44 Huy DUR fe nl ME in Ë His bi HAAALN à Est au RARES %% Arbre Van à FACE HAS ah Nil $ HU ca Frs S de EE Frise ets note Sir ET: NE ANT TI RARES TN LUE PT RM RAT LICE DEC DEEE PT EE CET PTT IN T'ES DEAR D Der uvre l UE ARR LEE Mal PTT Dre nn te mi Ah | Les il j' Ja " NT ue ! Mgr Due At el LU A AE etre Pin LUE D ET CT = WT) | re - | | LA JHJAA PEPCYCE , sm È VO ins A TRE PE VYEr CE RUEn Los 7 5°) Mr j 2,4 PL Se 4 CL CCI à à dre Le, v” > PSS th DUT RTS IN | d'-a A NAS TE bal >" sel : 20440 Fa À À « EE , (Ne Len PTE Vr É NNQ CAP À; FTOUEN APE ete 1) l'An QU LATE LU DRULERL C2 < É un : De Ph D va (9 . Be Du De = apnnl fl TA Te de DPI vw” PA AP TLA va | # U? CL ITA APIL me À ad 40 POTIATANTe à ê UE L LE 4% ti Lal OT DE REP EEE RER LR y 4 NU “ à < 4 22 ét 2e M LL P ! ul AT] | OP PAP PAR NAT L - u À 4e . | [LIFE PAPE USER 12 eu L ; ER Sterne NE rnete Anar) AVAL re Peu E DR k F LL A4 22 ATTTT HT . VAN ML po ms | NA HAUT | wanpf { hit 4 An nrrr 1 PL RP 1 y a Al: IAA AS UNE PL AA 1 … + j || PAR 0 | PO 11 Poele L . EL ACIER TU ES L.@ : SÉLEREUEA. LES x AILLLI DIT T LL | L] 3 # dx PUUN Cros MAR L] > [A : À \ + à nd Doté ie re É D ET À #P k à 5: = — 1\ | Je LIT ON ES PRET MN TARN : É Am Ch LS MNT CRT Dalton FA af PL da'… 4 AA LE la AU 1" in RTE | MOT Puvvy rat C'et ” 1- EPS | QUI ; LL'ETTe sn ES LAÀ 11 an De # D. e® o+ JUL OA T4: TRS RARES e à dE & À LB . NL mn à LA \ è x & bn GE } TT r y CAE Lis MUR PORAPR EPP CRE 4 At 26 L'LAEURS | |) 44 CAN diet ; Ë « LAL LEA TT | C'HaM SLg ECMIÉS I TE IRSS Mi ne 4 : _æ NL PARA EE EN EN D IT QU HAE RTL LL ess ane LILIANE pot Ps [A À [TT A hs vi ANT (PRIT PERTE FFE AT IT IT AV ne. ! ) Bi ARE LU | Ç Ÿ { «* es: # ag À, © De D us à. nliovbeleen É =: shes LL RPC" a & Æ 0 À 1€ LC LE CUOLL REe “&f; Æ : le À 44)1 p° EC LET TR ce .” f ( : CM à 4, Le 271 Fr Le EL | à ALL LE Li LS PT Tr PIRE ++: LE] PULAR FES ET LA PLAT DEEP PTT EL "Vus À VVprE, 00. L du. Le à: ben 1 TANT LA 21 OL Ed, À + 2 JA | Be. s : 21] CT, NE qu Car, nn 0 CE NA RAM ( Cet 4) CRAN ni js © COMPTE RENDU SOMMAIRE _ BULLETIN DE EA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE COMPTE RENDU SOMMAIRE BULLETIN SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE QUATRIÈME SÉRIE TOME VINGI-ET-UNIÈME Année 1221 PARIS SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 28, Rue Serpente, VI 1921-1922 = ; + # # ; e 290 3 CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 MARS 1830, ÉTÉ. AUTORISÉE ET REC 2ONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D UTILITÉ PUBLIQUE PAR ORDONNANCE DU 3 AVRIL 1832, Fasccuze 1-3 Feuilles 1-6. —— Planches 1-V 13 figures et cartes dans le texte. | SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE _ 28, rue Serpente, VI 1921 -l’intermédiaire du Secrétariat, un tirage à EXTRAITS DU RÉGLEMENT DE LA SOGIÉTÉ GÉOLOGIQUE Arr. 2. -— L'objet de la Société est de concourir à l'avancement de la Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la France, tant en lui-même que dans ses rapports avec les Arts industriels et l'Agriculture. Arr. 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Fran- çais etles Etrangers peuvent également en faire partie. Il n’existe aucune distinction entre les membres. Arr. 4. — Pour faire partie de la Société, il faut s'être fait présenter dans une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation * et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. ART. 37-38. — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de novembre à juillét. La Société se réunit deux fois par mois (en général, le 1’ et le 3€ lundi du mois). Anr. 42. — Pour assisier aux séances, les personnes étrangères à la Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. Arr. 46. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y raltachent. Ant. 48.— Chaque année, de juillet à novembre, la Société tiendra une ou plusieurs séances extraordinaires sur un pointquiaura été préalablement déterminé. Arr. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Sociélé est délivré gratuitement à chaque membre. Le Bulletin comprend... les Comptes ren- dus sommaires des séances et le Bullelin proprement dit (Notes et Mémoires). Anr. 54. — La Société publie en outre des Mémoires de Géologie et des Mémoires de Paléontologie, qui ne sont pas distribués gratuitement aux membres. Arr. 55. — Tous les travaux destinés à l'impression doivent être inédits et avoir été nésentes à une séance. - Arr, 15. — Les auteurs peuvent faire faire à leurs frais, en passant par à part des communications insé- rées au Bulletin. Arr. 87. — Chaque membre paye: 1° un droit d'entrée ; 2 une cotisation annuelle?. Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. La cotisation annuelle esl invariablement fixée à 80 francs. La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée par le versement en capital d'une somme fixée par la Société (600 francs payables en 2 ou 4 fois en une année). Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à la Société un capital dont la rente représente au moinsla cotisation annuelle (minimum : 1000 francs). Arr, 94. — Les ouvrages, conservés dans la Bibliothèque de la Société, peuvent être empruntés par les membres... (Service des eur -1. Les personnes qui désirent faire partie de la Société et qui ne connaissent aucun membre pour le# présenter n'ont qu'à adresser une demande au Secréta- rat, en exposant les Litres qui justifient de leur admission. 2. Néanmoins sur la demande des parrains, les nouveaux membres peuvent n'acquiller, la première année, que leur droit d'entrée, en versant la somme de 20 fr. Le Comple Rendu sommaire des séances de l’année courante leur est envoyé gratuitement; mais ils ne recoivent le Bulletin que la deuxième année et doivent alors payer la cotisation de 30 francs. Ils jouissent d'ailleurs des autres droits el privilèges des membres de la Société. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE NOTES ET MÉMOIRES 1921. Bull. Soc. géol. Er., (4), XXL. — 1. [ SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE ÉTUDE DU BARRÉMIEN SUPÉRIEUR DE Wassy (HauTE-MAaRNe) par Mie S. Gillet ! Prancxes I, II, LIT Li Les géologues désignent sous le nom de « Couche rouge de Wassy »,les miniers, sous le nom de « Roussi », une formation marno-argileuse rougie par l’hématite, pétrie d’oolithes de limo- nite, qui est située entre le fer oolithique, formation d’eau douce du Barrémien supérieur, et la couche la plus inférieure de l'Ap- tien ?. Le dépôt de cette argile correspond au retour de la mer dans une partie très limitée du Bassin de Paris (elle forme une bande d’affleurements qui s'étend du Nord de Wassy au Sud de Bailly-aux-Forges ; on la retrouvait à l’état de lambeau de quelques centimètres à Vandeuvre, dans l'Aube, mais elle ne dépasse pas la vallée de la Seine). On peut étudier la Couche rouge partout où le fer oolithique est exploité ; autrefois, les minières s’étendaient, non seulement autour de Wassy, mais aux environs de Bailly-aux-Forges et de Doulevant-le-Petit; aujourd'hui, le fer oolithique n'est plus exploité que dans les bois de Pont-Varin, au Sud de Wassy, soit a ciel ouvert, soit dans des puits. On peut constater la succession suivante dans une série d’ex- ploitations où le « Roussi » ne varie guère que d'épaisseur : Apbian Auf: | ATORle AMPOULES RENE ea re 1 m. Tee Are oolithique à Exogyra àaquila et Eee | Une SOU ARS RP RE NAN 0,2 | Argile rouge, Couche rouge — Roussi Rnb. fossilifère, oolithique ANS Le 0,23 | RER dohthique à Unios et végétaux. .... env. 0,7 VE Argile rose marbrée sans fossiles 1.29% L’argile rouge, friable est sans fossiles ; ceux-ci sont contenus dans des rognons durs de même aspect, formant au sein de la roche tendre des concrétions agglomérées autour des fossiles, ou quelquefois, de grandes plaques pétries de fossiles *. Ceux-ci 1. Note présentée à la séance du 24 janvier 1921. 2. Celle-ci est chargée d'oolithes de même composition que la Couche rouge, et les deux formations se mélangent sur quelques centimètres (minerai milliolithique). 3. La hauteur atteindrait en certains endroits 0 m. 50, d'aprés Cotteau. 4. La partie inférieure n’est, en général, pas à découvert. 5. Cornuel suppose que les particules d'argile ont été précipitées autour des corps agissant comme centres d'attraction. # k: * » Lx 4 S. GILLET n'ont jamais été étudiés de près; Cornuel et Tombeck qui en ont recueilli pendant toute leur existence n'en ont jamais donné que de rapides listes. La faune est excessivement riche en espèces, si l’on considère la très faible épaisseur du dépôt, mais elle est très pauvre en indi- vidus, ce qui tient sans doute uniquement à l'extrême fragi- lité des coquilles conservées avec leur test. Ces coquilles sont actuellement.très difficiles à dégager des rognons marneux, les affleurements fossilifères sont d’ailleurs très rares; les matériaux qui ont servi à cette étude sont done presque uniquement ceux des collections Tombeck, actuellement au laboratoire de Géologie de la Sorbonne, Cornuel:au musée de Saint-Dizier, ceux de l’In- stitut catholique de Paris qui contient des fossiles recueillis par Cornuel. Historique. — En 1839, dans son mémoire sur les Terrains de la Haute-Marne !, Cornuel signale pour la première fois la présence d’une petite assise intermédiaire entre le fer oolithique et l'argile à £.aquuila; il la désigne sous le nom d° « argile rougeûtre durcie », et n'yindique pas la présence de fossiles. En 1843, il y signale la présence de fossiles néocomiens dans une courte note à la Société géolagique. En 1851 ? dans sa liste des fossiles du Néocomien de la Haute- Marne, il donne à cette assise le nom de Couche rouge, nom employé dans le pays pour désigner cet horizon. En 1854, dans une oies à la Société géologique de France, Rene- vier signale l’analogie de la faune avec son Rhodanien, et en conclut au synchronisme des deux horizons. in 1855, Cotteau range la Couche rouge dans le Néocomien, s. sér. à cause de la grande richesse en espèces du Calcaire à Spatangues. Il range dans le même horizon la zone à T'erebratula Aslieriana de l'Yonne *. L'année suivante, lors de la réunion extraordinaire de la Société géologique à Joinville (Haute-Marne), il émet la même opinion. En 1860, Cornuel, se rangeant à l'avis de Renevier, place la Couche rouge dans l'Aptien inférieur, au niveau du Lower E. aquila groupe de l’île de Wight ; il donne la proportion des différentes classes qui constituent la faune de la Haute-Marne *. En 1863, Cotteau situe aussi la Couche rouge dans l’Aptien inférieur en rangeant toujours avec elle la zone à 7°. Astieriana de l'Yonne >. En 1874 6, Cornuel discute de nouveau la position de notre assise et la range encore dans l’Aptien inférieur. = . Mém. Soc. Géol. Fr. (L), Lt. IV, fe et %e parties. Bull. Soc. Géol. Fr., (2), t. VIII, p. 430. Études sur ons ie l'Yonne. Terrains Crétacés, p. Bull Soc (Geol Er tt., XVI, pile Loc: cil., p. 152. Id 4(8); t UT, pda, lite 2 k9 Oo © & BARRÉMIEN DE WASSY 5 Lors d'une étude parue la même année, M. Lambert se range à l'avis de Cornuel et de Gotteau, et place la Couche rouge dans la zone à T', Astieriana !. Ce n’est qu'en 1905 que Peron, dans une note sur l'Aptien du bassin de Paris ?, discute à nouveau les relations de la faune de la Couche rouge avec la zone à 7”. Aslieriana de l'Yonne, et conclut de la com- position des faunes, que l'équivalent de cette dernière n'est pas la couche en question, mais l'argile grise à T'erebratula sella et E. aquila, située en-dessus, distincte comme faune de l'argile à Plicatules qui représente l'Aptien moyen. La zone à 7. Asfieriana étant le terme le plus inférieur de l'Aptien, la Couche rouge était donc placée dans Île Barrémien supérieur. C’est cette opinion qu'ont suivie : M. Haug, dans son traité de Géo- logie, M. P. Lemoine, dans son ouvrage sur le Bassin de Paris, M. J. Lambert, dans une note sur « l’oscillation barrémienne dans l'Aube et l'Yonne » ÿ. Comme nous le verrons, la faune a plus d’affimités avec le Néo- comien moyen qu'avec l'Aplien. Nous pouvons donc actuellement considérer la Couche rouge comme un horizon formant le passage du Néocomien supérieur à l’Aptien, c'est l'opinion actuelle de M. J. Lambert qui la considère comme infraaptienne. On peut tenter d'établir avec les horizons de l'Europe ocei- dentale les équivalences suivantes : ce qui est cependant hasar- deux dans des terrains sans Ammonites : 7 Sun-Esr [Sup-Ouesr| ILe pc JurA ALPES ESPAGXE | AUBE YONNE x ROLE ne eee DATE F FRANCE Corgières| Wicur SUISSE | VAUDOISES| (l'ÉRUEL) CREER) | CRSSRR SRE SN ES Co nr = | œ à d 2 A a ao = Po d … Le oO +» ? S COS œ a SES > © œ = = DR ga : S les) © vd= © 2 : = 5 © s =] : OS | SS = 2 -= & E d “TS Dre El 2 CHE D = ae n CE cd à o 2 à = ë £ x OÙ æ c 5 d DURS un LE = EE = ce a = FS,6| 23 25 7 æ © D o & S E# Q sea D un Sa PE CE ce ss . =) So = US | > 1 2£ a MEno ete) GE : = O (a © GE Das “ 5 D TS > à Se ü | n € 2 © a SR vu 5 NS Ses) à : de _ CA RDe d ou ce a ZE ee A À & © NS fe d ire) = &p = GO SA 32 a © D) De = Do ELA BR & © = BE œ Sos — © Fe EE cs -S = 5 So — CS He TD œ © D +4 © à pre) A E Se mn ES QE D ELLE = 2 : A DES Se) = =) 2e 2 2 4.2 È © S E a = RAELEIS Ê ENS = re ENS Pa SE! S S © 0 (@) = & (gp) ARR ‘ = Ü = mn 1. Bull Soc. Sc. de l'Yonne, p. 3. Échinides de l'Yonne. 2, Bull. Soc. Geol. Fr. Aptien du bassin de Paris, (4), V, p.370. 3. Bull. Soc. Sc. de l'Aube, t. LXXX. 6 SMCILLET Renevier signale, dans ses tableaux synchroniques des horizons crétacés!, la présence d’Orbitolina lenticularis dans la Haute- Marne ; je n'ai trouvé nulle part qu'il soit fait mention de ce fos- sile par Renevier ou par ceux des géologues qui ont étudié la région ; Je ne puis donc tenir compte de cette simple citation, ce qui est très regrettable, car la présence de ce fossile serait très intéressante dans notre région étant donné qu'on trouve déjà plusieurs espèces de la couche à Orbitolines du Sud-Est : Hete- raster oblonqus b Ors., Barbatia Rauliniana mut. aptiensis P. et Camp., Liopistha Cornueliana, Neitha Morrisi P. et Ren.: les affinités méditerranéennes de ce genre viendraient donner à notre faune un caractère méridional plus marqué. DESCRIPTION PÉTROGRAPHIQUE ?. — Comme nous l'avons vu plus baut, la roche est formée de deux parties : 1° Une argile tendre, faisant prise à l’eau comme de la glaise, riche en oolithes de limonite et en débris du même minéral, con- tenant un fin sable où l’analyse n'a révélé aucune trace de carbo- nate de calcium?, mais de petits grains anguleux de quartz et de la poussière de limonite. 2° Une argile oolithique de même aspect, beaucoup plus dure: une coupe de cette roche nous montre que les oolithes qui pullulent sont des formations typiques à couches concentriques de limonite rassemblées autour d’un noyau de même composition ; on ne peut découvrir la trace d’un organisme ayant servi de centre d'attraction; celui-ci semble toujours être un grain anguleux de limonite ou un débris d’oolithe arrondi ; exception- nellement, on trouve un grain de quartz englobé dans l’oolithe, La pâte,en dehors de l'argile, est formée par un ciment de rhom- boèdres de carbonate de calcium imprégnés de fer qui donnent à celle-ci un aspect grenu (ce sont eux qui rendent la roche plus consistante que celle qui l’englobe); on voit en outre quantité de petits grains de quartz semblables à ceux qui forment le sable trouvé après désagrégation de la roche tendre { et des débris de tests de Gastropodes. Outre les oolithes, de même âge que la roche, on trouve cà et là dans les coupes minces des débris d'oxyde de fer bourrés d'oolithes de même composition : l’aspect de ces lambeaux de 1. Bull, Soc. vaudoise des Sc. natur., 1874, t. 71, p. 525, tabl. 4. 2. Cette étude a été faite avec l'aide de M. J. de Lapparent que je remercie ici de ses conseils bienveillants. 3. Ceci n'a rien d'étonnant, étant donné l'absence complète d'organismes dans cette partie de la roche, 4. Le sable provenant de la désagrégation de la roche dure fait naturellement ellervescence, puisqu'il contient les cristaux de carbonate de calcium. = BARRÉMIEN DE WASSY roche est exactement celui que nous fournit une coupe du fer oolithique sous-jacent. Celui-ci est formé par un ciment argilo- calcaro-siliceux imprégné d’oxyde de fer, mais certaines parties de ce ciment, plus dures, sont constituées presque uniquement d'oxyde de fer ; ce sont ces parties qui ont dû résister au choc du flot de transgression qui a balayé le fer oolithique, et accu- mulé ses débris avec le dépôt de la Couche rouge. Nous ne pou- vons supposer que les oolithes contenues dans cette dernière aient été empruntées à la roche sous-jacente, étant donné l’état intact de leur conservation ; leurs noyaux seuls pourraient être des débris des oolithes du fer en question ; 1l faudrait alors qu'elle se soient formées in situ, ce que semble infirmer le dépôt d'argile en eaux tranquilles. Il semble plus probable qu’elles ont été amenées par le flot d’une côte voisine plus balayée par les vagues, étant alors à l’état de carbonate de calcium !. DESCRIPTION DE LA FAUNE ? HEXACORALLIAIRES : T'ETRACÆNIA ELEGANS DE FROM. 1847. Astræea elegans Firron. Quart, Journ. of London, v. II, p. 247. 1849. Cyatophora elegans LonspALE. Quart. Journ. geol. Soc. of London, MVP DEEE AE MR as pe 68 "1 1Ve 4850. Tetracænia Dupiniana D'OrB1GNY. Prodrome, p. 131. Aptien de l’Aube et de Seignelay. 1869. Holocystis elegans Mirne-Enw. et Haime. Hist. Nat. des Coraux, t. IL, p. 326. 1886. Tetracænia elegans De Fromenrez. Pal. fr. Terr. crét., t. VIII, p.520, pl. 139, fie: 1. : Je rapporte à cette espèce un fragment assez mal conservé où les 4 septes principaux et # septes intermédiaires sont seuls visibles : la columelle a disparu, la symétrie tétragonale qui provient d'une disposition secondaire des cloisons de l’adulte est très nette. Fromentel a montré qu'on devait adopter le nom de genre de d'Orbigny Tefracænia ; Lonsdale a en effet proposé le nom d'Holocystis (nom repris par les zoologues), mais, il l’a décrit et figuré sous le nom de Cyatophora. Peron cite cette espèce comme caractéristique de la zone à Terebratula Astieriana, ignorant sa présence dans l'horizon infé- rieur. 1. La transformation en limonite a dû avoir lieu postérieurement au retrait de la mer. 2. Étant donné que la plupart des fossiles proviennent de Wassy, lorsque je ne fais pas mention du gisement, il est entendu que c'est celui-là. 8 S. GILLET ÉcHinipes : HETERASTER COULONI (AG.) D'OR8. 1829. Holaster Couloni Ac. Éch. suisses, p. 22, pl. 4, fig. 9,10, Hauterivien. 1848. Toxaster Bertheloti As. Gras. Ours. foss. de l'Isère, p. 60, pl. #4, fig. 3,4, Hauterivien. 1853. Heteraster Coulonin'Onrs8. Pal. fr., t. 6, p. 179, pl. 848, FHauterivien. Nombreux individus jeunes, plus allongés que l'adulte, très voisins des jeunes d’Heteraster oblongus, ne s’en distinguant que par la plus grande surélévation du pôle apical, et surtout par la disposition des pores ambulacraires, beaucoup moins allongés que dans À. oblongus (coll. Tombeck). HETERASTER OBLONGUS D'OR8. 1821. Spatangus oblongus BRoNG. Ann. des Mines, p. 555, pl. 7, fig. À, B,C. 4853. Heleraster oblongus D'OrBiGnv. Pal. fr.,t. 6, p. 176, pl. 8#1. 1858. — Picrer et Renevier. Terr. Apt., p. 152, pl. xx1, fig. 3-6. Un exemplaire mal conservé, de très grande taille, à peu près semblable au type de d’'Orbigny. Deux jeunes individus dont l’un, bien conservé, est plus arrondi, et par là plus voisin d’H. Coulonti (coll. Tombeck, coll. Institut catholique). Cette espèce se rencontre dans tout l'Urgo-Aptien du Midi et dans l’Aptien néritique de toute l'Europe dont elle sert de fossile caractéristique. VERS : SERPULA FILIFORMIS SOW. 4836. Sow. in Firron. Trans. of the géol. Soc., t. IV, p. 340, pl. 17, fig. 2. Aptien. Je rapporte à cette espèce des fragments de tubes enchevêtrés à test lisse (coll. Tombeck). BRACHIOPODES : TEREBRATULA SELLA Sow. 1825. Terebratula sella Sow. Min. Conch., v. V, p. 53, pl. 437, fig. 1. 1838. — Browx. Illustr. foss. conch. of Great Britain, NBebsres oll. 42 1840. T. biplicala Romer. Kreide, p. 43, pl. vir, fig. 17. 1850. T. sella n'Ors. Pal. fr., t. IV, p.91, pl. 540, fig: 6 à 12. 4853. — Davinson. Brit. Crét. brach., p. II, p. 60, pl. vr, fig. # à 10: 1858-00 =" Prcrer et Ren. lerr. Apt. p.144 plie) | 4916. — Douvizré. Massif du Moghara (Terr. sec.). Mém. Ac. Sc., 1reet 2€ part.,2t sér.,t LIX, p.41W8 pl: 21, Ho 22-27" Un seul exemplaire dont le crochet est brisé ; cette espèce semble une simple mutation élargie de T. prælonga ; elles BARRÉMIEN DE WASSY 9 coexistent dans le Lower Greensand ; elle caractérise la zone à T. astieriana !. Toula la cite dans l'Ouest des Balkans, et elle s'étend jusqu'au massif du Moghara (coll. Cornuel). TEREBRATULA PSEUDOJURENSIS LEYM. 1841. Tereb. pseudojurensis Ieym. Mém. Soc. Géol. Fr., v. V, p. 12, pl. xv, fig. 5, 6. Calcaire à Spatangues de l'Aube. 1847. — 10,D ORB: Pol: fr,v: IV p: 74 pl:505, fe 4146! Deux exemplaires se rapportant à la figure 5 de Leymerie ; mais, plus allongés ; le crochet et le deltidium sont conservés ; les individus figurés par d'Orbigny ont la saillie médiane du bord palléal beaucoup plus prononcée ; nos exemplaires ont le côté palléal presque droit, les deux sallies du bord palléal inférieur sont peu marquées (coll. Cornuel). = LAMELLIBRANCHES : TRIGONIA CAUDATA AG. Premeercetlielt; 1840. T. caudala Ac. Mon. des This ep 32 pl nee ret Aa 13; 1844. — D'ORBAPALE ES tp 494% pl 287e AS. — Prerer et REN. Terr. Aptien, p. 97, pl. xur, fig. 4 et 2. 1871. — Lycerr. Brit. foss. Trig., p. 129, pl. 26, fig. 5 à 7. 1900. — Kararascu. Crét. du Caucase, p. 68, pl. ni, fig. 6. 4920. T. scabricola mut. Larteti Mun.-Cnaru., MenGaup. Études sur la région cantabrique, p. 128, pl. », fig. 4. On trouve deux variétés totalement différentes dont on ferait deux espèces distinctes si l'on ne trouvait en Angleterre tous les intermédiaires entre les deux : La première variété est haute et courte, l'extrémité anale étant peu développée et le crochet très élevé (PI. I, fig. 1). Elle se rapporte exactement à l’exemplaire figuré par M. Mengaud de l’Albien de la province de Santander ; on trouve des formes du même type dans l'Aptien des Pyrénées, de la Tumisie et du Maroc, par contre, elles sont assez rares en Angleterre? 1l semble donc qu'elles soient d'origine méditerranéenne. Elles sont absentes à l’'Hauterivien. Trois exemplaires de la collection Cornuel. La deuxième variété correspond au type du Lower Greensand 1. Dans la note précitée, Peron signalait l'absence de cette espèce dans la Couche rouge. 2. Quelques individus dans la collection Lycett à Londres (Geological Survey). 10 S. GILLET figuré par Lycett (pl. 5, fig. 26) ; mais, la dépression séparant la partie médiane de la sors de la Sas anale n’existe pas ici. On peut suivre la diminution de cette dépression depuis le type hauterivien à forte carène délimitant les flancs, jusqu'à cette forme-e1 où toute carène et nn aéneret les flancs de l'extrémité anale ont disparu. La hauteur de la coquille au niveau de l'expansion anale est un peu plus grande que dans le type anglais, l'épaisseur est exactement la même, la largeur de l’écusson aussi ; les côtes sont au même nombre et présentent la même direction arquée. Très voisine de la T. pseudocaudata RoLniEr par la longueur de son expansion anale, elle s'en distingue par son épaisseur deux fois moindre, par la longueur moins grande de cette expan- sion et par la plus petite concavité de l’aréa. Notre exemplaire qui provient de Wassy (coll. Tombeck) est le seul que J'aie trouvé de cette variété extrême à extrémité anale presque sur le même plan que les flancs ; ses affinités sont net- tement septentrionales puisqu'on ne rencontre les formes voi- sines que dans le Zower Greensand (PL. I, fig. 2). TRIGONIA ORNATA p'ORB. unter & Et à, 1844. Tr. ornata n'Onrs..Pal. fr., t. IL p. 36, pl. 288. 1857. — Prcrer et Renevier. Terr. Aptien, p. 96, pl. x, fig. Æ 1879. VV bycerr. Brit. loss ep 59 pl 2e 1900. — Woops.Crét. lam., p. 85, pl. xrx, fig. 13. 1916. — Var. urgonensis Cossmann. Bull. Soc. géol. de Fr., t. XVT, Faune desCalcaires d'Orgon, p. #12, pl. xv, fig. 15. Plusieurs des exemplaires examinés ont la partie anale aussi courte que dans le type de d'Orbigny, mais sont beaucoup plus hauts par rapport à la largeur, l’aréa est plus étroite au niveau de l'extrémité anale que dans la partie médiane, c’est le contraire dans letype de d'Orbigny ; les striations qui prolongent les tuber- cules des flancs sur les individus bien conservés sont visibles à la partie supérieure de la coquille ; les tubercules sont épais et émoussés sur le reste de celle-ci. La courbure de la carène mar- ginale est moins prononcée que dans le type de Pictet et Rene- vier, beaucoup plus que dans celuide Woods, où elle est presque nulle. Un exemplaire de l'Institut catholique correspond au type de d’Orbigny, en ce qui concerne la forme générale et l’ornementa- tion des flancs ; mais, les côtes de l’aréa forment avec celles des SPP CNT BARRÉMIEN DE WASSY 41 flanes une ligne presque droite, comme dans le type suisse ; elles sont confondues les unes avec les autres, comme dans une variété de l’Aptien de l'Yonne, Dans la variété du même âge d’Orgon, les côtes des flancs aboutissent moins obliquement à la carène marginale. Je fais figurer un individu de la collection Tombeck dont la charnière est en parfait état de conservation (PI. [, fig. 3 et 4). T'RIGONIA NODOSA Sow. var. ORBIGNYANA LYcErT PL. I, riG. 5. 4829. T. nodosa Sow. Min. Conch., v. VII, pl. 507, fig. À, p. %. 1840. T. cincta et nodosa AGassiz. Trigonies, p. 27, pl. 7, fig. 21 à 23 et pl. 8, fig. 2 à 4. 1843. T° rudis D'OrBreny. Pal. fr. P. I, pl. 289, fig. 1 à 5, p. 137. 1858. T. daedalea Prcrer et Rexevier. Aptien Perte du Rhône, p. 92,pl. xnr, fig. 1 AISTDEAUTE coton Lycerr. ER Tris,,p- 406, pl. 24 et 25, fig. Let ?, . 1900. — Wollemann. Dane und Horranp. Neokom., p. 90, DÉREANSENS J'ai indiqué dans une note antérieure! que cette variété, loca- lisée dans le Nord, apparaissait dans le Barrémien supérieur du Sud de l'Angleterre, où elle se perpétue jusqu à la fin du Lower Greensand. On la retrouve dans l'Aptien de l'Yonne et de la Suisse. Les exemplaires de la Couche rouge sont moins allongés que le type de Lvycett, ils ont, comme celui-ci, les côtes irrégu- hières et serrées. Deux exemplaires dans la collection Tombeck. LEDA scAPHA D'ORs. 1844. Leda scapha D'Onrs. Pal, fr.,t. (I, p. 167, pl. 301, fig. 4 à 3. Quelques exemplaires de la collection Tombeck et Cornuel. INUCULA SIMPLEX DESH. 4842. N. simplex Desn. Mém.Soc. géol. Fr., (4), &: V, p. ï, pl. 9, fig. 5 Dans les trois collections, rares exemplaires. INUCULA PLANATA DEsH. 1842. N. planata Desn, Loc, cil. AD Gi 9, fig. 3, 1899. — Woops. Pal. Soc., v. I, p. 12, pl. ji . 11: à 151, Dans les trois collections. 1. Bull. Soc. geol. de Fr., t. XX, 1920. Revision du groupe de la T. quadrala AG., p. 153 102 S. GILLET ARCA (CARTERONI D'ORg. 1844. A. Carteroni D'Or8. Pal. fr., t. III, p. 202, pl. 309, fig. 4 à 8. 1899. — Woops. Pal. Soc., v.I, p. 33, pl. 6, fig. 4à 51, Un exemplaire avec charnière dans la collection Cornuel, un dans la collection Tombeck. ARCA (BARBATIA) RAULINIANA D'Ors. 4844. Arca Rauliniana D'Ors. Loc. cit., p. 204, pl. 310, fig. 1, 2. Exemplaires semblables au type hauterivien (coll. Tombeck), et voisins de la mutation apfiensis (coll. Cornuel). ARCA (BA RBATIA) MARULLENSIS p'OR8. 4844. Arca Marullensis D'Or. Los. cit., p.205, pl. 310, fig. 3-5. 1899. — Woops. Loc. cil., p.88, pl.7,fig.4at. Deux individus avec leur test (coll. Tombeck), moules internes (coll. Cornuel). ARCA (IDONEARCA) CORNUELIANA D OR. 1844. Arca Cornueliana D'Or8. Loc. cit., p. 208, pl. 311, fig. 1-3. 100 PE — Woops. Loc.cit., p.50, pl.8, fig. 11 13, pl. 10, fig. 1-37. Un exemplaire dont la charnière est intacte /coll. Tombeck). Celle-ci a été figurée par Woods. ISOARCA ? MONTMOLLIN D'OR. 1864. Isocardia Montmollini Picr. et Ren. Terr. Apt., p. 70, pl. 7, fig. 8. Je rapporte l'espèce suisse à ce genre, à cause de la présence sur un individu de la collection Cornuel, de dents taxodontes F1G. 4. — Jsoarca Montmollini Picr. et Rex. mises en évidence sur une partie de la charnière ; le crochet fortement enroulé milite en faveur de cette attribution. Moules internes dans les trois collections. 1. Voir la synonymie de ces espèces dans Woods. BARRÉMIEN DE WASSY 13 OPIS NEOCOMIENSIS p'OR8. Pc. I, r1G. 6 à 10. 1844. O. neocomiensis D'OrB. Loc. cit., p. 51, pl. 253, fig. 1 à 5. 1906. — Woops. Loc. cut., v. Il, p. 118, pl. 17, fig. 8 à 12. Les individus de la Couche Rouge sont des jeunes ou des formes naines (six échantillons dans la collection Tombeck) (PL. I, fig. 6 à 10). Genre ASTARTE Les espèces de Wassv appartiennent toutes au genre Asfarte s. str., et sont de petite taille. ASTARTE SUBACUTA D'OR. 1844. À. carinata D Onrs. Loc. cit., p. 63, pl. 262, f. 1 à 3. 1850. A. subacuta. D'Ors. Prodr., p. 71. 1906. = Woops. Loc. cit.,p. 104, pl. 14, fig. # à 6. Les échantillons correspondent au type de d'Orbigny .du Cal- caire à Spatangues (coll. Tombeck). ASTARTE SUBCOSTATA D'ORB. Proc Meet 1842. A. laticostala Desu. Mém. Soc. géol. Fr., t. IV, 2 part., p. #, pl. #4, fig. 4 et 5. 1844. À. strialocostala D'Ors. Pal. fr. Terr. Crét.,t.3, p. 64, pl. 262, fig. 7-9. 1906. À. subcostala Woops. Pal. Soc., v. Il, p. 109, pl. 14, fig. 29 à 36. Les exemplaires de ce niveau se rapportent à la figure 4 de Deshayes, et à celle de Woods ; la figure 5 de Deshayes et celle de Pictet et Renevier ont le bord anal arrondi ; mais on semble trouver tous les passages entre les deux funeste la charnière est visible sur quelques exemplaires (PI. I, fig. 12). Coll. Tombeck, Institut catholique, coll. Cornuel. ASTARTE SINUATA D'OR&. PL. I, #1G. 13 et 14. 1844. Astarte sinuata D'Or. Pal. fr., t. IT, p. 69, ce 264, fig. 1-3. 1856. Asfarte sinuata Prorer et RENEvIER. Aptien perte du Rhône, p. 89, pl. x, fig. 2 a, b. 1906. — Woops. Cret. lam. of England, p- 3 du vol. IT; p. 104, pl. 14, fig. 7-9. 41% St GIULET Les exemplaires de la Couche rouge se rapportent aux figures de Pictet et Renevier et à celles de Woods ; la figure de d’ (Ode gny représente un individu à forme esimacrr plus arrondie. La présence d’un sillon anal sépare seule cette espèce-e1 de l’Asfarte subacuta, encore ce sillon a-t-il disparu sur quelques exemplaires barrémiens. L'Astarte sinuata, espèce aptienne, peut être consi- dérée comme une mutation de la subacuta hauterivienne qui coexiste avec elle au Barrémien (coll. Tombeck, Institut catho- lique). LuciNA (PuAcoIDES) CORNUELIANA D'OR&. 1844. Lucina Cornueliana »’Ors. Pal. fr., L. III, p. 116, pl. 281, fig. 3-5. Quelques moules internes (coll. Tombeck). CORBIS (SPHÆRA) CORRUGATA SOW. PL: ], FIG. 15. 1829. Corbis corrugata Sow. Min. Conch., v. IV, p. #2, pl. cecxxxv 1. La forme de la Couche rouge ne correspond pas à la forme anglaise type de l'espèce figurée par Woods, elle est beaucoup moins globuleuse et plus inéquilatérale ; elle correspond à la variété qu'on trouve aussi en Angleterre figurée par M. Karakash, du Caucase, et à deux exemplaires du Barrémien du Maroc (coll. Gentil). Elle est moins épaisse que large (larg. 7 cm., épais. 6 cm.). La variété hauterivienne cordiformis est aussi plus équi- latérale et plus globuleuse. Quelques exemplaires mal conservés de lacollection Tombeck. Deux exemplaires avec test entier de la collection Cornuel, dont un avec les deux valves (PI. I, fig. 15). CARDITA ? FENESTRATA FORBES 1845. Venus ? fenestrata Forges. Quart. Journ. geol. Soc., v. I. Lower Greensand fossils, p.240, pl. x, fig. 6. 1856. Cardila fenestrata mn et ReNVire Terr. Aptien, p. 82, pl. 9, fig. 4. 1906. — Woops. Pal. Soc., p.121, pl. 18, fig. 2-4. Un seul exemplaire provenant de Wassy (coll. Cornuel), le test est parfaitement conservé ; l'espèce n’a Jamais été signalée plus au Sud que le Jura suisse. ANTHONYA aff. CANTIANA Woops. PLATE TG Ne RE 1906. Anthonya cantiana Woovs. Cret.lam. of Engl. Pal. Soc., p.130, pl. 19. fig. 4 et 5. 1. Voir la synonymie dans Woods, v. Il, p. 157. PRE NE DC AP ET E ES ATE BARRÉMIEN DE WASSY 15 Il y a dans l'espèce de Wassy un sillon qui sépare en deux l'expansion anale, caractère qui n'existe pas sur le type anglais. La charnière en partie dégagée montre une dent 22 forte, une dent 2h faible (trois exemplaires, coll. Cornuel et Tombeck). CARDIUM (PROTOGARDIUM) PERIGRINUM D OR&. P£. IE, r1G. 3. 1842. Cardium hillanum Levm. Mém. Soc. géol, Fr., t. V, p. 25. 1843. — peregrinorsum Coo. foss. de Colombie. 1843. — peregrinum. Pal. fr., p. 16, pl. 239, fig. {4 à 3. _ Quelques individus possèdent une charnière intacte {nombreux exemplaires dans la collection Tombeck). PROTOCARDIUM FORBESI P. et REN. 1856. Protocardium Forbesi P. ei Rex. Apt. Perte du Rhône, p. 79, pl. 8, fig. 4. Signalé par Pictet (coll. Cornuel). CARDIUM (PROTOCARDIUM) BELLEGARDENSE Picr. et REN. 1856. Cardium bellegardense Picr.et Rex. Apt. Rhône, p. 81, pl. 8, fig. 5. Cette espèce présente la forme et les caractères du P. peregri- num ; elle se distingue en ce que les lames concentriques de la partie antérieure de la coquille ne sont pas visibles à l’œ1il nu, et la coquille parait lisse. La carène anale dont parlent Pictet et Rene- vier n est pas visible ; l'espèce n'a été signalée que dans l’Aptien suisse (nombreux exemplaires dans la collection Tombeck). CARDIUM ÎIBBETSONI FORBES 1845. Cardium Ibbetsoni For8es. Quart. Journ., v. VI, p. 243, pl. 2. 1856. — Prerer et Renevrer. Apt. Rhône, p. 78, pl. 9, fig. 1, 2. 1907. — NWoops. Cret Mlam of-Enst., v. [Ep y, p. 20t, pl. xxx, fig. 7 a. Cette espèce est voisine du -C. subhillanum, mais les côtes sont plus fines, la forme générale moins ronde, l'angle anal étant tronqué. Forbes ne signale pas la carène anale et les côtes plus accentuées sur la région anale que Pictet et Renevier ont mises en évidence ; la coquille est, tantôt plus haute que large, tantôt plus large que haute. L'espèce apparait dans le Sud de l'Angleterre, puis la Haute- Marne et la Suisse à l’Aptien ; Toula la signale à la même époque dans l'Ouest des Balkans. ON. D 2 LUE 16 S. GILLET Nombreux exemplaires dont plusieurs munis de leur test (coll. Tombeck, Institut catholique). ANISOCARDIA WASSYENSIS. n. sp: ds Pz. IT, r1G. 4. Petite espèce de 6 mm., voisine comme forme et comme orne- mentation du type du genre : À. elegans M.-Cu. du Kimmérid- gien. Crochet fortement recourbé, légèrement enroulé; test orné de côtes rayonnantes, bien visibles à l'œil nu, séparées par des intervalles plus larges, coupées de lames d'accroissement dont deux très fortes ; bord palléal non crénelé. La charnière porte une dent cardinale antérieure, les deux autres ont disparu. Un seul exemplaire (coll. Tombeck). CYPRINA ? GALDRYNA D ORB. 1844. Venus Galdryna D'Ors. Pal. fr., p. 437, pl. 383, fig. 14, 15. Je rapporte l’espèceavec doutes au genre Cyprina, d’après une charnière d’un individu du Caleaire à Spatangues qui pourrait être incomplète. Cornuel la cite dans la Couche rouge ; mais, 1l se pourrait que ce soit une variété de l'espèce suivante. CYPRINA SAUSSURI (BrowG.) Picrer et RENEVIER Pr. II, r1G. 5 et 6. 1821. Donacites SaussuriBronc. Ann. des Mines, v. VI, p.555, pl. 7, fig. 5. 1856. Cyprina Saussuri Prcrer et Renevier. Aptien de la Perte du Rhône, p. 73, pl. vur, fig. À et 2. 1906. — Woops. Cret. Lam. of Engl. Pal. Soc., p. 131, pl xx, ie Mas Nombreux exemplaires semblables aux individus à crochet fortement recourbés figurés par Woods; le test est intact; deux individus à crochet peu arqué, mais qui présentent la forme générale de l'espèce, possèdent une charnière parfaite- ment conservée : une dent 34 à la valve droite, une dent 3b bifide, LA III, LAÏI, LPI. A la valve gauche : 4b, 2b et LATT, LPII obsolète. On trouve toutes les formes de passage entre la forme type et les espèces plus régulières, à crochet presque droit voisines de C. Galdryna. Woods rapproche C. Sedgwicki de notre espèce comme pou- 1. Ces échantillons pourraient bien se rapporter à Cyprina bernensis Lex. BARRÉMIEN DE WASSY 17 vant être une variété locale sans carène, à forme plus régulière. C. cuneata Sow., espèce cénomanienne, figurée par Woods, est presque identique à l'espèce néocomienne; C. angulata B. et C. de la Meule de Bracquegnies est plus que probablement une C. cuneata. PL. II, fig. 5, 6, valve droite et valve gauche d'un individu de Wassy. On trouve, en outre, de nombreux moules à Wassy. CYPRIMERIA (CYCLORISMA) PARVA (Sow.) Woops 1826. Venus parva J. DE C. Sow. Min. Conch., v. VI, p. 32, pl. 518, fig. 4 à 6. 1845. Lucina ? solidula ForBes. Quart. Journ. Geol.Soc., v. 1, p. 239, pl. 11, fig. 7. ; 1907. Cyprimeria (Cyclorisma) parva Woons. Cret. Lam. of England, p- 84, pl. 28, fig. 19-23 et pl. 29, fig. 1-3. Les exemplaires de la Couche rouge correspondent exactement aux types du Lower Greensand figurés par Woods. Unexemplaire de la collection Cornuel possède une charnière intacte telle que Woods l’a figurée, un autre de la collection Tombeck possède une charnière un peu moins complète où les dents I et [IT sont absentes. Cette espèce n'a pas été signalée dans l'Aptien fran- çais ni suisse ; il est probable qu'on la trouve à l’état de moules indéterminables, à cause de sa forme peu caractéristique, dans beaucoup de gisements. MERETRIX ROBINALDINA D'OR. 1844. Venus Robinaldina n'Onrs. Pal. fr., t. IL, p. 435, pl. 383, fig. 5 à 9. Citée par Cornuel. MERETRIX VENDOPERATA D'ORS. 1844. Venus vendoperata D'Ors. Id., p. 439, pl. 384, fig. 7 à 10. Quelques moules internes. MErETRIx ? Roissy D'OR. 1844. Venus Roissyi »'Ons. Id., p. #1, pl. 384, fig. 13 à 15. Moules internes. On la rencontre aussi dans le Lower Green- sand et le Gargasien du Midi. 4° octobre 1921 Bull. Soc. géol. Fr.,(4), XXI. — 2. 18 S. GILLET TELLINA ( LINEARIA) SUBCONCENTRICA D'ORB.. PL IL xIG. ets. 1844. Arcopagia concentrica D'Ors. Pal. fr., €. I, p. 374, pl. 370, fig. 6 à 8. 1850. — subconcentrica »'Ors. Prodr., p. 75. 1858. = — Picr. et REN. Aptien Perte du Rhône, p. 69, Dont ve ?1907. Linearia sp. Woops. Cret. Lam. of Engl., p. 175, pl. xxvr, fig. 9. Les exemplaires de la Couche rouge se rapportent à la figure de l’A. concentrica de la Paléontologie française ; ils sont plus allongés que le type de d’Orbigny. L'espèce du Lower Greensand figurée par Woods me semble très voisine de notre espèce ; 1l a figuré la charnière d'une espèce très proche : L. subtenuistriata D Ors. du Cénomanien , elle n’est pas visible sur les individus du Barré- mien (6 à 8 exemplaires, coll. Tombeck (PI. II, fig. 7 et 8), et coll. Cornuel). CERCOMYA ROBINALDINA p'Org. Pc. Il, riG. 9. 1844. Anatina Robinaldina »'Ors. Pal. fr., p. 374, pl. 370, fig. 6 à 8. 1854. — Picr. et REN. Apt. Perte du Rhône, p. 63, DIMVIE, fou 4n Deux exemplaires à rostre anal entier, montrant les stries rayonnantes qui précèdent la carène du rostre; le test porte les fines striations ponctuées caractéristiques du genre(coll. Cornuel et Tombeck). PLATYMYA AGASSIzZI D'OR. 1842. Platymya rostrata Ac., Myes, pl. 10, fig. 11, 12. 1844. Anatina Agassizi D'Or8. Pal. fr., p. 371, pl. 369, fig. 1. Moules internes. P. Hessrri Picr. et REN. 1856. P. Heberti Picr. et Re. Terr. Apt., p. 64, pl. var, fig: 2. Moules internes. THRACIA SUBANGULAI1A DESH. 4842. Thracia subangulata Desn. In Levm. Mém. Sue Géol.Fr.,p. HE, pl. v, fig 4e 1856. — Archiaci P. et Rex. terr. Aptien, p. 67, pl. 7. fig. 5. Un exemplaire deces deux espèces dans la collection Tombeck. BARRÉMIEN DE WASSY 19 THRACIA NEOCOMIENSIS D'ORs. 1844. Periploma neocomiensis D'Onrs. Pal. fr., t. III, p. 380, pl. 372, fig. 3, 4. Cité par Cornuel. THRACIA ROBINALDINA D'OR. 1844. P.Robinaldina »'Ors. Ibid., p. 380, pl. 372, fig. 1 à 3. Cité par Cornuel. LAVIGNON? MINUTA D'Ors. 1842. Platymya minula Acassiz. Pal. fr.,t. IT, p. 405, pl. 377, fig. 1 à 4. Quelques exemplaires de la collection Cornuel. Wassy, Pont- Varin. Le type provient de Pont-Varin (Barrémien et Aptien du Midi). GASTROCHÆNA DILATAIA D'OR8. 1844. Fistulana dilatata. Id. Pal. fr., terr. crét., t. II, p. 394, pl. 375, fig. 1à4. Un exemplaire de la collection Cornuel. PHOLADOMYA GIGANTEA SOW. !. 1836. Pholas giganteus Sow. Trans. geol. Soc., sér. 2, v. IV, p. 130, 338, PAG HE Moules internes assez mal conservés |coll. Tombeck). PsAmmogrA Siuperi Picrer et RENEVIER 1856. Psammobia Studeri Picrer et Rensvier. Terr. Aptien, p.68, pl. 7, fig. 6. Quelques individus dans la collection Tombeck. LIOPISTHA ? CORNUELIANA DORE. 1843. Cardium Cornuelianum. Pal. fr. Terr. crét., p.23, pl. 236, fig. 1 el 3. 1855. Pholadomya Cornueliana Picrer et Renevier. Terr. Aptien, p. 59, pl. vi, fig. 6. 1854. — Mosca. Monogr. des Pholad. Mém. Soc. Géolsusse met 2 pe 100 pl xx, fig. 8 (? pl. xxxvr, #). 1909. : — Woops. Cret. lam: of Engl., p. 6, v. If, p- 245, pl. xir, fig 2, 3. J'attribue cette espèce successivement rangée dans le genre Cardium, puis dansle genre Pholadomya au genre Liopistha s. st. L. Voir la synonymie dans Woods, v. IT, p.216. F 20 S. GILLET quoique je n'aie pu voir la charnière, l'espèce n'étant connue qu'à l’état de moules. Mais, la collection de l’Institut géologique de Strasbourg possède une valve droite de Phol. æquivalvis Gorpr. | qui présente deux dents cardinales de Liopistha, cette espèce appartenant au même rameau que la nôtre, et se continuant du Cénomanien au Sénonien; la forme générale, d’ailleurs, et la pré- sence de côtes rayonnantes qui étaient striées comme dans L. æquivalvis, répondent exactement à la définition du genre. Nombreux exemplaires provenant de Wassy (coll. Tombeck et Cornuel). Le type de d'Orbigny provient de l’Aptien de la Perte du Rhône. Il est intéressant de trouver cette espèce-c1 dans quatre formations synchroniques : le Barrémien supérieur de la Haute- Marne, la couche à Orbhitolines inférieure de Voreppe (Isère) (coll. Allard), le Loweer Greensand inférieur et l'Urgo-Aptien d'Espagne (coll. Coquand et Dereims). Elle se poursuit dans Ia partie supérieure du Lower Greensand et l’Aptien du Jura. Moesch a figuré un exemplaire de l’Albien de la Perte du Rhône ; il cite de plus lespèce dans le Cénomanien de Baucourt (Sarthe) en faisant une confusion avec L. æquivaluis. CN 2 rh GONYOMYA CAUDATA AG. 1842. Gonyomya caudata AG. Mon. des Myes, pl. 1, 1b, fig. 1-3 et 1. 1844. Pholadomya Agassizi D'Or. Pal. fr., t. INT, p. 352, pl. 363, fig. 1 à 3. Un exemplaire de ia collection Cornuel où les côtes rectangu- laires qui ornaient la coquille du jeune ne sont plus visibles, les côtes en V de l’adulte étant seules conservées dans la PRE médiane de la coquille. PANOPEA PLICATA SOW. 1826. Panopea plicata Sow. Min. conch., V, p. 20, pl. #19, fig. 31). Moules internes seulement. Très abondant. à CORBULA (CORBULAMELLA) STRIATULA SOW. done, 110, 1e 1827. Corbula striatula Sow. Min. Conch., v. VI, p. 139, pl. 572, fig. 2et 3, 2. 1846. — D’Ors8. Pal. fr. Terr. crét., p. 459, pl. 388, fig. 9 à 43. À Du calcaire à Spatangues et l'argile ostréenne. Es 1916. — Woops. (Cret. lam. of Engl., p. 212, pl. xxxiv, fig. 6 fl 1 i12X 1. Voir la synonymie dans PerviNQuièRE : Pal. tunisienne, IL, p. 284. BARRÉMIEN DE WASSY , 21 Coquille inéquivalve, gibbeuse, à valve droite plus longue et plus renflée que la gauche {d’Orbigny indique le contraire : : les côtes concentriques “es flancs rejoignent les côtes anales en for- mant un angle largement ouvert dont les sommets délimitent, par leurs jonctions successives, une carène séparant le côté anal des flancs. Sur certains exemplaires, le côté anal est tronqué obliquement, et la coquille a une forme régulièrement triangu- laire ; chez d’autres, ce côté se prolonge en un bec plus ou moins aigu qui, à l'intérieur des valves, est séparé du centre de la coquille par une lame légèrement saillante qui soutenait les siphons. La charnière (PI. IL, fig. 10, 11) est une charnière typique de Corbule, et le muscle adducteur postérieur étant porté par une lame saillante, cette espèce me paraît devoir rentrer dans le sous- genre Corbulamella créé par Meek et Hayden pour des formes semblables du Sénonien. Nombreux exemplaires de Wassy (coll. Tombeck et Cornuel). MAGTRA CARTERONI D'OR. 1844. Mactra Carteroni D'Org. Pal. fr., t. II, p. 367, pl. 368, fig. 6 à 9. Un individu de la collection Cornuel montre à la valve gauche les dents 2h, 4. Les autres exemplaires provenant de la collection Tombeck et de l’Institut catholique ne sont qu’à l’état de moules. Gisement: Bailly-aux-Forges, Wassy. MoODIOLA SUBSIMPLEX Dp'ORB. 1842. Modiola simplex Des. in Leym. Mém. Soc. Géol. Fr.,t. V, p. 8, 26, ON PR TER 1844. Mytlilus simplex »'Ors. Pal. fr., t. III, p. 269, pl. 338, fig. 1 à 4. 4850. — subsimplex D Org. Prodr., p. 81. Un exemplaire brisé de la collection Cornuel se rapporte à la figure 4 de d’ Orbigny représentant un individu à côté anal forte- ment concave. MODIOLA ÆQUALIS SOW.. 1818. Modiola æqualis Sow. Min. Conch., v. LIL, p.17, pl. 210, fig. 21 Les quelques individus de Wassy ont une carène émoussée, comme chez les individus âgés. 1. Voir la synonymie dans Woods re ls Dei UP GÉPAAS CR ET A Se D en EN FER DUT CSS Et 3 Pie dE pt L [A0] 2 S. GILLET Mop1OLA ? ARCHIACIANUS D'OR. 1844. Lithodomus Archiacianus »'OBr. Pal. fr., t. III, p. 290, pl. 344, fig. 14 à 12. Dans les trois collections, rares exemplaires. CRENELLA BELLA SOw. 1836, Modiola bella Sow. Trans. geol. Soc., sér. 2, v. 4, p. 113, 336, 158 ; px ne s0e) 184%. Mytilus Cornuelianus »'Ors8. Pal. fr., t. III, p. 268, pl. 337, fig. 40 A4 | . Quelques exemplaires de la collection Cornuel ont une taille moitié moins grande que les exemplaires anglais et le type de d'Orbigny. L’ornementation de l'espèce est très nette. SEPTIFER LINEATUS SOW. 1836. M. lineatus Sow. Trans. geol. Soc., 2° sér., v. IV, p. 129, 338, pl. xrv, fig.. 2. Aptien anglais 1. ; Cité par d’Orbigny comme provenant de Wassy ; je ne l’ai pas rencontré dans les collections. LITHODOMUS PRÆLONGUS p'Ors. 1844. Lithodomus prælongus »'Ors. Pal. fr., t. III, p.289, pl. 344, fig. 1 à 3. Coll. Cornuel, Institut catholique, rares exemplaires. CHLAMYS (C'AMPTONECTES) COTTALDINUS D'Or. 1844. Chlamys Cottaldinus »'Ors. Pal. fr.,p. 690, pl. 431, fig. 7 à 2. Quelques individus minuscules de la collection Tombeck pro- venant de Wassy présentent la forme de l’espèce de d'Orbigny. PECTEN (NEITHEA) Morrisi P. et REN. 1850. Janira Royeriana v'Ore. Prodrome, p. 119. n° 133. 1858. — Morrisi Picr. et Rex. Apt. Perte du Rhône, p.128, pl. x1x, fig. 2. LOUER — Cnorrar. Crét. Portugal, v. I, sér. 4, p. 147, pl. mi, HO 1903. Neithea Morrisi Woops. Cret. lam. of Engl., p. 201, pl.34, fig. 11 à 13. 1912. — PERVINQUIÈRE. Ét. Pal. tunisienne, v. Il, Gastr. et Eami\erét pe 435 DO Re Te nb 1916. — Douvitré. Terr. Sec. Massif du Moghara. Mém. Ac. des Sc.,t. 54, p. 2, p. 171, pl. 20, fig. 47, 18. 1. Voirla synonymie dans Woods. BARRÉMIEN DE WASSY 23 Cette espèce ne se distingue de la N. quinquecostata Sow. que par son aréa lisse ; elle semble localisée dans l’Urgo-Aptien. Elle est toujours de Debiie taille ; les individus de la Haute-Marne ont une forme régulière comme ceux d'Angleterre et de Suisse : ceux qu'on rencontre dans l'Urgo-Aptien d'Espagne (coll. Dereims), dans l’Urgonien des Baléares (coll. P. Fallot), dans la Couche à Orbitolines inférieure du Vercors (ma collection) sont presque toujours déformés, et les côtes y sont effacées (coll. Cornuel, Tombeck, Institut catholique). LiMA ROYERIANA Dp'Or8. et var. MINUSCULUM COSSMANN 4845. Lima Royeriana »'Ors8. Pal. fr., t. III, p. 327, pl. #14, fig. 5 à 8. 1867. — Picrer et Campicme. Terr. de Sainte-Croix, p. 142, pl. czviv, fig. 4 et 5 1916. Plagiostoma minusculum Cossmanx. Coquilles des Calcaires d'Orgon. B.S.G.F.,t.XVI, p.403, pl.xiv, fig. 14et15. On trouve à la fois des individus de la taille du type de d’Or- bigny (coll. Cornuel) et des individus de petite taille (coll. Inst. cath. et coll. Tombeck) correspondant à la variété barrémienne des calcaires d'Orgon, sur nos exemplaires, il n’y a pas de côtes intermédiaires : ne cétee sont aiguës ou arrondies suivant la plus ou moins grande usure des lon PINNA ROBINALDINA D'OR. Pr rc? 1844. Pinna Robinaldina D'Ors. Pal. fr. Terr, crét., p. 251, pl. 330, fig. 1 Deux exemplaires de petite taille avec une ormentation bien nette (coll. Tombeck et Cornuel). EXOGYRA TUB£RCULIFERA (K. et Duner) Coo. 1837. Ostrea tuberculifera K. u. Dunker, p.150, pl. 6, fig. 8 et 2(0. gregaria). 1869, E. tuberculifera Coo. Mon. des Huitres, P. 180, DIS ie SR ele pl. 66, fig. 13 et 14, pl. 70,fig. 9 à 13. Quelques exemplaires de forme assez irrégulière dans les trois collections. ExoGyrA BOUSSsINGAULTI, var. MINos Coo. Pre te Ares 1844. Ostrea Boussingaulti » Ors. Foss.de Colombie, pl. 18, fig. 20, pl. 20, fie. 8 et 9. 24 S. GILLET 1869, Ostrea Minos Fer LMERS du su Ostrea, P. 183, pl. 73, fig. 4à 8, pl. 74, fig. 14, 15 On trouve dans la Couche rouge de Wassy une forme naine que l’on doit attribuer à l'E. Minos de Coquand à cause de sa taille plus grande que les plus grandes Æ. fuberculifera, pl. I, fig. 13, 14. Individu de Wassy. La valve supérieure seule est con- nue (coll. Tombeck). LIOSTREA PRÆLONGA (COQ. PL. II, r1G. 15. 1849. Ostrea prælonga SuarPe. Portugal. Proc..geol. Soc., t. VI, p. 186, pl. 20, fig. #4 1869. — — Coauaxn. Mon. des Huîtres crét., p. 169, pl. xzvr. 4875. — Malletia ? Dumas. Urgonien du Gard. 1893. Ostrea prælonga Perox. Moll. foss. Tunisie, p.110, pl. xx, fig. 4 à 6. Cette espèce semble être une des premières des grandes Huîtres qui ont peuplé l'Espagne à l’Albien, elle a des origines méditer- ranéennes bien nettes, elle se poursuit du Barrémien supérieur à lAlbien supérieur (Tunisie). La forme est très variable : l'aire ligamentaire est plus ou moins allongée, le crochet plus ou moins recourbé, suivant la position de fixation ; certains individus sont fixés au niveau du crochet, d’autres sur le côté par toute leur longueur. C'était une espèce sociable : on rencontre des individus groupés, d’autres fixés les uns sur les autres. | Ces Huiîtres appartiennent à un groupe spécial voisin de la Gryphæa actuelle par sa forme, mais se rattachant au genre Ostrea par leur mode de vie fixé. LIOSTREA sp. ? PL. II, r1G. 16. Je n'ai rencontré que deux spécimens de cette Huître que je nai pu homologuer à aucune espèce connue : le crochet est engagé dans la gangue, il semble avoir été léséremeut recourbé. a sale Heron “ul connue porte des heroes concentriques en forme de tuiles. Elle est fortement bombée comme une Gry- phæa, mais droite comme une Ostrea; l’ornementation en tuiles la rapproche également de ce genre. ANOMIA LÆVIGATA SOW. 1836. Anomia lævigäta Sow. Trans. geol. Soc., sér. 2, v. 4, p. 338, pl. xrv, fig. 6. 1899. — NUOONS Pal. Soc., v. II, p. 29, pl. v, fig. 6-9. BARRÉMIEN DE WASSY 25 Une valve supérieure et trois valves inférieures de jeunes indi- vidus (coll. Institut catholique). GERVILLEIA LINGULOIDES KFORBES 1845. G. linguloides For8es. Quart. Journ.geol. Soc., v. I, p. 246, pl. 3, He cot, L'expansion aliforme du bord anal paraît à peine exister chez le jeune ; elle est délimitée par une carène qui la sépare des flancs, tandis qu une deuxième carène sépare les flancs en deux parties cette carène médiane est parfois peu marquée. Cette espèce n'a pas été signalée dans le Sud de la province méditerranéenne. La charnière porte des chevrons ligamentaires sans dents; elle appartient done à un sous-genre spécial du genre Gervilleia. Nombreux exemplaires provenant de Wassy (coll. Cornuel et Tombeck). GERVILLEIA TENUICOSTATA PIicTETt et CAMPICHE Prec rebele: ‘1869. Gervilleia tenuicostata Prarer et Came. Terr. de Sainte-Croix, p. 88, pl. czvr, fig. 4, 5. Nombreux exemplaires de Wassy dont deux jeunes se rap- portent aux figures de Pictet et Campiche ; l’échancrure de l’aile postérieure ne semble exister que chez les individus plus âgés. La Gervilleia sp. de Woods® semble bien appartenir à notre espèce; elle se serait continuée, d’après lui, dans le Gault; et l’on trouve au Cénomanien une nn très voisine: G. - Sow. qui est plus ou moins oblique. Sur un exemplaire de la collection - Cornuel, les deux valves sont accolées et laissent voir la char- nière droite et gauche semblable à celle de G. rostrata figurée par Woods, avec une dent à chaque valve et une aréa Mesrine c'est aussi un sous-genre spécial du genre . GASTROPODES : ATAPHRUS ALBENSIS (b'ORB.) CosSMANN. 1843. Trochus albensis n'Ors. Pal. fr. Terr. crét., v. Il, p. 183, pl. 177, fig. 1 à 3, du Caleaire à Spatangues de l'Aube. Un seul exemplaire très mal conservé dans la collection Cor- nuel. 1. Voir la synonymie dans Woops, p. 78, v. II. 2: V. II, p. 85, pl. x1, fig. 24-95. 26 S. GILLET ATAPHRUS sp. Un individu de Bailly-aux-Forges (coll. Cornuel) à galbe régulièrement conique, indéterminable. INODODELPHINULA MUNITA (FORBES) COSSMANN 1845. Turbo munitus For8es. Quart. Journ. geol. Soc., t. I, p. 348, pl. 4, EDS 2 1854. — Prerer et Renevier. Terr. Apt., p. 38, pl. 14, fig. 1 ete 186%. = Picrer et Campicxe. Terr. crét. de Sainte-Croix, p. #80, pl. rxxxiv, fig. 4 à 3. 1868. — De VerneuIL et Lôrière. Néoc. sup. de Utrillas, p- 26, pl ete L'espèce forme deux variétés : l'une à tours peu élevés se trouve dans l’Aptien inférieur suisse ; l’autre à tours beaucoup plus élevés est localisée en Suisse dans l’Aptien supérieur. Ces deux variétés se rencontrent dans le Lower Greensand sans qu'il semble y avoir distinction de niveau!. C'est à la première que correspondent les exemplaires de la Couche rouge qui sont assez abondants ; l’ornementation est parfaitement conservée, le péristome intact, le profond entonnoir ombilical bien dégagé. Pervinquière signale cette même variété dans l’Aptien de Tuni- Ci D] sie?. EUMARGARITA (SOLARIELLA) WASSYENCIS n. Sp. Pr II mrc. 1: Galbe conique, dernier tour aussi haut que le reste de la spire et beaucoup plus large que l'avant-dernier tour; le test paraît lisse et orné seulement de deux carènes légèrement granuleuses qui occupent la convexité du tour. Sur le dernier tour, à ces deux carènes vient s’en ajouter une troisième qui borde la suture de l’avant-dernier tour ; toutes trois dépassent légèrement le bord mince du labre. Tours anguleux, à convexité limitée à la partie inférieure par la première carène, descendant ensuite obliquement à celle-ci jusqu'à la suture du tour précédent ; à la partie supé- .rieure, limités par la deuxième carène qui borde presque la suture du tour suivant. Ouverture à peu près quadrangulaire, columelle épaisse, entonnoir ombilical profond. Espèce d’un cen- 1. La forme haute correspond au type de Forbes. 2. Etudesde Pal. tunisienne, v. 2, Gastropodes et Lamellibranches, p. 5. D Led 4 BARRÉMIEN DE WASSY 27 timètre environ ; sa spire très allongée la rapproche des formes tertiaires. Quatre exemplaires de la collection Tombeck. DISGOHELIX DISSYMETRICA n. sp. Pr I IG. 2,et, 3. Cette espèce est caractérisée par sa face supérieure plane, et sa face inférieure disposée en entonnoir profond. Taille petite, forme discoïdale, spire à peine plus élevée que le dernier tour ; 5 ou 6 tours étroits séparés par, de profondes sutures, anguleux au milieu de leur largeur, et ornés d'une carène granuleuse. Chacune des deux rampes délimitées par la carène est divisée en deux par un cordon granuleux aussi saillant que la carène médiane ; toute la largeur des rampes est ornée de filets spiraux très fins ; le dernier tour embrasse toute la coquille, son profil est bicaréné comme celui des autres tours. F1G. 2. — Discohelir dissymetrica nov. sp. À, Section médiane schématique ; B, Partie inférieure concave de la coquille ; cm, carène médiane ; cli, carène latérale inférieure ; cls, carène latérale supé- rieure ; s,suture ; fs, face supérieure. À la base de la coquille, l’avant-dernier tour ne recouvre pas le dernier tour jusqu'à la carène périphérique : symétriquement à la suture de la face supérieure, se trouve une carène tuberculeuse semblable aux trois autres, d’où part à angle droit une rampe limitée par le tour précédent. Chaque tour étant ainsi en retrait forme une série de gradins qui délimitent un profond entonnoir ombilical (Fig. 2). Ouverture subpentagonale, à peu près aussi large que haute. Un exemplaire dans la collection Cornuel et un dans la collec- tion Tombeck. Caenorus Roux! P. et REN. 1854. Rostellaria Rouæii Prarer et Renevier. Terr, Aptien, p. 47, pl, #4, fig. 9, Cette espèce doit former une section spéciale caractérisée par son labre ailé en triangle isocèle dont le sommet est formé par le prolongement de la carène médiane du dernier tour, et les 28 S. GILLET ÉRSTRRE ÿ + angles de base, par la base du canal siphonal et celle du dernier À tour de spire 4 Sur les exemplaires de la Couche rouge, il n'y a plus trace # d'expansion du labre ; les premiers tours de la coquille sont à arrondis, et la carène médiane des tours est émoussée : celle du À dernier et de l'avant-dernier tour est très aiguë ; le premier porte . une deuxième rangée de tubercules peu saillants formés par la L réunion des côtes transverses et obliques ; 1l est moins grand par x, rapport au reste de la coquille que dans la figure de Pictet F (celle-ci ne correspond pas exactement au type qui a trois milli- À mètres de moins comme hauteur du dernier tour). L'ouverture À est étroite, la plus grande largeur est au niveau de la carène médiane ; le rostre aigu est brisé sur nos échantillons. L'ornementation est très voisine de celle d'Aporrhais Tribo- leti P. et C. de l’Aptien inférieur qui a le premier tour beaucoup plus court et arrondi et ne semble pas avoir eu de digitation du labre prolongée sur la spire. Quelques exemplaires bien conser- vés (coll. Cornuel). ER APT Te ur nn € l'anas :2 ARRHOGES (PSEUDODIARTEMA) PALMATA nov. sect. n. Sp. RG nie Pc. IIL, riG. 4. an 5 Cette espèce constitue une section nouvelle qui semble former . passage du genre Arrhoges au genre Diartema. Elle s’écarte de : ce dernier genre par la moins grande hauteur et épaisseur du dernier tour, par l'absence d'une varice opposée à l'aile, par la présence d'un labre digité et non festonné ; elle s'en rapproche par son labre court, digitiforme que l’on ne rencontre pas dans le genre Arrhoges, et qui me fait créer pour l'espèce une section nouvelle, par la présence d'une gouttière postérieure au labre. Elle doit être rangée dans le genre Arrhoges à cause de son aspect chénopodiforme, de son rostre assez court, de son aile adhérente à l'avant-dernier tour, au niveau de la gouttière pos-: térieure, sans digitation rue. É Cette section s'écarte de Drepanochilus par son premier tour plus ventru et son labre moins prolongé en une pointe aiguë, d'Arrhoges s. str. par ce dernier caractère, de Monocyphus par l'absence de la grande expansion de l'aile ; elle s’en rapproche par la forme générale et l'ornementation. Elle rappelle les formes tertiaires de OR nEe du groupe Digitolabrum qui sont des Strombidés. Description de l'espèce. — Labre occupant plus de la moitié de la hauteur totale de la coquille, orné à sa partie inférieure de ni BARRÉMIEN DE WASSY 29 quatre côtes longitudinalesnoduleuses très courtes, et de trois côtes tuberculeuses principales transversales, dont l'inférieure recouvre la gouttière basale formée par le labre, et la médiane traverse l’ex- trémité supérieure des côtesnoduleuses transversales, toutes deux aboutissant au bord columellaire, tandis que la côte supérieure aboutit à l'extrémité supérieure du bord columellaire. Ces trois côtes forment, au bord du labre, les digitations carac- téristiques du genre ; elles sont séparées par une série de petites côtes dont deux médianes saillantes, séparées par des plus petites visibles seulement à la loupe ; ces petites côtes se prolongent jusque sur le canal siphonal qui est brisé sur notre exemplaire et sur la partie inférieure du labre, adhérente avec l’avant-dernier tour. La spire qui est formée de six tours présente une ornementation de Scalaire, c'est-à-dire, des côtes longitudinales {12 environ) occupant toute la hauteur du tour recoupées par des côtes d’ac- croissement assez fortes. L'ouverture n’est pas dégagée; elle s’élargit de la partie supérieure à la partie inférieure; la gouttière formée par la partie inférieure du labre est fermée et ne devait pas contenir de prolongement du manteau ; elle fait saillie à la partie supérieure pour former la première digitation. Un seul exemplaire de Wassy (coll. Tombeck). DICROLOMA (PERISSOPTERA) ForBEsI P. et C. Be IL ne 05 Er 0e 1854. Rostellaria Robinaldina Picrer et Rex. Mat. pour Pal. suisse. Ap. Perte du Rhône, p. 46, pl. 4, fig. 8. 1864. 4 pporrkhais ForbesiP.etCamP.Mat. pour Pal. suisse, Ste-Croix, p.601. L'espèce de la Couche rouge se rapporte au type de D. Robi- naldina de Pictet et Renevier que Pictet a plus tard séparé sous le nom de Forbesi à cause de l'allongement plus grand du dernier tour et de la présence des côtes rayonnantes sur toute La hauteur de ce tour ; c'est une mutation du Barrémien supérieur et de l’Aptien. Pictet semble croire qu'elle caractérisele Lower Green- sand ; or, Gardner figure deux D. Robinaldina conformes au type hauterivien. Celui-ci a de grosses côtes courtes sur le dernier tour, formant parfois des tubérosités. Sur l’exemplaire de la Couche rouge de la figure 5, le pre- mier tour est ausssi allongé que dans le type de la D. Forbesi, les côtes sont aussi prononcées ; elles se prolongent jusque sur le bec siphonal sur le jeune individu; elles sont limitées à la base 30 S. GILLET du bec siphonal par une carène lisse qui circonscrit une partie supérieure portant seulement des côtes d’'accroissement. Ni la figure de Pictet, ni aucune de celles de la D. Robinal- dina ! ne donnent une bonne idée de la forme de l’expansion du labre : elles n'indiquent pas la profonde échancrure qui sépare la base du bec siphonal de l’aile du labre : celle-ci paraît lisse dans la mutation barrémo-aptienne, tandis que, dans l'espèce haute- rivienne, les stries qui couvrent le dernier tour se continuent sur toute son étendue ; dans D. Forbesi, 11 semble n'y avoir que les côtes radiales qui ornent ce tour. L'ouverture est étroite (PI. III, fig. 6). Une quinzaine d'exemplaires (coll. Tombeck et Institut catho- lique). | DICROLOMA (PERISSOPTERA) GLABRA (FoRBEs) CossmANN 1845. Rostellaria glabra For8es. Lower Greensand fossils. Quart. Journ. geol. Soc., LE p.350; pl'uv, fo: 1904. Dicroloma (Perissoptera) glabra Cossmanx. Essais de Pal. Comp., v. VI, p. 9,5. 1916. — Douvizzé. Massif du Moghara. Mém. Ac. des Ses, Leet2esér 1 nd pl eve fig. 5. Cette espèce aptienne ne se distingue de l'espèce précédente que par l'absence des côtes rayonnantes au dernier tour. Un seul exemplaire dans la collection Cornuel. DICROLOMA (ANCHURA) LONGISCATA BuUv.mut. WASSYENCIS nov. mut. PL. III, r1G. 7,8,9. 1852. Rostellaria longiscata. Buvicnier. Stat. Meuse Atlas, p. #41, pl. xxvin, fig. 28 à 30, du Calcaire à Spat. de Sommelonne. 1900. Alaria longiscala PEeron. Et. pal. sur terrains du dép. de l'Yonne. B'Soc. Sc. Vanne, p. 117, pluv, fig. #). 1904. Dicroloma (Anchura) longiscata Cossm. Essais de Paléoconch. comp., p. 93. La présence dans la Couche rouge d'un individu brisé à la partie inférieure de la coquille, mais portant une partie de la longue expansion du labre caractéristique de la section me per- met de confirmer l’attribution de cette espère au genre Dicroloma faite sur des exemplaires très incomplets de l'Yonne. Grâce à l'ensemble des échantillons examinés, j'ai pu reconstituer à peu 1. Les dernières figurées, celles de Skeatet Madsen du Jutland, ne donnent pas une meilleure idée du labre. BARRÉMIEN DE WASSY 31 près le labre comme le montre le dessin schématique de la Figure 3. Il y a en effet toutes les chances pour que l'expansion du labre ait été bifurquée en T, comme dans une espèce très voisine d’or- nementation : D. carinata Manr. FiG. 3. — Dicroloma longiscata Buv. Sur deux exemplaires jeunes de Wassy, l’'ornementation ést sem- blable à celle des types de Buvignier (PI. III, fig. 8). Elle consiste en côtes obliques bien marquées, coupées par des filets spiraux ; les tubercules situés sur la partie médiane des côtes, au niveau de leur plus grande convexité, qui forment par leur réunion avec les filets spiraux une, carène médiane, ne sont pas figurés dans l’atlas de la Meuse ; ils sont assez bien visibles sur l’avant-der- mer tour dans la figure 4 de Peron; ceux du dernier tour forment une carène bien prononcée qui se prolonge dans la digitation infé- rieure du labre ; ce dernier tour ne porte pas de côtes sur les figures de Buvignier ; elles ont disparu sur l'individu ailé figuré en 41 par Peron, mais elles existent sur nos exemplaires. La carène antérieure du dernier tour indiquée par Buvignier et Peron comme distinctive de l'espèce, et qui se prolonge jusqu à la colu- melle, mais ne s'étend pas sur l'expansion du labre, n'existe pas ici ! : les fins filets spiraux des tours couvrent aussi le dernier tour ; il y en a trois de plus marqués au-dessus, et trois au-des- sous de la carène médiane, mais aucun ne forme une carène. Ce caractère semble distinguer l'espèce barrémienne que nous con- sidérons comme une mutation ayant pour caractère distinctif : l'absence de seconde carène au dernier tour. Le rostre est allongé, l'extrémité aiguë et courbée est brisée sur tous les échantillons néocomiens ; elle est visible dans l’espèce albienne conservée intacte dans des marnes. L'ouverture est étroite, élargie auniveau de la partie médiane du labre qui, à la face inférieure, est lisse, et ne porte qu'un bourrelet séparé par deux sillons correspon- 1. Ce caractère est un de ceux de la section, d'après M. Cossmann. "à #” TA Sn Sr NE Pa à 32 S. GILLET dant à la carène médiane (PI. IIT, fig. 9); la columelle est lisse, à fort bourrelet calleux. Il y a, sur les exemplaires de la Couche rouge, 9 tours de spire ; les côtes obliques de ces tours forment de temps en temps un bourrelet. D. carinata ManrT. semble continuer le phyllum à l’Albien ; Gardner a décrit des formes du même type dans ou mais il n’y a qu'une digitation. D. Re D'Ors. et D. Forbesi P. et C. sont très voisines comme ornementation ; notre espèce s’en distingue : par ses côtes à courbure régulière ornées de tubercules, celles-ci étant obliques et lisses dans les espèces précédentes ; par la présence d'une carène au dernier tour, et l'absence de côtes obliques Fe marquées. L'ornementation est exactement la même que dans le rameau d'Arr. {Drepanochilus) calcarata Sow. et Mulleti »'Ors. CERITHIUM (AÂTRESIUS) CORNUELIANUM pb OR. 1843. Cerilhium Cornuelianum D'Ors. Pal. fr., t. IL, p.361, pl. 228, fig. 11 à 43. 1868. — Valeriae Verneurz et Lorière. Néoc. sup. de Utrillas, p. 11, DitUi en ls ; 1902: — Cornuelianum Reusinper. Mém.Com. géol. russe, p. 145, t. I, fig. 11. Rehbinder a rapproché l'espèce espagnole et la française après examen d'un grand nombre d'exemplaires des différents gisements. Je renvoie à cet auteur qui a donné une description détaillée de l'espèce et de ses différentes variétés. Les exemplaires de la Couche rouge sont bien conservés et correspondent au type de d'Orbigny ; la forme du bec a fait ran- wer l'espèce par M. Cossmann dans sa section des Afresius. Nombreux exemplaires dans les collections Tombeck et Cor- nuel, dans la collection de l’Institut catholique. Gisements : Wassy, Bailly. CERITHIUM (M ETACERITHIUM) GAUDRYI D'OR. 1853. Cerithium Gaudryi »'Ors. Pal. fr., t. Il, p. 358, pl. 238, fig. 4 à 6, du Calcaire à Spatangues de l'Aube. J'ai pu comparer les quelques exemplaires de la Couche rouge avec le type de d'Orbigny ; ils présentent la même forme à tours peu saillants, différant un peu de la figure qui montre des tours plus détachés ; l’ornementation consiste en une carène lisse et BARRÉMIEN DE WASSY 39 aiguë limitant la partie supérieure de chaque tour, la partie infé- rieure porte deux côtes lisses ; ceci rappelle certaines formes de Turritelles tertiaires (coll. Tombeck). CERITHIUM (MBTACERITHIUM) CAMPICHEI COSSMANN. 1864. Cerithium Coquandi Picrer et Campicne. Terr. de Sainte-Croix, p- 284, pl. zxxr, fig. 4 et 5 non C. Coquandi Marx. 1905. Metacerithium Campichei nov. nom. Cossmann. Essais de Paléocon- chologie comparée, v. VE, p. 55. Je rapporte à cette espèce une petite coquille pupoïde voisine de la figure 5 de Pictet et Campiche ; elle est deux fois plus grande. Il y a deux rangées de petits tubercules au centre des tours au lieu d’une, ce qui est probablement dû à l’état plus avancé du développement. Il est probable que la forme pupoide n’est qu'un stade Jeune et que la coquille samincit de plus en plus en vieillissant (coll. Cornuel). CERITHIUM (METACERITHIUM) n. sp. Pc. IL, r1G. 10, 11. Cette espèce est très voisine de WMefacerithium trimoline Micu. de l’Albien ; la bouche n'est malheureusement pas conservée ; les trois rangs de tubercules qui couvrent chaque tour de spire sont plus serrés que dans l'espèce citée, les rangs de tubercules sont exactement semblables, le supérieur étant beaucoup plus développé que les autres. Chez le jeune, les tours sont détachés les uns des autres, mais ce caractère disparait à mesure que l’ani- mal avance en âge ; 1l se développe alors un léger espace entre les tubercules. L’angle spiral est sensiblement le même que celui de l'espèce albienne. Deux exemplaires, un jeune et un individu de Ü cm. 50 (coll. Tombeck). CERITHIUM (UcHAUxrA) PuizIPPsI LEYM. 1842. Cer. ? Phillipsi Levmer. Mém. Soc. géol. Fr., 1"e part., t. V, p. 4, pl. 17, (Don ASE ) 1842. — D'ORpreNv. Pal. frs, tp 956, pl: 224 four, 8* 1845. Cerithium Phillipsi For8es. Quart. Journ. geol. Soc.,t. Ep. 352, pl.#, fig: 12. 1850. — - Forbesianumo'Ors. Prodrome, t. I, pe A0 185%. — — Picrer et Renevier. Terr. Aptien, p. 52, pl.5, fig. 6. 1854. Turritella Charpentieri P. et R., terr. Apt., p. 29, pl.3, fig. 3 a,b. 3 octobre 1921. Bull. Soc. géol. Fr. (4), XXI. — 3. 34 S. GILLET 1868. Cerithium Forbesianum ne VerneuIL et Lorière. Foss. Néoc. sup. de Utrillas, p:49, pluie 1902. Cer. Phillipsi Rensinner. Mém. Com. géol. russe, t. XVII, p. 149, pl: ri, fig. 17 à 19/et av, fs 1-2: Rehbinder a montré après examen d'un grand nombre d’échan- tillons de divers gisements que C. Forbesianum était le Jeune de C. Phillipsi. On peut suivre sur les coquilles de la Couche rouge le développement à partir des premiers stades : les tours portent une série de filets longitudinaux dont deux sont granuleux ; plus tard, les granules s’étalent en tubercules moins nombreux que les granules primitifs ; l’ensemble de deux tubercules forme une côte transversale ; les filets lisses se renflent aussi à ce niveau sans donner de tubercules. Dans les tours moyens, 3 filets cloisonnaires se renflent pour donner des tubercules ; comme nous venons de le voir, il n y en a «ue 2 chez le jeune ; il y en a 4 ou 5 chez les individus plus âgés. C. Phillipsi représente un stade où les filets longitudinaux ont presque disparu, de sorte qu’on a des rangées de tubercules formant un quadrillage sur chaque tour. Les figures de de Ver- neuil et Lorière représentent une autre variété âgée où les côtes transverses sont transformées en cordons lisses (3 ou 4). La figure de Forbes est le type de la variété Forbesianum de d'Orbigny ; le type de Pictet et Renevier est semblable à l'indi- vidu figuré par Rehbinder du Musée de Genève : la partie supé- rieure est une ornementation de Forbesianum, la partie infé- rieure, de Phillipsi ; Turritella Charpentieri est une variété extrême du stade Phillipsi où les tubercules sont séparés les uns des autres et forment un réseau quadrillé sur les tours. C. albense n'Ors. est très voisin ; mais, il y a un plus grand nombre de filets longitudinaux, les tours sont plus arrondis, plus détachés les uns des autres (coll. Tombeck, Cornuel, Pictet, Ins- titut catholique). CERITHIUM sp. ? Quelques individus de Bailly à tours lisses, arrondis, non détachés les uns des autres dont l’état de conservation n’est pas suffisant pour que je puisse hasarder aucune détermination spé- cifique. GLAUCONIA LUJANI DE VERN. PL. [EF FIG. 19 4714: 1852. Cerithium Lujani ne Ver. Bull. Soc. géol. fr., 2sér.,t. X, p. 102, pl. 1, fig. 7. Néoc. d'Utrillas. BARRÉMIEN DE WASSY 35 1859. Cassiope Lujani ViLanova. Mém. géogn. de Castellon, p. 3, fig. 7. 1865. — et C. Verneuili Coquanp. Apt. d’Esp., p. 60, pl. 4, fig. 3 45,4 et2. 1868. Vicarya Lujani De Ver. et Lorrère. Ét. néoc. sup. d'Utrillas, p. 3. plie. 1893. — Branneri Hizz. Inv. Pal. of Trinity Divis. Proc. of biol. Soc. of Washington, pl. 5 (pars.). 1899. Glauconia Lujani Péron. Bull. Soc. Sc. de l'Yonne, p. 95, pl. 1, fig. 40 (Néoc. de l’Yonne) 1909. — Cossmann, Essais de Paléoconch. comp., 1. VIII, : De 19-pl: 4 flo 41; 42 19142. — RExBINDER. Mém. Com. Géol, russe, t. XVII, pl. 1, fig. 12: Les exemplaires de la Couche rouge sont usés, et ne corres-. pondent pas à ceux figurés Jusqu'ici (sauf, celui de Peron) ; jai pu. grâce à deux Jeunes individus, identifier l'espèce ceux qu'a figurés de Verneuil (fig. 3 e et h) ont, comme ceux de Wassy, une carène aiguë à la partie supérieure des tours de spire, et dépassant la suture ; la partie inférieure des tours porte une rangée de tubercules ; de Verneuil a montré comment la carène supérieure devient émoussée, puis se transforme en tubercules ; cette forme à rangée de tubercules bordant de chaque - côté la spire est la forme normale de l'adulte (var. lævigala de Coquand) ; celui-ci a figuré, sous le nom de Verneuili, une variété que, dans son texte, 1l fait rentrer dans la Cassiope Lujani sous le nom de var. crassa : la rangée de tubercules inférieurs se transforme en une carène aiguë, dépassant largement le tour de spire. Dans les individus adultes de la Couche rouge, la ran- gée granuleuse est presque réduite à un cordon longitudinal lisse ; la carène supérieure du tour de spire n’a pas disparu, mais elle est émoussée, et ne fait plus saillie sur la suture qui la sépare du tour supérieur ; la rangée granuleuse semble ainsi plus éloi- gnée de la suture que dans le jeune ; les stries longitudinales sont bien marquées ; elles suivent le développement de la coquille : linclinaison qu'elles forment autour du péristome sert à distin- guer l’espèce du G. sftrombiformis que Rehbinder homologue à Cer. Heeri Picrer et RENEVIER. Le péristome est bien visible sur deux desexemplaires, le sinus qui l’entoure bien marqué. L'espèce apparaît dans l’Yonne à l'Hauterivien ; on la retrouve en Angleterre au Barrémien moyen où elle caractérise la Pun- field formation de Swanage bay, et en Espagne où elle abonde, dans les hignites d’'Utrillas ; elle revient en France avec le dépôt de la Couche rouge, et passe dans le Jura à l’époque aptienne ; 7 on la trouve dans la steppe d’Astrakan dans une formation pro- PU D M NP ane DU NEO ASE tel ET CL ÉL PEN 36 S. GILLET bablement albienne. D'après Rehbinder, elle s'étend jusque dans le Cénomanien avec la mutation aberhensis Fraas des couches à Trigonies de Syrie. Il y aurait donc eu migration duN W vers le SE. Une dizaine d'individus provenant de Wassy, coll. Cornuel et Tombeck (pl. II, fig. 12 à 14). GLAUCONIA HEVELTICA PictTer et RENEVIER. 1854. Turritella helvetica P. et Ren. Terr. apt., p.28, pl. ru, fig. 2 1865. Cassiope helvetica Goo. Apt. d'Esp., p. 59, pl. ni, fig. &. 1868. Vicarya helvelica De Verneuiz et Lorrère. Néoc. sup. de Utrillas, Pollen Al Les deux exemplaires de la Couche rouge (coll. Cornuel) se rapportent à la figure 2h de Pictet et Renevier où le bord sutural est déprimé. Ils ont aussi le premier tour usé et la bouche brisée, les stries rayonnantes et les tours de spire ne sont pas visibles. Coquand a figuré un bel exemplaire qui a la bouche intacte : c'est une Glauconia ; les sutures qui séparent les tours portent des bourrelets, ce qui n’est pas visible sur les autres figures représentant des individus probablement âgés ou usés. Les deux bourrelets qui ornent le premier tour au niveau du péristome existent dans l’exemplaire figuré en 2a par Pictet et Renevier ; sur les types de de Verneuil, la bouche est brisée. En outre, dans la figure de Coquand, le premier tour est orné en sa partie médiane de deux forts bourrelets qui laissent entre eux une profonde dépression correspondant à la spire. SCALA (CONFUSISCALA) Roux Pictr. et REN. 1855. Scalaria Rouxii P. et R. Aptien de la Perte du Rhône, p. 30, pl. 1, fig. a, b. Je rapporte cette espèce au sous-genre Confusiscala ne Boury à cause de sa forme et de ses côtes, quoique elle ne possède n1 bourrelet sutural, ni bourrelet au centre du dernier tour comme le type du sous-genre (Scalaria Dupiniana »'Ors. de l’Albien). Les deux individus de la Couche rouge se rapportent à peu près à la figure de Pictet et Renevier (qui correspond au type) 3 ils sont ins (le premier tour est moins large, la bouche moins droite). Le bourrelet de la bouche est très peu épais, celle-ci est plus droite que dans le type du sous-genre:; la base du dernier tour est plus droite que dans ce type. Il n'y a pas d'espèces très voi- sines ; les côtes sont moins fortes que dans les autres espèces, le premier tour moins large par rapport au reste des spires. Un exemplaire de la collection Cornuel provenant de Wassy. BARRÉMIEN DE WASSY 37 INATICA LÆVIGATA DESsH. 1836. Liltorina pungens Firron. Trans. geol. Soc., pl. 18, fig. 5. 4842. Ampullaria lævigala Desu. in Leym. Mém. Soc. géol. Fr., t. V, p. 43, pl. 16, fig. 10. Néoc. de Marolles. 1842. Natica lævigata D'Ors. Pal. fr., t. IL, p. 148, pl. 170, fig. 6 et 7. Id. 4850. N. sublævigata D'Or. Prodrome, t. If, p. 68. 4854. N. rotundata Picrer et RenEvier. Aplien de la Perte du Rhône, p:3?2, pl3, fig. 7. : 1868. — VERNEUIL et Lorière. Néoc. de Utrillas, p. 21, pl. 11, fig. 8. 1899. Natica lævigata PeroN. Bull, Soc. Sc. hist. et nat. de l'Yonne, p. 121. Pictet et Campiche, puis Peron, ont montré que la Nerita læ- vigata de Sowerby n'était pas une ANafica, et que le nom de - sublæviqata employé par d’Orbigny dans le prodrome étaitinutile. L'espèce aptienne, séparée par Pictet et Campiche, comme diffé- rente de l’hauterivienne, ne me paraît pas distinguable, étant donnée la variété de l'espèce ; dans les individus de la Couche rouge, la spire varie beaucoup de hauteur ; certains individus à spire courte se rapprochent beaucoup de N. Cornueliana quis’en distingue toujours par l'ampleur de son premier tour. Nombreux exemplaires des collections Tombeck, Cornuel, de l’Institut catholique. Dans tous les faciès (Urgonien de Brouzet). INATIGCA CORNUELIANA D'OR. 1842. Natica Cornueliana D'Ors. Terr. crét., p. 150, pl. 170, fig. 4, 5. Wassy. 1854. — Prcrer et REeNevreR. Terr. aptien, p. 36, pl. 3, fig. 8, Aptien inf. Cette espèce est abondante à ce niveau comme dans le Zower Greensand d’Atherfield ; elle émigre ensuite dans le Jura suisse. Certaines variétés à spire très allongée serapprochent de N. læ- vigata, mais nous avons vu qu'on pouvait toujours les distin- guer par l'ampleur du premier tour (mêmes collections que l’es- pèce précédente et coll. d'Orb. et Pictet). AMPULLINA CHAVANNESI P. et REN. 1854. Acteonina ChavannesiP.et R. Aptien Perte du Rhône, p.32, pl. rr, fig. 5. Individus, se rapportant aux figures de Pictet et Renevier, en parfait état de conservation ; je n'ai pas pensé utile d'en donner la reproduction, les figures du type étant très nettes. L’ornemen- RS 38 S.- GILLET tation du test, visible à la loupe, consiste en stries rayonnantes et concentriques. Deux exemplaires, coll. Cornuel. TyLos10MA ROCHATIANA p'Or&. 4850. Varigera Rochatiana »'Orr. Prodr., t. Il, p. 103, Urgonien Perte du Rhône. 1854. — Picrer et Renevier. Aptien Perte du Rhône, p.33, pl. ri, fig. 6. 186%. — Prcrer et Campicne. Terr. de Sainte-Croix, p. 356, 358, pl. zxxrii, fig. 12, 43. 1889. — ? Toura. Central Balkan, p. 15, pl. 1v, fig. 3. 1942. — PERviNQuIÈRE. Pal. tunisienne, 2° p. Gastr. et Lamellibr., p. 52, pl. 1v, fig. 7,8. Cette espèce apparaît simultanément dans le Midi dela France et dans la Haute-Marne, puis elle gagne le Jura suisse à l’Ap- tien. Certains individus sont voisins de N. lævigata, mais ils s'en distinguent toujours par la hauteur du premier tour. Wassy. Dans les trois collections. EULIMA ? MELANOIDES DEsu. 4842. Eulima ? melanoides Desn. in Levm. Mém. Soc. géol. Fr., 1e sér., LV DS 0 Ep IS MO — D'Ors., p. 65, pl. 155, fig. 16. C'est avec doutes que je conserve le genre adopté par d'Orbi- gny, n'ayant pas pu voir l’ouverture de la coquille. Les exem- plaires de Wassy correspondent à la figure donnée par Des- hayes ; ils ne ressemblent pas au type de d'Orbigny qui a l'angle spiral beaucoup plus ouvert. Sur certains exemplaires, les tours de spire se recouvrent les uns les autres à partir de la partie inférieure de la coquille. Une dizaine d'exemplaires (coll. Tombeck). TORNATELLÆA LAPPARENTI CossM. 1895. Tornatellæa Lapparenti Cossu. Essais de Paléoconch. comp., v. I, Annexe, p. 447, pl. 11, fig. 21,22. Cette espèce est très voisine d'Acteon albensis »'Ore., mais le premier tour est beaucoup moins globuleux ; la spire est beaucoup plus courte, le premier tour plus globuleux que chez Acteon Marullensis ; l'espèce suivante est encore plus voisine, mais le premier tour est plus globuleux. BARRÉMIEN DE WASSY 39 Outre deux exemplaires de l'Institut catholique, type de l’es- pèce, il existe quelques exemplaires dans la collection Tombeck et la collection Cornuel confondues avec l'espèce qui suit. TORNATELLÆA APTIENSIS P. et Camp. 1864. Tornalellæa aptiensis P. et Camp. Terr. de Sainte-Croix, p. 197, pl. zxr, fig. 8. Espèce à premier tour plus étroit que l'espèce précédente, à même ornementation. Quelques échantillons dans les collections Cornuel et Tombeck. SULCOACTEON MARGINATA DESsu. 1842. Auricula marginata Desn. in Levy. Mém. Soc. géol. Fr., 1. V, pl. 16, flo. 3, p. 12. 1845. Tornatella marginata Forges. Quart. Journ. geol. Soc., t. I, p. 347, pl. #, fig. 1. 1890. Acfeonina marginata Peron. Bull. des Sc. de l'Yonne, p. 110, non 1843, Acteon marginata D'Or. Pal. fr., t. Il, p. 347, pl. 167, fig. 89. 1895. Sulcoacteon marginala D’Or8. in Cossmanw, essais de Paléoconch. comp., p. 109. Quelques exemplaires correspondent aux figures de Deshayes et de Forbes (coll. Tombeck et Cornuel) ; un individu de la col- lection de l'Institut catholique a la spire à peine saillante, l’avant- dernier tour surplombant le tour précédent qui est plan; le péri- stome montre très nettement le sillon qui sépare la columelle du bord siphonal. TORNATINA (RETUSA) PrRONI Cossmanx. Pr. IL, r1G. 15 à 21. 14900. Tornalina (Retusa) lenuistriata Cort.-Cossmann. Essais de Paléo- conch.comp.,t.1, p.151, pl. vi, fig.30. - 4900. — Peroni. Ass.fr. pour Av. des Sc.,2° part.,p. 524, pl rois 1916. — RP 9349 pl norte Cette espèce est caractérisée par sa spire formant une face plane au lieu d’une cuvette comme dans la plupart des autres espèces. J'ai pu comparer les exemplaires de la Couche rouge avec le type qui provient de la collection Curet. L'un de ces exemplaires, conservé à l’Institut catholique, a été attribué à la À. tenuistriata COTTEAU par M. Cossmann, puis réuni à la À. Peroni, espèce urgonienne, à cause du caractère de PA ES PE PEN EE TR 40 S. GILLET sa spire, Il possède une ornementation à stries parallèles, très nette sur les autres individus de Wassy, non visible sur les échantillons urgoniens usés. Nous voyons sur les figures 17 et 18 (PI. IT) que la spire forme une légère cuvette chez le jeune. Les types de Cotteau de la À. fenuistriata, dont una été figuré par Peron !, ont une spire plus ou moins saillante : l'ornementa- tion est la même que dans l'espèce précédente ; le dernier tour est séparé de l’'avant-dernier par un large méplat qui existe, moins prononcé, dans À. Peroni. Deux échantillons dans la collection Cornuel et deux dans la collection Tombeck en parfait état de conservation. TORNATINA (RsrusA) Tomesoxi P. et C. Pz. III, r1G.. 22. 1864. Bulla Tombecki Prcrer et Camp. Mat. pour Pal. suisse. Terr. crét. de Sainte-Croix, p.173, pl. rx, fig. 3,4. Se distingue de l’espèce précédente par son premier tour qui recouvre entièrement les autres, et ne laisse qu'un petit ombilie à l'extrémité postérieure, son test marqué seulement de stries d'accroissement. Le type provient de Wassy, et appartient à la collection Pictet. Deux exemplaires de la collection Tombeck, dont le labre est brisé. ACERA NEOCOMIENSIS (COSSMANN 1895. Acera neocomiensis Cossmanx. Essais de Paléoconch. comp., p. 153, pl. vi, fig. 23, 24. 1809 — DEN. Bull. Sn Sc. Fonte p. 114, pl. fig. 6. Deux individus à péristome intact (coll. Tombeck). Le type qui provient de l'Hauterivien de Marolles est à l'École des Mines. ACERA BARREMIENSIS n. Sp. Dr ARE 25; Espèce très voisine d'A. neocomiensis Cossx. ; s'en distingue principalement : 1° par sa forme dont la plus grande convexité se trouve au centre de la coquille, l'épaisseur diminuant très rapi- dement Jusqu'à la suture du premier tour ; tandis que dans la 1. 1914. Bull Soc. Sc. de l'Yonne, p. 50, pl. 2, fig. 7. BARRÉMIEN DE WASSY 41 _ première espèce, la forme est régulièrement cylindrique ; 2° la spire est fortement saillante ; dans À. neocomiensis, elle est exca- vée au sommet ; 3° le dernier tour se termine plus obliquement sur le labre, au niveau de la suture, et découvre une plus grande partiede la spire; 4° l'ouverture est beaucoup plus dilatée au niveau du labre (PI. III, fig. 23) ; celui-ci est encore plus convexe que ne le montre la figure sur laquelle il est légèrement brisé; 5° le bord columellaire se raccorde par un angle largement ouvert à la sinuosité antérieure du contour de l'ouverture, dans l’autre espèce, ils se raccordent par une courbe régulière. Dans les deux espèces, le labre est échancré à la suture par une entaille très profonde, le test paraît également lisse. Un exemplaire de Wassy (coll. Tombeck), et un de Bælly-aux- Forges (coll. Cornuel). SCAPHOPODES : DENTALIUM CYLINDRICUM ? SOW. 4812. Dentalium cylindricum Sow. Min. Conch., v. [,p. 179, pl. 79, fig. 2. Je rapporte à cette espèce une coquille d’un centimètre envi- ron à bords droits etouverture arrondie (coll. Cornuel). CÉPHALOPODES : /VAUTILUS PLICATUS SOW. 4831. N. plicatus Sow. in Frrron. Obs. on strata between Chalk and Oxfo Oolite. Trans. geol. Soc., pl. 1v, fig. 129. 1846. IN. requienanus-b Or. Pal. fr. Terr, crét.,t: D, p. 12; pl. 40: Un seul exemplaire provenant de la collection Cornuel. C'est un moule des loges ne laissant, par conséquent, voir aucune 0 ? oi . , d ornementation. L'espèce se rencontre dans le Barrémien du Sud de l'Angleterre et du Sud-Est de la France, dans l'Aptien de l'Homme d'Armes, près Montélimar. CrusTACÉS : AOPLOPARIA LATREILLEI Ror.-DESv. 1849. Homarus Latreillei RosiNeAu-DEesvoiny. Mém. sur les Terr. crét. de Saint-Sauveur en Puisaye (Yonne). Annales de la Soc. entomol. de France, 2° sér,, t MIT p:143, pl £ fs 4 1874. Éoptosere Re Desnt Crust. du Néocom. du Jura neufchàtelois et Vaudois. Bull. Soc. géol. Fr., GA per ph ttone 1874. — Trisocsr. Suppl. à la descript. des Crust., à DÉMO DIE Er Ho ee 4854. Homarus Latreillei Picrer et Renevier. Aptien de la Perte du Rhône, DM Dire lose M6 Ke » >. ‘4 pa 42 S. GILLET Je rapporte à cette espèce des fragments de base de pince où les doigts sont brisés, quelques fragments d'une pince fixe et une base d'antenne. Les granulations du test sont bien visibles. On rencontre cette espèce du Valanginien à l’Aptien inférieur. VERTÉBRÉS : ? PYCNODUS MUNSTERI AG, 1843. Pycnodus Munsteri AG. Poissons fossiles, €. IT, 2° part., p. 197, pl. 72, fig. 26, 29. 1854. — PricrvethenteDerr Kapti PDP ARR J'attribue avec doutes à cette espèce 2 dents de la rangée médiane et une de la rangée latérale qui sont détachées. La forme des médianes est la même que dans les figures 3 de Pictet et que le type d’Agassiz ; la dent latérale est ronde, mais la sur- face est usée et ne montre pas la dépression médiane que figure Pictet (coll. Tombeck et Cornuel). Deux vertèbres caudales de Poisson téléostéen réduites au cen- trum ; les cavités qui contenaient les cartilages basi-ventraux et l'arc neural sont très nettement visibles !. CONCLUSIONS La description des espèces précédentes nous montre que la faune du Barrémien supérieur de Haute-Marne est une faune de transition, formant passage à la faune aptienne, mais, se ratta- chant encore, en grande partie, à l’hauterivienne qui est plus abondante : Espèces hauteriviennes (dont beaucoup existent encore à l’Ap- tien) : | Heleraster Couloni n'Ore., Terebratula pseudojurensis Lexm., T. ornata »'Ors., Leda scapha »'Ors., Nucula simplex Dsesu., N. pla- nala Dresu., Arca Carteronin'Ors., Arca Rauliniana D'Ors., À. Marul- lensis »'Ors., A. Cornueliana D'Ors., Cardium peregrinum »n'Ors., Opis neocomiensis v'Ors., Astarte subacula D'Ors., À. subcostata D’Or8., Lucina Cornueliana D'Ors., Sphæra corrugala Sow., Cyprina ? Galdryna v'Ors., Meretrix Robinaldina, Vendoperata D'Ors., Lineariasu hconcentrican'Ors., Cercomya Robinaldina »'Ors., Plalymya Agassizi »'Or8., Fhracia subanqulata Dresu., Periploma neocomiensis D'OrB , Robinaldina, Gastrochaena dilatata D'Ors., Pholadomya qiqantea Sow., Gonyoma caudata Ac., Panopea plicata Sow., Lima Royeriana, Pinna Robinaldina D'Ors.. E. tuberculfera Coa., E. Boussingaulti »'Ors8., Modiola? Archiaci »'Ors., Ataphrus 1. Ces vertèbres ont été trouvées par Cornuel dans la région de Wassy ; il en fait mention dans son mémoire de 1839. BARRÉMIEN DE WASSY 43 albensis »'Ors., Cerithium Gaudryi »'Ors., Phillipsi Levu., Glauco- nia Lujani 8 Vern., Natica lævigata Desx., Eulima? bulimoides Desu., Sulcoacteon marginata Desn., Acera neocomiensis Cossmann, Hoploparia: Latreillei Ros.-Desv., Pycnodus Münsteri Ac, Gervillera tenuicostata Picr. et Came. (Suisse seulement), 7. caudala Ac., T'. nodosa Sow., Dicroloma longiscata Buy. Espèces apparues dans le Barrémien anglais : Tetracænia elegans Firr., T'erebratula sella Sow., Cardita ? fenes- trala Forges, Cardium Ibbetsoni Forges, Cyprina Saussuri Prcr. et Ren., Cyclorisma parva (Sow.) W., Liop. Cornueliana (d'Ors.), Nei- thea Morrisi Picr. et REN., Gervilleia linguloides Forses, Nododelphi- : nula minuta Forges , Perissoptera glabra, Natica Cor nielate D'OR8., Serpula filiformus Sn, Dentalium cylindri icum SOW., Deoled Forbesi P. et C. ee plicatus, Meretrix ? Rorssyt. Espèces communes au Barrémien de Haute-Marne et à l’Aptien du Jura suisse : Isoarca ? Montmollini, Cerithium Campichei, Cardium Bellegar- dense P. et Ren., T'hracia Archiact P. et REx., Platymya Heberti P. et Rew., Psammobia StuderiP. et Ren., Chenopus Rouæu P. et Rex., Scalaria Rouxit P. et Rex., Ampullina Chavannesti P. et Rew., Tor- natellæa aptiensis P. et C., Tornatina Tombecki, Cardium Forbes P. et Rex. Espèces apparues au même temps dans l’Urgonien du Midi (France ou Espagne). Heteraster oblongus v'Ors., Liostrea prælonga Su., Lavignon minuta D'Ors., Glaucontia helvetica P. et Ren., Tylostoma Rocha- fiana D'Orpr., Tornatina Peront Cossu., Cer. Cornuelianum D'Or. (var. Valeriæ). Espèces cantonnées dans la Couche rouge : Ostrean.sp., Arusocardia n. sp., Acera barremiensis n. sp., Torna- tellæa LapparentiCossu., Cerithium n. sp., Arrhoges palmata n.sp., Discohelix dissymetrica n. sp., Eumargarita Wassyencis n. sp. Les espèces hauteriviennes sont celles du Calcaire à Spa- tangues dont plusieurs se poursuivaient dans l'argile ostréenne, et qui ont dû émigrer au Sud du Bassin de Paris, pendant la régression du début du Barrémien supérieur. Nous voyons que les affinités avec la faune septentrionale sont plus grandes qu'avec la méridionale ; il faut supposer une com- munication temporaire des mers anglaises et françaises à travers le pays de Bray où nous connaissons des dépôts marins, et le - Nord du Bassin de Paris où les sondages en découvriraient, sans doute, des traces. PTPSE A Ten S. GILLET ES = Nous voyons encore qu'un grand nombre d'espèces sont com- munes avec l'Aptien inférieur du Jura suisse qui contient une faune assez autochtone. La connaissance de la faune de la Couche rouge nous permet de relier certains phylums d'espèces hauteriviennes que nous retrouvons, dans le Bassin de Paris, à l'Aptien, et qui étaient inconnus dans le Barrémien de cette région : Terebratulanodosa Sow., T.ornata n'Ors., Astarte subacutan'Ors., Arca Rauliniana »'Ore., Lima Royeriana »'Ors., Exogyra lubercu- lifera Coc., E. Boussingaulli »'Ors., Pinna Robinaldina »'Ors., Dicro- loma Forbesi P.et C., Glauconia Lujani Verx., Cerithium Phillipsi Des. Nous avons cherché à préciser, dans les limites possibles, le ca- ractère de la faune de la Couche rouge, au point de vue des con- ditions de vie, et de la profondeur, en nous basant sur les genres qui vivent encore actuellement (ceci nous force à admettre que le mode de vie des genres représentés à l'époque secondaire n'a pas varié sensiblement, jusqu'à l'époque actuelle). Nous avons groupé, dans le tableau suivant, qui comprend les différentes zones adoptées dans la Manche et la Méditerranée, les senres représentés dans notre faune avec leur extension actuelle dans chaque horizon et dans chaque faciès. L'examen de ce tableau nous permet de conclure : 1° au point de vue des faciès, à l'absence à peu près complèle de genres vivants sur les fonds rocheux (ceux que nous avons marqués dans la Manche se rencontrent aussi dans les autres faciès : Anomia, Chlamys, Crenella, Gastrochæna, Cerithium, Homarus ; à la présence donc presque exclusive de genres de fonds sahlo-vaseux (représentés par les Desmodontes etune partie des Hétérodontes). Cet envasement nous explique l'absence presque complète de Polypiers composés dans notre faune. É 2° Au point de vue de la profondeur, nous voyons que ces genres oscillent entre les plages inférieures à Cardium de l’hori- zon supérieur, et les sables et graviers des fonds néritiques, mais la majorité des genres se trouve dans l'horizon moyen et infé- rieur, Ce qui représente actuellement une profondeur de 10 à 25 m. pour la Manche. Nous ne trouvons en effet pas d’'Ammonites, animaux qui devaient vivre dans la région côtière, et le seul moule de Nautile que nous rencontrons doit provenir d’une coquille flottée. Cette faune présente une grande quantité d’espèces de toute petite taille, les Gervilleia, les Astarte, une grande partie des Gastropodes ne sont représentés que par de petites espèces ; . BARRÉMIEN DE WASSY 45 quelques-unes semblent même atteintes de nanisme (ÆExrogyra Boussingaulti, Cardium peregrinum, Pinna Robinaldina, Opis neocomiensis! ; il y a très peu d'individus de grande taille (quelques Trigonies, une Sphæra, un Nautile, non autochtone). MANCHE MÉDITERRANÉE. # FACIÈS SABLEUX VASEUX ROCHEUX SABLEUX VASEUX 5 2 ne subter- restre . + Horizon Lee Plages à Jones Supérieur | Cardium Vases à Myes sable pur | vase des nine le - Se oo taie ports PAR EE TE Horizon Re To Re Dierne te 2 RARE AA OU DE RIT AQU SEA y Plages à Herbiers vaseux herbier à Posidonies | herbier + Solens vaseux 4 SRE TE SEE EE EC 3 Horcon Graviers à = +++ inférieur Bryozoai-| + nee ocean tentes ete eine ie res Moœr graviers à Bryozoaires +++++ SEE ETES ZE PE Sables, ti graviers, SAME cales Rae Zone profonde Manque Les croix représentent les différents genres de la faune barrémienne existant encore actuellement leur extension moyenne actuelle dans les différentes zones zoologiques. 1. Liostrea prælonga qui atteint en Espagne une très grande taille est ici beau- coup moins grande. 46 S. GILLET Ce caractère est probablement dû à la limitation des conditions physiques, produite, soit par des conditions d'habitat spéciales, ce qui a lieu pour la faune du « moerl », faune d’estuaire, comme l’est probablement celle de Wassy, soit par la présence PR de courants limitant le détroit de Haute-Marne, comparables à 11048 ceux qui localisent la petite faune du détroit de Messine. Cette localisation expliquerait l’abondance des espèces dans une aire aussi restreinte, et la survivance des seuls individus de petite taille. EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE I. 00 Fic. 1. — Trigonia caudata AG. Race méditerranéenne. Coll. Cornuel Ni (Musée de Saint-Dizier). à 2. — — — Race anglaise.Coll. Tombeck (Sorbonne). 3. — — ornata »p OrB. Charnière d'une valve droite. Coll. Tom- beck. 4. — Même individu, vu de face. 5. — Trigonia nodosa Sow. var. Orbignyana Lyc. Coll. Cornuel. 5 6. — Opis neocomiensis » Org. Face antérieure d'un individu muni de ses À deux valves. Fe 7. — Même espèce, valve droite. k 8. — — charnière de la valve gauche. L 9. — Charniere de la valve gauche d'un autre individu. a 10, — Valve gauche d’un autre exemplaire. Coll. Tombeck. % 11. — Astarte subcostata D'Ors., valve droite. Coll. Tombeck (grossi se 2 fois). % 12. — Même individu, côté de la charnière. Coll. Tombeck (gr. 2 fois). “3 13. — Astarte sinuata » Ors. Charnière de la valve droite. Coll. Tombeck. ‘ 14. — Même espèce, charnière de la valve gauche ; même collection. 15. — Sphæra corrugata Sow. ÿ PLANCHE II FiG. 1, — Anthonya cantiana Woops. Coll. Tombeck. Le 2. — Autre échantillon du même gisement. : 3. — Cardium (Protecardium) peregrinum »'Ors. 100 4. — Anisocardia wassyencis n. sp. ne - 5. — Cyprina Saussuri P. et REN. Charnière de la valve gauche. Qu Coll. Tombeck. $ $ 6. — Charnière de la valve droite. Même collection. 7. — Linearia subconcentrica [vOrs.]. Coll. Tombeck. 8. — Autre individu du même gisement. 9. — Cercomya Robinaldina [»'Ors.]. 10. — Corbulamella striatula [Sow.]. Charnière de la valve droite. Même collection (grossi deux fois). ; . 11. — Valve droite d'un autre individu. 12. — Pinna Robinaldina » Ors. Forme naine ou jeune individu. Même collection: Fic. 13. 14. 15 16: ne 18. CCRNCEES 11. 12. 13. 14. 15. 16. AE 18. 19. 20. 21 22. 23. BARRÉMIEN DE WASSY 47 — Exogyra Boussingaulti » Ors. Forme naine du côté de la char- nière. Même collection. , — Même individu vu de face. __ Liostrea prælonga [Sarre]. Valve supérieure, même collection. — sp. ? Coll. Cornuel. — Gervilleia tenuicostata P. et Camp. Coll. Tombeck. — — Jeune individu de la même collection. PLANCHE III ; . — Soliarella wassyencis n. sp. Coll. Tombeck. — Discohelix dissymetrica n. sp. __ Même individu vu par la face dorsale. — Arrhoges (Pseudodiartema) palmata n. s.-q. n. sp., même collection. . — Dicroloma (Perissoptera) Forbesi [P. et Caup.]. Même col- lection. — Même individu montrant l'ouverture de la coquille. . — Dicroloma (Anchura) longiscata [Buy.], mul. wassyencis n. mut. Coll. Tombeck. — Même espèce dépourvue d'expansion aliforme au labre. Même collec- tion. . — Même espèce, côté inférieur du labre. Même collection, 10. — Cerithium (Metacerithium) n. sp. Grossi deux fois (coll. Sor- . bonne). — Même espèce, individu plus àgé. Gr. 2 fois (coll. Sorbonne). — Glauconia Lujani [re VEerx.]. Même collection. — Autre individu du même gisement. — Jeune individu, même gisement. — Tornatina (Retusa) Peroni Cossx. Coll. Tombeck — Même individu, face inférieure. — Jeuneindividu, face inférieure. — Le même, côté de la spire. — Individu plus âgé, côté de la spire. — Individu adulte, côté delaspire. — Même espèce, même côté. — Tornatina (Retusa) Tombecki [P. et Cawp.]. Côté de la spire. Coll. Tombeck. : — Acera barremiensis n. sp. Face inférieure. Mème collection. 48 SUR L'ORIGINE DU SEL ET LES RAPPORTS TECTONIQUES DES MASSIFS DE SRE AVEC LES GISEMENTS DE PÉTROLE EN ROUMANIE PAR I. P.-Voitesti!. J'ai toujours eu la plus vive reconnaissance pour l'honneur que MM. Bertrand et Joleaud ont fait à ma note insérée dans le Bulle- lin de notre Société?, mais je me sens pourtant obligé de faire quelques remarques sur leurs observations * qui ne cadrent pas tou- jours avec les faits d'observations établis par moi, surtout en ce qui concerne la situation stratigraphique et tectonique des massifs de sel, leur âge et leur rapports avec les gisements de pétrole ; remarques dont je considère la juste connaissance comme très importante pour les géologues français qui s'occupent actuellement de la géologie de nos régions pétrolifères. Il est très juste que les massifs de sel des régions carpathiques apparaissent toujours dans une énorme brèche tectonique, brèche dont l’origine et l'importance tectonique ont été établies pour la première fois par moi ; elle était jusqu'alors connue sous le nom d’ « argiles du sel » et de « conglomérats du toit du sel» et considérée comme sédimentaire et synchronique avec la sédimentation du sel; mais comme j'ai eu l’occasion de le mon- trer dans ma note, elle ne constitue pas le seul fait sur lequel j'appuie mes conclusions. Ces conclusions sont basées aussi bien sur les rapports stra- ügraphiques de ces massifs. Ma note démontre en effet que ces massifs, considérés soit dans la région des nappes carpathiques, soit dans les Subcarpathes où il n’y a pas de nappes, appa- raissent toujours dans des anticlinaux et en dessous de toutes les formations du géosynclinal du Flysch et des formations num- mulitiques-néogènes des Subcarpathes, qu'ils bréchifient en les transperçant ; phénomène qu’on constate partout d’ailleurs où le sel apparaît en massifs (Allemagne, Afrique, etc.). : Note présentée à la séance du 7 février 1921. L.-P. Vorresti. Quelques remarques sur l’âge du sel des régions carpa- ect B. S. G. F., (4), XIX, pp.84-100, 1919. 3. L. BEerrrano ct JoLEAuUD. Quelques observations faites au cours d'un récent voyage en Roumanie. CR. somm. des séances de la S. G. F., n° 15, 22 nov. 1920, pp. 153-1S4. MASSIFS DE SEL EN ROUMANIE 49 Et cette brèche tectonique n'est aucunement due au chevau- chement des nappes du Flysch comme MM. Bertrand et Joleaud inclinent à le croire, car elle présente les mêmes caractères pétrographiques partout où surgissent les massifs, soit à l’in- térieur des nappes, soit sur leur bordure extérieure, soit encore dans la zone mio-pliocène, où, je le répète, il ny a pas des nappes, comme à Podenui-Noi, à Matitza, à Apostolache, à Udresti, à Valea-Seaca, etc., pour ne citer que les localités - les plus extérieures des Subcarpathes méridionales et en même temps les plus proches de la vallée du Teleajen visitée par MM. Bertrand et Joleaud. La coupe de Maneciu dans la vallée du Teleajen qu'ils invoquent, nest point du tout bien choisie pour voir les rap-. ports stratigraphiques du sel, parce que là, d’après ce que je sais, n'apparaît aucun massif et que de plus les rapports tecto- niques de la région sont très compliqués par le chevauchement de la bordure de la nappe du grès de Siriu sur les Subcarpathes, bordure elle-même faillée et broyée par plusieurs fractures (3-4 écailles), les zones de broyages étant marquées par des puis- santes brèches tectoniques. D'ailleurs, le long du Teleajen, depuis la plaine Roumaine jusqu'a Maneciu, MM. Bertrand et Joleaud auraient pu voir: d’autres coupes plus intéressantes et celles-là avec des massifs de sel comme : à Podenu-Noi' sur la grande dislocation Magu- rele-Podeni-A postolache ; à Scaiosi, sur la rive gauche et tout près de la chaussée, où le massif porte une klippe d'Oligocène?; à Gura Vitioarei sur la grande dislocation du bord méridional de l'Oligocène marginal ; à Valenii de Munte, où on aurait pu voir des gypses et du sel dans le noyau d'un anticlinal de cet Oligocène ; à Drajna aussi, etc., etc. En 1912, avant de connaître toutes les apparitions de sel des Subcarpathes j'inclinais vers la même opinion, soit d'attribuer le sel aux Couches de Cornu de Mrazec * (schistes argileux noirâtres, bitumineux, à gypses), fortement froissées avec la partie supérieure de l'Oligocène, couches vues par MM. Bertrand et Joleaud à Maneciu et qu'on trouve partout 1. Voir ma note citée plus haut. B. S. G. F.,(4), XIX, 1919. 2. H. Grozescu, I. P. Vorresrr et D. PREDA. Asupra prezentei unor clipe de Paleogen in partea de rasärit a regiunei colinelor Jud. Prahova. C. R. des séances de l’Institut géol. Roum., vol. VII, 1915. 3. I. P.-Vorresri. Nouvelles données sur la présence du Tortonien fossilifère dans la zone des Subcarpathes méridionales, avec quelques considérations sur l'âge de la formation salifère en général. Anuarul Inslit. Geol. al Roman,., vol. VII, pp. 361-395. 3 octobre 1921. Bull. Soc. géol. Fr. (4), XXIL.7— 4. EUX CAES dé Pi 1 d L ue À ; É F 3 ee »0 I. P.-VOITESTI dans les Subcarpathes à la base des conglomérats burdigaliens avec lesquels commence la transgression de la série miocène. Mais, partout où J'ai bien pu observer leurs rapports avec les massifs de sel, j'ai constaté qu’elles apparaissent toujours dans le toit de ceux-ci et sont transpercées par les massifs qui les bréchifient ensemble avec l’Eocène, l'Oligocène et le Miocène (à Cornu, Breaza, Bezdeadu, ete.). Plus tard j'ai cru même pouvoir les attribuer aux Couches de Comarnic aptiennes (schistes marneux-gréseux, un peu bitu- mineux et à efflorescences salines), que j'ai séparées à la partie supérieure des Couches de Sinaïa barrémiennes!, opinion à laquelle j'ai dû renoncer pour les mêmes motifs. Et si dans ma note je n'ai pas pu préciser davantage l’âge du sel des massifs, en énonçant seulement que « si le sel des Subcarpathes et des Carpathes roumaines n'entre pas dans le cadre du grand phénomène de la concentration lagunaire per- mienne, il ne peut plus être attribué au Méditerranéen », c’est que, scientifiquement parlant, on ne peut l’attribuer ni à aucune des formations du Flysch carpathique ou des Subcarpathes, ni au Triasique dont les restes conservés jusqu’à nos jours (Dobro- gea, Transylvanie, Bucovine), sont en général des calcaires ammonitiques de mer profonde, ni même d'ailleurs au Permien, si ce n'est que par pure analogie. Il serait tout naturel d'admettre la possibilité d’une sédimen- tation chinique et même assez importante, de sels marins et spécialement de NaCI dans des lagunes de concentration des mers anciennes et actuelles. Mais on arrive à l'impossibilité de mettre tout ce sel seulement sur le compte de la concentra- tion des eaux marines, soit dans des lagunes, soit dans des mers et bras de mers intérieurs, si on a en vue, d'abord, l'énorme quantité de NaCl soustraite à la circulation superficielle, emmagasinée dans la masse des innombrables et énormes mas- sifs de sel qu'on trouve assez richement disséminés (plus de 15 massifs seulement dans les Subcarpathes roumaines), sur une large bande qui entoure le globe terrestre depuis le Nord de l'Allemagne, jusqu'en Afrique et depuis l'Amérique jusqu'en Océanie ; ensuite, la faible quantité de NaCI contenue par les eaux marines actuelles, quantité qui comme le prouvent les faunes marines fossiles, ne devait pas être de beaucoup plus grande dans les mers géologiques; enfin encore, les condi- 1. LE. P.-Vorresri. Sur les « Couches de Comarnic » CR. des séances de l’Ins- tilul géol. Roum., vol. IT, 1912. - MASSIFS DE SEL EN ROUMANIE [S,4 ES tions assez difficiles à réaliser! pour que les eaux océaniques sédimentent du sel pur et sur des étendues et des épaisseurs si considérables que celles existant dans Îles massifs de sel actuel- lement connus. Et je me demande alors s'il ne serait pas plus juste d'admettre que le sel (NaCI) de l'écorce terrestre se soit originellement précipité après la formation et à la surface de la première croûte solide du globe, dans les conditions entrevues par M. H. Douvillé? et M. Belot, c'est-à-dire par précipitation entre 100°-8009 C. de l'atmosphère, à cette époque-là très chargée de sels, parmi lesquels des chlorures, et que, plus tard, après la précipitation de la vapeur d’eau par dissolutions et recristalli- sations réitérées à différentes époques, ces sels se soient séparés et accumulés (comme par exemple, le NaCI et les sels qui l'accompagnent) en grandes quantités, dans les dépressions des ‘zones continentales existantes à la surface de cette première croûte. : Cette hypothèse expliquerait certainement mieux, pourquoi, d’après nos connaissances stratigraphiques actuelles, le plus grand nombre des massifs de sel pur actuellement connus appartiennent, ou mieux sont attribués aux formations les plus anciennes, et pourquoi, à mesure que la série des sédiments géologiques s'est accrue, formant couverture imperméable au sel accumulé dans ces massifs anciens, les soustrayant ainsi à la circulation superficielle, la quantité de sel des eaux océaniques a diminué proportionnellement au déséquilibre établi entre l'apport en sel par les eaux continentales et le sel qu’elles ont perdu par sédimentation dans les lagunes de concentration ; sel qui d’ailleurs ne pouvait en aucun cas donner naissance à de grands massifs de sel pur. Car il ne faut pas oublier que pour déterminer l’âge du sel, on s’est appuyé jusquà présent sur deux faits d'observation, tous deux insuffisants ou même erronés, car ils ne tiennent pas compte des rapports tectoniques de ces massifs. Ainsi, en Galicie, on a déterminé cet âge d’après les quelques fossiles méditerranéens trouvés dans la brèche tectonique enveloppante (le Haselgebirge). Or, dans cette brèche on aurait pu trouver des restes fossiles appartenant à toutes les formations que le massif a traversées etbroyées dans son chemin ascendant ; comme c’est le cas L. E. Hauc. Traité de géologie, vol. I, p. 98. Paris, 1911. — I. M. van r Horr. Zur Bild. d. ocean. Salzablagerungen. Braunschv., 1905. 2. H. Douvirzé. Les premières époques géologiques. CR. Ac. Sc., Paris, 1914, AR ring Le Pr ae 92722 52 1. P.-VOITESITI des massifs des Subcarpathes roumaines, dans la brèche desquels on trouve des restes fossiles appartenant aux formations depuis le Mésozoïque jusqu'au Quaternaire. Et 1l ne faut pas se fier, non plus, aux restes fossiles contenus dans le sel même des massifs, car étant donnée la grande plasticité du sel et l’aspect tectonique chiffonné et par place même bréchifié qu'il présente, ces restes peuvent très bien avoir la même origine tectonique que ceux de la brèche enveloppante. En d'autres régions (Roumanie, Allemagne, Afrique, etc.), on a déterminé cet âge d’après celui de la plus ancienne des formations géologiques traversées par les massifs de sel et déter- minée stratigraphiquement soit dans le toit, soit sur les flancs des anticlinaux, dans le noyau desquels ils surgissent. Et si, d'autre part, on a atteint dans les forages la formation qui leur sert de support, on ne nous a Jamais dit s’il s'agissait ou non du flanc renversé de l’anticlinal, qu’on considère comme tel ; car il faut faire bien attention que presque jamais les massifs. n'apparaissent dans des anticlinaux normaux, mais toujours dans des plis diapyrs (Mrazec) déjetés, déversés, ou couchés, très souvent faillés et chevauchés. Dans les Subcarpathes roumaines s’observe encore un phé- nomène qui complique de beaucoup la détermination de l’âge du sel d’après la situation actuelle des massifs ; c'est que ces massifs, en surgissant des profondeurs par saccades corres- pondantes aux différents temps de plissements, se trouvent pour la plus grande part actuellement complètement déracinés. De toutes ces considérations 1l ressort que : /a position actuelle des massifs de sel n’est qu'une position tectonique et point du fout une position stratigraphique, et que par conséquent elle ne peut pas nous renseigner sur l’âge du sel des massifs. Mais si la question de l’âge du sel ne présente qu’un intérêt limité au point de vue scientifique pur, elle est au contraire d'une grande portée économique, à cause de l’étroite liaison qu'on constate en Roumanie entre les gisements de pétrole et les dislocations sur lesquelles surgissent les massifs du self. Envisageant cette liaison seulement au point de vue tectonique ?, 1. L. Mrazec. Zur Bildung der Oellagerstätten Roumäniens. Publications du 3° Congrès inlern. de pétrole. Bucarest, 1907. — Les gisements de pétrole en Roumanie. Industrie du pétrole. Bucarest, 1910. 2. [.P.-Vorresn. Câteva consideratiuni ou privire la zäcämintele de petrol in general. Analele Minelor din Romania, 1 année, n° 1, p. 10-12, 1918. — Câteva consideratiuni asupra conditionilor de zäcämânt. 1dem., n°° 2-3, p. 26-28, 1918. — Descrierea geologicä a regiunei Zemes-Stanesti-Solont (Bacäu) etc., chid., n° 4-5, pp. 68-75. Bucarest, 1919. MASSIFS DE SEL EN ROUMANIE D3 on pourrait l'expliquer par un phénomène simplement méca- nique : les massifs de sel, en leur ascension des profondeurs, ont élargi les fractures qu'ils ont utilisées et ont ainsi facilité autour d'eux une migration plus abondante du pétrole et aidé par conséquent à la formation des plus riches gisements, dans toutes les couches à roches poreuses qui bordaïent les lèvres de la faille élargie et qui ne s’en trouvaient pas séparées par des formations ipennenDles. Et c’est dans cette liaison tectonique manifeste, entre la pré- sence des plus riches gisements de pétrole et Fe des massifs de sel que réside la grande importance de déterminer même approximativement la position stratigraphique du sel des régions _carpalhiques. Car, si le sel de nos massifs est oligocène supérieur- miocène inférieur, comme MM. Bertrand et Joleaud inclinent à le croire, alors dans les Subcarpathes méridionales et spécialement à leur bordure extérieure, où il n'y a pas de nappes de char- riage et où sont situés nos plus riches gisements de pétrole, on devrait arrêter les sondages dès qu'on a atteint l’Oligocènef. Mais si au contraire, le sel est plus ancien que toutes les forma- tions des Subcarpathes (et des Carpathes), on aura la chance de rencontrer en profondeur des gisements plus riches encore et dans n'importe quelles formations des Subcarpathes (ou des Carpathes), pourvu qu’elles soient poreuses et remplissent les conditions tectoniques, c'est-à-dire de buter directement et sans intermédiaire imperméable contre la faille. Les faits d'observa- tion sont d’ailleurs pour cette dernière opinion, et l'un des plus importants c'est que, dans les régions carpathiques, il y a du pétrole dans toutes les formations du géosynclinal des Carpathes et des Subcarpathes, depuis le Crétacé inférieur, jusqu'au Qua- ternaire. _ Ainsi, dans le Crétacé inférieur (Aptien) des hautes Car- pathes, il y a du pétrole exploitable à Frasin (Kôrôsmézô), aux sources de la Tisa (Theiss) et à Vulpea (Prahova), et des suin- tements à Cheia, aux sources du Teleajen, et dans le torrent Rosu sur la droite de la vallée Siriu, au niveau du sommet du même nom, etc. ; dans le Crétacé supérieur (Cénomanien) à Bertea (Prahova) sur la bordure extérieure des Carpathes ; dans l'Eocène, sur la bordure extérieure des Carpathes mol- 1. Parce que le sel était considéré comme helvétien, tous les sondages des Subcarpathes ont été arrêtés jusqu'à présent, dès qu'on touchait l'Helvétien, quoiqu'il y -ait des régions où on a trouvé beaucoup de pétrole dans cette formation (Poiana près Câmpina et Tescani-Câmpeni en Moldavie) ou bien où on a constaté que ces roches en sont fortement imbibées (Ocnita, Glodeni, Govora, elc.). 54 1. P.-VOITESTI daves à Lucäcesti, Päcurita, Nineasa, Chitlae, Bogata, Mosoare, ete. et dans les Subcarpathes méridionales, à Vârfurile, Breaza de Jos, Cosmina, Chiodju Mare, etc. ; dans l'Oligocène de la zone marginale du Flysch, à Boryslaw-Tustanowicz, en Galicie, à Dofteana, Moinesti, Zemes, Stänesti, Solont, en Moldavie et à Bustenari, dans les Subcarpathes méridionales ; dans le Mio- cène burdigalien-helvétien à Poiana (Câämpina), Ocnita, Glodeni, Govora, dans les Subcarpathes méridionales et à Tescani, Pärjol- Câmpeni, dans les Subcarpathes orientales ; et enfin, dans le Pliocène (Méotien et Dacien) de la bordure extérieure des Sub- carpathes méridionales, se trouvent les plus riches gisements de nos régions pétrolifères (Ochiuri, Moreni-Bana, Filipesti, Câmpina, Baïcoï-Tintea, Bordeni, Arbänasi, etc.). Et pour n'en donner qu'un seul exemple : faut-il admettre que la klippe de grès oligocène de Bustenari! déracinée et exhaussée par le chapelet de massifs surgissant sur la disloca- tion de Càämpina, Doftana, Telega, Stejarul, Vulcanesti ete., laquelle a donné, il y a quelques années, une énorme quantité de pétrole, ait été seule imbibée par le pétrole, avec le Méotien qui lui est transgressif et non pas aussi le reste de l'Oligocène resté en profondeur ? Mais je suis convaincu que, dès qu'on touchera par des sondages bien placés cet Oligocène, Bustenari retrouvera son ancienne production. D'ailleurs la région de Moreni nous présente le plus frappant exemple d’enrichissement des gisements avec la profondeur, quand les conditions tecto- niques et de porosité sont satisfaites. Ainsi, dans le Dacien du flanc sud du massif, on a rencontré cinq couches à pétrole, lesquelles, considérées de haut en bas, deviennent de plus en plus productives ; car avec la profondeur elles sont non seulement plus richement imbibées, mais aussi de plus en plus étendues vers le Sud (300 m. la première couche et 1200 m. la cinquième). La même formation sur le flanc nord ne contient pas trace de pétrole, car elle s’est trouvée séparée de la faille nord du massif par les argiles imperméables du Pontien; tandis que le Méotien sous-jacent et qui bute directement et sans intermédiaire imperméable contre la faille, contient du pétrole exploitable. De ce qui a été dit plus haut on déduit bien la grande impor- tance économique qui réside dans la connaissance au moins approximative de la situation stratigraphique du sel des mas- sifs, à la tectonique desquels est liée la mise en place, pendant les mouvements postpliocènes, de nos gisements de pétrole. 1. Voir les coupes géologiques dans le Guide du 3° Congrès international de pétrole. Bucarest, 1907. œr MASSIFS DE SEL EN ROUMANIE Pourrait-on les considérer, ces massifs, comme oligocènes, quand ils portent sur leurs dos des klippes, grandes et petites, de roches et schistes cristallins, de Jurassique-Néocomien, d'Éocène et d'Oligocène, comme à Podeni Noi, Slänic, Matita, Sciosi, Apostolache, etc., pour ne citer que les quelques régions situées sur la bordure extérieure des Subcarpathes méridionales, où est exclue la possibilité de l'existence des nappes de char- riage ? Certes non, car ils se présentent dans les mêmes condi- tions tectoniques et ils contiennent dans leur brèche tectonique les mêmes blocs-klippes exotiques, qu'ils surgissent soit dans la région des nappes-écailles du Flysch et depuis leur bordure intérieure jusqu à celle extérieure, soit dans la zone mio-plio- cène des Subcarpathes, où 1l n y a pas de nappes. Certainement ces massifs de sel n’appartiennent à aucune des formations des Carpathes du Flysch ou des Subearpathes ; et s'ils paraissent surgir plus abondamment dans les Subcarpathes que dans les Carpathes, c'est que dans ces dernières ils n arrivent pas toujours à transpercer l'énorme épaisseur des roches assez résistantes du Flyschcrétacé-nummulitique et que dans les Subcarpathes l’épais- seur des couches nummulitiques-néogènes et leur résistance n’em- pêche pas leur: surgissement du soubassement ancien même jusqu’à la surface. Même en faisant abstraction des conditions de conservation d'un gisement, la question économique du pétrole reste com- pliquée encore, quand au problème de sa tectonique on ajoute celui de son origine. | D'où vient-1il et quelles sont ses conditions génétiques ? Les opinions diffèrent de beaucoup les unes des autres. Mrazec! considère la formation salifère (pour mieux dire gypsifère) miocénique — les « couches de Cornu » — comme la roche mère principale du pétrole des régions carpathiques, en liant sa genèse à la fermentation de la matière organique (micro-orga- nismes) dans des conditions spéciales de sédimentation et de salinité : dépôts fins, argileux ou siliceux, sédimentés dans des cuvettes lagunaires de concentration, à salinité très prononcée et à approfondissement graduel. La mise en gisement des hydro- carbures de pétrole nés dans ces roches mères, s’est elfectuée par migrations (par les fissures, ou directement par les pores des roches) et en première ligne sous l'influence des pressions tecto- niques, et le pétrole s’est toujours accumulé dans toute roche poreuse qui s’est trouvée en contact avec la roche mère, le long 1. « Über die Bildung »,etc., et « Les gisements de pétrole »,0p. cit. 56 I. P.-VOILTESTI des dislocations anticlinales, dans les Subcarpathes et sur les lignes de refoulement dans la région des nappes du Flysch. Mrazec considère encore comme roches mères du pétrole les couches vaseuses éocènes et les schistes oligocènes du Flysch nummulitique marginal, sans leur attribuer d'importance dans la formation des gisements exploitables. Zuber! et Craig” croient que les roches mères du pétrole sont des formations deltaïques, avec beaucoup de restes de plantes; ils considèrent comme tels les dépôts du Flysch carpathique, dont les restes de plantes ont joué, pour eux, le rôle primordial dans la formation du pétrole. Mais, tandis que Zuber y croit nécessaire l'existence des solutions salées pour la transforma- tion de la matière végétale en hydrocarbures, Craig lie cette transformation à la présence de l'humidité et d’une pression suf- fisante (80-100 atmosphères). Craig admet d'ailleurs que le pétrole a pris naissance dans toutes les formations deltaïques du géo- synclinal des Carpathes et des Subcarpathes et que sa mise en gisement le long des dislocations anticlinales est due aux pres- sions exercées par les massifs de sel qui ont joué le rôle de pressoir. Coquand*, Fuchs et Sarasin‘, Cobalcescu*, Richardi, et dernièrement Murgoci? rattachent la genèse du pétrole aux manifestations volcaniques tertiaires des régions carpathiques, en le considérant comme provenant des hydrocarbures des fumerolles postvolcaniques, accumulés dans les roches poreuses le long des fractures des Carpathes et des Subcarpathes. Mais, en nous tenant strictement aux faits d'observations, nous ne pouvons pas arriver à d'autres conclusions sur cette question que la suivante : le pétrole vient des profondeurs sur les mêmes lignes de fractures que le sel des massifs, en imbi- bant les roches poreuses des formations intéressées par ces lignes de fractures ; là où ces fractures ont été fortement élargies par 1. R. Zuser. Kristiche Bemerkungen über die modernen Petroleum hypo- theen. Zeitschr. f. pracl. Geolog., 1898. — Sur les relations entre le Flysch et le pétrole. CR. du 3° Congrès international du pétrole, (2), Bucarest, 1907. 2. E.-H. CuxnnGuam CraiG. Oïl Finding. An introduction to the geological Study of petroleum, London, 1920 [et renseignements oraux donnés au cours d'une visite faite par lui dans nos régions pétrolifères en septembre 1920]. 3. Coquann. Sur les gites de pétrole de la Valachie et de la Moldavie, etc. BASIC IRNUIe6T: 4. E. Fucns et Sarasin. Notes sur les sources de pétrole de Campina (Vala- chie). Archives des Sc. nat., Genève, 1873. 5. Gr. CoBarcescu. Despre originea si zäcämintele petrolului in general si in particular in Carpati. Disc. de récept. à l'Acad. Roum., 1887. 6. A. px Ricxarp. Origine du pétrole. Bucarest, 1900. 7. M.-MurGoar. Communication orale en 1920. MASSIFS DE SEL EN ROUMANIE re les massifs se (rouvent accumulées aussi les plus grandes quan- tilés de pétrole. Dans l’état actuel de nos connaissances géologiques sur les régions carpathiques, on ne peut pas dire si le pétrole et le sel ont été contenus dans la même roche mère, où s'ils se sont formés - séparément ; si le pétrole se trouvait originellement sous l'état physique actuel, ou sil a acquis cet état sous l'influence des mouvements orogéniques, pendant la mise en gisement ; on ne peut pas dire davantage d’où il vient. AU SUJET DE LA RÉGION DU HAUT TADLA (MAROC OCCIDENTAL) PAR P. Russo !. A la suite de plusieurs périodes de séjour dans le Haut Tadla (1915-1920), il m'a été possible de reconnaître progressivement la structure du Pré-Atlas, c'est-à-dire de la région située entre Sidi Lamine et Khénifra, en avant, à l'Ouest de la haute montagne représentée par le Moyen et le Grand Atlas. Ayant l'intention d'en publier ultérieurement une monogra- phie détaillée, je pense opportun d'en schématiser ici les grands traits. Région formée d'une série de chaïnons montagneux grossiè- rement parallèles et se raccordant par leurs extrémités de façon à dessiner des S à grand axe dirigé du NE vers le SW ou du NNE vers le SSW, le Pré-Atlas, qui peut à première vue donner l'illusion d'une formation à type jurassien, par la pré- sence de bancs calcaires inclinés et séparés par des zones de rupture, est en réalité de structure apalachienne. Les chaïnons principaux sont au nombre de quatre, très dis- tincts au Sud, plus ou moins enchevêtrés au Nord où ils se raccordent les uns aux autres de facon très confuse. Ce sont, en allant de l'Ouest à l'Est, le Bou Zaneur, le Timerdhoudine, le Tabainout, le Bou Moussa. Tout l’ensemble du pays est d'âge primaire. Le substratum est formé par des schistes noirs lustrés, souvent fortement micacés, traversés de veines de quartz et très fortement redres- sés. En divers points ils atteignent la verticale. L'ensemble de ces schistes forme une série de cinq synclinaux parallèles à rayon de courbure assez faible. À ces schistes sont subordon- nés des quartzites roses et blancs à grain très fin qui forment la crête du Bou Zaneur et celle du Timerdhoudine, représentant les axes des anticlinaux. Ces schistes et ces quartzites ne m'ont donné aucun fossile. En concordance avec les schistes et les quartzites et super- posée aux premiers, se montre une alternance de schistes noirs et de lits calcaires contenant une faune très abondante mais 1. Note présentée à la séance du 24 janvier 1991. HAUT TADLA, MAROC 59 indéterminable par suite de l’écrasement subi, constituée par d'innombrables fragments de Crinoïdes. Je suis porté à penser, en raison de diverses homologies avec les zones dévoniennes que j'ai décrites plus à l'Ouest, dans les Rehamna, et les Dje- bilet, que ces niveaux sont attribuables au Coblencien. Enfin, les derniers termes de la série, formant les crêtes du Tabaïnout et du Bou Moussa, et les flancs de plusieurs chaï- nons, sont des calcaires blancs appartenant au Culm dinantien, qui m'ont fourni une faune abondante dont la description détaillée sera donnée dans la monographie annoncée plus haut, Cette faune est riche en échantillons de grande taille de Pro- ductidés. On en trouve de beaux types, bien conservés, au Tabainout et au Bou Moussa. ‘Les sommets occidentaux correspondent aux axes des anti- clinaux et sont formés de quartzites ; dans cette zone les schistes lustrés et les calcaires dinantiens se trouvent dans les retom- bées et même les cuvettes des synclinaux coincidant avec les vallées. Dans la zone moyenne du pays, les quartzites ne se montrent plus, les crètes (Tabaïnout, Zrahina) sont formées des retombées des calcaires que l'érosion a respectés ici, tandis qu'à l'Ouest elle les a fait disparaitre. Dans la zone orientale, enfin, se manifeste une inversion du relief, caractérisée par ce fait que le Bou Moussa et ses annexes ont leurs sommets constitués par le fond de synclinaux de calcaires dinantiens. Après le dernier chainon, le Bou Moussa, s'ouvre vers l'Est la vallée de Khémifra, formée d'une série de dépôts permotria- siques reposant en discordance sur les schistes lustrés du pied oriental du Bou Moussa. Celui-ci étant le témoin d’un syn- clinal, les schistes supportant le Dinantien ont, sur son flanc est, un pendage occidental. Ce pendage est en moyenne de E-40°-W. Sur la tranche de ces schistes repose avec un pendage W-459-E, un conglomérat rouge qui bientôt devient horizontal, (lorsqu'on le suit d'Ouest en Est), puis, par un pli monoclinal, prend un pendage occidental de E-20°-W et, de nouveau hori- zontal, s'enfonce dans la montagne de l'Akellal, à l'Est de Khénifra. Cette montagne marque le bord occidental du Moyen Atlas ; la moitié de sa hauteur est formée de ce conglomérat rouge décrit plus haut, le sommet étant constitué par un calcaire gris à Oursins, du Lias inférieur, offrant un pendage léger vers l'Est. Le conglomérat rouge ne repose pas sur les calcaires dinan- tiens, et 1l est probable que cette absence de contact n’est pas 60 f P. RUSSO due à l'érosion mais au fait que le conglomérat s'est déposé sur les schistes siluriens sans transgresser sur les calcaires dinan- tiens. En elfet, à la partie nord du Bou Moussa, le djebel Bou Ayati nous offre des calcaires jurassiques horizontaux reposant en discordance sur les schistes lustrés sans interposition du Permo-Trias. L'extension du Jurassique vers l'Ouest paraît donc avoir été plus considérable que celle du Permo-Trias en ce point. Aucune formation plus récente que le Jurassique inférieur ne se montre dans la région, si ce n’est une coulée de basaltes vraisemblablement miocènes et se rattachant aux volcans décrits plus au Nord par M. Louis Gentil et M. Brives. Cette coulée suit à peu près le cours de l'Oum er Rbia, c’est-à-dire l’axe de la vallée de Khénifra (N-S) depuis la région de Mriret jusqu à 5 km. au Sud de Khémifra. 61 ESQUISSE DE LA CONSTITUTION DE LA VALLÉE MOYENNE DE LA MouLouya (MAROC ORIENTAL) par P. Russo!. A l’occasion de divers déplacements nécessités par mon service, il m'a été possible d'étudier la région de la moyenne Moulouya et de vérifier ou rectifier certaines observations et hy pothèses géogra- phiques ou géologiques de l'explorateur de Foucauld ?, de M. L. Gentil et de M. de Segonzac ‘, et plus récemment de M. Husson et de M. Bresson Ÿ. J’ai recueilli un assez grand nombre d'observations inédites, et pu compléter d'importantes données. En elfet, M. de Segonzac n'a vu que le Sud de la région, M. Gentil n’a parcouru que la route de Taza à Oudjda, enfin MM. Husson et Bresson ont fait un travail très consciencieux sur toute la région, mais bien des éléments de première importance tectonique leur ont échappé : on sent qu'ils étaient fort gênés dans ce travail par l'insécurité du pays. Mais si j'ai pu recueillir assez de documents pour compléter l’his- toire géologique de ce pays, je le dois en grande partie à l’amabilité de MM. le capitaine Subervie, le capitaine Fabre, le D' Marmoiton, le lieutenant Adam qui pour la région s'étendant de Mahiridja à Reggou et du Mahrouf à Bel Farah, me facilitèrent de toutes façons et me documentèrent abondamment, et au capitaine Rous de Debdou grâce à qui Je pus utiliser au mieux le temps très restreint que je pouvais consacrer à cette région. Mes remerciements vont d'autre part à mon maitre si Rene M. Ch. Depéret et à M. Pallary d'Oran qui ont bien voulu me déterminer divers fossiles. A.— Passage du Jurassique tabulaire au Jurassique ee. Le pays que je veux décrire aujourd’hui n’est qu'une partie de ce que J'ai be parcourir. C’est un quadrilatère dont les som- mets sont : Debdou, Bou Yakoubat, Reggou et Fritissa-sud. Il appartient à une aire synclinale qui présente localement des accidents ayant provoqué dans sa zone médiane une sorte d’effondrement et des plis failles. . Note présentée à la séance du 24 janvier 1921. . DE Foucauzp. Reconnaissance du Maroc. Paris, Aug. Challamel, 1888. L. Genris. Le Maroc physique. Paris, Félix Alcan, 1912. . DE SEGONZA(. Voyages au Maroc. Paris, Armand Colin, 1905. 5. Hussox (avec collab. de Bresson). Notice géologique sur le cercle de la moyenne Moulouya, in Bulletin Soc. géogr. du Maroc. Juillet 1918, n° 5, p. 15 à 33. PSNSONTCATES 62 P. RUSSO Cette aire synclinale est orientée NE à SW. Son flanc orien- tal est marqué par une flexure qui descend du plateau de Debdou et dont les couches s'inclinent vers l'Ouest, atteignant Mahiridja, Guettara, franchissant la Moulouya à Aïn Tizig- zaouine, et passant à 1500 m. est de Feggous, de Reggou et à Tirnest. Dans sa portion septentrionale, la flexure est très marquée et même faillée. À mesure que l’on descend vers le Sud, le pendage diminue et la flexure disparait. A l'Ouest du bord inférieur du pli monoclinal, défini comme il est dit ci-dessus, le pendage des couches change brusquement et devient oriental. Une grande ride montagneuse se dessine, précédée d'une série de petits avant-monts séparés de la montagne proprement dite par des systèmes de plis qui vont être étudiés, el en rapport avec le pied occidental de la flexure par une faille bordant de près l’axe général du synclinal. Au delà de la série des avant-monts, le pendage oriental des couches se marque par la montée de ces couches vers l'Ouest sur la haute ride montagneuse dont l'élément le plus élevé est le Resgou, et le plus intéressant est le Resdis (le Keddamin de M. Gentül)!. | La série constituée par cette ride montagneuse et ses annexes forme un ensemble long de 100 km. environ, naissant dans le Nord au djebel Mahrouf, continué dans les djebels Haloua, Kebibicha, Resdis, Reggou, Tirnest, et, m'a-t-il semblé, dans les djebels Tiouant et Misour que je n'ai toutefois observés qu’à distance. D’après divers renseignements recoupés, je crois que Ja morphologie de cette dernière portion du pays me permet, telle qu’elle m'a été décrite, de dire sous réserve de vérifica- tion, que cette face orientale du premier pli atlasien ne se laisse plus voir à partir des environs de Ksabi. A l'Ouest de ce pli du Resdis, s'en montre un deuxième auquel paraissent appartenir le Moussa ou Salah et le djebel Iblal. Plus à l'Est, d'autres plis forment le djebel Ahmar et l’Ouarirt, mais leur régime .est différent de celui du Resdis. C'est au bord de la gada de Debdou, vers le Nord-Est d'A- louana, et aux abords du Raaf Sidi Bou Otman que se montre pour la première fois comme un pli bien individualisé la flexure de la moyenne Moulouya. Déjà, plus au Nord, et plus à l'Est, on en trouve les traces dans la région de l'oued Za et jusque 1. L. Genis. Le Maroc physique, p.81, p. 173. : MOULOUYA MOYENNE 63 vers Ghar Rouban où elle prend l'aspect d’un système de failles. Dans ce long trajet, son unité pourrait être mise en doute, car en certains points elle est complètement masquée, mais ce qui montre cette unité, c'est que partout la flexure sépare le régime tabulaire du régime plissé et laisse ordinai- rement apparaître son noyau de schistes paléozoïques. Peu nette dans le Nord, elle le devient à l'Ouest de Debdou. Là, on voit la série secondaire horizontale, reposant sur le Paléozoïque, offrir au Raaf Sidi Bou Otman une coupure en falaise à regard occidental à laquelle répond une falaise à regard oriental dont les couches ne sont plus horizontales mais pendentde 40° environ à l'Ouest. Entre les deux falaises se trouve ainsi définie une vallée de part et d'autre de laquelle se montrent les couches du Jurassique moyen et supérieur. Nous y trouvons : 6 Dolomies grises supérieures. 5 Calcaires noirs à bivalves brises et à fragments de Terebratula sp. et Rhynchonella sp. 4 Grès blancs et argiles vertes. 3 Calcaires gréseux (M. Husson y a trouvé Asfarle minima). 2 Calcaires gris. 1 Grès gris. Si la coupe était prise plus à l'Est, vers le Narguechoum par exemple elle nous laisserait voir, au dessous des niveaux ici figurés de 6 à 1; des couches calcaires qui se montrent avec une grande extension horizontale et m'ont donné des tiges d'Encrines et des empreintes mal discernables de coquilles qui me paraissent être des Harpoceratidés. Il existe, un peu au-dessus, un niveau à petite oolithe ferrugineuse, et au-dessus encore, un niveau à Perisphinctes subbakeria D'Or8. très bien défini. [l semble que le niveau à Perisphinctes étant bathonien, la série oolithique représenterait le Bajocien et les niveaux sous-jacents le Juras- sique inférieur. La plus basse de ces couches est formée de dolomies très compactes. En face et à l'Ouest du Raaf Sidi Bou Otman se montrent les montagnes de Mahiridja. Elles forment une petite chaîne à noyau jurassique et même, par places, triasique et primaire. Les flancs en sont miocènes et formés de conglomérats et d’argiles vertes et jaunes. La série jurassique est représentée en ce point par des calcaires gris fins sans fossiles, recouverts par des marnes et argiles vertes, et identiques à celui des niveaux de l’assise 4 ci-dessus. Ces calcaires et argiles représentent dans la région située plus à l'Est le Callovo-Oxfordien, je leur attribue 1c1 la même signification. 0% P. RUSSO Comme nous avons vu plus haut les dolomies inférieures appartenir au Jurassique inférieur et que nous ne les voyons pas se montrer ici, il paraît rationnel d'admettre que l'absence de ces dolomies inférieures dans la chaîne de Mahiridja et dans le Raaf Sidi Bou Otman est due à une transgression du Jurassique moyen sur le Jurassique inférieur en cette région. Quant à l'absence des dolomies supérieures, bien représentées vers Oudjda, dans les Beni Yala, les Zekkara, puis le Narguechoum etses annexes, enfin vers Debdou, et très bien figurées par M. Gentil dans les Beni Snassen, je pense qu'elle doit tenir à un phénomène d’émersion locale contemporaine du dépôt de la série supra -Jurassique. Quoi qu’il en soit des causes de l’état actuel des terrains, ils se présentent comme le montre la coupe (Fig. 1). On voit le Jurassique incliné jusqu'à la verticale en certains points, offrir un pendage oriental faisant face au pendage occidental du Raaf Sidi Bou Otman. L'axe du syn- clinal passe entre les deux pendages, au milieu de la plaine de Mahiridja. Ce Jurassique repose sur du Trias phissé et formé d'assises gypseuses de 60 m. de puissance et de quelques lits de conglomérats rouges intercalés parmi les gypses. Au-dessous du Trias et pointant en quelques points, notamment à 2km. au SW du Teniet Haloua, se montrent les schistes paléozoïques écrasés et bouleversés de telle sorte que la schistosité seule a persisté, la stratification en ayant complètement disparu. Ces schistes ont en effet subi non seulement les plissements antésecondaires bien connus dans tout le Maroc et les plissements tertiaires d'où est né l'Atlas, mais comme je me propose de le montrer, des plissements secondaires. A delà de la crête de la petite chaîne, les couches jurassiques plongent vers l'Ouest, comme on le voit bien, en particulier au Teniet Haloua, où se montrent sous les grès et argiles vertes, un superbe Trias salifère exploité par les ones À 4 km. à l'Ouest, le Jurassique disparaît sous les couches miocènes et sous la Moulouya. Au delà du fleuve, li « Montagne de sel » nous montre un noyau triasique de pli avec quelques lambeaux de Jurassique sur les flancs, marquant une nouvelle ride bien plus faible que celle du Mahiridja. Cet ensemble est directement entouré par du Miocène subhorizontal, ce qui montre des dif- férences d'âge de plissement en des points rapprochés les uns des autres. Si nous suivons au SW l’axe de la petite chaîne de Mahiridja, nous arrivons sur le djebel Resdis. Vu des bords de la Mou- louya, le Resdis donne l'impression d'une immense toiture MOULOUYA MOYENNE > (24 inclinée vers l'Est, et dont les tuiles imbriquées ne seraient autres que les vastes tables de calcaires et de grès qui consti- tuent la montagne. Au pied Est du Resdis en face du Seheb ben Ogga, on voit une sorte de plateau dont la face supérieure est fortement concave et marque en ce point l’axe du synclinal, ou, si l’on veut, la limite inférieure de la flexure venue du bord de la gada de Debdou. Nous sommes en effet tout près de Aïn Tizigzaouine où cette limite inférieure franchit la Moulouya. Toutes les assises de la face est du Resdis m'ont paru appartenir au Callovien ou à l’Oxfordien, car elles sont constituées par des grès blancs et argiles vertes surmontés de calcaires dolomitiques, le tout exactement ordonné comme vers Oudjdà et vers le Raaf S di Bou Otman. Au delà de Feggous, l'aspect change ; au lieu d’une paroi aux couches inclinées, nous trouvons une falaise aux couches subhorizontales dont les supérieures m'ont paru constituées par des dolomies au sommet et des argiles grises peu épaisses dans la partie moyenne. La portion inférieure que j'ai pu étudier sur place à Reggou et dans ses environs, est formée de calcaires dolomitiques Déchides avec tiges d' Brave indéterminables, tout comme les couches de d'Oudjda et du Nenare choum. Ges couches horizontales se continuent avec celles du sommet du Resdis. En effet comme je l’ai pu voir par les pho- tographies qu'a bien voulu me communiquer le lieutenant Adam, les couches du Resdis s'incurvent peu à peu vers l'Ouest et finissent par devenir horizontales au sommet de la montagne. Elles constituent le dôme, la voûte du pli. Aussi, derrière Reggou, où la portion inclinée a été détruite par l'érosion, subsiste seule la portion médiane horizontale. Au SW de Reggou, le régime des tables imbriquées sur le flanc du pli reparaît et subsiste. sûrement jusquà Tirnest, probablement jusque vers Ksabi. De Feggous aux Oulad Ali, se montre, tout le long du pied de la montagne, une petite suite de collines alignées en une série rectiligne de 50 km. de long qui marque la lèvre relevée d'une faille produite un peu à l'Est de l’axe du grand synclinal et l’accompagnant même dans le plateau de Séheb ben Ogga et peut-être au delà. Les couches sont, dans ces cos très relevées et plongent à l'Ouest. Elles sont formées de calcaires dolomitiques à faciès de dolomies supérieures de Debdou et du Raaf Sidi Bou Otman. En face du plateau du Seheb ben Ogga, les couches juras- siques descendues du plateau de Debdou et représentées par les 4 nov. 1921. - Bull. Soc. géol. Fr. (4), XXI. — 5 RS SAN 66 P. RUSSO dolomies supérieures sont très peu inclinées sur l'horizon. Les dolomies supérieures qui sont au Raaf Sidi Otman à la cote 1350, et qui doivent, sous Mahiridja, descendre au dessous de 600 m. pour remonter én face à 970, ne sont plus au Nif Ziane qu'à 953 et vers Seheb ben Ogga qu'à 750. Elles se sont inclinées de façon régulière, et en demeurant tabulaires, vers le Sud, de sorte que, peu à peu, après avoir eu dans le Nord de la moyenne Moulouya une flexure bordant un plateau tabulaire et suivie à l'Ouest d'un pli paraissant déversé vers l'Ouest, on a dans le Sud un plateau tabulaire légèrement incliné vers l'Ouest et que borde par l'intermédiaire d’une faille longue mais peu dénivelée, ce même pli, déversé probablement vers l'Ouest. Telle est la forme des terrains dans la zone de passage du Jurassique tabulaire au Jurassique plissé. B. — Renversement des couches Jurassiques du Miocène de Mahiridja. On peut, en examinant la coupe de la figure 1, se rendre compte de quelle façon les divers terrains se comportent dans le pli de Mahiridja. _ Lorsque partant de ce poste, on se dirige vers l'Ouest, on quitte le cailloutis, les sables et les argiles quaternaires des dépôts de plateaux et l’on voit dans la dépression à pente très douce qu’entaille brusquement le ravin de l’oued El Hammam, se montrer des conglomérats, des grès, des calcaires et des argiles ordonnés de la façon suivante : 4 Argiles grises lacustres entremêlées de petits bancs de calcaires blancs à Melanopsis microstoma Parzary, M. Ricardi Parrary. 3 Conglomérats à cailloux fins. 2 Calcaire rose noduleux. 1 Grès calcaires jaunes. Dans le ravin même de l’oued El Hammam, on ne rencontre plus que le Quaternaire offrant une épaisseur visible de 10 m. de sables argileux entaillés verticalement par l'oued. Au delà, reparaissent les dépôts de plateau surmontés de la carapace de Pomel, et les ravins affluents de l'oued El Hammam entaillent la série Cuve dont les éléments les plus élevés commencent à se montrer en surface à 2 km. W de Mahiridja. 5 Poudingue à éléments tirés des calcaires jurassiques et du Er zoïque. 10 m. MOULOUYA MOYENNE 67 4 Crrès calcaires jaunes. 15 m. 3 Sables et argiles jaunes. 10 m. 2 Argiles vertes et jaunes, gypseuses. 20 m. 1 Poudingue jaune à cailloux menus jurassiques et Paléozoïques. 2 m. On ne peut manquer de remarquer l’homologie de cette série avec celle de Taza!. Un peu plus à l'Ouest, en allant au Teniet Haloua, la série s'incline de plus en plus vers l'Est, de profonds ravins la recoupent où, dans l’assise 4, j'ai rencontré des fragments de divers fossiles parmi lesquels j'ai reconnu Ostrea crassissima Lawarck. Dans les argiles, 1l est impossible de trouver la moindre trace de fossiles déterminables. Après cette série de ravins, les couches se rapprochent rapidement de la position verticale. Le Jurassique se montre sous forme de calcaires à Belemnites cf. hastatus, et au flanc même du djebel Haloua, l’ensemble des assises dépasse la verticale et semble amorcer un pli couché vers l'Est. Mais, en fait, il ny a pas.de pli couché : on voit en effet au dessus du Jurassique renversé se montrer un lambeau chevauchant de Jurassique moyen, à pen- dage occidental, disposé de telle sorte que ce lambeau en place et le lambeau renversé qu'il chevauche dessinent en coupe un V couché dont la pointe regarderait en haut et à l'Est. L'espace compris entre les branches du V est rempli par du Trias rouge et gypseux sus-jacent au Paléozoique. Tout cet ensemble est intéressé par le pli, mais le Jurassique et le Miocène seuls sont renversés. Il semble que l’on assiste en ce point à l'expression tectonique d'une poussée venue du Nord-Ouest et s’écrasant contre la masse résistante du Paléozoïque de la gada de Debdou. Cette remarque nous permet de pousser plus loin les indica- tions relatives au premier pli atlasien : celui du Resdis. Si l’on examine l'alignement du Mabrouf et du Kebibicha, on voit qu'il passe un peu à l'Est du Resdis, mais se continue directement avec la petite ride de Jurassique à pendage occidental que je signalais plus haut tout le long du pied de la montagne, depuis la fin du plateau de Seheb ben Ogga jusqu'à Tirnest. En fait, les montagnes de Mahiridja, le plateau de Ben Ogga et les collines de Feggous, Reggou, Tirnest marquent une petite vague venant déferler sur la plage paléozoïque de la gada. Ce déferlement amène le renversement très net au Haloua moins marqué au Kebibicha et caché dans la vallée de la Moulouya 1. L. Genrw. Notes d'un voyage géologique à Taza: B.S.G.F., (4), XVII, p.129, 4179. 1918. 68 P. RUSSO W. Raaf S'Bou Diners re sara és Fic. 1. — Coupe prise un peu Au sup DE MAHtRiIDyA. F1G. 3.— Deux coupes aux ABorps pe REGGoOU, montrant les rapports de constitution du Resdis et du Reggou. q, Quaternaire; m°-5, Miocène sup.; m°, Miocène moyen ; J{<6, Jurassique sup. J3, Jurassique moyen ; T, Trias ; S, Schistes siluriens. MOULOUYA MOYENNE 69 sous les dépôts du Miocène inférieur. Derrière cette petite vague se dresse le pli de grande houle du Tirnest, du Reggou et du Resdis, que cependant on doit considérer comme lui-même précédant la haute vague du Moussa ou Salah. I RC mt se l Te a * Ï = = | d° - 4e SR DR SSN 7 Q N l NOTE de | QNOZ/ D — j | Ps QUuteT el Na; —= Fa NÉS RS d=————— = Marnes vertes. \ emoutla====== HE] VE se ER rgues et gypses du riocène. CN = — = : lie À SN = a ; == (aleares pliocenes. RSR S == Paleoxsoique NN ie de la Moulouya S Zrias salifèren et de ses g{fluents. sour \. [UT Jurassique. Et Culloutis des plateaux. FrG. 4. — Esquisse de la VALLÉE MOYENNE DE LA MourouyaA. Échelle : 1/1 500 000. C.— Constitution de la qada de Debdou. De Foucauld, qui donne une description très parlante de la gada de Debdou, ne nous renseigne pas du tout sur sa constitu- tion. Tout ce qu’il indique dans cet ordre d'idées, se borne à cette remarque que : « une haute paroi de roche jaune » forme Me LR 70 \ P. RUSSO le flanc droit de la vallée de Debdou. Il semble raccorder au Rekkam la gada de Debdou'. M. L. Gentil la signale comme étant d'architecture tabulaire?. Il la rattache au Rekkam et au Mekkam et en outre aux monts qu'il considère comme tabulaires, de la région située au Sud d’Oudjda. Il figure dans sa carte de 19115 la bordure de cette gada comme jurassique. Enfin, en 1918, M. Husson fait paraître avec la collaboration de M. Bres- son une étude de la région, incomplète certes, mais mettant le Jurassique à sa place et rendant leur importance aux schistes paléozoïques. Il y a toute une série de données très exactes dans cette étude particulièrement consciencieuse. La gada de Debdou est pour les indigènes le grand plateau qui borde à l'Est la vallée de Debdou, mais il serait antigéolo- gique d’en détacher les éléments situés plus à l’Ouest qui, de même constitution, n’en sont que des témoins séparés par l’éro- sion. La gada de Debdou est essentiellement une épaisse masse de D revêtue de Secondaire. Une série de coupes va montrer sa structure. 1° Au Nif Debdou : 4 Calcaires et dolomies sans fossiles. 3 Schistes verts. 2 Schistes avec intercalations de grauwackes. 1 Schistes avec dykes de porphyrite, 20 Au chemin des Beni Riss. 7 Dolomies supérieures à empreintes mal discernables (M. ESS y a trouvé Pterocera aff. Oceani). Argiles vertes et rouges. Contes et grès. Conglomérats rouges et marnes, argiles. Conglomérats rouges gypseux. Schistes rouges. Schistes verts. M NO © à OT © Les assises 1 et 2 sont paléozoïques, l’assise 3 est triasique, l’assise 4 présente une mince bande de Bajocien et peut-être de Toarcien, les niveaux plus élevés appartiennent tous au Juras- sique supérieur, Callovien, Oxfordien, et même Séquanien. Si 1ERPoCACI Ep En 2. L. Genrix. Le Maroc physique, p. 221 et suivantes. 3. L. GenriL. Carte au 1/2500000 annexée à « la Géologie du Maroc et la Genèse de ses grandes chaînes » in Annales de Géographie, n° 116, mars 1912, p. 130. MOULOUYA MOYENNE 71 les déterminations de M. Husson doivent être conservées, l’assise 5 devrait être rapportée à l’Astartien et par conséquent déjà se montrerait le Jurassique supérieur avant les argiles de l’assise 6 ; il faudrait alors chercher la base du Callovien dans les argiles de l’assise 4, dont les calcaires marneux représen- teraient le Médio-Jurassique, et non dans les argiles de l’assise 6 dont le faciès fait pourtant songer au Callovien d’Oudjda. Le Jurassique supérieur seul est bien représenté dans cette région, en ce qui concerne le Mésozoïque. Le Paléozoïque nous présente des schistes rouges et des schistes verts que je rattache au Silurien et des schistes lustrés que M. Husson fait précambriens mais qui me paraissent être un simple faciès métamorphique du Silurien. On voit quelques bancs de quartzites gris vers Alouana, des porphyrites les recoupent et des granites à deux micas s'y montrent ; on y trouve des granulites et des quartz. Plus au Nord une troisième coupe nous montre : 4 Dolomies supérieures. 3 Argiles et marnes. 2 Calcaires gris. 1 Marnes et grès rouges. La couche 1 est ici au. niveau des dépôts de la plaine de Tafrata qui s'ouvre "à l'entrée de la vallée de Debdou où est prise cette coupe. On voit que la principale masse des montagnes de Debdou est primaire et que le Jurassique ne les revêt que d’un mince manteau. L'âge exact des couches de ce manteau n'est pas encore certain. Je n'ai pu trouver que des fossiles indéterminables parce qu'enrobés dans une gangue très difficile à enlever ou parce que brisés ; M. Husson a eu la bonne fortune d'en trouver un assez grand nombre, mais ses déterminations de fossiles de la série tertiaire sont tellement éloignées de celles qu'à bien voulu faire de mes échantillons M. Ch. Depéret, que j'ai quelque doute sur celles de la gada et que je préfère ne pas donner d'âge détaillé pour les couches du Jurassique de Deb- dou. Ce qui me paraît importer et sur quoi je veux attirer l’at- tention, c’est que le Jurassique, qui constitue plus au Nord, au Sud et à l'Est presque toute l'épaisseur des massifs n'est ici qu’une mince croûte. L’échelle des cotes ci-dessous va le faire Voir : 12 P. RUSSO Sommet des dolomies supérieures : 1600 m. — du Trias : 1450 m. —) .: des schistes : 1400 m. Niveau de la plaine : 800 m. Vers. Debdou A Sommet des dolomies supérieures : 1375 m. — des argiles : 1000 m. : Narguechoum | Niveau de la plaine : 600 m. Il n'est, dans ces conditions, pas étonnant de voir le Juras- sique supérieur seul bien représenté à Debdou où 1l semble marquer une transgression. D. — Passage des dépôts du Détroit sud-rifain dans la. Moulouya et leur prolongement dans le Sud. Les dépôts du Détroit sud-rifain c’est-à-dire les couches du Miocène moyen constituant la série signalée par M. L. Gentil dé Taza à la Moulouya s'étendent non seulement dans la région où cet auteur les a vues, mais passent bien au Sud dans toute la moyenne Moulouya où M. Husson en a fait à tort du San- noisien et du Stampien. Dans toute l'étendue de la plaine de Tafrata, dans tout le pays entre Bou Rached, Rechida, Gouttütir, le Tenguet El Atrous et Bel Farah, les terrains sont remarquablement uni- voques. È Il y a là une vaste cuvette occupée par des terrains dont l’âge est d'autant moins ancien qu'ils sont plus proches du centre de la cuvette. À la périphérie se montrent les argiles vertes sans fossiles déterminables mais que leur position de continuité avec les couches à Ostrea crassissima Lamarck, amènent à rattacher au Vindobonien. Dans la région de bordure, les conglomérats sont peu épais, mais à mesure que l’on se rapproche du centre ils s’épaississent, puis passent latéralement à une assise gréseuse, des grès calcaires leur succèdent qu'il faut rapporter au Miocène supérieur et plus près du centre se montre le poudingue termi- nal du type de Taourirt et d'âge pliocène. Enfin des dépôts lacustres à Micros{oma algerica PALLARY et à calcaires blancs couronnent le tout. Ils sont d'âge pliocène supérieur. Une coupe prise à 5 km. N de Bou Yakoubat nous montre : Conglomérats à galets de ons res rouges. Calcaires gréseux. Argiles vertes à gypse. MOULOUYA MOYENNE 73 Toutes celles prises dans le reste de cette vaste plaine nous montrent une série semblable, mais je ne peux les présenter ici, ne me proposant pas de der cette plaine. Dès que nous atteignons Guettara nous voyons l’espace compris entre les montagnes de l’Ouest et celles de l'Est, se rétrécir en un véritable étranglement de 8 km. de large au Sud duquel la plaine s'élargit à nouveau. Nous venons de pénétrer dans la moyenne Moulouya. Dans la grande dépression signalée plus haut formant le synclinal de passage du régime tabulaire au régime plissé, se sont déposés des terrains, actuellement subhorizontaux, mais dessinant un léger synclinal d’axe N-NE à S-SW. On y peut relever les coupes suivantes : A oued Ahmar. Conglomérat à très gros éléments à pendage 3° W. Calcaire gris du Callovien à pendage 40° E. A oued Ouahar. Conglomérat à très gros éléments, subhorizontal. Calcaire jaune d’or à traces de Bivalves indéterminables. Marnes jaunes gypseuses. À Meski, à Fritissa-Sud, à Oulad Djerrar on rencontre des coupes semblables. Vers Aïn Skhouna se montrent les calcaires lacustres à Melanopsis semblables à ceux de la région centrale de la cuvette signalée plus haut dans le Nord. L'ensemble de ces dépôts de la moyenne Moulouya se pré- sente comme la continuation vers le Sud des dépôts du Détroit sud-rifain. Au-dessus des argiles vindoboniennes et des grès tortoniens se montrent les calcaires et les grès du Pontien. Puisque M. Gentil pense, depuis qu'il a constaté que le Sahélien ne passe pas à Taza!, qu'il faudrait chercher ailleurs la communication qui au Miocène supérieur reliait l'Atlantique et la Méditerranée, je me suis demandé si ce passage n'aurait pas pu se faire par la moyenne Moulouya et les zones de plateaux qui lui font suite au Sud puis à l'Ouest. Le simple examen des données altimétriques actuellement connues m'ont obligé à l'abandon de cette hypo- thèse. En effet, si à l'Est ces dépôts s'élèvent jusqu'à plus de 1000 m., dans le Guelb El Tine, et recouvrent une grande partie du Jurassique supérieur du Rekkam, si dans le Sud le 1. L. Genriz. Notes d'un voyage géologique à Taza, loc. cit. 7% P, RUSSU Sahélien paraît se poursuivre jusque vers Ksabi, il semble dif- ficile d'admettre que les plateaux jurassiques de 2000 m. et plus qui surgissent brusquement au-delà aient jamais pu laisser la mer pontienne passer sur eux, car leur surrexion lui est certainement antérieure. Il semble donc bien qu'il faille admettre un passage par Gibraltar déjà ouvert. E. — Contacts du Miocène et du Jurassique. D'une manière à peu près constante, le Miocène est relevé au contact du Jurassique. Ordinairement, il n’y a pas de rapport entre le pendage des couches miocènes et celui des niveaux jJurassiques. Ainsi à 5 km. W de Bou Yakoubat le Jurassique forme des collines à pentes assez abruptes vers le Nord et dont les couches ont un pendage de 30° Sud ; contre le pied de ces collines s'appuient les argiles miocènes offrant un pendage de 10° Nord et ce régime se continue avec des variations locales, jusqu'à Bel Farah, à 40 km. plus à l'Ouest. Au a on peut voir le Jurassique et le Miocène se montrer en concordance comme dans les montagnes de Mahi- ridja. On peut voir enfin le contact se faire entre le Jurassique plissé ou incliné, et le Miocène horizontal, comme vers Gout- CTI EAE Pour se rendre compte de la signification de ces divers régimes, il faut les suivre dans la région qui nous intéresse et dans ses abords. Nous obtenons les résultats suivants : Pendages du Pendages du Localités. Jurassique. Miocène. Reggou - Horizontal à à 15% Feggous 450 W id, Bou Yakoubat 30° S 10° N Bel Farah 20 95 8S 10 à 15% N Ouarirt 45° W 20° NE Foum Debdou 10° N Horizontal Gouttitir 40° W Horizontal . Mdaouer 400 SE id. Rég. de Guettara Vertical Vertical Rég. de Mahiridja De 45° à vertical De 10° à vertical On voit par ce tableau que les régimes varient assez fortement MOULOUYA MOYENNE 15 d'un point à l’autre ; si l’on reporte sur la carte ces données, on voit que les dépôts miocènes se sont formés au contact du Jurassique déjà plissé, et non replissé depuis, vers Gouttitir, le Narguechoum et le Nord de Debdou. Entre Bou Yakoubat et Bel Farah et vers Reggou au Sud, l’Ouarirt à l'Ouest, le dépôt du Miocène a été suivi d'un relèvement du Jurassique, avec faille, semble-t-il, vers Bel Farah et sûrement vers Reggou. Enfin les montagnes de Mahiridja ne se sont plissées qu'après le dépôt du Miocène. On serait donc amené à voir pour la région qui nous intéresse trois phases de mouvements atlasiens. Une première phase, antémiocène, est manifestée notamment vers Gouttitir où des dépôts de rivage et de lagune d'âge muiocène viennent buter horizontalement contre le Jurassique plissé. Une seconde phase, miocène, a donné naissance aux fractures de Reggou et aux plis de Mahiridja. Enfin, le troisième mouvement, eustatique celui- là, a soulevé tout le pays au niveau qu'il occupe actuellement. F. — Travertins et dépôts de sources. Il existe dans la vallée de Debdou et en quelques points de l’oued El Hammam et des divers oueds qui lui sont parallèles, des tufs à végétaux, travertins calcaires. Ceux de Debdou forment une série particulièrement intéressante. On peut en effet reconnaître au flanc est de la vallée de Debdou une série de terrasses étagées, formées de tufs à végétaux contenant d'innombrables restes de racines parmi lesquelles dominent les Palmiers. La plus basse de ces terrasses porte la kasbah, elle est située à 80 m. au dessus de la vallée. La suivante, moins importante comme épaisseur et masse est située à 150 m. eavi- ron, puis une série de niveaux moins bien définis apparaît vers 450 m., descendant parfois jusque vers 200 m. À Rechida se montre la même succession de terrasses de sources. Si l’on observe la disposition de ces dépôts, on constate qu'ils marquent l'emplacement d'anciens ruisseaux dont les restes existent encore mais ont bien déchu de l'importance de jadis. Ces terrasses paraissent marquer les zones successives de venue au Jour de sources jadis haut situées, puis peu à peu descendues par approfondissement des diaclases qui leur don- naient passage, et rencontre de nouveaux couloirs de plus en plus bas situés. Les tufs à végétaux de l’oued El Hammam et de ses voisins sont des dépôts de 15 à 20 m. que l’on rencontre vers Sidi Yakoub, Ain en Nouamer, Ain Fritissa, Ounun, etc, 76 P. KRUSSO Conclusions. La portion de territoire située dans la région moyenne de la Moulouya, depuis le niveau des montagnes de Mahiridja jusqu'à celui d'Outat, est formée d’un ensemble de terrains d’âge mio- cène, s'étendant, semble-t-il, du Vindobonien au Tortonien et présentant une série de marnes et argiles vertes d'environ 20 m. de puissance surmontée de grès rouges, de calcaires jaune d'or et couronnée de conglomérat gris. Cet ensemble tertiaire, légèrement incurvé en synclinal d'axe N-NE à S-SW donne abri sur cet axe même au cours de la Moulouya. Les limites orientales et occidentales de cette vallée synclinale sont le Rekkam et le moyen Atlas. Le Rekkam jurassique supporte en transgression le bord du bassin tertiaire, il se continue au Nord par la gada de Debdou, énorme masse paléozoïque revêtue d’une carapace de Trias et de Jurassique moyen et supérieur. Le moyen Atlas, représenté par les djebels Resdis, Reggou, Tirnest et plus à l'Ouest par le Moussa ou Salah et ses annexes est formé de Jurassique comme le Rekkam, mais au lieu d’être tabulaire comme ce dernier, il forme une série de plis dont le plus oriental naît au pied du Resdis et est bordé par une faille parallèle à l’axe du synclinal tertiaire. Des failles de même direction bordent aussi la gada de Debdou, limitant ainsi le bassin tertiaire entre deux systèmes de failles. Dans l'Ouest, au massif de Mahiridja, se voit un renversement des couches montrant que la faille du pied du Resdis tend à passer au pli- faille déversé vers l'Est. La poussée qui, venue du Nord-Ouest a plissé le moyen Atlas se montre comme ayant subi un chan- gement progressif dans le niveau altimétrique de son point d'application. En effet, le Resdis et le Tirnest sont manifeste- ment déversés vers l'Ouest et même des falaises à regard ocei- dental limitent leur zone supérieure de ce côté. Au contraire les montagnes de Mahiridja sont déversées vers l'Est, et à la jonction de la série Resdis et de la série Mahiridja, on voit le Kebibicha se montrer sensiblement isoclinal. Or nous avons vu que le système du Resdis représente un pli plus occidental que celui du Kebibicha ; d'autre part, nous avons vu aussi le pli des montagnes de Mahiridja et du Kebibicha se terminer par une faille directe dans le Sud. Il semble donc bien que l’on doive. regarder la pression comme venue d’abord de bas en haut et soulevant les tables du Resdis, comme changeant de sens au MOULOUYA MOYENNE $ 77 contact du voussoir résistant de la gada et agissant de haut en bas sur le massif du Mahiridja. Il est clair que les expressions de haut en bas et de bas en haut doivent être entendues comme désignant des mouvements obliques résultant de poussées hori- zontales. C’est un phénomène d'ailleurs limité à cette zone de contact avec le voussoir de Debdou. La vallée de la moyenne Moulouya se présente done comme un synclinal de terrains Jurassiques, synclinal bordé de failles et où se sont déposés des terrains de même âge que ceux du Détroit sud-rifain. Le soulèvement de l’Atlas commencé avant le dépôt des couches miocènes s’est continué après, les incurvant en synclinal et leur donnant parfois de forts pendages. Le régime tabulaire commençant à succéder au régime plissé à partir de la gada de Debdou, toute incurvation du Tertiaire cesse à son contact. Enfin, le massif primaire de Debdou constituant une zone résistante de l'écorce terrestre et le régime tabulaire ne cessant plus à travers toute l'Algérie, depuis Debdou, la gada de Debdou doit être considérée comme l'origine de la Meseta sud- oranaise. [l est géologiquement vrai que le Maroc finit à la Moulouya et que, comme l'écrit M. de Segonzac, « cette large vallée... est bien la frontière naturelle qui sépare deux pays ». pe RAA DE UE à 0 à LUNICITES ( E UNICOPSIS) (GRAVIERI ANNÉLIDE POLYCHÈTE NOUVELLE DU CUISIEN par Etienne Patte!. L'échantillon que je vais décrire est une mâchoire trouvée en 1912 dans les sables cuisiens qui sont exploités dans le vil- lage même de Verneuil, canton de Creil (Oise). Le milieu convenait bien à une Annélide, ce sont en effet des sables avec Velates Schmideli, Cyrena Gravesi, bois flottés, etc. indiquant des conditions tout à fait littorales. Cette pièce est la seule que j'ai recueillie et je n’en ai pas trouvé de semblables dans les grands établissements scientifiques de Paris. Les pièces fossiles les plus analogues figurées datent du Primaire, en par- ticulier une mâchoire d’Eunicites dans le Traité de Zattel. Malgré la ressemblance de la forme générale cette mâchoire ne doit pas être rapprochée de celle des Néréidiens où cet organe est gauche et non symétrique par rapport à un plan comme celle-ei ; on doit plutôt la rapprocher des Euniciens à cause de ce caractère et également à cause des cannelures qui l'ornent ?. Le nom d'Eunicites conviendrait bien, il est déjà employé pour des formes primaires et des formes éocènes de Monte-Bolcaÿ (Eunicites Gazolae). [l est imprudent avec une aussi petite partie d'animal de le ranger dans le même genre que les précédents; mais il est peut-être aussi abusif de créer un genre nouveau pour ce maigre reste. On pourrait appeler cette" Annélide Euni- cites (Eunicopsis) Gravieri. Cette mâchoire est intéressante par sa grande taille, car la comparaison avec les types actuels fait penser que ce débris n’est que la moitié de la pièce. Il y a actuellement de grands Eunices comme Æunice Kimbergi (Euzers) dont un individu trouvé à Banyuls atteignait 3 m. 30, mais cet animal vit pares- seusement dans les infractuosités de roches et a une mâchoire petite par rapport à sa taille générale. Les formes éocènes de Monte-Bolca sont beaucoup plus petites“. Cette mâchoire mesure 1. Note présentée à la séance du 21 mars 1821. 2. Voir en particulier : pe Sainr Josepx. Annélides Polychètes des côtes de France. Ann. Sc. nat. (8). Zool. Tome V. PI. x1v, fig. 44. 3. Roverero. Paleontographia Italia. Vol. X, 1904. 4. MassaALzoNGo. Monog. delle Nereidi fossili del Monte-Bolca (Vérone 1855). 0 ANNÉLIDE DU CUISIEN 7 16 mm.5 de long, mm. de large et 3 mm. 15 d'épaisseur. La forme générale est celle d'un bec terminé maintenant par une pointe mousse. Le tranchant endommagé à la base et près du sommet est formé par 2 plans ornés de cannelures profondes inclinées à peu près à 45°; les creux d’une face rencontrent les saillants de l’autre, l'intersection donne ainsi une ligne sinueuse. Cette disposition des cannelures rappelle certaines pinces de notre outillage moderne. Le dos un peu usé par frot- tement est convexe et non symétrique par rapport au plan principal, incliné vers la droite à la base, il devient incliné vers la gauche au voisinage de la pointe. La face gauche est convexe et porte encore 1 sillons obliques sur sa surface en biseau et 2 sillons longitudinaux à peine marqués longeant le dos. La face droite est concave et porte encore 8 sillons obliques limités par un sillon longitudinal lui-même séparé d’un deuxième sillon par une nervure demi-cylindrique très accusée. y {/ À LL! a ©. 10m. b FrG. 1. — Mâchoire d'Eunicites Graviert n.sp. a, Face droite ; b, Face gauche; c, Section de la base. La section est dissymétrique puisque une face est convexe et l’autre concave. La surface est terne {colorée par place par de l’oxyde de fer). Le dos est bien lisse et les 2 faces ont un aspect légèrement grenu. De très fines stries visibles difficilement à l'œil nu coupent sous un angle de 60° environ les cannelures longitudinales des 2 faces. Je tiens avant de terminer à remercier M. Gravier, professeur au Muséum national d'Histoire Naturelle du bienveillant accueil qu'il m'a fait dans son laboratoire. 80 SUR QUELQUES TORTUES ÉOCÈNES DU GENRE (ÜOCADIA EN FRANCE PAR Ioan G. Botez!. Prancxes IV Er V Les collections de Géologie de la Sorbonne et celles de Paléontologie du Muséum national d'Histoire Naturelle renferment un certain nombre de restes de Tortues d’eau-douce fossiles provenant de diverses loca- lités du Tertiaire français, en particulier du Ludien des environs de Paris : Romainville, Montmartre, etc. MM. les professeurs M. Boule et E. Haug ont bien voulu m'en confier l’étude, au cours de laquelle leurs avis éclairés m'ont été très précieux et Je suis heureux de leur témoigner ma vive gratitude, en y associant M. L. Joleaud, maître de Conférences à la Sorbonne, dont la bienveillance m'a constamment aidé. J’expose dans cette note les résultats des observations que j'ai faites sur ces différentes pièces fossiles. À. ÉTUDE SUR DIVERSES ESPÈCES ÉOCÈNES DU GENRE OGADIA EN FRANCE 1. OCADIA PARISIENSIS GRAY PL. IV, r16, 1, 2, 3, 4, 5. 4825. Emys de plätrières de Paris. Cuvier. Recherch. sur les Oss. foss. LATbred AN ip 535: - 1831. Emys parisiensis Gray. Synopsis Rept., p. 33. 4836. Clemmys (?) parisiensis FrrzivGer. Annal. Wien. Mus. 1 Bd. Entwurf Syst. Adnordnung der Schildkr. p. 127. 4853. Emys sp. Picrer. Traité de Paléontologie, vol. I, p. 448. 1869. Emys parisiensis. Dr G. A. Maax. Die bis jetzt bek. foss. Schildkr. Palaeontographica, Bd. XVIII. 1902. Emys Cuvieri pe Srerano. Sull Emys Cuvieri de Stef. del Eoc. super. parigino. Boll. d. Soc. zool. ltal. Anno XI. p. 37. 1905. Ocadia parisiensis Cuv. Jos. ne Srerano. Les Ocadies fossiles. Atti Soc. ital. Sc. nat. Mus. Civ. Stor. natur. Milano, vol. 44, p. 37. D'après les matériaux réunis dans les collections de la Sor- bonne et dans les galeries de Paléontologie du Muséum d'His- toire Naturelle, nous pouvons donner une description complète de la carapace et du plastron de cette espèce. 1. Note présentée à la séance du 18 avril 1921. TORTUES ÉOCÈNES 81 Carapace. La carapace est de forme générale ovale, avec une région postérieure un peu plus large que l’antérieure. Modéré- ment bombée, elle présente une échancrure sensible au bord antérieur, tandis que le bord postérieur reste droit, ou très peu indenté. La pièce nuchale est pentagonale et plus large en arrière qu'en avant : sa largeur dépasse sa longueur. La première neurale est quadrilatère, avec des côtés arqués. Les autres pièces neurales depuis la seconde jusqu à la huitième sont hexa- gonales, plus longues que larges; leur partie postérieure est rétrécie et les côtés antéro-latéraux sont courts. La première supra-caudale est quadrangulaire et dilatée en arrière. La seconde est hexagonale et élargie transversalement. La pièce pygale est rectangulaire et plus large que longue. Les pièces costales sont très larges et surtout étendues du côté distal. Les marginales sont quadrangulaires, élargies en arrière et dessinent une excavation assez prononcée à partir du posté- rieur du pont sternal. La petite écaille nuchale de forme trapézoïdale est un peu plus longue que large. Les écailles vertébrales sont hexagonales et assez allongées, avec une faible saillie du côté antérieur ; elles sont plus étroites que les écailles costales. Les écailles marginales sont beaucoup plus réduites que les plaques du même nom. | , La ligne écailleuse costo-marginale est située au quart de la distance qui sépare les bords des plaques marginales. Les plaques costales et marginales tendent à prendre une disposition en séries correspondantes au lieu d’alterner d'une série à la suivante. Les dimensions approximatives de la carapace sont : longueur 320 mm., largeur 210 mm. Plastron. De forme allongée et grêle, il a l'extrémité anté- rieure légèrement arrondie et l'extrémité postérieure profondé- ment entaillée. Son bord antérieur est un peu relevé. Le lobe antérieur, court et large, a la forme d’un demi-cercle ; le lobe postérieur est élancé et porte deux encoches latérales symé- triques au point de jonction des écailles fémorales et anales. L'échancrure anale dessine une excavation très accusée et ses bords divergent à 900. Le pont sternal occupe plus d’un tiers de la longueur du plastron. L'entoplastron a la forme d’un losange, plus large que long. Ses côtés antérieurs rectilignes forment ensemble un angle 4 nov. 1921. Bull. Soc. géol. Fr. (4), XXI, — 6 82 IDAN G. BOTEZ obtus, les côtés postérieurs incurvés, en forment un plus ouvert encore. Les écailles gulaires ont leur bord libre tronqué, nettement séparé du bord des écailles humérales. Leur sommet postérieur touche à peine le sommet antérieur de l’entoplastron. La ligne huméro-pectorale, sinueuse sur les côtés, entaille l’entoplastron à 3-4 mm. du sommet postérieur. Les lignes interécailleuses fémoro-anales ont une direction nettement oblique vis-à-vis de la suture médiane. Les échan- crures inguinales, profondes, sont plutôt arrondies qu'ogivales. Dimensions du plastron : longueur 278 mm., largeur approx: 185 mm. Rapports et différences. Cette espèce se rapproche des Ocadies tertiaires d'Angleterre surtout par la forme de la carapace, par la ressemblance de la petite écaille nuchale, des écailles verté- brales et des plaques osseuses neurales. Elle se rapproche aussi des Ocadies miocènes d'Allemagne (en particulier d'Ocadia pro- toqaea H.v.M.) surtout par les caractères du plastron et en particulier du lobe antérieur. Elle ressemble aussi par son plastron à l'Ocadia (Emys) etrusca nob. du Pliocène de Val d’Arno. Enfin elle est très proche de Clemmys Gaudryi Derérer, du Pliocène du Roussil- lon autant par des caractères de la carapace que par ceux du plastron. Mais Ocadia parisiensis diffère de ces espèces et même de toutes les Ocadies connues, d’abord par sa taille qui dépasse celle de toutes les autres, ensuite par l'étendue considérable de son pont sternal, la largeur de l’entoplastron, le trajet et la situation du sillon huméro-pectoral, la simple contiguïté du sommet des gulaires avec l'entoplastron, et la forme de l’'échancrure anale. À ces caractères différentiels du plastron, on doit ajoutér ceux de la carapace : la forme allongée des plaques neurales et des écailles vertébrales, la faible avance du bord antérieur de ces écailles, la largeur considérable des écailles costales, la forme nettement rectangulaire de la pièce pygale et l'échancrure accentuée du bord libre de la plaque nuchale. _ Remarque. Cette espèce a été décrite d'après des fragments importants de carapace et de plastron, qui se trouvent parmi le riche matériel du laboratoire de Géologie de l’Université de Paris, provenant du gypse ludien de Romainville et d’après les nombreux débris conservés dans la galerie de Paléontologie du Muséum national d'Histoire naturelle, parmi lesquels un plas- TORTUES ÉOCÈNES US tron entier provenant également du gypse de Romainville, la moitié antérieure d'un plastron trouvé à Noisy-le-Sec, enfin des restes très fragmentés des lignites de la Débruge, près d'Apt (Vaucluse). Nous pouvons donc aujourd'hui reconstituer l'espèce, en tenant compte de tous ses écarts individuels, et nous consta- tons que ses représentants étaient très nombreux dans les formations marno-gypseuses du bassin parisien à la fin de l’époque éocène. 2. OCADIA EOCOENICA DE STEFANO PLAN der: 1902. Cistudo eocænica pe SrTErANo. Cheloniani fossili cenozoici, Boll. Soc. geol. ital., XXI, p. 265. Nous ne possédons qu'une moitié de carapace découpée dans la région postérieure par une cassure médiane et par une cassure latérale. Le même échantillon offre en outre le lobe postérieur du plastron du même individu. Tout en tenant compte de l’état de déformation de la cara- pace, nous pouvons reconnaître les principaux caractères du genre Ocadia : la forme hexagonale allongée des plaques neu- rales, les mêmes relations entre les plaques et les écailles et surtout l'articulation par suture du plastron à la carapace. Les caractères du lobe plastronal complètent les indications fournies par la caparace, à savoir : tout d'abord le manque d’une articulation mobile entre les deux lobes du plastron ; ensuite la forme élancée du lobe postérieur, le trajet semblable des lignes interécailleuses ainsi que la forte échancrure anale. Pour toutes ces raisons l'échantillon étudié appartient au genre Ocadia et non pas au genre Cistudo comme il a été déeuine par de Stefano. C'est en même temps une espèce différant de toutes les espèces d'Ocadies terres de l'Europe occidentale. Ainsi, sa grande taille, l'extrême largeur des pièces marginales, la forme non rectangulaire de la pièce pygale, l'alternance des plaques costales avec les marginales, le sillon écailleux costo-marginal très éloigné de la ligne interosseuse correspondante, de même que l'avance très nette des bords antérieurs des écailles verté- brales, suffisent ensemble à caractériser une espèce distincte. Le lobe plastronal, bien que ressemblant à celui de l'Ocadia parisiensis, en diffère par son contour, sa surface lisse et aplatie. 8m: IDAN G. BOTEZ L'échantillon provient de l’Eocène moyen de Pépieux, près de Carcassonne (Aude) et de Stefano l’attribue aux argiles bariolées de l’Yprésien supérieur de la Provence. 3. (OCADIA SP. PL. IV, r1G. 6. Il y a parmi les nombreux fragments de Tortues provenant de Romainville, une espèce de petite taille : la moitié du bord antéro-latéral de la carapace, la première neurale ainsi que des portions des quatre pièces costales du côté gauche. On trouve dans la collection du laboratoire de Géologie à la Sorbonne quelques moulages de carapaces très déformées, d’une même espèce; ils ont une ressemblance parfaite avec ke frag- ments en question. Tous ces documents semblent indiquer l'existence d’une seconde espèce fossile d’'Ocadia dans le Bassin de Paris. Par l’arrangement des pièces osseuses et dermiques, le bom- bement modéré de la carapace, ainsi que par l'union de celle-e1 avec le plastron par suture et non par ligament, on voit quil s’agit effectivement d’une Ocadia. L' examen de tous ses fragments indique des individus adultes, car on n y remarque aucune carène ou ligne de croissance sur l'emplacement des écailles vertébrales et costales ; en outre les . plaques costales et marginales sont soudées. Malgré le manque de données plus précises, la faible taille de l'individu (le bouclier dorsal atteint à peine 10 cm. de lon- œueur), l’absence d’échancrure à la pièce nuchale, la forme régulièrement hexagonale des écailles vertébrales et leur faible avance du côté antérieur, paraissent suffire à déterminer la sépa- ration de cette espèce d'avec toutes les Ocadies fossiles déjà décrites. B° REMARQUES SUR LES GENRES DE LA FAMILLE DES Ÿ ESTUDINIDÆ La systématique des Chéloniens est exposée dans les ouvrages classiques de G. A. Boulenger! et de R. Lydekker*. La famille des T'estudinidæ y est divisée en plus de 20 genres d’inégale valeur. Si autrefois les coupures génériques étaient incontestablement 1. G. A. BourexGer. Catalogue of the Chelonians, etc. London, 1889. 2. R. Lynexker. Catalogue of the fossil Reptilia and Amphibia,ete. PI. 1m, London, 1889. AS TORTUES ÉOCÈNES 85 trop larges, il y a maintenant tendance à un excès dans la pul- vérisation des genres. Pour justifier cette assertion nous n'avons qu'à considérer, par exemple, trois groupes de genres parmi les plus connus : d’abord le groupe Chrysemys-Clemmys-Ocadia, puis le groupe Cistudo-Emys et enfin, Palaeochelys-Ptychogaster. On s’aper- çoit tout de suite que la différence est beaucoup plus tranchée entre ces groupes qu'elle ne l’est entre les genres dans chacun d'eux. La séparation de Chrysemys, de Clemmys et d'Ocadia con- siste surtout : 1° dans l'allongement ou l'élargissement des pièces osseuses et dermiques ; 2° dans le déplacement plus ou moins grand des lignes interécailleuses : 3° dans l'étendue relative du pont sternal. . D'autre part, les principaux caractères génériques qui servent à distinguer ces genres d'avec le groupe GCistudo-Emys, sont les suivants: 1° Carapace unie au plastron par suture ou par ligament ; 2° Plastron fixe, ou mobile ; 3° Echancrure anale présente ou absente. Quant au troisième groupe, non seulement le bombement offre une forme différente, mais aussi les plaques neurales sont placées de façon toute différente. Ceci revient à dire qu'il y a entre certains genres de cette famille, des différences quantitatives, tandis qu'entre certains autrés celles-ci sont qualitatives. S1 l'on envisage encore, comme le fait Boulenger lui-même, les variations individuelles qui sont d’après H.von Meyer et von Reinach très grandes chez les Tortues, on voit la difficulté de distinguer les différences quantitatives. Il est tout naturel alors, pour la systématique des Testudi- nidæ, comme pour tout autre groupe zoologique, de s'appuyer pour les coupures génériques sur des différences qualitatives, ou sur un ensemble de caractères, et pour les coupures spéei- fiques sur des différences quantitatives. Il ne faut pas oublier aussi que pour les Tortues thécophores fossiles, c’est généralement le plastron et la carapace qui four- nissent ces différences. Nous pensons que pour assurer la rigueur des déterminations, ‘ 86 IOAN G. BOTEZ la fusion de certains genres, comme par exemple ceux qui sont indiqués plus haut, en des groupements plus larges, est indis- pensable. Bon nombre de genres de la famille des Testudinidæ passeront alors au rang d’espèces et une étude détaillée de cette question apportera sans doute de nouveaux arguments à une telle conception. EXPLICATION DES PLANCHES PLrancne IV CS ie ge uS . Ocadia parisiensis, plastron, 1/3gr. nat. — = carapace de jeune individu, 1/3 gr. nat. — 8. — — carapace d'individu adulle, 1/3 gr. nat. 3a, partie antérieure. 3b, 5° plaque neurale. 3c, les plaques supracaudales et la pièce pygale. | 2 — 4. Ocadia parisiensis, carapace, partie postérieure, 1/3 gr. nat. 5 — — carapace, partie antérieure, 1/3 gr. nat. — 6. Ocadia sp., carapace : partie antérieure et fragments des pièces costales gauches, gr. nat. PLANCHE V Fig. 1. Ocadia eocœænica, carapace, moitié postérieure, 1/3 gr. nat. — 2. — — plastron, moitié postérieure, 1/3 gr. nat. La STRUCTURE DU SYSTÈME PRÉRIFAIN AU Norb DE MExnis (Maroc) PAR René Abrard!. Le système prérifain est constitué au Nord de Meknès par un ensemble montagneux qui comprend le dj. Nador, le dj. Nouilet, le dj. Outita, le dj. Kefs, la dépression de l'oued Rdom, le dj. Tselfat, le dj. Ken- nefoud, le massif du Zerhoun (dj. Zerhoun, région de Mouley Idriss, dj. Takerma, dj. Kannoufa). Il m'a été donné d'étudier de près une importante partie de ce sys- tème ; en quelques courtes notes, J'ai établi les bases de la stratigra- phie de cette région ?, etje ne veux dans le présent travail que donner quelques indications sur la structure des points que j'ai le mieux étu- diés. Doesez TsELFAT. — Ainsi que je l'ai déjà dit ?, le dj. Tselfat est un anticlinal déversé vers l'ENE ; je ne reviendrai pas sur sa description, mais il est utile de donner quelques détails com- plémentaires. Le noyau de cet anticlinal est constitué par des couches toarciennes, aaleniennes, bajociennes, qui forment, ou plutôt qui formaient une série concordante, car en raison du dia- pirisme prononcé, il y a quelquefois une discordance apparente ; dans certains ravins, les marnes bleues toarciennes à Dactylioce- ras commune Sow. sont dures, schisteuses et présentent de mul- tiples fissures qui sont comblées par des filonnets de calcite mon- trant souvent les faces d’un scalénoèdre. Le Burdigalien repose directement sur le Bajocien, la plupart du temps en concordance apparente ; 1l forme une couverture plus ou moins continue. Le Tselfat est en somme un antichinal diapir sans accidents remarquables, si ce n’est un décrochement horizontal bien visible aux abords d’Aïn Slafta, sur le versant occidental, et le morcelle- ment par suite d’une série de fractures, de la muraille burdiga- hienne du flanc oriental, et dans une moindre mesure, de celle du flanc occidental. 1. Note présentée à la séance du 20 juin 1921. 2, CR. Ac. Sc., L. 170, 1920, p. 1509. — Zhid., t. 171, 1920, p. 119.— CR. somm.S. G. F., 1921, p, 49. : 3. CR. Ac.Sc., t. 174, 1990, p. 119. à LP 88 RENÉ ABRARD Au-dessus d'Aïn Slafta, l'érosion est assez intense, de sorte que dans unravin approfondi par les eaux, apparaissent quelques blocs aaleniens, fait exceptionnel sur le versant ouest de la mon- tagne. En certains points du flanc est, il y a eu un laminage et un étirement des couches, qui se traduit par la disparition du Bajocien àla base de ce flanc, de sorte que l’Aalenien arrive à être directement en contact avec le Burdigalien. Je n’ai observé aucune faille de bordure. Le long de cet anticlinal, le Burdigalien est recouvert par l'Helvétien, lequel supporte au Nord et à l'Est une nappe de recouvrement triasico-éocène. Doeséz KenxErOUD. —— Je n’ai passé que très peu de temps en ce point qui est la continuation vers le Sud de l’anticlinal du Tselfat qui se relève après avoir subi un abaissement d’axe au col du Segota. Massir DU ZERHOUN. — Ce massif doit, dans son ensemble, être considéré comme le prolongement, l'épanouissement vers le Sud, de l’anticlinal Tselfat-Kennefoud. Le flane occidental de cet anti- chnal se continue vers le Sud suivant une ligne à peu près droite, et vient former au Nord de Mouley Idriss les escarpe- ments burdigaliens de Kouar et de Fertassa. Le flanc oriental est plus difficile à suivre : au Tselfat il est déversé vers l'Est : ilse redresse peu à peu vers le Sud, et avant le col du Segota, les couches burdigaliennes plongent vers l'Est, de sorte qu'à cet endroit l’anticlinal est normal ; ce flanc oriental est confus au djebel Kennefoud, maisil réapparaît plus au Sud avec une grande netteté ; 1l-s’infléchit vers l'Est et est jalonné par les localités de Beni Menndara, Beni Meraz, Taza, sommet de l’Ed. Dohour. Il résulte de cet écartement de l'un des flancs, qu'après érosion, le noyau Jurassique de l'anticlinal est observable sur une grande étendue, et que les couches liasiques les plus profondes, en l’es- pèce le Domérien, s'y présentent dans tout leur développement. Des anticlinaux secondaires (Dahar en Nsour, djebél Zerhoun proprement dit), des dislocations, des failles, compliquent la tectonique de cette région ; mais il ne faut pas perdre de vue que l'axe véritable de l'anticlinal est dirigé sensiblement NS, perpendiculaire par conséquent à l'orientation générale du djebel Zerhoun. Les coupes ci-jointes montrent nettement la structure de cette région, mais il est utile de les compléter par quelquesindications sur les points les plus favorables à l'observation. CAT NORD DE MEKNÈS (MAROC) 89 F1G.1. — CouPE A TRAVERS LE DJEBEL TSELFAT. T, Trias ; l;, Toarcien ; l;, Aalenien ; J,,, Bajocien:; m1, Burdigalien ; m2, Helvétien ; C, front de la nappe triasique. — 1/65000 env. ES E : Dohour de ie Pahar en Nsour 9 F1G. 2. — CouPE À TRAVERS LE MASSIF DU ZERHOUN. l, Domérien : L;-,, Toarcien inf. ; 4-1, Toarcien sup. ; {;, Aalenien ; J4v, Bajocien : m1, Burdigalien. — 1/75 000. Ÿ. Zerhoun S. Fert el Bir g Fi. 3. — CouPE LONGITUDINALE DU MASSIF DU ZERHOUN. Même légende que pour fig. 2. — Ajouter: g, grès du dj. Zerhoun; ms, Tortonien. 1/75 000. Fi. 4. —Courr A TRAVERS LE DJÉBEL OUTiTA. Même légende que pour fig. 1. —F, faille ; m, Néogène indéterminé. — 1/65 000 env. SW. F1G. 5. — Coupe A TRAVERS LE DJEBEL Kers. Même légende que pour fig. 1. — ms, Tortonien. — 1/65000 env. 90 . RENÉ ABRARD 1° Piste de Mouley Idriss à Benir Amar. — Aux abords de cette piste, dans la partie comprise entre sa bifurcation avec celle de Volubilis et un aqueduc, se voit très bien le contact du Toar- cien inférieur (couches à Dactylioceras commune Sow.) et du Domérien. Toute la série Jurassique de la région est concordante, mais en raison d’un léger diapirisme, 1l semble exister une faible discordance entre le Domérien et le Toarcien : suivant l’axe de l’anticlinal, les couches plongent vers le Nord : le pendage des calcaires domériens dépasse 20°, tandis que celui du Toarcien est de 12 à 13° en moyenne. J’insiste sur ce fait que c'estsuivant l’axe que les couches plongent vers le Nord, car il est bien évi- dent que, à l'Ouest par exemple, il n’en est pas ainsi : une partie de la ville de Mouley Idriss est bâtie sur des calcaires domériens qui plongent à 50° vers l'Ouest. | 20 Piste de Mouley Idriss à Kouar. — En s’élevant le long de cette piste, très abrupte, on rencontre d’abord des marnes jaunes toarciennes à Ahynchonella meridionalis Desz., qui reposent sur les calcaires marneux du Domérien supérieur, il est à remarquer que les couches à Dactylioceras ne se rencontrent pas ; puis, à l'altitude 630 m. environ, se présente l’Aalenien qui est constitué par un calcaire gréseux dur à Trigonia aff. costata Sow. et As{arle ; sa puissance en ce point est très réduite et ne dépasse pas 1 m. Immédiatement au-dessus s’observent des marnes bajociennes, bleuâtres, avec très nombreuses Ammonites ferrugineuses (Sphæroceras, Phylloceras, Sonninia) ; ces marnes sont surmontées par des calcaires gréseux gris et des calcaires marneux blanchâtres, toujours bajociens. Enfin, on atteint le Burdigalien qui repose avec une légère discordance sur le Bajo- cien. Si l’on continue la piste, et que l’on redescend du plateau de Kouar vers Beni Menndara, on rencontre des calcaires marneux et gréseux très redressés (50°) qui plongent vers ie NE. Je n y ai rencontré que des Térébratules indéterminables, mais 1l me semble qu'on peut les considérer comme bajociens. Ce qu'il faut remarquer, c'est que le Burdigalien repose sur eux avec une grande discordance. 