5 m. r> im m p.'^f^rP:^ V,.7^V;^:;^-|VC V,C;.'' î r; /?^,^ ;:^î^sài^,v: \m^ "nm. .f^f^f^j. /î^>i/;^ wfvwvr («ki^ï^";" »^^:::-'!: ^P5ÂX^/?V^^/>^ ^0^^^ aaA/^ ^ 'A^'^.^ BULLETIN nE LA r 0 SOCIETE ZOOLOGIQUE DE FRANCE POUR L'ANNÉE 1920 AVIS Les membres de la Société sont instamment priés d adresser, d'une façon impersonnelle, tous les envois d'argent et les mandats à Monsieur le ïhésoiuer DE LA Société zoologique de France 28, rue Serpente, Paris (VI«). BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE QUARiNTE-CINQUIÈME VOLUME ANNEE 1920 PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE 28, RUE Serpente (Hôtel des Sociétés savantes) 1920 EXTRAIT DU RÈGLEMENT t DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIOUE DE FRANCE La Société zooloyique de Fiance, fondée le 8 juin 1876, reconnue d'utilité publiijue le 16 déceaibi\i 1896, comprend des membres hono- raires, des membres correspondants et des membres titulaires. Les membres lilulaires nouveaux sont élus en séance publique sur la présentation de deux membres anciens; ils doivent un droit fixe d'entrée de 10 fi'ancs et une cotisation annuelle de 20 francs, celle-ci exigible à paitir du 1''' janvier et devant être transmise sans frais au trésorier. Toutefois la Société peut faire toucher à domicile aux frais du débiteur. Les membres démissionnaires ne sont dégagés de la cotisation que pour les années qui suivent celle de leur démission (art. 4 de la loi sur les Associations). Tout membi'e qui n'a pas payé sa cotisation cesse de recevoir les publications de l'année courante et est, au bout de trois ans de non-paiement, considéré comme tiémissionnaire. On peut s'affiancliir de la cotisation par le versement d'une somme de 300 francs qui confère le titre démembre à vie. Les membres donateurs sont ceux qui ont versé au moins 500 francs; ils sont de droit mem- bres du Conseil. Les séances de la Société sont publiques. La dernière du mois de février est d'ordinaire V Assemblée (jénérale annuelle, qui est habituelle- ment accompagnée de séances de démonstration et d'une conférence. La bibliothèque est ouverte au siège social les lundis et vendredis de 2 heures à 4 h. 1/2 ; le prêt à domicile des volumes reliés est auto- risé pour les membres habitant Paris. Le Bulletin publie de courtes notes ne comportant que des figures dans le texte; il n'en est envoyé aux auteurs qu'une seule épreuve; à défaut de son retour dans un délai maximum de cinq jours, les corrections indispensables sont faites d'office. Depuis le l'^'^janvier 1920, la Société ne donne plus de tirés à part gratuits ; elle peut, dans la mesure de ses disponibilités, dispenser du 'remboursement des frais de clichage. Les personnes étrangères cà la Société peuvent faire présenter des communications par un membre. Les Mémoires pouvant comporter des planches hors texte, sont l'objet de souscriptions spéciales. 11 est d'usage dans les publications de la Société d'appliquer les règles de la nomenclature adoptées par les Congrès internationaux de zoologie, de faire commencer tout nom d'être vivant (animal ou plante) par une majuscule, décrireen italique les noms scientifiques latins et d'employer pour les indications bildiographiqucs les abréviations usi- tées dans le Zoological Record (ItJUo). Il est recommandé de ne déposer que des manuscrits définitifs et lisiblement écrits : les frais de correc- tion supplémentaires entraînés par les remaniements importants ou par l'état des manuscrits étant à la charge des auteurs (art. 66 du règle- ment). Les dessins doivent être remis en même temps que les manus crits et exécutés de façon à pouvoir être immédiatement reproduits. Le Secrétaire général, gérant., A. ROBERT. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ AU 1- MARS 1920 Avec lii date de leur admission Le nom des membres ftindaleurs est précédé de la lettre F, celui des membres donateurs est suivi des lettres M. D., celui des membres à vie, des lettres M. V. SECRÉTAIRE GÉNÉRAL HONORAIRE 1893. GuiART (Prof. Jules), élu le 13 février 1917. BIBLIOTHÉCAIRE HONORAIRE 1889. Secqui^s (F.), élu le 23 février 1911. MEMBRES HONORAIRES 1915. Bashford Dean, professeur de zoologie (Vertébrés), Columbia University, New- York (Etats-Unis). 1918. BouLENGER (G. -A.), correspondant de TAcadémie des sciences, British Muséum (Natural History) Cromwell road, Londres S.-W. (Angleterre). 1915. GiLSON (Gustave), directeur du Musée d'histoire naturelle de Belgique, professeur à l'Université de Louvain (Belgique). 1901. Grassi, professeur d'anatomie comparée à l'Université, 92, via Agostino Depretis, à Rome (Italie). 1920. lÏALLEz (D"" Paul), professeur honoraire à l'Université, 58, rue Jean-Bart. à Lille (Nord). 190 I . l.iiMA (Isao), jjrofesseur de zoologie à l'Université (Collège of science), à Tokyo (Japon). 1920. JuLiN (Charles), membre correspondant de l'Académie VI royale de Belgique, professeur à F Université, L. L. D. (St Andrews), directeur de l'Institut danatomie. 18, rue de Pitteurs, à Liège (Belgique). 1915. Lankester (E. Ray), directeur du British Muséum, 20, Thurloe place, South Keiisiugton, à Londres (Angle- terre). J901. Laveran (A.), membre de l'Institut, membre de l'Acadé- mie de médecine, 23, rue du Montparnasse, à Paris (6«). 1897. Nansen (Fridtjof), professeur d'océanographie à l'Univer- sité de Christiania (Norvège), 1915. Neumann (Georges), correspondant de l'Académie des sciences, professeur à l'Ecole vétérinaire de Toulouse, en retraite, à Saint-Jean-de-Luz (Basses-Pyrénées). 1909. Perroncito (D'" Edoardo), correspondant de l'Académie des sciences, de l'Académie de médecine et de la Société de biologie, professeur à l'Université et à l'Ecole vétérinaire, 40, corso Valentuio, à Turin (Italie). 1920. Railliet (A.), membre de l'Académie de médecine, pro- fesseur honoraire à l'École vétérinaire d'Alfort (Seine). 1909. Sars (G. 0.), professeur à l'Université, à Christiania (Norvège). ^1913. Wesenberg-Lund (Cari), directeur du Laboratoire biolo- gique, Slotsgade, Hillerod (Danemark). 1918. WiLSO.N (Edmund B.), professeur de zoologie, Colunibia University, New-York (Etats-Unis). 1902. ZoGRAF (D'" Nicolas de), professeur à l'Université (Musée polytechnique), à Moscou (Russie). MEMBRES CORRESPONDANTS 1890. HoRST (D'" R.), conservateur au Musée d'histoire natu- relle, à Leyde (Hollande). 1897. Sllïiter (C. Ph.), professeur à l'Université, à Amsterdam (Hollande). 1891. Ve.idovsky (Franz), professeur à l'Université de Bohème, à Prague (Bohême). MEMBRES DONATEURS DÉCÉDÉS (1) F Branicki (comte Constantin), décédé en 1884. (1) Par une délibération en date du 25 janvier 1885, le Conseil a décidé de maintenir porpotnellement en léte du Bulletin, la liste des membres donateurs décèdes. VII 1892. Brian (Alfred), décédé en 1913. 1892. Ulanchard (M"'" R.), née Ghancel, décédée en 1918. F Blanchard, (prof. R.), décédé en 1919. 1888. Ghancel (M"« Aline), décédée en 1889. 1891. Ghancel (M""^ Marins) décédé en 1919. 1888. GuERNE (baron Frédéric de), décédé en 1888. F Hamonville (baron d'), décédé en 1899. F Hugo (comte Léopold), décédé en 1895. 1904. Meillassoux (J.-B.), décédé en 1913. 1886. ScHLUMRERGER (Gliarlcs), décédé en 1903. 1876. Semallé (vicomte René de), décédé en I89i. F Vian (Jules), décédé en 1904. MEMBRES MORTS POUR LA PATRIE (1) 1909. Garreta (Léon), sous-lieutenant au 223" régiment d'infan- terie, tué dans la nuit du 23 au 24 août 1914, à Magi- mont, près Bouillon (Belgique). 1914. Brément (Ernest), sergent au 51*^ d'infanterie, tué le 21 octobre 191 i, à Vienne-le-Ghâteau (Argonne). 1914. Baume-Pluvinel (marquis G. de la), automobiliste militaire, tué le 31 octobre 19H, à Hoog, près Ypres (Belgique). 1906. Arenberg (prince Ernest d'), lieutenant au 232'^ d'infan- terie, mort le 20 mars 1915, des suites de trois bles- sures reçues le 21 octobre 1914, en Woëvre. 1914. Stique (Georges), caporal au 315'' d'infanterie, 3® compa- gnie, tué à Auberive-snr-Suippe, le 25 septembre 1913. 1909. Benoist (René), lieutenant, disparu à ïahure, le 12 octo- bre 1913. 1907. MoNTEZUMA (Gaston), capitaine aviateur-observateur, tué au cours d'un combat aérien au-dessus d'Aure (Cham- pagne), le 22 novembre 1915. 1913. Regnard (Emile), canonnier, j)iiis brigadier téléphoniste au 45'' d'artillerie, 2" groupe, tué à Maurepasle 18 sep- tembre 1916. MEMBRES TITULAIRES (2) 1903. Abric (Paul), licencié ès-sciences, château de Gornieil, à Fox-Amphoux (Var). (1) Par délibération du 9 mars 1915, le Conseil a décidé de maintenir perpétuel- lement en tête du Bulletin les membres tnorts pour la patrie. (2) La Soriélé s'est vue dans la nécessité de rayer de la liste des membres un certain nombre de personnes qui avaient négligé de payer leur cotisalion (Art. 11 du règlement). VIH 1897. AcoNiN (Georg-es), avocat, 8, l'ue Sophie-Germain, à Paris {i¥). 1913. AcufiA (Julio Y.), professeur de sciences naturelles, casilla n" 2459, à Santiago (Chili). 1890. Albert l'''" (S. A. S.), prince de Monaco (M. D.), associé étranger de IWcadéniie des sciences, 19, avenue du Président Wilson, à Paris (16"). 1911. Alkxeieff (Alexis), 55, rue Lhomond, à Paris (5''). 1889. Alluaud (Charles), 3, rue du Dragon, à Paris (6''). 190(3. Anfrie (Emile), naturaliste, 3, rue de Paris, à Lisieux (Calvados). 1905. Anthony (D"^ Raoul), assistant au Muséum, 55, rue de Bufïbn, à Paris (5°). 1919. Arambourg (Camille), membre de la Société géologique de France, 75, rue de Mostaganem, à Oran (Algérie). 1920. Arm<: (Paul) licencié ès-sciences, 121, rue Judaïque, à Bordeaux (Gironde). 1893. Arrk.o.m degli Oddi (comte), professeur à l'Université, à Padoue (Italie). 1897. Artault (D-- Stéphen), 20, rue de l'Abbé-de-l'Epée, à Paris (5«). 1895. AuBERT (Marins), aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle, palais de Longchamp, à Marseille (Bouches- du-Rhône). 1920. AuBERTOT, préparateur de zoologie à la Faculté des scien- ces, à Strasbourg (Bas-Rhin). 1913. Aldigé, maître de conférences k la Faculté des sciences de Caen, 28, rue de la Mer, à Luc ((^alvados). 1911. AuRioL (M"'e d') (M. V.), Hôtel Terminus (Gare Saint- Lazare), à Paris (8-). 1912. Barile (D'" Celestino), assistant à l'Université (Ecole vété- rinaire), 52, via Nizza, à Turin (Italie). 1880. Barrois (D'' Théodore), professeur à la Faculté de méde- cine, 51, rue Nicolas-Leblanc, à Lille (Nord), et 15, rue Chernoviz, à Paris (16*"). 1920. Barthélémy, chef de travaux à ITnstitut zoologique de l'Université, 23, rue de Reims, à Strasbourg ' Bas-Rhin). 1879. Bavay (Arthur), pharmacien en chef de la marine, en retraite, correspondant du Muséum, 82, rueLauriston, à Paris (16''). IX 1903. Beauchamp (D'' Paul Marais de) (M. V.), charge d^ cours à la Faculté des sciences, directeur de l'Oftice central de faunistique, 6, Berbisey, à Dijon (Côte-d'Or). 1899. Bedot (D'" Maurice), directeur du Musée d'histoire natu- relle, professeur à l'Université, à Genève (Suisse). 1916. Bequaert (J.), de Gand, 172 W., 81 st. street, New-York City N. Y. (Etats-Unis). 1920. Bkrland (Lucien), assistant au Muséum, 30, boulevard St-Marcel, à Paris (o"). 1906. Berner (Paul), directeur de l'Ecole d'horlogerie, à La Chaux-de-Fonds (Suisse). 1911. Bertray (D' A.), 10, rue Frochot, à Paris (9«). 1920." Bézagu (Capitaine Louis), 61, cours d'Aquitaine, à Bor- deaux (Gironde). 1884. Bibliothèque de l'Université et de l'Etat, à Strasbourg* (Bas-Rhin). 1889. BiBLioTHi^QUE de l'Université, à Grenoble (Isère). 1892. Bibliothèque de l'Université, à Rennes (llle-et- Vilaine). 1892. Bibliothèque du INlusée des Invertébrés, 19, via Romana, à Florence (llalie). 1884. BiGNON (M^'" Fanny), docteur ès-sciences, professeur à l'Ecole Edgar-Quinet, 61, rue Claude-Bernard, à Paris (o«). 1920. Billard (Armand), professeur à la Faculté des sciences de Poitiers (Vienne). 1909. Billiard (G.) (M. V.), assistant de bactériologie à la fon- dation ophthalmologTquc A. de Rothschild, 22, rue Manin, à Paris (19"^). 1906. Blaizot (Ludovic), à l'Institut Pasteur, à Tunis (Tunisie). 1891. Blvnc (Edouard) (M. V.), explorateur, à la Société de géog-raphie, 18i, boulevard St-Germain, à Paris (6"). 1909. Blanc (D"' Georges), laboratoire de zoologie, Ecole natio- nale d'agriculture, à Montpellier (Hérault). 1919. Blanchard-Chancel (Camille), 14, rue de la Répuljlique à St-Germain en Laye (Seine-et-Oise). 1881. Rlonay (Roger de), 23, rue de La Rochefoucauld, à Paris (9'^). 1883. Bolivar (Ignacio), professeur d'entomologie à l'Univer- sité, 17, paseo del 01)elisco, à Madrid (Espagne). 1882. î^ONAPARTE (prince Roland) (M. D.), membre de l'Insti- tut, 10, avenue d'Iéna, à J'aris (16'^). 1903. Bonnet (Amédée) (M. D.), cliargé de cours à la Faculté des sciences, bihliothécaire-archiviste-conservateur >de la Société linnéennc, l, quai de la Guillotière, cà Lyon (Rhône). 190 i. BoRCÉA (loan), docteur ès-sciences, professeur à l'Univer- sité, à Jassy (Roumanie). 190(3. Bordas (D'' L.), professeur adjoint à la Faculté des scien- ces, à Rennes (Ille-et-Vilainc). 1920. RouNOURE, maître de conférences de biologie générale à la Faculté des sciences de Strasbourg- (Ras-Rhin). 1897. RouTAN (D'' Louis), professeur de zoologie à la Faculté des sciences de l'Université, à Bordeaux (Gironde). 1890. Bouvier (E.^L.), mem])re de Flnstitut, professeur au Muséum d'histoire naturelle, 11, avenue Voltaire, à Maisons- Laffitte (Seine-et-Oisc). 1914. BouvRAiN (Georges), licencié è.s-scienccs naturelles, 55 6f^, rue Gazan, à Paris ( 1 4'') . 1889. Branicki (comte Xavier) (M. V.), 10, rue Wiejska, cà Var- sovie (Pologne). 1920. Brian (Alessandro), 3, corso Firenze, à Gênes (Italie). 1894. BROLEMANiN (Henri) (M. V.), boite n« 22, à Pau (Basses- Pyrénées). 1896. Brumpt (D'' Emile) (M. V.), docteur ès-sciences, membre de l'Académie de médecine, professeur à la Faculté de médecine, 15, rue de l'Ecole de médecine, à Paris [6"). 1905. BuEN (Odôn de) (M.'D.), sénateur, professeur à FUniver- sité de Madrid, directeur du Laboratoire de biologie marine des Baléares à Palma-de-Mallorca et de la sta- tion de Malaga, Lag-asca 116, à Madrid (Espagne). 1904. BuGNiON (D*' Edouard), professeur honoraire d'anatomie humaine et d'embryologie à l'Université de Lausanne, la Luciole, Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). 1S97. RujOR [Y)'' Paul), professeur de zoologie à la Faculté des sciences de l'Université, à Jassy (Roumanie). F RuREAU (D'" Louis) (M. V.), directeur du Musée, profes- seur à l'Ecole de ûiédecine, 15, rue Gresset, à Nantes (Loire-Inférieure). X! 1920. BuRR (Adolphe), conservateur adjoint du Musée zoologi- que de l'Université et de la ville, 29, boulevard de la Victoire, à Strasbourg (Bas-Rhin). 1902. Galv ET (Louis), professeur à la Faculté des sciences de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 1902. Carié (Paul) (M. D.), correspondant du jMuséuni, 10, boulevard de Courcelles, à Paris (17^). 1919. Gastellanos (Prof. Israël), Villanueva, 3, Jésus del Monte, Ilabana (Cuba). 1919. Cathelin (D'' F.), chirurgien en chef de l'hôpital d'urolo- gie, 21, avenue Pierre F'" de Serbie, à Paris (16®). 1909. Caullkry (Maurice), professeur de zoologie, évolution des êtres organisés, à la Sorbonne, 6, rue Mizon, à Paris (15^). 1895. Caustikr (Eugène), professeur aux lycées Saint-Louis et Henri IV, 32, boulevard Arago, à Paris (13''). 1903. Caziot (commandant E.), 24, quai Lunel, à Nice (Alpes- Maritimes). 1914. CÉpfcDb; (Casimir), docteur ès-sciences, préparateur à la Faculté des sciences, 30, avenue Reille, à Paris [ii''). 1919. Ghabanaud (Paul) (M. V.), correspondant du Muséum, 12, rue de Condé^ à Paris (6''). 1906. Gh.vppkllier (A.), licencié ès-sciences, ingénieur agro- nome, 197, avenue Daumesnil, à Paris (12®). 1907. Chatelet (C), greffier du Conseil de préfecture, 32, rue du Vieux-Sextier, à Avignon (Vaucluse). 190 i. Ghatton (Edouard), maître de conférences, à l'Institut de biologie générale, à l'Université de Strasbourg (Bas-Rhin). 1919. GaEVEY (Pierre), licencié ès-sciences naturelles, prépara- teur à la Faculté des sciences, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 1884. Chevreux (Edouard) (M. D.), route du Cap, à Bône, (Algérie). 1899. Chobaut (D'' A.), 3, rue Chauffard, à Avignon (Vaucluse). 1907. Chopard (Lucien), licencié ès-sciences naturelles, 2, square Arago, à Paris (13"). 1912. CiucA, médecin- vétérinaire, à l'Université, à Belgrade (Serbie). Xll 18S1. Clément (A. L.) (M. V.), dessinateur, 34, rue Lacépède, à Paris (5'"). 1912. CouNiLLOT (D'- Charles), 39, rue Gazan, h Paris (14«). 1887. CosMOvici (D'' Léon C), professeur à l'Université, 11 strada Godrescu, à Jassy (Roumanie). 1912. CosMOvici (Nicolas-L.), licencie es sciences naturelles, 11, strada Codrescu, à Jassy (Roumanie). 1900. CouTiÈRE (!)'■ H.), professeur à l'Ecole supérieure de pharmacie, 20, rue de Tournon, à Paris ((i*^). 1905. Cratijnesco (M'"^ Eugénie), 1, avenue de l'Ol^servatoire, h. Paris (6»^). 1904. Dambeza (M. V.), avocat au Conseil d'Etat et â la Cour de cassation, 5, rue de Villersexel, à Paris (7"). 1902. Darbol'x (G.) (M. D.), professeur à la Faculté des scien- ces, directeur du lahoratoire Marion, à Malmousque, Marseille (Bouches-du-Rhone). 188i. Dautzenberg (Philippe) (M. D.), 209, rue de l'Université, à Paris {"r). 1904. Davenport (Charles), director of the Station for expéri- mental Evolution of Cold spring- Harljor, Carnegie Institution, New York (Etats-Unis). 1898. Davr.nière (D'" Emile), licenciées-sciences, 36, boulevard de La Tour-Maubourg, à Paris (7''). 1904. Debreuil (Charles), avocat à la Cour d'appel, 2o, rue de Châteaudun, à Paris (9''). 1918. Dehor.ne (M"'' Lucienne) (M. V.), docteur ès-sciences naturelles, préparateur de la Station biologique de Roscolf, 344, rue Saint-Jacques, à Paris (5°). 1920. Delacouii (Jean), (M. D.), 23, rue de Madrid, à Paris (8-^^) et château de Clères (Seine-Inférieure). 1887. Delage (D' Yves), membre de l'Institut, professeur à l'Université, à la Sorbonne, à Paris (5''). 1919. Delamarre de Monchaux, (Comte), (M. D.), conservateur du Musée d'histoire naturelle de Blois,' président de la section d'aviculture de la Société d'agriculture de France, château de Troussay, par Cour-Cheverny, (Loir et-Cher), et 6, rue de Bcllechasse, à Paris (7"^). 1910. Delorvie (Georges), licencié ès-sc;ences, 5, rue Clairaut, h Paris (17«). XIII 191G. Delphy (Jean), chef de travaux au Laboratoire maritime de ïatihou, par Saint- Vaast-la-Hougue (Manclie). 18TG. Demaison (Louis), arcliiviste, 12, boulevard Raspail, à Paris (7°). 1911. Despax (R.), 30, avenue de Muret, à Toulouse (Haute- Garonne). F DoLLFus (Adrien), directeur de la Feuille des jeunes naturaiisles, 3, rue Fresnel, à Paris (16''). 1892. DoLLFUS (Gustave) (M. V.), 45, rue de Chabrol, à Paris (10«). 1913. DoLLFUS (Marc-Adrien), étudiant, 6, rond-point de Long- champ, à Paris (16'^). 1912. DoLLFUs (Robert), licencié ès-sciences naturelles, 45, rue de Chabrol, à Paris (10"). 1897. DowET DE VoRGES (Albert), licencié ès-sciences naturelles, à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire). 1877. DouviLLÉ (H.), membre de l'Institut, professeur à l'Ecole des mines, 207, boulevard Saint-Germain, à Paris (7''). 1876. DiBois (Alphonse), docteur en sciences, conservateur honoraire du Musée royald'histoire naturelle, à Coxyde- Bains (Belgique). 1897. DuBoscQ i^D'" 0.), professeur de zoologie à la P'aculté des sciences, 24, rue Marcel-de-Serres, à Montpellier (Hérault). 1902. Dyé (D^" Léon) (M. V.), 123, avenue de Wagram, à Paris (17«). 1905. Fage (Louis) (M. V.), docteur ès-sciences, assistant de zoologie au Muséum d'histoire naturelle, 61, rue de Bufîbn, à Paris (5«). 1907. Falguière (Willie), directeur de l'école Carnot, à Colom- bes (Seine). 1908. Fauré-Fremiet (Emmanuel), préparateur au Collège de France, 46, rue des Ecoles, à Paris (5®). 1884. Faurot (D-- Lionel) (M. V.), 10, chemin de Lorette, à St-Genis-Laval (Rhône). 1917. Fauvel (Pierre), professeur à la Faculté libre, 12, rue du Pin, à Angers (Maine-et-Loire). 1893. FiELD (D'" Herbert Haviland), directeur du ConcU'uim bibliographicuni^ 9, Kollikerstrasse, à Zurich-Neu- munster (Suisse). XIV 1895. FocKEu (D'' Henri), professeur à la Faculté de médecine, 13, place Philippe- Lebon, à Lille (Nordj. 1897. Freyssinge (Louis), licencié ès-sciences, pharmacien, 9, rue Parrot, à F'aris (12"). 1909. FusET-TuBiA (José), docteur ès-seienccs naturelles, pro- fesseur de zoologie générale à l'Université, à Barcelone (Espagne). 1881. Gadeau de Kerville (Henri) (M. D.), correspondant du ministère de l'Instruction publique et du Muséum, 7, rue Dupont, à Rouen (Seine-Inférieure). 1917. Garin (D'" Charles), ^îi'ofesseur agrégé à la Faculté de médecine, 265, rue Vendôme, à Lyon (Rhône). 1880. Garman (Samuel), assistant of Ichthyology and Herpe- tology at the Muséum of Comparative Zoology, at Harvard Collège, Cambridge, Mass. (Etats-Unis). 1895. Gaulle (Jules de), 41, rue de Vaugirard, à Paris (G''). 1879. Gazagnaire (Joseph), 29, rue Félix-Faure, à Cannes (Al- pes-Maritimes). 1907. Gedoelst (Louis), professeur à l'Ecole vétérinaire, 23, rue David-Desvachez, à Bruxelles (Belgique). 1899. Georgevitch (Jivoïn), professeur de zoologie et d'ana- tomie comparée à l'Université^ 16, rue Dobratchina, à Belgrade (Serbie). 1905. Germaln (Louis), docteur ès-sciences, assistant au Mu- séum, 120, rue de Tolbiac, à Paris (13"^). 1906. Glandaz (Albert), greffier en chef au tribunal de com- merce, 43, boulevard Lannes, à Paris (16^). 1902. Gréban (M. V.), notaire, rue de Paris, à Saint-Germain- en-Laye (Seine-et-Oise). 1891. Gruvel (A.), directeur des pêcheries de la côte occiden- tale d'Afrique, 66, rue Claude-Bernard, k Paris (5"). 1920. GuÉGAN (Paul), pharmacien-chimiste, 20, rue de Vaucel- les, à Caen (Calvados). 1900. Guérin-Ganivet (J.), docteur ès-sciences, 34, cours Gran- dral, à Ajaccio (Corse). 1880. GuERNE (baron Jules de) (M. D.), 6, rue de Tournon, à Paris (6«). 189^5. Guiart (D' Jules) (M. D.), docteur ès-sciences, correspon- dant de l'Académie de médecine, professeur à la XV Faculté de médecine, 58, boulevard de la Croix- Rousse, à Lyon (Rliône). 1894. Hakki (Ismaïl), professeur aux Ecoles vétérinaires miii- . taire et civile, vétérinaire de la Société des tramways, à Gonstantinople (Turquie). 1900. Hamonville (baron d') (M. V.), au château de Manonville, par Noviant-aux-Prés (Meurthe-et-Moselle). 1913. Havre (chevalier G. van), Wyneghem, province d'Anvers (Belgique). 1888. Hecht (D'" Emile), chef de travaux à la Faculté des sciences, 10, rue de Lorraine, à Nancy (Meurthe-et- Moselle). 1920. IkiSNEGNY (L.