais de 1500 mêtres au moins. Lory admet que le golfe nummulitique était rigoureusement borné par des failles orientées comme celles qui limitent encore la région. La troisième zone. située entre les failles de Saint Michel BB et de Modane CC est constituée entièrement par le grès à anthracite, c’est un dépôt de 2,000 mètres d'épaisseur qui s'est produit dans une dépres- sion lente et progressive. La quatrième zone, zone du Mont Rose, ne contient pas de terrain houiller. Elle est caractérisée, selon Lory, par un énorme développe- ment du Trias supérieur, sous forme de schistes gris lustrés reposant directement et sans discordance sur les schistes gris cristallins. On y trouve aussi des lambeaux de terrain jurassique (Calcaire du Brian- connais). L'absence de couches houillères démontre que cette qua- trième zone était à l'état de terre émergée à la fin de l’âge primaire. Ainsi chaque zone a son histoire propre; chacune représente un bassin de sédimentation spécial, bassin dont on constate les limites actuelles, mais dont on ne connaît pas l'étendue primitive. Lory a bien soin de le dire; ces bassins à couches fortement inclinées, plissées et contournées, ont été soumis à un refoulement latéral très consi- dérable. Les cartes, que nous en traçons actuellement par les affleure- ments, ne ressemblent pas plus aux cartes des mers de l'époque, que le visage d'une vieille de quatre-vingts ans à celui d'une jeune fille de dix-huit ans, pleine de fraicheur et de santé. J'ai déjà dit que les géologues suisses donnaient moins d' importance aux failles et qu'ils expliquaient par des DEEE > la structure des Alpes et les cas singuliers de siratification qu'on -y observe. Ils n'ac- ceptèrent pas sans difficulté les idées de Lory. On lui objecta un certain nombre de faits qui ont longtemps constitué des problèmes inexpli- qués. Telle est l'intercalation de coins calcaires au milieu des gneiss, comme on le voit à la Jungfrau, dans le Mettenberg, le Monch, etc. Telle est la disposition des Alpes de Glaris, où le terrain éocène en couches fortement inclinées et plissées est surmonté par des strates pres- qu'horizontales de Trias, de Jurassique et de Crétacé, disposées dans l'ordre normal de superposition. Lory expliquait (1) tous ces faits par une série de failles ou d’affaisse- ments trop complexes pour être vraisemblables. Il se rendait proba- blement compte lui-même de ce qu'il y avait d’hypothétique dans ce jeu de mouvements si multiples, car dès que M. Marcel Bertrand eut (1) Bull. Soc. géol. Fr. 35. I, p. 403, pl. IV et XI, p. 15. SÉANCE DU 30 MARS 1890 63 expliqué la disposition des Alpes de Glaris par une faille de glissement très oblique, il s'empressa d'adopter cette manière de voir (1). Dans le cours de ses études sur les failles, Lory avait été amené à examiner les relations des couches relativement récentes avec des couches plus anciennes sur lesquelles elles reposent en strat:fication discordante. Ainsi, au sommet de l'Aiguille Rouge, on voit le Lias en couches horizontales, tandis que dans la vallée de Chamounix, ce terrain est en couches fortement inclinées (fig. 3). FIG. 3. Aiguille Vallée de rouge Chamonix Mont Blanc + + + + - * + + A B C 1. Schistes cristallin et protogine. — 3. Trias. — 5. Lias. A, B, C. Failles Lory explique cette disposition de la manière suivante (2). Lorsque des terrains de sédiment reposent en stratification horizontale sur des terrains plus anciens qui ont déjà été redressés et dislo- qués, les dislocations, qui se produisent ensuite, n'agissent pas de la même manière sur Jes couches horizontales et sur leur substratum déjà disloqué. « Celui-ci,devenu complètement rigide, n'a pu se prêter à de nouveaux plissements. Il n'a pu éprouver que des fractures, des failles ou des gisements suivant des plans de rupture nouveaux ou anciens,ou encore suivant ses plans de stratification. Les terrains crétacés, éminem- ment flexibles et ductiles, ont été tout autrement bouleversés. Au lieu d'être brisés par toutes les fractures et les glissements des terrains anciens, 1ls ne l'ont été que par les failles d'importance majeure; mais, partout ailleurs, ils ont fléchi et se sont adaptés, sans se rompre, par des {1) Bull. Soc. géol. de Fr., XII, p. 726. (2) Id., 3e s. I, p. 401. 64 PROCÈS-VERBAUX contournements multiples et des plus compliqués, aux nouvelles posi- tions des divers lambeaux de leur base disloquée. » Il donnait comme exemple un fait qu'il avait observé au Salève (fig. 4). FIG 2: A B J. Calc. jurassique (Corallien). nl, Calc. à Naïtica leviathan. n°. Calc. à Ostrea rectangularis. n$. Marnes à Spatangues. nt. Calc. jaune et Calc. urgonien. m. Molasse. A, B. Failles. Ce principe lui permettait d'expliquer pourquoi dans la première zone alpine, près de Chamounix par exemple, on trouve le Trias et le Lias tantôt en couches horizontales sur les sommets, tantôt en couches fortement inclinées dans les vallées. Les vallées représentent les points où le substratum cristallin s'est effondré entre deux failles ; les couches sédimentaires qui reposaient dessus l'ont suivi dans cet effondrement. Lors de la réunion de la Société géologique de France, à Grenoble en 1881, Lory montra aux environs du Bourg d'Oisans un autre exemple de même nature. Sur les sommets de la Garde et de la Gar- dette, le Lias repose en couches horizontales sur les tranches des roches cristallines, tandis que dans la vallée près de Bourg d'Oisans il est for- tement plissé (1). Pour Lory toute cette partie plissée est descendue par glissement dans la cavité formée par l'effondrement du terrain cristallin sous-jacent. Je crois que dans cette circonstance Lory suppose des glissements qui ne peuvent pas être démontrés ; maïs il n’en est pas moins évident que la disposition inclinée et plissée du Lias situé entre les deux massifs est le résultat de l’affaissement des schistes cristallins qui lui servaient de soubassement. (1) Bull. Soc. géol. de Fr., 3e Sie, IX, p. 626. SÉANCE DU 30 MARS 1800 65 La loi posée par Lory sur les relations qui s'établissent entre des couches horizontales et des masses plus anciennes déjà redressées, par suite denouvelles dislocations, est d'une application générale. Dès 1878, époque où Lory la formula au congrès de Paris (1), M. Dupont lui donna son adhésion. J'en ai fait la base de mes raisonnements pour expliquer la structure de l'Ardenne et je puis dire que je ne l'ai jamais trouvée en défaut n1 dans les dispositions générales, ni dans les moindres faits de détail. Toutes ces considérations de failles et de glissement avaient pour but d'expliquer des faits anormaux de stratification et de rendre compte de la distribution des divers terrains dans ia chaîne des Alpes. On a vu que, dans ses premiers travaux, Lory était parvenu à déterminer l’âge des couches sédimentaires. Il restait une portion importante de la chaîne alpine sur laquelle on n'avai! encore que des notions bien incer- taines et assez contradictoires. Je veux parler des roches cristallines qui constituent la plus grande partie de la première et de la quatrième zones alpines et qui forment ies points les plus élevés de la chaîne : le Mont-Blanc, le Pelvoux, le Mont-Rose, etc. Le Mont-Blanc est essentiellement composé par une roche grani- toïde, la Protogine, dont la nature et l'origine étaient douteuses pour les géologues. Quelques-uns, faisant remarquer son apparence souvent stratifiée et son analogie avec le gneiss, voulaient y voir une roche stratifiée de la série cristalline. D'autres, plus nombreux, la considéraient comme une roche éruptive, comme l'agent qui avait soulevé les Alpes occidentales. Lory fut longtemps perplexe. H était frappé de la struc- ture granitique de la protogine ; d'un autre côté, il la voyait en nappes verticales qui partagent l'inclinaison des micaschistes et autres schistes cristallins situés de chaque côté du massif. En 1873 1l se déclara nettement partisan de la stratification originelle de la protogine (2), mais il ne préjugeait rien sur son origine, qui pouvait être aussi bien éruptive que sédimentaire, car 1l comparait sa stratification à celle de beaucoup de roches porphyriques ou trappéennes intercalées dans les terrains sédimentaires. En tout cas 1l ne lui accordait qu'un rôle passif dans la formation du Mont-Blanc. Il supposait que, comme toutes les roches éruptives, elle avait simplement profité d’une fente pour s'échapper au dehors. Lory avait observé le même fait dans une partie de la chaîne du canton d'Allevard (3), dont l’axe est occupé par la protogine et dont les (1) Bull. Soc. géol. de France, 3° s. IX, p. 620. CPPBAU Soc.-séol. Fr. 3°s., I, p. 390. (5) Géologie du Dauphiné, 1, p. 180. [Sa 1590. P.-V, 66 PROCÈS-VERBAUX flancs montrent de chaque côté le gneiss et les schistes talqueux plongeant vers la protogine. Lory donna à cette disposition le nom de structure en éventail. Il l'expliquait par une compression latérale plus forte, une sorte d’étranglement des massifs culminants, au niveau des chaînes moins élevées, tandis que la même pression n'agissant pas sur les parties culminantes, les feuillets y auraient divergé, comme il arrive aux pailles d’une gerbe fortement serrée en son milieu. Quelques années plus tard, un des plus illustres géologues suisses, Alphonse Favre, admit pour le Mont-Blanc l'explication donnée par Lory pour la chaîne d’Allevard. La coupe du Mont-Blanc, avec sa structure en éventail, publiée par Alph. Favre, devint bientôt clas- sique (fig. 4). Elle fut reproduite par Lory (1), qui cependant faisait ses réserves sur l'application de sa théorie au Mont-Blanc. FIGASE 17€ ZONE ALPINE OU ZONE DU MonT-BLaxc. Vallée de Brévent. Chamounix. Mont-Blanc. s.c. Schistes à séricite. Schistes chloriteux. — m.s. Micaschistes — s.ca. Schistes chloriteux et amphiboliques. — g.n. Gneiss. — p.r. Protogine — 1 Lias. — h. Grès houiller. — A. B. C. D. Failles. : Il soupçonnaïit déjà que la protogine du Mont-Blanc n'appartenait pas aux couches les plus anciennes des terrains cristallins. Ayant été chargé avec les professeurs Heim et Renevier d'étudier le massif du Simplon, pour déterminer les roches qu'aurait à traverser le tunnel projeté, il reconnut(2) que les terrains cristallins y présentent une succession conforme à celle que Cordier avait déjà indiquée depuis longtemps.C'est, à partir des plus anciennes : Gneiss. Micaschistes avec calcaires cipolins. Schistes amphiboliques et chloriteux. Schistes à séricite, dits talcschistes. (1) Revue des cours scientifiques, 18 avril 1868. (2) Comptes rendus Acad. des Sciences, 22 avril 1878. SÉANCE DU 30 MARS 1890 67 Cette succession, 1l l'avait déjà reconnue dans l'Oisans, où la chaîne de Belledonne et le massif des Grandes Rousses représentent les deux côtes d'un vaste pli anticlinal, plus ou moins disloqué par des failles. I] la retrouva au Pelvoux, plus compliquée encore par des failles, par des plissements et par des intrusions de protogine. Lory en arriva (1) à considérer la protogine comme des schistes chloriteux modifiés à l'époque même de leur iormation par des émissions granulitiques, qui les auraient enrichis en feldspath. Dès lors 1l fut conduit à supposer que les protogines stratiformes des parties centrales du Mont-Blanc et les schistes chloriteux ou amphiboliques, qui leur sont associés, appartiennent, non à la partie inférieure, mais bien à la partie supérieure des schistes cristallins et que leur disposition en éventail n'est que l'effet d'un pli synclinal très aigu. Ce pli synclinal se trouve accolé à un pli anticlinal dont la chaîne gneissique du Brévent forme l'axe et dont une partie effondrée entre deux failles se trouve cachée dans la vallée de Chamounix. Lory eut le plaisir de constater que sa nouvelle explication de la structure en éventail trouvait son application à d'autres localités. La coupe de la vallée du Lœtsch dans les Alpes bernoises lui montra : au milieu de l'éventail, les schistes à séricite ; de chaque côté, des schistes chloritiques et amphiboliques ; puis les micaschistes ; et, tout à fait à l'extérieur, le gneiss. On voit que Lory arrivait à considérer la structure en éventail comme ayant une origine tout à fait différente de celle qu'il avait d'abord sup- posée. Ce n'était plus une gerbe fortement serrée dont les parties exté- rieures s'épanouissaient de chaque côté du lien ; c'était un simple pli synclinal régulier comme ceux que nous constatons si souvent dans l'Ardenne.N est-ce pas une preuve entre beaucoup, que notre imagina - tion va souvent chercher des explications extraordinaires et ne revient aux idées simples qu'après un long détour et par des observations atten- tives. Ses études sur le massif cristallin des Alpes rendaient Lory particu- lièrement apte à traiter la question de l'origine et de l’âge des schistes cristallins inscrite sur le programme du Congrès international de Géo- logie de Londres en 1888. Il rédigea pour le congrès une note qui fut publiée à Londres, puis à Grenoble (2). Elle parut quelques mois avant sa mort. | (1) Actes de la Sociét helvétique des sciences naturelles, 1880. (2) Étude sur la constitution et la structure des massifs cristallins des Alpes occidentales. Grenoble 1880. 68 PROCÈS-VERBAUX Trois théories principales servent à expliquer la nature cristalline de certaines roches d’origine sédimentaire. L'une suppose qu'elles ont été métamorphisées au contact des roches éruptives où sous l'influence d'émanations internes ; d'après une seconde théorie, les mouvements du sol ayant développé de la chaleur, il s'est produit des réactions chimiques, qui ont donné naissance à de nouveaux minéraux dans l'in- térieur de la roche ; enfin dans une troisième. théorie, on admet que la cristallisation est contemporaine de la sédimentation et s'est opérée par voie aqueuse dans les anciens océans. Ce fut à cette dernière opinion que se rallia Lory. Il suppose que les schistes cristallins qui forment le substratum de tous les terrains se sont formés dans un océan universel chargé de matières salines et plus chaud que les mers actuelles, où se produisaient directement des combinaisons de minéraux cristallisés. Voici les faits sur lesquels il se base : Les conglomérats des grès carbonifères contiennent des fragments roulés de schistes cristallins tout à fait identiques à ceux des affleure- ments. Ces schistes sont donc antérieurs à toutes les formations sédi- mentaires des Alpes. Le conglomérat qui est à la partie supérieure du Trias contient des cailloux roulés des schistes lustrés du Trias inférieur. De même,les con- glomérats du Lias et de l'Éocène du Col des Encombres contiennent des fragments de toutes les roches précédentes. Comme les couches de tous ces terrains, depuis les schistes cristallins jusqu'aux calcaires éocènes, sont parallèles dans la quatrième zone alpine, ils ont dû être disloqués et plissés ensemble. Il en résulte que la structure feuilletée et cristal- line est pour chaque terrain un fait antérieur au dépôt de celui qui le recouvre et indépendant des actions mécaniques qui n'ont façonné ces terrains que postérieurement à l'époque éocène. Les calcaires de tous les âges, triasiques, rhétiens, jurassiques, nummulitiques, contiennent des cristaux microscopiques d’albite, de quartz bipyramidé, de tourmaline avec des formes nettes et à angles vifs et mesurables. On rencontre même des cristaux d'orthose et de quartz bipyramidé dans les géodes des marnes oxfordiennes de la région subalpine. La formation de ces cristaux microscopiques a eu lieu dans la roche avant sa consolidation, car, dans les conglomérats des schistes lustrés du Trias supérieur,on rencontre des cailloux roulés du marbre triasique moyen avec cristaux d’albite. Si ces minéraux cristallisés se sont formés dans les dépôts tertiai- res et secondaires indépendamment de toute émanation spéciale, anté- rieurement aux actions dynamiques qui ont plissé le terrain, il n'y a SÉANCE DU 30 MARS 1800 69 pas lieu de supposer pour l'origine des schistes cristallins primitifs des conditions essentiellement différentes de celles des périodes secondaires et tertiaires. Enfin, dans la première zone alpine, de puissantes dislocations méca- niques ont déterminé dans le Lias des phénomènes d'’étirement, de laminage et surtout le clivage ardoisier dans un sens autre que la stra- üfication. Mais la structure intime de la roche n'est pas devenue plus cristalline que dans la partie moins disloquée et le développement des cristaux de feldspath est le même. | Les vues de Lory sur l'origine des schistes cristallins sont très discu-: tables, mais 1l faut avouer que ses arguments ne sont pas à dédaigner. La présence de cristaux d’albite et de quartz dans les calcaires estun fait très intéressant, qui peut être beaucoup plus général qu’on ne le pense. Il doit s'expliquer sans avoir recours au métamorphisme, soit que Jes cristaux se produisent normalement dans les sédiments marins pendant leur formation, soit qu'ils y prennent naissance pendant la consolidation sous l'influence de la circulation interstitielle. La présence de schistes cristallins proprement dits, micaschistes, schistes amphiboliques et chloriteux,. schistes à séricite dans le con- glomérat carbonifère démontre que ces schistes étaient déjà métamor- phisés à l'époque carbonifère. C'est aussi un fait très général, qui ne préjuge rien sur la manière dont le métamorphisme s'est effectué. Il en serait autrement des galets de schistes lustrés du Trias que l’on trouverait dans le conglomérat triasique. Lory a particulièrement insisté sur Ja nature cristalline de ces schistes lustrés, composés en majeure partie de minéraux cristallisés (quartz, mica, tourmaline, gre- nats, et contenant des amas lenticulaires de gypse(r). Il les a rapportés au Trias en se basant sur leur position stratigraphique, sur leur teneur en calcaire et sur les intercalations de gypse qu'on y trouve. Si cette détermination d'âge est rigoureusement exacte, il est évident que la présence de schistes lustrés, déjà constitués dans les conglomérats intercalés dans ces schistes, prouve que leur cristallinité est contempo- raine de leur dépôt: mais précisément la détermination d'âge est encore douteuse. Les géologues italiens pensent, avec M. Gastaldi, qu'une grande partie des schistes lustrés que Lory rapporte au Trias doit être considérée comme beaucoup plus ancienne. L'argument en faveur de la contemporanéité de la cristallisation et de la sédimentation n'aurait donc plus aucune valeur. | Lory insistait aussi sur ce que les couches du Lias qui avaient été MEME ES oc toeol Er 2e XVI p 324. 3°, 1, p:266"7 IX, p.658; XV, p.42! 70 PROCÈS-VERBAUX disloquées et plissées ne présentaient pas une structure plus cristalline que celles qui étaient restées en place. Je lui ai répondu, à Londres, que les grandes dislocations — par cela même que toute la force vive était employée à produire un mouvement — ne devaient amener qu'un faible développement de chaleur et un faible métamorphisme. En constatant les puissantes actions mécaniques qui ont formé les Alpes, Lory n'avait pas été sans réfléchir sur leur cause. Élève, comme il a été dit, de Constant Prevost,il n'avait pas accepté la théorie du soulèvement des montagnes par une force agissant de bas en haut, théorie qui régnait en souveraine dans la géologie française quand il commença ses travaux. Mais il communiquait rarement le résultat de ses méditations. [l n'aimait même pas à en parler, se souvenant pro- bablement combien les discussions passionnées dont il avait été le témoin furent stériles pour les progrès de la science. Néanmoins, on peut affirmer qu'il partageait l'opinion de la grande majorité des géologues actuels en considérant le refroidissement du globe et le retrait qui en résulte comme la cause première de tous les phénomènes orogéniques. Mais sil y a presqu'unanimité parmi les géologues pour adopter le principe, cette unanimité n'existe plus lorsqu'il s'agit d'en déterminer les conditions. Quelle est la valeur du retrait? comment agit-il aux diverses profon- deurs? Quel résultat produit-il à la surface? Il en est de cette discus- sion comme de presque toutes celles qui reposent à la fois sur des faits très var!és et sur des conceptions plus ou moins problématiques, les opinions sont aussi nombreuses que divergentes ; peut-être cependant le sont-elles plus en apparence qu’en réalité. Je n’en parlerai pas si on n'avait pas présenté Lory comme le champion d’une de ces théories. Dans un ouvrage aujourd'hui célèbre: Das Antlitz der Erde,le pro- fesseur Suess rapporte tous les mouvements de l'écorce terrestre à deux grandes catégories : les plissements et les effondrements. Les premiers seraient le résultat d'une pression latérale, tangentielle ; les seconds, d'enfoncements produits par le poids même de la croûte terrestre. Ces enfoncements auraient lieu par cassure autour de massifs plus résistants, de Æorste, comme les appelle Suess, qui resteraient à leur niveau primitif. Les géologues suisses ont adopté avec enthousiasme lés conceptions des refoulements latéraux, parce qu’elle rend parfaitement compte des plis qu'ils observaient dans les Alpes et dans le Jura. Lory, dont l’atten- tion avait été particulièrement appelée sur les failles, avait attribué aux affaissements un rôle considérable bien avant l'apparition de l'Antlitz. PT SÉANCE DU 30 MARS 1890 71 On a vu qu'il expliquait la vallée de Chamounix en supposant qu'une portion du massif primitif des Alpes située entre le Mont Blanc et l'Aiguille Rouge s'était effondrée et que les terrains secondaires l'avaient suivie dans la cavité. Il ne niait pas pour cela les phénomènes de pression latérale ; au contraire, dans plusieurs circonstances il insista sur l'importance du refoulement latéral, qui constitue, disait-il, le principal et dernier mécanisme du faconnement des grands reliefs montagneux. Il insista, bien avant Suess, sur la réunion et la dépen- dance des deux espèces de mouvements. Les gradins déterminés par les failles auraient servi d'obstacles résistants contre lesquels les couches ont été redressées, brisées et refoulées en plis saillants (1). Je me permettrai, sur ce point, de compléter sa théorie en montrant comment le mouvement tangentiel peut dériver du mouvement d'enfoncement. Je ne crois pas m'écarter beaucoup des idées de Lory. Le rapprochement de deux massifs n'est pas déterminé parce que l'un est poussé sur l’autre par une force tangentielle; une région terrestre venant à s'enfoncer, sa surface se courbe en cuvette; les deux massifs situés de chaque côté de cette région et qui ne participent pas à son mouvement descendant sont attirés l'un vers l’autre par une sorte de poussée au vide. Mais les effets se compliquent lorsque le sol est formé par des terrains de disposition différente, lorsqu'il estformé, par exemple, d'un soubas- sement plus ancien de couches déjà relevées et brisées, et d'une cou- verture de couches horizontales. Le soubassement s'enfonce en une ou plusieurs pièces. par suite de cassure ou de failles. Les deux massifs qu'il séparait se rapprochent et les couches horizontales, renfermées dans la cuvette qui se rétrécit, sont obligées de se plisser. Dans ce mouvement, qui est une véritable poussée latérale, il se produit naturellement, outre des courbes et des plis, des fractures et des chevauchements, qui doivent, comme les plis, servir à l'explication des faits particuliers. Les massifs qui restent en saillie ne cheminent pas les uns vers les autres sans qu'il ne s'y produise aussi des mouvements de glisse- ment, de fracture et de plissement. Ainsi donc Lory a pu dire,en restant logique avec lui-même, que le refoulement latéral constitue le dernier terme du faconnement des montagnes. On l'a accusé d’avoir la préoccupation de la pesanteur. Oui, :ül pensait à la pesanteur, si, par pesanteur, on entend la force qui fait suivre à la croûte terrestre le retrait des parties profondes (2). (1) Revue des cours scientifiques, 5, p. 310. (2) Bull. Soc. géol. Fr., 3° s. 1x, p. 680. PROCÈS-VERBAUX 19 sJ Mais il n'a jamais cru à la formation, même temporaire, de cavités entre le noyau et l'écorce et dans lesquelles s'effondrait tout d’un coup sa partie superficielle. < Là où Lory eût pu faire appel à la pesanteur sil en avait eu la préoccupation. c'est pour expliquer l'accumulation des sédiments dans un bassin. Il avait observé, le long de la faille qui sépare les chaînes subalpines des chaînes alpines, une superposition de sédiments de 2000 mètres d'épaisseur. Il supposait que le bord extérieur de la faille s'affaissait progressi- vement à mesure que les sédiments s'y accumulaient de manière à ce que ceux-ci ne se formaient qu'à une faible profondeur. C'est exacte- ment le raisonnement qu'Élie de Beaumont avait fait pour expliquer le caractère littoral de toutes les couches jurassiques du bassin de Paris. Il disait que ce bassin s'était enfoncé à mesure qu'il se remplis- sait, de manière à maintenir le niveau de l'eau à une faible hauteur au- dessus du fond. Il ajoutait que le bassin s'enfonçait sous le poids des sédiments. Était-ce aussi l'opinion de Lory? Il ne l'a jamais dit et on peut en douter. Les bassins s'enfoncent lentement, progressivement, à mesure que les sédiments s'y accumulent. Ces deux faits concomitants sont indé- pendants l’un de l'autre au moins pour une grande partie. Le bassin s'affaisse parce que le mouvement centripête qui lui a donné naissance se continue lentement pendant une longue période. Les sédiments s'y accumulent parce que l'endroit reste toujours une dépression, ,où les eaux persistent et où les troubles des régions voisines viennent se décanter. Est-ce à dire pour cela que l'accumulation de sédiments n'ait aucune influence sur l'enfoncement du bassin ?. N'est-ce pas le cas d'appliquer les idées si ingénieuses de M. Le Ver- rier (1)? M. Le Verrier pense que l'accumulation des sédiments, en relevant le degré géothermique des couches inférieures, détermine leur fusion et donne ainsi naissance à un point faible de l'écorce terrestre. Malgré les critiques que M. de Lapparent lui a adressées (2), le raison- nement de M. Le Verrier me paraît rigoureux. Néanmoins je suis convaincu que l'origine et l'approfondissement des bassins ont essen- tiellement pour cause la formation d'une ride synclinale due à la con- traction du sphéroïde terrestre. Messieurs, j'ai cherché à vous faire connaître Lory comme savant. 1) Bull. Soc. géol. Fr., 3° s. xx1, p. 402. 2) Revue des questions scientifiques, 20 janvier 1800, p. 27. SÉANCE DU 30 MARS 1890 73 Je vous ai dit ses travaux, je vous ai énuméré ses découvertes les plus importantes, j'ai évoqué ses principales idées; je ne vous ai pas caché non plus ce que je crois être ses erreurs. Des erreurs, nous en faisons tous ; elles constituent notre personnalité scientifique au même titre que nos justes observations et nos déductions rigoureuses. Qui sait d’ail- leurs, si l'erreur du jour ne deviendra pas la vérité du lendemain! Voulez-vous maintenant connaître l’homme en quelque mots. Notre collègue M. Marcel Bertrand, professeur à l'École des Mines de Paris, me permettra de terminer cette étude par la dernière phrase qu'il a consacrée à l'éloge de Lory. Il l'avait beaucoup connu dans ses der- nières années. [ls avaient parcouru ensemble les sommets solitaires des Alpes, où l'âme s’épanche si facilement; ils avaient uni leurs obser- vations et leurs pensées pour résoudre ces difficiles problèmes de géologie dynamique. Nul ne pouvait dire mieux que M. Bertrand ce qu'était l'homme et le savant ; nul n'aurait su aussi bien l'écrire. « Enfant de la Bretagne, petit, solide et noueux comme les chênes de sa patrie, Lory a conservé jusqu'à la fin de sa vie les deux qualités maîtresses de sa race, l’inviolable attachement à la foi chrétienne et la ténacité indomptable du caractère; il a su y joindre la tolérance pour les idées d'autrui et le mépris des ambitions frivoles. Simple dans ses goûts, ne demandant à la vie que ce qu'elle peut donner de bonheur, il a tout fait pour le mériter et il a subi sans se plaindre les plus doulou- reuses épreuves. Il a tout fait pour mériter la célébrité, et 1l l'a vue arriver sans orgueil. Selon qu'on l'a plus ou moins connu, il a inspiré l'estime, la sympathie ou le respect. Son nom restera honoré entre tous, inséparable de la géologie du Dauphiné et des Alpes, et, quelles que puissent êtres les fluctuations de nos doctrines, il conservera une place d'honneur dans l’histoire des études orogéniques (1). » 4° M. F. Lœwinson-Lessing, de Saint-Pétersbourg, envoie une « Étude sur la composition chimique des roches éruptives », dont l'impression est votée aux Mémoires. 5° M. À. Fisch exhibe des baromètres du système Goulier spécia- lement construits en vue des nivellements souterrains, dans les mines, etc., et fait à ce sujet la communication suivante : (1) Bull. Soc. géol. de France, 3° s. XVII, p. 678. 7À PROCÈS-VERBAUX COMMUNICATION SUR LES Baromètres Altimétriques du Système Goulier spécialement construits pour mesurer les profondeurs des puits de mine et pour les nivellements souterrains PAR À. Fisch. Après la brochure qu'a publiée M. le lieutenant colonel Henne- quin (Communication sur le Baromètre orométrique du colonel Goulier et recherches sur la détermination des différences approxti- matives de niveau au moyen du baromètre de poche), brochure résul- tant d'un long et minutieux travail et de nombreux essais faits par Messieurs les officiers de l'Institut cartographique, sous la direction de M. le lieutenant colonel Hennequin; après l’intéressante commu- nication qu'a faite l'honorable secrétaire de la Société, M. Van den Broeck, sur les mêmes instruments, il ne resterait rien à en dire, si M. le colonel Goulier n'avait fait construire un de ses baromètres pour servir spécialement à mesurer les profondeurs des puits de mine. et à faire des nivellements souterrains. Ce baromètre a été construit de dimensions restreintes, afin d'éviter qu'il soit embarrassant — son diamètre est de 7 centimètres et son épaisseur de trois centimètres et demi. — Il possède d’abord un cadran intérieur sur lequel est divisée une échelle en millimètres de pression, de 57 à 85 centimètres. \ Ensuite, sur un cercle mobile, concentriquement à ce premier cadran, deux autres échelles consécutives, placées à gauche et à droite du zero. Celle de gauche, qui est régulière, sert à mesurer les altitudes jusqu'à 2500 mètres, comme dans les baromètres altimétriques ordinaires; celle de droite est, au contraire, très sensiblement irrégulière et donne les profondeurs jusqu’à mille mètres au-dessous de l’orifice des puits. La première échelle a été dénommée Altimétrique et la seconde échelle Mine. Ce baromètre peut donc servir à mesurer et les altitudes et les profondeurs. Pour établir l'échelle altimétrique M. le colonel Goulier a admis : qu une différence de niveau de 10 mètres correspondait à une diffé- SÉANCE DU 30 MARS 1800 75 rence de pression qui est variable avec la température de la colonne d'air considérée et le poids de toute celle surmontant la station, ceci admis en prenant comme moyenne de température 20° au bord de la mer et une diminution de 1° par 165 mètres d'altitude, M. le colonel Goulier a calculé les pressions correspondantes aux altitudes de 100 en 100 mètres, et pour laisser à la division sa régularité nécessitée par le déplacement du zéro de l'échelle altimétrique, il a fait faire les correc- tions par le mécanisme même de l'instrument. Mais il na pu agir ainsi pour l'échelle Mine. En effet, la pression dans les puits de mines se trouve modifiée par toutes sortes de causes. Il fallait tenir compte 1° de la diminution de la température de l'air avec l'altitude, 2° de l'augmentation de la température des roches avec la profondeur, et enfin de la diminution de la température due à la ventilation. C'est pour la correction de toutes ces influences que M. le colonel Goulier, après de nombreuses expériences, a été amené à établir une échelle irrégulière. Cette échelle est graduée de r0 en 10 mêtres, jusqu'à mille mètres, mais 1l est facile, en s'habituant à la lecture et au moyen d’une loupe de poche, d'apprécier sinon le 1/10 comme le font certains opérateurs très habiles, tout au moins le 1/5, ce qui fait une approximation de 2 mètres par la lecture. En plus des compensations que nous venons de signaler, le méca- nisme même du baromètre est compensé, afin d'éviter les influences de la température. — Cette compensation est obtenue par l'emploi dans la construction du mouvement, de pièces bi-métalliques cuivre sur acier. Quant à la manière de se servir de cet instrument elle est de toute simplicité. Ç Il suffit, au moment de la descente, d'amener le zéro du cercle mobile à correspondre exactement avec l’aiguille et de faire la lecture à chaque station. Pour avoir la différence de niveau entre deux stations il suffit de tenir compte de chaque lecture et leurs différences, en les retranchant l'une de l’autre, donneront la différence de niveau de chacune. Pour la construction délicate de cet instrument, M. le colonel Goulier s’est adressé à MM. Pertuis, qui se sont attirés sa confiance par les soins et la précision qu'ils mettent à la fabrication de leurs baromètres. | Outre le modèle de 7 centimètres, construit tout d’abord,ces mes- sieurs en construisent un de plus grandes dimensions ayant un cadran 76 PROCÈS-VERBAUX de 12 = où les divisions se trouvent plus espacées, ce qui rend la lecture beaucoup plus facile. — Ils pourraient même en établir sur demande. d'autres modèles avec une échelle moins étendue, c'est- à-dire ne descendant qu'à 4, 5 ou 600 mètres. Dans ce cas, M. le colonel Goulier, dont la complaisance est iné- puisable, se chargerait de leur donner les indications nécessaires, comme il l'offre dans une lettre adressée à M. Van den Broeck et dont nous devons la communication à l'obligeance de ce dernier. Quant aux prix de ces baromètres, il est fort abordable. Le petit modèle vaut. DE 140 Le grand . ù 150 y compris l'écrin en cuir (1). Nous terminons en espérant avoir appelé l'attention sur un instru- ment très pratique et pouvant rendre de réels services. C'est du reste à quoi ont toujours tendu les innombrables inventions et perfec- tionnements d'instruments de précision dus à cet officier distingué, à ce travailleur infatigable, malgré son grand âge et le mauvais état de sa santé, à ce savant, M. le colonel Goulier. GISEMENT DE SILEX ACHEULÉENS A SOLESMES (CAMBRÉSIS) M. J. Gosselet signale la découverte récente qui vient d'être faite à Solesmes, dans l'arrondissement de Cambrai, d'un riche gisement de belles haches taillées du type acheuléen, mis à découvert pendant des travaux d'exploitation de roches phosphatées. Ce niveau représente,en France, le gîte classique de Saint-Acheul, Le même iype acheuléen a encore été rencontré à Vaudricourt près Lens, dans le Pas-de-Calais. Le côté important de l'observation faie à Solesmes est qu ‘ici le gise- ment géologique est bien défini. M. Cayeux, préparateur à la Faculté des Sciences de Lille, a pu lever la coupe et la publier dans les Annales de la Société géologique du Nord. Le gisement, qui a fourni une cin- quantaine de belles haches, dont une trentaine sont entre les mains de M. J. Gosselet et sont réunies à la Faculté de Lille, se trouve vers le bas de la vallée. La coupe montre, au-dessus d'un conglomérat à silex, d'âge éocène, formant le substratum général de la région, un dépôt (1) MM. Pertuis et fils, les constructeurs des baromètres Goulier ont comme seul représentant en Belgique M. A. Fisch, 70, rue de la Madeleine, à Bruxelles: SÉANCE DU 30 MARS 1890 77 assez irrégulier dans son développement, d'argile compacte empâtant de nombreux cailloux. Au-dessus s'étend, formant le relief des pentes, une argile grise à Succinées, d'âge quaternaire et renfermant des len- tilles sableuses. Le flanc de la vallée, constitué par ce limon gris argileux, est enfin recouvert d'un dépôt de limon de lavage d'épais- seur variable suivant les conditions topographiques. Les haches acheuléennes se trouvent distribuées à la fois dans l'argile compacte avec cailloux, qui recouvre le conglomérat éocène et dans la partie inférieure de l'argile grise à Succinées, qui vient au-dessus. Ces haches, qui paraissent particulièrement bien s'adapter à la préhension pure et simple par la main, atteignent depuis 4 à 5 centimètres de lon- gueur Jusque 20 et 25 au maximum. Le gisement de Solesmes paraît destiné à rattacher le gisement signalé par M. Ladrière dans le Nord à ceux de la Picardie. La séance est levée à 4 heures 3/4. ———————_—_— BIBLIOGRAPHIE REVUE BIBLIOGRAPHIQUE des nouvelles publications géologiques et paléontologiques russes OCTOBRE-DÉCEMBRE 1889, JANVIER 1800, PAR F. Lœwinson-Lessing Conservateur au Musée géologique de l’Université à Saint-Pétersbourg. 1. V. DE MŒLLER. Les minéraux utiles et les eaux minérales du Caucase. (Matér. pour la géologie du Caucase, II sér., vol 3; Tiflis, 1889. — 420 p. et 1 carte.) Cet ouvrage, volumineux et extrêmement utile, donne un tableau complet des richesses minérales du Caucase. On y trouve l'énumération et la description, souvent accompagnées d'analyses chimiques, des gisements de minerais, sels, pierres de taille, marbres, calcaires hydrauliques, naphte, etc., etc. Vu le caractère descriptif de l'ouvrage, il ne serait pas possible d’en donner un résumé. Il suffit d'appeler sur lui l'attention de ceux qui s'intéressent aux richesses du Caucase, en 78 BIBLIOGRAPHIE ajoutant que l'ouvrage est accompagné d'ur index alphabétique des localités et d'une carte montrant la distribution des différents gisements dans la région explorée. | >. À. PAVLOV. Sur la météorite d'Ochansk et sur les météorites en général. | (Moscou, 1889. — 25 pages, 1 planche ) Lecon populaire donnée au Musée Polytechnique en mars 1888. 3, J. MAKEROV. Esquisse géologique des gisements d’or dans le bassin de l'Amour. Compte-rendu préliminaire. (Irkoutsk, Soc. géogr., Section de la Sibérie orientale 1880. 55 -p., 1 pli de promise) La région explorée par l’auteur se trouve dans les bassins de la Zéia, du Dilmatchek, de l'Onona, de la Ilia, etc. Elle est composée de différents gneiss, micaschistes, amphibolites, schistes argileux méta- morphiques. granites et porphyres. L'or se trouve en gisements pri- maires et secondaires. Les premiers présentent plusieurs types: 1° gisements quarizeux stratifñiés — type « Goldquarzlager » de von Groddeck; 2° filons de quartz remplissant des fentes et des cavités dans les roches cristallines — types Nagyag et « Australie-Californie » de von Groddeck, 3° gisements métamorphiques dans les granites. Les gisements secondaires, clastiques sont aussi représentés par plusieurs types, parmi lesquels il faut surtout mentionner le type nommé « riflo ». L'auteur nous apprend qu'il faut considérer comme favorablé au développement des gisements d'or les conditions suivantes. 1° Dans la région des gneiss : quand les gneiss à mica passent aux gneiss à amphibole et sont interstratifiés avec des amphibolites. 2° Dans la région des schistes micacés et des granites : la présence de porphyres. La planche jointe à l’article donne, à l'échelle de 1/168,000, la distri- bution des gisements et mines d'or et plusieurs coupes et profils géologiques. 4. À. ZAYTZEZ. Note sur la structure géologique des environs de Tomsk. (Bulletin de l'Univers. de Tomsk, 1880, 6 p.) Quelques faits sur les roches éruptives (granitites, porphyrites augi- tiques) et les dépôts sédimentaires (paléozoïques, tertiaires (?) et post- pliocènes) des environs de Tomsk. 5. N. ANDROUSSOV. État actuel de nos connaissances sur la répartition des sédiments et des organismes dans les profon- deurs de l'Océan. (Journal des Mines, 1880, n° 9; 32 pages.) MN. Androussov a eu l’heureuse idée de donner un exposé aussi SÉANCE DU 30 MARS 1890 79 complet que possible, quoique succinct, de nos connaissances actuelles de la question si intéressante des profondeurs de la mer. Il analyse Jes éléments des sédiments de profondeur, leur origine et leur classifi- cation, 1l passe ensuite à la répartition des organismes et nous en donne un tableau instructif. 6. G. TANFILIEV. Sur les marais du gouv. de Saint-Péters- bourg. Compte-rendu préliminaire. (Trav. de la Soc. Imp. Écon. Libre, 1589. Saint-Pétersbours ; 17 pages.) Observat:ons sur l'origine, l'accroissement ou le décroissement et le caractère général des marais du gouvernement de Saint-Pétersbourg. 7. P. VÉNUKOF. Les dépôts devoniens des Mougodjares. Commu- nication préliminaire. (Revue des Sciences naturelles, 1890, N° 1, — 5 pages.) Les dépôts devoniens ont un grand développement dans la chaîne des Mougodÿjares ; ils longent à l'Est, ainsi qu'à l'Ouest, la chaîne cen- trale et forment ensemble, avec les schistes siliceux et les tufs, le pied de la chaîne. Les calcaires jouent le rôle principal et sont le plus sou- vent fortement métamorphisés, cristallins et pauvres en fossiles ; les conglomérats et les brêches sont plus rares.Les calcaires de J’Alabas et du groupe Daoudyng-Taou correspondent à l'étage a Stringocephalus de l’Europe occidentale et à l'étage a Spirifer Anossofi de Y'Oural. Les dépôts d'Ak-tkind-Aulié, de Kaouldjour et de Schouldak appartien- nent aux horizons à Goniatites et à Rhynchonella cuboïdes. Une partie des schistes siliceux appartient peut-être au Devonien inférieur. 8. F. LŒWINSON-LESSING. Sur quelques types chimiques des roches éruptives. Note préliminaire. (Ibidem, 10 pages.) En examinant à un point de vue général les analyses chimiques des roches éruptives et en prenant pour point de départ la teneur en silice comparée à la somme des autres parties constituantes de la roche, on parvient à distinguer plusieurs types chimiques assez bien définis. Dans le tableau comparatif inséré dans l'article, on trouve les for- mules des quatre principaux types des roches éruptives (roches acides, neutres, basiques et ultrabasiques) ainsi que celles de trois types inter- médiaires. Comme nous avons l'espoir de donner un article français sur laméme question, nous nous bornerons à ne citer ici que quelques points essentiels. 1° Les roches éruptives présentent plusieurs types chimiques caractérisés, entre autres, par une diminution graduelle{en progression 80 BIBLIOGRAPHIE arithmétique) de la teneur en silice. 2° Ces types démontrent qu'il n'y a pas de différence chimique essentielle entre les roches anciennes et modernes. 3011 existe, d'après la teneur en silice, un rapport bien défini entre les types voisins, ce qui offre un nouveau criterium et des consé- quences intéressantes pour la classification des roches éruptives. 9. B. POLÉNOFF. Michel-Lévy : Structure et classification des roches éruptives. (Ibidem, 8 pages.) Analyse critique. 10. F. LŒWINSON-LESSING. Le district de Loubny (gouv. Poltava). (Matériaux pour la taxation des terres du gouv. de Poltava. Partie scientifique ; [Ie livraison ; 00 pages.) Les documents géologiques et agronomiques relatifs à l'appréciation de la valeur des terres du gouv. de Poltava présentent les résultats des recherches exécutées par une série de Jeunes savants sous la direction générale du Prof. Dokoutchaïef, d'après le type des études analogues dans le gouvernement de Nijni-Novgorod dont nous avons déjà eu l'occasion de parler (1). Le volume que nous analysons est consacré au district de Loubny, qui a déjà été souvent l'objet d'études géologiques, surtout de la part des professeurs Théofilarktof, Armachevsky et Gourov, mais qui ne cesse pas de prêter à des controverses et à des différends scientifiques. Après un rapide apercu oro-hydrographique, l’auteur. passe à la structure géologique du district. Il y constate de haut en bas la série suivante : 1° loess, 2° dépôt sablo-argileux à blocs erratiques, 3° dépôts d'eau douce post-tertiaires prédiluviens contenant une faune de mollusques, 4° argiles bigarrées post-pliocènes ? 5° sables quart- zeux tertiaires, 6° sables et argiles à glauconie éocènes. L'auteur n’ad- met, avec M. Armachevsky, et contrairement à Théofilaktof et Gourov, qu'un seul horizon à blocs erratiques, et non pas deux, et donne divers détails sur les dépôts cités plus haut, ainsi qu'une description des afleurements. Le troisième chapitre, le plus étendu, est consacré à la description pédologique et orographique détaillée du district, ainsi qu'à un apercu général des différents sols — terres noires (tchernozème). terres d'origine forestière, terres transitoires, terres salines, sables et terres alluviales. La description des sols est accompagnée d’une série de déterminations de la teneur en humus et de plusieurs analyses chi- miques complètes, exécutées par des chimistes dans les laboratoires de l’université de Saint-Pétersbourg. Les terres d'origine forestière et les (1) Voir le Bulletin de la Société belge de géologie, t. 1. 1887. Procès-verbaux, P:L115: SÉANCE DU 30 MARS 1889 8! sols salins (d'eau douce et non pas marins) présentent ici un intérêt tout particulier et donnent lieu à diverses remarques de l'auteur sur leurs caractères et sur leur origine. 11. S. NIKITIN. Recherches géologiques en 1880. Compte-rencu préliminaire. (Bull. Com. Géol. 188a, 12 p..) La partie occidentale de la région étudiée par l’auteur (gouv. de Samara, entre les rivières Sock, Tcheremchane et Chechara) est recou- verte par des dépôts caspiens, tandis que la partie orientale est com- posée de dépôts permiens du Zechstein et de l'étage des marnes bigar- rées. Les dépôts permiens sont riches en goudron natif. 12. S. NIKITIN. Conditions géologiques des sources sulfureuses de Serguievob (gouv. Samara). (Ibidem, 14 pages.) Quelques données hydrogéologiques sur l’origine des sources de Serguievok, analysées en 1838 par le prof. Klaus et déjà souvent décrites. 13. À. TILLO. Orographie de la Russie d'Europe, basée sur la carte hypsométrique (1). (Discours prononcé à l'assemblée générale de la Soc. Imp. Géograph. Russe en l'honneur du VIII Congrès des Naturalistes et médecins russes, 1889, z4 pages.) Le discours du général Tillo, servant de texte explicatif à sa belle carte hypsométrique, contient des détails sur les matériaux servant de base à la carte et change complétement nos idées sur la configura- tion de la Russie centrale. Contrairement à ce que nous apprennent les manuels de géographie, le général Tillo nie l'existence de deux chaînes nommées « Ouralo-Baltique » et « Ouralo-Carpathe » et se dirigeant de l'Oural à l'Ouest divisant ainsi la Russie en trois bandes, en trois parties orographiques. Par contre, l’auteur nous apprend que la Russie centrale présente une région haute et monta- gneuse, s'étendant depuis le plateau de Valdaï jusqu'à la chaîne du Donetz. Cette région, nommée par l'auteur « plateau central russe », sépare la dépression Baltique des bassins du Dniepr et du Volga supé- rieur et cest elle qui sert de barrière entre le bassin du Dnieper et ceux (1) La connaissance des conditions orographiques d’une contrée est non seule- ment utile, mais indispensable pour les géelogues ; tel est le motif pour lequel j'ai cru utile de citer la brochure du général Tillo, quoique ce soit un ouvrage géographique et non pas géologique. 1890. P.-V. 6 82 PROCÈS-VERBAUX du Volga et du Don. C'est sur ces hauteurs que prennent naissance nos plus grands fleuves. Un autre groupe de hauteurs, nommées par l’auteur « Volgiennes » longe le Volga depuis Nijny-Novgorod jusqu'à Tzaritzia, s'étend entre Kazan et Tambov et se prolonge par les « lerguénis » vers l'Elbruss. La carte, à l'échelle de 1/252.000, est coloriée en différentes nuances de brun pour les hauteurs et des nuances de vert pour les dépressions. La carte contient 51385 déterminations de hauteurs et 22 lignes isohypsométriques. 14. N. ANDROUSSOV. Nouvelles études géologiques dans la presqu'île de Kertch, exécutées en 1888. (Mém. de la Soc. Néo-russe des Natur. à Odessa. vol. XIV, liv. 2, 1889, 71 pages.) | L'auteur, qui a tant contribué à l'étude des dépôts tertiaires de la Russie méridionale et principalement de la péninsule de Kertch, com- munique, dans l'article que nous analysons, une série de nouveaux faits, de nouveaux détails géologiques et tectoniques. Vu l'impossi- bilité d'énumérer tous les détails, nous nous bornerons à citer les observations qui nous paraissent les plus intéressantes. Ainsi, sur la côte de la mer d'Azov, l’auteur est parvenu à découvrir des couches à Pecten denudatus plus anciennes que le calcaire de Tchokrak (étage méditerranéen). Les dépôts miocènes marins de Kertch présentent donc la série suivante : 1° Couches à Spaniodon Barboti Stuck (en haut). 2° Couches à Cerithium Cattleyae, Nassa restitutiano, Pecten gloria-maris, Corbula gibba, etc. ; à 30 Argiles foncées à Pecten denudatus dans les couches supérieures et à Meletta sp. dans les couches inférieures (en bas). La distribution des sédiments conduit l’auteur à nous apprendre que la mer miocène s’agrandissait graduellement depuis la zone du calcaire de Tchokrak jusqu'à l'étage sarmatique, où elle atteint sa plus grande étendue. Les particularités fauniques nous apprennent en outre que le bassin Criméo-Caucasien était isolé de celui de la Roumanie et de la Galicie par une barrière se dirigeant de la Dobroudja vers la mer d’Azov; un détroit peu considérable devait servir de lien entre ces deux bassins miocènes. Sur le promontoire de Ichaouda l’auteur a découvert un nouveau type de dépôts pliocènes supérieurs consistant en couches à Dreissensia, Cardium et Neritina: les formes fluviatiles manquent absolument dans ces dépôts « caspiens », tandis que les Vivipara, Limnaea, Unio, Anodonta se trouvent avec des mollusques SÉANCE DU 30 MARS 1890 83 marins dans les dépôts du type « limano-caspien ». Citons enfin l'affirmation de l'auteur que la faune post-pliocène de la presqu'île de Kertch ne se distingue essentiellement en rien de la faune actuelle de la Mer Noire et que la salure de celle-ci n’a point diminué depuis sa com- munication avec la Méditerranée. 15. N. SOKOLOV. Carte géologique générale de la Russie. Feuille 48. Mélitopol, Berdiænsk, Perekop, Berislavli. (Mém. du Comité Géolog., vol. IX, n° 1. — 228 p., 1 carte géol., 15 p. de résumé allemand.) Description microscopique des roches cristallines de la feuille 48. (Appendice par E. FEDOROFF) (Ibidem, 18 pages.) La première partie de l'ouvrage volumineux de M. Sokolov, servant de texte explicatif à la carte géologique de la feuille 48, dressée par lui, est consacrée à une description détaillée de 586 affleurements et coupes géologiques. Dans la seconde partie on trouve un apercu général des résultats scientifiques des recherches géologiques exécutées par l’auteur depuis 1885 dans la région de la feuille 48, comprenant la partie méridionale du gouvernement de la Tauride, la bande orientale du gouvernement de Kherson et la partie méridionale du gouvernement deJékaterinoslav. Sauf les bandes orientale et septentrionale de cette région, composées de roches cristallines et montrant des phénomènes de dislocation, la région de la feuille 48 fait partie des immenses steppes du midi de la Russie ; elle est constituée principalement par des dépôts tertiaires et post-tertiaires nullement disloqués. Parmiles roches cristallines ce sont les granits-gneiss qui prévalent ; on y trouve aussi des syénites, des amphibolites, des schistes talqueux et chloriteux, des quarzites conte- nant parfois des minerais de fer, enfin des diabases à biotite. Un intérêt tout particulier est offert par la découverte d’un flot crétacé à Zrigonia aff. aliformis, Turritella nodosa, Nautilus, Arca, etc., sur les deux bords du Tokmak, bien au delà de la région crétacée du midi de la Russie et servant ainsi de trait d'union entre celle-ci et le Crétacé de la Crimée. Les dépôts tertiaires sont représentés par les quatre subdivisions usitées de ce système. Les sédiments éocènes, qui se trouvent en forme de petits îlots dans la région cristalline, contiennent souvent des restes de plantes.Généralement pauvres en fossiles, ilssont représentés princi- palement par des sables et par des grès et doivent être envisagés comme les parties littorales du grand bassin éocène méridional russe. L'Oligo- cène n’a été constaté que par un forage. Le Miocène occupe une 84 PROCÈS-VERBAUX grande étendue ; il est représenté par plusieurs étages, parmi les- quels il faut surtout signaler les sables à Venus marginata, Cardium aff. turonicum, etc., qui montrent, selon l'auteur, une grande affinité avec les couches de Pôtzleinsdorf et Ritzing, du bassin de Vienne. Ces dépôts, ainsi que ceux de Mélitopol à PAolas ustjurtensis, Spirorbis heliciformis, etc., sont rapportés par l'auteur à l'étage méditerranéen supérieur. Viennent ensuite l'étage sarmatique, l'étage méotique,etenfin le Plio- cène, représenté par deux horizons de l'étage pontique. Un apercu des dépôts post-tertiaires, des minéraux utiles, la description de plusieurs puits artésiens et des remarques explicatives sur la carte géologique ter- minent l'ouvrage de M. Sokolov, où le lecteur trouvera beaucoup de détails intéressants sur la substitution graduelle de la terre ferme à la mer tertiaire, etc. 16. N. SOKOLOV. Compte-rendu préliminaire des recherches géolo- giques dans la partie méridionale du gouvernement d’Iékateri- _noslav. (Bull. du Com. Géol., t. VIII, n° 6, 12 pages.) Roches cristallines anciennes, sédiments tertiaires (principalement néogènes) et post-tertiaires. Nouveaux gîtes de minerais de fer et de cuivre. Découverte de l'étage méditerranéen à Venus marginata, Car- dium turonicum, Ostrea gingensis, Pecten Nedziwied;ki, Turritella Archimedis, etc. Oligocène, étages méditerranéen, sarmatique, pon- tique. 17. N. GOLOVKINSKY. Recherches hydro-géologiques dans le district de Théodosie (T. Crimée) en 1889. (Simphéropol, Compte-rendu 1889 ; 54 pages.) Au point du vue hydro-géologique, le district de Thédosie est divisé par l'auteur en quatre régions ; pour chacune d'elles nous trouvons dans l'article mentionné ici une quantité de détails tectoniques et hydrologiques. 18. M. MICLUCHO-MACLŒEJ. Recherches géologiques dans les districts de Novogradooïlhynsk et jitomir, en Volhynie. (Matér. pour la géologie de la Russie, publiés par la Soc. Min. russe, 1880 ; 01 pages, 2 pl., 1 carte géol.) Après une description des affleurements, l’auteur passe à l'étude pétrographique des roches cristallines du système archaïque qui prend part, avec le système tertiaire et les dépôts post-tertiaires, à la structure géologique de la partie de la Volhynie en question. Ce sont les gneiss qui dominent et surtout les gneiss lenticulaires passant aux gneiss nor- SÉANCE DU 30 MARS 1890 85 maux, aux gneiss grenus, etc. L'auteur décrit différents phénomènes de dynamométamorphisme observés sur les parties constituantes des gneiss, il affirme que la biotite se transforme en quartz et en orthose et qu'on observe en général une augmentation de l'élément feldspa- thique au moyen des processus hydro-chimiques.Les nombreux filons de granite sont divisés en trois types : filons pegmatoïdes, pegmatoïdes- grenus et grenus. L'auteur leur attribue une origine hydrochimique en admettant que l'élément feldspathique et le quartz des filons et des gneiss se sont formés simultanément ; mais l'auteur laisse de côté l’ori- gine des solutions qui doivent avoir produit ce profond métamorphisme des roches dont nous parlons. Outre les gneiss il faut citer une série de gabbro ( «labradorites » des anciens auteurs), déjà étudiés en détail par MM. Tarasenko et Khrustchoff. L'auteur a porté son attention surtout sur les grands cristaux feldspathiques et expose des observa- tions très intéressantes basées sur l’analyse chimique et la détermina- uon des angles d'extinction ; ces observations nous prouvent que les grands cristaux consistent souvent en zones isomorphes de différents membres du groupe du labradorite. — A]. An. et AI,. An.. Le système tertiaire est représenté par des grès oligocènes et par des sédiments sarmatiques. Des dépôts à blocs erratiques, le loess, des argiles et des sables post-tertiaires, enfin des minerais de fer, des argiles réfractaires, etc., viennent compléter la structure géologique dela partie de la Volhynie étudiée par l'auteur et représentée sur sa carte géolo- gique. 19. M. NOWAKOWSKI. Des gisements de salpêtre du pays Trans- caspien. (Journ. des Mines, 1889, N° 10,18 pages) Données techniques et économiques sur les riches gisements de sal- pêtre dans les nouveaux domaines russes de l'Asie. 20. N. SIBIRTZEFF. Les sols du district de Makariev dans le gouv. de Nijny-Novgorod. (Matér, pour la taxation des terres du gouv. Nijny-Novgorod. Partie économique, vol. XII. Nijny-Novgorod, 1889 ; 53 pages.) Description géologique-agronomique détaillée des sols du district de Makariev. Les recherches de M. Sibirtzeff présentent la continuation et le développement détaillé des recherches exécutées en 1882-1885 par le prof. Dokoutchaïef et ses aides (1). Le livre en question est le premier de toute une série en préparation et sert de texte explicatif à la carte (1) Voir ce Bull, vol. [, p. 86 PROCÈS-VERBAUX agronomique détaillée à l'échelle de —— et identique à celle du district de Kniagainin, exposée à Paris l’an dernier. Nous en reparlerons quand les cartes seront imprimées. 21. E. FEDOROFF. Recherches géologiques dans la partie septen- trionale des monts Oural. (Journ. des Mines, 1#89, N°s 4, 5, et6.) Ce travail paraît en livraisons depuis le mois d'avril. Nous en repar- lerons quand il sera terminé. 22. N. ANDROUSSOV. Le calcaire de Kertch et sa faune. (Mém. de la Soc. Minéral. russe, 1800 ; 152 p., 4 pl. paléont.) Dans la monographie qu'il publie sous ce titre, M.Androussov donne une étude paléontologique et stratigraphique de l'intéressant calcaire de Kertch. Par sa position stratigraphique, comprise entre l'étage sar- matique supérieur à Membranipora reticulum (lapidosa) et l'étage pontique (calc. de Kamychbourouz), ainsi que par sa faune, le calcaire en question occupe une position intermédiaire entre les étages sarma- tique et pontique. Dans ses précédents travaux, M. Androussov avait déjà créé pour ce calcaire un nouvel étage. — Méotique (Maeotis — mer d’Azov) ; la faune qu'il décrit et qui consiste en cinquante espèces conclut complétement en faveur de l'opinion de l'auteur. Dans cette faune, surtout riche en gastropodes, on trouve deux nouveaux genres : Cœlacanthia et Maeotidia, ainsi que trente-et-une espèces nouvelles que voici : Lucina pseudonivea, Cardium Mithridatis, Venerupsis Abichii, Mya cimmeria, Neritina simulans, Hy-drobia trochus, H.Ossooinarum, . striato-carinata, H. laminato-carinata, H.pan- ticapaea, Pyrgula Sinzowii, P. striata, P. pagodaeformis, P. pur- purina, Micromeliana turritissima, M. bosphoræna, M. striata, M. carinata, M. aberrans, Rissoa (Mohrensternia) protogena, R. grandis, R. Barbotii, Mohrensternia subinflata, M. subangulata, M. carinata, Cœlacanthia quarispinosa, Maetodia bucculenta, Litlo- rina præpontica, Cerithium bosphoranum, Sandria atava. Un tableau synoptique montre la répartition des espèces décrites dans les diffé- rentes localités de la péninsule de Kertch, ainsi que dans quelques localités de l'Europe méridionale. La partie paléontologique est riche en détails, parmi lesquels il faut surtout relever la classification des genres Dreissensia et Hy drobia. La seconde partie de l'ouvrage est consacrée à la détermination de l’âge et à la parallélisation du calcaire de Kertch. L'étage méotique qui se retrouve dans la Bessarabie, dans le gouvernement de Kherson, sur le bas Dniepr, près de Jékaterinodar, etc., est parallélisé par l’auteur SÉANCE DU 30 MARS 1890 87 aux marnes à Atherina de l'Italie, aux couches à gypse et à Hydrobia margarita de Siberburgen. Les bassins méotiques se sont formés par la contraction des bassins sarmatiques et par la diminution de leur salure. Leur faune est composée de formes sarmatiques, telles que Cardium, Cerithium, Modiola, de formes marines, mais étrangères aux dépots sarmatiques {Lucina, Dosinia, Mya), enfin de formes d’eau douce et saumâtre /Dreissensia, Hydrobia, Pyrgula, Micromelania). La faune méotique est donc en partie marine, en partie saumâtre et d'eau douce. Les limites de cette revue bibliographique ne me permettent pas de m étendre sur la classification des dépôts d'après la salure des bassins, ainsi que sur d'autres détails de l'importante et intéressante mono- graphie de l’auteur, qui nous promet toute une série de pareilles mono- graphies des dépôts tertiaires du midi de la Russie. 23. À. KRASNOPOLSKY. Carte géologique générale de la Russie: feuille 126. Perm-Solikamsk. (Mém. du Com. Géol., vol. XI, n° 1, 484 p., 38 p. de résumé allemand., 2 planches et 15 fig. dans le texte.) Ce tome volumineux est consacré à la description géologique d'une grande partie de la feuille 126, ayant une étendue plus grande que toute la Suisse. La carte géologique paraîtra quand toute la feuille sera explorée. Une grande partie de l'ouvrage est consacrée, conformément au règlement des travaux du comité géologique, à une description détaillée de la contrée explorée par l’auteur. Cette partie est riche en observations et en descriptions souvent très précieuses. La seconde partie présente une esquisse géologique de la région. Parmi les roches cristallines nous trouvons des granites, des porphyres, des diabases, des serpentines, des porphvyrites. L'auteur décrit aussi différentes roches clastiques et des schistes métamorphiques. Le système devonien est représenté par des schistes, des grès, des calcaires appartenant au Devonien inférieur, moyen et supérieur. Les systèmes carbonifère et permien, les dépôts post-tertiaires prennent aussi part à la structure géologique de la région et sont, ainsi que les minéraux utiles, étudiés en détail par l’auteur. La section supérieure du système carbonifère est représentée par le Calcaire à Fusulines, la section inférieure par le Calcaire a Spirifer mosquensis, le Calcaire à Productus giganteus, les grès et argiles a houille, et enfin le Calcaire a Productus mesolobus. Ceite classi- fication se distingue essentiellement de celle proposée par le Prof. von _Moeller pour le versant occidental de l'Oural. Dans la classification des PROCÈS-VERBAUX Q0 OO dépôts permiens et permo-carbonifères, l'auteur avance aussi.un nou- veau point de vue. Contrairement à Karpinsky, Stuckenberg, Trotov, Tchernychev, etc., qui considèrent les grès d’Artinsk comme une série intermédiaire entre les systèmes permien et carbonifère, l’auteur rapporte cet étage au Permien inférieur et le paralléliseavec les couches de Cusel et Lebach dans le bassin du Rhin et de la Saar, aux schistes bitumineux de Weissig, de la Saxe, etc. Les limites de notre analyse nous forcent à nous borner à ces quelques remarques. Pour les détails nous renvoyons le lecteur à l'intéressant ouvrage de M. Krasnopolsky, ou du moins à son résumé allemand. 24. CH. BOGDANOWITCH. Notes sur la géologie de l’Asie centrale. Description de quelques dépôts sédimentaires de la contrée Transcaspienne et d’une partie de la Perse Septentrionale. (Mém. de la Soc. Imp. Minéral. Russe, 1890, vol. XXVI. 156 p. 36 p. de résumé français, VIII pl. de fossiles et 13 fig. dans le texte.) Le résumé français assez détaillé joint à cet intéressant travail nous permet de nous borner à quelques remarques générales. Le groupe des monts Turmènes-Khorassans présente une bande de montagnes plissées bornant au Sud-Ouest la dépression aralo-caspienne et se dirigeant N.-W. 8-9 h. Outre des dépôts anciens et récents aralo- caspiens, on y trouve l'étage sarmatique, les étages aptien, albien, cénomanien, turonien et sénonien du système crétacé. Le groupe de l'Elbourz consiste en dépôts éocènes formation salifère de Tietze, « gypsiferous series » de Loftus), en sédiments crétacés supérieurs, en roches du groupe « red grits » de Griesbach.ainsi qu'en dépôts jurassiques supérieurs marins, tithoniques et oxfordiens supérieurs ; enfin il ren- ferme du Lias, du Trias, le système carbonifère, le Devonien supérieur et inférieur. L'auteur analyse aussi les rapports géologiques de la chaîne de Khorassan avec les reliefs de l'Afghanistan; il soutient que les chaînes de la Perse Nord-Ouest, du Khorassan et de l'Afghanistan représentent les parties d’un seul et même bassin, qu'elles n'ont joué aucun rôle indépendant à une époque géologique quelconque. L'absence de dépôts crétacés dans le Khorassan et dans la partie Nord- Ouest de la Perse, ainsi que l'indépendance des dépôts tertiaires sur les deux côtés du seuil de partage Binalond-Elourz, sont suffisants pour distinguer les dépôts du groupe d'Elbourz et du groupe Purkmène- Khorassan. L'auteur signale aussi les limites d’une île au milieu de la mer crétacée de l'Asie centrale et beaucoup d’autres faits plus ou moins intéressants. La partie paléontologique contient la description de 8o fossiles (en SÉANCE DU 30 MARS 1800 89 grande partie figurés dans 8 planches) sarmatiques, sénoniens, turo- niens, cénomaniens, albiens, aptiens, oxfordiens, tithoniques, éocènes : l’'Ostrea longirostriformis y figure comme espèce nouvelle. 25. À. GORDIAGUIN. Compte rendu préliminaire de l'étude des sols du district de Mamadysh (gouv. de Kazan). (Supplém. aux procès-verbaux de la Soc. des Natur. de Kazan, n° 117, 15 pages.) 26. A. GORDIAGUIN. Compte rendu préliminaire de l'étude des sols du district de Tzarévokakschachaîsk (gouv. de Kazan). (Ibidem, 11 pages.) 27. R. KISPOLOGENSKY. Compte rendu préliminaire de l'étude des sols dans les districts de Sviaga et Tétuchi (gouv. de Kazan). (Ibidem, 22 pages) 28. A. NETCHAÏEV ET A. LAORSKY. Compte rendu préliminaire des recherches géologiques dans les districts de Mamadysk, Tzarevokokchaïsk, Sviajsk et Tetuchi (gouv. de Kazan). (Ibidem, 5 pages.) Systèmes permien et jurassique, dépôts post-tertiaires. 29. R. RISPOLŒGENSKY. Compte rendu de l’étude des sols dans les districts de Makariev et Kologrio (gouv. de Kostroma). (Trav de la Soc. des Natur. de Kazan, vol. XXI, liv. 4, 30 pages.) 30. TH. TCKERNYCHEW. Recherches géologiques dans l’Oural en 1888. (Bull. du Com. géol. vol. VIII, n° 5, 21 pages, 1 carte pl, 2 fig. dans le texte.) La première partie de l’article contient un compte rendu prélimi- naire des recherches dans les districts de Goroblagodate et Nijné- Tœguilok. L'auteur cite différents syénites, granites, gabbros, pérido- tites, porphyres, crèches, etc., ainsi que des calcaires près de Kouch- viaskaia, à faune hercynienne, contenant Calymene, Entemis pelagica, Merista passer, M. Hecata, Pentamerus integer et une série de Spirifer, Rhynchonella, Pentamerus, Receptaculites. La seconde partie du travail, accompagnée d’une petite carte, contient les résultats d’une étude spéciale du mont Blagodate, célèbre par ses gise- ments de magnétite. Nous y trouvons plusieurs nouveaux faits sur la tectonique et sur les minerais de cette montagne. 31. À. MIKALOSKY. Compte rendu préliminaire des recherches géologiques faites en 1888 dans le gouv. de Kadom (Pologne). -(Ibidem. n° 6, 8 pages.) _ La région explorée par l'auteur est constituée par des dépôts juras- 90 ANNEXE siques, crétacés (Sud-Ouest), tertiaires et post-tertiaires. Grand dévelop- pement des dépôts à blocs erratiques dans les parties méridionale et septentrionale. Près de Policzno, dépôts oligocènes parallèles à ceux du Nord de la Pologne. ANNEXE AU PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU 30 MARS. Le VIIIr Congrès des naturalistes et médecins russes à St-Pétersbourg. Section de géologie et de minéralogie. Résumé présenté par M.le professeur A. Inostranzeff, directeur de la Section. La section de géologie et de minéralogie du vVilis Congrès des naturalistes et médecins russes, qui a été tenu à St-Pétersbourg du 0 janvier au 19 janvier 1800, s'est réuni six fois en séance pour entendre et discuter 26 communications sur différentes questions géologiques, paléontologiques ou minéralogiques. En donnant un résumé de toutes ces communications, classées en plusieurs catégories, nous croyons satisfaire les lecteurs du Bulletin, qui portent un si vif intérêt au déve- loppement des sciences géologiques en Russie. MINÉRALOGIE. M. V. Agafonoy a entretenu l'assemblée de ses recherches sur les cristaux de boracite de Lunebourg, Stassfurt, Vestergeceln, en résumant de la manière suivante ses principaux résul- tats. 1° La théorie de Mallard est applicable à tous les cristaux étudiés. 20 Les deux types de Klein n'ont pas pu être constatés. 3° Les fibres qui traversent les cristaux de Lunebourg, rappellent les parasites de Volger et le « Gerüst » (squelette) de Klein. 4° Les phénomènes optiques dans les plaques de gélatine ne sont pas identiques aux anomalies optiques de la boracite. M. V. Vernadsky a communiqué d'abord ses recherches sur les relations mutuelles du disthène et de la sillimanite. En chauffant le disthène à 12700-1280°C, M. Vernadsky a pu constater sa transfor- mation en sillimanite, ce qui prouve que la sillimanite se forme dans la nature à de hautes températures. La seconde communication avait pour objet l'influence de la calcination sur la baryte et la célestine; à une température de 12002C ces minéraux se transforment en des SÉANCE DU 30 MARS 1890 91 variétés polymorphes, et cette transformation est accompagnée d’un développement de chaleur. M. J. Wulff a exposé ses vues sur l’aragonite et la calcite; en se basant sur la théorie des propriétés optiques des plaques cristallines il arrive à la conclusion que les molécules de l'aragonite et de la cal- cite sont identiques et que les minéraux ne se distinguent que par le groupement des molécules. La seconde communication du même auteur a eu pour objet la description d'un nouvel appareil inventé par lui pour déterminer l'absorption relative, par des plaques cristallines absorbantes, de deux rayons lumineux vibrant dans des plans perpen- diculaires. M. de Schulten a choisi pour objet de ses deux communications la reproduction artificielle de la molybdénite et de la malachite. Ces minéraux, reproduits artificiellement par l’auteur, ne se distinguent en rien par leurs propriétés optiques, cristallographiques, chimiques, etc. des produits naturels. PÉTROGRAPHIE. M. P. Vénukor décrit une série de verres de liparites, à structure entaxitique, provenant de l'île Dunga et de la rivière Marékanka près d'Okkotsk. Ces verres rayés consistent en minces bandes de différentes structures; ils sont pauvres en cristaux de sanidine et de quartz; ils sont composés de petits sphérolithes, apparaissant à la lumière polarisée, et présentent la composition chimique de véritables liparites. Une série de roches éruptives : andésites, diabases, granites, etc., du district « Tchernomorsky » (bords de la mer Noire) du Caucase a été décrite par M. B. Kolenko, qui a entrepris de démontrer que la chaîne centrale est la plus ancienne, celle à diabases, parallèle à la première, moins âgée et enfin la plus récente — la chaîne à andésites — est la plus voisine de la mer. M. Lagorio a exposé le plan et en partie les résultats d'une série d'expériences qu'il a entreprises pour étudier l'effet du métamorphisme de contact. L'auteur attache fortement au moyen d'un fil de platine deux morceaux de roche polis, les soumet à une haute température jusqu'a une fusion partielle et étudie ensuite au microscope des plaques minces taillées dans les plans de contact. M. F. Lœwinson-Lessing expose ses considérations sur la compo- sition chimique des roches éruptives. Il est parvenu à distinguer plusieurs types chimiques de roches éruptives qui présentent un nouvel élément pour une classification rationnelle des roches éruptives. L'uti- lisation de ce nouveau principe démontre l'existence d’une intéressante corrélation entre les roches éruptives d’après leur teneur en silice et 92 ANNEXE offre à l’auteur l’occasion de modifier en certains points les classifica- tions française et allemande. PALÉONTOLOGIE. Une communication de M.J. Tchersky a eu pour objet les conditions de la vie dans la période post-tertiaire des parties boréales de la Sibérie. L'auteur démontre que, contrairement à l'Europe et à l'Amérique du Nord— où la flore et la faune devaient céder la place à la couverture de glace qui s’avançait du Nord— le refroidisse- ment général et la difficulté des conditions de vie se sont produits beaucoup plus graduellemert et plus régulièrement en Sibérie : les glaciers y faisaient défaut et le climat y était plus humide. Grâce à ces conditions favorables, le Nord de la Sibérie a pu être habité, non seulement par le Mammouth, le Rhinocéros et le Bison, mais encore par des troupeaux de chevaux sauvages, des antilopes, par le Cerf noble, lersrertete! M. V. Amalitzky donne un résumé de ses recherches sur la faune des dépôts sablo-marneux permiens (l'étage des marnes bigarrées) du gouv. de Nijny-Novgorod. Cette faune est caractérisée par des Anthracosia, des Najadites et des organismes très semblables aux Mutella et Anoplophera. Tous ces organismes se ressemblent beaucoup, sont parents, ce qui ressort surtout pour les Anthracosia et les formes semblables à Mutella. Les deux derniers genres ont la même forme, des empreintes de muscles semblables, mais les Mutella se distinguent par la présence d'une empreinte de muscle latérale, caractéristique pour les Unionides. Ceci confirme complétement, selon l’auteur, la parenté des Unionides et des Anthracosia supposée déjà par King; les Anthracosia sont donc probablement les ancêtres des Unionides. GÉOLOGIE DYNAMIQUE. Dans cette catégorie nous trouvons plu- sieurs communications sur les conditions hydro-géologiques des eaux souterraines, ce qui prouve clairement que la géologie n'oublie pas les questions pratiques et les nécessités de la vie. Ainsi M. À. Gourov nous a entretenu des résultats d’un forage artésien dans la ville de Kharkov pour obtenir les eaux infracrétacées. Le puit artésien, qui atteint la profondeur de 2135 pieds, dénote l'existence d'une étroite et : profonde auge ayant la direction NNO-SSE., parallèle à la chaîne du Donetz, l'épaisseur de la craie et de la marne crétacée y atteint 1848 pieds. | Une autre communication sur les eaux souterraines a été faite par M. À. Dolinsky. Un forage artésien prouve l'existence de trois nappes d'eau à Odessa ; la nappe inférieure (300 pieds) se trouve dans les con- ditions d’un puits artésien. Le forage est mené plus loin dans l'espoir de trouver une nouvelle nappe plus abondante. SÉANCE DU 30 MARS 1890 (CE M. N. Karakasch expose ses conclusions sur les eaux artésiennes du district de Théodosie (Crimée) ; il suppose que dans la partie sep- tentrionale seulement du district on peut obtenir l’eau artésienne de l'étage pontique. Enfin M. L. Einhorn donne la description de puits artésiens dans les districts de Marioupoul et Alexandroosk du gouv. lékaterinoslav. M. X. Rojkovsky communique ses observations sur le dégagement de gaz dans la houille des Donetz ; les gaz de la couche périphérique ne sont pas explosifs, ils consistent en H?S et SO?, ils se dégagent par les fentes de la houille. M. M. Antenovitch décrit une terrasse sur le bord méridional du golfe de Finlande près de Merrekul, dépassant de 12 m. le niveau du golfe et contenant des blocs et des cailloux roulés et polis par l’eau,ainsi que du sable. Cette terrasse démontre clairement, selon l’auteur, un changement de niveau du golfe, causé par l’abaissement de la mer ou bien par l'élévation de la côte. STRATIGRAPHIE. Les plis des dépôts miocènes de la presqu'île de Kertch, leurs particularités et leur influence sur l'orographie de la région font l'objet de la communication de M. N.Androussoy. Le moment de formation de ces plis est rapporté par l'auteur à l'intervalle entre la sédimentation des dépôts sarmatiques et pontiques. M. P.Armacheysky communique ses observations sur les dépôts flu- viatiles et sur les vallées du bassin du Dnieper. Elles se résument ainsi : 1° Quelques-uns de ces dépôts appartiennent à l'époque antédiluviale ; 20 l'érosion qui a contribué à la formation des vallées des fleuves ne peut être constatée qu'a commencer du dépôt des sables blancs de la période tertiaire ; 3° l’action d’érosion des glaciers ne se manifeste que très faiblement dans la région du Dnieper ; 4° pour reconstituer l'his- toire d’une vallée il faut étudier non seulement l’action du fleuve lui- même ; mais aussi celle de ses affluents. M. J. Makéroy expose les résultats de ses recherches sur les gise- ments d’or dans le bassin de l'Amour. Il constate que l'intercalation _ d’amphibolites dans les micaschistes etles gneiss à amphibole,ainsi que la présence de porphyres dansla série des schistes argileux, des granites et des granito-gneiss sont les conditions favorables à la découverte de gisements d’or. Les mêmes conditions se retrouvent selon l’auteur dans les bassins du Vitim, de l'Obkina, ainsi que dans l'Ouralet en Australie. GÉOLOGIE HISTORIQUE. M. P. Ososkoy arrive, en étudiant les marnes bigarrées des gouvernements deSamaraet Dufa,à la conclusion que les grès rouges, les marnes, les conglomérats et les calcaires pré- sentent un seul groupe naturel et indépendant du Trias ; le Zechstein lui-même ne représente qu'un membre subordonné de cette série. 04 ANNEXE M. V. Amalityky communique ses observations sur les dépôts sablo-marneux du système permien dans le bassin du Volga et dela Oka. Ces dépôts présentent le facies d’eau saumâtre (limon) en partie contemporain et en partie postérieur au facies marin. La faune sau- mâtre est composée de représentants des genres : Anthracosia, Naja- dites et de formes semblables à Mutella et Anoplophora. Les deux premiers genres dominent dans les couches inférieures, et les derniers dans les couches supérieures. Cette faune ne contient point de fossiles caractéristiques pour la faune des calcaires là où elle est isolée des dépôts marins. Dans les points de contact des deux facies la faune est mixte, on rencontre dans la faune marine des représentants isolés de la faune saumâtre et vice-versa. M. P. Vénukoff appelle l'attention de l'assemblée sur les dépôts devoniens des Mougodjares. [ls y sont représentés par des calcaires, des conglomérats et des brèches et appartiennent, comme le démontre leur faune, au Devonien moyen et supérieur. M.N. Karakach expose les résultats de ses “dhesches sur les dépôts crétacés de la Crimée. Il donne un tableau général du Crétacé de la Crimée et cite 32 espèces d’Ostrea qui démontrent avec les autres fos- siles la présence du Santonien et du Campanien. Les étages entre le Néocomien et le Sénonien ne sont pas encore constatés en Crimée. Le Directeur de la Section, Prof. A. INOSTRANZEFF. REVUE DES SCTENGES ON AYRUR EP IEES Un nouveau journal scientifique russe La Société des Naturalistes de Saint-Pétersbourg vient d’entre- prendre,sur l'initiative de plusieurs de ses membres,un nouveau journal portant le titre de Revue des Sciences Naturelles et publié mensuelle- ment par la Société sous la direction de Ph. Owsjannikow, membre de l'Académie des sciences. Ce journal est destiné à remplir une impor- tante lacune dans [a littérature périodique scientifique russe, vu le manque d'organe réellement périodique, paraissant régulièrement chaque mois et consacré à des articles originaux ainsi qu’à la biblio- graphie. Plus de cent savants russes ont déjà promis leur concours au journal, qui sera consacré aux sciences suivantes : 1° la zoologie (avec l'embryologie, l'histologie, etc.) ; 2° /a botanique ; 3° la physiologie ; 4° la géologie, la paléontologie et la minéralogie ; et 5° la technique de la microscopie. Le journal contient des mémoires originaux et critiques, des revues SÉANCE DU 30 MARS 1890 95 bibliographiques ainsi qu'un index bibliographique en français de la littérature russe des sciences susindiquées, pour le dernier mois. Les dernières pages sont réservées à un résumé français de tous les articles du numéro. Le journal paraît neuf fois par an ; chaque numéro sera fort d'au moins deux feuilles. Le prix d'abonnement est de 3 roubles 50 cop. par an. Pour la souscription, s'adresser à Saint-Pétersbourg, Univer- sité, Société des Naturalistes, rédaction de la « Revue des Sciences Naturelles ». Le premier numéro qui vient de paraître comprend 56 pages et con- tent les articles suivants : 1° Vladimir Wagner. Sur les infusoires de la cavité générale du corps des Géphy riens, Sipunculus nudus et Phascolosoma, sp. 2° Jules Wagner, Sur le développement des Schi7opodes. I. Sur la formation des feuillets embryonnaires de Neomysis vulgaris var. Baltica, Czern. 3° F, Lœwinson-Lessing. Sur quelques types chimiques des roches éruptives. 4° J. Borodine. Note sur la dulcite dans les végétaux. 5° W. Schimkévitch. Sur la génération alternante des hydroméduses. 6° P. Vénukoy. Les dépôts devoniens des Mongodijares. 7° B. Polénoy. Michel-Lévy : Structures et classification des roches éruptives. 8° G. T'anfilieff. Sur l'extinction de la Trapa natans. L'index et les revues bibliographiques commenceront dans le second numéro, qui doit paraître au début du mois de février. SÉANCE DE GÉOLOGIE APPLIQUÉE DU 15 AVRIL 1890 Présidence de M. Houzeau de Lehaie. La séance est ouverte à 8 h. 15 du soir. Correspondance. M. le Dr Gilbert fait excuser son absence. M. le Ministre de l'Intérieur et de l'Instruction publique annonce que, par arrêté du 22 mars dernier, un subside de mille francs est alloué à la Société. Il exprime le regret de ne pouvoir actuellement majorer cette somme. { Remerciements.) Le Collège des Bourgmestre et Echevins de la ville de Bruxelles accuse réception des documents qui lui ont été envoyés au sujet de l'alimentation: de la ville en eau potable, et remercie la Société du concours offert pour l'étude de cette importante question. M. Lorié, d'Utrecht, en réponse à une question posée, croit que, vu l'uniformité du sol en Hollande, l'étude des applications de la géologie à l'agronomie se limitera, pour ce pays, à quelques points. Le pro- gramme des recherches à entreprendre devra comprendre la statistique des niveaux moyen, maximum et minimum de la nappe aquifère super- ficielle, les connaissances relatives à l'infiltration des eaux pluviales, l'étude des proportions d'argile renfermées dans les sables, la rapidité d'oxydation de l’humus et de dissolution des sels inorganiques, la proportion de vivianite, de pyrite et de carbonate de fer contenue dans le sol des tourbières, et enfin l'étude de la teneur en calcaire du sol des bruyères. M. Lœwinson-Lessing, de Saint-Pétersbourg, annonce que M. le Professeur Dokoutchaïef et ses élèves ont appris avec plaisir que la méthode russe d'étude agronomique du sol allait être mise à l’ordre du Jour des séances de géologie appliquée. Il fait remarquer que les idées russes ont des partisans à l'étranger et il cite M. Daubrée, de Paris, qui engage les spécialistes à entrer dans la voie suivie par l’école russe, ainsi que notre confrère M. Zlatarski, chef du Service des Mines et de la Carte géologique de Bulgarie à Sofia, qui compte appliquer les mêmes principes. SÉANCE DU 15 AVRIL 1890 07 M. le Dr P. Rodet, adresse à la Société les deux premiers numéros des Archives de l' Hydrologie et demande l'échange avec le Bulletin. — Accepté. M. le D' Leudet, Secrétaire-général de la Société d'Hydrologie médicale de Paris, envoie les T. 33 et 34 des Annales de cette Société en échange des T. I et [I de notre Bulletin, MM. Fouqué et Michel-Léyy envoient pour le Bulletin un travail intitulé : Note sur la structure des roches éruptives. Ce travail sera mis à l'ordre du jour de la prochaine séance. Présentation de nouveaux membres. Sont présentés par le Bureau, en qualité de membres effectifs : MM. JANET-DUPONT, à Beauvais. FENDIUS, à Arlon. Dons et envois reçus. Recu de la part des auteurs : 1262 Dokoutchaïef (B.). Apercu scientifique sommaire de la collection des sols exposee à Paris, en 1S89. Saint-Pétershbourg 1889. Br. in-4, 33 p. et 1 tableau. 1263 — Discours sur la taxation des terres en Russie. Saint-Péters- bourg. Extr. in-8°, 69 p. et 6 tableaux.(Suivi d’une discussion sur ce travail.) 1265 Duhourceau(E..L'inhalation et le humage dans diverses stations thermales et principalement à Cauterets. Paris 1890. Extr. in-8°, 78 pages. 1266 Lœwinson-Lessing (F.). La Cartographie agronomique. Essais critiques. Saint-Pétersbourg 1889. Extr. in-8°, 56 pages. 1267 Poetsch (Hermann). Answer to the Desiderata of the “ Grand Concours international des Sciences et de l'Industrie, à Bruxelles. Subdiv. 21a. — An efficient method for sinking shoftsiniwaterbearing ground,and an officient method for dri- ving tunnels in quicksand. Magdebourg 1890. Br. in-8&, 120. 2pl Tirés à part du Bulletin de la Société. 1268 Moulan (T. C.). Un nouveau projet d'alimentation en eau indu- strielle de l’agglomération bruxelloise. 1 ex. 1269 Rutot (A.). Le puits artésien de la Place des Nations. ex. 1278 Van den Broeck (E.) et Rutot (A.). Le projet de la Ville de Bruxelles pour l'extension des galeries de drainage destinées à l’alimentution de la capitale en eau potable. 2 ex. 1890, P.-V, 7 98 PROCÈS-VERBAUX 1271 Winkler (T. C.). Nofe sur la source ferrugineuse de Haarlem- mermeer. 2 ex. Périodiques en continuation : Recu les Annales de la Société d'Hydrologie médicale de Paris, la Carte de pilotage de l'Océan Atlantique du Nord et la Chronique des Travaux publics. Périodique nouveau offert en échange : 1273 Archives générales d Hydrologie, de Climatologie et de Bulnéo- thérapie. 1° année, N° 1 et 2. Communications des membres. 19 M. le Président donne la parole à M. Van den Broeck pour la première communication annoncée à l'ordre du Jour. EXPOSÉ PRÉLIMINAIRE SUR LA CARTOGRAPHIE AGRICOLE DE LA BELGIQUE PAR Ernest Van den Broeck et Aimé Rutot. Conservateurs au Musée Royal d'Histoire Naturelle de Belgique. Depuis longtemps déjà, l'utilité des cartes agricoles et des études agronomiques basées sur les applications de la Géologie ont, en Belgique comme ailleurs, attiré l'attention des personnes à même d'apprécier les services à attendre de la mise en œuvre des côtés pra- tiques de cette dernière science. Un exemple frappant en est fourni : par le discours annuel prononcé, en 1851, à l'Académie royale des sciences de Belgique(r1) par son directeur M. de Hemptinne qui, avec (1) Bull. Acad. roy. des Sciences, etc. de Belgique. Tome XVIII, 1851. Discours annuel du Directeur de la classe des Sciences par M. de Hemptinne. SÉANCE DU 15 AVRIL 1890 99 une incontestable autorité, a formulé un programme d'études chimiques et hydrologiques digne d'un sort plus heureux que celui où l'indifté- rence des intéressés l'a laissé jusqu’au moment où notre Société l’a exhumé de l'oubli (1). Bien que M. de Hemptinne eût pour but de montrer la part impor- tante que la chimie peut revendiquer dans l'élaboration des maté- riaux que, dès sa fondation, l'Académie avait décidé de réunir sur la Constitution physique de la Belgique, 1l s'est principalement étendu sur l'intérêt qu'offre l'étude chimique de l'air, des eaux et des sols arables. L'Hydrologie générale, l'étude géologique et agronomique du sol, l'établissement de services techniques et de cartes appro- oriées : tels sont les principaux thèmes du discours du savant acadé- micien. A l'époque où M. de Hemptinne élaborait son remarquable programme d'études, la carte géologique de Dumont était dressée et sur le point de paraître. Au point de vue des progrès de la science géologique d'alors, cette œuvre était en avance sur son époque et la savant acadé- micien se réjouissait avec raison de son achèvement. Toutefois les besoins de l'agriculture réclamaient des données que le format restreint I ) ne pouvait com- de la carte de Dumont (publiée à l'échelle de 160,000 porter. Aussi était-ce avec raison que M. de Hemptinne réclamait l'institution d'un service technique gouvernemental et l'établissement d'une carte spéciale agronomique. Depuis cette époque l'incontestable utilité d'une telle œuvre s'étant fait sentir dans divers pays, de nombreux travaux de cartographie agronomique ont successivement paru. Pour la Belgique, nous avons à noter des cartes de statistique agri- cole, de dimensions restreintes et à notions purement synthétisées, telles que la Carte agricole de M. le Professeur Malaise (2) et, depuis l'utile institution du Ministère de l'Agriculture, la Carte agricole administrative et de statistique agricole du recensement de 1880 (3); mais à l'étranger, ou bien des cartes agricoles plus détaillées ont vu le jour, ou bien, avec l'extension d'échelle des travaux de cartographie (1) Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie. Tome III, 1880. Procès-verbaux des séances. Annexe à la séance du 27 février 1880, pages 145-151. (2) La Belgique agricole dans ses rapports avec la Belgique minérale, par C. Malaise. Bruxelles, G. Mayolez, 1871, avec 1 carte chromolithographiée. (3) Carte agricole administrative et cartes de la statistique agricole publiées par le Ministère de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux publics. (Recensement de 1880.) Bruxelles, 1831. Atlas de 16 cartes chromolithographiées, 100 PROCÈS-VERBAUX géologique, des notions pratiques, utiles à l’agriculture, ont pris place peu à peu, sur les cartes géologiques, en même temps que la multi- plicité et la précision des détails géologiques s'imposaient insensible- ment comme l'une des plus précieuses sources de renseignements pour le but en vue. Deux écoles sont actuellement en présence; l'une a pour chef auto- risé M. E. Risler, notre confrère de la Société belge de Géologie et Directeur de l'Institut national agronomique de France; l'autre est représentée par un groupe de géologues et d'agronomes russes, dontnotre nouveau confrère le Professeur Dokoutchaïef et sa vaillante phalange d'élèves se sont fait les zélés propagateurs. D'après M. Rüisler, qui adopte en cela les idées de notre éminent confrère M. A. de Lapparent, la meilleure carte agricole est encore une bonne carte géologique détaillée, à l'échelle aussi grande que possible (1). Ces savants spécialistes sont d'avis que de telles cartes renferment à elles seules tous les éléments nécessaires aux besoins de l'agriculture (abstraction faite, bien entendu, des analyses chimiques et de l'étude des engrais, dont l'adjonction s'impose). D’après l'école russe, au contraire, l'agriculture réclamerait des cartes spéciales, dites pédologiques, telles que le spécimen que vient de nous offrir M. Dokoutchaïef et un ensemble de travaux et de notations qui ne pourraient, sans l'obscurcir, se trouver réunis dans une carte géologique, quelque détaillée qu'elle soit. Cette thèse vient d’être récem- ment développée par notre excellent confrère et ami M. Lœwinson Lessing, de St-Pétersbourg, dans une étude (2) inspirée par les travaux du professeur Dokoutchaïef et notamment par sa belle carte des sols du Gouvernement de Nijny-Novgorod (3) publiée en 1886 à St-Péters- bourg et qui se trouve ici sous les yeux de l'Assemblée. A l'Exposition de Paris de cette année, on a pu admirer dans la (1) Euc. Risscer. Géologie agricole. Première partie du Cours d'Agriculture comparée fait à l'Institut national agronomique. 2 vol. gr. in-8°, Paris 1884-1880. Voir tome I, chapitre des Cartes géologiques à grande échelle, p. 20. (2) La cartographie agronomique dans l'Europe occidentale et en Russie. Essai critique par F. Lœwinson-Lessing Conservateur au Musée de l'Université de Saint-Pétersbourg. (Texte russe avec résumé francais.) Travaux de la Commis- sion pédologique de la Société Impériale Economique libre de Saint-Pétersbourg 1889. Voir l'analyse de cette brochure dans le Bull. de la Société belge de Géologie et d'Hydrologie. Tome III 188o. Procès-verb. séance du 24 avril. Bibliographie p. 228-220. Fe (3) Voir l'analyse de ce travail par M. Lœwinson-Lessing dans le Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie. Tome I, 1887 Procès- Verbaux, séance du 27 juillet 1887. Bibliographie, page 115-117. SÉANCE DU 15 AVRIL 1890 IOI section russe du Pavillon de l’Agriculture, le long du quai d'Orsay, la belle et instructive exhibition de cartes, coupes, travaux graphiques divers, échantillons de sols vierges et amendés, etc., envoyés par le Professeur Dokoutchaïef à l'appui de sa thèse (1), exhibition dont le zélé promoteur a bien voulu nous offrir le catalogue explicatif. Si l'on étudie la question au point de vue belge, il convient de reprendre l’examen des progrès accomplis depuis 1851 dans nos cartes géologiques. L'étude des cartes au —— publiées par l’ancien service 20,000 gouvernemental et dont divers spécimens sont exposés dans cette salle, ne tarde pas à faire naître l’intime conviction que la thèse de MM. Rüssler et de Lapparent trouve chez nous une éclatante confir- mation. La carte élaborée sous l'initiative et sous la direction scientifique de M. Ed. Dupont est en effet, seule en Europe, parvenue à résoudre le difficile problème de la fusion graphique des éléments complets du sol et du sous-sol, qui tous y figurent distinctement et avec leurs valeurs et rapports relatifs. Les faits vus et observés s’y trouvent nettement séparés de l’hypo- thèse, ou plutôt de la coordination synthétique. Jamais l'on n'avait poussé à un tel point, dans une carte géologique détaillée, la précision et la multiplicité des observations et des notations, du rendu des affleurements naturels et artificiels, des sondages, etc. De plus, Îles coupes diagrammatiques et enfin les textes explicatifs détaillés accom- pagnant chacune des cartes du service gouvernemental fournissent un ensemble de données d’une précision telle que l'Agriculture et l'Agro- nomie, en admettant que cette œuvre n'eût point été arrêtée dans son essor, y auraient trouvé sans nul doute toutes les données, comme toutes les solutions des problèmes qu'elles avaient à résoudre. Certes, de pareïlles cartes ne sont point faites pour être — actuel- lement du moins — directement utilisées par tous comme cartes agricoles ; leur lecture demande une certaine initiation, après laquelle d'ailleurs toute l'œuvre s’illumine d’un jour nouveau ; mais, en réalité, chargées comme elles le sont, de faits précis et variés, elles constituent un magasin de renseignements, un véritable répertoire de faits, dont le Service géologique avait en vue de tirer plus tard des résultats syn- thétiques, des cartes spéciales et diverses d'applications géologiques, parmi lesquelles la Carte agricole était tout indiquée, au même titre que la carte hydrologique souterraine. (1) Apercu scientifique sommaire de la collection de sols, etc., exposé à Paris en 1889 par le Professeur Dokoutchaief et ses élèves. Saint-Pétersbourg 1880, in-4°, 33 p. et 1 tableau, texte russe et français. 102 PROCÈS-VERBAUX Si cette œuvre de géologie détaillée avait pu continuer son essor, l'organisation d’un service technique consacré à la cartographie agro- nomique eût été une superfétation et la thèse de MM. Rüssler et de Lapparent trouvait ici, en même temps qu une nouvelle confirma- tion, une merveilleuse application. Dans l'organisation actuellement décrétée de la Carte géologique, il n’en est plus ainsi. Les principes fondamentaux sont tout autres: l'unité de direction est assujettie aux influences diverses et variables de question de votes au sein de la Comission directrice, l'échelle de publication du en avec sa réduction de surface des trois quarts en comparaison. de l’ancienne carte, s'oppose au maintien absolu des côtés pratiques et utilitaires de l'œuvre, à la fusion rationnelle et com- plète des éléments du sol et du sous-sol ; elle rend la carte moins apte à indiquer la séparation consciencieuse des faits et de l'hypothèse, à la vérification de l’exactitude des interprétations et des levés: en un mot — sort de la catégorie des cartes détaillées à la carte géologique au = grande échelle dont MM. Rüsler et de Lapparent disent qu'elles con- stituent le meilleur type d'une bonne carte agricole. : Dans ces conditions, l'organisation pour les besoins de l’Agriculture du Service de cartographie agronomique paraît s'imposer, à côté de l'œuvre purement géologique, et spécialement synthétique, qui se pré- pare. [1 n’y a plus actuellement de dualité de but, car l’œuvre de la I carte géologique au n’est pas à même de fournir à l'Agriculture 40,000 \ les données précises que celle-ci trouvait à sa disposition dans la carte 1 , , . gouvernementale au —— dressée par l’ancien Service, dont les travaux 20,000 ont été interrompus en 1885. Les relations si intimes rattachant la cartographie agricole à la science géologique font aisément comprendre qu'un service technique agricole, n'ayant que des notions générales et non pratiques de géologie, — ne pouvant utiliser, pour les mettre en œuvre, les rensei- gnements précis fournis par l'étude détaillée du sol et du sous-sol de notre pays et par celle de son hydrologie souterraine, — n’aboutira certainement pas à élever l’œuvre concrète réclamée par les besoins de l'Agriculture et de l’Agronomie. Le concours des géologues et surtout des géologues praticiens, s'attachant aux côtés utilitaires et applicatifs de la science leur est donc indispensable. Où et comment trouver, dans les conditions actuelles de la science et des travaux géologiques en Belgique un pareil concours ? SÉANCE DU 15 AVRIL 1800 103 Voyons d'abord du côté de la nouvelle organisation de la carte géologique. L'échelle réduite de celle-ci, comme les nouveaux prin- cipes qui la régissent, ne permettent guère, avons-nous dit, de utiliser bien sérieusement pour aider à la confection d’une carte agricole quelque peu pratique et détaillée. Toutefois, il est à remar- quer que les levés et les minutes manuscrites de la nouvelle carte en vue seront réglementairement exécutés, comme auparavant, à l'échelle uniforme du — 20,000 On peut admettre de ce chef que certaines parties de ces levés, notamment ceux exécutés par les géologues qui étaient accoutumés à exécuter les feuilles détaillées naguère publiées par le service gouver- neémental, continueront à conserver, dans les minutes manuscrites déposées à la Commission géologique, le caractère d'extrême précision et le point de vue pratique et utilitaire qui accompagnait ces travaux. Parmi les nouveaux collaborateurs de la Carte il en est qui, il faut l'espérer, chercheront à suivre les mêmes voies. D’autres se borneront, comme l'ont fait précédemment divers « géologues libres » de l’ancienne organisation, à effectuer, à l'échelle LT un travail restreint et non I détaillé, dont la publication au pourra à la rigueur suffire pour 10,000 une carte géologique de cette échelle, mais dont le service technique agricole ne pourra guère tirer parti pour l'élaboration de son œuvre de cartographie agronomique. Au point de vue de ses applications agri- coles, l'œuvre de la Carte géologique — et particulièrement le recueil des minutes manuscrites au LE — formera un compendium hétérogène, dont une partie seulement pourra fournir la série de faits et de rensei- gnements utilisables pour la carte agricole ou agronomique. Il reste donc à examiner de quelle manière soit la Commission ou le Conseil de la Carte géologique,soit ceux de leurs membres qui désireraient person- nellement apporter leur concours à ce travail, pourraient réaliser pra- tiquement un tel projet. C'est ce qui devrait faire l’objet d’un examen approfondi avec documents à l'appui, car la question est par elle- même assez complexe et nécessite une entente préalable des intéressés. La Société belge de Géologie a, de son côté, un rôle à remplir dans cette importante question de l'étude du sol belge et de l'expression des résultats de ces recherches dans une œuvre de cartographie agrono- mique. Nous nous sommes donnés pour mission, eneffet, de rechercher, de faire connaître et de multiplier même, les côtés pratiques et écono- miques des études ressortissant au domaine de la Géologie. Ce que nous avons commencé pour l'Hydrologie, nous avons à le faire pour l'Agriculture, | O4 PROCÈS-VERBAUX Dans son discours annuel de l’Assemblée générale, clôturant l’exer- cice 1889, notre savant Président, M. le Professeur Gosselet, nous disait : « Nous espérons que le Gouvernement nous aidera à publier les » œuvres utiles que nous avons en vue maïs dont le prix dépasse nos » richesses ordinaires. Car, après la Carte pluviométrique, dont la » publication reste en suspens pour de regrettables raisons financières, » nous en voyons encore d’autres. Pourquoi ne ferions-nous pas pour » l'Agriculture ce que nous avons fait pour l’Hydrologie? Neserait-ce » pas affirmer de la manière la plus efficace le caractère pratique et » utilitaire de la Société. Ne serait-ce pas nous attirer de nouveaux » adhérents et faire apprécier d’un plus grand nombre la science dont » nous sommes les adeptes. » Il est incontestable que la Société belge de Géologie, malgré ses multiples labeurs, serait fort désireuse de voir s'étendre et se multiplier les domaines de son activité scientifique, ainsi que la portée pratique de ses travaux d’application géologique. Toutefois, pour arriver à ce résultat, il faudrait que les intéressés se missent en relation avec elle, afin de lui développer les programmes d'étude et de travail que. la Société pourrait utilement aborder et enfin il serait nécessaire que ses ressources matérielles fussent mises à la hauteur de ses nouveaux devoirs et de ses multiples charges, déjà trop absorbantes pour son budget actuel. Nous faisons donc appel à ceux que leurs connaissances, leurs aptitudes et leurs relations mettent à même de nous aïder dans la tâche que nous sommes prêts à entreprendre. Grâce au concours de tous, la Société belge de Géologie arrivera aisément à formuler, de même qu'elle l’a fait pour l’'Hydrologie, un programme rationnel d'études agronomiques et à établir ce que doit être une bonne carte agricole. Déjà l’ordre du jour de cette séance montre le zèle qui anime nos spécialistes. Grâce aux communications annoncées, nous allons pou- voir étudier en détail limportante question des cartes géologico- agricoles et, de la discussion qui suivra ces divers exposés et ceux que nous attendons encore, résultera sans nul doute une conviction sérieuse et bien fondée, qui nous permettra de décider si, dans l’état actuel de nos connaissances, de notre organisation agronomique et de notre car- tographie géologique, il y a lieu d'adopter les vues et le programme de l'école de MM. Risler et de Lapparent ou de de celle de M. le profes- seus Dokoutchaïef. Cela fait, nous pourrons marcher de l'avant et aborder résolument l'étude systématique d'un programme d'études physiques, chimiques et cartographique du sol de la Belgique. SÉANCE DU 15 AVRIL 1890 105 M. le Président remercie les auteurs de la note et dit que l’impor- tance du sujet ne permet pas une discussion immédiate. Il propose d'attendre l'impression de cette note avant d'en aborder l'étude en séance. (Adopté.) M. Ed. Dupont, s'aidant pour ses démonstrations d'une série de cartes et de documents exposés, fait la communication suivante : SUR DES ÉTUDES GÉOLOGICO-AGRICOLES FAITES EN 1882 A P'OCCASION DU RECENSEMENT AGRICOLE DE 1880 PAR M. E. Dupont. La législature ayant décrété qu’un recensement agricole aurait lieu en 1880, la coordination des éléments de ce recensement était déjà fort avancée en 1882, et l'on se préparait à en publier les résultats. La Commission centrale de statistique et l'Administration de l'Agriculture désiraient y joindre des cartes géologico-agricoles, si c'était possible, afin de traduire graphiquement les données du recensement. Elles me firent l'honneur de me consulter à cet effet. Voici l’ordre d'idées que je suivis pour l'élaboration d'un projet qui pût, dans les conditions d'alors, répondre à ce désir. Le recensement agricole précédent avait été exécuté en 1866. Les produits du sol y étaient répartis, commune par commune, en quinze catégories : cinq catégories pour les céréales, quatre pour les fourrages et plantes industrielles et ainsi de suite. Des tableaux indiquaient la proportion entre la surface de la commune et l'étendue consacrée en 1866 à chacune des catégories. Il s'agissait tout d'abord de produire graphiquement ces données. A cet effet, je proposai, pour établir les minutes, la carte topogra- phique au 1/160,000, sur laquelle fut figurée la densité de chaque catégorie par commune, densité qui y était elle-même répartie par des teintes différentes en six groupes. L'essai porta sur la répartition du froment dans la province de Namur. C'est celui qui est sous nos yeux. Le choix de cette pro- vince était désigné par la considération qu’elle renferme des éléments géologiques très variés ; elle fait en effet partie de la zone hesbayenne dans sa partie Nord, où elle atteint une altitude ne dépassant guèêre 50 mètres: elle traverse les zones condrusienne et famenienne calca- réo-schisteuses suivant leur largeur, puis elle est, dans sa partie méri- 106 PROCÈS-VERBAUX dionale, formée par les terrains de l'Ardenne, qui y acquièrent des altitudes dépassant souvent 500 mètres. Vous pouvez voir sur le spécimen exposéles résultats de la transcription graphique des données du recensement de 1866 quant au froment dans cette province.Ce travail étant fait, il fut réduit de l'échelle du 160.000€ à l'échelle du 800.000€ qui devait être l'échelle de publication, ainsi que nous allons le voir. | La carte de culture ainsi réduite aurait été superposée à la Carte géologique au 800.000° d'André Dumont, dont la légende eût été seu- lement un peu modifiée pour lui faire atteindre son but, car il ne s'agissait, dans l'occurrence, que de mettre en relation les terrains du sous-sol avec les cultures réparties en quinze catégories et d'établir sur des évidences l'influence de ce sous-sol sur l’agriculture dans ses don- nées générales, en attendant que les levés de la Carte géologique au 20.000°, qui était alors en active exécution, eût permis de préciser les relations directes des terrains du sol avec les cultures. La carte de Dumont fournissait sous le rapport du sous-sol une précision large- ment sufhsante, puisqu'elle nous fait connaître, d’une manière que nous pouvons considérer comme définitive, la nature minéralogique de notre sous-sol. Je mets également sous vos yeux le projet que j'avais fait dresser pour conjoindre la carte des cultures à cette carte géolo- gique. Il en fût résulté dix cartes répondant à autant de catégories de cultures et ayant le format de la publication même du recensement. La Commission de statistique dut renoncer à ce projet, vu l'élévation des frais qu'il entraînait. | Le recensement de 1880, dont la publication eut lieu en 1885, ren- ferme une carte des régions agricoles de la Belgique, celle que nous connaissons depuis longtemps, puis des cartes de cultures distinctes d’après leur répartition de densité proportionnelle par canton, le travail de transcription par commune que je proposais ayant été jugé trop long. Cependant, pendant l'étude de ce projet, je pus me convaincre que les données graphiques qui traduisaient les résultats du recensement, étaient loin de pouvoir permettre de se représenter à la fois ce qu'étaient la répartition des cultures et leur rapport avec les terrains, et il me parut qu'il serait de haut intérêt de se faire une idée de la répartition exacte des cultures sur un territoire dont les éléments, tant du sol que du sous-sol, seraient très variés et auraient déjà été levés en grand détail. Je choisis dans ce but les environs d'Hastière dont le sous-sol est formé tantôt de calcaire avec nombreux phtanites et de fréquentes transformations en dolomie, tantôt en schistes et psammites. Au-dessus SÉANCE DU 15 AVRIL 1890 107 de ces roches cohérentes s'étendent localement de grandes nappes de sable tantôt affeurantes, tantôt recouvertes de dépôts plus récents. Enfin le sol y est formé d’alluvions quaternaires très fertiles, ou bien de terrains détritiques dont la fertilité est l’antithèse de celle de ce limon, ou bien d'alluvions modernes des plateaux dont les propriétés agricoles dépendent principalement, comme nous le verrons à une autre occasion, des terrains aux dépens desquels elles se forment. M. Béclard voulut bien me remplacer dans l'exécution de ce travail laborieux, tout mon temps étant pris par les levés géologiques. Voici ses minutes et la transcription qu'il en a faite sur la feuille géologique d'Hastière. Vous pouvez voir ce que l’on cultiva dans cette région sur 3000 hec- tares en 1882.Quelle que fût la nature des terrains, leur fertilité ou leur quasi-stérilité, tous ces terrains sont cultivés. Seulement la jachère y est encore pratiquée sur une grande échelle, quelle que soit la nature du sol et du sous-sol ; on peut l'estimer à 1/6 des terres en culture. En second lieu, l'avoine est la culture principale, quels que soient les élé- ments géologiques, et couvre au moins la moitié des terrains cultivés. L'épautre et le seigle sont cultivés à la fois sur le sous-sol calcareux et sur le sous-sol psammitique, mais le froment l’est seulement sur le sous-sol calcareux et là où se trouvent des limons quaternaires. Je ne me suis pas préoccupé du rendement, outre que la fixation de celui-ci n'eût pu être que d'appréciation et eût introduit dans le travail des éléments où l'arbitraire eût joué un rôle ; il est lié à l’engrais dontona fait usage et dont on ne pouvait estimer l'action. J'aurais désiré que ce travail, ainsi mis en train, püût être appliqué à quelques feuilles réparties suivant les principales régions géologiques du pays afin que nous eussions eu une notion précise et positive de la distribution des cultures et de leurs relations avec la nature géologique, tant en sol qu'en sous-sol, que les levés géologiques alors en exécution permettaient eux-mêmes d'apprécier en détail. Pour y aboutir, j'avais pensé qu’on pourrait y employer des géomè- tres du cadastre dont les connaissances et l'expérience répondent très bien à ce travail, et qu'il serait en outre bon de le faire exécuter pen- dant quelques années pour représenter les rotations des cultures. De cette manière, les fractions de territoire sur lesquelles ces levés eussent porté, auraient été de véritables champs d'expériences pour connaître en fait les relations actuelles des cultures avec la nature géologique. Dans ce système, les appréciations eussent succédé à l'observation ; c'est la méthode de l'a posteriori, la méthode analytique dont vous connaissez autant que moi l'importance, lorqu elle est appliquée avec 108 PROCÈS-VERBAUX précision, soustraite effectivement à toute idée préconcue et soumise ensuite à confrontation avec les autres méthodes. Il ma paru que ces études, qui n’ont du reste pas eu d'autre suite, présenteraientquelque intérêt à la Société etqu'ilétait bon, dans tous les cas, de ne pas les laisser se perdre, vu les données qu’elles avaient déjà fait recueillir. (Applaudissements.) M. le Président remercie M. Dupont de son intéressante commu- nication et déclare la discussion ouverte. M. Van den Broeck demande si, dans les renseignements recueillis. et figurés sur les cartes spéciales exposées, il n'y a pas lieu de tenir compte du peu de connaissances des cultivateurs, qui peuvent mal approprier les cultures au sol qu'ils exploitent. M. Dupont dit que si l'instruction agricole fait en général défaut au petit cultivateur, il a pour lui la pratique et l'esprit d'observation. IT y a deux catégories de cultivateurs : les fermiers et les petits culti- vateurs. Sur le tronçon de carte portant le figuré du levé agricole, se trouvent précisément des exploitations agricoles vastes et renommées dans le pays pour leur étendue, leur richesse et leur fertilité ; à leur tête se trouvent des fermiers ayant passé par un institut agronomique. Le petit cultivateur observe et imite ce que fait le fermienretr-ul opère ses rotations de cultures d'après ce qu'il voit faire, d’après les renseignements qu'il se procure et d’après les résultats de sa propre et très longue expérience. Si le cultivateur n'agissait pas ainsi il serait bientôt victime de sa propre inertie; aussi, dès qu’il lui est démontré qu'une innovation a donné des résultats satisfaisants, il se hâte d'en faire son profit et de l'appliquer. Il y a certes un facteur intellectuel qu'il faut démêler au milieu de l'ensemble pour mettre le problème compliqué de la carte agricole en, équation ; mais avant tout, il faut, vu le nombre des facteurs en jeu, s'appuyer sur des faits réels et très précis. Il y aurait lieu de s'élever, dans l’étude que nous abordons, contre toute méthode préconçue, contre toute idée a priori qui consisterait à tabler sur des opinions et non sur des faits ; dans de pareilles conditions les discussions n'auraient pas de fin et la question n’avancerait pas. M. Van den Broeck admet que la présence de grandes cultures intelligemment dirigées constitue évidemment un enseignement précieux pour les petits cultivateurs,mais n’y aurait-il pas danger de généraliser à tout le pays ce qui se passe dans une région privilégiée de la province de Namur. Dans les Flandres le morcellement du territoire paraît être plus considérable, SÉANCE DU 15 AVRIL 18090 100 M. Dupont fait remarquer que, dans la région étudiée, il n'existe pas que de grandes propriétés, quil en existe beaucoup de petites, mais que si l’on prend d’une part les grandes propriétés et de l’autre les petites, on constate que les cultures d'une même plante sont générale- ment proportionnelles. Il y a sensiblement la même proportion entre les terres semées d'avoine, par exemple, entre les terres en jachère, etc. M. Van den Broeck, pour résumer ce qui a été dit, demande à M. Dupont si des levés analogues à ceux qui ont été commencés, arri- veraient à fournir des données scientifiques directement utiles aux cul- tivateurs. M. Dupont croit que cela n'est pas douteux, mais il doit être bien entendu qu'il ne peut être question d’un levé semblable appliqué à la Belgique entière. Il s'agirait de choisir une feuille au au parfois deux, dans les diverses régions naturelles, et d'en confier le levé agricole aux géo- mètres du cadastre qui se chargeraient de faire la minuteen consignant simplement les faits constatés sans commentaires. Les discussions s'ouvriront plus tard sur les documents obtenus et serviront à démêler les divers facteurs. Sur la carte exposée, on constate, d'après le levé agricole, que la culture du paysan est la même que celle du gros fermier et qu'ici l’en- seignement mutuel existe. D'autres levés, en d’autres régions, montre- ront peut-être le contraire; mais, d’une façon comme de l’autre, on sera en présence d'un fait acquis et l'enquête opérée de cette facon con- duira à de précieuses conclusions. M. Van den Broeck fait remarquer que sur le canevas géologique auquel le levé agricole a été superposé, la notion des alluvions des pentes a été introduite. Cette notion est de grande importance et per- mettra de faire réaliser certains progrès à l'agriculture. M. Dupont est d'avis qu'il en sera inévitablement ainsi. Dans une prochaine séance il compte exposer les résultats de l’action des pluies sur le sol pour former l’alluvion dans les dépressions et faire apprécier l'importance agricole de ce phénomène. Mais d'autres facteurs inter- viendront encore dans la question géologico-agronomique et, à côté des multiples éléments géologiques, la question pluviométrique intervien- dra également. Enfin, dans l'étude des sols, il faudra porter une grande attention sur les travaux d'amendements déjà effectués ; c'est ainsi qu'il y a une vingtaine d'années le chaulage s’est fait sur une échelle colossale en Belgique, au point que la fabrication de la chaux destinée à l’agricul- ture formait une très grande industrie, IIO PROCÈS-VERBAUX De nos jours le chaulage se fait sur une échelle mo'ndre, mais il n’en est pas moins vrai qu’on a introduit artificiellement dans le sol arable de grandes quantités de chaux qui ne s’y trouvaient pas naturellement et que l'on ne retrouverait pas dans le sous-sol. M. le Président donne ensuite la parole à M. Lonay, Ingénieur agri- cole du gouvernement à Mons, qui avait bien voulu répondre à une invitation d'assister à la séance, qui lui avait été adressée. M. Lonay constate que, dans le travail dont il vient d’être question, M. Dupont a cherché à établir les relations existant entre la répartition des cultures et la nature géologique du terrain. Or, il existe en dehors des considérations exposées, des éléments dont iln'a pas été question. Le cultivateur n’a pas à tenir compte seulement de la nature géo- logique du sol qu'il cultive, 1l doit aussi avoir égard à la situation économique du moment et surtout aux engrais chimiques dont il peut disposer. Il est certain que des débouchés nouveaux peuvent avoir une grande influence sur la nature des cultures et tendent à les faire varier. C'est ainsi qu'actuellement on cultive le lin en Ardenne et que, d’autre part, des terrains, jadis attribués à la grande culture, sont appropriés pour la culture maraîchère. M. Lonay pense toutefois que l'idée de M. Dupont est bonne, que telle est bien la voie à suivre tout d’abord et que les résultats acquis, ce sera aux agronomes d'en tirer parti et de juger si telles ou telles séries d'agriculteurs ne vont pas à l'encontre de leurs intérêts et si tel ou tel terrain est bien propre à la culture à laquelle il a été voué. M. le Président croit que la proportion des différentes cultures est déterminée par les besoins de l’agriculture elle-même. Le cultivateur qui a besoin d'avoine sèmera de l’avoine, même si le sol n’est pas entièrement favorable au rendement maximum de cette graminée. Toutefois, il faut chercher à empêcher le paysan de tomber dans les excès qu'entrainerait cet ordre d'idées. De toutes facons, il est une étude intéressante à faire et qui con- duirait à des résultats utiles; ce serait d'appliquer les idées exposées par M. T'hurman dans sa « Flore du Jura ». Cet auteur semble être le premier qui ait divisé les plantes en deux grandes catégories : celles qui recherchent le calcaire ou calcicoles et celles qui le repoussent ou silicicoles; les agriculteurs étuient déjà parvenus empiriquement à opérer des distinctions de ce genre pour Jes céréales ; il y aurait intérêt à étudier scientifiquement la question. SÉANCE DU 15 AVRIL 1890 III D'autre part, 1l est certain que, par les engrais, les terres ont pu se modifier considérablement ; mais, comme l’a dit M. Lonay, la propor- tion des cultures dépend d'un grand nombre de facteurs, d'autant plus grand que l'agriculteur se trouve guidé non seulement par les pro- priétés géologiques de ses terres, mais aussi pour les besoins de son exploitation. M. Dupont est d'avis que, dans les cas de cultures intensives au moyen de l'accumulation d'engrais chimiques, la question de la nature du sol diminue d'importance, mais elle reste néanmoins très grande dans le cas ordinaire et général. Quant à l'idée émise par M. le Président, relative à la variation des cultures suivant les besoins des cultivateurs, elle trouve son applica- tion immédiate dans la partie levée et mise sous les yeux de l’assem- blée. Cette partie du territoire est en effet fort accidentée, il faut donc, pour l'exploitation des terres, un grand nombre de chevaux et par con- séquent beaucoup d'avoine pour les nourrir. C'est ce qui explique l'extension considérable des cultures d'avoine. M. Moulan dit que la carte recommandée par MM. Dupont et Lonay est une carte statistique représentant l'état de l'agriculture à un moment donné; mais il faudrait aller plus loin et avoir une carte per- mettant à l’agriculteur de savoir ce qu'il faut faire et doit faire. M. le Président résume le débat en faisant remarquer que ce que M. Moulan demande, ce sont les conséquences à tirer de l'étude préa- lable qui est faite. Quand on aura rassemblé la statistique d'un certain nombre d'années, il faudra aussi constater le résultat des cultures, et si l'on voit que le froment, par exemple, est largement cultivé dans un district natu- rellement peu favorable et sans grands profits, on pourra alors signaler le fait, tandis que le levé pur et simple des cultures n'enseignerait rien. M. Dupont répond qu'il avait songé à l’objection et qu'il avait cherché à avoir des données sur le rendement, mais il a vu que ces notions sont liées à tant de circonstances diverses que, tout d'abord, on s'y serait perdu et il a renoncé à aborder la question à ce point de vue. M. Dupont a pris comme point de départ la culture actuelle et il s’est dit que, prenant par exemple le froment, l'expérience avait dû se prononcer et démontrer au cultivateur que cette céréale réussissait et qu’elle se trouvait bien là où elle était. _Ce principe est évidemment applicable à toute région où la culture est conduite avec intelligence et par le simple fait des levés, il aurait 112 PROCÈS-VERBAUX pu conduire à préciser un certain nombre de questions capitales inté- ressant l’agriculture. - Pour ce qui concerne le levé proprement dit, M. Béclard opérait de * la manière suivante : muni d'un demi cercle en tôle avec aiguille, il pre- nait la direction des limites des cultures par rapport au chemin suivi pendant que deux aides mesuraient au pas les lisières, puis il prenait note de la culture. Vingt à vingt-cinq Jours auraient suffñ pour le levé d'une feuille au 1/20.000 représentant 8000 hectares. Partant de ces chiffres et en admettant qu'il faille lever une dizaine de feuilles choisies dans les diverses régions naturelles du pays, on voit qu'il ne faudrait qu'une somme relativement faible à allouer pendant les 3 à 4 ans représentant la rotation des cultures. M. Rutot signale le fait que ses levés géologiques dans la Flandre occidentale lui ont permis de remarquer d'assez étroites relations entre la nature du sol et les cultures. Dans la Flandre, le sol est très variable et est surtout constitué soit par le limon gris, soit par du sable; or chaque nature de sol lui a semblé supporter généralement la culture appropriée. M. Van don Broeck donne également des renseignements au sujet des relations existant entre les cultures et le sol, dans la Campine et la Hesbaye. M. ie Président croit qu'à la suite de tout ce qui vient d’être dit, la Société pourrait émettre un vœu qu'elle transmettrait aux autorités compétentes. L'Assemblée, consultée, est d'accord pour conclure que l'idée de faire exécuter des levés types de cultures, dans les diverses régions agricoles du pays et pendant une rotation des cul- tures, est utile et pratique et mérite d'être recommandée comme premier document nécessaire pour aborder l'étude de la confection d’une carte agricole du pays. Il serait utile de nommer une commission qui, partant du principe admis, élaborerait un programme à soumettre au gouvernement, avec prière de désigner les géomètres du cadastre pour l'exécution des levés. Les renseignements obtenus seraient réunis et coordonnés par les | soins de la Commission. L'assemblée, après avoir admis à l’unanimité la proposition de M. Houzeau, décide de comprendre dans la Commission les membres, spécialistes qui voudront bien se faire inscrire et prie M. Lonay d'en faire partie, M. Lonay accepte. SÉANCE DU 15 AVRIL 1890 113 B. DOKOUTCHAÏEF. Notes sur l'étude scientifique du sol en Russie au point de vue de l'agronomie et de la cartographie agricole. M. le Président donne la parole à M. Rutot, qui s’est chargé de présenter à la séance et de résumer le travail de M. le Professeur Dokoutchaïef, annoncé à l'ordre du jour. M. Rutot s'exprime comme suit : L'examen sommaire du volumineux manuscrit envoyé par notre savant confrère, nous a montré qu'il s'agit de la traduction francaise de deux ae faites devant la Société Impériale Économique libre de Saint-Pétersbourg, où il expose d’une manière très détaillée les méthodes qu'ilemploie pour établir ses cartes dites « pédologiques. » Nous avons pu voir ainsi que ces cartes agricoles spéciales sont surtout faites dans un but fiscal; c'est-à-dire élaborées de manière à pouvoir servir de base à la taxation des terres pour l'établissement de l'impôt foncier qui, à lui seul, rapporte pour la Russie d'Europe, un minimum de 50 millions de roubles. S1 les moyens que nous comptons utiliser en Belgique pour l'étude agricole de notre sol sont approximativement les mêmes que ceux employés en Russie, le but est cependant assez différent. Ici, le but fiscal n’est pas notre principal objectif, nos tendances sont surtout utilitaires et à côté de la taxation des terres, nous désirons vivement voir s'implanter, par la connaissance approfondie du sol, les notions de progrès résultant de l’appropriation rationnelle des cul- tures aux divers sols qu'elles nécessitent, conduisant au rendement maximum. | L'étude du sol que le pays voudrait voir entreprendre comprendrait non seulement la détermination et le classement des sols, mais aussi la connaissance des améliorations dont ils sont susceptibles et vu la variabilité naturelle de ces sols dans certaines régions de la Belgique, il est évident que des représentations géographiques à grande échelle peuvent seules être admises. Dans l'introduction de son travail, M. Dokoutchaïef dit avec raison: « Je sais très bien, par suite d’une pratique de longues années, que l'investigation des sols et de leur sous-sol constitue un des problèmes les plus difficiles de la géologie. A chaque pas un changement se pro- duit, à chaque circonscription des particularités se présentent, exigeant pour les expliquer des masses de données prises dans différents domaines des sciences naturelles. 1890. P.-V. ë \14 PROCÈS-VERBAUX » Cela se comprend: le sol est un produit de l'activité réunie du climat, du terrain, de la force végétative, des animaux, du relief et aussi de l’âge géologique des couches. ‘» Si vous désirez connaître la productivité du sol, vous devez autant que possible prendre connaissance de tous les facteurs contribuant à la formation dusol, et comme dans le cas qui nous occupe, en Russie, il est indispensable d'adapter l'investigation des terres labourables à leur appréciation en valeur, il va sans dire que le problème se com- plique encore davantage. | » La nécessité d'explorer la zone exploitable du sol dans ses rapports avec l'économie générale et l’économie rurale s'impose. » En un mot, par l'essence même de l'œuvre il faut, pour de sem- blables travaux, avoir en vue les besoins et les exigences tant des pra- ticiens propriétaires du sol, que des théoriciens savants. » Tous ces principes sont évidemment vrais et doivent nous servir aussi de ligne de conduite. Après cette introduction, M. Dokoutchaïef entre en matière et là il nous est impossible de le suivre, car, entamant presqu’aussitôt son sujet au point de vue exclusivement agricole, l'auteur prend ses exemples dans des régions qui échappent à notre appréciation et cite une multitude de chiffres ayant rapport à la culture des céréales, etc., dans diverses parties de la Russie. Il détaille ensuite très longuement les procédés pour l'analyse phy- sico-chimique des terres, mais j'ai en vain cherché la description détaillée de la méthode opératoire qui nous intéresse le plus comme géologues, c'est-à-dire la partie qui traite spécialement de l'exploration du sol. A ce point de vue, je n'ai guère trouvé que la phrase suivante qui constitue l'article [er des opérations successives à faire en vue de l’éta- blissement des cartes pédologiques: « Inviter un spécialiste à explorer tout le territoire en vue et à y déterminer partout la qualité des terrains, avec l'indication précise de leurs limites. Ces limites, tracées sur la carte du gouvernement, doivent servir à toutes les régences du district de guide pour l'exacte énumé- ration de la quantité de déciatines (1) du district, faisant partie de certain sol. » Les articles suivants sont d'ordre administratif et ont rapport aux prix des récoltes, des fermages, des salaires, etc. Plus loin, M. Dokoutchaïef dit encore : « Avant de commencer les (1) Mesure russe. SÉANCE DU 15 AVRIL 1890 115 travaux de statistique dans tel ou tel district,chacun de mes aides avait l'obligation de réunir en un seul ensemble tous les renseignements sur les sols locaux, sur les roches et les matériaux utiles, en s'adressant aux sources diverses (bibliographie ou exploration du terrain) ; en même temps on apportait une attention particulière aux données sur les sols, quelque fûtle principe posé comme base de semblables renseignements. C'est ainsi que les sols du gouvernement de Nijny-Novgorod étaient divisés en sol bon, médiocre, en sol gras, maigre, sec, pierreux, tcher- nozème, argileux, sableux, sablo-argileux, argilo-sableux, en y joignant les dénominations locales. Plus tard, arrivant sur les lieux, moi-même ou mes collaborateurs interrogeons encore une fois les membres de la régence du district, les propriétaires, les syndics des baïlliages, les doyens de village et les paysans sur les sols locaux et ce sont ces rensei- gnements, avec la connaissance de quelques lois générales sur la distri- bution géographique des sols, qui nous ont servi de base, au commen- cement des travaux, dans telle ou telle autre circonscription. » Somme toute, le mémoire de M. Dokoutchaïef présente un côté technique agricole très prononcé, qui échappe aux investigations des géologues, mais qui peut être d’une très grande utilité pour des agronomes. Pour cette raison, je crois qu'il conviendrait. avant de prendre une décision relative à une publication résumée ou in-extenso aux frais de la Société, de communiquer le travail à l'avis d'agronomes, qui seraient chargés de faire rapport. M. Rutot montre alors à l'assemblée les Cartes géologique d’une part, pédologique d’autre part, du gouvernement de Nijny-Novgorod, exposées dans la salle des séances et qui nous ont été transmises par l’intermédiaire de notre zélé confrère M. Lœwinson-Lessing. Il montre que ces deux cartes ont, dans leurs divisions et leurs limites, très peu de points communs. Dans la carte pédologique, tout est sacrifié à l'appréciation agricole du sol, la nomenclature géolo- gique, l’âge des couches, n'interviennent en aucune façon ; la notion de l'importance du facteur géologique qui a servi à l'élaboration de la carte pédologique disparaît. En effet, les bases principales de la classification des sols, dans le sens pédologique, sont les suivantes : 1° La quantité d'argile, 2° La teneur en matières organiques, 39 La quantité de matières minérales passant en dissolution à chaud dans de l’acide-chlorhydrique à ro pour cent. 116 PROCÈS-VERBAUX 4° Les quantités relatives de sable quartzeux et d'argile, En opérant de la sorte, 1l paraît que les autres propriétés chimiques, physiques et géologiques des sols viennent parfaitement s'accorder avec la classification adoptée, ce que montrent du reste des tableaux gra- phiques très intéressants à consulter. La classification comprend trois termes : A. Lesterres végétales à terreau doux. Classe la plus importante, divisée en trois catégories renfermant : 1° Les terres noires ou tcherno- zèmes ; 2° les terres intermédiaires ; 3° les terres septentrionales. Ces trois catégories comprennent toutes les terres à terreau doux allant depuis l'argile grasse, résultant par exemple de la décomposition sur place d’argiles jurassiques, jusqu’au sable quartzeux pur d'âge quelconque, en passant par les transitions d'argile sableux, de sable argileux, de limon, etc. B. Terres humifères. Terres diverses ne rentrant pas dans les caté- gories précédentes. C. Terres alluviales ; représentant l’alluvion moderne des cours d'eaux, c'est-à-dire nos alluvions du fond des vallées ou terres à pâtu- ages. Sur la carte pédologique les terres du terme A sont colorées en sépia, depuis la teinte la plus foncée représentant le tchernozème résultant de l'altération des argiles jurassiques, jusqu’à la teinte la plus claire. Les terres de la série B sont colorées en jaune et les terres de la série C en vert: : En somme, il est évident que l'étude du sol de la Russie est poussée aussi loin qu'il est possible, ainsi que le montre le beau travail de M. Dokoutchaïef ; 1l n’est pas douteux que les mêmes méthodes, appliquées en Belgique, par nos chimistes et nos agronomes, ne don- nent d'excellents résultats en fournissant des données précises, d'où l'on pourra tirer des conclusions en harmonie avec ce que nous dési- rons plus particulièrement tirer d’une étude détaillée du sol. | Toutefois, pour ce qui concerne la représentation cartographique des résultats de l'étude, il semble que nous soyons plutôt portés vers les figurés à base purement géologique, que vers ceux à base purement agricole ; à part cette divergence de vues, il est certain qu'il y aura beaucoup d'utiles indications pratiques à tirer du travail de M. Do- koutchaïef. 4° Carte pluviométrique. (Communication du Bureau.) M. le Président annonce que le subside demandé au département de l’agriculture pour la publication de la carte pluviométrique de SÉANCE DU 15 AVRIL 1800 LA M. Lancaster est accordé en principe ; il croit que le bureau de la Société peut se mettre à l'œuvre pour la mise en train des diverses parties de l'œuvre. Sur la demande de quelques membres, M. Van den Broeck donne de nouveaux renseignements au sujet de la carte pluviométrique. Il dit qu'en annexe à la carte des moyennes des pluies, qui sera publiée a l'échelle du 1/400 000, il sera publié également quatre cartes relatives aux maxima d'hiver, aux minima d'été, aux zones d’infiltra- tion et aux rapports de l’orologie avec les chutes pluviales. L'œuvre sera complétée par un texte spécial, suivi de nombreux tableaux de la chute des pluies depuis l'institution du réseau pluviomé- trique dans le pays, de tableaux résumés spéciaux, etc. Ce volume de texte et de tableaux comprendra de 4 à 500 pages d'impression. L'heure avancée ne permet pas d'entrer dans la discussion annoncée à l'ordre du jour. Les communications relatives à cet objet sont remises à une prochaine séance. La séance est levée à 10 h. 30 soir. BIBLIOGRAPHIE REVUE BIBLIOGRAPHIQUE des nouvelles publications géologiques et paléontologiques Russes FÉVRIER-MAI 1800. PAR F. Lœwinson-Lessing Conservateur au Musée géologique de l'Université à Saint-Pétersbourg. 1. À. INOSTRANZEFF. — Quelques observations sur les dépôts glaciaires de la Russie d'Europe. Revue des Sciences Naturelles, n° 3,1890. 6 pages, 1 fig. dans le texte. La première observation de l’auteur avait pour objet la schistosité grossière des dépôts glaciaires sur les bords du Niémen, près de Drouskeniki; la schistosité ne se trouve que là où le dépôt glaciaire remplit des auges plus ou moins considérables dans les sables ter- tiaires. Dans sa seconde observation l’auteur attire notre attention sur l'influence d’une pression latérale des glaciers sur les roches-mères 118 BIBLIOGRAPHIE sous-jacentes aux dépôts morainiques. Près de Zapolié, dans le district de Louga (gouv. St-Pétersbourg), l'auteur a constaté dans les calcaires dévoniens une série de failles et une belle faille de plissement. Ces dislocations ne se rencontrent que dans les couches superficielles des calcaires, tandis que les couches inférieures sont restées complétement horizontales. 2. N. KARAKASCH. — Note sur les dépôts crétacés supérieurs de la Crimée. Ibidem, 5 pages. Les dépôts crétacés de la Crimée composent la seconde chaîne de montagnes qui se dirige de l'ouest au nord-est dans la partie méridio- nale de la péninsule. La base est formée par des marnes blanches avec des moules internes d'/?noceramus Cripsii; plus haut elles passent à des marnes glauconieuses à Pelemnitella mucronata, Ostrea, Micraster, etc. Sur ces marnes repose le calcaire compacte à Bryo- zoaires, contenant en haut Bourguetticrinus ellipticus et en bas Crania Ignabergensis et des Bryozoaires. Dans la table jointe à l’article on trouve l’énumération de 30 espèces du genre Ostrea, appartenant pour la majeure partie au sous-étage Campanien et en partie au sous-étage Santonien et rassemblées par l’auteur dans différentes localités de la Crimée (Baktchisaraï, Ak-Kaïa, etc.) mêlés avec d'autres fossiles caractéristiques, tels que : Belemnitella mucro- nata, Micraster cor-anguinum, Terebratula carnea, Janira quadri- costata, J. striato-costata, etc. En se basant sur ses observations, l'auteur arrive à la conclusion que les marnes glauconieuses de Crimée à Belemnitella mucronata ainsi que les marnes inférieures à ]noceramus présentent les deux sous- étages du Sénonien : le Campanien et le Santonien (Deux-Charentes); le calcaire à Bryozoaires et à Crania, superposé aux couches précé- dentes, est parallélisé avec une partie des dépôts de Ciply et de Maes- tricht (Danien inférieur). Les marnes blanches inférieures reposent directement sur le Néocomien et nous manquons encore d'indications sur la présence en Crimée du Gault, ainsi que du Cénomanien ebrdu Turonien. » 3. À. GUÉORGUYEVSKY. — Le district de Pultava. Matér. pour la taxation des terres du gouv. de Pultava (1). 1'e livr. 1800 ; 153 pages, 4 fig. dans le texte. Après un aperçu sommaire de l'orographie et de l'hydrographie du (1) Voir ce Bull, vol. IV, Pr.-V., p. 80. SÉANCE DU 15 AVRIL 1890 EURO district, l’auteur donne une description détaillée des affieurements et coupes géologiques de cette région. Il constate la succession suivante de couches (de bas en haut) : 1° sédiments verts à glauconie; 2° sables quartzeux blancs; 3° argiles bigarrées; ensuite viennent les sédiments déjà indubitablement post- pliocènes(la question de l’âge géologique des trois premiers horizonsest remise au dernier volume des « Matériaux »); 4° sédiments anté-dilu- viens; 5° dépôts glaciaires, à blocs erratiques et sans blocs ; 6° le lœæss. La majeure partie de l'ouvrage est consacrée à la description des sols du district, du tchernozème, des terres forestières, transitoires, sableuses, salifères, etc. 4. S. NIKITIN. — Note sur le calcaire carbonifère du bassin de Moscou. Note préliminaire Bull. du Com. Géol. 1800, t. IX, n° 2-3, 13 pages. Dans cette note préliminaire l’auteur soutient que dans le bassin houiller de Moscou la partie supérieure du système carbonifère n’est pas composée exclusivement par les calcaires à Spirifer mosquensis. Il affirme qu'au-dessus de cet « étage moscovien » il faut distinguer encore un étage dont la faune est essentiellement différente de la première, et montre beaucoup de ressemblance avec le calcaire à Fusulines de l'Oural, avec l'étage d’Artinsk, avec le Productus limestone du Salt- Range de l'Inde, avec le Calcaire carbonifère supérieur et les dépôts permo-carbonifères de l'Amérique. L'auteur propose pour cet étage le nom d'étage de Gjelsk (d'après la localité où 1l est bien développé) et retourne à l’ancienne subdivision du système carbonifère russe en trois étages : un étage inférieur à Productus giganteus, un étage moyen à Spirifer mosquensis et un étage supérieur à Æusulina, subdivision inaugurée par Murchison et confirmée en général par M.V. de Moeller par ses études sur la faune des foraminifères des dépôts carboniques de Russie. NO PROUTCHEV. Aperçu géologique sur les formations arénacées de la plaine basse Transcaspienne. Journ. des Mines, 1800, n° 1; 19 pages. Presque 90 °/ de toute l'étendue de la plaine basse Transcaspienne présente une steppe arénacée, recouverte de sables jaunâtres,rougeâtres, gris, connus sous le nom général de « Kara-Koum ». D'après leur origine on peut y distinguer les sables marins, fluviaux et conti- nentaux (produits par la désagrégation de grès). D'après leur caractère et le mode de cohésion, l’auteur distingue les catégories 120 BIBLIOGRAPHIE suivantes : 1° steppe sableuse (arénacée) — sables immobiles ; 2° collines et barrières sableuses — sables peu mouvants; 3° dunes et « barkhani » — sables volants. Ces différentes catégories de sables sont liées par des formes de passage et ne présentent que différents stades de déve- loppement de la série arénacée. Après une description détaillée de chacune de ces catégories l’auteur passe à la composition chimique et minéralogique des sables étudiés par lui et termine l'article par des considérations sur l’origine de ces sables, sur leur formation durant le retrait graduel de la mer Caspienne. 6. M. MIKLOUKHO-MACLAY. Recherches microscopiques sur les roches et sur les minerais du gisement Sawo- dinskoïé (Altaï). Bull. du Com. Géol., VIIE, n° o, 14 p. Le gisement Sawodinskoïé présente un puissant filon qui traverse les porphyres. Le remplissage de la fente est formé par du quartz, de la chlorite et divers minerais : galène, blende, pyrite de fer, pyrite de cuivre, altaïte, avec une petite quantité d'or, hessite, cérusite, minium, chrysocolle. Dans la partie septentrionale on trouve des porphyres sans quartz (orthophyres), dans la partié méridionale des quartzporphyres. Ces roches ne contiennent pas de bisilicates, ni dans la pâte, nien forme de cristaux de première consolidation. La pâte est micro- ou crypto- cristalline; très rarement elle présente une microfelsite. 7. À. DERJAVIN. — Coupe géologique le long de la Tom entre Tomsk et Kouznetzk. Bull. de l’Univ. de Tomsk, 1800; 14 p. 1 pl. de profils. Description des affleurements le long de la rivière entre les localités ci-dessus nommées. 8. — N. KARAKASCH. — Inoceramus aucella Trautsch. dans le Néocomien moyen de la Crimée. L'auteur signale la présence de l’Znoceramus aucella Tr. dans les dépôts néocomiens de Biasala en Crimée, appartenant, d’après leur faune, au type alpin du système crétacé (Hauterive, Ste Croix). L'espèce en question est caractéristique pour les dépôts néocomiens du gouv. de Simbirsk et sa présence en Crimée confirme l'opinion exprimée par l’auteur à l'occasion de la trouvaille de l'Oleostephanus versicolor Tr., SÉANCE DU 15 AVRIL 1800 121 quon peut paralléliser le néocomien de la Crimée avec celui de la Russie centrale. La Panopæa neocomiensis Tr. est une troisième espèce commune à ces deux régions. 9. À. KARITZKY. — Les vestiges de la période jurassique sur la rive droite du Dnieper, dans le district de Kanev (gouv. Kiew.. St-Pétersbourg, 1890, 102 p., 1 carte géol. et plus. fig. dans le texte. Après un aperçu historique des recherches antérieures, une esquisse orographique et une description des affleurements, l'auteur passe à la comparaison du Jurassique de Kiew avec les autres localités de la Russie moyenne. Par le caractère pétrographique, on distingue, dans le Jurassique de Kiew, deux séries de couches : 1° une série inférieure, argile schisteuse, et 2° une série supérieure argilo-sableuse. L’argile inférieure, rapportée déjà avant, à titre de supposition, par l'auteur, au Bathonien, contient seulement des restes d'arbres, des vertèbres de Sauriens, des fragments de Pentacrinus, des restes de Hy-bodus appen- diculatus, des écailles de Ganoïdes; la détermination définitive de l’âge de ces couches est encore à attendre. La série supérieure contient toute une faune, dont les Ammonites indiquent indubitablement l'équiva- lence avec la zone à Amm. macrocephalus du Callovien. L'auteur constate une particularité dans la répartition des Ammonites de cette zone en sens vertical : les Cadoceras,- Macrocephalites, Car- dioceras sont concentrés selon lui dans les horizons inférieurs, les Perisphinctes, dans les horizons supérieurs (il n'y a que Cosmoceras Gowerianum qui soit commun aux deux horizons). L'auteur considère cette particularité de répartition comme non accidentelle et propose de diviser la zone à Amm. macrocephalus en deux sous-zones : 1° à Cadoceratides, et 2° à Perisphinctes. L'identité paléontologique, ainsi que la similitude du caractère lithologique du jurassique de Kiew avec celui de Riazan, parle, selon l’auteur, en faveur de l'existence d'une union entre ces deux régions jurassiques et contre l'isolement du bassin Jurassique de Kiew pendant le Callovien inférieur. Dans la partie paléontologique, l'auteur donne l'énumération et en partie la description de 29 fossiles du Jurassique de Kiew et consacre quelques remarques aux spicules des éponges siliceuses. Enfin, dans l'esquisse stratigraphique, l’auteur décrit en détail les dislocations observées dans le Jurassique de Kiew. Comme il l'avait déjà énoncé dans un travail précédent, il rapporte ces phénomènes de dislocation à la zone méridionale russe de dislocation constatée par le professeur Karpinsky. 122 BIBLIOGRAPHIE 10. F. LŒWINSON-LESSING. — Notes sur les sols des steppes Kirgisses. Trav. de la Soc, Imp. Écon. libre, 1800, II, 10 pages. Après avoir relevé l'influence très marquée exercée par les roches du sous-sol sur le caractère des sols de la région, l'auteur décrit les groupes des sols constatés dans les steppes Kirgisses pendant l'expédition de Vénukov, Poléjaïiev et Lœwinson-Lessing dans les Mougodjars. 1° Terres sableuses et argilo-sableuses, ne contenant pas plus de r 1/2 p. c. d'humus; 20 terres pierreuses, très répandues dans la région; l’auteur y distingue deux types : 1° sols à cailloux, du type du « Sserir » de Sahara; 2° sols à blocailles (fragments anguleux des roches du sous-sol) du type de la « Hammada ». Dans ce groupe on trouveentre autres un tchernozème phosphaté très spécial, avec 2 1/2 p.c. d'acide phosphorique (1); 3° terres salifères, « podzol », terres tripo- léennes et enfin, 4° des terres alluviales. 11. V. AGAFONOV. — Les tentatives faites pour déterminer l'âge des sols et des dépôts analogues. Ibidem, 13 pages. L'auteur examine les observations de Becquerel et autres, ainsi que les expériences de Pfaff, Dietrich, Hilger sur la décomposition des roches. Il analyse ensuite les essais faits par Darwin, Ruprecht, Dokoutchaïef pour déterminer la vitesse de l'accumulation des sols, ainsi que leur âge et donne un programme pour étudier avec succès la question de l'âge des sols, en déterminant le degré de désagrégation des roches-mères, ou du sous-sol, en un certain laps de temps, le surcroît de matières organiques dans les sols, la quantité du sol détruite par ruissellement, etc., et en Comparant ces données avec celles obtenues par la détermination de l’âge des sols formés dans les temps historique (dont on connaît plusieurs exemples en Russie). 12. P. VÉNUKOFF. — Les eutaxites vitreuses des liparites. Trav. de la Soc. des Natur. de St.-Pétersb. XXI, 10 pr A pl Des roches vitreuses, rayées, à bandes alternantes, provenant de l'île Ounga, située à l'Est de Kamtchatka et de la Marékanka, qui se (1) La question de l’âge des couches Armmonitcs virgatus a une grande littérature ; différents ouvrages de Nikitin, Pavlov et Mikhalsky relatifs à cette question ont été analysés dans les Revues Bibliogr. de ce Bulletin. SÉANCE DU 15 AVRIL 1800 123 jette dans la mer d'Okhotsk, ont été étudiées par l’auteur sous le microscope. Entre les nicols croisés, ces roches, consistant en bandes alternantes de différentes couleurs et structures, manifestent leur struc- ture sphérolithique ; souvent elles se montrent entièrement construites de sphérolithes. Parfois on y rencontre des cristaux porphyriques de sanidine et des grains de quartz. D'après leur composition chimique, ces roches appartiennent aux liparites. L'auteur désire garder à « eutaxite » une signification purement structurale, analogue à « obsidienne », « perlite », etc. L'explication proposée par l’auteur pour l’origine des roches vitreuses bariolées (zonées) attribue un grand rôle à la vapeur d'eau et est identique à l'hypothèse analogue d’'Iddings. 