3° Piste de Mouley Idriss à Beni Meraz. — Elle montre d’abord le contact du Domérien et du Toarcien inférieur; puis ces marnes bleues s'éclaircissent et passent insensiblement aux marnes Jaunâtres du Toarcien supérieur, qui supportent des bancs très réguliers d’un calcaire marneux et gréseux du même âge ; puis vient l'Aalenien en dalles, puis en continuant vers Beni Meraz on atteint le Bajocien sur lequel repose en concor- dance le Burdigalien. NORD DE MEKNÈS (MAROC) 91 Parmi les anticlinaux secondaires, on peut citer le Dahar en Nsour, entièrement domérien, et le djebel Zerhoun. Le djebel Zerhoun est, en grande partie domérien, Les calcaires rosés à Spiriferina aff. rostrata Scn. sp. y sont bien développés. L'attribution au Burdigalien des grès grossiers qui reposent sur les calcaires liasiques avec souvent intercalation d’un poudingue à assez gros éléments n’est pas certaine, n'étant basée sur aucun document paléontologique. Le djebel Zerhoun est une écaille, chevauchée en partie par Le Fert el Bir : l'existence d’un lambeau de Toarcien supérieur et d’Aalenien pincé entre l'extrémité orien- tale du Fert el Bir et le dj. Zerhoun, vient à l’appui de cette manière de voir. Il est hors de doute que des tassements importants se sont ë produits postérieurement à la surrection du massif ; l'examen de la partie déprimée. qui s'étend entre l'Ed Dohour et le KFert el Bir, le prouve nettement : à l'Est de lextrémité orientale du Fert el Bir on observe des couches toarciennes et aaleniennes redressées à 70°; un peu plus à l'Est, non loin d'Aïn Cherch, elles sont recouvertes par un lambeau burdigalien. La présence de ces couches en ce point, entre des massifs domériens et à une altitude bien inférieure à celle atteinte par les dits massifs, ne peut s'expliquer que par l'effondrement d’un compartiment limité par des failles. Doesez Ourira, nyesez Kérs. — Ces deux massifs font partie 4 d'un seul et même anticlinal, qui est à peu près normal dans la : région Aïn Djemaa-Ain Taomar où 1l subit un abaissement d’axe, ss et où l'Helvétien recouvre à peu près complètement les terrains 2 sous-jacents. Cet antichinal s’élargit vers le Nord en formant le _djebel Outita ; 1l s’épanouit également au Sud en donnant nais- sance au djebel Kefs. S Djebel Outita. — La gorge de Bab Tisra montre les couches toarciennes à Aildoceras bifrons BRuG. qui supportent en con- cordance l'Aalenien à Trigonia et Astarte ; au-dessus et en con- cordance on rencontre des bancs épais d'un grès gris-bleuâtre quelquefois pulvérulent que j attribue à l’Aalenien ; puis, en con- cordance apparente, vient le Burdigalien à Pecten. Une coupe N-S$ plus occidentale, passant par exemple un peu à l'Ouest du douar Tadla montrerait la succession suivante : marnes bleues toarciennes à Dactylioceras commune Sow., puis Toarcien supérieur à Hildoceras bifrons Bru&. et Polypiers ; au- dessus, Aalenien formé de calcaires marneux, de marnes et de - calcaires gréseux. Quelques failles de bordure existent au contact du dj. Outita 92 RENÉ ABRARD et de la plaine du R’arb, ainsi que l’a d’ailleurs depuis longtemps fait remarquer M. G. Lecointre !. Région Aïn Djemaa-Aïn Taomar. — J'ai dit plus haut que dans cette région, l’anticlinal à peu près normal subissait un abaisse- ment d’axe. Immédiatement au-dessus des terrains jJurassiques (J’Aalenien suivant toute probabilité) s’observe un banctrès épais d'un calcaire marneux tendre de couleur blanche, que l’on peut je crois, rapporter au Burdigalien ; il est surmonté par des cal- caires marneux et des marnes blanches helvétiens. Lorsque venant d’Aïn Taomar, on se dirige vers l’intérieur de la montagne, c'est-à-dire vers l'Est, on rencontre, intercalé entre des couches indubitablement jurassiques, un banc de sable gris verdâtre qui est lui-même aalenien ou toarcien supérieur. Djebel Kefs. — La ligne de faîte de cette montagne ne conli- nue pas la direction générale de l’axe de l’anticlinal ; le dj. Kefs est, par rapport à l’anticlinal Outita-Kefs, le pendant assez exact de ce qu'est le djebel Zerhoun proprement dit par rapport à l’an- ticlinal Tselfat-Kennefoud-Zerhoun. Le djebel Kefs est en grande partie constitué par des calcaires domériens ; ces calcaires supportent en concordance apparente le Toarcien supérieur; la zone inférieur à Dactylioceras ne se montre pas et a dû disparaître par laminage ; au-dessus du Toarcien s’observent l’Aalenien et les terrains néogènes. À la base du versant méridional de la montagne, le Domérien est déversé sur le Tortonien lequel est représenté par des grès souvent concrétionnés, et des sables jaunes ou rougeûtres avec cailloux de quartz. Ce contact anormal s’observe très bien le long de la route de Meknès à Kenitra, aux abords de la station de Lalla Zitouna. Dépression de l’oued Rdom. — Les terrains néogènes y montrent un grand développement : ce sont les calcaires mar- neux et les marnes blanches helvétiens qui reposent sur des couches d'âges divers : sur le Lias, avec discordance marquée sur le versant Nord de l'extrémité occidentale du djebel Zer- houn ; sur le Burdigalien, en concordance, à Aïn Kebrit du Tsel- fat, à Bab Tiouka, à l'extrémité méridionale de la gorge de Bab Tisra ; sur les marnes bleues helvétiennes, en concordance, au pied du versant oriental de l’anticlinal Outita-Kefs. À Volubilis, les marnes bleues helvétiennes renferment Amus- sium denudatum Reuss ; elles supportent des grès, des sables, des poudingues d'âge tortonien. 1. CR. Ac. Sc.,t. 162, 1916, p. 556. NORD DE MEKNÈS (MAROC) 93 Conczusion. — De ce qui précède, il résulte que l’on se trouve dans la partie de la région prérifaine située au Nord de Meknès, en présence de deux zones anticlinales, dont les axes sont gros- sièrement parallèles, et orientés énciblent N-S ; la première est la zone Tselfat-Kennefoud-Zerhoun ; la seconde + l’anticli- nal Outita-Kefs ; ces deux zones sont séparées par la dépression de l’oued Rdom qui n'est autre qu'un large synclinal. La surrection de ces anticlinanx est due à des mouvements post-helvétiens, mouvements qui ont affecté toute la région pré- rifaine, ainsi que l'ont montré MM. Gentil, Joleaud et Lugeon!. L'opinion de M. Brives d'après laquelle l'anticlinal du Tselfat se serait formé avant l'Helvétien * est erronée : les couches qui à Aïn bou Kebrit reposent .sur les marnes bleues helvétiennes, ont pris part au mouvement SUR UNE RÉGION VOLCANIQUE CARBONIFÈRE AU SUD D'ÉYMOUTIERS (HAUTE-VIENNE) PAR Jean Couégnas :. L'étude de la faille d'Argentat semble présenter une complexité de plus en plus grande, en raison des types spéciaux de roches qu on découvre dans cette zone de grande perturbation mécanique, ainsi que je l'ai déjà signalé *. En bordure du Massif granitique au Sud d'Eymoutiers, les terrains sont traversés par de nombreux filons de porphyres {microgranites et rhyolites) qui révèlent l'extension considérable des phénomènes volcaniques dans cette région du Massif Central. Il n’est pas douteux que des investi- gations minutieuses apporteront des additions et des modifica- tions importantes aux tracés géologiques de ce secteur de la feuille de Limoges. Le long de la faille d'Argentat, la Carte géologique détaillée signale au NW de Treignac un passage brusque de la zone schisto-quartzeuse à la granulite. Un tel passage ne répond pas entièrement à la réalité des faits. Cette longue traînée de granite 1 GR AC Sc 66 1008 p. 6140 Thid, (161 pr 313: 2. CR.somm. S. G. F., 1921, p. 129. 3. Note présentée à la séance du 23 mai 1921. 4. Contribution à l'étude de la faille d'Argentat entre Eymoutiers (Haute- Vienne) et Treignac (Corrèze). GR. Ac. Sc., t. 170, p. 186, janvier 1920. 04 JEAN COUÉGNAS à muscovite (granulite) est hachée d’ilots schisteux plus ou moins granitisés, dont on retrouve plus à l'Ouest les mêmes types, sans rappeler toutefois les gneiss subhorizontaux de la région de Bujaleuf par exemple. Ces schistes peuvent s'étendre vers l'Est de 3 à # km. au delà des filons de quartz, comme par exemple, entre les villages de Noux et de Couturas. Le plus souvent, 1ls se trouvent à l’état pourri dans un granite friable ; leur coloration peut aller au rouge vif à leur partie supérieure comme près de Noux. Très irréguliers dans leur distribution 1ls se montrent digérés par le granite, témoins les îlots de schistes emprisonnés dans la roche éruptive Celle-ci prend quelquefois en section l'aspect d'amas lenticulaires. Ces schistes se retrouvent dans la zone métamorphique de Leverrier alternant avec des bandes de granite et paraissent verticaux ou plongent vers le NE, avec une direction plus ou moins oblique à celle de la ftulle. Cette dispo- sition donne l'impression de schistes ayant pénétré dans le mas- sif granitique et peut-être recouvert par lui; mais faute de bonnes coupes et en raison de l’érosion considérable subie par ces couches, on en est réduit à des hypothèses. D'ailleurs, des lambeaux schis- teux se présentent en couverture à l'intérieur du Massif (Cros, la Chapelle, ete.) et je les considère jusqu à présent comme des témoins non érodés d'anciennes couches fortement plissées et modifiées par le magma granitique. C’est dans cette révion de bordure que j'ai relevé entre Saint- Anne et Treignae, plus de 12 affleurements de roches porphyroïdes (Saint-Anne, Villepragoux, Chez Lissandre, Villemonteix, La Rue, ce le Grand Bouchet, Moulin- denos noire sien Leseiiete Fac Sea). Ces Poche appartiennent à deu types différents : 1° Wicro- granite, porphyre quartzifère de Mallard à texture nettement porphyroide, orthose en grands cristaux, quartz cristallisé, mica blanc absent, mica noir entièrement chloritisé dans lequel M. A. Lacroix a découvert de la brookite !. 20 Rhyolite, porphyre à quartz globulaire de Michel-Lévy, eurite de Mallard : roche compacte à pâte abondante de couleur uniformément rougeâtre ou d’un gris clair. La pâte ne révèle souvent à la loupe que quelques petits cristaux de quartz, mais peut offrir, suivant les gisements une grande variété de structure du terme cristallin au terme presque entièrement vitreux. M. A. Lacroix a établi dans un cas que la structure de la pâte à quartz cristallisé était due à une dévitrification d’une pâte jadis 1. M. A. Lacroix a bien voulu examiner quelques-uns de mes échantillons. Qu'il me soit permis de lui exprimer ici ma reconnaissance. SUD D'EYMOUTIERS (HTE-VIENNE) 95 vitreuse. Près du village de Villepragoux, j'ai trouvé englobés dans la roche des fragments arrondis de granite. De nombreux échantillons pris dans cette région montrent tous les passages entre ces deux types dont les différences de structure ne dépendent vraisemblablement que de leur mode de consolidation. Au point de vue technique, 1l est bon d’ajouter que ces roches font l’objet d’une active exploitation comme matériaux d'empier- rement des routes : je citerai dans les environs d’Eymoutiers, Les carrières des Ribières de Bussy dont nous a déjà parlé M. G..-F. Dollfus ! et une exploitation de microgranite au Moulin de Bar- tout à la sortie est de la localité. Il ne m'a pas été possible de saisir sur le terrain les rapports entre ces divers types et leurs relations avec les filons quartzeux voisins. On les trouve toujours en filons isolés de faible étendue, mais jalonnant curieusement à l'Est, la zone métamorphique. Ces filons doivent constituer d'anciennes cheminées d’ascension de produits volcaniques. Mallard leur a attribué l’âge carbonifère par analogie avec les porphyres de Saint-Julien (Creuse). Quoi qu'il en soit, il y a là, sur une longueur de plus de 35 km., une zone de bordure intéressante qui a été le siège d’une activité vol- canique considérable. Conclusion. — Il est sans doute prématuré de se faire une idée d'ensemble sur les phénomènes géologiques de cette région qui sépare le « plateau schisteux de Limoges » du « massif grani- tique » proprement dit. La zone des failles a été nettement déh- mitée par Leverrier qui y voyait un « fossé d’effondrement où les terrains sont très brouillés et où dominent des couches clas- tiques X pénétrées en tous sens et profondément altérées par le gramite et la granulite. » M. G. Mouret ? est opposé à cette façon de voir et admet un passage de la région limousine à la zone des quartzites. À mon avis, rien ne vient démontrer l’exis- tence d’un fossé d’effondrement de même que la nature sédimen- taire des roches. Sur la feuille de Limoges où le métamorphisme général a joué un rôle si important, il y a absence de terrains houillers, de terrain nettement sédimentaire. Les caractères spé- * ciaux de cette zone ne sont pas dus exclusivement à des phé- 1. G.-F. Dorrrus. Eurite basaltiforme des environs d’Eymoutiers (Haute- Vienne). B.S.G.F., XVII, 1917. 2. G. Mourer. Surla limite occidentale granitique d'Eymoutiers (Haute-Vienne) ; B.S.G.F., XI,1911. — Sur le prolongement au Nord-Ouestde la zone des roches écrasées reconnues entre Asprières (Aveyron) et romental (Haute-Vienne) CR. Ac. Sc.. t. 169, 1919. — Sur quelques effets de laminage des roches observées dans la partie occidentale du Massif Central CR. Ac. Sc.,t. 169, 1919, 96 JEAN COUÉGNAS Co. Le nomènes de granitisation particuliers, mais aussi à des accidents tectoniques puissants et renouvelés fréquemment aux mêmes places, où le métamorphisme dynamique à pris une large part (granites laminés). Dans la suite des fractures verticales, des dislocations nombreuses sans direction privilégiée, accompagnées DL TA S + Dr a A & de venues quartzeuses extrêmement importantes ont augmenté de le brouillage de cette zone de moindre résistance, large quelque- F. fois de plusieurs kilomètres. La cause générale de la dénivella- À tion entre le plateau de Millevaches et la région limousine doit . être cherchée dans un vaste mouvement de bascule qui a entraîné 4 tout l'Ouest du Massif Central, je dirais même une grande partie Ke de l'Ouest de la France à une époque de l'ère primaire qu'il est 4 difficile de détermineravec exactitude. A défaut d'une chronologie : des terrains suffisamment exacte, une succession des phénomènes Re géologiques est peut être possible : même provisoire, elle ne sera pas inutile. À mon avis, il faut voir, d'une part, dans les schistes gra- nitisés qui pénètrent dans la bordure du massif granitique et dans ceux quon trouve encore en couverture à l'intérieur ; d’autre part, dans les lambeaux de granites écrasés, les vestiges de plis- sements et de charriages d'une chaine très ancienne de l’ère pri- maire. Le laminage des granites est anférieur aux principales fractures de la région. Les mouvements hercyniens qui suivirent, produisirent un affaissement de la partie occidentale, pendant que la région centrale résistante s’ouvrait par de puissantes fractures : les failles d'Argentat et de Moulins, qui découpent en divergeant tout l'Ouest du Massif Central sont le résultat de ce mouvement de dislocation carbonifère. Les éruptions volcaniques | microgra- nites, rhyolites, émissions siliceuses) accompagnaient et termi- naient cette longue période mouvementée. Une érosion intense et prolongée a fait disparaitre dans la région centrale surélevée toute la couverture schisteuse plissée, ne laissant guère subsister aujourd’hui que le substratum granitique. & ARC à ne Norr or S. Gillet Bull. Soc. géol. de France Sat XXI: pl I Clichés H. Ragot Photocollogr. Tortellier et C'e, Arcueil, près Paris NOTE DE S. Giliet Bull. Soc. géol. de France SET EXT IL TT Clichés H. Ragot Photocollogr. Tortellier et Cie, Arcueil, pres Pari NOTE DE S. Gillet Bull. Soc. géol. de France S. 4;t. XXI; pl III Clichés H. Ragot - Photocollogr. Tortellier et C*, Arcueil, près Paris DATE APRES NOTE DE I. G. Botez Bull. Soc. géol. de France SES COTE TL OEY 5 Tortellier et Cie, imp., Arcueil, près Paris NOTE DE I. G. Botez Bull. Soc. géol. de France S.4;t. XXI : pl. V Tortellier et CS, imp., Arcueil, près Paris _. MÉMUIRES-GÉOLOGIE Paraissant irrégulièrement depuis 1833, format in-4° raisin. Prix divers. (50 °/; pour lès Membres de la Société.) ; Extrait du Catalogue. CossManx et LAMBERT. Etude paléontologique et stratigraphique sur le terrainoli- : gocène marin des environs d'Etampes. 88 p., 1 {abl., 6 pl........................ 20 fr. Ph. Tomas. Recherches stratisraphiques eb paléontologiques sur quelques for- mations d'eau douce de l'Algérie. 57 p., 1 labl., 5 pl.............1.....:......... 4200 Cossmann. Contribution à l'étude de la faune de Pébase bathonien en France : (Gastro pod ne SDS RE RS AT nee Ce mn 30 » TerqQuem. Les Entomostracés Ostracodes _. système oolithique de la zone à Am. Parkinson Hontoy (MOosSeNCEEZ66p; 6 nl. SR tee 4 » TerQuEM. Les Ertomostr acés Ostracodes du Fullers Earth des environs de Var- S'OMTORST AD LED REPAS RER SE PAR PU rt me FE OED) C. Gran» Eury. Formation des couches de houille et du terrain houiller. 196 p., TOUR RU RS OR ARR A DR RC EU Te AS AV EP A EE 20%» H. ER Ætudes sur les vertébrés fossiles d'Issel (Aude)........:....:........ 16 » _ G. Correau. Echinides éocènes de la province d’Alicante. 107 p., 16 . ASE ER 15 » A. Dorror, P. Gopgsirzze et G: Ramon». Les grandes plâtrières d'Argenteuil (Seine- -et- Oise). Historique, genèse et distribution des formations gypseuses de la région parisienne. 48 p., TORRES D Le ne rm A ne si Au ne HO) P.-L. PREVER. Aperçu géologique sur la colline de Turin. 48 p., 7 fig.,1carlte.. &8 » G. Zeix. Contribution à l'étude géologique du Haut-Tonkin. — H. Lanvewors. Note sur la géologie de l'Indo-Chine. — René de Lamorme. Note sur la géologie du Cambodge el ‘du Bas- Laos. #0 p., 1 pl. 8 cartes en couleurs ........... 163545) Général De Lamorme. Les anciennes lignes de rivage du Sahel d'Alger et d’une partie de la côte algérienne. 288 p., 3 ‘pl., 1 carle en couleurs...!................ 15 » Léon Carez. Résumé de la Géologie de. Pyré énées françaises. /32 p., 1 pl. 6cartes CTICOULEUTS ERREUR Lee sr ROS NORD RS dd tan ee nt à SR RO OA ie DUDE 15.» Maurice LuGeon. Etude géologique sur le projet de Barrage du Haut- Rhône ES Re à Génissiat (près de Bellegarde). 436 p.,7 pl......................... USE) MÉMOIRES-PALÉONTOLOGIE PAR SOUSCRIPTION PAYABLE AVANT L'APPARITION DU VOLUME ANNUEL :. FRANCE, 30 FRANCS, FRANCO. — ÉTRANGER, 39 FRANCS: FRANCO Liste des Mémoires qui se vendent isolément : Une remise de 20 */, est accordée sur ces prix aux Membres de la Société. 2. J. Seuxes. Contributions à l’étude des Céphalopodes du Crétacé supérieur dé AAC ON D DO DU te de ee ce a A TA a tee nd D Re Ur dt ee Nue Ines à Ch. Dspérer. Les Animaux pliocènes du Roussillon. {7 pl, 188 p............. 60 » . G.DE Saporra. Recherches sur les végétaux du niveau aquitanien de Manosque, d OU TUE MES OR RES er OR ARR ER NM DE PE Un I ne RAT NE SE DS 35 » 14: M. CossmanN. Contribution à la Paléontologie française des terrains juras- siques (en cours); Etudes sur les Gastropodes des terrains jurassiques : Opis- thobranches. 6 PL. LODEL nee lee a ER Re ne a ea lene 25 » 15. S. SrEFANESOU. Etudes sur les terrains tertiaires de la Roumanie : Contribu- . ion à l'étude des faunes sarmatique, pontique et levantine. 11 pl.,152 p...... 15% 19. M. Cossmanx. Contribution à la Paléontologie française des terrains juras- siques (en cours) ; Gastropodes : Nérinées, 13 pl., 180p....................... 35 » 20. V. Porovrci-Harzec. Contribution à l'étude de la faune su eee SHpeHEn de Roumanie ; Environs de Campulung et de Sinaïa. 2 pl., 22p......:,....... 6 » 21. R. Zerrrér. Etude sur la flore fossile du bassin oi d'Héraclée (Asie- Net 6 STD nn Re ee SR A A Men areue 19 » 22. P. Parrany. Sur les Mounscues fossiles terrestres, fluviatiles et saumätres de RE 0 PTS DE AR à da au sante ee Ne een de mel a ae 10 » 23. G. Saxn. Les Ammonites pure des marnes valanginiennes du Sud-Est'de ne SPA ee ÉMCOUrRS)P DC De ee SPP tre AUD 24, J. Lameerr. Les Loninides fossiles de la province de Barcelone. 9 pE, 128)p- 4180 25. H.-E, SauvacGe. Recherches sur les Vertébrés du Kiméridgien supérieur de Hamel (Ebt-CEGeronne) plis SGD.) RE ose ARE HER 26. Ch. Dspérer et F. Roman. Monographie des Pectinidés néogènes de l'Europe et des régions voisines (1"° partie : genre Pecten) (en cours). 93 DIS VIO Dre 60 » MAINS DT EST ME) 27. G. Dourrus et P Fi D'AUTZENBERG. Concion ie du Mons MOYED du He de els _ Ar. Toucas.Etudes sur la classification et l'évolution des Radiolitidés. 2:pl.,132p. 48 Edm. Perrar et M. Cossmann. Barrémien supérieur à faciès urgonien de Diomee lez-Alais (Gard) 07todtez le Gp ND ER RER Re 15: 88. Charles JAcos. Etude sur quelques Ammonites du Crétacé moyen./##fig., 9 pl., GPADIL EEE AE OR NDS OS chenal o SU road ln ro te dan Aa nn OS GO Era 20 39..A. Po Etude iconographique des Pleurotomes fossiles du Bassin de Paris. D DU DO Die a NS Re D NRA SENS EN ASIE, PES net SR 12 40. P. ji Frrrec. Etudes sur ies végétaux fossiles de l'étage Sparnacien du Bassin de PATIS DRE AMD Rte rente SU re eee A SEE 7 41. Henri Douviré. Etudes sur les Rudistes. Rudistes de Sicile, d'Algérie, ; d'bsypte: du lsiban etde:la Perse 7 D 04m Le te NO Peer 15 42. Léon PrrvinquiËre.Sur quelques Ammonites du Crétacé algérien. 7 pl., 86 P. 15 43. Robert Douvizzé. Céphalopodes argentins. 3 pl., 24 p...............:.2...2. 7 44. Gustave F.: Dorrrus. Les coquilles du Quaternaire marin du Sénégal. Intro- duction géologique par A. Dereis. 4 fig., 4 pl, 72p.................:....... 10 45. Robert Douvixsé. Etude sur les de de Dives, Villers-sur-Mer et . ue autres gisements: 2242/00 VOPDL RIDE ERREUR CI 12 Maurice Cossmanx. Contribution à la paléontologie française des terrains | jurassiques (voir mém., n°° 14, 19) ; Cerithiacea et Loxonematacea, 11 pl., 264 p. 35 Lucien Morezrer et Jean MORELLET. Les Dasycladacées du Tertiaire parisien. Lo a DE DR OPEN A SO D NE PL OLA Dit 0 DD mL Le -& Le Robert Douvirré. Etudes sur les Oppeliidées de Dives et Villers-sur-Mer. DIRES DL. 26 pire Nes, NE TS NE ED ce CR TE D Gb D 5 49-50. F. Paie. Sur des Poissons fossiles et en particulier des Siluridés du Ter- tiaire supérieur et des couches récentes d'Afrique (Egypte et région du Tchad). — Sur des Poissons fossiles des terrains tertiaires d’ eau one ‘et d'eau saumâtre debiranceret dé Suisse. Jple- 80h de Re 0 Re ne 15 51. P. pr Brun, C. CHATELET et M. CossmanN. Le Barrémien supérieur à faciès urgonien de Brouzet-lez-Alais (Gard) (v. mém. n° 37). 4 fiqg., 5 pl., 56 p......... 10 52. Henri Douvircé. Le Barrémien supérieur de Brouzet. 20 p. ., 4 pl M sers y ice 12 53. J. Repeuw. Monographie du genre Lychnus. 23 p., 6 pl. ................ PR Le VA Loire; Descriptiondes gisements fossilifères; Pélécypodes. 51 pl, 500 Ps 100 re 98. Marcellin Boure. Le “Pachyæna de Vaugirard. 2 pl., 16p.......... D NA Ur 29. V. Paqurer. Les te urgoniens. 13 “PL. 102 DM RÉ ce 28 » 30. Ar. Toucas. Etudes sur la classification et l évolution des Hippurites. 17 vi 128 ne rer ie dan lee ste e te a ette are e aie rhafe era eee ele nee verte Te eie prete elodie ge ele le lee ele le) » 38 » dt Albert Gaunrx. Fossiles de Patagunie : Dentition de quelques Mammifères. «D. MAT T M dans Lentenle sure PT PSE ER NI 4e» . Paul Lemonret Robert Douvirré. Sur le genre Lepidocyclina Gümbel. 3 pl., # LES Deer Pgo PSP ON RAR EE Pt 2 NES 0 TO OS DU ER RE Br) ET DE cd CH de 10 » 33. Hérdtoand Canu. Les Bryozoaires du He anTent Echelle des Rte pour desilerrains/telrtiaines on USD PR EEE RE EC 11 » 34. Charles Easrman. Les types de Poissons fossiles du Monte- ou au Muséum e Histonemnaturelle de Paris 9 #pls D ERP RE CR NPC CE RE 11 » V. Porovicr-Haïzec. Les Céphalopodes du jurassique ee du Mont re (massit de Buceet Roumanie) #6/pleW64n ee ee 128 TABLE. DES MATIÈRES (TOME XXI, Fasccuzes 1-3) Pages Mie Gillet. — Étude du Barrémien sup. de Wassy (Hte-Marne) (3 fig. » pl. LCI Re he I.-P. Voitesti. — Sur l'origine du sel etles rapports tectoniques des massifs de _sel avec les gisements de pétrole EARROUMAME MERE ee Penn P. Russo. — Aù sujet de la région du Haut-Tadla (Maroc oce.)........ RTE Re ie P. Russo. Esquisse de la constitution de la vallée moyenne de la alone (Marocior.) coupes 1Carte) 2 RNA ERER ERA ANR RUES Etienne Paite. — Eunicites Gravieri, Annélide Polychète nouv. du Cuisien ({fig:) Le. Botez. — Sur HUE Tortues éocènes du genre Ocadia en France (pl. . DU NRA RSR DPI RER DEL md OU no do PE de 20 POI D EDIT eo DU Oo tue René Abrard. — La structure du système prérifain au N de Meknés (Maroc) AD Données) titi in a ie ne nn nn nn mn mn mms sente Jean Couégnas. — Eur un région volcanique Rte au S d'Eymoutiers .(Haute- ENNÉTNE) A Res dre ee 2 nb ne On A in ei CCE CRE . 3 48 58 a MACON, MROTAT. FRÈRÉS, IMPRIMEURS Le ee de la Soc. géologique : Mn “y “à ca ue ANT Cr entÉ EN ASIE BULLETIN SOCIETE GEÉOLOGIQUE : DE FRANCE A ÉTÉ AUTORISE E ET Has COMME ÉTABLISSEMENT te PUBLIQUE PAR ORDONNANCE DU à AVRIL 1832. QUATRIÈME SÉRIE TOME VINGT-ET-UNIÈME ERRE Fascicuze 4-6 Feuilles 7-14. — Planches VI-XI | | . 47 figures et cartes dans le texte. PARIS SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 28, rue Serpente, VI . _ 1921 a se Ÿ PUBLIGATION MENSUELLE DÉcemBre 1921, EXTRAITS DU RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE Arr. 2. — L'objet de la Sociélé est de concourir à l'avancement de la Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la Ve France, tant en lui-même que dans ses rapports avec les Arts industriels et l’ Agriculture. Arr, 3. — Le nombre des membres de la Société estillimité. Les Fran- çais et les Etrangers peuvent également en faire partie. Il n'existe aucune : distinction entre les membres. : à ART. 4. — Pour faire partie de la Société, il faut s être si présenter dans LS une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation et avoir été proclamé dans la séance suivante parle Président. Arr. 37-38.— La Société tient ses séances habituelles à Paris, de novembre à juillet, La Société se réunit deux fois par mois (en général, leretettlense lundi du mois). £ tte. ART. #2. — Pour assisler aux séances, les personnes étrangères à la k Société doivent être présentées chaque fois par un.de ses membres. : ART. 46. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur if des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. Arr. 48. — Chaque année, de juillet à novembre, la Société tiendra une ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement : déterminé. ART. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque membre. Le Bulletin comprend... les Comptes ren- dus sommaires des séances et le Bulletin proprement dit (Notes et Mémoires). Arr. 54. — La Société publie en outre des Mémoires de Géologie et des Mémoires de Paléontologie, qui ne sont pas distribués SH aux. membres. Anr. 55. — Tous les travaux destinés à l'impression doivent être inédits et avoir été présentés à une séance. ART. 195. — Les auteurs peuvent faire faire à leurs frais, en passant par l'intermédiaire du Secrétariat, un tirage à part des communications insé- Me rées au Bulletin. Arr. 87. — Chaque membre paye: 1° un droit d'entrée ; 2 une cotisation annuelle?, Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. La cotisation annuelle est invariablement fixée à 80 francs. La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée par le versement en capital d'une somme fixée par la Société (600 francs payables en 2 ou 4 foisen : une année). Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont douné ou légué à | la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle (minimum : 4000 francs). Arr. 94. — Les ouvrages, conservés dans la Bibliothèque de la Société, peuvent être empruntés par les membres... (Service des préts). 1. Les personnes qui désirent faire parbie de la Société et qui ne connaissent aucun membre pour les présenter n’ont qu'à adresser une demande ,au Secréta- riat, en exposant les litres qui justifient de leur admission. 2. Néanmoins sur la demande des parrains, les nouveaux membres peuvent n'acquilter, la première annee, que leur droit d'entrée, en versant la somme de 20 fr. Le Compte Rendu sommaire des séances de l'annee courante leur est envoyé graluilement; mais ils ne recoivent le Bulletin que la deuxième année et < doivent alors payer la cotisation de 30 francs. Ils jouissent d'ailleurs des autres a . droits el privilèges des membres de la Societe. 97 LES ANCIENNES NAPPES ALLUVIALES DE LA VALLÉE DU RHÔNE EN AVAL DE LYON PAR LE GÉNÉRAL de Lamothe !. I. NAPPES ALLUVIALES POSTÉRIEURES A CELLE DE 148 MÈTRES. L'étude des anciennes nappes alluviales de la vallée du Rhône, en aval de Lyon, m'a améné en 1906 à admettre l'existence de cinq niveaux dont les altitudes au-dessus de l’étiage étaient de 140, 100, 55, 30, 15-20 m. *. Bien que ces nombres fussent seu- lement approximatifs, leur concordance avec ceux trouvés anté- rieurement par moi dans l’Isser, la Moselle et le Rhin, m'avait dès le début de mes recherches tellement frappé, que je n'avais pas hésité dès 1901 *, et contrairement aux idées régnantes, à attribuer la formation de ces nappes dans la Méditerranée occi- dentale et dans la Mer du Nord, à des abaissements successifs de la ligne de Rivage, à partir d’un niveau voisin de 200 m., sous l’influence d'une série de mouvements eustatiques de la mer, alternativement négatifs et positifs ; les mouvements négatifs ont déterminé le creusement de la vallée et la formation de terrasses aux dépens de la nappe alluviale préexistante ; les mouvements positifs ont déterminé le remblayage de la vallée jusqu’à une cer- taine distance en amont. En 1906, j'ai pu étendre cette conclu- sion à tout le bassin de la Méditerranée, à la suite des observa- tions faites à Vienne avec MM. Depéret et Schaffer, et de celles de M. Sevastos dans la vallée du Séreth. En 1911 #, j'ai complété et précisé ma théorie en démontrant que les lignes de Rivage de l'Algérie étaient définies par les nombres 325, 265, 204, 148, 103, 60, 31, 18 m., et que l’'abaissement de la ligne de Rivage initiale jusqu'au niveau actuel était dû à une série de mouvements négatifs très rapides, séparés par des mouvements positifs très 1. Note présentée à la séance du 23 mai 1921. : 2, Les terrasses de la vallée du Rhône en aval de Lyon. CR. Ac. Sc., mai 1906. 3. Étude comparée des systèmes de terrasses de l'Isser, de la Moselle, du Rhin et du Rhône. B.S. G. F., (4), 1, 1901, — Sur le rôle des oscillations eustatiques du niveau de base dans la formation des systèmes de terrasses de quelques vallées. CR. Ac. Sc., juin 1901. 4. Les anciennes lignes de Rivage du Sahel d'Alger. Mém. Soc. Géol., (4), I mémoire n° 6. 7 nov. 1921. Bull. Soc. géol. Fr. (4), XXI. — 7 1 98 GÉNÉRAL DE LAMOTHE lents, d’amplitudes moindres, égales à l’épaisseur des nappes alluviales, qui semble comprise entre 30 et 40 m. J'ai d’ailleurs renouvelé à cette occasion (p. 3 et 227) les réserves que J'avais faites en 1901 (p. 350) sur la généralité du phénomène. Quelques années plus tard, de nouvelles recherches autour de Valence m'ont permis de rectifier sur quelques points la classifi- cation admise pour les terrasses de cette région, et d'établir que ces terrasses à partir d’une altitude voisine de 100 m. avaient appartenu à quatre nappes principales distinctes situées à 21- 22 m.,934-35 m., 59-60 m., 104 m. au-dessus de l’étiage du Rhône, et à 18-19 m., 31-32 m., 56-57 m., 101 m., au-dessus des cailloutis du lit majeur !. Ces nombres concordant avec ceux trouvés pour les lignes de Rivage d'Algérie, j ai admis comme très probable, le parallélisme de ces quatre nappesjusqu’à la côte de Provence, et comme conséquence, l’existence sur cette côte d'anciennes lignes de Rivage d’altitudes correspondantes à celles de l’Algérie ?. Or, cette existence vient d’être démontrée par M. Depéret, qui a attribué aux quatre lignes de Rivage inférieures des altitudes de 90-100 m., 55-60 m., 30 m. et 18-20 m.*?, J'ai fait moi-même il y a une dizaine d'années sur les côtes de Provence et de Corse, quelques observations dont je citerai plus loin les plus con- cluantes, et qui concordent avec celles de M. Depéret. On peut donc, comme première conclusion, admettre qu'il y a dans la vallée du Rhône, en aval de Lyon, quatre niveaux de nappes alluviales principales, coïncidant avec ceux trouvés dans l'Isser, et aboutissant à des lignes de Rivage de même alutude que celles de la côte algérienne ; ces nappes se sont formées dans des conditions identiques, c'est-à-dire sous l'influence d’oscilla- tions eustatiques du niveau de base. Divers auteurs ont, il est vrai, donné pour quelques terrasses de la vallée du Rhône des altitudes qui ne cadrent pas toujours avec celles données ci-dessus, et qui conduiraient à augmenter le nombre des niveaux. Ces divergences sont dues à des causes qu'il est utile de signaler. 1. Les anciennes nappes alluviales et les terrasses du Rhône et de l'Isère près de Valence. CR. Ac. Sc., 1914 et B. SG. F:, (4), XW,, 19145. . 2. IL est intéressant de rappeler que tout récemment (CR. Ac. Sc., février 1920), le colonel Romieux a démontré l’existence dans la vallée du Lot de quatre nappes alluviales, dont les altitudes relatives sont très voisines de celles des quatre nappes inférieures de la vallée du Rhône ; les deux séries peuvent, d'après lui, être considérées comme parallèles. 3, Cu. Derérer. Essai de coordination géologique des temps quaternaires, Ca. Ac. Sc., mars 1918. RÉ ARER SNES Sd NAPPES ALLUVIALES DU RHÔNE 99 a) Les altitudes ont été, suivant les auteurs et les époques, rappor- tées tantôt à des surfaces mal définies, thalweg ou plaine alluviale, tantôt à l’étiage ; il en est résulté des écarts notables entre les résul- tats. C’est ainsi qu'à Bourg Saint-Andéol, on a rapporté les altitudes au thalweg, en lui attribuant la cote 55, alors que l’étiage est seulement à 46 m. 6. Au début de mes recherches dans l’Isser, j'ai dû me servir du thalweg, faute d'autre repère ; mais ce choix n'avait aucun incon- vénient, en raison de la faible profondeur du lit à l’époque des basses eaux. Pour le Rhône, à partir de 1907, j'ai utilisé le profil longitudinal de l’étiage conventionnel, établi sur près de 500 km. en partant des repères “a Nivellement général. Cette solution me paraît s imposer dans les grandes vallées, parce que ce profil est, en réalité, le seul qui permette d'obtenir, avec une approximation suffisante, des alu- titudes relatives à peu près comparables entre elles dans une même vallée, et surtout à celles trouvées dans d’autres vallées; les variations accidentelles ou périodiques du profil sont négligeables, et Îles légères erreurs qu'elles peuvent occasionner, sont, en tout cas, très inférieures à celles qui résultent de la détermination souvent incertaine de l'altitude réelle des terrasses. J’ajouterai qu'étant donnée notre ignorance du tracédes anciens lits, il serait logique dans une étude de détail de substituer au profil sn qui suit toutes les sinuosités du fleuve, un profil parallèle à l'axe de la vallée et composé de sections correspondant aux intervalles existant entre les embouchures des prin- cipaux affluents, de ceux notamment dont l’action influe sur la pente générale (Ain, Saône, Isère, Durance, etc.) : les altitudes des extrémi- tés de chacune d'elles seraient celles de l’étiage moyen, mais la pente, uniforme dans toute l'étendue de la section, serait égale à la pente moyenne. Cette solution éliminerait l° À Hoence des Aion du profil. Les mesures obtenues à l’aide de l’étiage, dimimuées de l’alütude des cailloutis du lit majeur au-dessus de cet étiage, représentent la diffé- rence de niveau qui sépare les terrasses de la nappe actuelle, abstrac- lion faite des limons. On pourrait dès lors être tenté d’en conclure que la surface de ces cailloutis doit être choisie comme plan de comparai- son, de préférence à l’étiage. Malheureusement la détermination de À l'altitude de cette surface dans les régions montagneuses est rendue le * plus souvent très difficile, et même impossible, par suite de la présence de cônes de déjection créés par les affluents à régime torrentiel et qui s'étendent sur toute la largeur de la vallée. En outre, l'emplacement de ces côneset leur puissance ont varié beaucoup dans le passé : je l'ai démontré pour l'Isère, et l’on sait que la Durance jusqu’à une époque : très récente (niveau de 18 m.), passait par Lamanon. Malgré ces diffi- cultés, il est évident que l’on devra, toutes les fois que ia sera pos- sible si comme Je l'ai fait dans ma note de 1915, rapporter.les alti- tudes à la surface des cailloutis du lit majeur ; la comparaison des résultats obtenus avec ceux fournis par l’étiage, servira de contrôle, et 4 fournira d’utiles indications pour l’histoire de l'évolution de la vallée. b) Quelques divergences proviennent du classement parmi les ter- 100 © GÉNÉRAL DE LAMOTHE rasses régulières, de fausses lerrasses créées aux dépens de cônes de déjection ou de nappes à forte pente d'origine latérale !. La terrasse du champ de manœuvre d'Orange, par exemple, a évidemment la même origine que les fausses terrasses des environs de Valence (St-Georges, Séminaire, Foullouse, Léore) et ne peut figurer parmi les terrasses du Rhône. c) L’altitude absolue donnée par les Cartes n’est pas toujours exacte; en outre elle fail souvent défaut, et on est obligé dans ce cas d’avoir recours à des procédés de détermination qui peuvent conduire à des résultats très différents. C’est ainsi que l'altitude relative de la terrasse des T'rappistines au SE de Montélimar, varie suivant les auteurs, de 80 à 100 m. Or, l'établissement thermal qui marque à très peu près le niveau supérieur de la terrasse est à la cote 162, d’après les Minutes de la Carte, et à 101 m. au-dessus de l’étiage du Rhône ; la terrasse appar- tient donc nettement à la nappe principale de 101 mètres. d) Enfin on perd trop souvent de vue que le creusement des nappes principales dont l'épaisseur a, en général, dépassé 30 m., a donné lieu à la formation de terrasses secondaires d’altitudes très variées, et qu'en outre, le Rhône ayant été presque toujours refoulé sur sa rive droite par les cours d’eau à régime torrentiel descendus des Alpes, il doit nécessairement exister sur cette rive des lraces de terrasses situées à des allitudes intermédiaires entre celles de deux nappes successives. S1 lPon tient compte de ces observations, on constate qu'aucun fait précis ne peut être invoqué contre la théorie exposée ci-des- sus. IT. OBSERVATIONS SUR LA STRUCTURE DE LA CAMARGUE ET LES ANALOGIES QU'ELLE PRÉSENTE AVEC CELLE DE L'ESTUAIRE DE LA SOMME. Bien que cette note ait surtout pour objet les anciennes nappes allu- viales, 1] me paraît nécessaire de présenter quelques observations sur ja structure du delta qui termine la nappe actuelle. L'étude comparative de cette structure et de celle de l’estuaire de la Somme, justifiera une fois de plus la théorie générale, en ce qui con- cerne l’époque actuelle, et elle fournira en outre d'utiles indications pour la solution du problème que soulève la nappe de 140-130 mètres. DELrA DE LA CaAMaRGuE ?. — Le delta s'étend sur 60 km. du Nord au Sud, et 68 km. le long du littoral entre Aigues-Mortes et Port-de-Bouc. La partie supérieure est formée par des sédi- ments fins, surtout fluviatiles (marnes et sables), dont l'épaisseur 1. Voir pour la définition des fausses terrasseset des terrasses secondaires mes notes de 1901, p. 369 et de 1915, p. 10-16. 2. Ouvrages consultés : E. Dumas. Statistique géologique du département du Gard, 1875-77. — Tu. Picarn. La Camargue, Étude statistique de la région du Bas-Rhône, Nimes, 1901. Ÿ PE 7 NAPPES ALLUVIALES DU RHÔNE 101 à peu près nulle en amont de Tarascon, où se trouve l’origine du delta, augmente progressivement vers l'aval où elle atteint près du littoral 29 m. à l’Ange, 40 m. à Méjeanne et Giraud. La pente moyenne est de 0,008 pour 100 entre Tarascon et l’em- bouchure, et de 0,017, entre Tarascon et Saint-Gilles f, Des marnes et sables marins (3 m. d'épaisseur moyenne) se montrent au Nord de Méjeanne à 3-4 m. en dessous du niveau de la mer ?, et il est possible que quelques-unes des couches de sable traversées par les sondages soient également marines (Giraud, Peaudure, Méjeanne) ; malheureusement les opérations n'ont pas été exécutées dans un but scientifique et les données qu'elles ont fournies ne permettent pas de trancher la question. Des couches de tourbe de 0 m. 30 à 3 m. 50 d'épaisseur, avec coquilles d’eau douce, ont été rencontrées à toutes les profondeurs en dessous du niveau de la mer, jusqu'à 27 m. En dessous des sédiments fins s'étend une nappe de cailloutis surtout alpins ; les sondages l’ont atteinte à des profondeurs d'autant plus grandes, en dessous du niveau de la mer, que l’on se rapprochait davantage du littoral : 1 m. 60 au Mas du Juge près de Tarascon, 14 m. à St-Gilles, 8 m. 50 à l’Armeillière, 16 m. à Mollégés, 27 m. à Aigues-Mortes, 36 m. au Perrier, 31 m.à Méjeanne, 39 m. à Giraud, 50 m. au Listel. D'après ces nombres, et, en laissant de côté le sondage du Listel pour les raisons qui seront indiquées ci-après, la pente moyenne de la surface des cailloutis en aval de Tarascon serait de 0,06 p. 100 dans la direction d'Aigues-Mortes, de 0,144 dans celle de Méjeanne, de 0,08 dans celle des salins de Giraud. La pente la plus faible est supérieure à la pente moyenne du Rhône entre l'Ardèche et le Gardon, qui est de 0,05 ; la plus forte ne se rencontre qu'exceptionnellement en aval de Valence : elle est un peu plus fréquente en amont du Saut du Rhône, dans la région de Culoz, mais sur des sections peu étendues, car la pente moyenne entre Seyssel et Culoz est seulement de 0,12. Cette augmentation notable de la pente de la surface des cail- loutis en aval de l’origine du delta constitue à elle seule, une preuve de grande valeur à l’appui de l'hypothèse de l’abaisse- ment de la ligne de Rivage très en dessous du niveau actuel, avant le commencement de la formation du delta et du remblayage de la vallée en amont. 1. Dans cette note, toutes les pentes sont exprimées en mètres et rapportées à l’hectomètre. L'étiage à Tarascon est à 3 m. 60. 2. À Fourques et à Gimeaux les marnes coquillières considérées comme marines par Picard, descendent.respectivement à 9 et 11 m.en dessous du niveau de la mer. Ne us Re l'(MQN mpeg L _. PE ee 102 GÉNÉRAL DE LAMOTHE L'épaisseur de la nappe de cailloutis est inconnue : les deux seuls sondages qui l’aient traversée se trouvent sur le littoral à Aigues-Mortes et au Perrier, où ils ont respectivement atteint le substratum pliocène à 50 et 40 m. en dessous du niveau de la mer. Mais, sur ces deux points, les cailloutis forment des lits sou- vent minces, alternant avec des marnes de couleurs variées, blanches, jaunes, grises, provenant probablement du Pliocène, et on peut en conclure qu'après leur arrivée à l'embouchure du fleuve, les galets ont été entraînés par les courants littoraux à des profondeurs plus ou moins grandes, et remaniés par la mer. On ne peut done pas tenir compte des données fournies par ces deux sondages. En tout cas, étant donnés la pente relativement rapide de la surface des cailloutis en aval de l'origine du delta et le mode de formation de ce delta tel qu'il est défini ci-après, il semble évident que l'épaisseur de la nappe doit être plus faible en aval près du rivage initial, qu'en amont près de la tête du delta. La présence en dessous du niveau de la mer, de dépôts d’ori- gine alluviale ou subaérienne, ne peut s'expliquer qu'en suppo- sant que la ligne de Rivage a été plus basse qu'aujourd'hui, et se trouvait au début de la formation du delta à peu près au niveau marqué par les dépôts les plus profonds de ces deux catégories. Malheureusement, nous n'avons aucune donnée certaine à ce sujet, puisque l’épaisseur de la nappe de cailloutis est inconnue. On peut toutefois suppléer à cette lacune, en se basant sur les deux faits ci-après. La présence de la tourbe à 27 m. à Méjeanne donne une limite supérieure duniveau de la mer correspondant au minimum néga- üf ; d'autre part, il semble résulter des sondages du Perrier et d’Aigues-Mortes, que le lit de l’ancien Rhône n'est pas descendu en dessous de 40 m.On peut dès lors admettre que l’abaissement de la ligne de Rivage en dessous du niveau actuel a dû être compris entre 30 et 40 mètres. . Le relèvement ultérieur de cette ligne jusqu’au niveau actuel, a été certainement très lent, car il existe des lits de tourbe à des profondeurs très différentes en dessous du niveau de la mer, intercalés dans les sédiments fluviatiles ou marins : 0 m. 50, 6 m. et 12 m. à St-Gilles, 5 m. à l'Armeillière, 9 m. à Fourques, 10 m. à Trinquetaille, 11 et 21 m.à Gimeaux, 11 m. à Augery, 25 m. à l' Ange, 27 m. à Méjeanne. En s'appuyant sur ces données et sur la théorie générale, il est facile de reconstituer la succession des phénomènes qui se sont accomplis pendant la formation du delta, Cette formation a NAPPES ALLUVIALES DU RHÔNE 103 été précédée par un grand mouvement négatif qui a abaissé la ligne de Rivage du niveau de 18 m., à 30-40 m. environ en des- sous du niveau actuel. Le Rhône a aussitôt creusé son lit entre la Costière et l’ancien cône de déjection de la Crau de Miramas que la Durance avait créé à l’époque du niveau de 18 m., en passant par Lamanon ; le rivage à la fin du creusement se trouvait pro- bablement un peu au Sud de la ligne Arles-St-Gilles, peut-être ‘entre Gimeaux et l’Ange. Pendant toute la période de creuse- ment, le lit d’érosion du Rhône a été jusqu'à son embouchure couvert de galets ; mais lorsque le mouvement positif a com- mencé et a déterminé le comblement progressif de la vallée, les galets ont peu à peu cessé d'arriver jusqu'au rivage initial par suite de la réduction de la pente, due à la fois au relèvement lent du niveau de base et à l'extension du delta vers le Sud. Des sédiments fins surtout fluviatiles, plus rarement marins, avec lits de tourbe intercalés, ont récouvert la nappe de cailloutis en s'étendant vers l’amont. Si l'on fait abstraction du relèvement du chenal du Rhône qui, postérieurement au xiv° siècle a été la con- séquence de l'endiguement complet du fleuve, l'origine du delta devait à cette époque être très voisine de Tarascon, car à DK en aval (Mas du Juge), les cailloutis se trouvent à 1 m. 60 en dessous du niveau de la mer, et sont recouverts par 5 m. de sédi- ments fins !. La nappe caillouteuse s'enfonce sous ces sédiments avec une pente comprise entre 0,06 et 0,14 p. 100, plus rapide que celle du Rhône, tandis que la pente de la couverture de sédiments fins est seulement de 0,017 le long de la Costière, par conséquent à peu près égale à celle du Rhône. Esruai® DE La Somme ?. — L'examen des sondages exécutés dans l'estuaire conduit à des conclusions identiques à celles déduites de l’étude de la Camargue. Au Hourdel, près du rivage, la Craie a été atteinte à 34 m. 03 en dessous du niveau de la mer ; elle est recouverte par 6 m. de marne crayeuse etsablonneuse, puis par # m. 50 de graviers fins que Commont a considérés comme faisant partie de l’ancien lit de la Somme ©. Au-dessus s'étale un lit de tourbe de 1 m. 05 1. On trouve dans le lit actuel des galets de moins en moins nombreux jusqu’à 8 km. en aval de Tarascon, où ils cessent complètement(E. Dumas) ; leur présence est probablement attribuable à l’endiguement. 2. Voir pour les sondages exécutés dans la vallée de la Somme : Commowr. Les terrasses fluviales de la vallée de la Somme (Ann. de la Soc. géol. du Nord, XXXIX, 1910) et manote de 1918 : Les anciennesnappes alluviales et les lignes de Rivage du bassin de la Somme. B.S.G.F., (4), XVI 3. Commonr : Les hommes contemporains du Renne dans la vallée de la somme, p. 21, Amiens, 1913. D’après un renseignement que je tiens de Commont, les coquilles trouvées dans les graviers appartenaient à des espèces terrestres ou fluviatiles, ALES ONF N-TLETÉ Er L] SE DD UE Ce 104 GÉNÉRAL DE LAMOTHE (base à 23 m. 80) etenfin des sables marins que surmonte un puissant cordon littoral de galets. La base des graviers fins étant à 28 m. 30, il est évident que la ligne de Rivage a dû descendre au moins à cette profondeur, et comme d’autre part la masse crayeuse ne paraît pas d'origine marine et semble représenter l’ancien sol de la vallée d’érosion, on peut admettre comme très probable que l’ancien thalweg de la Somme descendait au moins à la cote 34, et que la ligne de Rivage se trouvait comprise entre: 30 et #0 -m., comme dans la Camargue. En amont du Hourdel, jusqu'à Abbeville, la tourbe a été ren- contrée sur un grand nombre de points à des profondeurs variables en dessous du niveau actuel, mais décroissantes d’aval en amont : Ü et 20 m.à Port-le-Grand, 2 m. 50, 9 m. et 14 m. à Abbeville ; au voisinage d’Abbeville, elle est associée à des tufs d'origine subaérienne. Les lits de tourbe dont l'épaisseur peut atteindre 4 m. reposent le plus souvent sur des sables marins et sont recouverts par eux. Cette intercalation prouve nettement que le dépôt des sables a été interrompu à plusieurs reprises et que des lagunes d’eau douce ont occupé les emplacements aban- donnés par la mer. Il est donc évident que le relèvement de la ligne de Rivage a dû être, comme sur la côte de Provence, extrêmement lent!. J'ajouterai que dans l’estuaire de la Somme, en aval de Long, la pente du lit crayeux correspondant au maximum d'érosion atteint 0,09, tandis qu'en amont de Belloy, elle est seulement de 0,054; la pente de la nappe de cailloutis présente les mêmes variations. C’est une analogie de plus avec la Camargue. Concrusions. — En résumé, les sondages exécutés dans le delta du Rhône et dans l'estuaire de la Somme démontrent nettement que dans les deux vallées la nappe alluviale actuelle s’est formée conformément à la théorie, sous l'influence d’une double oscillation de la ligne de Rivage. Un grand mouvement négatif a abaïssé la ligne de Rivage de 18 m., à 30-40 m. en dessous du niveau actuel, et déterminé le creuse- ment régressif de la vallée à partir de l'embouchure initiale; un mou- vement positif très lent lui a succédé et a amené la ligne de Rivage à son niveau actuel. C'est pendant ce dernier mouvement, qui continue encore aujourd'hui?,que le delta et l'estuaire ont été formés par les ap- ports du fleuveet de la mer. Cette concordance des phénomènes actuels et récents dans la Manche et en Provence est extrêmement frappante, et méritait d’être signalée. 1. Voir dans ma note de 1918, p.12, d'autres faits à l'appui de cette conclusion. 2. Mémoire de 1911, p. 223 et Note au sujet du déplacement de la ligne de Rivage pendant le Postpliocène. B.S.G.F., (4), XII, 1912, p. 347. NAPPES ALLUVIALES DU RHÔNE 108 En ce qui concerne la rapidité du mouvement négatif, les faits obser- vés dans la Camargue et dans l’estuaire de la Somme, ne donnent aucune indication, et je ne puis, sur ce point, que me référer aux rai- sons que j'ai développées dans mon mémoire de 1911 (p. 219) pour prouver l'extrême rapidité des mouvements de cette catégorie. III. NAPPE ALLUVIALE DE 148 MÈTRES. Au-dessus de la nappe de 100 m., J'ai signalé l'existence d'un cer- tain nombre de terrasses que j'ai considérées comme des témoins d’une nappe de 140-150 m. ; les altitudes relatives de ces terrasses oscillent dans des limites assez étendues comprises entre 119 et 144. D'autre part, dans un travail publié il y a quelques années !, on a donné pour quelques-unes de ces terrasses des altitudes sensiblement plus faibles, et notamment pour la plus importante d’entre elles, celle de Générac, une cote inférieure de 11 m. à celle que j'avais admise. Enfin, aucune ligne de Rivage d'altitude correspondante n'a été, jusqu'à présent du moins, reconnue sur la côte provençale. On pourrait dès lors être tenté de supposer que les terrasses précitées font partie d’une ou de plusieurs nappes s'inclhinant vers l'aval plus rapidement que le lit du fleuve, con- formément d’ailleurs à une théorie soutenue par quelques géologues, Penck et du Pasquier notamment. Dans ces conditions, il m'a paru nécessaire de reprendre la question, en utilisant pour la résoudre Îles observations que j'ai faites récemment avec l’aide de documents topo- graphiques plus complets que ceux dont je disposais à l’origine. J'examinerai tout d’abord les deux terrasses que j'ai attribuées à ce niveau dans le Bas-Rhône, près d'Avignon et de (énérac. 1° Terrasse d'Estézarques ou de la Béqude. — Au pied des hauteurs qui bordent la rive droite du Rhône à l'Ouest d’Avi- gnon, s'étend sur près de 7 km. une vaste terrasse qu’en 1906, à défaut d'autre nom, j'avais appelée Terrasse d'Estézargues, et à laquelle j'avais attribué une altitude de 141-144 m. au-dessus de l’étiage. À cette époque je n'avais pas encore exploré la partie de la terrasse située au NE du Mas de la Bégude. Or l'explora- tion de cette partie, avec l’aide des Minutes de la Carte, m'a permus de constater que la terrasse limitée du côté de l'Est par un talus très rapide, s’étendait jusqu'au Mas de Bel Air et se terminait au SW de Rochefort par un vaste plateau de 600 m. de largeur sur 7800 de longueur, entouré par la courbe 160 et dont le bord à 560 m. à l'Ouest de la Fayssette était exactement à cette cote. L'épaisseur des alluvions ne paraît pas dépasser 2 m. 50 sous le point culminant ; elles sont formées de 1. Bulletin des Services de la Carte géologique. GR. des Collaborateurs, XXII, 1914. 106 GÉNÉRAL DE LAMOTHE quartzites alpins souvent très gros (0 m. 35 de grand axe). Le plateau, en raison de son étendue et de sa régularité, représente sans aucun doute possible, l’ancienne surface de la nappe allu- viale et la légère dépression qui le sépare des pentes (cote 153 à la Bégude), correspond vraisemblablement au passage du Rhône ou d’un ancien bras. Au SE de la Bégude, la terrasse dont la largeur atteint près de #4 km., présente une légère inclinaison vers le Rhône, mais son altitude au Sud de Saze est encore de 150 m. L'étiage du Rhône étant à 9 m. 87 au confluent de la Durance, l'altitude relative du plateau est de 150 mètres au moins, à l'Ouest de la Fayssette. L’altitude au-dessus des cailloutis du lit majeur ne peut ici être déterminée avec précision ! ; car la plaine a dû être surélevée par les apports de la Durance. Mais comme il est pro- bable, qu'à l’époque de la nappe d’Estézargues, la Durance passait par Lamanon et n'a pas pu par suite relever le lit du Rhône, et que d'autre part la vallée actuelle est incomparable- ment plus large qu'à Valence, on ne doit pas s'écarter beaucoup de la vérité en admettant que l'altitude au-dessus de l’étiage des cailloutis du lit majeur ne dépasserait pas 2 m., si l’on pouvait faire abstraction des apports de la Durance ; l'altitude relative réelle de la nappe serait par suite très voisine de 148 mètres. Au Sud-Ouest d'Estézargues, on trouve échelonnées sur les pentes qui bordent le Rhône, de petites terrasses alluviales ; mais il est impossible de les rattacher à un niveau déterminé: ce sont des témoins du creusement progressif de la nappe de 148 m. et des nappes plus récentes. La terrasse de 80-85 m. signalée entre Villeneuve et les Angles est une terrasse secondaire, qui appar- tient à la nappe de 100 m. dont les témoins s'étendent au Nord sur la forêt de Clary et les hauteurs de Châteauneuf-du-Pape. 20 Terrasses de Générac. — Au Sud de Générac, on trouve sur les points culminants de la Costière, des traces d’alluvions anciennes qui ont fait partie d'une nappe très démantelée, mais correspondant à celle d’'Estézargues. Pour le démontrer, il est nécessaire de rappeler brièvement les particularités topogra- phiques de la Costière. Les collines de ce nom qui séparent la vallée du Vistre de celle du Rhône, sur une longueur de 38 km., avec une largeur moyenne de 8-10 km., commencent au Gardon dont elles bordent la rive droite entre Beaucaire où elles atteignent la cote 70 et Meynes où elles sont à 78 ; elles se terminent en pointe au Nord d’Aigues- 1. Note de 1915, p. 18. D? se Tr PAPE NAPPES ALLUVIALES DU RHÔNE 107 Mortes à l'altitude de 5 m. environ. Sur presque toute cette étendue, elles sont couvertes d’une nappe épaisse de cailloutis alpins, qui ont raviné les sables et marnes du Pliocène. L’alti- tude de ces cailloutis ne décroit pas d’une façon régulière et con- tinue. La carte en courbes met nettement en évidence l’existence au SE de Redessan, entre le village et la falaise du Rhône, d’une vaste plateforme de 20 kmgq., dont l'altitude est comprise entre 60 et 63 m. L'étiage du Rhône à Tarascon étant à 3 m. 60, cette plateforme qui le domine de 51-60 m., appartient probable- ment à la nappe principale de 56-57 m. Au Sud-Ouest, la surface de la Costière se relève rapidement Jusqu'à Garons, situé sur un vaste plateau de 6 km. sur 2 km. 5 entouré par la courbe90, et dont l'altitude atteint 97 m. ; 1l s'étend à peu près jusqu'au parallèle de Générac, et pourrait être contemporain de la période d’érosion qui a suivi la nappe de 100 mètres. Immédiatement au Sud de Générac, le terrain se relève brus- quement, et on voit se dresser entre le village et la falaise du Rhône,une série de petites hauteurs qui semblent barrer transver- salement la Costière; leurs altitudes près de Générac sont don- nées de l'Ouest à l'Est par les cotes 118, 119, 133 et 1441, et elles dominent de 30 à 50 m, la plaine au Nord-Est. Un ressaut existe également plus à l'Est, où se trouvent des plateaux cotés 112-117. Ces hauteurs marquent en réalité l'extrémité nord d'une série de collines, allongées NS, qui sur près de 2 km. de longueur et 3 à À km. de largeur, occupent la partie culminante de la Costière, avec des altitudes comprises entre 125 et 143. Les deux plus élevées sont très étroites et se trouvent au Sud de la route de St-Gilles; la plus orientale commence à 138, s'élève à 142 et se termine au Sud à 126 ; celle à l’ouest com- mence à 124, s'élève à 143 et se termine près de la cote 128*°, A l'Est de la première, s'étend un grand plateau coté 154, et à l'Ouest de la deuxième un autre plateau très vaste, coté 136 au Nord, 125 au Sud. Toutes ces collines sont couvertes de caillou- tis alpins d’épaisseurs variables, tandis que sur les pentes affleurent les sables et marnes du Pliocène. Il importe de noter que les cailloutis des points les plus élevés sont formés exclusi- vement de quartzites, tandis qu'à 2-5 m. plus bas, les calcaires apparaissent et deviennent de plus en plus nombreux. Vues de l'Ouest les collines semblent s'élever brusquement au- dessus de la plaine du Vistre qu’elles dominent de plus de 100 m. ; 1, Le mamelon conique 144 est connu dans le pays sous le nom de Puech Cocon. 2. La cote 143 se trouve exactement sur le parallèle du point 142. Le col de la route est à la cote 109. 108 GÉNÉRAL DE LAMOTHE du côté de l'Est, des pentes très rapides descendent jusqu’au delta du Rhône. Au Sud des points culminants indiqués ci-des- sus le terrain s’abaisse rapidement, en formant plusieurs ressauts bien marqués surtout du côté Ouest, où l’on trouve au NE de Vauvert une série de replats de 95-105 m., puis à l'Est du vil- lage un grand plateau à 80 m., et enfin vers l’extrémité de la Costière une vaste plateforme à 35 m. ; de petits replats à 95- 105 m. existent également sur un grand nombre de points du versant est. I semble résulter de ces données queles cailloutis qui occupent les points culminants de la Costière, au Sud de Générac, appar- tiennent à une même nappe très ravinée et dénudée, mais dont l'altitude peut, avec une très grande probabilité, être fixée à 144 m. à Générac même, et à 143 m. à À km. au Sud. La con- cordance des cotes des trois points les plus élevés, 144 en amont, 143 et 142 en aval,.est trop remarquable, pour qu'il puisse sub- sister aucun doute à cet égard. Avant d'examiner les conclusions que l'on peut déduire de ces faits, il me parait nécessaire de dire quelques mots d’une hypo- thèse qui a été émise au sujet de l’origine des cailloutis de la butte 144. (in a supposé qu'ils avaient été accumulés par l’homme préhistorique, dans un but d’ailleurs uon défini, et on en a con- clu que dans la région de Générac l'altitude des ceailloutis non remaniés ne dépassait pas 133 m. Cette hypothèse ne me paraît pas justifiée. Le Puech Cocon à été autrefois surmonté par un moulin à vent, etil est dès lors peu probable, pour des raisons d'ordre technique sur lesquelles il est inutile d’insister ici, qu'une semblable installation ait pu être tentée et réalisée sur une butte étroite formée de matériaux rapportés, nécessairement peu cohé- rents. D'ailleurs, en admettant même que l'origine artificielle de la butte puisse être démontrée, il y a un argument décisif contre la conclusion que l’on en a tirée : c’est que les cailloutis à 1 km. au Sud de Générac, s'élèvent à 142 et 143 m., et que par suite à Générac, ils ont dû atteindre 144 m. au moins, c'est-à-dire une altitude supérieure de 11 m. à celle supposée. Je reviens maintenant à la nappe de Générac ; l'altitude de l’étiage du Rhône sur le parallèle du point 143 étant de 1 m., l'altitude relative de la nappe en ce point est de 142 m., infé- rieure par conséquent de 6 m. seulement à celle de la terrasse d’Estézargues. Il est facile d'expliquer cet écart, et de démontrer que les deux terrasses appartiennent à une seule et mêmenappe. Cet écart ne peut guère être attribué à une dénudation de la NAPPES ALLUVIALES DU RHÔNE 109 surface, par les eaux du Rhône, étant donnée la concordance des altitudes des trois points culminants près de Générac. D'autre part, la situation des cailloutis au milieu de la vaste dépression de plus de 30 km. qui sépare les Cévennes des Alpines, et à une distance très faible de la mer, éveille naturellement l'idée qu'à l’époque où le Rhône coulait à 140-150 m. plus haut qu aujour- d’hui, toute cette dépression devait être occupée par un immense delta Le dans les mêmes conditions que le delta actuel. L'origine du delta actuel étant remontée progressivement jus- qu'à Tarascon, 1l est rationnel d'admettre que celle de l’ancien delta a dû également remonter peu à peu, à partir de la fin du mouvement négatif, depuis la ligne de Rivage correspondante Jusqu'au fond du golfe compris entre les Cévennes, la Monta- gnette et les Alpines, et qu'elle se trouvait finalement un peu au Nord de Tarascon. Dans cette hypothèse, la nappe de 148 m. qui à l'Ouest d'A vi- gnon est à la cote 160 (150 m. au-dessus de l’étiage du Rhone) devait, au-dessus de Comps, se trouver à 155 m., puisque l’étiage est à 5 m. au confluent du Gardon, et la pente moyenne de sa sur- face était de 0,038, comme celle du Rhône entre la Durance et le Gardon. Entre ce point 155 et la cote 143, au Sud de Générae, la pente de cette nappe, formée de cailloutis, s'élevait à 0,049 et se rapprochait par conséquent de celle des cailloutis du delta actuel ; il est probable qu'en aval de la cote 143 la surface devait s'abaisser encore plus rapidement jusqu à la ligne de Rivage cor- respondant à la fin du mouvement négatif. D’autre part, cette nappe de cailloutis devait être recouverte dans l'étendue du delta par des sédiments fins. Or, en admettant qu'au Nord de Générac la pente de la surface du delta ait été de 0,017 comme celle du delta actuel, la couche de sédiments fins aurait eu, près du point 143, une épaisseur de 8 m. environ et l'altitude de sa surface se serait élevée à 151 m.; elle se trouvait donc à 148-149 m. au-dessus de celle du delta actuel qui, au Nord-Est de St-Gilles, est cotée 1 m. 50 environ !, Quelque approximatif que soit ce calcul, il suffit, je crois, pour autoriser à admettre que la nappe dont la terrasse d'Estézargues est un témoin, s'étendait entre Avignon et le point 143 au Sud de Générac, en conservant sur cette distance de près de 38 km. une altitude relative sensiblement constante et très voisine de 148 m. au-dessus des alluvions de même nature du lit actuel. J’ajouterai que si le forage de St-Gilles-les-Aires a réellement 1. Cote del’étiage à Arles : 0 m, 69. L SE NS 4 ni Lire Ex Lure "RO Émis Tees Re PR SRE ON TS PR ee TS RE TN M PEN TRI MT CT D ARRET D SAS Ie RER PEU ENS TRAD PRES te #. NT NT ES EP NE en NT HA AS HA LES 110 GÉNÉRAL DE LAMOTHE rencontré les cailloutis du Rhône à 4 m. 70 en dessous du niveau de la mer, leur surface, qui correspondrait au lit majeur des cail- loutis de l’ancien Rhône, se trouverait à 148 m. en dessous de celle des cailloutis du point 143, et cette coïncidence serait évi- demment un argument de plus à l'appui de l'hypothèse. Quant à la disparition de la mince couche de sédiments fins qui recouvrait les sommets situés au Sud de Générac, elle s'explique sans difficulté par la seule action des agents atmosphériques. 3° Vallée du Rhône en amont de Pont Saint-Esprit. — Entre Pont Saint-Esprit et Valence, il existe sur un grand nombre de points des lambeaux de terrasses, situés à moins de 150 m. d’al- titude relative, et qui paraissent devoir être rapportés au niveau de 148 m. ; mais comme ils se trouvent pour la plupart sur les pentes très rapides de la rive droite, rive contre laquelle le Rhône, comme Je l'ai dit, a toujours porté ses efforts, il en est résulté qu'ils sont très morcelés et présentent des altitudes très diffé- rentes sur des points rapprochés. Une étude topographique minu- tieuse avec des cartes en courbes permettrait seule de Les ratta- cher à un niveau précis. Entre Saint-Just et Bourg-Saint-Andéol, j'ai signalé autrefois des terrasses très nettes au Nord de Trignan à 170 m., au SW et au NW de St-Marcel à 164 et 180 m., sur les points 179 et 178 au SW etau NW de Bourg-Saint-Andéol ; l'étiage du Rhône étant à #3 sur le parallèle de St-Marcel, et à 46,60 au Pont de Bourg-Saint-Andéok les altitudes relatives de ces terrasses sont respectivement de 127, 121, 137, 133 et 132 m. Mais il ne me paraît pas douteux que ces nombres sont des minima. En com- parant les formes du terrain données par les Minutes avec les tracés de la Carte géologique détaillée, tracés faits par Fontannes, on voit que les cailloutis alpins couvrent un plateau coté 174 au NW de St-Marcel, un autre coté 184 à l'Ouest du village, un pett piton coté 190 à 1 200 m. au Nord, et enfin le plateau 180- 184 au NW de Bourg-Saint-Andéol ; les altitudes relatives de ces divers amas atteignent respectivement 131, 141, 146, 137 m. Il paraît dès lors difficile de ne pas admettre qu'ils ont fait partie d'une même nappe dont l'altitude relative devait atteindre et même dépasser 146 mètres. Pour les environs de Valence, je renverrai à ma note de 1915 où jai montré que les alluvions d’Arlette, de Châteaubourg et de la Mine de Soyons, ont dû très probablement appartenir à une même nappe dont l'altitude relative dépassait certainement 158 m. à Soyons, et que cette hypothèse était confirmée par les NAPPES ALLUVIALES DU RHÔNE td observations faites sur la rive gauche de l'Isère jusqu'à 25 sk. environ en amont de son cure, Dans la région de Lyon, où1l existe des terrasses d'une remar- quable conservation, M. Depéret ! a précisé l'existence d’une nappe alluviale dont l altitude déterminée à l’aide des cotes de la carte d'État-Major, était comprise entre 140 et 145 m. Or, il semble résulter des levers de précision que quelques-unes de ces cotes sont un peu faibles. C'est ainsi que les cotes 298 et 299 des terrasses au Sud-Ouest de Francheville, doivent être rempla- cées respectivement par les cotes 307 et 306 m. #4; d'autre part le plateau du Bruissin qui est couvert de cailloutis, était avant la construction. du fort à la cote 310. D'après ces données, les alti- tudes des trois terrasses au-dessus de l'étiage de la Mulatière, coté 158 m. 5 seraient comprises entre 151 m. 5 et 148 ; elles concordent donc avec celles des terrasses du Bas-Rhône. En résumé, on peut considérer comme certaine l'existence dans la vallée du Rhône en aval de Lyon et jusqu à l'embou- chure du fleuve, d’une nappe principale dont l'altitude relative devait être très voisine de 148 mètres. 4° Existence sur la côte nord de la Méditerranée d’une ligne de Rivage correspondant à la nappe de 148 m. Conclusions. — L'existence de cette nappe suppose nécessairement celle d’une ligne de Rivage de même altitude sur la côte de Provence. Jusqu'à présent, on n’en a pas signalé de traces : celles quiont été indiquées dans la région de Nice ? à 150 m. d'altitude ont été considérées comme Pliocènes, et il n’y a paslieu, pour le moment du moins, d'en tenir compte. Mais j'ai pu, 1l y a quelques années, en observer quelques-unes à Toulon, à Port-Vendres et en Corse, et, grâce aux levers de précision, en déterminer exactement les altitudes. Ces traces sont représentées par des replats inclinés vers la mer, et qui sont souvent superposés dans un même profil vertical, parallèle ou perpendiculaire à la côte, particularité qui ne peut laisser aucun doute sur leur origine par abrasion. On y trouve assez fréquemment des galets très roulés; malheureuse- ment on ne peut, dans le golfe du Lion, invoquer cette présence comme un argument à l'appui de l’origine marine de ces plate- formes, ainsi que je l'ai fait en Algérie; car en raison des travaux de toute nature exécutés par l'homme beaucoup de ces galets ont pu être apportés. 1. Cx. Derérer. L'histoire fluviale et fluvioglaciaire de la vallée du Rhône aux environs de Lyon, CR. Ac. Sc., 6 octobre 1913. 2. Maury et Cazior. Étude séologique de la presqu'île Saint-Jean. B.S.G.F., (4). V, 1905. — Guxsaarp. Traces de lithophages dans le calcaire blanc Portlan- dien. B.S.G.F. (4), IV, 1902 SES + EPS _ ES Ro Me 4 ‘4 è si : RE PRIE CSP RE ï Da SU AT: ENS TT < x je Tate MY e 112 GÉNÉRAL DE LAMOTHE J’énoncerai brièvement Les principaux replats observés, sans me limiter à ceux qui appartiennent au niveau de 148 m., afin de bien mettre en évidence leur disposition étagée dans un même profil. Toulon. — La coupe la plus remarquable est celle que présente la côte orientale de la presqu'île du Cap Sicié. En montant de l’anse de Faubregas vers le Sud, on rencontre successivement : le replat des Baux Rouges (96-103 m.)', un replat de 100 m. de longueur sur 80 de largeur compris entre 140 et 145, et enfin le replat de la batterie de Peyras qui avant les travaux de cons- truction s'élevait à 200 mètres. Au Sanatorium des Oiseaux, près d'Hyères, 1l y a deux plate- formes bien marquées à 145-150 et à 100-105 ; au pied des pentes on trouve plusieurs replats à 60, 61, 63 mètres. La Chapelle de Notre-Dame-d'Hyères est bâtie sur une vaste plateforme à la cote 100 ? ; elle est séparée de la montagne par une large dépression à la cote 60. La surface du plateauest, par places, couverte de très petits galets de quartz, très roulés, qui rappellent les graviers à dragées d'Algérie ; ils proviennent pro- bablement du Trias sous-jacent, remanié par la mer ; mais en l'absence de coupe, il est difficile de tirer des conclusions de leur présence, car sur certains points, 1l y a eu certainement des apports faits par l’homme. Les levers de précision mettent en outre en évidence la fré- quence le long de la côte, de replats et de plateformes à des altitudes de 30 m., 50-60 m., 90-100, 140-150 m., 200 mètres. Port-Vendres.— Le fort er à l Quest du port, a été installé en partie sur une ancienne plateforme cotée 200 m. ; en dessous, à l'Ouest, on trouve un replat bien marqué à 140 m. et un autre à l'Est de 125 m. de longueur sur 29 de largeur, coté 104. Au voisinage du port, au Nord, à l'Ouest et au Sud, il y a des plate- formes cotées 60, et au SE un grand replat à 20 mètres. Corse. — À l'Ouest de la citadelle de Bastia, on trouve sur le même contrefort, trois replats très nets inclinés vers la mer, et dont les altitudes sont de 200-210, 143-147, 100-110. L'ancien fort Strafforello se trouvait sur un replat coté 150 ; en dessous il en existe un autre à 100-105 m.: au SW de la citadelle, 1l y a de petits replats à 60. Au SE d’Ajaccio, on trouve les plateformes de Porticcio (101- 103) et de la Crociata (103 m.), que dominent à l'Est des replats situés respectivement à 191 et 193. Au Sud de la première plate- . La cote la plusélevée est, en général, celle du bord supérieur, à l'intersection on pentes ascendantes. 2. Cote 98 de la Carte d'État-] Major. } Dee F ame JA NAPPES ALLUVIALES DU RHÔNE 113 forme, il y a un replat très net à 50-60 avec nombreux petits galets roulés de quartz, et un autre à 12-15 m. À l'Ouest d'A jac- cio, on trouve au Nord de la Chapelle des Grecs, un replat à 50-55 et un autre à 105 ; au Nord de Scudo, deux replats à 55- 60, enfin à l'extrémité ouest de la baie un grand replat à 145. L'existence le long des côtes de Corse de plateformes littorales étagées a été signalée il y a quelques années par M. Lucerna !, qui a réparti celles qu'il a observées entre quatre niveaux cotés 66, 30-40, 20-25, 15-20 mètres. Bien que ces plateformes appartiennent à des niveaux relati- vement bas, l'observation de M. Lucerna n’en est pas moins intéressante, au point de vue de la théorie générale des lignes de Rivage, car elle montre qu'en Corse, comme en Algérie, les traces laissées sur la côte par les niveaux successifs se trouvent dans des plans à peu près parallèles à la surface de la mer. Il y a lieu toutefois de remarquer que les altitudes ont été déter- minées à l’aide des cotes de la Carte ou du baromètre, et que dans ces conditions on ne peut pas les considérer comme rigou- sement exactes. D’après mes observations, je considère comme probable que les niveaux inférieurs à 100 m. sont au nombre de trois seulement, et représentés par des altitudes très voisines de 55-60, 30 et 18 mètres. Doral de la Méditerranée du Nord, en dehors de la France. — L'existence d’anciensrivage Desi-nliasenes antérieurs au niveau de 100 m. a été reconnue sur quelques points qui méritent d'être cités. M. Gignoux en a signalé en Sicile, à l'altitude de 300 et de 155 m., en Calabre à 180-230 m., sur la terre d'Otrante à 147 et à 200 m., dans l’île de Capri à 200 m. ?. Il en existe également à Gibraltar à 200 m. 3, et en Sardaigne à 98, 200 et 324 mètres . Nord de la France. — Comme dernier argument, je rappelle- rai que dans ma note de 1918 sur le bassin de la Somme (p. 50 et 51), j'ai indiqué un certain nombre de faits qui prouvent l'existence sur les côtes françaises de la Manche et de l'Atlantique d’une ligne de Rivage, dont l'altitude comprise entre 140 et 150, devait être très voisine de 145. 1. Lucerwa. Die Eiszeit auf Korsika. Abhandl. der KK. geograp. Gesellschaft in Wien, IX, 1910. — Gicnoux. Les ue marines pliocènes et quaternaires de l'Italie du Nord et de la Sicile, 1913, p. 34 2. Gienoux. Ouvrage cité, p. 627. — ce a signalé à Capri des lignes de Rivage de 200, 150 et 50 m. Hohe Strandlinien auf Capri. XJII Jahresber. der geog. gesells. Greiswald, 1912. 3. Ramsay et GeIxre. Quarterly Journal of the Geol. Soc., 1878. 4. Isser. Le oscillazioni lente del suolo o Bradisismi, 1883, p. 220-227. 30 décembre 1921. Bull. Soc. gcol. Fr., (4), XXI. — 8 Fà TR ET LPS RE ANR EE ET Ai4 GÉNÉRAL DE LAMOTHE Cet ensemble de faits ne me paraît laisser subsister aucuïl doute sur l'existence dans la Méditerranée du Nord d'une ligne de Rivage de 148 m. environ, et on est dès lors autorisé à en conclure que l’évolution de la vallée du Rhône à partir du niveau de 148 m. s’est accomplie dans les mêmes conditions qu'en Algé- rie, c'est-à-dire sous l'influence d'une série d'oscillations eusta- tiques, alternativement négatives et positives du niveau de base. En ce qui concerne plus particulièrement le niveau de 148 m., on peut admettre que l'établissement de ce niveau a été précédé d'un grand mouvement négatif qui a abaissé la ligne de Rivage, voisine peut-être de 200 m. comme on le verra plus loin, jus- qu'à 110 m. environ; ce mouvement a déterminé un creusement général de la vallée jusqu'à l'embouchure. Pendant le mouvement positif qui lui a succédé, le comblement du lit a eu lieu, et les matériaux de la nappe de 148 m. se sont accumulés peu à peu dans la vallée, tandis que le delta naissait et se développait près de l'embouchure. Au cours des périodes ultérieures de creusement et de remblai, le Rhône a creusé son vaste delta, ne laissant subsister comme témoin de son ancienne extension que les col- lines de la Costière au Sud de Générac. Ces collines doivent pro- bablement leur conservation à cette double circonstance, qu'après avoir coulé pendant un certain temps au SW, au pied des Cévennes, le Rhône a été obligé par la saillie de l’arête rocheuse Comps-Beaucaire de se diriger définitivement vers le Sud. IV. NAPPES ALLUVIALES ET LIGNES DE RIVAGE ANTÉRIEURES A CELLES DE 148 MÈTRES. Au-dessus des terrasses du niveau de 148 m., et jusqu’à 300 m. environ au-dessus de l’étiage, on trouve sur un certain nombre de points de la vallée du Rhône en aval de Lyon, des traces d’alluvions post-pliocènes. Je rappelle brièvement celles que J'ai citées dans mes notes de 1906 et 1915, avec leurs alti- tudes au-dessus du Rhône : Montagny près Lyon, 187 m., pla- teau de Bogy à l'Est de St-Rambert, 242 m., Tournon, 232 m., Châteaubourg, 242 m., sommet de Crussol, 305 m., Soyons, 184 m., signal de Barry, 263 et 271 m. J'ai également trouvé des quartzites alpins à patine jaune au Nord d'Estézargues à 180 m. Dans la région de Lyon, M. Depéret a admis l'existence d’une nappe ailuviale dont l'altitude relative serait de 215 m. environ. D'autre part, comme on l’a vu plus haut, 1l existe dans la Méditerranée du Nord, des traces de lignes de Rivage plus éle- vées que celle de 148 m., et dont quelques-unes semblent corres- pondre à un niveau de 200 mètres. KABPES ALLUVIALES DU RHÔNE 115 Malheureusement il est impossible, en raison du petit nombre de ces traces fluviatiles ou marines, des dénudations qu'elles ont subies et des grands intervalles qui les séparent, de les rattacher les unes aux autres. Ce rattachement est d’ailleurs d'autant plus difficile qu’à l'époque où la mer s'élevait à 200 m. et plus, elle a dû pénétrer profondément dans la vallée du Rhône; les alti- tudes relatives des nappes alluviales contemporaines se trouvent par suite diminuées d'une quantité plus où moins grande en rapport avec l'étendue du déplacement horizontal négatif de la ligne de Rivage. Pour fixer les idées, si la mer, à l’époque du niveau de 200 m., s'était, par exemple, avancée Jusqu'au paral- lèle d'Orange, la réduction de l'altitude relative de la nappe allu- viale correspondante atteindrait actuellement près de 27 mètres. Dans ces conditions il est préférable d'attendre qu'une étude de détail basée sur des documents topographiques très précis (Cartes avec courbes de niveau et à grande échelle) permette de déter- miner exactement les altitudes des traces laissées par la mer, et des terrasses qui ont échappé à la destruction. Je suis d'ailleurs convaincu que cette étude démontrera l’exis- tence, sur les côtes de Provence, des lignes de Rivage de 200, 265 et 325 m. reconnues en Algérie, et, dans la vallée du Rhône, des nappes alluviales correspondantes. LA CHARNIÈRE DANS LES LAMELLIBRANCHES HÉTÉRODONTES ET SON ÉVOLUTION. CYPRINES, ISOCARDES ET CYTHÉRÉES rar Henri Douvillé! En 1895, Munier-Chalmas *, étudiant le développement de Cyrena compressa du Lutétien, montre que les dents cardinales (ou au moins certaines d’entre elles) résultent de l'accroissement des latérales antérieures, et il substitue à la notion de dents séparées, celle de lames emboîïtées les unes dans les autres, et alternant de la valve droite à la valve gauche. IL constate en même temps que la première lame du côté interne se trouve toujours sur la valve droite; pour lui le nombre de ces lames n’est pas limité et il est schématiquement de 6 au moins. Son élève Bernard étend ensuite successivement ces notions à l’en- semble des Lamellibranches. Enréalité, dans les Hétérodontes, on peut limiter à 4 le nombre de ces lames, elles sont numérotées de 1 à 4, de l’intérieur vers l’extérieur. Elles dessinent dans la région médiane une série de chevrons emboîtés les uns dans les autres ; pour chacun d’eux la notation a est appliquée à la partie antérieure et la notation b à la partie postérieure. Dans les types les plus complexes on observe une dent centrale 1, puis les deux chevrons 2a-2b, 3a- 3b, la quatrième lame n'étant formée que du demi-chevron pos- térieur 4b; cette disposition pourra être représentée par la for- Jar AL23 x DES . 5 mule en dans laquelle la ligne supérieure indique les dents cardinales de la valve droite, et la ligne inférieure celles de la valve gauche. C'est à très peu près la notation proposée par Bernard et qui correspond à son éype cyrénoïde, caractérisé par 6 dents cardinales ; le fype lucinoïde distingué par le même auteur n'a que # cardinales. Bernard note 2a, la dent occupant le milieu de la charnière. Pour Munier-Chalmas c’est une dent 2 formée 1. Note présentée à la séance du 2 mai 1921 (Voir CR. somm.., n° 9, p. 123). 2. Bull. Soc. géol de France, [3], t. XXII, 18 févr. 1895, Note préliminaire sur le développement de la charnière chez les Mollusques acéphales (note imprimée à part)et CR. sommaire du 18 mars 1895, p. LIII-L VI. 3. Première note sur le développement et la morphologie de la coquille, chez les Lamellibranches, Bull. Soc. géol. de France, [3]. Vol. XXIII, p. 104 (1* avril 1895). — Deuxième note, ihid., Vol. XXIV, p. 54, et troisième note, 1bid.,p. 412. CHARNIÈRE DES LAMELLIBRANCHES . 117 par la réunion de 2a et de 2b ; nous verrons que c'est en réalité une dent 2b. La formule deviendra ainsi : #+ 2b, 4b° Quant aux dents latérales, elles se réduiront normalement à = al I DE , I « , trois,enavant AT et en arrière P ss Ces dernières comme l’a fait voir Munier-Chalmas, sont nettement séparées du reste de la charnière par la cavité du ligament primitif; nous avons vu que les cardinales sont indiquées comme résultant de l'allongement des latérales antérieures. Cette systématisation des éléments de la charnière a été établie d’après le développement (ontogénique)d'une espèce; il m'a semblé intéressant de l’examiner au point de vue de l’évolution (phylogénique). C'est l'objet de cette étude; nous pourrons ainsi mieux saisir les enchaînements des différentes formes. CHARNIÈRE PRIMITIVE Le rôle des dents de la charnière est de guider avec précision les mouvements des valves ;: ilest donc tout indiqué qu elles doivent venir se placer dans le voisinage des organes de ce mouvement, c'est-à-dire près des muscles adducteurs et près du ligament : nous aurons ainsi des dents musculaires, ce sont les latérales et des dents ligamentaires ou cardinales. Les latérales se développent d’abord, on voit ensuite apparaître la cardinale 3b; c’est la formule dentaire des Cardinia (fig. 1). La dent 5b est encore très faible, elle s’accompagnerait naturellement de kb, comprise entre celle-ci et la fossette primitive du ligament 3b Zb LME AE PANNE ; ce P = qui doit être considérée comme représentant la charnière c Ô AUS ù I. III et l’on obtiendrait ainsi la formule suivante A ne primitive. Nous verrons que les dents des deux premiers numéros letIl,secomportent comme des dents internes, tandis que celles des numéros suivants III, 3 et 4, peuvent être considérées comme externes. DEUXIÈME STADE La latérale antérieure AII s’allonge vers le milieu de la char- nière ; elle vient buter contre la cardinale primitive 3b ; elle se replie alors et s’épaissit à son extrémité de manière à former une nouvelle cardinale 2b. C’est le cas des Eotrapezium de l’Infralias (fig. 2) qui en somme diffèrent très peu du type précédent ; les latérales sont plus minces, moins robustes ; le côté antérieur est 118 HENRI DOUVILLÉ plus court et le bord de la valve commence à s'individualiser en uné nouvelle cardinale 3a. | Cette dent se développe et vient s'appuyer sur 2b ; en même temps les latérales antérieures se raccourcissent et c’est ainsi que prend naissance la famille des Asfartidés (fig. 3), appartenant au type lucinoïde de Bernard. Cette même disposi- tion se retrouve dans les Cardium, les Corbis, les Lucina, ete., et persiste sans modifications notables jusqu'à l’époque actuelle. à D ï FAN I 3b, 3a III Sa- formule est généralement Ar + ne re. PSS caractérisé par le développement précoce de 3a, mais en même temps la dent 2b perd rapidement sa liaison avec A-IT, par suite du raccoureissement de cette dent qui redevient purement mus- culaire. 4 F1G. 1. Cardinia elongata Dunxer de l’Infralias d'Halberstadt. — 2, Eolra- pesium Germari Duxxer, même provenance. — 3, Astarle modiolaris Desx. du Bajocien de Bayeux.— 4, Anisocardia vicinalis TerQ.et Jourpy, du Batho- nien des Clapes.— 5, An. Baylei Mun.-Cxazmas, de l’Albien de Saint-Florentin. — 6, An. elegans Mun.-CHazm. du Kimmeridgien du Havre. — 7, Cyprina islandica des mers du Nord. Les CYPRINES La latérale AIT persiste avec tout son développement dans un petit groupe qui dérive directement d'Æotrapezium par l’adjonc- tion de la dent externe 3a. Celle-ci apparaît d'abord comme une légère saillie à peine détachée du bord même de la valve ; elle se dirige normalement à la dent 3b et se prolonge jusqu'à une faible distance de l'extrémité de la latérale AÏ : cette tête de la CHARNIÈRE DES LAMELLIBRANCHES 119 latérale est un peu surélevée et commence à s’individualiser de manière à former une dent qui reste sur le bord interne ; on ne peut la considérer encore comme une cardinale, je l'ai notée (1). Ces caractères sont ceux du genre Anisocardia Mux.-CHaLn. (1863); il est représenté dans le Bajocien-Bathonien par An. vicinalis To. et J. (sub Lucina) (fig. #4), et dans l'Oxfordien par An. cyreniformis Buv.(sub..Cardium ; genre Isocyprina RorbEr 1882) ; le type du genre, An. elegans Mux.-CnaLm. (fig. 6), pro- vient du Jurassique supérieur du Havre. Il est bien développé dans le Crétacé : An. Baylei (fig. 5) de l'Albien, An. Hermitei du Vraconnien. Le dernier terme de la série est représenté par les Cyprina qui apparaissent dès la base de l'Eocène (C. scutellaria) et persistent jusqu'à l'époque actuelle (Arctica islandica, fig. 1). La dent 3a est bien développée, comme dans les forme précédentes, tandis que l'extrémité de la latérale Al ne présente qu'une faible dent interne (4). Fic. 8,9, Miodon sp., de l'Astartien de Cordebugle. —10, Miodon rugosum SOW., du Portlandien inférieur du Boulonnais.— 11, Cœlocyprina (nov. gen.) sartha- censis (nov. sp.) du Bathonien de Noyen (Sarthe). ; On rencontre à plusieurs niveaux une modification assez curieuse de ce groupe, caractérisée par le grand développement des latérales qui deviennent lamelliformes; j'ai déjà signalé précédemment (B. S.G. F., (4), XIT, p. 455, fig. 40, #1) cette disposition dans un Éotrapezium du Sinémurien. Ces formes sont fréquentes dans le Jurassique supérieur, où la disposi- tion des latérales souvent striées transversalement rappelle les Corbicules ; on les a pour cette raison rapprochées des Cyrena, ee sont les Miodon SanDBERGER ; mais la charnière est franchement du type lucinoïde (fig. 8, 9), P ie — + À Le La dent 3a vient toucher l'extrémité de AÏ, séparant ainsi com- plètement 2b de AIT; l'extrémité de AT n’est pas surélevée, et il ne semble exister aucun vestige d’une dent (1). Ce genre est bien caractérisé dans les Sables de Glos à Cordebugle (fig, 8, 9), 120 HENRI DOUVILLÉ puis dans le Portlandien du Boulonnais, M. rugosum (fig. 10) et M. ferrugineum. ; Le rameau que je viens de passer en revue et qui correspond aux véritables Cyprines est caractérisé, comme on l'a vu,-par le développement précoce de la dent externe (3a) qui vient s’ap- puver sur 2b et empêche la formation de la cardinale 1. Il com- prend principalement des espèces minces et à région antérieure normalement développée: on peut la considérer comme menant une vie active; d’autres plus rares sont au contraire renflées, globuleuses, comme par exemple l'An. elegans. D'après leur forme même ces animaux devaientse déplacer lentement et mener une vie presque sédentaire. M. de la Bouillerie a découvert dans le Bathonien de Noyen (Sarthe) une de ces formes globuleuses présentant une profonde lunule; il en résulte que toute la partie antérieure de la charnière est atrophiée ; la valve gauche seule connue (fig. 11) présente seulement les dents 4b et 2b avec les fossettes 3b/ et 3a’, cette dernière très étroite. La surface externe de la valve est ornée de fines costules, rappelant l’ornementation de l’A. elegans et le bord interne est crénelé. Je proposerai d’ap- peler cette forme un peu exceptionnelle Cælocyprina (nov. gen) sarthacensis (nov. sp.). Les ISOCARDES Parallèlement au rameau précédent on voit se développer un groupe assez nettement distinct et qui se caractérise par le développement de la dent 1. La latérale AI en s’allongeant vient se heurter à la dent 2b et se replie de manière à former une cardinale ; c'est la disposition que l’on observe dans les Pronoella du Sinémurien et du Supralias (fig. 12). À partir du Bajocien, la coquille devient plus inéquilatérale par suite de la croissance tangentielle plus rapide de la région pos- térieure ; le crochet se recourbe de plus en plus du côté antérieur ; la région siphonale s’individualise de manière à constituer une aréa postérieure, séparée du reste de la coquille par une carène, comme dans les Trigonies; on les a pour cette raison rapprochées quelquefois des Cypricardes (Trapezium); ce sont des coquilles fouisseuses, aptes à s’enfoncer dans le sable. D’autres formes, au contraire, sont simplement globuleuses, c'est à elles surtout que s'applique la désignation d’Isocarde. Elles apparaissent dès le Supralias avec les Pseudisocardia (fig. 20) : la partie antérieure de la charnière est tout à fait raccourcie et comme replhiée sur elle-même, les dents 1 et AI sont comme fusionnées; À CHARNIÈRE DES LAMELLIBRANCHES 121 la dent 3b suit la courbure régulière du bord dorsal et vient se prolonger Jusqu'à une faible distance de 1. La dent 2b devenue mince et lamelliforme suit la dent 3b, puis se replie et s’amincit pour passer entre 3b et 1 et se relier à la latérale AIT également repliée. Le caractère principal de cette disposition est la cour- bure de 3b qui se prolonge en avant en suivant le bord externe de la valve ; on peut donner à ce prolongement la notation (3a), mais rien ne le sépare en réalité de la dent 3b, et on ne peut lui attribuer aucune individualité. Il diffère essentiellement de la dent Ja des Astartes et des Cyprines, qui dérive directement du bord externe de la valve. FiG. 12, Pronoella trigonellaris Scur., du Supralias de Gundershotfen.— 13, 14, Eotrapezium tenerum Sow., du Bathonien de Noyen. — 15, Venilicardia oblonga »'OrB, du Cénomanien de la Sarthe. — 16, Ventella ConradiMorTon, de la Craie supérieure du Tennesse. — 17, 18, Roudairia Drui Mun.-Cx (type du genre et de l'espèce) de la Craie supérieure de Tunisie. — 19, Pygocardia tumida Nysr, du Pliocène d'Auvers. — 20, Pseudisocardia cordata Bucx., du Supralias de Longwy. — 21, Eotrapezium sp. de l'Astartien de Cordebugle (L, ligament, [, fossette primitive du ligament). — 22, /socardia cor. LINNé du Pliocène d'Anvers, 122 HENRI DOUVILLÉ Dans le Bajocien et le Bathonien les formes sont tantôt glo- buleuses, tantôt carénées, mais le crochet est moins contourné, la charnière se redresse et la partie antérieure est plus dévelop- pée; c’est le genre ÆEofrapezium Fiscaer. Dans le type Eotr. bathonicum M et L., la dent 1 est bien développée, c’est une forme carénée. La charnière est constituée de la même manière dans la forme globuleuse. Eotr. tenerum Sow., qui apparaît dès le Bajocien, se continue à Noyen (fig. 13, 14) dans le Bathonien et se prolonge même dans le Callovien à Montrewil-Bellay ; elle a été souvent confondue avec le Pseudisocardia cordata du Supra- lias. La dent 3b, bifide, est bien caractérisée par sa forme arquée ; elle se prolonge presqu'au contact de 1. Sur la valve gauche la dent #b mince longe la fossette ligamentaire ; la dent 2b occupe toujours le centre de l'appareil cardinal, elle se relie par un isthme étroit à la latérale AIT dont l'extrémité commence à s'individualiser et deviendra plus tard la cardinale 2a. Ce genre se poursuit dans tout le Jurassique.Dans l’Astartien à be IE une grande espèce carénée (fig. 21) est remarquable par son crochet fortement recourbé en avant : toute la charnière parait comme glisser en arrière et la forte dent 1 vient se placer presque à l'intérieur de 2b. A l’époque crétacée la fausse dent (3a) se recourbe de plus en plus à son extrémité et tend à se glisser entre 2b et 1 ; il en résulte quela liaison est coupée entre 2b et AIT : l'extrémité de cette dernière s'individualise progressivement en une dent nou- velle (2a). C’est le caractère des Venilicardia (V. lagamensis de l'Aptien du Moghara, V. oblonga du Cénomanien ! (fig. 15) qui semblent se prolonger dans l’Eocène (V. carinata Des, du Lutétien, sub Isocardia). Certaines espèces fortement caré- nées du Crétacé supérieur ont été distinguées comme consti- tuant des genres particuliers, Veniella Conradi Morrox (fig. 16), et Roudairia Drui Mux.-Cuar. (fig. 17, 18), ce dernier carac- térisé par le développement d’une dent saillante AT. Les formes à crochet très recourbé reparaissent dans le Ter- tiaire supérieur, larégion antérieure se raccoureit et les éléments de la charnière se fusionnent plus ou moins. C'est le cas dans Pygocardia (fig. 19), pour les dents 2a et AIT, comme pour Î et AI. Enfin dans /socardia cor (fig. 22), les dents 1 et AT fusion- nées glissent vers l'arrière de manière à venir se placer à l’inté- rieur de 2b; c’est l’exagération de la disposition signalée plus haut dans le Pseudotrapezium de l'Astartien. 1. Par suite d'un lapsus cette Spee sus figurée comme Venericardia pour Venilicardia, dans ma note de1912 (B.S.G. Fr. (4), XII, p.458, fig. 52), Li CHARNIÈRE DES LAMELLIBRANCHES 123 Dans les Cypricardes ou Trapezium, de l'Eocène, on voit reparaître le caractère des Venilicardia, la dent 2a est bien indi- vidualisée, mais de plus elle parait encore reliée à 2b, comme dans les Pseudotrapesium. TROISIÈME STADE : LES CYTHÉRÉES Nous venons de voir comment se forment les dents cardinales et quelle est l'origine de chacune d'elles : 3b et 4b sont des dents externes primitives ; 3a débute comme un simple appendice du bord antérieur de la valve droite : elle s'individualise ensuite et prend de l'importance dans les formes à région antérieure développée, c’est-à-dire dans celles qui mènent une vie active, comme par exemple dans les Astartes et les Anisocardes. La dent 2b résulte du repli de l’extrémité de AIT au contact de 5b, et nous avons vu la dent 2a s'individualiser progressivement dans le rameau des Isocardes, tout en conservant sa liaison d'un côté avec 2b et de l’autre avec AIT; mais ce sont des espèces sédentaires, à région antérieure plus ou moins atrophiée et à charnière-courbe : la dent 3b se recourbe de même et se pro- longe en avant en formant une fausse cardinale (3a) qui fait obs- tacle au développement de 1. 14 Z 4 £ 26 à PSN er, AI, Fic. 23, EBocallista (nov. gen.) Brongniarti RoëMEer, du Portlandien inférieur de Wacquinghen (Boulonnais). — 24, Eocallista pulchella pe Lorror du Portlan- dien supérieur (d’après de Loriol).— 25, Callislina plana Sow. du Vraconnien de Bracquegnies. — 26, Gallistina ovalis Sow. du Campanien de Vaels. — 27, Chionella ovalina Desx. du Lutétien de Damery. Cette disposition va changer si l'animal reprend une vie active; la région antérieure se développera et la coquille se trouvera dans les conditions indiquées plus haut, où la véritable 3a prend naissance sur le bord antérieur de la valve. La charnière qui était arquée va devenir plus ou moins anguleuse; la dent 3b ne pourra plus se prolonger et la dent 1 va avoir toute liberté pour se développer ets’allonger vers le sommet de la coquille. La dent à 2 ; 124 HENRI DOUVILLÉ 2a existait déjà, reserrée entre 1 et 3a, elle va s’amincir et prendre sa forme caractéristique ; la charnière du type cyrénoide, à 6 dents Sa D * 2a, 2b,; 4b° Les premières formes de ce groupe paraissent se montrer dans le Jurassique supérieur : une grande espèce du Portlandien infé- rieur du Boulonnais, décrite par de Loriol et Pellat sous le nom de Cyprina Brongniarti présente dans sa charnière (fig. 23) des caractères encore primitifs : la dent 2a a pris sa forme mince carac- téristique, montrant qu'elle est pincée entre une dent 1 interne et une dent 3a externe ; mais elle a conservé sa liaison avec 2b et avec AIT, ce qui montre sa parenté avec les Pseudotrapezium de l’Astartien, et ce qui la distingue des Cythéridés crétacés ; je proposerai pour cette forme le genre Zocallista. Le Cyprina pulchella be Lorior du Portlandien supérieur (fig. 24) présente une disposition analogue et se rapproche encore plus des Callis- {ina crétacés, comme on peut le voir par comparaison avec les charnières du Callistina plana (fig. 25) du Vraconnien et du C. cf. ovalis (fig. 26) de la Craie supérieure de Vaels. La seule différence est que la dent 2a s’est complètement séparée de AIT. Cette individualisation des cardinales est un caractère évolutif qui, à la même époque, a séparé les Venilicardia cré- tacés des Pseudotrapezium jurassiques ; mais ici c’est seulement la cardinale 2b qui s’est individualisée et séparée des éléments antérieurs de la même lame | Les Cythéridés du Tertiaire (fig. 27) et de la période actuelle présentent la même disposition que les espèces crétacées ; mais dès la Craie supérieure .on voit reparaître des formes moins actives, à région antérieure moins développée, ce sont les Vénéridés,carac- térisées par la disparition des latérales antérieures. En définitive on voit que les Cythérées dérivent du groupe où la dent 1 avait commencé à se développer, c’est-à-dire des Isocardes, et en particulier des Pseudotrapezium. Il a suffi d'un retour de ces formes sédentaires à une vie plus active pour amener le développement d’une dent 3a homologue de celle des Cyprineset pour donner à la dent 2a sa forme caractéristique. cardinales, sera définitivement constituée 55 SES REVISION DÜ GENRE JEREICA ZITTEL (Éponge Lithistide crétacée) SUR LE TISSU FIBREUX DES RHIZOMORINES ET DES PHARÉTRONES pAr Léon Moret! Prancxes VI Er VII SommarRe. — I. a) But de l'étude ; b) Origine et description des matériaux ; c) La fibre des Rhizomorines chez une forme actuelle et chez les formes fossiles. Variations avec la fossilisation ; d) Comparaison de cette fibre avec celle d’autres éponges fossiles : «à Megamorines, $& Pharétrones ; e) Conclusion. II. — Revision du genre Jereica Z1Trrez, 1878 ; a) Définition du genre Jereica ; b) Genres voisins ; c) Forme diverses de Jereica : 1° groupe de Jereica punc- lata Gozpr sp. ; 2° groupe de J'ereica polystoma Rom. sp. ; d) Conclusions. a) But pe L'éÉture. — Le genre Jereica créé en 1878 par Zittel? pour une Lithistide du groupe des Rhizomorines possède la forme extérieure et le système canalifère des classiques Jerea (groupe des Tétracladines). Naturellement, les desmes (spicules des Lithistides) au lieu d'être comme dans ce dernier genre de gros tétraclones (tétra- crépides, c'est-à-dire à quatre canaux axiaux se croisant) à branches lisses dont les extrémités seules sont arborisées et articulées sont, au contraire, menus et pourvus de multiples branches plus ou moins épineuses qui les font ressembler à de véritables racines (rhizoclones, monocrépides). De plus, ces desmes au lieu de s'unir isolément pour constituer un réseau lâche, se groupent et s’enchevêtrent les uns dans les autres en donnant des lamelles ou des filaments séparés par des espaces remplis de gangue chez les fossiles mais qui, chez le vivant, devaient être occupés par le système canalifère et les corbeilles vibratiles. Ces filaments peuvent précisément prêter à confusion lorsque par suite de la fossilisation ils sont devenus compacts, semblables alors à une vérible fibre, et faire attri- buer l’éponge à des formes complètement différentes telles que les Megamorines (Lith istidesà très gros desmes visibles à l’œ1l nu et simulant des fibres) ou même les Pharétrones (Éponges fossiles calcaires caractérisées par leur fibre dans laquelle 1. Note présentée à la séance du 6 juin 1921 (CR. somm. n° 11, p. 165). 2. Zxrrer. Studien über fossile Spongien. Zweite Abth. Lithistidæ. Abhandl. der K. bayer. Akademie der W. II. CI, XIII Bd. I. Abth. 1878. Pr 136 LEON MORE certains auteurs ont pu mettre en évidence des spicules à trois branches) (voir PIVL h2 423); Il était donc utile de décrire ces apparences spéciales parti- culièrement nettes sur les matériaux que j'ai eus à ma dispo- sition et de mettre en garde, dans ces déterminations déli- cates, contre de pareilles erreurs. Nous verrons d'ailleurs que l'étude de cette pseudo-fibre sera susceptible de nous donner des lumières sur l’origine de la fibre des Pharétrones qui a fait l’objet de tant de discussions. b) ORIGINE ET DESCRIPTION DES MATÉRIAUX. — Les matériaux qui sont le point de départ de cette étude proviennent du Sénonien de Saumur (Maine-et-Loire), de l'argile à silex de Villantrois (Indre) et du Sénonien inférieur de Sudmerberg - (Hanovre). Les échantillons de Saumur sont calcaires et très usés à la surface, mais ils présentent l’avantage d'avoir conservé dans leur fibre des desmes en calcédoine que l’on peut facilement étudier en attaquant à l’acide un fragment de l'éponge. Les deux exemplaires que j'ai pu examiner sont bigéminés et doivent être rapportés à Jereica polystoma forme bipartita.. L'unique échantillon de Villantrois est entièrement silicifié (calcédoine) et beaucoup plus net que les précédents comme aspect extérieur, malheureusement on ne peut plus voir les desmes dans la fibre. Ainsi que nous le verrons plus loin le procédé spécial de fossilisation les a complètement fait disparaître et je n'ai pu le déterminer que parce qu'il présente avec les échantillons indiscutables de Saumur une ressemblance parfaite dans Ja forme extérieure, la fibre et le système canalifère. Nous en ferons donc un Jereica polys{toma typique. La gangue dans laquelle il était inclus, et que j'ai dù faire disparaître par brossage, était composée de silice pulvérulente qui au micros- cope s’est révélée comme uniquement composée de débris de spicules et de moules de Foraminifères en calcédoine. Enfin, les nombreux échantillons de Sudmerberq de beaucoup les plus beaux comme conservation (Jereica polystoma et J. 1. Mon maitre, M. le professeur Gignoux, a bien voulu mettre à ma disposition le manuscrit du remarquable chapitre sur les Spongiaires qu'il a rédigé en vue de son Traité de Paléontologie en cours d'exécution et qui m'a été extrêmement utile. Je lui en exprime ici toute ma reconnaissance ainsi que de tous les bien- veillants conseils qu'il ne m'a pas ménagés. J'adresse également l'expression de mes remerciements à M. le professeur Jacques de Lapparent qui m'a surtout guidé dans la partie micrographique de cette note. DV LE AR loi GENRE JEREICA 137 bünctata) ont un squelette intact, transformé eñ calcédoine qui peut être complètement dégagé de sa gangue calcaire par un acide!. L'éponge type est simple et a la forme d'une massue de 11 em. de longueur moyenne avec un diamètre maximum de 5 cent. 1/2 ; le pied est simple ou divisé en racines peu nom- breuses (v. fig. 1 et pl. VIT). Il peut arriver qu'elle soit composée : deux individus s'ac- colent par la base au niveau d’un mince pédoncule commun ou peuvent même se souder sur une certaine étendue. Dans ce dernier cas 1l est difficile de dire s1 la croissance des deux individus s'est faite simultanément ou si au contraire l’un d'eux arrivé à une taille quil n'a pu dépasser a bourgeonné vers la base un compagnon qui n’a pas tardé à atteindre la taille du premier. L'échantillon de Villantrois est simple, ceux de Saumur sont doubles, certains exemplaires de Sudmerberg sont doubles ou même triples et l'on peut toujours constater que chaque indi- vidu est pourvu de son système canalifère distinct. Chez toutes on voit très nettement à la surface, lorsque le cortex est absent, les fibres dont le diamètre peut atteindre un demi mm. s'agencer en un réseau irrégulier. Ces fibres sont pleines (calcite) et injectées d'oxyde de fer dans les échantil- lons de Saumur : elles sont entièrement silicifiées (calcédoine) et parfois creuses dans l'échantillon de Villantrois, ou l’on ne peut plus voir les desmes. La fibre en montre encore quelques-uns sur les Eponges de Saumur. Mais elle est particulièrement bien conservée chez les éponges de Sudmerberg, ainsi que nous le dirons dans un instant, et alors composée par un entrelacement inextricable de _rhizoclones. Par places un épais corler peut s'observer à la surface de l’'Eponge. Il est usé dans les échantillons calcaires, mais a conservé son épaisseur et tous ses caractères chez les siliceux, il devient dès lors intéressant de l’étudier. 1. Le bel échantillon de Villantrois ainsi que plusieurs Lithistides silicifiées qui feront l'objet d'une note ultérieure m'ont été obligeamment donnés par mon excellent ami Marc Le Roux, conservateur du Musée d'Annecy qui les a lui-même récoltés dans la nappe de décalcification si développée au Nord de l'Indre entre Villantrois et Faverolles. Les magnifiques collections de l'Institut de Géologie de Strasbourg contiennent une série très complète et abondante de Spongiaires de France (bassin de Paris) et surtout d'Allemagne (Sudmerberg) dans laquelle j'ai largement puiséen ce qui concerne les Lithistides. Les Hexacti- nellides y sont surtout représentées par les remarquables échantillons du gisement d'Oberg, si délicats et entièrement dégagés à l'acide de la gangue cal- caire qui les empâtait. is Léon Morel On voit le réseau des fibres devenir brusquement régulier et prendre une allure nettement radiée. Les fibres diminuent d'épaisseur et se transforment peu à peu en un réseau à mailles grossièrement cubiques. Celui-ci devient à son tour vers la sur- face de l'Éponge une véritable croûte, épaisse de 3 à 4 mm. formée en principe par l'association étroite de petits rhizoclones et percée régulièrement et normalement à la surface de l'Eponge de tubes de 1/5 de mm. de diamètre, serrés les uns contre les autres. On peut très bien voir cette disposition sur les bords brisés du cortex ou les petits tubes fendus longitudinalement appa- raissent tous parallèles et jointifs (voir fig. 1); les parties superficielles du cortex sont donc finement ponctuées. Il s’agit évidemment là du système des canaux inhalants. F1G. 1. — CrROQUIS SCHÉMATIQUE DE Jereica polystoma Rom. sp. du Sénonien de Villantrois (échantillon silicifié). 2/3 gr. nat. I, vue d'ensemble ; Il, coupe axiale ; III, coupe transversale passant par AB.— Pe, Pores exhalants ; Pi, Pores inhalants conduisant dans les canaux inha- lants ; ce, canaux exhalants ; c, cortex montrant les fines ponctuations des pores inhalants et les bourrelets d'accroissement. Aux points où le cortex est brisé, on voit les sections parallèles des canaux inhalants ; F, Réseau irrégulier des fibres. Sur la coupe transversale IIT on voit que ces fibres ont une disposition vaguement radiaire. Ajoutons que ce cortex présente sur l'échantillon de Vil- lantrois de gros bourrelets d’accroissement. Le système exhalant est représenté par un faisceau de gros canaux de 2 mm. de diamètre en moyenne groupés suivant l’axe de l'éponge qu'ils parcourent dans toute sa longueur. Leur GENRE JEREICA 129 paroi qui paraît continue dans l'échantillon entièrement englobé dans la calcédoine se montre au contraire chez ceux de Sud- merberg limitée par les corps de gros rhizoclones arqués lesquels ne présentent pas de prolongements épineux au niveau de la partie concave, celle qui est en rapport avec la lumière du canal. Quelques petites ouvertures percées le long de la paroi mettent ces canaux réciproquement en communica- tion. Les canaux se distinguent déjà dans les racines et deviennent de, plus en plus importants comme nombre et comme dimen- sion à mesure quon se rapproche de la partie supérieure de l'éponge, plat ou légèrement arrondi. ls sont alors très régulièrement groupés au centre de cet apex el on en peut compter de 70 à 80 (J. polystoma) entourés par le cortex qui s'amincit peu à peu en les abordant {voir fig. 1). Les desmes de ces Eponges sont des rhizoclones classiques, petits, épineux, 1l est difficile d'y mettre en évidence l'unique canal axial. En gros, on peut en distinguer trois variétés : ceux du cortex, petits, très irréguliers, ceux qui constituent la fibre, plus grands, plus réguliers, ou les arborisations ont une tendance à se localiser aux extrémités, et ceux qui forment les parois des canaux exhalants et qui ont un corps important, en demi-cercle et qui ne présentent de piquants que sur la partie convexe. Ils sont lisses, sans mamelons (voir fig. da c) LA FIBRE DES RHIZOMORINES. — Le terme de fibre est évidemment impropre. Chez les Éponges actuelles que re. l’on peut rattacher au groupe des Rhizomorines créé par Zittel pour des fossiles et chez des formes fos- siles très bien conservées, 1l ne sagit nullement de fibres, terme qui implique quelque chose de t lee ed F1. 2. — Raizocrones entrant dans la COMpAC ) Pare Ce D OHPEMEN $ Gé constitution des fibres de Jereica po- rhizoclones alignés suivant des lystoma bipartita du Sénonien de directions souvent parallèles pour Saumur (Maine-et-Loire). ; : On remarque chez certains deces des- Conshuernides faisceaux anasto ee ln endance à di ion en mosés entre eux et généralement quatre branches d'égale grosseur Se rappelant un peu le tétraclone fon- radiés par rapport au corps de Tee l'E Éponge. 1° Forme actuelle. J'ai pu observer chez une forme actuelle Te des mers du Japon, Seliscothon chonelleides Dôp. très bien étu- 31 décembre 1921. Bull. Soc. géol. Er., (4), XXE. — 6 COMREE ns ads 130 LÉON MokEt diée par Düderlein ! l'apparence de ces alignements de desmés, L'Eponge a la forme d'une coupe épaisse et l’on voit parfaite- ment au microscope binoculaire ou même à l'aide d’une forte loupe que, sous un mince cortex les branches principales des rhizoclones s’orientent parallèlement les unes aux autres et s'intriquent, s’articulent par leurs branches secondaires en donnant des lamelles radiaires plus ou moins sinueuses, anas- tomosées latéralement les unes avec les autres. Entre ces. lamelles sont des vides occupés autrefois par la masse vivante de l’Eponge. Le corps est d’ailleurs uniformément recouvert d’une croûte très dense de desmes (cortex) percée régulièrement de pores inhalants æ la partie inférieure de la coupe, exhalants à la partie supérieure et alors plus espacés et d'où sortent. des gerbes de spicules monaxones effilés qu'on ne voit évidem- ment plus ou très mal chez les fossiles (voir PI. VI, fig, 5), F1G. 4.— Jereica punclata (Sudmerbere). Portion du squelette superf- ciel. Cortex et fins pores inhalants. Gr, : 45. E1G. 3. — Jereica punctala Gorpr. sp. du Sénonien de Sudmerberg. Portion du squelette interne. En blanc, rhizoclones intriqués formant la fibre. En noir, lumière des canaux (échantillon traité à l'acide). Gr, : 15. Fes 2° Formes fossiles bien conservées. Certainés Éponges fossiles, celles de Sudmerberg par exemple, montrent encore cette dis- position lorsque le squelette siliceux a été, en eau tranquille, enfoui dans des sédiments suffisamment fins et où il n’y a pas eu remise en mouvement de silice. Une attaque à l'acide 1. DôperLeIN. Studien an Japanischen Lithistiden, Zeitschrift für Wissen- schaftliche Zoologie, Vierzigster Band, 1884 pp. 66-70 et pl. J'ai eu entre les mains l'échantillon type de cet auteur, conservé dans les riches collections de l’Institut zoologique de Strasbourg. Pour la diagnose du genre Seliscothon, voir plus bas. £ GENRE JEREICÀ 131 permet alors facilement d'exhumer le délicat réseau (fig. 3) de tous points semblable à celui décrit plus haut chez une espèce vivante de Seliscothon. Les Éponges des genres Jereica et Seliscothon du Sénonien inférieur de nn peuvent très bien s’étudier de cette façon, car elles présentent au plus haut point cette disposition des desmes alignés en faisceaux distincts depuis longtemps décrite et figurée par Zittel, dans son ouvrage fondamental sur les Lathistides. Ces faisceaux chez Jereica sont d’allure plutôt irrégulière en profondeur et ne deviennent nettement radiaires qu'au niveau du cortex; chez Seliscothon par contre, la disposition en rayons, en lamelles véritables, perpendiculaires à la grande surface du corps semble se poursuivre très profondément, jusqu'au cœur de l'Éponge!. Parfois, les fibres qui ménagent entre elles des rainures sinueuses sont réunies les unes aux autres par des ponts paral- lèles constitués par la grosse branche épineuse des rhizoclones dont la répétition Fine l'apparence assez ÉHle d'une échelle (voir fig. 5). F1G. 5. — Jereica punclata (Sudmerberg). Portion du squelette au voisinage de la surface d’une coupe axiale traité à l’acide. Fibres de rhizoclones ména- geant les vides des canaux inhalants, "réunies par leur grosses branches épi- neuses. Gr. : 13 Ici encore se peut observer la formation du cortex, les desmes s'intriquent étroitement et la croûte ainsi formée est 1. Chez Cnemidiastrum ZrrTrez du Jurassique la disposition radiaire très régulière des faisceaux de rhizoclones est tout à fait typique. L'Éponge a la forme d’un calice aplati avec de grosses côtes radiées qui la font ressembler à un Polypier (Cyathophyllum). RER: RS La NE Lait A1 ina ‘à es se Lr 139 LÉON MORÊT percée régulièrement de fins pores très rapprochés à paroi constituées par de petits rhizoclones arqués (fig. 4). Les cas précédents n'offrent évidemment pas de difficulté pour les déterminations puisque les desmes sont nettement visibles, individualisés ; mais il n'en est pas toujours ainsi. 3° Formes fossiles silicifiées ou calcifiées. Nous avons assisté à la formation des files de rhizoclones chez Jereica. Or chez les formes à fossilisation complexe, entièrement silicifiées ou transformées en carbonate de chaux, ces files de desmes ont précisément servi de pôle d'attraction pour le dépôt de la matière minérale et ont pris par la suite l'apparence de véri- tables fibres. Ces fibres, chez les échantillons calcaires de Saumur sont en demi relief grâce à la décalcification super- ficielle de la gangue et à l'oxyde de fer qu'elles ont quelquefois emprisonné et qui leur donne une teinte rouge qui tranche nettement sur le fond. Elles sont en calcite et l’attaque par HCI permet presque toujours de mettre en évidence un rh1z0- clone en calcédoine par-ci par-là, mais le réseau primitif qui constituait le support de la fibre, le squelette en un mot est en général détruit. Les lames minces dans des Kponges qui ont subi cette transformation calcaire montrent souvent tous les termes de passage entre le spicule de calcédoine et la calcite pure où le spicule disparu est encore indiqué par des traces jaunâtres. On ne peut dire toutefois si les spicules ont été entièrement calciftiés ou s'ils ont été détruits par dissolution et alors 1l devient difficile d'expliquer pourquoi certains spi- cules privilégiés ont résisté. Voilà donc une Eponge à squelette fibreux dont 1l ne subsiste qu'un réseau de fibres calcaires. Les échantillons sulicifiés de Villantrois sont infiniment plus intéressants. Ici, quelques mots sur le procédé de fossilisation des Éponges secs deviennent nécessaires. On recueille actuellement ces Eponges dans une formation qui n'est pas leur gisement primitif. À Villantrois, on les trouve à la surface du sol dans des masses de silice pulvérulentes, équivalent de la for- mation dite « argile à silex »!, qui résultent de la décalcifica- tion sur place du Sénonien; elles reposent partout dans cette région sur la craie Tuffeau, (Cba de la feuille géologique de Valençay), craie tendre à texture sableuse que l’on rapporte au Ligérien supérieur et contiennent outre ces nombreuses Lithis- 1. Voir à ce sujet : Ranporx. Contribution à l'étude de la silice globulaire repré- sentant l'argile à silex du Sud du Bassin de Paris, CR. Ac. Sc. t. 172, p. 1046, 1921, GENRE JEREICA 133 tides, des silex non roulés avec fossiles siliceux (Oursins séno- niens, bivalves, etc.) des fossiles isolés et d’abondants fragments spongieux et blanchâtres d’opale globulaire. Au microscope, la silice pulvérulente qui constitue la gangue de ces Eponges se montre presque uniquement constituée d'élé- ments organiques {oujours en calcédoine avec rares et menus débris de quartz clastique et de minéraux variés. Parmi les éléments organiques, les plus importants parce qu'ils consti- tuent la masse même de cette gangue, sont les spicules d'Eponges brisés et rarement conservés avec leur canal axial, toujours agrandi dans ce cas, et dont la surface fortement cor- rodée présente les classiques formes en croissants signalées pour la première fois par Hinde. Le canal axial est souvent injecté de calcédoine et ces moules ont pu être libérés ultérieurement, ainsi qu'on peut le constater dans les préparations, par attaque et dissolution du corps du spicule. Comme éléments secondaires, je signale des moules de Rotalidés, de Textilaires, de Globigérines et de Lagena toujours en calcédoine. On voit bien que c’est là le remplissage d'un Foraminifère par de la calcédoine car les fibres cristallines de ce minéral se sont déposées à partir de la coque de l'animal et de l'extérieur vers l’intérieur, 1l se peut même que, dans ce cas particulier, la fixation de la silice ait été une opération rapide, analogue à celle qui s'est passée pour les Rosalines des calcaires du Crétacé Basque, le protoplasma de l’animal pouvant peut-être libérer après sa mort et sous cette forme de calcédoine la silice colloïde soluble emprisonnée dans son réseau. Mais, je le répète, tous ces débris de gangue sont ici en calcédoine, 1l semble qu’il y ait eu en ce point pendant le Crétacé, plusieurs «mises en mouvement de silice » successives et que tout ce qui était en opale ait disparu définitivement au cours de rema- niements plus récents qui, par suite d’une intense dissolution, n'ont laissé subsister que la silice insoluble. Quant aux Éponges qu'on peut récolter dans cette formation, ce sont presque toujours des [Lithistides englobées dans la calcédoine (exactement, de la calcédonite) qui en a respecté la forme extérieure : toutes les cavités, tous les canaux même 9 les plus infimes sont visibles. Par contre le squelette est très 1. Hinne. On Beds of Sponge-Remains in the lower and upper greensand of the South of England. Phil. Trans. Roy, Soc. Part II, 1888, pl. 40, fig. 8 et 9. 134 LÉON MORET transformé et il n’en subsiste la plupart du temps que des moules creux, des négatifs par conséquent et considérablement déformés. Chez les Tétracladines (genre Siphonia par exemple) (fig. 6) la silice mise en mouvement après l’enfouissement s'est déposée sous forme de fins globules d’opale autour des desmes comme support et en globules isolés au voisinage !. Puis le tout a été enrobé par de la calcédoine qui a épousé les contours de l’animal. te Fi. 6. — Montrant la transformation d’un desme d'opale en un moule creux en calcédoine. I, Desme schématique (l’ensemble de ces desmes constitue le squelette de l'É- ponge) tétraclone en opale, au moment de l’enfouissement de l'éponge dans le sédiment ; 11, Mise en mouvement de silice (opale et silicate ferrifèré Op) qui bourgeonne à partir du desme ou se dépose en fins globules au voisinage en l’'empâtant complètement. Noter l'agrandissement du canal axial : Ca ; IN, Dépôt de calcédoine fibreuse (calcédonite), c, englobant tous ces gros desmes ainsi déformés (dépôt qui conserve à l'Éponge sa forme générale). Puis dissolu- tion complète de la silice soluble (opale, silicate) et constitution du squelette creux (négatif), er, dans la calcédoine. Le même phénomène se produit lorsqu'au lieu d'avoir des tétraclones unis isolément, on a des fibres formées par l'intrication intime de nombreux rhizo- clones comme c’est le cas pour Jereica. Ce n’est que postérieurement qu'une dissolution de l’opale n'a laissé subsister dans ces masses compactes de calcédoine et comme témoin du squelette primitif, qu’un simple négatif (voir fig. 6, IIT). On n'a donc à sa disposition dans ces conditions qu'un informe réseau, un moule creux agrandi, mamelonfié, médiocre indication du réseau primitif, ce qui rend les déter- minations difficiles. Cependant, en faisant des lames minces ou en polissant des 1. On sait que les pétrographes ne sont pas d'accord sur l'originé de cette silice; pour lés uns elle est uniquement d’origine organique et résullerait de la dissolution de spicules de Spongiaires ou de coques de Radiolaires par exemple ; les autres, frappés de la disproportion qui existe entre ces masses siliceuses de sédiments et la masse de la silice des organismes lui assignent en plus une autre origine (silice clästique, eau de mer milieu siliceux, fixation directe de cette silice par le protoplasme...). - Ê GENRE JERBICA 135 surfaces, on arrive toujours avec de la patience à mettre en évidence des desmes intacts très utiles pour la détermination. L’altération est toujours plus profonde chez les Rhizomorines où les desmes du squelette sont, comme nous l'avons vu, très ramifiés et groupés en faisceaux. Aussi bien, les diverses transformations dues à la fossili- sation ne laissent finalement qu'une purée de petits sphérules microscopiques pleins (opale, silicates ferrifères) ou ereux (par suite d'une dissolution de cette silice soluble) noyés dans de la calcédoine et l’on ne différencie les parties desmes des parties vides marquant l'intervalle des mamelons de calcé- doine que par les fibres cristallines de cette dernière qui partent toujours du desme, ou plus exactement du creux qui en marque maintenant la place, comme support. Fic. 7. — Lame mince taillée dans la masse des fibres de Jereica polystoma _silicifiée de Villantrois (dei-schématique), F, Fibre de calcédonite (remarquer la disposition des mamelons) ; Op, Portions superficielles de la fibre englobant de nombreux sphérules d'un silicate ferrifère et des paillettes de mica détri- tique ; G. Gangue de silicé pulvérulente (surtout débris de spicules et moules de Foraminifères en calcédoine). La fibre dé calcédonite F était primitivement constituée d’un réseau inextricable de rhizoclones qui sont complètement invi- sibles actuellement et rémplacés par ce minéral empâtant sur ses bords les minuscules sphérules. Gr. 17. Dans l'échantillon siliceux de Jereica dé Villantrois, la fossi- lisation a produit des phénomènes encore plus complexes à cause de la disposition spéciale des fibres. L’allure générale dé l'Éponge a été eünservée avec tous ses canaux en creux. La calcédoine s’est déposée à partir des faisceaux de desmes, mais ici de l'extérieur vers l’intérieur qui est souvent ereux, 136 LÉON MORET Ici, plus de desmes visibles dans les lames minces, même pas de moules creux. À la surface de l'Éponge, le réseau des fibres arrondies et irrégulièrement réunies est seul très visible au-dessous d'un cortex net (voir. fig. 1 et fig. 7). On voit en coupe que ces fibres sont uniquement composées de calcédonite (variété de calcédoine caractérisée par l’allongement négatif des fibres) englobant sur ses bords des paillettes de micas détri- tiques, des globules creux ainsi que d'innombrables et minus- cules sphérules d'un silicate ferrifère!, vestiges du premier transport de silice. Il devient alors extrêmement difficile d'interpréter ou même d'indiquer les processus de phénomènes intervenus au cours de la fossilisation. On pourrait à la rigueur admettre que les espaces creux, tapissés par le résidu blanchâtre de la gangue et séparant les trabécules de calcédonite marquent probablement une surface de dissolution d'opale et représentent le réseau des desmes d'opale dissous lors de l’enfouissement et remplis postérieure- ment par la dite gangue. Par conséquent, les trabécules de calcédonite, la fibre actuelle, correspondraient aux vides pri- mitifs de l'Éponge et l’on aurait en somme une Éponge inversée, un moule de calcédoine. Mais il est impossible d'admettre cette théorie d’abord parce due tous les canaux qui devraient alors être remplacés par des cylindres pleins de calcédoine ont au contraire leur forme creuse normale et que, d'autre part, les comparaisons avec des échantillons n'ayant pas subi cette silicification montrent des disposition absolument analogues comme forme générale et comme détails de structure. On est finalement conduit à admettre ceci : Immédiatement après l’enfouissement de l'Éponge dans le sédiment, formation au voisinage de la fibre de globules de silice colloïdale et surtout de sphérules de silicates ferrifères lui constituant une sorte de gaine : dissolution d’une notable partie des rhizoclones d'opale constituant les faisceaux: transformation des rh1zo- clones restants en calcédonite, transformation devant être assez rapide pour être opérée lorsque toutes les parties cons- tituant la fibre ont été elles-mêmes enrobées dans cette calcé- 1. Déterminable à ses caractères optiques indiscutables qui le rapprochent de la chlorite des minerais de fer: sur certains sphérules, la structure en écailles concentriques est extrêmement nette; ce sont en quelque sorte des embryons d'oolithes conservés grâce à leur englobement.précoce dans la calcé- doine. e GENRE JEREICA 137 donite qui s'y substituait. Une dissolution postérieure de l’opale ou du silicate explique les globuleux creux. Il résulte donc de fout ce qui précède qu'une Éponge indis- cutablement du groupe des Rhizomorines peut se présenter par suite de procédés complexes de fossilisation comme un paquet de fibres lisses, compactes et sans desmes, entrelacées à la facon des gros desmes des Megamorines ou même des fibres des Pharétrones. Étudions done maintenant la constitution du squelette chez l'un et l’autre de ces importants groupes d'Éponges. d) COMPARAISON DE LA FIBRE DES RHIZOMORINES AVEC CELLE D'AUTRES GROUPES D'ÉPONGES FOSSILES. — :) Mégamorines. Ce sont des Lithistides caractérisées par leurs gros desmes lisses, peu rami- fiés, visibles à l’œil nu ; chaque extrémité des rameaux est terminée par une petite cupule qui maintient le desme voisin (mégaclone, monocrépide c’est-à-dire ne présentant qu'un seul canal axial). On peut être tenté en première analyse d’assi- miler ces grosses fibres à des mégaclones. Mais les dimensions beaucoup plus grosses des fibres, l'absence totale des surfaces articulaires en cupules, leur agencement en un tissu réticu- lire à mailles continues, ne permettent pas un doute de longue durée (voir PI. VI, Fig. 3). 8) Pharétrones. La question devient infiniment plus trou- blante lorsqu'on les compare aux Pharétrones. Ce dernier groupe fondé par Zittel comprend la presque totalité des Éponges calcaires fossiles, Éponges construites sur le type leuconoïde, caractérisées essentiellement par un squelette vermiforme formé de fibres entrelacées et anastomosées irrégulièrement. Un cortex peut exister. Or ces fibres ont des dimensions et une disposi- tion analogues à celles de notre Jereica silicifiée de Villantrois (voir Pl. VI;:comparer la Fig. 1 et la Fig. 2). Si l’on fait une coupe mince dans la fibre des Pharétrones silicifiées ou calcaires on ne voit le plus souvent absolument rien. Quelques auteurs et notamment Hinde ont eu la bonne fortune d'y trouver des spicules tri et quadriradiés et des spicules en diapason carac- téristiques des Éponges calcaires. Par conséquent il devait exister dans cette fibre un squelette spiculaire à éléments libres ou soudés réunis, à la suite d’une fossilisation spéciale, par une substancé interstitielle calcaire ou siliceuse constituant la masse même de la fibre, celle que nous constatons actuellement (Sclé- rosome de Rauff). On a, sur ce sujet, échafaudé bien des théories. o 138 LÉON MORET Pour Steinmann et Welter ! la fossilisation n’a presque pas changé la structure de la fibre des Pharétrones qui chez le vivant devait par conséquent être constituée de files de spicules enrobées dans une matière intérstitielle (spongine, aragonite..), quelque chose qui rappellerait en somme les fibres de spongine enrobant les spicules siliceux des monaxones actuelles. Pour ces auteurs, les Pharétrones seraient des Éponges calcaréo- cornées. Dunikowski? et Rauff5 croient au contraire que c’est la fos-. siisation qui a formé la fibre telle qu’elle est maintenant et que les Pharétrones devaient être très semblables aux calcaires actuellement vivantes, c'est-à-dire que les spicules y devaient être libres. Pour Dunikowski, les Pharétrones sont donc des Leucones modifiées par la asile. Or de récentes découvertes d’E Éponges calcaires vivantes, du type leuconoïde, viennent apporter d'intéressantes précisions sur la structure de la fibre qui constitue le corps de ces Éponges. Dans le genre Lelapia Gray, la fibre est formée par l’entre- lacement de spicules en diapason réunis par une substance fondamentale gélatineuse. Le groupe des Zithonines offre au contraire dans cette fibre un réseau solide de spicules tri ou quadriradiés à branches s’affrontant latéralement et soudées par un dépôt calcaire au point de contact des spicules (genre Petrostoma Dôüp.) ou sur toute la surface des spicules (genre Michinella Kirck.). Chez Plectroninia Hinp£ les branches des spicules quadriradiés s’épaississent à leurs extrémités qui s’af- frontent et se soudent à la façon de véritables Lithistides “ Quelle idée pouvons-nous donc nous faire de la structure primitive de la fibre des Pharétrones à l'aide de ces données et de ce que nous avons appris sur le mode de fossilisation sili- ceuse de certaines Rhizomorines ? Il est difficile de concevoir à l'aide de l'hypothèse de Stein- mann et Weilter comment des Éponges formées de spicules isolés auraient pu se conserver d'une façon aussi parfaite depuis des temps aussi reculés puisque les Lyssacines (Hexactinellides) 1. STsINMANN G. Pharétronen-studien. Veues Jahrbuch, Bd. üi, pp. 149-191, Ps VI-IX, 1882. Dunrxowskr E: Die Pharetronen aus dem Cenoman von Essen und die de iataene Stellung dér Pharétronen. Palaeontographica, Bd. 29,pp. 283-393, pl: XXXVII-XL; 1883. 3. Raurr. Bar roista und die Pharetronenfrage. Pal. Zeitschr. 1, 1914. 4. Pour cette mise au point de la question des Pharétrones j'ai beaucoup utilisé le manuscrit de M. Gignoux cité au début dé cette étude, à “ # À NES US desde ee air rade RS éh ex, “ PE GENRE JEREICA 139 qui offrent une disposition de structure analogue n’ont pu, pour cette raison, parvenir Jusqu'à nous que dans des cas po nels. Rauff résout cette difficulté en supposant que la mésogléé entourant les spicules a pu laisser déposer peu de temps après la mort de l’animal et sous l’action des réactions chimiques de décomposition les sels calcaires qu’elle contenait et qui ser- vaient à accroître les spicules. Mais tout ceci est bien obscur et loin d'être prouvé. Les Pharétrones récentes nous enseignent au contraire que les formes fossiles devaient être construites sur le type leuconoïde et posséder un squelette assez serré à spicules soudés rappelant le tissu fibreux des rhizomorines. Cette fibre devait être bien entendu hoyée dans la mésoglée du vivant de l’Eponge, mésoglée qui comme tous les corps mous organiques à disparu rapidement sans laisser de traces et en mettant à nu le seul squelette qui au cours de la fos- silisation a subi des vicissitudes diverses qui l'ont fait disparaître tout en laissant à sa place la fibre. Cette opinion est renforcée précisément par la constatation que noùs avons faite chez Jereica de la constitution, par suite de circonstances spéciales de fossilisation, d’une fibré de tous points identique à celle des Pharétrones, Pachytilodia, Cory- nella par exemple, et cela surtout lorsque ces dernières ont subi l'influence de la silice. Les faisceaux primitifs, simples ou complexes de spicules tri ou quadriradiés des Eponges calcaires et à partir desquels s est déposée la matière minérale se sont donc transformés peu à peu au cours de la fossilisation en fibres anastomosées, calcaires ou siliceuses suivant les cas, avec dis- parition plus ou moins complète des spicules. Par conséquent, à l'encontre de la théorie de Steinmann et Welter et en accord partiel avec celle de Dunikowski et Raulf, la fibre des Pharé- trones serait bien secondaire et due à la fossilisation. CONCLUSIONS. Retenons donc de tout ce que hous avons dit he haut. 1° Que la fossilisation peut par dépôt d’opale ou de calcé- doine, où par remplissage de moules creux déformés, libérés par la suite, transformer un spicule lisse en un spicule ver- ruqueux qui peut devenir une cause d'erreur dans les détermi- nations, 2° Que les Eponges enrobées par la calcédoine n'y présentent la plupart du temps qu'un négatif, un squelette creux, reflet très inexact du squelette primitif. $ 140 LÉON MORET ° Que les Pharétrones devaient être très probablement des ana à spicules groupées en faisceaux analogues à ceux des Rhizomorines et que la fossilisation y a fait Rite toute trace de réseau spiculaire ne laissant subsister que la fameuse fibre sur laquelle on a tant discuté et avec raison. Revision du genre JergicA Zirrez, 1878. Ce genre est considéré par Poëta (Ueber Spongien aus der ue Kreide Frankreichs 1892, Mittheil. aus dem kœn. Min. geol. Museum in Dresden, Lite Heft), comme faisant le pas- sage des Rhizomorines aux Tétracladines et il se base sur ce fait qu'il a observé chez J. permira du Sénonien de Meaulne, une tendance, peu nette il est vrai, de certains rhizoclones à se diviser en quatre bras. J'ai pu observer un cas identique chez J. polystoma bipartita de Saumur. En tous cas, beaucoup de ces Jereica, à part les desmes évidemment, sont construites sur le type Jerea ou Siphonia (tetracladines). a) DéFiNITion. — Le genre Jereica rappelle par sa forme extérieure celle de Jerea. Le corps est globuleux ou en massue, supporté par un pédoncule simple ou pourvu de rhizomes. La surface du corps est recouverte par un cortex percé de fins pores inhalants très rapprochés, l'extrémité supérieure arrondie, conique ou même déprimée, porte groupés à la partie centrale les ouvertures, en nombre variable, des canaux exhalants bien plus gros (2 mm. de diamètre en moyenne), que les orifices inhalants. Mais ici le squelette est celui d'une Rhizomorine dont il présente les faisceaux de rhizoclones si caractéristiques du plus grand nombre des genres qui font partie de ce groupe. Ces fosesane sont radiés par rapport au corps de l'Éponge. (Pour ce qui concerne la disposition des fibres et la fibre elle-même, voir pages et figures précédentes). D) GENRES voisins. — Cœlocorypha Z1rrëz 1878 est absolument identique comme squelette et comme forme extérieure à Jereica. Il ne s’en distingue que parce qu'il possède une cavité pseudo- gastrique (cloaque) profonde, analogue à celle de Siphonta. Lorsque cette cavité est comblée par la. gangue, 1l devient difficile de séparer les genres. Sénonien. Sticophyma Pouez 1866 est également une Rhizomorine à squelette fibro-radié, à corps side ou en figue très voisine de Jereica. Ici la distinction des genres est basée sur la répar- 2e ES GENRE JEREICA 141 tition des pores exhalants qui chez Sticophyma sont très espacés les uns des autres à la partie supérieure ou sur tout le corps de l'Éponge et portés par des verrues semblables à celles de Verruculina. Sénonien. Scytalia Zirrez 1878. Eponge se distinguant des précédentes par sa forme en cylindre très long et pédiculé, son sommet conique ou tronqué ; cavité pseudo-qastrique profonde. Il existe aussi une fibre, formée de petits rhizoclones épineux, et de disposition radiée, ainsi que des étranglements annulaires du corps. Sénonien. Seliscothon Zarrez 1878 est une Éponge en forme de cham- pignon ou de cornet pédonculé, on a d’ailleurs toutes les. formes . possibles depuis la coupe très évasée jusqu'au cône surtout développé en hauteur. Sfructure en feuillets radiés (lamelle) très nette. Il y a de gros pores exhalants sur la face interne, la surface externe est recouverte par un mince cortex apore qui, lorsqu'il est enlevé, montre les tranches des lamelles radiaires (fibres). Sénonien !. | Verruculina Zirrez 1878 est un genre voisin en forme de cornet ou de feuille. [Il y a des pores sur les deux faces, mais surtout sur la face interne où ils sont gros et portés par des verrues. Mais la structure fibro-radiée n'y est pas frès nette. Sénonien. Chonella Zarrer 1878. Éponge en coupe: pas de structure feuilletée radiaire. Petits canalicules très distincts. Pachinion Zrrrez 1878. Ressemble extérieurement à Scythalia, il y a aussi un profond cloaque. Certains échantillons de Flam- borough où le cortex est usé montrent le réseau très irrégulier des fibres tout à fait semblable à celui que l’on peut voir sur Jereica polystoma de Saumur. Mais Pachinion s’en distingue immédiatement par les desmes qui constituent ces fibres qui sont gros, verruqueux et en demi-cercles (dicranoclones) et par sa cavilé pseudo-gastrique qui occupe presque toute la longueur du corps. Crétacé. De tous ces genres, les quatre premiers sont les seuls qui présentent des affinités notables avec Jereica. Mais ce genre 1. Seliscothon chonelleides Dôv. décrit plus haut serait d'après Dôderlein (loc. cit.) intermédiaire entre Seliscothon et Chonella. Pores sur les 2 faces, structure feuilletée radiaire visible, canalicules internes peu nets. {49 LÉON Mort ne peut réellement être confondu qu'avec Cælocorypha et Stico- ; phyma et l’analogie est parfois telle que l’on peut se demander si la distinction des genres n'est pas illusoire et si Cœlocorypha par exemple ne résulterait pas de l’exagération d’une forme excavée de Jereica. Certains exemplaires de Jereica peuvent en effet présenter une extrémité supérieure évasée ou même légè- rement excavée dans laquelle sont logés les gros pores exha- lants. M Cette disposition devient encore plus nette lorsque plusieurs individus portés par un pied commun sont arrivés à se souder sur une grande partie de leur corps. Il semble alors, dans ce dernier cas, que l'on puisse entrevoir une possibilité de passage entre les deux genres Jereica et Seliscothon et quelques exem- plaires-de Seliscothon giganteum Rœw. sp. du Sénonien de Sau- mur sont même à ce sujet très suggestifs et montrent la parenté évidente de toutes ces formes. Si nous nous enfonçons dans les couches géologiques pour y rechercher les ancêtres possibles de ces Epcnges, nous trouvons au Jurassique une Rhizomorine où le squelette fibro-radié est d’une régularité tout à fait remarquable. C'est le genre Cnemidiastrum Zrrtez. L'Eponge a la forme de d'un calice et les fibres de rhizoclones sont en rayons recti- : lignes séparant les canaux exhalants, parallèles à la face supé- < rieure, régulièrement superposés et séparés par des planches étagées, souvent détruits par la fossilisation. Il se produit done des fissures radiaires qui donnent à l’Eponge l’allure d’un calice de polypier. | Si, comme nous pouvons le supposer, ce genre Cnemidiastrum 3 est l’ancêtre des Rhizomorines à fibres, nous sommes amenés 3 à conclure que la structure fibro-radiée, si régulièrement géo- métrique dans ce cas, s'est très atténuée chez les descendants et n’a été conservée que partiellement chez Seliscothon. Cette hypothèse basée sur cette simple indication est uniquement destinée à montrer comment les choses ont pu se passer au cours des temps. Si l’on s'adresse d'ailleurs aux groupes des Tétracladines et des L3 Eutaxicladines, on peut aisément trouver des faits analogues. #4 Pour les Tetracladines, le genre Aulocopium par exemple si. à - fréquent dans le Silurien d'Europe (galets silicifiés du glaciaire À d’origine scandinave) présente un réseau squelettique d'une k régularité radiaire parfaite qui ne se rencontre plus chez les ; genres des périodes qui ont suivi. Les Eutaxicladines du Pri- GENRE JEREICA 143 L= à } { : 5 L SEE b 2 . faire (9. Astylospongia,.….) ont également un réseau si régulier que Rauff! en a presque tiré les lois géométriques. Ce réseau est devenu irrégulier au cours de leur évolution tels les genres Mes{osia du Jurassique, Macrobrochus du Crétacé. c) FORMES DIVERSES pe Jereica. — Schrammen dans son ouvrage fondamental ? a déjà revu la plupart des Jereica con- nues, il ajoute à cette liste à tort ou à raison trois espèces nouvelles fondées sur la forme extérieure. . Il ya dans cette tendance ultra-sectionniste une grave erreur de méthode, c’est de créer des espèces en se basant sur un caractère (forme extérieure) qui, chez des êtres aussi poly- morphes que les Spongiaires, est tout à fait secondaire et où chaque espèce peut même grâce à sa malléabilité être un excel- lent réactif du milieu. Il est donc indispensable dans leur étude de concevoir l'espèce au sens le plus large du mot et de considérer surtout des formes. C'est le procédé d'étude éminemment applicable au genre Jereica où les espèces peu nombreuses il est vrai, dix environ, sont basées la plupart du temps sur des caractères insignifiants et discutables ; il sera donc facile par exemple de grouper autour d'une ou deux espèces types les abondantes formes de la Craie de Sudmerberg où l’on constate tous les passages d’une espèce à l’autre. Il est évident que tous ces êtres ayant vécu groupés au même point ont dü se reproduire entre eux et résultent des variations d’une seule et même espèce. Le lecteur désireux de plus amples détails sur la synony- mie des espèces voudra bien se reporter aux travaux déjà cités (Hinde, Schrammen) où elle est donnée en entier. Je ne citerai ici que les ouvrages où sont /igurées les espèces étudiées car 1l est, à mon sens, difficile de s'en faire une idée à l’aide des seules descriptions. Ce genre Jereica doit être compris comme formé des deux groupes suivants qui présentent de nombreuses affinités : 1. Raurr. Palæospongiologie. Palaeontographica, 40, 1893-94. 2. Scarammex. Die Kieselspongien der oberen Kreide von Nordwestdeutsch- land. Palaeontographica, Supplement, Band W. 1910-12, Hinpe. Catalogue of the fossil sponges of the British Museum. 1883. Quexsrept. Petrefacten Kunde Deutschlands. 1 Abth. Bd 5, Korallen Schwäme, 1878. Rosmer, Die Spongitarien des norddeutschen Kreidegebirges. Palaeontogra - phica, Bd 13, 1864, 14% LÉON MORET 1° GROUPE DE JEREICA PUNCTATA GOLDF. sp. (Pc. VI, ri. 4a, 4b, 7.) 1826-33. Siphonia punctata (Münsrer) Gorpruss, Petr. germ., pl. LXV, fig. 13. 1877. Spumispongia punciata foveata, Quexsrent, Petr. v.p. 405, pl. 134, fig. 12. 1878. Jereica punctata Zirrer. Stud. über. fossil. Spong. p. 63, pl. V, fig. 1. * Cette Éponge prise comme forme type est la plus abondante et la plus anciennement décrite, à ma connaissance du moins. Elle vivait en véritables stations dans les mers Sénoniennes de Sudmerberg où elle semble avoir donné naissance à toutes les espèces suivantes qui en sont, en réalité, des variétés. C'est une Éponge trapue, en poire ou en boule pouvant attemdre la grosseur du poing parfois bi ou même trigé- minée, pédoncule court s'évasant vers le bas. Pores inhalants presque jointifs, de la grosseur d'une piqûre d'aigulle ponc- tuant finement la surface extérieure (cortex), pores exhalants plus gros, ronds, de 2? mm. de diamètre, réunis au sommet de l’Eponge qui peut être arrondi, plat, ou même légèrement excavé. Disposition fibro-radiée du squelette nette, les rhizo- clones sont parfois réunis par un dépôt secondaire d’opale. Taille moyenne : 8 em. de long. Sénonien inférieur du Hanovre (Sudmerberg) (voir Schram- men, Loc: cit., p. 146). Jereica punctata, forme excavata. PL. VI, r1G. 6. Schrammen en a fait en 1910 une espèce distincte sous le nom de J. excavata (loc. cit., p. 146), mais ne l'a pas figurée. Les échan- tillons qu'il a décrits proviennent du Sandmergel du Sénonien infé- rieur de Adenstedt-Bülten, elle se distingue de la précédente sim- plement par un approfondissement plus marqué du sommet et par sa taille plus forte. J’ai eu à ma disposition de nombreux exemplaires de Sudmerberg et j'avoue ne pas y avoir trouvé des caractères assez nets pour motiver la création d'une espèce spéciale. Il me semble préfé- rable d'en faire une forme dérivée de la précédente à laquelle elle passe d’ailleurs insensiblement. Jereica punctata forme turbo. Schrammen a décrit (Jereica turbo ScmrAumex, 1910, loc. cut., p.647) dans le Sandmergel (Sénonien inf.) d'Issel et sans en donner de à L : | GENRE JEREICA 145 figure, cet unique échantillon en forme de toupie sessile et à sommet plat. Elle ne serait donc caractérisée que par sa forme brusquement évasée à partir de la base, car la surface extérieure et la disposition du squelette sont identiques aux précédentes. C’est assurément une simple variété rare de J. punctala. Jereica punctata forme fuberculosa. PL. VII, ri. 1. 1864. Jerea tuberculosa RozmEer. Die spongitarien... p. 35, pl. XII, fig. 3 Se dun en cite quinze exemplaires du Sénonien de Misburg et d’Ahlten qu'il rapproche der polystoma (loc-ci pt) Je ne parlage pas cette manière de voir car la disposition Ge squelette et la forme grossièrement sphérique montre que ses affinités sont plutôt avec J. punclata. Elle ne s’en distingue d’ailleurs que par de petites excroissances tuberculeuses et Schrammen fait remarquer avec juste raison qu'il est peut être imprudent de considérer ces tubercules comme des caractères spécifiques, puisque Dôderlein a observé sur des Discodermia vivantes des excroissances semblables provoquées par des cirripèdes parasites du genre Acasta. J'ai moi- même observé sur des échantillons de Sudmerberg des nodosités en demi-sphères produites par la fixation de petites colonies de Bryo- zoaires dont les cellules miment à plaisir les ponctuations du cortex de Jereica. C'est done là une raison de plus de faire de cette Éponge une simple variété, pathologique, de J. punctata. & 2° (GROUPE DE JEREICA POLYSTOMA RŒMER. sp. PI MIT IG. 2a, 2b*: 186%. Jerea polystoma Rozmer. Die Spongitarien, p. 34, pl. XII, fig. 5. 18771. Spongites cellulosus Quensrepr, Petr., p. 386, pl. 133, fig. 16. 1878. Jereica polystoma Zirrez, Stud. Il, p. 63, pl. IV, fig. 11. L'espèce type a été faite par RœuMER d’après une éponge simple assez mal figurée d’ailleurs. Quenstedt par la suite en a donné une figure de beaucoup supérieure à celles de Ræmer qui sont presque inutilisables. Le bel échantillon silicifié des résidus de décalafication de Villantrois décrit plus haut doit être rapporté à cette espèce. C'est une Éponge cylindrique, en forme de massue assez allongée, présentant souvent de gros bourrelets d’accrois- sement. Surface extérieure pourvue d'un cortex épais finement ponctué qui lorsqu'il est absent laisse voir au-dessous le réseau des fibres de rhizoclones, réseau toujours plus ou moins radié, mais 3 janvier 1922. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXI. — 10 146 LÉON MORET bien plus irrégulier que chez J. punctata. Lorsque la surfacé est très usée comme surles échantillons calcaires de Saumur, les sections de ce réseau irrégulier ont l’aspect de caractères cunéiformes. Les rhizoclones semblent plus gros et plus épineux que chez J. punctata. Sommet arrondi ou tronqué, présentant à son centre et groupés les nombreux pores exhalants ayant toujours un diamètre de 2 mm. Taille moyenne : 20 à 30 cm. de longueur d’après Schrammen (loc. cit., p. 147). L’échantillon de Villantrois a une longueur de A1 cm., ceux de Saumur; 13 em. 1/2. Largeur moyenne de ces derniers : 5 à 6em. Signalée par Schrammen dans la craie à Mucronata et à Quadrata du Hanovre (Misburg, Oberg, Ahlten, Biewende, Boimsdorf). Jereica polystoma forme bipartita nov. form. PL. VIT, FIG. 3. I m'a semblé logique de faire des échantillons bigéminés du Séno- nien de Saumur, également décrits plus haut, une forme de la pré- cédente. J'ai eu comme matériaux d'étude deux exemplaires formés l’un et l’autre de deux individus à système exhalant distinct supportés par un pédoncule commun et réunis seulement sur une portion de la partie inférieure de leur corps. A part cette disposition, les carac- téres sont point par point ceux de J. polystoma. Le cortex finement ponctué est ici très usé et laisse voir le réseau irrégulier vermiforme des fibres (aspect de caractères cunéiformes ou d’hiéroglyphes, se retrouvant chez Pachinion de la craie de Flamborough). En attaquant à l'acide ces échantillons, on peut mettre à nu quelques desmes radiciformes épineux dont quelques-uns (surtout dans les fibres de la profondeur) présentent une division en branches muilresses rappelant un peu le Tétraclone des Tétracladines. Les collections de l'Institut de Géologie de Strasbourg renferment aussi quelques échantillons bigéminés se rapprochant de cette forme et provenant de Sudmerberg. Leurs caractères sont tels qu'ils paraissent faire le pont entre J. punclala et J. polystoma, chose d’ailleurs infiniment probable. Ils sont en tout cas beaucoup plus lourds, plus globuleux de forme que ceux de Villantrois et de Saumur, caractères très sûrement en relation avec les faciès plus littoraux, plus grossiers de Sudmerbere. Jereica polystoma forme oligostoma. PL. VIL riG. 4. Espèce décrite mais non figurée par Schrammen (J. oligostoma SCHRAMMEN, loc. cil., p. 148). Je résume sa diagnose en me servant également de l'échantillon de la collection paléontologique de Stras- bourg qui provient de Misburg. Forme irrégulière, en poire renversée ou en tronc de cône, avec GENRE JEREICA 147 des épaississements transversaux en anneaux souvent lobés sur la moitié inférieure du corps qui s’amincit brusquement en un fin pédon- cule. Surface ponctuée, et au-dessous de ce cortex, réseau irrégulier des fibres. Longueur moyenne : 6 à 8 cm. Largeur moyenne : 5 à 7 cm. Craie à mucronata et quadrala de Misburg, Oberg, Adenstedt. Jereica polystoma forme clava. 1839. Siphonia clava Lee, Magazine of nat. Hist. Vol. iü, p. 12, fig. 2, 3, k. 1840. Siphonia ocellata F. A. RoëmEer, Nordd. Kr., p. 5, pl. 2, fig. 2. Éponge simple en forme de massue portant parfois des bourrelets d’accroissement, sommet conique avec un nombre restreint de canaux exhalants ronds ou polygonaux de 2 à 8 mm. de diamètre. Cortex finement ponctué sous lequel on voit les délicates fibres anasto- mosées. Hinde (Catalogue of the fossil sponges of the British Museum 1883, p. 42) la signale dans le Sénonien de Flamborough. Je n'ai pas eu entre les mains cette forme qui ne paraît se distin- guer de J. polystoma type que par l’irrégularité du diamètre de ses pores exhalants. Jereica polystoma forme permira. Je rattache cette Éponge au groupe de J.polystoma parce que Poëta quia décrit l'unique échantillon du Sénonien de Meaulne (Argile à silex de Maine-et-Loire) sous le nom spécifique de /. permira (Poëra. Ueber Spongien aus der oberen Kreide Frankreichs 1899, p. 10, pl. IH, fig. 9-13) y signale des rhizoclones présentant une tendance à la division en quatre bras, ce qui pour lui est un fait important, permettant de rattacher les Rhizomorines aux Tetracladines. J’ai dit plus haut que j'avais retrouvé pareille chose chez J. polystoma. L'Eponge a la forme d’une massue allongée ; pédoncule mince avec racines ; sommet pointu portant une petite cupule dans laquelle débouchent les pores exhalants. Surface garnie de fins pores et de sillons radiaires surtout à la partie supérieure, presque pas de pores vers la base. Sénonien de Meaulne. 30 JEREICA CYLINDRICA HINDE. 1883. Jereica cylindrica Hinpe. Catalogue of the fossil sponges, p. 43, PLAN po Perte J'ai laissé cette espèce à part parce qu'elle a une forme tout à fait particulière et qu’elle a été décrite par Hinde d’après un échantillon de conservation douteuse. PMR SN FRE AE pra Ke Die Lite 24 SR PAR DST RENE Dre pN 4 je 148 LÉON MORET Éponge massive, cylindrique, plus large que haute {723 mm. de haut sur 84 mm. de large), base évasée, sommet tronqué avec une légère dépression. Surface mal conservée ne montrant que des traces de fins et sinueux canaux, Hinde n’a pu y voir les fibres de desmes. Une section verticale médiane montre deux sortes de canaux, les uns verticaux et les autres qui s'étendent des faces latérales à la partie centrale de l'éponge. Upper green sand de Wiltshire. d) ConcLusions. L'histoire de ce genre Jereica est en gros celle de tout l'en- semble des Lithistides. Il apparaît brusquement au Sénonien avec une extrême abondance d’espèces, de formes et surtout d'individus, mais il est très localisé, puis il semble disparaître momentanément avec la régression qui a suivi cet étage. Au Sénonien, il est extrêmement abondant et caractéristique du célèbre gisement de Sudmerberg dans le Hanovre où :1l est surtout représenté par J. punctata avec ses diverses formes et par quelques J. polystoma. En France il paraît beaucoup moins répandu, mais il est vrai que les Eponges du Crétacé y sont encore mal connues !; sur une vingtaine de Lithistides de Villan- trois (Indre), je n'ai déterminé qu'un seul exemplaire de J. polystoma. Du Sénonien de Saumur, je n'ai que deux J. polys- toma bipartita. | Poëta a de son côté cité dans le Sénonien de Meaulne (Maine-et-Loire) J. permira (notre J. polystoma permira), mais il n’en a pas trouvé dans le Sénonien de Nice. J'ai étudié des matériaux provenant de cette dernière localité ? qui m'ont aussi ace point de vue, donné des résultats négatifs. D'ailleurs le Sénonien y est vaseux, on y trouve beaucoup de Lithistides associées à quelques Hexactinellides, ce qui indique une mer plus profonde que pour les gisements précédents. En Angleterre Hinde ne signale qu’un seul exemplaire de J. clava (J. polystoma clava) dans le Sénonien supérieur de 1. Les seuls travaux avec figures où l'on puisse se documenter sont les sui- vants : Micueunw. Iconographie zoophytologique 1840-47. — Courrizrer. Éponges fossiles des sables du terrain Crétacé supérieur des environs de Saumur. Annales de la Soc. Linn. de Maine-et-Loire, 4 vol., 1861. — Ce sont là des travaux anciens où la structure du squelette, base de la classification actuelle, est encore méconnue, Je n'ai pu voir dans les planches de ces auteurs aucune figure se rapportant à Jereica. — Les seuls travaux faits avec les idées modernes sur les Éponges de France sont ceux de Pocra, 1892. Ueber Spongien aus der oberen Kreide Frankreichs déjà cité où il décrit Jereica permira et 1907. Sur quelques Éponges du Sénonien de Nice (B.S.G.F., 1907, p. 163 et suiv.). Mais dans cette dernière note il n’est pas question de Jereica. 2. Communiqués par H. Cazror. «à U { nie , GENRE JEREICA 149 Flamborough, il décrit en outre dans l'Upper green sand de Wiltshire le seul exemplaire connu de J. cylindrica. En somme, le groupe de J. punclata serait surtout localisé dans l'Allemagne du Nord, tandis que celui de J. polystoma caractériserait, jusqu’à plus ample informé, le bassin de Paris et le bassin anglais. Nous ne connaissons. pas de représentants de ce genre Jereica ni dans l’Éocène ni dans l'Oligocène, mais il est vraisemblable qu'il s'y est poursuivi puisque Zeise! l’a retrouvé dans le gise- ment algérien Miocène du djebel Djambeida. Il devait même y être assez abondant, car, d'après cet auteur, les nombreuses Éponges attribuées par Pomel? aux genres Jerea, Jereopsis, Polyjerea, Dichojerea doivent très probablement être rapportées à l’unique genre Jereica. Mais ce ne sont là que des supposi- tions et l'étude systématique des matériaux réunis par ces auteurs est à reprendre complètement, elle donnerait sans doute des résultats intéressants, car nos connaissances sur les Éponges tertiaires sont encore beaucoup plus vagues que celles concernant les éponges Crétacées. Beaucoup des Spongiaires étudiés présentent à leur surface des colonies de Bryozoaires, des tubes de Serpule, des Polypiers, des valves d’Huîtres ; or ces animaux n’ont pas pu s’y fixer du vivant de l'Éponge, car leurs jeunes larves auraient été dévorées par les phagocytes. Ils ont donc eu le temps d’y vivre et d'y évoluer dès la mort de l’animal qu'ils ont pris comme support, et ceci nous montre que le dépôt des sédiments dans lesquels ces Éponges ont été peu à peu ensevelies s'est fait relativement lentement. Dès lors, il ne paraît pas probable que la silice qui a englobé le Spongiaire et son parasite ait pu être fixée à l’origine par le protoplasme de l'animal et il est plus logique de supposer, du moins dans ce cas particulier, que toutes ces transformations, ces mises en mouvement d'opale et de calcédoine se sont effectuées au sein du sédiment qui se déposait. Il resterait à expliquer l’exubérance des Lithistides et en particulier de Jereica au Sénonien et leur disparition sitôt après. Le problème qui se pose est évidemment difficile et il ne se pose d’ailleurs pas que pour les seuls Spongiaires. Mais le mode de vie spécial de ces êtres fixés, généralement groupés 1. Zeise. O. Ueber die Miocäne Spongienfauua Algeriens. Sitzungsberichte der Kon. Preuss. AK. der Wissenschaften, 1906. 2. Poues. Paléontologie ou description des animaux fossiles de la Province d'Oran. 5° fasc., Spongiaires, 1872. 150 LÉON MORET en stations dans des endroits peu profonds, nous fait comprendre dans une certaine mesure que la transgression Sénonienne qui a recouvert d'immenses surfaces planes, a pu y ménager des hauts fonds éminemment favorables à leur éclosion et à leur multiplication. Ces hauts fonds ont dù émerger assez rapidement au moment de la régression et amener ainsi la destruction de la majorité des colonies qui s’y étaient installées. Ces colonies ont été obligées de se localiser par la suite dans des points plus restreints, offrant les conditions requises pour leur dévelop- pement. Peut-être, pourrions-nous aussi, ainsi que l'ont fait M. Henri Douvillé! et M. Jacques de Lapparent pour expli- quer la brusque disparition des Ammonites, des Rudistes et dés petites Rosalines, invoquer la vaque de froid qui a dû être extré- mement meurtrière pour les sensibles Lithistides, êtres essen- tiellement de mers chaudes. : 1. H Douvizzé. Sur une cause de variations des faunes fossiles CR. Ace. Sc. 18 mai 1903. GENRE JEREICA 154 EXPLICATION DES PLANCHES Prancne VI. Fc. 1. — Tissu fibreux réticulaire d'une Pharétrone (Pachytilodia infun- dibuliformis Gozpr. sp., Cénomanien d'Essen) légèrement réduit. F16. 2. — Jereica polystoma Ro. sp. Rhizomorine silicifiée des résidus de décalcification du Sénonien de Villantrois (Indre). Sous le cortex, réseau net des fibres de calcédoine. Gr. nat. F1c. 3. — Gros desmes de Mégamorine (Doryderma Roemeri Hixbre, Séno- nien du Hanovre) simulant des fibres. Gr. nat. F1G. 4a. — Jereica punctata Gocvr. sp. du Sénonien de Sudmerberg. Coupe axiale d’un échantillon attaqué à l'acide. On voit bien ici les fibres formées par l'intrication des rhizoclones. Canaux exhalants verticaux ou parallèles au bord de l'Éponge à la partie supérieure. Canaux inhalants très fins et horizon- taux. 2/3 gr. nat. Fic. 4b. — Jereica punctata Gozvr sp. montrant les parties superficielles de l'Éponge (cortex percé dé fins pores inhalants). F1c. 5. — Seliscothon chonelléides Dôn. Espèce vivante. Le corps a la forme d'une coupe. Sur cette portion du squelette, on voit sous un mince cortex avec pores exhalants, le réseau sinueux et un peu radié des fibres de rhizoclones. (Ces eus Fic. 6. — Jereica punctata forme excavata. Sénonien, Sudmerberg. Cie sito FiG. 7. — Jereica punctata typique, globuleux, de Sudmerberg,. A la partie supérieure groupées, les ouvertures de gros pores exhalants. Gr. : 1/2: PiaAnone VII Fic. 1, — Jereica punctata forme tuberculosa du Sénonien de Sudmer- berg. Légèrement attaqué à l'acide. 3/4 gr. nat. Fc. 2a. — Jereica polystoma Rœ sp: Silicifiée, de Villantrois (Indre). Mon- trant bien la forme en massue du corps, les bourrelets d'accroissement, le cortex épais avec les fines ponctuations Inhalantes et, sous ce cortex, leréseau des fibres de calcédoine. Au sommet de l'Éponge, gros pores exhalants groupés. 2/3 gr. net. Fic. 2b.— Partie supérieure de l'échantillon précédent, au centre, faisceau des gros pores exhalants. F1G. 3. Jereica polystoma forme bipartita nov. form. Echantillon calcaire du Sénonien de Saumur (Maine-et-Loire). Cortex usé montrant toujours les fins pores inhalants et au-dessous le réseau irrégulier des fibres. On aperçoit à la partie supérieure de chaque individu les gros pores exhalants. F1G. 4. — Jereica polystoma formé oligostoma. Sénonien. Misburg. 2/3 gr. hat, 152 SUR QUELQUES (GASTROPODES LIASIQUES DU DJEBEL TSsELFAT (Maroc) PAR M. Cossmann Er R. Abrard :. PrzaAncxe VIII, Le djebel Tselfat a été décrit par l’un de nous au point de vue de sa constitution géologique ?. En plus des fossiles déjà cités, il y a recueilli un certain nombre de Gastropodes qu'il a paru intéressant d'étudier de plus près. Des 9 espèces décrites ci-après, 8 sont toarciennes et 1 aalenienne. Il semble nécessaire de donner quelques précisions sur leurs conditions de gisement. Le Toarcien du Tselfat s'observe particulièrement bien dans des ravins situés sur le flanc oriental de la montagne, au Sud du point & culminant ; il est constitué à la base par des Dre marneux et des marnes Hleuce à Dactylioceras commune Sow., au sommet, par un ensemble de marnes et de calcaires marneux ubent grisètres. C'est à la partie supérieure de l'étage qu'ont été rencontrés ee Gastropodes toarciens qui vont être déests. avec les espèces suivantes, déjà citées: Haugia variabilis »'Ors8., Cœloceras acanthopsis »'Ors., Neritop- sis aff. philea »'Ors., Turbo subduplicatus »'Ors., Terebratula af]. Ediwardsi Dav., Pentacrinus Jurensis QuExsT., Thecocyathus mactra Gozpr. Quant à l’unique espèce aalenienne, elle a été recueillie bien en place, côte à côte avec Æarpoceras opalinum Re. ATAPHRUS AGIS |b'ORs.] Pc: VIT, 16.1, 2. 1850. Trochus Acis »'Ors. Prod., I, p. 265, 10e ét., n° 79. 1852. — D'OrB. Pal. de U JoltE os 27 Die CCOxI, fig. 13-16. 1894. Ataphrus Acis Hupresr. Gastrop. infer. soi , P. 392, si XXIV, fig. 14. 1918. — Cossm. Essais Pal. comp., XI° livr., p. #1. 1918. Ataphrus Acmon var. bajocensis Cossm. Ibid., p. 543, pl. 1, fig. 31. La figure publiée par d'Orbigny est manifestement inexacte et repré- sente une coquille dont l'angle spiral est d'environ 35° en moyenne, 1. Note présentée à la séance du 6 juin 1821. — Étude paléontologique de M. M. Cossmanx (CR. somm. n° 11, p. 153). 2. CR AC Sc., 1920, t. 171, p.149 GASTROPODES DU MAROC ! 153 tandis que le texte mentionne #7° ; la spire est moins longue puisque les dimensions de l'échantillon type sont 17 sur 13 mm.; or ces mesures correspondent assez exactement à celles de notre individu du Maroc, comme aussi à celles de mes topotypes de Sully dont il ne s'écarte guère que par sa taille moindre. A. Acts ne peutse confondre ni avec À. Garnteri qui est beaucoup moins élevé et plus extraconique, ni avec À. Aaugi qui est globuleux et subconoïdal ; ses tours sont presque plans tandis que ceux d’A. Acmon sont légèrement convexes; en outre, l'angle apical de ce dernier est plus ouvert (64° d’après la Paléont. franç.). Toutes ces espèces lisses sont évidemment très voi- sines et il faut y regarder attentivement pour arriver à les trier dans un même gisement. C’est d’ailleurs à l’époque bajocienne que ce genre a eu le plus grand développement : on s’en convainera en jetant les veux sur les planches de la Monographie de l'Oolite inférieure d’An- gleterre, par Hudleston qui n’a pas distingué moins de sept espèces, parmi lesquelles précisément A. Acus dont la figuration très exacte se rapporte absolument — par tous ses critériums — à nos spécimens de Sully et du Maroc ; c’est donc une confirmation supplémentaire de ma détermination, en même temps qu'une occasion de rectifier l'erreur que J'ai commise en publiant — sous le nom de var. hajocensis, abusé que j'étais par la mauvaise figure de la Paléontologie française, un spécimen de À. Acis. ATAPHRUS (GARNIERI [Dumorrier] PRANVAOIE nee Se CCR TUE 1867. Turbo Garnieri Dumorr., pl. xxxv, fig. 15-17. Ét. pal. jur. bass. Rhône, [V,p 139. Les trois spécimens du Maroc que j'attribue à l'espèce toarcienne de la Verpillière sont assez variables : le plus petit et le plus grand s’en écartent un peu par leur galbe presque extraconique, tandis que le troisième est à peu près identique à la figure publiée par Dumortier pour le type unique de cette espèce ; dans ces conditions, comme il paraît peu prudent de séparer ces trois individus qui paraissent évoluer ontogéniquement selon leur âge, je conelus seulement qu'A. Garniert a un angle apical qui croît de 90° à 120° à la fin du développement de la spire, par suite de l’ampleur du dernier tour qui s'élargit plus que les autres en diamètre, tandis que sa hauteur s’abaisse au contraire avec une base déclive et peu convexe. On distingue assez nettement le sillon columellaire, limité en arrière par un petit renflement ; la surface est entièrement lisse, comme chez toutes les espèces du genre Ataphrus : il n'ya donc aucune hésitation sur la détermination générique, d’ailleurs Dumortier a très judicieu- sement comparé son espèce à A. Acmon, du Bajocien, qui est un Afa- phrus bien avéré. A. Garnieri s’en écarte par son galbe extraconique, 154 - COSSMANN ET ABRARD par sa spire moins haute par rapport au dérnier tour qui est plus embrassant. Au contraire, les formes bajociennes du groupe d'A. læwi- gatus [Sow.] sont beaucoup plus conoïdales. ATAPHRUS ÏAUGI n. sp. PL. VIII, m1G. 9, 10,11. Taille moyénne ; forme turbinée, un peu plus large que haute, à galbe conoïdal dans son ensemble; spire assez ceurte, conique sous un angle apical de 100° au plus, composée de cinq ou six tours faiblement convexes, lisses, séparés par des suturés presque rainurées ; dernier tour dépot les deux tiers de la hauteur totale, obalene, arrondi plutôt que subanguleux à la périphérie de la base qui est déclive et peu convexe ; ouverture oblique, assez grande ; sillon columellaire assez large, limité en arrière par une callbetté obsolète. Din, : Hauteur, 14 mm. ; diamètre, 15 mm. Il n'y a aucune anni entre cette coquille ibidbuieo et A. Garnieri qui a une spire extraconique avec un dernier tour déprimé dont le diamètre dépasse beaucoup la hauteur de la coquille. Mais A. Haugi se rapproche davantage de certaines formes du Bajocien d'Angleterre, figurées par Hudleston dans sa Monographie, par exemple À. lævigatus Sow. et À. obtortus Hupr.; cependant je n’ai pu rappor- ter identiquement la coquille du Maroc à ces formes anglaises, la pre- _mière beaucoup plus arrondie et la seconde plus tectiforme avec une spire plus courte, non conique, et munie d’un tubercule saillant au bas du sillon El ce On sait d’ ailleurs qu il est extrêmement difi- cile de distinguer les Afaphrus les uns des autres. L'AMELLIPRORUS cf. LAMELLOSUS |» Ors.] VOTE MIE re 4850. Trochus lamellosus D'Or8. Prod., 1, p. 264, ét. 10, n° 72. 1872. — D'OnB. Pal: fr, Il, p. 270, pl:iccoxr, fig. 11213: 1915. Lamelliphorus lamellosus Cossu. Essais Pal. comp, livr. X, p. 197. Les Lamelliphorus forment un phylum continu du Lias au Callovien inclus, et les mutations s’y succèdent avec des différences de galbe et d’ornementation qu'a parfaitement fait ressortir d’Orbigny, dans sa désignation des espèces : or la coquille du Maroc, quoique très incom- plète, présente exactement les caractères de la forme bajocienne qu'on trouve à Sully (Calvados) et qui correspond identiquement à la figure du type de la Vendée, tandis que la mutation ancestrale du Toarcien {(Trochus Heliacus »’Ors.) s'en distingue par ses côtes beaucoup plus écartées, plus droites sans l’inflexion qui caractérise celles de L. lamel- losus, surtout par son galbe beaucoup plus conique au lieu du profil GASTROPODES DU MAROC 4155 = extra-conique de l'espèce bajocienne ; toutefois, l'échantillon du Maroc étant privé de sa spire et n'ayant guère conservé que son derniér tour, rien n'autorise à affirmer que le profil de celle-ci fût excavé et que le galbe de la coquille ne reste pas déprimé comme au dernier tour ; comme d'autre part, on n’aperçoit — à la périphérie du faux ombilic —- aucune trace des fines stries concentriques qui caractérisent L. lamel- losus, il est possible — probable même — que la coquille du Maroc appartient à une mutation toarcienne différente du véritable L. lamel- losus bajocien, mutation à laquelle il faudra donner un nom distinct quand on aura des matériaux plus complets. AMPHITROCHILIA ANGULATA [ Sow. | PL. VIII, rie. 15-18. 4817. Trochus concavus Sow. Min. conch., p. 180, pl. cLxxxi, fig. 3 (non Guez). 1823. — angulatus Sow. Ibid. Index et corrig., p. 2. 1850. — haraldus n\Ors. Prod., 1, p. 265, 106ét,, no 87: 1854. — angulatus Morr. Cat., p. 281. 1894. — — Hupr. Gastr. infer. ool., p. 374, pl. xxxr, fig. 41. Nos échantillons, assez nombreux, du Maroc, ressemblent intime- ment à l'espèce bajocienne d'Angleterre, dont d'Orbigny a inutilement corrigé le nom, attendu que l'homonymie avait déjà été supprimée par Sowerby lui-même. C'est une espèce bien distincte de Trochus duplicatus, non seulement par son galbe extraconique, mais encore par l’absence d'ornementation sur les carènes du dernier tour, tandis que celles des premiers tours portent encore de fines granulations per- lées. La périphérie de l’ombilic est garnie de plissements plus serrés et moins tuberculeux que ceux de 7°. duplicatus, du moins sur les jeunes spécimens, tandis que la périphérie de l’ombilic de l'individu adulte — que je fais figurer — est à peu près lisse. Dim. : Hauteur, 15 mm, ; diamètre, 22 mm. Sowerby ne connaissait que des échantillons népioniques, et le plé- siotype d'Hudleston est incomplet. DiscoxEezix DUNKERI Moore Pc. VIII, ri. 19, 20, 21. 1865. D. Dunkeri Moore. Middle a. upp. Lias, p. 85, pl. v, fig. 28-29. 1874. — Dumorr. Ét. pal. jur. bass. Rhône, IV, p. fig. 18-19. 141, : pl. xxxv, LTD — Cossm. Essais Pal. comp., X, p. 135. Taille assez grande ; forme presque enroulée dans un même plan, plus concave toutefois sur la face ombilicale que du côté de la spire ; six ou sept tours à section à peu près carrée, faiblement déclives et æ PR mn ee ot PRE A LP A En 24 RE NS EE A JR CORRE PS r Let f | ; pr : N 456 COSSMANN ET ABRARD peu excavés sur la face inférieure, légèrement convexes et séparés par de profondes sutures dans l’entonnoir ombilical ; au dernier tour qui embrasse toute la spire, la périphérie un peu convexe est comprise entre deux crêtes crénelées par des tubercules au nombre de vingt environ, reliés par des costules obsolètes ; sur la face inférieure (côté du sommet) ces tubercules se prolongent obliquement par des plisse- ments obliques qui n'atteignent pas la suture festonnée par les tuber- cules aplatis du tour précédent. En outre, toute la surface est ornée de petites lignes spirales, croisées par de fines stries d’accroissement; la face ombilicale semble lisse. Dim. : diamètre, 24 mm. ; épaisseur : 8 mm. L'unique spécimen recueilli au Maroc se rapproche étroitement du plésiotype figuré par Dumortier, dans le Toarcien des environs de Lyon et de l'Isère ; peut-être ses couronnes périphériques comportent-elles un ou deux tubercules en plus, et ces tubercules ne paraissent pas aussi nettement reliés sur les flancs de la coquille ; mais il se Peu que ce soit un effet de l’usure du test. Cette espèce se distingue facilement du D. subæqualis »’Ors., du Bajocien, qui possède une couronne ornée d'un nombre moitié moindre de tubercules, dont la surface est lisse et dont l’épaisseur est plus haute. D'autre part, D. albinaliensis Dux., qui provient d’un niveau un peu plus élevé que celui de D. Dunkeri, a une section plus ogi- vale, une double rangée de crénelures sur chaque tour, ses deux faces sont plus inégalément concaves, et ses tours sont plus étroits, par suite plus nombreux. COLPOMPHALUS ABRARDI nOU. Sp. Pr. VIII, m1G. 22, 23, 24. Test fragile. Taille petite; forme discoïdale, presque deux fois plus large que haute; spire non saillante sauf à la protoconque qui forme un petit bouton lisse ; six tours, les premiers un peu tectiformes, les suivants aplatis, ornés, de plis, qui deviennent tuberculeux vers la suture antérieure et qui sont un peu obliquement curvilignes ; leurs intervalles paraissent lisses. Dernier tour embrassant toute la coquille, à peine convexe sur ses flancs dont le profil est peu incliné vers l’axe vertical de la coquille ; une forte carène crénelée circonscrit la large cavité ombilicale dont les parois presque lisses sont taillées à pic, de sorte que la chambre d’habitation du dernier tour se réduit à un tore peu épais dont la section est subtriangulaire; les crénelures qui ornent la couronne circa-ombilicale et les tubercules pointus que porte la carène inférieure du dernier tour se relient faiblement sur la surface externe de ce tore par des plis souvent effacés que croisent des filets spiraux, peu proéminents, plus ou moins réguliers. Dim. : Diamètre, 11 mm. ; hauteur, 6 mm. Cette coquille a la forme d’un Discohelix à cause de sa spire La * GASTROPODES DU MAROC 153 plane, mais sa face ombilicale a béaucoup plus d’analogie avec celle des Colpomphalus. Il existe, dans le Lias supérieur de la vallée du Rhône, une coquille que Dumortier a dénommée Solarium Helenæ (t. IV, pl. xxxvi, fig. 1-3), que j'ai rapportée au G. Colpomphalus (Essais Pal. comp., livr. X, p. 136), et qui ressemble étrangement à notre fossile du Maroc : elle en diffère cependant par sa spire un peu étagée, par son dernier tour formé d'un tore à section en segment de cercle plus arqué, à ombilic plus resserré, dont la carène périphérique est armée de tubercules bien plus grossiers et plus écartés, de sorte que toute la coquille est turbinée plutôt que discoïdale. D'autre part, C. polygonioides Hupz. — dont j'ai décrit un spécimen provenant du Bajocien d'Amance (Zbh1d., p.137) a aussi la spire peu élevée, mais avec un ombilic bien plus étroit; enfin C. Thieryr Cossu. (1bid.) est plutôt solariiforme avec un faible ombilic garni de plis obliques sur la base, beaucoup moins nombreux que les crénelures périphériques de la spire. PROCERITHIUM ( RHABDOCOLPUS) SPINICOSTATUM WRIGHT Pr. VIIT, riG. 25, 26. 1888. Cerithium subscalariforme Hupr. Inf. ool. Gast., »'Org. var. spini- costala WriGur mss. in p. 151, pl. vu, fig. 8. 1913. Procerithium (Rhabdocolpus) scalariforme | Desu.] in Cossu. Cerith. jur., p.73 (eæparte), non pl.rnr, fig. 101- 102. 1918. — Cossm. Baj. Bath. de la Nièvre, p. 420. L'échantillon du djebel Tselfat est identique aux figures publiées par Hudleston pour Îa variété spinicostala qui est abondante à Bradford. Abbas (Anglet.) dans la couche à Sowerbyt; or cette variété diffère, par ses douze à quatorze costules axiales, de la forme typique de Sully que J'ai figurée comme représentant exactement Melania scalariformis Desx. qui ne possède que huit ou neuf costules axiales; existe-t-il des intermédiaires entre ces deux formes? C'est ce que je ne puis nier mi affirmer, attendu que le spécimen du Maroc est unique et que, d’autre part, Hudleston n'a figuré sous le nom spinicoslala que des échantil- lons pluricostulés ; les autres critériums (ornementation spirale de dix filets entre les costules, épines assez saillantes à la partie inférieure des costules, galbe élancé de la coquille qui mesure 21 mm. de lon- gueur pour 7 mm. à peine de diamètre) sont identiques dans les trois régions (Angleterre, Normandie, Maroc) ; de sorte que le terme spuni- costala pourrait être retenu pour les races anglaise et marocaine #. Comme je l’ai fait observer dans le Mémoire précité (1913), P. sca- 1, D'après une nouvelle vérification faite sur un spécimen d’fzenay (Nièvre) malheureusement assez frusle, il semble bien, par le nombre des côtes, que c’est aussi la race spinicostala quia vécu dans cette région oriento-centrale de la France. FAR Een AP ETES L'AUNEET Cp4 x Pis x ni. 14 158 COSSMANN ET ABRARD lariforme — qui est complètement synonyme de subscalariformée — diffère de P. undulatum | Desr.]| par son galbe beaucoup moins trapu, par ses côtes épineuses et non sinueuses, par ses filets spiraux plus nombreux. PROCERITHIUM (RnABDOCOLPUS) GENTILI n. sp. PV ET Tr 2e Taille au-dessous de la moyenne ; forme étroite, subcylindracée, à galbe conique : spire probablement longue quand elle est au complet ; tours nombreux, peu convexes, dont la hauteur égale les deux tiers de la largeur moyenne, étagés au-dessus des sutures qui sont profondes et subcanaliculées; ornementation composée de neuf costules axiales, droites et assez proéminentes, ne se succèdant pas exactement d'un tour à l’autre, et cependant formant à peu près une pyramide dans leur ensemble, quand on examine l'échantillon du côté de son sommet ; ces côles sont recoupées par huit filets spiraux, inéquidistants, c'est-à-dire un peu plus serrés en avant qu'en arrière, plus un neuvième filet qui coïncide avec le fond de la suture. Dernier tour peu élevé, ovale jusque sur sa base qui est ornée comme la spire, quoique les filets y soient plus gros et plus écartés, les côtes axiales s’y atténuent. Dim. : Diamètre, 5 mm. ; longueur probable, 20 à 22 mm. Rapp. et différ. : Cette espèce a beaucoup d’analogie, par son orne- mentation, avec P. Jole [n'Ors.], du Toarcien de France, et particu- lièrement avec l'échantillon de May que j'ai fait reproduire dans ma Monographie (M. S. G. F., 1913, n° 46, pl. 1v, fig. 18-19) ; mais son salbe est beaucoup plus étroit, même que celui de la fig. 19, ses filets sont plus nombreux, non alternés, et ses côtes sont plus proéminentes, moins incurvées ; il y en a une de plus sur chaque tour. Ce n'est cer- tainement pas une Æxelissa, quoique l'ouverture absente ne permette pas de le vérifier, parce que le galbe de la coquille n’est pas pupoïdal. EXPLICATION DE LA PLANCHE VII Pre. 1,2 — Ataphrus Acis/[n'Ors.],2/1, Toarcien. — 3,4,5, 6,7,8. — Ataphrus Garnieri [Dumorrien], 2/1, Toarcien. — 9, 10, 11. — Ataphrus Haugi Coss., 4/3, Toarcien. — 12, 13,14. — Lamelliphorus cf. lamellosus [»'Ors.|, g. n., Toar. — 15, 16,17, 18. — Amphitrochilia angulata [Sow.], g. n., Toarcien. — 19, 20, 21. — Discohelix Dunkeri Moore, g. n., Aalenien. — 22, 23, 24 — Colpomphalus Abrardi Cossm., 3/2, Toarcien. — 95, 96. — Procerithium (Rhabdocolpus) s « oinville, 1 4.000€ env. © Normandie Basse -Falise Fig. 1. — CROQUIS, EN PLAN, DE LA CARRIÈRE HÉNAUX. — 16000 env. 1, Tranchée de l'Ouest; ?, Tranchée du centre; 3, Tranchée de l’Est; Ps, Schistes famenniens d'Hydrequent ; Sch, Calcschistes tournaisiens de Ia Vallée Heu- reuse (zone à Spirifer tornacensis) : Dol., Dolomie du Huré à Encrines (Tour- naisien) ;: Ca, Calcaire viséen ; Ca. L., Calcaire Lunel ; Ca. n., Calcaire Napo- léon ; Ca. j., Calcaire Joinville’; F, Faille d'Hydrequent ; F', K”, Kaïlles satellites. à 2% En ce qui concerne la connaissance des couches de base du Car- bonifère, dans le Boulonnais, le sondage de la Vallée Heureuse a mis en évidence un fait nouveau : dans la partie de ce sondage correspon- dant au substratum du massif du Haut-Bane, la dolomie du Huré ne repose pas directement sur les schistes et grès famenniens, mais il s'intercale entre ces deux formations 24 m. de calcschistes noirs en plaquettes à Zaphrentis Koninckr, série invisible et inconnue dans les affleurements du Nord et qui semble bien représenter la base du Tournaisien comme M. Ch. Barrois l’avait supposé en prenant connais- sance des premiers résultats de sondage. Nous les désignerons sous le nom de Caleschistes de la Vallée Heureuse. Un petit lit de grès feldspa- thique et de poudingue constitue la limite même entre ces caleschistes et le Famennien. 1. Les résultats du sondage de la Vallée Heureuse nous forcent à révoqueren doute la présence de schistes houillers, épais de 25 m., qu'aurait traversés entre deux calcaires à la profondeur de 275 m. le sondage de Basse-Falise, exécuté en 1850 à peu de distance au NE du nôtre et sur l'interprétation duquel A. Olry (op. cil., pp. 71 et 183) a déjà fait quelques réserves. BAS-BOULONNAIS 195 III. OBsERVATIONS SUR LA FAILLÉ D'HYDREQUENT. — À l’entrée de la grande carrière Hénaux dans la Vallée Heureuse, deux tran- chées nouvelles ont été ouvertes pendant la guerre, pour le che- min de fer d'exploitation. Avec la tranchée ancienne dont la paroi a été rafraichie, elles constituent trois coupes parallèles, dirigées du N au S, intéressant l'extrémité méridionale du dôme calcaire du Haut-Banc et traversant la faille d'Hydrequent (voir le plan, fig. 1). De ces tranchées, la plus occidentale, la plus ancienne, étudiée par Gosselet, est celle qui montre maintenant encore la coupe la plus instructive (fig. 2 et pl. XL, fig. 1). Le bord méridional du dôme du Haut-Banc est représenté en ce point par un calcaire blanc massif (Cal.) sans stratification, qui affleure à l'extrémité nord de la tranchée et appartient au niveau du marbre Lunel. Ses bancs supérieurs sont jaunâtres, altérés, et ont une structure finement bréchoïde {Cab.) !.[ls supportent au moyen d'une surface de contact (F”) inclinée au $S de 45° environ, une masse (ScA.) de schistes, rouges à la base, noirs au sommet, épais de 5 m., et renfermant des plaquettes calcaires alignées parallèlement à la schistosité *. Ces plaquettes sont lenticulaires, souvent gaufrées, tordues, parcourues de fissures consolidées par la calcite, et sont colorées en rouge ou noir par les infiltrations. Les veines de cal- cite qui les divisent en fragments recimentés donnent à ces cal- caires en plaques, l'apparence d’une roche broyée, mylonitisée. On y trouve de très nombreux fossiles : Phillipsia gemmulifera Prix. ; _Athyris lamellosa Lév. ; Parallelodon bistriatus Porr:. ; Athyris glabristria Pics. ; Productus burlingtonensis Has. ; Athyris membranacea ne Ko. Prod. semireticulalus var. con- (ee cinnus SOW. ; Spirifer lornacensis De Kon. (c. Prod. pustulosus Pare. ; co Prod. scabriculus MARTIN ; Spiriferina Môlleri pe Ko. ; Chonetes hardrensis Prurc. (c. Syringothyris cuspidata Marr. ; CES é Rhynchonella acutirugala ne Kox. Choneles dalmaniana pe KoN.; (CE | Orthotetes crenistria Puize. ; Fenestella virgosa Erouw. (oc. c. ); Rhipidomella Michelini Lév. (a. Fen. plebeia Mo Co. ; Gear. | Rhabdomeson rhombhiferum Schizophoria resupinata Marr. ; PE Ace) 1. J. Gosselet a étudié ce calcaire jaune (op. cit., 1903, niveau H, p. 134) et n hésite pas à y voir le résultat de l'écrasement mécanique d’un banc calcaire. 2. J. Gosselet a désigné ces schistes (op. cil., p. 134) sous le nom de couches E, F, G, et les a rapportées au Famennien. 3. © : commun ; A. C. : assez CoMMUN ; €. C. :{rès commun. 196 bÉLÉPINÉ Er PRuvost Michelinia favosa Gouvr.(4a.c.); Cäninia (un exemplaire indét.) ! Zaphrenlis Konincki M. E. et Chaeteles lumidus M. E. et H. ÉNICEUE (Co > Zaphr. Omaliusi M. E. et H. Poteriocrinus. Quelques espèces mises à part, qui ont dans le Carbonifère une extension verticale considérable !, cette faune, prise dans son ensemble, est celle de l’assise inférieure du Pomme elle est caractérisée par la prédominance de Spirifer tornacensis, accom- pagné de Productus burlingtonensis, Athyris menmamass, Chonetes hardrensis, Michelinia favosa, Zaphrentis Konincki, Zaphr.Omaliusi. Dans le Nord de la France et en Belgique, on retrouve cette association de fossiles à la base du Carbonifère chaque fois qu'y prédomine le faciès schisteux ou celui d’un cal- caire plus ou moins crinoïdique qui se débite en plaquettes et alterne avec des schistes. Dans la région de Dinant et à Lande- lies (près Charleroi), il est possible de distinguer dans l’assise ‘inférieure du Tournaisien les subdivisions suivantes à partir de la base. ΰ Calcaire d'Hastière ; 20 Schistes dits à Spiriferina octoplicata ; 3° Calcaire de Landelies ; 4° Calcschistes de Maredsous. En Angleterre, cet ensemble aété appelé par A. Vauhgan : zone à Zaphrentis (Z) et subdivisé en deux sous-zones : la première (Z,), débutant par une phase £, englobe les deux premières sub- divisions adoptées en Belgique et la partie inférieure du Calcaire de Landelies ; la seconde (Z,) comprend le reste du Calcaire de Landelies et les caleschistes de Maredsous. Sur les deux bords du synclinal de Namur, l’assise inférieure du Tournaisien est constituée par un complexe de schistes qui alternent avec des calcaires en bancs minces et les subdivisions s'y laissent difficilement reconnaître. Tel est aussi le cas dans la coupe de la carrière Hénaux que nous venons de décrire : elle rappelle les caractères des formations appartenant à l’assise infé- rieure du Tournaisien, dans le synclinal de Namur. On peut pré- ciser toutefois que l’état de développement de la faune que nous y avons trouvée indique un niveau qui ne serait pas l'extrême base du Tournaisien, mais correspondrait plutôt au niveau des Calcaires et Schistes de Landelies (sommet de Z, et base de Z.). 1. Produclus pustulosus, Urthotetes crenistria, Rhipidomella Michelini, Schizo- vhoria resupinata, qui se retrouvent depuis la limite la plus inférieure du Dinan- tien jusque dans le Houiller, FA VU? TE RU Ta BAS-BOULONNAIS 197 De plus l'identité de ces couches à plaquettes schisteuses avec les calcschistes de la Vallée Heureuse qui ont été rencontrés à 948 m. de profondeur dans le sondage, sous la dolomie, ne peut faire aucun doute, car elle s'appuie sur l'identité de faune (Z. Konincki), de facies lithologique et de position stratigra- phique. N F1G. 2. — CouPE DE LA TRANCHÉE DE L'OUEST, carrière Hénaux (voir la phot. pl. XI, fig. 1). Pour la légende, voir fig. 1, F1G. 3. — COUPE DE LA TRANGHÉE MÉDIANE, Carrière Hénaux. (voir la légende fig. 1). F1G. 4. — CouPE DE LA TRANCHÉE DE L'Esr, carrière Hénaux. Elle montre le détail de la tranchée, et, projeté au second plan. - le front oriental de la carrière, avec la faille oblique F”. Même légende que fig. 1, avec en plus: Ca.d., Calc. blanc altéré : Ca.r., Calc. rouge veiné de calcite; Ca.o., Calc. blanc oolithique ; Li, calc. dolomitique et dolomie brune à Lithostrotron Martini : Ph., Cale. à phtanites blancs altérés. Le tout représente les couches comprises entre le marbre Lunel et le Calcaire du Haut-Banc. PA 198 DELÉPINE ET PRUVOST Si nous reprenons, en effet, la coupe de la tranchée au point où nous l’avions laissée, nous voyons queles schistes à plaquettes calcaires (Sch.) supportent une masse de dolomie {Dol.) inclinée au $ comme eux (couches À à D de Gosselet), en concordance probable, car on n’aperçoit aucune trace de dislocation à leur contact. La dolomieest blonde, massive et contient en abondance des articles d'Encrines de petite taille disposés en traînées. Elle présente ainsi les caractères incontestables de la partie inférieure de la dolomie du Huré Enfin, reposant sur cette roche par une surface inclinée tou- jours à 45° au S, viennent (Ps.) des schistes rouges à Cypridina et des psammuites où l'on recueille : Schizodus rhombeus Harr, très commun, /hynchonella letiensis GosseL., Rynch. (2 me Goss. Ces des représentent le Dévonien supérieur (Famen- nien) et s'étendent depuis ce point vers le Sud, régulièrement, dans la direction d'Hydrequent où l’on y recueille Sp. Verneuil, jusqu'au moulin des Combles où réapparaît le calcaire carboni- : fère !. La coupe de cette tranchée, grâce aux fossiles que nous avons pu recueillir dans les différents termes qu'elle met en évidence, nous apprend que l'accident d'Hydrequent, constitué d'une façon générale par la superposition du terrain famennien sur le Calcaire viséen du massif du Haut-Banc, se complique, dans la région de la carrière Hénaux, par la présence entre ces deux ne d'une sorte d’écaille ou « paquet de transport » formée des couches de base du Calcaire carbonifère et constituée par la dolomie du Huré reposant sur les caleschistes à Spirifer tornacensis et à Zaphr. Koninchi. Le glissement du massif dévonien d'Hydrequent a déta- ché en ce point de la profondeur un lambeau non renversé des assises de la base du Dinantien et a amené au jour, avec la dolo- mie, les couches de calcschistes dont le sondage de la Vallée Heureuse nous a révélé l'existence à 948 m. sous le niveau du sol. Sinousnous déplaçons vers l'Est, une seconde tranchée parallèle à la précédente nous montre(fig.3) les mêmes faits ; mais la coupe est simplifiée. Entre la masse de calcaire Lunel (Cal.) apparte- nant au dôme du Haut-Bane, iciplissée fortement,-et les schistes et psammites famenniens (Ps.), il s'intercale seulement 2 m. 30 1. À la traversée de ce massif schisteux, la Vallée Heureuse d’abord encaissée en véritable gorge quand elle est surimposée aux terrains calcaires du Haut-Bane, s’élargit en une sorte de cirque couvert de prairies, pour se resserrer à nouveau en un défilé, au moulin des Combles, dès que réapparaissent les calcaires, puis la dolomie;: : ! BAS-BOULONNAIS 199 de schistes à plaquettes calcaires (Sch.) rouges à la base, noirs en haut, présentant les mêmes caractères que dans la tranchée de l'Ouest, mais montrant en plus tout à leur sommet deux petits bancs de caleaire bien réguliers, l’inférieur psammitique et erimoiï- dique, le supérieur cristallin. [ei la dolomie du Huré manque. Enfin la troisième tranchée (fig. 4) la plus orientale de la carrière ne montre plus que les psammites famenniens fossilifères (Gram- mysia sp., Gastéropodes, os et écailles de Poissons) remontant directement sur le dôme calcaire du Haut-Banc (cale. dolomi- tique à Lithostrotion Martini, en bancs fortement disloqués (Cal., Cab., Li.), sans intercalation de caleschistes tournaisiens ou de dolomie. C'est encore la coupe très simple que l’on observe dans la tranchée de la carrière Poulain (ou Joinville) qui fait suite à la carrière Hénaux vers l'Ouest. Par contre dans le voisinage de cette troisième tranchée, on observe (fig. #) que la masse du dôme du Haut-Bance exploitée en ce point par la carrière Hénaux est elle-même recoupée par une faille plus plate (F/”) que la faille d'Hydrequent coupant en sifflet les bancs plus ou moins dolomitiques à Lithostr. Martini situés à la limite des marbres Lunel et du Haut-Banc ; cette faille détache entre la masse principale du Caleaire et la faille d'Hydrequent une lame de calcaire qui a chevauché de quelques mètres vers le Nord sur le bord méridional du dôme du [aut- Banc. C'est la même lame calcaire qui est exploitée actuellement par les carrières de Basse-Normandie, situées à l'Est de la voie ferrée Calais-Boulogne. Mais là les bancs qui la constituent et appartiennent au sommet de l’assise à Prod. cora, au heu de pendre régulièrement au S, ont été fortement dérangés, souvent renversés, plissés en « erochons » très aigus (voir la photogr., pl. XI, fig. 2) ; l’ensemble de ces bancs disloqués repose sur une faille plate qui doit rejoindre en profondeur la faille d'Hydre- quent inclinée à 45° (faille plate probablement identique à la faille F/ de la carrière Hénaux (fig. 4). Sous cette faille on retrouve l'allure régulière du massif du Haut-Banc avec pendage sud. IV. CoxcLüsions. à) RÉSULTATS STRATIGRAPHIQUES. — 1° D'après les observations précédentes, il n'existe done aucune lacune importante, dans la série stratigraphique du Boulonnais, entre le Dévonien et le Carbonifère. A près le dépôt des psammites famen- miens, les sédiments qui leur sont immédiatement superposés sont des schistes et caleschistes dont la faune les classe nettement dans le Tournaisien inférieur, CS or AE ES RE x 7e + & RE AN. TES 4 14 F Sd 2 he MS 4 > re sde A 200 DELÉPINE ET PRUVOST Si l’on rapproche de ce qu'on observe dans la première tran- chée (ouest) de la carrière Hénaux, les données fournies par le sondage de la Vallée Heureuse, on voit que celui-ci a rencontré des couches schisteuses avec quelques alternances de calcaire- entre 950 et 971 m., les banes de caleschistes fossilifères étant situés vers 955 m. Comme la faille d'Hvdrequent ne ramène au jour dans la tranchée que 5 m. de caleschistes fossilifères, et que ceux-ci renferment une faune correspondant, nous l'avons vu, au sommet de Z,, peut-être même à la base de Z,, on peut en conclure que les formations rencontrées dans le sondage entre 955 m. et 971 m., mférieures par conséquent aux couches dont nous avons étudié la faune, représentent probablement l'extrême base (3 et 7,) du Carbonifère dans le Boulonnais. Ajoutons que l'existence d’une série schisto-calcaire, à la base du Carbonifère dans le Pas-de-Calais, ne nous semble pas un fait isolé. A la lumière des résultats que nous présentons ici, nous croyons quil y a lieu d'attribuer au même terrain tournai- sien inférieur les schistes noirs rencontrés aux sondages d'Ourton et Enguinegatte !, sous le Calcaire carbonifère. 