-F.), membre de l'Institut, professeur au ' Collège de Francî;, 9, rue Thénard, à Paris (3''). 1902. lÏEiNRy, professeur à l'Ecole vétérinaire, à Alfort (Seine). 1886. Hérouard (Edgard) (M. V.), professeur adjoint de zoo- logie à l'Université, sous-directeur du laboratoire de Roscoli", 9, rue de l'Eperon, à Paris (6°). 1900. IlÉRURiiL (Marcel), docteur ès-sciences, préparateur à la Sorbonne, 112, rue Monge, à Paris (5^). 1920. Hesse, maître de conférences à la Faculté des sciences de Rennes (Ille-et-Vilaine)., 1896. HoussAYE (Emile), pharmacien de l'Assistance publique, 1, rue Boutebrie, à Paris (5®). 1907. IcHES (Lucien) (M. V.), 60 bis^ rue Thiers, à Villeneuvé-le- Roi (Seine-et-Oise). 1906. Innès-Bey (D"" Walter Francis), square Halem-Pacha, Esbekieh, Le Caire (Egypte). 1920. Jakubisiak, licencié ès-sciences, 20 bis, rue Censier, à Paris (S''). 1895. Jammes (D'' L.), professeur à la Faculté des sciences, 6, place Saint-Sernin, à Toulouse (Haute-Garonne). 1893. Janet (Armand) (M. V.), ingénieur principal de réserve du génie maritime, 29, rue des Volontaires, à Paris (15°). 1890. Janet (Charles) (M. V-), docteur ès-sciences, ingénieur des arts et manufactures, villa des Roses, Voisinlieu, par Allonne (Oise). 1906. Janin (D'" Francisque), à Kourousa (Guinée française) 1913. Jeannel (D'' René) (M. V.), maître de conférences XV'l l'Université, 11 bis, rue Uzaiine, à Toulouse (Haute- Garonne). 1917. JoLEAUD (L.), maître de conférences à la Faculté des sciences, 14=3, boulevard St-Micliel, à Paris (o''). 1882. JouBiN (D'' Louis) (M. V.), professeur au Muséum d'his- toire naturelle, 21, rue de l'Odéon, à Paris (6''). F JoussEAUME (D'' Félix) (M. D.), 29, rue de Gergovie, à Paris (14«). 1900. JuMEiNTiÉ (D'' Joseph), 141, avenue Victor-Hugo, à Paris (16'^). 1920. Keilin, docteur ès-sciences, assistant à 1" Université, Quick laboratory, New Muséum, Cambridge (Angle- terre). 1888. Kerhervé (J.-B. de), licencié ès-sciences naturelles, à Lacres, par Samer (Pas-de-Calais), 1915. KoAL Miller (Ivan Ivanovitch), assistant de zoologie à l'Université de Petrograd, à Tomsk, 59, rue Pascal, à Paris. 1894. Kœhler (D'" René), j)rofesseur à l'Université, 29, rue Guilloud, à Lyon (Rhône). 1909. KoLLMAîSM (Max), agrégé, docteur ès-sciences, préj)ara- teur d'histologie à la Sorbonne, 15, rue Nicolas- Charlet, à Paris (lo^). 1893. Krasilshtshik (Isaac), conseillera la Cour, 82, Leovskaïa, à Kishinev (Russie méridionale). 1881. KiiNSTLER (Jules), professeur à l'Université, à Bordeaux (Gironde). 1891. Labbé (D'' Alphonse), docteur ès-sciences, professeur à l'Ecole de médecine, à Nantes (Loire-Inférieure). _ 1905. Laboratoire de biologie générale de l'Université, à Dijon (Côte-d'Or). 1903. Laboratoire de malacologie du Muséum d'histoire natu- relle, 55, rue de Buffon, à Paris (5''). 1892. Laboratoire de zoologie de l'Université, à Nancy (Meurthe- et-Moselle). 1917. Lameere (Auguste), correspondant de l'Académie des sciences, professeur de zoologie à l'Université, 74, rue Defacqz, à Bruxelles (Belgique). 1904. Lamy (Edouard), assistant de malacologie aii Muséum, 36, rue Daubenton, à Paris (5*^), XVII 190i. L.vNDRiEU (D'' Marcel), directeiu' (léi)arteiiiental du service d'hygiène et de rinstitut bactériologique de Lorraine, à Metz (Moselle). 1883. Larcher (D' Oscar), meni])re de la Société de biologie, 97, rue de Passy, à Paris (16°). 1907. Lava(;>'A (D'' Joseph), directeur de l'Institut ophthalniolo- giqiie <(■ Princesse Alice », à Monaco. 1920. Lavallée (Alphonse), licencié ès-sciences, 49, rue de Naples, à Paris (8®). 1909. Lavaudex (Louis)^ inspecteur-adjoint des eaux et forêts, 38, rue de Turenne,, à Grenoble (Isère). 1914. La Vaulx (Comte R. de) (M. V.), licencié ès-sciences naturelles, 2, avenue de Villars, à Paris (7^). 1906. Lebailly (D^ Charles), préparateur à la Faculté des sciences, rue Pasteur, à Caen (Calvados). 1907. Le Danois (Edouard), naturaliste du service scientifique des pêches maritimes, au laboratoire de Concarneau (Finistère). 1910. Lepeschkixe (VVoldemar), vice-président de la section ichthyologique de la Société d'acclimatation, Piatnitz- kaya, 56, à Moscou (Russie). 1920. Lesne (P.), assistant au ^luséum, 65, rue de Ruffon, à Paris (ô"-). 1920. Lévy (Robert), docteur ès-sciences, préparateur à la Faculté des sciences, 96, boule>ard du Montparnasse, à Paris (W). 1891. LiG.MÈREs (Joseph) (M. V.), correspondant de l'Académie de médecine, ancien professeur, directeur de Plnstitut de bactériologie, 582, Rartholome Mitre, à Ruenos- Aires (Répuldique Argentine). 1908. Liol'ville (D"" Jacques), médecin de la mission Charcot, 35, rue de l'Université, à Paris (7*^). 1916. LoppÉ (D'' Etienne), directeur des musées Lafaille et Fleurieau, 56, rue Chaudrieu, à La Rochelle (Cha- rente-Inférieure). 1889. Magalhaes (D'" Petro Severiano de), professeur à la Faculté de médecine, rua do Hospicio, 3a, à Rio-de- Janeiro (Rrésil). 1886. Magne (Alexandre) (M. D.), 37, rue Etienne-Marcel, à Pantin (Seine). II XVIII 1919. Magnin, agent de la Société, bibliothécaire adjoint de la Société entomologiqiie de France, 7, rue Honoré Che- valier, à Paris (6*^). 1897. Malaqdin (D'" A.), professeur de zoologie générale et appliquée à la Faculté des sciences, 159, rue Brûle- Maison, à Lille (Nord). 1884. Man (D'- J.-G. de), à lerseke, Zélande (Hollande). 1887. Marchal (Paul), membre de l'Institut, directeur de la Station entomologique de Paris, professeur de zoologie à l'Institut national agronomique, 45, rue de Verrières, à Antony (Seine). 1892. Martin (D"" Henri), médecin de l'hôpital d'Auteuil, villa Montmorency, 6, avenue des Sycomores, à Paris (lô^), 1912. Marzocchi (D'' Victor), libero-docente à l'Université, 18, viaMassena, à Turin (Italie). 1911. Mathis (Constant), médecin principal, directeur local de la santé du Cambodge, Phnom-Penh (Cambodge). 1919. Mawas (D' Jacques), chef de service à la. fondation Rothschild, 141, boulevard St-Michel, à Paris (5«). 1920. Mercikr (L.), professeur de zoologie à la Faculté des sciences, à Caen (Calvados). 1915. Mesnil (Félix), professeur à l'Institut Pasteur, 21, rue Ernest-Renan, à Paris (15®). 1919. MiGOT (D"" André), licencié ès-sciences, 3, rue Vercingé- torix, à Paris (14*^). 1884. MoNiEz (D"" Romain), recteur de l'Université, à Caen (Calvados). 1907. MoMEZUMA (M"""), 38, route de Montesson, au Vésinet (Seine-et-Oise). 1913. MoiNTi (M""" Rina), professeur de zoologie et d'anatomie comparée à l'Université, à Sassari, Sardaigne (Italie). 1897. MoREAU (D'" Louis), 11, place de la Réj)ublique, à Epernay (Marne). 1912. MoREiRA (Carlos), chef du laboratoire d'entomologie agri- cole du Muséum national, 26, rue Sta. Clara, Copaca-. bana, à Rio-de-Janeiro (Brésil). 1892. Moulé (Léon), 33, avenue Herbillon, à St-Mandé (^Seine). 1919. xMouRGUE (Marcel), 36, rue Ferrari, à Marseille (Bou- ches du-Rhône). 1892. Musée d'histoire naturelle., à Genève (Suisse). XIX 1913. Musée national de iMontevideo (Urugnay). 1883. JMusKK national zoologique, à Agrani (Croatie). 1888. Xadar (Paul), photographe, 51, rue d'Anjou, à Paris (8''). 1891. Nerville (Ferdinand dk), ingénieur des t/déuraphes, 59, rue de Ponthieu, à Paris (8"). 1890. Neveu-Lemaire (I)'' Maurice^, professeur agrégé à la Faculté de médecine, à Lyon (Rhône). 1903. NiBEi.LE (Maurice) (M. V.), député de la Seine-Inférieure, 9, rue des Arsins, à liouen (Seine-Inférieure). 187(j. Oherthur (Charles), imprimeur, à Rennes (llle-et- Vilaine). 1913. Orerthûr (Henri) (M. V.), étudiant en médecine, 46, rue Molitor, à Paris (16^). 1913. Oberthur(D'' Joseph) (M. V.), 46, rue Molitor, à Paris (16-^^). 1896. Oka (E)'' Asajiro), au lahoratoire de zoologie de la Koto- Shihan (iakko (Fcole normale supérieure), à Tokio (Japon 1. 1907. OsoRio (Ralthazar), à l'Ecole polytechnique, à Lishonne (Portugal). 1879. OuDRi (général Emile), à Durtal (Maine-et-Loire). 1907. Paquet (René), 34, rue de Vaugirard, à Paris (6'). 1910. Para (D'), à La Ferté-Alais (Seine-et-Oise). 1905. Paris (Paul), docteur ès-sciences, préparateur à la Faculté des sciences^ à Dijon (Côte-d'Or). 1884. Pavlov (M™'' Marie), Dolgoroukovsky pereoulok, ('iiiver- sité, à Moscou (Russie). 19 L3. Payer (Jules de), rUrï de la mission arcliqu*^ française, 44, rue Perg(dèse, à f^aris (16'^). 1900. -Pellegrin (D'Jacques) (M. V.), docteur ès-sciences, assistant d'herpétologie au Muséum d'histoire naturelle, 1, rue Vauquelin, à Paris (S*"). F PkniNetier (I)'' Georges), directeur du Musée d'histoire naturelle, professeur à l'Ecole de médecine, impasse de la Corderie, Mont-Saint- Aignan-lès-Rouen (Seine- Inférieure). 1914. Pérard (Charles), vétérhiaire sanitaire de la Seine, 106, rue de Rrancion, à Paris (lo*"). 1905. Pérez (Charles), professeur adjoint à la Faculté des sciences, 3, rue d'Ulm, à Paris (S*'). 1887. Perrier (Edmond), mend)re de l'Institut, professeur au XX Miisrinnd'liistoiro iinturello,57, rue Guvior,à Paris (5''). 1909. Perroncito (1)'' Aldo). ])rofesseiii' à l'Université, Gagliari (Italie). F Petit (Louis) aîné (M. V.), naturaliste, 48, boulevard de Strasbouri;-, à Paris (KK). 1920, r*ÉZARD (All)erl), professeur à TEcole normale de St-Cloud 77 his, rue Michel- Ange, à Paris (16*'). 1897. Phm.ippson (Maurice), docteur en sciences, 27, rue de la Loi, à Bruxelles (Belgique) 1913. Phisalix (M""') (M. V.), dodcur ès-sciences, docteur en médecine, 62, ])oulevard Saint-Germain, à Paris (5"). 1893. Pic (Maurice) (M. V.), corresjxnidant du Muséum, Les Guerreaux, par Saint-Agnan (Saône-et-Loire). 1914. Picard (François), docteur ès-sciences, professeur à l'Ecole nationale d'agriculture, à Montpellier (Hérault). 1912. PiCQUK (L)'' U(»])ert), professeur agrégé à la Faculté de médecine, à Bordeaux ((îironde). 1879. PiERSON (Henri) (M. V.), 8, rue du P(mt, à Brunoy (Seinc- et-Oise). 1900. PiNov (D' Ernest), médecin chef du dispensaire prophy- lactique de Rabat (Maroc). 1901. PizoN (Antoine), docteur ès-sciences naturelles, profes- seur au lycée Janson-de-Sailly, 92, rue de la Pompe, à Paris [W). 1902. PoLAiLLOx (D'' Henri), 10, avenue de Messine, à Paris (8«). 1910. PoLiCARD (A.), professeur à la Faculté de médecine, 1, place Raspail, à Lyon (Uhone). 1913. Porter (professor Garlos), professeur de zoologie géné- rale et d'entomologie a])])lif[uée à l'Institut national agronomicpie du Ghili, casilla 2974, à Santiago (Ghili). 190;j. Pruvot (M"»'' G.), 90, rue d'Assas, cà Paris (6^). 1895. Pruvot (Georges), directeur du laboratoire Arago, à Banyuls-siir-mer (Pyrénées-Orientales), professeur d'anatomie comparée, à la Sorbonne, à Paris (5^). 1907. QuiDOR (Auguste), docteur ès-sciences, 82, rue Michel- Ange, à Paris (16"). 1914. Raraud (Etienne) (M. V.), chargé de cours à la Sorbonne, 3, rue Vauquelin, à Paris (5"). 1893. Racovitza (Emile-G.) (M. V.), docteur ès-sciences, direc- XXI leur adjoint du l<'il>oi'at()iro Ara.^o, à naiiyiils-sui'- mer (Pyréiiôes-Orientalos). 1906. Raspail (M""^ Xavier) (M. D.), à Gouvieux (Oise). 1886. Raspail (Xavier), correspondant du ministère de l'Ins- truction publique, à Gouvieux (Oise). 1905, Renesse de Duivenbode (C. de), 45, rue de Trévise, à Paris (9°). 1887. Richard (D*' Jules), directeur du Musée océanograpliique, à Monaco. 1877. RiCHET (D'" Charles), niemln'e de l'Institut, professeur à l'Université, 15, rue de l'Université, à Paris (7^). 1897. Robert (Adrien) (M. V.), chef de travaux à la SorLonne, 95, rue de Seine, à Paris (6*'). 1893. RocHÉ (Georges), docteur ès-sciences, 4, rue Dante, à Paris {'o"). 1920. RocHON-DuviGNEAUD (D'), ophthalmologiste de l'hôpital Laënnec, 31, avenue Victor-Hugo, à Paris (16"). 1888. RoLLhNAT (Raymond) (M. V.), à Argenton (Indre). 1914. RosEN (Feliks), docteur en philosophie, 87, boulevard du Montparnasse, à Paris (6'^). F Rothschild (baron Edmond de) (M. D.), 19, rue Laftitte, à Paris (9''). 1895. Roule (D"" Louis), professeur d'herpétologie au Muséum d'histoire naturelle, 8, ruedeRuflbn, à Paris (5"). 1920. Roussel, sous-chef de bureau à la Cie. de l'Est, rue Ghaudefontaine, à Ste-INIenehould (Marne). 1906. Royer (D'- Maurice) (M. V.), 33, rue des Granges, Moret- sur-Loing (Seine-et-Marne). 1919. Salm (Colonel docteur), inspecteur du service de santé civil de la résidence, à Kediri, Java (Indes néerlan- daises). 1920. Salmon (D'" Julien), docteur ès-sciences, professeur au lycée de St-Omer (Pas-de-Calais). 1902. Savouré (FV), licencié ès-scieiwîes naturelles, chargé de travaux . pratiques à la Faculté des sciences, 7 /m, impasse Sainte-Marie, à Rennes (Ille-et- Vilaine). 1920. Scherdlin (Paul), (M. V.) conservateur adjoint du Musée zoologique de l'Université et de la ville, 3, rue Daniel Hirtz, à [Strasbourg- (Bas-Rhin). XXII 1909. ScHLEGEL ((.hristiaii), agrégé, professeur au lycée, i, cours (le TAblKiye, à Vendôme (Loir-et-Cher). 1(SS9. Secoues (Frau(;ois) (M. D.), pharmacien de 1''^ classe, H, rue Saint-Louis-cn-rUc, à Paris [à''). 19 IS. Secretario de agricùltura y tomento, direccicui de estu- dios l)ioh'>gicos, Bahloras, !)4, à Mexico (Mexique). 1902. Semichon (Louis) (M. V.), docteur ès-sciences, préparateur au Muséum, i, rue llonoré-(Uievalier, à Paris {iV). 187(). Shellev (captaiu Ceorgc-J'^rnest) (M. V.), 7, Princes Street, Cavendish s<[uare, à Londres, W. (Angleterre). F. Simon (Eug.), correspondant de l'Académie des sciences, 1(), villa Saïd, à Paris (10'). 190.'). Suivent (Louis) (M. V.}, assistant au .Musée océanogra- phique, à Monaco. 1899. SocU'TÉ sciENTiFiorE ET Station zoologique d'Arcachoin, à Arcachon ((lironde), 191 i. SoLLAUD (E.), agrégé, préparateur du laboratoire de Wimereux (Pas-de-Calais), 95, Grande-Rue, à Besan- çon (Doubs). 1891. Stiles (L)'- Charles Wardell), Chiel' <>!' the Division ol' Zoology, llygienic Laboratory, Public Health and Marine Hospital service of tlie U. S., à Washington, L). C. (Etats-Unis). 1889. Studer (I)' Th.), professeur à PUniversité, directeur du Musée, rue des Orphelins, à Berne (Suisse). 1912. Tarnogradsky (David), au laborah)ire d'évolution des êtres organisés, 3, rue d'Ulm, à Paris (5^). 1911. Texu<:r (Georges), à Luçon (Vendée). 1890. Thézée (D' Henri), i)rofesseur à l'Ecole de médecine, 70, l'uede Paris, à Angers (Maine-et-Loire). 1887. TorsENT (Emile), correspondant du Muséum, professeur de zoologie et d'anatomie comparée à l'Université, Institut zoologique, à Strasbourg (Bas-Bhin). 1878. TouRNEUX (1)'" Frédéric), professeur à l'Université, 14, rue Sainte-Philomène, à Toulouse (Haute-Garonne). 1887. Trapet, pharmacien-major de P" classe en retraite, à Ispoure, par Saint-Jean-Pied-de-Port (Basses-Pyré- nées). 1895. Trouëssart (D'' Edouard), professeur au Muséum d'his- toire naturelle, 57, rue Cuvier, à Paris (5*^). XXIII 11>17. Vaindel (Al])ort) (M. V.), préparateur à la Sorboiiuë, 101, rue du Vivier, à Aubervilliers (Seine). 1903. V^VNKV (C), niaifre 2(). ViiHiM-: (1)'' Jean), licencié ès-sciences, jti'c'pa râleur à la Faculté (b; médecine, 82, rue Bonaparte, à Paris ((>'). 1870. Vian (Paul), notaire, 9, rue Boissy-d"Ani;las, à Paris (8'-). 1894. VioNAL (Louis), 28, avenue Dnquesnc, à Paris {7'). 1912. VlGl^'o^ (Paul), docteur ès-sciences, 9, Itonlevard l^atour- Maubouj'.i:, à Paris (7''). 1902. VisART DE HocARMÉ (conitc Ferdinand), 0, rue du Grand- (iagnage, à Namur (IJel.uique). 1903. Vlès (Fred) (M. V.), docteur ès-sciences, chargé de cours à rilniversitc' de Strasl^ourg (Bas-Rbin). 1897. Ward (Henry-Baldwin), ])i'oresseur à l'Université, à Llrbana, Illinois (Etats-Unis). 1880. Werer (1)'' iMax), professeur à l'Université, à Eerbeck (Ilollan(b'). 1909. Weinrem; (L)'' M.), assistant à l'Institut Pasteur, 25, rue Dutot, à Paris (15«). 1890. Wierzejskv, professeur à l'Université, 0, Wielopole, à Cracovie (Pologne) . 1900. WiiNTREBKRT (U'j (M. V.), préparateur d'anatomie com- parée à la P'aculté des sciences, à F*aris (5*^'). P.M9. Wytsmann (P.), naturaliste, aux Quatre-Bras, Tervueren (Belgique). 1909. ZuLiJETA (Antonio m:), Ahiseo de ciencias naturales. Hip- podrome, à Madrid (Espagne). xniy BUREAU ET CONSEIL POUR L'ANNÉE 1920 Membres du bureau : Présideîit E. Topsent. ^. , . , C Th. Barrois. Vice-presiaents \ ^^ ^ ' ( L. Rabaud. Secrétaire général A. Robert. ^ , . ^ L. Dehorne. Secrétaires \ . .. ( A. VANDEL. Trésorier L. Vignal. Archiviste-bibliothécaire G. Billiard. Membres du Conseil : /° Membres donateurs Albert I*"" (S. A. S. le prince de Monaco. Bonaparte (prince R.). Bonnet (A.). BuEN (Odon de). Carié (P.). Chevreux (Ed.), Darboux (G.). Dautzenbkrg (Pli.). Delacour (J.). Delamarre de Monchaux (comte). Gadeau de Kerville (H.). Guerne (baron J. de). Gui art (D'" J.). JOUSSEAUME (D'" p.). Magne (A.). Raspail (M""" X.). Rothschild (baron E. de). Secques (F.). ^° Anciens présidents J. Pellegrin. E. Chevreux. A.-L. Clément. 3" Membres élus Pour 1918 Pour 1919 Pour 1920 A. DOLLFUS. P. de Beauchamp. E. Chatton. N. DE Zograf. H. COUTIÈRE. E. Hérouard. L. Petit. L. Roule. C. Alluaud. A. Bava Y. L. JOUBIN. E. Trouessart. XXV MEMBRES DÉCÉDÉS PENDANT L'ANNÉE 1919 1909 Benoist (René) (f 1915). 1887 D«»mi>jici (D'' Henri). F Blanchard (R.). 1897 Loyëz (M»" Mario). 1881 Blonay (baron Roger dk). 1886 Guitel (F.). 1892 Brian (A.) (f 19i:)). 1902 Pas (comtesse de). 1891 Chancel (M""- Marins). 18!)5 Reyckaert (.).). Commission de purlication pour 1920. Le président, le trésorier, le secrétaire général ; MM. de Guerne, Hérouard, Pellegrin, Rabaud, Vaindel. Commission de la bibliothèque pour 1920.' Le président, le trésorier, rarcliiviste-Inl)li()thécaire, le secré- taire général ; MM. Bayay, Germain, 1*etiï, Secques. PRESIDENTS D'HONNEUR 189i. A. Milne-Edwards, ineiiil)re de llnstitut, directeur du Muséum d'histoire naturelle de Paris (f 1900). 1895. A. Gaudry, membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle de Paris (f 1908). 1896. A. Sabatier, professeur cà l'Université de Montpellier, fon- dateur de la station zoologique de Cette (f 1911). 1897. (^.VAN Bambeke, professeur à l'Université deGand(f 1918). 1898. L. Bureau, directeur du Musée d'histoire naturelle de Nantes. 1899. V. Fatio, de Genève (f 1906). 1900. P. Hallez, professeur à l'Université de Lille. 1901. R. Blanchard, membre de l'Académie de médecine, pro- fesseur à l'Université de Paris (f 1919). 1902. E. Perroncito, professeur h l'Université de Turin. 1903. Ch. Schlumberger, ingénieur en chef de la marine en retraite (f 1905). XXVI 1904. 1905. 190(>. E G, n !907. L 1908. ()( 1909. A. 1910. N. 1911. K. 1912. \L 19i:i. A. 19ri. \\ 1915. \\ 1910. .1. 1917. A. 1918. 11. 1919. J. YuNG, professeur à rUiiiversité de Genève (f 1918). Neumann, professeur à l'Université de Toulouse. -B. Sharpe, directeur de la section ornitholoi;ique au Musée d'histoire naturcdle de Londres (f 1909). V^AU.LAiNT, professeur au Miiséuiu d'histoire naturelle de F^'iris (^1914). \ôn DE BuEN, professeur àrilniversilé de Barcelone. Hau.liet, professeur à ITu-olc d'Alfort. DE Zoalement leurs vœux pour sa prospérité. Cependant, vous désirez d'eux, Messieurs, très légitimement, d'ailleurs, quelque chose de plus, c'est, qu'à l'occasion, ils vous entretiennent un instant des choses de la zoologie qui les touclient dans leur coin de France, et je sais qu'aujourd'hui, vous seriez assez curieux d'entendre parler de Strasbourg à ce sujet. Eii bien, il () SÉANCE DU 13 JANVIER 1920 est à Strasbourg une institution qui a contrilmé à m'y retenir et dont je m'occupe beaucoup, sans en avoir, toutefois, la direc- tion, le Musée zoologique de l'Université et de la ville. En énu- niérer les richesses sans vous les montrer serait aussi inutile que • fastidieux, car, à en juger par l'affluence constante des Français, on peut espérer que vous le visiterez tous. JNIais je puis vous en tracer une histoire abrégée qui me parait offrir un certain intérêt. J'y suis encouragé par les déclarations que j'ai lues naguère dans les discours de vos anciens présidents, MM. Adrien Dollfus et Maurice Caullery, en faveur des Musées d'histoire naturelle en tant qu'établissements propres, s- treinte, moins, toutefois, en raison de l'action toute indirecte à la(|uelle il était réduit que parce que, (|uatre ans et demi après son arrivée, Strasbourg tom])a aupouvoir des Allemands. En compensation d'une épreuve si pénible, l'honueur échut à ce savant d'occuper à Nancy une chaire de môme ordre que celle qu'il avait quittée, dans la Faculté des sciences que la Répul)lique organisa, h. la fin de 187 L en regard de notre fron- tière provisoire. (Juant à Schimper, ne pouvant se décid(^r à (piitter l'Alsace, il refusa la chaire de paléontologie qui lui était offerte au Muséum d'histoire naturelle de Paris et consentit, par contre, en 1872, à faire partie des cadres de l'Université allemande de Strasbourg, en qualité de professeur de géologie et de paléontologie. Il y eut pour collègue de zoologie 0. Schmidt, venu de l'Université de tiraz, et (pii mourut le 17 janvier 1880 sans avoir l^eaucoup manifesté d'intérêt au Musée. Cependant les événements de 1870-1871 avaient été néfastes pour le Musée. Le bâtiment avait jîeu souffert du siège," mais les collections n'avaient pu être mises en sûreté sans subir un désordre de longtemps irréparable. En outre, l'iVssociation strasbourgeoise des Amis de l'histoire naturelle s'était dis- soute, la j)lupart des bienfaiteurs du Musée avaient quitté LAI- SÉANCE DU 13 JAiNVlER 1920 11 sace, les dons et envois s'étaient réduits à presque rien, de sorte que Scbimper, pendant les dix dernières années de sa vie, se trouva, isolé et sans autres ressources que Tallocation annuelle de la ville, à la tète de collections à reclasser et susceptibles d'un faible accroissement. Il mourut le 20 mars 1880. Il avait pu au cours de sa carrière faire profiter le Musée de sa connaissance étendue des diverses branches de l'iiistoire naturelle. x\près lui, on prit le parti de faire deux parts des collections jusque-là réunies et de transporter les collections géologiques et paléont(jlogi(pies à côlé de celles de l'Institut de géologie et de paléontologie de l'Université, aux soins du pro- fesseur BelNECke, directeur de cet Institut, Le transfert s'opéra en 1881. Restées seules dans les locaux de F Académie, les col- lections de zoologie et d'ostéologic furent confiées à un profes- seur extraordinaire, M. Alexandre Goette ; mais ce dernier ne resta en fonctions à Stras])Ourg que jusqu'en 1882. Le Musée reçut alors un directeur particulier, sans rapport avec l'Université, le D'' L. Doderlein, venu du Japon, où il avait enseigné pendant plusieurs années et d'où il rapportait d'im- portantes séries d'animaux de fous les groupes. C'était un digne continuateur des hommes éminents qui s'étaient succédé avant le court intérim de M. (Joette, et h; Musée lui a du une nou- velle ère de prospérité. 