13. J. SINTZOV. — Sur la formation jurassique d'Orembourg et Samara. Art. II: Description des fossiles. Mém. de la Soc. Novorusse d'hist. natur., Odessa, XI, livre I, 54 pages. Article paléontologique, faisant suite à un article antérieur de l'au- teur sur le Jurassique d'Orembourg et de Samara. L'auteur donne la description ou l’'énumération des fossiles provenant : 1° des concrétions sablo-marneuses de la Malaïa Khobda, de Outé-Souyouk, de Ber- dianka ; 2° du grès de Tchernozatonsk; 3° des grès calcareux à Aucella Pallasi et 4° des calcaires et marnes à « Virgates ». En se basant sur la supposition que les Hoplires et les autres fossiles Kimméridiens se trouvent dans les mêmes couches que les Virgates, les Aucelles, etc., l’auteur se prononce pour l’âge Kimméridien des couches à Am. virga- tus (1). La faune à Aucellæ a immigré, selon l’auteur, de l'Est à l'Ouest; « c’est pourquoi elle apparaît plus tard dans la partie occidentale des dépôts jurassiques analogues que dans la partie orientale. » 14. TH. TSCHERNYSCHEV. — Travaux exécutés au Timane en 1889. — Compte rendu préliminaire. Bull. Com. Géol. t. IX, n° 2-3; 40 p., 4 p. de rés. franç., 1 carte, 2 fig. dans le texte. L'expédition scientifique dirigée par M. Tschernyschev a exploré pen- dant l'été dernier la partie méridionale du Timane. La tectonique du Timane est très compliquée, l'intensité des phénomènes orogéniques se manifestant par des plis, failles, etc., ainsi que par la structure des roches. Les hauteurs les plus considérables ne dépassent pas 350 m.; en somme c'est un plateau. Q Les schistes à séricite, disloqués avant le dépôt des sédiments 124 BIBLIOGRAPHIE devoniens, constituent les plus anciennes couches de la chaîne. Les dépôts devoniens sont formés par les couches suivantes : 1° Marnes, calcaires et dolomies à Spirifer Anossofi, Atrypa reticularis, etc.; -2° Marnes, argiles, grès, gypse, calcaires à Megalodon suboblongus et Avicula rostrata ; 3° Dolomies poreuses et calcaire argileux à Botryo- lepiset Holopty-chius ; 4° Marnes, argiles, calcaires à Spirifer Archiaci, Rhynchonella livonica ;,5° Marnes, argiles, grès, calcaires à Rhyncho- nella Meyendorfi, Rhynchonella cuboïdes, Spirifer elegans, etc. Ces dernières couches sont recouvertes par le « domanique » (schiste bitu- mineux). Sources de naphte le long d’un pli anticlinal. Le système carbonifère commence par l'horizon à Spirifer mosquensis; à celui-ci est superposé la série du calcaire carbonifère supérieur de l'Oural; l'horizon supérieur est représenté par le calcaire à Fusulina Verneuili et Schwagerina princeps. Plus haut on trouve des dolomies riches en représentants du groupe Productus striatus, ensuite l'étage permo- carbonifère de l'Oural à Productus Cora, P. Cancrini, Macrodon Kingianum, Fenestella retiformis, etc. Le système permien est repré- senté par des oolithes, des marnes et grès rougeâtres, des grès et des marnes gris cendré; pour leur faune et leur parallélisation, je renvoie le lecteur à l'article original. Les dépôts mésozoïques comprennent le Callovien inférieur, le Callovien supérieur, l’'Oxfordien, le Volgien inférieur, le Néocomien, et peut-être même les couches à Æoplites Deshaysi.Citons enfin les alluvions puissantes, gravier et argiles à blocs de roches cristallines et sédimentaires. Le naphte ne provient pas du « domanique » comme on le supposait jusqu'à présent, mais de l'horizon à Rhynchonella cuboïdes se trouvant au-dessous du « domanique ». Ce naphte peut fournir 30 2, à 45 °} de photogène du poids spécifique de 0,815 — 0,817. 15. V. ROHON. — Structure microscopique du squelette exté- rieur des vertébrés fossiles et vivants comme guide pour les études paléontologiques. Journ, des Mines, 1890, livr. 2, 60 p.12 fig. dans le texte. L'ouvrage du Dr Rohon, que nous analysons, remplit une impor- tante lacune dans la littérature paléontologique. C’est un manuel de paléohistologie de l’exosquelette. L'étude microscopique en plaque mince peut souvent seule donner le moyen de déterminer différentes parties du squelette extérieur des vertébrés. Pour réussir dans ce genre de recherches paléontologiques il faut bien connaître la struc- ture histologique des différentes parties du squelette des vertébrés vivants. SÉANCE DU 15 AVRIL 1800 125 Voilà pourquoi l’auteur commence son article par la détermination de l'ossification, par une énumération des parties du squelette exté- rieur et intérieur et par une description de la structure microscopique des os et des dents. La partie principale de l'ouvrage est consacrée à la description des différentes parties du squelette dermique des différentes classes des vertébrés ; la classe des poissons est surtout examinée en détail. L'ouvrage si utile de M. Rohon se termine par des indications sur la préparation des plaques minces et sur les méthodes d'obser- vation. 16. N. KARAKASCH. Sur les eaux artésiennes du district de Théodossia en Crimée. Trav. de la Soc. de Natur. d. St-Pétersb. vol. XXI; 25 pages. Les conglomérats jurassiques et le grès vert glauconieux du système crétacé n'offrent pas de conditions favorables pour les forages artésiens dans le district de Théodossia. Beaucoup plus d'importance ont les couches aquifères du système tertiaire. L'étage pontique contient de l'eau douce dans des conditions favorables pour les forages artésiens. Malheureusement l'aire de cette couche aquifère est peu considérable. En revanche, au nord de Menguermen, on peut obtenir de l'eau arté- sienne de l'étage sarmatique. | Ainsi toute la partie septentrionale du district de Théodossia, limitée au sud par une ligne allant de Tchoty à Safo et Kiet, ainsi que la partie sud-est du district de Perekop, présente des conditions favo- risant les forages artesiens. L'article contient aussi un aperçu historique des forages exécutés en Crimée. | NOUVELLES ET INFORMATIONS DIVERSES Annuaire géologique universel. T. V., 1889. — M. le D' L. Carez et M. H. Dou- villé viennent de faire paraître le tome V de l'Annuaire géologique universel. L'importance de cette publication s’est encore considérablement accrue depuis l'an dernier, car le présent volume, grand in-8°, ne renferme pas moins de 1261 pages de texte. Ce volume a rapport au mouvement géologique en 1888. La disposition des matières est semblable à celles des volumes précédents. Après la liste des collaborateurs de ce beau travail, l'Annuaire commence par le volumineux et important /ndex bibliographique, qui ne comprend pas moins de 149 pages de petit texte. 126 NOUVELLES ET INFORMATIONS DIVERSES Ainsi qu'on le sait, cet Index est subdivisé de la manière la plus ingénieuse, d'abord par pays, puis par terrains, ce qui facilite considérablement les recherches. La Revue de géologie pour l'année 1888 vient ensuite ; elle comprend une par tie stratisraphique, résumant tous les travaux concernant la chronologie géologique, chacune des parties étant traitée par des spécialistes tels que MM. Bigot, Bergeron, Haug, Kilian, Fallot, Dollfus, Le Verrier et Johnston-Lavis; et une partie régionale où la somme de travail de chaque nation peut être appréciée, ainsi que les progrès accomplis. Enfin. le volume est terminé par la Revue de paléontologie pour l'année 1888, spécialement dirigée par M. Douvillé et où les diverses subdivisions des ordres du règne animal sont traitées par MM. Trouessart, Depéret, Brongniart, Bergeron, Dollfus, Haug, Cossmann, Œhlert et Gauthier. La paléontologie végétale continue à être résumée avec talent par M. Zeiller. Telle est, d’un coup d’œil, l’ordonnance générale de l'Annuaire pour 1888, dont le but utilitaire, tant au point de vue de la science pure que de la science appliquée, est aussi largement atteint que possible. Eu égard à tout le bien que nous pouvons dire de l’œuvre de MM. Carez et Dou- villé, ces savants zélés nous permettront sans doute de faire ici une légère obser- vation. Pi L'Annuaire est surtout un livre d'exposition des faits et non un ouvrage de critique et de discussion. Le rôle des collaborateurs doit, autant que possible, se borner à résumer les idées, ou les résultats d’un auteur quelconque, en laissant au lecteur le soin de les approu- ver ou de les combattre. 11 nous semble que, dans l'analyse du magistral travail doi M. le professeur Gosselet « l’ Ardenne », le savant collaborateur chargé de rendre compte de ce beau mémoire a dépassé le but en donnant à sa note une tournure de critique et de discussion qui fait que l’œuvre personnelle de M. Gosselet ne se détache plus suffisamment de l’en- semble du rapport, qu’elle disparaît pour faire une place trop large aux idées person- nelles du collaborateur, auxquelles, d’ailleurs, bon nombre de géologues auront grand peine, croyons-nous, à se rallier. Les comptes rendus compris de cette façon n’ont plus, dès lors, la portée que cherche le lecteur, car, après avoir pris connaissance de la note de M. de Margerie, on en sait plus sur les idées du rapporteur sur l’Ardenne, que sur celles de l’auteur de l'ouvrage analysé lui-même. C’est là un petit défaut qu'il sera facile d’éviter à l'avenir. SÉANCE MENSUELLE DU 29 AVRIL 1890. D dence de M. À. Houzeau, Vice-Président. La séance est ouverte à 8 heures 20 minutes. Correspondance. M. J. Leclerc, à Ixelles, fait connaître sa nouvelle adresse : 36, rue du Prince Royal, M. F.. Liboite, à Bruxelles, présente sa démission de membre effec- tif de la Société. — Accepté. M. J. Lorié, à Utrecht, annonce la présentation, en qualité de mem- bre effectif, de M. le Dr A. Borgman, professeur à l'école moyenne de Warfum (Groningue). M. L. Cobbuert, industriel à Grammont, fait connaître sa nouvelle adresse : Ninove. Mne VV’: Hébert, annonce le décès de son époux M.Edmond Hébert, de l'Institut, membre honoraire de la Société. M. le Président, au nom de la Société, dont il est certain d’être l'organe, déplore profondément la perte que fait la science géologique en l'un des maîtres les plus vénérés de la France et du monde géolo- gique tout entier. [1 rappelle en quelques phrases émues le rôle impor- tant Joué par Hébert dans les progrès de cette science géologique, qui était à peine née de quelques lustres et dont il a si puissamment aidé le radieux développement. Ses travaux, nombreux et multiples, témoignent de sa prodigieuse activité; ses élèves sont connus et estimés partout dans les deux hémisphères et beaucoup d'entre eux sont deve- nus des maîtres à leur tour. Les recherches de M Hébert ont bien sou- vent porté sur le territoire belge et sur la comparaison de sa constitu- on géologique avec celle des contrées voisines. Les terrains tertiaires surtout lui doivent une partie considérable des progrès qui ont signalé leur étude dans ce dernier quart de siècle. L'homme ne sera pas moins regretté que le savant. La courtoisie et l'aménité de son caractère, son accueil encourageant envers les débu- tants, les précieux conseils de son expérience et de son jugement sûr, mis toujours libéralement au service de ses amis, vaudront à sa mémoire de profondes sympathies, suprême adoucissement des regrets 128 PROCÈS-VERBAUX et de la douleur d'une compagne dévouée et digne, sous tous les rap- ports, de l’homme éminent dont elle a intimement partagé la laborieuse existence. L'assemblée s'associe chaleureusement aux regrets sympathiques exprimés par M. le Président, et il est décidé qu'une notice biographi- que sur M. Ed. Hébert sera demandée à M. Munier-Chalmas. Dons et envois reçus. De la part des auteurs : 1724 Ashburner (Ch. A.). The (reological distribution of Natural Gaz in the United States. Saint-Louis. Broch. in-&, 32 p., 4 pl. et tabl. 1275 Baunister (L.) Something about Natural Gaz. New-York. Broch. in-8°, 40 p. 1276 Barrois (Ch.). Mémoire sur les éruptions diabasiques silu- riennes du Menez-Hom (Finistère). Extr. in-8&, 74 p., 1 pl. 93 fig. texte. 1977 Dollfus (G.) et Ramond (G.). Le chemin de fer des Moulineaux. Paris, 1890. Extr. in-8&, 11 p., 1 pl. | | 1278 Mieg (M). Les Vosges, le sol et ses habitants. Mulhouse, 13890. Extr. in-8°, 16 p. 1279 Ortlieb (J.). Sur la Ciplyte. Lille, 1890. Extr. in-8, 9 p. 1980 — À propos de la Ciplyte. Réponse à la communication de M. Lasnes. Lille, 1890. Extr. in-8°, 4 p. 1981 Rosenbusch (H.) ÜUceber die Chemischen Bezichungen der Eruptivgesteine. Vienne, 1890. Extr. in-8°, 34 p., 4 tabl. 1982 Sacco (F.). La Conca Terziaria di Varza-S. Sebastiano. Rome, 1839. Extr. 24 p., 1 pl. col. 1983 Taylor (W.). On the probability of finding coal in the South East in England. Reigate, 18386, 22 p. in-8, 1984 Stürtz (B.). Beitrag zur Kenntniss Palæozoischer Seesterne. Extr. in-4°. Stultgard, 1886, 98 p., 7 pl. 1985 — Neuer Beitrag zur Kenntniss Palæozoischer Seesterne. Extr in-40, Stuttgard, 1890, 45 p., 6 pl. 1286 Kænen (A. von). Das Norddeutsche Unter-Oligocän und seine Mollusken-Fauna. Lieferung II : Conidæ-Volutidæ-Cypræi- dæ. Berlin, 1890. Extr. gr. in-8°, 294 p., 16 pl. Tirés à part extraits du Bulletin de la Société : 1287 Dollo (L.). Première note sur-les Siréniens de Boom (Résumé). (2 exempl.) SÉANCE DU 29 AVRIL 1890 129 1988 Loewinson-Lessing (F.) Note sur la structure des roches éruptives. (2 exempl.) 1289 Renard (A. F.). La constitution géologique des îles de Bümmeld et Karmü, etc., d'après le mémoire du Prof. Hans Reusch. (2 exempl.) Recu comme périodiques en continuation : Les Annales de la Société géologique du Nord ; les Bulletins de l’Académie des sciences de Cracovie, quotidien de l'Office météorolo- gique de Rome, quotidien de l'Observatoire royal de Bruxelles ; les - Procès-Verbaux de la Société de Géographie de Berlin, de l’Académie des sciences de New-York ; le Recueil périodique des Colonies de l'Empire allemand ; les Revues Ciel et Terre, Feuille des jeunes natu- ralistes, Chronique des Travaux publics. Périodiques nouveaux offerts en échange : 1990 Bulletin de la Société géologique de France, t. 18, n° 1. 1291 Bulletin mensuel de l'Observatoire météorologique d'Anvers n° 2 et 3. 1992 Bulletin du Service Géologique des Etats-Unis, n°s 48 à 53. 1 Élection de nouveaux membres. Sont élus par le vote unanime de l’Assemblée, en qualité de mem- bres effectifs : MM. Ch. JANET, Industriel, à Beauvais. Em. FENDIUS, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 21, rue de la Station, à Arlon. Présentation de nouveaux membres. Sont présentés par le Bureau en qualité de membres effectifs : MM. A. BERGMANN, à Warfum (Groningue). BAPPEMAT, à Horn: Dr TIHON, à Burdinne. Communications es membres. 1° FOUQUÉ et MICHEL LÉVY. Note sur la structure des roches érupiives. Après audition de cette note, qui forme un intéressant complément aux études de M. Loewinson-Lessing, sur le même sujet, l’Assemblée en décide l'impression aux Mémoires. 20 M. Ed. Dupont donne lecture de la note suivante : 1890. P.-V. 9 130 PROCÈS -VERBAUX SUR LES PRINCIPALES DONNÉES GEOLOGIE PEUT FOURNIR À L'AGRICULTURE PAR E. Dupont, Directeur du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique. Les deux grandes catégories de terres superficielles sont d’origine - essentiellement distincte ; les phénomènes qui les ont produites sont de nature absolument à part. Ç Les terrains du sol quels qu'ils soient, — et, par terrains du sol, nous entendons les nappes affleurantes, formées de substances terreuses, caillouteuses ou non — se divisent en effet en terrains de transports et en terrains détritiques. Les uns et les autres proviennent donc d'un remaniement de roches préexistantes, mais ils diffèrent par le mode de remaniement, les uns étant formés sur place, les autres ayant été déplacés et transportés à des distances variées. A leur tour, les terrains de transport peuvent, à la surface des con- tinents, se diviser en deux groupes, suivant qu'ils ont été transportés par les cours d’eau ou bien par les glaciers, d'où les noms de terrains fluviaux et de terrains glaciaires. | Les terrains détritiques sont, avant tout, ceux qui résultent de l'al- tération in situ des roches sous-jacentes par les agents atmosphériques. On peut leur adjoindre une catégorie accidentelle, les sables des dunes qui ne sont qu'un remaniement, sans déplacement important et par voie éolienne, des terrains affleurants. C'est dans cet ordre d'idées que nous avons principalement à envi- sager l'étude de nos terrains, lorsqu'il s’agit de rechercher quels ser- vices les études géologiques peuvent rendre à l’agriculture. Je pense que nous sommes d'accord pour reconnaître que les autres SÉANCE DU 29 AVRIL 1800 131 questions, connexes à ce sujet, seront presque toujours secondaires et ne formeront que des points en quelque sorte auxiliaires du point bien plus décisif des renseignements de la géologie sur les qualités agricoles des terres, sous le rapport des sources auxquelles elles ont puisé leurs éléments et des modes de formation qui les ont distribuées à la surface des territoires. Dans notre pays, nous pouvons, pour l'étude du sol, faire abstrac- tion des terrains glaciaires, qui n'y ont laissé que des traces fugitives, témoignant de relations de confins avec la zone du grand phénomène erratique du Nord. Il ne nous reste, à proprement parler, à étudier que les terrains superficiels Auviaux et les terrains détritiques qui y ont, au surplus, un rôle régional presque égal. Le véritable terrain détritique est donc formé aux dépens du sous-sol immédiat ; ses éléments meubles et souvent blocailleux, aussi constitués par désagrégation et altération chimique, n'ont pas subi de déplace- ment sensible. Les terrains de transport sont, au contraire, des alluvions que les eaux ont amenées à des distances plus ou moins grandes et dont elles ont puisé les éléments à des roches très variées traversées sur leur parcours. D'une manière générale, on peut dire, quant à leur distribution, que la zone à terrains détritiques superficiels comprend la partie de notre territoire située approximativement au sud de la ligne de Sambre-et- Meuse, c'est-à-dire la partie montagneuse ou Haute-Belgique ; les terrains de transport y jouent un rôle que nous chercherons à préciser tout à l'heure. D'un autre côté, on peut dire que la partie située au nord de cette ligne de Sambre-et-Meuse, c'est-à-dire la Moyenne et la Basse- Belgique, est alluviale, le phénomène détritique s’y manifestant dans une proportion fort restreinte. Si nous envisageons la région détritique, telle quelle vient d'être circonscrite dans sa donnée générale, nous remarquons que la nature du sous-sol y tient une place absolument prépondérante, et, par con- séquent, la connaissance des terres superficielles de cette zone et de leurs propriétés agricoles, dépendra directement de la connaissance corrélative que nous aurons du sous-sol. Le sous-sol sera-t-il bien étudié et connu en grand détail? Il sera facile d'en connaître la composition des terres superficielles, puisqu'elles en proviennent immédiatement. | Voici quelques exemples sommaires : L'Ardenne est surtout formée de grès quartzeux, de grès argileux ou 132 PROCÈS-VERBAUX psammites et de schistes qui ont subi, par métamorphisme, une trans- formation suivant des lois de distribution qu'André Dumont a seul ébauchées. Ils sont devenus des quartzites, des quarizo-phyllades et des phyllades. On remarquera que ce métamorphisme n'a altéré en rien la composition de ces roches au point de vue quantitatif de leurs éléments chimiques. Or ces roches ne sont pas réparties en étages géologiques différents d'après leur nature; les couches qu'elles forment sont mélangées. De sorte qu'a des grès ou à des quartzites sont souvent unis des psammites ou des quartzo-phyllades, des schistes ou des phyllades par alternances rapprochées, et, comme ces couches sont redressées souvent jusqu'à la verticale, on comprend que rien ne sera plus variable que la nature des roches rencontrées sur une surface même fort restreinte, lorsqu'on recoupe ces couches. Par conséquent, les terrains, provenant de la désagrégation de telles roches, seront eux-mêmes extrêmement variés, et leurs qualités, tant chimiques que physiques, ne le seront pas moins. Ils sont à l'état sablonneux ou sablo-argileux ou argileux, ces derniers tendant à for- mer des sols humides, compactes, ruisselants, les autres plus perméa- bles et plus meubles. Prenons comme second exemple les terrains de ia Famenne, formés principalement de schistes alliés à des éléments calcareux qui se pré- sentent sous la forme de lits ou de nodules. Il sera important de dis- tünguer les groupes stratigraphiques du sous-sol qui renferment ou qui ne renferment pas ces éléments calcareux. D'autres exemples pourraientêtre choisis dans le calcaire carbonifère dont la forme détritique sur les plateaux revêt en dernière analyse, comme pour tous les terrains calcareux, la forme argileuse; son alté- ration étant particulièrement chimique et ne conservant,comme dernier résidu de dissolution par les agents atmosphériques, que l'argile qu'il contient. Ce calcaire est aussi parfois associé à de nombreuses bandes de phtanites qui, sous la forme détritique, sont à l'état de blocs roulants et donnent lieu à un.terrain sablonneux particulièrement stérile. Sur la crête du Condroz, nous trouvons un ensemble de terrains extrêmement variés à de courtes distances: terrains caillouteux, quart- zeux ou schisteux colorés par l’oligiste et donnant des détritus de même couleur; terrains psammitiques gris donnant des détritus gris- jaunâtres; terrains calcareux donnant des détritus ocreux. Ces groupes se dessinent à la surface du sol par des bandes de ces couleurs, ce qui est une bonne démonstration du rôle du terrain détritique de ces régions montagneuses dans la constitution des nappes superficielles. SÉANCE DU 29 AVRIL 1890 He) Si nous ajoutons que les terrains du Condroz et de l'Entre-Sambre- et-Meuse, c'est-à-dire de régions essentiellement agricoles, sont, en outre, recouverts, sur de grands espaces, de sables tertiaires renfermant, ca et là, des poches d'argile plastique qui, lorsqu'elles affleurent, pro- duisent des terrains marécageux, nous pourrons justifier l'opinion, qui vient d'être émise, que les cartes géologiques, portant avec précision ces données d'ordres divers, sont seules capables de fournir à l’agricul- ture des éléments d'appréciation sérieux sur les questions fondamen- tales de la nature des terrains et de leur distribution dans toute la grande zone à terrains détritiques. Passant maintenant à la région des terres d’alluvions, nous voyons que les grands phénomènes fluviaux quaternaires y ont produit des dépôts se manifestant sous trois formes principales : des cailloux, du sable et du limon, tantôt superposés dans un ordre régulier, ce qui a particulièrement lieu dans la région hesbayenne, tantôt présentant des points où le sable domine, comme dans les Flandres et en Campine, tantôt des nappes étendues de cailloux. Ces dépôts quaternaires étant généralement épais, l’action du sous-sol serait alors de nul effet, si, comme l'ont fait remarquer nos confrères, MM. Van den Broeck et Rutot, la présence d'un sous-sol, retenant ou ne retenant pas les eaux, n'avait souvent une influence sérieuse sur le degré d'humidité de la nappe limoneuse. Si l'on dresse une carte agricole qui ne figure pas ces données, on n’obtiendra qu'une carte pédologique ou régionale, une sorte de diagramme représentant des moyennes d'appréciation qui n'auront guêre de valeur sérieusement pratique et utilisable. Si, au contraire, on l’établit sur une carte portant ces indications du sous-sol, telles qu'un levé précis permet de le faire, les données de cette carte seront éminemment précieuses et pourront fournir les appréciations que la géologie peut, à leur égard, utilement procurer à l'agriculture. Mais ici encore il y a lieu d’insister sur la manière dont ces rensei- gnements sur le sous-sol doivent être portés sur la carte elle-même. Si on se bornait à tracer les limites des terrains inférieurs au sol, on y trouverait simplement l’appréciation personnelle et non motivée du géologue. Et comme celui-ci aurait été obligé d'adopter des groupes de nature complexe, on n'aurait, pour se guider, qu’une légende, et pour s'assurer de la légitimité et des éléments des tracés, il faudrait recommencer le travail. _ Ce qui est nécessaire pour pouvoir en faire application pratique c'est que chaque affleurement du sous-sol soit figuré sur la carte, noté 134 PROCÈS-VERBAUX pour référence précise à l'un des termes d'une légende très détaillée au point de vue de la nature des roches ; puis, à ces faits précis et facile- ment vérifiables, on doit adjoindre, par des liserés, les limites attribuées aux groupes par le géologue et exprimant l'opinion de celui-ci sur l'allure du sous-sol en profondeur. Les levés au 20.000° de l'ancien service ont été conçus et exécutés dans cet esprit, le seul que comportent du reste les sciences positives et qui rende leurs résultats susceptibles d'applications définies. Les feuilles qui ont été publiées figurent minutieusement ces affleure- ments, séparent soigneusement le fait de l'hypothèse, non pas seule- ment dans des vues scientifiques abstraites, mais aussi et surtout afin d'être un puissant auxiliaire à la fois de l'industrie minérale et de l'agriculture. D'après cette manière de voir qui, je pense, paraîtra évidente, dans les zones à terrains détritiques, la seule carte agricole réellement pré- cise, est, comme pour les besoins de l'industrie minérale, une carte géologique figurant les affleurements du sous-sol dans le plus grand dé Des nappes plus ou moins restreintes de limon quaternaire et des amas de cailloux roulés de même âge se trouvent aussi dans notre. région détritique sur les bords de la Meuse et dans le Condrez. Le ser- vice géologique que j'ai dirigé les avait relevées avec soin, comme on peut le voir sur les feuilles au 20,000 de ce service qui ont été publiées. Jusque dans ces dernières années, on n avait adjoint à ces dépôts flu- viaux quaternaires, appelés aussi A//uvions anciennes, que les dépôts fluviaux modernes des vallées. On les figurait quand l'échelle des cartes et la largeur des vallées le permettaient. Mais il existe un autre phénomène alluvial sur lequel l'attention ne s'était pas encore portée, il y a quelques années, quoiqu'il joue, comme nous allons le voir, un rôle extrêmement reve ble. Dans la région montagneuse, le terrain détritique, avec adjonction des faibles nappes limoneuses et des cailloux roulés quaternaires cités plus haut, forme-t-il seul le sol superficiel ? En 1877, lorsque le service de la carte géologique commençant ses travaux pour exécuter un spécimen destiné, d'après les décisions de la Législature, à figurer à l'Exposition de Paris de 1878, ce spécimen porta sur une surface de 24,000 hectares aux environs de Dinant. Je résolus, en vue de faire l'étude du sol aussi soigneusement que l'étude du sous-sol, d'introduire dans l'outillage géologique un instrument dont on n'avait pas encore fait usage dans le levé des cartes, une tarière SÉANCE DU 29 AVRIL 1890 135 avec laquelle on sondait le sol de 100 mètres en 100 mètres le long des chemins parcourus. Ce fut le point de départ de l'emploi des belles et ingénieuses sondes qui ont transformé récemment la connaissance de notre région tertiaire. Dans notre zone à sol détritique, la tarière en question est, en règle presque générale, amplement suffisante pour le but à atteindre et, en l’adjoignant au marteau, qu'on employait seul pour l'étude des régions primaires, elle était appelée à faire aussi connaître le sol dont l'examen géologique était fort négligé. C'est elle qui a permis de montrer l’exten- sion inattendue des sables tertiaires qui s’interposent entre le sous-sol rocheux et les dépôts superficiels. C'est elle également qui m'a mis en mesure de découvrir le phénomène alluvial des plateaux (1). Les plateaux ne sont jamais des plaines plates. Ils présentent une suite rapprochée de petites protubérances ramifiées et échancrées par de petites dépressions, également ramifiées et généralement évasées, qu'on pourrait qualifier de « racines de ravins ». La tarière, systé- matiquement maniée le long du chemin parcouru, révélait que, sur les protubérances, se trouvait du terrain détritique ou du sable tertiaire, tandis que, dans les dépressions, il y avait un dépôt souvent épais d'une alluvion caractérisée par la pénurie d'éléments argileux. L'examen des cultures montrait que, sur les mêmes protubérances, les plantes sont chétives, clairsemées, de très faible rendement, tandis que, dans les dépressions, elles donnaient de beaux produits. Ces observations se généralisaient presque sans exception et four- nissaient une règle que des levés sur les autres parties de la région montagneuse me permirent de formuler. Les éléments détritiques n'existent en semblables régions que sur les protubérances ; les dépres- sions des mêmes plateaux renferment des dépôts alluviaux, c’est-à- dire des terres ayant subi un lavage et un transport. [1 fut facile de reconnaître la cause du phénomène et de la distribu- tion des terrains qu'il crée. J'avais été assez souvent témoin des effets des orages pour observer les résultats des grandes masses d’eau, jusqu’à vingt millimètres et plus en une heure, qu'ils déversent sur leur trajet. De telles quantités d’eau doivent nécessairement amener des ruissellements qui lavent les protubérances, en enlèvent les parties les plus meubles et les plus superficielles, par conséquent l’humus avec les engrais dont le cultiva- teur les enrichit. Les eaux, ainsi chargées de particules terreuses et (1) Bull Acad. roy. de Belg. 2° Sér., T. 46, p. 643. 1878. 136 PROCÈS-VERBAUX organiques, viennent s'écouler dans les dépressions, où elles déposent une partie de leur contenu. Ainsi le sol des protubérances s'appauvrit constamment et le sol des dépressions s'enrichit corrélativement d'une partie des matières recou- vrant les protubérances. Il en résulte une nouvelle donnée agricole de première importance. Les protubérances, constamment appauvries, sont de culture ingrate et ruineuse, tandis que les dépressions, dont le sol est constamment amélioré, procurent aux cultivateurs la rémunération de ses labeurs. Cette indication estabsolument exacte. Je m'en suis assuré auprès de beaucoup de fermiers, et il y a lieu, pour les agronomes, d’y porter une sérieuse attention. Le fermier, prenant à baïl une ferme d’une centaine d’hectares et payant un prix uniforme pour chacun d'eux, est porté à les cultiver tous : les terres des dépressions lui rapportent un bénéfice qui est absorbé, dans une large mesure, par la culture onéreuse des protubé- rances. Il importait donc que les alluvions des plateaux fussent figurées sur notre carte géologique, non seulement pour indiquer un dépôt impor- tant et général en relation avec les conditions climatériques et qui, se produisant sous nos yeux, est susceptible d’une analyse précise, mais encore pour bien in.:1quer un terrain qui Joue dans l’agriculture un rôle considérable. Ces alluvions des plateaux diffèrent donc essentiellement, sous plu- sieurs rapports, des alluvions fluviales se déposant dans nos vallées, et surtout des alluvions anciennes. Les alluvions fluviales doivent la ferti- lité que nous leur connaissons à la circonstance que leurs matières terreuses, ayant été recueillies sur un long parcours, forment un mélange des nombreuses substances contenues dans l'ensemble des roches recoupées par la vallée. Leur fertilité dépend, en d’autres termes, de leur long parcours. | Les alluvions des plateaux étant situées dans les dépressions qui prennent naissance dans les protubérances de ces-plateaux, par consé- quent à très faible distance, ne seront donc pas constituées par des éléments aussi variés, mais seulement par ceux qui se trouvent dans les terrains de protubérances et sur leurs propres bords. Ainsi on trouvera toujours en plus ou moins grande quantité de la chaux dans les alluvions fluviales; tandis que, dans les alluvions des plateaux, on n'en trouvera que si elles sont en région calcareuse ou bien si les cultivateurs ont chaulé leurs terres. Ces deux catégories d’alluvions diffèrent aussi quant aux phénéno- SÉANCE DU 29 AVRIL 1890 137 mènes qui ont la principale action sur leur formation. Nous savons que ce qui produit les crues des rivières et des fleuves — en dehors de la fonte des neiges — ce sont les pluies persistantes et prolongées sur des régions étendues. Au contraire, ce qui produit les alluvions des plateaux, ce sont les pluies d'orage, c’est-à-dire courtes, abondantes et essentiellement locales, les pluies de l’autre catégorie ne pouvant ame- ner des ruissellements capables de produire ces alluvions. J'ai appelé en 1878 ces alluvions des plateaux « alluvions torren- uielles », par abréviation « d'alluvions formées par les pluies torren- uelles ». On pourrait les appeler aussi «alluvions pluviales » ou encore leur conserver le nom d’ « alluvions des plateaux », par opposition à « alluvions des vallées » ou « alluvions fluviales ». | Cependant il s'agissait d'unifier, pour l'ensemble du pays, ces obser- vations et le système cartographique qui en découle ; ce qui revient à dire qu il fallait reconnaître comment se manifestait le phénomène des alluvions des plateaux dans la Moyenne et dans la Basse Belgique, MM. Van den Broeck et Rutot étaient chargés par moitié à peu près égale du levé de ces régions dans l'ancien service. Nous nous réunîmes en 1881 au nord de Namur, où les terrains pri- maires sont couverts de limon hesbayen. J'y fis pratiquer une série de sondages à la tarière, recoupant transversalement une suite de dépres- sions et de protubérances. [1 fut démontré par là que le sol des protu- bérances y est formé d’un limon gras, tandis que le sol des dépressions y est, comme dans la région détritique, recouvert d'un dépôt à con- sistance plus sableuse dont l'élément argilerx se trouve presque com- plétement exclu. Vous connaissez assez nos confrères pour prévoir que ces données tombaient en bonne oreille. Avec leur activité habituelle, ils firent leurs observations sur les terrains qu'ils levaient, et, dès l'année suivante, M. Rutot se chargeait de décrire le phénomène et son action dans les régions hesbayennes (1). _ Les observations de la région montagneuse y sont ponctuellement confirmées, mais une nouvelle donnée, bien importante, vient les compléter. A une certaine distance, lorque la dépression devient presque plate, nos confrères remarquaient la présence constante des prairies, et la sonde leur indiquait que le sol yÿ est formé d'une argile grise, restant presque constamment humide, inapte à la culture des céréales. Nous trouvons là le résidu argileux enlevé par les eaux qui n'avaient (1) Bull. du Musée roy. d'Hist. nat. de Belg. T. I, p. 185. 1882. 138 PROCÈS-VERBAUX déposé, dans le sommet plus ou moins incliné des dépressions, que le sédiment à consistance sableuse, tandis qu'elles réservaient pour le bas de la dépression, là où l’inclinaison cesse sensiblement, la partie argi- leuse des terres entraînées. Pourquoi ce phénomène d’un double dépôt ne se manifeste-t-il pas dans les dépressions de la partie montagneuse? C'est que l’inclinaison de ces dépressions y reste trop forte pour permettre le dépôt argileux, lequel est entraîné vers les vallées. La démonstration en fut à son tour bientôt fournie. Dans des travaux opérés dans des îles de la Meuse pour la construction d'écluses, Je retrouvai l'argile grise de la région hesbayenne en même temps que les prairies, ainsi que des sables et des cailloux d'un agence- ment compliqué, témoin des régimes variés d'un fleuve en temps de crue. | Je crois donc qu'on peut considérer comme évident et compléte- ment établi que, dans le sol de toute région, quelle qu'elle soit, à terrains détritiques ou à alluvions anciennes, par conséquent notée comme peu fertile ou comme très fertile, un phénomène géologique, encore en action, modifie les nappes superficielles de ces régions. Les causes premières sont, d'une part, les petites ondulations du sol qui accidentent le relief et, d'autre part, les pluies d'orage qui, par leur abondance, sont ruisselantes. À ces deux causes sont dues la forma- ton d’alluvions riches en humus, à consistance toujours sableuse quand la dépression est en pente sensible, à consistance argileuse lorque la dépression présente des parties sensiblement plates. Les terrains de ces dépressions, toujours productifs, sont les plus riches terres à céréales dans les parties à consistance sablonneuse et les terres à prairies dans les parties argileuses. Ce n'est donc pas par désir d'innover, non plus que par des consi- dérations plus ou moins théoriques que la carte de l’ancien service figure avec soin ces alluvions. Si elle est la seule carte qui les porte, tant en Belgique qu'à l'étranger, c'est parce que la connaissance et l'étude de la question, faites chez nous, sont encore trop récentes. Mais il vous paraîtra non moins évident que le phénomène des alluvions des plateaux se produit à la surface de toutes les terres émergées, puisque le phénomène originaire, les orages, est universel. De sorte qu'à tous points de vue, au point de vue scientifique pur comme au point de vue de ses applications agricoles, il est indispen- sable de le définir sur les cartes géologiques qui figurent les terrains superficiels. La topographie de ces cartes doit nécessairement être à courbes de SÉANCE DU 29 AVRIL 1890 139 niveau afin que le géologue utilise, en tracé diagrammatique, la relation du relief avec la présence du dépôt lui-même. M. le Président dit qu'il croit être l'interprète de l'assemblée en remerciant M. Dupont de son intéressante communication, qui sera insérée au Bulletin. (Applaudissements.) Cette communication complète parfaitement la première notice que nous a fournie son auteur et éclaire la discussion. M. Rutot déclare qu'avec M. Van den Broeck, il ne peut que con- firmer les résultats de l'exposé que vient de faire M. Dupont. Pour ce qui le concerne personnellement, il a eu l’occasion d'étudier le phénomène des alluvions pluviales dans les Flandres, dans l’ouest du Brabant et en divers points de la Hesbaye. Dans les parties basses des Flandres, où le terrain est à peine ondulé et les pentes toujours faibles, le phénomène de l'alluvionnement se présente avec le caractère simple que M. Dupont a signalé pour la partie rocheuse du pays, mais dans la Moyenne Belgique et en général dans les régions à collines couvertes de limon, le phénomène se com- plique d'un élément nouveau, qui s'explique tout naturellement par les différences de profils. Si l'on examine les courbes de niveau représentant les régions de la Haute Belgique, on voit que les sommets sont formés de plateaux étendus dont la pente va en s'accentuant à mesure qu'on descend. En plan, les courbes équidistantes se présentent comme dans la fig. 1 et elles fournissent le profil indiqué au-dessous et de forme convexe. FIG: I. DR f 1 i (s) 0 120)) 190 à 1£0 / 200 4 | ; n 160 7 140 e L ZA 120 __ On conçoit aisément que les pluies d'orage tombant à la surface de 140 PROCÈS-VERBAUX semblables reliefs, délaient et mettent en suspension les éléments des terrains détritiques ou des limons superficiels dans les eaux de ruisselle- ment, qui coulent d'abord assez lentement sur les pentes faibles supé- rieures pour prendre une vitesse sans cesse croissante à mesure quelles descendent. Or, les éléments mis en suspension sont de deux natures : c’est d'une part du sable, d'autre part de l'argile, primitivement mélangés d'une manière intime. Dans la première phase du ruissellement, relativement lent à la partie supérieure des plateaux, la vitesse de l’eau est insuffisante pouf main- tenir longtemps en suspension les éléments sableux les plus lourds ; aussi ceux-ci se déposent-ils dans les premières dépressions où les eaux se sont rassemblées ; tandis que l'élément argileux, plus ténu, emporté par le courant dont la vitesse est toujours croissante, est charrié jusqu’au bas des pentes et jeté dans la vallée principale, où serpente le cours d'eau qui l'entraîne au loin. Dans la région des hauts plateaux, l'élément argileux disparaît donc et les parties élevées des dépressions se couvrent d'une alluvion sableuse, sensiblement plus meuble que le limon ou le terrain détritique en place, attendu que ceux-ci sont constitués par le mélange des deux éléments dissociés par les pluies : le sable et l'argile. | Si au contraire on examine l'allure des courbes de niveau dans les reliefs de la Moyenne Belgique, on reconnaît une disposition inverse, c'est-à-dire que le profil de la vallée prend une forme concave ainsi que le montre la fig. 2. SÉANCE DU 29 AVRIL 1890 141 Dans la région considérée, les pentes les plus fortes existent sur les sommets, tandis qu'elles vont en s'adoucissant de plus en plus à mesure qu'elle descend vers la vallée. Dans ces conditions, et malgré la composition limoneuse très homo- gène de la surface, le phénomène de dépôt se complique d’un élément nouveau. | Supposons une pluie d'orage tombant sur une région telle que celle que nous venons d'indiquer. Les deux éléments : sable et argile du limon sont dissociés et mis en suspension,comme précédemment,dans les eaux de ruissellement coulant dans les dépressions ; mais à cause de la rapidité due à la forte pente, tout reste en suspension pendant un certain temps jusqu'à ce que, la pente devenant plus faible, la vitesse ait suffisamment diminué pour laisser déposer d’abord les éléments sableux. Mais en descendant, la vitesse diminuant encore, celle-ci n'a plus l'énergie nécessaire pour maintenir en suspension les particules argi- leuses et celles-ci se déposent sur les versants en une traînée faisant suite à celle déjà formée par les sédiments sableux déposés. C’est ainsi que se déposent les a/luvyions grises de nature argileuse, imprégnées d'eau et formant le véritable so/ a prairies, tandis que Les alluvions sableuses supérieures sont toujours sèches et forment des terres légères, donnant de belles cultures et d'autant plus fertiles qu'elles s'imprègnent des engrais artificiellement répandus sur les par- ties élevées et qui sont mis en suspension puis entraînés par le ruissel- lement avec les éléments minéraux du sol. L'orateur montre ensuite un exemple de la complexité du sol des Flandres sur le levé géologique de la feuille de Wacken. Si l'on consulte la carte de Dumont, on pourrait croire que le sol de toute la Flandre — sauf la partie littorale bordée par l'argile des Polders — est formé de sable meuble: or il n’en est rien. Le levé géologique détaillé a montré l'existence de trois principaux facies du Quaternaire qui sont : les sables et cailloux des plateaux, le Himon gris stratifié à Helix et à Succinées, et le sable flandrien. De plus, à cause de l'allure irrégulière de ces couches quaternaires, il se produit, sur des régions assez étendues, des affleurements du sous- sol formant des sols détritiques dépendant : 1° du sable d'émersion paniselien, 2° de l'argile sableuse à grès argileux paniselien, 3° de l'argile plastique base du Paniselien, 4° du sable d'émersion ypresien et 5° de l'argile plus ou moins sableuse ypresienne. Ajoutant à cela l’alluvion pluviale et l’alluvion des rivières, nous en 142 PROCÈS-VERBAUX arrivons à dix sols différents, ayant des propriétés nettement caracté- risées tant au point de vue lithologique qu'au point de vue agricole, et présentant tous les intermédiaires entre le sable meuble et l'argile plastique. C’est dans de semblables régions que la sagacité du cultivateur doit être grande; les divers sols ne forment nullement des nappes étendues, au contraire, les limites sont sinueuses et bizarrement découpées, de sorte qu'il est rare de rencontrer une propriété d'une certaine superficie qui ne renferme trois ou quatre sols sensiblement différents. Or, M. Rutot a pu voir qu'il existe en effet une relation assez étroite entre les cultures et la nature du sol, mais il est probable que l’on retirerait encore bien des améliorations de l'étude, au point de vue agricole, des levés géologiques détaillés, publiés à grande échelle. Pour ce qui concerne les régions à limons, dont le type est la feuille de Montenaeken, également exposée devant l'assemblée, on ne rencontre guère que cinq sols : le limon stratifié normal assez argileux, le limon homogène ou hesbayen, d'origine sans doute éolienne, fin et poussiè- reux, l'alluvion torrentielle sableuse et fertile du sommet des dépres- sions, l’alluvion argileuse humide à prairies du bas des pentes et l’allu- vion variable des rivières. M. Van den Broeck donne à son tour des détails relatifs aux sols de la région située à la limite Sud de la Campine vers Diest et Aerschot et de la Campine proprement dite. On pourrait croire à première vue que ces sols ressemblent complé- tement à ceux des Flandres et cependant :il existe des différences très notables. D'abord les sables sont plus épais que dans les Flandres, et ils ne reposent pas sur des nappes limoneuses, mais contiennent par places des lentilles argileuses, puis des phénomènes comme ceux de l’alios, causés par une conséquence chimique des oscillations du niveau d'eau, viennent introduire des conditions nouvelles. ; D'autre part, le sous-sol est bien différent et ses affleurements, for- més principalement de sables pliocènes et aïlleurs par de l'argile oligocène, offrent des caractères agricoles très spéciaux. L'orateur entre ensuite dans des détails relatifs à la question d'ori- gine des limons quaternaires et conclut en disant que, dès que l’on étudie le sol d'une manière approfondie, les distinctions se multiplient au point qu'il ny a que des cartes à grande échelle qui puissent permettre le figuré des divisions si nombreuses dont il y a lieu de tenir compte. SÉANCE DU 29 AVRIL 1800 143 M. le Président. à la suite des diverses communications qui viennent d'être faites par M. Dupont, puis par MM. Van den Broeck et Rutot, dit que la question à l’ordre du jour a fait un nouveau pas. Il rappelle que la Société, dans sa dernière réunion, a chargé une commission d'examiner les idées émises par M. Dupont et d'en provo- quer l'application aux diverses régions agricoles du pays. On a fait observer qu'il y avait intérêt à relever les différentes cul- tures qui se succèdent et on a admis que la commission devait choisir, dans les différentes régions du pays, certaines planchettes dont la con- stitution était sufisamment connue pour qu'elles puissent servir de type. Aujourd hui, on a fait un pas de plus, on a constaté la manière dont les phénomènes géologiques ont préparé le sol à ses usages agri- coles. M. Dupont a fait une intéressante communication sur la constitu- tion intime du sol des plateaux de la partie haute du pays et des dépressions qui les sillonnent, MM. Van den Broeck et Rutot ont étendu ces données à la Moyenne et à la Basse Belgique, de sorte que nous sommes actuellement à même de pénétrer plus profondément dans la voie que nous avons ouverte, ce qui nous laisse entrevoir le moment où nous pourrons formuler un programme clair et bien défini. Ce qui semble découler le plus clairement de tout ce qui a été dit, pour la représentation des détails utiles du sol, tant au point de vue géologique qu'agricole, c'est qu'une grande échelle est indispen- sable, que le 1/20.000 semble être la plus petite échelle possible et quil faudra peut-être recourir au 1/10.000 pour certaines régions à grands détails. M. Brauwer, agronome de l'État, invité à la séance, présente quel- ques considérations que l'on a déjà fait valoir à la précédente séance au sujet de la composition chimique du sol, facteur important d’une carte agricole. Les notions géologiques et chimiques seraient encore utilement complétées par la connaissance dela flore spontanée, dont les besoins vitaux sont connus et qui pourrait ainsi éclairer les chimistes sur les éléments assimilables du sol. Dans leurs levés, les géologues auront non seulement à indiquer la nature géologique du sol mais aussi ses propriétés physiques : perméa- bilité, dureté, sécheresse, humidité. Ces conditions, surtout celles de la sécheresse ou de l'humidité, peuvent changer complétement les usages agricoles d’une terre d’une nature géologique bien déterminée. 144 PROCES-VERBAUX M. Van den Broeck aborde ensuite la question de la prise des échantillons destinés à l’analyse et critique le mode opératoire qui consiste à mélanger un trop grand nombre d'échantillons, ce qui, dans plusieurs circonstances, peut donner un résultat inexact. Les conditions de situation et d'altitude relatives ont une grande importance qui ne peut être méconnue lors de la prise des échantillons et surtout de leur mélange. M. Brauywer fait remarquer que la connaissance géologique détaillée et approfondie s'impose surtout pour les champs d'expériences où se font en ce moment des essais instructifs. Le sol de ces champs d’expé- riences a fait l'objet de nombreuses recherches en tous genres, excepté toutefois ce qui concerne le point de vue géologique. Pour bien faire, il faudrait donc commencer par compléter les notions scientifiques relatives aux champs d'expériences, par l'étude géologique. M. le Président approuve l'idée de M. Brauwer. Il existe déjà un grand nombre de champs d'expériences qui sont sous la surveillance des agronomes de l’État. Il serait très utile de savoir dans quelles con- ditions géologiques ils se trouvent. Ce serait la la première mesure pratique à prendre, et à ce sujet il faudrait se mettre en rapport avec le département de l'Agriculture pour agir dans un but commun. — Renvoyé avec approbation par l'as- semblée, a la Commission spéciale instituée a la précédente séance. M. Dupont demande de quelle manière se fait la prise d'échantillons. M.Brauwer répond qu’elle se fait d'ordinaire, au moyen d'une sonde cylindriquespéciale, à deux profondeurs, celles-civariant avec la nature du sol à analyser. Pour le sable de la Campine, par exemple, les échan- tillons ont été pris vers 30 à 40 centimètres de profondeur. M. Dupont constate que c'est à peu près la profondeur maximum à laquelle pénètre la charrue. Une discussion s’engageant au sujet de la teneur en azote, en phos- phate de chaux et en potasse à l’hectare, dans certaines terres, M. le Pré- sident fait remarquer que ce sont là de nouvelles questions, que l'heure avancée ne permet pas d'entamer. Il y aurait donc lieu de remettre à une prochaine séance la discussion de la meilleure méthode d'analyse du sol, du type d'analyse fournissant toutes les notions utiles requises par les agronomes. | M. le Président recommande également de se mettre en garde contre les moyennes dont la signification se réduit souvent à peu de chose. M. Rutot ajoute qu’il croit que l’on est actuellement en possession de très bonnes méthodes d'analyse satisfaisant aux desiderata des agro- SÉANCE DU 29 AVRIL 1890 145 nomes ; ces méthodes ne sont pas seulement adaptées au point de vue chimique pur, elles sont physico-chimiques et tiennent compte du degré d’assimilation des éléments utiles à la végétation. Ces études ne sont du reste guère de notre ressort et nous sommes loin de pouvoir conclure. La véritable question que nous avons à nous poser et que nous pourrons résoudre avec l’aide des spécialistes est celle-ci : Y a-t-il lieu de faire une carte agricole proprement dite, ou bien la carte géologique détaillée à grande échelle, accompagnée de documents à déterminer, suffirait-elle ? M. Brauwer estime qu'il faudrait posséder une carte géologique détaillée, renseignant les champs d'expériences, de façon à permettre aux agronomes de tirer parti et de généraliser, s'il y a lieu, les résultats des essais tentés sur des sols de natures diverses. M. le Président, en réponse à un membre de l'assemblée disant que la carte devrait être simple et accessible au paysan, fait remarquer qu'il n'est pas possible de figurer simplement une chose très compliquée par elle-même; toute carte, quelle qu'elle soit, figurant fidèlement ce qui existe, ne pourra s'adresser qu'à une catégorie de personnes qui auront pour mission de faire part du détail local aux intéressés. Pour terminer, il rappelle que de la discussion de ce jour sont sorties deux propositions, dont la Commission spéciale aura à tenir compte : celle consistant à étudier une région donnée au point de vue géologique, puis d’en faire un grand champ d'expérience, et celle recommandant l'étude et le levé géologique détaillé des champs d'expériences actuelle- ment existants.— Ces deux propositions sont adoptées par l'assemblée. NOUVELLES ET INFORMATIONS DIVERSES Phosphates de chaux de la Hesbaye. — Paléontologie fantalsiste. — Nous trou- vons dans le numéro du 12 mai 1890 du Journal de la Société royale agricole de l'Est de la Belgique un article signé d’un « Ingénieur agricole et chimiste » intitulé : Quelques phosphates calcaires riches de Hesbay.e. Dans cet article, l’auteur signale l’extension du gisement de phosphate qui se ren- contre entre l’amas de silex et la craie blanche de la région et donne des détails sur des recherches faites à Hognoul. Le puits est un ancien puits d'extraction du silex, exploité pour l’empierrement des routes, montrant : Limon quaternaire sableux à la base. 10 à 12, Amas de silex crétacés, gros vers le haut, plus petits vers le bas . : 10", Marnes argileuses (?) . : : : De Phosphate en stratification irrégulière. 0,50 à 4m, 1890. P.-V. 10 146 NOUVELLES ET INFORMATIONS DIVERSES La couche phosphatée serait donc à 25 mètres de profondeur à Hognoul, A l'analyse, ce phosphate renferme 53,11 °/, de phosphate tricalcique, soit 24,33 d'acide phosphorique anhydre. Il y a un peu de silice, d’alumine et de fer. La couche de phosphate est traversée en son milieu par un banc de sable concré- tionné, durci. Jusque-là, l’article ne renferme que des données intéressantes ou utiles, mais l’auteur a voulu aller plus loin et il a cherché à initier les lecteurs du « Journal de la Société royale agricole de l'Est de la Belgique » aux mystères de la formation du phosphate et à la paléontologie des couches crétacées. « Ne forcons point notre talent, nous ne ferions rien avec grâce » a dit le bon Lafontaine. L'auteur de l’article aurait bien fait de mettre à profit cette sentence toujours si vraie, car, pour ce qui concerne l’origine du phosphate, il nous donne l'explication suivante : « Le banc de phosphate prend donc l'allure de vagues, d’ondulations très tour- » mentées par le retrait de la grande mer crétacée de l’époque secondaire, et l’orien- » tation vers Liége indiquerait un retrait de cette mer dans le lit actuel de la Meuse » entre le fleuve et son confluent le Geer. Les fossiles crétacés remplissent la marne » crétacée supérieure ou poches à phosphate noduleux et le gisement lui-même » reposant directement sur l’assise des marnes. Ce qui expliquerait la lévigation. — » Il se rencontre là des phosphates gris, ternes, bruns, rouges (ferrugineux), jau- » nâtres, noirs, etc. » Voilà pour la partie stratigraphique; vient ensuite l’'énumération des fossiles : citons encore textuellement : « Les fossiles trouvés sont de l’époque crétacée, savoir : des Térébratules (Zere- » bratula globata, octoplicata, spinosa, impressa? etc.), des Nérinées contournées en » héliceaplatie (Nerinea Godhallii),des Ammonites (Ammonites Walcoti) ressemblant » aux Ammonites lacustres paludéennes,aux Evomphales du dévonien, aux Planorbes » évomphales de la molasse des environs de Paris comme par métissage... ». Plus loin nous lisons encore : | « Le crétacé dénote une période de repos très longue et d’une tranquillité relative. » La vie a pu se développer sur la terre et au fond des mers ; de plus la stratification n a pu être dérangée par les tremblements de terre. » Il est formé d’argiles, de sables, sables devenus des grès, et avant tout très n abondant en craie formée dans des océans profonds par des animaux microsco- » piques à test calcaire, des poissons osseux à plaques cartilagineuses : Lamna, Corax, » Enchodus, des reptiles (Mosasaurus Camperi, Maestrichtii), des crustacés cépha- » lopodes (Belemnites..), lamellibranches, huîtres diluviennes, espondyles, (sic), » peignes crétacés..... » Enfin, pour ne rien cacher au lecteur des secrets de la période crétacée, l’auteur ajoute : « La craie blanche ou étage senonien occupe toutela Basse-Belgique, en reposant » sur la craie marneuse ou étage touranien succédant au sénomanien ou craie » glauconieuse. Plus bas se trouve l’infracrétacé à Iguanodon. La craie senonienne » se trouve parfois à 150 mètres Elle forme quelques affleurements surtout près de » Mons et Maestricht. À Ja reprise de l’activité volcanique, c’est-à-dire vers l'ère » tertiaire, les mers se sont déplacées. » Ces déplacements ont fort tourmenté l’étage senonien, sur lequel repose le » phosphate fossile gisant sous le touranien ou craie marneuse. » SÉANCE DU 29 AVRIL 1890 147 Ces quelques extraits suffiront pour montrer où en est l’enseignement de la géologie dans notre pays; terminons par un renseignement, plus sérieux et plus instructif, que nous trouvons dans le même article : Le banc phosphaté exploité à Montegnée, près Liége, se subdivise généralement en trois parties superposées, l’une supérieure, renfermant 76,91 de phosphate triba- sique, la moyenne, noduleuse et sablo-ferrugineuse 22,35 de phosphate et l’inférieure 87,61 de phosphate. L’épaisseur de l’ensemble varie de 1 à 2 mètres. A. ReNarp, — Sur l’origine de l’acide borique trouvé dans les cendres de pro- duits végétaux belges. — Notre confrère M. À. Renard, à la suite d’une communi- cation faite en mai 1880, à la Société géologique de Belgique par M. A. Jorissen, relative à la présence de l'acide borique dans la cendre de produits végétaux belges, tels que le vin de Huy, le sirop de poires fabriqué aux environs de Liége, vient de fournir une explication, très rationnelle, semble-t-il, du fait qui, tout d’abord, peut paraître singulier. Deux minéraux renfermant des quantités notables de bore existent dans notre pays ; c’est d’abord l’A xinite qui n’a été rencontrée qu'en rares échantillons dans la diorite quartzifère de Quenast, etla T'ourmaline. A l'examen macroscopique, il ne semble pas que la Tourmaline soit un minéral abondant en Belgique et, en effet, les cristaux apparents sont fort rares ; mais l’étude microscopique des roches primaires a montré que le minéral dont il est question se trouve très répandu, surtout à l’état de microlithes dans quantité de roches arden- naises : quartzites et phyllades; roches dont la destruction par les divers agents atmosphériques et géologiques a donné en grande partie naissance aux sédiments des mers tertiaires, | Or, M. Renard, en examinant des sables tertiaires provenant des environs de Gand, y a reconnu la présence de petits fragments de Tourmaline, dont le volume peut atteindre le millième de la masse totale. Il n’est pas douteux que si les dépôts éocènes des environs de Gand renferment ainsi de la Tourmaline disséminée, il doit en être au moins de même des dépôts sédimentaires qui entourent ou qui recouvrent le massif primaire, lieu d’origine du minéral ; il y a même lieu de supposer que la Tourmaline peut s’y trouver en plus forte quantité, et comme il a été démontré que la teneur moyenne de la Tourmaline en acide borique est de 10 2}, et que cet acide est l’un des produits naturels de la décomposition à l'air libre du minéral, on conçoit que la végétation croissant sur un sol renfermant des microlithes de Tourmaline en décomposition, pourra absorber l'acide borique dont l’analyse a accusé la présence. A. R. SÉANCE MENSUELLE DU 27 MAI 1890 Présidence de M. Ch. Lahaye, membre du Conseil. La séance est ouverte à 8 heures et un quart. Correspondance. M. Altenrath, Directeur de l'École Industrielle d'Anvers, fournit quelques renseignements sur la chute de pluie considérable qui a accompagné les violents orages des 12 et 13 mai derniers. Pen- dant le premier orage, le pluviomètre a marqué: du 12 mai, à 22 heures 47 minutes jusqu'au 13, à 1 heure du matin, soit pour une durée de 2 heures 13 minutes, la quantité énorme de 69.60 millimètres ; puis jusqu'à 8 heures du matin 13.85 millimètres (le second orage a éclaté à 2 heures 15 minutes); ensuite jusque 13 heures du matin 0.60 millimètres et enfin jusque 22 heures (soit 10 heures du soir, le 13) 5.72 millimètres. Le total de la chute, en moins de 26 heures, était donc de 08,77 millimètres, ce qui représente à peu près 09 litres par mètre carré. M. Altenrath, dans cette même communication, exprime le désir de faire partie de la Société. M. Arthur Winslow, du Survey géologique du Missouri, annonce l'envoi de publications du Survey et demande l'échange avec les travaux de la Société. — Accordé. | | M. À. Cels, de Bruxelles, fait parvenir sa démission de membre de la Société. Dons et envois reçus. Ouvrages offerts par leurs auteurs. 1293 Dawson (William). Note or a fossil Fisch and Marine Worm found in the Pleistocène Nodules of Green’s Creek on the Ottawa. Extr. in-&, 3 pages. 1294 Dawson (William) and Penhallow (D. P.). On the Pleistocene Flora of Canada. Washington 1890. Extr. in-8°, 24 pages. 1295 Delgado (J. F.N.). Relatorio X sessao do Congressa internatio- nal de Anthropologia e archeologia prehistoricas.Lisbonn 1890, Extr. in-4°, 46 pages. SÉANCE DU 27 MAI 1800 149 1296 Gaudry (Aïbert). Le Dryopithèque. Paris, Extr. in-4e, 11 pages, 1 pl. 1297 Issel (A.). Z! Calcifero fossiifero di Rovegno in Val di Trebbia. Genova 1890. Extr, in-&, 31 pages, 9 pl. 1298 Issel (A.). Dei Noduli a radiolarie di Cassagna e delle roccie silicee e manganesifere che vi si connettono. Gênes, broch. in-8°, 1890, 11 pages. 1299 Lefevre (Th.). À propos de la nouvelle organisation des services de la Carte (réologique. Bruxelles 1890. Extr. in-8°, 8 pages. 1300 Martin (K.). Die Kei-Inseln und ihr Verhaltniss zur Austra- hsch-Asiatischen Grenalinie, etc. Leiden 1890. Extr. in-&, 12 pages. 1301 Sacco (F.). 7 Molluschi dei terreni terziarii del Piemonte e della Liguria descritti de Luigi Bellardi, Parte VI (Volutidae, Mar- ginellidae, Columbellidae). Turin 1890. Extr. in-4°, 75 pages, 2 pl. 1302 Sandberger (F. von). Synonymie einiger devonischen Versteine- rungen. Berlin 1890. Extr. in-8°, 1 page. 1303 — Ein merkwürdiges Gerôll aus dem pleistocänen Sande von Mosbach bei Wiesbaden. Berlin 1890, Extr. in-8°, 1 page. 13024 —- Uber Steinkohlenformatien und Rothliegendes im Schwarzwald und deren Floren. Wien 1890. Extr. in-8&, 26 pages. | 1305 Whitaker (W.). Coal in the South East of England.Londres 1890. Extr. in-8°, 11 pages. Extrait du Bulletin de la Société. 1306 Ziatarski (G. N.). Analyse du mémoire de M. Toula sur ses recherches géologiques dans la partie centrale des Balkans, suivie d'un exposé général sur la Géologie de la Bulgarie cen- trale, 2 exempl. Périodiques en continuation : Annales de l’Académie royale des sciences d’Erfurt, de l'Institut royal géologique hongrois; Bulletins quotidien de l'Office de météoro- logique de Rome, de la Société de Géographie d'Anvers, de l’Académie des sciences de Cracovie, de la Société royale belge de Géographie, météorologique quotidien de l'Observatoire royal de Bruxelles, mensuel de l'Observatoire de Bruxelles, mensuel de l'Observatoire météorologique d'Anvers; Carte de pilotage de l'Atlantique du Nord; 150 PROCÈS-VERBAUX Chronique des travaux publics ; Feuille des jeunes naturalistes ; Rapport annuel de l’Institut royal géologique hongrois; Recueil de la Société géologique russe; Revues de la Société géologique hongroise, universelle des Mines, de la Société de Géographie de Berlin, des questions scientifiques. Election de nouveaux membres. Sont élus membres effectifs de la Société : MM. le D' A BORGMAN, Professeur à l'école moyenne de Warfum (Groningue). Polycarpe PLUMAT, Ingénieur, Directeur des travaux des Mines du Grand Hornu, à Hornu. D: TIHON, à Burdinne. Présentation de nouveaux membres. Sont présentés en qualité de membres effectifs : MM. Camille BOUILLON, Ingénieur, 188, Boulevard Magenta, à Paris. Henry ALTENRATH, Directeur de l'École Industrielle, 19, rue, du Transvaal, à Anvers. Léon LATINIS, Ingénieur civil, à Seneffe. Communication du Bureau. M. le Secrétaire rappelle aux membres présents la circulaire qui a été lancée il y a quelques jours au sujet de l'excursion organisée pour le 31 mai, à Cassel, par la Société Géologique du Nord. Comme c'est pour célébrer le 25° anniversaire de la fondation des cours et des excursions de géologie de la Faculté des sciences de Lille que cette excursion est organisée, elle a pour but, en définitive, de rendre à M. le Professeur Gosselet un hommage d’autant plus mérité que tout le mouvement géologique du Nord de la France est son œuvre. Son cours de géologie, fondé il y a 25 ans, ses excur- sions, dont la première eut lieu à Cassel même, où la Société géolo- gique nous convie à se joindre à elle, sont la base des progrès de la géologie dans le Nord et l'origine du groupement d'où naquit la Société géologique du Nord. Il n'est point nécessaire d'insister, ajoute M. Van den Broeck, sur l'influence qu'ont eue sur les géologues belges et sur les progrès de la géologie dans notre pays, les travaux et l'enseignement de l’éminent auteur de «(l’Ardenne ». Ses publications, celles de ses élèves — dont plusieurs sont aujourd’hui des maîtres — ses recherches spéciales sur le SÉANCE DU 27 MAI 1890 151 territoire belge, les publications si intéressantes de la Société géolo- gique du Nord, témoignent assez de la somme de progrès dont lui est redevable la géologie belge. L'Assemblée, par ses applaudissements, témoigne qu’elle s'associe unanimement aux sentiments qui viennent d’être exprimés au nom du Bureau et un certain nombre de membres se font inscrire pour l'excursion de Cassel. Communications des membres. 19 M. L. DOLLO fait une communication orale sur les gigantesques Dinosauriens cornus récemment découverts dans le Crétacé de l'Amé- rique du Nord par le Professeur O. C. Marsch, dont il résume les travaux. 20 M. A. RUTOT fait une communication sur les eaux brunes des puits artésieus de Ninove, qui sera imprimée aux Mémoires. Les eaux des puits artésiens de Ninove, bien que venant toutes de la même nappe, située à la base du Landenien et au contact avec le Silurien, ont la singulière particularité de fournir soit des eaux claires, soit des eaux brunes, chargées de matières organiques. M. Rutot donne des détails sur chacun des puits et signale le fait que plusieurs d'entre eux, bien que de très faible diamètre, ont traversé de gros assements vers la base du Landenien. Telle est peut être la cause de la coloration des eaux. 3° PRÉSENTATION DE PÉDNCLAITBES DE L'ÉTAGE LANDENIEN PAR A. Rutot et E. de Munck M. Rutot présente au nom de M. E. de Munck, une série de spon- giaires silicifiés, recueillis par celui-ci dans les couches landeniennes entre Havré et Saint-Symphorien, près de Mons. Entre ces deux localités, d'immenses excavations ont été creusées pour l'exploitation de la craie phosphatée, et les coupes mises ainsi à découvert montrent généralement, dans la région dont il est ici ques- tion, les superpositions suivantes : 152 PROCÈS-VERBAUX 1. Sable éolien moderne . + Ë , + :0,70)à 1m 2. Limon quaternaire avec cailloux à la im - : ; O à 1M,20 3. Sable vert plus ou moins stratifié, non argileux, avec es de silex épars etlit d’éclats, plus accentué vers la base. à À 0,60 à 1,20 4. Sable argileux vert foncé, presque noir, un peu durci, avec lits de spongiaires disposés horizontalement. ! 0,80 à 1,20 5. Lit de gros silex verdis à la surface, mêélés à du HE ane et, vers le haut, à des galets de silex roulés . ë : : 0,10 à 0,25 6. Craie esters d’un brun verdâtre, décalcarisée et He par les infiltrations d’eau pluviale, avec gros rognons de silex s 0,25 à 0,60 L'âge moderne de la couche de sable soufflé n° r et l’âge quaternaire du limon n° 2 ne peuvent être mis en discussion. De même, on reconnaît immédiatement la couche n° 4 comme la partie inférieure du Landenien, en place, reposant sur son cailloutis de silex de base n° 5. La couche phosphatée n° 6 se détermine également sans difficulté comme crétacée. Seule, la couche n° 3 peut laisser tout d'abord quelque indécision ; mais un examen attentif et la présence des éclats de silex épars, accom- pagnés de fragments assez nombreux de spongiaires silicifiés, brisés et déplacés, montrent qu'il s'agit ici d'un simple remaniement du Lan- denien sous-jacent, opéré, ainsi qu’on peut s'en convaincre, en se dirigeant vers Spiennes, lors de la période quaternaire. C'est donc dans la couche n° 4 de sable argileux très glauconifère landenien que se rencontrent, en grande abondance, les spongiaires silicifiés, disposés en petits lits subcontinus de 1 à 3 centimètres d'épaisseur. Par les temps secs, ces lits de spongiaires se détachent en gris clair sur le fond foncé du sable. Souvent, les bords de ces colonies ont une tendance à se recourber vers le haut et parfois on en rencontre prenant la forme d’une coupe plus ou moins parfaite. À première vue il semble qu'il y ait lieu de distinguer cinq ou six espèces, reconnaissables aux cloisonnements caractéristiques de leur surface ; mais cette étude doit être laissée à un spécialiste. M. Rutot ajoute que les spongiaires sont disséminés d'une facon assez irrégulière dans le Landenien. Aux environs de Mons, on ne les rencontre guère qu'entre Havré et Saint-Symphorien et dans la tranchée de la gare de Wasmes. On en rencontre également dans le massif landenien du Brabant, en quelques localités où se montre le tufeau de Lincent. La séance est levée à 10 h. 40. SÉANCE MENSUELLE DU 1* JUILLET 1890 Présidence de M. Ed. Dupont. La séance est ouverte à 8 h. 1/2. Correspondance. MM. Béclard, Delevoy et Gosselet font excuser leur absence. M. À. Issel adresse pour le Bulletin de la Société, un extrait de son mémoire sur le Calciphyre de Rovegno. (Remerciements.) M. P. Van Dyk, de La Haye, annonce que son adresse actuelle est 4% Riouwstraat. M. À. Buisset annonce son changement d'adresse : 54, rue de la Madeleine, Bruxelles. M. le Ministre de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux Publics annonce, en date du 7 juin, que, statuant sur la requête de la Société, 1l consent à accorder la subvention de trois mille francs, pour aider à couvrir les frais de publication d'une Carte pluviométrique de la Belgique. M. le Ministre impose, en échange de la subvention, la fourniture gratuite, au département de l'Agriculture, de cinquante exemplaires de la Carte et de ses annexes.— Des remerciements seront adressés à M. le Ministre de l'Agriculture. M. le Dr Thion, de Burdinne, remercie la Société de l'avoir admis parmi ses membres. M. Ed. Lippmann, directeur des entreprises de sondages et de recherches de Mines, 36, rue de Chabrol, à Paris, remercie pour sa nomination comme membre effectif de la Société. M. E. Pergens envoie un résumé d'un travail de M. E. O. Ulrich, intitulé : New lower silurian Bryo70a. M. C. Ubaghs, de Maestricht, annonce, par circulaire, qu'il a transféré son Musée de Géologie, de Paléontologie, de Conchyliologie et d'Archéologie préhistorique au n° 16, rue de la Table, à Maestricht. L'intéressant Musée de M. Ubaghs est visible tous les jours de 10 h. du matin à 5 h. du soir. M. Albert Gaudry présente, pour notre bibliothèque, un exem- plaire de son bel ouvrage intitulé : Les enchaînements du monde animal dans les temps géologiques. — Fossiles secondaires. M. Gau- 154 PROCÈS-VERBAUX dry regrette de n’avoir pu signaler dans son travail, la découverte de l'Hylæœobatrachus, batracien secondaire, mentionné par notre con- frère M. Dollo comme rencontré dans le gîte des Iguanodons de Ber- nissart. M. Buls, Bourgmestre de Bruxelles, fait savoir qu'il compte assister à la séance de ce soir pour introduire devant la Société la question de l'organisation de la Section de Géologie au Palais du Peuple. MM. J. Lefèvre d'Anvers, et L. Soudanas de Bruxelles, font par- venir leur démission de membre effectif de la Société. Dons et envois reçus. Recu de la part des auteurs : 1307 Cayeux (L.). La faune du Tun. Extension en épaisseur de la zone à Micraster breviporus. Extr. in-8°,9 pages. Lille, 1889. 1308 — Notes sur le Crétacé de Chercq, près Tournai. Extr. in-8°, 15 pages. Lille, 1889. 1309 — Séructure de la bande de calcaire carbonifère de Taisnières- sur-Helpe. Extr. in-8, 10 pages. Lille, 1889. 1310 — Ondulations de la craie de la feuille de Cambrai et rapports de la structure ondulée avec le système hydrographique de cette carte. Extr. in-8°, 20 pages. Lille, 1890, 2 pl. 1311 — Mémoire sur la craie grise du Nord de la France. Extr. in-8°, 34 pages. Lille, 1890, 1 pl. 1312 — Découverte de silex taillés à Quévy (Nord). Note sur leur gisement. Tbid., 4 pages. Lille, 1890. 1313 Gaudry (Albert). Les enchaînements du monde animal dans les temps géologiques. Fossiles secondaires. 1 vol. relié, avec 408 fig., 322 pages. Paris, 1890. 1314 Gosselet (Jules). Considérations sur le Bief à silex de l’ Artois. Extr. in-8, 15 pages. Lille, 1890. 1315 — Les demoiselles de Lihus. Extr. in-8, 11 pages. Lille, 1890. 1316 — Relations entre les sables de l’ Eocène inférieur dans le Nord de la France et le bassin de Paris. Extr. gr. in-8°, 16 pages. Paris, 1890. . 1317 Lossen (K. A.). Observations au sujet de l’âge devonien moyen attribué par M. F. Fuchs au Calcaire à céphalopodes de Hasselfelde [texte allemand). Extr. in-8°, 9 pages. Berlin, 1890. 1318 Lossen (K. A.) et Wahnschaffe (F.). Beiträge zur Beurtheilung der Frage nach einen einstiger Vergletscherung des Brocken- Gebietes. Extr. gr. in-8°, 13 pages. Berlin, 1890. SÉANCE DU 1% JUILLET 1890 155 1319 Prestwich (J.) On the Relation of the Westleton Beds, or pebbly sands of Suffolk, to those of Norfolk and on their extension inland; with some observations on the period of final Elevation and Denudation of the Weald and of the Thames Valley. 3 fasc. Extr. in-8", ensemble 99 pages, 2 pl. 1320 Ubaghs (C.) De voor-Romeinsche Begraafplaatsen tusschen Weert en Budel en Nederweert-Leveroy. Broch, in-8°, 56 pages, 6 planches. Tirés à part extraits du Bulletin : 1321 Procès-verbal de l’Assemblée générale annuelle du 22 décem- bre 1889. (2 exemplaires.) 1322 Gosselet (J.), de Dorlodot (H.), et Rutot (A.). Compte rendu général des séances et excursions de la Société, à Namur, les 14, 15 et 16 août 1889, comprenant l'exposé de la consti- tution géologique des environs de Namur, avec une planche. (2 exemplaires.) 1323 Lorié (J.). L’affaissement du sol dans les Pays-Bas. 1324 — Contributions à la Géologie des Pays-Bas. IV. Les deux derniers forages d’ Amsterdam. 1325 Renard (A. F.). La constitutution géologique des îles de Bômmelô et Karmü et de la région voisine, d’après le mémoire du D: H. Reusch. Périodiques en continuation : Reçu : Annales de la Société de Géologie du Nord; Archives du service géologique de la Nouvelle Galles du Sud, du Musée d'histoire : naturelle de Vienne; Bulletins de la Société géologique de France, du Comité géologique d'Italie, de la Société africaine-italienne, de la Société d'émulation d'Abbeville, de l’Académie des sciences de Cracovie, de l’Académie royale de Belgique, du Cercle des naturalistes hutois, météorologique quotidien de l'Observatoire royal de Bruxelles, météo- rologique de Rome, du Comité géologique de Saint-Pétersbourg; Chronique des Travaux publics, Communications géographiques sur les Territoires du Protectorat allemand; Mémoires du Comité géologique de Russie, de la Société d’émulation d'Abbeville ; Proces- verbaux de la Société de Géographie de Berlin. Revues universelle des Mines et de la Métallurgie, Ciel et Terre, Feuille des jeunes naturalistes ; Transactions de la Société géologique hongroise, de l'Académie des sciences de New-York. 156 PROCÈS-VERBAUX Périodiques nouveaux offerts en échange : 1326 Bulletin de la Socièté géologique de Nor mandie, tome XII, année 1886. 1327 Reports of the Trustees of the State Museum of Natural History (Albany) (R. 39. #1 et 42.) 1328 Annual Report of the State Geologist (Albany). Reports I. to. VIII (1883 à 1888). 1329 Geological Survey of the State of New-York (Albany) Paléonto- logie. Vol. VI et VII. M. Puttemans fait don de deux photographies des carrières de Quenast. {Remerciements.) Présentations de nouveaux membres. Sont présentés en qualité de membres effectifs : MM. LÉOPOLD ORGELS, Chimiste, à Bruxelles. H. FRIEDRICHS, à Bruxelles. DETHY, Ingénieur des Ponts et Chaussées, à Namur. RICHALD, Ingénieur des Ponts et Chaussées, à Namur. Dr ROME, Docteur en Médecine, à Bruxelles. PIVONT, Directeur des Travaux de la Ville de Charleroi. WIRTGEN, Capitaine aux Grenadiers, à Bruxelles. GUSTAVE JOTTRAND, Avocat à Bruxelles. Sont présentés en qualité de membres associés régnicoles : MM. LOUIS TITZ, Artiste-peintre, à Bruxelles. JULIEN PETIT, Décorateur, à Bruxelles. PREUDHOMME, à Saint-Nicolas (Waes). LINARD, à Louvain. Élection de nouveaux membres. ; Sont élus en qualité de membres effectifs : MM. LÉON LATINIS, Ingénieur civil, à Seneffe. HENRY ALTENRATH, Directeur de jbese industrielle, 19, rue du Transvaal, à Anvers. CAMILLE BOUILLON, Ingénieur, 168, boulevard DEAN à Paris. Communications des membres. M. le Président constate avec plaisir la belle réussite de l’excursion aux sources de Modave, dans la Vallée du Hoyoux, effectuée de concert avec la Société belge des Ingénieurs et des Industriels ; il résume en SÉANCE DU 1% JUILLET 1890 157 quelques mots les principales observations géologiques et hydrolo- giques faites et remercie M. Paul Van Hoegarden, Mme Van Hoegar- den et M. et Mme Braconnier de leur magnifique réception. 19 M. le Président prie M. Buls, Bourgmestre de Bruxelles, de prendre place au bureau et de bien vouloir exposer ses vues au sujet de la création d’un Palais du Peuple. M. Buls rappelle l'historique du projet, dont l'initiative est due à S. M. le Roi, à la suite d'une visite au Palais du Peuple, à Londres. L'honorable orateur croit qu'il ne faut pas imiter en tout, à Bruxelles, l'installation très complète existant à Londres. Les biblio- thèques, les cours populaires, etc., existant déjà dans notre pays depuis de longues années ; c'est l'enseignement par les yeux qu'il y a utilité de développer tout particulièrement. M. Buls ajoute qu'il a du reste publié et remis à un grand nombre de personnes, ainsi qu'à la Bibliothèque de la Société, son rapport à la Commission spéciale instituée ; 1l rappelle les grandes lignes de ce qu’il croit convenable de faire et donne quelques détails sur ce que pourrait être la Section de Géologie ; il prie enfin l'assemblée de mettre la question à l'étude et de nommer des rapporteurs. M. le Président remercie M. Buls de son intéressant exposé et déclare se rallier aux grandes lignes du projet. Il croit de plus qu’en cas de besoin, la commission à nommer pourrait s’adjoindre un ou plusieurs pédagogues, plus au courant des nécessités de l'enseignement élémentaire. Après une discussion, à laquelle prennent part MM. Rutot, Van den Broeck, Dollo, Ortlieb et Puttemans, l'assemblée nomme MM. Rutot et Dollo pour constituer la commission chargée de l'étude de la con- stitution de la Section de Géologie au Palais du Peuple. M. Rutot est, de plus, chargé de présenter un projet de rapport. 20 M. le Président donne la parole à M. Dollo pour sa causerie sur les crinoïdes. M. L. DOILLO fait une communication, accompagnée de figures au tableau, dans laquelle il expose l’état actuel de nos connaissances sur les Crinoïdes vivants et fossiles. M. le Président remercie M. Dollo de son intéressante communi- cation qui résume font bien l’état de la science sur ce que l'on sait des organismes ayant joué un si grand rôle au point de vue de l'ori- _gine de certains calcaires; il donne ensuite la parole à M.Rutot pour sa communication sur les dépôts phosphatés de la Hesbaye. 158 PROCÈS-VERBAUX 7 LES DÉPOTS PHOSPHATÉS DE LA HESBAYE PAR A. Rutot M. Rutot expose ses vues sur les dépôts phosphatés de la Hesbaye, qui sont actuellement l'objet d’une active exploitation. L'orateur rappelle que l’existence des riches dépôts phosphatés de la Hesbaye a causé une certaine surprise aux géologues. La coupe des terrains de la Hesbaye était connue depuis longtemps grâce à des puits artésiens et à des puits à marne ; mais ces coupes ne faisaient guère prévoir l'existence de dépôts phosphatés exploitables industriellement, c’est-a-dire avec bénéfices. La coupe des puits que les agriculteurs creusent partout en Hesbaye pour aller chercher la craie blanche qu'ils appellent « marne », pour l'amendement de leurs terres, constituées par le limon quaternaire, est généralement la suivante : 19 Limon quaternaire, de . ; ; ; ; 3 à 15 m. 2° Sable jaune tongrien s ; o à 1,50. 30 Lit de gros silex gris empâtés de matières an leuses, renfermant moins de silex à la partie inférieure . : o : NÉATASONN. 4° Lit de matières alertes bin d ane de parties sableuses et de parties argileuses, jaunes ou rougeâtres, avec nodules disséminés plus ou moins nombreux, dépassant rarement le volume d’une noix et ayant parfois la forme de moules internes de fossiles. Ces nodules sont constitués par du phosphate de chaux . : 030, à 1,20. 59 Craie fine,douce, renfermant des Magas pumi- lus et des silex noirs; exploitée par les habitants de la région sous le nom de marne. La position du gisement phosphaté est donc bien nettement déter- minée ; il est situé dans la zone altérée comprise entre le gros caillou- tis de silex et la surface de la craie blanche. Ce dépôt phosphaté est constitué par un mélange de sable et d'argile renfermant, en plus ou moins grand nombre, des nodules qui, à l’ana- lyse, accusent de 60 à 65 °} de phosphate de chaux tribasique. SÉANCE DU 1% JUILLET 1890 159 A considérer la quantité relativement faible de nodules tirée d'un puits de om,8o à 1 mètre de diamètre, il était difficile de supposer que le dépôt phosphaté pût être exploité fructueusement à 12, 15 et 20 mètres sous la surface du sol, mais l'initiative privée étant inter- venue et ayant trouvé un mode d'exploitation qui — généralement — laisse des bénéfices, les géologues n’ont qu'à se réjouir de la découverte d'une nouvelle source de richesses pour le pays. Ce qui intéresse maintenant la science, c'est de savoir d’où pro- viennent les nodules phosphatés. M. Max Lohest, vu leur position sous les gros silex gris dont l'origine maestrichtienne n'est guère contestable, croit qu'ils provienent de l’alté- ration de la base du Maestrichtien; M. Rutot croit pouvoir préciser. Se rapportant aux coupes des couches crétacées qu'il a publiées en collaboration avec M. Van den Broeck dans le premier volume de nos mémoires, coupes visibles dans les environs d’Orp-le-Grand, de Wansin et de Jandrain, dans les vallées de la Petite Geete et de ses affluents, M. Rutot trouve l’origine des nodules phosphatés dans le niveau à nodules phosphatés renfermé dans le représentant de la craie de Spiennes. Aux points signalés ci-dessus on trouve : 19 Limon quaternaire. 2° Tufeau landenien. 30 Tufeau de Maestricht avec bancs de gros silex gris sub-continus. 4° Gravier base de Maestrichtien avec nodules phosphatés. 5° Craie grossière, sableuse, avec nodules phosphatés disséminés, représentant la craie de Spiennes. 6° Niveau sableux avec nombreux nodules phosphatés. 7° Craie tendre, traçante, à Magas pumilus, ou craie de Nouvelles. L'ensemble des couches n°5 4, 5 et 6 ne dépasse guère deux mêtres d'épaisseur. C'est l’altération séculaire des couches maestrichtiennes — non pro- tégées en Hesbaye par des couches imperméables, comme elles le sont sur les bords de la Petite Geete— altération par dissolution du calcaire, produite par l’infiltration continue des eaux atmosphériques tombant a la surface du sol et atteignant la couche de craie grossière à nodules, qui est la cause de la formation du gisement phosphaté de la Hesbaye. Tout le carbonate de chaux formant ciment entre les nodules plus ou moins disséminés a disparu et la masse primitive s'est réduite à ses éléments insolubles : argile, sable siliceux et nodules phosphatés. _Pour que des nodules phosphatés existent en un point déterminé, il faut donc que le représentant de la craie de Spiennes ait primitive- 160 PROCÈS-VERBAUX ment existé au point considéré et que ce terme géologique n'ait pas été recouvert, depuis son dépôt, par d'épaisses couches imperméables. Ces conditions requises, les infiltrations d'eaux chargées d’acide carbonique ont joué leur rôle et la masse calcaire primitive s’est condensée en ses éléments insolubles, la richesse en nodules réglant la richesse actuelle et rendant le gisement exploitable ou non. M. Rutot entre encore dans d’autres détails concernant les dépôts phosphatés de ia Hesbaye, leur allure en poches irrégulières et l'aire probable de répartition ; tous ces renseignements se trouveront dans le travail complet qui sera publié dans les mémoires de la Société. M. le Président remercie M. Rutot de sa communication, il ajoute quelques mots pour montrer la haute probabilité de la manière de voir exprimée et qui, fait remarquer M. Rutot, est absolument partagée par M. Van den Broeck. 4° M. le Secrétaire lit ensuite le travail de M. Zssel sur le calcaire porphyrique de Rovegno, mémoire dont l'assemblée vote l'impression au Bulletin. SUR LE CALCAIRE PORPHIRIQUE DE ROVEGNO EAN UN (MINE D EME TRE BEA PAR À. Issel. Dans un mémoire publié récemment (1), J'ai décrit un calcaire por- phyrique ou calciphyre à cristaux d’albite qui se trouve dans plusieurs localités aux environs de Rovegno et de Fontanigorda, dans la vallée de la Trebbia (province de Pavie), immédiatement au-dessous de la formation septentrionale éocène. C'est sur le ruisseau nomrré Rollo, dans la concession de l’ancienne mine de cuivre de Monte-Linajolo, à Rovegno, qu'il est le plus développé. On voit en effet sur la rive droite du ruiseau un rocher de six mètres de hauteur environ, formé de couches contournées de ce calcaire, alternant avec des schistes siliceux noirâtres. La roche ne semble guère différente, au premier abord, des calcaires marneux de l'étage ligurien, qui se trouvent en rapport avec les serpen- nes, les euphotides, les diabases et les phtanites de la formation (1) 1 calcifiro fossilifero di Rovegno in Val di Trebbia. Annali del Museo Civico di Storia Naturale, serie 2°, vol. IX. Genova, 1890. SÉANCE DU 1 JUILLET 1800 161 ophiolitique éocène; sa couleur est gris-bleuâtre foncée ou gris cendré; elle est dure, fragile, à cassure irrégulière et esquilleuse ; mais elle se distingue de toute autre variété par les cristaux dont elle est remplie. Ceux-ci, généralement très nombreux et très rapprochés à proximité des surfaces de chaque couche, atteignent jusqu'à trois centimètres de longueur, mais 1l y en a de beaucoup plus petits et souvent ils sont à peine visibles à l'œil nu. Les couches sont inégales, irrégulières, interrompues, à surfaces raboteuses, comme si elles avaient subi l’action corrosive d’une eau acidulée. Là où elles ont été exposées pendant longtemps aux agents atmosphériques, les cristaux présentent des saillies anguleuses noirâtres qui rendent la roche rude au toucher. Taillé en lame mince et examiné au microscope, à un faible grossis- sement, le calcaire à petits cristaux offre de nombreuses sections trans- parentes en forme de parallélogrammes ou d'hexagones irréguliers, qui ressortent nettement sur un fond grenu à structure micro-cristalline. Les caractères optiques de la plupart des sections sont ceux de l’albite; mais un certain nombre d'entre elles, surtout dans quelques lames, se rapportent à d’autres espèces de plagioclases. Les sections d'albite sont en général assez simples, avec une ou deux mâcles. Le plan de la mâcle la plus fréquente est parallèle à la face plus dévelopée o10; les faces 010, 001, 110, 110 sont constamment présentes. Dans plusieurs lames on voit, par un grossissement convenable, des radiolaires fossiles, dont le test siliceux a été remplacé par la pyrite. Ces fossiles paraissent noirs et opaques à la lumière ordinaire, mais quand ils sont observés au soleil, ou fortement illuminés par le haut, ils prennent les reflets dorés de la pyrite. Dans les deux premières préparations que j'ai observées j'ai pu reconnaître les genres: Ethmosphæra, Heliosphæra, Caryosphæra, Lithopera, Spirocampe, Dictyonistra, Stichocapsa, Polystichia, Euchitonia, etc. Les espèces sont presque toutes nouvelles et se rap- prochent beaucoup, en général, de celles des jaspes éocènes de la Toscane, décrites par M. Pantanelli et de celles . coprolithes crétacées de Zilli, illustrées par M. Rüst. J'ai remarqué avec étonnement, dans ces deux préparations, que plusieurs radiolaires sont incrustés dans des cristaux d’albite et que l'intérieur du fossile est occupé par la substance même du feldspath. Deux radiolaires, qui appartiennent l'un au genre Caryosphæra, l’autre au genre Polystichia (?), sont plantés au bout de deux prismes d’albite; un autre, qui semble se rapporter à un Menosphæridæ, est dans le même cas. Il y en a enfin un quatrième indéterminé, 1890. P.-V. 11 162 PROCÈS-VERBAUX réduit à un contour ovalaire brisé et interrompu, dans lequel on distingue quelques mailles polyédriques et qui est enchâssé dans la partie moyenne d'un petit prisme allongé et mâclé de feldspath. 2) - Dans plusieurs lames minces de calciphyre que j'ai obtenues récem- ment, j'ai pu reconnaître l'existence d'un grand nombre d’espèces de radiolaires, tous pyritisés et J'ai remarqué au moins six exemples de fossiles contenus dans des cristaux La portée de ces observations, au point de vue de la formation de cristaux de feldspath, même volumineux, dans un dépôt calcaire préexistant, n’échappera à personne. Il faut chercher l'agent qui a déterminé le phénomène et qui a produit la singulière pseudomor- phose subie par les radiolaires, dans les eaux minérales et thermales qui ont accompagné l'émission des serpentines éocènes en Ligurie et qui ont laissé sur leur parcours des traces de métamorphisme très variées et très intéressantes. 50 M. Rutot appelle l'attention sur un fait signalé par M. Renard dans les Bulletins de l'Académie; ïl s’agit de la découverte de bore dans un produit végétal alimentaire analysé à Liége. M. Renard ne peut comprendre l'existence du bore que dans le fait de la présence de la tourmaline dans le sol où a crû le végétal ayant fourni le produit alimentaire. L'arbre ayant crû sur le sol de notre pays, il n'existe jusqu'ici de connus comme minéraux belges renfermant du bore, que l’axinite, que l’on rencontre assez rarement dans la diorite quartzifère de Quenast et la tourmaline, assez répandue en fragments microscopiques dans nos sables. | C'est donc à la décomposition de la tourmaline qu'il faut attribuer la présence, très inattendue, du bore dans du sirop de poire analysé à Liége. La séance est levée à 11 heures BIBLIOGRAPHIE E. O. ULRICH. New lower silurian Bryozoa. (Journ. Cincinnati Soc. Natur. Hist. Jan. 1890. Dans ce travail l’auteur décrit et figure 22 nouvelles espèces de bryozoaires des Trenton Shales (étage armoricain) du Minnesota. Un intéressant genre nouveau Vinella est supposé être le représentant des Cténostomes actuels; le type V. repens, Ulr., est représenté par les SÉANCE DU 1% JUILLET 1800 163 stolons, tandis que les zoécies ne sont pas conservées. Il a donc des rapports avec les Vesicularias vivants. Une espèce, Mitoclema (1) mundulum, Ulr., provenant des couches les plus élevées des 7renton Shales de Cannonfalls, Minn., a tout à fait l’aspect du genre Entalo- phora; la structure interne, faute de matériaux propres, n'a pu être étudiée. Un nouveau genre Diastoporina est proposé, mais il ne diffère guère du genre Diastopora. À la page 192 l’auteur figure une superbe colonie d'Arthroclema Billingsi, Ulr., provenant du calcaire de Trenton d'Ottawa, Canada; on voit que les segments forment une colonie à rachis allongé, donnant des branches articulées de second ordre des deux côtés d’un même plan, comme dans plusieurs hydro- zoaires vivants; sur ces branches on aperçoit à droite et à gauche de petits segments de troisième ordre. Les espèces sont réparties en douze genres : Vinella 1; Stomatopora 2; Mitoclema (?) 1 ; Diastoporina 1; Phylloporina 2; Rhinidictya 3; Pachydictya 2; Stictoporella 1; Arthrosty lus 2; Helopora 2; Arthroclema 2; Nematopora 3. 1 A SÉANCE DE SCIENCE APPLIQUÉE DU 15 JUILLET 1890. Présidence de M. Houzeau de Lehaïe. La séance est ouverte à 8 heures 1/2. Correspondance. M. Delevoy fait excuser son absence. MM. Latinis et Altenrath remercient pour leur nomination en. qualité de membres effectifs de la Société. M. Lechien annonce son changement d'adresse ; 1l réside actuelle- ment 28, rue Botanique. M. Sonveaux, ingénieur du Service des Eaux de la ville de Charleroi, demande de mettre à l'ordre du jour dé la présente séance la question de l'alimentation en eau potable de la ville de Charleroi. Dons et envois reçus. M. le Président remercie d’abord, au nom de la Société, MM. van Overloop et Paul Van Hoegaerden des brochures qu'ils ont bien voulu faire parvenir aux membres. M. Van Overloop a droit à toute notre reconnaissance pour son beau travail sur Les origines du bassin de l'Escaut, dont il a si généreusement distribué des exemplaires et qui renferme des idées originales et nouvelles pour la reconstitution des anciens cours des fleuves et pour l'étude de leurs déplacements au travers des temps quaternaires. (Applaudissements.) Nous avons aussi à remercier M. Paul Van Hoegaerden pour la distribution de ses brochures exposant ses idées sur la possibilité d'alimenter l’agglomération bruxelloise en eau potable au moyen de la captation d’une partie des eaux du Hoyoux. SÉANCE DU 15 JUILLET 1890 165 Dons et envois reçus. Recu de la part des auteurs : 1330 Borgman (A.). De Hoogvenen van Nederland. — Thèse univer- sitaire. Un vol. in-8°, 175 pages 3 pl. 1331 — Congrès international d’'Hydrologie et de Climatologie. (2° Session, Paris, 1889). Un vol. gr. in-8e, 503 pages. Paris, 1890. 1332 Duhourceau (E.). Du rôle physiologique et thérapeutique de l'azote gazeux, considéré principalement dans les eaux miné- rales des Pyrénées. Extr. gr. in-8°, 24 pages. Toulouse, 1890. 1333 Schmitz (G.). Le Phosphate de chaux de la Hesbaye, son allure, sa composition, ses fossiles. Extr. in-8°, 26 pages, 1 pl. 1334 Van Hoegaerden (Paul) Distribution d’eau. — Agglomération bruxelloise. Dérivation des sources de Modave. Conférence donnée le 31 mars 1890 à la Société belge des Ingénieurs et Industriels de Bruxelles. Broch. gr. in-8, 45 pages. Bruxelles, 1890. (2 exemplaires.) 1335 — Rapport de la Commission chargée d'étudier les divers projets de distribution d’eau pour fournir aux Communes de l'agglo- mération bruxelloise de l’eau potable en abondance. Broch. gr. in-8, 32 pages. Bruxelles, 1890. (2 exemplaires.) 1336 Van Overloop (Eugène). Les origines du bassin de l’Escaut. Broch. in-8&, 92 pages avec 1 planche et 2 cartes. Bruxelles, 1890. (2 exemplaires.) 1337 Rutot (A.) et Van den Broeck (E.). Mofe sur les matériaux ayant servi à édifier les anciens monuments de Bruxelles et de quelques villes, villages ou châteaux du Brabant, entre Ninove et Aerschot. Extr. in-8°, 19 pages. Bruxelles. 1890. 1338 N° du 14 juin 1890 de l’Illustriste Zeitung (Leipzig et Berlin) contenant un article, illustré, sur l'appareil de forage à l’émeri de M. Olaf Terp. 1339 N° du 23 Mars 1890 du “ Nieuwe Amsterdamsche Courant Algemeen Handelsblad, contenant un article de M. 3. Lorié sur le sous-sol d’ Amsterdam. Périodique nouveau offert en échange : 1440 Bulletin de l'Association belge des Chmistes, 4me année n° 1, juin 1890. 166 PROCÉS-VERBAUX Présentation de membres. Est présenté en qualité de membre effectif : M. FERDINAND VAN HOEGAERDEN, à Bruxelles. Élections de membres. Sont élus en qualité de membres effectifs : MM. THÉOPHILLE DETHY, Ingénieur des Ponts et Chaussées, 5obis, rue des Brasseurs, à Namur. H. FRIEDRICHS, 40, rue de Naples, à Ixelles (Bruxelles). GUSTAVE JOTTRAND, Avocat, ancien représentant, 55, rue de la Régence, à Bruxelles. LÉOPOLD ORGELS, Chimiste, 49, rue du Poinçon, à Bruxelles. PIVONT, architecte, Directeur des travaux de la ville de Charleroi. JOSEPH RICHALD, Ingénieur des Ponts et Chaussées, 74, rue de Fer, à Namur. : Dr E. ROME, 115, chaussée de Charleroi, WIRTGEN, Capitaine-commandant au régiment des grena- diers, 81, rue Traversière, à Bruxelles. Sont élus en qualité de membres associés régnicoles : MM. LINARD, Étudiant, rue des Bogards, à Louvain. | JULIEN PETIT, Peintre décorateur, 15, rue de Berlin, à Ixelles. PREUD'HOMME, Étudiant à l'Université de Louvain, à Saint-Nicolas (Waes). LOUIS TITZ, Artiste peintre, place Fontainas, à Bruxelles. Communication du bureau. M. le Président croit pouvoir annoncer à la Société, laquelle a si utilement pris l'initiative de discussions sur ce que devait être une carte agronomique du pays, que le gouvernement a manifesté l’inten- tion de nommer une commission gouvernementale qui sera chargée d'étudier le même sujet et de faire rapport sur le résultat de cette étude. Communications des membres. 19 M. le Président, vu la présence de M. Petermann et la demande de l'honorable membre de voir mettre sa communication en tête de l'ordre du jour, afin qu'il puisse prendre le dernier traïn, prie M. Petermann de donner lecture de son travail. SÉANCE DU 15 JUILLET 1890 167 L’'EXPLORATION CHIMIQUE DE LA TERRE ARABLE BELGE PAR le D' Petermann Directeur de la Station agronomique de l’État, à Gembloux. La confection de cartes agronomiques est un desideratum de date déjà ancienne. Dans les revues agronomiques, aux congrès agricoles, dans les discussions aux Chambres législatives, on en a très souvent réclamé la publication qui, au fond, ne serait pas une œuvre nouvelle, mais une extension et un développement de la « Carte agri- cole » publiée il y a déjà longtemps par M. Malaise (1). Mais si tous paraissent d'accord sur l'opportunité de la confection de cartes agronomiques, les idées sur leur mode d'exécution et sur les éléments qui doivent les constituer, diffèrent considérablement et manquent de netteté et de précision. On se sert souvent de mots dont on n’apprécie pas la portée et l’on rencontre la plus grande confusion lorsqu'il s'agit de définir ce que l'on entend par carte agronomique. Si les uns, par exemple, veulent représenter par des couleurs ou par des signes de convention, sur la carte agronomique d'une région donnée, la richesse en principes fertilisants des sols qui constituent celle-ci, les autres prétendent y faire la représentation graphique des rendements moyens; d’autres encore en attendent une image de l'aptitude spéciale des terres de cette région à la production de telle ou telle plante de la grande culture. Ceux qui réclament une carte agronomique particulièrement au point de vue du fisc, l'envisagent comme devant être l'expression d’une classification des terres d’après leurs qualités, c'est-à-dire d’après leur valeur agricole. (Bonitirung des Allemands.) Enfin, on a été jusqu à exiger d’une carte agronomique la démonstration chromogra- phique de l'état de toute l’économie rurale d’une contrée, y compris même les races et le recensement des animaux domestiques. M. Risler, dans son cours de géologie agricole (2), fait bonne justice (1) La Belgique agricole dans ses rapports avec la Belgique minérale. Bruxelles, 1871. (2) Géologie agricole, tome I,: Paris, 1884. 168 PROCÈS-VERBAUX de toutes ces illusions et il se rallie nettement à l'opinion de M. de Lapparent, qui dit : « L'expérience acquise dans les essais de cartes agronomiques a démontré que le meilleur travail de ce genre était encore une carte géologique à grande échelle ». Nous avons toujours été entièrement de cet avis. Dès 1872, époque à laquelle nous commençâmes les premières analyses de terres dans le but de rassembler peu à peu les matériaux nécessaires à la connaissance de la terre arable belge, nous n'avons accordé à ce terme aucune autre valeur que celle d’une carte géologique détaillée, mais complétée, dans sa légende explicative, par l'analyse physique et chimique du plus grand nombre possible d'échantillons de terres d'origine parfaitement déterminée. Ce complément, obtenu par des analyses, est d'une impérieuse néces- sité pour que la carte géologique rende de réels services à l'agriculture. C'est ce que nous avons déjà nettement formulé lors de la publication, en 1883 (1), d'un certain nombre d'analyses de sols que nous accom- pagnions des lignes suivantes : « Nous espérons, le jour venu où les analyses complètes de terres faites d'une manière uniforme ne se chif- freront plus par dizaines, mais par centaines, que ces analyses seront d'un puissant concours pour la confection de cartes agronomiques dont l'utilité n'est plus à démontrer ». Si la présence du limon accuse presque toujours une richesse en potasse et une pauvreté en chaux; si celle du calcaire indique souvent un approvisionnement suffisant en acide phosphorique et en magnésie, mais insufhsant en potasse; si le schiste est un indice de la pauvreté en chaux et en acide phosphorique; si le sol tourbeux nous permet de compter sur un fort stock en azote organique; nous savons néanmoins, par l'expérience de tous les jours, que ces indications géologiques ne dépassent pas, au point de vue des conclusions à tirer quant à la richesse en principes fertilisants essentiels, la valeur d’une simple pré- somption. L'analyse chimique quantitative doit contrôler celle-ci; le dosage doit établir la composition centésimale du sol ou tout au moins le taux en éléments reconnus utiles à la nutrition végétale. Il en est absolument de même en ce qui concerne les propriétés phy- siques d'un sol, lesquelles, au point de vue cultural, sont au moins aussi importantes que sa composition chimique. L'indication de son origine géologique est insuffisante si elle n’est complétée par l'analyse. Celui qui s'est occupé de l'analyse mécanique des terres sait, par (1) Recherches de Chimie et de Physiologie appliquées à l'Agriculture, 1e éd., page 444. SÉANCE DU 15 JUILLET 1890 169 exemple, qu'une faible différence dans la grosseur du grain de deux terres sablonneuses, un taux de 2 à 3 pour cent en plus ou en moins de matières organiques, de 1 à 2 pour cent en plus ou en moins d'argile, peuvent changer du tout au tout le pouvoir absorbant pour l’eau et la perméabilité pour l'air; l'une laisse passer l'eau comme à travers un tamis, l'autre oppose à son passage une forte résistance, tout comme l'argile. La présence d'une faible proportion de matières organiques asso- ciées à un peu d'oxyde ferrique et de carbonate calcique suffit quelque- fois pour cimenter les parties terreuses à tel point que des façons cultu- rales spéciales et énergiques deviennent nécessaires. Une quantité minime d'un sel (chlorure ou nitrate sodique) est d’une très grande influence sur les propriétés de l'argile (Coagulation, d’après M. Schlæ- sing). Et quel agronome ne sait que la présence 1 à 2/1000 de chaux modifie complétement la compacité des terres sablo-argileuses et même des terres argilo-sableuses. Par conséquent, sous le rapport des propriétés physiques encore, la carte géologique ne nous fournira que des probabilités ; l’ana- lyse mécanique et physique, du reste toujours sous-entendue lors- qu'on parle de l'analyse chimique des terres, doit accroître l'utilité de cette carte au point de vue des problèmes agronomiques. Il est bien entendu que les analyses de terres sont de la compétence du chimiste au courant de la physiologie végétale et de l’agronomie : « Un chimiste qui ignore les rudiments de la pratique agricole ou un agriculteur étranger à la chimie sont également incapables de tirer ‘parti de la composition chimique des sols (1). » En outre il faut, pour fournir des résultats rigoureusement comparables, que ces analyses se fassent d’après une méthode uniforme et parfaitement étudiée dans tous ses détails. D'un autre côté, il est nécessaire que l'analyse embrasse une couche de 60 à 70 centimètres de profondeur au moins et porte donc sur le so/et sur le sous-sol, compris dans leur sens agrono- mique, ou — si nous voulons, comme l'a demandé M. Ed. Dupont, éviter toute confusion et remplacer ces expressions conventionnelles par les termes géologiques, — sur la terre arable et sur le sol vierge. Souvent même l'analyse doit porter sur une plus grande profondeur ; c'est ainsi, par exemple, que nous avons analysé le limon des cultures de Gembloux couche par couche jusqu’à la profondeur d’un mètre. Pour le géologue, comme M. Gosselet l'a dit dans ses récentes leçons sur la géologie du département du Nord, « la partie arable ne compte pas », celle-ci n'étant qu'un produit artificiel obtenu par le travail de Ia (1) Travaux et expériences de Vœlcker (Annales de la science agronomique, 1887). 170 PROCÈS-VERBAUX charrue, enrichi par les amendements et les engrais et modifié par les détritus des récoltes précédentes. Le géologue par conséquent porte tout son intérêt vers l'étude du sous-sol. Longtemps, l’agronome a pensé d'une façon tout à fait opposée, mais avec le temps les opinions se sont singulièrement modifiées sous ce rap- port. Le sol vierge doit l’intéresser autant que la terre arable; la diffé- rence consiste seulement dans ce fait que le premier se soustraïit . presque toujours à l’action modificatrice de l’homme, tandis que la composition et les propriétés de la terre arable sont plus ou moins sous sa domination. En dehors de toute considération sur Le rôle qui incombe aux couches profondes dans la circulation de l'eau, de l'air et de la chaleur, nous savons maintenant par les travaux de M. Orth, de M. Schubart, de M. Aimé Girard, de M. Müntz(r}et par nos recherches sur le meilleur mode d'emploi des engrais artificiels appliqués à la culture de la bette- rave à sucre (2),quele milieu d'où tirent leur nourriture un bon nombre de plantes de la grande culture, comprend un volume de terre beau- coup plus considérable qu'on ne l'a pensé longtemps. Dans les analyses de terres que nous exécutons, nous entendons toujours par terre arable la couche (3) remuée par les instruments aratoires, par sol vierge la couche que le soc de la charrue n’a jamais atteint, mais qui participe à la nutrition végétale. Envisagée au point de vue de son application comme carte agronomique, la carte géologique doit, d'après nous, renseigner : 1° La nature, l'épaisseur et l'analyse des dépôts meubles, géné- ralement postérieurs à l'époque tertiaire, formant la terre arable et le sol vierge ; | 20 La nature et, dans certains cas à indiquer par les géologues, l’ana- lyse du sous-sol, antérieur aux dépôts du sol. (1) Les engrais. T. I. Paris, 1888. (2) Recherches de chimie et de physiologie appliquées à l'Agriculture, 2° édit., page 200. (3) La terre arable comprend donc nécessairement la couche remuée par les labours ordinaïires et les labours de défoncement. Le schéma suivant exprime clai- rement la nomenclature adoptée : proprement dite TERRE ARABE RER CE de défoncement S'OL: | SOL VIERGE SOUS-SOL SÉANCE DU 15 JUILLET 1890 171 I] résulte de ce qui précède que le prélèvement des échantillons de terres est une opération qui demande des connaissances et du juge- ment ; il ne peut être fait par le premier venu et nous verrons plus loin quelle garantie notre étude présente sous ce rapport. Il en résulte aussi que le calcul rapportant les éléments fertilisants à l’hectare, ne peut être basé dans tous les cas sur une profondeur arbitraire et partout la même, mais sur l'épaisseur réelle constatée à chaque prélèvement d’échantillon. La carte agronomique, telle que nous la comprenons,présente d'abord l'utilité générale qui consiste à renseigner l’origine géologique, par con- séquent la composition et les propriétés probables de la terre arable et du sol vierge d’une contrée donnée et à indiquer la présence de subs- tances utiles (marne, calcaire, gypse, phosphate, tourbe, eau) ou nuisibles (dépôt ferrugineux, chlorure de sodium, alios); elle sera aussi, particulièrement par l'étude du sous-sol et par la constatation de nappes d’eau souterraines, d'une grande utilité dans l'exécution de tous les travaux d'irrigation et de drainage. Mais la carte agronomique doit donner plus. Elle doit indi- quer la composition chimique et les propriétés physiques des principaux types de terres; elle doit faire connaître les chiffres limites de la richesse en principes fertilisants, au moins pour l'azote, l'acide phosphorique, la potasse, la chaux et la magnésie, et autant que possible l'état de combinaison sous lequel ces éléments se trouvent, afin de permettre d'apprécier leur assimilabilité; elle doit guider pour fixer « d'avance ce dont la terre aura besoin tandis que les champs d'expérience ne peuvent dans tous les cas dire qu'après ce dont la terre ayait besoin (1). » La carte agronomique doit fournir aussi les éléments pour expli- quer scientifiquement la supériorité ou l’infériorité de tel ou tel bloc de terre pour tel ou tel système d'exploitation; elle doit per- mettre d'apprécier le quantum du capital engrais disponible dans le sol, lors de la mise en culture des milliers d'hectares qui restent à défricher; elle doit fixer enfin la limite inférieure de la richesse minérale d’un terrain en dessous de laquelle l’agriculture doit faire place à la sylviculture. La carte agronomique sera par conséquent d’un puissant concours pour tous ceux qui s'occupent d'enseignement agricole, pour les direc- (1) Risler et Colomb-Pradel. — Dans quelles limites l’analyse chimique des terres peut-elle servir à déterminer les engrais dont elles ont besoin ? (Annales de l’Institut national agronomique, 1886). 172 PROCÈS-VERBAUX teurs de stations agronomiques et de laboratoires agricoles, pour les agronomes de l’État, pour les ingénieurs agricoles, pour les cultiva- teurs ayant des connaissances sérieuses en sciences naturelles et en chimie. Mais il ne faut jamais espérer en faire une œuvre populaire ; ce serait absolument mal apprécier ce que la science peut réellement donner que de croire qu'une carte agronomique permettra au praticien d'en tirer par une simple opération d'arithmétique des formules d’en- grais assurant des rendements maxima. La carte agronomique ne four- nira jamais de recettes ; elle ne saurait être qu'un guide pour l'exploi- tation scientifique du sol. C'est pénétré des considérations qui précèdent que nous avons, depuis de longues années déjà, pensé qu'il rentrait dans le rôle de la Station agronomique de prendre l'initiative d'une exploration chimique de la terre arable belge. Quelque longue, aride et difficile que puisse être cette tâche, nous avons pensé d'autant moins pouvoir nous y soustraire qu’à l'étranger (1), de très remarquables efforts ont été tentés dans cette voie, du reste avec succés, alors que nous ne possédons en Belgique aucune étude de la terre arable faite méthodiquement, d'après les mêmes procédés d'ana- lyse et d'après un plan d'ensemble. Nous l'avons nettement dit. Dans notre esprit, la carte agronomique ne doit pas étre autre chose qu'une carte géologique détaillée, complétée par l'analyse chimique de la terre arable et du sol vierge. L’exécution de la carte agronomique est donc absolument et entièrement du domaine du géologue. Notre prétention ne va pas plus loin que de fournir aux géologues les éléments nécessaires pour compléter leur travail dans le sens que nous venons de développer, en un mot pour donner à leur œuvre un caractère agronomique. Des difficultés matérielles auraient peut-être rendu impossible, ou auraient au moins beaucoup retardé l'exécution de notre travail, si (1) Nous avons en vue ici particulièrement les travaux allemands de Knop, de Orth (Agronomisch-pedologisches Institut der Kgl. landwirt. Hochschule in Berlin) de Kühn et Wohltmann (Berichte des landw. Institutes der Universität Halle), de Fesca (Die agronomische Bodenuntersuchung und Kartirung auf naturwissenschañtlicher Grundlage), et les travaux français de Risler déjà cités, de Grandeau, de Gasparin (Traité de la détermination des terres arables dans le laboratoire) et de Joulie (Ta production fourragère, etc.). La Russie s’est distinguée depuis de longues années par ses laborieuses recherches sur l'étude chimique de la terre arable : voir les recherches de Schmidt (Dorpat, Baltische Wochenschrift) de T'homs (Riga, Berichte der Versuchstation) de Kostytcheff (Saint-Pétersbourg, Annales de la Science agro- nomique, 1887) et les travaux importants de Dokoutchaief. SÉANCE DU 15 JUILLET 1800 173 deux circonstances n'étaient venues la favoriser singulièrement : d'un côté, l'extension donnée au Service de l'Inspection de l'agriculture et à celui des agronomes de l'État qui en dépend; de l’autre côté, la réor- ganisation de la Station agronomique. M. Proost. Inspecteur général de l’agriculture, reconnaissant le haut intérêt que présente l'exploration analytique de la terre arable belge, a chargé les agronomes de l'État d’un service d'échantillonnage métho- dique donnant toute sécurité quant à l'origine des matériaux néces- saires à ce travail. D'autre part, la réorganisation de la station agro- nomique, transformée, en 1888, exclusivement en établissement de recherches, nous a permis de charger spécialement deux de nos assis- tants, MM. de Marneffe et Motquin, ingénieurs, des analyses de sols qui nous sont remis par l'Inspection de l’agriculture. L'agrandissement des locaux nous a permis en outre de réaliser l'installation d’un laboratoire spécial pour la préparation des terres, leur attaque par les acides, l'analyse des silicates par l'acide fluorhy- drique et l'évaporation des diverses solutions, opérations très génantes et encombrantes pour un laboratoire d'analyses. Grâce à ces circonstances, l'exploration chimique de la terre arable belye, en grande partie œuvre commune de l’Inspectbn de l'agriculture et de la Station agronomique de Gembloux, est maintenant en pleine marche. Les échantillons de terre, chacun d'un poids de plusieurs kilos, sont prélevés à l'aide d’une sonde spéciale ou à la bêche par les agronomes de l'État ou, dans certains cas, par les chimistes de la Station agronomique. Ils sont placés dans de grands bocaux en verre construits spécia- lement à cet effet et ceux-ci sont introduits dans une caisse confec- tionnée ad hoc dont la partie supérieure, garnie intérieurement de feutre, ferme par pression le couvercle en zinc du récipient. Au moment du prélèvement de l'échantillon, on note le poids. Chaque échantillon est accompagné d’un bordereau donnant tous les renseignemerits désirables sur son origine, son mode d'exploitation, etc., et, ce qui est essentiel, ce bulletin porte l'emplacement exact du sondage marqué sur un croquis représentant et donnant le numéro de la feuille correspondante de la grande carte de l'état-major. Les échantillons, après avoir servi au prélèvement de la prise moyenne destinée à l'analyse, sont conservés dans de hauts cylindres en verre permettant de représenter l'épaisseur naturelle de la terre arable et du sol vierge. Chaque cylindre est accompagné de flacons renfermant : 1° la terre fine ; 2° le résidu insoluble dans les acides minéraux qui a 174 PROCÈS-VERBAUX servi à l'attaque par l'acide fluorhydrique; 3° les pierres et débris minéraux restant sur le tamis dont les mailles ont un millimètre d'ouverture, et qui sert à préparer la terre fine sur laquelle porte l'analyse. La nature minéralogique de ces débris est déterminée par les soins de notre savant collègue, M. Malaise, qui a bien voulu nous prêter son précieux concours en cette circonstance. La détermination miné- ralogique de ces débris permettra à tout moment de contrôler l’indi- cation de l’origine géologique attribuée aux échantillons au moment de leur prélèvement; elle sera tout particulièrement précieuse pour tous les terrains de transport; elle permettra aussi, pour les terrains formés sur place, d'apprécier le degré de désagrégation des roches sous- jacentes. Cette collection deviendra peu à peu d’un grand intérêt pour l’agro- logie belge et constituera le musée des pièces à l'appui de notre explo- ration. Nousla tenons bien volontiers à la disposition de tout géologue, agronome ou chimiste qui voudrait l'examiner. Notre étude comporte pour l'analyse physique : la densité apparente de la terre séchée #l'air, la proportion de terre fine et de débris miné- raux et organiques, celle du sable et de l'argile dans la terre fine et le pouvoir absorbant pour l’eau. L'analyse chimique détermine la réaction, la proportion d'eau, de matières organiques et leur degré de décomposition (matière noire de Grandeau), la silice soluble, l’oxyde de fer et l’alumine, la chaux, la magnésie, la potasse, la soude, le chlore, l'acide carbonique, l'acide sulfurique, l'acide phosphorique soluble dans le citrate d'ammo- niaque et dans les acides minéraux, l'azote organique, ammoniacal et nitrique. | L'analyse de la partie insoluble comprend l'attaque par l'acide fluor- hydrique et la détermination de la réserve du sol en chaux, magnésie, pôtasse et acide phosphorique. L'examen qualitatif porte en outre sur la présence du manganèse, de combinaisons nuisibles telles que sels ferreux, etc., etc. Nous comptons l'étendre à la recherche de l'acide borique, depuis que M. l'abbé Renard a fixé l’attention sur la fréquence de la tourmaline dans les roches quartzeuses, schisteuses et même dans les dépôts d'argile (1). Nous espérons, dans six ans, avoir suffisamment avancé notre travail (1) Bulletin de l'Académie Royale de Belgique, 3%e série, t. 18. SÉANCE DU 15 JUILLET 1890 175 pour pouvoir définitivement classer et discuter les résultats. Un bon nombre d'échantillons ayant été prélevés et devant être pris dans les champs d'expériences établis en différents points du pays, nous serons à même de mettre en comparaison les données fournies par notre étude avec les rendements obtenus, de contrôler en un mot l'analyse chimique par ce qu'on est convenu d'appeler « l'analyse du sol par la plante » et réciproquement. Un frappant exemple de l'utilité de ce contrôle réciproque a été cité dernièrement par M. Proost. L'excellent état des tréflières dans cer- taines parties de la Campine, parties où la restitution minérale n’a jamais été pratiquée, a attiré l'attention des agronomes depuis long- temps. L'analyse que nous avons faite de la partie insoluble de beau- coup de terres campinoises y a fait découvrir un approvisionnement considérable en potasse engagée dans des combinaisons silicatées. Quoique le dosage des éléments du sol, dégagés de leurs combinaisons insolubles par l'acide fluorhydrique fût porté au tarif des laboratoires agricoles belges depuis 1872, jamais, d'après les renseignements que nous tenons des directeurs de ces établissements, ce dosage n'a été demandé. Il est à prévoir qu'il deviendra bientôt une opération courante. Une première centaine d'analyses de terres, complètes et absolument comparables, est actuellement achevée ; la seconde centaine est déjà commencée. La publication de la première partie de notre travail est en préparation ; nous y Joindrons la description détaillée et raisonnée de la méthode chimique employée. Ce travail, renfermant des milliers de chiffres, ne se prête naturelle- ment pas à une communication orale; ce serait fatiguer l'auditoire sans utilité aucune. L'impression en sera très prochainement achevée, mais nous avons pensé vous intéresser peut-être, Messieurs, en vous mettant au courant, par cette communication préliminaire, de ce qui se fait actuellement en Belgique au point de vue de l'exploration chimique de la terre arable. {Applaudissements.) M. le Président félicite M. Petermann de son travail, qui constitue un véritable programme d'étude; à première audition, il croit pouvoir déclarer être en communion d'idées presque complète avec l'auteur. (Applaudissements.) Cetravail ne peut être mis immédiatement en discussion, il est indis- pensable de le relire d’abord à tête reposée et M. le Secrétaire est prié de le mettre le plus tôt possible à l'impression. MM. Van den Broeck et Rutot déclarent partager également les vues contenues dans le travail de M. Petermann. 176 _PROCÈS-VERBAUX 20 M. le Président donne la parole à M. Dupont pour sa commu- nication inscrite à l'ordre du jour. LES PEER RE,S DANS LEURS RELATIONS AVEC DES DÉPOTS GROLOGIQUES BIEN DÉFINIS PAR M. É. Dupont. Notre attention s'est Justement portée sur l'étude des pluies de notre pays, en vue d'y trouver des éléments d'appréciation nouveaux pour nos études géologiques. Grâce à M. Lancaster, la Société pourra bientôt être en possession de données aussi précises qu'étendues sur cette question. Cette circonstance m'engage à revenir sur l'un des points exposés dans ma communication d'une de nos dernières séances (1) afin d'insister sur les distinctions très nettes qu'il y a lieu de reconnaître dans le rôle géologique des pluies pour les régions à reliefs analogues à ceux de notre territoire. Je vous exposais que nos dépôts alluviaux, encore en formation, se divisent en deux catégories correspondant à deux modes de manifesta- tion dans les phénomènes pluviaux. Les pluies se présentent en effet comme le résultat de météores étendus, appelés dépressions atmosphé- riques ou bien de phénomènes plus locaux, les orages. A ces deux catégories de pluies répondent donc deux catégories de dépôts alluviaux, les alluvions fluviales et les alluvions des plateaux. Les alluvions, formées par les cours d’eau, sont surtout abondantes pendant les crues. Nous voyons alors le thalweg des rivières se déplacer souvent, des amas de cailloux, de sable et même de limon se produire dans le lit aux points où le cours était le plus rapide aux eaux basses, et réciproquement des ravinements se créer là où il existait des bancs fluviaux. Les berges s’exhaussent rapidement ; les progrès de ce comblement des vallées sont déjà sensibles en l'espace d'un siècle, Or les crues des rivières — les hydrographes l'ont établi depuis (1) Voir P. V. Séance du 29 avril 1890 p. 133 à 130. SÉANCE DU 15 JUILLET 1890 177 longtemps — sont dues aux pluies persistantes et prolongées qui permettent aux divers affluents, coulant à pleins bords, de déverser simultanément leurs masses amplifiées dans la vallée principale. Nous en avons eu de désastreux et récents exemples, notamment dans la vallée de la Meuse. A la suite d'inondations qui ravagèrent cette vallée en 1883, l'État institua sur le fleuve même un service météorologique spécial afin d'étudier la marche du phénomène et les mesures propres à y porter remède. Les pluies, causes de ces actions fluviales, sont donc produites par les troubles atmosphériques désignés particulièrement en météorologie sous le nom de « dépressions ». Elles ont, au point de vue qui nous occupe, pour caractères non seulement de s'étendre sur de grands espaces, mais aussi de ne fournir généralement une quantité d'eau abondante qu’en la répartissant sur plusieurs journées. Dans ce cas, lorsque les terres se sont imbibées, le ruissellement se produit et, tout faible qu'il peut être, il amène dans les ravins et vallées latérales un contingent aqueux qui devient redoutable, dès que les affluents supé- rieurs ont le temps de réunir leurs eaux de crues à celles des affluents inférieurs. Ainsi les grands dépôts d’alluvions fluviales en formation sont le résultat d’un phénomène pluviométrique bien défini, dû aux pluies que l'on peut appeler pour le sujet qui nous occupe ici, pluies régionales. Si l'on veut bien se rappeler l'exposé auquel je faisais allusion en commençant, on remarquera que les dépôts alluviaux, en formation dans les dépressions des plateaux, sont dus à une autre catégorie de pluies caractérisées, par opposition aux pluies régionales, autant par leur localisation que par leur abondance, malgré leur brève durée. Ce sont les pluies d'orages, ou pluies locales. En moins de deux heures, 10 à 20 millimètres d'eau peuvent tomber sur une surface restreinte, c'est-à-dire souvent en plus grande quantité en un aussi court temps que dans toute une semaine par les pluies régionales désastreuses. Nous voyons alors un ruissellement intense s'établir ; les eaux, fortement chargées de troubles terreux, forment les dépôts des plateaux que je vous ai décrits et jouent un rôle géologique au moins aussi important que les pluies prolongées. Ces pluies d’orages, par le fait qu'elles sont essentiellement locales, n'ont donc pas d’action sensible sur les cours d'eau de quelque impor- tance. L'une ou l’autre branche secondaire de ceux-ci est seule d'ordinaire à en ressentir sérieusement les effets ; l’un ou l’autre ravin y déverse des eaux fortement chargées de terres — et même de pierres dans les régions rocheuses. Ainsi il m'est arrivé d'observer qu'un 1890. P.-V. 12 178 PROCÈS-VERBAUX violent orage, nt éclaté sur les plateaux, a amené par un ravin dans la Meuse ses eaux troubles qui restaient sur une grande étendue localisée près du bord du fleuve, alors que le reste du cours de celui-ci restait limpide. En 1865, un autre orage y forma un cône de déjection de douze mille m ètres RS qui barra la moitié de la largeur du fleuve. FE. est par consé Se important pour les géologues, et il ne l'est pas moins pour les agronomes, de répartir les pluies de nos climats en pluies régionales dues aux grandes dépressions atmosphériques et produisant les alluvions fluviales, et en pluies locales dues aux orages et formant les alluvions des plateaux ou alluvions pluviales. Je demanderai à notre savant confrère, M. Lancaster, si, dans le: grand travail quil nous prépare, la séparation des pluies suivant ces deux groupes serait pratiquement possible et ne lui réclamerait pas alors un trop en supplément de labeur. L'étude des terres superficielles ferait un nouveau progrès très sérieux, Si nous pouvions connaître dans quelles proportions les quan- tités annuelles de pluies se répartissent chez nous dans les deux catégories qui ont un rôle géologique si distinct et dont la connais- sance précise est appelée à intervenir utilement dans les applications agricoles. DISCUSSION DU PROJET DIT DU HOYOUX Hydrologie du bassin du Hoyoux dans ses rapports avec les sources de Modave. 15 © M. le Président dit que l'ordre du jour appelle la discussion du projet dit du Hoyoux, soumis par M. Paul Van Hoegaerden à l'examen de la Société et il donne la parole à M. Van den Broeck pour développer ses vues au sujet de « l'Hydrologie du bassin du Hoyoux dans ses rapports avec les sources de Modave ». M. François demande la parole pour une motion d'ordre; l'orateur demande qu'avant de discuter un projet particulier, on élargisse le débat et que l'on examine au préalable les conditions hydrologiques générales de l'agglomération bruxelloise. Il propose de fixer comme suit l'ordre du jour de la discussion : 1° Hydrologie de l'agglomération bruxelloise et ses environs. Détermination des besoins actuels. 20 3° Examen des solutions les plus convenables. SÉANCE DU 15 JUILLET 1800 170 M. Van den Broeck ne croit pas qu'il soit utile d'élargir le débat au point proposé par M. Francois. L'hydrologie de l’agglomération bruxelloise et de ses environs est parfaitement connue, M. Verstraeten en a fait à diverses reprises un exposé sufhisant et la question géolo- gique et hydrologique a été traitée en détail par M. Rutot dans le texte explicatif de la feuille de Bruxelles de la carte géologique à l'échelle du 1/20,000 et dans d’autres travaux, tels que la recherche de la limite orientale de l'Ypresien dans notre pays. On ne pourrait guère ajouter de données nouvelles et réellement intéressantes à ce qui a déjà été publié et nous risquerions de désinté- resser du débat une partie des membres déjà au courant de la question. Le second point de la motion de M. François est la détermination des besoins actuels. l Tout d'abord ce point échappe à notre compétence et il semble que ces besoins ont été établis tant de fois qu'il serait bien peu utile d'y revenir encore. Enfin, pour ce qui concerne l'examen des solutions les plus conve- nables, il est certain que la Société sortirait de sa mission consul- tative, car la Société ne peut discuter et donner d'avis que sur les projets qui lui sont régulièrement soumis. M. le Président est de l'avis de M. Van den Broeck; remettre en discussion des choses déjà bien connues et sur lesquelles les avis ne semblent plus partagés serait perdre du temps. La Société a été saisie par son auteur, membre de la Société, de l'examen de l'un des projets présentés; nous n'avons qu’à suivre la voie déjà tracée lorsque les projets de M. le capitaine Verstraete d’une part, de MM. Leborgne et Pagnoul, de l’autre, nous ont été soumis. Sans remettre en question les ressources hydrologiques du territoire bruxellois et les besoins de l’agglomération, nous avons immédiate- ment et exclusivement abordé la discussion scientifique et les membres désignés pour faire rapport nous ont donné leur avis. Il n'y a aucune bonne raison, dans le cas présent, de suivre une autre marche que celle précédemment suivie et le mieux serait de laisser M. Van den Broeck faire l'exposé de la question au point de vue purement scientifique, puis d'ouvrir la discussion. M. Verstraeten pense que les appréciations de M. Van den Broeck et de M. François ne sont nullement inconciliables. _ Si la question du bassin du Hoyoux est introduite dans la discus- sion, c’est certainement en vue de l'alimentation de Bruxelles et de ses faubourgs, comme on a introduit déjà le projet de la Méhaigne, etc. Puisqu'il en est ainsi, puisque l'objectif c'est l'agglomération bruxel- 180 PROCÈS-VERBAUX loise, pourquoi ne pas commencer par la question fondamentale, par l'examen de cette agglomération même, ses conditions, ses ressources, ses besoins? M. le Président dit qu'il vient de répondre à la question de M. Verstraeten et qu en s'occupant de généralités aussi étrangères aux sciences géologiques que le sont les études des besoins de péRTRtons la Société risque fort de faire fausse route. L'Assemblée, consultée, est de l'avis du Président, qui prononce la clôture de l'incident et donne la parole à M. Van den Broeck pour sa communication inscrite à l'ordre du jour. : LES SOURCES DE MODE ET LE PROJET DU HOYOUX CONSIDÉRÉS AUX POINTS DE VUE GÉOLOGIQUE ET HYDROLOGIQUE PAR Ernest Van den Broeck Conservateur au Musée royal d'Histoire Naturelle de Belgique. L'étude d’un projet de drainage ou de captation d’eau comprend des points de vue très divers. La marche rationnelle consiste à s'adresser d'abord à la Géologie, qui détermine la structure et les relations géné- rales des couches, ainsi que leurs relations avec les nappes ou ressources aquifères qu'elles contiennent, qui permet de dresser des coupes rationnelles des terrains, de déterminer leurs conditions de perméabilité ou d’imperméabilité, ainsi que les difficultés qu’elles offriront aux travaux de mine, de fouille, de construction, etc. Vient ensuite l'Hydrologie, qui précise le nivellement, le fractionnement des nappes, les quantités d’eau disponibles, le débit moyen, avec les minima. La Chimie et la Bactériologie doivent intervenir ensuite, pour déterminer la composition des eaux et les variations qu'elles peuvent présenter périodiquement, leur nocivité ou leur innocuité au point de vue hygié- nique. R C'est seulement lorsque ces éléments sont acquis que l'Ingénieur devrait entrer en ligne pour rechercher les conditions d'établissement les plus favorables et les mieux appropriées aux données géolo- giques et hydrologiques. Son projet, établi alors sur des bases sûres, SÉANCE DU 15 JUILLET 1800 181 peut être livré ensuite aux financiers, aux autorités compétentes et aux conseils yuridiques, dont le rôle est tout indiqué. Il est regrettable de constater que c'est généralement /a marche inverse qui est suivie. [l en résulte — et la Société en a eu des exem- ples frappants sous les yeux — que des auteurs de projet ont consacré beaucoup de temps et d'argent à élaborer des projets dont la base rationnelle faisait défaut, alors que la marche normale indiquée ci-dessus leur eût permis de modifier leurs projets de manière à les rendre admis- sibles et aptes à faire l’objet d’un examen approfondi. Au sein de la Société belge de Géologie il ne peut être question d'apprécier la valeur pratique d’un projet pris dans son ensemble. Cela résulte à l'évidence de l'exposé ci-dessus. Seuls, les points de vue géo- logique, hydrologique et chimique peuvent faire l’objet de nos études. Certes un projet satisfaisant aux desiderata correspondant à ces trois éléments fondamentaux peut techniquement et financièrement n'être pas exécutable, c’est ce qu'il appartient éventuellement aux Ingénieurs, Administrateurs et Financiers de vérifier; mais l'étude rationnelle, telle qu’elle est ici proposée, aura toujours l'immense avantage d'éviter de soumettre à de longues et coûteuses études techniques, à la discus- sion publique — et parfois politique — ainsi qu'au choc d'intérêts personnels ou administratifs contradictoires, des projets inexécutables, auxquels la base scientifique ferait défaut. En ce qui concerne le projet de captation des sources de Modave, dans la vallée du Hoyoux, nous nous trouvons, au point de vue scientifique, qui seul doit nous occuper, devant des conditions de facilité d'étude absolument exceptionnelles. Toute la région dont l'étude géologique est appelée à jeter des éclaircissements sur le projet soumis à notre examen est parfaitement connue au point de vue géolo- gique, grâce au levé détaillé, à l'échelle du —— qu'en a fait et publié l'ancien Service de la Carte géologique du Royaume. En effet, les feuilles de Modave et de Clavier ont été publiées et sont accompagnées de coupes et de textes explicatifs détaillés, fournissant toutes les notions désirables sur la constitution géologique de la région à étudier (1). Dans ces travaux, le Calcaire carbonifère, qui présente ici un si grand développement et qui contient la clef du problème hydrologique en discussion, a été étudié par le chef du Service géologique : M. Ed. Dupont, Directeur du Musée Royal d'Histoire Naturelle, qui a consacré (1) Voir les Cartes et textes explicatifs de Modave, Clavier, Natoye, Ciney, etc. du Service de la Carte géologique, publiée de 1882 à 1883 par le Musée royal d'Histoire Naturelle de Belgique. 182 PROCÈS-VERBAUX de longues années de son existence à l'examen approfondi de ces cal- caires, qu'il a d’ailleurs étudiés et levés dans toute leur étendue en Bel- gique. Que résulte-il de nos connaissances géologiques en général et des travaux de levé de MM. Dupont, Mourlon et Purves dans la région objet de notre étude. Il est absolument démontré, et hors de toute con- testation, que le Calcaïire carbonifère constitue, dans la région traver- sée par le Hoyoux, une large zone transversale d'environ dix kilomètres de largeur, disposée sous forme de plissements ondulés et parallèles, dont les axes longitudinaux sont recoupés par la profonde vallée du Hoyoux (1). Ce calcaire carbonifère, terrain essentiellement fissuré et perméable, repose sur des psammites devoniens lesquels, à leur tour, ont pour substratum les schistes imperméables de la Famenne. Une seule bande, très étroite, de psammite devonien traverse la vallée en amont de Modave, à Petit-Avin. La carte détaillée du Service, les coupes et le texte nous montrent surabondamment que les dépôts rocheux du bassin du Hoyoux sont à peine recouverts d’une mince pellicule de limons, de sables et de cailloux. Nulle part d'importants dépôts imperméables; nulle part d'obstacle à l'infiltration des eaux superficielles ou pluviales. La conclusion s'impose d'elle-même, indiscutable. Le Hoyoux con- stitue un vaste drain, grâce au pouvoir absorbant — que nul ne pour- rait nier — de cette immense surface calcaire fissurée, en communication directe avec les eaux météoriques. La Ron parois rocheuses de la vallée augmente encore cette tendance. Une autre circonstance résulte de ce qui précède; c'est qu'il est établi que les eaux météoriques du bassin hydrographique du Hoyoux ne pouvant s’écouler souterrainement — d’une part à cause de l’imper- méabilité du substratum famennien, d'autre part à cause des barrières transversales que le relèvement souterrain de ce substratum occasionne en aval de Modave, où les schistes de la Famenne viennent affleurer à plusieurs reprises — s'accumulent dans les bandes calcaires profon- dément sillonnées par le Hoyoux et se déversent ainsi au fond de la vallée sous forme de sources. Mais suivons maintenant dans leur extension longitudinale — trans- versale à la vallée drainante — les plis calcaires où s'emmagasinent les eaux. Nous constatons que, à droite comme à gauche, ces bassins (1) Voir Explication de la feuille de Modave, par MM.Dupont, Mourlon et Purves. Musée royal d'Histoire Naturelle de Belgique. Service de la Carte géologique du Royaume. Bruxelles, Hayez 1884. Voir surtout la planche II accompagnant ce texte explicatif, SÉANCE DU 15 JUILLET 1890 183 aquifères calcaires s'étendent au loin et bien au delà des limites du bassin hydrographique du Hoyoux. Ils finissent pour la plupart en biseau, et font place au substratum quasi imperméable des psammites condrusiens, lequel lui-même forme, au sein des schistes famenniens imperméables, une série de plis analogues et en continuation de ceux du calcaire, qu'ils emboîtent d'ailleurs régulièrement. Le fond des plis aquifères calcaires se relève de droite comme de gauche en interceptant la circulation souterraine des eaux : le maxi- mum de profondeur de ces calcaires aquifères est précisément la région de l'axe formé par la vallée drainante du Hoyoux. On ne pourrait mieux comparer cette disposition qu'a celle d’une immense pieuvre, dont les tentacules, armés de nombreux sucoirs, seraient étalés en deux séries de bras parallèles étendus de droite et de gauche : les bras de la pieuvre représentant les bandes calcaires et les suçoirs les mille et une fissures absorbantes du calcaire. De cette disposition il résulte que /e bassin hydrographique souter- rain des calcaires est infiniment plus étendu que le bassin superficiel de la vallée du Hoyoux, et tel est le motif précis, incontestable, de l'énorme quantité d'eau que déversent les sources qui, comme celles de Modave, constituent le déversoir naturel de ce gigantesque système de drainage souterrain. L'étendue des réservoirs calcaires ainsi drainés fournit l'explication normale du débit des sources, signalé comme supérieur aux ressources que la proportion d’eau infiltrée, calculée d'après les chutes pluviales du bassin hydrographique super- ficiel du Hoyoux, permettait d'admettre. En même temps que disparaît ainsi le caractère discutable de ce débit considérable, on arrive à consta- ter une garantie précieuse de régularité de débit des sources, par suite de l'étendue même du réservoir dont elles représentent Le trop plein. On peut en conclure que des périodes de sécheresse pourraient impu- nément se prolonger sans que leur action se fasse sentir avant l'épuise- ment de la réserve contenue souterrainement dans les immenses réser- voirs calcaires alimentant les sources de Modave. En ce qui concerne les objections que l’on a tenté d'élever contre le degré de filtration des eaux, nous ferons remarquer tout d'abord que les eaux ne s'engouffrent pas directement dans les fentes du calcaire. Il y a des sables superficiels et des cailloux, très répandus dans toute la région ; tout en laissant passer aisément les eaux, ces dépôts arrêtent leurs impuretés au passage; les limons et le terrain détritique super- ficiel, qui remplace souvent les premiers, jouent également, malgré leur faible développement, un utile rôle de filtre. | Si, en quelques endroits, l’on peut constater des pertes d'eaux cou- 184 PROCÈS-VERBAUX rantes, des bétoires ou gouffres, où disparaissent les eaux au sein des calcaires, il ne faut pas perdre de vue que le chemin souterrain, très étendu, que fait faire, aux très rares eaux souterraines qui se trouvent ici dans ce cas, la disposition des plissements calcaires, que ce chemin souterrain, dis-je, doit permettre le dépôt et le filtrage des matières entraînées avec les eaux. S’il est enfin une preuve décisive du temps qu'il faut aux eaux de ce système souterrain de drainage pour arriver à la région d’émergence des sources, c'est assurément la constance remarquable du débit de celles-c1 et l’uniformité de leur température : indices certains d'un immense réservoir régulateur empêchant la transmission directe des influences climatériques et hydrologiques des phénomènes de surface. | Pour appuyer d'observations personnelles ces considérations j’ajou- terai que lors d’une excursion technique à Modave que j'ai tenu à faire, avec mon confrère et ami M. A. Rutot, pour notre édification person- nelle, nous avons pu constater, qu'après une longue série d’orages et de pluies violentes, ayant absolument troublé et chargé de limon jaunâtre les eaux du Hoyoux, les eaux des sources étaient restées d'une limpidité absolue, démentant de la manière la plus formelle l'argumentation, que ne justifie aucun fait, de ceux qui voudraient voir dans ces sources la réapparition en aval d'une partie des eaux du Hoyoux, qui se seraient perdues dans les calcaires en amont. Quant à la question du résultat contradictoire des jaugeages, je ne crois pas qu'elle puisse être abordée dans le débat ouvert au sein de la Société belge de Géologie. Les esprits impartiaux regretteront seule- ment que les conjectures et appréciations que l’on oppose aux résultats et aux chiffres obtenus par les ingénieurs de M. Van Hoegaerden émanent de personnalités ayant à défendre des intérêts locaux, respec- tables d'ailleurs, et qui se prétendent lésés par l'exécution du projet du Hoyoux. Cette circonstance, il faut bien le reconnaître, n'est pas faite pour relever la valeur des objections — dépourvues malheureusement de tous chiffres justificatifs à l'appui, — qu'a fait naître sur ce point l'influence du groupe de personnes qui doivent forcément se montrer systématiquement hostiles au projet. Il y a dans les conditions physiques de la région avoisinant, à l'Est, le bassin hydrologique du Hoyoux, un fait bien intéressant à con- stater, qui fournit la preuve de l'action drainante souterraine des calcaires, sans relation aucune avec les limites des bassins hydrolo- giques superficiels. Le torrent de Bonne, qui se jette dans le Hoyoux, en aval de Modave, possède un bassin hydrologique superficiel moins profond comme altitude que le fond de la vallée du Hoyoux et repré- SÉANCE DU 15 JUILLET 1890 185 sentant environ les 2/5 du bassin hydrologique de cette dernière rivière, à la hauteur du Modave. Or, ce dernier bassin (comprenant les eaux du Hoyoux supérieur, celles du ruisseau de Pailhe et des sources de Modave) fournit environ 130.000 m° par jour, alors que le torrent de Bonne — quand :il contient de l'eau — a fourni au Jaugeage environ 1100 m°, alors que, d’après l'étendue de son bassin hydrographique superficiel, il devrait en fournir 52.000! Est-il possible de démontrer plus clairement que les eaux super- ficielles de ruissellement pluvial sont à peu près les seules à alimenter le torrent de Bonne, tandis que les eaux d'infiltration descendent presque en totalité dans le sous-sol calcaire, crevassé et fendillé, tra- versé par ces canaux souterrains qui sont la règle dans les calcaires. Les calcaires du sous-sol absorbent donc, au profit des sources de Modave, tout l'apport infiltré dans la surface du bassin hydrogra- phique du ruisseau de Bonne, et agrandit d’une bonne moitié la surface filtrante utilisée au profit des sources. Que l’on ajoute au bassin hydrographique du torrent de Bonne une partie de celui des calcaires étalés en plis concaves qui s'étendent tant à l'Est qu'à l'Ouest {et dont seules les eaux de ruissellement ou les trop plein locaux s’en vont, soit à l'Ourthe, soit à la Meuse), et l'on compren- dra alors, ayant constaté que le bassin d'alimentation du Hoyoux et de ces sources est en réalité plus que doublé relativement à la surface du bassin hydrographique superficiel, on comprendra alors, dis-je, la raison du débit si considérable des sources de Modave, dont le volume semblait si contradictoire au premier abord aux résultats d’une infiltra- tion limitée aux seuls contours du bassin hydrographique du Hoyoux en amont de Modave. En dehors des expériences des parties intéressées il a été procédé à une série d’autres jaugeages, exécutés sous la surveillance etla responsabilité de la Commission gouvernementale. Or 1l suffit, pour se convaincre de quel côté doit pencher la balance (1), de dire que ces expériences — qui (1) Pendant l'impression du présent travail, impression retardée, avec toutes les publications du tome IV du Bulletin de la Société belge de Géologie, je trouve dans un Rapport fait à la Commission communale des eaux, par M. V. Besme, Inspec- teur-Voyer des faubourgs de Bruxelles. des renseignements sur les nouvelles séries de jaugeages qu'il a effectués à la demande de la Commission intercommunale des eaux. Or, non seulement ce rapport renverse et met à néant les objections faites au sujet du débit et de l’état des sources de Modave, mais encore les expériences de jaugeages, faites par l’auteur en novembre 1800, confirment absolument les résultats obtenus par M. Van Hoegaerden et ceux de la Commission gouvernementale. Après une étude critique et impartiale, M. l'ingénieur Besme déclare qu'il a acquis la 186 PROCÈS-VERBAUX ont entièrement confirmé les évaluations obtenues par M. Van Hoe- gaerden — ont été faites sous le contrôle consciencieux de spécialistes aussi éminents et aussi désintéressés dans le débat que MM. André, Capelle, Lagasse, Leclercq, Maillet, Van Mierlo et Williame. Il est un critérium intéressant, parmi les bases scientifiques du débat, permettant de juger si les calcaires constituent seulement un système de cavités et de canaux amenant simplement aux sources de Modave, des eaux peu filtrées, passagèrement souterraines et représentant par exemple un engouffrement d'amont des eaux du Hoyoux lui-même : ou bien si ces eaux de Modave doivent être considérées comme de véritables sources originelles, formées après de longs parcours souterrains et après une filtration prolongée. Ce critérium consiste à faire appel à l'analyse chimique de chacune des sources, à vérifier si elles présentent de grandes différences et enfin à rechercher si les différences éventuelles montrent quelque relation avec la nature des diverses roches encaissantes. S'il y a, d’une part, similitude dans les résultats généraux ; s'il y a, d'autre part, dans cer- taines petites variations, des relations attribuables uniquement à la nature du terrain encaissant, alors 1l sera démontré que nous avons affaire à de véritables sources, absolument indépendantes des eaux superficielles, soit de la rivière, soit de ses affluents. Pour nous guider dans cette étude, nous avons un document pré- cieux à notre disposition : la carte et les coupes géologiques détaillées publiées à l'échelle du 1/20000 par le Service officiel, dirigé par M. E. Dupont. Il existe précisément, à la fin du texte explicatif de la feuille de Modave, une coupe de la vallée du Hoyoux (planche I, fig. 2), passant par le Parc de Modave, et qui va nous être d’un grand secours dans l'étude très sommaire qui va suivre, mais que nous reprendrons plus tard en détail lorsque les éléments d'appréciation seront plus complets. La partie de la vallée du Hoyoux où se trouvent les sources est comprise, entre le hameau de Petit Modave, qui forme la limite du Parc en amont, et l'entrée de celui-ci en aval et cette section représente un développement d'environ deux kilomètres et demi. Dans ce parcours l'on ne rencontre, comme on peut s’en assurer sur place, aussi bien que dans la coupe dressée par M. Dupont, que les couches redressées et plissées du Calcaire carbonifère perpendicu- conviction sincère qu’on peut compter sur un débit moyen supérieur à 86,000 mÿ par 24 heures pour l’ensemble des sources, point que les adversaires du projet s’effor- çaient de signaler comme inconciliables avec les jaugeages effectués par eux. SÉANCE DU 15 JUILLET 1890 187 laires au cours du Hoyoux, représenté par les deux assises de Dinant (M 1) et de Visé (V 2) de l'Étage viséen, c'est-à-dire par des calcaires stratifiés, formant des bancs continus, dont les joints et les niveaux dolomitiques, toujours quelque peu caverneux et vacuolaires favorisent particulièrement la circulation souterraine des eaux. L'absence des calcaires massifs et non stratifiés de l'étage de Waulsort, signalée par M. E. Dupont, pour tout le territoire de la feuille de Modave et des "environs, confirme l'opinion favorable que l'on est en droit de se faire de la généralité de la circulation souterraine des eaux au sein de ces calcaires. Les sources qui jaillissent le long des deux kilomètres et demi de vallée encaissée ne sont pas éparpillées d'une manière quelconque. Les sources principales, au nombre d'une trentaine, se divisent en cinq groupes, qui sont : le groupe de Petit-Modave; celui du Moulin, formés respectivement de cinq et de six sources princi- pales ; celui de la Vanne, vers la clôture d’amont du Parc et composé de neuf sources, y compris la source dite du Duc ; le groupe du Château, qui comprend six sources et le groupe des Étangs, également formé de six sources. Si nous examinons la répartition de ces sources au sein des différentes assises calcaires, nous constatons que le groupe des Étangs, le plus en aval de tous, se trouve sur les bords de l’assise de Dinant, base de l'Étage viséen,à proximité de l’assise des Écaussines,de l'Étage tournaisien. Les sources dites du Château, la source du Duc et une partie des sources de la Vanne se trouvent : les premières et les dernières sur les tranches Nord et les tranches Sud d’un même pli synclinal formé par l’assise de Visé de l'Étage viséen, dont la source du Duc représente à peu près la région axiale, tout indiquée, par conséquent, pour l'émission de cette source disposée vers le fond du synclinal viséen. La partie d'amont des sources de la Vanne, celles du Moulin et de Petit-Modave se présentent de nouveau dans les calcaires de l’assise de Dinant, représentant le bord Sud du synclinal dont les couches septen- trionales laissent jaillir les sources du groupe des Étangs. De ce qui précède il résulte que les sources de Modave se trouvent dans des conditions géologiques bien définies, non absolument iden- tiques et faciles à déterminer. L'analyse chimique de ces diverses sources présente-t-elle des variations correspondantes ? Les éléments d'appréciation sont loin d'être complets; mais parmi les analyses qui ont été faites par diverses autorités, nous pouvons signaler celles annexées au Rapport de la Commission gouvernementale et qui comprennent trois séries d’ana- 188 _ PROCÈS-VERBAUX lyses détaillées, faites en 1880, par M. Depaire, à trois époques différentes de l’année. Ces analyses ont porté sur les eaux des sources des Étangs, du Duc, du Doyen (groupe de Petit-Modave) du Moulin- et enfin sur celles qui bordent le ruisseau dit « riz de Pailhe ». Prise dans ses grandes lignes, la composition chimique des eaux de ces diverses sources est sensiblement la même et leur température s’est montrée ne variant de l’une à Pautre que d'un demi degré en hiver et de, deux degrés au printemps; ces variations, de mai à octobre, se sont maintenues entre 10 et 12° comme valeurs minima et maxima. Si l’on examinele détail des analyses, on constate que le degré hydro- timétrique 28° reste fixe et pour ainsi dire invariable. Les eaux du Hoyoux sont signalées comme variant de 21 à 27° dans leur degré hydrotimétrique. Il est intéressant de noter que, à part la source du Moulin, toutes les autres sources analysées, appartenant aux groupes qui jaillissent dans l'assise de Dinant, montrent une proportion d'oxyde magnésique (de 0.038 à 0.039) dépassant de quelques unités celle (0.033, 0.036, 0.037 suivant la saison) de la source du Duc, émer- geant de l’assise de Visé. Comme c’est surtout dans l'assise de Dinant que se trouvent groupés les calcaires dolomitiques, c’est-à-dire renfer-. mant du carbonate de chaux et de magnésie cristallisé, cette circons- tance montre l'action des roches encaïssantes sur l'eau qui y circule. Ces mêmes analyses de M. Depaire montrent que le chlore est plus développé (0.017 au lieu de 0.014 à o.o10) dans l'eau des sources de l'Etang que dans toutes les autres. Or, comme ces sources dites des Etangs sont presque au contact avec l'assise des Ecaussines de l'Étage tournaisien, on comprend que le voisinage des matières organiques, d'origine fossile, si particulièrement abondantes dans les calcaires à crinoïdes du Tournaisien, ait pu amener cette influence, qui bien entendu n'altère en rien la valeur hygiénique et alimentaire de ces eaux, le maxima admis de chlore dans les eaux alimentaires étant 0.025. En résumé, la similitude de composition chimique des eaux de sources de Modave démontre, ainsi que la constance de leur limpidité, de leur débit et de leur température, leur unité d'origine souterraine et l'absence, parmi elles, d'eaux de surface ou de rivière, insufisam- ment filtrées ; d'autre part, les minimes différences constatées dans certains de leurs éléments chimiques montrent les relations prolongées et intimes des eaux des diverses sources avec les terrains qu'elles ont souterrainement imprégnés. Les sources de Modave sont donc de vérita- bles sources originelles,abondantes et constantes dans leur débit,pures et hautement recommandables comme eaux alimentaires et enfin elles ne sauraient, à aucun titre ni d'après aucune raison sérieusement SÉANCE DU 15 JUILLET 1890 180 soutenable, être considérées, dans aucune de leurs parties, comme une réapparition d'eaux d'amont, ni du Hoyoux, ni d'aucun de ses tribu- taires, dont les fentes et cavités des calcaires constitueraient, comme on avait tenté de le faire croire, les chenaux d’amenée souterraine. M. Verstraeten rappelle que M. Van den Broeck vient de dire que le Bassin du Hoyoux est constitué du haut en bas par des calcaires crevassés reposant dans des auges de psammites et de schistes imperméables. M. Van den Broeck attribue à cette disposition générale ce fait que le bassin hydrographique des sources est beaucoup plus étendu que le bassin superficiel et il explique de cette facon le débit considérable des sources de Modave. M. Verstraeten a des objections à faire à cette manière de voir. On a certainement raison d'avancer que le calcaire est crevassé, mais l'orateur doute quil soit établi que les psammites sous-jacents sont quasi imperméables et il pense qu'un peu de circonspection lui paraît opportun. La galerie de drainage dite de Nalinnes, percée par la ville de Charleroi, a longuement traversé des roches analogues, quartzo-schisteuses ; en beaucoup d’endroits on a observé que les psammites sont très fissurés et qu'il ne fallait point tenir les schistes pour imperméables partout. Les bandes alternantes de calcaire et de quartzo-schisteux vont de l'Ouest à l'Est, de la Meuse aux affluents de l’Ourthe ; et déclarer de par ces circonstances que le bassin des sources dépasse de beaucoup le bassin superficiel lui paraît hasardé. Des mêmes circonstances on pourrait beaucoup mieux déduire que la Meuse et l'Ourthe drainent le bassin intermédiaire du Hoyoux par la raison qu un drain plus profond influence un drain moins profond ; l'orateur ne dit pas que cela est, mais il pense que cela peut être et, avant de conclure, il faudrait vérifier et éliminer l'hypothèse par des constatations en règle, telles par exemple qu'un nivellement hydrogra- phique, facile à exécuter. M. Van den Broeck a cité comme preuve de ses vues théoriques, un ruisseau du bassin du Hoyoux qui ne donne pas d’eau parce qu'il serait drainé par la vallée mère. Mais ce fait peut être aussi bien tourné contre sa thèse. Nulle part les bassins liquides ne sont en correspon- dance parfaite avec les bassins superficiels. Pour qu'il y ait concordance parfaite, il faudrait des conditions théoriques, tant en sol qu’en sous-sol, que ne fournit pas la nature. Dans beaucoup de bassins on observe ce que les hydrologues appellent des vallées sèches, sans pour cela que le bassin liquide l'em- 100 PROCÈS-VERBAUX porte sur le bassin superficiel; et si dans le voisinage du Hoyoux on trouve un ruisseau drainé par un autre parce qu'il est de ro mêtres en contrebas, qu'est-ce qui empêche la Meuse et l’Ourthe de drainer le Hoyoux, parce qu'ils sont de 50 mêtres en contrebas. Il existe du reste une autre considération bien plus importante, c’est celle du débit vrai des sources du Parc de Modave aux périodes des plus grandes sécheresses. D'abord l'orateur ne peut présentement porter de jugement sur les périodes de jeaugeages, mais en les admet- tant comme irréprochables, les résultats obtenus ne répondent pas à la question. Pour une administration communale il ne s’agit pas de savoir le débit obtenu en période moyenne ou à peu près ordinaire ; l'essentiel est de savoir ce dont on pourra disposer à la fin d’une grande période de sécheresse, comme il s'en est rencontré plusieurs depuis cinquante ans et notamment la période si dangereuse de 1862-1865. Les résultats obtenus sont à réduire dans une forte proportion et soutenir que le minimum déterminé de 1885 à 1888 représente une quantité toujours certaine, c'est commettre une grosse erreur, contre laquelle il est bon de se mettre en garde. M. Van den Broeck répond qu'il ne tiendra compte, parmi ce que vient de dire M. Verstraeten, que de la première partie; la seconde, traitant du jaugeage des sources, n'étant pas de sa compétence. En restant dans le domaine géologique pur, M. Van den Broeck constate que M. Verstraeten répond à la série de faits précis, observés par lui sur le terrain, par des arguments généraux, qui ne trouvent pas leur application et par des doutes que, comme géologue, il ne peut partager. Bien que, dans sa communication, l’orateur ait abordé les principaux points et donné toutes les explications désirables, M. Verstraeten revient demander pourquoi la Meuse et l'Ourthe ne drainent pas le Hoyoux, attendu que leurs vallées sont en contrebas de celle du Hoyoux. C'est, ainsi que cela a été dit, parce que la disposition des bandes aquifères calcaires en fond de bateau qui se dirigent de l'Est à l'Ouest leur fait présenter leurs extrémités rémontantes vers la Meuse et l’'Ourthe et leur maximum de profondeur vers le sillon drainant du Hoyoux et qu'ainsi, les vallées de la Meuse et de l’Ourthe pourraient être en contrebas du fond de la vallée du Hoyoux de plusieurs cen- taines de mètres, il n’y viendrait pas — par suite de l'imperméabilité du substratum schisteux des réservoirs calcaires — s'y déverser une goutte d’eau. | M. Vestraeten croit-il qu’en plaçant deux réservoirs en contre-bas SÉANCE DU 15 JUILLET 1890 IOI d'un autre réservoir étanche et rempli d'eau, l'eau de celui-ci s'écou- lerait dans les deux réservoirs inférieurs, uniquement parce qu'ils sont plus bas ? Certes 1l existe dans la région du bassin de l'Ourthe, situé au Sud-Est de Modave, de grandes étendues de calcaires en forme de bassins, donnant naissance à des sources alimentant par exemple le Néblon, affluent de l'Ourthe ; mais c'est là le trop plein, le déversoir méridional de ces vastes réservoirs dont la masse principale est en communication souterraine avec les plis calcaires quialimentent les sources de Modave. En ce qui concerne l'imperméabilité des psammites sous-jacents aux calcaires, certes M. Van den Broeck reconnaît qu'elle est loin d'être absolue, mais eux-mêmes reposent sur une épaisse masse imper- méable de schiste; les eaux qui peuvent s'infiltrer dans les psammites s'y emmagasinent sans circulation ni écoulement autre que locaux et accidentels, retenues qu’elles sont, en général. par les schistes sous- Jjacents. M. le Président croit que le sujet est épuisé et A l'on peut passer à l'objet suivant à l’ordre du jour. MM. Dupont et Rutot déclarent d’ailleurs être entièrement de l'avis de M. Van den Broeck pour ce qui concerne la question des sources de Modave. M. Van den Broeck a étudié la question sur le terrain, en géologue au courant des méthodes et des principes admis, et son avis a une portée scientifique incontestable. M. le Président rappelle qu'il reste encore deux objets à l’ordre du jour, dont le premier est la lecture du rapport de M. Rutot sur l’orga- nisation de la section de géologie au Musée du Peuple. M. Rutot fait remarquer qu'il est trop tard pour entamer le sujet et qu'il serait préférable de terminer le dernier objet à l'ordre du jour, relatif à la question des eaux de Nalinnes. 