20 Sur ces caleshistes repose la dolomie du Huré dont l’un de nous a récemment montré ?, en s'appuyant sur une étude des caractères paléontologiques de ses différents niveaux, quelle représentait sous un faciès dolomitique monotone, à la fois le Tournaisien supérieur et le Viséen inférieur, comme MM. H. de Dordolot et A. Salée l'avaient indiqué. Pour préciser, cette masse de dolomie est l'équivalent; dans sa moitié inférieure, du Calcaire crinoiïdique appelé en Belgique « petit granite » (zone C, en Angleterre) caractérisé par Spirifer cinctus et Canina patula; ce dernier fossile a été trouvé dansla dolomie du Huré. Dans sa partie supérieure la dolomie renferme Daviesiella llangollensis et des Cyathophyllides, ce qui la rapporte au Viséen inférieur (C, en Angleterre). La limite supérieure de la dolomie du Huré s'arrête à la base des calcaires à Prod. Cora : c'est ce qu'a permis de fixer défini- tivement une nouvelle carrière ouverte à l'Ouest de la voie ferrée de Calais à Boulogne et qui entame les couches de passage de la dolomie de Huré au Calcaire du Haut-Banc. Il est intéressant de faire remarquer que l’extension verticale de 1. J. Gosserer. Ann. Soc. géol. du Nord, XL, p. 128. 2. G. Derépine. La faune de la dolomie du Huré, Ann. S. geol. du Nord, XEN, p. 142, 1920. 3. Au-dessus de la zone à Zaphrentis (Z), A. Vaughan distingue une zone à Caninia (C), qu’il subdivise en C: et C2 ; il place la limite entre Tournaisien et Viséen entre Ci et C2. BAS-BOULONNAIS 201 la dolomie du Huré est à peu près la même que celle de la dolo- mie sur la bordure méridionale et dans la partie orientale du synclinal de Namur !, où la dolomitisation du calcaire carbonifère est beaucoup plus développée que dans la région de Dinant. Ces analogies étroites, déjà remarquées d'ailleurs par J. Gos- selet, entre le Calcaire carbonifère du Boulonnais et celui des régions sud et orientale du synclinal de Namur sont encore accentuées par le fait suivant. 3° Le sondage de la Vallée Heureuse montre qu'à la limite entre les caleschistes tournaisiens et le Famennien, 1l existe un petit lit de gravier ou de poudingue à petits éléments. Ceci est un indice d'un léger mouvement de la mer au début du Carboni- fère. Cette observation est en accord avec ce qu'on voit en bien des points dans le synclinal de Namur, où les formations du Tournaisien inférieur sont fort peu développées et offrent, comme dans le Boulonnais des caractères de dépôts littoraux *. Ce fait est l'indice d’une légère transgression de la mer car- bonifère vers le Nord et il suffit à expliquer les anomalies rele- vées par J. Gosselet et Bertaud, dès 1873, dans le contact entre les deux formations, sur leur carte du massif paléozoïque du Bou- lonnais. On y voit la surface d'affleurement des couches du Famennien s'amincir vers l Ouest et le Carbonifère déborder très légèrement vers le Nord en ce point les assises du Dévonien supérieur ?. 1. Sur la bordure septentrionale, dans la région de Namur, la limite supérieure de la dolomie monte plus haut : la dolomitisation envahit toute la moitié infé- rieure de la zone à Productus cora. L'analogie entre les faciès du Boulonnais et ceux de la partie orientale et méri- dionale du synclinal de Namur se retrouve encore à des niveaux plus élevés : ainsi le calcaire Napoléon a ses faciès correspondants surtout entre Andeñne et Liége. Notons enfin que dans le Boulonnais, comme en Belgique, l'épaisseur des assises va en augmentant du N au S. Il suflira de comparer par exemple dans la coupe du sondage de la Vallée Heureuse, l'épaisseur de l'assise du Haut-Banc recoupée en profondeur dans la région en place (moins de 130 m.) avec celle (plus de 150 m.) de la même assise amenée par la faille du Haut-Banc d’une région un peu plus méridionale et recoupée entre 180 et 332 mètres. 2, Notamment au NW de Boignée (entre Ligny et Spy), au N de Marche-les- Dames (E de Namur), sur le bord N du synclinal ; à Goyet (E de Namur et à Ampsin (E de Huy), sur le bord méridional. 3. Ce contact oblique entre les deux formations a été dernièrement relevé (et indiqué surune carte à grande échelle) par J. W.D. Robinson dans sa belleétude du Dévonien de Ferques (op. cit.). Nous avons vu qu'il l'a même invoqué pourétayer l'hypothèse d'une surface de charriage au contact du Dévonien et du Carbonifere. L'étude stratigraphique détaillée (qui devrait toujours précéder toute synthèse tectonique) montre qu'aucune preuve n'existe de la présence d'une dislocation de ce genre en ce point : le chevauchement y aurait un rejet nul, puisque la série sédimentaire ne comporte aucune lacune appréciable. ‘SUOIJBAIISO SOU9IN ‘000 0S/T : ‘OH ‘SAIIIVA a ASf A1 UHAÔIIAXA UNOd HASNLVAAHOS HdNOD ARAN VTT — ‘S1Q COL pe ; : ‘sonbio y op ele ‘© es ; : ouvg-JN8F] NP OI ‘ET > 52 Henri Dovuvizzé. Le Barrémien supérieur de Brouzet. 90 p. 4 pl ne ee AE 53. J. RePëzn. Monographie du genre PUCRIVUSS ES ED MO IDE OR PEACE EE ER ÉD) b4. J. Mowesrigr. Sur les Ammonites du Toarcien sup. dans la région sud-est. de l'Aveyron, 44p., ci RAR N NN Re PSS 2 SU OC RO A SR NS AE ME AD TABLE DES MANIERE DÔME XXI. FaScICULES 4-6) G°! de Lamothe. — Les anciennes nappes lee de la vallée du Rhône en aval de Yon Rte se Henri Douvillé. — La are dans les Lamellibranches hétérodontes ch son À évolution. Cyprines, Isocardes et Cythérées (26 fig.)............... 4... Léon Moret. — Revision du genre Jereica Zrrrer (Eponge lithistide crétacée). Rips pl. VIE VIDER ERA RE RE A EP RE M.Cossmann et R. Abrard. — Sur quelques Gastropodes liasiques du dj. Tsel- Hi tateMaroc) (PLV LEP ERREURS 27 RE TR ER RS er DRE M. Gossmann et J. Bourcart. — Les lignites oligocènes de la Morova beat moyenne) (2 707.2 coupes nl AX A) PEN TE CES ERP ARE pas C°! Delcambre. — Rexé Nickiës, be nécrologique..........:............... P. Pruvost et G. Delépine. — Obs. sûr la faille d’ Hydrequent et sur les couches de base du Carbouifère dans le Bas-Boulonnais (5 coupes, carte, pl. AD. SON René Chudeau. — Résultats géol. de la mission de délimitation Congo- SES DOUÉ OUD ET QG A TUE) RMI NME RSR ARR ARNO RATE ns rerrseerdes MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS Le gérant de la Soc. géologique : Ta NT LEP EE * Pages | 4 Série, t. XXI. — 1921. — N° 7-9 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. < CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 Mars 1830, A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT-D UTILITÉ PUBLIQUE] * PAR ORDONNANCE DU 3 AVRIL Des QUATRIÈME SÉRIE TOME VINGT-ET-UN His Fasccuce 1-9. Feuilles 15-23. — Planches XII-XVI. — Tables. 24 figures, coupes et cartes dans le texte. es PARIS SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE Se 28, rue Serpente, VI COMPTE DE CHÈQUES POSTAUX N° 17% 3-72 — . Vi (oo. : ? PUBLICATION MENSUELLE ; # SEPT. 1929, EU Arr. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l'avancement de la: “ Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la France, tant en lui-même que dans ses rapports avec les Arts industriels "5 et l'Agriculture. Ho. Art. 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Fran- çais etles Etrangers peuvent également en faire partie. Il n existe aucune distinction entre les membres. sp ; ART, 4. — Pour faire partie de la Société, nf faut s'être fait présen ter dans 5 une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation{ et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président, . + Arr. 37-38. — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de novembre _à juillet. La Société se réunit deux fois par mois (en général, le 1°" et le 3° lundi du mois). | ART. 42. — Pour assisler aux séances, les personnes étrangères à la Ta Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. . ? Arr: 46. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s'y rattachent. Re S . Arr, 48, — Chaque année, de juillet à novembre, la Société tiendra une | à ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement 2 déterminé. ART. 53. — Un bulletin a des travaux de la Société est délivré . gratuitement à chaque membre. Le Bulletin comprend... les Comptes ren- dus sommaires des séances et le Bullelin proprement dit (Notes et Mémoires). Ant. 54. — La Société publie en outre des Mémoires de Géologie et des Mémoires de Parano qui ne sont pas distribués gratuitement aux : membres. À ART. 55. — Tous les hp destinés à l'impression doivent être inédits et avoir été présentés à une séance. ue Anr. 75. — Lès auteurs peuvent faire faire à leurs frais, en passant par l’intermédiaire du Secrétariat, un tirage à part des communications insé- rées au Bulletin. Arr. 87. — Chaque ni be paye: 19 un Do d’entrée ; 2° une cotisation annuelle?. Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, étre remplacée par le veenent en capilal d'une somme fixée par la Société (600 francs payables en 2 ou 4 fois en une année). : See Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à : la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle 2 | (minimum : 4000 francs). Vins Arr. 94. — Les ouvrages, conservés dans la Bibliotheque de la Société, peuvent être empruntés par. les membres... (Service des prêts). 1. Les personnes qui désirent faire PAIE de la Société et qui ne connäissent aucun membre pour les présenter n'ont qu'à adresser une demande au Secréta= - riat, en exposant les titres qui justifient de leur admission. ; 2. Néanmoins sur la demande des parrains, les nouveaux membres peuvent n'acquiller, la première année, que leur droit d'entrée, en versant la somme de 20 fr. Le Compte Rendu sommaire des séances de l'année courante leur est Vs FE envoyé gratuilement; mais ils ne recoivent le Bulletin que la deuxième année et MR doivent alors payer la cotisation de 30 francs. Ils jouissent d ailleurs des autres. droils el RUE des membres de la Société. FES Pre ” : : k 3 KEY ET 217 OBSERVATIONS SUR LES ÉTAGES INFÉRIEURS DU LIAS NÉS DEL ARIÈGE: PAR G. Dubar !. La partie inférieure de la série liasique (Rhétien, Hettangien) présente à | Est de l'Ariège * de nombreux affleurements entre Foix et Coulzonne, près de Roquefixade. Au Sud, elle constitue aussi des lambeaux restreints au pied du massif du Saint-Bar- thélémy, entre Montségur et Labat. Le Crétacé moyen et supé- rieur de Montgaillard à Villeneuve-d'Olmes forme une région, déprimée au centre, qui sépare ces deux bandes de terrains. Nous nous proposons de donner une coupe de ces formations inférieures du Lias dans le ravin de Leychert. Les déterminations fournies par cette coupe nous permettront de décrire et de définir les accidents tectoniques qui ont affecté ce terrain au Sud et au N ord de la vallée crétacée. Au ravin qui sépare Saint-Sirac de Leychert, toutes les assises inférieures du Lias affleurent largement ; nous trouvons du Sau N : 1. Marnes irisées, rouges, violettes et vertes. 2. Marnes blanches et vertes, alternant au sommet avec de petits bancs de calcaire dolomitique gris-jaune. 3. Calcaire marneux jaunâtre pétri de lamellibranches, puis luma- chelle de petits débris de coquilles qui passe quelquefois à une oolithe, 1 m. 60. 4. Marnes vertes argileuses. Bancs de calcaires marneux dolomitiques, de calcaires gréseux et de marnes. Ils renferment fréquemment. des débris (dents et écailles) de Poissons, 7 mètres. 9. Cargneules très fines et marnes jaunes puis bleues. Au sommet, marnes calcaires bleu-vert, jaunâtres en surface, se délitant en écailles. Elles renferment presque partout dans la bande de Foix à Roquefixade (par exemple à l'Est du ravin) de nombreux Bac- tryllium, 5 mètres. 6. Calcaires marneux et marnes jaunes, 2 mètres. 7. Banc de calcaire marneux jaune, compact, puis de calcaire moins dur, riche au sommet en écailles et dents de Poissons, 1 m. 50. Marnes calcaires gris-noir, assez lilées, à débris charbonneux de végé- taux, 0 m. 90. 1. Note présentée à la séance du 7 février 1921 (CR. somm. n° SP D.200). 2. Feuille de Foix n° 253(NE). Carte géol. détaillée de la Fr. à 1/80 000. 19 juillet 1922. Bull. Soc. gcol. Fr., (4), XXI. — 15 218 J. DUBAR . 8. Lumachelle un peu oolithique (oolithes brunes dans un ciment bleuâtre) délitée en petites plaques irrégulières, avec intercalations de calcaires marneux Jaunes. Avicula contorta Porrz. Cette assise, aïl- leurs peu épaisse, est ici beaucoup plus développée, 5 m. 30. 9. Marnes argileuses vertes, 2 m. 59. 10. Oolithe brune, en bancs durs ; à la base, quelques très petits gastéropodes. Ecailles et dents de Poissons. Ces bancs portent une petite ruine, 3 mètres. 11. Calcaire marneux jaunâtre, quelquefois dolomitique et car- gneules, 10 mètres. 12. Marnes calcaires grises et bleues, feuilletées, 2 m. 50. 13. Calcaire lumachellique à Avicula contorta Porrz., Plicatula antusstriala Emmericu, autres lamellibranches et petits gastéropodes. Ce banc passe vers le haut aux marnes suivantes, 0 m. 20. 4. Marnes bleu-noir, plus ou moins calcaires, qui renferment, vers Foix, à leur base, de nombreux lamellibranches dont le test est dis- sous, et qui rappellent les Cardinies, 2 m. 60. 15. Calcaires compacts blancs ou rosés ou bleus, noirs au sommet, qui renferment à Baulou : Plicatula intusstriala à un mètre de schistes suivants, 16 à 17 mètres. 16. Calcaires noirs, en dalles, séparés par des schistes noirs, bitumi- veux, bien feuilletés qui subsistent seuls au sommet. Certains baies de calcaires et de schistes sont couverts de radioles et de plaques de Dia- demopsis globulus AG., 3 mètres. 17. Cargneules de couleur ocre, environ 15 mètres. Puis brèches dolomitiques. Les schistes à Échinides du terme 16 ! ont été plus ou moins ravinés avant la formation de la brèche 17 et ont parfois disparu. Nous citerons comme exemples les calcaires au Sud de Baragne (commune de Lherm), et quelques points au Nord de Caraybat (commune de Soula) el au Nord de Salsonac (E de Leychert). La brèche repose alors directement sur le calcaire 15. Il existe ainsi deux horizons (8,13) renfermant Avwicula con- torta. À 16 m. sous le premier apparaît une zone fossilifère ; elle renferme des moules de lamellibranches encore indéterminés. Nous la rangerons provisoirement dans le Rhétien bien que le passage se fasse insensiblement du Trias à cette assise. Nous trouvons dans la zone supérieure à Avicula contorta les premières Plicatula intusstriata. Cette espèce monte dans les cal- caires 15 aux carrières du Soulé (Baulou) jusqu’à 1 m. des couches 16 à Diademopsis. Entre le hameau de Rasclat et Armentière 1. Dans toute cette note les chiffres rappellent le niveau cree de la coupe 1 de Leychert. 2. Ilne semble pas exister de schiste au niveau 16, de Montségur à Labat, raais seulement des calcaires noirs. Ph LIAS DE L ARIÈGE 21 © (Sud de Nalzen) Plicatules et radiolesd'Oursins coexistent sur le même banc ; mais ils ne se trouvent qu'à 6 ou 7 m. de la base des calcaires et supportent 8 m. de calcaires ? avant les brèches et cargneules 17 attribuées au Lias inférieur. Aussi je crois plu- tôt que Diademopsis est ici plus ancien et peut-être antérieur aux dernières Plicatules de Baulou. Plicatula intusstriata Eum. ne s'étend, dans le département du Rhône, d'après Dumorter !, « ni plus haut ni plus bas que la zone à Ammonites planorbis. » Dans la Moselle, Terquem en a trouvé quelques rares exemplaires dans le Lias inférieur à Gry- phées. Dans l'Ariège, elle apparaît abondante en compagnie des dernières Avicula contorta, et monte, comme nous l'avons vu, assez haut dans les calcaires 16. Ainsi nous attribuerons : Les marnes 1 et 2 au Trias ; la zone marno-calcaire, depuis Ja première assise 3 à lamellibranches jusqu'aux dernières Auwi- cula contorta 13, au Rhétien ; l'Hettangien comprendra les der- nières marnes bleues 14, et la zone des calcaires 15 et 16. N'ayant pas trouvé de fossile dans la cargneule et les brèches 17 je les attribuerai au Sinumérien comme on l’a fait jusqu'ici. I. Tectonique des couches inférieures du Lias, au N du mas- sif de St-Barthélémy. Nous retrouvons les traits principaux de la coupe de Leychert à l'W du col qui domine Montségur, au N de la route : À quelques mètres au-dessus des schistes terreux bruns du Carbonifère, se succèdent vers leN, plongeant à 50° N : 8. Lumachelle à Awzcula contorta. 11. Marnes jaunes ou vertes passant à la cargneule, 9 m. 30. 12-14. Marnes et calcaires gris-jaune ou bleus, 3 mètres. 15. Calcaire bleu-noir, un peu cristallin, 12 m. 50. Au sommet, sections de petits lamellibranches et gastéropodes dans le calcaire. 16. Calcaire très noir en bancs verticaux, 4 m. 50. 17. Brèche. La succession paraît ici régulière sur le Primaire. Le long de la route, à l’W de ce point, et avant d'atteindre la brèche, les calcaires noirs 16?, tantôt horizontaux, tantôt verti- eaux semblent pénétrer dans la brèche : les feuillets s'ouvrent et se coincent les uns entre les autres. 1. Dumorrier. Dépôts jurassiques du Bassin du Rhône, t. I, Infralias, p. 74-76. 2. J'ai trouvé dans ces calcaires noirs deux fragments de radioles de Diade- mopsis. Ÿ 220 ; J. DUBAR Au N du hameau de Céquède, les calcaires hettangiens s’inflé- chissent vers le S comme pour ébaucher une voûte, puis se relèvent près des schistes primaires et se renversent même un peu, comme au bas de la pente. Les cargneules et les marnes 11 du Rhétien ressortent à l’W de cette demi-voûte, se développent un peu, puis toutes ces assises disparaissent vers Montferrier, pincées entre la dolomie Jurassique et le Primaire. NIVE | _ SSWw Chemin / de Céquede CA N Fi1G. 1. — Coupe à l’W de CÉqQuEnE. — 1/750. Le bas de la coupe est décalé de 20 m. à l’'W. — h, Schistes du Carbonifère ; F, Assises à Diademopsis. Les couches inférieures du Lias reparaissent à la métairie de Bénal, à l'E d’Armentière. Au N du Carbonifère et du Trias viennent des calcaires dolomitiques, une lumachelle noir-ver- dâtre qui représenterait la première zone à Avicula contorta, 8 ; puis quelques bancs marneux avant les calcaires 15-16 et la brèche 17. À Rasclat, la série liasique est la même ; les marnes irisées sont visibles dans le hameau ; on trouve Avicula contorta dans les calcaires fauves retirés des champs vers Armentière ; et les calcaires bleus et noirs 15-16 ont été exploités ; loutes les couches sont verticales, dirigées d'E en W. | Au N de la brèche et des cargneules, l'Hettangien reparaît en quelques banes en aval d'Armentière sous le dhecae qui monte à Rasclat ; il est en contact au N avec les marnes noires attri- buées au Cénomanien. Il y a là un synclinal liasique limité au N LIAS DE L'ARIÈGE 291 par une faille, mais qui s'appuie régulièrement sur le Primaire au S !. Le synelinal plonge vers l'Ouest. Nous retrouvons son flanc méridional sous la métairie de Petit. Ÿ Sta/ de Fic ZM + . /rras-Schisteset/Marnes h . Schistes carboniferes Gd. Calcare griotte Dd. Vo/omie devonrenne RS mien nent TT [ill 1] IN li Il FrG. 2. — Carte à l'W d'ARMENTIÈRE. — 1/15 000. La coupe de Petit nous montre du S au N : h. Schistes carbonifères bleu-noir. 1-2. Schistes rouges ; brèche de schistes rouges et cargneule jaune; marnes jaunes et gris-bleu, schisteuses. 3-7. Calcaires dolomitiques et marneux, alternant avec des marnes schisteuses gris-ardoise, 13 mètres. 8. Lumachelle oolithique brune qui renferme à l'W de Petit, une Cardita, commune à Saint-Sirac dans les zones à Awicula contorta, 0 m. 15. : 9. Marnes schisteuses, 0 m. 79. 10. Oolithe, O0 m. 20. 11. Cargneules, 15 à 20 mètres. 15-16. Calcaires hettangiens. 17. Brèches et dolomies. 1. M. Léon Bertrand (Feuille de Foix, n° 253) indique ici un contact anormal que nous n'avons pas pu reconnaître. y 1Y J Er LUE à FPE UR CARE RE OP A@ Er yN nes PRET LD DE ATE FEES LAS CRDP NEA DE Lu Nr, pi) vel MÉSEE ne De be BE à 222 J. DUBAR Chaque niveau est encore reconnaissable, mais les roches ont été profondément métamorphisées : les marnes irisées, encore typiques à Rasclat, sont déjà transformées en schistes rouges et jaunes au ruisseau d'Armentière, et, plus à l'W, en schistes rouges, mauves et verdâtres, ressemblant aux schistes « flam- bés » du Dévonien supérieur ; les marnes interposées dans les calcaires du Rhétien ont pris l'aspect des feuillets schisteux cou- leur d’ardoise qu'on voit dans les calcaires dévoniens !. Les cal- caires hettangiens n’ont pas été sensiblement modifiés. Près de Petit, les assises verticales se renversent après un angle brusque, deviennent horizontales à Petit (plongement de 5° à 10° vers l’W) où nous rencontrons de bas en haut : Hettan- gien, Rhétien, Trias. à Fetit 14 F1G. 3. — Coupe sous Per. — 1/1500. Au N de la métairie, tous les terrains se relèvent verticale- ment ; les calcaires 15 sont restés rigides, la série marno-caleaire s’est plissée, comme le fait voir l’oolithe : elle affleure trois fois puis fait un S et prend l'horizontale sur la crête qui descend de Stal de Pic. Au-dessous, les calcaires sont aussi devenus horizontaux. Au-dessus, nous n’atteiwnons par les schistes irisés ; car à ce Rhétien inverse plié en marches d'escalier succèdent un Rhétien et un Hettangien normaux qui paraissent complets à 50 m. sous Stal de Pic : DuS au N affleurent : 1. Schistes irisés, rouges et verts. 2-3. Marnes vert-vif et bleu-violacé alternant avec de petits lits de calcaire dolomitique, 7 m. 50. 4-9. Bancs de calcaire marneux gris, cargneules et marnes jaunes, 18 mètres. 10. Oolithe brunâtre, 0 m. 75. [1. Calcaire marneux et cargneules jaunes ou brunes, 10 mètres. : 1. De telles ressemblances sont cause sans doute de l'attribution, au Dévonien supérieur, du Secondaire de Stal de Pic. LIAS DE L'ARIÈGE 223 15-16. Hettangien : Calcaire en bancs réglés, bleu, puis noir, avec un lit de brèche, 12 mètres. Dévonien : Calcaires bruns en surface, bleus dans la masse, en bancs irréguliers, qui présentent parfois l’aspect de griottes. L’Hettangien atteint même le chemin de Stal de Pic, au lieu de s'arrêter près de Petit, comme l'indique la carte de M. Léon Ber- trand. Les couches, sur le chemin, tendent à former une voûte qui s'enfonce de 150 à 20° vers l’ W. Mais sous le hameau où la voûte reposait seulement sur le Trias, les calcaires 15 sont des- cendus de 60 m. environ sous le seule du Primaire. Je n’ai pas vu d'autre affleurement de Lias au Sud de la grande partie triasique, mais seulement les schistes noirs du Carboni- fère, bien notés sur la feuille de Foix. De Stal de Pic à Gabachou, l'Hettangien en série normale s'arrête au ravin qui monte à l'W d'Armentière. L'Hettangien - renversé traverse le ravin; il repose sur la brèche sinémurienne 17,et supporte à son tour des cargneules 11, quelques bancs de calcaire griotte très altéré, Gd, et au-dessus un massif de dolomie _dévonienne, Dd, roche cristalline, noire en surface, et blanc bleuté ou rosé dans la masse. Le calcaire Hettangien finit en biseau sous le Dévonien. La brèche vient ensuite au contact de ce terrain jusqu à Gabachou, Freychenet et Sourd. En aval d’Ar- mentière, sous la brèche subsistent quelques lambeaux de cal- caire 16, et les marnes triasiques à quartz bypyramidé. Le Lias reforme une voûte sous la brèche du calcaire de Frey- chenet. Dans la direction du village nous traversons le flanc S de l’anticlinal. La coupe est la suivante : 17. Cargneules et brèches supportant le calvaire de Freychenet. Cargneules et calcaire noir, 5 mètres. 15-16. Calcaire marneux, brèche noire et marnes verdâtres, 2 mètres. Calcaire bleu-noir à petits cristaux de quartz enfumé, 4 m. 95. Calcaire bleu, 3 m. 50. 4-14. Marnes et cargneules jaunes ou rouge brique, 26 mètres. Marnes et calcaires dolomitiques, puis marneux, 8 m.50. 3. Oolithe brune, 0 m. 15. 2. Marnes vertes el Jaunes et calcaires dolomiliques, 4 mètres. 1. Marnes calcaires ou argileuses. Le flanc N est bien visible sur le chemin qui descend à Celles: il est composé, d’'E en W, sous l'église de Freychenet, de : 11-12. Cargneules jaunes et fauves. 13. Calcaire marneux roux, brun en surface à Avicula contorta, etc., 0 m. 10. DÉRut AN ER. Le PEUT ER NES PR Se APTE PE EN TES a AE 224 J. DUBAR 14. Calcaire bleu et noir et calcairesmarneux gris, bien lités, 2 mètres. 15-16. Calcaires bleu foncé puis noirs. Au milieu, lit de marnes, cal- caires ocres, 21 m. 50. Calcaires noirs très brisés qui ressemblent à une brèche, 6 mètres. Calcaires feuilletés, noirs etbleus, bitumineux ausommet, 6 mètres. 17. Cargneules. Les calcaires sous l’église de Freychenet ont une épaisseur inaccoutumée. De ue côté du ruisseau, ils n’ont plus que 2 m. et sont très brisés ; aussi j’admettrais éntiers le glisse- ment de la partie sud, sur la partie nord des mêmes banes, ce qui doublerait leur puissance et expliquerait les couches dislo- quées du milieu de la coupe 7, en 15-16. L'antichinal de Freychenet se referme vers l'Ouest et, jusqu'à Sourd, la brèche existe seule entre le Primaire au Sud, et la dolo- mie Jurassique et le Cénomanien au Nord. Le Secondaire inférieur plus ou moins développé se poursuit sans accident remarquable jusqu à Labat. En résumé, tous ces terrains, au contact du Primaire, ont subi d’énergiques pressions tangentielles De Montségur à Rasclat, avec une interruption d’origine sans doute tectonique, le Secondaire inférieur succède, régulièrement, au Carbonifère. A l'Ouest d’'Armentière, l'effort venu du Sud étant sans doute plus considérable a rabattu dans le synclinal au Nord, un anticli- nal liasique; et le Primaire a glissé d'abord sur ces couches, puis sur les brèches du synelinal. À Freychenet un nouveau pli s'est formé sous la poussée des terrains plus anciens, peus être avec un petit chevauchement de l'Hettangien sur lui-même. Il be ainsi que depuis Armentière jusqu à Sourd une sur- face de charriage doit séparer la brèche, du Dévonien et du Car- bonifère. Il. Tectonique du Rhétien et de l'Hettangien. entre Foir et Roquefixade!. — Au Nord du Crétacé de Nalzen s'élève l'en- semble des massifs au « Pechs » de Foix, de Saint-Sirac et de Roquefixade, limité au Nord comme au Sud par une faille prin- cipale?. Les couches inférieures du Lias affleurent dans ce massif sui- vant trois anticlinaux : Au Sud la faille principale suit le premier, 1. Carte géol. détaillée de la Fr., feuille de Foix, n° 253. 2. L. Carez. La Géol. des Pyr. franç., fase. IV, carte des environs de Foix à 1/80 000. Mem. pour servir à l'explic. de la Carte géol. détaillée de la France. 2 Œ LIAS DE L'ARIÈGE dirigé au NW, de Foix à Caraybat où elle le tranche. Au Nord elle borde le troisième, dirigé à l'WN W,, de Baragne aux Monges. Les anticlinaux eux-mêmes sont faillés en longueur, et ces cas- sures tendent à abaisser par gradins les bords du massif sous le Crétacé moyen et supérieur. Quant à l’anticlinal médian, de Cazabon à Leychert, il est atteint à Charillon, par la faille, aussi très importante, qui rejoint à Leychert la faille principale ; mais sur ce parcours la faille rem- place simplement l’anticlinal par raccourcissement du ph. Le résultat est un effondrement du SW du massif qui atteint 250 à 200 m. à Charillon, et 150 m. environ à‘Leychert. s F\ N N Baragne : ( { l [ t i FiG. 4. — Profil de la colline au S de BARaGNE. — 1/3 000 S-N. Même légende que pour la fig. 2. _ Je signale en passant les petits décalages que l’on observe au sommet des calcaires hettangiens entre Leychert et Roquefixade. Sur certains points, les schistes ont disparu par érosion. Ailleurs il s’est produit un petit mouvement dans un plan vertical (dirigé environ NE-SW), qui a mis en contact la tranche des schistes 16 avec les brèches 17, ou avec les calcaires 15. Il faut alors descendre ou monter la pente de quelques mètres pour retrouver l'assise que l’on voulait suivre. De tels glissements qui peuvent se compenser sont fréquents dans les terrains que nous étu- dions, sans doute à cause de la plasticité du Trias et du manque de rigidité de la brèche triasique. Nous n’étudierons ici que les deux bandes: {° celle de Baragne, sur laquelle il y a peu de faits nouveaux à consigner ; 2° celle de Foix. lo Anticlinal de Baragne aux Monges. — Le Lias appa- raît au Sud de Baragne, il est coupé en biseau par une faille qui met en contact de l'Ouest à l'Est deux séries descendantes : L'une au Sud de la brèche au Trias, l'autre au Nord de la dolomie bajocienne à la brèche. A re e “ 4 5 226 J. DUBAR La faille f se poursuit sur la coupe suivante où nous cons- tatons le dédoublement de la voûte. Cette coupe nous montre 1-2.— Trias. Marnes rouges'et verles ou acres, à cristaux de quartz. 3 (au S). Calcaire marneux jaune à moules de lamellibranches. Au S : 4-14. Marnes et calcaires jaunâtres tendant à la cargneule. Au N : 4-7. Terrain caché, puis marnes jaunes. 8. Lumachelle à Avicula contorta. 10. Banc d'oolithe. 11. Marne et calcaire marneux, brèche dolomitique. 15. Calcaires de couleug claire, quelquefois roses. 16. (Au S seulement), calcaires bruns ou noirs, en bancs plus fins. 17. Brèche dolomitique du Sinémurien. s | W DE Route Ÿ de Baragne \ à Restoui/ (AY Nr 1) 0) NY 1 ( ; a où 7 % Sr TS RE ee an @œ- 2 [e] 2 ® 3 ERRE PET FiG. 5. — Coupe à 150 m. à l'E de BARAGNE. — 1/2000. S-N. RL LE à à Vers l’Est les deux failles f et F se rejoignent, et la petite voûte pincée entre elles, disparaît. À Restouil, l’Hettangien du Sud, qui était descendu près de ce hameau, regagne la mon- tagne, reforme une voûte! à noyau triasique, bientôt recou- verte entièrement par la brèche 17. Le Rhétien reparait au-dessus du hameau des Monges. Après 300 mètres, au Nord du signal des Monges, l’anticlinal 14 complet se reconstitue, puis disparaît vers l'Est sous des ter- | rains plus récents. 2° Anticlinal de Foix à Caraybat. — Ce pli prolonge celui 14 du pech Saint-Sauveur de l’autre côté de J'Ariège. Le chanoine Pouech ? avait déjà signalé dans ce pli une faille AREA «5 1. Feuille de Foix, n° 253. 2. Pousau. Note sur la constit. géol. du Pech de Foix. B.S.G.F. (3), pp. 765-772 qui mettait, à Jean Germa, le Trias et le Rhétien en contact avec le « Lias rubanné »! et le Lias moyen : fossilifère. J'ai poursuivi letravail de Pouech, après de petites re- touches de sa carte, jusqu'à Séze- nac. C'est le résultat de ce travail que je consigne sur la figure 6. Je n'ai pas tracé la faille prin- cipale qui part de l'Ariège, et suit la montagne, au bas de la pente sous Bonaygue et Sézenac; elle correspond au premier et au plus important rejet du Secondaire in- férieur par rapport au Crétacé. Elle met en contact avec le Céno- manien et le Sénonien du NW au SE, tour à tour : la dolomie juras- sique de Bouychères, puis, après le creux de Fougax, le Lias moyen à Sézenac?, la brèche et l’Infra- las au-dessous de Pitot, puis le Trias de Caraybat. Au SE de Jean-Germa, après un réseau de faille assez compli- qué, deux d’entre elles prennent de l’importance au SW de la cote 855. La première f 1, qui vient de Jean-Germa sépare le flanc SW du centre de la voûte qui s’est suré- levé; cette faille semble plonger de 75° à 90° au NE. La deuxième, f2 correspond à un nouveau rejet, celui du flanc NE, et par le fait, du centre du massif ; son plonge- ment serait environ de 60° au NE, comme le montre la figure 8. 1. Le Lias rubanné se place entre la brèche sinémurienne et le Lias moyen fos- silifère. 2. J. Roussez. Transgressivité et dénu- dation. B. Serv. Carte géol. F., XII, 1900- 1901, p. 330. +855 Pech deFoix HSE RSS Bonayguë? Fic. 6. — Carte du Rhétien et de l'Hettangien entre Forx ET SÉZENAG. — 1/20 000. »ean Germe SRE 228 J. DUBAR Ces deux failles existant à Sézenac devaient se réunir en une seule, en hauteur, avant l'érosion qui a creusé le large retrait de la montagne à Bonaygue. Cette ne de est conservée à Pech de Naout. À Sézenac, même fait s’est produit : une coupure transversale a causé l'effondrement de tout le SE de l'anticlinal qui fut ainsi mieux préservé qu'au NW de la dégradation (Fig. 7). NE Auine : PS | D HA al WT 1 Eu AN 17 Sentier de Cap del TS 16-13 Fougax Gi Fi&. 7 et 8. — Coupes passant par SÉZENAG ET FouGax. — 1/3000. ci, Cénomanien. eZ 00 La faille unique, f, diminue ensuite d'importance, et au col de Caraybat (à 1 km. 5, à l’'ESE de Sézenac) elle a complète- ment disparu. J'ai figuré une dernière faille que je crois exister, au N de Fougax. où trouve au-dessus d'elle dans la brèche, des éléments hettangiens (calcaires et schistes) qu'on ne rencontre ailleurs qu'à la base de la brèche. Les calcaires et les schistes seraient D l , Ur " ns “a De AE 1 y) | Di | “ | y LD ne us À no 17 24 pin ; LIAS DE L'ARIÈGE 229 Ai donc ramenés 1c1 très près de la surface. Ce serait à cette même faille qu'il faudrait rapporter le petit lambeau rhétien de marnes, de calcaires, y compris l’oolithe 10, qui paraît de façon inat- tendue au milieu de la brèche, près d'une ruine, au-dessus de Sézenac. Fig. 7. Dans la fig. 8, la zone médiane, comprise entre les 2 failles renferme tous les termes de la coupe de Levchert, sauf l’hori- zon supérieur 13 à Avicula contorta ; et les calcaires 15 sont à peine représentés. Dans la zone supérieure, le Trias largement développé au NW, vient de disparaître, et les assises entre l’Oolithe 10, et les calcaires 15 sont très visibles avec tous les fossiles rhétiens de Leychert, sur le sentier, près de Cap del Bigne. Les schistes à échinides ne se retrouvent qu’en frag- ments dans la brèche. Au NW de Ia métairie de Fougax, les calcaires 15 et les schistes à Diademopois 16 sont renversés sur la brèche 17. A la grange au SE de Fougax, ils sont verticaux. A Sézenac ils plongent sous la brèche 17. Le massif côté 894, au SW d’Empujol, près de Caraybat, qui prolonge le flanc S de la voûte de Jean-Germa, est séparé du Sénonien, c?7, d'Embale non par une seule faille, mais au moins par 3 failles en gradins. Nw «Vers Ja cote 894 7 PEN F2 Vieux Route de PEN S Chemin S'Sirac à Foix AN 13 î LE 8 ; | 14725 # LS] 1 ! CS, CZ CAT | \ E De 1 € 7 22 6 à û F1G. 9. — Coupe à 400 m. au SW d'Empusoz. — 1/8 000. c7, Sénonien : grès et marnes d'Embale. I, Rhétien ; t, Trias. Sous la faille f? qui plonge au NW, la brèche et des lam- beaux d'Hettangien, se développant vers Empuyol, surmontent le Rhétien et le Trias. Une autre faille f!, verticale, dirigée E-W, sépare ce dernier terrain d'un massif de brèche dolomi- tique liasique, et du Rhétien qui doit exister au contact de la faille principale, F, car les champs y sont couverts de pla- quettes fossilifères de cet étage. Conclusion. — Ainsi, malgré la faible longueur de chacune de ces cassures, excepté celle de la faille principale qui les complète toutes, elles me semblent avoir au point de vue tectonique une Brande importance. Elles permettent d’assimiler le Pech de Foix à une zone surélevée par degrés au milieu du Crétacé qui l’en- toure ; et le débordement latéral de cette zone en certains points # serait ‘dû à une dernière compression à sa base, dont nous retrouvons les indices dans le déversement des lie NetS vers l'extérieur du massif. L’AGE pu ROCHER LOU CACHAOU (BIARRITZ) PAR René Abrard !. Dans son travail classique sur le Nummulitique de Biarritz, M. J. Boussac considère comme ludiennes les couches qui consti- tuent le rocher Lou Cachaou à Biarritz ?. L'âge de ce rocher a été récemment remis en question par MM. L. Castex et J. Lam- bert, qui le supposent au moins en partie, Lutétien et non Pria- bonien à. J'ai, au cours de l’été dernier, complété les observations que J'avais faites en 1913 et en 1918 et étudié spécialement ce point de la côte basque. Le rocher Lou Cachaou est constitué par une alternance de bancs calcaires zoogènes et de marnes bleuâtres durcies, souvent pétries de Foraminifères. Les couches 1 à 10 de M. J. Boussae, plus laminées, sont identiques aux suivantes, renferment la même faune et ne peuvent en être séparées, ce qui d’ailleurs ne serait pas une solution du problème, étant donné que c’est surtout dans les bancs calcaires de la grande dent du Cachaou que se ren- contrent les £chinolampas dont il sera discuté plus loin. Ceci posé, une étude des Nummulites doit résoudre la ques- tion. Les espèces qui abondent au Cachaou sont #: Nummulites incrassatus DE LA HARPE, qui pere tt à l’Auver- sien et remonte jusqu'au Rupélien-Chattien ; N. Chavannesti be LA HARPE, espèce priabonienne ; N. Bouillei bg LA Harpe, espèce priabonienne et lattorfienne: N. Fabianii PREVER, espèce priabonienne. On peut donc conclure avec certitude à l’âge ludien du rocher Lou Cachaou; les couches qui le constituent sont bien synchro- niques de celles de la perspective Miramar dont l’âge ludien n'est pas contesté, qui sont lithologiquement identiques et où on peut encore recueillir malgré les difficultés d'accès Orthophrag- mina Pratti, O. radians, Nummulites Chavannesi, N. Bouiller, Serpula spirulea. 1. Note présentée à la séance du 7 novembres1921 (CR. somm., p. 195). 2. J. Boussac. Etudes stratigraphiques et paléontologiques sur le Nummulitique de Biarritz, 1911, Annales Hébert, t. V, p. 68. 3. L. Casrex et J. Lamgert. Revision des Echinides des falaises de Biarritz, 1920, Impr. Saugnac et Drouillard, Bordeaux, p. 9 et 48. qi somm. Soc. géol. de France, 1920, p: 203. . La nomenclature de ces espèces est empruntée au bsvail deJ. Boussac : Essai sur NE Slntton des Nummulites, 1911, Mémoires de la Carte géol. détaillée de la France. PEN PEN END ol her nve RE SET CRE d' PAR O EE TD A CE 2 TU NP ee RO SPA AE AE ES HO] 9 [Do] RENÉ ABRARD # [l s'agit maintenant de voir comment ces résultats indiscutables fournis par l'étude des Nummulites peuvent être conciliés avec ceux qui semblaient résulter de celle des Echinides : Rhyncholampas Desori Dp’ArcHrac, Æchinanthus sopitianus n'ARCHIAC, espèces du Lutétien de la Gourèpe, ont été citées par Cotteau, d'après de Bouillé, comme se rencontrant au Cachaou ; mais comme le font remarquer MM. Castexet Lambert, M. Bous- sac n'a pas reproduit ces citations ; il n'y a pas de doute pos- sible, c'est par erreur que ces espèces ont été citées du Cachaou. Echinolampas cachaouensis Boussac doit ainsi que l’a montré M. J. Lambert ! être réuni spécifiquement à Æ. ellipsoidalis »'ARCH., espèce très répandue dans le Lutétien de la Gourèpe. E .cachaouensis doit être considéré comme une mutation ludienne de Æ. ellipsoidalis. À : Brissoides ornatus DErr. ne se rencontre pas dans le Lutétien : Cotteau et M. J. Boussac ont confondu cette espèce avec B. gourepensis LAMBERT ainsi que l’a récemment démontré M. J. Lambert?. La présence de B. ornatus au Cachaou me paraît douteuse ; je ne l'y ai pas trouvé malgré des recherches très attentives. Néan- moins, M. J. Boussac l’y cite d'après de Bouillé ; MM. Castex et Lambert l’y citent également ; ce ne serait en tout cas qu’un argu- ment de plus en faveur de l'attribution au Ludien des couches du Cachaou, cette espèce ayant son plein développement dans l'Oligocène. En résumé, il n'y a donc rien à modifier aux données strati- graphiques relatives à ce point de la côte basque, exposées par M. J. Boussac ; le rocher Lou Cachaou est entièrement ludien et en position normale sous le Lattorfien de la villa Belza ; l’incli- 4 naison de ses couches, plus grande que celle des grès lattorfiens : #8 est bien explicable par le voisinage immédiat de dislocations = (faille vers l’extrémité de la falaise de la perspective Miramar). En suivant un même banc ludien, on constate que la direction des couches et le pendage sont variables : au Sud du rocher lat- | torfien de la villa Belza, ces couches sont redressées à 65°, puis, a à la grande dent du Cachaou, elles s’enfoncent vers le NNE avec ; un plongement voisin à 40° ainsi que l’a fait observer M.J. Bous- sac ; plus au Nord, après un nouveau changement de direction, elles ont tout à fait celle des grès lattorfiens du Port-Vieux et de l’Atalaye sous lesquels elles s'enfoncent normalement. L “ 1ÉPOCENCULEp AE DPPDCACLR IPAOSS 233 UN CRANE D'ICHTHYOSAURE DANS LE LIAS MESSIN PAR J. Cottreau!. Jusqu'à présent le Lias des environs de Metz n'avait guère livré que des pièces isolées ou des fragments insuffisants pour tenter leur attribution spécifique. J'ai eu l’occasion d'examiner un crâne à peu près complet dont mon éminent maitre, M. le professeur M. Boule, voulut bien me confier l'étude. Je dois, en ‘outre, à l'extrême obligeance de M. Emm. de Margerie, directeur du Service de la carte Géologique de l'Alsace et de la Lorraine, des renseignements d'ordre stratigraphiqüe précis qui lui ont été communiqués par M. le docteur Schirardin, professeur au lycée de Metz. La découverte de cet Ichthyosaure remonte à l'année 1905, lors de travaux militaires entrepris au fort Belle-Croix au delà de la porte des Allemands sur la rive droite de la Moselle. Parmi les matériaux provenant des terrassements pratiqués dans les couches marno-calcaires du Lias, les pierres calcaires destinées aux chaufourniers furent mises à part. Sur l'une d'elles, M. Sallerin remarqua la pièce en question, la recueillit et, ultérieurement, la confia à M. T. Welter, notaire à Metz. GÉOLOGIE DE LA RÉGION DU FORT BgLLe-Croix. — L'étude paléontologique ainsi que la nature de la gangue m avaient porté à conclure que cet Ichthyosaure devait provenir des couches du Lias inférieur. Les renseignements géologiques ont corroboré mes conclusions. Sur la demande de M. de Margerie, M. le docteur Schirardin eut l'amabilité, après avoir procédé sur place à une enquête géologique, de résumer par écrit ses observations. Je les repro- duis textuellement ici. « Le fort est situé entièrement sur le Lias inférieur, spécia- lement les couches à Psiloceras planorbis, Schlotheimia angu- lata, Arietites Bucklandi et Arietites semicostatum. Les couches à Harpoceras acutum de même que les bancs supérieurs des couches à À. semicostatum n'y existent pas. Sur la pente nord apparaissent les marnes feuilletées du Lias. Les alluvions de la Seille séparent cette masse marno-calcaire des affleurements du Lias 1 dans la ville même. Dans la petite vallée de Val- 1. Note présentée à la séance du 7 novembre 1921 (CR. somm. p. 195). 19 juillet 1922. Bull. Soc. gcol. Fr., (4), XXI. — 16 4 SD AE PSN aa D PR PRE TN PES UE fe ras ARR RAS a Es a Éd ANIME tar LI " AR RE 6e Ne DTA 23% J. COTTREAU lières, on trouve au-dessous du Lias 1, les argiles rouges du Rhétien avec intercalation de quelques bancs de grès gris brun à l’état désagrégé. « Done, si a travaux militaires dans le fort ont produit des calcaires, ceux-e1 appartiennent sûrement aux couches à Arietiles Bucklandi ou à semicostatum (partie inférieure). » DESCRIPTION DU CRANE. — Le dégagement de ce fossile enrobé partiellement dans une gangue calcaire brun clair a été exécuté avec beaucoup de soin au laboratoire de Paléontologie du Muséum par M. Barbier. Le crâne se présente malheureusement fracturé et écrasé en partie. L'occiput disloqué s’est trouvé refoulé d’arrière en avant en même temps que chevauchent côtes et vertèbres cervicales. Le museau est brisé un peu en avant des narines, les maxil- laires fracturés en arrière de la symphise. La compression ver- ticale a fortement rapproché les mâchoires dont les dents ont plus ou moins joué dans la gouttière commune. Du côté droit dix-sept dents demeurent visibles sur le maxillaire inférieur ; du côté gauche quinze dents en haut, une seule apparente sur le maxillaire inférieur. Parmi les os de l’arrière-crâne se distinguent nettement le basioccipital dont le condyle est creusé en son centre par un sillon longitudinal, puis l’un des occipitaux latéraux réniforme. D’arrière en avant se montrent encore le squamosal, les pré- frontaux (les frontaux sont masqués). Du côté droit, le mieux conservé, la cavité orbitaire, à l'intérieur de laquelle s’aper- çoivent quelques plaques osseuses de l'anneau sclérotique, est bordée en arrière par le post-orbitaire, en avant par le jugal et le lacrymal. Puis viennent, constituant le museau proprement dit, les nasaux, les prémaxillaires, le maxillaire supérieur. L'angulaire, le dentaire, l’operculare de la mâchoire inférieure sont bien distincts. DENTITION. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES. — La dislocation des os de l’arrière-crâne et l'absence de la partie terminale du museau ne permettent pas d'utiliser la forme générale et maints autres détails pour la détermination spécifique. La forme, la taille et l'ornementation des dents donnent, par contre, des indications suffisamment précises. Par sa dentition, ce crâne du Lias messin se classe avec les Ichthyosaures les plus typiques. La couronne conique, bien arrondie, mesure en moyenne à la base 6 millimètres ; elle est ornée de nombreuses et très fines cannelures. La racine épaisse, sans enveloppe de cément, pré- ICHTHYOSAURE DU .LIAS 235 sente quelques sillons peu profonds. Il est à noter qu'il n'existe pas de rétrécissement sensible entre la couronne et la base des dents. Les caractères de cette dentition correspondent à ceux de l'Ichthyosaurus communis CoNYB., mais c'est un individu de petite taille. Dans ce cas (M. R. Lydekker l’a fait remarquer), on: distingue parfois difficilement /chfhyosaurus communis Cowys. et /chthyosaurus intermedius Conys., ce dernier se ren- contrant au même niveau sans Jamais atteindre d'aussi grandes dimensions. Toutefois les dents, chez l’Zchthyosaurus intermedius, sont plus petites, plus longues ; les cannelures de la couronne sont plus fines, celles de la racine moins apparentes. Re Fire. 1 et 2. — Jchthyosaurus sp. A, Angulaire ; As, Anneau sclérotique ; Bo, Ba- sioccipital ; D, Dentaire ; L, Lacrymal ; M, Jugal (os malaire); Mx, Maxillaire supé- rieur; N, Nasal ; n, Narine, O, Operculaire ; OI, Occipital latéral ; P, Pariétal ; Pf, Pré- frontal ; Pm, Intermaxillaire ; Po, Postorbi- taire ; Sq, Squamosal.. ConcLusrons. — Des côtes ou vertèbres recueillies jusqu'alors dans cette région avaient seulement permis d'indiquer la pré- sence du genre Ichthyosaure dans le Lias messin!. La découverte de ce crâne nous indique qu'en Lorraine, Zchfhyosaurus com- munis, surtout répandu dans le Lias inférieur d'Angleterre ?, se trouvait associé au même niveau stratigraphique avec l’Zch- thyosaurus intermedius signalé en Angleterre, puis dans le Luxembourg et en Würtemberg. 1. STEINMANN. Geologischer Führer der Umgegend von Metz, p. 16, 1882. 2. R. Lypexker. Catalogue of the fossil Reptilia and Amphibia in the Brit. ‘Mus. of Nat. Hist., p. 42, 1889. 236 :J. COTTREAU J'ai d'ailleurs constaté que, par ses dimensions et son état d'écrasement, ce spécimen du Lias messin est absolument com- parable à un crâne d'Ichthyosaure du Lias luxembourgeois dont un moulage donné par la Société des Sciences naturelles du Luxembourg se trouve dans les collections du Museum national. M. Moris ! mentionnait en effet, dès 1854, une tête d'Zchthyo- saurus communis ainsi que plusieurs vertèbres parmi les fossiles faisant partie du musée de cette Société. J'observe toutefois que, sur cette pièce, les caractères de la dentition sont à peine distincts. | Il semble, au surplus, que les conditions du milieu marin dans la région qui nous occupe aient été moins favorables à ces Reptiles ; du moins les Ichthyosaures qu'on recueille en Lor- raine et dans le Luxembourg ne paraissent pas avoir atteint les dimensions de certains spécimens du Lias de Lyme Regis?, mais on ne doit pas oublier que, chez les Reptiles, la question de taille n'a pas autant d'importance que chez les Mammifères. Il faut souhaiter que de nouvelles et patientes recherches en Lorraine mettent au jour quelque squelette suffisamment complet. 1. A. Moris. Catalogue des fossiles recueillis dans le terrain jurassique du Grand-Duché du Luxembourg et faisant partie du musée de la Société des Sciences naturelles. Bull. Soc. Sc. Nat. du Grand-Duché de Luxembourg, t. HU, O0 à 2. Consulter également Bexecxe E. W.— Die Versteinerungen der Eisener formation von Deutsch Lothringen und Luxembourg. Abh. zur geol. Spezial- karte von Elsass-Lothr. (N. S.), t. VI, p. 496, pl. X, fig. 1, la, 1b, 2, 2a..— 1905. to) CS =? SUR LA PLURALITÉ DES APPAREILS ÉRUPTIFS DU MASSIF CANTALIEN par Mie Y. Boisse de Black er Pierre Marty !. La présente note a pour objet de faire connaître qu'il existe dans le Massif volcanique du Cantal plusieurs appareils éruptifs — ce que l’on savait déjà en partie; et de décrire sommairement les principaux de ces appareils — ce qui a été à peine tenté Jus- je qu'ici. Pour l'intelligence de ce qui suivra, il est nécessaire de rap- peler en peu de mots la structure géologique de ce massif, étudié par Poulett-Scrope, Tournaire, Rames, Fouqué, M. A. Lacroix, M. Glangeaud et surtout M. Boule, dont les travaux font auto- rité. Le Cantal est un bloc de roches volcaniques érodé par vingt- deux vallées plus ou moins rayonnantes ; 1l repose sur un socle de sédiments oligocènes, entouré lui-même d’un bourrelet de ter- rain primitif. Ces roches sont, de bas en haut, des basaltes, des trachy-phonolithes, des labradorites, une puissante masse de brèches, de conglomérats, de cinérites andésitiques, alternant avec des andésites augitiques, des andésites de type moyen, des basaltes porphyroïdes et des andésites porphyroïdes, celles-e1 couronnant presque tous les hauts sommets de leurs épaisses coulées. Le complexe andésitique représente les cinq sixièmes du volume total du massif. À sa partie supérieure s'étend, par places, une formation alluviale. Son dépôt a été suivi de sorties de phonolithes ou de laves intermédiaires entre les phonolithes, les andésites et les basaltes. L'activité volcanique s’est terminée par l’épanchement de vastes coulées de basalte. Puis se sont dépo- sées trois nappes d’alluvions fluvio-glaciaires, correspondant à trois cycles d'érosion. La première a laissé ses traces sur les pla- teaux triangulaires interposés entre les vallées ; la seconde aux versants, la troisième au fond de ces vallées. Au point de vue chronologique, les premiers basaltes reposent sur des alluvions à Dinotherium et Hipparion gracile (Puy- Courny). Cette même faune se retrouve dans la partie tout à fait inférieure du complexe andésitique (Joursac). Toutes les forma- tions comprises entre ces deux niveaux sont donc pontiennes. 1. Note présentée à la séance du 7 novembre 1921 (CR. somm. p. 196). Ft RATÉ 238 Y. BOISSE DE BLACK ET P. MAR1Y Vers le milieu du complexe andésitique (Pont-de-Gail) se trouve un gisement de Mollusques qui font partie de la faune dulçaqui- cole d'Hauterives, laquelle s’intercale dans les marnes bleues à Vassa semistriata de la vallée du Rhône, type marin du Plaisan- cien français. Le niveau alluvial qui couronne le complexe andé- sitique renferme (Capels) une flore de passage entre le Plaisan- cien et l'Astien. Les derniers basaltes sont ravinés (Chambezon) par des dépôts à Hippopotames et datent apparemment du Siei- lien. Le complexe fluvio-glaciaire des pentes a livré (Le Bousquet) une industrie chelléenne et celui du fond des vallées (Arpajon) une faune aurignacienne avec Renne et Lion des cavernes. Poulett-Scrope, Rames, M. Roule admettent simultanément, à propos du Massif du Cantal, l'existence d’une caldeira unique et celle de plusieurs cônes éruptifs distincts. Ces deux concep- tions paraissent exclusives l’une et l’autre. Elles ne le sont qu'en apparence. Dans la pensée des auteurs précités, il semble que la caldeira soit le périmètre de la région filonienne, le réservoir commun, sorte de laccolithe aujourd'hui déchaussé par l’érosion, où les divers appareils individualisés en surface s ‘implantaient et mêlaient, en profondeur, leurs racines. Cette caldeira circu- laire, prise parfois pour un cratère unique, est Jalonnée par les sommets suivants : Puy Chavaroche, Puy Mary, Fours de Peyre- Arse, Puy de Peyre-Arse, Puy de Bataillouze, Puy de Vassi- vière, Puy de Peyrou, Puy du Rocher, Plomb du Cantal, Puy Cantalon, Puy Brunet, Puy de Lacroix, Puy Gros, Puy de l'Elancèze et Courpou-Sauvage. Rames, se basant sur la convergence des têtes de pla- teaux interposés entre les vallées qui divergent autour du mas- sif, a tenté la reconstitution des anciens cônes volcaniques du Cantal. Il en a reconnu deux, l’un situé près du Puy Mary, l'autre près du Lioran. 11 a dénommé le premier l’Albert Gau- dry etle second le Mont Saporta. Adoptant ces dénominations, nous allons préciser plus complètement que ne l’a fait Rames l'emplacement, la nature et l’âge relatif de ces deux volcans. La voie ferrée de Capdenac à Arvant traverse le massif volea- nique en suivant les deux vallées opposées de la Cère et de l'AI- lagnon et décrit, entre Vic et Murat, un arc de cercle à concavité tournée vers le SE. Nous examinerons d'abord la partie du mas- sif qui se trouve au SE de cette ligne, puis la partie qui se trouve au NW. Tous les cours d’eau, Cère, ruisseaux de Chambeuil, d’Albe- pierre, du Lagnon, Prat-de-Bouc, Brezons, Siniq, Bromme, Goul, ruisseaux de Neyrevèze, de Ferval, des Gardes, qui MASSIF VOLCANIQUE DU CANTAL 239 drainent le secteur SE, rayonnent autour d’un point situé au voi- sinage du Plomb du Cantal (1 858 m.), ce qui revient à dire que cette partie du massif présente la forme d’un tronc de cône. A son sommet existe une dépression circulaire de 2 000 m. de dia- mètre et de 500 m. de profondeur moyenne, le cirque des Gardes. Il est jalonné par le point 1460, le Plomb du Cantal, le Canta- lon, le Puy Brunet et l’éperon de Pranada. De ce cirque, incliné vers le N, s'échappe à l’W, par un étroit chenal, le torrent des Gardes. Une montagne conique, creusée à son sommet d'une dépression cratériforme, montre tous les caractères topogra- ‘phiques d’un volcan autonome. Reste à savoir si la géologie infirme ou confirme ces données. Du Puy Lioran, on voit toutes les coulées qui couronnent le massif du Mont Saporta s’abaisser vers sa périphérie. Un are de basalte est resté suspendu sur le bord du cratère ; celui-ci porte encore une corniche de lapilli qui pendent à 35° vers le SW et sont un débris manifeste de l’ancien piton terminal de l'appareil. D'autre part, le trachy-phonolithe s'élève dans le cratère à 1 250 m.;, mais, à mesure qu'on s'éloigne de ce centre, l’on voit ses affleurements présenter, dans toutes les directions, des alti- tudes régulièrement décroissantes. Il y a donc, au fond du cra- tère des Gardes, un cône de trachy-phonolithe pontien sur lequel s’emboîte un cône andésitique plaisancien. Le trachy-phonolithe du Massif cantalien appartient, par conséquent, en propre au vol- can mio-pliocène du Mont Saporta, dont l’autonomie est mise en lumière par la topographie, la stratigraphie et la pétrographie. Reste à étudier la partie du massif située au NW de la voie ferrée. Les cours d’eau qui s’en échappent sont : les torrents d’Armandie, de Lasmolineries, de Salilhes, de Giou, la Jordane, qui naît au cœur du cirque ébréché de Mandailles, la Doire, la Bertrande, l'Aspre, la Maronne, la Marse, le Marlhou, la Sumène, la Véronne, la Rhue, l'Impradine, la Santoire, le ruis- seau de Vassivière et le haut Allagnon. Tous ces cours d’eau rayonnent autour d’un point idéal situé au-dessus du centre du cirque de Mandailles, à Rudez. Iei encore existe donc une mon- tagne conique, creusée à son centre d’une dépression cratéri- forme, c’est-à-dire présentant tous les caractères d’un volcan autonome, l’Albert Gaudry de Rames. La dépression centrale, large de 6000 m., profonde de 700 m., est jalonnée par le Puy Chavaroche, le Puy Mary, les Fours de Peyre-Arse, le Puy de Peyre-Arse, le Puy de Bataillouze, le Puy de Rombière, le Puy de Griou, le Puy de l'Usclade, le Puy de l’Elancèze et le Courpou-Sauvage. Un petit cratère adventice a même été signalé 240 Y. BOISSE DE BLACK ET P. MARTY par Tournaire entre le Peyre-Arse, le col de Cabre, le Bataillouze et le Puy de Rombière. Dans quelle mesure la géologie confirme-t-elle les données topographiques qui militent en faveur de l’autonomie du volcan ? Le pendage rayonnant des coulées est, ici, moins net que sur les pentes du Mont Saporta. Pourtant, les coulées qu’on observe dans l'entonnoir de Font-Allagnon paraissent bien descendre d'un point situé au-dessus du centre du cirque de Mandailles. Près du Chavaroche on voit une corniche de lapilli à couches très inclinées qui sont le vestige d’un piton terminal. D'autre part, les pointements trachy-phonolithiques du fond du cirque de Man- dailles et de l'entonnoir de Font-Allagnon se rattachent mani- festement au grand cône de trachy-phonolithe du Mont Saporta. Cette roche ne fait point partie intégrante du volcan de l'Albert Gaudry : elle appartient à son soubassement. Par contre, le basalte porphyroïde lui appartient en propre. Il manque au Mont Saporta. : eZ 7 NN +] A qu IN LL “ = 1127 À = Z Eh, 1. 3% NK 33 NN — = Æ 7 INK 1) HN À NRA Ÿ = DLLD R SSS SÉCLELSN SN ÿ nd À (1) ji NN ù ÈS Bat à DNS FiG. 1. — Vurs A VOL D'AVION DU MASSIF MOLCANIQUE DU CANTAL, prise du Sud. 1, Volcan du Mont Dore ; ?, Volcan du Cézallier ; 3, Volcan du Puy Violent ; 4, Puy de l'Elancèze ; 5, Puy de Chavaroche ; 6, Puy de Rochetaillade : 7, Puy Abbatial; 8, Puy Mary ; 9, Cratère du volcan de l’Albert Gaudry ; 10, Fours Peyre Arse : 11, Puy de Peyre Arse ; 12, Col de Cabre et cratère adventice de l'Albert Gaudry ; 13, Puy de Bataillouze ; 14, Puy de Rombière ; 15, Puy de Vassivière ; 16, Vallée de l’Allagnon ; 17, Cratère du volcan du Mont Saporta, prolongé par le ravin des Gardes ; 18, Volcan du Mont Sapoïta ; 19, Puy Fou- qué ; 20, Puy Filhol ; 21, Volcan phonolithique du Griou ; 22; Puy de Griou ; 23, 23, Vallée structurale de la Cère, constituée par le sillon commissural qui sépare le volcan de l'Albert Gaudry du Mont Saporta ; 24, Vallée de Brezons ; 25, Plomb du Cantal ; 26, Puys Cantalon et Brunet ; 27, Puy Lacroix ; 28, Puy de Belle-Viste et are de l’enceinte externe du volcan du Puy Gros; 29, La Tui- lière ; 30, Puy Gros et arc N de l'enceinte externe du volcan du Puy Gros ; 31, Puy de la Grousse et arc E de l’enceinte externe du volcan du Puy Gros ; 32, Puy de Bane et enceinte interne du volcan du Puy Gros; 33, Point 1 414 et enceinte interne du volcan du Puy Gros ; 34, Cratère interne du volcan du Puy Gros ; 35, Vallée de Malbo ; 36, Vallée du Goul; 37, Vallée du Siniq. 241 MASSIF VOLCANIQUE DU CANTAL 1414 .: Sy à Ÿ U n à S ù à o Ÿ RNCS a à Ô Ÿ Se À à : e Ÿ À S S (e où SS à, S Ÿ à RSS SRE SÙ Ÿ à > & SNS à Ÿ (A À à S So So S ù Se - < & à RS SES & RTE À NS AUS NS V 2e DS CO 2S Ê $ RS RS don Le Hs +. SE à ny | LL LS ET LL LT BE 5: P252/te pliocène WDa : Andesite ET: /rachy-phonolithes miocènes Jp: Phonolithe ESA Pa : Projections andésitiques EE £2 : Micaschiste MN /3p: Pasz/te porphyroide F1G. 2. — CouPE EN ARC DE CERCLE A MRAVERS LE MASSIF VOLCANIQUE DU CANTAL (hauteurs très exagérées). * PR SE D 9 dd S ET RSS, On SLA Ye ER OR LS LT ee re hs it LCL D £ , UE a ind : AT NE 242 Y. BOISSE DE BLACK ET P. MARTY Ainsi, et en résumé, le Mont Saporta est un volcan mio- pliocène, formé de trachy-phonolithe, de projections andésitiques, d'andésite et de basalte, tandis que l'Albert Gaudry est un volcan presque exclusivement pliocène, composé de projections andési- tiques, de basalte porphyroïde et d’andésite. S'étant fait jour à travers le soubassement trachy-phonolithique du Mont Saporta, l’Albert Gaudry, du moins en ce qui touche ses premières érup- tions, est le plus récent des deux. Mais la masse de l’Albert Gau- dry est environ six fois supérieure à celle du Mont Saporta. Et, comme ces deux volcans sont très voisins, la distance d’un centre à l’autre ne dépassant pas 8 000 m., cette proximité a eu pour conséquence que les coulées boueuses de l'Albert Gaudry ont, en quelque sorte, entouré de leurs tentacules et ennoyé la base du Mont Saporta. Les deux appareils ayant fonctionné alternative- ment ou simultanément au Pliocène, 1l a dû, en outre, dans l’es- pace qui les sépare, et sur une même verticale, se produire des alternances et des superpositions de coulées issues tantôt de l’un, tantôt de l’autre des deux cratères. Les deux volcans sont donc plus ou moins confondus à la base, mais distincts au sommet. Aussi, une dépression a-t-elle toujours existé entre leurs cônes terminaux ; et c’est cette ligne commissurale, cette ligne d'inter- section des pentes de l’un et des contre-pentes de l’autre, qui a formé le premier linéament des deux vallées de la Cère et de : l'Allagnon, situées dans le prolongement l'une de l’autre pour constituer la limite respective des deux volcans. Les vallées de la Cère et de l’Allagnon ne présentent, en effet, nullement, sauf dans leur partie profonde, l'apparence de vallées fluviatiles. Ce sont des vallées structurales, reprises par l'érosion. Sur le bord S du cratère de l’Albert Gaudry, se dresse un mas- sif de phonolithe, long de 2 500 m., large de 1 500 m., haut de 200 m. Trois sommets le commandent : l'Usclade, le Griounot et le Griou, lequel offre avec l’aiguille de la Montagne Pelée une analogie qu'ont signalée M. Lacroix et M. Boule. Ce volcan est indépendant, au point de vue génétique, de l’Albert Gaudry et du Mont Saporta. C’est pur hasard qu'il se trouve en ce point. On verra tout à l'heure qu'il appartient à une entité géologique tout autre que les deux grands volcans andésitiques du Cantal. Le Mont Saporta et l’Albert Gaudry sont, l’un par rapport à l’autre, en direction SE-NW, c’est-à-dire armoricaine. Ils se dressent sur une des plus grandes fractures de la France centrale, puisqu elle atteint une longueur de 230 km. Elle débute au S de Marvéjols, où l’Infrajurassique est en contact vertical avec l’Ar- chéen. Elle forme ensuite l’axe des volcans d’'Aubrac, est jalon- MASSIF VOLCANIQUE DU CANTAL ï 243 née, dans la vallée de la Truyère, par le dyke de quartz de Tur- lande et, dans la vallée de Brezons par l’affleurement d'Oligocène surélevé du Meynial ; d’où elle traverse le Mont Saporta et l'AI- bert Gaudry. Mais, au flanc S de ce dernier, elle a livré passage au volcan du Griou, dont il vient d’être question. Il constitue le premier évent d'une traînée phonolithique qui, par Roche-Tail- lade et Menet, s'étend jusqu'aux Orgues de Bort. Puis la faille, entre Ussel et Bourganeuf, limite de nouveau le micaschiste, à son contact avec le granite du Limousin. Outre le Mont Saporta, l'Albert Gaudry et le -Griou, il existe encore dans le Cantal d’autres volcans, plus récents et basaltiques. Des filons de cette roche sont visibles dans le cratère de l'Albert Gaudry. Le cratère du Mont Saporta porte, entre le Plomb du Cantal et le Cantalon, un arc basaltique qui repré- sente, non la tête d’un filon, mais d’une coulée émise par ce vol- can, celle de la haute Planèze de Saint-Flour. Le lambeau de basalte en question a pu se maintenir et se figer sur le bord du cratère, une surface plate existant à l'intersection des pentes internes et externes. Mais la lave fait défaut au flanc du Mont Saporta parce que la déclivité de celui-ci est telle que cette lave, basique, donc très fluide, a été impuissante à y adhérer. Par contre, elle forme au pied du volcan une large nappe étalée sur la pénéplaine presque horizontale qu'elle y a rencontrée. D'où cette conclusion qu'une partie au moins des basaltes du Massif canta- lien est issue des cratères de ses grands appareils andésitiques. D'autre part, un fort contingent du basalte qui entoure, comme d’une auréole, la périphérie de ce massif, est attribuable à de petits évents sporadiques et tout à fait indépendants dudit mas- sif. [ls sont parfaitement figurés sur la Carte géologique de Fou- qué. Nous n'y insisterons done pas et citerons simplement, pour mémoire, et comme étant les plus voisins du massif, les volcans de Pagro, de Gourdièges, du Roc du Merle et les trois necks de Bredon, de Bonnevie et de Chastel, qui s’alignent sur une cas- sure dans le bassin de Murat. Mais, outre les coulées issues de ces volcans périphériques et celles qui se sont épanchées des cratères centraux, 1l existe encore, dans le Cantal, deux points de sortie basaltique très importants, sur lesquels cette note se propose d'attirer spéciale- ment l'attention. Au flanc NW de l’Albert Gaudry se greffe une montagne de basalte, le Puy Violent, que contournent l'Aspre et la Maronne. Son sommet est creusé d'une dépression circulaire, ouverte vers l'W et par où s'échappe le torrent du Rat. De cette brèche sort la FORT ON TT D AN QU Re, D PT ST) AT ET A À DETTE PA PSTERNS le ER A 7 EP EN EE te 2 RE ARTS D su Nas Era dde DONNE D ur Re ch FN SAS 1 æh FPE US ( EX LA En $ 244 , _Y. BOISSE DE BLACK ET P. MARTY grande coulée basaltique qui forme la Planèze de Mauriac. Tour- naire a signalé le Puy Violent comme un volcan autonome. L'ayant sommairement exploré, nous n'y insisterons pas. Nous décrirons par contre en détail le grand appareil volcanique quis'’est fait jour au flanc S, du Mont Saporta et que nous nom- merons volcan du Puy Gros, ce puy étant le plus haut des som- mets qui en jalonnent le cratère. Le volcan du Puy Gros est inscrit dans l'angle formé par les vallées de la Cère et du Brezons, qui ont légèrement entamé son enceinte externe et lui sont, par conséquent, localement tangentes et localement sécantes. IL est dominé par le massif andésitique du Mont Saporta, et en particulier par le Puy de Lacroix, dont il est séparé par un sillon commissural d’une centaine de mètres de profondeur. C'est un volcan de type hawaïen, c'est-à-dire ne for- mant qu'une faible saillie au-dessus de sa plateforme structurale. Il se compose d’une double enceinte. L'’externe, égueulée vers le SW, nest plus représentée que par trois arcs de cercle, les dépressions comprises entre ces ares résultant de l'érosion laté- rale des vallées du Brezons et de la Cère. Le premier de ces ares, celui de l'E ou du Puy de la Grousse {1 366 m.) s'étend, près de Malbo, sur une longueur de 3 km. Le second, celui du N, long de 1 200 m. a pour point culminant le Puy Gros (1599 m.). L'abla- tion produite entre le Puy de la Grousse et le Puy Gros par l'at- taque latérale de la vallée de Brezons atteint 3800 m. de long. Le troisième arc, celui de I W ou du Puy de Belle-Viste (1 303 m.), s étend sur 2800 m., de la Tuihière, au Roc du Cayla. L’ablation produite par la vallée de la Cère entre le Puy Gros et la Tui- lière s'étend sur une longueur de 3100 m. L'égueulement com- pris entre le Roc du Cayla et le Puy de la Grousse mesure 6500 m. Ce qui donne, pour la circonférence totale de l'enceinte externe, une longueur de 20 km. environ, et pour diamètre un peu plus de 6 km. Cet énorme volcan basaltique, méconnu Jjus- qu'ici, possède un cratère externe égal à celui de l'Albert Gaudry. Le cratère interne du volcan du Puy Gros n'est pas exactement concentrique à l'externe. Les deux cercles inscrits l'un dans l'autre sont tangents au Puy Gros, c'est-à-dire au bord N de l’'ap- pareil. Les sortes d’afrio del cavallo qui s'interposent dans les parties libres de l'arc interne et de l'arc externe, constituent deux vallées structurales dirigées vers le S. Ce sont la vallée de Malbo à l'E et la vallée du Goul à l'W. L'une et l’autre ont été modifiées par les actions atmosphériques. Mais, tandis que la vallée du Malbo présente un profil en U, d’origine glaciaire, celle du Goul montre un profil en V, d’origine fluviatile. Ce MASSIF VGLCANIQUE DU CANTAL 24 Le volcan interne forme une protubérance d’environ 200 m. de haut, au-dessus du niveau moyen de ces dépressions. C'est un cône très surbaissé mais très régulier, entourant un cratère cir- culaire jalonné par les points 1 414, 1 454, 1551, 1599 (Puy Gros), 1491, 1 508 (Puy de Bane) et par l’éperon courbe qui, du Puy de Bane, se prolonge jusqu’au-dessus de la Francio. Le dia- mètre de ce cratère interne est de 2200 m., sa profondeur de 500 m. L'ouverture de l’égueulement est de 1 200 m. Le fond circulaire du cratère est surcreusé en ellipse par le torrent du Siniq, qui le draine. Le cratère a servi de réservoir névéen à la vallée du Siniq. Aussi a-t-elle été occupée, sur une longueur de 10 km., par un glacier de type alpin, admirablement décrit par M. Boule. Ce glacier mindélien se soudait, à son extrémité infé- rieure, aux glaciers de plateau issus des pentes externes du vol- can, le tout ayant produit un piedmont-glacier du type Takoma. Le volcan externe du Puy Gros est formé exclusivement de roches vives, de basalte compact, à texture nettement cristalline, dont Fouqué a donné la description pétrographique d’après des échantillons prélevés à la Tuilière. Le cône terminal du volcan interne, par contre, est un appareil entièrement formé de pro- duits de projection rubéfiés, tufs, scories en éponge, amas de bombes, alternant avec des basaltes bulleux et scoriacés. La stratigraphie de l'intérieur du cratère est d’une étude ren- due malaisée tant par l’extrème raideur des pentes que par le rideau dont les masque une impénétrable forêt de Hêtres. Aussi n avons-nous pas la prétention de donner de ce cratère une coupe complète. Il convient de distinguer ici entre les roches qui, dans le cratère, appartiennent en propre au volcan du Puy Gros et celles qui dépendent du soubassement à travers lequel il s’est fait jour, le Mont Saporta. Proviennent exclusivement du volcan du Puy Gros ses tufs basaltiques, ses basaltes et deux autres sortes de roches dont il va être question. La première forme, directe- ment sous le basalte, une coulée épaisse de 50 m., longue de 2 km., entre le Puy de Bane et la Francio; c'est une roche augi- üique, à olivine rubéfiée aux deux temps, mais à microlithes d’an- désine, qui semble former un terme de passage entre les basaltes et les andésites. Elle n’a été signalée nulle part dans le Cantal, sauf sur ce point où l’un de nous l’a découverte. La seconde est très abondante dans l'Erratique qui revêt le plateau de Pailhe- rols, sur les pentes externes du cône, dont elle provient néces- sairement, mais sans que nous ayons pu découvrir son gisement exact. C’est un basalte semi-ophitique, dont Michel-Lévy avait trouvé des galets dans les alluvions sous-basaltiques de Carlat. 246 Y. BOISSE DE BLACK ET P. MARTY Le volcan du Puy Gros a done émis en propre, de bas en haut, des basaltes demi-deuil, des andésites à olhivine et des basaltes francs. 5 Au-dessous des deux premières de ces roches basiques, nous avons observé dans le cratère deux coulées d'andésite, l'inférieure augitique, alternant avec des conglomérats et de puissantes ciné- rites. Dans les alluvions du Siniq, issu de ce cratère, et lui ayant, par suite, emprunté ses matériaux de transport, nous avons recueilh des trachytes très acides et des phonolithes, dont cer- taines à haüyne. Mais toutes ces dernières roches sont indépen- dantes, au point de vue génétique, du volcan du Puy Gros. Elles appartiennent au soubassement à travers lequel 1ls’est fait jour, c'est-à-dire au volcan mio-pliocène du Mont Saporta. Le volcan du Puy Gros étant égueulé vers le S, c'est dans cette direction que la grande masse de ses laves s’est écoulée. En effet, tandis que la puissance du basalte ne dépasse pas 100 m. sur son flanc N, elle forme une couche de 300 m. d'épaisseur sur son flanc S, entre le thalweg du Siniq et du sommet du Puy de la Grousse. Ses coulées, dont quelques-unes, comme celle qui, par Pailhe- rols, Badaïlhac et Carlat s'étend Jusqu'à Taussac, dans l'Aveyron, atteignent 35 km. de long, ont recouvert une pénéplaine astienne de 600 km. de superficie. Ainsi donc, et en résumé, le massif volcanique du Cantal se divise en cinq volcans principaux : le Mont Saporta, composé de trachy-phonolithes, de conglomérat andésitique, d’andésites et de basalte ; l'Albert Gaudry, formé de projections andésitiques, de basalte porphyroïde, d'andésites et de basalte ; le Griou, entière- ment phonolithique ; le Puy Violent, probablement tout basal- tique ; et le Puy Gros, qui a émis des basaltes demi-deuil, des andésites à olivine et des basaltes francs. Le Mont Saporta est mio-pliocène, l’Albert Gaudry presque exclusivement pliocène, le Griou, le Puy Violent et le Puy Gros sont exclusivement plio- cènes. Le Griou et le Violent se sont fait jour, le premier au flanc S, le second au flanc NW de l'Albert Gaudry; le Puy Gros s'est fait jour au flanc S du Mont Saporta. De ces cinq voleans, les deux qui possèdent les cratères les plus vastes sont l’Albert Gaudry et le Puy Gros. Telles sont les notions que nous ont permis d'acquérir nos recherches sur la pluralité des volcans du Massif cantalien. NOTES DE ZOOGÉOGRAPHIE-NORD-AFRICAINE par Paul Pallary !. S1 l'on étudie la côte africaine entre Ceuta et Agadir on remarque qu'elle est bordée en plusieurs endroits par des plages soulevées dont les plus récentes sont du Pléistocène moyen. Il en existe aussi à Gibraltar, Tanger, Rabat, (Casablanca et Agadir, On peut en tirer cette première conclusion : que s'il y a des plages soulevées, c'est que le littoral existait au milieu du Pléistocène et quil n'a pas beaucoup varié depuis. Nous avons done là un premier témoin récent. Puis à Agadir j'ai observé sous la citadelle, c’est-à-dire au sommet même de la montagne (220 m.), une formation pliocène (conglomérat coquillier marin) qui témoigne de la présence de la mer en cet endroit au début du Pliocène. D'où cette deuxième conclusion : du moment qu'il y a un dépôt pliocène surélevé à AçGadir, c’est-à-dire en face des Cana- ries c'est que ce chenal existait dès la fin du Miocène et il était vraisemblablement plus profond que la dépression actuelle. Par conséquent s'il y a eu un effondrement continental, 1l ne peut être qu antérieur au Pliocène, et, en ce cas, aucune tradi- tion humaine ne pourrait en avoir conservé le souvenir. Si l'on compare la faune actuelle des Mollusques terrestres des Canaries® avec celle du Maroc on est surpris du profond contraste que présentent ces deux faunes. Jusqu'à ces derniers temps la malacologie du grand Atlas était à peu près inconnue. Mais, comme membre de la Mission d'exploration scientifique organisée par la Société de Géographie, J'ai pu parcourir le massif et ai pu faire l’mventaire des Mollusques qui le peuplent. 1. Note présentée à la séance du 7 novembre 1921 (CR. somm. p. 195). 2. Pour cette étude je me suis basé spécialement sur les Mollusques terrestres comme éléments de comparaison. Ce sont, en effet, des animaux très casaniers qui donnent par conséquent un caractère plus tranché à une faune que les Mammifères, Reptiles et surtout que les Oiseaux qui se déplacent avec bien plus de facilité. Je ne parle pas des plantes dont la dispersion est encore plus facile. C'est ainsi qu'il y a tout au plus trois ou quatre espèces communes entre les Mollusques des Canaries et ceux du Maroc tandis que le nombre des plantes communes est supérieur à cent ! Un ouragan peut facilement entraîner des graines du Sud du Maroc aux Canaries et inversement. Un apport de Mollusques est plus difficilement explicable. se Has 3: de PAS ECM à Le Pr Nu 248 PAUL PALLARY ‘Or J'ai pu constater que ceux-c1 sont très différents de ceux des Canaries. À part deux ou trois espèces communes, il y a une disparité profonde entre les deux faunules. Celle de Canaries (comme aussi celle de Madère) a un caractère archaïque très net : elle rappelle les faunes miocènes du Sud de la France, tandis que la faune marocaine a des affinités paléarctiques incontestables. La comparaison des Mollusques témoigne donc également d’une localisation fort ancienne dans les îles Canaries et Madère: ce sera notre troisième conclusion. A l'encontre de ces trois déductions négatives on peut opposer le peuplement humain des Canaries qui est le même que celui du Maroc. : Mais ce peuplement est récent : nations ou énéolithique et par suite ne peut rien prouver, car à cette époque l’homme avait déja des moyens de navigation et s’écartait même fort loin comme le prouvent les trouvailles des industries énéolithiques de style lybique sur les côtes d'Espagne, du Portugal et du Danemark. En résumé, nous n'avons jusqu’à ce jour aucune donnée posi- tive témoignant du rattachement des Canaries et de Madère au continent. Tout ce que nous venons d'exposer montre, au con- traire, que ces îles sont fort anciennes et qu’elles ont une faune et une flore autonomes. C’est une tradition courante que l'Espagne et le Maroc étaient. réunis très récemment par le détroit de Gibraltar et que c'est par ce pont que le peuplement animal nord-africain se serait fait depuis la fin du Pliocène”. Pomel est l’un des premiers, sinon le seul, qui ait émis une opinion contraire. Le détroit de Gibraltar parait, au contraire, comme le chenal des Canaries, être fort ancien. Les Fe qui le bordent. sont de formation secondaire (du ue surtout) ; les sédi- ments marins les plus récents sont pliocènes. Enfin le détroit a une profondeur considérable (entre 512 et 1000 m.) qui concorde mal avec un effondrement récent. 1. On trouvera dans la Malacologie de l'Algérie (1864, t. TI, p. 335 et suiv.) des tableaux donnant la répartition des faunules des Canaries et de Madère. Bourguignat a aussi émis l'avis que les Canaries et Madère avaient dû former deux grandes terres séparées et non jointes au continent africain. Il ajoute que ce sont les iles Açores qui sont les seuls vestiges de l'Atlantide parce que leur faune possède des types continentaux et non insulaires (p. 343). 2. L'opinion admise maintenant est que le détroit est d’origine pliocène. LEE 240 ZOOGÉOGRAPHIE NORD-AFRICAINE 2490 Cependant quand on le survole en avion le rocher de Gibral- tar apparaît comme une terre africaine. En réalité nous n'avons aucune donnée positive en faveur de la thèse du rattachement récent des deux rives. La comparaison des faunes malacologiques des deux côtés du détroit n’est pas non plus très concluante, S'il est vrai que l'on trouve quelques espèces communes (exception faite des espèces ubiquistiques) la faune lusitanienne offre un cachet spécial très net. À part les grosses Hélices à bouche noire (groupe de l’Helix lactea des auteurs) on ne trouve guère d'autres formes communes. C'est ainsi, comme l'avait déjà remarqué Morelet, que le genre Melanopsis manque au Portu- gal tandis qu'il existe un peu plus à l'Est. La localisation est donc ancienne des deux côtés du détroit. Par contre on est frappé de la grande similitude que présentent les faunes malacologiques de la région comprise entre Malaga- Almeria-Valence et celle du littoral algérien qui lui fait face. Au Miocène supérieur la mer sahélienne baignaït les deux pays comme j ai pu l'observer entre Carthagène et Alméria! où il y a des formations tout à fait semblables à celles d'Oran. Nous avons donc une preuve indiscutable qu'à la fin du Miocène les deux continents étaient séparés par un bras de mer. Mais, à Aguilas, notamment, j'ai étudié des dépôts pliocènes absolument identiques à ceux d'Oran (Batterie espagnole) comme lithologie et faune. On y observe les mêmes fossiles terrestres : Rumina atlantica et Cyclostoma mauretanicum. Ne peut-on être amené à conclure que c’est durant le Pliocène que s’est opéré le soulèvement qui a réuni momentanément les deux continents en cet endroit ? Une preuve de ce soulèvement nous est fournie par les cal- caires sahéliens du Mourdjadjo (Oran) qui sont actuellement à 400 m. d'altitude. Une élévation de cette importance est plus que suffisante pour justifier l'existence d’un isthme ibéro- maurusien. C'est par cet isthme que j'explique l'invasion mammalogique qui a peuplé en grande partie le Nord-Ouest de l'Afrique. Nous savons, d’une façon indiscutable, que le peuplement animal primordial de l'Algérie était purement africain et c’est sur ce peuplement que LS est Juxtaposée une faune de Mammi- 1. « Carthagène à Alméria », 1895, pp. 22, 24. 12 septembre 1922. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXI. — 17. de 250 PAUL PALLARY fères venue d'Europe tandis que l'inverse ne semble pas s'être produit. : à. Par ce pont une partie des Mollusques de l'Oranie, entre autres Cyclostoma (Leonia) mamillare et mauretanicum, les Albées, les Archelix des groupes punctata et faux nigra, les Melanopsis sont passés en Espagne où ils sont actuellement localisés dans la partie sud orientale apportant ainsi un témoi- gnage probant de la jonction des deux rivages. Par contre, l’Oranie ne semble pas avoir reçu beaucoup de Mollusques espagnols, au moins dans les groupes /berus et Marmorana qui sont restés localisés en Espagne. C'est par là également que sont venues les plantes qui donnent un cachet paléarctique si net à la flore nord-africaine car rien n'est plus facile que la diffusion des graines par le vent et les animaux; par contre le Sparte et le Palmier nain paraissent être remontés d'Algérie en Espagne. Notre quatrième déduction est donc la suivante : Il y a eu soudure durant le Pliocène supérieur entre l'Espagne et le Nord- Ouest de l'Afrique. Mais l'isthmeétait plus oriental qu’on ne le suppose : la jonction a dû avoir lieu entre Mélilla et le cap Ivi, d’une part, et Malaga et les Baléares, de l’autre. Cet isthme a disparu vers le milieu du Pléistocène puisqu'on trouve des deux côtés du détroit des plages soulevées à Sérombus bubonius. Les seuls témoins de ce morcellement que nous ayons sur la côte africaine sont Alboran, les ‘Zaffarines, Rachsgoun et les Habibas dont la séparation est indiscutablement post-plio- cénique !. Sa disparition est peut-être consécutive aux éruptions volca- niques qui ont marqué le début du Pléistocène dans le Nord- Ouest de l'Afrique (Ain Dérorernt, Béni Saf, Nemours, Oudjda et 1 Mélilla). D'autre part l'examen d'une carte marine montre que la mer a sonËminimum de profondeur dans le triangle ayant pour base la côte espagnole entre Malaga etle Cabo de Gata et pour som- met le cap {Tres Forcas (Melilla). La sonde la plus basse n'est 1. Gibraltar, ‘Alboran, Peñon de Velez et Alhucemas sont les restes de l’an- cien bouclier'jurassique qui, prolongeant l'Afrique, venait buter sur l'Espagne. Au cours de deux reconnaissances aériennes exécutées à 1800 et 3000 mètres d'altitude j'ai parfaitement remarqué que Gibraltar est, en réalité, une terre africaine et non une dépendance espagnole commeon le croit. Il y a discordance co mplète entre l'orientation du piton et celle dés montagnes andalouses. C'est donc à :tort qu'on rattache Gibraltar à l'Espagne. Sa constitution comme aussi sa faune sont/purement africaines. ZOOGÉOGRAPHIE NORD-AFRICAINE 251 que de 864 mètres. Plus à l'Est une fosse est profonde de 1944 m. à 2615 m. parallèle à la côte algérienne. C’est la vallée sous-marine la plus déprimée qui existe entre l'Espagne et l'Algérie occidentale, Les profondeurs qui séparent l'Espagne du Maroc ne sont guère supérieures à celles qui isolent les Baléares de l'Espagne, dont le maximum est de 825 mètres. Il est bon d'ajouter que, dans le détroit de Gibraltar, les sondes atteignent dans l’axe du chenal, de 512 m. à 1000 m., c'est-à-dire des fonds supérieurs au plateau triangulaire men- tionné ci-dessus. C'est aussi une opinion courante que la Sicile et la Tunisie ont été rattachées à une époque récente. Je ne suis pas aussi bien documenté sur cette région que sur la Méditerranée occidentale, Mais la comparaison des faunes malacologiques ne semble pas très concluante. On trouve bien dans les deux pays des grosses Xérophiles ; mais étant données les relations humaines déjà très actives aux temps protohistoriques on peut très bien admettre que ces coquilles ont été acclimatées récemment. Pour ne citer qu'un exemple : les céréales permettent le transport des Hélices vivantes dans des pays éloignées. Une seule Clausilie (C!. virgata) est commune aux deux régions, mais c'est une espèce à dispersion très étendue qu’on retrouve aussi aux Baléares. Dès 1864 (in Malac. Algérie, II, p. 354), Bourguignat écri- vait : [1 n’existe donc aucun rapport zoologique entre la faune sicilienne et la faune algérienne. » Cette déduction tirée de l'étude de la faune malacologique est confirmée par les observations géologiques. Il existe, en effet, sur la côte méridionale de la Sicile et au cap Bon des formations pliocènes et pléistocènes marines qui limitent l'extension conti- nentale. (Cfr. Gicnoux : Les form. mar. plioc. et quater. de l'Italie et du Sud de la Sicile, 1913, pp. 164, 214, 216 et 320). J'ai aussi des doutes sur la jonction récente de Malte avec l’Afrique comme l'admettent quelques naturalistes. La faune malacologique actuelle de l'île est plus affine de celle de la Sicile que de celle de la Tunisie ou de la Tripolitaine. Nous faisons maintenant un bond jusque sur le rivage oriental de l'Egypte. Mon regretté ami, Fourtau, qui venait de lever la carte de 252 PAUL PALLARY la péninsule du Sinaï, a bien voulu me confier l'examen des coquilles actuelles de cette région. Et, comme j'avais déjà entrepris l'étude des espèces du désert arabique qui occupe la rive occidentale du golfe de Suez j'ai pu constater la parfaite similitude des deux faunes. Si les deux faunes sont identiques c'est donc qu'elles ont fait partie du même pays et il faut en conclure que le golfe de Suez (comme aussi celui d'Akabah) sont d’origine récente. Il est inadmissible que le peuplement du désert arabique se soit fait par l’isthme ‘de Suez qui est bien une des régions les plus arides du globe. La jonction des deux continents était bien plus large à l’aurore des temps actuels. Je ne suis pas suffisamment documenté pour savoir sil existe des plages soulevées des deux côtés du golfe de Suez, ce qui nous donnerait une des limites pour l’époque d'immersion. En ce cas la rupture serait pliocène. Mais je ne crois pas la séparation bien ancienne, car ni la faunule du désert arabique, ni celle de la péninsule sinaïitique n'ont eu le temps de se localiser. Et on ne constate pas, non plus, un fonds autochtone comme en Espagne ; c'est bien l’en- semble de la faunule qui est absolument identique sur les deux rives. L’effondrement de l’isthme doit donc être très récent et il n'y a rien d'improbable à admettre que l’homme préhistorique en ait été témoin. Telles sont les conclusions qui découlent de l'étude des faunes malacologiques du Nord de l'Afrique ; elles nous paraissent assez importantes pour retenir l'attention des géologues et des géo- graphes. Puissent-elles inspirer l'étude des coquilles terrestres comme un puissant moyen d'investigation dans ces branches ! Ro er LE FER SPARNACIEN DANS L'YONNE par Mie Augusta Hure!. En se ‘reportant sur notre carte annexée à ces notes, l'atten- tion est sollicitée par une bande NE-SW d’amas de lourdes scories érigés par des populations anciennes auprès d’antiques extractions du fer, et qui coïncident à la concentration de cet oxyde dans nos dépôts sparnaciens *. Il ressort nettement et géologiquement, qu'avec cette bande ferreuse, nous possédons une formation sub-littorale fort curieuse s avançant au SW très en avant dans la Nièvre et le Loiret, et dont la relation avec la dénudation des assises ferru- gineuses du S de l'Yonne, puis du Nivernais et des gîtes filo- niens des roches du Plateau Central paraît évidente. Déjà dans l'extrême Nord de l'Yonne la limonite dans les assises sparnaciennes devient rare; elle disparaît vers Monte- reau en Seine-et-Marne où des argiles plastiques, ne contenant plus guère de fer, ont la propriété de rester blanches après leur cuisson. Cette limite ferreuse est donc suggestive. Pour admettre sa formation, on ne peut penser qu'au courant d'un grand fleuve venant du Plateau Central, empruntant peut- être déjà le sillon de la Loire, sans doute ébauché par une ride, et charriant, près d'un rivage, une série de matériaux abrasés, corrosés, qu'il arrachait sur son passage à des formations géo- logiques différentes comme texture et comme âge. Il faut même arriver à l’idée d’un vaste estuaire débouchant vers Paris dans une mer peu profonde; car l'existence de lagunes ne fut pas seule responsable de l’importante formation du Sparnacien dans notre région. L'hypothèse d'un grand cours d’eau, originaire du Plateau Central, transportant dans le Bassin de Paris les éléments « empruntés à des roches granitiques du Massif français, a été 1. Note présentée à la séance du 7 nov. 1921. CR. somm., p. 200. Obs. de M. Dozzrus. 2, Aucusra Hure, Origine et formation du fer dans le Sénonais ; ses exploita- tions et ses fonderies dans l'Yonne, Bull. Soc. Sc. de l'Yonne, 1920, 74 pp.,1 fig., 1 carte. 254 ï AUGUSTA HURE maintes fois envisagée par de savants géologues, et qu'ici notre bande ferreuse paraît singulièrement consolider. Mais outre ce cordon ferreux sub-littoral, il y a dans l’Yonne des dépôts de sables assez purs et fins, des dépôts de sables à structure massive qui vraisemblablement correspondent à des terrasses d'anciens cours d’eau du début du Sparnacien ; jusqu'ici aucun reste de dépôts ne manifeste un épisode marin. Parmi ces matériaux on ne trouve guère que des éléments cristallins réduits, arrondis, empruntés aux roches du Plateau Central : quartz, orthose, feldspath... ayant résisté aux agents méca- niques. Quant aux sédiments calcaires et de craie plus proches, il n’en est rien resté, si cé n’est leur participation à la formation des argiles et des minerais de fer. Tous ces éléments semblent bien avoir été poussés, par un courant violent, fort loin de leur point d’origine. SC@u/ours NC SPellechaume RRVEE, \A 7 = Na \e EN NN N Sd 0igny. À ogny 1 Ce olignie- Châtel = É & = ” =s.- Thor TE ; ea Qpnerre 7x | CALE e) |. AuxerreŸs re $ NS K MAO OChablis (24, ' roue ONere CPE A KES CO) TAN LISA ESS oVermenton PES INNS Prégilbert € à + À NX S'Sauveur à ie En — NX 0 Mailly- o 7 © } SR rein AUS Guillon À © RE NT DL Ne \ PR FES Ni * CAvallon\ à il 1 ns. * Vezela a Ly : N É ES Eu ? FS SW Étage Sparnacien PRE y VAN 2 SUITE CI \ Amas de scories de fer RUE ; © À il F1G. 1. — Bande sub-littorale ferreuse du SPARNAGIEN dans l'Yonne. . C’est avec abondance que l'on constate la présence du grès, des galets de silex attestant de nouveau le voisinage d’un rivage : des argiles, des paquets et des dépôts de matières végétales cor- respondent sans doute à des périodes de grandes crues, à des + SPARNACIEN DANS L'YONNE 255 dépôts lacustres, à des îlots tourbeux établis sur la périphérie du grand cours d’eau. Seulement beaucoup de ces matériaux n'ont entre eux aucune concordance ; c'est parfois un arrangement confus, comme sous l'action et la variation d’un delta immense, où des barres, des comblements, des obstructions donneérent lieu à des cordons lit- toraux, à des couches enchevêtrées d'argile, de sables fins et de sables grossiers, | Il est probable que le grand courant sparnacien, ainsi envi- sagé, était accompagné à droite et à gauche sur de longues dis- tances par une succession de lagunes, d'autant plus fréquentes que l'estuaire du fleuve s’encombrait et forçait son cours à se séparer, à se déplacer. Dans le canton de Vermenton (Yonne), c’est-à-dire à l'E de Prégilbert, puis entre Séry et Bessy, ainsi qu'à l’W d’Avigny et à l'E de Merry-sur-Yonne, des îlots sparnaciens isolés, comme dans le canton de Coulanges-sur-Yonne, au S de Saint-Fargeau, de même que vers Gendin et Etais, semblent traduire des restes de ces dépôts périphériques. Sur la carte de la Statistique de l'Yonne de A. Leymerie et V. Raulin, à 1/200 000, nous en retrouvons encore au NE de Dracy, de Toucy, vers Diges et entre Pourrain et Lindry (fig. 1). S1 la bande sub-littorale ferreuse de l’Yonne présente un réel intérêt géologique, elle en présente un plus grand encore pour l’industrie, car elle peut conduire l'exploitant avec quelque cer- titude à la recherche de nouveaux gisements de minerai de fer. 256 DALMASICERAS, UN SOUS-GENRE NOUVEAU DU GENRE HOPLITES Par À. Djanélidzé!. Prancxes XII, XIII, XIV. Le genre Hoplites, créé par Neumayr*? en 1875, a eu le même sort que tous ces groupes trop compréhensifs tels que Peri- sphinctes, Holcostephanus et autres, qui n’ont été fondés que pour être aussitôt morcelés en genreset sous-genres nouveaux, souvent très éloignés les uns des autres. Rien que pour les oplites néocomiens et tithoniques on ne compte pas, en effet, depuis les travaux récents, moins d’une dizaine de sous-genres. Ce mor- cèlement est à Juste titre considéré comme excessif. Plusieurs des sous-genres nouveaux, tels Berriasella Uux. et Thurmannites Kiz. (Thurmannia Hyarr), font double emploi et d’autres, comme Acanthodiscus Uu. et Sarasinella Uuz., sont mal définis (Kilian, Sayn). Si néanmoins je me suis décidé à ajouter un nouveau vocable à ces noms déjà trop nombreux, c'est à cause de la grande homogénéité du groupe de formes, qui font l'objet de la présente étude et des différences marquées qui le séparent des autres Hoplites. Il s'agit d’une série d'espèces assez répandues dans le Tithonique supérieur et le Berriasien du Sud-Est de la France et qui se groupent autour de Hoplites Dalmasi Picr. sp. Ce sont : _ H. (Dalmasiceras) spiticeroides n. sp. — — subspiliceroides n. sp. — — progenitor Orr. sp. — — subprogenitor Jac. sp. (in coll.). — — Dalmasi Picr. sp. — — — var. nana N. v. > = var. gigas n. U. _ — af]. D a fe = = punctalum n. sp. — — Kiliani n. sp. — — crassicoslalum n. Sp. 1. Note présentée à la séance du 7 novembre 1921 (CR. somm., p. 200). — La présente étude a été conçue comme complément à un mémoire sur le genre Spi- ticeras Unuc. Son but était de montrer les analogies de la tendance évolutive chez les Spiliceras et les Hoplites. Tout comme l'étude sur les Spiticeras elle a été faite au Laboratoire de géologie de l'Universilé de Grenoble. 2. Die Ammonitiden d. Kreide u. d. Systematik d. Ammonitiden. Zeitsch. d. Deutsch. geol. Ges., Bd. 27. 1875. [0] ox Re) SOUS-GENRE DALMASICERAS A ces espèces il faut probablement ajouter À. Macphersoni Ki£. et quelques autres. Elles sont connues du Tithonique supé- rieur et du Berriasien du Sud-Est de la France, des Alpes, des Carpathes et de l'Andalousie. Les auteurs français rangent ordinairement H. Dalmasi Picr. sp. dans le sous-genre Leopoldia Mayer-Eymar, mais ni Uhlig!, ni Baumberger?, qui pourtant a décrit un A. aff. Dalmasi dans la monographie même où 1l traite des Leopoldia, ne l'ont inclus dans ce groupe. Des différences notables l’en séparent, en effet, comme ]j espère le montrer plus loin. Mais il importe d’abord d'étudier les caractères généraux du nouveau groupe. Des matériaux assez riches provenant du Tithonique supé- rieur d'Aizy-s.-Noyarey (Isère) et de Chomérac (Ardèche) etappar- nant en partie à la remarquable collection Gevray, conservée à la Faculté des Sciences de Grenoble, m'ont permis de suivre l’évo- lution ontogénique dès ses premiers stades. Le premier tour qui suit la loge initiale est lisse et à section plus ou moins déprimée. Les premières ébauches des côtes apparaissent sur les flancs, d’où elles avancent vers la suture et aussi sur la paroi externe où elles se terminent en s’effilant. Une large bande siphonale lisse sépare les côtes opposées. Ces côtes primaires étant simples, on peut appeler cet état du développement « stade à côtes simples ». Sur le tour suivant les côtes primaires se bifurquent vers l’exté- rieur à partir des renflements médians qui se développent en tubercules ombilicaux, situés sur une carène latérale. C’est le « stade à bifurcation distale des côtes » ou « stade mésotuber- culé ». La rangée des tubercules médians sépare la paroi externe d'une paroi ombilicale primaire oblique. Des renflements périsi- phonaux se développent dès ce stade sur les terminaisons des côtes et un sillon siphonal se forme. Bientôt après un autre renflement apparaît sur chaque côte pri- maire, entre le tubercule médian et la suture, plus près de celle-c1. Ces renflements se différencient en tubercules ombilicaux, en même temps que, par suite d'une réfraction de la paroi ombi- licale primaire, une paroi ombilicale définitive se constitue. L'apparition des tubercules ombilicaux est suivie d’un change- ment. radical dans la costulation. D'abord une côte secondaire, toutes ensuite, passent du tubercule médian au tubercule ombi- 1. Einige Bemerk, über d. Ammonitengatt, Hoplites. Siézungsb. d. k.k. Akad d. Wissench., math. nalurw. kl., Bd. 114, Abt. 1.1905. The fauna of the Spiti Shales. Palaeont. Indica, 1910. 2. Fauna d. untern Kreide d. westschweizerischen Jura. Meém. de la Soc. paléont. suisse, v. XXXII, 1906. 258 . A. DJANÉLIDZÉ lical. Peu à peu les tubercules médians s’effacent, les flanes qui étaient d'abord carénés, puis convexes, deviennent plans, les côtes forment des faisceaux émanant des tubercules ombilicaux. C'est le « stade à fasciculation proximale des côtes » qui est ainsi réalisé. Mais les tubercules médians coexistent plus ou moins longtemps avec les tubercules ombilicaux, ménageant ainsi un stade de transition ou « stade bituberculé ». (Il faudrait l’appeler « trituberculé » si l’on voulait tenir compte des ren- flements périsiphonaux.) Le stade à fasciculation proximale des côtes n’est pas le dernier. À l’approche de la loge définitive les côtes commencent à s'effa- cer dans la région voisine des tubercules ombilicaux d’abord. Graduellement cet effacement se propage vers l'extérieur et ne laisse subsister que les parties marginales des côtes. Mais ces dernières s’effacent aussi à leur tour et alors toute l’ornementation se réduit aux tubercules ombilicaux. Le méplat siphonal disparaît également et la paroi externe s’arrondit. Nous arrivons ainsi au « stade lisse secondaire » ou « stade adulte ». Les différentes espèces du sous-genre présentent de grandes variations quant à la durée de ces stades. Les premiers stades, y compris le stade bituberculé, sont très durables chez les formes plus primitives, comme D. spiticeroides n. sp. Le stade mésotu- berculé dure ici jusqu à un diamètre de 10 mm., le stade bitu- berculé jusqu'à celui de 35 mm. Chez D. subspiticeroides n. sp. nous avons respectivement les nombres 15 et45. Par contre, chez les autres formes, comme D. Dalmasi Picr. sp., D. progenitor Op. sp., D. Kiliani n. sp., ces stades se raccourcissent de plus en plus et souvent on est obligé de recourir à la loupe pour bien les voir. Toutefois, chez toutes ces espèces, les stades en question peuvent être nettement distingués. Par contre chez D. puncta- tum n. sp. les tubercules ombilicaux apparaissent d'emblée sur les tours tout à fait internes et il est impossible de rien voir des stades antérieurs qui sont réduits à peu près à zéro. Par conséquent, contrairement à ce qui se passe chez les Spiticeras, le stade bituberculé est ici en régression marquée, puisque D. spiticeroides est du Tithonique supérieur, D. Dalmasi du Tithonique supérieur et du Berriasien, et D. punctatum du Ber- riasien. Le stade à fasciculation proximale des côtes peut être plus ou moins durable (D. progenitor) où bien l'effacement des côtes commence aussitôt après la fin du stade bituberculé (D. Dalmasi, ete.). L’effacement des côtes peut être complet (D. spiticeroides), mais dans d'autres cas les flancs restent légèrement ridés, une côte large, sigmoïdale et à peine saillante SOUS-GENRE DALMASICERAS 259 correspondant à chaque tubercule (D. Dalmasi var.). Ces côtes ne sont pas sans analogie avec celles des ZLeopoldia et Say- nella. | Deux espèces, dont D. Kiliani n. sp., présentent une parti- cularité intéressante. Leur évolution suit d’abord un cours normal : stade à côtes simples, stade mésotuberculé, stade bitu- berculé, stade à fasciculation proximale des côtes, mais ensuite elle devient très différente. Les tubercules médians qui avaient disparu, réapparaissent de nouveau pour se développer de plus en plus. J’appelle « tubercules médians secondaires » ces tubercules de seconde formation. Contrairement aux tubercules médians primaires ils se développent après les tubercules ombi- licaux et ne sont pas en rapport avec la bifurcation des côtes. Après l'effacement des côtes il reste deux rangées de tubercules chez D. Xiliani, une ombilicale, l’autre médiane. Les tours des Dalmasiceras adultes étant ordinairement très aplatis, l’évolution de la section est caractérisée par la prédomi- nance marquée de la croissance en hauteur. Les premiers tours internes sont plus larges que hauts, les derniers sont générale- ment beaucoup plus hauts que larges. Chez D). punctatum, forme extrême, le rapport H : E est égal à 2 et même à 3. Les flancs sont ordinairement plans-parallèles ou légèrement convergents vers l'extérieur (forme adulte). La paroi externe est arrondie sur les tours tout à fait internes, elle est tronquée plus tard par un méplat siphonal pour redevenir arrondie sur la dernière loge. Ici encore le groupe de D. Kiliani s'écarte du cas typique. Avec l'apparition des tubercules latéraux secondaires, les flancs qui étaient plans à ce moment, subissent une réfraction et forment une carène latérale sur laquelle sont alignés ces tubercules. Les tours reslent aplatis, mais la section en devient hexagonale, la paroi externe étant toujours plane. Plus tard celle-ci s’arrondit mais les carènes latérales persistent. L'ouverture définitive a pu être observée dans plusieurs cas. Elle est bordée d'un sillon chez D. spiticeroides et Dalmasi, elle en est dépourvue chez D. punctatum. Des apophyses jugales assez longues sont présentes chez D. Dalmasi et ses variétés. Le bord de l’ouverture est simplement ondulé chez D. puncta- tum. Chez plusreurs espèces les tubercules ombilicaux deviennent allongés et plus serrés aux approches de l’ouverture. La cloison définitive étant observable en même temps que l'ouverture, la longueur de la loge peut être mesurée. Elle est égale à 1/2 tour. Aucun des échantillons, dont je dispose, n’a conservé le 260 A. DJANÉLIDZÉ test. Par conséquent l’ornementation ne peut être étudiée que d’après les moules internes. Les tubercules ombilicaux sont remarquables par leur forme, disposition et croissance régu- lière sauf dans le voisinage immédiat de l’ouverture. La bande siphonale lisse et les renflements marginaux des côtes sont très marqués, mais avec l’âge les côtes peuvent devenir ininterrom- pues, avant de s'effacer complètement. Il n’y a point de constrictions. La ligne cloisonnaire comprend : un lobe siphonal, 2 lobes latéraux et 2 à 4 lobes auxiliaires de grandeur décroissante. Elle est surtout caractérisée par le lobe siphonal très court et par un lobe suspensif profond formé par le sommet de la deuxième selle latérale avec son lobe secondaire, qu'on peut con- fondre avec les lobes auxiliaires, et par ces derniers. Le premier lobe latéral est très développé et dissymétrique : il porte dans sa partie inférieure 2 branches latérales dont l’externe est plus grande. Cette dissymétrie est plus ou moins fortement exprimée suivant les espèces. Les selles et les lobes sont longues et étroites. Le sommet des selles principales est symétriquement divisé par un lobe secondaire. Le lobe antisiphonal est étroit et profond. Il a une terminaison impaire. Comme l'étude d'une forme, d’ailleurs assez particulière, a conduit Baumberger ! à émettre un doute sur l'attribution de D. Dalmasi Picr. au genre Hoplites, remarquons d'abord que Dalmasiceras est sans conteste une branche spécialisée des Hoplites. Les caractères de la ligne cloisonnaire et toute l’évo- lution ontogénique permettent de l’affirmer. Quand on veut comparer ces formes avec les différents groupes de Hoplites, c'est au sous-genre Sarasinella UxL. qu’on pense avant tout. Là aussi on remarque sur les tours internes les tubercules latéraux qui disparaissent plus tard. Uhlig? a même plus particu- lièrement insisté sur ce caractère. Mais pour le reste les diver- gences sont grandes. La ligne cloisonnaire et l’ornementation de l'adulte sont bien différentes chez les formes qu'Uhlig a comprises dans son groupe. D’autre part déjà G. Sayn ? a décrit plusieurs Hoplites valanginiens qui présentent le stade bitubereulé de développement, mais qu'il ne croit pas possible de réunir au groupe de Uhlig, et nous verrons tout à l'heure que le stade 14 LOG ee one 2. Loc. cit. 3. Les Ammonites pyriteuses des marnes valangiennes du Sud-Est de la France. Mém. de la Soc. Géol. de Fr., N° 23, 1907. SOUS-GENRE DALMASICERAS 261 bituberculé ne peut pas servir à caractériser un seul sous-genre des Hoplites à l'exclusion des autres. Comme j'ai déjà eu l’occasion de le dire, on réunit généralement H. Dalmasi Picr. sp. au sous-genre Leopoldia, probablement à cause de son premier lobe latéral dissymétrique et de l’effacement de l’ornementation. Mais la dissymétrie du premier lobe latéral ne suffit pas à elle seule à caractériser un sous-genre quelconque de Æoplites. On la retrouve, en effet, chez les Thurmannites, chez les Neocomites, dans le groupe amblygonius-oxygonius, etc. Par contre, parsonallure générale, la ligne cloisonnaire des Dalma- siceras est très différente de celle des Leopoldia. Ces dernières ont les lobes et les selles très larges, les lobules massifs et arrondis. Chez les Dalmasiceras les éléments de la ligne cloisonnaire sont au contraire longs et relativement étroits, les lobules effilés. Le lobe suspensif, toujours très développé chez les Dalmasiceras, est absent chez les Leopoldia. Le développement des ZLeopoldia n'est pas bien connu, mais le stade adulte s’écarte beaucoup dans les deux groupes. En particulier, on ne trouve pas chez les Leopoldia les tubercules ombilicaux si caractéristiques des Dalmasiceras, ni la section des Leopoldia chez les Dalmasiceras. D. Kiliani n'est pas sans présenter une certaine ressemblance avec les formes comme 7. ChaperiPicr. sp. (Acanthodiscus d'après Uhlig), mais, comme il a été déjà dit, les tubercules latéraux de D. Kiliani adulte ne sont nullement homologues de ceux de H. Chaperi. D'autre part il n'y a pas de phase à fasciculation proximale des côtes chez cette dernière espèce ni chez les formes voisines. Le développement ontogénique des Dalmasiceras est d’un grand intérêt pour l'étude du genre Hoplites, où le stade bituberculé n’a été signalé qu’exceptionnellement et à titre de curiosité. En réalité ce type de développement se retrouve chez les groupes les plus dif- férents (Dalmasiceras, Sarasinella, Neocomites, Leopoldia ?) et d'autre part il donne l’image de l’évolution phylogénique des Hoplites. Au bas de l'échelle nous avons les Sfeuericeras (Cossx.) Burck4., Thurmannites Kizran (— Berriasella Uaric) et Kilianella Uxc. à côtes simples ou bipartites, les bifurcations se produisant vers l'extérieur ou au milieu des flancs. C’est le stade à bifurcation distale des côtes. Chez les formes plus évoluées des tubercules latéraux se développent au point de bifurcation des côtes-et le nombre des côtes secondaires augmente. Déjà chez les Acanthodiscus les tubercules ombilicaux peuvent apparaître après les tubercules latéraux (passage au stade 262 A. DJANÉLIDZÉ bituberculé). Les formes plus élevées en organisation montrent le passage des côtes secondaires aux tubercules ombilicaux. D'abord une seule côte secondaire rejoint le tubercule ombi- lical, les autres dépendant toujours des tubercules latéraux (plusieurs Neocomites décrits par M. Sayn); puis ceux-ci s’af- faiblissent et disparaissent et alors la fasciculation des côtes est entièrement proximale (Dalmasiceras, Sarasinella, certains Neocomites, etc.). Cette concordance du cours du développement ontogénique et phylogénique prouve que nous avons là la tendance évolu- tive des /Zopliles néocomiens. Dans le Tithonique, dans le Valanginien, dans l'Hauterivien les formes très évoluées d’Æoplites coexistent avec les formes plus simples. Ces dernières ne cessent pas de donner de nou- velles lignées de formes plus élevées et ainsi les formes Acan- thodiscus, Sarasinella, Neocomites sont réalisées à plusieurs reprises. Quant au Dalmasiceras en particulier, son degré d'évolution très avancé montre combien il est éloigné des formes primi- tives, ce qui suppose une évolution antérieure plus ou moins prolongée. Comme d'autre part ce groupe est connu dès le Tithonique supérieur et même dans le Tithonique supérieur surtout, on est forcé d'admettre que cette évolution s’est accom- plie au cours de l'époque précédente dans une région encore inconnue. Ainsi s’expliquerait ce fait que, contrairement aux autres sous-genres d’'AHoplites qui se sont différenciés sur place, Dalmasiceras présente un groupe assez bien délimité. DESCRIPTION DES ESPÈCES a) GROUPE DE D. Dalmasi Picr. sp. HoPLiTzS (DALMASICERAS) SPITICEROIDES n. sp. PI. XII, fig. 1. La coquille de l’adulte, qui comprend # tours de spire, pour- rait mesurer 55 mm. de diamètre. Elle est discoïde, à tours aplatis et à ombilic très ouvert. Celui-ci mesure 25 mm. ou 0,451. La hauteur de tour à l'ouverture pouvait dépasser 18 mm. avec 12 mm. de largeur. La section est ici elliptique avec les flancs parallèles et très légèrement convexes, la paroi externe 1. Par rapport au diamètre. SOUS-GENRE DALMASICERAS 263 arrondie, la paroi ombilicale arrondie aussi et en pente douce. Le développement peut être suivi dès le commencement. Le premier tour est plus épais que haut et à section arrondie. Sa première moitié est lisse. Les premières côtes apparaissent ensuite sur les flancs d’où elles se développent vers l’intérieur et vers l'extérieur. Dès le commencement du deuxième tour on voit apparaitre les tubercules médians, qui sont situés assez extérieurement, mais, l'involution étant très faible, sont bien observables. Je n'ai pas pu m'assurer si les côtes sont déjà bifurquées à ce moment. Les tubercules ombilicaux déterminent une sorte de carène latérale qui délimite une paroi ombilicale primaire et une paroi externe. On ne peut voir la suite de cette évolution que sur la dernière moitié du troisième tour. Ici la section est devenue beaucoup plus haute. Les flancs se sont élargis et un rebord ombilical a apparu par suite de la réfraction de la paroi ombili- cale primaire. En même temps des tubercules ombilicaux se sont différenciés. Ils sont petits, mais saillants. Deux côtes partent de chacun d'eux. L'une d'elles aboutit au tubercule médian où elle se trifurque (quelquefois se bifurque), l’autre passe directement sur la paroi externe et, bien que restant indivise, peut aussi porter un tubercule médian. Les tubercules médians s’atténuent visiblement, tendant à disparaitre. Sur la dernière moitié du quatrième tour, qui est le dernier, les côtes se sont com- plètement effacées et les flancs et la paroi externe sont lisses. De toute l’ornementa- tion 1l ne reste plus que les tubercules om- bilicaux un peu allongés, petits et serrés. \ On peut en compter 17-18 sur cette moitié de tour. Ils s’allongent et s'affaiblissent dans le voisinage de l’ouverture. Celle-ci n’est que partiellement conser- RENE GPO ON ï = : NAIRE DE ]. Dalm. spiti- vée. Les dernières cloisons montrent que ceroides n. sp. — H — cest l'ouverture définitive. La longueur de 12 mm. la loge est égale à 1/2 tour. La ligne cloisonnaire (Fig. 1) n'est observable qu’assez impar- fatement. Le premier lobe latéral est très développé et dissymé- trique. Il porte dans sa partie inférieure deux branches latérales dont l'externe est plus grande. Le deuxième lobe latéral est beaucoup plus petit. Sa pointe ne dépasse pas celle de la branche latérale du premier lobe. Les lobes auxiliaires, dont il n'y a que deux, sont très petits. Le deuxième ne représente Lie x 5 - À ve a Er E € 264 A. DJANÉLIDZÉ qu'une simple indentation placée contre la suture. Pourtant le lobe suspensif, formé par le sommet de la deuxième selle latérale et les lobes auxiliaires, est net. La selle externe n’est pas obser- vable ; les selles latérales ont leurs sommets symétriquement divisés par un lobe secondaire. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. Cette forme se signale par ses caractères primitifs : la ligne cloisonnaire relativement peu divisée, le stade bituberculé durable. II. (Dalmas.) subspiliceroides n.sp., qui est l’espèce la plus voisine, se distingue de notre forme par sa taille plus grande, ses tours plus hauts, ses flancs aplatis, le méplat siphonal chez l'adulte, les côtes persistant longtemps sur la périphérie. IT. (Dalmas.) Dalmasi Picr. sp. montre aussi de grandes affinités avec notre forme. Pourtant son évolution est plus accélérée avec le stade bituberculé presque nul, et sa ligne cloisonnaire est plus divisée. On peut considérer cette espèce comme descendant de D. spiticeroides. Les deux formes se rencontrent dans les mêmes couches, mais D. spiliceroides est déjà (?) très rare tandis que l’autre se trouve en de nombreux échantillons et passe dans le Berriasien. La ressemblance extérieure de D. spiliceroides avec certains Spi- ticeras est indéniable, mais la confusion n’est pas possible: NomBrE D'INDIVIDUS ÉTUDIÉS : 1 moule interne. PROvENANcE : La Boissière près Chomérac (Ardèche). AGE : Tithonique supérieur. HopPcires (DALMASICERAS) SUBSPITICEROIDES n. Sp. PI XIT, fs. 2 et5. La coquille discoïde et très aplatie se compose chez l’adulte de 4-5 tours à croissance rapide. L'ombilic est très ouvert et la paroi ombilicale très basse. Bien que le dernier tour ne se soit pas entièrement conservé, on peut voir que le diamètre de l’adulte dépasse certainement 80 mm. Le tour le plus interne est très déprimé et peut être comparé à un ruban enroulé, mais le rapport H:E croît très rapidement. Dès le deuxième tour la section devient arrondie et vers la fin du troisième la hau- teur dépasse sensiblement l’épaisseur. À la fin du quatrième tour le rapport H:E est 32 : 13,5. Les tours internes sont simplement appliqués les uns contre les autres. Ils deviennent plus embrassants avec l’âge. Le dernier tour enveloppe 1/3 du précédent et même davantage vers la fin. La paroi ombilicale est arrondie et oblique. Les flancs, d’abord carénés, puis con- vexes, sont plans dès la fin du troisième tour. La paroi externe parait être arrondie sur les tours tout à fait internes. Elle porte SOUS-GENRE DALMASICERAS 265 un sillon sur les tours moyens. Celui-ci s’efface à La fin du quatrième tour et fait place à un méplat lisse. L'ornementation des deux premiers tours consiste en côtes simples qui apparaissent sur les carènes latérales pour se déve- lopper vers l’intérieur et vers l’extérieur. Sur le deuxième tour déjà apparaissent les tubercules latéraux, qui deviennent de plus en plus forts. On peut voir nettement au commencement du troisième tour qu'une bifurcation des côtes primaires leur correspond. C'est sur ce même tour que se forme le rebord ombilical définitif simultanément avec le développement des tubercules ombilicaux. Un peu avant la fin du troisième tour on voit une des côtes secondaires passer au tubereule ombilical, tandis que les autres dépendent toujours du tubercule latéral. Suivant les échantillons cette côte peut aussi porter un tuber- cule médian ou en être dépourvue. Peu à peu les tubercules | latéraux s'affaiblissent et disparaissent, tandis que > les tubercules ombilicaux 2, s'accroissent régulière- à = ae n ï ment. Ceux-c1 restent seuls 4 ” à partir de la deuxième moi- tié du quatrième tour et les ‘ ï côtes secondaires en dé- ! pendent toutes. Mais l'effa- ‘ cement des côtes sur les / ë flanes intervient très vite. à A la fin du quatrième tour les flancs sont en grande partie lisses et les côtes ne Fic.2.—H. (Dalm.) subspiticeroides n.sp. subsistent que sur la péri- Fe phérie. Il est impossible de dire, si toute trace des côtes ne dispa- raît pas vers la fin dela loge définitive. En effet, la partie externe du dernier tour n’est pas conservée sur l'échantillon Le plus complet. Les tubercules ombilicaux sont très allongés radialement et assez forts sur le dernier tour. Leur nombre devait dépasser une vingtaine par tour. Les côtes sont suillantes et interrompues sur la paroi externe où elles se terminent brusquement par un renflement. Leur direction est d'abord radiale, elles s’incurvent un peu en arrière à partir du milieu et sont inclinées franchement en avant dans leur partie périphérique. 11 septembre 1922. ; Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXI. — 18. ES 266 A. DJANÉLIDZÉ La ligne cloisonnaire (11. s. + 21. 1. + 3 1. aux.) diffère peu de celle de l'espèce précédente. Le premier lobe latéral est très développé et dissymétrique, les selles ont leur sommet symétri- quement divisés par un lobe secondaire chacun, le sommet de la deuxième selle latérale est incliné vers l’intérieur et forme avec les trois lobes auxiliaires un lobe suspensif profond. Le lobe siphonal est très court (Fig. 2). VanraTions : J’ai trois échantillons de cette forme, dont deux pro- viennent de Chomérac et un de Vogüé. Ce dernier se distingue par ses côtes flexueuses et la paroi ombilicale plus haute et plus abrupte. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. A. (Dalmas.) subspiticeroides est très voisin de l'espèce précédente, dont il présente le développement et la ligne cloisonnaire. Les différences ont déjà été énumérées dans l’article précédent. NOMBRE D'ÉCHANTILLONS ÉTUDIÉS : 3. PROVENANCE : Chomérac, Vogüé (Ardèche). AGe : Tithonique supérieure. HoPziTes (DALMASICERAS) DALMASI Picr. sp. PI. XII, fig.4. et pl. XIIL, fig. 1 et 2. 1862. Ammonites Dalmasi Prorer, Mélanges paléontol., p. 73, pl. XII, f.4a, b. 1888. Hoplites ? Dalmasi Kirran, Montagne de Lure, p. 421, f. 57 et 58. 1890. Hoplites Dalmasi Toucas, Ardèche, p. 560, pl. XVIII, f. 6a, b. non ? Sarasin et Schôndelmayer, non Baumberger. Dimensions! : A s B D E EF D 37 »" 44 mm 47 wm (53) 55 mm 77 = O 13,8 ou 0.37 19 ou 0.43 17 ou0.36 21 ou 0.38 31,5 ou 0.44 H 13,3 — 0.36 DEN O2 16 5 085 TON 02 5 EURE JD) A D D TT RE SL ONE EN ES Qi TA 2/9 1/4 3/16 T 24 25 25 35 Cette forme, décrite et figurée d'abord par Pictet, puis par M. Kilian et Toucas, est très commune dans le Tithonique supé- rieur et le Berriasien. Son évolution est beaucoup plus accélérée que celle des espèces précédentes, mais on observe toujours net- tement sur les tours internes les tubercules latéraux auxquels correspond la bifurcation des côtes. Ces tubercules disparaissent assez vite et alors les côtes se ramifient sur le rebord ombilical et 1. D, diamètre de la coquille ; O, diamètre de l'ombilic ; H, hauteur de tour à la fin du dernier tour ; E, son épaisseur ; h, hauteur de tour au commencement du dernier tour ; e, son épaisseur ; I, involution ; T, nombre de tubercules par tour. SOUS-GENRE DALMASICERAS Pb: des tubercules ombilicaux se développent. En général, deux côtes secondaires partent de chaque tubercule ombilical. Une d'elles se bifurque encore une fois vers l'extérieur. Les nombres ci-dessus montrent que l'ombilic est toujours plus ou moins large ; la hauteur des tours, qui sont aplatis, est assez variable, mais inférieure à la largeur de l’ombilic. La paroi ombilicale est basse et arrondie, les flancs plans, la paroi externe creusée d'un sillon sur les tours internes, arrondie sur la dernière loge. Sur les échantillons petits et moyens l’ornementation s’efface sur la loge définitive, où 1l ne reste que des tubercules ombili- caux. Sur les grands échantillons ce changement intervient dès la fin de l’avant-dernier tour. A l'approche de l’ouver- ture les tubercules devien- nent plus serrés et plus ; petits. L'ouverture porte ‘ J des apophyses jugales. La longueur de la loge est | un 1/2 tour. La ligne cloisonnaire (Fig.3)estanalogue à celle des espèces précédentes. | me le premier lobe latéral très développé et dissy- : 2: métrique, le lobe suspen- _# sif profond. | RS Varrarions : Les matériaux Fic:3.— 7. (Dalm.) Dalmasi Picr. sp. Echan- dont je dispose permettent tillon non figuré d’Aiïzy-s.-Noyarey. La de distinguer plusieurs va- cloison définitive et les deux précédentes. riétés qu'il faudrait peut- Rte | Lelobe siphonal est court, être considérer comme autant d'espèces indépendantes. a) forme typique. — Cette forme, qui se rapproche le plus du type de Pictet et de ceux de M. Kilian et Toucas, est représentée par les échantillons B. D. E et plusieurs autres. Elle est de taille moyenne, son diamètre définitif s'approchant de 55 mm. ‘sauf pour l’échantil- lon B, où il dépasse peu 45 mm. L'ouverture s’est conservée sur ? un échantillon {que je n’ai pas figuré). Elle est munie d’apophyses anne) 3 jugales. Le nombre des tubercules ombilicaux est 25 environ sur le dernier tour. L’effacement des côtes est complet ou bien une ondula- tion sigmoïde des flancs correspond à chaque tubercule sur la dernière loge. Cette ondulation ne passe pas sur la paroi externe. < 268 A. DJANÉLIDZÉ b) var. nana. — Cette forme est représentée par le seul échantillon . A. Elle se distingue par sa taille plus petite (37 mm. au lieu de 45 à 55) et surtout par son ornementation. La coquille est composée de 4 tours de spire. Les deux premiers ne sont pas observables, mais l’avant-dernier tour montre les tubercules latéraux très saillants qui donnent à la coquille un aspect caractéristique. L'ouverture définitive porte des apophyses jugales. c) var. gigas. — La taille est sensiblement plus grande, les tours plus aplatis. L'ouverture définitive bordée d’un sillon très large est munie d’apophyses jugales dont la base est seule conservée sur un échantillon (le même dont je figure la ligne cloisonnaire) et qui étaient rebroussées vers l'extérieur, comme celles de la var. nana. Le nombre des tubercules sur le dernier tour s'élève à 35. Rapports ET irréRENCEs. C'est des espèces précédentes qu'il fautrap- procher cette forme qui a la même ligne cloisonnaire, forme générale, longueur de la loge, évolution. Elle s’en distingue par son développe- ment accéléré avec les tubercules médians généralement très faibles et limités aux tours tout à fait internes ; par la forme de ses tuber- cules ombilicaux ; par ses côtes sinueuses sur la dernière loge et par la forme de la section. La forme décrite par Baumberger ! sous le nom de 717. aff. Dalmas Picr. sp. est très différente de l'espèce de Pictet. D'abord comme l’auteur l’a remarqué lui même, elle n’a pas de tubercules ombilicaux, ensuite la ligne cloisonnaire montre aussi des divergences considé- rables, surtout quant à la forme des selles et à la profondeur du lobe siphonal. H. aff. Dalmasi Picr. sp. de Sarasin et Schôndelmayer? paraît aussi, d'après l’avis de ces auteurs, spécifiquement distinct de la forme de Berrias. NoMBRE D'INDIVIDUS ÉTUDIÉS : Var. nana : l échant. de Chomérac (Ardèche); forme typique : 5 échant. d’Aizy-s.-Noyarey (Isère) ; plusieurs échantillons et fragments de Chomérac (Ardèche); var. gigas : 6 échant. d’Aizy-sur-Noyarey (Isère), La Boissière, Cho- mérac (Ardèche), Saint-Julien-en-Bochaine (Hautes-Alpes). AGE : Tithonique supérieur, Berriasien. 1. Loc. cil,, p. 53, pl. VIIT, f. 3a, b. 2. Etude monogr. des Ammon. du Crétacé inf. du Châtel-Saint-Denis. Mem. Soc. pal. suisse, vol. XXVIILL, p. 69, pl. VIII, f. 7. SOUS-GENRE DALMASICERAS 269 HOPLITES (DALMASICERAS) n. sp. aff. DALMASI Picr. sp. PI. XIL fig. 5. Dimensions : D 60 m H 27» ou 0.45. J 1/3 O 17 ou 0.98. D D EYE Le seul échantillon que j'ai de cette forme est intéressant en ce qu'il fournit le passage de D. Dalmasi à D. punctatum. Par sa forme très aplatie, ses tours hauts et l’ombilic étroit et aussi par la forme de ses tubercules il se rapproche de cette dernière espècé. Pourtant les tubercules ombilicaux apparaissent plus tardivement et les côtes sont nettes sur les tours internes. La ligne cloisonnaire (fig. 4) n’a rien de particulier. L'ouverture n’est pas conservée et les dernières cloisons montrent À An que le terme de la croissance n'est | 2 = pas atteint. La longueur de la loge LS dépasse 1/2 tour. 1 échantillon provenant du Ti- thonique supérieur de Chomérac Fic. 4. — H. (Dalm.) aff. Dalmasi. (Ardèche). 1% 5mim, HOPLITES (DALMASICER4S) PUNCTATUM n. Sp. PI. XIII, fig. 3 et pl. XIV, fig. 2. Dimensions : À B (C : D E F -D 43 mm 49 mm 59 mm 70 mm 79 mm 85 mm O 15 ou 0.3 21 ou 0.36 21,5 ou 0.31 33 ou 0.40 33 ou 0.39 H 16 — 0 37 24 — 0.40 27,5 — 0.39 24 — 0.27 29,5 —:0.35 h 10 15.6 17 17 18.47 — 0.16 4922 — 9:20 14 — 0.20 12 — 0.16 9,5 — 0.11 e 5 A5 6 5 J 3/10 1/3 1/2 1/4 4/17 T — 16 19 21 18 Cette forme que je considère comme le descendant berriasien de D. Dalmasi est assez commune à la Faurie. La coquille est très aplatie, avec les tours plus ou moins hauts, les flancs presque plans, le rebord ombilical arrondi, la paroi ombilicale basse et oblique, la paroi externe arrondie, mais étroite. L'ornementation est très caraetéristique. Dans la plupart des cas les côtes s’effacent de très bonne heure et les tours les plus 270 A. DJANÉLIDZÉ internes qu’on puisse observer (D — 8 mm.) sont déjà lisses. Dans d’autres cas des côtes à peine marquées et très flexueuses, dirigées d’abord en avant, s’infléchissant ensuite en arrière, puis de nouveau en avant, persistent à côté des tubercules ombilicaux. Ces derniers, qui sont très précoces, s’accroissent régulière- ment jusqu'à l'ouverture. Ils sont d’abord ponctiformes, très petits et très serrés. Plus tard ils deviennent espacés et plus forts. Ils ne subissent aucun changement dans le voisinage de l'ouverture. Celle-ci est dépourvue de sillon et d'apophyses jugales, mais ses bords sont très sinueux, avec une convexité antérieure sur les flancs et un prolongement ventral d’une dizaine de mm. La ligne cloisonnaire (fig. 5) AA ne diffère de celle de D. Dal- (ANT. masi Picr. sp. que par les détails : les selles un peu _ plus étroites, le deuxième lobe latéral présentant une bran- FiG. 5. — H. (Dalm.) punctatum n. sp. che située tout à fait vers le H — 18 mm. haut, etc. La longueur de Îa loge délimitée par l'ouverture et la cloison définitive dépasse à peine 1/2 tour. VaRIATIONS : Si l'on remarque que les échantillons A et B ont déjà atteint la taille définitive, on verra que celle-ci varie beaucoup (de 42 mm. à 80). Il en est de même de la largeur de l’ombilic et de la hauteur de tour. Le nombre de tubercules sur le dernier tour varie de 16 à 21. Il est plus grand sur les tours internes. Enfin, il ya toutes les transitions entre les formes tout à fait lisses et les formes à côtes sinueuses qui ont été mentionnées plus haut. RapporTs ET DIFFÉRENCES : Cette forme se rapproche beaucoup de D. Dalmast, son ancêtre probable, auquel elle se relie par l’intermé- diaire de D. aff. Dalmasi. Elle s’en distingue par la forme de ses tubercules, par l'effacement précoce des côtes, par les tours plus aplatis, par la forme de l'ouverture et par les détails de la ligne cloisonnaire. NOMBRE D'INDIVIDUS ÉTUDIÉS : 16. Provenance : La Faurie (Htes-Alpes) ; Saint-Pancrasse (Isère). AGE : Berriasien. SOUS-GENRE DALMASICERAS 274 b) GROUPE DE D. Kiliani n. sp. HOPLITES (DALMASICERAS) KILIANI n. Sp. PI. XIL fig. 6 et pl. XIV, fig. 1. Dimensions : D 85 mn, E 17 #? ou 0.20 O 26 ou 0.31 e 9,5 H 35 — 0.41 J 1/3 h 16 Cette forme est représentée par plusieurs échantillons pro- venant d'Aizy-sur-Noyarey. Comme le montrent les mesures ci-dessus la coquille est discoïde et très aplatie. Les tours, très hauts, s’accroissent rapidement et la coquille atteint des dimen- sions considérables : un fragment de tour, pourtant cloisonné jusqu’au bout, accuse une hauteur égale à 65 mm. L'ombilic est assez large, la paroi ombilicale basse et oblique. La paroi externe change beaucoup au cours du développement. L'ornementation des tours internes est la même que chez D. Dalmasi. Les tubercules médians disparaissent assez tôt (vers le diamètre de 15 à 20 mm.). À partir du diamètre de 20 mm. on n'a plus que les tubercules ombilicaux, d’où partent des faisceaux de 2 à 3 côtes. Celles-ci sont interrompues par un sillon siphonal. Arrivées au bord de la paroi externe, elles se renforcent et se retroussent en même temps en avant. Dans cet état la ressemblance avec D. Dalmasi est très grande. Mais bien- tôt on voit apparaître sur certaines côtes au milieu des flancs des tubercules médians secondaires, qui, désormais, vont croître régulièrement. À partir de ce moment (D — #0 mm.) il y a deux rangées de tubercules sur chaque flanc, une ombilicale, l’autre latérale. Tout au début lenombre des tubercules médians peut être inférieur à celui des tubercules ombilicaux, mais en règle à chaque tubercule ombilical correspond un tubercule médian secondaire. Après l'effacement des tubercules médians primaires et avant l'apparition des tubercules médians secondaires les flancs sont plans. Le développement des tubercules médians secondaires entraîne une légère réfraction des flancs sur leur emplacement et la section de tour devient hexagonale. Presque simultanément avec l'apparition des tubercules médians secondaires commence l'effacement des côtes qui pro- gresse du rebord ombilical vers la périphérie. Finalement les par- ties périphériques des côtes disparaissent elles-mêmes (D — 90 à 100 mm.) et de toute l’ornementation il ne reste que deux rangées de tubercules. A. DJANÉLIDZÉ D’après le grand fragment, déjà men- tionné plus haut, les tubercules ombilicaux paraissent s’effacer eux aussi avec l’âge, mais la surface de cet échantillon étant un peu usée le fait n’est pas certain. FiG. 7. — Une moitié de la ligne cloisonnaire interne de H. (Dalm.)Kilianin.sp. — H — 60$ mm. (Echant. non figuré). Le sillon siphonal disparaît également (le dernier tour de l'échantillon figuré) et la paroi ombilicale s’arrondit. La ligne cloisonnaire (Fig. 6) est con- struite sur le même type que celle des autres espèces, mais elle est beaucoup plus divisée. La dissymétrie du premier lobe latéral est très accentuée. Le nombre des lobes auxiliaires devient 4 pour la hauteur de tour 20 mm. La cloison interne (Fig. 7) comprendun lobe suspensifinterne très profond et un lobe antisiphonal un peu moins profond. Rapports ET DIFFÉRENCES : La ligne cloi- sonnaire, l'évolution des tours internes, et les tubercules ombilicaux rapprochent cette forme curieuse du groupe Dalmasiceras. Pourtant sa ligne cloisonnaire est beaucoup plus divisée, sa taille plus grande et, surtout, il ya ces tubercules latéraux secondaires dont on ne trouve aucun homologue dans les espèces que nous venons d’étudier. H.Chaperi Picr. sp. et les espèces voisines SOUS-GENRE DALMASICERAS 213 ont à la première vue un aspect très semblable, mais en réalité ces formes sont très différentes. Sans parler de la ligne cloisonnaire, les tubercules latéraux de A. Chaperi ne peuvent pas être comparés à ceux de D. Xiliani adulte. Ils sont au contraire homologues des tubercules latéraux primaires de cette espèce qu'on voit disparaître sur les premiers tours internes. NOMBRE D'ÉCHANTILLONS ÉTUDIÉS : 7. PRovexANcE : Aizy-sur-Noyarey (Isère). AGE : Tithonique supérieur. HOPLIIES ( DALMASISERAS) CRASSICOSTATUM n. Sp. PI. XIII, fig. à. Cette forme, dont je n’ai que deux échantillons incomplets, est très voisine de la précédente. Cette affinité peut suppléer jusqu à un certain point à l'insuffisance des renseignements que nous fournissent ces échantillons et les différences qu'ils présentent avec D. Xiliani permettent d'autre part d'établir l'indépendance spécifique de la nouvelle forme. La croissance est rapide et les tours sont très hauts. Les premiers deux tours ne se sont pas conservés. L'avant-dernier tour, quon peut considérer comme le troisième, est très aplati (H = 18 mm., E — 6, 5 mm. entre les tubercules ombilicaux). Il est orné de 12 à 13 tubercules ombilicaux desquels partent deux côtes secondaires qui, vers le milieu des flancs, se bifurquent encore de sorte qu'en définitif 1l y a quatre côtes par tubercule. Ces côtes sont presque complètement effacées dans leur partie proximale. La partie périphérique est au contraire large et for- tement saillante. Les flancs sont légèrement convergents vers l'extérieur. Toute la paroi externe est occupée par un méplat lisse. Sur le tour suivant (H — 32 mm., E — 15 mm. entre les tubercules latéraux) les côtes sont plus épaisses encore. À côté des tubercules ombilicaux on voit des tubercules latéraux secondaires auxquels correspond la plus grande largeur de la section. Pourtant la carène latérale est à peine indiquée. Le méplat siphonal reste toujours lisse. La ligne cloisonnaire (l’avant-dernier tour), très semblable à celle des autres Dalmasiceras, n’est pas assez bien observable pour être dessinée. Elle est moins divisée que celle de D. Kiliani et la dissymétrie de son premier lobe latéral est moins accusée. L'ouverture, la longueur de la loge, la taille de l'adulte ne sont pas connues. SR ENTER ET PORC NET RATE, 4 et = L? n 274 A. DJANÉLIDZÉ RAPPORTS ET DIFFÉRENCES : Î). crassicostalum doit être placé à côté 4 de D. Kiliani dont il présente l’aspect général, le développement, les tubercules latéraux secondaires. Il peut en être distingué facile- lement par ses côtes épaisses et par sa ligne cloisonnaire. NOMBRE D'INDIVIDUS ÉTUDIÉS : 2. PRrovENANCE : La Faurie (Hautes-Alpes). ‘+ ÂGE : Berriasien. EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE XII Éc Fig. 1. — Dalmasiceras spiticeroides n. sp. — La Boissière ‘1 (Ardèche). Zone à A. Calisto. 2, 3a,3b. Dalmasiceras subspiticeroides n. SP — Chomérac 4 (Ardèche). Zone à H. Calisto. 5 4a, 4b,4c. Dalmasiceras Dalmasi Picr. sp. — Aizy-sur-Noyarey 14 (Isère). Zone à H. Calisto. : 5. Dalmasiceras Dalmasi Picr. sp. passant à Dalmasi- w 5 ceras punctatum n.sp. — Chomérac (Ardèche). Zone à ss H. Calisto. L-: 6a, 6b. Dalmasiceras Kiliani n. sp. Variété tachygénétique. — Aizy-sur-Noyarey (Isère). Zone à H. Calisto. PLANCHE XIII Fic. la, 1b. — Dalmasiceras Dalmasi PICT. Ssp., var. gigas n.uv. — Aizy-sur-Noyarey (Isère). Zone à H. Calisto. 2a,2b,2c. Dalmasiceras DalmasiPicr. sp., var. nana n.v0.— Aïzy-. sur-Noyarey (Isère). Zone à H. Calisto. 3. Dalmasiceras punctatum n. sp. — La Faurie (Hautes- Alpes). Zone à A. Boissieri. 4a, 4b. Dalmasiceras crassicostatum n. sp. — La Faurie (Hautes-Alpes). Zone à HA. Boissieri. PLANCHE XIV F1G.. 1a,1b,1c. Dalmasiceras Kiliani n. sp.— Aizy-sur-Noyarey (Isère). Zone à H. Calisto. 1 2a, 2b,2c. Dalmasiceras punctatum n. sp. — La Faurie (Hautes- Alpes). Zone à H. Boissieri. ma LL 215 LA GÉOLOGIE FONDAMENTALE DE LA PAMPA par Gaetano Rovereto!. Dans des publications italiennes j'ai à plusieurs reprises rendu compte des résultats de mes études dans la République Argen- tine, où J'eus à m'occuper pendant trois ans du problème de l’ir- rigation. Qu'il me soit accordé à présent l'honneur d'exposer en langue française un résumé des principales conclusions tirées de mes voyages dans la Pampa. LA SÉRIE DES FORMATIONS. — L’Argentine a eu la chance de posséder le meilleur paléontologiste de l'Amérique du Sud, Florentino Ameghino, qui par naissance avait la vivacité des créoles, par race la perspicacité des Italiens, et par choix la culture française. À l'encontre de bien des gens, je n'ai pas cru qu'il fût nécessaire, pour faire acte de supériorité dans un nouveau pays, de détruire ou de négliger l'œuvre de ce latin ; mais au contraire Je l'ai étudiée avec attention, j'en ai fait mon guide (comme dans plusieurs excursions dans des localités typiques j'eus pour guide Charles Ameghino, frère de Floren- tino et explorateur infatigable) et j'en ai tiré les conclusions que j'expose à présent. Trompé par la grande rapidité d'évolution des faunes de Mammifères du Quaternaire de son pays, M. Ameghino na pas eu une Juste idée de l’importance de cette période. De la Pampa qui est une vaste mer de loess en partie quaternaire et en partie plhocène, il a fait une formation presque entièrement pliocène, et réduit le Quaternaire soit à quelques manteaux superficiels dus à des remaniements loessiques, soit à des sédiments lacustres qu'on observe dans des cuvettes bien comblées et très grandes de la province de Buëenos-Aires (Platéen), soit à une ingression marine (Quérandinéen), tous dépôts qui par leur position rela- tivement aux terrasses et par leur fossiles, appartiennent partie aux temps actuels et partie au Quaternaire supérieur?. Je puis affirmer, en me basant sur les caractères de la faune, sur les phénomènes du terrassement, sur les rapports que les différents loess qui la forment présentent avec le Glaciaire des 1. Note présentée à la séance du 7 novembre 1921. 2. AMeGiNo, F. Anales del Museo Nac. de Buenos-Aires, t. XV, 1906. 276 GAETANO ROVERETO Andes! que la série pampéenne, attribuée par M. Ameghino au Pliocène, et le Puelchéen, rapporté par lui au Miocène, sont du Quaternaire. À part cette correction, l’œuvre de M. Ameghino peut se dire définitive. J’ajouterai simplement les détails secon- daires suivants : L'horizon lujanéen mis en tête de la formation pampéenne, étudié à Lujan, n'est qu'un faciès lacustre de l'horizon loessique bonaéréen ? ; l'horizon puelchéen, que je place à la base de la formation, est un faciès d'erg désertique qui marque le com- mencement des cycles climatiques auxquels sont dus les loess quaternaires, de même que le Rionégréen (faciès de même nature) annonce le début des loess pliocènes dont nous allons parler *. De plus, le nom de Puelchéen ne correspondant pas à une localité typique, Je lui ai substitué celui de Tarijéen, de la localité riche en fossiles de Tarija en Bolivie. Entre le Bonaéréen-Lujanéen et le Tarijéen s'étend un loess où il faut distinguer deux parties, l'une supérieure contenant la faune du loess de l’Ensénada à la Plata (j'appelle Ensénadéen ce niveau nommé par M. Ameghino Ensénadéen terminal), l'autre infé- -rieure, typiquement re présentée à Buenos Aires (Ensénadéen basal de M. Ameghino) que j'appelle came de l’ancienne tribu des Charruas . Un autre point difficile dans l'étude du Quaternaire argentin est de déterminer quelles correspondances il y a entre l'énorme accumulation loessique de la Pampa et le Glaciaire des Andes. En étudiant les extensions des glaciers tout autour du lac de Nahuel Huapi, qui est la région la plus rapprochée de la Pampa où le Glaciaire soit fortement marqué (grâce à de fortes préci- pitations, les phénomènes glaciaires ont eu là un grand dévelop- pement), J'ai pu établir que l'étendue de la formation de galets connue sous le nom de rodados patagonicosÿ, qui couvre le plateau en avant des Andes, n'est que le Fluvio-Glaciaire cor- respondant à la première expansion des glaces, alors que les glaciers en descendant des Andes, avançaient leur front sur le plateau, sans que celui-ei fût encore séparé du relief andien par des vallées subséquentes et ce que les vallées conséquentes n'étaient pas encore amorcées f J'ai appelé Téhuelchéen De formation de des D Roverero, G. Boll. Soc. Geol. Ital., t. XXXIII, p. 89, 1914. Roverero, G. Boll. Soc. Geol. Ital., t. XXXIII, p. 77, 1914. RoverEeTro, G. Boll. Soc. Geol. Ital., t. XXXIII, p. 89, 1914. Roverero, G. Boll. Soc. Geol. Ital., t. XXXIII, p. 85, 1914. Roru, L. Zeifschr. der Deut. Geol. Gesellsch., p. 377, 1888. RoverEeTo, G. Boll. Soc. Geol. Ital., t. XXXIII, p. 89, 1914. O O1 & © ND LA PAMPA (ARGENTINE) 277 glaciaires ! et à son équivalent morainique j'ai donné le nom de Pichileufuéen?, de la vallée du Pichileufü (Haut-Limay), où pour la première fois j'ai observé les moraines qui couvrent les plateaux. Dans la Pampa les formations quaternaires anté- rieures au terrassement sont le Tarijéen et le Charruéen. Sans entrer dans la question de savoir si sur le plateau il n'existait pas deux séries de moraines, on peut affirmer qu'une fois commencé le creusement des vallées conséquentes et de leurs dérivations, il se forma un système distinct de hautes terrasses avec un second manteau de rodados, et moraines cor- respondantes, auquel j'ai donné le nom de Barilochéen du centre habité le plus important dans la même région du Nahuel Huapi. Dans la Pampa, la formation loessique correspondante est très probablement l'Ensénadéen. Tout le long du Limay qui sort du lac Nahuel Huapi, et que j'ai descendu exprès en bateau non sans difficulté, et tout le long du Rio Negro, dans lequel le Limay se jette, il existe un second groupe de terrasses (avec un troisième manteau de rodados) qui correspond à nos basses terrasses ; ces terrasses ont leur origine dans les moraines frontales du fond de la vallée, qui reposent sur la barre de basalte du lac. Sur ces moraines j'ai établi le Nahuelhuapéen* ; leur correspondant loessique de la Pampa est le Bonaéréen dont sont formées les basses terrasses. Dans la série pampéenne, les moraines sont naturellement remplacées par d’épaisses alluvions. C'est ainsi qu'on observe, sur es bords de la Pampa, de grands cônes de déjection. A Cordova qui est bâtie dans la cuvette résultant de l’ablation presque totale d'un de ces cônes, on observe cinq périodes d'alluvionnement marquées par des galets intercalés dans la série loessique. Les alluvions les plus anciennes contiennent des restes de Toxodon, Dicoelophorus, Lomaphorus, que, dans ma monographie stratigraphique et paléontologique sur l’Arauca- mien, jai rapportés à cette dernière période (c’est-à-dire, pour moi, à notre Pliocène #). 1. Ce nom a déjà été employé par d’autres auteurs pour cette même formation à laquelle on a attribué différents âges, même miocène (Wizxens, O. Neues Jahrb. fur Min., Beit. B., XXI, 1905). En Patagonie, où le Fluvio-Glaciaire n'est pas arrivé, il y a aussi un manteau de petits graviers; mais cette formation a une origine différente. Elle est due à la dissolution sur place des terrains tertiaires, accompagnée de l'entraînement, par le vent, des parties sableuses (Roverero, G. Boll. Soc. Geol. Ital.,t. XL, p. 4, 1921). 2. RovererTo, G. Rend. Accad. Lincei, vol. XXI, 2° sem., 1912 ; Boll. Soc. Geol. Ttal., t. XXXIII, p. 89, 1944. 3. Roverero, G. Rend. Accad. Lincei, t. XXI, p, 461, 1912. 4. ROovERETO, G. Los estratos araucanos y sus fôsiles. Anales del Museo Nac. de Buenos-Aires, t. XXV, p. 3, 1914. 278 GAETANO ROVERETO Les alluvions de trois autres niveaux correspondent respec- tivement au Charruéen, à l’Ensénadéen et au Bonaéréen. Les dernières sont post-bonaéréennes ou tout à fait récentes !. Je n’ai pas manqué de-rechercher des rapports entre les ter- rasses fluviales et les terrasses marines. La basse terrasse du Rio Negro a des liaisons (à gauche de l'embouchure du fleuve) avec des formations marines de galets dans lesquels on trouve des coquilles d'espèces qui sont toutes vivantes*. Tout autour du golfe de Madryn les terrasses de dix ou quinze mètres renferment des espèces qui vivent encore aujourd'hui, mais cependant avec quelques variations dans la forme (par exemple Venus antiqua KinG var. madryna mihi}. À l'embouchure du Rio Deseado, selon les indications de M. Ameghino et les déterminations de M. Jhering*, à 80 m. de hauteur, c’est-à-dire dans la haute terrasse, la proportion des espèces vivantes n'est plus que de 73 pour cent. La correspondance décisive qui existe entre les terrasses et les moraines de cette partie de l’hémisphère austral et celle de l'hémisphère boréal démontre clairement que les phénomènes glaciaires et autres du Quaternaire se sont produits, en même temps et à plusieurs reprises, sous toutes les latitudes, et que seuls des mouvements eustatiques (universels par nature), peuvent avoir été la cause des terrasses*. En somme, la série quaternaire, en majeure partie loessique, interglaciaire de l'Argentine est composée comme il suit : PAMPÉEN OU QUATERNAIRE DE L’'AMÉRIQUE DU SUD (PHOcÈNE SELON M. AMEGHINO) Supérieur. BOoNAËRÉEN. — Comprend le Lujanéen et le Bonaéréen de M. Ame- ghino, et les Obere Pampas Stufe de M. Roth (Pléisto- cène). Son faciès marin est le Belgranéen. Moyen. Exsévanéex. — Comprend l'Ensénadéen terminal ou Inter-Enséna- déen et l'Ensénadéen typique de M. Ameghino et aussi les Mittlere Pampas Stufe (Pliocène) de M. Roth. CHARRUÉEN. — C'est le Pré-Ensénadéen de M. Ameghino. 1. Roverero, G. Boll. Soc. Geol. Ilal., vol. XXXIII, p. 92, 1914. 2. Roverero, G. Boll. Soc. Geol. I{al., vol. XXXII, p. 122, 1913. 3. RoverETO, G. Boll. Soc. Geol. Ital., vol. XL, p. 22, fig. 10*, 1921. 4. JHERING (von). H. Les mollusques fossiles du Tertiaire et du Crétacé supé- rieure de l'Argentine. An. Museo Nat. de Buenos-Aires, t. XIV, 1907. 5. Roverero, G. Rend. Accad. Lincei, t. XXXII, p. 136, 1913, et t. XXXIII, p-. 92, 1914. LA PAMPA (ARGENTINE) 279 Inférieur. TARWÉEN. — Correspond au Puelchéen de M. Ameghino et à une par- tie des Untere Pampas Stufe ([Miocène) de M. Roth. Entre les formations morainiques et fluvio-glaciaires les correspondances sont les suivantes : RopaDoS PATAGONICOS DU PLATEAU : Moraines des plateaux ou Pichi- leuféen (Jerseyan et Kansan Drift, Scanien et Saxonien, ._ Günzien et Mindelien). RoODpADOS PATAGONICOS DES HAUTES TERRASSES : Moraines des hautes terrasses ou Barilochéen (Illinoïian Drift, Polandien, Rissien). RoDpADOs PATAGONICOS DES BASSES TERRASSES : Moraines des hautes ter- rasses ou Nahuelhuapien (Wisconsin Drift, Mecklem- burgien, Würmien). La série loessique pliocène, recouverte en grande partie, s étend dans la Pampa au-dessous de la série loessique quater- naire; Je l'ai précisée et je lui ai conservé le nom (employé pour elle par M. Ameghino et par M. Doering) de Araucanien!, tout en modifiant légèrement ses limites. Pour donner une base aussi sûre qe possible à mes recherches j'ai revu entiè- rement la riche collection de fossiles provenant des divers horizons araucaniens conservée au Musée National de Buenos- Aires, travail où j ai été grandement aidé, soit par le concours éclairé de M. Charles Ameghino, soit par la libéralité du direc- teur du Musée, M. Angel Gallardo, le zoologue bien connu, maintenant ambassadeur de la République Argentine à Rome, Je suis arrivé à la conclusion que la base de l’Araucanien est bien comme le voulait M. Ameghino, le Rionégréen ; cet horizon est représenté par des grès azurés phosphatiques, restes d'un erg désertique, qui occupait la partie la plus méridionale de la Pampa depuis le Rio Colorado jusqu à la Patagonie sep- tentrionale. Par des études postérieures j'ai reconnu que, dans la péninsule de Valdez*, ce faciès terrestre repose sur un faciès marin à Osérea, quide son côté est intimement lié avec la partie la plus haute de l'Entrerrien. Les doutes de M. Jhering sur la position de ce faciès marin sont dus à un matériel mal recueilli à la base des falaises près de Porto Madryn, où il y a à la fois du Patagonien supérieur, de l'Entrerrien et de l’Araucanien marin et terrestre sans parler des terrasses du Quaternaire moyen et supérieur. 1. RoverETO, G. Los estratos araucanos y sus fôsiles. An. Museo Nac. de Buenos-Aires, t. XXV, p. 1-27, 1914. 2. RovereTo, G. Boll. Soc. Geol. Ital., t. XL, 1921. A A VTC “ TA 280 GAETANO ROVERETO La faune terrestre du Rionégréen connue jusqu’à présent est bien pauvre ; elle a des affinités avec l’Entrerrien et même avec le Santacruzéen. Ce n’est pas en s'appuyant sur des rapports stratigraphiques, mais en utilisant la succession des faunes qu'au-dessus du Rio- négréen on est amené à placer l’Araucanéen typique. Ce niveau a été établi pour des couches fossilifères qui forment la partie supérieure d'une puissante série de la vallée de Santa-Maria, dans la province de Catamarca. Sur les 41 genres de Mammi- fères qu'on y a reconnus, 3 se trouvent dans le Rionégréen, 16 dans l’Entrerrien, 25 dans l'Hermoséen supérieur. L'Hermoséen, dont les couches typiques se trouvent dans la falaise du mont Hermoso, monticule situé sur la côte de l’At- lantique, au Nord de Bahia-Blanca, a fourni une faune très riche qui, avant M. Ameghino, avait été mise dans le Pampéen pour l'unique raison qu'on la trouvait dans la Pampa. — En réalité, sur les 56 genres de Mammifères qu'elle comprend, 20 sont connus dans l’Araucanéen, 22 se continuent dans le Chapal- maléen supérieur, 19 seulement se trouvent dans le Pampéen inférieur ; enfin 7 seulement existent encore, tandis que les genres du Pampéen inférieur encore vivants sont au nombre de 16, ceux du Pampéen supérieur au nombre de 25. Le Chapalmaléen ci-dessus mentionné se trouve dans les falaises des environs de Mar del Plata sur l'Atlantique près du petit arroyo de Chapalmalan ; il doit être placé immédiatement au-dessus de l’Hermoséen par les caractères de sa faune. Sur ses 41 genres de Mammnufères 20 existent dans l’Hermoséen et 21 dans le Pampéen inférieur ; il forme donc tout à fait un niveau de passage, le sommet naturel de la série pliocène continen- tale. Finalement, la succession des différentes couches du Pliocène de la Pampa est la suivante : | CHAPALMALÉEN supérieur b | HERMOSÉEN ARAUCANIEN ARAUCANÉEN inférieur RIONÉGRÉEN ! LES CoNpirioNs TECTONIQUES. — Le lit de la série loessique tout entière a été préparé par de grands mouvements. d'ensemble 1. Rovenero, G. Anales Museo Nac. de Buenos-Aires, vol. XV p- 28, 1914. LA PAMPA (ARGENTINE) 281 qu'on peut analyser aujourd'hui avec une approximation sufli- sante, grâce aux nombreux et profonds sondages exécutés dans la Pampa. À la base de la série pliocène à faciès continental j'ai trouvé, on l’a vu, une régression très étendue de la mer, succédant à un ensemble de couches marines appelées par M. Ameghino Entrerrien et rapportées, par lui à l’Oligocène, et par moi au Miocène. Sous Buenos-Aires, l'Entrerrien se trouve à 35-40 m. de pro- fondeur et au-dessus du niveau de la mer. C’est seulement après plus de deux cent kilomètres vers le Nord que cet Entrerrien affleure le long du Parana ; il s'étend alors du Parana à l’'Uru- guay en s’allongeant jusqu’au milieu des provinces d'Entrerrios et de Corrientes, suivant une ligne plus ou moins correspondante au cours du Parana. Aujourd'hui, les sondages prouvent que cette ligne d’affleu- rement est le bord d’un grand géosynclinal postentrerrien, qui renferme la Pampa tout entière et dont l’axe, orienté suivant le milieu de celle-ci, s'allonge dans le sens du grand estuaire du Rio de la Plata, où 1l a sa partie la plus enfoncée ; cependant que le bas plateau entre le Parana et l’Uruguay correspond à une partie latérale restée rigide. Il est également établi que l’Entrerrien, puissant de presque 160 m., s'est déposé dans une mer intérieure (ou golfe) déjà étendue sur toute la partie septentrionale de la Pampa actuelle, de Buenos-Aires jusqu'aux rives du Pilcomayo environ. Ayant rapporté au niveau de la mer toutes les côtes de l'Entrerrien rencontrées par les sondages, j ai pu établir la zone moyenne du géosynclinal, qui s’allonge en arc au milieu de la Pampa et présente une zone d'enfoncement entre Rufino {à 68 m. au-dessous du niveau de la mer) et Buenos-Aires. Cette zone coïncide avec les plus curieuses anomalies hydro- graphiques de la Pampa. On y rencontre, en effet, du Nord au Sud : la troncature du Rio Juramiento et l’estéro! des sources du Rio Salado; les lagunas de Los Porongos, situées au point où se tronque le cours du Rio Saladillo et marquées par un autre esféro; la vaste Mar Chiquita (avec la grande dépression qui la prolonge) qu'on a appelée la Caspienne argentine, mais qui en réalité est un vrai Tchad ; les troncatures du Rio Primero et du Rio Segundo ; celles d’autres cours d’eaux temporaires entre le Tio et Villa - 1. On appelle estero la troncature en plusieurs rameaux d'un fleuve qui dispa- raît, puis renaît avec le même nombre de branches un peu plus loin. 11 septembre 1922. Bull. Soc. géol. Fr. XXI. — 19 282 Ë GAËETANO ROVERETO Maria ; le marais du Saladillo et la troncature du Ric Quarto ;: le marais entre Junin et Arenales. Seul, le Rio Tercero a réussi à traverser la zone de dépression synclinale et à conserver son cours sans interruption jusqu'au Parana. Ces vastes étendues, sans écoulement, sont relativement peu déprimées par rapport aux terrains qui les entourent. Mais ceci même est en parfait accord avec le faible enfoncement du géo- synclinal. — Certainement, s'il ne s'agissait pas de régions arides, ou du moins où la pluie est très rare, de semblables dépréssions n'auraient pas été conservées. J’ajouterai que si le géosynclinal a commencé à se manifester pendant le Pliocène, il a certainement continué à jouer pendant le Quaternaire. C'est pourquoi la série loessique du Pliocène, et celle du Quaternaire inférieur et moyen, se trouvent à Buenos- Aires au-dessous du niveau de la mer. Les derniers mouvements ont dû se produire à une époque très récente et coïncider, sans doute, avec ceux qu'on reconnaît au midi de Buenos-Aires. En ce dernier point, la Pampa présente des ondulations étendues et peu prononcées dont les anticlinaux comprennent comme dernière couche le Bonaéréen, et dont les synclinaux ont été envahis par l’ingression du Quérandinéen (par exemple suivant l’Arroyo du Gato près de Tolosa), ce qui place exactement la date du plissement entre la fin du Quater- naire et le commencement des temps actuels. Avant de remonter à des mouvements tectoniques plus anciens, il faut se souvenir que partout en profondeur, sous la Pampa, l'Entrerrien marin repose directement sur le Crétacé ou sur le Tertiaire ancien continental. Le Crétacé continental affleure tout autour de la Pampa, excepté le long de la Sierra de Cordova. | La surface envahie forme un grand synclinorium, avec plu- sieurs plis secondaires, qui par son fléchissement doit avoir favorisé l'invasion de la mer. L'axe principal de ce synclinorium, et celui du synclinal entrerrien partent tous deux du Rio de la Plata, au milieu de la Pampa ; mais ils n’ont pas la même direction, ce qui permet de les distinguer. Là où ils se rencontrent (à San-Francisco, à 190 m. au-dessous du niveau de la mer) on a naturellement la zone de grande dépression. Des coupes démonstratives et des résultats de sondages sont publiés dans mon ouvrage sur la Pampat. 1. Roverero, G. Boll. Soc. Géol. Ilal., vol. XXXIII, 1914. Ve Me “0. LA PAMPA (ARGENTINE) 283 Dans sa zone moyenne, le synclinorium est soumis, d’un côté à l'influence du Massif urugayen et de l’autre côté à celle des sierras péripampéennes. Son origine est donc probablement contemporaine du plissement des Andes, et c’est ce même plis- sement qui aurait donné naissance à la grande zone déprimée où le sondage de San-Cristobal a pu rester pendant au moins mille mètres dans du Mésozoïque continental, actuellement placé au-dessous du niveau de la mer. Le sondage de San-Cristobal, fait au milieu de la Pampa sous l’adroite direction de M. l'ingénieur Lagrange, a été poussé, suivant mon conseil, jusqu'à la plus grande profondeur alors atteinte dans l’Amérique du Sud, à 1384 m., avec la pensée que la pénéplaine cristalline due à une érosion précrétacée, sur laquelle pouvait exister une riche nappe d’eau ou de pétrole, devait se trouver 1ci affaissée au moins de deux mille mètres. Je considérais, en faisant ce calcul, la valeur de l’inclinaison avec laquelle le terrain cristallin de l’'Uruguay s’enfonce sous le Rio de la Plata et se trouve à Buenos-Aires à 295 m. de pro- fondeur. De fait, le sondage de San-Cristobal n'ayant pas atteint la profondeur nécessaire, on n’a pas rencontré le Cristallin*. COMPARAISONS DE LA PAMPA AVEC LA PATAGONIE. — Dans les derniers mois de mon séjour en Argentine j eus le moyen de voyager sur les côtes de la Patagonie septentrionale, et je pus étudier ainsi les corrélations stratigraphiques qui existent entre cette région et la Pampa. Les premières différences qu’on remarque entre les deux pays sont que la Patagonie est sablonneuse, tandis que la Pampa est loessique ; que l’une est un plateau, tandis que l’autre, comme on à vu, est un géosynclinal. Le plateau s’étend avec le Rionégréen, c’est-à-dire au com- mencement du Pliocène et, en l’absence de tout phénomène loessique, il ne s’est formé aucun dépôt nouveau appréciable, au cours de la longue durée occupée par la formation de la péné- plaine, — sauf là où sont arrivés les rodados fluvio-glaciaires dont 1l a été question plus haut. Seulement la dissolution des sédiments antérieurs a formé une couverture de graviers. Il n'est pas sans intérêt de rappeler que ces graviers sont constitués par la plupart des roches éruptives anciennes qui affieurent en des points déterminés de la côte (par exemple au Rio Deseado), mais qui ailleurs n'existent qu'en profondeur (par 1. Aujourd’hui à Morro Velho dans le Brésil un sondage aété poussé à 1868 m. (Rev. de Geol., p. 348, 1921). 2. RovereTo, G. Boll. Soc. Geol. Ital., vol. XXXIII, p. 112, 1914. 284 GAETANO ROVERETO exemple à Puerto Madryn elles se trouvent à 150 m. de profon- deur), supportant la série tertiaire, depuis le Patagonien (Eocène) jusqu’à l’Araucanien (Pliocène). C’est donc la mer tertiaire la plus ancienne, celle du Patagonien, qui a pris ces graviers dans leur gisement d’origine. Suecessivement les mers de l’Oligo- cène, du Miocène et du Pliocène se sont transmis le même maté- riel, en détruisant les argiles, les marnes, les grès de la période antérieure. Aujourd'hui encore, ces mêmes graviers, repris aux falaises, constituent les cordons littoraux en sorte qu'ils sont en voie de passer dans les sédiments actuels. Je leur ai donné par suite le nom de « graviers transmis », et je pense que c’est par une transmission de ce genre qu'il faut expliquer la présence dans les sédiments tertiaires de l'Italie péninsulaire de minéraux et de roches dont la provenance est inconnue, Au-dessous de la couverture de graviers dont je viens de par- ler, on rencontre ordinairement des grès azurés et grisätres dont j'ai découvert la nature phosphatée. Ces grès, qui représentent un faciès désertique, appartiennent à la partie la plus ancienne du Pliocène (Rionégréen), et ils sont intercalés dans des couches marines néritiques, tandis qu'au Patagonien la mer couvrait tout le plateau de Patagonie ; il y avait donc au Pliocène inférieur un rivage situé non loin de la côte actuelle. Ces diverses couches n’ont pas de correspondants bien con- nus dans la région de la Pampa. Au-dessous de grès azurés, par contre, on trouve un ensemble de couches marines parfaitement concordantes qui correspondent exactement à l'Entrerrien typique des régions du Nord. Plus bas, on trouve parfois des dépôts d’un type spécial (à faciès de cangrejal ?), que M. Ameghino a appelés uper-patagonien, mais qui sont en réalité un faciès marin du Santacruzien, nom- mé par nous Aonikéen? et qui représente par suite, ou bien la partie inférieure du Miocène, ou bien l’'Oligocène. Le plus souvent de l'Aonikéen on passe avec une transgres- sion au Patagonien. Celui-ci peut représenter tout l'Eocène, ou seulement l'Eocène supérieur et moyen, et il correspond à une période de subsidence marine, durant laquelle la faune s'uni- formise dans les deux zones Chilienne et Argentine. La différenciation des faunes Pacifique et Atlantique, due évidemment à l'érection des Andes méridionales, n’est sensible 1. RovererTo, G. Boll. Soc. Geol. Ital., t. XL, p. 31, 1921. 2. Le cangrejal est une côte de boue particulière à l'Argentine. 3. Roverero, G. Rend. Accad. Lincer, t. X XIII, 1° sem., 1913. LA PAMPA (ARGENTINE) 285 qu’à une époque plus récente que celle de l'immersion patago- nienne. Elle se remarque pour la première fois dans des sédi- ments du Détroit de Magellan, pour lesquels M. Ameghino a établi le Magellanéen et aa mais qui représentent plutôt un faciès austral de l’Aonikéen, c’est-à-dire de l’Oligocène. Les équivalents, dans la Pampa, de l’Oligocène et l'Eocène de Patagonie sont peu connus, surtout parce que dans cette région il régna, pendant le Nummulitique, un régime continental non interrompu, et probablement désertique, dont les dépôts sont confondus avec ceux des périodes antérieures. Au point de vue tectonique, le plateau de Patagonie a subi un certain nombre de mouvements épirogéniques, — très faibles eu égard à l'étendue des surfaces affectées — et qu'on peut suivre le long de la côte actuelle, Tandis que par exemple à la frontière septentrionale de la Patagonie, à la bouche du Rio Negro, la base du grès araucanien se trouve sensiblement au niveau de la mer, à 300 kilomètres au Sud, à la Punta Norte de. Valdèz, elle est à la cote 50 ; 71 km. plus loin, à Punta Delgada de Valdèz, on la trouve à 60 m. ; 90 km. au delà, à Punta Ninfa del Chubut, elle atteint 100 m. d'altitude. Tout à coup, enfin, sur la rive droite du Chubut, elle monte jusqu à 230 m. par suite d’une grande faille qui a surélevé le massif compris entre le Rio Chubut inférieur, le Rio Chico et le Rio Deseado !. Cette faille postaraucanienne a été la première manifestation d'un éfat de tension, qui, s'exerçant sur toute cette partie du plateau, finit par produire les grands écroulements verticaux, auxquels on doit : les cuvettes sèches de la Salina Grande et de la Salina Chica (dont le fond descend à 48 m. au-dessous de la mer), les lacs Musters et Colhué Huapi, et de nombreuses dépressions plus petites, tantôt en forme de fosses, tantôt circu- laires. Par analogie on peut affirmer que le golfe de San-Antonio*, le golfe de San-José, le golfe Nuevo, qui découpent la côte, ont la même origines. C’est ainsi que s'explique le type de côte dit patagonien. 1. Le horst énorme ainsi formé a une grande importance, car il est pétrolifère à Comodoro Rivadavia et peut-être dans toute son étendue. 2, RovererTo, G. Rend. Accad. Lincei, t. XXII, p. 721, 1913. 3. Roverero, G. Rend. Accad. Lincei,, t. XXIII, p. 103, 1913; Boll. Soc. Geol. Jal., t. XL, p. 2, 1921. bn 0 D UT RNA Las CORRE Un SRE EEE -cIf ET d'A HE PSS LE BORD OCCIDENTAL DU PAYS DES SCHISTES LusTrÉs DANS LA HAUTE- UBAYE par Pierre Termier!. Nous avons, l’année dernière, M. Kilian et moi?, montré que, de la Haute-Maurienne au Haut-Queyras, sur une longueur d'environ 100 km., le bord occidental du pays des Schistes Lus- trés est l' eee D d’une surface de charriage ; que cette sur- face de charriage sépare le pays des Schistes Lustrés du pays briançonnais ; que, d’une façon générale, la nappe des Schistes Lustrés est superposée à la nappe briançonnaise ; que, cepen- dant, le ploiement en éventail du système des nappes empilées renverse souvent le contact en question et produit le plonge- ment local des Schistes Lustrés sous les terrains briançonnaus. J'ai consacré quelques journées de cet été à la poursuite en Haute-Ubaye du même contact et des mêmes rapports : contact des Schistes Lustrés et des terrains briançonnais; rapports des Schistes Lustrés et de la nappe briançonnaise sous-jacente. Mal- heureusement, M. Kilian n'a pu se joindre à moi et me guider dans un pays qu'il connaît dans les moindres détails. Du moins étais-je conduit, dans ma tournée; par l'admirable carte géolo- gique® quil a dressée de la Haute-Ubaye et des montagnes avoisinantes et qui ma paru, presque partout, de la plus rigou- reuse exactitude. Pour éviter tout malentendu, je rappelle que les Schistes Lustrés sont une série cristallophyllienne de grande puissance, formée surtout de calcschistes micacés et de marbres phylliteux, contenant aussi des intercalations de micaschistes et de chlori- toschistes et des lentilles de serpentine et de roches vertes diverses. Ce complexe se distingue aisément du complexe brian- connais. D'une part, les terrains briançonnais ont des faciès multiples et divers, suivant leur âge, au lieu que le faciès Schistes Lustrés est presque uniforme. D'autre part, dans la 1. Note présentée à la séance du 19 décembre 1921. CR. somm., p. 225. 2. Pierre Termer el Wizerip KicraAn. Le bord occidental du pays des Schistes Lustrés, dans les Alpes franco-italiennes, entre la Haute-Maurienne et le Haut- Queyras. CR. Ac. Sc., t. 171, 1920, p. 885-890. 3. W. KiLrAN, Feuille Larche de la Carte géologique de la France à 1/80 000, 1903. — Je supposerai, dans tout ce qui va suivre, que le lecteur a cette feuille sous les yeux. TR SCHISTES LUSTRÉS DANS LA HAUTE-UBAYE 287 région dont je parle, les assises briançonnaises, Permien excepté, ne sont pas métamorphiques, au sens exact du mot; c'est tout au plus si quelques assises du Trias sont semi-métamorphiques : l'apparente cristallinité de certaines autres est un simple effet du laminage ; au lieu que, dans le pays des Schistes Lustrés, le métamorphisme est complet et profond, sauf exceptions très rares. Cela étant, rien n’est plus facile que de distinguer les deux pays et de tracer, sur la carte, l’affleurement de la surface de charriage qui les sépare. J'ai suivi cet affleurement depuis Ceillac (haute vallée du Cris- tillan, affluent du Guil) jusqu'un peu au delà du coi de Mary (par où l’on passe de la Haute-Ubaye dans la vallée de la Maira) : c'est une ligne presque droite, dirigée du Nord-Ouest au Sud- Est, franchissant au col de Girardin la crête entre Queyras et Ubaye, et coupant à Maurin la vallée même de l’'Ubaye. Le long de cette ligne, le contact des Schistes Lustrés et des assises briançonnaises plonge vers le Sud-Ouest, sous un angle variable, qui est habituellement de 40 degrés, mais qui peut descendre presquejusqu à zéro (col de Girardin), ou grandir presque jus- qu’à 90 degrés (versant italien du col de Mary). Au Nord-Est de la ligne en question, aussi hien en Haut- Queyras qu'en Haute-Ubaye, on se trouve dans le pays des Schistes Lustrés, qui se prolonge largement en Italie; mais le pays briançonnais y réapparaît çà et là, en fenêtres, ramené au jour par les ondulations répétées du système des nappes et par l'érosion. Ces fenêtres sont naturellement de moins en moins nombreuses et de moins en moins étendues au fur et à mesure que l’on marche vers l'Est ou le Nord-Est. Le bord de chacune d'elles est une ligne fermée d’affleurement de la surface de charriage ; et l’on doit naturellement y observer les mêmes phé- nomènes que le long du bord occidental du pays des Schistes Lustrés. De Maurin au col de Longet, en remontant l'Ubaye jusqu à sa source, on rencontre successivement quatre de ces fenêtres : la première montre du Trias (quartzites, calcaires, cargneules) et un peu de Malm à faciès briançonnais ; la deuxième ne laisse affleurer que des calcaires et des cargneules triasiques ; la troisième, près de l'Hubac de Longet, amène au jour des cal- caires du Trias et du Permien métamorphique, mécaniquement mêlés ; la quatrième enfin, au col même de Longet, fait appa- raître, avec une grande épaisseur, le Permien métamorphique, surmonté d'un peu de Trias très aminei et discontinu. Quant au pays briançconnais qui s'étend au Sud-Ouest de la ligne Ceillac-Maurin-col de Mary, c’est un pays extrémement 288 PIERRE TERMIER plissé, en plis dirigés du Nord-Ouest au Sud-Est, qui n’ont d’ail- leurs de régulier et de constant que leur direction. Tantôt très aigus et isoclinaux (avec plongée habituelle des couches vers le Sud-Ouest), tantôt presque droits et à grand rayon de courbure, ils font affleurer en des bandes étroites, qui sont presque tou- jours de longues lentilles, les divers terrains de. la série brian- connaise, du Permien aux grès d'Annot oligocènes. Les étire- ments et le laminage y sont Abe que l’on ne peut pas supposer que la série soit autochtone; car ces phénomènes paraissent indépendants des plissements bles. et ceux-ci, dans la plu- part des cas, ne suffiraient pas à les expliquer. Le pays brian- connais est donc une nappe, tout comme le pays des Schistes Lustrés qui s’est avancé sur lui. Les études de M. Kilian sur la région de Guillestre ont montré que cette nappe briançonnaise est parfois doublée, peut-être triplée, par des reploiements (ou digitations) antérieurs au plissement visible, lequel n’est qu'un plissement secondaire. Les reploiements ou digitations dont je parle se prolongent dans les montagnes entre Briançon et Val- louise et deviennent ce que j'ai appelé autrefois les frois écailles inférieures du Briançonnais. Nulle part, dans la région de l’Ubaye, on n’a vu, jusqu'ici, de témoin des Schistes Lustrés posé, en recouvrement, sur la nappe briançonnaise. On sait que de pareils témoins sont nom- breux, plus au Nord, aux environs de Briançon ! ; que, plus loin encore vers le Nord, le Mont-Jovet? est un gros paquet de Schistes Lustrés flottant sur le pays briançonnais ; enfin que, entre Briançon et le bord du massif du Pelvoux, flottent de même, sur la nappe briançonnaise digitée, des lambeaux d'une nappe plus haute que celle des Schistes Lustrés et d’origine plus lointaine (quatrième écaille* briançonnaise) *. Dans les montagnes de l'Ubaye rien de semblable n'apparaît ; à l'Ouest du bord occi- dental du pays des Schistes Lustrés, l'érosion n’a rien laissé subsister des nappes supérieures à la nappe briançonnaise. Un peu à l'aval de Maurin, entre la Barge et la Blachière, on voit, de part et d'autre de la vallée, les plis de la série brian- connaise devenir momentanément verticaux. Cette barrière de 1. Prerre Termier et Wicrrin Kicran, Sur la signification tectonique des lam- beaux de micaschistes, de roches cristallines diverses et de roches vertes, qui affleurent çà et là, près de Briançon, au sein ou à la surface des terrains à faciès briançonnais. C. R. Ac. Sc., t. 171, 1920, p. 766-772. 2. In., Le lambeau de recouvrement du Mont-Jovet en Tarentaise. Zhid., t. 171, 1920, p. 1100-1105. 3. Pierre TEruier, Les mylonites de la quatrième écaille briançonnaise. Zbid., t. 171, 1920, p. 653-657. SCHISTES LUSTRÉS DANS LA HAUTE-UBAYE 289 plis verticaux limite vers l'Ouest la pénétration des Schistes Lustrés sous la nappe briançonnaise renversée. Telle est, à mes yeux, la structure générale de la Haute- Ubaye. Elle est exactement ce que nous prévoyions, M. Kilian et moi, d'après nos courses de l’année dernière. Voici quelques observations de détail, qui m'ont paru importantes et qui ne m'ont laissé aucun doute sur l'existence des deux nappes super- posées : nappe des Schistes Lustrés, nappe briançonnaise. De Ceillac à Maurin par le col de Girardin. — On suit le bord même des Schistes Lustrés, qui sont ici, le plus souvent, des marbres en fines plaquettes, gris, plus rarement vert clair. Parfois, notamment au col de Girardin, il s’y intercale des pla- quettes de micaschistes gris ou vert pâle. Ces marbres phylliteux confinent, à l'Ouest, à des calcaires triasiques d’un type banal, sous lesquels ils s’enfoncent. Au contact même, il y a, presque toujours, une intercalation de cargneules. En deux points parfaitement indiqués sur la carte géologique, on voit, dans ce même contact, une faible épaisseur de quartzites du Trias, surmontés eux-mêmes par des calcaires. Les cargneules sont broyées. Je n'ai cependant pas vu de mylo- nite qui m'offrit un mélange des roches des deux nappes. Sur l’arête du col de Girardin, les cargneules du contact, épaisses de quelques mètres, sont immédiatement surmontées par des marbres blanc jaune, avec taches roses, qui sont, à peu près sûrement, du Malm et qui supportent eux-mêmes une puissante série triasique, base des escarpements de Font-Sancte. Ainsi, de Geillac à Maurin, les Schistes Lustrés confinent à du Trias et à des termes divers et quelconques du Trias. Ils ne confinent immédiatement ni au Lias, ni au Malm, l'un et l’autre bien développés et très reconnaissables dans le massif de Font- Sancte. Quand ils confinent à des calcaires triasiques, 1l y à, dans le contact, des cargneules, plus ou moins broyées, que j'interprète comme des mylonites de calcaire triasique. A l'Ouest . du contact, dans la série briançconnaise, l’allure des étages est _lenticulaire, et le Trias tout entier, dont l'épaisseur normale est cependant énorme (peut-être plus de 1000 mètres), se réduit parfois à quelques mètres de cargneules. Vallon et col de Mary, col de Marinet. — Sur la rive gauche du vallon de Mary, on suit sans interruption la bande de Schistes Lustrés qui vient de Maurin, du col de Girardin et de Ceillac; bande toujours formée, presque exclusivement, de marbres phylliteux gris en fines plaquettes, et dont la largeur diminue graduellement à cause de la présence, au Nord-Est, 290 PIERRE TERMIER d’une longue et large fenêtre ramenant au jour les terrains briançonnais. Dans la partie basse du vallon, les Schistes Lustrés, plongeant au Sud-Ouest, s'enfoncent sous les calcaires triasiques, exacte- ment comme à Maurin et sous un angle moyen de 40 degrés ; mais la bande de calcaires triasiques sous laquelle ils pénètrent ainsi s'écrase peu à peu dans le haut du vallon, entre les _ Schistes Lustrés et les roches rouges et vertes du Permien (désignées sur la carte géologique comme andésites). Vers la pointe sud-est de la lentille calcaire, il y a un peu de quartzites du Trias, entre Permien et calcaires triasiques. Au col de Mary, les Schistes Lustrés, plongeant toujours au Sud-Ouest, s’enfoncent sous les roches permiennes auxquelles ils confinent. Les roches permiennes forment ici une bande d'envi- ron 200 mètres de largeur; elles plongent elles-mêmes sous des quartzites triasiques. L'inclinaison générale des assises augmente beaucoup au delà du col, sur le versant italien, jusqu'à ce qu elles deviennent presque verticales. Les roches rouges et vertes marquées andeésites sur la carte géologique m'ont paru complexes !. Peut-être y a-t-1l parmi elles de véritables coulées de laves ; maïs, ce qui semble y domi- ner, cest un tuf volcanique où les éléments d’origine éruptive et les sédiments quartzeux se mélangent. Tout cela est incroyable- ment laminé, jusqu’à prendre un aspect de micaschiste. M. Kilian a constaté jadis les étroites relations de ce système volcanique, ou semi-volcanique, avec des grès, quartzites, schistes et poudingues à aspect de verrucano, qui ne peuvent être attribués qu au Permien. En montant du col de Mary au col de Marinet, on voit la bande des roches permiennes s’élargir beaucoup. Près du col de Marinet, elles renferment une intercalation lenticulaire, de quelques mètres de puissance, formée de quartzites blancs, roses ou lie-de-vin. Les couches, ici, sont verticales. Les quartzites de cette lentille sont transformés par le laminage en de minces membranes translucides. Au col de Marinet passe une bande de cargneules qui sépare le Permien des calcaires triasiques, dres- sés en escarpements à la base des Aiguilles de Chambeyron. En réalité, la zone de contact du Permien et des cargneules est ici une zone mylonitique, où se mélangent des quartzites triasiques laminés et devenus membraneux, des plaquettes permiennes luisantes et semblables à des micaschistes, enfin des cargneules : 1. Elles ont été décrites par M. Kilian et par moi en 1895 (B. S. G. F., (3), 23, 1895, p. 409). SCHISTES LUSTRÉS DANS LA HAUTE-UBAYE 294 zone d'écrasement et de laminage, large de 50 à 100 mètres, où se mêlent Permien et Trias. La bande d’andésites et de tufs andésitiques se prolonge jus- qu’à la rive orientale du lac de Marinet. Ses assises, d’une cou- leur verte assez claire, ont une plongée d’au moins 60 degrés, vers le Sud-Ouest. Une autre bande des mêmes roches, parallèle à la première, semble la relayer, à partir du lac, et court plus loin vers le Nord-Ouest, tandis que la première bande s’arrête au milieu des quartzites triasiques. La deuxième bande, à son extrémité nord-ouest, semble se fondre dans des sédiments à faciès de verrucano. Dans toute cette région comprise entre le vallon de Mary et les Aiguilles de Chambeyron, le Permien, quoique très laminé, n'est pas métamorphique. Revenons au col de Mary. Les Schistes Lustrés y sont plus épais que la carte géologique ne l'indique et occupent une bande qui n'a pas moins de 500 mètres de largeur et qui comprend la butte cotée 2 7139. Ils reposent à l'Est sur des cargneules et des marbres blancs triasiques qui forment, entre eux et les quartzites de la Tête de Cialancion, une étroite et mince bande. Près de ce bord occidental de la longue fenêtre de Cialancion, de Roure et de la Pointe-de-Mary, les Schistes Lustrés renferment beaucoup de calcschistes micacés noirs, du type habituel. Sur le plateau de Roure, qui domine la rive droite du vallon de Mary, les cargneules s'étendent sur les quartzites du Trias horizontaux ou ondulés, en un manteau peu épais et largement déchiré. Des flaques de cargneules ou de marbres sont conser- vées dans des cuvettes de quartzites. En un point, des schistes luisants, violacés et bruns, à aspect de verrucano laminé, s’in- tercalenf entre quartzites et cargneules. Les quartzites eux- mêmes, blancs ou roses, jouent dans la partie visible de la fenêtre, Le rôle principal ; ils sont souvent très laminés eux aussi. En descendant de Roure vers Maurin, on voit la fenêtre se rétrécir peu à peu, jusqu à n'avoir plus, près de l’'Ubaye, qu'un kilomètre à peine de largeur. C’est près de son bord oriental et au delà de ce bord qu’apparait, dans les Schistes Lustrés, la roche verte dite marbre de Maurin, exploitée, en carrière à ciel ouvert, à une cote voisine de 2 100. En réalité, cette roche est une serpentine, veinée de calcite blanche; elle se présente comme un noyau dur et résistant, de forme et de dimensions encore mal connues, dans une puissante masse de serpentine broyée, laminée et schisteuse. Les assises plongent au Sud- Ouest, très fortement. Au toit de la serpentine, il y a une très 292 : PIERRE TERMIER faible épaisseur (quelques mètres) de calcaires triasiques, puis les quartzites, broyés, friables et pulvérulents ; au mur sont les Schistes Lustrés, sous la forme de marbres phylliteux gris, très fissiles. Le laminage de toutes ces roches est vraiment extraor- dinaire. De Maurin au col de Longet. — Les pentes qui dominent au Nord les villages de Maljasset et de Combe-Brémond montrent les contournements, déversés au Nord-Est, de la surface de charriage, base des Schistes Lustrés. Ces contournements n'ont rien de compliqué ; ce sont des plis à rayons de courbure relati- vement grands, tout à fait incapables d’avoir produit dans les Schistes Lustrés et dans la région briançonnaise sous-jacente les laminages, étirements, broyages et suppressions observés. À Combe-Brémond, on sort de la longue fenêtre ci-dessus décrite, et, jusqu au delà du lac du Prarouart (Paroird de la carte), on chemine dans les Schistes Lustrés. Les roches vertes de la rive gauche de l’'Ubaye se prolongent, sur la rive droite, par des chloritoschistes et des serpentines laminées. Sur la rive nord du lac du Prarouart, un brusque anticlinal fait surgir le Trias; c'est la fenêtre du Péou Roc, large de 1 km., longue, du Sud au Nord, de 4 km. On n'y voit que des calcaires triasiques du type ordinaire, généralement verticaux, et, sur le bord, un liseré presque continu de cargneules. Les calcaires ainsi mis à jour par cette boutonnière montent à près de 3 300 mètres d’altitude. Le chemin du col de Longet rentre ensuite dans les Schistes Lustrés. Le type caleschistes micacés noirs y devient peu à peu prépondérant, tandis que le type marbres phylliteux gris, qui dominait à Maurin, devient plus rare. Il y a aussi d'épaisses intercalations de roches vertes, qui sont généralement, des ser- pentines laminées. À la hauteur de l'Hubac de Longet, vers le point 2412 de la carte, une troisième fenêtre s'ouvre, très étroite, dirigée Sud- Nord sur la rive gauche de l’Ubaye, tournant au Nord-Est sur la rive droite et montrant, comme l'indique fort bien la carte géologique, des calcaires triasiques et des roches permiennes. Mais il y a ici de curieux phénomènes. Les calcaires triasiques sont de deux types : un calcaire jaune, à patine nankin ou robe de capucin, siliceux, non métamor- phique en apparence ; un marbre blanc très cristallin, semblable aux marbres du Trias semi-métamorphique de la Vanoise. Les roches rapportées au Permien sont des quartzites micacés et chloriteux, très métamorphiques, entièrement semblables à ceux SCHISTES LUSTRÉS DANS LA HAUTE-UBAYE 293 (dont je parlerai bientôt) qui affleurent au col de Longet, sem- blables par conséquent aux roches permiennés métamorphiques de la Vanoise. D'où cette conclusion : entre le col de Mary et le point 2412 du thalweg de l'Ubaye, le Permien de la série briançonnaise devient hautement métamorphique. La distance horizontale entre les deux points est d'environ 10 kilomètres. Les roches briançonnaises qui surgissent ainsi dans cette étroite fenêtre se mélangent mécaniquement. L'indication donnée par la carte géologique d’un noyau permien, entouré d’une enveloppe régulière de Trias, n'est qu'un schéma; il y a, en réalité, des lames multiples, alternantes, de calcaires et de quartzites mica- cés ; 1l y a même des blocs de calcaire jaune mylonitique conte- nant des débris anguleux de quartzites micacés, de micaschistes, de marbre blanc, et même de Schistes Lustrés. La fenêtre de l'Hubac de Longet ne montre, en somme, qu’une mylonite de Permien et de frias, avec quelques débris de la nappe supé- rieure. Cette fenêtre se ferme rapidement au Nord, dans les pentes qui descendent du col de la Noire. Mais au delà des crêtes, dans le haut du vallon d’Aigue-Blanche, la carte géologique indique et j'ai vu autrefois plusieurs petites fenêtres analogues, de direc- tion Sud-Nord, laissant voir des cargneules. Un peu avant d'arriver au lac de Longet, on voit s'ouvrir une quatrième fenétre, de forme ovale, où affleure le Permien méta- morphique, surmonté d'un liseré très mince, et qui m'a semblé discontinu, de calcaire triasique. Les Schistes Lustrés qui dominent le bord nord de la fenêtre renferment des intercalations de roches vertes laminées, parmi lesquelles il y a des micaschistes à lawsonite et à glaucophane, et des micaschistes à riébeckite, identiques à ceux que j'ai signa- lés autrefois près de Saint-Véran !. Le liseré triasique entre Schistes Lustrés et Permien est com- posé de marbres phylliteux très cristallins, blancs ou gris, zonés, avec mica blanc abondant, parfois avec un peu de chlorite, entiè- rement semblables aux marbres phylliteux du Trias de la Vanoise. Ces marbres se débitent en dalles. Nulle part leur épaisseur ne dépasse 12 ou 15 mètres ; elle m’a paru tomber par- fois à zéro, les Schistes Lustrés venant alors toucher le Permien. Ce Permien, qui forme la cuvette du lac de Longet et l’arête du col de Longet, est parfaitement concordant avec le Trias et avec les Schistes Lustrés qui le surmontent. Il a le faciès du 1. Bull. Soc. fr. de Minéralogie, t. XX VII, 1904, p. 265-269. de rt à * FAT Er La TE RIT EE LEA AT 2e QUE æl ie ke 294 PIERRE TERMIER Permien de la Vanoise, du massif d'Ambin, du Mont-Pourri, du Val-Grisanche. La roche qui y domine est un quartzite micacé, avec un peu de chlorite, très dur, blanc et vert, souvent ondulé dans le détail. Nous avons, M. Kilian et moi, décrit ce type dominant et quelques autres types accessoires, dans une Note de 1901. Nulle part je n’ai observé de véritables gneiss. L’or- those, le microcline et l’albite sont fréquents, mais peu abon- dants et toujours microscopiques. Au Nord, à l'Ouest et au Sud, ce Permien métamorphique s'enfonce doucement, avec une pente qui semble être en moyenne d'une dizaine de degrés, sous les Schistes Lustrés. A l'Est, dépassant un peu la frontière franco-italienne, il forme escarpement au-dessus d'un petit lac, et, au pied de cet escar- pement, repose sur les Schistes Lustrés, la plongée du contact étant d'environ 40 degrés et ce contact étant incliné vers l'Ouest. La fenêtre du col du Longet est donc déterminée par un dôme, fortement déversé sur son bord oriental, très surbaissé sur le restant de son pourtour. Résumé et conclusions. — En résumé, il y a, dans la Haute- Ubaye, indépendance stratigraphique complète entre les Schistes Lustrés et la série des terrains briançonnais. Les Schistes Lustrés sont, très certainement, une nappe jetée sur la série briançon- naise. Là où le contact est visible, on les voit reposer sur n'im- porte quel terme de ladite série, même sur des termes plus anciens que le Trias. En plusieurs points de ce même contact, on observe des mylonites, souvent puissantes, où se mélangent les roches briançonnaises (Trias et Permien) et parfois, quoique plus rarement, les débris arrachés à la nappe même des Schistes Lustrés. Dans cette nappe des Schistes Lustrés, on ne voit, en Haute- Ubaye, que des calcschistes micacés, des marbres phylliteux et des roches vertes. Les gneiss n’y apparaissent que plus loin vers l'Est, en Italie, au delà du Viso. La série briançonnaise, en Haute-Ubaye, ne montre pas de terme plus ancien que le Permien. Jusqu'aux environs de Mau- rin, les terrains de cette série briançonnaise ne sont pas méta- morphiques. Mais, si l’on enlevait le manteau de Schistes Lustrés qui les recouvre à partir de Maurin, on les verrait envahis gra- duellement, de l'Ouest à l'Est, par le métamorphisme : phéno- mène analogue à celui que j'ai décrit il y a trente ans sur le 1. B.S. G. F., (4), 1, 1901, p. 418-420: L'étude en question comprend quelques diagaoses de Michel-Lévy, conformes d’ailleurs aux nôtres. SCHISTES LUSTRÉS DANS LA HAUTE-UBAYE 295 bord ouest de la Vanoise. À l’Hubac de Longet, le métamor- phisme, complet déjà dans le Permien, est encore incomplet dans le Trias ; au col de Longet, 1l semble complet dans le Trias ui-même. Quelques kilomètres suffisent pour que cette transfor- mation latérale commence, s'opère et s'achève. La série briançonnaise de la Haute-Ubaye n'est certainement pas autochtone : même loin de la surface de charriage qui la sépare des Schistes Lustrés, même là où ses ondulations et ses plis sont simples et presque tranquilles, elle manifeste de tels étirements et un tel laminage que l’on ne peut pas supposer qu'elle soit en place. Non seulement le pays briançonnais se déverse en nappe, à l'Ouest, sur la région du Flysch et sur le pays autochtone, comme MM. Haug et Kilian nous l'ont appris dès 1892, et comme Jje l'ai montré quelques années plus tard dans les montagnes entre Briançon et le Pelvoux ; mais le pays briançonnais tout entier, jusque par-dessous la nappe des Schistes Lustrés, est lui-même une nappe, qui va plongeant sous celle des Schistes Lustrés et dont la racine, d'emplacement inconnu, est sûrement à l'Est de la frontière franco-italienne. Qu’'y a-t-1l, sous cette nappe briançonnaise, dans la région dont je parle? Que trouverait-on par un sondage profond, exé- cuté à Maurin ou à Ceillac? Peut-être des replis de la nappe briançonnaise, comme ceux qu'une surélévation postérieure, en forme de dôme, a fait apparaître, près de Guillestre, et que M. Kilian a décrits; et peut-être, sous ces replis, le Flysch de la zone des Aiguilles d'Arves. Mais les détails de cette structure profonde échappent à notre analyse. Enfin, au-dessous du sys- tème plissé des nappes, le sondage atteindrait les terrains autoch- tones, représentés sans doute par les {erres noires du Juras- sique moyen (comme dans la fenêtre de Saint-Clément ! près Embrun), ou par du Lias, ou par du Trias, ou par du granite du type Pelvoux (comme dans ce curieux affleurement du Plan-de- Phazy ?, près Mont-Dauphin, que j'interprète aujourd’hui comme une fenêtre découvrant l'Autochtone). En tout cas, l'on ne peut plus douter que le Briançonnais, Ubaye comprise, ne soit un pays de nappes empilées. C'est la conclusion à laquelle nous étions conduits, l’an dernier, M. Kilian et moi, par nos communes recherches dans la Haute-Maurienne et dans les environs de Briançon. C'est celle, aussi, que j'annon- 1. Ém. Hauc, Feuille Gap de la Carte géologique de la France à 1/80 000. 2. Signalé par Charles Lory dans sa Description géolog. du Dauphiné; décrit par M. Kilian et par moi en 1898 (B.S. G. F., (3), 26, p. 357). 296 PIERRE TERMIER çais dès 1899 ! ; celle, encore, à laquelle arrivaient, par des voies bien différentes, en 1905 MM. Maurice Lugeon et Emile Argand?, en 1912 Jean Boussac à. L'âge des Schistes Lustrés demeure mal connu. Je veux dire par là que les limites, dans le temps, de la série compréhensive métamorphique que l'on désigne sous le nom de Schistes Lustrés, ne peuvent être précisées. Je continue de croire que la série en question va du Trias moyen au Nummultique, pour les raisons que nous avons, M. Kilian et moi, exposées l'année passéel; mais ces raisons, en ce qui concerne le Trias et le Nummulitique, ne sont pas absoïument péremptoires. 