'Zoologiste fort distingué, judicieuse- ment méthodi(]ue et extrêmement laborieux, M. Uodehleln a consacré avec ardeur la majeure partie de sa carrière à l'orga- nisation et à l'accroissement des collections, et, tout en produi- sant d'importants mémoires, il est parvenu à faire du Musée zoologique de Strasbourg l'un de ceux dont l'empire allemand s'enorgueillisait le plus. Dans une notice publiée en 1885, !VI. DodekleIlN a décrit la distribution et l'état (b*,s collections à cette époque dans 4es huit salles du Musée de l'Académie. Entre autres données inté- ressantes, il en faut retenir que, depuis 1851, grâce à l'activité de ses devanciers Lereboullet et Scuimper, le nombre des Mam- mifères s'était élevé de 1.000 à l.GOO et celui des Oiseaux de 3.580 à 9.500 ; et aussi que, dès 1860, une collection spéciale de la faune d'Alsace avait été commencée qui occupait mainte- nant, dans le bâtiment central, une partie de la grande salle du milieu. 12 SÉANCE DU 13 JANVIER 1920 Les crédits luunicijjaux alloués au Musée n'avaient pas subi une augmentation en rapport avec son développement. Ue 6.000 francs en 1838, ils étaient montés dans les années 1882 à 188i, par exemple, à 8.500 marks (à vrai dire, généralement un peu dépassés), en comptant le traitement du personnel, et leur progression dans les derniers temps du Musée de l'Âcadé- niie s'arrêta à 12.900 marks, dont un peu plus de la moitié, 6.700 marks, à l'article Traitements et rémunérations. La partie récente de l'histoire du Musée s'est écoulée dans l'Institut zoologique construit pour les besoins de l'Université allemande. Pour la troisième fois, ce qui restait du fonds de IIiîRMAiNN changea de local, avec toutes les acquisitions qui l'avaient grossi depuis près d'un siècle. Le déménagem,ent s'opéra eu 1893 et dura plusieurs mois, facilité par un petit chemin de fer à voie étroite établi à cet eifet entre la rue de l'Académie et le nouvel Institut. Cette année même, M. Dôderleln, privat-docent depuis 1887, succédait à Carrière, à l'Université, et prenait place ainsi à l'Institut zoologique en la double qualité de professeur extra- ordinaire et de conservateur du Musée zoologique de rUnirer- sité et (Je la Ville de Strasbourg. Des raisons administratives faisaient attribuer la direction du Musée à M. Guette, revenu de Rostock à la mort de Schmiut comme professeur ordinaire, et, à ce titre, désormais chargé de la direction générale de l'Institut ; mais c'est le jDrofesseur Doderleln qui eut le mérite d'installer le Musée tel que nous l'avons trouvé à la rentrée des troupes françaises à Strasbourg-, en 1918. Le Musée occupe la plus grande partie du vaste monument (ju'est l'Institut zoohjgique, à savoir : près de la moitié du sous- sol, où se trouvent le logement du coucierge, le magasiu d'em- ballage, les ateliers de taxidermie, de moulage, de menuiserie, les- dépôts de pièces à préparer, la réserve de verrerie, elc. ; presque autant du rez-de-chaussée surélevé, avec les labora- toires et les salles d'ostéologie des Vertébrés ovipares; enfin, eu totalité, les trois étages du bâtiment. Dans le projet primitif, le premier étage et le second étaient seuls destinés à l'exposition des collections ; mais, s'apercevant bientôt qu'ils seraient loin d'y suffire, on dut aménager après coup l'étage supérieur. Et, tout mis en place, beaucoup de collections commencent à se trouver à l'étroit. Leur richesse frappe tous les visiteurs ; le soin SÉANCE BU 13 lAWlER 1920 13 avec lequel elles sont étiquetées satisfait les spécialistes. Poiii' assurer leur mise en valeur, M. Doderlein a cherché le coiicours (lurahle ou passager d'une pléiade de zoologistes dont la coui- pélence s'est exercée à la détermination et au classement de certains groupes. Aussi, le nombre des étiquettes portant la mention « Type » ou « Original » ne manque-t-il pas d'appeler l'attention. C'est une tradition à Strasbourg que le matériel des Musées scientifiques fasse l'objet de publications ; elle remonte à l'époque, évoquée déjà par Lereboullet, oii des naturalistes distingués venaient de ditférents pays visiter les collections de Mek.viann et où les Mammifères et les Zoophytes fournissaient des modèles aux plancluïs de Schreber et d'IilsrEU. L'Université française de Strasbourg entreprend de conti- nuer l'histoire du Musée zoologique dans des coiulitions en apparence avantageuses, difficiles, en réalité, s'il s'agit d'en composer une page de luxe au milieu de la gêne où la guérite a plongé les peuples. Le désir anime ceux à qui il est confié d'enrichir encore le patrimoine constitué par une suite (h^ savants qui, indépendamment de leur origine, furent épris d'une même passion de la zoologie. Mais le crédit de 17.000 marks qui servait naguère à payer le personnel et à entretenir et accroître les collections est devenu à ce point insuffisant que la Ville, il faut bien le dire, devra prendre le parti de le tripler sous peine de laisser s'ouvrir une ère de décadence ». M. Trouessart s'excuse de son absence. M. BiGMON adresse un bon souvenir à ses collègues. M. J. Georgevitch adresse ses vœux à ses collègues et donne ([U(d([ues indications sur l'état de la Faculté des sciences de Belgrade dont il vient d'être nommé doyen. M. le ])résident lui en exprime les vives félicitations de tous. Il déplore que l'Uni- versité ait perdu sa riche bibliothèque, dont les Bulgares se sont emparés et qu'ils refusent de restituer. MM. Berlaînd et Salm remercient de leur admission. M. Ghatton remercie de son élection au Gonseil. Le Comité parlementaire d'action à l'étranger, 2i3, lioulevard Saint-Germain, annonce la prochaine apparition d'une nouvelle revue : « Teire et travail », destinée à favoriser le retour à la terre, et la constitution dune " Ligue des amis de la terre (ligue agraire) » pour laquelle il sollicite le patronage de la Société. H SÉANCE DU 13 .lANVlKH 1920 M. JouBiN adresse une circulaire sur les « Sections océnuom'n- phiques internationales », 11 communique aussi les procès-ver- Laux et accords signés à Madrid les 17-20 novembre 1919, au sujet de la « Commission internationale pour l'exploration scientifique de la Méditerranée ». M. AuBERTOT, préparateur de zoologie à la Faculté des sciences de Strasbourg, est présenté par MM. Chatton et Topsent. M. BARTin':LEMV, cbef de travaux à Tlnstitut zoologiqne d<' l'Université, 23, rue de Reims, à Strasbourg, est présenté par MM. Chatton et Topsent. M. Armand Iîillard, professeur à la l^'acnlté des sciences de Poitiers, est présenté par MM. Kabaud et Uol^ert. M. BouNOURE, maître de conférences de l)iologie générale à la Faculté des sciences de Strasbourg, est jirésenté par MM. Chatton et Topsent. M. Adolphe BuRR, conservateur-adjoint du Musée zoologKjne de l'Université et de la ville, 3, vue Winq)heling, à Stras])Ourg , est présenté par MM. (Chatton et Topsent. M. Paul Guégan, pharmacien-chimiste, 20, rue de Vaucelles, à Caen (Calvados), est présenté par MM. Petit et Secques. M. L.-F. Henneguy^ membre de l'Institut, professeur au Col- lège de France, 9, rue Thénard, à Paris (o'^), -est présenté par MM. Fauré-Fremiet et Rabaud. M. Hesse, maître de conférences à la Faculté des sciences de Rennes, est présenté par MM. Bordas et GauUery. M. Robert Lévy, agrégé, docteur ès-sciences, préparateur à la Faculté des sciences, 96, boulevard du Montparnasse, à Paris (14®), est présenté par MM. Caullery et Ral)aud. M. L. Mercier, professeur à la Faculté des sciences de Caen (Calvados), est présenté par MM. Caullery et Rabaud. M. Albert Pezard, professeur à l'école normale de Saint- Gloud, 77 bis, rue Michel-Ange, à Paris (16®), est présenté par MM. Caullery et Rabaud. M. Julien Salmon, docteur en médecine, docteur ès-sciences, professeur au lycée de Saint-Omer (Pas-de-Calais), est pré- senté par MM. Landrieu et Rabaud. M. Paul ScHERDLiN, conservatcur-adjoint du Musée zoolo- gique de l'Université et de la ville, 3, rue Daniel-Hirtz, à Stras- bourg', est présenté jjar MM. Chatton et Topsent, SÉANCE DU 13 JANVIKH 1920 15 M. Joau Vkr>'E, docteur on médociiio, liconcié rs-scicnccs, préparateur à la Faculté do médecine, 82, rue Bonaparte, à Paris (O*^), est présenté par MM. Mawas et Topsenl. M. Fauré-Fremiet rond compte en ces termes des travaux de la l^^édération française des Sociétés de sciences naturelles : « En décembre 1917, la Société zoologicpie de France pro- posait la constitution d'un groupement des Sociétés scientifi- ques et, le 4 février 1919, les délégués des Sociétés ayant répondu à un premier appel, se réunissaient et a23prouvaient le principe d'une union qui, dès ce jour, était moralement réa- lisée. Aj)rès un important travail de préparation effectué par des Commissions intersociétaires, une Assemlilée générale constitutive, réunie le 15 mai, consacrait officiellement la fon- dation do la l'édération française des Sociétés de sciences natu- relles. But. — Le Lut do cet organisme nouveau est do j)ormottre à tous les cliorcbcurs do col];il)oror au urand œuvre do réoriia- nisation scientili([uo déjà commencé par l'Académio dc^s sciences. La méthode de travail repose sur la colla])oration do nom- breuses Sociétés, plus ou moins spécialisées dans les brancbos diverses des sciences naturelles, colla])oration qui permet do réunir très rapidement toutes les personnes les plus com]»é- tentos pour l'étude d'une cpiestion déterminée. Travaux. — Pendant la première année, le travail de la Fédération a été consacré à des études techniques se rappor- tant à diverses questions d'intérêt scientifique général. Outre les statuts ih^ la Fédération, des Commissions intor- sociétaires x)\\i élaboré un programme complet d'organisation ])il)liographiquo pour les sciences naturelles; les statuts d'un Office central faunistique, capable de recueillir et de centra- liser des documents faunistiques ; et un projet de jmblicatiou d'une Faune de France. En même temps que la Fédération des Sociétés de sciences naturelles, uite Fédération nationale des Sociétés de chimie s'était constituée dune manière analogue. Dès le mois de décembre 1919, les Fédérations se sont associées pour exa- miner en commun la question des publications scientifiques qui rencontrent actuellement de si lourdes difficultés. Quelques 16 SÉANCE DU 13 JANVIER 1920 projois, dont la rénlisatioii permettrait do- résoudre ces diffi- cultés si graves pour la pensée française, soni dés luaiiiteiiaid à l'étude. La question bil)lioiiraplii(jue avail é^alenicnt préoccupé la Fédération des Sociétés de chimie et, à la fin de Tamiée der- nière, les Commissions intersociétaires se sont occupées d'uni- fier les programmes élaborés par les deux Fédérations. En même temps, un certain nombre de projets étaient présentés à l'Assemblée générale de la Fédération des Sociétés de sciences naturelles qui les approuvait : Constitution prochaine (V\mc CY)mmission intersociétaire pour étudier la création d'un Oilice central de botanique^ d'une Commission j^our l'étude du re])oi- sement, d'une autre encore pour l'étude des conditions écono- miques actuelles des Sociétés savantes ; enfin, le projet d"nn groupement des deux Fédérations et de quehpies Sociétés iso- lées, représentant la physique, Fastronomie et la géographie, en une (^confédération générale des Sociétés scientifiques était également adopté, et une pi'emièi»e réunion n eu lien dans ce but le jeudi 15 janvier 1920. L'année 1919 a donc été consacrée à des travaux d'organisa- tion et à des études. Résullats. — Quels pourront être les résultats de ce travail déjà considérable ? En ce qui concerne l'Office central faunisti(]ue, l'Académie des sciences a bien voulu l'honorer de deux subventions de 10.000 francs, qui lui permettent dès à présent de commencer les publications et les travaux. D'autre part, les études relatives aux questions de bibliogra- phie et de publication ont montré que tout projet repi'ésentail une mise de fonds extrêmement considérable. L'augmentation actuelle du coût de la vie rend également nécessaire un gros eiibrt financier, si l'on veut que l'activité des Sociétés scientifiques ne se ralentisse pas. Or, il est facile de prouver que la production scientifique est indispensable à la vie nationale. TJn rapport, qui sera transmis aux Confites nationaux de recherche, a été rédigé au nom des Fédérations. Il envisage les différents aspects de la recherche, c'est-à-dire : 1" la documentation indisj)ensable dès l'origine de toute recherche et supposant des périodiques bibliographiques capa- bles de remplacer les périodiques allemands ; SÉANGK DU 13 JA^VIKK 1920 17 2° le travail proprement dit, nécessitant des laboratoires bien organisés, tant au point de vue du personnel que du matériel; 3" la discussion des résultats qui est le fait des Sociétés scientifiques, lesquelles doivent être largement aidées et pro- tégées ; 4° enfin, la publication des résultats définitifs qui exige des périodiques scientifiques nombreux. Ces quatre points ont un intérêt national qu'il faut souli- gner. Intérêt national, car, de la recherche scientifique dépend en grande partie un plus grand développement de notre pro- duction industrielle et agricole, source de notre richesse ; intérêt national, car nos publications scientifiques et documen- tations sont un admirable moyen d'influence à l'étranger. 11 faut donc que l'Etat soutienne nos efforts et leur jaermette d'avoir un plein effet. Une action aura lieu prochainement auj)rès du parlement. Les programmes des Fédérations doivent donc être précisés. Ils doivent d'autre part, être présentés aux Comités nationaux actuellement constitués par les ALcadémies auprès desquels ces Fédérations sont largement représentées. Dès ce moment, qui est proche, les plus puissants moyens d'action seront réalisés et l'on peut fonder les plus grands espoirs sur cet effort général. » M. J. DE GuERiNE rapporte quelques exemples de jiiHage de collections par les Allemands, pillages opérés par ordre et suivant les indications de spécialistes, qui ont su choisir les spécimens de valeur. M. Petit signale et déplore la prochaine dispersion descollec- tibns importantes et de la riche bibliothèque de feu Aimé Bouvier. ' « M. le D'' J. Pellegrin signale que M. Boulengkr l'a aimable- ment informé que le Poisson de l'Uellé décrit par lui sous le nom de Barbus uei/ensù [Rev. zool. africaine, VllI, 2, 1919) est le même que le Barbus yrihinguensis Pellegrin {Bull. Soc. zool. France, 1919, p. 210). Les deux descriptions ont paru en même temps, mais le dernier nom bénéficie de quelques jours de priorité. Ce Barljeau se rencontrerait dans le Gril)iiigui et 18 SIÎA.NCE DU 13 JAiNVIEK 1920 rUellé. Le Barbus plenrophoJls Blgr., voisin, serait spécial au Congo 2)ro2:)renient dit. » Ouvrages offerts Delphy (J.). — Nouvelles obscrvalions sur les variations de faune [Bull. Mus. Paris, ï'èil, p. 40 1 465). Cauvet (Commandant û.) — Les mares à Silures de l'Algci'ie [Bull. Soc. Afriq Nord, Vil, 1915, p. 102 104). I A Vaulx (H. de). — L'intersexualité chez un Crusiacé Cladocère: Daphne Afkinsoni Baird {C IL Ac. Set., CLXIX, 1919, p. 97j. SUR LE TRANSPORT DES ŒUFS PAR LES IVIUSTELIDÉS PAR Xavier RASPAIL Dans la séance du 14 avril 191ÎI de lu Ligue française pow la protection des Oiseaux, M. Jules de Guerine cjui la présidait, a donné connaissance, à 2)ropos du transport des œufs par les Mustélidés, d'un article paru dans le Journal des Débats. L'au- teur raconte le cas d'une Hermine qui enlevait des œufs de Goélands dans une chambre située au haut d'un escalier, en tenant l'œuf entre sa gorge et ses deux pattes de devant; jjuis, pour arriver à le descendre, elle se laissait glisser sur le cou et le dos d'une marche à la suivante et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elle eût atteint le sol, après cpioi, elle emportait l'œuf à son nid. Il existe une lacune importante dans cette observation, c'est de connaître comment cette Hermine, dont la taille chez l'adulte est de 0 m. 30, après avoir amené à terre l'œ'uf cà l'aide d'un procédé vraiment ingénieux, parvenait ensuite à le porter jusqu'à son nid lequel, tout le donne à supposer, devait se trouver à une certaine distance. Or, s'il lui fallait continuera le tenir contre sa gorge avec ses deux j^attes de devant, elle ne SÉANCE l>L V'i JAiNVlKK iU20 19 pouvait 2)lus avancer avec ses pattes de derri-èrc, qu'en exécu- tant des bonds ou eu marchant à l'instar des bipèdes; mais pour se maintenir en équilibre dans cette position anormale, force lui aurait été de tenir le corps courbé et ramassé, afin de contrebalancer le poids de l'œuf. Bien des détails manquent également qui auraient demandé à être notés. X quelle espèce de Goélands appartenaient ces œufs ? Dans le genre Larus, les espèces sont nombreuses et le grand diamètre de leurs œufs s'échelonne de 0 m. 085 pour le Goéland bourgmestre à i) m. 040 pour le Goéland pygmée ; s'il s'était agid'œufs de cette dernière dimension, en admettant que rilerminc n'ait pu les prendre entre ses mâchoires, le petit dia- mètre étant de 0 m. 030, il lui aurait été facile de les tenir contre sa gorge à l'aide d'une de ses pattes de devant. Donc, pour recourir au procédé qu'elle avait employé, il fallait que l'œuf qu'elle avait à transporter fût d'un volume beaucoup plus fort et plus encombrant. D'autre part, comment ces œufs de Goélands se trouvaient-ils dans une chambre située au haut d'un escalier ? Avaient-ils été apportés là après avoir été recueillis dans les nids d'une colonie de ces Oiseaux, ou bien étaient-ils le produit de pontes faites par des Goélands tenus en captivité, ce qui à la rigueur pourrait être admis. Mais ce qui me rend perplexe, c'est ce fait d'une Hermine montant un esca- lier qui devait naturellement faire partie d'une habitation ; or, si l'Hermine s'introduit dans les granges, les poulaillers, les volières à la recherche d'une proie à capturer, je ne connais pas d'exemple seml)lable à celui rapporté dans l'observation d'Amérique. Pourtant, ce mode de transport d'un a^uf attribué à une Her- mine, se rapj)roche de celui que j'ai vu employer par un Ecu- reuil, dont la taille est eu rapport avec celle de l'Hermine. Grâce à un de ces hasards auxquels les naturalistes doivent souvent leurs plus intéressantes observations, je fus assez favo- risé pour découvrir quel était le ravisseur d'œufs de Pintade dont j'avais retrouvé de nombreuses coquilles dans un petit bois situé à peu de distance d'un parquet de ces Oiseaux. Par la trace des dents sur le pourtour de l'ouverture pratiquée dans l'œuf, j'avais été immédiatement fixé qu'il s'agissait d'un Mam- mifère et qu'on ne pouvait attribuer le larcin à la Pie, dont la hardiesse la pousse souvent à pénétrer dans les poulaillers et 20 SÉA^'CE DU 13 JANVIER 11)20 à s'emparer d'un œuf, qu'elle emporte au bout de son bec qu'elle y enfonce en écartant ses mandibules pour l'empêcher de glisser et de lui échapper, comme cela lui arrive avec des oeufs d'Oiseaux dont les coquilles moins résistantes cèdent sous la pression des mandil)ules. De bonne heure, un matin, au moment où je débouchais dans la cour des Pintades, j'aperçus un Ecureuil qui venait d'enlever un œuf qu'il emportait contre sa gorgje en l'y appuyant avec sa patte gauche sans que son agilité, qui en fait un halnle et si gracieux gynmasiarque, en fût diminuée ; il sauta sur le cha- peron du mur de clôture et gagna lestement les arbres où il ne dut pas tarder à gober l'œuf. J'avais déjà vu des Ecureuils, dont une patte de devant ou de derrière avait été brisée par un coup de fusil, continuera sauter d'arbre en arbre, n'hésitant pas, malgré leur blessure, à franchir d'un bond des intervalles de plusieurs mètres. A la suite de cette communicaticjn concernant le transport d'œufs par l'Hermine, M. le capitaine Buer, qui a chassé la Fouine au clair de lune avec un Chien halntué à lever et faire remiser cet animal, a trouvé souvent des coquilles d'œufs à côté de jeunes dans le nid placé parfois à 6 mètres de hauteur ; moi-même, j'ai trouvé ce nid établi dans un vieux Peuplier à 7 mètres et contenant deux jeunes. La question suivante a été posée et insérée au procès-verbal : « La Fouine emploie-t-elle, pour triompher des obstacles, le mode de transport de l'Hermine ; cela est encore à véri- fier ». Je puis répondre formellement par la négative, car la Fouine, dont la taille est autrement plus forte que celle de l'Hermine :0 m. 45 contre 0 m. 30, a une gueule suffisamment grande pour lui permettre de transporter très facilement des œufs de Poule, en les tenant fixés entre les maxillaires par les canines, dont les j)ointes pénètrent si légèrement dans l'épais- seur de la coquille qu'il faut apporter une certaine attention pour y apercevoir les petits trous qu'elles y font, semblables à ceux qu'on j)ra tiquerait avec une pointe d'épingle. L'o])servation incomplète du transport de l'œuf par l'Her- mine me fournit justement l'occasion de déterminer comment la Fouine transporte les œufs qu'elle trouve à enlever, ainsi que je viens de l'indiquer; de même, je montrerai comment SÉANCE l>U 13 JANVIER 1920 21 elle les dépose et les cache soifiiieuseiiieiit, un ;i un, sur le trajet qu'elle a à parcourir jus((u'à son refuge, ce qui doit avoir l'avantage de lui permettre d'eidever plus rapidement un amas d'œufs lorsqu'elle les découvre dans un coin de g-range où cer- taines Poules pondent de préférence à leur poulailler. J'ajou- terai des exemples qui montrent avec quelle lînesse elle évite les pièg-es qui lui sont tendus. Dans la propriété de mon père située à Cachan (Seine), les Fouines étaient nombreuses. Elles s'étaljlissaient dans les granges, les combles des bâtiments où elles pénétraient par les chatières, ainsi que sous les planchers du rez-de-chaussée^ grâce nux trous ménagés dans l'épaisseur des murs pour assu- rer l'aération, surtout sous h> salon. Certaines soirées d'été, je me postais sur le grand perron où j'avais poui' me masquer des vases en marbre gai-nis de plantes et, à la tombée de la nuit, il m'arrivait tout n coup de voir les deux trous placés à quatre mètres l'un de l'autre, ])rusquement occupés par deux têtes au museau allongé ({ui restaient immobiles souvent pen- dant une demi-heure, avant que l'un de ces animaux, d'une extrême méfiance, se décidât à sauter et n fuir avec une rapi- dité qui ne me permettait pas toujours de le tirer à temps. Le coup de fusil parti, la seconde tête avait disparu et il eût été inutile d'attendre la sortie de l'animal qui ne devait s'y décider que tard dans la nuit, A 200 mètres