4 LES EAUX ALIMENTAIRES DE CHARLEROI ET LE DRAINAGE DU PLATEAU DE NALINNES M. Verstraeten demande la parole. C’est lui qui a créé le drainage de Nalinnes pour l'alimentation en eau potable de la ville de Charleroi et il lui paraît convenable qu'avant la discussion, il expose ses idées à ce sujet : L'édilité de Charleroi demande ce que pourrait lui conseiller notre Société au sujet de l'extension de la distribution d'eau. J'ai été autrefois mêlé à la question des eaux de cette ville et crois lui devoir mon avis. 192 PROCÈS-VERBAUX Le sol de l’agglomération carolorégienne va de la cote 105 à la cote 170, chiffres ronds. La Sambre traverse la partie basse. Le sous-sol ne recèle que de très mauvaises eaux, comme dans toutes les autres villes d’ailleurs. Les citernes sont exposées aux crevassements, à cause des mouve- ments du terrain houiller. Dans ces conditions, l'administration communale doit se préoccuper de la recherche d'autres eaux. Vers 1874, elle étudia de nombreuses combinaisons ; une solution provisoire intervint : la fourniture d’eau de la Sambre, puisée dans la ville même et foulée par machine au point culminant du territoire. Mais l'eau de la Sambre est mauvaise, chargée de matières orga- niques, souvent limoneuse ; on exigea une autre solution. Au Sud de Charleroi, se développe le plateau de Nalinnes, entre l'Eau d'Heure et le Ruisseau d’Acoz, plateau de plusieurs milliers d'hectares au-dessus de la cote 200 et que traverse par le milieu, du Nord au Sud, la route de Philippeville. Le terrain houïller qui s'étend sous Charleroi, se continue au Sud dans la direction de la route, jusqu’au voisinage du chemin de Lover- val, puis se présente une bande de calcaire de 8 à 900 mètres de lar- geur. Le terrain quartzo-schisteux vient ensuite ; il dispose ses joints de stratification transversalement à la chaussée et s'étend largement à plus de 500 mètres au delà. Sur la zone quartzo-schisteuse s’étalent des dépôts terreux : sables bruxelliens et limons superficiels, qui, de leur bord septentrional, paraissent devoir gagner fortement en épaisseur vers le Sud, puisque, à la hauteur du Bultia, leur puissance atteint 16 mètres à peu près. Les pluies qui tombent sur cette zone, passent en partie notable en sous-sol, filtrent au travers des éléments siliceux, alumineux, calcareux, s'élaborent, puis arrivent sur la roche quartzo-schisteuse sous jacente, pénètrent dans ses fissures et dans ses joints de stratification et s’y amassent. Après avoir rempli les solutions de continuité de la roche primaire, les eaux élèvent leur niveau et viennent former dans les couches terreuses supérieures, une nappe aquifère continue dont la surface s'établit à quelques mètres sous le sol. Dans la zone calcaire, l’hydrologie est très différente. Les dépôts terreux n'y sont guère représentés que par une couche de limon et la roche semble partout très crevassée. En temps de pluie, on remarque que des ruissellements importants disparaissent brusque- ment en sous-sol, pour suivre des voies souterraines, pour le moment indéterminées. SÉANCE DU 15 JUILLET 1800 193 Ce phénomène s’observe notamment près de l'intersection de la route de Philippeville et du chemin de Loverval. Une nappe d'eau doit exister à certaine profondeur et l'existence des ruisseaux permanents voisins qui coulent dans la bande calcareuse en question, me porte à croire que, sous la route, son niveau doit être peu différent de la cote 180. Enfin le terrain houiller est à considérer comme imperméable, au moins en cet endroit. Telles sont les ressources dont la Ville jugea convenable de tirer parti. A cet effet, elle adopta le projet consistant à entrer en galerie au point de la route de Philippeville dit Saint-François, à 4000 mètres environ au Sud de la Sambre; à traverser la roche houillère, puis la roche calcaire, pour continuer dans le quartzo-schisteux et s'y développer selon les besoins. Mais une grosse difficulté était d'obtenir les autorisations nécessaires à peu de frais et en peu de temps. La route de Philippeville s'offrait favorablement ; l'administration communale obtint du gouvernement dy pouvoir percer une galerie jusqu'à Somzée, c'est-à-dire sur un développement de 5600 mètres. Le travail fut entamé en 1870, provisoirement arrêté en 1882 et partiellement poursuivi depuis. Comme :1l fallait s’y attendre, la traversée du terrain houiller ne donna point d’eau; le calcaire sec et partout crevassé, exposant à perdre les eaux d'amont, nécessita l'établissement d’une conduite étanche dans la galerie qui le parcourt; mais dans le quartzo-schisteux, de nombreuses sources furent recueillies par le drain qui, aujourd’hui, est arrivé à la hauteur du Bultia. Ajoutons qu'un serrement fut exécuté près du puits 23 et que les 1305 mètres de galerie de l’amont ont fourni, depuis 1882, des débits variant de 2000 à 1300 mètres cubes par 24 heures. Cette eau est de très bonne qualité. Après avoir traversé le robinet de serrement, elle coule librement en galerie jusqu'au calcaire où, passant par une conduite, elle arrive dans la galerie du terrain houiller et finalement dans la conduite de dérivation, qui la porte au réservoir distributeur de la Ville. Si l’eau de source des galeries de Nalinnes était seule à desservir la population, elle arriverait aux robinets des particuliers dans des condi- tions satisfaisantes; mais le débit de 1 300 mètres cubes estinsuffisant pour l'alimentation de la Ville et des communes voisines, vis-à-vis desquelles des engagements ont été pris pour fournir le supplément nécessaire ; de cette manière l’ancienne machine doit encore fonctionner; de l'eau 1890. P.-V. | 13 194 PROCÈS-VERBAUX est puisée dans la Sambre dans la proportion de 375 mètres cubes par jour en moyenne, et foulée dans la conduite en même temps que l’eau des sources. : I en résulte de sérieux inconvénients : altération, dans une certaine mesure, de l’eau de source, remous dans les conduites et, par suite, soulèvement des dépôts extrêmement ténus qu’elles recèlent, et par conséquent troubles fréquents. C'est évidemment pour sortir de cette situation que l’administration communale de Charleroi demande notre avis. Elle est satisfaite de l'eau de Nalinnes comme qualité; comme quantité il en faut davantage et assez pour n'être plus forcée de pomper l’eau de la Sambre. Ce que réclame de nous l'édilité de Charleroi, c'est évidemment un avis économique, le seul qui lui importe. : Il est très inutile de lui dire qu’en faisant de nouvelles galeries, elle trouvera de nouvelles eaux; elle sait cela aussi bien que nous. Pareille réponse ne lui serait guère utile; ce qu'il lui faut savoir, c'est la valeur relative de la solution proposée et, autant que possible, le prix auquel l'eau pourra être obtenue. La première idée quise présente, c’est l'extension du drainage. existant. [l me paraîtqu'il faut écarter la galerie transversale préconisée par MM. Rutot et Van den Broeck, par la raison géologique que le plan de stratification des bancs quartzo-schisteux sont transverses à la route de Philippeville; que les solutions de continuité sont autant de drains naturels dont il faut profiter et qu’une galerie transversale aurait immédiatement devant elle un mur immense, formant une sorte de serrement indéfini. D'ailleurs il faudrait négocier avec les propriétaires des terrains à traverser; il faudrait pour cela beaucoup de temps et d'argent et la réussite serait douteuse. C’est donc le prolongement pur et simple du drain existant sous la chaussée qui répond aux données actuelles du problème. Or, l'expérience de huit années montre que le moindre débit par mètre courant a été, jusqu'ici, environ un mêtre cube journalier. Le coût du mètre moyen de galerie (puits, etc., tout compris) est de 65 à 7o francs et sur cette base, nous trouvons que le prix de revient du mètre cube acquis est de =. centime. Supposons qu’on n’obtienne que la moitié de ce débit, bien qu'en avançant au Sud on entre dans des conditions meilleures; alors le coût du mètre cube s'élève à 1° .,6. EE É SÉANCE DU 15 JUILLET 1890 195 Peut-on obtenir de l'eau meilleure à meilleur compte? voilà la question. Je réponds, après étude faite, que je ne vois autour de Charleroi aucune source d'une dérivation aussi économique. Quant au développement utile à donner à la galerie, sous la chaussée en question, Je l'estime à plusieurs milliers de mètres. J'ai dit que, probablement, le calcaire précédant le quartzo-schisteux, recèle des eaux économiquement accessibles et que les circonstances hydrologiques portent à croire que la couche aquifère, dans cette roche, sous la route de Philippeville, doit se rencontrer vers la cote 180. Au point le plus bas de cette zone, se trouve le puits n° 19, où le radier de la galerie est à la cote approximative de 182 mêtres. Un trou de sonde pratiqué au fond de ce puits et descendu même à 10 mètres plus bas, serait chose facile et peu coûteuse. C'est par ce petit travail de reconnaissance qu’il faudrait com- mencer. La recherche aboutissant favorablement, on poursuivrait par la construction d’un puits qui servirait de pompage d'essai, etc. Si enfin, on arrivait à conclure que le calcaire, à cet endroit, est susceptible de fournir de l’eau en quelque abondance, une petite pompe à vapeur foulant dans la conduite du calcaire, procurerait une eau capable d'atteindre, comme celle du quartzo-schisteux, le point culminant de Charleroi et elle serait ainsi obtenue également à des conditions économiques. M. Rutot rend hommage à la sagacité de M. Verstraeten qui a indiqué, il y a longtemps déjà, dans ses grandes lignes, le meilleur projet de distribution d’eau pour Charleroi, qui semble possible, dans des conditions économiques. Toutefois, M. Rutot ne peut admettre, comme résolvant le mieux la question posée par l'édilité de Charleroi, la prolongation pure et simple de la galerie existante. D'une part, M. Verstraeten semble admettre que les couches «quartzo-schisteuses » vont en s'étendant largement vers le Sud, ainsi que tend à le faire croire la carte de Dumont. Mais d’après la carte accompagnant le grand travail « l’Ardenne » de M. Gosselet, il n'en est pas ainsi : une grande faille doit exister, mettant en contact, par suppression des couches les plus anciennes, le bassin de Namur avec le bassin de Dinant et, de plus, on sait, d’après la constitution des couches du Devonien supérieur, qu'au calcaire carbonifère succèdent les psammites du Condroz et que ceux-ci sont suivis des schistes de la Famenne. 196 PROCÈS-VERBAUX Or, c’est la partie actuelle de la galerie, creusée dans les psammites fissurés, qui fournit l'eau que l’on recueille dans le réservoir et il est peu probable que les psammites favorables se continuent bien loin vers le Sud; ce sont les schistes imperméables qui auront, au contraire, tendance à se développer. Enfin, d'un autre côté, le terrain primaire n’est aquifère qu'en raison du développement, au-dessus de lui, des couches appelées « terreuses » par M. Verstraeten et dont la principale est le sable bruxellien. | Or, M. Rutot a des raisons de croire que le massif bruxellien ne s'étend pas bien au Sud du Bultia, avec une épaisseur suffisante pour renfermer une importante nappe aquifère ; donc, à son avis, la prolon- gation Sud de la galerie serait désastreuse pour la ville de Charleroi : 1° parce que le réservoir superficiel ne semble pas s'étendre avec une importance sufhisante au Sud du Bultia; 2° parce que la direction Sud mène la galerie vers des paquets de _schistes imperméables non aquifères ; 30 parce que, à une distance du Bultia qui pourrait être précisée par des études sur le terrain, il doit exister une ou plusieurs failles amenant des dérangements de couches, de sorte qu'après avoir traversé : une zone de schiste non productif l'on marcherait vers l'inconnu. Il existe donc quantité de raisons qui font croire que le Bultia est, à peu de choses près, la limite Sud de la partie à drainer; restent, en conséquence, les galeries transversales que M. Verstraeten déclare mauvaises parce qu'elles suivraient le sens de la stratification. Or, M. Verstraeten a dit lui-même que ce sont les fissures et les joints de stratification qui permettent aux eaux renfermées dans le réservoir supérieur de venir s'écouler dans la galerie. Il suffirait donc, pour avoir de l’eau, de bien choisir l'emplacement de la galerie transversale, de la placer au point où un de ces joints donne une importante venue d’eau et de poursuivre ainsi dans la direc- tion des couches. Loin de se trouver devant un « immense serrement », on se trou- verait ainsi suivre un véritable filon d'eau, ce qui mettrait la galerie dans une situation très favorable. M. Rutot recommande donc vivement à la ville de Charleroi l'étude de la galerie transversale partant des environs du Bultia. Mais si M. Rutot se trouve ainsi en désaccord avec M. Verstraeten pour ce qui concerne l'extension de la galerie existante, il ne se trouve plus en opposition aussi marquée lorsqu'il s'agit de la solution relative à l'épuisement des eaux du calcaire carbonifère. SÉANCE DU 15 JUILLET 1890 107 MM. Rutot et Van den Broeck, lorsqu'ils ont fait l'étude prélimi- naire de la question, n'ont pas eu à examiner ce côté du problème et il ne serait pas impossible que les vues de M. Verstraeten puissent se réaliser, au moins théoriquement. Il se peut, en effet, qu'il existe un niveau d’eau dans le calcaire à une cote convenablement élevée et un essai dans ce sens est évidemment à conseiller s'il est facilement pratiquable. Toutefois nous ne serions plus certains d'avoir ici de l'eau bien filtrée; peut-être la qualité laisserait-elle un peu à désirer; c'est ce quil faudrait essayer de déterminer. M. le Président croit l'heure trop avancée pour aborder d’autres sujets et propose de remettre à la prochaine séance les autres commu- nications annoncées. La séance est levée}à 11 heures. SÉANCE MENSUELLE DU 29 JUILLET 1890. Présidence de M. Gosselet. La séance est ouverte à 8 h. 1/2. Correspondance. M. le Secrétaire de la Société géologique de Belgique à Liége, annonce que le Conseil de cette Société a admis la demande d'échange des publications. M. Lagasse, Ingénieur en chef, Directeur des ponts et chaussées, invité, regrette de ne pouvoir assister à la séance. M. Macpherson de Madrid, fait savoir qu'il compte contribuer, pour une part à convenir, dans les frais de publication des planches accompagnant son travail sur les mouvements moléculaires dans les roches solides. (Remerciements. | M. Ernest Favre fait part à la Société de la mort de son père, M. Alphonse Favre, membre correspondant de l’Institut de France, ancien professeur à l’Académie de Genève et membre honoraire de notre Société. — Une lettre de condoléance sera adressée à M. Ernest Favre. | Dons et envois reçus. Reçu de la part des auteurs : 1341 Agamennone (Giovanni). Sopra la correlazione dei terremoti con le perturbationi magnetiche. Extr. gr. in-8°, 6 pages. Rome, 1890. 1342 Bonney (T.-C.). On the crystalline Schists and their relation to the Mesozoic Rocks in the Lepentine Alps. Extr. in-8, 54 pages. Londres, 1890. 1343 Dautzenberg (Ph.). Âécoltes malacologiques de M. l’ Abbé Cullieret aux Iles Canaries et au Sénégal, en janvier et février 1890. Extr. in-8°, 22 pages, 1 pl. 1344 Fornasini (Carl). Contributo alla conoscenza della microfauna tertiaria italiana Lagenidi pliocenici del Catanzareze. Extr. in-4°, 12 pages, 1 pl. SÉANCE DU 29 JUILLET 1890 109 1445 Hébert (Edmond). Discours prononcés, le 8 avril 1890, sur sa tombe au cimetière Montparnasse, par MM. À. Gaudry, Darboux, Tannery, M. Bertrand, Bergeron et, le 4 juin 1890, par MM. Fouqué, Munier-Chalmas et Velain à l’occasion de l'inauguration du médaillon déposé sur sa tombe. Broch. de 69 pages, accompagnée d’un portrait et d’une planche. (Hommage de la famille.) 1346 Kilian (W.) Analyse des travaux publiés en 1888 sur le système crétacé. Extr. de l'Annuaire géologique universel. Broch. 85 pages. Paris, 1890. 1347 Lotti (B.) Ulteriori Notizie sul giacimento cuprifero di Montecastelli in Provincia di Pisa. Extr. in-8, 4 pages. Rome. 1890. 1348 — Sui dintorni di S. Gimignano in Val d’ Elsa (Toscana).Extr. in-8°, 6 pages. Rome, 1890. 1349 — Note bibliografiche. M. Bertrand et M. Kilian. Etudes sur les terrains secondaires et tertiaires dans les provinces de Grenade et de Malaga. Extr. in-8°, 4 pages. Rome, 1890. 1350 Sacco (Federico). Luigi Bellardi. Cenni biografici. Extr. in-8, 3 pages, | portrait. 1351 Tacchini (P.). Sopra un tromometro a registrazione fotografica. Extr. in-8, 3 pages. 1890. Tirés à part du Bulletin : 1352 Félix (J.) et Poskin (A.). Rapport des déléqués de la Société au Congrès d’' Hydrologie et de Climatologie de Paris (1889). 1353 Storms (R.). Note bibliographique: Die Cœlacanthinen, mit besonderer Berüchsuchtiqung der im Weisem Jura Bayerns verkommenden Grattungen, von D' O. Reiss. (2 exemplaires.) 1154 Lorié (J.) Quelques réflexions à propos du travail de M. Van Overloop sur l’Escaut supérieur. Périodiques en continuation : Annales de la Société géologique du Nord; Bulletins de la Société belge de Géographie, de l'Académie des sciences de Cracovie, du Comité géologique d'Italie, du Cercle des naturalistes hutois, de l'Observatoire météorologique de Rome, de l'Observatoire royal de Bruxelles, de l’Académie royale des sciences de Belgique, Carte hydro- graphique de l'Océan Atlantique du Nord; Chronique des Travaux publics ; Feuille des jeunes naturalistes, Journal trimestriel de la 200 PROCÈS-VERBAUX Société Géologique de Londres ; Mémoires de la Commission géolo- gique du Portugal; Revues des questions scientifiques, universelle des Mines, de la Métallurgie, Ctel et Terre, Recueil périodique de la Société géologique suisse. Communication du bureau. M. le Secrétaire lit l'adresse suivante, envoyée au nom de la Société à l’occasion du 25% anniversaire de l'inauguration du règne de S. M. Léopold II : SIRE, La Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie est heureuse de saisir l'occasion que lui offre le 25e anniversaire de l'inauguration du règne de Votre Majesté pour joindre sa voix à l'unanime concert de reconnaissance et de respectueuse admiration qui s'exhale du cœur de tous les Belges pour célébrer les glorieux et nobles efforts effectués par Votre Majesté en faveur des grands problèmes de prospérité et d'intérêt publics qui l'occupent depuis si longtemps. L'ère ininterrompue de paix et de progrès qui a caractérisé en Belgique ce dernier quart de siècle, a permis l'épanouissement intellec- tuel grâce auquel les grandes et fécondes pensées qui sont la domi- nante de l'existence du Roi-Souverain que la Belgique fête aujourd’hui ont pu s'affirmer et s'imposer, non seulement aux Belges, mais encore au monde civilisé tout entier, devenu le débiteur reconnaissant de Votre Majesté. La Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie, qui se fait un titre de gloire d’avoir, la première parmi les associations scientifiques existantes, inscrit dans ses Statuts, l'étude de l'hydrologie considérée au point de vue des ressources alimentaires et de l'hygiène publique, ainsi que l'étude du sol et des richesses minérales du Congo, n'a fait que répondre par ce programme d'étude, sanctionné depuis: deux ans par l'établissement d’une très active section spéciale d’hydro- logie, à l'appel chaleureux adressé par Votre Majesté aux forces vives et intellectuelles du pays. Avant nul autre, notre Souverain éclairé avait pressenti l'importance que devaient avoir pour la Belgique ces études, d'un si puissant intérêt vital. SÉANCE DU 29 JUILLET 1890 201 Sire, C’est avec le double élan d’un respectueux sentiment d’admiration pour l'Œuvre de Votre Majesté et d'un profond sentiment de recon- naissance pour les avantages que nous a valus la voie ouverte par notre Souverain que la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie s'empresse de déposer aux pieds du Trône l'expression de ses vœux ardents pour le bonheur et la prospérité de Votre Majesté et de la Belgique intimement liées depuis 25 ans, dans une commune pensée de travail, de progrès et de dévouement mutuel. (Applaudissements.) M. le Président est heureux de constater les marques unanimes d'approbation que viennent de manifester les membres présents à la séance. Communications de membres. 19 M. Æ. Dupont fait la communication suivante : SUR L'HYDROGRAPHIE SOUTERRAINE DANS LES TERRAINS CALCAIRES PAR M. E. Dupont Directeur du Musée royal d'Histoire Naturelle de Belgique. Il est certainement inutile d’insister sur les différences complètes des modes de circulation souterraine des eaux, suivant qu'on envisage les terrains non cohérents ou les terrains rocheux. Dans nos terrains à couches horizontales, où des dépôts imper- méables alternent avec des terres perméables, nous observons les grandes nappes continues d’eau souterraine que vous avez étudiées si longuement. Mais, dans les terrains rocheux dont les couches sont contournées, il n'en est plus ainsi. On peut dire qu'ils seraient imper- méables, si leurs couches n'étaient fendillées ou brisées. Le phénomène aquifère se présente alors sous deux aspects, suivant que le terrain est quartzo-schisteux ou calcareux. Dañs le premier cas, l’action rappelle celle des terrains horizontaux, tandis que dans l’autre, la circulation 202 PROCÈS-VERBAUX se fait avant tout par des ruisselets, par des rivières mêmes, en un mot, par des canaux de dimensions variées gisant dans la profondeur. Plusieurs de nos confrères ayant bien voulu me témoigner le désir que j'exposasse devant la Société le résultat de mes observations sur les eaux souterraines de nos terrains anciens et particulièrement de nos calcaires ; c'est pour y satisfaire que je yous en présente un exposé succinct. ; Lorsqu'on examine les moyens qu'on emploie dans les villages du Condroz et de l’Entre-Sambre-et-Meuse pour se procurer des eaux domestiques, on remarque que les puits n'y sont guère plus rares que dans la région limoneuse, si le terrain est schisteux ou psammitique. Au contraire, si le sous-sol immédiat est du calcaire recouvert d’un sol meuble de faible épaisseur, on ne creusera pas de puits. C'est que les terrains schisteux et psammitiques laissent passer les eaux dans leurs masses voisines de la surface par les nombreuses fentes et fissures de leurs bancs. Ces fentes, que les influences extérieures accentuent, vont en s’amoindrissant dans la profondeur et bientôt la roche forme un niveau imperméable. Vers une trentaine de pieds et moins, le puits, creusé dans la roche qui, fendillée et délitée par les influences extérieures, se laisse assez facilement entamer, fournit de l'eau en permanence. Dans les calcaires et dolomies, les cassures et fissures des bancs laissent aussi passer les eaux, mais comme elles sont chargées d'acide carbonique, elles exercent sur la roche une action dissolvante qui donne naissance à des canaux souterrains, drainant les eaux infiltrées, de sorte que, grâce à cette action chimique, les eaux ont un écoulement complet et les puits ne peuvent s’y alimenter. C'est à cette circonstance qu'est due, dans le Condroz et l'Entre- Sambre-et-Meuse, la répartition des villages, fort étrange à première vue. Le caractère géologique de ces régions est, ainsi que vous le savez, de présenter une série alternative de collines psammitiques et de vallées calcaires. Les terrains principalement cultivés, les « bonnes terres » comme disent les villageois, sont ceux des vallées calcaires, tandis que les collines psammitiques sont de culture beaucoup plus ingrate et de moindre rendement. Il semblerait dès lors que les habi- tants n'auraient jamais pensé à établir leurs villages au milieu des collines, d'autant plus que les pentes de celles-ci sont généralement raides, ce qui est une grande difficulté pour la rentrée des récoltes. C'est cependant ce dernier parti qu'ont pris les villageois. [ls ont bâti leurs villages sur les croupes des collines psammitiques, quand ils en avaient le choix, presque sans exceptions et nous expliquerons celles-ci plus loin. | SÉANCE DU 29 JUILLET 1890 203 J'ai été longtemps à me rendre compte des motifs qui les avaient poussés à cette préférence, apparemment si opposée à leurs intérêts. Il ne peut y avoir de doute. C'est la question des eaux qui a été le principal mobile. Par des puits, ils pouvaient sur le terrain psammi- tique se procurer l'eau qui leur est nécessaire. Des fermiers m'ont aussi fait valoir comme avantage secondaire que le charriage des fumiers ayant lieu au printemps, alors que les chemins sont en mauvais état, la facilité de descendre les pentes pour le transport de ces matières lourdes compensait le désavantage de remonter les récoltes au cours de l'été, quand la sécheresse avait rendu les chemins plus praticables. Il y a cependant des villages établis sur le calcaire, mais on remarque qu'ils tendent à se placer le long des cours d’eau ou dans le voisinage de sources plus ou moins importantes et permanentes. La circulation des eaux dans l’intérieur des terrains schisteux et psammitiques se fait également par canaux, mais sur une échelle beaucoup moins grande que dans le calcaire. Les eaux ont en effet une action chimique nulle sur ces roches, de sorte que, sans les cassures plus ou moins importantes, de petites failles que les eaux utilisent, les régions de cette nature offriraient peu de sources. Le cas est différent lorsque ces terrains renferment des couches calca- rifères, dans lesquelles la dissolution de l'élément calcareux permet la formation de conduits souterrains. Mais, dans nos terrains calcareux proprement dits, le carbonate de chaux seul ou bien le carbonate double de chaux et de magnésie ou dolo- mie forme presque l'entièreté de la roche. Leur dissolution ne laisse en effet qu'un petit résidu d'argile rouge ou jaune compacte. On comprend la puissante action que doivent avoir sur ces roches des eaux qui, déjà chargées d'acide carbonique en traversant l’atmosphère,en sont souvent saturées en traversant la couche d'humus. Lorsqu’elles atteignent le calcaire fissuré en tous sens, soit par les Joints de stratification, soit par d'innombrables cassures transversales, soit surtout par des failles, elles y pénètrent avec d'autant plus de facilité que les variations de température, principalement la gelée, délitent les masses voisines de la surface. Du reste, tous les bancs de calcaire ne sont pas également aptes, semble-t-il, à être corrodés par les eaux. Les environs de Namur, en descendant la Meuse vers Andenne, en fournissent une démonstration remarquable. On y voit une série de bancs, d’une épaisseur d'une dizaine de mètres, fortement corrodés, présentant une suite presque continue de petites cavernes et enclavés dans d'épaisses masses de bancs de calcaire qui se montrent beaucoup plus rebelles à la cor- 204 PROCÈS-VERBAUX rosion. Généralement le toit de ces cavernes est relié à la surface par une petite faille ayant servi de conduit aux eaux superficielles. La texture du calcaire joue donc un rôle dans la formation des canaux souterrains. Les eaux attaquent plus facilement certains cal- caires que d’autres. Néanmoins c'est surtout la présence des failles qui détermine la formation des cavités. Il se forme ainsi des canaux de formes, de dimensions et d’allures extrêmement capricieuses, tantôt étroits, engorgés et multiples ; tantôt larges et tellement élevés que des écroulements s'y forment. Ils peuvent avoir des longueurs considérables ; ceux de plusieurs kilo- mètres ne sont pas rares. [ls s'enfoncent à de grandes profondeurs, comme ils sont souvent voisins de la surface, se relèvent, s’enfoncent et serpentent de toute manière. Ils donnent même lieu au phénomène des fontaines intermittentes dont on a notamment un exemple à Yvoir. Si le cas que je viens d'exposer sommairement est le plus fréquent, il est loin d'être le seul. Ce ne sont pas seulement les eaux d’infiltra- tion qui produisent ces eaux canalisées. Nous observons encore d’autres circonstances fort intéressantes. L'un ou l’autre de ces canaux, venant dans son cours à s’appro- cher de la surface soit par la corrosion de ses eaux, soit par les ébou- lements qui s’y produisent, subit des écroulements qui le mettent en communication avec l'extérieur. C'est l'accident géologique connu sous les noms d’aiguigeois, chautoirs, entonnoirs, etc. J'ai relevé ceux que j'ai observés dans nos calcaires devoniens et carbonifères. Comme ils faisaient partie des documents à mentionner sur la carte géologique au 20,000°, ils sont figurés sur les feuilles de cette carte qui ont été publiées. Il arrive que l’entonnoir, s'étant formé dans une dépression du sol sans cours d’eau, ne recoit que des eaux sauvages dues à la fonte des neiges, aux grandes pluies et particulièrement aux orages. Il s'agrandit alors beaucoup et les villageois le redoutent, car, suivant leur expression, « il mange leurs champs ». Aussi cherchent- ils, sans y parvenir toujours, à le combler dès qu'il se forme, en y charriant à grands frais d'énormes blocs de pierres. Les entonnoirs se forment plus facilement dans les endroits où le calcaire est recouvert de sables et d’argiles tertiaires; ce qui semble indiquer que les eaux d'infiltration agissent concurremment dans leur formation avec les écroulements intérieurs. Mais si l'effondrement, donnant naissance à cette communication, se produit près d’une rivière et d’un ruisseau, ces cours d’eau se | | jettent dans le canal, tout entier si l'orifice est assez grand, partielle- | SÉANCE DU 29 JUILLET 1890 205 ment si l’orifice est insuffisant. Les deux éventualités se produisent du reste pour un même ruisseau. Celui-ci a souvent un cours souterrain seulement en temps ordinaire; il a un cours souterrain et un cours à ciel ouvert pendant ses crues. Sur beaucoup de points, les eaux courantes superficielles dispa- raissent tout à coup complétement. C'est surtout dans le calcaire devonien que ce phénomène se produit sur la plus grande échelle, sans doute parce que,outre qu'il est peu épais et généralement fort redressé, il est enclavé entre des murailles schisteuses, au lieu que le calcaire carbonifère repose dans des plis svnclinaux de psammites. Le calcaire devonien peut ainsi recevoir le contingent des eaux recueillies par les schistes qui l'enserrent. Des rivières s'y engouffrent brusque- ment, la Lesse à Han, l'Homme à Rochefort, l'Eau noire à Couvin et d’autres encore. Le phénomène se montre généralement sur une moins grande échelle dans le calcaire carbonifère, en ce sens que des rivières de cette importance n'y prennent pas un cours souterrain. Mais la région de Modave sur laquelle notre attention est appelée par l'importance des sources du Hoyoux, présente néanmoins nette- ment ces actions hydrographiques. On remarque sur les plateaux de cette importante région calcaire, des ruisseaux d’un débit d’abord assez notable; ce débit diminue brusquement et il arrive même, comme à Tharoul, que le ruisseau disparaisse temporairement. C'est que des entonnoirs se sont rencontrés sur le cours de ces ruisssaux, absorbant tout ou partie de leur eau. Des vallées longues et profondes, comme la chavée de Bonne, ne roulent des eaux qu'à la fonte des neiges ou après de fortes pluies. On doit remarquer du reste qu'il n'existe pas d’affluents du Hoyoux sur la rive droite de cette rivière dans le massif calcareux de Modave. Nous aurions pu en conclure a priori à l'existence d'une importante canalisation souterraine drainant des surfaces étendues et dont M. Van Hoegaerden vient de nous montrer les bouches. | Pour terminer, je dois présenter la réflexion suivante comme résumant, au point de vue des applications, mes études à ce sujet. Il y a une circulation souterraine considérable dans tous nos terrains calcaires. On pourra y trouver une ressource importante d'eau de première qualité. Cependant il y a lieu d'y distinguer les eaux provenant d'infiltration ou bien de ruisseaux ayant subi un long trajet souterrain. Ces eaux, filtrées par l'argile d’altération qu'elles ont traversées, sont d’une admirable limpidité, souvent précieusement minéralisées et dépouillées de matières organiques. C’est l’eau qu’on a coutume d'appeler Eau de roche. 206 PROCÈS-VERBAUX Mais lorsqu'une rivière a un cours souterrain, comme la Lesse, l'Homme, l'Eau noire et tant d'autres, après avoir eu au préalable un long trajet à ciel ouvert, ce jugement ne peut plus être accepté dans toute sa rigueur. Car on peut prévoir que la rivière, avant d’entrer sous terre, a pu être contaminée par les déjections des villages, et son filtrage naturel na pu être suffisant, vu le volume de ses eaux, pour l'assainir complétemeut pendant un trajet souterrain plus ou moins étendu. M. le Président prie M. le Secrétaire, en l'absence de M. À. Borg- man, de donner communication du travail de notre confrère, intitulé « Quelques observations et remarques sur la nomenclature et sur l'indication symbolique des Hoogvenen. » M. le Secrétaire résume en quelques mots le travail de M. Borgman et prie la Société de bien vouloir nommer deux rapporteurs pour en faire un examen détaillé. MM. Ortlieb et Houzeau de Lehaïie sont nommés rapporteurs. M. le Président prie ensuite M. Rutot de donner lecture du projet de rapport de la Société à adresser à la Commission de la Section de Géologie. M. Rutot donne lecture du projet de rapport. D'après les rapporteurs, le but principal de la Salle de Géologie est de donner une idée de la chronologie des temps géologiques, combinée avec l'évolution des êtres. - Il ne peut être ici question d'exposer de véritables fossiles, ni même des squelettes entiers en nature ou en fac-similé. Pour être compris, il faut exhiber des êtres animaux et végétaux restaurés. Comme conséquence, il faudrait diviser l'un des longs côtés de la salle, qui devrait avoir une centaine de mèêtres de longueur, en plusieurs compartiments. | Le premier représenterait les temps primaires: eau et fond de mer où gisent des Trilobites, des Céphalopodes, de rares Gastropodes et Lamellibranches, des Polypiers, etc. Dans les eauxquelques-uns de ces curieux poissons devoniens actuelleme nt bien connus. Le deuxième tableau serait consacré à la période houillère : marécage houiller, plantes, poissons ganoïdes, insectes. Le troisième tableau donnerait une idée des temps secondaires : sur mer, l'Ichtyosaure, le Plésiosaure et le Mosasaure; sur terre, l'Igua- nodon, l'Archéopteryx, le Ptérodactyle, peut-être un oiseau denté. Le quatrième tableau représenterait quelques types caractéristiques SÉANCE DU 29 JUILLET 1890 207 terrestres des temps tertiaires, et enfin le cinquième serait consacré aux temps quaternaires (Mammouth, Rhinocéros, etc.) et Homme, à moins que ce tableau soit transféré à la section d'Anthropologie. Le reste de la salle serait rempli par des plans, cartes et coupes en relief et par une petite série de minéraux usuels en beaux et volumineux échantillons. La dépense est évaluée à environ 75,000 francs. M. le Président croit que la Société pourra se rallier au texte éla- boré par MM. Rutot et Dollo ; la réalisation des idées émises dans le rapport serait sans aucun doute un véritable enseignement par les yeux. Ainsi conçue, la salle de géologie et de paléontologie serait une des plus intéressantes de l'institution à créer et la somme fixée pour la dépense probable semble devoir se rapprocher de la réalité. Le texte du rapport, étant mis aux voix, est adopté à l'unanimité des membres présents. La séance est levée à 11 heures. NOUVELLES ET INFORMATIONS DIVERSES Les publications de la Société américaine des Ingénieurs civils contiennent un intéressant mémoire de M. G. W. Rafter sur les algues d’eau douce au point de vue de leur influence sur la pureté des eaux des distributions publiques. M Rafter trouve qu’un bon nombre d'algues peuvent rendre les eaux impropres à la consommation, Elles leur communiquent une odeur nauséeuse de marécage, produite ordinairement par la décomposition de leur enveloppe mucilagineuse ou de l’amidon et de l'huile que contiennent leurs cellules, Outre le champignon ou schizomycète bien connu, le Beggiata, qui a la remar- quable propriété d'extraire le soufre des solutions de sulfates, les algues d’eau douce dont les noms suivent sont particulièrement nuisibles quand elles se rencontrent en grande quantité : Cladophora, Vaucheria, Batrachospermum, Draparnaldia, Chæ- tophora, Volvox, Eudorina, Pandorina, Hydrodictyon, Palmella, Crenothrix, Oscillaria, et en général les Diatomées, surtout le Meridion circulare. Les Desmi- diées semblent être ordinairement inoffensives. (Nature, 24 juillet, 1890.) SÉANCE SUPPLÉMENTAIRE DU 7 AOÛT 1890 Présidence de M. Houzeau de Lehaie. La séance est ouverte à 8 h. 15. Correspondance. MM. Gosselet, président, Lagasse et François, font excuser leur absence. M. le Ministre de l'Intérieur et de l'Instruction publique annonce que le subside spécial de mille francs demandé en vue d’aider à la publi- cation de la Carte pluviométrique, ne pourra être accordé. | | Dons et envois reçus. Recu de la part des auteurs : 1355 Gayeux (L.). Coup-d’œil sur la composition du Crétacé dans les environs de Péronne. Extr. in-8°, 19 pages. Lille, 1890. 1356 Duhourcau (E.). La Sulfurométrie appliquée aux sources de Cauterets. Exlr. gr. in-8°, 101 pages. Paris, 1876. 1357 — Du traitement de la pleurésie chronique par les eaux thermales sulfureuses de Cauterets. Extr. in-8°, 16 pages. Paris, 1877. 1358 — De la nature du principe sulfuré des eaux de Cauterets. Extr. in-8, 18 pages. Paris, 1880. 1359 — Les eaux sulfureuses et la métallothérapie à propos d’un cas d'aphonie nerveuse quérie à plusieurs reprises par les eaux de Cauterets. Extr. in-8°, 56 pages. Paris, 1881. 1360 — Traitement de la syphilis par les eaux sulfureuses et en particulier par les eaux de Cauterets. Extr. in-8°, 48 pages. Paris, 1883. | ; 1361 — L'air des montagnes et l'air de la mer. De leur pureté en inicrobes et de leur teneur en produits gazeux divers. Extr. in-8°, 15 pages. Toulouse, 1884. 1362 — Un document inédit intéressant l’histoire de Cauterets avec notes. Extr. in-8°, 23 pages. Toulouse, 1885. 1363 — Une ancienne coutume balnéaire de Cauterets. Les Fretayrés. Extr. in-8°, 28 pages. Paris, 1886. SÉANCE DU 7 AOÛT 1890 200 1364 — Les eaux potables de Pau aux points de vue de l'hygiène et de l’économie domestique. Extr. in-8, 22 pages. Pau, 1889. 1365 — Mode d'emploi des eaux minérales dans le traitement du rhumatisme chronique. Extr. in-8°, 31 pages. Toulouse, 1889. 1366 Garrigou (F.) et Duhourcau (E.) Cauterets. Source du Rocher et établissement des Néothermes. Extr. in-16, 34 pages. Paris, 18892. 1367 Lotti (B.). Sul (Giacimento cuprifero di Montajone in Vol d'Elsa (Provincia di Firenze). Extr. in-8°, 3 pages. Rome, 1890. | 1368 Rocha Peixoto. As deficiencias de Trabalho na academia polytechnica. Extr. in-8°, 23 pages, Porto, 1889. 1369 — Questâo academica. Resposta ao Desfargço provocado pelo opusculo as deficiencias de trabalho na academia polytech- nica. Extr. in-8&, 15 pages. Porto, 1889. 1370 — A probidade scientifica do Snr. Joûo Bonança. Capitulo para o inquerito da “ Historia da Luzitania e da Iberia ,. Extr. in-8°, 16 pages. Porto, 1890. Périodiques nouveaux reçus en échange. 1371 — Annales de la Société géologique de Belgique. (Liége). Tomes XI à XV. Périodiques en continuation : Annales des Travaux publics, Bulletins du Service Géologique des États-Unis, de l'Association belge des chimistes, météorologique quotidien de l'Observatoire royal de Bruxelles, de l'Office météorolo- gique de Rome; Revues des sciences naturelles et sociales de Porto, Ciel et Terre, Feuille des jeunes naturalistes, Chronique des travaux publics. Voir également le n° 14 du 27 juillet 1890 de l'Industrie Moderne contenant un article sur la distribution d'eau de l'agglomé- ration bruxelloise. (Dépôt aux archives.) Fixation de la date et choix de la localité de la Session extraordinaire de 1890. M. le Président donne la parole au Secrétaire pour énoncer les pro- positions faites à la Société. M. le Secrétaire annonce que M. Gosselet veut bien se mettre à la disposition de la Société pour diriger une excursion: dans les terrains primaires. | À 1890. P.-V. 14 210 PROCÈS-VERBAUX Notre président propose un choix entre trois itinéraires : 19 De Bastogne à Vieil-Salm. 20 De Charleville à Monthermé et à Fumay. 30 De Fumay à Givet, le long de la Meuse. Le bureau a déjà examiné ces trois itinéraires et 1l pense que le choix de la Société pourrait utilement s'arrêter sur l’un des deux derniers. La région comprise entre Bastogne et Vieil-Salm est certainement d’un haut intérêt, mais elle manque de grandes coupes montrant les relations des couches ; elle ne permet guère de faire que de la géologie de détail. L'’excursion de Bastogne à Vieil-Salm ne demande qu’un jour. Le second projet consiste dans le trajet de Charleville à Monthermé et à Fumay. La région est également très intéressante, maïs les terrains, quoique bien représentés, manquent de variété. On ne sort guère du Cambrien et notre but n'est pas d’en faire une étude détaillée. Reste le troisième itinéraire : de Fumay à Givet, le long de la Meuse. C'est celui que préconise le bureau, car il joint la diversité des couches à l'aspect pittoresque du paysage. M. le Président prie M. Dupont de donner son avis. M. Dupont croit en effet que l'étude du terrain cambrien est fort complexe et que ce terrain soulève des questions très controversées et non encore complétement résolues. Au point de vue pratique, c'est la course entre Fumay et Givet qui donnerait les meilleurs résultats ; cette région montre la structure et l’ordre des terrains primaires depuis le Cambrien jusqu’au Devonien supérieur. Ce serait un bon point de départ pour de futures excursions qui comprendraient le Devonien supérieur, le Carbonifère et le terrain houiller ; on aurait ainsi parcouru la coupe entière de la Vallée de la Meuse. (Approbation.) M. le Secrétaire, en présence de l'adhésion des membres à la course entre Fumay et Givet, propose de se réunir le samedi 7 septembre, au soir, à Givet, puis de faire l’excursion projetée en deux jours : le dimanche 8 et le lundi o septembre. Cette proposition, mise aux voix, est adoptée à l'unanimité. — Des programmes de l’excursion avec les itinéraires détaillés seront envoyés aux membres en temps opportun. £ | É SÉANCE DU 7 AOÛT 1890 211 Communications des membres. 10 M. le Secrétaire recommande l'attention de la Société sur un mémoire de M. Bergé, intitulé : Le Calcaire devonien, le petit granit et les pierres de Meuse, qui vient de paraître dans les Annales des travaux publics de Belgique. M. Dupont, qui a lu avec intéret cet important mémoire, s'offre à fournir un article bibliographique sur ce travail. (Remerciments.) (Cet article est inséré comme annexe au Procès-Verbal de la séance sous le titre : Bibliographie.) M. Dupont engage les membres de la Société à continuer et à éten- dre l'étude de M. Bergé sur les calcaires et leur emploi comme pierres de construction ; c'est un sujet digne d'attirer l'attention. M. le Président dit que la Société pourrait se mettre en rapport avec la Société centrale d'Architecture, afin d'étudier en commun la question des matériaux de construction. M. Dupont croit que la question peut se diviser en deux parties : celle relative aux matériaux de construction proprement dits et celle relative aux matériaux d’ornementation, comme les marbres. Cette étude des marbres réserverait peut-être plus d’une surprise, par suite des grandes ressources ignorées que présente notre pays. Nous avons laissé accaparer le marché des marbres par l'Italie. Sous Louis XIV, nos marbres belges étaient extrêmement recher- chés ; le palais de Versailles et tous les grands monuments de la même époque en renferment de très grandes quantités. Certains pays sont épuisés en marbre rouge, mais il nous en reste assez pour en fournir pendant très longtemps au monde entier. Il est vraiment incroyable que l'extraction de notre magnifique marbre noir ne se monte, par an, qu’à trois ou quatre mètres cubes et ne soit actuellement utilisé qu'à la confection des socles de pendules. Anciennement c'était par centaine de mètres cubes que se montait l'extraction pour l’ornementation des palais. 20 M. le Président fait remarquer que l’ordre du jour comporte deux questions posées à la Société; ce sont: 1° Déterminer l'influence probable de l'extension éventuelle des galeries de drainage d'eau alimentaire de la ville de Charleroi sur la végétation forestière avoisinante et sur les ressources aquifères souter- raines des communes de Gerpinne et de Nalinnes. 2° Etude des données géologiques et hydrologiques servant de base 212 PROCÈS-VERBAUX au système adopté par la ville de Namur pour son alimentation en eau potable. | M. le Président trouve qu'il est impossible — étant donnél’étendue, annoncée par M.Moulan, de sa communication au sujet du Hoyoux — d'étudier ces questions séance tenante, il propose de nommer une commission, chargée de faire rapport à la Société, en vue de la discussion. — Adopté. Sont nommés membres de la Commission: MM. Houzeau de Lehaie, Dupont. Moulan, Putzeys, François, Van den Broeck et Rutot. | M. le Président donne la parole à M. Moulan, pour sa communi- cation intitulée : Observations sur l'Hydrologie du Bassin du Hoyoux (1). M. Moulan réfute, dans un volumineux travail dont il donne lecture, l'argumentation présentée par M. Van den Broeck au sujet de l'hydrologie du bassin du Hoyoux et celle de M. E. Dupont sur le mode de circulation des eaux dans les calcaires ; il considère comme inexact le fait, constaté sur des milliers d'hectares par M. E. Dupont, que les villages du Condroz sont bâtis vers la limite des voûtes de psammite, à proximité des cuves calcaires et fait le procès aux jaugeages du Hoyoux effectués par les soins de M. Paul Van Hoegaerden et par la Commission gouvernementale. D’après M. Moulan, le projet du Hoyoux n'aurait aucune espèce de valeur, ni scientifique, ni économique et il devrait être rejeté. MM. Dupont, Van den Broeck et Rutot contestent les idées de M. Moulan émises dans la partie purement scientifique de son travail, ainsi que les données des coupes et diagrammes qu'il a distribués en séance, pour appuyer son argumentation. C'est le renversement de faits bien établis, journellement vérifiables et déjà, du reste, plusieurs fois émis devant M. Moulan et publiés dans notre Bulletin, sans donner lieu à aucune discussion ni observation quelconque. (1) M. Moulan n'ayant pas attendu les réfutations annoncées et ayant fait imprimer au dehors, à ses frais, son travail sur l’hydrologie du Hoyoux, puisl’ayant distribué aux membres de la Société, il n’y a plus utilité à ce qu’il soit reproduit dans les mémoires de notre association. Bien que la brochure publiée par M. Moulan, porte la mention : Étude présentée à la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d' Hydrologie, les circonstances qui précèdent et l’absence du débat contradictoire, rendu impossible par celles-ci, font décliner à la Société non seulement toute réédition de cetravail, mais encore toute responsabilité et surtout le patronage, qui paraît résulter de cette mention. 2 ei sd SÉANCE DU 7 AOÛT 1890 213 M. le Président, en présence d'avis aussi opposés, croit inutile de prolonger la discussion et l'heure avancée ne permettant pas d'exposer les réfutations pour lesquelles plusieurs membres s'inscrivent, remet à une prochaine séance l'étude critique de la thèse développée par M. Moulan. La séance est levée à 11 heures. BISETOCGRAPELE LE CALCAIRE DEVONIEN, LE PETIT GRANIT ET LES PIERRES DE MEUSE, par M. Berger, administrateur-inspecteur général des ponts-et-chaussées. (Extr. des Annales des travaux publics de Belgique, t. 47, 1890.) M. Berger vient de faire connaître les résultats de ses longues études et de sa haute expérience sur les principaux matériaux de construction de notre pays. Ils portent sur les calcaires apparaissant à trois niveaux stratigraphiques distincts : les calcaires du Devonien moyen, le Calcaire carbonifère inférieur, le Calcaire carbonifère supérieur. Les calcaires devoniens, étudiés par l’auteur, sont les calcaires dits Florence ou à stromatopores et les calcaires grenus ou subcompactes qui alternent avec eux. Ils sont indifféremment de l'étage givetien ou à Stringocéphales et de l'étage frasnien ou à Rhynchonella cuboïdes. Leur résistance moyenne à l’écrasement est, d'après 43 spécimens, de 822 pour les pierres tirées directement des carrières et de 789 pour 10 spécimens provenant d'anciennes constructions. Le savant ingénieur résume ainsi ses observations sur les qualités de ces matériaux : « Le calcaire devonien est employé avec succès, depuis plusieurs siècles, par les ingénieurs et les architectes. Il présente d'ailleurs une force portante considérable et ne s’affaiblit pas par les années. Il résiste aussi très bien au frottement, de sorte qu'on peut s'en servir avec avantage pour les marches d'escalier et les dalles des trottoirs. Il est rare de trouver du Devonien gélif : nous n'en avons jamais rencontré parmi les pierres provenant de Rochefort et de Profondeville.… À _ « Le grand défaut du Devonien gît dans son manque d'homogénéité- Dans une même carrière, certains bancs donnent une pierre sèche qui 214 BIBLIOGRAPHIE parfois s’écaille avec le temps; d’autres, à texture bréchiforme {r), offrent des taches plus ou moins foncées; les unes deviennent noires, d'autres blanches ; quelques-unes se recouvrent de mousse. » Si l’on retranche les bancs affectés de ces divers défauts, ce qui reste forme une pierre incomparable pour le constructeur. Aucun édifice du même âge, en Belgique, parmi ceux qui n'ont pas été restaurés, ne présente un meilleur état de conservation ni un aspect aussi frais que l'église de Malonne et le château de Rochefort.» Le Calcaire carbonifère inférieur, employé comme pierre de cons- truction, est naturellement le petit-granit. Celui de Soignies avait déjà été l'objet d'expériences bien connues sur sa solidité. M. Berger les étend aux principales carrières du Nord du Haïnaut et trouve pour sa résistance à l'écrasement une moyenne de 748 pour dix spécimens extraits directement des carrières et, pour six échantillons provenant des fortifications de Mons, une moyenne de 557 qui est descendue, pour une tablette, à 441. Cet écart ainsi précisé est important. On avait constaté que le temps rend cassant le petit-granit employé. L'expérience scientifique tend donc à montrer que cette pierre « n’est pas celle qui résiste le mieux aux intempéries », mais que, lorsqu'elle est engagée dans les maçon- neries, elle « ne s'altère pas sensiblement après un usage d’un demi siècle. » L'examen de monuments anciens amène l’auteur à la conclusion sui- vante : « En comparant ces constructions à celles où l’on a fait usage du Devonien,on en déduira facilement que, lorsqu'il s’agit de pierres à moulures et surtout de celles qui doivent être sculptées, ce dernier l'emporte considérablement, au point de vue de la durée, sur le petit- granit. Pour les pierres délicates et exposées aux intempéries, il ne faut jamais compter que le petit-granit puisse se conserver intact au delà de 150 ans, ce qui est, du reste, déjà considérable. » Le Calcaire carbonifère supérieur des bords de la Meuse, entre Namur et Seilles et celui du Ravin de Samson sont connus sous le nom de Pierres de Meuse. Alternativement renommées et discréditées, elles doivent ces vicissitudes autant à des circonstances commerciales qu’à leurs qualités fort variables de bancs à bancs. Elles furent même exclues pendant de longues années des cahiers des charges pour les tra- vaux publics. M. Berger fait l'énumération des bancs de deux paquets superposés de calcaires et ayant ensemble près de 70 mètres d'épais- (1) Elle est généralement due aux Stromatopores, Favosites, Alvéolites, etc., qui forment souvent la plus grande partie du calcaire Florence. SÉANCE DU 7 AOÛT 1800 215 seur. Il indique les qualités de ceux qui sont utilisables comme pierres de taille. Leur résistance moyenne à l’écrasement est chez les uns de 778, chez les autres de 876 ; dans l'un d'eux, le deuxième banc de trois pieds, elle atteint même le chiffre surprenant de 1107. Elle varie de 617 à 950 dans des spécimens d'anciennes constructions. Voici à leur égard les conclusions du savant observateur: «Il n'existe pas, en Belgique, d'exploitation pouvant fournir une plus belle collection de matériaux que la pierre de Meuse. Lorsqu'on a soin de faire un bon choix, on peut réunir, dans une construction, la beauté du petit-granit et la durée du Devonien,et on a,de plus, l'avantage de pou- voir varier la teinte. Malheureusement les maîtres de carrières ne peuvent fournir des matériaux remplissant ces conditions favorables qu'à la condition qu'on leur en demande très peu ; sinon ils seraient bien vite encombrés par les déchets. » L'auteur indique ensuite quelques moyens de nature à atténuer ces inconvénients. Ce court résumé de l'important travail de M. Berger ne pouvait avoir pour but que d'esquisser l'appoint qu'il apporte aux connaissances techniques sur quelques-unes de nos principales roches, et de le signaler à l'attention des géologues. É AD! COMPEE RENE DES EXCURSIONS DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE LA Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie A GIVET les 7 et 8 septembre 1890 SÉANCE DU SOIR, LE 6 SEPTEMBRE 1890. A L'HOTEL DU MONT DOR Présidence de M. J. Gosselet. La séance est ouverte à o heures. Ont signé la liste de présence : 1° En qualité de membres de la Société : MM. J. ANTEN, MM. LATINIS, CORDEWEENER, LAHAYE, DEXDE LECHIEN, DE BUSCHERE, DOPERIT DEFUISSEAUX, . CH. PUTTEMANS, J. GOSSELET, REYNENS, GILBERT, A. RUTOT, HEGENSCHEID, RYCKX, HERMANS, A. RENARD, M. HOVELACQUE, TEDESCO, V. JACQUES, E. VAN DEN BROECK, V. HANKAR. WILLEMS. 20 En qualité de membre nouvellement présenté : H. JONNIAUX. AS TUMS 30 En qualité d'invités : BINET. Dr BEUGNIES. En qualité d'élèves du Cours de M. Gosselet : E. DECROCK. DUPUIS. DESOIL. SÉANCE DU 6 SEPTEMBRE 1800 217 M. le Président, en ouvrant la séance, se félicite de voir les excur- sionnistes aussi nombreux, malgré la distance assez grande, que l'on eût pu croire un élément défavorable à nos études. Il en tire cette conclusion que les membres de la Société belge de Géologie se sont rendus compte de l'intérêt tout spécial qu'offre, pour leurs études, la région qui va être parcourue les deux jours suivants : Ce n'est pas la première fois, en effet, que la ville de Givet et l'hôtel du Mont d'Or voient une réunion de géologues. Le 6 septembre 1835, la Société géologique de France, sous la présidence de d'Omalius d'Halloy et sous la direction de Dumont, venait coucher à Givet après avoir parcourru la route que nous suivrons demain. En 1863 la même Société, toujours sous la présidence de d'Omalius, tenait le 7 septembre une séance dans la salle où nous sommes actuellement ; elle revenait de Liége et avait étudié dans la journée le calcaire carbonifère des environs de Dinant sous la direction de M. Dupont. Enfin vingt ans plus tard, le 7 septembre 1883, la Société géologique de France revenait pour la troisième fois à Givet. D'Omalius n'y était plus; mais on y voyait bien des géologues qui font aujourd’hui partie de notre réunion. Ajouterai-je que plus récemment encore l'Association géologique d'Angleterre, en parcourant la Belgique sous la direction de M. Dupont, venait s'arrêter et coucher à Givet. | Cela suffit pour vous prouver l'intérêt géologique que présentent les environs de Givet. (Applaudissements.) Il y a un an nous étions à Namur et nous étudiions un petit massif de terrain silurien nommé crête du Condros, qui formait le rivage septentrional de la première mer devonienne. Demain nous allons toucher à Fumay le massif cambrien de l’Ardenne, qui constitue le rivage méridional de la même mer. Entre l’Ardenne et la crête du Condros s'étendait un bassin maritime que l'on appelle bassin de Dinant et qui fut comblé par les sédiments devoniens et carbonifères. _ La largeur du bassin primitif était bien plus grande que la distance qui sépare Fumay de Namur. Par suite des plissements qu'ont éprouvés les couches, postérieurement à leur dépôt, les deux rivages primitifs se sont rapprochés l’un de l’autre. Nous pouvons admettre que leur distance était primitivement triple de ce qu'elle est aujourd’hui, c’est- a-dire que la mer devonienne avait à peu près la largeur de la Manche. Les sédiments qui remplirent ce bassin sont d'abord des dépôts de mer peu profondes, des sables et des argiles qui se transformèrent en grès ou grauwacke et en schistes. Ces premiers dépôts ont environ quatre kilomètres et demi d'épaisseur. Puis il se développa des rochers de coraux, de stromatopores et d’encrines, qui donnèrent naissance à 218 PROCÈÉS-VERBAUX une série de bancs calcaires entremêlés de schistes, série épaisse de deux kilomètres. Les dépôts arénacés et argileux recommencèrent et se conti- nuërent jusqu'à la fin de l’époque devonienne. On peut estimer aussi à deux kilomètres l'épaisseur de cette nouvelle série. Puisque nous allons aborder demain l'étude de l’Ardenne, il est bon de dire ce que c'est que l’Ardenne. D'une manière générale, l'Ardenne est une région de schistes, de grès, et de grauwacke sans calcaire. À Givet nous ne sommes pas encore en Ardenne. Nous ne verrons apparaître l’Ardenne qu'à Vireux; c’est là que commencent les schistes et le grès; c'ést là que commencent les bois et les forêts. | Pour avoir une idée de l’Ardenne, il faut s'élever sur le plateau. Alors on aperçoit de tous côtés un horizon plat, une vaste surface boisée, sans aucun pic, sans aucune saillie, sans villages et sans maisons. On y distingue cependant quelques sillons. Ce sont les ouvertures de vallées profondes de plusieurs centaines de mètres, où sont cachés les cours d’eau et les villages. L'Ardenne est formée de quatre noyaux, ou massifs cambriens, entourés et reliés par le Devonien inférieur. Les couches devoniennes reposent en discordance sur les couches cambriennes. La série de mouvements qui a relevé les strates devo- niens et carbonifères du bassin de Dinant a été précédée d’autres mouvements, qui avaient redressé et disloqué les strates cambriennes avant le dépôt des premières assises devoniennes. L'étude détaillée de ces dernières et de leurs divers facies démontre que les noyaux cambriens constituaient des îles ou des massifs conti- nentaux, contre lesquels se sont déposés les sédiments devoniens. Nous aurons demain à étudier la série la plus classique de ces dépôts, celle qui peut être prise pour la série normale. Avec l'époque carbonifère recommença une nouvelle formation calcaire(Calcaire carbonifère)qui fut suivie du dépôt du terrain houiller. Dès lors la mer quitta l'emplacement du bassin de Dinant, les couches furent relevées, plissées, brisées. Elles furent en même temps métamorphisées, c'est-à-dire qu’elles prirent des caractères litholo- giques différents de ceux qu'elles avaient au moment de leur dépôt, les sables et les grès furent transformés en quartzites, les argiles en schistes. Nous n'aurons à observer dans le cours de cette excursion que les couches devoniennès. Nous avons vu qu'elles ont environ huit kilo- mètres et demi d'épaisseur. Nous avons vu aussi qu'elles se sont formées dans des mers peu profondes. Il fallait donc que le fond du bassin de Dinant s'enfonçât à mesure que le bassin se remplissait pour maintenir une profondeur à peu près constante. SÉANCE DU 6 SEPTEMBRE 1890 219 C'est ce que démontre aussi l'étude de la faune. Pendant toute la durée de l’époque devonienne la faune se modifia lentement; le chan- gement le plus important eut lieu lorsque les dépôts calcaires prirent une importance considérable ; alors on vit les brachiopodes diminuer, tandis que les gastéropodes se multipliaient beaucoup. La réapparition des sédiments argilo-arénacés ramena l'abondance des brachiopodes, mais les espèces s'étaient presque toutes modifiées, de sorte qu'il est facile de distinguer les formes du Devonien inférieur de celles du Devo- nien supérieur. Correspondance. M. le Secrétaire donnelecture d’une lettre de la Société d'Archéologie de Bruxelles annonçant que le Congrès national de la Fédération des Sociétés d'Archéologie et d'Histoire aura lieu en 1891 à Bruxelles. L'organisation du Congrès sera faite par les soins de la Société d'Archéologie et de la Société d’Anthropologie de Bruxelles, et la Société belge de géologie est engagée à entrer dans la Fédération et à bien vouloir contribuer,concurremment avecles deux Sociétés précitées, à l’organisation du Congrès de 1891. M. À. Rutot fait observer le rôle important qu’une Société de Géologie est appelée à jouer dans la discussion des questions préhisto- riques formant l'une des sections des travaux du Congrès ; il rappelle qu'au Congrès précédent, qui a été tenu à Liége, l'étude du Quater- naire et celle du Préhistorique ont tenu une large part. Il serait donc désirable qu'au Congrès de Bruxelles, la Société belge de Géologie fût non seulement représentée, mais encore appelée à diriger scientifique- ment certaines discussions, qui sont de sa compétence et qui se produiront dans un domaine qui lui est familier. A Liége on a spécialement étudié le paléolithique des cavernes. A Bruxelles on désire voir mettre au jour tout ce que l’on sait du paléolithique des plaines. La réunion, à cette occasion, de belles collections régionales : et locales, peu connues, fournira l’occasion à beaucoup d’entre nous de s'initier à des données qui compléteront les connaissances de nos confrères bruxellois au sujet des temps et de l'homme quaternaire dans le site de Bruxelles. En conséquence M. Rutot appuie la propo- sion d'afhiliation de la Société à la Fédération et sa participation directe à l’organisation du Congrès de Bruxelles. Après un échange d'observations de plusieurs membres ces deux propositions sont adoptées. PROCÈS-VERBAUX W 12 O Présentation de nouveaux membres. Sont présentés comme membres effectifs de la Société: MM. A. SLUYS, Directeur de l'Ecole normale du Boulevard du Hainaut, à Bruxelles. H. JONNIAUX, Ingénieur en Chef Directeur des ponts et chaussées, à Anvers. Adoption du Programme des excursions. L'assemblée adopte comme programme définitif des courses, l'itinéraire suivant : Journée du dimanche ‘7 septembre. Voiturage de Givet à Fépin, où l'on étudiera spécialement le contact du Cambrien et du Devonien, en stratification discordante. Visite à la carrière d’arkose. Ascension de la roche à Fepin et vue panoramique de la Vallée. Etude du poudingue. Les excursionnistes suivront ensuite la rive droite de la Meuse, étudieront la coupe et verront successivement le Gedinnien, les schistes de Mondrepuits, les schistes d'Oignies et les Quartzites du Risdou. Ils étudieront ensuite les schistes de St-Hubert et le Taunusien représenté par le grès d’Anor. Revenant à la rive gauche ils verront les schistes d'Oignies dans la tranchée de Fétrogne. Après le déjeuner, à Fumay, ils auront l'occasion d’avoir un bon aperçu sur les schistes cambriens de Fumay, visiteront Les exploitations d’ardoise et feront une visite au rocher vitrifié dit « roc foudroyé,» dont la présence vient d’être tout récemment affirmée. Après avoir élucidé le problème de l’origine de cette roche, encore non connue personnelle- ment des conducteurs de l’excursion, ils reprendront les voitures pour Montigny dans l'après midi et étudieront la coupe de la rive gauche de la Meuse. Cette coupe permet d'exploiter un gîte fossilifère de la Grauwacke de Montigny et de visiter une exploitation du grès si connu sous le nom de grès de Vireux. Les schistes rouges de Burnot se verront ensuite, aussi bien sur la rive gauche de la Meuse que le long du chemin de Treigne, qui montre également la Grauwacke de Hierges, le Calcaire de Couvin, les schistes à Calcéoles et les schistes de Couvin par l'étude desquels se terminera cette première journée. Journée du lundi 8 septembre. Il y aura ce jour deux excur- sions distinctes : l’une le matin montrant, dans la vallée de la Houille, (par Landrichamps) une superbe série devonienne comprenant le Coblenzien, l’Eifelien, le Givetien et le Frasnien et suivie d’une visite à SÉANCE DU 6 SEPTEMBRE 1800 221 deux gîtes fossilifères devoniens aux forts de l’'Haubier et des Vignes ; l'autre, l'après-midi, montrant, dans les tranches du Bois des Cresses, les intéressants schistes à Ry-nchonella Omaliusi et à R. Dumonti et, près du village de Vodelée, les célèbres et superbes carrières de marbre rouge massif, qui ont fait la réputation de ce gîte intéressant à tant de titres. Ce programme est adopté par l'assemblée et la séance est levée à 11 heures trois quarts. COMPTE RENDU. DES EXCURSIONS par M. le professeur J. GOSSELET Dimanche ‘7 Septembre EXCURSION DANS LA VALLÉE DE LA MEUSE Dimanche matin nous partons en voiture et nous allons directement à Fépin. M. Cattoir a gracieusement mis à notre disposition les moyens de faire facilement l'excursion. Il a fait venir en face des carrières de la Haïirie, un bac qui transporte toute la Société sur la rive droite de la Meuse, et il nous a envoyé des guides pour nous conduire au sommet de la roche à Fépin. Du milieu de la rivière nous distinguons facilement le contact du Devonien et du Cambrien. En face de nous se dresse un escarpement de 500 mètres, qui s'élève presque verticalement à une hauteur d'environ 200 mêtres. Le pied de ces roches, jusqu'à 50 ou 75 mètres, est formé par les phyllades noirs de l’assise de Revin, inclinés vers le Sud, plus ou moins Est, sous un angle de 25 à 30°. Au-dessus des phyllades, on voit le poudingue devonien en bancs presque horizontaux, un peu ondulés et légèrement inclinés vers le nord. Il est surmonté par des couches d'arkose également horizontales ou peu inclinées. La discordance des deux terrains est donc des plus manifestes. Si l'on suit le poudingue dans l'escarpement en se dirigeant vers le Sud, on le voit bientôt se relever, devenir vertical, puis se ren- verser sur l’arkose, qui se replie avec lui. Cette disposition peut être facilement constatée, parce que le banc supérieur du poudingue est formé de débris de phyllades (poudingue phylladifère de Dumont), tandis que la partie inférieure est composée de gros galets de quartzite. 222 EXCURSION DANS LA VALLÉE DE LA MEUSE Au sommet de l’escarpement, comme nous le verrons bientôt, sous le signal de la Roche à Fépin, le poudingue schisteux est recouvert par le poudingue quartzeux ; celui-ci est donc renversé. Au Sud, du côté de Haybes, l'escarpement est formé tout entier par des schistes de Revin, qui viennent s'appliquer contre la paroi verti- cale du poudingue; cependant, il n'y a pas de faille. Le poudingue pénètre dans les anfractuosités des schistes, comme cela a toujours lieu dans le contact par statification discordante; seulement, cette surface de stratification, qui était horizontale quelques mètres plus loin au Nord, est devenue verticale de ce côté. Lors d'une première étude faite en collaboration avec M. Malaise, j'ai supposé que le poudingue était un amas de cailloux roulés, formé au pied d'une falaise, et que cette antique falaise était le rocher de schistes en contact. De nouvelles observations, qui eurent lieu dans de meilleures condi- tions, m'ont montré que cette hypothèse était erronée. Le volume des galets du poudingue semble bien prouver qu'il y avait effectivement dans le voisinage, à l'époque devonienne, des falaises battues par la vague; mais ces falaises cambriennes ont aujourd'hui disparu sous l'influence du nivellement général qui a détruit les sommets des conti- nents et qui abaisse constamment le relief des montagnes. On peut admettre que le poudingue s’est déposé horizontalement, ou presque horizontalement, mais que plus tard la partie Sud a été relevée et repliée sur la partie Nord. Cette action a dû s’accomplir lentement, puisque le poudingue ne présente aucune rupture; il a éprouvé une simple flexion, analogue à celles que M. Lory a fait connaître dans les Alpes. Les remarquables expériences de M. Tresca ont d’ailleurs appris que, sous une pression considérable, les roches les plus dures se comportent comme des substances pâteuses. Le ploiement du poudingue est le résultat de la grande poussée du Sud au Nord, qui semble s'être produite dans toute l’Ardenne, lors du ridement du terrain devonien. Comme les schistes cambriens sont parallèles entre eux sous les bancs horizontaux de poudingue et contre la partie relevée, ils durent glisser les uns sur les autres dans le sens des feuillets, comme les cartes d’un jeu qu’on étale sur une table. Toutefois on ne doit pas chercher à expliquer leur schistosité par ce glissement, car les schistes et les quartzites cambriens étaient déjà tels qu'ils sont aujoud'hui avant le dépôt du poudingue, puisque celui-ci en renferme de nombreux débris. fs Nous mettons pied à terre sur la rive droite de la Meuseet nous pénétrons dans la carrière (fig. 1). On voit au centre une voûte formée LE DIMANCHE 7 SEPTEMBRE 2 Le] (S>) par quelques bancs d'arkose noire, contournés et repliés sur eux-mêmes; c'est la Téte-de-Cheval des ouvriers. Elle plonge vers la Meuse en se resserrant et s'élargit, au contraire, dans l'intérieur de l'escarpement. Elle est limitée des deux côtés par une faille ; néanmoins, vers le Sud, l'arkose grise de la carrière du milieu, en se renversant, l'enveloppe d'une manière assez régulière, tandis que vers le Nord, elle se recourbe et va butter contre la faille F. De sorte que les bancs exploités à l'extrémité Sud de la carrière s'enfoncent dans le sol à 12 mêtres au | Nord de la Tête-de-Cheval. Au dela vers le Nord, on retrouve de l'arkose noirâtre accompagnée de schistes noirs et différente de celle du centre. FIG. 1. — Coupe de la carrière d'arkose des Hairies a Haybes. aÿ æ Fr a! Fa a | S. Phyllades cambriens. a! Arkose noire, — Tête de cheval. | a? Arkose grise a3 Arkose avec bancs de schiste noirâtre. a Arkose. FF’ Failles. L’arkose de la carrière des Hairies peut donc être divisée en deux segments, qui tous deux plongent vers le Sud, c'est-à-dire vers le massif cambrien, dans une situation tout à fait anormale. Tous deux ont basculé autour du noyau d’arkose noire, qui constitue la base de l’assise, tous deux sont limités par des failles. La faille F, qui sépare de la Tête-de-Cheval le segment Nord, est inclinée de 550 vers le Nord 459 O©. La Faille F”, qui sépare les terrains devonien et cambrien ( Voir l'Ardenne, fig. 43 et vue photographique n° 24) est au contraire oblique vers le Sud, et de plus très irrégulière. Il y a pénétration réci- proque des schistes dans l'arkose. Une telle disposition n'est pas le résultat d’éboulements dans une fente, car les deux roches conservent leur stratification ; elle ne peut résulter que de petites dislocations successives, produites sous l'in- fluence d’une pression lente et continue. EXCURSION DANS LA VALLÉE DE IA MEUSE 224 uido 4 are = ÿ ‘UIANOD 9p 2118989 L u9119}13 *SSIOIH 9 p 2H2EMNBIO 1 *598n01 S2]SIU9S 7 _ *XNOJIA 9P S210 #4 ’ U91ZU2|q09 *LUSQUON 9P 2H2EMNEIN 1 | ‘JOuUY p S219 2 | So Un Le 0 f auS0124 9P UINON Augnuon XN9IIA ‘2SN2JN D] 2P 22/1PA PI 2P 24n09 — ‘T ‘OI ‘JoqnE-JuIES 2P SaJSIU9S P *SIUSIO,P S2SIU2S 2 -s1ndoIpuo 2P S2JSIJ2S 9 “anSuipnod J9 2S0%IY 2 ‘suoriquie SopellÂuda F Ualique) TETE) 7] 2 [ S28191H LE DIMANCHE 7 SEPTEMBRE 225 J'avais d'abord supposé que ces schistes étaient des phyllades cam- briens très altérés, mais leur étude microscopique m'a démontré que ce sont des couches schisteuses devoniennes qui appartiennent à l’assise de l'arkose. Néanmoins ces paquets schisteux ne sont pas en place dans l’arkose, ils ont dû y pénétrer sous l'influence d’une pression lente et continue. Avant de faire l’ascension de l’escarpement, M. Renard nous expose en quelques mots la composition de l’arkose. Nous gravissons les gradins de la carrière, guidés par un des gardes de M. Cattoir. Nous arrivons sur la plate-forme supérieure, formée par le poudingue qui s'est replié sur l’arkose. Nous le voyons descendre verticalement jusqu'aux trois quarts de l’escarpement. Nous restons quelque temps à contempler le panorama splendide qui se déroule sous nos yeux. De ce point élevé nous voyons la disposition de l'Ardenne en plateau. A nos pieds la vallée de la Meuse forme un large et profond fossé, qui s'étend de Fumay jusqu'à Vireux. Nous redescendons en nous dirigeant vers le Nord; le long du chemin on rencontre les schistes verdâtres de Mondrepuits, où l’on pourrait, si l'on avait le temps, recueillir des fossiles. Nous suivons la rive droite en nous dirigeant vers le Nord. Nous constatons bientôt que l'escarpement est formé par des schistes rouges, verts et bigarrés; au Risdou nous trouvons une grande masse de quartzite intercalée dans ces schistes. (Voir fig. 2.) Cet ensemble a recu le nom de schistes d'Oignies. Un peu plus loin la nature des roches change. On voit des schistes compactes vert jaunâtre et des grès gris de fer, dont tous les éléments sont disposés en petites couches stratifiées. Ce sont les schistes de Saint-Hubert. Peu à peu les grès deviennent prépondérants et l'on passe à l'étage suivant dit Taunusien. Nous repassons la Meuse, près du barrage, sur le bac de M. Cattoir, les voitures nous attendent en face sur la route. Nous reprenons la route de Fumay et nous nous arrêtons au moulin de Fétrogne. Nous trouvons là un bel escarpement de schistes d'Oi- gnies. À sa partie supérieure, près du moulin, il y a une roche porphy- roide, qui a été désignée sous le nom d’Arkose. Nous gagnons en toute hâte Fumay, où nous attend un déjeuner à l'hôtel de la Poste. ; Après le déjeuner M. Gosselet fournit quelques renseignements sur l’assise des ardoises de Fumay. Cette assise est formée de quartzite blanc ou gris clair et de phyllades 1890. P,-V. 15 226 EXCURSION DANS LA VALLÉE DE LA MEUSE ris verdâtre. Ce qui en fait le caractère essentiel, c'est qu'on y trouve, à plusieurs niveaux, des phyllades violets qui sont exploités comme ardoises. On peut distinguer huit niveaux de schistes violets. Ceux du Sud sont seuls exploités avec profit. La couche la plus méridionale est celle de la Renaissance, exploitée dans de nombreuses carrières souterraines autour de Fumay; la suivante est celle de Sainte-Anne, qui est aussi le siège d'une exploita- tion active. Un caractère propre à toutes les couches d'ardoises de Fumay et probablement à toutes les couches du Cambrien du massif de Rocroy c'est l'existence des plis dits « bonds » à Fumay. Ce sont des plis analogues aux cro- chons des veines de houille. Tandis que les plateures sont régulières et plongent vers le Sud, les dressants sont au contraire irréguliers, relevés : pariois au delà de la verticale et courbés en $ au-dessus de la plateure inférieure. Généralement, à l'approche d'un pli, la veine d'ardoise devient horizontale; puis elle s'épaissit et se double par sa jonction avec la portion relevée. C'est alors que l'exploitation est la plus productive. On en a un exemple dans l'ancienne ardoisière de la Rochette, près de l'église de Fumay. La galerie produite pas l'extraction de l'ardoise avait des dimensions assez vastes pour servir aux réjouissances publiques : c'était la salle de danse. | De même au sommet d'un bond, quand la veine reprend son allure normale, son épaisseur est beaucoup plus grande. Le dressant présente parfois aussi un épaississement. Mais lorsqu'il résulte d'un pli considérable et qu'il a par conséquent une certaine longueur, non seulement la veine ne s'épaissit pas, maïs elle s'étire. Il est même très probable que les bonds très étendus se transforment en failles, qui amènent des solutions de continuité dans la veine d'ardoise. Ce qui tend à le prouver, c'est qu'il est très rare d'observer un de ces dressants dans les roches qui affleurent sur les bords-.de la Meuse. Par suite des plissements qui viennent d'être signalés, une même couche peut se présenter plusieurs fois au même niveau dans une coupe perpendiculaire à la direction des strates. Toutefois l'axe des bonds n'est pas parallèle à cette direction. Il fait avec elle un angle de près de 45°. LE DIMANCHE 7 SEPTEMBRE 227 Chaque bond naît comme une légère voussure de la roche: il augmente quelque temps d'amplitude en s’enfonçant vers le Sud-Est, puis il se resserre ou s’aplatit et disparaît. Près de là, un autre bond s'est produit et a en quelque sorte absorbé la matière du premier. Les bonds ont donc la forme générale d’un fuseau, ou mieux res- semblent à des vagues, pétrifiées au moment où elles s’avanceraient pour déferler sur l’ancien rivage cambrien. Les bonds de Fumay sont liés à un mouvement considérable de toute l'assise, qui décrit un coude entre Fumay et Haybes. Par suite, les couches sont rejetées à quatre kilomètres vers le Nord en restant toujours parallèles à elles-mêmes. M. Renard résume ensuite les résultats obtenus par l'examen micros- copique et l'analyse chimique des divers types de phyllades del’Ardenne française. Suivant la division admise par M. Gosselet, on distingue dans les phyllades cambriens les assises suivantes : Assise de Fumay, Assise de Deville, Assise de Revin, Assise de Bogny ; dont nous rappelons ici succinctement les caractères. La composition des phyllades cambriens est à peu près la suivante; ils sont composés essentiellement de trois minéraux : la séricite H, (K Na), (AL), Si, O,,, qui constitue la base de la roche (38 à 47 p. c.) et seprésente en lamelles blanches enchevêtrées, généralement parallèles a la stratification; le quartz (30 à 32 p. c.) qui est en grains incolores, microscopiques, irréguliers et quelquefois allongés dans le sens de la schistosité ; il constitue, avec la séricite, la pâte du phyllade; enfin la chlomient; (Fe Mg): Al Si, O:, (20 à 24 p. c.), se préseritant en lamelles ou en filaments verts, répandus dans la roche. Dans ces phyl- lades on trouve encore quelques microlites, comme le rutile, la tour- maline, et peut-être la sillimanite ; d'autre part, des minéraux acciden- tels comme l’ottrélite, l’oligiste et la magnétite. Les phyllades de l’assise de Fumay sont essentiellement violets ou rougeâtres, parfois gris verdâtres. Au microscope on y reconnaît les minéraux suivants : séricite, 42 p. c.; quartz, 38 p. c.; chlorite, 15 p. c. ; puis du fer oligiste, du rutile et de la tourmaline. Les schistes gris verdâtre ne contiennent pas d'oligiste, et sont moins riches en mhcelquenlies volets -Uséricite, 28 pic; quartz, 28 p. c-; chlorite, 33 p. c. La teinte des schistes violets n’est pas uniforme, maïs présente des parties vertes formant des taches dans la teinte violette ou des bandes parallèles. Ces parties vertes sont plus siliceuses et moins ferrugineuses que les parties violettes. 228 EXCURSION DANS LA VALLÉE DE LA MEUSE Les phylladesde l’assise de Revin sont composés de 45 p.c. de séricite, 35 p.c. de quartz et 20p.c.de chlorite; ils contiennent aussi du rutile, de la tourmaline, de l’oligiste, de la limonite et de la matière charbon- neuse. Le phyllade dominant est noir, homogène, à pâte fine, quelque- fois légèrement pailleté de séricite; mais il n'est pas toujours aussi pur, et parfois moins fissile, plus quartzeux, de teinte souvent grise. Dans les phyllades de l’assise de Deville, on rencontre deux variétés principales : un phyllade gris bleu, à grains fins, d’un éclat légèrement satiné, qui se compose de 38 p. c. de séricite, de 38 p. c. de quartz et de 23 p. c. de chlorite, et contient en outre beaucoup d'oligiste, du rutile, de la tourmaline, de la sillimanite et du charbon: et un phyllade vert aimantifére formé de séricite 47 pc. :Ide quartz Biiprec cette chlorite, 23 p. c.; et contient en outre du rutile, de la tourmaline et de la sillimanite; cette dernière variété est remplie de cristaux octaédriques d'aimant. L'assise des phyllades de Bogny est composée de phyllades noirs complétement ressemblants à ceux de Revin; ils renferment dans certains cas de l’ottrélite. Après l'exposé ci dessus, nous allons visiter les anciennes ardoi- sières de Fumay. Dans la Grand'rue nous voyons un affleure- ment d'ardoise sur lequel sont construites les maisons. Près de l'église un escalier a été taillé dans l’ardoise, on y trouve l'ouverture d’une très ancienne ardoisière, qui est connue dans le pays sous le nom de salle de danse et dont il a été question plus haut. Puis nous nous rendons, derrière l'église, sur la motte de débris qui.provient de l’ardoisière des Trépassés. De là nous apercevons tout l’ensemble des exploitations de Fumay et le rejet successif de la couche ardoisière vers le Nord par l'effet des bonds. Nous allons ensuite au Nord de l’ardoisière Sainte-Anne et nous gravissons l’escarpement près du passage à niveau. Le garde-barrière, qui était anciennement employé près de Deville et qui avait aidé M. Renard dans ses recherches, avait porté à M. Cattoir des roches singulières provenant de cet endroit. M. Gosselet, prévenu par M. Cattoir, avait pensé que c'étaient là les roches dites foudroyées qui étaient signalées depuis longtemps aux environs de Fumay. Sur le petit plateau qui est entre la vallée de la Meuse et celle du ruisseau de France, nous trouvons des blocs de roches, fondus, vitrifiés, remplis de débris de schistes. C’est le produit d’un feu intense, d’un feu qui est certainement une œuvre de la main de l’homme. Il y a eu là un poste d'observation dont l’âge est indéterminé : des recherches archéologiques pourraient y être intéressantes. LE DIMANCHE 7 SEPTEMBRE 229 Nous remontons en voiture, nous nous arrêtons à la borne kilomé- trique 24 pour voir le rocher dit «des foudres », qui présente des bandes alternativement vertes et violettes, plissées en zig-zag. C'est un exemple frappant de sommet de bonds. Nous jetons encore un coup d'œil sur la tranchée gédinnienne du moulin de Fétrogne et nous arrivons à Montigny-sur-Meuse. Régulièrement le Gedinnien devrait être surmonté par le grès d’Anor ou Taunusien, dont l'épaisseur est en moyenne de cinq à six cents mètres. Mais dans la vallée de la Meuse, par suite d'un accident qui n'est pas encore expliqué, le grès d’Anor n’affleure pas. Il existe dans le voisinage; il suffit de gravir l’escarpement auquel est adossé le village de Montigny-sur-Meuse pour trouver,dans le bois de l’hospice d'Harps- camp, un grand développement de grès blanc fossilifère. Sur la rive gauche également le grès d’Anor forme un large plateau. Mais dans la vallée de la Meuse on ne trouve que quelques bancs de grès gris de fer sans fossiles. Nous allons en voir un dans une carrière abandonnée dans la cour d'une maison. Aussitôt après le village de Montigny-sur-Meuse commence la grauwacke fossilifère. On pourrait y distinguer plusieurs niveaux fos- silifères. Nous n’en visitons qu'un, situé dans un petit chemin près de la borne kilométrique 15,7. Nous y trouvons de nombreux fossiles : Spirifer primævus, Spirifer paradoxus, Leptæna Murchisoni, Rhynchonella daleidensis, Chonetes sarcinulata. Pleurodictyum ‘ problematicum, Au delà de la grauwacke il y a des bancs de grès noir ou vert sombre qui sontexploités comme pavés. Ce sont les grès de Vireux (Ahrien de Dumont). A l'extrémité de l'escarpement nous apercevons quelques bancs de schistes rouges de l'assise de Burnot. En ce point la vallée de la Meuse s'élargit. Les couches qui, jusqu'alors, plongeaient au Nord deviennent horizontales, puis prennent l'inclinaison Sud. A Vireux nous mettons pied à terre pour aller voir une tranchée dans la voie ferrée. On y distingue une voûte uniclinale formée par le grès noir. C'est le côté Nord du petit bassin de schistes rouges situés au Sud de Vireux. A partir de Vireux toutes les couches sont renversées jusqu'à Givet. Nous prenons le chemin de Treigne le long d’un escarpement formé par les schistes et les grès rouges de Burnot. En un point nous y voyons des «ripple marks » ou rides formées par les vagues sur le sable de la plage. En un autre point se remarquent des « crakers », effet de retrait produit par le desséchement sur une surface argileuse où séjournent de petites flaques d’eau. 230 EXCURSION DANS LA VALLÉE DE LA HOUILLE Au delà des schistes rouges et s'enfonçant sous ces schistes par suite du renversement, nous constatons la présence de la grauwacke d'Hierges. A la limite des deux assises il y a un banc de grès noir qui a été exploité pour pavés. On a trouvé entre autres fossiles des Gram- mysia Hamiltonensis. La nuit est arrivée; nous reprenons au plus vite le chemin de Givet où nous attendent bon dîner et bon gîte à l'Hôtel du Mont d'Or. Lundi 8 Septembre EXCURSION DANS LA VALLÉE DE LA HOUILLE ET VISITE AUX CARRIÈRES DE MARBRE ROUGE DE VODELÉE La matinée du lundi est consacrée à l'étude de la vallée de la Houille. Les voitures nous conduisent jusque sur la routede Felenne, au delà du moulin de Mal Avisé. Après une petite course à travers bois, nous arrivons à une route empierrée en grès d'Anor(Taunusien), qui est exploité dans une carrière près de là. Nous voyons quelques petits trous d’où l’on a tiré ce grès et nous redescendons vers le moulin de Mal Avisé. En route nous rencontrons la grauwacke de Montigny, puis, près du moulin, les premiers bancs de grès noirs ou grès de Vireux. | Ce grès constitue la colline située au Nord sur le territoire français. Le grès d'Anor et le grès de Vireux forment en général des collines, séparées par une vallée ou un vallon creusé dans la grauwacke de Montigny, qui résiste moins aux altérations atmosphériques. Après avoir traversé le pont sur la Houille, qui unit la route de Felenne avec la route de Givet à Landrichamps, nous trouvons encore un affleurement de grès de Vireux, puis nous apercevons les schistes rouges et nous arrivons à une carrière ouverte dans le banc du grès noir à la limite des schistes rouges et de la grauwacke d'Hierges. La grauwacke d'Hierges, qui s'étend jusqu’au delà de l'usine de la Forgette, nous fournit un très grand nombre de fossiles. Les espèces différent très peu de celles de la grauwacke de Montigny. Les derniers bancs de grauwacke sont plus calcaires, le test des fossiles est souvent conservé. On y trouve Spirifer cultrijugatus, Rhynchonella Orbigny ana, etc. C'est un niveau fossilifère très remarquable. 231 LE LUNDI 8 SEPTEMBRE Au delà, la proportion de calcaire augmente encore; il y a même des bancs entièrement calcaires et encrinitiques. On peut considérer ce calcaire comme correspondant au calcaire de Couvin et comme commencant la série des schistes Icéoles. Ceux-ci constituent la à ca colline sur laquelle est bâti le village de Flohimont. Nous allons les bi > *SoU2N09 XNE JUAUI "1SMJDUO ‘YM SAISIU2S 0 uaruuourei -o[oreied ouoieur UOI NO SoHo € 2p 22eds7 » ‘unipwupd wnipiv k S2SI49S U uoluses4 ‘SH2DIDWOAS & 29001 21qIEN L PRÉ es : cie ‘snup10q40 49/1145 v ayono) 9\,, nes : . ; U1]2413 ‘saiodo}ewi01S e soiree) G | sBJOIH op opemnero L uinouu2A 42/1145 r asnajsiqos ay2no7 + ac S9)SIU2S : | AHPITE) € *XNOIIA 9P S219) Y uo1ZU91q09 ‘snpänlaqno 49fi41dS v onestes oyoemMneio ct) *‘AuSQuON 9p oyemMneI) mis Nuvi esa10 1) *JOUY,p S219 Ÿ LORIE AN TALIGIO w LUN U"Q À ANNE DA RARE AE LA LEE *OU2IIO.P UIMON 228104 7 ‘JUOUIIUOT A *QUU9[aUUOI A *SOUSIA S2P MIO 000'0} : SODUPISIP S9P 9[[0U94 L ‘1JINOII D] 0P 29/04 D] 0P SUO] 2] U9UOAIP U1VA49] np 94n079 — ‘€ ‘OIA étudier en face du village, sur la rive droite de la Houille. Les fossiles y sont abondants : 232 EXCURSION DANS LA VALLÉE DE LA HOUILLE Spirifer speciosus, Spirifer curvatus, Spirigera concentrica, Pentamerus galeatus, Orthis striatula, Productus subaculeatus, Calceola sandalina, Cystiphy llum lamellosum. Nous arrivons au calcaire de Givet. C'est un calcaire compacte bleu foncé. Les fossiles y sont assez nombreux, mais il est impossible de les extraire. Les bancs inférieurs nous montrent quelques empreintes de Spirifer mediotextus; plus haut nous en trouvons qui sont remplis de Strigocéphales. On y distingue des traces d'une grotte. Le calcaire devonien est couvert d'une croûte de calcaire concrétionné qui a cimenté du gravier et même d'assez gros galets. Ce dépôt provient évidemment d'une époque où la Houille avait un trajet souterrain analogue à celui de la Lesse et de bien d'autres rivières de la région. Un peu avant d'arriver à Frommelennes l'escarpement calcaire présente une légère échancrure,due à l’interposition de bancs schisteux. Nous y ramassons Spirifer Verneuili, Spirifer undiferus. C'est le correspondant des bancs schisteux que M. Dupont a reconnus dans la fortification de Givet. On doit terminer le Givetien à ce niveau; tout ce qui est au-dessus appartient au Frasnien. Ces schistes ont à peine un mètre d'épaisseur, ils sont recouverts de nouveaux calcaires peu visibles. Si l’on en juge d’après ce qui se passe à Givet, ils doivent être remplis de Stromatopores. Enfin aux premières maisons de Frommelennes, le calcaire disparaît pour faire place aux schistes. Les premiers bancs schisteux nous ont fourni de nombreux fossiles : Atrypa reticularis Orthis striatula Spirifer Verneuili Spirifer aperturatus Spirifer orbelianus. Le village de Frommelennes est construit sur des schistes verts remplis de nodules; c’est le caractère des schistes frasniens. Les fos- siles y sont rares. À l'extrémité Nord du village, la route a ouvert une | tranchée dans des schistes avec petits nodules de calcaire rouge. A 50 mètres sur la gauche il y a une belle carrière de marbre rouge qui est exploitée LE LUNDI 8 SEPTEMBRE 233 par un marbrier de Maubeuge. Les fossiles y sont rares, mais on y trouve de très beaux exemplaires des organismes problé- matiques que M. Dupont a désignés sous le nom de Stromatactis. [ls se font remarquer par leur couleur blanche, qui forme marbrure sur le fond rouge de la roche. La carrière montre très nettement la forme amygdaloïde du massif de marbre qui n’a pas plus d’un demi hectare de superficie. A 50 mètres au Nord du piton de marbre, le sol est formé par des schistes noirs fins, à Cardium palmatum. (Cardiola retrostriata.) Le temps presse; nous nous hâtons vers Givet. A l'entrée de la route de Beaurain une tranchée a été ouverte dans les schistes à nodules frasniens, qui ont été, à une certaine époque, très riches en fossiles. Ces schistes deviennent de plus en plus fissiles, ils prennent une teinte noire et à 3 mètres environ de l'entrée du chemin de Feschaux on y trouve Cardium palmatum(Cardiolaretrostriata)et Entomis serratostriata. Le calcaire rouge manque en cet endroit. Tout autour de Givet il se présente sous forme de pitons plus ou moins élevés, qui n'ont qu'une étendue restreinte. Ce sont de grosses masses lenticulaires au milieu des schistes. M. Dupont a reconnu que ce sont des récifs de Stromatoporoïides et de coraux, analogues aux récifs coralliques de nos océans. Nous tournons autour de la colline du côté de Givet et nous arri- vons à une nouvelle route, où les schistes sont plus grossiers ; ils contiennent des plaquettes arénacées où les fossiles sont quelquefois abondants, Spirifer Verneuili, Rhynchonella Omaliusi, etc. C'est la base du Famennien. Ainsi la coupe de la vallée de la Houille nous a montré toute la série des couches devoniennes depuis le grès d'Anor jusqu'aux schistes de Famenne. | Grès d’Anor. Grauwacke de Montigny. Grès noir de Vireux. Schistes rouges. Grauwacke de Hierges avec banc de grès noir à la base. \ Schistes à Spirifer cultryugatus. Eifelien Schistes à calcéoles. moyen Givetien Calcaire de Givet. | Schistes à Spirifer Verneuili et Calcaire à Stromatopores. ; | Schistes à Spirifer orbelianus. Frasnien | Schistes verts à nodules t6r. Coblenzien DEVONIKEN supér. Calcaire rouge à Stromatactis. Schistes à Cardium palmatum. Famennien Schistes à Rynchonella Omaliusi. 234 EXCURSION DANS LA VALLÉE DE LA HOUILLE Après le déjeuner nous partons pour Vodelée et nous allons directe- ment à la carrière de M. Hennequinne. Elle est ouverte, ainsi qu'une ‘ carrière voisine,dans une grande masse de marbre rouge à Stromatactis, qui forme un piton assez élevé au milieu de la plaine schisteuse. Le plan incliné conduit au fond de la carrière, qui est environ à 10 mêtres au-dessous du niveau de la plaine. Là on se trouve dans un vaste trou dont les parois verticales s'élèvent jusqu'au sommet de la butte. A l'exception des couches inférieures et supérieures, le calcaire est une masse compacte sans aucun joint de stratification, qui ressemble, avec de bien plus grandes dimensions, à ce que nous avions vu à Frommelennes. Les couches qui enveloppaient ce calcaire rouge n'étaient pas bien visibles lors de notre visite. Voici la coupe telle qu’elle a été relevée, il y a quelques années : Coupe de la carrière de calcaire rouge de Vodelée. TT A. Calcaire marbre rouge . ; - : 5 - : - 752,00 B. Calcaire gris avec quelques parties roses . : - ; 1.417000 CCalcaire rose "he ; : 5 . . à : : 1 ,50 a. Schistes avec bancs de caicaire rouge rempli d'A cervularia et d’Alveo- lites subæqualis . : - ; 6 Ë ; ; e 3 ,00 b. Schistes avec bancs de calcaire rouge encrinitiques : Spirifer Verneuili 1 ,00 c. Schistes vert sombre avec quelques nodules ORALE 5 : ; 6 .00 a. Schistes avec nodules de calcaire gris, Atrypa reticularis et Spirifer Verneuili de grande taille . ; j : ’ : : : 2, 300 . Schistes vert foncé . LE AE : à ; ; x : à 5 ,00 A D) . Schistes finement feuilletés. O\ ec+ ®\ Nous partons ensuite pour la tranchée du bois de Cresse qui a faite pour relier la gare de Romedenne et celle de Romeries. LE LUNDI 8 SEPTEMBRE | 235 Elle est creusée dans le Famennien et elle est très riches en fossiles. Les plus abondants sont Cyrtia Murchisoniana, Spirifer Verneuili, Rhynchonella Omaliusi, Rhynchonella Dumonti. On y voit le passage insensible des deux assises caractérisées par ces Rhyn- chonelles. Après avoir consacré quelque temps à ramasser des fossiles, nous reprenons les voitures qui nous conduisent à la gare pour le train de Bruxelles. SÉANCE MENSUELLE DU 98 OCTOBRE 1890. Présidence de M. Gosselet, Président. La séance est ouverte à 8 h. 1/2. M. le Président se félicite de l'entente intervenue entre notre Société et celle des Ingénieurs et des Industriels, entente qui nous permet d'uti- liser les magnifiques locaux dont cette Société dispose et de nous réunir dans une salle plus commode et plus convenable que celle dans laquelle nous avons tenu jusqu'ici nos séances mensuelles ordinaires. Cette entente, en réunissant dans les mêmes locaux la Société des Ingénieurs et des Industriels et la Société de Géologie,permettra peut- être d'arriver à une certaine fusion des travaux des deux Sociétés, vu nos tendances à aborder de plus en plus le côté pratique des sciences géologiques. M. le Président croit être l'interprète de la Société en remerciant la Société des Ingénieurs et des [Industriels du bon vouloir qu'elle a mis à nous accueillir et en général tous ceux qui se sont occupés des négo- ciations. — ({Applaudissements.) Correspondance. M. Emile de Laveleye, président de la Session de Liége du Con- grès historique et Archéologique, nous annonce que la Fédération des Sociétés d’histoire et d'archéologie de Belgique a décidé, en assem- blée générale du 6 août dernier, au Congrès de Liége, de tenir sa septième session à Bruxelles. Il a été décidé dans la méme séance que le Congrès de Bruxelles serait organisé par les soins des différentes sociétés fédérées de la capitale. Le Président du Congrès de Liége vient donc nous convier de charger le bureau de notre Société de s'entendre avec ceux de la Société d'Archéologie, de la Société royale de Numismatique, de la Société centrale d'Architecture, de la Société belge de Géographie et de la Société d’'Anthropologie, pour constituer le Comité de direction et le Comité exécutif du septième Congrès. Il nous est fait remarquer, à titre de renseignement, que le Comité SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 237 directeur du Congrès de Liége était composé de trois délégués de cha- que Société fédérée. M. le Président dit, à ce sujet, qu’à la suite de la résolution prise à Givet, d'entrer parmi les Sociétés fédérées, en vue du Congrès à tenir à Bruxelles, le bureau, sans attendre la réunion de ce jour, a nommé provisoirement M. Van den Broeck, secrétaire, MM. Rutot et Dollo, délégués de la Société auprès du Comité d'organisation du prochain Congrès. Une première réunion plénière des délégués des Sociétés fédérées a eu lieu le 21 courant et une seconde est annoncée pour le 31 octobre. Prière nous est faite par le président du Comité d'organisation, de régulariser la situation de nos délégués et de les munir de pouvoirs suffisamment étendus pour leur permettre d'arrêter les bases d'organi- sation du futur Congrès. Le mandat confié par le bureau à MM. Van den Broeck, Rutot et Dollo est confirmé par l'assemblée. M. le D" Jacques tient à faire remarquer que, d'après le texte de la lettre de M. le Président du Congrès de Liége, toutes les Sociétés fédérées ont les mêmes droits et les mêmes pouvoirs. M. le D' Gobat, président de la Société de géographie de Berne, fait savoir que le Congrès international de sciences géographiques aura lieu à Berne. en 1891. Une circulaire donne les détails nécessaires sur l’organisation de ce Congrès. M. le D' Hartogh Heys van Zouteveen annonce l'envoi d’un travail à la Société. M. Léop. Orgels fait don à la Société d’un rapport technique sur les Pétroles italiens et d'un opuscule « Une exploration en Italie ». M. le Président annonce avoir recu, tardivement, comme prési- sident de la Société, notification de la mort de M. Edmond Hébert, membre de l’Institut, professeur de géologie à la Faculté des sciences de Paris, l'un de nos plus éminents membres honoraires. M. Hébert laisse un grand nom dans la science et sa perte sera par- tout vivement regrettée. Il conviendra d'envoyer une lettre de condo- léance à Madame Hébert et de consacrer à l'illustre savant un article nécrologique dans nos publications. — (Adopté. Dons et envois reçus. De la part des auteurs : 1372 Botti (U.). Puglia e Calabria Schizzo geologico. Extr. in-8°, 11 pages. Roma, 1885. 238 PROCÈS-VERBAUX 1373 Botti (U.). Un Monolito problematico. Extr. in-&, 8 pages, 1 pl. - Milano, 1890. 1374 Capellini (G.). Armi e Ustensili di Pietra del Bolognese. Extr. in-4o, 16 pages et 4 pl. Bologna, 1870. 1375 Credner (H.) Die Stegocephalen und Saurier aus dem Rothlie- genden des Plauen’schen Grundes. Extr. in-8°, 38 pages et 3 pl. Berlin, 1890. 1376 Daubrée. Expériences sur l’imitation artificielle du platine natif magnétipolaire. — Association, dans l’Oural, du platine natif à des rochers à base de péridot; relation d'origine qui unit ce métal avec le fer chromé. Extr.in-4, 14 pages. Paris, 1875. 1377 Dollfus (A). L’Histoire naturelle à l'Exposition universelle. Extr. grand in-8, 12 pages. Paris, 1889. 1378 Dormal et Tihon. La station préhistorique de l’Hermitage à Huccorgne. Extr. in-8°, 13 pages, 1 pl. Bruxelles, 1890. 1379 Fisch (A) Communication sur les baromètres altimétriques du système Goulier. Extr. in-8, 3 pages. Bruxelles, 1890. 1380 Gosselet (J.) Étude sur les travaux de Charles Lory. Extr. in-8, 18 pages, Bruxelles, 1890. 1381 Hooze (J.-H.) et Martin (K.) Overgedrukt uit de Handelingen van het twee Nederlandsch Natuur en Geneeskundig Congres gehouden te Leiden, 1889. Extr. grand in-8, 2 pages, 1382 Martin (K.). Uecber Neues Stegodon-keste-aus Java. Extr. in-4° 13 pages et 3 pl. Amsterdam, 1890. | 1383 Meig (M.) Bleicher (G.) et Flèche. Contribution à l'étude du terrain tertiaire de l’ Alsace et des environs de Mulhouse. Extr. in-8°, 31 pages et 1 pl. Paris, 1890. 1384 Moulan (C.-T.) Alimentation d’eau de l’ Agglomération bruxel- loise. — Le Hoyoux et les sources de Modave. Broch. in-&, 58 pages et 3 pl. Laeken, 1890. 1385 Negri et Nicolis. Note preliminari analitiche e geologiche sulla Fonte termo-minerale sulfureo-salina di Sermione. Extr. in-8°, 23 pages, Verona, 1890. 1386 Nicolis (E.). Contribuzione alla conoscenza degli Strati Acquosi del sottosuolo della Bassa pianura del Veronese e Dintorni. Extr. in-8°, 13 pages. Verona, 1839. 1387 — Il Pozzo di Palesella di Cerea. Extr. in-8°, 5 pages. Verona, 1790. - 1388 — Nuova contribuzione alla conoscenza della costituzione della bassa Pianura Veronese e della relativa idrografia sotter- ranea. Extr. in-8°, 8 pages, Roma, 1890. SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1800 230 1389 Nicolis (E.) et Negri. Sulla giacitura e natura petrografia dei Basalti Veronesi. Extr. in-8°, 11 pages. Venezia, 1890. 1390 Orgels (Léopold). Une exploration en Italie. Broch. in-8?, 65 pages. Gand, 1890. 1891 — Todros (E.) et Jassin (J.) Rapport sur les Gisements pétrolifères de San iovanni Incarico. Broch. in-8, 31 pages. Bruxelles, 1890. 1392 Piette (Ed.). L'Art pendant l'âge du Renne. Résumé grand in-4°, 4 pages et 1 pl. 1393 Rutot (A.). Constitution géologique des collines d'Hekelghem et d’'Esschene entre Assche et Alost. Extr. in-8&, 25 pages. Bruxelles, 1890. 1394 Sacco (F.) La caverna ossifera del Bandito in Val Gesso. Extr. in-8°, 10 pages. Torino, 1890. 1395 — Sopra una Mandebola di Balaenoptera dell Astigiana. Extr. in-8°, 9 pages, 1 pl. Torino, 1890. 1396 — Relazione geologica sopra un Progetto di derivazione d’acqua dal torrente Giandone. Extr. in-4°, 19 pages, 1 pl. Torino, 1890. 1397 — Sur la position stratigraphique des charbons fossiles du Piémont. Extr. in-8°, 10 pages. Paris, 1890. 1398 Schmitz (G.) Les dernières recherches bryozoologiques du D* E. Pergens. Extr. in-8°, 8 pages. Bruxelles, 1890. 1399 Stapff (F.-M.) Some results of the observations on underground temperature during the construction of the St Gothardtunnel. Extr. in-8", 10 pages. 1400 — Zur Malletschen Methode der Bestimmung des Erdebeleencen- trums. Extr. grand in-8°, 4 pages. Berlin, 1890. 1401 — Diluvialstudien in Lappmarken. Extr. in-8°, 55 pages. 1402 — An die Direction des Künig Wiülhems-Felsenquellem Bad- Ems. Extr. in-&, 30 pages, 1 carte. Berlin, 1890. 1403 Taiïlor (W.) On the probability of Finding Coal in the South- East of England. Extr. in-8, 22 pages. Reigate, 1886. Périodiques nouveaux offerts en échange : 1404 Annual Report of the United States Geol. Survey. 1886-87. 1105 Monographs of the United States Geolog. Survey, vol. XV. 1406 Bulletin of the Geological Survey of Missouri, vol. I. 1407 Report of the Geological Survey of Missourri, vol. I. 1408 Verhandlungen des Naturhistorischen Vereines des preussischen rheinlande, etc., vol. 47. 1890. | 240 PROCÈS-VERBAUX Présentation de membres. Sont présentés en qualité de membres effectifs : MM. le Comte DU VAL DE BEAULIEU, à Bruxelles. le Capitaine TACKELS, à Bruxelles. DE GROSSOUVRE, Ingénieur des Mines, à Bourges. Est présenté en qualité de membre associé régnicole : M. Jean HOUZEAU de LEHAIE, à Saint-Symphorien. Communications des membres. 19 M. ED. PERGENS fait parvenir un travail manuscrit intitulé : Description de nouveaux Bryozoaïres cyclostomes du terrain crétacé. M. le Secrétaire, en l'absence de M. Pergens, donne un résumé du travail dont l'impression est votée aux Mémoires. 29 M. EM. DE MUNCK a envoyé une note intitulée : Nouvelles recherches sur le Quaternaire des environs de Mons. M. Rutot, en l'absence de M. de Munck, fait un résumé oral du tra- vail de M. de Munck. Il trace au tableau les coupes de terrain quaternaire étudiées par M. de Munck à Spiennes, St-Symphorien et Havré et qu'il a eu lui- même l’occasion de visiter à plusieurs reprises. L'impression du travail de M. de Munck est votée par l'assemblée. 30 M. V. DORMAL a fait parvenir une note intitulée : OBSERVATIONS SUR UNE PAILLE DU TERRAIN CRÉTACÉ METTANT EN CONTACT LA CRAIE PHOSPHATÉE AVEC LE TUFEAU PAR V. Dormail Docteur en sciences. Sur le territoire de la commune de Spiennes, entre le village de ce nom et celui de Saint-Symphorien, dans l'exploitation de phosphates de M. Helin, grâce à l’obligeance du directeur M. Plichart, nous avons pu constater l'existence d’une faille dans le terrain crétacé et en prendre les mesures. SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 241 Voici la coupe de la carrière telle que nous l'avons relevée avec M. Em. de Munck, en partant du bas: 1) Côté nord de la faille : a) Craie grise phosphatée à Pecten pulchellus; b) tufeau de Saint-Symphorien, avec silex à la partie supérieure; épaisseur 2,80. c) galets verdis de la base du Landenien, 0,75 ; d) dépôt de cailloux fortement roulés et ébréchés, om,40; e) sable gris glauconifère, à linéole graveleuse, 0,50; Hitrrenoire, 0,20; g) sable jaunâtre, o",10; h) limon avec cailloux roulés à la base, 6 mètres. 2) Du côté sud de Ia faille nous trouvons les mêmes couches, sauf le tufeau qui disparaît; ceci a une grande importance industrielle; en effet, pour exploiter la craie grise on a une découverte de 2",80 en moins, la craie grise par suite de la faille se trouvant rapprochée de la surface. L'inclinaison de la faille est, N. 150 E. — 350. Au conctact des lèvres de la faille les couches de craie grise ont subi une flexion vers le Nord qui va jusque 20° d'inclinaison, tandis que sur l’autre lèvre les couches du tufeau ont été relevées et accusent de 5 à 100. La faille était visible sur une longueur de 13 mètres. 4° M. le Dr HARTOGH HEYS VON ZOUTEVEEN a envoyé une note très étendue intitulée : Les habitants primitifs de la Néerlande. Quels étaient les constructeurs des Hunebedden de la Drenthe ? M. le Secrétaire et M. Rutot ont parcouru le travail et, tout en le trouvant très intéressant, ils sont d'accord pour reconnaître que la note est purement archéologique. Si la géologie intervient de plein droit dans les études concernant l'homme quaternaire, elle n'intervient plus guère dans la période néo- lithique, surtout dans ce qui a rapport à l'époque des dolmens. Les arguments donnés par l’auteur pour soutenir sa thèse sont du reste uniquement historiques et archéologiques, d’où 1l résulte que le travail de notre honorable confrère ne serait guère à sa place dans nos publications. Il existe à Bruxelles deux sociétés : la Société d’Anthropologie et la Société d'Archéologie, où le travail aurait toute chance d’être favorable- ment accueilli et comme il est question de la recherche de la peuplade _ qui a élevé les monuments mégalithiques de la Drenthe, c’est à la 1690. PV, 16 242 PROCÈS-VERBAUX Société d'Anthropologie qu'il conviendrait de présenter le mémoire de M. Van Zouteveen. à . L'assemblée charge M. le Secrétaire d'écrire dans ce sens à l’auteur du travail. 5° M. le Président aonne la parole à M. Rutot, pour la communi- cation annoncée à l’ordre du jour. M. Rutot présente à l'assemblée un nouveau modèle dappareil photographique pour explorateur. C'est un modèle de dimensions très réduites, construit par M. L. Van Neck d'Anvers, et qui a reçu le nom de Royal Detective. Cet appareil se compose d'une caisse rigide, divisée en deux parties: l’une, d'avant, renferme un soufflet mobile, mû par une crémaillère et portant l'objectif et l’obturateur métallique; l’autre, d’arrière, ren- ferme les plaques sensibles et est surmontée d’un sac ou soufflet de velours et peau souple. La vitesse de l'obturateur se détermine au moyen d’une vis de pression. Le changement de plaques se fait au moyen d’un levier actionné de l'extérieur, qui soulève la plaque d’arrière, permet de la prendre sous le sac et de la transporter à l'avant, pour être soumise à l'impression lumineuse. | En même temps que la plaque se soulève, un compteur est mis en mouvement, de sorte que l'on connaît de à le nombre de plaques posées. L'appareil se construit format 8X8, 83X 107, 9X12,12X 16 1/2 et 13 X 18. Le format 8X8 permet de placer 24 plaques sensibles dans le magasin. Les modèles de format plus grand renferment 12 plaques. Les appareils sont munis de petites chambres noires ou viseurs appro- priés. Le maniement est simple, rapide et commode. La mise au point est faite une fois pour toutes sur règle graduée. A partir du format 9X 12, l'appareil comporte Eu l'adjonc- ton d’un châssis à rouleau système Eastman. M. le Président remercie M. Rutot de sa communication et donne ensuite la parole à M. Dollo. 6° M. DOLLO. Sur le Lepidosteus Suessoniensis. L'auteur examine la question de savoir si, comme M. V. Lemoine 5 affirmé, le Lepidosteus Suessoniensis est bien un Champsosaure — th à ) SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1890 243 Le Lepidosteus Suessoniensis a été décrit, par Paul Gervais, d’après des fragments de mâchoires armées de leurs dents, entières ou brisées. Ces fragments provenaient des Lignites du Soissonnais (Eocène inférieur.) Ils sont, aujourd’hui, au Muséum de Paris. Jamais Gervais n’a fait de rapprochement entre son Lepidosteus Suessoniensis et le Champsosaure (— Simœdosaure). M. Lemoine, au contraire, pense qu'il y a identité générique entre ces deux animaux, et que le Lepidosteus Suessoniensis n'est qu’une espèce de Champsosaure (— Simœdosaure.) M. Dollo, par l'étude de la dentition, de la forme de la mandibule et de l'ornementation des os, montre que M. Lemoine est dans l'erreur et que le Lepidosteus Suessoniensis n'a absolument rien de commun avec le Champsosaure (— Simœdosaure.) La séance est levée à 11 heures. SÉANCE MENSUELLE DU 1* DÉCEMBRE 1890. Présidence de M. A. Rutot. La séance est ouverte à 8 h. 15 m. Correspondance. MM. Houzeau de Lehaie et le D' Félix font excuser leur absence. ; Des changements d'adresse sont signalés par : MM. Bourgoignie, Ingénieur des Ponts et Chaussées, 22, grand’ Place, à Termonde. Charles Puttemans, Chimiste, 50, rue du Moulin, à Saint- Josse-ten-Noode, Bruxelles. A. Niguet, 349, avenue Louise, Villa du Rond-Point, Bruxelles. | Paul Janson, 258, rue Royale, Schaerbeek, Bruxelles. Ad. Kemna, 12, rue van Schonebeke, à Anvers. Prosper Hanrez, Ingénieur, chaussée de Charleroi, Saint- Gilles, Bruxelles. Hector Prud'homme, \ngénieur, rue du Collège, à Saint- Nicolas-Waes. Emile De Meunynck, rue de la Marlière, à Antoing. I. B. Ibels et Arthur Lang, 57, chaussée de Mons, Que ghem-Anderlecht, Bruxelles. Emile Caudelier, 8, rue Crayer, à Ixelles, Bruxelles. M. F. M. Stapff annonce la publication prochaine de son grand travail intitulé : Les eaux du tunnel du St-Gothard. Ce travail comprendra 150 pages de texte in-folio, 14 tables, 2 plan- ches en couleur et 6 figures dans le texte. Le prix de souscription est de 12 marks. M. le Président du Comité d'organisation du Congrès d'Archéologie de Bruxelles fait savoir qu'en séance du 31 octobre et du 21 novem- bre, l'ordre du jour suivant a été voté : Le Congrès archéologique et historique sera organisé par les soins SÉANCE DU 1% DÉCEMBRE 1890 245 des Sociétés d'Archéologie et d'Anthropologie de Bruxelles, avec le con- cours des Sociétés d'Architecture, de Géographie et de Géologie. Ensuite le bureau définitif d'exécution a été constitué. La présidence a été dévolue à M. le Comte Goblet d’Alviella. M. le Dr Hartog van Zouteyeen annonce qu'il accepte la mutation qui lui a été proposée pour la présentation de son mémoire sur les constructeurs des Hunebedden de la Drenthe. Ce travail sera présenté à la Société d'Anthropologie de Bruxelles. MM. Cappelle, Guy aux et le D' L. Peeters envoient leur démis- sion de membres de la Société. M. Rafael Aguilar, Secrétaire général de la Société scientifique Antonio Alzate de Mexico, demande l'échange des publications. Nous recevons également la triste nouvelle de la mort de M. Armand Bede, Ingénieur des mines et membre effectif de notre Société. Dons et envois reçus. M. Ad. Bayet, de Bruxelles, nous envoie deux photographies des Vosges et une du Laacherzee pour notre album des phénomènes géolo- giques. — {Remerciements.) De la part des auteurs : 1409 Bertrand (M.). Faille de la lisière du Jura, entre Besançon et Salins. Extr. in-8°, 12 pages, Paris, 1882. 1410 — Le Jurassique supérieur et ses niveaux coralliens entre Gray et Saint-Claude. Extr. in-8, 28 pages et 1 tableau. Paris, 1883. 1411 — Rapports de structure des Alpes de Glaris et du bassin houiller du Nord. Extr. in-8°, 13 pages et 1 pl. Paris, 1884. 1419 — Filles courbes dans le Jura et bassins d’affaissements. Extr. in-8°, 11 pages. Paris, 1884. 1413 — Coupe de la chaîne de la Sainte-Beaume (Provence). Extr. in-8°, 14 pages et 2 pl. Paris, 1885. 1414 — Ilot triasique du Beausset (Var). Analogie avec le bassin houiller franco-belge et avec les Alpes de Glaris. Extr. in-8’, 36 pages et 2 pl. Paris, 1887. 1415 — Sur la distribution géographique des roches éruptives en Europe. Extr. in-8°, 46 pages. Paris, 1888. 1416 — La chaîne des Alpes et la formation du Continent européen. Extr. in-8°, 25 pages. Paris, 1838. 1417 — Nouvelles études sur la chaîne de la Sainte-Beaume. Allure sinueuse des plis de la Provence. Extr. in-8°, 32 pages et 2 pl. Paris, 18388. 246 PROCÈS-VERBAUX 1418 — Sur les bassins houillers du Plateau central de la France. Extr. in-8°, 19 pages. Paris, 1888. 1419 — Les plis couchés et les renversements de la Provence. Environs de Saint-Zacharie. Extr. in-4,8 pages. Paris, 1888. 1490 — Sur les relations des phénomènes éruptifs avec la formation des montagnes et sur les lois de leur distribution. Extr. in-4°, À pages. Paris, 1888. 1491 — Un nouveau problème de la Géologie provençale. Pénétration de marnes irisées dans le Crétacé. Extr. in-4£, Æ pages. Paris, 1888. 1492 — Les plis couchés de la région de Draguignan. Exir. in- As, 3 pages. Paris, 1888. 1493 — Plis couchés de la région de Draguignan. Extr.in-8, 13 pages. Paris, 1889. 1494 — Eloge de Charles Lory. Extr. in-8, 16 pages. Paris, 1889. 14925 — Allocution présidentielle. Extr. in-8°, 4 pages. Paris, 1890. 1426 Bertrand (M.)et Kilian (W.). Rapport sur les terrains secon- daires et tertiaires de l Andalousie (Provinces de Grenade et de Malaga). Extr. in-4, 3 pages. Paris, 1885. : 1497 — Sur les terrains jur assique et crétacé des provinces de Grenade et de Malaga. Extr.in-4°, 3 pages. Paris, 1886. 1498 — Études sur les terrains secondaires et tertiaires dans les pro- vinces de Grenade et de Malaga. Vol.in-4, 110 pages, 3 cartes et 2 pl. Paris, 1889. 1429 Cayeux (L ). Étude micrographique de la craie des environs de Lille. Extr. in-8, 40 pages et 1 pl. Lille, 1890. 1430 Compte rendu de la séance de Géologie appliquée du 15 avril 1890 (Cartes agricoles). Extr. in-80, 22 pages, Bruxelles, 1890. 1431 Flammache (A.). Notice sur un appareil pouvant servir de sismo- graphe. Extr. in-8, 2 pages. Bruxelles, 1890. : 1432 Kilian (W.). I. Le gisement tithonique du fuente de los frailes. — IT. Études paléontologiques sur les terrains secondaires et tertiavres de l’ Andalousie. Vol. in-4°, 175 pages et 14 pl. Paris, 1889. 1453 Lossen (K. A.). Vergleichende Studien über die Gesteine des Spiemonts und des Bosenbergs bei St. Wendel und verwundte benachbarte Eruptivtypen aus der Zeit des Rothliegenden. Extr. in-8, 64 pages. Berlin, 1890. 1434 Piret (Ad). Note sur des explorations récentes opérées ds la Meule de Bracquegnies. Extr. in-8°, 7 pages. Bruxelles, 1890. 1435 Van den Broeck (E.) et Rutot (A.). Exposé préliminaire sur a. SÉANCE DU 1% DÉCEMBRE 1800 247 Cartographie agricole de la Belgique. Extr. in-8, 9 pages. Bruxelles, 1891. Périodiques nouveaux : 1436 Memoirs of the Geological Survey of the United Kingdom. 1890, in-8° relié, Londres. 1437 Mittheilungen aus dem kœnigl. min.-geolog. und prühist. Museum in Dresden, D' H. B. Geinitz, Director. Heft. IX, in-4°. Cassel, 1890. 1438 Prodromus of the Zoology of Victoria. Decade XX. Fred. Me Coy. grand in-8°. Melbourne, 1890. Périodiques en continuation ; Annales de la Société scientifique de Bruxelles ; Annales et Procès-verbaux de la Société royale malaco- logique de Belgique ; Annales de la Société d'Hydrologie médicale de Daris; Bulletin de l'Académie royale des sciences de Belgique; de l'Association belge des chimistes; de la Société royale de géographie d'Anvers ; international de l’Académie des sciences de Cracovie ; météorol. quotidien de l'Observatoire de Bruxelles; quotidien de l'Office météorol. de Rome; de la Société royale belge de géographie; du Cercle des naturalistes hutois; Chronique des travaux publics ; Ciel et terre; Feuille des jeunes naturalistes ; Memoirs of the geol. Survey of New South Wales; Pilot Chart of the North Atlantic Ocean; Quarterly Journal of the geological Society ; Records of the geol. Survey of New South Wales; Revues universelle des mines, de la métallurgie, etc. (Liége). Élections de membres. Sont élus en qualité de membres effectifs par le vote de l'assemblée : MM. le Comte DU VAL DE BEAULIEU, 55, avenue des Arts, à Bruxelles. le Capitaine TACKELS, Hygiéniste, rue Van de Weyer, à Bruxelles. DE GROSSOUVRE, Ingénieur des Mines, à Bourges (France). Est élu en qualité d’associé regnicole : M. JEAN HOUZEAU DE LAHAIE, Directeur de la Société des Phosphates A. Houzeau et Cie, à St-Symphorien. 248 PROCÈS-VERBAUX Communications des membres. 1° L. DOLLO. Pourquoi le Champsosaure manque d'apophyse post-articulaire à la mandibule. Un grand nombre de Lacertiliens (l’Iguane, par exemple) possè- dent, à la mandibule, en arrière de l'articulation quadrato-mandibu- laire, une forte apophyse, pour l'insertion des muscles abaisseurs de la mâchoire inférieure : c’est cette apophyse que M. Dollo appelle apophyse post-articulaire. Chez les Rhynchocéphaliens, Sphenodon et Champsosaurus (= Si- mœdosaurus), notamment, manquent d’apophyse post-articulaire. Quelle est la signification de cette structure ? M. Dollo montre que, chez l'Iguane, l'abaissement de la mandibule se fait par deux muscles : le digastrique et le ptérygoïdien postérieur (ce dernier, non décrit antérieurement). Mais, chez Sphenodon, le pté- rygoïdien postérieur est entré en régression et s’est fusionné avec le ptérygoïdien interne. Comme c'était le ptérygoïdien postérieur qui donnait naissance à l'apophyse post-articulaire, on comprend la dispa- rition de celle-ci. Donc, chez Champsosaurus (= Simædosaurus), comme chez Sphe- nodon, il n'y a pas d'apophyse post-articulaire à la mandibule, parce que le digastrique seul servait à l’abaissement de la mâchoire infé- rieure. Un mémoire, accompagné de planches, justifiera, ultérieurement, ces assertions. | 20 À. RUTOT fait une communication Sur : UNE APPLICATION DE LA GÉOLOGIE A L'ARCHÉOLOGIE Il m'a été donné récemment de faire une très utile application des connaissances géologiques à l'archéologie. Il existe au N. O. de Vilvorde, un hameau qui s'appelle Borght. Au milieu de ce hameau, à proximité de l’église, se trouve une émi- nence connue sous le nom de Seneca-Berg. Les archéologues avaient, depuis longtemps, épuisé, sur ce monti- cule, tous les efforts de leur érudition et de leur imagination. Cette éminence est constituée par un plateau élévé et cultivé, circu- SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1800 249 laire, d’une trentaine de mètres de diamètre, supporté par deux terrasses en gradins à parois verticales, d'une hauteur totale de 15 mètres environ. Au bas, se voient les vestiges d’un fossé circulaire. L'opinion la plus en faveur, faisait du Seneca-Berg un tumulus gigantesque dont les flancs devaient recéler les restes d’un membre important de l’ancienne famille des Cenecia. Cependant, les étymologistes étaient partagés en plusieurs camps, les partisans de Senèque, de Cenecia et enfin ceux qui, constatant la proximité du monticule et de la Petite Senne, soutenaient, non sans raison, que Seneca-Berg n'était que l’altération du nom Senneke-Berg ou montagne de la Petite Senne. Les choses en étaient à ce point dans la science archéologique, lorsque la Société d'archéologie de Bruxelles fit une excursion à Vil- vorde, Borght et Grimbergen. Le Seneca-Berg se trouvant sur le trajet à parcourir, on alla le visiter et, étant du nombre des excursionnistes, je fis avec mes con- frères, l'ascension de la terrasse supérieure. En certains points, par suite de l'humidité, des plaques assez consi- rables de gazon étaient tombées des parois verticales des gradins et aux endroits ainsi découverts, il était facile de voir que la butte est constituée par du limon quaternaire en place. Du plateau supérieur on aperçoit l'église de Borght, bâtie sur un monticule isolé, beaucoup moins élevé que le Seneca-Berg et, du côté opposé, se voit le versant ondulé de la vallée de la Senne, cons- titué lui-même par de fortes épaisseurs (plus de 20 mètres) de limon quaternaire stratifié. Je m'apercus, de plus, que l’on déblayait en partie le pourtour du monticule isolé supportant l'église, afin de l’'empierrer et, là encore, le limon stratifié, en place, était visible. Il devenait ainsi évident que l'un des promontoires limoneux des bords de la vallée, le Seneca-Berg et le monticule isolé de l'église faisaient primitivement partie d’un même promontoire allongé, façonné par les méandres de la Senne lors du creusement de sa vallée. Ce promontoire allongé avait dû être tronçonné artificiellement par _deux solutions de continuité ; le Seneca-Berg et le monticule de l'église étaient le résultat de ce tronconnement, ainsi que le montrent les diagrammes de la page 250. De ces faits, simplement constatés sur place, il résultait donc que le Seneca-Berg étant formé de terrain « en place », ne pouvait être un tumulus, attendu que ces sortes de tertres funéraires sont foujours formés de terres rapportées. 250 | PROCÈS-VERBAUX Seneca-Berg Église de Senne Borght = F 2 Ve LL A cu Z LA Z 15e a [° LI _ os Ci A ZZ ol ss _.. ee Plan os PP LL - or mm Pr, - PL Le Seneca-Berg n'étant pas un tumulus, il n'en était pas moins intéressant de savoir son origine et sa destination. Son origine est le fait du fractionnement artificiel du promontoire limoneux et quant à sa forme en gradins, l’un des membres de la Société d'archéologie émit l'opinion que le monticule ainsi façonné avait pu servir de retranchement, en des temps très reculés, et que le Seneca-Berg pouvait être les vestiges d’un ancien « Burg » ou enceinte fortifiée et palissadée du haut moyen âge, tel que l’on peut encore en voir dans certaines parties de l'Angleterre. Pour résoudre définitivement la question, l'exploration minutieuse s'imposait et c'étaient des sondages qui semblaient répondre le mieux aux besoins de l'investigation. Je fus donc chargé d'exécuter les sondages nécessaires, en compa- gnie de notre confrère M. le baron A. de Loë. Les sondages furent pratiqués sur le plateau supérieur, d'abord au centre, puis en rayonnant jusqu'aux contours extérieurs. Le sondage central perça d’abord un peu de terre végétale, puis pénétra directement dans le limon stratifié en place jusque une profon- deur de 6 mètres, où il fut jugé inutile d’aller plus loin. Ce résultat, tout en confirmant ce qui avait déjà été observé, était assez décourageant, mais dès le second sondage, les choses changèrent de face. | Sous la terre végétale, vint un peu de limon assez homogène, puis vers 1 mêtre de profondeur, la sonde entra dans une couche noire, hétérogène, remplie de parties dures qui furent reconnues être des débris d’ossements et de poteries. Vers 1",80 la sonde entra dans le limon stratifié en place. SÉANCE DU 1% DÉCEMBRE 1890 251 Les autres sondages donnèrent des résultats analogues, et il découlait de cette première exploration que, sauf le centre et le pourtour exté- rieur, le sommet du Seneca-Berg devait être couvert, sous 0,60 à 1 mètre de terre végétale et de limon pulvérulent, d’un lit épais de 0®,50 à 12,20 de débris d'ossements mêlés de terre noircie ou rougie, de pierres, de débris de poteries, etc. En présence de cette constatation, des fouilles furent décidées et une tranchée, mettant à découvert depuis la surface jusqu'au limon en place, fut pratiquée. Cette coupe montra que, sous un peu de terre végétale, se trouvait un limon brun clair friable, d’origine éolienne, épais de o",30 à o"50, et que la couche noire sous-jacente était constituée par un ensemble hétérogène de lits superposés de terre rougie par le feu, séparés par des lits de charbon de bois et d'os de mouton, de bœuf, de cochon, de sanglier, etc., entièrement noircis. En diverses places, le lit de bois et d'ossements renfermait des dalles de grès bruxellien et était recou- vert de sable glauconifère asschien, apporté des collines voisines avec quelques cailloux de silex roulés. Dans la masse se trouvaient, en assez grand nombre, des fragments plus ou moins importants de poteries, les unes, grossières et anciennes, les autres, émaillées, pouvant se rap- porter au XVE siècle. En divers points, des fragments de grosses tuiles romaines furent également rencontrés dans les lits charbonneux. Ces faits indiquent une longue occupation du plateau du Seneca- Berg, les lits superposés de foyers et de débris de cuisine ; les tessons de poteries, etc., tout prouve un séjour prolongé. Ces lions cadrent donc parfaitement avec l'hypothèse nou- velle introduite par M. Paul Saintenoy, secrétaire général de la Société d'Archéologie, consistant à faire du monticule de Borght, un Burg ou château-fort du plus ancien type du haut moyen âge. La disposition en gradins formant retranchements, les vestiges de fossés à la base, l'absence de débris de cuisine au pourtour extérieur causée par la présence d'une palissade en bois, aujourd'hui disparue, la ressemblance du Seneca-Berg avec les vestiges analogues connus en Angleterre, tout concourt à donner entièrement raison aux vues de de M. Saintenoy. Le nom même du hameau de Borght semble indiquer une altéra- tion du vieux mot Burg, Enfin pour ce qui regarde le nom même du Seneca-Berg, nom qui, certes, éveille l'intérêt et la curiosité, notre confrère M. l'échevin Nowé, de Vilvorde, m’a fait savoir que l'origine en est assez prosaïque. _ 252 PROCÈS-VERBAUX Il existe encore actuellement, à Borgt, des habitants qui s'appellent Seneca; ces habitants descendent d’une famille riche qui possédait des terres et une prairie située au Sud de Vilvorde s'appelle encore Seneca- Broeck. Le monticule de Borght appartenait donc sans doute ancien- nement à la famille Seneca, comme la prairie; de là son nom. Une autre remarque que ma faite M. l'échevin Novwé, c'est que, jusque dans ces derniers temps, les habitants de Borght avaient une réputation de violence, souvent justifiée, et qui contraste avec les mœurs plus calmes des habitants des localités voisines. Peut-être y a-t-il là un reste des habitudes guerrières et farouches des anciens habitants de l'antique Burg? 30 M. RUTOT fait une communication orale sur : LA CONSTITUTION DE L'ÉTAGE PANISELIEN DANS LA FLANDRE OCCIDENTALE Dans ses levés effectués dans la Flandre Occidentale, sur les plan- chettes au 1/20 000 de Cortemarck, Staden et Iseghem, M. Rutot a eu l'occasion de faire de nouvelles observations au sujet de la constitution de l'étage paniselien. On sait que, sur une vaste région, le Paniselien est constitué comme suit, en partant du bas : | 1. Gravier local (environs de Renaïx), ou argile grise plastique, schistoïde, sans fossiles. | 2. Argile sableuse glauconifère, avec grès tendres fossilifères vers le bas, grès devenant plus durs en montant et souvent silicifiés au centre. 3. Sable meuble glauconifère, avec tubulations d’annélides et plaquettes de grès dur, fossilifère, vers la partie inférieure. 4. Argile grise plastique, sans glauconie (dans la région comprise entre Jette et Aïlost). 5. Traces de gravier à Cardium porulosum (citadelle de Gand). 6. Sable fossilifère d’Aeltre à Cardita planicosta. Cette disposition des couches a engagé M. Rutot à faire deux assises dans l'étage paniselien; l’une inférieure comprenant les couches de r à 4 inclus, l’autre supérieure comprenant les couches 5 et 6. Partant des principes de la sédimentation marine exposés dans. SÉANCE DU 1 DÉCEMBRE 1890 253 une notice parue dans le Bulletin du Musée de Bruxelles (1) et des principes de notations exposés dans le même recueil (2), l’orateur avait imposé aux termes ci-dessus indiqués les notations suivantes : Pia Gravier localisé. Pic Argile plastique schistoïde. Pi(c) Argile sableuse glauconifère avec grès fossilifères. Pid Sable glauconifère d’émersion. P24a Gravier localisé. P2(bd) Sables fossilifères d’Aeltre à Cardita planicosta. La lettre c avait été accordée aux sédiments argileux de l'étage, sauf au terme argileux supérieur à Prd, qui n'avait pas encore recu de notation. Mais à la suite d’une étude préliminaire de l'argile des Polders, qui renferme, largement étendue, une zone épaisse d'argile grise, plasti- que, non glauconifère. dont l’origine littorale est évidente, M. Rutot croit pouvoir attribuer une origine identique aux deux couches d'argile grise plastique Prec et à celle supérieure à Prd, de sorte que ces vases littorales viennent jouer le rôle du gravier littoral et le changement de manière de voir entraîne des modifications dans les notations. Laissant à Pra sa signification normale de gravier de base, l'argile notée précédemment Pic devient donc Pir{a), a indiquant le carac- tère littoral, mais la parenthèse lui faisant perdre l'interprétation étroite de gravier. L’argile sableuse anciennement notée Pr{c) devient donc Prc et l'argile plastique du sommet de l’assise inférieure, qui n'avait pas encore reçu de notation devient P1{d). D'autre part, aux environs de Hooglede, d’Ardoye, entre Pitthem et Thielt, un terme nouveau s’est montré très bien développé; c’est le sable d'immersion qui vient s'intercaler à sa place normale, entre l'argile littorale de base Pr(a) et l'argile sableuse glauconifère Pic. Ce sable d'immersion prend évidemment la notation caractéristique P 16. Ces constatations faites, l'échelle générale de l'assise inférieure de l'étage paniselien devient donc : (1) A. Rurort. Les phénomènes de la sédimentation marine étudiés dans leurs rapports avec la stratigraphie régionale. Bull. du Mus. Royal d'Hist. Nat, t. LI, 1883. (2) E. Van DEN Broecx. Note sur un nouveau mode de classification et de notation graphique des dépôts géologiques, basé sur l'étude des phénomènes de la sédimen: tation marine. Bull. du Mus. Roy. d'Hist. Nat. t. II, 1883. 254 PROCÈS-VERBAUX Pia Gravier localisé. Pi(a) Argile grise plastique schistoïde de base, (Vase littorale.) P1b Sable d'immersion, meuble, glauconifère, avec petits grès très rares, parfois fossilifères. Pic Argile sableuse glauconifère avec grès fossilifères. Pid Sable d'émersion. Pi(d) Argile grise plastique. (Vase littorale.) Il n'est pas introduit de changement dans les notations de l’assise supérieure. Le sable Prb est glauconifère, peu ou point argileux et il ne renferme que très rarement des grès. Les points où on en rencontre sont : la tranchée du chemin de fer de la halte d'Hooglede, sur la ligne de Cortemarck à Staden et les terrassements d’une redoute passagère, creusés lors des grandes manœuvres de 1890, au sommet de la colline située entre Ardoye et Pitthem. Ces grès sont petits, à gros grains, assez tendres, poreux et renfer- ment des fossiles, surtout dans la tranchée de Hooglede, où la faunule caractéristique du Paniselien a été recueillie par M. Rutot. Le même observateur dit que les sables Pr sont très trompeurs, parce qu'on peut les confondre souvent avec le sable d'émersion ypre- sien Yd. Dumont a certainement dû s'y tromper, c'est ce qui explique l'absence du Paniselien sur beaucoup de sommets où cet étage existe, représenté par son argile de base surmontée du sable P1b. M. Rutot a pu se convaincre lui-même que plusieurs parties de ses levés, effectués avant la reconnaissance de l’âge et de la position du sable P1b, sont erronées, ces sables ayant été confondus avec ceux du sommet de l’Ypresien en des points où l'argile, base du Paniselien, est peu développée. La détermination exacte de l’âge du sable Prb fait étendre, dans des proportions assez considérables, l'aire couverte par le Paniselien dans la Flandre occidentale. Un autre fait, qui a également attiré l'attention de M. Rutot, est la disparition locale du sable d’émersion Yd de l’Ypresien. Aux environs de Pitthem, par exemple, M. Rutot a pu, par son- dages, observer des contacts directs de l’argile base du Paniselien sur l'argile ypresienne Yc. Au premier abord, l'observation était assez déroutante, maïs au bout de quelques sondages on pouvait préciser le contact des deux argiles ; l'argile paniselienne est grise assez pâle, très plastique, grasse ;!l’argile ypresienne est gris foncé, finement sableuse. SÉANCE DU 1% DÉCEMBRE 1800 295 Dans cette région, au-dessus de l'argile base du Paniselien, le sable P1b est largement développé; on conçoit comment, même dans les levés détaillés, il était facile de prendre le sable P rb pour le sable Y3 absent. Enfin, M. Rutot signale, rencontrées éparses comme empierrement de la route de Dixmude à Thourout, à la traversée du Broeck entre Dixmude et Beerst, de grandes dalles minces de grès paniselien rem- plies de fragments de bois et d'empreintes végétales, mêlées à des coquilles marines triturées. Des grès semblables se rencontrent généralement à la base du sable Prd, mais ils sont toujours petits. Dans le cas présent il semble y avoir un ou plusieurs niveaux de dalles minces, fissiles, remplies de débris végétaux de grand format, au lieu des petites plaquettes habituelles. Ces grès paniseliens, très remarquables, étaient mélangés à des débris de roches primaires ramassés un peu partout, mais l’auteur n’a pu en connaître le lieu d'origine. Une exploration des collines les plus proches de Dixmude n’a fourni aucun renseignement ; il s’agit peut-être d'un pointement de terrain paniselien englobé dans l'argile des Polders. Il serait très intéressant de connaître le gîte exact, afin de l'étudier et d’y recueillir des matériaux. 4° M. le Président, après avoir remercié M. Rutot de ses deux communications, prie M. le Secrétaire de donner lecture du travail de M. le Dr FÉLIX, intitulé : De l'action physiologique et thérapeutique des eaux thermales de Chaudfontaine. L'assemblée, après audition du travail, vote l'impression aux Mémoires. | M. Le Président constate que l'heure est trop avancée pour qu'il soit permis à M. Van den Broeck d'exposer les vues du colonel Goulier sur les oscillations actuelles du sol de la France. La communication est remise à la prochaine séance. La séance est levée à 11 heures. ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DU 25 JANVIER 1891. (Remise de l’Assemblée générale annuelle de fin décembre 1890.) Présidence de M. le Professeur J. Gosselet. La séance est ouverte à deux heures et un quart. Le Procès-Verbal de l'Assemblée générale du 22 décembre 1889 est adopté. . Correspondance. Il est donné lecture d’une lettre de M. T. C. Moulan annonçant que, pour des motifs de convenances personnelles, il ne lui est plus possible d'accepter le renouvellement d'aucun mandat au sein du Con- seil administratif ou de la section des sciences appliquées. (Pris pour notification.) Rapport annuel du Président. MESSIEURS, Vous ne vous étonnerez pas si mes premières paroles sont des paroles de deuil. Devant le malheur qui vient de frapper la Famille royale et la Belgique entière, devant cette perte douloureuse, qui fauche prématurément à l'affection et aux espérances de son auguste famille, S. À. R. le Prince Baudouin, que la Nation entière s'était accoutumée à considérer comme le digne héritier d’une dynastie chère à tous les Belges, pouvons-nous ne pas nous attrister tout d’abord et ne pas prendre notre part de l'afliction qui étreint le pays tout entier. Si l’universalité et l'intensité des regrets que fait naître dans tous les cœurs ce triste événement peut apporter quelque consolation à d’au- gustes douleurs, la Société belge de Géologie, au nom de tous ses adhérents, se fait un devoir d'exprimer toute la part qu’elle prend aux sentiments sympathiques qui unissent la Nation à la Dynastie régnante, si cruellement éprouvée en cette triste circonstance. ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DU 25 JANVIER 1801 257 Je vous propose, Messieurs, d'adresser à la Famille royale une lettre de condoléances exprimant les sentiments dont je viens de me faire l’in- terprète. (Adhésion unanime.) J'ai maintenant, Messieurs, pour la seconde fois à vous rendre compte de vos travaux et pour la seconde fois à constater l'état pros- père de notre jeune Société. Nous avons tenu 14 séances dont 4 ont été spécialement consacrées aux sciences appliquées et 2 à la discussion d’un programme d'étude de cartographie agricole. Notre session de Givet a parfaitement réussi malgré l'éloignement. Outre l'étude de la vallée classique de la Meuse, nous avons visité la vallée moins connue de la Houille. Nos excursions ont le double avantage de ne durer que peu de jours et d'attirer beaucoup de monde. Nous étions 30 personnes à Givet; à Tournai nous étions 40 ; à Quenast 83, à Modave, où nous avons fait, de compagnie avec la Société des Ingénieurs, une belle excursion hydro- logique, nous formions avec ces derniers un groupe important de près de 200 excursionnistes. Plusieurs d’entre vous n'ont pas craint de braver les fatigues d’un plus long voyage pour aller à Cassel fêter, avec la Société Géologique du Nord, le 25° anniversaire de la première excursion géologique faite dans nos régions. Je les remercie de nou- veau de cette touchante marque d'affection. Je suis fier d’avoir contri- bué à faire sortir les études géologiques du domaine restreint des écoles et d'y avoir initié un public appartenant à tous les ordres de la société. Vous trouverez les comptes rendus de ces excursions et les travaux de nos séances dans le 4° volume de notre Bulletin. Il comprendra 14 mémoires accompagnés de 12 à 13 planches et dus à MM. Borg- mann, Dollo, Félix, Fouqué, Gourret, Lœwinson-Lessing, Michel Levy, Macpherson, Pergens, Rutot, Sacco, Van den Broeck et Wow- man, et les communications moins étendues mais non moins impor- tantes de MM. Buls, De Munck, Dollo, Dormal, Dupont, Dokout- chaïef, Delecourt-Wincqz, Fisch, Flamache, Inostranzeff, Issel, Gosselet, Moulan, Piret, Rutot, Petermann, Van den Bogaerde, Van den Broeck et Verstraeten, soit 36 notices et communications, sans compter les résumés de procès-verbaux des mémoires précédents. Vous regretterez avec nous qu'un seul fascicule ait paru. Il est volu- mineux, il est vrai, mais il eût dû être accompagné d’un second. Ce retard tient à des causes multiples, particulièrement au deuil de notre cher Secrétaire, dont nous avons tous partagé la douleur. Il tient plus encore à la multitude de ses occupations. Il a accepté héroïquement 1890. P.-V. 17 258 PROCÉS-VERBAUX toutes les charges de la Société. Secrétaire et trésorier 1l nous donne un temps considérable, qu'il est obligé de prendre sur les occupations de la journée et plus souvent sur son sommeil. Cet état de chose ne peut durer ni pour lui, ni pour nous. Il faut sérieusement y songer. Nous devons d’abord le débarrasser du soin de nos finances en aom- mant un trésorier. Je fais appel à votre dévouement. Que l’un de vous consente à se charger de ces fonctions. C’est le plus grand service qu’il pourra rendre à notre Société. Mais cela ne suffit pas. Il nous faut encore un employé spécial qui veille sur nos publications, sur la correction des épreuves, sur la mise en pages,sur la distribution des volumes et des convocations, qui fasse enfin la besogne matérielle et permanente du secrétariat. Ceux qui ont eu la charge d'une publication savent seuls le temps qu'on y dépense et la préoccupation qu'elle occasionne. Il est à souhaiter que notre Secrétaire, délivré de tous ces soucis secondaires, puisse reprendre activement ses études sur le terrain, études qui,avant leur brusque interruption, ont été si fructueuses pour les progrès de la géologie. L'honneur de ses travaux rejaillira sur notre Société. Ils alimenteront notre Bulletin; enfin ils hâteront le moment où notre cher et savant ami recevra la récompense que nous désirons tous pour lui. ; Nous ne pouvons séparer dans nos vœux, dans notre affection et dans notre reconnaissance son fidèle Pylade, sans lequel il aurait succombé depuis longtemps sous le poids des fardeaux qu'il s’est imposés pour nous. Avec un dévouement d'autant plus méritoire qu’il est plus caché, M. Rutot a été avec M. Van den Broeck le grand ressort qui a fait marcher notre Société. L’hydrologie a continué à fournir l’occasion de communications et de discussions intéressantes. Nous avons élaboré et envoyé aux Cham- bres une pétition pour demander que cette science soit comprise dans les programmes d'étude de l'Enseignement supérieur. Un écueil s’est rencontré, qui était à prévoir, celui de toucher à des intérêts indus- triels respectables et d'éveiller des susceptibilités légitimes. Nous l'avons évité en conservant à la discussion un caractère purement scientifique. Une société comme la nôtre, qui fait une large part aux questions industrielles, doit être une tribune ouverte à tous ses mem- bres pour venir y exposer leurs idées dans le domaine scientifique dont nous nous occupons. Mais en tant que Société nous n'avons aucun avis à donner. Si on demande nos conseils sur un point nous pouvons charger un ou plusieurs membres de nous faire un rapport. Ce rapport, nous pouvons l'envoyer à ceux qui nous ont consulté ; ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DU 25 JANVIER 1891 259 mais il reste l'œuvre personnelle du rapporteur et de la commission. La Société n’est qu’un intermédiaire. J'ajouterai, et en cela je crois être l'interprète de tous ceux qui m'écoutent, que lorsqu'une question est susceptible de soulever des discussions irritantes entre ses membres, la Société doit, pendant quelque temps, les retirer de son ordre du jour. Ayons toujours pré- sente aux yeux la devise nationale. Même dans le domaine des applications de la géologie, il y a assez de questions qui réuniront toutes les bonnes volontés. L'année passée je vous parlais de nous occuper de géologie agricole. Nous avons con- sacré deux séances à l'examen des projets d’une carte agricole. MM.Van den Broeck et Rutot ont montré l'utilité qu'aurait eue sous ce rapport la carte géologique au 1/20000 élaborée sous l'initiative et La direction scientifique de M. Dupont. A la suite de cette communication, M. Dupont nous a entretenu des cartes agronomiques agricoles qu'il avait fait faire pour la province de Namur. Il a émis un de ces avis lumineux dont il a l'habitude, celui de confier les levés aux géomètres du cadastre. A la suite de ces discussions la Société adopta le vœu sui- vant qui a été transmis à la Commission gouvernementaled'élaboration d'une carte agricole : « La Société considère comme utile et pratique et comme méritant » d'être recommandée comme premier document nécessaire pour » aborder l'étude de la confection d'une carte agricole du pays l'exécu- » tion de leurs types de culture dans nos diverses régions agricoles. » La Société pense que les géomètres du cadastre seraient utilement » désignés pour l'exécution de ces levés. » A la suite de nouvelles communications de M. Dupont, appuyées par des considérations de MM. Rutot et Van den Broeck, la Société a reconnu à l'unanimité que l'échellede r/20000 semble être la plus petite échelle possible d'une carte agricole sérieuse et elle a décidé de trans- mettre à la Commission gouvernementale deux autres propositions con- sistant, d’une part, à « étudier et à lever géologiquement d'une manière » approfondie, en trois ou quatre régions physiques distinctes du pays, » certains territoires typiques et de les transformer ensuite en champs » d'expérience » ; d'autre part, « à recommander l'étude et le levé géolo- » gique détaillé des champs d'expérience actuellement existants. » Nous avons encore transmis à la même Commission l'important mémoire spécialement traduit pour nous, de M. le professeur Dokout- chaief, sur la taxation des terres en Russie. La commission agricole où nous avons le plaisir de compter 6 membres (1) sur 10 nous a voté des (1) MM. Houzeau, Lancaster, Petermann, Proost, Rutot et Van den Broeck. 260 PROCÈS-VERBAUX remerciements et a proposé au Ministre de l'Agriculture l'impression du mémoire du savant Russe. Ce mémoire avait été spécialement traduit à notre intention, mais 1l est trop exclusivement agricole pour figurer dans nos volumes. En attendant, M. Rutot nous en a donné une analyse d'autant plus utile que le mémoire en question n’a encore été publié qu’en langue russe. Toujours dans le cercle des applications de la Géologie, je citerai la carte pluviométrique que nous devions publier. Nous avons la satis- faction d'annoncer que l'impression des tableaux est commencée et que la gravure de la carte est en bon chemin. La publication serait plus avancée sans des circonstances indépendantes de notre volonté et de celle des auteurs. Il me reste à mentionner notre participation à l’organisation du Congrès de la Fédération des Sociétés d'archéologie et d'histoire de Belgique, congrès qui doit avoir lieu à Bruxelles ; notre participation — très appréciée à en juger par l'accueil flatteur que lui a fait M. le Bourgmestre de Bruxelles — à l’organisation des salles scientifiques du Palais du Peuple. Cette année comme les précédentes, MM. Rutot et Van den Broeck veulent bien faire honneur à la Société des avis et renseignements qu'ils fournissent aux industriels et aux administrations. Les félicita- tions qui leur ont été votées par le Conseil communal de Charleroi pour leurs rapports sur la question des eaux et sur la position du cimetière projeté, sont une preuve des services que les connaissances géologiques peuvent rendre dans une foule de circonstances. C'est une vérité que nous ne saurions trop répéter. La géologie, lorsqu'elle sera plus répandue, est appelée à rendre de grands services à l’industrie et à l'agriculture. Maïs le public ne s'en doute pas, parce qu'il ignore complétement en quoi consiste la géologie. Ceux qui l'ont apprise dans leur jeunesse la regardent comme une science secondaire et fort ennuyeuse. Ce n'est peut-être pas tout à fait leur faute, au moins si j'en juge par ce qui se passe en France. On fait aux élèves de nos collèges le cours de géologie au tableau noir, comme la géométrie, sans collections, sans excursions. On leur apprend de longues listes de noms de terrains, de roches, de fossiles. De plus, la géologie compte à peine ou ne compte pas du tout dans les examens. Je sais qu'en Bel- gique, dans les universités, 1l se trouve des professeurs éminents qui ont inspiré le goût de la géologie à des élèves qui sont devenus des savants. Mais si on en juge par les résultats généraux, leur enseigne- ment n'a trouvé faveur qu'auprès d’un bon petit nombre, car le déve- loppement des idées géologiques en Belgique ne date réellement que ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DU 25 JANVIER 1891 261 de la création des sociétés libres : Société malacologique, Société géologique de Belgique, Société belge de Géologie et d’'Hydrologie. Voulez-vous me permettre de vous dire ma pensée sous ce rapport et d y ajouter mes vœux. Il manque en Belgique pour la divulgation des idées scientifiques ce que nous avons en France, des cours publics d'Enseignement supérieur, qui s'adressent à ceux qui n'ont pas fait et qui ne veulent pas faire d'études universitaires. Eh bien, j'espère que cette lacune sera prochainement comblée. Et elle le sera de la manière la plus heureuse, la plus féconde, pour l'initiative privée. Vous connaissez un de nos sociétaires, qui sait joindre les aspi- rations les plus généreuses à une intelligence industrielle excep- tionnelle, qui par une découverte chimique inespérée est devenu un bienfaiteur de l'humanité et a rendu tous les peuples tributaires de son industrie. Cet homme connaît la puissance de la science ; il sait ce que la divulgation des idées scientifiques peut faire pour le progrès de la Société. Il vient de fonder, à ses frais, des cours publics et des laboratoires annexés à l'Université libre de Bruxelles, pour développer certaines sciences qui lui ont paru particulière- ment dignes d'intérêt. Actuellement l'Institut Solvay compte deux cours, l'un sur l'électricité, l’autre sur le développement du système nerveux dans toute la série animale. C'est un de nos membres, M. Dollo, qui est chargé de ce dernier cours. Par les nombreuses communications qu'il nous fait, vous avez pu apprécier sa science, son travail assidu, sa clarté d'exposition. C’est vous dire la valeur de son cours et les applaudissements qu'il recueille chaque fois. Le nombre des auditeurs qui se pressent chaque semaine autour de sa chaire proclame le succès du professeur et l'utilité de l’Insti- tution. Espérons que l'exemple de M. Solvay trouvera des imitateurs et quun cours de géologie viendra s'ajouter aux précédents. Ce sera l'auxiliaire le plus actif du recrutement de notre Société. Nous étions 290 membres effectifs en décembre dernier, nous sommes actuellement 323, plus 43 associés régnicoles payants, 48 membres honoraires et protecteurs et 23 associés étrangers, en tout 437 membres. Vous constatez que le nombre des associés régnicoles s'est augmenté (43 au lieu de 37); mais d’une manière bien insuffisante. Notre appel de l’année passée n’a pas trouvé d'écho dans la jeu- nesse. Redoublons d'efforts pour amener des recrues. Il serait utile aussi que plusieurs d’entre vous ou vos amis les ingénieurs, grands industriels, représentants de la haute banque, directeurs 262 PROCÈS-VERBAUX d'exploitations minérales, phosphatiers et autres se fissent inscrire comme membres à perpétuité. Pourquoi ne l’avouerions-nous pas ? D'une part, nous avons besoin d'argent, d'autre part, nous pou- vons donner des avis utiles, rendre des services. Nous sommes réduits à restreindre nos échanges pour ne pas multiplier les ports; nous n'avons pu accorder d'échange qu'à un petit nombre de Sociétés ou de Revues qui nous l’avaient demandé. Les vingt-six demandes qui nous sont parvenues témoignent de l'intérêt scientifique que l'on porte à nos publications. Si la Province ne nous donnait un subside, dont nous lui sommes très reconnaissants, nous ne pour- rions subsister. Il est regrettable que le gouvernement n'ait pu majorer son subside de 1000 francs que par des promesses, très sympathiques il est vrai. Néanmoins nous avons de bons avocats, je vous l'ai dit l’année passée; MM. de Sélys et Van Overloop défen- dent en toutes circonstances notre cause, qui est celle des sociétés savantes. Notre bibliothèque s'est accrue, en dehors des échanges, des envois de 68 donateurs. Une mention spéciale est due à M. Van Overloop ainsi qu'à M. Van Hoegaerden qui ont offert à tous les membres de la Société et sous forme d'annexe à notre Bulletin, d'importants mémoires. Celui de Van Overloop intitulé : les Origines du bassin de l'Escaut, était accom- pagné de superbes cartes qui donnaient à ce généreux envoi une valeur que vous avez pu apprécier, en même temps que l'originalité de la thèse de notre zélé confrère sur les variations anciennes du cours de l'important fleuve belge. Grâce à la bienveillance de la Société des Ingénieurs et des Indus- triels, nous avons au Palais de la Bourse un local très convenable pour nos séances; mais notre bibliothèque, ce puissant adjuvant du travail, reste inabordable, loin du centre de nos réunions. Il importe pour nous que cet état de choses cesse promptement. Je termine, Messieurs, par la partie la plus pénible de mon compte rendu. Il s'agit de vous parler des membres qui nous ont quitté. Nous avons eu en 1890 peu de démissions à enregistrer, mais la mort a largement fauché parmi nous; elle a pris les meilleurs. C'est le cas de dire avec le poëte : O Mort. tu sais choisir. Parmi nos membres effectifs, Bede, Gendebien, Poumay, Souda- nas, Saint-Paul de Sinçay, Van den Bogaerde, mort au champ d'hon- neur de la science au Congo, Ortlieb, notre ancien vice-président, une ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DU 25 JANVIER 18ut 263 des colonnes de notre Société ; puis le général Liagre, secrétaire perpé- tuel de l'Académie royale, qui avait bien voulu témoigner de sa sym- pathie pour notre Société naissante en se faisant inscrire comme membre associé régnicole. Nos pertes parmi les membres étrangers sont aussi douloureuses et plus retentissantes encore. C'est Gillieron, membre de la Commission de la Carte géologique Suisse, membre associé étranger de notre Société ; puis trois membres honoraires des plus éminents : Neumayr, professeur à l'Université de Vienne qui s'était acquis une réputation générale par ses travaux sur les climats et la géographie des époques géologiques secondaires; Alph. Favre, de Genève, l’un des fondateurs de la théorie glaciaire des blocs erratiques; Hébert, l'illustre pro- fesseur de la Sorbonne, qui, entr'autres travaux, a fixé l'âge des couches les plus controversées de Belgique, le Gedinnien et le Heer- sien. Hébert! Ortlieb! mon maître et mon élève! Ces noms reportent ma pensée sur moi-même. Je sens que l’âge arrive où je dois songer au repos, où Je dois laisser à de plus jeunes la fatigue des honneurs et des responsabilités. Messieurs! vous m'avez appelé, quoiqu'étranger, à présider à vos travaux. J'ai apprécié au plus haut degré cet honneur, ce témoignage d'estime où l'amitié avait une grande part. En attribuant à l'affection de quelques-uns la pensée de me porter à la présidence, je ne cherche pas à diminuer l'honneur que je dois retirer de vos votes. Mais si je suis fier d’avoir contribué à l'extension de la science, je ne le suis pas moins d'avoir su inspirer à mes confrères des sentiments d'amitié qui étaient réciproques et que nos relations journalières n'ont fait qu'augmenter. Pendant ces deux années, j'ai pu lier connaissance avec beaucoup d’entre vous ; j'ai pu apprécier votre zèle pour la science, votre vif désir de vous mettre au courant de la géologie. Je me suis convaincu que notre Société a un rôle bien défini, au milieu des autres associations scientifiques de la Belgique, celui de répandre dans l'esprit public, les notions de géologie, d’en faire sentir l'utilité aux industriels, aux agri- culteurs, aux administrations. Si j'ai pu contribuer pour une petite part à obtenir ce résultat, je m'en estimerai très heureux. Je me plais encore à penser que ma présence parmi vous comme Président est une preuve de la cordialité qui unit les géologues belges aux géologues francais. Les excursions que nous avons faites en commun avec la Société géologique du Nord ont montré les avan- tages que peuvent en retirer l'une et l’autre société. J'espère que nos 264 PROCÈS-VERBAUX bonnes relations se continueront et que vous voudrez bien nous con- voquer à vos excursions, comme vous voudrez bien venir aux nôtres. Excusez-moi de vous avoir retenu si longtemps sur ma personne et mes préoccupations et permettez-moi de terminer en vous remerciant de nouveau du grand honneur que vous m'avez fait. (Applaudissements prolongés.) Compte rendu de la Session extraordinaire à Givet. M. le Président résume brièvement les constatations et observations géologiques que la Société a faites lors de l'excursion annuelle faite dans la vallée de la Meuse, à Givet et dans l’intéressante vallée de la Houille, où une coupe fort complète du terrain devonien a permis à la Société de compléter les notions acquises précédemment sur les terrains primaires, lors de l'excursion à Namur en 1888. Comme le compte rendu détaillé de cette excursion est destiné à paraître dans le Bulletin, M. le Président ne croit pas devoir s'étendre longuement sur cette relation. Approbation des comptes de l’année 1890 et budget de 1891. M. le Secrétaire a soumis au Conseil la situation et les comptes de 1890. Il a été reconnu que le retard des publications rendait illusoire l'é éta- blissement de la situation financière de clôture de l'année 1890. Des explications fournies, il résulte que, suivant toute -apparence, la situa- tion se traduira, lors de l’apurement définitif des comptes de 1890, par le maintien des conditions financières exposées l’année passée : c’est-à- dire que les ressources de la Société, tout en lui permettant de donner un certain essor à ses publications, qui vont toujours s’augmentant en importance matérielle et scientifique, ne donnent guère l’espoir de voir diminuer le découvert causé par les deux premières années d'existence de la Société. | Le Conseil, heureux de constater que le budget de 1890 s’équilibrera conformément aux prévisions formulées l'an passé, engage la Société à entrer résolument dans la voie des économies et à restreindre pour 1891 le développement, toujours croissant, des publications. L'Assemblée, sur la proposition de M. À. Houzeau, délègue au Conseil le soin de dresser le relevé des comptes de 1890, dès que les publications seront à jour, et de dresser en même temps le projet défi- nitif de budget de 1891, sur les bases de celui que présente M. le Secré- taire-Trésorier, lequel s’équilibre par environ 7000 francs de recettes et de dépenses. ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DU 25 JANVIER 1801 265 Fixation du chiffre de la rétribution et du prix de vente et d'abonnement des publications. Aucune modification aux décisions antérieures n'est apportée ni demandée par l’Assemblée. Fixation des jours et heures des séances. Le peu de membres de la province ayant profité des séances de jour, lesquelles sont peu désirées des habitants de l’agglomération bruxel- loise, a engagé le Conseil a proposer la suppression de ces séances. (Adopté.) Il est décidé qu'outre les séances mensuelles, qui auront lieu doré- navant à 8 1/2 heures au lieu de 8 heures, il pourra y avoir quatre séances facultatives d'applications géologiques lesquelles n'auront tou- tefois lieu que si des ordres du jour appropriés parviennent en temps au Secrétariat. | L'Assemblée décide que les séances de 1891 auront lieu conformé- ment au tableau ci-dessous. TABLEAU INDICATIF DES JOURS ET HEURES DES SÉANCES ANNÉE 1891 Janvier, Dimanche 25, aps l’As. gén. | Juin, Mardi 30, à 8 1/2 heures. Février, Mardi 24, à 8 1/2 heures. | Juillet, Mardi 28, à 8 1/2 heures. Mars, Mardi 31, à 8 1/2heures. | Août, Mardi 11, à 8 1/2 heures. Avril, Mardi 14, à 8 1/2 heures. | Septembre, Vacances. Avril, Mardi 28, à 8 1/2heures. | Octobre, Mardi 27, à 8 1/2 heures. Mai, Mardi 26, à 8 1/2heures | Novembre, Mardi 10, à 8 1/2 heures. Juin, Mardi 16, à 8 1/2 heures. Décembre, DimancHE 27, à 8 1/2 heures. Nota. — Les séances auront lieu au Palais de la Bourse, locaux de la Société belge des Ingénieurs et des Industriels ; entrée par la rue du Midi. Les séances dont le jour est imprimé en caractères gras seront, si elles ont lieu, spécialement consacrées aux applications géologiques. La session extraordinaire annuelle aura lieu dans la région volcanique de l'Eifel, en août ou septembre. Session extraordinaire de 1891 et programme des excursions de l’année. Sur l'invitation de M. le Président M. Rutot développe les raisons pour lesquelles il propose avec M. Van den Broeck la région volca- 266 PROCÈS-VERBAUX nique de l’Eifel comme siège de la Session annuelle extraordinaire de 1891. (Adopté.) M. Van den Broeck rappelle qu'une série de courses dans le terrain primaire avait été projetée en 1889 et propose de les entreprendre cette année. M. Dupont se met à la disposition de la Société pour conduire ces excursions et fait remarquer qu'il sufhrait de trois courses d’un jour, bien choisies, pour que chacun püût se familiariser avec l'étude si intéressante des calcaires de nos terrains primaires. Dans les calcaires devoniens de l’Entre-Sambre et Meuse, il serait aisé d'étudier l’origine corallienne de certains de ces calcaires ; sur les bords de l’Ourthe et à Bomal on pourrait retrouver en relief la disposi- tion primitive de nos atolls primaires et le Calcaire carbonifère de la. vallée de la Meuse montrerait les aspects grandioses de cette superbe région de récifs qui est si bien caractérisée à Waulsort par exemple. Le projet de ces trois excursions -est adopté et des courses plus rapprochées, dans le bassin tertiaire, seront également organisées s’il y a lieu. Election d’un Président. L'Assemblée ayant à procéder au remplacement de M. J. Gosselet, Président sortant après les deux années statutaires d'exercice, élit unanimement M. Æ. Dupont en qualité de Président. M. E. Dupont remercie l'assemblée de l'honneur qu’elle vient de lui faire. Sa seule ambition en l’acceptant, est de maintenir la prospérité de la Société au point où l'ont amenée ses prédécesseurs. Il rappelle le rôle et les travaux de ceux-ci : M. Houzeau élaborant nos statuts et notre programme d’études. En y faisant intervenir l'étude des applica- tions de la Géologie il a introduit une innovation dont nous avons tous pu constater les heureux résultats, et c’est là un des caractères distinc- tifs de notre Société, qui a été la première à suivre cette voie féconde, M. Gosselet a eu de son côté sur la géologie belge une influence considérable, que 35 années d’études, de recherches et de découvertes ont permis à chacun de nous d'apprécier. Il vient encore, par une œuvre magistrale, monumentale, consacrée à l’Ardenne, de couronner cette carrière dont il ne craint pas de nous consacrer de précieux instants en venant, avec son affabilité et sa modestie habituelle, diriger soit nos séances, soit nos courses géologiques, qui lui doivent chaque fois alors un si vif éclat. Il nous a fait participer de son expérience sur les méthodes scientifiques en nous communiquant le résultat des applications des grandes méthodes des fondateurs de la Géologie. /Applaudissements.)] ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DU 25 JANVIER 1891 267 Élection de quatre Vice-Présidents. Conformément à l'article 33 des Statuts, exigeant le remplacement annuel des Vice-Présidents non réeligibles, il est procédé à l'élection de quatre Vice-Présidents. Sont nommés Vice-Présidents par le vote de l’Assemblée. MM. le B° de Sélys L. Dollo, A. Houzeau de Lehaiïe et A. Rutot. Élection du Secrétaire. Sur la proposition de M. le Président, l’Assemblée après avoir élu M. E. Van den Broeck en qualité de Secrétaire, le prie de conserver, à titre provisoire, le titre et les fonctions de Trésorier qu'il avait acceptées 1l y a un an. M. Van den Broeck, tout en faisant remarquer combien un pareil cumul est préjudiciable aux intérêts et à la bonne gestion de la Société, accepte la charge que lui confère l’Assemblée. Élection de deux délégués du Conseil. Par application de l’article 35 des Statuts l'Assemblée a à procéder au remplacement de deux des quatre délégués du Conseil. Sont élus par le vote de l’Assemblée MM. J. Gosselet et Puttemans. Élection de membres du Conseil. MM. Lemonnier, Ch. Lahaye, A. Proost et A. Renard sont nommés membres du Conseil en remplacement de deux membres sortants, de M. L. Dollo, passé à la Vice-Présidence et de M. J. Ortlieb décédé. Section d'applications géologiques. Sont nommés à l'unanimité et par un vote d'ensemble : M. À. Houzeau, Président : MM. À. Petermann et À. Lancaster Vice-Présidents, et À. Rutot, Secrétaire. Election de la Commission de vérification des comptes. Il est décidé que la Commission actuelle, composée de MM. de Munck, Dufief et Félix restera en fonctions jusqu'à la clôture des comptes de 1890. Élection de trois membres honoraires. MM. Arthur Issel, de Gênes; F. Lœwinson-Lessing, de Saint- Pétersbourg, et Alb. Heim, de Zurich, sont, à l’unanimité et sur la 268 PROCÈS-VERBAUX proposition du Bureau, nommés MEMBRES HONORAIRES de la Société, en remplacement de MM. À. Favre, Ed. Hébert et Neumayr, décédés. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 4 1/2 heures. —— 019200 — COMPOSITION DU BUREAU ET DU CONSEIL PENDANT L'EXERCICE 1801 Président : Édouard Dupont. Vice-Présidents : B° de Sélys, L. Dollo, À. Houzeau de Lehaie, A. Rutot. Secrétaire-Trésorier : Ernest Van den Broeck. Bibliothécaire : Camille Aubry. Délégués du Conseil : T. Gilbert, J. Gosselet, Ch. Puttemans, J. Willems. Membres du Conseil : P. Béclard, Lemonnier, Ch. Lahaye, A. Proost, à Renard, E. Van Overloop. COMPOSITION DU BUREAU DES SÉANCES D’APPLICATIONS : Président : A. Houzeau de Lehaie. Vice-Présidents : A. Petermann, A. Lancaster. Secrétaire : A. Rutot. MÉMOIRES DER ICE BELGE DE GED DE PALÉONTOLOGIE & D'HYDROLOGIE (BRUXELLES) TOME KE W ANNÉE 18SO MBRUXÈLEES POLLEUNIS ET CEUTERICK, IMPRIMEURS 35, RUE DES URSULINES, 32 MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE, DE PALÉONTOLOGIE ET D'HYDROLOGIE BRUXELLES LA GÉO-TECTONIQUE BREVET EAUTEL ITALIE. OCCIDENTALE PAR le D° Federico Sacco Professeur de Paléontologie à l'Université de Turin. PI ANCHE I. En géologie, aussi bien que dans toutes les autres sciences, il est très utile et très intéressant de faire de temps en temps une halte dans le chemin analytique si long et souvent si aride ; de jeter un regard qui embrasse la voie parcourue ; de chercher à synthétiser les travaux spé- ciaux accomplis et s'élever ainsi à des idées plus amples et plus générales qui servent d'impulsion nouvelle pour continuer les recherches analy- tiques, dont souvent même elles modifient plus ou moins profondément la direction. | Ces travaux délicats de synthèse sont d'autant plus utiles et plus importants que les recherches analytiques qui leur servent de base ont été plus nombreuses, plus longues et plus soignées et que les connaissances scientifiques de celui qui accomplit ces études sont plus complètes et plus profondes. Si cependant ces conditions essentielles à la formation d'un bon travail synthétique font défaut totalement ou même en grande partie, des théories erronées peuvent apparaître — comme en effet cela s'est vu souvent — théories qui portent un préjudice plus ou moins grand et plus ou moins durable aux progrès scientifiques, selon les circonstances dans lesquelles elles ont été émises et selon l’auteur qui les a énoncées. Récemment, M. Suess dans son ouvrage grandiose Das Antliz dér 4 D' FEDERICO SACCO. — LA GÉO-TECTONIQUE 2 Erde a cherché à réunir les phénomènes géo-tectoniques de la croûte terrestre en une sorte de loi générale par laquelle les plissements de cette croûte se seraient constitués comme de grandes ondes s’avançant graduellement depuis les époques géologiques les plus anciennes jus- qu'aux plus récentes, du pôle Nord vers l'Équateur, donnant lieu aux zones de plissement huronienne,calédonienne, hercynienne et alpine, dans l'hémisphère septentrional. Quoique cette espèce de loi générale sur les plissements de la croûte terrestre ait déjà trouvé des contradicteurs, parce qu'elle présente des exceptions nombreuses et qu’elle laisse sans explication plusieurs phé- nomènes en contradiction avec quelques autres, et bien qu'elle devra certainement être modifiée, elle a cependant été généralement bien accueillie par les géologues et nous voyons qu'ils en ont même déja tiré quelques déductions très importantes, comme, par exemple, celles de M. Bertrand Sur la distribution géographique des roches éruptives en Europe. Il me semble maintenant utile que les géologues des diverses nations, selon leurs forces et leurs connaissances, en se basant sur les études analytiques faites dans leur région spéciale d'observation et s'élevant à des conceptions synthétiques sur cette région même, cher- chent à comparer les résultats qu'ils pourront obtenir par ce moyen avec Ja théorie générale dont je viens de parler. C'est seulement de cette manière, me paraît-il, que l'on pourra dégager cette théorie, qui, dans l'ensemble, me parait bonne, des parties défectueuses et arriver à la modifier de manière à pouvoir la classer parmi les grandes lois générales formant la base de la science GÉOIDEQUE, Pour ma part, ne m'étant occupé jusqu'ici que d'une partie très restreinte de la zone de plissement alpin et apenninique, voire de la haute Italie occidentale, je tâcherai de résumer dans cette note les caractères géo-tectoniques principaux et les phénomènes les plus sail- lants de plissement que l’on peut y observer. Comme cependant, à cause du genre de mes études, j'ai eu à m'occuper spécialement des formations tertiaires, je profiterai aussi, en ce qui regarde les terrains constituant la chaîne alpine, des impor- tants travaux accomplis par MM. Sismonda, Lory, Gastaldi, Baretti, Zaccagna, Mattirolo, etc. La géologie des Alpes étant dans son ensemble assez indépendante de celle des collines, tout en s'y rattachant sous certains rapports, je crois utile de traiter séparément chacun de ces groupes et de recher- cher ensuite les résultats généraux qui découlent de cette étude et de leur comparaison. DE LA HAUTE ITALIE OCCIDENTALE 5 jre PARTIE. RÉGIONS ALPINES, - Les régions alpines, en raison des grandes difficultés de parcours qu'elles présentent, à cause des phénomènes tectoniques qui se ren- contrent dans leur constitution et par suite de la rareté relative de fos- siles — qui, quand il y en a,sont souvent peu utiles au géologue à cause des altérations chimico-mécaniques subies par métamorphisme — ont été l'objet de graves contestations entre les savants, avec des différences d'opinion quelquefois vraiment extraordinaires. Peu à peu cependant les idées s'éclaircirent, de nouvelles obser- vations mirent à jour des faits importants qui donnèrent l'explication de quelques phénomènes que l'on avait d'abord interprétés fausse- ment ; des comparaisons entre des régions éloignées aidèrent le géologue à s'expliquer des faits auparavant incompréhensibles ; des découvertes paléontologiques servirent à l'élimination de graves erreurs et d'idées préconçues, Jusqu'à ce que, enfin, la géologie des Alpes nous apparut graduellement claire et, ce qui est assez curieux, assez simple dans son ensemble. rio En effet, par rapport à la constitution géologique de la chaîne alpine, on peut l'indiquer synthétiquement de la manière suivante. Les formations les plus anciennes qui viennent au jour par les gran- dioses plissements alpins sont constituées par de véritables Gneiss à gros grain, avec des amygdales quartzeuses très fréquentes, savoir, le gneiss central ou fondamental,qui prend souvent graduellement,et pour des régions plus ou moins vastes, la forme granitoïde, de laquelle résul- tent des lentilles irrégulières de granit et quelquefois aussi de proto- gine parmi le gneiss ; plus rarement, au contraire, ce gneiss passe loca- lement au micaschiste ou calschisteet renferme des lentilles de quartzite et de calcaire cristallin. Cette zone présente parfois une puissance de 6 à 7000 mètres; mais il est hors de doute qu'elle est d’une épaisseur bien supérieure à ce chiffre, peut-être de 20 ou 30.000 mètres; proba- blement même, à de grandes profondeurs, d’ailleurs variables, elle passe très graduellement aux formations magmiques intérieures. Je crois que cette zone peut être placée dans le Laurentien. Au-dessus de la zone laurentienne et avec un passage très graduel à cette dernière, s'étend une formation très puissante, qui arrive parfois à plus de 16.000 mètres, constituée essentiellement de Micaschiste, quel- quefois assez gneissique, passant parfois au calschiste, surtout dans la partie supérieure de la zone; mais dans ces roches, que l’on 6 Dr FEDERICO SACCO. — LA GÉO-TECTONIQUE 21 JANVIEN pourrait appeler fondamentales, l'on voit s'insérer des roches tres variées (des calcaires cristallins, des quartzites, des calschistes, des chloritoschistes, des granits, etc.) qui s'entrelacent et alternent d'une manière variable et à plusieurs reprises, parfois sous la forme de simples amygdales, mais plus souvent comme des lentilles puissantes et très étendues. Parmi les roches renfermées dans le micaschiste d’autres ont aussi une grande importance, telles que les serpentines, les amphi- bolites, les euphotides, les diabases et plusieurs autres de couleur ver- dâtre, pour lesquelles le nom de zone des Pietre Verdi leur fut donné par M. Gastaldi qui, le premier, parvint à en reconnaître l'individualité et l'importance. Cette zone, spécialement micaphillitique, doit être pla- cée, je pense, dans le Huronien en se servant de ce nom dans la signifi- cation la plus ample et la plus compréhensible, puisque en voulant adopter aussi les autres subdivisions (Taconique, Montalban, etc.) pro- posées pour les terrains azoïques supérieurs, je crois que l'on ne pourrait point les appliquer aisément à la série alpine. Il est fort important de noter que, au-dessus de la puissante zone huronienne s'appuient directement, avec un hiatus très accentué (cor- respondant au Cambrien, au Silurien et au Devonien) les formations paléozoïques supérieures, savoir, le Carbonifère et le Permien ; ce fait s'explique facilement par de puissantes érosions et par des phénomènes orogéniques survenus entre la fin du Huronien et la moitié du Paléo- zoique. ; Notons d’ailleurs qu'il n'est pas impossible qu'avec le temps l’on n'arrive à découvrir aussi dans les Alpes occidentales, comme ce fut le cas pour les Alpes orientales, par d'heureuses trouvailles de fossiles, une zone de Paléozoïque inférieur, ou bien aussi que cette zone soit main- tenant si métamorphosée dansles Alpes piémontaises que l’on ne puisse plus la distinguer aisément d'avec les formations supérieures du Huronien. Comme cependant la distinction entre l’Azoïque et le Paléozoïque présente encore bien des contestations, même dans des régions beau- coup plus soigneusement étudiées que les Alpes, il convient de ne pas insister SUr Ce point. L'on sait que le Carbonifère,assez développé et souvent fossilifère, renferme cependant bien peu de charbon fossile, réduit, pour la plus grande partie, à l'état d'anthracite à cause du puissant métamorphisme qu'il a subi. Le Permien est très important dans la constitution des Alpes, soit pour sa puissance, soit parce qu'il se présente constitué en partie par des roches cristallines qui, à cause de leur facies, furent pendant longtemps attribuées aux terrains azoïques. DE LA HAUTE ITALIE OCCIDENTALE 7 LR Pour ce qui se rapporte aux terrains mésozoïques dans les régions alpines proprement dites, on y voitspécialement et amplement développé le Zrias, tandis que les bandes de terrains Jurassiques et crétacés y sont peu étendues ; ces derniers terrains se développent par contre largement autour de la chaîne alpine. Enfin l'Éocène a une importance assez grande dans la constitution de la chaîne alpine, surtout le Parisien avec le facies ligurien. Si l'on ajoute à tout cet énoncé les puissantes formations miocéniques et plio- céniques qui se déroulent au pied des Alpes, nous pouvons dire que Je plissement alpin piémontais a mis à jour une sucession d'’étages qui, superposés, atteindraient l'épaisseur d'environ 40.000 mètres. Après avoir fait cet exposé sommaire de la constitution géologique des Alpes occidentales, examinons maintenant sa tectonique, qui, con- sidérée dans son ensemble, est assez simple. En effet, la chaîne alpine ne nous représente guëre autre chose qu'un plissement grandiose de la croûte terrestre, plissement qui, se développant sur une aire étendue dans la direction Est-Ouest à travers l'Europe méridionale, se replia vers le Sud, en séparant ainsi la France de l'Italie. L'on doit probablement chercher la cause de ce changement de direction du pli alpin dans la présence du grand massif prépaléozoïque du plateau central de la France, lequel, probablement, fait partie d'un autre énorme plissement extérieur et de formation en partie antérieure au plissement alpin. En examinant plus particulièrement le plissement qui donna nais- sance aux Alpes, nous voyons qu'il n'est pas simple et unique, mais que, au contraire, 1l présente plusieurs irrégularités et se trouve cons- titué par divers plissements. Ces plissements, considérés dans leur ensemble, peuvent être réduits à deux principaux, presque parallèles entre eux; l'un intérieur, grandiose, très développé, et l'autre extérieur, plus petit, plus étroit, mais également puissant. Le plissement alpin azoïque commence, multiple et surtout bifide, au Sud dans l'empire autrichien entre Vienne et Agram (spécialement entre Marburg et Neustadt,, se rétrécit un peu vers l'Est, constituant (limité dans un long parcours au Nord par l'Inn) le noyau des Alpes centrales. Le dédoublement du pli azoïque apparaît assez bien dans le haut Trentin et dans le haut bassin de l'[nn. Considérons maintenant la zone de plissement intérieur et, pour ne point trop dépasser notre champ d'étude, commençons seulement cel examen à l'ouest de l'Adige, vallée qui, je crois, se trouve— de même que la profonde incision du lac de Garde — dans un synclinal irrégulier et S D' FEDERICO SACCO..— LA GÉO-TEGTONIQUE à complexe (probablement compliqué par des cassures et des déplacements) de la formation azoïque. Cette zone intérieure de plissement prépa- léozoïque se développe très largement à l’ouest de la vallée de l’Adige, en constituant les massifs montagneux de l’Adamello, du Bernina, du mont Della Disgrazia, du bassin hydrographique du Tessin, de l’An- dolla, du mont Rose, du mont Cervin, du Grand Paradis, du mont Viso (depuis la vallée de Suse jusqu'à la vallée de la Stura de Côni) et de l'Apennin génois. L'on peut dire, en règle générale, que ces massifs montagneux qui représentent les régions des plissements alpins plus prononcés) sont généralement constitués par une parlie centrale gneissique-granitique entourée par une zone micaschisteuse plus ou moins riche en grosses lentilles serpentineuses, amphiboliques, etc., savoir, de ce que l'on appelle communément les Pretre Verdi.Cette disposition régulière est parfois altérée parce qu'une partie des formations azoïques a été expor- tée par l'érosion ou bien elle est masquée par les terrains moins anciens; cependant elle est assez évidente dans le groupe de la Bernine (où les formations sont alignées par groupes complexes du Nord-Est au Sud-Ouest) et dans celui du mont Rose et du mont Cervin, qui ont la même direction; elle se présente plus caractéristique dans le magnifique massif allongé (avec la même direction du Nord-Est au Sud-Ouest) du Grand Paradis. Mais où l'on peut observer bien mieux cette disposition c'est dans la partie occidentale de l’étroit et long pli des Alpes Maritimes (Monts-Viso) qui s'étend dans la vallée de Suse, ou, pour mieux dire, de la vallée du Chisone jusqu'à Côni. . Quant au massif prépaléozoïque de l'Apennin génois, il est à noter qu'il a été considéré jusque dans ces tout derniers temps comme d'âge permien et triassique, tandis que probablement il appartient à la zone huronienne et correspond assez bien aux lentilles grandioses des Pietre Verdi du mont Viso, des vallées de Lanzo, de la vallée moyenne d'Aoste, etc. Il est d’ailleurs logique de supposer que le très. beau Hésrarenr du mont Viso, tout en s'abaissant un peu, continue assez régulièrement vers l'Est sous les terrains cénozoïques de la haute vallée du PÔ et des Langhe, afHleurant encore sur une zone assez étendue avec ses forma- tions supérieures les plus résistantes, entre la vallée de la Bormida.et la mer de Ligurie. Cette allure souterraine — supposée — du plissement Pt adore semble confirmée par Ja bande irrégulière d’ afeurements (archaïques : à mon avis).qui existent au pied des Alpes, depuis Côni }; jusqu'à Cairo ; on en:trouve aussi, me semble-t- -1], une preuve, assez importante :: DE: LA HAUTE ITALIE OCCIDENTALE 0 Je pli qui souleva les collines Turin-Valence et que je crois justement causé par la compression que les terrains tertiaires, occupant la vallée du Pô, subirent entre deux plissements nee parallèles et peu‘éloi- gnés des terrains archaïques. Passons maintenant à l'examen de la zone extérieure du plissement alpin. D'une allure un peu irrégulière dans la région suisse centrale, elle commence à mieux s’individuüaliser dans la haute vallée du Rhin, spécialement dans le groupe du Saint-Gothard, où elle présente une direction complexe de l’Est-Nord-Est à d'Ouest-Sud-Ouest; elle se développe ensuite d'une manière admirable dans le pli étroit du groupe du Mont Blanc, d'où elle continue vers le Sud-Ouest pour constituer la très belle chaîne des Belle Donne; de ce point, avec des plissements assez irréguliers, la Zone prépaléozoïque, se dirigeant au Sud, forme la chaîne des Grandes Rousses et le massif important du CL Pel- voux: Au Sud de ce groupe … de montagnes, es formations archaïques s'affaissent sur un certain parcours::et reparaissent peu après, constituant le grand massif du Mercantour, avec une direction à peu de chose près du Nord-Ouest au Sud-Est.: : Ensuite la zone extérieure du plissement Brépaléozdique: des he disparaît complétement et elle doit s'approfondir beaucoup pour que les formations mésozoïques et cénozoïques extérieures Reste se développer aussi largement qu'elles le font. Telle est l'allure générale, exposée à grands traits, du double pli archaïque des Alpes, laissant de côté un grand nombre d'irrégularités secondaires, déviations, apophyses,: failles, etc. Ce pli se continue probablement sous la chaîne apenninique, comme nous l'indiquent les affleurements paléozoïques des Alpes apuanes, des Monts de Pise, etc. Examinons maintenant rapidement la tectonique des formations qui couvrent les terrains azoïques. Au point de vue tectonique ils peuvent se réunir en deux groupes principaux : l’un constitué par les terrains paléozoïques et mésozoïques, l’autre par les terrains cénozoïques. Les formations du premier groupe, dans lequel le Trias a une énorme importance, enveloppent non seulement la grande zone azoïque, mais s'insinuent aussi parmi presque tous les plis secondaires et les dépres- sions, de.cette zone, se présentant cependant dans ces, derniers cas presque toujours avec, des plis répétés et comprimés, profondément _érodés et déplacés. - Faisons cependant observer qu'entre les deux plis azoïiques princi- paux de la chaîne alpine, les formations crétacées ne pénètrent. généra- lement pas; elles entourent seulement le pli complexe. 10 D' FEDERICO SACCO. — LA GÉO-TECTONIQUE 21 JA En général, le développement des terrains paléozoïques et mésozo- ques dans la partie extérieure de l'arc alpin est bien connu, il n'y a donc pas lieu de s’v arrêter ; notons au contraire que plusieurs auteurs con- sidèrent comme azoïques certains terrains paléozoïques de l'intérieur de la région alpine et vice-versa ; cela a produit et continue à produire une certaine perturbation dans la connaissance de la géologie alpine. La zone étendue des terrains paléozoïques et méso- zoïques qui se trouve comprise entre les deux plis prépaléozoïques principaux est assez intéresfante ; cette zone, localisée dans la haute vallée du Rhône, où elle est représentée par des terrains triasiques, s'élargit assez dans son développement vers le Sud, renfermant toute la série depuis le Carbonifère jusqu'au Jurassique ; elle se rétrécit encore dans la vallée de la Stura de Côni, probablement à cause d'une faille qui doit s'y trouver entre la zone archaïque du Mont Viso et celle de Mercantour ; ensuite elle s'élargit amplement, allant se plonger dans la mer Tyrrhénienne. Quant à la zone intérieure des terrains en question qui se présente si largement développée dans les Préalpes lombardes, en- tourant magnifiquement les formations azoïques, elle se rétrécit rapidement vers l'Ouest, jusqu'à être réduite à de petites bandes éparses dans le Biellais et le Canavais. Je suis cependant per- suadé que les terrains paléozoïques et mésozoïques, plus ou moins développés, occupent le fond de la vallée du -Pô et se trouvaient en partie à découvert avant le dépôt des terrains cénozoïques ; la preuve en est que ces derniers terrains renferment, dans les collines Turin-Valence, plusieurs cailloux appartenant précisément aux for- mations mésozoïques qui ne se trouvent maintenant au jour que très loin seulement. C’est un fait important qu'avec la réapparition de la zone archaïque de l'Apennin génois réapparaît aussi une bande de terrains fr7asiques, laquelle, au moyen de bandes éparses le long du littoral, va se relier aux terrains du même âge des Alpes Maritimes. Outre ces zones principales, il existe des lambeaux irréguliers, nombreux et très variés de terrains paléozoïques et mésozoïques au-dessus de la zone archaïque, ce qui serait trop long à exa- miner maintenant ; nous indiquerons seulement comment ces for- mations paléozoïques et mésozoïques, qui constituent probablement le substratum de l’Apennin, réapparaissent ensuite çà et là le long de cette chaine, spécialement dans les Alpes Apuanes, dans les monts de Pise, dans le Siénois, etc. Quant aux terrains cénozoïques qui viennent faire partie de la chaîne alpine, ils appartiennent presque uniquement à l'Éocène Pari- DÉLPAMAUTEr ITALIE" OCCIDENTALE II sien, pour la plupart avec le facies ligurien (Flysch, Macigno, Calcari alberesi, etc.), parfois avec des zones nummulitifères vers la base. Dans son allure et dans son développement, la formation éocénique se modèle assez bien sur les dépôts mésozoïques susnommés et pénètre, sur des aires même très étendues, entre les deux grands plis archaïques, mais seulement au sud de la chaîne du Mont-Blanc : on en voit un très bel exemple dans la longue bande éocénique que nous pouvons appeler bande de Saint-Jean de Maurienne. L'abaissement du pli archaïque aux deux extrémités du massif du Mercantour nous explique l'énorme développement de la formation éocénique au sud du massif du Grand-Pelvoux et dans la province de Porto-Maurizio ; mais, même en ces régions, les terrains éocéniques se présentent fréquemment repliés à cause des pressions très puissantes subies aprés leur dépôt, dans la période orogénique de la chaîne alpine. Le changement de direction que prennent les formations éocéniques dans le Niçois est notable, et a probablement pour cause l’affleure- ment archaïque que l’on observe le long de la côte à l'ouest de Cannes. Passant maintenant à la côte éocénique qui entoure intérieurement la chaîne alpine, nous avons seulement à indiquer que ce terrain est actuellement masqué pour la plus grande partie. On en voit pourtant de petites apparitions dansles Préalpes lombardes jusqu’au lac Majeur, et il ne serait pas improbable que l'on doive lui attribuer quelques formations du Canavais ; mais il manque complétement plus au Sud, jusqu'à ce qu'il réapparaisse, avec la zone mésozoïque, dans l'Apennin génois, où il se développe d'une manière extraordinaire. La superposi- tion de l'Éocène au Trias sous la mer Tyrrhénienne s'étend probable- ment entre Gênes et Albenga. La formation éocénique s'étend certainement sous presque toute la vallée du PÔ, ainsi que le prouvent soit les nombreux affleurements caractéristiques que l’on voit apparaître dans les plissements des collines Turin-Valence, soit l'abondance extraordinaire de cailloux éocéniques qui se trouvent dans les formations oligocéniques et miocéniques qui se déposèrent alors que plusieurs collines éocéniques, maintenant érodées ou ensevelies, se trouvaient encore émergées dans le Piémont. L'Éocène de l’Apennin plaisantin et génois est en grande partie fré- quemment replié à cause des puissantes pressions subies pendant son émersion ; c'est ce qui explique en partie son énorme développement. L'on doit considérer d’ailleurs que probabiement des études ultérieures conduiront à placer dans le Crétacé des régions très étendues de cette partie de l'Apennin qui sont maintenant renfermées dans l'Éocène. 12 D' FEDERICO SACCO. — LA GÉO-TECTONIQUE $ 24 JA \\ Mais de toute manière le très grand développement que prennent les formations éocéniques dans l’Apennin genoïis-piémontais dans la pro- vince de Porto-Maurizio et ensuite aussi à plus forte raison, au-dessous du vaste golfe de Gênes, nous font supposer que le large pli complexe archaïque qui constitue la chaîne alpine s’affaisse puissamment dans la Ligurie occidentale, après s'être fortement replié sur lui-même dans les Alpes Maritimes. F HENE Dans la seconde partie de ce travail, qui se rapporte spécialement au bassin tertiaire du Piémont, je traiterai amplement la géo-tecto- nique des terrains miocéniques et pliocéniques. Cependant pour rendre complet l'examen général des formations géologiques qui apparaissent dans les régions alpines, considérées dans leur plus large signification, nous pouvons nous limiter à ce sujet aux données suivantes. Les terrains miocéniques, représentés spécialement par des dépôts tongriens,aquitaniens et helvétiens, constituent dansla partie extérieure de la chaîne alpine, une bande très ample, parfois assez plissée, dont les parties intérieures Ss'avancent, notablement même, vers les régions alpines, comme par exemple dans les environs de Bonneville, d'Annecy, de Chambery, de Grenoble, de Barrême, de Nice, de Finale, ete., allant se réunir avec la magnifique région miocénique intérieure ou piémontaise, par le moyen des bandes irrégulières de sais de Sassello, de Varazze, de Chiavari, de Savignone, etc. : | : Quant aux terrains pliocéniques dans la partie continentale ds régions alpines, ils se trouvent assez éloignés des zones de plissement alpin, tandis que dans les régions marines ou littorales, soit dans celles actuelles, soit dans celles peu anciennes (vallée du PÔ), ils se rencon- trent disposés irréguliérement au-dessus des formations anciennes, même sur les formations archaïques. Notons cependant qu'il existe aussi dans les régions alpines des formations pliocéniques d'origine’ fluviale qui sont encore peu connues. Dans tous lescas les terrains De outre sont peu SRE del horizontalité. PARTIE, | BASSIN TERTIAIRE DU PIÉMONT, Fes - Alors que, aprés avoir faits une Pr. détaillée des puissantes et typiques formations tertiaires du Piémont, Ton vient à les considérer: dans leur ensemble, il en résulte aussitôt ce fait que, par leurs facies, par leurs caractères paléontologiques et lithologiques, par ‘leur tecto-. (sx) DE LA HAUTE ITALIE OCCIDENTALE Ï nique, etc., elles peuvent se parlager assez nettement en deux larges zones ou groupes différents ; savoir, une zone méridionale s'étendant le long du pied septéntrional des Alpes maritimes et de l'Apennin sep- tentrional, et une zone septentrionale faisant face aux Alpes centrales: la première zone constitue les collines de Mondovi, les Langhe, le haut Montferrat et une partie des collines plus ion ile de Tor- tone ; la seconde zone constitue les collines Turin-Valence.i Or, tandis que les différences lithologiques et paléontologiques entr ces deux grandes zones sont assez claires dans la description détaillée que J'ai eu occasion de faire sur les régions tertiaires piémontaises (1), les caractères tectoniques, par contre, quoique indiqués également dans cette étude pour chaque horizon géologique, se laissent cependant saisir difficilement dans leur ensemble de manière à permettre de con- cevoir la structure complexe du bassin tertiaire du Piémont et de remonter ensuite aux phénomènes orogéniques qui les amenèrent gra- duellement à leur forme actuelle. Cet examen tectonique complexe constitue justement l'objet de la seconde partie de cette note. A l'égard de la constitution géologique du bassin tertiaire du Piémont on peut bien dire qu'elle est tout à fait typique et régulière: en effet, en commencant par le Parisien (à facies ligurien) on peut remonter très graduellement à travers le Bartonien, É Sestien, le Ton- grien, le Stampien, l’Aquitanien, le Langhien, l'Helvétien, le Torto- nien, le Messinien, le Plaisancien, l'Astien, le Fossanien et le Villafran- chien jusqu'au Quaternaire. Occupons-nous à présent de la tectonique de cette région tertiaire typique. 1E4 bee stratigraphique de la partie méridionale du bassin tertiaire piémontais est assez simple dans son ensemble, puisque tous les hori- zons se superposent régulièrement les uns aux autres avec une incli- naison de 10° à 20° environ, de manière que, en traversant les séries tertiaires du Sud au Nord nous pouvons assister, dirai-je, au retrait et au rétrécissement, lent et très graduel, du golfe marin de la vallée du P6. La série très puissante des étages qui constituent la formation ter- tiaire depuis l'Eocène inférieur jusqu'au Quaternaire, et qui, s'ils étaient superposés les uns aux autres, constitueraient un massif de plus de 10.000 mètres d'épaisseur, se présente, par contre, étendue de “telle manière que les collines, formées par cette série stratigraphique, sont généralement inférieures de beaucoup à 800 mètres d'élevation: (1) F. SAcco. — ji bacino ter ziario del Piemon te. "AIG Soë. ie di Sc. Nat. — 1889-00. 14 D' FEDERICO SACCO. — LA GÉO-TECTONIQUE | 21 L'inclinaison des couches ne diminue cependant pas très régu- lièrement depuis les terrains les plus anciens jusqu'aux plus récents, mais elle présente souvent des altérations assez notables. Les terrains parisiens (liguriens), étant les plus anciens, subissent naturellement les altérations les plus profondes, lesquelles se manifestent non seulement par de fortes inclinaisons des étages, mais encore par des plissements répétés et d'amplitudes variées (tant en grande qu'en petite proportion). Dans l'ensemble cependant, ces formations éocéniques, là où elles viennent en contact avec les couches oligocéniques, comme dans l'angle sud-est du bassin tertiaire que nous examinons ici, coïncident assez régulière- ment avec elles, inclinant plus ou moins fortement vers l'intérieur du bassin. L'absence presque générale de l'Éocène soit ligurien soit bartonien sur le côté méridional du bassin tertiaire est une chose à noter puisque cela nous démontre l'existence de phénomènes orogéniques grandioses à la fin de l'Eocène, spécialement dans les Alpes Maritimes, où les terrains liguriens se trouvent soulevés, en quelques points, jusquà environ 3000 mètres ; mais nous reviendrons plus tard sur ce sujet. Les formations {ongriennes, quoique constituant la base des terrains oligocéniques, ne se présentent cependant pas, généralement, avec de fortes inclinaisons. En effet, si sur quelques points, surtout contre les roches prétertiaires, les bancs tongriens inclinent très fortement (phé- nomèêne qui, dans certains cas, doit peut-être s'attribuer en partie aussi au mode originaire de sédimentation) dans l'ensemble cependant elles pendent seulement de 10° à 1 5° vers l'intérieur du bassin ; pour des régions très étendues, spécialement dans la vallée de la Stura d'Ovada et de la Bormida, les dépôts tongriens sont même en grande partie à peine ondulés et par conséquent avec une inclinaison presque toujours dirigée vers le Nord, mais quelquefois aussi vers le Sud. On en voit des exemples spécialement dans le plateau apenninique de Cadibona, de S. Giustina, de Sassello, de Toleto, de Bandita, de Tiglieto, etc., où les terrains tongriens furent certainement soulevés puisque les roches préterliaires qu! sont dessous furent exhaussées ; mais leur position originaire de dépôt horizontal ou ondulé s'adaptant très bien aux irré- gularités du fond rocheux sur lequel ces sédiments se sont formés, n’en fut presque point altérée. Ce fait est d'ailleurs assez naturel et l'on comprend aisément com- ment, par suite des puissantes compressions latérales qui donnèrent naissance aux reliefs actuels, tandis que les formations tertiaires étaient obligées de se plisser, les terrains plus anciens, rocheux, résis- tants — tels que celui constituant la charpente de la région apenninique DELA HAUTE ITALIE OCCIDENTALE () entre la vallée de la Bormida et la vallée de la Scrivia — furent par suite de ces actions orogéniques spécialement poussés vers le haut, entraînant avec eux, naturellement, dans la position presque primitive, les lambeaux tongriens qui les couvraient en différentes places. Parmi ces hautes rézions apenniniques recouvertes partiellement par des dépôts marins lagunaires tongriens, les plus spécialement inté- ressantes sont les environs d'Altare et de S. Giustina, car ce sont celles qui nous prouvent que, pendant la période tongrienne, le vaste golfe de la haute vallée de la Bormida se reliait au golfe de Savone, au moyen d'une communication assez large, c'est-à-dire limitée par les reliefs rocheux qui constituent maintenant le Mont Alto à l'Ouest et le Mont Ermetta à l'Est. En effet, les preuves de l'existence de cet isthme adriatique tyrrhénien transformé ensuite en simple golfe tyrrhénien savonais se trouvent, non seulement dans les lambeaux tongriens de Cogoleto, de Celle et de Cadibona, mais aussi dans le large lambeau helvétien de Finale qui, à mon avis, ne marque autre chose qu'un simple retour (pendant la période helvétienne) de la mer dans presque le même golfe occupé déjà dans l'époque tongrienne. Ce dernier fait, qui n'est cependant pas étrange — puisque l'on peut observer dans diverses autres régions des lambeaux helvétiens posés transgressivement sur des terrains éocéniques ou oligocéniques — nous indique que, dans la période helvétienne,les régions marines s'étendaient très notablement, constituant de larges golfes de mer basse, surtout dans les régions où des golfes tongriens avaient déjà existé. Cela nous prouve encore que, mêmedans des péricdes géologiques assez éloignées, on peut constater généralement la persistance, à peu de chose près, des mêmes lignes de dépression et des mêmes lignes de soulèvement qui vont s'acceniuant sous l'effort puissant des agents orogéniques. Cette règle générale peut probablement s'étendre aussi en dehors de la région que nous examinons. L'horizon stampien suit assez régulièrement l'allure stratigraphique du Tongrien, se développant aussi, quoique en un moindre degré, sur les régions rocheuses apenniniques où on le rencontre souvent à peine ondulé. | Les formations oligocéniques et miocéniques qui viennent ensuite (Aquitanien, Langhien, Helvétien, Tortonien et Messinien) reposent, en général, régulièrement les unes au-dessus des autres, avec une incli- naison presque toujours dirigée vers le centre du bassin. Cette incli- naison va généralement diminuant d'intensité depuis les terrains les plus anciens, où souvent elle est de 20°, 30°, jusqu'aux plus récents, qui souvent pendent seulement de 2°, 30. L’on observe cependant par- 16 D' FEDERICO SACCO. — LA GÉO-TECTONIQUE 21 JANVI fois que les bancs de certains horizons géologiques, spécialement du Langhien, présentent, pour des régions très étendues, un degré d'inclinaison un peu plus 10H que San des étages des horizons plus anciens. Ex n HR . II est bien intéressant d'observer de quelle niet formations miocéniques s'avancent très notablement vers le Nord-Ouest, occupant une aire très vaste, les Langhe, où les étages ontune inclinaison assez faible, soit environ 8° en moyenne. Ru Fe Ce fait qui, dans le fond, est de nature ets tectonique, peut s'expliquer, selon moi, en supposant que la grande formation rocheuse prépaléozoïque qui constitue l'Apennin génois entre la vallée de la Bormida et la vallée du Lemno se développe notablement vers l'Ouest à peu de profondeur sous les* terrains tertiaires; cette hypothèse est confifmée encore par le fait que les crêtes de cette zone rocheuse ense- velie, pointent encore ç ça et là, sous les formations oligocéniques, comme prés’ d’ ‘Acqui, de Spigno, de Caïro, de Bagnasco, de Vicoforte, etc.” _ Sicette zone rocheuse continue à se développer sous le Tertiaire vers l'Ouest, comme je crois pouvoir le dire d'après ce que l'on a vu plus haut, elle vase relier régulièrement aux formations analogues des Alpes Maritimes, et peut, par conséquent, être considérée comme l'afleurement plus oriental de cette magnifique zone prépaléo- zoïque qui s'énfouit sous la haute vallée du PO, et que M. Zaccagna a fort bien démontré récemment exister dans les Alpes Maritimes. _ Si cette hypothèse est exacte, la grande masse ophiolithique,amphi- ‘bolique, quartzitique, etc., de la région susdite de l’Apennin génois correspond aux zones analogues, très développées aussi, du Mont Viso, des. vallées de Lanzo, de la moitié de la vallée d'Aoste, etc., c'est-à-dire qu ‘ellé rentre dans la zone prépaléozoïque des Pietre Verdi de M. Gastaldi, et appartient, par conséquent, au Æuronien où au Mon- talban, plutôt qu'au Trias, comme plusieurs g ques veulent l'ad- mettre (Voir pour cela la 1e partie de ce travail; Natürellement, même en acceptant cette hypothèse, l’on ne contredit aucunement le sence de formations ophiolitiques plus récentes que celles prépaléozoïques ; je vois même que peu de régions se présentent aussi favorables que, l'Apennin génois- pÉpone pour l'étude des ser crpentines éocéniques. | _ Passons maintenant à la partie septentrionale do _ tertiaire piémontais. Si nous voulons en comprendre la constitution stratigra- phique,:nous devons en examiner d’abord le côté oriental, savoir, les collines tortonaises qui nous offrent précisément le point de suture de la partie septentrionale avec la partie méridionale du susdit bassin. DE LA HAUTE ITALIE OCCIDENTALE 17 De fait l'on a dit que la formation éocénique {ligurienne) qui sup- porte pendant un long parcours, depuis la vallée de Lemno à celle de Borbera, les terrains oligocéniques, se raccorde assez bien avec eux comme allure stratigraphique, en constituantun vaste demi cercleayant sa concavité et s'inclinant vers le centre du bassin piémontais; toute- fois elle en diffère généralement pour le degré d'inclinaison, puisqu'il y a presque toujours un hiatus entre les deux séries tertiaires. Or, tandis que la formation ligurienne continue à se développer assez régulièrement vers l'Est, on observe au contraire au Nord, dans les collines de Tortone et de Voghère, un phénomène assez notable, qui se résume ainsi : La zone ligurienne, au lieu de s’abaisser peu à peu et de disparaître sous les dépôts oligocéniques et miocéniques, comme cela a lieu vers l'Ouest, après être cachée par les terrains oligocènes, réapparaît sous la forme d’un pli anticlinal irrégulier dirigé plus ou moins de l'Est à l'Ouest, c'est-à-dire entre Brignano Curone, Cerreto Grue et Spinetto. Ce pli est très important puisqu'il limite soudainement le très régu- lier bassin tertiaire piémontais, en constituant une véritable ligne de division très nette entre deux facies fort différents des terrains tertiaires du Piémont. En outre, ce plissement, qui s'effectue ainsi tout à coup avec une direction Est-Ouest, nous explique assez bien l'origine des col- lines Turin-Valence qui, en effet, ne sont autre chose que la continua- ton, à l'Ouest, du plissement des collines tertiaires septentrionales. La formation ligurienne du Tortonais, après avoir constitué le pli très important dont je viens de parler, s'enfonce pour la seconde fois vers le Nord sous les zones oligocéniques de Momperone, Montemar- zino, Montegioco, etc., mais elle réapparaît encore sous la forme d'un pli presque parallèle au premier dans la zone Pozzol-Groppo, Mon- leale, etc., pli qui vient enfin — recouvert par les terrains oligocéniques, miocéniques et pliocéniques — constituer les bords septentrionaux des collines de Tortone. Faisons cependant reraarquer de suite que, dans les collines plus à l'Est au delà du prolongement des deux plis éocéni- ques que nous venons de considérer, l’on voit apparaître encore d'autres plis ; c'est même par ces plis situés plus au Nord qu'est occasionné le grand développement septentrional que présentent les collines Voghère- Plaisance. Par contre, dans la partie occidentale des collines tortonaises, les deux plis principaux éocéniques susnommés viennent se confondre de telle manière que les terrains tongriens mêmes, au lieu de se disposer entre eux comme un synclinal régulier, ne se présentent plus qu’en lambeaux irréguliers et inclinés variablement au-dessus de la formation 1890. MÉN. 2 18 D' FEDERICO SACCO. — LA GÉO-TECTONIQUE 21 ligurienne complexe qui va s'enfoncer vers le Nord-Ouest sous les terrains quaternaires, près de Tortone. Il est cependant très probable que cette immersion n'est pas très profonde et que la zone éocénique, plus ou moins revêtue de dépôts oligocéniques, miocéniques et spécialement pliocéniques, constitue, sous les terrains quaternaires de la plaine de Tortone-Piovera-Castel- ceriolo-S. Giuliano, un pli ou un ensemble de plis assez accentués, quoique n'ayant pu se faire Jour à travers la série des terrains super- posés. Dans les collines de Valence-Alexandrie nous voyons à peu près se répéter ce que nous avons observé dans les collines de Tortone: savoir, la formation ligurienne qui apparaît de nouveau, couverte irrégulière- ment par des dépôts oligocéniques et miocéniques, mais qui semble cependant être représentée d'abord par un pli dirigé à peu près du Nord au Sud et couvert, vers le Sud, par un dépôt tongrien puissant. Plus vers l'Ouest, pendant un parcours étendu, les plis répétés ligu- riens qui donnèrent naissance aux collines Valence-Casal, ne sont pas assez accentués pour se faire jour à la surface ; nous pouvons cependant supposer, d'après l'allure des formations tertiaires miocéniques et pliocéniques, que le pli éocénique principal a une direction vers l'Est- Ouest environ. Mais dans les collines de Casal, à commencer du pays de Lu, les plis liguriens s'accentuent non seulement de façon à venir au jour, mais encore ils se multiplient de telle manière qu'ils viennent consti- tuer plusieurs synclinaux et anticlinaux. La cause de ce phénomène doit probablement se trouver dans le rétrécissement, du Nord au Sud, du bassin rocheux prétertiaire, entre Acqui et Romagnano Sesia envi-_ ron, de sorte que les formations liguriennes, comprimées latéralement de plus près, furent obligées de se replier plusieurs fois et avec plus d'énergie, phénomène que nous verrons d’ailleurs se continuer naturel- lement plus vers l'Ouest, où persistent les mêmes causes. Les plis liguriens que l'on observe dans les collines de Casal et de Turin sont parfaitement comparables à ceux des collines tortonaises, puisqu'à mon avis les collines Turin-Valence ne sont autre chose que le prolongement occidental de la partie Nord de l’Apennin septentrional. Si nous passons à l'analyse des plis liguriens des collines de Casal et de Turin, nous voyons qu'ils peuvent se grouper en trois plis prin- cipaux, qui sont souvent reliés ensemble par des digitations secon- daires. Ce sont : 1. Un pli méridional, comparable à celui de Brignano-Spinetto des DE LA HAUTE ITALIE OCCIDENTALE 10 collines tortonaises, quoique beaucoup plus restreint; il commence probablement déjà à se dessiner sous la plaine d'Alexandrie et de Quargnento, mais on ne peut le constater directement que dans l'affleurement ellipsoïdal de Cuccaro, dans la vallée de Grana. Vers l'Ouest, pendant plusieurs kilomètres, manque de nouveau absolument tout affleurement de cette zone ligurienne, mais nous pouvons en suivre également l'allure à cause du soulèvement curieux qu'elle pro- duit dans les terrains messiniens d'Altavilla-Moncalvo; à Ouest de Penango cet anticlinal souterrain devient même si accentué qu'il amène au jour les formations tongriennes; par là prend naissance la chaîne de collines Penango-Villadeati, à bancs pour la plupart ton- griens, fortement soulevés et même parfois quelque peu renversés. Enfin, dans la partie occidentale de ce grand anticlinal tongrien apparaît une zone ligurienne ellipsoïdale, qui cependant peu après senfonce de nouveau sous les formations oligo-miocéniques; mais par la direction qu'elle présente vers le Nord-Ouest, on peut admettre que ce pli va se relier, sous le miocène de Robella, au pli central des collines de Turin, que nous allons examiner bientôt. Cependant cette réunion ne doit pas être complète ni définitive, puis- que dans les environs de Borgata Vignali nous voyons se détacher de la zone ligurienne principale des collines, une sorte d'apophyse qui se dirige vers l'Ouest. Ce petit pli éocénique méridional est d'abord peu indiqué, de sorte qu'il se présente masqué complétement par les autres formations tertiaires qui y constituent même une espèce de golfe profond vers le Nord-Ouest; mais il s'accentue ensuite très notable- ment vers l'Ouest faisant affleurer la formation ligurienne de Cocco- nato-Albugnano, englobant tous les horizons tertiaires superposés. Ce pli méridional semble peu à peu disparaître vers l'Ouest, puisque nous n’en trouvons plus de trace même dans la tectonique des forma- tions tertiaires plus récentes; ou bien il se replie graduellement au Sud pour aller s’enfouir profondément sous la plaine de Poirino. Avant de passer aux plissements septentrionaux, nous devons indi- quer que la réapparition des formations messiniennes au Sud-Ouest du pays de Grana, entre Castagnole Monferrato et Val Versa, près de Calliano, nous fait supposer qu’il existe encore là un autre pli ligu- rien, qui serait le plus méridional parmi ceux qui constituent les collines Turin-Casal; l’on doit même noter encore à ce propos que dans les collines, entre la plaine du PG (Vercellais) et l’importante vallée du Tanaro dans l’Astesan, l’on peut constater cinq plis presque parallèles dirigés du Sud-Est au Nord-Ouest environ, ce fait nous donne à croire que ces plis existent aussi au Sud et au Nord dans 20 D' FEDERICO SACCO. — LA GÉO-TECTONIQUE 21 JANMIER les formations liguriennes ; seulement, moins accentués, et aussi par suite de leur profondeur, ils n’influencent pas. visiblement les forma- tions tertiaires superficielles. | 2. Un plissement septentrional des collines Casal-Turin; il est le plus ample mais aussi le moins visible, excepté près de Casal parce que, précisément à cause de sa position septentrionale, il a étéen grande partie ou érodé par les courants d'eau, ou seulement masqué par les dépôts quaternaires de la vallée du PG. Il ne s'agit pas ici, d'ailleurs, d'un véritable anticlinal accentué, comme ceux qui constituent l'axe des collines de Valence, mais plutôt d'ondulations plus ou moins fortes de la formation ligurienne, ondula- tions qui, pourtant, doivent toujours leur origine à des pressions latérales. Sous les dépôts quaternaires, et en partie pliocéniques, de la plaine de Giarole-Borgo à S. Martino-Casale doit déjà exister une vaste zone ligurienne, comme nous l'indiquent les formations helvétiennes de Pomaro inclinées vers le Nord-Est; mais c’est seulement dans les col- lines de Casal que cette zone peut arriver au jour, constituant même une aire très vaste, l'aire éocénique la plus étendue de ces régions. Vers l'Ouest ce pli ligurien, ample et complexe, disparaît sous les dépôts helvétiens et quaternaires. Malgré cela nous pouvons en suivre encore très bien l'allure sous la plaine de Trino, Palazzolo, Fontanetto, etc. En effet, l’affleurement d'Helvétien supérieur qui constitue la base du plateau de Montariolo, nous indique approximativement la limite sep- tentrionale éocénique que nous examinons ici, et les affleurementsligu- riens des collines de Brusaschetto et de la rive gauche du P6, entre S. Silvestro et Palazzolo, nous en montrent très bien les limites méri- dionales. Cependant ce vaste anticlinal ligurien subit probablement, sous la plaine de Crescentino, une forte déviation au Sud et ce doit être probablement à cause des phénomènes tectoniques qui ont lieu dans cette localité et que nous pouvons à peine entrevoir, qu'apparaît le lambeau plaisantien constituant la colline du château de Verrua. Ce lambeau pliocénique à facies arénacé calcaire, n’est probablement autre chose que l'extrémité méridionale d'un golfe pliocénique qui s'avançait au-dessus des formations miocéniques directement jusque sur le Ligurien, comme on le voit très bien dans les collines torto- naises. D'ailleurs ce phénomène est en rapport avec le fait que, déjà dans les collines voisines de Brurasco, toutesles formations oligocéniques et miocéniques vont s'amincissant et disparaissant de l'Ouest à l'Est contre le pli ligurien, de sorte que la transgression stratigraphique DE LEA HAUTE ITALIE OCCIDENTALE 21 devenant toujours plus grande entre ces terrains, il s'ensuit naturel- lement que le Plaisancien doit enfin aller reposer directement sur le Ligurien, ainsi qu’on le voit au château de Verrua. La déviation méridionale signalée plus haut par cette zone éocé- nique dans la région du confluent de la Dora Baltea avec le P6, doit probablement être attribuée à la lente déviation que dans le même sens présentent les zones voisines prépaléozoïques alpines (en partie aussi subpadanes) de manière que les terrains tertiaires sont naturellement repoussés vers le centre du bassin piémontais. Ce qui est certain c'est que la zone ligurienne que nous étudions ici, au lieu de continuer son développement vers l'Ouest, tourne au Sud et vient constituer la colline de Verrua Savoie et de Marcorengo,se reliant ainsi au grand plissement ligurien central des collines de Turin. Avant de quitter cette zone éocénique septentrionale nous devons cependant indiquer que l’on doit probablement considérer comme une ramification le pli, petit, mais régulier, qui, avec une direction d'envi- ron Est-Ouest,constitue l’anticlinal de Fabiano-Mombello. Cette zone, qui aflleure directement près du cimetière de Fabiano, quoiqu'elle s'abaisse notablement vers l'Ouest, doit probablement continuer encore à se développer, plus ou moins régulièrement, dans cette direction, puisque l’on doit peut-être en partie à cette même zone les altérations stratigraphiques de Rosingo. Enfin, la zone ligurienne septentrionale va se relier avec la zone centrale dans les collines au nord d'Oddalengo grande, après s'être cependant notablement abaissée de manière que le golfe miocénique de Varengo pût se constituer. 3° Le troisième anticlinal des collines Turin-Valence est fonne par le pli central ou axial de ces collines ; il est par conséquent le plus important, soit parce qu'il est en général plus développé et plus constant que les autres, soit parce qu'il est la principale cause de l'orographie de cette région de collines; nous verrons en effet que la tectonique des terrains tertiaires supérieurs est assez régulièrement modelée sur l'allure du pli RER central que nous allons maintenant passer en revue. | C'est déjà sous les cities de S. Salvatore qu eee le pli ligurien en question, puisque ces terrains miocéniques commencent à s'y disposer en anticlinal dirigé de l'Est à l'Ouest; plus vers l'Ouest ce pli s’accentue de telle sorte que les formations oligocéniques sont aussi amenées au jour. Enfin,dans les collines de Lu,le terrain ligurien vient affleurer en divers points, d'une manière cependant un peu irré- gulière; ce qui fait que l'on pourrait supposer qu'il ne s'agit pas sur ce point d'un simple pli, mais d’un plissement quelque peu complexe. 22 D' FEDERICO SACCO. — LA GÉO-TECTONIQUE 21 JANVIER Ce fait se trouve vérifié spécialement entre la vallée de Grana et celle de Rotaldo, où l’on observe deux alignements éocéniques princi- paux, presque parallèles ; savoir, l’un plus méridional (Mohino di Campagna — G. Il Pizzico), et l’autre plus septentrional (Bricco Rosa — S. Rocco) qui présente vers le Nord des espèces d'apophyses qui le relient peut-être, à de grandes profondeurs, aux plis plus septen- trionaux des collines de Casal. A gauche du Val Rotaldo l’anticlinal ligurien continue dans son développement régulier vers le Nord Ouest, quoiqu'il soit en grande partie masqué par les terrains oligocéniques, lesquels cependant mar- quent assez bien, avec leur tectonique, l'allure souterraine du pli éocé- nique. Sous ce rapport non seulement les affleurements liguriens (avec des lentilles ophiolitiques, sont fort intéressants, mais souvent encore les affleurements bartoniens qui apparaisssnt çà et là sous la forme, en général, d'étroites zones élipsoïdales, dirigées du Sud-Est au Nord- Ouest ; comme par exemple près de Ottiglio, près de Salabue, près de Ponzano, près de Piancerreto et près de Montalero dans la Vallée de Stura. Ici l’anticlinal que nous examinons perd, pour quelque temps, sa régularité ordinaire, s'abaissant vers l'Est; il semble même qu'il aille se relier avec les plis voisins de Mombello au Nord et de Villa- deati au Sud. Mais, un peu à l'Ouest, le pli éocénique en question s’accentue de nouveau dans les collines de S. Antonio, où il apparaît d’abord en un pli double; c'est-à-dire avec un pli méridional très étroit qui laisse apparaître les terrains liguriens et bartoniens, et un pli septentrional plus ample qui fait affleurer seulement les marnes bartoniennes. Vers Brozolo le grand pli éocénique vient largement au jour, se reliant sur ce point, comme nous l'avons déjà dit, au Nord et au Sud à la série voisine d’anticlinaux liguriens parallèles. Cet anticlinal éocénique, après avoir été pour quelque temps indivi- dualisé et avec une direction de l'Est à l'Ouest, se dédouble de nouveau près de Piazzo; le pli plus petit, secondaire, se dirige au Sud-Ouest et ensuite directement à l'Ouest, ainsi que le démontre la tectonique des formations oligocéniques et miocéniques qui constituent juste- ment un trés bel anticlinal depuis Bersano jusqu'à Rivalba. Par contre, l’anticlinal éocénique principal se développe vers le Nord-Ouest, ainsi que le prouvent les mêmes affleurements éocéniques aussi bien que la tectonique des terrains tertiaires plus récents, super- posés à l'Éocène. Cependant vers Chivasso, à cause probablement du rapprochement de la région rocheuse prétertiaire, tant visible (Alpes) que souterraine, DE PA HAUTE ITALIE OCCIDENTALE 25 ‘sous la vallée du PG) le pli en question, faisant un angle d'environ 120°, tourne rapidement au Sud-Ouest et constitue ainsi le relief des col- lines de Chivasso. Enfin, toujours avec la même direction du Nord-Est au Sud-Ouest, ce pli éocénique, après s'être abaissé quelque peu sous S. Raphael, s'accentuant assez fortement, constitue la magnifique zone ellipsoïdale des collines de Turin, s'enfonçant ensuite graduellement vers le Sud-Ouest. Probablement ce pli éocénique va disparaîssant un peu au Sud- Ouest de Moncalieri, puisque nous voyons s’abaisser, en ce point, l'anticlinal miocénique jusqu’à ce qu'il vienne à disparaître sous les terrains quaternaires de la vallée du P6. Avant de quitter le terrain éocénique, représenté spécialement par le Ligurien, 1l est nécessaire de rechercher quelle peut être en Piémont son aire véritable de développement, outre celle des régions où ses affleurements sont visibles. Il est hors de doute qu'au Nord des col- lines Turin-Valence-Tortone, etc., la formation ligurienne se développe très largement sous les terrains tertiaires plus récents et sous le Qua- ternaire ; sa limite septentrionale pourrait même s’indiquer grossière- ment par une ligne qui relierait Turin (là où nous avons vu disparaître le pli éocénique) avec les Préalpes lombardes, là où ces terrains appa- raissent de nouveau à la surface. La vaste aire qui en résulte, dont le bord septentrional entoure pro- bablement d'une manière très serrée le pied des Alpes, doit être consti- tuée en grande partie par des terrains éocéniques plus ou moins puis- sants, recouverts par un voile miocénique, pliocénique et quaternaire plus ou moins considérable. Naturellement ces formations liguriennes doivent être repliées plu- sieurs fois, pour la plupart parallèlement à la chaîne voisine des Alpes ; il est même probable que dans la période oligocène cette large région, alors éocénique et maintenant quaternaire, se présenta, non sous forme de plaine comme aujourd'hui, mais ondulée et assez acci- dentée ; cela nous expliquerait parfaitement la grande quantité de cail- Joux calcaires et arénacés liguriens qui s’observent dans les formations oligocéniques (Tongrien et Aquitanien) des collines de Turin-Valence. Par rapport à l'argument en question, puisque, d'après l'opinion du Prof. Issel, une partie de la zone ophiolitique de Rivara Canavese appartiendrait au Tertiaire je dois cependant faireobserver — quoique je n'aie pas fait d'études à ce propos — que cette idée serait assez d'accord avec mes hypothèses sur le développement de la formation éocénique en Piémont; savoir, au pied des Alpes, entre la vallée de la Stura de Lanzo et la vallée de la Dora Baltea apparaîtrait la zone de au 24 D' FEDERICO SACCO. — LA GÉO-TECTONIQUE 21 JANVIER superposition des terrains tertiaires sur les prétertiaires, comme préci- sément cela a lieu entre Voltaggio e Sestri Ponente, près de Gênes ; cependant cette idée est encore à l'état d'hypothèse. Le développement souterrain de la zone éocénique au Sud des col- lines Turin-Valence doit être moins vasté mais cependant notable. Ce terrain doit s'avancer généralement jusque contre les formations pré- paléozoïques ; nous pouvons donc supposer que la formation ligurienne se développe à une profondeur plus ou moins grande, dans une grande partie de la haute vallée du PGô, sous l'Astesan et sous la plaine d'Alexandrie ; elle réapparaît près de Voltaggio. Probablement c'est précisement dans cette zone de passage entre les formations pré- paléozoïques de l'Apennin génois et celles mésozoïques et liguriennes, ou bien dans la véritable zone archaïque, que prennent naissance, sous Acqui, à une assez notable profondeur, les fameuses sources thermales d’Acqui, lesquelles, je crois, peuvent être comparées à celles de Vinadio et de Valdieri ; dans ce cas les terrains tertiaires formeraient ainsi sim- plement un voile plus ou moins puissant mais de peu d'importance pour les sources thermales susnommées. [lest probable que dans la vaste aire de Turin-Cavallermaggiore- Voltaggio-Alexandrie la formation ligurienne, que je suppose y exister, se présente aussi un peu plissée et que, par conséquent, au commence- ment de l'époque oligocénique cette large étendue aura été représentée en partie par des collines liguriennes ; et peut-être devons-nous reconnaître aussi en partie les vestiges de quelques-unes de ces col- lines dans les éléments caillouteux (avec prévalence ligurienne) qui se rencontrent abondamment dans les terrains oligocéniques des collines Turin-Valence. Il est même tout à fait naturel que, comme les grandes aires prépaléozoïques alpines présentaient vers le Piémont une espèce de bord éocénique (avec des rapports fort semblables dans l’ensemble à ce qui se voit maintenant entre Gênes et Voltaggio), les formations oligocéniques caillouteuses qui se déposaient dans le centre du Piémont (par l’action de transport exercée par les grands courants d’eau descen- dant des régions alpines environnantes), soient constituées en grande partie par des éléments tirés de ces formations liguriennes sans que l’on doive recourir, pour expliquer ce fait, aux formations éocéniques de la Ligurie orientale comme certains géologues l'ont supposé. J'ai déjà dit plus haut que, de Voltaggio vers l'Est, la tectonique du Ligurien est assez simple, dans son ensemble; presque toujours ses bancs inclinent vers le centre du bassin piémontais, présentant cepen- dant plusieurs plissements et dérangements stratigraphiques dans la partie centrale de la région apenninique. (ee) UA DE LA HAUTE ITALIE OCCIDENTALE Par contre, de Voltaggio vers Gênes comme le Ligurien, avec les lentilles ophiolitiques qui y sont renfermées, entoure la large zone archaïque de l'Apennin central génois, ses bancs sont généralement inclinés vers l'Est; leur inclinaison, souvent très forte, contre la for- mation prétertiaire, diminue graduellement vers l'Est ; en même temps les bancs liguriens se disposent généralement en demi cercle ouvert assez régulièrement vers l'Ouest, mais qui cependant se modifie tecto- niquement vers l'Est. L'on doit remarquer le long de cette ligne de superposition de la zone tertiaire à la zone prétertiaire que, à cause des notables transgres- sions et altérations stratigraphiques que l'on y vérifie, les formations triasiques, — réduites à de petites zones souvent interrompues, — pointent parfois au milieu des formations liguriennes, comme l’on peut spécialement bien l’observer près de Voltaggio. D'après ce qui vient d’être exposé ci-dessus, il résulte naturellement que, quoique la formation ligurierne disparaisse complétement sous la mer au Sud de Gênes, nous pouvons cependant en suivre idéalement le développement. En effet, il est tout à fait probable que la zone ligurienne aille se réunir à la vaste aire ligurienne des Alpes Maritimes, étant limitées du Nord-Ouest par une ligne courbe, avec la convexité au Sud-Est, qui relie Gênes à Albenga. | Quant à la zone éocénique des Alpes Maritimes, son rétrécissement si prononcé — que, à peu de choses près, elle disparaît même tout à fait depuis la haute vallée du Tanarello jusqu'à la haute vallée de l'Ubayette — dépend spécialement de la zone ellipsoïdale prépaléozoïque du Mer- cantour ; sa position et les fortes élévations qu’elle atteint, proviennent de ce qu’elle forme la partie extérieure de ce magnifique anticlinal, renversé vers le centre du bassin piémontais, qui constitue la plus grande partie des Alpes Maritimes. D’après les phénomènes stratigraphiques, repliements et contorsions très répétés, que présente cette zone éocénique alpine, et d'après l'élé- vation assez notable (parfois presque 3000 mètres) qu'elle atteint quel- quefois, l'on peut déduire que cet anticlinal prépaléozoïque des Alpes Maritimes s'est très fortement accentué et a souffert de notables modifications tectoniques vers la fin de l’époque éocénique. Mais nous nous arrétons ici, car ce sont là des arguments traités déjà dans la première partie de ce travail. Ayant indiqué ainsi à grandes lignes la distribution et la tectonique des terrains éocéniques du Piémont, il nous reste peu à dire sur les formations oligocéniques, miocéniques et pliocéniques de la partie septentrionale du bassin piémontais, puisqu'elles sont, la première 26 D' FEDERICO SACCO. — LA GÉO-TECTONIQUE 21 JANMI |: surtout, assez bien moulées stratigraphiquement sur la tectonique éocénique. J'ai déjà dit que dans les collines tortonaises les formations ton- griennes constituent, depuis la vallée de Stafflora jusqu'à Val Grue, une ou plusieurs baies irrégulières, allongées d'Est à Ouest, entre les plissements liguriens:; et que, par contre, ce terrain, Jusque près de Tortone, aussi bien que dans les collines d'Alexandrie jusqu'à Valence, se présente plus généralement par lambeaux, de disposition tectonique variée, au-dessus des diverses ondulations liguriennes. Au contraire, dans les collines Casal-Turin les formations tongriennes se présentent en général sous forme d’anticlinaux souvent si fortement comprimés latéralement que les bancs sont redressés presque verticalement et même parfois légèrement renversés ; il en résulte, par conséquent, des ellip- soïides étroites et allongées, dont l’ellipsoïde d'Ottiglio-Montalero et celles des collines de Turin sont le type. Ces plis tongriens se présentent aussi répétés en lignes parallèles, comme ceux sus-mentionnés du Ligurien ; il est donc inutile d'en parler encore. Si la formation oligocénique disparaît dans les collines de Turin, nous pouvons cependant en suivre idéalement le développement régu- lier au Sud, sous la plaine de Carignan, Savigliano, sous les collines de l'Astesan et du Monferrat jusqu’à la voir se réunir aux formations contemporaines qui entourent les pieds des Alpes Maritimes et de l’Apennin septentrional. | Vers le Nord, au contraire, l'aire de développement de l’'Oligocène reste un peu plus douteuse ; je crois cependant que ce terrain, émi- nemment conglomératique, plissé plusieurs fois, s'avance, sous les terrains plus récents qui le masquent, jusque contre le pied des Alpes; et en effet nous le voyons apparaître, essentiellement conglomératique, au pied des Alpes lombardes près du Lac Majeur, et se développer largement vers l'Est. De toute manière je crois que les formations oligocéniques existent, à une plus ou moins grande profondeur,sous presque toutela vallée du P6. Le même fait doit d'ailleurs se vérifier pour une grande partie de la mer Tyrrhénienne, puisque nous avons déjà remarqué que la formation tongrienne du Piémont passe en Ligurie au moyen des lambeaux de Cadibona, Savignone, etc. Si, pour la plus grande partie, la formation tongrienne de la Ligurie est aujourd’hui submergée, les affleurements de cette formation que l’on voit près de Rapallo, de Varazze, etc., nous démontrent cependant clairement que par son bord septentrional elle suit, à une petite distance sous la mer, la ligne du littoral du Golfe de Gênes. DE LA HAUTE ITALIE OCCIDENTALE 27 Il existe souvent une transgression notable entre le Tongrien et les terrains superposés, de telle sorte que souvent le Stampien et l’Aquita- nien ne viennent point au jour, ainsi que cela se voit dans les collines d'Alexandrie à Valence et dans une grande partie des collines tor- tonaises. Au contraire, depuis l’Aquitanien jusqu’au Quaternaire il existe presque toujours une succession stratigraphique régulière. Les terrains miocéniques sont aussi, pour ce qui se rapporte à leur allure stratigraphique, assez bien modelés dans leur ensemble sur la tectonique oligocénique; cependant les anticlinaux etles synclinaux sont naturellement beaucoup plus amples, les inclinaisons des bancs beau- coup moins accentuées. L'on constate même, en certains points, des golfes miocéniques qui semblent être en contradiction avec les lignes des plissements éocéniques, mais qui, à la vérité, correspondent seulement a des régions de moindre accentuation de quelques-uns de ces plis. Le développement souterrain, dirai-je, des formations miocéniques piémontaises y doit être presque égal à celui des zones oligocéniques ; l'Helvétien est la formation qui se montre la plus développée, de telle sorte que nous en trouvons des lambeaux posés en discordance sur toutes les formations précédentes, par exemple dans les collines de Tortone et de Pavie, dans les collines Turin-Valence et aussi dans le Savonais en Ligurie. Ce développement des formations helvétiennes est en rapport avec une accentuation à la fin de l’Oligocène dans les phénomènes de plisse- ment, de manière que de nouveaux bassins ou golfes secondaires se sont constitués, au moins pendant la période helvétienne, bassins qui pour la plupart cependant, correspondent plus ou moins parfaitement aux bassins oligocéniques. * Le vaste lambeau helvétien de Finale indique, à mon avis, que cette formation se trouve amplement développée sous la mer Tyrrhénienne comme en Piémont; c'est seulement en certains cas, et justement dans une situation peu éloignée de l’ancien golfe tongrien du Savonais qu'elle put rester à jour. Des faits semblables s’observent aussi près de Nice. Il existe assez souvent des transgressions stratigraphiques entre le Miocène et le Pliocène ; ce dernier terrain n’a pas, en ce qui concerne sa tectonique, une grande importance en Piémont, puisque dans sa _ disposition il ne fit, pourrait-on dire, que subir les conséquences des plis précédents, en remplissant presque toutes les dépressions restantes ; le Pliocène,en effet, qu'il soit marin ou lacustre, constitue véritablement le substratum de la vallée du P, de sorte que, quoique recouvert en général par des terrains quaternaires, il apparaît très fréquemment le long des bords alpins et apenniniques et autour du pli Turin-Valence. Le même fait a lieu sous la mer Tyrrhénienne comme nous le montrent k 28 Dr FEDERICO SACCO. — LA GÉO-TECTONIQUE 21 JANV. 18 les nombreux lambeaux pliocéniques qui existent le long du littoral de la Ligurie. A raison des phénomènes seéismiques très puissants qui s'opérèrent à la fin du Tertiaire, la tectonique de la région que nous venons d'exa- miner a dû subir à cette époque quelques modifications, consistant surtout dans l’accentuation des plis préexistants et par conséquent en soulèvements, en recourbements et en déplacements altimétriques, phénomènes qui donnèrent lieu pour la plus grande partie à la con- stitution des grands lacs subalpins et au retrait de la mer de la vallée du PG. CONCLUSIONS D’après ce qui vient d’être exposé dans les deux parties de ce travail, -nous pouvons déduire les principales conclusions suivantes : 1° La chaîne alpine occidentale doit son origine à un grand pli de la croûte terrestre ; ce pli, qui se résout en plusieurs plis secondaires — dont deux principaux — combinés avec des failles nombreuses, se dis- posa en ligne courbe à raison de l'obstacle formé par le Plateau central de la France,qui en empêcha le développement libre et régulier de l'Est a l'Ouest. 20 Le plissement qui donna origine à la chaîne alpine prit naissance à la fin de l'ère archaïque, il s’'accentua fortement au commencement de la période jurassique, atteignit son maximum d'intensité à la fir de l'Éocène, ne présentant plus, par la suite, que des périodes secondaires d’accentuations, spécialement à la fin de l'Helvétien et à la clôture des temps tertiaires. 30 Dans la région piémontaise la vaste vallée du PGô ne peut nulle- ment être considérée comme une 7one d'effondrement ou de chutes ver- ticales (comme le pense M. Neumayer dans son Erdgeschichte) mais bien comme une zone de plissement, affectant la forme d’un large oli synclinal qui, cependant, dans son ensemble, se souleva graduellement par rapport au niveau marin, comme nous le prouvent le rétrécissement et le desséchement graduel du bassin tertiaire si typique du Piémont. 4° Dans l'intérieur de la courbe du grand plissement alpin, et comme conséquence directe, soit de sa forme courbe vers l'Occident, soit de son accentuation plusieurs fois répétée, prirent naissance — à cause de la pression très puissante qui s'en suivit — une série de plissements, qui constituêrent les collines Turin-Valence entre la Ligurie et les Alpes. 5° Les plissements, les failles et les érosions des régions alpines- apenniniques examinées, ont mis au Jour une épaisseur de formations d'environ 40.000 mètres d'épaisseur. Ces En BE EE) En a11EUJ9)En() au239201|d aU2901h 2U2907 aJi8pU092G 13 8114 TEAM SuIIUD 5m] d. “ fe s211bTU2201 174 “ fi f “ a HE | SAIIDPUOI0S SUID0} HP SODP)U220P SUO2Y210 SUILL10] ND SAP PUO20S }0 SD ULIA SU/D41D) SYP 01IP4IOFHOS 40771s0d0dns op oubrT. 1aN3931 00" 2000002 eple|eu07 Uañog Ur eutio] 300006 . ES = = - z Jeu 8j op nesail ” , “Lo8#)*, 1 Fa | CR re QUES | r Re 7 (oo) ( A AAULO ge xIUNO LENS epIA PueigWi IUoWesg W À SIPeded 9 |stejjaue | odinpeuie[g |ESE9-UNN “0 î US ï { SPA RL La saui|]09 à Lee 0 ! 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J'ai trouvé depuis, à l'extrémité Sud de la grande tranchée que traverse le chemin de fer du Luxembourg, à peu près en face du châ- teau de Mirwart, entre Grupont et Poix, dans de puissants bancs d’un grès gris-brunâtre, rappelant celui de St-Michel, des moules et des empreintes beaucoup mieux conservés, qui me permettent d'apporter des éléments plus précis et plus complets pour la diagnose de l’espèce que Davidson a établie sur des moules fortement déformés. Forme de la coquille longitudinalement et régulièrement ovale; grande valve aplatie avec une large dépression médiane faiblement accusée; crochet très proéminent; petite valve fortement bombée, se recourbant assez brusquement sur les côtés et, à partir du tiers inférieur, vers le front; bourrelet large, ne se manifestant qu'en deçà du milieu de la longueur et ne formant qu’une faible saillie au-dessus (1) Bull. Soc. Belge Géol., Paléont.et Hydrol.T.I, p 84, :887. | 30 F. BÉCLARD. — SUR LA | 28 JANX des côtés latéraux avec lesquels il semble se confondre d'ailleurs par la présence d'un pli pariétal. _ Côtes simples un peu anguleuses, prenant naissance sous un aspect finement linéaire dans la partie umbonale de la valve, maïs se dévelop- pant fortement, de sorte que vers les bords elles atteignent une certaine épaisseur. Intervalles proportionnés. 7-0 côtes, les plus prononcées, sur le bourrelet et dans le sinus; 13-15 de chaque côté, parfois plus comme le montre la figure 5 (1). Sur les parties latérales de la valve, les côtes se recourbent sensi- blement et leurs extrémités s'engrènent dans les sillons de la valve opposée, de sorte que la suture présente une suite de zigzags très régu- liers ; la suture frontale a le même aspect et reste à peu près dans le même plan quand on regarde la coquille reposant sur la grande valve. Je n'ai constaté, en effet, sur aucun de mes exemplaires, une déviation notable de la ligne suturale frontale, produite communément chez d’autres espèces du genre par le sinus qui pénètre en forme de languette dans la petite valve. Sur les moules internes de la petite valve, qui sont fortement bombés, se trouve une profonde échancrure, témoin d'un fort septum médian dans l’intérieur de la coquille; cette incision se prolonge jusque vers le milieu de la longueur. Sur un de mes exemplaires, fig. 1, on remarque des empreintes musculaires fort bien indiquées. Les moules internes de la grande valve ont une forme concavo- convexe, par suite de l'existence d’une sorte d'excavation à l'empla- cement du sinus, et possèdent au sommet une forte protubérance ovale, déprimée au milieu et très saillante, qui semble indiquer un crochet très proéminent. Cette protubérance est creuse à l'intérieur et on constate, dans cette cavité, avec une grande netteté, la présence d'empreintes laissées par les détails de la charnière. Plusieurs exemplaires m'ont fourni les dimensions suivantes: Long. 62, larg. 42"m. (orande valve). D MOT 40 id. 080 0 38 épaisseur 24m, (moule). D 239200) 7 » DT. » (1) Davidson mentionne sur chaque valve 32-34 plis dont 8-0 forment le bourrelet. Les moules internes indiquent généralement ces nombres, mais la coquille devait en avoir davantage. Comparer la fig. 5, qui en montre 40, avec un moule interne fig. 6, dont les traces, conservées, n’auraient pu faire supposer un aussi grand nom- bre de côtes. Une empreinte de grande valve, appartenant à la même espèce, recueillie à Seifen par M. Fr. Maurer, en donne 46. RHYNCHONELLA PENGELLIANA, DAVIDS. 31 J'avais réuni, dans la synonymie de l'espèce en question (1), la forme décrite sous le même nom par M. E. Kayser, et provenant du quartzite taunusien de Stromberg dans le Hunsrück. Après le nouvel examen comparatif que Je viens de faire de ses figures avec mes exem- plaires, je ne crois plus pouvoir être aussi aMirmatif. Si l’on s'en rapporte à la description qu'il en a donnée, les deux formes ont, en effet, des liens communs dans les détails de leur structure, toutefois il reste comme caractères différentiels chez l'espèce hunsruckienne, la forme beaucoup plus large et plus globuleuse de la coquille due à la convexité extraordinaire de la petite valve, et un nombre moindre de plis, d’une épaisseur presque double. Ainsi que le savant professeur de Marburg le croit d’ailleurs, son spécimen a des analogies plus étroites avec Rhynch. Barrandei, J. Hall (2). Si, maintenant, on compare les formes de Mirwart avec Rhynch. Barrandei et avec l’autre espèce de l'Oriskany Sandstone américain, Rhynch. pleiropleura du même auteur (3), les différences peuvent se traduire ainsi: | Rhynch. Pengelliana | Rhynch. Barrandei | Rhynch. pleiropleura Ovale régulier Ovoiïde Transversalement Forme longitudinal. ou subglobuleuse. ovale ou presque circulaire. Petite valvel Fortement bombée Très fortement bombée|Assez bombée. Plés: 35-40 et au-delà assez|30-40, très forts et|64-70 subanguleux, forts, un peu anguleux.|parfaitement arrondis. |bifurqués. es Large et plat, sans|Large et plus accusé,|Assez profond, péné- 1 languette frontale. pénétrant dans la valveltrant fortement dans opposée en arquant lella petite valve sous bord frontal. forme de languette tra- pézoïdale. Bourrelet |Peu marqué. Pas marqué. Bien accusé. Enfin M. Kayser a créé en 1883 (4), aussi pour une forme monstre, recueillie dans la Grauwacke de Cransberg, près d'Usingen, et appa- rentée à Rhynch. Pengelliana, une nouvelle espèce sous le nom de Rhynch. Dannenbergi. Elle a une forme presque circulaire, plutôt plus large que longue, au delà de 50 côtes, qui n'apparaissent qu'à partir de GPEoc cit, p: 84: (2) Palæont. of New- York, vol. III, 1861, p. 442, pl. 103, fig. 3-8. (3) Zbid., p. 440, pl. 102, fig. 3-4. (4) Zeitschr. d. Deutsche geol. Gesellsch. Band. XXXV, p. 313, pl. XIV, fig. 5-7. — Îbid. Band. XXXIV, p. 190. 32 F. BÉCLARD. — RHYNCHONELLA PENGELLIANA 28 JANV. la moitié inférieure de la coquille et dont 15-20 forment le bourrelet; les plis latéraux se recourbent brusquement et fortement vers les bords. GISEMENT ET LOCALITÉS. Rh. Pengelliana se trouve dans le Taunusien et dans l'Hunsruckien, c'est-à-dire dans les deux assises inférieures du Coblenzien de Dumont. : Davidson l’a fait connaître de Looe, Cornwall; MM. Gosselet, d'Anor, Montigny-sur-Meuse, etc. (1); Fr. Maurer, de Seifen près Dierdorf, et moi-même de Saint-Michel et de Mirwart. (1) L’Ardenne, 1888. 33 CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DES COLLINES D'HEKELGHEM ET D'ESSCHENE ENIPRE ASSCHE"ET ALOST PAR A. Rutot Conservateur au Musée Royal d'Histoire Naturelle de Belgique, à Bruxelles. Grâce aux travaux récents de MM. Mourlon et Vincent, l'attention des géologues a été de nouveau attirée sur les couches de l’Eocène moyen et de l'Eocène supérieur de notre pays, surtout pour ce qui con- cerne les environs de Bruxelles. A la séance du 7 septembre dernier, de la Société Royale Malaco- logique de Belgique, M. G. Vincent a présenté le Compte rendu de l’excursion faite à Esschene et à Teralphene par la Société royale Malacologique de Belgique et, dans ce compte rendu, M. Vincent, qui dirigeait l’excursion le 11 août, a résumé comme suit la constitution géologique de la colline d’Esschene, en partant du sommet : 1. Alluvion; 2. Limon quaternaire avec caïlloux de silex roulés à la base: 3. Sables chamois. Rupelien de Dumont; Asschien de MM. Rutot et Van den Broeck ; 4. Argile glauconifère. Tongrien inférieur de Dumont; Asschien de MM. Rutotet Van den Broeck (Le contact de cette argile sur les sables suivants est invisible); 5. Sables de Wemmel avec gravier à la base; 6. Sables à Nummulites variolaria ou Ledien (Le contact avec le Paniselien est invisible) ; 7. Paniselien. D’après cette succession, le Laekenien ferait donc défaut et M. Vin- 1800. MÉM. 3 SA ATIRUR OM CONSRINUATON GÉOLOGIQUE DES COLLINES 30 OCTOBRE cent fait constater lui-même cette lacune en disant que, dans les régions d’Esschene et de Cautertaverent, le Ledien repose directement sur le Paniselien. En 1881 et 1882, jai fait, pour l'établissement de la légende de l'Eocène, en vue du levé de la carte géologique, d'intéressantes courses dans la région récemment visitée par la Société malacologique et, en juin 1885, j'étais précisément occupé à terminer le levé de la feuille d’'Assche, à l'échelle du 1/20,000, lorsque la suspension du beau travail auquel s'étaient dévoués les géologues du Service, fut décidée. J'ai donc parcouru en grand détail la région d’Esschene, ainsi que toutes les collines s'élevant tant au Nord qu'au Sud de la voie ferrée de Bruxelles à Alost et me souvenant d’avoir pu faire de très bonnes observations sur le territoire visité par la Société malacologique, j'ai consulté mes notes de voyage et j ai pu me convaincre que j'étais en mesure de faire d'importantes additions à la série des couches signalées par M. Vincent comme constituant la colline d'Esschene. Toutefois, comme la colline d'Hekelghem, que j'ai également explorée, forme le prolongement Ouest de celle d’Esschene, je profi- terai de l’occasion qui m'est offerte de donner un aperçu de la consti- tution géologique de ce relief du sol. | Je commencerai ce travail par la description de la colline d'Esschene, en adoptant d’abord l'itinéraire suivi par la Société Malacologique. CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA COLLINE D'ESSCHENE. Partant de la gare d’Esschene-Lombeek, nous prenons la route pavée qui se dirige droit vers le Nord et qui traverse la vallée d'allu- vions du ruisseau le Bellebeek, affluent de la Dendre. Au pied de la colline, à une trentaine de mêtres au delà de la « Ferme Pénitence », sur le chemin qui se dirige vers le N.-O, un sondage, pratiqué au bord gauche du chemin, vers la cote 17,50, dans un sol sableux avec cailloux épars, m'a donné: Sable grossier alluvial quaternaire. . 2",50 Argile sableuse ypresienne . : ; 0, 50 La présence de l’Ypresien étant constatée à la base de la colline, un nouveau sondage a été fait plus haut, à la cote 24, toujours à gauche du chemin montant, dans un sol à superficie sableuse. Ce sondage a donné : Sable grossier alluvial pur, brunâtreou roux, avec cailloux roulés à la base. 12,05 Argile grise très pure, compacte, dure, partie inférieure du Paniselien. à 1, 149 D'HEKELGHEM ET D'ESSCHENE, ENTRE ASSCHE ET ALOST 35 En conséquence, le contact du Paniselien sur l'Ypresien ne doit pas être éloigné de la cote 20. En montant encore, l'on arrive bientôt à une petite tranchée qui constitue ie premier gîte fossilifère paniselien signalé par G. Vincent dans son compte rendu de l'excursion de la Société Malacologique (r). Déjà avant d'arriver à la tranchée du chemin, on voit, dans les fossés, affleurer du sable paniselien peu argileux, vert, glauconifère. En montant, les talus de la route montrent, sous un peu d’humus et de cailloux superficiels, 1",50 de sable peu argileux glauconifère. Vers le milieu de la tranchée, on commence à trouver des grès très fossilifères, demi durs, se débitant en plaquettes grossières, dans les- quels j'ai reconnu sur place: Nummulites planulata, Ostrea submissa, Lucina squamula et de petits fragments de bois silicifié. A la suite de recherches suivies, M. G. Vincent y a rencontré : Volutilithes (Voluta) elevata. J. Sow. T'urritella carinifera,Desh.—T Dixoni, Anisocardia (Cypricardia) pectinifera, SOW. Desh. Meretrix (Cytherea) proxima, Desh. Homolaxis (Bifrontia) laudunensis, — — lœvigata, Lmk. Desh. — — ambigua, Desh. Dentalium lucidum, Desh. Ostrea submissa, Desh. Pectunculus pseudopulvinatus, d'Orb. Venericardia acuticostata, Lmk. — Ai7yensis ? Desh. Crassatella propinqua, Watelet Cardium porulosum, Sol. — paniseiense, Vinc. Corbula gallicula, Desh. — striatina, Desh. — regulbiensis, Morris. — rugosa ? Lmk. T'ellina pseudorostralis, d'Orb. — donacialis, Lmk. Poromy a argentea, Lmk. Nummulites planulata, Lmk. Protocardia (Cardiuim) Wateleti? Desh. Les grès ne sont pas abondants, il en est d’arrondis, plus ou moins silicifiés au centre ;, en montant, ils deviennent plus durs et moins fos- silifères. Ce gîte fossilifère se trouve entre les cotes 30 et 35. Parlant des roches du gisement, M. Vincent ajoute qu'après la tranchée « ces roches ont pu être suivies sur une assez longue étendue et jusque vers l'altitude 50, après quoi elles se dérobent sous le limon quaternaire ». Mes propres observations ne concordent guère avec ce que dit M. Vincent, attendu qu'à 150 mètres passé l'extrémité Nord du talus, à la cote 39, un sondage, exécuté dans un sol sableux, m'a fourni : (1) Dans son travail, M. G. Vincent signale ce gîte fossilifère comme se trouvant à - 700 mètres au S.-O. de l’église d'Esschene ; en réalité, le gîte se trouve à 1400 mètres au S.-O, de ce même point de repère. 36 A. RUTOT. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DES COLLINES 30 OCTO Sable limoneux . : i 1 SO RE Sable alluvial pur . s ; 0:25 Sable avec zones limoneuses . ; o, 25 Limon sableux avec zones sableuses . 0172 L imon sableux . = Ù : : 0, 77 A 2,50 de profondeur, le Quaternaire n'était donc pas encore tra- versé. En montant, un nouveau sondage, pratiqué à la cote 43, a fourni: Limon brun sableux, assez fin, assez homogène, très micacé : 3m 00 Limon sableux mélangé de grains de glauconie . À 5 0, 20 Sable vert, très glauconifère, un peu argileux, paniselien . E o, 80 A la cote 43, le Paniselien n'a donc été touché qu’à la profondeur de LT ON Un peu passé la bifurcation qui se trouve vers la cote 45, il existe à droite du chemin, vers la cote 47, un petit talus de 1,60 de limon, au bas duquel j'ai donné un coup de sonde. L'outil est entré immédiatement dans l'argile grise, compacte, plas- tique, qui forme dans toute la région, depuis Jette jusque Esschene, le sommet du Paniselien, ainsi que je l’ai reconnu dans quantité d'obser- vations précises. La sonde est descendue ici de 1 m. -dans cette argile, et s épaisseur nest pas souvent dépassée. A peu près immédiatement en facé, du côté gauche du chemin, un sondage effectué à la surface du sol, vers la cote 48, m'a donné : Limon brun ; . 3 ; È o2,80 Caiïiloux roulés . < £ - : O0, 10 Sable calcareux blanc, avec grès. : 0, 10 C'est le grès se trouvant dans le sable calcareux qui n’a pas permis de continuer le sondage. Sur le sol, gisaient d'assez nombreux fragments de grès blanc, qui m'ont paru être des grès laekeniens. En continuant à monter, vers la cote 50, on rencontre une nouvelle bifurcation. Abandonnant la route menant au village, vers l'Est, et suivant le chemin de terre allant au Nord, vers le sommet de la colline, on peut voir, à une centaine de mètres de la bifurcation, une importante sablière dont j'ai complété la coupe par une petite fosse creusée à la bêche et par un sondage. | D'HEKELGHEM ET D'ESSCHEN E, ENTRE ASSCHE ET ALOST 3 Voici la coupe, ainsi complétée : FiG 0 E6b0 L. J. . Limon homogène, assez semblable au limon hesbayen, passant vers le bas au limon suivant : - = Limon hétérogène, plus ou moins rie très nes de es points de glauconie, avec lit de cailloux roulés à la base Sable assez fin, très micacé . . Lit stratifié de gravier fin, avec Abe Dr de TVR . Sable fin, blanchâtre avec tubulations d’annélides et concrétions rougeâtres : Lit d'argile mouchetée de ie avec (Lies noires . Lit discontinu de gravier fin, rouge . Sable fin, blanchâtre, très semblable 4 E, avec D balions d'e anné- lides et concrétions rouges = = Lit de gravier fin, pétri de Nummulites var Hiase. altéré en cer- tains points et réduit alors à un lit de gros grains quartzeux DUES : : : œ , 1 “ æ « ’ , 7 s ? 1G. 1., Coupe d'une sablière à 750n à l'Ouest de l'église d'Esschene. 12/00 A1 050 O0) 010 0 70 0,100 12 02 220 0) 12 Le fond de la sablière était très humide, ce qui explique pourquoi on ne poussait pas les travaux en profondeur. Au moyen d'une bêche, j'ai fait creuser une petite fosse de o®,30 de profondeur et, immédiatement sous le gravier à Nummulites variolaria, J'ai rencontré : Sable blanc calcareux pur, renfermant un banc compacte et continu d'Ostrea inflata, toutes bivalvesetintactes . - > : Là o,30 38 A. RUTOT. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DES COLLINES: 30 OCTOB Enfin, un sondage pratiqué au fond de la petite fosse a donné :. K. Sable blanc, calcareux, pur, avec nombreux organismes : Milioles et Nummulites Heberti. ; : a ; : Ë Se 12,20 Lors de l'observation, faite le 25 mai 1885, j interprétais cette coupe comme suit : A. et B. Limon quaternaire . : : : : : 2 à 2%,50 C. Sable d'immersion de l’Asschien Va b) - : : 2 à o. +5 D. Gravier base de l’Asschien (As. a) $ : 3 ; : ; O 10 E. Sable de Wemmel . : PEARE 2 : à Oo 70 F. G. Linéole argileuse avec lit de gravier fin, rouge, Lrrondne auxquels je n’attachais pas de valeur a impor- tante . : : - : Oo 12 H. Suite du sable de Wemmel, extrêmement Hate au he Ex 220 I. Gravier à Nummulites variolaria, base du Wemmelien . £ Oo: 12 J. K. Sable calcareux laekenien rempli d’eau, avec un lit d'Ostrea inflata au sommet. 5 : - : : : : : 1350 Au point où la sablière existait, le sol naturel devait être à la cote 53. Or, dans son compte rendu de l'excursion de la Société Malacolo- gique, M. Vincent signale précisément à la cote 53 l'existence de deux petites sablières qui montraient : : I. Humus et cailloux . : ; : . 2 < = dE 0,30 II. Sable argileux sali par altération de la dar. sans fossiles . 2 50 III. Gravier composé de sable quartzeux, à grains assez gros, avec très nombreux grains épars de glauconie donnant à la couche une couleur noir verdâtre. Ce gravier ravine sensiblementiles sables précédents et son épaisseur est variable. L’épaisseur maximum est de . . ; : : O 20 IV. Sables fins, quartzeux sans Res re He gTains NOÏTS, auxquels sont méêlées d'assez rares paillettes de mica . ; L. 70 Ces sables, ajoute M. Vincent, reposent sur les roches paniseliennes, à en juger par le peu d'espace qui existe entre le sommet de cette dernière assise et le fond de la sablière. De plus, d'après M. Vincent, le sable argileux II représenterait le sable de Wemmel ; le gravier III le gravier base du Wemmelien, et le sable IV, le Ledien altéré. Bien que nous abandonnions actuellement une partie de notre manière de voir de 1885, nous ne sommes pas d'accord avec M. Vin- cent pour l'interprétation de sa coupe. D'abord, des observations faites avant d'arriver à la grande sablière dont nous avons donné la coupe, 1l résulte que le sommet du Pani- selien doit se trouver à la cote maximum 46. DR Ë re és D'HEKELGHEM ET D'ESSCHENE, ENTRE ASSCHE ET ALOST 39 Le fond de la sablière vue par M. Vincent est à la cote 53 — 4m,50— 48,50, de sorte qu'il reste encore au moins 2,50 d'inconnu. D'autre part, la coupe que j'ai notée en 1885, très près de l’empla- cement où la Société Malacologique a fait son observation en 1880, est beaucoup plus claire et plus complète que cette dernière. Voici comment j'interprète cette coupe actuellement : A. et B. Limon quaternaire 2m à 20 50 C. Sable d'immersion de l’Asschien (A CE ) Gr D. Gravier base de l’Asschien (As.a) O 10 E, Sable de Wemmel oO 70 F. Linéole argileuse. : OP IO G. Gravier base du Wemmelien Oo o2 H. Sable de l'Étage ledien 2 20 I. Gravier à N. variolaria, base 4 Ledie O - 12 J. K. Sable calcareux laekenien 1 30 Cette coupe, sondage compris, représente une hauteur verticale de 7 mètres, ce qui nous mène précisement à la cote 46, que nous avons trouvée comme altitude maximum de sommet du Paniselien. Or, comme nous avons montré que l'extrême sommet du Paniselien est constitué par une couche d'argile plastique imperméable, il n'y a rien d'étonnant à constater que le sable laekenien K soit complétement rempli d'eau, au point que le sondage a dû être abandonné à 1M,20 de profondeur. Si le coulage n'avait rempli le trou de sonde, l'argile supérieure paniselienne aurait sans doute pu être rapidement touchée. En présence de l'interprétation que je donne de la coupe vue en 1885, il ne m'est pas possible d'accepter celle proposée par M. Vincent. Le sol étant des deux côtés à la même altitude : 53 mètres et ayant d’un côté de 2 à 2m,5o de limon, tandis que dans la coupe de M. Vincent il n’y a que o",30 d’humus, il s'en suit que, dans cette dernière, le limon quaternaire de la coupe de 1885 est remplacé par ce qui sur- monte le gravier base de l’Asschien ; les 2",50 de sable argileux glau- conifère (II de la coupe de M. Vincent) représentent la base de l'Asschien (A5s.b.), et par conséquent son gravier très glauconifère III n'est autré que le gravier base de l’Asschien reposant sur le sable IV qui est, soit le sable de Wemmel, soit le sable de Lede. Vu la faible épaisseur du véritable sable de Wemmel (0",70) dans la coupe de 1885, je préfère admettre que le sable IV de la coupe de M. Vincent soit ledien, ce sable ayant plus de 1",50 d'épaisseur. J'interprète donc la coupe de M. Vincent de la manière suivante : 40 A. RUTOT. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DES COLLINES 30 OCTOBI I Humus et cailloux. : ; À o%,30 IT. Sable argileux base de Var cile nc ou Asschien (ASS DD : : 5 2, 00 [IT. Gravier glauconifère base de PASS en (A8 2) à 0, 20 IV. Sable ledien . À : : : : è : : 1200 Je possède du reste quantité de points d'observations situés aux environs immédiats des sablières considérées et qui viennent confirmer ma manière de voir. En effet, le 11 août 1882, j'ai noté, à droite de la bifurcation des chemins, à environ 140 mètres de la sablière déjà décrite, vers la cote 52 (d’après la carte de l'État Major dont l'exactitude, pour ce qui concerne les courbes de niveau, ne me paraît pas toujours absolue), la coupe suivante, dans une sablière déjà refermée en 1885. F1G. 2. Coupe d'une ancienne sablière, a l'Ouest d’Esschene. A B (@ D E F G - A Limon . : 3 : ë : : : 0,60 A. Sable argileux ordre ; : : - : o : o, 60 C. Sable gris brun : - : : 1, 00 D. Sable avec 4 ou 5 lines die 8 see : à ; :VEATO, #20 E Sable gris brun statifié . 0, 10 F, Sable très grossier, graveleux, avec benaserm de gros points de glauconie . 5 - : : ; 0, 10 G. Sable jaunâtre, meuble . . à : : ; ; O, 40 J'interprète cette coupe — qui ressemble beaucoup à celle décrite par4M. G. Vincent — comme suit, pour des motifs que nous verrons plus loin. D 'HEKELGHEM ET D'ESSCHENE, ENTRE ASSCHE ET ALOST 41 A. Limon. B. C. D E. Sable d'immersion de l’Asschien F. Gravier base de l’Asschien G. Sable ledien (?). 1! O, O, ne 30 10 40 En 1885, à moins de 100 mètres à l'Ouest de la première sablière décrite, en existait une autre à la même altitude. Cette sablière mon- trait : A. Lit de nombreux cailloux roulés, à la surface du sol om,30 A. Limon sableux avec base très nettement marquée, mais presque sans cailloux à la base - 0, 70 B. Sable grossier, ne plus au moins cbliquement stratifié : : o, 60 C. Sable pur stratifié avec des Dole. de gros grains de quartz et de glauconie . MOTO AO 15 D. Sable fin blanchitre. o, 80 E. Linéole argileuse avec sable Oui F. Lit de gravier fin, rouge, assez continu 0,103 G. Sable stratifié . 225 H. Lit développé de gravier de sie de quartz . IP RTO Cette coupe est identique à celle de la grande sablière décrite en premier jieu, sauf que, grâce à la moindre épaisseur de limon, les couches supérieures, sable et premier gravier, sont mieux déve- loppées. Cette coupe s'interprète donc de la manière suivante : A. À’, limon quaternaire B. Sable grossier, obliquement strarifé, immersion de l’Ass- chien (A5.b). C. Gravier base de l’Asschien 7 de D. Sable de Wemmel. - E. F.Gravier base du Wemmelien avec sa ee roue G Sable ledien . H. Gravier base du Ledien (altéré) 12 0, 0, 0, 2, 0; ,00 60 MON TIO ONE 80 15 25 10 : On voit donc que le Wemmelien proprement dit est toujours fort réduit et quil est constitué par du sable jaunâtre, meuble, avec gravier à la base peu développé, accompagné d'une linéole argileuse qui lui est superposée, et non de sable argileux, épais de plus de 2 mêtres, comme le croit M. Vincent. Ici, du reste, existe la preuve que les couches B et C constituent bien la base de l’Asschien. En effet, un peu au Sud de la première sablière décrite, part un talus qui va rejoindre l’excavation que nous venons de décrire. Or, non loin de son point de départ, le talus a 3 mètres de hauteur 42 A. RUTOT. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DES COLLINES 30 OCT et il montre clairement, sous quelques cailloux roulés superficiels : 0,50 d'argile glauconifère sableuse typique, passant vers le bas au sable glauconifère As.b. visible sur 29,50 et celui-ci peut être suivi presque sans interruption jusqu'à la sablière dont nous venons de donner la coupe, son prolongement direct étant le sable B, au-dessous duquel se trouve le gravier C, base de l’Asschien. Ajoutons encore qu'un peu au Sud de cette sablière en était ouverte une quatrième, montrant : A. Limon avec lit de cailloux roulés à la base \ : o,50 B. Sable vert très argileux . NON $ 5 o, 30 C. Gravier glauconifère base de l’Asschien . 5 é 0, 10 D. Sable meuble avec lits rouges réguliers, horizontaux. P 70 Les lits rouges, réguliers, du sable D me paraissent être le résultat de l’altération complète, c’est-à-dire de la dissolution de bancs de grès réguliers ; ce qui empêche, conjointement avec son épaisseur de plus de 1",70, de le rapporter au Wemmelien. ds Nous aurions donc ici un contact de l’Asschien sur le Ledien, c'est-à- dire encore une coupe identique à celle observée par M. Vincent. Ce groupe de sablières passé, continuons notre route vers le village d'Esschene en suivant le chemin pavé. _ Au premier coude, sur la gauche et avant d'entrer dans la partie en talus, vers la cote 54,50, existait une nouvelle sablière montrant : F1G.3. Coupe d'une sablière à 200 mètres à l'Est de la sablière Fig. 1. H 20) 07 0 A. Limon avec nombreux cailloux à la base. ù ; : ; om,35 B. Sable brun argileux. : 3 ! i EL } . 1, 00 D'HEKELGHEM ET D'ESSCHENE, ENTRE ASSCHE ET ALOST 43 C. Sable glauconifère peu argiléux, brun verdâtre . 1, 00 D. Sable avec plusieurs lits d’argile, percés de on d’annélides . : À : : ‘ O0, 20 E. Beau gravier avec gros sé de D aeon tes sauté dans du sable ; J = à : | : HR $ o, 30 F. Sable fin, blanchâtre à À 8 à ; R 2 : Oo, 80 G. Lit rougeûtre . ; Ë : : ; ; ? : 0, 03 H. Sable fin blanchâtre : : à : £ : o, 80 Il ne peut y avoir de doute au sujet de-la détermination des couches A (limon quaternaire) et B, C, D et E, qui constituent la série déjà rencontrée dans cette région à plusieurs reprises, c'est-à-dire le sable d'immersion As.b et le gravier de base ou d'immersion As.a de l'étage Asschien, ici très bien caractérisé et magnifiquement développé. Pour ce qui concerne les couches F, Get H, la question est plus délicate, le niveau rougi G ne s'étant pas montré sensiblement graveleux. Il faudrait donc une observation plus minutieuse et un sondage au fond de la sablière pour savoir si F est le sable de Wemmel, G le gravier base du Wemmelien mal développé et privé de la linéole argileuse et si H est le sable ledien ; ou bien si F, G et H réunis représentent le Ledien, avec absence de Wemmelien. Passé la sablière, on entre presque immédiatement après dans une tranchée de 150 mètres de longueur et montrant, dans les parties les plus élevées : Limon homogène avec cailloux à la base. : à BAND Sable verdâtre asschien . ; ; à . ë 1a 1,50; L’altitude la plus élevée de la tranchée est 57 mètres. Passé la tranchée je n'ai plus trouvé d'observations à faire avant d'arriver au village. Avant d'aller plus loin, résumons ce que nous venons d'observer entre la gare d'Esschene-Lombeek et le village d'Esschene, en prenant le chemin pavé, c'est-à-dire le chemin le plus direct. Tout d'abord un sondage nous a montré, à la « Ferme Pénitence » cote 17,50, l'argile sableuse ypresienne sous 2,50 de sable gravier alluvial quaternaire. A la cote 24, un nouveau sondage nous a | permis de pénétrer de 12,45 dans l'argile de base du Paniselien, sous 1",05 de sable alluvial quaternaire ; d'où nous avons conclu que le contact du Paniselien sur l’Ypresien doit avoir lieu vers la cote 20. | Entre les cotes 30 et 35 nous avons rencontré la tranchée montrant 44 "ARUTOT —)CONSTERUMION GÉOLOGIQUE DES COLLINES 30 OCTC la partie moyenne du Paniselien, sable glauconifère argileux avec grès fossilifères; c'est le gîte fossilifère dont M. G. Vincent a fourni la liste. A la cote 30, je n'ai pu constater que 2,50 de Quaternaire, sans en atteindre la base. A la cote 43 un sondage a atteint le sable vert peu argileux pani- selien, sous 32,20 de Quaternaire. | Plus haut, vers la cote 47, sous 1,60 de limon, la sonde est entrée dans l'argile grise plastique qui forme, entre Jette et Alost, le sommet du Paniselien. | A quelques mètres de ce point, à la cote 48, un coup de sonde m'a montré, sous 0m,90 de limon avec cailloux à la base, o®,10 de sable calcareux avec grès, et des fragments de grès, gisant en cet endroit sur le sol, m'ont permis de juger qu'ils pouvaient être laekeniens. Le niveau le plus élevé constaté de l'argile supérieure paniselienne étant à la cote 45,40 et le fond du sondage qui a été arrêté à o®,10 dans le sable calcareux par la résistance d’un grès étant à la cote 47, tout permettant de supposer que le sable calcareux avec grès se pro- longe encore d'environ 1 mètre en profondeur, nous pouvons fixer la cote approximative du contact du sable calcareux et du Paniselien a l'altitude 46 mètres. Ce sable calcareux est-il le Laekenien comme ie le suppose, ou bien le Ledien comme le croit M. Vincent. L'observation précise faite dans la première sablière décrite dans. cette note nous donne les arguments suffisants. | : La cote du sol étant 53, nous avons vu nettement dans la paroi : Le contact de l’Asschien sur le sable de Wemmel à la cote 5: environ. Le contact du Wemmelien sur le Ledien à la cote 50,20. Le gravier à Nummulites variolaria, base du Ledien, à la cote 48, reposant sur un sable calcareux meuble, rempli de Milioles, avec Nummulites Heberti, renfermant vers le sommet un banc d'Ostrea inflata bivalves, in situ, sable que le coulage, dans le trou de sonde, ne nous a permis de poursuivre que jusque 1,50 de profondeur Toutefois, la quantité d'eau contenue dans le sable était telle qu'il était nettement visible que l'argile paniselienne imperméable allait être atteinte. Or, ce sable calcareux à Nummulites Heberti, avec grès blancs cal- careux, situé sous le gravier bien caractérisé et non altéré du Ledien, est le Laekenien ; d’où je conclus qu'au-dessus du Paniselien on peut constater, jusqu'au village d'Esschene : D'HEKELGHEM ET D'ESSCHENE, ENTRE ASSCHE ET ALOST 43 Le Lakenien, épais d’un peu plus de . 1M,50 Le Ledien, épais d'environ. : ; 2, 30 Le Wemmelien, réduit à . ; : o, 80 L’Asschien, visible sur À ù 3 à 4 m. Des observations analogues peuvent se faire à l'Est du village d’Esschene, à 300 m. environ au N.-E. de l'Eglise, au hameau de Moutil. Ce hameau est séparé du village par la partie supérieure de la vallée d'un petit ruisseau : l Overnellenbeek, affluent du Bellebeek. Siût la petite vallée traversée, le chemin montant entre en tranchée et permet de voir, sous un peu de limon, d'abord le sable vert glauconi- fère paniselien peu argileux, passant vers le haut à l'argile grise plas- tique du sommet de l'étage (cotes 40 à 45). Peu après la fin de la tranchée, J'ai observé en 1885 à gauche du chemin montant, au-dessus de la cote 50, un groupe de six petites sablières dont les trois plus basses, réunies, permettent de tracer le diagramme suivant : FIG. 4. Diagramme fourni par la coupe de trois petites sablières situées au hameau de Moutil, a 300 m. au N.-E. d'Esschene. Ne PO ÉE CCR AE £ 15 F 1} 0 0] : 1 A. Limon avec cailloux à la base . ; o m. à 0,30 [] fa G B. Sable glauconifère asschien avec une linéole |’ d'argile vers le bas (A5. b). : À ! o m.ào, 60 |: 8 ; ‘1 C. Gravier base de l’Asschien (As.a) . 0, 05 1, D. Sable de Wemmel, fin, rougi . ; à o,40à0, 50 dE E Gravier base du Wemmelien . : ; O0, O1 L F. Sable blanchâtre, altéré, avec rares grès plats, calcareux, avec Caulinites, Ostrea inflata, Turritella, etc., visible sur 1 m. et prolongé de 2 m. par un sondage au Fo de la sablière - : : : : : : ; 3, 00 Le sable me paraît un peu plus gros que celui du Ledien et les grès ont un aspect Laekenien très prononcé. En l'absence de toute autre indication, je suis disposé à interpréter 46 A. RUTOT. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DES COLLINES 30 OCTO le sable F comme laekenien, ce qui nn l'absence du Leds : toutefois je n'affirme rien et il faudra de nouvelles observations précises pour déterminer l’âge exact du sable F. Les coupes des trois petites sablières supérieures ne viennent jeter aucune lumière sur la question du sable F, attendu que ces excava- tions ne sont pas assez profondes. La plus élevée de ces sablières, dont la partie supérieure se trouve vers la cote 55,50, m'a donné : A. Limon hétérogène, très argileux. tacheté de noir, avec cailloux roulés alavbaser ; : 3 ; Ë î : 15) B. Sable glauconifère chien ne b) 2 à 5 : O0 C. Sable stratifié avec des linéoles d’argiles et des es de Peau gravier, base de l’Asschien (As.a) . - ; $ ; à Sue : ‘ OO 0. D. Sable blanc, fin; visible sur . : : k O0, 20 Un sondage exécuté au fond de la sablière m a | donné : E. Sable blanchâtre fin . ; : : l DUO F. Sable fin, rougi . Ë : ; 3 : : 0, 30 G. Sable jaune, fin . à à : ; ) : x ; 12020 . La sonde a donc trouvé 3",50 de sable fin, sans rencontrer aucun gravier ni caractère permettant de déterminer l’épaisse couche sableuse sur laquelle repose directement l'Asschien. Ce qui est certain, cest qu'ici le Wemmelien semble manquer; et les sables D, E, F et G, dont l'épaisseur constatée est de 3,70, seront ce que sera le sable F de la coupe précédente : Laekenien ou Ledien, suivant ce que de nouvelles observations permettront de conclure. En continuant à monter le chemin allant vers le N.-E. un peu avant d'arriver à un petit bois figuré sur les Cartes militaires au 1/20.000, on voit bientôt se développer un bon affleurement de sable vert Asschien (As.b) avec quelques linéoles d'argile. Juste au coin inférieur du petit bois, à la cote 58, le sable As.b passe à l'argile glauconifère Às.c, que l’on voit très bien dans le fossé. Plus haut, l’affleurement continue encore ; 1l devient rougeâtre, mais la masse de l'argile devient grise et la glauconie devient rare. A une quarantaine de mètres passé le petit bois, le limon réapparaît et l'on ne voit plus d’affleurements le long du sentier montant jusqu’à la ligne de crête, bien que des sondages permettent de toucher l’As- schien sous des épaisseurs variables de limon (1). (1) À 1,300 mètres à l'Est du petit bois et à 600 mètres au N.-O. d’Asbeek, un son- dage effectué à la cote 43, au bas d’un petit talus de o",70 de limon a donné: : mètre de limon hesbayen avec quelques cailloux à la base, puis du sable calcareux impur vers le haut, devenant pur vers 1",50. À 1%,80 gravier fin abondant de grains de D'HEKELGHEM ET D'ESSCHENE, ENTRE ASSCHE ET ALOST 47 Précisément au Nord du petit bois, le long du chemin allant de l'Est à l'Ouest, à la cote 66,50 un sondage a donné : Limon grisâtre, argileux, panaché f 3 : d 1,50 Argile asschienne dure, plastique, pure, grise avec peu de glauconie : J Ë 5 j : à ; : 0,60 En continuant à suivre le chemin vers l'Ouest, celui-ci traverse un sommet à la cote 70 et bientôt, sur le versant Ouest, des talus se pré- sentent. On y voit 3 à 4 mètres de limon argileux vers le haut, sableux vers le bas, talus au bas duquel un sondage de 1,50 ne nous a pas permis de sortir du Quaternaire. Cependant, en descendant vers la cote 68, on voit dans le talus, sous 3 mètres de limon, un petit affleurement d'argile glauconifère. A cause du développement du limon sur le sommet, on ne peut guère constater l'Asschien qu'à partir de sa base, vers 51 mètres, jusque 65 mètres, c'est-à-dire sur 14 mètres. Revenons maintenant au village d’Esschene et, reprenant momen- tanément le chemin suivi pour y arriver, prenons, à 350 mêtres au N. O. de l'église, la deuxième bifurcation qui mène sur les altitudes d'environ 75 mètres, au Sud de la grande route de Bruxelles à Gand. A 200 mètres au Nord de la tranchée de la route pavée vers Esschene où nous avons constaté la présence du sable asschien As. b, nous voyons, entre les cotes 65 et 70, dans le petit bois, un bon affleurement d'argile grise asschienne, peu glauconifère. _ À 50 mètres plus loin, vers la cote 72, apparaît un affleurement de sable non encore rencontré dans le cours de cette excursion. . Ce sable, ici altéré et rougi, est ce que j'ai appelé le sable d'Assche et nullement le sable chamois, comme le dit M. Vincent dans son compte rendu de l'excursion. M. Van den Broeck et moi réservons le nom de sable chamois aux sables rosés, fins, très micacés qui se trouvent entre le sable grossier diestien et lé lit de cailloux, base de cet étage. Ce n’est nullement aux sables chamois du Diestien que se rapporte le sable dont nous constatons ici la présence. Quartz, reposant sur l'argile grise paniselienne. À 2 mètres, l’argile devient glauco- nifère et sableuse et passe au sable vert paniselien, dans lequel je me suis arrété à 22,50. Je crois ici à un nouveau contact du Laekenien sur le Paniselien. À 1,200 mètres au N -E. vers Asscheterheyden, un sondage à la cote 52 m'a donné, sous 2,80 de limon quaternaire, du sable probablement ledien. Un peu plus haut, vers la cote 63, un talus de chemin creux montre un bon affleurement d'argile glau- conifère asschienne. 48 A. RUTOT. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DES COLLINES 30 OCTC A la suite d'observations et de sondages multipliés, j'ai montré que ce sable d'Assche — ainsi nommé parce que son type se rencontre près du camp romain à l'Ouest d'Assche — surmonte l'argile glauconifère, à laquelle il passe insensiblement à sa partie inférieure et qu'il constitue ainsi le sable d'émersion de l'étage asschien, dont la notation est As.d. L'argile asschienne se trouve donc comprise entre deux zones de sable, le sable As.b ou d'immersion en-dessous et le sable 4s.d ou d'émersion au-dessus. Un autre affleurement de sable d’Assche, également rougi, se trouve à environ 80 mètres à l'Ouest du précédent, derrière un petit bois. Bientôt on arrive à la cote maximum 75 m. et, passé la courbe de niveau, un sondage a été pratiqué. En ce point, le sol est couvert de cailloux ; nous avons trouvé : Limon avec cailloux épars et lit de cailloux à la base . 2 0,40 Limon, puis sable limoneux avec cailloux à la base . à ; 0, 50 Argile sableuse rougeâtre, formée de grains assez grossiers cimentés par de l'argile . 3 : s ; ‘ : - 0, 10 Nous avons trop insuffisamment constaté la présence de cette argile sableuse pour tirer des conclusions immédiates, nous la retrouverons ailleurs. Plus loin, vers le N.-O., à l'étranglement des courbes de niveau, affleurement, sous des cailloux roulés, de 0,60 de sable argileux visible sur 0,60 et renfermant vers le bas des plaquettes ferrugineuses avec traces de fossiles. A 50 mètres plus loin existait, 1l y a une dizaine d' années, une petite sablière, que nous avons alors visitée à plusieurs reprises avec M.Vin- cent et dans laquelle on voyait : A Limonet cailloux . ; - ë : : 2 . - 0,30 B. Sable argileux = - - : 0, 40 C. Sable rude, non relart x, montrant des grès Rue à la partie inférieure À : : : . , , , 1, 00 Le sable rude C est le sommet des sables d'Assche, dont le grain grossit insensiblement en montant. Les grès ferrugineux fossilifères renferment une faunule intéressante, dont M. G. Vincent a bien voulu, à ma demande, entreprendre la révision, 1l y a reconnu : Ostrea ventilabrum, Golf. Nucula, sp ? Leda Galeottiana, Nyst. Venericardia deltoïdea, J. Sow. (Cardita latisulcata, Nyst. D'HEKELGHEM ET D'ESSCHENE, ENTRE ASSCHE ET ALOST 49 Cyprina Roffiaent ? Lef. Meretrix (Cytherea) Bosqueti ? Héb. = So Corbula pisum, J. Sow. Glycimeris (Panopæa) Honi? Nyst. (Panopæa intermedia, Lehon. non F. Sow). Terebratulina ornata, Gieb. Nummulites Orbignyi, Galeotti. — Wemmelensis. De la Harpe et V. d. Broeck. Le sable argileux B forme Ia transition insensible entre les sables d’Assche et l'argile sableuse atteinte au sommet du monticule par le sondage. Bientôt on parvient à une bifurcation ; l'une des branches continue au N.-O. vers la route de Bruxelles à Gand, l’autre prend perpendicu- lairement vers le S-O. La première partie de ce dernier chemin monte assez brusquement à la cote 75 et l’on rencontre presque aussitôt une petite sablière qui, en 1881, ma montré : Cailloux roulés, quaternaires . - £ : = om,20 Sable argileux grossier, rougi . : 0, 40 Sable d’abord rude et grossier, der Se ss en dec dent 2 3,100 A 1: m. sous le sable argileux, des plaquettes ferrugineuses avec Nummulites, Operculines et empreintes de lamellibranches étaient visibles. Enfin, dans la prolongation, en tranchée assez profonde, du premier chemin suivi, on voit nettement le sommet de l'argile glauconifère asschienne vers la cote 66. Ajoutons qu'au Nord de ces points, une tranchée de la grand'route de Gand, à la cote 57, montre, sous 3,50 de limon, un affleurement de sable vert d'immersion A5s.b., un peu argileux. Pour avoir terminé la description géologique dela colline d'Esschene, il ne nous reste plus qu'à descendre le flanc S.-0. où quelques obser- vations, malheureusement assez incomplètes, peuvent encore se faire. Disons d’abord que vers l'extrémité du chemin menant des points où nous avons rencontré les sables d’Assche fossilifères vers Hekelghem, un petit affleurement d'argile glauconifère asschienne est visible vers la cote 70. En descendant au Sud, à 150 mètres au N-N-O. de la ferme Black- meersch, une sablière nous a montré (cote 53) : 1890. MÉm. 4 50 A. RUTOT. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DES COLLINES 30 OCTOB A. Limon homogène ee avec lit de cailloux roulés à la base. è : , ! 2 12,00 B. Couche irrégulière à allures ravinantes dé sable et “ cail- loux roulés du Quaternaire. . : . : 00/0050 C. Sable jaune clair, demi fin, meuble. À : : 1130 Je crois pouvoir déterminer le sable C comme Ledien, mais il n'existe aucune preuve positive de l'exactitude de cette détermination. Enfin, à l'Est d'Hekelghem, à environ 300 mètres du village, au bord ouest d’un petit bois existent les traces d'une ancienne exploita- tion, probablement de grès lediens. (Surface du sol cote 56.) En 1885 on pouvait encore observer, en cet endroit, un OU talus montrant : Sable glauconifère, argileux vers le haut; partie inférieure de l'Asschien . ; : ; 1 à . s : 42,00 Sable ledien (?) altéré . ; à 2 ; : PE O0 C'est la dernière observation que nous ayons à relater ici, pour ce qui concerne la colline d'Esschene (1). | Résumons donc la constitution géologique de cette colline, en com- mencant par le haut, et en faisant abstraction des dépôts modernes et quaternaires, qui ne sont pas ici en question : 1. Sab'e jaune argileux, à gros grains. 2. Sable rude meuble. Sables | 3. Sable moins gros avec concrétions ferrugi- d'Assche neuses fossilifères. | 4 Sable plus fin, glauconifère passant insensible- \ ment à l'argile suivante : Étage / 5. Argile glauconifère, sableuse vers le haut. asschien Argile 6. Argile grise plastique, pure, peu ou pas fos- glauconifère silifére. 7. Argile glauconifère, sableuse vers le bas. 8. Sable glauconifère argileux vers le haut. 9. Gravier de gros grains de quartzet de glau- conie. (1) Sur le versant Nord, passé la rencontre du chemin pavé reliant le village d'Esschene à la grand’route de Gand, avec cette grand’route, à la cote 53, un sondage, effectué à la base d’un talus de limon de 1 mètre, a donné : sable limoneux quater- naire 12,50; sable jaune : 1",00; beau gravier de grains de quartz rougis : 0,06 ; sable blanc rempli d’eau : 0,50. Les caractêres du gravier me font croire à un contact de Ledien sur Laekenien, ce dernier étant rendu ébouleux par la présence, à faible pro- fondeur, de l’argile paniselienne imperméable. Ce contact aurait lieu à la cote 49.50. D'HEKELGHEM ET D'ESSCHENE, ENTRE ASSCHE ET ALOST 51 s | Sable de 10. Sable fin, micacé. Etage Wemmel wemmelien 11. Gravier de gros grains de quartz, souvent | rougi et surmonté d’une linéole d'argile sableuse à à 12. Sable assez fin. Etage ledien 13. Gravier à Nummulites variolaria. 14. Sable demi fin, calcareux, avec rares grès cal- careux plats, fossilifères et un lit d'Ostrea inflata vers la partie supérieure. Étage laekenien/ 15. Contact avec le Paniselien sous-jacent, non ob- servé. Partout ailleurs ce contact se fait par l'intermédiaire du gravier à Nummulites lævigata et scabra roulées. 16. Argile grise compacte, plastique. 17. Sable glauconifère meuble, argileux vers le Étage haut et vers le bas. paniselien 18. Argile sableuse glauconifère avec grès fossili- fères. 19. Argile grise compacte, plastique. Étage ypresien 20. Sable fin avec linéoles d'argile. Seuls les étages asschien, paniselien et vpresien existent partout dans la région considérée : quant aux étages wemmelien, ledien et laekenien, ils peuvent manquer, mais jamais tous à la fois. L'étage ledien semble être le plus constant. Ainsi que nous l'avons dit, nous nous abstenons de déterminer actuellement la couche la plus supérieure, le sable argileux à gros grains n° 1. CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA COLLINE D'HEKELGHEM. La base et le sommet de cette colline, située immédiatement à l'Ouest de celle d'Esschene, sont seuls bien observables. La base de la colline s'étend le long de la Dendre et de son affluent le Bellebeek et supporte le village de Teralphène. Prenant le carrefour central du village comme point de repère, nous voyons, sur la carte de l'Etat major, un chemin en arc de cercle tournant vers le S-E, puis de l'extrémité de l’arc part un chemin recti- hgne allant, vers le N-E, rencontrer un autre chemin parti lui-même du carrefour central. Le long du premier chemin rectiligne, vers la cote 18, le sol est formé de sable détritique, dans lequel un coup de sonde fait recon- naître de suite un affleurement de sable de la partie supérieure de l'Ypresien. 52 A. RUTOT. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DES COLLINES 30 OCTOBI Avant d'arriver à la cote 20, il existe un petit talus de o",60, mon- trant, sous 0,30 d'humus, 0,30 de sable fin ypresien. Presque dès qu'on a passé la cote 20 apparaît un nouveau petit talus de 0,60 de haut, qui se continue jusqu'à la rencontre supérieure des deux chemins. Ce petit talus permet de voir, sous un peu d'humus, de 0®,20 à 0,60 d'argile grise base du Paniselien Donc ici encore, le contact du Paniselien sur l’Ypresien se trouve vers la cote 20. En continuant vers le N-E, les affleurements cessent et des sondages ont fait connaître l'existence d’un recouvrement limoneux épais. Revenant au carrefour central du village de Teralphène, prenons un chemin montant droit vers le Nord. À 200 mètres du carrefour, le chemin entre en tranchée et, sous un peu de sable blanchi et ayant perdu sa glauconie, on voit 2 mètres de sable un peu argileux, glauconifère paniselien. Vers le sommet du chemin, le sable paniselien est recouvert de limon gris stratifié, dont l'épaisseur va en croissant à mesure qu on monte. Du bas du talus dont il vient d'être question, part, parallèlement à la vallée, un long escarpement qui va rejoindre d'abord un autre: chemin montant vers le Nord, puis qui continue encore vers l'Ouest jusqu'à la rencontre du chemin creux conduisant au moulin à vent, à 1200 mètres au N-0O de l'église. En un point de ce talus, une excavation pour briqueterie avait été ouverte vers la cote 30 et montrait : Limon gris argileux avec nombreux fragments de grès paniseliens fossilifères à la base ; : à : À : ; ù 1m, Sable vert argileux paniselien avec quelques petits grès, de formes irrégulières . : ° 3 : : : © 55 À 250 mètres au N-O. de la briqueterie, sur le chemin montant au Nord, existe encore un bon affleurement de sable glauconifère argileux paniselien. Enfin, à l'Ouest, se trouve le chemin creux conduisant au moulin; c'est lui qui constitue le deuxième gîte fossilifère paniselien exploré par les membres de la Société Malacologique le 11 août dernier. En 1885, les talus du chemin n'offraient, vers la partie inférieure, qu'un affleurement obscur; mais plus haut, à environ 200 mètres du moulin, apparaît un gros banc de grès fissuré, fossilifère, épais de 0,60. Ces grès sont durs et lustrés. Le banc de grès est engagé dans les sables argileux glauconifères du Paniselien, et il se voyait des deux côtés de la route, j'y ai rencontré D'HEKELGHEM ET D'ESSCHENE, ENRREASSCRE EN ALOSI 53 des Cardium et des Nummulites planulata : la hauteur de l’affleu- rement était de 2,50, et il est compris entre les cotes 30 et 35. Dans son compte rendu de l'excursion, M. G. Vincent donne la liste suivante des espèces recueillies dans le gîte paniselien du Moulin de Teralphène : Cylichna cylindroïdes, Desh. Cardium porulosum, Sol. Oliva mitreola, Lmk. — . paniselense, Vinc. Volutilithes (Voluta) elevata, Sow. — sp? Fusus sp ? Anisocardia (Cypricardia) pectinifera, Rostellaria fissurella, Lmk. Sow. Cerithium mundulum, Desh. Meretrix (Cytherea) proxima, Desh. Turritella carinifera, Desh. (= T'. Di- — — lœvigata, Lmk. xoni, Desh ) — — ambigua, Desh. Homalaxis (Bifrontia) laudunensis, Mactra Levesquei, d'Orb. Desh. | Corbula gallicula, Desh. Xenophora nummulitifera, Desh. — regulbiensis, Morris. Ostrea submissa, Desh. — rugosa ? Lmk. Pinna margaritacea, Lmk Lucina discor, Desh. Pectunculus pseudopulvinatus, d'Orb. Poromya argentea, Lmk. Venericardia acuticostata, Lmk. Serpula heptagona. Sow. = Aizy-ensis ? Desh. | Nummulites planulata, Lmk. Arcoperna ? lenera, Desh. | — ..proxima, Desh. M. G. Vincent, à la suite de sa liste, fait remarquer la présence de deux expêces non encore rencontrées en Belgique, savoir : Cerithium mundulum, Desh. et Arcoperna (?) tenera, Desh. La première de ces espèces se rencontre dans les sables inférieurs de l'Éocène du Bassin de Paris, tandis que la seconde n'a encore été trouvée, en France, que dans le Calcaire grossier. Une autre remarque est à faire au sujet de la présence de Poromya argentea dans le Paniselien ; M. Vincent rappelle en effet que cette coquille n'avait été jusqu'ici rencontrée en France que dans des niveaux supérieurs aux Sables de Cuise et que dans notre pays, elle n'avait été trouvée que dans les étages ledien et wemmelien. Le soubassement de la colline d'Hekelghem est donc constitué, comme celui de la colline d'Esschene, par la partie supérieure sableuse de l’Ypresien, surmontée parle Paniselien, dont nous avons vu jusqu'ici l'argile de base et le sable argileux avec grès fossilifères ; élevons-nous maintenant vers les altitudes supérieures, afin de connaître, autant qu'il est possible, la constitution complète de la colline. Or, malgre toutes les recherches faites, 1l ne nous a pas été possible de rencontrer, sur tout le versant compris entre le Sud et l'Ouest, un seul affleurement d'altitude moyenne, quelque petit qu'il soit, entre les chemins creux de Teralphène montrant la partie moyenne du Panise- lien et le sommet de la colline, où les affleurements réapparaissent. 54 A. RUTOT. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DES COLLINES 30 OCTOBRE, Pour remédier au manque d’affleurements, j'ai effectué une douzaine de sondages entre les cotes 35 et 60. L'un de ces sondages, fait à la cote 58, près du moulin de Teral- phène, m'a donné des alternances de sable et d'argile paniseliens, sous un peu d'humus. Vers la cote 40, sur le chemin allant du moulin au village d'Hekel- ghem, j'ai trouvé, sous 2 mètres de limon hétérogène avec cailloux à la base, du sable glauconifère très argileux paniselien. Plus haut, près de la cote 45, sous 0,30 d'humus, la sonde a fait constater le sable argileux paniselien. | A la cote 47, sous 2,75 de limon homogène avec cailloux à la base, reposant sur 0%,35 de sable grossier quaternaire, j'ai rencontré l'argile grise plastique du sommet du Paniselien, dans laquelle la sonde s’est enfoncée jusqu'à la profondeur de 4 mêtres; c’est-à-dire que j'ai traversé 0%,90 d'argile paniselienne. A la cote 48,50, j'ai percé d'abord 2",50 de limon homogène ou hesbay en, avec quelques cailloux à la base, reposant sur le limon gris stratifié dans lequel la sonde est entrée jusqu’à 4",50 sans en atteindre la base. | A la cote 51M,50, j'ai encore rencontré 1",60 de limon hesbayen avec cailloux à la base, reposant sur le Quaternaire ancien, hétérogène, et _ ayant remanié des sables calcareux lediens ou laekeniens. Toutefois à 3m,50, la sonde n'avait pas encore atteint la base du Quaternaire. | Enfin, à la cote 63, un dernier sondage m'a permis de toucher l'argile gris-pâle peu glauconifère asschienne sous 2 mètres de limon. Malgré les sondages de 3",50 à 4M,50 de profondeur effectués sur le versant considéré, tout ce qui existe entre l'argile du sommet du Paniselien, et le terme moyen de l'argile asschienne, c’est-à-dire le Laekenien, le Ledien, le Wemmelien et la base de l’Asschien, nous fait défaut ; il faudrait exécuter à bonne hauteur, vers la cote 60, trois ou quatre sondages d'une dizaine de mèêtres de profondeur pour pouvoir se faire une idée approximative de la disposition réelle des couches (1). (1) Les seules observations que j'aie pu faire concernant les étages compris entre le aniselien et l’Asschien, ont été effectuées au sommet du monticule (cote 45) suppor- tant l’abbaye d’Affighem ; le 1°7 juin 1870, j'ai vu, en compagnie de M. G. Vincent, dans une petite sablière, sous 1%,50 de limon, avec cailloux à la base, environ 02,50 de sable fin avec lit de gravier à la base, représentant probablement le Wemmelien, reposant sur 0,60 de sable jaune, probablement ledien. Plus loin au N-E., à 200 mêtres au N-E, de l'étang de Meldert, j'ai vu, avec M. Vincent, les traces d’une P UA D'HEKELGHEM ET D'ESSCHENE, ENTRE ASSCHE ET ALOST 5 Ainsi que nous l'avons dit, les observations au sommet de la colline sont plus aisées, et l'une d'elles faite en 188r et confirmée en 1885, les résume toutes. En 1881, il existait entre le chemin reliant Teralphène à la grande route de Gand, une sablière vers la cote 71. Cette sablière montrait, en partant du haut : A. Humus avec quelques cailloux roulés s 5 : 0,20 B. Argile gris-jaunâtre à grain rude ; . 5 1,30 C. Sable argileux à grain grossier . 5 : è : 0,20 D. Sable rude mevble; visible sur . É : à : 1,60 Au fond de la sablière, j'ai effectué un sondage de 8 mètres, qui m'a donné : E. Sable rude, meuble . : : : : - : 1,00 Fe Sable meuble, plus fin) : . : c 1,00 G. Sable un peu glauconifère, un peu ailes humide. 1,60 H. Alternances de sable glauconifère et d’argile glauco- nifére |, 4 ! k 5 ; ; 0,90 I. Argile sableuse, Jemsoniène, verte . : ; : 1,00 J. Argile grise, un peu sableuse, peu glauconifère, avec linéoles sableuses . : : . : : 0,50 K. Argile grise, plastique, homogène, sans glauconie . 1,00 L. Argile grise, finement sableuse, : : . > 0,50 M. Argile grise, compacte, dure . ° : ; 5 0.20 N. Argile grise assez foncée, plastique, pyritifère. : 0,80 De la cote 71 à la cote maximum 73, il y a affleurement direct de l'argile gris jaune, sableuse, dont le grain diminue rapidement, tandis que la proportion de paillettes de mica augmente et un sondage effectué au sommet, ma montré, immédiatement sous les cailloux répandus à la surface du sol, du sable très argileux jaune verdâtre, très micacé, passant à 1 m. à l'argile sableuse dure ; vers 1",50 l’argile devient plus sableuse, à grain rude et continue ainsi Jusque 2,10 où j'ai arrêté le sondage. Plusieurs aûtres observations confirment tout ce qui vient d'être dit. En partantdel’extrême sommet,nous constatons donc successivement: 1. Cailloux de silex roulés épars sur le sol, reste du Quater- naire ancien des plateaux. 2. Sable très argileux, jaunâtre, très micacé. 5 à ï 1M,00 ancienne carrière qui n'avait pas plus de 2 mètres de profondeur et où l’on voyait de gros blocs portant vers le haut le gravier à Nummulites variolaria, base du Ledien et présentant vers le bas le sable laekenien agglutiné avec fossiles et nombreuses Orbitolites. La pierre, friable, était déjà dans le niveau d’eau (cote 27 environ). 56 A. RUTOT. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DES COLLINES 30 OCTOR 3. Argile sableuse, gris jaune, dure 2 , er à 0230 4. Argile gris jaune sableuse à grain rude . ° - É 1, 80 5. Sable argileux à grain grossier. : : ë 0, 20 6. Sable rude, meuble (D et E de la coupe présédent) : 2, 60 7. Sable meuble, plus fin (F). : ; à À ; 1, O0 8. Sable un peu argileux, un peu Dane avec alter- nances d'argile glauconifère (G, H.) : 3 : à 2,50 9. Argile glauconifère, sableuse. verte (1) . 1, O0 10. Argile grise peu ou point glauconifère(J, K, L, M, N) : 5, 00 Ïl est aisé de reconnaître dans la série 6, 7, 8, 9, 10 la partie supé- rieure de l'Asschien, c’est-à-dire les sables d’émersion ou sables d'Assche (6 et 7) passant insensiblement à l'argile asschienne (8, 9 et 10) (1). Pour ce qui surmonte l'Asschien, nous reconnaissons, comme les ayant déjà observés au ne de la colline d'Esschene, le sable argi- lux à grain grossier (5), et l'argile gris jaune sableuse à grain rude (4), visible ici sur 1",80, is. que nous ne l'avions guère vue sur plus de 0,50 à Esschene; cette argile (4), passe en montant à de l'argile à grain moins rude (3) et enfin à du sable très argileux, très micacé (2). Or, à mon avis, et pour ce qui me concerne, je vois dans ces couches 2,3 et4, formant un ensemble de 3®,30 au sommet de la colline d'Hekel- ghem, le prolongement occidental du 7'ongrien. En l'absence de fossiles dans ces couches, en raison des ressem- blances lithologiques existant entre elles et le Tongrien du Brabant, et vu l'existence du cycle complet de la sédimentation de l'étage asschien : Gravier d'immersion avec ravinement : A5. a. Sable d'immersion : As-b} Argile de fond : AS: c: Sable d’'émersion (sable d'Assche) : As. d., (1) Des observations avec sondages, effectuées entre le sommet de la colline d’He- kelghem et la grand’route de Gand, nous ont permis de confirmer les notions acquises sur l’Asschien. A la bifurcation, à 300 m. à l'Est du moulin du sommet, existait sous un peu d'humus. une exploitation de 1,50 d’argile asschienne, dont le bas était forte- ment chargé de glauconie. Un sondage m'a permis, après avoir traversé 42,25 d’alter- nances d'argile et de sables glauconifères, de toucher le sable de Wemmel, sans gra- vier apparent au contact. À la rencontre de la grand'route de Gand avec le chemin reliant directement le village d’'Hekelghem à la grand’route, j'ai également vu une excavation montrant vers le haut des alternances de sable très fin et d'argile grise sans glauconie. passant à une masse inférieure d'argile grise, le tout épais de 2,50. Un sondage de 1",50 m'a fourni l'argile devenant de plus en plus glauconifère : c’est le passage de As.d. à AS:C> D'HEKELGHEM ET D'ESSCHENE, ENTRE ASSCHE ET ALOST 57 sable d'émersion dont le grain grossit en montant jusqu'à un maxi- mum ; vu la séparation suffisamment nette — bien qu’elle ne soit accom- pagnée d'aucun signe de discordance par ravinement — indiquée par le lit de sable argileux grossier N° 5 et du commencement du nouveau cycle sédimentaire supérieur, je crois donc pouvoir rapporter au Tongrien les couches dont il est question. Les raisons données ici paraîtront toutefois fort insuffisantes pour établir une certitude ; aussi je m'empresse de déclarer que cette certi- tude n'existe nullement et qu'elle serait surtout loin de pouvoir être démontrée avec les seuls éléments tirés de l'étude des deux collines que nous venons d'explorer. Pour que les couches que je considère comme le prolongement du Tongrien soient bien la base de l'Oligocène, il faudrait prouver d’abord que l'étage asschien n'est pas lui-même le représentant du Tongrien, ainsi que le pensait Dumont. Pour qu'il en soit ainsi, 1l faudrait montrer le passage latéral insen- sible et graduel du Tongrien type de Louvain, par exemple, à l'Asschien ; or et non seulement ce passage insensible n'a pas encore été démontré, mais mes observations tendent à me faire croire quil y a toujours une démarcation entre le Tongrien et l’Asschien. La présente note n’est du reste que la première d'une série d’autres études dans lesquelles je me propose de décrire successivement toutes les collines unissant celle d'Esschene à Bruxelles, puis continuant vers Tervueren et Louvain. L’exploration détaillée de chaque colline apportera son contingent de faits et de discussions et ainsi, petit à petit, nous serons en possession de tous les éléments nécessaires pour élucider et résoudre, d'un avis unanime, la dernière et la plus importante des questions qui restent en suspens, pour ce qui concerne les rapports mutuels des terrains tertiaires de la Belgique. Pour résumer cette note, je dirai donc que l’exploration des collines d’'Esschene et d'Hekelghem a permis de reconnaître les superpositions suivantes : Sable très argileux, très micacé. Argile sableuse à grains rudes. Sable argileux à grains grossiers. Etage | tongrien (?) | / Sable d’Assche rude, fossilifère. Argile sableuse glauconifère. Etage Argile grise pyritifère. asschien. | Argile sableuse glauconifère. | Sable glauconifère. Gravier de gros grains de quartz et de glauconie. 58 A. RUTOT. — COELINES D'ESSCHENE:ET D'HEKEEGHEM 30 OCT Sable fin, jaune, micacé Etage Gravier de gros grains de quartz avec une linéole d'argile wemmelien. z superposée. Et | Sable calcareux avec banc de grès calcareux. ee / Gravier de gros grains de quartz, rempli de Nummulites vario- corene | laria. Etage ( Sable calcareux avec grès calcareux. laekenien. ! Gravier de base (non observé). | Argile grise plastique. Sable glauconifère. Etage 8 Lire Argile sableuse glauconifère avec grès plus ou moins durs paaiselien AIS | fossilifères Argile grise plastique. Etage. — uias, se ; g' Sable fin, glauconifère, micacé, avec linéole d’argile ypresien | | Cette constitution géologique, qui ne laisse qu'une lacune, celle de l'observation directe du contact du Laekenien sur le Paniselien, est plus complète que celle indiquée par M. G. Vincent dans le compte rendu de la course de la Société Malacologique qu'il a lu à la séance du 7 Septembre dernier de cette société ; elle montre également l'extrême difficulté du levé exact d'une carte géologique de cette région. Non seulement le géologue devra chaque fois déterminer si tel affleurement de sable altéré et sans caractère spécifique appartient au Wemmelien, au Ledien ou au Laekenien, mais il devra délimiter les lambeaux de ces étages qui ont résisté aux ravinements considérables qu'ils ont successivement effectués l’un aux dépens de l'autre. Au-dessus et au-dessous de la bande ledienne, assez continue, appa- raîtront des lambeaux lenticulaires de Wemmelien ou -de Laekenien toujours peu épais et dont la constatation ne pourra se faire qua l'aide de très nombreux sondages, opérés sous les yeux du géologue avec un soin excessif, et permettant des prises d'échantillons pour la détermination au microscope des organismes qui pourraient avoir échappé, dans certains cas, au phénomène général de dissolution du calcaire. …. 2 SURANNATURE VÉGÉTALE DE L’'AACHENOSAURUS MULTIDENS, c. suers PAR Maurice Hovelacque Docteur ès-sciences naturelles. PLANCHE II. A deux reprises différentes (1), M. Dollo a entretenu les membres de la Société de l'Aachenosaurus multidens, G. Smets, trouvé dans les dépôts aachéniens de Moresnet. La première fois, il a émis l'opinion que ce fragment fossile n'était pas un Dinosaurien, mais bien un végétal; cet avis fut partagé par un grand nombre de nos confrères et par nous-même. À une séance ultérieure, revenant sur cette question, M. Dollo a donné communication d’une lettre de M. B. Renault, de Paris, dans laquelle ce savant paléobotaniste rapporte les deux échan- tillons, qui lui furent soumis, aux Dicotylédones Angiospermes et rapproche le plus grand des Pipéracées. Depuis lors, M. Dollo nous ayant prié d'étudier et de décrire ce fossile, nous avons accédé à son désir et nous présentons aujourd'hui à la Société les résultats de nos recherches. Nous constatons, tout d'abord, que les deux échantillons, qui ont été soumis à notre examen, sont des végétaux appartenant à des familles (1) Bull, Soc. belge de Géol. 1888, t. II, p. 300 et 1880, t. III, procès-verbal de la séance du 24 mars. 60 MAURICE HOVELACQUE. — SUR LA NATURE VÉGÉTALE 22 DÉCEM très différentes. Nous allons les décrire successivement : le premier, la prétendue épine dermique sous le nom d'Aachenoxylon; le second, la prétendue mâchoire, sous le nom de Nicolia Moresneti. AACHENOXYLON, Hov. La prétendue épine dermique, ou Aachenoxy lon, se compose uni- quement d’un cylindre ligneux (pl. II, fig. 1) de 16 millimètres de diamètre. La fossilisation de cet échantillon est loin d'être bonne dans toutes ses régions; celles qui sont conservées, forment, soit des îlots séparés, soit des goupes réunis les uns aux autres par des bandes diri- gées en tous sens, principalement dans le sens radial. Même dans les régions où la structure peut s'observer, celle-ci est parfois masquée, en totalité ou en partie, par de nombreux grains de magnétite (1); pres- que tous sont arrondis; mais d’autres, peu nombreux, présentent la forme de cube et d’octaèdre à sommets et à arêtes émoussés. La partie intérieure du cylindre ligneux n'est pas conservée; 1l est donc impossible de constater la disposition des faisceaux et de voir si cette plante avait des feuilles verticillées ou des feuilles alternes. De méme, à l'extérieur de ce cylindre, la zone cambiale fait défaut; mais la disposition très régulière des éléments les plus périphériques et leur moindre diamètre permettent de dire que cette zone génératrice était à peu de distance de la surface de l'échantillon. Cette couronne ligneuse est absolument continue, ne présente pas de zones concentriques produites aux diverses époques de végétation et n'est pas divisée en secteurs, plus ou moins étroits, par delarges rayons médullaires, comme cela arrive souvent chez les Dicotylédones. Ici, les rayons médullaires ne peuvent se distinguer des rayons de faisceau; une zone cambiale s’est donc établie de très bonne heure dans les fais- ceaux et dans les rayons qui les séparent. Ce fait se retrouvant, dans la nature actuelle, chez beaucoup de Dicotylédones Gamopétales, nous sommes porté à croire que core ge doit prendre place dans ce groupe végétal. Les éléments, qui composent cette couronne ligneuse, sont des vais- seaux, des éléments de rayon et des cellules de parenchyme ligneux. Les vaisseaux (fig. 1, V), d'assez petit calibre, sont disposés sans ordre et non pas, comme chez beaucoup de Dicotylédones, suivant des files radiales. Ces vaisseaux sont dispersés au milieu des autres élé- (1) Nous devons la détermination précise de cette substance à M. J. de Szadeczki, Docteur ès-sciences, minéralogiste de profession. DE L'AACHENOSAURUS MULTIDENS, G. SMETS O1 RES Fan pen Ho CLE?T ED Ste à CEE le T 1) (] TT Section transversale d’une portion de la région ligneuse d’un rameau d’Aa- chenoxy lon, Hov. “ 230 Grossissement rs V, vaisseaux; r, rayons formés par des cellules à contenu granuleux ; p, paren- chyme ligneux; bg, bandes tangentielles composées d'éléments à contenu granuleux, semblable à celui des cellules des rayons. ments ligneux. Leurs parois sont relativement minces. En section lon- gitudinale, ces vaisseaux sont terminés en biseau, par une paroi per- forée. Leurs autres cloisons (radiales et tangentielles) sont ornées de ponctuations simples, fort peu accusées. Souvent, la cavité de ces vaisseaux est complétement remplie par des grains de magnétite. Ce qui frappe le plus après les vaisseaux, c’est que les rayons ligneux et les rayons médullaires ne peuvent se distinguer les uns des autres. Ils sont formés d'un seul rang de cellules (fig. 1, r), sont parfois inter- rompus par les vaisseaux et présentent de nombreuses ondulations. Les éléments qui les constituent, sont allongés dans le sens du rayon; leur longueur radiale est, en général, le double de leur largeur tangen- tielle. En section longitudinale, ces éléments, coupés carrément, sont superposés les uns aux autres; leur hauteur égale une fois et demie à 62 MAURICE HOVELACQUE. — SUR LA NATURE VÉGÉTALE 22 DÉCEM deux fois leur largeur. Ces éléments des rayons sont remarquables par un contenu granuleux, extrêmement fin (1). Les rayons ligneux et médullaires sont réunis les uns aux autres par des bandes tangentielles ou légèrement obliques (fig. 1, bg). Ces bandes sont formées de cellules renfermant le même contenu granuleux fin que les éléments de rayon. Comparativement à ces derniers, ces cellules ont la même dimension en hauteur: mais, au lieu d'être allongées radialement, elles sont un peu plus grandes dans le sens tangentiel que dans le sens radial. Les rayons et les bandes tangentielles constituent un réseau dont les mailles sont inégales, suivant que les bandes et les rayons sont écartés ou rapprochés. Des vaisseaux peuvent interrompre ce réseau, dont les mailles sont occupées par un seul élément ou par un groupe de cellules (fig. 1, p) à parois extrêmement minces, difficilement visibles, à cause de la médiocre conservation de l'échantillon. Les élé- ments qui remplissent les mailles du réseau ont une section transver- sale polyvgonale de taille variable. En section longitudinale, leur hauteur égale deux ou trois fois leur largeur ; ces éléments sont donc plus élevés que les cellules des rayons ligneux ; ils sont séparés, les. uns des autres, par des cloisons transversales ou légèrement obliques ; mais ils ne sont jamais terminés en pointes, comme les véritables fibres ligneuses. Nous les rapportons, pour ce motif, au parenchyme ligneux. Toutes les parois de ces cellules sont lisses; leur contenu n'est pas granuleux, comme celui des éléments du réseau. Les cellules, qui rem- plissent les mailles du réseau ifig. 1, p/, tranchent donc d'une facon très nette par leur teinte claire et se différencient parfaitement des éléments qui en forment les mailles (fig. 1, r et bg). La moelle, l'étui médullaire, la partie intérieure du bois, la région extérieure du cylindre ligneux, la zone cambiale et tous les tissus extérieurs (liber, écorce et probablement liège) ne sont malheureuse- ment pas conservés. | Telle est la structure de la prétendue épine dermique de l'Aacheno- saurus multidens G. Smets; on reconnaîtra sans peine, après cette description, que l'on est en présence d'une tige, dont la région ligneuse seule est conservée. Nous n'avons donc absolument que la structure du bois pour nous guider dans les recherches comparatives que nous avons entreprises, afin de rapprocher ce fossile de telle ou telle famille, de tel ou tel genre. Dans ce but, nous avons fait de nombreuses obser- (1) Nous ne pouvons nous prononcer sur la nature üe ce contenu granuleux, la conservation de l’échantillon laissant beaucoup à désirer. 7 : F cs À Sant 24 the. le nn Elie D ER 2 Pt 2 D ua CE ed: DE L'AACHENOSAURUS MULTIDENS, G. SMETS 63 vations et nous les avons dirigées du côté des Dicorylédones Gamo- pétales, groupe auquel doit appartenir ce fossile, ainsi que. nous l'avons dit plus haut. Ces recherches sont restées sans résultat et nous ne voyons à quelle famille de plantes vivantes se rapporterait cet échantillon. D'un autre côté, nous avons consulté de nombreux tra- vaux de paléontologie végétale, et, là aussi, nous n'avons trouvé aucune plante à laquelle on puisse rapporter la prétendue épine der- mique. Nous croyons donc avoir affaire à un type nouveau, que nous proposons de nommer Aachenoxy lon, pour rappeler sa nature et son origine. Pour le moment, nous lui conserverons cette dénomination générique, car la fossilisation imparfaite et incomplète du rameau ne nous semble pas sufhisante pour lui attribuer un nom spécifique. L’Aachenoxy lon serait donc, pour le moment, caractérisé de la manière suivante : Cylindre ligneux à rayons médullaires ne se distinguant pas des rayons de faisceau, à vaisseaux pourvus de ponctuations simples, à éléments peu lignifiés, à rayons ligneux et médullaires formant, avec des bandes ceilulaires tangentielles, un réseau de cellules granuleuses, dont les mailles sont occupées par du parenchyme ligneux. NICOLIA MORESNETI, Hov. La prétendue mâchoire d'Aachenosaurus multidens, G. Smets, est un rameau de Dicotylédone (fig. 2 et pl. 11II, fig. 2) pourvu de bois et de FIG 2: Vue d'ensemble d’une section d’un rameau de Nicolia Moresneti, Hov., d’après une photographie. j 2 Grossissement 64 MAURICE HOVELACQUE. — SUR LA NATURE VÉGÉTALE 22 DÉCE LBRE liber, que nous avons appelé Nicolia Moresneti. 11 mesure 36 millime- tres de diamètre. La structure de la moelle et celle de la partie antérieure des faisceaux ne sont pas conservées. Il en résulte une cavité médullaire très réduite, remplie par un sable grossier siliceux (fig. 2). La fossili- sation de cet échantillon est encore moins bonne que celle de l’Aache- noxy lon, tout en étant plus générale ; aussi, les tissus conservés ne forment pas de plages séparées, comme dans le fossile précédent. La structure y est parfois masquée par des accumulations de granules et de cristaux de magnétite. Ce qui distingue à première vue le Nicolia Moresneti de l'Aache- noxy lon, c'est la présence de rayons méduilaires (fig. 2 et pl. LI, fig. 2) très larges, qui se différencient facilement des rayons de faisceau. Ces rayons médullaires s'étendent à la fois dans la région ligneuse et dans la région libérienne. La couronne ligneuse ne présente pas de zones concentriques d’ac- croissement, produites aux diverses périodes de végétation, comme chez JG Section transversale d’une portion de la région ligneuse d’un rameau de°Nico- lia Moresneti, Hov., prise dans sa partie externe, à la limite d’un rayon médul- laire. , 135 Grossissement rrS V. vaisseaux ; f, fibres ligneuses ; r, rayon médullaire. DE L'AACHENOSAURUS MULETIDENS," G::SMETS 65 les Dicotylédones vivant actuellement. Elle se compose de vaisseaux, de fibres ligneuses et d'éléments de rayon. ‘Les vaisseaux (fig. 4) très nombreux sont disposés en files radiales, comme chez beaucoup de Dicotylédones. Leur calibre est très grand (fig.3, V); leur section transversale est circulaire ou polygonale. Les parois sont épaisses et présentent, en sections longitudinales (radiales ou tangentielles), des aréoles simples (fig. 4), nombreuses, pressées les unes contre les autres, disposées parfois en séries linéaires. Vers leurs Section tangentielle d’un vaisseau de Section radiale des fibres de la cou- la couronne ligneuse d’un rameau de ronne ligneuse d’un rameau de Nicolia Nicolia Moresneti, Hov. Moresneti, Hov. ; 255 Grossissement extrémités, ces vaisseaux se rétrécissent et sont séparés, les uns des autres, par des cloisons obliques. Ces cloisons sont le plus souvent perforées et permettent une communication directe entre les vaisseaux superposés. D'autres fois, mais plus rarement, ces cloisons sont imper- forées et présentent des parties plus épaissies, séparées par des régions plus minces, ce qui leur donne l’aspect d'un chapelet. Vues de face, ces cloisons imperforées présentent l'aspect de disques superposés, les uns étroits, les autres plus larges (1). Les cavités de ces vaisseaux sont fréquemment remplies par de nombreux cristaux déformés de magné- tite, pressés les uns contre les autres, à arêtes et sommets émoussés. Ces (1) Nous n'avons pas cru devoir figurer ces cloisons imperforées, M, Crié ayant donné de bons dessins de ces particularités anatoniques pour le Nicolia caledonica, Crié. (Voir Palæontol. Abhand., Neue folge, Band I, Heft 2, 1880, pl. VI, fig. 4 et 5). 1890: MÉM. : 66 MAURICE HOVELACQUE. — SUR LA NATURE VÉGÉTALE 22 DÉCEMB vaisseaux se touchent parfois ; mais, d'ordinaire, ils sont séparés par des fibres ligneuses. Les fibres ligneuses (fig. 3 ji} ont un petit diametre; leur section transversale est polygonale ; leurs sections longitudinales (radiales et tangentielles) sont allongées (fig. 5 et 6, ji). Elles sont terminées en pointes à leurs extrémités. Les parois de ces fibres sont aussi épaisses ÉIG.26 000000: Oda 2000029000 OUONTONDON U0 Section tangentielle des fibres de la couronne ligneuse et d’une portion d’un rayon médullaire d'un rameau de Micolia Moresneti, Hov. 3 . 351 Grossissement NEA Ji, fibres ligneuses ; , rayon méduilaire. que celles des vaisseaux ; leurs cloisons longitudinales sont ornées de ponctuations aréolées simples, allongées transversalement, se superpo- sant les unes aux autres et donnant à ces éléments l'aspect de fibres scalariformes. Quelquefois, dans les parties les plus dilatées de ces fibres, chaque aréole transversale est remplacée par deux aréoles, placées l’une à côté de l’autre. Entre ces deux dispositions extrêmes, on trouve, comme intermédiaire, une aréole étranglée en son milieu. Ces fibres ligneuses sont très allongées et présentent souvent, en leur milieu, d'assez larges dilatations. Elles séparent les différents vaisseaux, DE L'AACHENOSAURUS MULTIDENS, G. SMETS 67 les rayons ligneux et les rayons médullaires ; elles entrent donc, pour une large part, dans la constitution de la couronne de bois secon- daire. Les rayons ligneux, légèrement ondulés, sont composés d’un, deux, trois ou quatre rangs de cellules. Ces éléments, allongés dans le sens du rayon, sont deux à trois fois plus larges que hauts; leur section radiale est presque carrée : leur section tangentielle est polygonale. Ce sont des cellules de parenchyme ligneux. Les cloisons de ces éléments de rayon ligneux ne portent pas de ponctuations. Les rayons médullaires, très larges, présentent, au niveau de la région ligneuse, de douze à vingt rangées de cellules; ils s’élargissent en se rapprochant de l'extérieur. La forme des éléments constitutifs (fig. 6 r et 7) ne diffère guère de celle des éléments des rayons ligneux, FIG. 7 Section radiale d’un rayon médullaire d'un rameau de Micolia Moresneti, How. . 155 Grossissement = si ce n'est par une taille un peu plus petite dans le sens radial. De plus, ces éléments présentent souvent, sur leurs parois tangen- tielles (fig. 6 r), des ponctuations circulaires ou légèrement elliptiques, simples, petites, et non pas allongées transversalement comme les ponctuations des fibres ligneuses. On en trouve une, rarement deux, sur les éléments de ces rayons. Ce dernier caractère nous servira pour tenter quelques rapprochements avec certains groupes de végétaux vivants. A mesure qu'on se rapproche de l'extérieur, les éléments ligneux deviennent plus petits; les fibres ligneuses diminuent de taille et se disposent très régulièrement en files radiales. Ce dispositif est très net dans le voisinage de la zone cambiale, où les paroïs des éléments, 68 MAURICE HOVELACQUE. — SUR LA NATURE VÉGÉTALE 22 DÉCEMBN fibres et vaisseaux, diminuent d'épaisseur ; les vaisseaux ne se distin- guent des fibres ligneuses que par leur taille un peu plus grande. La zone cambiale même n'est pas conservée ; elle devait fonctionner très régulièrement, car le bois et le liber secondaires ont partout la même épaisseur et leurs éléments sont disposés en files radiales très nettes, de part et d'autre de cette zone génératrice. La région libérienne est beaucoup moins bien conservée que la por- tion ligneuse. Elle forme un cylindre extérieur (voir fig.2 et pl.1li, fig.2) concentrique au cylindre ligneux, mais beaucoup plus mince que lui. Le liber primaire ne se voit pas; il a probablement été exfolié, vu la grosseur du rameau. Chez beaucoup de Dicotylédones, ce liber pri- maire est représenté par des massifs scléreux. Leur conservation nous eût été d'un grand secours, car nous aurions probablement pu, en l'absence de la partie antérieure des faisceaux, tirer de précieuses indi- cations sur la disposition des faisceaux de la tige et sur celle des faisceaux qui se rendent aux feuilles. Dans l'échantillon qui nous a été soumis, le liber (fig. 8) est uniquement secondaire. Il ne présente, en aucun point, d'éléments scléreux. Il est composé de parenchyme. libérien, de cellules grillagées, et d'éléments de rayons ; il est coupé, comme le bois, par des rayons médullaires. F1G.8 4) LL HS SSSR 2] Mr der ee BIRT ASS nie. CE sas ci. Dee Section transversale d’une portion de la région libérienne d’un rameau de Nicolia Moresneti. Hov. JE 13$ Grossissement = r, rayon libérien; pl, parenchyme libérien ; #g tubes grillagés groupés en îlots. DE L'AACHENOSAURUS MULTIDENS, G. SMETS 69 Les éléments de parenchyme libérien (fig. 8, pl) ont une section transversale polygonale et une section longitudinale allongée. Ils sont coupés carrément à leurs extrémités. Leur hauteur est le double, ou le triple de leur largeur. Leurs parois minces ne présentent aucune ponctuation. Les cellules grillagées (fig. 8, #g) sont extrêmement petites ; elles constituent des îlots, disposés de telle facon que l’on reconnaît souvent leur origine. Comme chez beaucoup de Dicotylédones, ces îlots de cellules grillagées proviennent du recloisonnement d’un ou de plusieurs éléments initiaux. La conservation du liber n'est pas suffisante pour retrouver, sur les sections longitudinales, les cribles de ces cellules grillagées. Celles-ci se distinguent des éléments du parenchyme libé- rien par leur plus grande longueur et leur petit diamètre. Les rayons libériens (fig. 8, r) sont, comme les rayons ligneux, composés de deux, trois ou quatre rangs de cellules. Celles-ci sont très grosses, un peu plus allongées dans le sens radial que dans le sens tangentiel. En section radiale, elles sont coupées carrément en haut et en bas; leur section tangentielle est carrée. Les cloisons radiales sont dépourvues de ponctuations. . Les rayons médullaires, considérés au niveau de la région libé- rienne, sont très larges et épais de quinze à vingt-cinq rangs d'éléments. Ils s’élargissent à mesure qu'on se rapproche de l'extérieur et, sou- vent, à une file cellulaire unique on voit succéder deux rangées de cellules. Les rayons médullaires ont, dans cette région libérienne, la même structure que dans la région ligneuse, à cela près que les ponc- tuations des cloisons tangentielles y semblent moins nombreuses. La partie extérieure de l'échantillon (liber primaire, écorce, épiderme et probablement liége) n'est pas conservée. D'après cette description, on reconnaît sans peine que la structure de cette prétendue mâchoire n'est pas celle d'un os, mais bien celle d’une tige de Dicotylédone. De même que pour l'Aachenoxy lon, Hov., nous avons cherché, parmi les fossiles et les plantes vivantes, à quelle famille et à quel genre pourrait se rapporter le second échantillon soumis à notre examen. Parmi les fossiles, les Nicolia sont les plantes qui sont les plus voisines de la prétendue mâchoire d'Aachenosaurus. Unger, dans son Genera et species plantarum fossilium, 1850, donne, au numéro 426 (p. 523), la diagnose de ce genre (diagnose qu'il modifa légèrement un peu plus tard) et range les Nicolia parmi les plantes Zncertæ sedis. En comparant, en effet, les principaux points de notre description avec 70 MAURICE HOVELACQUE. — SUR LA NATURE VÉGÉTALE 22 DE la diagnose d'Unger, on voit qu'il y a correspondance presqu'absolue. Examinons maintenant si, parmi les Nicolia, le fossile soumis à notre examen peut se rapporter à une espèce déjà décrite. En 1859 et en 1866, dans son travail sur les bois fossiles des terrains tertiaires des environs du Caire, Unger donne une description détaillée de la région ligneuse du Nicolia ægyptiaca, Unger (1). Un peu plus tard, M. Schenk (2), s'est occupé du même sujet; il figure seulement le bois de cette espèce, le liber n'étant pas conservé, et il émet l'opinion que les Nicolia se rapprochent des Sterculiacées. Le bois du Nicolia ægpytiaca, Ung., comparé à celui de notre échantillon, en est très voisin: toutefois, il existe quelques différences dans la disposition respective des fibres et des vaisseaux, ainsi que dans celle des rayons ligneux, qui sont plus ondulés chez le N. ægyptiaca, Ung. Tout récemment, M. Crié (3) vient de donner la description du Nicolia caledonica. Crié, provenant du terrain pléistocène de la Nouvelle- Calédonie. Cette espèce, réduite, elle aussi, à la région ligneuse, a de nombreux rapports avec la prétendue mâchoire d'Aachenosaurus mul- tidens, G. Smets ; mais elle en diffère par des rayons ligneux sinueux, beaucoup plus ondulés même que ceux du Nicolia ægyptiaca, Ung. Enfin, nous avons remarqué, en parcourant Îles galeries de l'exposition universelle, au Palais central des Colonies françaises, les figures d'une nouvelle espèce de Nicolia, provenant du Pliocène des environs de Tunis ; M. Crié doit la décrire sous le nom de Nicolia tunetana, dans un travail d'ensemble sur les plantes fossiles de l'Algérie et de la Tunisie. Cette dernière espèce, non encore publiée, présente, elle aussi, malgré quelques légères variations, de très nombreux points de contact avec notre échantillon. Nous arrivons à cette conclusion que la pré- tendue mâchoire d'Aachenosaurus multidens, G. Smets, est une tige de Nicolia, différente des espèces jusqu'ici décrites. Nous proposons donc de la nommer Nicolia Moresneti, du nom de la localité où ce fossile a été récolté. À quel groupe de plantes vivantes peut-on rapporter les Nicolia? Et d'abord, l'opinion de M. Schenk, qui rapproche ces fossiles des Ster- culiacées, peut-elle être admise? Nous ne le pensons pas, pour les motifs suivants: 1° La disposition des éléments ligneux est différente : (1) Sitzungsber. d. Kais. Akad. d. Wissensch., Wien ; 1859, Bd. 33, p. 215, pl. I, fig. 1 et 2 ; 1866, Bd. 54, p. 1. pl. I, fig. 1-7. (2) Fossile Holzer. Palæœontographica, t. XXX, pl. III, fig. 7-0 et pl. IV, fig. 11. (3) Beitrage zu kenntniss der fossilen Flora einiger Inseln des sudpacifischen und indischen Ocean. Palœont. Abhandl., neue folge, Band I, Heft 2, pl. V, fig. 1 et2 pl. VI, fig. 1-8. DE L'AACHENOSAURUS MULTIDENS, G. SMETS 2 20 Les rayons méduilaires de Nicolia sont beaucoup plus épais que ceux des principales Sterculiacées (Sterculia, Bombax, Eriodendron, Pachira, Adansonia, Cheirostemum, Heritiera...) et même que ceux des familles voisines, Malvacées, Tiliacées, Buttnériacées..….: ces mêmes rayons médullaires s'élargissent relativement peu et ne pren- nent pas, comme dans les familles précitées, la forme d'un V large- ment ouvert vers l'extérieur. 3° Notre Nicolia ne présente ni fibres libériennes, ni canaux gommeux, caractères qui se retrouvent chez les Sterculiacées et les familles voisines. 4° Les rayons ligneux sont ondulés et ne s'élargissent que fort peu vers l'extérieur. Ces divers motifs nous font donc penser que les Nicolia ne se rapprochent pas des Sterculiacées. Relativement à Nicolia Moresneti, Hov., M. B. Renault, le savant paléobotaniste du Muséum de Paris, écrivait à M. Dollo «... J'ai cherché parmi les Protéacées, les Légumineuses, les Pipéracées; c’est dans cette dernière famille que, peut-être, viendrait se ranger le plus gros échantillon... » Nous sommes pleinement de l'opinion de M. Renault et nous avons, sur ces indications, fait de nombreuses études comparatives. Nous avons anatomisé, dans ce but, parmi les Protéacées : Grevillea, Hakea, Banksia, Lomatia, Leucadendron, Stenocurpus, Ropala.…; parmi les Eléagnées, Hy-pophae et Eleagnus ; de nombreuses Légumineuses, dont l'énumération serait trop longue et trop fastidieuse. Nous avons aussi fait des recherches du côté des Laurinées : Laurus, Persea, Cinamonum...; du côté des Thymélées : Daphne, Passerina...; du côté des Araliacées ; Hedera, Aralia, Panax, Cussonia... Dans aucune de ces familles, nul terme de com- paraison ne nous satisfait; ce nest que chez les Pipéracées, et prin- cipalement chez les genres du groupe des Saururus, que nous avons trouvé de nombreux points de contact, tels que la largeur et l'épaisseur des rayons, dont les cellules portent des ponctuations circulaires sim- ples sur leurs cloisons tangentielles ; tel que l’arrangement respectif des vaisseaux et des fibres. Nous pensons donc, comme M. Renault, que les Nicolia se rapprochent des Pipéracées et, en précisant davantage, du groupe des Saururées. En résumé, le Nicolia Moresneti, Hov., serait caractérisé de la manière suivante : Rameau pourvu de bois et de liber, à rayons médullaires très larges, se distinguant nettement des rayons de faisceau, beaucoup plus étroits. Rayons médullaires coupant le cylindre libéro-ligneux, s’élargissant un peu dans la partie extérieure; rayons formés d'éléments pourvus de ponctuations circulaires simples sur les parois tangentielles. 72 MAURICE HOVELACQUE. — SUR L'AACHENOSAURUS 22 DÉC, Région ligneuse composée de vaisseaux, de fibres et de parenchyme. Vaisseaux larges, disposés souvent en séries radiales, à parois épais- sies, à cloisons longitudinales ornées de ponctuations simples nom- breuses. Fibres ligneuses, élargies souvent en leur milieu, à parois longitudinales ornéees de ponctuations elliptiques, simples, allongées transversalement, superposées les unes aux autres. Parenchyme ligneux constituant seulement les rayons ligneux, légèrement ondulés. Région libérienne composée de parenchyme et de cellules grillagées. Parenchyme libérien formant la masse du tissu. Cellules grillagées petites, groupées en îlots, provenant de la division longitudinale d'un: ou de plusieurs éléments initiaux. 73 LA FAUNE TERTIAIRE MARINE DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) Facies des étages tertiaires dans la Basse-Provence PAR M. Paul Gourret Professeur suppléant à l’École de médecine de Marseille Sous-Directeur de la station zoologique PLANCHES IV, V, VI ET VII, AVANT-PROPOS Malgré des publications importantes, la faune tertiaire du Sud-Est de la: France est loin d'être entièrement connue. Chaque classe animale peut fournir une nouvelle série de descriptions. Au premier rang se place celle des Mollusques, notamment les Mollusques qui se ren- contrent en abondance dans les couches tertiaires du Rouet, de Carry, de Sausset et de Couronne, aux environs de Marseille. Dès 1842, M. Philippe Matheron dressait un catalogue des Mol- lusques fossiles de cette région intéressante, figurait et décrivait quelques types curieux. — Aux cent trente-huit espèces citées par ce géologue provençal, Hôrnes en a ajouté treize qui sont aquitaniennes et cute qui appartiennent à l'Helvétien. D'autre part, en 1852, dans son Prodrome, d'Orbigny signalait dans les faluns qui se succèdent de Carry à Couronne, quatre Échinodermes, sept Polypiers et un Bryozoaire. Aucune recherche n'est venue continuer ces études jusqu'en 1888, époque à laquelle j'ai publié d’abord une note à l'Institut (juin 1888), 74 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVIER puis, dans le Bulletin de la Société géologique de France (5 novembre 1888, 3 série, t. XVII, page 68) une Étude géologique du Tertiaire marin de Carry et de Sausset. Enfin, au commencement de l'année 1889, a paru un Mémoire pos- thume de F. Fontannes, rédigé et complété par M. Ch. Depéret, sur les terrains tertiaires marins de la côte de Provence ou plus exacte- ment sur les faluns de la côte de Carry. Dans ce travail, qui est pos- térieur au mien, M. Depéret n’a pas fait mention de mes recherches, ni même des notes que je lui avais communiquées à Lyon en 1886. Je répare cet oubli à cette place. | Entreprendre une révision des Mollusques de Carry, en apportant dans la détermination des espèces une exactitude minutieuse, repré- senter les formes nouvelles ou figurées jusqu'ici soit d’une manière imparfaite, soit d'après des échantillons incomplets, énumérer les espèces qui leur sont associées et qui se rapportent aux Bryozoaires, aux Brachiopodes, aux Cirripèdes, à la classe des Poissons, aux Cœlentérés, saisir enfin dans son ensemble le caractère de cette faune, tel est le programme que je me propose aujourd’hui. Mais, avant d'aborder une pareille étude, qui sera suivie de plusieurs autres relatives aux Insectes d'Aix, d'Apt, de St-Jean de Garguier, etc., il importe de passer sommairement en revue la succession des étages tertiaires et d'exposer leur physionomie dans la Basse-Provence. CHAPITRE I Physionomie des étages tertiaires dans la Basse-Provence. Dans le cours de Géologie qu’il faisait avec tant d'autorité à la Faculté des Sciences de Marseille {Revue Scientifique, 1872, décembre) M. le professeur A. F. Marion a le premier indiqué que, lors de l’époque senonienne, la mer n'occupait plus en Provence que des espaces très restreints et il nous fait assister aux phases successives du retrait de cette mer, nous montrant que les soulèvements et les apports fluviatiles donnèrent naissance à des lagunes, qui se transformèrent bientôt en un lac d'embouchure, peu profond et soumis sans doute à des crues pério- diques. Des tourbières s’établirent dans ces eaux et leurs dépôts con- stituêrent les Zignites de Fuveau, synchroniques de la craie à /nocera- mus Cripsi (Gosau) et à Belemnitella mucronata (craie de Meudon). La présence de Crocodiles et de Chéloniens (1) dans ces assises suff- (1) Crocodilus Blavierii Gray, de la couche dite « la grande mène »; Crocodilus affuvelensis Matheron, de la même couche; fragments de Tortue dans les calcaires inférieurs à Melania prælonga, DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 7 rait pour dénoter un climat bien plus chaud que de nos jours (1). Mais ce ne sont pas seulement des animaux que l'on rencontre à l'état fossile dans le système de Fuveau ; on trouve encore les restes de quelques végétaux (2) qui croissaient sur les bords de ces eaux ou même au milieu des tourbières, et leurs affinités avec les espèces actuelles trahissent avec plus d’exactitude encore le caractère tropical de la Provence à l'époque de la craie supérieure. La présence des Nipa et des Pistia est en effet très significative; elle nous conduit vers l’Equa- teur sous une zone isothermique de 25° cent. au moins. Les Fougères, par leur ressemblance avec celles de l'Inde, s'accordent également avec ces considérations. De nouveaux mouvements d'exhaussement dans la chaîne de la Sainte-Baume et dans le massif de l'Étoile semblent avoir mis fin à la formation des lignites de Fuveau. Les bords du lac s'élèvent, les eaux deviennent plus profondes ; mais, les pentes ayant augmenté de rapidité dans la région, les apports sont torrentiels et se traduisent par les sables, les grès et les argiles qui surmontent le précédent système. Les animaux paraissent s'être modifiés durant ces phénomènes et des êtres nouveaux caractérisent ces couches plus récentes, que l’on réunit sous le nom d’éfage de Rognac. Citons seulement les Reptiles de la base: Chélonien de 80 centimètres de long, intermédiaire aux Emydes et aux Trionyx; un grand Crocodilien, sans doute voisin des grands animaux crétacés décrits sous le nom de Pelorosaurus, Steneosaurus, et Hypselosaurus priscus à vertèbres caudales arrondies. Les eaux s'étaient isolées ; plusieurs bassins s'étaient établis à ce moment (Bassins de Rognac et du Pas-des-Lanciers, du Val près Brignoles, de Rians, des Baux dans les Alpines, etc.) et les dépôts calcaires suc- cèdent, avec des fossiles particuliers se rapportant surtout à des (1) L'existence de Mollusques se rapprochant des genres tropicaux actuels appuie encore cette manière de voir. (2) L'étude comparative de cette flore, malgré le nombre bien restreint des empreintes recueillies, avec la flore du Nord de l’Europe et de l'Amérique, montre qu’il existe déjà des régions botaniques à l’époque du groupe de Fuveau. Les Dry-o- phyllum du bassin Nord par exemple n'étaient pas représentés en Provence et les Rhizocaulon de Fuveau n’existaient pas dans le Nord (flore arctique crétacée du Groenland; flore du Nord de l'Amérique, Nebraska ; de la craie de Haldem, d’Aix- la-Chapelle et de l'Allemagne centrale). Citons parmi ces plantes de Fuveau : Tilicites avec folioles de Lygodium analogue au L. salicifolium Presl. de Singa- pour, du Népaul, etc ; — traces de Cycadées ; — Fistia voisin du stratiotes qui vit en Égypte et dans toutes les eaux des contrées équatoriales; — Nipadites analogue aux Nipa actuels, qui sont indiens et sud-asiatiques et se rencontrent à l'estuaire des grands fleuves ; — My-rtophyllum avec nervation des Eucalyptus ; etc. 75 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVIER Mollusques dont le facies exotique est indiscutable /Ly-chnus, Cyclos- toma, Paludina, Lymnæa, Melania, Anostoma, etc.). Nulle trace de Vertébrés dans ces localités; mais, à la partie supérieure, cet embran- chement est représenté par un Chélonien et un Crocodile vrai, par de grands Sauriens indéterminés, des Dinosauriens et enfin par Rhab- dodon priscum (du groupe des [Iguanodon). Ce sont là les derniers survivants de ces gigantesques et nombreuses familles de Reptiles secondaires. Leur persistance dans le Crétacé supérieur est à noter autant que leur coexistence avec les vrais Crocodiles. Ils ont dû vivre à l'époque des Mosasaures de Maestricht. Les argiles rutilantes de Vitrolles et les calcaires sans fossiles de Roquefavour-Cengle succèdent à cette période. Leur position immé- diatement inférieure aux calcaires de Saint Marc de l'Arc (Langesse) contenant les Physes de Montolieu dans l’Aude {Physa Draparnaudi et prælonga, etc.) permet de les synchroniser avec le Garumnien des Corbières et le calcaire pisolithique de Paris, et de les considérer, ainsi que ces derniers dépôts, comme produits à la suite d'un: changement notable dans le régime des eaux. La véritable série tertiaire commence avec ces calcaires de Saint-Marc de l'Arc (Montaiguet inférieur) et se continue par des calcaires lacustres (Montaiguet moyen) à Séfrophostoma lapicida, Planorbis pseudorotundatus, Lymnœa aquensis, Pupa subantiqua, Helix Marioni, Bulimus Hopei, etc., espèces abondantes au Pont des trois Sautets et particulièrement au vallon du Cascavèou (Aix). La partie supérieure du même système, dite couches de Cugues, contient PJa- norbis pseudorotundatus, Lymnæa Michelini, Pupa voisine de P. antiqua:; elle correspond très probablement aux premières assises éocènes à Lophiodon et au calcaire grossier du bassin parisien, tandis que les autres niveaux du Montaiguet représentent le Nummulitique (Aude) et le Suessonien. Nous arrivons ainsi à l'Oligocène (Bartonien et Ligurien réunis) dont nous allons voir les divers horizons se succéder dans le bassin d'Aix, qui s'établit après un dernier soulèvement du Montaiguet, sou- lèvement expliquant la discordance qui existe entre les couches de Cuques et la base des nouveaux dépôts. -Celle-ci se constitue par des sédiments détritiques (brèche, argile, grès rouges de la Montée d'Avignon près Aix et de Puy Ste-Réparade) qui se retrouvent dans le bassin d’Apt sous forme de poudingues, d'argiles et de sables, que surmontent des argiles sableuses avec gypse subordonné. La brèche des Escanebières au voisinage de Lascours- Roquevaire représente, dans le bassin de Marseille, le même niveau DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 77 quon rencontre aussi à Euzet (Gard), où il consiste en poudingues, grès et argiles. Sur cette formation, toujours dépourvue de fossiles, mais qu'on ne peut identifier qu'aux sables de Beauchamps, s'appuient, dans la vallée de la Durance (Fonscolombe, Aix, etc.,} des calcaires marneux à Lymnæa longiscata Brongn, et Saportæ Math., Helix Nouleti Math., etc. Ces nouvelles couches se retrouvent à Apt, où elles débutent par les lignites de la Debruge, si riches en Mammifères qui sont con- temporains des Palæotherium des argiles marneuses de Saint-Hippolyte de Caton (Gard) (1). Cependant, dansle bassin d'Alais, les lignites sont surmontés, non point par des assises à Lymnæa longiscata — espèce caractéristique qui a été signalée dans le département du Gard, à Vallat de Vieille — mais par un horizon calcaire contenant quelques coquilles lacustres (Mons, Ners, etc.,) et qui, à Célas, existe sous forme d’un calcaire travertineux. Ce dernier, avec Cyclades et Bithinies, occupe la base du Tertiaire à Célas même et, au contact avec l'Ur- gonien du Vallon des Troubadours, passe à une brèche. Dans le bassin de Marseille enfin, le même niveau se constate. Il consiste, à Saint- Zacharie, en lignites à Palæotherium voisin de P. Girondicum, que surmontent des calcaires marneux palustres avec Cyclas, Paludines, Mélanies et empreintes végétales. Bien qu'elle contienne de 'nom- breuses espèces particulières, cette flore a le même facies que la flore oligocène d'Aix : même prédominance des Légumineuses, même pro- portion des Monocotylédones, présence des Rhizocaulées, Callitris, Palmiers, Myrica, Alnus, etc. Ce calcaire palustre n'est d’ailleurs pas spécial à Saint-Zacharie et il affleure en divers points du bassin ter- tiaire de Marseille (Gemenos, Escanebières). Dans cette dernière loca- lité, il ne comprend pas moins de huit minces lits ligniteux alternant avec des calcaires marneux en plaquettes pétris de coquilles et de plantes, le tout mesurant à peine 14 mètres. Si on recherche le synchronisme de ces couches avec les assises du bassin parisien, en se basant sur la position de la Lymnæa longiscata, on voit que cette espèce est supérieure aux couches à Palæotherium du Midi, tandis qu’elle ‘est immédiatement inférieure à celles qui, à _(G) Palæotherium magnum Cuv.,medium Cuv , curlum Cuv.,crassum Cuv., minus Cuv.; Paloplotheriun minus; Anchitherium rudigondense; Xiphodon gracilis Cuv; Anoplotherium commune Cuv.; Cainotherium spec. * Chæropotamus parisiensis affinis; Eurytherium latipes ; Cebochærus anceps ; Dichobune leporinum ; Amphi- meryx murinus; Cynodictis lacustris Brav., Hy-ænodon Requienü Gerv.; Herodo» dasyuroides » Plesiarctomy x Gervoisü; Theridomys Vaillantii; Adapis parisiensis Cuv., Lophiomeryx spec:?; Acotherulum saturninum Gerv.; etc. 78 PAUL GOURRET. — LEA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVIER Montmartre, contiennent les mêmes espèces de Mammifères. Les gypses de Montmartre sont donc du même âge que ceux d'Aix, puisque ces derniers reposent directement sur le niveau à Lymnæa longiscata, et, d'autre part, un peu moins anciens que les lignites de la Debruge. Les deux zones gypseuses d’Aix avec calcaires schisteux subordonnés contiennent une très nombreuse association d'animaux et de plantes. Les Insectes montrent un mélange de formes tropicales et d'espèces se rapportant à des types demeurés méditerranéens, mais dont la distri- bution géographique était considérable. Il est probable que l'on aura à augmenter le nombre des espèces se rapportant à des formes de pays chaud et il ne serait pas étonnant de retrouver beaucoup d’analogie avec les Insectes de l’Abyssinie et de l'Inde tropicale. L'étude des Arachnides, au nombre de trente espèces environ, a démontré leur parenté assez étroite avec certaines Araignées de la Corse, de l'Espagne, de l'Egypte et de l'Egypte septentrionale. Sans parler des Cypris et d'un décapode macroure (Caridina nitida) qui seuls paraissent représenter la classe des Crustacés, il y a encore des Cérithes du groupe des Potamides qui ont un caractère franchement tropical (Océanie, Indes, Afrique). Tels sont les principaux Invertébrés qui se rencontrent et, à ce propos, remarquons que les espèces de cet embranchement appartiennent déjà à des genres actuels, tandis que les Vertébrés supérieurs ne sont pas encore analogues à ceux de nos jours. Parmi les Poissons toutefois, il y a quelques genres actuels ; les autres sont aujourd'hui disparus (1). La riche flore des gypses d'Aix, décrite par M. de Saporta, montre un mélange d'espèces à facies tropical et d'espèces appartenant à des genres européens ou encore cir- cumméditerranéens (2). Parmi ces plantes, la prépondérance est aux (1) Citons parmi les Acanthoptérygiens cténoïdes: 1° Perca Beaumontii Ag. pourvue de 9 rayons à la dorsale épineuse, tandis que les Perches européennes actuelles en ont de 12 à 15, ce caractère rapprochant l’espèce fossile des formes actuel- les indiennes ; 2° Smerdis, genre éteint voisin des Perches et représenté par une petite espèce, S. minutus Ag. ; 30 Cottus aries Ag., genre aujourd’hui confiné dans les régions Nord ; — parmi les Malacoptérygiens cycloïdes: 1° Lebias, tel que L. cephalotes Ag., genre actuel habitant les eaux douces de la zone tempérée et de la zone tropicale (espèces vivant en Algérie et sans doute dans l'Afrique centrale); | 20 Sphenolepis, genre éteint voisin des Brochets ; — enfin parmi les M. apodes: | Anguilla multiradiata. Quant aux autres classes de Vertébrés, elles se réduisent à Rana, à Oxycephala, à des empreintes d'Oiseaux et à Vespertilio. (2) Formes exotiques ; Flabellaria — Dracæna (Brésil, Inde, Afrique) — Musa (Inde et Abyssinie) — Sterculia (régions tropicale et intertropicale) — Pittosporum (Inde et Australie) — Diospyros (Inde) etc. Formes appartenant à des genres encore européens : Quercus (à feuilles persis- tantes, comme les types actuels) — Zlex — Laurus — Acer — Populus = Callitris — Alnus (à feuilles persistantes) — etc. ee re men DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE {PRÈS MARSEILLE) 79 Dicotylédones sur les Monocotylédones, prépondérance qui, d’après la distribution actuelle des deux groupes, nous permet de supposer que la température de l’époque était à la fois chaude et sèche, en somme peu différente de celle de la région intérieure du Cap, des îles du Cap Vert et des Canaries, dont la flore présente à peu près les mêmes pro- portions. Tous les autres arguments concordent avec celui-ci. Notons également l'étroitesse du limbe, la prévalence des formes frutescentes, caractères importants qu'on retrouve dans les flores de même époque en Europe. Cette végétation, par tous ses caractères, est en rapport avec la population des Mammifères dont les restes sont conservés à Gargas dans des couches, il est vrai, un peu inférieures (voir plus haut). Les caractères de cette flore ne se modifient pas rapidement. Nous trouvons en effet, en Provence et dans trois localités différentes, de nombreux débris de végétaux ayant fait partie de trois végétations successives, mais très rapprochées : flore de Gargas, flore de Saint- Zacharie, flore des calcaires marneux littoraux de Marseille. Nous avons vu précédemment la flore de Saint-Zacharie. La flore des calcaires marneux de Marseille, que nous considérons comme synchroniques des gypses d'Aix, présente les mêmes affinités géographique et clima- térique (Bouleaux, Charmes, Chênes à formes exotiques, Lauriers, Diospyros, Callitris, Sabal major, nombreuses Légumineuses). Mais les Aralia et les Erables annoncent l'arrivée des affinités américaines. Le climat n'a pas varié beaucoup; il est peut-être devenu plus humide. Ces calcaires marneux littoraux de Marseille (Bassin de Carénage, Camoins-les-bains, Saint-Jean de Garguier, Fénestrelle, Montespin, Saint-Antoine, etc.) avec gypse, soufre et silex subordonnés, ren- ferment, en outre, des Cyclas et de rares Poissons /Cottus). A la même période correspondent les calcaires marneux oligocènes de Célas, Servas et Mons (bassin d’Alais) qui, indépendamment d'une flore très riche et très intéressante, contient de rares Arachnides, de nombreux Insectes, des Reptiles, des Poissons, un Vespertilio et quelques Mollusques lacustres. Enfin, comme synchrônes des gypses d’Aix, sont, dans le bassin d'Apt, des calcaires gréseux sans fossiles. Cependant cet horizon se constitue à la colline de Péréal par des calcaires marneux à Insectes (1). (1) Les diverses flores d'Hœring, de Sotzka et de Radoboj en Croatie sont à peu près du même âge que celles de Saint-Zacharie, de Saint-Jean de Garguier, de Célas, et d'Armissan, dans l'Aude. Les caractères généraux sont sensiblement les mêmes dans ces diverses localités. Les proportions de l'élément tropical comparé à l'élément européen actuel en voie de formation ne diffèrent pas. Le Sabal major existe à 80 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANX Au-dessus vient, à Aix comme à Apt,un calcaire marneux à Cyrena semistriata, dans lequel on peut voir l'équivalent probable des cal- caires lacustres éocènes (calcaire de la Brie) du bassin parisien. Ce niveau, qui manque dans les bassins de Marseille et d’Alais, termine la série éocene. La période miocène débute dans le bassin d'Aix par un grès sableux sans fossiles {sables de Fontainebleau) que surmontent diverses assises dont la succession a été parfaitement indiquée dès 1862 par M. Mathe- ron. D’après cet éminent géologue il y a de bas en haüt : 10 calcaire à Cerithium Lauræ : 29 calcaire à Paludestrines, Paludines, etc. ; 30 cal- caire à Sphœrium gibbosum ; 4° calcaire à Lymnæa sy metrica ; 5° calcaire à Potamides submargaritaceus et Hy-drobia Dubuissonii ; 6° calcaire caverneux, tuffiforme ou caverneux à Planorbis ; 50 enfin marnes ou grès à Æelix, le tout inférieur à l'étage mayencien. Cette longue suite de dépôts, synchroniques du calcaire du Gâtinais et des calcaires à Helix de l'Orléanais, paraît s'être effectuée à Aix, sans qu'il y ait eu un changement bien notable dans le régime des eaux, dont la distribution est du reste peu différente de celle qu’elles avaient pendant É Éocène supérieur. Moins uniforme a été la sédimentation du Tongrien et t de l'Aqui- tanien dans le bassin d’Apt. La succession des assises est moins com- plète et bien moins nette. La base consiste en gypses (Gargas) avec calcaire, marne et sables subordonnés, et possédant une flore très affine de la flore un peu inférieure d'Aix (persistance des Callitris et des Rhizocaulées, présence de nombreux Palmiers, de chênes à facies exotique, de Camphriers, Myricées, etc.). L'horizon à Cerithium Lauræ qui surmonte immédiatement, ainsi que l'assise à Hydrobies, ont uñe existence constante, tandis que les autres niveaux manquent com- plètement ou affectent un facies différent et ne contiennent que de rares fossiles. Hæring, à Radoboj, à Alais, à Aix, dans les calcaires marneux fittoraux de Mar- seille, à Armissan. Les Juglandées primitives voisines des Engelhardtia se retrou- vent dans ces stations. Les Légumineuses sont en majorité, mais prédominent un peu dans nos régions méditerranéennes, tant au point de vue des espèces qu’au point de vue des individus, qui semblent avoir été plus fréquents dans le Midi. Par contre, les genres européens qui ent été constatés également dans toutes ces localités septen- trionales et méridionales abondent particulièrement dans les premières. C'est ainsi que les Alnus primitifs, Betulaster, Charmes, Peupliers, Ofmeaux, représentés en Provence, scnt en majorité dans le Nord. De cet examen comparatif on peut co®- clure que l’Europe jouissait à cette époque d’une température moÿenne oscillant entre 22 et 24° c., avec une légère diminution si l’on considère les contrées plus septentrionales. Dans le Miocène ces différences de zones végétales et climatériques vont s’accentuer et l'élément tropical va être peu à peu refoulé du Nord au Sud. DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 81 C'est aussi une formation gréseuse (grès et marnes versicolores) qui constitue la base du Miocène dans le bassin voisin et sans doute indé- pendant, celui de Manosque. Au-dessus s’étagent des lignites puissants et des calcaires marneux intéressants par les empreintes végétales qu'ils renferment. Cette flore est remarquable aussi bien par le caractère de fraîcheur de ses éléments que par la diminution des types exotiques et par la prédominance des espèces à facies européen, fait qui existait auparavant plus au Nord et qui arrive à se manifester dans nos régions. Notons enfin les affinités de cette flore avec l'Amérique du Nord, par les Chênes, les Hêtres, les Peupliers, les Frênes, etc. La série se termine par des calcaires lacustres rappelant ceux quiterminent l'Aquitanien d'Aix. Le Tongrien d’Alais se constitue par des grès contenant, avec des coquilles lacustres, quelques empreintes végétales, qui sont à décrire (collection du Musée de Marseille). Sous le village de Célas, ils passent à des argiles et à des sables, qui acquièrent un grand développement à. Baron et dans lesquels sont intercalés des lignites à Crocodiles. Le tout est couronné par des grès et poudingues à Anthracotherium. Tandis que les environs d’Aix, d’Apt et de Manosque semblent cor- respondre à des formations essentiellement lacustres, la vallée de l'Huveaune se rapporte plutôt à des dépôts fluviatiles. L’'Huveaune miocène qui, très probablement, était, lors du Tongrien et de l’Aqui- tanien, le seul débouché (1) dans la mer des eaux de la Durance, devait prendre sa source beaucoup plus haut et dans des terrains bien diffé- rents de ceux qu'elle traverse aujourd’hui, puisqu'elle a formé des dépôts constitués par des quartzites roulés, agglutinés par de la silice et par des argiles. Elle a dû emprunter ces éléments bien au delà de sa source actuelle (Sainte-Baume), sans doute dans le massif du Mont Genèvre. La venue des eaux miocènes se trahit d'abord par des poudingues polygéniques que surmontent des argiles, lesquelles font enfin place à des poudingues supérieurs. L'épaisseur totale mesure 200 mètres, ce qui dénote une sédimentation très active. Telle est la composition générale de ces dépôts miocènes de l'Huveaune, mais l'étude détaillée de ces trois horizons permet de représenter la topographie exacte de ce grand cours d’eau. Si on recherche par quel endroit les eaux pénétraient dans le bassin (1) Par suite d’un affaissement qui eut pour effet d'ouvrir la vallée de l'Huveaune entre le massif urgonien de Notre-Dame de la Garde (Marseille) et celui de l’Estaque (Nerthe). 1890. MÉx. 6 82 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE - 28 JANWI de Marseille, on ne tarde pas à reconnaître que c'était à Saint-Zacharie qu'elles venaient déboucher et qu'elles constituaient là un lac qui s'étendait jusqu'à Auriol. De ce village à Roquevaire un étroit canal, à courant très rapide, puisqu'il n’a déposé aucun sédiment, amenait les eaux dans un autre lac bien plus considérable, car il occupait toute la vallée du Pont-de-l'Étoile, d'Aubagne, etc (Lascours, Gémenos, Fénestrelle, Camoins-les-bains, Saint-Menet, Saint-Marcel). Cette immense nappe d'eau s'écoulait ensuite du côté de Marseille en formant une grande île qui n'est autre que le massif triasique de la Valentine, des Caïllols, de Saint-Jullien et de Saint-Barnabé. La présence de cette île implique l'existence de deux bras qu'on peut du reste suivre par- faitement. De ces bras, l'un correspond sensiblement au cours actuel de l'Huveaune, passait au sud des Caïllols, arrivait dans la plaine de Marseille et du Prado ; mais là, par suite d'une barrière de nos jours disparue {1}, les eaux étaient rejetées sur Marseille même et se rejoi- gnaient vers l'Abattoir à l'autre bras. Ce dernier, aujourd'hui le Jaret, recouvrait la vallée de la Valentine-Allauch, la Rose, les Chartreux et Marseille-Nord. De nouveau réunies, les eaux s’étendaient sur les Aygalades, Saint-Antoine, Saint-André, Saint-Henri et l'Estaque, où elles cotoyaient le bord oriental du massif de ia Nerthe pour venir se jeter dans la mer aux environs de Carry-le-Rouet. Le long de cet immense bassin et en dehors du courant principal qui occupait par exemple Saint-Jean du Désert, les Chartreux, la rue Dauphine, etc., il y avait à Saint-Loup, à la place Beauséjour Menpenti), au Prado, à la place Castellane, des eaux marécageuses, stagnantes, où s’accumulaient les débris végétaux qui ont formé, par suite de leur décomposition incomplète, une sorte de tourbe ligniteuse. Tandis que le fond était occupé par les débris végétaux, les eaux étaient elles-mêmes pures et limpides, et étaient habitées par des (1) Les collines crétacées de Mazargues et du Cabot étaient reliées sans interrup- tion, pendant les dépôts miocènes lacustres de Marseille, au massif de Notre-Dame de la Garde par le Mont Redon. Ceci explique dès lors pourquoi Saint-Loup, le Prado, la piace Castellane, la place Beauséjour à Menpenti, étaient des fonds maré- cageux. L'eau y était stagnante et le courant principal de l'Huveaune était assez éloigné et passait à la rue Dauphine pour de là se diriger vers Arenc et Saint-André. A cette époque même, Notre-Dame de la Garde et le Pharo étaient également reliés aux îles du châtean d’If, de Ratoneau, etc. Ce n’est qu'après le dépôt des argiles de Marseille et probablement pendant le Pliocène qu'un affaissement des parties les moins élevées de la rive orientale crétacée, affaissement lent ou produit à la suite d'une faille visible entre les Goudes et l'ilôt de Mairé, que la topographie actuelle du golfe de Marseille a commencé à se dessiner et que les eaux, trouvant un débouché à l'Est, sont venues se jeter dans la mer, aux environs de Bonneveine. - ‘ DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 83 Mollusques lacustres (Helix, Planorbis, Lymnæa, Sphærium, Palu- dina, Bythinia, Bulimus, Cyclostoma, Ancylus, Neritina, etc.). Ces eaux marécageuses dont on retrouve d'ailleurs la trace tout le long du bassin, étaient en rapport avec le courant principal par de petits filons d'eau et on peut se figurer cela de la même manière que ce qui existe de nos jours, aux environs d'Arles, où se trouvent de petits étangs en rapport avec le courant du Rhône. Cependant la présence des pou- dingues dans les argiles de Marseille, même là où ont été déposés les lignites, indique que ces endroits ont recu le contrecoup des crues considérables qui changeaient en torrent impétueux l'Huveaune miocène. | La flore des argiles de Marseille contient quelques espèces communes les unes avec la flore de Manosque et les autres avec les flores miocènes de la Suisse, qui sont contemporaines des plantes fossiles arctiques décrites par M. Heer. Elle n’est pas d’un miocène très récent. La prédomi- nanceencore très remarquable des Légumineuses faitsonger aux régions africaines situées au sud du Sahara, au Sénégal et en Abyssinie. Ces Légumineuses à folioles étroites d'ordinaire et à petits légumes, devaient constituer, avec les Camphriers, la végétation forestière,qui comprenait aussi des Buissons ardents /Merpilus}, des Pistacia, etc. Cette végéta- tion nous est conservée au Cours Lieutaud (Marseille), où étaient entraînés et recouverts les débris de plantes croissant dans les régions basses. Le caractère frappant au premier abord consiste dans la peti- tesse des organes. Maïs il existait d’autres essences croissant plus à l'écart, sur les bords des mares, ou le long des ruisseaux, ou encore dans les régions plus escarpées. Les Conifères et les espèces apparte- nant à des genres encore représentés en Europe, se rapportent à ce second groupe. | . Dans les mêmes argiles de Marseille, à Saint-Henri et également à Saint-Loup, se trouvent les ossements de nombreux Mammifères (Hy-popotamus, Dicroceros, Hyracodon, Rhinoceros, Hyæœænodon, Cynodictis, Amphitragulus) dont le plus important, surtout au point de vue du synchronisme, est Anthracotherium qui permet de synchro- niser les argiles de Marseille avec les grès et poudingues à Anthraco- therium de Baron et de Célas (bassin d’Alais). Ces argiles renferment également un Emys, un Crocodilien et des œufs d'Oiseaux. La pré- sence des Crocodiles autorise à considérer ces argiles comme syn- chrones également des lignites à Crocodiles de Célas, tandis que les poudingues de la base de Marseille seraient de la même époque que les grès à végétaux et à coquilles lacustres (Mélanies, Ampullaires) de Célas. C'est d'ailleurs à ces lignites de Célas qu'il faut rapporter les 84 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVIER Ÿ lignites du bassin de Manosque. La zone des plantes de Manosque, imm édiatement supérieure, correspond aux argiles de Marseille. Cette flore est caractérisée par la diminution des types exotiques et par la prédominance des espèces à facies européen. Ce fait, qui existait aupa- ravant plus au nord, est arrivé à se manifester dans nos régions. Tandis que l’'Huveaune déposait dans le bassin de Marseille, pendant le Tongrien et l’Aquitanien, des sédiments fluviatiles sous forme de poudingues et d’argiles, les eaux venaient se déverser dans le golfe marin de l’Estaque, entre les îles et le massif de la Nerthe. Les parties argileuses tenues en suspension dans ces eaux de l'Huveaune étaient entraînées à la mer et coloraient les dépôts du Rouet et de Carry. En recherchant les restes de ces dépôts, aujourd'hui en grande partie emportés ou cachés sous la mer dans le golfe de l’'Estaque lui-même, on en trouve des vestiges le long de la côte, sur le versant oriental de la chaîne de la Nerthe. Ces vestiges, conservés à Mejean, où ils se réduisent à quelques lambeaux de poudingues, se développent depuis ce port jusqu'un peu au delà du Rouët et consistent en une formation d’une épaisseur oscillant entre 30 et 70 mètres, composée de brèches, de pou- dingues et de grès, et toujours dépourvue de fossiles. Cependant il ya déjà quelques ÆEschara fascialis associés à des Pecten nimius et à des dents de Lamna elegans dans ces grès, sur le bord dela route du Rouet aux Martigues, tandis qu'ils font défaut le long du rivage. Cette for- mation que l’on peut considérer comme appartenant au Tongrien, est une formation d’estuaire, une sorte de Crau miocène, où les restes organisés n’ont guère pu se conserver, étant données la rapidité des eaux et la nature des éléments charriés par celles-ci. À cette période de crues et de transports qui se manifestent dans le bassin fluviatile de Marseille par les poudingues et les brèches de la base, et dans le bassin marin du Rouet par des poudingues, des brèches et des grès, succède en même temps dans ces deux régions une période de calme (Aquitanien) qui débute à Marseille et dans la vallée de l'Huveaune par des argiles à Anthracotherium, et, dans les environs de Carry, par des grès fins ayant une teinte grise, mais le plus souvent colorés en rouge par les particules argileuses très ténues, dues aux eaux de l'Huveaune (1). Ces grès paraissent avoir été déposés sur une (1) Ces grès sont pour moi de la même époque que les argiles fluviatiles de Saint- Henri, de l’Estaque et de tout le bassin de Marseille. L’embouchure du fleuve mio-. cène occupait l’espace compris entre le cap Pinède et l’Estaque. Dans ce point, en effet, on trouve à la partie supérieure des argiles et dans le Safre, quelques fossiles saumâtres J’ai recueilli à la Madrague-de-la-Ville, dans le déblaiement que l’on opère (juin 1888) en face le restaurant Mouren, une Ostrea multicostata, Psam- DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 85 plage basse, peu profonde, sableuse, semblable à celle qui occupe actuellement la plage du Prado et de Montredon et, comme elle, rece- vant avec énergie le contre-coup des apports lacustres. Ces derniers étaient dus : 1° Au voisinage de la chaîne de la Nerthe, alors émergée. Ce massif ne constituait pas sans doute un relief aussi accentué qu'aujourd'hui, mais il n’en formait pas moins un continent assez étendu pour jouer un rôle sur le régime des eaux marines avoisinantes. Et l’on peut avancer qu'il a non seulement été battu par la mer miocène — ce que dénote surabondamment l'état bréchiforme des diverses couches aqui- taniennes au pied même de cette chaîne— mais aussi qu'il a déversé dans cette mer une quantité appréciable d'eaux pluviales dont on retrouve le passage au milieu des dépôts gréseux marins sous forme de vase bitumineuse noirâtre à Neritina picta. 2° Aux courants de l'Huveaune elle-même dont l'effet fut d'apporter en des points déterminés une eau plutôt saumâtre que salée et de déposer des vases et des sables fins. Ces deux causes expliquent dès lors pourquoi, dans les grès aqui- taniens, on rencontre à côté d'espèces marines littorales, des représen- tants a°sez nombreux, d'une faune saumâtre incontestable (Cerithium, Cytherea) et même des espèces terrestres {Æelix, Bulimus). Si nous concevons l’Aquitanien comme formé, d’une manière géné- rale, sur une plage basse, nous croyons cependant que cette plage présentait des profondeurs plus considérables correspondant à iles graviers coralligènes. Comme pour les graviers coralligènes actuels, on peut constater dans certains bancs abondance, ou plus exactement prévalence, d’une ou deux espèces. L'exemple suivant fera mieux saisir notre pensée. La drague jetée au large des Goudes, par 35 mètres de profondeur, en dehors des prairies de zostères qui bordent le golfe de Marseille, dans une vase-sableuse grise avec filaments de rhizomes décomposés de Possidonia Caulini, ne donne que fort peu d'animaux. Dans cette station quelque peu spéciale, la T'urritella ungulina semble exclure les autres espèces; un seul coup de drague ramène 850 individus. On trouve pourtant quelques Nucula nitida, Lucina _ spinifera, Tellina donacina et Nassa pygmœæa. À ces Mollusques il faut joindre un petit individu de Nebalia Geoffroyi, une Ophiothrix alopecturus, Amphicteis Gunneri, Hyalmæcia tubicola, Glycera Gæsii et Ditrupa subulata. Ce dépôt stérile ne formerait-1il pas une mobia massiliensis et des Cyrènes se rapportent à Cyrena convexa. Il y a aussi un petit Mytilus et de nombreux Cerithium plicatum et margaritaceum. | 86 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVIE sorte de marne gréseuse analogue à celle de certaines couches de l'Aquitanien provençal n'empâtant que quelques rares coquilles de Mollusques, ou bien ne contenant presque qu'une espèce de Gastéro- podes ou d'Acéphales (bancs à Lucines de la pointe des Bano, banc à Turritelles de l'extrémité orientale du port de Carry)? Du reste l’asso- ciation de quelques-unes de ces couches rappelle la faune propre des fonds coralligènes actuels du golfe de Marseille avec Bryozoaires (Retepora cellulosa, Eschara fascialis), Zoanthaires, rares Echi- nides, etc. ru Après la sédimentation de l'Aquitanien, le régime des eaux se modifie encore. Dans le bassin de Marseille, l'Huveaune charrie des cailloux siliceux qui, après un parcours plus ou moins long, se dépo- sent sous forme de poudingues (poudingues supérieurs aux argiles). Une certaine quantité est entraînée plus loin et vient s’intercaler dans les grès rouges marins (n° 12 de nos coupes) (1) dont l'épaisseur varie de 9 à 20 mètres. C'est là une période de crue, de même nature que celle du Tongrien, et qui paraît correspondre au commencement du Miocène et plus exactement à l'étage langhien qui se présente généralement en France comme une formation de transport. Ces grès marins contien- nent, du reste, une faune peu différente de celle qui caractérise les faluns de Léognan. Mais cette période de crue se termine subitement dans le bassin de Marseille par une émersion notable et les eaux de l'Huveaune, sans doute très réduites, ne semblent plus dès lors jouer un rôle appré- ciable ; et il faut arriver à l'époque pliocène (Pliocène supérieur) pour retrouver dans ce bassin des dépôts lacustres, des tufs, recélant une flore très intéressante (tufs de la Valentine, de Saint-Marcel, etc.) dont les représentants très nombreux ont été recueillis et exposés depuis quelques années déjà dans les vitrines du Muséum de Marseille par M: le professeur A. F. Marion, à côté d'une mâchoire d’ÆElephas meri- dionalis trouvée en 1868 sous les tufs et travertins anciens du même bassin, à la Viste. Si l’Helvétien et le Tortonien (Miocène) manquent dans ce bassin, il n'en est pas de même dans le bassin marin de Carry et de Sausset. La mer continue à déposer des sédiments, sans qu'il soit possible de constater la moindre interruption. Au-dessus du Lan- ghien se montrent d'abord les assises 13 et 14 de nos coupes caractéri- sées par la première apparition de l'Ostrea crassissima, et qui, pour cette raison, se placent sur le même horizon que la molasse marine de l'Armagnac. Puis, se développent des couches gréseuses ou sableuses (1) Bull. S. G. France, tom. 17, 3° série, 1880, DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 87 avec dents de Squales, Amphiopes, Scutelles, Balanes et Mollusques. C'est là l'équivalent des faluns de l'Anjou, dont la base est indiquée par les bancs à Ostrea crassissima et dont le sommet peut être limité par la seconde apparition de la même Ostrea qui commence la série torto- nienne. La nature pétrographique et les fossiles de ces diverses couches nous permettent de considérer la mer helvétienne comme ayant eu une physionomie peu différente de celle des graviers coralligènes du golfe de Marseille que remplacent cà et là des sables plus ou moins vaseux. La même physionomie persiste pendant le Tortonien (assises 18, 19 et 20) à la fin duquel se déposent des grès (assise 20) renfermant seulement quelques Mélobésies et de grandes Ostrea, et qui terminent, le long du rivage (de l’'Estaque à l'étang de Caronte), la formation tertiaire. Ces considérations sur la faune tertiaire de Carry trouvent, en dehors de l'étude stratigraphique, une confirmation dans les recherches paléontologiques de ce bassin. Ces recherches constituent le travail suivant : CHAPTERE., 11 Enumération des espèces tertiaires de Carry ; description des espèces nouvelles. | I. POISSONS . Lamna elegans, Agassiz. Ce squalide apparaît en Europe dans l'Éocène (calc. gr. de Paris) et prend une vaste extension durant le Miocène (Angleterre, Bretagne, Gironde, Drôme, Hérault, Suisse, Piémont, Toscane, Modenais, Corse). À Carry, on le trouve dans le Tongrien et l'Aquitanien ; on le rencontre aussi dans l’Helvétien supérieur et dans le Tortonien. 2. Lamna cuspidata, Agassiz. Cette espèce, citée du Miocène inférieur (Dego, Mioglia, Vicentin), du Miocène moyen (Turin), de la Molasse (Suisse, Savoie, Rhône, Drôme), du Miocène supérieur (Albenga par Michelotti), et du Plio- cène (Toscane, Modenais, Corse, Sardaigne, Allemagne) se montre seulement à Carry dans le Tortonien, où elle est très rare. 3. Lamna contortidens, Agassiz. La répartition de cette espèce diffère peu de celle offerte par la pré- cédente. Elle est tout- aussi rare à à Carry, où on la recueille dans l'Hel- vétien supér EURE 4 Lamna dubia : Agassiz. | Nos échantillons se rapportent: exactement à figure, 5: PI: 75 Zool. 88 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVIER | et Paléont. Franc. de Gervais. Ils proviennent de la partie supérieure de l'Aquitanien, où ils sont peu fréquents. 5. Myliobates suturalis, Agassiz. Carry : Langhien et Helvétien supérieur. 6. Myliobates toliapicus, Agassiz. Le seul aiguillon que je posséde de cette espèce provient de l’Hel- vétien supérieur. 7. Oxyrhina hastalis, Agassiz. Assez commune dans le Miocène d'Europe (Hollande, Wurtemberg, Vallée du Rhin, Bretagne, Oise, Gironde, Hérault, Suisse, Toscane, Piémont, Corse), elle est rare dans le Tortonien de Carry. 8. Sphærodus irregularis, Agassiz. Une seule dent ronde, provenant du Tortonien. II. CRUSTACÉS 1. Balanus tintinnabulum, Darwin. Lepas tintinnabulum 1758 Ellis, Phil. Transact. vol. 50. PI. 34, fig. 8-0. Balanus tulipa 1789 Bruguière. Encycl. méthod. Lepas crispata (var) Schrôter, Einleitung Conch. vol.3 PL. o, fig.21. Lepas spinosa (var) Gmelin, Linn. Syst. Nat. Lepas porcata, spinosa, crispata 1815. W. Wood Gen. Conch. Balanus tintinnabulum 1854 Darwin, Fossil. Balanidæ and Verru- cidæ, p.13:-PL 3% 7 Balanus crassus. 1818 Sowerby, Min. Conch. PI. 84. Cette espèce a de nos jours une extension géographique très grande, puisqu'elle habite la côte occidentale d'Afrique, Madère, les Indes occidentales, le cap de Bonne-Espérance, l'embouchure de l’Indus, l'archipel Indien, Sydney, le Pérou, les îles Galapagos, le Mexique occidental, la Californie. A l'état fossile, elle a été reconnue dans le Red crag (Pliocène) de Sutton, en Touraine, aux environs de Montpellier, dans les Pyrénées orientales, dans la molasse de Cucuron au mont Léberon, dans la Drôme, en Italie (Monte-Mario; Astesan), en Suisse, en Corse, en Algérie. Dans le tertiaire de Carry, elle débute dans l’Helvétien supé-. rieur et se poursuit dans le Tortonien. DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 89 2. Balanus amphitrite, Darwin. Lepas balanoides, 1795, Poli, Test utriusq. Siciliæ, pl. 5. Balanus balanoiïdes, 1826, Risso, Hist. nat. Eur. mérid., t. IV. Les échantillons de Carry se rapportent à la variété Stutsburi Darwin Monogr. Cirriped. 1854, pl. 5, fig. 2 d., qui se rencontre à l'état vivant dans l'Afrique occidentale. On peut les recueillir à Carry depuis l'Aquitanien jusqu'au Tortonien inclusivement ; ils sont assez fréquents. C'est aussi à la même variété que M. Locard (Desc. faune tert. corse) rapporte les échantillons de Balanus amphitrite du Tertiaire de Bonifacio. 3. Balanus concavus, Bronn. Lepas tintinnabulum, Brocchi, 1814. Conc. Subap.t. II, p. 597. Balanus cylindracens, var.c. Lamarck, 1818. Anim. Sans Vert. \ 1831. Italiens Tertiar-Gebilde. Balanus concavus, Bronn, Mo Tee Geognostica Cette espèce qui existe actuellement à Panama, au Pérou, en Cali- fornie, dans l'archipel des Philippines et en Australie, est également fossile dans le Tertiaire de l'Amérique (Maryland, Callao, Pérou, etc.) et dans celui d'Europe, notamment dans le Coralline crag de Rams- holt et de Sudbourne, dans le Red crag de Sutton, dans les formations subapennines de Turin, d’Asti et de la Toscane. On l'a signalée en outre à Lisbonne et à Bordeaux. Enfin je l'ai recueillie dans le Torto- nien de Sausset, où elle est rare. 4. Balanus perforatus, var. angustus (Gmelin), Darwin. Lepas angusta, Gmelin, 1789. Syst. naturæ. Lepas angustata, Wood, 1815. Gener. Conchol., pl. 6, fig. 5. Balanus perforatus var.angustus, Darwin, 1854. Monogr. Cirriped. p. 232, ph 5, fig. 1 a. Elle se rencontre dans le Tortonien de Sausset, où elle n'est pas commune. — À l’état vivant, elle se trouve également dans les environs de Marseille (zone immergée de o-2 mètres; au niveau du balan- cement des eaux dans la région de Méjean, de Niolon, etc.). 5. Pyrgoma anglica, Sowerby. Pyrgoma anglica, SHHQE 1823. Gen. of recent and ou Shells, He 7, H9 18. Megatrema anglica, Gray, 1825. Annals of Philos. new series, vol. X. | 90 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVIER Pyrgoma sulcatum, “PR 1836. Enum. Moll. Siciliæ, pl: fig. 24. | Cette espèce se trouve encore de nos jours sur là côte Delais et dans l'Irlande méridionale par des fonds de 12 à 45 brasses. Elle habite également la Sicile, Madère, Santiago et le cap Vert. Elle a été citée fossile du Crag d'Angleterre. Ellé se rencontre très rarement à Carry, dans les assises qui représentent à la fois M supé- rieur et le Langhien. AUX Cirripèdes viennent s'ajouter des Brachyures se rapportant à diverses espèces. Mais ces Crustacés, dont je n'ai pu me procurer jusqu’à présent que des pinces incomplètes, restent indéterminables. III. MOLLUSQUES GASTÉROPODES . Strombus decussatus, Defrance. Rostellaria decussata, Grateloup ; Strombus deflaxus, Bonelli. Carry : Aquitanien. 1. Strombus Roncanus, M. de Serres. Carry : Aquitanien. | 3. Stombus Bonellii, Brongniart. | Strombus tuberculiferus, M. de Serres ; Hippocrenes Bonellii, Bronn; Strombus gibbosulus, intermedius, subcancellatus, : radix, varicosus, fusoides et lucifer, Grateloup. Carry: Aquitanien, Langhien. Obs. — L'espèce de ce nom, citée par Bell comme existant dans le Pliocène de Biot, appartiendrait au Sfr. coronatus Defrance, d’après M. Depontaillier (Journ. Conch. tom. XXIV, 1884, n° 1, p.24. pl. I, f. 2).—Il en serait de même de Str. Bonellir signalé dans le Pliocène de Bologne par Foresti (ibid., p. 25). 4. Murex trunculus, Linné. M. pomum, Basterot; M. asperrimus, Grateloup; M. turonensis, Dujardin; M. conglobatus, Michelotti; M. subtrunculus, subasperri- mus, d'Orbigny. De Vivant: Portugal, Espagne (Océan et Méditerranée), Marseille, île d'Elbe, Sicile, AdEAIAUE, Port Saïd, Mer Rouge, ru re de Gabès. Carry : Aquitanien. DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 91 5. Murex erinaceus, Linné. M. decussatus Gmelin. Vivant: Portugal, Espagne (Océan et Méditerranée) Marseille, Adriatique, Atlantique et Nord-Arlantique. | Carry : Aquitanien. 6. Murex angulosus, Brocchi. Murex maxillosus, Bonelli; Cancellaria angulata, Jan ; Fusus maxillosus, Bellardi et Michelotti ; Fusus Brocchii, Matheron: Fusus angulosus et articulatus, Michelott Jania angulosa, Bellardi. _ Carry : Aquitanien. 7. Murex Genei, Bellardi et PA chlore Carry : Langhien. 8. Murex imbricatus, Brocchi. Purpura imbricata Blainville ; Fusus oblongus, Grateloup: Carry: Langhien (rare). 9. Ranella marginata, A. Brongniart. R. Brocchii, Bronn; R. lœævigata, Deshayes; R. granulata, Grate- loup; R. submarginata, d'Orbigny ; R. marginata, Brongniart; Murex retusus, Borson; Cassis marginata, Borson. Vivant: Canaries. Carry: Langhien. 10. Triton distortum, Defrance. Murex distortus, Brocchi. Carry : Helvétien supérieur. 11. Triton corrugatum, Lamarck. Murex pileare, Brocchi (non Lam.); Ranella leucostoma, ere R. gyrinata, Rüisso; Triton Deare) intermedium, chlorostoma, M. de Serres; T7. affinis, Deshayes; T. unifilosum, Deshayes; T, sub- corrugatum, d'Orbigny ; Tritonium corrugaturn, Bronn: 7° leucos- toma, Pusch. | | Vivant : Portugal, Espagne (Océan et Méditerranée), Aigérie, Marseille, province celtique. Carry : Langhien.. F 12. Triton lævigatum, M. de = T°. tarbellianum, Grateloup; T.. Hisingert, Grateloup; 7. gibbo- sum Bonn (non Brod.) ; 7. obliquatum, Bell. et Michelotti. Carry : Langhien. 92 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVIER 13. Pyrula melongena, Basterot. P. minax, Grateloup; P. Stromboides, var. inermis, id.; P. carica, Bellardi et Michelotti; P. cornuta, Agassiz; P. taurinia, Michelotti : Myristica cornuta, Sismonda; Fusus cornutus, d'Orbigny. Vivant: Antilles. Carry : Aquitanien, Langhien. 14. Pyrula reticulata, Lamarck. Bulla ficus, Brocchi; Bullacites ficoides, Schlotheim; Pyrula clathrata, Lamarck; P. ficus, Studer; P. transversalis, M. de Serres; P. clathroides, id.; P. cancellata, Eichwald; Fusus clathratus, Nyst,; Ficus clathrata, Rousseau; Pyrula distans, Sowerby; P. sub- clathrata, d'Orbigny. Carry : Aquitanien, Langhien. 15. Pyrula condita, Brongniart. P. reticulata, Bronn; Ficula condita, Sismonda. Vivant: Mers tropicales (?). Carry : Elle se rencontre dans l’Aquitanien, que ce dernier soit ou non confondu avec le Langhien; elle reparaît dans l'Helvétien supé- rieur de Sausset, mais elle ne semble pas se poursuivre dans le Torto- nien. 16. Pyrula bulbus, Deshayes. Carry : Helvétien supérieur. 17. Pyrula rusticula, Basterot. Pyrula spirillus, Deshayes; Melongena rusticula, Pusch; Murex spirillus, Michelotti; Melongena spirillus, Michelotu; Pyrella spirillus, Sismonda ; Murex rusticulus, d'Orbigny. Carry : Cette espèce, voisine des Spirillus vivants de Java, se trouve dans l'Helvétien supérieur; mais, dans d’autres régions, son apparition remonte à une époque plus reculée, puisqu'elle a été signalée dans les faluns de Bazas, c’est-à-dire dans l’Aquitanien. D'après M. Depéret, elle se trouve également à Carry, dans le Langhien. 18. Pyrula Lainei, Basterot. Carry : Aquitanien et Helvétien supérieur. 19. Fusus polygonus, Lamarck. Carry : Aquitanien. DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 93 20. Fusus vulpeculus, Bronn. Murex vulpeculus, Renieri; Pleurotoma vulpecula, Pusch. Carry : Helvétien supérieur. 21. Fusus Puschi, Andrzezowski. Fasciolaria polonica, Pusch; Fusus armatus, Michelotti: Fascio- laria Puschii, Sismonda. Carry : Langhien {rare). 22. Buccinum Martinianum, Matheron. Carry : Cette espèce est représentée par des moules internes, généra- lement mal conservés. Je l'ai seulement rencontrée dans les assises tenant lieu à la fois de l'Aquitanien supérieur et du Langhien. 23. Buccinum Caronis, M. de Serres. Nassa Caronis, Brongniart; Eburna spirata et brugadina, Grate- loup; Buccinum eburnoides, Matheron; Buccinum mutabile, Bronn ; Buccinanops eburnoides, Spiratum et Brugadinum, d'Orbigny. Vivant : Golfe Persique. Carry : Aquitanien, Helvétien. M. Depéret la cite de l'étage langhien. 24. Buccinum Haueri, Hôürnes. Nassa Haueri, Michelotti. Carry : Aquitanien, Langhien. 25. Buccinum reticulatum, Linné. Nassa reticulata, Basterot; Planaxis reticulata et mammillata, Risso ; Buccinum coloratum, Eichwald; Nassa pulchella, Andrze- jowski; Buccinum variabile, Dujardin; Buccinum Bowerbanki, Miche- lotti. Vivant : Acores, Portugal, Espagne (Océan), Bretagne, Angleterre, Baltique, zone polaire, Espagne (Méditerranée), Port Saïd, Marseille. Carry : Aquitanien, Langhien. 26. Buccinum Semistriatum, Brocchi. Nassa semistriata, Borson; Planaxis discrepans, Risso ; Buccinum Calmeilii, Payraudeau; Buccinum transversale, M. de Serres ; Nassa Zborzewskii, Andrzejowski; Nassa inconspicua, Smith; Nassa trifas- ciata, Adams; Nassa Gallandiana, Fischer. Vivant : Sicile, Océan (depuis le golfe de Gascogne jusqu'au Séné- gal), zone celtique. Carry : Helvétien supérieur. : 94 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 J4 27. Buccinum serratum, Brocchi. Nassa serrata, Sismonda. Carry : Aquitanien, Langhien, Helvétien supérieur. 28. Buccinum costulatum, Brocchi. Buccinum reticulatum, Dubois de Montpéreux (non Linn.); Nassa parvula, Sowerby; Nassa costulata, Sismonda. Carry : Aquitanien, Langhien, Helvétien supérieur (commun). 29. Buccinum baccatum, Basterot. Buccinum duplicatum, Sowerby:; B. dissitum, Eichwald ; B. pro- pinquum, Audrzejowsky; B. ancillariæformis, Grateloup; B. Dout- chinæ, d'Orbigny. Carry : Assises représentant l'Aquitanien supérieur et le Langhien. = D te D a RR l 30. Terebra Basteroti, Nyst. Buccinum duplicatum, Brocchi; Terebra duplicata, Basterot. Vivant : mer Rouge. Carry : Helvétien supérieur. 1 1 | > 1 31. Terebra fuscata, Hôrnes. Buccinum fuscatum, Brocchi; T'erebra modesta, Defrance; Bucci- nites cinctus, Schlotheim; T'erebra plicaria, Basterot; Terebra sene- galensis, Lemarck; Terebra striolata, Risso; Subula Blainvillii, Eichwald. L A Hôrnes a proposé de réunir sous le même nom de 7. fuscata un certain nombre d'espèces, à savoir 7°.modesta, Def., T'.plicaria, Bast., T°. senegalensis, Lam. MM. Fischer et Tournoüer ne partagent pas cette manière de voir (fossiles Mont Léberon, pp. 125-126) et pensent que, bien que spécifiquement distinctes, ces espèces tendent toutes évidemment vers la forme encore actuellement vivante sur la côte occidentale d'Afrique, Z'erebra senegalensis, Deshayes in Lamarck. Hist nat: An_S:Vert-22éditit Xp 244 Carry : Helvétien supérieur. . 32. Terebra acuminata, Borson. A undulifera, Sowerby; Z. tessellata, Michelotti. - Carry : Langhien. | | 33. Terebra plicaria, Basterot. var. burdigalina. Carry : Cette espèce, très voisine de Terebra subulata Linné vivant aux îles de la Société, se rencontre dans l'Helvétien DR DE existe aussi dans le Langhien. ; \- 3 DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 05 34. Purpura Martinii, Matheron. Carry : Aquitanien. 35. Cassis diluvii, M. de Serres. * AIR: FL Les individus de Carry s'identifient avec le jeune individu réprésenté par M. de Serres. Comme lui, ils montrent des stries transverses, mais en outre des stries longitudinales formant avec les premières un treil- lis assez lâche. M. de Serres rapproche cette espèce du Cassis Saburon, Bruguière « dont elle différerait par ses stries plus fines et plus nom- breuses, ainsi que par la moindre épaisseur du bourrelet de sa lèvre». C. diluvii appartient aux couches aquitaniennes de Carry, où il est . associé à une espèce différente dont la columelle striée rappelle celle de C. flammea, mais qui est trop mal conservée ROBE pouvoir être détèr- minée exactement. 36. Columbella sulcata, Wood. Buccinum sulcatum, Sowerby; Lachesis magna, Bellardi; Colum- bella sulculata, S. Wood. Vivant : zone européenne septentrionale et méridionale. Carry : Cette espèce, voisine de C. porcata, se trouve dans l’Aquita- nien et l'Helvétien supérieur. 37. Columbella Bronni, Mayer. Cette espèce est différente de C. tiara Bronn {Murex tiara, Brocchi, Fusus tiara Risso) d'après Mayer (Journ.Conch. 3° sér. tom IX, n° 3, P. 284. Carry : Aquitanien. 38. Columbella scripta, Sismonda. Murex scriptum, Linné; Buccinum corniculatum, Lamarck : B. Linnz, Payraudeau ; Mitra Gervillei, Payraudeau ; Purpura cor- niculata, Risso ; Fusus conulus, Risso ; Mitrella flamminea. Risso ; Buccinum ee. Cantraine ; Pouce flamminea, Scacchi ; Fusus lineolatus, À. Costa : ou columbelloides, var. B. Grate- loup : Columbella corniculata, Sowerby ; Buccinum scripium, Philippi ; Columbella pseudoscripta, d'Orbigny. - Vivant : golfe de Gabès, Marseille. Carry : Aquitanien. 39. Columbella subulata, Bellardi. Buccinum subulatum, Defrance ; Fusus biceinoides. Basterot : Fusus aculeiformis, Michelotti ; Buccinum. oi Hôrnes ; Murex subulatus. “Hotte C'ÉNTRRE Carry : Aquitanien. 96 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVIER 40. Oliva clavula, Lamarck. Voluta ispidula, Brocchi; Oliva Brocchïi, Bronn; Oliva mitræola, Pusch :; Oliva litterata, Conrad. Carry : Aquitanien supérieur et Langhien confondus ; Langhien. 41. Oliva Basterotina, Grateloup. Carry : Helvétien supérieur et Tortonien. 42. Oliva flammulata, Lamarck. Oliva Dufresnei, Basterot. Vivant : Mers tropicales. Carry : Langhien. 43. AncCillaria glandiformis, Lamarck. Anolax inflata, Borson ; Ancillaria inflata, Basterot ; Ancillaria conus, Andrzejowsky ; Ancillaria coniformis, Boué. Carry : Cette espèce, qui est caractéristique du Miocène et surtout du Miocène supérieur dans toute l’Europe, est représentée par des échan- üllons de forme ovoïde simplement éloignés du type à facies trapu figuré par Hôrnes, et de taille réduite. [ls se rencontrent dans l’Aqui- tanien et le Langhien. 44. Conus paradoxus, Locard. Carry : Cette espèce est représentée dans l'Aquitanien et le Langhien par des nombres en tous points semblables à ceux de la Corse. 45. Conus Mercatii, Brocchi. C. Mediterraneus franciscanus, Philippi: Carry : Exclusivement tortonien. 46. Gonus striatulus, Brocchi (non Grateloup). Carry : Il se rencontre dans l’Aquitanien, tandis qu'il date du Pliocène soit dans les Pyrénées Orientales, soit dans Vaucluse ou dans la Drôme, etc. 47. Conus antediluvianus, Bruguiïère, non Dubois de Mont- péreux. Vivant : Carry : Aquitanien. 48. Gonus antiquus, Lamarck. Carry : Aquitanien. DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 07 49. Conus turritus, Grateloup. Conus subturritus, d'Orbigny. Carry : Aquitanien. 50. Conus deperditus, Bruguière. C. Brocchii, Bronn. Carry : Aquitanien, Aquitanien supérieur et Langhien confondus. 51. Conus Puschi var. elongata, Locard. Conus antediluyianus, Grateloup. Carry : Aquitanien et Langhien confondus. 52. Conus canaliculatus, Brocchi. C. acutangulus, Deshayes; C. Dujardini, Deshayes, Carry : Cette espèce, dont l'apparition en Europe date au moins du Miocène moyen, mais dont l'abondance et la diffusion caractérisent le Miocène supérieur, se montre à Carry seulement dans l'Helvétien supérieur. M. Depéret la cite de l'Aquitanien et du Langhien. 53. Conus pyrula, Brocchi. Carry : Helvétien supérieur. 54. Conus Aldrovandi, Brocchi. Carry : Moules internes dans l'Helvétien supérieur. 55. Pleurotoma ramosa, Basterot. Murex reticulatus, Brocchi; Pleurotoma Partschii et Munsteri, Michelotti ; P. reticulata, Borson; P. intorta, Bronn. Vivant : Atlantique et Nord-Atlantique, Méditerranée (Marseille). Carry : Déjà représenté dans le Suessonien et l'Oligocène, très répandu pendant le Miocène, puis en retrait dans la Méditerranée durant le Pliocène, ce type compte aujourd’hui non seulement des échantillons dans l'Atlantique et la Méditerranée, mais encore des analogues sur la côte occidentale d'Afrique. Tels sont P. mitræformis Kiener et P. papalis Reeve. A Carry, l'espèce-type se rencontre dans l’Aquitanien et le Langhien réunis, ainsi que dans l'Helvétien supérieur. 56. Pleurotoma dimidiata, Borson. Murex dimidiatus, Brocchi; Surcula dimidiata, Bellardi. Carry : Helvétien supérieur. 57. Pleurotoma concatenata, Grateloup. Carry : Helvétien supérieur. 1890. MÉn. 7 =. Où PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANNIE 58. Pleurotoma semimarginata, Lamarck. P. Borsoni, Basterot; P. subcanaliculata, Münster. Carry : Langhien (rare). 59. Pleurotoma multinodæ, Lamarck. Carry : Langhien (rare). 60. Pleurotoma interrupta, Borson. Murex interruptus, Brocchi; Pleurotoma turris, Lamarck; P. Der- tonensis, Michelotti. Carry : Aquitanien. 61. Pleurotoma Philberti, Michaud. Raphitoma Philberti, Bellardi: Clavatula Philberti, Wood; Raphi- toma Scacchii, Hôürnes. Vivant : Algérie, Marseille. Carry : Aquitanien. 62. Pleurotoma asperulata, Lamarck. P. tuberculosa, Basterot; P. suturalis, Andrzejowski; P. Spinosa, Grateloup ; P. denudata, Sowerby; P. aculeata, Eichwald; LP. lævi- gata, Eichwald. Carry : Cetie espèce, commune dans le Miocène moyen et supérieur, se rencontre dans le Langhien. ! 63. Pleurotoma geniculata, Bellardi. Carry : Langhien (rare). 64. Pleurotoma rotata, Borson. Murex rotatus, Brocchi. Carry : Langhien (rare). 55. Pleurotoma multistriata, Bellardi. Carry : Langhien (rare). 66. Pleurotoma aquensis, Grateloup. Carry : Aquitanien. 67. Pleurotoma spirata, Matheron. Carry : Helvétien supérieur. Elle se rencontre déjà dans l'Aqui- tanien, d'après Matheron, et dans le Langhien, d’après M. Depéret. 68. Pleurotoma oblonga, d'Orbigny. Murex oblongus, Brocchi; Pleurotoma brevirostrum, Bellardi. Vivant : Adriatique. Carry : Aquitanien et Langhien confondus; Helvétien supérieur. ® DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 09 69. Pleurotoma gracilis, Monterosato. Murex gracilis, Brocchi; Defrancia gracilis, Montagu ; Pleuro- toma Villiersi, Michaud. Vivant : Atlantique, Atlantique Nord; Méditerranée (Alger, Mar- setlle, etc.). Carry : Tortonien. 70. Voluta rarispina, Lamarck. V. dertonensis, Bellardi et Michelotti. Carry : Aquitanien, Langhien. 71. Mitra plicatula, Sismonda (non Grateloup). Voluta plicatula, Brocchi. Carry : Helvétien supérieur. 72. Mitra fusiformis, Borson. Voluta fusiformis, Brocchi. Cette espèce ne serait autre, d'après Philippi, que M. ;onata, de Swainson et de Risso. Quant à Bellardi, il 12 considère comme devant être confondue avec M. plicatella,Lam., M. pyramidella et M. inco- gnita, Grateloup. Vivant : Méditerranée. Carry : Cette espèce, mio-pliocène, se rencontre dans le Langhien. 73. Mitra scrobiculata, Borson. Voluta scrobiculata, Brochi; Mitra oblita, Michelotti; Mitra Hennikeri, Sowerby. Carry : Helvétien supérieur (rare). 74. Gypræa pyrum, Gmelin. C. cinnamonea Olivi; C. rufa, Lamarck; C. porcellus, Brocchi; C. provincialis, Matheron. Vivant : Espagne, Algérie, Gabès. Carry : Assises représentant l’Aquitanien supérieur et le Langhien. Matheron la cite de l'Helvétien et M. Depéret de l’Aquitanien. 75. Cypræa amygdalum, Brocchi (PI. VII, fig. 7-8). C. annularia, Hôrnes. Carry : Helvétien supérieur. 76. Cypræa sanguinolenta, Gmelin. C. elongata, Brocchi. Carry : Aquitanien. 100 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JAN! 77. Cypræa europæa, Montagu. C. pediculus, Gmelin; C. arctica, id. ; C. bullata, juv. id.; C. coc- cinella, Lamarck ; C. coccinelloides, Sowerby; Trivia coccinella, Bronn. Vivant : De la Scandinavie en Espagne (Angleterre, Hébrides, Suède, Belgique, France, Espagne, Portugal), et dans la Méditerranée (Espagne, France, Corse, Naples, Sicile, Adriatique, Morée, mer Égée, Algérie). Carry : Helvétien supérieur. 78. Erato lævis, Donovan. Voluta lævis, Donovan; Cypræa voluta: Montagu; Bulla dia- phana,id.; Voluta cypræola, Brocchi; Marginella cypræola, Baste- rot; Erato cypræola, Risso; Marginella Donovani, Payraudeau; Marginella voluta, Fleming ; Marginella lævis, Monterosato. Vivant : Algérie, Sicile, Galicie, Marseille; zones lusitanienne, cel- tique et britannique. Carry : Ce type, très ancien, qui apparaît dans le Tongrien de Gaas et se poursuit jusqu à notre époque, se rencontre à Carry dans les cou- ches aquitaniennes. 79. Natica compressa, d'Orbigny. Ampullaria compressa, Basterot; Natica globosa, Grateloup. Carry : Aquitanien supérieur ; Aquitanien et Langhien confondus. 8o. Natica marticensis, d'Orbigny. N. striata, Matheron. Carry : Aquitanien supérieur (rare); Helvétien supérieur. 81. Natica Josephinia, Bronn. | Nerita glaucina, Brocchi; Natica glaucina, Defrance ; Neverita jJosephinia, Risso; Natica glaucinoides, Grateloup (non Deshayes); Natica epiglottina, Grateloup (non Lamarck); Natica deformis, Gra- teloup; Æelicites glaucinæ, Schläpfer, Natica olla, M. de Serres; Natica sigaretina, Pusch (non Defrance); Natica subglaucinoïdes, d'Orbigny. Vivant : Méditerranée (Marseille, Algérie, etc.). Carry : Cette espèce, très ancienne, puisqu'elle apparaît dans l'Oligo- cène de la Ligurie, était représentée à Carry pendant l'Helvétien supérieur. D après M. Depéret, elle se rencontre aussi dans 1 Aquitanien et dans le Langhien. DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILIE\ 101 82. Natica millepunctata, Lamarck (PI. VII. fig. 12. Nerita canrena, Brocchi; Natica patula, Sowerby ; Natica cruen- tata antiqua, M. de Serres; Natica crassa, Nyst; Natica glaucinoïdes, Pusch ; Naticites millepunctatus, Krüger; Naticites tigrina., Defrance; Helicites canrenæ, Schläpfer; Natica raropunctata, Sassi; Natica eximia, Eichwald ; Nafica adspersa, Menke:; Natica glaucina. Dubois de Montpéreux: Natica umbilicosa, Sismonda ; Natica Sis- mondiana, d'Orbigny ; Natica stercus muscarum, Philippi. Vivant : Atlantique; Espagne, Algérie, île d'Elbe, Marseille, etc. Carry : Aquitanien, Langhien. 83. Natica epiglottina, Bronn. Natica helicina, Brocchi ; Natica varians, Dujardin; Natica label- lata, Grateloup; Natica catena, Wood; Natica protracta, Eichwald; Natica hemiclausa, Pusch; Natica glaucinoïdes, Michelotti; Natica pseudo-epiglottina, Sismonda ; Natica castanea, Meyn; Natica Vol- hynia, d'Orbigny. Carry : Aquitanien, Aquitanien supérieur et Langhien confondus, Helvétien supérieur, Tortonien. 86. Sigaretus haliotideus, Lamarck (PI VIT, fig. 11. Helix haliotidea, Linné; Bulla vetulina, Müller; Sigaretus Leachii, Sowerby : Crytostoma Leachii, Blainville; Sigaretus striatus, M. de Serres; Sigaretus striatulus, Grateloup; Sigaretus canalicu- latus, Matheron ; Sigaretus Deshayesianus, 1talicus et turonicus, . Recluz; Sigaretus affinis, Eichwald; Sigaretus subhaliotideus, d'Orbigny; Sigaretus cancellatus. Hœninghaus. Pour M. de Serres, S. striatus éiait spécifiquement distinct du S. haliotideus, qui vit encore dans la Méditerranée (Corse, Espagne, et dans l'Atlantique (Portugal). Cependant la plupart des auteurs réu- nissent ces deux formes sous la même appellation. Carry : Helvétien supérieur. 87. Sigaretus clathratus, Recluz. (PI. VIT, fig. 10. S. canaliculatus, Basterot : S. haliotideus, Grateloup:; S. Des- hayesi, Michelotti; S. subcanaliculatus, d'Orbigny. Carry : Aquitanien supérieur, Helvétien supérieur. 88. Pyramidella plicosa, Bronn. Turbo terebellatus, Brocchi; Pyramidella terebellata, Basterot; P. unisulcata, Dujardin; P. Alberti, Matheron:; P. læviuscula, Wood; P. Grateloupi, d'Orbigny. 102 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVIER Vivant : zone européenne méridionale. Carry : assez rare dans l’Aquitanien, Helvétien. 89. Cerithium papaveraceum, Basterot. C. cinctum, Bruguière; C. tricinctum, Dujardin. Carry : Aquitanien, Aquitanien supérieur et Langhien confondus, Helvétien inférieur. Ïl y a dans l’Aquitanien le type de l'espèce, ainsi que la variété À. de Grateloup. 90. Cerithium lignitarum. Eichwald. C. Duboisi, Hôrnes; C. plicatum, Dubois de Montpéreux. (Wol. Podip34P1e2; 1254) Carry : Aquitanien, Aquitanien supérieur et Langhien confondus, Helvétien inférieur et supérieur. 91. Cerithium bidentatum, Defrance. C. lignitarum, Hôrnes; C. plicatum, Dubois de Montpéreux (Wol Pod. p. 34. PI. 2,f.12et 13), C. crassum, Dujardin. Carry : Associé à C. lignitarum. 92. Gerithium cinctum, Lamarck. Carry : Aquitanien, Helvétien supérieur. 03. Cerithium mediterranesum, Deshayes. C. tuberculatum, Blainville: C. lividulum, Risso; C. fuscatum, Costa; C. gibbosum, Eichwald. Vivant : Espagne, Mahon, Algérie. Carry : Aquitanien. 04. Cerithium fallax, Grateloup. Carry : Aquitanien supérieur. 05. Cerithium vulgatum, Bruguière. Murcx alucoides, Olivi; Murex mollucanus, Renier; Cerithium alucoides, Risso; C. irregulare, D. de Montpéreux; ©. Zeuschneri, Pusch: C. calculosum, Hauer (non Michelotti); Vivant : Ile d'Elbe, Gabès, Algérie, Espagne (Océan et Méditerranée), Portugal (zone lusitanienne), Marseille. Carry : Aquitanien, Langhien. 06. Cerithium pictum, Basterot. C. mitrale, Eichwald; C. pulchellum, Sowerby ; C. baccatum, D. de Montpéreux; C. inconstans, var. Deshayes; C. græcum, DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 103 Deshayes; C. coronatum et C. pulchella, Andrzejowski: C. thiara, Grateloup; C. bicinctum, Sismonda. Carry : Aquitanien. 97. Cerithium lima, Bruguière. Murex scaber, Olivi ; Cerithium scabrum, Basterot; C. Latreillei, Payraudeau; C. suturale, Risso; C. deforme, Eichwald; C. pyg- mæum, Andrzejowski (non Philippi). Vivant : île d'Elbe, Algérie, Espagne (Méditerranée), mers anglaises. Fossile : Aquitanien (rare). 98. Cerithium Charpentieri, Basterot. Carry : Aquitanien. 99. Cerithium Sowerbyi, Deshayes. Carry : Aquitanien. 100. Cerithium gibberosum, Grateloup. Carry : Cette espèce, dont les principaux caractères se retrouvent dans le Cerithium Blainvillei, Deshayes, du Calcaire grossier supérieur et qui se rencontre déjà dans l'oligocène de Gaas, se trouve ici dans l'Helvétien inférieur. 101. Cerithium margaritaceum, Brongniart. Murex margaritaceus, Brocchi; Cerithium cinctum, Defrance; Muricites granulatus, Schlotheim ; Cerithium margaritaceum, Brongniart; ©. marginatum, M. de Serres; C. Serresii, d'Orbigny. Carry : Dans l'Aquitanien il y a l'espèce type et la variété margi- naium. 102. Chenopus pes pelecani, Deshayes. Strombus pes pelecani, Linné; Murex gracilis, Broccht; Strom- bites speciosus, Schlotheim: Rostellaria pes pelecani, Lamarck; R. pes carbonis, Brongniart; R. Uttingerianus, Risso; R. Brongniar- tinus, Risso : Strombites pes pelecani. Schlæpfer ; Rostellaria alata, Eichwald; R. pes graculi, Philippi; Aporrhaïs pes pelecani, Morris; Chenopus burdigalensis, Grateloupi, alatus, anglicus, d'Orbigny. Cette espèce apparaît avec le Miocène et persiste jusqu'à notre époque, où on la trouve partout depuis la Norwèêge jusquen Espagne et communément dans la Méditerranée. Carry : Assez commun dans l'Helvétien supérieur. M. Depéret le cite comme étant aussi Aquitanien et Langhien. 104 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVI 103. Rostellaria dentata, Grateloup (non da Costa). R. curvirostris Basterot; R. bidentata, Je. Carry : Aquitanien. 104. Turritella subangulata, Bronn. Turbo subangulatus, Brocchi; 7°. acutangulus, Brocchi; T.. spira- tus, Brocchi; Turritella acutangula, Risso; 7. spiralis, Risso; T. spirata, Deshayes; T. carinifera, Phihppi; 7. Rentert, Miche- lotti; 7°. subacutangula, d'Orbigny. Carry : Langhien. 105. Turritella communis, Risso. T. terebra, Sowerby; 7. Linnæi, Deshayes; TZ. eh Say. Vivant : Dans les mers anglaises et dans la province celtique, où elle est abondante et caractéristique; elle se trouve aussi sur les côtes du Portugal et dans la Méditerranée (île d'Elbe, Sicile, Marseille, etc... Carry : Langhien. 106. Turritella Archimedis, Brongniart (non Basterot). T. bicarinata, Sowerby; 7. thetis, d'Orbigny; 7. -Brocchui, Naumann {non Bronn). Carry : Langhien. 107. Turritella terebralis, Lamarck. T. lævis, Konig ; T'. tricarinata, Bronn; T. suturalis, Grateloup; T'. subsuturalis, d'Orbigny. Vivant : Mediterranée, Atlantique et Nord-Atlantique. Carry : Dans l’Aquitanien sont des échantillons qui se rapportent à T'. terebralis de grande taille du Bordelais, mais avec des dimensions bier plus réduites. 108. Turritella turris, Basterot. T. Linnæi, Dujardin; T. imbricataria, Grateloup; T°: incisa, Nyst (non Brongniart); 7. terebra, Zieten ; T. quinquesulcata, HO ne T. Venus, d'Orbigny. Carry : Aquitanien, Langhien, Assises représentant à la fois l'Aqui- tanien supérieur et le Langhien; Helvétien inférieur et supérieur, Tor- tonien. ; 109. Turritella echinata, Depéret. (PI. VII, fig. 15-17). Je ne sais si J'ai recueilli la forme décrite par M. Depéret (loc. cit., PI. IT, fig. 3, page 08) sous le nom de 7°, echinata, mais j'ai ramassé DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 105 un certain nombre d'échantillons qui me paraissent devoir se con- fondre avec ce type, sil a été mal représenté par ce géologue. Ce qu'il y a de remarquable, c'est l'extrême diversité des ornements des tours de spire (fig. 15, 16, 17) suivant que l’on observe des échan- tillons plus ou moins avancés en âge. On peut s'assurer en effet que les stries transverses s'accentuent avec l'âge de plus en plus, pour devenir enfin verruqueuses. De même, la carène médiane, d’abord assez nette, puis bien saillante, disparaît ou plus exactement se confond dans les derniers tours avec les stries, tandis que cependant elle persiste dans les premiers tours. Bien que je n’aie figuré que trois états de cette coquille, il est certain que des passages insensibles existent entre eux et que l’on a affaire à la même espèce. L'excavation des tours de spire diminue d'une facon notable à mesure que la coquille vieillit. Carry : Aquitanien, Langhien, Helvétien. 110. Turritella vermicularis, Risso. Turbo vermicularis, Brocchi; T'urritella Doublierii, Matheron. Carry : Aquitanien et Helvétien. 111. Turritella circumdata, Deshayes. Carry : Aquitanien. 112. Turritella turriculata, Basterot. Carry : Aquitanien, Langhien (assises représentant à la fois l'Aqui- tanien supérieur et le Langhien), Helvétien inférieur et supérieur, Tortonien. | 113. Turritella Desmarestii, Basterot. Carry : Aquitanien, Langhien, Helvétien. 114. Turritella quadriplicata, Basterot. (PI. VIT, fig. 13 et 14). T. cathedralis, Brongniart; 7. sinuosa, Sowerby; T°. proto, Basterot; Proto cathedralis, Blainville ; Proto turritella, Blainville; Proto turritellatus, Deshayes:; Turritella mutabilis, Sowerby. J'ai figuré PI. VIT. fig. 13,un spécimen de Turritella quadriplicata, dans lequel chaque tour de spire comprend quatre cordons transverses, groupés deux à deux, les supérieurs étant plus écartés, plus accentués et plus robustes que les inférieurs, lesquels sont toutefois toujours bien visibles, même dans les premiers tours. Ce type est tout l'opposé de l'exemplaire représenté par M. Depéret, (loc. cit., PI. I, fig. 4, p. 85) et remarquable par les deux cordons 106 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVIER supérieurs de chaque tour, plus rapprochés et plus faibles que les cordons inférieurs. Carry : Aquitanien. Dans l'Aquitanien, eten compagnie de la précédente espèce, existe une forme un peu spéciale et que l'on peut considérer comme une variété. Elle est particulière par la disparition complète des deux cordons inférieurs et par la saillie très accentuée et très aiguë des cordons supérieurs. Elle établit une transition entre Turritella quadriplicaita et 7°. biplicata. 115. Vermetus intortus, Lamarck. Serpula intorta, Lamarck : S. Zlumbricalis, Brocchi; Vermilia intorta, Chenu; Vermetus subcancellatus, Bivona; Serpula scalata, Eichwald. Vivant : se trouve actuellement en retrait dans la Méditerranée et n'existe plus dans l'Océan ; toutefois elle se rencontre aujourd'hui encore aux Antilles. Carry : Aquitanien, assise représentant l’Aquitanien supérieur et le Langhien. 116. Scalaria torulosa, Defrance. Turbo torulosus, Brocchi; Scalaria alternicostata, Bronn. Carry : Aquitanien. 117. Scalaria lamellosa, Borson. Turbo lamellosus, Brocchi; Scalaria Brocchii, Defrance; S. multi- lamellata, Grateloup ; S. rugosa, Matheron; S. fimbriosa, Wood. Vivant : Province celtique et Méditerranée. Carry : Cette espèce qui est, à l’état fossile, surtout répandue dans le bassin méditerranéen, est assez commune dans l'Helvétien supérieur et le Tortonien de Carry-Sausset. On la trouve aussi dans l’Aquitanien et, d'après M. Depéret, dans le Langhien. 118. Scalaria cancellata, Wood. | || Turbo cancellatus, Brocchi ; Scalaria decussata, Wood. | Carry : Aquitanien, assise représentant l’Aquitanien supérieur et le Langhien. 119. Scalaria pumicea, Brocchi (PI. VIT, fig. 18). Turbo pumiceus, Brocchi; Scalaria varicosa, Lamarck; S. acuta, Basterot; S. subspinosa, Grateloup; S. serrata, Calcara; S. subpu- micea, Cantraine. | DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 107 Vivant : rare en Algérie. Carry : Tortonien. 120. Solarium plicatum, Lamarck. Carry : Helvétien supérieur. 121. Solarium millegranum, Lamarck. Carry : Helvétien supérieur et Tortonien. 122. Solarium simplex, Bronn. S. sulcatum, Bonelli; S. pseudoperspectivum, Bronn; S. coracol- latum, Pusch; S. neglectum, Michelotti ; S. Doublierii, Matheron. Carry : les échantillons de Carry ont été considérés par Hôrnes comme se rapportant au S. coracollatum, Lamarck. Je crois qu'ils s'identifient au contraire plutôt avec S. simplex, Bronn, non seulement par la petitesse de leur taille, mais encore et surtout par les détails de l'ombilic et de la face ventrale tout entière. — Étages langhien et helvétien. 123. Solarium carryense, nov. spec. (PI. VIT, fig. 5-6. Coquille orbiculaire, en cône déprimé. Vus par la face dorsale, les tours présentent des tubercules nettement accusés et semblables à ceux du S. millegranum, L. Ombilic largement ouvert, dentelé intérieurement de la même façon que l'ombilic de S. simplex, B. Les détails qui existent dans cette dernière espèce entre le bord de l'ouverture ombilicale et le bord périphérique de la face ventrale, se retrouvent dans S. Carryense,chez lequel ils sont encore plus accusés. Bouche entière et presque quadrangulaire. Cette espèce représente une forme très voisine de celles fournies par S. simplex et S. millegranum. Elle se rencontre dans le Langhien. 124. Xenophora Peroni, Locard. Carry : Aquitanien. 125. Xenophora crispa. Kônig. Fischer, dans le Journal de Conchyliologie 3e sér., t. XIX, n° 3, 1870, p. 210, a établi la synonymie de cette espèce, créée par Kônig sous le nom de Zrochus crispus (Icones fossilium sectilis, PI. V, fig. 58) et avec laquelle plusieurs autres ont été identifiées, à savoir: r° une espèce citée du Pliocène inférieur de l'Astésan par Bronn et qui devient X. commutata (Bronn) Fischer; 2° une espèce citée du Pliocène supérieur de Palerme par Philippi et qui devient X. érinacria (Philippi) Fischer; 108 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVIEI 3° l'espèce vivante de la côte occidentale d'Afrique (X. crispa E. von Mariens, Jahrb. der Deutschen Malak. Ges. 1876, p. 238: PIE TX, fig. 1) et N. caperata, Peut de lSaussaye Journ- Conch. vol XXE #r873-"p 122) 4° ho l'espèce actuelle vivant dans la Méditerranée, confondue par Weinkauff (Cat. der in Europ. Faun. leb. Meeres-Conchylien p. 37) avec l'espèce de Kônig, et qui garde le nom de X. mediterranea Tiberi. L'espèce de Carry se rapporte à X. Senegalensis {X. crispa von Martens). Elle est rare dans l'étage langhien. 126. Xenophora Deshayesi, Hôrnes. Trochus Benettice, Brongniart; 7. Conchyliophorus, Grateloup; Phorus Deshayesi, Michelotui; 7rochus cumulans, Hôrnes; Phorus Brongniarti, Eichwald (non Bronn). Carry : Langhien. 127. Ampullaria obesa, A. Brongniart. Carry : Langhien. 128. Nerita Plutonis, Basterot. (PI. VII, fig. 3-4). N. intermedia, Grateloup ; N. Caronis, Pusch; N. subintermedia d'Orbigny. Carry : Aquitanien. 129. Nerita Martiniana, Matheron (PI. VII, fig. 1-2 N. subcarinata Locard. Carry : Aquitanien, assise réprésentant l'Aquitanien supérieur et le Langhien, Helvétien supérieur. 130. Nerita gallo provineialis, Matheron (PI. VIT, fig. 9. Carry : Aquitanien, assise représentant l’Aquitanien SU et le Langhien. 131. Nerita sublœævis, Matheron. Carry : Aquitanien (rare). 132. Neritina picta, Ferussac. N. Pachii, Hôrnes; N. subpicta, d'Orbigny. Carry: Aquitanien. Assise représentant | Aquitanien supérieur et le Langhien. 133. Neritina virginea, Lamarck. Carry : Aquitanien. 134. Turbo pisum, Matheron. Carry : Helvétien supérieur. Cette espèce se trouve aussi dans l’Aquitanien (Matheron). DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 109 135. Turbo rugosus, Linné (non D. de Montpéreux). Trochus solaris, Brocch1; Bolma rugosa, Risso; Delphinula sola- HenNt de Serres. Vivant : Méditerranée, Atlantique (Acores, Portugal, zone celtique). Carry : Helvétien supérieur. 136. Trochus Martinianus, Matheron. Carry : Voisine du Zrochus conulus L. actuel, cette espèce se rencontre dans les couches tenant lieu de l’Aquitanien supérieur et du Langhien. 137. Calÿyptrea deformis, Lamarck. Carry : Tortonien. M. Depéret la cite de l'étage langhien. 138. Calyptrea chinensis (Linné), Fleming. Patella chinensis, Linné; P. sinensis, Gmelin ; P. squamulata, Renier; P. rotunda, Parkinson; P. muricata, Brocchi; 7rochita chinensis, Schumacher; Calyptrea lœvigata, Lamarck; Calyptracites chinensis, Kiüger; Calyptrea sinensis, Deshayes; Jnfundibulum rec- tum, Sowerby; Calyptræa muricata, Basterot; C. punctata, Grate- loup; C. chinensis, Fleming; /nfundibulum squamulatum, Bronn; I. lœvigalum, id. ; F. Clypeum, Woodward; Calyptrea vulgaris, Phihppi; C. squamulata, Nyst; C. parvula, Michelotti; Infundi- bulum chinense, Bronn; C. I, subsinense et muricatum, d'Orbigny. Vivant : Baléares, Corse, Naples, Elbe, Sicile, Adriatique, îles Egée, Morée, Tunis, Algérie, Maroc, Espagne, Portugal, Sénégal, Guinée, France, Côtes méridionales de l'Angleterre. Carxy : Helvétien supérieur 139. Patella cœrulea, Lamarck. P. crenata, Gmelin. Vivant : Méditerranée et Atlantique. Carry : Tortonien. 140. Fissurella italica, Defrance. Patella græca, Brocchi; Patellites 1talica, Schläpfer; Fissurella costaria, Basterot; F. græca, Sowerby; F. reticulina, Risso; F. Defrancia,id., F. græcula, Konig; F.squamosa, id. ; F.neglecta, Deshayes; Æ. mediterranea, Sowerby; F. Martini, Matheron; F. subcostaria, d'Orbigny. Vivant : Méditerranée. Carry : Aquitanien (très rare), Helvétien, 110 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANV | 141. Helix Micheliniana, Matheron. Carry : Langhien. 142. Helix Orbignyana, Matheron. Carry : Aquitanien. 143. Helix Beaumonti, Matheron. Carry : Aquitanien. 144. Cyclostoma Draparnaudi, Matheron. Carry : Assise tenant lieu de l'Aquitanien supérieur et du Langhien. 145. Actæon pinguis, d'Orbigny. Tornatella sulcata, Basterot ; 7°. truncatella, Bronn; T. punctato- sulcata, Philippi. Carry : Aquitanien. 146. Bulla subumbilicata, Matheron. Carry : Helvétien supérieur. Matheron la cite comme Aquita- nienne. 147. Bulla hydatis, Linné. Haminea elegans, Leach ; Bulla pisum, Delle Chiaje; Bulla hy datis var. minor, Philippi. : Vivant : Atlantique (provinces celtique et lusitanienne), Méditer- ranée. | Carry : Helvétien supérieur. 148. Bulla convoluta, Brocchi. Bullina discors, Risso; Bulla cylindricea, Pennant; Cylichna cy lindracea, Loven. Vivant : Açores, Canaries, Madère, Espagne, Algérie, Tunisie, Corse, France, Grande Bretagne, Norwège. Carry : Langhien (rare). 149. Bulla lignaria. Linné. Scaphander lignarius, D. de Montfort; Bulla Fortisii, Grateloup; Bulla Grateloupi, Michelotui; Scaphander sublignarius, d'Orbigny. Vivant : Algérie, Méditerranée et Adriatique : elle est actuellement caractéristique de la province celtique; elle se trouve aussi dans les zones boréale, britannique, lusitanienne. Carry : Helvétien supérieur. DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 111 150. Bulla truncata, Adams. B.retusa,Maton et Rackett ; B.truncatula, Basterot; B. cylindrica, Scacch1; B. semisulcata, Philippi; B. subtruncata, Wood; Volvaria truncata, Brown; Cylichna truncata, Loven; Tornatina truncata, Adams; Bulla subtruncatula, d'Orbigny. Vivant : Algérie, Mers anglaises. Carry : Aquitanien. 151. Rissoa Montagui, Payraudeau. R. buccinoïdes, Deshayes ; À. reticulata, Wood. Vivant : Espagne (Méditerranée et Océan), Algérie, Marseille, zone lusitanienne. Carry : Aquitanien. 152. Rissoa Bruguieri, Payraudeau. Vivant : Marseille. Carry : Aquitanien. 153. Rissoa costata, Desmarest. Vivant : Algérie, Marseille, zone britannique. Carry : Aquitanien. 154. Dentalium entale, Linné. Forbes, Hanley, Weinkauff, etc., ont distingué l’entale du taren- tinum, Weinkaufi. Wood n'est pas éloigné de croire que ces deux formes appartiennent à la même espèce, à l’entale, et l'auteur anglais pense que cette dernière paraît se confondre avec l’abyssorum qui existe actuellement ; et on sait que Jeffreys considère celle-ci comme une variété de l’agile, Sars. Évidemment toutes ces formes appar- tiennent au même type. L'entale est côtier, l'abyssorum vit dans les profondeurs moyennes et l'agile seulement à 250 et 300 mètres. Il y a sans doute, par suite de cette différence de régime, utilité à les distinguer, même spécifiquement. Mais, en tous cas, il importe de ne point oublier que les diverses formes, entale, tarentinum, abyssorum, agile et même vulgare, ne sont que des variétés du même type. Ce type paraît dater jusqu’à présent de l’Aquitanien. C'est en effet dans ce dernier étage qu'il se trouve à Carry. Il prend une plus grande extension pendant le Miocène et surtout pendant le Pliocène {Crag de Sutton et d'Oxford ; argiles de Baden; marnes subapennines d'Italie ; dépôts sableux pliocènes de Perpignan, etc.) ; maisil est, dans ce der- nier étage, encore moins répandu qu'actuellement. 112 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANX 155. Dentalium Lamarckii, Mayer. Carry : Aquitanien. A ces espèces 1l faut ajouter les suivantes : 156. Triton, spec.?. Carry : Helvétien (rare). 157. Paludina acuta, Des Moulins. Cyclostoma acutum, Draparnaud; Bulimus elongatus, Faujas; B. pusillus ? Brongniart ; Cyclostoma pusilla? Ferussac ; Æelicites paludinarius, Schlotheim; Paludina pusilla, Deshayes ; ÆHelicites thermalis, Zieten ; AH. cærulescens, Hœninghaus. Carry : Aquitanien. 158. Oliva scalaris, Bellardi. Carry : Langhien, d'après M. Depéret. 150. Bulimus, spec. ? Moule interne. Carry : Aquitanien. MOLLUSQUES ACÉPHALES. 1. Ostrea galloprovincialis, Matheron. Carry : Aquitanien. 2. Ostrea multicostata, Deshayes. Carry : Cette espèce, signalée dans l'Éocène anglais et francais, se retrouve dans l'Aquitanien, le Langhien et l'Helvétien inférieur de Carry. 3. Ostrea cyathula, Lamarck. O. planicosta, Deshayes. Carry : Citée de l’Éocène anglais et français, elle accompagne la pré- cédente espèce et elle se poursuit en outre dans l'Helvétien supérieur et dans le Tortonien. | 4. Ostrea marginidentata, Wood. O. radiosa, Sowerby. Carry : Citée également de l'Éocène anglais et français, elle se ren- contre, à Carry, dans l'Aquitanien et le Langhien confondus, ainsi que dans l’Aquitanien. 5. Ostrea plicatula, Gmelin. O. stentina, Payraudeau ; O. paucicostata, Deshayes. DE CARRY. DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 113 Vivant : Algérie, Marseille. Carry : Aquitanien. 6. Ostrea Boblayi, Deshayes. Cette espèce qui, d’après Hôrnes, date du Miocène moyen et se con- tinue pendant le Pliocène, ne paraît plus exister actuellement. Cepen- dant elle est représentée dans la Méditerranée par une forme très voi- sine, ©. lamellosa. Brocchi. Carry : Langhien. 7. Ostrea gingensis, Rolle. Ostracites gingensis, Schlotheim ; Ostrea gryphoïdes, Zieten ; ©. crispata, Goldfüss ; ©. virginica, Dufrenoy ; O. callifera, Bronn ; O. Rollei, Reuss ; O. Cyrnusi, id.. Carry : Helvétien. 8. Ostrea flabellula, Basterot. O. frondosa, M. de Serres ; O. digitata, Eichwald ; O. digitalina, D. de Montpéreux, ©. edulina, Grateloup ; ©. ungulata, Nyst ; O. faveolata, Raulin et Delbos ; ©. rugata, id. ; O. producta, id. ; O. Meriani, Reuss ; O. ovalis, Doderlein. Carry : Très affine avec O. edulis vivante, O. producta des faluns de Bazas et ©. cyathula du Tongrien, cette espèce se rencontre depuis l’'Aquitanien jusqu'au Tortonien inclusivement. 9. Ostrea caudata, Münster. O. frondosa, M. de Serres. Carry : Aquitanien, Langhien. 10. Ostrea undata, Lamarck. Carry : Aquitanien. 11. Ostrea hyotis var. oligocenica, Depéret (PI. VI, fig. 4). M. Depéret a figuré (loc. cit., PI. I, fig. 9) la valve, vue à l'extérieur, d'une Ostrea qu'il rapporte avec raison à l'O. hyotis de la mer des Indes ; il l’a décrite page 51 sous le nom de O. hyotis var. oligocenica, à cause de l'épaisseur du test, de la forme ovalaire de la coquille et parce que les lamelles subépineuses des plis ne se prolongent pas en longues épines semi-tubuleuses. Cependant ce «dernier caractère, c'est-à-dire le prolongement des lamelles en longues épines, se retrouve dans l'espèce fossile de Carry, ou du moins sur les échantillons que je possède, de telle sorte qu'on ne peut l'invoquer pour séparer la variété de l'espèce type. 1890. Méx. 8 i14 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVI De plus, sur mes échantillons, les lamelles, au lieu d’être distribuées régulièrement le long de la surface externe des valves, comme dans l'espèce vivante ou même comme dans le dessin donné par M. Depéret, n’affectent aucun ordre, sauf à la périphérie. Les plus grands exemplaires trouvés mesurent à peine 6 centimètres de long sur 4 et demi de large. Carry : Aquitanien (rare). 12. Ostrea aginensis, ['ournouër. O. crispata, Goldfuss. Carry : Aquitanien, Langhien. 13. Ostrea granensis, Fontannes. O. ventilabrum, Goldfuss, var. Carry : Aquitanien, Langhien. 14. Ostrea subdeltoidea, Münster. O. deltoidea, Goldfuss. Carry : Aquitanien. 15. Ostrea tegulata, Münster. Carry : Aquitanien. 16. Ostrea Doublierü, Matheron. Carry : Aquitanien. 17. Ostrea hippopus, Lamarck. O. callifera, Lamarck. Vivant : Algérie. Carry : Tortonien. 18. Ostrea gigantea. Carry : Helvétien supérieur et Tortonien. 19. Ostrea crassissima, Lamarck. Ostracites gryphoïdes, Schlotheim ; Ostrea lonstrores Goldfuss ; O. angustata, M. de Serres. Carry : Helvétien inférieur ; Tortonien. 20. Anomia ephippium, Linné (PI. V, fig. 5-6). A. cepa, Linné; À. costata, sulcata, radiata, Brocchi; À. sinis- trorsa, M. de Serres; À. porrecta, Partsch; A. burdigalensis, Gra- teloup ; À. poly morpha, Forbes: À. aspera, scabrella, peGAafonntse elegans, Philippi. DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 115 Vivant : Cette espèce, encore très répandue, est signalée depuis l'Islande et la Norwège jusqu'aux îles Madère, ainsi que dans toute la Méditerranée, y compris la mer Noire. Carry : C'est de l'Aquitanien que date sa venue; elle persiste pendant le Langhien pour disparaître durant l'Helvétien inférieur ; elle est de nouveau représentée à Carry pendant l’Helvétien supérieur et le Tortonien. Les formes cosfata et radiata yÿ sont plus communes que la forme ephippium. 21. Pecten opercularis, Chemnitz. Ostrea opercularis, Linné; ©. subrufa, Donovan; O. lineata, id.; O. sanguinea, Pol; O. plebeia, Brocchi; Pecten pictus, da Costa; P. lineatus, id. ; P. sulcatus. Sowerby ; P. reconditus, id.; P. subrufus, Turt.; P. Audouintii, Payraudeau ; P. plebeius, Sowerby; P.Sowerbyi Nyst; P. Malvinæ, D. de Montpéreux; P.20-sulcatus, Müller. Vivant : Du pôle Nord à Gibraltar; Méditerranée et Algérie. Carry : T'ortonien. 22. Pecten subbenedictus, Fontannes. Les exemplaires du bassin de Carry se rapportant à cette espèce, montrent exactement tous les caractères du type créé par Fontannes (Bassin de Visan, p. 83, PI. 2, fig. 1), sauf en ce qui concerne les plis d’accroissement. D'après ce géologue, le P. subbenedictus présente des stries qui sont à peine visibles à l'œil nu, caractère de second ordre le distinguant du P. benedictus, Lamarck, lequel est orné de lamelles fines, serrées et très distinctes. Or, sur mes échantillons, ces lamelles sont également fines, très serrées et en même temps très nettes. Carry : Tortonien. 23. Pecten cristatus, Bronn (PI. V, fig. 4). Ostrea pleuronectes ; Pecten pleuronectes, Defrance; P. burdiga- lensis, Pusch; P. galloprovincialis, Matheron; Pleuronectia cristata, Cocconi. Les individus de Carry, décrits et très imparfaitement figurés par Matheron, se rapportent exactement à P. cristatus, dont la représen- tation très fidèle se trouve dans Hôrnes. Comme différences entre le type de Hôrnes et la forme provencale, on ne peut guëre signaler que la régularité du bord cardinal rectiligne dans mes échantillons, tandis: qu'il décrit nettement un angle très obtus dans les exemplaires du bassin de Vienne. Cette différence ne se remarque pas cependant dans les jeunes individus chez lesquels la concavité du même bord est très bien indiquée (PI. V, fig. 4). 116 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVIER | Quelques échantillons ont une forme qui s'éloigne de celle ordinaire; ils sont plus orbiculaires et ont l'aspect représenté PI. IV, fig. 1. Ils rappellent alors la forme du Pecten burdigalensis. Carry : Cette espèce miocène et qui se continue aussi dans le Plio- cène sous forme de Pleuronectia cristata, se rencontre à Carry dans l'Aquitanien et aussi dans l'Helvétien supérieur. 24. Pecten carryensis, nov. spec. (PI. IV, fig. 1-2). Il offre une très grande ressemblance de forme avec P. Besseri, Andr. in Hôürnes. PI. 62 et 63, dont il diffère par le nombre bien plus restreint des côtes et par la moindre sinuosité du bord libre des oreilles. On peut également le rapprocher de P. vindascinus, Fontannes bassin de Visan. 1878, p. 100, PI. V, f. 3), sans toutefois les con- fondre. La valve droite de cette dernière espèce présente un plus grand nombre de côtes les interstices sont de moitié moins larges, le crochet est plus étroit et les oreilles sont moins régulières, et en outre inégales. La valve gauche rappelle davantage celle de P. vindascinus, quoique les côtes de P. carryensis soient plus larges, plus arrondies et moins nombreuses. Carry : Commun dans l’Aquitanien, le Langhien et l'Helvétien. 25. Pecten lychnulus, Fontannes (PI. IV, fig. 4-6). Dans l’anse de la Vieille Couronne et en compagnie de Pecten subbe- nedictus se rencontre assez communément une espèce plus petite, qui se rapporte exactement à P. lychnulus par tous les caractères, y com- pris la taille. Cependant si la plupart des individus recueillis ont des dimensions semblables à celles indiquées par Fontannes, quelques-uns sont un tiers plus petits; peu sont un quart plus grand. Comme Fontannes, je crois que P. lychnulus ne peut être considéré comme le jeune de P. subbenedictus. Non pas parce que « la taille est toujours plus petite », car ce caractère ne saurait être invoqué comme caractère distincüf, ni à cause « de la saillie énorme du crochet qui donne à l’ensemble un faux air de gryphée », puisqu'il est aisé, en comparant les échanullons, de se convaincre que le crochet ne forme pas une saillie plus accentuée dans l’une comme dans l’autre espèce, ni même à cause de l'allongement de la er qui nest pas prononcée, toutes proportions gardées. La seule différence consiste en ce que la valve droite montre des côtes plus rapprochées, saillantes, séparées par des intervalles de moitié moins larges et nettement déiimités. Toutefois, le passage des côtes médianes aux côtes latérales obsolètes se fait d’une manière assez DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 117 brusque, comme d'ailleurs dans P. subhenedictus qui provient de la- Vieille Courone. E Quant aux stries d'accroissement, elles forment dans P. /ychnulus ét aussi dans P. subbenedictus des lamelles fines, serrées, très distinctes et bien visibles à l'œil nu; mais, en général, ces lamelles ont été détruites, surtout sur la valve droite. ; Carry : cette espèce, voisine du P. Josslingii, Smith, des environs de Lisbonne, se trouve dans le Tortonien. 26. Pecten neitheæformis, nov. spec (PI. IV, fig. 3). Cette espèce, dont je ne possède qu’un seul exemplaire (valve droite), est très remarquable. Tandis que dans P. subbenedictus et formes voisines le bord palléal est placé à un niveau inférieur à celui du crochet, ici c'est l'inverse que l'on constate et, vu de profil, Je bord palléal dépasse très sensiblement l’'umbo. Il en résulte que la valve droite présente une très grande convexité. D'autre part le crochet forme une saillie aussi prononcée que dans P.subbenedictus. Les côtes, très saillantes dans le voisinage du crochet, deviennent à peine un peu moins élevées, à mesure qu ‘elles se rapprochent de leur terminaison palléale. Elles sont séparées par des intervalles de moitié moins larges qu’elles-mêmes. En outre, elles montrent des stries d’accroissement très fines, très serrées et bien apparentes. A l'intérieur, la valve droite est traversée par des côtes subqua- drangulaires, de moitié moins larges que les espaces qu'elles délimitent. L'aspect extérieur est celui des Neithea, Drouet. Comme dans ce genre, la valve droite décrit une forte convexité dépassant le sommet de lumbo ; comme dans Neïthea æquicosta {Pecten) Lamarck, les côtes sont séparées par des intervalles de moitié moins larges. Mais là s'arrête la ressemblance, et mon espèce ne possède ni des petites dents sur la charnière, ni des dents cardinales oblongues, divergentes, apla- ties sur les côtés et sillonnées transversalement, comme c'est le cas des Neithea. Carry : Tortonien (trés rare). 27. Pecten nimius, Fontannes (PI. IV, fig. 7). Les individus recueillis dans les couches tertiaires de Carry pre- sentent un très grand polymorphisme. Au point de vue de la taille, ils varient depuis une longueur de 17 millimètres jusqu’à une longueur de 37 millimètres. Dans quelques-uns les côtes assez nombreuses, séparées par des intervalles bien plus larges, se rapprochent latéralement ; lesintervalles 118 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVIER | sont alors occupés par des côtes moins saillantes. Chaque côte pré- sente sur son parcours des épines assez distantes les unes des autres et assez régulièrement distribuées. Dans certains, les côtes se réunissent par groupe de deux. Chaque groupe est séparé de ses voisins par un intervalle ordinairement moins large et occupé ou non par une strie plus fine. L'existence de ces stries n'est pas constante. Dans d'autres échantillons les côtes sont réunies deux par deux; l'une d'elles est toujours moins prononcée. Souvent même, alors que la côte forte de chaque groupe existe partout, la côte faible ne se montre que sur le milieu de la valve et disparaît complétement sur les côtés. Enfin (PI. IV, fig. 7) aucun ordre ne règne dans la distribution des côtes, dont l’antérieure est tantôt la plus faible, tantôt la plus forte. Chaque groupe comprend deux ou trois côtes. Quant aux intervalles, ils sont lisses ou parcourus par des stries d’accroissement assez serrées. Carry : Tongrien, Aquitanien, Helvétien supérieur et Tortonien. 28. Pecten pusio, M. de Serres. Ostrea pusio, Linné ; O. multistriata, Poli ; Pecten limatus, Gold- fuss ; P. substriatus, Fontannes. Vivant: Depuis le Cap et les Acôres jusque sur les côtes de Norwège: dans la Méditerranée (Algérie, Sicile). Carry : Tortonien. 29. Pecten burdigalensis, Lamarck. Janira burdigalensis, d'Orbigny. Carry : Aquitanien. 30. Pecten maximus, Montagu. Ostrea maxima, Linné; Pecten vulgaris, da Costa ; P. compla- natus, Sowerby; P.similis, Sowerby; P.medius.Chemnitz, P.grandis, J. Sowerby. Vivant : Depuis les côtes de Norwège jusqu’à Gibraltar ; dans la Méditerranée (Espagne, Algérie). Carry : Aquitanien. 31. Pecten varius, Chemnitz. Ostrea varia, Linné ; Pecten monotis, da Costa. Vivant : Depuis les Acores jusqu'en Norwège ; dans la Méditerranée (Espagne, Algérie, Sicile, Marseille). Carry : Helvétien supérieur, Tortonien. 2. DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 119 32, Pecten præscabriusculus, Fontannes, Carry : Tortonien. 33. Pecten terebratulæformis, M. de Serres. Carry et Couronne : Tortonien. 34. Pecten Saussetensis, nov. spec. (PI. V, fig. 1-3). La forme de la coquille rappelle quelque peu, dans son ensemble, celle de P. Beudanti Bast. in Hôrnes, PI. 50, fig. 1-3, et la valve gauche est très sensiblement déprimée par rapport à la valve opposée, franche- ment convexe. Mais là s'arrête la ressemblance. Le crochet est, dans P. Saussetensis, plus eMilé; Les oreilles sont plus courtes ; le bord cardinal n'est pas rectiligne, il décrit un angle très obtus. Les plis longitudinaux qui ornent la valve droite sont, il est vrai, séparés par des interstices plus étroits qu'ils ne le sont eux-mêmes, comme c’est le cas de P. Beudanti. Mais, tandis que dans cetté der- nière espèce les plis font saillie à l'extérieur, ils sont internes dans P. Saussetensis et ils ne se voient que par transparence. Ce n'est que sur les échantillons usés (PI. V, fig. 1) qu'ils sont extérieurs. Il en est de même des plis qui occupent la valve gauche. s En outre, l'espace de séparation des plis est plus étroit que dans P. Beudanti. Cet espace est aussi plus étroit que celui qui sépare les côtes de la valve droite. Des lamelles d'accroissement se voient aisément à l'œil nu, malgré leur finesse, sur les deux valves, lorsque ces dernières sont en bon état. Carry : Langhien, Helvétien et Tortonien. 35. Pecten justianus, Fontannes. P. Rhodani, Fontannes. Carry : Aquitanien, Langhien. 36. Pecten elegans, Andrze)owski. P. clathratus, Eichwald (non M'Coy); P. Makovü, D. de Ment- péreux ; C. sarmenticius, Goldfuss. Carry : Aquitanien. 37. Lima squamosa, Lamarck. Ostrea lima, Linné: Lima vulgaris, Scacchi; L. atlantica, Mayer; Vivant : Canaries, Madère, Atlantique, Espagne, Algérie, Suez, Adriatique, Corse, Marseille. Carry : Aquitanien, Langhien. 120 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVIER, 38. Spondylus Deshayesi, Michelotti. Carry : Aquitanien inférieur. 30. Spondylus ferreolensis, Fontannes. S. concentricus, Mayer. Carry : Cette espèce, très voisine du Sp. gæderopus, et qui est citée des marnes à Ostrea cochlear de la Drôme et du Gard, des faluns à Cerithium vulgatum de Vaucluse, ainsi que des sables à Ostrea bar- riensis de la Drôme et de Vaucluse, se rencontre à Carry dans l’Aqui- tanien. 40. Spondylus gæderopus, Brocchi. S. crassicosta, Lamarck; S. crassus, Defrance ; S. quinquecostatus, Deshayes. Vivant : Espagne, Algérie Carry : Aquitanien. 41. Mytilus Michelinianus, Matheron (PI. VI, fig. 2-3). Matheron a créé cette espèce d’après des moules internes qui ne donnent pas une idée parfaitement exacte de cette forme si abondante en certains points du tertiaire de Carry. Coquille cunéiforme, arrondie en arrière, infléchie dans le tiers anté- rieur. Crochets terminaux et pointus. Bord ventral arrondi, légèrement sinueux. Bord dorsal fortement concave, un peu au-dessous des crochets. Stries d’accroissement concentriques, parallèles, assez écartées. Cette espèce de grande taille mesure quelquefois 13 millimètres de long. Elle présente quelques rapports avec M. edulis, var. saxatilis (S. Wood, Crag Mollusca, Bivalves, vol. IT, 1850-56, P. VIII, fg. 9, d. p. 52). L’allure générale de la coquille est la même; la largeur du bord postérieur et le recourbement des crochets sont identiques. Seule, la convexité du bord ventral est moins accentuée dans la var. saxatilis et les ornements affectent une disposition un peu différente. Carry : Aquitanien, Helvétien inférieur, Tortonien. 42. Lithodomus minimus, Locard. Les individus de cette espèce forment dans l’Aquitanien de Carry de véritables lumachelles ; il y en a de toutes les tailles, depuis ceux mesurant o millimètres de long, jusqu’à ceux ayant 20 millimètres. Ils sont identiques à ceux de la Corse (Locard, 1877. Descript. faune, . tert. Corse./p.1671, PLAIT "0 12) DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 121 43. Lithodomus avitensis, Mayer. Modiola lithophaga, D. de Montpéreux ; Lithodomus dactylus, Pusch; L. lithophagus, Grateloup; L. volhynicus, Eichwald. Vivant : Cochinchine, Espagne (Méditerranée), Marseille. Carry : Aquitanien. 44. ArcCa diluvii, Lamarck. A. antiquata, Poli (non Linn.); Arcacites pectinatus, Scholtheim; Arcacites antiquatus, Schälpfer ; Arca neglecta, Michelotti; À subdi- luvii, d'Orbigny. Vivant : zones lusitanienne, méditerranéenne, algérienne. Carry : Aquitanien, Langhien (assez commun). Cette espèce offre la même forme qu'Arca diluvii, type; comme dans cette dernière l’area est lisse. Le côté postérieur est sensiblement prolongé chez les sujets de grande taille que j'ai rencontrés ; il ne l’est pas du tout chez les jeunes exemplaires, où la coquille affecte une forme presque quadran- gulaire. Ces jeunes exemplaires ont été considérés par M. Depéret comme une variété de Arca diluvii (loc. cit., p.65, PE I, f. 5). 45. Arca girondica, Mayer. Carry : Aquitanien. 46. Pectunculus pilosus, Blainville. Arca pilosa, Linné; À. poly odonta, Brocchi; Pectunculus glyci- meris, Lamark ; P. polyodontus, Risso; P. pulvinatus, Lamarck, (var. 3); P. orbiculus, Eichwald; P. transversus, D. de Montpéreux; P. nummiformis, id. Vivant : Espagne, Algérie, Égypte (Port Saïd), Marseille, Carry : Aquitanien. 47. Cardium tuberculatum, Linné. C. rusticum, Risso. Vivant : Atlantique, Atlantique Nord, Madère, Canaries, Espagne, France, Corse, Sardaigne, Naples, Sicile, Adriatique, Egypte, Algérie. Carry : Aquitanien, Helvétien supérieur. 48. Cardium echinatum, Deshayes. C. Deshayesii, Hauër; C. taurinium, Michelotti ; C. turonicum, Mayer; C. ciliare, M. de Serres. 122 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVIER Vivant : Des côtes de Norwège au Portugal ; Espagne, Algérie, littoral occidental de la Méditerranée. Carry : Cette espèce, dont l'apparition date de l’'Helvétien, existe dans le Tortonien de Carry. D'après M. Depéret, elle existe aussi dans l’Aquitanien. 49. Cardium burdigalinum, Lamarck. C. ringens, Defrance (non Chemnitz). Vivant : Sénégal. Carry : Aquitanien, Langhien. 50. Cardium Darwinii, Mayer. Carry : Cette espèce, très voisine du C. burdigalinum, et qui n'est qu'une modification très légère du C. hians, Brocchi, vivant de l'Algérie, se rencontre dans l’Helvétien. 51. Cardium pectinatum, Linné. C. æœolicum, Born; C. aquitanicum, Mayer. Carry : Aquitanien. 52. Cardium discrepans, Basterot. C. anomale, Matheron ; C. undatum, Sismonda; C. spondyloides, Hauer; OC. Ferdinandum, Partsch ; C. pectinatum, Mayer (non Linné). Carry : Aquitanien, Helvétien. 53. Cardium edule, Linné. C. C. vulgare, da Costa; C. rusticum, Chemnitz (non Linné); C. glaucum, Bruguière; C. clodiense, Renier: C. crassum, Defrance:; C. pectinatum, Lamarck: C. rhomboides, id. : C. edulinum, Sowerby: C. zonatum, Brown; C. tenue, id.; C. incertum, Brown; C. obli- quum, Woodward; C. crenulatum, Deshayes; C. semialatum, Andrzejowski; C. augustanum, Nyst; C. Lamarckii, Reeve; C. Eïch- waldii, id.; C. celticum, id. ; C. arcuatum, id. Vivant : De la Norwège aux Canaries; dans toute la Méditerranée, y compris la mer Noire et la Caspienne. Carry : Aquitanien, Helvétien supérieur. 54. Cardium papillosum, Poli. C. nodosum, Montagu; C. planatum, Renier; C. punctatum, Brocchi: C. scobinatum, Lamarck; C. Polii, Payraudeau; C. discre- pans, Brown: ©. hispidum, Eichwald: D. sulcatum, Michelotti ; DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 123 C. trigonum, Sismonda; C. Forbesi, Michelotti; C. trigonellum, d'Orbigny. Vivant : Elbe, Algérie, Sicile, Marseille, Espagne, Acores, zones lusitanienne, celtique et britannique. Carry : cette espèce, qui date du Miocène, se rencontre à Carry dans les couches aquitaniennes. 