1. CR. Ac. Sc., t. 128, 1899; p. 466. 2. CR. Ac. Sc., t. 140, 1905, p. 1364. 3. Etudes stratigraphiques sur le Nummulitique alpin, 1912, chap. I, passim. 4. Pierre Termier et Wirrrio Kizran, Sur l’âge des Schistes Lustrés des Alpes occidentales. CR. Ac. Sc., t. 171, 1920, p. 1348-1353. 297 L'OXxXFORDIEN MOYEN DES ENVIRONS DE NIORT PAR À. de Grossouvre !. PLANCHE XV La présente note a pour objet spécial l'étude des couches moyennes de l'étage oxfordien qui affleurent au Sud de Niort et qui ont été mises au jour dans la tranchée des Grosses Terres, sur la ligne de Niort à La Rochelle, et dans la première tran- chée qui précède la station d'Aiffres sur la ligne de Niort à Saint- Jean-d’Angély. Il est nécessaire tout d'abord de définir ce que j'entends par étage oxfordien. Si sa limite supérieure, universellement admise, est indiquée par l'apparition du Peltoceras bimammatum Quensr., 1l n y a pas le même accord pour sa limite inférieure : les uns annexent à cet étage la zone à Pelf. athleta, d’autres au contraire rejettent celle-ci tout entière dans le Callovien. Je dis tout entière, car, en réalité, dans la zone ainsi dénommée le P. athleta ne se rencontre pas sur toute la hauteur : ilne s’y trouve que dans les couches de la base, et plus haut il est rem- placé par P. forosum OpPr. et P. Eugentü b'Ors. Il s'ensuit que la zone dite à P. athleta doit effectivement se dédoubler : à la base des couches avec P. athleta type, accompagné de Collotia Fraasi OP. et de C. angustilobata Brasir, et dans lesquelles existent encore Séepheoceras coronatum et des Reineckeia. Le genre Quenstediticeras y apparaît, et dans l’oolithe ferrugineuse à P. athleta de Pas-de-Jeu j ai trouvé un représentant de ce genre bien voisin de Q. Sutherlandiæ. C'est au-dessus de cette première zone que je placerais la limite entre le Callovien et l'Oxfordien. Dans la coupe classique de Dives et de Villers, telle que nous l'ont fait connaître les travaux d’Hébert et de MM. H. et R. Douvillé, les premières couches oxfordiennes seraient celles cataloguées ? par M. H. Dou- villé sous la désignation H!. On peut réunir dans cette coupe les couches fossilifères allant de H!' à H6. Le Qu. Lamberti, 1. Note présentée à la séance du 19 décembre 1921. 2. H. Douvicré (1881), Note sur la partie moyenne du terrain jurassique dans le bassin de Paris, B.S. G.F.(3), IX, p. 439, indique par cette notation les numéros de la coupe donnée par HégerrT (1860), B. S. G.F. (2), XVII, p. 303. 12 septembre 1922. Bull. Soc. géol. Fr. (4), XXI. — 20. En CREUSE PRES AMEN TS, PA 298 À. DE GROSSOUVRE caractéristique de H* par son abondance, disparaît à la base de Qu. Mariæ, très rare dans les couches H!3, moins rare dans H#, devient commun dans H6. Le Cardioceras præcor- datum! R. Douvicré apparait dans H#. Au-dessus de HS il y a une assez grande épaisseur de couches sans fossiles Jusqu'à l’oolithe Fnnemorse 15 (Nb puissante de 2 m. 50, que l’on désigne comme zone à Am. cordatus : c’est là, d'après R. Douvillé, le niveau du C. Suessi, tel qu’entend ce dernier ?. Mais aucun Cardioceras de cette oolithe ferrugineuse ne cor- respond au type de Sowerby, tel que nous l’a fait connaître la planche 94, fig. 2, de la Palæontologia universalis. Ni dans les collections du Mecs d'Histoire naturelle, ni dans celles de l’Ecole des Mines, je n'ai vu Me loue de cette espèce provenant de ce niveau, espèce qui, à mon avis, est essentielle- ment caractérisée par une bifurcation des côtes secondaires, tout à fait sur le bord externe, au voisinage de la quille. Cependant on a donné le nom de Card. cordalum à une série de formes qui ont une ressemblance plus ou moins lointaine avec le type de Sowerby, par exemple celles figurées par P. de Loriol dans ses monographies de l’Oxfordien inférieur du Jura bernois et du Jura lédonien, c’est-à-dire représentant des échantillons des marnes à Am. Renggeri de la Suisse et de l'Est de la France. Vers la partie supérieure de ces marnes se montrent, d’après les observations que m'a communiquées M. P. Petitclerc, des formes très analogues, sinon identiques, à celles de l’Oolithe ferrugineuse de Villers ; cette dernière ne doit donc pas être considérée comme constituant la zone du C. cor- datum, mais. comme correspondant à la partie supérieure de l'Oxfordien inférieur. L'Oxfordien inférieur, ou couches à Am. Renggeri, compren- dra trois zones : à la base, une à Qu. Lamberti et Qu. Mariæ, au-dessus une à Card. præcordatum, et au sommet une à caractériser par des Cardioceras non dénommés, mais dont quelques-uns rappellent les C. MNikitianinum Lanusen et C. Rouilleri Lanusex (non NikiriN) et où s’est multiplié le Suessi (R. Douv.). C’est à cette dernière zone qu'appartient l’oohithe ferrugineuse de Villers, dans laquelle Munier-Chalmas a d’ailleurs recueilli le Creniceras Renggeri, car son échantillon, 1. Je place dans le genre Cardioceras cette espèce que R. Douvillé avait classée dans les Quenstedticeras : une quille commence en effet à apparaître à un certain stade de développement et, d'après les matériaux que j'ai en mains, l'adulte a son bord externe anguleux et non arrondi comme chez les Quenstedticeras. 2. R. Douvizré, Étude sur les Cardioceratidés, p. 64, pl. 1v, fig. 21-93. “3 OXFORD. MOY. DE NIORT 299 d'après la figuration qu’en a donnée R. Douvillé !, montre nette- ment l'allure caractéristique de la spirale ombilicale de cette espèce. L'Oxfordien moyen, zone à Card. cordatum, doit donc être recherché plus haut, très probablement dans l'Oolithe de Trou- ville, où Hébert ? a signalé l'existence de C. cordatum ; en outre, M. H. Douvillé3 a fait connaître qu'il existait dans la collection de l'Ecole des Mines un échantillon de cette espèce provenant de Trouville qui, d’après sa gangue, appartient certainement à cette même zone. J'ajouterai que, plus haut encore, dans l’'Oxfordien supérieur, se trouve un Cardioceras pouvant être confondu avec le C. cor- datum. I est donc important de noter que l'indication de cette espèce dans la liste de fossiles d’une couche donnée ne permet pas d'en conclure le niveau précis. Le C. cordatum, sinon identique au type de Sowerby, du moins en échantillons se rattachant intimement à cette espèce, au titre de races locales, car ils en possèdent les traits caracté- ristiques, est abondant dans l’oolithe ferrugineuse de Neuvizy : on trouve la même race, au-dessus des marnes à Am. Renggeri de l'Est, dans l’assise de calcaires marneux dite à Pholadomya exaltala. L'Oxfordien supérieur est formé par les couches comprises entre la zone à C. cordatum et celle à Pelf. bimammatum : on peut y distinguer au moins trois zones de bas en haut : 1° à Ochetoceras Henrici, 2° à Och. canaliculatum, 3° à Och. nov. sp. Ces préliminaires posés, considérons la composition du Juras- sique aux environs de Niort, Le Callovien y est bien représenté : il succède à la zone la plus supérieure du Bathonien, caractérisée par Oppelia aspi- doides, OEkotraustes serrigerus, Cosmoceras contrarium, etc., que j'ai eu l’occasion d'observer, il y a longtemps déjà, dans des travaux de déblaiement faits au-dessous des rails de L vole, près de la gare de Niort. Un peu plus haut, au niveau de la rue qui accède à cette gare, mon regretté nine et ami Gourbine a recueilli une espèce, Cosmoceras Goweri, caractéristique de la zone inférieure du Callovien qui existe dans l’oolithe ferrugineuse de Poix-Terron (Ardennes). 1. R. Douvizzé. Etude sur les Oppéliidés de Dives et de Villers. Mém. de Pal. de la S. G.F., XXI, pl. 1, fig. 16. 2. HéBerT, loc. cit., p. 304. 3. H. Douvizcé, loc. cit., p. 445. 300 A. DE GROSSOUVRE Le Callovien moyen à Reineckeia anceps, Stepheoceras coro- PAULINE EN , à l'état de calcaire très fossilifère, est bien déve- loppé dans le département des Deux-Sèvres, notamment aux environs de Niort, où sa faune a été l’objet d’une belle mono- graphie de M. P. Petitclerc !. Le Callovien supérieur est moins facile à observer car, aux environs de Niort, il est à l’état marneux et ses affleurements sont masqués, mais son existence est affirmée par la découverte, au Sud de Niort, des Collotia Fraasi et angustilobata : on a recueilli aussi dans cette région le Quenst. Lamberti, mais jus- qu'ici on n’a jamais trouvé ni le Qu. Mariæ, ni aucune des espèces qui caractérisent l’Oxfordien inférieur. Plus haut, immédiatement sous les couches à Spongiaires de l’'Oxfordien supérieur, des marnes gris bleuâtre ont été enta- mées à la base des tranchées des Grosses-Terres et d’Aiffres. Elles renferment une faune abondante de petites Ammonites pyriteuses, de sorte qu’au premier abord et surtout à cause de l’abondance d'un Creniceras qu'on a rapporté au C. Renggeri, on les a parallélisées avec les marnes de l'Est. Mais cette appa- rence est trompeuse, car le Creniceras en question n'est pas le Renggeri, mais le crenatum. On y trouve aussi un Cardioceras semblable au type de Sowerby, de sorte que ces marnes doivent être classées dans l'Oxfordien moyen. Voici leur faune : Cardioceras cordalum Sow. — cf. quadratoides N1- KITIN. — alternans v. Bucu. Trimarginites Sauvageti n. sp. Taramelliceras ledonicum 5e Lor. — pseudopichleri DE Lor. — frequens n. sp. Creniceras crenatum Bruc. — Gourbiner n. sp. Cadomoceras Cossmanni n. sp. Perisphinctes bernensis ne Lor. — cf. Girardotine Lor. Perisphinctes perisphinctoïdes SINzow, et var. amatla DE Lor. Peltoceras (Eugenui ?). Sphæroceras sp. Phylloceras cf. plicatum Neu- MAYR. Lytoceras parvulum n. sp. Aplychus du groupe des cellulosi. Belemnites latesulcatus »'Ors. _ Girardoti pe Lor. Terebratula sp. (en petits échan- tillons indéterminables). Pentacrinus pentagonalis Gorpr. Balanocrinus subteres Gozpr. Tous les échantillons sont de très petite taille : très peu dépassent un diamètre de 530 mm. 1. P. Perircrerc. Essai sur la faune du Callovien du département des Deux- Sèvres, 1915. — Note sur plusieurs espèces d’Ammonites nouvelles ou peu connues du Callovien moyen des environs de Niort, 1918. OXFORD. MOY. DE NIORT 301 La faune est caractérisée par l'abondance de Trimarginites, des Taramelliceras, des Creniceras, des Perisphinctes bernensis et des articles de Pentacrinus pentagonalis. À remarquer l'absence complète des Hecficoceras. À Villers, ils ne paraissent pas dépasser la zone H#. Dans l'oolithe ferru- gineuse de Neuvizy il n’y en a pas non plus. De l'Oxfordien supérieur et moyen du Jura bernois, P. de Loriol n’en cite aucun. Du Jura lédonien il mentionne seulement quelques individus de petite taille d'Aect. Bonarellii provenant de la zone pyriteuse de la base des couches à Pholadomya exaltata, c'est-à-dire peu au- dessus des marnes à Rengger1. Aux marnes à fossiles pyriteux des environs de Niort succède l’assise des marnes à Spongiaires constituée par une alternance de bancs irréguliers de calcaire dur, jaunâtre, et de marnes argileuses. Elle est immédiatement reconnaissable grâce à la présence de nombreux Spongiaires et renferme une faune abon- dante d’'Ammonites et de Brachiopodes. On peut distinguer dans cette Oxfordien supérieur plusieurs niveaux : le premier à la base avec Ochetoceras Henrici; puis un autre avec Och. canaliculatum type et un troisième avec Ochetoceras n. sp. Il est à remarquer que dans la zone à Och. canaliculatum l'association des espèces varie suivant la hauteur considérée : ainsi c’est vers le sommet seulement que l’on ren- contre le Per. Schilli. Au-dessus des calcaires à Spongiaires vient une assise mar- neuse peu fossilifère surmontée par un niveau de Spongiaires où abonde surtout le Per. Martelli en échantillons jeunes et quelques-uns adultes, puis l'apparition du Peltoceras bimam- matum annonce l'étage rauracien. Les marnes à fossiles pyriteux n’ont pas, dans le département des Deux-Sèvres, une grande extension : à. peu de distance à l'Est et à l'Ouest de Niort on n’en connaît plus d’affleurements. A l'Ouest on ne les a signalés ni à Marans, ni à l’Ile-d'Elle : à l'Est on voit successivement disparaître les diverses couches de l'Oxfordien moyen et supérieur. À Loubillé ce sont les marnes à Spongiaires avec Ochetoceras Henrici qui reposent directement sur le calcaire callovien. A Raix c’est la zone la plus élevée de l’Oxfordien supérieur qui succède à ce calcaire. Dans une tranchée du chemin de fer on peut observer une dis- cordance très nette entre les bancs calloviens et oxfordiens, ces derniers reposant sur les premiers coupés en biseau. rs ES cf de D ARE 302 A. DE GROSSOUVRE En continuant vers l'Est, le faciès à Spongiaires se modifie peu à peu, et dans le département de la Charente, à Mansle, on voit la superposition directe sur le Callovien de calcaires sub- lithographiques avec Pelt. Toucasi, Perisphinctes, Pachy- ceras, etc. Ainsi, à l'exception des environs immédiats de Niort, l'Oxfor- dien inférieur et le moyen font défaut dans l'Ouest de la France, et l'Oxfordien supérieur repose directement sur le Callovien, lui- même plus ou moins incomplètement représenté, quelquefois même sur le Bathonien, comme je l’ai indiqué pour le départe- ment de l'Indre. À Chenay, l’Oxfordien supérieur est séparé du Callovien moyen par un cordon peu épais de fossiles phosphatés appartenant au Callovien supérieur. À Montreuil-Bellay le Cal- lovien supérieur, bien développé, est surmonté par un lit de fossiles phosphatés, plus ou moins brisés, avec Quenstedticeras Marie. ; Ces lacunes, ces discordances s’observent dans l'Est de la. France, comme dans le Midi : il y a donc eu, entre les temps bathoniens et rauraciens, des mouvements du sol qui ont causé des arrêts dans la sédimentation, des émersions, des discor- dances et souvent le dépôt de cordons de fossiles remamiés, généralement à l’état phosphaté. Simultanément se manifestait au contraire dans l'Est de l'Europe, Prusse septentrionale, Pologne, Russie, une transgression continue des sédiments Juras- siques. [1 s’est donc produit au cours de cette période, un gau- chissement de la plateforme européenne qui a amené entre les régions de l'Est et de l'Ouest ce contraste sur lequel j'ai depuis longtemps appelé l'attention. C'ARDIOCERAS CORDATUM SOWERBY Pr. XV, FIG. 1, 2, 3, 4 et 5. On a donné le plus souvent ce nom à toute une série de formes oxfordiennes très variées, mais absolument différentes du type de Sowerby. Quand on considère combien est grand leur nombre et combien grande leur diversité, on comprend la difficulté d'arriver à les classer et à les rattacher à des espèces nettement définies. Cela provient d’abord de ce que l’on n’a d'ordinaire que des échan- tillons de petite taille, de quelques centimètres de diamètre seulement, chez lesquels les caractères permettant de les différencier apparaissent moins clairement que chez les individus plus adultes. En outre, lorsque l’on étudie cet ensemble, on ignore si l’on a affaire à des variétés contemporaines, ou au contraire à des variations dans le OXFORD. MOY. DE NIORT 303 temps, c'est-à-dire à des mutations qui intéressent tout particulière- ment le stratigraphe et constituent pour lui de bonnes espèces. Il faudrait recueillir séparément les échantillons de chaque niveau, de manière à pouvoir constituer des séries continues permettant d’étu- dier les limites de variation et les modifications morphologiques résultant du développement de la coquille. C’est chose difficilement réalisable, car dans les marnes oxfor- diennes on récolte les fossiles sur des talus d’éboulement où tout est mélangé. On pourrait, dans une certaine mesure, tourner la difficulté en notant avec soin le niveau le plus élevé à partir duquel on cesse de trouver une forme donnée, mais ceci exige un travail minutieux sur le terrain et dans le came. travail qui n'a pas encore été fait, à ma connaissance. Etudions seulement le Cardioceras cordatum Sowersy tel que nous l’a fait connaitre la reproduction des types dans Palæontologia uni- versalis, pl. 95. En ce qui me concerne, ayant reçu en outre, grâce à l’amabilité du directeur du British Museum, les moulages de ces types, je vais exposer comment Je comprends cette espèce d’après ces documents et les matériaux que J'ai recueillis. Les figures de Sowerby se rapportent à deux formes assez diffé- rentes : je considérerai comme C. cordatum type la figure #4 de la Planche XV. La figure 2 représente une forme qui semble pouvoir être rapprochée de C. Jraueuones NikiTiN. L'échantillon de la figure #a, a 56 mm. de diamètre ; son ombilic 12#mm- soit 0;21"D; la hauteur du tour à l'extrémité H — 25 mm. — 0,44 D et l'épaisseur E == 22 mm. — 0,39 D. L’épaisseur est donc un peu inférieure à la hauteur. Sur le dernier tour on compte 15 côtes ombilicales. Elles partent du bord de l’ombilie, inclinées d’abord vers l'arrière, se redressant ensuite et devenant radiales tout en présentant une légère convexité vers l’avant. Elles se surélèvent en arrivant à peu près à mi-hauteur des tours, où elles forment un petit tuberculeé saillant en forme d'oreillette convexe vers l'arrière. Puis elles continuent en obliquant vers l’avant : arrivées sur le bord externe, elles se coudent de manière à augmenter leur obliquité, s’effilent en même temps et ne reprennent un peu d'épaisseur qu'à leur passage sur la carène médiane qu'elles traversent en y formant une série de bourrelets. A chaque côte prin- cipale correspondent deux côtes secondaires plus courtes. L'une, presque dans le prolongement de la côte principale, y est rattachée par un mince filet à peine perceptible, ce qui lui donne l'apparence d'une côte indépendante : elle ne prend d'importance qu'en appro- chant du bord externe où elle se comporte comme la côte principale. L'autre côte intercalaire ne descend pas plus bas que le premier quart externe de la hauteur des tours, où elle disparait en s’effilant. Presque toutes ces côtes, en arrivant sur le bord externe, se bifurquent près de la quille sur laquelle elles passent en donnant nais- x ÿ 304 A. DE GROSSOUVRE sance à une crénelure, de sorte que le nombre de celles-ci peut arri- ver à être quatre fois celui des côtes ombilicales. Cette multiplication des côtes sur le bord externe est caractéris- tique de la plupart des Cardioceras de l’Oxfordien moyen. Dans l'oolithe ferrugineuse de Neuvizy, la forme prédominante a été bien figurée par Bayle (1878, Fossiles caractéristiques, pl. xcv, fig. 4) : elle présenteles traits les plus essentiels de la forme de Sowerby, mais ses tours sont plus élevés avec flancs presque plans. C’est une variété du type, une race locale que l’on retrouve encore dans l'Est dans l’assise à Pholadomya exallala, assise qui correspond comme horizon à l’oglithe ferrugineuse de Neuvizy. Parmi les figurations qui se rapportent bien au type de Sowerby je signalerai, outre celle déjà indiquée de Bayle : 1° Le Cardioceras cordatum in Lorior (Oxfordien supérieur et moyen du Jura lédonien, 1902, pl. n1, fig. 8); ce savant observe (p. 27) que « principalement dans les exemplaires de la couche à Pholadomya exallata, lune ou l’autre des côtes secondaires se bifurque près de la carène ». 2 Le Cardioceras cordatum in Bonex (Die Fauna d. unteren Oxford v. Popilany, 1911, pl. xx, fig. 6et 7). Je n'ai récolté dans les marnes oxfordiennes des environs de Niort que sept échantillons de C. cordatum, dont le plus grand a seulement 25 mm. de diamètre. Ces échantillons de petite taille me permettent de suivre l'évolution des premiers tours de la coquille. Jusqu'au diamètre de 5 mm. les tours sont arrondis et même un peu plus épais que hauts : ils sont lisses et déjà légèrement anguleux sur le milieu du bord externe. Puis apparaissent des côtes très fines, un peu sinueuses, qui peu à peu deviennent plus fortes, tranchantes, surélevées en leur milieu et passant sur l'arête siphonale en y formant de petits tubercules. A ce stade, l’ornementation rappelle celle des jeunes C. {enwiserralum Opr. telle que nous l’a fait connaître Neu- mayr (Jurastudien, pl. xvin, fig. 6 à, b, c) et mieux encore celle de C. crenocarinatum Neumayr (pl. xvuu, fig. 7 à, b, c), chez lequel on voit un tubercule sur le milieu des côtes flexueuses, à peu près comme chez les jeunes C. cordatum. Progressivement le bord externe s’apla- tit et une quille médiane se détache nettement. La duplication des côtes près de la quille se produit plus ou moins tôt, suivant les individus. CARDIOCERAS Cf. QUADRATOIDES NikiTIN PL. XV, r1G. 6. … Un seul échantillon qui me paraît se rapporter à la figure 2, planche xvir de Sowerby et que je crois devoir rapprocher de C. quadratoides Nikirin, si même il ne doit pas être rattaché à cette espèce. OXFORD. MOY. DE NIORT 305 CARDIOCERAS ALTERNANS ! v. Bucx Deux échantillons de petite taille, mais bien caractérisés, et se rap- portant à la forme figurée par de Loriol (Oxfordien supérieur et moyen du Jura lédonien, pl. n, fig. 15), à côtes droites, radiales, se bifur- quant vers les 3/4 de la hauteur des tours. Cette espèce, qui ne paraît pas exister dans l'Oxfordien inférieur de l'Est, apparaît donc ici dans l'Oxfordien moyen. P. de Loriol la signale seulement de l'Oxfordien supérieur, de son Argovien Il, c'est-à-dire des calcaires hydrauliques supérieurs aux marnes à Sponviaires de la zone à Am. canaliculatus (couches d’Effingen). Genre TRIMARGINIIES Ce genre, fondé sur la forme tricarénée du bord externe de la coquille, a été créé par M. Rollier ?; voici d’ailleurs la diagnose qu'il en donne : « Coquille discoïde, aplanie, tricarénée, à côtes falciformes, peu nombreuses et presque effacées sur l’ombilic. Lobes analogues à ceux des Ludwigia et des Oxyceriles ». Je crois qu'il y a lieu d'ajouter quelques détails à cette diagnose. D'abord il convient de remarquer qu’il y a des espèces de ce genre chez lesquelles les côtes de la région ombilicale ne sont pas effacées, et cette variation de l’ornementation, chez la même espèce, est en rap- port avec la grandeur relative de l’ombilic. Chez les formes à petit ombilic, l'ornementation est très faible et sur les moules pyriteux sou- vent la coquille paraît lisse. L’ornementation est d'autant plus vigou- reuse que l’ombilic est proportionnellement plus large : sur le bord de l’ombilic les côtes sont pincées et surélevées ; elles s’atténuent dans la région médiane où se produit le rebroussement ; au voisinage de ce dernier point, au-dessus ou au-dessous, les côtes se bifurquent et vont en augmentant d'importance Jusqu'à leur extrémité sur le bord externe. Dans les échantillons jeunes le bord externe est arrondi; il devient ensuite anguleux et un peu plus tard apparaissent les deux carènes latérales. Le représentant le plus ancien de ce genre est l'Am. Waterhouset More. et Lyc. du Bathonien (Moll. Great ool. Part [, pl. 1, fig. 4), ainsi que l’a fait remarquer M. H. Douvillé ÿ. 1. Hyatt a proposé le nom d’Amoeboceras pour les formes de ce groupe qui se distinguent des autres Cardioceras par ce caractère que les crénelures de la quille siphonale ne sont pas dues au passage des côtes sur cette quille. 2. Rozzrer. Faciès du Dogger, p. 309, 1911. 3, H. Douvizzé. Les terrains secondaires dans le massif de Moghara, p. 16, pl. ni, fig. 7 et 8, 1916. 306 A. DE GROSSOUVRE Je ne connais rien dans le Callovien qui puisse être rapporté-à ce genre. Dans l'Oxfordien inférieur, les Am. delmontlanus Orr. 1863 et rau- racus Mayer 1864 doivent lui être rattachés, mais à mon avis ce ne sont pas deux espèces distinctes, et les caractères qui les différencient résultent seulement de la grandeur relative de leur ombilic. Ils sont reliés l’un à l’autre par des intermédiaires, et le nom de delmontanus doit être seul conservé pour raison de priorité. Dans l’'Oxfordien inférieur se trouve encore une autre forme que P. de Loriol avait rapportée à tort à l'A. érimarginatus Or. (1900, Oxfordien inférieur du Jura lédonien, p. 24, pl. n1, fig. 19 et 20), mais elle diffère de celui-ci, qui appartient d’ailleurs au niveau de l’Am. maranlianus, c'est-à-dire au Rauracien, par son ombilic plus large et surtout par ses côtes externes arquées au lieu d’être droites et rejetées en arrière. M. Rollier a proposé pour cette espèce le nom de Trimarginites Villersr. Dans ce même genre doit se placer l’un des deux individus figurés par P. de Loriol sous le nom d'Æarpoceras Eucharis : celui-ci (Oxford. inf. du Jura lédonien, pl. m1, fig. 1 et 1 a, non fig. 2) est un Trimar- giniles à très pelit ombilic, à bord externe excessivement étroit et à flancs lisses : je propose de le nommer T'rimarginites decipiens. Dans le même sous-étage, M. Petitclere ! a créé un T'rimarginules Girardoti pour une forme assez voisine de Tr. Villersi. Remarquons que P. de Loriol avait déjà donné le nom de Am. Girardoti à une forme de l'Oxfordien moyen (1902, Oxf. sup. et moyen du Jura lédo- nien, p. 40, pl. 11, fig. 8 et 9) qui possède ce caractère d’avoir une quille médiane finement dentelée; mais cette particularité ne peut empêcher de classer cette forme dans le genre T'rimarginites, car nous connaissons des espèces chez lesquelles la quille siphonale est tantôt continue, tantôt dentelée. J'ai signalé ? cette variation chez Am. cana- liculalus, et depuis P. de Loriol a fait la même constatation. Enfin, de ce même niveau, doit être classée dans les T'rimarginites une espèce désignée à tort comme Creniceras, l'Am. Baylei Goquann (Journal de Conchyologie (1*°), IV, p. 441, pl. xiv, fig. 5, 6), mais celui-ci, non plus que P. de Loriol, n’a eu entre les mains que des échantillons de petite taille, ayant au plus 21 mm. de diamètre : à cette taille leur bord siphonal montre une ligne irrégulière de tuber- cules. M. P. Petitclerc a recueilli, à Villers-sous-Montrond et à Tarce- nay, des échantillons ayant'jusqu'à 55 mm. de diamètre et possédant encore des cloisons jusqu'à l'extrémité du dernier tour, ce qui prouve que cette espèce atteignait d'assez fortes dimensions. L’examen de ces échantillons montre qu'à partir de 25 mm. de diamètre les arêtes laté- rales, qui avaient déjà commencé à apparaître, s'accentuent, et en même temps la succession irrégulière que formaient les tubercules 1. P. Perirccerc. Fossiles nouveaux ou peu connus de l'Est de la France, 1916- 1917. 2. A. DE Grossouvre. B.S. G.F. (3°), XVI, p. 1111, 1888. OXFORD. MOY. DE NIORT 307 sur le milieu du bord externe .se transforme en une quille largement ondulée : on a donc bien là un véritable Trimarginites. T'RIMARGINITES SAUVAGETI n. Sp. Pr. XV, riG. 12, 13, 14 et 15. Le Trimarginiles figuré par P. de Loriol (1896, Ox. sup. et moyen du Jura bernois, p. 16, pl. ir, fig. 3) sous le nom d’Am. arolicus OPp. est nettement différent de cette espèce par ses côtes externes plus serrées et partant beaucoup plus nombreuses, et par son bord ombilical anguleux au lieu d’être arrondi, comme l'indique la figure d'Oppel : la paroi ombilicale est sémperdienteine aux flancs. C’est la même espèce que l’on rencontre abondamment dans l'Ox- fordien moyen des environs de Niort et pour laquelle je propose le nom de 77. Sauvageli n. sp. L'ornementation des flancs consiste en côtes falculiformes res ser- rées, se bifurquant près du point de rebroussement : elle est donc très nelle à celle de Tr. delmontanus, mais formée par des côtes plus Îînes et plus serrées. De cette espèce il y a des variétés à petit ombilie, à flancs lisses ou avec ornementation très atténuée, et d’autres avec ombilie plus large et ornementation plus ou moins accentuée. E Le diamètre de l’ombilic varie de 0,13 D à 0,25 D et H de 0,37 à 0,50. Cette espèce est aussi assez abondante dans l'oolithe ferrugineuse de Neuvizy. Genre CADOMOCERAS Ce genre a éle créé par Munier-Chalmas ! 1892, en en indiquant comme type l'Am. cadomensis Derr. du Bajocien supérieur. A cette époque le nom de cadomensis était donné à des formes de l’oolithe ferrugineuse de Bayeux qui, en réalité, appartiennent à deux espèces différentes, comme l'a montré M. Brasil ?. Le nom de Defrance a été conservé pour l'espèce du niveau supérieur et celle du niveau infé- rieur a été appelée Cadomoceras sullyense. Depuis lors on n'a cité aucune autre espèce de Cadomoceras, de sorte que ce genre crypto- gène semble confiné dans le Bajocien supérieur. L'est-il réellement ? Je ne le pense pas et je crois qu’il convient d'y rattacher d'autres formes scaphitoïdes de niveaux plus élevés, et je citerai en particu- 1. Munier-CHazmas. Sur la possibilité d'admettre un dimorphisme sexuel chez les Ammonitidés. B.S. G. F.(3), XX. CR.sommaire, p. cLxx. 2, Brasir. Céphalopodes nouveaux ou peu connus des étages jurassiques de Normandie. B.S. G. de Normandie, X VI, 1892-1895. 308 À. DE GROSSOUVRE lier Am. auritulus Ovr. de la zone à Am. athleta, Am. scaphitoides Coquanxn, Oppelia paucirugata Buxowsxi, Op. distorta Bux., OŒEko- traustes Kobyi pe Lorior et Am. Brukneri Orrec. Toutes ces espèces sont assez voisines les unes des autres et offrent entre elles, aussi bien qu'avec les Cadomoceras bajociens, de très grandes analogies. Tout cet ensemble me paraît devoir être classé dans le genre Cado- moceras. L'Oxfordien moyen des environs de Niort renferme une forme de ce groupe que je propose de nommer. CADOMOCERAS COSSMANNI n. sp. PL. XV, r1G. 18, 19et 20. Cette espèce, très voisine d’'Am. scaphiloides et d'Am. pauciruga- lus, s’en distingue en ce que chez ces derniers l’ombilic des premiers tours est complètement fermé, au moment où commence le déroule- ment de la spirale ombilicale, tandis que chez la nouvelle espèce, si l'ombilic des premiers tours est très petit et profond, on peut cepeg- dant y apercevoir la spirale ombilicale complète. De plus, le déroulement de cette spirale se fait d’une manière plus progressive, moins brusque que chez les deux autres Cadomoceras : à ce point de vue il y a entre l’ombilic du C. Cossmanni et ceux des C. scaphitoides et C. paucirugatum les mêmes rapports qu'entre ceux d'Am. crenätus et d'Am. Renggeri ou encore entre ceux de C. cado- mense et C. sullyense. Enfin le dernier tour de C. Cossmanni est bien moins géniculé que ceux des deux autres. Les flancs des tours de la nouvelle espèce sont presque plats, tandis qu'ils sont bombés chez Am. scaphitoides. Le bord externe est peu convexe et montre, au moins vers le commencement du dernier tour, une arête peu accusée sur laquelle apparaissent de petits tubercules irréguliers comme grosseur et comme succession. Vers ces tubercules convergent de fines côtes, très courtes et obliques vers l'avant. Vers l’extrémité de la coquille on observe une petite dépression spirale située un peu au-dessus de la mi-hauteur des flancs : elle doit correspondre au canal de la languette buccale, canal qui existe d’or- dinaire chez les espèces de la famille des Oppeliidés dont l'ouverture comporte une apophyse Jugale. Genre T'ARAMELLICERAS Le nom de Neumayria avait été proposé par Bayle (1878) en prenant comme type les N. {rachynota et Hauffiana (pl. xen) : il a dû être abandonné pour cause de préemploi et a été remplacé (Del Campagna, 1905) par celui de T'aramelliceras. OXFORD. MOY. DE NIORT 309 M. H. Douvillé a donné (1889-1890) la diagnose de ce genre dans ses « Notes pour le cours de Paléontologie de l'Ecole des Mines » : ornementation formée par des côtes falculiformes, souvent bifurquées ou fasciculées et qui présentent fréquemment des tubercules, soit au milieu des flancs, soit sur la région externe; 1l existe toujours une ligne de tubercules médians sur la région siphonale. Il y rattache un groupe de formes qui se distinguent, dit-1}, par l’ab- sence- de côtes sur les flancs et par l'existence d’une rangée de tuber- cules tranchants sur la ligne siphonale. Ces tubercules manquent dans le jeune et disparaissent avant la fin de la dernière loge : ce groupe comprend Am. audax, Am. Rengqeri, Am. crenalus et Am. dentatus. Cependant il convient de remarquer qu'il n'existe pas une limite aussi tranchée entre les deux groupes. Chez les premiers les jeunes n’ont point de tubercules sur la ligne siphonale et, de plus, un certain nombre des formes qui s'y rattachent montrent sur la dernière loge des adultes des tubercules qui s'allongent dans le sens de la spire et qui deviennent tranchantes, tels sont Am. Bachianus OPr., Am. Gmelini' Opr., Am. trachynotus OPr. De plus, chez ces petites formes tachygénétiques, l'ornementation n'est pas absente, mais elle est très atténuée en général et n'apparaît pas sur les moules internes ; parfois, elle devient par exception très accentuée, et M. P. PEUR a figuré? des échantillons qui pré- sentent ce caractère. Pour le second groupe, composé de formes de petite taille, à enrou- lement plus ou moins scaphitoide, à péristome muni de languettes buccales, Munier-Chalmas ? a proposé le nom de Creniceras, sans ue de diagnose et en citant seulement comme type l’Am. Reng- Il considère que les Creniceras sont DOPARIEn es les formes Le des Neumayria (Taramelliceras). S'il en est ainsi, on ne voit pas pourquoi l’on en ferait deux genres différents. Coment d’ailleurs, quand le péristome n'est pas connu, établir la limite entre un a melliceras de petite taille et un Creniceras. Ainsi Am. lophotus Opr. (pl. zur, fig. 3) est-il un Creniceras ou un T'aramelliceras ? Je serais disposé à y voir un Am. crenalus à très petits tubercules. Am. Fialar OpPpP. (pl. zu, fig. 6) a une languette buccale, par quoi il se rattache à Creniceras, mais 1l a un een très régulier et il est costulé, ce qui le fait classer dans les T'aramelliceras. Le genre Creniceras ne peut donc être distingué des T'aramelliceras. TARAMELLICERAS LEDONICUM DE LorioL PL. XV, ric. 16 et 17. Mes échantillons sont bien conformes aux types figurés par P. de 1. Orrez, Ueber jur. Cephalopoden, pl. ziv, fig, 7, n'a pas figuré la forme adulte de cette espèce qui se rapproche d'Am. trachynotus. 2, P. Perrrecerc. Fossiles nouveaux..... de l'Est de la France, pl. 1v, fig. 4-9, 3. Munier-CHALMAS, loc. cit., p. GLxx. 310 A. DE GROSSOUVRE Loriol ! : autour de l’ombilic il y a 8 à 10 côtes arquées, pincées, assez saillantes, régulièrement espacées, présentant à mi-hauteur des flancs un rebroussement duquel partent 2 ou 3 côtes externes, auxquelles s'ajoutent 2 ou 3 côtes intercalaires qui descendent jusqu’à la hau- teur du point de rebroussement. Les côtes principales se continuent par une côte externe plus accentuée que les autres : toutes passent sur le pourtour externe sans s’affaiblir et donnent naissance sur la ligne siphonale à des tubercules assez prononcés. P. de Loriol cite cette espèce de l'Oxfordien inférieur et du moyen (zone à Pholadomya exallata). Cette espèce n’est pas commune à Niort. TARAMELLICERAS PSEUDOPICHLERI P. DE LorldL Côtes falculiformes fines, nombreuses, serrées, restant simples jus- qu'à leurs extrémités sur le bord externe où elles sont plus accentuées. Deux petites côtes très courtes s’intercalent entre les extrémités des côtes principales. Tubercules médians très peu prononcés. Un échantillon de taille plus grande montre à ce stade une orne- mentation plus accentuée des côtes principales et des côtes interca- laires de la région externe : elles sont très infléchies en avant. Les tubercules siphonanx sont aussi plus saillants. Cette espèce est rare à Niort. TARAMELLICERAS FREQUENS n. Sp. C’est l'espèce la plus abondante des marnes à Ammonites pyri- teuses. FiG. 1 ET 2. — Taramelliceras frequens n. sp. — Gross. : 3/2. Elle présente la forme générale des espèces précédentes, mais s’en distingue nettement par ses tours moins bombés, de sorte qu'elle est moins épaisse, i— 0,6 ; son bord externe est plus aminei. L’orne- , 1. P. ne Lorror. Oxfordien inférieur du Jura lédonien,-p. 43, fig. 8, pl. 1v, fig. 1, 1900. — Oxfordien supérieur et moyen du Jura lédonien, p. 39, pl. mx, fig. 7, 1902. OXFORD. MOY. DE NIORT 311 mentation est aussi différente. Elle consiste dans la région ombilicale en côtes arquées, peu saillantes, se continuant sans rebroussement marqué par un faisceau de trois côtes, surélevées sur le bord externe. Tubercules médians, petits et peu saillants. T'ARAMELLICERAS (CRENICERAS) CRENATUM BRUG. Cette espèce qu'on peut, au premier coup d'œil, confondre avec le Cr. Reñggeri en diffère essentiellement par l'allure de la spirale ombi- licale. Ge caractère a été mis bien en évidence dans un récent mémoire de M. P. Petitclerc! où il a figuré avec un grossissement du double les Creniceras Renggeri, pl. 1v, fig. 7, et crenatum, plvenietet or 6, 7 et 9; tandis que chez les premiers l’ombilic des premiers tours est fermé et qu’un déroulement brusque se produit au début du der- mer tour, chez l’autre la spirale est régulière dès le commencement et le déroulement du dernier tour est progressif. Le CT. crenatum est très abondant dans les marnes oxfordiennes des environs de Niort, mais il y est de petite taille, 17 mm. de diamètre au plus. La grosseur des tubercules siphonaux est très variable. Alors que M. P. Petitclerc a observé dans les marnes de l’Oxfor- dien inférieur de l'Est des Cr. crenatum associés aux Cr. Renggerti prédominants, je n’ai pu trouver aucun échantillon de ce dernier dans les marnes de l’Oxfordien moyen de l'Est. De ces observations résulte que ces deux espèces ont vécu ensemble dans l'Oxfordien inférieur, mais qu’à l'époque de l'Oxfordien moyen le Cr. Renggert a disparu et que l'autre a survécu et a prolongé son existence Jusque dans l'Oxfordien supérieur où d'ailleurs il atteint une taille plus grande que dans les marnes de l'Oxfordien moyen, diflé- rence de taille qui résulte très probablement des conditions spéciales d'existence correspondant à ces deux faciès différents. Oppel a figuré un Am. lophotus (pl. mn, fig. 3, non 4) des Impressa-Thone du Wurtemberg, c’est-à-dire de l'Oxfordien supé- rieur, qui me paraît être seulement la variété à très petits tubercules de l’Am. crenatus. TARAMELLICERAS (CRENICERAS) GOURBINEI n. sp. PI. XV, r1c. 9 et 10. Cette espèce rappelle l'Am. Hyacinthus dont d'Orbigny a seulement donné une diagnosé assez courte dans le Prodrome de Paléontologie, lp. 301: « 13° étage, Oxfordien, n° 49. Am. Hyacinthus »'Ors., 1847. Petite espèce voisine de l'Am. Erato, mais à tours plus découverts, lisses, munis seulement de tubercules sur le milieu du dos : bouche en lan- 1. P. Perircrerc. Fossiles nouveaux..... de l'Est de la France. / Pa TER Lt 312 A. DE GROSSOUVRE guette élargie. France. Niort (Deux-Sèvres), Gigondas (Vaucluse), Neuvizy. » De Neuvizy, où j'ai fait d’abondantes récoltes à diverses reprises, je ne connais rien de pareil. De Niort, je ne pense pas qu'il s'agisse de la forme des marnes à petites Ammonites pyriteuses, car le fait de l'existence d’un échantil- lon avec sa bouche exclut presque sûrement ce gisement. M. Glangeaud ! signale cette espèce dans l'Oxfordien supérieur à Am. canaliculatus (p. 212) et même dans le Rauracien à Am. bimam- matus (p. 213). Oppel la cite de l'Oxfordien supérieur de Crussol ? et de Birmensdorf *. P. de Loriol a figuré sous le nom d’Opp. Hyacinthus un échantil- lon unique de l’Argovien I (Oxfordien supérieur) de la Billode. Il faut donc se reporter à la description et à la figuration qu’il en a don- nées * pour fixer définitivement les caractères de l'espèce de d'Or- bigny. Les échantillons des marnes à fossiles pyriteux des environs de Niort se distinguent par les caractères suivants : L'ombilic, limité par un rebord anguleux et avec parois perpendi- culaires sur les flancs, est de grandeur assez variable, depuis d — 0,21 D jusqu'à d = 0,30 D. 5 varie de 0,54 à 0,62. La plus grande épais- seur des tours se trouve près de l’ombilic, à partir duquel les flancs vont se rapprochant un peu; le bord externe, étroit, est peu convexe, presque méplat; en son milieu court une succession très régulière de petits tubercules arrondis, saillants, qui existent déjà à une taille assez faible. Les flancs sont ornés de côtes falculiformes peu visibles sur les moules pyriteux des variétés à petit ombilic, plus accentuées sur celles à grand ombilic. Dans ces dernières on voit qu'elles sont à peine marquées sur le bord ombilical, qu'elles s'accentuent au fur et à mesure qu'elles approchent du bord externe, où elles s'arrêtent brus- quement, presque surélevées en un tubercule terminal. Les échantillons observés montrent fréquemment un déplacement latéral de la selle siphonale qui, au lieu d'occuper le milieu du bord externe, est rejetée à droite ou à gauche. Il n'en résulte d’ailleurs aucune modification dans l’ornementation de la coquille, mais on constate que ce déplacement des éléments de la cloison correspond à un déplacement du siphon qui passe toujours par le milieu de la selle siphonale. Espèce peu commune sans être absolument rare. 1. GLANGEAUDL. Jurassique à l'Ouest du Plateau central, 1895. 2. OPPEL. Geognotische Studien in dem Ardèche-Département, p. 312, 1865. 3. OPPer.. Fossilen Arten d. Zone d. Am. transversarius, n° 39. 4. P. ne Lorioc. Oxfordien supérieur et moyen du Jura lédonien, p. 44, pl. mx, fig. 13, 1902. OXFORD. MOY. DE NIORT 313 PERISPHINCOTES PERISPHINCTOIDES SINZOW et VAR. ARMATA DE Lor. Les échantillons, du reste assez rares, recueillis dans les tranchées des Grosses-Terres et d’Aïffres montrent toutes les variétés figurées par P. de Loriol, d’abord sous le nom de Per. mirandus !, puis sous celui de Per. perisphincloides type et var. armala?. On y voit une série de formes allant de celles ornées de côtes régulières comme allure et comme force, jusqu’à celles où s'individualisent des côtes plus prononcées avec tubercules très saillants sur le bord siphonal. J'ai signalé la même variabilité chez le Per. aurigerus du Bathonien inférieur, chez lequel on rencontre des individus à tubercules très pro- noncés, formant de véritables épines, tandis que d’autres sont réguliè- rement costulés. Si l’on voulait disloquer ces deux espèces on y trou- verait matière à de nombreux types bien différenciés. Les cloisons de cette espèce, très simples, très peu découpées, se distinguent par leurs selles qui sont toutes parallèles, à corps très larges, divisées en leur milieu par un petit lobule et ayant leurs extré- mités supérieures sur une ligne radiale : elles se distinguent donc très nettement de celles des Perisphinctes les plus typiques, Per. subbac- keriæ, Per. plicatilis, Per. evolutus, etc., qui ont leurs selles très découpées et les accessoires très obliques, avec leurs extrémités sur une ligne oblique au rayon. Elles ressemblent par contre à celles de quelques autres Perisphinctes oxfordiens décrits par de Loriol : Per. Girardoti, Per. billodensis, Per. Boujourt, etc. Il ÿ a donc là deux groupes dont le plan et les détails des cloisons sont très différents. PERISPHINCTES BERNENSIS P. pe LoRIOoL Espèce très commune dans les marnes oxfordiennes de Niort, en échantillons ne dépassant pas 20 mm. de diamètre et bien conformes aux types de Loriol. PERISPHINCTES aff. GIRARDOTI P. pe Lorio Un seul échantillon de petite taille, qui me paraît pouvoir être rap- porté à cette espèce. PELTOCERAS aff. EUGENII D'ORB. Un seul échantillon de petite taille, qui semble pouvoir être rap- 4. P. ne Lorioz. Oxf. inf. du Jura bernois, p. 28, pl. vi, fig. 15-17, 1898. 2. P. pe Lorioz. Oxf. inf. du Jura lédonien, p. 81, pl. vi, fig. 12-24, 1900. 3. À. pe Grossouvre. Baj.-Bath. de la Nièvre. B.S.G.F. (4), XVIII, p. 385, pl. xv, fig. 3-8, 1918. 13 septembre 1922. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXI.— 21. 314 A. DE GROSSOUVRE porté à P. Eugenit en raison de la forme de la section de ses tours, mais on sait que la détermination des jeunes Peltoceras oxfordiens reste toujours assez aléatoire. Genre SPHÆROCERAS Plusieurs petits échantillons insuffisants pour créer une espèce nouvelle : J'en figure un PI. XV, fig. 7; les autres présentent quelques différences. : PHYLLOCERAS Cf. PLICATUM NeEuMmAYr PEMDNVP ETC le Je rapporte avec doute à l'espèce de Neumayr (Jurastudien, p. 313, pl. xu, fig. 7, et pl. xx, jfig. 2) un fragment de Phylloceras. qui montre sur le bord externe de petites côtes courtes et très serrées passant normalement à la ligne médiane. Je l’ai fait reproduire avec un grossissement du double. LYTOCERAS PARVULUM n. sp. Pr. XV, FIG. 8. J’ai recueilli dans les marnes de l’Oxfordien moyen des environs de Niort un échantillon de Lytoceras qui présente d'assez grandes analo- gies avec l’Am. (Lyloceras) Adelæ de d'Orbigny (Pal. fr. Ter. jur., pl. 183), surtout avec le petit exemplaire fig. 3, 4. Dans la Paléonto- logie française cette espèce est indiquée comme appartenant à l'étage oxfordien, tandis que dans le Prodrome elle figure seulement sur la liste des fossiles calloviens. Pe grand individu, (D "9 mm, dd 211 mm. #9 mme E — 27 mm.) diffère sensiblement du petit, car la section de ses tours est presque circulaire, tandis que dans l’autre (D — 34 mm,., d— 15 mm., H — 12 mm., E — 6 mm. 5) la hauteur est sensiblement le double de l'épaisseur. Monvéchantällon (D = mm. "de 5 mm Hi 5 mme E — 3 mm. 5) est un Jeune: il possède cependant, sur le dernier tour, sa chambre d'habitation qui paraît ne pas être complète et qui occupe un peu plus de la moitié de ce dernier tour. Les cloisons indiquent un stade juvénile. Il diffère du petit échantillon de d’Orbigny par l'allure de ses côtes, qui sont flexueuses au lieu d’être rectilignes, et par la présence de côtes intercalaires. Celles-ci descendent à mi-hauteur des flancs ; les unes sont indépendantes, d'autres se rattachent à la côte principale voisine, qui constitue ainsi une côte bifurquée. Toutes les côtes passent normalement sur le bord externe. Des plis plus saillants, avec une allure parfois différente de celle des LL OXFORD. MOY. DE NIORT 315 côtes fines, se succèdent sur le dernier tour à des intervalles régu- liers : sur les tours précédents 1l semble en exister, mais ils sont à peine indiqués. Les cloisons accusent un stade juvénile : elles ressemblent beau- coup à celles données par Pompeckj ! pour un échantillon de Lytoce- ras dilucidum OpPr., qui ont été prises sur un tour ayant 2 mm. 3 de hauteur. Elles sont formées de selles larges, bifides et de lobes, un peu moins larges, trifides. Ces cloisons présentent une particularité assez singulière : elles forment des groupes de deux, et dans chacun de ces groupes l'inter- valle entre les deux cloisons est sensiblement moitié de ceux qui le séparent des groupes précédent et suivant. Cette alternance de petits et de grands intervalles entre deux cloisons successives se répète très régulièrement et s’observe sur tous les tours visibles. Deux REMARQUES. — I. Parmi les divers représentants des formes scaphitoïdes et tachygénétiques nous observons des différences de taille très importantes entre des individus appartenant à la même espèce et ayant acquis tout leur développement : ce dernier point est établi avec certitude quand le déroulement de la coquille ou le rétrécisse- ment des tours rendent impossible tout nouvel accroissement. J'ai déjà signalé? ce fait pour diverses espèces : Sphæroceras Brongniarti, Morphoceras dimorphum (pp. 367-368), Oppelia niver- nensis (p. 408). Nous le retrouvons chez les Creniceras Renggerti et les Cr. crenatum : il y a des différences de taille très notables entre échantillons de la même espèce provenant cependant du même gise- ment, c’est-à-dire ayant vécu à la même époque et dans le même milieu. II. Mie Coëmme, qui a publié une note très étudiée * sur les deux Cadomoceras bajociens, C. sullyense et C. cadomense, me paraît avoir cependant commis une erreur dans le nom spécifique donné à l’un des échantillons qu’elle a figurés : je parle de celui représenté fig. 8, qui provient du sommet de l'oolithe ferrugineuse de Bayeux, habitat du C. cadomense. Ce n’est pas toutefois à cette dernière espèce que l’individu en question doit être rapporté. La forme de son ombilic indique clairement que c’est un C. sullyense. Notons en passant qu'entre les ombilics des deux espèces précé- dentes 1l y a les mêmes rapports qu’entre ceux de Creniceras Reng- eri et Cr. crenalum, ou encore entre ceux de Cadomoceras scaphi- toides et Cad. Cossmanni. Ainsi nous voyons que le Cad. sullyense, qui a vécu seul dans la 1. PomPecxs. Beitr. einer Revis. d..Amm. d. Schwab, Jura. Lief. II, p. 169 fig. 35 a, 1896. 2. À. DE Grossouvre. Baj.-Bath. dans la Nièvre. B.S. G.F. (4), XVIII, 1918. 3. S. Coemue. Note critique sur le genre Cadomoceras. B.S.G.F. (4), XVII, pl'uv, 19107. 316 A. DE GROSSOUVRE zone inférieure de l’oolithe ferrugineuse, a prolongé son existence jusque dans la zone supérieure où est apparu le Cad. cadomense. Or, ces deux formes, si analogues puisqu'il est facile de commettre des erreurs dans leur détermination, sont cependant nettement diffé- renciées par l'allure de leur spirale ombilicale : elles ont vécu ensemble et néanmoins il n’existe aucunes formes intermédiaires qui relient l’une à l’autre par une chaîne continue. On peut faire la même observation en ce qui concerne les Crenice- ras Renggeri et Cr. crenatum, faciles aussi à confondre ; ces deux formes ont vécu ensemble à l’époque de l'Oxfordien inférieur, comme l’a montré récemment M. P. Petitclerc, et la seconde seule est passée dans l’Oxfordien moyen. Mais entre elles il existe un hiatus, car on ne trouve pas de formes intermédiaires. J'ai précédemment montré ! que dans la succession Oppelia subra- diata, Op. fusca, Op. aspidoides, qui est considérée comme consti- tuant un des phylums les mieux caractérisés, un phylum classique, ces espèces sont, malgré leur ressemblance apparente, très neltement différenciées et faciles à distinguer si l’on a sous les yeux de bons échantillons. Entre elles pas d'’intermédiaires, et, en outre, chez aucune d'elles on ne retrouve la reproduction des stades réalisés par les précédentes. En d'autres termes, si l’on admet une succession généalogique, on ne constate aucune relation entre l’ontogénie et la phylogénie. On voit par ces faits que, chez les Ammonitidés, les formes qui pré- sentent les plus grandes analogies, des analogies telles que l’on est porté à les considérer comme issues les unes des autres par filiation, ces formes, dis-je, toujours nettement distinctes, sont séparées par des hiatus et qu’il est impossible de voir dans leur succession le résul- tat de modifications produites par une évolution progressive et continue. EXPLICATION DE LA PLANCHE XV F1G. 1, 2, 3,4, 5. — Cardioceras cordatum Sow., de grandeur naturelle ; 3a,4a, 5 a, échantillons 3, 4,5. Gross. : 2. — 6.— Cardioceras cf. quadratoides Nixrrin. — 1. — Sphæroceras sp. — 8.— Lytoceras parvulum n.5p. ; 8 a, le même. Gross. : 2. — 9,10. —Taramelliceras (Creniceras) Gourbinei n. sp. — 11. — Phylloceras cf. plicatum Neumayr. Gross. : 2. — 12. — Trimarginites Sauvageti n. sp., type. — 13,14, 15. — var. — 16, 17. — Taramelliceras ledonicum Lor. — 18, 19, 20. — Cadomoceras Cossmanni n. sp. Tous ces échantillons pyriteux sont des environs de Niort. 1. A. DE GROSSOUVRE, loc. cit., p. 306, 1918. 317 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DU GENRE /VIPADITES BOWERBANK ET SUR SA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET STRATIGRAPHIQUE PAR P. H. Fritel!. JB OV Bien que le genre Nipadites ait été l’objet d’assez nombreuses publications, et que Rendle en ait entrepris la revision, que Seward et Arber aient fait l'étude critique des espèces qui le constituent, il est intéressant de constater que sa synonymie est encore incomplète et que ces auteurs n'y ont pas fait entrer les genres Castellinia et Fracastoria, créés par Massalongo, il y a déjà plus d’un demi-siècle pour des fruits qui, cependant, doivent indubitablement lui être réunis. Ces fruits présentent, en effet, les plus grandes analogies avec ceux décrits et figurés sous le nom générique de Mipadites que l’on rencontre fréquem- ment en Angleterre, en Belgique et en France à différents niveaux de l’Eocène. Les descriptions et les remarques de Massalongo ne laissent d’ailleurs aucun doute à cet égard; il suffit en outre de com- parer la photographie du Fracastoria melo (PI. XVI, fig. 1), publiée par cet auteur pour se rendre compte qu'il s’agit bien là d’un fruit identique à ceux figurés par Seward et Arber sous le nom de Nipadites Burtini BRonGx. Il en est de même pour le Fracastoria lagenaria, bien qu'à un moindre degré. Le genre Castellinia Mass. comprend sept espèces dont six proviennent du Mte Bolca (Vicentin). Ce sont : C. macrocarpa, C. elliptica, C. compressa, C. ambiqua, C. incurva, C. subro- tunda, et la septième : C. neocæna, de Roncà. Deux autres espèces : C. Zignoana et C. pedunculata, furent rapportées ensuite, par Massalongo, à son genre Fracastoria, la première sous le nom de Fracastoria Zignoana et regardée comme état jeune du Frac. melo.e (6° espèce du genre), la seconde sous le nom nouveau de Frac. citrullus, que Massa- longo place dans le genre Fracastoria à cause de la présence du pédoncule {caractère qu'il considère comme propre à ce 1. Note présentée à la séance du 7 novembre 1921 (CR. somm. p. 201) 318 P. H. FRITEL genre). [Il est évident, comme le fait remarquer Schimper, que ces espèces ne résisteraient pas à la critique et qu'elles devront être réunies en une seule comparable selon moi au Nipadites Burtini BrowG. ou à quelqu'une de ses variantes. Fic. 1. Carte montrant la bISTRIBUTION DU GENRE Nipa AcTuez (lignes croisées) et Nipadites : 1. Nip. Burtini et var. ; 2, Nip. Sickenbergeri. Le genre Fracastoria créé par Massalongo pour des fruits qu'il classe dans les Sterculiacées, et que Schimper considérait comme « fructus incertæ sedis », se fait remarquer comme il vient d’être dit par la présence d'un pédoncule. Il ne compte pas moins de 15 espèces qui sont : RU AMAR PÉDONCULE — SE ©" Fracastoria gigantea. long. 60° larg. 36. long. 8° larg. 4,50 — megapepo 40-42 27-30 5-9 5-7 — clavæformis 40 23 25 35-8 — pyramidalis 40-50 20-36 5-6 1-2 —— auçquria 25-28 22-23 1-5 2 — melo 26 18 5 3 = lagenaria 18 13 16 3 — cucurbitina 15-30 10-22 4-6 2-3 — citrullus 15-25 12-19 3-6 1-3 — rotunda 20-25 20-25 6 3 — gastrioides 29 17 1 2 — pyriformis 18-20 10-12 18-20 10-11 — citriformis 19 10-12 1 1 — Zignoana DR0S ? ? v (= état jeune du F. Melo — pomiformis : 6-10 1-9 2 1-2 En réalité il répond à des fruits de MNipadites, stables dans leur forme et leurs dimensions par suite de la place qu'ils occu- paient sur le syncarpe, adhérents encore au pédoncule. + ME ie ‘LE GENRE NIPADITES 319 Le tableau précédent, dans lequel les espèces ont été placées dans un ordre décroissant, par rapport à leur volume, montre que les dimensions de ces fruits peuvent varier dans le rapport de 1 à 10 pour la longueur et de 1 à 5 pour la largeur. Il montre aussi que la largeur du pédoncule n'est pas proportionnelle à la grosseur du Fe qui l'accompagne et que sa longueur varie : l’état de conservation de l’ empreinte. La grande variabilité des fruits d’un même régime du Mipa actuel, suivant la place qu'ils occupent sur le syncarpe explique les écarts de proportions observées dans le tableau prééédent. En réalité les genres Casfellinia et Fracastoria Mass. répondent à des fruits de Nipadites, variables dans leur forme et leur dimensions par suite de la place occupée par ceux-ci sur le syncarpe et encore attachés ou non au pédoncule, les autres fruits du régime ayant été dispersés par une cause fortuite (très probablement le flottage au sein des eaux marines) avant la fossi- lisation. Il y a lieu de remarquer que pour plusieurs espèces de Fracastoria : F. auguria, F. qastrioides, par exemple, Mas- salongo indique le fruit comme étant obliquement inséré sur le pédoncule. C’est ce qui a lieu chez le Nipa actuel. Schimper pensait que le genre Fracastoria pourrait bien être identique au genre Aightea de Bowerbank. Il me semble impossible d'admettre ce rapprochement, les fruits de Bowerbank étant de dimensions beaucoup plus faibles que celles des fruits de Nipadites, même les plus petits et leur surface montrant des détails de structure trop différents pour justifier cette hypothèse. Comme conclusion aux constatations précédentes je propose d'ajouter les genres Castellinia et Fracastoria à la synony mie, déjà longue, du genre MNipadites qui s'établira donc ainsi : 1784 Cocos Burrn : Oryctogr. Bruxelles. 1804 — Parkinson : Organic Remains. 1828 — An. BronGnrart : Prodrome, p. 121. — Pandanocarpum An. BronGn., loc. cit., p. 128. 1837 Cocites Bron. Lethea geognostica. 1841 Pandanocarpum ŒExouicmer : Gén. Plaut. p. 244. — Burtinia Envz. ; loc. cit., p. 257. 1840 Nipadites BowErBANx. 1852 Castellinia MassaLowGo. 1854 Palæokeura MassAaLowGo : P. 1858 Fracastoria MassaLoNGo. 1879 Nipa ETrTiNGsHAUSEN. En effet chacune des formes attribuées à ces deux genres 320 P. H. FRITEL et distinguées spécifiquement par Massalongo peuvent être com- parées à l’une ou l’autre des nombreuses variantes observées dans les fruits de Nipadites. Le genre Nipadites, très répandu dans le bassin Le -pari- sien, est fréquent dans le Londinien d'Angleterre d’où Bower- borne en a décrit de nombreuses formes élevées par lui au rang d'espèces et qui proviennent de Sheppey (île de Wight). Il se retrouve en Belgique, dans le Cuisien supérieur (Pani- sélien des géologues belges), au Mont Panisel, à Flobeq et à Thourout ; dans le Bruxellien et le Laekenien (Eocène moyen) où il est particulièrement commun à Schaerbeek, près Bruxelles enfin dans le gravier de Saint-Gilles, à la base du Ledien (Bartonien) et dans les sables de Jette (Wemmélien). Il a été signalé, en France : 1° dans le grès de Belleu (Cui- sien supérieur) par le Dr Ed. Bonnet et plus récemment par moi-même dans les marnes de Gan (Basses-Pyrénées) où il a été découvert par le comte G. O’Gorman, de Pau. Le fossile de Belleu se rapporte à la forme décrite par Bowerbank sous le nom de NV. Parkinsoni, tandis que les fruits de Gan, beaucoup plus volumineux, semblent être intermédiaires entre le N. Burtini BronGx. de Belgique et l'espèce rencontrée en Egypte dans le groupe de Mokattam (Luté- tien) et décrite par le D' Bonnet sous le nom de N. Sickenbergeri. 2° Dans le Lutétien moyen et supérieur à Vanves et à Issy, dans le calcaire glauconieux à Cerithium giganteum, et au Tro- cadéro (Paris) dans les marnes sableuses du Banc vert. Les fruits du Lutétien de Paris sont généralement de petite taille et appartiennent à la forme que Watelet distingua spécifiquement sous le nom de N. Heberti. 3° Dans le Bartonien de Noirmoutiers (Loire-Inférieure) où les grès dits « à Sabalites » ont fourni des exemplaires rapportés, par le Dr Bonnet, à la forme AN. Parkinsoni Bow. En Italie de très nombreux exemplaires, décrits sous les noms génériques de Castellinia, Palæokeura et Fracastoria, ont été recueillis au Mte Bolca dans le Lutétien supérieur. On y reconnaît la gamme complète des variations du N. Burtini BronG. Une espèce N. (Castellinia) neocænica proviendrait des couches bartoniennes de Roncà (Vicentin). En Afrique des fruits de Nipadites ont été découverts sur deux points très éloignés l’un de l’autre : 1° En Egypte ; dans les couches de Mokattam, que l’on attri- bue au Lutétien, où ils sont représentés par une forme que le LE GENRE NIPADITES 321 Dr Bonnet à cru devoir distinguer sous le nom de AN. Sicken- bergeri. Ils se rapprochent, comme je viens de le dire, des fruits du Cuisien de Gan (Basses-P yrénées). 2° Au Sénégal : à Bargny m'hote, par M. Huzet, dans un gisement ayant également fourni des Poissons comparables à ceux du Mte Bolca, et qui semble devoir être assimilé au Luté- tien. M. H. Hubert, administrateur en chef, a bien voulu soumettre à mon examen ce fruit que Je considère comme très voisin du N. Burtini, sinon absolument identique à ce dernier. Enfin en Amérique M. W. Edw. Berry indique la présence du N. Burtini BroNG. var. umbonatus Bowers. dans les couches de Wilcox groupe du « Lower Eocène » de Grenada County (Mississipi). EXPLICATION DE LA PLANCHE XVI FiG. 1. — Nipadites cf. Burtini Bronc. var. giganteus Bowers. ; échantil- lon provenant de Bargny M'hote (Sénégal), réduit de 1/4 environ. 1 a, vue de profil ; a, endocarpe, b, péricarpe ; 1 b, coupe transversale montrant en c le canal par lequel les faisceaux vasculaires passent du pédoncule au carpelle. 2. — Nipadites Burtini Browc. var. giganteus Bowers. (Nipadites giganteus). D’après la figure de cet auteur. Réd. de 1/4. 3. — Nipadites Burtini Bronc. (— Fracastoria “Melo (MassazonGo). d’après la figure de cet auteur. Réd. de 1/3. SUR LA STRATIGRAPHIE PALÉONTOLOGIQUE DU TOARCIEN INFÉRIEUR ET DU TOARCIEN MOYEN DANS LA RÉGION SE DE L'AVEYRON PAR J. Monestier !. INTRODUCTION. — Dans son œuvre classique : « Essai de géo- logie et de paléontologie aveyronnaises », Reynès ? a établi les principales divisions stratigraphiques et paléontologiques étudiées dans le département de l'Aveyron. Et les listes de fossiles don- nées par Argeliès * pour l'étage toarcien renferment sous les rubriques a, b, c, d, les principales formes du Toareien infé- rieur, du Toarcien moyen, du Toarcien supérieur et d’une partie de l’Aalenien. Nos propres recherches, sur la série des gisements et affleu- rements toarciens, qui s échelonnent depuis le district du Samonta et de Rivière, sur le versant sud du Causse de Sau- veterre Jusqu'au Guilhomard et aux sources de l’Orb, nous ont permis, tout en confirmant la plupart des conclusions de Reynès, ainsi que l'avaient fait Nicklès # dans son étude « sur le Lias de Tournemire » et aussi les auteurs de la Carte géologique de France d'ajouter quelques précisions et données nouvelles. Dans un travail en deux parties, publiées, l’une aux Mémoires de paléontologie de la Société géologique de France, l'autre6 au Bulletin de cette Société, nous avons étudié la stratigraphie paléontologique du Toarcien supérieur de la région SE de l'Aveyron, et décrit et figuré une faune de quelques Ammo- nites rares ou peu -connues et d'’Ammonites nouvelles de ses diverses zones. Dans la présente note nous étudierons la stratigraphie paléon- tologique du Toarcien inférieur et du Toarcien moyen de la même région et nous comparerons ces formations aveyronnaises avec les formations homologues des autres pays. Et nous nous propo- 1. Note présentée à la séance du 20 juin 1921. 2. Reynës. Essai de géologie et de paléontologie aveyronnaises, 1868. 3. ARGELIÉS. Notice géol. el pal. sur les terrains sédimentaires de l'Aveyron. Congrès sc. de France à Rodez, 1874. 4. Nicxcës. Le Lias de Tournemire. B.S.G.F. (4), VII, 1908. 5. MoxesrTiEr. Ammonites rares ou peu connues et ammonites nouvelles du Toarcien supérieur du SE de l'Aveyron, Mém. pal. S.G.F. n° 54, 1991. 6. Moxesrier. Le Toarcien supérieur dans la région SE del'Aveyron. B.S.G.F. 4), XX, 1921. TOARCIEN DU SE DE L'AVEYRON 323 sons, pour compléter cette étude, de faire connaître, en temps et lieu, une faune d'Ammonites rares ou peu connues et d’Am- monites nouvelles du Toarcien moyen. 1. ToARCIEN INFÉRIEUR. Ainsi qu on le sait le Toarcien inférieur est constitué, dans la région SE de l’Aveyron, par une succession de strates, schistes durs feuilletés calcaro-marneux, dits schistes cartons, et de bancs calcaro-marneux très durs, à structure compacte ou subschisteuse intercalés, et à certains niveaux d'assises de concrétions lenticulaires dures, toujours calcaro-marneuses, qui forment, au dessus des couches domériennes à Palfopleuroceras spinatum BRuGUIÈRE, et à Pecten æquivalvis SowerBy une falaise caractéristique de 3 à 25 m. d'épaisseur. L'ordre des couches est ordinairement le suivant. Sur le tiers inférieur, deux ou trois bancs de calcaire marneux à structure subschisteuse, puis une assise de marnes feuilletées, et deux bancs de calcaire marneux, tantôt compact, tantôt subschisteux. Sur les deux tiers supérieurs, une assise impor- tante de marnes fewilletées, avec parfois vers le haut intercala- tion de plaquettes de calcaire marneux, ou encore inclusion de concrétions ovoides. Ces concrétions, de dimensions variables, sont tantôt clairsemées irrégulièrement, tantôt disposées en assises régulières, et dans ce cas, tantôt indépendantes, tantôt plus ou moins soudées les unes aux autres. Au dessus vient une zone de passage, constituée par une alter- nance de marnes tendres et de marnes feuilletées plus dures, engendrant un dispositif en échelons, particulièrement obser- vable dans la région de Rivière, de Saint-Paul et du Guilho- mard. En raison de la pauvreté relative des fossiles, il ne nous a pas été donné de pouvoir établir nettement une subdivision de sous- zones paléontologiques, telle que certains auteurs l’ont admise pour d'autres pays. L'on observe, à divers niveaux, Posidonomya Bronni GoLn- Euss. L’un des bancs de la partie inférieure donne parfois des empreintes de Poissons. Mais la plupart des fossiles appartiennent 1. L'examen de ces concrétions, analogues à celle de bien d’autresrétages de la série géologique, permet de les considérer comme formées, en raison sans doute d'inégalités de pression dans la masse des sédiments originaires, mi-fluides, mi- solides, et peu homogènes, dues par exemple à des fermentations organiques par concentration moléculaire lente d'éléments de la masse en les zones de moindre pression. 324 J. MONESTIER aux couches supérieures de la falaise. Ce sont : Harpoceras falciferum Sowersy, Harpoceras serpentinum ReIneckE, Har- poceras exaratum YounG ET Birp, Pseudolioceras lythense Youxc et Birp, AHildoceras Levisoni Simpson, Lytoceras Siemensi DENckMANN, Cœloceras anguinum Reinecke, Cœloceras commune SOWERBY, Belemnites acuarius ScaLornelm, /noceramus dubivs SowerBy Posidonomya Bronni Gozpruss, la plupart des fossiles écrasés entre les schistes, mais quelques-uns appartenant aux concrétions lenticulaires, en parfait état de conservation. Cette zone, considérée comme Toarcien inférieur, peut être dite zone à Posidonomya Bronni GoLpr. et Harpoceras falci- ferum Sow. Dans les couches en échelons, Hildoceras bifrons BRuGUIÈRE, qui caractérise si bien les marnes subséquentes, fait sa première apparition, associé avec Hildoceras Levisoni Simrs., Dactylioceras anguinum REIN. et Belemnites acuarius Scu. 2. TOARCIEN MOYEN. Aux couches en échelons, constituant une zone de passage du Toarcien inférieur au Toarcien moyen, succède une importante série de marnes schisteuses tendres, gris bleuâtres, gris jau- nâtres, ou gris blanchâtres à certains niveaux, avec inclusion en certains gisements de plaquettes à lumachelles, ou de bancs calcaro-marneux que nous aurons à signaler, le tout représen- tant une épaisseur de 15 mètres à 25 mètres. Et cette série de marnes aboutit généralement à un bane calcaro-marneux grisâtre ou blanchâtre, ou parfois à un com- plexe de bancs calcaro-marneux et de marnes plus tendres, déjà signalés dans notre étude sur le Toarcien supérieur, qui est le siège d'apparition de Grammoceras striatulum Sower»y. La richesse des faunes qui se succèdent dans cet ensemble, que nous considérons comme le Toarcien moyen, permet, ainsi qu'il ressort déjà des divisions adoptées par Reynès dans l'Aveyron, et par Fabre dans les dépôts analogues de la Lozère, d'y établir deux grandes zones paléontologiques : 1° la zone à Hildoceras bifrons BRUGUIÈRE. 2° la zone à Haugia variabilis D'OrBIGNY, et Harpoceras bicarinatum ZiETEN typique dominant. a) Zone à Hildoceras bifrons Brucuière. — La zone à Hil- doceras bifrons BruGuière débute, ainsi que nous l'avons vu, par les couches de passage en échelons, continuant les schistes durs du Toarcien inférieur, assez peu fossilifères. RUES : (REA ÿ T Ï *“ ’ TOARCIEN DU SE DE L'AVEYRON 325 Et elle est constituée, à la suite, par un ensemble de marnes, d'épaisseur variant de 4 mètres à 15 mètres, caractérisées par une faune des plus importantes et des plus riches. L'Ammonite dominante est Hildoceras bifrons BRUGUIÈRE. Mais, à part les divisions de la partie inférieure en sous-zones paléontologiques que nous signalerons, cette Ammonite se trouve associée, dans toute l’épaisseur des marnes, à quelques autres Ammonites, qui sont : 1° Divers Cœloceras à côtes nombreuses et serrées constituant un groupe de formes ou variétés comprises entre Cœloceras anguinum Reinecxe et Cœloceras crassum n'ORBIGNY,dont certaines pourraient se rattacher à Cœloceras annulatiforme BoNarezut, et à Cœloceras crassiusculosum Simrsow, et un groupe de formes rapprochées de Cœloceras gracile Simpson, et conduisant aux variétés de Cæœloceras mucronatum D'OrBIGNY, et plus rarement Cœloceras Desplacei n'Or8. Cæœloceras vorticellum SimPson, Cœlo- ceras verticosum BucrxuaAn, Cœloceras subarmatum Youwc et Birp, Cœloceras mutabilecostatum Prinz, Cœloceras cf. Youngi Revës, Cœloceras n. sp. et un peu plus souvent Cœloceras n. sp. variété Zilteli OPrez, Cœloceras n. sp. variété acanthopsis D'Or. et Cœloceras n. sp. variétés intermédiaires entre var. Zitteli OpreL et var. acanthopsis D'Ors., et en outre Cœloceras Marioni Lis- SAJOUS, en deux variétés. 2° Quelques Ammonites du groupe de Denckmannia erbaensis Hauer, Denckmannia tumefacta BuckMan et Denckmannia malagma DumorTiEr, toujours assez rares. 3° Une forme pas très commune, que nous considérons comme précurseur de Harpoceras bicarinatum Z18TEN typique, si fréquent dans la zone suivante, différant de la forme type par ses flancs plus bombés, par ses côtes plus saillantes et plus écartées, et par ses lignes des lobes plus espacées et moins enchevétrées. À ces Ammonites il convient d'ajouter Phylloceras hetero- phyllum Sowgrsy, assez rare, et Paroniceras sternale b'ORBIGNY, en ses variétés non globuleuses et non carénées, propres à tout le Toarcien, Phylloceras Nilssoni Héserr, Phylloceras avey- ronnense MENEGHINI, qui passeront dans plusieurs zones sui- vantes, et aussi Paroniceras sternale b Ors., variété globuleuse, qui passera dans la zone suivante. Indépendamment de ces Ammonites, susceptibles d’être ren- contrées dans toute l'épaisseur des assises surmontant les couches en échelons de la base, la zone à Hildoceras lbifrons BRUGUIÈRE, manifeste dans les marnes proprement dites, à 326 J. MONESTIER « niveaux déterminés, d'autres espèces justifiant certaines subdi- visions paléontologiques importantes de ses assises inférieures. Dans la partie inférieure des marnes, d’une épaisseur variable dans les divers gisements, représentant au plus les deux tiers de l'épaisseur totale, la zone à Hildoceras bifrons BruG. renferme une faune accessoire très riche de variétés de Harpoceras subpla- nalum OPPeL, associée en une partie de la région avee un groupe de Lytoceras du groupe de Lytoceras cornucopiæ Youxe et Bip, et aussi Lytoceras Dorcadis MENEGHINT toujours assez rare. Et cette dernière sous-zone renferme, à la base, un horizon secondaire caractérisé par la présence d’Harpoceratoides nom- breux, où nous comprenons Harpoceratoides connectens Haue, Harpoceratoides soloniacensis Lissagous, Harpoceratoides alter- natus SIMPSON, Harpoceratoides n. sp., dont nous considérons la plupart comme formes précurseurs des diverses variétés de Harpoceras subplanatum OPreL et aussi par la présence assez fréquente de Lytoceras que nous rattachons comme variétés à Lytoceras sepositum MExEGHinI. Enfin, dans certains distriets exclusivement, comme à Saint- Paul, et en quelques gisements du Guilhomard, cette dernière subdivision donne, vers la séparation des assises en échelons, un horizon de base très restreint, déjà mentionné par Reynès, comme sous-zone à Cœloceras braunianum D'ORBIGNY, et qui renferme, outre les formes principales telles que Æildoceras bifrons BruG., Harpoceratoides connectens Have, et autres Harpoceratoides, et de nombreux ZLytoceras en petits exem- plaires, et peut-être déja Æarpoceras subplanatum OpPpEeLz, une faune remarquable comprenant Cœloceras commune Sow. très rare, Cœloceras braunianum b'Ors. assez abondants en quelques gisements, Cœloceras n. sp., et quelques formes rencontrées en une vingtaine d'exemplaires au Guilhomard, et sporadiquement ailleurs, que nous serions disposés à rattacher à deux genres nouveaux, dont un précurseur des Haploceratidés. D'autre part, la zone à Hildoceras bifrons BRUGUIÈRE nous a fourni par spécimens isolés, à un niveau indéterminé, Hildoceras n. sp., et en leurs formes typiques Hildoceras Frantzi Reynès et Hildoceras Mercati Hauer. Et elle nous a donné en la partie inférieure des marnes Zillia tirolensis Hauer, Lillia Lilli Hauer, Lillia narbonensis BuckmAN, toujours rares, et Frechiella subca- rinata YouxG et Birp, en exemplaire unique, et Phylloceras Argeliesi Reyxès, en deux exemplaires, dont l’un de 68 mil- limètres à considérer comme magnifique spécimen adulte, quoique entièrement cloisonné, de cette rare espèce. TOARCIEN DU SE DE L' AVEYRON 321 Les Belemnites, assez fréquentes, sont représentées par Belemnites tripartitus Scuz., Belemnites pyramidalis Zieten, Belemnites cf. unisulcatus BLAINV., Belemnites sp. ind. A certains niveaux, les couches à Aildoceras bifrons Bruc. renferment quelques Gastéropodes et Lamellibranches, tels que Turbo cf. palinurus »'Ors., Turbo subangqulatus Gorpr., Varia- mussium incrustatum DEFRANCE assez abondant, Nucula Haus- manni RæmEer, Nacula Hammeri DEFRANCE, Nucula subovalis Goupr. Ces formes font partie parfois de plaquettes lumachelles. Et au niveau de l'horizon à Cœloceras braunianum p'Ors., l'on peut récolter, au Guilhomard, une faunule abondante de Turritella Zieteni Quensrent, Vatica Pelops »'Ors., plus rare, et autres Lamellibranches et Gastéropodes, et de Rhynchonelles et Terebratules diverses, d’ailleurs peu communes. Selon les districts, tantôt la zone à Hildoceras bifrons BruG. aboutit à une assise de concrétions calcaro-marneuses eloison- nées, assez dures, qui marque alors nettement la séparation des couches à Hildoceras bifrons BRuG. d'avec celles à Haugia variabilis bD'Or8., tantôt elle se termine sans séparation strati- graphique par un ensemble de couches marneuses de passage, où se trouvent réunies avec /ildoceras bifrons Bruc. les espèces de la zone suivante, tels que les Haugia et Harpocéras bicarinatum LIETEN typique. b) Zone à Haugia variabilis D'ORrBIGNY et Harpoceras bicari- natum ZierEN typique. -— Nous avons déjà noté pour la zone à Haugia variabilis Db'Ors., soit l'existence d'assises inférieures communes avec la zone à Hildoceras bifrons BrüG., soit l'exis- tence d'une assise de base à concrétions calcaro-marneuses cloisonnées, à surface irrégulière, opérant une séparation net- tement tranchée des deux zones. _ La zone à Haugia variabilis D Or8. est représentée par un ensemble de marnes schisteuses tendres, grisâtres et à certains niveaux gris jaunâtres ou gris blanchâtres, d’une épaisseur de 4 à 8 mètres. Et elle aboutit, ainsi que nous l'avons dit, à un banc calcaro- marneux, ou à un complexe de bancs de calcaire marneux et de marnes plus tendres, constituant les couches de passage du Toarcien moven au Toarcien supérieur. La faune caractéristique de ces assises est constituée princi- palement de Harpoceras bicarinatum ZiETEN, dans sa forme typique, et de la variété que Schirardin a séparée sous le nom de Harpoceras subtile Scairarnix, et de quelques autres variétés de cette espèce. A ces formes sont réunies, quoique moins Er NM CRETE ENEE 7 328 J. MONESTIER FE nombreuses, diverses Haugia du groupe de Haugia variabilis D'Or. telles que Haugia variabilis D'OrB., Haugia jugosa Buckmax, Hauqia illustris DENCKMANN — compressa BuckmAn, Haugia Ogerieni Dumortier, Haugia comensis pr Bucu, Haugia navis DUMORTIER, Haugia pustulosa Quensrepr, Haugia Allo- brogensis DumorTier, Haugia humilis ScHirarniN, Haugia n. sp., et Pseudolioceras compactile Simesow, et autres formes voisines, et en outre, un assez grand nombre de Cæœloceras, où dominent les nombreuses variétés de Cœloceras mucronatum D'Or. et quelques variétés de Cœloceras crassum Puaiciprs — raquinianum D'Or. mais dont quelques-uns Jjustifieraient une séparation spé- cifique. La zone à Haugia variabilis D'Ors. et Harpoceras bicarinatum Zigten typique dominant, est aussi le domaine exclusif de quelques formes rares ou peu connues et d'Ammonites nouvelles telles que Hildoceras Bayani Dumortier, Hildoceras n. sp., Brodiceras n. sp. assez fréquent dans quelques gisements, et Lytoceras n. sp. D'autre part, la zone à Hauqgia variabilis »'Ors. et Harpoceras bicarinatum ZwTEN typique dominant renferme certains types rencontrés dans la zone à Hildoceras bifrons BruG., notamment et surtout à la base Cœloceras n. sp. var’ Zitteli OPPEL, assez rare, Denckmannia erbaensis HauEr, Denckmannia malagma Dumorrier, et les formes rattachées par nous à Cœloceras gra- cile Simpson, et dans toute l'épaisseur des couches, quoique rare- ment, Cæœloceras n.sp., Lillia Lilli Haver et Paroniceras sternale D'Ors. variété globuleuse. Et elle contient enfin Phylloceras heterophyllaum Sow., et Paroniceras sternale D'OR8., variétés non globuleuse et non carénée, propres à tout le Toarcien, et Phylloceras Nilssoni HéBertr, Phylloceras Aveyronnense MENEGHINI, qui passeront dans plusieurs zones suivantes. Et cette zone voit l'apparition de Phylloceras Thevenini Mones- TIER, qui régnera dans tout le Toarcien supérieur. L'on trouve quelquefois Nautilus {oarcensis D'Or. Les Bélemnites sont assez nombreuses. L'on observe surtout Belemnites pyramidalis Zeren, Belemnites tripartilus ScaLotx. Les Gastéropodes et Lamellibranches sont peu abondants, représentés à divers niveaux par /noceramus cinctus GoLpF. par Nucula Hausmanni Ræœwer, Nucula Hammeri DerRance, Nucula subovalis GoLpr., par Astarte cf. précurseur de Volizi Gozpr., Purpurina Patrocles »'Ors., Turbo subangulatus Gorpr., Turbo cf. Palinurus »’Ors. et Cerithium armatum GoLpr. Nous avons recherché dans les divers gisements aveyronnais TOARCIEN DU SE DE L'AVEYRON 329 si les formes secondaires de la zone à Haugia variabilis v'Ors. et Harpoceras bicarinatum Z\ETEN typique ne se succédaient point suivant une ordonnance régulière justifiant, comme pour la zone à Hildoceras bifrons BrüuG., une distinction de sous-zones paléontologiques. Et il nous a toujours paru, sous toutes réserves quant aux formes exceptionnellement rares, que les diverses espèces rencontrées se trouvaient de haut en bas des assises. Le banc calcaro-marneux supérieur ou le complexe de banes calcaro-marneux et de marnes tendres qui forme passage au Toarcien supérieur renferme une faune mixte comprenant avec les espèces de la zone à Grammoceras striatulum Sow..ou celles de zones subséquentes, un certain nombre d’espèces de la zone supérieure du Toarcien moyen tels que Harpoceras bicarinatum Zietex, Cœloceras crassum Puiripps, Cœloceras n. sp., Haugia variabilis D'Or8., Lillia Lilli Hauer, Paroniceras sternale D'Ors., forme globuleuse. PRINCIPAUX GISEMENTS. Le Samonta. Rivière. — Au Samonta, la plupart des assises du Toarcien sont dissimulées sous les éboulis bajociens et les cultures. L'on observe ceperdant la falaise des schistes durs feuilletés du Toarcien inférieur, peu fossilifères. A Rivière, le Toarcien éme est représenté par une falaise d'environ 13 mètres peu fossilifère, avec Cæœloceras anguinum RæInEcrE, Cœloceras commune Sow., Pseudolioceras lythense Y. et B., Lytoceras Siemens DENCKMANN, vers le sommet. Les couches en échelons de passage à la zone à Hildoceras bifrons BruG. affectent une épaisseur d'environ 10 mètres. Les marnes à Hildoceras bifrons BruG. de Rivière, d’une épaisseur de 15 mètres, avec peu de fossiles, ne se prêtent pas à la division des sous-zones paléontologiques, observable à Cornus et au Guilhomard. L'on remarque cependant à la base Harpoceras suplanatum OpPrer, et Harpoceratoides connectens Hauc. Vers l’un des niveaux supérieurs, l’on rencontre un hori- zon à Gastéropodes assez abondants, mais encroûtés et peu déterminables. La zone à Haugia variabilis D'Or. séparée de la zone précé- dente par un banc calcaro-marneux cloisonné, avec Harpoceras bicarinatum Zigren, Cœloceras crassum Pui., Nautilus toarcensis D Ors., Lima foarcensis D’Org., donne, sur une épaisseur de 6 mètres, les espèces communes de la zone, y compris un assez grand nombre de variétés de Cœloceras mucronatum D'Ors. 14 septembre 1922. Bull. Soc. géol. Fr. XXI. — 22. 330 J. MONESTIER Tournemire. Saint-Paul. — Dans cette région, le Toarcien inférieur, d'une puissance d'environ 15 à 25 mètres, est remar- quable par l'abondance des concrétions ovoïdes, incluses entre les schistes supérieurs. Ces concrétions sont souvent sans fos- siles, mais parfois pétries de Posidonomya Bronni GoLpr. et Inoceramus dubius Sow. Et elles nous ont donné de beaux spé- cimens de Harpoceras falciferum Sow. Les schistes supérieurs avec Ammonites écrasées sont remarquablement fossilifères. La zone à Âildoceras bifrons BRuG. précédée d’une série d'assises de passage en échelons de 3 à 5 mètres, peu fossi- lifère, donne, sur une épaisseur de 15 mètres, Hildoceras bifrons Brue., et les espèces communes de la zone. Et dans certains gisements l’on trouve assez fréquemment Cœloceras n. sp. var. Zititeli Oprez, en petits exemplaires, et plus rarement Cœloceras n. Sp. var. acanthopsis D Ors., et les formes intermédiaires entre ces deux variétés, Mais les Lytoceras, assez fréquents au Guilhomard dans les couches inférieures de la zone, sont très rares. Lasous-zone à Cœloceras braunianump'Ors. est représentée, quoique faiblement, à Saint-Paul et à Massergues, par Cœloceras braunianum Db'ORB. assez rare, et par Ammonites nov. gen. nov. sp. en un seul exemplaire. Sur certains points les marnes à Hildoceras bifrons Brüc. contiennent vers leur partie moyenne un lit calcaro-marneux pétri de débris coquilliers. La zone à Hauqgia variabilis D Ors. et à Harpoceras bicari- natum Zi£TEN typique dominant est séparée de la zone à Huldo- ceras bifrons BRUG. par un banc calcaro-marneux cloisonné à surface irrégulière. Elle contient au-dessus de ce banc un horizon extraordinairement fossilifère contenant, outre les formes ordinaires, en petits exemplaires, Haugia humilis ScHiRARDIN, Denckmannia erbaenis Haver, Brodiceras n. sp. Elle se déve- loppe sur une épaisseur de 7 mètres, contenant la plupart des espèces de la zone, avec un assez grand nombre de variétés de Cœloceras mucronatum D Ors. et de Cœloceras crassum Puix. et autres Cæœloceras. À Tournemire l’on remarque dans cette zone un niveau spécial à Cerithium armatum Gorpr., et à Massergues, à la partie supérieure des marnes, un niveau à Aséarte cf. pré- curseur de Vol{zi GoLpr. Bosc. Antignes. — Au-dessus d’une falaise à schistes feuil- letés du Toarcien inférieur et de quelques couches de passage en échelons, les marnes à Hildoceras bifrons BruG. d'une épaisseur d'environ 10 mètres renferment assez peu d'espèces et peu d'in- dividus. L'on peut cependant récolter à Antignes dans les marnes supérieures Cœloceras n. sp. var. Zitleli Orrez, abondant en TOARCIEN DU SE DE L AVEYRON 331 petits exemplaires, et Cœloceras Younyi ReyNès, assez rare. Les couches de la zone à Haugia variabilis D'Or, et Harpoceras bicarinatum ZiereN dominant, sont encore précédées d’un bane calcaro-marneux cloisonné de 10 cm., qui les sépare des marnes à Hildoceras bifrons Bruc. Les couches d’une épaisseur de 8 mètres sont très fossilifères et contiennent la plupart des espèces de la zone, y compris Brodiceras n. sp. de nombreuses Haugia, et un grand nombre de variétés de Cœloceras mucro- natum »b'Or8. et les formes rapprochées de Cœloceras gracile SIMPSON. Et l’on observe comme à Saint-Paul l'horizon extraor- dinairement fossilifère à petites Ammonites surmontant la couche séparative de base. Cornus. — À Cornus, le Toarcien inférieur à schistes feuil- letés d’une épaisseur de 3 mètres avec couches en échelons de 3 m. 40 est peu fossilifère. L'un des bancs inférieurs donne des restes de Poissons, Leptolepis Bronni AGassiz. Les marnes à ÆHildoceras bifrons BruG. avec les sous-zones inférieures à Âarpoceras subplanatum OPPez, Harpoceratoides connectens HauG et parfois Cœloceras braunianum D'Ors. se développent sur une épaisseur de 15 mètres, y compris des couches supérieures de passage à la zone à ÂHaugia variabilis D'Ors. d'une épaisseur de 4 mètres, sans séparation stratigraphique de ces deux zones. La zone proprement dite à Aauqgia variabilis b'Ors., abstrac- tion faite de ces couches de passage, atteint une épaisseur de 3 mètres. A la partie supérieure de la zone à Haugia variabilis n'Ors. ou à la base du Toarcien supérieur, l’on observe entre Vinens et la Pezade, ainsi que nous l'avons noté dans notre étude sur le Toarcien supérieur, un complexe de six bancs calcaro-marneux et de marnes tendres intercalées, très peu fossilifères, suivant le dispositif ci-après. Banc n° 1 parfois interrompu 0 m.04. Marnes tendres intercalées 0 m. 26. Banc n° 2, parfois interrompu Om. 04. Marnes tendres intercalées 0 m. 32. Banc n° 3 parfois interrompu 0 m. 04. Marnes tendres intercalées 0 m. 32. Banc n° 4 très accusé 0 m. 07. Marnes tendres intercalées 0 m. 32. Banc n° 5, 0 m. 04. Marnes tendres intercalées 0 m. 20. Banc n° 6, Om. 07 ; le tout sans fossiles à la partie inférieure, et avec fossiles de la zone à Grammoceras striatulum Sow. aux niveaux des bancs n°% #, 5 et 6 et des marnes intermédiaires, et ayant donné Haugia variabilis v’'Ors., dans l’un des bancs supérieurs. Le. Guilhomard (Saint-Rome, Panissarques, Tournadous, Larroussel, le Clapier, la Bastide des Fons). — Au Guilho- 332 J. MONESTIER mard, le Toarcien inférieur est représenté par une falaise peu épaisse de schistes durs feuilletés avec à la partie supérieure quelques bancs de calcaire marneux jaunâtres, avec nombreux fossiles écrasés de la zone. Mais l’on peut observer nettement les divisions de la partie inférieure de la zone à Æildoceras hifrons BRUG. en sous-zones paléontologiques distinctes, selon le type déjà décrit. Toutes ces couches sont extraordinairement fossilifères, et nous ont fourni les principales espèces rares de cette zone. La sous-zone à Harpo- ceras subplanatum OPPEL représente les deux tiers des marnes à bifrons, l'horizon secondaire à Harpoceratoides connectens HauG correspondant au quart de cette sous-zone. Le sous-horizon à Cœloceras braunianum Db'Ors. est développé à Tournadous, le Clapier et surtout à Larroussel, mais déjà envahi en ce Bon par les cultures ; et cette sous-zone manifeste au Clapier la faunule des Gasteropodes, Lamellibranches et Brachiopodes dont nous avons déjà parlé. | La zone à Haugia variabilis »’Or8. et Harpoceras bicarina- tum Z1eTEN dominant du Guilhomard n’est pas séparée strati- graphiquement de la zone à AHildoceras bifrons Bruc. et les deux zones se pénètrent réciproquement sur une épaisseur de 5 mètres. La zone à Hauyia variabilis D’OrB. est aussi très fossilifère au Guilhomard. Elle aboutit à un banc calcaro-mar- neux blanchâtre à faune mixte qui la sépare du Toarcien supé- rieur. COMPARAISON DES FORMATIONS AVEYRONNAISES AVEC CELLES DES AUTRES PAYS. Lozère. — Les données de Kæchlin-Schlümberger et de Fabre indiquent pour le Lias supérieur de la Lozère, un Toarcien assez analogue à celui de la région SE de l'Aveyron, et qui est conti- nué par un Aalenien à Ammoniles pyriteuses. Nous avons récolté dans le Toareien moyen de Grèzes, au niveau des couches à Cæ- loceras braunianum »'Ors., un spécimen de l’'Ammonite, trouvée en une vingtaine d'exemplaires au Guilhomard, désignée provi- soirement Ammonites nov. gen., nov. sp. Dans la collection toarcienne de M. l'abbé Ressouche, de Marvéjols, nous avons reconnu Frechiella subcarinata YŸ. et B. provenue probablement, comme au Guilhomard, des couches à Hildoceras bifrons Bruc. Bas-LanGuenoc. — Au Pic Saint-Loup, Roman et Gennevaux signalent, au-dessus de marnes et marno-calcaires à faune domé- TOARCIEN DU SE DE L AVEYRON 333 rienne, et précédant des marnes schisteuses aaleniennes à Pleydel- lia aalensis LiETEN et Lioceras opalinum REINECKE, une succession formée : 1° de bancs de calcaire noir contenant de nombreux débris de Poissons {(Dapedius, Lepidotus, Leptolepis), et aussi, d’après ces auteurs, Hildoceras boscence REYNÈS, Amaltheus mar- garitatus Montr., forme épaisse ; 2° de marnes très schisteuses et très noires avec fossiles écrasés, Hildoceras bifrons Brüc., Harpoceras falciferum Sow. et Posidonomya sp. ; 3° et de -marnes gris noirâtre, d'une trentaine de mètres d'épaisseur, renfermant, sans que la distinction des niveaux paléontologiques soit donnée, une riche faune d’Ammonites pyriteuses, apparte- nant pour la plupart au Toarcien moyen aveyronnais, quelques- unes au Toarcien supérieur. Le complexe de bancs calcaires à débris de Poissons, et de marnes schisteuses dures à fossiles écra- sés, avec Harpoceras falciferum Sow. et Posidonomya sp. parait bien correspondre, avec quelques couches de passage au Domé- rien, aux assises du Toarcien inférieur de l'Aveyron ; et l’on peut se demander, quant à la présence de Hildoceras boscence Reynës, si, sur exemplaires plus ou moins imparfaits, quelques- unes des formes du Toarcien inférieur, telles que Harpoceras serpentinum REINECKE n ont pu, en raison de certaines analogies d'aspect, être assimilées à Æildoceras boscence Reynès, qui est l’une des espèces les plus caractéristiques de la partie inférieure de la zone à Amalfheus margarilatus Mowrr. de l'Aveyron. Les affleurements du Lias supérieur de la région de Cazouls- lès-Béziers et Fouzilhon représentent principalement les pre- mières zones de l’Aalenien (zones à Dumortieria et à Pleydellia aalensis Z1etex. Les assises inférieures ont donné cependant, outre quelques formes du Toarcien supérieur, les Ammonites les plus caractéristiques du Toarcien moyen : Hildoceras bifrons BruG., etc... À Saint-Hippolyte-du-Fort et à Valatougès, les formations toarciennes, étudiées, après Dumas, par Jeanjean, sont peu déve- loppées et peu fossilifères. À Fressac, Jeanjean signale, au-dessus des marnes gris noi- râtres du Domérien les schistes noirs bitumineux du Toarcien inférieur, et des marnes à Hildoceras bifrons BruG. avec Cœloce- ras annulatum Sow., de nombreuses Bélemnites, Cerithium armatum Goror., Nucula Hausmanni Ræœer, et au-dessus des marnes à Pleydellia aalensis ZiETEN. À Saint-Ambroix, où de Brun a récemment mis en évidence une riche faune du Rhétien et de l’Hettangien, les assises toar- ciennes sont formées par un complexe de marnes, avec banc de 334 J. MONESTIER calcaire noir à la base, paraissant peu fossilifères, mais dont l'étude paléontologique, déjà annoncée, permettra sans doute tous rapprochements avec la faune de la région SE de l'Aveyron. Boroure SW pu Massir CENTRAL. — Les observations de Glan- geaud et Thevenin caractérisent sur la bordure SW du Massif Central, un Toarcien peu fossilifère, formé de marnes d'épais- seur très variable, se développant au-dessus d'une assise calcaro- marneuse à Pecten æquivalvis Sow. et Amaltheus spinatus BruG., . et aboutissant, avec quelques marnes intermédiaires sans fossiles, ou avec Dumortieria, à la partie supérieure, à un système de bancs calcaires très fossilifères à Pleydellia aalensis ZiETEN, Lioceras opalinum Reinecre, et Gryphæa sublobata Desu. Le Toarcien inférieur est accusé, dans la région au N de Gra- mat, par des schistes à Posidonies analogues à ceux de la Lozère et du SE de l'Aveyron, et dans la région de Villefranche, par quelques marnes à Harpoceras falciferum Sow. Dans toute la région, la masse principale des marnes toar- ciennes donne, sans différenciation bien marquée des niveaux paléontologiques, avec un certain nombre de Lamellibranches et Gastéropodes, quelques Ammonites des deux zones du Toarcien moyen à Aildoceras bifrons Bruc. et Harpoceras bicarinatum Zigren et même du Toarcien supérieur. Seuiz pu Porrou. — Les coupes de la région de Thouars, reprises récemment par Welsch, manifestent, pour les dépôts du Toarcien inférieur et moven, avec des divergences lithologiques marquées, une correspondance paléontologique assez étroite avec ceux de la région SE de l'Aveyron. Au-dessus d’un grès grossier à Pecten æquivalvis Sow. et Pec- ten disciforme ZietEN appartenant au Domérien supérieur, l’on observe une zone inférieure à Harpoceras falciferum Saw. de 2 m. 50 à 3 m. d'épaisseur, formée de plaquettes minces de cal- caire gréseux bleuâtre, et de calcaire marneux rougeûtre, avec nombreux spécimens de Harpoceras falciferum Sow. et Dactylio- ceras commune Sow. ayant donné aussi Frechiella subcarinata Y.et B., espèce rare du Toarcien moyen de Brunswick, ren- contrée en exemplaire unique au-dessus de la sous-zone à Cœlo- ceras braunianum D Ors. du Guilhomard. Viennent ensuite un banc calcaire de 0 m. 50 à oolithes ferru- gineuses, avec Âildoceras bifrons très abondant, associé à Har- poceras subplanatum Orepez, Lillia sp.et Cœloceras sp. et un banc calcaire de 0 m. 50 donnant Haugia variabilis »’Ors., Haugia jugosa Buckm., et autres Ammonites en général difficiles à TOARCIEN DU SE DE L'AVEYRON 335 extraire de la roche, mais dont la recherche et l’étude accuse- raient vraisemblablement les analogies paléontologiques avec celles de la zone à Haugia variabilis D'Ors. de l'Aveyron. Au-dessus se développe un complexe de marnes à formes du Toarcien supérieur. NormanDie. — Dans leur ensemble, les dépôts toarciens de Normandie, tels que leurs caractères se dégagent des travaux de Deslongchamps, et après lui des observations de Munier-Chalmas et Bigot, sont d'une épaisseur peu considérable, et de dispositif assez irrégulier. Formés au voisinage des récifs primaires de Bretagne, dans des bassins ou bras de mer de profondeur inégale, avec plusieurs retraits ou retours de la mer, ils présentent des lacunes locales, avec débordement réciproque et en sens inverse, des couches successives. Ils surmontent en général une couche des plus remarquables, très rare partout ailleurs, qui clôture en Normandie la série sédi- mentaire du Lias moyen, la couche, toujours de faible épaisseur, dite à Leptæna. Le Toarcien inférieur est représenté, eu certains districts très limités, par des argiles d'épaisseur variable, avec Posidonomya sp. mais contenant vers le haut une assise très constante de con- crétions calcaires arrondies, juxtaposées, renfermant, souvent en parfait état de conservation, des restes de Reptiles et de Poissons rappelant ceux de Souabe. Au-dessus vient, sur une épaisseur d'environ 2 m., une succes- sion de bancs calcaires et marnes intercalées, dont le fossiles cor- respondent aux deux zones du Toarcien moyen aveyronnais, avec prédominance d’une faune très riche à Hildoceras bifrons Bruc. aux niveaux inférieurs. Sur certains points, l’on remarque une faune accessoire de Gastéropodes et de Lamellibranchesrappelant la faunule analogue de la sous-zone à Cœloceras braunianum »'Ors. du Clapier. Quelques parties du récif de May et de Fontaine-Etoupefour, donnent une association remarquable, bien connue, de toutes Les formes du Toarcien moyen et supérieur, avec une magnifique faune de petits Gastéropodes et Lamellibranches. ÆuxEemBourRG ET NORD DE LA LORRAINE. — Le Toarcien du Luxembourg et du Nord de la Lorraine a été étudié par Chapuis et Dewalque, Branco et Benecke. Dans cette région, le Toarcien inférieur est constitué générale- ment, comme de l'Aveyron, par une succession de schistes marno-calcaires durs, se débitant en minces plaquettes, avec 336 J. MONESTIER intercalation à la base de quelques bancs plus compacts, et une faune à Posidonomya Bronni Gorpr., Inoceramus dubius Sow., Harpoceras falciferum Sow. Et le Toarcien moyen se développe sous forme de marnes plus tendres, avec inclusion parfois à la base d’ellipsoides calcaro-marneux durs, et renferme une faune à Hildoceras bifrons Bru&. où semblent faire défaut les Cœloceras etles Haugia, et où n'ont pu être distingués les niveaux fossili- fères de l'Aveyron. Ces marnes aboutissent à des couches à Grammoceras striatulum Sow., renfermant à la base Asfarte cf. Voltzi et Cerithium armatum GoLpr. rencontrés, en certains gisements aveyronnais, à la partie supérieure de la zone à Hau- gia variabilis D'Ors. SUD DE LA LORRAINE ET BoRDURE SE pu BassiN DE Paris. — D'après les observations de Bleicher, Authelin et Joly, le Toarcien inférieur du Sud de la Lorraine et de la bordure SE du Bassin de Paris succède à des grès médioliasiques à Amaltheus spinatus, avec de nombreux Brachiopodes. Il est formé à la base, encore par quelques lits gréseux avec Harpoceras falciferum Sow. et à sa partie supérieure par la masse principale des schistes durs, dits schistes cartons, avec Harpoceras falciferum Sow. et Cœlo- ceras du groupe de Cæœloceras commune Sow. et Cæloceras annula- tum Sow. et Posidonomya Bronni Gopcr. Au-dessus, le Toarcien moyen comprend des couches à Hildo- ceras bifrons BruG,, où l’on peut distinguer : 1° une sous-zone formée de la partie supérieure des schistes-cartons avec Dacty- lioceras commune SowW. qui peut correspondre partiellement à la sous-zone à Cœloceras braunianum D'Ors. de l'Aveyron ; 2 une deuxième sous-zone marneuse et principale avec Cœloceras (Pero- noceras) subcarinatum YounG et Birp ; 3° et une troisième sous- zone à nodules phosphatés qui semble répondre par sa faune et son niveau aux couches de passage de la zone à ÆHildoceras bifrons BruG. de l'Aveyron à la zone à Hauqia variahilis D'Ors., et peut-être même à cette dernière zone. Cet ensemble se termine à des marnes ferrugineuses à Bélem- nites, base du Toarcien supérieur. ALSACE. — Kœchlin, Schlümberger, Oppel, Lepsius, Mies, Haug, von Weroecke, et surtout et plus récemment Janensch et Schirardin ont étudié les formations liasiques d'Alsace. Le Toarcien inférieur serait représenté en basse Alsace par quelques couches gréseuses à Posidonomya Bronni Gorpr. Par- tout ailleurs, il est constitué par des schistes marneux durs à Har- poceras falciferum Sow., Pseudolioceras lythense Y. et B., Ino- pà ES TOARCIEN DU SE DE L' AVEYRON 337 ceramus dubius Sow. et Posidonomya Bronni GoLpr., compa- rables à ceux des autres gisements français ou de l'Europe centrale. Quant au Toarcien moyen, 1l semblerait faire défaut en basse Alsace. Dans la partie sud de la haute Alsace, il correspondrait à quelques couches marneuses rougeâtres sans fossiles, comprises entre les schistes à Posidonies et les couches à sériatulum. Mais dans la partie nord de la haute Alsace, Schirardin a signalé, en 1915, dans la région d’Heiligenstein, un complexe très auto- nome d'assises marneuses grisâtres, qu'il a désignées sous le nom de zone à Harpoceras bicarinatum ZigreN, et où il a distingué une sous-zone inférieure à Lillia et une sous-zone supérieure à Haugia variabilis D'Ore. La partie inférieure de la sous-zone à Lillia de Schirardin, sans Æildoceras bifrons BRUG., mais avec Lioceras elegans Z1e- TEN— Cf. subplanatum OpPreL, diverses Belemnites, Variamussium incrustatum DEFR. correspondrait, semble-t-il, à la partie infé- rieure et principale de la zone à ÆHildoceras bifrons BruG. de l'Aveyron où l'on trouve, quoique assez rarement, Harpoceras bicarinatum L\ETEN, sous forme d'une mutation précurseur, déjà signalée. Et la partie supérieure de la sous-zone à Lillia de Schi- rardin, avec ÆHaugia Dumortieri Buck. —cf. variabilis D'Ors., serait sans doute homologuée des couches de passage de la zone à Hildoceras bifrons BruG. à la zone à Haugia variabilis D'Ors. de l'Aveyron. Dans sa partie inférieure, la sous-zone à Haugia variabilis de Schirardin, avec Haugia, Denckmannia tumefacta Bucrmanx, et Harpoceras bicarinatum Zxeren fréquent, répondrait à la zone proprement dite à Haugia variabilis et Harpoceras bicarinatum ZuTEx dominant de l'Aveyron. Mais les Cœloceras feraient défaut. Dans sa partie moyenne et supérieure, la sous-zone à Hau- gia variabilis D'Ors. de Schirardin, avec Belemnites irreqularis ScuL., Trochus subduplicatus Sow., et Grammoceras penestriatu- lum BuckMAN var. præc., et les couches de passage à la zone à Grammoceras striatulum Sow. de Schirardin, correspondraient sans doute aux couches aveyronnaises de passage du Toarcien moyen au Toarcien supérieur. Schirardin a décrit et figuré une faune nombreuse de ces couches à Harpoceras bicarinatum Zieren. Mais il semble que, par suite de la difficulté signalée de recueillir en place les fossiles, d'ailleurs plus ou moins rares, dans des couches remaniées ou dissimulées par les cultures, quelques confusions de niveaux fos- silifères n’ont pu être évitées. Maconxais. — Dans la région de Mâcon, au-dessus des assises 338 J. MONESTIER du Domérien supérieur marneux à Pecten æquivalvis et Palto- pleuroceras spinatum BruG., avec une lumachelle compacte au sommet, Lissajous signale quelques couches de marnes feuilletées, avec taches de rouille, sans fossiles, figurant la zone à Harpoceras falciferum Sow. de l'Aveyron, et à la suite, des marnes assez com- pactes, gris bleuâtre, avec une faune abondante à ÆHildoceras bifrons BRüG. contenant Harpoceratoides soloniacense Lissaous, divers Cœloceras, Haugia, Harpoceras bicarinatum Zwten, et divers Belemnites et Lamellibranches, mais où la distinction des niveaux du Toarcien moyen n’a pu être faite. JURA. — Piroutet a donné récemment une coupe de la région toarcienne de Salins. Il y a distingué : 1° une sous-zone de marnes schisteuses à Posidonomya Bronni GoLrnr., avec Ammonites écrasées dont Cœ- loceras commune Sow. et Lioceras lythense Younc et Bimp ; 2° une sous-zone de marnes à Ammonites pyriteuses avec Tro- chus et Nucula, donnent plus communément Cœloceras mucro- natum D'ORs., Cœloceras raquinianum D'OrB., et Lioceras sub- planatum OPre ; 3° un calcaire marneux peu épaisà Hildoceras Levisoni Simes. : 4° et une sous-zone de marnes avec lits de cal- caire marneux renfermant diverses Haugia, Denckmannia, Lillia, Lioceras bicarinatum ZiETEN, et Lioceras lythense Y. et B., Trochus, Nucula et de nombreuses Belemnites. Les zones sui- vantes correspondent au Toarcien supérieur. La sous-zone : 1° de Piroutet correspond au Toarcien inférieur de l'Aveyron. Les sous-zones : 2° et 3° semblent répondre à la partie prinei- pale de la zone à Hildoceras bifrons Bruc. de l'Aveyron. Mais dans l'Aveyron, la zone à Hildoceras bifrons renferme non pas Cœloceras mucronatum »'OrB. typique, mais une forme précur- seur, avec un stade prolongé de côtes serrées, comparable à Cæ- loceras gracile Simpson ; et elle renferme non pas Cœæloceras raquinianum bd'ORB. — crassum Pui. typique, mais un ensemble d'espèces ou variétés à côtes serrées intermédiaires entre Cœlo- cerasanquinum REINECKE et Cæœloceras crassum Pr. Et 1l semble que dans l'Aveyron, Hildoceras Levisoni Simrs. soit restreint aux couches de passage de la zone à Harpoceras falciferum Sow. au Toarcien moyen. La sous-zone : 4° de Piroutet correspond à la zone à Haugia variabilis b'Ors. de l'Aveyron, qui contient principalement Har- poceras bicarinatum Z\etEen, diverses Haugia et Pseudolioceras compactile YŸ. et B., assez comparable à Lioceras lythense Y. et B. ; mais dans l’Aveyron, ces assises contiennent, en outre, de TOARCIEN DU SE DE L' AVEYRON 339 nombreux Cæœloceras, y compris surtout Cœloceras raquinianum D'OrB. — crassum Puis. et Cœloceras mucronatum D'Ors8., dans leurs formes typiques. Bassin pu RHÔNE. — D'après les travaux de Dumortier et les études de de Riaz, Riche et Roman, le Toarcien du Bassin du Rhône serait marqué de traits particuliers assez divergents. Au Mont d'Or, le Toarcien inférieur serait sans fossiles et se confondrait avec la zone suivante. Mais l’on trouve, sur à peu près 1 m. 50, des marnes noires avec Hildoceras bifrons Bruc. et Harpoceras subplanatum OPrEL, et au-dessus un mine- rai de fer oolithique très compact, d'environ O0 m. 80, contenant Hildoceras bifrons Bruc. et Cœloceras crassum Puic., sans dis- tinction des niveaux fossilifères. Au-dessus viennent des marnes à faune du Toarcien supérieur. A Saint-Quentin (La Verpillière), l’on trouve, au-dessus du Lias moyen, des marnes gris foncé avec Hildoceras hifrons Bruc. et Harpoceras serpentinum RE&INECKE, puis la couche à minerai de fer renfermant Aildoceras bifrons Bruc., et une riche faune de Céphalopodes et Gastéropodes, et représentant, d’après les don- nées de Dumortier, toute la série des zones du Toarcien moyen, et la plupart des zones du Toarcien supérieur aveyronnais. Cet ensemble aboutit, avec séparation d’une croûte ferrugineuse, à des marnes calcaires oolithiques à Dumorlieria, Pleydellia aalen- sis Z1eTEN et Lioceras opalinum REINECKE. . Dans la région de Frontonas, les assises toarciennes, renfer- mant principalement Æildoceras bifrons BruG. et autres formes du Toarcien moyen, sans distinction des niveaux, sont à l’état de calcaire marneux oolithique rongé, mais les couches à minerai de fer correspondent à l’assise à Pleydellia aalensis ZiETEN. Dans la région de Hieres, les couches à Æuildoceras bifrons BruG. sont représentées à la base par un calcaire marneux gri- sâtre, et plus haut par un calcaire marneux pisolithique, formant la masse principale du minerai, sans distinction des zones fossi- lifères de l’Aveyron. À la partie supérieure du minerai l’on observe un enduit vert foncé caractéristique de phosphate de fer, avec faune à Ludwiqia concava. À Villebois et Serre-de-Briord, la confusion des faunes du Toarcien est encore plus accusée, et la majeure partie du mine- rai appartient à la zone à Lytoceras jurense Z1ETEN. AÂLPES FRANÇAISES. — Dans le Lias à faciès briançonnais, encore peu étudié, le Lias supérieur et le Lias moyen répondent aux calcaires gris bleuâtre, nettement stratifiée du col de Largen- 340 J. MONESTIER üère, surmontant des couches analogues à Arieticeras, Oxynoti- cas et autres formes du Lias inférieur ; et ils semblent l’un et l’autre être compris dans la brèche calcaire du Col des Encombres. Dans le Lias à faciès dauphinois, aux assises toarciennes appar- tient la puissante série des marnes schisteuses, tendres ou dures, qui surmonte le calcaire noir fétide du Lias inférieur, et qui a fourni quelques représentants des principales zones tels que Har- poceras serpentinum Reinecre, et Denckmannia erbaensis HAuer. Dans le Lias à faciès provençal, le Lias supérieur des environs de Digne et d'Aix est représenté par des marnes noires schis- teuses, grumeleuses, micacées, qui succèdent à des calcaires roux à Amaltheus spinatus BruG., et qui ont donné Harpoceras falciferum Sow., Hildoceras bifrons Bruc., Cœloceras crassum Pxiz. Aux environs de Marseille et de Toulon, il est constitué par un calcaire gris à Hildoceras bifrons BRUG., en contact avec un calcaire analogue à Pleydellia aalensis ZiETEN. PYRÉNÉES. — Dans les Pyrénées, Seunes a trouvé des marnes calcaires noires, parfois schisteuses à Æildoceras bifrons Brue., Hildoceras Levisoni Simpson et Harpoceras serpentinum Rer- NECKE, peu séparables de marnes analogues à Dumortieria et Pleydellia aalensis ZiwrEn. SOUABE ET FRANCONIE. — Quenstedt et Engel indiquent, en Souabe, pour les schistes à Posidonies du Lias, un niveau inférieur à végétaux assez important, qui n'existe pas dans l'Aveyron. La partie principale des schistes à Posidonies de Souabe, avec Cæœloceras commune Sow. à divers niveaux et d'assez nombreux Sauriens et Poissons, souvent en parfait état de conservation, correspond au Toarcien inférieur de l'Aveyron, où l'on ne trouve cependant d'empreintes de Poissons qu’en l’un des bancs com- pacts inférieurs, et où les Cæœloceras sont limités à la partie supé- rieure des schistes. Les schistes supérieurs du Lias de Souabe représentent, avec Hildoceras bifrons BruG. peu abondant et quelques Cœloceras, la partie inférieure de la zone à Aildoceras bifrons de l’'Avey- ron. Mais le changement du faciès schisteux au faciès marneux, et l'abondance des fossiles des marnes aveyronnaises, autorisant la distinction de sous-zones patéontologiques importantes, n'ont pas leur équivalent en Souabe. La zone à Hauqgia variabilis et Harpoceras bicarinatum fait géné- ralement défaut en Souabe. Mais elle y est figurée, dans quelques gisements isolés et peu fossilifères, par des couches marneuses qui précèdent les marnes calcaires à Lytoceras Jurense ZieTEN du Laias. TOARCIEN DU SE DE L'AVEYRON 341 En Franconie, l’on trouve des schistes à Posidonies contenant. parfois Hildoceras bifrons Bruc. | ALLEMAGNE CENTRALE. — Dans les territoires du Hanovre et du Brunswick l’on trouve généralement le dispositif des schistes à Posidonies, et des marnes calcaires à ZLyfoceras jurense de Souabe, avec quelques brèches calcaires réunissant les fossiles de plusieurs zones. Denckmann a distingué dans ses schistes bitumineux à Posi- donomya Bronni GoLpr. correspondant au Toarcieu inférieur aveyronnais, une série de cinq ou six bancs calcaires considérés de bas en haut comme : 1° banc à Lytoceras Siemensi DENCkw., et Harpoceras Schræœderi Dencku. ; 2° banc à ÆHarpoceras capil- latum Dencru., renfermant le plus grand nombre de débris de Sauriens et Poissons; 3° et 4° bancs à Harpoceras boreale Sees. et Harpoceras eleqans Sow.; 5° et 6° et bancs à Harpoceras serpen- tinum ReiNECkE et Harpoceras capellinum Scar. Nous n'avons pu établir cette correspondance dans l'Aveyron, où nous n'avons pas trouvé Harpoceras Schræderi DEencxm., Harpoceras capilla- tum Dexcku., Harpoceras boreale Sersacx, et Harpoceras elegans Sow. typique, et où les restes de Poissons n'ont été rencontrés que dans l'un des bancs inférieurs de la région de Cornus. Les travaux de Denckman et de Stolley ont révélé dans une région très limitée, aux environs de Dôrnten, au-dessous d'un - banc calcaro-marneux à Grammoceras striatulum Sow., deux ou trois bancs de concrétions cloisonnées renfermant une faune assez abondante de Harpoceras bicarinatum Zi£TEN, quelques Haugia et Denckmannia, Pseudolioceras compactile Ses. — Wäürtem- bergeri Dencku. et Grammoceras Dôrntense DENCKM. Quoique Grammoceras Dôrntense DENCkMAN semble faire défaut dans l'Aveyron, ces bancs inférieurs des couches de Dôrnten repré- sentent certainement la zone à Âaugia variabilis D'Or. de l'Aveyron, mais sans Cœloceras, et ils peuvent être comparés au banc calcaro-marneux à concrétions cloisonnées qui forme souvent dans l’Aveyron la base de cette dernière zone. ANGLETERRE. — Le Toarcien inférieur et moyen de l’Aveyron correspond à l'étage que Buckman a désigné sous le nom d'étage Whitbyen ; l'étage Yeovilien de Buckman représente le Toar- cien supérieur de l'Aveyron. Dans son étage Whitbyen, Buckman a distingné les divisions suivantes : 1° zone à fenuicostatum; 2° zone à exaratum; 3° zone à falciferum; 4° zone à pseudovatum ; 5° zone à subcarinatum ; 6° zone à fibulatum ; T° zone à braunianum ; 8 zone à Lili: 9° zone à variabuilis. 342 J. MONESTIER Nous n'avons pu séparer dans l'Aveyron les six premières zones du Whitbyen de Buckman, qui semblent correspondre au Toarcien inférieur. ALPES LOMBARDES ET A LPES VÉNITIENNES. — Dans les Alpes lom- bardes, le Toarcien est figuré par un calcaire rouge marneux aré- nacé ou parfois saccharoïde, de peu d'épaisseur, où se trouvent réunies, d'après les observations très documentées de Meneghini, peut-être de niveaux différents, les Ammonites des diverses zones du Toarcien ou même de l’Aalenien inférieur. Dans les Alpes vénitiennes, étudiées surtout par Taramelh et Dal Piaz, l’on assiste à des changements de faciès importants. Au calcaire rouge marneux arénacé des Alpes lombardes est sub- stitué parfois tantôt une assise limonitique compacte, tantôt une succession de marnes arénacées ou de marnes compactes rouges, bleuâtres ou verdâtres, avec des niveaux fossilhifères distincts, ou, à la base, des schistes noirs et bitumineux à débris de Poissons: Dans l'étude des Alpes Feltrines, Dal Piaz a pu distinguer, dans la série des assises toarciennes de 2 m. d'épaisseur, à plusieurs niveaux fossilifères du Coston delle Vette, un Toarcien inférieur et un Toarcien supérieur. Mais le Toarcien inférieur du Coston delle Vette, s'il renferme surtout Hildoceras bifrons Bruc., Hil- doceras Levisoni Simes. et de nombreux Lytoceras, Phylloceras et Harpoceras, dont quelques-uns obtenus dans le Toareien inférieur ou moyen du Guilhomard, tels que Lyfoceras cornucopiæ Y.etB.. Lytoceras Dorcadis MensGnint, Harpoceras subplanatum Orpez, et s’il ne contient pas Grammoceras radians ReiNECkE — sériatu- lum Sow. ni Grammoceras fallaciosum BAYLr, contient cependant Polyplectus discoides Zwgre, forme caractéristique du Toarcien supérieur aveyronnais. Et d'autre part, Posidonomya Bronni GoLpr., caractéristique du Toarcien inférieur, est représenté par d'innombrables exemplaires dans la couche lumachellique for- mant la terminaison du Toareien supérieur du Coston delle Vette, et Harpoceras bifrons Bru&. s'étend, quoique peu abondamment, avec Harpoceras subplanatum OPPeL dans le Toareien supérieur alpin, et y accompagne Lytoceras jurense ZiTEN, Grammoceras radians REINECKE et Grammoceras fallaciosum BAYLE. APENNIN CENTRAL. — Dans l'Apennin central, où le Toarcien est représenté par un calcaire rouge marneux arénacé, il n a pas été fait encore de distinction des diverses zones. CaLABrE ET SiciLe. — Dans les couches de Calabre attribuées par Gréco au Lias supérieur, et dans celle des environs de Taor- mina, rattachée par Gemmellaro et Seguenza au même étage, TOARCIEN DU SE DE L'AVEYRON 343 mais dont une partie appartient au Domérien à faciès méditerra- néen, les observations récentes de Fucini ont bien établi que l’une des couches supérieures de Seguenza représentait la zone à Hildoceras bifrons Bruc., avec Posidonomya Bronni Gotrpr., Hildoceras bifrons Bru., Hildoceras Levisoni Siues., Harpoce- ras subplanatum OpPrec., Cœloceras annulatiforme BoNaRELn, Lytoceras Dorcadis Menecnint et Lytoceras sepositum MExecx., et autres formes rencontrées dans la zone à Hildoceras bifrons du Guilhomard. PorTuGaAL. — Dans ie Portugal, au-dessus des couches de pas- sage au Domérien à Almatheus spinatus BRuG. et des couches à Leptæna, qui leur font suite, Choffat mentionne une série importante de marnes grises ou gris jaunâtre avec banes cal- caires, considérée comme couches à Hildoceras bifrons BruG. mais renfermant, sans disunction des niveaux paléontologiques, un grand nombre d'Ammonites des diverses zones du Toarcien. Barony. — Les études de Prinz et de Vadasz sur la région de Bakony ont reconnu des schistes à Posidonies et des. marnes calcaires à Spongiaires ou des calcaires marneux superposés, avec plusieurs formes toarciennes, mais n’ont pas manifesté les diverses zones paléontologiques. BALKANS. — Dans la péninsule des Balkans, en Acarnanie, Épire, Grèce moyenne et dans les îles de Corfou et de Kalamos, les travaux de Philippson, Steinmann, Partsch et Renz ont mis en évidence, au-dessus descalcaires triasiques à Daonella styriaca et Johannites, dits calcaires d'Olonos et de Pindos, un complexe de calcaires dits calcaires de Vigläs, comprenant un ensemble de bancs calcaro-marneux, de schistes et de marnes intercalés, où l’on trouve à la base quelques formations du Lias inférieur et du Lias moyen, celles-ci représentées par des calcaires à Brachio- podes et à Coraur, et au-dessus les formations du Lias supérieur représentées par des schistes et calcaires marneux, où l’on retrouve un assez grand nombre d'espèces du Toarcien inférieur et moyen de l'Aveyron, tels que Posidonomya Bronni Goupr., Hildoceras bifrons BruG., Harpoceras subplanatum OPrer, Hildoceras ? comense pe Bucx., Hildoceras Mercati Hauer. La partie terminale des calcaires de Vigläs semble correspondre à l'Aalenien et au Bajocien. Caucase. — Dans le Caucase, des schistes à Posidonies et des couches à Harpoceras et Grammoceras ont été signalés par Abich, Neumayr et Uhlig, Favre ; mais les données paléontologiques ne permettent pas encore d'établir des divisions des assises du Lias supérieur, à comparer avec celles des autres pays. NES LA: 7 Lee + 9 344 J.. MONESTIER AstE MINEURE. — Pompeck] a cru pouvoir rattacher au Lias supérieur, dans la région d'Angora, un calcaire gréseux qui a fourni certaines formes de Lytoceras et de Cœloceras telles que Lytoce- ras amplum OPrez et Cœloceras limatum PomPEecks, surmontant un calcaire marneux rougeâtre, d’un faciès représentant le faciès liasique d’Adneth avec quelques formes du Domérien, telles que Phylloceras frondosum ReYynÈès, Phylloceras hebertinum Reynës, et Phylloceras alontinum GEuMMELIARO. AMÉRIQUE DU SUD. — Dans les Andes de l'Amérique du Sud, où les formations jurassiques se développent dans la partie occiden- tale des Cordillères, depuis le Sud du Pérou, à travers la Bolivie et le Chili, jusqu au Sud de la région de l’Aconcagua, traversées fréquemment par les épanchements volcaniques séparant les diverses couches, Steimann, Gættsche et Môricke ont observé des assises à fossiles toarciens, représentées par des calcaires rouges succédant à des assises analogues à faune charmouthienne de ŒÆEgoceras Jamesoni Sow.,Deroceras armatum Sow. et Dero- ceras Davœi Sow. Môricke cite et figure Harpoceras subplana- lum OpPpeL, Lillia Lili Hauer, Hildoceras comense DE Bucu, et il mentionne principalement une forme très abondante dans la région de Copiapo, qui serait à désigner Haugia copiapensis Môricke, comparable à certaines Haugia aveyronnaises. Mais l’on n'y a pas trouvé Hildoceras bifrons BruG. ni les fossiles du Toarcien inférieur et du Toarcien supérieur, et l’on trouve très exceptionnellement quelques Cæœloceras tels que Cæœloceras Despla- cei D Or. Il semble donc que le Toarcien de l'Amérique du Sud correspond seulement à la partie du Toarcien moyen d'Europe, caractérisée par les Jaugia, c’est-à-dire à la zone à Haugia varia- bilis D Or. Me S. Gillet. — Étude du Barrémien supérieur de Wassy (Haute-Marne) (3 fig., PLAT TT, 111) TABLE DES NOTES ET MÉMOIRES CONTENUS dans le volume XXI du Bulletin (1921) nes Te TT ON NT Te Peso elielehenslolalo ele sc elels etais ia lslie spel els she etat. see ele I.-P. Voitesti. — Sur l'origine du sel et les rapports tectoniques des massifs de sel avec les gisements de pétrole CR OU ANTENNES eee te de a ne P. Russo. — Au sujet de la région du Haut-Tadla (Maroc occidental) SH de neo é P. Russo. — Esquisse de la constitution de la vallée moyenne de la Moulouya IMaroctomental} coupes MICaRte) nee NE aie De eee sue Étienne Patte. — Eunicites Gravieri, Annélide polychète nouveau du Cuisien (A fRt Me à de 0 AIS OBS R AE AR ME Gao AAA DES SOA EC PERS EU EE RUES Joan G. Botez. — Sur quelques Tortues éocènes du genre Ocadia en France (ads DV VE DESSUS SOURCE 0e FRAME CRE RENE EE RE EE en René Abrard. — La structure du système RES au N de Meknès (Maroc) (É coma) RARE USE DRE DEC HE 0 DE RE PPMERIS ARR RS ERA Jean Gouégnas. — Sur une région volcanique au Sud d'Eymoutiers (Haute- NACRE) RP MEET ent te een banale fee maple Le a Cet nee CE OR à G® de Lamothe. — Les anciennes nappes alluviales de la vallée du Rhône en aval de ILiyOM cs saocenvosbocorobésosced dote oo noces ooecnoeobooeepocosan de Henri Douvillé, — La charnière dans les Lamellibranches hétérodontes et son évolution @ymprenes 1SocardestenROythÉr EESTI CENTER ER CITE RE Léon Moret. — Revision du genre Jereica Zrrrez (Eponge lithistide crétacée) RG DVI e AVE) ES RARES RSR RE RE RER M. Cossmann et R. Abrard. — Sur quelques Gastropodes liasiques du dj. HSéltati (Maroc) (pie VAL) ER RER Rene CM A D NO AE SAN A E M. CossmannetJ. Bourcart. — Les lignites oligocènes de la Morova (Albanie meyenne)n (2 0-AALCOUDES, pla LXreL EX) LRQ ON SP ee Ge! Delcambre. — René Nicxues, notice nécrologique...................,....... P. Pruvost et G. Delépine. — Obs. sur la feuille d'Hydrequent et sur les couches de base du Carbonifère dans le bas Boulonnais (5 coupes, 1 carte, nl Ho ereides de Pot ePCAR ENEEE CHe MIOERE ÉUEDE E UN at een René Ghudeau. — Résultats géologiques de la mission de délimitation Congo- HÉÉCamerounUTICOUDEMINCANE) EEE EL ET ELEC CCS G. Dubar. — Observations sur les étages inférieurs du Lias de l'Est de l'Ariège MCOHDES EL CARE) Nes NS RAR SAS SR ee SR ENQRRe René Abrard. — L'âge du rocher Lou Cachaou (Biarritz). ............,......... J. Cottreau. — Un crâne d'Ichthyosaure dans le Lias messin (2 fig.)............. Me Y. Boisse de Black et Pierre Marty. — Sur la pluralité des appareils Énunnis ou NasSsCantaen (22/14) CNE ERP ER RES Teen Paul Pallary. — Notes de zoogéographie nord-africaine........................ Me Augusta Hure.— Le fer sparnacien dans l'Yonne (/ carte)................. A. Djanélidzé. — Dalmasiceras, un sous-genre nouveau du genre Hoplites (7 fig., AE ni ee Re DD D de nome tes 13 septembre 1922. Bull. Soc. géol. Fr. (4), XXI. — 28. Pages Pierre Termier. — re Do d occidental du pays des Schistes lustrés dans Ja Haute-Ubaye..... AT DE e d LR ee MN Le M RP se A. de Grossouvre.— L dochet moyen de environs de Net (2 École XV). : P. H. Fritel. — Contribution à l'étude du genre Nipadites BowEerBanx et sur sa distribution géographique et stratigraphique (1 carte, pl. XV1)........... LAS CRE J. Monestier. — Sur la stratigraphie paléontologique du Toarcieninférieur et du Moarcien moyen delarésion SE delÉAVEVrROoNn PER PE EEE PETER re TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS du Bulletin et du Compte Rendu sommaire des séances de la Société géologique de France. 4: série, tome XXI, année 1921. par L. Mémin. Les renvois aux pages du Bulletin sont en chiffres gras, les chiffres ordinaires maigres se rapportent aux pages du Compte rendu sommaire. A ABrArnD (René). Préliminaires sur la stratigraphie du système prérifain (Maroc occ.), 49. — Obs. surles perce- ments du Trias au Maroc, 56, 130. — À propos du Trias du Tselfat (Maroc occ.), 62. — Les recouvrements du Trias dans le Maroc occ., 143. — Sur l’âge des couches de Beni-Amar (Ma- roc occ.), 152. — La source sulfu- reuse Aïn bou Kebrit (Maroc), 158. — La structure du système prérifain au N de Meknès (Maroc), 169. — L'âge du rocher Lou Cachaou (Biar- ritz), 195,234. — Prés.d'ouvr., 203. — Un gisement néogène à Meknès (Ma- roc), 204. Aprarp (M. Cossmanx et R.). Sur qqs Gastropodes liasiques du dj. Tselfat (Maroc), 153, 452 (pl. vin). Afrique. Ausujet de l'Aquitanien contr nental de l — du N, par J. SAVORNIN, 70, 130. — Notes de zoogéographie nord-africaine, 197, 247. Voir : Algérie, Congo,Egypte, Maroc. Albanie. Les lignites de la Morava, par: M. Cossmann et J. Bourcarr, 169, 459 (4 fig., pl. 1x, x). Algérie. Obs. sur l’Oligocène de 1 — or., par L. JoceauD, 27. — Sur l’ana- logie de structure des zones subatla- sique et subcarpathiqneet la géol. du pétrole en — et en Roumanie, par M. Dazron:, 56. — A propos d'une note sur le Miocène sup. marin de l'O algérien, par L. GEnniz, 64. — L’Oligo- cène continental en —, par E. Ficxeur, 74. — Surle gis. d'anthracite de Sidna Ioucha (Oran), par L. GEenriz, 110. — Des relations du Trias « autochtone » avec les accidents tectoniques dans la Kabylie des Babors, par F. ExrMann, 115. — Le Crétacé bathyal à faciès dé- tritique de la région de Bougie par F. ExRMann, 154. Voir : Conslantine, Oran. Alluvions. Voir : Terrasses. Alpes. Les mouvements alpins et pyré- néens pendant l'Éocène, par H. Dou- viLLé, 52. — Sur la date de formation des nappes alpines franco-italiennes, par W. Kizran, 65. Alpes- (Basses). Le bord occ. du pays des Schistes lustrés dans la haute Ubaye, par P. Termrer, 225, 286. Alpes (Hautes). Le massif de Chenaillet, par Cx. Pussenor, 213.— Sur le flysch du col de Bousson, par CH. Pussenor, 215. — Sur les mylonites de l'Eychau- da, par Cu. PussenoT, 222. — Nouv. obs. sur les mylonites de l'Eychauda et de Serre-Chevalier, par Cx. Pusse- NOT, 223. AmeGaino (Florentino). Ses œuvres, 207. Amérique. Voir : Argentine, Etats- Unis, Perou. 348 Angleterre. Les recherches de pétrole en —, par G.-F. Docrrus, 137. Anneélide. Eunicites Gravieri, — poly- chéte nouveau du Cuisien, par E. Pare, 75, 78 (1 fig.). Anthracite. Sur le gis. d — de Sidna Joucha (Oran), par L, Genriz, 110. Antipsara. Lesîles de Psara et d'—, par C. A. KTEÉwAS, 170. Aquitanien. Au sujet de l — continen- tal de l'Afrique du N, par J. Savor- NIN, 70, 130. Ardèche. Le lambeau sédimentaire des Ollières, par W. Kizran, 221. Argentine. La géol. fondamentale de La Pampa (—), par G. Roverero, 201, 275. Ariège. Obs. sur les étages inf. du Lias, à l'E de l —, par G. DuBar, 33, 2e) Asie. Voir : Transcaucasie. Athènes. Cont. à l'étude de la géol. d'— et de ses env., par Pu. NéGris, 159, 201.— Contr. à la géol. des con- treforts occ. de l’Hymette, par PH. NéGris, 211. AuLr-Dumesie (n’). Nécrologie, 61. Aveyron. Sur la stratigraphie pal. du Toarcien inf. et du Toarcien moy. dans la région SE de l'—, par J. Mo- NESTIER, 170, 322. B Barrémien. Etude du — sup. de Wassy (Hte-Marne), par M'e S. Gizzer, 18, 3 (3 fig’, pl. 1, ar mt). Barrois (Ch.). Rapp. sur l’attrib. du prix Gosselet, 92. Barraoux (J.). Le 8. Geneffé, d’après les explorations de M. —, par H. Dou- VILLÉ, 133. BaTHER (F. A.). Références bibliogra- phiques, 21. Bathonien. Sur le — moyen, par C.CHArRTRON et A. DE GROSSOUVRE, 155. BEAUGÉ (A.). Une hypothèse sur la jonction du Moyen Atlas nord et du Haut-Atlas marocain, 359 (Errata). BExTRAND (Léon). Prés. d'ouvr:, 82. Biarritz. L'âge des lignites de Bidart, près —, par Jules Weiscx, 18. — _— L'âge du rocher Lou Cachaou (—), par René ABrarD, 195, 231. Bibliographie. Les Références biblio- graphiques, par F. A. BATHER, 21. — Publications scientifiques de René NicxLës, 185. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS Brayac (J.). Les faunes de Laugnac et de Lamilloque (Lot-et-G.), 65. BocnanowiTcx (Ch.). Le bassin houil- ler de Haute-Silésie, 108. Boiïsse pe BLack (Y.). Le Günzien du plateau de Lacapelle-Barrès (Cantal), 205, 233. — Obs. sur la haute vallée de la Cère et sur le plateau de Laca- pelle-Barrès (Cantal), 216. Boisse DE Back (Y.)et P. Marty. Sur la pluralité des appareils éruptifs du massif cantalien, 196, 237 (2 fig.). Bonner (P.). — Sur la situation tecto- nique des couches de Gosau de la Transcaucasie méridionale, 231. Bordeaux. À propos desobs. de M.RE- PELIN sur la Réun. extr. de la Soc. géol. à—, par G. Dorruss, 16. Borez (Ioan G.). Sur quelques Tortues éocènes du genre Ocadia en France, 111, 80 (pl. rv et v). Bouches-du-Rhône. A propos del'hydro- logie souterraine de la Crau, par E.-A. MartTez, 17. — Remarques sur le modelé de la côte des calanques au S de Marseille, par L.JoLeAuD, 63. Bougie. Le Crétacé bathyal à faciès dé- tritique de la région de — (Algérie), par F. ExRrMann, 154. BouiLLeRIE (B° DE LA). Prés. d'’ouvr., 191. Boulonnais. Obs. sur les couches de base du Carbonifère dans le bas —, par G. DELÉPINE et P. Pruvosr, 170, 189 (6 fig., pl. x1). BourcartT (Jacques). Obs. sur les terr. tert., 25. — A propos d’une faune méo- tique découverte à Janina, 152. — Prés. d'ouvr., 203. ? BourcarT (M: Cossmanx et J.). Les li- gnites de la Morova (Albanie), 169, 459 (4 fig., pl. 1x, x). Bouryx (E. pe). Nécrologie, 80. BreuIz (Parris DE). Nécrologie, 7, 80. Briançonnais. Le massif du Chenaïllet, par Ch. Pussenor, 213. — Surle flysch “du col de Bouson, par Ch. Pussenor, 215. — Surles mylonites del'Eychau- da, par Ch. PussexorT, 222. — Nouv. obs. sur les mylonites de l'Eychauda et de Serre-Chevalier, par Ch. Pusses- NOT, 223. Brière (Yvonne). Prés. d'ouvr., 12. Briquer (A.). Les dépôts quaternaires du N de la France, 161, 172. Brives (A.). Sur la constitution géol. du Rif orient. (Maroc), 29. — Sur les percements du Trias dans le Maroc TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 349 occ., 54. — Sur l'âge des argiles France, 198. — Sur les faunes et les « rapportées » à l’Helvétien dans le industries humaiïnes des dépôts quat. Maroc sept., 128. — Sur le Trias du Tselfat (Maroc), 129. C Calanques. Remarques sur le modelé de la côte des — au S de Marseille, par L. JoreauD, 63. — Sur la trans- gression aux — de Marseille, par E. A. MARTEL, 140. Canu (F.). Gomes oatianiee, 46. Cameroun. Résultats géol. de la mis- sion de D oc Congo-est-—, par R. Caupeau, 151, 207 (2 ha) Cantal. Sur la pluralité des appareils éruptifs du massif —ien, par Mie Y. Borïsse pe BLack et P. Marry, 196, 237 (2 fig.). — Le Günzien du plateau de Lacapelle-Barrès, par M1: Y. Bors- SE DE BLack, 205, 233. — Obs. sur la hte-vallée de la Cèreet sur le plateau de Lacapelle-Barrès (-—), par M: Y. Boisse DE BLacx, 216. Carbonifère. Sur le — de l'ile de Chio, par C. A. KTÉNAs, 146. — Obs. sur les failles d'Hydrequentetsurles couches de base du — dans le Bas-Boulonnais, par G. DELÉPINE et P. Pruvosr, 170, 489 (6 fig., pl. xr,. Carnor (Adolphe). Nécrologie, 78. CarTarzLHAG (Emile). Nécrologie, 207. Carlennien. Sur la découverte d’une faune —ne marine dans le bassin de Constantine et la classif. des terr. tert. de cette région, par M. DazLont, 26. Cartes. Esquisse de la vallée moyenne delaMoulouya(Maroc), par P.Russo, 9 (1/150 000). — Esquisse géol. des Hauts bassins du Bénoué, du Logone, de la Sanga (Congo-Cameroun), par R. Cxupgau, 212. — Cartes à l’'W d'Armentières (1/15 000), entre Foix- et Sézenac (1/20 000) (Ariège), par J. Dupar, 221-227. — Sparnacien dans l'Yonne, par M'e A. Hure, 254. — Distribution du genre Mipa, par P. H. Frirez, 318. Cayeux (L.). Prés. d’ouvr., 14, 39, 149. Cère. Obs. sur la hte Vallée de la — et sur le plateau de Lacapelle-Barrès (Cantal), par M! Borsse pE BLACK, 216. Cuapur (E.). Sur les terrasses alluviales de la Loire, 112. Cxapur (Ch. Derérer et E.).Surlastra- tigr. des dépôts quat. du N de la | : du N de la France, 229. CHarTron (C.) et A. de Grossouvne. Sur le Bathonien moyen, 155. Chio (Ile de). Sur la découverte du Dé- vonien à l'— (mer Égée), par C. A. Krénas, 131. — Sur le Carbonifère de l—, par C. A. KTÉwAS, 146. Caupeau(R.). Résultats géo!. de la mis- sion de délimitation Congo-Est-Came- roun, 151, 207 (2 fig.). — Nécrologie, 187. Cimetières. Position géol. des — par G. FE. Dorzrus, 106. —-/d., par St. Meunier, 140. — Jd., par E. Four- NIER, 140. — À propos de la géol. des —, par LE CoupPey DE LA Foresr, 188. Cowpaz (Abbé). Le Glaciaire et le Fluvio- Glaciaire des régions subalpine et jurassienne de la Savoie, 180. Comité fr. des Sc. geol. et min., 37,61. Congo. Résultats géol. de la mission de délimitation —-est-Cameroun, par R. Caupeau, 151,207 (2 fig.). Congrès géol. international (XII), à Bruxelles, en 1922, Programme, 204. Conseil, Commissions, etc., 1, 8, 21. Constantine. Sur la découverte d’une faune cartennienne dans le bassin de — et la classif. des terr. terl. de cette région, par M. Daxronr, 26. — Le bassin de Bordj Redir, dans l'At- las constantinois, par E. GAGNEBIN, 41. Cossmann (M.). Obs., 21,27,125. — Deux espèces intéressantes de l'Éocène parisien (fig. 1 et 2), 48. — Prés. d’ouvr., 82. Cossmanx (M.)et R. ABrarD. Sur qqs Gastropodes liasiques du dj. Tselfat (Maroc), 153, 452 (pl. vu). Cossmaxx (M.) et J. Bourcarr. Les li- gnites oligocènes de la Morova, 168. Corrreau (J.). Un crâne d’Ichthyosaure dans le Lias messin, 195, 233 (2 fig.). Couécnas (J.). Sur une ol volca- nique au Sud d'Eymoutiers (H.-V.), 143, 98. Crau (la). A propos de l’hydrologie souterraine de —, par E.-A. MARTEL, 17. — Id., par J. SAVORNIN, 69. Crétacé. Sur le contact des schistes cris- tallins du massif du Labourd et de la . série —e aux env. d'Hasparren (H.- Pyr.), par P. Lamare, 139. — Le — bathyal, à faciès détritique de la ré- gion de Bougie (Algérie), par F. Enr- MANN, 154. — Rev. du g. Jereica Zar- nier 45 5e AN ROME AS ETS E RESTES a Se 390 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS rez (Epongelithistide), par L. Morer, 165, 425 (9 fig., pl. vi-vur). Cuisien. Eunicites Gravieri, Annélide polychète nouvelle du —, par E. PATTE, 75, 78 (1 fig.). D Dazzon: (M.). Sur les terrains tertiaires de la haute Thessalie et de l'Épire, 25. — Sur la découverte d'une faune cartennienne marine dans le bassin de Constantine et la class. des ter- rains tertiaires de cette région, 26. — Sur l’analogie de structure des zones subatlasique et subcarpathique et la géol. du pétrole en Algérie et en Roumanie, 56. DanGearp (L.). Prés. d’ouvr., 47. DARESTE DE LA CHAVANNE (J.). Prés. d'ouvr., 25. i Dasycladacées. Nouvelle contrib. à l'étude des — tertiaires, par L. et J. MoreLLer, 135. Denon (Yvonne). Les Stromatopori- dés des terrains secondaires, 189. Dercamgre (C°). René NioxLës, notice nécrologique, 96, 472. DeELépixe (G.) et P. Pruvosr. Obs. sur les faïlles d'Hydrequent et sur les couches de base du Carbonifère dans le Bas-Boulonnais, 170, 489 (6 fig., DL sn) Denizor (G.). Obs. préliminaires sur les terrasses d’alluvions anciennes du bassin de la Loire, 58, 100. — Essai de synchronisation des terrasses d’allu- vions anciennes de la Loire, entre l'embouchureetle Bec-d’Allier, 73. — Sur la définition du niveau d'alluvions récentes, 113. — Sur les terrasses alluviales de la Loire, 141. — Sur les erreurs des cotes de la Carte à 1/80 000, 170. Depérer (Ch.). La classification du Quaternaire et sa corrélation avec les niveaux préhistoriques, 125. — La phylogénie des Hippopotames, 163. — Obs. (réun. extraord. Savoie), 181, 186. Depérer (Ch.) et E. Caapur. Sur la stra- tigraphie des dépôts quaternaires du N de la France, 198.— Sur les faunes et les industries humaines des dépôts quaternaires du N de la France, 229. Deux-Sèvres. Sur le Bathonien moyen, par GC. CHaArTrRoN et A. pe Gnros- SOUVRE, 155. — L’Oxfordien moyen des env. de Niort, par À. pe Gros- sOUvRE, 230, 297 (2 fig., pl. xv). Dévonien. Sur la découverte du — à l’île de Chio (mer Egée), par G A. Krénas, 131. Deyxpter (M.). Nécrologie, 80. DasAnNÉLiDZÉ (A.). Dalmasiceras, un sous-genre nouveau du genre Hop- lites, 200, 256 (7 fig., pl. x, x1n1, xIV). Dozrrus (Adrien). Nécrologie, 203. Dozzrus (G.-F.). À propos des obs. de M. RePeun sur la Réun. extraord. de la Soc. à Bordeaux, 16. — Géol. des env. d'Orléans, 39. — Position géol. des cimetières, 106. — Obs. à propos d'un ouvr. de M. Martel, 119. — Les recherches de pétrole en Angleterre, 137.— Prés. d'ouvr.,150,190.— Faune malacologique du Sarmatien de Ja- nina en Épire, 151. DozLor (A.). Détournement des voies de voyageurs P.-L.-M. entre les gares de Bercy-Nicolaï et de Charenton, 51. DoromiEu (Déopar). Prés. d’ouvr. re- latif à —, par A. Lacroix, 209. Douuerc (J.). Nécrologie, 77. Douvizzé (H.). Prés. d’ouvr., 15. 102.— Comité français des sc. géol. et mi- nér., 37. — Les mouvements alpinset pyrénéens pendant l'Éocène, 52. — Rapportsur l’attr. du Prix Fontannes, 89. — La charnière dans les La- mellibranches hétérodontes et son évolution, 123, 416 (26 fig.) — Le gebel Geneffé, d'après les expl. de M. J. Barthoux, 133. — Nouveaux fossiles de l'Éocène du Pérou (4 fig.), 193. — Les progrès de la géol. en Égypte, 210.— Les Orthophragmines au Pérou, 211. Drexrus. Nécrologie, S0. Dugar (G.). Obs. sur les étages inf. du Lias, à l'Est de l'Ariège, 33, 217 (9 fig.). Durs (André). Nécrologie, 21, 80. Duran (Paul). Atlas des régions pétrolifères de la France, 104. E Égée (Mer). Sur la découverte du Dé- vonien à l’île de Chio (—), par C. A. Krévas, 131. — Sur le Carbonifere de l’île de Chio (—), par C. A. Kré- NAS, 146. — Les îles de Psara et d'An- tipsara, par C. A. KTÉwNas, 170. Égypte. Le g. Geneffé, d'après les explor. de M. J. BarrTHoux, par H. Douviczé, 133. — Les progrès de la géol. en —, par H. Douvizzé, 210. EHRMANN (F.). Prés. de note, 34. — Des relations du Trias « autochtone » avec les accidents tectoniques dans la Kabylie des Babors, 115. — Le Crétacé bathyal à faciès détritique de la région de Bougie (Algérie), 154. Éocène. Deux espèces intéressantes de l— parisien, par M. Cossmann, 48 (2 fig.). — Les mouv. alpins et pyré- néens pendant l'—, par H. Douvizté, 52. — Sur qqs Tortues —s du genre Ocadia en France, par I. G. Borez, 111, 80 (pl. 1v-v). — Nouv. fossiles de l’— du Pérou, par H. Douvizté, 193 (4 fig.). Épire. Sur les terr. tertiaires de la haute Thessalie et de l’Épire, par M. Daz- LONI, 25. — Faune malacologique du Sarmatien de Janina en —, par G.-F. Dozrrrus, 151. — A propos d’une faune méotique découverte à Janina, par J. BouraaRT, 152. Éponges. Revision du g. Jereica Zrrrer (— lithistide du Crétacé), par L. Mo- RET, 165,123 (9 fis., pl. vi, var). États-Unis. Obs. sur deux météorites tombées aux —, par St. Meunier, 145, 167. Eymoutiers. Sur une région volcanique au S d — (Haute-Vienne), par J. Coué- GNAS, 143, 93. F Fédération des Soc. fr.des Sc. nat., 21. Frcaeur (E.). L'Oligocène continental en Algérie, 71. FLeury (Ern.). Prés. d’ouvr., 13. Fournier (E.). Position géologique des cimetières, 140. Fourrau (René). Nécrologie, 80. FriTez (P.-H.). Contribution à l'étude du genre Nipadites B. et sur sa dis- tribution géogr. et stratigr., 201, 347 (1 carte, pl. xvi). G GAGNEBin (E.). Le bassin de Bordj Re- dir, dans l’Atlas constantinois, 41. GarrrGoù (D'). Nécrologie, 21. Geneffé (Gebel). Le —, d'aprés les explor. de M. J. BanrHoux, par H. DouviLé, 133. Genriz (Louis). À propos d’une note sur le Miocène sup. marin (Sahélien) TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 351 de l'Ouest algérien, 64. — Sur le gi- sement d’anthracite de Sidna Youcha (Oran), 110. — A propos des nappes de recouvrement prérifaines, 169. Gicnoux(M.). Remerciements, 8. Gizzer (Mie S.). Etude du Barrémien sup. de Wassy (Hte-Marne), 18, 3 (3 fig., pl. 1,11, mx). Gironde. À propos des obs. de M. RE- PELIN sur la Réun. extr. de la Soc. géol. à Bordeaux, par G. Dozcrus, 16. Glaciaire. Sur un ancien lit — du Rhône (vallée des Usses, Hte-Savoie), par W. KizraN, 67. — Essai de synthèse sur les anciens —s du Massif central, par Ph. GLaANGEAUD, 119. Voir : Günzien. GLANGEAUD (Ph.). Prés. d'’ouvr., 102. — Essai de synthèse sur les anciens glaciers du Massif Central, 119. Grèce. Cont. à l'étude de la géol. d'Athènes et de ses env., par Ph. NéGris, 159, 201. — Contr. à la géol. des contreforts occ. de l'Hymette, par Ph. NéGris, 211. Voir : Epire, Thessalie. Grenoble. Sur la tectonique de la ré- gion au S de —, par P. Lory, 227. Grossouvre (A. DE). Sur les sables du Mont Givre, près Pougues, 142. — Sur l’Oxfordien moyen des env. de Niort, 230, 297 (2 fig., pl. xv). Grossouvre (C. CHarTrox et A. de). Sur le Bathonien moyen, 155. GuéBHARD(A.). À propos des migrations du pétrole, 138. Günzien. Le — du plateau de Laca- pelle-Barrès (Cantal), par Mie Borsse DE BLAok, 205, 233, H Hasparren. Sur le contact des schistes cristallins du massif du Labourd et de la série crétacée aux env. d— (B.-P.), par P. Lamare, 130. HauG (E.). Prés. d’ouvr., 189. Helvétien. Sur l’âge des argiles « rap- portées » à l'— dans le Marocsept., par À. BRives, 128. Hippopotames. La philogénie des —, par Ch. DEPÉRET, 163. HozLanpE (D.). Nécrologie, 187. Hoplites. Dalmasiceras, un sous-genre nouv. du genre —, par À. DyANÉLIDZÉ, 200, 256 (7 fig., pl. x, x1r1, x1v). Houiller. Note sur la rencontre du — en Oranie à l'E de Nemours, par 352 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS G. NeGre, 72. — Le bassin — de | KEerFroRNE (F.). Prés. d'ouvr., 169, 208. Haute-Silésie, par Ch. Bospanowircn, | Kirran (W.). Prés. d'ouvr., 13, 15. — 108. — Sur le gis. d'anthracite de Sur la date de formation des nappes Sidna Ioucha, par L. Genriz, 110. Hure (M'° Augusta). Prés. d'ouvr., 24, 47. — Les dépôts quaternaires du N de la France, 199. — Le fer sparna- cien dans l'Yonne, 200, 253. Hydrequent. Obs. sur les couches de base du Carbonifère dans le Bas-Bou- lonnais, par G. DeEzépine et P. Pru- vosr, 170, 489 (6 fig., pl. x1). Hydrologie. À propos de l'— souter- raine de la Crau, par E.-A. Marrex, 17. — Id., par J. Savorniw, 69. — Po- sition géologique des cimetières, par G.-F. Dozzrus, 106. — Jd., par St. MEuniER, 140. — Jd., par E. Four- NIER, 140. — A propos de la géol. des cimetières, par Lx: Couppey DE LA Fo- REST, 188. I Ichthyosaure. Un crâne d'—, dans le Lias Messin, par J. Corrreau, 195, 233 (2fg.). Isère. Sur la tectonique de la région au S de Grenoble, par P. Lory, 227. . I{alie. Sur la date de formation des nappes alpines franco-italiennes, par W.. KixrAN, 65. J JANET (Armand). Nécrologie, 45. Janina. Faune malacologique du Sar- matien de —, en Épire, par G.-F. Dozzrus, 151. — À propos d’une faune _méotique découverte à —, par J. BourcART, 152. Jorsaup (L.). Obs. sur l’Oligocène de l'Algérie orient., 27,62. — Remarques sur lemodelé de la côte des calanques au Sud de Marseille, 63. — Obs. à propos de l’Aquitanien continental de l'Afrique du N, 71. Jorx (H.). Prés. d’ouvr., 24, 117. Jurassique. Obs. sur le — inf. de la bordure du Plateau Central, dans la vallée du Rhône, par F. Roman, 30. K Kabylie. Des relations du Trias « au- tochtone » avec les accidents tecto- niques dans la — des Babors, par F. ExrMANN, 115. alpines franco-italiennes, 65. — Sur un ancien lit glaciaire du Rhône (val- lée des Usses, Haute-Savoie), 67. — Sur les faciès et les lacunes sédimen- taires de la bordure orientale du Mas- sif Central, 69. — Recçoit la méd. Gaudry, 83. — La profondeur des thalwegs rocheux des vallées du Sud- Est de la France, 127. — Obs. (réun. extr. Savoie), 181,182, 184. — Lelam- beau sédimentaire des Ollières, 221. KTÉNAs (Const.-A.). Sur la découverte du Dévonien à l’île de Chio (mer Égée). — Sur le Carbonifère de l’île de Chio (mer Égée), 146. — Les îles de Psara et d'Antipsara, 170. L Labourd. Sur le massif ancien du —, par P. LAMARE, 122. — Sur le contact des schistes cristallins du massif du — et de la série crétacée aux env. d’Hasparren (B.-P.), par P. Lamare, 139. Lacapelle-Barrès. Le Günzien du pla- teau de — (Cantal), par M'Y. Borssr DE BLACK, 205, 233. — Obs. sur la hte vallée de la Cère et sur le plateau de — (Cantal), par Me Y. Boisse DE BLacx, 216. Lacroix (A.). Prés. d'ouvr., 14, 209. LauarE (Pierre). Sur le massif ancien du Labourd (B.-P.), 122. — Sur le contact des schistes cristallins du massif du Labourd et de la série cré- tacée aux environs d'Hasparren (B.- P.), 139. LamBErT (J.). Prés. d’ouvr., 192. : Lamellibranches. La charnière dans les — hétérodontes et sonévolution, par H. Douvizzé, 123, 416 (26 fig.). Lamilloque. Les faunes de Laugnac et de — (Lot-et-Gar.), par J. BLax4c, 65. Lamorxs (pe). Les anciennes nappes al- luviales de la vallée du Rhône, en aval de Lyon, 135, 97. Launay (L. DE). Prés. d’ouvr., 133. Laur (Francis). Communication, 168. Laux (N.). Prés. d’ouvr., 24, 118. LE CouPpey DE LA ForEsr. À propos de la géol. des cimetières, 188. LEeMoe (Paul). Rapp. sur l'attrib. du prix Prestwich, 94. — Prés. d'ouvr., 203. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 353 “ Le Roux (L. Morer et). Sur la structure et l’origine du lac d'Annecy, 183. Lerione recoit le prix Prestwich, 94. Lias. Obs. sur les étages inf. du —, à l'Est de l'Ariège, par G. DuBar, 33, 247 (9 fig.\. — Sur qqs Gastropodes —iques du dj. Tselfat (Maroc), par M. Cossmanx et R. Aprarp, 153, 452 (pl. vi). — Un crâne d'Ichtyosaure dans le — Messin, par J. CoTTREAU, 195, 233 (2 fig.). Lignites. L'âge des — de Bidart, près Biarritz, par Jules Wecscu, 18. — Les — de la Morava (Albanie), par M. Cossmanx et J. Bourcarr, 169,159 (28e, jolsess, x) Lima (Wenceslau pe). Nécrologie, 80. Lissasous. Nécrologie, 187. Loire. Obs. prél. sur les terrasses d’allu- vions anciennes du bassin de la —, par G. DEnrzoT, 58, 100. — Essai de syn- chronisation des terrasses d’alluvions anciennes de la —, entre l'embou- chure et le Bec d’Allier, par G. De- NIZOT, 73. — Sur les terrasses alluv. de la —, par E. Cxapur, 112. — Sur la définition du niveau d'all. récentes et sur son emploi pour l'évaluation des altitudes relatives des terrasses, par G. DenrzoT, 113. — Sur les terrasses all. de la —, par G. DenrzoT, 141. — Sur les sables du Mont Givre, près Pougues, par A. DE GRossOuVRE, 142. Loiret. Géol. des enÿ. d'Orléans, par G.-F. Dozrrus, 39. Loisez (G.). Prés. d’ouvr., 191. Lorraine. Voir : Metz. Lory (P.). Prés. d'’ouvr., 149. — Obs. à la Réun. extraord. en Savoie, 179,182. — Sur la tectonique de la région au S de Grenoble, 227. Lot-et-Garonne. Les faunes de Laugnac et de Lamilloque, par J. BrayaAc, 65. Luraup (L.). Obs. sur les percements du Trias dans le Maroc occ., 56. — Prés. d’ouvr., 210. Lyman(B. Smith.). Nécrologie, 7. M MarGeriE (Emm. ox). Nécrologie de B. S. Lyman, 7. — Prés. d'ouvr.,8, 9, 233. — Le XIII congrès géol. intern. à Bruxelles, 204. Marne (Hte). Etude du Barrémien sup. de Wassy, par M'e S. Gizzer, 18, 3 (3 fig., pl. 1, 11, 11). Maroc. Au sujet de la région du Haut- Tadla (—occ.), par P. Russo, 18, 58. — Esquisse de la constitution de la val- lée moyenne de la Moulouya(—orien- tal), par P. Russo, 18, 64 (5 fig.). — Sur la constitution géol. du Riforien- tal, par A. Brives, 29. — Prélim. sur la strat. du système prérifain, par R. AgrARD, 49. — Surles percements du Trias dans le — occ., par A. BRIVES, 54. — A propos du Trias du Tselfat, par R. ABrarp, 62, 130. — Esquisse géol. des env. d'Ouezzane (— sept.), par B. Yovanoviren, 96. — Exc. géol. au NNE d'Ouezzane, par B. Yovano- vircH, 98.— Sur l'âge des argiles « rap- portées » àl'Helvétien dansle—sept., par À. Brives, 128. — Surle Trias du Tselfat (—), par A. Brives, 129. — Les recouvrements du Trias dans le — occ., par R. ABrarD, 143. — Sur le Trias de Bou Kachouch (— sept.), par B. Yovanovitrcx,144. — Sur l’âge des couchès de Beni-Amar (— occ.), par R. Agranp, 152. — Sur qqs Gastro- podes liasiques du dj. Tselfat, par M. Cossuann et R. ABranp, 153, 452 (pl. vu). — Sur certaines manifesta- tions sulfureuses au —sept., par B. Yo- YANOVITCH, 156.— Sur la tectonique du dj. Tselfat, par B. YovanowiTcx, 157. — Lasourcesulfureuse Aïn bou Kebrit (Maroc), par R. ABranp, 158. — La structure du système prérifain au N de Meknès (—), par R. ABranRp, 168. — A propos des nappes de recouvre- ment prérifaines, par L. Genis, 169. — Sur le Trias du — occ. et sept., par P. Russo, 170. — Un gisement néogène à Meknès (—),parR. ABRaRD, 204. Marseille. Remarques sur le modelé de la côte des calanques au S de —, par L. JocEeaup, 63. — Sur la transgres- sion aux calanques de —, par E. A. _Marrez, 140. Massif Central. Obs. sur le Jurassique inf. de la bordure du plateau central dans la vallée du Rhône, par F. Ro- MAN, 30. — Sur les faciès et les la- cunes sédim. de la bordure du —, par W. Kicran, 68. — Essai de syn- thèse sur les anciens glaciers du —, par Ph. GLANGEAUD, 1109. Marrer (E.-A.). À propos de l’hydrolo- gie souterraine de la Crau, 17.— Prés. d'ouvr., 103. — Sur la transgression aux calanques de Marseille, 140. Marry (M'e Y. Boisse pe BLacx et P.). Sur la pluralité des appareils éruplifs du massif cantalien, 196, 237 (2 fig.). Méditerranée. Variation du niveau ma- pe # & x ; : pe 5 PR. à A enr hd ch 354 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS rin depuis l'antiquité, par J. Wezscx, 33. — La class. du Quaternaire et sa corrélation avec les niveaux préhis- toriques, par Ch. DEPÉRET, 125. — Les anciennes nappes alluviales de la vallée du Rhône, en aval de Lyon, par le gl pe Lamore, 135, 97. — Notes de zoogéographie nord-africaine, par P. PaLLary, 197, 247. Voir : Égée (mer). Meknès. La structure du système pré- rifain au N de — (Maroc), par R. ABraRrD, 168. — Un gisement néo- gène à —, par R. ABranp, 204. MexGaup (L.) reçoit le prix Fontannes, 89. Météoriles. Obs. sur deux — tombées aux Etats-Unis, par St. Meunier, 145, 167. Metz. Un crâne d’Ichthyosaure dans le Lias Messin, par J. Corrreau, 195, 233 (2 fig.). Meunier (Stanislas). Position géolo- gique des cimetières, 140. — Obs. sur deux météorites tombées aux Etats- Unis, 145, 467. Mizon (Y.). Prés. d’ouvr., 47. Miocène. À propos d’une note sur le — sup. marin (Sahélien) de l'W algérien, par L. Gen, 64. Moxesrier (J.). Sur la stratigraphie pa- léontologique du Toarcien inf. et du Toarcien moyen dans la région SE de l'Aveyron, 170, 322. Morecrer (Lucien et Jean). Nouvelle contr. à l'étude des Dasycladacées tertiaires, 135. Moner (L.). Revision du genre Jereica Zirrez (Eponge lithistide crétacée), 165, 423 (9 fig., pl. vi, vu). Morer (L.) et Le Roux. Sur la structure et l’origine du lac d'Annecy, 183. Morozewicz (J.). Prés. d’ouvr., 104. Moulouya. Esquisse de la contribution de la vallée moyenne de la — (Maroc oriental), par P. Russo, 18, 64 (5 fig.). N Nécrologie. E. pe Bourx, 80, Bouri- LIER, 221. — Patris pe BRreuIx, 7, 80. — Adolphe Garnor, 78. — René Cau- DEAU, 187. — Marc Deynier, 80. — Adrien Dozrrrus,203.—Jean Doumerc, 17. — André Dueiz, 21, 80. — p'AuLrT- Dunesniz, 61. — Dreyrus,80.—René Fourrau, 80. — D:' GarriGou, 21. — D. Hozzanne, 187. — Armand JANET, 45. — Wenceslau pe Lima, 80. — Lissagous, 187. — B. S. Lyman, 7, 80. — René Nroxsës, 96, 472. — Edm. Nr VOIT, 78. — D. OExrerT, 78. — Ed- mond PERRIER, 187. — A. pe Rraz, 79. — J. SEUNES, 79. — A. Simon, 80. — L. T.TassarT, 187. — A. Vacnen, 80. — Paul Vince, 80. NEGrE (Georges). Note sur la rencontre du Houïller en Oranie à l'Est de Ne- mours, 72. NéGris (Ph.). Contribution à l'étude de la 3éol. d'Athènes et de ses env. 159,201. — Contribution à la géol. des contreforts occidentaux de l'Hymette, 212. Nemours. Note sur la rencontre du Houiller, en Oranie, à l'E de —, par G. NeGRe, 72. Néogène. Un gisement — à Meknès (Maroc), par R. Agranrp, 204. Nicaup(O.). Prés. d'ouvr., 15. Nrexzës (René). Nécrologie, 96, 472. Nièvre. Sur les sables du Mont Givre, près Pougues, par À. DE GROSSOUVRE, 142. Niort. Sur l'Oxfordien moy. des env. de —, par À. DE Grossouvre, 230, 297 (2 fig., pl. xv). Nipadites. Contr. à l'étude du 8. — B. et sur sa distribution géogr. et strati- gr., 201, 317 (1 carte, pl. xvi). Niveau marin. Variation du — depuis l’antiquité, par J. Wezsox, 33. Nrvorr (E.). Nécrologie, 18. Nord de la France.Les dépôts quat. du —, par À. BRIQUuET, 161, 172. — Sur la stratigraphie des dépôts quat. du —, par Ch. Depérer et E. Cxarur, 198. — Sur les faunes et lesindustries humaines des dépôts quat. du —, par Ch. Drrérer et E. CHAPur, 229. —Les dépôts quat. du —, par Mie A. Eure, 199. ( Oligocène. Obs. sur l'— de l'Algérie orientale, par L. JozeauD, 27. — L'— continental en Algérie, par E. Kr- cHEUR, 71. — Les lignites —s de la Morova (Albanie), par M. Cossuann et J. Bourcarr, 168, 459 (4 fig., pl. 1x, x)" . (les). Le lambeau sédimentaire des— (Ardèche), par W. Kizraw, 221. Oran. Note sur la rencontre du Houil- ler, en Oranie, à l'E de Nemours, par TABLE ALPHABÉTIQUE DES G. Necre, 72. — Sur le gis. d’anthra- cite de Sidna Ioucha, par L. GEenriz, 110. Orléans. Géol. des env. d’'—, par G.-F. Dozzrus, 39. Ouezzane. Esquisse géol. des env. d — (Maroc sept.), par B. YovanovircH, 96. — Exc. géol. au NNE d—, par B. YovaNoviTcH, 98. Oxfordien. L’— moyen des env. de Niort, 230,297 (2 fig., pl. xv). OE OBxzerT (D.). Nécrologie, 78. = P Parrary (P.). Notes de zoogéographie nord-africaine, 197, 247. Paleozoologie. Etude du Barrémien sup. de Wassy (Hte-Marne), par Mie S: Girrer, 18, 3 (3 fig., pl. 1, u, ur). — Deux espècesintéressantes de l'Éocène parisien, par M. Cossmann, 48 (2 fig.). — Eunicites Gravieri, An- nélide polychète nouvelle du Cuisien, par E. Part, 75, 78 (1 fig.). — Sur qqs Tortues éocènes du genre Ocadia en France, par I. G. Borez, IIL, 80 (pl. 1v, v). — La charnière dans les Lamellibranches hétérodontes et son évolution, par H. Douvizzé, 123, 4116 (26 fig.).— N'e contribution à l'étude des Dasycladacées tertiaires, par L. et J. MoReLreT, 135. — Sur qqs Gastropodes liasiques du dj. Tselfat (Maroc), 153, 452 (pl. vu). — La phyl- logénie des Hippopotames, par Ch. Depérer, 163. — Revision du g. Jerei- ca Z1rreL (Epongelithistide crétacée), par L. Morer, 165, 423 (9 fig., pl. vi, vu). — Un crâne d’Ichthyosaure dans le Lias Messin, par J. CorrrEAU, 195, 233 (2 fig.). — Dalmasiceras, un sous- genre nouveau du genre Hoplites, par A. DsaneuipzÉ, 200, 256 (7 fig., pl. xrr, XIII, XIV). Paléobotanique. Contr. à l'étude du g. Nipadites B., et sur sa distribution géogr. et stratigr., par P. H. Frirez, 201, 317 (1 carte, pl. xvi). Pampa (La). La géol. fondamentale de — (Argentine), par G. Roverero, 201, 275. Paris (bassin de). Deux espèces intéres- santes de l'Éocéne parisien, par M. Cossmann, 48 (2 fig.). — Détourne- ment des voies de voyageurs P .-L.-M. MATIÈRES ET DES AUTEURS 309 entre les gares de Bercy Nicolaï et de Charenton, par A.-DozLor, 51. — Eu- nicites Graviert, Annelide polychète nouvelle du Cuisien, par E. Pare, 75, 18 (1 fig.). Parre (Etienne). Eunicites Gravieri, Polychète nouvelle du Cuisien, 75, 18 (1 fig.). PeretrA DE SousA (F. L.). Prés. d'ouvr., 19, 62. Pérou. Nouv. fossiles de l'Éocène du —, par H. Douvizzé, 193 (4 fig.). — Les Orthophragminés au —, par H. DouviLLé, 211. Perrier (Edmond). Nécrologie, 187. Pétrole. Considérations sur l’origine du sel et les rapp. tectoniques des mäs- sifs du sel avec les gis. de — en Rou- manie, par I. P. Vorresni, 34, 48. — Sur l'analogie de structure des zones subatlaäsique et subcarpathique et la géol. du —, en Algérie et en Rou- manie, par M. Dazconi, 56. — Sur l’ « Atlas des régions pétrolifères de la France », par P. DurANDiN,104. — Les recherches du — en Angleterre, par G.-F. Dorzrus, 137. — A propos des migrations du —, par A. Gués- HARD, 138. — Recherche rationnelle des gisements pétrolifères, par F. Laur, 168. Pougues. Sur les sables du Mont Givre près —, par À. DE GROSSOUVRE, 142. Préhistorique.La class. du Quaternaire et sa corrélation avec les niveaux —s, par Ch. Derérer, 125. Prix. Attribution des —, 83. Pruvosr (G.) et P. Dezkpine. Obs. sur les failles d'Hydrequent et sur les couches de base du Carbonifère dans le Bas-Boulonnais, 170, 189 (6 fig., pl. xt). Pruvosr (Pierre). Prés. d’ouvr., 15. — Reçoit le prix Gosselet, 92. Psara. Les îles de —et d'Antipsara, par C. A. KrÉNas. 170. Pussenor (Ch.). Le massif du Chenail- let, 213. — Sur le flysch du col de Bousson, 215. — Surlesmylonites de l'Eychauda, 222. — Nouvelles obs.sur les mylonites de l'Eychauda et de Serre-Chevalier, 224. Pyrénées. Les mouvements alpins et pyrénéens pendant l'Éocène, par H. DouvrLzé, 52. Pyrénées (Basses-). L'âge des lignites de Bidart, près Biarritz, par Jules Wezsc, 18. — Sur le massif ancien du Labourd (—), par P. LAmMARE, 122. — Sur le contact des schistes cris- SR LS te 350 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS tallins du massif du Labourd et de la série crétacée aux env. d'Hasparren, par P. Lamare, 139. — L'âge du ro- cher Lou Cachaou (Biarritz), par R. ABranp, 195, 234. Q Quaternaire, La class. du — et sa cor- rélation avec les niveaux préhisto- | riques, par Ch. Depérer, 195. — Les dépôts —s du N de la France, par A. BriQuer, 161, 172. — Sur la stra- tigraphie des dépôts —s du N dela France, par Ch. Depérer et E. Cxa- PUT. — Surles faunes etles industries humaines des dépôts — du N de la France, par Ch. Derérer ct E. CHa- PUT, 229. — Les dépôts —s du N de la France, par Mie A. Hure, 199. R RamBaup. Nécrologie, 207. Réun. extr. Soc. Géol. à Bordeaux. À propos des obs. de M. Rereuin sur la —, par G. Dozzrus, 16. Réunion extr. en Savoie, dirigée par J. Réviz, 175-186. RÉviz (J.). Prés. d’ouvr., 47, 188. — Réunion extr. en Savoie, 175-186. Revue de géologie, 21. Rhône. Obs. sur le Jurassique inf. de la bordure du Plateau Central, dans la vallée du —, par F. Roman, 30. — Sur un ancien lit glaciaire du — (val- lée des Usses, Hte-Savoie), par W. Kizraw, 67. — Sur les faciès et les lacunes sédim. de la bordure orien- tale du Massif Central, par W. Kr- LIAN, 68. — Les profondeurs des thal- wegs rocheux des vallées du SE de la France, par W. Kicran, 127. — Les anc. nappes alluviales de la vallée du -—, en aval de Lyon, par le g*! pe Lamoras, 135, 97. Rraz (A. pe). Nécrologie, 79. Rif. Sur la.contribution géol. du — oriental (Maroc), par A. BriIves, 29. — Prélimin. sur la strat. du système prérifain (Maroc occ.), par R. ABRARD, 49. — La structure du système pré- rifain au N de Meknès (Maroc), par R. ABRaRD,168.— A propos des nap- pes de recouvrement prérifaines, par L. Genris, 169. Ronan (F.). Obs. sur le Jurassique inf. de la bordure du Plateau Central, dans la vallée du Rhône, 30. — Prés. d'ouvr., 208. Roumanie. Considérations sur l’origine du sel et les rapp. tectoniques des massifs de sel avec les gis. de pétrole, en —, par [. P. Vorresri, 34, 48. — Sur l’analogie de structure des zones subatlasique et subcarpathique et la géol. du pétrole en Algérie et en —, par M. Dazzonr, 56. Roverero (Gaetano). La géol. fonda- mentale de la Pampa (Argentine), 201, 275. Russo (P.). Au sujet de la région du Haut-Tadla (Maroc occ.), 18, 58. — Esquisse de la constitution de la val- lée moyenne de la Moulouya (Maroc occ.), 18, 64 (5 fig.). — Sur le Trias du Maroc occ. et sept., 170: — Prés. d'ouvr., 192. — Sur la désignation des avant-pays et des arrière-pays, 201. S Sahélien. À propos d'une note sur le Miocène sup. marin de l’W algérien, par L. GENTIL, 64. Sarmatien. Faune malacologique du — de Janina en Epire, par G.-F. Dorzrus, 151.— A propos d'une faune méotique découverte à Janina, par J. BourCART, 152. Savoie. Réunion extr. en — dirigée par J. Réviz, 175-186. - Savoie (Hte). Sur un ancien lit glaciaire du Rhône (vallée des Usses, —), par W. Kizran, 67. — La profondeur des thalwegs rocheux des vallées du SE de la France, par W. Kixran, 127. SAVORNIN (J.). À propos de l'hydrologie souterraine de la Crau, 69. — Au su- jet de l'Aquitanien continental de l'Afrique du N., 70, 130. Schistes lustrés. Le bord occ. du pays des —, dans la haute Ubaye, par P.Termrer, 225, 286. ScxminT (C.). Communication, 150. — Prés. d'ouvr., 167, 169. Sel. Considérations sur l’origine du — et les rapp. tectoniques des massifs de sel avec les gis. de pétrole en Rou- manie, par I. P. Vorresri, 34, 48. SEUNES (J.). Nécrologie, 19. Silésie. Le bassin houiller de Haute- —, par Ch. BocpanowiTex, 108. Simon (Aug.). Nécrologie, 80. Sparnacien. Le fer — dans l'Yonne, Prat TABLE ALPHABÉTIQUE DES par M'e A. Hure, 200, 253 (1 carte). Sulfureuses (sources). Sur certaines ma- nifestations sulfureuses au Maroc sept., par B. Yovanoviren, 156. — La source sulfureuse Aïn bou Kebrit (Maroc), par R. ABrARD, 158. T Tassarr (L. T.). Nécrologie, 187. Tadla (Haut-). Au sujet de la région du — (Maroc occ.), par P. Russo, 18, 58. TerznarD (P.) et Ch. Frarponr. Prés. d'ouvr., 209. PATES MATIÈRES ET DES AUTEURS Termier (P.). Allocution, 4,77. — Prés. d'ouvr., 13, 62. — Rapport sur l'attr. de la méd. Gaudry, 83. — Le bord occidental du pays des schistes lus- trés dans la Haute-Ubaye, 225, 286. Terrasses. Obs. prél. sur les — d'allu- vions anc. du bassin de la Loire, par G. Dexizor, 58, 100. — Essai de syn- chronisation des — d’alluvions anc. de la Loire, entre l'embouchure et le Bec d’Allier, par G. Denizor, 73. — Sur les — alluv. de la Loire, par E. CHapur, 112. — Sur la définition du niveau d’alluv. récentes et sur son emploi pour l'évaluation des al- titudes relatives des —, par G. Denr- zOT, 113. — La class. du Quaternaire et sa corrélation avec les niveaux préhistoriques, par Ch. DEPÉRET, 195. — Les anc. nappes alluviales de la vallée du Rhône, en aval de Lyon, par le g*! pe Lamorxe, 135, 97. — Sur les — all. de la Loire, par G. De- N1ZOT, 141. ÿ Voir : Quaternaire. Tertiaire. Sur les terrains —s de la haute Thessalie et de l'Epire, par M. DazLonr. 25. — Sur la découverte d'une faune cartennienne marine dans le bassin de Constantine et la classif. des terr. —s de cette région. par M. DazLont, 26. NOM ME l'étude des Dasycladacées —s, par L. et J. Morezrer, 135. Thessalie. Sur les terrains tertiaires de la haute — et de l’Épire, par M. DaL- LONI, 25. Toarcien. Sur la stratigraphie pal. du — inf. et du — moy. dans la région SE de l'Aveyron, par J. MonesTiEr, 170, 322: Tortues. Sur qqs — éocènes du genre Ocadia en France par I. G. Borez, III, 80 (pl. 1v-v). Transcaucasie.. Sur la situation tecto- 357 nique des couches de Gosau dé la — méridionale, par P. Bonner, 231. Trias. Sur les percements du — dans le Maroc occ., par A. BRives, 54. — À propos du — du Tselfat (Maroc occ.). par R. ABrARp, 62, 130. — Des relations du — « autochtone » avec les accidents tectoniques dans la Ka- bylie des Babors, par F. Exrmanx, 115. — Sur le — du Tselfat (Maroc), par À. Brives, 129. — Les recouvre- ments du Trias dans le Maroc occ., par R. ABrAKkb, 143, — Sur le — de Bou Kachouch (Maroc sept.), par B. Yovanovircx, 144. —Surle Trias du Maroc occ. et sept., par P. Rus- so, 170. Tselfat. Sur les percements du Trias dans le Maroc occ.. par A. BRIvES, 54. — À propos du Trias du —, par R. ABranD, 62,130. — Sur le Trias du —, par À. BRIves, 129. — Les recou- vrements du Trias dans le Maroc occ., parR. ABraRD, 143. — Surl'âge des couches de Beni-Amar (Maroc occ.),par R. ABRrARD, 152. — Sur qqs Gastropodes liasiques du —, par M. Cossuann et R. ABranrp, 153, 452 (pl. vu). — Sur la tectonique du dj. —, par B. Yovanoviron, 197. La source sulfureuse Aïn bou Kebrit, par R. AgrarDp, 158. — La structure du système prérifain au N de Mek- nès, par R. ABrARD, 168. — À propos des nappes de recouvrements préri- faines, par L. Genriz, 169. — Sur le Trias du Maroc occ. et sept., par P. Russo, 170. U Ubaye. Le bord occ. du pays des schistes lustrés dans la haute —, par P. Termier, 225, 286. V Vaoner (Antoine). Nécrologie, 80. Vendee. Sur le Bathonien moyen, par C. CHARTRON et A. DE GROSSOUVRE, 155. Vienne (Haute-). Sur une région volca- nique au .S d'Eymoutiers (—), par J. CouÉcenas, 143, 93. Vincex (P.). Nécrologie, 80. Voitesni (1.-P.). Sur l’origine du sel et les rapports tectoniques des massifs du sel dans lesgisements de pétrole en Roumanie, 34, 48. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES W Yonne. Le fer sparnacien dans l—, par Mie A. Hure, 200, 253. SR Yovanoviron (B.). Esquisse géol. des env. d’Ouezzane (Maroc sept.), 96.— Excursion géol. au NNE d'Ouezzane. (Maroc sept.), 98. — Sur le Trias de … Bou Kachouch (Maroc sept.), 144. — Sur certaines manifestations sulfu- reuses au Maroc septentrional, 156. — Sur la tectonique du dj. Tselfat (Maroc sept.), 157. : Ve | : 7 YEHARA (S.). Prés. d'ouvr., 119. Zurcner (Ph.). Allocution, 5. WaAGvuer (Pierre). Prés. d'ouvr., 203. Wassy. Etude du Barrémien sup. de — (Hte-Marne), par Ml S. Grzzer, 18, 3 (Step mue) Wezscx (Jules). L'âge des lignites de Bidart, près Biarritz (B.-P.), 18: — Variation du niveau marin depuis l’antiquité, 33. DATE DE PUBLICATION des fascicules qui composent ce volume (Feuilles 1-6, pl. I-V) Novembre 1921 — 7-14, pl. VI-XI) LV Décemhredos — 15-23, pl. XII-XVI Août 1922 ERRATA CR. somm. n° 2. — Séance du 25 janvier 1921. P. 8, ligne 31, au lieu de : auteur, lire : auteurs. — — 33, au lieu de : qui réclamait, lire : qu'exposait. PM? — 3, au lieurde : 1881 à 1906, lire : 1831 à 1900. CR. somm. n° 5. — Séance du 7 mars 19921. P. 60, ligne 13, au lieu de : celle-ci, lire : celles-ci. — — au lieu de : de la terrasse, lire : du niveau. CR. somm. n° 6.— Séance du 21 mars 1921. P. 75, ligne 9, au lieu de : Eucinites, lire : Eunicites. CR. somm. n° 8. — Séance du 18 avril 1921. P. 101, Présentations ; lire : H. pe Cizancourr. CR. somm. n° 10. — Séance du 23 mai 1921. P. 145, ligne 21, au lieu de : Pralls, lire : Falls. — — 31, au lieu de : préexistent, lire : preexisting. CR. somm. n° 11. — Séance du 6 juin 1921. P. 159, ligne 12, au lieu de : obligations, lire : observations. — 27,au lieu de : grossière : lire : conglomératique etgrossière. CR. somm. n° 15.— Séance du 20 novembre 1921. P. 205, lignes 35 et suiv., au lieu de : M. Marty ayant trouvé dans la flo- rule fossile de Capels, dans les cinésites de ce complexe toutes les espèces, à une exception près, du gisement plaisancien classique de la Moûgudo, en avait conclu... Lire : Toutes les espèces de Capels, à une exception près, existant dans le gisement plaisancien de la Mougudo, M. Marty en avait conclu. Bulletin, tome XX (1920), notes et mémoires, A. FT RE p.271. P. 274, ligne 22, au lieu de : 3000 m., lire : 3750 mètres. P: 276, avant-dernière ligne, au lieu de : (Coupe I), lire: (Coupe XI). P. 278, ligne 25, au lieu de : (PI. XI), lire : (Fig. 2, un). — ligne 36, au lieu de : montre, lire : monte, — ligne 37, au lieu de : au dessus, lire : au-dessous. P. 279, ligne 22, au lieu de : I et III, lire : I et II. ass FD NOTE DE A. Djanélidzé Bull. Soc. géol. ce France SAT. XXL pl SCT NOTE DE A. Djanélidzé Bull. Soc. géol. de France S. 4; t. XXI; pl. XIII r4ù SE 1] NOTE DE A. Djanélidzé Bull. Soc. géol. de France S. 4; t. XXI ; pl. XIV ATEN NON NOTE DE À. de Grossouvre SAS ENT NP I EN Bull. Soc. géol. de France NOTE DE P. H. Fritel Bull. Soc. géol. de France SLT STE NP INEQUIT VENT RER Es = ME BALE MÉMOIRES- GÉOLOGIE Paraissant nu ioromeat depuis 1833, format in-4° raisin. Prix divers. (50 °/, pour les Membres de 1 Société.) | neue _ Extrait du Catalogue. _ . COSSMANN et Lauserr. Etude paléontologique et stratigraphique sur le terrain oli- gocène marin des environs d'Étampes, 88 p., { {abl., 6 pl..........:............: 20 fr. CosSManN. Contribution à l’étude de la faune de étages bathonien en France S (Gastropodes). A D ODA RS Se nn NS A ae RON MUR LD PRE 30 » GC. Granp Eury. Formation des couches de houille et du Lien houiller. re Re. … HOFS OURS RS S E S SE EE A fe ee 20 » H. Frznor. Etudes sur les vertébrés fossiles d'Issel {Aude)...................... 16 » _G. Corrgau. Echinides éocènes de la province d’Alicante. 107 p., 16 pl............ ED) P.-L. Prever. Aperçu géologique sur la colline de Turin. 48 p., 7 fig., 1 carte. 8 » G. Zi. Contribution à l'étude géologique du Haut-Tonkin.. — H. LANTENOIS. = Note sur la géologie de l’Indo-Chine. — René de Lamorge. Note sur la géologie . de: du Cambodge et du Bas-Laos. 8 D-;, 1-pl., 3 cartes en couleurs: 12 » …. Général DE Lamorme. Les anciennes lignes de rivage du Sahel d'Alger et d’une . partie de la côte algérienne. 288 p., 3 pl., 1 carte en couleurs....:............... 15 » - Léon Care. Résumé de la Géologie des Pyrénées françaises. 132 p., 1 pl., 6car CESR MON COEUR SN RS ARR RE RER PET EE ME rren citer ee La ele ie lets 15 » Maurice Lucron. Etude géologique sur le projet de Barrage du Haut-Rhône français à Génissiat (près-de Bellégarde): 136 p.,7 pl...:K...:.....:......,1... .15 » MÉMOIRES-PALÉONTOLOGIE PAR SOUSCRIPTION PAYABLE AVANT L'APPARITION DU VOLUME Liste des Mémoires qui se vendent isolément : . J. Suns. Et l'étude des Céphalopodes du Crétacé supérieur de France. (DU ENT CASE 2) LS AO RU en LE DE PE AN NP qu EE ee D 15-fr. 3. Ch. DErÉRET. Animaux pliocènes du Roussillon. 17 pl., 188 p...........…. GDS 5. G.ns Sarorra. Recherches sur les végétaux du niveau aquitanien de Manosque. D DIS SNS ne SN Rome ane RE RE M EN D el Te es EE AS 35 » _ 15. S. Srpranrscu. Etudes sur les terrains tertiaires de la Roumanie ; Contribu- tion à l'étude des faunes sarmatique, pontique et levantine. 11 pl., 152 Dies 15» 19. M. Cosswann. Contribution à la Paléontologie française des terrains Juras _ siques (en cours) ; Gastropodes : Nérinées, 13 pl. TOR ER ANR SR 35 » - 20. V. Porovic-Harzec. Contribution à l'étude de la faune du Crétacé supérieur ._ de Roumanie; Environs de Campulung et de Sinaïa. 2 pl., 22p............... 6 » … 1. R. Zrrzer. Etude sur la flore fossile du bassin houiller d'Héraclée (Asie- M NneUre ÉD AT TED RER PU AS DR ne de air état el OPERA 15 » 29. P. Parcary. Sur de Mollusques fossiles terrestres, Havas et Sauna es de MNT DS De et dd ee dise ct me EE CAS Me 10260) …_ 23 G. Sayx. Les Ammonites pyriteuses des marnes valanginiennes du os Est de _ 24. J. Lamserr. Les Échinides fossiles de la province de Barcelone. 9 pl., 198 p. 18 » 25. H.-E. Sauvace. Recherches sur les Vertébrés du Kiméridgien supérieur de 26. Ch. Dsrérer et F. Roman. Monographie des Pectinidés néogènes de l'Europe -et des régions voisines (1'° partie : genre Pecten) (en cours). 23 pl., 169 p.. .. 350 » 27. G. Docrrus et Ph. DaurzexserG. Conchyliogie du Miocène moyen du Bassin de la Loire: Descriptiondes gisements fossilifères; Pélécypodes. 51 pl., 500 p........ 150 fr. 28. Marcellin Boure. Le Pachyæna de Vaugirard. DD MODE TRS etre Den) … 29. V. Paquisr. Les Rudistes urgoniens. 13 ‘pl, HODEDES RER CRT Nr Mae 28 » 30. se Toucas. Etudes sur la classification et l évolution des Hippurites. 147 pl, . DR DR TNA ae ne AN een Lie leo Se to 2 ES M 1 PV LP 0 laileye dhe Pad jee 2 38, » Albert Gaupry. Fossiles de Patagonie : Dentition de quelques Mammifères. + EAN pe ÉD UE UE PER te EU D D et CE Cu A DO DC 7 32, Paul Lrimons el Robert Douvizzé. Sur le genre Lepidocyclina Gümbel. 3pl., DS DORE SD US UE NS NES EEE Te Cie MO Eee SC OP NEC 10 » } 33. Ferdinand Canv. Les Bryozoaires du Patagonien. Echelle des Bryozoaires pour les Terrains tertiaires. 5 pl., 30 p.............,..... Rte cut st A) lébrancer (encours) 6m bp ER NRA ee ee ee eee ion Fumel (Lot-et-Garonne). 5 pl., 36p......... D PE 0 D A TE eee To er 34. Charles ee Les Dore de’ Poissons fossiles du Monte. Bolca au Muséum dEFistoire naturelle de Paris. 95 22 4 MER PEER 35. V. Porovic-Harzec. Les Céphalopodes du jurassique moyen du Mont. Strunga/(massif de Bucesi, Roumanie)./6/pl., 28 pr. ECM ER RE : Ar. Toucas. Etudes sur la classification et l'évolution des Radiolitidés. 24 pl. 130p. Edim. Perzar et M. Cossmann. Barrémien supérieur à faciès. urgonien de E os lez-A ais (Gard). 9/ig es le 6 pl on NE PRE PRE FOUT 38. Charles Jacos. Etude + quelques Ammonites du Crébacé Doyen 44 fig, 9 pl, Te BD SR D à Le ne PE RES TE DEN LE ant ee ae A CO NT 200 OO A 20 » “39. Pr Etude iconogr ape que des Hanoi fossiles du Bassin de Paris. ns Dplis 0 Dis ete Te een ne LRU M AU UE DO A A CN ee EN Te a 12 ». 40. . he Th Rires. Etudes sur les no fossiles de l'étage Sparnacien du Bassin =. de Paris. D RTE DR IS RENE SR RAR NN ee Pen Rd a LEE 7. Fe 41. Henri Douviiué. Etudes sur les Rudistes. Rudistes de Sicile, d'Algérie, d'isypte/dutibantetidenlaDense DIS 7 VERTE PER PRE EE RRR 15 » _ 42. Léon Pervinquière.Sur quelques Ammonites du Crétacé algérien. 7 pl, 86 p. LE 43. Robert Douvircé. Céphalopodes argentins. 3 pl, 24p........................ sh) - 44. Gustave F. Dorrrus. Les coquilles du de marin du Sénégal. Intro- RER : Wduction géologique par A: Denis. fi. pl. 12 D RD NEO ER 5140 5. 45. Robert Douvirré. Etude sur les Cardiocératidés de Dives, Villers- -sur-Mer et LÉ quelques autres 'sisementse #20 Di AID. ER RNESACREEE RRRe UP EDNE. 46. Maurice Cossmann. Contribution à la paléontologie française des terrains u jurassiques (voir mém., n° 14, 19) ; Cerithiacea et Loxonemalacea, 11pl.,264p. 35 » 471. Lucien Mer et Jean MoreLser. Les Dasycladacées du Tertiair e DEDER ne DR ÉRIC MO LA Le ARS . Robert Da LÉ. Etudes sur les Dinpemses de Dives et Villers- M MCE S1 [is 2Nplr, 26 pee St cannes aide ee lt Se EN ms fe UE CEE TE 49-50, F. Priem. Sur des Poissons fossiles et en particulier des Siluridés du Ter- tiaire supérieur et des couches récentes d'Afrique (Egypte:et région du Tchad). — Sur des Poissons fossiles De ie rains tertiaires d'eau douce et ‘d'eau saumâtre #5 de France et de Suisse. 9 pl., 30 p .....: RS EE da A DEA lee CN CIE Tan: 51. P. ne Brun, C. CHATELET a M. Cossmanx. Le aan on supérieur à faciès urgonien de Brouzet- léz-Alais (Gard) (v. mém. n° 37). 4 fig., 5 pl., 56 p......... 10 » 52. Henri Douvirré. Le Barrémien supérieur de Brouzet. 90 p., 4 pl. TO eLe Fe 12 un) 53. J. Reperun. Monographie du genre Lychnus. 23 p., 6 pl. ....:..,........... 15 » 54. J. Moxesrier. Ammonites rares ou peu connues et Ammonites nouvelles AUS Toarcièn supérieur du Sud-Est de l'Aveyron, 44 pp.,4pl...............:.1.. 15 » 55. Maurice Cossmanw. Synopsis Dre ess Moilusques de l'Eocène ét del’ Dre cene-en/Aquitaines220D%710 DE RARE ARE SURESNES 50» TABLE DES MATIÈRES (TOME XXI, Fascreure 7-9) Pages G. Dubar. — Observations sur les étages inférieurs au Lias de l'Est de l'Ariège ; (9 coupescetkeanles ) ee RER RER RS ET NE A Re ENS René Abrard. — L'âge du rocher Lou Cachaou no. HR en ab CR Me TS Ch DL J. Cottreau. — Un crâne d'Ichthyosaure dans le Lias messin (2 fig. he D me M'e Y. Boisse de Black et Pierre Mariy: — Sur la Due des appareils . éruptifs du Massif Cantalien (25/ig:) 250 Re RE ER Re +937 Paul Pallary. — Notes dé zoogéographie nord- africaine. SR a RO Qi nr ‘ 947 M'° Augusta Hure.— Le fer sparnacien dans l'Yonne ({ carte)... .... A 253 _ À; :Djanélidzé. — Dalmasiceras, un sous-genre nouveau du genre Hoplites (z fig. Tee DS XIL, XIIT, XIV) Se ee Re te De DAS RE -256 Gaetano Rovereto. — La os fondamentale de la Pampa (Argentine). free DES Pierre Termier. — Lé boñd CRCEAAl du pays des Schistes lustrés dans la Ë Haute-Ubaye :..: RAR RE PT DIR Cm nn on Ai td ete dd D cec à du Ge 0 286 A. de Grossouvre.— L'Oxfordien moyen dese environs de Niort (2 fig. pl. XV). 297. | P. H. Fritel. — Contribution à l'étude du genre Mipadites Bowersank et sur ÊCRS distribution géographique et stratigraphique ({ carte, pl. XVI)....... rec lt _J. Monestier. — Sur la stratigraphie paléontologique du Pornties inférieur et du Æloarcien moyen dela reésion SEde l'Aveyron EN ER EESS CE Ne it ee TRES —— — MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS Le Génore de la Soc. géologique : L. MÉMIN 7 4 … : | à COMTE RENDU ee ie ne {SOCIÉTÉ GHoLoGIQUE | . | 1922 | . BULLETIN DE LA DE FRANCE QUATRIÈME SÉRIE - one TOME VINGT-DEUXIÈME Année 1922 PARIS SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 28, Rue Serpente, VI 1922-1923 BULLETIN DE LA OCIÊTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE : CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE* 17 MARS 1830, 2 À ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE “- PAR ORDONNANGE DU 3 AVRIL 1832 QUATRIÈME SÉRIE TOME VINGT-DEUXIÈME ———— 312 pages ; 156 figures (cartes, coupes, fossiles) dans le texte, M9 olenches et cairlehoretexte Lu Lin ve 1 portrait en héliogravure PAR 7 SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE : 28, rue Serpente, VI | COMPTE DE CHÈQUES POSTAUX N° 173.72 1922 . 3 A ©) & NOTA. — Le Compte Rendu sommaire des séances n'est pas,réimprimé dans le Bulletin propre- ment dit, qui ne renferme que les notes dont la longueur n’a pas permis l'insertion au Compte Rendu des séances. La table générale, placée à la fin du volume, comprend à la fois les articles des deux publications, qu'il y à ainsi intérêt à relier ensemble. ; 4 Série, t. XXII. — 1922. — N°1 BULLETIN SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 MARS 1830, A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D UTILITÉ PUBLIQUE PAR ORDONNANCE DU 3 AVRIL 1832, QUATRIÈME SÉRIE TOME VINGT-DEUXIÈME FascIcue 1 Liste des membres, etc. — Feuilles 1-3. 26 figures et cartes dans le texte. PARLES SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 28, rue Serpente, VI 1922 31 Mar 1922. js EXTRAITS DU RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE ‘ART. 2. — L'objet de la Sociélé est de concourir à l’avancement de la Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la France, tant en lui-même que dans ses rapports avec les Arts industriels et l'Agriculture. | | Arr. 3. — Le nombre des membres de la Société estillimité. Les Fran-. çais etles Etrangers peuvent également en faire partie. Il n'existe aucune distinction entre les membres. ART. 4.— Pour faire partie de la Société, il faut s'être fait présenter dans une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation ! et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. ART. 37-38.— La Société tient ses séances habituelles à Paris, denovembre à juillet. La Société se réunit deux fois par mois (en général, le 1t’ et le 3° lundi du mois). | L AnrT. 42. — Pour assister aux séances, les personnes élrangères à la Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. ART. 46. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. ART. 48. — Chaque année, de juillet à novembre, la Société tiendra une ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement déterminé. re ART. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque membre. Le Bulletin comprend... les Comptes ren- dus sommaires des séances et le Bulletin proprement dit (Notes et Mémoires). Arr. 54. — La Société publie en outre des Mémoires de Géologie et des Mémoires de Paléontologie, qui ne sont pas distribués gratuitement aux membres. 0 à L 7 A . 5 . AnrT. 55. — Tous les travaux destinés à l'impression doivent être inédits et avoir été présentés à une séance. | Arr. 15. — Les auteurs peuvent faire faire à leurs frais, en passant par l'intermédiaire du Secrétariat, un tirage à part des communications insé- _ rées au Bulletin. ART. 87. — Chaque membre paye: 1° un droit d'entrée ; 2 une cotisation annuelle?, Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée par le versement en capital d’une somme fixée par la Société (600 francs payables en 2 ou 4 fois en une année). | Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle. (minimum : 1000 francs). ; Arr. 94. — Les ouvrages, conservés dans la Bibliothèque de la Société, peuvent être empruntés par les membres... (Service des prêts). 1. Les personnes qui désirent faire partie de la Société et qui ne connaissent aucun membre pour les présenter n’ont qu'à adresser une demande au Secréta- riat, en exposant les titres qui justifient de leur admission. eue 2. Néanmoins sur la demande des parrains, les nouveaux membres peuvent. n'acquilter, la première année, que leur droit d'entrée, en versant la somme de: 20 fr. Le Compte Rendu sommaire des séances de l'année courante leur est envoyé gratuitement; mais ils ne recoivent le Bulletin que la deuxième année et doivent alors payer la cotisation de 30 francs. Ils jouissent d’ailleurs des autres. droits el privilèges des membres de la Société. 1830. 1831. 1832. 1833. 1834. 1835. 1836. 1837. 1838. 1839. 1840. 1841. 1842. 1843. 1844. 1845. 1846. | 1847. 1848. 1849. 1850. 1851. 1852. 1853. 1852. — - 1855. 1856. 1857. 1858. 1859. 1860. 1861. 1862. 1863. 1864. 1865. 1866. 1867. 1868. 1869. 1870-71 1872. 1873. 1874. 1875. RARE Tes RS RATE SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE | Fa DE FRANCE LISTE DES ANCIENS PRÉSIDENTS MM. +Amr Bové. DE Roissy. + CorDiER. +BronGniarr (Alex.). DE Bonnarp. +ConsTANT Prévosr. +Ami Boué. + ÉLrs DE BEAUMONT. + DUFRÉNOY. + CORDIER. +ConsTrAnNT PRÉVOST. , +Broncnrarr (Alex.). + Passy. + CoRDIER. +Dp'OrBieny (Alcide). +D ARCHIAC. +ÆELrE DE BEAUMONT. pe VERNEUIL. + DUuFRÉNOY. + MICHELIN. ; : +D'ARCHIAC. + Le De BEAUMONT. +Consrantr PRÉvOsr. +D'Omazrus »'HaLzLoy. - +DE VERNEUIL. -F D'ARCHIAC. 1 ni 7 ÊLciEe DE BEAUMONT. + DESHAYES, + Damour. + VIQUESNEL. + HÉBERT. +LEvaLLois. + Ste-CLarre-DEvie (Ch.). T DELESSE, + Gaupry (Albert). - + DAUBRÉE. + GRuNER {L.). + Larrer (Édouard). DE VERNEUIL. + BELGRAND. De Biriy. + Gervais (P.). + HéBerr. +pe Roys (Marquis). + COTTEAU. + JannerrTaz (Ed.). 1876. 1877. 1878. 180 1880. 1881. 1882. 1883. 1884. 1885. 1886. 1887. 1888. 1889. 1890. 1891. 1892. 1893. 1894. 1895. 1896. 1897. 1898. 1899. 1900. 1901. 1902. 1903. 1904. 1905. 1906. 1907. 1908. 1909. 1910. 1941. 1912. 1913. 1914. 1915. 1916. 1947. 1948. 1919. 1920. 1921. MM. + Pezcar (Ed.). + TourNouEe. + Gaupry (Albert). T DAUBRÉE. DE LapparenT (Albert). + Fiscuer. Douvizzé (Henri). + Lory (Ch.). TPARRAN. + MazLaRD. - RÉONREAU A + Gaupry (Albert). + SCHLUMBERGER. + HéBERT. + BerrRanD (Marcel). + Munier-CHALMAS. + Micuez-Lévy. ZEILLER. + GOSSELET. + LiNper. Dozrrus (G.-F.). Barrois (Ch.). … + BERGERON (Jules). DE MarGEertE (Emm.). +DE LaAPPARENT (Albert). Carez (Léon). Hauc (Émixe). Boure (Marcellin). Termier (Pierre). +PERON (A.). _ + BorsreL (A.). Caveux (L.). Douvizzé (Henri). +JANET (Léon). Lacroix (A.). + OEuLert (D.). GENTIL (L.). STANISLAS MEUNIER. +THEVENIN ({A.). Cossmann (M.). . Dozzrus (G.-F.). Jourpy (E.). Berrranr (Léon). DE MARGERIE (Emm.). Termier (Pierre). Zurener (Ph.). 1876. 1877. 1878: 1879. 1880. 1881. 1882. 1883. 1884. 1887. 1890. 1893. 1896. 1889. 1891. 1893. 1895. 1897. 1899. 1901. 1903. 1905. 1903. 1906. 1909. 1942: 1LEHLS 41942° AOASE 1914. A9 ONE 1H LAURÉATS DU PRIX VISQUENEL MM. MM. +Munier-CHALMAS 1898. GLanceAup (Ph.). Barrois (Ch.). 1900. +Cnorrar (Paul). + FABRE (G.). 1902. Roussez (Joseph). + FonraNNes (F.). 1904. +PEeRvINQUIÈRE (Léon). + HERMITE. 1906. Bresson (A.). +OEuLerr (D.). 1908. +THEevenIN (A.), + Vasseur (G.). 1910. +Douvirré (Robert). Doccrus (G.-F.). 1942. Roman (K.). + LEENHARDT (Fr.). 1914. +Framanr (G.B.M.). +Micuez-Lévv. 1946. JoreauD (L.). + BERGERON (J.). 1918. PirouTer (M: js Hauc (Émile). 1920. RePeLIN (J.). Cossmann (M.). LAURÉATS DU PRIX FONTANNES MM. MM. + BerrranD (Marcel). 1907. Lemoine (Paul). Barrois (Ch.). 1909. Jacos (Ch.). Krzran (W:). AOAAe Réviz (J.). DELAFOND (Fr.). AS NC Bouss AG JE Bouze (Marcellin). 1915. Gicnoux (Maurice). Ficneur (E.). 10e Mansuy (H.). + Paqurer (V.-L.). 4916. +Cxupeau(R.). GEnriL (L.). LOUE MexGaup (1). Caveux (L.). LAURÉATS DU PRIX PRESTWICH MM. MM. Termier (Pierre). 411915: BerrranD (Léon). LuGEron (Maurice). 1918. Bicor (A.). Carez (Léon). . 1924: Lericme (M.). DE MarGeriEe (Emm.). LAURÉATS DU PRIX ALBERT GAUDRY MM. MM. Bourse (Marcellin). 1918. Ossorx (H. F.). Douvizzé (Henri). 1949. Lacroix (A.). 1 Suess (Ed.). 1920. Termrer (P. | Hauc (Emile). 1924 Kizran (W.). Warcorr (G.D.). LAURÉATS DU PRIX GOSSELET MM. M. 1 NICKLES (R.). 1921. Pruvosr (P.). Caveux (L.) MEMBRES A PERPÉTUITÉ Sont membres à perpéluile les personnes qui donnent ou léguent à la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle. + Barorre (J.). + ne Lamorne (Colonel). - DE Bary (Em.). pe LamoTHE (Général). + Bazzce (Louis). + LevazLors (J.). + Biocne (Alphonse). + Linper (O.). + Ceux (Albert). + Mrec (Mathieu). + Correau (Gustave). + PARANDIER. ÉMDANTONA 5 & à + Presrwicn (Joseph). … ne + Dausrée (A.). < + Ravmoxp (Ferdinand), - ee + Dorrrus-Ausser (Daniel). 7 DE Riaz (Auguste). = + Fonrannes (F.). + Rogerron (Docteur). ; SR + Gauprv (Albert). + Tournouër (R.). _ + Gossecer (J.). + pe Verneur (Edouard). 7 Gran (Ch.) + VIQUESNEL. 3 + Jackson (James). : + Vircer D'Aousr. on _+ Lacrance (Docteur), F0 Bisriomnèque DE L'UNIVERSITÉ DE BALE (Suisse). _ CouPaGniE DES CHEMINS DE FER DE Paris 4 Lyon Er A LA MÉDITERRANÉE. __ ComMPAGnie DES FoRGESs DE CHATILLON, Commenrey er Neuves-Marsons. _ CompaGnie pes Minerais DE FER MAGNÉTIQUE DE Moxra-EeL-Haprip. _ CompAGnre Des Mines DE LA GRAND COMBE. Je _ Ixsrirur Géorocroue pe Crus (Roumanie). Service pes MINES DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DES TRAVAUX PUBLICS DU Maroc. . SocIÉTÉ ANONYME DES HouiLLÈèREs pe BEssèGes Er Rogiac. SOCIÉTÉ DE PÉTROLES TEHELEKEN-DAGnEsTAN, Grozxy (Caucase). MEMBRE DONATEUR + Madame C. FoNTANNES ess ee ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE pour l'année 1999, ; BUREAU 1922. Président : A. Lacrorx. 1922. Vice-Présidents : P. Lemoine, J. Réviz, M. Cossmann, PEREIRA DE SOUSA. 1922. Secrétaires : P. Terzmarp DE CHarpiN, CH. Hupter. 1922. Vices-Secrétaires : J. Bourcarr, P. Viennor. 14922. Trésorier : G. Ramon». 1922. Archiviste : L. Jorraun. CONSEIL 1922: L. Luraup, G. Mourer, Emm. DE MARGERIE, L. GirAux. 4922-23. P. Termier, A. LanQUINE, J. Corrreau, H. Douvirré. 1922-24. Pa. Zurcmer, L. Cayeux, P. Jopor, L. GENTIL. - COMMISSIONS Bulletin : 1922. L. Genriz, L. Luraup ; 1922-23, H. Douvizzé, A. Ean- QUINE ; 1922-24, P. Termier, L. Caveux. È Mémoires de Géologie : 1922, P. Jopor, G. Mourer ; 1922-23, E. Hauc, P. Termrer, 1922-24, L. Caveux, L. Genriz. Mémoires de Paléontologie : 1922, A. Lanouine, F. Canu, 1922-23, H. Douvrzré, J..Corrreau, 1922-24, L. Caveux, E. Hauc. Archives et Bibliothèque : Emm. ne MarGerie, P. Lemoine, L. GrRaux. Le Bureau fait partie des Commissions d'impression et des Archives. Comptabilité : P. Termier, L. Luraup, L. Grraux. Prix : Le président et les vice-présidents du Bureau, les anciens prési- dents, les lauréats des divers prix et en outre : J. Bravac, Ch. DEPÉRET, À. ne Grossouvre, J. LamBert, J. WELscx. Revue de Géologie : Le président, le trésorier, l’archiviste, H. Douvizré, LCAveux, P. Lemoine, E° Hauc, J:_Orcer- | Délégués à la Fédération française des Sociétés de Sciences naturelles : H. Douvizé, L. Cayeux, P. Lemoine, E. Hauc, G. Ramon». Secrétaire-Gérant : L. Mémmn. Le signe # * * + * # LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES AU 1% JANVIER 1929 {P] indique les membres à perpétuité et l'astérique * les membres à vie. Abendanon (E.-C.), Ing., « Edmar Hoeve » Nunspeet (Pays-Bas). Abrard (René), Prép. de Géologie au Muséum nat. d'H. N.; 2, boulevard de Courcelles, Faris, XVIT. Adkins (W. S). Cie Mexicaine de Pétroles « El Aguila », apart. 150 ; Tampico (Tamps., Mexique). Aguilar Santillan (Raphaël), Sec. perpétuel de la Soc. Anto. Alzate ; Mexico (Mexique). Aguilera (José-Guadalupe), anc. Dir. de l’Inst. géol. . ;: Ensenada (Basse California, Mexique). Aguillon, Insp. gén. des Mines, 71,r. du Fe-St-Honoré, Paris, VIIT, Allorge (Maurice), ancien Lecteur de Géogr. phys. à l'Univ. d'Oxford, 37, rue d'Alsace, Mantes (S.-et-0O.). Ami (Henri-M.), Doct. ès se.; Hillside Strathcona Park; East Ottawa (Canada). Amiot (Henri), Ing. en chef hon. des Mines ; 4, r. Weber, Paris XVI. Andrimont (René d’), Prof. de Géol. à l’Inst. agr. de l'État belge ; 31, r. du Rocher, Paris, VIIT. Androussof (Nicolas), Membre de l’Académie des Sciences de Pétrograd ; 19, avenue Louvois, Meudon (S.-et-O.). Anten (Jean), Ing. civil des Mines, Chef des Trav. pral. de Géol. à l'Université, 26, rue Basse-Chaussée, Liége (Belgique). Anthoine (Raymond), Ing. géologue, 6, rue Joseph Dupont, Bru- xelles (Belgique). Arabu (N.), Lic. ès se., Serv. de la Carte géol. d’Als. et de Lorr. 1, r. Blessig, Strasbourg (Alsace). Azam (Aimé), Dr en méd., attaché au Lab. de Géographie physique de la Faculté des Sciences, 213 bis, bd. St-Germain, Paris, VII. Arambourg (Camille), Ing. agr., Les Glycines, rue Bois-la-Reine, Alger. Arbenz (Paul), Prof. de Géol. à l'Univ. de Berne (Suisse). Argand Emile), Prof. de Géol_ à l'Univ., 25, Trois-Portes, Neuchä- tel (Suisse). Astier de la Vigerie (Baron d'), 74, rue du Commerce, Paris, XV. Astre, Dren pharmacie, Prépar. de Géologie à la Faculté des Sciences de no (Haute-Garonne). Aubert (Frédéric), 12, r. N.-D. de Nazareth, Paris, III. Azéma (Joseph), Lic. ès. se., 14, r. de la Mairie, Pamiers (Ariège). Azéma (Colonel Léon), 1, r. de Mirbel, Paris, V. Babet (Victor), Géol. du Serv. des P. et Ch., de Tiflis. Attaché à la Représ. diplom. de Géorgie; 44, av. Victor- Hugo, Paris, XVI. Ball (John), Ph. D., Insp. en chef au Geol. Surv., Le Bee He) Bardon (Paul), 27, r. Pierre-Guérin, Paris, XVI, RP RES 1921 1901 1873 1899 1906 1917 1903 1881 1901 1894 1902 1912 1914 1913 1890 « 1919 1912 1912 1919 1908 (891 x + 2 potes Barrahé (Louis), Agrégé Sc. Nat., Ecole normale supér., 45, rue diUllm, Paris Ne Barré (Commandant 0.), 10, av. Henri-Martin, Paris, XVI. pass (Gharles), Mem. de l'Inst., Prof. à la Fac. des Sc., 41, r. Pascal, Lille (Nord). È : parthéletay (François), 2, pl. Sully, Maisons-Laffitte (S.-et-O.). Barthoux (Jean), Chef du Serv. géolog. du Maroc, Rabat (Maroc). Beaugé (Alfred), Dir. général de l'Office chérifien des Phosphates, à Rabat (Maroc). Bédé (Paul), Service des approvisionnements de la Cie des chemins de fer de Gafsa, Sfax (Tunisie). Beigbeder (David), anc. Ing. des Poudres et Salpêtres, 15, r. Lamen- nais, Paris, VII. Bel (Jean-Marc), Ing. civ. des Mines, 90, r. d'Amsterdam, Paris, IX. Bernard (Augustin), Ch. de Cours à la Fac. des lettres, 10, r. Decamps, Paris, XVI. Bernard (Charles-Em.), Ing. civ., 14, r. Pérignon, Paris, VI. Bernet (Edmond), Doct. ès sc., 4, r. St-Victor, Genève (Suisse). Berr (Raymond), Ing. au C. des Mines, 60, av. de la Bourdon- nais, Paris, VIT. Berry (Edward Wilber), Prof. de Pal. et de Géol., John Hopkins Univ. Baltimore (Mary., E.-U.-A.). Fe Bertrand (Léon), Prof. de Géol. appliquée à la Fac. des Sc. et à l'Éc. centr. À. et M., 87, bd de Port-Royal, Paris, XII. Bertrand (Paul), Professeur à la Fac. des Se., 159, r. Brûle- Maison, Lille (Nord). Betim Paes Leme (Alberto), Substitut à la sect. de Min. et de Géol. du Mus. d'H. N., Quinta de Boa Vista, Rio de Janeiro (ÉrÉ ne Bévia (Jean), Architecte; 16, r. Michelet, Alger. Bezagu (Louis), crime 61, cours d'Aquitaine, Bordeaux (Gir.). Bézier (T.), Cons. du Musée: d'H. N., 9, r. Alphonse-Guérin, Rennes (I.-et-V.). Bibliothèque de la ville d'Annecy (Hte-Sav.). 1899 |P] Bibliothèque de l'Université de Bale (Suisse). 1920 1890 1918 1890 . 1891 1906 Bibliothèque de l'Université de Besançon (Doubs). Bibliothèque universitaire de Clermont-Ferrand (P.-de-D.). Bibliothèque de l'Université de Dijon (Côte-d'Or). Bibliothèque universitaire de Grenoble (Isère). Bibliothèque de l'Université catholique de Louvain, 22,r. Neuve, Louvain (Belgique). Bibliothèque municipale de la Ville, place de la Bibliothèque, Marseille (B.-du-R.). Bibliothèque de l'Ecole des mines et de métallurgie, Faculté technique du Hainaut, r. de Houdain, Mons (Belgique). Bibliothèque universitaire, palais de l'Université, Montpellier (H.). Bibliothèque de l'Université de Strasbourg (Alsace). Bibliothèque universitaire de Méd. et Sc., allées St-Michel, Tou- ‘Jouse (Hte-Gar.). Bibliothèque du Muséum d'Histoire naturelle, de la ville de Nîmes (Gard). Fe À Bibliothèque publique, 20, Soulk El Attarine, Tunis (Tunisie), * + + * + Cr Bigot (A.), Doyen de la Fac. des Sc.,928, r. de Geôûle, Caen (Calv.) Bizard (René), Avocat, à Epiré, par Savennières (M.-et-Loire). Blanchet (Fernand), Prépar. de Géologie à la Faculté des Sc. de Grenoble (Isère). Blayac (Joseph), Prof. de Géol. à la Fac. des Sciences, Montpellier (Hérault). Blondet (Henri), Juge suppléant, r. de la Gare, Chambéry (Savoie) Boca (Léon), Lic. ès sc., 1, r. du Regard, Paris, VI. Bochin (François), Doct. en méd., anc. interne des Hôpitaux, Tergnier (Aisne). Bofill y Poch (Arthuro), Secr. perp. de l’Ac. des Sc. de Barcelone, 256, Provenza, Barcelone (Espagne). Bogdanowitch (Ch.), Anc. Dir. du Com. géol. de Russie. Boisse de Black (M!'