de l'habitation et en mitoyenneté du parc, se trouvait la ferme où les Fouines dévalisaient les œufs. Un jour, le hasard — toujours ce précieux hasard — me fit aperce- voir en passant le long d'une pelouse, un petit amas de mousse dont la disposition attira mou attention et j'y découvris, habi- lement caché dessous, un œuf de toute fraîcheur. Il était évi- dent que cet œuf avait été placé là par un animal avec l'inten- tion de venir le reprendre et cet animal ne pouvait être qu'une Fouine, vu qu'il n'y avait circulant dans le parc, en fait de Mam- mifères, que des Chats et des Lapins, auxquels on ne pouvait attribuer ces larcins d'œufs. Du reste, l'examen de la coquille me fit découvrir les petits trous provenant de la pression des canines. Je remis l'ai'uf en place en le recouvrant aussi bien que 2)ossible de inousse comnn' je l'avais trouvé. Le lendemain et les jours suivants, il y était toujours, par conséquent al)andonné par la Fouine qui avait reconnu que sa cachette avait été décou- 22 SÈA.NCK DU 13 JANVIER 1920 verte par la main deriiomme. A quelque temps de là, j'aper- çus un nouveau tas de mousse exactement semblable au pre- mier, cette fois je constatai la présence de l'œuf en écartant très légèrement la mousse avec une longue baguette que je ramassai à terre. Le lendemain je trouvai la place vide, l'œuf avait été enlevé dans la nuit. Les années suivantes, je trouvai un certain nond)re de ces dépôts d'œufs dans les mêmes condi- tions. A rextrôme linesse de l'odorat, qui permet à la Fouine de déceler la présence des pièges qu'on lui tend, elle joint une ruse étonnante," dont elle me donna un remarquable exemple dans un cas qui certainement se présentait à elle pour la pre- mière fois. Ayant trouvé sur la lisière d'une haute futaie, dont le sol était recouvert d'un épais tapis de Lierre, au pied d'un gros Tilleul, un œuf habilement caché sous les feuilles dans une cavité formée entre deux fortes racines dé^veloppées hors de terre, je n'hésitai pas à y tendre un piège, tellement la position était favorable, en le dissiuiulant le plus adroitement possible dans les feuilles de Lierre, de manière que pour pren- dre l'œuf l'animal ne pût pas l'atteindre sans poser la j)atte sur la palette. J'avais désinfecté le piège avec soin et je m'étais frotté les mains avec le jus des feuilles de Lierre broyées avec de la terre ; néanmoius je doutais de réussir. Aussi, lé lende- main matin, ma surprise fut-elle grande en voyant que l'œ-uf était enlevé sans que le piège eût été détendu, sans que rien eût été tant soit peu dérangé. Je voulus en avoir le cœur net et je me mis à examiner minutieusement l'écorce de rar])re où je découvris les traces révélatrices des ongles qui y étaient mar- quées ; je pus suivre ainsi le trajet que la Fouine avait par- couru pour atteindre l'œuf et l'emporter. Après avoir sauté der- rière l'arbre à 1 mètre de hauteur, elle avait contourné le tronc en descendant jusqu'à ce qu'elle ait pu saisir l'œuf, sans toucher terre, puis elle avait en remontant à l'ojjposé fait le même trajet formant une courbe, pour sauter à terre arrivée à son point de départ, ayant peut-être, dans son étroite cer- velle, l'intuition d'être plus maligne que celui qui lui avait tendu un piège, qu'elle avait si vite éventé et si habilement déjoué. Séance du t^7 janrier iO'^JO PRÉSIDENCE DE M. RABAUD, A'ICE-PRÉSIDE.NT j\IA[. AuBERTOT, Berthélemy, Rillard. Bounoure, Burr, Guégan, Henneciuy, Hesse, Ij<:vy, Mercier, Pezard, Salmon, Scherdlin et Verne, présentés à la précédente séance, sont élus membres. M. Paul Arné, licencié ès-sciences, 121, rue Judaïque, à Bor- deaux (Gironde), est présenté par MM. Pérez et Ral)aud. M.Alphonse Lavallée, licencié ès-sciences, 49, rue de Naples, à Paris (8''), est présenté par MM. Caullery etRabaud. M. le D"" Rochgn-Duvigneaud, oplithalmologiste de l'hôpital Laennec, 31, avenue Victor Hugo, à Paris (lô'"), est présenté par MM. Rabaud et Robert. M. Pellegrin annonce que M. J. Rorcea a été nommé minis- tre de rinstruction pul)lique de Roumanie, l.e secrétaire géné- ral ajoute que M. Rujor est président du sénat roumain. M. le président félicite vivement nos deux collègues. M. Billiard annonce qu'il présentera le dimanche 8 février, à l'Institut océanographique, devant la Société des naturalistes parisiens, de nombreux films cinématographiques dus à M. André Bayard. Des invitations seront très prochainement mises à la dispositions de nos collègues, au siège de la Société, M. Secoues propose qu'après entente avec le Conciliiim biblio- graphicum la Société publie des liches bibliographiques se rap- portant aux travaux parus dans ses publications. 11 propose la rédaction d'une brochure de propagande {Renvoyé au Conseil). MM. Bavay et Dautzenberg sont élus membres de la Commis- sion de vérification des comptes du trésorier. M. Anthony fait une communication sur la remontée secon- daire dés testicules chez les Cétacés et les Pinnipèdes. Ouvrages offerts Moui.ii (Léon). — La faune de la Grèce antique. .1. Les Mammifères (Chi- roptères et Insectivores) (^/t//. Soc. zool. France, XLIV, p. I22-I't3). In. — Les anciMres du Cheval. Origine et domestication (/?ec. m'CE DU 27 JANVIER 1920 NOTES SUR LA FAUNE IVIARINE DU BOULONNAIS I. SARCODICTYON CATENATUM E. FORBES ALCYONAIRE) PAR Charles PÉREZ La faune marine littorale du Boulonnais est bien connue dans son ensemble, grâce à l'existence des Stations zoologiques de Wimereux et du Portel. Des listes relatives à tel ou tel groupe ont été publiées par divers spécialistes, et A. Giard, qui avait activement fouillé tous les recoins de la côte, a récapitulé ces listes, en les enrichissant de ses multiples observations personnelles. Le catalogue général qu'il a publié (1899) donne déjà une physionomie très complète de l'ensemble de cette faune. Quelques additions ont cependant pu encore y être apportées, notamment par notre collègue M. le ^îi'ofesseur IIallez, directeur du laboratoire du Portel. Je me propose, sous le titre commun de ces « Notes » , de signaler à l'occasion les rencontres que j'aurai pu faire d'espèces nouvelles pour la région. I. Sarcodictyon (Rhizoxenia) CATENATUM E. Forbes Le Sarcodictyon catenatum est une jolie espèce d'Alcyonaire, dont les colonies se présentent sous forme d'un réseau, rouge carminé, de stolons ranieux, éventuellement anastomosés, et rampants sur le substratum ; de place en place des nodosités renflées correspondent à des polypes transparents, entièrement rétractiles (fig. 1). L'espèce a -été rencontrée pour la première fois par E. FoRBES, en 1845, au cours de dragages efiectués par 20-30 brasses de fond, à 1 mille 1/2 au large d'Armadale (Sound of Skye, côte W. de l'Ecosse) ; mais Forbes ne la signala, semlde-t-il, pas lui-même. La première description, avec figures, a été donnée deux ans plus tard par Johnstone, dans la 2<= édition de son Historij of British Zoophylcs (1847), sous le nom de Sarcodictyon catenatum E. Forbe^, sans aucune réfé- rence bibliographique indiquant une publication antérieure. 11 SÉANCE DU 27 JANVIER 1920 25 est probable que Forbes communiqua àJonNSTONE ses notes et ses dessins. C'est seulement dans des publications postérieures (1850-1853) qu'il précisa les diverses stations où il avait ren- contré son Alcyonaire, en 1815 puis en août 1850 au cours de nouveaux dragages exécutés dans la même région (parages de Skye). FoRBKS signala en particulier (1853), outre le type rouge, une forme jaune, qu'il considéra comme une espèce distincte, S. agglomération^ mais qui n'est bien vraisemblablement qu'une variété pigment aire. Peu d'années après (1858), Gosse a signalé le Sarcodlctyon sur la côte S. de l'Angleterre et plus récemment Herdmann a consacré à cette même espèce diverses publications et fait con- naître de nouvelles stations, dans les parages de l'île de Man (1883, 1886), Il a retrouvé également la variété jaune (1895). Comme on le voit, XeSarcodicti/on calenatum a été observé en des stations assez nombreuses, dans les eaux des Iles Britanni- ques. Mais sa distribution géographique est assurément beaucoup plus étendue. Il existe en eti'et dans le golfe de Naples, où sa présence a été signalée par une communication épistolaire de J.-x\. Thomson à R. Mùllek (1910) ; et ce dernier, comparant des préparations de spicules, a pu constater leur identité dans la forme de Naples et dans celle du Firth of Clyde (Ile de Skye). On peut aussi se demander avec Herdmann si le Ggmnos^arca hathi/bius de Saville Kent, trouvé sur les côtes de la péninsule Ibérique, ne doit pas tomber en synonymie avec notre espèce. Sur les côtes de France, le Sarcodictyon existe à Roscoff. P. Fischer a signalé incidemment (1888) que dans un dragage effectué à une vingtaine de mètres il avait recueilli, sur une valve de Lutraina el/iptica, un exenq^laire de cet Alcyonaire, qu'il n'avait jusque-là jamais rencontré sur les côtes de notre pays. L'objet de la présente note est de faire connaître la présence du Sarcodictgon sur la côte du Boulonnais, où elle n'a d'ailleurs, peut-on dire, rien de bien inattendu. Le 14 août 1912, au cours d'un dragage effectué au (^reux de Lobourg en face de Boulo- g"ne-sur-mer, par 53 mètres de fond, fut ramenée une belle colonie rouge, qui couvrait de ses stolons un cailloux anfrac- tueux de limonite, et, portée au laboratoire, cette colonie y fut conservée pendant un mois avant d'être fixée. Elle conserva d'abord constamment ses polypes rétractés, mais son aspect montrait bien qu'elle restait vivante ; et, en effet, au bout de 26 SÉANCK DU 27 JANVIER 1920 trois semaines, un certain nombre de polypes s'épanouirent sporadiquement (fîg-. 1). '^^I^^ Fiii. 1. — Portion de colonie de Sarcodictyon calenatum Forbes xl2. A gauclie un polype coiiiplètt nunt contracté. Ajoutons que divers auteurs, M. Sars, Hickson, Kiikenthal, ont élevé des doutes sur la légitimité du genre Sarcodictyon . Pour cette question de nomenclature je renverrai à la note critique do R. Mi'iLLER sur la synonymie du genre /^/a'cozle que la substance légèrement colorable par le bleu d'aniline est constituée par des fibrilles de soutien for- mant comme un axe élastique. (Juant aux myofdjrillcs, leur contraction inégale entraine un brusque mouvement de torsion de l'épistyle, l'amenant parfois à décrire un tour de spire et demi. L'élasticité du faisceau central suffit à ramener l'épistyle à sa forme primitive. En résumé, la structure de l'épistyle de .Se. terebellae est exactement l'inverse de la struc- ture du pédicule d'une Vorti- celle, car, dans ce dernier cas, l'endostvle est seul contractile et l'élément élastique est formé par des baguettes chitineuses sécrétées parlascopula et appar- tenant à l'enveloppe du pédicule. Au point de vue fonctionnel, par contre, ces deux organes agissent de manière s&mblable. 11 ne sem])le pas que cette espèce ait été décrite jusqu'ici ; M. DE Saint-Joseph a observé sur quelques ïérébelles le Rhab- doslijla sertularium S. Kent, qui est a])Solument distinct de cette espèce. Fh;. 3. — Division de 6c. terebel- lae. On voit les deux macronucléi encore reliés par un filament conneclif et les deux aiicronurléi. Séance ilti U) féorier ÎO'-JO PRÉSIDENCE DE M. RABALD, VICE-PRÉSIDEM. MM. Bezagu, Burr et Scherdlin remercient de leur admission. « M. le comte Delamarre ollV'e à la Société le tirage à part de deux articles parus dans le Bulletin de la Société nationale (F acclima talion, l'un sur l'influence des migrations et des intro- ductions accidentelles, dans lequel il parle, notamment, de l'acclimatation de certains Insectes comme les Teignes des Solanées (Phloi'imœa opevcidella Z.), le second sur la Surveil- lance des arrivages de Pommes de terre infestés j^ar la Teigne, avec trois ligures. M. Delamarre dépose également sur le ])ureau un exemplaire de Y Almanach de la Société des agriculteurs de France pour I9''20, dans lequel il a publié deux articles d'ento- mologie agricole, sur la Teigne des Pommes de terre et les Insectes de l'Asperge (ce dernier avec planche coloriée) et deux articles sur les Oiseaux de basse-cour ». MM. Arné, Lavallée et Rocho-Duvig.neaud, présentés à la der- nière séance, sont élus membres. M. Alessandro Brian, demeurant 5, corso Fircnze, à Gênes (Italie], est présenté par MM. Rabaud et Robert. M. Jean Delacour, demeurant 23, rue de Madrid, à Paris (8*^), et au château de Clères (Seine-Inférieure), est présenté par MM. de Guerne et Roule. M. Jakubisiak, licencié ès-sciences, 20 Ins, rue Censier, à Paris (S*"), est présenté par MM. Rabaud et Yandel. M. IvEiLiN, docteur ès-sciences, assistant à l'Université, Quick laboratory, New Muséum, à Caml^ridge (Angleterre), est pré- senté par MM. Caullery et Rabaud. M. Lesne, assistant au Muséum, 65, rue deBuffon, à Paris (5^), est présenté par MM. Berland et Rabaud. M. E. Roussel, sous-chef de bureau à la compagnie de l'Est, rue de Chaude fontaine, à Sainte-Menehould (Marne), est pré- senté par MM. Rabaud et Roule. M. Rabaud donne lecture de la circulaire de propagande qu'il a été chargé de rédiger par le Conseil. 32 SÉANCb: DU 10 FÉVHIKH 1920 <( Il propose ensuite ù la Société d'établir une coordination aussi étroite que possible entre ses membres grâce à une col- lal)oration dans la recberche scientifique. L'étude de bien des questions n'est pas à la portée des zoologistes, qui habitent ordinairement les grandes villes, et réciproquement ceux qui habitent au voisinage immédiat de la canij^agne ne sont pas toujours bien placés po-ur être- suffisamment renseignés sur l'état des connaissances à leur sujet. Il y a du reste des questions qui méritent la collaboration de tous. Telle est la dispersion géographique, en fonction des facteurs externes et l'étude connexe des migrations. Un plan d'études précis et court, dressé par les zoologistes compétents, pourrait être un guide utile pour les spécialistes qui étendraient volontiers leurs recherches dans cette direction. Le Bulletin enregistrerait leurs observations ». Une Commission est nommée à cet effet. Elle comprend MM. Germain, de Guerne, Joleaud, Petit, Rabaud, Roule, Vandel, avec mission de s'adjoindre tous ceux de nos col- lègues dont le concours leur paraîtrait utile. MM. Rabaud, Secques et Thouessart sont nommés membres de la commissioii du prix Louis Petit. A la suite de la communication de M. Vandel sur les faunes rélictes, M. de Guerine rappelle que cette hypothèse a été émise bien avant Zschokke notamment par MM. Loven et Sars. M. Neveu-Lemaire annonce son prochain départ pour une croi- sière dans les Antilles. Il partira de Lisbonne, touchera Madère, gagnera la Barbade ou la Martinique, traversera Cuba, passera en F'ioride et de là reviendra par New-York. 11 se met à la dis- position de ses collègues pour récolter des échantillons qui intéresseraient leurs études. Ouvrages offerts Aimanack de la Société des agriculteurs de France pour 1920, (XXX, 460 p.). Bergsoe (Vilh.). — Fra Mark og Skov. Billeder of Insekternes Liv. I ny Bearbejdelse ved C. Wesenberg Lund (Kjobenhavn og Krisliania, Gylden- daeske Boghandel, 1915, 2 vol. in-8°, 399 et 573 p.). Delamarre de Monchaux. — De l'influence des migrations et des intro- ductions accidentelles {Buil Soc. Acclim. France, 1919). 1d. — Surveillance des arrivages de Pommes de terre infestées par la Teigne (fOid.). Wesenbero-Lund (Dr. ('..). — Inscktlivet i Kerske Vande (Gjldendaeskc Boghandel, 1915, 527 p.) SÉANCE UU 10 FÉVRIER 1920 33 NOTE SUR LES LACERTA VIRIDIS DU CAUCASE PAU L.-A. LANTZ et 0. CYREN Noie présentée par M. Roule 11 était admis jusqu'ici que les Lézards verts si répandus dans presque toute la Caucasie appartenaient uniformément à la sous- espèce L. vinriis stnfjata EicUwald. Ayant eu l'occasion de les observer et de les récolter nous-mêmes en de nombreuses localités, et ayant en outre examiné une grande partie des L. viridis conservés au Musée du Caucase, nous avons pu nous convaincre de l'existence, en Caucasie, de deux formes parfai- tement distinctes. L'une d'elles est un Lézard de grande taille, qui rappelle beaucoup L. viridis major Blgr. , par son aspect général, la confor- mation de la tête, ses nombreuses plaques temporales, la raie dorsale claire du jeune, et quelques caractères de moindre importance. En d'autres points, notamment en ce qui concerne les dimensions de l'occipitale, les ventrales généralement dis- posées en six rangées, la coloration bleue de la gorge cbez le C? adulte, il ne diffère guère de la forme typique. C'est pour mettre en relief les rapports étroits reliant cette forme nou- velle, tant à major qu'à la forme typique, que nous lui avons donné le nom subspécifique de média ; elle possède néanmoins certains caractères qu'elle ne partage avec aucune des deux formes ci-dessus, et dont le plus saillant est le faible dévelop- pement des pores fémoraux. L'autre sous-espèce caucasienne, que nous considérons comme la strigata proprement dite, est au contraire relative- ment distante, par son aspect général surtout, du groupe naturel formé par L. viridis, major et média. Ce n'en sont guère que de très jeunes exemplaires qui pourraient à pre- mière vue, à cause de leur livrée identique, être confondus avec les jeunes de média. L. viridis strigata est extrêmement proche de L. viridis woosnami Blgr. et possède aussi certains traits de ressemblance avec L. agilis exigua Eiclivv. 3 3i SKAiNCE llU 10 FKVIUKK l'.)20 L'identification do L. virtdls sivUjalu, telle qnc nous la carac- térisons ici, avec Laccria strigata Eichw. demande, il est vrai, à être vcrilice. En effet, Eichwald indique comme lieu d'ori- gine de son type la cote orientale de la Caspienne, près de la ville (le Krasnovodsk (1). Or, aucun Lézard vert n'y a été retrouvé depuis, et certains auteurs ont considéré cette indica- tion comme erronée, à cause du caractère désertique de la région en question. La description détaillée et les figures don- nées plus tard par Eichwald dans « Fauna Caspio-Caucasia » (2), s'appliquent parfaitement l)ien à celle des deux formes cauca- siennes à la([uelle nous avons conservé le nom de strigata. C'est aussi dans cet ouvrage que se trouve la première men- tion de la strigata au Caucase (3), quoique l'auteur cite en pre- mière ligne comme habitat le littoral oriental et méridional de la Caspienne. Ce n'est évidemment que du matériel de ces der- nières régions qui pourra apporter à la question une solution définitive. En ce qui concerne la distribution géographique de nos deux formes en Caucasie, voici l'aperçu que nous sommes à môme de donner. L. viridis strigata est répandue principalement en Caucasie orientale et dans les parties attenantes de la Perse ; vers l'ouest, elle ne parait pas dépasser la ligne de partage des eaux entre le bassin de la mer Noire et celui de la Caspienne; nous ne l'avons point rencontrée sur la côte Pontique, où elle est remplacée, dans les lieux qui lui conviendraient, par L. agi/is r;xir/tia ; près de leur limite de répartition, il n'est pas rare de trouver des L. viridis strigata et des L. agilis exigua ensemble aux mêmes endroits, voire même habitant le même trou. L. viridis strigata se tient au bord des cours d'eau, des canaux d'irrigation, sur la lisière des forêts, dans les prés her- beux, autrement dit en des endroits plutôt humides ; elle al)onde généralement jDartout où on la trouve. L. viridis média, bien au contraire, est une fornie xérophile, habitant des lieux pierreux, bien ensoleillés, et souvent éloi- gnés de l'eau. Elle seml)le vivre isolément ; du moins n'en avons-nous jamais rencontré de nombreux exemplaires à un (1) Zoologia Sperialis, VHna, 1831. [t] P. 70, pi. X. fig. i-6. (3) .-V Kislovod-'k (Caucase N.) = L. quinquevUtata Mcnélr. SÉANCh; DU 10 FKVRIKR 19*20 35 seul et même endroit. L. viridis média parait être répandue dans l'ouest et le centre de l'Auticaucase ; les exemplaires que nous avons examinés proviennent de la vallée du Tchorokh, entre Batoum et Artvine, de Borjom, des environs de Tiflis, de diverses localités de la vallée de l'Araxe, et du Kourdistan persan, à l'ouest du lac dOurmiah. Chose singulière, nous avons retrouvé cette même forme à Novorossiisk, à la pointe nord-ouest du Caucase, et il ne paraît pas y avoir de conti- nuité entre sa présence en cet endroit et son aire principale de dispersion i\). Nous espérons que dans l'avenir les circonstances nous per- mettront de compléter ces données et de publier des descrip- tions détaillées des deux formes. En attendant nous énumérons ci-dessous les principaux caractères les distinguant tant l'une de l'autre que des autres sous-espèces de L. viridk. L. vîrîdîs média subsp. n. Lézard de taille intermé- diaire entre L. viridisviridis et L. viridis major. Tête forte chez le . o^, mo- yenne chez la 9 '■> nuiseau assez long- et effilé, surtout chez le (^ ; région massétéri- que fortement renflée chez le C? ; dans l'ensemble la tête rap- pelle celle de L. viridis major. Rostrale toujours bien en contact avec la narine, parfois même la bordant largement. Rangée de granules siipra- ci/iaires j)i\rfois complète, mais généralement plus ou moins réduite. L. viridis strigata Eichw. Lézard de taille en mo venue inférieure à L. viindis viridis. Télé moyenne dans les deux sexes ; museau moyen ou plu- tôt court et conique, surtout chez la 9 ; région massétéri- que médiocrement renflée ; dans l'ensemble la tête rap- pelle celle de L. agilis exigua. Rostrale en contact avec la narine en un point seulement, parfois même ne l'atteignant pas. Rangée de gramdes supraci- liaires rarement complète, presque toujours j)lus ou moins réduite. {[) Ce cas j)njsenlu bcaucou;» d'analogie avec celui do Tesludo ibera Pal!., qui fait défaut dans tout l'ouest de la Caucasie, sauf à Novorossiisk, où elle est coiu- munc. 3G SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1920 Occipitale petite, sensiblement plus courte que rinterpariétale ; beaucoup plus étroite que cette plaque chez le jeune, environ aussi large qu'elle chez l'adulte. Très souvent deux préocv- laires. Massétérigtœ généralement indistincte. Tytiipaniqup presque Temporales relativement pe- tites et nombreuses. ^me inframaxillaire absente ou mal définie. 17-:^/-23 gulaires (1) entre la suture des inframaxillaires et la plaque médiane du col- lier. Dorsales environ hexagona- les, très légèrement imbri- quées ; plus ou moins allon- gées et assez fortement caré- nées le long du milieu du dos ; s'élargissant progressivement, mais très modérément, vers les flancs. 