55. Lucina columbella, Lamarck. Lucina candida, Eichwald ; L. Basteroti, Agassiz. Vivant : Sénégal. Carry : Langhien, Helvétien supérieur. M. Depéret la cite de l'Aqui- tanien. 56. Lucina dentata, Defrance. L. neglecta, Basterot ; L. nivea, Eichwald. Carry : Aquitanien. 57. Lucina ornata, Agassiz. L. divaricata, Defrance. Vivant : De la Grande-Bretagne à Gibraltar ; Méditerranée. Carry : Aquitanien, Helvétien supérieur. M. Depéret la cite de l'étage langhien. 58. Lucina multilamella, Deshayes. L. mutabilis, Grateloup (non Lamarck) ; L. ambigua, Matheron (non Defrance). Carry : Aquitanien. 59. Lucina incrassata, Dubois. L. scopulorum, Basterot (non Brongniart) ; L. anodonta, Hôrnes ; L. subscopulorum, d'Orbigny. Carry : Aquitanien, Langhien, Helvétien supérieur, Tortonien. 60. Mytilicardia calyculata, Philippi. Chama caly culata, Linné; Cardita variegata, Bruguière; C.sinuata, Lamarck ; C. calyculata var. diglypta, Fontannes. | Vivant : Méditerranée (zone littorale), Canaries, Madère, Acores, Sénégal, Algérie, Portugal, Golfe Persique. Carry : Aquitanien. 61. Venus ovata, Pennant. V. radiata, Brocchi; V. spadicea, Renier ; V. pectinula, Lamarck; Timoclea Pennantii,. Leach ; Cytherea ovata Fleming ; C. exilis, ‘ 24 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE. 28 JANVIE Eichwald ; Venus pseudo-cardia, Gemmellaro ; Astarte pulchella, Andrzejowski ; Chione ovata, Gray. | Vivant : De la Norwège au Cap Vert et à la côte occidentale | d'Afrique; Espagne, France, Corse, Sardaigne, Naples, Sicile, Tunis, "4 Algérie, Egée et Adriatique, Angleterre. Carry : Langhien. 62. Venus multilamella, Foresti. V. rugosa, Brocchi ; Cytherea rugosa, Goldfüss ; Venus cincta, | Agassiz ; V. ovata, Wood ; Cytherea multilamella, Lamarck; Cythe- | | reites rugosus, Krüger : Capsa rugosa, Risso ; Cytherea Boryi, Deshayes ; Astarte senilis, Andrzejowski ; Cytherea pulchella, Cal- cara ; Venus subcincta, d'Orbigny ; V. subrugosa, d'Orbigny ; V. mar- ginalis, Eichwald ; VW. nux, Gmelin ; Cytherea cygnus, Weïinkauff (non Lamarck). Vivant : Algérie, Palerme, Sicile, Espagne (Méditerranée). Carry : Aquitanien. 63. Venus aglauræ, d'Orbigny. Corbis aglauræ, Brongniart ; Tellina aglauræ, Bronn ; Venus corbis, Des Moulins (non Lamarck) ; Venus ornata, Michelotti; V. reticulata, id. (non Linné) ; V. granosa, Sowerby; V. miocænica, Michelotti ; V. Haueri, Hôrnes ; V. cancellata, Mayer ; Corbis pec- tunculus, Meneghini. Carry : Helvétien. 64. Venus islandicus, Linné. V. Brocchii, Deshayes ; V. mercenaria, Pennant ; Artica vulgaris, Schumacher ; Cyprina islandicoïdes, Lamarck ; C. islandica, Bru- guière ; C.pedemontana, Lamarck; C. angulata, Nyst: Venus Brauni, Dumas ; Cyprina æqualis, Philippi ; C. maxima, Wood ; Pectun- culus crassus, da Costa ; Cyprina vulgaris, Sowerby. Vivant : Depuis l'Islande et la Suède jusqu’à Gibraltar. Carry : Aquitanien. Les stries d’accroissement sont plus espacées et le bord postérieur est moins arrondi que dans les échantillons figurés par Hôrnes. 65. Astarte sulcata, da Costa. Pectunculus sulcatus, da Costa; Venus borealis, Chemnitz; Venus sulcata, Montagu ; Venus incrassata, Brocchi ; Crassina sulcatïa, Turton ; C. scotica, id. ; Cytherea incrassata, Deshayes ; Astarte DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 125 ovalis, Woodward ; À. sulcata, Nyst ; À. scotica, Loven ; À. dan- moniensis, 1d.; À. incrassata, Nyst. Carry : Aquitanien. 66. Cytherea Lamarckii, Agassiz. C. nitidula, Basterot (non Lamarck); Venus subnitidula, d'Orbigny. Carry : Langhien. 67. Cytherea undata, Basterot. C. subundata, d'Orbigny. Carry : Aquitanien. 08. Gytherea pedemontana, Agassiz. Venus erycina, Brocchi (non Linné); V. pedemontana, Sismonda ; Cytherea merglandica, Hôrnes (non Conrad). Carry : Aquitanien. 69. Cytherea erycina, Linné. (Pl. V, fig. 7.) Venus erycina, Linné ; V. cedo-nulli, Chemnitz ; V. costata, id. ; V. chinensis, id. ; V. pacifica, Dillwyn ; Cytherea burdigalensis, Defrance ; Venus erycinoides, Matheron ; Dione erycina, Gray; Cal- lista erycina, H. et À. Adams. Carry : Langhien. 70. Erycina ambigua, Nyst. Corbula ambigua, Nyst et Westendorp ; Kellia dubia, Wood ; Scintilla ambigua, Wood. Vivant: D'après Jeffreys,elle existe dans les mers anglaises et les mers d'Europe. Carry : Langhien. 71. Leda fragilis, Deshayes. Arca fragilis, Chemnitz; À. pella Gmelin (non Linné); À. ninuta, Brocchi (non O. F. Müller); Nucula pella, Lamarck; N. minuta, Defrance; Lembulus deltoideus, Risso; N. acuminata, Eichwald: N. striata, Brown ; Trigonocælia minuta, Nyst et Galleotti; Uncula commutata, Philippi; Leda minuta, d'Orbigny. Vivant : Portugal, Palerme, Elbe, Algérie, zone celtique. Carry : Aquitanien. | 72. Circe minima, Woodward. Venus minima, Montagu; V. triangularis, id. ; Cyprina minima, Turton; C. triangularis, id.; Orassina minima, Gray; Cytherea 126 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVIER minima et minuta, Brown; Exoleta orbiculata,id.; Cytherea Cyrilli, Scacchi; Astarte Puschii, Andrejowski; Cytherea apicalis, Philippi; C. lenticula, Wood; C. mutata, Scacchi; C. trigona, Nyst; Venus apicalis, Sismonda; Gouldia minima, H. et A. Adams. Vivant : Méditerranée ; Finmarck, Grande-Bretagne, France, Espagne, Portugal, Canaries et Madère. Carry : Aquitanien. 73. Cyrena Brongniartii, Basterot Cyclas Brongniartii, d'Orbigny. Carry : Aquitanien. 74. Thracia ventricosa, Philippi. T. pubescens, Phihppi; Lutraria convexa, Sowerby. Vivant : Méditerranée; zones britannique et celtique. Carry : Langhien. 75. Lutraria oblonga, Deshayes. Chama longa, Rondelet; Ch. Magna, da Costa; Mya oblonga, Chemnitz ; Lutraria solenoides, Lamarck; Mactra hians, Donovan; Mactra oblonga, Brocchi; Lutricola solenoides, Sowerby; Lutraria elliptica, Hôrnes ; L. primipara, Eichwald. Vivant : Algérie, Espagne, Portugal, zones celtique et britannique. Carry : Aquitanien, Langhien. | 76. Ghama gryphoides, Linné. Concha rapium, Chemnitz; Chama Brocchii, Deshayes; C. crenu- lata, id.; C. unicornis,id.; C. asperella, id.; C. echinulata, id. Vivant : Cap, mer Rouge, Méditerranée, Algérie. Carry : Cette espèce dont l'apparition remonte au Miocène, se trouve dans l’Aquitanien. 77. Chama gryphina, Lamarck. C. sinistrorsa, Brocchi; C. gryphoides, Chemnitz. Vivant : Algérie, Méditerranée. Carry : Aquitanien. 78. Corbula carinata, Dujardin. C. revoluta, Basterot; C. crassa, Brown; C. rug0Sa, Grateloup: C. Deshayesi, Sismonda. Carry : Aquitanien, Langhien, assise représentant l’Aquitanien DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 127 79. Corbula Basteroti, Hôrnes. C. striata, Basterot. Carry : Aquitanien, Langhien, Helvétien. 80. Dosinia orbicularis, Deshayes. Venus concentrica,Brocchi; Cytherea concentrica, Brown; Artemis orbicularis, Agassiz ; Venus orbicularis, d'Orbigny. Carry : assise représentant l'Aquitanien supérieur et le Langhien. 81. Plicatula mytilina, Philipp. P. cristata, Dujardin {non Lamarck); P. crassidentata, Brown: P. Martinii, Matheron; P. Mantelli, Michelotti. Carry : Aquitanien, Helvétien. 82. Tellina lacunosa, Chemnitz. T°. papy racea, Gmelin ; 7°. tumida, Brocchi; 7. sinuata, Matheron (non Lamarck). Vivant : côte occidentale d'Afrique, Algérie, Espagne (Méditerranée et Océan). Carry : Aquitanien. 83. Tellina corbis, Brown. Corbis ventricosa, M. de Serres; Lucina serrulosa, Michelotti; L. Bowerbankii, id.; Arcopagia corbis, d'Orbigny. Carry : Aquitanien inférieur. 84. Panopæa Menardi, Deshayes. P. Faujasii, Basterot; P. intermedia, Goldfuss; P. Rudolphü, Eichwald; P. Agassizii, Valenciennes; P. gentilis et ipsviciensis, Sowerby ; P. americana, Conrad. Carry : Langhien; assise représentant l’Aquitanien supérieur et le Langhien, Helvétien. M. Depéret cite cette espèce dans l’Aquitanien. 85. Septaria gigantea. Carry : Helvétien supérieur. 86. Teredo norvegica, Spengler, T., navalis, Montagu; 7. Bruguieri, Delle Chiaje. Vivant: Nord-Atlantique, Amérique septentrionale, Méditerranée. Carry : Aquitanien ; assise réprésentant l’Aquitanien supérieur et le Langhien; Helvétien supérieur. 128 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JAN I1 faut ajouter les quatre espèces suivantes : ,87. Cytherea chione, varietas (PI. VI, fig. 7). Carry : Aquitanien (en compagnie de l'espèce suivante). 88. Cytherea convexa, Say. Venus Say ana, Conrad. Aquitanien de la Madragne-de-la-Ville. 89. Venus Fontannesi, Depéret. Carry : Aquitanien. 90. Psammobia spec.? Aquitanien de la Madrague-de-la-Ville. BRYOZOAIRES. . Retepora cellulosa, Lamarck. Dre cellulosa, Linné ; M. retepora, Pallas ; Retepora fora- minosa, Ellis et Solander ; R. frustulata, D ; À. vibicata, Goldfuss. Vivant : Océan indien, Méditerranée, France occidentale, Grande Bretagne. Carry : Aquitanien, Tortonien. 2. Retepora cuspidata. Carry : rare dans le Langhien. 3. Eschara fascialis, Pallas. Millepora tæœnialis, Ellis et Solander ; M. fascialis, Berk. : Celle- pora tegulata, Esper. ; Eschare à bandeleites, de Blainville. Vivant : île de Wight, Marseille, etc. Carry : Du Tongrien jusqu'au Tortonien inclusivement, AE dans l'Helvétien inférieur. | ne 4. Cellepora palmata, Michelin. Millepora Skenei, Ellis et Solander. Vivant : Angleterre. Carry : Aquitanien. 5. Hornera striata, Edwards. Carry : Tortonien. A ces cinq espèces il faut ajouter Defrancia armorica, d'Orbigny ; cité par ce géologue dans son Prodrome comme provenant de Cou- ronne, c'est-à-dire du Tortonien. DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 129 2 BRACHIOPODES. 1. Terebratula grandis, Blumenbach. D’après Jeffreys, elle est identique à Lingula Jaspidea Adams, qui vit au Japon. Carry : Aquitanien inférieur. 2. Terebratula carryensis, nov. spec. (PI. V, fig. 8-10.) Petite valve aplatie, creusée à partir du tiers inférieur d’un sillon médian qui va s'élargissant à mesure qu'il se rapproche du bord supé- rieur. Côtés droit et gauche sensiblement déprimés. Bord supérieur présentant une saillie médiane qui est le prolongement du sinus médian ainsi que deux dépressions latérales symétriques. Grande valve sensiblement arrondie avec sinus médian qui reproduit les détails de celui de la valve opposée. Foramen bien marqué. Coquille plus large que longue, parcourue par des stries d’accroisse- ment en général très nettes et parallèles à la périphérie. Carry : Elle se trouve à la base de l’Aquitanien, dans un banc peu épais, où elle constitue une véritable lumachelle. 3. Terebratula, spec. ? Je n'ai recueilli que de rares échantillons de cette espèce, en com- pagnie de la précédente. Ils sont tous de la même taille, qui est très réduite. Sont-ce les jeunes de Terebratula carryensis, ou bien constituent-ils une espèce différente et adulte ? ECHINIDES 1. Psammechinus Peroni, Cotteau. Carry : Aquitanien, Tortonien. Très commune là où elle se trouve, cette espèce compte à Carry des individus mesurant la même taille que l'échantillon figuré par M. Cotteau: d’autres sont le double; quelques-uns sont presque une fois plus petits. 2. Cidaris avenionensis, Des Moulins. C. stemmacantha, Agassiz. Carry : Aquitanien. Il y a des radioles isolés et des portions de test ; rares sont les exem- plaires complets. 1890. MÉ. Q 130 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE. 28 JANYN 3. Schizaster Scillæ, Agassiz. Carry : Tortonien. 4. Spatangus ocellatus, Defrance. S. Nicoleti, Agassiz. Æ Carry : très rare dans le Tortonien. | 5. Scutella paulensis, Agassiz. Carry : cette espèce, qui forme de véritables lumachelles, apparaît dans l'Helvétien inférieur : elle se retrouve dans l'Helvétien supérieur et dans le Tortonien. M. Depéret la cite Comme appartenant au Langhien. 6. Amphiope bioculata. Carry : assez commune dans l’Aquitanien; se trouve aussi dans le Langhien. | | 7. Amphiope elliptica, Desor. Carry : Langhien. 8. Echinanthus corsicus, Cotteau. Carry : Tortonien. 9. Clypeaster scutellatus, M. de Serres. Carry : Tortonien. A ces espèces il convient d'ajouter celles qui ont été signalées par d'Orbigny en 1852 (Prodrome) : 19 Pygurus hemisphæricus (Tortonien de Couronne). 20 Conoclypus plagiosomus id.) 30 Amphidetus depressus (id ) | 4° Parasalenia Fontannesi (Aquitanien inférieur) Cotteau in Depéret {loc. cit., page 58). CŒLENTÉRÉS. 1. Astrea Ellisiana, Defrance. Sarcinula astroites, Goldfuss ; S. acropora, Michelotti; S. con- cordis, id. ; murifica, id. ; S. contexta, id. ; S. musicalis, id.; Tubas- trea astroîtes, Blainville; Stylina thyrsiformis, Michelin. Carry : Aquitanien, Langhien, Helvétien supérieur. 2. Astrea irregularis, Defrance. Carry : Aquitanien, Langhien, Tortonien. DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 131 3. Astrea Guettardi, Defrance. Montastrea Guettardi, Blainville; Astrea argus? Michelotti. Carry : Aquitanien supérieur. 4. Stylophora raristella, Edwards et Haime. Astrea raristella, Defrance; Sarcinula punctata, Michelotti ; Porites complanata, id. Carry : Assise représentant l'Aquitanien supérieur et le Langhien. 5. Porites incrustans, Edwards et Haime. Astrea incrustans, Defrance; Porites Collegniana,Michelin ; Tethia - asbestella, Michelotti; Carry : très commune dans les divers horizons de Carry et de Sausset, à l'exception cependant des couches tongriennes, où cette espèce manque. 6. Litharæa Martini, d'Orbigny. Carry : Aquitanien inférieur. 7. Litharæa ramosa, Edwards et Haime. Carry : Aquitanien inférieur. 8. Prionastræa diversiformis, Edwards et Haime. Astrea deformis, Michelotti; À. reficularis, id.; À. diversiformis, Michelin ; Carry : Aquitanien inférieur. 9. Phyllocænia carryana, d'Orbigny. Carry : Aquitanien ‘inférieur et supérieur. 10. Madrepora Solanderi, Defrance. Carry : très rare dans l'Aquitanien ; peut-être aussi dans le Lan- ghien. 11. Palmipora Solanderi, Micheiin. Pocillopora Solanderi, de Blainville. Carry : Helvétien supérieur. 12. Cladocora multicaulis, Edwards et Haime. Lithodendron multicaule, Michelin. Carry : Aquitanien et Langhien réunis. 13. Stylina stricta, Michelin. Sarcinula organum, Michelotti (non Lamarck). Carry : Assise représentant l'Aquitanien supérieur et le Langhien. 132 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVIER 14. Tethia lyncurium, Lamarck. Polytrema lyÿncurium, d'Orbigny. Vivant : Algérie, Marseille. Carry : Aquitanien et Tortonien. Pour compléter cette liste, rappelons Îles espèces suivantes citées par d'Orbigny dans son Prodrome comme provenant des faluns de Carry: 1° Rhyzaugia Martini, Edw. et Haime. 29 Phyllocænia astroites, Goldfuss. 30 Phyllocænia carry ana, d'Orbigny. 4° Actinocænia carry ana, d'Orbigny. 5° Goniarœa carryensis, d'Orbigny. CHAPITRE III CONSIDÉRATIONS SUR LA FAUNE DE CARRY. La faune tertiaire de Carry, de Sausset et de Couronne, comprend 301 espèces, appartenant aux classes suivantes : Poissons . rie 8 Crustacés à . 5 Mollusques Gastéropodes . : DT » Acéphales. TO Bryozoaires ie 6 Brachiopodes . | 5 Echinides . : 13 Cœlentérés . 10 Sans parler du Tongrien,qui ne renferme que quelques rares espèces (Lamna elegans, Pecten nimius, Eschara fascialis), on peut ranger les diverses assises de Carry en quatre étages : Aquitanien, Langhien, Helvétien et Tortonien. 1° Faune aquitanienne. — Cette faune, très riche, compred jusqu'ici 198 espèces, savoir : | Lamna elegans, dubia ; Balanus amphitrite, var. Stutsburi ; Pyr- goma anglica; Strombus decussatus, Roncanus, Bonellii ; Murex trunculus, erinaceus, angulosus ; Pyrula melongena, reticulata, con- dita, Lainer ; F'usus poly gonus ; Buccinum Martinianum, Caronis, Hauerti, reticulatum, Serratum, costulatum, baccatum ; Purpura Martini; Cassis diluvii; Columbella sulcata, Bronni, scripta, subu- lata ; Oliva clavula ; Ancillaria glandiformis ; Conus paradoxus, | | | DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 133 striatulus, antediluvianus, antiquus, turritus, deperditus, Puschi, canaliculatus ; Pleurotoma ramosa, interrupta, Philiberti, aquensis, sptrata, oblonga ; Voluta rarispina; Cyprœa pyrum, sanguinolenta ; Erato lœvis; Natica compressa, Marticensis, Josephinia, millepunc- tata, epiglottina ; Sigaretus clathratus ; Pyramidella plicosa ; Ceri- thium papaveraceum, lignitarum, bidentatum, cinctum, mediterra- neum, fallax, vulgatum, pictum, lima, Charpentieri, Sowerbyi, mar- garttaceum; Chenopus pes pelecani ; Rostellaria dentata ; Turritella terebralis, turris, vermicularis, circumdata, turriculata, Desmaresti, echinata ; Vermetus intortus ; Scalaria lamellosa, cancellata; Xeno- phora Peront; Nerita Plutonis, Martiniana, gallo-provincialis, sublævis ; Neritina picta, virginea ; Turbo pisum; Trochus Martinia- nus ; Fissurella italica ; Helix Orbigny ana, Beaumonti ; Paludina acuta ; Cyclostoma Draparnaudi ; Bulimus spec. ? ; Actæon pinguis; Bulla subumbilicata, truncata ; Rissoa Montagui, Bruguieri, costata ; Dentalium entale, Lamarckii; Ostrea gallo-provincialis,multicostata, cyathula, marginidentata, plicatula, flabellula, caudata, undata, hy-otis var. oligocenica, aginensis, granensis, subdeltoidea, tegulata, Doublierii ; Anomia ephippium ; Pecten cristatus, nimius, burdiga- lensis, maximus, Justianus, carry ensis, elegans ; Lima squamosa ; Spondy lus ferreolensis, gæderopus; Mytilus Michelinianus ; Litho- domus minimus, avitensis ; Arca diluvii, girondica ; Pectunculus pilosus; Cardium tuberculatum, burdigalinum, pectinatum, discre- pans, edule, papillosum ; Lucina columbella, dentata, ornata, multi- lamella, incrassata; Mytilicardia calyculata : Venus multilamella, islandicus, Fontannesi ; Astarte sulcata ; Cytherea undata, pede- montana, chione varietas convexa; Leda fragilis ; Circe minima; Cyrena Brongniarti ; Lutraria oblongua ; Chama gryphoides, gry- phina ; Corbula carinata, Basteroti: Dosinia orbicularis; Plicatula mytilina ; Tellina lacunosa, corbis; Psammobia $Spec ; Panopæa Menardi; Teredo norvegica; Retepora cellulosa ; Eschara fascialis; Cellepora palmata; Terebratula grandis,carry ensis, spec.?; Psamme- chinus Peroni;: Cidaris avenionensis:Parasalenia Fontannesi; Astrea Ellisiana, irregularis, Guettardi ; Stylophora raristella ; Porites incrustans ; Litharœa Martini, ramosa;Prionastræa diversiformis ; Phyllocænia carry ana ; Madrepora Solanderti ; Cladocora multi- caulis; Stylina stricta ; Rhyzaugia Martini ; Phy llocænia astroites, carry ana ; Actinocænia carry ana ; Goniarœa carryensis ; Tethia lrncurium. Parmi ces espèces, 65 ont persisté jusqu'à l'époque actuelle et 133 se 134 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVIER | sont éteintes. Les premières sont ou des types à facies tropical ou des types à facies méditerranéen ; très peu sont cosmopolités. Comme types actuellement en retrait dans les mers tropicales, on DEC 10 Balanus amphitrite var. Stutsburi qui, fossile à Bonifacio et à Carry, vit sur la cote occidentale d'Afrique. 2° Pyrula melongena, aujourd'hui cantonnée aux Antilles et qui a été signalée fossile en Italie, en Suisse, dans les Bouches du Rhône, etc. 30 Pyrula condita, qui existe très probablement dans les mers tro- picales et qui a été trouvée dans le Tertiaire de la Pologne, de la Transylvanie, du bassin de Vienne, du Duché de Bade, de la Suisse, de l'Italie, de l'Indre-et-Loir, des Landes, de la Gironde, etc. 4° Pleurotoma Philiberti, maintenant algérien, et fossile dans le Sud de la France, ainsi que dans le Crag anglais, etc. 5° Cyprœa pyrum, répandu en Espagne, en Algérie et en Tunisie, et fossile dans la Gironde, l'Italie, le bassin de Vienne. 6° Cyprœa sanguinolenta, vivant au Sénégal et dans la Gambie, et citée dans le tertiaire de l'Italie, de la Touraine, de la Hongrie, de la Transylvanie, etc. 7° Ostrea plicatula, fossile en Angleterre, dans le Bohême, etc., et aujourd'hui algérienne. 8 Spondylus gæœderopus, actuellement lusitanien (Espagne et Algérie) et signalé en Suisse, en Allemagne, dans le bassin de Vienne etc. o° Cardium burdigalinum, fossile dans le bassin de Vienne, la Suisse, la Gironde, et qui n’est autre que le C. ringens actuel, du Sénégal. 10° Lucina columbella, également sénégalienne et vivant, pendant le tertiaire, dans le Nord de l'Europe (Pologne, Hongrie, bassin de Vienne) aussi bien que dans le Sud de la France, l'Italie, la Sicile, etc. 119 Mytilicardia caly culata qui, bien que ne remontant pas au Nord de Bordeaux pendant le Tertiaire, fait partie maintenantde la zone lusitanienne (Sénégal, Canaries, Acores, Madère, Portugal, Algérie, Golfe Persique). 10° Venus multilamella, Chama gryphoides et gryphina, Tellina lacunosa, toutes espèces lusitaniennes et même tropicales, et citées à l’état fossile, soit du bassin de Vienne, soit de l'Angleterre. A côté de ces espèces vivantes actuellement en retrait et revêtant un facies tropical, il importe de rappeler qu'un certain nombre de formes éteintes se rapprochent des types tropicaux ou ont des représentants DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 135 dans les mers chaudes. C’est ainsi que Cerithium bidentatum est le précurseur des Pyrazus asiatiques, que Cerithium lignitarum, dont le rôle a été si important dans le Miocène, se rapproche des Potamides vivants du Sénégal et des Cerithidea de la zone indo-pacifique, que Cerithiumpapaveraceum est très voisin des mêmes formes, que le genre Nerita, représenté par quatre espèces à Carry, fait partie actuellement de la faune des mers chaudes, que le g. Neritina est caractéristique de l'Océanie et des régions intertropicales, que les Sigaretus sont maintenant africains, que les Bulimus sont tropicaux, que la variété Ostrea hyotis oligocenica diffère à peine de l'espèce actuelle des Indes, que Stylophora raristella appartient au groupe des Pseudoculinides qui habitent soit l’île Bourbon, les Seychelles et la mer Rouge, soit l'Inde et l’Australie, enfin que les Polypiers tels que Porites, Madre- pora, etc., sont des constructeurs de récifs. | Les formes à facies méditerranéen ou lusitanien, sont aussi et déjà bien indiquées,et elles abondent dans les mêmes couches de Carry.Tels sont : Cerithium vulgatum, assez fréquent dans la Méditerranée et aussi dans la zone lusitanienne, et qui est une espèce en retrait; Ceri- thium lima; Cerithium mediterraneum; Natica Josephinia, espèce méditerranéenne actuelle et qui s'étendait jusqu'au Nord pendant le tertiaire; Natica millepunctata ; Bulla truncata ; Columbella sulcata:; Vermetus intortus si répandu pendant le Miocène, le Pliocène et même le Quaternaire en Touraine, dans la Gironde, les Landes, la Drôme, Vaucluse, le bassin de Vienne, l'Angleterre, etc., et aujourd’hui exclu- sivement cantonné dans la Méditérranée, de telle sorte que cette espèce ne compte plus aucun représentant dans l'Océan et encore moins dans les mers anglaises; Murex trunculus; Lima squamosa, très commune pendant le Tertiaire dans le bassin de Vienne, en Transyl- vanie, en Suisse, dans la Gironde, l'Italie, la Sicile. l'Espagne, le Midi de la France, aujourd’hui vivant aux Canaries, a Madère, en Espagne, en Algérie, en Corse, dans l’Adriatique, à Suez, etc. ; Chama gryphina et gryphoides, Circe minima, Cardium papillosum. Toutes ces espèces sont en retrait avec Columbella scripta, Litho- domus avitensis, Arca diluvii et Pectunculus pilosus. Non seulement la faune aquitanienne de Carry offre une ressem- blance assez frappante avec la faune tropicale actuelle et la faune méditerranéenne et lusitanienne, mais encore elle renferme un certain nombre d'espèces qui semblent avoir persisté depuis le début de l'Aqui- tanien jusqu’à présent dans le golfe de Marseille. Ces espèces sont les suivantes : 136 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE Murex trunculus. » érinaceus. Pleurotoma Philiberti. Buccinum reticulatum. Cerithium vulgatum. Chenopus pes pelecani. Turritella terebralis. Natica Josephinia. » millepunctata. Erato lævis. Columbella scripta. Ces rapports ne surprendront pas, si on remarque que la mer, une fois établie à Carry, a persisté sans interruption depuis le Tongrien jusqu’à la fin du Tortonien, ce que démontrent d’abord l'étude strati- graphique des couches, puis l'examen comparatif des faunes oligocènes et miocènes. Indépendamment, en effet,de la stratigraphie que nous avons décrite dans le Bulletin de la Société Géologique de France (3° série, t. XVII, p. 68), les tableaux comparatifs suivants le démontrent surabon- damment. I. Espèces communes à l’Aquitanien et au Langhien. Balanus amphitrite. Pyrgoma anglica. Strombus Bonelli. Pyrula melongena. » reticulata. » condita. Buccinum Martinianum. » Caronis. » Hauert. » reticulatum. » serratum. » costulatum. » baccatum. Oliva clavula. Ancillaria glandiformis. Conus paradoxus. » deperditus. » Puschi. » Ccanaliculatus. Pleurotoma ramosa. » Spirata. Voluta rarispina. Cypræa pyrum latica Josephinii. Rissoa Montagui. » Bruguieri. » Costata. Ostrea plicatula. Anomia ephippium. Lima squamosa. Cardium papillosum. » luberculatum. Lithodomus avitensis (lithophagus). Circe minima. : Chama gryphoides. » gryphina. Natica epiglottina. D» compressa.. Cerithium papaveraceum. » lignitarum. » bidentatum. » vulgatum. Chenopus pes pelecani. T'urritella turris. 02] echinata. » turriculata. » Desmaresti. Vermetus intortus. Scalaria lamellosa. » cancellata. Nerita Martiniana. » gallo-provincialis. Neritina picta Trochus Martinianus. Cyclostoma Draparnaudi.. Ostrea multicostata. » CYathula. » Mmarginidentala. » flabellula. » Ccaudala. DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) Ostrea aginensis. » granensis. Anomia ephippium. Pecten carryensis. Pecten nimius. » Justinianus. Lima squamosa. Arca diluvü. Cardium burdigalinum. Lucina columbella. » Ornata. » inCcrassata. Lutraria oblongua. Corbula carinata. » Basteroti. Dosinia orbicularis. Panopæa Menardi. T'eredo norvegica. Eschara fascialis. Astrea Ellisiana. Stylophora raristella. Porites incrustans. Cladocora multicaulis. Stylina stricta. IT. Espèces communes à l'Aquitanien, au Langhien et à l'Helvétien. Pyrula condita. Buccinum caronis. » serratum ” costulatum. Conus canaliculatus. Pleurotoma ramosa. » spirata. » oblongua. Cypræa pyrum. Natica Josephinia. Cerithium papaveraceum. ” lignitarum. » bidentatum. mn nee ne nee eue Je me ne DE à mn oo ee Chenopus pes pelecani. Turritella echinata. » Desmaresti. Nerita Martiniana. Ostrea multicostata. Pecten carryensis. Lucina columbella. » ornata. Corbula carinata. » Basteroti. Panopæa Menardi. Teredo norvegica. Astrea Ellisiana. III. Espèces communes à l’Aquitanien, au Langhien, à l'Helvétien Balanus amphitrite. Natica epiglottina. Turritella turriculata. Scalaria lamellosa. Ostrea cyathula. et au Tortonien. Ostrea flabellula. Anomia ephippium. Lucina incrassata. Porites incrustans. IV. Espèces communes à l'Aquitanien et à l'Helvétien. Pyrula Lainei Columbella sulcata. Natica marticensis. Sigaretus clathratus. Pyramidella plicosa. Cerithium cinctum. T'urritella vermicularis. Turbo pisum. Fissurella italica. Bulla subumbilicata. Pecten cristatus Cardium tuberculatum. » discrepans. » edule. Plicatula mytilina. RE 138 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANVIER V. Espèces communes à l’Aquitanien, à l’'Helvétien et au Tortonien. Mytilus Michelinianus. VI. Espèces communes à l’Aquitanien et au Tortonien. Retepora cellulosa. Tethia lyÿncurium. Psammechinus Peroni. 20 Faune Langhienne. — Elle comprend 111 espèces, à savoir : Myliobates suturalis ; Balanus amplhitrite ; Pyrgoma anglica ; Strombus Bonellii ; Murex Genei, imbricatus ; Ranella marginita ; Triton corrugatum, lævigatum ; Pyrula melongena, reticulata, rusti- cula, condita ; Fusus Puschi; Buccinum Martinianum, caronis, Haueri, reticulatum, serratum, costulatum, baccatum : Terebra acu- minata, plicaria ; Oliva clavula, flammulata, scalaris ; Ancillaria glandiformis ; Conus paradoxus, deperditus, Puschi, canaliculatus ; Pleurotoma ramosa, semimarginata, multinodæ, asperulata, geni- culata, rotata, multistriata, Spirata, oblongua ; Voluta rarispina ; Mitra fusiformis; Cypræa pyrum; Natica Josephinia. millepunctata, epiglottina, compressa ; Cerithium papaveraceum, lignitarum, biden- tatum, vulgatum ; Chenopus pes pelecani; Turritella subangulata, communis, Archimedis, turris, turriculata, Desmaresti, echinata : Vermetus intortus; Scalaria lamellosa, cancellata ; Solarium sim- plex, carryense; Xenophora crispa, Deshayesi; Ampullaria obesa ; Nerita Martiniana,gallo-provincialis ; Neritina picta; Trochus Mar- tinianus ; Calyptræa deformis ; Helix Micheliniana ; Cyclosioma Draparnandi; Bulla convoluta; Ostrea mulricostata, cyathula, mar- ginidentata, Boblayi, flabellula, caudata, aginensis, granensis ; Anomia ephippium ; Pecten Justianus, Saussetensis, carryensis: Lima squamosa ; Arca diluvir: ; Lucina columbella, ornata, incras- sata; Ery cina ambigua; Venus ovata; Cytheria Lamarckii, erycina: Thracia ventricosa ; Lutraria oblongua ; Corbula carinata, Baste- roti ; Dosinia orbicularis ; Panopæa Menardi ; Teredo norvegica : Retepora cuspidata; Eschara fascialis; Amphiope bioculata ; Astrea Ellisiana ; Stylophora ranistella ; Porites incrustans ; Cladocora multicaulis ; Sty lina stricta. Parmi ces espèces, 33 vivent encore, les autres semblent avoir disparu. Les premières sont actuellement en retrait. Telles sont, indépen- damment de Balanus amphitrite var. Stuisburi, Pyrula melongena et condita, Cypræa pyrum, Natica Josephinia, Cerithium vulgatum, DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 139 Vermetus intortus, Lima squamosa, Arca diluvii, Lucina columbella, déjà citées à propos de la faune aquitanienne : 1° Ranella marginata qui fait aujourd'hui partie de la faune des Canaries et qui est fossile dans le bassin de Vienne, en Italie (Pise, Palerme, Tortone, Asti, Turin), en France (Var, Bouches du Rhône, Vaucluse, Pyrenées Orien- tales, Gironde) et dans le Portugal ; 2° Xenophora crispa qui vit sur la côte occidentale d'Afrique ; 3° Oliva flammulata, espèce tropicale (Afrique occidentale). Les espèces éteintes fournissent un résultat analogue. En dehors des formes déjà signalées et qui donnent au Langhien comme à l’Aqui- tanien de Carry un facies tropical (Cerithium papaveraceurn, biden- tatum et lignitarum, Nerita martiniana et gallo-provincialis, Neri- tina picta, Sty lophora raristella, Porites incrustans),il y a: 1° Pyrula rusticula, voisin des spirillus vivants de Java ; 2° Terebra plicaria donr l’analogue est 7°. subulata vivant aux îles de la Société ; 3° Sola- rium simplex et carryense, dont les formes similaires se retrouvent dans les mers chaudes; 4° À mphiope bioculata voisin, sinon identique, aux Echinodiscus des Philippines, de l'océan Indien, de la mer Rouge et de l'Afrique méridionale {Echinodiscus auritus, biforis et lævis). La faune langhienne est en somme la continuation de la faune aquitanienne et, comme celle-ci, elle offre, à côté d'espèces tropicales, des espèces méditerranéennes et même des espèces vivant encore dans le golfe de Marseille.Ces dernières sont : Vermetus intortus, Turritella communis, Natica Josephinia et millepunctata, Cypræa pyrum, Chenopus pes pelecani, Cerithium vulgatum, Buccinum reticulatum, Triton corrugatum, Anomia ephippium, Venus ovata, Lima squamosa. Cette faune montre aussi des éléments comospolites et que l'on retrouve non seulement dans la Méditerranée, mais encore dans l'Atlantique depuis Gibraltar jusqu'en Norwège. Ce sont : Buccinum reticulatum. Venus ovata. | Pleurotoma ramosa. | Thracia ventricosa. Chenopus pes pelecani. | Lutraria oblonga. Turritella communis. Teredo norvegica. Bulla convoluta. Erycina ambigua. Anomia ephippium. Eschara fascialis. Lucina ornata. Enfin la faune langhienne comprend un certain nombre d'espèces qui passent soit dans l’Helvétien, soit dans l’Helvétien et le Tortonien, ou encore dans le Tortonien seulement. 140 PAUL GOURRET. —. LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 2 — I. Espèces communes au Langhien et à l'Helvétien. Myliobates suturalis. | Solarium simpiex. Terebra plicaria. IT. Espèces communes au Langhien, à l’'Helvétien et au Tortonien. Pecten Saussetensis. | III. Espèces communes au Langhien et au Tortonien. Calypiræa deformis. | 3° Faune Helvétienne. — Elle se compose des 03 espèces suivantes : Lamna contortidens ; Myliobates suturalis, toliapicus ; Balanus tintinnabulum, amphitrite; Triton distortum ; Pyrula condita, bul- bus, rusticula, Lainei; Fusus vulpeculus ; Buccinum Caronis, semi- slriatum, serratum, costulatum; Terebra Basteroti,fuscata, plicaria; Columbella sulcata; Oliva Basterotina ; Conus canaliculatus, pyrula, Aldrovandi; Pleurotoma ramosa, dimidiata, concatenata, spiratïa, oblongua; Voluta rarispina ; Mitra plicatula, scrobiculata; Cypræa pYrum, amy gdalum, europæa; Natica Josephinia, epiglottina, mar- ticensis ; Sigaretus haliotideus, clathratus ; Pyramidella plicosa ; Certthium papaveraceum, bidentatum, cinctum, lignitarum, gibbe- rosum; Chenopus pes pelecani; Turritèlla turris, vermicularis, turri- culata,echinata, Desmaresti : Scalaria lamellosa; Solarium plicatum, millegranum, simplex : Nerita Martiniana; Turbo pisum, rugosus: Calyptræa chinensis ; Fissurella italica ; Bulla subumbilicata, hydatis, lignaria ; Ostrea multicostata, cyathula, gingensis, flabel- lula, gigantea, crassissima; Anomia ephippium; Pecten cristatus, saussetensis, varius, carryensis ; Mytilus Michelinianus ; Cardium tuberculatum, Darwini, discrepans, edule ; Lucina columbella, ornata, incrassata ; Venus aglauræ; Corbula carinata, Basteroti; Plicatula, mytilina; Panopæa Menardi : Septaria gigantea; Eschara Jfascialis; Scutella paulensis : Astrea Ellisiana ; Porites incrustans ; Palmipora Solanderi. 30 de ces espèces sont encore vivantes ; les autres sont éteintes. Parmi les premières il y a en retrait dans les mers chaudes, indé- pendamment de Balanus amphitrite, Pyrula condita, Cypræa pyrum, Natica Josephinia, Lucina columbella, déjà citées précé- demment : 1° Balanus tintinnabulum, de la côte occidentale d'Afrique, DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 141 du Cap, des Antilles, de l’Archipel Indien, etc. ; 2° Terebra Basteroti de la mer Rouge, citée fossile de Rhodes, de la Sicile, de l'Italie (Turin, Asti, Toscane), de la France (Bouches du Rhône, Pyrenées Orientales, Gironde), du bassin de Vienne, de la Belgique, etc.; 3° Terebra Juscata si voisine, sinon identique, avec l'espèce vivante de la côte occidentale d'Afrique {7”. Senegalensis) et signalée à l’état fossile en Allemagne, dans le bassin de Vienne, en Touraine, etc. ; 4° Sigaretus haliotideus, encore vivant dans la Méditerranée et sur les côtes du Portugal, et rencontrée dans le tertiaire de la Volhynie, du bassin de Vienne, de la Suisse, de la Touraine, de la Gironde, etc. Se rapprochent également des formes tropicales les espèces éteintes suivantes : Pyrula bulbus, rusticula et Lainer, Terebra plicaria si voisin de T. subulata des îles de la Société, Oliva Basterotina dont l’analogue vivant est O. subulata de l'Océan Indien, ainsi que Nerita Marti- niana, Solarium simplex, millegranum et plicatum, Sigaretus clathratus, Astrea Ællisiana, Porites incrustans et Palmipora Solanderi. D'autre part, la faune helvétienne offre quelques rapports avec la faune marseillaise actuelle. Dix espèces sont en effet communes. Ce sont : Natica Josephinia, Chenopus pes pelecani, Cypræa europæa, Calyptræa chinensis, Bulla hydatis et lignaria, Turbo rugosus, Anomia ephippium, Pecten varius et Cardium tuberculatum. Mais les rapports entre la faune de Carry et la faune européenne actuelle sont encore plus intimes et 1] y a au moins dix-huit espèces communes, à savoir : Pleurotoma oblongua, ramosa, Cypræa pyrum,europæa, Chenopus pes pelecani, Natica Josephinia, Scalaria lamellosa, Columbella sulcata, Turbo rugosus, Caly ptræa chinensis, Bulla hy datis, lignaria, Anomia ephippium, Pecten varius, Cardium edule, tuberculatum, Lucina ornata, Eschara fascialis. Enfin, en dehors des relations qu'elle présente avec les étages sous- jacents, la faune helvétienne comprend six espèces communes avec le Tortonien, mais spéciales à ces deux étages. Ce sont : Balanus tintin- nabulum; Columbella Basterotina ; Solarium millegranum ; Ostrea gigantea, crassissima ; Scutella paulensis. 4° Faune tortonienne. — Elle possède les 49 espèces suivantes : Lamna cuspidata ; Oxyrhina hastalis ; Sphærodus irregularis ; Balanus tintinnabulum, amphitrite, concavus, perforatus ; Oliva Basterotina; Conus Mercatii; Pleurotoma gracilis; Natica epiglottina, 142 PAUL GOURRET. — LA FAUNE TERTIAIRE MARINE 28 JANWH Turritella turris, turriculata; Scalaria lamellosa,pumicea; Solarium millegranum; Caly-ptræa deformis; Patella cærulea; Ostrea cyathula, flabellula, hippopus, gigantea ; Anomia ephippium ; Pecten opercu- laris, subbenedictus, lÿchnulus, neitheæformis, pusio, varius, præ- scabriusculus, Saussetensis; My tilus Michelinianus;Lucina incrassata, Retepora cellulosa ; Eschara fascialis ; Hornera striata ; Defrancia armorica; Psammechinus Peroni ; Schizaster Scillæ ; Spatangus ocel- latus ; Scutella paulensis ; Echinanthus corsicus; Cly-peaster scutella- tus; Pygurus hemisphæricus; Conocly pus plagiosomus; Amphidetus depressus; Astrea irregularis; Porites incrustans; Tethia lyncurium. Sans parler de Balanus tintinnabulum et amphitrite var. Stutsburi, déjà citées comme en retrait, les espèces suivantes ont émigré vers le Sud : Balanus concavus qui, à l’époque tertiaire, vivait en Angleterre (Coralline Crag de Ramsholt et de Sudbourne, Red Crag de Sutton), en Italie (subapennin de Turin, d’Asti, de la Toscane), etc., et qui, aujourd’hui, habite l’Archipel des Philippines, l'Australie, les Antilles ; Scalaria pumicea, actuellement cantonnée en Algérie, où elle est rare, et citée fossile de l'Italie, de la Gironde, etc. ; Ostrea hippopus vivant en Algérie. | Rares sont les espèces éteintes qui, autrefois européennes, ont des rapports avec des types tropicaux. Telles sont : Oliva Basterotina, Solarium millegranum, Echinanthus corsicus dont les analogues, E. rosaceus et testudinarius, vivent dans la Floride, l'Australie, en Californie, au Japon, Cly-peaster scutellatus voisin des Clypeaster de la mer Rouge, des Philippines, de la Nouvelle Calédonie et de l'Afrique occidentale, Astrea irregularis et Porites incrustans. Mais la plupart des espèces vivantes au nombre de 17, ont je facies européen. Ce sont : Scalaria lamellosa, Pleurotoma gracilis, Patella cœrulea, Anomia ephippium, Pecten varius,opercularis, pusio, Rete- pora cellulosa, Eschara fascialis. Quelques-unes se rencontrent encore dans le Golfe de Marseille, a savoir : Balanus perforatus, Pleurotoma gracilis, Patella cœrulea, Pecten varius, Opercularts, Anomia ephippium. Enfin les espèces qui dans les divers étages de Carry manquent, pour être seulement dans le Tortonien, sont les suivantes : Lamna cuspidata ; Oxyrhina hastalis ; Sphærodus irregularis, Balanus concavus, perforatus ; Conus Mercatii ; Scalaria pumicea ; Patella cærulea; Ostrea hippopus; Pecten nine. subbenedictus, neitheæformis, nimius, pusio, præcabriusculus ; Hornera striata ; Defrancia armorica; Schizaster Scillæ ; Spatangus ocellatus ; Echi- nanthus corsicus ; oi scutellatus ; Pygarus hemisphaæricus, Conocly pus plagiosomus ; Amphidetus depressus. DE CARRY, DE SAUSSET ET DE COURONNE (PRÈS MARSEILLE) 143 En somme, :il résulte de ce qui précède que, depuis la venue du Tongrien jusque et compris le Tortonien, la mer a occupé la portion occidentale du Golfe de Marseille. Par suite de la persistance des eaux dans ce même point, les diverses faunes présentent entre elles une étroite affinité, affinité d'autant plus grande que l’on compare deux faunes successives. Cette affinité se poursuit même avec la faune actuelle de la rade de Marseille. D'autre part, la mer tertiaire de Carry contient des éléments qui semblent appartenir à la mer Rouge, à l'océan Indien, à la côte occi- dentale d’Afrique, aux Canaries, aux Açores et même aux Antilles. Cependant les relations avec l'Afrique et l'Inde sont les plus proches. Il y a aussi quelques éléments plus septentrionaux, à cause des communications de cette mer avec l’Europe centrale et même avec l'Evrope septentrionale. 144 FOUQUÉ ET MICHEL LÉVY. — NOTE SUR LA N'OFE SUR LA STRUCTURE DES ROCHES ÉRUPTIVES PAR MM. Fouqué et Michel Lévy. M. Lœwinson-Lessing a récemment présenté à la Société une note intéressante sur la structure des roches éruptives et notamment sur la distinction des roches à un et à deux temps de consolidation. Il oppose les idées de l'École allemande à celles de l'École française et sa conclusion la plus nette est que (1) les grands cristaux de première consolidation d’une roche trachytoïde représentent à eux seuls la partie de la roche analogue à l'ensemble d’une roche granitoïde, le stade effusif y faisant entièrement défaut... On ne fait donc que conserver l'unité du principe de classification en basant les premiers grands groupements des roches porphyriques sur le caractère miné- ralogique des grands cristaux du premier temps de cristallisation. Pour discuter cette conclusion, nous prendrons successivement un exemple dans les roches acides, et un autre dans les roches basiques. Il est clair que, d'après M. Lœwinson-Lessing, le granite et les microgranites lau sens de M. Rosenbusch) sont deux roches essentiel- lement différentes et que le premier temps de cristallisation des micro- granites est seul comparable à tout l'ensemble des éléments du granite. L'un de nous (2) a récemment observé des faits qui répondent à cette assertion trop théorique : plusieurs dykes de granite du Lyon- (1) Lœwinson-Lessing, Bull, Soc. belge de géol., III, 1880, 390. (2) Michel Lévy, Bull. Soc. géol. de France, 1888, 216. STRUCTURE DES ROCHES ÉRUPTIVES 145 nais lancent, dans les gneïss et dans les schistes voisins, des apophyses passant à des microgranites, présentant deux temps de consolidation incontestables. La vallée de la Brévenne, au Nord de Saïnte-Foy-l’Argentière, en montre des exemples magnifiques, où l'on peut suivre la dégradation du granite proprement dit à la roche porphyrique. Des échantillons analogues de microgranite (1) proviennent d’apo- physes et de contacts de granite gris de Vallorsine. Voici les faits incontestables que l'examen des plaques taillées dans une série d’échan- tillons de passages gradués entre les deux roches extrêmes, permet de RÉlEVErS Le granite franc contient (I) des débris et des cristaux à contours polygonaux (idiomorphes) d’apatite, de zircon, d’allanite, de mica noir, d'oligoclase, d'orthose plus rare, des grains bipyramidés arron- dis de quartz, très rares. Le tout est cimenté par (II) des plages assez étendues d’orthose (à filonnets de quartz et d’albite), d'anorthose, de microline, enfin par du quartz Le quartz moule les plages d’orthose précédentes, lesquelles peuvent alors présenter, au contact du quartz plus récent, des contours cristallins. Les variétés de passage laissent apercevoir tous les éléments (I) sans modification. Les éléments ([[) sont au contraire en partie trans- formés : sur le bord des grandes plages d’orthose, on voit des grains hexagonaux de quartz de petite dimension noyés dans une dernière zone d'accroissement du feldspath ; quant aux grandes plages de quartz, elles sont en partie remplacées par une mosaïque de micro- lithes raccourcis d’orthose et de grains de quartz. Peu à peu, les éléments microgranitiques remplacent totalement l’orthose et le quartz (II) du granite, et il faut bien reconnaître qu'il est très difficile de distinguer certains microgranites et certaines microgra- nulites de contact des mêmes roches d'épanchement. Ainsi dans la série des roches acides, bien qu'il soit utile dans la pratique de distinguer les microgranites, les microgranulites, les micropegmatites à deux temps de consolidation, des granites, des gra- nulites et des pegmatites à un seul temps, nous nous refusons à établir une démarcation théorique tranchée entre les deux séries. En tout cas, en présence de pareils faits d'observation, il nous paraît difficile d'accepter l’idée maîtresse de l'École allemande, résumée dans la phrase de M. Lœwinson-Lessing citée plus haut : comment serait-il possible de croire que les cristaux du premier temps des microgranites sont à (1) Michel Lévy, Bull. de la Carte géol. de France, 1899, n° 0. 1890. MÉN. 10 146 FOUQUÉ ET MICHEL LÉVY. — NOTE SUR LA eux seuls l'équivalent de tous les éléments du granite voisin ? N'’est-il pas évident que le magma microgranitique du deuxième temps de la roche porphyrique ne correspond absolument qu'aux éléments notés (I1) de la roche granitique ? | Dans certains microgranites de la vallée de la Brévenne, les grains de quartz bipyramidé du premier temps sont restés fort rares, comme dans le granite voisin; dés lors, en suivant les principes défendus par M. Lœwinson-Lessing et en ne considérant que le mica noir, l’oligo- clase et l’orthose qui constituent les cristaux du premier temps, c'est à la famille des mica-syénites, voire des diorites micacées, que l’on rattacheraîit les variétés euritiques de granite, très acides en réalité, et liées par toutes les gradations à une granitite normale! Parmi les roches basiques, les diabases vont nous fournir un exemple tout aussi caractéristique. Elles peuvent présenter la structure grenue, correspondant au type granitoïde le plus accompli, ou encore la structure ophitique dont le second temps de consolidation est déjà d’une extrême netteté, et qui, en outre, passe par toutes les gradations à la structure microlithique (porphyrique). Même en prenant le type le plus granitoïde, généralement très feldspathique,nous voyons les feldspaths les plus acides, sous forme de grandes plages, servir de ciment aux éléments plus anciens souvent brisés : olivine, pyroxène, feldspaths plus basiques. Les microlithes feldspathiques des porphyrites ne sont-ils pas l'équivalent de ce ciment? De même les microlithes d’augite de certaines porphyrites plus magné- siennes ne sont-ils pas les représentants des grandes plages de pyroxène des diabases à structure ophitique? Ici encore, comme pour les micro- granites, on voit ces éléments se grouper, se fondre et se transformer en plages étendues granitoïdes. Après avoir cherché à réfuter la conclusion pratique de M. Lœwinson- Lessing, nous sommes fondés à dire que la première partie de son argumentation repose sur une équivoque destinée à justifier le point de départ de la classification allemande des roches porphyrroïdes Il ny aurait pas deux temps distincts de consolidation dans les roches granitoïides, ou tout au moins très distincts; les phénomènes de cristallisation s'y succéderaient dans des conditions très continues, identiques ou tout au moins très analogues : donc il faut comparer seulement les grands cristaux des roches trachytoïdes à tous les éléments des roches granitoïdes. Or, bien que nous venions d'insister sur les deux temps de conso- lidation des roches granitoïdes, nous n’avons jamais entendu assimiler les conditions de cristallisation des derniers éléments de ces roches, qui 20 AVRIL CM STRUCTURE DES ROCHES ÉRUPTIVES 147 forment ciment, à celles du magma microlithique des roches trachy- toïdes. C'est, au contraire, pour tenir compte de cette différence, que nous. avons si nettement séparé, dans notre classification, les roches grani- toïdes des roches trachytoïdes. Nous avons eu soin de bien insister sur le fait que les produits des deux temps de consolidation des roches granitoïdes se ressemblent beaucoup et ont dû naître dans des condi- tions de cristallisation analogues. Cependant, d’une part, ces conditions ne sont pas identiques; car il existe des cristaux brisés dans la plupart des roches granitiques; la cristallisation a donc commencé avant le repos complet du magma: L'étude même des gisements ne prouve nullement, bien au contraire, qu'un grand nombre de ces roches ne soient pas effusives. En tout cas les exemples de haute ascension et d'intrusion violente dans les couches supérieures de l'écorce terrestre, abondent et supposent une modif- cation corrélative des facteurs de la cristallisation. D'autre part, sauf le cas rare de vitrosité excessive, l’effusion ou le refroidissement brusque des roches trachytoïdes modifient surtout la grosseur du grain et le nombre des cristaux produits; elle change peu la composition chimique du magma restant. Sans doute la sortie des vapeurs constitue un élément de modification qui n’ést pas négligeable; les faits d'observation semblent démontrer que l’amphibole a dès lors une tendance à la résorption, que le mica noir, même microlithique, est un minéral de profondeur, etc. Mais n'est-il pas évident et en partie prouvé par des observations récentes (1) que les modifications chimiques et minéralogiques du magma et des produits de la cristallisation le cèdent, en importance, dans l’espèce,aux modifications de structure. . Si le magna d’une roche trachytoïde avait continué à cristalliser en profondeur, les cristaux, correspondant au restant de magma encore fluide au moment de l’'épanchement, auraient été réellement compa- rables non pas à tous les éléments de la roche granitoïde, mais seule- ment aux derniers consolidés. Ne saisit-on pas d’ailleurs à première vue le danger des comparaisons instituées entre une partie seulement des éléments d’une roche trachy- toide et l’ensemble de la roche granitoïde soi-disant correspondante ? (1) Barrois. Bulletin n° ; de la carte géol. de France. Paris Baudry. Décembre 1880. . — Ionnes. Roches de Yellowstone national Park. 1890. Philosophical Society. of Washington. 148 FOUQUÉ ET MICHEL LÉVY. — NOTE SUR LA L'ascension dans les cheminées volcaniques se fait plus ou moins vite; les produits du premier temps sont plus où moins abondants, plus ou moins élaborés. Si la roche s'est épanchée rapidement et à haute tem- pérature, les éléments les plus basiques auront seuls donné de grands cristaux et la classification allemande les rangera forcément dans une famille granitoïde beaucoup plus basique que des roches trachytoïdes d'origine identique, qui se seront épanchées plus lentement et moins chaudes. En fait, ce principe si contestable a conduit à une confusion extraordinaire, notamment pour la famille des porphyrites. A Santo- rin, le même massif contient des andésites à hornblende et hyper- sthène, des andésites à hypersthène seul, des andésites à augite et hypersthène et des andésites à augite seul ; l'analyse en bloc de toutes ces roches donne sensiblement le même résultat, et c'est dans le second temps de consolidation à produits identiques qu’il faut chercher le lien commun qui les réunit. Ainsi, tout comme M. Lœwinson-Lessing, nous admettons que les roches granitoïdes ont des temps de consolidation successifs, mais assez peu distincts. Nous cherchons la distinction du second temps dans le fait que les minéraux qui le composent, datent de l’approche du repos définitif, et de l’arrivée en place de la roche. Mais nous avons toujours dit et imprimé que les conditions qui ont présidé à la cristallisation de ce second temps sont très analogues à celles qui ont produit les éléments plus anciens. Les deux citations suivantes empruntées à notre Minéralogie micro- graphique (1) justifient cette remarque : 7 est intéressant de remar- quer que les cristaux des roches du groupe granitoïde, bien que généralement formés pendant le second stade de consolidation, res- semblent par leurs grandes dimensions et leur structure élémentaire aux cristaux de première consolidation du groupe trachytoïde.…. Dans le groupe granitoïde, pour nommer une roche, il n'est pas nécessaire d'arriver à un diagnostic absolument tranché entre les cristaux de première et de seconde consolidation, à cause des analo- gies qui réunissent les deux stades. Mais où nous ne pouvons plus accepter les principes de l’École allemande, c'est quand elle conteste qu'il faille tenir compte de tous les éléments et surtout des éléments du second temps, généralement si abondants, des roches trachytoïdes, pour les classer, pour les nommer et pour les comparer aux roches granitoïdes. C'est aux cristaux les plus anciens, souvent brisés et corrodés de ces (1) Fouqué et Michel Levy, Minéralogie micrographique, Paris, Baudry, 1870, 153. STRUCTURE DES ROCHES ÉRUPTIVES 149 dernières qu’il faut comparer les cristaux du premier temps des roches trachytoïdes. C'est aux cristaux les plus récents des roches granitoïdes, formant ciment, qu'il faut, dans chaque série prise à part, comparer (non au point de vue de la structure, mais au point de vue chimique et minéralogique) les cristaux du second temps des roches trachytoïdes. En résumé, sans chercher à atteindre, dans de pareilles comparai- sons, une précision que le problème ne comporte nullement et à laquelle l'École française n’a jamais prétendu, il est permis de consi- dérer comme utile et même nécessaire la séparation en deux temps des éléments des roches granitiques : éléments antérieurs à la fin des mouvements d’ascension et d'intrusion, éléments postérieurs et cristal- lisés in situ. Cette distinction, surtout théorique, évite tout au moins, dans la comparaison pratique avec les roches porphyriques, l'extrême confusion à laquelle conduit la considération exclusive des cristaux du premier temps. Nous avions donc toutes sortes de raisons pour considérer que M. Lœwinson-Lessing a, dans la première partie de sa note, beaucoup exagéré les différences d'opinion qui nous séparent des nouvelles et récentes théories allemandes. Mais nous ne saurions trop nous séparer des conclusions que M. Rosenbusch a tirées, dans un but de classif- cation, de ce fonds commun de la pétrographie moderne. En terminant, et laissant de côté toute question de priorité pour n'envisager que le but si désirable d'arriver à une classification des roches universellement acceptée, nous résumerons ainsi l’état actuel de la question : l’École française base exclusivement sa classification sur la structure et la composition minéralogique des roches; la notion d'âge n'intervient que parce que les roches de la récurrence tertiaire ont recu des noms dont nous n'avons pas encore osé faire abstraction. Étant donné un échantillon,nous pouvons le nommer et le décrire sans amphibologie. L'École allemande, principalement représentée par M. Rosenbusch, vient de substituer, à la notion de structure, celle plus restreinte, plus hypothétique, des conditions de gisement. De plus, au lieu de tenir compte de tous les éléments minéralogiques d'un grand nombre de roches, elle fait un choix arbitraire d’une partie de ces éléments pour les considérer isolément. Le but poursuivi par l'École allemande, tout philosophique qu'il paraisse, comporte de tels éléments d'incertitude qu'une même roche (dont onignorerait la provenance) peut être indifféremment rangée dans plusieurs chapitres divers, et que, désormais, chaque chapitre contient des roches de toutes les structures possibles. Dès lors, une même roche 150 FOUQUÉ ET M. LÉVY. — STRUCTURE DES ROCHES ÉRUPTIVES 29 AVR! recoit plusieurs noms, suivant son gisement, et la nomenclature devient inextricable. Et cependant, les pétrographes sont d'accord sur les principales structures présentées par les roches; en outre, les progrès incessants des études microscopiques nous permettent de plus en plus la déter- mination précise de tous les minéraux composants. Toute la confusion provient (1) du mélange des préoccupations d'ordre purement géologique, avec les déterminations d'ordre purement pétrographique. Nous admettons toute l'importance des considérations géologiques ; mais la classification par groupes naturels, essentiellement variable avec les régions, ne doit pas se confondre avec la détermi- nation pétrographique, si l’on veut laisser à cette dernière la précision quelle comporte actuellement. L'un de nous a essayé de mettre en évidence qu'avec un petit nombre de notations, on arriverait à une sorte de langage pétrographique uni- versel, équivalant à cette classification d'ordre essentiellement positif. M. Lœwinson-Lessing accueille cet essai de nomenclature avec bien- veillance, et veut bien lui prédire un grand avenir; nous faisons des vœux sincères pour que cette prédiction s'accomplisse. Ce serait un premier pas dans la voie de cette unification si désirable, et qui est peut-être moins lointaine qu'on ne pourrait le supposer, en lisant les controverses que soulèvent les moindres questions générales de la pétrographie. ; (4) Micuez Lévy. Séructure et classification des roches éruptives. Paris, Baudry, 1880. PREMIÈRE NOTE SUR LES PS ASAURIENS DE MAESTRICHT PAR Louis Dollo, Ingénieur civil, Aide-Naturaliste au Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique, à Bruxelles. PI A NICE VIII. J. HISTORIQUE. — 1. 4786-1812 : Une espèce. Pierre Cam- per (1), Van Marum (2), Faujas-Saint-Fond (3), Adrien Camper (4) (durant cette période) et G. Cuvier (5) ne reconnurent, dans les osse- ments de Mosasauriens de Maesiricht, qu'une seule forme, le Mosa- (1) P. Camper. Conjectures relative to the Petrifactions found in St. Peter's Mountain, near Maestricht. Priz. Trans. Roy. Soc. Lonpon. 1786. Vol. LXXVI, P- 443. (2) M. van Marum. Beschrijving der beenderen van den kop van eenen visch, gevonden in den St. Pietersberg by Maastricht, en geplaatst in Teylers Museum. VERHAND., UITG. D. TEYLER’S TWEEDE GENOOTSCHAP. 1700, p. 383. (3) B. Fausas-SaT-Fonp. Histoire naturelle de la Montagne de Saint-Pierre de Maestricht. Paris. An 7e de la République françoise. B. Fausas-SanT-Fonp. Essai de Géologie. Paris. 1890. Vol. I. p. 168. (4) A. G. Camper Sur les ossemens fossiles de la Montagne de St. Pierre, à Maëstricht. Journaz DE Paysique (J. C1. Delamétherie). An VIII de la République (1800 ». st). Vol. LI, p. 278. (5) G. Cuvier. Sur le grand animal fossile des carrières de Maestricht. ANNAL. Mus. Histr Nar. Paris. Vol. XII. 1808, p. 145. G. Cuvier. Recherches sur les ossemens fossiles. Paris. 1812. Vol. IV. Ve partie, n° IV. 152 L. DOLLO. — PREMIÈRE NOTE 28 JANVIE saure classique, dont la célèbre tête du Muséum de Paris constitue le type ; ils ne lui donnèrent aucun nom obéissant aux règles de la nomenclature linnéenne. 2. 1812 : Deux espèces. Par la suite, Adrien Camper (1) distin- gua deux espèces dans les ossements de Mosasauriens de Maestricht. Il se basa, pour cela, sur la structure de la colonne vertébrale, et attribua, notamment : à l’une, des hæmapophyses coossifiées avec les vertèbres sus-jacentes ; à l'autre, des hæmapophyses libres. Toutefois, il se borna à nommer ses deux formes : grande espèce (le Mosasaure classique) et petite espèce. 3. 1812-1865 : Une espèce. Cependant, G. Cuvier (2) ne voulut accorder qu'une valeur régionale aux caractères spécifiques d'Adrien Camper. Tous les ossements de Mosasauriens de Maestricht furent donc considérés, de nouveau, comme n'appartenant qu'à une seule forme, le Mosasaure classique. Les paléontologistes de l'époque dont nous nous occupons (3) adop- tèrent cette opinion. Divers noms, linnéens cette fois, furent appliqués aux fossiles en question. Mais ils le furent tous dans la pensée que la totalité des ossements provenait d’une espèce unique, le Mosasaure classique ; de manière que chacun d'eux se rapporte à l'ensemble des restes de Mosasauriens de Maestricht découverts jusqu'à sa création. Nous verrons, d'ailleurs, plus loin, que le Mosasaure classique doit (1) A. Camper. Mémoire sur quelques parties moins connues du squelette des sau- riens fossiles de Maestricht. AnNar. Mus. Hisr. NaT.Paris. Vol. XIX. 1812. PP 220, 228 et 220. (2) G. Cuvier, in À. Camper. Mémoire, etc. p. 220. G. Cuvier. Recherches sur les ossemens fossiles. Paris. 1836 (4e édition). VE X, pp- 154 et 150. (3) S.T. v. SôümmerriNG. Ueber die Lacerta gigantea der Vorwelt. DENKsCHRIF- TEN. D. KÔÜNIG. BAIER. AKAD. D. Wiss. Z. MÜNCHEN. 1816-17. W. D. ConyBEARE, 2 j. PARKINSON. An Jntroduction to the Study of Fossil Organic Remains. London. 1822. G. MaxTELL. À T'abular Arrangement of the Organic Remaïins 2 the Cou of Sussex. Trans. GEoL. Soc. LONDON. 1820. F. Horr. Handbuch der Petrefactenkunde. Dresden. 1820. J. Wacrer. Natürliches System der Amphibien. München. 1830. H. v. Meyer. Palæologica. Frankfurt a/M. 1832. A. Gorpruss. Der Schädelbau des Mosasaurus, durch Beschreibung « einer neuen Art dieser Gattung erläutert. VERHANDL. D. K. LEOPOLDINISCH. - CAROLINISCH. AKAD. D. NarurrorscH. Breslau et Bonn. 1845. R. Owex. Description of the Fossil Reptiles of the Chalk Re in K. Dixon. The Geology and Fossils of the Tertiary and CREER Formations of Sussex. London. 1850. SUR LES MOSASAURIENS DE MAESTRICHT 153 s'appeler, aujourd'hui, Mosasaurus giganteus, Sômmerring, à l'exclu- sion de toute autre désignation. 4. 1865-1881 : Deux espèces. Jusqu'à présent, on n'avait ren- contré qu’une seule sorte de dents avec les ossements de Mosasauriens de Maestricht. Mais on finit par en recueillir d’autres que celles qui arment la mâchoire du Mosasaure classique {Mosasaurus giganteus, Sômmerring). M. Winkler (1) rétablit alors, pour recevoir les dents mises au jour en dernier lieu et les types d’Adrien Camper, la petite espèce de ce naturaliste, en l'identifiantavec le Mosasaurus gracilis (2), Owen. Il fut suivi par les auteurs de cette période (3). _ 5. 1881-1884 : Deux genres. Lors de sa première visite au Musée de Bruxelles, M. Marsh /4), sur l'examen des ossements de la petite espèce conservés dans l'Etablissement, déclara qu'ils consti- tuaient, selon lui, non seulement une espèce distincte du Mosasaure classique (Mosasaurus giganteus, Sômmerring), ainsi qu’'Adrien Camper et M. Winkler l'avaient affirmé, mais un genre différent. Il les placa dans le genre Leiodon (5), Owen. Peu de temps après, je m'efforcai (6) de montrer que cette assimila- tion était incorrecte et que la petite espèce de Mosasauriens de Maes- tricht devait constituer un genre nouveau. Je lui donnai le nom de Plioplatecarpus, auquel j'ajoutai le mot Marshi comme désignation spécifique. Cette interprétation fut admise par les paléontologistes qui eurent l'occasion de citer mon travail (7). (1) T.C. WnxLer. Musée Teyler. Catalogue systématique de la collection paléon- tologique, p. 472. Harlem. 1865. (2) R. Owen. Description, etc. v. supra. (3) J. À. H. Bosquer, in G. DewaLque. Prodrome d'une description géologique de la Belgique. p. 335. Liége. 1868. C. UgBacus. Description géologique et paléontologique du sol du Limbourg. p. 245. Ruremonde. 1870. (4) O. C. Marsx, in L. Doro. Note sur l’ostéologie des Mosasauride. Éare. Mus. Roy. Hist. NAT. BELG. 1882. Vol. I, p. 62. (5) R. Owen. Odontography. London. 1840-45, p. 261 et pl. 72, fig. 1 et 2. E. D. Core. The Vertebrata of the Cretaceous formations ofthe West. Rep. U. S. Geo. Surv. TerriT. Washington. 1875, p. 160 et pl. XXVII, fig. 5. (6) L. Dorro. Ostéologie des Mosasauridæ, etc., p. 62. (7) E. D. Core. Two Ne Genera of Pythonomorpha. AMERICAN NATURALIST. 1883. p. 72. W. Dames. Neues Jahrbuch für Mineralogie, Geologie und Palaeontologie. 1883. Vol :p.277. 154 L. DOLLO. — PREMIÈRE NOTE 28 JANWI 6. 1884-1888 : Deux familles. Ayant découvert, ultérieurement, sur. le même matériel, des caractères, inaperçus d’abord, qui sépa- raient encore davantage Mosasaurus giganteus et Plioplatecarpus Marshi, je proposai (1) de mettre ces deux Reptiles dans deux familles distinctes, les Mosasauridæ (2) (Gervais, 1853) et les Pliopla- tecarpidæ (Dollo, 1884). Ces divisions sont, maintenant, généralement adoptées (3). 7. 1888-1890 : Trois genres. Enfin, M. R. Lydekker (4) a signalé la présence d'une troisième forme de Mosasauriens dans le tuffeau de Maestricht : il la rapporte au genre Leiodon. 8. But de cette Note. Je me propose, pour aujourd'hui : x. De compléter, sur un point intéressant, l'ostéologie de Pliopla- tecarpus Marshi, d'après les nouveaux matériaux récemment acquis par le Musée de Bruxelles, grâce à la vigilance du Bourgmestre de Canne, M. Schepers, qui a toujours témoigné le plus vif intérêt aux collections de l'Etablissement, et auquel je suis heureux de pouvoir rendre un hommage mérité en cette circonstance. 8. De traiter, comme je viens de le faire pour l'historique, diverses questions préliminaires à une ostéologie comparée des genres Mosa- saurus, Plioplatecarpus, Hainosaurus et Prognathosaurus, que j'espère pouvoir écrire bientôt. II. LOCALITÉS. — Les ossements de Plioplatecarpus du Musée de Bruxelles dont il sera parlé dans ce travail proviennent des localités ci-après désignées. Chaque numéro ne se rapporte qu'aux restes d’un même individu ; ces chiffres sont ceux du registre d’Inventaire parti- culier des Reptiles de l'Etablissement. (1) L. Doro. Le Mosasaure. REv. Quest. SCiENT. 1884. Vol. II, p. 653. L. Doro. Notes d'ostéologie erpétologique III. Sur la présence d'une interclavi- cule chez un genre de Mosasauriens et sur la division de ce sous-ordre en familles. ANNaL. Soc. ScrENT. BRUXELLES. 1885, p. 332. (2) P. Gervais. Observations relatives aux Reptiles fossiles de France. C. KR. Acap. Sc. Paris. 1853. Vol. XXXVI, pp 370 et 470. (3) H. A. Nicmozson et R. Lypexker. À Manual of Palæontology. Edinburgh. 1889. Vol. II, p. 1143. K. A. ZrrTez. Handbuch der nontelonés München. 1889. Palæozoologie. Vol. III, p. 610. E D. Core. Synopsis of the Families of Vertebrata. American NarurauisT. Octobre 1880, p. 868. (4) R. Lypexker. Catalogue of the Fossil Reptilia and À mphibia in the British Museum. Part. I. London 1888, p. 266. SUR LES MOSASAURIENS DE MAESTRICHT I LU 1 (#11 — 1496 (Collection Ubaghs) : Eben. — 1497 (Collection Bosquet): do — 1408 | do }: do — 1673 (procuré par M. Schepers) : Canne. +9 ND 2 Ében (1) et Canne sont de petites communes du Limbourg belge situées non loin de Maestricht, localité classique : c'est ce qui justifie le titre de cette notice. III. GISEMENT. — On sait que, tandis que le massif crétacé du Hainaut comprend des couches wealdiennes, cénomaniennes, turo- niennes, sénoniennes et maestrichtiennes [ces dernières ainsi cénom- mées en Belgique (2); dans la plupart des manuels, elles sont dési- gnées sous le nom de Danien (3) ; enfin, certains auteurs les rangent dans le Sénonien (4), avec d'Orbigny (5)], le massif crétacé du Lim- bourg ne renferme que des dépôts sénoniens (6) et maestrichtiens (7). On sait aussi que le Maestrichtien ne contient plus aujourd’hui (8) que deux divisions, qui sont, en allant de bas en haut : (1) Les ossements fossiles du tuffeau de Maestricht étiquetés Sichem (ou Seichem) proviennent d’Eben (C. Uracus. Sol du Limbourg, etc., pp. 238 et 230). (2) A. Dumont. Mémoires sur les terrains crétacé et tertiaires (édités par MIcHEL MourLox). Vol. I. Terrain crétacé. Bruxelles. 1878. G. DEWALQUE. Prodrome, etc. (v. supra). À. RuTtor et E. VAN DEN BRoEcK. Observations nouvelles sur le Tufeau de Ciply et sur le Crétacé supérieur du Hainaut. ANNaL. Soc GÉoL. BELG. (Liége). Vol. XII et XIIT. 1884-86. (3) A. Gex. T'ext-Book of Geology. 24 Edit. London. J. GosseLer. Esquisse géologique du Nord de la France et des contrées voisines. Fasc. II Terrains secondaires. Lille. 1881. J. GosseLet. Cours élémentaire de Géologie. Paris. 1889. 13° édition. À. DE LAPPARENT. 7 raité de Géologie. 2e édition. Paris. (4) H. Creer. Elemente der Geologie. 6ste Auf, Leipzig. F. KaunHowex. Die Gastropoden der Maestrichter Kreide. Inaugural-Disserta- tion. Berlin. 1F87. (5) A. »'OrBiGny. Cours élémentaire de paléontologie et de géologie stratigra- phiques. Paris. 1849-51. (6) J. Purves. Sur les dépôts fluvio-marins d'âge sénonien ou les sables aaché- niens de la province de Liége. Buir. Mus. Roy. Hist. NaT. BELG. Vol. II 1883. A. Rutor et E. Van DEN BroEck. Etude sur le massif crétacé de la vallée de la Méhaigne. AnNaL. Soc. GÉoL. BELG. (Liége) Vol. XIII. 1887. A. RuTor et E. Van pen Brorcx. Observations nouvelles sur le Crétacé supérieur de la Hesbaye et sur les facies peu connus qu'il présente. Bu. Soc. BELG. GÉOL., Paz. ET Hyper. (Bruxelles). Vol. I. 1887. (7) C. Ugacxs. Sol du Limbourg, etc. (v. supra). (8) C. UBacxs. Compte Rendu général des séances et excursions de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d' Hydrologie. Burz. Soc. BELG. GÉOL. PAL, ET Hype. (Bruxelles). Vol. I. 1887. 156 L. DOLLO. — PREMIÈRE NOTE 28 JANVIER Maestrichtien inférieur. « Tufeau à silex gris, ayant à sa base un lit d'éléments grossiers d'un brun verdâtre et qui a recu le nom de couche à coprolithes (1). » 2. Maestrichtien supérieur. « C'est-à-dire les couches à Bryozoai- res, les bancs durs en dessous de ces couches et le tuffeau qui recouvre ces dernières (2). » L'ancienne division inférieure, le Calcaire de Kunraed, est, inain- tenant, considérée comme homotaxique (3) à la Craie phosphatée de Ciply : elle rentre donc dans le Sénonien (4). À Eben, le Maestrichtien supérieur est faiblement représenté, mais le Maestrichtien inférieur y est plus développé et exploité. A Canne, c'est l'inverse qui a lieu. Cependant, dans les deux localités, Plioplatecarpus Marshi se trouve dans le Maestrichtien inférieur seulement. Au contraire, Mosa- saurus giganteus existe dans les deux divisions du Maestrichtien (5). IV. L'OS CARRÉ DE PLIOPLATECARPUS. — 1. Les ossements de Mosasauriens de Maestricht récemment acquis par le Musée de Bruxelles (1673, v. supra) appartiennent à un seul individu. [ls com- - prennent : des dents, un élément splénial de la mandibule, un os carré, des vertèbres, des côtes et des hæmapophyses ; le tout, dans un excellent état de conservation, spécialement l'os carré, aussi parfait que s’il provenait d'un Reptile de l'époque actuelle. 2. Je les attribue à P/ioplatecarpus Marshi, car : . Le nouvel os carré reproduit exactement, dans les parties corres- pondantes, les caractères du fragment important (6) de l'os carré du type de cet animal. 8. Les dents et les vertèbres concordent également avec celles du (1) C. UBacxs. Compte Rendu, etc., p. 220. (2) C. Usacus. Sol du Limbourg, etc., p. 62. (3) T. H. Huxzey. 7 he Anniversary Address. Quart. Journ. GEoL. Soc. Loxpox. 1862, p. xur. T..H. Huxrey. The Anniversary À ddress of the President. QuaRT. JourN. GEOL. Soc. LONDON. 1870. p. xLu. W. T. BLanrorp, Address. REP. Brit. Assoc. ADv. Sc. 1883. Montreal, p. 601. (4) C. Usacxs. Compte Rendu, etc., p. 215. (5) Communication épistolaire de M. C. Übaghs. Je dois à notre excellent con- frère, ainsi qua MM. A. Rutot et E. Van den Broeck, Conservateurs au Musée, la plupart des Fhaie stratigraphiques qui m'ont servi à rédiger ces quelques lignes. (6) L. Doro. Première note sur les Mosasauriens de Mesvin. Bu. Soc. BELG. GÉoL., Paz. ET Hype. (Bruxelles). Vol. IIf. 1880. PI. X, fig. 6 et 7. SUR LES MOSASAURIENS DE MAESTRICHT Hz type de Plioplatecarpus ; les vertèbres caudales, notamment, ont, comme chez ce dernier, des hæmapophyses libres. 3. Ainsi que je viens de le rappeler, l'os carré du type de Pliopla- tecarpus n'est connu que par un fragment ; c’est pourquoi je vais pro- céder à la description de la pièce complète du nouvel individu. 4. Dans ce but, je choisirai, comme terme de comparaison, l'os carré du Mosasaure classique /Mosasaurus giganteus, Sômmerring), dont le Musée de Bruxelles possède, de même, un spécimen aussi parfait que s'il provenait d'un Reptile de l'époque actuelle ; sauf les dimensions, qui sont moindres, ce spécimen reproduit, d’ailleurs, dans tous ses détails, l'os carré du type, qui, comme on le sait, est au Muséum de Paris. Enfin, je renvoie, pour la terminologie, à l'explica- tion de la planche annexée au présent travail. 5. Cela posé, l'os carré de Plioplatecarpus Marshi se distingue de celui de Mosasaurus giganteus en ce que : x. [l est bulloïde. 8. Il est beaucoup plus large par rapport à sa hauteur. y. Sa surface articulaire supérieure est plus régulière et ne subit pas d’étranglements. 5. Sa surface articulane inférieure est beaucoup moins étendue, plus fortement grêlée et pyriforme. . Son bord tympanique, infléchi en arrière, est ramené devant la face externe de l'os et est privé de rainure tympanique. &. Son apophyse supracolumellaire occupe beaucoup plus de la moitié de la hauteur totale de l'os, passe en arrière du tubercule infra- columellaire et rejoint la pointe de la crête montante oblique qui part, extérieurement, de l'extrémité inférieure de l'os carré. n. Il possède un véritable canal columellaire, rétréci dans sa moitié inférieure par le tubercule infracolumellaire. 6. Sa fossette suprastapédiale (1) est plus grande, située plus haut et plus enfoncée dans la direction du canal columellaire. …. Sa crête montante oblique est peu distincte et ne se termine pas par une apophyse grêle. z. Il manque de fossette ptérygoïdienne. 6. L'os carré.de Plioplatecarpus est surtout remarquable en ce que c'est une vraie caisse tympanique de Cétacé, comme on peut s'en convaincre en comparant sa section à celle de la caisse tympanique de Mesoplodon (2), par exemple. | (1) L. Dorro. Sur le crâne des Mosasauriens. BuLL. SCIENT. (A. GraRD). 1888, p. 1. (2) J. Murray. On Marine Deposits in the Indian, Southern and Antarctic Oceans. ScoTTisH GEOGRAPHICAL MaAGazinE .Vol. V. 1889, 158 LH DOLLON = PREMIÈRE NOTE 7. Mais il ne s’agit évidemment ici que d'une simple convergence par adaptation, que les relations avec la membrane du tympan (1), de part et d'autre, suffisent à expliquer physiologiquement. Car, à supposer même que, comme le voulait W. Peters (2) et comme le veut encore aujourd'hui M. H. Gadow (3), l'os tympanique des Mammi- fères soit homologue de l'os carré des autres Vertébrés, — ce qui me paraît, maintenant, une conséquence nécessaire de la théorie (4) de lhomologie de la membrane ovale, de la chaîne interfenestrale et de la membrane du tympan chez tous les Stapédifères (5), sans parler des considérations tirées de l’évolution des muscles éleveurs et abaisseurs de la mandibule, que je développerai dans ma Première Note sur le crâne du Champsosaure (en préparation), — les deux « caisses tympa- niques » ne seraient pourtant pas strictement équivalentes, puisque celle de Pliopiatecarpus résulte de l’inflexion externe du bord antérieur de l'os carré, tandis que celle de Mesoplodon provient de l’inflexion interne du bord inférieur de l'os tympanique (6). 8. L'os carré de Plioplatecarpus est le plus spécialisé des os carrés des Mosasauriens. \ (1) W. H. FLower. An Introduction to the Osteology of the Mammalia 34 edi- tion (H. Gapow). London. 1885, p. 133. (2) W. Peters. Ueber die bei Beuteïithieren im Entwickelungsqustande vor- kommende Verbindung des Os ty mpanicum mit dem Unterkiefer, als einen neuen Beweis für die Uebereinstimmung dieses Knochens mit dem Os quadratum der übrigen Wirbelthierklassen. MONATSBERICHTE D. K. PREUS. AKAD. D. Wiss. z. BERLIN. 1867, P- 722. W. Peters. Ueber das Os ty mpanicum und die Gehürknüchelchen der Schnabel- thiere. IB1D., p. 770. W. Perers. Ueber die Gehürknüchelchen und den Meckelschen Knorpel bei den Crocodilen. IBin., 1868, p. 592. W. Peters. Ueber die Gehürknüchelchen der Schildkrüten, Eïdechsen und Schlangen. Is , 1860. p. 6. (3) H. Ganow. On the modifications of the First and Second Visceral Arches, with especial reference to the Homologies of the Auditory Ossicles. Pr. TRaNs. Roy Soc. Lonpox. 1888. Vol. 179 (B.), p. 481. (4) P. ALerecur. Sur la valeur morphologique de l'articulation mandibulaire, du cartilage de Meckel et des osselets de l'ouie, avec essai de prouver que l'écaille du temporal des Mammifères est composée primitivement d'un squamosal et d'un quadratum. Bruxelles. 1883. L. Doro. On the Malleus of the ace tilia, and the Malar and Quadrate Bones of Mammalia. QuarT. Jourx. Microsc. SCIENC. 1883. (5) J. K. Tracer, in G. Baur Beïträüge 7. Morphogenie d. Carpus u. Tarsus d. Vertebraten. 1. Theïl. Batrachia. Lena. G. Fischer. 1888, p. 72. (6) W. H. FLower. An Introduction, etc., p. 133. SUR LES MOSASAURIENS DE MAESTRICHT 159 V. DIAGNOSE — Les éléments de la diagnose de Plioplatecarpus se trouvant dispersés dans plusieurs de mes publications (1), je les rassemblerai ici, et j'y ajouterai les caractères nouveaux - depuis. Je mets en italiques les dispositions propres à la famille des Plioplatecarpidæ. 1. Prémaxillo-nasal, qui, au lieu de former, en avant, un rostre se projetant au delà de la paire antérieure de dents, est tronqué presqu’au niveau du collet de ladite paire. 2. Dents plutôt longues, grêles et recourbées ; à couronne facettée et striée et à section subcirculaire. 3. Un anneau sclérotique. 4. Un canal basioccipital médian et des canaux hypobasilaires. 5. Os carré bulloïde /v. supra). 6. Mandibule plutôt grêle, à faible surface articulaire. 7. Centres des vertèbres cervicales à contour elliptique, avec grand axe horizontal ; hypapophyses libres et s’attachant vers le milieu de la longueur des centres. 8. Centres des vertèbres dorsales à contour elliptique, avec grand axe horizontal. o. Centres des vertèbres lombaires à contour plus ou moins trian- gulaire. 10. Un sacrum de deux vertèbres. 11. Vertèbres caudales avec hæmapophyses libres et peu volumi- neuses. 12. Omoplates énormes, surtout dans le sens antéro-postérieur. 13. Coracoïdes largement échancrés [« fenestrés » (2)]. 14. Une interclavicule. 15. Humérusmassif;phalangessubcylindriquesnon éidées au centre. VI. SYNONYMIE. — 1. Certains auteurs (3) disent : Mosasaurus, Conybeare, 1824, in G. Cuvier. Recherches sur les ossemens fossiles. Paris, 1824 (2e édition). Vol. V. 2e partie, p. 338; d'autres (4) ignorent (1) L. Doro. Ostéologie des Mosasauridæ, etc. (v. supra). L Doro Ostéologie erpétologique, etc. (v. supra). L. Doro. Mosasauriens de Mesvin, etc. (v. supra). (2) L. Dorro. Première Note sur le Simæœdosaurien d'Erquelinnes. Buzz Mus. Roy. Hist. NarT. BELG. Vol. IIT. 1884, p. 172. (3) R. Lypexker. Catalogue, etc. Part. I, p. 261. A. S. Woopwarp and C. D. SxerBorx. À Catalogue of British Fossil Verte- brata. London. 1890, p. 252. (43 L. Acassz. Nomenclator zoologicus. Soleure. 1842-46. « Mosasaurus Conyb..… ». Reptilia, p. 29. Il est vrai qu’on lit, plus loin : « Mosasaurus (Conyb.) Cuv. Oss. foss. (4°). X,..….. ». Reptilia, Addenda, p. 5. . 160 L. DOLLO. — PREMIÈRE NOTE 28 JANVIER tout à fait la source de ce nom : aucun, à ma connaissance, sauf Rit- gen (1), n’a indiqué la vraie. La voici : Mosasaurus, Conybeare, 1822, in J. Parkinson. An Introduction to the Study of Fossil Organic Remains. London. 1822 (2). 2. Quel doit être le nom spécifique du Mosasaure classique? Comme M. Cope (3) l'a très bien rétabli, et quoiqu'on n’ait guère tenu compte de ce résultat de son Synopsis, on a : Lacerta gigantea, Sômmerring, 1816 (4) — Mosasaurus Hoffmanni, Mantell, 1829 (5) — Mosasaurus belgicus, Holl, 1829 (6) — Mosasaurus Camper:i, Meyer, 1832 (7). Il faut donc dire : Mosasaurus giganteus (Sômmerring), 1816. Et il ne peut y avoir de doute que cette interprétation est correcte, CALE a. C'est bien au Mosasaure classique que Sômmerring entendait appliquer l’épithète de gigantea (8). 8. C'est bien aussi au Mosasaure classique que Cuvier la laissa, alors qu'il reconnut que l'animal de Monheim n'était pas un jeune Mosasaure et qu'il aurait pu l’attribuer à son Géosaure (9). (1) Dr Rire. Versuchte Herstellung einiger Becken urweltlicher Thiere aus den Trümmern der Gerippe derselben. VERHANDL. D. K. LEOP-CAROL. AKAD. D. NarurrorscH. Vol. V. 1826, p. 332. (2) p. 284. « Fossil Crocodiles and other Saurian Animals ». En note : « Having been favoured by the Rev. W. D. Conybeare with a systematic arrangement of the subjects of this section, and a compendious statement of their respective characters, Î have introduced this valuable communication into the text; placing, in notes, such collateral matter as appeared to be required. » P. 298. « Mosasaurus. — The saurus of the Meuse, the Maestricht animal of Cuvier. As Cuvier has not yet given it a name, this name is suggested by Mr. Conybeare until he has done so. » (3) E. D. Core. Synopsis of the Extinct Batrachia, Reptilia aud Aves of North America. TRANSACT. Americ. Pxios. Soc. Vol. XIV. 1871, p. 180. : (4) S. T. v. SômmErRriNG. Ueber die Lacerta, etc. (v. supra). (5) G. ManTeLz. À T'abular Arrangement, etc. (v. supra). (6) F. Hozz. Handbuch, etc. (v. supra). (7) H. v. Meyer Palæologica, etc. (v. supra). (8) « Da selbst Cuvier dieses unbekannte Thier, dessen Reste wir betrachtet haben, nicht nur das berühmteste und bey seiner Enträthselung die meisten Streitigkeiten veranlasst habende, sondern zugleich das riesenhafteste unter allen (le plus gigan- tesque de tous) nennt, so nehme ich nun um so weniger Anstand, ihm den speci- fischen Namen, Lacerta gigantea, Riesen-Eidechse der Vorwelt beyzulegen. » (S. T. V. SÜMMERRING. Ueber die Lacerta, etc., p. 54). (9) Cuvier dit, en parlant du Géosaure : « Je ne peux lui laisser l’épithète de gigantesque, car, dans le grand genre lacerta, nous avons d’abord l’animal de Maestricht ou mosasaurus qui le surpasse de beaucoup... ». Et plus loin : «Si l’on SUR LES MOSASAURIENS DE MAESTRICHT 161 y. C'est également au Mosasaure classique que Ritgen l’abändonna, en fait, puisqu'il appela le Géosaure, crocodiloides, à une époque où celui-ci n'avait pas encore de nom spécifique (1). ô. Au moment où il fut créé, le terme Laceria gigantea était par- faitement valable ; au surplus, il n'y a jamais eu d’autre Lacerta gigantea, nm avant, ni après celui de Sômmerring (2). . Enfin, il y a tout avantage à se servir de Mosasaurus giganteus, qui a d'ailleurs la priorité, attendu que : A. On sort ainsi des hésitations entre Mosasaurus Hoffmanni et Mosasaurus Camperi, et on revient à une nomenclature uniforme. B. C'est le Mosasaure classique qui est le plus grand des Mosasau- riens connus, puisque le Musée de Bruxelles possède des restes d'un individu de plus forte taille que le Hainosaure (3). 3. Il résulte de tout ce qui précède que la synonymie de PJioplate- carpus Marshi est la suivante : 1816. Lacerta gigantea, Sômmerring. 1829. Mosasaurus Hoffmanni, Mantell. 1829. Mosasaurus belgicus, Holl. 1832. Mosasaurus Camperi, Meyer. 1865. Mosasaurus gracilis, Winkler (non Owen). 1881. Leiodon, sp., Marsh. 1882. Plioplatecarpus Marshi, Dollo. Le dernier nom étant seul à employer. C'est donc à tort que M. K. A. Zittel admet, simultanément, à Maestricht, Mosasaurus gracilis (4) et Plioplatecarpus Marshi (5), puisque ces deux expressions servent à y désigner le même animal ; le vrai Mosasaurus gracilis peut, d'ailleurs, d'autant moins se trouver parmi les Mosasauriens de la localité prémentionnée qu'on sait aujour- d'hui que c’est un Poisson (6). pouvait donner le nom de lacerta gigantea à un autre animal qu'à celui de Maes- tricht,.… ». [G.Cuvier. Recherches sur les ossemens fossiles. Paris. 1824 (2° édition). Vol. V. 2° partie, p: 343]. (1) Dr Rire. Versuchte Herstellung, etc., p. 336. (2) G. A. BouenGer Catalogue ofthe Lizards in the British Museum. London. Vol. III. 1887. p. 231. (3) L. Doro. Première note sur le Hainosaure, mosasaurien nouveau de la craie brune phosphatée de -Mesvin-Ciply, près Mons. Burr. Mus. Roy. Hisr. Nar, Beuc. Vol. IV. 1885, p. 32. (4) K. A. Zrrrer. Handbuch, etc. Palæozoologie. Vol” HE 1880, p: 021. (5) K. A. ZITTEL. Handbuch, etc. Palæozoologie. Vol. ILf. 1889, p. 620. (6) A. S. WoopwarD. 4 Synopsis ofthe Vertebrate Fossils of the English Chalk. PRrOCEED. GEOLOGISTS AssOC. 1888, pp. 280 et 313. 1890. MEN. j1û 162 L. DOLLO. — PREMIÈRE NOTE 28 JANVI VII. PHYLOGÉNIE. — Quelques mots à ce sujet. 1. l'appelle genres de Mosasauriens bien définis ceux dont on con- naît, au moins, le prémaxillaire, l'os carré et les hæmapophyses. 2. Les genres de Mosasauriens bien définis sont donc : Mosasau- rus (1), Conybeare; Lestosaurus (2), Marsh; 7ylosaurus (3), Marsh:; ÆEdestosaurus (4), Marsh; Plioplatecarpus (5), Dollo; Hainosaurus (6), Dollo ; Prognathosaurus (7), Dollo. 3. Laissons, pour un moment, de côté Plioplatecarpus, puisqu'il forme une famille à part. 4. Groupons, en colonnes, les autres genres de Mosasauriens bien définis, d’après la nature de leur prémaxillaire. | PRÉMAXILLAIRE PRÉMAXILLAIRE PRÉMAXILLAIRE | pat | ne formant pas de rostre, formant un petit rostre | formant un gros rostre Lee ; PR conique se projetant cylindrique se proje- LAB RACE RER : légèrement au delà de tant fortement au delà collet de la paire anté- la paire antérieure de de la paire antérieure rieure de dents. dents. de dents. 1. Prognathosaurus. 1. Mosasaurus. 1. Hainosaurus. 2. Lestosaurus. 2. Edestosaurus. 2. Tylosaurus. |] (1) G. Cuvier. Ossemens fossiles, etc. 4° édition. 1836. T.X, p. 110. L. Doro. Ostéologie des Mosasauridæ, etc,. p. 56. L Doro. Cräne des Mosasauriens, etc., p. 7. L. Dorro. Mosasauriens de Mesvin, etc. PI. X, fig. 12 et 13. (2) O. C. Marsx. On the Structure of the Skull and Limbs in Mosasauroid Rep- tiles, with Descriptions of New Genera and Species. AmeEric. JoURN. SCIENC. (SiLi- MAN). 1872. Vol. III, p. 454. (3) O. C. Marsx. On the Structure, etc. p. 461. O. C. Marsx. Note on Rhinosaurus. AMERIC. JOURN. SCIENC. (SILTIMAN). 1872. VoliVÉ pa (4) O. C. Marsx. On the Structure, etc., p. 463. (5) V. supra. (6) L. Doro. Hainosaure, etc., p. 31. L. Docro. Cräne des Mosasauriens, etc. PI. I, fig. 2. L. Dorro. Mosasauriens de Mesvin, etc. PI. IX, fig. 3. (7) L. Doro. Nouvelle note sur les Vertébrés fossiles récemment offerts au Musée de Bruxelles par M. Alfred Lemonnier. Buur. Soc. BELG. GÉOL. PAL. ET Hypr. (Bruxelles). Vol. III. 1889, p. 214. L. Dorro. Mosasauriens de Mesvin, etc., p. 203. SUR LES MOSASAURIENS DE MAESTRICHT 163 5. Groupons encore, toujours en colonnes, les mêmes genres de Mosasauriens bien définis, d’après la nature de leur os carré. OS CARRÉ OS CARRÉ OS CARRÉ pourvu d’une apophyse pourvu d’une apophyse | pourvu d'une apophyse supracolumeliaire supracolumellaire supracolumellaire longue et pendante. courte et enroulée. très courte. 1. Prognathosaurus. 1. Mosasaurus. 1. Haïinosaurus. 2. Lestosaurus. 2. Edestosaurus. 2. Tylosaurus. 6. Observons, enfin, qu'on a : HÆMAPOPHYSES HÆMAPOPHYSES HÆMAPOPHYSES coossifiées avec libres. les vertèbres sus-jacentes. libres. 1. Prognathosaurus !1). 1. Mosasaurus. 1. Haïinosaurus. 2. Lestosaurus. 2. Ede:tosaurus. 2. Tylosaurus. 7. Cela posé, si nous considérons les groupements en colonnes, nous arrivons à la conclusion qu'il y a trois types de Mosasauriens bien définis : microrhynque /Lestosaurus, Prognathosaurus), méso- rhynque /Mosasaurus, Edestosaurus), mégarhynque {Ty losaurus, Hainosaurus). 8. Considérons, maintenant, les groupements par lignes. Nous constatons alors que la première ligne contient les genres de l’Ancien Monde (Mosasaurus, Hainosaurus, Prognathosaurus) ; la deuxième ligne, ceux du Nouvéau /Lestosaurus, Ty losaurus, Edestosaurus). 9. Il résulte de là que, contrairement à ce qu’on affirme d’ordi- naire (2), l'Amérique n'est pas plus riche que l’Europe en Mosasau- (1) J'ai dit, antérieurement (L. Dorco. Mosasauriens de Mesvin, etc., p. 208), que les hæmapophyses de Prognathosaurus étaient coossifiées ; comme nous n’avions pas les vertèbres caudales de l’individu-type, jen jugeais alors par la structure d’autres ossements de Mosasauriens que je croyais devoir placer dans le même genre ; depuis, un nouveau et magnifique spécimen de Prognathosaurus, comprenant des portions importantes de la tête, de la colonne vertébrale et de ses appendices, de la ceinture scapulaire, des membres antérieurs, du bassin et une nageoire postérieure complète, spécimen qui est actuellement la propriété du Musée de Bruxelles, grâce à la générosité de M. le Sénateur Hardenpont, a montré que les Aæmapophyses sont libres ; je reviendrai, d’ailleurs, prochainement, sur l’ostéologie du genre Progna- thosaurus, à l’aide de ce matériel inédit. (2) « The American formations, .….. While they contain abundant remains of Pythonomorpha, which is represented in European beds by but few species. » (E. D. Cope. Synopsis, etc., p. 246). TIR 164 .L. DOLLO. — PREMIÈRE NOTE 28 JANVIER riens, ni comme variété (1), ni comme conservation (2), ni comme taille (3); peut-être la première surpasse-t-elle la seconde par le nombre d'individus recueillis (4). Il est vrai que cette conséquence n’est évidente que depuis la publication de mes travaux sur les Mosa- sauriens du Limbourg et du Hainaut. | 10. Faisons un pas de plus. La Nouvelle-Zélande a déjà fourni deux de nos trois types de Mosasauriens, le type mégarhynque /Leio- don haumuriensis) (5) et le type microrhynque (Taniwhasaurus Oweni) (6); il n'est pas impossible (il est même vraisemblable) que, dans l’avenir, on y découvrira aussi le type mésorhynque. Nous aurions donc non seulement #rois types de Mosasauriens, mais aussi trois régions du globe contenant ces trois types. 11. Les dépôts mosasaurifères de ces trois régions sont-ils synchro- niques ? Il paraît que non. En Europe, il n’y a pas de Mosasauriens « The Reptiles most characteristic of our American Cretaceous strata are the Mosasauria, a group with very few representatives in other parts of the world. » (O. C. Mare. Zntroduction and Succession of Vertebrate Life in America. AMERic. Jour. Screnc. (SiLLIMAN). 1877. Vol. XIV, p. 346). (1) Caron [E. D CoPe (7 w0 new Genera, etc., p.73), R. LyDpekker (Catalogue, etc. Part 1, pp. 264, 260, 272). O. C. Marsa (On the Structure, etc., pp. 463, 464), K. A. Zrtec (Handbuch, etc. Palæozoologie. Vol III. 1889. p. 622)] admet aujour- d'hui : Lestosaurus = Platecarpus, Tylosaurus — Leiodon, Edestosaurus = Cli- dastes. | Quant à Baptosaurus, Holosaurus — Sironectes, Ptery-collosaurus, l'Europe a, pour y répondre, Plioplatecarpus, Phosphorosaurus, Otercgnathus. (2) Car, où sont figurés, dans les recueils américains, des crânes comme ceux de Mosasaurus, Hainosaurus, Prognathosaurus du Musée de Bruxelles (L. DoLLo. Mosasauriens de Mesvin,etc PI. IX)? (3) M. Marsh m'a avoué lui-même qu’on n’avait pas encore découvert, aux États- Unis, de Mosasauriens aussi grands que le Hainosaure, et nous avons, de plus, aü Musée de Bruxelles, des restes importants de Mosasaurus giganteus provenant d’un individu, qui, comme taille, surpassait assurément le saurien de la Haïne. (4) Encore faudrait-il voir en quoi consistent les débris des 1400 spécimens de M. Marsh | New Characters of Mosasauroid Reptiles. Americ. Jour. SctENc. (SiLLi- MAN). 1880. Vol. XIX, p. 83], et quelle est la surface exp'orée. Je crois que si on comptait, dans l’Ancien Monde, le nombre des individus de Mosasauriens repré- sentés par des fragments isolés, on arriverait aussi à un chiffre élevé. En outre, deux gisements, les environs de Maestricht et ceux de Mons ont, seuls, en Europe, fourni de beaux restes jusqu’à présent. Mais, puisque les trouvailles y sont inces- santes, nul doute qu'avant très longtemps le Vieux Continent n'ait rattrapé le Nou- veau sous le rapport de la quantité comme sous celui de la variété. (5) J. Hecror. On the Fossil Reptilia of New Zealand. TRANS. AND PROCEED. ‘ New ZEALAND Inst. 1873. Vol, VI, pp. 338, 351-353. (6) J. Hector. Fossil Reptilia, etc., pp. 338, 353, 354. R. Lvpekker. Catalogue, etc. Part I, p. 270. G M SUR LES MOSASAURIENS DE MAESTRICHT 165 au-dessous du Sénonien (1); en Amérique, ces Reptiles descendraient dans le Turonien (2), mais pas plus bas; à la Nouvelle-Zélande, ils se trouveraient dans le Cénomanien (3). 12. De plus, en Europe, les Mosasauriens finissent avec le Maes- trichtien, après les Plésiosauriens (4) et avec les Dinosauriens (5); en Amérique, ils cessent plus tôt, avant les Plésiosauriens (6) et avant les Dinosauriens (7); à la Nouvelle-Zélande, ils seraient restreints au Cénomanien (8). (1) En Belgique, d’après mes renseignements, tant verbaux (j'ai consulté, à cet égard, MM Ch Barrois, Briart, Cayeux, Gosselet, Ladrière, Piret, Rutot, auxquels je suis heureux de pouvoir adresser ici mes meilleurs remerciements) que bibliogra- phiques (G. DEewarque. Prodrome, etc., pp. 389-306 ; M. Mourlon. Géologie de la Belgique. Bruxelles. 1881. Vol II, pp. 82-92), les Mosasauriens ne descendent pas au-dessous du Sénonien inférieur (C. Malaise. Note sur le terrain crétacé de Lonzée. Buzz. Acan. Roy BELG 1864. Vol. XVIII, p. 318; A. Ruror. La géologie des environs de Lonzée. Buzz. Soc. BELG., GÉOL. PAL. ET Hype. (Bruxelles). Vol. I. 1887. p 67). Pour le reste de l’Europe, il semble également en être ainsi, car Cetarthro- saurus (J. W. Mure. Anniversary Address of the President. QuarT. Journ. GEOL. Soc. Lonpon. 1883, p. 50), du Cénomanien, serait un Ichthyosaurien | H. G. Seeley. On Cetarthrosaurus Walkeri (Seeley), an Ichthyosaurian from the Cambridge Upper Greensand Quart. Jour. GEoL. Soc. Lonvox. 1873, p. 505; R. LYDEKKER, in H A Nicaorsox et R. Lypekker. À Manual, etc., p. 1120] et Dacosaurus (H. E. SAUVAGE. Recherches sur les Reptiles trouvés dans le Gault de l'Est du Bassin de Paris. MÉm. Soc. GÉOL. FRANCE. 1882. Vol. IF, p 21), un Crocodilien (R. LYDEKKER. On the Remains and A ffinities of five Genera of Mesozoic Reptiles. QuarT. JoURN. GEoL. Soc. Lonpon. 188). p. 57). (2) « The fauna of..., the Niobrara,.… Here the remains of Pythonomorpha cons- titute its prevailing characteristic,.… but the closest parallelism is exhibited with the Lower Chalk or Turonian of Western Europe. » (E. D. Core. 7he Relations of the Horizons of Extinct Vertebrata of Europe and North America. Burz. U.S. GEor. AND GEOGR. SURV. 1870. Vol. V, p. 36). «1. Portions of all the faunæ of all the primary divisions of geologic time have been recognized on both the European and North American continents. » « IIT. Exact identifications of restricted divisions may be made in a few instances only ; such are the Turonian and the Niobrara ;.. » (E. D. Cope. Zbid., p. 40). (3) J. Hector. On the Belemnites found in New Zealand. Trans. AND PROCEED. NEW ZEALAND INST. 1877, p. 484. J. Hector, On the Geological Formations of New Zealand compared with those of Australia. JourNaL AND Procgen. Roy. Soc, New Soura WaLes. 1880.Vol. XIII. p. 72. (4) C. Uracns. Compte Rendu, etc., p. 220. (5) H. G. Seerev. On the Dinosaurs from the Maastricht Beds. QuarT. Jour. Géo. Soc. Lonpon. 1883, p. 246. L. Doro. Note sur les restes de Dinosauriens rencontrés dans le Crétacé supé- rieur de la Belgique Bu. Mus. Roy. Hist. Nat. BELG. 1833. Vol. IT, p. 205. (6) E. D. Core, Vertebrata of the Cretaceous formations, etc., p. 20. (7) E. D. Core. Vertebrata of the Cretaceous formations, etc., p. 29. (8) J. Hector. Geological Formations, etc., p. 72. 13. Par conséquent, comme nous visitons nos trois régions mosa- saurifères, en nous dirigeant de l'est à l’ouest, nous voyons que, plus nous avancons vers l'Occident, plus les Mosasauriens apparaissent tôt, et plus ils disparaissent tôt aussi. | 14. Les Mosasauriens américains, pris ensemble, seraient donc plus anciens que les Mosasauriens européens. Cela doit-il nous étonner? Evidemment, non; puisque, pour nous limiter à cet exemple, nous constatons la présence de. Champsosaurus dans le Crétacé (1) du Nouveau Monde, alors qu'on ne le trouve que dans l’Éocène (2) de l'Ancien, et puisque M. Marsh (3) prétend que les faunes des divers étages tertiaires de l'Amérique sont plus anciennes que celles des étages correspondants de l'Europe. | 15. J'arrive à la phylogénie. Les Mosasauriens, Squamata (4) péla- giques, descendent assurément de types littoraux, qui proviennent de types amphibies, lesquels ont eux-mêmes leur source dans les types terrestres (5). Cherchons ces ancêtres dans les terrains. 16. Nous aurons à examiner d’abord les dépôts isotopiques : isomé- siques isopiques (ancêtres pélagiques), puis isomésiques hétéropiques (ancêtres amphibies, littoraux et, peut être, pélagiques), puis hétéro- mésiques (ancêtres terrestres); après quoi, il faudra, s’il y a lieu, scruter les dépôts hétérotopiques (6). 17. Commencons par l'Europe. Ici, on ne rencontre rien, absolu- ment rien, qui puisse être considéré, de près ou de loin, comme la souche des Mosasauriens. Ceux-ci arrivent brusquement avec le Séno- nien. Et pourtant, s'ils avaient existé, sous une forme quelconque, dans l’Ancien Monde, avant cette époque, on devrait en posséder les restes, puisqu'on a bien, et cela du Trias au Crétacé, ceux d’autres (1) E. D. Core. The Vertebrata of the Tertiary formations of the West. Rep. U.S. Geo. Surv. TERRIT. Washington. 1884. p. 104. (2) L. Dorro., Simædosaurien, etc. p. 155. (3) « The Tertiary of Western America…., and important breaks in both the rocks and the fossils separate it into three well-marked divisions. These natural divisions are not the exact equivalents of the Eocene, Miocene, and Pliocene of Europe, although usually so considered, and known by the same names; but, in general, the fauna of each appears to be older than that of its corresponding representative in the other hemisphere;. » (O.C. Marsx. Zntroducthon, etc., pp. 353 et 354). (4) E. D. Core. 7'he Origin of the Fittest. London. 1887, p. 308. (5) H. N. Mosecev. Pelagic Life. NATURE. 1882. Vol. 26, p. 564. H.N. Mosecey. The Fauna of the Sea-Shore. Nature. 1885. Vol. 32, p. 420. (6) E. Mozsisovics vox Mozsvar. Allgemeine Betrachtungen über die Chorologie und Chronologie der Erdschichten (Dre DocomT-RiFFe VON SÜDTIROL UND VENETIEN. Wien, 1870, p. 7). + , 166 L. DOLLO. — PREMIÈRE NOTE 28 JANVIER | ; | ( SUR LES MOSASAURIENS DE MAESTRICHT 107 Reptiles, tant marins (Ichthyosauriens, Plésiosauriens) qu'amphibies (Nothosauriens) (1) ou terrestres (Dinosauriens). S'ils nous manquent, ce ne peut être, dès lors, que parce que les Mosasauriens nous sont venus, tout formés, d'une autre province géographique. 18. Ne serait-ce point de l'Amérique ? Sans entrer, pour le moment, dans les détails ostélogiques (2), quelles conditions doivent remplir les Mosasauriens américains pour pouvoir être regardés comme les ancêtres des Mosasauriens européens ? I] n'est pas nécessaire que les dépôts du Nouveau Continent nous permettent de remonter à la souche terrestre, car ils ne renferment peut-être pas toute la lignée du groupe. I suffit que les Mosasauriens y apparaissent plus tôt. S'ils y finissent, (1) K. À. Zrrrec. Handbuch, etc. Palæozoologie. Vol. IIT. 1889, p. 490. (2) J’en citerai un, pourtant, qui est favorable à la thèse que les Mosasauriens américains seraient les ancêtres des Mosasauriens européens. M. Cope écrit, en effet : « An important section of the order possesses the zygos- phen articulation. This is universal in the Ophidia, and exists in one family of the Lacertilia, the Iguanidæ. In the former order it is placed at a considerable eleva- tion above the zygapophyses, while in the latter family it is nearly in the plane of the zygapophyses, thus occupying a lower position. The structure in the Pythono- morpha is of the latter character, In species intermediate between this form and the more simple one in the orders, the zygosphene is found in a rudimental condition. » (E. D. Cope. Synopsis, etc., p. 179). « Clidastes,.…… The vertebra is highly characteristic, and resembles considerably that of such genera of Iguanidæ as Euphryne and Dipsosaurus, and in some degree those of Cyclura and Iguana. It diflers from the dorsals of known serpents in having the zygosphen on the plane of the anterior zygapophysis, ….»(E. D.CoPe.Synopsis, etc. pr21i). Et M. Marsh (O. C. Marsx. On the Structure, etc. pp. 455, 463) confirme l’exis- tence de zygosphène et zygantrum chez les Mosasauriens américains, Or, ce caractère est inconnu chez les Mosasauriens européens. Mais, ici, l’absence de ces articulations supplémentaires est une spécialisation. Car, chez les Ichthyosauriens (T. H. Huxcey. À Manual ofthe Anatomy of Ver- tebrated Animals. London. 1871, p. 243), les Mosasauriens (G. Cuvier. Sur le grand animal, etc., pp. 166 et 167) et les Cétacés (W. H. FLower. An Introduction, etc., p.58), les zygapophyses disparaissent beaucoup plus tôt que chez les Amniotes terrestres, amphibies ou littoraux : la vie pélagique produit donc une tendance à l’azygalisation (ce mot est de M. P. Albrecht). _ Quelle vraisemblance y a-t-il, dès lors, que des articulations supplémentaires viennent à se former quand les articulations ordinaires sont en voie de suppression? La présence des zygosphène et zygantrum ne peut, par conséquent, s’expliquer, chez les Mosasauriens, qu’en supposant que ces articulations se trouvaient déjà chez les ancêtres terrestres de ces Reptiles marins. Ceux des Mosasauriens qui les ont conservées sont donc plus primitifs que ceux qui les ont perdues, et ils sont aussi, à ce point de vue, très propres à être considérés comme la souche des autres : telle est la position des Mosasauriens américains vis-à-vis des Mosasauriens européens. = 168 L. DOLLO. — PREMIÈRE NOTE 28 en outre, également plus tôt, cette circonstance sera encore favorable, puisque cela montrera que l'émigration de l'Ouest à l'Est est, avec le temps, devenue complète. Or, nous savons, par ce qui a été dit plus haut, que c'est précisément ce quia été réalisé. Il est donc vraisemblable que les Mosasauriens américains sont les ancêtres des Mosasauriens européens (je ne spécifie pas, actuellement, que tel Mosasaurien amé- ricain soit l’ancêtre de tel Mosasaurien européen ; je laisse l'étude de cette question pour plus tard). 19. Mais si l'Amérique nous fournit les ancêtres immédiats des Mosasauriens de l'Ancien Monde, :ontient-elle aussi leurs ancêtres éloignés ? L'expérience paraît prouver que non, car les Mosasauriens américains ne descendent pas plus bas que le Turonien, et, là, ils ont déjà la forme pélagique. 20. Passons donc à notre troisième région mosasaurifère. Les types qu'elle renferme pourront, encore une fois, être la souche des types du Nouveau Continent s'ils apparaissent plus tôt, et 1ls répondront d'autant mieux au but s'ils disparaissent également plus tôt. On a vu antérieurement que les Mosasauriens néo-zélandais sont dans les conditions voulues. Nous en concluons donc que /a Nouvelle-Zélande (ou, mieux, les terres australes) est le centre d'irradiation des Mosa- sauriens, qui en seraient partis a la fin de l'époque cénomanienne, auraient vécu uniquement en Amérique durant l'époque turonienne, auraient émigré en Europe a l'époque sénonienne et Sy seraient éteints avec l’époque maestrichtienne. | 21. Ce résultat doit-il surprendre ? Je ne le crois pas, puisque nous trouvons, en Australie, à l’époque houillère, une flore qui ne dominera, en Europe, que dans le Trias, et qu'il est bien plus facile d'admettre les migrations des Mosasauriens que celles des Végétaux (1). (1) «.. in Australien Zu einer Zeit, als in Europa und Nordamerika noch die Lépidodendren- und Sigillarienflora existierte, sich eine neue Pflanzenwelt entwic- kelte von den Charakter derjenigen, welche in unsern Gegenden weit spâter, in der Triasformation, zur Herrschaft gelangte, » (M. Neumayr. Das Gebiet der Glossopte- ris-Flora. ERDGESCHICHTE. Vol. 1[, p. 102). « The Mesozoic flora itself appeared in a considerable portion of the northern hemisphere in the Triassic period as suddenly as the Angiospermous flora did in the Cretaceous. But in this case we have a clue to the origin of the invaders ; for we know that this Mesozic flora came from the south, and had established itself in Australia, India, and in South Africa at an Upper Palæozoic epoch, whilst the well- known Palæozoicflora ot gigantic Ly-copodiaceæ and peculiar Equisetaceæ and Ferns still flourished in Europe, Northern Asia, and North America (W. T. BLanrorp. The Anniversary Address ofthe President. Quarrt. Journ. Geo. Soc. Lonpon. 1890, p. 75). SUR LES MOSASAURIENS DE MAESTRICHT 169 22. Les dépôts néo-zélandais vont-ils, au moins, nous donner, maintenant, les ancêtres littoraux, amphibies et terrestres des Mosa- sauriens ? Ils ne les ont pas livrés jusqu'à présent. Mais, sans vouloir trop préjuger de l'avenir, on doit convenir que ces couches ont été infiniment moins fouillées que celles de l’Ancien ou du Nouveau Monde. On peut donc encore attendre beaucoup d'elles, quoiqu'il ne faut pas oublier”’que les sédiments que nous cherchons font peut-être partie de terres australes actuellement submergées (1). Cette dernière circonstance, si elle venait à être définitivement établie, ne change- rait, d'ailleurs, rien aux migrations des Mosasauriens. 23. En résumé, les Mosasauriens seraient originaires de la Nouvelle- Zélande. Ils comprennent trois types qui semblent exister déjà dans le Cénomanien et qui ont persisté jusque dans le Maestrichtien, puisque Plioplatecarpus, malgré ses caractères aberrants, rentre, — par son prémaxillaire, son os carré et ses hæmapophyses, — dans le type microrhynque. (1) W.T. Bcanrorn. Anniversary Address, etc., p. 75. 1890. MÉx. 11b 170 A.RUTOT ET E. VAN DEN BROECK. — COMPOSITION CHIMIQUE 28 JANVIER MATÉRIAU X POUR SERVIR À LA CONNAISSANCE DE LA COMPOSITION CHIMIQUE DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE DANS LEURS RAPPORTS AVEC LES COUCHES GÉOLOGIQUES QUI LES RENFERMENT PAR A. Rutot et E. Van den Broeck Conservateurs au Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique. INTRODUCTION Le programme de l'étude hydrologique de la Belgique, élaboré et adopté par la Société belge de géologie, indique, comme point impor- tant à traiter, les relations existant entre la composition des eaux et la nature des couches géologiques qui les renferment. : Ces relations ne peuvent s'obtenir qu'à la suite de la connaissance d'un grand nombre de faits concernant les puits artésiens de Belgique. Cette étude spéciale nécessite en effet tout au moins la connaissance, aussi complète que possible, des terrains traversés par les puits, ainsi qu'une bonne analyse de la ou des nappes aquifères atteintes. Généralement, lorsqu'on a pu recueillir sur un puits des données telles que la coupe géologique et l'analyse de l'eau, il est aisé d'obtenir également d’autres renseignements importants, tels que la température de l’eau, son niveau hydrostatique et le débit de la nappe, de sorte que les documents dignes d’être pris ici en considération pour la solution du problème que nous avons en vue, sont pour la plupart complets et possèdent ainsi une valeur réelle. DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE. 171 Pour arriver au but proposé, il nous faut donc recueillir le plus de données complètes possible; or, là gît la difficulté. Sur le millier de puits artésiens creusés en Belgique, nous n'avons pu, jusqu à ce Jour, nous procurer de données satisfaisantes que sur trente-et-un puits, et ce nombre est trop minime pour que nous son- gions à tirer dès à présent des conclusions quelconques au point de vue des relations existant entre la composition des nappes aquifères et les couches géologiques qui les renferment. Pour arriver à la connaissance aussi complète qu'il nous a été pos- sible des trente-et-un puits que nous comptons décrire ci-après, il nous a fallu nous livrer à beaucoup de recherches. Certes, le travail dont nous présentons le commencement n’est pas un travail original, mais c'est la première fois que l'on songe à rassem- bler, à coordonner en un seul faisceau des données éparses, à complé- ter, dans un sens bien déterminé, des renseignements incomplets relatifs aux puits artésiens. La plupart des documents qui paraîtront dans cette première partie ont déja été publiés soit par nous, soit par d’autres, dans des recueils scientifiques divers ; mais le point de vue géologique seul avait été visé et le fait nous avait été reproché non sans raison. Nous avons donc voulu non seulement combler la lacune qui nous avait été signalée et ajouter à nos données sur les puits artésiens une portée utilitaire, mais nous avons voulu pousser plus loin la portée scientifique proprement dite de notre travail en cherchant à connaître les lois qui lient la composition des eaux aux terrains qui les ren- ferment, lois dont l'application pratique peut également mener à d’im- portanis résultats utilitaires. Ainsi que nous l'avons dit précédemment, la connaissance de trente- et-un puits ne suffit pas pour aborder le problème; il nous faut des documents bien plus nombreux. Heureusement, nous connaissons la coupe géologique et quelques détails hydrologiques sur plusieurs centaines de puits artésiens; il suffira donc, pour faire avancer énergiquement la question, d'obtenir les résultats de l'analyse des eaux, ce à quoi nous convions tous nos confrères à nous aider autant qu'ils le pourront. En attendant que nous ayons rassemblé de nouveaux matériaux pour en faire des séries successives qui, en formant le catalogue des puits artésiens du pays, conduiront à la solution du problème posé, nous publierons donc ci-après le premier groupe de documents que l’on peut considérer sinon comme complets, au moins comme satisfaisants, en n’oubliant pas de remercier chaleureusement ici toutes les personnes 172 A. RUTOTETE. VAN DEN BROECK.— COMPOSITION CHIMIQUE 28 JANVIER. qui nous ont aidé dans notre tâche et fourni des renseignements pré- cieux et encore inédits. PREMIÈRE SÉRIE. PUITS ARTÉSIEN D'OSTENDE. La coupe géologique du puits d'Ostende a déjà fait l'objet d’assez nombreux travaux (1), qui ont été résumés dans la note de l’un de nous (2), publiée dans le T. I du Bulletin de la Société. Historique. A l'époque de son creusement, le puits d'Ostende a vivement intéressé les autorités et l'opinion publique ; mais depuis son achèvement et sa non réussite au point de vue du rendement en eau potable, il est tombé dans l'oubli et les documents qui le concernent sont devenus assez rares. Nous avons fait de nombreuses recherches au sujet de ce qui a été publié sur le puits d'Ostende et nous avons trouvé de précieux ren- seignements dans le Bulletin communal d'Ostende, dans les Annales de la Société paléontologique de Belgique, dans les dossiers du Ministère de l'Intérieur que nous avons eu l'autorisation de consulter et dans des documents qui nous ont été communiqués par l'obligeant intermédiaire de feu notre confrère M. l'Ingénieur Van Mierlo. Il résulte d'un rapport officiel que le contrat d'entreprise a été conclu entre la ville d'Ostende et M. Kind, sondeur, le 9 décembre 1857, avec condition d'obtenir de l'eau potable jaillissant à au moins un mêtre au-déssus du niveau du sol. Nous n'avons trouvé nulle part la date exacte à laquelle le travail a été commencé, mais nous savons, d'après les Annales de la Société paléontologique de Belgique, dont le siège était à Anvers, qu'à la séance du 11 juillet 1858, MM. Nyst et N. de Wael ont signalé la réception des premiers échantillons du puits, jusque 33,50 de profondeur, adressés par M. Verraert, directeur de l'École de naviga- tion à Ostende. A la séance du 25 juillet 1858, MM. Nyst et de Wael. qui avaient étudié et classé les échantillons annoncés à la séance du 11, donnent un premier relevé des couches traversées sur les 33,50 premiers mètres ; (1) M. QUETELET, dans son travail intitulé : « Sur les essais tentés en Belgique pour le forage des puits artésiens », publié dans les Annales des Travaux publics. T. VI, 1847, rapporte qu'un particulier d’Ostende a tenté, en 1828, un essai de orage jusqu’à 220 pieds de profondeur, sans succès. (2) A. Ruror. Détermination de l'allure souterraine des couches formant le sous- sol des Flandres entre Bruxelles et Ostende Bull. Soc. belge de géol T.I, 1887. DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE. 173 ils y trouvent 16 couches différentes qu'ils décrivent, en citant les noms des coquilles rencontrées dans les couches à divers niveaux. A la date du 25 juillet, la profondeur totale de 72 métres avait été atteinte. Plus tard, il a été encore question d'envois d'échantillons du puits d'Ostende les 19 septembre 1858, 6 février, 20 février et 14 août 1859; enfin, le 23 janvier 1860, M. Verraert fait parvenir les derniers échan- tillons, consistant en « schistes ardennaïis » extraits à 300%,40 de profondeur. D'après ces données on peut donc conclure que le puits artésien d'Ostende a été commencé dans les premiers mois de 1858 et terminé fin janvier 1860. Ajoutons que, le 22 décembre 1859, M. le Ministre de l'intérieur Ch. Rogier nomma, sur la demande de l'administration commu- nale, une commission gouvernementale composée de MM. d'Omalius d'Halloy président, L. de Koninck, G. Dewalque, A. Devaux et E. Bidaut pour étudier les diverses questions relatives au puits arté- sien. Cette commission a remis des rapports très remarquables, desquels nous avons tiré bon nombre de renseignements qui suivent. Cote de l'orifice. Le sondage d'Ostende a été creusé dans la « plaine Saint-Sébastien », à 6®,45 au-dessus du niveau de la basse mer. Coupe géologique. Ainsi que nous l'avons dit, la coupe complète du puits a déjà paru dans le T. 1 du Bulletin; toutefois nous avons retrouvé dans les Procès-verbaux des séances de la Société paléontolo- gique de Belgique quelques détails que nous croyons utile de faire connaître. | Voici d’abord la coupe des premiers 332,50, donnée à la séance du 25 juillet 1858 par MM. Nyst et de Wael : DE A 1 Terre végétale ou rapportée 6) 25 2 Sables d’alluvions marines , ; ; ; : ; oO 25 1 60 3 Argile tourbeuse RSR # GOT 1,090 4 Sable gris sans coquilles, AE Paeate ; ; c ; 1 go 2 70 5 Même couche avec Cardium edule . é ; : 270 4 50 6 Même couche plus sableuse avec Mytilus PTT 4 50 5 10 HCÉOUTDE 1; ; ë ; : : 5 10 6 45 8 Argile grise avec re de végétaux. 6 45 9 16 9 Sables gris contenant des Lutraria compressa et Cadre edule . , : . ' , - 9 16 17 60 10 Couche argileuse gris tre - : À ; 3 ; 17 60 19:80 11 Même argile grisroussâtre . ! À : , : 19 80 22 45 12 Sable fin, gris verdâtre . 1 : : J ; À 22 45 26 00 l 174 A. RUTOT ET E. VAN DEN BROEGK.— COMPOSITION CHIMIQUE 28JANVIER. (Ne » | 13 Sable coquillier marin avec Mactra solide, Cardium edule, C. Norwegicum, T'ellina solidula et un petit échinide. Toutes ces espêces habitent encore nos côtes . ; 26/0014 20150 14 Même sable avec cailloux roulés, mélangés de fragments Fe coquilles plus grands que dans la couche précédente, savoir : Pecten varius, P. poly morphus, Cardium edule et une valve de Cyrena . : ; 26 50 31 40 5 Gros cailloux roulés avec Cardium ne et Fer ue de Cardita planicosta, espèce fossile qui provient proba- blement d’une couche tertiaire du terrain parisien (1) qui plonge dans la mer actuelle. Ces fossiles sont encore rejetés sur la so d’Ostende lors des grands oura- gans . : TD é 31 40 33 40 16 Sables marins avec mêmes Bots Le coaiflles , À 33 40 33 50 Les auteurs ajoutent que Cyrena fluminalis a été rencontrée dans les sédiments retirés du puits entre 26,50 et 317,40. Le 19 septembre 1858, les travaux étaient à 103 mètres dans l'argile ypresienne. Le 6 février 1850, recu de l'argile sableuse noire (168,50 à 173 mêtres) et du sable gris très fin (Landenien) (173 à 178) renferment des frag- ments de cyrènes, d'huîtres, ainsi que des cailloux roulés. Le 20 février 1859, M. Nyst cite comme ayant été recueilli dans le Landenien : Cyrena cuneiformis, Melanopsis fusiformis, Melania inquiniata (var.), Ostrea belloyacina (?) Le 14 août 1859, les échantillons envoyés par M. Verraert consistent en craie blanche avec fragments de silex noir de 208 à 272",20 et de marne argileuse de couleur rouge brique jusque 274,2 La constatation certaine de la présence de silex noir dans la craie blanche du puits d’Ostende, n’est pas sans importance. | Enfin, l'envoi des derniers échantillons, consistant en schistes arden- . nais, a été signalé le 23 janvier 1860. Tubages. Le puits artésien d'Ostende est garni de quatre tubes emboîtés, dont voici les dimensions : 1er tube : diamètre : oM,40 ; longueur : 17050 2° MUDE — OBDIE — 89,00 3e tube _ OM re Wr22nioo 4° tube ==. OM2755: 1209800 Ce dernier tube s'arrête à la petite acte de sable blanc qui surmonte directement le schiste primaire. (1) Cette couche est actuellement classée dans l'étage paniselien. DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE. 175 Nappes aguifères. Trois nappes aquifères ont été rencontrées : Profondeur Atteinte en : re nappe é 173 mètres Fin janvier 1859 2° nappe 185 mètres février 1859 3° nappe L À 209 mètres 25 au 30 août 1859 Niveau hy drostatique. ire nappe aquifère : 8",14 au dessus de la basse mer moyenne des vives eaux. 2 — CH —- 3e — LE 20 — Le niveau hydrostatique de 11",20 au-dessus de la basse mer est considéré comme la résultante de l'équilibre des trois nappes. Influence de la marée. Nous trouvons dans le rapport du 12 mars 1862 de la commission gouvernementale que les membres ont noté, sans pouvoir le vérifier, le fait intéressant, déjà observé ailleurs, que la venue de l'eau serait influencée par la marée, de telle sorte que, une demi-heure avant la pleine mer, le niveau commencerait à s'élever dans le bassin de réception, et qu'il continuerait ainsi pendant environ trois heures pour atteindre de o",12 à o,15, après quoi il reviendrait lentement à sa cote primitive. Toutefois, le 18 juillet 1861, l'un des membres de la commission a fait l'observation suivante : Ayant fait un jaugeage du débit à la hauteur de 6m,37 au-dessus de la basse mer, pendant la journée, il trouve o!,926 par seconde, soit 80,000 litres par vingt-quatre henres. Ayant continué d’autres expériences relatives à la température de l'eau, le même membre s'apercut, vers sept heures du soir, un peu avant le moment de la haute mer et par une forte brise Ouest, que le niveau montait dans le bassin de réception. Vers sept heures et demie, les eaux s'étaient élevées de om,2o et un nouveau jaugeage signala un débit de 11,68 par seconde, soit 145,000 litres en vingt-quatre heures. Par l'effet de la marée, le débit avait donc varié, en six à sept heures, de 0!,926 à 1!,680 par seconde, soit près de la moitié en plus. Plus tard, note a été tenue des variations de niveau dans le bassin, en rapport avec le vent et la marée, mais aucune loi ne paraît ressortir de l'examen du tableau ; les variations n'ont pas été vérifiées par des Jaugeages. _Les membres de la commission, dans leur rapport du 12 mars 1862, pensent que la relation entre les variations du niveau et son débit avec la marée proviendrait de ce que les couches renfermant les nappes 176 A. RUTOT ET E.VAN DEN BROECK.— COMPOSITION CHIMIQUE 28 JANNI artésiennes viennent affeurer au fond de la mer, dans leur prolonge- ment ouest. Débit du puits. ire nappe aquifère : le débit est évalué à environ 1200 litres à l'heure par écoulement naturel à 4,88 au-dessus du niveau de la basse mer. 2° nappe aquifère : le débit est évalué à 9000 litres à l'heure par écoulement naturel à 5,16 au-dessus du niveau de la basse mer. 3e nappe aquifère : débit évalué à 10,200 litres à l'heure par écou- lement naturel à 52,26 au-dessus du niveau de la basse mer. Lorsque la 3me nappe aquifère fut atteinte, il y eut un grand afflux de sable qui s’accumula au fond du trou de sonde. Les o et 10 novembre 1860, la Commission gouvernementale avait encore constaté que le débit total était en moyenne de 120 mètres cubes par jour, soit 5000 litres par heure à 10,04 au-dessus de la basse mer; d'autre part, on a constaté de très grandes variations de débit sous l'influence de la marée; nous avons rendu compte des observations faites à ce sujet dans le paragraphe précédent. Un calcul basé sur la différence de température des nappes établit que le débit total étant de 119,000 litres en 24 heures, la nappe infé- rieure fournit 68,000 litres et les deux supérieures réunies 51,000 litres Température de l’eau. Des observations intéressantes ont été faite. sur la température de l'eau. Les 9 et 10 novembre 1868 et fin janvier 1861, des expériences ont été faites et ont donné le résultat suivant: En janvier 1861, par un froid extérieur assez vif, la température de l'eau dans le bassin de distribution était de 17°,7, elle s'est montrée de 18° au sommet du tube central et à 260 mêtres de profondeur, la tem- érature de 22°,2 a été constatée. En juin 1861 d’autres expériences furent faites, l'un des membres de la commission fit les observations suivantes: La température de l'air étant 21° 1/2, celle de l’eau, à la sortie, fut trouvée de 19° centigrades. | Un thermomètre cafree dans une forte boîte en cuivre s’est arrêté à la profondeur de 178 mètres et permet de constater un température de 21°; descendu à 295 mètres le thermomètre marque 22°. Le 8 février 1862, les observations suivantes ont été faites : Température à la sortie de l’eau : 19° — à 70 m. de profondeur : 10° 1,2 — à 140 m. — 10° 1/2 ae à210 M. Rene 229 DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE. 19 ._ D'autre part, 1l semble que la température, a la sortie, tende à augmenter lentement; en effet, on a trouvé: En novembre 1860 et janvier 1861: 182,2 environ. En juillet 1861 10° — En février 1862. 10° — Ce fait pourrait toutefois provenir simplement de l’échauffement pro- gressif du tubage par l'eau de la source de fond à 22°. _ Pour ce qui concerne les nappes supérieures à 173 et à 185 mûtres, la température, à la sortie, était de 15°; mais il a été constaté que, dès que la nappe inférieure de 298 mètres a été touchée, en octobre 1850, la température, à la sortie, s'est rapidement augmentée de 3°, c’est-à-dire que l’on a constaté 180. En Juillet 1867, cette température était montée à 10°. Densité de l’eau. MM. Sobry et Gofhin, dans le travail déjà cité, attribuent à l’eau du puits d'Ostende la densité de 1002,36. Analyses de l'eau. Des analyses de l’eau des nappes aquifères du puits d'Ostende ont été faites à plusieurs reprises ; nous les trouvons dans le travail de MM. Sobry et Gofhin, intitulé : Mémoire sur le puits artésien d'Ostende, son eau, ses propriétés, publié dans le Jour- nal de la Société de Pharmacie d'Anvers, et dans un opuscule intitulé : Rapports des Académies royales de de et de Médecine sur l'eau du puits artésien d'Ostende, inséré dans le Bulletin communal d'Os- tende, n° 16, 1864. | Ces rapports ont été présentés à la suite de l'envoi a l’Académie, par M.Ch. Rogier, Ministre de l'Intérieur, du travail de MM. Sobry et Goffin cité ci-dessus. Les rapporteurs étaient MM. de Koninck et G. Dewalque pour l'Académie des Sciences, et MM. Chandelon et Depaire pour _: démie de Médecine. Le rapport de M. de Rack est de beaucoup le plus complet et le plus intéressant. L'éminent chimiste rappelle d'abord qu’en 1860 il a fait partie d’une première commission chargée par le Ministre de l'Intérieur de faire rapport sur les eaux du puits d'Ostende. Les premières analyses, faites sur des eaux recueillies au puits même, au commencement de 1860, ont fourni 28,687 de matières fixes par litre. 1890. ME. 12 178 A. RUTOTET E.VAN DEN BROECK — COMPOSITION CHIMIQUE 28 JANVIE La moyenne des analyses a donné : Chlorure sodique . À : : 187,303 Sulfate sodique ë : ; ë o 0,00 Carbonate sodique . ë : ; . o, 651 Chlorure potassique - 5 o : O, 023 Carbonate magnésique . 0, 034 Alumine avec traces d'oxyde ferrique 5 0, 007 Silice : à à : 0,1 003 Matières organiques et perte 2 . : OO 2, 687 Vers la fin de 1859, une nouvelle quantité d'eau a été puisée, par les soins de la Commission gouvernementale, à la profondeur de 300 mètres, de manière à éviter tout mélange avec l’eau des nappes supé- rieures. Cette eau renfermait : Résidu fixe par litre . 1 : 28",856 Chlorure sodique . 5 : NE 7 1lO) Sulfate sodique. - : : 0, 092 Carbonate sodique, etc. . ù 1, Le Matières organiques . : traces. D'après MM. Sobry et Goffn, Fe faite en 1863-64 aurait donné 35°,42 de résidu fixe par litre, se décomposant comme suit : Chlorure sodique . Ù à - 18.462 Sultate sodique. - : ; ; o, 605 Carbonate sodique . ! RE ë 0, 012 Chlorure potassique , . ë : : 0, 135 Carbonate magnésique . : À : 0, 063 Phosphate sodique. . : : : CMOS Oxyde un : : : : 0, 012 Silice à : : ë j : 0, 010 Perte : : : à k : : O, 040 HORS SR O42 De son côté, M. G. Dewalque donne, dans son rapport, les résul- tats d’une analyse faite en 1863-64 par son frère M. Fr. Dewalque, à Liége. Résidu total desséché à 150°, par litre : 28°,7810. Chlorure sodique . o : : ë 18r,3206 Carbonate sodique. ; à à ; ORTAION Sulfate sodique . . : : 0, 3082 Phosphate hydrobisodique : 0, 0070 Sulfate potassique . À 5 : ; 0, 3279 Carbonate magnésique . ; 5 : O0 Carbonate calcique : : O. 0205 Oxyde ferrique avec traces dlaire À 0, 0063 Silice: à i : é : ; 0, 0116 IPN UNE 2,570 DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE. 179 Le fer serait à l'état de carbonate ferreux et il serait dissous, ainsi que les carbonates terreux, par un excès d’acide carbonique. Les analyses qui viennent d'être données ont rapport à l’eau de la nappe aquifère profonde, les tubages ayant isolé les nappes supérieures, mais pendant le forage, des essais ont été effectués sur les eaux des nappes supérieures et nous les avons trouvés consignés pour la plupart dans le rapport de M. de Koninck. En 1859, au moment où la sonde atteignait, à 173 mètres, la première nappe aquifère, M. le Dr Verhaeghe a recueilli un échantillon d’eau qui, soumis à M. de Koninck, a fourni : Résidu fixe par litre. L . : 5 28",020 Chlorure sodique . - £ - : 1213 Sulfate sodique , - : : : O, 472 Carbonate sodique, etc. . ; k ; 1295 En 1862, de nouveaux essais ont été faits sur les eaux des trois nappes dont des prises d'échantillons séparées avaient été obtenues. Les résidus fixes de chacune des trois nappes ont été les suivants : 1re nappe. 2 281,762 par litre 2 Tappe. 228000 » 5e nappe. : 3, 428 » La proportion de matières fixes croît donc avec la profondeur. C'est surtout la quantité de chlorure sodique qui augmente à mesure qu'on descend, le carbonate sodique reste à peu près constant. Voici en effet les proportions de chlorure sodique : ire nappe : oë8r,713 chlore — 18,177 chlorure sodique JÉTABDE NO, 23: LL 1,1, 234 ) HA DADDE LE 182, YU) — 1, 079 ) En déduisant ces trois dernières quantités de chacun des résidus fixes correspondants, on obtient la somme des autres sels, constitués surtout par les carbonate et sulfate sodiques : 1e nappe. : - 3 À 157,585 2° nappe. : ; $ PAC 3° nappe. : ; ‘ NS Dans un rapport annexé aux précédents, M. Devaux ajoute qu'en 1862 M. le Dr Van den Corput, chimiste au Musée de l'Industrie à Bruxelles, a fait l'analyse des nappes rencontrées à plusieurs niveaux, mais il n'en donne pas les résultats et il se borne à émettre l'opinion que ces eaux ont une saveur désagréable et qu’elles doivent être consi- dérées comme médicinales. 180 A.RUTOTETE. VAN DEN BROECK.— COMPOSITION CHIMIQUE 28JANVIER. L'eau des nappes artésiennes d'Ostende renferme donc à peu près 1 1/2 gramme de sel marin par litre; comme terme de com- paraison, nous donnerons ci-après le degré de salure de quelques eaux : Eau de mer. : : - . : : 32 à 348',00 par litre. Puits Neyt, quai des Pécheurs, à Ostende . ; 16, 86 » » près de l’église anglaise, à Ostende . : 3,17 Ë) » maison près du terrain De Naeyer,à Ostende 2,070 ” » maison Perrier . ; : Ë : ÿ 0, 34 » Eau du Canal de Willebroeck (2 janvier 1889) . CN ISS » En somme, l'eau des puits artésiens d'Ostende n’est pas potable et doit être rejetée de la consommation. Observations diverses. Après l'achèvement du forage d'Ostende, vu le débit considérable qu'il donnait et que l'on peut évaluer en moyenne à 160 mètres cubes par jour, on a cherché à l'utiliser pour les besoins de la population. Malheureusement la teneur en sels divers n'a fait qu’augmenter avec la profondeur, de sorte que l’arrivée de la source inférieure a fortement changé les conditions d’utilisation de l'eau artésienne. Il résulte d'une déclaration de M. le D: Verhaegen, faite en jan- vier 1860 et confirmée par lui, que, lorsque la première nappe arté- sienne, à 175 mètres, a été traversée, le docteur et sa famille ont fait usage exclusivement, pendant plus de quinze jours, pour la table comme pour les besoins du ménage, des eaux de cette première nappe, sans qu'on ait eu le moins du monde à s’en plaindre. | En songeant que la nappe inférieure donnait 38r,42 de résidu salin, alors que le mélange général des trois nappes n'en accusait que 28,68, il était permis de conclure que l'on aurait pu utiliser uniquement la nappe supérieure, ou plutôt séparer les eaux des deux niveaux. | Un dispositif pour réaliser cette idée a été décrit dans un rapport de la Commission gouvernementale daté du 19 juillet 1862, mais nous ignorons s'il a été réalisé dans la suite, d'autant plus que l'on a reconnu que le tubage n’était pas étanche. C’est sans doute l’impossibilité reconnue d'opérer cette séparation et aussi le goût désagréable communiqué à toute la masse par le mélange avec la puissante source inférieure, qui a décidé les autorités à aban- donner définitivement le puits (dont le coût s’est élevé à cent mille francs) et en même temps le projet de distribution d’eau qui avait été complétement élaboré et qui, au point de vue pratique, présente de l'intérêt. DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE. 181 LE PUITS ARTÉSIEN DE MENIN. L'un de nous a déjà publié dans le T. I (1) du Bulletin de notre Société, la coupe géologique du puits de Menin, creusé pour le compte de M. Lannoy-Dupont, brasseur à Menin, par M. le baron O. van Ertborn. M. Lannoy-Dupont, consulté par nous à l'effet de savoir s’il ne pouvait nous fournir lés données hydrologiques de son puits ainsi que l'analyse de l'eau, a eu l'extrême obligeance de nous faire parvenir les renseignements relatifs à la cote de l'orifice, au niveau hydrostatique et au débit, ainsi que l'analyse détaillée de l'eau de son puits. Cote de l'orifice. Pour ce qui concerne la cote de l'orifice, elle n'est pas de 17", comme elle avait été appréciée approximativement. Le seuil du beffroi de Menin étant à la cote 16, l'orifice est de 2,695 en contrebas de ce seuil, c'est-à-dire à la cote 13",305. Coupe des terrains. Rappelons d'abord d'une manière sommaire la coupe des terrains traversés : Terrain Assise flandrienne (sable). : k ë s 8,00 } ARE quaternaire | Assise campinienne (limon) . ’ CHERE 12,00 ) û Etage Argile plus ou moins sableuse . c : ; : ? 48,00 ypresien Étage SE US 0,0 famine 8,50 } 5m,5 landenien | Argile . | é : - : . : 37,00 ) ta Etage Craie blanche . . . : . i : : : 20,50 senonien |! Étage {Craie marneuse . : : ‘ : . 6,00 } nues turonien | Dièves . 3 : ; à À ù : 12,00) 9 ER. | Marne prise. - : ; c : : : : 3m,60 cénomanien | Terrain ( ; A dun: | Dolomie grenue . Total 156,250 Niveau hydrostatique. Lors du forage, en 1879, l'eau s'élevait à 1v,80o au-dessus de l'orifice. Depuis lors, l'eau s'écoule dans un faux puits ou citerne, à 1",40 au-dessus de l'orifice. Débit du puits. En 1870, il sortait par écoulement naturel, de 2 à 3000 hectolitres en 24 heures, Actuellement, l’eau s'écoule naturellement à 1,"40 au-dessus de l’ori- fice à raison de 19 hectolitres par heure. | (1) A. Ruror. Note sur l'allure souterraine des couches entre la Lys et la Senne. Bull. Soc. belge de géol. T. [. 1887. Mém. :82 A.RUTOTETE. VAN DEN BROECK.— COMPOSITION CHIMIQUE 28 JANMIER Analyse de l'eau. Cette analyse a été faite par les soins de M. Jules Van den Berghe, directeur du Laboratoire agricole provincial de la Flandre Occidentale, à Roulers. Elle porte la date du 5 avril UE Voici le détail de l'analyse : Résidu de l’évaporation par litre (séché à 150°) 18',244. La constitution de ce résidu est la suivante : Eau de combinaison : : . 08,017 Potasse . OPS014 Soude . 0 ,024 Chaux 0 ,005 Magnésie . : . - ? O ,003 Oxyde de fer . - O0 ,001 Acide sulfurique . ; À : ; O ,245 Chlore , : . ‘ - ; . OC Silice <. oM;O012 Acide carbonique . : : : O0 ,180 Matières organiques(non Ts) et perte. O ,004 1 ,204 Oxygène correspondant au chlore. ; Oo ,040 Reste: 01852247 Acide carbonique total :'08",30 par litre. Réaction de l'eau : alcaline. Ce résultat permet de reconstituer approximativement de la manière suivante les sels dissous dans l’eau, par litre : Bicarbonateïde soude "10 : 08r,650 Sulfate de soude 0 :,430 Chlorure de sodium. 0 ,300 Bicarbonate de potasse 0 ,030 _— de chaux . " : : O ,010 — de magnésie ; Oo ,005 Oxyde de fer oO ,011 Silice 0017 Soit o8',194 de plus que le résidu de l'évaporation, la perte prove- nant de la décomposition des bicarbonates. M. Van den Berghe ajoute que l'eau du puits de Menin est peu incrustante, mais fort chargée de sels dissous, surtout de bicarbonate de soude, de sulfate de soude et de chlorure de sodium; que les quan- tités de chaux et de fer sont très minimes et inférieures à ce que renfer- ment les eaux superficielles de la région de Roulers, qu'elle renferme peu d'oxygène dissous et de matières organiques. Enfin, l'honorable directeur du Laboratoire de Roulers fait remar- DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SCL DE LA BELGIQUE. 183 quer que le résidu de 18, 244 par litre est quatre fois supérieur à ce que laisse à l'évaporation l'eau de pompe à Roulers et dit que la réaction alcaline de l’eau du puits artésien de Menin peut exercer une action favorable sur l'extraction du grain, dans la fabrication de Ia bière. PUITS ARTÉSIEN D'ALOST,. L'un de nous a déjà donné en détail (1), la coupe géologique du second puits artésien de la filature de MM. Van der Smiscen, frères, place Impériale, foré en 1882-83 par M. le baron ©. van Ertborn, au Nord-Ouest d’Alost. M. van Ertbon lui-même a publié dans les Annales de la Société géologique de Belgique, t. XIII, 1887 (p. 208-301, Mémoires), la coupe du puits, en y ajoutant quelques données hydrologiques, que nous croyons utile de faire connaître. Cote de l'orifice. M. van Értborn évalue, comme nous-même, la cote de l’orifice à 15 mètres. Coupe géologique. Un premier sondage a été exécuté en 1876, chez MM. Van der Smissen. La coupe de ce sondage a été conservée et notre confrère M. l'avocat Cumont a bien voulu nous en fournir la représentation graphique, que nous résumons comme suit : 1. Terre végétale. = : : . 1 mètre. 2. Sable jaunâtre un peu argileux ; 12e > 3. Sable verdâtre avec Nummulites . ee 4. Sable vert et gravier ‘ : ; Ge 5. Argile un peu sableuse . 5 à 67 » 6. Argile plastique . - ; : 210 7. Sable vert aquitère. ‘ 6 ; 3 » 8. Argile brunâtre non percée . . D rt TDOtal ET A: Il semble que les N°s 1 à 4 doivent être rapportés au Quaternaire, les Nes 5 et 6 à l'Ypresien et les N° 7 et 8 au Landenien. e sable landenien n'ayant fourni qu'un débit peu abondant, un second puits fut foré en 1882-83. L'un de nous a donné la coupe géologique de ce puits d’après la série d'échantillons obtenue pour le Musée Royal d'Histoire Naturelle par l'obligeant intermédiaire de M. l'avocat Cumont. Cette coupe diffère par certains détails de celle donnée par M. van Ertborn. La principale différence consiste dans l'introduction, par ce dernier, entre le Quaternaire et l'Ypresien, de 3m,53 de sable paniselien dont 184 A.RUTOTET E.VAN DEN BROECK. -= COMPOSITION CHIMIQUE 28 nous n'admettons pas la présence, attendu que le Paniselien, dans la région considérée, est essentiellement argileux à sa base et non pas sableux et que, du reste, le contact des deux étages doit se trouver bien au-dessus de la cote zéro. Nous maintenons donc l'interpréta- tion de la coupe telle qu’elle a été donnée dans notre Bulletin (x). Niveaux aquifères. — Niveau hydrostatique. — Débit. M. van Ertborn ne signale la présence d'aucune nappe aquifère dans le sable landenien, mais dans les 41",40 de roches primaires percées, il indique la présence de cinq sources correspondant à autant de fissures ; ce ne sont donc pas des niveaux aquifères proprement dits. Voici, d'après M. van Ertborn, le débit des sources du terrain silu- rien, à l'écoulement naturel au niveau du sol : re source : profondeur : 17403; . débit : 36 litres par minute. 2° source : » 108,007 er Din? TE ODIE » 3e source : » 202,20 he ».' 2002 » 4 et 4bis sources : » 203,04 120,02 DAMON » Total A0 00 » Une pompe débitant 300 litres par minute abaïssait le niveau à 6 mètres sous le sol. Ces sources sont jaillissantes, mais à 210 mètres de profondeur une nouvelle fissure fut rencontrée, qui réduisit le débit par minute, par écoulement à la surface du sa de 240 à 100 litres. Par rapport aux sources supérieures, cette fissure était donc absorbante, mais lorsqu’au moyen d’une pompe on abaïissait le niveau à 4,50 sous le sol, cette même fissure fournissait, avec les précédentes, 425 litres par minute. Température de l'eau. Cette température a été prise le 25 novem- bre 1882; l'air extérieur marquant o° centigrades, l’eau a accusé une température de 16° centigrades. Analyse de l’eau. L'eau du puits artésien d'Alost n’a subi jusqu'ici aucune analyse. Quelques réactions essayées sur le dépôt salin pris aux robinets de purge des chaudières de l'établissement ont permis de recon- naître la présence de chlorure de sodium, de sulfate et surtout de car- bonate de soude. _ Observations. Une communication récente de MM.Van der Smissen frères nous apprend que, depuis 1883, les pompes de condensation de la machine à vapeur sont alimentées par le puits artésien, à raison de 450 à 500 litres par minute. (1) Dans sa note, M. van Ertborn signale la présence de quelques rares graviers de quartz à la base de la couche sableuse supérieure du Landenien, épaisse de 9,70. DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE. 185 Depuis 1887, l'extraction d’eau dure nuit et jour, du lundi matin au samedi soir. Le niveau de l’eau se maintient constant à 4,50 au-dessous du niveau du sol. PUITS ARTÉSIEN DE DENDERLEEUVW. L'un de nous a publié en 1887 (1), et MM. O. van Ertborn et Cogels ont publié la même année (2), la coupe géologique du puits artésien creusé par M. van Ertborn à l'ancienne remise aux s HICOREnre de la gare de Denderleeuw. Le puits a été foré en 1872 et approfondi en 1873. Dans leur note, MM. van Ertborn et Cogels donnent, sur les eaux du puits, quelques détails que nous croyons utile de faire connaître; de plus ils rectifient une erreur d'interprétation qui avait été commise dans la première coupe publiée, coupe dans laquelle la partie supé- rieure, très altérée, du Silurien avait été confondue, à cause de certaines het de constitution, avec un facies local du Turonien. Coupe géologique. Dans les grandes lignes, la coupe du puits arté- sien de la gare de Denderleeuw doit donc être comprise de la manière suivante : Cote de l’orifice : 15 mètres. Le puits a été commencé au fond d’une tranchée de 3 mètres de profondeur donnant passage à la voie ferrée. Limon jaune. : ‘ ; ‘ à ; 4,00 3 Sable grisâtre. : : ! : à ; 6,50 Deniernalre Sable blanc grossier à ; : : ; 3,50 PS Cailloux. à $ Te : 0,60 Argile bleuâtre Dastque 2 : à : 5,40 Étage . Argile grise . ; L ; j : VAT: 00 ypresien | Argile sableuse . : ; à : 400 ie Argile plastique . : * 200 Étage à Sable vert fin avec source d'eau noire . DAC | D dolion : Argile gris bleuâtre avec psammites glauconi- 20,00 | fères . + : : 2 : à 22,00 Étage ( Marne verte . s HA. 6 £ ÿ 3,10 & furonien | Marne avec petits cailloux . 0,60 . | Ra Schistes décomposés, rougeûtres et es, 28,40 À DiurIen | Schistes . : . : : ‘ : : 310 RER Total 151,10 _ (1) A. Rurort. Résultats de nouvelles observations sur le sous-sol de Bruxelles, sur la présence de sédiments fluviaux infra-sénoniens sous Bruxelles et sous Dender- leeuw. Ann. Soc géol de Belgique, Tome XIII, Mém. 1886. (2) O. van ErrTBor et P. Cocecs. Les puits artésiens de la station de Denderleeuw et de la filature de MM. Van der Smissen, à Alost. Ann. Soc. géol. de Belgique, Tome XIII, Mém. 1887. | 186 A.RUTOTETE. VAN DEN BROECK.— COMPOSITION CHIMIQUE 28 JANM Nappes aquifères. Le puits de Denderleeuw à traversé deux nappes aquifères ; une première entre 86 et 93 mètres de profondeur, à la tra- versée du sable landenien; une deuxième à 151,10 dans le schiste silurien. | C’est la première nappe, celle du sable near. qui a fourni de l'eau noire ou plutôt de l’eau brune, analogue, comme teinte, à du café faible. M.van Ertborn ne donne aucun renseignement sur le débit ni sur le niveau hydrostatique de cette nappe, mais il donne les résul- tats de quelques essais faits par M. P. Davreux au sujet de cette eau colorée. Résidu desséché à 100°. ? 087,625 par litre Résidu grillé ) ) 081,405 » D'où il conclut, par soustraction : Matières volatiles et substances organiques : 08',220 par litre. L'analyse du résidu fixe a montré qu'il était formé principalement de chlorures alcalins et d’alumine, avec DEtES quantités de sulfates et de carbonates alcalins. Le fer n'existe qu'en très ue proportions et on n'a pas constaté de traces de chaux. La coloration est due uniquement à la substance organique, laquelle est maintenant connue, grâce au travail récent de notre confrère, M. Klement, sur les eaux colorées du puits artésien de l'usine De Naeyer, à Willebroeck. Les eaux de Denderleeuw étaient très sensiblement plus colorées que celles de Willebroeck. Pour ce qui concerne la nappe inférieure ou du States M. van Ertborn ne dit rien quant à sa composition ; il signale que cette nappe donne un faible débit naturel de jaillissement évalué à 9 à 10 litres par minute. L'auteur ajoute que si le puits avait un diamètre suffisant pour y établir une pompe déprimant le niveau, on pourrait extraire de l’eau en quantité considérable. Depuis déjà assez longtemps, la remise aux locomotives de Dender- leeuw a été supprimée et le puits abandonné. PUITS ARTÉSIEN DE MM. DUPONT FRÈRES, À RENAIX. En 1886, M. E. Delvaux a publié dans les annales de la Société géo- logique de Belgique, T. XIII, Mémoires, un travail intitulé : Obser- vations sur un forage exécuté en 1885 par M. le baron ©. van Ert- born dans les établissements de MM. Dupont frères, rue Saint-Sau- ui Hulk LAON DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE 187 veur, a Renaix, dans lequel il décrit longuement la coupe des terrains traversés en donnant aussi des détails utiles à reproduire concernant les nappes aquifères rencontrées. L'un de nous a donné (1) la coupe résumée du puits, dont nous fournissons ci-après les grandes lignes : Cote de l’orifice : 48",78. Terrain quaternaire. € À : : 12049 Etage ypresien. . ! : : : 48 ,20 Etage landenien à : x : ! 1071 Etage turonien. . . . : ; 3.510 Total. GEO Niveaux aquifères. Le puits de MM. Dupont a rencontré trois nappes aquifères : l’une dans le sable landenien, à la profondeur de 52,55; une deuxième dans le cailloutis base du Landenien, à 69,26, et une troisième dans la marne à silex du Turonien, à 71m,33. Niveau hydrostatique. D'après M. Delvaux, l’eau de la nappe infé- rieure s'équilibre dans le puits à la profondeur de 23n,50 sous l’orifice. Avant que le forage ait atteint la troisième nappe, l'eau, dans le puits, prenait son équilibre à la profondeur de 10 m.., et, au moment où la nappe inférieure a été touchée, le niveau de l’eau est brusquement descendu à 23,50, où il s’est maintenu. Débit du puits. L'eau est puisée au moyen d’une pompe à vapeur, à raison de 50 hectolitres à l'heure, mais on pourrait en retirer 100 et même 150 hectolitres à l'heure si le besoin s'en faisait sentir. Analyse de l’eau. M. E. Delvaux reproduit ensuite l'analyse de l'eau du puits, qui a été effectuée par M. G. Savy, ingénieur-chimiste à Bruxelles : Matières organiques . - 08",0448 par litre. Acide carbonique libre . : O ,0500 — Carbonate de chaux 2 ë OMIS — Sulfate de chäux . ô 0, 0280 — Sels de magnésie . : . O ,1300 — Degré hydrotimétrique (dureté) 350. Cette eau, provenant de la marne turonienne, est donc plus chargée en calcaire que les eaux de la distribution de Bruxelles, qui titrent de 28 à 30°. (a) À. Ruror, Note sur l'allure souterraine des couches entre li Lys ct la Senne. Bull. Soc. géol. Belg. T. I, 1887. 188 A.RUTOTET E. VAN DEN BROECK.— COMPOSITION CHIMIQUE 28 JAN PUITS ARTÉSIEN DE L’USINE LOUSBERG, RUE CHARLES-OUINT A GAND. L'un de nous a décrit (1) la coupe géologique du puits artésien creusé par M. le comte de Hemptinne, à l'ancienne filature Lousberg, à Gand, par M. O. van Ertborn. Cette coupe peut se résumer comme suit : Cote de l’orifice : 8 mètres. Terrain moderne et quaternaire . 4 3 8,50 Etage paniselien . ” . . : miuabnst O0 Etage ypresien : = - / ; 5107139409 Etage landenien . . 5 ; : : 1, 90 HOtalree e 168,90 : MM. Cogels et van Ertborn, dans leurs Mélanges géologiques 2e Fascicule, Anvers 1880, donnent l'analyse de l’eau de la nappe aquifère qui se trouve à la base de l'Ypresien, dans la partie supérieure du Abe landenien : Sulfate de soude . SALE : o8r,489 par litre Chlorure de sodium À : ; o, 633 » Carbonate de fer . : : ; 0, 025 ” Silicate de potasse . ‘ - F o, 036 ” Carbonate de soude. ' s 5 0,4027 » Totale CU HET,010 020 - Cette eau est très chargée de sel marin et de carbonate de soude. . A la suite de cette analyse, MM. Cogels et van Ertborn donnent celle d’un autre puits artésien creusé dans la propriété de M. de Hemp- tinne, à Maltebrugge-lez-Gand, et d'où l’eau provient de la profondeur de 185 mètres; ce qui doit concorder probablement avec le cailloutis base du Landenien. | Voici cette analyse 3 Chlorure de potassium . ; . 08r,550 par litre Sulfate de potasse ; à è OL 2e Carbonate de soude . ; . ë 1, 620 » Totale : 2, 283 » Cette quantité de résidu fixe est considérable ; cette eau doit avoir une réaction fortement alcaline en raison de sa teneur extraordinaire : 18,620, en carbonate de soude. Nous ne trouvons rien dans le travail de MM. Cogels e et van Ertborn concernant le niveau hydrostatique et le débit des puits de Gand. (1) A.Ruror. Détermination de l'allure souterraine des couches formant le sous-sol des Flandres entre Bruxelles et Ostende. Bull, Soc, belge de géol. T, I. 1887. DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE. 189 PUITS ARTÉSIEN DE TAMISE. Dans le même 2° fascicule de leurs Mélanges géologiques MM. Cogels et van Ertborn donnent des renseignements utiles sur un puits artésien creusé en 1880 par M. van Ertborn à l'usine de M. le comte de Hemptinne, à Tamise. Voici ces renseignements, avec notre SU des couches travérséés : SRE 1 Cote de l'orifice : 3 mètres. T_ dderno ) Rémblai. 5, L : à à : ; om,70 } Argiledupoider . . - : . - 2, 00 Sable argileux grisâtre . ‘ E £ : 10,80 Sable grisâtre glauconifère . . 5 5,40 Argile verte . : À : s : ù 3,90 Argile sableuse . : . Ë : : 8,10 Etage asschien Argile plastique . Rte . TH 36,20 66m, 42 Glauconie quartzeuse calcarifère très grossière et très fossilifère. hat : c 1,20 Grès bleuâtre très dur : ; s à - 0,32 | Glauconie quartzeusecalcarifère, très grossière et très fossilifère. PAS ; < : 0,50 \ Grès bleuâtre. : ELURE ; à = 0,12 | Etage ledien { Sable grisàtre à grain moyen, finement poin- 0,12 | tillé de glauconie, aquifère. - : à 0,00 Total : 70,14 Les auteurs ajoutent que la glauconie quartzeuse ou gravier base de J'Asschien renfermait : Nummulites Wemmelensis, très abondantes, Ditrupa strangulata, Pecten corneus, Ostrea sp? Niveau hydrostatique. C'est le sable ledien qui renferme ici le niveau aquifère. MM. Cogels et van Ertborn ne nous disent pas quel est le niveau hydrostatique, mais ils disent que l’eau est jaillissante. Débit du puits. À l'écoulement naturel au niveau du sol, la nappe aquifère du sable ledien fournit 90 litres par minute. Analyse de l'eau. Voici l'analyse, telle qu'elle a été communiquée aux auteurs par M. le comte de Hemptinne. Sulfate de soude . ; à : 031,025 par litre Chlorure de sodium. : ; : 0, 267 » Carbonate de soude . s : : 0,-165° 1h55; Bicarbonate de soude à : LEO ICT » Chaux. :: : me ; > j 0, 008 » Magnésie. ; : ; . : 0, O10 » Peroxydetdemtétn es : PS 0; O01 » Matières organiques. : suit 0, 000 » ù Total TA Cette eau est donc alcaline et renferme 08',836 de sels de soude par litre. PUITS ARTÉSIENS DE BRUXELLES. Nous avons donné, dans l’Explication de la feuille de Bruxelles (1883) de la carte géologique détaillée à l'échelle du 1/20 000, la coupe d’un assez grand nombre de puits artésiens de Bruxelles et ses fau- bourgs. Par suite de son tirage restreint, ce travail est peu répandu dans le public et nous croyons utile de reproduire ci-après les rensei- gnements relatifs à quelques puits sur lesquels nous avons pu acquérir des donnés complètes, grâce aux analyses faites au laboratoire du Musée Royal d'Histoire Naturelle, par notre confrère M. Klement. Puits artésien de la grande distillerie belge, rue de Russie, à Saint-Gilles, creusé par M. van Erthborn. Cote de l’orifice : 21,50. Remblai, limon, alluvions anciennes : ; : . : : 2 0120,00 Étage ypresien : Argile plus ou moins sableuse . : - : 51200 ; A (DSablevertaquireren . . : 5m6o Etage landenien | Argile à psammites. . ; L 1o 17, 30 Silurien : Schistes et quartzites aquifères è : : #32 Total 65, 62 Niveau hydrostatique. L'eau s'équilibre à 13 mètres sous l'orifice, elle sort des schistes et quartzites siluriens. Débit du puits. Le puits débite, au moyen d'une pompe, environ 3300 litres par heure. Tubage. Le tube a 0,28 de diamètre. Température de l'eau : 11°,8 centigrades. Analyse de l'eau. M. Klement a trouvé la composition sui- vante : Carbonate de chaux ; ; à o8r,1902 par litre | ” de magnésie . . 