° Y.), Lab. de Géogr.phys.de la Sorbonne, Paris. Bonaparte (Prince), Mem. de l’Inst., 10, av. d'Iéna, Paris, XVI. Bonnes (F.), anc. Prof. de Géol. et de Min. à l'Éc. des Mineurs, 4, pl. du Marché, Alais (Gard). Bonnet (Pierre), 3, r. Froidevaux, Paris, XIV. Boone (Abbé René), Curé de Bouin, par Chef-Boutonne (D.-S.). Botez (Joan G.), Lic. ès sc., 20, r. des Carmes, Paris V. Boubée (N.), Lic. ès sc., 3, place Saint-André-des-Arts, Paris VI. Bouillard (G.), Ing. en chef des Ch. de fer de l’État chinois, Poste française, Pékin (Chine). Bouillerie (Baron de la), Ch. de la Bouillerie, Crosmières (Sarthe). Boule (Marcellin), Prof. de Pal. au Muséum nat. d'H. N.,3, place Valhubert, Paris, V. Bourcart (Jacques), Prépar. de Géographie physique à la Fac. des SC., 94, av. de Saxe, Paris, XV. Bourdon (P.), Ingén. des Arts et Manufactures, 72, rue du Vieux- Pont-de-Sèvres, Billancourt (Seine). Bourgeat (Chanoine), Doyen hon. de la Fac. libre des Sc. de Lille, 5, r. Dusillet, Dôle (Jura). Bourgery (Henri), anc. Not., propriété des Capucins, Nogent-le- Rotrou (E.-et-Loir). Bourret (René), Assistant au Serv. géolog. de l’Indochine, 114, r. Jules-Ferry, Hanoï (Tonkin). Boursault (Henri), Ingén. principal du Service des Eaux au Cher. de fer du Nord, 59, r. des Martyrs. Paris, IX. Bouzanquet, Ing. des À. et M., 29, r. des Batignolles, Paris, XVII. Braly (Adrien), Ing. eiv. des Mines, 21, r. Poussin, Paris, XVI. Branner (John Casper), Prof. de Géol., Stanford Univ. (Californie, E.-U.-A.). Bravo (José), Ing. en chef des Mines, Prof. de Min. et de Géol. à l'Éc. des Ing., Apartado, 889, Lima (Pérou). Bréon (René), Collab. au Serv. de la Carte géol. de la France, Semur (Côte-d'Or). Bresson (A.), Doct. ès. sc., Prép. de Géol. à la Fac. des Sc., Besan- çon (Doubs). Brice (A.), Ing., 3, place Paul-Verlaine, Paris, XIII. Brière (Mille Yvonne), Docteur ès sc., 2 ter, bd de l'Ouest, Le Raincy (S.-et-0.). * Briquet (Abel), Adj. au Service de la Carte géol. d'Alsace et de Lorraine, 14, r. de l'Observatoire, Strasbourg (Alsace). ES 1912 1869 1880 1898 1903 1884 1883 + Brives (Abel), Prof. de Min. à la Fac. des Sc., Collab. au Setv. dé la Carte géol. de l’Algérie, Mustapha-Alger. Brochot (R.), Ing. civ., Entrepr. de sondages, 69, r. de Roche- chouart, Paris, IX. Brouet (G.), Chimiste, 3, r. de la Congrégation, Laon (Aisne). Brun (P. de), Recev, des Domaines, St-Rémy-de-Provence (B.- du-R.). Brunet (Marcel), Lic. ès sc., 20, r. de la Perle, Paris, II. Bruneteaux (Edouard-J.), 130, r. du faub. Poissonnière, Paris, X. Brunhes (Jean), Prof. de Géog. humaine au Collège de France, 13, quai du 4-Septembre, Boulogne-sur-Seine (Seine). Burckhardt (Carlos), Géol. à l’Inst. géol. nat., Avenida Michoa- can, n° 39, Mixcoac, Mexico (Mexique). Bureau (Louis), Prof. à l'Éc. de Méd., Dir. du Musée d'H. N., 15 r. Gresset, Nantes (Loire-Inf.). Bursaux, Adm.-Direct. de la Cie des Phosphates tunisiens, 9, r. Huysmans, Paris, VI. Busquet (Horace), Collab. adj. au Serv. de la Ce géol. de la Ci + Ci France, 40, r. Spuller, Beaune (Côte-d'Or). Canu (Ferdinand), 18, r. du Peintre-Lebrun, Versailles (S.-et-O.). Capellini (Giovanni), Sénateur, Prof. de Géol. à l'Univ., Bologne (Italie). Caralp (Joseph), Prof. de Min. à la Fac, des Sc., 44, r. Trente-six- Ponts, Toulouse (Hte-Garonne). Cardot (Ch.), Pharm., Melisey (Hte-Saône). Carez (Léon), Doct. ès sc., anc. Dir. de l'Annuaire géol., Lic. en dr., 18, r. Hamelin, Paris, XVI. Carnegie Museum (W. J. Holland, Dir.), Pittsburgh (Pens., E.-U.- A Carpentier (Abbé A.), Doct. ès sc., Prof. suppl. à la Fac. libre des Sc., r. de Toul, Lille (Nord). Gayeux (Lucien), Prof. de Géol. au Collège de France et à l’Inst. nat. agron., 6, place Denfert-Rochereau, Paris, XIV. Gazenave (Paul), Commit en retr., 4 bis, r. Mertens, Bois-Colombes (Seine). Gésar-Franck (Robert), Lic. ès sc., 29, r. Davioud, Paris, XVI. Chabanier (E.), Ing. civ. des Mines, 15, av. Pasteur, Paris, XV. Chalas (Adolphe), 14, r. Angélique-Vérien, Neuilly-sur-Seine (Seine). Chapuis (Albert), anc. Prés. de section au Trib. de Commerce de la Seine, 229, r. du Fg-St-Honoré, Paris, VIII. Chaput, Agr. de l’Univ., Prof. de Géologie à la Fac. des Sciences, Dijon (Côte-d'Or). Charreyre (Abbé), à Alosiers, comm. de la Fage-St-Julien, par. St-Chély d’Apcher (Lozère). Ghartron (G.), 1, r. Henry-Renaud, Luçon He) Chatelet (Casimir), 32, r. Vieux- Serbian Avignon (Vaucluse). Chautard (Jean), Doct. ès se., 58, r. ed Paris, XVII. Chauvet (Gustave), Not. hon., Prés. hon. de la Soc. arch. et H. dela Charente, 30, r. du Jardin des Plantes, Poitiers (Vienne). Chelot (Emile), Lic. ès sc., 82, r. Monge, Paris, V. Es 2 e {914 Choliey (A.), Prof. aer. d'Hist. et de Géogr. au lycée, 10, couts de la Liberté, Lyon (Rhône). 1916 Chowdhry (W.), Doct. en dr., Consulling Geol., 9, Sunny Park, Calcutta (Indes anglaises). 1921 Cizancourt (H. de), Ingénieur civil des Mines, villa David, rond- point, St-Etienne (Loire). 1919 Clerc (Camille), 145, av. Malakoff, Paris, XVI. 1904 * Gléro (Maurice), 21, r. Ledru-Rollin, Fontenay-aux-Roses (Seine). 1880 * Cloëz (Charles-Louis), Exam. de sortie à l’Éc. polytechnique, 9, r. Guy-de-la-Brosse, Paris, V. 1907 * Colas (Ernest), Ind., Haute-Isle, par la Roche-Guyon (S.-et-O.). 1919 * Collet (Léon W.), Prof. de Géol. à l'Univ., Lab. de Géol., 18, r. de Candolle, Genève (Suisse). 1919 * Collignon (Maurice), Cap. 8° chas. à p., Metz (Moselle.). 1920 Collin (Léon), Doct. ès sc., Prof. d'Hist. nat. au lycée de Rennes (Ile-et-Vil.). 1921 CGombaz (Abbé), Prof. de Sciences au Grand Séminaire de Cham- béry (Savoie). 1904 Combes (Paul), 1, r. de l’Assomplion, Paris. XVI. 1882 Commission du Service géologique du Portugal, 113, rua do Arco a Jesus, Lisbonne (Portugal). 1882 Cie des Chemins de fer de l'Est (le Prés. du Conseil d'Adm. de la), 21 et 23, r. d'Alsace, Paris, X. 1879 [P] Cie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (le Prés. du Conseil d'Adm. de la), 88, r. St-Lazare, Paris, IX. 1882 |P] Gie des Forges de Châtillon, Commentry et Neuves-Maisons, 19, r. de la Rochefoucauld, Paris, IX. 1879 |P] Cie des Minerais de fer magnétique de Moxta-el-Hadid, 58, r. de Provence, Paris, IX. 1879 [P] Cie des Mines de la Grand Combe, 26, r. Laffitte, Paris, IX. 1902 Corbin (Paul), Ing., #3, av. du Bois-de-Boulogne, Paris, XVII. 1909 Cornet (Jules), Doct. ès sc., Prof. à l’Éc. des Mines de Mons et à l’Univ. de Gand, 12, bd Elisabeth, Mons (Belgique). 1921 Corroy (Georges-Marie), Prépar. de Géol. à la Fac, des Sc., de Nancy (M.-et M.). 1873 Cortäzar (Daniel de), Sénateur, Insp. gén. des Mines, anc. Prés. du S. de la Carte G. Esp., 16, r. Veläzquez, Madrid (Espagne). 1883 * Cossmann (Maurice), Dir. Rev. crit. de Paléoz., 21,r. Montpen- sier, à Pau (B.-P.), et 2, bd Sadi-Carnot, à Enghien (S.-et-O.). 1889 Coste, Ing. des Mines, 42, r. Ampère, Paris, XVII. : 1906 Cottin (René), Lic. en dr., Direct. de la Cie parisienne des As- phaltes, 81, r. Jouffroy, Paris, XVII. 1904 Cottreau (Jean), Doct. ès sc.nat., Ass. de Paléont. au Muséum nat. HAN 2527 de Rivoli, Paris [ 1920 Couégnas (Jean), Prépar. de Géol, à l'Université, 84, avenue de Bordeaux, Poitiers (Vienne). 1906 * Couffon (Olivier), Doct. en méd., Secr. de Paleontologia Univer- salis, 66, r. Fulton, Angers (M.-et-L.),. 1902 * Courty (Georges), 64, r. Vercingétorix, Paris, XIV ; et Chauffour- lès-Etréchy (Seine-et-Oise). 1920 Cousin (Me G.), Lic. ès sc., Lab. de Géol. de la Fac. des Sc., 4,r. Victor-Cousin, Paris, V. GURTR RARES Re tete een 1919 1875 % 3 * + Pin) non Couvreur, Prof. intérim. à l'Ecole nation. d'Agriculture de Gri- gnon (S.-et-0.). Croisiers de Lacvivier (G.), Doct. ès sc. nat., villa du Chêne-Vert, Vernajoul, Foix (Ariège). Daguin (Fernand), Prof. au Lycée, 18, rue d’Aubeterre, Mont- pellier (Hérault). Dale (T. Nelson), Prof. U. S. Geol. Surv., 71, Westminster street, Springfield (Massachusetts, E.-U.-A.). Dalimier (Henri), Dir. du Musée, 7, r. du Séminaire, Avranches (Manche). Dalloni (Marius), Prof. de Géol. appliq. à la Fac. des Sc., Collab. aux Serv. de la C. géol. de la Fr. et de l’Alg. Mustapha (Alger). Dal Piaz (Georges), Univ. de Padoue (Italie). Dangeard (Louis), Prépar. de Géol. à la Fac. des Sc. de Rennes (Ille-et-Vil.) Darder i Pericas (Bartolomé), Lic. ès se., Vallori, 18, pral. Palma, Majorque (Espagne). Dareste de la Chavanne (J.), Doct. ès sc., Lab. de Géol., Fac. des Sc., Lyon (Rhône). Darton (Nelson H.), Géologue U. S. Geol. Surv., Washington, (D. C., E.-U.-A.). Dasse (Abbé Joseph), Curé-doyen, Pougues-les-Eaux (Nièvre). Dautzenberg (Ph.), 209, r. de l'Université, Paris, VII. Davies (Alfred), 18, quai Gaston-Boulet, Rouen (Seine-Inf.). Davies (A. Morley), D. Sc., F. G. S., Lecturer de Paléont. Coll. Imp.des Sc. et de Techn., South-Kensington, Londres, S. W. 7. Davy (Louis), Ing. civ. des Mines, Chateaubriant (Loire-Inf.). Debeaupuis, Prép. à la Fac. des Sc., Lab. de Géol., Caen (Calv.). Decary (Raymond), La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne). Dehorne (Ml: Lucienne), Prépar. de Zool. à la Fac. des Sc., Sorbonne, Paris V. Delafond (Frédéric), Insp. gén. des Mines, 108, bd du Montpar- nasse, Paris, XIV. Delamarre de Monchaux (Comte), 6, r. de Bellechasse, Paris, VI. Delebecque (André), Ing. en chef des P. et C., 57, r. des Vignes, Paris, XVI Delépine (Abbé G.), Prof. de Géol. à la Fac. libre des Sc., 13, r. de Toul, Lille (Nord). Delmas (Robert), Prép. à l’Institut de Chimie de la Fac, des Sc., 17, r. Ste-Catherine, Toulouse (Hte-Gar.). Denis (Pierre), Agrécé de l'Université, 9 bis, r. Michelet, Paris, V. Denizot, Prép. à la Fac. des Sc., Marseille (B.-du-R.). Depéret (Gh.), Mem. de l'Inst., Doyen de la Fac. des Sc. de Lyon (Rhône). Dereims {A.), M. de Conférences de Géol. à la Fac. des Sc., 1, r, Victor-Cousin, Paris, V. Derwies (Mie Vera de), Doct. ès sc., Pétrograd (Russie). Déverin (Louis), 81, r. Monge, Paris V. Djanélidzé (A.), 4, r. Berthollet, Paris, V. * Dollé, Prép. de Géol. à la Fac. des Sc., 159, r. Brüle-Maison, Lille (Nord). 1873 1894 1898 1920 1894 1905 1869 1911 1914 1918 1905 1889 191% 1905 11909 1902 1913 1920 1888 1920 *k *X x * ee LL À MERE Dollfus (Gustave-F.), Collab. pr. au Serv. de la Carte géol. de la France, 45, r. de Chabrol, Paris, X,. Dollot (Auguste), Ing., Correspondant du Muséum nat. d'H. N., 136, bd St-Germain, Paris, VI. Doncieux (Louis), Doct. ès sc., Ch. d’un cours compl. de Géol. à la Fac. des Sc., 3, r. de Jarente, Lyon (Rhône). Doornik (Jan), Ingén.-véologue, 24, r. Octave-Feuillet, Paris, XVI. Dorlodot (Chanoine H. de), Dir. de l’Inst. géol. de l'Univ. libre, 42, r. de Bériot, Louvain (Belsique). Doumergue, Prof. hon. au Lycée, Collab. au Serv. de la Carte géol. de l'Algérie, 4, r. Manégat, Oran (Algérie). Douvillé (Henri), Mem. de l’Inst., Insp. gén. des Mines en retr., Prof. hon. à l'Ec. nat. des Mines, 207, bd St-Germain, Paris VII. Dropsy, 2, r. Charles-Baudelaire, Paris, XIL. Dubalen (P.-E.), Conserv. du Musée, Mont-de-Marsan (Landes), Dubar (G.), Lie. ès sc., 107, r. de Tourcoing, Mouvaux (Nord). Dumolard (Etienne), Indust., 33, av. d'Alsace-Lorraine, Grenoble (Isère). Duparc (Louis), Prof. de Min. à l’Univ., Genève (Suisse). Durand (J.-F.), Chargé du Cours de Chimie P. C.N. à la Fac. des Sc. de Toulouse (Hte-Garonne). Dussert (Jean-Baptiste-Désiré), Ing. en chef des Mines, 16, r. Au- berl, Alger (Algérie). Dutertre (A.-P.), Lic. ès sc, Prép. à la Fac. des Sc., 159, x. Brûüle-Maison, Lille (Nord). Dutertre (Emile), Doct. en méd., 12, r. Coquelin, Boulogne-sur- Mer (P.-de-C.). Duval (André), 1, r. Madame, Paris, VI. Duvergier, domaine de Caillavet à Mérignac (Gironde). Ecole nationale des Eaux et Forêts, r. Girardot, Nancy (M.-et-M.). Ehrmann (France), Prép. de Géol. et de Minéral. à la Fac. des Sc., 31, r. Borély-la-Sapée, Alger (Algérie). Elissague (Gharles), Ancien pharmacien, villa Chosi-Kanta, Urrugue, par Ciboure (B.-Pyr.). Elvers (Charles F.), Doc., Membre de l’Acad. des Sc. du Mary- land, Arlington (Maryland, E.-U.-A.). Epery, Doct. en méd., 6, pl. Grangier, Dijon (Côte-d'Or). Euchène (Albert), 8, bd de Versailles, St-Cloud (S.-et-O.). Fallot (Emmanuel), Prof. de Géol. et doyen à la Fac. des Se., 34, r. Castéja, Bordeaux (Gironde). Fallot (Paul), Lab. de Géol. de la Fac. des Sc., pl. Notre-Dame, Grenoble (Isère). Faura i Sans (Marian), Prof. de Géol. à l’Ec. sup. d’Agric. de la Fac. des Sc. ; Valencia, 234. Pral. 1a, Barcelone (Espagne). Favre (Ernest), 8, r. des Granges, Genève (Suisse). Fayol (Henri), Dir. gén. de la Soc. de Commentry-Fourchambault- Decazeville, 49, r. Bellechasse, Paris, VII. Ferré et Gomis (Doct. Robert), Soc. Sc. nat. de Barcelone, Club Juntanyenc ; Fernando 34-2, 1°, Barcelone (Espagne). rer LE SRG D ARE A RUN EE 1908 1587 1887 1905 4905 41924 1892 1892 1904 1919 1908 1921 * CN OA Ferronnière (Georges), Prof. à la Fac. libre d'Angers, 15, r. Vol- taire, Nantes (Loire-Inf.). Fèvre (Lucien-Francis), Ing. en chef des Mines, 26, r. Laffitte, Paris, IX. Ficheur (Emile), Doyen de la Fac. des Sc., Dir. adj. du Serv. de la Carte géol. de l'Algérie, 77, r. Michelet, Mustapha-Alger. Filliozat (Marius), 9, r. St-Bié, Vendôme (Loir-et-Cher). Fleury (Ernest), Prof. à l’Inst. technique sup., Lisbonne (Portugal). Floquet, Ingén. des Mines, Wittenheim (Haut-Rhin). È Fortin (Raoul), Manufacturier, 24, r. du Pré, Rouen (Seine-Inf.). Fournier (Eugène), Prof. de Géol. et de Min., Doven de la Fac. des Sc., Besançon (Doubs). Freydenberg (Henri), Lt-Col. d'inf. col., Doct. ès sce., Casbah Tadla (Maroc). Friedel (G.), Prof. de Min. à la Fac. des Sc., Univ. Strasbourg (Alsace). Fritel (P.-H.), Assist. de Paléobotanique au Muséum nat. d'H. N., 35, r. de Buffon, Paris, M. Furon (Raymond), Prépar. au Muséum nat. d'H. Nat., 23,r. Jean- de-Beauvais, Paris, V, Gagnebin (Elie), Assistant de Géologie à l'Université de Lausanne (Palais de Rumine) (Suisse). Garde (Gilberti, Doc. ès sc., Prép. de Géol. et de Min. à la Fac. des Sc., Clermont-Ferrand (P.-de-D.). Gaudriot (Emile), Ing. des Arts et Man., 11, r. St-Pierre, Neuilly- sur-S. (Seine). Gautier (Emile-F.), Prof. à l'Inst. géogr. de la Fac. des Lettres, 107, r. Michelet, Alger. Gavala i Laborde (Juan), Ing. des Mines, 66, Mendizabal, Madrid (Espagne). Geikie (Sir Archibald), Dr.Sc., D.C.L., L.L.D.,F.R:S., F.G:S.,m. ass. Inst. de Fr., Sheperd’s Down, Haslemere (Surrey, Gr.-Br.). Gentil (Louis), Prof. de Géogr. phys. à la Fac. des Sc..38 bis, r. Denfert-Rochereau, Paris, V. : Gessen, Doct.en médecine, 2, r. Tronchet, Paris, VIII. Gignoux (Maurice), Doct. ès sc., Prof. de Géol. à la Fac. des Sc., Inst. géol., Strasbourg (Alsace). Gillet (Mie S.), Lic. ès sc., Serv. Carte géol. d’Als. et de Lorr., 1, r. Blessig, Strasbourg (Alsace). Girard (Claude), Ingén. civil des Mines, 20, bd Théodore-Thurner, Marseille (B.-du-Rh.). Girardin (Paul), Prof. à l'Université de Fribourg (Suisse). Girardot, Doct. en méd., 15, r. Mégevand, Besançon (Doubs). Giraud (Jean), Prof. adj. de Min. à la Fac. des Sc., Collab. au Serv. de la C. géol. de la Fr., Clermont-Ferrand (P.-de-D. ). Giraux (Louis). 8 bis, r. Eugénie, St-Mandé (Seine). Givenchy (Paul de), 84, r. de Rennes, Paris, VI. Glangeaud (Ph.), Prof. de Géol. à la Fac. des Sc., Col. pr. au S. OC: G. Fr, 46 bis; bd de Lafayette, Clermont-Ferrand: — 13 — 1991 Goblot (Henri), Ingén. civil des Mines, Direction de la Cie de Pétroles « Premier », 26, Batorego, Lemberg (Pologne). 1906 Godefroy (René), Ing.-adjoint au Serv. central des Mines, des Ae. de Longwy, chalet « Les Iris », Mont-St-Martin (M.-et-M.). ‘ 1911 Goldman (Marcus), U.S. Geol. Surv., Washington (D.C; E.-U.-A.). d043 Goujon (Gustave), Surv. gén. à l'Éc. nor. sup. de St-Cloud (S.- et-O.). 1879 Gourdon (Maurice-Marie), V.-Prés. de la Soc. Ramond, 7, r. Ger- main-Boffrand, Nantes (Loire-Inf.). 1906 Gourguechon, Ing. au C. des Mines, 49, r. Claude-Lorrain,Paris, XVI. + 1896 Goux, Agr. de l'Un., Prof. d'H. N. au Lyc. Condorcet, 35 bis, r. 2 Charles-Chefson (villa Lachapelle, 4), Bois-Colombes (Seine). 4 1880 Gramont (Comte Antoine-Arnaud de), Mém. de l’Inst., La Bizo- à lière, par Savennières (M.-et-Loire). k 1910 * Grandjean, Ing. des Mines, Prof. de minér. à l’Éc. nat. sup. des 54 mines, 8, square de l’Alboni, Paris, XVI. 1919. Grange (Pierre), Doct. en méd., 18, r. Terme, Lyon (Rhône). | 1895 * Grenier (René), Ing. des Mines, Pocancy, par Vertus (Marne). ë 1921 Gripp-Morand (Mme Madeleine), Wandsbeckerchaussée, 35 1v ; 4 Hambourg, 23. : 6 1878 Grossouvre (A. de), Ing. en ch.au Corps des Mines, Corr. de : l’Inst., Bourges (Cher). 4913 Gruenblatt. 1891 * Guébhard (Adrien), Agr. de Phys. des Fac. de Méd., St-Vallier- de-Thiey (Alpes-Mar.), et 32, r. de la Victoire, Paris, IX. 1918 Guyot (Henri), Inspecteur-adj. des Eaux et Forêts, 9, place de Ê la République, Thionville (Moselle). he 189% Harlé (Édouard), Ing. en ch. des P. et C., en retr., 36, r. Émile- Fourcand, Bordeaux (Gironde). 1903 Harmer (F.-W.), F.G.S., Oakland House, Cringleford, près .Nor- wich (Norfolk, Grande-Bretagne). 1917 Harraca (Emmanuel), Bibl. adj. à la Chambre des Dép., Paris, VI. 1906 Harris (Gilbert-Denison), Prof. de Pal., Cornell Univ., Ithaca (N.- VAT) 188% Haug (Émile), Mém. de l’Inst., Prof. de Géol. à la Fac. des Se., Lab. de géol., 1, r. Victor-Cousin, Paris, V. 1885 Henry (J.), Doct. ès sce., anc. Prof. à l'Éc. de Méd., 37, r. Ernest- Renan, Besançon (Doubs). 1920 * Henry-Coüannier (André), Ingénieur-Conseil, 57, r. de la Chaussée d’Antin, Paris, III. 1896 Hermann, Éditeur, 6, r. de la Sorbonne, Paris, V. 1920 Hollande (Paul), Doct. en médecine, 11, r. Brahauban, Tarbes (Htes-P yr.). 1915 Houdart (J.), Lic. èsse., Pharm., 116, r. du Pont, Auxerre (Yonne). 1902 Houel (Philippe), Ing. à Condé-sur-Noireau (Calvados). 1908 Hubert (Henry), Doct. ès sc., Adm. en chef des Col., Adj. à l’Insp. des Trav. pub. de l’A. O. F., Dakar (Sénégal). 1920 Hubert (Octave), Ingén., #4, r. Vercingétorix, Paris, XIV. 4911 Hulster (de), Faibie et Cie, Ing.-Sondeurs, 30, bd Haussmann, Paris, MIX 1908 Huot, Cap. au 22° bat. de Chasseurs, 24 à “. 1% 5 € > 1921 1910 1892 190% 1895 1871 1918 1921 1907 ” Ca Ca % * ES A Huot (Paul), Ing.-Chimiste, Établ. Desmarais frères, Le Hivre (Seine-Inf.). Hupier (Charles), Pharm., #7, r. Decamps, Paris, XVI. Hure (M! Augusta), 14, r. Savinien-Lapointe, Sens (Yonne). Ilovaïsky (David), Pr. de Géol., à l’Univ. du Don, Rostoff (Russie). Imbeaux (D' Édouard), Corr. de l'Inst., Ing. en ch. des P. et C., Pr. à l'Éc. nat. des P.et C.,18,r. Émile-Gallée, Nancy (M.-et-M.). Inst. de Géologie et de Paléontologie de l'Univ., Strasbourg (Alsace). Inst. géologique de l'Université de Cluj (Roumanie). Inst. géologique de 1 Université de Cracovie (Pologne). Inst. national Agronomique, 16, r. Claude-Bernard, Paris, V. Jacob (Gharles), Pr. de géol. de la Fac. des Sc. de Toulouse, Chef du Serv. géol. de l’Indochine, à Hanoï (Tonkin). Jacquinet, Off. d’Adm. de {"° cel. de la Marine, en retraite, 16, av. Colbert, Toulon (Var). Janet (Charles), Dr ès se. Ing. des Arts et Man., 37, r. Réau- mur, Paris, IN ; et 71, r. de Paris, Voisinlieu, Allonne ((Oise). Jeannet (Alphonse), Adj. à la Comm. géol. Suisse, [Institut de Géol., Le Mail, Neuchâtel (Suisse). Jérémine (Me Elisabeth), 8 bis, r. Amyot, Paris, V. Jodot (Paul), Ch. des Trav. pral. de Géol. générale à l'Éc. nationale sup. des Mines, 12, r. du Regard, Paris, VI. Johnson (Herbert Edward), B.Sc., A.R.S.M., F.G.S. (Mr R. van SICKLE), n° 6, str. Anastasa Panu, Ploesti (Roumanie). Joleaud (Léonce), Maitre de Conf. de Paléont. à la Fac. des Se., 4, r. Victor-Cousin Paris, V. Joly (Henri), Ch. cours Géol. à la Fac, des Sc., C. Serv. C. G. Fr., : 53, bd d’Alsace-Lorraine (Parc de Saurupt), Nancy (M.-et-M.). Jondet (Gaston), Ing. des P. et Ch., Ing. en ch. des Trav. mari- times d'Égypte, Alexandrie (Égypte). Jordan (Paul), Ing. au C. des Mines, 4, r. de Luynes, Paris, VII. Joukowsky (Etienne), Ass. au Muséum d'H. N., Genève (Suisse). Jourdy (Gén. Em.), du cadre de rés,, 44, av. Charles-Floquet, Paris, VIT. Jullien (Henri), Ag, sc. nat., Prof. de Lycée, 40, pl. de Jaude, Cler- mont-Ferrand (P.-de-D.) Karakasch (Nicolas Iwanowitsch), Dir. de l’Éc. sup. d’Agr., Privat-doe, à l'Univ., 19, Karpovka. Pétrograd (Russie). Kelly (F. Sherwin), American Express Co, 11, r. Scribe, Paris, IX. Kerforne (Fernand), Prof. de Géol. à la Fac. des Sc., r. Düboys des Sauzais, Rennes (Iile-et-Vil.). Kilian (W.), Mém. de l’Inst., Prof, de Géol. et Doyen à la Fac. des Sc., 38, av. Alsace-Lorraine, Grenoble (Isère). Kozlowsky, Anc. Dir. des Mines d’Oruro (Bolivie), 21, Bd de Port-Royal, Paris, V. Ktenas (G. A.), Prof. de Min, et de Géol, à l'Univ., Dir. du Serv. géol. de Grèce, 38, r. de l’Académie, Athènes (Grèce), Kuzniar (Wiktor), Warszawska, 5, Cracovie (Pologne), CP + rer *X + * * | ab et As re Laboratoire de Géogr. physique de la Fac. des Sc. de Paris, à la Sorbonne, Paris, V. Laboratoire de Géol. de la Fac. des Sc. de Caen (Calvados). Laboratoire de Géol. de la Fac. des Sc. de Paris, à la Sorbonne, Paris, V. Laboratoire de Géol. de l'Éc. nat. d'Agr. de Grignon (S.-et-O.). Laboratoire de Géol. de l’Ec. norm. sup., 45, r. d'Ulm, Paris, V. Laboratoire de Pal. du Mus. nat. d'H. N,, 3, pl. Valhubert, Paris, M. Laboratoire de Géol. du Collège de Fr., r. des Écoles, Paris, V. Laboratoire de Géol. de l’Univ., Liége (Belgique). Laborde (Fernand), Ing. des Arts et Man., dir. de la Soc. des Mines du Dj. Ressas, La Laverie (Tunisie). Labrie (Abbé), Curé à Frontenac (Gironde). Lacroix (Alfred), Secr. perpétuel de l’Ac. des Sc., Prof. de Min. au Muséum nat. d'H. N., 23, r. Humboldt, Paris, XIV. Lacroix (Eugène), Doct. en médecine, 47, Grande-rue des Char- pennes, Lyon (Rhône). Lamare (Pierre), Licencié ès se., Licencié en dr., Prép. au Collège de France, 62, r. Taitbout, Paris, IX. Lambert (Jules-Mathieu), Prés. hon. du Trib. civ.,57,r. Ambroise- Cottet, Troyes (Aube). Lamothe (Général de), 3, r. Pasteur, Grenoble (Isère). Landerer (J.-José), Mém. des Ac. des Sc. de Madrid et de Barce- lone, Tortose (Espagne). Langlassé (René), 52, quai National, Puteaux (Seine). Lanquine (Antonin), Chef des Trav. pr. de Géol. à la Fac. des Sc., Lab. de Géol., 1, r. Victor-Cousin, Paris, V. Lantenois, Insp. gén. des Mines, 160, bd du Montparnasse, Paris, XIE Lapeyrère (E.), Lic. ès sc., propr., Castets (Landes). Lapin (Bernard), Institut agricole, Maison-Carré, Alger. Lapparent (Jacques de), Prof. de Pétrographie à la Fac. des Sc., 12, quai Koch, Strasbourg (Alsace). Larminat (P. de), Prof. au grand séminaire, 8, r. Matigny, Soissons (Aisne). : Lataste (Fernand), Prof. hon. de l’Univ. du Chili, Cadillac-sur- Garonne (Gironde). Latinis (Léon), Ing., Seneffe (Hainaut, Belgique). Launay (Louis De), Mém. de l’Inst., Insp. gén. des Mines, Prof. à l'Ec. nat. sup. des Mines 55, r. de Babylone, Paris, VIT. Lecointre (Georges), Ing.-Ch., Lic. ès se., Chât. de Grillemont, par la Chapelle-Blanche (I.-et-L.) et #, r. de la Trémouille, Paris: Le Conte (Albert), Ing. en ch. des P. el C., Ing. en ch. des Trav. de Paris, 7, r. Picot, Paris, XVI. Le Conte (André), Ing. des Constructions civiles, 7, r. Picot, Paris, XVI. Le Couppey de la Forest (Max), Insp. gén. du Génie rural au Min. de l’Agr., 86, av. de Breteuil, Paris, XV. Ledoux (Charles), Ing. en ch. des Mines, Prof. à l’Éc, des Mines, 250, hd St-Germain, Paris, VIT, € X C2 x AGE Legay (Gustave), anc. Recev. de l’Enreg. et des Dom., 15, r, Henri-Dupuis, Saint-Omer (P.-de-C.). Lemoine (Eugène), Agrégé de l’Université, Lycée de Chambéry (Savoie). Lemoine (Paul), Prof. de Géologie au Muséum national d'H. N., 61, r. de Buffon, Paris, V. Lemoine (Mme Paul), Doct. ès sc., 71, r. de Rennes, Paris, VIL Leriche (Maurice), Prof. de Géol. à l'Univ., 14, r. des Sols, Bruxelles (Belgique). Leroux (Edmond), Insp. au Serv. des Eaux de la Cie du ch. de fer du Nord, 49, r. Félix-Faure, Enghien-les-Bains (S.-et-O.). Létang, Doct. en méd., à l'Essart, près Poitiers (Vienne). Levainville, 3, r. Frédéric-Bastiat, Paris, VIII. Lewinski (Jean), Prof. de Géol. à l’Univ. de Varsovie (Pologne). Lhomme (Léon), Ing. civ., éditeur, 3, r. Corneille, Paris, VI. Libbey (William Jr.), Prof. de Géogr. ph., Dir. du Mus. de Géol. : Coll. de New-Jersey, Princeton (N.-J. ; É.-U.-A.). Liddle (R. A.), Geologue Associe, Bureau de Géologie écon. et de Technologie, Austin (Texas, E.:-U.-A.). Lippmann (Eugène), Ing. civ., Lic. ès sc., #7, r. de Chabrol, Paris, X. Lissôn (Carlos I.), Ing. des Mines, Prof. de Micropétrographie à l’Éc. des Ing., Lima (Pérou). Livet (Georges), Chargé du Service géologique de la Cie des Mines de la Grand’ Combe (Gard). Lizeray {Ernest L.V.E.), Ingén., 8 bis, r. de Chateaudun,Paris,IX. Lonquety (Maurice), Ing. civ. des Mines, 16, place Malesherbes, Paris, XVII. ; Lory (Pierre-Charles), Ch. de conf. de Géologie à la Fac. des Sc., 6, r. Fantin-Latour, Grenoble (Isère). Lotti (Armeno Charles Gust.), 7, r. de Castiglione, Paris, J. Lucat (G.), Cons. du Musée d'Histoire naturelle, 56, r. Origet, Tours (Indre-et-Loire). Lugeon (Maurice), Corr. de l’Inst. de Fr., Prof. à l'Univ., villa des Préalpes, 23, av. Charles-Secrétan, Lausanne (Suisse). Lutaud (Léon), Ch. Trav. prat. de Géogr. phys. à la Fac. des Sc. et de Géol. app. à l'Ecole des Mines, 86, av. Mozart, Paris, XVI. Macovei (Georges), Inst. géologique de Roumanie, 2, Chaussée Kisselef, Bucarest (Roumanie). Mailhiot (Adhémar), Éc. polytech., 228, r. St-Denis, Montréal (Ca- nada). Maire (V.), Prof. de Sc. au Lycée, #8, Grande-Rue, Gray (Hte- Saône). ; Maitre (J.), forges de Morvillars, près Belfort (Haut-Rhin). Malvesin-Fabre, 1, r. de Talence, Bordeaux (Gironde). Mansuy (H.), Conservateur hon. du Serv. géol. de l’Indochine, villa Fabry, Quartier Robinson, Valence (Drôme). Marcelin (Paul), Secrétaire de la Soc. d'Études des Se. nat., 13, r. des Greffes, Nîmes (Gard). Margerie (Emmanuel de), Dir. du Serv. de la Carte géol. régionale d'Alsace et de Lorraine, 1, r. Blessig, Strasbourg (Alsace), ARRET N QE DIN TMC eT à: *# *# DO de Marquet (Charles), Ing. civ. des Mines, 18, av. des Marronniers, Asnières (Seine). . Martel (Edouard-Alfred), Membre du Conseil sup. d'Hygiène publique, 23, r. d’Aumale, Paris, IX. ‘ Martin (Fernand), Prépar. de Minéral. à la Fac. des Sc., 48, r. de Constantine, Alger (Algérie). Martonne (Emmanuel de), Prof. de Géographie à la Fac. des . Lettres, 248, bd Raspail, Paris, XEV. Marty (Pierre), chât. de Caillac, par Arpajon (Cantal). Mattirolo (Ettore), Ing. au Corps royal. des Mines, 45, via Carlo Alberto, Turin (Italie). : Mauche (Albert), Lic. ès sc., 11, r. des Sœurs-Noires, Montpellier (Hérault). Maurice (Joseph), Ing. civ. des Mines, 12, r. du Hâvre, Paris, IX. Maurin (Émile), Ing., Ch. d'expl. aux Mines du dj. Djerissa, à Dje- rissa (Tunisie). Maury (E.), Prép. de Phys. au Lycée, 11, r. Rouget-de-l'Isle, Nice (Alp.-Mar.). Mecquenem (Roland de), Ing. civ. des Mines, Délégué en Perse du Min. de l’Inst. pub., 16, r. du Pré-aux-Cleres, Paris, VIT. Mémin (Louis), Anc. élève des Fac. de Méd., des Se. etde Pharm. de Paris, 25, r. de la Citadelle, Arcueil-Cachan (Seine). Mengaud (Louis), Chargé de Cours de Géol. à la Fac. des Sc. 7, r. Lakanal, Toulouse (Hte-Gar.). Mengel (0.), Dir. de l'Obs. météor., à la Pépinière, Perpignan (Pyr.-Or.). Mercier (André), 29, r. de Fleurv, Fontainebleau (S.-et-M.). Merigeault (Emilien), Ing. en ch. des Mines, Soc. Minerais et Métaux, 154, bd Haussmann, Paris, VIII. Merle, Ing. des Tr. publ. de l'Etat, Serv. de la Carte géol. de la Fr., 62, bd St-Michel, Paris, VI. Mermier (E.), Ing., Villa des Roses, 27, bd de Grancy, Lausanne (Suisse). Meunier (Fernand), 229, bd du Château, Gand (Belgique). Meunier (Stanislas), Prof. hon. de Géol. au Muséum nat. d'H. N., 3, quai Voltaire, Paris, VIT. Meyer (Lucien), Cons. du Musée, 25, r. Denfert-Rochereau, Belfort (Haut-Rhin). Michalon (Lucien), Ing. civ. des Mines, 96, r. de l'Université, Paris, VII. Michel-Lévy (Albert), Maître de Conf. à la Fac. des Sc., 26, r. Spontini, Paris, XVI. Milon (Yves), Prép. de Géol. à la Fac. des Sc. de Rennes (I.-et-V.). Miquel (Jean), Propr., Barroubio, par Aigues-Vives (Hérault). Moinet (Jules), Industriel, La Boissière (Oise). Molengraaff (Dr G. A. F.), Géol., Voorstraat, 60, Delft (Pays-Bas). Monestier (Joseph), Not., 8, r. Alsace-Lorraine, Millau (Aveyron). Monthiers (Maurice), Ing. civ. des Mines, 50, r. Ampère, Paris, XVII. Morellet (Jean), 3, bd Henri-IV, Paris, IV. Morellet (Lucien), 7, bd St-Germain, Paris, Vi RS *£. à M, 7 g Û 4 is \ & | * J vw A ee Moret (Léon), Dr en méd., Prép. de Géol. à la Fac. des Se, de Strasbourg (Alsace). Morgan (Jacques de), Ing. civ. des Mines, Dél, gén, hon, en Perse du Min. de l’Inst, pub., 31, Allée d'Azémar, Draguignan (Var). Mouneyres (L.), Ing. en ch. des Mines, Insp. gén. des Trav. pub. de l'A. O. F., Dakar (Sénégal). Mouret {G.), Insp. gén. honor. des P, et C., Prof. à l'Ec. nat. des P. et C., 29, r. Borgnis-Desbordes, Versailles (S.-et-O.). Mourgues, Doct. ès sc., Ch. d’un cours de Géol. à la Fac, des Sc., 4, r. de la Bascule, Montpellier (Hérault), Moutier (François), Dr en méd., Lic. ès sc., anc. int. des Hôp., 95, r. de Monceau, Paris, VII. Mrazec (Louis), Prof. de Min. et de Pétr. à l'Univ., Institut géol., chaussée Kisselef, 2, Bucarest (Roumanie). Murgoci (Georges), Prof. de Géologie à l'Ecole polytechnique de Bucarest (Roumanie). Musée national géologique d'Agram (Croatie). Nassans (René), Attaché au Muséum nat. d'Hist. nat., 55,r. Monge, Paris, V. Nassé (Victor P. H.), Mining Geologist (Union Oil C° of Burma)} « Morriston » Circular road, Maymyo (Birmanie). Negre (Georges), 5 bis, r. Delaizement, Neuilly-s.-Seine (Seine). Négris (Phocion), Ing., 6, rue Tricorphon, Athènes ‘Grèce). Neveux (G.), Doct. en médecine, Torcy (S.-et-M.). Nicolesco (Constant), Doct. ès sc., 3, r. Pichon, Nancy (M.-et-M.). Nicou (Paul), Ing. au C. des Mines, 17, bd Flandrin, Paris, XVI. Ninck (André), Ing. des P. et C. Noël (Eugène), Anc. élève de l’Éc. normale. sup., 106, Faub. des Trois-Maisons, Nancy (M.-et-M.). Nolan, 17, bd Rainbaldi, Nice (A.-M.). Nugue (P.), Ing., r. Philibert-Guide, Chalon-s.-Saône (S.-et-L.), Offret (Albert.), Prof. de Min. théorique et appliquée à la Fac. des Sc., villa Sans-Souci, 53, chemin des Pins, Lyon (Rhône). 0’Gorman (Comte Gaëtan), 37, av. de Barèges, Pau (B.-Pyr.). Olsson (Axel. A.), anc. Assistant au Lab. de Pal. de la Cornell Univ., Géol. de la « Sinclair Oïl C° », Ithaca N. Y. (E.-U.-A.). Oncieux de la Bathie (Joseph d’), Barby (Savoie). Oppermann, Ing. en chef des Mines, en retraite, 2, r. Gustave Ricart, Marseille (B.-du-Rh.). Ordoñez (Ezequiel), Ing.-géol. des Mines, 22, General Prim, 43, Mexico‘(Mexique). Orcel (Jean), Prépar. de Minéral. au Muséum nat. d’'Hist. nat., 10, r. de Porto-Riche, Meudon (S.-et-0O.). Pachundaki (D.-E.), de l'Inst. égyp., P.-0., box 1138, Alexandrie (Egypte). À Painvin (G.-J.), Prof. de Pal, à l'Éc. nat, sup. des Mines, 2, r. de la Muette, Paris, XVI. Pallary (Paul-Maurice), Eckmühl, près Oran (Algérie). Panthier (A.), Prof, au Lycée Lakanal, 12, r. du Lycée, Sceaux (S,), 1899 1905 1908 1913 1907 1921 1914 1878 191! 19tL 1918 1910 1921 1903 1910 1912 1921 1908 1889 1913 1906 1902 1879 1910 1920 4912 1909 1905 “ft de Passemard (Emmanuel), Délégué de la Soc. préh. fr., villa Naoh, r. d'Alsace, Biarritz (B.-P.). Patte (Etienne), Cap. d'Art. colon., Service géol. de l’Indochine, Hanoï (Tonkin). Pau (Abbé), 9, r. de Givry, Paris, XVI. Pavlow (Alexandre W.). Prof. à l'Éc. sup. des Ing., 9, Souchovs- kaja, n° 69, Moscou (Russie). Pavlow (Alexis-Petrowitch), Prof. de Géol. à l'Univ. de Moscou, Maison de l’Univ., 34, Dolgoroukovski pereoulok, Moscou (Rus.). Pechelbronn, Société anonyme d’exploit. minière, 32, allée de la Robertsau, Strasbourg (Alsace). Pellegrin (Charles), Ing. civ. des Mines, Bessèges (Gard). * Pereira de Sousa (Francisco Luiz), Col. du Génie, Ch. Serv. géol., Pr. géol. à l’Univ., 32, r. dos Lagares, Lisbonne (Portugal). Péroux (Étienne), Cap. d'inf. de marine, en retr., 11, r. des Canus, Maisons-Laffitte (S.-et-O.). Perret (Robert), Doct. ès sc., 6, r. François I*r, Paris, VIIL. * Pesson-Didion (Maurice), Ing. civ. des Mines, 6, square de Mes- sine, Paris, VIIT. Pestre, Instituteur, à Chäteauroux-les-Alpes (Hautes-Alpes). Petit (Julien), Chargé de cours de Géographie à la Fac. des Lettres, 17, place Simon-Vollant, Lille (Nord). Petitclerc (Paul), 6, r. du Lycée, Vesoul (Hte-Saône). Petkowitch (Wladimir R.), Doct. ès sc., Assist. à l'Inst, géol, de l’Univ., Belgrade (Serbie). Pfender (Mlle), Prépar. de Géol. à la Fac. des Sc., 171, r. du Fg- Poissonnière, Paris, IX. Picquenard, Doct.en méd., Chargé de Cours de Paléobot,. à la Fac. des Sc. de Rennes, 19, r. de Brest, Quimper (Finistère). Pinard (Albert), 40, r. Philibert-Delorme, Paris, XVII. Pinhero (Almeida), Capit. aviateur, Adj. à la Légation mulit. du Portugal, 12, r. Emile-Augier, Paris, XVI. Piroutet (Maurice), Doct. ès sc,Prof. au Collège, Salins (Jura). * Pitaval (R.), Ing. civ. des Mines, 7, r. d’Offémont, Paris, XVII. Plé (Ernest) propriétaire, 9, av. Niel, Paris, XVII. Plotton, Ingén. civil des Mines, Saint-Tropez (Var). Pocta (Philipp), Doct. ès sc., Prof. de Géol. et de Pal. à l’'Univ. tchèque, Albersov, 6, Prague IT (Bohème). Poirault (Georges), Doct. ès se., Dir. du lab. d'Enseig. sup. (Villa Thuret), Antibes (A.-M.). Poirée (E.), Doct.en méd., Service d’Electro-Radiologie, Hôp. mil., Strasbourg (Alsace). Poisot (Paul), Dir. de l’hôp. Broussais, 96, r. Didot, Paris, XIV, Portet (Victor), Ing. civ., 8, r. St-Amand, Paris, XV. Portis (Alessandro), Doct. ès se., Prof. de Géol. et de Pal. à l'U- niv., Rome (Italie). Pourbaix (J.), Ing., 50, r. de Nimy, Mons (Belgique). Pouyanne (Albert), Ing. en ch. des P.et Ch., 47,r. de Cour- celles, Paris, VIIL. : * Pruvost (Pierre), M. de Conf. à la Fac. des Se., 159, r. Brüle-Mai- son, Lille (Nord). * Pussenot (Charles), Cap. d’art., 21 bis, r. Turenne, Grenoble (I.). Puzenat (Léon), 23, r. François-Bonvin, Paris, XV, «14 TER be, w SEA 2 Es < J NN - * Racovitza (Émile G.), Dir. de l'Inst, de Spéologie ; câsuta postalä, * X + x GT * 158, Cluj (Roumanie). | Ramond (Georges), Ass. hon. de Géol., au Muséum national d'H. N., 18, r. Louis-Philippe, Neuilly-s.-Seine (Seine). Ramsay (Wilhelm), Prof. à l’Univ., Helsingfors (Finlande). Randoiïn (A.), Agrégé des sc. nat., à Chézelles, par Chantelle (Allier). Raveneau (Louis), Agr. d'H. et de Géog., 76, r. d’Assas, Paris, VI. Reboul (Paul), Ing., La Gardette, par Crest (Drôme). Regnard (Henry), Secr. gén. de l’Ass. des Ing., Arch. et Hyg. mu- nicip. de Fr., Suisse, Belg. et Lux., 3, r. Palatine, Paris, VI. Repelin (Joseph), Prof. de Géol. à la Fac. des Se., Conserv. de Géol. au Musée d'H. N. ; 86,r. St-Savournin, Marseille (B.-du-Rh.). Révil (Joseph), Anc. pharm., à Chaloup, par Cognin (Savoie). Riche (Attale), Doct. ès sc., Ch. de cours de Géol. à la Fac. des Sc., 26, av. de Noailles, Lyon (Rhône). | Ritter (Etienne-A.), 6, East Willamette street, Colorado Springs (Col., E.-U.-A.). Robin (Auguste), Corresp. du Muséum nat. d'H. N., 105, r. Dareau, Paris, XIV. Roch (Edouard), Étudiant, r. Croix-d'Or, Chambéry (Savoie). Roig (Mario Sanchez), Doct. ès Sc. nat., Prof. à l'Ecole d’Agric. de la Havane, Cerro 827, La Havane (Cuba). Rolland (François), r. de Lorraine, au Petit-Aguédal, Rabat (Maroc). Rollet, Prés. hon. de l’Ass. des Nat., 62, r. Voltaire, Levallois- Perret {Seine). Roman (Frédéric), Chef de Travaux pratiques, Chargé d’un cours compl. de Géol. à la Fac. des Se., 2, quai St-Clair, Lyon (Rhône). Ronjat (B.), Ing.-ch., 10, av. Depoilly, Nice (A.-M.). Roquefort (Camille), 33, faub. Saint-Jaumes, à Montpellier (Hé- raull). Roussel (Joseph), anc. Prof., villa Mary-Per, chem. de Velours, Meaux (S.-et-M.). Roux (Henri), Ing. civ. des Mines, Ing. de la Soc. des Glaceries et Produits chim. ; Selzaëte (Belgique). Roux (J.-L.), Marseille (B.-du-Rh..). Rouyer (Camille), Doct. en dr., Avoué, 49, r. Gloriette, Chalon-s.- Saône (Saône-et-L.). Rovereto (G.), Prof. à l'Univ. roy., Museo della Villetta di Negro, Gênes (Italie). Russo (P.), médecin-chef à Figuig (Maroc or.). Sacco (Federico), Doct. ès se., Prof. de Géol. au Politecnico, Prof. de Pal. à l’'Univ., Castello del Valentino, Turin (Italie). Sadek (H.), B.sc., F.G.S., Inspect. au Geological Survey d'Egypte, Dawawyn, P. O., Le Caire (Egypte). Saint-Périer (René de), Doct. en méd., Morigny, par Etampes (S.- et-O.). | Salée (Abbé A.), Prof. de Paléont. à l'Université de Louvain (Belgique). Salin (Édouard), Maître de Forges, Montaigu, Laneuveville-les- Nancy (Meurthe-et-M.). 1921 D | Salle (Robert), Lic. ès sc., Doct. en méd., ?, r. Dante, Paris, V. * Salles, anc. Insp. des Colon., 23, r. Vaneau, Paris, VII. Salopek (Marian), Doct. ès sc., Cons. du Mus. nat. de Géol, et de Pal., #9, Prilaz, Agram (Croatie). Sambucy de Sorgue (Marc de), Propr. au Grand Mas, par St- Etienne-du-Grès (B.-du-R.). Sangiorgi (Dominico), Doct. ès sc., 10, via Cavour, Imola (prov. de Bologne, Italie). San Miguel de la Gâmara, Prof. à l'Univ., 162, Diputacion, Barce- lone (Espagne). Sauvage (H.), Ing., 58, r. Michel-Ange, Paris, XVI. Savornin (Justin), Chef des trav. de Géol. et de Min. à la Fac. des Sc., villa Gyptis, r. d’Alembert, Alger. Savoye (G.), Ing. civ., 1, r. Bruller, Paris, XIV: Sayn (Gustave), villa des Cèdres, à Montvendre, par Chabeuil (Drôme). Schardt (Hans), Doct. ès sc., Prof. de Géol. à l'Éc. polytech. et à l’Univ., 18, Voltastr., Zurich, V (Suisse). Schlumberger (Robert-Adolphe), Ingén. aux Mines de la Sarre, Inspection VI, secteur 219. Schmidt (Garl), Doct. ès sce., Prof. de Géol. à l’Univ., Min. Inst.- Université, Münsterplatz, 6/8, Bâle (Suisse). Segré (Glaudio), Insp. sup. des Ch. de fer de l'État, 229, corso Vittorio Emanuel, Rome (Italie). Sena (Joachim C. da Costa), Dir..de l'Éc. des Mines, Ouro-Preto (Minas-Geraes, Brésil). Sergent (Georges), Instituteur, Franconville (S.-et-Oise). Serradell-Planella (Balthasar), Doct. ès sc., calle San Pablo, 73, Barcelone (Espagne). .] Service des Mines de la Direction générale des Travaux publics du Maroc à Rabat (Maroc). Shah (Hirabel M.), Élève à la Fac. des Lettres, Paris. Simon (Ernest), bâtonnier de l'Ordre des avocats, 26, rue de la République, Besançon (Doubs). Sinclair (Joseph H.), Ing. géol., 506, Fort- Washington av., New- York City (New-York, E.-U.-A.). Skouphos (Th.), Prof. de Géol. et de Pal. à l’Univ. et au Polyÿtecn., 65, r. Asklepios, Athènes (Grèce). Smith (Ernest R.), Prof. de géologie, Université de Pauw, Greencastle (Indiana, E.-U.-A.). Société « l'Aluminium français » (M. le Directeur de la), 12, r. Roquépine, Paris. VIT. Société anonyme des Hauts-Fourneaux et Fonderies de Pont-à- Mousson, à, r. Jules-Lefèvre, Paris, IX. 1879 |P] Société anonyme des Houillères de Bessèges et Robiac, 17, r. 1884 1920 1921 Jeanne-d’Are, Nîmes (Gard). Société d'Emulation de Montbéliard (Doubs). Société des Grands Travaux de Marseille (M. le Directeur de la), 25, r. de Courcelles, Paris, VIII. Société pétrolifère de Recherches et d'Exploitation, 5, r. Jules- Lefebvre, Paris, IX. 1894 1888 1902 1914 ed Société Omnium d'Entreprises (M. Thomine, Directeur), 59, r. de Provence, Paris, IX. Société de St-Gobain-Chauny et Girey (M. le Dir. gén. des Usines de Produits Chim. de la), 1, place des Saussaies, Paris, VIIT. Solignac (Marcel), Lic. ès sc., villa Révée, r. d’Isly prolongée, Tunis (Tunisie). Soyer (Robert), 27, r. Denis-Papin, Pantin (Seine). Spiess, Ch. de Bat. du Gén. en retr., 16 bis, av. d'Italie, Clermont- Ferrand (P.-de-D.). Stamp (L. Dudley), Dr.sc.,F. G.S., Yenangyaung; Yomah Oil Co. (Birmanie). Stefanescu (Sabba), Prof. de Pal. à la Fac. des Sc., 2, bd Coltei, Bucarest (Roumanie). Stefani (Carlo de), Inst. sup., Piazza San Marco, Florence (Italie). Stehlin (H. G.), Cons. du Musée, Bâle (Suisse). * Stévenin (André), Ing. civ. des Mines, Soc. anonyme du port de Rosario-de-Santa-Fé (Rép. Argentine). 4911 [P] Strigeoff (Ivan), Soc. des pétroles Teheleken-Daghestan, Grozny 188% * * (Caucase). Stuer (Alexandre), Comptoir fr. géol. et min., 4, r. de Castellane, Paris, VIII. Syndicat de Documentation géol. et paléont., 61, r. de Buffon, Paris, V. Taber (Dr Stephen), Prof. de Géol. à l’Uriv. de la Caroline duS., Columbia (S. Car., E.-U.-A.). Taeye (Félix de), Industriel, 7,r. des Eaux, Paris, XVI. Teilhard de Chardin (Abbé Pierre), Dr ès Sc., Prof. de Géol. à l’Institut catholique, 13, r. du Vieux-Colombier, Paris, VI. Termier (Pierre), M. de l'Inst., Insp. gén. et Pr. de Géol. à l'Ée. Mines, Dir. du S. GC. G. Fr., 164, r. de Vaugirard, Paris, XW. Thiéry (Paul), Ing.-véol., 2, r. de Scarpone, Pont-à-Mousson (M.- et-M.). Thomäs (H.), Sous-Ing. des Mines, 29, r. de Ponthieu, Paris, VIII. Thouvenin, Archit., 19, r. de la Chaine, Rouen (Seine-[nf.). Tournouër (André,, 8, square de l’Alboni, Paris, XVI. Trapier (Georges), 10, r. Saint-Polycarpe, Lyon (Rhône). Tussau, Doct. en Méd., Médecin-chef de clinique chirurg.,2, cours Gambetta, Lyon (Rhône). Vallat (Jules de), Anc. maire du VI® arr., 1, r. Madame, Paris, VI. Vallot (Joseph), Dir. des Obs. du Mt-Blance, 5, r. François-Aune, Nice (Alp.-M.). Van den Broeck (Ernest), Secr. gén. hon. de la Soc. belge Géol., Pal. Hyd., 39, sq. de l'Industrie, Qr. La, Bruxelles (Belgique). Vandernotte, Sous-ing. des Mines, 21, av. Reille, Paris, XIV. Van Straelen, Dr. ès sc., Ass. à l'Univ., 14, r. des Sols, Bruxelles (Belgique). Van Winkle (Miss Katherine) , Graduate assistant, Dép. Géol. Lab. Paléontologie Cornell Univ. ; Ithaca (N. Y., E.-U-A.). Veillard, Doct. en méd., 127, bd Malesherbes, Paris, VII. Vélain (Charles), Prof. hon. de Géogr. ph. à la Fac. des Sc., 9,r. Thénard, Paris, V. X * Vermorel (Alphonse), Doct. en méd., anc, interne des hôp., 38, r. Pierre-Charron, Paris, VIII. : : Vermorel (Victor), Sénateur, Dir. de la Station viticole, Ville- franche-sur-Saône (Rhône). Vésignié (Louis), Chef d’escadron d’Artil., 2, r. de Dun, Bourges (Cher). Vialay (Alfred), Ing. des Arts et Man., Semur-en-Auxois (Côte- d'Or).Fe Viennot (Pierre), Agrégé, Prépar. de Géol. à l'Ecole normale sup., 45,r. d'Ulm, Paris, V. Vischniakoff { Nicolas), 18, r. Gagarinsky, Moscou (Russie). Viés (Fred), Prép. de Zool. à la Fac. des Sc., Strasbourg (Alsace). Voisin (Honoré), Ing. en ch. des Mines, Dir. hon. de la Cie des Mines de Roche-la-Molière et Firminy, St-Genis-Laval (Rhône). Voitesti (J.-P.), Prof. de Géologie à la Fac. des Sc., Inst. géol. de l’'Univ. de Cluj (Roumanie). Vulpian (André de), Doct. en méd., Lic. ès sc. nal., 38, av. de Wagram, Paris, VIII. Watelin (Jacques), 8, r. Meissonnier, Paris, XVII. Welsch (Jules), Prof. de Géol. et Doyen de la Fac. des Sc., 5, r. Scheurer-Kestner, Poitiers (Vienne). Winton (W. M.), Prof. de Géol. et de Biolog. à la Texas Chris- tian University, Fort Worth (Texas, E.-U.-A.). Wôjcik (Karimierz), Doct. ès se., Ass. de Géol. à l'Univ., 6, r. Ste- Anne, Cracovie (Pologne). Woldrich (Doct. Jos.). Prof. de Géol. à l’Université de Prague, na Moräni, 3, Prague IT (Tchécoslovaquie). Yovanovitch (B.), Lic. ès sc., 14, r. Morère, Paris, XIV. Zeil (G.), Commit de l’Inf. col., 23, allée de Gagny, le Raincy (S.- et-O.). Zujovic (Jovan M.), Prof. à la Fac. des Sc., 13, Resavska Ulica, Belgrade (Serbie). Zurcher (Ph.), Ing. en ch. des P. et Ch., 12, av. Flachat, Asnières (Seine). © 1920 MM. D'AULT-DUMESNIL. Carnor tadolone) DE Boury (E.). Devorer (Marc). *Doumerc (Jean). DREYFUS. GarriGou (Dr). * LEBOUTEUX. Lima (Wenceslau de). *Lyman (B. S.). *Nivorr (Edmond). *OEazerr (D.). DE Rraz (Aug.). SEUNES (Jean). SIMON (Aus). Vacer (Ant.). Vincey (Paul). Membres de la Société décédés en 1920 et 1921. x Membres à vie. a 1921 MM. CHupeau (René). Dorrrus (Adrien). D FER Du (André). - Fourrau (René). *GranDinier (Alfred). HozrLanpe (D.). Janer (Armand). Lissayous. * Parris DE BReuIL. ea Rs Perrier (Edmond). pet Rozrer (Xavier). A Tassarr (L.-T.). AT Vinar (Luis M.). F4 Liste des membres de la Société distribués géographiquement France Aisne Bochin Brouet Larminat (P.de) Soc. de St-Gobain Allier Cie des forges deChâtillon Randoin Alpes-Maritimes Guébhard Maury Nolan Poirault Ronjat Vallot Ariège Azéma (J.) Croisiers de Lacvivier Aube Lambert Aveyron Monestier Bas-Rhin . Arabu Bibl. univ. Strasbourg Briquet Friedel Gignoux Gillet (Mie). Inst. géol. Strasbourg Lapparent (J. de) Margerie (Em. de) Moret Poirée Pechelbronn (Soc.) Vlés Basses-Pyrénées Cossmann Elissague O'Gorman Passemard Bouches-du-Rhône Bibl. Marseille Brun (de) Denizot Girard Oppermann Repelin Roux (J. L.) Sambucy de Sorgue Soc. grds Travaux Mars. Calvados Bigot Debeaupuis Houel Lab. géol. Univ. Caen Cantal Boisse de Black (M!) - Boule Marty Cher Grossouvre (A. de) Vésignié Côte-d'Or Bibl. univ. Dijon Bréon Busquet Chaput Epery Vialay Deux-Sèvres Boone Doubs Bibl. univ. de Besançon Bresson Fournier (E.) Girardot Henry (J.) Simon Soc. d'émulation Drôme Mansuy Reboul Sayn Eure-et-Loire Bourgery . Finistère : Picquemard Gard Bibl. muséum. Nîmes Bonnes Cie min. Grd-Combe Livet Marcelin Pellegrin Soc. H. Bessèges Gironde Bezagu Duvergier Fallot (Em.) Harlé Labrie Malvesin-Fabre Hautes-Alpes Pestre Haute-Garonne Astre Bibl. univ. Toulouse Caralp : Delmas Durand Mengaud Hautes-Pyrénées Hollande Haute-Saône Cardot Maire Petitclerc Haute-Savoie Bibl. d'Annecy Haut-Rhin Floquet Maître Meyer Hérault ” Bibl. univ. Montpellier Blayac Daguin Leenhardt Mauche Miquel Mourgues Roquefort Ille-et-Vilaine Bézier Collin Dangeard Kerforne Milon Indre-et-Loire Lecointre Lucat Isère Bibl. Univ. Grenoble Blanchet Dumolard Fallot (Paul) Kilian (W.) Lamothe (de) Lory Pussenot Jura Bourgeot Piroutet Landes Dubalen- Lapeyrère Loir-et-Cher Delamarre Filliozat Loire Cizancourt (de) Loire-Inferieure Bureau (Louis) Davy Ferronnière Gourdon | Lozère Charreyre Maine-et-Loire Bizard Couffon Grammont (de) Manche Dalimier Marne Grenier Meurthe-et-Moselle Corroy Ecole des Eaux et F. Godefroy Imbeaux Joly Nicolesco Noël Salin Soc.H.F,Pont-à-Mousson Thiéry Moselle Collignon Guyot -Schlumberger (R. A.) Nièvre | Dasse Nord Barrois Bertrand (Paul) Carpentier Delépine Dolle : Dubar Dutertre (A. P.) Petit (J.) Pruvost Oise Janet (Ch.) Moinet . Pas-de-Calais Dutertre (Em.) Legay Puy-de-Dôme. Bibl. univ. Clermont Garde Giraud (J.) Glangeaud Jullien Spiess Pyrénées-Orientales Mengel Rhône Cholley Dareste de la Chavanne Depéret Doncieux Grange Lacroix (E.) Offret Riche Roman Trapier Tussau Vérmorel (V.) Voisin Saône-et-Loire Nugue Rouyer Sarthe Bouillerie (de la) _ Savoie Blondet Combaz Lemoine (E.) Oncieux de la Bathie (d’) Révil Roch Seine-Inférieure - Davies (Alf.) Fortin Huot (Paul) Thouvenin Seine-et-Marne Decary Mercier . Neveux Roussel Seine-et-Oise Allorge Bärthélemy Brière (Mie) Canu Colas Courty Couvreur Euchèêne Goujon Ecole Agrig. Grignon Leroux Mouret Orcel PÉrOousS, St-Périer (de) Zeil | Sergent Var Jacquinet Morgan (de) Plottorn Vaucluse Chatelet Vendee Chartron Vienne Chauvet Couégnas Létang Welsch Yonne Houdart Hure (M?:) Algérie Arambourg Bévia Brives Dalloni Doumergue Dussert Ehrmann Ficheur Gautier (Em,) Lapin £ Martin (F.). Pallary Savornin Tunisie Bédé Bibl. pub. Tunis Laborde Maurin Solignac Maroc Barthoux (J.) Beaugé Freydenberg: Rolland Russo Serv. des Mines Afrique occ. franc. Hubert (H.) Mouneyres Madagascar Dropsy Indochine Bourret Jacob (Ch.) Patte Mansuy Belgique Andrimont (R. d') Anten Anthoine Bibl. Louvain Ecole Mines Hainaut Cornet Dorlodot (de) Lab. géol. univ. Liège Latinis Leriche Meunier (F.) Pourbaix Roux (H.) Salée (A.) Taeye (de) Van den Broeck Van Straelen Suisse Arbenz Argand Bernet Bibl. Univ. Bâle Collet (L. W.) Duparc Favre (E.) Gagnebin Girardin Jeannet Joukowski Lugeon Mermier Capellini Dal Piaz Mattirolo Portis Rovereto Sacco Sangiorgi Segré Stefani Espagne Bofill y Poch on Cortazar (de) Darder i Pericas Faura i Sans Ferré et Gomis Gavala i Laborde Landerer San Miguel Serradell-Planella Portugal Service géol. Fleury Pereira de Sousa Pinhero Grande-Bretagne - Davies (Morley) _ Geikie (sir) Harmer Stamp (Dudley) Pays-Bas Abendanon Doornik Molengraff Tchécoslovaquie. Pocta Woldrich Yougoslavie Mus. geol. Agram. Petkowitch Salopek Zujovic Grèce Ktenas Négris Skouphos Finlande Ramsay (W.) Pologne Goblot Inst. geol. Cracovie Kuzniar (W.) Lewinski Wôjcik. . Roumanie Inst. géol. Clu] Johnson (H. E) Makcovei Mrazec Murgoci Racovitza Stefaneseu (Sabba) Voitesti (J. P.) Russie Androussof (N.) Bogdanowitch Dervies (Me) Ilosvaisky Jéremine (Mx=°) Karakasch Pavlow (A.-W.) Pavlow (A.-P.) Vischniakoff Géorgie et Caucase Babet Soc. pétroles Daghestan Egypte Ball (J. Jondet Pachundaki Sadek Canada Ami (H.M.) Mailhot Etats-Unis Berry (E. W.) Branner Carnegie Mus. Dale Darton Elvers Goldman Harris (G. D.) Kelly (F.S.) Libbey Liddle . Ollson Ritter Sinclair Smith (E. R.) Taber (S.) Van Winkle (miss) Winton (W.-M.) Cuba Roig Mexique Adkins (W.-S.) Aguilar Santillan Aguilera Burckhart Ordonez Brésil Betim Paes Leme Branner Sena (da Costa) Rép. Argentine Stévenin Bolivie Kozlowsky f _ Birmanie ts Indes Anglaises 3 Bravo Cab L'OUNassels HART Chowdhry CT Lisson Stamp (Dudleÿ) Shah (H-M) GRLE TOUS Chine | us) Lataste : Bouillard . Adresser toute la correspondance, et notamment les changements d'adresse, IMPERSONNELLEMENT, ne se au SECRÉTAIRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 28, rue Serpente, Paris, VI. COMPTE DE CHÈQUES POSTAUX N° 173, 72. ne A RE Le IN à à un “ LE DE LA | SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE = NOTES ET MÉMOIRES de ta si] Ge te A UREE PEUT SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE CONTRIBUTION A L'ÉTUDE GÉOLOGIQUE DU FOND DE LA MANCHE D'APRÈS LES DOCUMENTS Du docteur J.-B. CHARCOT PAR Paul Lemoine et René Abrard! La nature géologique des fonds sous-marins, en particulier celle des fonds de la Manche, est à peu près inconnue, malgré quelques dragages faits par les Laboratoires de Plymouth et de Roscoff, Au cours de la dernière croisière du Pourquoi-Pas ? le - D' J. B. Charcot ? a bien voulu, sur la demande de l'un de nous, s'attacher à recueillir, dans le golfe Normanno-Breton, des échantillons géologiques. L'intérêt d’une pareille étude ne peut échapper à personne. Mais il est fort difficile de recueillir au fond de la mer des échantillons géologiques d’un certain volume ; c’est par l’'adap- tation d’un treuil et la modification d'une drague que le D' Charcot a pu résoudre le problème. De nombreux échan- tillons ont été ainsi envoyés au Muséum National d'Histoire naturelle avec indication précise du point de prise. Ces roches peuvent être divisées en deux catégories : 1° des roches paléozoïques, constituées surtout par des gneiss, granites, granulites, phyllades, quartzites, qui seront étudiées par M. Kerforne ; 2° des roches plus récentes, craie et silex crétacés, 4 calcaire éocène, dont l'étude est le but du présent travail. HisroriQuEe. — Il convient de retracer brièvement l’état de nos connaissances relativement à la présence au fond de la Manche de roches récentes, à l'Ouest du méridien de Cherbourg, avant les données nouvelles fournies à ce sujet par les explora- tions sous-marines du D' Charcot. Dès 1881, P. Lebesconte * a signalé la présence sur les 1. Note présentée à la séance du 23 janvier 1922 (CR. somm., p. 12.) 2. Pauz Lemoine et RENÉ ABrarp. Sur l'existence du Crétacé supérieur dans la fosse centrale de la Manche d’après les documents du D: Charcot. CR. Ac. des Sc., t. 174, p. 223-295. 3. P. Lesesconre. De l'apport par la mer sur les plages bretonnes de roches et de fossiles du Calcaire grossier et du Crétacé. B. S. G. F. (3), X, p. 68, 1882. 4 P. LEMOINE ET À. ABRARD côtes de la Manche, à Granville, Paramé, Saint-Malo, Saint- Servan, Saint-Briac de fossiles tertiaires et de nombreux silex crétacés. L'état de conservation de ces fossiles ne permet pas d'admettre qu'ils ont subi un long transport. De même, le fait que les silex sont plus abondants sur les plages après de fortes tempêtes prouverait qu'ils doivent se trouver en nombre en des points peu éloignés de la côte. M. G. Pruvot ! a mentionné des faits analogues : blocs cal- caires sur la grève de Roscoff, silex crétacés sur beaucoup de plages de la région et dans le Trou aux Raies, à 10 milles à peu près au NW de l’île de Batz. Du Trou aux Raies également M. J. Bourcart a rapporté Nummulites nummiformis Derr., espèce à affinités méridionales qui n'existe pas dans le bassin de Paris. L'un de nous ? a, toujours près de Roscoff, rencontré un bloc calcaire avec débris de Cerithium. Mais, le pas Le plus important vers la connaissance de la séologie du fond de la Manche était dû au Laboratoire de Plymouth qui a effectué des dragages en pleine mer. Il a ainsi été recueilli des calcaires crétacés jaunâtres à Foraminifères analogues à ceux du Sud de l’Angleterre, et de nombreux silex crétacés. Un bloc éocène à Milioles (Quinqueloculina seminulum, Triloculina angularis, Biloculina ringens, etc.) a également été ramené au Jour. L'un de nous ‘ a déjà attiré l'attention sur l’importance de ces découvertes qui donnaient de la valeur aux observations de P. Lebesconte et permettaient de conclure à l'existence très probable de lambeaux crétacés et éocènes au fond de Ja Manche. Nous allons voir que les explorations sous-marines du D' Charcot confirment pleinement cette opinion. Le tableau &i-joint indique les emplacements exacts des points où ont été effectués les dragages, ainsi que la nature des roches recueillies. Sur 33 io splerans une (n° 59) a fourni un échantillon de calcaire tertiaire, une (n° 50) un calcaire crétacé et 19 des silex crétacés. 1. G. Pruvor. Essai sur les fonds et la faune de la Manche occidentale. Arch. de Zool. expér. (3), V, p. 511, 1897. 2. Pauz Lemoine. La Géologie du fond des mers. Annales de Géographie, Lt _XXT, p.385, 1912. 3, L. W. Crawsxay, On Rocks Remains in the Bed of the English Channel. Journ. of the Marine Biol. Assoc: of the United Kingdom, Plymouth, VII, 1907, p. 99-117; — R. Hansrorp Worrx, The Dredgings of the Marine Biol. Assoc. (1895- 1906) as à Contribution to the Knowledge on the Geology of the English Channel. Zbid., p. 118-188. 4. PAuz Lave, loc. cit. ÉTUDE DU FOND DE LA MANCHE 5 ; Loncrr. | PRoroN- LarTirune N ROCHES RECUEILLIES. WW Gr. DEUR 5008307 1044 è Silex crétacés 49052" 2021" Roches paléozoïques 48043" 2026/ 2 Silex, roches paléoz. 48040" 2421 Roches paléozoïques 48048" DO DU 3£ Silex, roches paléoz. 48051" 20274 3: id. 48055 PAP id. 48045/ 2044! id. 48053/ 2026! b id. 48059" 2034/ id. - 4904" 2040/ £ id. 490411" s0 5 Roches paléoz. 49020" 2038! e id. 49038! 302 < Silex, roches paléoz. 49043 2047! id. 49051" AUS i 49953" 20) - 49046" CET Roches paléoz. 49042/ 205! 35 id. 49031" 206! Silex, calc. crétacé. r. pal. 49025 OUR Roches paléoz. 49920! 2091 id. 4805830" 30594 Silex, roches paléoz. 48051" 200 id. 48059" 3044 Roches paléozoïques 4904/ 3032! id. 490%! 3018! Silex, roches paléoz. 4903! 304 Calc. tert., Silex, R. pal. 48058 2026 Roches paléoz. | 48050730” 1049/ id. 4805130" 1045! id. 4804830" 1054! Silex, roches paléoz. 48045' 10521307 2 Roches paléozoïques Crétacé. — Les silex sont de taille moyenne ou petite, sou- vent profondément cariés ; ils ne sont pas roulés. Ils ne sont pas également répartis dans les stations où ils ont été rencon- trés. Les dragages de la station 15 ainsi que ceux des stations 43 à 47 (Fosse centrale) en sont presque exclusivement com- posés ; ils sont également très abondants au point n° 58, au Nord du Trégorrois. On en retrouve dans presque tous les dra- gages effectués dans la baie de Saint-Malo et au voisinage du plateau des Minquiers, mais en quantité moindre : iln’yena quelquefois qu’un ou deux échantillons au milieu de nombreuses roches paléozoïques. La station 30, au large de Flamanville, a de plus fourni un 6 P. LEMOINE ET R. ABRARD échantillon de craie dure renfermant de très nombreux Fora- minifères appartenant aux genres ARosalina !, Orbulina, Glo- bigerina. Eocèxe. — Il n'a été rencontré qu’un seul échantillon de cet âge ; il provient de la station n° 59 ; c’est un bloc de petite taille, non roulé, d'un calcaire blanc avee Lithothamnium, et nombreux Foraminifères, parmi lesquels M. H. Douvillé a reconnu Alveolina granum festucæ Bosc var elongata D'Or8.?, espèce du Cotentin et de Bois-Gouët. INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS. — 1° Les débris de Crétacé sont en place. — Tant quil ne s'est agi que de débris de silex recueillis sur les plages, on a pu se demander si ces silex avaient été arrachés par les flots à un gisement sous-marin où bien s'ils provenaient de délestage des bateaux ? La question peut main- tenant être traitée plus à fond. A) Le nombre de silex recueillis, le fait qu'ils ne sont pas roulés, mais seulement arrondis, non ste d'ailleurs que la craie et le calcaire tertiaire, nous Pa à admettre que ces roches sont sensiblement in situ, aux points où elles ont été recueillies. B) Nous ferons d'ailleurs remarquer que la fosse centrale d’où proviennent, les échantillons les plus nombreux de silex est indiquée par Delesse comme un fond de gravier sur sa carte lithologique du fond de la Manche ; un dragage superficiel n’a d’abord en effet fourni au D' Charcot que du gravier; ce n’est que plus profondément, à 20 cm. environ sous ledit gravier, qu'ont été rencontrés les silex. C) Une objection pourrait cependant être faite à notre manière de voir; c'est que quelques échantillons présentaient des traces de Balanes que la plupart des géologues considèrent comme des animaux essentiellement littoraux. | Mais le Professeur Gravier, auquel nous avons montré ces échantillons, nous a assuré que les Balanes pouvaient vivre jusqu’à de très grandes profondeurs. Nous coHelnede donc à l’existence en pleine mer à l'Ouest du méridien de Cherbourg, d'importants lambeaux appartenant au Crétacé supérieur et à Mel 1. L'espèce de ce genre que montre notre préparation semble très voisine de Rosalina Linnei D'Ors. 2. C'estsous ce nom que, d'après M: G.Osimo (Studio critico sul genere Alveolina d'Orb. Pal. ltalica, vol. XV, p. 71, 1909), doit être désignée l'Alveoline du Cotentin et de Bois-Gouët connue sous les noms suivants ; A, elongala D OrB., A. longa Czszsc, A. larva Derr. Elle ne serait pas une espèce distincte, mais seulement une variété de. À. granum festucæ Bosc(— A. Bosci Dern.). Fes EE — le. point où l'on a trouve du cretace 4 0 point où Fon a recueilli des échantillons de roches mais pas de cretace ÉTUDE DU FOND DE LA MANCHE gi RÉPARTITION DES GISEMENTS. — Les gisements du Crétacé ainsi reconnus en pleine mer se partagent en deux groupes : 1° Les dragages de la fosse centrale où les silex crétacés sont extrêmement nombreux et où l'existence d’un affleurement en place sous les graviers ne parait pas douteuse. 2° Les gisements situés dans l’Archipel anglo-normand qui ne sont représentés que par un petit nombre de fragments de silex. — Leur position in situ ne nous paraït semer den pas douteuse, étant donnée la présence de nombreux débris de silex rejetés sur 8° 7e 5° d 540 É 50° iles Sciliÿ Roches Doyvres 49 É ÿ 585 ® © ::., MN Le > ET 199 ç° FiG. 1. — CARTE DES GISEMENTS CRÉTACÉS SOUS-MARINS DE LA MANOHE. Les numéros se rapportent aux sondages du tableau précédent. les plages et aussi l'existence de résidus de Crétacé, situés sur la terre ferme. C'est en premier lieu le témoin d'argile à silex signalé par M. A. Bigot !, sur le granite de Flamanville. Il faut rappeler 1. A, Bicor. Légende de la feuille géologique à 1/80 000, Les Pieux, n° 16, 8 P. LEMOINE ET R, ABRARD aussi la présence d’Ananchytes ovatus dans les silex d’alluvions anciennes de Bricquebec. M. Bonissent ! à insisté sur la quantité prodigieuse de silex crétacés, pour la plupart cariés, souvent très fossilifères (Lima, Terebratula, Echinocorys vulgaris, Cidaris), qui se ren- contrent dans les alluvions anciennes en de très nombreux points du Cotentin ; il en a conclu « qu'il est hors de doute que le terrain crétacé, très restreint dans la Manche, a subi d'impor- tantes dénudations... » MM. E. Vieillard et G. Dollfus ? ont rappelé ces faits en les interprétant dans le même sens. Il est très important de remarquer que ces silex se montrent non seulement dans les alluvions marines, mais aussi dans les terres ; ils ont été arrachés par l'érosion et amenés sur les pentes et dans le fond des vallées. Il faut done admettre, qu’à un moment donné, l'argile à silex occupait de grands espaces dans le Cotentin, mais quelle a disparu par suite de l'érosion et que le lambeau conservé sur le granite à Flamanville en est le dernier vestige. Conczusrons. — De tout ce qui précède et en rappelant la découverte de silex crétacés et de calcaires du même âge au fond de la Manche, par le Laboratoire de Plymouth, en un point plus occidental que ceux explorés par le D' Charcot, on peut conclure à l'existence certaine de la trouée de la Manche au Crétacé supérieur. Cette manière de voir vient à l'appui des idées de H. Douvillé # qui, en se basant sur l’étude comparative des faunes, considère que la trouée de la Manche était très pro- bablement ouverte dès le Jurassique entre les Cornouailles et le Massif armoricain. Quant à la présence de calcaire éocène au Nord du Trégorrois, c'est une preuve de plus d’une communication par la Manche entre le bassin du Cotentin et celui de la Loire-Inférieure, admise depuis longtemps d'ailleurs en raison de la grande ana- logie des faunes, et de l'impossibilité d’une communication directe par les régions actuellement émergées. Ces faits modifient dans une certaine mesure les cartes paléo- graphiques du Crétacé (Voir Haug, fig. 389, p. 1299) ; ils 1. Bonissenr. Essai géologique sur le département de la Manche. Meém. de la Soc. d'archéol. lett. sciences et art. d'Avranches et Mém. de la Soc. imp. des sciences nalurelles, 1860-1871. 2, E. Vieizrarp et G. Dorrrus. Étude géologique sur les terrains crétacés et tertiaires du Cotentin, Caen, 1875, p. 32. 3. H. Douvircé. Sur la trouée de la Manche. B.S.G.F. (4), III, p. 652, 1908. ÉTUDE DU FOND DE LA MANCHE 9 montrent qu'à cette époque, comme plus tard au Nummulitique (Haug, fig. 430, p. 1560), un bras de mer occupait, non seulement l'emplacement de la Manche occidentale actuelle, mais encore probablement une partie du bord de l'Atlantique. Nous avons l'espoir que les explorations ultérieures du D' Charcot permettront de multiplier les documents de cet ordre et de dresser la carte géologique sous-marine de la Manche, Discussion : M. Bigot rappelle qu'il a signalé à plusieurs reprises l'existence de galets de silex crétacés et de roches exotiques dans les dépôts litto- raux de la Basse-Normandie. Les silex proviennent de la destruction par la mer des dépôts de l’ancienne terrasse ; ils y ont été apportés de l'intérieur par suite de la destruction des dépôts crétacés qui s’éten- daient autrefois sur une partie de la région ; ces dépôts ont fourni aussi les galets de silex fossilifères des alluvions anciennes des Riol- leries, près Bricquebec, autrefois signalés par Bonnissent. — On connait également depuis longtemps la présence de Nummulites dans les dépôts de la plage soulevée de Saint-Aubin-sur-mer ; Lryell a signalé l'existence des Nummulites dans les poches de décalcification des anciennes carrières de Moutiers-en-Cinglais, loin de la limite actuelle du Tertiaire du Cotentin où les Nummulites sont d’ailleurs inconnues, et du Bassin de Paris. Les roches exotiques sont des galets ou des blocs volumineux, généralement formés par des roches cristallines (granites, diabase, etc.) qu’on observe non seulement à Grandcamp, où M. Vélain les a étudiés autrefois, mais sur la côte au Nord de Caen, et sur les rochers httoraux entre Carteret et l’embouchuré de l'Ay. À Grandcamp les blocs sont à la base d'une épaisse terrasse de limon jaunâtre. Toutes ces roches paraissent provenir du massif armoricain. Elles ont été transportées très loin ; Gosselet en a signalé l'existence dans la plage soulevée d'Étaples. Comme Gosselet, M. Bigot pense que les roches exotiques ont été transportées par des glaces côtières qui étaient entraînées par les courants, et qui fondaient peu à peu en abandon- nant ces galets et ces blocs. Ce transport a pu se produire aussi bien au large des côtes actuelles que dans leur voisinage. Il semble donc qu'on doive se montrer très circonspect dans l'in- terprétation des résultats de dragages et dans les conclusions qu'on en peut tirer pour l'existence dans le fond de la Manche de formations géologiques in situ. Au sujet de l'unique échantillon de craie signalé par M. Lemoine, au nombre des matériaux dragués, M. Cayeux note que les Globi- gérines sont très rares en moyenne dans toutes les craies du Bassin parisien qu'il a étudiées. 10 ue P. LEMOINE ÉT R. ABRARD ‘ A l'appui d’une observation de M. de Margerie, M. Cayeux signale qu'il résulte des constatations faites par les naturalistes du Challenger que l’action érosive de la mer peut accidentellement se faire sentir à des centaines de brasses, et davantage. Elle se borne alors à un simple décapage de fonds durs (hard grounds). M. Jacques Bourcart fait remarquer que les échantillons de calcaire nummulitique dont il vient d’être parlé proviennent d'une série (une trentaine) de sondages qu'il avait effectués au sondeur léger au cours d’une croisière du « Cachalot » sous le commandement d'Ed. Le Danois. Deux sondages en des points différents du Trou aux Raies à 10 milles NW au large de l'île de Bas ont ramené des fragments de calcaire d’un jaune brun, d'aspect altéré et contenant Nummulites nummiformis Derrance ainsi que quelques exemplaires isolés. Les échantillons que M. H. Douvillé avait bien voulu déterminer à cette époque peuvent selon lui être très difficilement rapportés à des pro- duits de délestage, en ce point et dans ces conditions. Il paraît plus vraisemblable de supposer qu'ils proviennent d’un lambeau sous- marin. 11 OBSERVATIONS COMPLÉMENTAIRES SUR LE GISEMENT PÉTROLIFÈRE D'OCHIURI (ROUMANIE) par B. Yovanovitch!. Le champ pétrolifère d'Ochiuri est situé à environ dix km, au NE de la localité de Targoviste dans la vallée de la rivière Slanic. Il couvre vraisemblablement le ‘prolongement occidental de la zone des anticlinaux en relais, dite Zone de Baïcoi-Moreni, dont le développement en bordure de la plaine roumaine et à la périphérie des Subcarpathes méridionales présente un intérêt scientifique et industriel de premier ordre. L'examen superficiel du terrain n apporte aucun renseigne- ment sur la structure du sous-sol. Le système ennui qui a découpé les formations pliocènes en une infinité de col- lines à pentes douces et à modelé imprécis, a constitué à Ochiuri une petite plaine uniforme d’alluvions qui masque entiè- rement les contacts des différents étages géologiques. Les premiers géologues ? ayant prospecté la région ne possédaient d'autres indications sur la localité que l'existence de quelques traces de pétrole dans le lit d’un ruisseau, la Valea Resca, et celle de vestiges de travaux anciens pour l'exploitation du sel. Ces données étaient suffisantes pour justifier des recherches en profondeur. A l'heure actuelle le substratum du Quaternaire a été tra- versé par une quarantaine de grands forages qui ont démontré l'intérêt industriel de la région sans résoudre toutefois entiè- rement le problème géologique. Les premiers travaux avaient établi la présence à Ochiuri de la formation Salifère Subcarpathique perçant les couches les plus supérieures du Pliocène représenté dans les collines environ- nantes par le Levantin {couches de Candesti à Unios et Vivi- para ornés). Sur le flanc d'abatage d'un monticule (sonde Cr.M. n° 2) J'ai mesuré une inclinaison de plus de 35°, vers le Sudi, des couches levantines. Quelques mètres plus au Nord ces 1. Note présentée à la séance de la Société géologique de France du 6 février 1922 (CR. somm., p. 30). Communication orale à la séance du 13 janvier 1922 à l'Institut géologique de Roumanie à Bucarest. Ces travaux paraïîtront dans les Annales des mines de Roumanie. 2. L. Mrazec en 1910 et1904, ErB en 1913, Kissuine, etc., etc. ei _Fywmil pe _.—\ ee" / 2 SE | L 0 227 TIT me \ RATES] L2 nine: F4 Ü 2 aa (er un JOUAPANUO. ]_2P 027) —x— ‘G2720(7 Una 7207402 TP 22107070 Se AON2923:1 PE 02296 val PROFILS teck) _1GM. J2CM SAR SR | [ D le | | 10-Oues SAR GIRDP 2TRDP. LEGENDE == Volalhesdu conlacl fêvantin Daciep. de (a couche Moreni. 5 d\ cer e Caen —x— re del M— Hearvre DENT Yvan A TEz 14 B. YOvVANOVITCH mêmes couches semblent avoir un pendage supérieur à 656 : en réalité ce sont des infiltrations d’eaux superficielles chargées de sels de fer et de manganèse qui accentuent en l'exagérant le plongement des sables levantins. Le chiffre de 35° est donc seul à retenir. Il concorde avec les données des puits à mains et des sondes. Les forages ont traversé le Quaternaire et le Levantin pour recouper à des profondeurs atteignant 160 m. les couches à lignites relevant du Dacien. On admet en effet généralement dans les profils de sondes que le Dacien débute ayec les pre- mières couches de lignes rencontrées. C'est avec ces lignites qu'on à recueilli dans un puits à main ([I.R.D.P. w° 1) de superbes échantillons de Vivipara bifarcinata, caractéristiques de l’étage. Un seul forage a traversé complètement le Dacien et probablement aussi tout le Pontien pour se terminer dans le Méotien. Ces étages ont les mêmes caractères stratigraphiques et lithologiques qu'à Moreni, Baïcoi, Campina, Bustenari!. Ils affectent aussi à Ochiuri la même allure tectonique. On admet?, bien que le fait ne soit pas encore démontré, que le Salifère de la Valea Resca est le prolongement bus du Salifère de Moreni-Gura-Ocnita. La présence toujours pos- sible d’écailles secondaires ? rend l'identification des anticlinaux très aléatoire, ceux-ci se relayant les uns les autres le long de leur axe“. Ceci posé, sous les auspices de la Direction de r Institut Géo- logique de Bucarest, qui autorise cette publication, jai pu. recueillir sur place toutes les données les plus précises relatives aux sondages antérieurs à la guerre, à ceux entrepris hâtive- ment par les autorités allemandes pendant l'occupation de la Roumanie, enfin aux travaux récents ou en cours poursuivis par différentes sociétés. J'ai retenu de ces données ‘très concordantes dans leur en- semble : 1° les profondeurs auxquelles a été rencontré le contact du Levantin avec le Dacien ; | 20 les profondeurs auxquelles on a recoupé un des niveaux les plus importants du Dacien, c'est-à-dire une couche puis- sante de sables, la « couche de Moreni » pétrolifère à Moreni, 1. W. Teisseyre, Anuarul Instit. Geol. al Romäniei, Il, p. 283-330, 1909. 2. Travaux de la Commission du pétrole. Ministère des Travaux Publics, L, p. 55, n° 20, 1905. 3. Observations inédites de Borez, 1914. 4. L. Mrazec. Sur la formation des gisements de pétrole roumains. CR. du IIIe congrès international du Pétrole. Mémoires, p. 80-134, 1907. CISEMENT PÉTROLIFÈRE D'OCHIURI 15 accidentellement aquifère à Ochiuri, mais dont le développement régional, démontré par tout un ensemble de forages, permet de faire une couche directrice pour Ochiuri dans l’étude des profils. Il n’en est pas de même de la couche pétrolière actuellement exploitée (couche Dräder, du nom du premier foreur qui l’a frap- pée) dont ni le niveau ni la puissance ne sont constants. Enfin quelques observations directes dans les reliefs environnants ont complété les indications des profils que MM. les ingénieurs des Sociétés m'ont aimablement communiqués . Ces renseignements m'ont permis d'établir sur toute la sur- face masquée par le Quaternaire une carte tectonique à petite échelle (1/2 500) par superposition des isobathes du contact Levantin-Dacien (de 25 m. en 25 m.) et de ceux de la couche de Moreni (de 50 m. en 50 m.). On trouvera dans le tableau suivant quelques-uns des résultats fournis à la date du 29 dé- cembre 1921. É N° DE LA SONDE ALTITUDE PROFONDEUR RE —— du contact de la couche de la couche Ler, | Dac. Moreni Dräder 1 AR 213 m 427 291 330 2 AR 280 130 322 377 .6 AR 274 101 261 298 7 AR 272 142 296 332 9 AR 272 122 274 308 10 AR 272 débute d‘ le Dacien ÿ 134 ? 16 AR 272 113 259 302 25 AR vers 270 40 170 254 33 AR 210 61 226 276 1 IRDP ? 157 314 376 2 CM 276 100 267 319 5 CM 269 90 236 274 6 CM 271 55 225 268 9 CM À 70 222 274 On voit par ces données que : 1° la surface comprenant les forages est pratiquement à la même altitude [j'adopte le plan (+270) comme plan de pro- jection |; 2° l'une des sondes débute immédiatement dans le Dacien sous les alluvions, question très importante pour la distribution en profondeur des eaux douces ou salées par ruissellement ; 3° la distance verticale entre le contact Levantin- Deer et la couche de Moreni croît au fur et à mesure qu'on s'éloigne vers le SW ; 1. Quelques remarques géologiques sur Ochiuri ont dû paraître déjà dans le Moniteur du petrole Roumain (Années 1914-15) dont il m'a été impossible de me procurer certains fascicules. APRES 0 AP RARE re ET 46 B. YOVANOVITCH 4° la distance entre la partie supérieure de la couche de Moreni et celle de la couche Dräder est assez variable pour des horizons aussi rapprochés. Nous conclurons donc à l'existence d’un effilement sensible de couches vers leur direction d’affteurement. Ce même effilement est beaucoup plus sensible pour le Pontien sous-jacent qui atteint normalement 500 m. de puissance et que la sonde ne paraît avoir traversé, encore érès obliquement, que sur 250 m. de longueur. Ces observations locales, particulières à Ochiunt, concordent avec l'étude générale de tous les gisements de la région. Les chantiers d'Ochiuri sont cantonnés sur le flanc Sud d'un diapyr!. L'examen des coupes # et 5 permet de supposer que le massif de sel dont on ne connaît pas encore la limite septentrionale, doit être fortement déversé vers le Sud, et comme d'autre part les couches du Levantin des ces qui ferment la vallée vers le Nord sont à peu près verticales (pl. < 80° vers le N.), le professeur Mrazec m'a fait remarquer la possibilité d’un déracinement du noyau du pl. Les différents isobathes éclaircissent en outre la tectonique de la partie orientale du champ pétrolifère d'Ochiuri. On admettait jusqu'à présent soit une incurvation de l'axe du Salifère vers le Sud-Est, soit l'existence d’un anticlina secon- daire orienté NW-SE, deux hypothèses également contradic- toires avec l'allure de la production des sondes dans cette partie. En réalité nous n'avons affaire qu'à une flexure orientée SW-NE, dont le rejet dépasse à peine 20 m. dans les limites du levé et qui disparaît avant d'aborder l’anticlinal. Il est donc bien établi que l’axe du Salifère est sensiblement E-W avec une légère incurvation vers le NE en direction de Moreni. Enfin au point de vue du pétrole le gisement d'Ochiuri pré- sente des particularités qui méritent de retenir l'attention. Nous | avons dit plus haut que la couche de Moreni était aquifère. En outre on rencontre sous cette couche une nappe d’eau très faible surmontant immédiatement les couches pétrolifères actuellement exploitées. Les différentes analyses de cette eau indiquent des teneurs variables en sel marin et l’absence totale d'iode même à l'état de traces. Cette eau n’a donc aucun caractère d'une eau. de gisement *? et se trouve cependant sous la couche de Moreni . 4. L. Mrazec. Communications orales aux Séances de l’Institut géologique, Années 1914-15. >. Voir tableau comparatif des eaux de gisements. L. Mrazec. Cours professé en Sorbonne. Avril 1921. GISEMENT PÉTROLIFÈRE D OCHIURI 17 qui a pu être pétrolifère. Donc, aussi restreinte que soit la sur- face d’affleurement du Dacien sous le Quaternaire, la proximité du thalweg de la vallée permet d'envisager une infiltration cons- tante, si faible soit-elle, des eaux de ruissellement chargées de sel par lavage des argiles du noyau du pli. Si nous étendons cette remarque à la couche Dräder elle-même qui produit un pétrole fréquemment émulsionné d’une certaine quantité d'eau et dont la tension dans le gisement est faible, nous nous trou- vons en présence d'une dégradation progressive du gisement non imputable à des accidents de forage. Ces conclusions ne s appliquent bien entendu qu'aux couches actuellement exploitées et ne préjugent en rien de ce qui pour- rat se passer en profondeur. En résumé, à Ochiuri, comme tout le long de la zone Moreni- Baïcoi, le Salifère dont l’âge est encore incertain, a percé en les laminant et en les chevauchant toute la série des étages Sarmatien, Méotien, Pontien, Dacien, Levantin, c’est-à-dire une couverture de près de 2 km. d'épaisseur. Ce remarquable mouvement ascensionnel est un phénomène de diapyrisme marginal dont les causes résident peut-être simultanément dans la poussée des nappes carpathiques vers le Sud et dans un affaissement insensible de la plaine roumaine!. Je ne saurais mieux le comparer, dans le Nord-Marocain français, qu'à l'ascension des noyaux hasiques du massif de Mouley-Idriss à travers le Crétacé et le Miocène sous l’action combinée de la poussée des nappes rifaines et de l’affaissement des plaines du Sebou et de la dépression du Saïs. Mais cette analogie frappante est purement tectonique. J'aurai l'occasion d'y revenir dans un prochain travail. 1. Observations inédites du docteur Krauss. 16 juin 1922. Bull. Soc. géol. Fr. (4), XXII. — 2. Pa 2 ON GLAUCONIE DU LIAS MOYEN DE LA BORDURE ORIENTALE DU PLATEAU CENTRAL PAR le D' Eugène Lacroix !. Les notions acquises sur la formation de la glauconie dans les mers actuelles nous autorisent à admettre qu’à toutes les périodes géologiques les conditions favorables à la production de ce minéral ont pu se trouver réalisées et que le domaine, déjà si vaste, de la glauconie s’élargira encore, à mesure que les roches : sédimentaires seront étudiées d’une façon systématique : cette Ù note en fournit la meilleure preuve. Au cours de nos recherches sur les Foraminifères arénacés Le - siliceux, en traitant par l'acide chlorhydrique, jusqu à dissolu- i- tion complète, un calcaire du Lias moyen de Génelard (S.-et-L.), | nous avons obtenu un résidu verdâtre, d'aspect glauconieux, composé de grains, de moules de Foraminifères et d’épigénies de spicules de Spongiaires. Vivement intéressés par ce résultat inattendu, nous avons soumis au même traitement plusieurs calcaires de même âge, provenant du Mâconnais ; or, chacun d'eux nous a fourni un résidu analogue. Plusieurs échantillons de ces résidus, adressés au Laboratoire de Minéralogie du Museum national d'Histoire naturelle, ont été reconnus, à l'analyse chimique, formés par de la glauconie vraie: silicate hydraté | d’alumine, de fer, de magnésie et de pofasse. * Pour compléter nos recherches, nous avons eu recours à l’obligeance de notre regretté collègue Lissajous, de M. Gail- ; lard, conservateur du Museum de Lyon, et de M. Roman, 4 chargé de Cours de géologie à l’Université de Lyon, qui très amablement ont mis à notre disposition des échantillons variés de calcaires du Lias moyen, soit du Mâconnais, soit du Lyonnais. Nous avons ainsi étudié une trentaine de calcaires liasiques de provenances diverses ; mais, pour situer d'une façon précise la ; glauconie dans la série des strates du Lias, nous avons éliminé les analyses des échantillons dont la position stratigraphique nous a paru un peu douteuse. 1. Note présentée à la séance du 6 février 1922 (CR. somm., p. 38). LH 19 fu GLAUCONIE DÙ LIAS MOYEN Th À PL queou nuous STAS ‘O[ET) (axJu10S) steuuoorN queou 941JVAIOU SIIS ‘927 (sSoutyN-so-Soou9 4) Ste[[O4eun) queou 94JPILOU ‘9[P7) (jeunJao j-,S) stœuuoiT 99419718 ‘S99P47 SOIQIE] nuous SIIS ‘O1EN) (paejeu99) stejroreu) 29197/8 ‘S00B1I] SO]qIE] sou nuoars SIIS ‘O[T) : 1JN[0S) SIPUUOIPIN 294197[E S947 ‘S90P47 91JPSLIS8 XNOUIPIU ‘OR (a19n[0S) steuuo9eN 9919716 11989] ‘9Juepuoqe zosse a1Jeuniq ‘2[R7) (SuSo[oS) swuuoory 991918 S94 ‘S9081] DOUOF SIIS O[E) (AuSeA9UT)) SIPUUOOVIN 99419718 S912) ‘sooeax] ouJestus 0187) (pirou9r)) STP[OIeUD) 991918 SIBU ‘oquepuoqe zosse |oageune!sris XNOUJEU ‘9[E0) (paeçeue9) steoaeyn 2919718 Juawo498o] ‘aquepuoqe xXn9490 aunel ‘2189 (jeunqao x-,S) steuuoÂTrT 29419918 JUAW9I9S9] ‘oJuepuoqe CRUEL SIIS ‘OP (jeunjao 4-,S) steuuo{ ‘aquepuoqe 94}PpP49A SLIS XNOUIEUU °O[ET) (prepusn) steroaey) aJuepuoqe S94J 91JEPA2A SIIS *OIUT) (sIog-np-98uexn) ef) steuuoorN ajuepuoqe sou} o1jeunaq SIu8 "O[R7) (2ITTA-I-2 10) sœuucor ajquepuoqe sa4 91JPPIDA SIIS ‘O[RN) (LUSO[OS) SIPUUO9CIN S29P4 soujenoq sos souaey |(XO,P JUOIN ne t1p1G-16) StœeuuoÂ’T juegu 9SIOPAP SIIS ‘O[UD) (xnertuAo104q) SteuuoAÂT queou ire[o ounel XNaUIBIU ‘2187 (au9ry) sreuuoor \ jueou onbry}t00 oxgeunel ‘2789 : (AuSbA9OUD) SIBUUOOBIN queou 941JPILOU XNOUXPUU 918") (paeçou9n9) ste o1eu)) SHAdIHdFHIOOHIId AINO9NN VI SAULO VU VO SNOIDHU epenoue væydhuig r epenoue eæydñir e ‘z eJenoue væydfiun e enbnqo eæydhurn re : enbnqo eæydhain e WNPE}SO01LPL ‘019 wunjouñro ‘uhx() 109 ‘197 109 ‘7197 ge ge SJIUU9)0F & ‘ e iuosowueg ‘who nuuoo11deo ‘2067 R* wunpe11qu1/ hr 1D0(] ‘20497 R 1DA8( ‘2019 R° 1008 ‘2049(7 PR: snJvpiebiew ‘Jeu P° nuvog vin bug Re: 2710110d$ P247$Q ® : suo0u/1q ‘PILH R : (el su01/1q PH SHNOZ Z Z °Z Z NS N NN N N° N N° N SN N N N L NIITUANOG NHIDUVOL| | NAIHOVASNAHITd | NAI9 NTHNTILO'T | NAHIHANANIS 7 SVI'T NHXON dns SV11 | nl SHOVILA 30 EUGÈNE LACROIX Nos observations concernent uniquement le Lias de la bor- dure orientale du Plateau Central (Charollais, Mâconnais et Lyonnais). Dans ces trois régions, les premières traces de glauconie se montrent dans le Lotharingien, se poursuivent avec une légère augmentation dans le Pliensbachien ; mais c'est dans le Domérien inférieur que ce minéral atteint sa plus grande abondance. Dans le Domérien moyen (zone à Amalthæus mar- garitatus), il n'existe déjà plus qu'à l'état de traces et il dis- paraît totalement dans le Domérien supérieur et le Toarcien. Les plus beaux spécimens de glauconie, très verts, appartiennent tous au Domérien inférieur (zone à Deroceras Davæi). Il est à remarquer que, dans le Lotharingien et le Pliensbachien, la glauconie est le plus souvent altérée ; elle conserve son éclat gras, mais prend une teinte ocreuse. Nous disons qu'elle est altérée, parce que, fréquemment, au centre d’un grain, d’un moule ou d’une épigénie, on trouve une partie encore verte entourée d’une zone dont la teinte ocreuse augmente du centre vers la périphérie. D'une façon générale on peut dire que dans les trois régions étudiées les calcaires glauconieux sont localisés dans le Lias moyen. Le premier, G. Lafay !, a signalé, en France, dans le Lias, la présence de la glauconie. Malheureusement ce géologue, en plaçant ce minéral dans le Toarcien, a commis une erreur. Lissa- jous, mis au courant de nos recherches, nous écrivait en février 1921 : « [1 y a longtemps que j'avais remarqué la pré- sence de la glauconie dans le Lias moyen des environs de Mâcon... Le niveau précis dans lequel j'avais trouvé cette glau- conie est la zone à Deroceras Davæi, c'est-à-dire la base du Domérien ou Lias moyen supérieur... J'avais signalé ce minéral à Lafay, qui en a parlé dans sa minéralogie du Mâconnais, mais 1. G. Lara. Minéralogie des terrains sédimentaires des environs de Mâcon. Bull. Soc. Hist. Nat. de Mâcon, 1914, p. 114. F1G. 1. — ÉPIGÉNIES ET MOULES GLAUCONIEUX DU LIAS MOYEN. Moules de Foraminifères (Miliolidæ): 1 et 2, Ophtalmidium) ; 3 et 4, Spirolocu- lina ; 5, Nubecularia; 6 et 7, Cornuspira. — (Lagenidæ). 8, Lagena; 9 et 23, Poly- morphina ; 10 et 30, Dentalina; 11, Marginulina; 13 et 4, Cristellaria ; 16, 18 et 19, 25 à 29, Frondicularia. — (Textulariidæ). 24, Bigenerina : 33 à 41, Textularia- — (Globigerinidæ). 31, Orbulina ; 32, Globigerina. — (Rotaliidæ). 44, Spirillina. — (Astrorhisidæ). 60, Hyperammina. — Moules de Gastéropodes : 42, 43. Sira- parolus minutus D'OrB. — Epigénies de Spongiaires : 45 à 50, Monactinellides microsclères et megasclères ; 51 à 54, 56 à 59,64, Hexactinellides; 61 à 63, Types divers. — Gross. X 108. GA GLAUCONIE DU LIAS MOYEN 22 EUGÈNE LACROIX qui l’a placé dans le Toarcien, ne se rappelant plus le niveau que Je lui avais indiqué. » Nous croyons intéressant de rapprocher ici le fait signalé par K. Haushofer ! et confirmé par Gümbel ? de la présence de la glauconie dans les couches du Lias moyen à Amalt. margari- latus, près de Bondenwühr, en Bavière. A. Riche* a noté l'existence de grains de glauconie dans le Toarcien de la montagne de Crussol (Ardèche); mais ce minéral y paraît en trop faible quantité pour caractériser cet étage. Isolée par l’action de l’acide chlorhydrique la glauconie du Lias moyen, que nous avons étudiée, se présente avec tous les caractères qui lui sont attribués soit par A. Lacroix #, soit par Cayeux”*, nous n’y reviendrons pas. Au point de vue pétrographique, on peut dire qu'il est exceptionnel de pouvoir en déceler l'existence à l'œil nu ou avec la loupe, comme on le fait aisément sur des calcaires de l’Albien et du Cénomanien. Dans les calcaires du Lias moyen la proportion de ce minéral est d’ailleurs plus faible que dans ces derniers. Comme terme de comparaison nous avons analysé un calcaire du Cénomanien d'Anzin (Nord), relativement peu glauconieux : nous avons obtenu la proportion de 1 gramme 70°}, de glauconte. Des pesées faites avec des calcaires de La Grange du Bois, de Génelard et de Sologny (S.-et-L.), nous ont donné respectivement 0 gr. 21, 0 gr. 28, 0 gr. 90 07. Les calcaires glauconieux du Lias moyen ont des aspects variés, tantôt compacts et durs, tantôt marneux et tendres, de teintes allant du jaune clair au brun foncé verdâtre ou du gris clair ou gris foncé ardoisé. Il n'existe pas de rapport constant entre la teinte d'un calcaire et sa teneur en glauconie. Toutefois les calcaires de teinte ocreuse, qui contiennent une assez forte proportion de glauconie altérée, doivent en grande partie leur coloration à cette dernière. À ce propos, nous avons remarqué que le résidu obtenu avec ces calcaires traités par l'acide chlo- rhydrique est parfois composé uniquement de fragments d'une matière ocreuse brune ou rougeâtre, dans laquelle il est difficile 1. K. Hausnorer. Ueber die Zusammenselzung des Glauconits Erd,. J. f. prakt. chem..t. XCII, 1886. à 2. Gümser. Ueber die Natur. und die Bildungsweise des Glauconits, K, Bay. Ak. Silz, 1586, 3. À. Ricue et F. Roman. La montagne de Crussol, Lab. de géol. de l'Univer- sité de Lyon, 1921. 4. A. Lacroix. Minéralogie de la France et de ses colonies, 1893-95, t, I, p. 406-414. 5. Caveux. Introduction à l'étude pétrographique des terrains sédimentaires, 1916. $ GLAUCONIE DU LIAS MOYEN 23 de reconnaître à la loupe ou au microscope les traces de glau- conie. Si ce résidu est soumis à l’action de l’eau régale bouil- lante, qui dissout rapidement le sesquioxyde de fer, on voit apparaître une multitude de grains verdâtres, pâles, qui ne sont autres que des grains, des moules ou des épigénies glauconieux, dépouillés de leur croûte ocreuse. Dans les coupes minces de tous ces calcaires, la glauconie est facilement reconnaissable ; il n’est pas de champ, à un orossissement de 120 diamètres, où l’on ne rencontre plusieurs sections de ce minéral. Certaines préparations sont très ins- tructives en montrant le processus centripète de décomposition des grains de glauconie. On peut aussi constater que le test des coquilles est toujours absent autour des moules, ce qui confirme l'opinion que ce minéral a dû se former pendant la sédimenta- tion, avant toute consolidation de la roche. Au point de vue paléontologique, cette glauconie liasique offre un intérêt tout particulier. Elle a déjà permis la conser- vation d’une faune microscopique, très riche, qui avait bien des chances de disparaître au cours des multiples transformations des roches sédimentaires ; elle nous permet actuellement d'ex- traire cette faune aisément par la simple action d’un acide. Les moules de Foraminifères sont en général bien conservés et montrent fréquemment de fins détails de structure, qui rendent possible la détermination des genres et même des espèces. Les nombreuses épigénies de spicules, pour la plupart bien déter- minables, constituent des matériaux précieux pour l'étude des Spongiaires, encore peu connus du Lias. Nous signalerons en dernier lieu l'extrême abondance des moules d’un petit Gastéropode, probablement Séraparolus minutus D'ORrB. qui apparaissent avec les premiers grains de glauconie dans le Lotharingien, mais qui pullulent particu- lièrement dans les préparations de glauconie du Domérien inférieur. Ce Straparolus est très voisin de celui que. Terquem et Berthelin ! notent dans les marnes du Lias moyen d’Essey- les-Nancy ; il répond probablement aux moules que G. Lafay dénomme spirules. Nous avons dessiné, à la chambre claire, figure 1, les types les plus communs rencontrés dans quelques-unes de nos pré- parations, à seule fin de montrer la richesse de cette faune microscopique et le parti qui peut en être tiré au point de vue paléontologique. 1. TerqQuem et BerrTHezN, Étude microscopique des marnes du Lias moyen d’Essey-les-Nancy, Mem. Soc. géol. de France, 1875, 2° série, t. X. e LES ANCIENS VOLCANS DE LA RÉGION DE ManzaT (Puy-pr-DÔnE) PAR Gr. Garde :. Les anciens volcans qui existent dans la région de Manzat (quart SW de la feuille de Gannat), et qui sont les volcans les plus septentrionaux du Massif Central, ont déjà été étudiés, pour la plupart, par plusieurs géologues?. ; Les études que je poursuis depuis longtemps dans cette région me permettent de compléter les observations de mes prédéces- F1G. 1.— CARTE GÉOLOGIQUE DES VOLCANS DE LA ROCHE DE SAUTERRE, DU BOUCHARET ET DE LA Rocxe-Bourox. y' granite, { roche cristallophyllienne, t tufs porphyriques, 8 basalte, F faille. 1/50 000. 1. Note présentée à la séance du 6 février 1922. — Les clichés des figures dansle texte ont été offerts par l’auteur. 2. Pourerr-Scrors. Géologie et volcans éteints du centre de la France (trad. Vimont), 1866. — LrecoQ (H.). Les époques géologiques de l'Auvergne, Paris, 1867. — L. Dx Lauvay. Carte géologique détaillée de la France, feuille de Gannat, 1894. — Ph. GranGeau». Les régions volcaniques du Puy-de-Dôme, Bull. Service Carte géol. Fr. : 1° partie, t. XIX, 1909, et 2° partie, t. XXII, 1912. ÉLIRE Ag es pe SL és LS AT 25 VOLCANS DE MANZAT seurs et d'apporter des connaissances nouvelles sur la constilu- tion et sur le mode de formation de ces derniers. Pour la carte d'ensemble de ces volcans, je renvoie à ma récente note « La région des tufs porphyriques du Nord du département du Puy-de-Dôme »!. - La Rocne pe SauTerre. Le Boucnarer. La RocHE-BouToN. — Le petit massif volcanique que l’on a désigné jusqu'à présent sous le nom de volcan de Sauterre est constitué, en réalité, par un ensemble de trois volcans très distincts : la Roche de Sau- terre, le Boucharet et la Roche-Bouton (fig. 1). De ces derniers, qui sont très anciens, il ne reste guère plus que les parties résistantes, des dômes desbasalte, qui repré- sentent les culots des anciennes cheminées, et les coulées de lave qui sont sorties de ces dernières. Les scories sont principalement accumulées sur les bords orientaux de ces trois volcans, où elles sont à l'abri des vents venant de l’'W. Elles forment le large palier qui s'étend à l'E et aux pieds de la Roche de Sauterre et du Boucharet. La Roche de Sauterre, qui est le point culminant de toute la région (alt. 987 m.), est constituée par deux dykes ou culots de basalte accolés et dont l'existence n’a pu être connue que grâce à la carrière qui les entaille sur une centaine de mètres de long et sur une quarantaine de mètres de haut (fig. 2). Foche de Sauterre ; e ++++++ tr ts ER Te AN db SNS RE GS . J | 1 ao Parlons Me © F1G. 2. — CARRIÈRE DE BASALTE DE SAUTERRE montrant les deux dykes basaltiques qui constituent la Roche de Sauterre. Le basalte du dyke occidental est divisé en grandes écailles, à peu près concentriques, qui s'emboîtent les unes dans les autres, tandis que la roche du dyke oriental est découpée en prismes à peu près verticaux et légèrement étalés en éventail. 1. Bull. Soc, géol. Fr. (4), t. XX, p. 141. 26 G. GARDE De ce centre éruptif partent plusieurs coulées de lave qui se sont épanchées vers le N, le NW et l'W. Le volcan du Boucharet, que j'appelle aimsi du nom du ter- roir sur lequel il est installé, se trouve à 600 m. environ au N de la Roche de Sauterre (fig. 1). Il est moins élevé que cette dernière, et il en est séparé par une légère dépression que suit le chemin qui va du village de Sauterre aux localités situées à l'W. Son cône volcanique n’est plus représenté que par un gros dôme, très surbaissé, formé de laves et de scories. De la dizaine de coulées de basalte qu'il a émises, le plus grand nombre et les plus ifnportantes — ayant jusqu'à 3 km. de long — se sont épanchées vers l’W. Deux seulement — de petites dimen- sions — se sont écoulées vers l'E. W. Le Boucharet E: La Hoche-Bouton ITÉÈLL, DITS LAS D /LISSASALEL ASS ENS ct 1 VAT, EN oo ÉTAT A% 4 ENTER k RE Ut DRE PTE cu nt FrG. 3. — Coupe EW À TRAVERS LES VOLGANS DU BOUCHARET ET DE LA Rocxr-BouToNn. y! granite, € roche cristallophyllienne, t tufs porphyriques, $ basalte, F faille. — 1/50 000. Les premières, en s’accolant ou en se superposant, ont donné naissance à une grande nappe de basalte que l’érosion a isolée et transformée en un vaste plateau dont les rebords septentrional et méridional sont assez abrupts. La surface de ce dernier, légè- rement mamelonnée, est en grande partie recouverte par des scories et des blocs scoriacés qui n'ont permis aux champs de s'installer qu’en de rares endroits. Ces coulées sont d'inégales longueurs et les fronts de certaines d'entre elles, sur le bord méridional, sont en retrait les unes par rapport aux autres. A l'extrémité de la plupart de ces dernières sortent de petites sources dont les eaux servent à alimenter les villages qui sont toujours bâtis à proximité. Quant aux petits affleurements de basalte que l’on observe sur la périphérie du centre éruptif du Boucharet, principalement du côté S, au milieu des scories, ce sont peut-être les extrémités de petites coulées issues de ce dernier, ou ce sont peut-être de petits points éruptifs adventifs. F4 VOLCANS DE MANZAT 27 Le volcan de la Roche Bouton est à 3 km. environ à l'W des deux précédents. Son cône volcanique et la nappe de basalte qu'il a émise sont dans le prolongement des coulées du Boucharet, mais elles en sont séparées par une dépression très nette (fig. 1 et 3). Le cône volcanique se compose d’un gros dôme de basalte, très surbaissé, que recouvre sur ses flancs septentrional et orien- tal une couche de scories. La nappe de basalte, longue de 1 200 m. environ, qui en part et qui s'est épanchée vers l’'W, forme également, comme celle du Boucharet, un plateau aux bords septentrional et méridional presque abrupts. Le volcan de la Roche Bouton est installé, à cheval, sur la faille qui fait buter les tufs porphyriques au NW contre les granites au SE. Les deux autres volcans du même groupe, la Roche de Sau- terre et le Boucharet, sont installés sur les granites, et les cas- sures de l’écorce terrestre par lesquelles ils ont fait éruption ne sont pas visibles à cause de l’'homogénéité des terrains à travers lesquels elles se sont ouvertes. Ces trois volcans sont très anciens car leurs appareils volea- niques sont très démolis, et les coulées qu'ils ont émises sont complètement dégagées par l'érosion et sont à des niveaux éle- vés au-dessus du fond des vallées actuelles. Is ont dû fonctionner à peu près en même temps. Je ne sais à quelle époque il faut les rapporter : Miocène supérieur ou Pliocène inférieur? En tout cas, ils sont postérieurs aux plis- sements qui ont affecté les terrains oligocènes de la Limagne, c'est-à-dire aux mouvements orogéniques du système alpin. LEs PETITS POINTS ÉRUPTIFS DES ENVIRONS DE MÉRILLAT. — Trois petits points éruptifs existent dans les environs de Mérillat (fig. D), sur le versant sep- $ U tentrional de Ia nappe de %arso/ Mérillat basalte qui est issue du vol- can du Boucharet, et en con- trebas de celle-ci. L'un d'eux, qui se trouve dans le village même de Mérillat, a donné deux pe- F1, 4. — Le Poinr ÉRuPTIE DE MÉRILLAT. tites coulées de basalte qui se Ÿ granite, Ÿ roche cristallophyllienne, t tufs sont épanchées vers le N, ES B basalte, F faille. 1/40 000. dans la direction de la vallée de la Morges, et dont la plus longue mesure 600 à 700 m. (fig. 4). 28 G. GARDE Un autre est à 500 m. environ à l'E de Mérillat, au pied de la nappe de basalte, et a donné deux petites coulées superposées dont la plus longue est coupée presque à son extrémité par la route de Mérillat à Manzat. Le troisième, représenté par une petite butte basaltique avec petite coulée d’à peine 200 m. de long, est situé sur le bord sep- tentrional de la route dont nous venons de parler et à peu de distance à l'E de la coulée précédente. Ces trois petits points éruptifs sont du même âge. Quand ils ont fonctionné, l'érosion avait donc dégagé la nappe basaltique du Boucharet et avait déjà à moitié creusé la vallée de la Morges. Ils sont donc postérieurs aux volcans du Boucharet et de la Roche-Bouton. Comme les extrémités de leurs coulées sont à des niveaux plus élevés que les extrémités des coulées issues du volcan de la Botte, de leur fait face, ils sont donc antérieurs à ce dernier. VoLcan DE LA BoTrs. — Le volcan de la Botte (fig. 5), ainsi que Je l'ai déjà signalé !, est installé sur la faille qui fait butter les tufs porphyriques de la région affaissée dans laquelle coule la Morges, au NW, contre les schistes cristallins de la région surélevée du puy de Blomont, au SE, et sur laquelle est situé le volcan de la Roche-Bouton dont nous venons de parler. De son cratère, ouvert vers le NE, il ne reste plus que les par- tes résistantes, et c'est dans l'intérieur de celui-ci, en partie comblé par des scories, et sur ses rebords basaltiques qu'est bâti le village du même nom. Ce volcan a émis de 25 à 30 coulées de basalte qui se sont presque toutes épanchées dans la région affaissée des tufs por- phyriques. Deux d’entre elles, seulement, ont débordé par dessus la faille et ont recouvert les granites a les schistes cristallins qui sont sur l’autre bord. Le plus grand nombre de ces coulées, et les plus importantes, se sont dirigées vers le N et le NE et forment un grand plateau, aux contours déchiquetés, — chaque lobe représentant l’extré- mité d'une coulée — dont le rebord septentrional domine le bourg de Manzat d’une cinquantaine de mètres (fig. 6). L'ordre d'épanchement de ces dernières est indiqué sur la carte ci-jointe par le chiffre qui est placé à l'extrémité de chacune d'elles. La coulée qui s'arrête au N du village de Fromentals, en formant un ressaut, au-dessus d’autres coulées, est une des der- 1. Bull. Soc. géol. Fr. (4), t. VI, p. 477, 1906. VOLCANS DE MANZAT 29 mères venues. Celle qui supporte le village des Mingons est encore plus récente, car le fond de la dépression dans laquelle elle s’est épanchée draine les eaux de la région et une source sort à son extrémité. £ A , > rs CURE TEL MINE y! EAU] - » . » : , Les Barrats/, 2 > = Ÿ _ Puy Blomont F1G. 5. — CARTE GÉOLOGIQUE DU VOLCAN DE LA BOTTE. y! granite, € roche cristallophyllienne, t tufs porphyriques, a argiles sableuses, 8 basalte, F faille. Les chiffres placés à l'extrémité des coulées qui se sont diri- gées vers le NE indiquent l’ordre d’épanchement de celles-ci. — 1/40 000. De la demi-douzaine de coulées qui se sont répandues vers le SW, l’on ne voit guère que les extrémités frontales. Des projec- tions volcaniques (fragments de lave, bombes, scories, cendres), agglutinées en brèches, les recouvrent sur presque toute leur surface. Par le niveau de ses coulées, au-dessus du fond des vallées, le volcan de la Botte est postérieur à ceux du groupe de Sau- terre et même aux points éruptifs des environs de Mérillat. On peut le rapporter au Pliocène moyen, mais sans preuve. 30 G. GARDE Les argiles sableuses qui affleurent entre deux coulées, au S de Chartignoux, et que l’on exploite pour la fabrication de briques et de tuiles, proviennent des tufs porphyriques qui se sont altérés sur place, ou des éléments de décomposition de ces derniers, mélangés à des débris volcaniques, que les eaux de ruissellement auraient remaniés. S.S.W. La Botte N.N.E, ÉÉEe nt ues Fromentals “ À Chartiénoux à Manzat F1G. 6. — Coure NNE-SSW À TRAVERS LE VOLCAN DE LA BoTTs. t tufs porphyriques, à argiles sableuses, G basalte, 86 brèches basaltiques, F faille. — 1/40 000. Cette formation argileuse passe sous la coulée qui supporte le village de Chartignoux et affleure sur le rebord oriental de celle-ci, au village du Bouchet, où elle a environ 0 m. 50 d'épais- seur. De semblables argiles sableuses, plus ou moins abondantes, et ayant même origine, existent un peu partout sous les anciennes coulées, dans le fond de beaucoup de vallons, ou sur le bord de nombreux fossés humides ouverts dans les tufs porphyriques. Le puy DE Monrircir. — Le petit puy de Montiroir, qui se dresse à un peu plus d'un kilom. au NW de Manzat, est presque en entier constitué par des tufs porphyriques (fig. 7). Son sommet, que coiffe une couche de projections volcaniques, est surmonté par un petit dôme de basalte, représentant un dyke ou culot volcanique, de quelques mètres de haut et d’une trentaine de mètres Fic. 7:—— Courra travers de diamètre, LE PUY DE Monrimoin. La coulée de basalte, de 700 m. de long, D de ge sur 200 à 300 m. de large, qui s'étend à ses pieds, du côté de l'E, est sortie de son flanc septentrional à 40 à 50 m. en contrebas du sommet. Le volcan de Montiroir a donc fonctionné à deux reprises différentes. Dans une première phase, qui a pu être contempo- raine des éruptions de Sauterre ou de la Botte, il a donné le poin- tement basaltique qui forme le sommet de la butte. Ce n'est que VOLCANS DE MANZAT si bien plus tard, après que l'érosion eut fortement dégagé ce pre- mier pointement éruptif, que le volcan entra de nouveau en acti- vité et qu'il donna la coulée qui s’est épanchée vers l'E. Par son niveau, à une vingtaine de mètres au-dessus du fond des vallées qui l’encadrent, cette coulée est incontestablement antérieure au Quaternaire. Sans preuve, nous la rapporterons au Pliocène supérieur. Le Cnararp. — Le Chalard (fig. 8) est le volcan à cratère le plus septentrional du Massif Central. Bien qu'il soit distant de 6 à 7 km. du volcan le plus rapproché de la chaîne des Puys, il doit être considéré comme le prolongement de celle-ci vers le N. EN \ , 2 Lechère EE F1G. 8. — CARTE GÉOLOGIQUE DU VOLGAN pu CHALARD. y' granite, y* porphyres, t tufs porphyriques, se scories volcaniques, B basalte, F faille. — 1/40 000. Il est installé, à cheval, sur des tufs porphyriques, au N, et sur des roches granitiques, au S, et c'est par la faille qui met en contact ces formations de nature différente qu'il a fait éruption. Son cône volcanique, qui est entièrement constitué par des scories, a à peu près un kilom, de diamètre à sa base, et mesure 32 G. GARDE près de 250 m. de hauteur sur son flanc septentrional, au-dessus des tufs porphyriques, affaissés, sur lesquels il repose, tandis qu'il ne domine que d'une centaine de mètres la région grami- tique, surélevée, qui s'étend au S et contre laquelle il est adossé. Le Chalard possède un beau cratère égueulé, en forme de fer à cheval, qui est largement ouvert vers le NW et qui mesure environ 300 m. de diamètre avec une cinquantaine de mètres de © profondeur. De grosses bombes volcaniques, plus ou moins régulières, souvent contournées et ordinairement striées, ainsi que des frag- ments de lave, plus ou moins informes, s'observent dans l'inté- rieur de celui-ci, au voisinage du point où se trouvait la chemi- née volcanique. La large brèche qui égueule le cratère est barrée en partie, à 200 m. environ plus Le et à une cinquantaine de mètres en contrebas, par un gros pointement de basalte d'où partent toutes les coulées de lave qu'a émises le volcan (fig. 9). Chalzrd N. S. [NW a SE, F1G. 9. — Coupe A TRAVERS LE VOLCAN DU CHALARD. y! granite, { tufs porphyriques, sc scories volcaniques, B basalte, F faille. — 1/40 000. Celles-ci se sont épanchées vers le NW. Elles se sont d'abord écoulées dans le fond d’une petite dépression que délimitent et dominent au NE et au SW deux autres petites coulées. Ce n’est qu'après avoir passé les extrémités de ces dernières, formant digues, que la masse fluide a pu s’étaler librement. Dans la grande nappe de basalte ainsi formée, il est facile de reconnaitre trois coulées, grâce à leurs bords frontaux qui sont très distincts. La coulée qui s’avance vers le N a comblé le fond d’un vallon et a été émise la première ; celle qui arrive jusqu’au Cheïix s’est épanchée ensuite; enfin, est venue la dernière, la coulée méridionale. Trois petites buttes de 10 à 15 m. de haut, formées de blocs de basalte, plus ou moins gros et très irrégulièrement entassés VOLCANS DE MANZAT 33 les uns sur les autres, se dressent à la surface de cette immense nappe de basalte, de part et d'autre du chemin qui va du Cheix à la route de Charbonnières-les-Vieilles, et à peu près à égale distance entre le village et la route. Elles sont identiques à celles qui existent à la surface de la coulée du Tartaret, près de Murols, et que les géologues ont fait connaître depuis longtemps. Il est admis que ces formations sont dues à des boursouflements de la lave en fusion qu'aurait provo- qués la vaporisation subite, suivie d’explosion, de flaques d’eau que la roche fluide avait recouvertes. M. Lacroix en a vu se for- mer de semblables, et de cette façon, lors des éruptions de la Montagne Pelée, à la Martinique. Le vaste manteau de scories, avec fragments de granite et de tufs porphyriques arrachés aux parois de la cheminée, de 2 à 3 m. d'épaisseur moyenne, et en lits à peu près réguliers, qui s’étend au S du Chalard jusqu à la route de Manzat à Riom, provient d’une pluie de projections lancées par le volcan au début de son fonctionnement. Les deux petites coulées (fig. 8), longues de 600 à 800 m., larges d’une trentaine de mètres et distantes l’une de l’autre de 400 à 500 m., qui bordent la dépression dans laquelle se sont déversées les laves émises par le Chalard, à leur sortie du volcan, sont indépendantes de celui-ci et lui sont antérieures. La coulée septentrionale a pour centre éruptif le petit pointe- ment basaltique qui se trouve dans le village des Noyers, et la coulée méridionale part d'une autre pointement qui se trouve à l’W du Chalard sur la faille par laquelle celui-ci a fait éruption. À leurs extrémités, ainsi que cela s'observe sur la route de Manzat à Charbonnières-les-Vieilles, ces deux coulées sont à peu près au même niveau, ce qui prouve qu elles sont à peu près du même âge. D'autre part, leur position par rapport au fond des vallées avoisinantes les rend à peu près contemporaines de la coulée qui est issue du volcan de Montiroir et que nous avons rapportée au Pliocène supérieur. Dans l'édifice volcanique que l’on appelle Chalard il y à donc lieu de distinguer le Chalard proprement dit, avec son cône vol- canique, son cratère et ses coulées, et les deux petits points éruptifs indépendants dont il vient d'être parlé. Ces deux derniers se sont formés les premiers, et ce n’est que plus tard que le Chalard a fait éruption. Dans une première phase il a émis des scories et 1l a édifié son 14 juin 1922. Bull. Soc. géol. Fr. (4), XXII. — 3, 84 G. GARDÉ cône volcanique. Ce dernier devait avoir un cratère très régulier, ainsi que permet de le supposer la partie qui en subsiste encore. Dans une deuxième phase, de la matière fluide est montée de la profondeur. Par sa pression, elle a fait éclater le cône de sco- rie sur son bord NW et y a ouvert la large brèche par laquelle elle s’est épanchée au loin. La belle conservation du cratère du Chalard et la position de ses coulées de lave dans le fond des vallées permettent de rap- porter ce dernier au Quaternaire, c’est-à-dire à la même époque que les volcans à cratère de la chaîne des Puys. F1G. 10. — CARTE GÉOLOGIQUE DU LAC-CRATÈRE OU ( GOUR » DE TaAZENAT. t tufs porphyriques, y porphyres, se scories volcaniques, EF faille. — 1/35 000. LE LAC-CRATÈRE DE TAZENAT. — Le lac-cratère ou « gour » de Tazenat (fig. 10) — situé à 2 km. au N du Chalard — est à peu près circulaire et mesure près de 2 km. de tour, soit 600 à 700 m. de diamètre. Sa profondeur maximum est de 66 m. environ. Ainsi que l'ont montré les études de Delebecque ! les parois de cette grande cuvette sont presque abruptes et le fond est à peu près plat (fig. 11). Sur ses rives méridionale, orientale et septentrionale le gour de Tazenat est dominé par un rebord de 60 à 70 m. de haut. Ce rebord est uniquement constitué par des tufs porphyriques, au S, — par des tufs porphyriques que perce un filon de porphyre, formant l’arête culminante, et que recouvre une couche de sco- 1. DireBecque. Les lacs français. Chamerot et Renouard, Paris, 1898. VOLCANS DE MANZAT 46 ries, à l'E, — par des tufs porphyriques à la base et par des pro- Jections au sommet, sur le côté septentrional. C’est par l’ouver- ture qui existe à l’W que s'écoule le trop-plein de ses eaux. Deux petits filons de porphyre sont en relation avec ce lac- cratère, l’un sur le bord occidental, au S du déversoir, et l’autre sur la rive septentrionale. Sa position, à cheval, sur la faille (que j'ai signalée dans une note précédente) dont une lèvre est surélevée, celle de l'E, et dont l’autre est affaissée, explique très bien la dissymétrie qui existe entre le bord oriental et le bord occidental de celui-ci, Fic. 11, — Coupe EW À TRAVERS LE LAC-CRATÈRE OU « GOUR » DE TAZENAT. { tufs porphyrique, y porphyres, sc scories volcaniques, Ch cheminée volcanique et faille. — 1/35 000. Il est admis par tous les géologues que la grande cuvette, en forme d’entonnoir, qui constitue le gour de Tazenat a été ouverte, à l’emporte-pièce, par des explosions volcaniques. Et ce sont les projections qui y sont retombées directement ou qui y ont été entraînées ultérieurement qui l’ont comblée en partie. Le volcan qui a produit le lac-cratère de Tazenat n'a rejeté comme produits solides que des projections. Ces dernières, pour plus des trois quarts, sont représentées par des scories basal- tiques, avec de rares blocs de lave, et pour le reste par des débris de tufs porphyriques, de granite et de porphyré que les explosions volcaniques ont arrachés aux parois de la cheminée, et dont le mélange constitue ce que M. Glangeaud appelle un « faciès de ramonage de la cheminée volcanique ». Ces projections, ainsi que nous l’avons déjà dit, sont principa- lement accumulées sur le rebord septentrional du Tazenat où elles sont disposées en couches à peu près régulières qui plongent de 15 à 20° vers le N. Il en existe aussi dans le fond de la partie déprimée qui s'ouvre vers l'W. Le volean qui a donné naissance au gour de Tazenat a dû fonctionner en même temps que le Chalard et que les autres volcans à cratère de la chaîne des Puys, c'est-à-dire au Quater- naire. 36 DE LA SITUATION DU TRIAS ET DE SON RÔLE TECTONIQUE DANS LA KABYLIE DES BABORS PAR FE. Ehrmann !. L'étude de la Kabylie des Babors, c'est-à-dire de la pittoresque et sauvage région qui encercle le golfe grandiose de Bougie, poursuivie de 1911 à 1914, pour des levés de détail, en vue de l’établissement des ailes géologiques d'Akbou, de Su Aïch, de l’oued Amizour, m avait permis de constater non coule un plus grand développement, mais une continuité de plus en plus marquée, dans les affleurements triasiques de l'Ouest vers l’Est?. J'avais pu également observer le Trias en situation nor- male à la base de la série liasique et jurassique aux djebel Che- toug, Beni Ourtillan (feuille d'Akbou), Beni Himimel, Arbala (feuille de Sidi Aïch), Bellouta, etc. (feuille de l’oued Amizour). Depuis 1919, jai parcouru toute la Kabylie des Babors, et continué mes études de détail sur les feuilles de Ziama, Tames- quida, Takitount, Djemila, Djidjelli, Taza, etc., soit sur plus de 150 km. J’ai pu non seulement confirmer mes observations précédentes, mais découvrir d’autres faits importants concernant le Trias, que je résumerai ici, en attendant la publication d'un travail d'ensemble sur cette région. Dès 1862, Brossard‘ a observé en plusieurs points de la région nord de Sétif (Kabylie des Babors) des gypses éruptifs avec pointements dioritiques ; mais ce n'est qu'en 1904 que M. Ficheur*° signale la présence du Trias (marnes irisées, dolomies, cargneules) à Aït Achour et à l'Est de Kerrata. Ce n'est que tout récemment que M. Brives, dans une brochure publiée pendant la guerre, le décrit comme substratum des calcaires liasiques des dj. Breck et Meradaf. Le Trias était donc connu, mais son développement consi- dérable, ses différentes situations, et son rôle tectonique impor- tant, ne semblent pas avoir été soupçonnés dans cette région. 1. Note présentée à la séance du 20 février 1922. 2. Ceci complète pour cette région ce qui était déjà connu dans le reste de l'Algérie. 3. F. Exrmann. Le Jurassique moyen et supérieur dans la Chaîne des Babors. CR. somm. S.G.F., 7 juin 1920. 4. Brossar». Notes manuscrites inédites de comptes rendus d’excursions dans la province de Constantine. 1862-63. 5. E. Frcneur et JAcos. Notice sur les travaux récents du Service de la Carte Géologique de l'Algérie, 1904, p. 18. 6. A. Brives. Conte ibution à l'Étude des gîtes métalliferes de l'Algérie. Alger in-8°, 1918, p. 25, fig. 8. TRIAS DES BABORS 37 Le complexe triasique dans la Kabylie des Babors se présente sous le faciès classique nord-africain, avec ses associations de marnes irisées, dolomies, cargneules, calcaires, calcaires dolo- mitiques, ophite, gypse, sel gemme, etc. A l'Est de l’oued Agrioun (Tababort) et au Sud de Djidjelh dans la vallée de l’oued Djinedjène, ce complexe triasique s'enrichit de pla- quettes gréso-schiteuses à ripple-marks, et de grès et plaques calcaires fossilifères. Les grès sont.bariolés, ou quelquefois très blancs et siliceux. Ce faciès gréseux et littoral est probable- ment dû à la proximité immédiate des massifs anciens de Beni- Afeur à l'Est, et de Cavallo-Djidjelli au Nord. Le Trias, dans la Kabylie des Babors se montre dans des silualions ne différentes mais qui présentent parfois entre elles d’étroits rapports et des relations de continuité remarquables en surface et en profondeur. En effet, les érosions intenses qui découpent très profondé- ment ce pays émergé depuis le Miocène moyen, permettent d’indiscutables constatations des différentes allures d'un même affleurement de Trias. Dans la plupart des cas, le Trias se montre en situation nor- male! mais je l'ai aussi trouvé intrusif latéralement et vertica- lement dans les terrains encaissants ou de couverture, ainsi qu'en situation d'apparence anormale. Dans quelques cas (Kefri- dah, Issenseg, dj. Bou Kouna, dj. Mouley Ali), j ai pu observer le Trias présentant, en continuité absolue dans un même affleu- rement, ces différentes situations. Il me faut aussi signaler des affleurements triasiques en rapport avec les roches éruptives tertiaires ? du golfe de Bougie (région de l'oued Amizour). Il s’agit probablement dans ce dernier cas, d'entraînement du substratum triasique par la roche éruptive*. Le Trias serait à. l’état d’enclave enallogène #, ou aurait émigré vers la surface avec les filons, dykes ou amas éruptifs. Trias NORMAL. — Dans presque toute la Kabylie des Babors, le Trias normal se montre généralement à la base de la série 1. F. ExrMann. Des relations du Trias autochtone avec les accidents tecto- niques dans la Kabylie des Babors. CR. somm. S.G.F. 18 avril 1921. Le Trias de la Kabylie des Babors (Algérie). CR. Ac. Sc., Paris, t. 172, p. A 9 mai 1921. . J. Curie et G. FLamanxn. Etude succincte sur les roches éruptives de l’AI- ie. B. S. C. G. Algerie, in-8°, 1889. Alger. . À. Brives. Cite dans son cours De des cas analogues dans l'Oranie, ion de Nemours, Beni-Saf etc. . L. GENTIL. Etude géologique du Bassin de la Tafna. B.S.C.G. ne Alger, 1903, p. 368. _ œ 5, N 38 NN W Dj. Tababort é: Babor 2004 ll MÉAgna Mzrida SSw D). Foret du B36or aT D. Baguenoun Mine Al/a Dj. Ta Eschgouef 1680 1405 Ci =) Ci == 1 ee & = È Se/ah Oulad ER ER TE à 131 & t 8007 L F. É TRANSGRESSIF, — 1/50 000. — T, Complexe triasique férieur ; C5-4, Cénomanien ; C7, Sénonien ; F, Fossiles. F16. 1. — COUPE DE L'ANTICLINAL BÉMANTELÉ DU DJ. BABoOR, pJ. TAuABorr avec CRÉrAc EHRMANN L, Infralias L3-", Lias inférieur et moyen; L4, Lias supérieur ; Ci, Crétacé in liasique et jurassique ou en sub- stratum plus ou moins remanié par le Crétacé !, l'Eocène* et le Miocène à. Il affleure presque sans dis- continuité de l'Ouestàl' Est dans des axes anticlinaux faullés ou non, des chaînes liasiques à di- rection générale E-W, sur plus de 80 km. à travers les feuilles de l’oued Amizour, Ziama, Ta- mesguida. L'étude du djebel Babor (200% m.) et du dj. Tababort (1969 m.) en particulier, nous permet de préciser d’une façon indiscutable la position du Trias in situ dans cette région qui peut être considérée comme le nœud même de la Kabylie des Babors (Fig. 1). En effet, le flanc nord du dj. Babor et le dj. Tababort ne sont que les deux flancs anticli- naux liasique et crétacique, d’un axe triasique de direction ENE- WSW, dont la partie centrale démantelée à la fin du Jurassique a été occupée succéssivement par les différentes formations créta- cées, qui ont remanié et repris à leur base des éléments du Trias. Un lambeau de dolomies 1. De très nombreux exemples dansles Babors : Tababort, Beni Felkaï, Beni Ismael, Beni Sliman, Beni Hassein, Beni Bou Youssef, Beni Zoundaï, Tamesguida, ete. 2. Les grès de l'Eocène supérieur sont tranSgressifs sur le Trias à Kefridä, aux Beni Fourkal, ebc. 3. Les grès cartenniens présentent des quaïtz bipyramidés repris au sub- stratum triasique à Kifrida, Sidi Rehal, Tamesguida, etc. TRIAS DES BABORS 39 infraliasiques (?) en discordance sur les marnes irisées se voit au milieu de la dépression anticlinale un peu au Nord de la mine Allaigre, au SSE du dj. Bagnoun et sert de jalon aux deux flancs liasiques du Babor et du Tababort. Adrar Djama N'siah Ablat Amellal Azib de Ketrios NN. E. e----- Ex : 1 1 C'o/ de Kel/rioa CN R A / A ANA 1 A A A 1 na TA 2 Gen tee rro0 th <è A% 0 © t 12) . r Fig. 2. — Coupe SUIVANT LA LIGNE À B DE La CARTE GÉOLOGIQUE FIG. 6, A TRAVERS LE TRIAS AUTOGHTONE DE KEFRIDA, — 1/50 000. — Légende de la fig. 6. Je n’entrerai pas dans la description des différents étages géologiques qui figurent sur la coupe du Babor-Tababort. J'indi- querai seulement que les diverses assises crétacées qui reposent sur ce Trias axial présentent des pendages très irréguliers par suite de l'instabilité des marnes irisées. Un peut également se rendre compte sur cette coupe de l'influence du poids ! des sédiments crétacés sur le substratum, en notant leur enfoncement, leur enfouissement dans le sein de la masse triasique qui déborde, et peut même, localement, recou- vrir ces sédiments. De nombreux exemples de cé cas se rencontrent dans ce pays. Il en résulte que, dans la Kabylie des Babors tout au moins, le poids formidable des masses mésozoïques et néo- zoïques, et la plasticilé du complexe triasique jouent un rôle tectonique considérable. Ce Trias axial qui se poursuit Est-Ouest aux flancs sud du dj. Tababort et des crêtes qui lui font suite sur plus de 40 kilo- mètres, passe au Nord sous le synclinal dj. Tababort-d). Achouaou, où ilapparaït dans un nouvel axe anticlinal de même direction générale E-W. Le Trias du flanc nord du dj. Babor, qui peut se suivre en affleurement presque continu sur tout son pourtour, passe sous cette montagne et donne lieu à d'importants affleurements au Sud, qui ont été plus ou moins remaniés par le Sénomien transgressif des Amouchas. Certaines couches schisteuses du Sénonien sont pétries d'éléments triasiques et de quartz bipy- 1, F. Enruanx. Des relations du Trias autochtone, etc. Loc. cit., p. 115. 40 F. EHRMANN ramidés dont on peut voir de beaux exemples, un peu à l'Ouest de la maison forestière du Babor (Oulad Salah). Le Trias normal affleure plus au Nord dans un nouvel axe anticlinal de même direction générale E-W. Dans les Beni Sliman, au dj. Djeddi Ali (oued Amizour) nous retrouvons le Trias à la base d'importantes masses de calcaires liasiques.. Vers l’Est il se poursuit au dj. Imoulentaour, à l’Adrar N'Fad, à Kefridah (v. fig. 2) au dj. Sidi Djaber, dans les Beni Ismaël, Beni Hassein (Ziama). La coupe du dj. Sidi Djaber (fig. 3) montre un bel anticlinal en éventail avec un Trias axial qui n'affleure à cet endroit que sur quelques mètres. Un peu plus à l'Est, dans les Beni-Bou- Youssef (fig. 4) ce même axe anticlinal qui passe au confluent de l'oued Agrioun et de l’oued Bou Zazen a subi d’intenses érosions qui ont mis à nu le Trias ainsi que le Permien ! : grès rouges micacés, grès verts, schistes micacés et colorés, sur plus de 4 km. de large. Le Crétacé a de même ici envahi l'anticli- nal érodé, comme dans la fig. 1. Sa. D,-"Sidi Disber W. / 1263 NY ES / à : À / Irzek Timser “ ! Ü \ \ , \ ‘ L [ 1 à Dj Tabokalt Maison forestière 1 \ de Dargquirah û \ DR C54 PE C31 c54 C7 F1G.3. — Coupe DE L’ANTICLINAL EN ÉVENTAIL DU DJ. SiD1 DJABER (GOLFE DE BOUGIE). On y voit la série complète et autochtone du Mésozoïque de la Kabylie des Babors- 1/50 000. — Légende de la fig. 1; Jiv-J7, Oolithique : C *-!, Albien ; F, Failles. On retrouve le Trias dans les Beni Seghoual, ainsi qu’au Sud du village de Ziama Mansouriah, dans les dj. Breck et Merada*. Il se poursuit au delà, dans les Beni Zoundaï, Beni Fourkal, Tamesguida et Djimila, avec un développement d'une remar- quable continuité, jusqu'au massif ancien des Beni Afeur, Bou Azza, où il ne supporte plus parfois que de faibles témoins de calcaires liasiques, restes d'une chaîne démantelée. Malgré la brièveté de la description ci-dessus, l'existence du Trias normal ou autochtone, dans la Kabylie, ne peut faire 1. F.ExrmaAnv et J. Savornin. Echelle stratigraphique de la Kabylie des Babors, CR. Ac. Sc., 172, p. 1301-1304. 2, A BRIVES. Loc: cil., p. 25, fig. S: TRIAS DES BABORS 41 aucun doute. Il faut même le ‘considérer avec quelques affleu- rements permiens, comme substratum général Permo-Triasique, des puissants sédiments mésozoïques qui forment l'ossature même de la Petite Kabylie ou Kabylie des Babors. Ce substra- tum permo-triasique se limite au NE aux massifs anciens de Collo et Beni Afeur (Bou Azza) et se relie à l'Ouest à la bordure sud du massif ancien de la Kabylie du Djurdjura !. TRIAS INTRUSIF ET D'APPARENCE ANORMALE. — Par suite d’une tectonique relativement simple, qui se résume en quelques plissements anticlinaux ou synclinaux plus ou moins érodés, de direction générale E-W, ou plutôt NNE-SSW déversés ou non vers le Sud, faillés ou plis-faillés suivant l'importance de la poussée nord, la Kabylie des Babors présente une struc- ture favorable à l’affleurement du substratum triasique. NW. Beni Bou Youssef s. _ =— - ADS 2 OT ÿ6u Zazen ” Ca Ana F1G. 4. — Coupe pu PErRMo-Trias Des BEN: Bou Yousser, montrant la transgres- sion crétacée dans l’anticlinal érodé, comme dans la fig. 1. — 1/50000, hauteurs doublées. Légende de la fig. 1 et : r, Permien ; td, Dolomies, cargneules ; tw, Ophite. Cette structure est d'autant plus favorable à l'énigration du Trias, que des mouvements {angentiels s'ajoutent aux mouve- ments verticaux : la Kabylie des Babors est comme découpée à l’emporte-pièce par de profondes failles verticales parallèles à la direction générale des chaînes calcaires. Il y a également tout un réseau de failles sensiblement perpendiculaires à la direction précédente. De fait, 1l semble logique d'admettre (et nous verrons cette hypothèse se vérifier par l'observation directe) que le Trias — presque uniquement composé de marnes irisées — meuble, plastique, glissant, ait émigré, se soit infiltré, insinué, dans les crevasses, cassures, plis, failles, etc., affectant les terrains 1. E. Frcxeur. Feuilles géologiques de Bouira et Tazmalt. Alger, 1911 et 1912, S. Carte Géol. Alg. 42 F. EHRMANN de couverture, en intrusion verticale et latérale, avec déver- sement même, sur les terrains de surface. À la suite d’actions ultérieures (mouvements tectoniques, érosions, dissolutions), les cheminées, fissures, cassures par lesquelles le Trias est arrivé, a fusé, a « foiré », peuvent même être plus ou moins mas- quées, resserrées, comme dans les cas du tassement des argiles schisteuses du Sénonien après dissolution des éléments gypso- sahins triasiques. La fig. 5 montre d'une façon remarquable l’intrusion ascen- dante du Trias, sa véritable infiltration latérale et son 1isole- ment suivant le plan de schistosité (ligne de plus faible résis- tance) des argiles schisteuses sénoniennes. N. ETS è S > re nn PRE. a F1G. 5. — Coupe LÉGÈREMENT SCHÉMATISÉE, PAR L'IRZER IKARKHANE au Nord de Iguemoun el Biah, au SE de Sidi-Aich, vallée de la Soummam, golfe de Bougie. c7, Argiles schisteuses foncées; c$, Marno-calcaires à Inocerames ; ti, Trias intrusif. Cette manière d'être du Trias pourrait être comparée à un véritable phénomène éruptif : filons, dykes, laccolithes. Il existe en effet, dans la Kabylie des Babors, ainsi que dans le reste de l'Algérie bien des cas où lé Trias affleure sous l'aspect filo- nièén, parfois sur d'assez grandes étendues!. 1. SavorniN: La feuille géologique d'Aïn Tagrout. Alger, 1911, en montre de beaux exemples très typiques. LÉGENDE DE LAFIGURE 6. — a?, Alluvions marécageuses ; a!, Alluvions récentes ; q', Cône détritique; p, Pliocène, brêches; m', Miocène (cartennien); e*, Eocène supérieur ; e7, Argiles et marnes schisteuses : c$, Calc. à Inocérames (Sénonien) ; c5-4, Cénomanien ; c%-1, Albien; ci (cvr-1v, Bérriasien, Néocomien ; cnr, Barrémien) ; jrv-j®, Oolithique ; 14, Lias supérieur; 13-1, Lias inférieur et muüyen ; l', Infralias?; t, Complexe triasique (t!; Trias intrusif; td, Dolomie; r, Permien ; tw, Ophite). TRIAS DES BABORS 43 Golfe de Bougie T Éghse dé SAiReh S Cyivs” = TI 2 - Djermana 7 Ÿ/ 7 Eng NN 7 iv-J ? le] ANTUTS Æ ” 1 D "4 4 ’ 5 Ces # > 7a/a Amamibuatlen Carte Géo/égiaue de Kefridah à | Oued Marsa Echelle 1/5a 000 Ansr {rgha 4h : F. EHRMANN Cette hypothèse de Trias intrusif se vérifie par l'observation directe et d'une façon remarquable à quelques kilomètres au Sud de l'oued Marsa (feuille de Ziama) où l’on peut voir dans la profonde coupure de l’oued M'Sbah, ou Sidi Rehane, Le Trias émigré latéralement de son gîte originel à la base des calcaires liasiques du col de Kefridah (fig. 2) à travers toute la série liasique, jurassique, crétacique, jusque dans le Sénonien (v. carte géologique fig. 6 et figures 2, 7,48 et 9). Ce fait, d'importance capitale, relie indiscutablement le Trias normal : Kefridah, au Trias intrusif (oued M'Sbah, oued Sidi Rehane) ainsi qu'au Trias d'apparence anormale du Sud de l’oued Marsa. Nous avons ainsi une explication plausible et rationnelle de ces nombreux pointements que l’on trouve jusque sous l’école de ce village. 1e Ablat Amellal 1364 S. es Tizzi QE S N : cs4 NE FiG. 7. — Course suivant C D DE LA CARTE GÉOLOGIQUE, A L'EST DU COL DE KEFRIDAH, PAR TARZOUTH ET ABLAT AMELLAL. — 1/50000.— Légende de la fig.6. : L'axe anticlinal diebel Imoulentaour et Adrar N'Fad, de direction NNE se coude au col de Kefridah pour prendre une direction E-W, par l’Ablat Amellal et le dj. Sidi Djaber en formant un véritable genou à Kefridah. C'est précisément dans ce genou, point de plus faible résistance et par suite de frac- ture, de faille, que le Trias a émigré, a giclé! et s’est épanché au Nord jusque dans le synclinal sénonien de l’oued Marsa en traversant les différentes assises du flanc anticlinal nord (fig. 7) à la manière d’un véritable dyke éruptif (fig. 8). Le cas du Trias intrusif de Kefridah n'est pas unique; on retrouve dans la même région de nombreux exemples d’ampli- tude presque égale à Issenseg, aux dj. Bou Kouna, dj. Mouley A 1. E. F. Gaurier, dans une description du Trias (Ann. géog., 15 mai 1914), emploie ce terme extrêmement expressif. TRIAS DES BABORS 45 Al, etc. Îl est intéressant de noter la frappante analogie de ce Trias intrusif avec celui qui a été décrit par M. Savornin à Batna ! où le Trias est intrusif du gite originel jusque dans le Valanginien. A Kefridah, l’intrusion est encore plus complète puisqu'elle se fait jusque dans le Sénonien, et ce fait est d'autant plus intéressant que c’est précisément dans le Séno- nien que les pointements triasiques sont le plus abondants dans les Tell Algérien. En ce qui concerne la Kabylie des Babors, les pointements triasiques dans le Sénonien sont : ou autochtones avec rema- niements superficiels, ou intrusifs. Il en est de même dans les autres étages géologiques de cette région. Adrar N'siah 1362 ES D IA Tals Amarriouaten SA M'ebah CLR) | SD03a 12 SA) lSentier- Ho LT (ES 1 ! d . « D SR TZ do /e/0/° > F : Serrtcer- 2°/0/9 /0 DZ ÿ£ oA [l lÆ ï 19/0 /o fo 0/9 /e £ AU Se 0 ' re JD 22/6 ARNO / 7" F 1 > JO RAA ARE MA { Oo GA IS NU ca (cn " cn \ HER EN ME = LD D PS Lu ee ui ee CU pa É c£5:4 F1G. 8. — Coupe suivant E F DE LA CARTE GÉOLOGIQUE FIG. 6, montrant le Trias intrusif à la manière d'un dyke éruptif (oued Sidi Rehane). — 1/50 000, hau- teurs doublées. — Légende de la fig. 6. La tectonique du Trias ef sa mise en place, son émigration, dans toutes sortes de situations présentant de remarquables rapports de continuité, est ici prise sur le vif, par suite d'obser- vation directe, grâce aux érosions profondes. Le rôle capital que Joue le poids (action compressive) des terrains de couverture est ici indéniable. C'est bien à ce poids formidable qui comprime le substratum plastique triasique, et le fait émigrer dans les cassures des terrains recouvrants, qu'est dû le grand nombre de pointements triasiques dont la plupart sont d'apparence anor- 1. J. Savornix. Etude géologique du Hodna et du Plateau Sétifien. Thèse Fac, Sc. Lyon, 1920, p. 122-198, fig. 35. 46 | F, EHRMANN 0 Side Rehane Ë F 1 c7 NNE M'sbah Tréao drtruoif W LE Ojermana AdrarMsbsh Qt Sidc Rehance =. | 72 SSw : NNE. Adrar Djama N'siah AdrarM'sbsah Trias étruoëf w £ Ablat Amellal Adrar M'sbah EN SA O4 Sidi Rehane PEL Ta/a Amaniiousté lee! Le SX à Q £ > FE v L ee D Trias SSw F Trias en place FIG. 9./— SCHÉMA MONTRANT LES DIFFÉRENTES SITUATIONS DU TriAs dans l'oued Sidi Rehane. 1/50 000. — Légende de la fig. 6. + Let, Loos Rs 1 PE TE CET A ES Se ES ÉRIAS DES BÂLOËRS 4? male. On peut en effet dire que dans la Kabylie des Babors toutesles failles profondes ayant affecté le substratum triasique, présentent du Trias intrusif. Il semble que l’on puisse étendre cette interprétation au reste de l'Algérie, et peut-être même à l'Afrique du Nord. En effet, depuis 1896, tous les géologues qui ont étudié l’Algérie, la Tunisie ou le Maroc ont trouvé du Trias autochtone et du Trias anormal, A l’autre extrémité de l'Algérie dans l’Oranie, M. L. Gentil, dans sa remarquable étude du Bassin de la Tafna ! indique dans diverses coupes le Trias en situation normale ou autochtone * même avec remaniement du Trias dans le Jurassique* ainsi que du Trias intrusif, entre autres : à Sidi Abdelli*, Il est inté- ressant de rapprocher cette coupe des fig. 8 et 9 de l’oued Sidi Rehane. Il semble qu'il ny ait pas de doute, que dans les deux cas, l’origine du Trias est la même : c’est-à-dire que le Trias est intrusif. Je dois également noter que l’on trouve emballés dans le Trias, des débris des divers terrains bordant la cassure ou faille par laquelle on a émigré, fusé le Trias. J'ai trouvé entre autres, dans le pli-faille des Beni Seghoual, des débris de schistes violacés oxfordiens (Argovien) à grands Apfychus, intimement mélangés aux marnes irisées à quartz bipyramidésÿ. Conczusion. — A la suite des faits exposés ci-dessus con- cernant la tectonique triasique dans la Kabylie des Babors, 1l semble qu’on puisse conclure, qu’en Algérie tout au moins, les nombreux affleurements triasiques anormaux ne le sont qu'en apparence, et qu'ils sont presque tous, sinon tous, ou aulo- chiones, ou d’origine profonde (intrusion verticale, intrusion latérale, déversement, isolement). 1. L. Genis. Etude géologique du Bassin de la Tafna. Alger, 1903. Bull. Serv. Carte Géologique Algérie. "I Genrr. Loc.vcit fig. 11; p. s1, et fs. 18; p, 93 L. Genris. Loc. cit. Cirte et coupes Aïn Tellout, fig. 13, 14-15, p. 90, 91. . L. Genis. Loc. cit., fig. 10, p. 80. . Dans le ravin au NNW de la maison d'habitation, près du puits de mine. ot # © 19 48 ETUDE GÉOLOGIQUE DÉTAILLÉE DU DJEBEL ÎSELFAT (MAROC SEPTENTRIONAL), PAR B. Yovanovitch:. Dans une courte note? j'ai eu l'occasion d'exposer brièvement mon point de vue sur la tectonique du djebel Tselfat en particulier et du massif de Mouley Idriss en général. Je désigne sous le nom de Massif de Mouley Idriss non seulement les quelques montagnes surplombant cette localité mais tout l’ensemble des reliefs définis récemment par mon collègue M. Abrard*, comme constituant le système prérifain au Nord de Meknès. Le massif de Mouley Idriss relève en effet du système prérifain au même titre que les djebels Tratt et Zahlar, et il conviendra peut-être d’y englober plus tard cer- tains éléments mésozoïques de la bordure inexplorée du Rif oriental. MorpxoLoGie. — Le djebel Tselfat (cote 806), terminaison septentrionale de la ligne de crêtes Fert-el-Bir, Kouar, bou Kennfoud, affecte la forme d'une pyramide triangulaire assez raide qui surplombe sans transition de près de 600 m. un com- plexe de reliefs très adoucis. Le contraste est surtout frappant pour un. observateur placé à une grande distance au Nord de la montagne. La pyramide se prolonge vers le Sud par une arête rocheuse qui sert de ligne de partage des eaux entre le bassin du Moyen- Sebou (vallée de l’oued Seggotta) et celui de l'oued Rdom (cuvette de Volubilis). Un abaissement de la crête (alt. 380 m. — col de Seggotta) est occupé par un lambeau d’une terrasse dont l’origine fluviatile n'est pas exclue (présence de moules internes d’'Helix) et qui est vraisemblablement contemporaine du lac pliocène de Meknès décrit par le professeur Gentil“. J'ai essayé de faire ressortir ces traits caractéristiques sur le levé topographique qui sert de base à cette étude, réduction à 1/50000 d’un levé détaillé à 1/10000 remis le 11 décembre 1918 au Service des Mines de la Résidence générale à Rabat. HisroriQue. — L'existence des terrains jurassiques comme principaux constituants du djebel Tselfat est déjà connue de 1. Note présentée à la séance du 20 février 1922 (CR. somm. S.G.F. 1922, 4). 2. B. Yovanovircx. Sur la T'ectonique du Dj. Tselfat. CR. somm. S.G.F., 6 juin 1921, p. 157. 3. R. Agrarp. La structure du Système Prérifain au Nord de Meknès. Bull. SIC MEME MOULE re 4. L. GenTiz. CR. Ac.Sc., t. 158, p. 146, 1914: ps Pp- F4 Ë PEER NN MEMOIRES-GÉEOLOGIE Paraissant irrégulièrement depuis 1953; format in-4° raisin. Prix divers. (50 °/, pour les Membres de la Société.) l Extrait du Catalogue. Gossmann et LawBerT. Etude paléontologique et stratigraphique sur le terrain oli- gocène marin des environs d'Etampes. 88 p., 1 tabl. SE OED RE ER ARR RS 20 fr. Ph. THomas. Recherches stratigraphiques et Hénin sur quelques for- mations d’eau douce de l'Algérie. 54 p., 1 labl., 5 pl......................,....:... 4 » _Cossmann. Contribution à l'étude de la “faune e hr bathonien en France (Gastro podes) GED MOD RERO R SAA R RTEe N Re en en e* 30 » TerquEn. Les Entomostracés Ostracodes du système oolithique de la zone à Am. Parkinsoni de Fontoy (Moselle). 46 p., 6 pl......................1............ 4 » . TerquE. Les Entomostracés Ostracodes du Fuller’s Earth des environs de Var- . sovie. 112 p., 12 DUR ne De EE M à AL DE DRE AE PS RO On a PTE 6 » C. GranD'Eury. Formation des couches de houille et du terrain houiller. 196 p., 1 OS DRE PNR NO NS RE RS A A OA Te NEA Sete 20 » H. Fizmoz. Etudes surles vertébrés fossiles d'Issel PATIO) Ra le ee ua 16 » G. Correau. Echinides éocènes de la province d’Alicante. 107 p., 16 pl............ 15 » _ À. Dozror, P. Gopsize et G. Ramonn. Les grandes plâtrières d'Argenteuil (Seine-et-Oise). Historique, genèse et distribution des formations gypseuses de laresionparisienne./8%D427 de DU en ee ne ee tee enlat ee 55 P.-L. PREVER. Aperçu géologique sur colline de Turin. 48 p., 7 fig.,1 carte. 8 » G. Zeir. Contribution à l'étude géologique du Haut-Tonkin. — H. LANTENOIS. ” Note sur la géologie de l'Indo-Chine. — René de Lamorxe. Note sur la géologie du Cambodge et du Bas-Laos. 80 p., 1 pl., 3 cartes en couleurs ........... 12,5 Général DE LAmorxe. Les anciennes lignes de rivage du Sahel d'Alger et d’une partie de la côte algérienne. 268 p., 3 pl. 1'carteren couleurs Re US 15 » Léon Carez. Résumé de la Géologie des Pyrénées françaises. 139 p., 1 pl. 6 cartes DUR RS RTE SALES DO OOD E OES S OO ARE EE REA EE en ne ae PRIE 15 » Maurice Lucron. Etude géologique sur le projet de Barrage du Haut-Rhône français à Génissiat (près de Bellegarde). 136 p,,7 pl.......................... AD E) MÉMOIRES-PALÉONTOLOGIE PAR SOUSCRIPTION PAYABLE AVANT L'APPARITION DU VOLUME ANNUEL : FRANCE, 30 FRANCS, FRANCO. — ÉTRANGER, 35 FRANCS: FRANCO Liste des Mémoires qui se vendent isolément : Une remise de 20 °/, est accordée sur ces prix aux Membres de la Société. 2. J. Seunes. Contributions à l'étude des Céphalopodes du Crétacé supérieur de HnanCe ORDRE Meet AN TU ER RARE Sr Re NU ARS 15 fr. 3. Ch. Derérer. Les Animaux M inoeones du Roussillon. 17 pl., 188 p............. 60 » 5..G.DE a. Recherches sur les végétaux du niveau aqui fanien de Manosque, OO DIR OS De een ie NES AE mn ci à ue Ne ne ee OA AE Ne AP 35 » 14. M. Ho Contribution à la Paléontologie française des lauren juras- siques (en cours); Etudes sur les Gastropodes des terrains jurassiques : Opis- thobranches online 168c pets HR ee ER RE RAR IELS der 25 » 15. S. SrerANEsCu. Etudes sur les terrains tertiaires de la Roumanie ; Contribu- tion à l'étude des faunes sarmatique, pontique et levantine. {1 pl., 152 p...... 1EFAMON 19. M. Cossmann. Contribution à la Paléontologie française des terrains juras- siques (en cours) ; Gastropodes : Nérinées, 13 pl., 180 p...........,...,....... 35 .» 20. V. Porovrcr-Hatzre. Contribution à l'étude de la faune du Crétacé supérieur de Roumanie; Environs de Campulung et de Sinaïa. 2 pl., 22p............... 6 » 21. R. ZEILLER. pie sur la flore fossile du bassin houiller d'Héraclée (Asie- Minenre) CDI 01 DTA RER Mn AE cn IE REA PRE sn AE Er 15 » 22. P. Parrary. ae les Mollusques fossiles terrestres, fluviatiles et saumâtres de PATTERN NUE ren rte ide Un in de OU ee MS ae Ca cree Ode 10 » 23. G. Sayn. Les Ammonites pyriteuses des marnes valanginiennes du Sud-Est de la France encours) DEP 0)DE Nr dire 2e ne ie a let San ete (Ve A) 24. J. Lamserr. Les Échinides fossiles de la province de Barcelone. 9 pl., 128 p. 18 » 25. H.-E. SauvaGe. Recherches sur les Vertébrés du Kiméridgien supérieur de Fumell(fot-é= Garonne) 01pl 2 30)De 0e ARRET e 12209 26. Ch. Depérer et F. Roman. Monographie des Pectinidés néogènes de l'Eur: he et des régions voisines (1° par tie : genre Pecten) (en cours). 23 pl., 169 p.. 50 » 27. G. Doccrus et Ph. DAUTZENBERG. Conchyliogie du Miocène moyen du Bassin de la Loire; Description des gisements fossilifères ; Pélécypodes. 51 pe POIDS EEE 150 fr. 28. Marcellin Bouze. Le Pachyæna de Vaugirard. D'OB AG DIS NTI AIS 5 » 29. V. PAquiIER. Les Rudistes urgoniens. 13 pl., 102 p..... .... Ada AO etre à 28 » 30. Ar. Toucas. Etudes sur la classification et l'évolution des Hippurites. 17 pl., D NS DÉS P E NN VO QE CA VENT De A ane nr mie ele PE NOT OI DL 1 IA 9 DE duc à 38 » 31. Albert Gaupry. Fossiles de Patagonie : Dentition de quelques Mammifères. 28/p., 42 fin dans detente ER RE area en eee D A 4 » 32. Paul Lemonset Robert Douvizté. Sur le genre Lepidocyclina Gümbel. 3pl., DUR RO A ENS CO CODE OR A TO Co Dee ES A One MLLOIE EAU LUE D eo 10 » 33. Ferdinand Canu. Les Bryozoaires du Patagonien. Echelle des Bryozoaires pour les Terrains-Tertiaires. 55pl,130 p.220 En CERN eu 34. Charles Exsrman. Les types de Poissons fossiles du Monte. Bolca au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. 5 pl., 32 p............................... 2.0 11 » 35. V. Porovici-HarzeG. Les Céphalopodes du jurassique moyen du Mont Strunga (massif de Bucegi, Roumanie). GEDLSOSED ES SR LE RS RS RP ET PRIE 12 » _ Ar. Toucas. Etudes sur la classification et l évolution des Radiolitidés.24pl.,182p. 48 » 1. EÉdm. Pgrzar et M. CossmMaNN. hu supérieur à faciès urgonien de et lezAlais (Gard) 9/ig- texte 6 pl, 29 D LM NOIR ER AE 145 » 38. Charles JAco8. Elude sur quelques tes du Cr ire moyen.##fig., 9 pl., D ER RCE RE CAPES ERA EC EE ee US Ce En IDE ot 0 à 20 » 39. A Etude iconographique des Pleurotomes fossiles du Bon de Paris. D DUes 20 Du sed RNA AR Re AR et DA SAR CRD PA LA LT EE 12 » 40. P. ja. ee. Etudes sur les végétaux fossiles de l'étage Sparnacien du Bassin ï de Paris. 3 RS TEE OR à AO A UE A Nat aber Een eat 7 » 41. Henri Douvizré. Etudes sur les Rudistes. Rudistes de Sicile, d'Algérie, d'Egypte, du Liban et de la Perse. 7 pl., 84p...:.:.....:... ................. 45 » 42. Léon PERvINQUIÈRE. Sur quelques A nnomilee du algérien. 7 pl, 86 p. 15 » 43. Robert Douviré. Céphalopodes argentins. 8 pl., 24p..................,..... Ta 44. Gustave F. Dorzrus. Les coquilles du Quatermaire marin du Sénégal. Intro- ER duction géologique par À. Dereins. Zfig., 4 pl., 72 p......:................2. 10 » 45. Robert Douvizré. Etude sur les Cardhécératidés de Dives, Villers-Sur-Mer et quelques autres gisements. #7 fig., 5 pl., tele LE ET Eee CM 12 » 46. Maurice Cossmann. Contr no à la’ française des terrains jurassiques (voir mém., n°° 14, 19) ; Cerithiacea et Loxonemalacea, 11 pl., 264 p. 35 à 47. Lucien Ms et Jean Morezter. Les Dasycladacées du Tertiaire parisien. BTE 3 DLe: MB De es ss eines dite noue ne a Le NE LCR EE 8 » 48. is D Etudes sur les Oppeliidées de Dives et Villers-sur-Mer. SAT Rp SOPRANO ce SO ALTO Er UE DEN 49-50. F. Patew. Sur des Poissons fossiles et en particulier des idee du Ter- tiaire supérieur et des couches récentes d'Afrique (Egypte et région du Tchad). — Sur des Poissons fossiles des terrains tertiaires d’eau douce et d’eau saumâtre dé Frañceret 'déSuisse 19 20 pe ER DO DO e 15 » 51. P. p6 Brun, C. Career et M. Cossmann. Le Barrémien supérieur à faciès urgonien de Brouzet-lez-Alais (Gard) (v. mém. n° 37). 4 fig., 5 pl., 56 p...... SELON 52. Henri Douvizzé. Le Barrémien supérieur de-Brouzet. 20 p., 4 pl RUE 12 » 53. J. Repeun. Monographie du genre Lychnus. 23 p., 6 pl. ::................: 15 » 54. J. Mowesrier. Sur les Ammonites du Toarcien sup. dans la région sud-est de l'Aveyron, 24p HAVE RTE Er SE ee EN) E TABLE DES MATIÈRES (TOME ur FascicuLe 1) Pages Paul Lemoine et René Abrard. — Contribution à l'étude géologique du fond de la Manche d’après les documents du D: J.-B. Charcot (/ carte) ............ Ho 3 Observations de MM. Bigot, Cayeux, Bourcart........................... 9-10 B. Yovanovitch.— Observations M sur le gisement pétrolifère d'Ochiurt (Roumanie) HÉcante RE RER RCE LCR ER CNT ER CAES 11 Eugène Lacroix. — Glauconie du Lias Hope: de la bordure orientale du Plateau Central (f fig) RARE RE Se RAR SE TR RS 18 G. Garde. — Les anciens volcans de la région de Manzat (Puy-de-Dôme) (4 fig). 24 F. Ehrmann. — De la situation du Trias et de son rôle tectonique dans ik Kabylie - des Babors (9 figset carte)... er in Rene Un LD RCE 36 B.Yovanovitch. — Etude géologique détaillée du djebel Tselfat D septen- frional) (4 Suivre). MR nr MR Er sieser Né imeeMTee CCCEES 48 MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS Le gérant de la Soc. géologique : L. MÉmin. x re 2 S RES 4 Série, t. XXII. — 1922.— N° 2-5 D Poieus | SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE se FRANCE ; _ CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 MARS 1830, A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PARA PAR ORDONNANCE DU 3 AVRIL 1832. . QUATRIÈME SÉRIE TOME VINGT-DEUXIÈME FASCICULE 2-5. ; Feuilles 4-9. — Planches I-VII. - 33 figures et cartes dans le texte. Ni ZA SONEN 7 ! n À J À KI ÿ! mi 1928 % PARIS SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 28, rue Énente VI - _ COMPTE DE CHÈQUES POSTAUX N° 153-729 1922 PUBLICATION MENSUELLE x : 4 nee sepr. 1922. e $A ed EXTRAITS DU RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE ART. 2. — L'objet de la cle est de concourir à l'avancement de la Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la France, tant en lui-même que dans ses rapports avec Le Arts industriels. et Agriculture. Arr. 3. — Le nombre des membres de là Société bete. Les Fran-- çais etles Etrangers peuvent également en faire partie. Il n'existe aucune. distinction entre les membres. - ART. #.— Pour faire partie de la Sociélé, il Fu s’être fait présenter dans une de ses séances par deux nrembres qui auront signé la présentation { et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. Arr, 37-38. — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de novembre à Juillet, La Société se réunit deux fois par mois (en sos le 152ec le 3e lundi du mois). ART. 42. — Pour assisler aux séances, les personnes Anvers à la Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. Arr, 46. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. Arr. 48. — Chaque année, de juillet à novembre, la Société tiendra une ou plusieurs séances extraordinaires sur un DORE qui: aura été préalablement déterminé. Arr. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque membre. Le Bulletin comprend. les Comptes ren- dus sommaires des séances et le Bulletin proprement dit (Notes et Mémoires). ART. 54. — La Société publie en outre des Mémoires de Géologie ‘et des Mémoires de Paléontologie, ie ne sont pas distribués gratuitement aux membres. ART. 55. — Tous les travaux destinés à Den doivent être inédits et avoir été présentés à une séance. Arr. 15. — Les auteurs peuvent faire faire à leurs frais, en passant par l'intermédiaire du Secrétariat, un rte à part des communications insé- rées au Bulletin. ART. 87. — Chaque membre paye: 1° un dr oùt d'entrée ; 20 une colisation annuelle? Le droit d'entrée est fivé à la somme de 20 francs. La cotisation annuelle ‘est invariablement fixée à 30 francs. La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, étre remplacée par le versement en capital : d'une somme fixée par la Société (600 francs payables en 2 ou 4 fois en ‘une année). Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou léeué à. à la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annu elle. (minimum : 4000 francs). ArT. 94. — Les ouvrages, conservés dans la Biblio te de la Société, peuvent être empruntés par les membres... (Service des préts). 1. Les personnes qui désirent faire partie de la Société et qui ne connaissent aucun membre pour les présenter n’ont qu'à adresser une demande au Secréta- riat, en exposant les Litres qui justifient de leur admission. 2. Néanmoins sur la demande des parrains, les nouveaux membres peuvent n'acquiller., la première année, que leur droit d'entrée, en versant la somme de 20 fr. Le Compte Rendu sommaire, des séances de l'année courante leur est # envoyé gratuilement; mais ils ne recoivent le Bulletin que la deuxième année et doivent alors payer la cotisation de 30 francs. Ils jouissent d’ailleurs des autres. droits el privilèges des membres de la Société. 2 kà DJ. TSELFAT 49 longue date. M. Brives!, dans ses premiers voyages au Maroc, a recueilli une faune liasique et jeté les bases d’une carte géologique très générale, mais d’une documentation fort intéressante pour l’époque. D'autre part M. Gentil? insiste sur l'importance de ces... « dômes plus ou moins compliqués émergeant des dépôts néogènes du détroit Sud-Rifain », pour en donner plus tard en collaboration de MM. Lugeon et Joleaud* une interprétation élégante, mais toute théo- rique. Enfin M. Abrard établit en 1920-21 par une étude paléon- tologique très approfondie l’âge des formations liasiques repérées sur mes premières cartes d’une façon purement lithologique ‘. Citons encore une note récente du professeur Gentil ÿ qui tend à concilier les hypothèses antérieures avec les observations récentes. SUCCESSION DES COUCHES. TECTONIQUE. — Les publications anté- rieures me dispensent d'une description stratigraphique des couches qui composent le Tselfat, que je me bornerai à grouper, au point de vue tectonique, en trois catégories (Carte et Coupes, Pi. let Il) : 1°) Le substratum jurassique, Domérien (j,), Toarcien (j:). Aalenien (j3) et Bajocien (j,) déterminés paléontologiquement par M. Abrard et correspondant à des calcaires gris récifaux, à des marnes bleues schisteuses, à des grès calcaires rougeûtres, enfin à des marnes blanches et calcaires en plaquettes. 2°) La couverture miocène, soit le Burdigalien gréseux récifal (b) et l’Helvélien, ce dernier représenté par les couches blanches dites de Beni Amar (h‘) et par les marnes grises du Schlier (h?). 3°) Les constituants des nappes rifaines (N. T. E.) représentés sur- tout au Tselfat par du Trias et dont je laisserai volontairement l’étude de côté. De tous ces terrains je n'examinerai en détail que le Burdi- galien et le Jurassique, pour ne donner ensuite sur les nappes que des indications générales. A. Le rôle tectonique du Burdigalien. — Les grès récifaux du Miocène inférieur au Maroc n’ont Jamais constitué, même à À l'époque de leur édification, que des lots restreints localisés à 1. A. Brives. Voyages au Maroc 1901-1907, p. 478, et voir aussi feuille III, à 1/500000. 3 2. L. GEenriz. Le Maroc physique, p. 174 et 234. 3. LuGeoN, GENTIL, Joreaun. CR. Ac. Sc., t. 166, p. 277, 290, 472 el 614. 4. R. Amrarp. CR. Ac. Sc.. t. 170, 1920, p. 1509. — Zhid., t. 171, 1920, p. 119, CR. somm. S.G.F., 1921, p. 49. 5. L. Genriz. CR. somm. S.G. F., 20 juin 1921. 14 septembre 1922. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXII. — 4. 50 B. YOVANOVITCH la périphérie d'une mer transgressive et reposant soit sur du Jurassique (Tselfat), soit sur du Crétacé (Ed Dohour), soit sur du Primaire, soit encore sur des terrains néocrétacés ou paléo- gènes qui échappent à l'observation directe par le laminage du flanc des plis. J'ai indiqué déjà ! que le Jurassique du massif de Mouley Idriss a dù subir un commencement de plissement et peut-être un mouvement d’ascension lente à l’époque du dépôt du Burdigalien. Ce fait nous est révélé par des discor- dances angulaires locales dans les assises mêmes du Burdigalien et par des observations lithologiques (similitude de composition pétrographique, mélange de fossiles, etc., etc.). Puis la surrec- tion du pli s accentuant, il y a eu décollement du Burdigalien, de son substratum, le long des flancs de l’anticlinal avec forma- tion de zones de laminage et de failles bordières parallèles à l’axe, et enfin, scission entre les éléments de Burdigalien soli- daires du noyau perçant el le PBurdigalien synclinal resté concordant avec les autres formations miocènes. Cette constata- tion nous amène à considérer comme anormaux presque tous les contacts du Burdigalien avec le Jurassique même lorsqu'il y a concordance des strates. Comme d'autre part le Burdiga- lien est une formation essentiellement rigide il n’a pas pu jouer le rôle de feuille séparatrice entre le substratum et les terrains qu'il supporte sans qu'il en résultât pour lui un grand désordre apparent (cassures confuses, rejets perpendiculaires au ph, etc.) qui donnent en particulier au flanc oriental de la montagne l'aspect d'une muraille démantelée. En certains points même (Aïn Kerma, col de Seggotta), le phénomène se complique par des glissements de masses entières de Burdi- galien sur la couverture helvétienne et sur la nappe triasique donnant naissance à des éparpillements de grès bréchoïdes qui ne sont pas des moraines tectoniques et qu'on pourrait prendre pour telles parce qu’on les retrouve avec le Trias et avec le Nummulitique (P1. III). à Le Burdigalien se présente d’ailleurs de la même façon le long des lignes de contact du massif de Mouley Idriss, ou du Djebel Tratt avec la dépression du Saïs, ou encore du Djebel Outita avec la plaine de Petitjean, autant de points où il n'existe pas de nappe triasique. Enfin une série d'observations sur le terrain, confirmées en partie par celles de M. Abrard, ont établi non seulement la continuité du Burdigalien sous la cuvette de Volubilis avec 1. CR. somm. S.G.F., 6 juin 21, p. 157. DJ. TSELFAT 51 celui de l’Outita, par exemple, mais encore la prolongation de cet étage vers l'Ouest sous la plaine bien au delà du massif de Mouley Idriss. Il faut donc en conclure que le Burdigalien éfablit une cloi- son étanche entre le Jurassique et l’Helvétien que ce dernier ! soit surmonté ou non par les nappes rifaines. B. Le noyau de l’anticlinal. — Le noyau de l’anticlinal est constitué par des calcaires liasiques qui n'affleurent en aucun point, mais un forage profond d’une centaine de mètres, placé au sommet tectonique du dôme® a frappé au mur du Toarcien le toit des calcaires de Mouley Idriss (Domérien). La succession stratigraphique est donc normale dans tout le massif. La sonde ne nous renseigne malheureusement pas sur la forme du noyau qu'il y a lieu de supposer très étroit, peut-être même étranglé, à cause de la disposition en éventail des couches envelop- pantes. D'autre part l'épaisseur du Toarcien traversé démontre un reflux des couches plastiques vers le sommet tectonique, reflux souligné ainsi que l'indique M. Abrard° par la dureté et la schistosité des marnes et par la présence de filonnets de caleite, comblant tout un réseau de fissures. Les couches dures de l’Aalenien, les seules qui apparaissent au Tselfat, car l’on n’y retrouve pas les niveaux de grès tendres du sommet de la montagne de Kouar, sont réduites par lami- nage à des épaisseurs comprises entre 10 et 40 m. Enfin le Bajocien très plastique et aussi très épais s’est iné- galement réparti entre la calotte craquelée de l’Aalenien et Les lambeaux du Burdigalien éventré. Connaissant l'épaisseur nor- male de ces formations à Mouley Idriss ou à l’Outita, nous pou- vons nous faire une idée assez précise des efforts supportés par les flancs du noyau. Pour le Bajocien la réduction de puissance par étirement peut être de 100 à 150 m. Enfin l'existence du Crétacé moyen à l'Ed Dohour (Cénoma- nien reconnu par M. Abrard)° n'est pas exclue des flancs de l’anticlinal entre le Bajocien et le Burdigalien au fur et à mesure quon s’avance vers la périphérie du dôme ; et l’on doit 1. Cette constatation est capitale pour l’origine et la répartition des gisements éventuels d'hydrocarbures dans cette région. 2. Le sommet tectonique est situé à environ 1400 m. à l'Est du sommet géo- graphique. 3. Bull. S.G.F. (4), XXI, p. 87. 4. C’est grâce à l'existence de ces fissures que des suintements d'hydrocarbures ont pu se produire à la surface. 5. R. AgrarDp: C.R. somm. S.G.F., 7 mars 1921. 52 B. YOVANOVITCH même prévoir cette existence dans des sondages éventuels. J'ai d’ailleurs rattaché, en 1918, à la base du Burdigalien des calcaires gris récifaux surmontant de ci, de là, le Bajocien du bou Kenn- fond, c'est-à-dire se rencontrant sur la crête de l’anticlinal, vers 600 m. d'altitude, à environ 5 km. au Sud du col de Seggotta. En résumé nous concluons de l'examen du noyau du Tselfat que son allure est nettement celle d’un pli diapyr !, phénomène qui se traduit sur le terrain aussi bien par des discordances apparentes entre deux étages géologiques que par une décrois- sance régulière des pendages, dans une même formation, de la base vers le sommet. Ce caractère est général aux plis du système prérifain. I] explique mieux que n'importe quelle régression pourquoi, lorsque dans un de ces plis les termes inférieurs sont le mieux représentés, les termes supérieurs deviennent insignifiants ou tendent à disparaître. Enfin on retrouve des plis diapyrs de même allure dans la plupart des zones de plissements récents, du Nord marocain, de la province d'Oran et du Nord tunisien qu'il s'agisse d'éléments charriés ou autochtones. C. Généralités sur la nappe du flanc oriental. — L'examen du complexe des nappes rifaines qui viennent déferler au :pied du Tselfat ne peut être abordée dans cette étude toute locale. Les détails de la nappe n’ont pas été figurés sur le levé et la rubrique N. T. E. englobe indistinctement des argiles gypseuses et salées, vertes ou brunes, renfermant des klippes de roches éruptives, de schistes bitumineux, de grès en plaquettes, de marnes à silex, etc., etc. Nousne savons pas jusqu'à quelle distance l'Helvétien peut se prolonger vers le NE sous les nappes rifaines et sous quelle forme il constitue leur substratum?. La région du Tselfat, justement si favorable à la démons- tration de l'existence de ces nappes, ne l’est aucunement pour en fairefl’analyse. C'est plus au Nord, dans le Gharb, que cette étude peut être entreprise systématiquement, en particulier dans la région du Djebel Fokra où l’on peut délimiter le nombre et le rôle des composants du phénomènes. 1. Voirsur le diapyrisme les profils schématiques de L.Mrazec réunis par J.CHauw- TARD dans les « Gisements de pétrole » (G.Doin, Editeur), 1922, p.104, fig. 1 à 8. 2. On observe en effet constamment dans les nappes, au contact de l'Eocène ou du Trias charriés, des marnes argileuses grises à Globigérines, très laminées, (marnes à miroirs du professeur Mrazec) dont l'attribution à l'Helvétien est des plus incertaines. 3. L. Lureaur. Observations tectoniques dans la zone prérifaine du Gharb sep tentrional. ;C.R. Ac. Sc., t. 172, p. 1510. Le" ES DJ. TSELFAT 53 Nous nous bornerons à signaler que les nappes rifaines venues du NE atteignent au pied du Tselfat leur maximum d'extension. c'est-à-dire quelles n’exercent plus qu'une faible pression de refoulement qui se traduit uniquement par un déversement du dôme du Tselfat vers l'Est, ef seulement au point le plus com- primé. Autrement dit le complexe des nappes rifaines, arrêté par le Tselfat, est arrivé à son point mort. Nous en avons la preuve dans l'absence totale d’éléments charriés d’origine rifaine sur toute la surface de la couverture du massif de Mouley Idriss, ou plus au Sud encore. CoxcLusions. — Dans sa communication orale du 20 juin 1921, le professeur Gentil reconnaît la continuité stratigraphique et tectonique de tous les éléments du massif de Mouley Idriss. L'interprétation du Tselfat comme synclinal, ou front de nappe jurassique pincé dans les marnes miocènes, ne se pose donc plus !. Mais, d’après cet auteur, il n’est pas démontré que le Jurassique du Tselfat soit autochtone. Cette question, au point de vue théorique, est toujours en suspens. Elle peut être cepen- dant précisée de la façon suivante : 1°) Il n'y a pas de lien entre le système des nappes rifaines et le système prérifain. Pour admettre l'existence de nappes préri- faines il faudrait envisager la venue de nappes jurassiques sur un substralum encore inconnu mais qui ne peut pas être de l’Helvétien. 2°) Il faudrait supposer le voyage en bloc de lous les étages de ce Jurassique déraciné. En l’absence d’une connaissance plus précise de la strati- graphie du Maroc septentrional, et surtout étant donné le ter- rnitoire relativement restreint qu'il est permis de parcourir, aussi bien dans l'Atlas que dans le Rif, nous envisagerons provisoirement le système prérifain et son prototype le Tselfat comme un élément autochtone qui a subi entre les nappes rifaines et l'Atlas des poussées contradictoires dont les plus récentes, venues du NE, masquent toutes les autres. Au point de vue pratique ces considérations générales en faveur ou en défaveur des charriages sont capitales. Pour le cas du Tselfat notamment elles ont consisté à essayer de pré- voir, avant d'entreprendre des travaux coûteux, les chances de 1. L. Genre, M. Lueron et L. JoreAur. Sur l’âge des nappes prérifaines etsur l’écrasement du détroit Sud-Rifain. C.R. Ac. Sc., t. 166, p. 614. ae B. YOVANOVITCŒH découverte de gros gisements d'hydrocarbures à un moment où la France avait plus que jamais besoin de ces gisements. , De ! CS EXPLICATION DES PLANCHES Due A+ PLancnes I er Il. A _ CARTE ET COUPES GÉOLOGIQuES pu Ds, TseLrAT. — 1/50000. 10 Pzancne III. 4 Le BurniGaLieN pu Ds. Tsezrar. ANS F1G. 1. Flanc septentrional. à — 2. Flanc occidental. — 3et4. Deux aspects du flanc oriental. N Que #2 — 5. Processus d’érosion éolienne (?) | — 6. La falaise aux abords du sommet. see, . À 1e 5 En SE F ; 1 4 L % Fe L) ; 5 Ne É LOS ue 55 REVISION DES ORBITOÏDES PAR H. Douvillé !. DEUXIÈME PARTIE : Orbitoides du Danien et de l’Éocène. PLANcHes IV Er V. SOMMAIRE. — Généralités ; constitution de la coquille, classification. Les Orthophragmina de l'Aquitaine : {tableau de la répartilion des espèces : Formes discoïdes : Discocyclina : I, groupe du D. Archiaci (Seunesi, Ar- chiaci, Bartholomei, Pratti, Fortisi). — II, groupe du D.sella (scalaris, sella, discus). — IT, groupe du D. nummulitica (Douvillei, Chudeaui, Marthæ, Ro- berti, nummulilica, strophiolata). — Formes radiées : IV, Asterodiscus (stella, Taramellii, stellaris, stellatus, Munierti, decoratus). — V, Actinocy- clina (radians, præradians, pinquis). Les Orthophragmina de la région alpine et du Vicentin : Tableau de la répar- tition des espèces : Formes discoïdes : Discocyclina : I, groupe du D. Archiaci (Archiaci, umbo, Pralli). — IT, groupe du D. sella (lenuis, discus, veronensis, sella, ephippium). — II, groupe du D. nummulitica (varians, nummulitica, strophiolata). — Formes radiées : IV, Asterodiscus (stella, Taramellii, pen- tagonalis, Bayani, stellaris). — Actinocyclina : V,groupe de l’Act.patella- ris (patellaris, scarantana, Gumbeli, furcata). — VI, groupe de l’Act. radians (radians, lucifera, lenuicostata, variecostlata, crassicostata). Ces espèces sont essentiellement caractérisées par la forme rectangulaire des logettes de la couche équatoriale. Les excel- lentes figures que Carpentier en a données dès 1850 ?, montrent la constitution de cette couche, ainsi que le réseau tout à fait différent des couches latérales, avec les piliers qui les traversent. Schafhaütl (1863) et surtout Kaufmann (1867)? ont attribué une importance particulière à la disposition de ces piliers au milieu du réseau et montré qu'elle fournissait pour les espèces des carac- tères précis ; les auteurs précédents comme Rutimeyer (1850)', d’Archiac (1846-1850), s'étaient bornés à décrire la forme exté- rieure. La première étude systématique d'ensemble est due à Gumbel (1868) ? ; il établit les sous-genres suivants : 1. Note présentée à la séance du 6 mars 1922 (CR. somm., 1922, p. 53). — Voir : PREMIÈRE PARTIE : Orbitoides creétacés el genre Omphalocyclus. B. S. G. F., (4), XX, p. 209,1920. 2, Quart. Journ. Vol. VI (Séance du 2 mai 1849) ; p. 22, pl. v, fig. 14 et pl. vu, fig. 32 à 37. 3. Geol. Beschr. des Pilatus. Beitr. z. geol. karte Schweiz, 5° livraison. 4. Ueber d. Schweiz. Numm. terrain. 5. Beitr. z. Foraminif. Fauna d. nord alpinen Eocängeb. Abh. d. k. bayr. Ak. d. Wissensch., CI. Il, Bd. X, II Abth. H. DOUVILLÉ © D Discocyclina : espèces lenticulaires à logettes simples. Rhipidoclina :lenticulaires à logettessubdivisées dans leur épaisseur. Aklinocyclina : radiées à contour circulaire et nombreux rayons. Asterocyclina : radiées, à rayons peu nombreux, se prolongeant en saillie sur le contour. Dans la description des espèces, il figure avec soin la disposi- tion des piliers, avec un fort grossissement (75 fois); von Hant- ken fait de même quelques années plus tard (1875). Munier- Chalmas (1891) ! réunit sous le nom d'Orfhophragmina toutes les Orbitoides à logettes équatoriales rectangulaires et fait voir qu'elles sont tertiaires, tandis que les Orbitoides sont crétacés,. M. Verbeek dans sa description de Java et Madura (1896) apporte plus de précision à cette localisation dans le temps, en montrant que les Discocyclines sont exclusivement cantonnées dans l'Eocène et les Lépidocyclines dans le Tertiaire supérieur. J'arrivais moi-même en 1898 et d'une manière indépendante à des conclusions analogues. Dans deux notes importantes en 1903 et 1904, Schlumberger ? passait en revue et figurait les différentes espèces d'Orfhophrag- mina ; 1l montrait en même temps la constitution des loges embryonnaires, caractéristique de ce groupe. A cette époque les niveaux n'étaient pas toujours connus d’une manière précise, aussi certaines des conclusions de l’auteur devront être modifiées. Il devient également possible aujourd’hui de se rendre mieux compte de l'évolution des différents groupes de formes, c’est ce que je vais essayer de faire. Lorsqu'on examine la répartition des Orthophragmina on constate qu'ils se sont développés dans des bassins distincts n'ayant souvent entre eux que des communications indirectes et plus ou moins lointaines ; dans chacun d'eux ils ont pu évoluer d’une manière indépendante et il m'a paru préférable de les exa- miner séparément. Je commencerai par les mieux connus, l’Aquitaine, le géosynelinal alpin, le Vicentin ; il sera alors plus facile d'étendre nos connaissances aux gisements de l'Est et du Sud de l’Europe, puis à ceux du Nord de l’Afrique, et enfin d'étudier leurs rapports avec les autres parties de la Mésogée, l'E xtrême-Orient et l'Amérique. CONSTITUTION DE LA COQUILLE. Les Orthophragmina présentent comme toutes les Orbitoïdes 1. Etude du Tithonique, du Crétacé et du Tertiaire du Vicentin, 1891 (Thèse de Doctorat, p. 18). 2. Troisième et quatrième note sur les Orbitoïdes. B. S. G. F., (4), IX, p. 273- 289, pl. van-xnr, t. IV, p. 119-135, pl. 11-vr. REVISION DES ORBITOÏIDEÉS =1 or une couche médiane ou équatoriale et des couches latérales : la première est remarquablement mince et son épaisseur près du centre n'est guère que d'une vingtaine de ; sur les bords elle peut atteindre 80 à 100 y et dans ce cas elle peut présenter des subdivisions dans son épaisseur ; ce caractère sur lequel Gümbel avait établi ses Rhipidocyclina nous a paru d’une constance douteuse. Couche médiane. — La section équatoriale (fig. 1 à 4) montre une succession d’anneaux étroits souvent un peu irréguliers et divisés en logettes rectangulaires; les anneaux peuvent être très nombreux et dépasser la cinquantaine dans les grands échantil- lons, leur largeur peut varier de 30 à 40 » près du centre et atteindre le double à la périphérie ; les logettes sont presque car- rées près du centre et s'allongent ensuite ; leur face antérieure est souvent un peu convexe. EME Nucléoconques de Discocyclina en coupes équatoriales (gr. 20 fois environ). 1, D. Seunesi, du Danien de Nay-Arros ; 2,3et 4, D. Archiaci, de l'Éocène inférieur de Bos d’'Arros. Les logettes communiquent entre elles, comme celles des Or bi- tella, par deux rangées d'ouvertures latérales, en petit nombre, ordinairement 2 à 4 dans chaque rangée : elles sont très petites, souvent masquées par des impuretés ou de minuscules cristaux et à cause de cela quelquefois difficiles à distinguer ; celles que jai pu mesurer avaient de 5 à 7 y de diamètre, tandis que les pores du toit et du plancher des logettes ne Fémassent pas à p. Elles sont quelquefois bien mises en évidence dans les coupes équatoriales par des infiltrations d'oxyde de fer. La partie centrale de la couche médiane a une importance particulière : comme tous les Foraminifères, les Or{hophrag- mina présentent des formes A mégasphériques et des formes B microsphériques, ces dernières étant généralement beaucoup plus rares ; par suite de l'extrême petitesse des loges, 1l est difficile de me en évidence leur disposition dans la première phase du développement de ces formes B : il semble bien que ces pre- mières loges sont disposées en spirale comme dans les autres Orbitoïdes et il est probable qu'à ce moment toute leur surface 58 H. DOUVILLÉ est poreuse, c'est-à-dire que les ouvertures de communication ne diffèrent pas des pores proprement dits; c’est plus tard seulement qu'elles se différencieront. Bien différente est la constitution des formes mégasphériques À qui présentent au centre un véritable embryon ; 1l est nécessaire de l'étudier d’une manière spéciale. Embryon. — Comme l'ont fait voir Kaufmann, dès 1867, et Schlumberger, les sections équatoriales montrent une première loge de section circulaire (Fig. 1, 2,3) entourée à moitié, aux 3/4 ou même complètement (Fig. 4) par une deuxième loge ordinaire- ment circulaire, quelquefois un peu irrégulière. On pourrait croire que la première loge est régulièrement sphérique; ce n’est géné- ralement pas le cas, elle est presque toujours plus ou moins déformée transversalement par la compression de la deuxième loge, ce qui indique que ses parois étaient encore molles au moment où s'est formée la coque de l'embryon (nucléoconque). Pour se rendre compte de cette disposition il est nécessaire de compléter les coupes équatoriales par des sections axiales : J'ai pu en relever un assez grand nombre et je figure ci-contre les principales : C'est seulement dans les formes primitives, encore crétacées (O. Seunesi, Fig. 6) que la première loge est sphérique, à parois assez épaisses et entourée aux 3/4 par une deuxième loge en crois- sant et relativement aplatie; c'est presque la même disposition que dans les Lepidorbitoïdes (Fig. 5) mais avec une seconde loge plus embrassante et j'ai indiqué précédemment comment on pour- rait expliquer le passage des Orbiloïdes aux Orthophragmina par l’abaissement de la température qui a caractérisé le Danien. Une diminution de densité du protoplasme et par suite de sa ten- sion osmotique a eu pour conséquence immédiate l'aplatissement de la paroi antérieure des logettes, caractéristique des Ortho- phragmina. Dès l'Eocène inférieur la première loge est déformée et l’em- bryon prend la forme d'un ellipsoïde dont la section rappelle jusqu’à un certain point celle de la coquille elle-même : il est renflé dans les espèces renflées [Douvillei, Marthæ (Fig. 9), sca- laris(Fig. 7, 8)]| tandis qu'il est aplati et discoïde dans les formes plates (Archiaci, Pratti, etce.). Ses dimensions sont également en rapport avec la grandeur de l’adulte ; il est assez difficile de les connaître exactement, l'orientation des sections axiales restant indéterminée. Dans les formes crétacées la longueur de l'embryon ne dépasse guère 0,3 mm., dans l'O. Archiaci(Fig. 9) et Bartho- lomei (Fig. 10), elle s'élève à 0,6 et à 0,8 pour dépasser dans les espèces géantes 1,2 mm. (0. discus) et 1,6 (O. umbo, Fig. 12). REVISION DES ORBITOIDES 59 L’épaisseur varie de 0,10 à 0,12 dans O. Seunesi, de 0,10 à 0,40 dans les formes renflées et de 0,20 à 0,55 dans les espèces plates, Habituellement le plan de symétrie de l'embryon est celui de la coquille adulte et il est probable que pendant la vie de l’animal ce plan devait être vertical. Mais certaines coquilles ne sont pas symétriques et elles présentent la déformation dite « en selle ». D'après les quelques préparations que j'ai pu faire, il m'a paru que dans certains cas l'embryon était placé lui aussi dissvmétri- quement. Dans un autre groupe plus important la coquille pré- sente une disposition rayonnée qui rappelle jusqu’à un certain point celle des Echinodermes (avec le même nombre 5) et celle des Polypiers ; dans ces dernières formes l'axe de symétrie est normalement vertical ; il faudrait donc penser qu'il en est de même pour les Oréhophragmina rayonnés, c'est-à-dire que ces espèces vivaient couchées (pleuroconques) et non plus dressées (orthoconques) comme les Discocyclines. Ici aussi cette disposi- tion doit être déterminée par l'orientation de l'embryon et il semble bien en effet que celui-ci admet nettement un plan de symétrie bilatéral passant par le rayon antérieur (Fig. 12, 13, 14). tandis qu'il est souvent un peu dissymétrique par rapport au plan équatorial. 5 O 6 3 = SU SAUT] 9 ) nu D (O2 cOD D) Z 10 41 12 Po FiG. 5 à 12. — Nucléoconques en coupes axiales (gr. 20 fois environ). 5, Orbiloides socialis, du Maestrichtien de Gensac (pour comparaison. 6, Discocyclina Seunest, du Danien de Lascoumères. 5, Disc. scalaris, de l'Eocène inférieur de Gan (4 c). 8, Mème espèce de l'Eocène supérieur de la Villa Marbella (Biarritz). 9, D. Marthæ, de l'Eocène moyen de Saint-Barthélemy. 10, D. Bartholomei, du même gisement. 11, D. Archiaci, del’Eocène inférieur de Gan (4 c). 12, D. umbo,de Bergen. Couches latérales. — Le protoplasme filtrant à travers les pores du toit et du plancher donne naissance à des couches latérales formées de chambres empilées les unes sur les autres. Ces couches sont aussi nombreuses que les anneaux de la couche médiane et leur correspondent effectivement ; elles constituent 60 H. DOUVILLÉ en réalité la presque totalité de la coquille ; chacune d'elles est très mince et son épaisseur est de l’ordre de 1/50 de millimètre (20 L). Les chambres qui composent ces couches dessinent un réseau qui, comme l’a très bien montré Carpenter dès 1850, dif- fère entièrement de celui de la couche médiane : les mailles qui le constituent sont d'abord plus ou moins irrégulières et à côtés courbes. Elles sont traversées par les piliers qui augmentent peu à peu d'importance en s’éloignant de la couchemenene etse ter- minent à la surface par des granulations saillantes caractéristiques. En même temps les mailles du réseau se régularisent, deviennent polygonales et se disposent assez nan enenent autour des piliers, formant des sortes de rosettes à pétales plus ou moins nombreuses. FiG. 13. — Asterodiscus stella, dé Biar- Fic. 14. — Asterodiscus stellaris, de ritz, en coupe équatoriale (gr. 30 fois Villeneuve Loubet, en coupe équato- environ). riale (gr. 30 fois environ). Les piliers prennent naissance sur le bord des anneaux de la couche équatoriale aux points de rencontre des cloisons, c'est-à- dire de 3 logettes, 2 postérieures et 1 antérieure; à celles-ci cor- respondent 3 chambres latérales, auxquelles viennent s'ajouter les 2 chambres voisines antérieures, d’où un minimum de 5 chambres venant rayonner autour du pilier. Ce nombre est ordinairement plus élevé, les rosettes à 6 pétales sont encore rares, elles sont plus fréquentes à 7 ou 8 pétales et on en compte quelquefois jusqu’à plus de 13. Ce nombre varie bien entendu avec la grandeur des mailles du réseau ; mais ces deux éléments sont assez constants dans chaque espèce et fournissent de bons caractères distinctifs. Le réseau peut être modifié par l’épaississement des cloisons qui séparent les chambres et par le développement des piliers, les chambres se rétrécissent, mais sans que le réseau se modifie et elles peuvent se réduire à une sorte de chapelet de petites Le QE LA ET REVISION DES ORBITOIDES 61 chambres rondes disposées autour des piliers et correspondant aux pétales de la rosette dont il vient d’être question. Malgré cette réduction de la grandeur des chambres, le nombre des pétales est resté le même. Ces caractères sont faciles à observer, surtout dans les échan- tillons médiocrement conservés ; on peut les mettre plus en évi- dence en usant un peu la surface, mais il est mieux encore de le faire au moyen d'une coupe mince parallèle au plan médian. Développement de la coquille. — La forme de la coquille et sa grandeur sont les premiers caractères qui frappent l'observateur, ils ont donc une grande importance. Il faut toutefois remarquer que la forme change avec l’âge : par suite de la minceur des couches latérales, la saillie de l’embryon se traduit à la surface par une sorte de bouton plus ou moins nettement délimité dans le jeune âge, qui s'efface ensuite progressivement et ne se traduit plus que par un léger renflement. Ces individus à bouton repré- sentent ainsi un premier stade : c'est une forme banale que l’on retrouve dans le jeune âge d’un grand nombre d'espèces et 1l est exceptionnel que ce stade ne soit pas dépassé ; pour distinguer ces formes jeunes il faudrait probablement avoir recours aux caractères de l'embryon, sa taille étant le plus souvent en rapport avec celle de l'adulte. CLASSIFICATION. Nous distinguerons comme on le fait habituellement les formes lenticulaires et les formes radiées ; nous adopterons pour les pre- mières le nom de Discocyclina Gümsez 1868 et pour les secondes celui d’Asterodiscus proposé par Schafhäutl en 1863. Je laisse- rai ainsi de côté provisoirement Ahipidocyclina fondé sur un caractère dont l'importance n’est pas encore établie avec certitude et qui dans tous les cas ne peut être mis en évidence que par une préparation. Dans les espèces discoïdes, il m'a semblé possible de distin- guer plusieurs groupes de formes : 1° Groupe du D. Archiact, comprenant des formes lenticulaires plus ou moins aplaties, presque toujours mamelonnées au centre ; les chambres latérales sont relativement larges et groupées en 1. Il ne faudrait pas s'abuser sur la signification de ce nom appliqué aux Fora- minifères. Rien ne prouve que ces organismes ne puissent se reproduire que lors- qu'ils ont acquis leur complet développement. On s'expliquerait ainsi l'abondance presque exclusive dans certains gisements d'échantillons petits ou nains. 62 H. DOUVILLÉ petit nombre (6 à 8) autour des piliers ; ceux-ci sont presque de même grosseur sur toute la surface. 2° Groupe du D. sella : formes souvent irrégulières, ensellées, mais pouvant aussi être régulières ; le caractère principal est donné par la petitesse des chambres latérales, l'inégalité des piliers et leur répartition plus ou moins irrégulière à la surface de la coquille. 3° Groupe du D. nummulitica : formes renflées au centre avec collerette marginale plus ou moins développée ; les piliers sont notablement plus développés à l'apex, où ils deviennent de véri- tables pustules. Dans les formes radiées J'ai conservé la division proposée par Gümbel qui distingue les espèces qui n’ont qu'un petit nombre de rayons, 6 en général, et celles danslesquelles ce nombre est beau- coup plus grand, ordinairement plus de 12. Le premier groupe correspond aux Asterocyclina de Gümbel, mais ce nom tombe en synonymie de Asterodiscus ScHAFHAUTL plus ancien; le second groupe comprend les Ac{inocyclina GüMBEL. Je vais passer en revue ces différents groupes d’abord dans l’Aquitaine puis dans la région alpine et le Vicentin. LES ORTHOPHRAGMINA DE L’AQUITAINE Je n’ai pas à revenir sur la succession des couches telle qu’elle a été établie par les nombreux travaux dont cette région a été l’objet. La modification la plus importante qui a été apportée il y a quelques années est l'attribution à l'Eocène inférieur des couches de Bos d’Arros ! ; le Lutétien inférieur est représenté dans la région de Saint-Barthélemy et au-dessus se développent les couches bien connues de Biarritz. Le tableau ci-contre montre la répartition des Orthophragmina dans cet ensemble d’assises, depuis le Danien jusqu’au sommet de l'Eocène (Ludien). Dans le groupe du D. Archiaci, on voit que la taille augmente progressivement depuis D. Seunesi du Danien, jusqu'à D. Par- tholomei du Lutétien ; les formes deviennent ensuite beaucoup plus minces (Pratti, Fortisi) dans l'Eocène supérieur. Une même augmentation de la taille se retrouve dans le groupe du D. sella et aboutit au D. discus du Lutétien supérieur, ainsi que dans le troisième groupe, depuis D. Douvillei de l'Eocène infé- 1. H. Dovuvircé. L'Eocène inférieur en Aquitaine et dans les Pyrénées. Mém. Carte geol. détaillée de la France, 1919. Sd ES to db CE te a A REVISION DES ORBITOIDES 63 rieur jusqu à D. Roberti de l'Eocène moyen et D. nummulitica de l’Auversien. Dans les Aséerodiscus, c'est encore dans le Lutétien que la taille atteint son maximum avec séellatus, Munieri et decoratus. Il en est de même dans les Acéinocyclina qui débutent par des formes minces (præradians), augmentent ensuite d'épaisseur dans l’Eocène moyen (pinguis), puis s'amincissent de nouveau dans l’Eocène supérieur (radians). Répartition des Orthophragmina. LUTÉTIEN | . | . cl | ze le Az | EN ÉNNEUIE An | b |ou | z|a AQUITAINE. SANS UNE A | 45 MISE AlalS|£ 5) 2) I. Discocyclina. 1. Seunest nov. sp... .| L 2. ArchiaciScHLUum..…. +|+)t 3. Bartholomei Scuz. -- HN Dr a ONCE CERN +|+|t 5. Forbesi D ARCH.... + | IT. 6. scalaris ScHLuM... + + |+ Ts sella nb Arc 0 — À SANAISCUS RATE EME + III. 9. Douvillei ScHLum. + ++ 10. Chudeaut Scacum. + 11. Marthæ Scarum….. 2 + 12. Roberli nov. sp... + + | 13. nummulitica Gus. + . 14. strophiolata Gums. je IV. Asterodiscus. |15. stella Gums.. Se + = 16. Taramelli M. LC. ? 17. stellaris BRuNNER. DATE) ++ 18. stellatus D ARcH... jun 0? 19. Munieri ScHLum... 1 + 20. decoralus ScaLum. | 2E V. Actinocyclina. |21. radians D'ArcH.... 2|L'L + 22. præradians n. sp. +IL + 23. pingquis nov. sp.... TE % IR RTE EC, PATATE te RARE TER DM EE. PUS F RiT UN 2, Dre PO: EE re 64 H. DOUVILLÉ On constate ainsi la même évolution dans tous les groupes, développement jusqu’à l’Eocène moyen, puis régression dans l’Eocène supérieur. C’est à peu près ce que l’on observe dans les Nummulites qui acquièrent également dans l’Eocène moyen leur plus grande taille. Il y a cependant un peu de retard pour les Orthophragmina, encore bien développés et très variés dans l’Au- versien de l’Aquitaine ; nous verrons que dans le Vicentin ce maximum se prolonge jusqu’au Bartonien. Formes piscoines. — Discocyclina. I. Groure pu Discocyclina Archiaci. Formes lenticulaires aplaties, présentant presque toujours au centre un petit mamelon ; la surface est uniformément granu- leuse, les granules sur le mamelon n'étant pas plus développés que sur le pourtour. 1° DIsCocYCLINA SEUNESI n. sp: Pr. IVe riG. "1; 2; 3 Em 4: Petite espèce de 6 mm. de diamètre, très mince et présen- tant ordinairement au centre un bouton bien délimité, de gran- deur et d'importance variable, quelquefois volumineux et attei- gnant les 0,45 du diamètre total (PI. IV, fig. 1), habituellement plus petit et entouré d'une légère dépression annulaire (PI. IV, fig. 2, 3) ; le bouton peut même complètement disparaitre dans certaines variétés extrêmes (PI. IV, fig. 4). Toute la surface est ornée de granules très réguliers et très rapprochés, ayant un diamètre d'environ 70 à 80 y», Ils sont dis- tribués dans un réseau de mailles peu régulières, à côtés courbes et dont les dimensions sont un peu inférieures à celles des piliers (Fig. 15, p. 66). Habitat. — Cette espèce a été découverte par Seunes dans le Danien à Lescoumères (commune de Bénesse, au S de Dax), où elle est associée à Operculina Heberti et à une faune certaine- ment danienne, {saster aquitanicus, Echinocorys, etc., — et dans les couches à Op. Heberti et très petites Nummulites de la tran- chée du chemin de fer au Sud de Gan ; celles-ci avaient été d'abord attribuées à l’Eocène par Seunes. Rapports et différences. — Cette espèce se distingue du D. Archiaci par sa taille bien plus petite et sa minceur; son bou- REVISION DES ORBITOÏIDES 65 ton est généralement mieux délimité ; les mêmes caractères la séparent du D. Pratti et aussi ses granules bien plus accentués. Par contre elle pourrait facilement être confondue avec les formes jeunes de ces deux espèces, notamment aveccelles de Bos d’Ar- ros décrites par Rouault comme Orbitolites Fortisi var. minor, figurées par Schlumberger (1903, 3° note, pl. vur, fig. 2) comme O. Pratt et qui ne sont en réalité que des jeunes du D. Archiaci. Des formes jeunes analogues ont été recueillies dans le Lutétien à Daguerre et à Handia. Il semble qu'elles pourraient être dis- tinguées par la constitution de l’embryon, la première loge n'étant réellement sphérique que dans D. Seunesi (supra, Fig. 6). 90 DiIscOCYCLINA ARCHIACI SCHLUMBERGER 3°note, p.177, pl.vixr, fig. 5 à 7, 11,; 1903. Espèce de forme lenticulaire aplatie, pouvant atteindre un diamètre de 20 mm. avec une épaisseur de 2 mm. ; elle présente un mamelon médian presque toujours bien marqué, quoique assez mal délimité, ayant de 1 à 2 mm. de diamètre, mais pouvant atteindre # mm. dans les grands échantillons. Les formes jeunes sont très minces et pourraient être confondues avec l'espèce pré- cédente, c’est précisément le cas pour l’échantillon de Bos d’Ar- ros que Schlumberger a figuré à tort comme O. Prafti (loc. cit., pl. vin, fig. 2) et qui n'a encore qu’un diamètre de 7,6 mm. A cette taille et un peu au delà, les échantillons peuvent être encore très minces avec un petit mamelon au centre, mais habituelle- ment ils commencent à devenir lenticulaires : c'est le cas du type de l'espèce (loc. cit., pl. vur, fig. 5) dans lequel le mamelon médian est à peine marqué ; il l’est ordinairement davantage dans les échantillons du même gisement {Bos d’Arros) et dans ceux du même niveau à Coustouges. Le diamètre atteint exceptionnelle- ment 45 mm. dans les couches inférieures de Gan, tandis qu'il s'élève jusqu'à 20 mm. dans le Lutétien inférieur à St-Barthélemy. Toute la surface des échantillons est couverte de granulations rapprochées ayant de 80 à 100 y de diamètre ; le réseau des couches latérales est dans le jeune âge analogue à celui de l’espèce précédente (Fig. 16); dans l'adulte les mailles deviennent poly- sonales et atteignent une largeur de 80 à 100 y» ; elles se dis- posent autour des piliers en rosettes de 6 à 8 pétales (Fig. 17). La deuxième loge de l'embryon n’enveloppe pas toujours la première, comme l’a figuré Schlumberger (loc. cit., p. 271, fig. c); dans les sections axiales elle déprime et déforme plus ou moins la première loge. 14 septembre 1922. Bull. Soc. géol. Fr.,(4), XXII. — 5. 66 H. DOUVILLÉ Rapports et différences. — Dans le jeune âge cette espèce pourrait être facilement confondue avec D. Seunesi et avec D. Pratti; elle se distingue toujours de la première par sa taille et de la seconde par son épaisseur et par ses granules plus déve- loppés. 7 OR EE ER 0,2 % 2) (> Uh F16. 15, Disc. Seunesi, de Nay Arros, coupe parallèle à la couche médiane (gr. 20 fois). Fi. 16, D. Archiaci, jeune, entre Orignac et Cieutat (gr. 24 fois). FiG. 17, D. Archiaci, de Bos d'Arros (gr. 20 fois). FiG. 18 et 19, D. Pratli, de Biarritz (Villa Marbella) (gr. 20 fois). Fi. 20 et 21, D. Fortisi, de Biarritz (Cachaou) (gr. 20 fois) Habitat. — Elle est très abondante dans l’Eocène inférieur dans les couches de Gan et à Bos d’Arros (d’où provient le type), dans les couches à Nummulites de l'Aude (communiquée par M. Don- cieux) où les échantillons microsphériques B ne sont pasrares. Elle est également fréquente dans le Lutétien inférieur de Saint-Bar- thélemy où elle atteint sa taille maxima. Elle paraît remonter jusque dans les couches de la base des falaises de Biarritz, à Handia, mais les échantillons y sont ordinairement moins déve- loppés. 3° DISCOCYCLINA BARTHOLOMEI SCHLUMBERGER 1 903. 3° note, p. 281, pl. x1, fig. 15, pl. xur, fig. 46 à 50. Cette espèce très voisine de la précédente, dont elle n'est peut- ètre qu'une variété, se distingue par son épaisseur qui diminue par ressauts brusques, le mamelon central étant comme élarai, peu saillant et mal délimité ; le diamètre atteint 20 mm. Les mailles des couches latérales sont nettement polygonales avec REVISION DES ORBITOÏDES Par 67 une largeur de 75 à 85 L et forment des rosettes de 7 à 9 pétales. Habitat. — Dans le Lutétien inférieur à Saint-Barthélemy et à Urcuit. 4° DiscocycziNA PRATTI Micueuin 1846. PL'ANVE DEC. 5: Cette espèce est mince avec un léger renflement médian ; elle se distingue des espèces précédentes par les granules réguliers qui couvrent sa surface, plus fins, moins serrés et disséminés dans un réseau à mailles plus allongées, souvent triangulaires (Fig. 18, 19). Elle ne présente pas le bouton si net du D. Seunesi et elle est bien plus mince et bien moins granuleuse que D. Archiaci. Elle a été décrite originairement de Biarritz par Michelin et elle est extrêmement abondante dans les couches de la côte des Basques, dites de la villa Marbella ; il ne peut donc y avoir aucun doute-sur le type, lisse et très légèrement renflé au centre comme l'indique Michelin. Ses caractères internes ont été très bien figurés dès 1850 par Carpenter; la figure qu'il a donnée (loc. eit., pl. v, fig. 14) donne une idée exacte de la distribution des piliers au milieu du réseau des couches latérales. Il est regrettable que Schlumberger l’ait confondu avec les formes minces de Bos d’Arros à bouton bien délimité et à sur- face plus granuleuse, qui ne sont que les jeunes de D. Archiaci ; il est vrai qu à cette époque on ne savait pas encore que les couches de Bos d'Arros étaient notablement plus anciennes que celles de Biarritz. 5° DIscCOCYCLINA For7isI p ArcHIAC 1 850. Mém. Soc. geol. Fr., (2), t. IL, p. 194 et t. III, p. 404, pl. vaux, fig. 10-12. Coquille extrêmement mince, papyracée, avec au centre un mamelon très déprimé, souvent à peine distinct ; le diamètre atteint jusqu'à 50 millimètres. Habitat. — La falaise de la côte des Basques à Biarritz. Observations. — Cette forme est bien voisine de O. Pratti, elle ne s’en distingue que par sa plus grande minceur et sa taille plus grande ; elle n’en est peut-être qu'une variété sinon une mutation, correspondant à un niveau plus élevé. Je lui attribue avec quelque doute les échantillons du Cachaou, dans lesquels les mailles des couches latérales sont plus polygonales, moins contournées (Fig. 20 et 21). 68 H. DOUVILLÉ II. Groure pu Discocyclina sella. Ces espèces rappellent les précédentes par leur forme, mais elles ont une tendance à se renfler légèrement et à se déformer ; ees sont fréquemment ensellées, mais peuvent être à peu près planes et atteindre une grande taille ; les piliers sont générale- ment irrégulièrement développés et irrégulièrement distribués. Elles se distinguent surtout du groupe du D. Archiaci par la petitesse des mailles du réseau des couches latérales qui varie de 50 à 80 y et par le développement des rosettes à 9-13 pétales. 