44-5^-54 dorsales (l) en tra- vers du milieu du dos. V>/t//'rt/p.y disposéesen 6 , rare ■ ment 8 rangées longitudinales. Sous le tiers supérieur de la cuisse, entre les grandes pla- ques du bord interne et les j)ores fémoraux, généralement deux rangées de plaques moyennes et trois rangées de petites plaques. Généralement une seule pi'é- oculaire. Massétériqiie souvent dis- tincte ou bien définie. toujours bien définie. Temporales relativement grandes et j)eu noml)reuses. 5'"^ inframaxillaire presque toujours bien définie. ir)-/,9-22 gulaires (1) entre la suture des inframaxillaires et la plaque médiane du col- lier. Dorsales environ hexagona- les, légèrement imbriquées ; allongées et fortement caré- nées le long' du milieu du dos ; souvent un peu élargies sur les côtés du dos, puis plus petites sur les flancs, et enfin élargies à nouveau aux abords des ventrales. 37-^,M9 dorsales (1) en tra- vers du milieu du dos. Ventrales toujours en 6 ran- gées longitudinales. Sous le tiers supérieur de la cuisse, entre les grandes pla- ques du bord interne et les pores fémoraux, généralement une seule rangée de plaques moyennes et 3 ou 4 rangées de petites plaques. (1) Lo chifTro flu milieu inilif|uc, la iiioyfinne. SÉANCE lu; K) février 11)2(1 37 De chaque côté ll-^-^/z^-lG pores fémoraux (1), diminuant de grandeur de l'aine au jar- ret, qu'ils n'atteig-nent pas. De chaque côté 15-'^V/s-22 pores fémoraux (!), ne dimi- nuant pas de grandeur vers le jarret, qu'ils atteignent géné- ralement. Face supérieure du jeune d'un brun oli- vâtre foncé, avec cinq raies d'un blanc jau- nâtre ou jaune soufre, soit une raie le long du milieu du dos (raie dorsale), une paire de raies partant des plaques supraciliaires et longeant les côtés du dos (raies supraciliaires) et une paire de raies commençant au-dessous de l'œil et s'étendant le long des flancs (raies suboculaires). Chez Vatiulte les raies du jeune persistenf plus ou moins longtemps et surtout chez les 9 î c'est la raie dorsale qui s'etface en premier lieu, de sorte que certaines 9 9 l'es- semblent comme dessin à cel- les de L. viridis viridis. Le d' adulte et ha vieille 9 ^^^ por- tent plus trace de ces raies ; leur face supérieure est d'un vert émcraude très vif et fine- ment j)i([ueté de noir. Le pi- léus est orné de fines vermicu- lations noires, comme chez L. viridis major. La gorge et les flancs sont ])leu turquoise chez le cf et parfois aussi chez la vieille 9- '-«^^ f'»ce inférieure est d'un jaune plus ou moins intense, sans taches. Chez ['adulte, les raies du jeune persistent longtemps, et même ne disparaissent que rarement chez les 9 9- Ce sont les raies suboculaires qui ont le plus de tendance à s'ef- facer, tandis que la raie dor- sale est très persistante. La 9 adulte porte entre les raies d'assez grandes taches noires sur fond brunâtre, ou vert à l'avant, brunâtre à l'arrière, [.e çf adulte est vert vif à l'avant, brunâtre à l'arrière, avec de nombreuses petites taches noires irrégulières ; les raies sont généralement effa- cées. Le piléus ne porte pas de verni iculations noires. La gorge du cf est bleu verdAtre. La face inférieure est jaune verdàtre, sans taches. (I) Le (liinVo (lu milieu indiijuo la moyenne. 38 SÊANCK T)U 10 FI'^VUIEU 1 920 LES CLADOCÈRES INTERSEXUES ET LES RÉCENTES THÉORIES DU GYNANDROMORPHISIVIE PAR R. de LA VAULX Parmi les nombreuses théories qui s'efforcent de rendre compte delà genèse des individus gynandromorphes, les plus intéressantes semljlent être celle de V « élimination du chro- mosome » (Morgan) et celle de 1' « intersexualité » (Gold- scbmidt). Morgan explique aisément la disposition en mosaïque des caractères sexuels qu'il a observée chez ses Drosophiles en admettant qu'au cours d'une caryocinèse précoce ou tardive un chromosome X, iydispensable à la jnanifestation du sexe femelle, est éliminé La cellule ainsi privée de rhétérochro- mosome, n'ayant plus que la formule XO au lieu de XX^ évolue dans le sens mâle. Cette hypothèse a l'avantage de rendre compte de la formation des gynandromorphes bipartis aussi bien que des mosaïques les phis fines. Le fait que, lors de croisements entre variétés, les caractères supposés liés à la présence de l'hétérochroniose manquent sur toutes les régions manifestant le sexe mâle, est considéré par Morgan comme un argument décisif en faveur de son hypothèse. GoLDSCHMiDT (5) part d'un point de vue bien différent. Sans abandonner les symboles mendéliens il attribue aux « facteurs du sexe » assimilés à des enzymes : andrase et gynase, des valeurs quantitativement différentes dans les diverses races de Papillons qu'il étudie. Au cours d'hybridations la proportion des deux ferments, nécessaire à l'apparition d'individus sexués normaux, peut se trouver faussée et l'on aboutit à la formation à' intersexués. L'expérience confirmant la théorie, un croise- ment donné fournit toujours des individus présentant un certain degré d'intersexualité. (]es intersexués offrent d'ailleurs la dis- position en mosaïque caractéristique des gynandromorphes, mais, d'après Goldschmidt celle-ci suivrait une loi définie : L'ordre de fréquence de l'aiîparition de l'intersexualité sur un SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1020 £9 organe est riiiverso de Fordi-c de difrérenciatioii au cours du développement. Auti-iMuciit il'A : les organes cpii se niontreiit le plus fréquemnieul iutei'sexués (les antennes des Papillons) sont ceux qui se ditterencient le plus tard. Goldscumidt peut ainsi admettre que le « facteur sexuel » agit sur la totalité de l'individu mais qu'il y a au cours du développement un point critique [tuniuig -point) où le facteur dominé devient domi- nant. L'intersexualité est d'autant plus accentuée que l'appari- tion du point critique est plus précoce et cette précocité est elle-même fonction de la proportion d'andrase ou de gynasc que contient l'œuf. Après avoir rappelé que Woltereck a été amené à attribuer les variations du cycle des Gladocères à l'activation ou l'inhi- bition de ferments déterminant le sexe, Goldschjudt termine son dernier mémoire en espérant que ses propres idées pour- ront s'appliquer au cas des Gladocères intersexués. L'étude de 200 Daphnies gynandromorphes nous permet de conclure qu'il n'y a, chez ces animaux, aucun rapport entre Tordre de ditférenciation des organes et la fréquence de l'inter- sexualité. Ainsi les antennules, qui, les premières, permettent de reconnaître le sexe des jeunes Daphnies sont aussi les organes le plus fréquemment modifiés (I). Il est d'ailleurs impossible d'établir de règle absolue dans l'ordre de préfé- rence. Le gynandromorphe n° 191 ne manifeste son inter- sexualité que par le côté droit de la carapace, les antennules étant normales. Mais l'objection la plus forte vient de ce que c'est le cùlé où se trouve l'organe bien plus que sa nature qui, le plus souvent, détermine la préférence dans l'ordre des modifications inter- sexuelles. On ne peut cependant supposer qu'un côté s'est déve- loppé avant l'autre, aussi les gynandromorphes bipartis si fré- quents chez les Papillons sont-ils conq)lètement inexplicables par la théorie de Goldschmidt. Il y a plus. Pour s'appliquer ici, cette théorie exigerait qu'un (1) Si les deux antennules se niodifÎHient toujours les preniières, on pourrait admettre la loi de Goldschmidt en sup|iosant que les gynandromorphes provien- nent d'embryons inàles ayant fait retour à l'état teinelle (opinion de Kuitz), mais les exceptions fréquentes et l'habiluelio asymétrie des aberrations iutersoxuelles s'opposent à celte interprétation. La théorie de l'élimination du chromosome (Vïougan) exige au contraire (juo tout gynandromorphe vienne d'un embryon femelUi, 40 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1920 seul type de modification correspondît à un degré défini d'inter- sexualité, puisque celui-ci provient d'un changement de domi- nance survenant à un moment précis de l'ontogenèse. Or on observe couramment que plusieurs dispositions offrent des degrés d'intersexualité équivalents ; les particularités propres à un sexe n'étant pas réalisées au même degré sur un même organe. " Prenons comme exemple les pattes de la première paire. On peut, pour simplifier, les caractériser de la manière suivante dans les deux sexes : Chez le mâle : long fouet, crochet, soie comte à partie basale élargie. Chez la femelle : 1''' soie (fouet) courte^ pas de crochet, soie longue à partie basale étroite. A un certain moment du développement rembryon mâle pré- sente une disposition intermédiaire qui est : fouet court, cro- chet rudimentaire, soie assez longue. (Testraspect que devraient offrir les intersexués de degré moyen, et, effectivement, quel- ques-uns sont dans ce cas, mais on peut également ol)server beaucoup d'autres combinaisons, par exemple : fouet long, pas de crochet, soie courte à partie Ijasale élargie ou : fouet court, crochet, soie type cf , ou encore : fouet assez long, crochet très rudimentaire, soie type ç^. I/anteimule se prêterait à des remarques analogues. Doit-on conclure de cette absence de corrélation que Tinter- sexualité des Gladocères se manifeste par une mosaïque plus ou moins fine? Sans doute certains aspects relèvent d'une sem- blable interprétation. On rencontre fréquemment des anten- nules courbées dont la partie concave, lisse, peut être consi- dérée comme femelle, tandis que la région convexe manifeste sa nature niAle par son jilus grand développement, provoquant la courbure, et par des ornementations épineuses caractéristi- ques. Il est, d'ailleurs, probable que, même dans des cas de ce genre, il n'y a pas de mosaïque stricte : des parties morpholo- giquement différentes ne peuvent s'associer pour former un tout viable sans qu'il y ait interaction et modification réci- proque des tissus en contact. Il est donc difficile d'admettre avec Morgan que : « no inatter how large or how small a région may be, it is not interfered with by the aspiration of ifs neighbors » (9, p. 112). SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1920 41 D'ailleurs beaucoup de régious ne sont d'aucun sexe défini et manifestent un caractère nettement intersexuel : telles sont fréquemment les carapaces des Daphnies anormales. Mais ne peut-on, dans ce cas, supposer rexistence d'une fine mosaïque de cellules ? Cockayne a montré que la teinte intermédiaire des ailes de certains Papillons gynandromorplies était produite par un mélange très fin d'écaillés propres à chacun des deux sexes. f.e môme auteur fait remarquer que la structure syncytiale et la migration nucléaire que l'on observe dans Fœuf des Lépi- doptères permet de comprendre la genèse des mosaïques les plus fines. Il n'en saurait être de même chez les Cladocères où la segmentation se montre très régulière. Au surplus il faut abandonner l'idée de mosaïque lorsqu'il s'agit du métabolisme général, du comportement et même de la dimension du corps qui est généralement intermédiaire chez les intersexués ; en dépit des différences de taille entre mâles et femelles aucune distorsion n'a été ol)servée. Fiien que l'indépendance des parties ne soit pas absolue il faut noter que certaines régions montrent une autonomie remar- (pial)le : l'antennule mâle d'un gynandromorphe produisant des œufs régénère de la même façon que celle appartenant à un individu normal. La seule analyse morphologique force donc à reconnaître que les aberrations sexuelles des Cladocères ne sont explicables ni par les théories chromosomiques du gynandromorphisme (BûVERi, Morgan, Doncaster, etc.) ni par celle de l'intersexualité telle qu'elle est exposée par Goldschmidt. 11 faut donc chercher autre chose. Tant que le déterminisme du sexe des Cladocères demeurera obscur il sera impossible de donner une explication précise des faits (riiitersexualité, mais il nous semble qu'ils sont plus compréhensibles si l'on songe à ce qui a lieu dans la forma- tion des portées mixtes. Si les pontes sont, en effet, générale- ment homogènes il n'est pas rare d'en observer composées, en proportion variable, d'œufs mâles et d'œufs femelles. Dans ce cas il est évident qu'un môme germarium a pu produire, presque simultanément, des œufs partiiénogénétiques capables d'orien- ter leur développement vers l'un ou l'autre sexe. Il ne peut plus y avoir de' lien strict entre l'état physiologique de la mère et le sexe de sa progéniture : c'est une période de labilité. Si 42 SÉANCE DU 10 Fl'WHIKR 1920 Ton admet que dans certaines circonstances, dont le déterini- nisnie est à préciser, cette instabilité de l'œuf se maintient chez les hlastoméres au cours de Fontogcnèse on s'explique la for- mation des gynandromorphes et la variété des combinaisons qu'ils peuvent présenter. Des cellules de labilité dilierente pouvant être isolées dès les premières divisions, on conçoit que les deux côtés puissent se moditier l'un et l'autre muis à des degrés divers. Les faits semblent confirmer cette manière de voir. Au cours d'une série d'ol)servations faites sur une lignée nous avons exa- miné 103 portées. Parmi celles-ci 21 ne comprenaient pas de femelles ou (dans 3 cas) une femelle avec une majorité de mâles. En rapport avec cette orientation très nette vers la pro- duction de mâles, aucune trace d'intersexualité n'est constatée; pnr contre, des gynandromorphes ont été trouvés dans 4 por- tées mixtes (sur 5), où le sexe mâle n'étant pas prédomi- nant une certaine labilité dans le déterminisme sexuel était uianifeste. Les portées précédées, suivies ou encadrées par des éclosions de mâles comprennent très fréquemment des gynan- dromorphes. L'intersexualité n'est d'ailleurs pas nécessairement manifestée au môme degré sur chaque individu d'une môme portée. Les faits sendjlables signalés par I^antkl et m: SiiNéty et par notre collègue Chopaud chez les Phasmides parthénogénétiques relèvent dune interprétation analogue. Là encore on a constaté la concordance entre l'apparition des niâles et celle des gynan- dromorphes. Mais à quoi peut-on attribuer la persistance de la labilité sexuelle des cellules au cours du développement des Clado- cères intersexués ? Le phénomène n'ayant pu jusqu'ici ôtre obtenu expérimentalement il faut se borner aux hypothèses suggérées par l'observation. Dans la [)lnpart des cas il semble que l'on puisse mettre en cause le confinement. 11 est remar- quable que la grande majorité des individus aberrants signalés jusqu'ici ont été trouvés au cours d'élevages en laboratoire, alors que de nombreux zoologistes descripteurs, ayant pour des travaux de systémati(j[ue ou de faunistique examiné des mil- liers de Cladocères, n'en ont jamais mentionné. 11 faudrait incriminer soit la nourriture défectueuse, soit, plutc)t, l'intoxi- cation due à l'accunuilation des pi'oduits d'excrétion, soit môme Sf:ANCK DU 10 FEVRIER 1920 43 le trouble aj)portc par rexpérimoutation dans la succession sai- sonnière habituelle des cycles. Quelle que soit la cause de cette mutation, celle-ci est certai- nement héréditaire, mais l'instaljilité du détenuinisme sexuel ne se manifestant qu'aux époques oîi la reproduction est orien- tée vers la formation des mâles, il n'est pas possible d'établir de règle de proportionnalité comme (). Klttner avait tenté de le faire. En résumé, si l'irrégularité avec laquelle sont réparties les anomalies des Daphnies intersèxuées tend à rapprocher celles-ci des gynandromorphes, la fréquence des organes de caractère interuiédiaire permet d'adniettrcf avec Goldschmiut, un change- ment de dominance, pendant l'ontogenèse, mais limité à des régions plus ou moins étendues, sans corrélation stricte ni syn- chronisme. De plus les aberrations ne se présentent pas comme des accidents cellulaires quelconques, se produisant à l'impro- viste sur n'importe quel iiidivi(hi. Elles sont l'indice d'un état de labilité dans le déterminisme sexuel et l'animal atteint manifeste une jJrédisposition indéniable. Lorsqu'un organe est fortement transformé il est rare de ne pas constater une modi- fication, au moins légère, dans une autre région. Les intersexués chez lesquels le type mâle prédomine n'ont jamais d'ovaires normaux : sur des coupes on voit des œufs plus ou moins dégé- nérescents entourer des îlots de spermatozoïdes. L'examen des aberrations sexuelles rencontrées dans tous les groupes d'animaux montre que les hypothèses explicatives doivent se modifier pour s'adapter à chaque cas particulier. Il faut tenir compte de la précocité du déterminisme sexuel, de la présence ou de l'absence d'hormones, des modalités du déve- loppement, de la difFérenciation plus ou moins grande des tissus, des corrélations. En retour l'étude de l'intersexualité et du gynandrouiorphisme fournira une foule de documents utiles pour la connaissance de toutes ces particularités biologi- ques. INDEX eiBLlOGRAPHIQUE 1. FÎANTA (A M.''. — Sex inlei'gi'fides in a spccics of Cnislacca {Pr. Nat. Ac. Set., 4916, p". .578). 2. II). — Sex and sex inlergi'arlos in (lladocera {Ihi(L, 1018, p. 373). 3. Chop.xrd (L.). — Noie sur un individu liermaplirodile de Clonopsis gal-,„^t r<~7-^ lira {Bull. Soc. Zool. France, 1918, p. iG8). •U 10 FÉVRIER 102() qiics notes sur la température des sources du Jura. J'ai fait d'autre part un assez grand nombre d'observations personnelles. Je donnerai ici quelques exemples qui montreront dans quelles limites peuvent être comprises les températures des sources de la Ilaute-Ghaine. La température d une source alimentée par des réservoirs suffisamment importants est en général assez constante, et dépend essentiellement de l'aliitude à la({uelle est situé le système aquifère. La source du Mont dOr qui alimente Jougne est à 4°. La Fontaine-Froide, au Creu du Van (Suisse) à 4"7 (Magnln). Les sources de la chaîne Gros-Taureau-La Ronde- Chateleu ont 5" environ ; celle du Chasseron (Suisse) égale- ment. Les sources de Monpetot, de la Ferrière, de la vallée des Lavaux, la source du Doubs ont C". La Source-Bleue aune tem- pérature constante de 7°7 à 7"9 (Mà«nin). La source intermit- tente de Fontaine-Ronde a l'^o environ. Les sources de la plaine ' de Pontarlier sont comprises entre 8 et \0°. Enfin la résurgence de l'Orbe, alimentée 23ar le lac de Joux est à 10-11*'. Classification géologique des sources de la Haute-Chaîne A) Il n'y a pas, à proprement parler, dans la Haute-Chaîne de sources vraies, c'est-à-dire alimentées par une napi^e phréa- tique continue et homogène. Certaines sources jaillissant dans les débris glaciaires (jui remplissent la plaine de Pontarlier peuvent peut-être en partie rentrer dans cette catégorie. Quant aux sources, alimentées par des fissures fines des calcaires jurassiques, et que M. Four- îsiER (02) avait autrefois rangées parmi les sources vraies, elles se rattachent par toute une série d'intermédiaires aux exsur- gences ordinaires, et il est pratiquement impossible de les en distinguer. C'est ce que d'ailleurs M. Fourmer a bien voulu me confirmer dans une lettre x'écente. B) Les sources de ruissellement et de drainage sont celles qui naissent de la réunion des eaux sauvages coulant sur un sol imperméable, sans qu'il y ail de cavités ou de réservoirs pour les alimenter. Dans la Haute-Chaîne ces sources se rencontrent fréquemment dans les niveaux marneux de l'oxfordien et du glaciaire. D'un débit essentiellement variable, elles sont en général complètement à sec en dehors des périodes de pluie. 0) L'immense majorité 4es sources jurassiennes appartient à la catégorie des résurgences ou sources vauclusiennes ; c'est- SKANCK DU 10 FÉVRIER 1920 47 ù-(lire des sources eu rapport avec des cavités, des réservoirs, des cours d'eau souterraius ou des diaclascs creusés dans les calcaires fissurés. Originellement elles sont alimentées par des bassins fermés ou des lacs [résurf/cncps proprement dites ; ex. : s. de rOrbe, résurgence du lac de Joux ; s. de l'Areusc, résur- gence du lac des Tallières : s. du Lhaut, résurgence du lac du Lisseau), j^ar des pertes de rivières (s. de la Loue, résurgence des pertes du Doubs et du Drug"eon), par des entonnoirs ou enfin par de simples fissures du calcaire (exsurgences). Sans vouloir établir une opposition absolue entre les difi'é- rentes sortes de sources vauclusiennes, je distinguerai cepen- dant ; 1" Les (jramJt's résurr/aiccs dont la zone d'alimentation est souvent très éloignée du point de sortie et qui apparaissent d'une façon assez irrégulière dans les niveauxles plus divers (plus fréquemment cependant dans les couches du jurassique supérieur). Leur débitées! en général assez considérable. 2") Les exsurgencps à alimentation locale, h dél)it modeste et qui se rencontrent de façon très constante dans les mêmes niveaux tout le long de la chaîne. J'en distinguerai deux séries très importantes : a) Les sources que j'appellerai oxfordiennes^vç^nwani nais- sance au contact des couches inqaerméables de l'oxfordien (faciès argovien). Elles jalonnent de façon tout à fait nette les vallées creusées dans les «?vizc/«/M('/j" jurassiques. [i) Les sources que je dénommerai néocomienncs jaillissent au niveau des strates argileuses du néocomien (infracrétacé). On les rencontre de façon très régulière sur toutes les bordures des vallées ai/nclinales de la Haute-Ghaine. Par suite de la dis- symétrie et du renversement des plis sur le tlanc sud est et de leur atfaissement vers le nord-ouest, ces sources sont très sou- vent localisées sur la bordure sud-est des vallées synclinales. Les sources néocomiennes jjeuvent sourdre dans le glaciaire recouvrant l'int'racrétacé sans que pour cela leur nature en soit modifiée. Ciassiûcation zoologique des sources En pareille matière il ne peut être donné de classification absolue ; chaque source possède un faciès spécial qui la distin- gue de la voisin^ et' en fait une petite entité à part ; mais ces 48 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1920 ditï'érences sont souvent luiniiiies, difficiles à exprimer et il ne peut en être tenu compte ici. 11 ne s'agit que de donner une classification zoologique générale et de montrer comment elle se superpose à la classification géologique. Il n'y a presque rien à dire des deux premières catégories de sources ; les sources vraies n'existant pour ainsi dire pas dans notre région, les sources de ruissellement et de drainage renfermant, par suite de leur jjeu de constance, un nombre très réduit d'org-anismes (quelques larves de Neawra dans les ruisselets de nature oxfordienne ; et quelques très petits indi- vidus de Planaria alpina dans les ruisseaux glaciaires). 11 en est tout autrement des sources vauclusiennes qui con- tiennent presque toujours une faune riche et variée. 