0, 0740 » E » de soude. ! : : 0, 0170 » 4 Chiorure de sodium, à : : o, 0063 » x » de potassium . 2 ; 0, 0106 » 1 | Sulfate de potasse . à : : 0, 01067 » ‘1 Nitrate de potasse . 5 5 o 0, 0010 ” L SHC : : . : : 0, 0200 » + Substances organiques . : : OO ONE) 1 | Acide carbonique à demi combiné . ONA2OD » 1 Acide carbonique libre . : : 0, 0250 » 4 e. DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE. 191 Puits artésien de l'Hôpital Saint-Pierre, rue Haute. Cote de l’orifice : 42 mètres. Puits maçonné £ 4 = À Le ‘ =: = : à F 20,00 Étage ypreslen A RRQ SSL air: r4o: oO A (Sable vert'aquifère : : : : À AS MO0E) Étage landenicn l Argile à psammites . : : 4 ON SA Oo 25, 00 Craie blanche. à : Ë : : : - ! : x : 9, 50 Silurien . ; À À - < . Total 04, 20 Niveau hydrostatique. Lorsqu'on se servait du puits, l'eau prenait son niveau à 24 mètres sous l'orifice. Actuellement le puits est aban- donné. Anciennement, l’eau était élevée au moyen d’une forte pompe à vapeur aspirante et foulante. Débit du puits. Le puits donnait l'eau nécessaire, mais le volume n'a pas été jJaugé. Température de l'eau : 15°,2 centigrades. Cette température est due à la présence, à l’orifice du puits, d'une chaudière à vapeur dont le foyer échauffe fortement le dallage métallique, le tubage, etc. Analyse de l'eau : M. Klement a trouvé : Carbonate de chaux. : ; = o8",1343 par litre » de magnésie . 3 : 0 0229 » » de soude = : : 0, 0313 » Chlorure de sodium . : . 0, 0270 » » depotassium . . . 0, 0008 » Sultate de potasse . : à : 0, 0388 » Nitrate de potasse . . : : 0, 0009 » SACS D : . : : c O, 0324 » Substances organiques , 5 3 0, 0449 » Acide carbonique à demi combiné . 0, 0840 » Acide carbonique libre . - 0, 0065 » Puits artésien de la manufacture royale de bougies, à Cureghem. Cote de l’orifice : 18 mètres. Remblai, alluvions modernes, alluvions anciennes . : o : 15/250 Étage Sable NN Ie SRE NDS 6, 50 Unes ypresien Argile . : : 2 o : à 20, 00 Étage ( Sable vertaquifère . : ; ; : A ODNNEANTES landenien | Argile à psammites . : : . 5 1710500) 1 Étage ( Craie blanche avécsilexnoirs . : : A LODN 8 35 senonien Ù Craie grise . à à à É J : AS ONE E Silurien altéré Total TP O0 Niveau hydrostatique. Le niveau de l’eau s'établit vers 2 mêtres sous l'orifice. ; Débit du puits. En pompant à raison de 20.000 litres à l'heure le niveau descend à 4 mètres. Dans les cas exceptionnels, on peut pom- per à raison de 40.000 litres à l'heure et le niveau descend à 4,50. Tubage. Au fond, le tube a o",18 de diamètre; vers le haut il 40-24. TS Température de l'eau. 12°,5 centigrades. Analyse de l'eau. M. Klement a trouvé : Carbonate de chaux. . : À csr,0842 par litre » de magnésie . ; : o, 0433 » Chlorure de sodium ; : à 0, ADR E » de potassium . ; : 0, 0448 » » de magnesium. : . 0, 0166 ” Sulfate de chaux . : : O0, 0286 -» Nitrate de chaux . : 5 : 0, 0010 n PSC ‘ ; - : “ 0,10257 » Substances organiques . : . 0,-0173 » Acide carbonique à demi combiné . 0, 0597 » Acide carbonique libre . . ; 0, 0279 » Puits artésien de la fonderie Godin et Ci:, à Laeken. Cote de l’orifice : 15 mètres Alluvions moderne et quaternaire . ; : 10M,00 Étage ypresienà .: Le 1}, SE o Hi Sable 2: ; NDS O0) Etage landeñien | Argile à psammites 22, 40 | EE a Craie blanche sans silex, aquifère . : : 16, 50 Total : . 106, 99 Niveau hydrostatique. Le niveau de l’eau s'établit à 3 métres au- dessus de l'orifice. Débit du puits. Le jaugeage a donné : Débit par écoulement naturel à l’orifice : 3400 litres à l’heure. En pompant avec dépression à 4,42 : 5700 » »” » »” 7» BOL: 7000 ” Tubage. Diamètre : 0",20. Température de l'eau : 120,5 centigrades. Analyse de l'eau. M. Klement a trouvé : Carbonate de chaux. , ; à o8r,1084 par litre » de magnésie . x : 0, 0503 F » de soude ; ; : o, 0569 “ = Chlorure de sodium ; - - 0, 0490 ” » de potassium . . LL OM O7 ANNE matt da DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE. 193 Sulfate de potasse . : à 0M,0256 » Nitrate de potasse . s ' ; O, 0021 " SIC $ . : à : o 0300 » Substances organiques . 1 0, 0178 n Acide carbonique à demi combiné . 0,029 » Acide carbonique libre . à À OO 71 " Le texte explicatif de la feuille de Bruxelles de la Carte géologique détaillée de la Belgique à l'échelle du 1/20.000 donne encore la coupe et des renseignements hydrologiques sur les puits artésiens suivants : Usine Pierson, rue des Goujons, à Cureghem. Usine de Lom-ce Berg, à Cureghem. Ancienne brasserie Berkel-Nève, rue Prévinaire, à Cureghem. Atelier de la Gare de Bruxelles-Midi, à Saint-Gilles. Sucrerie Gräffe, rue de Manchester, à Molenbeek-Saint-Jean. Usine frigorifique de M. Metzger, chaussée de Ninove,à Molenbeek- Saint-Jean. Brasserie Bavaro-belge, à Anderlecht. Brasserie Van den Heuvel, rue de la Senne, à Bruxelles. Propriété de M. Alexis Capouillet, rue des Fabriques, à Bruxelles. Etablissement des bains Saint-Sauveur, rue du Marais, à Bruxelles. Brasserie de MM. De Boeck frères, rue Van Hougaerde, à Molen- beek-Saint-Jean. Propriété de M. Lorette, rue Sainte-Marie, à Molenbeek-Saint-Jean. Ateliers de la Gare de Bruxelles-Nord, rue du Progrès, à Schaerbeek. Scierie de marbre de M. Boucnéau, rue Herry, à Laeken. Ecole de la chaussée d'Anvers, à Schaerbeek. Propriété de M. Blieck, rue de l'Intendant, à Molenbeek-Saint-Jean. Briqueterie de M. Draps, à Jette Saint-Pierre. Usine Blaton-Aubert, rue du Pavillon, à Schaerbeek. Manufacture de glaces argentées de MM. Nyssens et C°, rue des Palais, à Laeken. Fabrique de bleu d'outre-mer, gare de Haeren. Amidonnerie de Machelen, près Haeren. Le même texte fournit des renseignements incomplets sur les puits suivants: Teinturerie de M. Steenberg, rue Habermann. à Cureghem. Filature de M. Washer, rue Terre-Neuve, à Bruxelles. Propriété de M. Wallenstein, chaussée d'Anvers, à Schaerbeek. Propriété de M. Donner, à Bruxelles, Brasserie Delannoy, chaussée de Vleurgat, à Ixelles. Sucrerie Maroussem et Cie, à l’Allée Verte, Laeken. MÉ. 1800. 3 194 A.RUTOTET E. VAN DEN BROECK.— COMPOSITION CHIMIQUE 28 JAN M. Klement a bien voulu chercher, à notre demande, la teneur en sel marin des eaux d'un bon nombre de puits artésiens de Bruxelles et des environs. Voici le tableau que nous avons pu ire, au moyen de ces docu- ments, pour le texte explicatif de la feuille de Bruxelles, tableau auquel nous EU Que du terrain HE enen la AP aquifère : Chlorure - 7 TERRAIN RENFERMANT | de sodium PUITS ARTESIENS LA NAPPE AQUIFÈRE par litre d’eau Amidonnerie de Machelen Sable landenien 08,029 Fabrique de bleu, à Haëren Craie blanche 0,057 Fonderie Godin, à Laeken Id. 0,049 Usine Nyssens, à Laeken Silurien 0,031 Usine Biaton-Aubert Craie blanche PE 0,068 Sucrerie Maroussem et Cie Silurien 0,094 Brasserie de Boeck Limon infra sénonien 0,211 Sucrerie Gräffe Id. 0,494 Brasserie Bavaro-belge de + GAOUE Teinturerie Steenberg Craie blanche 0,129 Manufacture R. de bougies Silurien ? 0,401 Usine Pierson Craie blanche ES 0,460 Distillerie belge Silurien 0,006 Hôpital Saint-Pierre Craie blanche 0,027 Bains Saint-Sauveur Sable landenien 0,021 Usine Washer Craie blanche | 0,019 On remarque une teneur de près de un demi gramme de sel marin par litre aux puits Gräffe, Bavaro-belge, Manufacture de bougies et usine Pierson, situés tous quatre à l’ouest de Bruxelles (1) où sont développés, entre la craie blanche et le silurien, des limons rougeâtres avec lits de cailloux roulés, qui semblent être la cause de la salure de l'eau de ces puits. L'eau provenant du sable den de la craie DAnere ou du silu- rien est généralement très peu salée. PUITS ARTÉSIEN DES GLACIÈRES DE SAINT-GILLES LEZ-BRUXELLES. En 1883, M. O. van Ertborn a creusé, pour la Société des Glacières de Bruxelles, à Saint-Gilles, un puits artésien qui a donné lieu à une controverse scientifique ins les Annales de la Société géologique de Belgique. Dans cette controverse, les diverses notions relatives & à ce puits ont été données et nous les résumons ci-après : Coupe des terrains traversés. Dans sa note intitulée: Réponse à la (1) Voir A. Ruror : Résultats de nouvelles observations sur le sous-sol de Bruxelles. Ann. Soc. géol. de Belg. Mém. T. XIII. 1887, pp. 269-288. TE T: DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE: 105 note de M. À. Rutot sur une question concernant l'hy drographie des environs de Bruxelles » Soc. géol. de Belg. Liége, T. XIII. 1886, M. van Ertborn donne la coupe suivante des terrains traversés : Cote de l’orifice : 779,25 Remblai . : $ : à à ; < ; . 6n,40 Limon Vel 5 ; : 5 4 : 0,60 » jaune . : : ; s s : 3,70 | RTS D'RDSUNAUTE MS : : : : . 0,40 d Éatetnatée DIE TIS : : : 1,00 a Cailloux roulés de silex Een une gangue fer- | rugineuse, dont des parties sont du grès ferrugineux . : : : à à À 0,55 Hage Sable jaune grossier avec blocs de grès dur . 14,45 bruxellien Plaquettes ferrugineuses de sable fin, glauco- nifère, micacé, concrétionné; alternances de : strates sableuses et argileuses . : à 0,60 SET LS QUE RASE gris, fin, glauconifère, micacé, avec lits Fe 00 d'argile grise : ne ù . 10,40 | Argile plastique, gris fes , : ë : 49,00 | _ Sable verdâtre fin, pointillé de glauconie à 3,50 | Argile brunâtre ; : À : ë . 8,00 | Zone concrétionnée. ; à ; ï 0,80 | Un psammite . ; à $ : Ô : 0,17 Argile . : 3 ô à 1 : : 2,38 Un psammite . 2 \ ; ë , : 0,22 Argile . EL à ê : à à 0,03 Zone concrétionnée. ù : ' . j 3155 Etage Un psammite dur . à A : : 0,17 - Hair 24,70 landenien Zone concrétionnée . ù à 5 : ! 1,08 Un psammite dur . 6 : . . o 0,40 Argile brunâtre 5 . . . à : 1.35 Zone concrétionnée. à : : s 0,40 FOIE : : : : : : ! 1,07 Un psammite dur . à ; : à à 0,25 Sable glauconifère vert foncé . : 0,28 Gros silex verdis et roulés, mélés de ble glauconifère aquifère . î Uoe . 0,29 Traces de craie. pere : Schiste grisâtre ; percé sur , : NN 6m,45 primaire | Total . ï 119,15 M. van Ertborn insiste sur la présence de la couche de sable glauco- nifère qui précède le cailloutis de silex base du Landenien ; il ajoute qu'à Forest elle est fossilifère et qu'elle a été également traversée au puits de l'usine de Lom de Berg à Cureghem. 196 A.RUTOTETE.VAN DEN BROECK. — COMPOSITION CHIMIQUE 28 JANW Niveau hydrostatique. D'après M. van Ertborn, l'eau provient du sable et du cailloutis de silex, base du Landenien. Cette nappe artésienne équilibrerait son niveau à la cote 50,20, c'est-à-dire à 18%,05 sous la surface du sol. Débit du puits. M. van Ertborn déclare que la pompe à vapeur de l'établissement des Glacières marche généralement sans interruption en débitant 230 litres par minute, soit 331 mètres cubes par 24 heures. Une partie de cette eau servirait à alimenter un bassin de natation. Température de l'eau. En juin 1884, M. A. Joly, professeur de chimie à l'Université de Bruxelles, lors d’une prise d'essai pour ana- lyse, a évalué Ja température de l’eau à la sortie à 109,5, soit 2 degrés de moins que la température moyenne des eaux des puits artésiens de Bruxelles, qui est de 12°,5. à ique de l'eau. M. le professeur Joly a trouvé, pour l'eau du puits des Glacières, 20° hydrotimétriques. Analyse de l'eau. Voici le résultat de l'analyse effectuée par M. le professeur Joly : - Résidu fixe, desséché à 1200 : 08',395 par litre. Chaux 0 L : : 0,172 Magnésie . ; ; s O, 1020 Oxyderderens” : : 0, 006 Alcalis (potasse et soude) . : 0. O11 Silice. à : Û à : O, O21 x Chlore ; : : : s Go Acideisulfurique, MU AS 0 Eco “ Acide carbonique . ë ; 0, 142 L'eau ne réduit ni la solution d'hypermanganate de potassium, ni la solution de chlorure d'or. Elle ne se trouble pas par addition de réactif de Nessler; réactions indiquant l'absence de matières organiques et de sels ammoniacaux. Tubage de om,28 de diamètre. PUITS ARTÉSIEN DE LA BRASSERIE DE LA DYLE À MALINES En 1870, l’un de nous a publié, en collaboration avec M. G. Vin- cent, un travail intitulé : Nofe sur un sondage effectué par M. le baron ©. van Ertborn à la brasserie de la Dyle, à Malines. Soc. géol. de Belg. Liége. t. VI, Mém., 1870. Le-puits a été creusé contre la rivière la Dyle, à 50 mètres en aval du Marché aux Poissons et à 200 mètres d’un puits déjà creusé à la Bras- serie Beernaert. Les échantillons des 52 premiers mètres ont été PEFARSES ceuxde 52 - a 120 mèêtres ont été conservés. e DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE. 107 Voici la coupe, avec l'interprétation que nous croyons pouvoir donner des couches rencontrées : Cote de l’orifice : 5 mètres. Quaternaire : Sable boulant : à : 3 : : . à 92,00 Sable fin un peu argileux . : : = 9,00 À Étage Argile sableuse Meuse ; : 10,00 es asschien Argile bleue (à 57",70, une pierre de om, eu 10,00 ne Sable glauconifère. vert, aquifère . : : 2,00 Étage Sable argileux mêlé de rognons de grès. ‘ 9,00 & ledien? | Couche pierreuse . à < À 3,00 | PAU Gros sable blanc avec gravier renfermant : Étage Nummulites lœvigata, N. scabra, Crenas- laekenien? ter poritoides, Pecten plebeius, Terebra- tula Kickxi, le tout roulé ou brisé, s . 5,00 Étage Argile grise, de teinte assez foncée. fine, dure, eue | ace paniselien (?) se polissant sous l’ongle, sans fossiles s Sable un peu argileux, Le. vert, très glauco- nifère | ï 3, 00 Sable meuble ones un Sa Re 1, O0 Argile grise sableuse, avec trace de fossiles. 20, O0 Étage Sable fin, gris glauconifère, avec Nummulites So ypresien planulata, Pecten corneus var. laudunen- À sis, Anomya? et autres lamellibranches indéterminables; niveau aquifère . ù 4, 00 Argile grise, pâle, avec des lits de concrétions assez dures : ; ; : - 5 40, 00 Total 130,00 Les lits de concrétions assez dures renseignées dans la dernière couche rencontrée ont été trouvés l’un à 100",50 de profondeur sur une épaisseur de 0", 15 et l’autre à 117°,50 sur la même épaisseur. Des circonstances spéciales ont arrêté le puits à la profondeur de 130 mètres, dans l'argile ypresienne, qui n'a donc pas été entièrement traversée. Niveaux aquifères. Deux niveaux aquifères ont été constatés, ce sont : celui du sable vert asschien entre 38 et 40 mètres de profon- deur, et celui du sable fin ypresien entre les profondeurs de 89,50 et 90 mètres. Débit. Le débit de la première nappe est insignifiant; quant au débit de la deuxième nappe, il a été évalué à 40 litres par minute par écoule- ment naturel à 1 mètre au-dessus du niveau du sol. Niveau hydrostatique. Le niveau hydrostatique n'a pas été déter- miné ; la nappe ypresienne donne de l'eau Jjaillissante ayant encore un débit de 40 litres par minute à : mètre au-dessus du sol. Température de l'eau. Bien que venant de la profondeur de 108 A.RUTOT ET E. VAN DEN BROECK. — COMPOSITION CHIMIQUE 28 JANVIER 90 mètres, l'eau de la nappe ypresienne a accusé une température rela- tivement basse de 9°,5 centigrades. Analyse de l'eau. M. le D' Van Melckebeke, pharmacien en chef de l'hôpital Sainte-Élisabeth, à Anvers, a trouvé la composition suivante: Degré hydrotimétrique : 3°. Chaux (à l’état de carbonate) . . o8r,012 par litre. Chaux {à l’état de sulfate et de chlorure) . HAO000 — Magnésie . ; ; : : 10 004 —— Chlore (à l’état de onu) OO Acide sulfurique (à l’état de SE 0,050 — Ammoniaque, acide nitreux, acide nitrique . Oo ,000 — Acide carbonique (à l’état de carbonate de chaux) o ,090 — Sodium (à l’état de chlorure) et silice ; MO 5320 — Total oo ,600 — PUITS ARTÉSIENS DE LOUVAIN. Grâce à la publication, par M. C. Blas, professeur à la Faculté des sciences de l’Université de Louvain et membre correspondant de l’Aca- démie royale de médecine, de son beau travail intitulé :. Contribution a l'étude et à l'analyse des eaux alimentaires et spécialement des eaux de la ville de Louvain et de quelques autres localités de la Belgique, 1884, nous pouvons aborder ici l'étude de la plupart des puits artésiens de la ville de Louvain et de ses environs. Contrairement à ce qui s'est trop souvent passé pour d’autres villes, les coupes de la majorité des’ puits artésiens creusés à Louvain ont été conservées et M. G. Vincent et l’un de nous a pu, dans une noteinti- tulée : Relevé des sondages exécutés dans le Brabant par M. le baron O. van Ertborn, fournir la coupe et des renseignements hydrolo- giques sur quatre de ces puits. Le plus important et le mieux connu des dE de Louvain est celui des Ateliers du Grand Central; c'est par ce puits que nous commencons ce chapitre. Puits artésien des ateliers du Grand Central belge, à Louvain. M. O. Bihet, ancien ingénieur directeur des Ateliers du Grand Cen- tral à Louvain, a publié, en 1876, dans la Revue Universelle des Mines (T. XL. 1876), une Note sur le puits artésien creusé aux ateliers du Grand Central Belge a Louvain à l'occasion d’un forage opéré sous sa direction par M. Flasse et commencé le 5 juillet 1875. Coupe géologique. Lors du creusement, les échantillons des terrains rencontrés ont été soumis à M. Malaise, qui a dressé un tableau des superpositions des couches, publié dans le travail de M. Bihet, mais, DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE. 109 depuis 1876, des progrès sensibles ont été faits dans la connaissance des roches du sous-sol, aussi croyons-nous devoir interpréter la coupe — dont une belle série d'échantillons figure, grâce à l'obligeance de M. Bihet, dans les galeries publiques du Musée d'Histoire Natu- relle de Bruxelles — de la manière suivante : Cote de l’orifice : 30 mètres (1). Etage Sable jaunâtre à grains moyens, faiblement bruxellien glauconifère, avec rognons de grès lustrés verslebas . 3 - : . : : 2700 Sable argileux. , . 3,50 | Etage DISQUE, Argile sableuse très Re vers le bas s 27,00 (020 j Sable glauconifère . : à 18,00 | À Sable un peu argileux . : : SMD Etage j Sable plus ou moins argileux. à , 15,50 dés + Argile calcareuse plus ou moins plastique . 15,85 652,50 Argile sableuse glauconifère . . CAT Marne grisâtre glauconifère . 3 5,00 . Caiïlloutis de silex verdis, base du Ponte ë 0,50 Étage ( Tufeau jaunâtre 2vec silex et gravier à la maestrichtien | base. . RNCS Lena 50 /. Craie blanche Hi ce à ie gris noirâtre \ | avec Belemnitella mucronata, Magas pumilus, etc., et nodules phosphatés à la Étage j base (craie de Nouvelles) . : - 3,00 282,50 senonien |, Craie blanche peu fossilifère à silex noir, puis à silex moins foncé, devenant grise et | graveleuse avec petits cailloux de quartz à IR base 2er. : : : : : 2501 Silurien : Schiste noirâtre passant au grès. : : : : 9,00 Total. 17550 Nappes aqguifères. Un certain nombre de nappes aquifères ont été rencontrées dans le sondage. D'abord, à 6,50 on a rencontré la nappe libre ou phréatique, c'est- a-dire celle des puits domestiques dans le sable bruxellien, puis on a traversé les nappes suivantes : dans le Landenien, vers le bas du « sable un peu argileux » épais de 5%,15, à la profondeur de 81,15 ; ensuite vers le bas du « sable plus ou moins argileux » épais de 152,50, à la profondeur de 96,50. | Dans le Tufeau maestrichtien avec silex, on a rencontré d’abord une source ascendante à 130 mètres, puis une source Jaillissante à 136,50 et enfin une troisième source jaillissante à 137", 50. Ce sont les sources (1) Le sol de l’Atelier est en déblai de 4 mètres par rapport au sol naturel. La cote exacte de l’orifice est 20,025, 200 A.RUTOTET E.VAN DEN BROECK — COMPOSITION CHIMIQUE 28 JANWI dans le Maestrichtien qui alimentent le puits artésien. La craie blanche ni le Silurien n'ont rien produit. Niveau hydrostatique. I] a été constaté que le niveau hydrostatique des eaux landeniennes s’équilibre, le premier à 4 mètres, le deuxième à 2,65 sous l'orifice. Pour ce qui concerne les nappes du Maestrichtien, le niveau est monté d’abord à 1,80 au-dessus de la surface du sol, puis, à la nappe de 138 mètres il est monté subitement à 8,60, où il s’est définiti- vement établi. Débit du puits. Les nappes landeniennes n'ont pas été jaugées, mais la nappe maestrichtienne a donné les résultats suivants : A om,37 au-dessus du sol: débit 200,000 litres par 24 heures. A 3m,11 » » 140,000 Te A 6,50 » » 52,000 » Ces chiffres ont permis d'établir que le débit du puits serait de 353,000 litres par 24 heures à 8 mètres sous le niveau du sol. Température de l'eau. La température de l'eau a été trouvée de 14° centigrades. Analyse de l'eau. Les analyses de l’eau du puits du Grand Central à Louvain ont été faites par M. Champy, chimiste de l'Association pour la surveillance des chaudières, à Bruxelles. Voici le résultat de l'analyse de l’eau, prise à l'écoulement naturel de 200,000 litres par 24 heures, à om,37 au-dessus du niveau du sol : Titre hydrotimétrique, 80. Résidu fixe : 087,463 par litre. Carbonate de chaux . 0, O41 » " magnésie 0, 016 ” » soude . 0, 058 » Chlorure de sodium. 0. 231 » » potassium 0, 106 » Alumine . 0, 004 » Oxyde ferrique. traces » Acide silicique . 0, 005 » s Matières organiques. . O0, 002 ” Acide sulfurique à l’état de Me fate traces » Total. 0, 926 » Tubage : 16% de tube de 0,450 de diam. intér. 25 » 0, 400 » 72 » 0:*350 » 124 ” o, 300 » 140 » O, 200 » La hauteur réellement tubée est de 126 mètres. DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE. 201 Puits artésien du château d'Heverlé, près Louvain D'après M. O. Bihet, le puits du château d'Héverlé a été creusé en 1874 ; la coupe en est très obscure : Coterde l'oritrce -30;o1. Étage ( Sable ordinaire : : ë : à CHE | o ESA bi bonlant, 0. 0 LU ji,ss | 9,00 ? Glaise compacte . : : : : 6,00 É | Sabie boulant . ï : ; k : 11,00 fUp Terre glaise mélée de sable . ; 19,00 35%,00 APEeS Ten | Petit gravier dans la glaise : 3 É 5,00 Pierre de sable peu dure . : . à 1,001.) Glaise : : : : : à : 10,50 | Étage Argile schistoide : L ; : 5 ON ONE NS 30 landenlen Glaise à ; : à : à É 2,00 Silex : ; $ 2,30 | Étage Sable blanc calcareux et silex 4770 maestrichtien? ; è : ñ à Total, 100M,00 On ne peut avoir dans cette coupe qu'une confiance très limitée pour ce qui concerne les divisions du Tertiaire. C'est le Maestrichtien qui renferme la nappe aquifère. Niveau hy drostatique. L'eau maintient son niveau à 1",48 au-dessus du sol. Débit du puits. Ce débit est évalué à 30m%,888 par 24 heures et par écoulement naturel à 1",08 au-dessus du sol. Analyse de l'eau. M. Blas donne, pour l’eau du puits, la composition suivante : Degré hydrotimétrique: 11°,2 (Blas), 120 #/, (Bihet). Dureté persistante : 20. Acide nitrique. : ; . 5 0,8"004 par litre Chloren.. : à à : : 0, 090 » Matières organiques. à : 0, 010 » Résidu fixe, desséché à 1109 . : ©, 870 » Dans ce résidu il y a des quantités sensibles de fer. Tubage: Hauteur tubée : 100% Diamètre du premier tubage 0,45 4) dernier » 0,20 Puits artésien du Moulin de fer à Louvain. Puits creusé non loin de la Dyle en 1860. 202 A.RUTOT ETE. VAN DEN BROEGK.— COMPOSITION CHIMIQUE 28 JANWI Voici la coupe de ce puits donnée par M. Bihet, avec l'interprétation que nous croyons pouvoir y donner: Cote de l’orifice : 24,16. Terre végétale . : : : 5 ; 0,50 Alluvion Tourbe : 3 : . j ; : 5,50 ces de la Sable noir . : s £ ; ! 0,80 He Dyle Sable rouge et ions : / : COCO Étage | x brnelilen À Sable jaune vers le haut, vert vers le bas, avec grès, . 707 ; \ Rene ‘ Argile bleue vers le haut, grise vers le bas. . ; 33"00 ypresien | | Sable vert très mouvant À : ; à 10880000) Étage ; andere Arpile bleue sableuse . 1 : 5 52 52,00 Argile bleue avec 15 à 16 bancs de psammite, 35,60 ? Argile blanche . : : : ‘ SR 4,00 | Silex trés dur à 3 J 1,78 À MR nones Marne jaunâtre . : À F , , 0,30 27,08 Total 105255 Nappes aquifères. Le puits a rencontré deux nappes aquifêres, l’une vers le bas du sable landenien, à la profondeur de 58", et l’autre au bas de l'argile blanche qui surmonte les silex maestrichtiens (?). Niveau hydrostatique. L'eau maintient son niveau à o",50 au- dessus du niveau du sol. Ce niveau est donc très déprimé par rapport aux autres puits et il semble que la seule nappe productive soit ici celle du sable landenien. Débit du puits. Le puits donne, par écoulement naturel à o,2r au-dessus du sol, 25%, 294 par 24 heures. _ Analyse de l'eau. M. Blas donne les résultats suivants : Degré hydrotimétrique : 24° Dureté persistante De Chlore o8r,021 par litre Tubage. Diamètre du premier tubage : 0,20. — dernier — OO: Profondeur tubée : 104 m. Puits artésien de la fabrique de produits chimiques à Wilsele. Ce puits a été creusé entre le canal et la Dyle en 1874, à la fabrique de produits chimiques de MM. Van Mechelen-Kennis à Wilsele au nord de Louvain: | Voici la coupe telle que la donne M. Bihet, avec l'interprétation que nous croyons pouvoir en donner, au moyen de la connaissance d’autres DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE. 203 puits voisins et tout en déclarant n'y attacher qu’une importance médiocre. Cote de l’orifice : 17,48. Terrain moderne et Sable mouvyant aquifère . : j : : 150,25 quaternaire. Etage ( Rognons de grès et cailloux avec gros sable, grès durs bruxellien. | en blocs ou bancs . : : ë 5 : 172005 Etage ypresien | Argile grasse et résistante . _. . . . . 25,70 Etage { Sable aquifère landonien. |! Total ; 60,00 Ainsi que nous le disions ci-dessus, nous n’avons guère de confiance dans cete coupe, c’est pourquoi nous donnons ci-après les coupes d'autres puits creusés à proximité de celui dont il est question, afin de pouvoir nous faire une idée plus nette de la coupe vraie. M. J. Vincent et l'un de nous ont déjà donné, dans le travail cité: « Relevé des sondages exécutés dans le Brabant » 1878, la coupe d'un puits creusé par M. van Ertborn chez MM. Van Mechelen-Kennis à Wilsele, mais contre le chemin de fer, alors que le précédent est situé contre le canal. Voici la coupe de ce puits : Puits artésien de M. Van Mechelen-Kennis, à Wisele, contre le chemin de fer. Cote de l’orifice : 16 m. Terrai Has Terre végétale : : : s 2,35 | moderne CNE < 8 65 11M,00 et quaternaire able et gravier : : : ; Sable verditre. : î ù à : 6,50 Etage Sable gris : 5,00 17m,50 bruxellien Argile blanchâtre . 5 à à 1,15 Sable verdâtre avec rognons de grès : 4,85 Etage ( Argile sableuse verte : à : 17,00 | se = ) : x : E \ 427,20 ypresien ( Argile bleuâtre plastique. S : à 25,50 Etage _— ra Sable vert aquifère. à : s , 72,00 Total : . 782,00 Nous trouvons dans le deuxième fascicule (1880) des Mélanges géologiques, par MM. P. Cogels et O. van Ertborn, la coupe d’un autre puits creusé à Wilsele par M. van Ertborn en 1880. 204 A. RUTOT ET E.VAN DEN BROECK.— COMPOSITION CHIMIQUE 28 JAN) Puits artésien de l'usine de M. Bodart et Cie, à Wilsele, contre le canal de Louvain. Cote de l'orifice : 17 m. Argile d'alluviongrise . ; . à 0,38 » » jaune . À = : 0539 44h Terrains | Tourbe . : : à 0,45 | NE Sable blanchäâtre a me ren- 6m.75 fermant à la partie inférieure beaucoup } + te de silex roulés, de fragments de grès bruxellien et de gros débris de roches primaires . ï 5,40 2) Sable gris verdâtre, denifn, pointillé de Et | glauconie, micacé, avec zones de sable | age LE Han concrétionné À : 1455284 40/55m 23 Argile gris verdâtre un peu Te : 2,70 | | Argile plastique brunûtre. ; 36,00 Etage Sable demi-fin, grisâtre, pointillé de ne iandenien | conie, aquifère . _ : : : 22,00 Total: 62%,00 Le sable aquifère landenien débite, au niveau du sol, 160 litres par minute. Enfin, nous donnons encore, d'après un document qui nous a été communiqué, la coupe du : Puits artésien de la distillerie de M. Ch. Halot, à Wilsele. Cote de l’orifice: 27,48. Nerrevégétale > ; - . #0 20 Bruxellien . ‘ : : - : ! 20,00 Ypresien . SA Pre : 36,15 Sable aquifère (Enter en) : î : 173 Total . : 60,00 Il est à remarquer que ce puits a son orifice exactement à la même cote : 17,48, que celle du puits de la fabrique de produits chimiques dont nous avons pris les données dans le travail de M. Bihet, ainsi que la même profondeur : 60 mètres. | Nous craignons quelque confusion dans les renseignements fournis. Les coupes de Wilsele, dans lesquelles nous avons quelque con- fiance, sont celles des puits Van Mechelen-Kennis (contre le chemin de fer) et Bodart et C*. Nappe aquifère. Tous ces puits de Wilsele s'alimentent dans le sable landenien. ; DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE. 205 Niveau hy drostatique. Ce niveau n'est pas connu, mais on sait qu’il s'équilibre au-dessus du niveau du sol, c’est-à-dire que la nappe lande- nienne est jaillissante et qu'elle peut monter à plus de 4*,70 au-dessus du sol. Débit. M. Bihet donne comme débit du puits de la fabrique de produits chimiques (contre le canal) 336 mètres cubes en 24 heures, à 0,60 au-dessus du niveau du sol. M. van Ertborn donne, comme débit du puits de M. Van Mechelen- Kennis (contre le chemin de fer) : 180 litres par minute, par écoulement naturel au jaillissement. M. van Ertborn évalue le débit du puits de MM. Bodart et Ci à 160 litres par minute au jaillissement. Le débit du puits de la distillerie de M. Halot est évalué à 160,000 litres en 24 heures, à 0,35 au-dessus du niveau du sol. Enfin, un autre document concernant le puits de M. Van Mechelen- Kennis (contre le chemin de fer) donne les chiffres suivants pour le débit : à 0,60 au-dessus du sol, débit : 260,000 1. par 24 h. 42.70 » » 160,000 » à 4, 70 #53 » 60,000 » Température de l'eau : Températ. de l’eau du puits Van Mechelen-Kennis 100, 4/5 » » » Ch -Halot!: r 3 100, 1/2 Titre hy drotimétrique : Puits de la fabrique de produits chimiques : LR _{ en mars 1874 : 42° d'aprés M. Blas : | en août 1880 : 200 d’après M. Bihet: 310. Puits de M. Van Mechelen-Kennis {contre le chemin de fer) : 30° 1/2. Puits de la distillerie Halot : 30° 1/2. | Analyse de l'eau: Voici, d'après M. Blas, les résultats d'analyses de l'eau du puits de la fabrique de Produits chimiques : Mars 1874 Août 1880 Ammoniaque Ayo traces douteuses = Chlore . à ; ; 0,023 == Acidesulfurique . : 0,020 0,020 Matières organiques . 0,010 0,010 Résidu fixe par litre . 0,420 0,237 206 A. RUTOTETE. VAN DEN BROECK.— COMPOSITION CHIMIQUE 28 JAN Puits artésien de la tannerie rue Saint-Martin, à Louvain. M. Bihet donne les renseignements suivants relatifs à ce puits creusé en 1860. Cote de l’orifice : 27,51 Terre végétale ; , : : k SN SO) 0) Ares | not Jaune ne . : : ; 1,90 | : tRSaDien £ - ù s à à : 1,70 70 25 quaternaine | Gravier et cailloux : 5 : - 3 0,90 | Sable gris avec cailloux. : 1,75 | Étage \ Sable avec rognons de grès, et an vert vers bruxellien let basse ë . 162,02 Alternances de lits de ne et td male : : 2.50 Étage Sable avec pierres. : : 1602 ypresien Argile plus ou moins sableuse, Stat vers le 287,29 haut . ; L : : : : F:052%,50 SENE | Sable gris aquifère. : : ; : ; 1®,00 landenien | Total. 52,256 La nappe aquifère est donc renfermée dans le sable landenien. Niveau hydrostatique. D'après M. Bihet, le niveau hydrostatique s'établit à 3",30 au-dessus du sol. Débit du puits. D'après le même auteur, le débit a été évalué à 428,595 en 24 heures à 1",09 au-dessus du sol. Analyse de l’eau. D'après M. Blas, on a constaté : Degré hydrotimétrique : 320 D'après M. Bihet . ; 309 1/2 Une première analyse a donné : Acide azotique ; ; : 08'002 par litre Ammoniaque. : traces douteuses » Chlore . INR : 0,014 » Acide sulfurique . : ; 0,030 » Matières organiques . = 0,02) » Résidu fixe . : : : 0,400 » En août 1880 une nouvelle analyse n'a permis de constater que 0,030 d'acide sulfurique, plus 0.400 de résidu fixe. Tubage. Diamètre du premier tubage . . . . om45 » ) du‘ dermersr id. NO Hauteur tubée : 52m,56. DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE. 207 Puits artésien de M. Mertens, rue de Tirlemont, à Louvain. Ce puits a été creusé en 1856; le travail de M. Bihet permet d’en tirer la coupe suivante : Cote de l’orifice : 33,18. Etage bruxellien . . . à - ; à : 23,50 Etage ypresien : ; Se à ; : : 41,80 Etage landenien . À : ; Ë À 5 ; 66,70 Crétacé . : : s ! à ; É L : 38,00 Total : 170,00 La nappe aquifère s'est montrée dès l'apparition du Crétacé. Niveau hy drostatique. Le niveau hydrostatique vient précisément coïncider avec la surface du sol, à la cote 33,18. Débit. On se sert du puits au moyen d'une pompe. Analyse de l'eau. , . 4 . d è . Degré hydirotimétrique : | dr se . ci 1/2. Acide azotique . : . : 5 . 08r,004 par litre. Chlore . ; : : 4 : ; : ON O2 — Acide sulfurique . ; à c 5 : CHANSONS Matières organiques . s À ; k O, 045 — Résidu fin séché à 1100 . À à Ê ; ON O UE L'eau renferme aussi du fer. Tubage : Diamètre du premier tube. . . . o",o9 ) ue cMeRtMP M ou ot Hauteur tubée : 124 m. PUITS ARTÉSIENS DE LÉAU. _ Dansun article bibliographique annexé au procès-verbal de la séance du 29 mai 1880, 1l est question de l'analyse du travail de MM. D. Raey- maekers et V. Piéret intitulé : Note sur les puits artésiens de Léau et des environs de cette viile. Dans ce travail, nous avons noté des analyses d'eau que nous repro- duisons ci-après : Puits artésien de M. De Brauwer, Grand'place, à Léau. Voici le résumé de la coupe du puits, creusé par M. F. Peters en 1887. Cote de l’orifice : 30 mètres. Terrains Alluvions modernes . . à à 0:70 | moderne et Sable plus ou moins argileux, avec gravier 9,60 quaitcrnaire | et cailloux à la base à 5 0800 À reporter. 9,60 D: D 208 A.RUTOTET E. VAN DEN BROECK. — COMPOSITION CHIMIQUE 28 JAM Report. 9,60 Alternances d’argile glauconifère et de bancs Etage Lu | 33m 45 dar ien de psammite dur . o . 3 ROLE re »4 Sable argileux bleuâtre, glauconifére . #T#3;00 Etage az - Marne blanc grisâtre . : À | ; ; c 202,00 heersien Total: 63",05 Nappe aquifère. La nappe aquifère est contenue dans la marne heersienne fissurée, qui joue un rôle analogue à celui de la craie blanche. Il a été reconnu que le débit du puits augmentait avec l'approfon- dissement dans la marne heersienne. | Niveau hy drostatique. Le niveau de l'eau s See à plus de 4 mètres au-dessus du niveau du sol. Débit. Le volume débité au niveau du sol a été évalué de 1500 à 1800 litres par minute. Analyse de l'eau. Acide nitrique. . 08',0176 par litre. À Acide sulfurique ay dre ON C20 » ñ Chlore : : Ô O, 0044 » à Matières organiques : O0, 000006 » Résidu salin, desséché à 1000 oëgr, 563 Dureté totale (degré hydrotimétrique) 35° Dureté persistante : ; : 20° Puits artésien chez M. le notaire Van Goidsnoven, rue de la Station à Léau. D'après le travail de MM. Raeymaekers et Piéret, le puits dont il. est question a été creusé par M. Peters. Cote de l’orifice: 31,80. Tor alns Remblai : é : ; 3 . : 2,00 ble jaune . è : - 1020 £ moderne et | Ale) ’ 5 oo ls Sable bleu, argileux, mouvant . . : 6, oo at Sable bleu ettourbe, . . PR ro So Etède Argile bleue compacte et TURN : : A 30 Ë Re Sable noirâtre argileux. ‘ DC Co 8,10 " Argile bleue et psammites . ; RARES C0) ik Total : 17,60 4 Nappe aquifère. Ici, la nappe aquifère est l'argile à psammites landenienne, rendue aquifère grâce à des fractures dans les bancs de psammite. Niveau hydrostatique. L'eau prend son niveau à 2 mêtres au- dessus de l’orifice. DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE. 200 Débit. Le débit n'est pas connu. Analyse de l’eau. Voici l'analyse de l’eau de la nappe landenienne : Acide nitrique . - : 0,004 par litre Acide sulfhydrique . : 0,01715 ” Chlore : : ; : 0,0184 » Matières organiques. : 0,0004 » Résidu salin, desséché à 100° ogr,408 Pureté totale (degré hydrotimétrique) 350 Dureté persistante. à : ; 200 MM. Raeymaekers et Piéret attribuent la présence de l'acide sulfhydrique à la décomposition des pyrites du Landenien. PUITS ARTÉSIEN DE BLANKENBERGHE. L'un de nous a déjà donné, dans le Bulletin (1), la coupe du puits artésien de Blankenberghe, creusé par notre confrère M. Lang. D'autre part, notre regretté confrère, M. l'ingénieur Van Mierlo, avait, à la séance du 27 février 1889, donné les résultats de l'analyse de l’eau du puits. Pour rendre complet le présent travail, nous reproduisons ci-après les principales données utilitaires relatives à ce puits. Cote de l’orifice : 3 m. Terrain moderne et quaternaire . ; S : 5 à c ë 36,00 Étage \ Sable . : : ; : à : : 24,00 - : 201,00 ypresien À) Argile. 177,00 ; Étage | b] ife ; À : : 5 : } : me ocien | Sable aquifère 11,00 Total. 248,00 L'eau sort donc du sable landenien. Niveau hydrostatique. Ce niveau n'est pas connu, mais l'eau est jaillissante. Débit. D'après M. Lang, l'eau s'écoulerait naturellement à raison de 15o litres par minute à 1 mêtre au-dessus du sol; d'après un autre jaugeage, le débit serait de 78l,750 par minute. Peut-être y a-t:l des variations de débit analogues à celles signalées pour le puits d'Ostende. Température de l'eau. La température, mesurée à diverses reprises, a toujours accusé, à la sortie, 20° centigrades. (1) Voir À Ruror. Le puits artésien de Blankenberghe. BuLr. Soc. BELGE bE Géo. T. II, Mém. 1888, pp. 260-270, 1890. MÉx. 14 210 A.RUTOTETE.VAN DEN BROECK. -- COMPOSITION CHIMIQUE 28 JANVIR; Analyse de l'eau. M. Dryepoundt-Bergeron, pharmacien et membre de la Commission médicale provinciale, à Bruges, a trouvé: | Chlorure sodique. : Ô s 48r,2510 par litre. Acide carbonique. l : : 0, 0250 » Carbonate calcique . 2 : 0, 0618 » SUHATe CalCIquEN : ‘#0, 0840 » Sel de magnésie . : ; NO MONO D Pas d’iode Plusieurs analyses ont confirmé la haute teneur de Le de 4 gins de sel marin par litre. | T'ubage. Diamètre intérieur du tube : o%,162. PUITS ARTÉSIEN DE LA MAISON DE CORRECTION DE ST-BERNARD, PRÈS ANVERS. Dansuntravailintitulé Mémoire sur les puits artésiens (Anvers 1866), M. le baron O. van Ertborn donne des détails sur le puits artésien qu'il a creusé en 1861-62 à la maison de correction de St-Bernard, à deux lieues en amont d'Anvers, sur la rive droite de l'Escaut. : Voici l'interprétation qu'il convient de donner actuellement aux terrains rencontrés : Cote de l’orifice : | HiérrevésÉale nee ARE k à 1,00 Terrain | é | Du56 moserne | Sable jaune . : j ; EI na ét z Argile bleue avec un lit de eue : 2 HO 00 Etage Argile b élée de sabl 60. gile brunâtre mêlée de sable . “110100 1.03 rupelien Sen #19 able gris mouvant à : 3 ; 11042700 Étage | Argile verdâtre très dure © : À ON tongrien Argile verdâtre mélée de sable . : : 8,46 | 9608 Sable mouvant très vert. ; + VA : 3,147 Sable argileux verdâtre. - : 1,00 Étage | Argile trés dures etre mn Res asschien Sablemouvantian) Su Ce JON Een Argile très dure . ë ; 4 3 MIO 7S Bienne SAINS Noirs - È 0,30 Étage | Sable coquillier( Ostrea, Pecten corneus, fora- ledien | minifères, etc.) . 6 2 à $ 0,60 0,60 Total. 97, OI C'est le sable ledien du fond qui renferme le niveau aquifère, peu abondant, d'après M. van Ettborn, et dont celui-ci donne ni le débit, ni le niveau hydrostatique, ni la température. DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE MEN Analyse de l'eau. Voici le résultat de l'analyse de l’eau du puits de St-Bernard, effectuée par M. Gosselin, pharmacien militaire. Chlorure de sodium . : 02,421 par litre Carbonate de soude, sec. f o, 581 » » de fente) à O. 004 » » dechaux » $ 0, 007 » » de magnésie » L 0, 008 » Acide silicique à : Ô 0, 006 ” lode » : : ï quantités sensibles Carbonate de magnésie . : ” » Matières organiques . traces Perte; À : à : 0, 018 par litre Total. 16047 Cette eau renferme donc près d’un demi gramme de sel marin et plus d'un demi gramme de carbonate de soude par litre ; en revanche, bien que provenant d'un terrain essentiellement calcareux, elle ne contient qu une très faible proportion de carbonate de chaux. PUITS ARTÉSIEN DE M. NOWÉ, A VILVORDE. Nous avons publié, dans le Bulletin de la Société (T. IIT, 1880, Mém. 207-221), un travail intitulé « Lespuits artésiens de Vilvorde », dans lequel nous avons déjà fourni tous les documents complets con- cernant le puits dont il est ici question. Pour que le recueil de documents que nous commençons dans le présent travail soit complet, nous extrairons de la note citée ci-dessus les renseignements relatifs au puits artésien de M. Nowé. Cote de l’orifice : 15m,65. Humus ! É \ ; : ! ; 3,00 Etage ( L D rbnelltén. | Sable avec grès , É : : 11,70 Etage Argile sableuse avec concrétions dures. . : 18,50 88 20 ypresien { Argilegrise . : à É s : 69,70 6 Etage { Sable glauconifère . : à : 2 ; 9,00 | 5 34,00 landenien 1! Argile avec bancs de psammites. : : à 25,00 Î il : : ‘ : À Etage rene avec HOReUr silex 21,00 ne senonien Craie sans silex, friable . ; : Ë 19,00 Total À 174,00 Nappes aquifères. Le sable glauconifère landenien, épais de 9 mètres, est un peu imprégné d'eau ; la principale nappe existe dans la craie et le débit augmente avec l'approfondissement. Niveau hydrostatique. Le niveau hydrostatique de Îla nappe crétacée se maintient à 7m,75 au-dessus du sol. 212 A.RUTOTETE. VAN DEN BROECK.— COMPOSITION CHIMIQUE 28JANY Débit du puits. Les jeaugeages opérés à oM,85 au-dessus de la sur- face du sol donnent un débit, par écoulement naturel, de 518 mètres cubes par 24 heures. Ce puits va probablement servir à l'alimentation en eau potable de la ville de Vilvorde. Température de l'eau. 14°,6 centigrades. Analyse de l’eau. L'analyse élémentaire, faite par notre confrère M. Puttemans, a donné : SiliCe ee EN SNS 0070 pamliine Anhydride sulfurique RON » Chlore ; ; ; 0, 1007 00 Alumine . : : traces » Chaux j : : O0, 0202 Magnésie . ? : O0, 0043 » Le chlore correspond à 0%,3127 de sel marin par litre. M. Heymael, pharmacien militaire à Liége, a trouvé : Anhydride carbonique libre et à demi combiné . oër,o88 par litre Carbonate de chaux . À : : : à 0, 0309 » Sulfate de chaux . ; : : : ; O, 01040) Sels magnésiens OF O28 700) Carbonate de soude j : - , ; 5 0, 061720 Chlorures alcalins. à 0, 7120010 Résidu salin, desséché à 1000 Ce) » Le degré hydrotimétrique a été évalué à 5°,6 par M. De Coen; à 60 par M. Puttemans et à 7° par M. Heymael. La proportion de car- bonate de chaux est donc très faible. | Tubage : 130 mètres de tubes de o",15 de diamètre intérieur. PUITS ARTÉSIENS DE WILLEBROECK. Il existe à Willebroeck deux puits artésiens creusés en 1887, l'un aux établissements de M. L. De Naeyer, l’autre à la brasserie de M. Van den Bogaert. L'eau de ces deux puits a fait l’objet d'une étude très soignée de la part de notre confrère M. Klement, étude dont il a publié les intéres- sants résultats dans le t. ITT, 1889 (Mémoires) du Bulletin de la Société belge de géologie sous le titre : « Analyses chimiques d'eaux de puits artésiens. — Les puits artésiens de Willebroeck. » La coupe des deux puits n'est malheureusement pas connue, mais elle peut se déduire assez facilement de la profondeur de ces puits, de la connaissance de coupes analogues et de quelques détails relatifs aux dernières couches rencontrées dans le puits de.M. Van den Bogaert. DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE. 213 Nous estimons que la coupe de ces puits doit être approximative- ment la suivante : Terrain quaternaire . - : DRAC IN Sable oligocène. ; = J ; 8 à 10 m. z Sable ”. : ; s ; : - 2 ; > | Argile glauconifère . : é : à 2 : DD | Sable glauconifère | Étage ledien Sable calcareux avec grès calcareux, fossilifères . TO ANONE Le puits de M. Van den Bogaert a 58,50 de profondeur. Le Ledien paraît avoir 8m,50 d'épaisseur et être constitué d’un premier banc de grès très fossilifère épais de 3 mètres, de 0,45 de sable, d’un deuxième banc de grès de 2,50, puis de sable aquifère. Le puits des établissements L. De Naeyer a 58 mètres de profon- deur, son orifice est de 1 mètre environ plus bas que celui du puits Van den Bogaert, les eaux proviennent exactement de la même nappe aquifère. Température de l'eau : M. Klement a trouvé : Puits De Naeyer . : 120 cent: Puits Van den Bogaert. 19 Niveau hy drostatique et débit : Puits De Naeyer : Niveau hydrostatique supérieur à 1",50 au-dessus du sol, hauteur à laquelle le débit par écoulement naturel est de 150 litres par heure. Au niveau du soi, le débit atteint 1200 litres et au moyen d'une pompe déprimant le niveau de 2 mètres on obtient 2000 litres par heure. Puits Van den Bogaert: Niveau hydrostatique à peu près au niveau du sol. Il existe à 0,40 sous le sol un écoulement naturel de 1800 litres par heure. - Analyses des eaux. L'eau du puits de M. De Naeyer est franche- ment colorée en brun, celle de la Brasserie Van Bogaert ne l’est que très légèrement. Les études de M. Klement ont principalement porté sur la nature de la matière colorante, qu'il a reconnu être l'acide apocrénique. Voici le résultat des analyses, telles que M. Klement les a données dans son travail cité ci-dessus : Puits Puits De Naeyer Van den Bogaert, Carbonate de calcium 08",0055 08",0057 » de magnésium 0, 0049 0, 0035 » de sodium 0,13049 10/2520 214 A.RUTOTET E. VAN DEN BROECK.— COMPOSITION CHIMIQUE 28 JANWI ni F Puits Puits De Naeyer. Van den Bogaert. Sulfate de potassium ©, 0091 0, 0091 Chlorure de sodium O0, 0210 0, 0188 » de potassium 0, 0065 0, 0067 Silice 0, 0187 0, 0182 Alumine et fer 0, 0006 0, 0007 Matières organiques (total) O, O244 0, 0180 Acide apocrénique 0, 0085 traces Acide carbonique à demi combiné 0, 1362 20521920 Résidu fixe (calculé) 0, 4550 0, 4347 Résidu fixe (trouvé) Oo, 4548 0, 4320 Dureté temporaire (calculée) 10,04 19,12 Oxydabilité 330, 8 00223 PUITS ARTÉSIENS D'ANVERS. Grâce aux travaux de M. O. van Ertborn, nous pouvons donner ici des renseignements assez complets relatifs à deux puits artésiens creusés à Anvers : celui de la place Saint-André et celui de la prison cellulaire. Puits artésien de la place Saint-André à Anvers. La coupe de ce puits, foré par M. van Ertborn en 1870, a déja été donnée à plusieurs reprises; la plus récente a été fournie dans le « Texte explicatif du levé géologique: de la planchette d'Anvers » 1880, par M. O. van Ertborn, avec la collaboration de M. P. Cogels. Voici la coupe du puits avec l'interprétation que nous croyons pouvoir en donner : Cote de l’orifice : 8 mètres. Torsal | Terrain rapporté 3 : : 2,50 Dis Limon sableux jaunûtre . : 5,35 | 8,85 | Argile verte sableuse . 1,00 Étage Sable noir avec beaucoup de coauillés 0,75 : Conglomérat de sable et de coquilles 0,40 ae polderen | Sable noir glauconifère . : : 3,40 16re [HPPENE) \ Sable argileux, très glauconifère . 11,80 Argile grise plastique . : : 6,10 Septaria . : : : - 0,10 | Étage Même argile . s ; ; : 48,18 Gom 28 rupellen Argile sableuse grisâtre . Re) É | Argile dure et plastique grisâtre . 1,00 | \ Argile sableusegrisâtre . é ; 2,60 A reporter. 85,48 DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE. 215 { Étages tongrien (?) et | Étage ledien _Sable argileux verdâtre Argile sableuse dure Sable argileux verdâtre Argile dure verdûâtre Sable très argileux . Argile dure et plastique ee Argile sableuse Sable très argileux . Argile sableuse : Argile très dure verdâtre. Argile sableuse verte Argile très dure, verdâtre Sable argileux verdâtre Grès Sable très one codutlier Grès = . Sable três glauconifèr Grès - Sable coduifier concrétionné . Grès Sable Dette Report. 14,10 0,30 10,35 2,00 10,25 3,10 1,60 1,80 3,10 14,30 4515 11,80 2,70 0,74 0,49 0,19 1,16 0,47 0,45 0.15 1,30 855,48 79,55 EE 47,09 / Total 160,08 La nappe aquifère se trouve dans les sables et grès lediens. Niveau hy drotatique-Débit. M. van Ertborn ne signale pas le niveau hydrostatique, il se borne à dire que le débit est faible et qu'il ne s'élève qu’à quelques litres par minute. Analyse de l'eau. M. van Ertborn donne, d'après l'analyse faite par M. Van Melkebeke, pharmacien en chef de l'hôpital Sainte-Élisabeth à Anvers, la composition suivante: Degré hydrotimétrique : 13e. Sulfate de magnésie 08r,0125 par litre Bicarbonate de chaux 0, 1184 » Sulfate de chaux 0, 0070 » » soude Oo, 0584 » icarbonate de soude 0, 8000 » Chlorure de sodium 20770 » Ton 0735 » Puits artésien de la prison cellulaire à Anvers. M. van Ertborn dans son Mémoire sur les puits artésiens déjà cité, donne la coupe du puits foré de 1863 à 1865 à la prison cellulaire 216 A. RUTOT ET E. VAN DEN BROECK. — COMPOSITION CHIMIQUE 28 JANVIE d'Anvers, à 700 m. à l’Ouest du précédent. Voici cette coupe avec notre interprétation des couches rencontrées : Cote de l’orifice : 8 mètres. HAE | (Rerre vésétale 3 HE . : 2,85 / Sable jaune . ; à , : 3 ; 2,55 6,30 moderne es able jaune mouvant . . : ; 5 0,90 É Sable verdâtre j ; ÿ : 1,80 | age Même sable avec glauconie et dal ; 2/00 052,55 SEA MIeIen Sable coquillier avec petits galets . - : 0,63 | VERS Sable glauconifère assez compacte . . ; 2 13,35 Lit de septaria U ; É à s 0,08 | Argile brunâtre très ere : à : 4,95 Lit de septaria . ete : : 0,25 o Argile brunâtre très tue . : : ; 5,68 UE Partie dure . : ; L ; ; : 2,25 57,86 peer Argile brunâtre très dure . ; ' a 10,79 Argile grise plus tendre. à ; : : 21550 : Lit de septaria : . . . : : 0,60 Argile grise . : ; : à ; : 11.80 Sable un peu argileux : û : À ; 25,95 Argile verdâtre . ; - à 3,93 Étage Sable vert avec coquilles nc devenant : - 44,30 tongrien (?) plus argileux en descendant : : ; To | Argile verdâtre . : c : à : 3,36 | Sable verdâtre ; > . ; 2 ; 3,30 j Sable argileux très vert. : ; PRES 3,66 Argile très verte . Sn . : k 0,90 | Argile gris de plomb MS 47 | Étage } Sable argileux ë : : - ; ë 4,00 | 3 asschien Argile verte très dure . 2 5 ; 2 10,22 . Tape La même avec coquilles ù : ‘ : 152 | Sable noirâtre un peu argileux . ï : 1,00 Sable vert argileux ù : ; 5 0,95 | Sable coquillier . ; ù ; 2 s DOI T. | Pierres : : ; : : . à 0,49 | Étage ledien Sable ; : ; : : ; : 0,25 4,54 | Pierre . : ; , 3 ; ; AO 70 | Sable argileux coquillier Total s 1607, 38 Il est très probable que la séparation réelle entre le Rupelien et le Tongrien est comprise dans les 25,95 premiers mètres de sable que nou$ rapportons avec doute au Tongrien. L'épaisseur du Rupelien s’augmen- terait ainsi d’une quinzaine de mètres environ et le Tongrien serait réduit d'autant. Dans ce sondage, la description sommaire des couches nous paraît DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BÉPGIQUE NE ENS assez significative pour beaucoup d'entre elles et la présence de « l'argile gris de plomb » qui désigne nettement la masse principale de l'argile asschienne, privée de glauconie, telle que nous Ja trouvons dans nos sondages aux environs d'Assche, nous porte à placer, avec quelque certitude, la limite du Tongrien et de l’Asschien où nous l'avons indiquée. Tout l'étage Asschien, contenu dans les limites où nous l'avons placé, est parfaitement représenté et caractérisé. En résumé, on aurait donc approximativement : Terrain moderne . : à ; 62,30 Etage scaldisien. . à : : DS Etage bolderien : : à s 135199 Etage rupelien (environ) . : : 72,100 Etage tongrien (environ) . , : 29, 50 Etage asschien . : 2 ë s 71 70) Etage ledien . ë : . : AD A En comparant ces résultats au puits de la place Saint-André, on pourrait interpréter ce dernier sondage de la manière suivante : Terrain moderne . 2 é ; 82,85 Etage bolderien 5 : : o 167225 Etage rupelien (environ) . ë : 70 120 Etage tongrien (environ) . à ë NE) Etage asschien (environ) . : à 47, 80 Etage ledien . - ; : é 4, 95 Dans le puits artésien de la prison cellulaire, le niveau aquifère s'est montré dans le sable ledien, surtout dans les 3 premiers mètres. Niveau hy drostatique et débit. Le niveau hydrostatique n'est pas connu ; le débit à l'écoulement naturel est de quelques litres à la minute, d'après M. van Ertborn. Analyse de l'eau. Dans le « texte explicatif du levé géologique de la planchette d'Anvers », M. Van Ertborn donne l'analyse suivante, faite par M. C. Ommeganck, chimiste à Anvers. Azote . ë : : : : 13cc,5 par litre Oxygène . . : ù : 15 ” Acide carboniqne. ; : c 7 NO ” Total des gaz . 5 22Cc,0 par litre Chlorure de sodium . ; k 28r,53 par litre Carbonate de soude . £ : OS » Sulfate de soude . : ë : Oo, 02 » Matières insolubles, silice etc. . 0, o8 » Total . : 38r,06 par litre 218 A.RUTOTET E. VAN DEN BROECK.— COMPOSITION CHIMIQUE 28 JAM CONCLUSIONS. Les renseignements plus ou moins complets que nous avons pu rassembler pour en former la première partie du présent travail, con- cernent 31 puits artésiens. Pour ces 31 puits, la détermination du niveau géologique de la nappe aquifère a pu être faite avec exactitude, de sorte que nous sommes en possession de l'un des deux éléments du problème. Par rapport au niveau géologique de la nappe aquifère artésienne qui les alimente, les 31 puits peuvent se classer de la manière sui- vante : Nappe de l'étage ledien. Puits de Tamise, Saint-Bernard, Willebroeck (De Naeyer), Wille- broeck (Van den Bogaert), Anvers (Place Saint-André), Anvers (Prison cellulaire). Nappe de la partie inférieure sableuse de l'Ypresien. | Puits de Malines (Brasserie de la Dyle). Nappe de la partie supérieure sableuse du Landenien. Puits de Gand (Usine Lousberg), Wilsele près Louvain (Fabrique de produits chimiques), Wilsele (Van Mechelen-Kennis), Wilsele (Bodart), Wilsele (Halot)}, Louvain (Tannerie rue Saïnt-Martin) et Blankenberghe. Nappe à la partie inférieure du Landenien. Saint-Gilles-Bruxelles (Glacière de Saint-Gilles), Léau (Van Goidsen- hoven). Nappe de la marne heersienne. Léau (De Brauwer). Nappe de l'étage maestrichtien. | Puits de Louvain (Atelier du Grand Central), Heverlé près Louvain (Château), Louvain (Moulin de fer), Louvain (Mertens, rue de Tirle- mont). Nappe de la craie blanche (Étage senonien.) Puits de Bruxelles (Hôpital St-Pierre), Bruxelles-Cureghem (Manu- facture royale de bougies), Schaerbeek (Fonderie Godin), Vilvorde (puits Nowé). DES EAUX ARTÉSIENNES DU SOUS-SOL DE LA BELGIQUE. 219 Nappe de l'étage turonien. Puits de Renaix (Puits Dupont frères). Nappe de la dolomie devonienne. Puits de Menin (Brasserie Lannoy-Dupont). Nappe du Siluro-cambrien. Puits de : Ostende, Alost (Filature Van der Smissen), Denderleeuw (remise aux locomotives), Bruxelles (Grande distillerie belge). Malgré les analyses publiées, nous sommes loin d'avoir, sur la composition des eaux des différentes nappes, des données suffisamment précises ; non seulement un bon nombre de ces analyses existantes ont été faites d'une manière un peu sommaire, mats assez souvent, elles ne sont pas comparables. Il revient à nos chimistes l'honneur et la tâche de se mettre d'accord pour l'adoption d’une formule uniforme d'analyse pratique de l’eau artésienne, permettant de fournir des résultats entièrement compa- rables, conduisant à des conclusions significatives. Il reste encore beaucoup à faire pour que l’on puisse tirer, des résultats publiés dans cette première note, des déductions utiles, ayant un caractère suffisant de certitude. Pour ce qui concerne la nappe siluro-cambrienne, nous ne possé- dons que deux analyses satisfaisantes, celles des puits d'Ostende et de la Grande Distillerie belge à Saint-Gilles-Bruxelles. C’est évidemment insuffisant pour en rer quoi que ce soit, d'autant plus que les condi- tions sont bien différentes à Bruxelles et à Ostende: il serait très important de connaître l'analyse des eaux du puits d’Alost, par exemple, et de tant d’autres qui ont pénétré dans le Silurien. La nappe de la dolomie devonienne n’est connue, au point de vue de sa composition, que par l'analyse des eaux du puits de la brasserie Lannoy-Dupont à Menin; il en est de même de la nappe turonienne dont la constitution moyenne ne peut être connue par l'analyse de l'eau du seul puits de MM. Dupont frères à Renaix. La nappe de la craie blanche est sans doute celle sur laquelle nous posséderons le plus rapidement des données satisfaisantes, mais jusqu'ici les observations ne s'étendent qu'au territoire compris entre Bruxelles et Vilvorde; une extension de connaissances serait à souhaiter. L'eau de la nappe maestrichtienne n'est connue qu’à Louvain; celle de la marne heersienne, à Léau seulement; la nappe de la partie infé- rieure de Landenien n’a été analysée qu'à Bruxelles et à Léau, toutes ces données sont donc loin d'être suffisantes. 220 A.RUTOT ET E. VAN DEN BROECK. — EAUX ARTÉSIENNES 28 JANVI | Le nombre assez considérable de puits prenant leur eau dans la nappe du sable constituant la partie supérieure du Landenien nous permet d'espérer des renseignements utiles; de plus il sera intéressant de pouvoir comparer la composition de la nappe phréatique ypre- sienne avec celle de la même nappe devenue artésienne en profondeur. Enfin, pour ce qui concerne la nappe du Ledien, on en connaît déjà assez pour déduire qu'elle n’est guère favorable au point de vue alimen- taire et domestique. | Les six analyses que nous en possédons et provenant d'eaux puisées a Tamise, Saint-Bernard, Willebroeck et Anvers sont d'accord pour accuser la présence, dans ces eaux, de quantités de chlorure de sodium allant de 08r,26 à 28r,07 par litre et des quantités de carbonate de soude variant de 08,16 à 08,80 par litre, avec accompagnement de sulfate de soude et d'autres sels et absence presque complète de chaux. Ces eaux sont, certes, peu recommandables. Répétons qu’en publiant cette première série de documents, nous n'avons voulu que tracer la voie à suivre, que montrer un essai de coordination des données nécessaires pour tirer du forage d’un puits artésien tous les renseignements utiles. Nous prions nos confrères chimistes de nous fournir les résultats des analyses d'eaux artésiennes qu'ils effectueront et surtout, nous les prions de s'entendre de manière à fournir des analyses dont les élé- ments soient comparables. ; nl 221 ES USD'E SUR LA COMPOSITION CHIMIQUE DES ROCHES ÉRUPTIVES PAR F. Loewinson-Lessing Privat-Docent à l’Université de Saint-Pétersbourg. Par la publication de cette étude, je soumets au jugement de mes confrères qui s'intéressent tout spécialement à la pétrographie, les consi- dérations et réflexions théoriques sur la composition chimique des roches éruptives qui ne cessent de m'occuper pendant mes heures de loisir. C’est une tentative faite pour trouver un sens général (1) aux nom- breuses analyses chimiques des roches éruptives et pour en tirer profit relativement à leur classification. L'importance de l’âge des roches éruptives pour leur classification, complétement ébranlée au point de vue de la structure, de la composi- tion minéralogique et de la distribution géographique des roches, devait subir encore un dernier coup du côté de la composition chimique. L'inutilité de cet élément de classification est déjà reconnue par la plupart des pétrographes, dont les uns négligent complétement l’âge géologique des roches éruptives, tandis que les autres ne lui laissent, dans leurs systèmes, qu'un rôle subordonné. Ce nest nullement par esprit conservatif que beaucoup de pétrographes ne se décident pas à rejeter complétement les principes actuels, mais plutôt parce que nous n'avons pas encore trouvé un nouveau système harmonieux de classe- ment des roches éruptives, et il serait injuste de démolir le vieil édifice scientifique avant d’avoir entièrement élaboré le plan d'une nouvelle construction. La classification anglaise, basée presque exclusivement (1) Pour la littérature des tentatives antérieures de ce genre, quelquefois très ingé- nieuses mais fondées sur d’autres principes, je renvoie le lecteur au traité de F. Ziekez. Lehrbuch der Petrographie, 1, p. 451-475 222 F. LŒWINSON-LESSING. — ÉTUDE SUR LA sur la composition minéralogique des roches, ne peut décidément pas être. considérée comme satisfaisant à toutes les exigences de la pétro- graphie moderne; voilà pourquoi elle ne trouve point d’adeptes sur le continent. D'un autre côté je suis persuadé que les formules proposées récemment par M. Michel-Lévy (r) offriraient, avec certaines modif- cations et certains épurements des entraînements de l'école française(2), un grand pas dans la voie vers une classification rationnelle des roches éruptives; ces formules nous promettent certes une langue pétrographique internationale analogue aux formules chimiques ou mathématiques. | | Une étude critique des analyses chimiques n a fait que me confirmer dans la persuasion que le principe de l’âge géologique des roches érup- tives na pas de raison d'être dans les limites qu'on lui assigne encore jusqu'à présent. En rejetant cet élément de classification en principe, je crois pourtant utile de distinguer dans les descriptions systématiques les roches anciennes et les roches récentes, tant que la pétrographie n’aura pas édifié un nouveau système des roches éruptives complet, barmonieux et capable de remplacer le système que nous considérons comme arriéré. Pourtant, tout en admettant qu'il n’y a pas de difié- rence marquée entre les roches anciennes et les roches récentes, dans le sens des pétrographes anciens, on ne saurait nier une certaine indi- vidualité, certaines particularités de tout le complexe des masses érup- tives, rapporté aux grandes phases naturelles (3) de l'écorce terrestre et non pas aux unités artificielles, connues sous le nom de systèmes géologiques. | En examinant d'un point de vue anticipé les analyses sûres (4) des roches éruptives, Jai trouvé, par voie purement empirique, plusieurs types chimiques des roches éruptives, types qui me semblent être suffi- samment bien définis. Comme point de départ dans mes consi- dérations, servant de base de comparaison, j'ai été tout naturellement porté, après quelques indécisions, à choisir la silice, qui joue, comme chacun le sait, un si grand rôle dans la classification des roches érup- (1) À. Micuë-Lévyx. Structures et classification des roches éruptives. (2) F. Læwvinson-Lessinc. Note sur la structure des roches éruptives. (V. Buzcer. Soc. BELGE DE GÉOL. t. III, p. 303.) (3) Marc. BERTRAND. Sur la distribution géographique des roches éruptives en Europe. Buze. DE LA Soc. GÉOL. DE FRANCE, XVI, 1888, n° 7, p. 573. (4) J'ai examiné et utilisé les analyses citées dans J. Rorn. Beiträge zur Petrogra- pnie der piutonischen gesteine. E. Karxowsxv. Elemente der Lithologie et en partie J. Rorx. Die Gesteins-Analysen in tabellarischer Uebersicht und mit kritischen Erläuterungen. , COMPOSITION CHIMIQUE DES ROCHES ÉRUPTIVES. 228 tives. Les principaux types que je reconnais, parlent, comme on le verra plus loin, en faveur de la légalité des trois grands groupes de roches distingués d'après la teneur en silice : roches acides, neutres et basiques. Mais, contrairement au choix, ordinairement arbitraire, des limites entre les roches acides, neutres et basiques, les types cités plus bas sont plus définis, ils démontrent une certaine indépendance, une existence réelle de ces trois types, quoique liés par des chaînons inter- médiaires. La chimie nous apprend qu'une quantité définie d'acide ne peut neu- traliser qu'une quantité limitée de bases et que l'on ne peut appeler du nom d'acides que les substances qui contiennent trop peu de bases pour neutraliser toute la quantité d'acides qui entre dans leur composition. En d'autres termes, on ne peut nommer « acides » que les substances qui contiennent un excès d'acide libre; dans les roches éruotives, c'est la silice qui joue le rôle d'acide; or, il n’y a que les roches qui con- tiennent wn exces de silice a l’élat libre qui méritent le nom de roches acides. Partant de ce point de vue chimique, ce n'est pas une certaine quantité absolue de silice qui est caractéristique des roches acides, mais bien la présence d'une certaine quantité de silice libre, d'un excès de silice, tantôt sous forme de quartz primaire, tantôt comme partie intégrante d'une pâte cryptocristalline ou même amorphe (pétrosilex, felsite, mikrofelsite). En développant ces réflexions, on arrive involon- tairement à la conclusion qu'il suffit de rejeter dans une roche acide l'excès d'acide libre pour trouver la quantité de silice nécessaire pour neutraliser les bases de la roche. Restait encore à définir quelle doit être la relation entre la teneur en silice et la quantité de bases contenues dans une roche éruptive qui présente le plus haut degré de saturation possible par la silice, dans une roche éruptive. Le surplus de silice sur cette quantité exprimerait alors la quantité de silice libre dans les roches acides. Ce maximum de silice liée, saturée par les bases de la roche, cette expression pour les roches neutres saturées par la silice, je l'ai trouvée par voie purement empirique ; elle s'exprime par la for- mule suivante, à laquelle j'attribue la notation : type ou formule I. Z SiO? — E [2(R20 + RO) + R20] (1). Cette formule empirique, ce symbole démontre clairement que, dans les roches neutres les plus riches en silice, la teneur en silice est égale (1) I serait plus exact d'écrire Y SiO2 = Y [2 (R20 + RO) -F R?0%] pour exprimer que la teneur (en p. c.) en silice est égale à la somme (en p. c.) des autres parties constituantes de la roche (pour plusieurs éléments il faut doubler la teneur en p. c.) Plus bas j'omets quelquefois les signes Y pour simplifier (Voir p. 0.) 224 F. LŒWINSON-LESSING. — ÉTUDE SUR LA à la double somme de la teneur en alcalis et en terres alcalines, plus la teneur en sesquioxydes. - Les analyses des syénites plus ou moins fraîches, des monzonites, des minettes, des phonolites, des syénites à éléolithe, enfin de nombreux trachytes normaux donnent des nombres qui correspondent en général à notre formule. Toutefois, il ne faut pas attribuer à cette for- mule une exactitude mathématique, il faut bien se souvenir que les roches en question sont souvent plus ou moins métamorphosées, qu’elles offrent quelquefois des particularités individuelles, certaines différences avec le type normal ; il faut se rappeler que les roches mas- sives sont des mélanges et non pas des combinaisons chimiques pro- prement dites; enfin, quil existe des membres intermédiaires, de passage, entre les types voisins. Voilà pourquoi notre formule n’em- brasse pas toutes les analyses des roches en question. Pourtant, elle est applicable presque à toutes les roches normales peu modifiées, et celles qui font exception sont néanmoins beaucoup plus rapprochées du type exprimé par la formule I que de tout autre type. En modifiant la formule pour certains trachytes (et andésites) et en lui donnant l'expression | Z SiO? = E [2R20$ + RO + R2O| (1), qui se distingue très peu de la première, nous trouvons le moyen de faire entrer les analyses de toutes les roches citées plus haut dans la for- mule qui exprime le maximum de silice dans les roches neutres. En laissant pour la fin de l'article l'analyse de la formule I, exami- nons à présent les roches plus riches en silice que les roches neutres, celles dont la teneur en silice excède la quantité exprimée par la moitié droite de notre formule. Il est évident que si la formule SiO? = 2(R°0 + RO) + R°O* exprime le maximum de silice combinée, le surplus de silice sur la quantité exigée par celte formule nous indiquera la quantité de silice libre contenue dans la roche sous forme de quartz primaire ou bien à l'état cristallin ou-amorphe dans la pâte de la roche. Si on convient donc de nommer acides les roches éruptives qui contiennent un excès de silice sur la quantité déterminée par la formule des roches neutres, on trouve pour ces roches acides la formule symbolique suivante, qui constituera le type II E SiO? — E [2(R20 + RO) + R20O5 + Q]. La teneur en silice est donc égale à la double somme des alcalis et (1) Le choix de ce symbole ou du I dépend des quantités relatives de sesquioxydes et d’oxydes des types R?20 et RO contenues dans la roche, COMPOSITION CHIMIQUE DES ROCHES ÉRUPTIVES. 225 de terres alcalines, plus les sesquioxydes et plus une certaine quantité de silice libre; exprimée par Q dans la supposition que c’est le plus sou- vent sous forme de quartz qu’'apparaît cet excès dans les roches éruptives. La formule démontre clairement que Q— ZSiO? — Z [2(R°?0 + RO) + R?0|, c'est-à-dire que Q — la quantité de silice libre, de quartz, — se tire facilement des données d’une analyse chimique en bloc de la roche. En eflet, la quantité Q, calculée ainsi, exprime toujours exactement la teneur en quartz (ou en général en silice libre); je m'en suis persuadé en examinant plusieurs analyses de granites dont la teneur en quartz avait été déterminée d'une manière ou d’une autre. On fixe ordinairement la teneur des granites en quartz à 30-35 p. c.; notre formule donne aussi pour Q de 30-35 p. c. Ainsi Roth donne pour un granite consistant en 50 p. c. d'orthose, en 10 p. c. d'oligo- chise, en 30 p. c. de quartz et en 10 p. c. de biotite, la composition chimique suivante, trouvée par calcul. S10? — 72.26 La somme des parties constituantes AO — 13.53 du typeride”"RO%etUR°O est égale, à FéO$— 2.74 11.27; multiplié par 2 cela fait 22.54. MgO — o.49 La somme des sesquioxydes R?O% est de AO 0.42 16.27. Donc Q = 72.26 —(22.54+ 16.27); Na°O — 0.08 O02=53351p;c RO — 9.34 La différence de 3 p. c. assez insignifiante, s'explique par le fait que nous avons une analyse calculée, idéale pour ainsi dire, mais pas réelle; toute la teneur en fer est rapportée au sesquioxyde ; maïs une partie du fer doit s’y trouver sans aucun doute à l'état d'oxydule; cela augmenterait un peu la double somme des alcalis et des terres alcalines et on aurait alors pour Q presque, ou même exactement 30 p.c., comme l'exige le calcul de Roth. Toutes les analyses de roches acides rentrent dans la formule II ; chaque fois que la quantité de silice dépassait celle qui ressort de la formule I, je trouvais dans les remarques explicatives (J. Roth. Beiträge zur Petrographie der plutonischen Gesteine) une indication sur la présence du quartz. Remarquons que pour trouver par ce calcul la quantité de silice libre d'une roche appartenant, sans silice libre, pas au type neutre, mais par exemple au type basique ou à un autre quelconque, il faut déterminer la quantité de silice combinée par la formule du type en question (Voir plus bas). 1800. MÉx. 15 220 F. LŒWINSON-LESSING. — ÉTUDE SUR LA La corrélation entre la teneur en silice libre et la quantité de silice combinée indiquée par la formule des roches neutres démontre clairement qu'il faut considérer le granite comme une syénite, plus une certaine quantité de quartz ; la dacite comme une andésite avec du quartz; une diorite quartzifère (tonalite par exemple) comme une diorite plus une certaine quantité de quartz, etc. Le troisième type chimique principal des roches éruptives est celui des roches basiques et embrasse toutes les roches dont la teneur en silice ne dépasse pas 50 p. c: La formule générale, le symbole indiquant la relation entre la teneur en silice et la quantité des autres parties constituantes de la roche, est exprimée par le type III, ainsi . défini : SO? = RO RO FR O1 La teneur en silice des roches de ce type est donc égale (1) à la somme des autres parties constituantes de la roche. Le type chimique exprimé par la formule III est très répandu parmi les roches éruptives. Les gabbros, nombre de diorites, diabases, basaltes, porphyrites augi- tiques, mélaphyres, kersantites, minettes pauvres en silice, ophites, en partie néphélinites font partie de ce type. Il est vrai que la formule n'exprime pas toujours exactement la relation entre la silice et les autres éléments, vu que la teneur en silice peut être un peu moins ou un peu plus considérable que 50 p. c. Dans les deux-cas les différences sont pourtant très insignifantes et l'on peut considérer, sans faire du tort à la réalité, 50 p. c. de Si0* comme le maximum pour ce type, le minimum ne s’abaissant que rarement au-dessous de 48 p. c. En fixant, comme nous l'avons fait, à 58-56 p. c. la limite du mini- mum de silice dans les roches neutres, on est donc involontairement porté à accepter encore un groupe de roches, pas très considérable, intermédiaires entre les roches neutres saturées de silice et les roches basiques. Ce groupe intermédiaire avec 52-55 p. c. de silice comprend les Kkersantites, les diorites, les andésites en grande partie ainsi que certains gabbros, diabases, porphyrites labradoriques, certaines leuci- tites et néphélinites qui s'expriment par la formule symbolique IV : E SiO? =- 5 F3}, (RO + RO) + R°0:] (1) 11 serait plus exact d'écrire X SiO? Z © (R20 —- RO - R2085) ou plutôt SiO? — R20 + RO + R20% + 1, en désignant par n un petit aombre, à peu près égal à 2 ou 4 pour les cas où la teneur en silice est égale à 48 ou 47 p. c. La formule citée dans le texte est pour ainsi dire idéale; elle n’est complètement exacte que pour SiO? — 50 p. c. ou 49 p. c. Les autres analyses se rapprochent plus ou moins de cette formule idéale que je choisis pour simplifier le symbole du type III. COMPOSITION CHIMIQUE DES ROCHES ÉRUPTIVES. 227 ainsi que beaucoup d'andésites à amphibole et à pyroxène qui s'expriment par une formule presque identique à la précédente : S SiO? — © [#/, R°05 + RO + R°0]. Entre les roches neutres saturées de silice et les roches basiques il y a donc un groupe intermédiaire de roches neutres non saturées de silice, c'est-à-dire de roches neutres qui pourraient contenir encore une certaine quantité de silice combinée. Une certaine augmentation de la teneur en silice devrait transformer la roche en une roche neutre pour ainsi dire plus oxydée, en une roche neutre du type I ou bien, si la silice restait à l'état libre, par exemple sous forme de quartz, la roche se transformerait en une roche acide, comme dans le type I. Elucidons ce rapport par plusieurs exemples. Il a déjà été mentionné qu'un surplus de silice au-dessus de la quantité fixée par la formule I apparaît dans les syénites sous forme de quartz et transforme la syénite en une roche analogue acide, — en un granite, Dans les roches des types III et IV, par exemple dans les gabbros et les diorites, une pareille augmentation de la teneur en silice pourrait se manifester de deux manières. Dans le cas où ce serait de la silice liée qui s’ajouterait à la roche, une certaine quantité du feldspath triclinique devrait être remplacée par de l'orthose (1) (ou de l’anorthose, de l’albite) et le gabbro ou la diorite en question ferait place à une roche analogue neutre plus riche en silice, en une monzonite ou une syénite, etc. Etant supposé que le surplus de silice resterait à l’état libre, la diorite se transformerait en son analogue acide, en une diorite quartzi- fère, etc. En fixant à 50 p. c. de silice la limite supérieure des roches basiques on est porté eo ipso à considérer comme basiques toutes les roches moins riches en silice. Néanmoins, toutes les roches basiques ne sont pas identiques, on peut y distinguer plusieurs groupes, comme dans la classe des roches neutres qui sont représentées, ainsi qu'il a été démontré, au moins par deux types. Je suppose même que l'un des groupes des roches basiques, celui qui est représenté par les péridotites, a même la signification d’un type indépendant, équivalent aux trois premiers types — acide, neutre, basique. Ce type de roches ultra basiques occupe une place intermédiaire entre le type : SD RO RO RO] (1) En supposant en même temps un surcroît des alcalis. 228 F. LŒWINSON-LESSING. — ÉTUDE SUR LA et les sidérites, le fer météorique, dont la teneur en silice est égale à zéro et qui terminent la longue série de roches qui commence par les roches les plus riches en silice — le granite, le liparite (le greisen?) et finit par les roches dépourvues de silice — les météorites métalliques. La formule des péridotites, c’est-à-dire des roches d'origine tellurique les plus basiques, se résume ainsi : > Si0? TX RO. Dans ces roches ultrabasiques la teneur en silice (en p. c.) est égale à la teneur en terres alcalines ou bien elle n'atteint pas cette quantité ; mais jamais la teneur en silice ne dépasse celle en terres alcalines. Par une diminution graduelle de la teneur en silice s'établit le passage graduel aux météorites asidères et enfin aux météorites holosidères. Au type des péridotites appartiennent aussi par leur teneur en silice certaines limbourgites, augitites (1), basaltes à mélilithe, etc. Entre le type du gabbro III et celui du péridotite IV il y a un groupe intermédiaire, comme entre les types des gabbros et des syé- nites. lou tes les roches basiques avec une teneur en silice de près de 45 p. c., telles que certains mélaphyres, diabases à olivine, en partie les roches à néphéline et à leucite. les basaltes à néphélines et en partie les basaltes feldsphathiques, font partie de ce type intermédiaire de roches basiques qui est représenté par la formule: SO ZERO ER O7 RO Dans la table ci-jointe se trouve un groupement des principaux types (2), dont l'existence réelle est hors de doute pour moi. Avant d'analyser les rapports intéressants entre Les différents types, rapports qui ressortent de cette table, il est indispensable de rappeler encore une fois que nos formules ne sont pour ainsi dire qu'idéales, qu'elles repré- sentent l’’déal du type duquel se rapprochent plus ou moins les ie rentes roches éruptives. Beaucoup d'analyses répondent parfaitement aux formules de nos types, d’autres ne s’y prêtent pas complétement. En prenant les (1) Ces roches sont intimement liées aux basaltes, non seulement par les conditions de gisement, maïs aussi au point de vue chimique; la teneur ensiliceies rapproche des péridotites, mais la présence d’alcalis, d’alumine, etc. dans leur composition chimique les éloigne des péridotites en les rapprochant des basaltes. (2) L'existence de types intermédiaires, secondaires n’est pas invraisemblable. Ainsi pour les roches à leucite ainsi que pour beaucoup de néphélinites les analyses indiquent la relation suivante entre la teneur en silice et en sesquioxydes — SiO? — 2 R?0%; pour une analyse d’un basalte à néphiline et à hauyne (Kalkowsky. Elemente d. Lithologie) j'ai trouvé SiO?2 — R20% (type parallèle à celui des pérido- tites?). Sont-ce des corrélations accidentelles ? Je ne fais que les mentionner en passant À © ‘SOUIIOIPIS oO | ‘O=:OIS ‘A = Ù z Re à SOI9PIS S Je Te puod Æ os0qmip [ESE4 | -o8rço ne SOU18)197)|; 07 à OM =: ONS à ‘XI Re É 2 Sa)1J18n J9 2 8 nd IIIA| SaSmoquiT) sainoprisq | zt (0e Z zO!S) ‘OUZ :OIS ‘AI ® AN eue EP ‘sarAud = _ __ |-BIOIN ‘Sa2eSe ‘OUTAIO e | (bb) 5 "0 GP —=3IS e & 6 e G + se Û Les dE owtp — ASPPUV |sasequip j9 sairiou ‘soiqqeo| oh | 'eOzd /1 + OM + Où = :OIS 'IIIA : 2 ‘sariAuyd es £ — ][A -10d ‘sayisopue ‘s911Iono 2. 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Schlagmuylder a bien voulu me faire savoir que le niveau hydrostatique de l’eau s’établissait à r mêtre sous le sol, soit a la cote 19. Le diamètre du tube n'est que de 0,05. Aucune allusion n'était faite à la couleur de l’eau. Or, M. Van Bogaert m'apprend qu'actuellement le puits de M. Schlag- muylder donne des eaux brunes, mais moins colorées que celles des puits Van den Bossche. Depuis ma dernière visite à Ninove, en 1886, un nouveau puits artésien a été creusé dans cette ville; nous allons en donner la description. PUITS ARTÉSIEN DE M. CH. DE MOL. Ce puits est situé à l'Est de la place du Marché; son orifice se trouve vers la cote 13,50. Voici la coupe des terrains traversés : Terrain: /( Sable arsileux. 00 Ut 2 2e 4500 RUES quaternaire | Sable boulant. à ES PÉe : 7,00 NAS 6e Argile dure . : : à : : 6,00 Etage | Argile sableuse ee Eine 1 DAS A220:00 ae ypresien Argile . : é PRESS : : 4,00 9? Argile grasse , ; : 9,00 Sable gris vert, nemntere ie avec Etage gros grains de quartz et fragments de landenien silex à la base, renfermant des débris de ; ; coquilles; aquifère ‘ ' EN 50 CON SÉhIS et - ô 5 : : s ; ; 2m,30 silurien Total. . 57n,80 DANS LES PUITS ARTÉSIENS DE NINOVE. 241 D'après M. Van Bogaert, ce puits, qui a 6 à 7 centimètres de dia- mètre, a donné, pendant les deux ou trois premières journées, des eaux jaillissantes, incolores, qui se sont rapidement colorées en brun comme celles du puits de M. Schlaghmuylder. Ainsi donc, sur cinq puits existant à Ninove, trois donnent des eaux colorées ; ce sont les puits : 1° de la Filature Van den Bossche, dont les eaux sont très colorées ; 2° de la Brasserie Schlaghmuylder et 3° de M. Ch. De Mol, dont les eaux sont moins colorées que celles du PES +. Pour donner une bonne idée de la disposition de ces puits, nous figurons ci-dessous, sur un plan au 1/20000 de Ninove, la situation de chacun d'eux. Les puits 2 et 3, creusés depuis au moins vingt ans, donnent de l’eau limpide et incolore, tandis que les puits 1, 4 et 5 donnent de l'eau colorée, depuis l'époque de leur creusement. LA lation N° 1. Puits Van den Bossche, No 2. Puits van op den Bosch. No 3. Puits A. Fransman, N° 4. Puits Schlagmuylder. No 5. Puits Ch. De Mol. Dans les cinq puits, la nappe aquifère est la même, elle est fournie par le sable landenien, reposant sur le Silurien; ce sable présente des épaisseurs variant de 2 à 6 mètres, en rapport avec les reliefs de la surface du Silurien et il semble renfermer un grand nombre d'ossements de vertébrés; au puits Van den Bossche, où l'eau est la plus colorée, le sable landenien était « très noir ». Avant de chercher à donner une explication de la coloration de l’eau et surtout de chercher à comprendre pourquoi les trois puits de l'Est 1890. MÉv. 16 242 A. RUTOT. — LES EAUX BRUNÉS DE NINOVE donnent des eaux colorées, tandis que les deux puits de l'Ouest four- nissent des eaux non colorées, il serait utile de déterminer la nature exacte de la matière organique produisant la coloration. Il serait en effet intéressant de savoir si c’est également l'acide apocrenique qui colore les eaux de Ninove. Dans ce cas, comme ül semble prouvé que cet acide organique est d'origine végétale, la présence des débris de vertébrés n’expliquerait point la coloration des Eaux. Avant de terminer ce travail, je crois également utile de dire quelques mots d'un puits artésien, que J'ai eu l’occasion de visiter et qui est creusé chez M. Goelens distillateur à Meerbeke, village situé à 1600 mètres au Sud-Est de Ninove. Ce puits a été foré il y a plus d'une dizaine d'années par notre con- frère M. Choquet. L'orifice est à la cote 22. Voici la coupe des terrains rencontrés : Terrain Limon Sete : ù é È : : 2,00 quaternaire. Argile bleue et gris jaune LA EE Se 8,50 Etage Argile bleue . ; Net : : ; 5,00 | Argile sableuse : j à ; ; . 7.50 }. 44,50 ypresien. 3 À Argile moins sableuse . : > DPRS 13,00 Argile assez sableuse . : : : : 10,50 Etage Sable gris avec filets jaunes . : : ; i 8,30 ns landenien. Sable très vert, glauconifère . : : : 6,70 û Silurien (?) Grès vert. : û j : : RUE 1,90 Total { 63,40 Il nous est impossible d'affirmer que le grès vert du fond du puits représente bien le terrain primaire, les échantillons n'ayant pas été conservés. Immédiatement après le forage, l’eau a jailli en telle abondance que la cour de la distillerie a été inondée ; maïs peu à peu le jet s'est calmé, le débit a diminué, le jaillissement a cessé et, lors de ma visite en 1886, le niveau hydrostatique s'était abaissé à 4 ou 5 mètres sous l’orifice ; l'eau était extraite au moyen d’une pompe. Le diamètre du puits, à sa partie inférieure, est de 0,22. L'eau qu’il fournit n’est nullement colorée. ——_— #0 à ——— 29 AVRIÉ| | | 243 DÉS EAUX THBRMALES DE CHAUDFONTAINE (BELGIQUE) ET DE LEUR ACTION PHYSIOLOGIQUE ET THÉRAPEUTIQUE PAR le docteur Jules Félix Médecin honoraire de la maison du Roi Chirurgien de l’hospice Sainte-Gertrude L'étude et l'usage des eaux minérales naturelles occupent aujourd'hui une place si grande dans la science et dans l’art de guérir, qu'il importe de signaler les sources qui peuvent rendre d'éminents services dans la pratique médico-chirurgicale. Depuis les temps les plus reculés, l'homme a cherché dans la nature le soulagement à ses maux, comme la satisfaction de ses besoins, de ses plaisirs et de ses passions. Partout où nous retrouvons la trace des premiers peuples civilisés et surtout des Romains,nous rencontrons les précieuses reliques des temples qu'ils élevaient à la balnéothérapie, une des branches de l’art de guérir et de l'hygiène les plus cultivées et le plus en honneur chez ce peuple conquérant; les fouilles de Plom- bières, du Mont-Dore et bien d’autres sont une preuve éclatante du luxe que les Romains mettaient dans la construction des bains partout où ils rencontraient des eaux minérales naturelles. Les guerres des derniers siècles, la révolution de 1789, les préoccu- pations inouies d’une société naissante, d'un état social nouveau dont la France a célébré majestueusement et triomphalement le centenaire, ont été une des causes principales du délaissement des eaux minérales naturelles à une certaine époque. Mais bientôt les communications faciles et rapides par l'établisse- ment des chemins de fer; l'étude clinique basée sur l'observation des 244 JULES FÉLIX. — DES EAUX THERMALES faits et sur les découvertes si précieuses de la chimie, de la physique AREAS aux sciences biologiques et médicales, ont donné un nouvel essor à la pratique des eaux minérales. La vie active et intellectuelle qui, depuis vingt ans surtout, va jusqu'au surmenage des individus et des cerveaux, la surexcitation continue dans laquelle l'homme se meut sans trêve, tout cela a fait naître La pratique des voyages et des villégiatures prescrites par l'hygiène à toutes les classes de la société. C'est pour répondre à ce besoin social que l'on a vu utiliser partout, et surtout en France et en Allemagne, les richesses que la nature donne à la bain éothérapie. Les autres nations ne sont pas restées en arrière je suis heureux de signaler qu'une société s'est constituée pour don- ner aux eaux thermales de Chaudfontaine les installations nouvelles quelles méritent. Bien que les auteurs récents ne s'occupent guère des eaux de Chaud- fontaine, elles ont leur histoire et leur emploi thérapeutique date du XIIIe siècle. Aussi, j'ai été assez étonné de ne pas les voir mentionnées dans le grand traité des eaux minérales d'Armand Rotureau. M. le professeur Dujardin-Beaumetz, dans son Dictionnaire de théra- peutique et des eaux minérales, les signale, par erreur, comme ferru- gineuses et voici ce quil en dit : « Leseaux thermales de Chaudfontaine sont très fréquentées: situées » à cinq kilomètres de Liége. elles jaillissent à la température moyenne » de 33° C. Ces sources ferrugineuses, comme toutes celles de la » Belgique, s'en distinguent par leur haute thermalité. L'eau de » Chaudfontaine rivalise avec celle de Spa, qui est le iype des eaux » minérales belges (1). » Nous établirons par les analyses que les eaux thermales de Chaud- fontaine ne sont pas ferrugineuses mais bien chlorurées et bicarbona- tées sodiques, calciques et magnésiques légères ; la somme des sels contenus dans un litre d'eau s'élève à o8r,4880 seulement. Les eaux de Chaudfontaine se rapprochent beaucoup par leur thermalité(350C.), par leur composition chimique ou leur action thérapeutique, des eaux ther- males de Néris, de Bains, de Plombières, de Luxeuil (surtout la source savonneuse) et de La Malou, en France; des eaux de Baden- (1) Le Dr Poskin, de Spa, a démontré que la Belgique renferme un grand nombre de sources minérales alcalines, thermales et autres, qui seraient une cause de richesse pour le pays et un grand bienfait pour l'humanité, si l’on se donnait la peine de! les exploiter convenablement, à l'instar de ce qui se fait en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, etc. | DE CHAUDFONTAINE (BELGIQUE). 245 baden, de Wildbad, surtout de Schlangenbad et de Téplitz en Allemagne ; des eaux de Wi/dbad-Gastein dans le Tyrol, de Baden près de Vienne; des eaux de Buda-Pesth et de Mehadia en Hongrie et des eaux thermales de Pfaefers et de Ragaz en Suisse, dont elles partagent l'action calmante et antispasmodique. Une particularité des eaux de Chaudfontaine, c'est que leur tempé- rature augmente progressivement : DS Lontaine constata . : ,/ à: : 320. 5€, En 1837 Delvaux id. CREME MR ETAT En 1867 Chandelon id. ARE RE EE A A Const nn su. 0,200, ,0.C: Cette température de 35° C. environ est des plus favorables pour les bains, que l’on peut prendre sans devoir ajouter de l'eau ordinaire pour les refroidir; cette température est aussitrès favorable pour les bains de piscine et à eau courante. Chaudfontaine est un joli village, situé dans une délicieuse vallée sur les bords de la sinueuse rivière, la Vesdre, à sept kilomètres de Liége et non loin de la pittoresque vallée de l'Ourthe, si fréquentée par les touristes de tous les pays. En 1250, une charte de l'Évêque de Verdun, où l'on appelle ce hameau : « Chauve-feau-fontaine » mentionne l'existence de sources d'eaux chaudes naturelles. Au XIVe siècle il y avait un hôpital et Vz/lenfagne rapporte dans son ouvrage sur les eaux minérales qu'un religieux du nom de Père Martène fit, par testament, un don à l'hôpital de Chaudfontaine. En 1676 un pauvre diable nommé Simon Sauveur, s'avisa de con- struire une espèce de chaumière avec de petits bains pour y gagner sa vie. Dans une brochure publiée à Leyde (Pays-Bas) en 1714, par le Docteur W. Chrouet et intitulée « La connaissance des eaux miné- rales d'Aix-la-Chapelle, de « Chaudfontaine et de Spa », on lit à la - page 23 et suivantes, à propos de Chaudfontaine. « L'endroit n'est » qu'un petit hameau, portant le nom de Chaudfontaine, ce qui fait » juger que la source tiède, dont l'eau est fort claire, d'un goût un » peu salé et a une petite senteur de vin soufré, a été découverte » depuis longtemps. » Peut-être l’a-t-on méprisée et jugée inutile pour les bains à cause » de son peu de chaleur et que d'un autre côté on n'en a fait aucun » cas pour l'intérieur, à cause du voisinage des eaux de Spa, » auxquelles les médecins de Liége ont de tout temps fait attention. 246 JULES FÉLIX. — DES EAUX THERMALES « Peut-être serait-elle encore aujourd'hui dans le mépris, sans un » certain homme, Simon Sauveur, qui, accablé de pauvreté, s'avisa » d'en faire les éloges et d'y construire une cabane avec quelques » bains, pour y gagner Sa vie. » « ZT attira d'abord quelques femmes crédules et comme on se plai- » gnaït que les bains n'étaient pas assez chauds, il S'avisa d'y remé- » dier en faisant chauffer une partie de cette eau sur le feu. « Plusieurs personnes y ayant trouvé du soulagement, leur répu- » tation S'est tellement accrue ces dernières années, que présentement » on y vient de tous côtés.Ily a même apparence qu'elle ira toujours » en augmentant, puisque MM. du chapitre de la Cathédrale de » Liége, M. le Chancelier et MM.de la Chambre des comptes, pré- » voyant le bien et l'avantage qu'il en reviendra au public, ordon- » nèrent au mois de mai 1713, de creuser en terre pour dégager la » source chaude de l'eau froide qu'on soupconnait Sy joindre; ce » qui ayant assez bien réussi fit naître l'envie à un particulier de » Liége d'acquérir le droit de la Chambre, dans l'espérance qu'avec » les connaïssances qu'il avait du terrain il pourrait pousser l'entre- » prise à une plus grande perfection. En effet, ayant reconnu que » cette eau venait d’une montagne voisine et traversait une prairie » qui lui appartient, il la fit couper en quatre grands puits où il la » trouva Si chaude, si forte et si abondante qu’a l'instant il prit la » résolution d'y construire une belle et magnifique maison avec qua- » rante bains de différente grandeur, dans lesquels cètte eau chaude » coulera par le moyen de plusieurs pompes, qu'une rouesur un bras » de la rivière fera agir. Ce qui sera avantageux en plusieurs » façons parce que, sans parler de la netteté que ce renouvellement » continuel apportera aux bains, on peut aisément juger, qu'elle en » sera beaucoup meilleure pour l'usage, surtout voyant qu'il ne sera » plus nécessaire de la réchauffer comme devait le faire Simon » Sauveur. » Par cet extrait de l'ouvrage du Dr Chrouet (1714) on voit que la découverte de ces eaux thermales avait attiré l'attention des autorités gouvernementales et médicales d'alors, et que leur efficacité et leur grande réputation furent rapidement établies malgré les plus grandes difficultés de communications, puisque, d'après les documents que j'ai consultés, on ne pouvait arriver à Chaudfontaine que par des sentiers difficiles et dangereux, accessibles seulement aux piétons et aux cava- liers et que, vu ces difficultés, les malades arrivaient de Liége à Chaud- fontaine dans les barques qui faisaient le service des Forges et le trans- port des charbons. DE CHAUDFONTAINE (BELGIQUE). 247 Voici ce que dit le D' Chrouet de la composition chimique des eaux de Chaudfontaine : {voir ouvrage cité plus haut). « Pour satisfaire le bonhomme Sauveur, j'avais analysé il y a plus » de vingt-cinq ans les eaux de son bain, et il me souvient très bien » gu'étant alors nouvellement gradué en 1688, je me fis une espèce » d'honneur et de devoir d'envoyer à nos professeurs de Leyde, ce » que j'avais trouvé dans ces eaux; ils jugèrent que c'était UN SEL FIXE ALCALI TENANT BEAUCOUP DU LIXIVIEL. Plus loin (page 30) le docteur Chrouet, après avoir décrit ses procé- dés d'analyse et de réactions chimiques, conclut que les eaux de Chaud- fontaine ne contiennent #2 soufre, ni fer, et qu'elles renferment un sel alkali fixe en très petite quantité. Nous verrons, d’après les analyses faites récemment, que le docteur Chrouet, malgré limperfection des méthodes de son temps, avait bien étudié la composition chimique de ces eaux thermales. Après avoir reconnu la qualité de ces eaux, le docteur Chrouet conclut qu'elles étaient bonnes « z0n seulement pour servir en bains, mais aussi en boissons ». Mais, dit-il, la grande difficulté était de persuader les malades à se décider à boire l’eau thermale. Il se passa deux années avant de ren- contrer une seule personne qui voulût se hasarder la première à boire de cette eau ! « Une femmeâgée de quarante ans, étant attaquée, dit-il, » d'une espèce d'anasarque avec enflure considérable à la région » hypogastrique, ayant épuisé inutilement toutes les ressources de la » médecine et de la pharmacie, lui communiqua l'intention qu'elle » avait d'essayer des bains de Chaudfontaine, dans la pensée » que si elle pouvait suer fortement toutes ses enflures disparaî- » traient ». « Je pris la balle au bond, dit le docteur, et je lut répondis que ces » eaux feraient merveilles ; mais que pour y suer bien fort il fallait, » étant dans le bain avaler, comme cela se pratique à Borcette (Aix- » la-Chapelle), quelques verres d’eau prise à la source ». « Elle suivit mon conseil, et dés le premier jour, cetteeau fermenta » tellement dans son corps qu’elle vomit plusieurs fois copieusement. » Le lendemain les gens qui s'étaient baignés avec elle, lui voyant le » visage, les mains et les jambes à demi-déglonflées, l'encouragèrent » encore à boire et a se baigner, et ayant continué ce manège quatre » ou cinq jours, elle les quitta non seulement délivrée de son ana- » sarque,mais aussi de cette espèce d'hy dropyste de matrice qu'elle y » avait apportée. Cet exemple fut bientôt suivi par un grand nombre 248 JULES FÉLIX. — DES EAUX THERMALES » de malades qui n'auraient jamais voulu boire ces eaux, et jusqu'a » présent,je ne connais personne qui se soit repenti de les avoir bues. » {l faut pourtant que j ajoute que cette eau agit rarement par le haut, » et que cela n'arrive que lorsque la matière morbifique serencontre » dans l'estomac. Elle opère plus souvent par le bas et ne manque » jamais de passer abondamment par les voies urinaires, et lorsque » ces parties sont chargées de viscosités hérissées d'âcretés acides, » comme dans lISCHURIE, ses effets sont si prompts et si efficaces, » que j'ai eu autrefois de la peine à croire que la petite quantité de » sel qu'elle contient fût capable de produire des effets si merveilleux. » Lorsqu'il y a nécessité de DÉTERMINER LEUR ACTION PAR LES » SELLES, Je charge le premier verre d'un dragme ou deux de sel » POLYCHEFTE bien préparé où jy fais fondre trente à quarante » grains de l'ARCANUM DUPLICATUM, faisant boire par dessus et » a diverses reprises jusques à huit livres d'eau chaude en observant » les mêmes circonstances qu'on observe en buvant les eaux d'Aix- » la-Chapelle ». Cet exposé nous prouve qu'en 1689 la composition alcaline légère des eaux de Chaudfontaine, leur action sudorifique, diurétique et on purgative, leur température suffisamment élevée, après un captage assez convenable, pour servir aux bains sans les réchauffer, étaient déjà bien établies et qu’en 1713 la grande réputation de ces eaux était si bien connue qu’un grand établissement pour quarante bains avec logements fut construit par un concessionnaire d’après les plans four- nis par les États et le prince évêque, après avoir pris l'avis du conseil des médecins (au nombre de neuf) de la ville de Liége. Telle est l’ori- gine des bains de Chaudfontaine dont l'établissement thermal existe encore aujourd'hui. La vogue des bains de Chaudfontaine devint si grande qu'en 1714 il fallut créer un service spécial de barques pour le transport exclusif des malades. En 1721 on construisit la grande route royale, allant de Liége vers Pepinster et Spa. L'affluence des malades devint de plus en plus grande: et l'on y rencontre des personnages de haute distinction qui viennent chercher aux bains de Chaudfontaine la guérison de leurs névralgies et de leurs rhumatismes. En 1761, il fut délivré du mois de mai au mois de décembre 12,204 bains. En 1801 en quatre mois, de juin à septembre, on délivra 10,582 bains. Napoléon [I nomma par décret en 1803, le Dr Guey dan de Paris, médecin-inspecteur des eaux minérales de Chaudfontaine. DE CHAUDFONTAINE (BELGIQUE). 249 D'après le professeur Chandelon, de l'Université de Liége, l'eau ther- male de Chaudfontaine contient sur 1,000 grammes : MEME Carbonquebre 0,0" 7", .< "o8t,0010 Pertonale Caicique 00 01.0" 1 O, 2013 EEtrbonatemagnesique : . . . . . ! ©, o451 ER PONALE MITHIQUES NO , , traces Chlorure sodique : O MO 70 Sulfate calcique (anhydre). O, 0440 Sulfate sodique RUE PO NT 7 O0: 1000) Sulfate potassique 0, 0020 Silice SE en 0, OTOO Hotal -Prorr4880 Dans un travail très intéressant publié dans « Patria Belgica » (Encyclopédie nationale de la Belgique, dixième livraison, 1873), le docteur Louis Laussedat, médecin distingué de la faculté de Paris qui, après l'avènement du second empire, se réfugia à Bruxelles où il pratiqua la médecine jusqu’après 1870, époque à laquelle il ren- tra dans sa patrie et fut élu député, le docteur Laussedat dit que si le sol de la Belgique renferme de très nombreuses sources ferrugineuses dans les Ardennes surtout, Chaudfontaine fait exception par la com- position et la thermalité de ses eaux. Le Dr Laussedat dit que la notoriété des eaux de Chaudfontaine est très ancienne, et que c'est à cette station thermale qu'il faut rapporter plus particulièrement ce qui a été écrit par Montaigne, par le Président de Laplace, par Ambroise Paré et Philippe de Besançon, qui tous parlent des bains minéraux de Liége alors que Liége n’en a jamais possédé, et que Chaudfontaine est une localité limitrophe de Liége et sans cesse en rapport avec cette ville, dont un grand nombre d'habi- tants y ont leurs forges établies. C'est encore Chaudfontaine que Brantôme veut désigner quand il raconte le séjour de Marguerite de Valois aux bains de Liége. Des documents que j'ai consultés m'en ont donné la certitude. Dans un rapport publié le 9 octobre 1716 par le collège des méde- cins de Liége, l'efficacité des eaux de Chaudfontaine est très bien établie dans les maladies du tube digestif, et surtout leur emploi en bains et en boissons pour la guérison des affections sous-diaphragmatiques et des maladies des nerfs. Le docteur Laussedat fait ressortir qu'il est certain qu’en médecine comme en alimentation ce n'est pas tant à la quantité des substances ingérées qu'à leur qualité et à leur mode d'action sur l'organisme qu’il 250 JULES FÉLIX. — DES EAUX THERMALES faut s'attacher. [l compare les eaux de Chaudfontaine pour leur com- position, leur thermalité, et leur action thérapeutique, aux eaux ther- males et aminérales (Eaux chaudes indifférentes comme on les désigne si souvent à tort) des divers pays, et dit que plaider l’action de ces sources si connues et si fréquentées en France, en Allemagne, en Autriche, etc., et que nous avons énumérées plus haut, c'est plaider la cause des eaux de Chaudfontaine, qui méritent une grande part de l'estime dont elles jouissent. Il résulte de l'observation clinique, dit Balaglivi, que les eaux de Chaudfontaine sont réellement efficaces contre la plupart des affections de l'état chronique, qui ont leur siège dans les viscères abdominaux. L'herpès coïncidant ou alternant avec la goutte erratique y est avantageusement combattu, et si la qualification d'antirhumatismales convient à certaines eaux, nulles d'entreelles ne le méritent mieux que celles de Chaudfontaine. Mais c’est sur le système nerveux, dit encore le D' Laussedat, que les eaux de Chaudfontaine comme les eaux simi- laires de Neris, Schlangenbad, Wildbad, etc., ont une action des plus marquées. Ces propriétés, constatées il y a de longues années, ne se sont point démenties ; nous dirons même qu'elles se sont accrues avec l'accroissement de la température des eaux de Chaudfontaine. Les observations publiées en 1716 par le collège des médecins de Liége ont été vérifiées par tous les bons observateurs. Le D' Etienne Kuborn, le D' Bougard, professeur à l’université de Bruxelles, le D' Vaust, ancien professeur à l’université de Liége, préconisaient la cure de Chaudfontaine aux névropathes, aux dyspeptiques et aux rhumatisants. Le D' Frankinet disait que les eaux de Chaudfontaine étaient pour bien des malades nerveux une vraie panacée. Voici ce qu'en disait l'illustre professeur le D' Lombard : « Les eaux de Chaudfontaine sont du petit nombre des eaux ther- males dont la chaleur uniforme est précisément la plus favorable à l'usage des bains. Ces bains conviennent à tous les âges et ne peuvent nuire a aucun malade. Leur température est celle à laquelle les bains produisent généralement les meilleurs effets thérapeutiques. Aussi ne voit-on jamais d'accident à Chaudfontaine, tandis que dans d’autres localités l'usage des bains plus chauds est fréquemment suivi de résultats fâcheux. A Aix-la-Chapelle et ailleurs il faut refroidir l’eau avant de l'employer en bain; on concoit que l'opération du refroidis- sement doit nuire souvent à la régularité de la température (nous pourrions ajouter : à la composition chimique de l'eau et consé- quemment à son aclion thérapeutique) puisqu'il suffit d’un léger abaissement de température pour précipiter, décomposer même, et par DE CHAUDFONTAINE (BELGIQUE). 251 conséquent rendre inactifs les agents chimiques auxquels une eau doit ses propriétés médicamenteuses et curatives. À Chaudfontaine ni oubli, ni imprudence possible; on ne peut dépasser la température normale de l'eau thermale, et l'on se tient au bain aussi longtemps que l'on veut. » Cette uniformité de chaleur, à un degré (35° C) merveilleusement approprié aux conditions physiologiques de l’homme, est une véri- table faveur qui semble acquise aux bains de Chaudfontaine. Un fait que tout le monde a constaté c'est que ces bains ne fatiguent pas lors même qu'on y reste plusieurs heures. La tête reste libre; les personnes qui ont l’haleine courte n'y souffrent pas. La peau se nettoie, des lamelles épidermiques s’en détachent, elle b/anchit et devient douce; souplesse du corps au sortir du bain, activité des fonctions, réveil de l'appétit chez les faibles, exaltation de l'appétit chez les autres : tous effets produits par l'absorption d'une grande quantité d'eau chaude qui pousse vivement au dehors, et débarrase ainsi l'économie d’une foule de matériaux organiques inutiles et nuisibles. » Ajoutons les qualités tempérantes, émollientes de cette eau, et l'on comprendra comment tant de malades viennent chaque année se guérir ou améliorer leur santé à Chaudfontaine ; comment les femmes ner- veuses, vaporeuses viennent sy rétablir; comment les névralgies rebelles s’y affaiblissent par degrés; comment les rhumatisants, les goutteux, les graveleux, les calculeux, etc., ne manquent guëêre d'atteindre le bout de la saison, sinon radicalement guéris, du moins avec une très sensible amélioration. » Mais c'est surtout contre les irritations abdominales chroniques que ces bains, suffisamment prolongés et convenablement répétés, pro- duisent de merveilleux effets. » Depuis quelques années un médecin de Plombières combat ces affections invétérées par des bains prolongés ; mais l'excessive tempé- rature des eaux de cette localité ne lui permet pas d’avoir autant de succès que nous en obtenons à Chaudfontaine. Telle peut donc être la devise de nos eaux thermales : à beaucoup utiles, à personne nui- sibles. » (Extrait de Chaudfontaine Wallonnade, par le professeur Grand Gagnage, publiée en septembre 1852.) Ce qu'écrivait en 1852 le professeur Lombard sur les eaux de Chaud- fontaine est toujours vrai, et l'expérience le démontre chaque année. Depuis bientôt vingt-cinq ans nous avons recommandé la cure des eaux de Chaudfontaine, et elle nous a réussi surtout dans les affections herpétiques, rhumatismales et dans les névroses. Dans la migraine rebelle entretenue par l’anémie et la dyspepsie, 252 JULES FÉLIX. — DES EAUX THERMALES les eaux de Chaudfontaine en bains et en boissons, à la dose de quatre à huit verres par jour d'eau thermale prise une demi-heure avant les repas, nous a donné des résultats surprenants. | Les affections rénales, la gravelle urique, le diabète et l'albuminerie chez les goutteux et les rhumatisants sont susceptibles d'amélioration notable et même de guérison. Dans ces cas, la douche chaude, et la boisson dans le bain, produisent d'excellents résultats. Nous avons traité aussi avec succès des cas d’angine rebelle et de laryngo-bronchite herpétiques et granuleuses par l'emploi de cette eau thermale, non seulement en bains et en boisson, mais aussi en gargarisme et en pulvérisation. Cette eau possède à un haut degré la propriété de donner à la peau une souplesse, une blancheur et un velouté très appréciés du beau sexe. Les affections légères de la peau ne résistent pas à l'usage rationnel et prolongé de ces bains. Les affections organiques du cœur ou des organes de la respiration qui compliquent parfois les maladies chroniques, susceptibles d'une cure thermale, ne sont pas une contre-indication pour les eaux de Chaudfontaine, comme elles le sont parfois pour les eaux de Carlsbad, _d'Ems, de Marienbad de Kreusnach, de Nauheim, d’Aix-la-Chapelle, de Vichy, etc. | La goutte calcaire et la gravelle phosphatique sont améliorées par les eaux de Chaudfontaine en boisson et en bains. Je crois avoir démontré, par les documents historiques, par l'obser- vation, l'expérience et les travaux de médecins distingués, l'importance et l’utiité des eaux thermales de Chaudfontaine, et je suis persuadé que si la Société qui depuis un an a fait déjà de grandes améliorations, telles que l'éclairage électrique de la localité, l'établissement d'un joli Kursaal, mettait à exécution un projet sérieux pour transformer Chaudfontaine en une vraie ville de cure thermale, à l'instar des belles stations de Vichy, de Plombières, de Cauterêts, de Wiesbaden, d'Ems, et de tant d'autres, qui attirent chaque année une foule innombrable de malades et de surmenés, les eaux de Chaudfontaine auraient bientôt reconquis leur ancienne réputation, et que cette charmante station balnéaire ne tarderait pas à attirer chez elle une nombreuse et fidèle clientèle. Mais, pour atteindre ce but auquel sont arrivées des stations moins privilégiées par la nature, telles que la Bourboule, le Mont-Dore, Saint-Sauveur, Barèges, Salies-de-Béarn, et tant d’autres ; il faut avant tout réaliser quatre points essentiels : | 1° Construire à Chaudfontaine des hôtels-pensions, des villas con- fortables et hygiéniques, à l'instar de ce qui se fait en Angleterre et en Suisse, où les malades et les familles puissent s'installer aisément dans des conditions avantageuses. DE CHAUDFONTAINE (BELGIQUE). 2,513 20 Construire un établissement de bains d’après toutes les règles et les progrès de la balnéothérapie actuelle, tel que j'en ai pu admirer dans les Vosges, dans les Pyrénées, dans l'Auvergne; en Allemagne, en Suisse, étc. et compléter le captage des sources. 30 Assainir la localité par des travaux hydrauliques importants, afin d'empêcher les eaux de la Vesdre, infectées par les industries, d'imprégner le sous-sol et de contaminer ainsi les eaux potables et l'atmosphère. À ce sujet le gouvernement ferait bien de rappeler les industriels à l'observation des lois sur les cours d'eau, qui les obligent à établir des bassins de décantation pour empêcher l'infection des eaux courantes ; ces bassins bien organisés seraient une source nouvelle d'engrais pour l'agriculture. 4° De confier à un médecin compétent le service hydro-médical et hygiénique de la station thermale. Si le problème, tel que nous l'indiquons sommairement ici, était réalisé, on pourrait assurer à Chaudfontaine la prospérité et une vogue inespérée. En effet, cette localité est située au centre de la Belgique, à dix minutes de Liége, deux heures de Bruxelles, sept heures de Paris et huit heures de Londres; le site est des plus pittoresques; la vallée, les coteaux offrent les plus délicieux emplacements pour l'édification d'hôtels, de villas, de sanitariums utiles aux malades et aux convales- cents; la vertu curative des eaux thermales ne le cède en rien aux eaux les plus réputées de l'Europe pour le traitement des maladies de l’esto- mac, des affections rénales, utérines et surtout du système nerveux, hélas! trop fréquentes aujourd'hui. Voisines des eaux ferrugineuses de Spa, les eaux thermales de Chaudfontaine prépareraient bien des malades affaiblis par la dyspepsie gastro-intestinale et la névrose à supporter facilement la cure des eaux ferrugineuses de Spa et à leur assurer le plein succès. Ces deux stations minérales voisines ne pourront jamais se faire concurrence, parce que la composition chi- mique, la température et l'action thérapeutique de leurs eaux sont absolument différentes. (Chaudfontaine : chaudes 35 r1/2°, et alcalines légères. — Spa : froides 10°, ferrugineuses et chargées d'acide carbo- nique.) Mais la combinaison des deux cures pourra produire des résul- tats inespérés, même des retours complets à la santé, dans certaines affections chroniques (rhumatisme, névrose, diabète, albuminurie, hydropysie, anémie, métrite chronique, affections de la gorge et des voies respiratoires), que l’on chercherait vainement d'obtenir ailleurs. Nous ajouterons même que si les espérances de la découverte du docteur Koch se réalisent un jour à propos de la guérison de la tuber- culose, les collines boisées, bien abritées et bien orientées conviendraient 254 JULES FÉLIX. — DES EAUX THERMALES parfaitement à l'établissement d’hôpitaux et de sanitariums pour les personnes atteintes de maladies des voies respiratoires. Nous avons constaté maintes fois l'efficacité des eaux de Chaudfontaine dans - certaines de ces affections et leur action tonique et reconstituante. Nous faisons donc des vœux pour que l'on se mette à l’œuvre sans tarder, et nous croyons même que le gouvernement ferait chose utile à la prospérité du pays en favorisant par tous les moyens possibles, même par la reconnaissance d'utilité publique, l'établissement en Belgique de stations minérales et thermales, ainsi que cela se pratique sur une si grande échelle en Allemagne, en France, en Suisse, en Italie, en Autriche, en Espagne, etc. La Belgique est admirablement située pour attirer les étrangers, sa réputation hospitalière est connue du monde entier. Si elle possédait quelques stations d'eaux minérales bien installées, et Chaudfontaine peut devenir la plus importante de toutes avec Spa, on peut affirmer que ces stations ne tarderaient pas à être fréquentées par un grand nombre d'étrangers et qu'elles seraient une source féconde de prospérité pour le pays, ce qui par le temps qui court n'est nullement à dédaigner. Liste des ouvrages concernant Chaudfontaine. (Bibliographie spadoïse, par M. Albin Body.) 1714. — La connaissance des eaux minérales d’Aix-la-Chapelle, de Chaudfontaine et de Spa, par leurs véritables principes, envoyée à un ami par M. Chrouet, docteur en médecine. Leyde, V° B. Schouten, in-12 de 88 pages avec une planche représentant le plan du bâtiment des bains de Chaudfontaine. Seconde édition, Liége, J.-A. Barchon, 1520, in-12 de 96 pages. | Lettre à M. Dubar, docteur en médecine à Maestrick {sic) par J.-H. Bresmal, docteur en médecine, préfet de collège des médecins de Liége, ou réplique à la lettre écrite à un ami, contre la défense des eaux minérales de Gadot, par M. Chrouet, docteur en médecine à Liége, chez Baudouin Bronckart, 1714, 180 l.in-12 de 40 pages. 1714. — P. 26. La seconde lettre, relative aux eaux de Gadot a pour titre : Lettre à M. Dubar, docteur en médecine à Maestricht, par J.-F. Bresmal, docteur en médecine, professeur du collège des médecins de Liége, ou Réplique à la lettre écrite à un ami contre la défense des eaux minérales de Gadot, par M. Chrouet, docteur en médecine. Liége, Baudouin Bronkart 1714, in-12 de 40 pages. Elle n'est donc pas de 1725, ainsi que le rapporte M. Capitaine. 1714. — Titre : Plan du bâtiment des bains de Chaudfontaine, près 29 AVRIL a | PSM DE CHAUDFONTAINE (BELGIQUE). 255 Liége. Cette gravure, assez insignifiante, représente simplement la vue isométrique (à vol d'oiseau) de l'édifice des bains. Elle figure dans la connaissance des eaux minérales d'Aix-la-Chapelle, de Chaudfontaine et de Spa de Chrouet, 1714, et dans le parallèle des eaux minérales de Bresmal, 1721. 1757. — Voyage de Chaudfontaine, opéra burlesses treuz act (par Ab. M. de Cartier, Fabry, de Harlez et de Vivario) mettouis muzik par M. Hamal et exécute al maison d'voir le 23 janvier 1750. Liége, S. Bourguignon, 1757, 3 cahiers in-4° de 8, 8 et 9 pages. Voyages de Limbourg, 1766. 1801. —- Les délices de Chaudfontaine ou description de la prome- nade de Liége à cet endroit célèbre, par D. Malherbe, citoyen de Liége. Bourguignon, pet. in-12 de 5 p. 86 pp. Cet opuscule est dédié aux dames de tous les pays. 1811. — Voyage de Liége à Spa par Chaudfontaine, in-8°. Poème, par F. Rouveroy. De Villenfagne dit à propos de cet opuscule : « M. Rou- veroy se propose de publier bientôt un voyage à Spa par Chaudfon- taine. Cet auteur a pris pour modèle Chapelle et Bachaumont... J'ose assurer que son ouvrage pourra être placé à côté de ces deux poètes agréables ». Comme témoignage, de Villenfagne citait une vingtaine de vers de l'œuvre projetée. Sur la foi du renseignement de Villenfagne, Dethier, Derive et la Bibliographie liégeoise, ont cité ce livre comme ayant paru. U. Capitaine croyait avec raison qu'il n'avait jamais été imprimé, ayant fait d'inutiles recherches pour découvrir le manuscrit original. Dans l'essai bibliographique qu'il publia dans ses tablettes spa- doises, Dérive signale à cette époque deux ouvrages restés manuscrits. Le premier dont il donne inexactement le titre était le suivant : Mé- moires historiques et critiques sur Spa, sur ses sources minérales et sur diverses particularités de ce lieu célèbre, avec une esquisse de ce que les environs les plus rapprochés peuvent offrir d’intéressant, par Deleau-Seraing, in-folio. Ce manuscrit fut vendu par l’auteur à Giloton, libraire à Spa, qui se proposait de l'éditer; mais les circon- stances peu propices du moment lui firent ajourner la réalisation de ce projet. Sur ces entrefaites Giloton mourut, le manuscrit passa aux mains de ses héritiers, qui le rendirent à M. Ed. Lavaley, à la mort duquel il fut acquis par U. Capitaine. Aujourd’hui, il fait partie de la bibliothèque de cet écrivain, qui a été léguée à la ville de Liége. Capi- taine avait manifesté l'intention d'en publier une partie; à vrai dire, il ne contient que peu de faits intéressants et la majeure partie du volume est consacrée à des dissertations surannées sur les principes chimiques de nos eaux. JULES FÉLIX. — DES EAUX THERMALES DL CJx © 1818. — J. B. Leclerc. — Abrégé de l’histoire de Spa ou mémoire historique et critique sur les eaux minérales et thermales dela province de Liége et spécialement sur celles de Tongres, Spa et Chaudfontaine, considérées sous le rapport de leur ancienneté et de leur célébrité. Bis D rCoMardinMrere 1824. — Histoire et description d’Aïix-la Chapelle, de Borcette et de Spa, ainsi que de leurs environs, par Alois Schreiber, cons. aul. et historiographe de S. A. R. le grand duc de Bade, suivi d'une instruc- tion pour l'emploi des eaux, revue, corrigée et augmentée par le doc- teur Tietzel, avec un appendice orné d'une gravureler dune earte: Heidelberg, Engelmann, in-18 de 300 pages. Spa et Chaudfontaine comprennent les pages 139 à 187 de ce volume. Voyez : Revue de la Flore, 1811, Revue du dix-neuvième siècle. Paris. Les Ardennes belges, par Gustave Vaez (Van Nieuwenhuysen), article reproduit dans « l'Artiste » de Bruxelles, numéros de juillet et août 1837, Chaudfontaine, Spa, Malmédy, Coo, Remou- champs, etc. 1841. — Bains d'Europe, Manuel du Voyageur aux eaux d'Alle= magne, de France, de la Belgique, de la Savoie, de la Suisse, etc., etc., en partie traduit de l'ouvrage anglais du docteur Granville. Paris, Maison, in-18. Spa et Chaudfontaine, pp. 460-486. Cet ouvrage contient deux vues de Spa, l'entrée du Bourg et le monument de Pouhon, qui Porte centrer « Fontaine des crapauds près de Spa. » 1844. — Chaudfontaine et ses environs, illustré de vues dessinées d'après nature. Bruxelles, Hauman, in-32 de 28 pages, avec 15 vues. Nouveau guide du voyageur dans Liége, Spa, Chaudfontaine et ses environs (par Rigo fils). Liége, Philippart frères (Denoël), in-18 de 162 pages, 12 planches et un plan. Ce guide fut réimprimé la même année avec le nom de Er à Règlement d'ordre et de police pour les courses de chevaux établies à Spa, S. 1. n. d. Placard à deux colonnes, daté du 23 juin 1844. 1846. — Une vue de Chaudfontaine figure dans l'ouvrage suivant : Iq. Kuranda, België sedert de omwenteling in 1830. Amsterdam, 1846, 280 Î. in-8°. 1853. — Chaudfontaine, Wallonade, par G. G. G. G. (J. Grand- gagnage, premier président honoraire de la cour de Liége). Liége, Carmanne, in-8° de 206 pp. Carte et musique gravées. Tiré à part du Bulletin de l'Institut archéologique liégeois, t. I. DE CHAUDFONTAINE (BELGIQUE). 257 1853. — Carte intitulée : « Chaudfontaine et ses environs, par Th. Vandermaelen 687. Cette carte ne donne que les environs de Chaudfontaine. Largeur 0.285, hauteur 0.215. Dans : Chaudfontaine, par S. Grandgagnage. Extrait du Bulletin de l'Institut archéologique Hescois, ©: lp: 1235. 1873. — Villes d'eaux et hydrologie médicale, par M. le docteur Louis Laussedat. A paru dans Pairia Belgica, encyclopédie natio- nale, etc., publiée sous la direction de M. Eugène Van Bemmel, Bruxelles, 1873, in-8°, r'e partie, p. 625; Spa, p. 627; Chaudfontaine, p. 636. 1888. — Sources minérales de la Belgique, par le docteur Poskin, médecin consultant, à Spa. (Extrait des Mémoires de la Société Belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie. Bruxelles, 1888). 1890. MÉx. ù 1 258 EM. DE MUNCK. — NOTE SUR LES FORMATIONS NO FE SUR LES FORMATIONS QUATERNAIRES ET ÉOLIENNES DES ENVIRONS DE MONS PAR | Em. de Munck Lors d'une causerie que j'eus l'honneur de faire au Cercle archéolo- gique de Mons, le 17 novembre 1880, et à laquelle je n'avais pas cru devoir donner de publicité, j'ai démontré à mes confrères combien la géologie, si utile dans ses applications économiques, peut également rendre des services à l'archéologie, dont l’un des buts est de contrôler l'histoire. Je leur ai fait saisir entre autres comment, au moyen d’obser- vations purement géologiques, il m'avait été donné non seulement de me convaincre que le Bois d'Hayré était bien un dernier vestige de l'antique Silva Carbonaria, mais qu'il avait pris naissance non seule- ment avant les temps historiques mais longtemps après la formation des collines sableuses sur lesquelles il croît encore actuellement. « La formation de ces collines, — disais-je alors, — « ou plutôt de ces dunes », dont le relief n'a pour ainsi dire pas été modifié, contrai- rement à ce qui s observe dans les plaines cultivées voisines, ne peut être attribuée qu à l’action des vents. » « Quant à l’âge géologique des dunes du Bois d'Havré, il est posté- rieur à celui des dépôts quaternaires renfermant des restes d'espèces QUATERNAIRES ET ÉOLIENNES DES ENVIRONS DE MONS. 259 éteintes, tels que le mammouth et le rhinocéros à narines cloisonnées, associés à ceux de l'industrie primitive de l’homme. » « Les conclusions auxquelles l'étude géologique de la région explo- rée a donné lieu sont du reste appuyées par des observations archéolo- giques. En effet, les découvertes d’antiquités de l’époque néolithique et de l'époque belgo-romaine, que j'ai pu faire dans la partie supérieure des sables éoliens du Bois d'Havré démontrent, à l'évidence, que ces sables étaient déjà formés, non seulement lorsque des colons belgo- romains vinrent s'établir dans la partie la moins boisée de la forêt, mais qu ils l'étaient longtemps avant l'époque historique, c’est-à-dire à l'âge de la pierre polie. » Tels furent, les résultats de mes premières observations que mes excellents confrères, MM. Rutot, Van den Broeck, Mourlon, Dormal, ainsi que M. le Dr Cloquet, voulurent bien, à ma demande, venir contrôler sur place et dont ils adoptèrent les conclusions. À ces faits qui, me semble-t-il, peuvent être considérés comme bien acquis, j'ajouterai les quelques nouvelles observations suivantes : Après avoir étudié les sables éoliens à l'entrée du bois d'Havré (1) où ils sont le mieux développés, il restait à rechercher s’il y avait lieu de leur assigner soit un même âge, soit un même mode de formation qu'au limon non stratifié, postérieurement changé en ferre à brique qui, dans les régions voisines, surmonte le limon stratifié quaternaire. Depuis longtemps déjà, j'avais pu observer qu'une assez forte cou- che de sable éolien couronnait le limon quaternaire en un point situé entre le hameau de Cernaut (St-Symphorien) et le bois d'Havré, et il m'avait semblé que les sables remplaçaient en cet endroit le limon non stratifié, ou supérieur ; mais il me fallait pouvoir étudier de plus près des coupes nouvelles, afin de confirmer cette manière de voir et surtout, rencontrer, à un même niveau stratigraphique, le remplace- ment du sable éolien par du limon non stratifié. Or, c'est précisément ce qu’il m'a été donné d'observer, dans ces der- niers temps, grâce à l'ouverture de nouvelles tranchées situées à une même altitude et voisines d'une exploitation dans laquelle j'avais pu, anciennement, constater la présence d’un limon non stratifié argilo- sableux, semblant former un type intermédiaire entre le sable éolien et le limon homogène 'ou non stratifié. Voici sous forme de coupes et de légendes le résultat de ces obser- vations : (1) À gauche et à droite de la route de Mons à Rœulx. 260 Tranchée pratiquée par la Société des phosphates du bois d'Havré. Visible sur 15 mètres. he, RIRE “ 49 CIICS gs E L v e . 0 OA TE S) Dec . n NUS M AT 2e PTE RE ce Æ. Sable blanc jaunâtre non stratifié (éolien). plus ou moins glauconifère et à taches ferrugineuses, surtout vers le bas. — Silex taillés néolithiques, vers le haut. De 0,70 à 1 mètre. D2. Limon sableux stratifié. 1 mètre. Di. Dépôt de cailloux roulés, peu abondants (niveau des ossements de mammouth et de rhinocéros et des silex acheuléens),considéréanciennementcom- me formant la base du quaternaire dans la région. 0,5. A. Sable vert glauconifère remanié, renfermant des spongiaires altérés, ainsi que des grains de quartz et des silex écla- tés et ébréchés accidenteilement,plus spé- cialement à la base. _— Blocs de silex à croûte blanche disséminés dans la masse, 2? Sable vert noirâtre glauconifère (Landenien marin), non remanié, bien homogène, très compacte, altéré vers le EM. DE MUNCK. — NOTE SUR LES FORMATIONS Ancienne tranchée pratiquée par la Société des plouto-phosphates d’'Havré- StSymphorien. Visible sur 50 mètres CMS RE 4? rares one SE F S , a 1 moe EN ENT VA E. Limon argilo-sableux jaune, non stratifié (terre à brique) à taches ferrugi- neuses, surtout vers la partie de la tran- chée qui se rapproche le plus des exploi- tations du bois d'Havré. — Silex taillés néolithiques, vers le haut. De o,70 à 1 mètre, D?, Limon sableux stratifié, 1,50. Di. Dépôt de cailloux roulés, peu abondants (niveau des ossements de mammouth et de rhinocéros et de silex acheuléens), considéré - anciennement comme formant la base du quaternaire dans la région. o,5. A. Sable vert glauconifère remanié renfermant des spongiaires altérés, ainsi que des grains de quartz et des sitex écla- tés et ébréchés accidentellement, plus spé- cialement à la base. — Blocs de silex à croûte blanche disséminés dans la masse. 2b. Sable vert noirâtre glauconifère (Landenien marin), non remanié, bien homogène, très compacte, non altéré et QUATERNAIRES ET ÉOLIENNES DES ENVIRONS DE MONS. haut et renfermant des lits de spongiaires non altérés, ainsi que, vers la base, des dents de Squales non roulées. 1,30. 2a, Conglomérat de galets corrodés et verdis, formant la base du Landenien. 0,10. 1, Phosphateriche avec banc de silex. 0,60 à 1 mêtre. 12. Craie brune à Pecten pulchellus et Belemnitella mucron2ta. 261 renfermant des lits de spongiaires non altérés, ainsi que, vers la base, des dents de Squales non roulées. À la partie inférieure de cette couche, j'ai également recueilli des vertèbres de poisson, en rapports anatomiques nor- maux. L'état de conservation des spongiaires, des dents, ainsi que la disposition des vertèbres, montrent que les sables qui les renferment se sont déposés sous des eaux tranquilles. 1,50. 24 Conglomérat de galets corrodés et verdis, formant la base du Landénien. 0,10. 1. Banc de silex mélangé à du phos- phate riche. 0,30. 1a. Craie brune à Pecten pulchellus et Belemnitella mucronata. Le sable jaunâtre (C#), la terre noire à dents de cheval (C}, le sable gris verdâtre grossier, glauconifère, à linéoles graveleuses et à silex taillés non roulés (£?) ainsi que les lentilles de sable gris, très fin (considérées comme éoliennes, par M. Mourlon) à silex taillés très tranchants et non roulés (C1) dont il est question au tableau qui ter- mine cette note, manquent dans les tranchées reproduites ci-dessus. Le dépôt caillouteux à silex taillés mesviniens fortement roulés (B) que j'ai également étudié sur le territoire de Spiennes et dont j'ai parlé au Congrès de Liége, manquent également dans les tranchées dont il vient d'être question. Comme on a pu le voir par les deux coupes juxtaposées ci-dessus, le sable éolien observé dans la tranchée du bois d'Havré occupe exacte- ment le même niveau stratigraphique que le limon argilo-sableux de la tranchée pratiquée par la Société des plouto-phosphates d'Havré- Saint-Symphorien. Quant à la transition entre les sables et le limon argileux, elle se fait surtout sentir dans une exploitation voisine, appar- tenant à M. le sénateur Hardenpont. J'ajouterai qu'aux Champs Élysées, c'est-à-dire à 400 mètres environ du point où le facies nettement éolien du limon sableux non stra- üfñié s'observe, ce limon est déjà suffisamment argileux pour qu'il puisse servir à la confection de briques, de tuiles et de carreaux. Vers la surface de la terre à brique des Champs Élysées, comme vers celle des sables éoliens du bois d'Havré, j'ai retrouvé de nombreux silex taillés néolithiques. Il faudrait donc assigner à ces terrains un âge intermédiaire entre l'époque de la formation du limon stratifié quaternaire et l'époque moderne. 262 EM. DE MUNCK. — NOTE SUR LES FORMATIONS MODE DE FORMATION ET ORIGINE DES SABLES ÉOLIENS Je n'ai guère à insister sur le mode de formation des couches éoliennes des environs de Mons. L'aspect seul des dunes du bois d'Havré, en tout semblables à celles des bords de la mer ou de notre Campine (1), la facilité avec laquelle les sables qui composent le sol de la plaine de Bon-Vouloir s'élèvent encore de nos jours et tourbil- lonnent sous l’action du vent sec de l'Est, suffisent pour nous expliquer la formation de ces couches. Mais, l'on se demandera peut-être d’où les vents ont pu emmener ces sables fins qui couronnent le limon stratifié quaternaire de nos contrées. Il serait aisé, me semble-t-il, de se le figurer, car tout d’abord le limon sableux stratifié une fois émergé et desséché, a pu, lui-même, fournir les éléments légers nécessaires aux formations éoliennes. Les grains de glauconie que ces sables accumulés par les vents renferment, n'ont-ils, pas été, eux aussi, enlevés en grande partie, au limon stratifié quaternaire dans lequel ils sont si abondants et n'indiquent-ils pas clairement l'origine de l'Éolien qui, du reste, n'aurait pu se former au détriment du Landenien glauconifère, dont il n’y a pas d’affleurement dans la contrée? Mais à cette source d'éléments constitutifs de l'éolien il faut ne les collines de sable blanc landenien que l’on retrouve encore aux environs de Mons. Sur certaines parties des territoires d’Havré, joe de Saint- Denis où l’éolien est bien développé,il existe encore quelques lambeaux de sable blanc landenien restés sur place comme anciens témoins, si je puis m'exprimer ainsi, des dénudations qui, après la période quater- naire, se sont en grande partie produites sous l’action des vents. OBSERVATIONS MINÉRALOGIQUES Les sables éoliens du bois d'Havré, ceux de la plaine de Bon Vouloir, ainsi que ceux du hameau de Cernaut (Saint-Symphorien) renferment tous plus ou moins de glauconie. Celle-ci, en se décomposant sous - l'action des eaux d'infiltration chargées d'acide carbonique, donne naissance à un oxyde ferrique, qui finit peu à peu par cimenter une (1) J'ai retrouvé à une profondeur de 70 centimètres, dans les sables éoliens, vis-à- vis du chäteau de M. P. de Patoul, près de la route de Mons à Rœulx, une couche de sable noir rappelant assez la terre de bruyère. Cette couche représente probablement un ancien humus qui disparut sous une couche de sable aride acumulé sous l’action des vents, Ce cas se produit encore dans notre Campine. QUATERNAIRES ET ÉOLIENNES DES ENVIRONS DE MONS. 263 partie des grains de sable qui constituent la couche. Parfois, comme c'est le cas près du hameau de Cernaut, ces concrétions ferrugineuses ont souvent la forme de granules et se trouvent disposées irrégu- lièrement, surtout vers la base de la couche; d’autres fois ces granules forment des lits de 5 et 10 centimètres d'épaisseur, comme dans la plaine de Bon-Vouloir; ou bien, on les retrouve plus développés, sous forme de nodules, atteignant parfois 1/2 décimètre cube et disposés, le plus souvent, en lits continus. Ce cas se présente dans la partie du bois d'Havré, située au centre de l’ancien chemin de course. Mais c'est à Saint-Denis, sur la brisée qui mène de ce village au hameau du Long-Pourat (1) que l'on retrouve ces formations ferrugi- neuses le mieux développées. Elles atteignent, dans cette localité, une épaisseur de 30 centimètres et forment un banc compacte et continu disposé dans les sables éoliens, à 1 mêtre de profondeur environ. USAGE DES PARTIES FERRUGINEUSES DE L'ÉOLIEN Ainsi que Je l’ai démontré dans une note publiée dans le tome XX des Annales du Cercle archéologique de Mons, les nodules ferrugi- neux que renferment les sables éoliens d'Havré furent exploités à l'époque belgo-romaine. Le peu d’étendue des débris provenant de la fonte du minerai, dont la richesse en fer n'est pas bien grande, montre que son extraction fut bientôt abandonnée. Du reste, ainsi que je l’ai déjà dit, la couche ferrugineuse n’est pas épaisse dans le bois d'Havré et il est probable que les Belgo-Romains ne firent là qu’un essai. APPLICATION DES CONNAISSANCES GÉOLOGIQUES SUR L'ÉOLIEN A L'AGRICUTURE La présence de couches ferrugineuses dans les formations éoliennes des environs de Mons a été assez généralement reconnue par les culti- vateurs, sans qu ils semblent s'en être préoccupés au point de vue agro- nomique. Ils désignent ordinairement ces couches, fort dévelop- pées ou non, sous le nom de turc ou turf (altération du mot éuf) (2). Dans la plaine de Bon-Vouloir, on trouve le turc à 5o ou 60 centi-. mètres de profondeur, et, malgré sa faible épaisseur, il y forme une couche plus ou moins imperméable qui arrête les eaux lors des fortes (1) Dénomination fausse donnée sur les cartes de l’Institut militaire, il faut dire Long Pagna. Ce nom provient du surnom que l’on a donné il y a quelque vingt ans à une personne tenant estaminet dans le hameau (2) C'est l'alios de la Campine. 264 EM. DE MUNCK. — NOTE SUR LES FORMATIONS pluies. Il se produit alors,à la surface du terrain, une sorte de marécage désigné dans la localité sous le nom de fachat. Dans ces circonstances, les sables de la surface s'écoulent avec les eaux, deviennent coulants, pour me servir d'un terme également local, tandis que, au bas, vers les couches ferrugineuses, les racines des végétaux se trouvent noyées dans une nappe de sable fortement aquifère, qui ne peut regagner son humidité normale qu'au bout d'un certain temps. Il ressort de là, comme l'a indiqué avec raison, me semble-t-il, M. Dormal, que la présence du «turc » dans une terre cultivée peut surtout entraver, si pas compromettre complétement la pousse des végétaux à racines pivotantestels que le tabac, par exemple, qui réclame un sol plutôt sec et chaud, et qu'un défoncement complet, ou partiel bien ordonné dans certains cas, produirait les meilleurs résultats. Je terminerai cette note par un tableau donnant, d’une manière diagrammatique, la constitution du Quaternaire et des terrains sur lesquels il repose, dans la région d'Havré-St Symphorien-Spiennes. Explication du tableau ci-contre : E. Limon argilo-sableux non stratifié. D? Limon sableux stratifié, plus ou moins glauconifère, surtout vers la base. D! Dépôts de cailloux roulés à Elephas primigenius et à Rhinoceros tichorinus, et à silex de formes acheuléenne et moustérienne. C+ Sable jaunâtre stratifié. | C3 Terre brune noirâtre, paraissant représenter un ancien sol. Dents d'Equus caballus. C? Sable gris verdâtre glauconifère, irrégulièrement re à linéoles graveleuses et à silex taillés non roulés. Lentilles locales de sable gris fin, homogène, avec silex taillés, non roulés. B. Dépôt de cailloux fortement roulés et ébréchés, entremélés de sable gris verdâtre glauconifère. Nombreux silex taillés du type dit : mesvinien. Tous les silex recueillis à ce niveau, nettement inférieur à celui D, présentent des traces d’un travail rudimen- taire. Ils sont taillés à grands éclats. Jamais jusqu'ici ce dépôt n'a fourni de silex du type acheuléen n1 chelléen. A Sable vert glauconifère remanié. Sable vert glauconifère du Landenien marin, non rémanié. [en C 22, Conglomérat de galets de silex, verdis à la surface, base du Lan- + denien. 1e. Tufeau de Saint-Symphorien (Etage maestrichtien). 1”. Couche irrégulière de phosphate riche. 1. Craie brune phosphatée normale (partie supérieure du Senonien). QUATERNAIRES ET ÉOLIENNES DES ENVIRONS DE MONS. 265 Essai de classification &es couches quaternaires de la région d'Havyré-Saint-Symphorien-Sviennes, par E. DE MUNCK ITA ‘ Afliu D SAC E Ie OP = CRT » . | Quater- DATE) | Tertiaire ‘ (Landenien). | LES des f | F5 ll € l LT AR es ere LT RES APE 24 Æ° PA Crétacé. . à E 266 J. MACPHERSON. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES MOUVEMENTS MOLECULAIRES DANS LES R'OGELES"S SO LPDES PAR J. Macpherson PLANCHES IX ET X. Le problème de la genèse des roches cristallines est si complexe qu'il me semble que tout fait pouvant jeter quelque lumière sur son éclair- cissement, a toujours de l'intérêt. | Beaucoup de travaux ont déjà paru dans ces derniers temps, tant comme résultat de l'observation directe que de la méthode expéri- mentale, et de nombreux faits ont été apportés qui répandent un vif éclat sur les conditions dans lesquelles les diverses masses rocheuses qui composent l'écorce du globe se sont formées. Il est un fait acquis, c’est que des masses, actuellement pierreuses, cont sorties, à l'état de fusion ignée, des cratères et des fissures volca- niques et que, par leur refroidissement, elles ont constitué divers types de roches cristallines. Il est indiscutable aussi que des roches analogues se trouvent rem- plissant des fissures en relations plus ou moins directes avec des masses de même nature, plus profondément situées et ayant des carac- tères semblables aux premières. De plus on sait que, par la voie expéri- mentale, c'est-à-dire par le résultat d’une simple fusion, des matériaux similaires ont été produits. MOUVEMENTS MOLÉCULAIRES DANS LES ROCHES SOLIDES. 267 Cette série de faits a très logiquement conduit le plus grand nombre des observateurs à considérer les roches cristallines comme le dernier terme du refroidissement d'un magma qui, à l'état de fusion, a été injecté des profondeurs dans les couches relativement superficielles de notre globe et où les divers éléments se sont successivement déve- loppés suivant les conditions sous lesquelles le refroidissement avait lieu. Il est hors de doute, à mon avis, qu'unegrande partie, et peut-être la plus importante, des roches cristallines est le résultat d'une pareille différentiation des divers éléments minéralogiques dans un magma à l'état de fusion; mais on observe souvent des phénomènes si contradic- toire qu'il me semble qu'il y a souvent des cas dans lesquels il devient difficile d'admettre une pareille origine pour beaucoup de roches cristallines. I] y a à mon avis des cas, et peut-être plus nombreux qu'on le croit, où une pareille origine est non seulement loin d'être démontrée, mais encore fort improbable. Je ne désire pas pénétrer dans le fond de la question; je compte me borner seulement à signaler quelques faits que j'ai dernièrement étu- diés et qui font voir que beaucoup des phénomènes qu'on observe dans les roches éruptives sont loin d'être exclusivement une propriété de celles-ci, mais se retrouvent aussi dans des matériaux que, dans aucun cas,onne peut supposer comme ayant été fondus; faits qui font voir quelle complexité il existe dans le problème de la genèse des roches cristallines et comment, dans la nature, on arrive souvent au même point par des routes bien différentes. Dans le Nord-Ouest de l'Espagne il existe une série de roches d’un haut intérêt pétrographique. À la base des quartzites cambriens de cette partie du pays se trouve une grande épaisseur de schistes lustrés, que M. Barrois, dans son beau travail sur les terrains anciens des Asturies et de la Galice, a fait connaître sous le nom de Schistes de Rivadeo. Dans certains endroits de cette région et surtout dans la lisière que ces roches forment autour de la masse rocheuse de la Galice, on trouve, avec une très grande fréquence, des débris de quartz et de feldspath empâtés dans les schistes; minéraux qui proviennent en toute proba- bilité de la masse ancienne cristalline sur laquelle ils reposent. Ces débris, étrangers dans un certain sens à la masse schisteuse, se trouvent répartis avec une très grande irrégularité; dans certains cas, c'est à peine si l’on peut constater la présence de quelques petits grains 268 J. MACPHERSON.-— CONFRIBUTION À L'ÉTUDE DES de quartz ou de feldspath; mais dans d'autres, leur nombre augmente d'une manière extraordinaire, et alors les schistes se modifient au point ‘de constituer non seulement de véritables arkoses, mais des conglo- mérais, même à gros éléments. | | Le principal phénomène qui frappe l'observateur en parcourant ces lieux, c'est l'augmentation de l’état cristallin qu'apporte avec elle la présence de ces éléments étrangers à la masse phylliteuse. Aux environs de Vivero, ville de la province de Lugo, au Nord de la Galice, les schistes cambriens affleurent en présentant une puis- sance considérable. Toute la série de collines qui séparent ceite ville du Ria del Bar- re situé sur le revers oriental de la pointe la plus septentrionale de l'Espagne, connu sous le nom de « La Estaca de Vares, » est er par ces roches, qui présentent une série de phénomènes des plus intéressants. Les schistes, à la sortie de Vivero, sont noirs luisants et de struc- ture onduleuse, et il est rare de trouver la moindre parcelle de quartz ou de feldspath empâtée dans la masse phy Iliteuse. me Mais en suivant la route du Barquero on aperçoit bientôt des petits grains de quartz et de feldspath empâtés dans les phyllites. Peu à peu ces grains deviennent de plus en plus nombreux et volu- mineux, et, à moitié chemin entre ces deux villes, ils deviennent si abondants qu'ils en arrivent à constituer la partie la plus importante de la roche. 5 Fat A mesure que ce changement s'opère, on observe que les schistes deviennent de plus en plus cristallins et à un tel point que, très sou- vent, il devient difficile de savoir st l'on doit encore considérer la roche comme un simpie schiste feldspathique ou arkose cambrienne, ou si l'on se trouve en présence d'une roche cristalline appartenant à la série archéenne. Ce doute se trouve encore plus accentué en arrivant aux environs du Ria del Barquero et surtout à proximité du contact du système schis'eux avec la masse granitique qui forme le promontoire de la Estaca de Vares. : En ce point, la roche devient tellement cristalline qu'il devient extrêmement difficile, si non impossible, dans certains cas, de pouvoir la séparer d'un véritable gneiss de la série archéenne. Mais si l'intérêt de ces roches, observées sur le terrain, est grand, il l'est encore plus lorsqu'on étudie sous le microscope les détails de leur structure intime. Alors il devient possible de suivre, dans leurs détails, toutes les MOUVEMENTS MOLÉCULAIRES DANS LES ROCHES SOLIDES. 269 . phases par lesquelles ces roches ont passé et tout l'ensemble des méta- morphoses qu'elles ont subi et dans lesquelles on peut remarquer toute une série de phénomènes tout à fait analogues à ceux que nous sommes habitués à observer comme caractérisant d'une manière cons- tante les roches éruptives. En effet, en soumettant à un examen microscopique des plaques minces de ces roches provenant des divers points de leurs affleure- ments, tant de la Galice que de la province voisine de Zamora, on peut suivre dans leurs détails une série de faits de la plus haute importance. Non seulement on peut observer, dans ses différentes phases, toute une série d'actions réciproques entre ce qu'on peut considérer comme la base fondamentale de la roche phylliteuse et les fragments des miné- raux étrangers qui se trouvent empâtés, mais encore des effets dyna- miques et chimiques extrêmement curieux. Ces actions et réactions soulèvent non seulement la curiosité du pétrographe, mais peuvent expliquer dans beaucoup de cas la manière dont des effets analogues se sont produits dans des roches pour lesquelles toute idée de véritable fusion devient difficile à admettre. Les deux extrêmes de cette série de roches sont bien d’une part une phyllite empâtant quelques débris de quartz et de feldspath, et d'autre part un micaschiste qui, par le plus ou moins grand développement du feldspath, se confond avec le véritable gneiss. Le fait le plus intéressant qui, du simple examen de plaques minces de ces roches, saute aux yeux, c'est l’activité qui se développe entre la matière phylhiteuse et les minéraux étrangers qui s'y trouvent empâtés. Cette activité se manifeste de deux manières différentes et également intéressantes. Dans l’une d'elles le quartz se trouve attaqué par le magma, d’une facon tout à fait analogue à ce qu'on observe dans les porphyres quartzifères. Non seulement le magma phylliteux dissout le quartz, en le corro- dant, mais 1l produit des pénétrations identiques à celles qu'on observe dans le quartz des porphyres quartzifères. Dans la planche IX, fig. 1, 2, 3, 4 on peut voir la manière dont cette corrosion se mamifeste et on verra que non seulement 1l se produit des effets de segmentation, mais des pénétrations de la substance phylliteuse dans l'intérieur de la masse quartzifère. . Ce procédé, par lequel le quartz tend à disparaître en se fondant dans la substance évidemment basique de la phyllite, est relativement rare dans les roches du Nord-Ouest de l'Espagne. 270 J. MACPHERSON. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES L'autre, peut-être plus intéressant encore, est celui qu'on observe comme phénomène dominant, et dans lequel le quartz non seulement ne disparaît pas, mais au contraire reste dans la roche tel qu'il 4 trouve et même augmente en quantité. Dans ce cas la première phase du phénomène qu'on observe est la suivante; dans un grain de quartz empâté dans la substance phylliteuse et qui, à la lumière naturelle, paraît être de structure complètement homogène, dès qu'on l'observe entre les nicols croisés, on trouve que presque toute l'étendue du minéral est de structure homogène, mais que sur les bords il présente une auréole qui montre la structure en mosaïque propre au quartz granulitique. Ce phénomène, qui s'observe ici à sa période initiale, pourrait très bien passer inaperçu ou encore être considéré comme un simple eflet de pression, s'accentue d’autres fois à un tel point qu'il devient général et que tout le quartz finit par passer de l'état granitique à l'état gra- nulitique. | On observe toujours que la structure granulitique marche constam- ment de l'extérieur vers le centre et qu'au fur et à mesure qu'elle se : développe, il se forme de petites paillettes de mica dans l'intérieur de la masse quartzifère. En s'accentuant de plus en plus, ce phénomène montre que toute trace du quartz primitif granitique a disparu et quelquefois il ne reste comme témoins du métamorphisme accompli, que quelques petites plages à contours plus ou moins irréguliers, et tout fait croire que les plages quartzifères à structure granulitique que l'on trouve si abondamment répandues dans quelques-unes de ces roches ont eu la même origine. Dans la planche IX, fig. 5, 6, et dans le planche X, fig. 1 on pene voir quelques exemples de ces phénomènes. En étudiant avec attention ces transformations du quartz on rencontre beaucoup de faits extrêmement importants. Je me bornerai seulement à décrire une de ces transformations, qu'on peut suivre dans ses différents phases dans une roche provenant du Ria del Barquero. Cette roche a l'apparence d'un véritable gneiss, constitué par de grandes plages lenticulaires de quartz opalin, du mica noir et blanc en abondance et beaucoup de feldspath. En étudiant ces plages de quartz au microscope, on voit qu’elles sont formées en grande partie par du quartz granulitique, mais présentant très souvent, à l'intérieur, des restes, à contours irréguliers, de quartz granitique à extinction homogène : phénomène qu'on perçoit très bien dans la fig. 1 de la planche x. MOUVEMENTS MOLÉCULAIRES DANS LES ROCHES SOLIDES. 