6° DISCOCYCLINA SCALARIS SCHLUMBERGER 1903. 3° note, p. 277, pl. vin, fig. 4, pl.s1x, fig. 12-13. Cette espèce se distingue par sa forme lenticulaire et par les gros granules qui ornent sa surface, plus gros et plus espacés que dans D. Archiaci. Les préparations en lame mince montrent dans les couches latérales un réseau à mailles polygonales fines de 60 à 70 p environ, avec des piliers de 200 y et d’autres beaucoup plus petits avortés (Fig. 22 et 23). L’embryon est très caractéristique et montre comme dans les D.-Seunesi, Douvillet et Marthæ une première loge beaucoup plus haute que la deuxième. Les types proviennent du haut de la falaise de Biarritz au Nord de la villa Marbella ; mais l'espèce apparaît en réalité dès l’Eocène inférieur à la base des couches de Gan (couches 4 c et # d). Les échantillons sont là un peu plus petits que ceux de Biarritz et atteignent seulement 8 mm. ; ils sont aussi plus franchement mamelonnés au centre, ce qui indique un développement moins avancé. Rapports et différences. — Cette espèce voisine de D. Archiaci, s'en distingue comme je viens de le dire par ses granulations plus fortes, plus espacées et moins régulières; les mailles qui les séparent sont bien plus petites (60 y) et bien plus nombreuses autour de chaque pilier (9 à 10). L'embryon aussi est différent, bien plus aplatidans D. Archiaci. La disposition des piliers la rapproche de D. sella, mais celle-ci est beaucoup plus mince et bien différente par sa forme générale ensellée. La forme la plus voisine est D. nummulifica, mais celle-ci en diffère par sa forme renflée bordée d’une collerette marginale et par ses granules qui au centre augmentent notable- ment d'importance et deviennent des pustules ; en outre la pre- mière loge de l'embryon ne dépasse pas en hauteur la deuxième ; REVISION DES ORBITOIDES 69 les piliers sont aussi plus rapprochés et le réseau des couches latérales est à mailles plus larges. L’O. varians KAUFMANN s’en rapprocherait davantage par sa forme lenticulaire ; mais il a aussi des piliers plus rapprochés et des chambres latérales bien diffé- rentes, plus larges. | D. discus s'en distingue surtout par sa taille beaucoup plus grande. Dans l’Eocène inférieur à la base des couches de Gan (4 cet 4 d) avec Alveolina cf. oblonga, dans le Lutétien supérieur à Handia et dans l’Auversien (gisement dit de la villa Marbella). SK 1) É y ES Es V7 er, SS 5 ZX DS (AT JS Ze US CR A HD Re (> 5 (+ @ Q®> 5 2e T à KR K 7 Fic. 22, D. scalaris, de l'Eocène inférieur de Gan (4 c). Coupe parallèle à la couche médiane (gr. 20 fois). F1G. 23, même espèce de Biarritz (Villa Marbella) (gr. 20 fois). {F1G. 24, D. sella, de Daguerre (gr. 20 fois). Fi. 25, Disc. nummulitica, de Biarritz (Villa Marbella) (gr. 20 fois). 7° DISCOCYCLINA SELLA p ArcHIAC 1848. PL. IV, r1G. 6 ET 7. Cette espèce a été instituée par d‘Archiac dans sa description des fossiles des collections Pratt et Delbos (Wém. Soc. géol. Fr., (2),t. 3, p. #04, pl. vi, fig. 10 à 12); elle est caractérisée par sa forme « recourbée en selle et à bords tranchants » ; ses dimen- sions sont : diam. 13 mm. et ép. 1/2 mm. ; les localités indi- quées, Biarritz et Vicentin. La description que Schlumberger en a donnée (3° note, p. 278, pl. 1x, fig. 14 à 16 et 25, 1903) n est guère plus précise ; ilindique seulement comme ornementation « de nombreuses petites pro- 10 H. DOUVILLÉ tubérances très serrées et si peu saillantes que la surface est presque lisse. » Il réunit sous ce nom à peu près toutes les formes « en selle » des différents niveaux ; l'échantillon figuré provient du Lutétien moyen (couches à N. aturicus\ de Préchacq. Si on le prend pour type, on constate que sa surface est ornée de gra- nulations assez fortes, rares au centre, disséminées dans la région moyenne et groupées en lignes concentriques sur les bords. Cette disposition le distingue à la fois du D. Archiaci et du D. Pratt; on la retrouve dans les formes ensellées des environs de Biar- ritz, provenant du Lutétien supérieur de Daguerre et probable- ment aussi dans celles des falaises, au-dessous du gisement de la villa Marbella (coll. de Verneuil). On peut done, en le précisant de cette manière, conserver le nom proposé par d’Archiac. La préparation en coupe mince (Fig. 24) montre dans les couches latérales un réseau à mailles fines, polygonales, un peu irrégulières, dont la largeur varie de 70 à 80 y et dans lequel sont disséminées irrégulièrement des piliers d’un diamètre de 100 y environ ; les rosettes qui les entourent sont habituellement à 9 pétales. Rapports et différences. — Cette espèce se distingue de D. Archiaci par ses piliers irrégulièrement disséminés et par son réseau plus fin, de D. Pratti par les mêmes caractères et par ses piliers plus gros ; elle se rapproche de D. discus parla disposition des piliers, elle s'en distingue par sa forme ensellée et par sa taille beaucoup plus petite ; elle est aussi moins renflée que D. scalaris et ses piliers sont bien plus irréguliers. Habitat. — Dans le Lutétien à Préchacq et à Daguerre ; elle remonte probablement dans l’Auversien (falaise de Biarritz). 8° DisCOcYCLINA Dpiscus (RUïIMEYER) KAUFMANN On rencontre au sommet du Lutétien au Sud de Biarritz, dans les marnières du vallon de Béhéréco, une espèce plate remar- quable par sa taille exceptionnelle qui atteint 52 millimètres. Les plaques minces montrent dans les couches latérales un réseau à mailles de 60 y environ, dans lequel sont disséminés un peu irrégulièrement de gros piliers de 160 y de diamètre. Ce sont exactement les caractères indiqués par Kaufmann (voir plus loin dans la 2° partie, p. 87) pour les grands échantillons du Lutétien supérieur (couches à N. complanatus). Les couches de Béhéréco où je les ai recueillis correspondent à la partie tout à fait supérieure du Lutétien supérieur, elles renferment encore N. aturicus en échantillons rares et globuleux. REVISION DES ORBITOIDES 71 III. Groure pu Discocyclina nummulitica. Ce troisième groupe comprend des formes plus épaisses, plus lenticulaires, dans lesquelles la partie centrale présente souvent un renflement plus ou moins développé entouré par une colle- ‘ rette mince. Le renflement est orné de granules augmentant d'importance vers l’apex où ils constituent des sortes de pustules, autour desquelles rayonnent les couches latérales. Ces formes débutent dans l’Eocène inférieur où elles sont représentées par une très petite espèce (D. Douvillei ornée de pustules bien caractérisées. Elle est remplacée dans le Lutétien par D. Chadeaui et par D. Marthæ, encore de petite taille et par une troisième espèce beaucoup plus grande, à large collerette D. Roberti nov. sp. Dans l'Auversien on voit apparaître une forme voisine plus grande, plus renflée et plus pustuleuse D. num- mulitica, que nous retrouverons dans la région alpine. On pourrait penser que D. Douvillei est le jeune de D. scala- ris qui l'accompagne, mais l’embryon est très différent et beau- coup plus petit dans la première espèce. 9° DrscocycziNA Douvizzer ScaLumBerGer 1903. 3° note, p. 283, pl. 1x, fig. 21-24. Très petite espèce de forme lenticulaire renflée : pour un dia- mètre de 1,5 mm. son épaisseur est de 0,9 mm. Le test est orné de granules qui augmentent d'importance vers l’apex où on dis- tingue six ou sept fortes pustules entourant une pustule apicale. La taille maximum est de 2 millimètres. La première loge de l'embryon est relativement plus haute que dans les espèces précédentes et rappelle la disposition pré- sentée par D. Seunesi ; les logettes du plan médian sont plus larges, moins hautes. Les chambres des couches latérales sont relativement larges, de forme peu régulière et atteignent une largeur de 40 à 60 p. Habitat. — Eocène inférieur à Bos d’Arros ; Lutétien à Saint- Barthélemy et à Daguerre (Chudeau). 10° DiscocycziNA CHUDEAUI ScuLuUMBERGER 1903. 3° note, p. 282, pl. 1x, fig. 18-20. Espèce très voisine de la précédente, un peu plus grande, 4,2 mm. au lieu de 2. Les granulations augmentent régulière- 72 H. DOUVILLÉ ment d'importance vers l’apex où elles donnent naissance à des pustules plus nombreuses et plus petites que dans l’espèce pré- cédente. Les chambres latérales ont de 60 à 80 y. Habitat. — Lutétien supérieur à Daguerre (Chudeau) et à la Gourèpe. 11° DrscocycziNA MARTHÆ SCHLUMBERGER 1903. 3° note, p. 284, pl. x, fig. 27, 28, 29, 32, non pl. xr, fig. 39. Espèce très voisine de D. Douvillei, mais en différant par les pustules de l’apex bien plus fortes. La première loge de l'embryon est notablement plus haute que la seconde ; elle paraît latérale- ment comprimée, disposition qui se retrouve également dans D. scalaris. Les chambres latérales ont 60 y environ. Habitat. — Lutétien inférieur à Saint-Barthélemy ; Lutétien supérieur à Daguerre (Chudeau). Observations. — L'auteur de l’espèce a réuni à ces formes tou- jours de petite taille, des individus beaucoup plus grands (pl. xt, fig. 39) qui en diffèrent par leur forme générale et par la dispo- sition des pustules. Il nous paraît impossible de les considérer comme les adultes du D. Marthæ et je propose d'en faire une espèce nouvelle, comme suit : 12° DiscocycLiNA ROBERTI n. sp. Pc. 1V, r1G. 10. ScxLzumB. sub. O. Marthæ, pl. x1, fig. 39. Espèce atteignant un diamètre de 8 mm., présentant au centre un fort bouton saillant et tout autour une large collerette très peu épaisse. Le bouton médian est orné d'un nombre variable (5 à 7)de grosses pustules subégales, presque toujours disposées irrégulièrement. Dans les intervalles se montrent de fines gra- nulations occupant les sommets d’un réseau à mailles fines polygonales ; des granulations analogues mais plus petites et plus irrégulières se montrent aussi sur la collerette. Cette espèce avait été figurée comme l'adulte de D. Marthæ par Schlumberger, seu- lement la figure qu'il a donnée ne montre pas très distinctement les grosses pustules du bouton. La forme si particulière de cette espèce avec son fort bouton central, ses grosses pustules et sa large collerette, ne permet de la confondre avec aucune autre. Les préparations en lame mince montrent le développement des piliers sur le pourtour des anneaux REVISION DES ORBITOIDES 13 de la couche équatoriale; ils augmentent rapidement d'épaisseur en même temps que les parois des chambres latérales; celles-ci ont un diamètre de 60 y environ et se disposent souvent assez régulièrement autour des piliers, mais en nombre variable sui- vant leur grosseur. Habitat. — Assez fréquente au sommet du Lutétien inférieur dans les couches de Saint-Barthélemy (Eglise) et dans le Luté- tien moyen à Num. aturicus de Nousse où elle a été recueillie par mon fils Robert; c’est en souvenir de lui que j'ai nommé cette espèce. 13° DIscocYcLINA NuumuLirica Guueez 1861 et 1868. Je reviendrai, dans la deuxième partie, sur cette espèce qui a été établie pour des échantillons du « Granit marmor » du Kres- senberg (Teisenberg). Schlumberger lui a rapporté avec raison des échantillons provenant de Biarritz qui présentent les mêmes caractères que ceux de la Bavière (3° note, p. 280, pl. x, fig. 34, pl. x1, fig. #1) ; ils sont renflés au centre et les bords sont amin- cis en forme de collerette; c’est à peu près la forme du D. Roberti mais le renflement est moins nettement délimité. Il est recouvert de granulations nombreuses et rapprochées, augmentant d'im- portance en se rapprochant de l’apex et se transformant progres- sivement en véritables pustules. Les préparations en lame mince montrent dans les couches latérales un réseau à mailles relativement larges de 100 & à 120 y, ne formant guère qu'une seule rangée entre les piliers rapprochés et qui atteignent ou même dépassent un diamètre de 200 p. L'embryon est relativement aplati, les deux loges attei- gnant à peu près la même hauteur. Rapports et différences. — Cette espèce pourrait être confondue avec D. scalaris, elle s’en distingue par sa forme générale, son renflement médian succédant assez brusquement à la collerette marginale ; Paugmentation des granules ou des pustules à l’apex est plus marquée ; enfin le réseau des couches latérales est à mailles plus larges (Fig. 24) tandis que les piliers sont plus rap- prochés. L'embryon est aussi relativement moins renflé. Habitat. — Assez rare dans le gisement de la villa Marbella (Auversien), cette espèce est plus commune dans les marnières du ravin de Béhéréco, dont le niveau est un peu plus ancien (Lutétien supérieur). Observations. — Cette espèce est indiquée par Gumbel comme 74 fl. DOUVILLÉ caractérisée par des loges équatoriales subdivisées dans leur épaisseur, ces divisions doivent correspondre aux intervalles des ouvertures de communication; elles ne nous ont pas paru exister d'une manière bien constante et elles sont certainement en rela- tion avec l'épaisseur plus ou moins grande de la couche équato- riale. Dans une des préparations que j'ai examinées elles existent dans les renflements de cette couche et disparaissent quand elle s’amincit. Il semble donc difficile d'en faire avec l’auteur un caractère de sous-genre (Rhipidocyclina), ce serait seulement un caractère spécifique. Gumbel avait réuni à cette espèce O. varians KAUrmaANx, dont la variété læviuscula paraît présenter nettement cette subdivision des loges; mais celle-ci n’est pas indiquée dans la variété granulosa et en outre, comme l’a fait justement obser- ver Schlumberger, la forme générale paraît différente. 14° DISGOGYCLINA STROPRIOLATA Gus 1868. Schlumberger a attribué à cette espèce de très petites formes (3 mm.) dont quelques-unes proviennent de Biarritz ; il les dis- tingue principalement par la forme des premières logettes qu’il a figurées (loc. cit., p. 285; fig. Fr). Mais sur sa préparation les chambres latérales sont irrégulières, à côtés courbes et ont plutôt les caractères des individus jeunes, non adultes. Cette espèce me paraît donc douteuse en Aquitaine ; je l’étudierai d'une manière plus approfondie dans la deuxième partie de ce travail. ESPÈCES NON RECONNUES. Je citerai pour mémoire O. papyracea citée par d'Archiac, Gumbel, etc. et qui se rapporte comme on le sait maintenant à une espèce crétacée. — O. submedia D Arcuiac est une espèce de Biarritz très insuffisamment caractérisée et qu'il n’a pas été pos- sible de reconnaitre avec certitude; elle est également citée d'An- not. FORMES RADIÉES. Jusqu'à présent toutes les Orbitoïdes que nous avons exami- nées affectent toujours la forme circulaire ; il est vrai que dans la couche équatoriale on observe souvent des irrégularités, les anneaux présentant des rétrécissements ou des élargissements, mais la forme générale n’en est pas sérieusement affectée. Dans certains cas cependant on constate que les logettes ont une ten- REVISION DES ORBITOÏDES 75 dance à s'allonger dans des directions déterminées : cette dispo- sition est bien marquée par exemple, dans une préparation de D. nummulilica que j'ai sous les yeux ; en se régularisant et se généralisant elle va donner naissance aux formes radiées. Les plus simples paraissent dériver des lenticulaires épaisses, en particulier de D. Douvillei : les logettes s’allongent dans 5 directions équidistantes et la coquille prend la forme d’un pen- tagone régulier, aux sommets prolongés en pointes plus ou moins développées; c’est cette forme que Gümbel a appelée O. stella (1861). Il est curieux de voir apparaître dans ce groupe d'animaux très inférieurs une symétrie pentagonale rappelant celle des Echinodermes. L'étoile n’a du reste pas une direction quelconque; elle est déterminée par la forme même de l'embryon (Fig. 12, 13). La deuxième loge est habituellement moins embrassante que dans les Discocyclina ; elle ne recouvre guère que la moitié de la pre- mière et est comme déplacée dans le sens dela croissance, c'est- à-dire vers l'avant. C’est dans cette direction que se développe un des rayons de l'étoile, qui doit dès lors être considéré comme antérieur. Deux autres rayons se développent symétriquement à droite et à gauche en partant de la deuxième loge, tandis que les deuxrayons postérieurs prennent naissance sur la première. Cette disposition rappelle tout à fait celle des ambulacres dans certains Echinides irréguliers. L'inégalité des logettes s'accuse souvent dès le premier cyele; dès l’origine la disposition est ainsi bilatérale ; or d’une manière générale dans les animaux vivants le plan de symétrie est vertical, il devait en être de même dans les Orbitoïdes radiées et par suite le plan dit médian devait être horizontal, c'est-à-dire que ces Foraminifères devaient vivre couchés à plat, par exemple sur les Algues plates. La formation du groupe des Orthophragmina radiés résulterait donc d’un changement dans la forme et surtout dans la manière de vivre de l'embryon. Partant de la forme primitive pentagonale à 5 pointes, 1l est facile de se rendre compte des phases du développement de la coquille en examinant des séries d'échantillons dans certains gise- ments où ces formes sont d’une extrême abondance. On voit alors les pointes s’allonger et on passe ainsi d’une première phase stella à une seconde reproduisant la forme de l’Ast. Taramellu. Le développement continuant, les pointes s allongent encore, mais elles sont reliées par une expansion de la coquille, de sorte que celle-ci redevient pentagonale, c'est la forme séellaris. Il ne faut 76 H. DOUVILLÉ donc voir là que 3 stades successifs de développement, celui-ci pouvant d’ailleurs s’arrêter à l’un ou à l’autre, dans certains gisements. Exceptionnellement l'une des branches de l'étoile peut s’atro- phier, mais les échantillons à 4 rayons sont toujours rares. Par contre on voit quelquefois se développer des rayons supplémen- taires, soit par intercalations, soit par bifurcation des rayons principaux. Dans un premier groupe de formes, le nombre des rayons qui est normalement de 5 peut s'élever exceptionnellement jusqu’à une dizaine, chacun d'eux se terminant le plus souvent par une pointe qui fait saillie sur le contour de la coquille. Güm- bel a fait de ce groupe le sous-genre Asferocyclina (1868), tan- dis que dès 1865 Schafhäutl avait décrit une de ses espèces sous ‘le nom d’Asferodiscus pentagonalis ; ce nom devrait donc avoir la priorité. Un deuxième groupe se distingue par des rayons beaucoup plus nombreux, 20 ou plus ; ils sont moins saillants et le con- tour de la coquille est circulaire, peu ou point denticulé ; ce sont les Actinocyclina Gümsez. Théoriquement ils dériveraient égale- ment d’une forme primitive à 5 rayons par une série d’intercala- tions ou de bifurcations qui amèneraient successivement ce nombre à 10, à 20 ou même à 40. Gümbel a figuré un jeune échantillon de 3,5 mm. qui n'a encore que 11 rayons et dans O. Gumbeli ScaLums., la coquille présente 10 rayons principaux, tous régulièrement bifurqués. Je passerai successivement en revue chacun de ces deux groupes. IV. Asterodiscus. 15° AsreroDISCUS STELLA Gümeez 1861 et 1868. Gümsez, pl. 11, fig. 117, pl. 1v, fig. 8-10, 19; SCHLUMBERGER, 4° note, pl. vi, fig. 47-50, 52-56. Petite espèce assez renflée dont la taille ne dépasse guère 2,5 mm. Elle est régulièrement pentagonale et les sommets pré- sentent ordinairement des pointes plus ou moins saillantes. La forme générale est renflée et la surface est ornée de petites pus- tules, devenant plus fortes à l’apex. Ces caractères rappellent tout à fait ceux du D. Douvillei et je serais porté à considérer la petite radiée comme une simple modification de cette Disco- cycline renflée, provoquée comme je l’ai dit plus haut par un changement dans le développement et la manière de vivre de Pembryon. REVISION DES ORBITOIDES 77 Habitat. — Dans le Lutétien moyen à Num. aturicus de Montfort (Fontaine de la médaille) ; dans le Lutétien supérieur du Sud de Bayonne (Daguerre, récolte Chudeau). Observations. — J'ai indiqué que cette espèce n’était que le premier stade du développement de la forme séellaris ; je ne cite comme habitat réel que les gisements où elle n'est pas accom- pagnée de formes plus développées. 16° ASTERODISCUS T'ARAMELLII SCHLUMBERGER Cette espèce a été citée par son auteur dans le gisement de la villa Marbella (Lady Bruce), mais elle y est accompagnée du véritable O. stellaris et il ne faut la considérer que comme une forme jeune. 17° ASTERODISCUS STELLARIS { BRUNNER) RurimMeyer 1850, loc. cit., pl. v, fig. 74. Cette espèce très fréquente dans la falaise de Biarritz (gise- ment dit de la villa Marbella, au sommet de la falaise, au Nord de cette villa, désignée sous le nom de Lady Bruce dans le mémoire de Schlumberger) se présente sous la forme d’un penta- gone assez régulier de T mm. environ de diamètre, à sommets un peu saillants ; les échantillons à 4 rayons sont très exception- nels et ceux à 6 ou 7 sont un peu moins rares. La forme et l’or- nementation ont été très exactement figurées par Schlumberger sous le nom d'O. lanceolata (4° note, p. 123, pl. v, fig. 25, 26, 217); la surface est couverte de fines granulations bien marquées sur le bouton médian et sur les rayons, mais plusirrégulières dans les intervalles: Dans les formes bien typiques le bouton médian est toujours très petit. Les formes jeunes beaucoup plus petites présentent souvent des pointes saillantes et ont été rapprochées par Schlumberger d'O. Taramellii ; on observe encore dans le même gisement des échantillons encore plus petits et qui ne peuvent être distingués d'O. stella. Dans ces formes jeunes le bouton central présente toujours de petites pustules. Habitat. — Si l’on s’en tient à la forme adulte sfellaris, cette espèce n'est bien caractérisée que dans les niveaux supérieurs de Biarritz à partir de l’Auversien ; toutefois des formes extrême- ment rares ont été signalées dans les niveaux inférieurs : j'en connais un échantillon du Lutétien inférieur de Saint-Barthélemy et un autre plus petit de l’'Eocène inférieur de Bos d’Arros. 78 H. DOUVILLÉ Observations. — Je ne puis partager la manière de voir de Schlumberger sur ce groupe de formes étoilées, et il me paraît avoir mal compris l'O. stellata, dont il a cependant figuré le type. Ce groupe comprend deux séries de formes extrêmes, les unes à bouton médian gros et large, ce qui est le caractère de l'O. stellata D Arcuiac, les autres à bouton plus petit et ne dépas- sant pas la largeur des rayons comprenant l'O. lanceolata Scazuws. 190% et l'O. stellaris Rurim. 1850. Ce dernier nom plus ancien doit avoir la priorité. Une troisième espèce O. priabonensis Gum-. BEL 1868, est du même type comme le montrent les figures que Schlumberger en a données (loc. cit., fig. 31 et 32) sous le nom de sfellata, bien qu'elles ne diffèrent en rien de ses ©. lanceolata figurées dans la même planche (fig. 25 à 2). 18° ASTERODISCUS STELLATUS p ARCHIAC 1 846 et 1848. Cette espèce à été décrite tout d’abord avec doute comme Calcarina ? (Mém. Soc. géol. France (2), Il, p. 199, pl. vu, fig. 1), avec une figure un peu complétée, puis comme Orbitoides (ibid., t. AIT, pl. vin, fig. 14) d’après le même échantillon figuré plus rigoureusement : 1l a été figuré à nouveau par Schlumberger (loc. cit., 4° note, p. 126, pl. v, fig. 24) ; l'échantillon provient de la Gourépe (Rocher du Goulet comme le dit d’Archiac). Cette espèce se caractérise nettement par le grand développement du bouton médian, bien plus large que les bras de l'étoile, au nombre de 6 (dont 3 brisés sur l'échantillon type). D’après mes observations elle est répandue presque exclusivement dans cer- taines assises de la Gourèpe et la roche en est par places presque entièrement formée. La même espèce est très abondante dans les marnes exploitées dans le vallon de Béhéréco à l'Est d'Ilbar- ritz et les échantillons y sont facilement dégageables. On en trouve, comme sur la plage, à tous les degrés de développement, depuis le premier stade pentagonal rappelant O. s{ella, mais avec une taille beaucoup plus grande, jusqu’à la forme adulte avec des rayons toujours plus nombreux que dans l'O. stellaris. Ce carac- tère et surtout la grosseur du bouton central ne permet aucune confusion entre les deux espèces. Le bouton médian, avec ses fortes granulations ou ses petites pustules, rappelle tout à fait D. Chudeaui qui a à peu près la même taille et la même orne- mentation. [1 semble qu'il y ait entre ces deux formes la même relation qu'entre As. stella-stellaris et D. Douvillei, Habitat. — Cette espèce caractérise assez nettement le Lutétien supérieur à la Gourèpe et à Béhéréco ; quelques formes de pas- REVISION DES ORBITOIDES do sage, incomplètement caractérisées, existent peut-être dans le gisement de la villa Marbella. Il faut rapporter à la même espèce le grand échantillon de Sainte-Marie de Josse figuré par Schlumberger (loc. cit., pl. mm, fig. 8), sans nom spécifique et qui provient du Lutétien moyen. 19° AsreroDIscUSs MUNIERI SCHLUMBERGER 1904. Notreconfrère a décrit et figuré sous ce nom (loc. cit., 4° note, p. 125, pl. in, fig. 12) un grand échantillon provenant de Sainte- Colombe (Moulin de Pc) dans les Landes. Il se distingue par sa taille assez grande (D — 12,5 mm.) et ses nombreux rayons dont quelques-uns sont bifurqués à leur extrémité. C'est une forme voisine de la précédente mais s'en distinguant par le déve- loppement bien plus faible du bouton médian et ses rayons plus minces, bifurqués. La même espèce est très abondante dans les marnes de Béhéréco ; elle vient se placer entre Asf. stellaris et Ast. stellata par les dimensions du bouton médian et l'épaisseur des rayons. Les formes jeunes du deuxième stade (cf. Taramellii) ne sont pas rares dans ce gisement : elles ont déjà de 5 à 8 rayons et ce nombre est dépassé dans quelques adultes; certains rayons commencent à se bifurquer vers la périphérie, Ce caractère signalé par Schlumberger dans le type de Sainte-Colombe, se retrouve dans les échantillons de Béhéréco. Habitat. — Commune dans le Lutétien supérieur de Béhéréco. Le niveau exact du type à Sainte-Colombe n'est pas connu, il doit être peu différent du précédent. 20° ASTÆERODISCUS DECORATUS SCHLUMBERGER 1904. Un seul échantillon provenant également de Sainte-Colombe a été décrit et figuré sous ce nom (Loc. cit., 4° note, p. 124, pl. 1, fig. 11). C'est une forme voisine de Asf. stellatus présentant en son milieu une étoile à cinq rayons, chacun d'eux se bifurquant à son extrémité. C'est probablement plutôt une variété qu'une espèce distincte. V. Actinocyclina. 21° ACTINOCYCLINA RADIANS Dp’'ARCHIAC 1848. Pr. :V,,"1G. 6: Cette espèce discoïde et très mince atteint, d'après l’auteur, un diamètre de 12 mm. avec une épaisseur de 0,5 mm. : elle pré- 80 H, DOUVILLÉ sente au centre un bouton nettement circonscrit, d’où divergent des rayons droits, simples ou dichotomes, de même grosseur, mais d'inégale longueur, au nombre de 18 à 20 sur le bord (Mém. Soc. géol. de France, (2), t. III, p. 405, pl. var, fig. 15 — récoltes Pratt et Delbos) ; le type provient de Biarritz, je l'ai fait figurer à nouveau (PI. V, fig. 6). Cette espèce est très commune dans les couches de l’Eocène supérieur de la côte des Basques à partir du gisement dit de la villa Marbella ; j'en ai fait figurer un deuxième échantillon (PI. V, fig. 7). Ils sont en général un peu plus petits que ne l'indique l’auteur et atteignent seulement 7 à 8 mm. Quand les échantillons sont très bien conservés on voit que toute la surface n'est pas couverte de très fines granulations, comme le dit d'Ar- chiac, mais qu'il existe sur le bouton des pustules de petite taille analogues à celles du D. Chudeaui et que celles-ci forment une rangée assez régulière sur chaque rayon. Ainsi précisée cette espèce ne se rencontre guère en Aquitaine que dans l’Eocène supérieur de Biarritz ; j'ai sous les yeux un échantillon douteux provenant des marnières d'Apremont près Peyrehorade (Lutétien supérieur. | 220 ACTINOCYCLINA PRÆRADIANS n. sp 1e, Vo Cr De Des formes très voisines se rencontrent dès l’Eocène inférieur dans les couches du Pont-de-Louer où j'en ai recueilli plusieurs exemplaires ; la forme générale est la même, les rayons sont un peu plus nombreux, moins tranchés, ce qui fait paraître le bouton médian plus saillant, mais surtout les petites pustules, caracté- ristiques de l’espèce précédente, font défaut et la surface est cou- verte uniformément de très fines granulations. Habitat. — KEocène inférieur au Pont de Louer et peut-être aussi à Bos d’Arros d'après une préparation de Schlumberger. Lutétien inférieur, dans les grès à Orbitoïdes de Préchacq, au- dessous des calcaires à Num. aturicus. Un échantillon a été recueilli dans le Lutétien supérieur de Peyrehorade, avec Assi- lina exponens, Discocyclina Chudeaui, D. nummulifica, ete. 23° ACTINOCYCLINA PINGUIS n. Sp. PL. V, FIG. 3 ET 4. Cette espèce exagère les caractères de la précédente par ses rayons peu saillants, largés et arrondis. Dans les variétés extrêmes RU LL URUVe « REVISION DES ORBITOÏDES 81 (PL. V, fig. 3), ces rayons sont comme mamelonnés et ne laissent entre eux que d'étroits intervalles. Le bouton médian est très développé et toute la surface est finement granuleuse. Par le nombre des rayons, elle se rapprocherait des espèces précédentes et notamment de l'A. radians ; elle s’en distingue par la largeur des rayons et par le développement bien plus mar- qué du bouton médian. Habitat. — Dans le Lutétien supérieur de Béhéréco. OBSERVATIONS. On voit que malgré leur analogie de formes, il est possible de distinguer dans les Actinocyclina trois mutations se succédant dans le temps, præradians, pinquis et radians. LES ORTHOPHRAGMINA DE LA RÉGION ALPINE ET DU VICENTIN 1° RÉGION ALPINE. — L’Eocène, dans la zone alpine, se déve- loppe dans un synclinal qui se détache de la Mésogée dans les environs de Nice, traverse le Dauphiné, la Savoie et la Suisse, se prolonge en Bavière en suivant le bord de la chaîne et aboutit à la localité bien connue du Kressenberg (Teisenberg). On a pensé pendant longtemps quela mer n'avait pénétré dans ce synclinal qu'à l’époque du Lutétien supérieur caractérisé par Num. aturicus (perforatus auct.). Les travaux d’Alb. Heim ont montré que la forme que De La Harpe avait considérée comme une variété uranensis de cette espèce, était en réalité une espèce distincte qu'il a nommée N. uroniensis; elle est associée dans ce qu'il a appelé l’ « helvetische Decke » avec N. irregularis, N. Murchisoni, N. millecaput (complanatus), Assilina Leyme- riei-granulosa, Ass. mamillata-erponens : c'est en réalité la faune du Lutétien inférieur, telle qu’on la connaît dans les P yré- nées à Saint-Barthélemy et à Urcuit. C’est au-dessus seulement que se développent les couches à N. aturicus, N. millecaput et Orthophragmina discus du Lutétien supérieur. L'invasion de la mer s’est donc produite dès le comméncemenñt de l’Eocène moyen. La même faune se retrouve dans la zone du Flysch à Einsiedeln (N. irregularis, N. Murchisoni, Ass. Leymeriei-granulosa), puis au delà du Rhin à Sonthofen, d’où provient le type de N. Mur- chisoni et jusqu au Kressenberg ; là dans les couches de minerai de fer, Ferdinand et Emmanuel, j'ai pu déterminer, N. Murchi- sont, N. millecaput, N. uroniensis; avec variétés passant à 14 septembre 1922. Bull. Soc. géol. Fr.,(4), XXII. — 6. 82 H. DOUVILLÉ N. Brongniarti, Ass. Leymeriei-granulosa, avec passage à Ass. exponens. C’est toujours le Lutétien inférieur. Les couches de minerai de fer plus élevées représentent le Lutétien supérieur. Elles sont surmontées par des couches mar- neuses avec intercalations de caleaires à Lithothamnium (Granit marmor) probablement auversiennes. En Suisse ce niveau est représenté par les grès du Hohgant, surmontés par le Bartonien : marnes à Orbitoïdes et calcaires à Lithothamnium (Rallig marmor). Dans les Alpes françaises, par suite des transgressions et des recouvrements, les couches les plus inférieures sont rarement mises à découvert. Les couches à NN. aturicus sont connues depuis longtemps dans un certain nombre de localités, notam- ment au col de Braus, dans la région de Nice. Elles avaient été signalées aussi à Saint-Vallier de Thiey ; mais les échantillons qui m'ont été communiqués par le D' Guebhard sont différents et doivent être rapportés à N. uroniensis ; par conséquent ici aussi la mer a pénétré dès le Lutétien inférieur. Le Lutétien supé- rieur est représenté en ce point par des couches à Orth. discus et l’'Auversien par des assises où abondent les petites Nummu- lites avec Orth. sella et Orth. nummulitica. Boussac attribue au Bartonien les marnes de Faudon à AN. contortus-striatus ; je placerais encore dans le même étage les marnes bleues des Scaf- farels avec Orth. varians, O. sella, O. radians, Num. Fabiani, et les calcaires de Thones à Operculina alpina et à Lithotham- nium. Les couches les plus élevées, Priabonien (s. sér.) sont repré- sentées par les marnes à Orbitoïdes de Villeneuve-Loubet et de Saint-Donnat près La Colle où on recueille en abondance Oréh. sella, O. strophiolata, O. stellaris, O. furcata, O. radians. Il est intéressant de comparer au point de vue de l’évolution, les Orthophragmines de ce synclinal avec ceux de l'Aquitaine : l'Eocène inférieur manque ; dans le Lutétien inférieur nous retrouvons O. Archiaci ave les grandes formes (umbo) représen- sentant l'O. Bartholomei. L'O. discus du Lutétien supérieur est signalé dans les deux bassins avec O. stella, O. lucifera rem- place les précurseurs de l’O.-radians. Dans l’Auversien la faune devient très riche, beaucoup de formes sont communes avec l’Aquitaine : Pratti, sella, nummu- litica, strophiolata, mais il manque les petites espèces renflées Douvillei, Marthæ, Chudeaui, Roberti ; O. pentagonalis remplace O.stellatus. Dans l'Eocène supérieur O. stellaris et O. radians sont com- muns aux deux bassins. RP NE FES TS Rs FEV EN * AE sn FAR REVISION DES ORBITOÏDES 83 Les formes à rayons régulièrement bifurqués paraissent spé- ciales au synclinal alpin ; elles apparaissent dès le Lutétien infé- rieur avec O. patellaris auquel on pourrait peut-être comparer O. Munieri, et avec O. Gumbeli ; une forme voisine ©. furcata est fréquente dans les niveaux supérieurs. En résumé l’évolution se présente à peu près de la même manière dans les deux bassins ; les formes sont plus grandes et plus épaisses dans les étages inférieurs jusqu'à l’Auversien, puis s’amincissent dans les niveaux supérieurs. Ces variations semblent dépendre plus ou moins directement des conditions du dépôt, la taille et l'épaisseur diminuant quand la profondeur du dépôt augmente. 2° VicENTIN. — Je n'ai pas à revenir sur la succession des couches qui est bien connue. L’Eocène inférieur y est représenté par les couches de Spilecco, mais ne présente qu’un faible déve- loppement : Les principaux groupes d'Oréhophragmina y sont déjà représentés : fenuis et nummulitica sont bien voisins des Seunesi et scalaris de Gan ; Bayani, Taramellit remplacent les précurseurs de stellaris ; stella correspond à un arrêt de dévelop- pement de ce même groupe et apparaît ici plus tôt. Les niveaux moyens sont faiblementreprésentés par O. Archiaci du Lutétien supérieur et O. pentagonalis de l’Auversien. Mais le Bartonien présente, notamment à Vérone, un développement qui contraste avec celui de la faune de même âge dans les autres bassins : les espèces y sont grandes et épaisses, indiquant des conditions de dépôt très favorables au développement des Orbi- toides : persistance des grands O. discus, abondance des grands O. sella avec des formes épaisses et granuleuses 0. veronensis, O. nummulitica ; les radiées sont peu communes, variecostata. Cette faune rappelle celle des Ralligstôcke en Suisse ; on la retrouve mais moins riche à la Granella au-dessous de Priabona. Au-dessus les lumachelles de Priabona, avec ©. ephippium, O. varians, O. stellaris, O. variecostata, O. crassicostata ne repré- sentent que la base de l'étage supérieur et diffèrent par leur faune des couches correspondantes de Biarritz, déposées dans des eaux plus profondes. On voit que l’Eocène du Vicentin comprend en résumé trois systèmes de couches, deux à Orbitoïdes, l’'Eocène inférieur de Spilecco et l'Eocène supérieur (Auversien et Priabonien) des environs de Priabona, — séparés par les calcaires à grandes Nummulites et à grandes Alvéolines de l'Eocène moyen, où les OUrthophragmina sont relativement rares. On retrouve une dispo- sition analogue sur tout le pourtour de la Méditerranée. [ee Fe H. DOUVILLÉ Le tableau ci-joint résume la distribution des Orthophragmina dans le synclinal alpin (>) et dans le Vicentin (+). Chacun de ces gisements est indiqué par un signe spécial. Répartition des Orthophragmina. SYNCLINAL ALPIN (x) ET VIGENTIN (+) | Eoc. 1Nr. | AUVERSIEN I. Discocyclina. . umbo SCHAFH Pratt MICH RU D en =) Lo De =] . Archiact ScHLUM.. Le S © = LME UIS IT. Sp. + 5. discus KAUFM...:.. X + 6. veronensis n. sp... + 1. sella D'ArcHrAC... IX | + 8. ephippium GumsB... JRROAES PRPRE PE ERE III. 9. varians KaurM.... X 10. nummulitica Gums. | + ix+| Æ 41. strophiolata Gus. XX EX X 13. Taramelliü M.-Cx. X 14. pentagonalis Scua. X+ 15. Bayani M.-Cxaim. | + x 16. stellaris BruNNER. $ DAS V. Actinocyclina. 17. patellaris ScHLorx. DE 18. scarantana Gums. ? 19. Gumbeli Scarums. X 20. furcata Rurimeyer. | XIX IV. Asterodiscus. 12. stella Gus. + NX! + VI. - radians D'ARCH.... . lucifera KaAur“.... < X . tenuicostata Gums. + 1 IÙ- . variecostata GuüuMs. | . crassicostala n. Sp. 7 & & D ND 9 IN ARR FRERE CCD - A on Hs OPERA ER LE AN See La # PRET? LAS s T ARR ANTC MT P LD É 2 r= REVISION DES ORBITOIDES 85 ForMESs piscoibes. — Discocyclina. I. Groure pu Discocyclina Archiaci. 1° DiscocyYcLiNA ARCHIACI SCHLUMBERGER 1903 (supra, p. 65). On recueille à Hollgraben, dans les couches du Kressenberg à Assilina mamillata-exponens, de petits échantillons de 8 à 10 mm. présentant tous les caractères de l’espèce. Les piliers sont plus nombreux que dans les types de l’Aquitaine. Entre eux on dis-. tingue une seule rangée de chambres polygonales ayant de 80 à 100 » de largeur ; elles sont groupées en petit nombre (6 en général) autour des piliers. Ceux-ci se développent quelquefois beaucoup (100 à 140 y), en même temps que les cloisons sépara- tives des chambres, de sorte que celles-ci finissent par se réduire à de petites cavités circulaires disposées en chapelet autour des piliers, mais elles sont toujours en petit nombre. Habitat. — Lutétien inférieur à Assilines du Kressenberg, avec Disc. umbo. J'ai également recueilli cette espèce au four à chaux de Smetre, à l'Est de Priabona, dans les calcaires à Num. aturicus (perforatus). 2° DiscocyCLINA UMBO ScnaArHAUTL 1863. Cette espèce signalée par cet auteur dès 1846 (N. Z. p. 416) comme Vummulites umbo reticulata, a été plus tard décrite et figurée comme ymenocyclus (Sud Bayerns Lethaea geognos- tica, p. 106, pl. xiv, fig. 5a-k, fig. 8 a-c) : elle a été établie pour les grands échantillons bien connus des minerais de fer du Kres- senberg, et malgré cela elle a été toujours laissée de côté par les paléontologues. Par ses caractères elle se rapproche beaucoup du D. Archiaci et en particulier des grands échantillons décrits comme D. Bartholomei : la forme est discoïde, assez épaisse, pouvant atteindre un diamètre de 35 mm. ; l'apex est légèrement mamillé et les échantillons bien conservés ont leur surface cou- verte de granulations serrées et subégales, ayant un diamètrede 100 à 140 » ; entre eux se développe un réseau polygonal à mailles à peu près de même dimension (100 4) que les piliers et groupés autour de ceux-ci en rosettes de 6 à 8 chambres (Fig. 27). Dans le jeune (Fig. 26), les piliers sont naturellement plus petits et les chambres plus triangulaires, quelquefois à côtés courbes. 86 H. DOUVILLÉ Habitat. — Cette espèce est abondante dans les couches de minerai de fer du Kressenberg et dans les marnes subordonnées ; elle débute dans le Lutétien inférieur (couches à N. uroniensis) et s'élève probablement jusqu'au Lutétien supérieur. | 3° DiscocyoziNA PrATrI MichecIN 1846 (supra, p. 67). Cette espèce est bien caractérisée par sa forme mince, un peu mamelonnée au centre, par ses fins granules et surtout par la constitution du réseau des couches latérales, mailles grandes et triangulaires groupées en petit nombre autour des piliers (voir plus haut Fig. 18) ; ce dernier caractère est bien indiqué sur les figures données par Carpenter dès 1850. Elle a été souvent citée dans les Alpes françaises; je l’ai moi-même signalée à Thones dans l’Eocène supérieur, mais sans avoir attaché une importance suffisante aux caractères fournis par le réseau des couches laté- rales. Depuis j'ai pu m'assurer qu'elle ne paraît pas exister à Priabona, et la confusion est facile avec certaines variétés plates du D. sella. Je n'ai reconnu la réunion de tous ces caractères que dans les échantillons de Saint-Vallier-de-Thiey, probablement auversiens, où ils sont associés du resteavec D. sella. L'espèce se distingue des variétés plates de cette dernière espèce par les mailles de son réseau latéral larges et triangulaires attei- gnant une largeur de 140 y, tandis que celles du D. sella dans les mêmes couches sont polygonales et larges seulement d'environ 50 y ; en outre les rosettes dans D. Pratti n'ont guère que 5 à 1 pétales. Fic. 26, Disc. umbo (jeune), de Bergère, coupe parallèle à la couche médiane (gr. 20 fois). F1G. 27, D. umbo (adulte), de la même localité (gr. 20 fois). F5c. 28, D. discus, de Vérone (gr. 20 fois). REVISION DES ORBITOÏDES À 81 IT. Groure pu Discocyclina sella. 4° DISCOCYCLINA TENUIS n. sp. Pr, IV, r1G. 9. Petite forme de 5 à 10 mm. de diamètre, un peu lenticulaire dans le jeune, mince et encore mamelonnée dans l’adulte ; elle est alors fréquemment ensellée. La surface est finalement granu- leuse et entre les granules on observe un fin réseau dont les mailles polygonales ne dépassent guère une largeur de 40 y. Les piliers ont un diamètre supérieur 60 à 80 y, et se présentent comme des rosettes à 8 ou 10 pétales. Cette espèce n’est guère qu'une réduction du D. scalaris ou du D. sella ; elle est plus petite, plus mince et son ornementation est bien moins accentuée, piliers moins développés et réseau des couches latérales à mailles plus fines. Habitat. — Dans l’Eocène inférieur à Spilecco. 5° DiscocycziNA DIsSCUS (RuTIMEYER) KaurmanN 1867. Geol. Beschr. des Pilatus. Beitr. geol. Karte der Schweiz, 5° livr. L'espèce n'a été que très imparfaitement caractérisée par Rutimeyer en 1850 (Ueb. d. Schweizerische Nummuliten ter- rain, p. 116, pl. v, fig. 70 et 71, non 78) ; il indique un mame- lon à peine marqué au centre et une taille pouvant atteindre 50 mm. L'espèce a été amendée par Kaufmann qui a décrit e très bien figuré ces grands échantillons, fréquents dans la région du Pilate et qui doivent dès lors être considérés comme la forme type ; ils atteignent une épaisseur de 3 millimètres. Kaufmann a parfaitement figuré le réseau des couches laté- rales à fines mailles polygonales de 50 y et ses piliers de 120 à 140 y. irrégulièrement disséminés ; les rosettes sont à 9-13 pétales et les mailles forment généralement plusieurs rangées entre les piliers. La finesse du réseau distingue facilement cette espèce du D. umbo qui présente à peu près la même forme, mais en outre, dans cette espèce, les granules sont plus régulièrement répartis sur la surface. Habitat. — Cette espèce se trouve en Suisse dans les couches à Num. complanatus, c’est-à-dire dans le Lutétien supérieur. Des échantillons analogues généralement plats, mais quelquefois ensellés, ont été recueillis à Saint-Vallier-de-Thiey par M. Guébhard dans des couches probablement du même âge. Je les avais attribués tout d’abord au D. umbo, mais j'ai pu m'as- Apr IH UE PP À TP RE OMR TE eattn C lS NNEENERS ie re 0 Ja MST VU ns EU AR TE EN RE PAST de + 88 H. DOUVILLÉ surer que les mailles des couches latérales n'avaient qu'une lar- geur de 50 Hu environ; c'est donc bien en réalité le D. discus, bien que les piliers soient plus petits et que les rosettes n’aient que 8-9 pétales. Je rapporte à la même espèce de grands échantillons, épais de 2,5 mm., que J'ai recueillis à Vérone près du fort San Felice ; ils sont très abondants, mais malheureusement toujours fragmentés. La surface est couverte de granulations peu saillantes, irréguliè- rement réparties. La disposition des piliers (Fig. 28) est exacte- ment celle que Kaufmann a figurée pour les échantillons du Pilate : ils sont inégaux et peuvent atteindre le diamètre de 160 y ; ils sont disséminés dans un réseau polygonal à mailles de 55 H et constituent habituellement des rosettes à 13 pétales. Ces couches du San Felice extrêmement riches en Orthophrag- mina affleurent au sommet du coteau ; au-dessous se montrent des calcaires tendres Jaunâtres où j’ai recueilli Disc. pentagona- lis de l’Auversien, puis les gros échantillons de Num. aturicus du sommet du Lutétien. Les marnes à Orbitoïdes seraient ainsi bartoniennes. Les D. discus y sont souvent plus ou moins ensellés comme à Saint-Vallier et leur surface présente quelquefois des ressauts marqués. Ils sont accompagnés de formes plus petites, ayant une ornementation analogue et que l’on pourrait être tenté de consi- dérer comme des jeunes. Mais leur taille est presque uniformé- ment de 12 mm. et il semble quils représentent plutôt une variation naine ; leurforme un peu épaisse, ensellée, les rapproche tout à fait de D. sella et il paraît difficile de les distinguer de cette espèce qui ne serait ainsi que le résultat d’une évolution régressive, par arrêt de développement du D. discus. A l'appui de cette manière de voir, j ajouterai qu'à Saint-Vallier on ren- . contre dans deux niveaux successifs d’abord D. discus avec variétés ensellées et au-dessus D. sella. Le gisement de San Felice correspondrait à un de ces moments de développement exceptionnel où les variations un peu désordonnées donnent naissance à des espèces nouvelles : à côté des formes précédentes très abondantes il est encore possible de distinguer uhe troisième espèce : 6° DISCOCYCLINA VERONENSIS n. sp. Pz. IV, ri. 8. Je crois devoir distinguer de l'espèce précédente des échantil- lons du même gisement qui se distinguent par leur taille plus REVISION DES ORBITOIDES 89 petite ne dépassant pas 15 mm.et leur surface fortement granu- leuse : elle présente au centre une dépression marquée, dépourvue de granules. C’est donc l’opposé de la disposition habituelle chez les Orthophragmina et elle rappelle celle qui caractérise l’O. omphalus de Bornéo et de Java. Les échantillons sont épais et le plus souvent ensellés. - T° DiscocycLiNA SELLA p’ArcHIAC 1848 (supra, p. 69). Pc. IV, r1G. 7. J'ai montré plus haut que dans l’Aquitaine on pouvait conser- ver ce nom pour les échantillons présentant des granulations assez fortes, irrégulièrement disséminées sur la surface, rares au centre et groupées en lignes concentriques sur les bords; ils sont presque toujours ensellés (PI. IV, fig. 6 et 7). Nous retrouvons ces caractères dans les échantillons quicaractérisentles couchesles plus élevées du Nummulitique de Saint-Vallier-de-Thiey, immédiate- ment superposées aux couches à D. discus, et encore auversiennes. Comme nous venons de le voir, le même type n'est pas rare dans les marnes à Orbitoïdes de Vérone où 1l accompagne les derniers D. discus et D. veronensis. Il est difficile d’en séparer les échantillons de la Granella caractérisés par des granules assezgros, irrégulièrement dissémi- nés sur la surface, la partie centrale en étant dépourvue ; ils se rapprocheraient de D. veronensis par la grosseur des granules. D'après Gumbel certains de ces échantillons seraient légère- ment mamelonnés. Ce dernier caractère se retrouve dans les échantillons si nombreux des couches à Orbitoïdes de la région de Nice : à Saint-Donnat, près la Colle, ils sont de taille moyenne (12 mm.), les mailles du réseau des couches externes n’ont guère que 40 y avec des piliers de 60 y et des rosettes habituellement à 9 pétales. À Villeneuve-Loubet les échantillons ‘sont très minces, et comme dans la localité précédente, tantôt ensellés, tantôt presque plats ; ils atteignent un diamètre de 20 mm. ; la texture microscopique est très délicate et n’est visible que jsur des préparations extrêmement minces ; les mailles sont très petites et les rosettes formées d’une dizaine de pétales. Dans ces échantillons plats, le mamelon est ordinairement mieux délimité et quelquefois entouré d'une légère dépression annulaire, 1l pré- sente quelques petits granules disséminés ; on pourrait les con- sidérer comme constituant une variété papillosa. Ce caractère est surtout accentué sur les échantillons jeunes, de petite taille, aussi bien sur ceux de Saint-Donnat et de Villeneuve-Loubet que sur di 0, LEE CO REIN UT e EEE RP ET 2 PPT QU : Mn A Er 2 90 H. DOUVILLÉ ceux des Scaffarels près d'Annot, et de la Granella dans le Vicen- tin. On pourrait confondre cette variété avec les D. Pratti et Fortisi ; elle s’en distingue par le réseau des couches latérales, à mailles fines et polygonales ; le bouton ne présente que des piliers fins et assez espacés, ce qui distingue la forme jeune, en réalité banale des jeunes des autres espèces, et notamment de D. Seunesi qui présente également un mamelon médian souvent entouré d'une dépression annulaire. 8° DISCOCYCLINA EPHIPPIUM (ScHLOTHEIM) GuMBEL 1868. Schlotheim a caractérisé cette espèce par son extrême minceur (comme du papier) et par sa forme ensellée. Gumbel l’a reprise comme formant des couches entières à Priabona où elle atteint la taille de 17 mm. ; et où nous avons pu l'y recueillir en abon- dance; il a très bien figuré le caractère des couches latérales (loc. cit., pl. im, fig. 39) avec ses rosettes serrées à nombreux pétales allongés, venant jusqu'au contact les unes des autres. Les piliers peuvent atteindre un diamètre de 100 et sont entou- rés de 11 à 13 pétales. Cette espèce a été généralement confondue avec D. sella; elle s'en distingue par sa minceur plus grande et ses pétales plus nombreux ; elle en représente une mutation plus récente caracté- risant un niveau plus élevé (Priabonien s. str.). JII. Groure pu Discocyclina nummulitica. 99 DISCOCYCLINA VARIANS KAUFMANN. Geol. Beschr. des Pilatus. Beitr. 3. geol. karte der Schweiz, 5€ livr. 1867. Cette espèce a été proposée pour des échantillons lenticulaires aplatis ayant de 5 à 8 mm. de diamètre avec une épaisseur de 0,4 à 0,6 mm. ; l’ornementation est variable et l’auteur distingue deux variétés extrêmes, l’une petite à surface couverte de gra- nules subégaux ayant de 120 à 160 y, c’est la variété granu- losa., l’autre plus grande et à granules moins marqués (var. læ- viuscula). Les deux variétés ont un réseau assez lâche à mailles de 100 y environ, avec autour des piliers des rosettes bien mar- quées de 9 à 12 pétales; d’après l’auteur, cette deuxième variété aurait des logettes équatoriales subdivisées dans la hauteur (s. g. Rhipidocyclina GumseL), tandis que rien d’analogue n’est figuré dans la première. Ces diverses variétés se rencontrent ensemble dans les couches à Nummulites de la région du Pilate, REVISION DES ORBITOÏDES 91 au-dessous des grès du Hohgant, et qui par suite appartiennentau Lutétien supérieur. L'année suivante Gumbel (loc. eit., p.120, pl. 11, fig. 13, 14, 33 et 34) décrivait sous le nom d’O. aspera une espèce du Granit marmor du Kressenberg (Hammer, Schôneck), qui ne nous paraît pas différente de l'espèce précédente. Elle est un peu plus grande, 8-12 mm., mais les piliers sont également gros et rapprochés, le réseau intercalé est analogue, avec des rosettes d’une dizaine de pétales. Nous avons attribué ces couches à l’Auversien. Schlumberger a figuré sous le même nom un échantillon pro- venant des couches bartoniennes du Ralligstôcke, et cette forme n'y est pas rare. _ Dans le Vicentin on la retrouve dans tout l'Eocène supérieur, à la Granella où elle atteint 15 mm. de diamètre et dans la couche supérieure de Priabona. En France elle n’est pas rare dans les marnes des Scaffarels près Annot. Abstraction faite des différences de taille, cette espèce aurait donc une très grande extension verticale. Elle est très voisine du D. nummulitica qui l'accompagne sou- vent et qui se distingue par un renflement central accentué et surtout par les granules plus développés à l’apex. 10° DIscOCYCLINA NUMMULITICA GuMBEL 1861 et 1868. Cette espèce attribuée avec doute au genre Hymenocyclus à été décrite en 1861 (Geogn. Beschr. d. bayr. Alpengeb., p.653), puis décrite à nouveau et figurée en 1867 (Beitr. 3. Foraminiferen fauna d. nordalp. Eocängebilde, p. 124, pl. 1v, fig. 1, 2, 3, 17 et et 18) comme type du sous-genre Rhipidocyclina, fondé sur la subdivision des logettes. C'est une petite espèce de 5 à 6 mm.de diamètre, renflée au milieu, couverte de granules qui augmentent de grosseur vers l’apex ; ceux-ci comme l'indique l’auteur, dès 1861, sont entourés de 8 à 12 chambres latérales (marquées à la surface par des dépressions punctiformes). Elle se distinguerait ainsi par son renflement médian contrastant avec la minceur des bords, et par l'inégalité des granules, du D. varians plus nette- ment lenticulaire et orné de granules uniformes. Ces différences sur lesquelles Schlumberger a appelé l'attention ne sont pas cependant tellement tranchées qu'il ne puisse y avoir passage d’une forme à l’autre, et Gumbel avait réuni les deux espèces. Les types de l'espèce proviennent du Granit marmor (Hammer, Schôneck). Une forme très voisine à peine plus petite, a été recueillie par mon fils Robert dans l’Eocène inférieur du Vicen- 92 H. DOUVILLÉ tin (Spilecco). Elle est très fréquente dans les couches supérieures de Saint-Vallier-de-Thiey qui paraissent un peu plus récentes que celles d'où proviennent les types de l’espèce. Elle atteint son développement maximum, près de 20 mm. dans l’Auversien du M de Boro dans le Vicentin ; elle est encore représentée, mais par des échantillons de taille un peu plus petite dans le Bartonien de Vérone (Fort San Felice). Cette espèce aurait donc elle aussi une grande extension verticale. 11° DIscOCYGLINA STROPHIOLATA GuMBEL 1868. Loc. cil., p. 127, pl. 1v, fig. 25 à 28. L'auteur signale cette espèce comme grande (gross), bien qu’elle dépasse à peine 7? mm. en diamètre ; elle présente au centre un fort bouton de 3,5 mm., bordé par une mince collerette; toute la surface est ornée de granules qui augmentent d'importance sur le bouton, où ils sont très rapprochés. Gumbel signale de 24 à 30 couches latérales sur le bouton et 5 à 6 seulement sur la colle- rette, celle-ci ne se développe donc que très tardivement, et comme en outre elle est très mince, il faut s'attendre à ne la rencontrer que très rarement entièrement développée ou complè- tement conservée ; les échantillons seront le plus habituellement réduits au bouton entouré par un débris plus ou moins important de la collerette. Dans cet état l’espèce pourra facilement être confondue avec le jeune d’autres espèces. Le réseau des couches latérales ressemble beaucoup à celui du du D. nummulitica, avec ses mailles larges et des rosettes de 8 pétales environ. Par son boùton nettement délimité et fortement granuleux, cette espèce rappelle le D. Douvillei et Chudeaui ; elle s’en dis- tingue par la présence de la collerette. Je n'ai pu m'assurer de l'existence d’une division en hauteur des logettes médianes, carac- tère signalé par Gumbel et qui a fait ranger cette espèce dans les Rhipidocyclina. Le type est indiqué comme rare à Hammer, c'est-à-dire dans l’Auversien ; l'espèce est citée en outre à Vérone (Bartonien). Elle n’est pas rare au même niveau dans les argiles de Saint- Donnat près La Colle, où elle a été recueillie par M. Guébhard et par M. Caziot. Les échantillons jeunes, de petite taille, fré- quents aussi à Villeneuve-Loubet, peuvent être facilement con- fondus avec la partie centrale de jeunes D. sella ; ils sont tou- jours plus nettement et plus fortement granuleux. REVISION DES ORBITOIDES 93 IV. Asterodiscus. Ce genre a été proposé par Schafhäutl pour O. pentagonalis ; je Le restreins aux formes ayant normalement 5 rayons ; ce nombre pouvant être accidentellement de 4 ou de 6. 120 ASTERODISCUS STELLA GumMBEL 1861 et 1868. Cette espèce a été décrite d’abord comme Hymenocyclus, rap- prochée du Calcarina stellata D'ArcHrAc et caractérisée par la pré- sence de nombreuses chambres rayonnant autour des piliers. L'espèce n’a été réellement précisée et figurée qu'en 1868 (loc. cit., p. 138, pl. 1x, fig. 117 ; pl. 1v, fig. 8 à 10 et 19). C’est une petite espèce de 3 mm. de diamètre, lenticulaire, épaisse et pré- sentant sur son pourtour de # à 6 pointes saillantes. La surface est granuleuse et chaque pilier est le centre d'une rosette ayant ordinairement 7 pétales. Le type provient du Granit marmor de Hammer ; 1l varie du reste dans d’assez larges limites par suite de l'allongement plus ou moins grand des pointes du pourtour. Quand celles-ci se développent les échantillons ne peuvent être distingués de l’Asf. Taramellü, et cette forme est fréquente dans le gisement d’'Hammer. Le bouton médian se caractérise de plus en plus, la coquille s'amincit entre les rayons et la coquille tend vers la forme séellaris. En réalité, comme je l’ai dit plus haut, nous avons à faire à des formes jeunes en voie de dévelop- pement. Des variétés analogues existent également à Schüneck. L'O. astericus très bien décrite et figurée par Kaufmann (Geol. Besch. d. Pilatus, p. 155, pl. 1x, fig. 11-16, 1867) ne paraît pas différente ; elle provient du Lutétien supérieur. 13° ASTERODISCUS T'ARAMELLI MUNIER-CHALMAS In SonLumBERGER, 4° note, p. 131, pl. vi, fig. 41-46, 51 el 57, 1904. _ Dans les échantillons types, de Spilecco, on distingue un bou- ton central d’où partent 5 à 6 rayons, la distance totale entre les pointes opposées atteignant 2,5 à 3 mm. Toute la surface est granuleuse, mais les granules sont plus développés sur le bouton et sur le dos des rayons. Dans les jeunes le bouton est moins accentué et la forme est exactement celle de l’Asé. stella. L'espèce a été recueillie par Munier-Chalmas dans les couches de Spilecco qu'il attribue à l’Eocène inférieur. Comme je viens 94 H. DOUVILLÉ de le dire des échantillons identiques existent dans l'Auversien de Hammer et de Schôneck; mais ceux que Schlumberger a cités à Biarritz ne sont que des jeunes de l’Asé. stellaris. 14° ASTERODISCUS PENTAGONALIS SCHAFHAUTL 1863. Pr. V, r1G. 1 ET 2. Geogn. Beschr. d. bayr. Alpengeb., p. 107, pl. xv, fig. 8 Cette espèce voisine de la précédente s’en distingue par le développement d’une lame venant réunir les rayons; ceux-ci sont aussi relativement très larges et épais. Elle correspond à cer- taines variétés assez rares à Schôneck (Auversien); elle est citée par l’auteur dans les couches à Nummulites près de Bergen, et il en a fait le type de son genre Asterodiscus; elle atteint, dit-il, un diamètre de 7 mm. avec une épaisseur de 2,2 mm. J’ai recueilli des échantillons identiques à Vérone, à la descente à l'Ouest du fort San Felice, immédiatement au-dessus des couches à grandes Num. aturicus, c'est-à-dire à peu près au même niveau que les types bavarois (PI. V, fig. 1, 2). 15° Asreroniscus BAYANI Munier-CHALMAS In ScxzuMBErGER, 4° note, p. 131, pl. rv, fig. 21 et 22, pl. v, fig. 23. Cette espèce, très voisine de Asf. pentagonalis, s'en distingue par ses rayons beaucoup moins tranchés et correspondant à de simples renflements de la coquille ; elle ne dépasse pas 6 mm. de diamètre et provient de l'Eocène inférieur de Spilecco. Des formes analogues assez rares accompagnent dans le Gra- nit marmor à Hammer et à Schôneckles Ast. stella et Taramellu. 16° ASTERODISCUS STELLARIS BRUNNER In Rurimexér : Ueb. d. Schweiz. Nummuliten terrain, p. 118, pl. v, fig. 74, 1850. Cette espèce qui atteint 15 mm. en diamètre, est nettement caractérisée par son petit bouton médian d’où divergent habituel- lement 5 rayons étroits bien délimités ; ils sont réunis par une lame mince, de sorte que la coquille est nettement pentago- nale, les rayons correspondant aux angles du pentagone mais ne dssa seen pas le contour général. Je réunis sous ce nom les O. priabonensis GUMBEL 1868 et O, lanceolata ScacumserGer 1904, qui ne me paraissent présenter REVISION DES ORBITOÏDES 95 aucune différence notable. Je considère comme typiques les échantillons des Ralligstôcke, dont J'ai recueilli un assez grand nombre, et dont le niveau est bartonien. Cette espèce est com- mune dans les marnes grises de Villeneuve-Loubet, elle est plus rare à Saint-Donnat, à peu près au même niveau que les échan- tillons types. Il me semble impossible d’en distinguer les formes de la couche supérieure de Priabona. Actinocyclina. Ce genre caractérisé principalement par le grand nombre de rayons partant du bouton apical, comprend deux groupes de formes : 1° celui de l’Act. patellaris avec ses rayons relativement peu nombreux partant du bouton apical et bifurqués à leur extré- mité : 2° celui de l'Acf. radians ayant des rayons beaucoup plus nombreux et se multipliant par intercalations entre les rayons principaux. A V. Groupe DE L’Actinocyclina patellaris. 17° ACTINOCYCLINA PATELLARIS SCHLOTHEIM À 822. Nachtr. z. Petrefactenk, p. 71, pl. xu, fig. 67. Cette espèce a été décrite et figurée comme Asteriacites patel- laris, ayant été trouvée seulement dans un calcaire très dur des environs d'Histerich; l’auteur ajoute qu'il l'avait signalée précé- demment (Petrefactenk, p. 113, 1820) sous le nom de Patellites costatus, tout en reconnaissant qu'elle était imparfaitement con- servée et qu'il était nécessaire de l’étudier à nouveau. La figure donnée par Schlotheim a été reproduite par Schafhäutl (1863, Sudbayerns Leth. geogn, p. 108, pl. xv, fig. 3 a) puis par Schlum- berger (4° note, p. 120, fig. 1) ; elle représente un grand échan- tillon de 50 mm. de diamètre, à bord dentés (par suite vraisem- blablement de la conservation incomplète de l’échantillon, signalée par Schlotheim et confirmée par Schafhäutl) ; on distingue au centre un bouton bien caractérisé d’où partent 14 rayons sub- égaux, étroits et saillants, un peu ondulés et se bi ou se trifur- quant avant d'atteindre le bord. Schafhäult indique que cette espèce n’a été trouvée qu’au Kres- senberg dans la couche de minerai de fer Emanuel et dans le découvert Maurerschurf. Il figure un deuxième échantillon encore plus incomplet, plus petit avec 13 rayons, mais sans indications de bifurcations. 96 H. DOUVILLÉ Cette espèce, en défimitive, n’est réellement connue que par la figure donnée par Schlotheim ; aussi a-t-elle été généralement mal interprétée. Gumbel a figuré sous ce nom trois échantillons du Kressenberg (loc. cit., p. 133, pl. 1v, fig. 29, 32) beaucoup plus petits (D. 21 mm.), à contour régulièrement circulaire et présen- tant seulement 10 rayons très réguliers, et régulièrement bifur- qués. Schlumberger a proposé pour cette forme le nom de Orth. Gumbeli ; mais lui-même a figuré sous le nom de patellaris des échantillons de la région de Nice (4° note, pl. int, fig. 6) qui n'ont avec le type de l’espèce qu'une lointaine analogie. L'espèce reste donc peu connue ; elle reste exclusivement luté- tienne et ses affinités paraissent être avec les grandes formes du Lutétien de l’Aquitaine décrites par Schlumberger comme Orth. Munieri et Orth. sp. (4° note, pl. mm, fig. 8 et 12). 18° ACTINOCYCLINA SCARANTANA GüMBEL Loc. cit., p. 138, pl. 1v, fig. 41 Cet auteur a figuré comme priabonensis var. scarantana et a décrit en quelques mots à la suite de la description de l’Orb. pria- bonensis (p. 137), une espèce assez grande (12 mm.), ornée de 11 côtes inégales, 6 partant de l’ombilic et les 5 autres plus petites intercalées entre les précédentes. Ce n’est certainement pas un Asterodiscus et par suite de sa taille elle ne peut être prise pour un jeune radians, mais il est possible que ce soit une forme jeune du groupe de l'Act. patellaris (s. stricto). Elle est indiquée comme provenant de Scarantana (Vicentin ?) sans indication précise de niveau. 19° ACGTINOCYCLINA GUMBELI SCHLUMBERGER 1904. 4 note, p. 122, fig. 2 L'espèce a été bien figurée par Gumbel (loc. cit., p. 133, pl. 1v, fig. 29 à 32), sous le nom de pafellaris et une des figures a été reproduite par Schlumberger. Elle est ornée de 10 rayons grêles partant du bouton Dana et se bifurquant none à leur extrémité. Elle est indiquée comme fré- quente dans le minerai de fer du Kressenberg. Les autres locali- tés. citées se rapportent à l'espèce suivante. REVISION DES ORBITOIDES 97 20° AGTINOCYCLINA FURCATA RUTIMEYER 1850. Ueb. das Schweiz. Nummuliten terrain, p. 118, pl. v, fig. 75. La figure donnée par l’auteur indique bien la forme générale un peu irrégulière des côtes rayonnantes et leur bifurcation éga- lement irrégulière, la description corrige la forme un peu trop arrêtée que présente leur figuration ; je la résume : « 5 rayons partant du bouton central, mais moins nettement marqués que dans l'Orb. stellaris ; ils sont larges, arrondis, un peugranuleux, se confondent un peu près de leur point de départ, puis s’élar- gissent et se divisent en 2 ou 3 branches qui se bifurquent à leur tour de sorte qu à la périphérie on peut compter 20 rayons ou plus ». D'après les localités citées (Platti près Lauenenet Alp. Stierendungel) cette espèce appartient certainement à l’Eocène supérieur et probablement au Bartonien. Les caractères indiqués par l’auteur s'appliquent d’une manière complète aux échantil- lons du même niveau assez fréquents dans les marnes de la région de Nice, à Villeneuve-Loubet et à La Colle. Un de ces échantil- lons a été très bien figuré par Schlumberger (loc. cit., pl. 11, fig.6); on pourrait le considérer eomme un plésiotype de l’espèce. VI. Groure DE L'ACtinocyclina radians. 21° ACTINOCYCLINA RADIANS p'ARCHIAC 1848, supra, p. 19. Les échantillons typiques de cette espèce se rencontrent prin- cipalement dans les marnes de l'Eocène supérieur de la région de Nice (Villeneuve-Loubet, La Colle). Ils sont assez rares ; ils se distinguent par des rayons grêles, assez écartés et par suite peu nombreux ; mais comme la taille des échantillons est plus grande que celle du type, le nombre des rayons (20 à 30) dépasse un peu celui qui a été indiqué pour les échantillons de Biarritz (PI. V, fig. 6). Le bouton apical est également plus fort et plus saillant. L'échantillon de Villeneuve-Loubet figuré par Schlumberger (4 note, pl. ui, fig. 7) est un peu exceptionnel comme taille, et les rayons paraissent aussi plus nombreux. Les rayons sont toujours étroits, mais leur saillie est très variable ; quelquefois ils s’effacent plus ou moins et les échan- tillons deviennent presque lisses, au moins à la périphérie. 15 septembre 1922. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXII. — 7. 98 H. DOUVILLÉ Les échantillons des Scaffarels ne paraissent pas différents de ceux de la région de Nice, mais en Suisse et en Bavière il n’en est pas de même ; Gumbel en a distingué quelques-uns comme espèces distinctes, ce ne sont peut être que des races locales. 220 ACTINOCYCLINA LUCIFERA KAUFMANN 1867, Loc. cit., p. 157, pl. 1x, fig. 17 à 21. Se rapproche de l'espèce précédente par ses rayons très peu nombreux (10 à 16), mais sa taille est aussi plus petite (5 à 6,5 mm.) et ce n’est peut être qu'une forme jeune ou encore incomplètement développée. Elle est signalée dans les régions du Pilate, au-dessous des grès du Hohgant, c’est-à-dire dans le Lutétien. 230 ACTINOCYCLINA TENUICOSTATA GUuMBEL 1868. Loc. cit., p. 131, pl. nn, fig. 114, pl. iv, fig. 35. C'est une espèce assez grande (10 ä 12 mm.), avec un bouton central bien formé et des rayons minces, peu saillants, qui peuvent disparaître presque complètement quand la conservation est médiocre ; leur nombre qui est de 10 dans la partie centrale, atteint 35 à 40 sur le bord. La surface est granuleuse ; les gra- nules étant plus gros sur le bouton et sur les rayons que dans leurs intervalles. L'espèce est citée des Ralligstôcke ; j'y ai recueilli un grand échantillon de 30 mm. de diamètre avec ses rayons nombreux et presque effacés. C’est bien comme Gumbel l'avait reconnu l'Orb. patellaris Rurimeyer 1850, non SCHLOTHEIM. Gumbel cite également cette espèce de la Granella et de Pria- bona, mais les échantillons que j'ai recueillis dans cette localité me paraissent différents. 240 ACTINOCYCLINA VARIECOSTATA GuMBEL 1868. Loc: cit., p.132, pl. 1v, fig. 33, 34. Cette espèce analogue à la précédente (15 mm.) a à peu près le même nombre de rayons, 10 au départ du bouton central, mais qui s’augmentent progressivement Jusqu'à une cinquantaine par intercalations plus ou moins irrégulières ou par bifurcations. Elle est citée des Ralligstocke, de Priabona, de Vérone, etc. DRAC TE Da A EE UNE He ELU 3 STE LEA E CESR tee ne . REVISION DES ORBITOIDES 99 25° ACTINOCYCLINA CRASSICOSTATA n. Sp. PL. V, ric. 8. Les échantillons assez nombreux que j'ai recueillis dans la couche supérieure de Priabona où ils forment des lumachelles avec Disc. ephippium, se distinguent des précédents par la largeur des côtes rayonnantes qui occupent presque toute la surface, ne laissant entre elles que des intervalles étroits ; elles sont arron- dies et finement granuleuses ; leur nombre est d’unequarantaine. Le bouton médian est bien délimité, saillant et couvert de fines granulations. Cette espèce par la forme de ses côtes se rapprocherait plutôt de l’Act. pinquis de Béhéréco que de l’Acé. radians, mais ses rayons sont bien plus nombreux. TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES. Pages Pages Archiaci (Discocyclina).. 65,85 præradians(Actinocyclina). 80 Bartholomei — -.. 66 Pratt {Discocyclina)..... 617,86 Bayani (Asterodiscus)..... 94 radians (Actinocyclina).. 79,97 Chudeaut (Discocyclina)... T1 Roberti (Discocyclina).... 72 crassicoslata (Aclinocycli- scalaris ES 68 HE) RSS cn Ro NE 98 scarantana(Actinocyclina). 96 decoratus (Asterodiscus)... 79 sella (Discocyclina)... | 69, 89 discuss Discocyelina) ee M0 ST ES euneste NE DI ANN ERES 64 Bouvier ee, T1 stella (Asterodiscus)..... 76,93 ephippium — ....... 90 stellaris EC 77,94 Fortisi NO 67 stellatus he NET 78 furcata (Actinocyclina)... 97 strophiolata(Discocyclina). 74,92 Gumbeli — .... 96 Taramellu (Asterodiscus). 77,93 lucifera — .... 98 fenuicostata (Actinocycli- Marthæ (Discocyclina).... 72 Ne tn NL Re 98 Munteri (Asiérodiscus).... 79 ({enuis (Discocyclina)... 87 nummulilica (Discocycli- umbo NE coule 85 DA) EL MES RSMRORAER SOI aprrans nd) Due 90 patellaris (Actinocyclina).. 95 variecostata (Actinocycli- pentagonalis(Asterodiscus). 94 TA RE Ge nn 98 pinguis (Actinocyclina)... 80 veronensis (Discocyclina),. 88 100 FPT à cote a COEMONRRRE, 4 ER EN ERREURS ù ° De DE: H. DOUVILLÉ EXPLICATION DES PLANCHES PLANcHE IV. Fic. 1, 2,3 et 4. Discocyclina Seunesi H. Douvizté, de Lascoumères (Bénesse FrG. près Dax). 5. — Disc. Pratti, de Biarritz (côte des Basques). 6. — Disc. sella, de Préchacq. 7. — Disc sella, de Saint-Donnat. $. — Disc. veronensis H. Douvicré, de Vérone (fort San Felice, type de l'espèce). 9. — Disc. tenuis H. Douvizxé, de Spilecco, type de l'espèce. . — Disc. Roberti H. Douviré, de Saint-Barthélemy, type de l'espèce. PLANCHE V. 1 et 2. — Asterodiscus pentagonalis, deVérone. 3 et 4 — Actinocyclina pinguis H. Douviczé, de Béhéréco (Fig. 4, type de l'espèce). 5. — Act. præradians H. Douvizré, du pont de Louer (type de l'espèce). 6. — Act. radians » Arcurac, de Biarritz, type de l'espèce. 7. — Act. radians, de Biarritz (côte des Basques). 8. — Act. crassicostata H. Douwizré, de Priabona, type de l'espèce. Tous les échantillons de ces deux planches sont grossis cinq fois. 101 FAUNE MALACOLOGIQUE DU MIOCÈNE SUPÉRIEUR DE JANINA EN ÉPIRE PAR G. F. Dollfus !. PLancxe VI InrropucrIoN. — Lors du dernier passage de M. Dalloni à Paris, notre confrère a bien voulu me confier la détermination d’une petite série de coquilles fluviatiles, tertiaires, bien conservées, qu'il avait recueillies à Janina. Le gisement ne pouvait par lui-même fournir aucun rensei- gnement stratigraphique précis : c'était un lambeau isolé, discor- dant sur des couches crétaciques redressées, et M. Dalloni se réserve de donner ultérieurement une note géologique sur cette partie de l'Épire, qu'il a eu l’occasion de visiter en 1918, et qui renferme bon nombre de choses intéressantes et nouvelles. La faune découverte était d'ailleurs absolument caractéris- tique, renfermant les principaux éléments des couches qui ont été nommées Levantines, par Hochstetter, dans le Levant, en 1870, mais qui ne peuvent conserver cette dénomination et que nous nous contenterons, pour le moment, de classer dans le Miocène supérieur. HISTORIQUE. — Des couches renfermant de nombreuses Palu- dines ou Vivipara fossiles avec Melania et Melanopsis ont été signalées originairement dans l’Archipel et l’Asie-Mineure par Spratt et sommairement étudiées par Forbes, elles ont été retrou- vées en Attique par Gaudry et décrites par Fischer, puis serrées de plus près, à Cos par Tournouër, retrouvées à Mételin et à Lemnos par M. De Launay, par Fuchs en Morée, à Samos par Forsyth-Major, à Rhodes, avec description approfondie par Bukowski ; c’est en somme un bel horizon de vaste étendue qui présente un intérêt tout particulier. Nous n'avons pas à nous appesantir longuement sur l’histoire géologique de l’Archipel et du Péloponèse, car M. De Launay dans un travail très complet, entrepris à la suite de divers voyages dans la région, a recensé toutes les observations anté- rieures, il a fourni une carte générale et une bibliographie éten- due qui conviennent pleinement sur la matière ?. 1. Note présentée à la séance du 6 juin 1921 (CR. somm., p. 151). 2. Etudes géologiques sur la mer Egée. Annales des Mines. 9 série, t. XIII, p. 157-316, 4 pl., 1898. 102 G.-F. DOLLFUS Depuis M. Cayeux a fourni quelques renseignements complé- mentaires ! et MM. Philippson et Oppenhein ont ajouté quelques traits dont nous parlerons un peu plus loin ?. SITUATION GÉNÉRALE. — Janina est une ville importante de l’Epire à la hauteur de Corfou et à 40 km. de la mer Ionienne, elle est bâtie en amphithéâtre dans une région montagneuse, sur une colline calcaire dominant un grand lac orienté presque Nord-Sud et sur le bord ouest, vers l’altitude de 500 m. Ce lac est sans écoulement apparent, 1l se vide près de Hella dans des crevasses, par des chutes, en actionnant des moulins déjà décrits par Boué. Les eaux après un parcours souterrain mal connu trouvent très vraisemblablement leur issue dans la rivière d’Arta qui coupe transversalement les collines quelques kilo- mètres au Sud et à un niveau très bas. Au Nord-Est court la chaîne du Mitchikoli qui monte à 1800 mètres et que la carte géologique de l’Europe à 1/1500000 présente comme une région crétacée anticlinale, bordée d’une part par le Nummulitique et le Flysch et de l’autre par des conglomérats molassiques du Miocène moyen marin. Les plis sont orientés du NW au SE, ils viennent du Nord de l’Albanie et se prolongent au Sud en Morée, expliquant les digitations de cette presqu'île. Les couches du Miocène lacustre venant de l’Asie-Mineure, de l’Archipel, connues dans l'île d'Eubée, à Corinthe et à Patras remontent au Nord par Missolonghi et Prévésa dans le golfe de l’Arta; mais nous ne pouvions prévoir qu’elles pénétraient dans le massif montagneux au Nord, à 50 km. de distance et jusqu’à 500 m. d'altitude. Le gisement de Janina, isolé jusqu'ici, est donc tout à fait inattendu et important pour la géologie générale. Le lac de Janina est d’ailleurs tout à fait indépendant des lacs situés plus au Nord et à l'Est : lacs d'Ochrida, de Prepsa et des autres dépressions de la Macédoine (Kastoria), de la Thes- salie (Larissa), qui s’alignent avec le canal d’Otrante ; M. Cviie l’a laissé en dehors de son lac Egéen qui a occupé une si grande étendue en Macédoine, mais les constatations géologiques de cet auteur sont tout à fait insuffisantes pour nous permettre d'ap- précier si cette étendue était telle à l’époque du Sarmatien à. Il semble que le long accident venant du Nord, qui borde si nettement la côte dalmate pénètre dans les terres au chan- 1. Cayeux. Fouilles de Délos (Cyclades). CR. somm. Soc. géol., 18 avril 1910. 2. Das Neogen in Klein-Asien, Zeich. der Deut. Geol Gesell., Band 70, p. 1- 210, 12 pl. (Bibliographie), 1918. 3. Annales de Géographie, t. XX, p. 233-259, 2 cartes, 1911. MIOCÈNE SUP. DE JANINA 103 gement de direction de la côte vers Scutari, Dulcigno, Alessio et que poursuivant sa course au Sud-Est dans la direction des roches anciennes, il se dirige par Monastir, Florina, Elassona, Larissa, Volo, dans la direction de l'ile d'Eubée, Dans ces conditions, la côte de l'Epire, d'Alessio à Valona, fait direc- tement face à l1 mer Adriatique elle-même et les couches qui apparaissent en affleurement à la côte représentent le prolon- gement de celles qui existent en profondeur dans cette mer. Le fond de l’Adriatique serait occupé par des ondulations du terrain crétacé sur lesquels se moulent des dépôts de Nummuli- tique, du Flysch et de la Mollasse miocène. La Morée serait en dépendance de la Calabre. Tout nous porte à croire qu'il existe, en outre, dans l’Europe orientale une région dont la tectonique est comparable à celle de l'Europe occidentale, il y existe des plis orientés du NW au SE descendant de l'Albanie en Epire et en Grèce qui se pro- longent dans l’île d'Eubée et dans les Cyclades jusqu’à Carpa- thos; ces plis butent au Nord contre une région d’un régime tout différent dont les accidents sont orientés orthogonalement au NE-SW, suivant la mer de Marmara, les Dardanelles, les failles de l’Asie-Mineure et qui viennent diriger les axes des découpures des rivages de la Troade, de la Lydie, de la Carie et le morcellement des Sporades, dont Rhodes serait une dépen- dance extrême, toute la région a éprouvé depuis bien d’autres mouvements d'élévation et d’affaissement, oscillations générales et locales dont M. Négris nous a souvent entretenus ; le mor- cellement des alluvions du fleuve miocène n’est donc pas pour nous surprendre et nous allons tâcher de préciser son âge. CLASSIFICATION. — L'âge des couches à Paludines du Levant a déjà été sérieusement controversé, il nous semble cependant que les constatations stratigraphiques de Gaudry, confirmées par d’autres géologues, sont suffisamment probantes pour ôter tout incertitude. Gaudry a observé que les couches de marnes et de calcaires blancs lacustres des environs d'Athènes, de Mégare, de Pikermi, etc., qui renferment la faune à Paludines en question ont été redressés, disloquées avant le dépôt des limons rouges, conti- nentaux à Aipparion de Pikermi, et qu'elles sont par conséquent d’unfâge prépontique. Voilà le fait, il y a entre la formation lacustre et fluviatile et les limons rouges horizontaux une discordance angulaire cor- respondant à un soulèvement général de la région quia été accompagné de changements géographiques très importants. Il 104 G.-F. DOLLFUS n’est pas douteux que la faune à Vivipara que nous allons exa- miner ne soit plus ancienne que la faune à Hipparion gracile et n’appartienne à un horizon miocène un peu plus ancien. A. Gaudry a cherché à subdiviser les calcaires lacustres fort épais de Mégare, de Kalamaki et des autres localités, il a reconnu que la partie inférieure alternait avec des mollasses et des conglomérais marins, que la partie supérieure renfermait des lits à végétaux dont la flore a été décrite par de Saporta, et des couches ligniteuses, parfois exploitées, avec nombreux Mollusques, le tout fort disloqué, mais comme il déclare aussi que tous les fossiles lacustres sont rigoureusement les mêmes dans toute l'épaisseur de la formation, les distinctions quil essaye d'introduire perdent beaucoup pour nous de leur inté- rêt. La faune lacustre qui accompagne à Mégare et ailleurs la faune fluviatile à Paludines est intéressante et caractéristique, ce sont les mêmes espèces qui existent en France à Cucuron !, dans les marnes lacustres inférieures aux limons rouges à Hip- parion gracile du Mont Leberon; c'est la faune d'Hauterives et d’une partie de la Bresse. Il y a d’après nos nouvelles compa- raisons : Planorbis Thiollierier Micu., Planorbis Mariæ Mic., Limnea Bouilleti Micu. (L. Megarensis F. et G.), Limnea Dey- dieri Font. (Animaux fossiles de l’Attique, pl. zxi, fig. 24-25, sans nom), Valvata Hellenica Tours. Il convient d'ajouter Potamides atticum GaAUD». qui n’est qu une variété du P. Basteroti M. De S. si répandu dans le Miocène supérieur du Midi de la France. Or cette faune a apparu en Europe dès le Miocène inférieur et elle s’y est propagée avec quelques faibles variations jusqu’à la faune actuelle, qui n’a pas été détruite par la faune à Palu- dines venue d'Asie, mais qui a continué à vivre assez longtemps conjointement avec elle, car elle y a prolongé son existence quand la faune orientale a repris le chemin de l'Asie et s’y est retirée, quelque peu transformée, après son offensive dans l'Europe centrale. Il convient d’insister encore quelques instants sur la faune lacustre des calcaires du Péloponèse : beaucoup d'espèces recueillies par Gaudry sont restées sans dénomination spéci- fique, sans matériaux nouveaux, nous ne pouvons en repréndre ladescription, mais nous pouvons dire que toutes ces espèces appartiennent à des groupes déjà existants à Sansan et qui ont 1. Fonranwes. Le Plateau de Cucuron, p. 60, 1878. — Savornn. Notes stratigr. sur Cucuron. Bull. Soc. géol. de Fr., t. III, 1903, p. 40. MIOCÈNE SUP. DE JANINA 105 des représentants dans la faune française actuelle. Tous les Pla- norbis de Mégare sont dans ce cas ; ils apparaissent comme des formes ancestrales du Planorbis marginatus, du P. vortex, du P. nitidus, du P. Ludovwici. Puis il y a des Limnées du groupe de Z. palustris, d’autres voi- sines de ZL. glutinosa ; un Unio du groupe de U. fumidus et un autre près de U. littoralis ; c’est une faune analogue à celle que je viens d'étudier au Pont-de-Gail dans le Cantal et je suis frappé par l'évidence. Les affinités avec la Bresse sont très grandes, elles sont plus difficiles avec les îlots tertiaires d'Italie, car ül y a dans ce pays bien des localités où il est difficile de dire si on a affaire au Miocène supérieur ou au Pliocène inférieur ; l’âge des couches de Janina est plus ancien que celui des couches à Congéries que Jaime Almera a considérées aux environs de Barcelone comme appartenant très certainement au Pliocène inférieur. Enfin nous admettrons que c’est l'horizon de l’OEnin- gien de la Suisse et on sait d’ailleurs que les couches à Congé- ries de la vallée du Rhône ne peuvent être placées au mème niveau que celles du bassin de Vienne, mais qu'elles sont plus récentes. : Les deux faunes européenne et asiatique dont nous parlons n’ont d’ailleurs rien de commun avec la faune africaine ; les Cleopatra, les Lanistes, les Spatha manquent absolument. Nous n'avons encore aucune connaissance de la faune malacologique qui serait venue avec les grands Mammifères de la faune de Pikermi. Gaudry étudiant dans une note très postérieure à celle de la description des animaux du limon rouge de l’Attique, les conditions de vie, la taille, l'abondance, la variété des faunes de Pikermi, était arrivé à cette conclusion que cette belle faune n'avait pu se développer que sur un continent fort étendu, couvert d'une végétation puissante et analogue à la région afri- caine des Grands Lacs. | Il admettait que la faune à Hipparion devait être sensi- blement contemporaine de l'existence des grands lacs grecs qui s’étendaient loin en Asie Mineure avant l'effondrement de l'Archipel, et la découverte de la faune à Paludines à Janina est le témoignage d'une extension nouvelle très grande à laquelle il n'avait pu songer. La faune que nous avons examinée n'est pas spécialement lacustre, c'est la faune de quelque grand fleuve entraînant des sables avec ses Melania, ses Melanopsis, ses Néritines, qui allait se jeter dans quelque grand lac dans lequel elle demeu- V Mr ûe ST EE I EPP ENT PTE AS LE 106 G.-F. DOLLFUS rait ensevelie au milieu de boues calcaires déposées dans un milieu plus calme. Discussiox. — Comme les conclusions que nous avons indiquées sur l’âge miocène supérieur. du tertiaire de Janina sont en opposition complète avec celles des géologues autri- chiens sur la position des couches Levantines dans la clas- sification, il convient d'examiner la raison qui les leur ont fait placer dans le Pliocène. En ellet Fuchs dans son important mémoire sur la Géologie et la Paléontologie du Tertiaire supérieur du Sud de la Grèce n'a pas hésité à classer dans le Pliocène les calcaires lacustres de Daphné, de Mégare, de Livonates, etc., bien qu'il ait reconnu que les couches lacustres à Paludines étaient ravinées par les limons rouges à Hipparion qui étaient discordants au dessus. Cette manière de voir a été aussitôt combattue par M. de Stefani, mais Fuchs a été amené en 1878 à défendre sa classification *. Il confirme bien la stratigraphie de Gaudry, mais il assure que les limons rouges sont en quelques points concor- dants sur les calcaires lacustres et que, point capital, les cal- caires lacustres sont surmontés, en certains points, avec une transition insensible, par des couches marines incontestable- ment pliocènes. La liste des fossiles marins qu’il donne pour démontrer cet âge pliocène est extrêmement courte, mais il s’y trouve le Spondylus Gaederopus, espèce qui manque complète- ment dans le bassin miocène de Vienne et qui lui paraît très caractéristique du Pliocène méditerranéen à. à Mais cet argument est sans valeur : le Spondylus Gaederopus est une espèce bien connue en France dès le Miocène, dans le bassin de la Gironde, comme dans celui de la Loire. Fuchs ajoute encore qu'à Kalamaki il y a des couches avec Congéries liées au calcaire lacustre, mais sans nous dire quelles Congéries et on en connaît bon nombre dans le Miocène : il dit aussi qu'à Trakones on trouve entre les couches lacustres et les couches marines des sables qui rappellent absolument les couches à Nassa Michaudi des environs de Lyon, mais sans préciser la découverte de cette espèce ; finalement il dit que la discordance des limons rouges est au dessus des couches à Congéries, toujours sans les préciser. Il en résulte que Fuchs 1. Voir Fiscuer in Tominarcnew. Paléontologie de l’Asie Mineure. De nom- breux bassins lacustres sont signalés dans toutes les provinces, comme couches sous-jacentes aux limons rouges de Pikermi. 2. Fucus. Bull. Comit. Geol. Italia, t. IX, p. 111, 1878. 3. R. Hoernes. Bau und Bind der Ebenen Oesterreich, p. 1002, 1903. MIOCÈNE SUP. DE JANINA 107 est conduit à critiquer d'une manière générale la position dans la classification de l'horizon à Æipparion gracile et à le faire remonter à la base du Pliocène. Il expose encore que, dans le bassin de Vienne, au-dessus de couches marines tortoniennes on arrive à des couches saumâtres du Sarmatien qui renferment les Vertébrés de Sansan et que par conséquent la faune de Pikermi, qui n'arrive dans le bassin de Vienne que fort au dessus dans les graviers du Belvédère, est fort au-dessus aussi de la faune de Sansan et que par conséquent elle ne peut être que Pliocène inférieur. La confusion est complète, les travaux de M. Depéret ! ont fait Justice de cette classification, ils ont montré que la faune du Belvédère à Hipparion n’appartenait pas au gravier culminant dans lequel on l'avait trouvée, mais provenait par ravinement et remaniement des couches situées inférieurement aux couches à Congéries et appartenant au Miocène supérieur. La situation des couches à Paludines dans le bassin de Vienne et du Danube n'est pas la même que dans le Levant et en effet la faune à Paludines de Janina est plus ancienne que celle de Pikermi, tandis que, dans le bassin de Vienne, les couches à Paludines de la Sclavonie sont superposées aux couches à Congéries de Vienne et par conséquent plus récentes que l'horizon à Hipparion. L'erreur dans cette question est fort simple, elle a été le fait d’une assimilation intempestive et malheureuse des couches à Paludines de deux régions sans regarder les caractères spéci- fiques des espèces. , Rudolf Hoernes en 1903 dans son résumé sur le bassin de Vienne a implicitement reconnu l’erreur de l’école autrichienne en disant que finalement les couches à Paludines doivent être considérées comme un faciès et non comme un horizon, que ces Mollusques ont continué à vivre pendant une très longue durée, et que quand on parle de Paludines il importe de préciser leur nom spécifique. Aussi bien, quand nous avons voulu déterminer nos espèces de Janina, nous avons pensé pouvoir les trouver toutes figurées, de suite, dans les grands atlas de Brusina dont les mulliers de figures représentent les espèces des couches à Paludines de la Croatie, de la Sclavonie, de la Serbie, mais il n’en a rien été, et nous nous sommes trouvés en face d’une faune toute différente et plus ancienne. 1. Depérer. Bull. Soc. Géol. France, t. III, p. 631, 1903. 108 G.-F. DOLLFUS Constatons encore que dans son étude soigneuse des espèces des couches dites Levantines à Paludines de Rhodes, M. Bukow- ski n’a pas trouvé une seule espèce qui soit commune avec les couches à Paludines du bassin de Vienne, bien qu'il se soit trouvé en présence de part et d'autre de matériaux de compa- raison aussi complets que possible! ; toutes les espèces étaient différentes. Quelles relations les couches de Janina ont-elles avec les for- mations tertiaires supérieures de la Turquie et de la Russie ? Le nom d'étage Sarmatique ou Sarmatien a été créé par Barbot de Marny en 1866 et précisé en 1869 pour des couches des environs de Cherson, très puissantes avec Congéries et à Cardium -spéciaux. Suess ? s’empara aussitôt de ce nom pour l'appliquer aux environs de Vienne à des couches peu fossi- hfères situées entre son Méditerranéen II et son Méditerra- néen III, comportant la fin de l'occupation marine franche de la vallée du Danube, le commencement de la dessalure de la mer, avec une température moins chaude ; la faune de Cherson est d’ailleurs très bien caractérisée par certaines espèces très communes et très étendues, comme Mactra podolica, Tapes gregaria, Nassa duplicata et de nombreux Trochus inconnus dans les couches plus anciennes. L'étage sarmatien comme partie du Miocène supérieur et comme étage prépontien a été parfaitement délimité déjà par M. De Launay et il s’étend dans les environs de Constantinople, dans l'Hellespont et M. Pallary nous en a envoyé récemment des échantillons recueillis à Reukivi dans les Dardanelles, puis en Troade, à Ténédos, à Chio, dans la Thrace et jusqu’à Corinthe (Kalamaki) et Livonates ; ces gisements sont au Nord de ceux à Paludines et n’en sont pas bien éloignés comme âge ; ils sont également redressés et sont ravinés par les couches de Pikermi. M. Arabu? qui a visité ces régions et auquel nous devons plusieurs notes intéressantes, a combattu la classification autri- chienne, mais il a conservé le nom de Levantin pour des couches à Cardium crassum et Dreissensia Tshaondæ appar- tenant au Pliocène inférieur, confusion qui doit conduire à l’a- bandon de ce nom d'étage. Son Sarmatien supérieur considéré comme sommet du Miocène lui a paru surtout caractérisé par l'abondance de dépôts saumâtres, il débuterait par des conglo- 1. Dozcrus. Bull. Soc. Géol. Fr., t. XV, p. 384, 1916. 2. Eo. Suess. La face de la terre (Edit. de Margerie), 1897, t. I, p. 429, et t. IT, p. 435. 3. AraBu. Bull. Soc. Géol. Fr.,t. XVII, p. 390, 1907. CR. Ac. Së., 4 avril 1913, 28 février 1916, 20 mars 1916. MIOCÈNE SUP. DE JANINA 109 mérats à Hipparion à la base, nos couches à Paludines appar- tiendraient au Sarmatien inférieur en succession directe des marnes bleues marines vindoboniennes. M. J. Bourcart a décrit à Alarup en Albanie des couches d'argile lacustre discordantes sur les cailloutis torrentiels à Hipparion et correspondant à la terrasse égéenne de M. Cvijie, mais sans y indiquer de fossiles ; leur position stratigraphique indique un âge bien plus récent!. Nous avons eu la bonne fortune de pouvoir questionner sur ce sujet M. Androussof et 1l nous a remis diverses notes que nous allons résumer sur le Sarmatien et ses subdivisions. Le Sarmatien typique est développé d’après Barbot de Marny dans les gouvernements de Kerson, d'Ekaterinoslaw, dans la Tauride et le Manytsch ; dans son faciès calcaire à Odessa il renferme surtout de petites Congéries et des Cardites. On peut y distinguer plusieurs étages et divers faciès ; le Pontien et le Meotien doivent en être retirés. Le Sarmatien dans la Russie méridionale peut être bise en : KERSONIEN ou couches à Mactra caspica, BÉSSARABIEN ou couches à Nubecularia, VOLHYNIEN ou couches à ÆErvillia podo- lica. La faune de Pikermi a été trouvée dans le Bessarabien près de Sébastopol avec Hipparion gracile, Ictitherium tauricum Tragoceras Leskewitchi, Aceratherium Zernovia. La partie supérieure du Kersonien a fourni la même faune à Grossaulovo dans la montagne de Kuzai près de Sébastopol. Le Meotien paraît devoir représenter la faune du Luberon et de la Croix-Rousse de Lyon, tandis que le Kersonien serait plutôt la faune de Saint-Jean-de-Bournay, enfin la faune du Bessarabien de Sébastopol serait équivalente aux sables à Helix Christoli. C'est seulement dans les couches à Æruillia podolica qu'on a trouvé les derniers restes de la faune de San- san. La limite entre la faune de Sansan et celle de Pikermi passe en Russie dans le Sarmatien moyen. Nos couches à Paludines se confirmeraient donc comme Sarmatien inférieur. Les couches pontiennes et pannoniennes de l’Autriche-Hongrie et du bassin du Danube correspondraient aux étages Pontien et Meotien de Russie ; peut-être une partie descend au niveau du Sarmatien supérieur. Tout ce qui est au-dessous de la faune de Pikermi peut être classé comme Sarmatien, tout ce qui est au- dessus serait Pontien. 1. BourcartT. CR. somm. Soc. Géol. France,6 juin 1921. 110 G.-F. DOLLFUS ViviPARA (TYLOTOMA) CLATHRATA DEsHAYES PL. VI, fig. 1. 1883. Paludina clathrata Desnayes. Expédition de Morée, p. 148 (Géolo- gie), pl. xxv, fig. 3-4 (Rhodes). 1862. — — Desx. Gaupry et Fiscaer. Animaux fossiles de l’Attique, p. #47, Calamaki. 1871. — — Desu. TournouEer. Coquilles fossiles d’eau douce de l'Ile de Rhodes. Mém. Soc. Géol. France (3), LD 1893. Vivipara clathrata Desu. Buxowsxi. Levantinische Moll. fauna der Insel Rhodus. I part. p. 3, pl. 1, fig. 1-9, pl. 11, fig. 1. Les plus grands individus ont 35 mm. de haut et 28 de largeur. Cette très remarquable espèce a été figurée avec abondance par M. Bukowski qui y a distingué quatre variétés sans grande valeur : var. dorica (fig. 5) à granulations suturales prédominantes : var. camirensis (fig. 6-7) un peu moins élargie à la base; var. calavardensis (fig. 8) taille un peu plus faible, ornements un peu moins accusés ; var. Langoniana (fig. 9) à ornements spiraux prédominants. Fuchs (Tertiarb. Griech., p. 6) pense que l'espèce de l’Attique, de Megara et Kalamaki indiquée par Gaudry et Fischer est différente de celle de Deshayes et il en a fait un Vivipara ornata mais sans le figurer, la taille serait plus faible et l’ornementation un peu diffé- rente. Nous avons comparé nos échantillons de Janina avec ceux de Deshayes conservés à l'Ecole des Mines de Paris, et nous avons pu constater leur identité. La Paludina Viquesneli Desu. ( Vivipara) 1842, rapportée d'Ypek en Albanie anciennement par Viquesnel est au contraire une espèce plus grande, plus haute, bien distincte, quoi qu'en dise Oppenheim, et elle avoisine davantage les Paludines du même groupe des fleuves de la Chine signalées par Nevill et les faunes subfossiles du Tonkin que vient de décrire M. Mansuy (1918) (Paludinidæ fos- siles du bassin lacustre de Mong-Tsen-Yunnan) (Bull. Service Géol. Indochine, vol. V, fasc. m1.) Plus loin encore c’est le représentant du groupe des Tylotoma (T'ulotoma) Harpman, 1840, type Paludina magnifica Conrarp 1834 des grands fleuves des États-Unis. VIVIPARA SADLERI PArRTSCH in NEUMAYR. PI. VI, fig. 2. 1862. Paludina Sadleri Parrscx in Srur., Jarb. der Geol. Reich., XII, paore 1865. Vivipara Sadleri Parrscu. FraueNrELD, Verzeichniss der Namen Paludina, n° 721 (p. 443-83,. Se OU MIOCÈNE SUP. DE JANINA ait 1869. Vivipara Sadleri P. Neumayr. Beit. zur Kenn. fossilen Binnen fauna Congerien schichten, p. 374 (20), pl. xur, fig. 1 (type). 1876, Paludina Brusinai Neum. in Tournouer, Fossiles tertiaires de l’Ile delCos pl DM tele 187%. Vivipara Brusinai Neum. BrusiNA. Fossile Binnen Mollusken, Dalmatien, Croatien, Sclavonien, p. 76, n° 58. 1874. — spuria Brusina, id., p. 77, n° 59. 1897. — Sadleri P. Brusina. Matériaux faune malacol. néogène, p. 24, pl. x, fig. 30. 1893. — Rhodiensis Buxowsxr, Levantinische Moll. fauna, I, p. 6, pl. «, fig. 10-12. 1893. — acromilica Bukowsxr, Levantinische. Zd., 1, p. 8, pl. 1, fig. 13, pl. xx, fig. 2-4. 1875. — Sadleri P. Neumayr et Paur. Die Congerien und Paludi- nenschichten Slavoniens, p. 59, pl. v, fig. 17-21 (Repusnica). 1875. — spuria Brus. Neumayr et P., idem, p. 60, pl. v, fig. 12- 13. 1875. — Brusinai Neu. Neumayr et Paur, idem, p. 66, pl. vr, fig. 8. 1884. Vivipara Sadleri PR. Penecxe. B. z. K. Slavonischen Paludinens- chichten, p. 30. 1879. Vivipara Brusinai Neum. Neumayer, Geol. bau Insel Kos. Deuksch., L. 40, p., pl. m1, fig. 7-12 (Pas de bourrelet sutural). 1879. V. Hippocratis Neum. Neumayr, Insel Kos, pl. nu, fig. 13-45), (excluant fig. 16). 1903. V. Brusinai Neum. in BrusiNa. Iconographia mollus. fossilium, p. 10, pl. xx, fig. 52, fantum (pars). Neumayr en 1869 ayant donné plusieurs figures, assez différentes d’ailleurs, de cette espèce polymorphe,S. Brusina en 1874 a démembré le V. Sadleri, il a repris le nom de V. hifascinata Biezz 1865 pour sa pl. xiv, fig. 2, qui représente une espèce à tours déprimés au centre avec bourrelet sutural très accusé et créé le nom de V. spuria Brus. pour les figures de la pl. xur (fig. 17), que nous considérons au contraire comme typiques et qui se confond avec le V. Brusinai Neum. Enfin il a gardé le nom de V. Sadleri P. pour les figures de la pl. xiv (fig. 3), qui représentent des échantillons de petite taille du même V. Sadleri. Le nom de V. Brusinai doit disparaître entièrement, les figures que M. Brusina lui-même en a donné en 1902 (Iconog. moll. fossilies pl. xu, fig. 22-26) représentent une espèce pourvue d’un bourrelet sutural qui rentre dans le V. bifascinata et diffèrent des figures don- nées par Neumayr. Nous n'admettons pas comme espèces les deux formes créées par M. Bukowski, elles passent de l’une à l’autre et ne diffèrent du V. Sadleri que par des nuances rapidement franchies dans un groupe aussi polymorphe. Ce n’est pasle V. Megarensis Fucns, bien que l’auteur ait donné des figures très différentes les unes des autres, aucune n'a le méplat sutural aussi accusé qui caractérise le V. Sadleri. 112 G.-F. DOLLFUS Les Vivipara du Néogène ont fourni à Neumayr la matière d’un essai de classement phylogénétique, partant de formes dépourvues d'ornements, à tours arrondis dans les niveaux les plus anciens, pour passer à espèces de plus en plus carénées et ornées dans les niveaux supérieurs. Idées qui avaient déjà été exposées par Forbes dans une étude ancienne de la faune des couches lacustres de l'île de Cos. Cependant les études postérieures n’ont pas confirmé ces vues : des espèces très élégantes ont été trouvées dans le Sarmatique et les faunes simples ont survécu dans les horizons les plus élevés, enfin d’autres essais de filiation ont été publiées, et M. Penecke a fourni un autre arbre (Paludinen Schichten, p. 27) dont les rameaux sont tout autrement disposés que ceux de Neumayr. Le Vivipara Fuchsi Neumaye, forme à tours à peine aplatis, serait l'état précurseur de V. Sadlerti d’où partirait tout un groupe d’espèces dans lesquelles le bourrelet sutural se prononce de plus en plus. BITHINIA (NEUMAYRIA) JANINENSIS G. Do. Pl. VI, fig. 3. Coquille turriculée, test blanc, solide, spire conique formée de 4 à 5 tours bombés, surture bien accusée ; surface couverte de cor- dons spiraux peu aparents, assez distants, au nombre d'une dizaine sur le dernier tour et séparés de la suture par une bande lisse un peu déprimée. Pas de perforation ombilicale. Ouverture ovale, peristome continu, assez épais, et on remarque sur le bord interne de l'ouverture, du côté columellaire principale- ment, un méplat de renforcement sur lequel vient s'appuyer le bord de l’opercule, Cet opercule ovale, corné, concavo-convexe, offre cette particula- rité qu'il montre au centre un accroissement spiral qui s’élargit pour faire place à un accroissement concentrique comme dans les autres Bithiniens ; cet opercule porte un renfort calcifié du côté interne s’adaptant au méplat columellaire interne. Hauteur 9 mm., largeur 5 mm., dernier tour 6 mm.,hauteur de l’ou- verture 3 mm. Le sous-genre Neumayria dans lequel nous introduisons cette espèce a été établi par M. Carlo de Stefani en 1877 (Mollusch con- tinentali pliocenici d'Italia p. 94) fondé sur Bithinua labiata Neun. 1875, espèce de Arapatak en Transylvanie qui a été retrouvée en Italie près de Spolète (marnes de Castelritaldi in Pantanelli). La A . diagnose générique convient parfaitement à notre espèce, GC. de Stefani dit : « Testa conoidea, solida, imperforata, spira acuta ; apertura ovata, superne vix angulata, peristoma continuum, incrassatum, duplicatum ; operculum corneum, parum concavum, nucléo subcentrali vix spirali praeditum. » PEINE tete 00 MIOCÈNE SUP. DE JANINA 4113 Notre espèce se distingue de À. labiata par sa taille sensiblement moindre, 9 mm. au lieu de 14, par le moindre nombre des tours de spire, ) au lieu de 7, par la suture plus accusée, etc. L'horizon de l'espèce de Grèce est nettement supérieur à celui de l'Autriche et de l'Italie (non g. Neumayeria Bavre, 1878, Céphalopodes). Nous avons entre les mains une quarantaine d'échantillons et en triant le sable de Janina nous avons trouvé heureusement quelques spécimens de l’opercule qui était déjà connu par M. de Stefani. La première mention de cet opercule curieux me paraît dans Rolle (Die Lignit-Ablagerung des Unter Steiermark Wien, 1860) pour Bithinia Ungeri Rozre, p. 31, pl. 11, fig. 1-3. Le gîte de Transylvanie comme celui d'Italie appartient au Miocène supérieur ou au Pliocène infé- rieur, rien d'analogue n’a été signalé jusqu'ici dans les couches du À Tertiaire de la Grèce ou de l’Archipel. Je me suis dé:à incidemment oc- cupé de ce genre, ou sous-genre, en 1912, dans une revision sur les genres d'Aydrobudae (Journ.Conchy.,LIX, p. 203). Je n'avais vu alors aucun échantillon et me basant sur l'indi- cation d’un péristome double, qui en réalité n’est guère apparent, j'avais cru devoir indiquer que la place de Neumayria devait être au voisinage de Stalioa ; nous ne voyons pas à Fic. 1. — OPBRGULE DE Bilhinia jani- changer cette appréciation qui vient Ramets IDR: d’êtrecritiquée par M. Cossmann qui n'avait vu lui non plus ni échantillons ni figures et qui a considéré Neumayria comme un synonyme de Gabbia Trrxon 1865, ce que nous ne pouvons admettre : le type de Gabbia est le Bithinia Australia Tryon (Man. Conchyl., pl. 71 fig. 23) qui est une coquille globuleuse, à axe perforé des eaux douces d'Australie, les caractères sont bien éloignés, et l’opercule, qui est ici calcaire, présente seulement la même particularité d’enroulement que nous avons signalée. M. Cossmann considère également le g. Digyreidum comme syno- nyme, ce que nous n'admettons pas davantage : ce genre de Letour- neux mss. in Locard (Prod. de Mal. Franc. 1882, p. 224) a été fondé sur Bithinia Bourquignali PAranine (1869. Nouv. Micell. Malacol., p. 101, pl. v, fig. 1-3) qui est une espèce presque micros- copique à test très mince, à tours très ronds, des eaux douces d’un bassin de Perpignan, sans bourrelet ni support au péristome, mais qui comporte également la particularité d’avoir un opercule qui est gyratoire au centre et qui devient concentrique à la périphérie ; pour le moment le nom est à conserver jusqu’à observations complé- mentaires. Cependant il ne faut attacher d’après M. Germain qu'une impor- tance secondaire au système d'accroissement de l’opercule, dans le 15 septembre 1922. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXII. —8 : “| Po F 114 G.-k. DOLLFUS groupe de B. {entaculala où il a observé des différences sensibles entre des individus recueillis en même temps et présentant des rayons rétrocurrents avec d’autres concentriques. Enfin M. Cossmann ajoute encore en synonymie ! le g. Sfaja Brusina 1897 (Matériaux faune Malac. Néog., p. 20, pl. XIV, fig. 10- 12) dont je me suis déjà occupé, type Sfaja adiaphora Brusst., espèce de 2 à 3 mm. trapue, subombiliquée qui possède peut-être le rebord interne caractéristique, mais dont les congénères sont des espèces carénées bien éloignées de l'espèce de Neumayr et de C. de Stefani ; écartant le rapprochement tenté autrefois avec Emmericia, je pen- cherai aujourd'hui vers Zithoglyphus: Il est probable que plusieurs des Bithinies décrites des couches à Paludines du bassin du Danube par les auteurs doivent passer dans les Neumayria, par exemple : Bithinia spoliala SABBA STEFANESCO et B. ucolinovicr BrusiNA, d’après les figures données. M. Oppenheim dans son étude récente sur les Mollusques du Néogène de l'Arménie, a indiqué une Büith. sp. affinis labiata d’après un opercule qu'il a fait dessiner; mais il y a erreur manifeste, l’oper- cule qu'il figure, porte des stries régulièrement concentriques, il est bordé sur tout son parcours et n'appartient pas au s.-9. VNeumay- ria (Zeich. d. Geol. Gesel. Part. 70, 1918, pl. xu, fig. 13). MELANIA (MELANOIDES) TourNOUERI KFucxs Pr None 1875. Melania curvicosta SANDB8ERGER non Desu. Land. u. Suswan conchy. var., p. 664, pl. xxvi, fig. 18 (Sienne). 1876. Melania plicatula C. DE STÉFANI (non Liassr, nec Desx.). Moll, contin. ftalia, p. 84, pl. 11, fig. 11 non 2. 1877. Melania Tournouëri Frcur. JunGEREN. Tertiar. Griechenland, p. 15, pl. 11, fig. 1-2. 1878. — elrusca DE STEr. STer. et PANTANELLI. Moll. plioc. Siena, pH: 1877. — etrusca De Srer. Moll. cont. Italia IT partie, p. 139, pl. w, fig. 11 (non fig. 2). 14887. — Verrü pe Ster., p. 87, pars, pl. n. fig. 14 seulement. 1880. — Tournouéri Fucus. Fonrannes. Moll. pliocène vallée du Rhône I, p. 173, var. Ferreolensis. 1891. — Tournoueri Fucus. OPPENHEIM. B. zur. Ken Neog. Griechen- land. Zeich. D. Geol. Ges., p. 431. 1893. — etrusca De Srer. Buxowsxi. Levantinische Moll. von. Rhodus pa AE "ep fie 0: 18934 — Tournouëri Fucuas. Buxowski, idem, p. 16, pl. 11, fig. 10. 1895. Striatella etrusca pe Srter. Sacco. I. moll. Part 18, p.5, pl. r, fig. 4. 1. M. Cossmann. Essais de Paleoconchliologie comparée, livraison xn, 1921, p. 148. TOP 22 ee GES CRE DENT NS MIOCÈNE SUP. DE JANINA 445 1903. Melania Tournoueri Fucus. ALMERA. Strati a Congeria de Castel bisbal p. 15. 1904. — — Fucus. Derrar. Etude Géolog. Ile d’Eubée, p. 91-94. 1707. — — Fucus. AzmerA. Terrenos pliocenicos de Barce- lona, p. 174, 36, 39. 1909. Eumelania etrusca DE STEr. CossMann. Essais de Paléoconchol., VINS prM95;: Nous avons montré autrefois que le nom de section Striatella Bror. 1871 devait tomber en synonymie du s.-8. Melanoides Ovivier plus ancien et la section Æumelania employée par M. Cossmann s'applique au Melania Escheri qui est tout autre chose. Il importe aussi de ne pas confondre le nom de Melania etrusca avec celui de Melanopsis etrusca créé par Kobelt en 1871. La nomenclature de cette espèce a été délicate à établir. Il est pro- bable qu'elle a été désignée sous le nom de Melania curvicosta Desu., par Gaudry et Fischer dans les animaux de l’Attique, par Sandberger, par Mayer et bien d’autres auteurs. Puis, distinguée par de Stefani sous le nom erroné de M. plicatula ne Lisassr et comme le travail de cet auteur paraissait par livraisons, dès la page 79 il s’apercevait de son erreur et donnait à sa figure le nom de M. Verru pe Srer. ; mais le travail de Fuchs lui étant parvenu il discute la ressemblance de son espèce avec le M. Tournoueri Fucus et arrive à conclure qu'elle est différente ; M. Sacco a maintenu le nom de À. etrusca de C. de Ste- fani, et M. Bukowski a estimé qu'il s'agissait de deux espèces réelle- ment différentes. Enfin le M. Verri pe Srer. a fait l’objet d’une discussion spéciale de M. Foresti (Bull. Soc. malac. Ilal. XVI, p. 74, pl. v, 1841). Il résulte de ces figurations et documents que les côtes peuvent varier de grosseur et que l’ornementation réticulée qui caractérise cette espèce est très forte dans la figure de Stefano et plus faible et inégale dans la figure de Fuchs ; nous avons également des échantil- lons dont la sculpture est plus ou moins accusée. Nous pouvons donc conserver le nom de var. efrusca De Srer. pour les échantillons à ornementation perliforme. Le nom de M. Verru se rapporte à des formes costulées qui entrent dans le À. curvicosta Desnayes et il en est de même de M. rhodensis Buxowsxi, p. 17, pl. Il, fig. 11-13. à Nous n’aurions pas cité la variété Ferreolensis FoNTANNES, si nous n'avions pas vu dans la collection de l'Ecole des Mines des échantil- lons très supérieurs au mauvais fragment autrefois figuré. MELANOPSsIs (CanrHImDomus) COSTATUS (sp. MELANIA) OLrviEr PH. VI, fig. 5. 1804. Melania costata Orrvier. Voyage dans l’Empire Ottoman, Il, p. 294, plein 116 G.-F. DOLLFUS 1823. Melanopsis costata FErussac. Monograph. nouv. Genre Melanopsis, Don 1839. Melanopsis costala Fer. Rossmassrer. Iconog. L. Moll. Part IX-X, 1833. 1862. 1866. 1869. 1870. 1874. p. #1, fig. 678 tantum. costata FÉR. DesHAyes. Expédition de Morée, p. 152 (Rhodes), ‘var. Fér. Gaupry et FiscHer. Animaux fossiles de l’Attique, p. #46, pl. 42, fig. 4, 5, 6 (seulement). — FÉér. Fiscner. Paléontol. du Voyage de Tchiatcheft en Asie Mineure, p. 344. — Fér. Neumayer. Beit z. Ken., tertiar Binnenfaunem plxite p.912, fe 123 — Fér. Pauz. Congerienschichten Westsclavoniens. JRMÉIAGeOl FRersch Rp 250 — Fér. Bror. Monogr. des Melaniens, p. 426, pl. 46, fig. 4 seulement. — Fér. BrusiNA. Fossile Binnen Moll. Dalma. K. u. Slav. p. 40 (372). — Fer. Neumayr et Pau. Die Congerien und Palu- dinenschichten Slavonien, p, #1, pl. var, fig. 11-12. Repusnica. — Fér. Tournouer. Moll. Ile de Cos, p. 11, pl. 1v, fig. 8, var. — Fér. Fucus. Jung. Tertiar. Griechenl., p. 14, pl. 11, fig. 16-17, var. — Fér. Tournouer. Fossiles d'eau douce de l'Ile de Rhodes. Mém. Soc. Géol. 3° série, 1. I, p. b1. — Fér. Locarp. Malacologie lacs de Tibériade, An- tioche, etc., p. 35, 73, 94. croatica BrusiNa. Faune Cong. Agram., p. 168. Eleis OPpexnem. Zeich. Geol. Gesell., p. 465, pl. xxvr, fig. 5. costata FÉR. OPPENHEIM. Beit. Z. Kenn. Neog. Griech., p. 437. orientalis Buxowskr. Levantinische Schichten var. Rhodus, p: 20, pl. ui, fig. 5-14. Vandeveldi Buxowsxr. Id. p. 26, pl. 1v, fig. 5-11. costala FÉR. DaurzenserG. Moll. terrest. et fluviatiles de Palestine, p. 14. croatica BrusiNA. Matériaux faune Moll. néog., p. 7, pv lee croatica Brus. Cossmaxx. Essais paléoconch. comp. VIII, po pl fo 25 costata Orivier. ParLary. Nomencl. des Melan. Bull. Soc. H.-N. Afrique Nord VII, p. 78-79. — Ozivier. Pazcary. Bull. H. Nat. Afrique Nord XI, pe orientalis Bux. OPPENHEIM. Das Neogen in Kleinasien, I p.24, pl 1er. fs2 costata Orivier. Germain. Moll. de Syrie des voyages de M. Gadeau de Kerville, Paris, Il, p. 489, pl. xx, p- 5-6, bibliogr. ? MIOCÈNE SUP. DE JANINA 117 Récemment M. P. Pallary a étudié avec soin le type d'Olivier et les figures données pour cette espèce, il a été conduit à créer. toute une série d'espèces nouvelles sur ces figures divergentes. En fait nous sommes en présence d’une espèce très polymorphe qui présente de grandes difficultés et que nous n’étudierons pas dans toute son éten- due. M. Pallary a reproduit la figure originale d'Olivier et il fait cette remarque importante pour nous, que de toutes les images données depuis, c’est la figure de Gaudry et Fischer dans les Animaux fossiles de l’Attique, pl. 62, fig. 13-15 qui concorde le plus exactement avec le type, nous n'avons donc aucun scrupule en inscrivant l'espèce de Janina qui est semblable à celle de Mégare sous le nom de A. costata Ozivier. Tout récemment M. L. Germain, dans le beau travail sur les Mollusques de Syrie et de Palestine recueillis par M. Gadeau de Kerville a donné une référence abondante des citations des stations vivantes de cette espèce, avec une critique des variétés et des fausses espèces qu'y a découpées Bourguignat. P. Fischer avait déjà examiné ces variations et il dit (p. 446) : « On peut caractériser le type de cette espèce par la diagnose suivante : Testa elongato-conica, cortis subflexuosis, ad suturam tuberculatis. Longit. 22 mm., lat. 10, pl. zxn, fig. 7-12. Cette Mélanopside donne naissance à une variété remarquable par ses tours de spire raccourcis et disposés en gradins (pl. 1x, fig. 13- 15) var. funiculala : « Testa brevis, spira conica, subgradata, costae {in anfractu ultimo) tubercuhis tribus munitae, 1 ad suturam, 1 ad medium aufractus, 1 ad basim ». Pour M. Pallary c'est une bonne espèce. Nous n'avons pas trouvé cette dernière variété ; il convient peut-être de considérer comme une espèce le M. anceps Gaunry et Fiscner qui y passe cependant par de nombreuses transitions ; 1l n’y a que rarement des tubercules au voisinage de la suture des avr, c’est le M. lanceolata Neumaye et les figures de Neumayr sont très hinenies les unes des autres. Nous avons retrouvé dans la collection de Paléontologie du Muséum la plupart des types de ces figures de Gaudry et Fischer et avons pu en faire la comparaison en nature. Le M. hastala Neu- MAYR se rapproche de la var. Vandeveldi, le M. clavigera Neumayr se rapproche de la var. ortentalis, mais avec des nodosités suturales fortes. Les formes les plus simples, les moins ornées, débuteraient dans les couches les plus anciennes et se termineraient par la A. claui- gera et les formes les plus épineuses et les plus ornées. Mais il est encore d'autres variations fossiles importantes et dont il est indispensable de parler. Nous admettons que le M. croatica BrusiNa est un pur syno- nyme. Var. ortentalis Buxowsxi, côtes droites et subdroites, assez espa- cées, nodosités suturales étés. 118 G.-F. DOLLFUS Var. Vandeveldi Bux., côtes flexueuses, forme générale élargie à la base et un peu rétrécie au centre du tour; il faut en rapprocher M. Eleis Orr. Il faut remarquer que les figures de Bukowski sont toutes très grossies et exagérées : en grandissant, l'espèce change de forme, de trapue elle devient oblongue. Var. Brliotti Bux., forme trapue qui est voisine de celle figurée par Ferussac (fig. 5) et qui pourrait bien être une espèce spéciale (M. monolithos). Var., Phanesiana Bux., c’est une forme trapue de la var. Vandeveldi, courte, lourde, élargie à la base et qui passe dans certains échan- tillons à la Biliottr. De plus les formes voisines sont nombreuses il convient de citer M. Trivortiana Locarr 1883 des sables de Trévoux. M. Mareti Parrary d'Algérie, M. Turcica Parreys de l’Asie Mineure. Le paléontologue n’a aucun intérêt à émietter l'espèce sans motifs certains, car 1l en masque les parentés, il fait disparaître les raisons des synchronismes, il isolerait au lieu de rapprocher les éléments de fihation, 1l détruit l'intérêt de son œuvre. Enfin il est à considérer que ce type si répandu en Orient est très rare dans le bassin de Vienne et M. Bukowski au milieu de toutes les collections autrichiennes n'a rien trouvé à assimiler avec les espèces de Rhodes ; rien ne prouve mieux que le Levantin du Levant n’est pas celui des environs de Vienne. PYRGULA BRUSINAI ToURNOUËER PI. VI, fig. 6. 4875. Pyrgqula Brusinai Tournouer. Jour. Conchy., t. XV, p. 167. 1876. — ee — Fossiles tertiaires. Ile de Cos, p. 13, pl. 1v, ig. 2 (mauvaise). 1877. Hydrobia Pauli Fucas. JunGeren. Tertiabild-Grrechenland, p. 34- pl. 11, fig. 30-32 (variété). 1881. Pyrgula Brusinai Tour. Brusina. Le Pyrgulinae del Europa orien- tale. Bull. Soc. Malac. Ital., t. VIII, p. 266. 1891. Hydrobia Pauli Fucus. OPPENHEIM. Neog. Griechl. Zeisch. Geol. | Ges., p. #71. Longueur à 10/4 mm, largeur à 3/4, hauteur de l'ouverture 3 mm. Il y aurait quelques retouches à faire à la diagnose originale, car l’auteur n’a eu que des exemplaires incomplets et peu nombreux entre les mains. Les carènes sont variables, elles sont plus ou moins accusées, parfois la supérieure vient à manquer, l'ouverture est longue, légèrement versant ou canaliculée à la base. Cette espece entre très exactement dans le genre Pyrqula Cnriro- FORI et JAN 1832 (Catalog. rerum naturale, n° 1, p. 7 et 4) dont voici la diagnose : « Testa turrita, imperforata, apertura integra oblonga, obliqua non MIOCÈNE SUP, DE JANINA 419 emarginata, ad-basim angulata, labium columellae adnatum. » Type Pyrqula annulata Lixé sp. (Turbo) Lac de Garde. Quant au sous-genre Marticia il a été établi par M. Brusina en 1897 pour Æydrobia Tietzei Neumayr, environs de Serajivo (Faune malac. néogène p. xv, note infra paginale), (non Marticia qui est un groupe de Melanopsis), sur des échantillons si défectueux, avec l'ouverture entièrement brisée, que je m'étais demandé s’il ne s’agis- sait pas d'un T'ympanotomus. Ce type a été figuré ensuite en 1902 par Brusina, Iconographie Moll. Fossilien, pl. vu, fig. 39-41 (Marticia, Tietzei Neum.) Mais M. Cossmann a donné tout récemment un cro- quis bien médiocre de cette espèce, 1921, Essais de Paléoconchologie, Livr. XIL, p.114, pl. À, fig. 43, en montrant qu'il n'y avait aucune différence essentielle avec le type et que ce groupe Marticia parais- sait comme inutile, [l convient d'ajouter que le g. Pyrqula lui-même a donné lieu à des divergences très grandes de classification : les frères Adams, Chenu, Bourguignat, de Stefani, etc., ont pensé que c'était un genre de Melania, tandis que Brusina, Stimpson, Clessin en ont fait une Rissoidaea, d’autres une Paludinidae; cependant je m’'accorde avec Neumayr, Fischer, Cossmann, etc., pour en faire plus sûrement une lydrobidae. Les échantillons figurés par Fuchs portent une seule forte carène suturale, mais on devine un second cordon parallèle au-dessus de la suture qui devient égal à l’autre dans toute une série de nos échan- tillons. M. Bukowski (Levantinische Mollusken fauna von Rhodus, p. 109, pl. x, fig. 3) a décrit une Pyrqula rhodiensis qui pourrait bien être une anomalie de P. Brusinai, la suture très étranglée est bordée de deux cordons, mais la spire est moins élancée et l'ouverture plus large. On connaît actuellement un grand nombre de Pyrqula et le P. Barroisi DaurzeserG habite actuellement le lac de Tibériade : nous avons comme faune résiduelle en France le rare petit Pyrgula bica- rinala Des Mourns des sources de la Dordogne, en Grèce P. Thies- seana Goper, etc. Parmi les formes fossiles dont M. Brusina a donné un petit catalogue et dont il a figuré ensuite une plus grande série, c’est le Py. angulata Fucns de Radmanest pourvu de deux carènes qui est le plus voisin. Enfin il existe un Pyrqula Brusinai ANproussor 1906 qui est une espèce bien différente qui doit changer de nom. NERITINA (NERITODONTA) MICANS GAUDRY et FISCHER ANA 71 1862. Neritina micans Gaupry et Fiscuer. Animaux fossiles de l’Attique, p. #48, pl. 61, fig. 1-11. 1876. Neritina abnomis ? Jenkins Tournouer. Mollusques de l'Ile de Cos, p. 18, pl. 1v, fig. 12-13 (mauv.). LS. ; 120 G.-F. DOLLFUS 1877. Neritina micans G. et F. Fucns. Jung. Tertiar. Griech., p. 14, pl. ut, fig. 5-16 (pars). 1877. — — G. et F. var. rhodiensis Tournouer. Coquilles d’eau douce. Ile de Rhodes, p. 55, pl. 1, fig. 13. 1878. — — G. et F. Carezuni. Il calc. di Leitha egli strati a Congeria di Livorno, p. 17. 1880. — — G. et F. Fonrannes. Inverteb. vallée du Rhône, p. 211, pl. x1, fig. 13-16. : 1891. = — G.et F. OPPenuerm. Neos. Griechland, Zeisch. Geol. Ges., p. 437. 1895. — _ pseudo-micans Buxowsxr. Levantinische Moll. Insel Rhodus IT, p. 3, pl. vu, fig. 1-5. 1907. _ micans G. ef F. Jarme-AzmerA. Pliocenico de Barcelona, paleontologia, p. 33, 36, 188, pl. var. 1913. — — G.etF. Depérer. Hist. géolog. Isthme. de Corinthe CR. Ac. Sc., t. 156, p. 427, 659, 1047. ‘ La coloration de cette Néritine est bien conservée sur la plupart de nos exemplaires. Elle se compose de fines zébrures noires sur un fond blanc ou grisâtre, les dessins sont plus ou moins serrés en chevrons réguliers ou brisés. Sur certains échantillons, on observe en outre trois bandes spirales brunâtres ou violacées qui se détachent sur les zig-zag du fond. Plus rarement toute la coloration est foncée, par- courue par quelques bandes spirales plus claires et plus étroites. Il est presque impossible de trouver deux échantillons pareils. La callosité columellaire est forte, blanche, bien ‘circonscrite, une apparence de denticulation s’observe à la base de la columelle et elle est accompagnée ‘d’un très faible sinus à la base de l'ouverture. Le nucleus apical décoloré est irrégulièrement saillant, enfoncé comme la spire qui est nettement canaliculée. Les Néritines fossiles décrites du Néogène sont fort nombreuses et dans un état de confusion extrême : beaucoup d’auteurs ont préféré créer des espèces nouvelles que de rechercher si les formes entre leurs mains n'étaient pas déjà connues, d’autres se sont basés sur les détails de la coloration. Si on compare par exemple les figures données par M. Sacco avec celles données par d’Ancona dans la petite monographie qu'il a publiée sur les Néritines fossiles d'Italie (1869, Bull. malacol. Tlaliano, Il, p. 48), on ne trouve pas d’analogie, ainsi N. Doderlinet in Sacco (I. moll. Terr. Tert., Part. XX, p. 54, pl. v, fig. 67-68, ne ressemble pas à la figure donnée par d’Ancona, pl. nu, fig. 8, qui est une espèce subcarénée à fût conique. N. mutinensis »’Awc. in Sacco n’est qu'une partie de l'espèce de cet auteur et il semble qu'il a dû y avoir erreur dans le numérotage des figures : ainsi, pl. 11, fig. 9, n’a aucune analogie avec la fig. 6 et tend au contraire vers la fig. 7. Il serait trop long de poursuivre ces corrections. Neritina Capellini PanraneLur des couches à Hipparion de Sienne (Casino), 1879, diffère seulement du À. micans par sa callosité moins développée. Il faut MIOCÈNE SUP. DE JANINA 421 se méfier du caractère de denticulation de la columelle, les dents sont parfois si faibles qu'il faut une très forte loupe pour les distin- guer et c’est ce qui nous fait hésiter à restaurer le nom plus ancien de N. callosa Desxaves (Expéd. de Morée, p. 156, pl. xix, p. 16- 18). En 1897 et 1902 Brusina, dans ses deux atlas, a réellement pulvé- vérisé les Néritines et nous avons renoncé à y renvoyer. Qu'est-ce que c'est que le Neritina Zebrina Brown. in Manzoni (Due lembi miocenici alta Italia, pl. im, fig. 6-7) ? Le N. Zebra Bronx (Italian tertiarbild., p. 74) tombait en double emploi du À. Zebra Lamarox et il est devenu N. Zebrina Bronx (Index paleontologicus, p. 888, 1848), mais dans l'intervalle Recluz (Revue Cuviérienne, 1841, p. 341) avait créé un N. Zebrina pour une espèce du Pliocène de Montpellier sans le figurer ; cependant Mayer (Journ. conch., 1864, t. XII, p. 141, pl. vin, fig. 2) a maintenu le nom de Bronn et la correction définitive ne paraît avoir été faite qu'en 1869 sous le nom de N. Bronnt par D'Ancona. Mais nous hésitons à remplacer le nom de !V. micans pour adopter le nom confus que nous venons d'exposer et qui n'est pas certain. Almera a indiqué et figuré diverses variétés : var. Dumorliert FonTanNes que nous voudrions conserver comme espèce, la var. rubri- cali ALM., la var. minuscula ALu. qui rappellent certains échantillons très petits de Rhodes. Ce n'est ni le N. Fontannesi Neum. qui à un étranglement cen- tral, ni N. hellenica Bux. dont la spire est nettement conique, ni la N. Grateloupi Fér. avec laquelle elle a été confondue. Je rappellerai enfin qu'elle entre dans la section des Neritodonta fondée par Brusina en 1884, type Neritina imbricata Brus. (Jahr. d. Deutsch. Malacolog. Gesell., 1, p. 44), à la suite d’une polémique contre Bourguignat et que cette section est fondée sur la présence de fines stries denticulaires sur la columelle, et cependant ce caractère n'a été figuré sur aucune des espèces dessinées sur la planche de son travail. Il y a encore dans les récoltes de M. Dalloni deux espèces que je ne puis que mentionner sans les nommer : Planorbis sp. Petite espèce qui n’a pas tout à fait 2 mm. de diamètre sur 3/#mm. d'épaisseur, elle est plus largement ombiliquée sur une face que sur l’autre, le profil du tour est oblique, l'ouverture assez grande, presque arrondie, ün peu carrée. Il est peu éloigné du P. laevis Kieix in SanoBerGer (Land. u. Suss., pl. 28, fig. 21) et il y a dans le même groupe P. Katurici Brus., enfin P. loxostoma DE STe- FAI du Pliocène italien. ; Chara sp. Petite forme ovalaire avec cinq ou six cordons spiraux visibles, assez gros, arrondis, aplatis, séparés par une suture peu 122 G.-F. DOLLFUS marquée, coronule faible, ouverture basale petite, subpentagonale, très profonde. Je ne puis le rapprocher que de Chara Merianti Ar. BrowG., espèce très vaste qui renferme dans Schimper des éléments très différents de l'Oligocène au Miocène supérieur, la figure qui s'y rapporte le mieux est pl. v, fig. 51 (Tome I, page 223). Il n’y a rien de signalé par Gaudry ni par de Saporta et la littérature des espèces de Chara du Miocène et du Pliocène est encore bien incomplète. DISTRIBUTION DES ESPÈCES GÎTE DE JANINA AUTRES PAYS PIKERMI RHODES Vivipara clathrata. —— Sadleri. + Hongrie, Slavonie, Serbie. ++ Bithinia Janinensis. Melania Tournoueri. Italie, Rhône, Ca- talogne. Melanopsis costatus. Slavonie, Serbie. Pyrgula Brusinai. Neritina micans. +++ + Italie, Rhône, Ca- logne. ConcLUsIONS. Vers la fin du Miocène le grand bassin du Danube s’est lente- ment soulevé et la mer à faune méditerranéenne s’est dérobée, le bassin est devenu fluvio-marin et continental, il a été envahi par une faune malacologique toute nouvelle, variée, robuste qui s’est développée avec abondance. Cette faune n'avait aucune attache avec la faune qui habitait déjà le pays et elle ne l’a pas détruite. Peu à peu, après de longues oscillations et transformations faumistiques, cette faune d’invasion asiatique a reculé par étapes et a été rejoindre la région de son habitat primitif, laissant à nouveau toute la place à l’ancienne faune autochtone !. 1. M. ANNENDALE (Records Geol. Survey of India. Vol. L., p. 209, 1919) vient de signaler la découverte, trés curieuse, dans un lac desséché de la Birmanie d’un faunule subfossile ayant toutes les affinités avec les couches à Paludines et à Congéries de la vallée du Danube et il a créé à cette occasion une série de genres nouveaux qui ne font qu'obscurcir la relation qu'il voulait démontrer. Il voit dans cette trouvaille des faits mystérieux de convergence et d'évolution parallèle, là où nous ne voyons que des faits très simples de migration avec modifications concomitantes naturelles. MIOCÈNE SUP. DE JANINA 193 De cette faune spéciale il semble n'être plus resté en Europe occidentale que deux petites espèces représentatives très isolées, un Pyrgula dans les sources de la Dordogne, et une autre espèce sur les bords du lac de Garde qui ch arjonne surpris les malacologues. Une station de Mons vivant : M. Pareyssi v. M. a été décrite par Brusina à Grosswardin en Hongrie en 1902 {Eine subtropische Oasis in Ungarn). Enfin il peut être intéressant de comparer la faune miocène du lac de Janina avec la faune qui l’habite actuellement et dont M. Dalloni a fait également une petite récolte ; il y a : Helix (Gonostoma) Corcyrensis Desu. (de Corfou), Helix (Xerophila) Cretica Fér. (de Crète), Bulimus pupa Bruc. très répandu en Orient, Bithinia Boissier: Carr. in KusTEr, Viviparia Janinensis Mousson (très forte espèce), Limnea stagnalis L. var. albanica, 2 Limnea auricularia L. var. attica Roru, Planorbis carinatus Murzer, Planorbis corneus L. var. etruscus ZiEGLER, Dreissensia polymorpha Paz«s var. Chemnitzi Rozssx. Anodonta anatina L. Toutes ces espèces habitent également les lacs de l'Europe centrale et de la France, mais elles présentent à Janina des variétés de tailleet de coloration très nettes qu’on peut expliquer par la différence du climat, de l’altitude, et une séparation déjà lointaine de la souche primitive. EXPLICATION DE LA PLANCHE VI . Vivipara (Tylotoma) clathrata Desnayes. = Sa:leri ParTscx. . Bithinia (Neumayria) janinensis G. Dorrrus. . Melania (Melanoides) Tournoueri Fuess. . Melanopsis (Canthidomus) costatus OzLrvier. . Pyrgula Brusinai TourNouEr. . Neritina (Neritodonta) micans Gaupry et Fiscner. HO DE © D LES CONDITIONS DE GISEMENT DES ROCHES FILONIENNES INTRUSIVES DU CRÉTACÉ DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES PAR Pierre Lamare!. Le Crétacé pyrénéen, et en particulier l’Albien, présentent en de nombreux points des intrusions de roches éruptives dont la véritable nature a été longtemps méconnue : plusieurs auteurs se sont contentés de les désigner sous le nom d’ophites, et, considérant que ces roches se trouvent sans nul doute dans le Crétacé, ont conclu que les ophites étaient post-crétacées : ils ont été amenés ainsi à méconnaitre les ophites triasiques, et à se borner à figurer comme intrusions dans le Crétacé de véri- tables ophites triasiques, qui décelaient en réalité l’existence d'un contact anormal. Il me semble qu'il importe avant tout de bien distinguer les roches du Crétacé, qui sont toutes filo- miennes? (et, au moins pour la grande majorité, à l’état de sills), des roches dont la mise en place est antérieure, et qui ne sont crétacées qu'en apparence. La détermination de l’âge exact de ces dernières n’est pas sans retentissement sur l'inter- prétation tectonique de cette partie de la chaîne pyrénéenne, et l'intérêt de cette étude dépasse ainsi le cadre de la pétro- graphie. Ces roches sont malheureusement altérées, et quelques-unes sont devenues méconnaissables. Dans une note récentes, M. A. Lacroix, qui avait eu l’occasion d'étudier lui-même quelques- uns des gisements, a précisé la détermination pétrographique des types les mieux conservés, et a indiqué quelle nomencla- ture 1l convenait d'employer pour désigner les types altérés. J'ai entrepris sur son conseil une étude détaillée de toutes ces roches. Il m'est impossible d’en présenter une interpréta- tion pétrographique complète avant d’avoir étudié les filons beaucoup plus puissants et plus développés du Crétacé de la 1. Note présentée à la séance du 3 avril 1922 (CR. somm., p. 75). 2. Ce caractère avait été reconnu, en ce qui concerne les roches des gise- ments de la feuille de Mauléon, par MM. Seunes et Beaugey (Roches éruptives récentes des Pyrénées occidentales. CR. Ac. Sc., t. CIX, 1889, p. 509). 3. À. Lacroix. Les roches éruptives du Crétacé pyrénéen et la nomenclature des roches éruptives modifiées. CR. Ac. Sc., t. 170, 1920, p. 685. -ROCHES INTR. DU CRÉTACÉ PYRÉNÉEN 125 province de Guipuzcoa, qui eux aussi ont été confondus avec les ophites : Mais j'ai acquis dès maintenant sur les conditions de gise- ment des roches intrusives que l’on rencontre de la Garonne à la côte basque des notions intéressantes, que je me propose d'exposer 101. Je n’ai pas l'intention de m'étendre sur l'interprétation struc- turale de la région : mes études, poursuivies dans un but pétro- graphique, ont été restreintes à l'étude de certains gisements, et il serait imprudent de chercher à en déduire des généralisations prématurées. Notre confrère P. Viennot étudiant de son côté la tectonique du pays, je me bornerai à apporter ici un certain nombre de faits qui appuient la manière de voir qu'il a lui-même exposée dans üne note relative à la tectonique de la région com- prise entre la vallée d’Aspe et celle du Saison ! et démontrent l'existence, sur la feuille de Tarbes, d'un certain nombre de con- tacts anormaux qui n’ont pas été signalés sur la carte. Dans toute la région que jai parcourue, j ai constaté que seules les lherzolites et les ophites, ou plus exactement les gab- bros à structure diabasique, ayant pour paramètres III, 5, 4, 4- 5, se présentent en masses intrusives : ces masses intrusives ne traversent jamais le Crétacé? : on peut être très affirmatif à cet égard. Les roches que l’on rencontre dans le Crétacé sont toutes filoniennes : sur le terrain, et avant toute étude pétrogra- phique, on peut les partager en deux catégories : 1° roches leucocrates, montrant sur un fond blanc un enche- vêtrement de hornblende barkévicitique, plus rarement d’augite. Partout où J'ai eu l’occasion de les observer, ces roches se trouvent en filons interstratifiés (sills) dans les schistes crétacés. 2° roches mésocrates, uniformément vert sombre, à gros grain, formant aussi des filons interstratifiés comme celles du premier type : mais comme ces roches, très altérées dans un grand nombre de cas, restent cachées sous la terre végétale et la végé- tation, il m'a souvent été unpossible de suivre les filons et de m'assurer si tous sans exception sont interstratifiés. Les filons de l’un et de l’autre type sont souvent associés, se pénètrent même : quand ils sont isolés, la distance qui les sépare est faible, et dépasse rarement 1 km. 4. P. Vrennor. Le bord méridional du Flysch nord-pyrénéen entre la vallée d’Aspe et celle du Saison. CR. Ac. Sc., t. 173, 1921, p. 1374. 2, Je n’ai observé aucune masse ophitique intrusive dans les calcaires marmo- risés comme il y en a de nombreux exemples dans les Pyrénées ariégeoises : d’ailleurs, les terrains secondaires des Pyrénées occidentales n’ont subi aucun métamorphisme comparable à celui que M. Longchambon a décrit dans l'autre moitié de la chaîne. 126 PIERRE LAMARE ROCHES ANTÉRIEURES AU CRÉTACÉ QUI ONT ÉTÉ FIGURÉES COMME FILONS DANS LE CRÉTACÉ. Je ne m'occuperai ici que de la feuille de Tarbes : les roches de cette catégorie qui se trouvent sur la feuille de Mauléon ont été étudiées et seront décrites par P. Viennot. « Diorite » de la Lande de Serres, près Montaut. — Une diorite est figurée à l’'ENE de Montaut, dans l’Albien, aux cotes 458 et 466. D'après M. Carez (Géologie des Pyrénées françaises, Il, (1904), p. 1061, la diorite forme à la cote 466 un filon ayant 1 km. de longueur). Je crois pouvoir interpréter autrement ce gisement : la roche n’est pas une diorite, mais ‘une lherzolite, et affleure, non pas dans l’Albien, mais entre le Jurassique et l’Albien d'une part, et le flysch cénomanien-turonien d'autre part. An point de vue pétrographique, la roche qui constitue la hayteur cotée 458 est une lherzolite typique en voie de ser- peñtinisation. Le flysch cénomanien-turonien, qui borde au NW la masse de lherzolite, est assez parfaitement caractérisé au point de vue pétrographique pour qu'aucun doute ne subsiste sur son identité : il se présente sous le faciès des schistes et calcaires gréseux renfermant une faune de Foraminifères bien connue depuis les travaux de M. J. de Lapparent! : j'ai pu constater l'absence de toute trace de métamorphisme : l'existence d'un contact anormal ne saurait faire aucun doute. Il est impossible d'être aussi affirmatif en ce qui concerne l'attribution à l’Albien des schistes qui bordent au SE la masse de lTherzolite, le microscope ne permettant pas de faire une détermination précise des couches albiennes. Il est toutefois très probable que c'est à cet étage qu'ils appartiennent : je n’ai observé aucune trace de métamorphisme au contact de la lherzolite, et tout porte à croire que cette roche n’est pas en place au milieu des schistes. Un second affleurement est indiqué par la carte, à la cote 466 (en réalité, il est plus près de la cote 424). La roche est com- plètement altérée, terreuse et méconnaissable : en raison de'sa situation, il est permis de penser que c’est aussi une lherzolite. La bordure SE est ici constituée, non par des schistes albiens, comme l'indique la carte, mais par des calcaires en bancs, 1. J. pe LapparenT. Etude lithologique des terrains crétacés de la région d'Hendaye, Mém. carte géol. France, 1918. ru ARE FARM SANS -ROCHES INTR. DU CRÉTACÉ PYRÉNÉEN 127 colorés en bleu foncé, qui ont beaucoup plus l'allure des cal- caires jurassiques de Cambo que des calcaires massifs de l’Ap- tien. C’est un faciès nettement différent de celui des couches jurassiques situées plus au Sud, qui sont à l’état de dolomies. Au contact de la roche éruptive, ces calcaires se montrent métamorphisés : ils contiennent de la trémolite. Ces observations, incompatibles avec les contours de la feuille de Tarbes, s’interprètent au contraire avec la plus grande facilité si l’on prend pour point de départ l’hypothèse de M. Léon Bertrand sur la structure des Pyrénées occidentales. Le contact du flysch sous-pyrénéen et de l’Albien est un contact anormal. L'existence d’une lame de Iherzolite et de calcaires Jurassiques métamorphisés au contact n’a rien alors qui puisse surprendre. Si, à la cote 458 on trouve, au contact de la lherzolite, des schistes et non des calcaires jurassiques, c'est évidemment par suite d’un repli que je n’ai pas analysé en détail, et dont l’étude n'apporterait aucune modification aux conclusions que l’on a le droit de baser sur l’existence de la Iherzolite. « Porphyrite » du pic du Jer et « syénite » de Louzourm. — La roche que l’on exploite pour l’empierrement au pied du pic du Jer est indiquée par la carte comme porphyrite ; M. Carez (op. cit., p. 1061) indique que la roche forme un filon-couche dans l'Aptien. Je crois pouvoir proposer une autre interprétation : si cette roche est trop altérée pour que l’on puisse la déterminer avec certitude, elle n’en a pas moins tous les caractères d'une ophite : elle n’a certainement pas été mise en place par intrusion au milieu des calcaires aptiens, car le contact présente tous les caractères d’un contact tectonique : la roche éruptive est polie en miroir de faille et le calcaire est réduit à l’état de caleschistes par laminage : en d’autres points, il s’est formé une brèche de friction. Sur le versant opposé du pic du Jer, à 300 m. du hameau de Louzourm se trouve indiqué un pointement de « syénite ». Pour cette détermination, M. Carez (op. cit., p. 1086) s'appuie sur l'autorité de MM. A. Michel-Lévy et A. Lacroix. On voit à Louzourm un pointement important d’une roche verte serpentinisée bien différente d’une syénite, tant à l'œil nu qu'au microscope. 1. L. BERTRAND. Sur la structure géologique des Pyrénées occidentales et leurs relations avec les Pyrénées orientales et centrales; essai d’une carte structurale des Pyrénées. B.S.G.F., (4), t. XI, 1911, pp. 123-153, pl. I. 128 PIERRE LAMARE Mais comme M. Carez ne signale à Louzourm que la syénite, et comme la roche serpentinisée que j'ai vue forme un gros dyke qui barre la vallée et ne peut échapper à aucun observateur, je crains qu une erreur d'étiquetage n'ait été faite, ou, qu'en faisant les préparations, deux échantillons de provenance différente aient été intervertis!. La roche serpentinisée de Louzourm est accompagnée de véritables schistes lustrés du type alpin : schistes verts cons- titués par de l’albite et du clinochlore, avec petits nodules de calcaire. Quoiqu'il me soit impossible de démontrer ici l'existence d’un contact anormal, j'incline à croire que les conditions de gisement de cette roche sont les mêmes que celles de l'ophite : il faut considérer l'une et l’autre comme faisant partie d'une ou de plusieurs lames de terrains antérieurs au Crétacé sépa- rant les calcaires aptiens des schistes albiens : l’examen du reste de la région ne permet d'ailleurs pas de douter que les calcaires ne soient superposés aux schistes : d’après M. Léon Bertrand les schistes appartiendraient à la nappe À, les calcaires à la nappe B : dans son mouvement de translation la nappe B a entrainé des lames de terrains plus anciens que le Crétacé l’ophite du pic du Jer est une de ces lames. Le petit dyke de Pédarrives, à 2 kms. au NE de Lourdes est lui aussi constitué par une roche verte altérée et serpentinisée il est vraisemblable que c'est un témoin d’une de ces lames super- posée à l’Albien, et resté isolé au milieu des dépôts glaciares. Il serait intéressant de pouvoir comparer la position de l’o- phite du pic du Jer, à la base des calcaires crétacés de la nappe B, avec celle des ophites de la route de Saint-Béat à Boutx et au col de Mente, également à la base des calcaires crétacés de la même nappe. Ces ophites sont dans un état de fraicheur beaucoup plus grand, qui permet de les définir exactement gabbros à structure diabasique. Elles ont été aussi l’objet d'une confusion : M. Carez (op. cit., T.3, 1905, p. 1722) se basant sur les travaux de M. Caralp, déclare que, d’après les pétrographes, les roches d’Eup, Bezins, Boutx et du col de Mente, ne sont pas des ophites, mais des diorites analogues aux diorites d'Ossen (Sud de Lourdes) : or, si les roches vertes d'Eup peuvent être rapprochées des diorites 1. J'ai pu examiner la préparation qui avait été soumise à M. A. Lacroix : c'est effectivement une épisyénite; je n'ai pu trouver dans les environs de Louzourm aucune roche qu’on puisse confondre avec elle. ROCHES INTR. DU CRÉTACÉ PYRÉNÉEN 129 filoniennes du Crétacé, il en va tout autrement des roches vertes de la route de Saint-Béat au col de Mente qui sont des ophites. Tandis que ces dernières sont à la base de la nappe B, au contact de cette nappe et de la zone primaire axiale, les premières sont à la partie supérieure de cette nappe, au contact des couches primaires de la nappe C (massif du pie du Gard) : au point de vue pétrographique, les roches d'Eup peuvent être rapportées à plusieurs types : 1° épisyénite à hornblende ! (composition actuelle : albite, biotite, hornblende, sphène, épidote, dipyre). 2 type à structure ophitique, plus riche en éléments colorés, formé d’albite et de hornblende: le feldspath est sans doute le résultat d’une albitisation secondaire, mais la hornblende est primaire : c’est une différence avec les ophites, où la hornblende, quand ellé existe, est produite par ouralitisation du pyroxène. IL est impossible malheureusement de préciser les conditions de gisement de ces roches, et les relations mutuelles des deux types : les affleurements sont réduits à quelques talus de sentier, le reste étant recouvert par une forêt. Il importe de noter une différence importante entre la série dela nappe B telle qu'elle se présente à Saint-Béat, et les couches qui, à Lourdes, semblent devoir être rapportées à cette même unité tectonique. À Saint-Béat, les calcaires ont subi un métamorphisme intense, tandis qu'a Lourdes, ils n'ont guère été métamorphisés : nous nous trouvons donc, en ce qui concerne la série sédimentaire, dans des conditions que l'onna pas le droit de déclarer identiques, et il convient d'attendre, pour tenter d'établir quelques conclusions générales, que la tectonique de la feuille de Tarbes soit mieux connue. « Ophite » des « Portes de Fer », au pied du Monné et de la plaine d'Esquiou. — Au SW de Bagnères de Bigorre, et au NE du Monné se trouve un défilé dans les calcaires Jurassiques baptisé du nom de « Portes de fer ». En remontant le cours du torrent qui traverse ce défilé, on rencontre un affleurement d'une ophite complètement décomposée, riche en lamelles d’oligiste, figu- rée sur la carte comme dyke traversant l’Albien : en réalité cette roche se trouve entre l'Albien et le Lias qui constitue la base du lambeau du Monné, et selon toute vraisemblance, la ligne de contact anormal doit être reportée au Sud de ce pointement. A ! km. à l'WSW, la carte figure, encore au milieu de 1. Je suis heureux de pouvoir m'appuyer pour la détermination de ces roches sur l’autorité de M. A. Lacroix, qui a bien voulu examiner mes préparations. 21 septembre 1922. Bull: Soc. géol. Er., (4), XXI: —9 y PITDUT IE. PATENT ON PT PR ET fs : Es 130 PIERRE LAMARE l’Albien, un tout petit affleurement d’ophite : effectivement, on rencontre, sur la crête qui domine la plaine d’Esquiou, crête malheureusement parfaitement arrondie et sans la moindre saillie rocheuse, de l'ophite : cette ophite est accompagnée de quelques calcaires très durs, tandis que sur les pentes on voit partout des schistes albiens. Je ne connais, dans les environs, que les calcaires du Lias ou les calcaires aptiens auxquels on puisse comparer les calcaires qui accompagnent l’ophite. J'ai été amené ainsi à me demander si l’ophite de la crête ne faisait pas partie d’un lambeau analogue aux lambeaux de Labassère et devant être rattaché, comme tous les lambeaux des envi- rons, à la nappe nord-pyrénéenne B. « Syénite d'Ossun ». — Deux affleurements de syénite sont indiqués sur la carte, à l'Ouest d'Ossun. La roche de l’affleu- rement qui se trouve le plus près d'Ossun est une arène dont il est impossible de rien dire de précis : des calcaires métamor- phisés s’observent à peu de distance : la carte les rattache au Lias. L’affleurement du petit étang artificiel est constitué par une barre de granite. Plus au Sud, on retrouve les schistes albiens qui ne sont pas modifiés : tout semble indiquer que l’on se trouve en présence d’une lame de granite d’une nappe nord-pyrénéenne. Ce carac-. tère de lame avait été reconnu dès 1900 par MM. A. Michel- Lévy et L. Bertrand !. M. Garez (op. cit., 2, 1904) parle, dans le texte, de granite {p. 1007), mais, dans les tableaux du même ouvrage, il indique, pour les mêmes gisements, de la syénite (p. 1016). Sur la feuille de Tarbes (1908), c'est de la syénite qui est figurée ; il n’était donc pas inutile de rectifier cette déter- mination. Gisement de Pouzac. — Je n'ai pas l'intention de décrire ici le gisement de Pouzac, qui a été maintes fois étudié. M. A. Lacroix y a reconnu l'existence d’ophites, de syénites [monzonites]| néphé- liniques et d’une sorte de camptonite. Ces roches sont accom- pagnées de calcaires jaunes à minéraux ; leurs relations géolo- giques sont fort obscures, et une description géologique détaillée est impossible dans l’état actuel de nos connaissances sur la tectonique de la feuille de Tarbes. ROCHES FILONIENNES DU CRÉTACÉ. Nous arrivons maintenant, après élimination des roches qui 1. Note sur une série de contacté anormaux dans la région sous-pyrénéenne occidentale. CR. Ac. Sc., t. 130, 1900, p. 1736. 0 * "TE QE # ROCHES INTR. DU CRÉTACÉ PYRÉNÉEN 131 sont antérieures au Crétacé, aux roches qui, sans aucun doute, ont traversé le Crétacé et se présentent toutes en filons. J'ai dit plus haut, qu'à première vue, on pouvait d'après la richesse en éléments colorés, rattacher les filons à deux types : ces deux types ne se montrent pas indépendamment, ont ten- dance à s'associer, si bien que l’on est tenté d'y voir le résui- tat d’une différenciation d'un même magma en profondeur. J'ajouterai, avant d’entreprendre la description des divers gisements, que d'une façon générale, les phénomènes de méta- morphisme sont très faibles au contact ; les schistes sont durcis et se débitent en parallélipipèdes ; les calcaires sont recristallisés et contiennent parfois des cristaux d'idocrase, de grenat, d’al- bite, de zoïsite ; les grès sont durcis, parfois mouchetés, nous sommes en présence de modifications produites par la chaleur du magma |paramorphisme] plutôt que de transformations dues aux. éléments fumerolliens ; les filons sont des filons-couches peu importants, qui, lorsqu'ils ont traversé le Crétacé, avaient déjà perdu toute la portion volatile du magma. Ils n'ont cer- tainement jamais joué le rôle de cheminées éruptives, et l’on ne doit pas s’étonner de ne pas trouver dans le Crétacé ou dans les terrains plus récents, de produits volcaniques. Filons ayant traversé des terrains plus récents que l’Albien. — Ces filons se trouvent dans le flysch cénomanien de la région comprise entre Arudy et Oloron. Filons d'Herrère. — La butte sur laquelle est bâti le village d'Herrère est traversée par deux filons d'une roche que M. A. Lacroix a rapprochée des berondrites de Madagascar et nommé, en raison de ses altérations, paraborondrites. Les filons sont parallèles et interstratifiés dans les couches du flysch, qui ont un fort pendage NE ; leur épaisseur peut atteindre environ 50 mètres, et en un point, ils ne sont séparés que par 20 m. de flysch. Dans une carrière située à l'extrémité NW des filons, on voit, entre les schistes du flysch et la parabérondrite, sous une épaisseur de 50 cm., une roche verte pulvérulente à laquelle 1l est impossible de donner un nom. Les schistes, au contact des roches éruptives, sont durcis. Les calcaires ont recristallisé et contiennent du grenat. Filons du Bois du Bager d'Oloron. — Plusieurs filons, orien- tés approximativement WE, traversent la route d'Arudy à Sant-Christau : leur épaisseur n’est que de quelques mètres ; ces filons sont parfois tellement décomposés qu'ils ne forment 132 PIERRE LAMARE plus qu'une arène méconnaissable : 1ls restent alors cachés sous la végétation, et 1l devient très difficile de les suivre. Un des affleurements a fourni cependant une roche qui a pu être déterminée par M. A. Lacroix; c'est une paraberondrite, comme à Herrère. A 300 mètres plus au Sud, auprès de la fontaine de Rachette, on voit un second filon constitué par une roche verte très alté- rée (épidiorite ?). Plus à l'Ouest, en un point où près de la route sourd un peu d’eau sulfureuse, on rencontre un filon d'une roche qui ne paraît pas être du même type que les précédentes. Je ne crois pas que ce filon soit, comme le place la carte, au contact de l’Albien et du Cénomanien; les schistes dans lesquels 1l est intercalé ont plutôt l'aspect des schistes albiens. Filons d'Escou. — Il existe, dans les schistes qui constituent les hauteurs situées au Nord d’'Escou, des affleurements de roches décomposées, arénacées, qui ne m'ont pas paru avoir l'importance que leur attribue la carte, les schistes qu'ils tra- versent appartiennent, selon toute probabilité, à l'Albien et non pas au Cénomanien. Filons se trouvant dans l’Albien entre la vallée de l’ Adour et celle du Gave de Pau. — En remontant la vallée de l'Oussouet à partir de Trébons, on rencontre plusieurs filons d'une roche grise dure, mais très altérée. Je n'ai pu, malgré de nombreuses recherches, trouver le premier affleurement indiqué sur la carte ; par contre, un kilomètre plus loin, au lieu dit Sentagne, j'ai constaté l’exis- tence d'un filon qui n’est pas figuré sur la carte et qui doit. être celui que l’on a marqué par erreur plus près de Trébons. C'est un filon d’épisyénite, qui, des deux côtés de la vallée, se montre interstratifié dans les schistes albiens. Son orienta- tion est NW-SE, et son épaisseur ne dépasse pas 16 à 20 m., les couches encaissantes ne sont pas sensiblement métamor- phisées. Il existe deux autres filons au point de bifurcation des routes de Neuilh et de la fontaine sulfureuse de Labassère. L'un des filons atteint 50 m. d'épaisseur ; l’autre n’a qu'une dizaiñe de mètres. La roche est toujours une épisyénite. Les roches encaissantes sont durcies et recristallisées; ce sont des quartzites avec de la calcite et des schistes siliéeux à cassure parallélipipédique. Ces filons coupent la vallée et on peut les suivre sur la rive ROCHES INTR. DU CRÉTACÉ PYRÉNÉEN 133 droite de la vallée de l’Oussouet. En montant vers le lieu-dit Pradareil, on voit ensuite des terres argileuses jaunes et rouges, telles que celles qui résultent de l’altération complète de filons dioritiques ; il est possible que l’on soit en présence du filon mésocrate correspondant aux filons leucocrates des épisyénites, mais aucun affleurement d'une roche identifiable n'est visible. Il ne serait pas surprenant que nous nous trouvions là en présence d'un prolongement des filons de Labassère : cepen- dant il est impossible de vérifier cette hypothèse, car il y a, entre Pradareil et Labassère, des bouleversements de couches. Il y a également plusieurs filons à Labassère de Bas : le principal est un filon mésocrate d’épidiorite, dont les limites et les relations avec les roches encaissantes sont peu elaires. Ce filon paraît orienté NNW-SSE. Plus à l'Est sur la route qui descend à Bagnères-de-Bigorre, on voit un ou deux filons d’une épisyénite extrêmement alté- rée (?), interstratifiés dans les schistes qui ont une direction NNW-SSE. Il ya de nombreux autres affleurement d’épisyénites alté- rées. Laissant de côté ceux qui ne présentent pas d'intérêt spé- cial, je n'étudierai ici que les filons d'Arrodet. Dans la vallée du torrent des Angles, entre cette localité et Arrodet, l’Albien est traversé par plusieurs filons d'épisvénite, figurés trop schématiquement sur la carte : il y a en réalité toute une zone injectée de filons d'importance très variable. M. À. Lacroix a décrit cette roche et en a donné une analyse (op. cit. : Les roches éruptives du Crétacé pyrénéen, etc., p. 89). Je rappellerai seulement que c’est une roche constituée par une microperthite d’orthose et d’albite et par de l’épidote (paramètres [I (IT), 5.3. 3 (4)]. : En outre, J'ai constaté l'existence, au milieu de cette zone injectée (plus exactement au point ou le torrent qui descend de Sère-Lanso arrive dans la vallée des Angles), d’un filon d’une roche d’un type qui na pas encore, à ma connaissance, été signalée dans l'Albien de la région. C’est une roche lamprophyrique de couleur gris foncé, à phénocristaux de hornblende zonée titanifère : les feldspaths sont très altérés : 1l y a quelques squelettes de phénocristaux et de nombreux microlites, en outre de la biotite qui provient vraisemblablement de la transformation des microlites de horn- blende. M. À. Lacroix, qui a bien voulu examiner mes préparations, pense que cette roche peut être rapprochée des camptonites. Elle 13% PIERRE LAMARE n'est visible que sur un très petit espace et il est impossible de se rendre compte de ses relations avec les schistes albiens et l’épisyénite. | Filon d'Adé. — Les roches d’Adé sont les mieux connues au point de vue pétrographique. Je rappellerai seulement qu'elles appartiennent à deux types bien distincts : une picrite vert sombre dont les paramètres sont : III (IV) [5./ 4. 4-5]. 4". (4) (5). 2. (1) 2, et une métaberondite qui se montre ou bien albitique [IL 5.3. 5] ou bien très pauvre en albite [III (IV), 5. 5. 5]. Les conditions de gisement de ces roches sont moins bien connues : en effet, M. A. Lacroix dit que, d’après M. Carez, la picrite forme un gros dyke dans le Cénomanien, dyke traversé par des filonnets de métaberondite. J'ai pu constater que ces roches ne sont pas moins filoniennes et interstratifiées que les autres roches crétacées : la picrite constitue un filon bien moins épais que le dyke figuré sur la carte. Ce filon qui peut avoir de 50 à 80 mètres d'épaisseur, est orienté ESE-WNW. Il est visible de part et d’autre de la vallée. La métaberondite est intimement associée à la picrite : tantôt elle se trouve en bordure du filon, tantôt elle se montre à l’intérieur de la picrite. Au contact de la métaberondite, les schistes albiens (et non cénomaniens) sont mouchetés ; ils ont été durcis et présentent la cassure parallélipipédique. | Je n’ai pas observé de traces sensibles de métamorphisme au contact de la picrite. Filons d'Ossen. — Les filons d'Ossen sont beaucoup plus étendus que ne le montre la carte : ils sont au nombre de deux, grossièrement parallèles et interstratifiés dans les ardoises albiennes, dont l'orientation d'ensemble est à peu près W-E.' Le filon nord est visible dans le petit chemin, qui, partant de l'extrémité ouest du village d'Ossen, monte vers les carrières d'ardoise qui sont au Sud. Il est constitué essentiellement par une roche verte à gros grain dont le faciès est celui d’une diorite ou d’un gabbro : mais la composition actuelle est celle d'une épisyénite, tous les feldspaths étant albitisés. Cette roche est traversée par des filonnets plus petits d'une roche leucocrate, métasyénite à muscovite qui résulte très pro- bablement de l'altération d'une syénite néphélinique qui s’est faite dans des conditions comparables à celles que M. A. Lacroix à observées à Fitou, près de l'étang de Leucate (Les roches éruptives du Crétacé pyrénéen, p. 687). L'épisyénite à faciès dioritique envoie dans les caleschistes albiens des apophyses à grain fin et à structure microlitique : 135 00006 Z À =" UIUBUIOUID Y2SÂ]/ ) NOR é Senbissesn/ s8118/e) S3Y2702 S3P U0/728J/P 3p SJUOWDDUEY") * S295EJ22 S8U0 7 SUDIQJE S97S14/20 à S20S/Y0JOUEJOU SaY2n07 apusÂsid7 ? 22//071247 ROCHES INTR. DU CRÉTACÉ PYRÉNÉEN ON TER 7 PUR RP NE ne A ele Neer E 136 PIERRE LAMARE au contact, les calcschistes sont marmorisés et chargés de cristaux d'idocrase, de grenat, d’albite, de zoïsite. M. A. Lacroix a fait observer que cette forme de métamorphisme rappelait celle des contacts du granite et non pas celle des ophites. On peut suivre le filon vers l'Est : ‘il passe derrière l'église, puis, à l'extrémité est du village, coupe la route qui fait un coude pour traverser un ravin : on le retrouve du côté opposé, où il coupe à nouveau la route. C'est très probablement encore ce même filon que jai rencontré 700 mètres plus loin, dans un chemin de-traverse (exactement au 5 du chiffre 537, cote de la carte à 1/80 000). La longueur observée du filon est de 1500 m. Son épaisseur est toujours faible, et semble être toujours inférieure à 19 mètres. Le second filon forme une éminence rocheuse à 60 m. au Sud du chiffre 5 de la cote 508 (200 m. au Sud de l’église d'Ossen) : la roche éruptive (épisyénite à faciès dioritique comme celle du premier filon) et sa bordure sud y sont seules visibles : la roche à gros grain passe à une roche à grain plus fin, au contact de laquelle la roche sédimentaire est, sur une épaisseur de quelques mètres, à l'état de quartzite, puis passe aux ardoises normales. On retrouve exactement la même coupe à 400 m. plus à l'Est dans un ravin : le filon forme une barre rocheuse sur laquelle le torrent coule en cascade. Filons de Bétharram.— Tandis que dans la réa de Montaut- Bétharram, les filons indiqués par la carte dans les couches albiennes de la rive droite du Gave de Pau doivent être, comme nous l'avons précisé plus haut, considérés comme des lames de lherzolite jalonnant un contact anormal, les pointements et filons qui sont figurés dans l'Albien de la rive gauche appar- tiennent sans aucun doute à la catégorie des roches filoniennes du Crétacé. Toujours très altérées, ces roches se montrent formées d’albite et d'augite, avec de la chlorite et autres miné- raux d'altération. L'albite étant, comme dans toutes ces roches, très probablement produite par albitisation secondaire des feldspaths, nous ne pouvons remonter à la composition origi- nelle de la roche, et nous emploierons d'une manière générale le terme épisyénite. Ces épisyénites sont plus riches en éléments colorés que les épisyénites d'Arrodet et de la vallée de l'Oussouet, mais beau- coup plus leucocrates que les épisyénites à faciès dioritique de Labassère et d'Ossen. Je n'ai rencontré aucuu type mésocrate analogue à ces dernières dans la région de Bétharram. ROCHES INTR. DU CRÉTACÉ PYRÉNÉEN 137 De plus, aucun de ces filons n’a produit sur les roches encais- santes de métamorphisme sensible. Ils sont très inexactement figurés sur la carte : j'en donne ci-contre une carte à l’échelle de 1/50000; on voit que les couches albiennes, orientées d'une manière générale ENE-WSW, présentent, à l'Ouest de Bétharram, des bouleversements, et s'infléchissent jusqu'à prendre localement une direction NNE- SSW. Filons de la cote 597 (3 kms. à l'WNW d’Arudy). — Ces filons sont du type d'Adé : mais ici le filon de picrite est séparé de la métaberondrite par 200 mètres de schistes albiens. Le filon de métaberondrite, qui a 20 à 30 mètres d'épaisseur, est orienté NNE-SSW. Au centre, la roche est à très gros grain : comme à Adé, elle est riche en baguettes de hornblende barkévicitique atteignant 3 ou 4 em. de longueur. Le filon de picrite est plus épais : malheureusement il est très altéré, réduit à l’état de terre argileuse rougeûtre, si bien qu'il est impossible de le suivre et d'en préciser l'orientation. Je ne puis formuler de conclusions à l’étude de ces roches avant d'avoir précisé les conditions de gisement des roches filoniennes des Pyrénées espagnoles. Alors seulement pourrai-je en entreprendre l’étude chimique à la suite de laquelle j'espère pouvoir présenter une interprétation d'ensemble des roches intrusives du Crétacé. UT RS UT DEN ONE ER dt DS I CEE PO ECO RL ET OT RES k Jo ts DAT LOT TAN = = 138 SUR QUELQUES ERREURS DANS LA DÉTERMINATION DES ÜTOLITHES FOSSILES PAR CO. E. Shepherd !. PLrancxe VII. La comparaison entre les Otolithes fossiles et ceux apparte- nant à des espèces actuelles peut se faire en utilisant les carac- tères suivants : Contours de l'Otolithe, et présence ou absence, d’une échan- crure sur la face convexe (face interne) de l'Otolithe. Forme du sillon (sulcus) situé sur la face convexe de l’Oto- lithe : tantôt le sulcus traverse toute la surface de l'Otolithe : tantôt il s'arrête court, à quelque distance du bord. Absence ou présence, d’excroissances {colliculi) dans le lit du sulcus, et (si elles existent) forme de ces aspérités ; seulp- ture de la face externe de l'Otolithe. Sur les Otolithes fossiles, ces caractères sont souvent détruits par ce que les échantillons ont été roulés. Mais quand ils existent, on peut affirmer avec certitude d’un Otolithe qu'il appartient à telle famille ou à tel genre, ou à telle espèce de Poissons actuels, suivant le nombre des signes qui corres- pondent. Inversement, si sur deux Otolithes, les caractères ei- dessus énumérés différent (surtout la disposition du sulcus), on peut être sûr d'avoir affaire à deux familles différentes. Ces remarques permettent de faire, en toute sécurité, les critiques suivantes de quelques déterminations d'Otolithes données au cours des dernières années. 1. — Dans les Annales de Paléontologie (t. VI, p. 27, fig. 21-23, 1911) Priem figure des Otolithes qu'il a nommés Mono- centris bellovacinus. Mais qu'on se reporte ici à la planche VII (Fig. 1) où je donne une photographie d'Otolithe de Monocentris Japonicus actuel : on verra que les deux spécimens sont très différents. Le sulcus de M. japonicus parcourt presque toute la longueur de l'Otolithe ; celui de M. bellovacinus, au contraire, s'arrête beaucoup plus court. Les contours ne sont pas les mêmes, plus arrondis chez japonicus, plus allongés chez bellova- 1. Note présentée à la séance de la Société du 22 mai 1922. OTOLITHES FOSSILES 139 cinus. L'encoche visible à l'extrémité antérieure de l’exem- plaire de Priem manque au japonicus ; en revanche la petite échancrure visible chez celui-ci au-dessus du sulcus est moins ovale que chez bellovacinus (où ce détail est marqué par une ombre). La face externe du fossile de Priem ne laisse voir aucun caractère permettant de faire une comparaison. Mais c'en est assez des caractères de la face interne pour montrer que la forme décrite par Priem n'est pas un Monocentridé. Et maintenant, si nous comparons l’Otolithe fossile de M. bellovacinus avec un Otolithe . d'Apogon rex mullorum actuel (PL. VII, Fig. 2) nous constatons que les caractères s'accordent visiblement. De part et d’autre les sulci ont une forme identique. Les contours sont pareils, jusqu'aux encoches inclusivèement. L'échancrure ovale est la même. Dans les deux formes,iln ya pas de colliculi.L'Otolithe décrit par Priem appartient visiblement à un Apogonidé, et 1l convient de le nommer O{. (Apogün) eoce- nicus, comme Je l'ai suggéré dans Xnowledge (septembre 1916). Of. (Apogon) eocenicus est une forme de l'argile de Barton, où il a été recueilli par centaines, sinon par milliers, par linfa- üigable M. H. Eliot Walton. Priem note que ses exemplaires ont été prélevés dans un lot de 67 Otolithes provenant du Luté- tien de l'Oise. Il y a donc correspondance des niveaux. On peut voir dans le Jahrbuch der K. K Geologischen Rei- chanstalt (bd. LXV, taf. vir, fig. 1-5, 1915) des figures tres nettes de quelques Otolithes de même forme, et provenant aussi de l’argile de Barton, que le professeur R. H. Schubert appelle Ot. (Monocentris) ? bellovacinus en citant Priem. C'est Apogon quil aurait dû écrire. fs La Fig. 3 (PI. VIT) montre la sculpture d'un Otolithe d'Apogon eocenicus sur sa face externe. Des exemplaires aussi bien con- servés sont exceptionnels. 2. — Je dois maintenant signaler d’autres erreurs, fort nom- breuses, concernant des spécimens rangés dans la famille des Béry- cidés. À titre d'exemple, j'ai reproduit (PI. VIT, Fig. 8 à 12) cinq dessins du prof. Koken dans le Zeitschrift der Deut. Geol. Gesells- chaftJahrqang(Vol. XLIII, 1891). Tous ces Otolithes sont attri- bués à des Bérvcidés. Mais comparons-les avec l'Otolithe du Beryx splendens actuel (PI. VII, Fig. 4), et cherchons sur eux les caractères signalés au début de cet article. Non seulement les Otolithes décrits par Koken ne ressemblent pas à celui de Beryx ; mais encore ils ne conviennent pas entre eux. L'erreur de Koken s'est propagée de proche en proche. 140 C. E. SHEPHERD Reprise par le prof. Prochazka (en 1893), elle passe chez feu le prof. Schubert qu, dans le Jahrbuch der K. K. Geol. Reichanstall (vol. LV, taf. xvin, 1905) figure toute une planche de faux Bérycidés en s'appuyant sur l'autorité de Pro- chazka. Elle continue dans la Rivista Italiana di Paleontologia (1906), où le prof. Bassoli cite encore Prochazka. Elle se retrouve encore dans le Pulletin de la Soc. Géol. de France (T. XIT, 1912) où Priem cite Beryx geron de Koken !. Elle se rencontre enfin plus près de nous, dans la Rivista Italiana di Paleontologia (1919), où le Dr. Pieragnoli continue (tav. 1, fig. 25, a, b, ce, d) l'erreur de Prochazka, bien que celle-ci ait été indiquée par Priem. F Toutes ces fausses déterminations n'auraient pas été faites si le professeur Koken avait eu un vrai Otolithe de Beryx devant les yeux, ou si les autres auteurs en avaient cherché un, au lieu de se fier les uns aux autres. 3. — Par la Fig. 6 (PI. VIT) j'ai représenté un Otolithe de Myripristis murdjan (Bérycidé actuel). Cette figure montrera que la détermination faite par le prof. Schubert (Jahrbuch der K. K. Geol. Reichanstalt, vol. LXV, taf. vu, fig. 16, 1915) de ce qu'il nomme O{. (Sciænidarum) Priemi n'est pas correcte. L’Oto- hthe figuré par Schubert a tous les caractères d’un Otolithe de Myripristis ; 1l n'a en revanche, ni la courbure prononcée de la cauda, ni la grande surface de l'ostium, caractéristiques du sulcus des Sciénidés ; il doit done s'appeler Of. (Myripristis) Prienu. k. — Pour finir, j'observerai que, dans la note susdite du prof. Schubert, on voit figuré (taf. vu, fig. 41-42) un Otolithe appelé Of. (Brotulidarum) Ryehaki qui doit être mal déterminé, car il ne s'accorde pas avec le seul Otolithe de Brotulidé auquel jai pu le comparer. Malgré leur état d'usure, les Otolithes figurés par Schubert laissent voir un peu des sulca, et ils montrent notamment une échancrure au-dessus du sulcus. Ils sont évidemment pareils à d’autres Otolithes, mieux conservés, provenant de l'argile de Barton, auxquels a été donné provi- soirement le nom de Trigla prælyra (PI. VII, Fig. 7). Par le sulcus et l’échancrure, ces derniers ressemblent aux Otolithes du Trigla lyra actuel. 1. Dans le même Bulletin (T. XI, p. 46, fig. 9) Priemattire cependant l'atten- tion sur une détermination erronée de Prochazka, et montre avec raison qu'un des Beryx de celui-ci est un Scopelus (voir PI. VII, fig. 5, un Otolithe du Scopelus punctatus actuel). Mais il se trompe à nouveau dans les Annales de Paléontologie (T. VI, 1911), en attribuant à un Bérycidé (O{. Berycidarum incertus) un Oto- lithe qui porte le sulcus caractéristique des Scopélidés. ITHES FOSSILES _ EXPLICATION DE LA PLANCHE VII ER : Fi. 1. Monocentris japonicus actuel. X 2. | | 1/4 TRES — 2, Apogon rex mullorum actuel. X 2. : - Fe — 3. Ot.(Apogon)eocenicus. »* 2. HE — 4. Beryx splendens actuel. X 2. Eiée __ — 5. Scopelus punctatus actuel. X 2. 70 = 6. ne Murdijan actuel. X 2. | re — 7. Ot. (Trigla) prælyra. *<3. RE — 8. en debilis (d'après Zeitsch. d. D. bee Ges., v. XLUI, à 1891, taf. vi, 3a). CES — 9. — rhenanus (d'après Zeitsch. d. D. Geol. Ges., v. XLIII, 1891, M +R taf. vr, 10 a). : FAURE — 10. — neglectus (d'après Zeitsch. d. D. Geol. Ges., v. XLIII, 1891, LE tax, MNb)E EX ARE geron (d’ après Zeitsch. d. D. Geol. se v. XLIII, 1891, taf. é : vin, 5). DR ae geron (d’après Zeitsch. d. Geol. Ges., v. XLIII, 1891, taf. 1x, : 3 1 a). 5 , 270 jo, LS ee Se Es a ie x n z 40 4 Hs 142 SUR LA COUPE DE L'ÉOCÈNE INFÉRIEUR A GUITRANCOURT (S.-ET-0.). par Paul Lemoine Er A. Pinard !. Aux environs de Mantes, à 1200 m. SW de Guitrancourt, face au pavillon d’Isson, il existe actuellement une importante carrière qui donne toute la coupe de l'Éocène inférieur depuis la Craie jusqu'au Calcaire grossier. Cette exploitation paraît identique à celle qu'a signalée ? M. Dollfus, près de Limay, et dont il a donné une coupe très différente de la nôtre: « Calcaire grossier. « Argile plastique grise sparnacienne, avec cailloux roulés, nom- breux à la base * etlits à Ostrea bellovacina. « (AIt. 80) Calcaire pisolithique blanchâtre, 4 mètres. » FrG. 1. — ConNTAGT DE LA CRAIE ET DU SPARNACIEN À GUITRANCOURT En particulier nous n'avons pu, malgré plusieurs excursions à cette carrière, retrouver le calcaire pisolithique. Par contre, sont très nets les sables intercalés entre l’Argile plastique et le Calcaire grossier que M. Dollfus ne mentionne pas. Le front de taille est orienté NW-SW. I. En l’état actuel, la Craie et son contact avec le Sparnacien 1. Note présentée à la séance du 26 juin 1922. 2. G.-F. Dorrrus. Le calcaire montien de Meulan (S.-et-O.). CR. somm. Soc. Géol. de France, 1920, p. 130-131. 3. Ces cailloux roulés, du type des galets de Sinceny, se trouvent en réalité au sommet du Sparnacien. 3 ÉOCÈNE INF. À GUITRANCOURT 143 sont visibles dans la tranchée perpendiculaire au front de taille et donnant accès à la carrière. Cette tranchée donne la vue suivante (Fig. 1). La Craie (1), constituant la base, est à peine entamée par la fouille, elle est visible sur 1 m. en moyenne. Son altitude (sommet) est environ 105 m. Cette craie est très peu altérée, elle n’est ni Jaunie, n1 durcie, n1 perforée. Elle contient des débris d’/noceramus. Les silex assez abondants sont branchus, à cassure noirâtre ou plutôt rousse. Nous y avons trouvé sur place un très gros Echinocorys vulgaris. De l’autre côté du vallon, la carrière au S du ee a ur à ce 3 SE niveau, divers Echinides du Sénonien su- © périeur. 2 a II. SPARNACIEN. — Le Sparnacien (2) ‘XX * (Fig. 1), est constitué par l’Argile plastique, @ :::: a sans sable alors qu'à l’argilière d’Isson, le : ne sable se trouve presque partout au contact 5° D 71 "a avec la marne montienne. 6 j : La carrière proprement dite donne la o coupe ci-contre (Fig. 2) dans laquelle l’Ar- 4 ÿ pile plastique se montre dans toute son | === ai épaisseur, alors que la tranchée d'accès ne == —= X donne que la partieinférieure du Sparnacien. 3 ES Au total, on trouve à la base (2), # m. 10 d'argile jaunâtre bariolée de rouge, pas de sable, ensuite (3), 4 m. d'argile gris clair bariolée de rouge. Pour finir, 5 m. 50 d'argile gris-bleu foncé. A la base se trouvent quelques zones tachées de rouge, on n'y trouve pas de lignites. Au sommet, un véritable banc de coquilles de 0 m. 50 d'épaisseur (5) est composé exclusivement d’Osfrea bellova- censis, dont une bonne partie en parfait état; elles sont souvent percées par des Éponges perforantes. WI à ni, 1 | ji Il ] În | | | | | ll | ee 3 il I! Il a À (à < F1G. 2. — Coupe DE Gui- TRANCOURT. LT. YPRÉSIEN. — Ce que tous lesauteurs ont, jusqu'à présent, con- sidéré comme de l’Yprésien (6) (Fig. 2)se présente sous sa forme classique, pour la région : sable très coloré, micacé avec quelques petits galets noirs, plus nombreux à la base et au sommet il n'y a pas de fossiles visibles. À la base des sables sur 0 m. 60, on voit des alternances de petits lits de 0 m. 02 à 0 m. 03 d'épaisseur de sables et d’argiles, Jusqu'au contact avec le banc à Osfrea qui termine le Sparnacien. 144 P. LEMOINE ET A. PINARD IV. LuTÉTiIEN. — La base du Lutétien est représentée, au con- tact du sable, rapporté à l’Yprésien, par une couche variant de 0 m. 20 à 0 m. 50 de sable calcaire à débris de coquilles, dents de Squales, cailloux roulés, on y trouve quelques Orbitolites complanatus et des À lveolina Bosci. Au-dessus, des bancs d'un calcaire grossier sableux, alternent avec des lits de sable ; à la base ce calcaire est pétri de petits galets de silex noirs, verts, roses, on y trouve en abondance Ürbi- tolites complanatus et des Alveolina Bosc. La présence de ces Foraminifères ne laisse pas de doute dans l’état actuel des connaissances stratigraphiques sur l’attribution de la base du Calcaire grossier au Lutétien moyen (zone à Orbi- tolites complanatus). ; Cette zone serait transgressive, ici comme dans toute la région et les zones inférieures du Calcaire grossier manqueraient. Limon. — Il convient également de dire un mot des limons qui s’observent au-dessus de l’Argile plastique, dans la tranchée d'accès de la carrière. Au-dessus de l'argile, se trouve un limon diluvien gris, COM- posé de sable fin, non micacé, avec de place en place, des lits de petits cailloux roulés et graviers avec débris de Cérithes. II s’agit donc d’une formation diluvienne venue du haut et comblant les dépressions sur les pentes faibles. À sa partie supérieure, ce limon est raviné par la terre végé- tale constituée par un limon à cailloux roulés. Il nous a paru intéressant de signaler cette exploitation. C'est actuellement, peut- -être, la seule qui aux environs de Paris, donne une coupe précise et complète de l’Éocène inférieur depuis la Craie jusqu'au Lutétien. Il nous a paru surtout utile d’en donner une coupe exacte. 15 is DJEBEL T SELFAT e Maroc S'eptentrional Z é$ende ; CL] Domerien | [a] Purdigalien D 7/2) HE Toarcien ile] di À ë Ml Aa à Es) i pêrioc , , 5 : Nappe | ÉUPET/e ue | Ériasique te 1) [4] Bajocien Ex rs) À le D. SorrahK WX UR ÆEchelle 1:50.0600 0 , 2m a RREECFÉ 7 HE; / 05 equidistance des courbes 20 en 20 "7° — À. Renss de. ! Bull. Soc. géol. de France NOTE DE B YOVANOVITCH S.4;t.XXII,PI.I. Le 5x pendages — failles etlignes de cherauche | — axes dantichraur muu front delanappe “ == douars 2 AB + CR Y 8 marahouts 9) ù ; Fe à SOUTCES Leye d'Octobre à TDecernbre 1915 n,< 1] À Î { | 1 Bull. Soc. géol. de France NOTE DE B YOVANOVITCH a — Sailles etlignes te evauc} _— axes d'antidinaux auuu front dela nappe AR AR | A DJEBEL T SELFAT — 0 — Maroc S'eptentrional Légende Echelle 1:50.000 os e u 1 VX < 2272 EX: AT = equidistance des courbes 20 en 20 *”* Aa Lex no. Es d :t. XXII. PI. S.4 NOTE DE B.YOVANOVITCH Bull. Soc. qéol.de France — 3 bou Trine 4 L£S Cd 5 { a\ 180 SSUSY fsunanbuo, $ sunainey | L Ô s0 00005 L NUIT £ var [ IPU9$0T JEuorqua) 2 20€ © ——— NAMMEENR TALALŒ Aou 2} 3D NESAIU .4;t.XXII.PI.Il Bull. Soc. géol.de france NOTE DE B.YOVANOVITCH S.4:t.XX UII. 00C. + or À | s Niveau delz mer DJEBEL TSELFAT e Maroc Septentrional y ] Zomérien 7 ie Aaldéniern Cæ] app F7 Fajocien Exre] Tééique NOTE DE B. Yovanovitch 8. 4:t. XXII ; pl. III Bull. Soc. geol. de France Imp. Tortellier et C' NOTE DE H. Douvillé Bull. Soc. géol. de France SA LIT pl. IV Imp. Tortellier et Cie. Arcueil. près Paris AL A Ee à, SR “ NorTE DE H. Douvillé Bull. Soc. géol. de France S. 4 ; t. XXII, pl. V Imp. Tortellier et Cie, Arcueil, près Paris NOTE DE G.-F. Dollfus Bull. Soc. geol. de France S. 4; t. XXII ; pl. VI Imp. Tortellier et Ci, Arcueil, près Paris NOTE DE C. E. Shepherd Bull. Soc. géol. de France SIA TT OXIT : pl VAR MÉMOIRES- GÉOLOGIE pas aissant irrégulièrement CÉDuise 1833, format in-4° raisin. Pix pense (50°/, pour ; les Membres de ‘é Société. je Extrait au Catalogue. COSSMANN et Lamsenr. Etude paléontologique et stratigraphique sur le terrain oli- gocène marin des environs d'Etampes:. 88 p., 1 {abl., 6 pl........................ CossMANN. Contribution à l'étude de la faune de l'étage bathonien en France (Gastropades), SIA 1 OEIL RUSSE A RL Re RE ee AT ne A C. Granv’ Eur. Formation des . de houille et du terrain houiller. 196 p., : LONDRES RER ee RAR PP ET PS nr He _H. For. Etudes sur les vertébrés fossiles d'Issel (Aude)................ Era G. Corrsau. Echinides éocènes de la province d’Alicante. 407 p., 16 pl.......... 5: P.-L. PRevErR. Aperçu géologique sur la colline de Turin, 48 p., 7 fig., 1 carte. G. Zeir. Contribution à l'étude géologique du Haut-Tonkin. — H. LANTENOIS. Note sur la géologie de l’Indo-Chine. — René de Lamorne. Nôte sur la géologie du Cambodge et du Bas- Laos. 80 p., 1 pl., 3 cartes en couleurs ........... Général pe Lamorne. Les anciennes lignes de rivage du Sahel d'Alger et d’une _ partie de la côte algérienne. 288 p., 3 pl, 1FCanle el COUlEUrRS. ee Rs. Léon Carer. Résumé de la Géologie des Pyrénées françaises./32 p., 1 pl., 6 cartes EL COULEUT SE NE M EE EE AT RR M a EU men ee Une eee Maurice Lucron. Etude géologique sur le projet de es du Haut-Rhône français à Génissiat (pres dé Bellesarde\##36p 7 pls el eu MÉMOIRES-PALÉONTOLOGIE PAR SOUSCRIPTION PAYABLE AVANT L'APPARITION DU VOLUME . Liste des Mémoires qui Se vendent isolément : 2, J. Seunes. Contributions à l'étude des Céphalopodes du Crétacé SRPSRRs de NrAnCE EDS DIODES TR MERS VE A PR dre cote Ole rie ee 3..Ch. Derérer. Les Animaux pliocènes du Roussillon. 17 pl., 188 p............. 5. G.DpE Sarorra. Recherches sur les végétaux du niveau aquitanien de Manosque. ° 20 Lx 83 DNS Tee oi er tere ele tele lala le eee ste lee done ele ele lala lle eee nereheuelole ca-heteie etes tets ele 15. sP Sreraxsscu: Etudes sur les terrains tertiaires de la Roumanie ; Contribu- tion à l'étude des faunes sarmatique, pontique et levantine. 11 pl., 159 p..... Ë 19. M. Cossuanx. Contribution à la Paléontologie française des terrains jurass Fique (en cours) ; Gastropodes : Nérinées, 13 pl, HOSO DA RRNR eRiNene 20. V. Porovici-Harzec. Contribution à l'étude de la faune du Crétacé supérieur a Roumanie : Environs de Campulung et de Sinaïa. 2 pl., 22p............... ° 21. R. ZeIrLLER. rue sur la flore fossile du bassin houiller d'Héraclée (Asie- Mineure) 6 DS MRDE EAN ne» 0 SOS I abat DR a NE don ee 29. P. Parrany. ou les Mollusques fossiles terrestres, fluviatiles et saumâtres de ARÈNES DE OT DE NE tee eee MD ee De MTL ie OUEN eee 23 G. Sayn. Les Ammonites BYE des marnes valanginiennes du Sud-Est de latrance encours): OU 69 DRE RSR AR re 24. J. Lamserr. Les Échinides locales 4 la province de Barcelone. 9 pl., 128 p. 25. H.-E. SauvaGe. Recherches sur les Vertébrés du Kiméridgien supérieur de Fumel (Lot-et-Garonne). 5 pl., 36p....... RARES à ce an OP DA ROM DE Lo CS 26. Ch. Derérer et F. Roman. Monographie des Pectinidés néogènes de l'Europe et des régions voisines (1'° partie : genre Pecten) (en cours). 23 pl., 169 p... .. 27. G.Dorrrus et Ph. DAUTZENSERG. Conchyliogie du Mioeène moyen du Bassin de la Loire; Descriptiondes gisements fossilifères; Pélécypodes. 51 pl., 500 p........ 28. Marcellin Bouce. Le Pachyæna de Vaugirard. ÉD AIG DE NE LAN à 29. V: Paquier. Les Rudistes urgoniens. 13 que 102 p...:...................... "3 2. Etudes sur là classification et l'évolution des Hippurites. 17 pl., PO Do Dh RE Den PTE de à CS A ER ED UE DU DL RE ET CEE) HS RE RE AE Albert Gaupry. Fossiles de Patagonie : Dentition de quelques Mammifères. Ne DO RONA ANSE LED LUN SR AR RSR ER ae 32, Paul Lemonret Robert Douvizzé. Sur le genre Lepidocyclina Gümbel. 3pl., M AR Dee one ou neo Ro A bot à UD io ER CR EN NE LE AD 33. Ferdinand Canv. Les Bryozoaires du Patagonien. Echelle des Bryozoaires pour les Terrains tertiaires. ne 30 p.... 15 15 35 10 50°: 150 fr. ‘5 28 38 4 10 » » 34, Ces Hein Les types de Post fos + d'Histoire naturelle de Paris. 5#pl4 32 pp, NU 35. V. Porovicr-Harzec. Les on ina du jurassique MAP Strunga (massif de Bucegi, Roumanie). 6 pl., 28 ; 36.Ar. Toucas. Etudes sur la ‘classification et l'é volution des Radiolitidés. 2 37, Edm. Perrar et M. Cossmann. FR supérieur à faciès urgonien Brouzet-lez-Alais (Gard). 9 fig. lexle, 6 pl., 38. Charles Jacoë. Etude sur quelques a du Crétacé moyen. 1x fi ig.. pi, BD ne A EE RE OR Re D Re et D PR Ce 39. “ Pezanr. Etude 160 DST ADS AUE des Pleurotomes fossiles du Bassin de: ou pa 5 pl. MOULE TPS SR en Se OR nee dr ge EC 0 Den De SEA ot à Pt d0 à 1 40. b. “H. Re pue sur les végétaux fossiles de l'étage Speo an Bassin. Er: ie Paris pl Tapie RENE A SE ME RTE EE sets . Henri Don Etudes sur 1 Rudistes. Rudistes de Sicile, d'Algérie, EEE * à ‘Egypte, du Liban etde lai Perse DOS NANRERRESSSRE RREERURS 15. ne . 42. Léon PenviNquière.Sur quelques Ammonites du Crétacé ces 7 pl, 86 P. -15; 43. Robert Douvirté, Céphalopodes argentins. 3 pl., 24p..............12.24. NT 44. Gustave F. Dorrrus. Les coquilles du Quaternaire marin du Sénégal. Intro= ss duction géologique par À. Dereims. #/fig., 4 pl: 79 p.....: 2. nn 41 45. Robert Douvizré. Etude sur les Care de Dives, Villers- are et NAN quelques autres gisements. 44 fig., 5 pl., D PES D RE ITR ee NE EU2E 8e 46. Maurice CossMANN . Contr ibution a la onto française des Hire LATE _jurassiques (voir mém., n°? 14, 19) ; Cerilhiacea et Loxonematacea, 11 pl., 264 p. 85 n°. 47. Lucien Moreuuer et Jean Morezxer. Les D pRMAGEe du Tertiaire PArSIENS, se noire MD ES Ut arr en PAR REED DT CUS PA ARS ATEN TRES SERRES SE ne Douvicté. Etudes sur les Oppeliidées de Dives et Villers -sur-Mer. Re +. HT ON DIS ROD N R NRe eee TE TA LP AN nie A De A ENT OP 49-50. K. Prisu. Sur des Poissons fossiles et en Dauliouies des Siluridés dh Ter CAD tiaire supérieur et des couches récentes d'Afrique (Egypte et région du Tchad). — Sur des Poissons fossiles des terrains tertiaires d’eau douce eb ‘d'eau saumätre ne Ride FranceÆetide suisse dipl, 0 DAS RMS EST APR Re NE Se LHRP EURE 51. P. ne Brun, C Cnarsret et M. Cossmanx. Le Barrémien supérieur à faciès : ‘ urgonien de Brouzet-lez-Alais (Gard) (v. mém. n° 87). 4 fig., 5 pl., 56 p...... SON 52. Henri Douvuxxé. Le Barrémien supérieur de Brouzet. 30 p. 4 pl Hans AA PE DE Re 53. J. Repeu. Monographie du genre Lychnus. 23 p.,6 pl. ....:.....,...: 15 » b4. J. Monesrier. Ammonites rares où peu connues et Ammonites nouvelles du ere Toarcien supérieur du Sud-Est de l'Aveyron, 44 PP. , 4 pl. A DRE AS PEER 55. Maurice Cossmann. Synopsis illustré des Mollusques de l Eocène et del’ Oligo=. céne en Aquitaine. 220,p: 15 DL RS See PNR Te Ve pete De TABLE DES MATIÈRES (TOME XXI, Fascrcure 2-8) < Ç < SE TE Pages | B. Yovanovitch. — Etude géologique détaillée du ajspel Tselfat (Maroc septen-. trional (Suite) (pl I MOITE ESPERANT EE EX PRE See ee 0e LAN RU DPeS auoc H. Douvillé. — Revision des Orbitoïdes. 2e partie ne IV: AR mare 5 a Het 1 G.-F. Dollfus. — Faune malacologique du Miocène supérieur à Janina en. Epire, à DVD) Re ARE Re ESS ES Re MAS DORE PE DE an os Pierre Laimare. —_ Les conditions de nn des roches filoniennes intru- = nos _sives du Crétacé des Pyrénées occidentales Ki carte).. sieste sieste LB + te € C.-E. Shepherd. — Sur quelques erreurs dans la détermination des es à Pi . fossiles (pl. VIT)... À ner derriere sen memes Paul Lemoine et À. Pinard. — Sur la coupe de l'Eocène inférieur à Cine court (S.-et-O.) (2 fig.) Pons nm nm ne sm mots sus es mt MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS Le tt de la Soc. géologique : he NE | 4e Série, t. XXII. — 1922.— N° 6-7 BULLETIN fl SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE)] DE FRANCE CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 Mars 1830, A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D UTILITÉ PUBLIQUE : PAR ORDONNANCE DU 3 AVRIL 1832. QUATRIÈME SÉRIE TOME VINGT-DEUXIÈME As ce 6-7. Feuilles 10-14. — Planche VIII. 10 figures et cartes dans le texte et un portrait en héliogravure. LT AL UN PRE UE Lo ve # tA. N (a MAL 17 { \ A 4 \ # « #f s 4 SCT a SN trs UE) NO NAL MUSÉE ee D ES de LEE PARIS SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 28, rue Serpente, VI : & COMPTE DE CHÈQUES POSTAUX N° 173-72 1923 PUBLICATION MENSUELLE EXTRAITS DU RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE Arr. 2. — L'objet de la Sociélé est de concourir à l'avancement de la Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la France, tant en lui-même que dans ses rapports aveg les Arts industriels et l'Agriculture. Art. 3. — Le nombre des membres de ï Société est illimité. Les Fran- _çais et les Etrangers peuvent également en faire partie. Il n'existe aucune distinction entre les membres. ART. 4. — Pour faire partie de la Société, il faut s’être fait présenter dans une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation ? eb avoir été proclamé dans Ja séance suivante par le Président. Arr. 31-38. — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de novembre à Juillet. La Société se réunit deux fois par 1 mois (en général, le t°'el le 3e lundi du mois). Arr. #2. — Pour assisler aux séances, les personnes étrangères à la Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. Arr. 46. oir lieu sur des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. Arr. 48. — Chaque année, de juillet à novembre, la Société tiendra une ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura élé préalablement déterminé. ART. 53. — Un bulletin périodique des travaux de Ja Sociélé est délivré gratuitement à chaque membre. Le Bulletin comprend... les Comples ren- dus sommaires des séances et le Bulletin proprement dit (Notes et Mémoires). Arr. 54. — La Société publie en outre des Mémoires de Géologie et des Mémoires de Paléontologie, qui ne sont pas distribués gratuitement aux membres. Arr. 55. — Tous les travaux destinés à lPimpression doivent ue inédits el avoir été présentés à une séance. , Arr. 15. — Les auteurs peuvent faire faire à leurs frais, en passant par l’intermédiaire du Secrétariat, un tirage à part des communications insé- rées au Bulletin. - Arr. 87. — Chaque membre ‘paye: 1° un droit Tentes 29 une colisation annuelle?, Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. La colisalion annuelle est invariablement fixée à 30 francs. La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée par le versement en capital d'une somme fixée par la Société (600 francs payables en 2 ou 4 fois en une année). Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle (minimum : 1000 francs). Arr. 94. — Les ouvrages, conservés dans la Bibliothèque de la Société, peuvent être empruntés par les membres... (Service des préts). 1. Les personnes qui désirent faire partie de la Société et qui ne connaissent aucun membre pour les présenter n’ont qu'à adresser une demande au Secrébta- riat, en exposant les titres qui justifient de leur admission. f 2. Néanmoins sur la demande des parrains, les nouveaux membres peuvent n'acquiller, la première année, que leur droit d'entrée, en versant la somme de 20 fr. Le Comple Rendu sommaire des séances de l'année courante leur est envoyé graluilement; mais ils ne recoivent le Bulletin que la deuxième année et doivent alors payer la cotisation de 30 francs. Ils jouissent d’ailleurs des autres : droils el privilèges des membres de la Société. LL = (4) XXIT Hélio Schutzenberger Paris OBSERVATIONS SUR LES NAPPES DE CHARRIAGE DU BASSIN DU SEBOU (Maroc) par René Abrard !. La zone montagneuse comprenant le djebel Tselfat, le massif du Zerhoun, le dj. Kannoufa, le dj. Outita, le dj. Kefs, qui constitue au Nord de Meknès la partie méridionale de la région prérifaine a été considérée par MM. EL. Gentil, M. Lugeon et L. Joleaud comme un pays de nappes*. Cette opi- nion a été discutée depuis. Je me propose, dans le présent travail, de démontrer que quoique les preuves directes en faveur du charriage fassent presque totalement défaut, c'est malgré tout à cette hypothèse que l’on doit se rallier dans l’état actuel de nos connaissances. LA STRUCTURE DU SYSTÈME PRÉRIFAIN. LES TROIS HYPOTHÈSES QUI PEUVENT L'EXPLIQUER. J'ai montré que le système prérifain était au Nord de Meknès constitué par deux zones anticlinales de directions sensiblement N-$, la zone Tselfat-Kennefoud-Zerhoun et la zone Outita-Kefs, séparées par le large synclinal de l'oued Rdom . Il y a en effet continuité de l'Est à l'Ouest, sans chevauche- ment, entre le Domérien du Massif de Mouley-ldriss et le Domérien du dj. Kefs. De même, lorsque de Petitjean on regarde vers le Sud, on voit les grès burdigaliens de l’'Outita s’enfoncer graduellement vers l'Est sous l'Helvétien et iln'y a aucune espèce de doute que ce soit cette même bande burdigalienne qui reparaisse au Tselfat, sans quil y ait eu solution de continuité. Les faits sont encore plus évidents si l'observateur se place au sommet de l’Outita. Cette structure est donc relativement simple ; nous allons 1. Note présentée à la séance du 24 avril 1922 (CR. somm., 1922, p. 86). 2. L. Gen, M. Luceox et L. Joreaup. Sur l'existence de grandes nappes de recouvrement dans le bassin du Sebou {Maroc), CR. Ac. Se., t. 166, p. 217. Sur l'extension des nappes de recouvrement du bassin du Sebou (Maroc). Ibid., p. 290. 3. R. ABranp. La structure du système prérifain au Nord de Meknès (Maroc). B.S.G.F., (4), XXI, p. 87. 