1) Les grandes résurgences (s. du Doubs, du Lhaut, de l'Orbe, de l'Areuse, etc.) ont un faciès caractéristique. Le délnt est considérable, le courant rapide et l'eau bouillonne au milieu de gros blocs de rochers tapissés des amas fucoïdes du Cinclidotus aquaticus Br. Sch. A part les larves d'Insectes (Perles,' Ephé- mérides, Trichoptères), les organismes, par suite de la force du courant, y sont plutôt rares. Planaria alpina se rencontre dans les endroits tranquilles en compagnie de quelques Acariens, parmi lesquels il faut citer Sperclion hrevirostris Koenike, qui, dans le Jura, parait tout à fait localisé dans les sources de cette nature. 2) Les sources oxfordiennes ont uu aspect bien différent. Les plus caractéristic|ues sourdent dans une vasque remplie d'une vase argileuse grisâtre, fine et homogène. 11 n'y a ni rochers, ni végétation, de telle sorte que seuls les limicoles peuvent s'y établir. C'est là que se rencontre toute une série d'Oligochètes fort intéressants : Rliyacodrilus fa/ci/ ormis Bretsch., Tubifex tuhifex Miill., Peloscolex velu tin us Grube, Stylodrilus herin- gianus Clap. Les animaux de ruisseaux pierreux (Planaires, Acariens, etc.) ou y font totalement défaut ou y sont fort rares. Dans d'autres cas les sources oxfordiennes, au lieu de naitre dans les argiles proprement dites, jaillissent dans les calcaires hydrauliques sus-jacents. Le faciès est alors un peu différent. Le substrat est formé par des rochers grisâtres, lisses, polis et non" recouverts de végétation. Les Oligochètes y manquent ; par contre les Gammarus peuvent s'y rencontrer ainsi que les larves de Ne/nura. L'hôte caracténstique est alors m\ SÉANCE DU 10 FliVKIER 1920 49 Acapieii, le Calori'jx sqn/nnosus Waltei' {Prolzid sqïunnosa Walt.), très répandu dans cette catégorie de sources et que je n'ai rencontré que de façon tout à fait exceptionnelle dans les eaux d'une autre nature. 3) Les sources néocomiennes [ I ) prennent naissance dans des roches jaunâtres, de nature luniachellique et remplies de nombreuses cavités. Le courant est en général peu rapide et la végétation abondante : Algues {Batrachospenniun en particu- lier). Mousses {Fontiiialis), divers l*hanérogames (Vcronica bcccahunrjn L., Potamogetôn (/ensti.s L., etc.). Ces conditions sont tout à fait favorables à rétablissement dune faune très riche : Planaires, Gordiens, Copépodes, Ostracodes, Gammarus, nombreux Acariens, larves d'Insectes très variés, etc., et enfin un Oligochète, qui ne vit pas dans la vase mais au milieu des Mousses, le Bijlhonomus lemani Grube, sur lequel j'aur^ii occa- sion de revenir. Comparaison entra la faune des sources et celle du fond des lacs Un fait qui ne peut manquer de frapper le naturaliste est de retrouver dans les sources un grand nombre de formes vivant dans les fonds lacustres. Cette analogie a été déjà signalée par Steinmann(07) ; mais il n'a pas pu la développer beaucoup ayant négligé l'étude des sources oxfordiennes et des Oligochètes qui fournissent à l'appui de la question des arguments de premier ordre. Bohnh.vuser (12) a retrouvé aussi dans les sources des environs de Bâle un grand nombre d'organismes des profon- deurs lacustres. Ce travail de comparaison nous est rendu facile par le fait (£ue la faune lacustre abyssale a fait l'objet d'un grand nombre de recherches, en Suisse en particuher (travaux anciens de FoREL et AsPER et plus récents de Zschokke, von Hofsten, Fehl- MAN, etc.). J'ai voulu me rendre compte de ihsu de ce milieu et j'ai efiectiié un certain nombre de dragages dans le lac de Saint- Point, situé en plein milieu de la région étudiée ici. J'y ai récolté en particulier presque tous les Oligochètes précédem- ment signalés dans les sources : Tiiblfex tubifex, Bythonomus (1) On peut y rallachet ((uolcjaes pelilos exsurgences dans le jurassique tjui abri- tent une faune assez analogue: 4 oO SKAÎSCK DU 10 FKVlilER 1920 lemnni, Stylodrilus /le/'ingianiis. Ces Vers ont été rencontrés également clans le fond de beaucoup de lacs suisses. Peloscolex velutimis qui halnte les profondeurs des lacs helvétiques n'a pas été trouvé à Saint-Point ; il semble remplacé par une forme voisine, le Peloscolex ferox. Rhyacodrihis falciformis trouvé par liRETSCnER dans les Alpes en un milieu qui rappelle celui où je l'ai observé dans le .lura, a été dragué par Piguet dans les grandes profondeurs du Léman. En dehors du groupe des Oiigochètes je signalerai encore une larve de Chironomide [Tani/larsus (Micropsectra) longimanus Kieti'er) qui habite d'une part dans la vase des ruisseaux froids de montagne, et d'autre part dans le limon du lac de Saint-Point par 20 mètres de profondeur (1). Cette ressemblance entre la faune des sourc<>s et celle du fond des lacs s'exjiliquerait, d'après Zschokke par l'hypothèse des reliquats glaciaires. Les organisnu^s en question auraient eu, pendant la période glaciaire, une très vaste répartition. Ils auraient été ensuite oljligés, par suite du réchaullement du climat, de se réfugier dans des milieux complètement isolés les uns des autres à l'heure actuelle : lacs alpins, grandes profondeurs des lacs de plaine, sources froides, grottes, etc. Je crois que, sans vouloir nier l'action des facteurs histo- riques, réelle dans certains cas, on peut se rendre compte de l'analogie présente en invoquant les seules causes actuelles. Les sources oxfordiennes en particulier offrent avec le fond des lacs une grande ressendilance au point de vue physique et étho- logique : tenq^érature basse et constante, sul)strat constitué par une vase fine et homogène, absence de courant violent. Il n'est peut-être pas nécessaire non plus d'avoir recours à l'hypothèse glaciaire pour expliquer la dissémination d'animaux qui comme les Oiigochètes et les Insectes possèdent des moyens de disper- sion très puissants. Le Tuhifex tublfex Miill. par exemple, est connu dans toute l'Europe, l'Amérique du Nord, et jusqu'en Nouvelle-Zélande. Peloscolex ferox a été signalé dans beau- (1) Dans un ordre ti'idces un pou diiïérent, je noterai la présence dans une source froide dos environs de Pontarlier d'une Hydre rouge vif qui rappelle beaucoup Vfftjdra rhœlicn Asper ou YHydva rubrn. Lewos. Ces formes qui s'aUa- client d(; préférence sur les pierres et non sur les plantas se rencontrent dans les lacs élevés de montagnes (Alpes Suisses, Caucase, Taira, Montagnes Rocheuses). Le pigment rouge développé dans ces races locales esl principalement dû à l'ac- tioq du froid comme l'ont démontré les expériences de Hertwk;. SEANCE DU 10 Fr.viui'.ii J 920 ;ii coup de pays d'Europe et nous sommes loin de eomiaître les limites de sa répartition. 11 en est de môme pour Slf/iodrihis herinfjiantis. Sexualité. — Mes observations sur la sexualité des Pla- naires ont été consignées dans la première partie de ce tra- vail. Je ferai ici quelques remarques sur les conditions de la sexualité chez les Oligochètes. On est frappé, à la lecture des auteurs de voir combien les données sur les périodes de ponte pour une même espèce diffèrent les unes des autres. La cause principale en est que les milieux explorés par les naturalistes sont de natures très diverses. J'ai constaté par moi-môme, -en particule r pour les Tnhificidae et les Lurii.hnculidae qu^une source abritait des individus en pleine maturité sexuelle, alors que dans un autre ruisseau tous les Vers étaient asexués, ou presque. Les- facteurs qui déterminent le développement ou la dégénérescence des organes génitaux est encore une des ques- tions les plus obscures de la biologie des Oligocliètes. Je don- nerai ici quelques observations se rapportant à Tiihifex tuhi- fex.Gi c{\\\ pourront peut-être incitera quelques recherches expérimentales. Tous les Tuhifex fnhifex récoltés dans les sources de Pontar- lier (les observations dans cette région ont été fiaites de août à octobre) étaient en général en pleine maturité sexuelle. A.U contraire dans des ruisseaux à eau plus ou moins stagnante et par suite relativement chaude les individus grouillaient parfois en grande abondance, mais étaient tous dépourvus d'organes génitaux. Ces observations concordent avec celles que j'ai effectuées dans la région parisienne. J'ai suivi pendant plusieurs années l'état des Tuhifex tuhifpx dans un petit ruisseau situé à Saint-Gratien (Seine-et-Oise) et dont le ré.gime thermique est très variable dans le cours de l'année. En été les individus sont complètement asexués ; en octobre-novembre les organes cf commencent à se développer ; la ponte a lieu de décemljre à février ; puis il y a dégénérescence des organes génitaux (1). 11 semble donc que la' température possède une influence mani- feste sur la croissance ou la dégénérescence des parties sexuelles des Oligochètes. (1) Vedjdovskv, en Bohôiiio, donne comme période de poule pour Tubifcc tuhi- fex, le plein été, de juin h août. Mais quelle est la nature des ruisseaux où ont été faites ces observations '.* L'auteur ne le dit pas. o2 SKAiNCE ULl lO FÉVUIKU 1920 Lista des organismes observés Cœlentérés. — Hi/dra^ sp. Cette Hydre d'un rouge vif se rapproche, couime je l'ai nieiitioniié plus haut de VH. rluelica Aspei% ou de VH. rnbra Lewes. Je l'ai rencontrée dans une source située dans le champ de tir de Pontariier (commune d'Houtaud). Turbellariés. — Je n'ai rien à ajouter à ce qui a été dit dans ma première note. Planaria alpina et Polijcelis cornula sont les deux hôtes ha])ituels de nos sources et ruisseaux, mais la première espèce est de beaucoup la plus répandue. Nématodes. — Mermis. Un exemplaire 9 ^^ Meiinls a été - dragué dans le fond du lac de Saint-Point par 15 mètres de profondeur. Cet individu est encore pourvu d'une petite corne caudale indiquant c[u'il s'agit dune forme larvaire, sortie pro- l)ablement depuis peu des larves de Tanijpiis ou de Chironomus ramassées avec lui. Je n'ai pu rattacher exactement cet exem- plaire à aucune des 17 espèces de Mertnithidai décrites par Daday (11) du fond des lacs suisses. Gordius. — Les Gordius sont communs dans toutes les sources froides de la montagne, où ils forment parfois des écheveaux assez considérables. Ils peuvent être entraînés de là dans les rivières et j'en ai fréquemment trouvés dans le Doubs à Pon- tariier. Tous les individus rencontrés appartiennent à l'es^îèce Gordius aquaticiis L. (1). Oligochètes. — Je tiens ici à exprimer toute ma gratitude à M. le D"" PiGUET (Neuchatel) qui, avec une extrême obligeance m'a donné les plus utiles conseils suggérés par la profonde connaissance qu'il possède de ce groupe difficile, et qui a bien voulu vérifier mes diagnoses dans phisieurs cas douteux. Je me suis servi très utilement de l'excellent petit ouvrage qu'il a publié en collaboration avec le Dr. K. Brktschkr sur les Oligochètes de la Suisse (13). Naididae. — Pavanais uncinata Ocrsted. Dans le lac de Saint-Point, par 15 mètres de profondeur. Semble faire défaut dans les régions plus profondes. Tous les individus observés (1) Gordius aquadcus L. tel quo l'a défini Villot, et équivalent au G. V/lloli de RosA et de Camerano. Les vieilles formes chiliniséeF, qui sont assez fréquentes, constituent ce qu'autrefois Schneider avait désigné sous le nom de G. impressus et ViLLOT sous celui de G suOaerolatus. SÉANCK DU 10 FÉVRIKR 1920 53 (sept.-oct.) étaient asexués et présentaient un Ixjurgeonncnient très actif. Tuhificidae. — Rhi/ncndrilus falciformis Bretscher (Ih/odrilus filiformis Ditlevsen. — Taiipodrllns. lemani Michaelsen). Cette espèce bien caractéristique a été trouvée dans un petit suinte- ment oxfordien situé près du hauieau de Montpetot. Elle a été rencontrée dans les Alpes Suisses par Bretscher dans un milieu analogue. Pigueï l'a draguée dans les profondeurs du Léman. Elle est connue également au Danemark et en AUc- maene. Tubifex tuhifex MûUer. Espèce très commune : dans beau- coup de sources oxfordiennes ; dans la vase du Dou])S et du lac de Saint-Point ; les observations sur les conditions de la sexua- lité chez cette espèce ont été rapportées pliis haut. Tubifex {Psammonjcte.s) harbatus Grube. — Dans la vase du Doubs à Pontarlier ; dans le fond du lac de Saint-Point de 15 à 40 mètres de profondeur (en pleine maturité sexuelle en sep.-oct.). Jamais trouvé dans les sources. Iltjodrilus bedoti Piguet. ,1'ai trouvé dans le fond du lac de Saint-Point par Ir mètres de profondeur quehjucs individus res honoraires ; mais je ne me sens pas un étranger au milieu de vous. Dans son discours de l'an dernier, mon distingaé prédéces- seur vous parlait de la place qui revient aux gens du Nord dans la composition de notre Société et de la part qu'ils ont prise à ses travaux. Qu'il me soit permis de vous dire que, par l'ori- gine, je puis me compter de ce nombre, ma famille étant de C v/V ^^>-V4.^^t^ SÉANCE DU 24 FÉVK1F]R 1020 30 l'ancienne province du lininant, une limite tout artificielle séparant aujoiird'hni les lienx de naissance de mon père et de ma mère, Dour en Beliiicjue, à quelques kilomètres de la fron- tière française, et Valenciennes. Et puis, je ne dois pas oul>lier l'accueil reçu ici-mènie il y a 43 ans, au début de ma vie scieu- tifi([ue, car c'est la Société zoologique de France qui a publié mes premiers essais. Je me réjouis à la pensée que les deux amis qui me présen- tèrent à la Société en 1877, le docteur Alplionse Dubois et Fer- nand Lataste, bien que beaucoup plus âgés que moi, sont tou- jours là et en excellente santé. (Ju'ils me permettent de leur exprimer d'ici toute ma gratitude pour l'aide et l'encourage- ment qu'ils voulurent bien accorder alors à un jeune homme plein d'enthousiasme mais si inexpérimenté. Je vous surprendrai en vous apprenant que notre vénérable collègue, Alphonse Dudois, octogénaire aujourd'hui, a passé ces longues et terribles aum'^es de guerre sur la limite de la Belgique non envahie, à deux pas de la ligne de feu. Installé dans sa villa de Coxyde-Dunes au début des hostilités, il a eu le courage d'y rester, lui et sa conqiagne dévouée, malgré les obus qui éclataient souvent près de sa demeure ; et il y est tou- jours, -entouré de ruines, mais, chose merveilleuse, sa villa intacte. C'est à Dubois que je dois d'avoir pu m'initier à l'herpétologie et à l'ichthyologie systématiques à un âge auquel on n'a pas, d'habitude, accès à de gran^' SÉANCK DU 2i FÉVRIKR 1920 suis beaucoup servi pour mes travaux ; enfin, par un acte de libéralité que je suis fier d'attribuer à l'amitié qui nous a tou- jours unis, Lataste vient d'en faire don au British Museuui. C'est le résultat, hélas, dun bien reg'rettable abandon de l'herpétologie par un maître qui fut pendant quelques années un de ses représentants les plus autorisés. Ces années cori'es- pondent aux premières de notre Société. Par son enthousiasme et par son iiifluenee personnelle, Lataste avait groupé autour de lui une petite phalange de dis- ciples dont les communications, jointes aux siennes, occupaient une place considérable dans nos Bulletins. Lataste parti, les autres enlevés par la mort ou les déplacements, l'herpétologie a été un peu trop négligée depuis à la Société zoologique. Puisse une ère nouvelle s'ouvrir bientôt. Malheureusement, les herpétologistes sont rares, en P^rance comme ailleurs. N'est-il pas possible d'en enrôler de nouveaux? A l'époque dont je vous parlais, Lataste nourrissait l'espoir de publier une Faune herpétologique de la France, mais ce projet n'eut pas de suite. C'est pourtant un travail qui devra se faire. Comment s'y prendre pour le réaliser? Il ne s'agit pas de se borner à produire un ouvrage dans le genre de celui de Fatio sur les Reptiles de la Suisse, excel- lent sans aucun doute pour l'époque de sa pu])lication, le meilleur que nous possédions encore, et qui a rendu de grands services pour toute l'Europe centrale. Il faut quelque chose de pUis approfomU, de plus précis, les espèces doivent être décri- tes sur un ])ien plus grand nombre d'échantillons, qui auront été examinés minutieusement au point de vue de la variation des proportions, de l'écaillure et de ses caractères numériques s'il y a lieu, de la coloration. Pour cela il est nécessaire de ras- sendjler des matériaux très considérables, beaucoup plus nom- breux ({ue ne les possède le British Muséum, où la France est cependant mieux représentée, sous ce rapport, que dans n'im- porte quelle autre collection, et il faut que les localités, l'alti- tude en pays de montagne, la nature du sol, soient soigneuse- juent notées. Engageons donc les amateurs d'histoire naturelle, zoologistes et botanistes, à profiter des rencontres qu'ils pour- raient faire dans leurs courses et à déjjoser leurs captures dans les Musées locaux. Ceux-ci pèchent généralement par la pénu- rie d'échantillons de la faune régionale ; cjuand on visite un SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1920 01 musée de province, ou est le plus souvent désappointé de ne trouver, au milieu d'une foule d'exotiques sans grand intérêt, que de rares représentants des Reptiles et Batraciens du pays, fréquemment sans indicationprécise de la localité, pour ne rien dire des erreurs de détermination. Faisons appel aux organisa- teurs de ces petits Musées pour qu'ils consentent à remédier à cet état de choses : que les espèces communes y soient bien représentées, de tous les points de la région, sinon dans les vitrines au moins en magasin, afin qu'un spécialiste en tournée trouve à se documenter ; et cela peut être réalisé à peu de frais. Je sais qu'on se figure que nos RejDtiles et Batraciens sont bien connus. Certes, il n'est guère probable (|u'on découvre encore des espèces nouvelles ; mais il s'agit de ndeux com- prendre la distribution et la variation des formes représentées en France. Tant d'amateurs ne demanderaient pas mieux que de recueillir ces bétes s'ils pensaient faire en cela œuvre utile. VAii bien, qu'ils saclient que tout en ajoutant à l'agrément de leurs excursions par le plaisir d'une chasse d'un genre à part, ils rendront service à la science ; et si leur goût et leurs loisirs leur permettent de s'initier en nuMne tenijjs un peu à l'étude de ces animaux et de leurs mœurs si variées, ils me seront peut-être reconnaissants de leur avoir indiqué cette voie. Car c'est une erreur de croire que ces animaux ont été suffisamment récoltés et étudiés : la distribution de beaucoup d'entre eux ne peut pas encore être fixée. Citons surtout nos quelques Lézards et Tritons, nos races du Rana eacideiita et du Eijla arborea^ nos deux Pélobates, nos trois Grenouilles rousses — je dis trois car le Rana arvalis vient s'ajouter avec le retour de rx\lsace à la Patrie. De la part damateurs inexpérimentés il y aura souvent des déterminations erronées, mais peu importe si les échantil- lons sont conservés pour la vérification : aucun renseignement n'a de valeur s'il n'est accompagné d'un échantillon faisant preuve. Quand le moment sera venu pour l'élaboration des matériaux ainsi accumulés, que de sujets intéressants il y aura à traiter : les variations de la livrée de la SalamaïKlre par rap- port à la distribution et à la nature du sol, les caractères dis- tinctifs de nos trois Vipères et surtout le passage graduel entre les formes extrêmes du Vipera aspis, à suivre depuis le bassin (i2 SÉANCE DU 2i FlhHIKH 11)20 de la Loire jusqu'aux Pyrénées, les variations de Técaillure et du dessin de la robe cliez tous nos Lézards, etc. Enfin, les mœurs offrent encore tant de problèmes dignes (rattention : la reproduction de deux singuliers Urodèles, le SpelerpcH fusctis des Alpes-Maritimes et le Molge [Euproctus] aspera des Pyrénées, la néoténie cbez les Tritons, les condi- tions dans lesquelles se produisent les hybrides de nos Tritons et de nos Vipères, l'accouplement autumnal chez les Ophidiens, tout ce qui concerne Téthologie du très rare et remarquable Vipera Ur.sinii ; sans compter bien des surprises en réserve pour celui qui sait observer. Non, tout cela est loin d'être éj)uisé. Les observateurs ne devraient pas manquer pour uii sujet où le Français a toujours excellé. Rappelons les admirables travaux de Jean-Jacques Coste, d'Arthur de i.Tsle, de Frédéric Guitel, de Raymond Rollinat. pour ne citer que parmi les contempo- rains relevant de ma spécialité. RollIiNAT est heureusement tou- jours parmi nous : que le rétablissement de sa santé nous per- mette d'espérer encore beaucoup de lui. Ne pensez pas que je vous ramène à 40 ans en arrière par ce plaidoyer en faveur d'une œuvre qu'on comptait voir s'accom- plir alors. Il s'agit delà faire avec des idées nouvelles, tâchons dès à présent d'en préparer la réalisation avec tous les déve- loppements qu'elle comporte, afin de fournir une base sérieuse à cette partie de la Faune de la France dont la Fédération française des Sociétés de sciences naturelles médite la pu])li- cation. Pour ma part, je serai heureux de contribuera cette pré- paration sous les auspices de la Société zoologique. Après avoir été un peu méprisée en certains milieux savants, la systématique reprend en faveur : on sent l'impor- tance qu'elle présente pour aider à la solution des problèmes qui agitent toujours l'esprit des biologistes ; le mendélisme, le nmtationnismè, les recherches sur l'hérédité et sur l'hybridité, poursuivies avec tant d'activité en ce moment, la lutte contre les infîmes ennemis de l'homme, tout cela exige une connais- sance api)rofon(he des espèces et de leurs variations et dans bien des groupes l'étude en est encore fort imparfaite. Gomme l'a dit Alfred Giabd, « l'observation consciencieuse de faits en apparence futiles dans leur extrême minutie peut éveiller chez un esprit sagace des cx)nceptions d'une haute portée philoso- phique Les recherches de zoologie et ert. Conformément à l'article li des statuts, M. Vignal rend compte de sa gestion pendant l'année 1919 et remercie 70 SjfANCE DU 24 FÉMllliR 1920 M. Magnin pour l'aide précieuse qu'il lui doune dans l'établis- sement des comptes de la Société. M. Bavay, rapporteur de la Commission de vérification des comptes, adresse le rapport suivant ; « Messieurs; Chargés par vous de vérifier les comptes de notre trésorier, nous avons procédé à cette opération le 13 février. Nous avons trouvé ces comptes exacts et en bon ordre. Les dépenses de 1919 s'élèvent à . . . . 9.684 fr. 75 Les recettes à 8.190 fr. 90 soit une différence en moins de 1.493 fr. 83 Gomme vous le vovez nous sommes en déficit. Notre solde disponible rpii, au 1"" janvier 1919 était de 3.201 fr. 83, ne s'élevait au 31 décembre dernier qu'à 1.708 fr. M. le trésorier vous dira la raison ou mieux les raisons de ce déficit, il vous en dira aussi les conséquences, que nous trouvons graves. 