271 Mais le fait le plus curieux qu'on observe dans la partie de la plage à structure homogène, est qu’elle est remplie de petites aiguilles de rutile et que, au fur et à mesure que le mica se développe dans la partie granulitique, les aiguilles de rutile disparaissent, présentant un phénomène tout à fait inverse à celui qu’on observe souvent dans la décomposition des micas, où le rutile se forme à leurs dépens. En effet, quand on regarde une de ces grandes plages de quartz avec un grossissement suflisant, on observe la partie centrale remplie de rutile; minéral qui persiste, quoique plus volumineux, dans la première auréole granulitique pauvre en mica, tandis que dans la troisième auréole, riche en mica, le rutile disparaît tout à fait. Les altérations du feldspath sont aussi extrêmement remarquables. Dans les deux processus cités ci-dessus leurs manières de s’altérer sont aussi différentes. Dans celui qui correspond au premier cas,le feldspath paraît simple- ment se briser sur place en devenant opaque et se dissout dans la matièrephylliteuse, dans laquelle se développe de la chlorite, de sorte que très souvent il résulte des roches qu'il est difficile de pouvoir séparer — lorsqu'elles sont en plaque mince — des porphyres quartzi- fères, comme on peut voir dans la planche X, fig. 6. Dans le processus qui correspond à la formation du quartz granu- tique il devient également opaque, mais en se transformant en grande partie en mica blanc avec du quartz. En effet, en étudiant les grands cristaux de feldspath de ces roches entre les nicols croisés on voit qu'ils possèdent encore une action assez énergique sur la lumière polarisée ; mais en employant des grossissements suffisants, on voit qu'ils sont remplis de paillettes extrêmement minces de mica blanc. Quand l’altération est plus profonde, alors on voit qu'il se développe aussi une quantité considérable de quartz granulitique, qui forme des plaquettes et des filonnets dans l’intérieur de la masse feldspathique; le mica se trouvant comme noyé dans la matière pulvérulente qui en résulte. Tandis que cette série de phénomènes a lieu dans l'intérieur du feldspath, on voit que sur ses bords les paillettes de mica ont une tendance très marquée à se souder et en même temps on observe qu’au contact avec la substance phylliteuse elle s’altère, devient obscure, tend vers une épigenèse et passe au mica noir en formant des mem- branes qui s'adaptent sur les fragments de feldspath qui n'ont pas encore été totalement détruits, comme on peut voir dans la planche X, figure n° 2. 272 J. MACPHERSON. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES, .Simultanément avec ces changements dans le quartz et le feldspath, on observe que la substance phylliteuse tend à disparaître et à être rem- placée par du quartz granulitique et du mica noir, à un tel point que quelquefois il devient même difficile de découvrir des traces de la sub- stance phylliteuse au milieu du magma nouvellement formé. Un des faits qu'on observe dans ces roches et qui a, à mon avis, une certaine portée, c'est la manière dont se fait la segmentation du feldspath, ainsi que la direction dans laquelle les éléments minéralo: giques nouveaux se sont développés. Quelquefois la segmentation du feldspath se fait d'une manière irrégulière, mais d’autres fois il existe une tendance extrêmement mar- quée, dans la segmentation, à se faire normalement à la stratification de la roche. Dans ce cas, le plus général, on observe qu'à travers les fissures du feldspath le quartz y pénètre sous forme de filonnets granu- litiques et dans ceux-ci se développe du mica noir en abondance ; et le cas le plus remarquable c'est que le développement se fait avec le cli- vage basique parallèle à la stratification, comme on peut s'en faire une idée dans laplanche x 18-4000 ii Dans quelques échantillons de ces roches, on peut voir d’une manière très nette, ce phénomène de pénétration normale à la stratifi- cation. Dans la figure 3 de la planche X on peut voir une foule de petits filonnets de quartz, qui ont pénétré à travers le feldspath et gardant toujours un parallélisme très marqué. Mais le fait le plus remarquable que ces filonnets présentent, c'est que dans la direction de leur prolongation on observe, à travers le quartz, d'innombrables traînées d’inclusions liquides ; et si on regarde le quartz avec attention, on voit que, en dehors de ees inclusions, qui ont une direction déterminée, il y en a d’autres qui n’ont pas d'orientation con- stante. Quelquefois ces inclusions normales à la stratification sont si évidentes qu’elles sautent aux yeux et donnent à la roche un cachet fort remarquable, comme on peut s'en faire une idée dans la fig. 5 de la planche x. [1 me semble que la manière de se segmenter des éléments empâtés dans la masse phylliteuse et celle dont les substances nouvelles paraïs- sent avoir pénétré dans la roche, avec le fait du développement lon- gitudinal des minéraux dans une direction rectangulaire à la première, présentent une certaine portée. Si ces roches, comme toutes celles de la contrée, ont été soumises à l'effort tangentiel dans le processus orogénique, 1l est, à mon avis, hors de doute que normalement à cette MOUVEMENTS MOLÉCULAIRES DANS LES ROCHES SOLIDES. 275 direction, il y avait un maximum de pression ; et si les couches soumises à l'effort tangentiel ont perdu leur horizontalité primitive, ce maximum de pression doit avoir concordé plus ou moins avec la normale à la sédimentation primitive. Dans ce cas il devient probable que les pénétrations des substances nouvelles se sont faites en suivant la direction du maximum de pres- sion, tandis que le développement des minéraux nouveaux s’est fait en suivant le plan normal, direction dans laquelle la pression était à son minimum. Des faits que nous venons rapidement d'examiner il découle que dans un ensemble de schistes dans lesquels il y a des couches où il se trouve des débris de quartz et de feldspath empâtés, il peut se produire, entre la roche et les éléments empâtés,une série de réactions mutuelles de la plus haute importance. Nous avons vu se développer deux séries d'actions réciproques, du moment que ces roches ont été soumises à l’action des forces orogéniques. Dans l’une, comme résultat de la trituration et de la dissolution du quartz et du feldspath dans le magma phylliteux, il s'établit un passage évident à des roches d'aspect tout à fait porphyroïde. Dans l’autre série de réactions, au contraire, par la formation du quartz granulitique aux dépens du quartz granitique, par l’altération du feldspath, par la génération du mica blanc et par l’épigénie de celui- cien mica noir au contact du magma, il se forme un passage à de véritables micaschistes et aussi à de véritables gneiss, s’il est resté une quantité sufhsante de feldspath non altéré. Un autre fait qui paraît découler de l’ensemble des phénomènes qu'on observe dans ces roches, c’est la diminution de l'élément alcalin et sa substitution probable par de la magnésie et du fer. Mais le fait qui a encore une importance plus capitale, c'est que cette série de réactions et de mouvements moléculaires ont eu lieu néces- sairement dans des roches qui, évidemment, n'ont pas été fondues, et dont l’état de plasticité n’a probablement pas dépassé celui des schistes intercalés qui les accompagnent, le tout ayant subi les mêmes effets mécaniques. Ces faits démontrent une fois de plus, non seulement la possibilité de produire un puissant métamorphisme dans un système de roches sédimentaires sous l'effort des forces orogéniques, mais encore que cer- taines couches peuvent être soumises aux mêmes efforts sans subir d’altération notable, tandis que d’autres, par l'effet même de ce 1890. MÉN. 18 274 J. MACPHERSON. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES qu'elles contiennent dans leur masse des éléments chimiquement actifs, peuvent éprouver des métamorphoses profondes. Une série de faits analogues peut aussi être étudiée dans les conglo- mérats cambriens de la Sierra Morena, en Andalousie. Dans ma description de la partie Nord de la province de Séville, j'ai décrit la série des roches qui accompagnent les conglomérats cam- briens entre Malcocinado et Guadalcanal, et les difficultés qu'il y a de séparer, même sous le microscope, les diabases intercalées des tufs qui les accompagnent. Ici, à l'inverse de ce qui s'observe dans les roches du Nord-Ouest de l'Espagne, les phénomènes de corrosion et de dissolution du quartz et du feldspath sont prédominants et, au lieu de la formation du mica blanc et noir. c'est de la chlorite qui se forme, et naturellement au lieu de la formation de micaschistes qu'on observe dans la Galice, ce sont des schistes chlorités qui en résultent. Ily a certainement une coïncidence bien remarquable dans le fait que la prédominance de ces deux séries de réactionsdifférentes coïncide, pour la Galice,avec une prépondérance d'éruptions granitiques et pour la Sierra Morena, avec un développement extrêmement remarquable de roches basiques; comme si, dans l'effort orogénique, il existait un étroit rapport entre les mamifestations profondes et les réactions qui avaient lieu à une distance relativement faible de la surface. Si de ces altérations qui ont lieu dans des roches franchement sédi- mentaires et dans lesquelles rien n'autorise à supposer qu'elles sont passées par un état de véritable fusion, nous passons aux changements qui se produisent dans les roches éruptives après leur solidification, nous constaterons encore des faits bien intéressants. Sans m'arrêter sur toute la série des phénomènes secondaires bien connus, tels que l'uralitisation de l'augite, la serpentinisation du péri- dot, les divers produits de l'altération du fer, etc., je vais simplement me borner à signaler certains faits relatifs au développement de l’épi- dote dans quelques roches de la Sierra Morena. Dans certaines régions de cette contrée montagneuse, et surtout dans la partie qui correspond aux provinces de Cordoue et de Séville, il y a une série de roches porphyriques extrêmement riches en épidote, à un tel point même que quelquefois, en étudiant la province de Séville, j'ai cru nécessaire d'en faire un groupe à part. Ce groupe est parfois formé par des granophyres et d’autres fois par de véritables porphyres quartzifères, et le tout constitue un ensemble MOUVEMENTS MOLÉCULAIRES DANS LES ROCHES SOLIDES. 275 qui commence par être simplement moucheté par de l’épidote et finit par être exclusivement formé par ce minéral et par du quartz, Il suffit d’une étude même superficielle de ces roches pour se con- vaincre que l'épidote est un produit secondaire de l’altération du feldspath. Comme confirmation de cette genèse, je ne connais pas de plus bel exemple que celui qui sobserve dans un porphyre qui affleure dans la Sierra de Los Santos, à l'Ouest d'Espiel, dans la province de Cordoue. Ce porphyre est formé par une pâte assez homogène, de couleur rouge brique, avec de nombreux cristaux de feldspath porphyrique- ment empâtés et d’un peu de quartz. La plupart des cristaux de feldspath sont tachetés de vert par de l'épidote et, en étudiant la roche en plaques minces, au microscope, on voit que dans presque tous ces cristaux, 1l y a, engagés dans la masse, des fragments de diverses grandeurs d'épidote, à un tel point que quelquefois, la totalité de la substance feldspathique a été remplacée par ce minéral. Dans ces pseudomorphoses, où l’épidote remplit tout l'espace primi- tivement occupé par le feldspath, le minéral nouvellement formé con- serve la forme cristalline du feldspath d'une manière extrêmement nette ; et quelquefois même on voit des mâcles de Carlsbad qui ont été remplacées par de l'épidote, tout en conservant la trace du plan d'assemblage parfaitement distincte. Dans ce porphyre, non seulement l'action secondaire de la genèse de l'épidote est clairement démontrée, mais encore 1l est acquis que dans le cas où cette genèse a eu lieu, la roche était déjà à un état de consoli- dation tel que le feldspath comme on le trouve aujourd'hui. Dans l'étude détaillée de tous ces porphyres épidotifères, on peut voir de même que, non seulement l'épidote est un produit secondaire formé aux dépens du feldspath, mais que dans le cas où cette altération a été poussée à ses dernières limites, il ne reste, dans la nouvelle roche qui en résulte, que du quartz et de l'épidote. Il me semble forcément que, pour arriver à cet extrême, il faut non seulement que de la chaux ait remplacé toute la potasse et la soude du feldspath, mais encore que les relations quantitatives de Ia silice des minéraux en présence aient changé de fond en comble. Si,comme tout porte à le croire,ces actions secondaires se sont pro- duites quand les roches étaient déjà à l'état solide, il me semble que leur enseignement ne peut être méprisé. Pour expliquer toute la série des réactions qu'on observe dans ces 5-6 J.MACPHERSON.— ÉTUDE DES MOUVEMENTS MOLÉCULAIRES. 20 AW] porphyres, il faut admettre non seulement une série de mouvements moléculaires au sein même de la masse pierreuse, mais un transport extrêmement remarquable de substance vers le dehors. De nouveaux exemples d’altérations secondaires dans des roches déja solides ne feraient qu'élargir inutilement les limites de cette note; je crois que cet exemple suffit pour faire voir quelle peut être. l'importance de ces actions secondaires, qui se font à l'intérieur d'une masse rocheuse déjà solide, pour expliquer la genèse de beaucoup de roches, dans des conditions qui peuvent varier à l'infini. Dans ces porphyres de la Sierra Morena, les altérations se sont faites sur une échelle si énorme et les limites extrêmes de ces altéra- tions sont si souvent atteintes, que si par hasard on se trouvait en pré- sence de masses rocheuses formées exclusivement par du quartz et de l'épidote semblables à celles d’où il vient d'être question, mais où toute trace du passage intermédiaire aurait disparu, on serait fort embarrassé pour pouvoir se décider au sujet de leur véritable origine et ce n'est que par analogie qu'on serait en état d’afirmer que ces roches sont simplement des produits secondaires et non des produits primaires. | De l’ensemble des faits que nous venons d'étudier, une chose me paraît hors de doute : c'est que des mouvements moléculaires de la plus haute importance peuvent avoir lieu dans des roches sinon solides, au moins dans lesquelles l'état de plasticité n’a rien de com- parable avec celui qui est propre à une véritable fusion. Nous avons vu encore que des phénomènes et des modifications de . structure, qu'on a regardés souvent comme une propriété exclusive des roches éruptives, peuvent se développer aussi dans des roches sédimen- taires comme résultat du simple jeu des forces orogéniques. On a vu aussi que dans cette série de métamorphoses, des échanges moléculaires se sont établis avec le dehors et comme résultat, la roche a non seulement changé de structure et de facies, mais sa composition même s'est modifiée et de nouveaux minéraux se sont développés à la place des anciens, faisant voir le constant travail protéique qui s’opère dans le grand laboratoire de la nature. Ces faits montrent avec quelle prudence il faut avancer dans la tâche de découvrir la vraie origine des roches cristallines. RDC — Si NOUVEAUX BRYOZOARES CYCLOSTOMES DU CRÉTACE PAR Ed. Pergens. PL, XI Dans le courant de l’année passée, M. G. Schmitz a eu l’obligeance de me remettre un bon nombre de fragments de bryozoaires, provenant du Cénomanien et du Sénonien de la Saxe. La plupart des espèces correspondent à celles décrites par Reuss (1) en 1872 et 1874; quelques formes nouvelles ont été rencontrées, ainsi qu'un exemplaire d’'Entalo- phora proboscidea, muni d'une ovicelle. Crisia Schmitzi, sp. n., pl. XI, fig. 1, 2 et 3. Colonie articulée, représentée par des segments mono- et bizoéciaux. Les segments ont une longueur de 1,5 à 1,75 mm. Les zoécies tubuli- formes sont arrondies et n’ont que la partie distale libre; leur diamètre transversal est de 0,25 à 0,3 mm.; leur surface est lisse. L'orifice est arrondi et présente un diamètre de 0,15 à 0,2 mm. Souvent les zoécies sont de longueurs très différentes (fig. 1) et ordinairement elles ont les orifices ouverts sur un même plan. Les attaches sont visibles à la paroi dorsale (fig. r) ou sur une des parois latérales (fig. 2); elles ont la forme de tubes assez minces. Un processus de calcification se voit parfois sur les attaches et deux segments voisins ne forment alors qu’un seul corps (fig. 3). L'espèce est représentée par quelques échantillons ; elle provient du Cénomanien de Plauen. Crisia Plauensis, sp. n., pl. XI, fig. 4. __Colonie articulée, représentée par des segments de quatre à six zoé- (1) Reuss, Die Bryozoen und Foraminiferen des uuteren Plüners in Geinitz, das Elbthalgebirge t. I et Die Foraminiferen, Bryozoen und Ostracoden des Pläners. Bret KE 8 ED. PERGENS. — NOUVEAUX BRYOZOAIRES 28 OCTOB cies. Les segments ont une longueur de 1,5 à 1,75 mm.; les zoécies sont ubuliformes et arrondies ; leur partie distale seule est libre; leur dia- mètre transversal maximum est de 0,15 à 0,17 mm. L'orifice est oval, arrondi etoffre un diamètre transversal maximum de o,1 à o,12 milli- mètre. Les attaches sont visibles sur la paroi dorsale sous forme de tubulations plus minces que les zoécies. L'espèce semble être rare dans le Cénomanien de Plauen. | "| 4 Li Crisia Berardi, sp. n., pl. XI, fig. 5. Colonie articulée, représentée par des segments composés de deux zoëécies ; leur longueur est de 1 à 1,2 mm. Les zoécies sont tubuli- formes et aplaties sur la face antérieure ; leur partie distale est un peu élargie et les orifices divergent faiblement. Leur surface antérieure est percée d'un grand nombre de cavités intersquelettiques; le diamètre zoécial transversal maximum est de 0,3 à 0,35 mm. L’orifice est oval et a le grand axe dans la direction transversale ; celui-ci a 0,2 à 0,22 mm. de diamètre maximum. La face dorsale offre un parcours de zoécies nettement visible sous forme de tubes arrondis ; vers la partie distale on voit les attachements sous forme de proéminences triangu- laires. | L'espèce est rare et provient du Cénomanien de Plauen. Diastopora mutata, Pergens. 1880. Diastopora mutata, Pergens, Révis. des Bryoz. du Crét., fig. par d'Orbigny, p. 335. Un exemplaire bien développé se rencontre dans les matériaux de Plauen. Entalophora proboscidea, Edwards, pl. XI, fig. 6. Un exemplaire de cette espèce présente une ovicelle sacciforme déve- loppée suivant l'axe principal de la tige; la surface est semblable à celle des zoécies. L'ouverture de l'ovicelle a les mêmes dimensions que celle des zoécies ; elle est un peu tubuleuse ; le grand et le petit diamètre de l'ovicelle sont comme 0 : 4. L'échantillon provient du Cénomanien de Plauen. Semielea Reussi, Pergens, pl. XI, fig. 7. 1872. Reptelea Oceani, Reuss, Elbthalgeb., t. I, p. 110, pl. 27, fig. 3 (non d æ Orbigny 1850/52). 1889. Semielea Reussi, Pergens, Rév. Bryoz. Crét., fig. par d'Orbi- gny, p. 300. Colonies pe composées d’une ou plusieurs couches super- CYCLOSTOMES DU CRÉTACÉ. 279 posées. Les zoécies sont aplaties et leur partie visible est en forme de losange ; leur diamètre transversal maximum est de 0,2 à 0,23 mm. L'orifice, bordé d'un péristome bien prononcé, a la forme triangulaire, dont la base est de 0.14 mm., et dont la hauteur est de o,18 mm. en moyenne ; la distance de deux orifices d’une même lignée est de 0,4 à o, mm. L'ovicelle est allongée, et offre une ouverture en bec de canard ; la longueur de l'ouverture est assez variable et oscille entre 0,4 et 0,54 mm. L'espèce provient du Cénomanien de Plauen. 280 DISCOURS PRONONCÉS DISCOURS PRONONCE le 15 décembre 1890 AUX FUNÉRAILLES DE JEAN ORTLIEB MEMBRE FONDATEUR ET VICE-PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE, DE PALÉONTOLOGIE ET D'HYDROLOGIE MEMBRE FONDATEUR ET ANCIEN PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DU NORD MEMBRE DES SOCIÉTÉS GÉOLOGIQUE ET ROYALE MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE La Société de Géologie a éprouvé cette année une perte bien sensible en la personne de l’un de ses Vice-Présidents, Jean Ortlieb, que tous ceux qui assistent habituellement aux réunions avaient appris à aimer et à estimer pour sa bonté, son affabilité et ses hautes connaissances scientifiques. Pour retracer la vie d'Ortlieb, pour bien faire apprécier son caractère et son savoir, le Conseil de la Société n'a cru pouvoir mieux faire que de reproduire les discours prononcés sur la tombe de notre regretté Vice-Président, par les représentants des principales Sociétés scienti- fiques auxquelles il était affilié ; discours qui tous sont d'accord pour rendre un légitime hommage aux sérieuses qualités de cœur et d'esprit de notre excellent confrère. | DEISCOULURS PRONONCÉ AU NOM DE LA Société Belge de Géologie, de Paléontologie et d' Hydrologie et de la Société Géologique du Nord PAR M. J. Gosselet Directeur de la Société géologique du Nord, Président de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie Les amis d'Ortlieb, réunis autour de ce cercueil, ne le laisseront pas partir, sans lui adresser un dernier adieu. Ses amis, nous l’étions tous, tous ceux qui assistent à ses funérailles, tous ceux qui l'ont connu. AUX FUNÉRAILLES DE JEAN ORTLIEB 281 C'était le propre de cette nature, essentiellement douce, bonne et affectueuse d’inspirer la sympathie à première vue et de transformer bientôt ce vague sentiment d'attraction en une amitié solide et dévouée. Je rappelais naguère dans une réunion de fête où il assistait, sa dernière fête peut-être, car il était déjà atteint du mal terrible qui allait nous l'enlever, je rappelais comment nous le connûmes. Il était chimiste à l'établissement Kuhlmann. Le goût de la science, le désir de s'instruire, l'amena aux cours de la Faculté des Sciences. Il y trouva d’autres jeunes gens, animés des mêmes sentiments; il se Jia avec eux d'une amitié qui ne s’est jamais altérée. C’est là qu'il vit pour la première fois, Chellonneix et Savoye, qui allaient devenir ses intimes, à divers titres ses collaborateurs, et qui tous deux devaient le précéder de quelques années dans la tombe. Enfant de l'Alsace, Ortlieb en avait emporté ce goût des sciences naturelles, si développé dans sa chère patrie. À Lille, il herborisait, il faisait la chasse aux mollusques, aux insectes, surtout aux papil- Jons; il était naturaliste dans le vrai sens du mot. Mais les circon- stances firent qu'alors tous les jeunes naturalistes de Lille s'occupérent de Géologie. Ortlieb fut le premier et le plus ardent à marcher dans cette voie. Avec son ami Chellonneïx, il entreprit l'étude des collines tertiaires de la Flandre française et des parties voisines de la Belgique. Dans ce travail commun, chacun apportait ses qualités. Ortlieb, son ardeur et son imagination, Chellonneix, son calme et sa prudence; Ortlieb, ses expressions imagées, Chellonneix, un style qu'un littérateur n'eut pas désavoué; tous deux, leur esprit d'observation précis et scrupuleux. Retenus pendant la semaine, l’un par son laboratoire, l’autre par son bureau ; ils consacraient aux excursions leurs dimanches et leur quin- zaine annuelle de congé. Enfin leur labeur de plusieurs années reçut sa récompense. Il y a aujourd’hui 21 ans, le 14 décembre 1860, la Société des Sciences de Lille leur décerna le prix Wicar et décida l’impression de leur travail dans son recueil. Le mémoire de Chellonneix et d'Ortlieb fut un événement dans le monde géologique de la France et de la Belgique. On s’étonnait qu'il y eût encore à écrire sur un sol que l’on croyait si simple et si bien connu; on s’étonnait que ce fussent des jeunes gens, qui pour leur coup d'essai fissent un travail de maître. Ortlieb avait aussi pris en Alsace le goût des associations et des sociétés scientifiques. Il organisa à Lille, une petite société de jeunes gens, qui se tenait chez lui et où chacun venait faire part de ses préoc- cupations intellectuelles. Ce n’était pas seulement de la géologie ou des 282 DISCOURS PRONONCÉS sciences naturelles qu’on y traitait. La chimie, es arts, et je crois même, la métaphysique faisaient le sujet des communications et des conversations. Lorsque je me décidai à fonder la Société géologique du Nord, mon premier soin fut de massurer la collaboration d'Ortlieb. Il fut notre premier secrétaire et l'agent le plus actif de notre recrutement. [1 l’aimait de tout son cœur notre Société géologique. Lorsqu'il quitta Lille pour venir habiter Bruxelles, son plus grand regret était de ne pouvoir plus assister à nos séances. Il aimait à lire nos Annales; il s'y retrouvait avec ses amis de jeunesse. Chaque année, il faisait la Table. « Je tiens, m'écrivait-il, à mettre quelque chose de moi dans nos Annales. Je n'ai pas le temps de faire plus, mais c’est une preuve de souvenir. » Il y a deux mois, il m'écrivit que sa santé ne lui permet- tait pas de nous envoyer la table: je jugeai qu'il devait être bien malade. En m'annonçant qu'il allait habiter Bruxelles, Ortlieb me disait: jy trouverai des géologues, des amis, mais pas de Société géologique. Ii se trompait. Une regrettable scission, qu'il fit tout son possible pour empêcher, amena la création de la Société belge de géologie, de paléontologie et d’hydrologie. Ortlieb fut un des premiers à y adhérer; il en fut nommé Vice-Président, et il eût certainement été appelé à l'honneur de la présider, sans le coup cruel qui nous sépare de lui. Adieu, cher Ortlieb. Recois les adieux de la Société géologique du Nord, de la Société belge de géologie, de tes amis de Lille et surtout de ton maître, qui était si fier de tes travaux, si heureux de ton affection. DIS ÉOUURER S PRONONCÉ au nom des gérants et du personnel des établissements SO NVX Vire Cr PAR M. BISTER Directeur Commercial de la Société Solvay et Cie MESSIEURS, Les Gérants et le Personnel tout entier des Établissements Solvay et Cie m'ont confié, en ma qualité d'ami particulier d’Ortlieb et d’an- cien de la Société, le pénible honneur de venir, en leur nom, dire adieu AUX FUNÉRAILLES DE JEAN ORTLIEB 283 pour toujours au fonctionnaire intègre et dévoué, au collègue toujours bon et affectueux, à l'ami sincère, que nous pleurons aujourd’hui. Permettez-moi d'accomplir ce pieux devoir et de vous dire ce que fut, parmi nous, notre digne et regretté collaborateur, maintenant que les voix les plus autorisées de la science vous ont dépeint le savant, le géologue, le chimiste, l'inventeur. Messieurs Solvay et Cie, pénétrés de la haute valeur scientifique de Jean Ortlieb, l'avaient attaché, dès 1884, à l’un de leurs laboratoires et l'on peut affirmer que, pendant le nombre d’années, trop restreint, hélas ! qu'il a passées parmi nous, ses travaux intelligents, ses pro- fondes recherches, sa méthode sûre et prudente, et surtout le dévoue- ment absolu quil avait pour ses collègues, ont été au-dessus de tout éloge. Messieurs Solvay et Cie perdent, en lui, un collaborateur, pour qui ils avaient la plus haute estime et qui joignait, à une modestie sans borne, les qualités supérieures d’un esprit éclairé, d’un véritable savant. Et, que vous dirai-je, Messieurs, de la loyauté si pure, de l'inalté- rable bonté de notre regretté camarade, des nobles aspirations de son cœur, toujours ouvert aux idées généreuses, de sa franchise toujours aimable, de la douceur de son accueil. C'est de lui qu’on peut répéter « qu'il ne.connut que des amis » et je conserverai toujours le souvenir de l'avoir vu, il y a quelques semaines, au milieu des intolérables souffrances de la terrible maladie qui l’a couché dans ce cercueil, se préoccuper presque uniquement de rendre service à un camarade, dont il avait en quelque sorte pressenti Le désir. C'est avec le cœur, Messieurs, que l’on pleure de tels amis et si je ne puis retenir mes larmes, en pensant aux angoisses de sa famille éplorée, pour qui il fut le modèle des époux et des pères, et qui l’ado- rait, Je puis au moins dire à sa veuve et à ses enfants, dans ce cruel moment de la séparation : « Courage! il n'est point de consolation à » d'aussi grandes douleurs que la vôtre, mais soyez fiers des regrets » unanimes que la mort de votre époux, de votre père, cause parmi » tous ceux qui l'ont connu: il fut bon, il fut généreux et juste, et son » cœur fut assez vaste pour contenir les trésors d'amour et d'affection » quil eut pour vous et pour ses amis. » Ortlieb, le moment est venu de vous dire un solennel adieu, au nom de ceux qui furent vos collègues, vos amis; mais cette séparation nempêchera pas vos anciens compagnons de travail de conserver, vivaces, de douleureux et ineffaçables regrets. Vous êtes mort sur la brèche. 284 DISCOURS PRONONCÉS Votre vie entière, trop courte, hélas! fut remplie par le travail et nul n'y a apporté plus de soins consciencieux, plus d’assiduité intelligente que vous. L’accomplissement du devoir fut votre règle et votre devise et quand nous voudrons citer l'exemple d’un homme de cœur, d’un fonctionnaire modèle, d’un ami sincère et dévoué, si rare en ce temps de fragiles amitiés, c'est votre nom que nous évoquerons, c'est votre souvenir qui revivra parmi nous. | Adieu, Ortlieb; au nom de vos collaborateurs, de tous vos amis, Adieu ! | DISCOURS PRONONCÉ au nom de la Société Royale Malacologique de Belgique PAR M. le Colonel HENNEQUIN Directeur de l’Institut Cartographique Militaire MESSIEURS, Au nom de la Société royale malacologique de Belgique, j'ai la triste mission de rendre un dernier hommage au collègue sympathique, au géologue distingué, au travailleur persévérant que la mort vient de nous enlever. Jean Ortlieb était membre effectif de notre Société depuis le 6 octo- bre 1872. Il y avait été présenté par MM. Thielens et Nyst, en même temps que son collaborateur, M. E. Chellonneix, avec lequel il faisait paraître, dès 1870, son « Étude géologique des collines tertiaires du département du Nord, comparées avec celles de la Belgique ». Ce beau travail avait obtenu en 1868 le prix Wicar, dans un con- cours ouvert par la Société des sciences, de l’agriculture et des arts, de Lilie. Il a eu l'honneur, en 1871, d'une analyse de M. J. Gosselet, l'éminent professeur qui guida les premiers pas de notre collègue dans la voie de la géologie pratique, et il a été imprimé dans les Mémoires de la Société de Lille. Après cette étude, qui lui conquit une place si honorable au nombre AUX FUNÉRAILLES DE JEAN ORTLIEB 285 des géologues belges, Ortlieb publia d'autres communications relatives à nos terrains tertiaires, et parmi lesquelles nous citons : En 1876, son travail sur « Les alluvions du Rhin et les sédiments du système diestien dans le Nord de la France et en Belgique ». (Annales de la Société géologique du Nord, tome III.) En 1878, avec la collaboration de M. Chellonneix, une « Note sur les affleurements tertiaires et quaternaires visibles sur le parcours de la voie ferrée en construction entre Tourcoing et Menin ». (Jbid., tome VI.) En 1880,un « Compte rendu d’une excursion géologique à Renaix ». (Tbid., tome VII.) Les Annales de notre Société lui doivent, en collaboration avec M. G. Dollfus, le « Compte rendu de géologie stratigraphique de l'excursion de la Société malacologique de Belgique dans le Limbourg belge, les 18 et 19 mai 1873 ». Ce travail, accompagné d’une planche, a été publié dans le tome VIII de nos Annales. Plus récemment, à l'occasion d’une étude sur la détermination des hauteurs au moyen du baromètre, notre collègue nous a fait à la Société malacologique, en séance du 1° juin 1889,une communication très intéressante, insérée dans le tome XXIV de nos Annales. Ortlieb était un de ces hommes dont on peut dire qu’ils ont « un cœur d’or ». Il suffisait de lui avoir parlé, je dirai presque de l'avoir vu, pour l'aimer et lui être tout acquis. Son obligeance était inépui- sable. S'agissait-il de fournir à un collègue un renseignement utile, il ne s'épargnait aucune peine. Non seulement il communiquait tout ce qu’il savait et possédait lui-même, mais 1l faisait des recherches auprès de ses nombreux amis, et, au milieu d’occupations absorbantes, il trouvait le temps de leur écrire pour demander la confirmation d'un fait dont il n’était pas bien certain ou pour obtenir des renseignements nouveaux sur le point étudié. Son savoir était réfléchi, si l'on peut s'exprimer ainsi. Rien n'égalait la conscience qu'il apportait à ses observations, sinon peut-être la prudence avec laquelle il en déduisait des conclusions toujours pleines d'intérêt et souvent très importantes. Ortlieb a eu le grand mérite d'aimer la science pour la science. Grand travailleur, il regrettait particulièrement ces luttes qui empêchent le progrès général en paralysant les efforts individuels. Ila possédé, à un très haut degré, une belle qualité, on serait tenté de dire une vertu : la mémoire du cœur. C'est avec le sentiment d’une sincère et profonde reconnaissance qu'il parlait du professeur sous la direction duquel il avait débuté en géologie, des amis qui lui ont prêté 286 DISCOURS PRONONCÉS leur collaboration, des collègues dont il suivait avec tant de bien- veillance les études, de tous ceux, en un mot, auxquels le rattachaient les liens de la reconnaissance, de l'affection ou du devoir. De ces qualités qui faisaient d’Ortlieb un des hommes les meilleurs qui aient existé, il ne reste plus rien aujourd'hui que le souvenir qui en sera précieusement conservé par sa famille, par ses amis, par tous ceux qui, dans sa vie si honnête, si consciencieuse et si bien remplie, se sont trouvés en rapport avec lui. Qu'il repose en paix | DISCOURS PRONONCÉ au nom de la Société Géologique de Beigique PAR M. le capitaine E. DELVAUX Vice-Président de la Société Géologique de Belgique MESSIEURS, La mort vient de ravir à la science un homme dont les travaux n'appartiennent pas seulement à la France. Au nom de ses confrères de la Société géologique de Belgique, qui tous étaient les amis d'Ortlieb, je viens sur ce cercueil déposer un suprême hommage, nos derniers rite, L'humanité perd en Ortlieb un modèle accompli des plus nobles vertus, la science une de ses gloires, la France qu'il adorait, l'un des meilleurs d’entre ses enfants. Des voix autorisées rappelaient il y a un instant ses travaux, sa lumineuse intelligence, ses facultés créatrices ; moi, je dirai, puisqu'il ne m'entend plus, les qualités de son cœur, ses mérites cachés, sa bonté. La bonté, chez l'homme, est la plus haute Haies de la force. Jean Ortlieb fut l'homme bon par excellence. Doux envers les petits, secourable envers les faibles, sa main, la porte de sa maison étaient, comme son cœur, toujours ouvertes à l’infortune. Penseur profond, intelligence d'élite, travailleur infatigable, il AUX FUNÉRAILLES DE JEAN ORTLIEB 287 admirait l’œuvre d'autrui et s’ignorait lui-même. Son activité sans cesse en éveil avait-elle trouvé quelque formule, fait jaillir de la matière un procédé nouveau ; de son creuset sortait-il quelque produc- tive substance, propre à augmenter la somme de bien-être et à contri- buer au bonheur de l’humanité, il s'en applaudissait en son cœur. Son rare mérite, sa valeur morale, ses inoubliables travaux, fait digne d'être remarqué, les hommes les lui avaient pardonnés : c’est que parmi tous ceux qui le connaissaient, vous le savez, Messieurs, Ortlieb ne comptuit que des amis. De son culte pour son pays, de ses sentiments comme citoyen, je ne rapporierai qu'un trait. Amené à quitter la patrie que pendant tant d'années il avait honorée par son travail, Ortlieb emporte sur la terre hospitalière de Belgique, pieusement, comme son unique trésor, le drapeau de la France. Parlerai-je de l'amour, de la tendre sollicitude dont il entourait sa famille, la compagne dévouée de sa vie, ses enfants bien-aimés? Pour- quoi rouvrir de cruelles blessures, elles n'ont que trop saigné. Rappel- lerai-je l'amitié sûre, vigilante, fidèle que cette âme généreuse gardait à ses amis? Qui pourrait jamais parmi nous l'oublier ? Incarnation du bien jusqu'au sacrifice, indulgent pour tous, sévère seulement envers lui-même, comme d'autres accomplissent le mal, il se cachait pour faire le bien. Et il succombe au milieu de sa carrière, en pleine puissance de ses admirables facultés, atteint d’un mal inexo- rable, sans exhaler une plainte, s'appliquant à consoler les êtres chéris qui adoucissaient ses derniers instants. En présence du Juste ainsi frappé, notre émotion est profonde. Les âmes des faibles seront ébranlées ; croiront-elles encore au bien, alors que l'égoïsme, que le mal offre le spectacle délétère de ses journaliers triomphes? Mais heureusement, ainsi qu'Ortlieb l’a souvent rappelé, l'homme ne fait pas le bien comme le mercenaire en vue d’une vul- gaire récompense, mais l'âme et le regard en haut, inaccessible aux coups du destin, il aime ses frères et accomplit son devoir par dévoue- ment, pour l'amour désintéressé du bien. Comme penseur, Jean Ortlieb professa et, ce qui vaut mieux encore, mit en action dans ses actes cette haute morale. Dans le secret sanc- tuaire de sa conscience il avait érigé un autel dont il n'aimait point, devant tous, à soulever le voile. Ses principes, il en prouvait l’excel- lence par l'exemple d'une vie sans tache et la pratique de toutes les vertus. Si jamais la piété des âges à venir consacre un temple à la mémoire des natures supérieures qui ont le plus aimé les hommes, à ces héros >88 DISCOURS PRONONCÉS AUX FUNÉRAILLES DE JEAN ORTLIEB de l’abnégation qui ont voué leur vie à l’accomplissement du bien, la place d'Ortlieb est marquée d’avance, entre les mellleurs, au panthéon de l'humanité. | En attendant, doux ami, dors en paix au milieu de nous. La science gardera ton nom, tes confrères et tes amis, ton souvenir! Adieu, Jean Ortlieb! adieu! Epmono HÉBERT Le 6 avril 1890, est décédé à Paris, un des hommes qui ont le plus illustré les sciences géologiques. Edmond Hébert, membre de l'Institut de France, professeur à la Sorbonne, plusieurs fois président de la Société Géologique de France, et que la Société belge de Géologie avait tenu à nommer, dès sa fondation, membre honoraire, a en effet parcouru l’une des plus brillantes carrières qu'il soit donné à un savant de parcourir. M. Hébert a commencé son œuvre de propagation de la science par son professorat à l'École Normale; il l’a ensuite continuée, pendant plus de trente ans, et avec Le plus vif éclat, à la Sorbonne. Utilisant ses loisirs en voyages d’études et de découvertes, tant en France qu’à l'étranger, contemporain de Brongniart, de d'Orbigny, de Lyell, d'Élie de Beaumont, de Constant Prévost, etc., M. Hébert avait également noué de nombreuses relations dans tous les pays de l'Europe, et c'est dans un milieu aussi élevé, aussi favorable, qu'il fit les belles observations, les beaux travaux qui ont illustré son nom et l'ont fait proclamer chef d'école. C'est surtout M. Hébert qui a été l’initiateur de la méthode d'étude si féconde qui pourrait recevoir le nom de Sfratigraphie paléonto- logique; c’est en prenant, dans les idées de chacun des maîtres qu'il fréquentait, le point de vue le plus juste, le plus pratique, qu'il est parvenu à concilier d’une manière si parfaite et si homogène, deux catégories de faits qui semblaient devoir se contredire jusque-là. Appliquant tout le premier la méthode dont il devait sortir plus tard de si brillants résultats, M. Hébert en arriva à déduire, d’une série d'observations, des vues d’un ordre très élevé sur la géologie générale et, par son beau mémoire sur « Les mers anciennes et leurs rivages dans le Bassin de Paris », il fit entrer la géologie dans la phase des déductions, des reconstitutions du passé, qui est le but final de science. C'est surtout M. Hébert qui introduisit l’idée des envahissements 1890. MÉx. 19 290 NÉCROLOGIE lents des bassins marins, suivis de leur émersion, phénomènes amenant naturellement les changements fauniques reconnus par les paléontolo- gistes et dont il attribuait l’origine à des oscillations lentes du fond des mers. Tous les terrains ont été successivement l'objet des études de M. Hébert, et son nom restera attaché à d'importantes découvertes dans le Primaire, dans le Secondaire et dans le Tertiaire. Son intervention dans l'étude des couches tertiaires de la Belgique a été des plus heureuses et la géologie belge lui doit de sérieux progrès. Voici les travaux publiés par M. Hébert sur la géologie de notre PAYS : « 1. Sur les fossiles tertiaires du Limbourg et sur ceux de la couche à Ostrea cyathula du Bassin de Paris. Bull. Soc: géol. de France, VI, 1848-49, PP. 499-472. 2. Sur le calaire pisolitique de la Belgique. Bull. Soc. géol. de France, X, 1852, pp. 178-186. 3. Noie sur le synchronisme du calcaire pisolitique des environs de Paris et de la craie supérieure de Maestricht. Bull. de l’Acad. Roy. de Belg., XX, 1853, pp. 369-380. 4. Note sur le système heersien de Dumont. Bull. de l'Acad. Roy. de Belg., XX, 1853, pp. 468-471. 5. Quelques renseignements nouveaux sur la constitution géolo- gique de l'Ardenne française. Bull. Soc. géol. de France, XII, 1854- 55, PP. 1165-1187. 6. Observations sur les systèmes bruxellien et laekenien de Dumont, et sur leur position dans la série parisienne, faites a l'occasion du mémoire de M. Le Hon. Bull. Soc. géol. de France, XIX, 1861-62, pp. 832-830. | 7. Sur le non-synchronisme des étages campanien et dordonien de M. Coquand avec la craie de Meudon et celle de Maestricht Bull. Soc. géol. de France, XIX, 1861-62, pp. 542-544 et XX, 1862-63, pp. 90-103. 8. Nouvelles remarques au sujet de la révonse de M. Le Hon aux observations de M. Hébert. Bull. Soc. géol. de France, XX, 1862-63, p. 200. 9. Comparaison entre les terrains quaternaires du Nord de la France, de la vallée de la Lesse et du Danemark. Compte rendu du VI Congrès préhistorique, 1872, pp. 149-151. 10. Comparaison de l'Eocène inférieur de la Belgique et de EDMOND HÉBERT 201 l'Angleterre avec celui du bassin de Paris. Ann. des sciences géol., IV, 1873. 11. Note sur la couche à dents de squales découverte à Bruxelles par M. Rutot. Ann. Soc. géol. de Belg., I, 1874, pp. LXXIII-LXXV. 12. Observations sur une note de M. Van den Broeck. Bull. Soc. de France, V, 1876-77, p. 301. La note qui perpétuera le plus le nom du grand géologue que la science a perdu, est celle ayant rapport aux observations sur le système que Dumont, trompé par les apparences, avait placé au sommet du Crétacé. C'est M. Hébert qui, en reconnaissant parmi les fossiles de la marne de Heers, la Pholadomy a cuneata, caractéristique des sables du Tertiaire inférieur du Bassin de Paris, conclut à l'âge tertiaire des couches considérées. Le nom d’Hébert restera comme l'un des plus brillants de la pléiade des géologues des temps présents et la haute portée de sa méthode assurera à sa mémoire le souvenir et le respect. A. KR. 202 LA SALLE DE GÉOLOGIE PROPOSÉE RAPPORT DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE, DE PALÉONTOLOGIE ET D HYDROLOGIE AU SUJET DE LA SALLE DE GÉOLOGIE au Palais du Peuple ANNEXE AU PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE MENSUELLE DU 7 AOÛT 1890 A la séance mensuelle du rer juillet, l'honorable M. Buls, Bourg- mestre de Bruxelles et Président de la Commission du Palais du Peuple, a bien voulu demander à la Société de quellè manière il y aurait lieu d'organiser une Salle de Géologie et de Paléontologie au Palais du Peuple, afin que l’enseignement à en retirer par les classes populaires soit le plus attrayant et le plus profitable. MM. À. Rutot et L. Dollo ayant été chargés d'étudier la question et de rédiger un avant-projet de rapport, ont remis, à la séance du 7 août, le texte ci-après, qui a été admis par l'assemblée et transmis à la Commission du Palais du Peuple au nom de la Société : MONSIEUR LE PRÉSIDENT, La Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie, heureuse de pouvoir répondre aux désirs de Sa Majesté le Roi et du comité organisateur du Palais du Peuple, a l'honneur de vous exposer ci-après les considérations adoptées à la suite de la demande que vous aviez bien voulu lui transmettre verbalement à la séance du 9 juillet dernier. Après votre très intéressante communication, l'assemblée ayant chargé le bureau d'examiner la question, celui-ci c’est réuni, et, après discussion préalable et étude des moyens généraux d'exécution, il a prié M. À. Rutot de rédiger un avant-projet destiné à être discuté en assemblée ordinaire. POUR LE PALAIS DU PEUPLE 203 Le rapporteur s'étant entouré de l'avis de personnes compétentes et en particulier de M. Dollo, a donné connaissance de son rapport à l'assemblée du 7 août dernier, qui a adopté les propositions suivantes destinées à vous être transmises : Ün point unanimement admis dans les diverses réunions, où la question de la salle de géologie a été discutée, c'est que l’enseignement à donner au Palais du Peuple doit être absolument élémentaire et se faire surtout par les yeux. D'une manière générale, l’idée principale qui doit ressortir dans l'esprit du visiteur, après avoir parcouru la salle de géologie, c’est la notion de la chronologie, associée à celle de l'apparition successive d'êtres d'ordre de plus en plus élevé. Il faut montrer la vie, d’abord rudimentaire et confinée au sein des eaux marines pendant les éemps primaires, puis se développant graduellement, abordant les continents pendant les temps secondaires et peuplant largement la terre pendant les temps tertiaires. Telle est l’idée générale qu'il faut graver dans les esprits : comment la réaliser? Évidemment, il ne peut être question ici des collections paléontolo- giques groupées par ordre chronologique, avec détermination des espèces. Ces collections, composées le plus souvent d'empreintes, de débris, de restes incomplets, de parties de squelettes, constituent le matériel de travail du savant et nullement l'instrument de l’enseignement élémen- taire. On ne peut montrer aux classes populaires que les résultats des travaux des spécialistes, exposés d’une manière matérielle et palpable ; résultats admis par tous et enseignés dans les cours comme constituant les bases des sciences géologiques. | Il conviendrait donc, tout d'abord, de taire connaître et de carac- tériser d’une manière aisément compréhensible, les grandes phases de l'histoire de la terre, en laissant de côté la partie tout à fait primitive, encore hypothétique, c’est-à-dire en commençant avec l'aurore de la vie à la surface du globe terrestre. A cet effet, les grandes périodes géologiques universellement admises seraient représentées par de vastes tableaux-reliefs constitués par des restaurations, grandeur naturelle, des principaux animaux et végétaux caractérisant chaque période, restaurations exécutées d'après les dernières données de la science, et se projetant sur une toile de fond appropriée. Ces tableaux-reliefs, scientifiquement étudiés et artistiquement 294 LA SALLE DE GÉOLOGIE PROPOSÉE 4 enlevés, produiraient inévitablement une grande impression; ils seraient au nombre de sept, et voici, après discussion approfondie, ce qu'ils devraient représenter : ÈRE PRIMAIRE. Aurore de la vie (temps cambriens et siluriens) : 1 tableau. Développement de la vie marine “a dévoniens et | carbonifères) . à ë I » Période houillère res Houille te et nan) : I » ÈRE SECONDAIRE. Vie marine . G À x ; ; : ; r tableau. Vie terrestre . . : S : ; à ; I » ÈRE TERTIAIRE. Vie terrestre pendant le tertiaire inférieur. 1 tableau. Vie terrestre pendant le tertiaire supérieur : À » L'ère quaternaire pourrait sans inconvénient être des à l'Anthro- pologie, dont la salle devrait faire suite immédiatement à celle de géologie. : Voici maintenant des indications sur la composition de chacun des sept tableaux-reliefs constituant la partie la plus importante de la salle. 4e tableau. Pendant le Primaire inférieur la vie est confinée au fond des eaux. Le tableau consisterait en une échappée sur un fond de mer vaseux, où grouilleraient des Trilobites, représentés par les quatre ou cinq formes les plus remarquables, et où s’étaleraient quelques mollusques : une Lituite (céphalopode); un ou deux Gastropodes (de forme turbinée) et quelques Brachiopodes. Ce tableau caractériserait d’une manière saisissante la vie rudimen- taire, essentiellement marine, existant en ces temps reculés. 2e tableau. Le deuxième tableau nous transporte aux temps dévoniens et carbo- nifères ; la vie est encore principalement condensée dans les océans et c'est cette idée qu'il faut encore faire prévaloir ; mais les Poissons ont apparu, les Crustacés se sont diversifiés, ainsi que les Mollusques ; POURNEE PALAIS -DULPEUPILE 205 de plus les ÆEncrines et les Polypiers jouent un rôle de grande importance. Ici encore, nous représenterons donc un fond de mer garni de polypiers et de touffes d'encrines, sur lequel s’étaleront de lents Eurypterus et Pterygotus; des Orthocères, des Goniatites, des Murchisonies, des Spirifers, des Productus, des Térébratules, des Rhynchonelles seront éparpillés sur le fond, tandis que dans l'eau nageront le Cephalaspis, le Coccosteus,l'Holopty chius,le Palæoniscus pour les poissons ganoïdes; le Pleuracanthus pour la famille des squales. Donc, pour le Primaire, avec l’idée d'évolution et de progrès dans la faune, persistera celle de la vie aquatique. 3° tableau. Bien que les terrains houiller et permien fassent partie du groupe primaire, tel que le comprennent les géologues, nous avons cru utile, en présence de l'importance industrielle de la houille et du changement de conditions et d'aspect que ces terrains évoquent, de consacrer un tableau spécial à l’époque de la formation des houilles. Le paysage nous transportera en pleine forêt houillère et montrera l'envahissement des continents par le règne végétal, préparant celui du règne animal, venu plus tard. L'eau n'a, du reste, pas abandonné son domaine, car nous sommes en plein marécage, devant une végétation essentiellement aquatique. Nous voyons cà et là des Sigillaria, des Lepidodendron, des Cala- mites, des Cordaïtes, des fougères diverses ; au fond d’une flaque d’eau nous distinguons des Anthracosia et, s'avançant entre les souches, un reptile de la famille des Labyrinthodon. Sur le feuillage des végétaux reposent des insectes : le gigantesque Titanophasma et quelques autres formes variées et bien connues. 4° tableau. Avec le quatrième tableau, nous entrons dans l'époque secondaire. Pendant cette intéressante période, la vie aquatique marine présente encore une très grande importance, mais la vie terrestre a très sensi- blement progressé et il est impossible de la passer sous silence. C'est pour cette raison que M: Dollo a conseillé de représenter ‘époque secondaire par deux tableaux montrant, le premier la vie aquatique, le deuxième donnant une idée de la vie terrestre. Nous avons donc réservé le quatrième tableau à la vie aquatique 296 LA SALLE DE GÉOLOGIE PROPOSÉE pendant l’époque secondaire et nous représenterons, voguant sur les flots, à une certaine distance du rivage, les gigantesques reptiles qui peuplaient la mer à cette époque : l'Ichthyosaure, le Plésiosaure au long cou et un Mosasaure au corps fusiforme. Des coquilles d’'ammonites et ces osselets de bélemnites rejetés par les flots sur le littoral compléteront le tableau. 5e tableau. Nous avons dit précédemment que le cinquième tableau repré- senterait la vie terrestre à l'époque secondaire; pour bien faire il faut choisir les types les plus intéressants et le mieux connus, tels que l'Archéopterix, l'Iguanodon, le Ptérodactyle, et l'oiseau à dents : l’'Hesperornis. Pour compléter le tableau, quelques plantes : Zamia, etc., et, volant dans le feuillage, quelques libellules. 6: tableau. Les deux derniers tableaux seraient consacrés à l’époque tertiaire. Ici, tout l'intérêt se porte sur la vie terrestre; la vie aquatique, déjà presque semblable à celle qui existe actuellement, a perdu une grande partie de son intérêt. Le sixième tableau serait réservé au Tertiaire inférieur, époque pendant laquelle les pachydermes ont pris un grand développement; le paysage avec fond de végétation (palmiers, conifères et dicotylé- dones) serait animé par les types animaux les plus caractéristiques : Palæotherium, Anoplotherium et Dinoceras. 7e tableau. Le septième et dernier tableau donnerait une idée de la vie terrestre pendant le tertiaire supérieur. Dans un paysage peuplé de végétaux analogues à ceux vivant actuellement, seraient placés les précurseurs des formes d'animaux qui nous sont familières ; ces animaux seraient l'Aipparion, ancêtre du cheval, un ruminant à choisir parmi les mieux connus et une forme ancestrale du cochon. La Société propose de s’en tenir aux temps géologiques proprement dits et, ainsi que cela a été dit ci-dessus, il serait préférable de reléguer l'époque quaternaire*à l'anthropologie, sous peine de double emploi. Il semble que les sept tableaux-reliefs qui viennent d'être énumérés et décrits brièvement parleraient aux yeux et rendraient compte, POUR LE PALAIS DU PEUPLE 207 autant qu'il est possible, de la chronologie géologique, de l’évolution paléontologique et même jusqu'à un certain point, de la notion du temps. Chaque tableau serait du reste accompagné d'une très courte notice relatant ce qui est strictement nécessaire. Telle serait, de l'avis de la Société, la partie la plus importante de la salle de géologie et de paléontologie; voyons maintenant ce qui pourrait utilement la compléter. Restant fidèle au principe énoncé : l'enseignement par les yeux, la Société croit que les tableaux précédents recevraient un très utile complément au moyen de reliefs en plâtre, d’un mètre carré environ, et représentant ou plutôt esquissant à grands traits les principaux épisodes de l’histoire géologique de notre pays, les diverses phases de sa formation. Voici l'énumération de ces reliefs : 1° Le continent post-silurien avec les deux dépressions devant constituer plus tard les bassins de Dinant et de Namur. 20 Le bassin de Dinant envahi par la mer. Dépôt du dévonien inférieur. 30 Le bassin de Namur envahi par les eaux marines. Dépôt du dévonien moyen, du dévonien supérieur et du calcaire carbonifère. 4° La forêt houillère. 5° Le ridement du Hainaut. La chaîne de montagnes à son maxi- mum. 6 État du pays pendant l’époque triasique. La chaîne de montagnes s'abaisse. 7° État du pays pendant l’époque jurassique. 8° État du pays pendant le crétacé inférieur. La montagne a disparu. Grande vallée wealdienne. 9° État du pays à l'époque sénonienne. 10° État du pays à l’époque landenienne. Grande extension marine. 119 État du pays à l'époque bruxellienne. Extension marine restreinte. | 12° État du pays à l’époque tongrienne. Extension maximum des mers tertiaires. 130 État du pays à l'époque diestienne. Grande extension la plus récente. 14° Relief de la Belgique à l’époque actuelle, au ——, colorié géolo- giquement mais très élémentairement. D'autres reliefs, tels que les cartes au — avec coupes, exhibées par M. Ed. Dupont, seraient ici parfaitement à leur place. 208 LA SALLE DE GÉOLOGIE PROPOSÉE La plupart de ces reliefs pourraient être effectués dès à présent dans des conditions d’exactitude approximative suffisantes. Le bel ouvrage de notre Président, M. Gosselet, « l’Ardenne », en fournirait de pré- cieux modèles. Chacun des reliefs énumérés ci-dessus et relatifs aux divers états par lesquels a passé notre pays avant d'acquérir sa forme actuelle, devrait être renfermé dans une vitrine plane à couvercle en verre horizontal, sur lequel seraient indiqués les emplacements des principales villes, qui se projetteraient ainsi sur le relief sous-jacent. Pour compléter les notions fournies par les tableaux et reliefs intui- tifs sommairement décrits, il faudrait ajouter, dans des meubles spéciaux, des échantillons de roches et de fossiles les plus caracté- ristiques des diverses grandes époques. Les fossiles seraient représentés par quelques échantillons en parfait état de conservation, ou, au besoin, par des fac-simile, et les roches, autant que possible, par les matériaux de construction en fragments les uns bruts, les autres taillés, ou par les facies dominants, non uti- lisables. La classification à adopter pour cette collection élémentaire serait la suivante : Archéen — cambrien — silurien — dévonien inférieur — dévonien moyen — dévonien supérieur — calcaire carbonifère — houiller — permien — trias — jurassique — crétacé — éocène inférieur — éocène moyen — éocène supérieur — oligocène inférieur — oligocène moyen — oligocène supérieur — miocène — pliocène inférieur — pliocène moyen et supérieur — quaternaire — moderne. [ci le quaternaire et le moderne doivent naturellement intervenir. À ces éléments géologiques viendraient ensuite s’adjoindre. des notions de minéralogie pratique. | Quelques échantillons volumineux et bien choisis, montreraient les divers états des minéraux : état cristallin, état fibreux, état concré- tionné, état amorphe. Puis viendrait la série, réduite au strict nécessaire, des principaux minerais de métaux usuels connus des ouvriers : or, platine, argent, mercure, fer, plomb, étain, zinc, cuivre et nickel. Enfin, pour terminer la série minéralogique, on pourrait exposer quelques minéraux typiques, non métalliques : quartz, feldspath, mica, talc, calcite, gypse. Comme complément des notions acquises, viendraient enfin, appen- dus aux murs, des tableaux et dessins fournissant les éléments de stra- tigraphie générale ou appliquée, tels qu'une coupe théorique de POURULEZ PALAIS : DU; PEUPLE 209 la Terre, la superposition des principales masses de terrains, des vues représentant des couches horizontales, des couches inclinées, des plans et coupes d'une houillère, une ou plusieurs coupes géologiques en tra- vers de la Belgique, ainsi que des tableaux représentant les grands phé- nomènes de la nature : éruptions volcaniques, geysers, tremblements de terre, hautes montagnes et glaciers. La Société croit qu'une salle, garnie des tableaux, reliefs et objets divers ci-dessus énumérés, parlerait aux yeux des plus ignorants, en même temps qu'elle pourrait donner, à bien des personnes ayant fait des études, des notions de géologie élémentaire bien supérieures à celles qu'elles possèdent actuellement. Pour ce qui concerne la dépense, la Société croit pouvoir l’évaluer comme suit : Sept tableaux-reliefs de 5 à 10 mètres de largeur et d'autant de profondeur avec reconstitution d'animaux et de végétaux grandeur naturelle ; à 6,000 francs pièce, en moyenne . fr. 42,000 Treize plans-reliefs représentant les états successifs de la Belgique aux diverses périodes géologiques, mesurant MMÉPECATEÉ Chacun, a 100 francs\piéce = RON OO Une carte séclesiene en relief de la Belgique au 1: 1e ,000. 500 lames pour les plans-reliefs . 7... + LS O0 Vitrines pour la collection élémentaire de les es minéraux, etc. NE ve ; : : 3,000 Achat SE nullone (ne . l aire 500 Hableauxet cartes murales .. à : ÉeJ2 000 Total. NRA DO 600 Autant que possible, les sept grands tableaux-reliefs devraient être alignés successivement sur une même file. I] serait indispensable, pour permettre un recul suffisant, nécessaire pour embrasser d'un coup d'œil chacun des grands tableaux, de placer au devant d'eux une balustrade éloignée d'au moins 3 mètres du premier plan. Il faudrait également ménager un bon éclairage venant du haut. Tel est, Monsieur le Président, le projet que la Société soumet à votre appréciation et qu’elle vous aidera, en cas d'approbation, à (1) La somme portée aux achats d'échantillons sera très réduite, parce qu'il n’est pas douteux que la grande majorité des échantillons de roches, de fossiles et de minéraux pourra être offerte par les Musées ou par de généreux donateurs. 300 LA GÉOLOGIE AU PALAIS DU PEUPLE exécuter, de manière à faire une salle de géologie populaire sans rivale et qui constituerait l'un des plus puissants attraits du Palais du Peuple. Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assurance de notre haute considération. POUR LE BUREAU DE LA SOCIÉTÉ : Pour le Président absent : Le Secrétaire, Un Vice-Président, ERNEST VAN DEN BROECK. _ E. DUPONT. 1 % \ . à 5 Ep = "à œ l re és ’ D ñ ES - + ns k + 2-2 Le 0 ? oi + À \ * — 3 Ni Si \é , x LPATR £ £ es YA # ë = ë) » 7 2. 4 , ! L #1 CL + : n " : des æ MT | < Es re . + \ > a | — ue à à Le (ef 4 : ; e L pe ? *. ER TT + 0 , j D P : . S PO SL ATOME SM SUONE À 4 "1 7 EXPEICATION "DE LA PLANCHER RHYNCHONELLA PENGELLIANA, Davids. . 1 Moule interne naturel, vu du côté de la petite valve. 2 Le même, vu du côté de la grande valve. 3 Le même, vu de profil. 4 Le même, vu du côté frontal. 5 Empreinte de la face externe d'une grande valve. 6 Moule interne naturel de la même. Bull. Soc. Belge .de Géol. de Paléont. et d'Hydrol. VMS SONPIeT G: Severeyas, Lith F. Béclard. Rhynchenella Pengelliana, Davids . : ” =. = = . n : e = PLANGERE 9218 EXPLICATION DE LA PLANCHE HIT FIG. 1. Aachenoxylon, M Hovelacque. Section transversale d'ensemble d'un rameau d’Aache- noxylon, Hovelacque, d’après une photographie. 85 1 GROSSISSEMENT : Les parties foncées représentent les régions où la structure est conservée. F1G. 2. Nicolia Moresneti, M Hovelacque. Section transversale d’une portion de rameau de Nicolia Moresneti, Hovelacque, d'après une photographie. 8,2 GROSSISSEMENT : 1 La partie extérieure claire représente le liber. Dans la portion intérieure, ou région ligneuse, on voit la disposition respective des vaisseaux, des rayons médullaires et des rayons ligneux. àn à Ve ARRET WW Ÿ » Ne C2 Q * de frs D] \N à Fig, . Section d'un rameau d'AACHENOXYLON Hovelacque. Fig, 2. Section d’un rameau de NICOLIA MORESNETI Hovelaque, 7 dm 4 " v 1 à son PA _ PLANCHE IV. EXPLICATION DE LEA PLANCEE NIV FIG. 1, 2. Pecten Carryensis, 707va Sp. Fig. 1. Valve gauche. Fig. 2. Valve droite. F1G. 3. Pecten Neitheæformis, 70va sp. Profil de la valve droite. FIG. 4, 5, 6. Pecten lychnulus, Fontannes. Fig. 4. Valve gauche. Fig. 5. Valve droite. His 10 AProf FIG. 7. Pecten nimius, Fontannes. Fragment très grossi. LÉ JEAN J L. OÙ Cuenca A RUE Bull. Soc. Belge de Géol. de Paléon + reyns, Lin Te ü V G. Se P'Gourret ad nat dd. de Carry, Sausset ,etc. (Basse Provence) taire Faune ter CA 6 pe — HE EE ' | ha à N PAIE £ ERA EXPLICAMION DE LA PEANCHENW FIG. 1,2, 3. Pecten Saussetensis, 7707a Sp. Fig. 1. Valve droite. Fig. 2. Valve gauche {exemplaire plus petit. Fig. 3. [ntérieur de la valve droite. FIG. 4. Pecten cristatus, Bronn. Jeune exemplaire. FIG. 5, 6. Anomia ephippium, Linné. FIG. 7. Cytherea erycina, Linné. Jeune exemplaire. Grossi deux fois. FIG. 8,9, 10. Terebratula Carryensis, 707a sp. BIPAVE Belse de Géol. de Paléont et d'Hydrol. T IV loi LVL - ulL. So B de Carry, Sausset ,etc. (Basse Provence). taire Faune ter A ke de à ‘2 A À ne 4 E EXPLICATION DE LA PLANCHE VI FIG. 1. Pecten cristatus., Bronn. Valve droite. surface externe. + F1G. 2, 3. Mytilus Michelinianus, Matheron. Fig. 2. Valve droite. Fig. 3. Base des valves. \ FIG. 4. Ostrea hyotis, Lam. var. oligocenica ? Depéret. FIG. 5, 6. Venus Islaudicoïdes, Brocchi. Fig. 5. Valve droite. Fig. 6. Lunule et bords antérieurs. : FIG. +. Gytherea chione, Linné. var. Valve gauche, vue de l'extérieur ; (grossie deux fois.) S ET : NN Rues DR A a 20 RE ROME A x ne DAME bad à DA FAN RE CREER UT PSE DER (ee Es ee 2 . 1 A1r6 Ua ATEN again est nn ont 2Z/uiz. z pi 20000 9 oi SE UN MR PT: Gt GRCA VE VE VE à DO Qu AND RO AL PLANCHE VII. + EXPLICATION DE LA: PLANCHE NM FIG. 1,2. Nerita Martiniana, Matheron. Fig. 1. Coquille adulte. Fig27 État jeune (grossi au double). FIG. 3,4. Nerita Plutonis, Basterot. F1G. 5, 6. Solarium Carryense, nova spe Fig. 5. Coquille vue au-dessus. Fig. 6. Coquille vue en dessous. FIG. 7, 8. Cyprœa amydalum, brocchi. Fig. 7. Face dorsale. Fig. 8. Face ventrale. FIG. 9. Nerita galloprovincialis, Matheron. F1G. 10. Sigaretus clathratus, Recluz. FIG. 11. Sigaretus haliotideus, Lamarck. FIG. 12. Natica millepunctata, Lamarck. FIG. 13, 14. Turritella quadriplicata, Basterot Fig. 13. Coquille jeune du type, (grossie 3 fois.) Fig. 14. Forme typique. FIG. 15, 16, 17. Turritella echinata, Depéret. Coquilles à divers états de croissance. FIG. 18. Scalaria pumicea, Brocchi. PLVIT. d'Hydrol. T. IV ê eont. et -Belse de Géol. de Pal So P Gourret ad nat. ddl. de Carry , Sausset ,etc. (Basse Provence). iaire Faune tert dE ET mi Ve EXPLICATION DE LA PLANCHE VIIL Signes communs à toutes les figures : s. art. sup. — Surface articulaire supérieure. s. art. inf. — Surface articulaire inférieure. b. tymp. — Bord tympanique. r. tymp. — Raïnure tympanique. ap. Supr. — Apophyse supracolumellaire. t. infr. — Tubercule infracolumellaire. cr. m. ob. — Crête montante oblique. c. col. — Canal columellaire. J. supr. — Fossette suprastapédiale. ap. gr. — Apophyse grêle. f. pt. — Fossette ptérygoïdienne. éch. col. — Echancrure columellaire. Toutes les figures sont de grandeur naturelle. \ F1G. 1. — Os carré de Mosasaurus giganteus, Sômmerring ; face externe. F16. 2. — Os carré de Plioplatecarpus Marshi, Dollo ; face externe. F1G. 3. — Os carré de Mosasaurus giganteus, Sômmerring ; face interne. F1G. 4. — Os carré de Plioplatecarpus Marshi, Dollo ; face interne. F1G. 5. — Os carré de Mosasaurus giganteus, Sümmerring ; face inférieure. Fic. 6. — Os carré de Plioplatecarpus Marshi, Dollo; face inférieure. Fic. 7. — Os carré de Mosasaurus giganteus, Sômmerring ; face supérieure. Fic. 8. — Os carré de Plioplatecarpus Marshi, Dollo ; face supérieure. F1G. 9. — Apophyse supracolumellaire de l'os carré de Mosasaurus giganteus, Sôommerring ; face interne. F1G. 10. — Apophyse supracolumellaire de los carré de Ploplatecarpus Marshi, Dollo; face interne. Fic. 11. — Coupe A B de l'os carré de Mosasaurus giganteus, So naura F1G. 12. — Coupe A B de l'os carré de Plioplatecarpus Marshi, Dollo. FiG. 13. — Coupe de la caisse tympanique de Mesoplodon (incluse dans un nodule de manganèse abyssal), d’après M. J. Murray. x / D Eymp ap supr. bon. arbinf PIMTII betmp “tanfr 2pSUpn LC] 4 IX ea en ®) Z < — P FiG. Fc. Fic. F1G Fic. Fic. EXPLICATION DE LA PLANCHE IX Grain de quartz à structure granitique, corrodé et pénétré par le magma phylliteux. — Province de Zamora. — Phot. à la lumière naturelle. Morceau longitudinal de quartz granitique corrodé et entamé par la sub- stance phylliteuse. — Province de Zamora. — Phot. à la lumuère natu- relle. Débris de quartz segmenté et pénétré par la substance phylliteuse et mon- trant un pointement qui ressemble à la forme régulière du rhomboë- dre. — Province de Zamora. — Phot. à la lumière naturelle. Petite lentille de quartz, à extinction homogène, pénétré par le magma phylliteux. — Province de Zamora. — Phot. à la lumière naturelle. Masse lenticulaire de quartz à structure homogène. — Province de- Zamora. — Phot. à la lumière naturelle. La même masse lenticulaire de quartz vue à la lumière polarisée et mon- trant la structure granulitique à l’extérieur et la structure granitique dans la partie centrale. — Province de Zamora. — Phot. entre nicols croisés. EP OC PELGE GEOL PALEONT ET HYDROL. L: IV. 1800. PEL. IX. Here Re: } & NMACPHERSON. . MacrrnersoN, phot. ELLES — MOUMEMENLS MOLÉCULAINES DANSNERS ROCHES SOLIDES. Photocoïlographie MAES, Anvers. aTra ; à = - \ £ S #4 à ; = = LE = = = \ : = ë ; g £ É — 2 £ * K Ê | | | À | Ê = 4 \ s 1 ùS 2 « SJ à ’ . \ de L / - S Le : nu ' C) | < “ ÿ ï: Le J ‘ ni “ ù t . 42 5 e ‘ 52 S « À A 3 a - | : e = ” ï £ _ —— , | À \ * | ; 4 Fe 2 { ( ” ; ( LA $ = F L f a: j l È # 6 . Ÿ.= d É e- : L d 4 r ” _ ’ r 5 ’ : à _ i » Î _ Ÿ ù n rs = ; à N r f È ENT A à Er « PL Fic. F1G. Fic. Fi. un. : EXPLICATION DE LA PLANCHE X 1. — Masse de quartz à structure granulitique, mais montrant à l’intérieur des plages à extinction homogène. — Rio du Barquero. — Phot. à la lumière polarisée, nicols croisés. 2. — Masse de feldspath avec des membranes de mica s’adaptant à ses contours — Rio du Barquero. — Phot. a la lumière naturelle. 3.— Masse de feldspath, traversée, à la partie inférieure, par des fissures normales à la stratification, remplies de quartz et montrant, à la partie supérieure, des traînées d’inclusions traversant le quartz, avec la même direction. W. de Vivero. — Phot. à la lumière naturelle. 4. — Masse arrondie de feldspath, traversée par un filon de quartz normal à la stratification et dans lequel le mica s’est développé parallèlement à la stratification. — Province de Zamora, — Phot. à la lumière naturelle. [Sa] . — Lentille de quartz corrodée et traversée par des fissures et par des traînées d'inclusions normales à la stratification. — W. de Vivero. — Phot. à la lumière naturelle. . 6. — Masse de feldspath, brisée et corrodée sur place, avec chlorite se dévelop- pant dans les fissures. — Province de Zamora. — Phot. à la lumière naturelle. PLPE SOC.-BELGE GÉOL. PALÉONT. ET ES HE AACE MACPHERSON. = MOUVEMENTS MOLÉCULAIRES DANS LES ROCHES SOLIDES. . MacPnERsOoN, phot. Photocoilographie MAEFS, Anvers. EA | a we *< sa en O Z < ad A. EXPLICATION DE LA PLANCHE XI Fig. 1. — Crisia Schmitzi, Perg.-grossiss. 23 diam., p. 277. Fig. 2. — id. 23 diam. avec attachement latéral. Fig. 3. — id. 23 diam. avec attachement calcifié. Fig. 4. — Crisia Plauensis, Perg., 30 diam., p. 277. Fig. 5. — Crisia Berardi, Perg. 34 diam. a) face antérieure, b) face postérieure, p. 278. 278. | Fig. 6. — Entalophora proboscidea Edw., 23 diam., avec ovicelle, D'2761 | Frey. Semrelea Reussi Pere 7 diims p.276. ha ok less BEC. Planensis. 1814 Me À ETC 1 Sia Schmitz Cr een CL 6. Diatospora mututa D) Sel Berard y 3} Semuelea Reussi 7 acés . ê pos CC I Ss.— Nouveaux Bryozoai PUS DES GENERALE Arrêtée le 1 7 Février 1891 DES. MEMBRES DE LA SOCIÈTÉ BELGE DE GÉOLOGIE DE PALÉONTOLOGIE ET D'HYDROLOGIE FONDÉE A BRUXELLES, LE 17 FÉVRIER 1887 (1) Membre Protecteur. Le Bourgmestre de la Ville de Bruxelles. Membres Honoraires. 1 * Barrois, Charles, Docteur ès-sciences, maître de conférences à la Faculté des sciences, 185, rue de Solférino, à Lille. 9 Bertrand, Marcel, Ingénieur en chef des Mines, Professeur de géologie à l’école des Mines, 101, rue de Rennes, à Paris. 3 Beyrich, D' E., Professeur de l’Université, 29, Franzôsische Strasse, Ber- lin W. 4 Bonney, Rév. Thomas George, Professeur de géclogie et de minéralogie à University College, 93, Denning Road, Hampstead. London N. W. 5 * Capellini, Giovanni, Commandeur, Professeur de géologie à l’Université, via Zamboni, à Bologne (Italie). 6 Cope, E.-D., Prof., 2102, Pine Street, à Philadelphie (Pensylvanie). 7 Credner, Dr Hermann, Directeur du Service Foyel géologique de Saxe, à Leipzig, Professeur à l'Université. 8 * Dames, Wilhelm, Professeur à l’Université, 18, Keithstrasse, à Berlin. W. (1) Les noms des fondateurs se trouvent, dans la liste ci-dessous, précédés d’un astérisque. Les noms des membres à vie sont précédés de deux astérisques. TABLES, le II * LISTE GENÉRALE DES MEMBRES Dana, James, D., Professeur de géologie et de minéralogie, Yale College, à New en ee (Connecticut) U. S. Daubrée, Aug., Membre de l’Institut, Professeur de géologie au Muséum, 954, boulevard Saint-Germain, à Paris. Dawson, J. W., Principal of Mac Gill College, à Montreal (Canada). Fouqué, F., Professeur au Collège de France, 98, rue Humboldt, à Paris. Gaudry, Albert, Membre de l'Institut, Professeur de paléontologie au Muséum, 7b1s, rue des Saints-Pères, à Paris. Geikie, Archibald. LL. D; F. R.S., Directeur-général des services géologi- ques de Grande-Bretagne et d'Irlande, Museum, 28, Jermyn Street, London S. W. | Geikie, James, LL. D. ; F. R.S. Professeur de géologie et de minéralogie à l'Université d'Edimbourg, 31, Merchiston Avenue, Edimburgh. Geinitz, H. B. Conseiller aulique. Directeur du Musée royal minéralogique, à Dresde (Saxe). Giordano, Felice, Directeur du service de la Carte géologique d'Italie, Via Santa Suzanna, à Rome. Gosselet, Jules, Professeur de géologie à la Faculté des sciences, 18, rue d'Antin, à Lille. Hall, James, Géologue de l'État et directeur du Musée national d'histoire Toile à Albany (New-York). Hauchecorne, Directeur du Service de la Carte géologique et de l'École des mines, #4, Invalidenstrasse, à Berlin N. Hauer (Chevalier Fr. von), Intendant général du Musée I. R. d'Histoire naturelle de la Cour, à Vienne (Aütriche). Heim, Alb., Professeur à l'Université de Zurich, à Hottingen (Zurich). Hughes, Thomas Mac Kenny, Professeur de géologie à l'Université, Wood- wardian Museum, Trinity College, Cambridge. issel, Arthur, Professeur à l'Université, 9, Via Mameli. Intorno 9, à Gênes (Italie). Jones, T. Rupert, F. R. S., 10, Uverdale Road, King's Road, Chelsea, Lon- don. S. W. Judd, J. W., Professeur de géologie à l'Ecole royale des mines, London S. W. Koenen (A. von), Dr, Professeur de géologie et de paléontologie à l'Uni- versité de Gôttingen. Lapparent (Albert de), Professeur à l'Université catholique, 3,rue de Tilsitt, à Paris. Lœwinson-Lessing, F., Conservateur au Musée géol. de l’Université, à St-Pétersbourg. Lossen, K. À. Prof., D, 8, Kleïinbeerenstrasse, à Berlin S. W. Marsh, O. C., Prof. Yale College, New Haven, Connecticut. Michel Lévy, A., Ingénieur en chef des mines, 22, rue Spontini, à Paris. Mojsisovics von Mojsvar, Edmund, Obergrath et Géologue en chef de l’Institut [. R. géologique d’Autriche,5, Reinerstrasse, à Vienne. Nikitin, Serge, Géologue en chef du Comité géologique de Russie, Institut des Mines, à St-Pétersbourg. * Potier, Alfred, Ingénieur en chef des mines, Professeur à l'École polytech- nique de Paris, 89, boulevard St-Michel, à Paris. 36 37 = (SE) D Üt © O0 =J © DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE III Prestwich, Joseph, M. A. ; F.R.S., Ancien Professeur de géologie à l'Uni- versité d'Oxford, Soreham, près Sevenoaks (Kent). * Renevier, Eugène, Professeur de géologie à l’Académie. Haute-Combe, Lausanne (Suisse). Richthofen (Baron von), Professeur de géographie à l’Université de Berlin, 117, Kurfürstenstrasse, à Berlin. * Risler, Eugène, Directeur de l'Institut agronomique de France, 106bës, rue de Rennes, à Paris. Roemer, D’ Ferdinand, Professeur de géologie à l'Université de Breslau. Rosenbusch, D' H,, Professeur de géologie à l'Université, à Heidelberg. * Rouville (A. P. de), Professeur de géologie à la Faculté des sciences de Montpellier (Hérault). Sacco. Federico, Professeur de Paléontologie à l'Université, Palais Cari- gnan, à Turin. Sandberger (D' Fridolin, von), Professeur de géologie et de minéralogie à Würtzbourg (Bavière). * Saporta (Gaston, marquis de), Correspondant de l'Institut de France, à Aix (Bouches-du-Rhône). Suess, Eduard, Professeur à l’Université, à Vienne. * Topley, William, F. G. S., Membre du service géologique d'Angleterre, 28, Jermyn-Street, London S. W. * Winkler, T. C., Docteur en sciences, Conservateur du Musée Teyler, à . Harlem. Zirkel, Prof. D' F., Professeur de géologie à l'Université, 15, Thalstrasse, à Leipzig. * Zittel (Karl von), Docteur en philosophie, Professeur à l'Université, Direc- teur du Musée royal de paléontologie, à Munich. Membres Associés Étrangers. Bornemann, J. G., D' Phil., à Eisenach (Allemagne). Choffat, Paul, Attaché à la section des travaux géologiques du Portugal, 113, rue do Arco a Jesus, à Lisbonne (Portugal). * Dunikowski (Émile, Chevalier de), D' Phil. Privatdocent à l'Université de Lemberg (Galicie). * Foresti, Ludovico, Docteur en médecine, Aïde-naturaliste de géologie et de paléontologie au Musée de l’Université, à Bologne (Italie). * Karrer, Félix, Attaché au Musée L. R. minéralogique de la Cour, à Vienne (Autriche). Lang, Otto, à Osterode (Harz) Allemagne. Lotti, Bernardino, Docteur, Ingénieur au Corps des Mines, à Rome. Martin, K., Professeur de géologie à l’Université de Leyde (Hollande). ME non Charles, D' ès-sciences, Professeur de paléontologie à l'Université, à Zurich (Suisse). Meunier, Stanislas, Aide-naturaliste au Museum d'histoire naturelle, 7, boulevard St-Germain, à Paris. Munier-Chalmas, Sous-directeur du laboratoire de géologie à la Sorbonne, à Paris. Æ © ND = # LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Picard, Karl, Membre de diverses sociétés savantes, Nordhauserstrasse, 9, à Sondershausen (Allemagne). Pohlig, Dr Hans, Professeur à l'Université de Bonn (Prusse). Simettinger (Chevalier Michel), Ingénieur des mines, V. Annenstrasse, 29, à Gratz (Styrie d'Autriche). Stapff, D' Phil. Frédéric-Maurice, Ingénieur-Géologue, 3, Berliner Strasse, à Weissensee, près Berlin. Tacchini, Directeur de l'Observatoire du Collège Romain, à Rome. Taine, Albert, Pharmacien de 1°° classe, 82, rue de Passy, à Paris. Toutkowsky, Paul, Conservateur du Cabinet minéralogique et géologique de l'Université de Kiew (Russie). | Winchell, Alexandre, L. L. D., Professeur de géologie et de paléontologie à l'Université de Michigan, à Ann Arbor, Michigan, (États-Unis d'Amé- rique). Zervas, Josef, 20, Vesey street, New-York. Zervas, Donni, 19, Ginza Sanchome, Tokio (Japon). Membres Effectifs. 19 Membres à perpétuité. Administration communale de la Ville de Bruxelles. Administration communale de la Ville de Verviers. Maison Solvay et Cie, Industriels, à Bruxelles. Administration communale de la Ville de Binche. 2% Membres effectifs. Albrechi, Paul, Prof, Docteur en méd. et phil., 14, Harvenstehuder Weg, à Hambourg. Altenrath, Hendr. Directeur de l'École industrielle, 19, rue du Dane el à Anvers. André, E., Inspecteur des chemins vicinaux au ministère de l’intérieur et de l’Instruction publique, 61, rue du Marteau, à Bruxelles (Quartier- Léopold). Annoot, J.-B., Professeur honoraire de l’Athénée royal de Sintess 24, rue du ane à à Ypres. Armatchefsky, Pierre, Professeur à l'Université de St-Vladimir, à Kiew (Russie). | Aubry, Camille, 1, rue Tasson-Snel, à Bruxelles. Axer, À. H., Entrepreneur de puits artésiens, 300, chaussée d'Anvers, à Bruxelles, Baillon, Jean, Membre de diverses sociétés savantes, 8-9, place de la Calen- dre, à Gand. Bautier, Edmond, Ingénieur honoraire des mines, 34, rue du Prince-Royal, à Bruxelles (Ixelles). Bayet, Adrien, Propriétaire, 33, Nouveau Marché-aux-Grains, à Bruxelles. DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE V Bayet, Louis, Ingénieur, à Walcourt. Becker, Léon, Artiste-Peintre, 28, rue Godecharles, à Ixelles (Bruxelles). Béclard, Ferdinand, Secrétaire de la Direction du Musée royal d'histoire naturelle, 85, avenue d'Auderghem, à Etterbeek (Bruxelles). Bede, Armand, Ingénieur, 29, rue Philippe-le-Bon, à Bruxelles. Bergeron, Ingénieur civil, 157, boulevard Haussmann, à Paris. Bernus, Louis, Propriétaire, 6, avenue de la Plage, à Jambes, lez-Namur. Bernus, Charles, Rentier, Échevin des Finances, à Charleroi. Blanchard, Camille, Ingénieur honoraire des mines, à Auderghem, près Bruxelles. Blas, C., Professeur à l’Université, 4, place de l’Université, à Louvain. Blondiaux, Auguste, à Morialmé (province de Namur). Bockstael, Emile, Bourgmestre de la commune de Laeken, Conseiller pro- vincial, 274, avenue de la Reine, à Laeken. Borgman, D’ A., Coïn Veenkade-Hemstéhuistraat, La Haye. Botti, Ulderigo, : Foie. Calabria (Italie). Bouhy, Victor, Docteur en droit, 58, rue d’Archis, à Lies Bouillon, Camille, Ingénieur, 168, boulevard Magenta, à Paris. Bourgoignie, Léonce, Ingénieur des ponts et chaussées, 93, Grand’place, à Termonde. Braun, Emile, Ingénieur, Directeur des travaux de la ville de Gand, 58, boulevard du Château, à Gand. Brichaux, A., Chimiste, à la Société Solvay, 296, rue de la Victoire, à Bruxelles. Bucaille, Ernest, membre de diverses sociétés savantes, 139, rue Saint- Vivien, à Rouen. Buisseret, Anatole, Docteur en sciences, Professeur au collège communal. à Nivelles. Burny, Louis, Brasseur, rue de l’'Etuve, à Alost. Burrows, Henry William, Architecte, 16, Endymion Road, Brixton Hill, London, $S. W. Calcker (van) D: F.J. P., Professeur à l'Université, à Groningue (Pays-Bas). Campion, Ferdinand, Conseiller communal, à Vilvorde. Capelle, Alphonse, Ingénieur provincial, Commissaire-voyer en chef du Brabant, 67, rue du Cornet, à Etterbeek (Bruxelles). Capelle, Maximilien-Louis, Général en retraite, 150, rue des Palais, à Schaerbeek. Carez, Léon, Docteur es-sciences, 36, avenue Hoche, à Paris. Casse, Docteur, Directeur de l'Hospice de Grimberghe, à Middelkerque. Castaigne, À., Libraire Editeur, 20, rue Montagne-aux-herbes-potagères, à Bruxelles. * Cauderlier, Emile, Industriel, 8, rue Crayer, à Bruxelles. + Cauderlier, Gustave, Ingénieur, Industriel, 3, avenue de l’Astronomie, à Bruxelles. Cavens, L., Secrétaire du Cercle des Installations maritimes, 63, rue de la Régence, à Bruxelles. Charlet, Guillaume, Industriel, 22, boulevard Botanique, à Bruxelles. Choquet, Albert, Entrepreneur de sondages, à Villepommerœæil (Hainaut). Cobbaert, Louis, Industriel à Ninove. LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Cocheteux, Albert, Ingénieur au chemin de fer de l'État du Chili, par Valparaiso. Cordeweener, Jules, Ingénieur, 19, boulevard du Midi, à Bruxelles. Cossoux, Léon, Ingénieur civil, Ex-Ingénieur du gouvernement russe au Caucase, 98, rue de Bériot, à Saint-Josse-ten-Noode. * Craven, Alfred, F. G.S ,32, Warwicq Square, London S. W. * Cumont, Georges, Avocat près la Cour d'appel, 13, rue Veydt, à Bruxelles. # ÇCuylits, Jean, Docteur en médecine, 44, Don de Waterloo, à Bruxelles. Dagincourt, Emmanuel, Docteur en médecine. 15, rue de Tournon, à Paris. Dansaert, Chrétien, propriétaire, 32, boulevard Bischoffsheim, à Bruxelles. Dapsens, Directeur, Propriétaire de carrières, à Yvoir-lez-Dinant. Dathe, Ernst, D' Phil., Géologue du service royal géologique de Prusse, 44, Invalidenstrasse, à Berlin N. D’Ault Dumesnil, 1, rue de l'Eauette, à Abbeville (Somme). Dautzenberg, Philippe, Paléontologue, 213, rue de l'Université, à Paris. De Busschere, Louis, Ingénieur au Chemin de fer de l’État, 40, rue Stévin, à Bruxelles. Deby, Julien, F. G. S., Ingénieur, 31, Belsize Avenue, St-John’s Wood, London N. W. Deby, Henry, Bourgmestre de Spontin, 3, rue du Marché, à Bruxelles. Decq, Emile, Ingénieur civil des Arts et manufactures, 34, rue de la Pré- voyance, à Bruxelles. De Keyser, J.B., Conseiller provincial et communal, à Renaix. DelecourteMIN Etes Jules, Conseiller provincial du Brabant, Ingénieur- Conseil de la Cie Internationale de recherches de mines et d'entreprises de sondages, 12, rue de la Pépinière, à Bruxelles. Delevoy, Léon, Directeur de la Société C. Delevoy, 16, rue de la Paille, à Bruxelles. Demanet, Charles, Ingénieur, Directeur de Charbonnage, à Havré. Demeuninck, Pharmacien, rue de la Marlière, à Antoing. De Naeyer, Louis, Industriel, à Willebroeck (Brabant). Denys, Ernest, agua D: de la Soc. anonyme des Phosphates du Bois d'Havré, à Havré, près de Mons. De Puydt, Henri, Ingénieur aux chemins de fer de l'Etat, 9, rue Latérale, à Bruxelles. De Ranse, F., Dr., 35, avenue Montaigne, à Paris, ou à Neris (Allier). De Schrijver, Ferdinand, Ingénieur principal des ponts et chaussées, 29, rue du Prince royal, à Ixelles. Dethy, Theophile, Ingénieur des ponts et chaussées, 59bis, rue des Bras- seurs, à Namur. Dewilde, Prosper, Professeur de chimie à l'Université, 339, avenue Louise, à Bruxelles. D’Hondt, F., Directeur du Laboratoire Agricole et Industriel, à Courtrai. Dokoutchaieff, B. Professeur de Minéralogie à l'Université de St-Péters- bourg. * Dollfus, Gustave, Attaché au levé de la Carte géologique de France, 45, rue de Chabrol, à Paris. +4 * X * XX % DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE VII Dollo, Louis, Ingénieur civil, Aïde-naturaliste au Musée royal d'histoire naturelle, 71, rue du Cornet, à Etterbeek (Bruxelles). Dormal, Victor, D' en sciences naturelles, à Waret-l'Évèque et 5, rue de Mersch, à Arlon. Dotremont, Victor, Sondeur, à Hougaerde, près Tirlemont. Douvillé, Henry, Ingénieur en chef des mines, Professeur de paléontologie à l'Ecole des mines, 207, boulevard St-Germain, à Paris. Dubois, J.-B. (Chanoine), rue des Jésuites, à Tournai. Dupont, Édouard, Directeur du Musée royal d'histoire naturelle de Belgique, à Bruxelles. Duraffour, Ferdinand, Entrepreneur de sondages, à Tournai. Dutertre, Emile, Docteur en médecine, 6, rue de la Coupe, à Boulogne-sur- Mer, France (Pas-de-Calais). du Val de Beaulieu (comte) 55, avenue des Arts, à Bruxelles. Erens, Alphonse, D' en sciences naturelles, 66, rue de Tirlemont, à Fauquemont (Limbourg Hollandais). Fagès, Gustave, Agent général des mines de Bernissart, à Bernissart (Hainaut). Falk-Fabian, Théodore, Directeur de l'Institut national de géographie, 90, rue des Paroissiens, à Bruxelles. Fayol, Henry, Directeur général de la Société Commentry-Fourchambault, 76, boulevard Malesherbes, à Paris. Félix, J., Docteur en médecine, 10, rue Marie-de-Bourgogne, à Bruxelles. Fendius, Emile, Ingénieur en chef des ponts et chaussées, 21, rue de la Station, à Arlon. Fisch, A., 70, rue de la Madeleine, à Bruxelles. Fleck, Henry, Norfolk Villa, 128a, Queen's Road, Peckham, London S. E, Fontaine, Adolphe, Géomètre du Cadastre, Vien-Anthisnes (par Comblain- au Pont). Fornasini, Carlo, Docteur en sciences, via della Lame, 24, à Bologne (Italie). François, Christophe, Ingénieur, 74, rue Traversière, à Bruxelles. Friedrichs, H., 40, rue de Naples, à Bruxelles (Ixelles), Friren, Auguste, Professeur au Petit-Séminaire, à Montigny-lez-Metz (Alsace-Lorraine). Gabriel, Achille, 90, boulevard de la Madeleine, à Marseille. Gevaert, Eugène, Ingénieur des ponts et chaussées, à Louvain. Ghesquière, Paul, Officier d'État-major en retraite, 33, chaussée de la Hulpe, à Boitsfort. Gibbs, William, B. Membre de diverses sociétés savantes, Thornton. Beulah Hill. Upper Norwood, à Londres. Gilbert, Théod., A. F. Docteur en médecine, 26, avenue Louise, à Bruxelles. Gilliaux, Martial, Administrateur de charbonnages, à Dampremy, Charleroi. Gobert, Auguste, Ingénieur de la Société anonyme Pœætsch, pour la congé- lation des terrains aquifères, 229, chaussée de Charleroi, à St-Gilles. Goblet d’Alviella, comte Eugène, Propriétaire, au château de Court St-Étienne (Brabant). Goetseels, Gustave, Docteur en médecine, 32, chaussée de Mons, à Cureghem (Bruxelles). Gottsche, Karl, Docteur en philosophie, Conservateur au Muséum d’his- toire naturelle, à Hambourg. VIII 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 193 124 195 126 127 198 129 130 131 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141 142 143 141 145 +% LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Govaerts, A., Ingénieur, 1, rue de la Presse, à Bruxelles. Gourret, Paul, D' ès-sciences, Professeur suppléant à l'Ecole de plein exercice de médecine de Marseille, 15, rue de Village, à Marseille. Grossouvre, Ingénieur en chef des mines, à Bourges (France). Guyaux, Louis, 6, place de Londres, à Ixelles. Habets, Alfred, Ingénieur, Professeur à l’Université, 3, rue Paul Devaux, à Liége. Hagenbeck, Richard, Entrepreneur de puits artésiens, 312, chaussée d'Anvers, à Bruxelles-Nord. Haïnaut, Edgar, Ingénieur des ponts et chaussées, 8, Grand’Place, à Tournai. Hannon, Ed., Ingénieur, rue de la Concorde, 12, à Ixelles, lez-Bruxelles. Hanuise, Édouard Professeur de minéralogie et de géologie à l'Ecole des mines du Hainaut, 6, rue des Sœurs-Noires, à Mons. Hankar, Albert, Officier d'artillerie, 51, chaussée d’'Haecht, à Saint-Josse- ten-Noode (Bruxelles). Hardenponi, L., Sénateur, rue du Mont de Piété, à Mons. Harou, Lieutenant, 7, rue Van Luppen, à Anvers. Harris, Georges, F., 20, Craster Road, Brixton Hill, London S. W. Hassenpflug, D' Phil, Chimiste, à Flers, près Croix-Wasquehal, France (Nord). Henne, Colonel, Commandant de place, à Namur. Hanrez, Prosper, Ingénieur, 190, chaussée de Charleroi, à Bruxelles. Henricot, Emile, Industriel, Membre de la Chambre des Représentants, à Court-St-Etienne. Henroz, Georges, Ingénieur, 57, rue de la Concorde, à Bruxelles. Henry, Hector, Ingénieur, à Dinant. ù Hermans, Jean-Baptiste, Ingénieur au chemin de fer de l'Etat belge, 4, rue de la Prévôté, à Bruxelles. Heymans, Léon, Géomètre-Juré, Conducteur de travaux, à Rebecq-Rognon. Hoegaerden (Ferd. van), 199, rue Stassart, à Ixelles. Holzapiel, D' Edouard, Professeur à l'Ecole technique supérieure, 7, Tem- plergraben, à Aix-la-Chapelle. Houzeau de Lehaiïe, Auguste, Membre de la Chambre des Représentants, à Hyon, près Mons. * Hovelacque, Maurice, Docteur en sciences, 88, rue des Sablons, à Paris. lbels, Jean-Baptiste, Industriel, 57, chaussée de Mons, à Cureghem-lez- Bruxelles. idiers, Fernand, Industriel, à Auderghem. Inostranzeff, A., Conseiller d'Etat, Professeur de géologie à l'Université de St-Pétersbourg. Jacques, Victor, Docteur en médecine, Secrétaire de la Société d’Anthro- pologie de Bruxelles, 36, rue de Ruysbroeck, à Bruxelles. Janet-Dupont, Industriel, à Beauvais (France). Janson, Paul, Avocat, membre de la chambre des Représentants, 260, rue Royale, à Schaerbeek. Johnston-Lavis, H.-J. — D. M. M. R. C. S. Eng. B. ès-sciences, Palazzo Caramanico, 7, Chiatamone, à Naples. Johnstrup, F., Professeur de géologie à l’Université, à Copenhague (Dane- mark). 156 157 158 159 160 161 162 163 164 165 166 167 168 169 170 171 172 173 174 175 DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE IX Jonniaux, Henri, Ingénieur en chef des ponts et chaussées, à Anvers. Jorissenne, Gustave, Dr., 130, boulevard de la Sauvenière, à Liége. Jottrand, Gustave, Avocat, Ancien Représentant, 55, rue de la Régence, à Bruxelles. * Jouniaux, Emile, Ingénieur, Directeur-Gérant des charbonnages du nord de Charleroi, à Roux (Hainaut). * Julien, A., Professeur à la Faculté des Sciences, 40, place de Jaude, à k + ++ Clermont-Ferrand. Kemna, Ad., D' Sc., Directeur de la Société des Travaux d'eau, 6, rue Montebello, à Anvers. Kerckhove (de), Oswald, Membre de la Chambre des Représentants, 5, rue Digue de Brabant, à Gand. King, William, D: Sc., Directeur du service géologique des Indes, à Calcutta. Klement, C. D: Sc., Aide-naturaliste au Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique, 31, rue de Toulouse, à Bruxelles. Koch, D: Phil. Géologue du service royal géologique de Prusse, 44, Invali- denstrasse, à Berlin N. Koken, Ernest, D' Phil., Professeur de Géologie à l'Université, Kônigsberg. Kuborn, Hyacinthe, D. M., membre titulaire Acad. R. médec., Prof. hygiène Ecole norm., Président de la Société de médecine publique, 33, rue de Colard, à Seraing. Kuhnen, Albert, Ingénieur civil, 264, rue Rogier, à Bruxelles. Lahaye, Charles, Ingénieur en chef, Directeur des ponts et chaussées, 34, rue Pascale, à Bruxelles. Lambert, Guillaume, Ingénieur, 41, boulevard Bischoffsheim, à Bruxelles. Lancaster, Albert, Météorologiste inspecteur à l'Observatoire royal, 263, Avenue Brugman, à Uccle. Lanin, Nicolas Petrowitch, Rédacteur du Courrier russe, Pont Moskwoutsky, à Moscou. Lang, Arthur, Industriel, 57, chaussée de Mons, à Cureghem-lez-Bruxelles. Latinis, Ingénieur civil, à Seneffe. Leborgne. Arm. J., Ingénieur-Architecte, à Gilly (Charleroi). Lebrun, François, Homme de lettres, rédacteur de l'Avenir de Spa, 11, place Royale, à Spa. Lechien, Adolphe, Ingénieur au chemin de fer de l'Etat belge, 27, rue Botanique, à Saint-Josse-ten-Noode. Leclerc, Jean, Inspecteur général honoraire de l’agriculture et des chemins vicinaux, Ingénieur en chef honoraire des ponts et chaussées, 36, rue du Prince-Royal, à Ixelles (Bruxelles). Legrand, François, Entrepreneur de travaux de mines, chaussée de Zwyn- aarde, 1, à Gand. Le Marchand, Augustin, Ingénieur, 2, rue Traversière, aux Chartreux, à Petit Quevilly (Seine Inférieure, France). * Lemonnier, Alfred, Ingénieur, Directeur des usines de Bélian, à Hyon- Ciply, près Mons. Lenaerts, Léon, 32, rue de Facgz, à Bruxelles. Lentz, D, Directeur de l’Asile des aliénés de l'État, à Tournai. Libotte, François, Professeur, 69, rue de Spa, à Bruxelles. Lindner, Otto, Ingénieur, Secrétaire de la Compagnie du Congo pour le Commerce et l'Industrie, 148, rue de Mérode, à St-Gilles. LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Lippmann, Edouard, Entrepreneur de puits artésiens et sondages, 36, rue de Chabrol, à Paris * Lonquéty, Maurice, Ingénieur civil des mines, 17, rue St-Jean, à Boulogne- sur-mer. Lorié, J., Docteur en sciences, Privatdocent à l'Université, 25, Bakkerbrug, à Utrecht (Pays-Bas). Losseau, Léon, 49, rue Joseph Claes, St-Gilles lez-Bruxelles. Lundgren, Bernard, Professeur de géologie à l'Université, à Lund (Suède). Macpherson, Joseph, Géologue, 4, Calle de Exposicion, Bario de Monaste-. rio, à Madrid. Masson, Edmond, Ingénieur, à la Société Solvay et Cie, à Havré (Hainaut). Maurer, R. Friedrich, Paléontologue, Heïinrichstrasse, 109, à Darmstadt. Mesens, Ed, Membre de la Chambre des Représentants, Bourgmestre d’Etterbeek, 69, rue des Rentiers, à Etterbeek (Bruxelles). Mesnil (baron Oscar de), Conseiller communal, à Spa. Mestreit, Gabriel, Ingénieur honoraire des mines, Calle 95 de MES9, 91, à Buenos-Ayies (Républ. Argentine). * Michelet, Gustave, Ingénieur, Administrateur délégué de la Société des Tramways Bruxellois, 6, rue Pascale, à Bruxelles. Mieg, Mathieu, Rentier, 48, avenue de Modenheim, à Mulhouse (Alsace). Moens, Jean, F. J., à Lede, près Alost. Molengraaff, G. A. F. (D') Privatdocent à l’Université. Plantage, Midden- laan, à Amsterdam. Molino Foti, Ludovico, Ingénieur du Bureau technique, à Messine (Sicile). Monnoyer, Léon, Conseiller provincial, Président de la Chambre syndicale des matériaux de construction, 331, avenue Louise; à Bruxelles. Moreau, Louis, Pharmacien, 11, rue de la Couronne, à Ixelles (Bruxelles). Morin, Pierre, Ingénieur résidant au Canal de Corinthe, à Isthmia (Grèce). Mosselman, Gustave, Répétiteur de physique et de chimie à l’École de Médecine, 20, rue Bara, à Cureghem. Moulan, C. T., Ingénieur, 266, avenue de la Reine, à Laeken. Munck (Émile de) Artiste-peintre, membre de diverses sociétés savantes, à Havré, près Mons, et rue de l'Association, 52, à Bruxelles. Nicolis, Enrico (Chevalier) Corte Quaranto, à Vérone. Niguet, À., 349, avenue Louise, à Bruxelles. Noblet, Albert, Ingénieur civil, Directeur-Propriétaire de Ja Revue univer- selle des mines, 48, rue Beckman, à Liége. ; Noetling, Fritz. Docteur en philosophie, Paléontologue du service géolo- gique des Indes, à Calcutta. Nowé, J.-B., Brasseur, Echevin de la commune de Vilvorde, 8, rue du Curé, à Vilvorde. Nowicki, Ignace, Ingénieur, Lipowetz, Gouv° de Kieff (Russie). Oebbeke, C., Professeur à l'Université d'Erlangen. Omboni, Giovani, Professeur de géologie à l'Université, à Padoue (Italie). Orgels, Léopold, Chimiste, 49, rue du Poincçon, à Bruxelles. Pante, P., Ingénieur, Directeur du service des eaux, à Gand. | Passelecq, Albert, Ingénieur, Directeur du charbonnage du Midi de Mons, à Ciply (Hainaut). Paulin-Arrault, A. Ingénieur, 69, rue Rochechouart, à Paris. 210 211 212 213 214 215 216 217 218 219 290 221 299 223 224 225 226 227 2928 299 230 231 232 233 234 235 236 237 238 239 240 kk DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE XI Peeters, L., (Dr), 32, rue d'Allemagne, à Cureghem. Pelseneer, Paul, Docteur en sciences, Professeur à l'Ecole Normale, 5, rue de Bréderode, à Gand. Pergens, Edouard, Docteur en sciences, 5, rue Happenert, à Maeseyck. Petermann, Arthur, Docteur en sciences, Directeur de la station agrono- mique de l'Etat, à Gembloux. Petitclere, Paul, Membre de la Société géologique de France etc., 4, rue du Collège, à Vesoul (Haute-Saône). Picard, Emile, Ingénieur, Directeur de l'Industrie moderne, 11, rue Royale, à Bruxelles. Piedbœuf, J. Louis, Ingénieur, Industriel et Consul de Belgique, 17, Bis- marckstrasse, à Dusseldorf. Pierre, Gustave, Industriel, 17, rue de Ruysbroeck, à Bruxelles. Pilar, F. (D'), Professeur de géologie à l'Université d’Agram (Croatie). Piret, Adolphe, Directeur du Comptoir belge de géologie et de minéralogie, 99, rue du Château, à Tournai. Pivont, Directeur des Travaux de la Ville, à Charleroi. Plumat, Polycarpe, Ingénieur au Grand-Hornu, à Hornu. Portis, Alessandro, Professeur de géologie et de paléontologie à l’Univer- sité de Rome, 20, Via Gioberti, à Rome. Poskin, Achille (D') Médecin consultant aux eaux de Spa, 4, rue de l'Hôtel- de Ville, à Spa. ! Preud'homme, Ernest, Ingénieur civil, 34, rue des Palais, à Bruxelles. Proost, A., Inspecteur général de l'Agriculture, 364, rue de Luxembourg, à Bruxelles. Purves, John, Docteur en médecine, Conservateur au Musée royal d'histoire naturelle, 80, chaussée de Vleurgat, à Bruxelles. Puttemans, Charles, Professeur de chimie à l'Ecole Industrielle, 59, rue du Moulin, à Saint-Josse-ten-Noode, lez-Bruxelles. Putzeys, Ingénieur des Eaux de la Ville, 17, rue des Cultes, à Bruxelles. Ramlot, E., Libraire-Editeur, 17, rue (rétry, à Bruxelles. Reid, Clément, F. G. S. Attaché au service géologique de la Grande-Bre- tagne, 98, Jermyn-Street, LondonsS. W. Reisse, Ernest, Vice-Président du Conseil provincial du Brabant, 14, ave- nue Marnix, à Bruxelles. Renard, Alphonse. LL. D. Conservateur honoraire du Musée royal d'histoire naturelle de Bruxelles, Professeur à l'Université de Gand, à Wetteren, près Gand. Ricard, Samuel, Licencié ès-sciences, 2, rue Evrard de Foulloy, à Amiens, (Somme). Richald, Joseph, Ingénieur des ponts et chaussées, 14, rue de Fer, à Namur. Richard, Félix, Chimiste de la ville, 12, rue de l'Empereur, à Bruxelles. Rolland, Emile, Industriel, 39, rue André Masquelier, à Mons. Rome, D: T., 111, chaussée de Charleroi, à Bruxelles. Rutot, Aimé, Géologue, Conservateur au Musée royal d'histoire naturelle de Belgique, 31, rue du Chemin de fer, à St-Josse-ten-Noode, lez-Bruxelles. Sacré-Laroque, Julien, Ex-Professeur de l’Institut de Lima, 43, rue du Champ-de-Mars, à Ixelles. Scheibe, D' Phil., Assistant de minéralogie au Service royal géologique de XII x LES *X + + * x x % LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Prusse et à l'Ecole des Mines de Berlin, 44, Invalidenstrassee, à Berlin. Schoor, W. K. J., Dr, à Meppel. Prov. Drenthe (Hollande). Schrevens, Docteur en médecine, à Tournai. Seiys-Lonchamps (Baron Edm. de), Sénateur, 34, boulevard de la Sauve- nière, à Liège. Selys-Lonchamps (Walter de) Docteur en droit, à Halloy (Ciney). Semet-Solvay, Louis, Ingénieur, 217, chaussée de Vleurgat, lez-Bruxelles. Semper, J. Oito, Industriel et Paléontologue, 29, Palmaille, à Altona, près Hambourg. Severeyns, G., Industriel, rue des Palais, 197, à Bruxelles. Simonis, Alph., Rentier, à Esneux. Sluys, À. Directeur de l'Ecole normale, à Bruxelles. Smets, G., (l'Abbé), Professeur au Collège St-Joseph, à Hasselt. Smith, Alberto Ricardo, Dr, Ingénieur civil, 7, avenue Ouest, Caracas (Venezuela). Sohier, Antoine, Ingénieur, Directeur de la Société Anonyme se Charbon- nages du Nord du Flénu, à Ghlin (Hainaut). Solvay, Alfred, Industriel, à Boitsfort. Solvay, Ernest, Industriel, rue des Champs-Elysées, 45, à Ixelles-lez- Bruxelles. Sonveaux, Nestor, Vincent, Directeur des travaux de ia ville de Charleroi. Standfest, Franz, D' Gymnasial, Professor et Privatdocent, 28, Annestrasse, à Gratz (Styrie). Stas, Jean-Servais, Membre de l’Académie royale des sciences de Belgique, 13, rue De Joncker, à St-Gilles. - Stafanescu, Gregoriù, Professeur de géologie à l’Université, Directeur du Bureau géologique, 8, Strada Verde, à Bucharest. Stevenson, J.-J. Professeur à l'Université de New-York. Washington Square, New-York. Storms, Raymond, membre de diverses sociétés savantes au Château de Oirbeek, près Tirlemont. Sturtz, B., D' du Comptoir minéralogique et paléontologique de Bonn, 9} At à Bonn. Tackels (Capitaine), rue Vande Weyer, 24, à Bruxelles. Tacquenier, Alexandre, Admr dél. des Carrières Tacquenier, à Lessines. Tedesco. Capitaine d'Etat-Major, Professeur suppléant de l’ eue de guerre, à Bruxelles, 3, rue Lesbroussart, à Bruxelles. Terlinden, Sénateur, 259, rue Royale, à Bruxelles. Terp, Olaf, Ingénieur, 1, Charlottenstrasse, à Breslau. Tiberghien, Lucien, Docteur en médecine, Secrétaire-adjoint de la Société d'Anthropologie de Bruxelles, 48, rue du Nord, à Bruxelles. Tihon, D’, à Burdinne. Thiriar, Docteur en médecine, Membre de la Chambre des Représentants, rue d'Egmont, 4, à Bruxelles. Tournai (Administration Communale de la Ville de). Trabucco, Giacomo, Professeur d'Histoire Naturelle à l’Institut technique de Piacenza (Italie). Ubaghs, Casimir, Paléontologue, rue des Tables, 16, à Maestricht. 273 274 275 276 277 278 279 280 281 282 283 284 285 286 287 288 289 290 291 292 293 294 295 296 297 298 299 300 301 302 303 DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE XIII Ulens, J.-Léon, Ingénieur, 121, rue du Trône, à Bruxelles. Urban, Ad. D: de la Comp. des Carrières de Quenast, 17, place de l'Industrie, à Bruxelles. Valentin, Edgar, Conducteur honoraire des ponts et chaussées, à Marche. Van Bellingen, Constant, Ingénieur, %5, rue de la Madeleine, à Bruxelles. Van Bogaert, Clément, Ingénieur des Chemins de fer de l'État, 8, rue du Vanneau, à Anvers. Van Cappelle, Herman, Professeur de sciences naturelles à l'École supé- rieure et au Lycée de Sneek (Pays-Bas). Van den Bossche, D’, avenue du Marteau, à Spa. -Van den Broeck, Ernest, Géologue, Conservateur au Musée royal d'histoire naturelle de Belgique, 39, place de l'Industrie, à Bruxelles. Van den Bogaerde, Jules, Ingénieur des voies et travaux au Ministère des Chemins de fer, Postes et Télégraphes, 2, rue Latérale, à Bruxelles (actuellement en mission à Léopoldville-Congo). Van den Daele, Henri, rue des Prêtres, à Renaix. Vander Kindere, Léon, Professeur à l'Université libre de Bruxelles, à Uccle. Vandeveld, Émile, Architecte Entrepreneur, 97, rue de Terre-Neuve, à Gand. Van Dyk, P., Ingénieur honoraire des Mines, 4°, Riouwstraat, à La Haye. Van Elewyk, Ernest, 31, boulevard Baudouin, à Bruxelles. Van Hoegaerden, Paul, Conseiller provincial, 7, boulevard. d’Avroy, Liége. Van Overloop, Eugène, Sénateur, 58, rue Royale, à Bruxelles. * Van Scherpenzeel Thim, Jules, Ingénieur en chef, Directeur général hono- * * * raire des mines, 34, rue Neysten, à Liége. Van Zouteveen, H., Heys, D’ en Sciences, à Assen (Drenthe). Vasseur, Con, D: ès-sciences, 110, ibel Longchamps, à Marseille. Velain, Charles, Maître de conférences à la Sorbonne, 9, rue Thénard, à Paris. Verstraeten, Théodore, Directeur-général de la Compagnie générale pour l'éclairage et le chauffage au gaz, 20, rue Marie de Bourgogne, à Bruxelles. Venukoff, Paul, Docteur, Privatdocent de Paléontologie à l’Université de St-Pétersbourg, au Musée géologique de l'Université, à St-Pétersbourg. Viette, Polynice, Lieutenant-général en retraite, 8, quai des Dominicains, à Bruges. Wauters, J., Chimiste-Adjoint de la Ville, 29, rue Mercelis, à Ixelles. Wichmann, Arthur, D: Phil. Professeur à l'Université, à Utrecht Sense Wielemans-Ceuppens, 78, avenue du Midi, à Bruxelles. : Wiener, Sam, Avocat, Conseiller provincial du Brabant, 9, avenue de l’Astronomie, à Bruxelles. Willems, J., Capitaine du Génie, 59, rue de la Commune, à St-Josse-ten- Noode (Brie) Wiman, Carl. Prof. Univ. Ups. 17, Sturegatan, à Upsal (Suède). Wincqz, Grégoire, Administrateur dél. de la Soc. des Carrières et de la Sucrerie P.-J. Wincqz, à Soignies. Wirtgen, Capitaine en 1° au régiment, des Grenadiers, 81, rue Traversière, à Bruxelles. XIV LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES 304 * Wittouck, Paul, Industriel, 20, avenue de la Toison d'Or, à Bruxelles. 305 * Woodwaard, Antony, 206, West 198th Street, à New-York. 306 Wohlgemuth, Jules, Chargé du cours de Géologie à la faculté des sciences de Nancy, 17, rue des Jardiniers, à Nancy. 307 * Zboinski, Capitaine commandant d'artillerie, Ingénieur honoraire des mines, Fort de Cruybeke, près Anvers. Zlatarski, Georges, Géologue et Minéralogiste de la Principauté bulgare, à Sofia (Bulgarie). 309 Zune, Auguste, Chimiste, Rédacteur en Chef du Guide du Praticien, 46, boulevard Beaumarchais. à Paris. 310 Zurcher, Philippe, E. Frédéric, Ingénieur en chef des ponts et chaussées, 85, boulevard Ste-Hélène, Mourillon, à Toulon (France). x 308 Membres Associés Régnicoles. Anten, Joseph, Ingénieur des ponts et chaussées, à Neufchâteau. Bosmans, Jules, 3, place du Champ de Mars, à Ixelles (Bruxelles). Bougard. Charles, Négociant en matières premières industrielles, 7, rue de la Rivière, à Bruxelles. 4 Brixhe, Emile, Industriel, à Huy. à) Bruneel, Frédéric, Ingénieur au chemin de fer de l'Etat, Gare du Nord, à _ Bruxelles. 6 Buisset, Albert, Ingénieur Chimiste, 37, rue du Prince Albert, à Ixelles. 7 Dassesse, Charles, Ingénieur au chemin de fer de l'Etat, 87, rue Ducale, à Bruxelles. 8 Delville, Edouard, Chimiste, rue de Monnel, à Tomas 9 Dufief, J., Professeur honoraire de géographie à l’Athénée royal de Dhacles Secrétaire général de la Société Royale belge de géographie de Bruxelles, 171, rue Potagère, à St-Josse-ten-Noode. 10 Dufourny, Ingénieur princ. des ponts et chaussées, 104, rue de la Limite, à Bruxelles. 11 Dupont, Aristide, 45, rue de la Tour, à Schaerbeek. 12 Duvivier, Alfred, Officier d'administration, Directeur de la Boulangerie militaire, à Termonde. 13 Flamache, Armand, Ingénieur au chemin de fer de l'Etat belge. Chargé de cours à l'Université de Gand, 16, rue Stevin, à Bruxelles. 14 Hauwaert, M. Architecte, rue des Moulins, à Vilvorde. 15 Hegenscheid, Alfred, Instituteur à l'école moyenne B. de Bruxelles, 30, rue Gauthier, à Molenbeek-St-Jean. 16 Henrard, Max, 19, rue du Prince Albert, à Ixelles. 17 Houzeau, À. fils, à Hyon, près Mons. 18 Julien, Jules, 15, rue de l’Archiduc Rodolphe, à Bruxelles. - 19 Lara (Alfred de), Ingénieur civil, à Raismes (Nord). 20 Lebrun, Albert, Lieutenant d'Infanterie. Détaché à l’Institut cartogra- phique, 24, rue Seutin, à Schaerbeek. 21 Linard, Elève-Ingénieur, 48, rue des Bogards, à Louvain. 29 Loe (B°° Alfred de), Secrétaire de la Société d'Archéologie, rue du Trône, à Ixelles. CO RO CBEBBELERHERE DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE XV Loppens, Ingénieur honoraire des ponts et chaussées, à Neerpelt. Lucion, René, D’ en sciences. 76, rue Maes, à Ixelles. Malvaux, Alfred, Héliographe, 43, rue de Launoy, à Molenbeek-St-Jean, lez-Bruxelles. Noulet, Edouard. Industriel, à Braquegnies (Hainaut). Pavoux, Eugène, Industriel, 14, rue de Launoy, à Bruxelles. Petit, Julien, Peintre-Décorateur, 15, rue de Berlin, à Ixelles. Piérard, Armand, Ingénieur, Directeur gérant de la Société anonyme de Bonne Espérance, à Lambusart. Prudhomme, Hector, Étudiant, rue du Collège, à Louvain et à St-Nicolas (Waes). Reynens, Camille, Directeur de l'École moyenne de l'État, à Braine-le- Comte. Ryckx, Jules, Ingénieur en chef, Directeur des ponts et chaussées, 150, chaussée de Charleroi. à Bruxelles ; ou Deeweg, à Uccle. Sauer, Oscar, Instituteur, 50, rue de Suède, à St-Gilles lez-Bruxelles. Savy, Émile, Ingénieur chimiste, rue d'Allemagne, à Cureghem. Schweisthal, Richard, Traducteur à l'Agence Havas, 1, rue des Boiteux, à Bruxelles. Stainforth, Ch., Avocat, Secrétaire de la Société Solvay et Gi, 169, rue de Mérode, à St-Gilles lez-Bruxelles. Titz, Louis, Artiste-Peintre, place Fontainas, à Bruxelles. Van den Broeck, Edouard, Propriétaire, 50, rue du Commerce, à Bruxelles. Van Drunen, James, Ingénieur, 9, rue des Champs-Élysées, à Ixelles (Bruxelles). Van Werveke, A., Professeur à l'École moyenne de Gand, 78, rue dela Sauge, à Gand. Verlinden, Armand, 136, rue Gallait, à Bruxelles. Membres décédés en 1890. Buccaille, Ernest, 132, rue Saint-Vivien, à Rouen. Delhaise, Fernand, Ingénieur, rue de Mons, à Saint-Ghislain. Favre, Alphonse, 6, rue des Granges, à Genève. Gendebien, Albert, 1, rue Crespel, à Bruxelles. Gilliéron, V. Dr Ph.,5, Rosengartenweg, à Bâle (Suisse). Hébert, Edmond, 10, rue Garancière, à Paris. Liagre. J.-B.-J., 23, rue Caroly, à Ixelles. Neumayr, D: Melchior, Professeur à l'Université de Vienne. Ortlieb, Jean, 169, rue de Mérode, à St-Gilles lez-Bruxelles. Osmonde, Joseph, Ingénieur, 19, place de la Cathédrale, à Liége. Poumay, Gustave, Consul de Belgique, à Crajova (Roumanie). Salnt Paul de Sinçaÿ, Louis-Alexandre, Administrateur général de la Vieille- Montagne, à Angleur, par Chênée (Belgique). XVI LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES | RÉCAPITULATION Membre protecteur . Membres honoraires Membres associés étrangers Membres effectifs. Membres associés régnicoles Membres de la Société au 31 Égemre 1890 . BIBLIOTHÈQUE DE LA SOCIÈTÉ BELGE DE GÉOLOGIE DE PALÉONTOLOGIE & D'HYDROLOGIE Entrées de l'exercice 1890. (Périodiques. 607 À nnales,de la Société géologique du Nord. : PP 024120, 109, 100 720 Annaien des K.K. Naturhistorischen Hofmuseums in Wien . pp. 6, 155 1197 Annales de la Société d'Hy-drologie médicale de Paris. . PP. 14; 08, 247 1167 Annales de la Société scientifique de Bruxelles . : . . : P. 247 1108 Annales de la Société royale malacologique de Belgique . à P. 247 1250 Annales des Travaux publics de Belgique. ; PP: 33, 200 137: Annales de la Société géologique de Belgique . : : : p. 209 082 Annual Report of the Depart‘ of Mines of New South Wales . p° 33 1328 Annual Report of the State Geologist Albany . : - : p- 156 1404 Annual Report of the United States Geological Survey . : P. 239 1182 Annuaire de l'Académie royale des sciences de Belgique . 4 P#33 1273 Archives générales d'Hydrologie, Paris . : : P. 08 273 Bollettino d. R. Comitato geologico d'Italia . Re 33, 54, 155, 199 837 Bollettino della Societa Africana d'Italia . ù : HOPP 23,159 319 Bollettino dell. R. Uf. centrale d. Meteor. Roma ns 65354/420;"140, 155, 100, 209, 247 1181 Bulletin de l'Académie royale des sciences de Belgique pp. 33, 54, 155, 100, 274 1161 Bulletin météor. quotidien de l'Observatoire de Bruxelles, pp. 6, 33, 54, 120, 149, 155, 109, 209, 247 1183 Bulletin mensuel de l'Observatoire de Bruxelles . ! PP:0,4, 140 520 Bulletin du Cercle des Naturalistes Hutois. . . PD55/155, 247 1042 Bulletin de la Société royale belge de Géographie . pp. 6, 54, 149,190, 247 911 Bulletin de la Société royale de géographie d'Anvers . PP: 54; 140, 247 840 Bulletin du Comité géologique Russe . : JU PDP 120010 1041 Bulletin international de l'Académie des sciences FE Boite PP 033,054 129, 140, 155, Gb 7] 081 Bulletin de la Société d’ Emulation d'A bbeville. ; : . PS 155 1326 Bulletin de la Scciété géologique de Normandie . : : p. 156 1440 Bulletin de l'Association belge des chimistes . : : PP. 165, 200, 247 1406 Bulletin ofthe geolog. Survey of Missouri . È : P. 239 1200 Builetin de la Société géologique de France . : : EPP: 120109 TABLES, 2. XVIII BIBLIOTHÈQUE DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE 1201 Bulletin mensuel de l'Observatoire d'Anvers . : 5 HOPP-120, 140 1202 Bulletin of the United States geological Survey. . ; ; PP 120, 209 1021 Carte géologique du Royaume de Saxe. : p. 6 1253 Chronique des Travaux publics. pp. 33, 54, 08, pr 140, 15, 199, 209, 247 980 Ciel et Terre. ° ë LL PP17: 93; 54.120, 120-200 200247 688 Eclogæ geologicæ Pete ° 5 p. 200 534 Feuille des jeunes naturalistes. . : 5e. Ts 33, A 120, 5e 100, 209, 247 1011 Füldtani Korlüzlony (Geol. Mittheil.) Zeitschr.d.Ung.geol.Gesellsch. p. 150 1320 Geological Surv. of the State of New York. Albany . . ._p- 156 553 Jahrbuch d. Kün. Akad. Ges. Wiss. zu Erfurt. . : : P- 149 1012 Jahresbericht d. K. Ungarischen geol. Anst. Budapest : P. 150 843 Matériaux pour servir à l'histoire géologique de la Russie . p. 54 1251 Mémoires, textes et cartes du Com. R. géol. dialie . : p.33 083 Memoirs of the geol. Surv. of New South Wales. URSS PP 155,247 864® Mémoires de la Société des naturalistes de Kiew . ; . P 24 830 Mémoires du Comité géologique de la Russie à : é P155 931 Mémoires de la Soc. d'Emulation d'Abbeville. . : 5 p.155 1436 Memoirs of the geol. Surv. of the United Kingdom. . p.247 1240 Mittheil. d. Section f. Naturk. d. Osterr. Tourristen-Club er p 33 1103 Mittheil d. Afrikanisch. Gesellsch. in Deutschland . . PP2429, 122 1011 Mittheil. a. d. Jahrb. d. Kon. Ungar. geol. Anstalt . ; P. 149 1437 Mittheil. Museum in Dresden . s 5 è P. 247 1405 Monographs'of the United States geol. Give : ; p. 239 084 Pilot Chart of the North Atlantic Ocean. : PP. 6, S, 98, 149, 109, 247 842 Procés-Verbaux de la Société Minéralogique de la Russie . p. 54 1438 Prodromus of the Zoology of Victoria. : ; ENT P2<7 1010 Quarterly Journal ofthe geol. Soc. London . : : PP. 200, 247 642 Records of the geol. Survey of New South Wales : ER P- 247 1261 Reports!'ofthe geol. Survey of New Jersey. . À p. 54 1327 Reports of the Trustees State Mus. Nat. Hist. Albany. . p. 156 1407 Reports of the geol. Surv. of Missouri. . 5 : : P-450 11600 Revista de Sciencias Naturaes e Sociaes Porto . : : pp. 6, 54, 209 719 Revue Universelle des Mines . : : -PP.:0::33; 190,108 00217 1106 Revue des questions scientifiques de Bruxelles . ë s pp. 6, 150, 200 1254 Revue des Sciences Naturelles St-Pétersbourg . : PP 53,52 903 Sitzungb. u. Abhand. d. Naturw. Ges. Isis, in io à pi 54 1162 Transactions of the New-York Acad. of Sciences . : PP. 120, 195 530 Travaux de la Commiss. géol. du Portugal . "PP 61; 200 1101 Verhandl. und Zeitschr. Ges. f. Erdkunde zu Ben PP. 6, 54, 120, 150, 155 1408 Verhanal, des Naturhist. Bonn . : : 230 TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS dont les publications ont été offertes ERP OMR EQUEMNDE EANWSOCIÉTE PENDANT L’EXERCICE 1890 (La pagination se rapporte aux Procès-Verbaux) Agamennone (G.), 108. Lancaster (A.), 14. Ashburrner (Ch.-A.), 128. Lefèvre (Th.), 140. Barrois (Ch.), 128 Lœwinson-Lessing (F.), 97, 120. Bauerman (H.), Rudler (F.-W ), Teall | Lorié (J.), 155, 1:65, 100. (J.-J.-H.) et Johnston-Lavis, 5. Lossen (K. A.), 154, 246. Baunister (L.), 128. Lotti (B.), 190, 209. Bertrand (M.), 245, 246. Martin (K.), é 140, 238 Bertrand (M.) et Kilian (W.), 246. Mieg (M.), 128. Bonney (T -C), 108. Mieg (M ), Bleicher (G ) et Flèche, 238. Borgman (A.), 165. À Moulan (C.-T.), 97, 238. Bornemann (J.-G ), 31. Negri et Nicolis, 238. Botti (U.), 237, 238. Nicolis (E.), 238, 230. Burmeister (H.), 6. Orgels (L ), 230. Capellinl (G.), 238. Ortlieb (J.), 128. Cayeux (L.), 154, 208, 246. Pergens (Ed.), 54. Coppi (F.), 31, 32. Piette (Ed.), 230. Credner (H.), 238 Piret(Ad.), 246. Daubrée, 238. Poetsch (H ), 97. Dautzenberg (Ph.), 198 Dawson (W.), 148. Delgado (J.-F.-N.), 148. de Luc (J.-A.), 54 de Sélys-Longchamps (Bon Ed.), 32. Dixon (F.), 54. Dokoutchaïef (B ), 97. Dollfus (A.), 238 Dollfus (G.) et Ramond (G..), 128. Dollo (L.), 6, 128. Dormal et Tihon, 238. Duhourceau (E ), 97, 165, 208, 200. Dupont (Ed.), 54. Félix (J.) et Poskin (A.), 199. Fisch (A.), 238. Flamache (A.), 246. Fornasini (C.), 198. Garrigou (F.) et Duhourceau (E.), 200. Gaudry (A.), 149, 154. Gosselet (J.), 154, 238. Gosselet (J), de Dorlodot (H.) et Rutot (A) 155: Harris (G.-F.), 6. Hébert (E.), 190. Hooze (J.-H.) et Martin (K ), 238. 246. Issel (A.), 149. Van Hoegaerden (P.), 165. Johnston-Lavis (H.-T.), 6. Van Overloop(E.), 165. Kilian (U.), 199, 246. Whitaker (W.), 140. Klement (C.), 14. Winkler (T.-C.), 08. Koenen (A. von), 128. Ziatarski (S.-N.), 140. Prestwich (J.), 155. Quiroza (D.-F.), 53. Renard (A.), 120, 155. Rocha Peixoto, 200. Rosenbusch (H.), 128. Rupert Jones (T.), 32. Ruquoy (A.), 14. Rutot (A.), 97, 239. Rutot (A.) et Van den Broeck (E), 14, 165 Sacco(F ), 128,140, 190, 230. Sandberger (F. von), 140. Schmitz (G.), 166, 239 Sekiya (S.) and Kikuchi (Y.), 32. Stapff (F -M.), 230. Storms (R.), 199. Sturtz (B.), 128. Tacchini (P.), 100. Taylor (W.), 128, 230. Terp (O.), 165. Ubaghs (C.), 155. Van Calker (F.-J.-P.), 32. Van Capelle (H.), 6, 32. Van den Broeck (E }), 33, 54. Van den Broeck (E.) et Rutot (A ), 97, nn EE XX c “BU ‘IX ‘Id | gLt ‘A ‘WoW è a 1PAVIIT DISLAT) V ‘3g ‘IX ‘Id Llz ‘d ‘wow se | & , : SISUOUDIJ DISLUT) CHEMIN ONE LLz ‘A ‘wo U9IUBHOU9") | mesh PA LÉHWYIS DISUI | Ce | 191-067 ‘d “ON “TFUE USRUHINSAEN OII0Q °1 LYSADIN A do O1 ES 88 ‘A Tt 6Gzt d'‘wen uorue]inby | re ‘4 SISU9.(14D7) VIN1PAQIU9 J €-1 ‘9y ‘A ‘Id Gir ‘d ‘wo ‘UO}IO JL. ‘AOF ‘Sue dé SISUOSSNDS U2299T Ca NT Lee tu A u9IUOJIO [, PE SUUAOÎDOYHIU U2/20 Col SU LA I I oùt ‘d ‘ Won ‘A0 H ‘Sue7 '}nby ft SISU9A44D7) U2/22 9-G ‘84 ‘IIA ‘Id Loi ‘d ‘un ualygur] J91IN09 ‘d 9SU9A1A107) WnI1D]OS z'J‘JI1 de ge t ‘dl | zL-1L‘69-ç0 'd ‘wo “ «e OUSIUO JU DHOBNT 1 °9Ù ‘]II ‘Id _ £9-09 ‘d ‘wow U9IU9U28V onb2e[s40H ‘IN no eu CE RER QI DD DE PP TE 'SATTIHANON SHOAHASA ‘S9INSIA _ ‘uondrsoq ‘JuouosiS np 98V ‘SIN9}N Y saq SWON OWNJOW JU9S2AŸ 9] Suvp S9ANSÛ nO S71499p KIIVHAHANIIMON SH'EISSOUN SH NOILVWNDISUAHGŒ XXI L'8y ‘IX ‘Id 9 ‘9 ‘IX ‘Id 9-G ‘99 ‘JA ‘Id sa ‘IA ‘Id L'8y ‘A ‘Id €-t ‘8ÿ ‘JA ‘Id L‘'3y ‘AI ‘Id 9-ÿ 90 ‘AI ‘Id +‘Sy'A Id 9-G ‘8y ‘A ‘Id v :3y ‘JA ‘Id 6 ‘3y ‘JIA ‘Id z-1 ‘SU ‘LA Id Ÿ-c ‘99 ‘IIA Id bi-C1 "80 ‘IA ‘Id t1 ‘SU 'TIA Id CSS IE 8-L ‘Sy ‘IIA ‘Id 9-1 ‘3Ù ‘II ‘Id RENE EE DES UN CO CREER LS RU TER JE EE CE AE CE DE EPS EE SEE PO RS SoInsi4 61-91c ‘d ‘wow gLc ‘d “9 (TI s22puvst A) Ver ‘d ‘wow gt1 ‘d ‘WoW Get ‘d ‘‘wuon 01 ‘d ‘uow LACET Lir-ort ‘d “wo Ott-Gt11 ‘d “on Git-bit ‘d “Won bri-çit ‘d “wuon got ‘d ‘un gor ‘d ‘wow got ‘duo Lor-9o1 ‘d ‘un g01-çot ‘d ‘wo bot ‘d ‘un 1o1 ‘d ‘wow 1ot ‘d ‘Won ‘SUOIJPAI9SAO NO suordr19529( 66 U9IUBUWIOU9T) uorue}inby uarue}inby ualUSaueT u9aluOJIO I, ‘Jojut ‘A[OH ‘'yrnbv ‘MIO, 30 ‘dns ‘APH ‘‘ueynby ‘uarisuo U9IUOJIO L ‘dns ‘4 px “nb ‘10 J, 32 ‘dns ‘A[2H ‘uaryguey ‘‘ueyrnby uoiue}inby ‘Sue 3° ‘dns ‘ynby Jnoriodns uot)2A[9H ‘Sue 30 ‘dns ‘ynby uorue]inby uoIUOJIO TJ, uoiue}1n by ‘APE ‘ Sue ‘‘ynby ‘dns‘p4 ‘dns ‘ymby Jnorodns 919249 H ualyaue7 ‘’ueynby narmodns u2r94[H «ç 66 INOTHIOJUT UOLUOAI(] ‘JU9U9SIS np 99 6 su98194 Ja1IN09 ‘4 66 «6 PA8r94 ‘sAI9SqO S9p no sand; S2p SINn9}NY 1SSN9Y] DIJAUUOS" SPIEMPA ‘Dap19S0q01d vAoydovquT IU22014 ‘S2PI1O91PUVIS] SNUI A *I8A ‘ouulT] ‘2U01Y2 2191.17) ouurT ‘DU 419 D9191.47) UOIOUJEMN “SAUDIUJOYIU SNIUAIN SOUUPJUO A ‘SALWIU U9192 Souue}UOA ‘SAJNUYIA] U91984 UUOIS] “SAJDIS149 U9990 4 ouur7 ‘wmddyda ruuouy 1919d -2(] “D91U990.8110 ‘IA SUOÂY DIMUSO UOJOUEN ‘syviouiaoud-0/}08 Dy1419N UOIOUIBN ‘PUPIUADINY PJLUIN ]0191SP “S2U0IN]] PHAIN "014 “‘Panund D140109S jodoyseg ‘vivoudiaponb pyjonuunr 1919d9(] ‘PJDU1Y99 DJJOUAN TJ ZNIO9Y ‘SA1DAYIDI9 SNJ94D.81S MOIBUET ‘SHOPIJODY SNI01DH1S oieueT ‘vyvjoundoqquu 2110 N IJO201Qg ‘wnypps# ur Dæ1d/A PH ‘f ‘vanadousd ryjauoyou AyT ILBH ‘f Z9PUDAIADT DIJIUOYIUAYM ‘SPIABQ ‘DUDJ98U2X PIJUOYIUAY M ‘SHTIHANON SHOHASA EC SNON . ——————— —………—…—…—…—…—… —…—…—…—…—…—…—…— S4'TIHANON NON SIVN SAHUNOIA NO SHLIAIAQ SADAdSA XXII TABLE DES PLANCHES PEAXNCHENL Federico Sacco. Carte géologique du Piémont au 1 : 1.500.000 et coupe géologique à travers le Piémont au 1: 50.000°. (Voir Mémoires, pp. 3-28.) PLANCHE II. F. Béclard. Rhynchonella Pengelliana, Davids. (Voir Mémoires, pp. 29-32.) PLANCHE III. Maurice Hovelacque. Section transversale d'ensemble d’un rameau d'Aachenoxylon, Hovelacque et Section transversale d’une portion de rameau de Nicolia Moresneti, (Voir Mémoires, pp. 59-72.) PEANCITESEINE NS MERE VIEIE Paul Gourret. Fossiles de la faune tertiaire marine de Carry, Sausset et Couronne (près Marseille.) (Voir Mémoires, pp. 73-143.) PLANCHE VII. L. Dollo. Os carré de Mosasaurus gig'anteus et de Plioplatccarpus Marshi; apophyse supracolumellaire de l’os carré de Mosasaurus giganteus et de Plioplatecarpus Marshi. Coupe de los carré de Mosasaurus giganteus et de Plioplatecarpus Mar- shi. Coupe de la caisse tympanique de Mesoplodon. (Voir Mémoires, pp. 151-160.) PLANCHE IX. _Macpherson. Structure du quartz granitique de la province de Zamora. (Voir Mémoires, pp. 266-276.) PLANCHE X. Macpherson. Structure du quartz et du feldspath de Rio du Barquero, de Vivero et de la province de Zamora. (Voir Mémoires, pp. 266-276.) PLANCHE XT. Ed. Pergens. Nouvelles espèces de Bryozoaires du terrain crétacé. (Voir Mémoires, PP. 277-270.) TABLE CHRONOLOGIQUE DES MATIÈRES XXIII TABLE DES MATIÈRES DES BOMNPNEUINNCADIONS SCIENTIFIQUES DISPOSÉES SYSTÉMATIQUEMENT EIRPARTORDRE, DE CHRONOLOGIE GÉOLOGIQUE Phénomènes géologiques Pr.-Verb. Mém. PAG. PAG. À. Flamache. Notice sur un appareil pouvant servir de sismographe 7 À Rutot. Les dépôts phosphatés de la Hesbaye . . tre ° 158 * Em. de Munck. Note sur les formations os et éoliennes des environs de Mons . à x $ : à à 258 J. Macpherson. Contribution à nd des mouvements moléculaires dans les roches solides . - k ; 3 : : } À 266 Phénomènes et terrains éruptifs. Lithologie. Fouqué et Michel Lévy. Note sur la structure des roches éruptives : 120 144 A. Issel. Sur le calcaire LR de Rovegno dans la vallée de la Trebbia . 2 : : - : . 160 F. Lœwinsen-Lessing. Étude sur de nn onto chimique des roches éruptives . ù : : © : : . . ° ° 221 Géologie et recherches régionales. F. Sacco. La Géotectonique de la Haute-Italie occidentale . À À 8 3 *A Issel. Sur le calcaire porphyrique de Rovegno dans la vallée de la Trebbia . : : : 160 J. Gosselet. Discours de és ja session Re de Givet. 217 } Gosselet. Compte rendu des excursions de la session extraordinaire de Givet, les 7 et 8 septembre 1800, dans les vallées de la Meuse et de la Houille . à , k ‘ : : 5 : : ü 221 Géologie des terrains primaires. * J. Gosselet. Compte rendu des excursions de la session de Givet. Géo- logie des terrains primaires des vallées de la Meuse et de la Houille (avec coupes et figures) . . . . . . ‘ : ë 221 XXIV TABLE CHRONOLOGIQUE DES MATIÈRES Pr.-Verb. Mém. PAG PAG. Paléontologie des terrains primaires. F. Béclard. Sur la Rhynchonella Pengelliana Davids . : 3 10 29 A. Rutot. Présentation de coupes minces taillées dans les rognons oies mitiques du terrain houiller du bassin de la Ruhr et montrant la | structure intime des végétaux houïillers . : 35 ; L. Dollo. État actuel de nos connaissances sur les Gao vivants et fossiles. (Communication orale.) . 5 : > : ; ; 157 | Géologie des terrains secondaires. | | | V. Dormal. Observations sur une faille du terrain crétacé mettant en : contact la craie phosphatée avec le tufeau. - É ; : . 240 1 _ Paléontologie des terrains secondaires. | L. Dollo. Première note sur les Mosasauriens de Maestricht. ; ; 8 151 L. Dollo. De la nécessité de rayer le Mosasaurus Pre de la faune du Maestrichtien . "095 Ad. Piret, Note sur jes Moore récentes opérées de la Mens de Bracquegnies . 39 L. Dollo. Sur la présence ds Pope iles Mas Te . Musées de Haarlem, Leyde, Londres et Paris . : 55 Maurice Hovelacque Sur la nature végétale de or mul- tidens, G. Smets ; , à : L 59 Ed. Pergens. Nouveaux Bryozoaires ones n Crétacé , : 240 237 - Géologie des terrains tertiaires. A. Rutot: Constitution géologique des collines d’'Hekelghem et d’Es- schene, entre Assche et Alost . > 33 A. Rutot. La constitution de l’étage De oies ds la Hole Dede tale . - 5 ; 3 : . - : ë ; 252 Paléontologie des terrains tertiaires. P. Gourret. Études paléontologiques. La Faune tertiaire marine de Carry, Sausset et Couronne, près Marseille . . 10 13 L. Dollo Sur la présence du Champsosaure dans le Fan d'Orp- le-Grand . 3 - À 55 A.RutotetE.de Munck. D es Horace de Pétase or 191" L. Dollo. Sur le Lepidosteus Suessoniensis . 242 L. Dollo. Pourquoi le Champsosaure Rue d'apophyse ue -articu- laire à la mandibule. Ze : : ) ; 7 ; ; : 248 TABLE CHRONOLOGIQUE DES MATIÈRES Terrains quaternaire et moderne. J. Gosselet. Gisement de silex acheuléens à Solesmes eu (Information) . Em. de Munck. Nouvelles Re berches sur 1 Gaaenaie de environs de Mons. (Présentation d’un mémoire) ; Em. de Munck. Note sur les formations smaereetes et Éiennes des environs de Mons . Ë . £ : : ; : ; . Hydrologie. Discussion au sujet de la pétition envoyée aux Chambres, demandant de comprendre l’'Hydrologie dans le programme d’étude et d'Ensei- gnement supérieur . : ; Discussion au sujet dela Carte A end SRE Carte D ne Décalcification des eaux chargées de calcaire (Communication et dis- cussion) . : : ; A. Rutotet E Van den no ancre . servir à 1e connaissance de la composition chimique des eaux artésiennes du sous-sol de la Belgique dans leurs rapports avec les couches géologiques qui les renferment Carte pluviométrique. Con on du un) : A. Rutot. Les eaux brunes dans les puits artésiens de Ninove E. Dupont. Les pluies dans leurs relations avec des dépôts scoeaiauss bien définis : Discussion du projet dit du ouute rolonte En Pa de opens dans ses rapports avec les sources de Modave . Ernest Van den Broeck. Des sources de Modave et le projet a Ho considérés aux points de vue géologique et hydrologique. Les eaux alimentaires de Charleroi et le drainage du plateau de Nalinnes (Discussion par MM. Rutot et Verstraeten) : : E. Dupont. Sur l'Hydrographie souterraine dans les terrains calcaires . Dr Jules Félix. Des eaux thermales de Chaudfontaine (Belgique) et de leur action physiologique et thérapeutique Forages, Sondages, Puits artésiens. E. Van den Broeck et A. puor Sur un modèle réduit de la sonde por- tative . * A. RutotetE. Van den Broeck. Mans Do servir à (à connaissance de la composition chimique des eaux artésiennes du sous-sol de la Belgique dans leurs rapports avec les couches géologiques qui les renferment ô . * A. Rutot. Les eaux brunes . ice UE artésiens de Nino XXV Pr.-Verb. Mém. PAG. PAG. 76 240 258 15 20 24 22 170 116 151 227 176 178 180 191 201 243 46 22 170 151 227 XXVI TABLE CHRONOLOGIQUE DES MATIÈRES Pr.-Verb. Mém. PAG. PAG. Géologie appliquée à l’agriculture. * Discussion au Le de la Carte pluviométrique et de la Carte agro- nomique . : 4 : - : : c - 20 | E. Van den Broeck et A. Rutot. Exposé préliminaire sur la carto- D. graphie agricole de la Belgique. ! 08 | E. Dupont. Sur des études géologico- els Etes en 1882 à à l’occasion du recensement agricole de 1880 . ; 6 AE à : ERIOS Discussion relative à la Carte agricole . 2 ; 108 B. Dokoutchaïef. Notes sur l’étude ce du soi en Re au point de vue de l’agronomie et de la cartographie agricole : 113 E. Dupont. Sur les principales données que la Géologie peut Rae à à l'Agriculture . - : - . : - - : 130 Discussion relative à la Conte re. ë . : ; ; 139 * À. Rutot. Les dépôts phosphatés de La He . : : 158. Dr Petermann. L’exploration chimique de la terre arable bals : - 107 *E, Dupont. Les pluies dans leurs relations avec des dépôts géologiques bien définis . 5 à : Ë à à 5 : : 176 Varia. Commission Géologique de Belgique. Lettre annonçant la réorganisa- tion du service de la Carte géologique de Belgique . NT 13 * Discussion au sujet de la pétition envoyée aux Chambres, Lande de comprendre l’'Hydrologie dans le programme d’étude et d’Ensei- gnement supérieur . ë è 15 # Discussion au sujet de la Carte ne et de la Carte agro- nomique . ; 20 Arrêtés royaux rat à a A de la Eté géologique de Belgique . : 25 * À. Flamache. Noces sur un AD RER era servir de ne Sr J. Gosselet. Étude sur les travaux de Charles Lory . : 3 SR À. Fisch. Communication sur les baromètres altimétriques cd système Goulier, spécialement construits pour mesurer les profondeurs des puits de mine et pour les nivellements souterrains . : : : 74 * Carte pluviométrique. (Communication du bureau) . Ù 116 M. Buls, en de Bruxelles. Création d’un Palais du Peuple à à Bruxelles . : : 3 : 157 Adresse envoyée au nom de la Socctée à Poccanies du 25% anniversaire de l'inauguration du règne de S. M. Léopold II : ! 200 Rapport, présenté au nom de la Société, sur l’organisation de la IE de géologie, au Palais du Peuple . 5 : 206 292 A. Rutot. Une application de la Géologie à l Archéologie : à 243 Discours prononcé,le 15 décembre 1890 aux funérailles de JEAN Gants par MM.J.Gosselet, Bister, colonel Hennequin et capitaine Delvaux. 280 Edmond Hébert. Notice biographique . - : : . - - 289 FE. "1 TABLE CHRONOLOGIQUE DES MATIÈRES Bibliographie. Lœwinson-Lessing. Revue bibliographique des nouvelles publica- tions géologiques et paléontologiques russes, comprenant : V. de Mo@ller. Les minéraux utiles et les eaux minérales du Caucase; A. Pavloy. Sur la météorite d’'Ochansk et sur les météorites en général ; J. Makeroy. Esquisse géologique des gisements d’or dans le bassin de l'Amour ; À. Zaytzez. Note sur la structure géologique des environs de Tomsk: N. Androussoy. État actuel de nos connais- sances sur la répartition des sédiments et des organismes dans les profondeurs de l'Océan; G. T'anfiliey. Sur les marais du gouv. de Saint-Pétersbourg; P. Vénukof. Les dépôts devoniens des Mougo- djares ; F7. Læwinson-Lessing. Sur quelques types chimiques des roches éruptives; B. Polénofÿ, Michel Levy : Structure et classifica- tion des roches éruptives ; F. Lœwinson-Lessing Le district de Lou- bny (gouv. Poltava); S. Nikitin. Recherches géologiques en 1889; S. Nikitin. Conditions géologiques des sources sulfureuses de Ser- guievob; À. Tïillo. Orographie de la Russie d'Europe, basée sur la carte hypsométrique ; N. Androussoy. Nouvelles études géologiques dans la presqu'île de Kertch, exécutées en 1888; N. Sokolov. Carte géologique générale de la Russie d'Europe. Feuille 48. Mélitopol, Berdiænsk, Perekop, Berislavl; Description microscopique des roches cristallines de la feuille 48 ; N. Sokoloy. Compte rendu préli- minaire des recherches géologiques dans la partie méridionale du gouvernement d [ékaterinoslav ; N. Goloykinsky. Recherches hydro- géologiques dans le district de Théodosie (T. Crimée) en 1889; M. Miclucho-Maclæj. Recherches géologiques dans les districts de Novogradoolhynsk et Jitomir, en Volhynie; M. Nowakowski. Des gisements de salpêtre du pays Transcaspien; N. Sibirtzeff. Les sols du district de Makariev dans le gouv de Nijny-Novgorod; E. Fedo- rof. Recherches géologiques dans la partie septentrionale des monts Oural; N. Androussov. Le calcaire de Kertch et sa faune; À. Kras- nopolsky. Carte géologique générale de la Russie, feuille 126, Perm- Solikamsk; Ch. Bogdanowitch. Notes sur la géologie de l'Asie centrale; À Gordiaguin. Compte rendu préliminaire de l’étude des sols du district de Mamadysh (gouv. de Kazan); id. de Tzarévokaks- chachaisk; R. Kispologensky.. Id. de Sviaga et Tétuchi; À Netchaiïev et À. Laorsky. Id. de Mamadysk, Tzarevokokchaïisk, Sviajsk et Tetuchi; R. Risploægensky Id de Makariev et Kologrio; Th. Tckernychew. Recherches géologiques dans l'Oural en 1888 ; A. Mikalosky. Compte rendu préliminaire des recherches faites en 1888 dans le gouv. de Kadom (Pologne) . Læœwinson-Lessing. Revue bibliographique des Erreill es io tions géologiques et paléontologiques russes, comprenant : À. Znos- tranzeff, Quelques observations sur les dépôts glaciaires de la Russie d'Europe; N. Karakasch. Note sur les dépôts crétacés supérieurs de la Crimée; A. Guéorguyevsky. Le district de Pultava $S Mikitin. XXVII Pr.-Verb. Mém. PAG. PAG. 77 XXVIII TABLE CHRONOLOGIQUE DES MATIÈRES Pr.-Verb. Mém. PAG. PAG. Note sur le calcaire carbonifère du bassin de Moscou ; V. Obroutchev. Aperçu géologique sur les formations arénacées de la plaine basse Transcaspienne. M. Mikloukho-Maclay. Recherches microscopiques sur les roches et les minerais du gisement Sawodinskoïé (Altaï) ; A. Derjavin. Coupe géologique le long de la Tom, entre Tomsk et Kouznetzk; N. Karakasch. Inoceramus aucella Trautsch. dans le Néocomien moyen de la Crimée; À. Karitzky. Les vestiges de la période jurassique sur la rive droite du Dnieper, dans le district de Kanev (gouv. Kiew); F. Lœwinson-Lessing. Note sur les sols des steppes Kirgisses ; V. Agafonov. Les tentatives faites pour déterminer l’âge des sols et des dépôts analogues; P. Vénukoff. Les eutaxites vitreuses des liparites; J. Sintzov. Sur les formations Jurassiques d'Orembourg et Samara. Art. 11 : Description des fossiles; 7. Tschernyschev. Travaux exécutés au Timane en 188a. Compte rendu préliminaire; V. Rohon. Structure microscopique du squelette extérieur des vertébrés fossiles et vivants comme guide pour les études paléontologiques; N Karakasch. Sur les eaux artésiennes du district de Thecdossia, en Crimée : : à : ; Ë 117 E. 0. Ulrich New lower silurian Bryozoa . 5 162 E. Dupont. Le calcaire devonien, le petit granit et Le pierres “de Meuse, par M. Berger . : : à 1 à ; ; : : . 213 dé datl coté dr ie à Léon cé dos ut à € de. noir: TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES XX TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME IV (1800) DUTBUPEE EIN | DE ÉAUSOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE DE PALÉONTOLOGIE ET D'HYDROLOGIE PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES Séance mensuelle du 28 janvier 1890. L. DOLLO. Première note sur les Mosasauriens de Maes- tricht (Résumé) . AED: F. SACCO. La Géotectonique de la out le occidentale (Résumé) . P: P, GOURRET. Etudes Ho ben bé pere tertiaire marine de Carry, Sausset et Couronne, près Mar- seille (Résumé) . p: F. BÉCLARD. Sur la adore El Serena De CRÉT TO) >. D Séance d’'Hydrologie du 11 février 1890. Commission Géologique de Belgique. Lettre annonçant la réorganisation du service de la Carte géologique de Belsique 1: : D Discussion au sujet de la EE Sin ée aux oi demandant de comprendre l’Hydrologie dans le programme d'étude de l'Enseignement supérieur . p. Discussion au sujet de la Carte pluviométrique et de la Carte agronomique : P- APRUTOT et E VAN DEN BROECK. Maman Fous servir à la connaissance de la composition chimique des eaux artésiennes du sous-sol de la Belgique dans leurs rapports avec les couches Fe qui les renferment (Discussion) + . = D: 10 10 19 20 22 xxx TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES Décalcification des eaux chargées de calcaire{Communication et discussion) : Annexe : Arrêtés royaux relatifs à la net de mi Carte géologique de Belgique Séance mensuelle du 25 février 1890. F. BÉCLARD et J. ORTLIEB. Rapport sur le mémoire de M. P. Gourret, sur la faune des couches tertiaires supérieures de la Basse- Provence. : L. DoLLo. De la nécessité de rayer le Mosasaurus ac de la faune du Maestrichtien . É : A. RUTOT. Présentation de coupes minces lle ne des rognons dolomitiques du terrain houiller du bassin de la Ruhr et montrant la structure intime des végétaux houillers A. FLAMACHE. Notice sur un Roneerl Éotans servir de sismographe. AD. PIRET. Note sur des cnplotar tone récentes Snaces dans la meule de Bracquegnies E. VAN DEN BROECK et A. RUTOT. Sur un Host tr de la sonde portative . ; te Nouvelles et informations diverses. Azote et nitrate dans les eaux pluviales.— Essai de l’eau pota- ble. — Variation de niveau des eaux souterraines. — Action érosive des eaux. Séance mensuelle du 30 mars 1890. L. DOLLO. Sur la présence du Pliotecarpus Marshi dans les Musées de Haarlem, Leyde, Londres et Paris L. DOLLO. Sur la présence du Champsosaure dans le Heer- : sien d'Orp-le-Grand J. GOSSELET. Etude sur les travaux ‘= Charles D A. FISCH. Communication sur les baromètres altimétriques du système Goulier, spécialement construits pour mesurer les profondeurs des puits de mine et pour les nivellements souterrains . J. GOSSELET. Gisement de silex nest à Sole (Cambrésis) . ; ; À ; ‘ 24 25 34 35 aie 74 76 . # | TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES Bibliographie. F. LŒWINSON-LESSING. Revue bibliographique russe, octobre 1889 à janvier 1800 A. INOSTRANZEFF. Le VIII Congrès des Rat oraletes et médecins russes à St-Pétersbourg (Résumé) Revue des Sciences naturelles, (nouveau journal scientifique russe) . ; Séance de Géologie appliquée du 15 avril 1890. E. VAN DEN BROECK et A. RUTOT. Exposé préliminaire sur la cartographie agricole de la Belgique E. DUPONT. Sur des études géologico-agricoles faites en 1882 à l'occasion du recensement agricole de 1880 . Discussion relative à la Carte agricole : B. DOKOUTCHAÏEFr. Notes sur l'étude scientifique du sal en Russie au point de vue de l’'agronomie et de la car- tographie agricole. Carte pluviométrique. (Communication du er Bibliographie. F. LŒWINSON-LESSING. Revue bibliographique russe, février à mai 1800. Nouvelles et informations diverses. Annuaire géologique universel, t. V, 1889 Séance mensuelle du 29 avril 1890. FOUQUÉ et MICHEL LÉVY. Note sur la structure des roches éruptives. (Présentation d’un mémoire) . à E. DUPONT. Sur les principales données que la Con peut fournir à l'Agriculture Discussion relative à la Carte agricole Nouvelles et informations diverses. Phosphates de chaux de la Hesbaye. — Paléontologie fantai- siste. — À. Renard. Sur l’origine de l’acide borique trouvé dans les cendres de produits végétaux belges Fe Se XXXI PT (910) 94 98 105 108 1 110 LI 129 130 XXXII TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES Séance mensuelle du 27 mai 1890. L. DOLLO. Sur les gigantesques Dinosauriens cornus récemment découverts dans le crétacé de l'Amérique du Nord. (Communication orale) . A. RUTOT. Sur les eaux brunes des puits artésiens de Ninove. (Résumé). A. RUTOT et E. DE MUNCK. Due de More de l'étage landenien . Séance mensuelle du 1° juillet 1890. M.BULS, Bourgmestre de Bruxelles. Communication au sujet de la création d'un Palais du Peuple, à Bruxelles. L. DOLLO. État actuel de nos connaissances sur les Crinoïdes vivants et fossiles . A. RUTOT. Les dépôts phosphatés de la Hebare A. ISSEL. Sur le calcaire porphyrique de Rovegno dans la vallée de la Trebbia Bibliographie. E. O. ULRICH. New lower silurian Bryozoa Séance de science appliquée du 15 juillet 1890. Dr PETERMANN. L'exploration chimique de la terre arable belge E. DUPONT. Les pluies ds ES sbcos avec Lu ce géologiques bien définis. Discussion du projet dit du Hoyoux. Hy D du ee du Hoyoux dans ses rapports avec ls sources de Modave ERNEST VAN DEN BROECK. Fes. sources de Moda et le pro- jet du Hoyoux considérés aux points de vue géolo- gique et hydrologique et Discussion. Les eaux alimentaires de Charleroi et le drainage du ee de Nalinnes et Discussion Séance mensuelle du 29 juillet 1890. Adresse envoyée au nom de la Société à l'occasion du 25m anniversaire de l'inauguration du règne de S. M. Léopold IT. à à ‘ : = 180 IO1I 200 hs talchs id. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES E. DUPONT. Sur l'Hydrographie souterraine dans les terrains calcaires A. BORGMAN. Quelques RTE et rare sur la nomenclature et sur l'indication symbolique des Hoogvenen. (Présentation d’un mémoire) A. RUTOT. Projet de rapport sur la Salle de Géologie du Palais du Peuple . Nouvelles et informations diverses. G. W. Rafier. Sur les algues d’eau douce au point de vue de leur influence sur la pureté des eaux des distributions publiques Séance supplémentaire du 7 août 1891. Fixation de la date et choix de la localité de la Session extra- ordinaire de 1890. Communication au sujet d'un mémoire D M. Poe intitulés Le calcaire devonien, le petit granit et les pierres de Meuse Nomination d’une commission che de fat AbOGEE sur les questions posées par les villes de Charleroi et Namur, relatives à leur alimentation en eau potable. C. T. MOULAN. Observations sur l'Hydrologie du Bassin du Hoyoux (Présentation d'un mémoire) Bibliographie. E. DUPONT. Le calcaire devonien, le petit granit et les pierres de Meuse, par M. Berger Session extraordinaire à Givet les 7 et 8 septembre 1890. Le 6 septembre, séance du soir J. GOSSELET. Discours d'ouverture Discussion et adoption de la proposition de la Société . d'Archéologie engageant la Société à entrer dans la Fédération des Sociétés d'Archéologie et d'Histoire, et à bien vouloir contribuer à l’organisation du Congrès de 1891 TABLES, XXXIII DA 07 p. 206 p. 206 De 207 P. 209 Dan pr 2ri D 272 P: 219 D 210 D-U2r7 P-2270 XXXIV TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES Adoption du programme des excursions . P. 220 J, GOSSELET. Compte rendu des excursions des 7 et 8 bre, dans les vallées de la Meuse et de la Houille. p. 221 Séance mensuelle du 28 octobre 1890. ED. PERGENS. Description de nouveaux Bryozoaires cyclos- tomes du terrain crétacé. (Présentation d’un MÉMOITÉ) P. 240 EM. DE MUNCK. Nouvelles chere ee sur 1 Oatria se de environs de Mons. (Présentation d’un mémoire) . p. 240 V. DORMAL. Observations sur une faille du terrain crétacé mettant en contact la craie phosphatée avec le tufeau . ù : ) , HD240 Dr HARTOGH HEYS VON ZOUTEVEEN. Les habitants pri- mitifs de la Néerlande. Quels étaient les construc- teurs des Hunebedden de la Drenthe ? (Présen- tation d’un mémoire) p_ 241 L. DOLLO. Sur les Lepidosteus Semen rene HD 0212 Séance mensuelle du 1% décembre 1890. L. DOLLO. Pourquoi le Champsosaure manque Sipophyee post-articulaire à la mandibule . 1 De 2240 A. RUTOT. Une application de la Géologie à lArchéoloste UD. 248 À. RUTOT. La constitution de l'étage paniselien dans la Flandre Occidentale . à : ; à D 252 Assemblée générale annuelle du 25 janvier 1891. Rapport annuel du Président . À + p. 256 Approbation des comptes de l’année oi et enr . la Commission de vérification. Budget de 1890 . D 260 Fixation du chiffre de la rétribution et du prix de vente et d'abonnement des publications . à ; D 1205 Fixation des jours et heures des séances ë ! ; 60-220 Session extraordinaire de 1891 et programme des excursions joe de l'année . à ; ; à ; : Sp#3205 Élections . à : ; 00 Composition du Ernie et de Gel pour 80. : p. 268 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES MÉMOIRES Dr FEDERICO SACCO. La Géo-Tectonique de la Haute-Italie occidentale F. BÉCLARD. Sur la A oc ain Dai A. RUTOT. Constitution géologique des collines d'Hekel- ghem et d'Esschene, entre Assche et Alost MAURICE HOVELACQUE. Sur la nature végétale de l’Aache- nosaurus Multidens, G. Smets PAUL GOURRET. La faune tertiaire marine dE Gare de Sausset et de Couronne (près Marseille) . FOUQUÉ et MICHEL LÉVY. Note sur la structure des roches éruptives LOUIS DOLLO. Première note sur 12 Mon iariens de Maestricht A. RUTOT et E. VAN DEN BROECK. Mo ous servir à la connaissance de la composition chimique des eaux artésiennes du sous-sol de la Belgique dans leurs rapports avec les couches géologiques qui les renferment . F. LŒWINSON-LESSING. Étude sur ï Érapos con or que des roches éruptives : A. RUTOT. Les eaux brunes dans les SR à artésiens de Ninove. Dr JULES FÉLIX. Des eaux Men ie noie (Belgique) et de leur action physiologique et théra- peutique 0 à : : : o 5 : EM. DE MUNCK. Note sur les formations quaternaires et éoliennes des environs de Mons $ : J. MACPHERSON. Contribution à l'étude des mouvements moléculaires dans les roches solides : ED. PERGENS. Nouveaux Bryozoaires "oe du e tacé Discours prononcés le 15 re no aux alle de Jean Ortlieb par MM. J. Gosselet, Bister, colonel Hennequin et capitaine Delvaux . EDMOND, HÉBERT (Note biographique sur) ; RAPPORT, présenté au nom de la Société, sur l’organisation de la Salle de Géologie, au Palais du Peuple, à Bruxelles : : : à XXXV 170 221 DD 243 258 266 297 280 282 289 XXXVI TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES TABLES INDEX El LISTES Liste générale des Membres de la Société Ha de Géologie, de Paléon- tologie et d'Hydrologie : Bibliothèque de la Société (Dons et envois reçus. — Men meo Table alphabétique des noms d’auteurs, donateurs de la Bibliothèque. Désignation des fossiles nouveaux, décrits ou figurés dans le présent volume . . Espèces décrites ou figurées mais non noires Table des planches Table des matières des sn ione Cionfquess pores par rare de chronologie gévlogique Table générale des matières contenues dans le one TV (1890) di Bulletin de la Société Belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie ee D me D XXII XXIX BULLETIN DE LA NUENE BELGE DE GEULOUIE _ DE PALÉONTOLOGIE & D'HYDROLOGIE (BRUXELLES) QUATRIÈME ANNÉE - : TOME IV FASCICUERE fi PROCÉS-VERBAUX : feuilles 8, 9 et 10 {3 pages). MÉMOIRES : feuilles 11° (8 pages), 12, 13, 14et 15. EE x DA LE E. r. Ka Le ÿ CEE ri SO 1.8 © O ax à £ £ { 2 net TS. ï , ET à à nl | e BRUXELLES __ POLLEUNIS ET CEUTERICK, IMPRIMEURS 37; RUE DES URSULINES, 37 LAS es is Ÿ BULLETIN DE LA ÉTÉ BELGE DE GEMLOGH DE PALÉONTOLOGIE & D'HYDROLOGIE (BRUXELLES) QUATRIÈME ANNÉE TOME IV “FASCICULE "TII PROCÈS-VERBAUX : feuilles 10, 11, 12, 13, 14, 15 et 16 (finale). MÉMOIRES : feuilles 16, 17, 18 et 19 (12 pages, finale). PLANCHES : IX, X et XI. TABLES : feuilles 1, 2, 3 (4 pages) et COUVERTURE du Tome IV. BRUXELLES POLLEUNIS ET CEUTERICK, IMPRIMEURS 37, RUE DES URSULINES, 37 TO SFRx . 1892 A Re LP sa" nn. | Z ee Leteeré véetrmste courent JL TT Te qe their nt rosssermaperees gs ré srséenemsr een eme ee es sTotcunset v- vtt tb ctcree céyptes-ct ét te the 4 Leitieé dos ot tee tete hphhhege obéttee ÉRIC ETS EEE TR eee 001402 : ” Tic os 6444 trente 06 9e + pes 79 RSR NRA SUIS 72175 LI tel voce 8 + rh ne-vi-0e-00-4t ve-pet péter dpt =: PLIS RES EQEN ENT LIST NS SPAIN TETE CHR RES RAS ET STE ‘ ++ EIRE NTENMHRENNETENINST G TYLER INR iii Teriiiire HISTORIEN TENEIT etes TRI NM MM SET roresriti sets etes tit rrbpensan TS LI TE RME Et LS COR ET ete hiesse re: LUTTE | III LES Tes 59 pé het etes te te ti ps es td Slt ser rhiser vs venlriert rer Fe pete di ++ pihe mére EL TT rs te pe pre à LRU IT IIS QUE RIT MEN TERRES ses | pRtietts tient nn shobes von rponserseseseennernrenr MATIN ITEM TETE RE RTE TONER nes L 72 es bye “bete ce chmt et ot 26 fo ot + % % À Gt Page e-qbR e- ve pb tt bé © Gus 6 ve DOTE ll res ertieriiert tte SRE nosrpncetereses L . - 4e 0 pe vitres et het te See sté < LP best te dodutsl hptot ges + rt229 0940-17 LILLÉ ENST TENTE PETER MIRE AITIETI SET EME ENTER ENS DIRES LMP IITIRIMT PERTN IT lre et SE SIT RS rites #7 Srosess tres mt ess pere ei #4 Léstessseisems st seneremertesee mere roérrerie ess HIHI SS Pons rsrmespért immenses nn tes pen re cven ne es Loetenpénnss fente etré-dorrent ne stperr ne) ESS En ee es Lies cos Li amse Sons VOS I OS entree bee evene s mes ni Z CITE TO TRE TO TETE lt er-tet er peter LARIE : bsessersssee Firm nsse IAE AR IN RL 0852857148 DOC RE Re es red on qe eee bee end $-$ 2e 4 7 Det per Ne dselies ont tas HR En ltipeerseentiér es ese SES EE eee ppopcsetegeenmessémerses Tete qi qtte sotgr 5e ILES LR tes TELL Te Tes 544 rt -rott + pe qu pbs Dee Serres de el RSS ES RFA DR D en ES none sn n nc pres Mrs rie LT RE ee 2 2 060 EE # 6 96 4 SP LR PRES RP RO TO Sr ressens Ces teste sms get D AR RATS 2 en S A 2 | .444%0 »4 42440 + + AT IT ee de dt 4e 7204 40-15 ee dt EDS en F5 réprherspeses CAES RE AR MMRNTE port tt ne clos conte emececmtees TR RS Le 2e Los sert génies res eg 0 EEE res poseeresens PNR re Peer LEE td 40 84 LT LP D DE RnB ns Put den ppt ess Dhs 07 45 4 54 + + ptphee + 2415 d 004 rte + TSI END ENL NL, + ; TRS Tu ie Ti le encel menti di oscensoeencesd TT AT NT 60 10 14 0000 phone que bp are hp es PSP ERDS 27 te 8-6 Dh e A I ed Le 900 1 0-9 149 0 0 DT Tire motte rat et0007 + te UT pets Lipastat +54 pe tr dmrest he pers pe terrine men Re ere : +37: DES de 2006 9 20 2 De den Perte D 2e F + CUITS RIT RD TERRE + ésscsesmessen Rent lei Sos nérens ess masenseesee se mie tes cescess nets Dee ITA RTS STE ppoteceseeses La Peso PRICES HAINE >; Tee Det eu ee 0 Ge mm mme de © ne en ne eme me ce NS Un le ne De Re ee COR mn TE tltrser te deg yet etoutt 4e + bd pps sspesesesenpes TL et 49 pr te IT IS ST ee DT gt 4 004 4e 2er 40 99e php loose tthes moto rm0ne nee set oh DA he À et + pt lot no 0 0 0 6 où Dem ne mn 4 ee de QD ee ee me nn tn pen rs rnb ar ste en nmten nier etem tn +0 nome eme in nn mom mere nn ne mms A Dee ee 2 À A 2 09 0 Se ee ee me Me A D TS D RE Le eee IT ET re Dnetat eme me totem mn en ne ee. suomi ere mem sr ete Vases een tement en sen din ei rt et cu cet steppes bee HET LT TN FAR RTE ge dei Sa rép aes one re + + DA OA 4 24404 04 PRÉ LE ET CT 044 T 08 pd Ed Dane 2 Gers TR EE I EN ER TURIN NE M ile res den mt inst res Lit 4 08e te 74 pes dd dre de 11 8 pes fer eee 9-4 t 97 pt IE OT CES Te ve er 9 tr he pepe tt Le gant 7 0 Ÿ 00 0 4 ete à où qe re mes re st 4 Te pr ede-2 ee + 240 9 Ÿ 0 09 NT 3 Pt v4 vit vhrhte tee pds rot prb #97 orme eee tonpnotpl ess eiehesenes en irre HARTMLICEHNIHENS padhte 44 69 tite ge ia eh + pe péttà Debbie rétittieiiiéiqee mt TT IT IT pe stars 24 40437 5e et re tr rt pe ets letoeienies césseies en tete etes eee eRes eg Sémses Sontie tri sels Lilritermisiniis er es me Dont et 6 0048 44 + 0 DS bb de PER" Dire Tps ee es et 4e de € 070 te et te regles 100) page og sie she S pas et see det pepe ste. 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