28 février 1923. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXII. — 10 a AE CO EL 2 ET tn A AT ETAT, 146 RENÉ ABRARD cependant voir qu'il est très difficile d'expliquer l’origine de ces massifs. Il ne sera pas question dans les pages qui vont suivre de la nappe triasico-éocène qui s'observe au pied des versants Nord et Est du Tselfat, nappe dont l’évidente existence est admise par tous les géologues ayant fait de la contrée une étude sérieuse, et je ne m'occuperai que des massifs juras- siques et de leur couverture néogène, qui forment un tout absolument distinct au point de vue tectonique, de la nappe triasico-éocène précitée. Ceci dit, trois hypothèses sont en présence pour expliquer l'origine de la région définie plus haut : 1° la région prérifaine est une dépendance du Moyen Atlas : 2° cette région est une individualité tectonique indépendante à la fois et de l'Atlas et du Rif; 3° cette région peut enfin être considérée comme constituée par des nappes venues du Nord ou du Nord-Est. Nous allons examiner successivement ces trois hypothèses. . D, Kelfer E14°N 206 Wa" S Dj Oufile (2 Room F1G. 2. — Coupe SCHÉMATIQUE MONTRANT LES RAPPORTS DU TSELFAT ET DE L'OUTITA. l, Domérien ; L;, Toarcien ; 4, Aalenien ; Jr, Bajocien ; m1, Burdigalien m>, Helvétien ; CA;, front de la nappe triasico-éocène ; TE, Trias et Eocène en nappe. I. LA RÉGION PRÉRIFAINE N’EST PAS UNE DÉPENDANCE DE L ATLAS. — On peut imaginer la région prérifaine comme étant le pro- longement vers le Nord du plateau des Beni M'Tir dont elle aurait été séparée par un effondrement, lequel aurait donné naissance au détroit Sud-Rifain. Si en effet on se contente d'examiner la topographie de la région, cette hypothèse est très séduisante : il y aurait une série de failles limitant au Nord et au Sud les dépôts néogènes de la plaine de Meknès. Ces failles existent réellement à la bordure septentrionale du plateau des Beni M'Tir ainsi que l’a, dès 1914, indiqué le D' Poirée! ; j'ai pu moi-même observer à Kasbat el Hajeb des failles en gradins absolument nettes ; d'après le D' Poirée, cette fracture qui borde les plateaux au Nord, s'étend sur une lon- gueur de 80 km. ; il fait remarquer que cet accident antérieur 1. E. Poirég. Note sur les plateaux des Beni-M'tir et Beni-Mguild (Maroc central), CR. somm. S. G. F., 1914, p. 66-68. srÉTÈ RE NAPPES DE CHARRIAGE DU SEBOU 447 au Miocène a contribué à la formation du détroit Sud-Rifain, et signale après M. L. Gentil ! que des conglomérats à gros galets, visibles sous les couches néogènes montrent que la falaise a été battue par les mers miocènes. [1 ny a donc aucun doute que le plateau des Beni M'Tir n'ait constitué dans cette région la limite méridionale du détroit Sud-Rifain. La coupe de M. A. Beaugé? indique bien les rapports de ce plateau et de la plaine du Saïs. Mais, on ne peut admettre que le système prérifrain ait con- stitué la limite septentrionale du détroit ; l'allure des contacts entre les couches miocènes du détroit et les assises jurassiques et miocènes du système prérilain est très différente de ce que nous venons de voir au Sud : en effet, ici les couches de la plaine du Saïs ne s'appuient pas contre les massifs montagneux, mais sont au contraire refouléés par eux ; en certains points, près de la station de Lalla Zitouna, il y a même déversement, sur lequel je reviendrai plus loin, du Jurassique sur le Mio- cène. Il existe d’autres raisons très probantes qui empêchent de considérer le système prérifain comme le prolongement vers le Nord, du plateau des Beni M’tir. Ce sont d'abord les différences fondamentales qui existent entre le régime tectonique des deux régions, et ensuite, l'âge de la surrection du système prérifain. Etude comparative des plissements du plateau des Beni M'tir et de ceux du système prérifain. — Le plateau des Beni M’tüir a été étudié par MM. L: Gentil? et E. Poirée#; Je l’ai moi- même parcouru en 1920. Sur des couches paléozoïques (carbonifères) fortement plissées et redressées — parfois presque verticales — de direction géné- rale NNE-SSW s'étend avec grande discordance angulaire un Permo-Trias constitué par des sables et des grès rouges, des poudingues, entremêlés de roches volcaniques. Ce Permo-Trias supporte enfin des assises jurassiques sensiblement horizontales dans leur ensemble. Les couches jurassiques sont affectées d’un léger pendage vers le N et le NW, au voisinage de la fracture qui les sépare de la dépression du Saïs ; mais plus au Sud 1. Lours Gænr, Le Maroc physique, 1912, F. Alcan, p. 95. 2. À. BsauGé. Une hypothèse sur la jonction du Moyen-Atlas nord et du Haut- Atlas marocain, B. S. G: F., (4), XX, p. 271, pl. XI. 3. L. Genis. Sur la structure du plateau des Beni Mtir (Maroc central), CR. Ac. Sc., 1914, t. 158, p. 146-149. — Note sur les régions volcaniques du Maroc central B.S. GP, (4), XVI, pp. 186-218, 1917. 4. Loc. cit. ! 148 RENÉ ABRARD elles sont à peu près horizontales. M. L. Gentil a signalé que de faibles ondulations montraient de loin en loin l’existence d'anticlinaux très peu marqués de direction NEE-WSW. Le régime du Jurassique du plateau des Beni M'tir est un régime essentiellement tabulaire. Si maintenant nons examinons le régime du Jurassique et du Néogène de la région prérifaine, nous nous trouvons en présence de faits radicalement différents : 1l n'y a pas à revenir sur la structure de cette région dont jai déjà parlé; il faut simplement rappeler que c'est une région fortement plissée avec nombreux déversements. De plus 1l ne s'y rencontre pas de roches volcaniques. Aucune comparaison ne peut être tentée entre les régimes tectoniques du plateau des Beni M'ür et du système prérifain. Le plateau des Beni-M'tir et le système prérifain n'ont pas été soulevés à la même époque. — Ainsi que nous l'avons vu, une grande ligne de fractures anté-miocènes limite au Nord le plateau des Beni M'tir qui a servi de ligne de rivage méridio- nale au détroit Sud-Rifain. Une raison indiscutable empêche d'admettre que le Zerhoum et le Kefs aient limité au Nord ledit détroit : M. L. Gentil a en effet démontré que le détroit Sud-Rifain était ouvert au début du Burdigalien!; le système prérifan dont la surrection quelle que soit son origine, n'a eu lieu qu'après l'Helvélien n'a donc pas pu border au Nord le détroit précité, tout au moins pendant la plus grande partie de l'existence de ce dernier. Il ressort de ce que je viens de dire que le plateau des Beni M'ür et le système prérifain n'ont pas été soulevés à la même époque. Il y a donc, pour plusieurs raisons dont chacune serait suffi- sante, impossibilité absolue de rattacher le système prérifain au plateau des Beni M'ür et au Moyen-Atlas. II. LE SsysTÈME PRÉRIFAIN COMME INDIVIDUALITÉ TECTONIQUE INDÉPENDANTE. — RAISONS QUI CONDUISENT A REJETER CETTE HYPO- THÈSE. — Abordons maintenant la seconde hypothèse en faveur de laquelle paraissent exister des présomptions sérieuses. M. A. Brives a signalé l'existence du Trias sous le Lias de Sidi Kassem? ; j'ai en effet observé à l'extrémité méridionale au 1. Louis Genis. Notes d'un voyage géologique à Taza (Maroc septentrional) (Contribution à l'étude du détroit Sud-Rifain). B. S. G. F., (4), XVIIL, 1918, p. 173 et suiv. 2. A. Brives. Sur quelques résultats d'un nouveau voyage au Maroc, CR. AfcreS es (1. 170. 4p. 1270: NAPPES DE CHARRIAGE DU SEBOU 149 ravin de Bab Tisra des couches rouges et vertes qui sont peut- être triasiques. Je suis également de l'avis de cet auteur et de celui de M. B. Yovanovitch! quand ils pensent que les nom- breuses sources sulfureuses de la région décèlent le Trias en profondeur : l'hydrogène sulfuré serait produit par la réduction du gypse par des hydrocarbures; or, dans la région, seul le Trias est gypsifère. Il faut conclure, qu'en certains points tout au moins, le Trias existe sous le Domérien. D'autre part, M. A. Brives a indiqué qu'entre l'oued Beth et Tiflet on observait la succession : Jurassique, Trias, Permien, Carboniférien * ; c’est parfaitement exact, mais 1l est prématuré d'admettre que la succession est la même dans Île système prérifain et d’en conclure, comme le fait mon confrère, que le Jurassique n'y est pas charrié ; le Jurassique de l'oued Beth n’est pas étudié et nous ignorons à quel étage il appartient: de plus, sa continuité avec celui du djebel Nador est entièrement à démontrer. Mais 1l y a là une indication à retenir, car si cette continuité était établie, il faudrait renoncer à l'hypothèse du charriage de la région prérifaine, le Jurassique de l’oued Beth étant incontestablement autochtone. Les faits signalés par M. A. Brives sont donc fort intéres- sants et semblent plaider en faveur d’une région prérifaine autochtone. Des faits d'observation m'empêchent cependant de me rallier à celte opinion. S1 en effet la région prérifaine était due au soulèvement sur place de couches situées primitivement sous les eaux du détroit Sud-Rifain, 1l est évident que les faciès néogènes devraient être identiques dans cette région et sur l'emplacement du détroit Sud-Rifain ; nous allons voir qu'il n’en est pas ainsi. Les couches de Beni Amar. — Je suis obligé de revenir sur ce sujet dont j'ai déjà brièvement parlé, puisque c'est sur. la présence de ces couches dans le système prérifain et sur leur absence dans le détroit Sud-Rifain, que je baserai en partie mes conclusions. Ces couches, très développées dans le système prérifain n'ont pas fourni de fossiles permettant de les dater ; on sait qu'après les avoir considérées comme inférieures aux marnes bleues helvétiennes à Amussium, et cela en raison de leur concordance parfaite sur le Burdigalien à Ain Kebrit du 1. B. Yovanovirex. Sur certaines manifestations sulfureuses au Maroc septen- trional, CR. somm. S. G. F., 1921, p. 156. 2. Loc. cit. 3. CR.-somm.S@-".;1921, p.152. dc AN Mie OÙ A PONDE 150 RENÉ ABPRARD Tselfat, à Bab Tiouka, à Beni Amar, j'ai été amené ensuite à admettre qu'elles leur étaient supérieures, les ayant observées sur ces marnes et en concordance, à Ain bou Kebrit de l'Outita sur une assez grande distance. Mais l'explication que. j'ai alors proposée — extension latérale moindre des marnes bleues —- ne me paraissant pas rendre compte des faits d’une façon satisfaisante, je me suis demandé depuis s'il n'y avait pas deux séries de couches blanches, la première comprise entre le Burdigalien et les marnes bleues, la seconde supérieure aux marnes bleues mais d'autre part, continuité me paraît à peu près certaine entre les couches blanches de l’Outita et celles de Bab Tiouka et du Tselfat, et de plus si ma dernière hypothèse — deux séries de couches blanches — était exacte, il faudrait admettre que les marnes bleues se prolongent vers l'Ouest et on les retrouverait entre le Jurassique et les couches blanches dans la région Ain Djemaa-Ain Taomar, ce qui n’est pas. Je considère -la question comme insoluble dans l’état actuel de nos connaissances sur la région. Ce qu'il faut rete- mir, c'est simplement le grand développement de ces couches blanches — qui donnent une forme du sol particulière : dômes arrondis couverts de Palmiers nains — dans tout le système prérifain. Comparaison des dépôts néogènes du système prérifain et du détroit Sud-Rifain. — Ces dépôts néogènes du détroit Sud- Pifain ont été étudiés par MM. L. Gentil! et G. Lecointre ? Je les ai moi-même observés en partie à Meknès 3; un fait très important est à dégager : l'absence complète des couches de Beni Amar dans le détroit Sud-Rifain. En aucun point on n’observe de passage latéral des couches de Beni Amar a un autre faciès ; elles cessent brusquement à la limite de la région prérifaine. Il me semble impossible dé les considérer comme un changement latéral de faciès. La présence des couches de Ba Amar dans tout le système prérifain, et leur absence dans le détroit Sud-Rifain empêchent d'admettre que la première région est due au soulèvement sur place d’une zone située primitivement sous les eaux du détroit Sud-Rifain. III. LE sySTÈME PRÉRIFAIN EST VRAISEMBLABLEMENT UNE RÉGION DE NAPPES VENUES DU NE. -— [Les couches de Beni Amar n’exis- LASER (PENTIER ME MONS: 2 ACRYSommIS CG: FH, 1920; p.102-108: 3. Ibid., 1921, p. 204, NAPPES DE CHARRIAGE DU SEBOU 151 tant pas dans le ‘détroit Sud-Rifain et se montrant très développées plus au Nord, je crois’ qu'il faut les considérer comme exotiques ; le Néogène de la région prérifaine ayant participé aux mêmes mouvements que le Jurassique sous-jacent, on est ainsi conduit à admettre que toute la région prérifaine est une région de nappes ainsi que l'avaient pensé dès 1918 MM. L. Gentil, M. Lugeon et L. Joleaud'. Ces auteurs ont à ce moment admis l’'empilement de quatre nappes ou digita- tions à noyau Jurassique. Mais M. L. Gentil a par la suite reconnu la vraisemblance d'une continuité tectonique entre l’'Outita et le Tselfat, telle qu’elle m'était apparue ?. Il s’agit maintenant de voir si en dehors des couches de Beni Amar il existe des arguments soit pour, soit contre l’exo- tisme de la région prérifaine. D'abord, la question du substratum ; si la région prérifaine est charriée, elle l’est sur les dépôts néogènes du détroit Sud- Rifain ; or J'ai admis précédemment qu'en bien des points le Domérien reposait sur le Trias; cela n'est pas un argument contre le charriage et peut s'expliquer de deux manières : 5 Coldu Segota RER CREER “Tao D boKerrfua 600 Fi1G. 2. — CouPE SCHÉMATIQUE DU TSELFAT A LA DÉPRESSION DU SAÏS. Même légende que pour fig. 1. Ajouter: g, grès du Zerhoun, CA>, front de la nappe prérifaine. 1° Si le complexe charrié débute par le Domérien, il a très bien pu pendant sa progression vers le Sud entraîner du Trias qui formerait lame entre lui et le substratum néogène ; c’est ce qui est le plus probable. M. L. Gentil * cite une telle lame au dj. Zabar qui ainsi que le dj. Tratt est une dépendance de la région prérifaine. 20 On pourrait aussi admettre, mais cela est beaucoup moins vraisemblable, que le complexe charrié se compose de Trias, Domérien, Toarcien, Aalenien, Bajocien et enfin Néogène. Dans 1. L. Genri, M. Lucrow et L. Joreaur. Sur l'existence de grandes nappes de recouvrement dans le bassin du Sebou (Maroc), CR. Ac. Sc.,t. 166, p. 217. — Sur l'extension des nappes de recouvrement du bassin du Sebou (Maroc), ibid., p. 290. 2. L. Gentiz. À propos de nappes de recouvrement prérifaines, CR. somm. S:G.F-, 1921; p.169: 3. B.S-G.F. (4), XVIIL, p.197. > Se de RENÉ ABRARD les deux cas, le Trias serait exotique, mais dans le premier il aurait été pris par la nappe dans une région intermédiaire entre celle des racines et la région prérifaine, tandis que dans le second, il ferait partie intégrante de la nappe. Fort Petiljean o SI Es + 73 è Zerhounte CI Domersen Aelenen EAursssique |Toarcren Bgocen ES Weogere [721 £ccene en rapne +++ Axes snlichnaux prncpaux —- —— Lignes de chevauchement F1G. 3. — ESsQuissE TECTONIQUE DE LA RÉGION PRÉRIFAINE AU NoRD D£ MEKkxNëEs !. Contacts anormaux?. — Je n'ai observé comme superposition anormale que celle du Domérien sur le Tortonien aux abords de la station de Lalla Zitouna?; encore ne lui ai-je attribué que la valeur d'un déversement, étant donné que les couches jurassiques qui près de la station plongent vers le NE, se relèvent peu à peu lorsqu'on suit la route vers Ain Djemaa et arrivent finalement à plonger vers le SW. Il faut aussi citer le contact dont je rappelais plus haut l'existence, et qui montre le Trias en position anormale, signalé par M. L. Gentil au dj. Zalar, point que je ne connais pas. 1. Cetteesquisse est très schématisée : c’est ainsi que j'ai figuré comme entière- ment jurassique le dj. Zerhoun alors que l'on y rencontre un grès considéré comme Burdigalien par quelques auteurs : la preuve paléontologique n'en étant pas faite, il semble que ma figuration rende mieux compte des grandes lignes de la structure de la région. 2. Je rappelle que je fais abstraction de la nappe triasico-éocène qui repose sur le Néogène à la limite Nord de la région prérifaine. SB-S GP) XXT: p92. NAPPES DE CHARRIAGE DU SEBOU 153 CoxCLCSIONS. Je me rallie à la conception suivante: le système prérifan n'est pas autochtone ; le complexe charrié comprend les couches appartenant aux étages Domérien, Toarcien, Aalenien, Bajocien et leur couverture Néogène ; dans sa marche en avant, ce complexe qui a cheminé du N au S ou du NE au SW — Ia poussée dans ces directions est d’ailleurs manifeste — a entraîné du Trias gypso-salin qui en beaucoup de points le sépare des couches néogènes du détroit Sud-Rifain sur lesquelles il repose. Le front dj. Kefs-dj. Tratt constitue dans cette région la limite sud des nappes marocaines. Les anticlinaux dont j'ai signalé la présence sont donc des anticlinaux de nappe, de faux-plis. La racine de cette nappe doit être recherchée vers le Rif. L'âge de la mise en place de cette nappe est post-helvétien. En somme, les observations que j a pu faire dans la région confirment dans leurs grandes lignes les faits exposés par MM. L. Gentil, M. Lugeon et L. Joleaud. Cette hypothèse de l'exotisme de la région prérifaine est la plus vraisemblable dans l'état actuel de nos connaissances ; mais il ne faut pas se dissimuler que l'on n'est pas en pré- sence d'une certitude et que bien des recherches sont encore nécessaires pour être fixé à ce sujet. Je terminerai en indi- quant les points dont l'étude me parait devoir apporter une solution indiscutable du problème et qui sont : 1° L'étude stratigraphique du Jurassique de l’oued Beth. Il faudra chercher s'il y a ou non continuité entre ce Jurassique et celui du système prérifain ; 2° L'étude complète des couches de Beni Amar, au point de vue stratigraphique, et à celui de leur répartition géographique ; il serait très important notamment de savoir si elles se retrouvent vers le Rif : 3° L'examen minutieux du contact de la région prérifaine avec les dépôts néogènes du détroit Sud-Rifain ; 4° La connaissance de la région située au N et au NE du système prérifain. 154 FAUNE MARINE CONTEMPORAINE EN ALGÉRIE DE LA LIGNE DE RIVAGE DE 148 MÈTRES. PAR LE GÉNÉRAL de Lamothe ! (2% note) Dans une précédente note?, je m'étais borné à constater que toutes les espèces citées vivaient encore dans la Méditerrannée. L'étude de leur distribution dans l'Atlantique actuel et dans le Pliocène méditerranéen m'a conduit depuis à des conclusions intéressantes au point de vue de l'histoire du Quaternaire ancien. Mais, avant de les exposer, je ferai trois rectifications à la liste donnée. Aux #5 espèces qu'elle renferme, il y a lieu d'ajouter Litho- domus lithophaqus L., que j'ai recueilli dans des poudingues avec galets de l'Atlas, sur le plateau B. c. 43, situé à l'Est de la route de Maëlma à Saint-Charles, à la cote 1393. La détermination de Loripes Desmaresti PAyr. était basée sur un petit fragment du sommet de la valve gauche ; un nouvel examen conduit à admettre que ce fragment appartiendrait plutôt à Loripes lacteus L., espèce d’ailleurs très voisine, dont la première n’est peut être qu'une variété, et qui existe en abondance dans le Quaternaire algérien. Enfin, conformément aux conclusions d’un travail récent, J'ai admis que Pectunculus pilosus était une simple variété de P. glycimeris. Le tableau ci-après donne la liste rectifiée des 46 espèces ; je l’ai complétée en faisant suivre le nom de chacune d'elles, de l'indication des limites extrêmes de son habitat dans l’At- lantique, et des stations intermédiaires les plus intéressantes. Pour la Méditerranée, où toutes les espèces vivent sans exception, l'habitat n'a été indiqué que pour les deux espèces qui y vivent exclusivement, et pour Pecten maximus qu n’a encore été trouvé que sur la côte algérienne et à Tanger. Les lettres P et À, complétées par les indices à, c,i, indiquent 1. Note présentée à la séance du 22 mai 1922 (CR. somm., p. 111). 2. Général ne Lamorxe. Faune marine contemporaine en Algérie de la ligne de Rivage de 148 m. B. S.G.F., (4) XX, 1991. 3. Voir, pour l'emplacement exact, la carte de mon mémoire sur les anciennes lignes de Rivage du Sahel d'Alger. Mém. de la S. G. A. (4), T, n° 6. 1911. FA AO ER FAUNE DE LA LIGNE DE RIVAGE DE 148 M. 155 que les espèces ont été trouvées dans le Plaisancien ou l'As- tien d'Algérie, de Catalogne ou d'Italie !. TABLEAU DÉS ESPÈCES Gadinia Garnoti Payer. Archipel du Cap Vert Ai Donovania minima Mrc. Madère, Angleterre. Pc Ai var. turritellata Des. Marginella miliaria L. Portugal, Madère, Maroc, Canaries, Iles du Cap Vert. Pe Ai Nassa mutabilis L. Portugal, Maroc, Ca- naries, Sénégal. Pal er Al Nassa incrassata STRÔM. Finmark, Açores, Sé- négal (var. senegalen- sis). IE: lea Murex trunculus L. Côtes océaniques d’Es- pagne et Portugal, Ma- zagan (Maroc). Pa Purpura hæmastoma L. Brest, Mauritanie, Sé- négal, Gabon, Angola. Pi Ac Cerithium vulgatum Bruc. Canaries, Maroc, Séné- gal. Pape cr er Bittium reticulatum na Cosra. Norvège occidentale, | Madère, Canaries, Port-Etienne. Pa Pe Pi Bittium lacteum Puiz. Trouvé seulement à Inconnu dans Madère, aux Canaries le Pliocène, et à Mazagan. Littorina neritoides L. Norvège, Açores, Ma- roc, Canaries, Port- Etienne. JRYE A Alvania Montaqui Paye. Côtes méridionales d’Espagne, Madère. PcyPi Alvania cimex L. Le Croisic, Espagne et Portugal, Açores. PCA Eulima polita L. Méditerranée. PCYPi Phasianella pullus L. Angleterre, Saint-Malo, Açores, Canaries, Ma- zagan. Pa Pe:Pi Astralium rugosum L. De ja Gironde au Sud du Portugal, Açores, Canaries. Panier 1. Ouvrages consultés : vE Lamorxe et DaAurzex8erG. Les gîtes fossilifères des marnes plaisanciennes du Sahel d'Alger. B. S. G.F. (4), VII, 1907. ALMERA. Descripcion de los terrenos Pliocenicos de la cuenca del Bajo Llobregat y Llano de Barcelona. Barcelona 1894. Sacco. Molluschi dei Terreni terziarii del Piemonte e della Liguria. Torino 1872-1902. SEGUENZA. Formazioni lerziarie nella provincia di Reggio. Roma 1879. Gianoux. Les formations marines pliocènes et quaternaires de l'Italie du Sud et de la Sicile. Annales de l'Université de Lyon, 1913. Trochus zizyphinus L. Gibbula umbilicaris L. Trochocochlea turbinata Born. Fissurella italica Derer. Fissurella mamillata Rirsso. Dentalium vulqare pa Cosra. Anomia ephippium L. Pecten Jacobæus L. Peclen maximus L. Chlamys varia L: Chlamys opercularis L.. Modiola adriatica Lx. Lithodomus lithophagus L. Arca diluvi Lx. Arca barbala L. Pectunculus cor. L. Pectuneulus glycimeris L. var, pilosa L. Nucula nucleus L. DE LAMOTHE Norvège occidentale, Orcades, Madère, Ca- naries. Méditerranée. Portugal, Canaries. Îles du Cap Vert Angleterre, Saint-Malo, Mazagan. - Des côtes de Belgique au Portugal. Du Finmark au Maroc, Madère, Port-Etienne. Canaries, Iles du Cap Vert(var.Keppelianus) Norvège occidentale, Angleterre, Madère, Canaries, Maroc, Ouest du Soudan, Oran, Tanger. Norvège occidentale, Angleterre, Côtes d’Espagne et Portu- _gal, Maroc, Port- Etienne, Sénégal. Des Iles Lofoten aux Açores, Madère, Ca- naries, Sénégal. Côtes d'Angleterre jusqu'au détroit de Gibraltar. Signalé seulement à Rufisque (Sénégal). Cadix, Maroc, Iles du Cap Vert. Portugal et côtes mé- ridionales d’Espagne, Iles du Cap Vert. Dans l’Atlanlique n’est connu que de Mazagan. Le type existe dans l’A- tlantique depuis la Norvège occidentale jusqu'au Sénégal. La variété pilosa consi- dérée autrefois comme spéciale à la Méditer- ranée a été trouvée au Cap Cantin (Maroc). Des îles Lofoten au Portugal, Mazagan. Habite aussi Le Cap. Pa Connu du Pléistocène seulement. Ai Pa Pc Pi FasPet ? Pa Pe Pi Pa P: PP Pa Pe Pi Pare cal Pa Pi Pi Ac Pa Pe Pi Pe Pi Pat Pis Ae Ré IÈo [Pt Pa Pe Pi FAUNE DE LA Lembulus pella L. Woodia digilaria L. Cardium papillosum Por. Cardium edule L. Cardium tuberculatum L. Chama gryphoides L. Venus casina L. Venus gallina L. Venus verrucosa L. Venerupis irus L. Donazx trunculus L. Loripes lacteus L. LIGNE DE RIVAGE DE 148 M. Côtés méridionales d'Espagne seulement. Golfe de Gascogne et Ouest du Maroc. De la Manche aux Acores, Madère, Cana- ries. Maroc, Sénégal. Du Finmark et de l’Is- lande aux Canaries, Maroc, Cap Blanc, Sé- négal. Manche, Portugal, Ma- dère, Canaries. Portugal, Açores, (Ca- naries, Sénégal etIles du Cap Vert. De Kastnäss (Norvège), à Madère et aux Ca- naries. Islande et Finmark jusqu'au Maroc. De l'Irlande à Madère, Canaries, Maroc, Port- Etienne, Sénégal. Ha- bite aussi le Cap. Angleterre à Gibraltar, Madère, Canaries, Ma- roc, Port-Etienne. Angleterre (rare),Côtes de France, Mazagan. Côtes d'Angleterre jus- quà Madère, Cana- ries, Maroc, Cap d’Ar- euin, [les du Cap Vert. Habite aussi le Cap. PanPce Er Pa Par Peel: PcerPr PARPeRlI PeyPi Ce tableau met en évidence quelques faits intéressants. 1° Les 46 espèces citées ont toutes vécu dans le Pliocène ancien de la Méditerranée occidentale, à l'exception de Grhbula umbilicaris et de Bitium lacteum qui n’ont encore été cités que du Post-Pliocène. Il y a lieu, en outre, de faire des réserves sur Dentalium vulgare, en raison des incertitudes de la synonymie des espèces fossiles de ce genre, et sur Pecten maximus dont l'existence dans le Pliocène ancien de la Méditerranée, ne paraît pas certaine. 2° Toutes les espèces habitent encore la. Méditerranée et notam- ment la côte algérienne, où la température moyenne de la surface atteint 18-19. 3° Toutes à l'exception d'£ulima polita et de Gihbula umbilicaris, habitent également l'Océan Atlantique sur les côtes d'Europe et de l'Afrique occidentale. e 158 DE LAMOTHE 4 La distribution dans l'Atlantique des 44 espèces qui ÿ vivent, présente des particularités remarquables. Toutes ont été recueillies entre la rive méridionale du golfe de Gascogne et le Sénégal ; la plupart ont dans cette zone leur principal habitat. La température de la mer est de 15-16° sur les côtes sep- tentrionales de la Péninsule Ibérique, de 18-19 entre les Açores et la côte marocaine jusqu'au Cap Blanc, de 20-21° à Madère et aux Canaries, de 24° au Sénégal et aux Iles du Cap Vert. 5° Sur les 44 espèces a) 39 habitent entre les Açores, Madère, les Canaries et la côte du Maroc au Sud du détroit de Gibraltar ; 15 parmi elles descendent jusqu'au Sénégal : Purpura hæmasloma descend même jusqu’au Sud de l’Equateur, et vit dans le golfe de Guinée où la température moyenne de la meratteint 27° ; b) 3 espèces: Gadinia Garnoti, Lithodomus lUithophagus et Fissu- rella ilalica n’ont encore été trouvées qu'aux Iles du Cap Vert ou au Sénégal ; c) 2 espèces habitent exclusivement au Nord du détroit : Dentalium vulgare, Lembulus pella. 6° Sur les 44 espèces : a) 37 remontent au Nord du détroit jusqu'au golfe de Gascogne ; 23 jusqu'aux côtes d'Angleterre et de la mer du Nord ; 7 jusqu'au voisinage du cercle polaire: Massa incrassala, Anomia ephippium, Chlamys opercularis, Nucula nucleus, Cardium edule, Venus casina, Venus gallina ; b) 7 espèces n'ont pas encore été trouvées au Nord du détroit : Gadinia Garnoti, Cerithium vulqatum, Bittium lacteum, Fissurella italica, Pecten Jacobæus, Lithodomus lithophaqus, Pectunculus Cor. CONCLUSIONS. Les Mollusques trouvés dans le niveau de 148 m. vivent encore tous sur le littoral algérien dans des eaux dont la tem- pérature moyenne est de 18-19°, et presque tous au Sud du détroit de Gibraltar dans des eaux dont la température est comprise entre 18 et 21° ; en outre, ils ont presque tous vécu dans le Pliocène ancien de la Méditerranée occidentale, avec des espèces et même des genres dont les représentants ne se trouvent plus que sur les côtes du Sénégal et de la Guinée, dans des mers plus chaudes de 4-6°. Le rapprochement de ces trois faits conduit à admettre que la température moyenne de la mer sur la côte algérienne, à l'époque du niveau de 148 m,, ne pouvait pas être inférieure à la température actuelle, et devait même être un peu plus élevée. Cette dernière conclusion est corroborée par le fait suivant : FAUNE DE LA LIGNE DE RIVAGE DE 148 M. 159 _ L'existence dans le niveau de 143 m., de Sérombus bubonius et d’un grand Cône, voisin de C. festudinarius, sinonidentique à ce dernier, ne paraît pas douteuse. Le Cône a été trouvé près d'Oran à une altitude de 160 m., et a habité l'Algérie jusqu'à la fin du niveau de 18 m. ; quant au Strombe, son identité avec Sf. coronatus du Pliocène semble établie !, et comme d'autre part il existait en Italie dans le niveau de 100 m., on peut en conclure qu'il a également vécu dans la Méditer- ranée après le Pliocène, jusquà la fin du niveau de 18 m. Or, ces deux espèces ne vivent plus qu'au Sud des Canaries, dans des eaux dont la température moyenne est comprise entre 20 et 26°, et ne descend pas dans la saison froide en dessous de 18-19°. La détermination de la température moyenne ne suffit pas toutefois, pour permettre de préciser les conditions climaté- riques dans lesquelles vivaient les espèces. Il existe un autre facteur, dont le rôle n’a pas encore été signalé, à ma con- naissance du moins, et dont l'influence est peut-être prépon- dérante, au point de vue de la distribution des Mollusques qui vivent à de faibles profondeurs le long des côtes : c’est l’am- plitude des variations annuelles de la température de la mer, représentée par l'écart entre le maximum estival et le minimum hivernal. Pour permettre d'apprécier son importance, Je citerai quelques écarts relevés sur les côtes où habitent actuellement les Mollusques du niveau de 148 m.?, En Algérie l’écart est de 10°, la température de la mer variant de 24°en août à 14° en février; sur la côte de Pro- vence, il atteint 13° ; aux Canaries, il est de 3-4° (été 23°, hiver 19°): à l’archipel du Cap Vert, il est de 4° (été 26°, hiver 22°) ; à l'entrée du détroit, il est de 7 environ (été 21°, hiver 14°) ; dans le golfe de Gascogne, il atteint 7° (été 19, hiver 12°); sur les côtes occidentales de la mer du Nord, à l'Est de Norwich, il est de 11° (été 16°, hiver 5°); enfin, au Cap Nord, 1l est de T° (été 9°, hiver 2°). Ces variations de la température annuelle ne paraissent pas avoir nui au développement des espèces citées dans le tableau, mais on conçoit que d’autres espèces pouvant indifféremment vivre dans des eaux très froides (4-5°) ou très chaudes 1. Px. DAurzeNBErRG. Contribution à la faune malacologique du Cameroun, Revue zoolog. africaine, IX, Bruxelles, 1921. 2. Scxorr. Geographie des Atlantischen Ocean. Hambourg, 1912. 160 DE LAMOTIE (20° et plus) ne puissent pas supporter des variations saison- nières aussi fortes, et ne puissent vivre que dans des eaux dont la température, froide ou chaude, reste à peu près constante quelle que soit la saison. Cest très probablement pour cette raison que S. bubonius, Conus testudinarius et un certain nombre d'autres espèces dont J'ai donné la liste dans mon mémoire de 1911 {p. 229), ont disparu de la Méditerranée après le niveau de 18 m. A l'exception de Tapes rhomboides Penn, dont la disparition de la Méditerranée est d’ailleurs controversée, ces espèces vivent aujourd'hui au Sud des Canaries, dans des mers dont la tem- pérature estivale est égale ou à peine supérieure à celle de la côte algérienne, mais où les écarts annuels ne dépassent pas 4-59, et où la température moyenne est par suite plus élevée. Il semble évident que si ces espèces avaient pu supporter des écarts plus considérables, elles auraient encore des représen- tants sur les côtes Joe de la Méditerranée où la tempéra- ture de la mer en été s'élève à 24° à Alger, à 20? à Tunis, à 26° en Egypte. On peut, je crois, conclure de cet ensemble de faits, qu'à l’époque du niveau de 148 m., la température de la mer en été sur la côte algérienne était sex différente de celle qui y règne actuellement, mais que les variations saisonnières y eu beaucoup “ne faibles ; la moyenne annuelle devait par suite se rapprocher de celle des Canaries qui est de 20-210. Cette situation s'est prolongée jusqu’à la fin du niveau de 18 m., et c'est seulement à partir de ce niveau que les variations saison- nières, en prenant une importance plus grande, ont provoqué la disparition dans la Méditerranée d'un certain nombre d'es- pèces qui habitent aujourd'hui exclusivement dans les mers chaudes. Cette conclusion doit très probablement s'appliquer également à la rive nord de la Méditerranée occidentale, où, à l'époque du niveau de 18 m. vivaient encore le Strombe et le grand Cône. La température en été y était un peu moins chaude qu'en Algé- rie, mais la température hivernale devait être ae élevée qu ‘aujourd’ hui. Il n'est pas impossible, toutefois, qu’ à l’époque du maximum d'extension des glaciers alpins qui correspond aux lignes de Rivage de 60 ou de 100 m., la température de Ja mer sur les côtes septentrionales se soit légèrement abaissée, surtout en hiver, et que quelques espèces aient cessé momenta- nément de les habiter. FAUNE DE LA LIGNE DE RIVAGE DE 148 M. 161 Je ne crois pas que l'on puisse actuellement donner une explication complète des changements successifs de la tempé- rature de la Méditerranée depuis le Pliocène ancien, en raison’ de notre ignorance de la répartition des terres et des mers pendant le Pliocène et le Quaternaire, et des variations qu'ont subies les climats continentaux. Je me bornerai donc, en m’ap- puyant sur les données qui précèdent, à indiquer brièvement les causes qui me paraissent avoir joué un rôle prépondérant. Pendant le Pliocène ancien, la température moyenne de la Méditerranée occidentale, devait être au moins égale à celle des mers du Sénégal et de la Guinée et comprise entre 24 et 27°. Une température aussi élevée ne peut s'expliquer que par un climat général plus chaud, et par l'absence à peu près com- plète de communications entre l'Atlantique et les mers polaires de l'hémisphère nord. On est ainsi conduit à admettre l'existence entre le Groënland et l'Ecosse, sur l'emplacement des seuils sous-marins Wyville-Thomson et Féroë-Islande, d'une barrière à peu près continue, et dont l'altitude était au moins égale à celle de la mer à cette époque ; la Manche devait également être fermée. Les courants chauds venant de l'Ouest, s'ils existaient à cette époque, devaient atteindre les côtes d'Europe sans avoir été refroidis par les eaux polaires, et ils ont pu par suite contri- buer à resserrer les limites des écarts de température dans la Méditerranée. La disparition après le Pliocène ancien des espèces et genres caractéristiques des mers chaudes s'explique par une simple diminution de la température moyenne de la Méditerranée, consécutive à un refroidissement du climat général, quelle qu’en soit d’ailleurs la cause réeile. Les limites de cette tempéra- ture qui étaient comprises entre 24 et 27°, sont tombées à 21 et 24°, nombres qui correspondent aux limites actuelles entre les Canaries et le Cap Vert; mais comme les écarts saisonniers ont dü, pour les raisons données plus haut, demeurer très faibles jusqu’à la fin du niveau de 18 m., il faut logiquement en conclure que la barrière du Nord a subsisté pendant toute cetle période. Les communications entre l’At- lantique et les mers polaires étant dans ces conditions nulles ou très réduites, les eaux du courant équatorial, dont l’exis- tence pendant le Post-Pliocène ne paraît pas douteuse, ont pu atteindre l'Europe sans avoir été refroidies par les eaux polaires, sans avoir perdu une partie de leur volume en s'étendant comme elles le font aujourd'hui vers l'extrême Nord, et après un trajet peut-être plus direct ; il est donc probable qu'elles 28 février 1923. Bull=Soc.seol nr. (4), XXII" HE d PRESS DE Re LES 2 DE es DE AL SRE RS Last Gr, Hi HO RE PMR RON ER TRE PAT AE RAT à 162 : DE LAMOTHÉ ont pénétré dans la Méditerranée avec une température moyenne notablement supérieure à celle de 17-18° qu’elles possèdent actuellement à l'entrée du détroit, et que les écarts annuels ne dépassaient pas 2-3°. On conçoit que grâce à cette intervention les écarts annuels de la température de la Méditerranée aient pu se maintenir dans les limites très étroites compatibles avec l'existence des espèces sub-tropicales. Cette situation est restée à peu près la même, malgré les oscillations du niveau de la mer, jusqu’à la fin de la ligne de rivage de 18 m. À cette époque, la disparition |presque com- plète de la barrière du Nord, et son remplacement par les seuils sous-marins actuels, a ouvert une large communication entre l'Atlantique et les mers polaires ; l'abondance des eaux froides a alors déterminé un nouvel abaissement de la température du courant équatorial ; en même temps ce courant s’affaiblissait en poussant des rameaux vers l’extrême Nord. Par suite de la diminution de son volume et du refroidissement de ses eaux, la température moyenne du courant principal à son entrée dans le détroit est tombée à 17-18° seulement et ses tempéra- tures extrêmes ont été séparées par un intervalle de T° ; l’action régulatrice qu'il exerçait sur les eaux de la Méditerranée s’est trouvée par suite très affaiblie, surtout en hiver. La tempé- rature estivale de la mer algérienne n’a peut-être pas varié, mais la température hivernale a baissé, ainsi que la température moyenne ; en même temps les écarts annuels v ont augmenté d'une façon sensible. La disparition de la Méditerranée d’un certain nombre d'espèces, le Strombe et le grand Cône notamment, a été la conséquence de ces changements. Quelques-unes cependant, et en particulier ÂNassa circumecincta et N. gibbosula se sont réfugiées dans la Méditerranée orientale, où la mer est plus chaude en été et moins froide en hiver. Je ferai remarquer, en terminant, que la présence dans le niveau de 148 m. des sept espèces qui remontent actuellement jusqu’au Nord du Cercle polaire, n'autorise nullement à en conclure qne le climat marin était plus froid. Ces mêmes espèces, en effet, habitaient déjà le Pliocène ancien. de la Médi- terranée, et habitent encore sur les côtes de Mauritanie et du Sénégal. D'autre part, beaucoup de Mollusques qualifiés de côtiers ont une grande distribution géographique et bathymétrique, et peuvent vivre indifféremment dans des milieux dont la tempé- FAUNE DE LA LIGNE DE RIVAGE DE 148 M. 163 rature et la profondeur sont très différentes. On conçoit donc qu'à partir du moment où des communications permanentes ou plus faciles se sont établies entre l'Atlantique et les mers du Nord, un certain nombre d'espèces vivant dans ces mers aient pu se déplacer vers le Sud ; les unes sont descendues à des profon- deurs de plus en plus grandes parce qu’elles ne pouvaient vivre que dans des eaux très froides, les autres se sont déplacées le long des côtes, en s’acclimatant progressivement dans des eaux plus chaudes. Réciproquement, beaucoup d'espèces des régions tempérées ont remonté vers les hautes latitudes, sous l’action des courants venant du Sud, et vivent depuis dans des mers beaucoup plus froides. En réalité, on ne peut tirer aucune conclusion, au point de vue des anciens climats quaternaires, du seul fait de la présence dans un dépôt de cette époque, de Mollusques marins vivant aujourd'hui, soit dans les mers polaires, soit dans les mers tropicales. 164 OBSERVATIONS SUR LE (CALCAIRE PISOLITHIQUE DE VERTUS ET DU MonT-AIMËÉ (MARNE) PAR P. Jodot, L. Joleaud, P. Lemoine -et P. Teilhard de Chardin !. L'ensemble des deux lambeaux de Calcaire pisolithique de Ver- tus et du Mont-Aimé, constitue le témoin le plus important de ce terrain conservé dans le Bassin de Paris (Fig. 1). Il nous a done semblé que son étude pouvait, mieux que celle de tous les autres petits lambeaux épars dans cette région, don- ner la solution des problèmes qui se posent à propos du Calcaire pisolithique ?. Les COUCHES DE BASE. — Partout où l’on peut observer le con- tactde-la Craie et du Calcaire pisolithique, notamment au Mont- Aimé, sur le flanc sud-ouest de la butte, et au-dessus de Vertus, dans l’ancien chemin de Grandmont, on trouve une assise mar- neuse, contenant des restes de végétaux, des dents et des écailles de Poissons, des fragments de carapace de Tortues. Au Mont-Aimé, cette assise mesure 3 à 4 m. d'épaisseur ; à Vertus, elle est réduite à 80 cm. ou 1 m. Quelques galets de silex provenant de la Craie et fortement altérés en surface sont disséminés dans toute l'épaisseur de cette formation. LEs DEUX FACIÈS DU CALCAIRE PISOLITHIQUE. — Au-dessus de ces couches argileuses de base, le calcaire pisolithique de la région de Vertus et du Mont-Aimé, présente deux faciès très nets. 1° Un faciès, que nous désignerons sous le nom de calcaires bien lités est constitué par des bancs de calcaires durs, souvent cristallins, alternant avec des délits marneux ou sableux. Les fossiles y sont assez rares. Ce calcaire a été décrit par Viquesnel (1838, p. 296), qui l’a vu au Mont-Aimé. « La roche partagée en lits inégaux de 0 m. 30 à 3 m. d'épaisseur est d'un blanc sale, très compacte, à cassure inégale. » Ce géologue n'y avait pas trouvé de fossiles. | 1. Note présentée à la séance du 8 mai 1922. 2. Cette note a été rédigée à la suite d'une excursion commune sur le terrain. Si les faits que nous avons observés ne sont pas absolument nouveaux, car Viques- NEL les avait déjà très bien décrits en 1838, l'explication que nous en proposons est certainement nouvelle. _ CALCAIRE PISOLITHIQUE 165 (] 4Kil 2 kil Ce ES Æ ne ruisseau \ Ex. 1. — CARTE DES ENVIRONS DE VERTUS. Le grisé marque les affleurements de Montien et les nombres en chiffres gras indiquent les cotes de base de ce terrain. Le trait discontinu correspond à la courbe de niveau de 200 mètres du thalweg prémontien. 20 Le faciès des calcaires pisolithiques proprement dits, où abondent les empreintes de fossiles, est souvent une véritable lumachelle. Il a également été vu, par Viquesnel, au Mont-Aimé 166 P. JODOT, L. JOLEAUD, P. LEMOINE ET P. TEILHARD et décrit comme un « calcaire blanc-jaunâtre, composé de moules intérieurs de coquilles réunies par un ciment calcaire peu abondant. Cette pierre est exploitée au plateau de la Madelaine et employée sous le nom de « pierre de Faloise ». La répartition géographique des deux faciès qui, dès 1838, avait attiré l'attention de Viquesnel, est très intéressante. Il y a lieu, pour l'étudier, d'examiner successivement les localités ci-après : Mont-Aimé, Bois de Cormont, carrières au Sud de la Madelaine, chemin creux de Grandmont. A. Moxt-Aimé. — En abordant la description du Mont-Aimé, il convient tout d’abord de rappeler la coupe de cette colline telle qu'elle a été donnée par Viquesnel : Coure pu MontT-AIMÉ D'APRÈS VIQUESNEL. Alt. : 240 mètres. | 10. Calcaire compact. B! 9. Calcaire blane-jaunâtre avec moules de coquilles (pierre de Faloise). 8. Calcaire compact bien lité !. 7. Marne blanchâtre. A 6. Calcaire compact, gris-jaunâtre, poudinguiforme, contenant une immense quantité de débris de coquillages ef des nodules de calcaire blanc, friable, de toute grosseur... . ......... 0 m.60 = 5. Marne gris-jaunâtre, argileuse, sans fossiles. ...... 0 m. 60 IMAC MARNE CAlCAIRE ESS Re A rie tn A ME 0 m. 30 &\ 3. Alternance de marne et de calcaire marneux feuilleté, cn renfermant des traces noirâtres de débris végétaux. 0 m. 90 m) 2. Marne argileuse, gris-ardoise, employée comme 3 engrais après la combustion....... RAS Re ee AE F0 mao SG) 1. Marne arsileuse Jaunâtre2 2,22 MUR AE de 2) À Cirate À, Au Mont-Aimé, il est effectivement très net que les deux faciès du Calcaire pisolithique sont superposés l’un à l’autre, le faciès des calcaires lités se développant vers la base et le faciès fossilifére de Faloise se trouvant au sommet. On y voit appa- 1. A la base de ce calcaire, Viquesnel signale un banc (7 bis) rempli de fos- siles et visible sur le bord ouest du Mont-Aimé. 2. Viquesnel ne donne que 18 m. (60 pieds) à l'ensemble des couches pisoli- thiques. 3. Ch. d'Orbigny (1838) a donné une coupe analogue quoique plus schématique. Au-dessus de la Craie : 1° Argile et sable, 1 m. 50. 2° Calcaire marin s’élevant jusqu’au sommet du côteau15 à 20 mètres, CALCAIRE PISOLITHIQUE 167 raître, sur le front des carrières, au milieu des calcaires lités, à partir d’une certaine hauteur, des lentilles de calcaires coquil- liers ; celles-ci finissent par prédominer et l’on passe ainsi insen- siblement à 10 m. environ au-dessus de la base de la série, au faciès de Faloise. D'ailleurs, les assises de calcaires lités pré- sentent en général dès la base des terminaisons en biseau. Le Calcaire pisolithique offre l'aspect habituel du Calcaire grossier lutétien, avec dissolution des tests en aragonite. Les principaux genres représentés sont : Corbis, Campanile, etc. Ce faciès de Faloise paraît d’ailleurs beaucoup plus développé sur le bord nord du Mont-Aimé, près du donjon, que sur le bord sud, près du puits gallo-romain (Fig. 2). SE NW R urnes Longueur Hauteurs exagerees 5 fos. ES Pierre de lalorse EE Cakarres tés = Argies Craie Fre. 2. — Coure pu Mont-A1Imé. B. Bois pe Cormonr. — Les mêmes faits sont encore très nets au bois de Cormont. Sur le bord oriental, le faciès coquillier parait seul visible et c’est lui qui est connu sous le nom de pierre de Faloise !. Par contre, sur le bord occidental, on ne voit guère que le faciès des calcaires bien lités, qui ont été exploités dans une série de carrières (Fig. 3). GC. CARRIÈRES AU SUD DE LA MADELAINE. ant d'examiner les coupes que l’on peut maintenant relever dans les carrières au Sud de la Madelaine, il y a lieu de se reporter encore à la suc- cession, donnée par Viquesnel, des carrières au Sud de la ferme de la Madelaine ; car ce géologue a vu ici des exploitations en pleine activité, là où il n'existe plus aujourd’hui que des carrières éboulées et à den remblayées. Ses indications doivent être com- plétées par celles recueillies un peu plus tard par Hébert (1849, p. 702). 1. Ilest probable que tous les fossiles étiquetés Faloise dans les collections proviennent de cette localité. 168 COM AE P. JODOT, L. JOLEAUD, P. LEMOINE ET P. TEILHARD COUPE DU BORD OUEST DU PLATEAU DE LA MADELAINE, Sables quartzeux à gros grains, avec lits de grès....... SM Argile alluvionneuse noire sans fossiles... ............. 4 m. Calcaire compact analogue au n° 10 du Mont-Aimé. Pierre de Faloise analogue au n° 9 du Mont-Aimé, en deuxbancs/de 3m 60 4m: 90 envi er Re NES 6 m. (recouvert par un calcaire compact à Venericardia, 2 m. 70 à 2m. 40). . Calcaire en bancs bien lités, analogues au n° 8 du Mont-Aimé. Marne jaunâtre et grisätre sans fossiles (exploitée jadis pour cendres à Maison-Oudin). Lo Madeleine E Bois de Cormont 220 50 loo 150 200 Longueurs “ Sparnacien Heulteurs exagerees 5fois Fic. 3. — Coupe DE 14 MADELAINE ET DE LA FALOISE. (Pour la légende, voir fig. 2). L’épaisseur totale serait, d’après la note de Viquesnel, de 45 m. (150 pieds), sur le revers occidental, et de 12 m. (40 pieds), sur le revers oriental. Il estévident qu'il y a interversion de nombres, et que ce géologue a voulu dire 45 m. sur le revers oriental (côté Vertus) et 12 m. sur le revers occidental (côté forêt de Vertus). D. CnemiN cREUx DE GRANDMONT. — Des indications assez exactes ont été également données par Viquesnel sur la strati- graphie des assises de la montée du chemin creux de Vertus à Grandmont et à Villers-aux-Bois. Il a noté en ce point la suc- cession suivante : 3. 2. Alternance de sables marneux et de calcaire mar- neux avec un banCAoss lee RE AR Eee TMS OUE Calcaire coquillier avec silex et empreintes de co- quifles tue RENDRA ner RTE PE SNO MAS O Marne argileuse ocracée et jaunâtre...... L'ETRSARNE Pa 0NMmEe 00 Craie. Un sondage aurait montré à Hébert (1848, p. 393), que le Calcaire pisohthique avait ici une épaisseur totale de 20 mètres, CALCAITRE PISOLITHIQUE 169 Viquesnel a assimilé les couches n° 3 à la pierre de Faloise. Mais il convient de noter qu'aujourd'hui on voit ici, dans une série de carrières des calcaires bien lités surmonter les calcaires fossilifères. Voici d'ailleurs la coupe que nous avons relevée (Fig. #) : 9. Bancs marneux passant à des bancs de calcaires cristallins à aspects sableux, avec moules de Campa- nile, dents d'Odontaspis, Belemnitella roulée {cette assise est exploitée sur le sommet du plateau). 4. Calcaires crayeux, dureis à la partie supérieure, à Nucula, Cerithium, Cardila. 3. Calcaires grossiers cristallins à U{eria, avec parties lumachelliques au sommet et intercalations delits argi- leuxrblenétresoutblanchatres nee tar 1 m. 40 Poudingue de silex de craie cimenté par du calcaire avec Lima, Cardium, Bryozoaires, Polypiers, dents de Squales, fragments de carapace de Tortues.......... O0 m. 30 1. Argile sableuse brune, avec débris de Poissons, Ostrea, petits Bryozoaires et quelques galets desilex........ 0 m. 60 Craie blanche à silex devenant marneuse au sommet. Le] L'assise 5 est constituée par des bancs bien lités à allure toujours plus ou moins lenticulaire. Les couches plongent ici très légèrement vers l'Est. Dans cette même région, Meugy (1873) avait déjà relevé la coupe ci-après : 4. Calcaire compact. sn Bancs tendres /friables ataspect siliceux 4000 4 à 5 m. 2. Pierre-de-Faloise......:. RE NS Met CA PT OA PRE ln? Vemederslaise avec quelques cles 270. 0 m. 80 Craie blanche. Un puits aurait montré ici la présence de 35 m. de Calcaire pisolithique. Malheureusement, nous ne connaissons, ni l’empla- placement exact de ce puits, ni sa cote de départ. Plus à l’ouest, sur le bord de l’affleurement, à 100 m. de la forêt de Vertus, viennent des calcaires blancs jaunâtres avec silex noirs et moules de Venericardia, puis des calcaires en plaquettes. Ces diverses couches nous ont paru reposer directement sur la Craie!. Ainsi dans cette région, le faciès de la pierre de Faloise, 1. Il convient de rappeler, que tel n’estipas l'avis de Meugy (1873). Ce savant pensait que la pierre de Faloise était en relation avec un sable blanc qui appa- raît au fond des excavations ouvertes sur le plateau (Patis de Vertus). Au-dessus de la Craie, il y aurait des alternances de sables blancs et de grès calcaires, sans fossiles (pierre plate), surmontées par 2 m. 50 de pierre de Faloise. Ces sables blancs avaient été assimilés par Meugy aux sables de Rilly, mais nous pensons que ce sont des sables de Fontainebleau, tombés dans des poches, à moins que ce ne soit du Sparnacien. En effet aux environs de Montmort (15 km. W de Vertus), nous avons vu en place des sables bleu-grisatres et des grès stratifiés incontes- tablement en place et d'âge sparnacien, 170 P. JODOT, L. JOLEAUD, P. LEMOINE ET P. TEILHARD n’existerait pas, par suite de la substitution graduelle au calcaire coquillier des calcaires lités dans lesquels subsiste ici une partie de la faune de Faloise. Nous sommes ainsi amenés à penser que la limite du faciès de la Faloise serait approximativement parallèle à la cuesta actuelle. JE ateau de Grandrmont Chemin creux ae Vertus a Grenamont FiG. 4. — CHEMIN GREUX DE GRANDMONT À VERTUS. Les chiffres correspondent aux numéros des couches de la coupe (p. 169). ALTITUDE DE LA BASE DU MONTIEN. — Il est assez difficile d’avoir des données extrêmement précises sur l'altitude de la base du Montien dans les différentes localités. On peut toutefois indiquer les nombres approximatifs suivants : Mont-Aimé. Fontaine de Saint-Leu, 197 mètres. — Extrémité orientale, 203 mètres. == — occidentale, 200 mètres. Cormont. Bord méridional, 200 mètres. — — oriental, 188 mètres. — — occidental, 219 mètres. Le Grand-Mont. Descente de Vertus, 180 mètres. — R. de Mesnil, 215 mètres. — R. de Plessis, 200 mètres. Les courbes réunissant ces quelques cotes amorcent nettement un thalweg dirigé du Sud vers le Nord. IL faut noter d’ailleurs que les couches montiennes paraissent présenter un léger plongement dans les directions qu'indique la carte ci-dessus (Fig. 1). ÉPAISSEUR DU CALCAIRE PISOLITHIQUE. — L’épaisseur du Calcaire pisolithique dans la région paraît extrêmement variable : Mont Arme «Bordisud PM Ne 10 m. (216 à 206) — Bord! mord rer Ares . 43 m. (240 à 197 Cormont, Bord este PA RE RRARERRR 32 m. (217 à 185) — Fa lo1se eee RENE Re 11m. (226, 2215) — Bord ouest} RE rsr 2m, (217 à 215) La Madelaine, Bord est............. SAIS 12 m. [Viquesnel] CALCAIRE PISOLITHIQUE 471 La Madelaine, Bord ouest................. 45m. [Viquesnel] Grande Mont Sudi PE NERENENS ATEN 37 m. (207 @ 170) 39 m. (225 à 190) plus de 20 m. [Hébert] 35 m. |[Meugy] ROUES SR Rte 18 m. (188-170) N'euXS Cam BRON de ee Messe € LE CALCAIRE PISOLITHIQUE EST DOMINÉ PAR LA CRAIE. — Un autre fait curieux, dont on a l'impression très nette sur le terrain, réside dans la localisation des lambeaux de Calcaire pisolithique au milieu d’une sorte de cuvette que des escarpements crétacés dominent de toutes parts. Déjà, Viquesnelavait écrit : « Il en résulte que la partie inférieure du Calcaire pisolithique est adossé à la Craie, tandis que la partie supérieure repose directement sur la Craie ». Le fait est observable d’une façon rigoureuse au Bois de la Houppe, où le Calcaire pisolithique se trouve à l'altitude de 213 m., alors que la Craie s'élève jusque vers 230 m. Cette dis- position topographique est tellement accusée que, même sile Cal- caire pisolithique avait eu son épaisseur maximum (40 m.) à Grandmont, ce qui paraît invraisemblable, son sommet aurait été situé à 188 + 40 — 228 m. et resterait par conséquent encore dominé par la Craie (Fig. 5)!. De toutes parts, d’ailleurs on a l'impression que la Craie forme des collines dominant le Pisolithique : les petits mamelons 207 au N d’Etrechy témoignent d’un relèvement de la Craie dans cette direction et 1l en est de même pour Courmont (210 m.), Toulon (239 m. ?),le Mont-Août (221 m.). Nw SE La Madelaine Erendraont Vieux-Camp Bors de le Houppe 240 = — _——— ———— Longueurs* 100 200 300 400 500 A RE NP NAT Peer Us defense Heuleurs exagerées 5 fois ES Meulière Alluvrons anciennes F1G. 5. — Coupe DE LA MADELAINE AU Bois DE LA Houwupps. (Pour la légenae voir fig. 2 et 3) Le CALCAIRE PISOLITHIQUE S'EST FORMÉ DANS UN THALWEG DOMINÉ DE TOUTES PARTS PAR LA CRAIE. — Il paraît résulter de ces diverses observations les données ci-après : 1. Déjà Hésenrr (1549, p. 503), après Wirp (in Ronvor 1842), avait écrit : « Le Calcaire pisolithique se trouve adossé de la manière la plus incontestable à la Craie, qui s'élève au moins à 230 m. au Bois de la Houppe ». 472 P. JODOT, L. JOLEAUD, P. LEMOINE ET P. TEILHARD 1° Le substratum sur lequel repose le Calcaire pisolithique a encore actuellement la forme d'un thalweg sensiblement SSW- NNE, dont l’axe passerait au voisinage 4 Mont-Aimé. 2° Le Calcaire pisolithique est venu remplir ce thalweg. 3° L’épaisseur du Calcaire pisolithique varie très rapidement, quand on se déplace du bord vers l’axe de ce thalweg, que l’on parte de l'Ouest, vers Grandmont, ou de l'Est, sur le revers nord- oriental du Mont-Aimé. 4° Les faciès de calcaires bien lités restent des faciès littoraux, avec trous d'Annélides ; ils renferment peu de fossiles et sont surtout développés vers les bords, tandis que le faciès des cal- caires fossilifères est localisé vers l’axe probable du thalweg. Ainsi, l’on est amené à admettre la localisation originelle du Calcaire pisolithique à peu près sur l'emplacement des lambeaux actuels. [1 paraît impossible de croire, avec les auteurs anciens, à son extension indéfinie vers l'Ouest let à sa continuité primitive avec le lambeau le plus voisin, celui de Meudon. On arrive ainsi à cette conclusion que le Galcaire pisolithique s'est formé dans un thalwes. CONCLUSIONS (GÉNÉRALITÉ DU MODE DE FORMATION DU CALCAIRE PISOLITHIQUE DU BASSIN DE PARIS DANS D'ANCIENS THALWEGS. — Le mode de for- mation des lambeaux de Montien de Vertus et du Mont-Aimé permet de se rendre compte des conditions de dépôt qui ont pré- sidé à la genèse des Calcaires pisolithiques du Bassin de Paris. En effet, dans la plupart des gisements connus, ces calcaires, adossés à la Craie, forment contre celle-ci de véritables placages. Le fait est très net, pour les gisements de Laversines, d'Ambleville, de Montainville, de Vigny. En ce dernier point, l’adossement est tel, que la Craie paraît superposée au Calcaire pisolithique et que, pour expliquer ce fait, l'un de nous°? avait pensé à faire du Calcaire pisolithique un faciès latéral de la Craie. Le Calcaire pisolithique nous apparaît actuellement formé par- tout dans des thalwegs préexistants qu'il a remplis. Il témoigne donc d’une topographie prémontienne déterminée par un réseau fluviatile prémontien. Ses lambeaux doivent donc être normale- ment, et ils sont en fait étroitement localisés dans l’espace, des- 1. Il y a d'ailleurs à l'ancienne manière de voir une autre difficulté, qui Lient à admettre la dénudation de plusieurs centaines de kilomètres carrés de Mon- tien, alors qu'il ne reste aucune trace de cet étage à l'état de galets dans les dépôts ultérieurs du Thanétien, Sparnacien, etc. 2. Paul Lemorss. CALCAIRE PISOLITHIQUE 173 sinant une sorte de réseau analogue à ceux du Pliocène du bas- sin du Rhône ou du Redonien de la Vilaine. DÉDOUBLEMENT DES LAMBEAUX DE CALCAIRE PISOLITHIQUE DU Bas- : SIN DE Paris. — Cette localisation de la mer montienne dans les thalwegs donne peut-être aussi l'explication d'un phénomène assez général pour les dépôts montiens ; ces lambeaux sont presque toujours, en elfet, doubles et situés le plus souvent des deux côtés de l’axe des vallées actuelles. C’est ce que l’on cons- tate à Montainville, à Vigny et à Vertus-Mont-Aïmé. Les autres gisements, Laversines, Ambleville sont isolés. le Hèvre + >XN Beauvais EN, Loversines ÈS 7e, Ambleÿi/le 4 lertusis è +] Su Mont-Aime Merréon | Mer mon/enne F1G. 6. — CARTE LE LA MER MONTIENNE. Les dépôts de la région axiale des chenaux étaient sans doute moins cohérents que ceux des bords et par suite plus faciles à déblayer. Il est possible, d’ailleurs, que les tracés de l’hydrogra- phie actuelle coincident localement et dans une certaine mesure avec ceux des thalwegs montiens. L'USURE DE LA CRAIE. — Quel que soit d’ailleurs l'hypothèse sur la nature de la mer montienne, 1l est curieux de constater que la pénéplanation prémontienne de la Craie était arrivée à peu près au même niveau que la pénéplanation actuelle, puisque dans la vallée de la Seine, depuis Meulan jusqu'à Meudon, les dépôts montiens sont à peu près au niveau du fleuve, et que dans l’en- semble l'érosion qui s’est poursuivie ici depuis l’Aquitanien n'a souvent fait que remettre au jour les thalwegs et un réseau hydrographique prémontiens. 174 1838. 1838. 1849. M. P. jObOT, L. JOLEAUD, P. LEMOINE ET P. TEILHARD BIBLIOGRAPHIE ViQuEesnEL (AÀ.). Sur le terrain tertiaire des environs de Vertus (Marne). Bull. Soc. Géol. France, 1"e sér., t. IX, p. 296-308 (spé- cialement p. 298-302). D'Org1G6NY (Ch.). Sur l’âge des lignites du Soissonnais et du Laon- nais. Bull. Soc. Géol. France, 3° sér., t. IX, p. 318-326 (spéciale- ment pour le Mont-Aimé, p. 323-324). 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DISCUSSION Teilhard fait observer que, si les conclusions stratigraphiques auxquelles il a été dernièrement amené par l'étude des Mammifères paléocènes sont exactes, c'est-à-dire si le Thanétien tout entier du Bassin de Paris n'est que l'équivalent des couches de Tiffany qui, au Nouveau-Mexique, couronnent le Torrejon, nous nous trouvons, dans le NE de la France, en présence d’une énorme lacune équivalant, non seulement au Laramie (2 000 pieds environ) mais encore aux couches de Fort-Union (5000 à 6000 pieds suivant Osborn). CALCAIRE PISOLITHIQUE mes 178 Montagnes rocheuses. Bassin de Paris. ORTU es piton des Rongeurs, Périsso- SIT dactyles. TIFFANY BEDS Nerhodecles Plesiadapis. RS Forr-U = bio © Premiers É # Mammifères ? MONTIEN Torrejon) 2 placentaires ue be n Se Se Triceratops DANIEN (Laramie) Se = € 1 Gt \ Fox Hrzzs Louer | MAESTRICHTIEN | marines. | Même en tenant compte des conditions spéciales dans lesquelles semblent s'être formés les dépôts tertiaires dans les Bassins des Mon- tagnes Rocheuses (qu'on pourrait qualifier de géosynclinaux conti- nentaux), il est incontestable que leur série mesure une très longue période géologique, que remplirait avantageusement, dans le Bassin de Paris, le cycle d’érosion que cherchent à retrouver MM. Joleaud et Hope M. Dollfus dit qu'il a autrefois étudié la question du Calcaire montien en Champagne à un autre point de vue. Il a cherché en suivant du Nord au Sud la falaise de Craie s’il ne se trouvait pas quelque lambeau de calcaire en position stratigraphique entre le Sénonien et l Éocène. Il a parcouru le terrain depuis le Mesnil-sur-Oger, Bois de la Houppe, La Madelaine, Loisy, Férébrianges, Bois de Saint-Gond Jusqu'à Alle- mand sans en découvrir aucune trace. Le Calcaire grossier moyen paraît représenté par des Sables blancs etle Calcaire grossier supérieur lacustre, meuliérisé, est bien fossilifère ; il importe de ne pas le con- fondre avec la meulière de Brie qui forme l’arrière-plateau. Il a tou- jours pensé qu'une très vaste dénudation séparait le Sénonien du Mon- tien et qu’un ravinement non moins intense s'était manifesté entre le Montien et le Thanétien, l'ouverture de la mer restant au Nord. M. G. Ramond fait remarquer que Sénarmont mentionne, dans sa « Description géologique du département de Seine-et-Marne », des 176 P. JODOT, L. JOLEAUD, P. LEMOINE ET P. TEILHARD affleurements de Calcaire pisolithique au-dessus du hameau de Tachy, commune de Chalmaison, sur la rive gauche de la Voulzie, et un autre, sur la rive droite au pied de Poir, voisins du hameau de Four, commune de Savins. Un lambeau, très étendu, était exploité au Bois d'Esmans, au Sud de Montereau, etc. H. Lara, de Provins, dans sa « Géologie descriptive du Bassin de la Voulzie » , publiée en 1891, donne des précisions sur la situation topographique de ces sFanen enis. Notre confrère, M. H. Thomas, n'a pu retrouver ces gisements, et 1l ne les a pas fait Mania Frs de dentelle des enles Pros (n° 66) et Sens (n° 81): Laroque assure qu'un « Cérithe gigantesque » aurait été recueilli près du viaduc du ruisseau des Méances, en amont de Tachy, et que la roche aurail une grande analogie avec sale qui est 2e au Mont- Aumé (?) Nautilus danicus a été signalé par Hébert, au Bois d’ Esmans. MM. L. Joleaud et P. Lemoine sont très heureux de constater que les observations de M. Dollfus confirment la localisation du Montien dans les gisements déjà connus et apportent ainsi une confirmation à leur manière de voir. En ce qui concerne les gisements signalés autrefois, au Bois d'Esmans et aux environs de Provins, M. Lemoine qui en a vu un grand nombre pense, comme Thomas, qu'il s'agit simplement de lambeaux de craie durcie, n'ayant aucun rapport avec le Montien. Ils rappellent que Nautilus danicus n'a jamais été trouvé dans le Bassin de Paris ; 1l n’y a de Hercoglossa (sous-genre auquel appar- tient IV. danicus) ni dans la Craie, ni dans le Montien. Le Nautilus qu'on retrouve dansle Montien n’ést qu'un Mautilus s. str. LES POISSONS PALÉOCÈNES ET ÉOCÈNES DU BASSIN DE PARIS (Note additionnelle). par Maurice Leriche !. PLaxce VIII. Depuis la revision que j'ai faite, en 1906, des Poissons paléo- cènes et éocènes du Bassin de Paris*, J'aieu, à plusieurs reprises, l’occasion de mettre en œuvre de nouveaux matériaux *. De son côté, Priem apportait plusieurs contributions à l'étude de ces y Poissons et faisait connaître, en particulier, des formes nouvelles d'otolithes #. Enfin M. Bassoli * a cité ou sommairement déerit un certain nombre d'otolithes provenant des Sables de Châlons- sur-Vesle et du Calcaire grossier. Depuis la publication de tous ces travaux, 1l m'a été donné d'examiner de nouvelles collections : Grâce à l’obligeance de M. H.-G. Stehlin, j'ai pu étudier, au Musée de Bâle, qe restes de Poissons qui an conservés dns cet éablscement et qui proviennent de l’Eocène des environs de * Reims et d'E Épernay . M. Lhomme m'a communiqué les matériaux recueillis au cours de ses explorations, dans les gisements fossilifères des Sables de Cuise, à Aizy-Jouy, à Cuise-Lamotte, à Mons- en-Laonnois et LOUE à Saint- Calais 1. Note présentée à la séance du 3 avril 1922 (CR. somm., p. 75). 2. M. Lerrcue. Contribution à l'étude des Poissons fossiles du Nord de la France et des régions voisines (Thèse de doctoratet Mém. Soc. géol. du Nord, t. V), p. 129-146, 331-376 ; 1906. 3. M. Tenicue, Sur la faune ichtyologique et sur l'âge des faluns de Pourcy (Marne). CR. Acad. des Sciences,t. CXLV, p. 442-444 ; 1907. — M. Lerions. Note sur des Poissons paléocènes et éocènes des environs de Reims (Marne). Ann. Soc. géol. du Nord, t. XXXVII, 1908, p. 229-265, pl. ri-vr; 1909. — M. Lerrcus. Réu- nion extraordinaire de la Société géologique de France à Laon, Reims, Mons, Bruxelles, Anvers. Bull. Soc. géol. de France, 4° sér., t. XII, 1912, p. 731, note infrapaginale (Poissons des Sables de Cuise) ; 1915. 4. F. Prrem. Sur les Otolithes des Poissons éocènes du Bassin parisien. Bull. Soc. géol. de France, 4° sér., t. VI, 1906, p. 265-280 ; 1906. — K. Priem. Etude des Poissons oi du Bassin Parisien, p. 75-128, pL 1, fig. 4-8, pl. ur, fig 5-10, pl. rv, fig. 7, 8,12, pl. v ;: 1908 (Publications des Annales de Paléontologie). — KE. PRIE. Étude des Foissone fossiles du Bassin Parisien (Supplément) (Ann. de Paléontolo- gie,t. VI, 1911), p. 22-32. Da (Gr: -G. Bassour. Otoliti fossili di Pesci. Ati Soc. dei naturalisti e malematici di Modena, XLU° année, 1909, p. 39- -44, Re 1re mars 1923, Bull=Socséol. Rr (4) XNA 178 MAURICE LERICHE M. le Docteur Imhoff m'a soumis un certain nombre de dents trouvées dans le Calcaire grossier des environs de Paris et de Mantes. A diverses reprises, J'ai eu loccasion de déterminer les récoltes faites, dans le Landénien des environs de Reims, par un groupe d'amateurs éclairés : MM. Bellevoye, D' Guillaume, Molot, etc. Quelques documents intéressants m'ont été livrés par les collec- tions géologiques de la Sorbonne et de l'Université de Lausanne, que MM. E. Haug et M. Lugeon m'ont obligeamment ouvertes. Le Laboratoire de Géologie de l’Université de Bruxelles a récemment acquis la collection Jolivet, qui renferme de nom- breux débris de Poissons provenant principalement du Lutétien du Vexin. ; Enfin, j'ai pu examiner, dans plusieurs autres collections, des lots site ou moins importants de dents de Squales ee dans l’une ou l'autre assise du Paléocène ou de l'Éocène. J'y ai trouvé l'indication de quelques gisements nouveaux pour des espèces déjà connues dans le Bassin de Paris. La présente note enregistre les données nouvelles fournies par l'étude de ces diverses collections ; elle renferme, en outre, quelques observations relatives à certaines espèces déjà signa- lées. Elle se termine par un tableau général des Poissons du Paléocène et de l'Éocène du Bassin de Das Dans ce tableau, figurent, seules, les espèces que j'ai pu reconnaitre parmi les matériaux que j'ai étudiés ou d'après les figures quiontété publiées. Je remercie mes confrères, qui ont bien voulu s'intéresser à ces recherches en me confiant l'étude de leurs matériaux ou en m'ouvrant les collections dont ils ont la garde. I. Poissons pes SABLES DE BRACHEUX ET DE CHALONS-sUR-VESLE (LANDÉNIEN). 1. Squatina prima WinkLer !. — Localité? : Ercheu (Somme). 2. Synechodus eocænus LericHe. — Destrois dents des Sables de Châlons-sur-Vesle et du Conglomérat de Cernay que Priem a 1. La plupart des espèces mentionnées dans la présente note sont décrites et figurées dans les ouvrages suivants, auxquels je renvoie le lecteur : M. Lericus. Les Poissons tertiaires de la Belgique : Les Poissons paléocènes (Mém.Mus. roy. Hist natur. de Belgique, t. II), 1902; Les Poissons éocènes (Ibid., t. LIT), 1905. — Contribution à l'étude des Poissons fossiles du Nord de la France et des régions voisines (Thèse de doctorat et Mém. Soc. géot. du Nord, t. V), p. 105-376, pl. VII-X VI: 1906. Ë 2. Dans cette note, les nouveaux gisements son seuls indiqués. Es POISSONS DU BASSIN DE PARIS 4179 figurées, en 1908, comme des dents de Synechodus !, une seule (fig. 34 de Priem) appartient réellement à ce genre. Les deux autres sont : l’une, une dent latérale de Lamnidé, — que Priem ne rapportait d'ailleurs qu'avec doute au genre Synechodus, — l’autre, une dent de Scyllium Vincenti DAIMERIES ?. En 1911, Priem % a figuré une nouvelle dent de Synechodus, faisant hais de la oe o0ù Victor Lemoine et provenant pro- bablement du Tertiaire inférieur des environs de Reims #. Cette dent présente, par la forme élancée de son cône principal, par ses cônes accessoires très développés et bien dégagés, les caractères de Synechodus eocænus *, espèce du Landénien de la Belgique. ILest probable que la dent de Synechodus figurée par Priem, en 1908, appartient aussi à S. eocænus, bien que son cône principal paraisse être moins élancé que dans les dents de cette espèce actuellement connues. 3. Odontaspis Rutoti Wingier. — Localités : Chenay (Marne) ; Guiscard, Libermont (Oise); Ercheu (Somme). 4. Odontaspis cuspidata L. AGassiz, prémut. Hopei L. Acas- si. — Localités : Chenay (Marne); Libermont (Oise) ; Ercheu (Somme). >. Odontaspis macrota L. AGassiz, prémut. striata WinkLer. — La prémutation sériata de l'Odontaspis macrota, qui est caractéristique du Paléocène, n'atteint jamais la le de l'O. macrota type, de l'Éocène. Elle se distingue, en outre, de cette dernière forme par ses dents latérales, qui sont toujours plus élancées : la couronne et les branches de la racine sont moins larges, et les denticules latéraux plus sveltes. Parmi les nombreuses dents d'O. macrota prém. striata qui sont conservées au Musée de Bâle, se trouvent quelques dents de la mâchoire supérieure, remarquables par la tendance qu'ont les 1. F. Priew. Étude des Poissons fossiles du Bassin Parisien, p. 77, fig. 34-37 dans le texte ; 1908. 2, Voir M. Lrsricus. Note sur des Poissons paléocènes el éocènes des environs de Reims (Marne). Ann. Soc. géol. du Nord. t&. XXX VII, 1908, p. 264 ; 1909. 3- F. Prrem. Étude des Poissons fossiles du Bassin Parisien (Supplément) (Ann. de Paléontologie, t. VI, 1911), p. 22, fig. 19-11 dans le texte. 4. Pour un grand nombre de matériaux de la collection Victor Lemoine, con- servée au Muséum d'Histoire naturelle, à Paris, on ne connaît exactement ni la formation ni la localité d’où ils proviennent. 5. M. Lericue. Les Poissons tertiaires de la Belgique (Les Poissons paléocènes) (Mém. Mus. roy. Hist. nalur. de Belgique, t. II), p. 29, pl. 1, fig. 24-96 ; 1902. — Contribution à l'étude des Poissons fossiles du Nord de la France et des régions voisines, p. 113, fig. 17 dans le texte; 1906. 180 MAURICE LERICHE denticules latéraux à s'élargir : dans les unes, ces denticules deviennent très oblus, comme dans la forme éocène ; dans les: autres, 1ls se dédoublent. Localités : Guiscard, Libermont (Oise) ; Ercheu (Somme). ‘Priem ! a signalé, dans le Landénien des environs de Reims, la présence de Lamna Vincenti [Winxrer) A.-S. Woopwarp et de L. verticalis L. AGassiz, d’après des dents qui appartiennent à la collection Victor Lemoine mais dont la provenance exacte n’est pas connue. Il y a des raisons de croire que ces dents ne proviennent pas du Landénien. Dans les très nombreuses dents du Landénien de la région de Reims que j'ai examinées, je n’en ai trouvé aucune pouvant être attribuée à L. Vincenti ou à L. verlicalis. D'autre part, cette dernière espèce n’a pas encore été rencontrée dans des formations plus anciennes que l’Ypré- sien. 6. Oxyrhina nova Winkcer. — Localité : Ercheu (Somme). 7. Garchariidæ. — On sait que la famulle des Carcharndés, — qui, des familles de Squales, est l’une des plus récentes et, actuellement, la plus riche en espèces, — n'a que très peu de représentants dans les formations antérieures à l’Yprésien, époque à laquelle elle prit un brusque développement?. Dans le Landénien du Bassin de Paris, les restes de Carcharu- dés sont d’une extrème rareté. Les nombreux matériaux que j'ai étudiés ne m'en ont livré que deux : une dent et une vertèbre génériquement indéterminables, qui proviennent des Sables de Châlons-sur-Vesle (collections Guillaume et Molot, à Reims) ?. — Localité: Châlons-sur-Vesle (Marne). 8. Amia sp. — La faune des Sables de Chälons-sur-Vesle, qui est essentiellement marine, comprend cependant un certain nombre de formes saumâtres, d’eau douce et terrestres. Très rares dans la partie inférieure des sables, ces formes deviennent-beau- coup plus fréquentes dans la partie supérieure. Parmi ces formes. les Poissons sont représentés par le genre 1. F. Priem. Étude des Poissons fossiles du Bassin Parisien, p.79 ; 1908. 2. M. Lericue. Les Poissons tertiaires de la Belgique (Les Poissons éocènes) (Mém. Mus. roy. Hist. natur. de Belgique, t. WA), p. 228; 1905. — Contribution à l'étude des Poissons fossiles du Nord de la France et des régions voisines, p. 409 ; 1906. 3. Les dentsde Galeocerdo lalidens L. AGassrz signalées par Priem dansle «Tha- nétien » de Merfy, près Reims, proviennent probablement de l'Yprésien ou du Lutétien. Voir M. Lerrone. Note sur des Poissons paléocènes etéocènes des envi- rons de Reims (Marne). Ann. Soc.géol. du Nord,t. XXXVII, 1908, p. 264-265. ne Date POISSONS DU BASSIN DE PARIS 181 Amia, auquel se rapporte une vertèbre faisant partie de la collec- tion du D' Guillaume. Avec doute, Priem ! avait déjà rapporté à ce genre une vertèbre provenant du même gisement. — Localité : Châlons-sur-Vesle (Marne). 9. Trichiurides sp. — Les terrains tertiaires de la Belgique renferment des dents cylindro-coniques, terminées par une pointe émaillée, souvent en forme de fer de lance. Ces dents, auxquelles Winkler a donné le nom de Trichiurides, ont été attribuées dans la suite au genre Lepidosteus. On sait que parmi ces dents les unes sont creuses et appartiennent au genre Lophius, les autres sont pleines et se rapportent à un Scombridé, auquel doit être réservé le nom de Trichiurides®. Les Sables de Châlons-sur-Vesle ont fourni une dent d'un Trichiurides de petite taille, qui est peut- être le Trichiurides orpiensis Darmeries, du Landénien inférieur de la Belgique. — Zocalité : Châlons-sur- Vesle (Marne). II. Poissons DES SABLES DE CQuIsE (Y PRÉSIEN). 1. Squatina prima Winkeer(Pl. VIIL, fig. 1). — Cette espèce est celle que Priem a désignée, dans le Bassin de Paris, sous le nom de Squatina Gaudryi. Elle apparaît dès le Landénien, et se rencontre, en Belgique, jusque dans le Bruxellien. — Localité : Aïzy-Jouy (Aisne). 2. Squatina crassa Darmeries (Pl. VIT, fig. 2). — La Squatina crassa est une espèce de plus petite taille que la précédente, dont elle se distingue surtout par sa couronne plus conique et plus épaisse. — Localité : Saint-Gobain (Aisne). 3. Pristis Lathami Gaceotri. — Localité : Saint-Gobain (Aisne). 4. Rhinoptera Daviesi A.-Suirn Woopwarp(Pl. VIII, fig.3-5). — J'ai signalé la présence de cette espèce dans l’Éocène des envi- rons de Soissons, sans en connaitre le gisement exact : les Sables de Cuise ou le Calcaire grossier ?. Elle est représentée par plu- sieurs dents isolées dans les matériaux recueillis par M. Lhomme à Aizy-Jouy et à Saint-Gobain (Aisne). 1. F. Prem. Étude des Poissons fossiles du Bassin Parisien, p. 81. 2. M. Lericne. Les Poissons tertiaires de la Belgique (Les Poissons oligocènes) (Mém. Mus. roy. Hist. nalur. de Belgique, t. V), p. 329-330 ; 1910. 3. M. Lerice. Contribution à l'étude des Poissons fossiles du Nord de la France et des régions voisines, p. 867. 182 MAURICE LERICHE 5. Myliobatis Dixoni L. A&assiz. — C'est la seule espèce de Myliobatis dont les Sables de Cuise aient fourni jusqu'ici des plaques dentaires plus où moins complètes. Priem! a figuré sous le nom de M. aff. Diront des plaques provenant de l’Yprésien de Pont-Sainte-Maxence (Oise), et qui présentent les caractères typiques de cette espèce. — Localité : Creil (Oise). 6. Aetobatis irregularis L. AGassiz. — Localités : Mons-en- Laonnois, Saint-Gobain (Aisne). 1.Seyllium cf. minutissimum Winkcer (PI. VIIL fig. 6, 7).— La présence du genre Scyllium, dans les Sables de Cuise, est indi- quée par deux dents (PL. VIIL, fig. 6, 7), qui ont une marie ana- logie avec les dents de Sante minutissimum Winkrer, del’Éo- cène du Bassin belge. Elles ne diffèrent de celles-ci que par leur forme un peu plus trapue et par la présence d'une deuxième paire de denticules latéraux petits mais bien séparés des denti- cules de la première paire. — Localité : Saint-Gobain (Aisne). $. Odontaspis Winkleri Lericne. — Localités : Aizy-Jouy, Saint-Gobain (Aisne). 9. Odontaspis cuspidata L. AGassiz, prémut.Hopei L. AGas- siz. — Localités : Mons-en-Laonnois, Saint-Gobain, Vic-sur- Aisne (Aisne). 10. Odontaspis robusta LErICHE. — J’ai désigné sous ce nom? les dents épaisses et massives que l’on rencontre dans l Éocène, et qui sont connues depuis longtemps sous le nom de « Lamna » crassidens ?. L'Odontaspis crassidens d'Agassiz est établi sur des dents roulées et souvent fragmentaires, provenant d'une forma- tion tertiaire du Grand-duché de Bade dont l’âge précis resta longtemps indéterminé. D'après les figures qu'Agassiz a données de ces dents, il est difficile de ne pas les confondre avec les dents massives de l'Eocène, J'ai pu étudier un lot considérable de dents faisant partie des collections du Musée de Bâle, et provenant “ F. Prev. Étude des Poissons fossiles du Bassin Parisien, p. 94, fig. 48, 49. . M. Lerious. Sur les restes de Poissons remaniés dans le Néogène de la Bel- aus. Leur signification au point de vue de l’histoire géologique de la Belgique pendant le Tertiaire supérieur, Bull. Soc. belge de Géol., de Paléontol. et d'Hydrol., FOX XXN 920) pp. LANTA 3. R.-W. Givses. Monosraph of the Fossil Squalidæ of the United States. Journ. Acad. of Natur. Sciences of Philadelphia, 2° sér., vol. I, p. 197 ; 1849. — H. Le How. Préliminaires d'un mémoire sur les Poissons tertiaires de Belgique, p. 12; 1871. — A.-Swirn Woopwanrp. Catalogue of the fossil Fishes in the British Museum, vol. I, p. 373 (sous le nom d’Odontaspis ? crassidens) ; 1889. POISSONS DU BASSIN DE PARIS 183 d’un gisement, d'âge vindobonien, identique à celui qui a fourni les dents figurées par Agassiz. Il résulte de cette étude que les dents de l'Éocène et du Vindobonien appartiennent à deux espèces différentes. Dans un mémoire qui paraîtra prochainement !, je. décris la denture de l'espèce vindobonienne (0. crassidens) et indique les caractères qui différencient cette espèce de l’espèce éocène (0. robusta). Localités. — Saint-Gobain (Aisne) ; Pierrefonds (Oise). 11. Odontaspis macrota L. AGassiz. — Localités : Bléran- court, Mons-en-Laonnois, Vic-sur-Aisne (Aisne). 12. Lamna verticalis L. AGassiz. — Localités : Cœuvres, Saint-Gobain (Aisne). 13. Lamna Vincenti (WinkLer) À.-Smira Woopwarp (PI. VIT, fig. 9-14). — Les dents provenant des Sables de Cuise ne peuvent être distinguées de celles que l’on rencontre fréquemment dans le Bruxellien du Bassin belge, si ce n’est par leur taille qui est légè- rement plus petite. — Localités : Cœuvres, Mons-en-Laonnois (Aisne) ; Pierrefonds (Oise). 14. Lamna Vincenti (WinxLer) A.-Suirn WoopwWaRD, var. inflata LericHe. — Localité : Blérancourt (Aisne). 15. Carcharias (Physodon) tertius Winrcer. — Localité : Saint-Gobain (Aisne). 16. Galeus minor L. AGassiz (Pl. VII, fig. 16). — Dans la petite dent de Galeus qui est figurée sous le n° 16 de la Planche VIII, les denticules antérieurs sont beaucoup plus petits que les denticules postérieurs, et ce caractère différenciele Galeus minor du G. recticonus Wixkcer. Cette dent provient de la mâchoire supérieure, où elle occupait une position plus anté- rieure que celle des dents de cette mâchoire que j'ai figurées *. — Localité : Saint-Gobain (Aisne). 17. Pycnodus sp. — Ce genre n’est connu, dans Les Sables de Cuise, que par des molaires isolées, spécifiquement indéter- minables. — Localité : Saint-Gobain (Aisne). 48. Lepidosteus suessionensis Gervais. — Des restes de Lepidosteus (écailles et dents isolées, fragments de mâchoires) ne 1. M. Lerrcme. Les Poissons de la Molasse suisse. In Mém. Soc. paléontol. Suisse. 2. M. Lerrcue. Les Poissons tertiaires de la Belgique (Les Poissons éocènes), p. 134, pl. vin, fig. 33-39 ; 1905. — Contribution à l'étude des Poissons fossiles du Nord de la France et des égions voisines, p. 225, pl. xt, fig. 33-39 ; 1906. 18% MAURICE LERICHE sont pas rares à Cuise-Lamotte, dans la partie supérieure des Sables de Guise, où ils sont accompagnés de restes de Crocodiles et de Tortues fluviatiles (Trionyx). Tous ces restes annoncent le régime continental qui va s'établir, dans le Bassin de Paris, à la fin de l’Yprésien. 19. Albula Oweni (L. AGassiz) Owex. — Localités : Saint- Gobain (Aisne) ; Cuise-Lamotte (Oise). 20. Cybiumc/f. Proosti Sronus. — Des dents isolées de Cybium ont été recueillies en assez grand nombre à Saint-Gobain, dans la tranchée du chemin de fer. Leur largeur est comprise un peu plus d'une fois et demie dans leur hauteur. Elles sont légèrement renversées sur la face interne, qui est sensiblement plus bombée que la face externe. Dans les dents parfaitement conservées, celle- * ci porte quelques plis verticaux, très obsolètes. La pointe est très obtuse. Des espèces de Cybium qui sont connues dans WÉocène du Bassin belge, le Cybium Proosti Srorus est celle dont les dents se rapprochent le plus des dents provenant des Sables de Cuise. Localités : Aizy, Saint-Gobain (Aisne). 21. Cylindracanthus rectus L. AGassiz. — Localité : Saint- Gobain (Aisne). 22. Trigonodon sp. -— Une dent de Trigonodon, provenant de Saint-Gobain, indique la présence d’une espèce différente de T. serratus Gervais. Elle est moins large que les dents de T. ser- ratus, et son bord tranchant parait être dépourvu de crénelures. 23. Ancistrodon armatus Gervais. — Localités : Mons-en- Laonnois (Aisne) ; Sapicourt (Marne). 24. OrorrrHes. — Priem! a établi toute une série d'espèces nouvelles sur des otolithes des Sables de Cuise dont l’état de conservation paraît souvent défectueux, si l’on en Juge par les figures qu'il en a données. Il en résulte que la détermination de ces otolithes reste parfois incertaine. Au sujet des otolithes qu'il a décrits sous le nom d'Ofolithus (Percidarum) concavus ?, il ne peut y avoir aucun doute : ces oto- lithes appartiennent à une espèce qui n’est pas rare dans le Bruxellien de la Beloique, P. Kokeni LeRICHE*. 1. F. Prieum. Surles Otolithes des Poissons éocènes du Bassin parisien. Bull. Soc. géol. de France, 4° sér., t. VI, 1906, p. 267-280. 2. F, Priem. Loc. cit., p. 269, fig. 14-18. 3. M. Lénieme. Les Poissons tertiaires de la Belgique (Les Poissons éocènes) (Mëm. Mas. roy. Hist. nalur. de Belgique, t. TT), p. 162, pl, x, fig. 1-8 ; 1905, — » POISSONS DU BASSIN DE PARIS 185 Unotolithe provenant de Saint-Gobain (Aisne) (PI. VIIT, fig.21) se distingue de P. Kokeni par la position plus médiane de son sulcus acusticus ; il ne constitue peut-être qu'une variété de cette espèce. Le même gisement de Saint-Gobain a fourni des otolithes ana- logues à ceux que Priem ! a figurés sous le nom d’Otolithus (Con- geris) Papointi. III. Porssons pes Sages À UNios ET TÉRÉDINES (VPRÉSIEN). La plupart des nouveaux matériaux originaires des Sables à Unios et Térédines des environs do ont été acquis par M. H.-G. Stehlin et sont conservés au Musée de Bâle, où j ai pu es étudier. La formation des Sables à Unios et Térédines représente, comme on le sait, un dépôt d’estuaire *. C’est un complexe fort hétéro- ne, formé de sables blancs, dans lesquels sont intercalés des couches irrégulières d’argiles, parfois ligniteuses, et des lits de sables grossiers, mereleur, qui sont le aies sables à Unios et Térédines. C'est de ces D sables que provient la grande majorité des fossiles cités dans cette formation, en particulier les Poissons, les Reptiles et les Mammifères. La faune ichthyologique des Sables à Unios et Térédines com- prend plusieurs catégories d'éléments : 1° Des éléments marins, dans lesquels on distingue encore deux sortes de formes : des Poissons franchement marins, comme les Squales et les Raies, dont les dents sont relativement rares ;: des Poissons conchyphages et côtiers, comme les Labridés, dont les pharyngiens sont relativement fréquents ; 2° Des éléments fluviatiles, comme les Amia et les Lepidos- eus, qui sont les Poissons des Sables à Unios et Térédimes dont les restes sont les plus nombreux ; 3° Des éléments mirtes, dont les représentants actuels vivent sur les côtes et dans les fleuves, comme les Arius, ou qui, habi- Contribution à l'étude des Poissons fossiles du Nord de la France et des régions voisines, p.257, pl. xv, fig. 1-8 ; 1906. C'est à la même espèce, P. Kokeni, qu'appartiennent les otolithes du Calcaire grossier que Priem a figurés sous le nom d'Ololithus (Percidarum) aff. Kokeni [F. Priem. Étude des Poissons fossiles du Bassin Parisien (Supplément) (Ann. de Paléontologie, t. VI, 1911), p. 29, fig. 28-30]. 1. F. Priem. Sur les GIORISS des Poissons éocènes du Bassin parisien. Bull. Soc. géol. de France, 4 sér., t. VI, p. 275, fig. 40-48. 2. M. LerICHE. Haune ichthyologique des Sioies à Unios et Térédines des envi- rons d'Épernay (Marne). Ann. Soc. géol. du Nord, t. XXIX, 1900, p, 195, 186 MAURICE LERICHE tant la mer, remontent les fleuves à l’époque du frai, comme les Esturgeons (Acipenser). j Ces caractères estuariens des Sables à Unios et Térédines sont encore accusés par la présence de galets de craie et de fossiles crétacés originaires de la Champagne, et transportés par le fleuve qui débouchait dans la mer, aux environs d'Épernay. Aux fossiles crélacés que j'ai déjà signalés !, il y a lieu d'ajouter Corax pristodontus L. Acassiz. l.Aetobatis irregularis L. AGassiz. — Localité: Cuis (Marne). 2. Lepidosteus suessionensis GERvVAIS. — Localité : Mont- Bernon, près Epernay (Marne). 3. Arius Dutemplei Lenicue (Pl. VIII, fig. 18, 19). — Cette espèce a été établie sur des rayons épineux (2% rayons) de nageoires dorsales, provenant des Sables à Unios et Térédines?. Je lui airapporté un fragment de rayon épineux (1° rayon) de nageoire pectorale, ayant la même provenance, et dont l’orne- mentalion est analogue à celle du rayon épineux de la nageoire dorsale à. Parmi les matériaux conservés au Musée de Bâle se trouvent des rayons épineux de nageoires pectorales beaucoup plus com- plets ; ils diffèrent de ce fragment par leur forme beaucoup plus déprimée, et ils présentent tous les caractères des rayons épi- neux pectoraux des Arius. Il est évident qu'ils appartiennent à l'espèce dont j'ai déerit, sous le nom d’Arius Dutemplei, le rayon épineux de la nageoire dorsale. Quant au fragment d'épine pectorale que j'ai figuré en faisant connaitre l’Arius Dutemplei, il appartient à un autre Siluridé, de grande taille. Le rayon des nageoires pectorales d'A. Dutemplei est légère- ment recourbé vers l'arrière et très fortement déprimé “; il s'épais- sit brusquement à la base, pour former la tête articulaire. Les faces supérieure et inférieure portent de petites côtes lon- gitudinales, irrégulières, qui, après avoir parcouru un certain tra- jet, disparaissent et sont alors remplacées par d'autres, ou bien encore se bifurquent ou se réunissent. La face antérieure ou externe, très étroite, porte une rangée de tubercules épineux, déprimés, dirigés normalement à cette face, 1. M. Lericue. Zbid., p. 195. 2.,Tbid.\p 181 plu fe. 13 14: 3. Ibid., pl. r, fig. 15. 4. Ce rayon est décrit comme s’il était en place, en connexion avec la elavicule. POISSONS DU BASSIN DE PARIS 187 et qui deviennent très petits et très serrés dans la partie proxi- male du rayon. La face postérieure ou interne porte aussi une rangée médiane de tubercules, également perpendiculaures à cette face. Les tuber- cules de la partie proximale sont disposés transversalement dans un sillon, qui, très large et très profond à la base du rayon, se rétrécit ensuite brusquement, puis devient de plus en plus super- ficiel et finalement disparaît avant d’avoir atteint le milieu de la longueur durayon. Sur le reste de la face postérieure, les tuber- cules sont déprimés et acérés, comme ceux de la face opposée, qu'ils dépassent en dinensione. Les rayons épineux d’Arius Dutemplei se re ppmaetent beau- coup de ceux d'A. Ægertoni Dixon, des couches de Brackles- ham, en Angleterre, et du Bruxellien de la Belgique. Ils s'en dis- tinguent par leur forme plus comprimée (rayon dorsal) ou plus déprimée (rayons pectoraux), et par leur brusque épaississement à la base. Les côtes longitudinales paraissent être moins noueuses que chez À. Egertoni, et, dans le rayon dorsal, la face antérieure est mieux marquée. Localité : Monthelon (Marne). 4. Arius sp. (PI. VIII, fig. 20). — Un fragment de rayon pecto- ral de grande taille, figuré sous le n° 20 de la Planche VIII, se distingue des rayons pectoraux d'Arius Dufemplei par son épais- sissement progressif vers la base et par l’ornementation de ses faces supérieure et inférieure. Les côtes longitudinales qui recouvrent ces faces sont plus irrégulières encore que chez A. Dutemplei ; de plus, elles se résolvent en tubercules dans la partie proximale. Ce fragment indique l'existence d'une seconde espèce d’Arius dans les “nee à Unios et Térédines des environs d'Épernay. Localité. — Monthelon (Marne). 5. Egertonia isodonta Coccur (P1. VIIL, fig. 22). — Le Musée de Bâle possède un pharyngien d'Egertonia de grande taille (PL. VIN, fig. 22), dans lequel toutes les dents ont sensiblement les mêmes dimensions. Ce pharyngien offre les caractères d'Egertonia isodonta Coccai du « London Clay ». Localité : Monthelon (Marne). 6. Egertonia Gosseleti Lericne. — L'Egertonia Gosseleti, qui accompagne l'Æ. isodonta dans les Sables à Unios et Térédines, se distingue de cette dernière espèce par une différenciation bien marquée de ses dents : les dents marginales sont beaucoup plus petites que les dents médianes. Localité : Monthelon (Marne). 188 MAURICE LERICHE IV. Poissons pu CALCAIRE GROSSIER (LUTÉMEN). L. Pristis sp. — Une vertèbre de Pristis, provenant de Lian- court (Oise), appartient probablement à P. Lathami GaLrorn, qui ést déjà connu, dans le Calcaire grossier, par des dents rostrales. — Localité : Liancourt (Oise). 2. Myliobatis Dixoni L. AGassiz. — Localité : Cuise-Lamotte (Oise). 3. Aetobatis irregularis L. AGAssiz. — Localités : Cœuvres (Aisne); Fleury-la-Rivière (Marne): Longuesse!, Magny ! (Seine- et-Oise). . Aetobatis sp. — Les collections géologiques de l'Université: de Lausanne renferment quelques dents’ d'Aetobatis, isolées et de petite taille, qui proviennent de l’ « Éocène des environs de Paris», probablement du Calcaire grossier. Elles diffèrent des dents d'Aetobatis irreqularis par l’écartement plus grand des plis de leur racine. >. Ginglymostoma Thielensi WINKkLER (PI. VIII, fig. 8). — Localité : Chaumont-en-Vexin (Oise) 6. Odontaspis Winkleri LEricHEe. — Localités : environs de Soissons (Aisne) ; Ecos (Eure) ; Chaumont-en-Vexin (Oise) : Limay (Seine-et-Oise). 1. Odontaspis cuspidata L. AGassiz, prémut. Hopei L. AGas- si4. — Localités : Damery (Marne) ; Limay (Seine-et-Oise). 8. Odontaspis robusta LEricne. — Localités : Ecos (Eure); Chenay (Marne) ; Liancourt (Oise) ; Limay (Seine-et-Oise). 9. Odontaspis macrota L. Acassiz. — Localités : Cœuvres (Aisne); Ecos (Eure) ; Bouvancourt, Chamery (Marne); Lian- court-Saint-Pierre (Oise) ; Paris-Chaillot ?, Passy (Seine); Lon- guesse *, Magny, Meudon, Valmondois (Seine-et-Oise). 10. Lamna verticalis L. Acassiz. — Localités : environs de Soissons (Aisne) ; Ecos (Eure). 1. Des dents d’Aetobatis irregularis provenant de Longuesse et de Magny, et conservées dans les collections de la Sorbonne, portent le nom d’A. affinis Pomer, espèce purement nominale, et, je pense, restée inédite. 2. Dans les collections géologiques de la Sorbonne, des dents antérieures d’Odontaspis macrola, provenant de Chaillot, portent le nom de Lamna plicata Pomer. 3. Dans les mêmes collections de la Sorbonne, une dent d’Odonlaspis macrota, provenant de Longuesse, porte le nom d'Ofodus lævis PouEL. D Re à LEVEL ROME MEL A Le US LEE USE NAME M D ER EU CES A TRE dote. POISSONS DU BASSIN DE PARIS 189 11. Lamna Vincenti {Winkcer) A.-Surra Woonwarp. — Loca- lités : Ecos (Eure) ; Chamery, Damery, Pévy (Marne). 12. Lamna sp. (PL. VIIL fig. 15). — La collection du D' Imhoff renferme une dent latérale de la mâchoire inférieure d’un Lamna, provenant du Caleare grossier inférieur de Vaugirard (Ssine). Cette dent présente la forme générale des dents latérales de la mâchoire inférieure de L. Vincenti(Wixker) A.-Surin WoopwaRp, mais, par ses denticules latéraux très rapprochés de la couronne et recourbés vers celle-ci, elle rappelle les dents de L. verticalis L. AGassiz. Il ne sera possible de préciser les caractères de cette forme que lorsqu'on en connaîtra les dents des autres parties des mâchoires. ie DR TN se (L. AGassiz) SISMONDA, prémut. præcur- sor LericHg. — Zocalités : Vauxbuin (Aisne) ; Fleury-la-Rivière (Marne). 14. Carcharodon auriculatus DE BLAINvILLE. — Localité : Ecos (Eure). 15. Lepidosteus sp. (PI. VIIT, fig. 17). — Parmi les restes de Poissons recueillis à Limay Enr et-Oise), dans le gravier de base du Calcaire grossier, se trouve une dent conique, portant quelques plis peu accusés et terminée par un cône émaillé (PI. VIII, fig. 17). Elle est sectionnée dans le sens de la hauteur — du côté opposé à celui par lequel elle est figurée — et la section montre une cavité pulpaire, conique, s'élevant jusqu’à mi-hauteur de la dent. Cette dent est identique à celles des Lepidosteus! ; elle provient peut-être, par remaniement, d'une formation continentale, pré- lutétienne. Les dents de Trichiurides?, que l’on a parfois rapportées à des Lepidosteus, se distinguent des dents de Lepidosteus par leur forme plus élancée, par leur surface plus lisse et par leur termi- naison en fer de lance. 16. Gybium sp. — Le genre Cybium n'est encore connu, dans le Calcaire grossier, que par de rares dents isolées et par quelques vertèbres, tandis qu'il est représenté, dans le Bruxellien du Bas- 1. Comparer aux dents figurées de Lepidosteus suessionensis Gervais, du Lan- dénien supérieur de la Belgique, in M. Lericue. Les Poissons tertiaires dela Bel- gique (Les “DÈRE paléocènes) (Mém. Mus. roy. Hist. natur. de Belgique, t. IT), Be pl. un, fig. 5-8; 1902. Voie M. ar Les Poissons tertiaires de la Belgique (Les Poissons oligo- De ler Mus. roy. Hist. nalur. de Belgique, t. V), p. 329-332: 1910, 190 MAURICE LERICHE sin belge, par plusieurs espèces, établies sur des parties impor- tantes du squelette céphalique. — Localité : Chamery (Marne). 17. Egertonia sp. — La collection du D' Imhoff renferme un fragment de pharyngien, réduit à deux piles de dents arrondies, et trouvé à Limay (Seine-et-Oise), dans le gravier de base du Calcaire grossier. 18. Phyllodus sp. — Ce n’est encore que par des dents ou des piles de dents isolées que l’on connaît ce genre dans le Calcaire grossier. — Localité : Chaumont-en-Vexin (Oise). 19. Labrodon trapezoidalis Lericue (Pl. VII, fig. 23, 24). — À Limay (Seine-et-Oise), la base du Calcaire grossier a fourni plusieurs pharyngiens de Labrodon, parmi lesquels se trouvent un pharyngien supérieur, presque entier, et un pharyngien infé- rieur dont les bords sont dégradés. Le pharyngien supérieur (PL. VII, fig. 23) est identique à ceux de Labrodon trapezoidalis, des Ses à Unios et Térédines des environs d Epernay et des Faluns de Pourcy!; 1l se fait seulement remarquer par sa grande taille. La forme role du pharyngien inférieur qui est figuré (PI. VII, fig. 24) n est qu'accidentelle ; elle est déterminée — ou au moins fortement accusée — par l bon des parties latérales du -bord antérieur. Abstraction faite de la forme et de la grande taille du pharyngien inférieur de Limay, on ne trouve, ne celui- e1 et lepharyngien inférieur de ZL. frapezoidalis que j'ai figuré en 1909?, aucune différence essentielle : la forme des dents et leur agencement sont les mêmes ; les grandes dents médianes sont seulement un peu plus nombreuses dans le pharyngien de Limay, ce qui n’est qu'une conséquence de sa taille plus grande. V. Porssons pEs SABLES DE BraucramPp (LEDIEN). Cybium Bourdoti Priem. — Un fragment de mâchoire de Cybium, garni de dents et provenant du Fayel (Oise), a été décrit par Priem * comme un dentaire d’une espèce nouvelle, C. Bour- doti. Il s'agit, en réalité, de la partie antérieure d’un prémaxil- 1. M. Lericue. Faune ichthyologique des sables à Unios et Térédines des envi- rons d'Épernay (Marne). Ann. Soc. géol. du Nord, t. XXIX, 1900, p. 178, pl.— fig. 3-5 ; 1901. — Note sur des Poissons Halécaniess et eee des ne de Rene (Marne). Ibid., t. XKX VII, 1908, p.255, pl. vi, fig. 3-5 ; 1909. 2. M. Lericme. Note sur des He paléocènes et éocènes des environs de Reims. Jbid.,t,XXXMIL-pl-vx, fe SABRE Pre. Étude des Poissons a. du Bassin Parisien, p. 125, fig. 65 dans le texte ; 1908. POISSONS DU BASSIN DE PARIS .A9t laire gauche, et celui-ci se distingue des prémaxillaires des Cybium de l'Eocène de Belsique et d'Angleterre : 1° de C. Proosti Srorus!, — espèce de l'Éocène belge (Yprésien et Bruxellien), à laquelle Priem compare le Cybium du Fayel, — par son bord oral, qui décrit une concavité bien marquée, au lieu d’être rectiligne, comme dans l'espèce belge ; 2° de C. Bleekeri (Winxkcer) Srorms ?, de l’Yprésien et du Bruxellien de la Belgique, par sa forme moins élevée et moins atténuée en avant, ainsi que par ses dents plus hautes ; 3° de C. Stormsi Lericxe *, de l'Yprésien et du Bruxellien de la Belgique, par ses dents beaucoup moins élancées ; 4° de C. excelsum A.-Surrn Woonwarp “ et de C. bartonense A.-Surra Woopwarp ®, du Bartonien (Barton Clay) du Hamp- shire, — qu'il rappelle par ses dents hautes et larges, — par son bord oral, concave. Par ses dents, le prémaxillaire de C. Bourdoti se rapproche de C. Dumonti P.-J. Van Benenex 6, du Rupélien de la Belgique, mais, dans cette dernière espèce, les prémaxillaires sont fort atténués en avant et ont le bordoral rectiligne. Le Cybium Bourdoti n’est pas le premier Scombridé qui ait été trouvé dans les Sables de Beauchamp.-En elfet, Gervais a figuré, de cette formation, un fragment de mâchoire qu'il a considéré comme ayant pu appartenir à un Poisson voisin des Sciènes?, et qui est, en réalité, un dentaire de Scombridé, vraisemblablement de Cybium® (Voir la suite p. 198). 1. M. Lenicag. Les Poissons tertiaires de la Belgique (Les Poissons éocènes) (Mém. Mus. roy. Hist. nalur. de Belgique, t. LH), p. 150, pl. x, fig. 2 ; 1905. — Contribution à l'étude des Poissons fossiles du Nord de la France et des régions voisines, p. 242, pl. xrn, fig. 2 ; 1906. 2. R. Srorws. Sur le Cybium (Enchodus) Bleekeri du terrain bruxellien. Bull. Soc. belge de Géol., de Paleontol. el d'Hydrol., t. VI, Mém., p. 8, pl. 1; 1892. 3. M. Lericue. Les Poissons tertiaires de la Belgique (Les Poissons éocènes) (Mèm. Mus. roy. Hist. natur. de Belgique, t. I), p. 151, pl. x, fig. 3 ; 1905. — Contribution à l'étude des Poissons fossiles du Nord de la France et des régions voisines, p.243, pl. xrr1, fig. 3; 1906. 4. A.-Surra Woopwano. Catalogue of the fossil Fishes in the British Museum, vol. IV, p. 467, fig. 15; 1901. 5. A.-Smirx Woopwanrp. lbid., vol. IV, p. 467, fig. 16. 6. M. Lerrcue. Les Poissons tertiaires de la Belgique (Les Poissonsoligocènes) (Mém. Mus. roy. Hist. nelur. de Belgique, t. V), p. 306, pl. xxr, fig. 1-3 ; 1910. 7. P. Gervais. Zoologie et Paléontologie françaises, 2° édition, p. 515, pl. zxvur, He IS00 8. M. Lericue. Contribution à l'étude des Poissons fossiles du Nord de la F'rance et des régions voisines, p. 371-372 ; 1906. du Bassin de Paris x ene t de l'Éoc éocène e a Tableau de la Faune ichthyologique du Pal s MAURICE LERICHE rs; { BARTONIEN SUP. CONTINENTAL : | (3e masse du Gypse). U E BARTONIEN SUP. MARIN ] Z (Marnes à + z | M Pholadomya ludensis). © ————— Ë & BARTONIEN INF. CONTINENTAL & ’ à ra Z \ (Galcaire de Noisy-le-Sec). Et) nes INF. MARIN < Sables de Marines 2 + (os) el de Cresne). LEDIEN CONTINENTAL va 2 Le (Marnes de Saint-Ouen). de Fe 5 | LEDIEN MARIN ES ie | (Sables de Beauchamp). à à z LUTÉTIEN CONTINENTAL 2 Re À (Calcaire grossier supérieur). al nel 5 LUTÉTIEN MARIN ce œ* © x. _ LD Æ = _ = | (Calcaire grossier). ++ ++++ & YPRÉSIEN CONTINENTAL Pi pe ee x 2e eo (Grès de Belleu, etc.) [ea] = Dépôts d'estuaires n “4 (Faluns de Pourcy ; Sables à À + AR A++: a A Ë __ Unios et Térédines). La YPRÉSIEN MARIN OS Ce ce A 2 NIUA | (Sables de Cuise). Are Fe à td + Des LANDÉNIEN CONTINENTAL rs PAR rs 5 (Argiles à lignites). = Dépôts d'estuaires ER PSS Ne 2 (Conglomérat de Cernay) & res) LANDÉNIEN MARIN ; ARE de La Fére et Sables FRA AAA à + A RAA RER ERA de Bracheux). | * \T. 6 é MONTE EN SEA A RAR ARRRRRARAREZ = E (Calcaire pisolithique). . e Û . . l . . . . . . Q . SR SUR TIR EU RAD EAP Re à à SR M ee à NN RAI ARE D EN A Din Ne à CARD AD ON ea QT AN NERO ie A SRE (æ) CR EP RAT EE RS ee = EN OC Ne ee 0 à à en Z = E . DS SAR SRE ECTS : U < O See à eo A NON NT RO ME MM SES R A ‘He S cdi ee SE EC em Le © 2 ou RANCE ISIN Se 00 R [ea| = à . . Oo Ds D Si MS . a D 7 COR . © SEE M =) = RS de re & > Ë RS à à LS = a S DS CO A mn US à © RÉ RSS ee A SRE Se :R. Tin.n.%.2.n,0,% 8 san Roc :SSSSSSeSs.e 5 R & Te SUR MO NS SR RE LS SA N,.An D» : CR R RL RER D SR Se MO LUS à = Ù 2.2.2 NÉE STE SEM EE OS a LÉ RSXSSZEZT 193 DE PARIS POISSONS DU BASSIN + +2 « «C « « «€ « 6 000 0 A 61000 0-0 Ivan nee 220006 SenteueRre) © HATNNI AA 5017497 (UOpOsAY) Se118y918") | HY'DINIAA Snpun9os(uoposhyJ) Se118y91487) SAR EEE Dear ne UOpOLPY9187) °‘ATTIANIVIS HG SNJP]N91UNP UOPOIVYI18/) °°° aHoIMarf LOU AeA ‘Snn17q0 Snp0J() ESS FES ‘:zISSVOY ‘TJ sanb11q0 snpo() de Hd Do DID 0r0 "ds euryahxp) Rire *AHOIWA L0$1n9@41d ‘yuwouid ‘yanonsiIS (ZISSVOV ‘"]) 24050 euyahx() IAA Paou euryahx) Ne ete de euwueT °° °aHOINa] Pep/ui ‘aea ‘jUaoU1A PUWET DR Eee OS eo A Tee EE on GOOM ‘S-"V (HTTHNIAA) TUOOU1A PUUWET D EN 0) a TE Jo ENT TR As ZISSVOV ‘'T $1/P91J490 PUWPT ARRESS 2": ""ZISSVOV ‘'] U/81I9S PUUET tt: :zSSVOY ‘] eynoipuodde euwre7 Ha °° -aaxave saeuobiu snpojodhR}}] SR RS SNS ONE dE ne =NT AA 2781498 qnuoud ‘ejosovu s1dseju0pO RE ZISSVOY ‘A VJO19PU S1dSPJUOP() SA °: °° "aHOINaT E/sngo1 sidseju0p() ea Onde dir ONU 0) 0 Aer O *ZISSVOV Pia 19d0FJ ‘pmuoaid tassvov ‘ e7epidsno sidsejuop() "THOIMAT P/P147S ° AVA19}YU1 AA S1dSWJU0PO) HF ee °°°: HHOIMAT] 149J4u14AÀ Sidse}u0p() Re °°": "HAWINNIAA MOJnY Sidse]u0pO) c++ eHaTMNI AN 18097014 7, euoysouhyburr) °° uTIINIAA &wnunissmnuru ‘fo wun1h2S ect: sHMINIV( 1uoou1A wn1}hoS messes: + + *yHOINI $SNULI09 SNpPoOYoAURÇ — 13 Bull. Soc. géol. Fr. (4), XXII. nars 1923. Ge Tableau de la Faune ichthyologique du Paléocène et de l'Éocène du Bassin de NOM DES ESPÈCES Acanthias orpiensis WINKLER Squalina prima Winkcer Squalina crassa Datmenies... Pristis Lathamti Garkorn NOTE or don tee Prislis sp HER Ce POTAS ces Trygon? paslinacoides P.-J. Vax B DEN ire taste ete nee D OS Rhinoptera Daviesi À .-Surn Woopwanp. Myliobatis Dixoni L. AGassiz....... JR Myliobatis toliapieus L. AGassiz....... Myliobalis striatus Buc Myliobatis Rivieret Sauvace Myliobatis sp Myliobatis sp MAT LTO DEL DER D Aetobatis trreqularis L. Acassiz Aelobatis sp Ron tnts Rutoti Winkeun............ Odontaspis Winkleri Lenens.......... Odontaspis Winkleri,var.striata Lerncne. Odontaspis cuspidala L. AGassiz, prémut. HopeulL' AGASSIZ. 00 Odontaspis robusta Lericne............ Odontaspis macrota L. AGassiz. ........ Odontaspis macrota, prémut.striata Wix- EL Lg EE RS DANSE PS APRES PR EE Hypotodus trigonalis Taëke Lamna appendiculala L. AG Lamna serrala L. AGassiz.. Lamna vertlicalis L. AGassriz. Lamna cf. verticalis L. AGassiz........ Lamna Vincenti (Winkzer) A.-S., Woop- AUARD Tr d'en ce alscale à « nn que site ds es ed Lamna Vincenti, var. inflala Lenicus... Lamna sp... Oxyrhina nova \VixkLEr. ...... Oxyrhina Desori (L. AGasstz) prémut. præcursor Lenicus....... : rhina Sp... | Otodus obliquus L. Auassiz........... Otodus obliquus, var.minor Lenicus.... L on auriculatus o6 Braixviise. . } {Mox- | | TIEN “(anbryynosid ourvouo) RIM NELLNO A Lannéxiex A w op nvof/nt) “(noyau ap NIUVN NHINYHUNY"] SAqUS 12 a, +s us s++ | awu0ybuor) p sivdoct UUA9T) 0p JU Sa41BN1S9, (A “(saprubry y sapbav) AVLNANILNOD NIINHUNVT Paris _ BaAnNTONIEN YPRÉSIEN LurÈrien Leniex Banr. ixr. |Banr. sur, = = 3 a = _— sus D] EE SE S> —_#€ - (es |ef|- [SSIE [Sel Afsls es nolssel 2318 La lT Sn lecS Ror les LA LE &= LE — sl = HA z a Ds Sas ss © 3 Fn|zz S2| > 2 238 SRE PA EEE RS EE TE. 2 = IS =. 2 Tz S = Srage| 921332) )s [SUIS RSS &E Se = 31° 2 ESalss s2|555l is lis liel ses sels Nils oz || 52/8 S2|1Sx|zs|$2$l 53 /sisle OISE Sa |del. nes MES NRS tes )ser) es ss 15,51 4135/54/22 |1£Ls ssh is mes 85 |[saugler ES a 2 | SA SEE 2 8 >1à Sr |Sns) SA) SAS A sa RElhne E12 2 = LE DR AE) + |3 S > Rues he SIDE = >| s> |S = sa |- É' SSL SR EM cs 3e E De E à — = +lo ls |+ net NE » » » + — » » +? + » » + +7 | + » + +? | + » » » » 0] » » » » } » » » » » + » » » » » » » ? + .. » ni » + DH ++++ LE 19% MAURICE LERICHE E BARTONIEN SUP. MARIN à = ((Marnes à Pholadomya ludensis): BARTONIEN BARTONIEN INF. CONTINENTAL Calcaire de Noisy le- Sec): 6 mr > BARTONIEN INF. MARIN (Sables de Marines m | BARTONIEN SUP. CONTINENTAL n (3: maS$se du Gypse). FI et de Cresne). (Marnes de Saint-Ouen). LEDIEN re CONTINENTAL | (Sables de Beauchamp). LEDIEN MARIN | (Calcaire grossier supérieur). LUTÉTIEN 1 LUTÉTIEN CONTINENTAL ») ) » (Grès de Belleu, elc.). Dépôts d'estuaires (Faluns de Pourcy ; Sables à Unios et Térédines). PRESIEN ) » » + » + LUTÉTIEN MARIN (Calcaire grossier). | CU cn Ë YPRÉSIEN CONTINENTAL ÿ YPRÉSIEN MARIN + ») » » + » » (Sables des Guise). » » » »» » > Le CONTINENTAL | = (Argiles à lignites). Dépôts d’estuaires SRE x AA +A (Conglomérat de Cernay). LANDÉNIEN LANDÉNIEN MARIN (Tuffeau de La Fère et Sables de Bracheux). )) + + —- + + + MEN 7 MONTIEN MARIN © Fr (Calcaire pisolithique). < . ... NOM DES ESPECES L 1emt : Eu , Palæobalistüum Ponsorti p vi sta (ÉD ’'OLSL mia robu Amia Bar hodon Buckland OUUS Doll iPlERICHE. 0. enser Lemoiner PRIEM.......... dus s dus Pr Cœlodus Laurenti Prieu.. P Cæœlodus s cnodus s ol smo lo FE Aci Cœ Anomæodus 5 Galeus minor L. Edap Isch la Pycno À Py DRASS S è é qe ga . oi à es ASE US . 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Acassiz. ....| + Anomœæodus Sp........... se ROUES Palæobalistum Ponsorti Heckez........| + Pycnodus sp..... SEE » » » » | Pycnodus Sp... REA » » » » » » » + Ammia robusta Prieu.... AM EDE Te Lepidosteus suess osteus Maui SONO DL ON COM ARNO OEM ANotogoneus(?) sp....... Arius Dutemplei Lérienr. . Arius Bonneli Pre SARL D D nn en ASUS RE Te) Zanclus (?) eocænus Grnvais.. Pelamys (?) palæocena Lemcur.. Cybium cf. Proosti Sronus Cybium Bourdoti Prien..... Cybium sp... Cybium Cylindracanthus Se nee Bocae te Prolates Heberti (Gervais) Savvace Lates macrurus L. Acassiz. Trigonodon serratus Genvars Trigonodon sp.............+. prenons isodonta Cocem.. ... | Gosseleti Lenicue . Ft P.. SIAVA 40 nissva nq SNOSSI0g ss... lodus loliapicas L. Acassuz nd ans + 196 MAURICE LERICHE ë BARTONIEN SUP. CONTINENTAL Ld 7 (3° masse du Gypse). z \ © A 4 BARTONIEN SUP. MARIN & E ‘(Marnes àPholadomya ludensis), E © É ce BARTONIEN INF. CONTINENTAL an |JEz (Calcaire de Noisy-le-Sec). su PRE, CR Re RE GR à ES BARTONIEN INF. MARIN = (Sables de Marines mM et de Cresne). { LEDIEN CONTINENTAL 4 | (Marnes de Saint-Ouen). A 4 5 | LEDIEN MARIN l (Sables de Beauchamp). z LUTÉTIEN CONTINENTAL £ (Calcaire grossier supérieur). 5 LUTÉTIEN MARIN ee = {Calcaire grossier). HSE AR ne mar Îl YPRÉSIEN CONTINENTAL Re LENS = (Grès de Belleu, etc.) Fr] — e Dépôts d'estuaires 2 Faluns de Pourcy; Sables 5 RPLEMRNE = Us a Unios et Térédines). N Cl Y PRÉSIEN MARIN LAIRRARARSA (Sables de Cuise). à LANDÉNIEN CONTINENTAL A EN PATATE ESS Z (Argiles à lignites). A Æ Dépôts d'estuaires MAMAN AR ANEUR È (Conglomérat de Cernay). < a = . LANDÉNIEN MARIN (Tuffeau de La Fère et Sables RES US UT IS RENNES de Bracheux). Z Æ MONTIEN MARIN ANR CA AR À SZ = té (Calcaire PORUSSL 5 SN Dire ë : Fr. st RS . . . . « . ec . . . . . . . (do) ° . RC. 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CRE RSS DA 2 eee Ross DS LCL EE CLS SSSR res S£SSSssRscse nn nn on < S an Le > DELLE © & © TE & & & RSS ©. & LRRNNQNSQUEST or POISSONS DU BASSIN DE PARIS ++++ ++ ++++ M de Co «C «€ « « tt: "IIOSSVE SNJP1PIWIP SNAINI9EJY ‘uq svpnboui (ç wunzepnpiyd() sayi4010 “NID 20990 M (ç wuniepnpiyd()) suq1010 ‘rte tmossvg sisuououbiub wunipiyd(y en Re ne © KANON Sn91)Jeq () SNPEr) rss. -de (uuryoeu y) Sny}1010 “NA 1UIUonay.y (4 1UY9817) SUUI0IO “NII 19h0007ag (4 1U1Y981] ) SNYIOIO Nas 2ouef (1uiy2eUJ ) Suy01O orttccccec ds (unaepiiedç) sny31030 tort": "AHDIMA SISU9W91 Snj]9)e4 “nauq suysnhue (6 wniep19194) SnyI0IO NAN Sn)n98 (wn4ep1912J) SUUJ[010 ‘NA Snsn1q0 (wn1ep1949,J) SNI1010 "AHOINAT 2U9Y0Y (WnIEp19194) SUUJ1010 tte "and sISUau1pIE) (4) TajUa(] DORE EE Oo Genoa roi ion iieicinhe 2e Cod (fr) same titi te NaUg W0pAn0g (4) snuesues ‘Nat Snp1ooui (ç wuniep0h.129 )suyI0IO “NAN 299n0g (à wuniepioh.12g) sny11010 NAS 248)n1q10(unieproh129 )sUI010 tte -namg 20eaneS (ç) snyJaysoydoz] °: °°: NAN SNU19P00/)9q (4) SL1QUIIOUOY tt: "NU, 1IAUI0W9T SI1JU990U0J{ Rés See (149 u0")) sny}11010 os Banrowiex % LANDÉNIEN YPRÉSIEN LurTéTIEN Leniex mm, | TIEN h E Baur. ixr. | Banr. sur LD) Re 7 | =. de el ho Re 5 2 |S ë SR = | £ =: S © = = 2 a È Ro > ES a EE ENT 5 ee Ê En ==| 52 3 = A CE ; JS ESPÈCES | Éclselas|g lisez IS IS3 IE |S2| SlRSlRE SSIME NOM DES ESPÈCES LS Sa> 2T. 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Duvali(L. Acassiz) Gervais ) » » » » » » + | Ancistrodon armalus Gervais. ......... » » » » | + » » nl | | | LSLÈGES ÉTABLIES SUR DES OTOLITHES. | | L | Co 4 f > fr | » w7 >. ÿ is Lemoine PRIEN. + | Monocentris (?) bellovacinus Prien. ..... HO SES LEO Det TE D EC T Hoplostethus (?) ) Sauvagei PNR NE Es aber en al ent Otolithus(Berycidarumorbicularis Prin. PISE Met a Er) Otolithus (Berycidarum ?) Boulei Prieu.| » | » | » De Tnt SA NAUReE cidarum ?) incertus Priæën.| » | » | » | » » » | »n | + Serranus ( Al OUROOMMPRTENC RE ee | » I D » » | + Serranus (?) sp SPORE ASE Dalle EME RSA OS E NOTE Dentex (?) Hs PRiEM.. MTS NON RUES Dentex (?) tardinensis Lemieux... ...... » » | » DAME Otolithus (Percidarum) Kokent Lemeur.| » » » AIRES » Je Otolithus (Percidarum) oblusus Pr. .| » » » » | + » » | + Otolithus (Per cidarum) aculus Prieu...| » » » » » » ».|. + Otolithus (Percidarum ?) angustus Prex.| » » » | » » | » | » | + Pagellus remensis Lenicug............. » | + On (SJ ETC CONTE » » » » » » sue Otolithus (Trachinti) Janeti Pr » » » » » » 5. | = | Otolithus (Z'rachint ?) Bellevoyer Priwm.| » | + Otolithus (Trachini ?| L'hevenint Preu.| » » » » | + j QEOLUTDO CANAL) SD EEE CEE » » » » +? : Gadus (?) ballicus Kokex.............. » | + » » » » » » Op Hi rignonensis Bassorr.... Dale (dp hidiidarum ?) Kokent Par. Otolithus (Ophidiidarum ?) regularis Pr. Macrurus dimidiatus Bassour.........… 198 © MAURICE LERICHE Ce dentaire semble d’ailleurs, — d'après la figure de Gervais, — avoir.appartenu à une espèce différente de C. Bourdoti. Les quelques dents incomplètes qu'il a conservées et les dimensions des alvéoles montrent que ses dents étaient sensiblement moins larges que celles de C. Bourdoti. Les données nouvelles qui sont consignées dans les pages pré- cédentes ne font que confirmer les conelusions que j'ai déjà énon- cées, en ce qui concerne les rapports de la faune ichthyologiquede l’Eocène du Bassin de Paris avec celle de l'Éocène du Bassin belge !. l Les Poissons d’eau douce, les Poissons côtiers et les Poissons conchyphages sont sensiblement plus nombreux dans le Bassin de Paris que dans le Bassin belge. Par contre, les Poissons adap- tés à la vie nectique, — les Requins, les Scombridés, les Xiphi- dés, — se rencontrent moins fréquemment dans le Bassin de Paris que dans le Bassin belge. Ces faits ne sont que la conséquence de la situation géogra- phique différente des deux bassins. Situé au Sud du Bassin belge, fermé à l'Ouest, au Sud et à l'Est, le Bassin de Paris était moins accessible aux Poissons pélagiques que le Bassin belge, qui s’ou- vrait plus directement sur la haute mer. À mesure que se complètent nos connaissances sur les Elas- mobranches éocènes du Bassin de Paris, on voit l'identité des représentants de cette classe, dans les deux bassins, devenir de plus en plus parfaite. Les espèces sont seulement plus rares dans le Bassin de Paris que dans le Bassin belge. | 1. M. Lericus. Jbid., p. 374. 5; - POISSONS DU BASSIN DE PARIS 199 EXPLICATION DE LA PLANCHE VIII FiG. 1. — Squatina prima Winxrer. — Dent latérale, vue par la face externe; grossie deux fois. — Gisement : Sables de Cuise (Yprésien). — Localite : Aïizy-Jouy (Aisne). — Collection Lhomme. ù Fic. 2. — Squatina crassa Daimeries. — Dent latérale, vue par la face externe ; grossie deux fois. — Gisement : Sables de Cuise (Yprésien). — Loca- lité : Saint-Gobain (Aisne). — Colleétion Lhomme. Fic. 3-5. — Rhinoptera Daviesi A.-Smirx WoonwarD. — Dents provenant de rangées différentes ; grossies deux fois. — Gisement : Sables de Guise (Yprésien). — Collection Lhomme. F1G. 3, 3a. — Dent de la rangée médiane, vue par la face orale (fig. 3) et par la face postérieure (fig. 3 a). — Localité : Aizy-Jouy (Aisne). F1G. 4,4a. — Dent de la rangée médiane d'un individu jeune, vue par la face orale (fig. 4) et par la face postérieure (fig. 4 a). — Localilé : Saint-Gobain (Aisne). F1G. 5, 5a. — Dent d’une rangée latérale, vue par la face orale (fig. 5) et de profil (fig. 5 a). — Localité : Saint-Gobain (Aisne). FiG. 6,7. — Scyllium cf. minutissimum WinxLer. — Dents vues par la face externe ; grossies deux fois. — Gisement : Sables de Cuise (Yprésien). — Loca- lité : Saint-Gobain (Aisne). -- Collection Lhomme. FrG. 6. — Dent latérale de la mâchoire supérieure. FiG: 7. — Dent latérale de la mâchoire inférieure. Fic. 8. — Ginglymostoma Thielensi Winxrer. — Dent latérale, vue par la face externe ; grossie deux fois. — Gisement : Galcaire grossier (Lutétien). — Localité : Chaumont-en-Vexin (Oise). — Collection Jolivet (Université de Bruxelles). F1G. 9-14. — Lamna Vincenti (Winxrer) A.-Smirx Woopwarp. — Dents vues par la face externe ; grandeur naturelle. — Gisement : Sables de Cuise (Ypré- sien). — Collection Lhomme. FiG. 9-12. — Dents de la mâchoire supérieure : fig. 9, dent antérieure (1r°* file gauche) ; loc. : Saint-Gobain (Aisne) ; — fig. 10, dent antérieure (2° file gauche); loc. : Saint-Gobain (Aisne) ; — fig. 11. dent latérale droite ; loc. : Cuise-Lamotte (Oise) ; — fig. 12, dent plus latérale, du côté gauche ; loc. : Saint-Gobain (Aisne). FiG. 13, 14. — Dents latérales de la mâchoire inférieure : fig. 13, dent latérale antérieure ; loc. : Saint-Gobain (Aisne) ; — fig. 14, dent latérale plus posté- rieure ; Loc. : Mons-en-Laonnois (Aisne). FiG. 15. — Lamna sp. — Dent latérale de la mâchoire inférieure, vue par la face externe ; grandeur naturelle. — Gisement : Calcaire grossier (Lutétien). — Localité : Vaugirard (Seine). — Collection D: Imhoff. FiG. 16. — Galeus minor L. AGassiz. — Dent antérieure gauche de la mâchoire supérieure, vue par la face externe ; grossie deux fois. — Gisement : Sables de Cuise (Yprésien). — Localilé : Saint-Gobain (Aisne). — Collection Lhomme. Fic. 17. — Lepidosteus sp. — Dent grossie deux fois. — Gisement : Gravier de base du Calcaire grossier (Lutétien), — Localité : Limay (Seine-et-Oise). — Collection D: Imhoff. F1G. 18, 19. — Arius Dutemplei Lericme. — Rayons épineux de nageoires pec- torales ; grandeur naturelle. — Gisement : Sables à Unios et Térédines (Ypré- sien). —-Localité : Monthelon (Marne). — Musée de Bâle. FiG. 18-18 c. — Rayon épineux de la nageoire pectorale droite, vu par la face antérieure (fig. 18), par la face supérieure (fig. 18 a), par la face postérieure (fig. 18 b), par la face inférieure (fig. 18 c). FiG. 19-19 b. — Rayon épinëux de la nageoire pectorale gauche d’un individu jeune, vu par la face antérieure (fig. 19), par la face supérieure (fig. 19 2), par la face postérieure (fig. 19 b). 200 MAURICE LERICHE FiG. 20. — Arius sp. — Rayon épineux de la nagcoire pectorale droite, vu par la face supérieure (fig. 20), par la face postérieure (fig. 20.a), par la face infé- rieure (fig. 20 b) ; grandeur naturelle. — Gisement : Sables à Unios et Téré- - dines (Yprésien). — Localile : Montñelon (Marne). — Musée de Bâle. FiG. 21. — Ororrraus (Percidarum) Kokeni Lerice, var. — Otolithe droit, vu par la face interne ; grossi deux fois. — Gisement : Sables de Cuise (Ypré- sien). — Localité : Saint-Gobain (Aisne). — Collection Lhomme. F1G. 22. — Egerton.a isodonta Coccui. — Pharyngien vu par la face orale; grandeur naturelle. — Gisement : Sables à Unios et Térédines (Yprésien). — Localité : Monthelon (Marne). — Musée.de Bâle. FiG. 23, 24. — Labrodon trapezoidalis Lericae. — Pharyngiens vus par la face orale ; grandeur naturelle. — Gisement : Gravier de base du Calcaire grossier|Lutétien). — Localité : Limay (Seine-et-Oise). — Collection D: Imhoff. F1iG. 23, pharyngien supérieur droit. F1G. 24, pharyngien inférieur. 2 AS 201 DORE EEE NOTICE NÉCROLOGIQUE par A. Bigot i. _Ce sont trente-sept années de souvenirs qui montent de mon cœur à mes lèvres pour retracer la vie et l’œuvre scientifique de notre con- frère D.-P. OEhlert. D'autres ont pu comme moi au début de leur car- rière, profiter des conseils et des encouragements qu'OEhlert prodi- guait à ses Jeunes confrères ; mais de 1885 à 1890, nous avons travaillé ensemble dans ce laboratoire de Géologie de la Sorbonne où se sont liées de si solides amitiés ; surtout, poursuivant daris les terrains anciens de l'Ouest de la France des études analogues aux siennes, j'ai été amené à travailler avec lui dans l'intimité des courses sur le ter- rain et il m'a dans toutes les circonstances de ma vie donné des preuves de son amitié. Je remercie donc avec émotion le Conseil de la Société géologique qui s’est souvenu combien étaient profonds les liens de déférente affec- tion qui.m'attachaient à OEhlert, et qui m'a confié le soin de dire ce que fut l'œuvre géologique de notre confrère. Parler d'OEhlert, c’est parler en même temps de la femme charmante et distinguée qu'il avait choisie comme compagne et qui fut la colla- boratrice de ses travaux. Par un sentiment exagéré du rôle que la femme doit jouer dans le domaine intellectuel où se meut son mari, Me OŒhlert s’effaçait volontairement avec une modestie rare devant la personnalité de celui-ci. L'initiale de son prénom suivant l'initiale du prénom de son mari dans le titre de leurs travaux, le prénom de Pau- line ajouté à celui de son mari Daniel sur les listes des correspondants de l'Académie des Sciences furent les seules formes sous lesquelles Mae OEhlert accepta que fût manifestée sa collaboration à l’œuvre de son mari. Tous ceux qui ont fréquenté ce couple si parfaitement uni, connaissaient pourtant cette collaboration de tous les instants au labo- ratoire et sur le terrain. Dans l'élaboration de l'œuvre commune cha- eun apportait ses qualités et sa tournure d'esprit, lui, toujours inquiet de plus de précision, accumulant les observations et les réflexions pour se faire lentement une conviction, elle, d'esprit plus décidé, se prêtant volontiers à la discussion de théories mêmes hasardées, souvent séduite par une facon nouvelle de concevoir et d'expliquer les faits, suggérant des idées et des hypothèses plus hardies que lui accueillait 1, Notice lue dans la séance du 9 juin 1922, 202 D. P. ŒHLERT tantôt avec une ironie souriante, {tantôt par une riposte dont la fran- chise et la courtoisie faisaient passer la vivacité. La Société géologique en appelant en 1910 M" OEhlert à la vice- présidence en même temps que son mari, consacrait publiquement une collaboration connue de tous ceux qui approchaient nos deux confrères et qui savaient que leurs travaux ont été conçus, préparés et exécutés en commun. C'est donc leur œuvre commune qui sera retracée ici sous le nom d’OEhlert, comme elle a paru sous leur nom. Daniel-Victor OEhlert était né à Laval le 1° novembre 1849. Ilétait le petit-fils du général Jean-Daniel OEhlert, Alsacien d’ori- gine, que la Révolution avait envoyé dans la Mayenne pour combattre la Chouannerie aux lieux mêmes de son berceau, et qui mourut à Laval le 5 décembre 1814, après avoir été pour les Chouans un adversaire redoutable, mais estimé par son carac- tère et sa bravoure. Le général OEhlert laissait deux fils, dont l’un, Henry, avait épousé Ml: Adèle Féron, de Laval. De ce mariage naquit notre confrère. Les liens qui unissaient sa famille à la ville de Laval fureut encore resserrés par son mariage avec Mie Pauline Crié, fille d'un médecin réputé de cette ville. Par son origine, par ses alliances, par sa situation scientifique, OEhlert était devenu un de ces personnages dont s’honore une ville. « Tout le monde ici le connaissait, dit M. Guy Ramare dans les notes qu'il a bien voulu me communiquer sur son ami. Sa silhouette haute et massive, son visage fin au nez busqué, aux yeux pétillants d’une malicieuse indulgence, son sourire accueil- lant et bon, ses manières affables, tout cela était familier aux Lavallois. Petit-fils d'Alsacien, 1l synthétisait en lui sa race : il en avait la forte carrure, la démarche ferme et un peu pesante, la bonhomie calme, l'ironie spirituelle et franche ; il en avait aussi l’admirable droiture morale, la vigueur intellectuelle, la foi profonde, le patriotisme patient et obstiné. On le savait un grand savant ét un grand cœur ; tout le monde le respectait et l'estimait ; ceux qui l'ont mieux connu et qui furent ses amis s’inclinaient avec un très affectueux respect devant une qualité d'esprit et une grandeur morale que sa délicate modestie semblait vouloir dissimuler. » Nous sommes peu renseignés sur les circonstances qui déei- dèrent la vocation scientifique d'OEhlert. Cet homme si vigou- reux, qui dans les courses sur le terrain fatiguait tous ses com- pagnons, eut une enfance souffreteuse, une santé délicate, qui ne s’affermit qu'à l’âge d'homme, et qui l'empêcha de faire des études suivies et d'embrasser une profession. Il semble qu'OEhlert ait NOTICE NÉCROLOGIQUE 203 fortement subi pendant son enfance l'influence d'un prêtre de Laval, de l'Ordre des Pères de Saint-Michel, le Père Colombier, esprit très original, très vivant et très cultivé, dont la Biblio- thèque satisfaisait la curiosité étendue d’OEhlert. De là sans doute vinrent cette culture générale et le goût que possédait notre confrère de s'intéresser à des questions artistiques et histo- riques aussi bien qu’à des recherches purement scientifiques. Au lendemain de la guerre de 1870, il y avait à Laval un petit noyau d'hommes cultivant les sciences naturelles. Attiré d’abord par les découvertes de préhistoire locale de son ami Emile Moreau, OEhlert porta rapidement sa curiosité vers les recherches géolo- giques, séduit sans doute par l'abondance et la belle conservation des fossiles que l'on recueillait alors dans les nombreuses car- rières ouvertes dans les calcaires dévoniens de la région. Jouissant d’une aisance quisuflisait à ses goûts modestes, d’une indépendance que n’entravaient pas ses fonctions de conservateur de la Bibliothèque et du Musée de Laval, n'ayant pas de soucis de famille, puisqu il n’a pas eu d’enfants, OEhlert allait pouvoir se consacrer aux études géologiques et paléontologiques qui l'atti- raient. Une des particularités de l'œuvre d'OEhlert est en effet qu'elle a été accomplie par un savant sans lien officiel avec la science, qu'aucune obligation professionnelle n'attachait à la Géologie, mais seulement la vocation d'une curiosité passionnée. Chaque année amenaït à Paris pour plusieurs mois M. et Me OEhlert, dans les laboratoires de Paléontologie du Muséum et de Géologie de la Sorbonne, où les avaient accueillis Albert Gaudry avec sa courtoisie souriante, Hébert avec sa bonté d’abord distante, et que dirigeaient en fait deux savants, devenus leurs amis, Paul Fischer et Munier-Chalmas. Au Muséum, à l'Ecole des Mines, dont M. Douvillé lui ouvrait les galeries de Paléonto- logie avec son affabilité coutumière, OEhlert retrouvait ses fos- siles dévoniens dans les collections de d'Orbigny et de de Ver- neuil. On peut juger avec quelle joie, quelle émotion et aussi quel respect le paléontologiste à ses débuts étudiait ces précieux fossiles, types des espèces qu'il devait mieux connaître, et qu'avaient recueillis et maniés les grands savant dont il devait être l’émule et le continuateur. En 1877, OEhlert publiait dans notre Bulletin une Nofe sur les fossiles dévoniens du département de la Mayenne. C'était le pre- mier résultat d'une activité scientifique qui s’est poursuivie jus- qu'en 1911 dans les domaines de la Paléontologie et la Strati- graphie, et dont je vais essayer d'analyser les résultats. = HER RARE 204 D, P. ŒHLERT Les études paléontologiques d'OEhlert ont tout à la fois une valeur descriptive et une tournure générale philosophique. On y trouve en même temps la recherche de l'exactitude et de la pré- eision des descriptions, le sens des nuances et l’appréciation cri- tique de leur valeur, le souei de l'interprétation des caractères et des causes des modifications des formes fossiles. On sent dans son œuvre, l'influence philosophique des ÆEnchaînements du monde animal, d'Albert Gaudry, mais aussi de la prudence, sou- vent un peu rude, de notre maïître commun Munier-Chalmas. OEhlert s’est d’abord efforcé de faire connaître les faunes qui ont peuplé les mers paléozoïques du Maine, de l’Anjou et du Cotentin. Avant lui on ne connaissait ces fée que par des indications dans les travaux de d’ Archiac, de Verneuil, ou par les brèves descriptions, sans figures, de Marie Rouault et de Tro- melin. Il a consacré 19 notes et mémoires, avec 48 planches, l'étude des faunes dévoniennes dont il a décrit les 2/3 des espèces connues dans l'Ouest de la France. Grâce à lui et aux travaux de Charles Barrois, les faunes dévoniennes de cette région sont les mieux connues des faunes paléozoïques de France, aussi bien par la précision des descriptions que par l'exactitude des figures qui, pour la plupart, reproduisent en photographie les propres dessins de l’auteur. Les nombreuses espèces décrites par OEhlert appartiennent à des groupes très variés d'Invertébrés. Il à signalé un grand nombre de Murchisonia et de Pleurotomaires pour lesquels il a étabh des sections, dont quelques-unes ont pris la valeur de coupes génériques. Il a reconnu des analogies entre les Lamelli- branches du Dévonien de l'Ouest et ceux Pre dépôts du même âge des États-Unis d'Amérique, spécialement pour les Aviculi- dés dont il a décrit plusieurs formes et pour lesquels il a proposé des groupements nouveaux. Mais c’est dans l’étude des Crinoïdes, des Trilobites et surtout des Brachiopodes que s’est affirmée à sagacité de notre con- frère, son esprit critique, son sens des comparaisons et son goût des ées générales. Nous lui devons la nn d'un nombre assez important de Trilobites siluriens, dévoniens et carbonifères, en particulier d'un échantillon gigantesque de l’Urolichas Robe des schistes ordoviciens de Vitré, déjà connu dans les dépôts de même âge d'Espagne et du one qui renferment tant d’espèces com- munes avec notre Ouest. . discussion des caractères du Trinu- cleus Pongerardi lui a donné l'occasion de démontrer que le Himbe des Trinucleus n’est pas perforé et que la place particu- NOTICE NÉCROLOGIQUE 205 lière de la suture, l'absence d'yeux sont la conséquence de l'évo- lution des caractères, conformément aux conclusions des recherches de Beecher sur l’organisation et le développement des Trilobites. Sa connaissance des Trilobites lui a permis de discuter les caractères des Proetidæ, dont il a décrit plusieurs espèces dévoniennes, et de soumettre à un examen critique les genres de cette famille et les formes affines. Il a coordonné enfin les travaux sur le développement et l’organisation des Trilobites dans une étude critique quil a enrichie de vues personnelles. Les terrains dévoniens de l'Ouest renferment de nombreux débris de Crinoïdes, appartenant à des genres et des espèces qui ont été pour la plupart décrits pour la première fois par OEhlert. Un des plus curieux est le Thylacocrinus Vannioti, dont les cal- caires coblenciens de Saint-Germain-le-FKouilloux ont fourni de nombreux exemplaires d’une remarquable conservation. C'est par la comparaison des Crinoïdes du niveau de Sablé à Phacops Potieri avec. les Grinoïdes de la base de l'Eifélien décrits par Schultze au’OEbhlert put établir la position de ce niveau ; en étu- diant une de ces espèces de Sablé il put démontrer que Schultze s'était mépris sur l'interprétation de cette forme et avait décrit comme: basales les pièces qui occupent la partie supérieure du calice. Des observations minutieuses sur le nouveau genre Spyridiocrinus du calcaire d'Erbray permirent d'expliquer l'or- ganisation, jusqu'alors énigmatique, des Polypeltes du Silurien de Gotland. La description de deux crincides nouveaux du Dévo- mien de la Manche a conduit (ÆEhlert à des constatations très intéressantes, d’abord sur les felations, signalées pour la pre- mière fois, des nervures des plaques du calice avec le trajet des filets nerveux, puis sur une application de la loi de Wachsmuth et Springer permettant de déduire, d’après la position des angles d'une tige pentagonale ou la position des cirrhes, la présence ou l'absence des plaques infrabasales, et par suite de fixer le classement d'une forme dans le groupe des Monocycliques ou des Dicycliques. Cestendances généralisatrices, qui supposent une connaissance approfondie de la morphologie et de la physiologie des groupes, ont permis à OEhlert, à propos de la description de Blastoïdes du Dévonien de Sn Lucia (Espagne) de donner une étude générale de ces Échinodermes si compliqués et une figure Home ous de l'organisation des Pentremitidea aussi claire qu elle est restée précise. Le nom d’OEhlert est inséparable de l° étude des Brachiopodes actuels et fossiles. Comme autrefois Davidson, mais moins exclu- 206 D. P. ŒHLERT sivement que Davidson, il s'était fait de l'étude de ces êtres une véritable spécialité. L’abondance et la belle conservation des individus et des espèces dans les terrains dévoniens de l'Ouest l'ont conduit plus loin encore que pour d’autres groupes dans la connaissance de ces formes si curieuses, pour lesquelles il avait une véritable prédilection. Il a publié sur les Brachiopodes paléozoïques des notes nombreuses, dans lesquelles il décrit des formes nouvelles ou peu connues. Il a créé le nouveau genre Tri- geria, la famille nouvelle des Centronellidæ, basés sur les carac- tères et le développement de l'appareil interne. La considération des impressions musculaires lui a fait proposer dans le genre Orthis la création de plusieurs subdivisions ; il a étudié compa- rativement les Craniadæ paléozoïques et les formes actuelles, discuté le rôle et le mode d'accroissement des épines cardinales des Chonetes et décrit la structure imperforée de leur test. Entre 1880 et 1887, Paul Fischer publiait une refonte du Manual of Mollusca de S. P. Woodward, devenu entre ses mains un ouvrage nouveau, dans lequel n'ont guère subsisté que les planches qui accompagnent le livre anglais. Respectueux cepen- dant de l'ordonnance primitive du livre, Paul Fischer avait voulu terminer son Manuel de Conchyologie et de Paléontologie con- chyologique par un appendice sur les Brachiopodes. La rédaction en fut confiée à OEhlert, qui ne s'est pas borné à enregistrer simplement les notions classiques sur l'anatomie, la distribution céographique, bathymétrique et stratigraphique et à donner à un synopsis des genres. Il a profité de sa connaissance personnelle des Brachiopodes pour soumettre à une discussion critique les genres et les familles, proposant de nouvelles sections et des groupements nouveaux, renouvelant ainsi non seulement l’œuvre de S. P. Woodward, mais l'Introduction à l'étude des Brachio- podes vivants et fossiles de Davidson. Les recherches d'OEhlert sur les Brachiopodes n'ont pas été limitées aux formes fossiles. Il a étudié, en collaboration avec Paul Fischer, les Brachiopodes rapportés par les grandes expé- ditions du « Talisman », du « Travailleur », de « l'Hirondelle » et de la « Romanche ». Lesconclusions de ces études sont très impor- tantes pour les paléontologistes. Après Kowalevski, OEhlert a pu suivre les modifications de l'appareil brachial sur un grand nombre d'individus à toutes les tailles et par suite à tous les âges. Il a pu reconstituer la marche du développement ontogé- nique el la marche du développement phylogénique et les com- parer l'une à l’autre ; ilen a déduit des conclusions d'une grande portée pour la connaissance de l’évolution. Par exemple, si les | NOTICE NÉCROLOGIQUE | 907 formes Magas, Magasella, Terebratella, par lesquelles passent les Magellaniadæ peuvent être considérées comme les stades d'un développement plus complet, certaines d’entre elles ont pu se fixer à certaines époques et constituer de véritables genres, dont les caractères sont nettement définis. Cette stabilité peut être favorisée par le développement hâtif des glandes génitales qui permet à l'espèce de donner naissance à une série de généra- tions qui tendent à s'arrêter définitivement: au stade de leurs ascendants. Dans un travail sur la Faune abyssale de Brachiopodes de la régionlusitanienne, (Ehlert et Fischer ont donné des conclusions qui ont également un grand intérêt pour les géologues ; ils ont montré que, sur 16 de ces espèces, 13 sont représentées dans le Pliocène d'Italie, que plusieurs sont disparues de la Méditerranée actuelle, tandis qu'elles subsistent dans l'Atlantique, où elles trouvent conservées les conditions de température qui leur con- viennent. Dans ses recherches de paléontologie, OEhlert avait été frappé de la difficulté des déterminations précises, par la seule étude des descriptions et des figures. Il avait constaté que les figures qui accompagnent les descriptions originales, quand ces figures existent, sont très souvent défectueuses, inexactes, soit parce qu'elles sont {rop simplifiées, soit parce que le dessinateur s’est beaucoup plus préoccupé de leur aspect artistique que de leur valeur documentairé. Sans une confrontation avec les types mêmes des auteurs, les identifications sont souvent douteuses ; par suite tout travail de comparaison de faunes ou de simple assimilation au point de vue stratigraphique est au moins hasar- deux. OEhlert avait pensé que si l’on reproduisait par la photo- graphie le type même de l'espèce et des échantillons appartenant authentiquement à la même espèce on éviterait toutes chances d'erreur dans les déterminations et on fournirait à la stratigra- phie et à la paléontologie des documents indiscutables. Ce fut l'origine de la Palæontologia universalis adoptée et patronnée par les Congrès géologiques internationaux et subventionnée par eux. Mais ce travail est à la fois très long et très coûteux ; il exige une collaboration internationale et une centralisation des efforts qui malgré tout le dévouement d’OEhlert n’a pas répondu à ses espérances. De 1903 à 1912, la Palæontologqia universalis n'a publié que 257 espèces ; mais l'exemple avait suscité des œuvres poursuivant le même but, tel le Catalogue critique des types de la Collection d'Orbigny, publié dans les Annales de Paléontologie par Thevenin, et interrompu par la mort prématu- 208 D. P. ŒHLERT rée de notre regretté confrère, tels encore le Catalogue des types d'Ammonites du Yorkshire de M. S. S. Buckman, les fiches de documentation paléontologique de M. Paul Lemoine. La Palæon- tologia universalis a le sort de beaucoup de tentatives d’avant- guerre qui demandent une collaboration internationale et surtout une dotation qui ne peut être mise au niveau des exigences finan- cières d'une pareille entreprise. L'œuvre stratigraphique d'OEhlert n'est pas moins importante que ses travaux de paléontologie. A l'exception de deux notes sur les terrains paléozoïques des environs des Eaux-Bonnes, elle a porté entièrement sur l'étude des terrains des départements de la Mayenne et de la Sarthe, et accessoirement des départements de l'Orne et de l'Ille-et-Vilaine, et en presque totalité sur les terrains paléozoïques. Elle s'est mamifestée à la fois par de nom- breuses notes et mémoires et par l'établissement seul ou en col- laboration avec Louis Bureau, Bizet, Matte et moi-même des feuilles Laval, Mayenne, La Flèche et Château-Gontier du Ser- vice de la Carte géologique: de la France, à laquelle OEhlert était attaché depuis 1884, en dernier lieu comme collaborateur principal depuis 1890. Au moment où OEhlert commençait ses études sur le départe- ment de la Mayenne, la géologie de ce département était très imparfaitement connue. Un seul travail d'ensemble, dû à Blavier, remontait à 1837. Dès 1882, à propos de la publication des cartes géologiques manuscrites de la Mayenne par Triger qu'il venait de retrouver, OEhlert publiait un premier résumé de ce que l'on savait à cette époque de la géologie de ce département. La com- paraison de ce travail avec les descriptions contenues dans le Compte Rendu de la Réunion extraordinaire de la Société géo- logique de France en 1909 et surtout la comparaison des cartes du Service géologique avec celles de Triger permettent de mesu- rer les progrès réalisés entre ces deux dates et qui sont exclusi- vement dus à OEhlert. Le département de la Mayenne est constitué presque entière- ment par des formations paléozoïques, échelonnées du Précam- brien au Westphalien, traversées et modifiées par des granites et des roches filoniennes. Ces formations se continuent vers l'Est dans la Sarthe, où elles disparaissent peu à peu sous les couches Jurassiques et crétacées ; elles débordent au Sud sur le départe- ment du Maine-et-Loire, plus ou moins recouvertes par les ter- rains secondaires et tertiaires. C’est à cette vaste région que s’est NOTICE NÉCROLOGIQUE 209 attaqué OEhlert pour en débrouiller la stratigraphie et en dres- ser la Carte géologique. L'an dernier, par une belle journée ensoleillée d'avril, j'allais à Laval chercher des renseignements sur la vie d'OEhlert. D’Alençon au Mans, du Mans à Vitré, de Laval à Domfront, défi- laient devant mes yeux, renouvelant le souvenir de courses com- munes, les régions étudiées par OEhlert, les plaines de la Cham- pagne du Maine où des lambeaux de roches paléozoïques, émer- geant comme des jalons au travers des calcaires, lui ont permis de restituer les anciens plis de la bordure du massif ancien près de sa limite jurassique, les Alpes Mancelles dont il a découvert et décrit les éruptions cambriennes, le Bassin de Laval, dont il a si soigneusement analysé la stratigraphie, la tectonique et les faunes. Embrassant du regard et de la pensée ce vaste domaine, je me rappelais avec quelle sagacité critique et avisée, mais aussi avec quelque patiente minutie OEhlert l’a exploré, pas à pas, jamais rebuté, n1 par les difficultés de l'observation dans ce pays très couvert et très fermé, ni par les fatigues des longues jour- nées de marche, où 1l faut sans cesse escalader des clôtures, suivre les chemins creux et boueux, traverser la terre détrempée des labours, subir les pluies continues de nos automnes et de nos printemps de 1 Ouest. C'est par des explorations poursuivies, multipliées, dans les- quelles il s'efforçait de ne négliger aucun affleurement qu OEhlert a pu établir la stratigraphie et la distribution des formations paléozoïques, en utilisant, à défaut de fossiles, rares ou absents dans la plupart des niveaux, une connaissance expérimentée des faciès lithologiques et un sens géologique qui devenait presque de la divination. Je rappellerai seulement les plus essentielles de ses découvertes. C'est d’abord l'étude du Cambrien, qui présente dans la région des Couevrons et de la Charnie un développement remarquable de couches très variées comme faciès, et dans lesquelles OEhlert a établi une succession d'assises dont quatre sont fossilifères et renferment, à défaut de Trilobites, des Brachiopodes inarti- culés caractéristiques. [1] a montré qu'à l’époque cambrienne ces régions avaient été le siège d'éruptions qui ont donné des coulées de porphyres pétrosiliceux, de porphyrites et d’ortho- phyres, des couches de brèches éruptives interstratifiées. La connaissance approfondie des faunes du Dévonien inférieur lui a permis de prouver que les calcaires d'Erbray, dont la place a été si discutée, n'élaient pas un faciès d’un niveau du Dévonien inférieur mais se plaçaient au sommet de ce Dévonien inférieur. 2 mars 1923. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXII. —14 210 D. P. ŒHLERT C'est aussi la paléontologie qui lui a permis de classer les cal- caires du Maine-et-Loire, ceux de Montjean et Chalonnes dans le Dévonien moyen, celui de Chaudefonds dans le Dévonien supérieur. Les bandes paléozoïques du Massif armoricain deviennent plus régulières vers leur extrémité orientale; le Bassin de Laval s'étale et son axe est occupé par un large affleurement de dépôts appartenant aux terrains carbonifères et surtout au Carbonifère inférieur, dont OEhlert a étudié les variations de faciès, tantôt calcaires et marins, tantôt gréseux ou schisteux et continentaux, et contenant alors des couches d’anthracite. Ces formations sédi- mentaires du Carbonifère inférieur sont accompagnées d’albito- phyres et de mélaphyres, formant des coulées contemporaines du dépôt. Grâce à ces explorations, poursuivies pendant plus de trente- cinq années, OEhlert a pu laisser des cartes dans lesquelles la part de l'interprétation est réduite au minimum compatible avec les conditions des affleurements et sur lesquelles l'analyse stra- tigraphique a été poussée plus loin que nulle part ailleurs daus le Massif armoricain. La composition des grandes bandes syncli- nales de Pail, des Couevrons, du Bassin de Laval, l’allure de leurs couches, celle des anticlinaux précambriens, et des massifs granitiques qui les séparent, la distribution du métamorphisme, la position des roches filoniennes, tout cela apparaît sur les cartes avec la plus grande netteté et la plus grande précision. La curiosité d'OEhlert ne devait pas être satisfaite d’avoir éta- bli la succession et la distribution des assises paléozoïques ; il eût voulu pouvoir comprendre le mécanisme qui a déterminé leur arrangement, préparé les différences de faciès. Mais il répugnait à sa tournure d'esprit d'abandonner le terrain solide de l’obser- vation, pour hasarder des hypothèses hardies qui donnent de la vie aux faits, en renouvellent leur interprétation. « Les indications recueillies presque toujours en surface, disait-il en 1909, une absence de coupes nettes et continues, une stratifi- cation parfois douteuse ou cachée, des pendages souvent trom- peurs, enfin des attributions quil est toujours nécessaire de véri- fier, nous apportent des éléments bien incomplets pour connaître la nature exacte des mouvements et l’amplitude des déplace- ments. » Pour OEhlert les accidents tectoniques appartiennent à un type assez simple, celui de grands plis réguliers, parfois déversés, interrompus par des failles parallèles et morcelés par des failles transversales avec rejets. ns i NOTICE NÉCROLOGIQUE 44 Les discussions de la réunion extraordinaire de 1909, qui furent parfois vives, ne modifièrent pas les idées d'OEhlert sur la tectonique des terrains paléozoïques du Maine et de l'Anjou. « Nous ne connaissons jusqu'ici aucun fait, disait-il, venant apporter la preuve de nappes de charriage, au sens propre du mot, amenant de loin des couches étrangères aux bassins qui les contiennent actuellement, nous pensons au contraire que les déplacements de ces couches n'ont pas dépassé les limites des synclinaux dans lesquels ils ont pris naissance. » Le Maine et l’Anjou demeuraient, pour lui des « pays de racines ». Le travail d'OEhlert sur le terrain était terminé en 1909. II pouvait demander à la Société géologique de tenir sa réunion extraordinaire dans la Mayenne et la Sarthe. Cette réunion fut véritablement triomphale. Préparée avec un soin parfait, favori- sée par un temps exceptionnellement beau, elle conduisit pen- dant neuf jours vingt-cinq de nos confrères et presque autant de personnes étrangères à la Société à travers tous les terrains et toutes les formations de la région. Un livret-guide avait été préparé par OEhlert. C'était une innovation ; ce guide décrivait les différentes localités et les carrières visitées dont 1l constitue une petite monographie géologique. Accompagné de cartes très claires, réductions à peine simplifiées des feuilles détaillées à 1/80 000, il constitue un exposé de nos connaissances sur la wéologie de ces régions compliquées. Complété par le Compte Rendu paru dans notre Bulletin, il résume les observations que depuis 1875 OEhlert avait accumulées. Peut-être notre confrère caressait-il le projet de donner une description détaillée des terrains paléozoïques du Maine et de l’Anjou, qui aurait été l'explication de ses cartes géologiques. L'événement douloureux qui en 1911 mit un terme à ses travaux a sans doute empêché la réalisation de ce projet. - ; Pour donner un tableau complet du labeur considérable accompli par OEhlert, il faudrait le suivre en dehors du domaine de la Géologie et de la Paléontologie. Il faudrait en particulier rappeler le rôle quil a joué dans le développement et le classe- ment des collections du Musée de Laval, collections archéologiques aussi bien que collections scientifiques. Membre de la Commis- sion historique et archéologique de la Mayenne, il y apportait des connaissances précises, un goût sûr, affiné par la fréquentation des grandes collections parisiennes et des expositions artistiques de la capitale. La notoriété était vite venue de France et de l'étranger, attirée TRES ET 212 D. P. ŒNMLERT par la valeur des travaux d'OEhlert, et par l'accueil qu'il faisait à ceux qui venaient visiter son terrain d’études, dans cette demeure de la rue de Bretagne où, entre leurs séjours à Paris et leurs déplacements sur le terrain, sa femme et lui travaillaient entou- rés de leurs collections et de leurs livres, dans le cadre des vieux meubles et des vieux souvenirs de famille. Avec la notoriété étaient venues aussi les récompenses. OEhlert avait reçu la croix de Chevalier de la Légion d'honneur lors du Congrès des Sociétés savantes en 1895 ; la promotion du cinquantième anniversaire de ces Congrès lui apporta la rosette d’ofticier en 1912. En 1897, l’Académie des Sciences lui décernait le Prix Delesse et en 1900 le nommait membre correspondant dans la section de Minéralogie, en remplacement de Suess qui venait d'être nommé Associé étranger. Notre Société a tenu aussi à témoigner à (OEhlert son estime pour sa personne et ses travaux. C'est en 1877 qu'OEhlert était entré à la Société géologique dont 1l fut pendant ses séjours à Paris l’un des membres les plus assidus aux séances ; une grande partie de ses travaux, 35 notes et mémoires, accompagnés de nombreuses planches, dont la plu- part dessinées par lui, figurent dans nos publications. En 1881, la Société décernait à OEhlert le Prix Viquesnel. Elle l’appelait pour la première fois à la vice-présidence en 1881, pour la deuxième fois en 1910, en même temps que M"° OEhlert. En 1911, il était élu président de notre Société. C'était la consécra- tion, par les géologues ses confrères, du prix qu'ils attachaiïent à son œuvre, à son travail consciencieux, à son dévouement si désintéressé à la science, à sa courtoisie et à son affabilité. Ce fut aussi la dernière Joie de notre confrère. Au cours de cette présidence, au mois de mars 1911, nous apprenions avec stupeur la mort inopinée de M®° OEhlert. OEhlert ne devait pas se relever du coup qui le frappait dans sa plus chère affection et le privait de celle qui avait été pendant trente-six ans sa com- pagne dévouée et aimée, la collaboratrice de ses travaux et sou- vent leur inspiratrice. Nous ne le vimes plus que de loin en loin dans de rapides apparitions pendant lesquelles 1l paraissait éviter ces laboratoires de la Sorbonne et du Muséum qui lui rappelaient le souvenir de la disparue et des jours heureux passés avec elle dans l’étude. Il semblait s'être désintéressé de ses travaux géolo- giques et paléontologiques demeurés inachevés. Tout ce qui lui restait d'activité était consacré à mettre en ordre les collections NOTICE NÉCROLOGIQUE 2413 du Musée de Laval qu'il avait tant contribué à enrichir et à leur préparer un cadre digne d'elles. Une partie de sa fortune fut ainsi consacrée à la restauration de l’ancien château quise dresse au flanc de la petite ville et domine si pittoresquement la Mayenne et son vieux pont. Avec les années, les forces physiques de cet homme robuste qui jadis ne connaissait pas la fatigue avaient décliné june maladie cruelle, que son insouciance des misères physiques lui fit négli- ger et quil supporta avec un stoïcisme admirable, l'avait pen- dant les derniers mois de sa vie très affaibli sans diminuer son intelligence. Sentant venir sa fin 1l désira que ce fût au milieu de ses chers livres et de ses chères collections ; il se fit transpor- ter dans une chambre du château de Laval, et c’est là qu'il est mort le 17 décembre 1920, âgé de soixante-dix ans, dans la tranquille sérénité d’un homme de bien et d’un croyant. Je m'imagine que, comme le font parfois ceux qui ont déjà der- mère eux une longue carrière, OEhlert, dans la solitude de ses dernières années, a pu se demander ce qui subsisterait deses tra- vaux et quelle a été leur portée dans l’accroissement des con- naissances humaines. Dans la construction de l'édifice de la science, la pierre qu’ap- portent la plupart de nous n'est plus, avec le recul des années, qu'un témoin anonyme ou discret de nos efforts, et seules se détachent en relief les solides fondations et les pierres d'appareil sur lesquelles les grands maîtres de la science ont gravé leur nom. L'œuvre géologique d’OEhlert appartient à ces solides fon- dations. Nos conceptions sur la structure des régions anciennes de l'Ouest pourront se modifier; on pourra en proposer une inter- prétation nouvelle ; 1l faudra toujours tenir compte de la préci- sion des observations d'OEhlert et de l'exactitude des faits qu'il a décrits. C'est cette consciencieuse exactitude, base inébranlable de tous les progrès futurs, qui fait la valeur de l’œuvre d'OEhlert et la place à côté de l'œuvre des grands géologues français. LISTE DES PUBLICATIONS DE D.-P. OEucerr. 1877. Sur les fossiles dévoniens du département de la Mayenne. B.S.G.F., 28 mai 1877, (3), V, p. 518-603, pl. 1x-x. 1878. Description de deux nouveaux genres de Crinoïdes du terrain dévo- nien de la Mayenne, B.S. G.F.,4nov.1878,(3), VII, p. 6-10, pl. 1-11. 1882. D. P. ŒHLERT . Sur le Dévonien du département de la Sarthe. B. S. G. F., 23 juin 1879, (3), VIT, p. 697-717, 3 pl. (en collaboration avec Davousr). . Sur des fossiles dévoniens provenant de Montjean (Maine-et-Loire). B. S. G. F. C. R. somm., 16 fév. 1880, (3), VIII. Note sur le calcaire de Saint-Roch à Changé, près Laval. B.S. G.F., 16 fév. 1880, (3), VIII, p. 270-276. Note sur un nouvel horizon dans le terrain dévonien du département de Maine-et-Loire. B. S. G. F., 16 fév. 1880, (3), VIII, p. 276-278. Les Brachiopodes siluriens de la Bohême d'après les travaux de M. Barrande. Journal de Conchyl., janvier 1880, XXVIIT. La position systématique des Brachiopodes d’après les travaux de M. Morse. Journal de Conchyl., avril 1880, XXVIII, p. 109-135. Position systématique des Brachiopodes d’après M. Dall. Journal de Conchyl., juillet 1880, XX VIII, p. 216-234. . Documents pour servir à l’étude des f:unes dévoniennes dans l'Ouest de la France. Mém. Soc. géol. fr., (3), II, 38 p., 6 pl.,in-4°. Note sur le calcaire de Montjean et Chalonnes (Maine-et-Loire). B.S G. F.,7 fév. 1881, (3), IX, p. 219 (14 lignes). Documents pour servir à l’étude des faunes dévoniennes dans l'Ouest de la France. B. S. G. F., 24 janv. 1881, CR. somm... Présentation d'un mémoire sur les fossiles dévoniens de l'Ouest de- la France. B. S. G. F., 24 janv. 1881, (3), IX, p. 213 (18 lignes). Description d’un nouveau genre de Lamellibranche {Guerangeria| du Dévonien inférieur. Bull. Soc. Et. Scient. d'Angers, 1880 (1881), X, p. 225-228, 1 pl. Sur l'existence de schistes à nodules à Calymene Tristani et de schistes ampéliteux dans le nord de la Mayenne. B.S. G. F., 20 fév. 1882, (3), X, p. 239 (8 lignes). Sur le Silurien du nord-est du département de la Mayenne. B. S. G. F., 11 avril 1882, (3), X, p. 349-352. Note sur quelques Crinoïdes nouveaux du Dévonien inférieur de la Sarthe et de la Mayenne. B.S. G. F., 17 avril 1882, (3), X, p. 352- 363, pl. vrri-1x. Notes géologiques surle département de la Mayenne, accompagnées d’une carte géologique par M. J. Tricer, éditée par M. D. OEnrerr'. Bull. Soc. Et. Sc." d'Angers, 1881-1882, XI-XIT, p. 225-370. . Note sur Terebratula (Centronella) 'Guerangeri. Bull. Soc. Et. se. d'Angers, 1883, XIII, p. 59-69, pl. 1-1. Présentation d’une étude géologique sur la Mayenne. B.S. G.F., 18 juin 1883, (3), Xi, p. 513-514. Note sur les Chonetes dévoniens de l'Ouest dela France. B. S. G. F., 18 juin 1883, (3), XI, p. 514-528, 2 pl. Description de deux nouvelles espèces d’Acroculia du Dévonien infé- rieur de la Mayenne. B. S. G. F., 18 juin 1883 (3), XI, p. 602-609, HMpie Observations sur le développement des Brachiopodes d’après Kowa- levski (en collaboralionavec M. Denixer), in-8°, fig. . Etudes sur quelques Brachiopodes dévoniens. B. S. G. F., 17 avril 188%, (3), XII, p. 411-441, pl. xvrri-xxur. . Description de deux Centronelles du Dévonien inférieur de l'Ouest de la France. Bull. Soc. Et. S:. d'Angers, 1884, XIV, p. 22-98, 4 pl. 1891. NOTICE NÉCROLOGIQUE 215 . Description de Goldius Gervillei. Bull. Soc. Et. Sc. d'Angers, 1885, XV, p. 113-419, 4 pl. Etude sur quelques trilobites du groupe des Proelidæ. Bull. Soc. Et. Sc. d'Angers, 1885, XV, p. 121-143, 2 pl. . Failles et filons des environs de Montsurs. B. S. G. F., 5 juin 1886, (3), XIV, p. 526-549, 6 fig. . Sur les oscillations qui se sont produites pendant la période pri- maire dans le bassin de Laval. CR. Acad. Se., 21 fév. 1887, CII, p. 528-529. Brachiopodes du Dévonien de l'Ouestde la France, Bull. Soc. Et. Sc. d'Angers, 1887, XVII, p. 57-64, pl. v. Description de quelques espèces dévoniennes du département de la Mayenne. Bull. Soc. Et. Sc. d'Angers, 1887, XVII, p. 65-120, pl. vi-x. É Etude sur quelques fossiles dévoniens de l'Ouest de la France. Ann. Sc. géologiques, XIX, p. 1-80, pl. 1-v. Brachiopodes. Manuel de Conchyliologie et de Paléontologie con- chyliologique, par Pauz Fiscner, Appendice, p. 1189-1334, fig. 892- 1138. Brachiopodes. Annuaire géologique universel, IIT, p. 462-180. . Note sur quelques Pélécypodes dévoniens. B. S. G. F.,(3), XVI, p. 633-663, pl. xrr1-xvr. Notice nécrologique sur M. de Koninck. B.S.G.F.,(3), XVI,3 avril 1888, p. 466-477. Molluscoïdes. — Brachiopodes. Annuaire géologique universel, IV, p. 795-814. . De la constitution du Silurien dans la partie orientale du départe- ment de la Mayenne. CR. Ac. Sc., 17 juin 4889, CVIITI, p. 1262-1264. Faune dévonienne d'Angers. S. G. F. CR. somm., 3 juin 1889, (3), XVII, p. 71-72. Molluscoïdes-Brachiopodes. Annuaire géologique universel, V, 1888, D 14S5-4457 Note sur les terrains paléozoïques des environs d’Eaux-Bonnes. B.S. G. F.,(3), XVII, p. 425-434. . Sur le Dévonien des environs d'Angers. B. S. G. F., (3), XVII, A7 juin 1889, p. 742-791, pl. xvurr-xxr. Sur le genre Spyridiocrinus. B. S. G. F., (3), XIX, p. 220-227, 16 déc. 1890, 3 fig., pl. vu-vinr. Brachiopodes provenant des campagnes de | « Hirondelle » en 1886, 1887, 1888 (Golfe de Gascogne, Açores, Terre-Neuve). Bull. Soc. Zool. fr., 1890, IV, p. 118-121 (en collaboration avec M. Pau FiscHer). Sur la répartition stratigraphique des Brachiopodes de mer profonde, recueillis durantles expéditions du «Travailleur »etdu « Talisman ». CR. Ac. Sc., 28 juillet 1890, CXI, p.247-249 (en collaboration avec M. Pauz Fiscner). Diagnoses de nouveaux Brachiopodes. Journal de Conchyliologie, XXX VIII, p.70 (en collaboration avec M. Paur Fiscnenr). Sur le Silurien inférieur dans les Coëvrons. B. S. G. Fr., 16 fév. 881, (3), XIX, p. 355-361. Sur l'existence du grès à Sabalites Andegavensis, dans le départe- ment de la Mayenne. CR. Congrès Soc. Sav., 36 mai 1891, Journal _ officiel. 1892. 1898. D. P. ŒHLERT . Description de deux Crinoïdes nouveaux du Dévonien de la Manche: B.S:G.F., 22 juin 1891, (3); XIX, p:894-853,05 fie.,trpl: Note sur différents groupes établis dans le genre Orthis et en parti- culier sur Rhipidomella OEurerr. Journal de Conchyliologie, 1891, (3), XXX, n° 4, p. 366-374. Note sur les calcaires des environs d'Eaux-Bonnes (Basses-Pyré- nées. B. S. G. EÆ., (3), XIX, p. 475-479 (en collaboration avec M. Lrérarp). Expédition scientifique du « Travailleur » et du «Talisman ».— Brachio- podes, 139 pages, 8 pl., in-#° (En collaboration avec Paur Fiscmer). Campagnes scientifiques du prince Albert de Monaco, fasc. 3. Bra- chiopodes de l’Atlantique nord, 30 pages, 2 pl. in-4° (en collabo- ration avec PauL FiscHer). | Mission scientifique du Cap Horn (1882-1883). Brachiopodes. Bull. Soc. Hist. Nat. Autun, V, 1892, p. 255-334, 82 pages in-8°, 25 fig., pl. vrn-1x (en collaboration avec Pauz Frscner). Sur l’évolution de l'appareil brachial de quelques Brachiopodes, in-40, CR. Ac. Sc., Paris, CXV, p. 749-751 (en collaboration avec PauL Fiscuer). Molluscoïdes. — Brachiopodes. Annuaire géologiqg. univers., VII, 1890, p. 1025-1 037. . Description de la Rhynchonella ? Gosseleti (MourLon). Ann. Soc. géolog. de Belgique, 1893, XX, p. 125-132, pl. 111. . Bassin de Laval. B. Serv. Carte géol. Fr., C. R. Collab. campagne de 1893, VI, n° 38. . Notice explicative sur la feuille géologique de Château-Gontier. Bull. Soc. Sc. nat. Ouest de la Fr., 1895, V, p. 79-92 (en collaboration avec le D' L. Bureau). Sur les Trinucleus de l'Ouest de la France. B. S. G. Fr., (3), XXIN, 30 juin 1895, p. 299-336, 2 pl. ; . Carte géologique détaillée de la France au 80 000e. Feuille 91, Chà- teau-Gontier {février 1896) (en collaboration avec le M. Dr L. Bu- REAU). Sur le gisement de quelques roches éruptives et métamorphiques du bassin de Laval. CR. Acad. Sc., 3 fév. 1896, CXXIT, p. 263-264. Résumé des derniers travaux sur l’organisation et le développement des Trilobites. B. S. G. Fr., 24 fév. 1896, (2), XXIV, p. 97-116, 34 fig. Feuille de Mayenne, bassin de Villaines. Bull. Serv. Carte géol. Fr., CR. des collab. campagne 1895-1896, VII, n° 44, 4 p. Urolichas Ribeiroi des schistes d'Angers. Mém Soc. géol. fr. Paléon- tologie, 1896, VE, fasc. 4, mém. n°146, 8 p., 1 pl. . Fossiles dévoniens de Santa-Lucia (Espagne). B.S. G. Fr., 1 déc. 1896, (3), XXIV, p. 814-875, 12 fig., pl. xxvi-xxvrir. Feuille de Mayenne. Bassin de Laval. Bull. Serv. Carte géol. Fr., CR. collab. campagne 1896-1897, VIIT, p. 327-331. Feuille de Mayenne. Bull. Serv. Carte géol. Fr., n° 59, mars 1897, 2 p. Feuilles de Mayenne et de La Flèche. Bull. £erv. Carte géol. Fr., CR. Collab. campagne 1897, X, n° 63, 3 p. Note sur le massif silurien d'Hesloup. B. S. G. Fr., 28 fév. 1898, (3), XXVE, p. 72-104, 1 carte (en collaboration avec M. Brcor). AA NOTICE NÉCROLOGIQUE 217 . Carte géologique détaillée de la France au 80 000®. Feuille 77, Mayenne (en collaboration avec M. Bicor). Sur la géologie des environs de Châteaubriant. B. S. G. Fr., 11 juin 4900, (3), XXVIIT, p. 557-558. — CR. somm., n° 12, 11 juin 4900, p. 92-94. Feuille de Laval. Bull. Serv. Carte géol. Fr., n° 73, mai 1900. CR. collab. campagne 1899, XI, #4 p. Excursion dans la Mayenne et dans la Sarthe. Livret-quide du Con- grès géologique international de Paris, in-8°, 24 p., 10 fig., 4 cartes in-fol. autosraphiées. . Fossiles dévoniens de Santa-Lucia (Espagne). B. S. G. Fr., (4), p- 233-250, 1 pl., 12 fig. dans le texte. Sur la publication par reproduction des types décrits et figurés anté- rieurement. CR. Congrès géol. intern., VII, France, 1900. . Feuille de Laval. Bull. Serv. Carte géol. Fr., CR. collab. campagne, 190%, XII, n° 84, p. 37-41. . Géologie de la Mayenne. Laval, Goupil, n° 8, 24 p. Introduction au Dictionnaire historique, topographique el biographique de la Mayenne, par l'abbé Ancor, Goupil, in-8°, 4 vol. À propos de chaque localité, OEnLerr a rédigé une note géologique. Note préliminaire sur le Dinantien d'Argentré (Ille-et-Vilaine). Bull. Soc. Lin.de Normandie,(5), VIT, p.238-239 (en coll. avec À. Brcor). . Observations au sujet d’une note de M. Ch. Pellegrin sur la géolo- gie du bassin de Laval. B, S. G. Fr., 20 juin 1904, (#4), IV, p. 687-695. . Feuille de Laval de la Carte géologique détaillée de la France. Notice explicative. Bull. Soc. Linn. Norm., (5), IX, p. 225-246 (en colla- boration avec A. Brcor). Carte géologique détaillée de la France au 80 000®. Feuille de Laval (octobre 1906) (en collaboration avec A. Bicor et Marre). . Excursion dans les Coëvrons (21 juillet 1907). Bull. Mayenne-Sciences, Alpe Pcartes . Sur les minerais de fer ordoviciens de la Basse-Normandie, CR. Acad. Sciences, CXLVI, 9 mars 1908, 3 p. Brachiopodes. Expédition antarctique française (1903-1905) comman- dée par le D' Jean Cuarcor. — Vers et Brachiopodes, 4 p., 1 pl. in-#. . Tectonique des terrains paléozoïques au nord-ouest et au nord de Sablé (Sarthe). CR. Acad. Sc., CXL VIII, p. 391-393, 15 fév. 1909. Livret-euide de la Réunion extraordinaire de la Société géologique de France dans la Mayenne et la Sarthe, Laval, Goupil, 1 vol., in-18. . Géologie des environs de Changé. Bull. Mayenne-Sciences (1909), 14 pl. . Compte rendu de la Réunion extraordinaire de la Société géologique de France dans la Sarthe et la Mayenne, du 28 août au 7 septembre 1909. B. S. G. Fr., (4), p. 545-675, 44 fig., 7 cartes. Carte géologique détaillée de la France au 80 000, n° 92. Feuille dela Flèche (juillet 1911) (en collaboration avec A. Bicort, Marre et PÉPBizEr): Notes géologiques sur la partie du bassin houiller de Saint-Pierre-la- Cour parcourue le 11 juin 1911. Bull. Mayenne-Sciences, 1911, p- 30-37. 218 SUR LA TECTONIQUE DE L'AXE SALÈVE — MONTAGNE DE LA BALME — MONTAGNE DE LOVAGNY PAR J. Révil er L. Moret . Le rôle des décrochements horizontaux dans la structure de l’anti- clinal du Salève a été rendu classique par le schéma bien connu de Maillard ? et les études ultérieures de H. Schardt?. D'après ces savants, l’axe du pli qui s'étend d’Etrembières à Lovagny, sur près de 37 km., s'y montre morcelé par deux importants décrochements en trois tronçons dont le décalage vers le NW est d'autant plus impor- tant que l'on se trouve dans un tronçon plus oriental. Ces accidents _ sont, d’une part, celui qui passe près du bourg de la Balme de Sillingy et, d'autre part, celui de Cruseilles, non loin du torrent des Usses. Par la suite, Joukowsky et Favre #, dans leur belle monographie du Salève, adoptent entièrement cette synthèse, et décrivent en outre de nombreux petits accidents transversaux secondaires, ce qui en porte le nombre à 7, déterminant ainsi 8 tronçons. Ces auteurs tentent même d'expliquer cette structure, en décrochements successifs, par la mise en place des Préalpes, explication contestée tout récemment par E. Paréjas qui en voit l’origine dans la progression de la nappe de Morcles-Aravis ÿ. Le problème est important, car une allure aussi particulière ne se retrouve nulle part, à notre connaissance du moins, dans la chaîne des Alpes et dans nos chaïînons jurassiens. Étudions donc successivement les éléments de la chaîne en commençant par le Sud. Le coteau de Lovagny est un chainon urgonien sud-ouest- nord-est qui finit périchinalement près du château de Montrottier où il est scié par la gorge épigénétique du Fier ; il émerge lente- ment de sa ceinture tertiaire pour constituer un anticlinaltrès sur- baissé, un peu déjeté vers l'Ouest où il laisse affleurer un mince noyau hauterivien ; au bout de 6 km. il s'abaisse en arrivant à Chaumontet-Balme de Sillingy et une faille transversale l'amène à butter contre l’anticlinal transversal faillé de la Tête de la Balme (901 m.). La constitution tectonique de ce point est, en effet, curieuse : 1. Note présentée à la séance du 20 novembre 1922. 2. Bull. Serv. Carte géol. Fr.,n°°6 et 7. 3. Chaîne du Reculet et du Vuache (Bull. Soc. Vaud. Sc. Nat., mai 1891) avec 1 carte très commode pour suivre la démonstration. . 4. Monographie géologique du Salève. Mém. S. Phys. et H. N. Genève, t. 37. b. Géologie de la zone de Chamonix. Id ,t. 39. TECTONIQUE DE L'AXE SALÈVE DE LOVAGNY 219 l'axe de la chaîne est brusquement coupé par une faille née sur le pli transversal, et ne se retrouve que plus au Nord-Ouest où il reprend sa marche vers le Nord-Est pour donner la montagne de la Balme. Quant au pli transversal, il paraît bien être sur l'alignement du mont de Musiège-Vuache et de la dépression transversale du lac d'Annecy. Maillard admettait un fort décro- chement pour le lac d'Annecy, et le mettait naturellement en relation avec l’accident de la Balme de Sillingy ; dès lors, la montagne de la Balme paraissait arrachée de sa continuation naturelle, le coteau de Lovagny, et projetée vers le Nord-Ouest à plus de 2 km. H. Schardt, dans ses études sur le Reculet et le Vuache admit ces conclusions et crut même en trouver une con- firmation indubitable dans la structure, si singulière elle aussi, du mont de Musiège, anticlinal à falaise présentant un regard savovard resté en place d'où se serait détaché le Vuache, à regard français, qui aurait suivi le mouvement de la Balme. Or, d'une part M. Lugeon !, et plus récemment l’un de nous ? ont fait Justice du pseudo-décrochement du lac d'Annecy ; d'autre part, l’un de nous? a également montré que l'anomalié du Vuache-Musiège pouvait plus simplement s'expliquer par une inflexion du pli principal accompagné d'une faille d’affaissement, une terminaison périclinale du pli du Musiège et d’intenses actions érosives. Cette terminaison est néttement observable. Il faut aussi remarquer que les sables continentaux éocènes du coteau de Lovagny et de la montagne de la Balme sont en par- faite continuité d’affleurements ; le décrochement de la Balme de Sillingy compris entre les deux pseudo-décrochements précédents se réduit done à une simple faille avec forte dénivellation (400 m.), n'ayant pas produit l’ombre de déplacement horizontal, bien que tout dans la disposition topographique de la région puisse en donner l'illusion. Poursuivons notre marche vers le Nord; nous verrons l'axe de la montagne de la Balme s'infléchir près de Mandalaz, puis se relever pour constituer le petit monticule du Crêt à la Dame; iln’y a pas de solution de continuité au point bas de l’inflexion transver- sale garnie et de Glaciaire et d'Eocène, et les affleurements du Bar- rémien-Urgonien peuvent se suivre tout au long dans de nouvelles petites carrières. De même plus au Nord, le Crêt à la Dame est séparé de la montagne d’Allonzier, sa continuation naturelle, par 1. M. Lucron. Les dislocations des Bauges. Bull. Serv. C. géol. Fr., n° 717. 2. L. Morer. Sur la tectonique de la rive orientale du lac d'Annecy. CR. Ac. Se., 25 mai 1920. 3. J. Réviz. Sur la structure du mont de Musiège. B.S. H. N. Savoie, XIX, 1922. 290 J. RÉVIL ET L. MORET une cluse, ainsi que l’un de nous l’a depuis longtemps établi ! et la faille indiquée par Maillard, avec léger décrochement, n'existe pas. C'est une vallée surimposée, comme l'ont très jus- .ement vu Joukowsky et Favre; les affleurements de l’Urgonien et de l'Éocène peuvent également se suivre sans décide près d'Allonzier, de même que les bancs néocomiens du centre de cette boutonnière sont en parfaite concordance de part et d'autre de la vallée. La montagne d’Allonzier termine la chaîne de la Balme par un prolongement périclinal des plus nets. Vues du sommet de la montagnes, les couches urgoniennes qui forment cuirasse plongent de toutes parts tant dans la direction d'Allon- zer et de Néplier que vers le Nord où elles ont été ciselées par les Usses en une formidable cluse, de près de 150 mètres, qui pénètre jusqu’au cœur valanginien de l’anticlinal. C’est à partir de cette nouvelle inflexion transversale que les bancs de l’Urgonien se relèvent vers Cruseilles; puis, à l'W, Copponex, c’est le Salève qui commence et qui reprend la marche habituelle vers le NE jusqu'à Etrembières son point terminal. Il était tentant, et d’ailleurs naturel, d'expliquer cette dispo- ton, symétrique de celle de la Balme de Sillingv ?, par des causes analogues. Mais, un décrochement ayant amené un déplacement horizontal du tronçon nord par rapport au tronçon sud de plus de 1 km. aurait dû laisser des traces un peu moins fugaces que celles qui ont été invoquées comme preuves irréfutables. Nous avons, au contraire, constaté, en ce qui concerne cette extrémité sud du Salève, un plongement périclinal indiscutable. Tant du château de Cruseilles que de l’Abergement on voit les couches plonger de toutes parts, et le Salève mourir parallèle- ment à la terminaison périclinale du Nord de la montagne d’Al- lonzier. Il y a, en ce point, un phénomène fréquent dans nos chaines subalpines etjurassiennes qui consiste en un relais de plis. La chaîne de la Balme, relais du coteau de Lovagny, est à son tour relayée par l’anticlinal du Salève, pli plus occidental ; et l'intervalle entre les deux derniers plis est comblé par les sédi- ments du Tertiaire, sables siliceux éocènes et grès de la Molasse. La structure de la chaîne se simplifie donc beaucoup et dépend de causes très générales ; il devient dès lors inutile pour l'expliquer de faire intervenir soit la cause particulière des Pré- alpes, soit celle des nappes Helvétiques. 1. L. Morer. Description géol. de la montagne de Mandalaz. Rev. savoisienne, 1912. | 2. Cependant, le décrochement de Cruseilles se serait produit au niveau d’une dépression transversale, tandis que celui de la Balme de Sillingy aurait affecté la ligne de faîte d’un anticlinal, transversal également à la direction générale du pli. SS TS PLISSEMENTS LOCALISÉS DU FOND DE LA MER N'UMMULITIQUE SUR LE VERSANT MÉRIDIONAL DE LA MONTAGNE NOIRE PAR Gaston Astre !{. Les terrains nummulitiques marins du versant méridional de la Montagne Noire présentent, par endroits, des ondulations de strates qui se sont produites à un moment déterminé de leur dépôt dans les sédiments qui leur ont donné naissance. Elles correspondent à une phase prémonitoire de mouvements sous- marins plus ou moins localisés qui ont commencé vers la fin du Lutétien inférieur à plisser légèrement dans certains points de cette région le fond des mers nummudlitiques, avant le grand mouvement général qui a entraîné l’exondation définitive de ces formations. Cette disposition se montre particulièrement nette sur la partie septentrionale du territoire de la commune d'Alzonne (Aude) dans une carrière dite du Champ des Immortelles. Cette dernière est située à 600 m. environ au N du Château de Belloc-Bouil- lonnac, à la lisière S des bois qui séparent du Camp des Boulets et des domaines La Sesquière et Guitard la garrigue plus ou moins cultivée du Champ des Immortelles (altitude : 170 m.) que l’on connait aussi dans la contrée sous le nom de « Plaine de Belloc » et aui s'étend au N du domaine de Belloc-Bouillon- nac. Cette carrière, ouverte dans les assises marines du terrain nummulitique du versant sud de la Montagne Noire, rapportées d’après la Carte géologique à l'Yprésien supérieur et au Luté- tien inférieur, tranche uniquement les assises supérieures de cette formation, dansles niveaux compris entre celui où abondent les moules internes de Lamellibranches et de Gastéropodes et celui qui, à un horizon inférieur, constitue par excellence le gise- ment à Osfrea moussoulensis AsTRE. Les strates qu'elle met au jour correspondent donc sensiblement à la partie supérieure du Lutétien inférieur. Actuellement abandonnée en raison même de la mauvaise qualité des matériaux qu’elle fournit, cette petite carrière occupe une surface en forme de demi-cercle, de 30 à 40 m. environ de 1. Note présentée à la séance du 6 novembre 1922, 229 GASTON ASTRE diamètre. La paroi d’abatage représente les côtés W, surtout N et E, tandis que le côté S se trouve de plain-pied avec le niveau extérieur du sol et constitue l'issue de l’ancienne exploitation. La paroi atteint sa plus grande hauteur (3 m. à 3 m. 50) sur la face N et NE qui coupe frontalement les couches dont le plonge- ment très faible est dirigé vers le S. Quant aux parois W et E, elles diminuent d'autant plus de hauteur qu’elles se rapprochent de l'issue méridionale de la carrière, en raison même du sens de pendage des couches. La coupe que l’on peut relever sur les parois est la suivante : 1. Terre végétale et argile de décalcification : 0 m. 10 -d'épais- seur. 2. Calcaire nummulitique superficiellement délité, avec argile de remplissage : 0 m. 40 d'épaisseur. 3. Calcaire nummulitique en bancs réguliers, horizontaux dans le sens W-E, très faiblement inclinés vers le S: environ 1 m. d’épais- seur. 4. Calcaire nummulilique en bancs plissés, formant deux ondula- tions anticlinales très nettes: environ { m. 50 d'épaisseur entre le sommet des plissements et le sol de la carrière. En faisant abstraction de la zone d’altération superficielle com- prenant la terre végétale et la couche de délitement du calcaire, la carrière du Champ des Immortelles montre en définitive dans le calcaire nummulitique deux dispositions distinctes : strates plissées à la base, strates horizontales au sommet. L'étude minu- _tieuse de cette différence de superposition permet d'y distinguer deux ordres de faits : discontinuité de stratification, mais conti- nuité de sédimentation. F1G. 1.— DisPosiTION SCHÉMATIQUE DES STRATES NUMMULITIQUES SUR LE CÔTÉ Ë DE LA CARRIÈRE. La teinte noire correspond à la terre végétale, la partie ponctuée à la zone de délitement superficiel du calcaire. DISCONTINUITÉ DE STRATIFICATION. — Les ondulations que pré- sentent les assises inférieures visibles dans la carrière affectent la VERSANT SUD DE LA MONTAGNE NOIRE 293 forme de deux plissements anticlinaux, situés tous deux sur le côté E et raccordés l'un à l’autre en synclinal. Pour chacun d’eux la charnière est située à À m. 50 environ au-dessus du fond de la carrière et à peu près à la même distance au-dessous du niveau du sol supérieur ; leur plan axial est sensiblement droit ; le plon- sement, identique sur les deux flancs, atteint une valeur de 20° à 25° par rapport à l'horizontale qui, approximativement, ne s'éloigne guère de la disposition des strates supérieures non plis- sées. — Le premier plissement se voit sur la paroi d’abatage E, vers son milieu, avec conséquemment un flanc S et un flanc N et possède une amplitude d'une quinzaine de mètres. Le second est localisé dans l'angle NE, avec un flanc SE et un flanc NW et peut atteindre une quarantaine de mètres d'amplitude ; en rai- son de l’action combinée de l'érosion superficielle et du plonge- ment général, il est un peu moins profondément situé que le premier. — Bien que tous les flancs de ces anticlinaux aient des plongements de même ordre, il ne s'ensuit pas qu'ils aient même longueur. Les deux plissements sont en ellet très rapprochés et leurs plans axiaux ne sont pas éloignés l’un de l’autre de plus de sept ou huit mètres, ce qui entraine comme conséquence que l'ondulation synclinale qui les réunit et dont la charnière est à peine élevée au-dessus du fond de la carrière n'a qu’une très faible amplitude ; aussi les flancs des anticlinaux qui se rac- cordent ainsi n’ont-ils qu'une longueur de quelques mètres. Les flancs externes au contraire présentent une bien plus grande dimension, en particulier le flanc NW du second anticlinal (celui de l'angle NE) occupe les parois N, NW et W, avec un plongement d'autant plus faible qu'il s'éloigne davantage du plan axial; à la sortie de la carrière (côté W\), il finit même par se confondre avec le plongement général très faible orienté vers le S. Au-dessus de ces strates plissées, les strates du calcaire num- mulitique sont horizontales dans le sens de W-E et n'ont qu'une inclinaison faible vers le S; elles garnissent les sinuosités des plissements inférieurs. C’est pourquoi l'épaisseur de la zone non ondulée, sensiblement égale à 1 m. ou 1 m. 50 au-dessus de chaque anticlinal, atteint 2 m. 50 dans la dépression syncli- nale. CONTINUITÉ DE SÉDIMENTATION. — S'il y a discordance dans la stratification, il y a continuité évidente dans la sédimentation. Deux faits de nature différente concordent pour le prouver. 1.I1n'y a pas eu d’érosion sensible du sommet des plissements ; _les couches qui passent par la charnière antichinale passent ap- 224 GASTON ASTRE proximativement par la charnière synclinale, seuls les derniers centimètres les plus supérieurs sont quelque peu comprimés ou nivelés. En outre, conformément à la disposition normale du remplissage par sédimentation, des strates discontinues garnissent exactement jusqu à son sommet la dépression synclinale com- prise entre les deux plissements ; légèrement inclinées à leur base pour modeler les ondulations sur lesquelles elles se sont déposées, elles sont plus épaisses en leur centre que sur leurs bords plus ou moins terminés en biseau et ont ainsi rapidement compensé la concavité synclinale. L’horizontalité de la sédimen- tation a été de la sorte facilement rétablie. Les dernières strates discontinues de remplissage sont horizontales et sont recouvertes à leur tour par les grandes strates continues rectilignes et presque horizontales qui surmontent uniformément aussi bien le sommet des deux anticlinaux que l'aire synclinale ainsi comblée. De même sur les flancs externes des anticlinaux, des couches de moins en moins inclhinées forment la transition des couches ondu- Jlées aux couches régulières. 2. Les couches “agées inférieures et les couches rectilignes supérieures sont de nature absolument identique, tant au point de vue pétrographique que sous le rapport paléontologique, ce qui montre qu aucun changement ne s'était produit dans les con- ditions de dépôt et que la continuité de la sédimentation entre les deux niveaux est évidente. Les deux faits ainsi constatés, discontinuité de stratification, mais continuité de sédimentation, montrent, sans qu'aucune autre explication puisse être invoquée, que dans les derniers épi- sodes des mers du Lutétien inférieur quelques plissements pré- monitoires, de faible amplitude, ont commencé en certains lieux de la bordure sud de la Montagne Noire à onduler légèrement le fond marinet par conséquent les sédiments qui s y étaient déjà dé- posés. La sédimentation a continué à se faire en strates normale- ment rectilignes et dans les mêmes conditions que précédemment sur un fond ainsi ondulé, mais toujours resté immergé, conservant de cette manière la trace de ce premier mouvement précurseur qui s'est exercé localement à la fin du Lutétien supérieur, avant le grand mouvement d'ensemble qui à définitivement chassé de ces régions la mer nummulitique. NOTE DE M. Leriche Bull. Soc. geol. de France ST SIT pl eV III MÉMOIRES-GÉOLOGIE Paraissant irrégulièrement depuis 1833, format in-4° raisin. Prix divers. (50 °/, pour les Membres de la Société.) Extrait du Catalogue. COSSMANN et Lamserr. Etude paléontologique et stratigraphique sur le terrain oli- ss ns nes ns noms mn sms sr pour les Terrains tertiaires. 5 pl., 39 p gocène marin des environs d'Etampes. 88 p., 1 tabl., 6 pl........................ 20 fr Cossmann. Contribution à l'étude de la faune de l'étage bathonien en France (Gastropodes). RAT CAE LOS DUN ee NUE PA OPEL ER e L PARDRE CR LE DA A D DE 30 » C. Gran» Eux. Formation des couches de houille et du terrain houiller, 496 be ss AE PRES RSS LES REA ne A D SAS AR EN AN PTE RO be CO BIBESTE DUT 20 » une Etudes sur les vertébrés fossiles d'Issel (Aude)...................... 16 » G. Correau. Echinides éocènes de la province d’Alicante. 107 p., 16 pl........ :.. 15 » P.-L. Prever. Aperçu géologique sur la colline de Turin. 48 p., 7 fig, 1 carte. 8 » G. Zæix. Contribution à l’étude géologique du Haut-Tonkin. — H. LANTENOIS. Note sur la géologie de l’Indo-Chine. — René de Lamorus. Note sur la géologie du Cambodge et du Bas-Laos. 80 De AND S caries ien COULEURS Aer ee 2e APN Général ne Lamorne. Les anciènnes lignes de rivage du Sahel d'Alger et d'une partie de la côte alsérienne2506Dt21pl a 1Ncantelen COUleURS NIET EN RE 15 » Léon Carez. Résumé de la Géologie des Pyr énées françaises. 132 p., 1 pl, 6cartes : CT COULEURS RS RSR SR PER ES EN RQ Pt 2 re DaiUe 2e Me DV elet aie te Late à RIPMED) Maurice Lucrox. Etude géologique sur le projet de Barrage du Haut-Rhône francais a Crénissiat pres de Bellegarde} 136/p;1 pl Ce RTE MEMOIRES-PALEONTOLOGIE PAR SOUSCRIPTION PAYABLE AVANT L'APPARITION DU VOLUME Liste des Mémoires qui se vendent isolément : _ 9. J. Sevnes. Contributions à l'étude des Céphalopodes du Crétacé supérieur de BRAN CES POED LONDRES NUE ER ARR tatin eVantre Mere ere 15 fr. 3. Ch. Drrérer. Les Animaux pliocènes du Roussillon. 17 pl., 188 p............. 60 » 5. ee ee SAarorra. Recherches sur les végétaux du niveau aquitanien de Manosque, EE DE LV OS AMEL EE PRE mr ET EN UE dE ONE ES el BR DE ARE EE 35 » ns Etudes sur les terrains tertiaires de la Roumanie ; Contribu- Ve à l'étude des faunes sarmatique, pontique et levantine: 11 pl., 152 p...... 15 » 19. M. Cossmanx. Contribution à la Paléontologie française des {errains juras- siques (en cours) ; Gastropodes : Nérinées. 13 pl., 180p....................... 35 » 20. V. Porovrc-Hatzec. Contribution à l'étude de la faune du Crétacé supérieur de Roumanie; Environs de Campulung et de Sinaïa. 2 pl., 22p............... 6 » 21. R. Zerzzer. Etude sur la flore fossile du bassin houiller d'Héraclée (Asie- NREURE MODES ROTÉDEC IE ALES SEE PEER SR SR PAR 15) 29, P. PALLARY. Sur les Mollusques fossiles terrestres, fluviatiles et saumâtres de RE NE AO D OS DE PAT SR RS ES D Et nee 10 » 23 G. Sayn. Les Ammonites py r oo. des marnes valanginiennes du Sud-Est de aubrance (enréeours) 2000 20 Da RES NN RSS RARES AS Se TA De 24, J: Lamserr. Les Lande actes de la province de Barcelone. Jp, LED NES ED 25. H.-E. Sauvace. Recherches sur les Vertébrés du Kiméridgien supérieur de Aüumel(boteEGaronne) Dee 68 ENCRES RE A RE RE RENE 15) 26. Ch. Deprérer et K. Roman. Monographie des Pectinidés néogènes de l'Europe et des régions voisines (1°° partie : genre Pecten) (en cours). 23 pl., 169 p.. .. 50 » 27. G. Dorrrus el Ph. DAvwrzENBERG. Conchyliogie du Miocène moyen du Bassin de la Loire; Description des gisements fossilifères: Pélécypodes. 51 pl, 500 p........ 150 » 28. Marcellin Boure. Le “Pachyæna de Vavairatdl2t ni} 10 pue SR A MAUR 29. V. Paquier. Les Rudistes urgoniens. 13 PL, TODS DE SN RAT PR AUS 28 ,» 30. si Toucas. Etudes sur la classification et l'évolution des Hippurites. 17 pl., + RER a A RER Re ER EE PÉTER CE PES LOS RUES YA GC EL OR D 38 » Albert Gauprx. Fossiles de Patagonie : Dentition de quelques Mammifères. den 2 hasdansiletenle Reese OR ETES ee A le De LIN 4 » 32. Paul Leone et Robert Douvizzé. Sur le genre Lepidocyclina Gümbel. 3 pl., 2 NM A eee AT LR A Eee re Ce A AE Re a ee SE PR 10 » 33. Ferdinand Canvu. Les Poe du Patagonien. Echelle des Bryozoaires 11 » 34. Charles Easrman. Les types de Poissons fossiles du Monte-Bolca au Muséum - dHistoirenaturelle de Pas on 82/D PEER ER DE Te OR 11 fr. 35. V. Porovici-Hanrzec. Les Céphalopodes du jurassique moyen du Mont é Strunga (massif de Bucegi, Roumanie), 6, pl.,,28 p.44 ee 19-20 36.Ar. Toucas. Etudes sur la classification et l'évolution des Radiolitidés. 24pl.,182p. 48 » 37, Edm. Perrar et M. Cossmann. Barrémien supérieur à faciès urgonien de Brouzet-lez-Alaist(Gard)..9 fig. texte, 6/pl-/421p 00 EE CERN ER E, 1540 38. Charles JAcos. Etude sur quelques nn nifes du Crétacé moyen.##fig., 9 pl., N 02/2 s ARTE LP ART Se A PR OR GR AO a GA ESS OS EE que A RE Ua DS ee ON 20 m4 39. “4 PA Etude iconographique des Pleurotomes fossiles du Bassin de Paris. PE 0 À MEVAS LAN DOMAINE ASTON RE RE TR EE SN EEE DD nt 12 » 40. P. 7. Ho Etudes suries végétaux fossiles de l'étage Sparnacien du Bassin de Paris ee D STADE MSA EN NE Er ee ERP AIRE ESPN APR AE ES RS RES % » 41. Hénri Douvir ré. Ftudes sur les Rudistes. Rudistes de Sicile, d’ Mise d'Egypte, du Liban ete la bérse 7 pl BD SE AT EANATeNeRr enr er ER 15 RINN 42. Léon PeRvINQUIÈRE. Sur quelques Ammonites du Crétacé algérien. 7 pl.,86p. 15 » 43, Robert Douvisré. Céphalopodes argentins. 3 pl., 24 Pesssresessseesseesee SR 44. Gustave F. Dozrrus. Les coquilles du Quaternaire marin du Sénégal. Intro- duction géologique par A. Dergims. 4 fig., 4 pl., 72p........................: 10 » 45. Robert Douvizzé. Etude sur les es de Dives, Villers-sur-Mertet quelques autres gisements. 84 fig., 5 pl., 77 p.......!.......:................ 120» 46. Maurice Cossman. Contribution à la Gé bbtolo cie française des terrains jurassiques (voir mém., n° 14, 19) ; Cerithiacea et Loxonemalacea, 11 pl:,264 p. 35 » 47. Lucien ra et Jean Moreuer. Les Dasycladacées du T ertiaire parisien. DT BAD LI S DER ALES ARR RE EL NE RENE EIRE ce AN UNE AIS ANNE NE ! 8 » 48. Robert Dour. Etudes sur les Oppeliidées de Dives et Villers-sur-Mer. CLR TOME N O6 DRE EN NAT AC A EC ES re te le Eee VO tele Ci ae TES FRE) 49-50. Fe PRISN. ee des Poissons fossiles et en particulier desSiluridés du Ter- tiaire supérieur et des couches récentes d'Afrique (Egypte et région du Tchad). — Sur des Poissons fossiles Le je rains tertiaires d’eau douce et d'eau saumâtre debPranceætide)Suisse9) DER DID ER A PRE A UT MER EEE En 15 °°» 51. P. ne Brun, C. CHATELET LM CossmaAnn. Le Barrémien supérieur à faciès urgonien de Brouzet-lez-Alais (Gard) (v. mém. n° 87). 4 fig., 5 pl., 56 p......... 10 » 52. Henri Douvirré. Le Barrémien supérieur de Brouzet. 20 p 4 pl RÉ AE A ot 19 » J. RePezin. Monographie du genre Lychnus. 23 p., 6 pl. ................... 15100 . J. Monsstier. Ammonites rares ou peu connues et Ammonites nouvelles du Mo cten supérieur du Sud-Est de l'Aveyron, 44pp.,4pl......!....:...... 15: » 55. Maurice CossmAnn. Synopsis Dre des Moilusques d l'Eocène et de l'Oligo- cénerentA'quitane;1220:p 040 DL 0 RP EN PERTE en AAA ER ee SRE 50 » TABLE DES MATIÈRES (TOME XXII, Fascrcure 6-7) Pages René Abrard. — Observations sur les nappes de charriage du bassin du'Sebou (Maroc) {8 fig) Rene enr NES Re Ni pee ee _ 445 Ga de Lamothe. — Faune marine SonEc one en Algérie delaligne derivage de128/m. 2%note) "hs en RE SRE Re t R n AR NORD RE AIRE ee 154 P. Jodot, L. Joleaud, P. Lemoine et P. Teilhard de Chan — Obser- vations sur le Calcaire pisolithique de Vertus et du Mont-Aimé (Marne) (6 fig.\. 164 Discussion : Teilhard, Dollfus, Ramond, Joleaud, P. Lemoine..... 174-176 Maurice Leriche. — Les Poissons paléocènes et éocènes du Bassin de Pari is(note additionne)le) (01.5 VID) ES NEA Re RS Re MR EN APE US 177 A. Bigot. — D.-P. OŒEnrerr, notice nécrologique (portrait)...................... 201 J. Révil et L. Moret. —Suria tectonique de l'axe Salève- -montagne de la Balme- montante de Lo vas EM SE LAS ARCS AA TE AN EE RS RSR CU SR 218 Gaston Astre. — Plissements localisés de la mer nummulitique sur le versant méridional de la Montagne Noire (4 fig.)...........,.... ES RENE RC AE EL aan 2 _— MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS Le gérant de la Soc. géologique : L. MÉMiIN! Lt MARS 4" Série, t. XXIL. — 1922. N° 8-9 BULLETIN - DE LA SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE ; CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 Mars 1830, A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR ORDONNANCE DU 3 AVRIL 1832. QUATRIÈME SÉRIE a TOME VINGT-DEUXIÈME Fascicuze 8-9. Feuilles 45-20. — Planches IX-XII. 24 figures et cartes dans le texte. SNA QI UE N { 1928 SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE ‘DE * 28, rue Serpente, VI COMPTE DE. CHÈQUES POSTAUX PARIS, N° 173-729 1922 PUBLICATION MENSUELLE \ Octobre 1923 EXTRAITS DU RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ GEOLOGIQUE, Cotisation : 50 fr. par an. Membres à vie : 1000 fr. — Membres perpétuels : 2000 fr. ART. 2. — L'objet de la Sociélé est de concourir à l'avancement de la Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la Ru France, tant en lui- -même que dans ses rapports avec les Arts industriels et l'Agriculture. Arr. 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Fran- çais et les Etrangers peuvent également en faire parie. Il n’existe aucune distinction entre les membres. : ART. 4. — Pour faire partie de la Société, il faut s'être fait présenter dans une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation { et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. ART. 42. — Pour assisler aux séances, les personnes Areas à la Sociélé een être présentées chaque fois par un de ses membres. Arr. 46. — Aucune communication ou discussion ne: peut avoir lieu sur des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. Arr. 48. — Chaque année, de juiliet à novembre, la Société tiendra une * où plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement déterminé. Arr. 33.