11 faut absolument parer à ces mauvaises conditions ; nous ne croyons pas que la Société jjuisse vivre sans produire et la publication des mémoires de ses membres est sa production la plus manifeste... Remerciements au trésorier. » Les conclusions de ce rapport sont unanimement approu- vées. M. Trouessart, rapporteur'de la Commission pour rattri])U- tion du prix Petit donne lecture du rapport suivant : « Dès sa première jeunesse M. Jean Dklacour a montré un goût passionné et très éclairé pour lornithologie. Dans sa pro- priété de Villers-Hretonneux il avait réuni une collection d'Oi- seaux exotiques, choisis avec soin et comprenant plus de ■400 espèces, qu'il mit socs les yeux du public à l'exposition du Jardin d'acclimatation du bois de Boulogne, en juillet 1914. Cet exhibition fit l'admiration de tous les connaisseurs par la rareté et la fraîcheur des spécimens, l'exactitude des détermi- nations spécifiques, la gaieté et la vivacité de tous les représcn- SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1920 71 tants de cette faune des pays iiitertropicaux, témoignant des soins assidus et intelligents dont leur présentateur les entou- rait. Moins d'un mois après, la guerre éclatait. Mobilisé, comme tous les jeunes gens de son âge, M. Delacour dut partir pour le front, abandonnant son jardin zoologique à tous les hasards de la guerre. La France fut envahie, et par deux fois, la maison d'habitation de Delacour se trouva sur la ligne du feu. Les obus allemands, la prenant pour point de mire en raison de son iso- lement, dévastèrent et bouleversèrent son parc, et tous ses Oiseaux périrent misérablement. Ce désastre, loin de décourager M. Delacour, fut pour lui un stimulant. Dès la fin de la guerre, il s'occupa d'installer un nouveau jardin zoologique dans le parc du château de Clères (Seine-Inférieure) qui remplace Villers-Bretonneux pour lui et sa famille comme maison dliabitation. Pour augmenter le nond)re de ses pensionnaires ailés, M. Delacour s'est associé au Jardin zoologique de Londres, ce qui lui permet d'acquérir une partie des Oiseaux exotiques que les importateurs d'animaux vivants et les bateaux de commerce remontant la Tamise, viennent offrir périodiquement à ce grand établissement. M. Delacour a voulu faire mieux encore. La Société d'acclima- tation vient de fonder un Journal d'ornithologie, illustré avec luxe, intitulé V Oiseau, dont il est le directeur et pour lequel il ne recule devant aucune dépense, désirant que ce nouvel organe soit digne de ligurer au premier rang des publications de même nature éditées à l'étranger. Votre Commission vous propose de décerner à M. Jean Dela- cour, la médaille de vermeil que la libéralité de M. Petit aîné met à la disposition de la Société zoologique de France, comme un témoignage de haute estime et de gratitude pour son dévoue- ment à la science. » Les conclusions de ce rapport sont unanimement approu- vées ; M. J. Delacour est proclamé lauréat du prix L. Petit. Sur une demande signée de MM. Billlvrd, Caullery, Ghopard, Delphy, Dollfus, de Guernk, Magnin, Raraud, Uûrert, Semichon, Toi'SENT, ViGNAL, sont présentés comme mendjres lionoraires : 72 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1920 MM. Hallez, JuLiN et Raillikt. M. dk Guerne fait un rapport verbal sur la candidature de M. Hallez, M. Brumpt sur celle de M. Rail- LiET et M. Raraud sur celle de M. Julln. Les conclusions de ces rapports sont adoptées à l'unanimité et MM. Hallez, Juljn et Railliet sont élus membres bonoraires. M. Jultn adresse quel- ques paroles de remerciement. « Le grand honneur que vous venez de me conférer, dit-il, est Tapprobation de la façon dont j'ai compris mon devoir patriotique pendant La i^uerre, en res- tant à mon poste de conibat. » Le Secrétaire général fait part des récentes décisions du Conseil nécessitées par la situation financière de la Société : il a été décidé de supprimer tem23Grairement, à partir du 1"'' jan- vier 1920, les tirés à part gratuits. Chaque auteur ne pourra publier par an dans le Bnlletin que la valeur de 2 feuilles (32 pages), l'excédent étant, dans tous les cas, à ses frais. La Société continuera à faire les frais des clichés au trait, dans la mesure de ses disponi])ilités; pour les shnili, les auteurs paie- ront la différence entre le prix des simili et celui de clichés au trait de même surface. La Société, n'ayant pas augmenté la cotisation de ses mem- bres, ne peut continuer la publication des Mé?Jioires. Le Conseil a décidé d'ouvrir à l'avenir une souscription pour chaque volume de Mémoires proposé. Une souscription est ouverte actuellement pour la publication du travail de M. Germain sur les Mollusques des Seychelles, dont M. Carié veut bien faire la majeure partie des frais. Une souscription de 20 francs au moins donnera droit au volume, pour les membres de la Société. Il sera dorénavant offert 20 années complètes des pul>lica- tions {BiiUetin et Mémoires) aux nouveaux membres donateurs ; on continuera à donner 10 années du Bulletin aux meml)res à vie, ces volumes étant prélevés dans les années anciennes, où la réserve est abondante ; ces décisions restent toujours temporaires et essentiellement révocables. Pour les membres de la Société, le prix des années du Bulletin de 1876 à 1887 sera de 3 francs. A partir de 1888 jusqu'à une date à fixer par le Bureau, le prix àw. Bulletin sera de 2 francs et celui des Mémoires de 3 francs. Pour les personnes étrangères à la Société, les prix seront res- jDectivement de 3 francs et 5 francs. Pour les années récentes, SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1920 73 à partir d'une date à fixer par le Bureau, les prix seront de 30 francs pour le Bidlclin et un prix variable à partir de 30 francs pour les Mémoires. Le prix du volume surLamarck est fixé à 30 francs. M. DE GuERNE présente d'anciens documents se rapportant à la zoologie, notamment un bronze et un netzke de bois japo- nais, figurant des Batraciens. M. CouriÈRE communique des observations récentes de M. de Lestrac sur le développement de la Cantharide. Le 25 février a eu lieu à la Sorbonne une séance de démons- trations, M. DE Brelil a présenté une série de projections de M. RoLLiNAT se rapportant aux Reptiles. M. de Guerne a pré- senté des documents japonais relatifs à des sujets zoolo- giques. Le 26 février a eu lieu à l'amphithéâtre de physiologie de la Sorbonne la conférence du D'' Rochon-Dcvigneaud sur l'œil des Oiseaux. Ouvrage offert J. Verne. ^ Formation expérimentale de mélanine chez les Crustacés {C. R. Soc. BioL. LXXXIl, 1919, p. 4319-1320). COLORATION SIMULTANÉE PAR DES IVIÉLANGES ACIDES POLYCHROMES PAU Louis SEMICHON L'action des colorants dits acides diffère suffisamment pour qu'on puisse observer une coïncidence entre la constitution de leurs molécules et leur action sur les tissus animaux. Il était donc à prévoir, qu'en associant trois couleurs acides, ayant des nuances très différentes, on pourrait obtenir des mélanges, doués d'une action différenciatrice constante, capa- 74 SÉANCK DU 24 FÉVRIER 1920 bles de mettre en évidence sur une même coupe des éléments variés. Tel est en effet le cas. Mais certains coloraùts sont fugaces et les résultats obtenus s'altèrent au l)out de quelques semaines. Je j)uis néanmoins recommander un mélange c[ui m'a donné des préparations stables, puisqu'elles ont été colorées avant la guerre, et ne sont pas sensil>lement modifiées aujourd'liui. La solution était ainsi composée : Bleu de méthyle à 2 pour 1.000 dans Feau . . 1 Eosine à 5 pour 1.000 2 Jaune Victoria à 1 pour 1.000 2 en volumes. Ce mélange peut être précédé d'une coloration par une hématéine alunée (sous forme de glychémalun, d'hémalun acide, etc.). Cette hématéine est différenciée ensuite par un alcool, très légèrement acidulé .à l'acide chlorhydrique, et bleuie enfin dans l'eau courante. Outre les trois couleurs fondamentales, le mélange donne des teintes violettes et oranges, chaque fois que l'éosine est retenue en même temps que le bleu ou le jaune, mais ces deux derniers ne sont jamais associés sur un même point. C'est que les substances qui retiennent longtemps le colorant nitré (jaune Victoria) abandonnent, en (quelques secondes, le sulfoné du triphénylméthane (bleu de métlnle) pendant le 'lavage, avant déshydratation et montage au Ijaumc. L'éosine, qui pré- domine en poids dans le mélange, permet de distinguer les jjar- ties qui ne se teignent d'une façon élective, ni par le colorant nitré, ni par le sulfoné du triphénylméthane. J'ai obtenu des résultats analogues en additionnant le mélange de Mann d'une solution aqueuse d'aurantia au millième (1). Depuis la guerre, j'utilise fréquemment la formule sui- vante (2) : Bleu micrographie (n" 2) à 2 pour 1.000 dans l'eau . . 20 Eosine R. A. L. à 5 pour 1.000 30 Aurantia à 1 pour 1.000 25 (1) G. Mann. IMiysiological histology (Oxford, 1902, p. 216, —7). (2) Le bleu inicrographie n" 2, de Zacliariados, est fabriqué par la Société des * matières colorantes de St-Denis, ancienne usine Poirrier. SÉAÎSCK DU 24 FKVRIKR 1920 75 Avec ce mélange on peut, suivant la durée de la coloration, régler l'intensité de la coloration bleue, qui augmente par rap- port à celle de l'éosine avec le temps pendant lequel le mélange agit. Ce temps peut varier d'une demi-heure à vingt-quatre heures. Il serait prématuré d'esquisser une théorie du mécanisme de l'action de ces colorants. Toutefois, on peut remarquer, qu'au degré de dilution employé, ils doivent être partiellement dis- sociés en ions. Ce fait faciliterait la fixation de la couleur, soit que celle-ci reste fixée simplement par adsorption, soit qu'elle se combine réellement. La simplicité du procédé, et la généra- lité de son application, sans l'intervention de mordants, m'ont semblé des raisons suffisantes pour en recommander l'emploi. Il convient particulièrement aux objets fixés par les liquides de Bouin et les formules analogues. SUR QUELQUES AlViPHIPODES NOUVEAUX OU PEU CONNUS PROVENANT DES COTES DE BRETAGNE PAR Ed. CHEVREUX NGRMANIOiN QUADRIMA.NUS (Batc et Wcstw.) Dans son bel ouvrage sur les Amphipodes de Norvège, G. 0. Saus (1890-18 n5, p. 33, pi. mu, fig. 1 et p. 674, suppl., pi. I, fig. 1) décrit deux espèces du genre Nornianion : N. qua- drlmanus (Bâte et Westw.), long de 5 mm., dragué en eau profonde et fréquemment parasite des Poissons, et A', amblijops nov. sp., long de 5 1/2 mm., parasite de Poissons péchés par 200 à 300 brasses (376 à 504 mètres). Cette dernière espèce dif- fère de la forme précédente par ses yeux imparfaitement constitués et par la forme de ses gnathopodes I, dont le carpe présente un lobe postérieur arrondi. C'est probablement à cause de ce derijier caractère que 76 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1920 Stebbing (1906, p. 42) considère le N. amblf/ops de Sars comme étant le véritable A-. qnadrwmmis (Bâte et Westw.) et donne à l'Amphipode décrit par G. 0. Sars comme ^V. quadrimanus le nom de N. Sarsi. Mais dans leur courte diagnose à'Opis quadri- mana, Bâte et Westwood (1868, vol. II, p. 501, fig.) décri- vent et figurent le bord palmaire du propode des gnathopodes I comme denticulé, alors que ce bord palmaire est lisse chez les deux espèces décrites par G. 0. Sars. J'ai trouvé à marée basse, dans le sable, à Boscoff et à Perros- Guirec, quelques exemplaires d'un Nor- manion dont les fe- melles ovigères étaient longues de 2 1/2 mm, à 3 mm. au plus, ce qui est à peu près la taille indiquée par Bâte et Westwood (1/8 de pouce) pour leur Opis quadrimana. Cet Amphipode possède des yeux bien confor- més et le bord palmaire du propode de ses gnathopodes I est nettement crénelé. D'autre part, la forme du carpe est bien différente de celle de cet article chez les deux espèces nor- végiennes. A mon avis, l'espèce de la côte de Bretagne est identique à VOpis quadrimana de Bâte et Westwood. Il existe donc trois espèces distinctes de Normanion : A', qiia- drimanus (Bâte et Westw.), trouvé sur la côte de Banff (Ecosse) et sur la côte nord de Bretagne, et deux formes des eaux pro- fondes de la Norvège, N. Sarsi Stebbing (=: 'N. qjiadrimanus G. 0. Sars) et A^. amblyops G. 0. Sars. FiG. 1. — Normanion quadrimanus. Tôld et gnathopode I. Sextonîa nov. gen. Segments I et II de l'urosome portant des dents dorsales. Antennes I beaucoup plus courtes que les antennes II. Mandi- bules ayant le bord tranchant étroit, processus molaire bien constitué, très saillant, l"'" article du palpe très long- et très SÉANCK DU 24 FÉVRIER 1920 77 robuste. Maxilles i ayant le lobe interne garni de 4 soies, lobe externe armé de 7 épines. Maxilles II ayant le lobe interne plus large et plus court que le lobe externe. JMaxillipèdes ayant le lobe externe court et le palpe très développé. Gnatbo- podes I beaucoup plus robustes, dans les deux sexes, que les gnathopodes II. Branche externe des uropodes III biarticulée. Telson profondément fendu. Je suis heureux d'offrir la dédicace de ce nouveau genre à Mrs. R. W. Skvtom, dont les intéressants travaux sur les Amphi- podes sont bien connus de tous les carcinologistes. Sextonia longirostris nov. sp. Fkmelle ovigère. — Corps modérément comprimé, mesurant 8 mm. de longueur, poche incubatrice contenant 7 œufs. Mésosome et métasome lisses. Segments I et II de l'urosome FiG 2. — Sextonia longirostris. — Femelle, vue du côté gauche. terminés dorsalement par 3 dents, la dent médiane étant de beaucoup la plus grande. Tête aussi longue que l'ensemble des deux premiers segments du mésosome ; rostre long, grêle et aigu, atteignant aux deux tiers de la longueur du premier article du pédoncule des antennes I; lobes latéraux assez saillants, subaigus. Plaques coxales I à IV plus hautes que les segments correspondants ; plaques coxales I fortement prolongées en avant, plaques coxales II et III rétrécies dans leur partie dis- 1H SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1920 taie, pla(j[ucs coxales IV un peu échancrées en arrière et trois fois aussi hautes que les plaques coxales V. Plaques épinié- rales II terminées en arrière par une petite dent; jjlaques épi- mérales III prolongées en arrière et terminées par une dent aiguë, surmoutée d'une profonde échancrure arrondie. Yeux petits, ovales. Antennes I aussi longues que l'ensemble de la tète et des deux premiers segments du mésosome, mais un peu plus courtes que le pédoncule des antennes II ; 2° arti- FiG. 3. — Sextonia longirosiris. — Pièces buccales, gnalhopodes, uropodcs III et telson. cle du pédoncule un peu plus court et plus grêle que le l""" article, 3" article très court, flagcUum 12-articulé, flagel- lum accessoire 5-articulé. Antennes II atteignant près du double de la longueur des antennes I ; pédoncule garni de nombreuses touffes de soies, dernier article à peine plus court que l'article précédent, flagellum 13-articulé, moins long que l'ensemble des deux derniers articles du pédoncule. Lèvre antérieure un peu échancrée au bord libre. Lèvre postérieure ne possédant pas de lobes internes. Mandibules ayant le bord tranchant bidenté, relié au processus molaire par une rangée de six épines, processus molaire bien constitué,, très saillant, palpe remarquable par la grande taille de son 1*^>' article, qui est fiussi long que le ô^ article et atteint les 3/4 SÉANCE DU 24 FKVRIEU 1920 71) de 1(1 longueur de l'article iiuxli.ui. Maxilles I ayant le lobe interne garni de 4 soies d'inégale taille, lobe externe armé de 7 épines, palpe dépassant de beaucoup rextréniité du lobe externe et j)ortant une rangée d'épines au bord distal. Maxil- les II ayant le lobe interne un peu plus large et plus court que le lobe externe. Maxillipèdes ayant le lobe interne très court, lobe externe peu allongé, bordé de longues épines, palpe très grand et très robuste. Gnathopodes I robustes; article basai dilaté dans sa jîartie proximale ; article méral prolongé inférieurenient en pointe aiguë ; carpe court, lobe postérieur très étroit et très allongé ; propode grand, suljtriangulaire, bord palmaire à peine distinct du bord postérieur, dont il est séparé par une légère éclian- crure, et garni d'une rangée d'épines, bord postérieur forte- ment convexe ; dactyle aussi long que le bord palmaire, dilaté en son milieu, très aigu à son extrémité. Gnathopodes II très difïerents des gnathopodes I et beaucoup moins robustes. Article méral terminé en arrière par une dent aiguë ; carpe très déve- loppé, triangulaire, angle antérieur très aigu, prolongé en avant du propode, bords antérieur et postérieur garnis de lon- gues soies ; propode ovalaire, un peu plus long que le carpe et près de deux fois aussi long que large, bord palmaire obli- que, beaucoup plus court que le bord postérieur ; dactyle grêle, aussi long que le bord palmaire. Péréiopodes I et II grêles, dactyle long et droit. Péréio- podes III ayant l'article basai crénelé au bord j)Ostérieur, qui est à peine convexe, carpe et propode très grêles, dactyle petit. Péréiopodes IV ne différant des péréiopodes III que par leur longueur plus grande. Péréiopodes V beaucoup plus longs cpie les péréiopodes lY, article méral, carpe et propode très robustes, dactyle plus développé que dans les péréiopodes III et IV. Uropodes I ayant les branches subégales, aussi longues que le pédoncule. Uropodes II très petits, branche interne plus courte ({ue la l^ranche externe. Uropodes III bien développés, branche externe biarticulée. Telson deux fois aussi long que large, fendu sur les 3/4 de sa longueur; extrémité des lobes bidentée, dent interne très allongée, échancrure garnie de deux épines. Mâle. — Longueur 14 mm. Antennes I ayant le jjédoncule 80 SÉANCE DU 24 FEVRIER 1920 plus allongé que chez la femelle, flagelluni 17-articulé, n'attei- gnant pas tout à fait lextréniité du 4'' article des antennes II, flagelluni accessoire G-articulé. Antennes II près de 3 fois aussi longues que les antennes I ; pédoncule très robuste et très allongé, 4® et 5^ articles subégaux, flagelluni plus court que le pédoncule, 24-articulé. Gnathopodes de même forme que ceux de la femelle, mais propode des gnathopodes I plus déve- loppé. Uropodes III très remarquables par la forme de leur branche interne, plus longue et l)eaucoup plus large que la branche externe et dilatée dans sa partie distale. a^ffîi^^Ç^^Wxt,:.,^,^^^ FiG. 4. — Sextonia longiroslris, (^ . — Tôle, uropode 111 el lelson. Couleur. — Très remarquable par sa fixité. Des exemplaires conservés depuis une dizaine d'années dans l'alcool n'ont rien perdu de leur coloration. Mésosome, plaques coxales et pre- mière moitié du segment I du niétasome, d'un brun violacé. Tête et le reste du corps d'un jaune pâle, avec 3 taches brunes au bord dorsal. Pédoncule des antennes I et les 4 premiers arti- cles du pédoncule des antennes II colorés en brun violacé; der- nier article et les flagellums d'un jaune pâle, ainsi que le pro- pode des gnathopodes I, le propode des péréiopodes III, IV et V, les pléopodes, les uropodes et le telson. Gnathopodes II, péréioiDodes I et II et les 4 premiers articles des jDéréiopodes III, IV et V, colorés en brun violacé. Habitat. — Le mâle décrit ci-dessus m'a été envoyé de Saint- Lunaire (Ule-et- Vilaine) par M. Ad. Dollfus. J'ai trouvé, à marée basse, 2 exemplaires de cette espèce à Morgat (Finistère), et 3 exemplaires, à Portrieux (Gôtes-du-Nord). Ces 5 exemplaires sont des femelles. SÉANCIi DU 2i FÉVUIKU 1920 81 Cet Aniphipodc se rapproche des Lil/jeborgudœ par de nom- breux caractères et c'est dans cette l'a mille cpie je crois devoir classer le genre Sextonia, bien qu'il s'en écarte par le processus molaire bien développé de ses mandibules et par la forme très différente de ses gnathopodes I et 11, dans les deux sexes. En comparant cette nouvelle espèce à un Âmphipode de la même famille, Idunella picta (Norman), dont elle se rapproche curieusement par sa coloration, j'ai été conduit à examiner les pièces buccales de l'espèce de Norman et j'ai disséqué un des exemplaires dragués par r Actif dans la baie de (Juiberon. J'ai eu la surprise de constater que le palpe des man- dibules d'/. jyicta (fig. 5) ressemblait beaucoup à celui de Sextonia long irustris et différait abso- lument de celui de l'autre espèce du genre ,, ,, Idunella : I. œquicornia i!i. U. Sars. Mais la res- picia. — Mandi- semblance entre ces mandibules n'est pas '^'^'*'- complète, le processus molaire étant très faible chez I. jActa, comme chez toutes les Lilljeborgïuhe précédemment décrites. Eriopisella nov. gen. Corps grêle et modérément comprimé, plaques coxales très petites. Antennes I très allongées, flagellum accessoire rudi- mentaire. Antennes II très courtes. Lèvre antérieure arrondie. Lèvre postérieure ayant des lobes internes. Mandibules ayant le processus molaire très développé, palpe grêle. Maxilles I ayant 2 soies distales au lobe interne. Maxilles II ayant les lobes d'égale longueur et ne portant de soies qu'au bord distal. Maxillipèdes normaux. Gnathopodes subchéliformes. Gnatho- podes II différant des gnathopodes I par son carpe très large et prolongé intérieurement. Péréiopodes III à V ayant l'article basai très peu dilaté. Uropodes III ayant le lobe interne très petit, lobe externe long, biarticulé. Telson entièrement fendu. Ce nouveau genre est intermédiaire entre les genres Niphar- gus et Eriopisa. Il diffère de Niphargus par ses gnathopodes I et II dissemblables et à' Eriopisa \)AV le lobe interne des maxil- les I, qui ne porte que deux soies, et par l'absence de soies au bord interne du lobe interne des maxilles II. 6 82 SÉANCE DU 24 FÉVIUEH 1920 Eriopisella pusilla nov. sp. Femelle. — l.ongueur 2 ^^ ii"ii- <^orps étroit et allongé, lisse au bord dorsal. Tète très haute, plus longue que Tensembledes deux premiers segments du mésosome ; lol)es latéraux peu sail- lants, très larges, régulièrement arrondis. Plaques coxales I fortement prolongées en avant. Plaques coxales II à lY n'attei- gnant guère que la moitié de In hauteur des segments corres- pondants. Plaques épimérales I terminées en arrière par une dent aiguë. PhKjucs épimérales III non prolongées, arrondies en arrière. FiG. (i. — Ei'iopisella pusilla. — FtMiielle vue du ciMo droit. Yeux très petits, imparfaits, représentés par une tache d'un brun rougeàtre, qui, vue à un fort grossissement, se décompose en trois taches irrégulières. Antennes I atteignant presque la longueur du corps, l*"' article du pédoncule assez robuste, aussi long que la tête, 2*' article de la longueur du l''*' article, mais beaucoup plus étroit, S*' article très court ; tlagellum comj^re- nant 20 articles