— Un Bulletin périodique des travaux de la Société est délivré gratuilement à chaque membre. ART. 54. — La Société publie en outre des Mémoires, qui ne sont pas distribués gratuitement aux membres. ART. 55. — Tous les travaux destinés à l'impression doivent être inédits et avoir été présentés à une séance. \ \ Arr. 15. — Les auteurs peuvent faire faire à leurs frais, en passant par l'intermédiaire du Secrétariat, un ee à a des EU Tate insé- rées au Bulletin. \ Arr. 94, — Les ouvrages, conservés due la Bibliothèque de la Société, peuvent être empruntés par les membres... (Service des prêts). 1. Les personnes désirant faire partie de la Société et ne connaissant aucun membre pour les présenter peuvent adresser une demande au Secrétariat, en exposant les titres qui justifient de leur admission. i TABLEAU DES SÉANCES EN 1923 Les séances ont lieu les Lundi à 17 heures, aux dates suivantes : | JANVIER FÉVRIER MARS AVRIL MAIL JUIN NOVEMBRE DÉCEMBRE 8 5 à) Je He ji) 3 22 19 tue 0S 28. 229 19e 17 SUR LA STRUCTURE TECTONIQUE PROFONDE : DE LA ZONE DES AvaANtT-MontTs pu Jura PAR E. Fournier. Les terrains les plus anciens qui affleurent dans les axes anticlinaux des zones plissées appartenant à la chaîne juras- sienne proprement dite, sont : le Lias, le Keuper et, très excep- tionnellement, le Muschelkalk. Les sondages que l’on a faits Jusqu'ici dans la partie fran- çaise de cette chaîne ont tous eu pour but industriel la recherche du sel du Keuper ; ils ont rarement traversé la totalité de cet étage et, sauf quelques points, comme à Grozon ? et dans un des sondages de Miserey, où l’on a poussé les forages jusqu’au Lias renversé sous le Keuper, on a, dans presque tous les autres cas, arrêté les sondages dans les marnes salifères du Keuper inférieur. On connaît, 1l est vrai, dans la zone pré-jurassienne, par exemple sur la bordure des massifs de la Serre, de Saulnot et du Salbert et aussi sur la bordure des Vosges Saénoises, des affleurements de Trias inférieur, de Permien, de Carbonifère, de Dévonien, voire même, à la Serre, de micaschistes et de gneiss, très vraisemblablement anté-Dévoniens. Mais ces massifs, qui forment, pour ainsi dire, autant de traits d'union entre le Morvan et les Vosges, se rattachent à la chaîne hercynienne et ne peuvent, par conséquent, fournir, par l’étude de leur bordure, que des indications très hypothétiques sur la nature probable du substratum du Trias dans les zones juras- siennes proprement dites, situées plus à l'Est et plus ou moins violemment affectées par les plis d'âge pyrénéen et alpin. Le premier sondage qui ait permis de faire un constat direct, relatif au substratum du Trias du Jura, fut le sondage de Buix, près Porrentruy (1918-1920), dans le Jura bernois, son- dage entrepris sur les indications de M. Schmidt, professeur de géologie à l'Université de Bâle. Commencé dans l'Oxfor- dien, par conséquent à un niveau géologique beaucoup trop 1. Note présentée à la séance du 6 novembre 1922. 2. Un récent sondage, à Grozon, est cependant descendu jusqu'au Muschelkalk nole ajoutée pendant l'impression). 24 septembre 1923. Bull. Soc. géol. Fr.,(4), XXII. — 15. 226 - E. FOURNIER élevé pour pouvoir atteindre le Stéphanien à une profondeur industriellement intéressante, il fut poussé Jusqu'à plus de 1000 m. pour n'’atteindre, après avoir traversé une série par- faitement régulière, que le Permien tout à fait supérieur. Il eût fallu pouvoir poursuivre ce sondage jusqu'à environ 1500 m. pour qu'il pût fournir des indications présentant un intérêt industriel, et, malheureusement, à cette profondeur, toute exploitation deviendrait pratiquement impossible. De plus, ce sondage a été placé dans une zone de plateaux, à une distance relativement faible de la bordure du massif vosgien et, même s'il avait été poussé plus profondément, les Shocigiane qu'on aurait pu en tirer n'auraient pu être appli- quées, d’une façon bien certaine, au substratum des zones juras- siennes plissées plus mendenales ou plus orientales. Nous verrons d’ailleurs qu’on ne doit avoir aucun regret de ne l’avoir pas poursuivi. Depuis plusieurs années, J'avais attiré l'attention des indus- triels de la région comtoise sur l'intérêt pratique considérable qu'il y avait à élucider cette question de la nature du subs- tratum du Trias Jurassien, principalement sur la bordure ocei- dentale de la chaîne. at La possibilité d'entreprendre, avec quelques chances de succès, des recherches de houille, non seulement au voisinage du massif de la Serre, mais aussi dans toute la région située plus au NE, en bordure des chaînes Jurassiennes, était évi- demment subordonnée à l'existence, sous le Trias jurassien, d'une série continue comprenant les termes supérieurs des for- mations primaires (Permien et Carbonifère). En 1920, la Société des Salines de Franche-Comté voulut bien entrer dans mes vues et entreprendre un sondage pour élucider cette importante question préalable, d'intérêt capital pour tout l'avenir industriel de la région. Je choisis, comme emplacement de ce sondage, le petit affleurement de Muschel- kalk de Chazelot, près Rougemont!. Ce choix était guidé par ‘ les considérations suivantes : 1° C'est, avec le petit affleure- ment du Vernois, le seul affleurement connu de Muschelkalk - de la zone des Avant-Monts, dans le département du Doubs. 20 Cet affleurement étant situé tout à fait sur la bordure NW de cette zone tectonique, à 400 m. à peine d’affleurements du Jurassique supérieur, on devait rencontrer très rapidement, sous le Trias, des étages plus récents, au cas où les Avant-Monts 1. Feuille géologique de Montbéliard à 1/80000, par W. Kirran. AVANT-MONTS DU JURA 2271 eussent été (comme on l’observe en certains points plus au Sud), renversés sur la zone de la vallée de l'Oignon. 3° Cha- zelot étant à plus de 30 kilomètres au Sud de la bordure méri- dionale du massif de Saulnot, on avait des chances, si l’on atteignait le Permien, de ne pas y rencontrer la grande épais- seur de formations détritiques constatée naguère à Lomont, sur la bordure N de ce massif. 4° Enfin, dans le cas où l’on aurait rencontré le Stéphanien, avec couches de combustibles exploi- tables, on se trouvait sur une ligne de chemin de fer et à proxi- mité de plusieurs salines exploitées par la Société (Miserey, Chatillon, Gouhenans). | Cet emplacement de Chazelot avait d'ailleurs déjà attiré, il y a plus d’un demi-siècle, l’attention de l'ingénieur Résal, auteur de la première carte géologique détaillée du Départe- ment, carte qui, pour l'époque, est un véritable chef-d'œuvre d’exactitude et qui a d’ailleurs servi de base à l’établissement de toutes les cartes géologiques à 1/80000. Résal prévoyait qu’en ce point, le Muschelkak n'aurait qu'une quarantaine de mètres, les Grès bigarré et vosgien, une trentaine, et le Per- mien environ 200 ; il croyait donc la rencontre du Stéphanien possible, vers 270 m. L'expérience des sondages de Lomont! et des sondages du Bassin de Saint-Germain me permettait de prévoir des épaisseurs beaucoup plus considérables. J’estimais que le Muschelkalk aurait environ 120 mètres et que, même si les grès, dont la puissance est si variable, avaient là une grande épaisseur, on devait atteindre leur base vers 300 m. Quant à lépaisseur du Permien c'était, comme toujours, la grande inconnue, mais il y avait lieu de présumer que l'épaisseur minimum serait de 300 à 350. Quant au maximum, il fallait, bien entendu, pour que le Carbonifère supérieur (Stéphanien) s'il existait, füt atteint à une profondeur raisonnable, que cette épaisseur ne dépassät pas 500 mètres. On envisagea donc, en entreprenant le sondage de le pousser, si cela était nécessaire, jusqu'a 1000 mètres. Un certain nombre d’hypothèses sur la structure tectonique du substratum pouvaient d’ailleurs, si elles se réalisaient, amener un arrêt des recherches, à une profondeur bien moindre, ces hypothèses possibles étaient les suivantes : 1° Le Muschelkalk pouvait, comme cela a lieu pour le Keuper, 1. E. Fournier. Les recherches de houille en Franche-Comté. Le massif de Saulnot. Bull. S.G.F. (4) VII, p. 517, 1907. 228 E. FOURNIER un peu plus au Sud, chevaucher un substratum jurassique et, suivant l’obliquité plus ou moins grande de la surface de char- riage, le Jurassique eût pu être rencontré à une plus ou moins grande profondeur. 2° Sous le Muschelkalk, on pouvait rencontrer les grès du Trias inférieur, mais le grès vosgien pouvait reposer en discor- dance, sur des terrains d'âge anté-stéphanien, par exemple sur le Dinantien, comme cela se produit sur la bordure du Mont-de-Vanne, ou sur le Dévonien, comme on l’observe sur une partie de la bordure du massif de Saulnot, ou même sur des gneiss granulitiques, des micaschistes granulitiques ou des granulites, comme dans la partie centrale du massif de la Serre. En ce cas, le sondage eût été immédiatement arrêté à la base du grès Vosgien, qui d'après mes prévisions devait se trouver vers 300 mètres. 3° Si, conformément à mes pronostics, on trouvait le Per- mien sous les grès du Trias, il pouvait encore se faire que la partie inférieure de ce Permien fût représentée par les pseudo- eurites et tufs euritiques, comme sur le versant nord de la Serre, auquel cas, 1l restait peu de chances de rencontrer du Stéphanien non métamorphique. 4° Le Permien pouvait reposer directement, comme dans une partie de la bordure du massif de Saulnot, sur des terrains anté-stéphaniens (Dinantien, Dévonien, ou même gneiss ou granulites comme au N de la Serre). 5° Enfin, dans l'hypothèse la plus favorable, la série se présentait complète jusqu'au Stéphanien inclus et, dans cette hypothèse, un sondage de 1000 mètres était vraisemblablement plus que suffisant pour traverser toute l'épaisseur du Stépha- nien et se rendre compte de l'importance des couches de combustibles qu'il pouvait renfermer. Comme nous allons le voir, le sondage a prouvé qu'aucune des 4 premières hypothèses n'était réalisée et que, confor- mément à mes prévisions 1l y avait là une série normale; mais, sous le Permien, l'épaisseur du Stéphanien, ou plus exacte- ment des couches intermédiaires entre le Permien et le Sté- phanien, s'est montrée très réduite et, après avoir traversé une quinzaine de mètres seulement de ces couches, on est tombé sur des produits d’altération de la granulite et sur la granulite elle-même. Voici, d'ailleurs, la succession des couches traversées par le sondage : | names RL EE MAS RS DE RER AVANT-MONTS DU JURA 229 0" 00 à 16 #20. Calc. gris et gris jaunâtre, assez dur. | 16 ® 20 à 108 = 20. — marneux et plus tendre. 108 ® 20 à 182" 00. Calcaire grisâtre, plüs dur. 182 ® 00'à 203 = 80. — plus tendre, renfermant, Hu vers la base, duselet du gypse (à 201 * 50 BAre et à 203 = on a traversé deux couches de UE sel, de 15 à 20 € d'épaisseur). = = 203 » 80 à 241" 00. Calcaires marneux, grisnoirs, très feuil- R 9 (Anhydrit gruppe) letés avec couches de gypse d'anhy- je = drite, souvent lenticulaires, stratifica- e tions souvent obliques. 241 ® 00 à 251 " 50. Calcaire gris, trés dur, un peu bréchoïde 251 © 50 à 266 # 10. Calcaires marneux micacés feuilletés ondulés (Wellenkalk),-avec empreintes de Lamellibranches. GRÈS BISARRÉ 266 # 10 à 290% 25. Grès rouges, lilas et grès versicolores, Ep. 24 » 15, très feldspathiques, parfois micacés. GRÈS VOSGIEN 290 ® 25 à 307" 90. Grès blancs ou rosés, souvent à gros Ep. 16 65. grains de quartz, très durs. PERMIEN sUPÉ- 307 » 90 à 384 "00. Grès rosés, blanchâtres et verdâtres à RIEUR Ep. 76 ® 40, grains fins. PERMIEN MOYEN et Argilolithes rouges, rouge-brun et lilas, avec intercalations gréseuses : à INFÉRIEUR 384 ® 00 à 649 » 00. 4 483 = 00; à 531 » 04 ; à 537 » 81; entre Ep. 265 » } 552 2 89 et 553" 89; conglomérats à | 514 ». 649 00 à 650 = 00. Couches à cassure conchoïdale, très siliceuses, ressemblant aux couches à Psaronius silicifiés. . 650"00 à 661"00, Argilolithes, souvent très siliceuses et Couches d'âge d’autres fois calcifères, gris verdûtre, vraisemblable- jaunâtres, verdâtres, grises et parfois ment STÉPHANIEN noires. 661 = 00 à 665" 00. Sortes d’arkoses, très dures, avec mica blanc et produits d'altération verdätres sériciteux, passent, entre 665 el 666 à des parties de plus en plus dures. Produits d’ALTÉ- { 665 # 00 à 689 M 00. Arkoses granulitiques renfermant des RATION de la éléments de moins en moins altérés. GRANULITE 6$9 # 00 à 693 # 00. Granulite à feldspaths altérés. GRANULITE 693 ® 00 à 700 “00. Granulite à deux micas. antéstéphanienne Cette succession suggère d'abord quelques remarques strati- graphiques. L'épaisseur du Muschelkalk est énorme, car le sondage en a traversé 266 m. et, en ajoutant l'épaisseur encore visible dans la carrière et dans la butte en arrière du sondage, il faut porter à 280 m. au moins, l'épaisseur totale de cet étage ; nous sommes bien loin des 40 m. pronostiqués par Résal et même des 120 m. envisagés par moi, en me basant sur les épaisseurs observées à la Serre et dans certaines parties de la bordure des. Vosges Saônoises. Cette grande épaisseur est due à la présence de deux zones, celle du groupe de l’Anhydrite et celle 230 E. FOURNIER du Wellenkalk, que l’on n'avait pas rencontrées jusqu ici dans le Muschelkalk de Franche-Comté et qui ont été, par contre, traversées, bien qu'avec une épaisseur moindre, dans/le son- dage de Buix, près Porrentruy. La présence de sel dans le Muschelkalk est assez intéressante, car on en a trouvé aussi dans le sondage de Buix et même dans un sondage, entrepris il y a quelques années, près d’'Héricourt. F1G. 1. — CouPE SCHÉMATIQUE DE LA ZONE DES Avanr-Monrs Du Jura, AU VOISINAGE DE CHAZELOT. — 1/12000 env. a ? ALLUVIONS RÉCENTES. — J' Calcaires blancs, un peu marneux à la base ASTARTIEN. — J ® Calcaires coralligènes, siliceux vers la base : RAURAGIEN. — J ?-1 Calcaires marneux hydrauliques et marnes bleues à Ammonites pyri- teuses : OxFoRDIEN. — Jr Calcaires en plaquettes de la Dalle nacrée et calcaires roux et bleus du Corn-brash, : BATHONIEN SUPÉRIEUR. — Jir Calcaires blancs compacts du Forest marble : BATHONIEN Moyen. — Jin Calcaires bleus et jaunes oolithiques, avec intercalations marneuses : BATHONIEN INFÉRIEUR — Vésulien. — Jiv Calcaires à Entroques : BAIOCIEN, avec minerai de fer et couches plus ° marneuses à la base (Aalenien). — l£ Marnes à Litlorines et Harpocerasradians et schistes à Posidonomyes : ToarcIEx. — 1% Marnes à Belemnites, Plica- tules et Amaltheus margaritatus : CHaArmouTæteN. — 1 ? Calcaires à Gryphées : SINÉMURIEN. — li! Grès, grès dolomitiques et marnes schistoïdes bariolées : HETTANGIEN ET RHÉTIEN. — t3-1 Dolomies, cargneules, marnes gypsifères et marnes salifères : Keupsr. — t-1. Calcaires, calcaires marneux à Coeno- thyris vulgaris. Calcaires marneux avec gypse, anhydrite et sel, et calcaires marneux micacés : MuscHELKALK. — { 111. GRÈS BIGARRÉ. — t 1v. GrÈës Vos- GIEN. — r *-!. Grès roses blanchâtres et verdâtres fins : PERMIEN SUPÉRIEUR. — ri-u. Argilolithes rouges et lilas avec intercalations de grès et de conglo- mérats : PERMIEN MOYEN ET INFÉRIEUR. — h4? Couches siliceuses et argilo- lithes, vertes, rougeûtres, grises et noirâtres. — A. Arxoses et produits de décomposition granulitiques. — Ay! GranuurE altérée. y GRaANUrITE. AVANT-MONTS DU JURA 231 / Les grès du Trias inférieur (Grès bigarré et Grès vosgien), ont été relativement peu épais et leur peu d'épaisseur a, pour ainsi dire, compensé le développement exagéré du Muschelkalk. Il semble bien d’ailleurs, en ce qui concerne le Grès bigarré, que cet horizon ne soit qu'un faciès du Muschelkalk inférieur. De cette compensation d'épaisseur est résulté le fait que, malgré le développement inattendu du Muschelkalk, la base du Trias à bien été rencontrée à la profondeur que j'avais prévue (307 m. 90, alors que j'avais prévu 300 m. environ). Le passage du Grès vosgien aux grès du Permien inférieur se fait d'une façon insensible et il n'y a pas la moindre discor- cordance, ni entre le Vosgien et le Permien supérieur ni entre les grès du Permien supérieur et les argilolithes (Permien moyen et inférieur) ; bien plus, l'existence de nombreuses inter- calations gréseuses dans ces dernières formations montre com- bien cet ensemble présente de continuité et d'homogénéité depuis le Permien inférieur jusqu’au Trias moyen. L'épaisseur du Permien (au total 341 m.) a été conforme à mes prévisions les plus optimistes (300 à 350 au minimum), eton na trouvé, dans ce Permien, ni pseudo-eurites ni tufs euriliques. | L’épaisseur des formations inférieures au Permien et qu’on peut rapporter vraisemblablement au: Stéphanien supérieur et aux couches de passage entre le Stéphanien et l'Autunien a été faible, et, au-dessous du Permien, on est tombé, presque immé- diatement, sur les produits d’altération de la granulite et sur la granulite elle-même. Au point de vue tectonique, les résultats sont les suivants : Bien que le sondage ait été placé à moins de 400 mètres des affleurements d’Astartien et de Rauracien, on a pu constater qu'il n'y avait pas la moindre tendance au chevauchement, alors que, plus au Sud, il existe, dans la même zone tectonique, des superpositions anormales d'assez grande amplitude. Les couches sont restées, jusqu’à la fin, subhorizontales et ce n'est que dans la granulite, que l’on a pu observer des surfaces de cassure ‘extrêmement redressées, et qui concordent vraisemblablement avec des directions hercyniennes, cette granulite étant, sans aucun doute, antéstéphanienne, et même très probablement antédévonienne. Aucune trace de métamorphisme n'existe dans le Permien, qui s'est montré, jusqu'au bout, constitué par des sédiments absolument normaux et subhorizontaux. Enfin, l’épaisseur considérable des produits de décomposition de la TROP Ces PORTE "ET 232 E. FOURNIER granulite montrent que le massif granulitique sous-jacent a été soumis, pendant une longue période, aux facteurs d’altéra- tion superficielle. On peut conclure de tous ces faits que la zone des Avant- Monts, au point où a été fait le sondage, est constituée par des couches absolument autochtones, en série continue subho- rizontale, depuis le Muschelkalk jusqu'au Stéphanien supe- rieur, le tout reposant, dans le sous-sol, sur un massif granu- litique hercynien. Il est extrêmement probable que la faille qui, au NW de Chazelot, sépare le Muschelkalk de l’Astartien et du Rauracien, correspond, en profondeur, à un ancien accident tectonique hercynien qui a rejoué pendant les périodes pyrénéennes-alpines qui ont présidé à la constitution des chaines jurassiennes. La structure ainsi reconnue dans le substratum des Avant- Monts, présente des analogies avec celle de la zone plus externe formée par les massifs de la Serre et de Saulnot : la série y est cependant plus complète et moins accidentée que dans la partie axiale de ces massifs, mais représente quelque chose de très analogue à ce qu'on peut vraisemblablement prévoir dans le substratum du Permien, sur la bordure nord aussi bien que sur la bordure sud de la Serre, avec la circonstance aggravante, pour la bordure nord de ce dernier massif, de la presque certitude de rencontrer, en profondeur, des formations pseudo- euriliques reposant vraisemblablement sur des gneiss granu- litiques. Au point de vue industriel, les résultats du sondage de Chazelot rendent non seulement aléatoires mais même, à mon avis, peuvent faire considérer comme vouées à un échec à peu près certain, toutes recherches de houille au voisinage immé- diat de la Serre, dans toute la zone des Avant-Monts, et dans celle du Vignoble et peuvent aussi, presque certainement, permettre de supposer que la continuation du sondage de Buix, même jusqu'à 1500 m. de profondeur, n'aurait pas permis de rencontrer du Stéphanien assez bien développé pour avoir des chances bien sérieuses de renfermer des couches de combus- üble. Il confirme aussi mon opinion pessimiste sur le résultat qu'aurait pu avoir l’approfondissement des sondages d'Héricourt. Par contre, comme je le montrerai plus tard, il ouvre les perspectives les plus séduisantes pour la continuation de recherches, dans une zone qu'il n'est pas opportun de préciser AVANT-MONTS DU JURA 233 ici, mais où les probabilités deviennent maintenant presque des certitudes. Enfin, il confirme tout ce que j'ai dit précédemment sur la structure des bassins de Saint-Germain, de Ronchamp et de Lomont, situés plus au N et plus à l'Ouest dans des zones encore plus externes. Pour l'avenir du bassin de Lomont, il est d’un intérêt capital, puisqu'il démontre la diminution d'épaisseur des formations permiennes dans la direction du Sud. Enfin, au point de vue de la Géologie générale, il confirme, d’une façon absolue, les idées que j'ai émises sur la structure du Jura et montre que la zone des Avant-Monts est 1rdubi- tablement autochtone et possède un substratum hercynien plissé el injecté de roches granulitiques sur sa bordure. J'ai émis l'hypothèse que les zones non plissées (Plateaux) ou peu plissées (Avant-Monts) du Jura sont superposées, dans la profondeur, à des zones très plissées et injectées de roches éruptives, formant d'anciennes aires anticlinales de la chaîne hercynienne, tandis que les zones très plissées sont, au con- traire, superposées aux aires synclinales et aux géosynelinaux de la même chaine. Le sondage de Chazelot montre que l'ensemble de la zone des Avant-Monts et de ce que j'ai appelé la zone des plateaux occidentaux est superposé à une aire anticlinale hercynienne, dans laquelle ce sondage a rencontré un môle granuhtique : il faut donc renoncer à toute recherche dans les zones où l’on est certain de tomber, dans le substratum, sur des aires anticlinales : le sondage de la Gabiotte l'avait déjà démontré; le sondage de Chazelot, placé à la limite de deux aires tecto- niques du substratum, permet d’envisager un programme de recherches ultérieures, sur lesquelles il serait inopportun, pour le moment, de donner de plus grandes précisions. 234 LA GÉOLOGIE DU : PÉTROLE Au Maroc PAR B. Yovanovitch !. La campagne menée actuellement en faveur d’une mise en exploita- lion des richesses pétrolifères françaises, m'incite à résumer briève- ment mes idées sur la géologie du pétrole au Maroc. Ces quelques lignes ont naturellement pour but de rester dans les limites purement scientifiques de la question. Elles résument des observations accumu- “ lées pendant plus de trois ans et dont un certain nombre ont déjà reçu de ma part un commencement de publication. CARACTÈRES DU PROBLÈME. — Les géologues de pétrole se sont trouvés au Maroc devant une zone de 400 km. de long, de 40 à 60 km. de large, dont on ne connaissait pratiquement rien, dont on ne possédait aucun levé topographique valable, et dont une grande moitié se présente encore à l'heure actuelle comme inac- cessible aux Européens. Cette zone, comprise grossièrement entre lés hautes chaines du Rif, l'Océan Atlantique, la plaine du Sebou et les premiers con- treforts de l'Atlas, parsemée çà et là de suintements d’hydro- carbures, et présumée susceptible d’en renfermer de gros gise- ments, présente, par la constance de ses caractères morpholo- giques, un intérêt tectonique de premier ordre. De plus sa posi- tion à la périphérie de l'arc rifain, a pu conduire logiquement les prospecteurs à l’idée d'une similitude entre les gisements rou- mains ou galiciens el les gisements marocains éventuels. Le but de cette note est de montrer que si des analogies à grande distance sont toujours possibles dans le domaine de la tectonique, par contre la question du pétrole au Maroc reste entière, sa généralisation n’est guèrerapplicable qu à l'Espagne méridionale, elle est déjà douteuse pour l’Algérie et la Tunisie. Nous nous bornerons iei à étudier en détail la surface comprise entre Larache, Ouezzan, Fès, Meknès et la mer, surface embras- sant à la fois le massif de Mouley-Idriss, le Gharb, les vallées de l’'Ouerrha et du Moyen-Sebou, la plaine du Sebou inférieur. Nous y joindrons un aperçu rapide dela question äu Nord de Taza. 1. Note présentée à la séance du 20 novembre 1922. sl op RE NEA EME Le ART RME NE IE 2e, Den ne PÉTROLE AU MAROC : 235 1. LES INDICES SUPERFICIELS, LEURS CARACTÈRES, LEUR RÉPARTITION. — Il existe une vingtaine de suintements répartis en trois groupes, le premier autour du djebel Si Ameur el Hadi, entre Ouezzan et Souk el Arba du Gharb, le second dans la tribu des Cheraga, de part et d'autre du djebel Branès, le troisième sur l’anticlinal du djebel Tselfat. Massir DE Sr AMeur EL Hat !. — Le pétrole y apparaît dans les formations les plus variées. Je citerai : Des conglomérats et des sables récents (formations atlantiques, Miocène supérieur ou Pliocène) K.A. Des grès en plaquettes (Flysch, Lutétien) E.. Des marnes blanches à silex (Suessonien) E,. Des marnes vertes non horizontales X. Des dolomies caverneuses (Trias ?) S. \ Décrivons en détail l’un de ces suintements, celui du dyebel Fokra, à 800 m. au NW du marabout de Sidi bou Mlid, en bordure de la route de Rabat à Ouezzan (fig. 1). EL FOKRA ,-—--. LL = / Quinlenent de péhle Sie x [ ! 4 NS De mule de Plafak à Our | 1 Oeu sale #54 [\ < 6 A nn | 2 HE Go DPI; EL TN LEnre 4 / I} AR A AR Vas = ne A 7 À Î} 2 2 REA FiG. 1. — SuINTEMENT DE Sipi BOU Muiv. Au fond d’un vallon creusé dans les sables pliocènes, un affleure- ment de conglomérats de même âge, d'une puissance de 2 m., s’im- prègne de bitume sur une longueur de près de 150 m., parallèlement au thalweg. Une première nappe aquifère à la base de cette couverture donne naissance à une ligne de sources d’eau douce dans le thalweg 1. J'ai eu l’occasion de faire en 1919 un levé détaillé à 1/10 000 topographique et géologique de ce massif, dont la reproduction ci-jointe porte exclusivement sur la tectonique et l’hydrologie. MASSIF DE or NA S'AMEUReL HADI |; = MAROC SEPTENAONAL = LÉ ARE ÈS — ee Y = D : 2 1 (CES MATTER E: 7 gi LA LS PSS NUE TS ) ch - /, DE ee EX D de UM DE RS 2 { + à A ei 5 K, S 7 Jevé topo0taphique de f'auleur d'Ovil à Joovembie 1919 Longihde IC 152 Latitude 38 6 SI 7 œ Sédé Bree ML LÉGENDE. ÉTÉ AV KNE LD À |de La couverture plixéne «Sources \ OT eau douce — FX tale marnes & silex du | SN 5 ce CrHuthertles € Fi, mer | farine DS NS des écailles di Elysch S LT Zlipegs CS] roma ôu Vriithles d'argiles) [57 As] Se nn Fa. auf 1 Bu dede sapeurs bchelle: &_ Le ; | s quidrsla nc S 5m | A ÈS EE 7 Ÿ 5; Tri N)57e 4 Ÿ & 7 NES A LT s EN N DS Se (4 Xe AIRE } AL CRIE = Ve G ‘ PE == «S'uinle HLcltlS - d 72 rocalirtes NS SN = Na \ A PTE t Î ] 1 non cage kde En MASSIF DE 4 S'AMEUReL HADI EN ù SAULT ha + SK LEA ANS Doc e £ Jevé Lopuptaphique \ de Paule d'il à Jovenbre 1919 _— Lengtide. IC 158 Latitunte 88 C o87 & Sedi Eu Mit see PRESS OCR - LÉGENDE _ cle la aurvulare plèvène Source ne ET É BEYES 2 ro À ses maires à silex la ue unien. 19) Po ND Prétanenes à . xp | HA | emporaires NQ Vas cxillsde Fi |" Pere S) noyaux du bréches d regles Lu PL STE Te AUS Tuces 12) E=3 lime de narkige de eaux x 238 B. YOVAN OVITCH même. L'une d’entre elles supporte une large pellicule d'huile noire, épaisse, que les indigènes recueillent par décantation. Des venues de gaz intermittentes ennent crever à la surface de l’eau. La quantité d’ huile qui s'écoule varie avec les saisons et avec les années. On ren- contre sous le conglomérat une marne bleu-verdâtre plongeant de 20 à 30° vers l'Est. Deux forages exécutés de part et d’autre du suinte- ment ont précisé l'allure du substratum. Le premier, à l’W, est resté constamment dans les marnes grises, conchoïdales et uniformément fossilifères du Miocène, sans aucune (race d'hydrocarbures. Le second, au contraire, a rencontré sous la couverture des lits de marnes vertes isolant la première nappe d’eau d’une série importante de sables blancs- gras aquifères au mur desquels ont été retrouvées les marnes bleu- verdâtre des puits à main. Une troisième nappe aquifère, cette fois salée et chargée de naphte lourd, apparait à ce niveau. Le forage s est poursuivi dans une marne schisteuse bleue, faiblement salée, parfois gypseuse et renfermant des traces constantes d'hydrocarbures. EE salure de la formation et Ja schistosité des strates ont progressé avec la profondeur !. J'ai découvert les mêmes sables blancs marneux reconnus à Sidi bou Mlid dans d’autres points de la région où la présence de zones bru- nâtres, à forte odeur de pétrole, indique la présence primitive de l'huile progressivement déplacée par l'eau. Ce fait montre la faible tension des gisements éventuels dont une grande partie a dû être détruite par l'érosion. Ailleurs, l'huile se manifeste au contact de oies. de gypse et de sel. Dans ce cas la dolomie caverneuse a pu servir localement de roche-magasin, mais cet état d’imbibition n'a rien à voir avec la nature bitumineuse habituelle à cette roche. ; Vallées del'Ouerrha et du Sebou. — On y rencontre l’un des suinte- ments les plus anciennement connus du Maroc, à 4 km. à l'Est de Hajer el Ouakef, point visité par À. Brives dans ses premiers voyages (feuille Fez-W, 1/200 000). Les conditions lithologiques sontles mêmes qu'à Sidi bou Mlid. Même qualité d'huile, mêmes sables blancs mar- neux imbibés d'hydrocarbures: Le suintement du « Kholot » sur l'O. Arabest né d'un pincement de dolomies entre deux séries très puissantes de Flysch, celui du « Kif- fane » à El Tleta Cheraga provient des marnes vertes très comprimées en cet endroit. Entre ce dernier point et les sources de pétrole de Taza ? il n'a pas été signalé de traces d'huile. Les levés de détail y sont encore actuel- lement impossibles. 1. L'interprétation de la figure 1 date de mon dernier voyage (1922) qui a coor- donné mes observations de 1919. 2, À plus de 60 km. au Nord de Taza sur le versant occidental du djebel Jis- routine, dans le thalweg très abrupt d'un ravin, affleurent des bancs de gypse rosé reposant sur du sel. Les marnes grises sableuses supportées par ce gypse sont imbibées de naphte. Des chiffons qu'on enterre dans ces marnes s'imprègnent en quelques heures d'un produit léger, jaune ambreé, très volatil, qui brûle sans résidu. PÉTROLE AU MAROC 239 L'anticlinal du Tselfat. — Je rappellerai pour mémoire le suinte- ment le plus important du massif de Mouley-[driss au djebel Tselfat !. On y a rencontré accidentellement en 1919 dans les marnes du Toar- cien une poche d'huile et de gaz au toit du PDomérien. En 1922, on ne perçoit plus aucune odeur dans le trou de soude, aucun bouillonne- ment de gaz et les suintements superficiels ont disparu. Tous ces indices superficiels présentent, sauf au Tselfat, des caractères géologiques communs. Leur existence est liée, directement ou indirectement, à celle d'une série d’argiles bleu verdâtres, vertes, ou brunes, mouche- tées de sable blanc, localement gypseuses et pyriteuses, mais toujours riches en Globigérines. L'épaisseur normale de cette for- mation est de 150 à 200 m., puissance réduite souvent par lami- nage à quelques mètres à peine. Brives y a rencontré des Nummu- lites au sommet. Des Ammonites déroulées du Crétacé y ont été signalées en plusieurs points à la base. Ce complexe stratigra- phique présente pour le pétrole des possibilités locales d’accumu- lation en gisement secondaire. Nous reviendrons plus loin sur son rôle tectonique. IL. Les DôMEs pE sec. — S'il existe une analogie frappante entre les bordures des arcs rifain et carpathique, c’est avant tout dans la répartition des massifs de sel que nous la recherche- rons. Sératigraphiquement le sel rifain apparaît toujours à la base des dolomies et des gypses ? considérés généralement comme triasiques et l’on ne peut apercevoir nulle part le substra- tum de ce sel. De même que dans les Carpathes ou dans la Cor- dillière Bétique, il affleure toujours au Maroc enveloppé de puis- santes brèches tectoniques supportant des klippes volumineuses de Flych nummulitique ou crétacé, sous lesquelles sa présence anormale n’est révélée souvent que par d'abondantes sources salées ou sulfureuses *. Géographiquement l'extension du sel est considérable. Sur le profil de Souk el Arba à Ouezzan nous ne recoupons pas moins de 14 lignes d’affleurement de sel cor- respondant à autant de lignes de brèches et de klippes. Les plus 1. B. Yovanovrrex. Etude géologique détaillée du djebel Tselfat (Maroc septen- trional). B. S. G. F., (4),t. XXII, p. 48. 2. La présence du sel ne se borne pas au système rifain. Nous en retrouvons de grands massifs dans l’Atlas, aux abords des sources de l’'Oum er R'hia près de Mrabtine, chez les Zaïans (feuille Itzer W, 1/200000) toujours associés aux gypses bitumineux, reposant sur du Primaire, surmontés par du Jurassique et dans des conditions tectoniques qui ne laissent aucun doute sur leur attribution au Permo- Trias. 3. B. Yovanovircx. Sur certaines manifestations sulfureuses au Maroc septen- trional. CR. somm. S. G. F., 1921, p. 156. 240 B. YOVANOVITCH importants dômes de sel du Gharb, à el Mogra, au djebel Gat- tera, à l'Est de Sidi Abd el Kader, etc... ne mesurent pas moins de 500 à 600 m. de rayon et se montrent toujours auréolés de gypse noirâtre, bitumineux mais sans traces de pétrole libre. Il nous reste à voir comment se comportent tectoniquement le sel et son auréole. III. LES NAPPES RIFAINES — C'est à l'existence de sources de pétrole dans le Nord du Maroc que nous devons la conception de grandes nappes de recouvrement telles que les ont définies MM. Gentil, Lugeon, Joleaud. Ces auteurs en effet ont porté toute leur attention sur « la présence, en situation anormale de masses triasiques parfois très étendues et toujours en relation tectonique avec les marnes helvétiennes » f. Nous venons de voir que l’apparition du pétrole coïncide avec des alfleurements bréchoïdes de Trias dans une puissante série marneuse non fria- sique et que des travaux miniers ont seuls pu différencier des marnes helvétiennes. Ces travaux n’existant pas à l’époque des premières observations, l'attribution de cette série marneuse à l’'Helvétien était plausible ; la même confusion a subsisté dans les études beaucoup plus serrées de M. Luteaud sur le Gharb ?. D'autre part comme la conception théorique de l’Helvétien (Schlier), roche-mère de pétrole, était applicable à un pays inexploré *, on était en droit de soupçonner l'existence en pro- fondeur du Miocène moyen comme substratum du Trias, du Jurassique, du Nummulitique et du Miocène inférieur. La ques- tion des charriages était posée. J'ai déjà démontré pour la zone prérifaine (Massif de Mouley- Idriss) la séparation tectonique absolue entre Helvétien et Juras- sique, ce dernier pouvant être autochtone, comme j incline à le croire‘, ou charrié, ainsi que le suppose M. Abrard”?. J'avais laissé entrevoir d'autre part le doute qui persistait dans la nature du substratum du Flysch, et que les observations qui suivent vont éclaircir. La carte et le profil ci-joint sont les premiers essais d’une réalisa- 1. GEentiz, Luceon,Joreaur. Sur l'existence d'une nappe triasique indépendante dans le bassin du Sebou. CR. Ac. Sc., t. 166, p. 472, 1918. 2. L. Lureaur. Observations tectoniques dans la zone prérifaine du Gharb sep- tentrional, CR. Ac. Sc., t. 172, p. 1510. 3. D’autant plus qu'on exploite en Algérie du pétrole dans cet étage. 4. B. Yovanoviro. Sur la tectonique du dj. Tselfat. CR.somm. S. G. F., 1991, p.157. 5. R. Asrarp. CR. somm. S. G. F., 1922, p.86. Observations sur les nappes de charriage du Bassin du Sebou. PÉTROLE AU MAROC 2 tion graphique de détail de la structure du Nord marocain. La carte montre la disposition en quirlande de chaque écaille de nappes et permet de faire une distinction sommaire entre ce qui se passe au Nord et au Sud du Sebou. Le schéma figuré s'adapte au schéma tecto- nique de M. A. Beaugé sur l'Atlas. Le profil est relevé sur une topo- graphie de détail inédite, et les altitudes fortement exagérées pour en faciliter la lecture (fig. 4). DS à Ne Pa) 1 Ag SE che l XXE s > à lement Fic. 3.— Esquisse TECTONIQUE DE LA PARTIE OCCIDENTALE ET MÉRIDIONALE DES NAPPES RIFAINES. Les composants du système rifain entre Larache et Fès sont : Les terrains de couverture. Les formations en nappes. Le substratum de ces nappes. Nous insisterons sur ces deux derniers éléments. Dans notre région la notion de nappe n'est pas exclusivement une question de fossiles. Alors même que nous ne verrions nulle part leur substratum, la morphologie des massifs du Flysch suf- firait à nous éclairer sur leur position anormale. La continuité stratigraphique de cette formation depuis le Crétacé jusqu’au début de l’Oligocène, et son association constante avec des couches suessoniennes d’un faciès totalement différent, ne peuvent s'expliquer autrement que par de grands mouvements tangen- tiels, et si nous ne pouvons pas encore donner la mesure exacte de ce déplacement horizontal, du moins pouvons-nous fixer la limite extrême du déversement du Flysch vers la périphérie du _ 24 septembre 1923. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXII. — 16. H Hm.(N 807 dE) S “à > à : à or Ttusch Tocujres ” — PROFIL GÉNÉRAL A TRAVERS LE GHARB. — 1/200 000 ( r HAUTEURS DÉCUPLÉES). 4. Fic. B. YOVANOVITCH Rif. Cette limite est jalonnée par de puissantes brèches d'Éocène, de Crétacé, de Miocène inférieur dont la constance et le développement empêchent toute confusion avec les brèches très localisées de l’auréole du sel. Toutefois, comme nous savons par les travaux miniers, que l’Helvétien n'est pincé sous ces brèches que sur de très faibles distances, nous ne pouvons encore définir l’âge de ces nappes et considérer seulement comme une hypothèse leur mise en place à la fin de l’Æelvétien. Une autre hypothèse, beaucoup plus vraisemblable, serait d'admettre l’exis- tence : 1° D'une phase de mouvements con- temporains des plissements pyrénéens : c'est celle qui a affecté et mis en nappes le Flysch des Carpathes et du Rif. 2° D'une remise en mouvement des nappes ainsi formées à l'époque des plis- sements alpins, remise qui s'est pro- longée, comme en Roumanie, très tard jusqu’au Pliocène, et dans laquelle est entré un nouveau facteur, le self. En faveur de cette manière de voir, j'ai insisté déjà? sur l'existence dans le Gharb de deux tectoniques superposées, celle des nappes du Flysch, celle des noyaux de percement diapyrs des couches attribuées au Trias, les lignes direc- trices des unes et des autres faisant gé- néralement un angle constant. C'est 1. Cette hypothèse admise par les géologues roumains, et avec eux par MM. L. BERTRAND et JorEaAu», a été appliquée par M. Dazronr à l'Algé- rie, mais cet auteur pense y trouver la preuve de la non-existence des charriages dans l'Afrique du Nord, confondant ainsi deux problèmes séparés, celui du sel et celui des nappes. 2, B. Yovanovircn. Séance de la Société géo- logique de France du 24 avril 1922 ; discussion orale. ‘148 jo osdA8 ‘soor -ONR{ Sofraie need *UNOIJNOZIN ei 2 Sete ELOONN [ST ‘eq [ no Fe Fée + ‘SSTIPI-49/NOT + | + Gale JeJIOSTL “he ee ‘SSHIPI-ÂomOo 4e ë+ *SSIIPIJ-A9[nOI RTE ui ‘anoyoq 14 Are 079 ‘RJOST su + ‘u8zZan() ae IEC EqiV [9 nos meule "PITIN noq PIS ns a ES de Je ‘IPUH [9 Anow y 16 JL | AC) dE ‘Uezzan() RE ET oo TuEr hi e + | ‘surquioA ‘ep °O Are + “ouëqiqq- 26 SE de ES 0 MATE “HUBTJ [0{ 4aeq Z no me 2 8 |8lfolsé) à | S S [ismeles) à | À # |Esleslsel & | & SHADIAAL SHLITVIOT B |elSÉlSe ë ; = me. S4H9N090 S4q . . © ® suIse NOILVALIS aTouaa | SAOIN | RSR RE RÉ Se S XNEJIO9I SOIROIRO So ‘So19 j9 sonojq soute{ rs SOIIBO[EO SOIN) ‘‘soponberd uo souxeyy XNEJI091 SOATBOTEE) °°"; suosstod e soysiqgos J9 S2Sn9]SIU9S Soul SoueIq Sarqes Jo (soltuopop xne nbsnl saq1o4) soureyy ‘XO]IS R SOUIEIN :XN8JI094 SOIIBI[E9 S917) ‘soydAjsoroiq e soas bn u9 SOUIEN ee KNUJIO91 SOun) ‘(Horrqos) sosnuis souxer ‘’SOfIOUE Jo xXno[qus sou) ‘‘sondurpnod jo soprsue ‘SO[nOï SJo[ES Jo so[qes CS SHIOVA X{AVdIDNIHA EEEEE———Z_—_—_—_—_—_—_—_—_—_—_— AIHdVHODILVUHLS “anbr$oçoquos] -ed qjuewns0op unony RP meer Li = pieiqy ë Ro eo Ce PABIUV -*---uaoueo] À à . .... a EN ET paeqy |" °°": uaruyey | À DORTIO DNO C ro Tr PIRIqY OI DIET & Fe UAUEULOUY/") pieiaqy ‘| yoJAOUPAOX (907 -VIN ‘TJ «ed nuuooo:) 208247) “ua otu 49 Anal =OJUI 998)919 UoSÂt : (va2euyy DT TE SONUU0I24) XX S9PJUOZ110Y UOU Soy9n0") °°: SOA (T4) varuossons nr ‘JAuor) ‘SoAHIg °°: (C4) vonapnT pr “an b1717 =N'UUUUN N (4) au20o81o WOSÂL °° ::°(q) uayePipang CN) voue ‘PIB ‘THUOr) | 2° 4) uaruoguoz Al ‘1{y"91ju1009"T Tuer) °: °° S9AUG ‘[uon ‘au9609 À] Ua yEes Sea ‘quon Rs 18 j919d0q ‘axgur0997 Cu RP SNOILVNINHALAG saa SHOVLA SHAHLAV :S2pOn9q AHALVIONANON …_ 1. Documents inédits. hydrocarbures liquides. voir avec les à — 2. Ces schistes fréquemment bitumineux n’ont rien 244 B. YOVANOVITCH admettre l'existence de fractures profondes aujourd’hui jalonnées par des massifs de sel et de roches anciennes en klippes, roches qui ont autant de lien avec les assises de la Meseta marocaine que les klippes roumaines renferment d'éléments dobrogéens. Il reste à noter que le sel et son enveloppe ne Ronan nulle part le substratum immédiat des nappes composé partout de Suessonien surmontant les marnes vertes. Le nom de « marnes à miroirs » donné par L. Mrazec à ce niveau implique l’idée d'une vériable mylonite argileuse, ayant fait office de lubréfiant pour les nappes et de toit pour les noyaux perçants, c'est-à-dire pour le pétrole. Il va de soi qu'il peut exister localement des pincements de sel dans le Flysch lui-même ou des déversements (bourrelets de refoulement) de ce complexe sur le Miocène devant le front des nappes. On peut alors parler de nappes triasiques indépendantes (type flanc Est du Tselfat) sans leur attribuer toutefois un sens trop général. Conclusions. — Je terminera cet aperçu sur le problème du pétrole au Maroc par les considérations géolosiques suivantes. Les noyaux perçants de sel et leur auréole de brèches sont les agents chimiques et mécaniques de la présence du pétrole sur la bordure externe du Rif. Comme agents chimiques ils ont rempli autrefois les conditions idéales pour le dépôt, la conservation et la transformation des matières organiques en hydro-carbures. Ce sont les roches-mères marocaines. Comme agents mécaniques, de par leur origine profonde et leur pénétration dans les nappes du Flysch, ils ont pu servir de véhi- cule au pétrole engendré. Toute roche perméable (Jurassique, Crétacé, Eocène, Miocène) en liaison tectonique avec le sel, et suffisamment protégée par une série imperméable, aura pu servir de roche-magasin ef conserver en gisement secondaire les hydro- carbures en migration. ‘ De telles conditions sont malheureusement fort rares. En pra- lique elles peuvent coexister sur quelques dizaines d'hectares à peine, soit autant de surfaces à délimiter par des travaux coûteux et méthodiques avec la pleine conscience de risque qu'on court à les entreprendre. PÉTROLE AU MAROC 245 DISCUSSION M. L. Joleaud ne croit pas que les marnes X de la succession d’as- sises décrite par M. B. Yovanovitch appartiennent, dans le Maroc sep- tentrional, à un horizon stratigraphique déterminé. Ce faciès méta- morphique qui a reçu parfois le nom de « marnes à miroirs » corres- pond sans doute à la mylonitisation d'assises variées : dans le Rharb méridional les formations présentant cet aspect ont paru à MM. L. Gentil, M. Lugeonet L. Joleaud se rattacher à l'Helvétien ; il est pos- sible que dans le Rharb septentrional le même type de roche pro- vienne de modifications secondaires du Crétacé le plus élevé ou de l'Eocène inférieur ; peut-être même ailleurs cette action a-t-elle atteint le Crétacé inférieur. La situation tectonique de ces marnes, de même que le remarquable développement des brèches de friction signalé par M. B. Yovanovitch dans la région d'Ouezzan confirme en tous cas, une fois de plus, l'interprétation tectonique du Prérif donnée par MM. L. Gentil, M. Lugeon et L. Joleaud et adoptée depuis notamment par MM. R. Abrard et L. Lutaud. M. L. Joleaud est pleinement d'accord avec ce dernier géologue sur la participation du Burdigalien aux che- vauchements prérifains après les observations qu'il a faites lui-même au djebel Kourt; il fera part d’ailleurs prochainement à la Société des nouvelles observations géologiques qu'il a faites avec M. A. Beaugé dans la moyenne vallée du Sebou et montrera qu'il est impossible de donner une interprétation rationnelle de l’orogénie de ces régions sans faire intervenir des phénomènes de charriage. PA UP PRET AT EC RE TA PR LE Te SSI ER EPST MEET AT D 9e Heaae) A its y À TE SR AE ES à d ’ MR # cr, né. di 246 CRÉTACIQUE SUPÉRIEUR A ÎNOCÉRAMES ET ÉOCÈNE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE Par Arnold Heim et Alphonse Jeannet!. À. INTRODUCTION ET GÉOLOGIE, PAR ARNOLD HEIN. L'existence du Crétacique supérieur en Nouvelle-Calédonie fut supposée pour la première fois par Ratte, en 18842. Il en signala Pelemnites, Nautilus, Rostellaria, Fusus, Pleurotoma- ria, Venus et Inoceramus. Maurice Piroutet?, dans son ouvrage fondamental, en donna la preuve définitive, grâce à la récolte d'Ammonites et de Baculites. L'extension approximative du Jurassique et du Crétacique est indiquée par la teinte bleue de sa carte géologique de la Nouvelle-Calédonie à 1/1000000. I] semble que des terrains très différents y sont inelus (phyl- lites, couches à charbon, schistes à Inocérames), Les des- criptions du texte en sont d'autant plus précieuses. Les observations de l’un de nous (A. H.), faites au cours d'explorations géologiques en 1920-1921, confirment la plu- part de celles de M. Piroutet, se rapportant à la stratigra- phie. En ce qui concerne l'interprétation tectonique, il a pu confirmer l’inexistence de grandes nappes de charriage. Les massifs de serpentine et les autres roches basiques sont des intrusions autochtones produites vers la fin de la période de plissement tertiaire. Notes stratigraphiques. — Nous ne nous occuperons ici que d'une partie de la côte occidentale, au NW de l’île, dans laquelle le Crétacique. supérieur a pu être reconnu grâce à la présence d’Inocérames. Entre les massifs de serpentine du Mont Taom (1094 m. et du Mont Kaala (1085 m.) s'étend, sur une dizaine de kilo- mètres, un territoire ondulé ; c’est la région de Gomen-Koligoh. Elle est traversée par le sentier de Koligoh à Oubatche (côte NE), qui nous donne une première idée de la tectonique (fig. 1) : 1. Note présentée à la séance du 18 décembre 1922. 2. RarTre, Proc. Linn. Soc. New South Wales, IX, p. 681. 3. M. Prrourer, Etude stratigraphique sur la Nouvelle-Calédonie. Thèse, Paris, 1917. RTE 247 7, Ouehol M.PFamb, Ârn./Meïn,d Buajadou Borvoyou F1G. 1-3. — PROFILS DE LA RÉGION CRÉTACIQUE DE Kozicon. NW DE LA NOUvELLE-CALÉDONIE. = Phyllite à bancs de grès et de quartzite, du Mont Pamboa. — 2 Schistes phylli- tiques gris et violets. Jurassique ? — 3 Schistes marneux à Inocérames. Crk- TACIQUE supérieur. — 4 Silex et schistes. ÉOGÈNE. — 5 calcaire et bréche.—- 6 Ser- ‘ pentine, 7 Roches basiques diverses (basalte, porphyrite, diorite). TERTIAIRE. —” Inocérames. — Q Quartzite de contact. — A Anticlinal crétacique de Gomen Poaté. Après avoir quitté un appendice de serpentine du Mont Kaala, on traverse de basses collines composées de roches basiques 248 s A. HEIM ET A. JEANNET tertiaires très décomposées, du type basalte et porphyrite, avec nombreuses intercalations de schistes marneux et de silex. Parfois, ces derniers sont peu métamorphiques et devenus rouges. Crétacique supérieur. — À environ 1,5 km. de l’auberge de Koligoh commence une zone large de 1 km. constituée par des schistes friables, argileux ou marneux, d'un gris verdâtre. Ils renferment localement des bancs de grès quartzeux et des bancs noduleux de calcaire compact, bleuâtre à l’intérieur, jaunâtre par altération. Des fragments d’Znocerames peuvent se rencon- trer dans ces nodules calcaires. Cependant, des têts entiers n'ont été observés qu'en un seul point : à 3 km. environ de l’auberge de Koligoh, sur le sentier à: Oubatche même, avant d'arriver à un petit ravin (fig. 1). Les fossiles n’ont été récoltés que dans un seul nodule, épais de 20 cm. La surface en était couverte du côté SW. Il s’y trouvait aussi des lames de brèches échinodermiques faisant défaut ailleurs dans la série des schistes du Crétacique supérieur . Bien que nous ayons parcouru la région pendant deux jours, aucune récolte n'est venue s ajouter à ie première. Seuls de rares petits fragments d’Inocérames ont confirmé la présence du Crétacique supérieur vers le Sud-Est, e la tribu Poaté, le long de la rivière Iouanga (fig. 3). Sous le microscope, une lame mince de ces nodules se pré- sente comme étant formée de petits grains arrondis de calaite, ayant 0,02 à 0,05 mm. de diamètre, englobés dans une pâte de calcaire compact. On y cherche en vain des Foraminifères. Le faciès rappelle beaucoup celui du Sénonien des Alpes suisses aussi bien que celui de l'Oranais. Il est probable que le Turonien et le Sénonien y sont représentés. Éocène. Au NE de la zone crétacique de Koligoh, l'Éocène est assez bien visible le long du sentier d'Oubatche, bien qu'on y cherche en vain le contact avec le Crétacique. La superposition approximative en est la suivante, de bas en haut : a. Env. 500-700 m. de silex en bancs de 5-20 cm. en moyenne, avec intercalations de schistes marneux. b. 20-50 m. de calcaires gris, compacts, à Globigerina bulloides D Org. Plongement des couches 30° au NE. c. Env. 250 m. de silex avec intercalations de ee d. 20 m. de calcaires, semblables à b, plongeant de 50° au NE. e, Env. 50 m. de silex. f. 20 m. de calcaires gris, compacts, semblables à b. CRÉTACIQUE ET ÉOCÈNE DE NOUVELLE-CALÉDONIE 249 g. Env. 400 m. d’une brèche grossière à fragments de silex, de calcaires compacts et de grès, de type éocène. h. 20-40 m. de calcaires semblables à D, intimement reliés à la brèche n° 7 par des passages graduels. Cette série synclinale, épaisse d'environ 1500 m., est donc caractérisée par des répétitions d'assises de silex, de calcaires à Globigérines et de brèches. Ces trois faciès changent rapidement suivant la direction des couches et peuvent se remplacer laté- ralement. Ainsi, c'est le long de la rivière de Koumac que les calcaires prennent leur développement principal. Ils y forment un complexe puissant d’environ 1500 m., ce qui représente l’épais- seur maximale en Nouvelle-Calédonie. Cependant, ces calcaires ne constituent guère que la moitié de l'épaisseur totale de l'Eo- cène de Koumac. Le long de la rivière de ce nom, les brèches sont remplacées par les calcaires. Ceux-ci sont gris bleuâtres à l’intérieur et contiennent plusieurs intercalations lie de vin. Ils ressemblent à tel point, comme faciès, aux couches de Seewen ou aux couches rouges des Alpes suisses, qu'ils ont été notés, provisoirement, comme crétaciques. Cependant, les recherches de fossiles de cet Âge restèrent sans résultat. Aucune trace de têt strié d’Inocérame ne fut aperçue et les coupes minces ne relevèrent pas de Foraminifères caractéristiques du Créta- cique. NE SW VE. faale 7. gatl é TT A ai qi JR as 3 \ Ni À 5 0 41 Km Fi. 4. — ConracT Au Norp pu Monr KAALA. S Serpentine ; 1 Schistes gris et bariolés à concrétions calcaires (mésozoïques ?) 5 3 Brèche et schistes calcaires gris ; 3 Silex noirs ; 4 Calcaires gris à Globi- gérines. 2-4 — Eocène. La raison pour laquelle on doit considérer ces calcaires comme Éocène est donnée par les profils de régions plus méridionales. En effet, à Bourail et à Nouméa, ils font partie de séries ren- fermant des intercalations de couches à petites Nummulites et à Orthophragmina. À Bourail, il s’y trouve également d'innom- 250 A. HEIM ET A. JEANNET brables Assilines de très petite taille, rappelant Assilina granu- losa var. minor Hem. On est ainsi conduit à donner raison à M. Piroutet qui a classé dans l’Éocène les calcaires à Globigé- .rines, les silex et les brèches. Du côté NNE du massif de Kaala (fig. 4) il semble que l'Éo- cène repose en discordance sur les schistes mésozoïques. Remarques tectoniques. Le Crétacique supérieur de la région Gomen-Koligoh forme un anticlinal droit, dont la courbure axiale est nettement visible à 3 km. environ à l'E de l'auberge de Koligoh (fig. 2). Les couches y plongent de part et d'autre de 30°-45°, l'axe étant dirigé normalement NW-SE. Au NW de ce point, les couches crétaciques sont perturbées de telle sorte qu'elles peuvent avoir une direction perpendiculaire à l’axe, et même être localement verticales. Plus au NW sur le sentier d'Oubatche et vers Gomen, la direction est de nouveau normale. Les couches y sont si serrées qu'il devient difficile de déterminer exactement où se trouve l'axe anticlinal. Enfin, l’anticlinal crétacique entier se termine brusquement devant le grand massif de serpentine du Mont Kaala (fig. 1 et 4). Par contre, l’anticlinal s’élargit du côté SE (fig. 3). Sa ter- minaison, cependant, y est la même : le Crétacique est Coupé par des intrusions basiques s’étalant le long de la rive S de la rivière [ouanga, et faisant partie du grand massif de serpen- tine du Mont Taom. Non seulement la région crétacique est coupée aux deux extrémités de l’axe, mais le flanc SW de l'anticlinal est éga- lement amputé par des intrusions de roches basiques tertiaires (fig. 2). Ce sont ces dernières qui, en plusieurs endroits (Koli- goh, Koné, Pouembout, etc.), ont donné naissance, au contact, à des minerais exploités de manganèse, de cuivre, etc. Si nous recherchons la continuation des terrains supracré- taciques au-delà du massif de Kaala, vers le NW, nous croyons la retrouver au village de Koumac. On y voit, en effet, des couches anticlinales redressées d’argiles verdâtres avec bancs de calcaires siliceux, entourés d’une intrusion basique, à 1/2 km. au NE du village!. Au SE du massif de Taom, le Crétacique supérieur réappa- raît au village de Témala, où il est à nouveau amputé par d'importantes intrusions basiques au SW ?. Un appendice semble 1. Non à la rivière de Koumac. 2. Tout est figuré comme Éocène sur la carte de M. Piroutet. e DE = CRÉTACIQUE ET ÉOCÈNE DE NOUVELLE-CALÉDONIE DE se prolonger derrière le massif de serpentine de Koniambo vers la rivière de Voh. En cet endroit, sur le versant NE, se trouvent des grès gris renfermant des gisements de charbon rapportés au Crétacique inférieur par M. Piroutet. B.— DESCRIPTION D'UNE ESPÈCE NOUVELLE D INOCÉRAME PAR À. JEANNET INOCERAMUS NEOCALEDONICUS n. sp. Les fossiles récoltés à Koligoh par Arnold Heim, se rap- portent tous à une seule et même espèce d’Inocérame. Un seul sur 7 échantillons permet d'en faire une étude détaillée. Il s'agit d’un individu dont la valve gauche a pu être dégagée à peu près complètement et qui est presque entière. Elle est longue de 9,5 cm. et large de 6. Le têt, extrêmement mince sur toute la surface, ne paraît dépasser nulle part! mm. d’épais- seur. Crochet antérieur, acuminé, bord cardinal rectiligne ; le bord antérieur est droit, formant un angle de 65° avec le premier ; contour palléal largement arrondi en arrière, pas d'apparence d'oreille antérieure. La coquille est peu, mais régulièrement bombée (12 mm. pour la valve en question), la plus grande épaisseur se trouve dans la région médiane. L'or- nementation est des plus caractéristiques ; elle consiste en nombreux plis arrondis, concentriques, très réguliers, égaux aux intervalles, dont 55 environ sont visibles. Ces plis sont soulevés par de ruse ondulations (où bourrelets) concentriques, plus ou moins régulières, surtout apparentes dans la région médiane de la coquille. Chaque ondulation embrasse 3-5 plis; il en est de même des espaces intermédiaires. Elles tendent à disparaître dans la région cardinale, alors qu'elles se serrent dans la partie antérieure et s’atténuent vers le bord postérieur. Tous les fragments de valves récoltés montrent le même mode oem Sur une valve gauche d'un jeune indi- vidu, les ondulations sont plus ie et plus irrégulières, la fnre générale est aussi plus orbiculaire. Sur un fragment d'un grand exemplaire, les ondulations sont plus irrégulières et portent un nombre plus considérable de plis un peu aigus. Bien que plusieurs formes connues présentent cette double ornementation, il n’en est aucune qui puisse s'identifier avec celle que nous décrivons. Celles qui s’en rapprochent le plus sont toutes associées à des faunes de type indo-pacifique. C’est Inocerarmus andinus Wiccens! qui montre le plus d'affinités. J 1. Orro Wizcxexs. — Die Lamellibranchiaten, Gastropoden, etc., der oberen Kreide Südpatagoniens. Ber. d. Naturf. Ges. Freiburg 1. Br. Bd. 15, 41907, p. 105, pl. 11, fig. 1. Pl 4 52 A. HEIM ET A. JEANNET La forme américaine est cependant moins étroite, le bord antérieur est concave à l'approche du crochet. Les ondulations y sont plus vigoureuses et beaucoup plus fortes le long du bord antérieur. Les plis sont plus fins, plus nombreux et plus atténués. Enfin le bord cardinal fait un angle de 90° avec le bord antérieur. /noceramus australis Woops! de la Nouvelle- Zélande, s’en rapproche aussi par certains côtés, du moins de Jeunes individus. Les ondulations et les plis y sont cependant beaucoup plus irréguliers; les valves sont aussi plus renflées, le crochet plus acuminé et plus recourbé, le bord antérieur légèrement concave. FiG. 5. — Inoceramus neocaledonicus n. sp. Gr. nat. Crétacé surérœur. Kout GoH. NouvELLE-CALÉDONIE. : Par la régularité de ses plis, Znoceramus multiplicatus Sror..? possède également quelque analogie. Par coxtre cette espèce ne montre pas d'ondulations et Ce forme du crochet diffé- rente. C'est du reste une forme très renflée. Les espèces européennes présentant une ornementation ana- 1. Hexry Woops. The Cretaceous Faunas ofthe North-Eastern Part of the South Island of New Zealand. New Zealand Geol. Survey. Palaeontological Bulletin N° 4, 1917, p. 27, pl. xu, fig. 17-19. 2. Fern. Donne Cretaccous Fauna of Southern India. The Pelecypoda. Pal. Indica. Serie VI,, vol. III, 1871, p. 406, pl. xxvinr, fig. 1. VEN CRÉTACIQUE ET ÉOCÈNE DE NOUVELLE-CALÉDONIE 253 logue, se distinguent en général par la présence de lamelles d’accroissement plutôt que de véritables plis. Znoceramus pictus Sow., in Woops!, présente des plis concentriques moins régu- liers et plus nombreux, une région cardinale plus ou moins étalée et apparition, sur le type de Sowerby, de côtes rayon- nantes. L'espèce de la Nouvelle-Calédonie étant nouvelle et aucun autre fossile déterminable n'ayant été observé, ne peut être horizontée que par comparaison. W. Kilian? en a signalé /no- ceramus gr. de Z. Crispi ManT. en compagnie d'un ÆKossmati- ceras voisin de Æ. Bavani Sroc., espèce mentionnée aussi par M. Piroutet#. Il s’agit de formes du type indo-pacifique du Sénonien. Jnoceramus andinus Wirck. est accompagné, en Patagonie, d'Inoceramus Steinmanni WiLck. ; ces deux espèces ont été attribuées d’abord au Cénomanien-Turonien. /noceramus pacificus Woops de la Nouvelle-Zélande est identique, d’après O. Wilckens , à Z. Steinmanni. Il est associé dans le conglo- mérat de l'Amuri Group, à /Znoceramus australis Woops, bien voisin de la forme que nous décrivons. La faune qui les ren- ferme est attribuée par H. Woods et O. Wilckens au Sénonien supérieur. [Il nous paraît ainsi fort probable que c'est à ce niveau stratigraphique qu'il convient, en l'absence d'autres arguments, de ranger Znoceramus neocaledonicus. 1. Henry Woops. Cretaceous Lamellibranchia of England. Pal. Soc. Vol. XLIX, 1910. Vol. Il. Part. VII, p. 279, fig. 36, pl. xurix, fig. 5-6. 2. W. Kirraw. Sur les fossiles de Nouvelle-Calédonie recueillis par M. Maurice LéexxarpT. B.S.G.F., Vo série, t. IX, 1909, CR., séance du 8 janvier 1909. 3. Loc. cit., p.130 et 132. 4. Orro Wicexexs. Die Bivalvenfauna des Obersenons von Neuseeland. Centralblatt f. Mineralogie, ete. Jahrgang 1920. N°° 15 et 16, p. 264. Orro Wrcokexs. Geologie von Neuseeland. Die Naturwissenchaflen. Heft 41, 1920, p. 808-810. Orro Wirrekens. Die Kreideformation von Neuseeland. Geologische Rundschau Bd. XL, 1920, p. 190, fig. 2. 254 ÉTUDE TECTONIQUE DE LA RÉGION DE Mexès (Maroc) PAR A. Beaugé et L. Joleaud!. PLancnae IX La vieille cité impériale de Meknès est située sur une plate- forme de calcaires lacustres pliocènes, au milieu de la plaine du Sais, qu'encadrent d’une part, au Nord, le massif du Zerhoun et ses annexes, d'autre part, au Sud, les plateaux étagés des Beni Mtür et des Beni Mguild, accolés au revers septentrio- nal du Moyen Atlas. Un contraste saisissant se manifeste entre la tectonique de ces deux zones de reliefs, qui se rat- tachent plus ou moins directement, la première, au Rif, la seconde, aux régions tabulaires de la Meseta marocaine. Les accidents orogéniques qui ont le plus contribué à donner sa structure aux montagnes du Prérif sont les nappes de char- riage dont L. Gentil, M. Lugeon et l’un de nous [6], ont été les premiers à faire connaitre l'existence en 1918. Depuis cette époque, L. Lutaud [48] et R. Abrard [7] ont publié des des- criptions locales de la partie ouest de la zone prérifaine (Rharb septentrional et oriental). D'autre part, l'allure rigide des strates qui forment les plateaux s'étalant au pied du Moyen Atlas a été clairement définie dans les notes données à la Société géolo- gique, l’une en 1917 par L. Gentil [4], l'autre en 1920 par l'un de nous [8]. Si les grands traits architecturaux des reliefs qui bordent au Sud la plaine du Sais, n’ont été discutés par aucun des savants qui ont visité la région de Meknès, par contre, la nature des dislocations qui ont affecté les assises secondaires et ter- tiures du Prérif, ont été le thème de longues controverses devant la Société géologique de France au cours de ces deux dernières années [9 à 25]. Trois géologues de l’École d'Alger, A. Brives [9], J. Savornin [27] et M. Dalloni [28] se sont refusé systé- matiquement à admettre l'extension du régime des nappes de charriage au Maroc, où d’ailleurs l'un d’entre eux n’a jamais été faire d'observations sur le terrain. Cependant la présence de nappes de charriage au Nord de Meknès n’a cessé d'être tenue pour indiscutable par tous les géologues qui ont étudié en détail la contrée, notamment par L. Gentil, M. Lugeon(6], L. Lutaud 1. Note présentée à la séance du 4 décembre 1922. TECTONIQUE DE LA RÉGION DE MEKNÈS 255 [18], R. Abrard [19], B. Yovanovitch [22] et par nous-mêmes F6: 8 pli x: Nous avons pensé, à la suite de nouvelles recherches géo- logiques dans la région nord de Meknès, recherches qu’une heureuse circonstance nous a permis de faire ensemble, qu'il serait intéressant de reprendre toute la question et d'apporter dans la controverse les résultats de nos dernières observations. Les routes de grand tourisme que l’on vient de tracer et dont les travaux ont entamé les flancs du Zerhoun depuis que nous avions étudié la région l’un et l’autre permettent de donner aujourd'hui de nouvelles coupes complétant celles que nous avions examinées autrefois : ces récents travaux confirment entièrement notre première interprétation. * #Æ * Vue générale de la tectonique de la région. — Les mon- tagnes qui se dressent au Nord de Meknès, entre la plaine du Sais et la moyenne vallée du Sebou, comprennent géographi- quement plusieurs alignements de rides, djebels Nouilet et Nador, Outita et Kefs, Tselfat et Kennefoud, qui dessinent une série d’arcs de cercles, venant se souder vers l'Est en un large pâté moñtagneux, dont le point culminant, dans le djebel Zerhoun, atteint 1119 m. L. Gentil, M. Lean et l’un de nous [6] avons reconnu dans cette succession de reliefs l'existence de plusieurs nappes ou plutôt de digitations de nappes à noyau jurassique enveloppé de mollasse burdigalienne. À la suite d’une longue étude de la région, étude faite au cours des années 1917 à 1919, nous avons été amenés à con- cevoir nettement ces nappes Jurassiques comme sortant de dessous l'énorme nappe Éocène-Trias qui couvre tout le Nord de la région Meknès-Fez. La première nappe — Éocène-Trias — a vu son déferlement arrêté un peu au Nord de l'alignement Meknès-Fez contre le flanc d'une des marches de l'escalier que forme la Meseta marocaine septentrionale. Les nappes jurassiques, inférieures dans l’espace, posté- rieures dans le temps et surchargées par le poids de la nappe Éocène-Trias, manifestent leur présence par la sortie d’une ligne d’esquilles jurassiques — Hafet el Ahma, Hadjera el Re (NE de Beni Amar, rive gauche de l’oued Mikkes) —, Mais elles ne viennent nettement au jour qu'après avoir atteint le front sud de la nappe Éocène-Trias : elles ne montrent tout à 256 A. BEAUGÉ ET L. JOLEAUD fait leur déferlement que dans la région située immédiatement au Nord et au Nord-Ouest de Meknès, là où n'était pas venue la nappe Éocène-Trias, ou au moins la oùelle n’est plus décelable par rien de visible ee hui. Le front extrême des nappes à noyau jurassique est, dans l'état actuel de nos connaissances, représenté par les djebels Nouilet, Nador, Kefs, Aoud, Kannoufa, Dra el Merga et Tratt ; ces deux derniers Sont situés Juste au bord sud de la nappe Éocène-Trias, l'exhaussement du substratum autochtone qui avait déjà arrêté cette dernière nappe, limitant aussi le cheminement des nappes jurassiques. Le nœud orogénique de la région est le Zerhoun, nœud com- pliqué, que nous avons conçu comme une table zone d'em- pilement. En dépassant la nappe Éocène-Trias, les couches ; Jurassiques ont refoulé ou emmené avec elles de lambeaux de Trias et d'Éocène ayant déjà pénétré les argiles helvétiennes. Nous cite- rons notamment ceux des zones ci-après : 1° la région située dans l'angle formé par le Kennefoud et le Zerhoun, où un emprunt fait pour la route allant du Zegota à Fez montre les infiltrations très nettes des marnes schisteuses lie de vin au milieu des marnes noires helvétiennes ; ces mêmes infiltrations sont visibles mais plus difficilement accessibles à plus de 2 km. 1/2 au Sud de l’emprunt en question, dans le haut oued Legotta ; 2° la région à l'Est de Bab Tiouka, avec ses gros amas d'Éocène-Trias ayant 2 et 3 km. de dannète ; 9° la région au Sud de Bab Tisra, où un paquet de Trias noir schisteux se montre également infiltré dans les marnes helvétiennes de la rive gauche du Rdom ; 4° enfin un petit lambeau situé au NW du Nador, sur la limite de la plaine du Rharb, et complète- ment isolé au milieu des marnes helvétiennes. Le premier lambeau cité fait peut-être partie du front de la nappe Éocène-Trias, mais les autres sont loin de la limite assez nette de cette nappe et nous paraissent plutôt avoir été entrainés par les nappes postérieures. Il ne saurait être question, dans l'état actuel de nos connais- sances, d'émettre une hypothèse sur le « pays de racines » des nappes jJurassiques du Nord de Meknès ; tout ce que nous pouvons dire, c'est que ces nappes sont indéniablement liées au mouvement général du Rif. Nous ne croyons pas quil y ait simplement au Sud-Ouest de la nappe Éocène-Trias des plis couchés, avec déversements et superpositions anormales. En effet, il y a au Nord de Meknès autre chose que de simples TECTONIQUE DE LA RÉGION DE MEKNÈÉS 251 monoclinaux, avec longues failles remplaçant un des versants, ou même que des plis déversés : d'importants déplacements horizontaux ont produit ici des effets de broyage bien plus accusés que ceux attribuables à de simples chevauchements. Ayant esquissé ainsi une vue d'ensemble de la région, nous allons aborder l'étude détaillée où, après avoir rappelé les données publiées antérieurement, nous exposerons nos nou- velles observations. * + * Nappe Éocène-Trias. — L’allure en nappe du Trias, de même que celle du Nummulitique qui s'étend largement au Nord du Zerhoun est, dans la région qui nous occupe, particulièrement nette entre la pointe nord du Tselfat et Fez ; cette nappe pré- sente d’ailleurs une telle continuité dans tout le Maroc septen- trional, le long du détroit Sud-rifain, que nous ne croyons pas devoir insister ici sur cette question. Toutes les cartes et coupes récemment publiées sur la région par L. Lutaud [18}, R. Abrard [19] et B. Yovanovitch [22], aussi bien que celles données par l’un de nous {8, pl. xt}, indiquent très clairement l'ampleur de cette nappe éocène : il nous suffira donc de renvoyér le lecteur à l'examen de ces graphiques. Nappes jurassiques!. — Mais, pour les masses jurassiques marginales du Prérif, une interprétation sensiblement différente de la nôtre paraît se dégager des études de détail données par R. Abrard [19] et B. Yovanovitch [22]. Nous examinerons tout d’abord une remarque générale de B. Yovanovitch qui dit, à pro- pos de l'arrêt du complexe des nappes triasiques au contact du Tselfat et du Zerhoun préexistant comme anticlinaux autochtones: « Nous en avons la preuve dans l'absence totale d'éléments charriés d'origine rifaine sur toute la surface de la couverture du massif de Mouley Idriss et plus au Sud encore » [22, p. 53]. La constatation de l'absence totale d'éléments triasiques entraînés pourrait, en effet, être invoquée comme un argument contre notre interprétation des mouvements ayant affecté le Jurassique du Nord de Meknès. Mais nous avons répondu par 1. Grâce aux précieux documents paléontologiques patiemment réunis par R. Abrard [7; 19 ; 26 ter], la stratigraphie du Jurassique, dans le massif du Zerhoun et ses annexes, est aujourd’hui bien établie. La série comprend les étages Domérien, Toarcien, Aalénien et Bajocien, tous définis par de belles faunes caractéristiques, dont la découverte fait le plus grand honneur à notre jeune confrère et facilitera singulièrement le contrôle des superpositions anormales si fréquentes dans la région. 24 septembre 1923. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXII. — 17. 258 A. BEAUGÉ ET L. JOLEAUD avance à ce raisonnement, dans les vues générales du début de notre exposé, en citant quelques points où nous avons précisément reconnu, en avant du front de l’ensemble de la nappe Eocène-Trias, des lambeaux triasiques ; il est possible, d'ailleurs, qu'il y en aït d’autres ; de même il se peut que la masse compliquée du Zerhoun en renferme dans un de ses ravins intérieurs, comme elle présente un lambeau de sa couverture burdigalienne respecté par l'érosion près d’Aïn Cherch [8, pl. x1; 149, p. 91]. On n'aura de certitude sur cette question, qu'après des explorations de détail. Nous n'avons pas encore vu de traces d'éléments triasiques au Sud du massif de Mouley Idriss, malgré le long séjour de l’un de nous dans la région de Meknès; mais cela ne prouve pas leur absence sous les marnes helvétiennes ou même en intercalation dans la masse de ces sédiments qui forment un bour- relet en avant de la zone frontale des nappes, bourrelet bien souvent du reste recouvert par des éboulis ou des sols variés. Il faudrait avoir parcouru tous Les ravins descendant du Nador, du Kefs ou du Zerhoun pour affirmer de façon absolue qu'il n y a nulle part d'éléments triasiques ou éocènes entraînés en avant des nappes jurassiques. Doyesez-Tsezrar-Dye8ez-KenNNeroup. — La ligne de reliefs qui a été étudiée jusqu à présent avec le plus de précision est Le djebel Tselfat, qui offre, d’après nos jeunes confrères, la structure d’un anticlinal autochtone déversé vers l'Est. Cette apparence tecto- nique simple ne va pas cependant sans quelques complications locales, que R. Abrard explique par un diapirisme prononcé, ayant entraîné, avec des discordances apparentes, le durcisse- ment, la schistosité et la fissuration des niveaux marneux. B. Yovanovitch [22] admet qu'il y a eu décollement du Burdi- galien et de son substratum, en même temps que formation de zones de laminage et de failles bordières le long des flancs de l’anticlinal, dont les couches enveloppantes sont disposées en éventail. L’épaisseur des assises toarciennes traversées par un forage aurait démontré le reflux des sédiments plastiques vers le sommet du ph. L’Aalénien et le Bajocien auraient été réduits par étirement, ce dernier terrain subissant une diminution d'épaisseur de 100 à 150 mètres suivant les points. En résumé le Tselfat ne serait, pour cet auteur, qu'un pli diapire, comme d'ailleurs tous les éléments du système prérifain. Les études détaillées que nous venons de rappeler témoignent donc clairement de l’existence d'anomalies tectoniques dans le TECTONIQUE DE LA RÉGION DE MEKNÈS 259 Tselfat. Expliquer ces anomalies par le diapirisme qui affecterait les strates de cette montagne, ne fait que déplacer le problème, car il resterait à déterminer la cause de ce diapirisme. Nous ajouterons aux faits indiqués ci-dessus une observa- tion qui ne semble pas avoir encore été signalée; elle à trait au Kennefoud, prolongement méridional du Tselfat, qui présente, au Sud du point trigonométrique 620, des contacts anormaux entre lé Burdigalien et les divers étages du Jurassique, avec mélange de Bajocien et des marnes aaléniennes du Tselfat ; le tout vient s'appuyer à l'Est contre une croupe antichinale à couverture burdigalienne normale, qui paraît former une sorte de relai topographique de la terminaison du pli, à une distance d’axe en axe de près de 2 km. Mais ce n’est pas là un relai d'anticlinal simple : les contacts anormaux du Sud-Est du Kennefoud, qu'il serait intéressant de lever avec soin, sont la résultante d'efforts venant de l'Ouest, amenant la butée du pli contre une masse résistante située à l'Est de la zone en mouvement. Massie pu ZerHoun-Norp. — Tous les auteurs sont d'accord pour admettre que l’anticlinal Tselfat-Kennefoud se soude inti- mement au Zerhoun par le massif situé entre Kouar, Fertassa et Beni Menndara. Nous sommes également de cet avis, mais nous ne voyons pas là une jonction aussi simple que celle définie par R. Abrard [19]. Ce géclogue admet un épanouisse- ment en forme de massue de l’anticlinal Tselfat-Kennefoud, qui formerait ainsi l’ensemble du massif du Zerhoun, large bombement à axe à peu près Nord-Sud. JL est certain que, d’une manière générale, la partie nord du Zerhoun dessine un vaste anticlinal en are de cercle, dont le noyau domérien est représenté par le Dahar en Nsour. Mais l’étude de détail, quoique peu avancée encore, montre des ano- malies que nous considérons comme des preuves de déplace- ments horizontaux d'allure plus intense que ceux pouvant se lier à des déversements locaux : 1° Grès de Kouar. — A l'extrême Ouest et à deux ou trois kilomètres au Sud de la pointe burdigalienne du relai dont nous avons parlé à propos du Kennefoud, la mollasse disparait sous des poudingues et des éboulis, tandis que de puissantes assises de grès quartzeux, à gros grains forment un peu plus au Sud” les escarpements de Kouar. Ces grès ont été envisagés comme étant d'âge burdigalien par divers auteurs. Nous ferons toutefois à leur sujet quelques remarques : 260 A. BEAUGÉ ET L. JOLEAUD a) I est difficile d'établir une liaison normale entre ces grès et les marnes toarciennes ou aaléniennes au-dessus desquelles ils semblent se trouver, lorsqu'on les voit de Mouley Idriss ; cependant ces grès que l'on ne rencontre pas le long de la piste de Moulay Idriss à Kouar restent horizontaux sur 3 à 400 mètres suivant la direction Est-Ouest, alors que les marnes plongent fortement vers l'Ouest. b\ La partie occidentale de cet affleurement de grès est brus- quement séparée par une cassure de la table horizontale, au Nord de Kouar ; elle plonge à 30-40° et passe, à 300 mètres au Nord- Ouest de Fertassa, sous des marnes jaunes avec bancs de grès gris du Toarcien ou de l’Aalénien; grès et marnes vont s’ennoyer sous les marnes noires à Amussium de Volubilis. c) Enfin, si on monte à la surface de ces grès en suivant le ravin situé à 1 800 mètres au Nord de Fertassa, on retrouve les marnes blanches bajociennes horizontales, après avoir dépassé la table de grès, horizontale aussi, et s'être élevé de 40-50 m. dans les jardins dont la terre végétale masque le sous-sol. Ces marnes bajociennes sont recouvertes elles-mêmes par des calcaires oréseux, puis des grès burdigaliens qui plongent vers l'Est et se relient à la couverture du flanc nord du Zerhoun par l'inflexion de Beni Menndara. Enfin on retrouve sur le plateau, entre la tête du ravin et Kouar, des pendages tout à fait anor- maux dans le Bajocien et des discordances telles que celles signa- lées par R. Abrard sur la piste de Kouar à Beni Menndara [19;. Les trois faits d'observation ci-dessus ne peuvent s'expliquer que de deux façons : ou les grès de Kouar sont bien burdigaliens et nous sommes en présence d'un important renversement, tête visible d’une digitation de nappe poussée de l'Est ; ou bien, comme nous le croyons plutôt, on rencontre là les grès quartzeux de la tête du Zerhoun proprement dit, dont l’âge est encore indéterminé, mais dont on ne peut expliquer la sortie au jour à la fois au-dessus et au-dessous des marnes toarciennes (région de Fertassa à Mouley Idriss d’une part, région nord-ouest de Fertassa d'autre part) que par l'intervention de puissantes poussées horizontales. Notons enfin que, dans l'hypothèse selon laquelle il s'agirait des grès du noyau, il n'est pas possible de relier ces forma- tions à celles du Fert el Bir sans admettre le développement d’une structure imbriquée. TECTONIQUE DE LA KÉGION DE MEKNÈS 261 29 Nord du Dahar en Nsour. Au Nord du Dahar en Nsour, existe également une région extrêmement disloquée, avec con- . tacts anormaux : le Dahar en Nsour dessine en effet un anti- clinal en arc de cercle très régulier ; mais sa pointe nord, qui est déplacée parallèlement à elle-même de près d’un kilo- mètre à l'Est de l’axe général, présente une grosse masse de calcaires domériens presque verticaux sous lesquels s’enfoucent les marnes toarciennes et aaléniennes. Tout l’ensemble de cette pointe, alignée N 20° W, vient buter contre la masse des grès bajociens à peu près horizontaux au Sud-Est du village de Krendeg, refoulant au-dessus de ces grès les marnes sous-jacentes. L'effet de ces poussées est facile à constater le long de la vieille piste de Mouley Idriss à Skrirat. En suivant le flanc est de la partie normale du Dahar en Nsour, on rencontre, à environ 800 m. au Sud de la pointe nord, un banc de calcaires presque vertical, orienté W-NE et visible en saillie dans les marnes, sur une longueur d'environ 1500 m. Ces calcaires, situés à moins de 20 mètres de marnes à pendage indéterminable mais qui renferment en très grande quantité Amaltheus margaritatus, font certainement partie du Domérien. Leur allure subverticale, sur un alignement presque perpendi- culaire à la direction générale du Dahar en Nsour, est tout à fait insolite. Les deux alignements, presque perpendiculaires l’un à l’autre, d'importants lambeaux de Domérien, le désaxe- ment de la pointe du Dahar en Nsour, le refoulement des marnes du Lias sur le Bajocien, ne peuvent s'expliquer que par l'effet de poussées tangentielles ayant agi sur l’ensemble du Dahar en Nsour - Ed Dohour-croupe de Talherza et amené le rapprochement de cet ensemble vers le relief qui va de Fer- tassa Kouar à Skrirat. Le mouvement de trauslation de la pointe du Dahar en Nsour est bien moins important que celui qui a amené la percée des grès de Kouar ; aussi le considérons-nous seulement comme un mouvement postérieur au déplacement général des nappes. Il témoigne de l'existence de fortes poussées tangenfielles pos- thumes dans le massif du Zerhoun et constitue un nouvel argu- ment en faveur de notre interprétation générale de la tectonique du Rharb marocain. Il serait intéressant de vérifier si des phénomènes du même genre se sont produits à l'extrémité sud de l'arc Dahar en Nsour-Ed Dohour, c'est-à-dire aux environs du massif ro- cheux de la cote 1 031 (Ouest de Kasbet Nosrani); nous n'avons pas abordé ce massif — présumé domérien — dont nous pouvons 262 A. BEAUGÉ ET L. JOLEAUD cependant signaler la verticalité des strates, qui forment une véritable esquille du substratum rigide de la région, esquille comparable à celle du Fert el Bir. Il y aurait également lieu de suivre avec soin, sur toute sa longueur, la base ouest du Dahar en Nsour : on y trouverait sans doute d’autres preuves du déplacement de toute la masse nord-est du Zerhoun-Nord, par rapport à la partie nord-ouest de ce relief; une étude détaillée de cette zone reste à faire. En résumé nous voyons, comme R. Abrard, dans l’ensemble du Zerhoun-Nord, un vaste bombement anticlinal en are de cercle sensiblement Nord-Sud, anticlinal surtout net dans la partie orientale; mais ce pli n’est pour nous qu'une simple ondulation convexe d’une nappe de charriage, dont la région frontale se serait arrêtée là où nous la voyons aujourd’hui : les efforts tangentiels, qui ont continué à agir sur cette nappe, y ont déterminé le chevauchement sur la zone déjà arrêtée, de la masse demeurée en arrière, de telle sorte que le tout s’est divisé en deux parties (fig. 1) : ; a) La masse de Fertassa-Kouar-Tazza-Skrirat. b) La masse du Dahar en Nsour-Ed Dohour, avec sa couver- ture de Talherza: Dans ce mouvement, le noyau domérien, violemment redressé, a donné naissance vers l'Ouest, au pointement rocheux du Fert el Bir, et vers l'Est, à celui de Kasbet Nosrani; au centre, il est resté en arrière et, disposant de plus d’espace, ne s’est pas brisé, mais ployé en un large bombement anticlinal, le Dahar en Nsour. Dsreez Aoup-FARERMA-KANNOUFA. — La partie sud du Zerhoun est formée par les djebels Aoud, Takerma, Kannoufa. Si l'on fait une coupe Nord-Sud dans l’ensemble du massif du Zerhoun, on constate nettement une structure imbriquée : la figure de la note de R. Abrard {19, fig. 3] est d'accord avec celle que l’un de nous avait donnée schématiquement autrefois (8, pl. x1}, suivant une coupe faite plus à l'Est. D'après notre con- frère, le djebel Aoud constitue une écaille que chevauche au Nord la crête du Fert el Bir; dans le profond ravin qui sépare ces deux lignes orographiques est pincé, entre les deux masses domériennes, un lambeau de Toarcien supérieur et d’Aalénien. Mais, pour bien se rendre compte de la situation tectonique exacte de l’ensemble du massif du Zerhoun, 1l faut surtout observer l’abrupt qui limite ce relief vers le Sud. Une telle étude est facilitée pour la partie ouest par les récentes tranchées des 4 à NS A F 2 FE er LC 7/ )) ke ( \ 2 y QU DT. COIN NE \ ‘en [A 4 , (CG il RC hs À 8 me } l'A d Ê ; D / $ Ÿ ll RAGE (CS NON OESSTE ff A 0) \ a ® (A y AP ?: ( AR LUE \ 0 er E A [ PQ S ap LA | ee D LS î TEL & Ÿ fl QD (TE 7e NS Ü LR 7 Me ee Un 9: ee Me de EP NU SN EE EE TEE EN EE CNE du El PR ET ES EPST RER RATER à, CRIER Te NE RE TT RO PE M RE RE M ee 264 A. BEAUGÉ ET L. JOLEAUD belles routes qui relient Mouley Idriss à Meknès et desservent les nombreux villages pittoresquement perchés sur un méplat de roc jurassique au flanc sud du vieux rempart des civilisations berbères. Lorsque l'on suit la nouvelle route se dirigeant de Meknès sur Mouley [driss et Volubilis, on atteint le rebord méridional du Zerhoun non loin de la bifurcation de la « piste circulaire » qui fait le tour du massif. Les tranchées de la voie principale, aussi bien que celles de la piste, font voir l’épaisse suite des couches du Toarcien et de l’Aalénien, plongeant vers le Nord- Ouest sous une masse de calcaires domériens surplombant la route. Les calcaires ou grès jurassiques situés au milieu des marnes sont entièrement mylomtisés. Cette mylomitisation des roches et le renversement partiel de la série sédimentaire s’observent non seulement aux abords immédiats des tranchées de la route, mais également à 1 kilo- mètre 1/2 plus à l'Est, à la base d’un petit ravin descendant du village d'EL Koléa. Il apparaît nettement là que les argiles helvétiennes de la plaine du Saïs s’enfoncent sous la montagne jurassico-burdigalienne, en déterminant à sa base la formation d'un niveau d’eau. Le chevauchement du Zerhoun sur le Néogène du Saïs vers le Sud est ainsi indiscutable, comme le faisait prévoir la structure en écailles des crêtes jurassiques et burdigaliennes de ce massif, le grand développement des mylonites que l’on rencontre dans ce relief témoigne de l’ampleur du mouvement tangentiel qui l’a affecté en y déterminant de véritables char- riages. La « piste circulaire » du Zerhoun atteint rapidement le méplat du Jurassique sur lequel elle se poursuit pendant près de 8 kilomètres, n’apportant plus aucun témoignage des effets du déplacement horizontal dont ce massif a été le théâtre ; on ne peut que constater la brusque torsion des calcaires domériens et leur chute verticale vers la plaine : l'exploration de détail des autres parties du front sud de la nappe deman- derait une étude minutieuse de la base de tous les ravins qui descendent à pic vers les argiles tertiaires de la plaine. À l'extrémité orientale du djebel el Aoud, entre cette mon- tagne et le djebel Takerma, se trouve une autre zone fort intéressante au point de vue tectonique. La jonction orogra- phique entre les djebels Aoud et Takerma se fait par ie mame- lon coté 1001, où l’on peut observer deux bancs massifs de calcaires domériens subverticaux pointant au milieu de marnes TECTONIQUE DE LA RÉGION DE MEKNÈS 265 toarciennes très fossilifères : Rhynchonella meridionalis, Penta- crinus sp. ; l’un de ces bancs est orienté N20°W et l’autre N 60°W. Ils semblent diverger de l'extrémité du djebel Aoud auquel ils se rattachent certainement ; le pointement ouest vient buter contre le dôme des grès du Takerma qui restent absolument horizontaux. Nous ne pouvons préciser l’âge des grès de la couverture du Takerma [Bajocien ?, noyau domérien ?], mais le pointement brusque d’une partie du noyau domérien vers la cote 1001 et la torsion de l'extrémité du djebel Aoud qui vient prendre une direction subméridienne et s'appuyer perpendiculairement sur le Takerma ne sauraient s'expliquer que comme la conséquence de mouvements tangentiels ayant poussé la masse Dahar en Nsour-Ed Dohour sur l'ensemble déjà arrêté plus en avant: cette masse, lors du mouvement posthume, a vraisemblablement encore fail progresser en avant la zone frontale et décroché le Takerma-Kannoufa du Zerhoun proprement dit et de l’Aoud. R. Abrard [19, p. 91], dans son étude détaillée, signale à l'Est de l'extrémité orientale du Fert el Bir des couches toar- ciennes et aaléniennes inclinées à 70° ; les mêmes redressements sont visibles encore plus à l'Est, au Sud de l’Aïn Mouley Idriss, au pied nord du Takerma. Ces assises ne peuvent être en place sur le prolongement normal du bombement de l’Aoud à 900 mètres en dessous de la crête du massif de Kasbet Nosrani à strates subverticales. Notre confrère invoque l'effondrement d'un compartiment limité par des failles, pour expliquer ces anomalies, au nombre desquelles figure notamment la présence du lambeau de Burdigalien de l'Ain Cherch, resté sur les marnes liasiques, entre d'énormes massifs domériens. Nous préférons interpréter ces relations comme traduisant le contact de deux écailles ayant subi un important déplacement relatif. La base du flanc sud du Kannoufa est masquée par des éboulis et des restes de formations lacustres visibles vers Aïn Beida et plus à l'Est : ces formations lacustres sont très légèrement inclinées vers le Sud (fig. 2). L’allure en nappe du Zerhoun n’est nullement incompatible avec la disposition anticlinale reconnue au Tselfat-Kennefoud, où le Jurassique et le Rurdigalien dessinent une étroite ondula- tion convexe, à axe nord-sud très allongé. Les phénomènes d’empilement dont nous avons démontré l'existence expliquent la formation du Tselfat : le Zerhoun est élargi en dôme par inferférence, sur un plissement est-ouest cou- ché vers le Sud, d’une ondulation sensiblement méridienne; 266 A. BEAUGÉ ET L. JOLEAUD au Nord l’anticlinal Tselfat-Kennefoud s’est formé plus hbre- ment, quoique coincé en profondeur par un reploiement de ses assises périphériques, reploiement qui a amené le reflux des sédiments plastiques vers le sommet du pli. Le déversement des assises Jurassiques vers Le bord oriental et les chevauchements qui en sont la conséquence, surtout à hauteur de l’Aïn Slafta [B. VYovanowitch, 22, pl. u, coupe 4] doivent être considérés comme dus à une vague en retour ayant affecté tout le complexe jurassico-burdigalien après la phase principale du charriage. La disposition en éventail des assises Jurassiques du Tselfat, constatée par le forage entrepris il y a quelques années, s’expliquerait donc par la juxtaposition d’ac- tions tectoniques de trois ordres : a) charriage sensiblement nord-sud, donnant naissance à des guirlandes est-ouest (ligne Zerhoun, Aoud, Takerma, Kannoufa) sur lesquelles la fin du mouvement continue à pousser la masse du Nord : S N EE — Cote 50 A Fbou/ir {4 Grèr blanchéfrenloarcien?) n Celcaïre lacurfre EE /$ Calcairer du Zerhoum 7e Meknès _. (Domeérien) = #»* Mernernoires heéhenner F1G. 2. — Coure pu PIED pu KANNOUFA à 1200 m. à l'Ouest du point trigonométrique 947. Echelles : longueurs : 1/22 000 ; hauteurs : 1/11 000. b) poussée est-ouest, conséquence de l'arrêt vers le Sud, amenant dans la nappe une ondulation secondaire nord-sud (Tselfat, Kennefoud), en même {emps que la sortie des grès de Kouar et l’empilement en diagonale de tout le Zerhoun-Nord sur le front arrêté ; c) enfin, vague en retour, entraînant le déversement vers l'Est du Tselfat-Kennefoud, avec, au Sud, le recouvrement anormal de la pointe liasique du Kennefoud sur la couverture burdigalienne du Nord-Ouest de Beni Menndara. 267 ‘006 e1/v : Sinogneu {000 1/1 : sanonSuor : SOI 404 ‘V 2dn09 eJ 2p JsonQ,[ 8 uouraue ‘WU LP SN °dn0) (g : ueaqed op ans 97nou er ap SN Juowousite | «ed sordnod p SN ednon (y "TIVAIN 4Q AITIVOG/T SUMAVHL V SHAdILVNAHOS SHdAOT) — € O1} (ounrom veowog RE eutsesi lle 210 2118989 & 1 Eli 2448404 Sasou ruse = q Uor2JE0, Je Uelueleg 4} [E=:] feuecopl ryrnoe) ruoyeure) d [xxx] u2 Ë veyebeing ,& [II X72//812 5/09 30 |__| En e ba e a/geuitJoepu 26epUeU é = a SENDOISIP S8.1/ 2 Cu | = > UNOYIEZ PISE N\K 4 LL \ [e2} TE Y A à = 2 k \ ce Z L Fi . Les (a SD MD = LAS hs \ Fe PA ADS 4, Z RE RP Le PE EVA / \ \ \= £ CR C4 (0) 270 s G1E 207 Na mins 7 | SRE a c Ge N ï c= JOIN < \ = eEn0E/NON £ 28/0} /7 P 4 à. = J\ y INSPUYES IN à © N| 7/22 Ejuepuour21109 ie = RU su EN (ojersin oued'e; aino) Suep 1200 e6epuz) à =. J ir | unoyJer np 2pUE) ; < L,, -dn£ 8,22 29801 U01/28$ = == VAN 77 Ê = : > à ee En cr à « UNOYIIT 170 S21 : 2 “sr 205 Sr) A TU ei ol 2 e : N,2/9/5 ur 20EpPU3 N \ 7,OIN 26EPUX APE Sarre U7T04197 RD oWagu/0Q 2 EX 268 A. BEAUGÉ ET L. JOLEAUD La forme en arc bombé vers l'Est, qu’affecte l’anticlinal Tselfat- Kennefoud, est peut-être due aussi à cette vague en retour. PoiNTE OUEST pu ZERHOUN. — Nous envisagerons séparément la pointe ouest du Zerhoun, parce qu'elle ne nous paraît pas faire normalement partie du massif lui-même. Nous la considé- rons comme liée au Kefs, auquel elle se rattache visiblement par ennoyage sous la vallée du Rdom, ennoyage que décèle un bombement des marnes helvétiennes. L'ensemble de cette pointe de Mlali dessine une écaille par dessus l'extrémité du Zerhoun et présente de remarquables renverse- ments de strates, avec les contacts les plus variés. Leur étude de détail nécessiterait une carte à grande échelle ; nous ne pouvons ici qu'en schématiser la structure dans les coupes ci-jointes (fig. 3). Les affleurements burdigaliens de la couverture nord du Zerhoun proprement dit, épais de 10 à 20 mètres suivant les points, après avoir présenté une direction ouest-est, tournent au Nord, puis s'arrêtent net, avec une texture fortement bré- chiforme, à 2 kilomètres à l'Ouest de Mouley Idriss ; la suite a disparu, effondrée dans le golfe de Mouley Idriss. Juste à la limite des affleurements, une tranchée de la nou- velle route a donné des déblais où l’on trouve en abondance les Peignes caractéristiques du Burdigalien. Il est intéressant de noter le pendage de la fin de cet affleurement de mollasse, qui est de 45° environ, avec une direction W 10° N': l'orientation de ce pendage, bien différente de l'allure générale de la montagne à laquelle sont accolés ces grès, se rapproche tout à fait de celle des calcaires domériers sur lesquels est bâtie la ville haute de Mouley Idriss, et aussi de celle des couches toarciennes et aalé- niennes du dessous de la falaise de Kouar. Il serait important de savoir si l’on retrouve la série normale entre cette terminaison du Burdigalien et le Domérien de Mouley Idriss : nous n'avons pas eu l'occasion d'étudier de près cette région, mais nous ne serions pas étonnés que l'on trouvât encore là des anomalies que laissent pressentir l'allure tourmentée du massif de Kouar, et aussi la présence d’une source sulfureuse au pied est de Mouley Idriss. Le « golfe » de Moulay Idriss, entre Kertassa et la partie ouest du djebel Zerhoun proprement dit, ne présenterait-il pas des éléments qui se rattacheraient plutôt à l’écaille de Mlali qu'à la masse du Fert el Bir ? Nous ne pouvons que poser la question; mais nous signalerons à ce propos un lambeau de marnes jaunes et grises, traversées par des bancs de grès noi- râtres, qui semblent être aaléniennes, et reposent sur la mollasse PE BEM 269 (y oan8y ej anod onb suorjejou SOW9IN) 000 €T/T : sanogney 2 sanonguoO] : SOA -08L ANdILANONOPIUL ENIO4 AG LSG,I V NHA NA ASIA Sad ÿf na GNÉTANOD — "€ ‘OI o oog 2/0 : LS 2209 4 ep FES S Ë RE EE de _ Se R MR Re Su LIT = D cImeNe 0er Q F et Ke | Ve None tr + . 5 URO00P A TS Me CE De JuoWeE UE PenQ *O0TET/T : Sinoqueu : 000 gg/v : SsinonguoT : SaT[o 0H SQUYX9IN 9P 9]n01 EI] 2P T£ 94JAWOILH : VZIHY AO4 IS ANOII VIT HAS SAHY NA SUGAVUL NE Hdn07) — °y 9IA 2210428214 U2124/00 os EE - eproyoe1q;ebp/ 0e biping YU CEA SUarJawop S2422/27 €\ En (ey/uo/AW) 2p/042219 VOIE PIN Qu j } S'OUVSIUS/EE J2 S'AUUI/2100/ SULE}) 3| = dyebpINE IUE (évenolbg j uaruajey) 8/70. / SYLO 2.) JOB JEU 102€ 2p SOYTUE/g SOUJE ;UA E=== “ DE 3 L froce] EVENE { Eee, co Un eu 2) 20226 0)/, 0 = —] J'USIU0/I0] PIUE/Q L2/98E qu ES) 00$ 2/07 TECTONIQUE DE LA RÉGION DE MERNÈS sye -2///N0./ 3 edoÿtré fe Ua 4 270 A. BEAUGÉ ET L. JOLEAUD burdigalienne, près de l’Aïn bou Assel, à mi-chemin entre la pointe du Zerhoun et Mouley Idriss. Le pendage des grès noirs est faible, et les restes du banc présentent une allure assez tour- mentée sur les quelques mètres de leur mise à jour par une tran- chée de la nouvelle route. Nous n’y avons trouvé aucun fossile. Nous considérons l'étude du golfe de Mouley Idriss comme importante, parce qu'elle permettra de fixer les limites est de l'écaille de Mlali, qui est certainement le début du front de nappe du Kefs. Mais la question est délicate, parce que la région est tout entière marneuse, avec les marnes jurassiques et helvétrennes en contact, et que le sous-sol est masqué par la terre végétale. Nous avons relevé en 1917 et 1918, dans les cultures situées à 3 kilomètres à l'Ouest de Moulay Idriss, des grès durs épars, qui semblent arrachés aux dalles aalé- niennes, et qui pourraient être considérés comme des éboulis provenant de la montagne elle-même, si l’on n'avait pas découvert un lambeau jurassique à l'Aïn bou Assel. Kers ET Ourira. — L'écaille de Mlali se continue à l'Ouest dans la guirlande formée par le Kefs et l'Outita, à l'extérieur de l'arc dessiné par le Zerhoun-Nord, le Kennefoud et le Tselfat. C'est uu relai du front Kannoufa, Takerma et djebel Zerhoun proprement dit. Le Kefs représente, lui aussi, une série d'écailles couchées vers le Sud-Ouest ; les coupes que nous en donnons (fig. # et 5) diffèrent de celle publiée par R. Abrard [19, fig. 5]. Elles montrent notamment la présence d’un terrain rouge argileux, que des fossiles trouvés à Mouley Yacoub, et dont il sera ques- tion plus loin, nous ont permis d'attribuer à l’'Oligocène. Ces couches rouges ont des épaisseurs extrêmement variables et manquent par endroits dans l’ensemble du Kefs-Outita ; les changements d'épaisseur, comme aussi la disparition locale du terrain lui-même, doivent être attribués au laminage subi par les strates à la suite de plissements. L'ensemble Lias-Oligocène- Burdigalien ondule vers l'extérieur et finit par un abrupt où les couches jurassiques se montrent verticales ; celles-ci ont poussé devant elles des copeaux où se manifeste une myloniti- sation très nette. Ces copeaux sont détachés de la masse prin- cipale et séparés les uns des autres par des contacts anormaux, où l’on relève de l'Helvétien pincé entre du Jurassique et du Burdigalieu, et de l’Oligocène infiltré dans le Burdigalien (fig. 6 et 7) ; l'on a évidemment ici encore un front de nappe, que l’on peut suivre très facilement à l’aide des tranchées de la grande route de Meknès à Kenitra. ; TECTONIQUE DE LA RÉGION DE MEKNÈS 274 à (Mêmes notations que pour la figure 4 un ca A A D A A 5 un =) œ < & LS Fa =] = Less ELA ñ À & C £ DS SE «= NZ Q A < OA © A NE -d LES = ù £ © és < A RD AIT MR NT RER LE Er NOTA 4 © > a = © TS SE S D | © RÉ OS ÿ a A: re Q M < [ni] « Ge) © 5 « = — © [=] = = A ee. = E ® (er Le bombement complexe du Kels, au delà du marabout de Sidi Moussa, s’incurve vers le Nord dans le djebel Outita. La déviation ainsi subie est très comparable à celle que présente le complexe du massif du Zerhoun, lorsqu'il se prolonge vers le Nord par le Kennefoud et le Tselfat, comme l’a fait remarquer u Sup pu KEFS : = [l Fire. . — Coupe À GRANDE ÉCHELLE, À Point kilométrique 30,2 de la route de Meknès à Ain Djemaa 2). (Mèmes notations que pour la figure à til A x de ét NU v4, 272 j A. BEAUGÉ ET L. JOLEAUD R. Abrard {19, p.92]; mais dans la région de l’Outita, l’ondu- lation anticlinale s’est formée largement, au lieu qu’elle s’est trouvée étroitement coincée dans la zone du Tselfat. L'Outita-Sud est une simple ondulation développée comme une corde en arrière du front apparent de la nappe, front qui se traduit en surface : 1° par la faille d'El Hammam, dont la lèvre sud met en contact l'Oligocène et le Burdigalien avec les marnes tertiaires de la cuvette d’Aïn Djemaa, tous les terrains sous-jacents restant masqués ; 2° par l'arc du Nador, qui revient se fermer sur l'Outita-Nord en passant par les Nouilet et le Nador de Mouley Yacoub. Vers sa jonction avec le Kefs, et sur 4 kilomètres environ, l’Outita montre une allure anticlinale très régulière ; sa cou- verture burdigalienne est complète, et même surmontée en partie par les marnes blanches de Beni Amar. Mais ce relief subit un décrochement vers l'Ouest en même temps qu’une surélévation d'axe, à hauteur de l’Aïn bou Kebrit, où brusque- ment apparaissent les calcaires domériens du noyau, laissant venir au Jour une source sulfureuse. À partir de ce point, l'Outita présente un déversement vers l'Ouest, qui s’accentue très vite jusqu'à donner aux strates un pendage atteignant par places 50° et 60°, alors que le flanc est est beaucoup moins incliné. Nous retrouvons là la trace des mêmes phases de mouve- ment que nous avons envisagées plus haut, avec en moins le phénomène de la vague en retour. a’) charriage déterminé par une poussée venant à peu près du Nord-Est {et postérieure à la phase notée à ci-dessus, puisque la terminaison des strates de la: nappe s’avance sur l'extrémité ouest du Zerhoun) ; ce charriage arrêté au Sud affecte surtout la masse principale du Kefs, sur laquelle, à la fin du mouvement, continue à progresser l’écaille Mouley Idriss du Kefs - cote 780; la masse en déplacement s'étale largement vers le Sud-Ouest et l'Ouest, incurvant son front suivant la courbe du Nador et des Nouilet, et se ride au Nord- Ouest, suivant l'Outita septentrional. b') poussée est-ouest, conséquence de l'arrêt vers le Sud, produisant l’ondulation de l'Outita méridional, ondulation faible et normale au Sud, où elle n’est pas gênée dans sa formation, ondulation déversée vers l'Ouest dans sa partie nord, où elle est très rapprochée de la guirlande frontale formant butoir. 273 \ MEKNES TECTONIQUE DE LA RÉGION DE SUIBII9Y XN9p sep uoreredos eJ 1919914 op orqissod Jr0s rnb sueS ‘SOUU9IJOAIOU SOUIBUI SO] 0948 SOnbISeI] SOU SO] JOPJU09 u9 Jeu [I : [NO SET 2p neoque] Juejioduwur un 97siX9 [1 So84108 s9p 991JU9,] V — ‘27N0I EJ JUEAINS 999P47 979 sed eu 29 SIEUI ‘2JN01 PJ 9p XNPAPAJ S9p 9pIE/J R 9J18J 979 e 9dn09 er] — ‘(007 2909 uojetueuwu np snssop-ne 99[[}u10d opeurporque 2[9n0q e] 2p jouuwuos ne Jresxo7joloid os quiod 99) odno9 e7 2p HN ne ‘WA J R L1G 2909 eJ Juro7}e uorjestpang 9’] *00G GI/T : Sinoqneu : 000 GG/T : SAnoNSUOT : SO[OUO (:wux 7 : odnoso ej op anonSuoj) 4A00VX-XSINOJN HA LAOAVUVN AU HVA FS-AAN Tan09 — ‘8 ‘O1 veseu0g ej OT b SDJ102/23 2 SEJ6 8p SOUEG SEP mmmx Ve EPING , ul TD Jo raa/nos raunelie send SAUJENl UE/2180) je U2IU2/EY »1|E ë 5 me qu’elle a recouvert Ÿ Por jusqu'à l'Est de la Hs | STE UE station d’Oued À are Djedida (chemin de Ÿ Y CASE 6e + 0 aa À ä à E fer militaire de U x x à £ Ê Meknès à Fez). V : 5 . $ S 2e Les altitudes ab- e & S S LS EE ES solues des plateaux S% à sine RSS CHENE r SES sue ps Ques None en HORS Fr ÉS décroissant régu- JS Rte lièrement du Sud QATT ; < E £ = , e À : Ê“ | JE Su au Nord : elles 2: But) RE A © Ë passent de 1800 EAN] A mètres en moyenne El : o : En | z pour le plateau S ll } c . © s QE = des Beni Mguild à Ù È 1300 mètres pour — TECTONIQUE DE LA RÉGION DE MEKNÈS 284 celui des Beni Mtir. Il est donc très vraisemblable que des gradins tabulaires analogues à ceux que nous voyons au Sud d'El Hadjeb existent sous la plaine du Saïs et même plus au Nord, sous la région des nappes. OCEAN ATLANTIQUE F1G. 10. — SCHÉMA TECTONIQUE pu MAroG. — Échelle 1/12 000 000, Les régions continentales en blanc correspondent aux zones d'architecture tabu- laire, les régions striées aux zones des plissements tertiaires principaux et les régions pointillées aux zones des plissements tertiaires reflexes. Le trait continu et crénelé marque le front du pays des nappes; les traits doubles discontinus indiquent les failles découpant la Meseta marocaine en compartiments et celles déliiuitant le massif central ancien du Haut Atlas ; les traits continus jalonnent les plissements anthracolithiques. F e Nous indiquons ci-contre (fig. 9) la coupe relevée en travers de la vallée de l’oued Beht à l’aide des travaux de la route de Meknès à Tiflet. Quoique nous n'ayons malheureusement pas d’autres observations entre le point où a été prise la coupe et la région de Dar Bel Hamri, on peut essayer d'interpréter cette coupe suivant deux hypothèses : 1° le Jurassique de la coupe fait partie d'un gradin du substratum qui apparaît à la faveur de l'érosion, avec du Permo-Trias violacé et schisteux subor- donné ; 2° ce Jurassique correspond à une zone d’avancée des nappes encore plus extérieure que celle du Kefs. L'état des calcaires jurassiques de l'oued Beht révèle des pressions tan- gentielles considérables qui se sont traduites par le dévelop- pement de brèches. Celles-ci. pourraient être la conséquence DÉS T ELER fu pe 4) y alu PE SE à EE RE 282 A. BEAUGÉ ET L. JOLEAUD de mouvements latéraux ayant pour origine le frottement de la nappe sur son substratum ; mais l'existence de contacts anormaux rend la seconde hypothèse aussi vraisemblable que la première. La zone frontale de la nappe jurassique et burdigalienne arré- tée dans sa progression sur la ligne Meknès-Fez, a pu à l'Ouest de Meknès s’avancer plus loin vers le Sud du fait qu’elle ne se heurtait pas de ce côté à un môle résistant surélevé. Elle semble même dessiner un plongement vers le Sud-Ouest, se liant à un mouvement de descente du substratum. Il est curieux de constater que dans cette hypothèse, ce mouvement de descente du substratum correspond à la zone d'inflexion des plis hercy- niens se développant au Nord-Est de l'ellipse granitique de Christian. Cette zone d'inflexion a été mise en lumière par les explorations de Louis Gentil dans la Meseta marocaine, où ce géologue a fait voir l'existence de dislocations SSW-NNE dans les régions Zaer, Zemmour et Zaian, et d'accidents SSE-NNW dans la Chaouia (fig. 10). BIBLIOGRAPHIE 4. BLeicxer. Sur la géologie des régions comprises entre Tanger, El Araïch et Meknès (C. R. Ac. Sc., LXXXIII, 1874, p. 1712et B.S.G.F., 3, Il, 1874, p. 315). 1 bis. A. Brives. Voyages au Maroc, 1901-1907, in-4, Alger, 1909, p. 469-485, pl. IT. 2. Louis Genriz. Notes de Géologie marocaine. Série IV. I. Sur les dépôts du détroit Sud-rifain (C. R. Ac. Sc., CLIT, 30 janvier 1911, p. 293- 296). Il. Sur la formation du détroit sud-rifain (Id., 13 février 1912, p. 415-418). Série V. I. Observations géologiques sur la ligne d'étapes de la colonne Moinier entre Fez et la côte atlantique (1d., CLIV, 8 janvier 1912, p. 89-M). Série VI. I. Sur la structure du plateau central des Beni Mtir (Maroc central) (1d., CLVIII, 12 janvier 1914, p. 146-149). Série VIT. I. Surl’existence de volcans récents dans le Maroc central (/d., CLXII, 7 février 1916, p. 228-231). — La géologie du Maroc et la genèse de ses grandes chaînes (Ann. Géograph., XXI, 15 mars 1912, n° 116, p. 130-158, pl. IT, carte géol. en couleurs au 1/2.500 .000). — Le Maroc physique, in-16, Paris, 1912, p. 90, 174, 234, etc. — Esquisse hydrologique de la région de Meknès (B.S. Géograph. comm. Paris, XXXVI, juin 1914, n°6, p. 385- 397). 2 bis. E. Porrée. Note sur les Plateaux des Beni-Mtir et Beni-Mguild (Maroc central) (C.R.S.G.F., 20 avril 1914, p. 66-68). Observations de Louis Genriz (p. 68-69). 3. G. Lecoirre. Sur la Géologie du djebel Outita et des environs de Dar bel Hamri (Maroc occidental). C.R. Ac. Sc., CLXII, 10 avril 1916, p.556. — Quelques résultats d'une mission dans le Gharb (Maroc occidental) en 1914 (Id., 8 mai 1916, p. 719). 3 bis. Dr.E. Porrée. Note sur la région de Sidi Kassem {Maroc septen- Ac nr 1e faire He VASE SES PS Er Re AÉPLEN RU TECTONIQUE -DE LA RÉGION DE MEKNÈS 283 trional) (C.R.S G.F., 17 avril1916, p. 57-59). Observations de Louis GENTIL (p- 59-60), A. Bnrives (1d., 22 mai 1916, p. 88-89), G. LeconTre (Id., 6 novembre 1916, p. 148-149). 3 ter. Ct Ed. Arnaup. La région de Meknès (B.S. Géogr. Maroc., 1,2, octobre-décembre 1916, p. 47). 4. Louis Genriz. Note sur les régions volcaniques du Maroc central (B.S.G.F., 4, XVI, 1917, p. 186-218, 10 fig., pl. VI-VII). 5. Ch. Depérer et L. GEnriL. Sur la faune miocène supérieure marine (sahélienne) dans le R’harb (Maroc central) (C.R. Ac. Sc., CLXIV,2 janvier 4917, p. 21-25). 6. Louis GEenriz, Maurice Lucron et Léonce ou Notes de géolo- gie marocaine. I. Sur l’existence de grandes nappes de recouvrement dans le bassin du Sebou (C.R. Ac. Sc., CLXVI, 4 février 1918, p. 217-219). IT. Sur l'extension des nappes de recouvrement du bassin du Sebou (Jd., 18 février 1918, p. 290-293, 2 fig.). III. Sur l'existence d’une nappe tria- sique indépendante dans le bassin du Sebou (1d., 18 mars 1918, p. 472- 414). IV. Sur l’âge des nappes prérifaines et sur l’écrasement du détroit sud-rifain (/d., 15 avril 1918, p. 614-616). 6 bis. Louis GEnricz. Notes d'un voyage géologique à Taza (Maroc sep- tentrional) (C.R.S.G.F., 18 janvier 1918, p. 26-27 et B.S.G.F., 4, XNIIT, 4919, p. 129-177, 4 fig.). 7. R. Agrarp. Sur une faune mésoliasique de Sidi Mouley Yacoub (Maroc occidental) (CR. Ac. Sc., CLXX, 26 janvier 1920, p. 278-279). — Sur un gisement de roches éruptives à Souk el Arbaa du R’harb (Maroc occidental) (1d., 8 mars 1920, p. 603-605). — Sur l'existence de l'étage Aalénien dans le massif du Zerhoun et au djebel Tselfat (Maroc occiden- tal) (Id., 21 juin 1920, p. 119-120). — Préliminaires sur la stratigraphie du système prérifain (Maroc occidental) (C.R.S.G.F., 7 mars 1921, p. 49- 51). 8. À. Beaucé. Une hypothèse sur la jonction du Moyen Atlas nord et du Haut Atlas marocain (C.R.S.G.F., 3 mai 1920, p. 84-86 et B.S.G.F., 4, XX, 1921, p. 271-279, 6 fig., pl. XI). 9. A. Brives. Sur les percements du Trias dans le Maroc occidental (C.R.S.G.F., 7 mars 1921, p. 54-56). Observations de L. Luraur et R. ABraRD (p. 56). 10. R. Asrarp. À propos du Trias du Tselfat (Maroc occidental) (Id., 21 mars.1921, p. 62-63). 11. B. Yovanovircn. Esquisse géologique des environs d’Ouezzane, Excursion géologique au NNE d'Ouezzane (Maroc septentrional) (1d., 4 avril 1921, p. 96-100). 12. A. Brives. Sur l’âge des argiles «rapportées » à l'Helvétien dans le Maroc septentrional. Sur le Trias du Tselfat (Maroc) (1d.,2 mai 1921, p. 128-130). Observations de R. ABrarp (p. 130). 13. R. Agsrar». Les recouvrements du frias dans Maroc occidental {Id., 23 mai 1921, p. 143-144). 14. B. Yovanovacne Sur le Trias de Bou Kachouch Here septentrional) (1d., 23 mai 1921, p. 144-145). 15. R. ABrar». Sur les couches de Beni Amar (Maroc occidental) (Id., 6 juin 1921, p. 152-153). 16. B. Yovanovircex. Sur certaines manifestations sulfureuses au Maroc septentrional. Sur la tectonique du djebel Tselfat (Maroc septentrional) (Id., 6 juin 1921, p. 156-158). 17. R. ABrano. La source sulfureuse d’Aïn bou Kebrit (/d., 6 juin 1921, p. 158-159). 284 A. BEAUGÉ ET L. JOLEAUD 48. L. Luraup, Observations tectoniques dans la zone prérifaine du R'harb septentrional (Maroc) (C. R. Ac. Sc., CLXXII, 13 juin 1921, p. 1510- 1512). — Remarques générales sur la écinique de. la zone prérifaine du R'harb septentrional (Maroc) (1d., 21 juin 1921, p. 1666-1669). — Les mou- . vements post-sahéliens et leur influence sur la morphologie dans la zone prérifaine du R’hab oo (Maroc) (Id, CLXXIII, 25 juillet 1921, p. 242-244). 19. R. Asrarp. La eue du système prérifain au Nord de re (Maroc) (C.R.S.G.F., 20 juin 4924, p. 168-169 et B: SG. F., 4, XXT, 1921, p. 87-93, 5 fig. coupes). 21. Louis GENTIL, À propos des nappes de JeconvremeEnt prérifaines ee S. G.F., 20 juin 1921, p. 169-170). Re learn, Un gisement néogène à Meknès (Maroc) (Id.,21 novembre fe 204-205). 22. B. Yovanovrrem. Étude géologique détaillée du djebel Tselfat (Maroc septentrional) (Id., 20 février 1922, p. 44-45 et B.S. G.F., 4, XXII, 1922, p. 48-54, pl. I-IIT carte et coupes en couleurs). 23. R. ApBrarp. Observations sur les nappes de charriage du bassin du Sebou (Maroc) (C. R.S. G. F., 24 avril 1922, p. 86). Observations de Louis GENniIL (p. 86). 24. B. Yovanovrrcx. Observations sur le régime des eaux dans le Nord du Maroc (Id., 24 avril 4922, p. 96). 25. R. Agrarp. Sur quelques fossiles du Maroc (Id., 26 juin 1922, p. 156). 26. Louis GenriL. Carte géologique provisoire du Maroc publiée par ordre de M.le Maréchal Lyautey d'après les esquisses de l’auteur et divers documents. Échelle : 1/1.500.000. Paris, 1921, 1 feuille coloriée. 26 bis. P. Russo. Sur la structure du Trias des régions de Meknès à l’Innaouen (Maroc septentrional) (C. R. Ac. Sc., 23 janvier 4922). — Un niveau helvétien à Fès et dans le Saïs (Maroc) (C. R.S. G. F., 23 janvier 1922, p. 20). — La Terre marocaine, 1 vol. in-8, Oudjda, 1921, p. 64, 65, 118 26 ter. R. Agrarp. Le Domérien du massif du Zerhoun et du djebel Kefs. Le Toarcien du système prérifain (Maroc) (Ass. Franc. Avanc. Sc., XLV, Rouen, 1911 (1922), p. 461-464). 27. J. Savornin. État actuel des connaissances sur la géologie du Maroc français (B. S. Géogr. Alger et Afrique du Nord, XXVII, 1® semestre 1922, n° 88, p. 238-265). 28. M. Darronr, La géologie du pétrole et la recherche des gisements pétrolifères en Algérie. Univ. Alger, Fac. Sc., 1922, in-8, p. 308-309. 29. J. Savornin. Sur la constitution du Djebel Tselfat et des régions voisines (Maroc occidental) (C. R. S. G. F.,20 novembre 1922, p. 185- 187). | : LLEN Ÿ: DESCRIPTION DE QUELQUES TRILOBITES DU CAMBRIEN DU Maroc PAR H. Mansuy !. PLANCHE X. Les cinq espèces de Trilobites recueillies par M. J. Barthoux aux environs de Marakech (Maroc) sont les suivantes : Paradorides rugulosus Corp, Paradoxides (?), Conocephalites sp. ? aff. C. Sulzeri Scarornemm, Conocephalites sp. (?), Ptycho- paria Barlhouxti n. sp. De ces cinq espèces, réparties en trois genres, deux seulement ont pu être l'objet de déterminations fermes et de ces deux espèces déterminées, une est nouvelle. Le genre Paradorides BRONGNIART est exclusivement acadien ; le genre Conocephalites BARR. s. str., est commun à l’Acadien et au Postdamien ; le genre Pfychoparia CorpA, se rencontre dans les trois étages du Cambrien. L'examen des espèces, déterminées ou non, apporte plus de précisions relativement à l'âge du Cambrien de Marakech : Para- doxides rugulosus, dont l'extension géographique est considé- rable, cette espèce ayant été décrite du Cambrien méditerra- néen de la Bohême et des régions baltiques, est spécial à l’Aca- dien. Le grand individu, considéré avec doute comme apparte- nant au même genre, est peut-être, lui-même, un exemplaire de P. rugulosus ou d'une forme voisine. Conocephalites sp. s'apparente étroitement à C. Sulzeri Scx- LoTH., de l'Acadien de Bohême, si même 1l n’est pas une race ou bien une mutation, peu distante dans le temps, de ce Trilo- bite, l’un des plus caractéristiques du Cambrien moyen. Nous n'insisterons pas sur la quatrième espèce, connue par des fragments tout à fait insuffisants et qui ne sauraient se prêter à aucune comparaison utile. Ptychoparia Barthouri n. sp., apparaît aussi proche de P#. striala Emme. de l’Acadien de Geinitz, que l'espèce du genre Cono- 1. Note présentée à la séance du 6 novembre 1922. 3 novembre 1923. Bull: Soc. géol. Er. (4), XXII. — 19. - 286 H, MANSUY cephalites, citée en premier lieu, l’est de C. Sulzeri du même horizon. : Ce bref exposé de nos connaissances actuelles de la faune du Cambrien du Maroc, montre, dès maintenant, que des relations géographiques, à l’époque acadienne, existaient entre les mers des régions cambriennes du Nord de l'Afrique et les mers des régions de même âge de la Montagne Noire, de l'Espagne et de la Sar- daigne, et que ces one s étendäient jusqu'au Cambrien de Bohèue et même, d’une façon moins continue, moins suivie, jusqu'au Cambrien moyen de la région baltique 1 PARADOXIDES RUGULOSUS (CoRDA PL. X, r1G. 1a,1b 1c. Nous attribuons à Paradoxides rugulosus Corpa, deux gla- belles, ainsi qu'une joue mobile gauche à l'état de contre-empreinte. Les glabelles appartiennent à la variété large de ce Paradorides (ex- pression probable de dimorphisme sexuel) ; l’une d’elles s’identifie avec les glabelles de ce Trilobite, figurées par Barrande, du Cambrien moyen de Skrey, en Bohême. Chezlesindividus de Marakech, les sillons inférieurs continus, peu dis- tants, à inflexions opposées, consti- tuant un caractère accusé de cette espèce, sont suffisamment reconnais- sables. pa joue mobile, mutilée, par l'in- tervention étendue de son bord in- terne,indiquele grand développement des lobes oculaires de P. ruçulosus. La distribution géographique de P. rugulosus, dans l’Acadien euro- péen, est considérable; sa présencea été signalée dans les régions médi- terranéennes, en Bohême et dans les FiG, 1. — Paradoæides (?). Grann régions baltiques. INDIVIDU DÉFORMÉ. X 1/3. Avec les fossiles précédents a été recueillie une portion antérieure médiane, d'un très grandindividu ; 1. Nous exprimons nos bien vifs remerciements à MM. H. Douvillé et Lante- nois, qui nous oùf fait le grand honneur de nous confier ce travail. CAMBRIEN DU MAROC 287 ce fragment est mal conservé, déformé et plissé longitudinalement. Les sillons de la glabelle sont effacés et les sillons séparant les premiers segments thoraciques demeurent à peine apparents. De prime abord, ce fossile, dans son aspect général et par ses grandes dimensions, fait songer à un Euryptéride, mais des empreintes de téguments latéraux et d’une épine génale au voisinage ou en continuité avec la glabelle, démontrent que l’on se trouve en pré- sence d'ur Trilobite. Toutes les proportions de ce qui subsiste de cet exemplaire se retrouvent chez certains specimens de grande taille de Para- doxides ruqulosus Corp, de Bohême, déposés dans les collections de Paléontologie de l'Ecole des Mines. Ce fossile est indéterminable. CONOCEPHALITES sp. ? aff. C. SULZERI SCHLOTHEIM PIN RIGe dan ED, 2: Un individu presque entier, déformé par gauchissement, mon- trant un contour ovalaire, accompagné d’autres exemplaires plus ou moins fragmentés. La tête, parabolique, occupe un peu moins du tiers de la longueur totale. La limite séparant le thorax du pygidium est à peine discernable. Dans ses proportions primitives, l'individu le mieux conservé, pouvait ne différer que fort peu de Conocephalites Sulzeri ScaLors., de l’Acadien de Geinitz en Bohême, car les dissemblances que l’on observe entre ses caractères et ceux de C. Sulzeri sont, sans doute, plus apparentes que réelles. La compression latérale a augmenté sensiblement le relief de la glabelle et des joues fixes. Toute la surface est érodée, ce dont il résulte que les sillons qui séparaient les lobes de la glabelle les uns des autres {sillons d’ail- leurs peu apparents chez les adultes de C. Sulzeri), sont entière- ment effacés. Joues mobiles et pointes génales détruites. Sillons dorsaux profonds. Sillon postérieur large, s’élargissant encore vers le milieu. Bourrelet marginal antérieur saillant, arrondi, nettement séparé de l'extrémité de la glabelle, joues fixes à bord interne et postérieur, abrupt et anguleux. Thorax à quatorze segments anguleux vers la moitié de leur longueur, tronqués à leur extrémité, creusés d'un sillon large se terminant en pointe du côté externe. Axe saillant à segments élevés ; genoux articulaires larges. Pygidium mal conservé, dont les segments aplatis sont peu visibles. 288 H. MANSUY Rapports el différences. — La seule différence notable, accu- sée, écartant ce Trilobite de Marakech de Conocephalites Sulzeri, espèce à laquelle il peut être utilement comparé, réside dans le contour de la tête, moins large et plus haute chez la forme marocaine que chez l’espèce bohémienne. Cette différence semble autoriser à regarder ce Conocephalites comme représen- tant, dans le Cambrien africain, une. variété de C. Sulzeri. Le nom générique Conocephalites BARRANDE pourrait être réservé aux Îormes aveugles dont C. Sulzeri représente le type, tandis que le nom de Conokephalina BRÔGGER pourrait être réservé aux espèces similaires, mais pourvues d’yeux, telles que celles. décrites par Walcott du Cambrien chinois et par nous-même du Tonkin septentrional. CONOCsPHALIIES (?) PL. X, FIG. 3. Cranidiums incomplets, assez comparables, par le développe- ment relatif et par la forme de la glabelle et des joues fixes, aux espèces déjà connues placées dans ce genre Conocephalites Bar- RANDE, mais s’en séparant nettement parle contour anguleux anté- rieur de la tête et par la grosseur et le relief accusé du bourrelet marginal . Cette espèce est trop imparfaitement représentée pour rece- voir une attribution générique certaine. - PTYCHOPARIA BARTHOUXI n. sp. Pc. X, r1G. 4 a, 4 b,4c, 4d,4e,4f,4g. Ce Trilobite est connu par de nombreux individus plus ou moins déformés et incomplets, souvent très étirés, dont un seul donne encore des notions assez précises sur ses proportions géné- rales. Contour subovalaire large, la largeur égalant environ la moitié de la longueur. Tête semi-circulaire. Bord antérieur se relevant assez brusquement et séparé de la glabelle par un large inter- valle, glabelle de convexité accusée, subtriangulaire large, assez rétrécie au front; sa lobation demeurée peu apparente, est, dans son ensemble celle de Ptych. striata Eumr., elle-même si étroi- tement comparable à la lobation de la glabelle, etc. Conocephalites Sulzeri Scacoru. : la glabelle de cette espèce occupe à la base à peu près le tiers de la largeur totale de la tête. Les sillons qui limitent antérieurement les lobes postérieurs sont relativement peu marqués. Lobe frontal tronqué, joues mobiles CAMBRIEN DU MAROC 289 bien conservées, joues fixes grandes, à bords postérieurs presque * verticaux. Sillons dorsaux profonds. Les yeux petits pour une forme de ce genre, sont placés au milieu de la hauteur des joues ; une crête oculaire, légèrement incurvée, s'étend des lobes ocu- laires aux sillons dorsaux qu'elle atteint non loin du sommet de la glabelle. Sillon occipital et sillons postérieurs des joues larges et profondément creusés. Thorax paraissant formé de quinze segments saillants. Axe et lobes latéraux de largeur presque égale. La convexité de l'axe pouvait être semi-circulaire. Plèvres infléchies, excavées sur toute leur longueur ; pointes pleurales obtuses. Pygidium très imparfaitement visible chez un seul individu. La striation radiaire du limbe si caractéristique des Pfycho- paria semble effacée par l'érosion, bien que les individus, très décapés, étudiés ici, paraissent représenter une espèce nouvelle de ce genre, espèce offrant d'incontestables ressemblances avec P. striata Euur. de Geinitz. GOTHLANDIEN : ATRYPA REÉTICULARIS LINNÉ nee DE DUO Exemplaire mal conservé, déformé, dont le test est partielle- ment érodé et craquelé. Les dimensions de cette coquille sont assez réduites ; elle présente un contour subcordiforme. Valves très inégalement développées ; la valve dorsale est fortement convexe, scaphoïde ; la valve ventrale ne montre une convexité assez accusée que dans sa moitié umbonale. Cet unique individu de À. reticularis, par sa taille et par ses proportions ne saurait être séparé du type de cette espèce le plus fréquemment rencon- tré dans le Gothlandien. On sait que ce Brachiopode persiste dans le Dévonien et y atteint ordinairement une grosseur plus considérable que dans le Silurien supérieur. Provenance : Dj. Ardouz. EXPLICATION DE LA PLANCHE X . Paradoxides rugulosus Corp. Conocephalites sp. ? aff. C. Sulzeri Scuroraeim, Cenocephalites (? Ptychoparia Barthouxi n. sp. . Atryÿypa reticularis Lin. | “Her KE 290 H. MANSUY M. Lecointre est heureux de voir ainsi confirmer ses vues sur le Cambrien du Maroc. Il a été frappé, lors de la rédaction de sa note de 1918", par la similitude qu'y présente ce terrain avec celui de l'Europe centrale et méridionale. Le gisement dont M. Mansuy décrit les fos- siles se trouve à environ 200 km. au Sud de celui décrit par M. Lecointre et jalonne probablement le même anticlinal de la chaîne hercynienne. Il a été signalé pour la première fois par M. Louis Gen- til en 1918 d’après des matériaux du Service des Travaux Publics de Rabat. M. L. Joleaud rappelle que M. Louis GEnniL? a déjà signalé du Cambrien à Trilobites (Anomocare) dans les Djebilét, région d’où proviennent précisément les fossiles décrits par M. H. Mansuy. M. J. Barthoux fait remarquer qu'aucun gisement de fossiles Cambrien, autre que celui qu'a décrit M. Lecointre n’a été signalé avec précision au Maroc. La petite chaine du Djebilet qui atteint 160 km. de long n'est pas un point précis, et sa partie située au Sud de Casablanca c’est-à-dire entre la route de Marrakech et l'Oued Tessaout est absolument dépourvue de Cambrien. La situation et l'étendue de celui-ci seront précisés dans la carte des Djebilet et Rehamna que vient de dresser M. J. Barthoux. 1. Sur la présence du Cambrien et du Silurien(?) à Casablanca. CR. Acad. Sc., 28 janvier 1918. 2. Notice sur les titres et travaux scientifiques de M. {L. Genrtir, Paris. Larose, 1918, in-8, p. 31. 291 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE PALÉONTOLOGIQUE DU GENRE HaLiMEDA Lamx. (ALGUE SIPHONÉE DE LA FAMILLE DES CODIACÉES)! PAR L.et J. Morellet. PLancxes XI et XII. Le genre Halimeda Lamx., représenté dans les mers actuelles par une dizaine d'espèces, n’a été, à notre connaissance, signalé qu’une seule fois? à l'état fossile (4. Saportæ Fucus du grès éocène à hiéroglyphes de Vienne). Nous nous proposons de décrire dans cette note trois espèces nouvelles d’Halimeda fossiles, mais, auparavant, nous croyons utile d'indiquer succinctement les caractères de ce genre, en insistant plus particulièrement sur ceux d'entre eux qui peuvent intéresser le paléontologiste. I. — CARACTÈRES GÉNÉRAUX DU GENRE HALIMEDA#. Un Halimeda se compose d’une tige ramifiée, constituée par une série d'articles calcaires superposés (fig. 1 et 2), facile- ment dissociables et de forme très variable. Ces articles, criblés sur toute leur surface de pores généra- lement très fins (PI. XI, fig. 3 en a) sont soit cylindriques (fig. 1), soit aplatis et flabelliformes (fig. 2); dans ce dernier cas, ils peuvent être ou semicirculaires, ou cunéiformes, ou encore trilobés. Ils présentent à leur base une cicatrice et à leur sommet une, deux ou trois cicatrices analogues, qui indiquent les points où se faisait la jonction avec l’article 1. Note présentée à la séance du 18 déc. 1922. 2. I n'y a pas lieu en effet de tenir compte de Corallina Halimeda Uxcer (Jurassique d'Autriche) que son auteur eût volontiers considéré comme un Halimeda, mais dont la position systématique demeure douteuse ; cf. Uncge. Chloris protog., 1847, p. 127, pl. xxxx, fig. 7, et Genera et species Plantarum fossilium, 1850, p. 24. : 3. Fucxs. Ueber eine fossile Halimeda aus dem eocänen Sandstein von Greifenstein, St{zungsber. K. Akad. Wiss., Vienne, 1894, CIIT, Abth. I, p. 200- 204. 4. Pourda rédaction de cette partie de notre note, nous avons largement mis à contribution le travail de Miss Barrox : The genus Halimeda, Siboga-Expeditie, Monograph LX. 19 =) 19 L. ET J. MORELLET sous-jacent et avec le ou les articles immédiatement superposés. Les articles cylindriques ont au maximum 8 à 10 mm. de longueur et 8 mm. de diamètre ; quant aux articles aplatis- flabelliformes, ils peuvent atteindre 25 mm. de longueur, 30 mm. de largeur, avec une épaisseur variant de 0,5 à 2,5 mm. , F1G. 1. — Rameau de Halimeda in- F1ic. 2. — Rameau de Halimeda tuna crassala Lamx. (actuel), gr. nat. Lamx. (actuel), gr. nat. (d’après Barton, Loc. cit.). Le thalle, malgré sa complexité, est continu (c'est d’ailleurs la règle chez les Siphonées), c'est-à-dire qu'il ne présente aucune cloison transversale. Il se compose : 1° d'un faisceau central de filaments ramifiés, qui va de la racine au sommet de la plante, traversant tous les articles suivant leur axe et donnant naissance latéralement, dans chaque article, à autant de faisceaux secondaires que l'article donne lui-même nais- sance à de nouveaux articles (PI. XII, fig. 12). 2° d'une couche subcorticale qui occupe la plus grande partie de l’article. C’est un réseau enchevêtré, formé par des filaments latéraux issus du faisceau central et des faisceaux secondaires, s’il en existe (PL XI, fig. 2 en A et fig. 3 en c). 3° d’une couche corticale périphérique constituée par la réunion dans un ciment calcaire qu'elles traversent (par les pores indiqués précédemment) des ultimes ramifications de la couche subcorticale (PL. XI, fig. 3en d). La calcification de la couche corticale est seule constante, GENRE HALIMEDA. 293 mais tous les filaments du thalle peuvent être plus ou moins calciliés, soit qu'ils restent libres les uns par rapport aux autres, semblant flotter à l'intérieur de l'article, soit au con- traire qu'ils soient réunis par un dépôt calcaire interposé. Les fructifications, encore fort mal connues, sont extérieures et naissent ou à l'extrémité des articles ou sur leurs faces. Au point de vue de l'habitat, les Halimeda actuels sont sur- tout répandus dans la zone tropicale où ils vivent fréquemment sur les récifs coralliens, mais ils ne sont pas exclusivement cantonnés dans cette zone et une espèce ({. {una Lux.) est fréquente dans la Méditerranée et dans l’Adriatique. Bien que les données des botanistes soient incomplètes sur ce sujet, la profondeur maxima à laquelle on rencontre ces Algues semble être d'environ 45 brasses. 1 La distinction des diverses espèces d’Halimeda était autre- fois basée sur la forme des articles, caractère de valeur très relative puisque cette formé peut varier non seulement sur des individus différents de la même espèce, mais encore sur le même individu et que des espèces différentes peuvent présenter des articles d'aspect identique. La classification actuelle repose surtout sur la manière dont’ les filaments du faisceau central se comportent les uns par rapport aux autres (soit qu'ils se fusionnent, soit qu’au con- traire ils ne communiquent entre eux que par des ouvertures) et sur les relations des filaments terminaux (couche corticale) qui, après décalaification, tantôt sont libres entre eux, tantôt demeurent en contact sur une longueur plus ou moins consi- dérable. : Malheureusement l'examen de semblables caractères n’est guère à la portée des paléontologistes et malgré les erreurs auxquelles ils s’exposeront de ce fait, force leur sera done d’avoir principalement recours à la forme extérieure des articles pour l'étude des espèces fossiles. II. — DescriPrioN DE TROIS ESPÈCES NOUVELLES D 'HALIMEDA FOSSILES. 1. HALIMEDA sp. PLance XI, fig. 1-3. Notre regretté confrère R. Douvillé avait récolté à l’ancien sémaphore de Gagliano (Italie) un échantillon de calcaire ter- tiare d'âge indéterminé (Eocène ou Miocène), renfermant en abondance des débris d'une Algue calcaire qu'il avait fort judi- t 294 L. ET J. MORELLET cieusement rapportée aux Codiacées, mais sans pouvoir en pré- ciser le genre : Bouëina Toura ou Halimeda. Grâce à l'obligeance de M. le professeur H. Douvillé, nous avons pu étudier cet échantillon conservé à l'Ecole des Mines, et nous convaincre que les débris qu'il renferme appartiennent à un Aalimeda. Ces débris en effet ne sont pas des fragments d'un thalle tubiforme continu, ce qui serait la caractéristique d’un Bouëina !, mais des articles distincts provenant de la disso- ciation d'un thalle articulé comme chez Halimeda. Ces articles sont pour la plupart flabelliformes et aplatis ; ils présentent parfois suivant leur axe un léger épaississement (PI. XI, fig. 2, B), mais leur empâtement dans la gangue ne permet pas de se rendre compte de la nature de leur bord (entier ?, épaissi ?, lobé?), ni de la manière dont ils se rami- fiaient. Les pores de la surface externe sont relativement gros et ont une tendance à prendre une forme hexagonale. Pour ce qui est de la structure interne, nous renvoyons aux légendes des figures (Planche XI) qui la feront comprendre mieux que toute description. Dimensions. — Il est impossible d'indiquer d’une façon précise, en dehors de l'épaisseur qui varie de 0,4 mm. à. 1 mm., les dimensions des articles de cette espèce ; il semble cependant qu'ils ne devaient pas dépasser 12 mm., tant en hauteur qu'en largeur. Gisement. —Gagliano (Italie) ; âge indéterminé : Eocène ou Miocène? Sans vouloir présumer de l'origine du calcaire de Gagliano, nous signalerons que cette accumulation en un même point d'un aussi grand nombre de débris d'Halimeda rappelle les dépôts qui se forment actuellement au fond de la lagune cen- trale de certains récifs coralliens (Funafuti par exemple). 2. HALIMEDA sp. Prance XII, fig. 15-20. Cette espèce n’est représentée que par des articles cylin- driques isolés, fortement calcifiés comparables à ceux de Æ. incrassala Lamx. (actuel). La couche périphérique (couche corticale) a disparu par suite de l'usure de sorte que les pores, relativement gros, qui criblent la surface, correspondent à des filaments de la couche subcorticale. Le faisceau central est très large et occupe les trois quarts du diamètre de nos échantillons ; ses filaments 1. Cf. SreiNmanx. Ueber Boueïna, eine fossile Alge aus der Familie der Codiaceen, Ber. Naturf. Gesellschaft zu Freiburg i. Br., 1899, XI, I, p. 62-72. GENRE HALIMEDA 203 nombreux et bien calcifiés donnent naissance, presque à angle droit, aux filaments peu ramifiés de la couche subcorticale. Dimensions. — Longueur des articles : 2,5 à 3 mm. Diamètre des articles : 0,8 à 1,2 mm. Gisement. — Auversien (calcaires à Milioles) d'Hauteville (Manche) (coll. Morellet). 3. HALIMEDA PRÆOPUNTIA n. sp. PLrancne XII, fig. 6-10 et 12-14. Nous devons la connaissance de cette espèce à Madame P. Lemoine qui a bien voulu se dessaisir à notre profit d’échan- tillons récoltés à Gaas par notre regretté ami Jean Boussac. Ce sont des articles plus ou moins aplatis, de forme très variée, soit presque semicireulaires avec le bord supérieur onduleux, soit flabelliformes avec tendance à avoir la base pédon- culée (PI. XIT, fig. 9), soit rétrécis à leurs deux extrémités et élargis en leur milieu (PI. XII, fig. 10), soit vaguement divisés en lobes, soit enfin nettement bi ou trilobés (PI. XII, fig. 6 à 8). Ils présentent fréquemment des renflements longitudinaux sur le parcours du faisceau central et des faisceaux secondaires et, pour la plupart, montrent trois cicatrices à leur extrémité supérieure ce qui indique que dans la majorité des cas la plante se ramifiait trichotomiquement, La calcification est très développée et intéresse également les différentes parties du thalle qui sont parfois entièrement noyées dans le calcaire. En dehors des pores très fins qui criblent la surface, certains articles montrent sur leurs faces latérales, mais plus particu- lièrement sur le parcours du faisceau central ou des faisceaux secondaires, de petites pustules, fréquemment disposées par paires et perforées en leur centre d’un large pore (PI. XII, fig. 13 et 14). Aucune espèce actuelle, à notre connaissance du moins, ne présentant de semblables pustules, nous en sommes réduits aux hypothèses en ce qui concerne leur nature. Fuchs! qui les avait observées sur A. Saportæ (Eocène) était tenté de les assimiler aux conceptacles de certaines Fucacées, mais ce que nous savons des fructifications d’AHalimeda ne nous permet pas de partager cette manière de voir et nous pensons plutôt que ces pustules correspondent simplement aux points d'émergence hors de l’article des filaments du faisceau central ou des faisceaux secondaires qui donnaient naissance aux spo- 1Poctcit: me vrnd "Mir ee 296 L.' ET J. MORELLET ranges. Ces derniers en effet, d'après les observations faites sur À, luna Laux. (actuel), notamment par Derbès et Solier! et par Zanardimi?, se développent fréquemment sur les faces latérales des articles. Dimensions. — Les articles peuvent atteindre 8,5 mm. de longueur, 10 mm. de largeur et 1,5 mm. d'épaisseur, mais l'épaisseur moyenne ne dépasse pas | mm. Rapports et différences. —- Par l'ensemble de leurs caractères, les articles de 1. præopuntlia sont très analogues à ceux de la forme typique de H. opunlia Laux. (actuel) représentée PI. XII, fig. 1-5, et 11, et peut-être yaura-t-il lieu par la suite de réunir ces deux espèces. Gisement. — Stampien : Gaas (coll. Morellet, types). EXPLICATION DES PLANCHES PLrancne XI. Halimeda sp. Éocène ou Miocène, Gagliano (Italie) (coll. Ecole des Mines). X 20. 1. — Section perpendiculaire à l’axe, soit de la base d’un article flabelli- forme, soit d'un article cylindrique, montrant, en coupe, les fila- ments du faisceau central. . — Plaque mince présentant plusieurs sections d’articles d'Halimeda. En A, section d'orientation mal définie montrant un enchevêtrement de canaux appartenant sans doute à la zone subcorticale. En B, section transversale, oblique par rapport à l'axe de l'article, montrant en a le faisceau central et en b les ramifications des canaux de la couche subcorticale. 3. — Coupe à peu près tangentielle d’un article montrant en a les pores de la zone corticale, en b les sections transversales des canaux de la couche subcorticale, en c les sections longitudinales de ces mêmes canaux, en d leurs ramifications ultimes qui forment la couche corticale. t2 PLrancxe XII. 1-5. — Halimeda opuntia Laux.Actuel, Tahiti (coll. Morellet), articles 1S0lÉS ">< 2: 6-10. — *‘Halimeda præopuntia n. sp. Stampien, Gaas (coll. Morellet, cotypes). Articles isolés. X 2. 11. — Halimeda oguntia Lawx. Actuel, Tahiti (coll. Morellet). Seclion d'un article montrant les canaux du faisceau central et des deux faisceaux secondaires. X 2. — KHalimeda præopuntia n. sp.Stampien, Gaas. 12 : Coupe longitudinale d’un article, orientée suivant sa plus grande largeur, montrant les, canaux longitudinaux d'un faisceau et les sections circulaires des canaux de la couche subcorticale. (Préparation faite par madame P. Lemoine.) X 20. — 13-14 : Fragments d'articles montrant des pustules le long du trajet du faisceau central et des faisceaux secondaires. X 5. 15-20. — Halimeda sp. Auversien, Hauteville (Manche) (coll. Morellet). XX 9. — 15-17 : Articles isolés. — 18-20 : Articles sectionnés longitudinalement, montrant le faisceau central très développé et les canaux de la zone subcorticale. = 12 1 > CS 1. Dergës el Sorrer. Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues. (C:R. Suppl. Ac. Sc: I, 1856, p.47. 2, ZaNarnint. Icon. phye. Adriat. et Medit., vol. II, pl. ex1r, fig. 1. — 1871. ABLE DES NOTES ET MÉMOIRES CONTENUS DANS LE VOLUME XXII DU BULLETIN (1922) Pages Paul Lemoine et René Abrard. — Contribution à l'étude géologique du fond de la Manche d’après les documents du D: J.-B. Charcot (4 carte) ............, 3 Observations de MM. Bigot, Gayeux, Bourcart........................... 9-10 B. Yovanovitch..— Observations complémentaires sur le gisement pétrolifère dOcmuraRoumanie) AUICAnte) MAP D RER OI PRE E E Ae CS 11 Eugène Lacroix. — Glauconie du Lias moyen de la bordure orientale du Plateau Centrial(O4 Lg) RME NE Re nee et re RE eo RE Re ET Rte SANTE G. Garde. — Les anciens volcans de la région de Manzat (Puy-de-Dôme) (11 fig)... 24 F. Ehrmann.— De la silualion du Trias et de son rôle tectonique dans la Kabylie desBaDoOrs UE 1e CARO) ER EEE RER D ne ES 36 B.Yovanovitch. — Etude géologique détaillée du djebel Tselfat (Maroc septen- Ponal) QU REDON) SES EST ns RCIP RO AN PR RON te ES 48 H. Douvillé. — Revision des Orbitoïdes (2° partie) : Orbitoïdes du Danien et de NÉocenert2e ee D VV) PER ERL p nr er AS ee a EN PE to" à 55 G.-F. Dollfus. — Faune malacologique du Miocène supérieur de Janina en Epire (2 00 OA MIE EPA TRS RE ER er RS Re 101 Pierre Lamare. — Les conditions de gisement des roches filoniennes intrusives duOretacedestyreneestocedentales(/icAarte) EEE NEO A 124 C.-E. Stepherd. —Sur quelques erreurs dans la détermination des Otolithes fos- ER (D A ET) EE ARLES Le ASE ARR ae Re ARE CR A RE AP PE M a Re 138 Paul Lemoine et À. Pinard.— Sur la coupe de l'Eocène inférieur de Guitran- courtio et O-)N2NIgE) ee enr ARTE «UM MINS EE REINE EU RARE 142 René Abrard. — Observations sur les nappes de charriage du bassin du Sebou NAROC OL Q ARR NES RARE ET AS D AE A A Re RE A 145 G“ de Lamothe. — Faune marine contemporaine en Algérie de la ligne de Riva ele MORTE LRE SA A Ce Re A ar en SAR on see Pa 154 P. Jodot, L. Joleaud, P. Lemoine et P. Teilhard de Chardin. — Obser- vations sur le Caleaire pisolithique de Vertus et du Mont-Aimé (Marne) (6 fig.). Observations de MM.G.-F. Dollfus, G. Ramond.......:.................. 175 Maurice Leriche.— Les Poissons pliocènes et éocènes du Bassin de Paris (note additionnelle VTT) ERREUR RSR AR CRUE AO Pc D en qe A AU 177 ABigobte D PAOPhlert/moticeneécrolosique. (portrait) ne 201 J. Révil et L. Moret. — Sur la tectonique de l'axe Salève-mtg. de la Balme- ronfiea Lo Ron LOVE AS AR Dre ER nn ee PE RS Ar A OR RDS EEE MTS Gaston Astire.— Plissements localisés du fond de la mer Nummulitique sur le VersantménmoonaldeneMttereNoinre Mg OR PEER en A ne 221 E. Fournier. — Sur la structure tectonique profonde de la zone des Avant- Montsidu Juan (0 /0gE) ES APR nee Re ER nt On aq en et MALE 295 B. Yovanovitch. —La géologie du pétrole au Maroc (4 fig. et 1carte)......... 234 bécesvalionside Me JOIE APE, UE pee rer EN Re Er 244 Arnold Heim et Alphonse Jeannet.— Crétacique supérieur à Inocérames et RocenetdelaNouvele-Calédonter5 1 qe) Er" PRR Re Re TN Re 246 A. Beaugé et L. Joleaud. — Étude tectonique de la région de Meknès (Maroc) (Al Joe Genres, He) so EE DE Gboemeee revue cole Tel en sde ro ouepee 254 H. Mansuy. — Description de quelques Trilobites du Cambrien du Maroc (1 fig., PRO SNS AR ee Ce a ES ARS een ee an no 285 Done de MM. G. Lecointre, L. Joleaud, J. Barthoux........... 290 L. etJ. Morellet. — Contribution à l'étude paléontologique du genre Halimeda . Laux. (Algue siphonée de la famille des Codiacées) (2 fig., pl. XI, XI1)......... 291 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS du Bulletin et du Compte Rendu sommaire des séances de la Société géologique de France. 4° série, tome XXII, année 1922... par L. Mémn. Les renvois aux pages du Bulletin sont en chiffres gras, les chiffres ordinaires maigres se rapportent aux pages du Compte rendu sommaire. A Aalenien. Sur la faune des couches moyennes et sup. de l' — du grand- duché du Luxembourg, par H. Jorx et N. EAUX, 27. ABraRD (René). Obs. surles nappes de charriage du bassin du Sebou (Ma- roc) [obs. de L. Genrir], 86, 445 (2 fig., 1 carte). — Sur quelques fossiles du Maroc, 156. — Au sujet de la position stratigr. des sables du Ruel, 172. AgraRD (Paul Lemoine et René). Contr. à l'étude géol. du fond de la Manche, d'après les documents du D: J.-B. CHarcor [obs. de A. Bicor, L. Ca- xEUx, J. Bourcarr]|, 12, 3 (1 carte). — Sur l’âge du gisement de Fonte- nay-Saint-P ère (S.-et-O.), 152. Afrique. Voir: Algérie, Maroc, Tunisie. Ain. Nouv. obs. sur les forages de Vaux-Fevroux, sur l’origine des gaz qui s'en échappent et sur la géol. de la région, par P. Tuiéry, 31. Algérie. Prés. de notes sur les phos- phates de chaux du Sud-marocain, algérien et tunisien, par L. Jorsaun, 62. — Faune marine contemporaine en — de la ligne de Rivage de 148 m., par G. De LaMoTHE, 111, 454. — De la structure du Trias et de son rôle tec- tonique dans la Kabylie des Babors, par F. EnrManx, 48, 36 (9 fig.). Algues. Sur la présence d'— calcaires (Diploporidés) dans le Muschelkalk des env. d'Hyères (Var), par W. Ki- LIAN, 45. — Contr. à l'étude pal. du genre Halimeda, par L. et J. Morer- LET, 207, 291 (2 fig., pl. xt, xn). Allemagne. Les nouv. recherches faites dans le bassin de Mayence, par G-EF. Dozrrrus, 196. Alpes. Sur le terme de préalpes, par W. Kicran, 18. — 2d., par Emm. ne MARTONNE, 44. Alpes (Hautes-). Rép. à deux notes de M. Pussenot, par P. Termer el W. Kizraw, 14. — Relations entre les conglomérats de Prorel et l’assise bréchiforme de Serre-Chevalier et de l'Eychauda, par Ch. PussexorT, 15. — Les roches vertes du fond de la val- lée du Rio Secco, par Ch. Pussenor, 34. — Obs. à propos d’une note de M. Pussenor, par W. Kizran, 62. — Rép. à 4 notes de M. PussENoOT, par P. Termier, 72. — Sur la structure du Briançonnais, par Ch. Pussenor, 89.—Sur qqs terrains du bord externe de la nappe du Grand Saint-Bernard à l'E du Pelvoux, par Ch. PusseNoT, 100. Alsace. Sur la découverte de l'Elephas antiquus en —, par M. Gicnoux et R. FoRRER, 135. Ammonites. Recherches sur le poly- morphisme et la philogénie des Amal- théidés domériens, par J. MoNxESTIER, TABLE ALPHABÉTIQUE DES 21. — Prés. d’une; étude sur la dis- symétrie de certaines —, par C. Nr COLESCO, 83, — Sur un groupe d — éocrétacées, dérivées des Cosmoceras, par F. BLaNcHeT, 158. — Note sur une faune d'— de Nouvelle-Zélande, par W. Kizran, 175. — Les lignes en aigrette chez les — jurassiques, 205. ANDROUSS0F. Prés. d’ouvr., 150. Anthracolithique. Sur les calcaires —s de la Crimée, par Mile V. MALycHerr, 116. Aquilaine. Voir Gironde. Ardenne. À propos de la tectonique de l'—, par L. BERTRAND, 205. Argiles. Sur la composition et la struc- ture microscopique des —, par Léon BEerTranD et A. LANQUINE, 52. Aste. Voir : Chine, Transcaucasie. AsTREe (G.). Plissements localisés du fond de la mer Nummulitique sur le versant mér. de la Mt. Noire, 179,221 (15e) Auzr-Dunesniz (pb). Nécrologie, 121. Aveyron. Recherches sur le polymor- phisme et la philogénie des Amalthéi- dés domériens, par J. MonesrTiER, 21. AzAM (A.). Prés. d'ouvr. : Contrib. à l'étude des limons de la Basse-Nor- mandie, 184. B Barraoux (J.). Obs. sur des Trilobites du Cambrien du Maroc, 291. Bartonien. Notes prélim. sur le — dela région de Marines par L. et J. Mo- RELLET, 170. — [Obs. de R. ABrarp, G.-F. Dorrrus, P. Lemoine, G. Ra- MOND|]. Bassin de Paris. Les Poissons ne cènes et éocènes du —, par M. Le- RICHE, 75, 477 (pl. vin). Basscer (F. Canu et Rax S.). d'ouvr., 195. BeauGé (A.) et L. Jorraur. Etude tec- tonique de la région de Meknès (Ma- roc), 196, 254 (9 fig., 2 cartes, pl. 1x). Belgique. Le paquet du Boussu, par F. DecaronD, 74. — A propos de la tectonique de l’Ardenne, par L. Ber- TRAND, 205. BErrrAnp (Léon). Prés. d’ouvr., 52. — Prés. d'ouvr., le problème géol. des Pétroles, 63. — Obs., 170. — A pro- pos dela tectonique de l’Ardenne, 205. BerTranp (Léon) et A. LanqQuINE. Sur la composition et la structure micros- copique des argiles, 52. Prés. - MATIÈRES ET DES AUTEURS 299 Bibliographie. Bibl. du calc. pisoli- thique, 174. — Liste des publ. de D.-P. OEazerr, 213. — Bibliographie dela région de Meknès (Maroc), 282. Bicor (A.). Don, 41. — Obs. au sujet d'une étude géol. du fond de la Manche, par P. Lemoine et R. ABrarp, 9. — Notice nécrol.: D.-P. OELnerT, 160, 201 (portrait). BLaxcxer (F.). Sur un groupe d'Ammo- nites éocrétacées dérivées des Cos- moceras, 158. BLayaa (J.). Situation stratigr. du gis. de Vertébrés de Gans (Gironde), 54. BLonper (H.) et E. Lemoine. Note sur le Callovien de Chanaz (chaîne du Mont- du-Chat), 146. Bonner (P.). Sur le Jurassique de la Transcaucasie méridionale, 207. Bouze (Marcellin). Rapp. sur l’attribu- tion du prix Viquesnel, 129. Boulonnais (Bas-). Voir Pas-de-Calais. Bourcarr (J.). Obs. au sujet de l'étude géol. du fond de la Manche, de P. Le- MOINE et R. ABranp, 40. — Prés. de : les confins albanais administrés par la- France, 184. BourreT (R. à Prés. de ses études Hal sur le NE du Tonkin, 194. BRiQuer (A.). Prés. de notes : Sur les bas-champs de Picardie, 109. — Le sous-sol des Pays-Bas, 109. — Sur l’origine du Pas-de-Calais, 184. BrouweRr (H. A.). Prés. d'un extrait des publ. de l'Expédition néerlandaise de Timor, 109. Burdigalien. Le — et le Sallomacien de Pont-Pourquey et de Cestas, par Emm. FazLor, 19. — Résumé de la succession des assises du Nummu- litique sup. et du Néogène dans le Bordelais, par A.-P. DuTERTRE, 31.— Résumé des constatations de la Soc. géol. dans le Bordelais, par G.-F. Dorrrus, 32. — Étude géol. détaillée du dj. Tselfat (Maroc sept.), par B. Yovanovircx, 44. — Sur l'étage Sallomacien, par Emm. Fazcor, 66. Bureau. 3. C Carzzer (H.). Les lignes en aigrette chez les Ammonites jurassiques, 205. Calédonie (N1e-). Crétacique sup. à Ino- cérames et Éocène de la —, par À. Hemmet A.JEanner, 207,246 (5 fig.). Callovien. Note sur le — de Chanaz, chaîne du Mont du Chat, par H. BLox- DET etE. LEMOINE, 146. 300 TABLE ALPHABÉTIQUE DES Cambrien. Descr. de qqs Trilobites — du Maroc, par H. Mansux, 179, 285 (1 fig.,pl.x). — [Obs. de G. LECOINTRE, L. Jorsauv, J. BARTHOUX] Canu (F.) et Ray S. Bassrer. Prés: d'ouvr., 195. Carezuni (Giovanni). Nécrologie, 149. Carpathes. Prés. d'un aperçu général sur la géol. de la Roumanie, par L.-P. VoirEsTI, 83. Cartes. Carte des gisements crétacés sous-marins de la Manche, par P. Le- Moine et R. Agranp, 7. — Carte du gisement pétrolifère d'Ochiuri (Rou- manie), par B. Yovanoviren, 42. — — Sur la carte géologique provisoire du Maroc, par L. Genrix, 70. — Cartes des anciens volcans de la région de Manzat (P.-de-D.), par G. GARDE, 25, 29, 31, 34. — Carte gcol. de Kefri- dah à l'O. Marsa, par F. EHRMANN, 1/50000, 43. — Carte géol. du dj. Tsel- fat (Maroc), par B. Yovaxovircx,pl. 1. — Carte des filons de Bétharram (Py- rénèes), 1/50 000, par P. Lamanre, 435, — Esquisse géol. de la région préri- faine au Nde Meknès, par R. AgrAnp, 452. — Carte des env. de Vertus (Marne) ; carte de la mer montienne aux env. de Paris, par P. Jopor, L.Jo- LEAUD, P. LEMOINE et P. TEILHARD DE CnanpiN, 465, 473. — Carte du massif de Si Ameur el Hadi, Maroc, par B. Yovanovirom, 236-237. — Esquisse tectonique de la partie occid. et mér. des nappes rifaines, par B. Yovano- vircx, 241. — Schéma tectonique du massif du Zerhoun, par A. BEAUGÉ et L. Jozeaup,. 1/100 000, 263. Caxeux (L.). Obs. au sujet de l'étude géologique du fond de la Manche, de P. Lemoine et R. Arab, 9. CHarcor (D° J.-B.). Contribution à l'étude géologique du fond de la Manche, d’après les documents du —. par P. Lemonns et R. Agrann 12, 3. (1 carte) [obs. de A. Brcor, L. Cayeux, J. BourcarT|. Chattien. Situation slratigraphique du gisement de Vertébrés de Gans, par J. Brayac, 54. — Sur la présence de foss. marins dans les meulières chat- tiennes de Cormeilles-en-Parisis par P. Joror [obs. de P. Lrmorne, G.-F. Dozreus], 157. CHaurARD (Jean). Prés. d'ouvr., 10. Chine. — Prés. d'une note sur une faune de Mammifères pontiens pro- MATIÈRES ET DES AUTEURS venant de la — sept., par Trirnann. DE CHARDIN, 203. Caupsau (René). Nécrologie, 121. Cozzer (L. W.). Prés. d'ouvr., 9. Corroyx (Georges). Prés. d'ouvr., 42. — Prés. d'une note : Les Reptiles nco- comiens et albiens du Bassin de Pa- ris, 108. CoTrrrEAU (J.). Prés. d’un mém. sur les fossiles crétacés de la côte orientale de Madagascar, 203. Cowrrox (O.). Prés. d’ouvr., 111. Courrx (Gr). Prés. d’ouvr., 182. Cousin (G.). Prés. d'ouvr., 134. Crétacé. Contribution à l'étude géol. du fond de la Manche, d'après les do- cuments du docteur J.-B. Cnarcor, par P. Lemoine et R. ABrarp 12, 3 (1 carte). [Obs. de A. Bicor, L. CA- YEUX, J.Bourcarr]. — Remarques sur les témoins de la transgression méso- crétacée à travers le Maroc central, . par J. SAVORNIN, 36. — Les conditions de gisement des roches filoniennes intrusives du — des Pyrénées occ., par P. Lamare, 75,424 (1 carte). — Nouv. obs. sur la transgression mé- socrétacique au Maroc, parJ. Savor- NIN, 87. — Sur l’âge éocrétacé des lambeaux rapportés au Lias inf., au S de Lourdes, par G. DuBar, 140. — Note prélim. sur la structure de la région de Saint-Sébastien (Espagne), par P. LamaRE, 150. — Sur un groupe d'Ammonites éocrétacées, dérivées des Cosmoceras, par F. BLancHum, 158. — Les roches érup. du — de la prov. de Quipuzcoa (Espagne), par P. Lamanre, 168. — La mine de San-Narciso, près Irun (Quipuzcoa), par H. DarreMAGNE-Pauun et P. La- _ MaRE, 169. — Crétacique sup. à Ino- cérames et Éocène de la N° Calé- donie, par À. Hgim et A. JEANNET, 207, 246 (5 fig.). Crimée. Sur les calcaires anthracoli- thiques de la —, par ME V. Mary- CHERE, 116. D DazLemaGne-PauLin (H.) et P. Lawane. La mine de San Narciso, près Irun (Guipuzcoa), 169. Dazron: (Marius). Prés. de sa géol. du Pétrole en Algérie, 183. Decary (R.). Prés. d’ouvr., 43. Deraronp (Frédéric) Le paquet du Boussu, 74. L DeLéPine (G.). Prés. d'ouvr., 182. TABLE ALPHABÉTIQUE DES Denizotr (G.). Sur l’âge du calc. de la Chappe et sur le prolongement jus- . qu'à Vendôme des calcaires de la Touraine de l'horizon de Monts, 99. — Rép.auxrécentes notes de M. Dorr- eus sur la question de Montabuzard, 113. — Les carrières de Montabuzard, 160. — Prés. d’ouvr.,.182. Derape (abbé). Prés. d’ouvr., 163. Depérer(Ch.). Coll. de M. Lissasous, 51. Dorrco-Jurano. Prés. d’ouvr., 150. Douceus (Adrien). Nécrologie, 122. Dorrrus (G.F.). Rés. des constatations de la Soc. géol. dans le Bordelais, 32. — Moll. du limon rouge ossifère de Pikermi (Grèce), 84. — Encore un mot sur Montabuzard, 96. — Cerithium plicatum, espèce miocène et GC. mo- niliferum, espèce oligocène (8 fig.), 153, 156, 210. — Obs. 158. — Obs. sur les sables de Marines, 173. — Prés. d'ouvr.,164.— Historique du Planor- bis similis Feruss., 187. — Les nou- velles recherches faites dans le bas- _ sin de Mayence, 196. — Erratum, 210. — Faune malacologsique du Miocène sup. de Janina en Épire, 404 (pl. vi), — Obs. à propos du Calc. pisoli- thique, 175. Doumerc (Jean). Nécrologie, 122. Douvizzé (H.). Prés. d'ouvr., 28. — Le Nummulitique au Sud des Pyrénées, 51. — Rev. des Orbitoïdes ; Orbi- toïdes du Danien et de l'Éocène, 53, 55(28 fig., pl. rv et v). — La charnière dans les lamellibranches hétéro- dontes et son évolution (erratum), 71. ® — Les Lépidocycelines et leur évolu- tion ; un genre nouveau : Anphilepi- dina, 166. — Observ. à propos de la tectonique de la région de Bagnères- de-Bigorre, 200. — Orbitoidés de la Jamaïque 203. (1 fig.). Dusar (G.). Surl'âge éocrétacé de lam- beaux rapportés au Lias inf. au S de Lourdes, 140. - Dugois (Georges). Faune de l’Yprésien . inf. dans le N de la France, 145. — Constitution du Sparnacien à Colline- - Beaumont (P.-d.-C.), 174. — Prés d'ouvr.,182. Duerz (André), Nécrologie, 122. DurerTre (A.-P.). Rés. de la succession des assises du Nummulitique sup. et du Néogène dans le Bordelais, 31.— Les premières couches marines du groupe oolithique dans le Bas-Bou- lonnais, 66. — Prés. d'ouvr., 182. DuverGtER (J.). Prés. d'ouvr., 163. 6 novembre 1923. MATIÈRES ET DES AUTEURS 3041 E Égée (Mer). Surles variations du niveau de la —, par E. Pare, 177. ExrManx (E.). De la situation du Trias et de son rôle tectonique dans la Ka- bylie des Babors, 48, 36 (9 fig.). Éocène. Revision des Orbitoïdes. Orbi- toïdes du Danien et de l—, par H. Douvizré, 53, 55 (28 fig., pl. rv et y). — Les Poissons paléocènes et —s du Bassin de Paris, par M. LERICHE, 19, 477 (pl. vin). — Sur la coupe de l— inf. à Guitrancourt (S.-et-O.), par P. Lemoine et A. Pivarnp, 192, 442 (2 fig.). — Crétacique sup. à Inocé- rames et Éocène de la N!:-Calédonie, par A. Heim et A. Jeanxer, 207, 246 (5 fig.). Epire. Voir : Grèce. Espagne. Sur le Miocène des env. de Valence (—), par M. Gicnoux, 137. — Note prélim.sur la structure de Saint, Sébastien (—), par P. LAMARE, 150. — Les roches éruplives du Crétacé de la province de Guipuzcoa (—), par P. Laware, 168 — La mine de San- Narciso, près [run (Guipuzcoa), p. H. DALLEMAGNE-Paurin et P. Lauane, 169. — Obs. sur la mine de San-Nar- ciso en Guipuzcoa, par STuART-MEx- TEATH, 201 et par E. Fournier, 202. — Prés. d’une Carte géol. de la sierra de Majorque, par P. FarroT, 202. F Fazzor (Emmanuel). Le Burdigalien et le Sallomacien de Pont-Pourquey et de Cestas, 19. — Sur l'étage salloma- cien, 66. À Fazror (Paul). Prés. d'ouvr., 150, 182 202. — Le problème de l'ile Minorque. 205. Farcor et Gicnoux. Prés. d'ouvr., 202. FERRONNIÈRE (G.). Nécrologie, 161. Flandres. Faune de l’Y présien inf. dans le N de la France, par G. Dugors, 145. Foraminifères. Glauconie du Lias moyen de la bordure orient. du Pla- teau Central, par E. Lacrorx, 38. Forrer (M. Gicxoux et R.). Sur la dé- couverte de l’Elephas antiquus en Al- sace, 135. Fournier (E.). Sur la structure tecto- nique profonde dela zone des Avant- Monts du Jura, 178, 225 (1 fig.) — Obs. sur la mine de San-Narciso, 202, Bull, Soc. géol. Fr. (4) XXIL. — 20 DT SO ET + #7 EUR LEA DURE de 0 UE LOMME PANTIN 302 TABLE ALPHABÉTIQUE DES G Ganpg (G.). Les anciens volcans de la région de Manzat (Puy-de-Dôme), 388, 24 (4 cartes, 7 fig.). GarriGou (Dr), Nécrologie, 122. GenTig (Louis). Prés. d'ouvr., 29, — Prés, de la Carte géol, provisoire du Maroe 41/1500 000, 70. — Obs, sur les nappes de charriagé du bassin du Sebou (Maroc), 86. Giexoux (M.), Sur le Miocène des env. de Valence (Espagne), 137, Gienoux (M.) et P. Fazror. Prés. d'ouvr., 202. Giexoux (M.) et R. Forrer. Sur la découverte de l’Elephas antiquus en Alsace, 135, Gironde. Le Burdigalien et le Salloma- cien de Pont-Pourquey et de Cestas, par Emm. FALLOT, 19. — Résumé de la succession des assises du Nummu- litique supér, et du Néogène dans le Bordelais, par A.-P. Durertre, 81. — Résumé des constatations de la Soc. géol. dans le Bordelais, par G.-F. DorLrus, 32. — Situation strati- graphique du gisement de Vertébrés _de Gans, par J. BLayac, 54, — Sur l'étage Sallomacien, par Emm. Faz- LOT, 66. Glaciaire. Sur les dépôts —s de Sasse- nage, par P, Lory, 17. Gozpman (M. I.). Prés. d'ouvr., 182, GourGugcxon (G.). Nécrologie, 105. GranniniEer (Alfred). Nécrologie, 122. Grèce. Mollusques du limon rouge os- sifère de Pikermi, par G.-F. Dozzrus, 84. —Sur les variations du niveau de la mer Égée. par E. Parre, 177. — — Faune malacologique du Miocène sup. de Janina en Épire, par G.-F. Dozzeus, 101 (2 fig., pl. wi). Grossouvre (A. pe). Note sur la posi- tion des carrières du calcaire fossili- fère de Montabuzard, 139. Guipuzcoa. Voir Espagne. H HarLé (Ed.). Un 16). Hauc. Obs., a Janer. Créta- cique sup. à Inocérames et Éocène de la N'e-Calédonie, 207, 246 (5 fig.). Helvétien. Un niveau — à Fès et dans le Sais (Maroc), par P. Russo, 20. Bozraxve (D.). Nécrologie, 123. ON ADN ET AV OT RS TRE ARE "VE FE RE EN PDT TANT f “ER A ARE 2 te MATIÈRES ET DES AUTEURS Houiller. Le paquet du Boussu, par F, Decarowp, 74. Hures (Me A.). Les dépôts stampiens dans l'Yonne, 189. ; Hydrologie. Hygiène et — appliquée, par E.-A. MarTez, 27. — Obs. sur le régime des eaux dans le N du Maroc, par B. YovanovircH, 8%. I Isère. Sur les dépôts quaternaires .de Sassenage, par P. Lorx, 17. J Jamaïque (La). Orbitoïdes de —, par H. Douvicé (1 fig.), 203. JANET (Armand). Nécrologie, 124. JEANNET (Arnoïd Hem et Alphonse). Crétacique sup. à Inocérames et Éocène de la Nie-Calédonie, 207, 246 (5 fig.). Jopor (P.). Sur la présence de fossiles marins dans les meulières chattiennes de Cormeilles-en-Parisis [Obs. de P. Lemons, G.-F. Dorreus], 157. Jonor (P.), L. Jorraun, P, Lemoine et P. TeiLaARD pe CHARDIN. Obs. sur le Calc. pisolithique de Vertus et du Mont-Aïmé (Marne), 96, 464 [obs. de Dozrrrus, Ramonp] (4 fig., 2 cartes). Jozeaup (Alexandre), Sa viescientifique, par J. REPELIN, 166. Fa -). Prés. d'ouvr., 19. — Prés: de notes sur les phosphates de chaux du Sud marocain, algérien et tunisien, 62. — Nécrol. de Franz LÉENHARDT, 69. — Observation à propos d'une note de M. Laskarev, sur la faune de Pikermi en Serbie. 107. — Rev. . de pal. animale, 165. — Les Reptiles fossiles, 165, — La structure géol. et les gîtes minéraux de l'Afrique du Nord, 165. — Obs. sur la géologie du pétrole au Maroc, 244, — Obs. sur des Trilobites du Cambrien du Maroc, 291. Jozsaup (A. BrauGé et L.). Étude tec- tonique de la région de Meknès (Ma- roc), 196, 254 (9 fig., 2 cartes, pl. 1x). Jozeaup (P. Jonor, L.), P. Lemoine et P. Terzxanrp pe CHARDIN. Obs. sur le Calc. pisolithique de Vertus et du Mont-Aimé (Marne), 96, 464 [Obs.. de Dozrrus, Ramonp] (4 fig., 2 cartes). Joueaup (Pierre Termier et Léonce). La nappe de Suzette, 40, 12, TABLE ALPHABÉTIQUE DES Jozx (H.) et N. Laux. Prés. d’ouvr., 27. Jousseaume (D'). Nécrologie, 41, 124. Jura. Sur la structure tectonique pro- fonde de la zone des Avant-Monts du —, par E. Fournier, 178, 22b (1 fig.). Jurassique. Les premières couches ma- rines du groupe oolithique dans le Bas-Boulonnais, par A.-P. DuTERTRE, 66. — Sur le — de la Transcaucasie mér., par P. BoNNET, 207. K Kabylie. De la structure du Trias et de son rôle tectonique dans la — des Babors, par F. EHRMANN, 48, 36 (9 fig.). Kerrorne et Mizon. Prés.d'ouvr., 84. Kerrner (Radim). Prés. d’ouvr., 182. Kizran (W.). Sur le terme de « pré- alpes »,13.— Surla présence d’Algeues calc. (Diploporidés) dans le Mus- chelkalk des env. d'Hyères (Var), 45. — Obs. à propos d’une note de M. Pussenor, 62. — Prés. d'ouvr., 111, 190. — Prés. de mém. de la Carte géol. de France, 163, 190. — Sur la nappe de Suzette, 112. — Note sur une faune d'Ammonites de Nouv.-Zé- lande, 175. Kicran(W.) et A. LANQuUINE. Prés. d’une note sur la géol. des env. de Castel- lanne, 111. Kirran (Pierre Termier et W.). Rép. à deux notes de M. Pussenor, 14. Klippes. Obs. nouv.sur la région des — du plateau de Châtillon (H.-Savoie), par L. Morer, 142. k L Lacroix (A.). Allocution, 5. — Prés. d'ouvr., 29, 185. — Prés. d’échantil- lons de minéraux, 53, 71. Lacroix (Eugène). Glauconie du Lias moyen de la bordure orientale du Plateau central, 38, 48 (64 fig.). Lawane (Pierre). Les conditions de gi- sement des roches filoniennes intru- sives du Crétacé des Pyrénées occ., 75, 424 (1 carte). — Note préliminaire sur la structure de la région de Saint- Sébastien(Espagne), 150. — Les roches éruptives du Crétacé de la province de Guipuzcoa (Espagne), 168. Lamare (H. DaLzLemAGNe-Paurin et P.). La mine de San-Narciso, près Irun (Guipuzcoa), 169. LauBErT (J.). Prés. d'ouvr., 108. — Prés. d’une note sur les Échinides MATIÈRES ET DES AUTEURS 304 foss. de la prov. de Santander, 183. Lamellibranches. La charnière dans les — hétérodontes et son évolution (Er- ratum), par H. Douvicré, 71. LamorxEe (G* de). Faune marine con- temporaine en Algérie de la ligne de Rivage de 148 m., 111, 454. LanpereRr (J.). Nécrologie, 201. Lanquixe (Antonin). Prés. d’ouvr., 52. — Prés. de notes : sur l’allure et les dislocations de la nappe du Cheiron au S du Haut-Estéron, 110, etc. Lanquine (Léon BERTRAND et A.). Sur la composition et la structure microsco- pique des argiles, 52. ; LanquiINe (W. KaizrAn et A.). Prés. d'une note sur la géol. des env. de Castellane, 111. Lanrenois. Communication sur les phosphates africains, 196. Laskarer (V.). Sur le loess des env. de Belgrade et sur la découverte de la faune de Pikermi près de Veles (Ser-* bie), 106. Laux (H. Jorxet N.). Prés. d'ouvr., 27. Lesepérr (A. F.). Prés. d'ouvr., 50. Leconrre. Obs. sur des Trilobites du Maroc, 291. Lérenxarvr (Franz). Nécrologie, 69. Lemoine (H. Bronper et E.). Note sur le Callovien de Chanaz (chaîne du Mont- du-Chat), 146. Lemoine (Paul). Prés. d'ouvr., 11. — Obs. sur le Cerithium plicatum et le C. moniliferum, 155. — Obs. 158. — Obs. sur les sables de Cresnes, du Ruel et de Marines, 172, 173. Lemorxe (Paul)et René Asranrp. Contrib. à l'étude géol. du fond de la Manche, d’aprèsles doc. du D° J.-B. Cxarcor [obs. de A. Braor, L. Cayeux,J.Bour- cart] (1 carte). 12,3 — Sur l’âge du gisement de Fontenay-Saint-Père (S.-et-O.), 152. Leone (P. Jopor, L. Jorxaun, P.) et P. Termmaro pe Cnarnin. Obs. sur le Calc. pisolithique de Vertus et du Mont-Aimé (Marne), [Obs. de Dozzrus, Ramonp] 96, 164 (4 fig., 2 cartes). Lrmoine (Paul) et A. Pinarp. Sur la coupe de l’Éoc. inf. à Guitrancourt (S.-et-O.), 152, 442 (2 fig. ). Lépidocyclines.Les— et leur évolution un genre nouveau : Amphilepidina, par H. Douvicré, 166. Lerrone (Maurice). Les Poissons paléo- cèneset éocènes du Bassin de Paris, 75, 477 (pl. vi). 304 TABLE ALPHABÉTIQUE DES Lias. Glauconie du — moyen de la bor- dure orient. du Plateau Central, par E. Lacroix, 38, 18 (64 fig.). LinpeNsEIN (H. A. R.). Prés. d'ouvr., 9. Lissasous (Félix). Nécrologie, 124. Loiret. Encore un motsur Montabuzard, par G.-F. Dorrrus, 96. — Rép. aux récentes notes de M. Dollfus sur la question de Montabuzard, par G. DE- N1ZoT, 113. — Note sur la position des carrières de Calc. fossilifère de Mon- tabuzard, par A. be GrossouvRE, 139. __ Les carrières de Montabuzard, par G. Dexizor, 160. Loir-et-Cher. Sur l'âge du Calc. de la Chappe et sur le prolongement jus- qu'à Vendôme des calc. de la Tou- raine de l'horizon de Monts, par G. Denrzonm, 99. Loxquiéry (Maurice). Nécrologie, 161. Lony (P.). Sur les dépôts quaternaires de Sassenage, 17. — Prés. d'ouvr., “95. i Ludien. Mon. pal. des Mammifères du — sup. de Mormoiron (Vaucluse), par F. Roman, 57. Latétien. Sur l’âge du gisement de Fon- tenay-Saint-Père (S.-et-O.), par P. Le- MOINE et R. ABrARD, 152. Luxembourg (G.-Duch.). Sur la faune des couches moyennes et sup. de l'Aalénien du —, par H. Jorx et N. Laux, 27. - Lymax (Benjamin). Nécrologie, 125. M Madagascar. (Phlogopite de —), par A. Lacroix, 53. — Dumortiérite de —, par À. Lacroix, 71. Maire (Victor). Monographie des Gas- tropodes des terrains du Jurassique moy. et sup. des env. de Gray, 102. Mazvcnurr (V.). Sur les cale. anthra- colithiques de la Crimée, 116. Manche (La). Contrib. à l'étude géol. du fond de —, par P. Lenome et R. Agranp 412,3. (1 carte) [obs. de A. BiGor, L. Cayeux, J. Bourcarr|, Maxsuy (H.), Don, #1. — Descrip. de qqs Trilobites du Cambrien du Ma- roc, 179, 285 (1 fig., pl. x) [obs. de G. Lecoirre, L. Joreaup, J. Bar- THOUX |. Marne. Obs. sur le Calc. pisolithique de Vertus et du Mont-Aimé (—), par P. Jopor, L. Jorraup, P. LEeMoiNE et P. Terrnarb be CHARDIN (4 fig., 2 cartes). [Obs. de Dorreus, Ramonn|, 06, 464. MATIÈRES ET DES AUTEURS Maroc: Un niveau helvétien à Fès et dans le Saïs, par P. Russo, 20. —— Re- marques sur les témoins de la trans- gression mésocrétacée à travers le — central, par J. SAvornin, 36. — Étude géol. détaillée du dj. Æselfat (M. sepl., par B. Yovanoviren, 44, 48 (pl: 1, 11, mt). — Sur l'âge des phos- phates marocains, par L. Gen, 29. — Id;, par J.\SAvoRNIN, 46. = Sur l'extension superficielle des bassins phosphatés marocains, par J. Savor- NIN, 58. — Prés. de notes sur les phos- phates de chaux du Sud-marocain, algérien et tunisien, par L. Jorsau», 62. — Croquis géol. du Tadla moyen, par P. Russo, 71. — Obs. sur les nappes de charriage du bassin du Sebou (—), par R. ApBrarn 86, 445 (2 fig., 1 carte) [obs. de L. Gen], — . Obs. sur le régime des eaux dans le N du —, par B. Yovanovrren, 87, — Nouv. obs. sur la transgression méso- crétacique au. —, par J. Savon, 87. — Rapports des terrains paléo- zoïques et secondaires dans l'Amalat d'Oudjda (— or.),; par P. Russo, 114. — Sur qqs fossiles du —, par R. ABrARD, 156. — Sur l'existence du Nummulitique dans la région de Set- tat (—), par A. RorLanD, 178. — Des- cription de qqs Trilobites du Cam- brien du —, par H. Mansux, 179, 285 (1 fig., pl. x) [obs. de G. Leconrre, L. Jorsaup, J. Barraoux]. — Prés. d'une note sur la géol. du Pétrole au Maroc, par B. Yovanowirex, 185, 234 [obs. de L. Jozrraup] (2 fig., 2 cartes). -— Sur la constitution du dj. Fselfat et des régions voisines (— occ.), par J. Savornin, 185. — Étude tectonique de la région de Meknès (—, par A. Braucé et L. Jorraup, 196, 254 (9 fig., 2 cartes, pl. 1x). Manrsnazz. Note sur une faune d'Am- monites de Nouvelle-Zélande, décou- verte par M. —, 175. : Marrez (E.-A.). Hygiène et Hydrolo- gie appliquée, 27. MARTONNE (Emm. pe). Prés. d'ouvr., 43. =— Sur le terme de Préalpes, 44. Mayence. Les nouv. recherches faites dans le bassin de —, par G.-F. Dour- EUS, 196. Miox(Kerronxe et). Prés. d'ouvr., 84. Minéralogie. Sur la composition et la structure microscopique des argiles, par Léon Bertranb ét A. LANQUINE, 52. — Phlogopite de Madagascar, par TABLE ALPHABÉTIQUE DES A. Lacrorx, 53. — Dumortiérite de Madagascar, par A. Lacroix, 71. Miocène. Encore un mot sur Monta- buzard, par G.-F. Dorrrus, 96. — Rép. aux récentes notes de M. Doll- fus sur la question de Montabuzard, par G. Denizor, 113. — Sur le — des env. de Valence (Espagne), par M. Gt GNOUX, 137. — Note sur la posilion des carrières de calcaire fossilifère de Montabuzard, par À. pE GROSSOUVRE, 139.— Cerithium plicalum, espèce —, et C. moniliferum, espèce oligocène (8 fig.) [obs. de P. Lemoine], par G.-F. Dozzrus, 153. — Les carrières de Montabuzard, par G. Denizor, 160. — Faune malacologique du — sup. de Janina en Épire, par G.-F. Dorrrus, 404 (2 fig., pl. vr). Moxesmier (J.). Recherches sur le poly- morphisme et la philogénie des Amal- théidés domériens, d'après les maté- riaux aveyronnais, 21. — Prés. de note, 48. Montabuzard. Encore un mot sur —, par G.-F. Dorrrus, 96. — Rép. aux récentes notes de M. Dollfus sur la question de —, par G. Denizor, 113. — Note sur la position des carrières de calc. fossilifère de —, par A. DE Grossouvre, 139. — Les carrières de —, par G. DEnrzor, 160. Montagne Noire. Plissements localisés du fond de la mer nummulitique sur le versant méridional de la —, par G. AsrRE, 179, 221 (1fig.). Morezzer (L. et J.). Notes prélimi- naires sur le Bartonien de la région de Marines |obs. de R. Agrarp, G.-F. Dorzrus, P. Lemoine, G. Ramon], 170. — Contr. à l'étude pal. du genre Ha- limeda, 207, 294 (2fig., pl. xr, xu).. Morer (Léon). Obs. nouv. sur la région des klippes du plateau de Châtillon (Haute-Savoie), 142. Morer (J. Réviz et L.). Sur la tec- tonique de l'axe Salève-Mt de la Balme-Mt de Lovagny, 187,218. Muschelkalk. Sur la présence d’Algues calcaires (Diploporidés) dans le — des env. d'Hyères (Var), par W. Kixraw, 45. N Nécrologie. CAPezxINI Giovanni, 149. — Caupeau René, 121. — D'Aurr-Du- MESNIL, 121. — Dorzrus Adrien, 122. — Doumerc Jean, 122. — Dei An- dré, 122. — FEerRONNIÈRE Georges, MATIÈRES ET DES AUTEURS 305 161. — GarriGou (D), 122. — Gour- GUECHON Georges, 105. — GRANDIDIER Alfred, 12°. Härre di 161. — Hozzanpe D.,123. — Janer Armand, 124. — JousseAuME (D: Félix), 41, 124. — Lanperer J. 201. — LÉENHARDT, 69.— Lissasous Marcel, 124. — Lyuan _ Benjamin, 125.— Lonquery Maurice, 161. — OEurkrr D.-P., 160, 201. — Perrier Edmond, 125. — Rozier X., 3.— TassarD, 195. — Viarey Alfred- Denis, 161. — Vipar L.-M., 7, 125. NEGRE (G.). Prés. d'ouvr., 135. Néogène. Résumé de la succession des assises du Nummulitique sup. et du — dans le Bordelais, par A.-P. Du- TERTRE, 31. Nicoresco (C.). Prés. de l'étude sur la dissymétrie de certaines Ammonites, 83. Nord. Le paquet du Boussu, par F. De- LAFOND, 74. Nummulitique. Résumé de la succes- sion des assises du — sup. et du Néo- gène dans le Bordelais, par A.-P. Du- TERTRE, 31. — Le — au Sud des Pyré- nées, par H. Dowuvizzé, 51. — Sur l'existence du — dans la région de Settat (Maroc), par F.-A. Rorran», 178. — Plissementslocalisés du fond dela mernummulitique sur le versant méridional de la Montagne Noire, par G. Asrre, 179, 224 (1 fig.). OE OEuLerr (D. P.). Nécrologie, 160, 2014. O Oligocène. Historique du Planorbis si- milis FÉRUSSAC, 187. — Les nouv. recherches faites dans le bassin de Mayence, par G.-F. Dozzrus, 196. Orbitoïdes. Revision des — du Danien et de l'Éocène, par H. DouviLsé, 53, 55, (28 fig., pl. 1v et v) —: — de la Jamaïque, par H. Douvizé (1 fig.), 203. Ololithes. Sur qqs erreurs dans la dé- termination des — foss., par C.-E. SHEPHERD, 118, 138 (pl. vui). Oudjda. Rapports des terrains paléo- zoïque et secondaire dans l’amalat d’— (Maroc or.). par P. Russo, 114. p Paleozoologic. Mélanges paléon. : genre Eovasum, par H, Douvixé, 28. — ARNO SA ET 306 TABLE ALPHABÉTIQUE DES Rev. des Orbitoïdes. Orbitoïdes du Danien et de l'Eocène, par H. Dovw- VILLE, 53, 55 (28 fig., pl. 1v et v). — La . faune des Vertébrés de Gans, par F. Roman, 56. — Mono. pal. des Mammifères du Ludien sup. de Mor- moiron (Vaucluse), par F. Roman, 57. — La charnière dans les Lamelli- branches hétérodontes et son évolu- tion (erratum), par H. DouviLé, 71. — CGerithium plicalum, espèce mio- cène et Cerithium moniliferum, es- pèce oligocène (8 fig.) [obs. de P. Le- MOINE |, 153. — Les Lépidocyclines : et leur évolution; un genre nouveau : Amphilepidina, par H. Douvizre, 166. — Historique du Planorbis similis Férussac, par G.-E. Dorrrus, 187. — Orbitoïdes de la Jamaïque, par H. Douvizxé (1 fig.), 203. — Faune malacologique du Miocène sup. de Janina en Épire, par G.-F. Dourus, 401 (2fig., pl. vi). — Sur qqs erreurs dans la determination des Otolithes foss., par C.-E. Sxepxerp, 118, 138 (pl. vrr). — Les Poissons paléocènes et éocènes du Bassin de Paris, par M. Lerioue, 75,477 (pl. vin). — Descr. de qqs Trilobites du Cambrien du Maroc, par H. Mansuy, 179, 285 [Obs. de G. Lrconrre, L. Jorsaub», J. BAR- THOUx] (1 fig., pl. x). — Contr. à l'étude pal. du genre Halimeda, par | L. et J. Morezzer, 207, 291 (2 fig., pl. x1, x). ParéJas (Ed.). Prés. d’ouvr., 9. as-de-Calais. Les premières couches marines du groupe oolithique dans le Bas-Boulonnais, par A.-P. DurEerTRE, 66. — Constitution du Sparnacien à Colline-Beaumont (—), par G. Dusors, 174. Parre (Etienne). Sur les variations de niveau de la mer Egée, 177. Perrier (Edm.). Nécrologie, 125. Perror (Emile). Prés. d'ouvr., 29. Pétrole. Lakuckersite, par H. A. R. Lin- DENBEIN, 9.— Les gisements de —, par J. CHaurarp, 10. — Obs. complémen- taire sur le gis. pétrolifére d'Ochiuri (Roumanie), par B. YovanovrrcH, 30, 11 (carte, coupes). — Niles obs. sur les forages de Vaux-Fevroux (Ain), sur l’origine des gaz qui s'en échappent et sur la géol. de la région, par P. Taiéry, 31. — La situation pétro- lifère actuelle au Caucase, par P. Az- DEBERT, 43. — Etude géol. détaillée MATIÈRES ET DES AUTEURS du dj. Tselfat (Maroc sept.), par B. Yovanovircu, 44. — Le problème géol. des —s, par L. BERTRAND, 63.— Remarques sur le problème géol. des pétroles, par B. Yovanovircn, 18. — Prés. de note sur la géologie du — en Algérie, par M. Dazzonr, 183. — La géol. du —au Maroc, par B. Yo- VANOVITCH, 185, 234 [obs. de L. Jo- LEAUD] (2 fig., 2 cartes). Phosphates. Sur l’âge des — marocains, par L. GENTIz, 29. — Jd., par J. Sa- VORNIN, 46. — Surl’extension superfi: cielle des bassins phosphatés maro- cains, par J. SAYORNIN, 58. — Prés. de notes sur les phosphates de chaux du Sud-marocain, algérien et tunisien, par L. JorrAuD», 62. Pikermi. Mollusques du limon rouge ossifère de —(Grèce), par G.-F. Dorr- FUS, 84. PivarD (Paul Lemoine et A.). Sur la - coupe de l'Éocène inf. à Guitrancourt (S.-et-O.), 152, 142 (2 fig.). Pisolithique (Calc.). Obs. sur le — de Vertus et du Mont-Aimé (Marne), par P. Jopor, L. Jozeaun, P. Lemoe et P. TerznarD pu CHarpin 96, 464 [obs. Dozxrus, Ramox»|, (4 fig., 2 cartes). Plateau Central. Glauconie du Lias moyen de la bordure orient. du —, parE. Lacroix, 38, 18 (64 fig.). — Les anciens volcans de la région de Man- zat (P.-de-D.), par G. Garpe, 38, 24 (4 cartes, 7 fig.). Poissons. Les — paléocènes et éocènes du Bassin de Paris, par M. LERICHE, 15, 177 (pl. vu). — Sur qqs erreurs dans la détermination des Otolithes fossiles, par C.-E. Suepxenrp, 118, 4138 (pl. var). Préalpes. Surleterme de —, par W.Kr LIAN, 18. — Jd., par Emm. pe Mar- TONNE, 44. Prix (Attribution de), 129. PussenorT (Ch.). Relations entre les conglomérats de Prorel et l’assise bréchiforme de Serre-Chevalier et de l'Eychauda, pli auquel ces deux for- mations appartiennent, 15. — Les roches vertes du fond de la vallée du Rio Secco, 34. — Observations, 48. — — Sur la structure du Briançonnais, 89. — Sur qqs terrains du bord externe de la nappe du Gd St-Ber- nard à l'E du Pelvoux, 100. Puy-de-Dôme. Les anciens volcans de 4 TABLE ALPHABÉTIQUE DES la région de Manzat(— 38, 24 (4 carte, 7 fig.). Pyrénées. Le bord méridional du Flysch N pyrénéen entre la vallée d’Aspe et celle du Saison, par P. VIennor, 10. — Le Nummulitique au Sud des —, par H. Douvizzé, 51. — Les con- ditions de gisement de roches filon- niennes intrusives du Crétacé des — occ., par P.Lamare, 75, 424 (1 carte). — Contribution à la tectonique de la vallée d'Aspe et de ses environs (Basses- —), par P. ViEnnoT, 76. — Sur l'âge éocrétacé de lambeaux rapportés au Lias inf. au S de Lourdes, par G. Dugar, 140. — Sur la tectonique de la région de Ba- gnères-de-Bigorre et de Lourdes|[obs. de H. Douvizé], par P. ViENNoT, 198. Q Quaternaire. Sur les dépôts —s de Sassenage, par P. Lory, 17. — Sur la découverte de l'Elephas antiquus en Alsace, par M. Giexoux et R. FoRRER, 135. R Ramonp (G.). Observ. à propos du Ce- rithium tricarinalum ludien, 173. — Obs. à propos du Calc. pisolithique, 175. Repeun. Prés. d'ouvr., Vie scientifique d'Alexandre JorEeauD, 166. Révir (J.)et L.Morgsr.Sur la tectonique de l’axeSalève-Mt de la Balme-Mt de Lovagny, 187, 218. Rozcanp (EF. A.). Sur l'existence du Nummulitique dans la région de Set- tat (Maroc), 178, 181. Roman (Fr.). Prés. d'ouvr., 50. — La faune de Vertébrés de Gans, 56. — Mon. paléont. des Mammifères du Ludien sup. de Mormoiron (Vau- cluse), 57. Roumanie. Obs. compl. sur le gis. pé- trolifère d'Ochiuri, par B. Yovaxno- vircx, 30, 44 (carte, coupes). — Le problème géologique des pétroles, par L. BERTRAND, 63. — Remarques sur le problème géol. des pétroles, par B. Yovanovirex, 78.— Prés. d'un aperçu général sur la géol, de la —, par I. P. Vorresri, 83. Rozrer (Xavier). Nécrologie, 3. Russie, Voir Crimée. Russo (P.).-Un niveau helvétien à Fès et dans le Saïs (Maroc), 20, — Etudes ), par G. GARDE, MATIÈRES ET DES AUTEURS 307 sur lesplissements anté-triasiques du Pays Zaïan (Maroc central), 20. — Obs. sur la géol. du pays d'Angad, 38. — Croquis géol. du Tadla moy., 71. — Emplacements de qqs affleure- ments non décrits du Paléozoïque marocain, 88. — Rapports des ter- rains paléozoïques et secondaires dans l'Amalat d'Oudjda (Maroc or.), 114. — Prés. d'ouvr., 183. S Sannoisien. Sur l’âge du Calc. de la Chappe et sur le prolongement jus- qu’à Vendôme descalc. dela Touraine de l'horizon de Monts, par G. DEnizor, 99. Savoie. Note sur le Callovien de Cha- naz (Chaîne du Mt-du-Chat) (—), par H. Bconper et E. LEMOINE, 146. Savoie (Haute). Obs.nouv. sur la région des klippes- du plateau de Châtillon (—), par L. Morer, 142. — Sur la tectonique de l'axe Salève-Mt de la Balme-Mt de Lovagny, par .J. Révir et L. More, 187, 248. Savornin (J.). Rem. sur les témoins de la transgression mésocrétacée à tra- vers le Maroc central, 36. — Sur l’âge des phosphates marocains, 46. — Sur l'extension superficielle des bassins phospbatés marocains, 58. — Nouv. obs. sur la transgression mésocréta- cique au Maroc, 87. — Sur la consti- tution du dj. Tselfat et des régions voisines (Maroc occ.), 185. Seine-et-Oise. Sur la coupe de l'Éocène inf. à Guitrancourt(S.-et-O.), 152,442 (2 fig.). — Sur l’âge du gisement de Fontenay-St-Père (—), par P. Le- Moine et R. Agrarp, 152. — Sur la présence de fossiles marins dans les meulières chattiennes de Cormeilles- en-Parisis [obs. de P. Lemoine, G.-F. Dorzrus}, par P. Jonor, 157. — Notes prélim. sur le Bartonien de la région de Marines [obs. de R. ABrarD, G.-F. Dozzrus, P. Lemoine. G. Ramon»|, par L. et J. MorezerT, 170. Serbie. Notes sur le loess deS env. de Belgrade et sur la découverte de la faune de Pikermien — par V. Laska- REF [obs. de L:Jorkaup|, 106. SHEPHERD (C. E.). Sur qqs erreurs dans la détermination desOtolithesfossiles, 118, 438 (pl. vu). Silurien. La kuckersite, par H. A. R. LINDENBEIN, 9. “ S 4 308 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS Sparnacien. Constitution du — à Col- line-Beaumont (Pas-de-Calais), par G. Dupois, 174. Slampien. Les dépôts stampiens dans l'Yonne, par Mie A. Hure, 187. STUART-MENTEATH (P.-W.). Prés. de note sur la mine de San-Narciso en Guipuzcoa, 201. Suzetle (la nappe de) (Vaucluse), par P. TermER et L. Joreaun, 12. — Nécrol. de F. LéexxanpT, par L.Jo- LEAUD, 69. — Sur —, par W. Ki- LIAN, 112. — Encore quelques mots sur —, par P. TerMIER, 166. T Tassarp. Nécrologie, 195. Tectonique. La nappe de Suzette, par P. Terrier et L. JoceatD, 12. — Rép. à deux notes de M. Pussewor, par P. Termier et W. Kiria, 14. — Re- lations entre lesconglomérats de Pro- rel et l’assise bréchiforme de Serre- Chevalier et de l'Eychauda, par Ch. Pussenor, 15. — Les roches vertes du fond de la vallée du Rio Secco, par Ch. Pussenor, 34. — Remarques sur les témoins de la transgression méso- crétacée à travers le Maroc central, par J. SavorniN, 36. — Étude géol. détaillée du dj. Tselfat (Maroc sept.), par B. Yovanovircx, 44, 48 (pl. 1, 1, 1). — Obs. à propos d'une note de M. PussexorT, par W. Kirran, 62. — Rép. à 4 notes de M. Pussenor, par P. TerMiEr, 72. — Contribution à la tectonique de la vallée d’Aspe et de ses environs, par P. VIENNOT, 76. — Obs. sur les nappes de charriage du bassin du Sebou (Maroc), par René Agranp [obs. de L. Genrnir], 86, 445 (2 fig., 1 carte). — Sur la structure du Briançonnais, par Ch. Pussenor, 89. * — Sur qqs terrains du bord externe de la nappe du Grand Saint-Bernard à l'E du Pelvoux, par Ch. Pussenor, 100. — Sur la nappe de Suzette, par W. Kirran. 112. — Encore quelques mots sur la nappe de Suzette, par P. TEerMER, 166. — Sur la structure — profonde de la zone des Avant- Monts du Jura, par E. Four, SD Sr das de Mlixe Salève-Mt de la Balme-Mt de Lova- gny, par J. Réviz et L. Morer, 187, 248. — Sur la — de la région de Ba- gnères-de-Bigorre et de Lourdes, par P. Viennor [obs. de H. Douvirré], 198. — À propos de la — de l’Ar- denne, par L. BerTRAND, 205. — Étude — de la région de Meknès (Maroc), par À. BeauGé et L. JoceauD, 196, 254 (9 fig., 2 cartes, pl. 1x). TEersHarD DE CHARDIN. Prés. d'ouvr., 95. — Recçoit le prix Viquesnel. Re- merciements, 129, 131. — Prés. d’une note sur une faune de Mammifères pontiens provenant de la Chine sept., 203. TeiznArD pe CHaRDiN (P. Jonor, L. Jo- LEAUD, P. Lemons et P.). Obs. sur le Calc. pisolithique de Vertus et du Mont-Aimé (Marne), 96, 164 [obs. - de Dorrrus, Ramon] (4 fig., 2 cartes). TErMIER (Pierre). Prés. d’ouvr., 95. — Réponse à quatre notes de M. Pus- SENOT, 72. — Encore qqs mots surla nappe de Suzette, 166. Termier (Pierre) et Léonce Joreaun». La nappe de Suzette, 10, 12. TERMIER (Pierre) et W. Kirran. Rép. à deux notes de M. PusseNor, 14. Terrasses. Faune marine contemporaine en Algérie de la ligne de Rivage de 148 m., par le G*!pe LaAuorke, 111, 454. Taiéry (Paul). Nouv. obs. sur les fo- rages de Vaux-Fevroux (Ain), 31. Transcaucasie. Sur le Jurassique de la — méridionale, par P. Bonner, 207. Trias. De la structure du — et de son rôle tectonique dans la Kabylie des. Babors, par F. EnrMann, 48,36 (9 fig.). Trilobites. Descr. de qqs — du’ Cam- brien du Maroc, par H. Maxsuyx, 179, 285 [obs. de G. LecoinrTre, L.JorEAu», J. Barraoux] (1 fig., pl. x). Tunisie. Prés. de notes sur les phos- phates de chaux du Sud-marocain, al- gérien et tunisien, par L.JoLEAu», 62. V Vazerre (Dom AuRÉLIEN). Prés. d'une. note sur qqs Echinodermes crétacés de l'Yonne, 195. Van BaRen. Prés. d'ouvr. sur les dé- pôts fluviatiles du Rhin inf. et de la Meuse, etc., 164. Var. Sur la présence d’'Algues calcaires (Diploporidés) dans le Muschelkalk des env. d'Hyères, par W. KirraAN, 45. Vaucluse. La nappe de Suzette, par P. Teruier et L. Jorraur, 12. — Mon. pal. des Mammifères du Ludien sup. de Mormoiron, par F. Roman, 57. —— Sur la nappe de Suzette, par W. Ki- LIAN, 112. — Encore quelques mots sur la nappe de Suzette, par P. Ter- MIER, 166. K Vertébrés. Situation stratigraphique du gisement de — de Gans, parJ.Braxac, 54. — La faune des — de Gans, par EF. Roman, 56. — Mon. pal. des Mam- mifères du Ludien sup. de Mormoi- ron (Vaucluse), par F. Roman, 57. — Sur l’aire de dispersion de Dyrosau- rus, par L. Joreaup, 62. Vrazay (Alfred-Denis). Nécrologie, 161. Vivaz (L:-M.). Nécrologie, 7, 125. Vienxor (Pierre). Prés. d'ouvr., 10. — Contr. à la tectonique de la vallée d'Aspe et de ses env. (Basses-Pyr.), 76. — Sur la tectonique de la région de Bagnères-de-Bigorre et de Lourdes, 198. Vorresri (J. P.). Prés. d'un aperçu gé- néral sur la géol. de la Roumanie, 83. Volcanisme. Les anciens volcans de la région de Manzat (Puy-de-Dôme), par G. GARDE, 58, 24 (4 cartes, 7 fig.). W Wezscu (Jules). Prés. d’ouvr., 195. ie YovaxovircH (B.). Obs. complémen- taires sur le gisement pétrolifère d'Ochiuri (Roumanie), 30, 44 (carte, coupes). — Etude géol. détaillée du dj. Tselfat (Maroc sept.), 44,48 (pl.r, ur, ui). — Remarques sur le problème géol. des pétroles, 78. — Obs. sur le régime des eaux dans le N du Maroc, 87. — Remarques sur la géol. du Ma- roc, 116. — La géol. du Pétrole au Maroc, 185, 234 jobs. de L. JoreauD] (2 fig., 2 cartes). Yonné. Les dépôts stampiens dans l'—, par Mie À, Hures, 189. Yprésien. Faune de l’— inf. dans le N dela France, par G. Dusois, 145. Z Zélande (Nouvelle-). Note sur une faune d'Ammonites de —, par W. Kizrax, 179: : Zurcxer(Ph.). Allocution, 4,121.— Don de livres, 193, £ + Ag" : CA F4 # … LE _ ERRATUM RE _ Bulletin, iome XXIT (année 1999). Notes et Mémoires: . Rawonn, Observations. 3 | FRANS anu ee — Page 176, ligne 3, au lieu de : au pied de Poir, voisins lire : au pied des bois, voisins. DATE DE PUBLICATIO _des fascicules qui composent ce volume STAND 4 ff Ÿ FAR { _ Fascicules ( (ee ( ( bobler. ficlinabx lonogranlques hrerves. ou pro an fOUrS © Confourr leves 1? mt ger /2 carte. CA —m——— {Abrerd) FINCIPAUX A Pegion Cenomanenne Lias ? N N NS N | NN SS K NN INK S 4 N NS N ESQUISSE GÉOLOGIQUE DELA 7 o | e 0 [æ) (Le) WU) O WO O0! SN à ZOoïY a — © uw «0 A œ nie Q : fi Lave del Outigui S. 4;t. XXII; pl. IX. Bull. Soc. géol. de France. Nore pe À. Beaugé ET L. Joleaud — ar UE aus è eSe ex FR SÉÈÈ FH hu 1202 a & ? : SS S Ses à N 5 + S à RS È SE Ÿ O LISE tit ah à d ÉSr SE. LR de 8: 71 & Res? SN LOL 2 ui z à NES RESF: à: LUE D ul | à ESILSS SS = C2) 0 É 23 1 $È Roi È ÉÙ È Re > : DONS 2 PSS SEC À === © RUN “APRES £ a [1 LISE à L'éstese —— | aus De SS & v À S TRSSÈSS a | Ç = LE & À & DE -$ === Fe Ÿ d © g < < LS ÈS RS è + ga ER SE A Ÿ e S0 S ù N 1! 64 F EE — ee bn =: | ee RE 1 SE —— . = À Re — Xe © ZL SE cs = a NS El Kolé NS S ù S SNS SNS D SS a — SSSSSS SNNNSSSNNS SÈSSIÈSS SSs À NN N NN se — — — — — — —————— HS Q - — — — — S — ER SNS ANS NS AN à SNS + SISS A — — — SSS NN = ——— 7 © — LE — - à — —————————— si Von de Se ARS HA TR > LT LOST ? x À trans mr ES AA UM ee 5 A ERIC T SE Norte De H. Mansuy Bull. Soc. géol. de France _S.4;t. XXII; PI X Nore DE L. et J. Morellet t. XXII ; PI. XI e e S. 4 Bull. Soc. géol. de France ee AM te AA Note pe L. et J. Morellet Buil. Soc. géol. de F'rance S. 4;t. XXII; PI. XII MÉ MOIRES-G ÉO LOG le Nu ivréguliérement depuis 1833, format in-4® raisin. Pix divers. (50°/, pour, les Membrestide la Société.) fée : Extrait du Catalogue. Cossmann et LauBenr. Etude ont ioeue et Stra ne sur le terrain ob-, gocène marin des environs d'Etampes. 88 p., 1 tabl, 6pl....:................0: 20 fre Cossmann. Contribution à l'étude de la faune de l'étage bathonien en Paie (Gastropodes). PPT CAEN DU NON PAC LES AE A RER PCIe EL LA RAA ee RARE Nu eg LE 30 » C. a Eurx. Formation des couches de houille et du terrain Hoer 196 p., L'ORDRE CN PER AS LEE PE ER de PAR A NN EE ee ee Re MR PU A 8042500) H. Pad Etudes sur les vertébrés fossiles d'Issel (Aude)::/86%p.,121 pl. H20 0 G. Correau. Echinides éocènes de la province d’Alicante. 407 p., 16 pl........ PHANP P.-L. PrREevEr. Aperçu géologique sur la colline de Turin. 48p., fi fa f carte. 19 » G. Ze. Contribution à l'étude géologique du Haut-Tonkin. — H. Lawrenors. Note sur la géologie de l'Indo-Chine. — René de Lamorne. Note sur la géologi “aus du Cambodge et ‘du Bas-Laos. 80 p., 1 pl, 3 cartes en couleurs :::... as va) , Général ns Lamorme. Les anciennes lignes de rivage, du Sahel d'Alger et d'une 2 partie de la côte algérienne. 288 p., 3 pl, MGAN Le EN COULEURS EME UNIES 22 50 : Léon Carez. Résumé de la Géologie des Pyrénées françaises. 139 p., 1 pl., 6 cartes HA NON AU EN IT RS RSR LU NET AA CARS RAR A TE RS A PA CGR ER A EE Ge 221502 Mauriee Lucron. Etude géologique sur le projet de Barrage du Haut- Rhône PHARES _ français à GER Set (près de Bellegarde). 136 p.,7 ne M EN EL AR AN 122507 M ÉMOIRES- PALÉONTOLOGIE Liste des Mémoires qui se vendent isolément : 15. S. Srsranesou. Etudes sur les terrains tertiaires de la Roumanie ; Contibu- . RE tion à l'étude des faunes sarmatique; pontique el levantine. 11 pl., 152 p...... D HAE EN 19. M. Cossmann. Contribution à la Paléontologie française des terrains juras- . siques (en cours) ; Gastropodes : Nérinées, 13 pl. AS 0 DEAN A AU AN ARENA 20. V. Porovicr- HATZEG. 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DAnNGLuRE Table des 1872-1873 4873-1874 1874-1875 1875-1876 1876-1877 1871-1878 1818-1879 1879-1880 _ 1880-1881 _ 4881-1882 _ A882-1883 | 1883-1884 1884-188 1885-1886 II 480 V 518 VI 408 ; Fr. 1 254 p. Epuisé. - ; P:Y Sp nes Ep. III 408 + 188 p.... ... Ep. IV 496 +. 60. p:...:. RAA vpà RS Re ARR En ES dam Ep CD EE ts M 3 ED: Taper Ep XV : Fr. 588 pe pl: 25 IT 734 p. 20 pl. 20 LUS 849% p 18 phess es 02 IV D RE piece 20 No SOR DR ol 20 NE 747 p. 19 pl. 20 VSUGES 6208 DIRES 20 NUE 7220.23 plz 25 IX 724 p. 17 pl. no 2092 p 106 pl +. 2 160 p. LA pl 206 28 XII 860 p. 30 Die ia 35 AIT 6980 p."21/nL ue AIN: 1948 :p, 27-pl. 30 Deuxième Série Fr. 884+33 p. 12 pe Rp 180" p 20 bi 0 ED 00 pe eple "Ep: A4 T0 pe AOEple Ep. O0 PR ED 30 AB pe sole 5e 45 824 p. 11 pl. 15 654 p. 40 pl... 15 644 p. #4 pl... 15 646 p. 12 pl..... 15e 196 bp Mb ere 45 1366 p: 35 pl 30 J00 D A6EpESSS 20 916 D: 5 ph 20 BLO, D: Dpt 20 1836-1837 1837-1838 1838-1839 1839-1840 1840-1841 1841-1842 XIII 600 p. 1842-1843 VIT 444 D: pl ae LXTBAO DE DEEE X'DAD D. 4 pl ee KO TO D. DE DIr PURE XIT-558 p -12 pl. HP Re XIV de nie DA MES CARE See RE (1844-1872) 1858-1859 1859-4860 1860-1861 1861-1862 1862-1863 1863-1864 1864-1865 1865-1866 1866-1867 1867-1868 1868-1869 1869-1870 1870-1874 1871-1872 tomes XXI à ‘XXIX, par M. E. Danorure et M. Brocue Troisième Série (1872-1900) 1886-1887 1887-1888 1888-1889 1889-1890 1890-1891 1892 1893 4894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 XXVII XXVIIT 384 p. 2 XXVIIT 1048 p. Table des tomes I à XX, par G. Mazrorzez et Emm. pe MARGERIE | Quatrième Série (1901-1922) 1901 4901 1903 1904 - 4905 1906 4907 1908 1909 1910 4944 ' IT III IV N7 VI VIT VIII IX. X XI Fr. 8004. HD, ares 40 JS PE Hp Eee 50 106B pu 280 en 40 OR 2 Dee .. 40 Dep. SL pl mon 45 BO2 D, 27 Diet PR 40 Gp; 18 plis 0 er 40 HUB SDMS. pl ne 40 AOEPD RSI E NAUSeS 40 LE PA Nr AN 0] PR 2 40 54 L 552 p. 40 pl. 404 30 MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS, 14942: XII 49432 1944: XIV LOS MENEVT 4946 "XVI OUEN VTT | 1918 XVIII LOTO EXER 1920 XX 192 XX) 14922 XXII XVI 1160-p.:20 XVIe 890 ;p#1 XVIIT 840 p. 16 XIX 1184 p. 23 900 p. 12 B62 p:- 7 596 p. 6 814 p. 14 810 p. 11 1020;:p..29 1196 p. 8 120 p. 14 XXVI XXIX 764 p. 11 Me ele Tele tri es) à + ebatte ietie XV 944 p. 3} XVI 1162 p. 38 XVII XVIII xXIX no XXI 948 p. 27 pl.. 984 p127-pl; 1504-1260 p. 29 pl. 1934568 p.16 pl. 148+ 708p.23pl: … XXII 191+ 752p.24pl. mn XXII 208+1034 p.27 pl. XXIV 1228 p. XXV 1084 p. XXVI 936 p XXVII 824 p ... 200 + 846 p. 236 + 506 p. 200 + 564 p. 446 + 472 p. 192 + 496 p. 220 + 428 p. 176 + 472 p. ? 156 + 358 p. 218 + 328 p. 238 + 360 p.. 216 +312 p LE HET DE Le. ÉRRATTTT V | TT +4 nm |. Pin. Ë ” { L FUEL, A } à ; ; ï | Sr ee. to Ên fl 7 - sé rrerançalt 4 na MN PEAU UE. F'ITTUTL AU noss 00 00.000 P nl AT AL Lai ES + reel É LDOE ; A RL ] F Dal FAR. : TA se ( DE A | | } TR LUN xs à . RS ET n LES à. < D NET ® DCEVLUR MEME 4 = CI En »' el j à\ AA + ! { TI APT st LES £ F pa > AU 5 a TA £e ne ê. > sy > “a, pr |" f Na C4 € QU. Ua A RE ET R EE res Rag en ce RTE [HLLI ao ii 44- ND ‘414 \ > 64 + AR F4 pa org È Le So0/ 940 9 Pee2" 3 0! LEDEPEECHRE TS LATE | \ Ben. — 20: ve x : 4” n°: ee Le f./ = .… Pen ALT ”) pe oo TTL Er Anna" 4 AAA, DODPENTETE 4 ait vpyv” ŒAPETTH LENIVLIE 13° 4: [PE DUT YOANN ir {+ ] CET V5 0:44 & nŸs tateaf L N TL Au MILSE FINIR si eg under À k RTE Nesneen UN Nes Pr eatot! mt Mt Let é Le + > N 4 3 s sa Lee de e 3 ahtalène pe tive “à NNY Qi °[ RAIDE EL tr OHMERCUOP RS 1.00% UD NN LL nf AT LHTITIT TIPRTT Ve PLÈA PLIS Pan DoniLt Se AY re ; [LE ‘sw bk À À à L 2 ; Lis à | PL TL. LITE L | 14 FRE ALT TT AE 4 Ven LLC Û | QUIL LES » "aigegians MPa als, ? CA aa! 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