allongés, flagellum accessoire uniarticulé, n'at- teignant pas la longueur du l*"' ai'ticle du flagellum principal. Antennes II à peine plus grandes que le pédoncule des anten- nes I ; dernier article du pédoncule presque aussi long que l'ar- ticle précédent, flagellum G-articulé. SÉAiNCE DU 24 FÉVRIER 1920 m Lèvre antérieure arrondie au bord distal. Lèvre postérieure très large, lobes internes bien distincts, angles latéraux non divergents, ^[andibules ayant le bord tranchant tridenté, lame accessoire l)identée, processus mcdaire très volumineux, palpe grêle, dernier article un peu plus long que l'article précédent et portant une soie distalc aussi grande que lui. Maxilles 1 ayant le lobe interne étroit et ne possédant que 2 soies distales, lobe externe armé de 7 épines, palpe portant 5 épines distales. Maxilles II ayant le lobe interne aussi long mais plus étroit que le lobe externe et ne portant de soies qu'au ]>ord distal. i^3 FiG. 7. — Eriopisella pusilla. Pièces buccales, gnaUiopodes, uropodc III et telson. jNIaxillipèdes ayant le lobe interne transversalement tronqué, armé de 5 épines distales, lobe externe atteignant au delà du milieu du 2*^ article du palpe et portant de robustes épines au bord interne, ■i'' article du palpe dactyliforme, un peu jdIus long que le S'' article. Gnathojjodes I ayant le carpe ovalaire, propode un peu plus court et plus large que le carpe, dilaté dans sa partie distale, bord palmaire à peine distinct du bord postérieur, dactyle grêle. Gnathopodes II ne différant des gnathopodes I que par la forme du carpe, qui est beaucoup) plus large que le propode 84 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1920 et se prolonge le long du Jjord postérieur de ce dernier article, pour former un grand lobe arrondi. Péréiopodes III à V ayant l'article basai étroit, crénelé au bord postérieur. Péréiopodes IV et V subégaux, beaucoup plus grands que les péréioj)odes III. Uropodes I et II peu développés, brandies plus courtes que le pédoncule. Uropodes III ayant la branche interne rudinien- taire, branche externe très grande et très robuste, biarticulée, le 2*^ article atteignant un peu plus du tiers de Farticle précé- dent. Telson fendu jusqu'à la base, chacun des lobes portant 2 épines distales. Chez tous les exemplaires recueillis, les antennes, les gna- thopodes, les uropodes sont sem])lables à ceux de la femelle décrite ci-dessus. Il semJîle donc qu'aucun mâle ne se trouve parmi eux. Couleur. — Le corps est entièrement d'un l)lanc laiteux, les yeux sont d'un rouge-brun. Habitat. — J'ai trouvé, le 13 septembre 1919, 55 exemplaires de cette petite espèce, à marée ])asse, dans le gravier rose de l'ile Molène, près Trébeurden (Côtes-du-Nord). L'île Molène, de Trébeurden, qu'il ne faut jjas confondre avec l'île Molène des environs de Brest, est un petit Ilot situé à 1.500 mètres de la côte. Je n'ai pas rencontré un seul exemplaire à' Eriopnella pusilla au cours de mes nombreuses recherches sur le littoral de Trébeurden, bien que le gravier rose y soit commun. Eurystheus lobatus [}) nov. sp. Mâle. — Corps mesurant 3 mm. de longueur dans la posi- tion où il est figuré, lisse au Iiord dorsal, sauf 2 grêles épines fixées à l'extrémité postérieure du 1*"' segment de lurosome. Tête beaucoup plus longue que l'ensemble des 2 premiers segments du mésosome, lobes latéraux prolongés, aigus. Pla- ques coxales 1 denticulées au bord inférieur. Plaques coxales I à IV atteignant à peu près la hauteur des segments correspon- dants. Lobe antérieur des plaques coxales V aussi haut que les plaques précédentes. Plaques épimérales III non prolongées en arrière, angle postérieur presque droit, portant une petite dent obtuse. (d) Allusion au lobe remarquable de l'arlicle basai des péréiopodes V. SKANCE DU 2i FÈVRlKll 1920 85 Yeux grands, rénifornies. Antennos siibégales, aussi longues que rensemblo do la tête et du niésosonie. Antennes I ayant le pédoncule garni de longues soies au bord postérieur, !'''■ article assez volumineux, 2" article plus grêle et près de Fir Eiirj/stheus lobatus. — Mâle, vu du cùlé droit. 2 fois aussi long que 1*^'' article, 3'" article atteignant les 2/3 de la longueur de l'article précédent. Flagelluni 13-articulé, garni de longues soi'es au bord postérieur, flagelluni accessoire 4-articulé. Antennes II garnies .de longues soies, comme les antennes I, 4® et S*" articles du pédoncule d'égale taille, flagel- luni r3-articidé. Gnathopodes I grêles et peu développés, carpe allongé, pro- pode étroitement ovale, plus court que le carpe, dactyle grêle. Gnatbopodes II ayant les 4 premiers articles très courts; pro- pode extrêmement développé, subtriangulaire, dépassant en longueur renseml>le des 4 articles précédents, bord palmaire armé de trois dents au voisinage de l'articulation du dactyle et séparé du très court bord postérieur par une dent; dactyle brusquement coudé à sa base et dépassant un peu le bord pal- maire en longueur. Péréiopodes III à Y très robustes. Péréio- 86 SÉANCE DU 2i FKVRIICR 1920 podes III ayant rarticlc basai largement ovale, lisse an bord postérienr. Péréiojxjdcs lY ayant le bord postérienr de l'article basai crénelé, convexe dans sa partie proximale, concave dans sa partie distale. Péréiopodes V ayant l'article basai aussi large qne long, bord postérieur de cet article lisse, formant un lobe extrêmement développé, fortement convexe et s'étendant Ijien au-dessus de la plaque coxale. FiG. 9. — Eurystheus lobatus. Uropodes III dépassant les uropodes I et II, branches plus longues que le pédoncule. Telson très volumineux, plus large c[ue long, un peu échancré au bord distal, qui porte deux paires d'épines. Habitat. — Un mâle (VE. lobatus a été dragué par I'Actif dans la rade de File d'Hardie (Morl)ihan), par 10 mètres de pro- fondeur, sur un fond de Spongites coralloides. La femelle de cette espèce est inconnue. EXPLICATION DI<:S SIGNES EMPLOYES POUR LES FIGURES T, tûte; a, antenne; L, lèvre antérieure: /, lèvre postérieure; M, mandibule ; m', maxille antérieure; m^, inaxille postérieure; mp, inaxillipède ; g'/«, gnatho- pode ; pr, pèréiopnde; us, urosome; up, uropode; t, telson; X, figures plus fortement grossies ([ue les figures voisines. SÉANCE DL; 24 FÉVRIER 192(1 87 INDEX BIBLIOGUAPHIUUE 1868. lÎATE et Westwood. — ■ A hislory oï Ihe Brilisli scssile-eyed t'.nis- lacea (Londres). dS90-1893. Sars (G. 0.). — An aecoiint of Ihe Cnistacea of Noi'wa j . I. Amphi|)oda (Christiania et Copenhague). 190G. Stebbing (Th. K. H.). — Amphipoda. I. (ianimai-idcii {/)as Ticr- reich, XXI, Berlin), CAPTURE DE NEM/CHTHVS SCOLOPACEUS RICHARDSON DANS LE GOLFE DE NICE PAR E. CAZIOT et Pierre ISNARD En mars 1909 ot en 1911, au mois de mars également, les pêcheurs de Nice capturèrent, dans la haie des Anges, un Pois- son aussi curieux que rare : le Nemichfhijs (1) scolopaceiis (2) Richardson, que l'on ne rencontre généralement qu'à de très grandes profondeurs dans les régions intertropicales de l'Océan. Les deux spécimens en cjuestion ont été cédés à vil prix à feu M. Louis Gal, préparateur naturaliste niçois, qui les a revendus tous les deux fort cher au Muséum de Vienne (Autri- che). L'un de nous a eu la honne fortune de voir pendant quelques instants, presque inunédiatement après sa capture, l'animal poché en 1911. Il mesurait 0 m. 95 de longueur du hout des mâchoires à l'extrémité de la queue et à peine 0 m. 01 d'épais- seur dans sa partie la plus large. Jus(|u'à ces dernières années l'espèce en f[uestion n'avait jamais été signalée dans la Méditerranée, en dehors cependant de deux spécimens dont l'un est mentionné par Ariola (3) comme péché à Gênes et dont rattrilnition générique est discutahle et l'autre capturé vivant en 1908, dans la rade de Toulon, près la (1) Nemichthi/s Riciiardson, 18i8 ; Leplorhynchus Lowq, 1854; Belonopsis Bra.nA, 1834. (2) Bii.vuEii. Die Tiefsee Fische, 1906. (3) V. AuioLA. l'escl nuovi o rari per il golhj ili Gonova. Res ligustic;e XXI. et Ann. Mus. Gennra, XLI). 88 SKANCE DU 2i FKVUIER 1920 tour Balagniei' et conservé dans les collections de la station de biologie marine de Tamaris- sur-Mer. Ce dernier a été décrit par M. Roule dans les Annab's de rinstitul océaiingvaplùqup de Monaco, tome I. La capture dans le golfe de Nice des deux individus que nous signalons présente un véritable intérêt scientifique, car non seulement elle enricbit la faune déjà si riche de ce golfe et elle prouve que, malgré les recherches les plus minutieuses, une partie de l'ichthyologie méditerranéenne nous échappe encore, mais en outre elle démontre, une fois de plus, qu'il existe une liaison entre la faune méditerranéenne et celle de l'Atlantique intertropical d'une part et de l'Océan Indien d'autre part, où l'espèce en cpiestion avait seulement été rencontrée jusqu'ici et à de grandes profondeurs. CARACTERES ET AFFINITES DES THOOSA H ANC ET DES ALECTONA CART. CONSIDÉRATIONS SUR LEURS GERMES A ARMURE PAR E. TOPSENT, Professeur à la Faculté des sciences de Strasbourg 4 Les microsclères des C/iona, quand ils sont présents, sont des spirasters. Il s'y mêle quelquefois, comme chez Cliona Carleri Ridley, des amphiasters, mais celles-ci représentent en réalité des sj^irasters modifiées, ainsi qu'on en observe chez certaincs- Spirastrella (1). Je suppose ([u'on peut interpréter de même les petits micro- sclères des papilles chez Dotona pulchella Carter et Cliona levispira Topsent (2), où, de toute évidence, les microsclères choanosomiques sont des spirasters. Jai séparé génériquement (1) Topsent (E ). Eponges de San Thonié. Essai sur les genres Spiraslrella, Dnnalia el Chondrilla (Arch. Zool.exp., LVII, d918. p. 544). (2) Ti)PSENT (E.). Spongiaires des Açores (Résultats dos campagnes scientifiques ac-complies sur son yacht par Albert I", Prince souverain de Monaco, fasc. XXV. Monaco, 1904, p. 108 et 105). SÉANCK DU 24 FÉVRIER t920 89 ces doux Clionides parce qiio la seconde possède eu abon- dance, sous forme d'oxes, des mégasclères du choanosome qui manquent à la première et s'y trouvent remplacés par les spi- rasters mêmes, un peu modifiées. Cependant, l'existence dans les papilles, de part et d'autre, de micrasters superficielles et de mégasclères spéciaux peut passer jjour une ressemblance plus importante que la différence invoquée, et, si on la prend comme caractéristique principale du genre Dotona, c'est à ce genre qu'il convient de rattacher C. levispira. A quel type d'asters appartiennent les niicrosclères nodu- leux des papilles de la Clionide que j'ai décrite (3) sous le nom de Thoosa Hancoccil Je les tiens pour des anij)hiasters parce cju'ils ont des nodules groupés à leurs deux extrémités ; mais, comme il en est beaucoup d'irréguliers, je cède un jdcu aussi à cette considération que les asters choanosomiques sont des amplîiasters. D'ailleurs, Thoosa Hancocci ne peut rester dans le genre Thoosa, où s'ajoutent à des amplîiasters d'une toute autre allure, des oxyasters réduites remplaçant plus ou moins les mégasclères de Fadulte. Elle possède, au contraire, des méga- sclères propres, des tylostyles, partout abondants, et, de ce fait, elle ressemble à CliotJiosa Seurati Topsent, qui a aussi des tylostyles avec des amphiasters choanosomicfues. Bien plus, chez ces deux Eponges, les amphiasters sont de même sorte, à rayons onduleux, divisés au bout. De sorte que, malgré l'ab- sence de niicrosclères nodnleux sur les papilles de Cliothosa Seurati (4), je crois qu'il faut introduire Thoosa Hancocci dans le genre Cliothosa à diagnose ainsi modifiée : Clionides dont la chair et les papilles contiennent des mégasclères, de même sorte ; les microsclères du choanosome sont des amphiasters à rayons onduleux et divisés vers le bout. En ce qui concerne les Thoosa elles Alectona, aucun doute possible : il n'existe pas de spirasters dans leur spiculation.J'ai dit ailleurs (5) combien ces Eponges se ressemblent à l'état adulte et comment on peut les séj)arer génériquement d'aj)rès la forme de leurs amphiasters et d'après l'allure des oxyasters réduites (3) Topsent (E.). Contribution à l'étude des Clionides [Arch Zool. e.rp. (2) \ bis, 1887, p. 81). (4) Topsent (IC). Cliothosa Seurati, Clionide nouvelle des lies Gambier {Bu\l. Mus. Paris, 1905, p. 94). (5) Topsent (E.). Etude monogr iphique dis Spongiaires de France. III. Monaxo- niftn [Hoflromerinfi) {Ai^rh. Zool. exp. {?,]. VIII, 1900, p. 31). 90 SÉANCE DU 24 FliVRlEK (020 (l(jut ellos se iiKnitreiit habituellciuciit [)oiirvues. Nous allons leur trouver aussi des ressemblances générales et des dill'érences de détail à l'état larvaire. J'ai couçu, il y a bientôt trente ans (6), l'idée de répartir les Thoosa connues en deux catégories, suivant qu'elles possèdent ou non des mégasclères. Mes études ultérieures me conduisent à abandonner cette division. Des quatre Thoosa à mégasclères que je distinguais alors, T. Hnncocci est, ainsi qu'il vient d'être dit, une Cliothosn. Thoosa armata. Topsent, (jue j'ai eu l'occa- sion de voir plusieurs fois, produit Inen des mégasclères, mais seulement durant sa formation larvaire. Mon hypothèse, deux fois émise (0, p. 587 et 5, p. 31), que les spicules diactinaux de Thoosa Leietlieri ne représentent pas des mégasclères mais sont les homologues des spicules diactinaux tuberculeux des Alec- ioria, se vérifie par un examen attentif : le passage s'observe aisément, chez cette Eponge, des toxes, d'une part, oxyasters réduites dont le nodule est le vestige de rayons atrophiés, aux raphides (6, fig. 17 e) un peu tlexueux, et, d'autre part, de ces raphides aux prétendus mégasclères (fig. 17 a) ; on voit, en effet, des « raphides » plus grands et plus épais que la plupart des autres, et qui sont tlexueux encore et noduleux ou dont le nodule s'efface et dont les courbures s'atténuent, puis des « diactines » lisses, peu courljées, légèrement centrotylotes, à bouts très acérés, enfin ces « oxes » presque droits, parfois encore un peu centrotylotes, dont la seule bizarrerie est que les plus parfaits d'entre eux deviennent raboteux sauf en leurs pointes et le sont généralement davantage sur une moitié de leur tige que sur l'autre ; ce sont, en définitive, des diactines dérivées d'oxyas- ters au môme titre que les grands spicules des Alectona^ mais sans indice de leur origine perceptible sur leur canal axial. Reste donc Thoosa Fischeri Topsent, dont le type, il faut bien le reconnaître, renferme disséminés dans sa chair, des tylosty- les en quantité notable. Malgré leur nombre et quoique je n'aie trouvé parmi eux comme inclusion indiscutable qu'une sterro- spire de Placospongia^ je suis porté à les considérer comme de provenance étrangère, parce qu'ils sont inégaux, parce que beaucoup d'entre eux sont creux et surtout parce que le reste (6) Toi'SENT (E.). Deuxième contribution à l'étudo des Glioniiles {Arrh. Zool. exp. (2), IX, 1891, p. 585). SÉANCE BU 24 FÉVRIER 1920 91 de la spiciilation semble dénoncer l'identité spécilique do T. Fischeri et de T. armata (1, p. 561). J'ai noté d'après Hancock et Carter (0, p. o86), snns en avoir alors rencontré moi-même, l'existence de deux Tlioosa dépour- vues d'oxyasters réduites-; Dans un lot de coquilles et de poly- piers perforés réuni par M. Seurat aux îles Gambier, j'ai trouve depuis une Tlioosa nouvelle qui se trouve précisément dans ce cas. En voici la description : Thoosa amphîasterina n. sp. La chair est brunâtre à l'état sec. Les galeries de l'unique spécimen connu se décomposent en chambres spacieuses (3 à -4 mm. de diamètre) comuuiniquant entre elles par d'étroits pertuis tendus d'un diaphragme. Beaucoup de loges vides de mêmes dimensions au-dessous et à côté de celles, assez nom- breuses, où la chair de la Thoosa est restée collée aux parois. Les puits creusés pour les pajDilles sont petits. La plupart se montrent vides. Tels sont notamment tous les plus grands, dont le diamètre, d'ailleurs, atteint à peine 0 mm. 9. Les seuls où j'aie trouvé des papilles en place ne mesurent pas plus de 0 mm. 55. Il est difficile, d'après cela, de dire si cette Thoosa était en partie détruite au moment où elle fut recueillie ou si elle avait creusé ses galeries en même temps qu'une autre Clionide morte avant elle. La chair, indépendamment des corpuscules calcaires déta- chés par le travail de perforation, renferme très peu de corps étrangers. Je n'y ai vu, suivant les points, que quatre ou cinq calthropes, deux ac;inthoxes, un tylostyle et des fragments de spicules divers. La spiculation se compose uniquement d'am- phiasters, mais celles-ci sont de deux sortes. 1 . Aiiiphiasters à rayons tylotes. Ce sont les amphiasters noduleuses caractéristicpies des Thoosa, qui les produisent tou- jours en abondance extrême. Les plus belles mesurent 0 umi. 22 de longueur et 0 mm. Olo de largeur. Typiquement, leur tige épaisse et courte porte, avec ses deux rayons termi- naux, deux verticilles de six rayons, les uns et les autres courts, cylindriques, ornés vers le bout d'une couronne de tubérosités et terminés par un nmcron conique (fig. \a). Beaucoup de ces asters réduisent un peu leur taille, restreignent légèrement le 02 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1920 nombre des rayons de leurs verticilles et surtout donnent à leurs rayons une forme plus pointue (fig. 1 a!). Il en est aussi un certain nombre qui, pouvant atteindre la longueur habi- tuelle, restent grêles (fig. 1 a") et se reconnaissent encore au renflement terminal de leurs rayons. h Fig. 1. — Spicules de Thoom amphiasterina n- sp. x 400. — a, a', a", formes diverses des aniphiasters tyloles ; b, b, amphiasters non tylotes ; b', forme grêle des amphiasiers non tylotes. 2. Amphiasters non tylotes. Celles-ci sont, jusqu'à jirésent, propres à Thoosa ampliiasterina. De taille plus élevée que les précédentes, elles ont une tige courte et mince d'où partent deux rayons terminaux et deux verticilles de rayons, au nom- bre de six au plus par verticille, longs, cylindriques, lisses et terminés, sans renflement préalable, en pointe conique, brus- que et acérée (fig. 1 h). Elles atteignent 0 mm. 075 de longueur, dont 0 mm. 015 pour la tige et 0 mm. 03 pour chacun des rayons opposés. Au niveau des verticilles, la tige se renfle et mesure Là 0 mm. 007 à 0 mm. 008 de diamètre. Un canal axial est, d'habitude, ti^ès distinct dans la tige et dans les rayons Ces asters sont très clairsemées dans la chair, mais on y rencontre, avec plus de fréquence, plus petite, quoique de taille supérieure aux amphiasters noduleuses les plus belles, leur forme grêle, à rayons bacilliformes et finement rugueux (fig. 1 h'). Les papilles que j'ai pu étudier m'ont montré un groupe de sept ou huit grandes amphiasters non tylotes occupant leur lumière, alors que leurs parois se chargeaient densément d'am- phiasters noduleuses. Hahitat. — Marutea (Iles Gambier). Dans un fragment de valve de Tridacne recueilli par M. Selrat. Les trois espèces connues du genre Alectoim, A. Millari Cart., SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1920 93 A. lliggini Gart. et .4. Wallichi Gart. possèdent toutes, avec des amphiasters allongées, de grands spicules diactinaiix ornemen- tés en lesquels il est possible, au moins d'après leurs formes grêles, de reconnaître des oxyasters réduites. J'ai pu constater chez Alectona MUlari\di formation, comme chez Thoosa arntata, de véritables mégasclères pendant la période larvaire seule- ment. G'est une l>onne fortune que de découvrir des particularités curieuses du développement d'une Eponge sendjlant, comme Alertona Millari, confinée dans dec eaux profondes. Elle m'est échue à deux reprises. •J'ai fait mention ailleurs (5, p. 20) d'embryons peu avancés que j'ai rencontrés dans un spçcimen à'Alectona Millari obtenu par M. Pruvot, au début de mai 1899, au large de Banyuls, par 500 à 600 mètres de profondeur. Récemment, un fragment de Polypier dragué sur la côte du Soudan, par 640 mètres, pendant la campagne du Talisman^ le 9 juillet 1883, m'a fourni une observation beaucou^J plus inté- ressante. Une logette située tout au bord de la cassure de l'un des bouts de ce fragment, contenait un morceau charnu de Glionide gros à peine comme le quart d'un grain de blé. Le travail de dissociation d'après lequel je sus avoir afiaire à Alec- tona Millari mit en liberté trois petits corps spiculeux que je reconnus bientôt comme des larves assez avancées dans leur développement et très comparables à celles que m'a offertes, il y a quelques années, une Thoosa armata des Açores (2, p. 110, pi. XI, fig. 6-11). Gelle que les pointes de mes aiguilles ont le plus respectée est justement la plus âgée et montre une armure régulière (fig. 2). Huit plaques siliceuses triangulaires couvrent sa surface, ne laissant à nu que six pôles légèrement saillants par oîi rayon- nent trois paires de longs spicules monaxiaux. La chair contient en abondance, mais longues seulement de 0 mm. 015 à 0 mm. 017 (fig. 3 f/), les amphiasters qui, chez l'adulte, atteignent et dépassent 0 mm. 06 (fig. 3 é). Les amphiasters correspondantes aj)paraissent aussi avec l'âge dans les larves de Thoosa. Les grands spicules y ont éga- lement leurs correspondants. Ge sont, de part et d'autre, des mégasclères que les adultes ne produisent pas^ des styles. Ils mesurent dans cette belle larve àWlectona Millari 1 mm. de 94 SÉANCE BU 24 FÉVRIER 1920 longueiii' sur 0 iiiiii. 004-0 mm. OOG dépaisscui* au voisinage de leur ])ase. J'ai éprouve quelque difficulté à m'assurer de l'état de leur pointe, mais, revenant à une ^préparation ancienne de chair du spécimen de Banyuls, partiellement détruite par ébullition sur lame dans l'acide azotique, j'y ai retrouvé un groupe de cinq styles véritables et, un peu plus Ljin, entraîné par la dissociation, le sixième style dune larve par exception plus dévclojDpée que celles sur lesquelles s'était alors portée mon attention. Pj,; 2. — Aleclona M il lar i Ca.vt. Larve à ariiiurc, x 150 (La longueur des styles, excessive pour les dimensions de la figure, est réduite par un pointillé). 1^'une des deux autres larves de YAlectonn du Talisman (fig. 3 a) ne pouvait me fixer sur le détail en question, ses mégasclères s'y trouvant, comme dans une larve que j'ai figu- rée de Thoosa armala (2, fig. 7), à l'état de préparation, deux par deux enveloppés aux deux bouts dans une gaine sécrétrice, longs seulement de 0 mm. -46 et sans extrémités définies. La troisième avait été trop endommagée j^our me fournir sur ce point des données précises. Quant aux plaques formant cuirasse autour de la plus belle SÉANCE DU 24 FÉVRIKK 1920 95 lai-ve àWlecloHci Millari, elles ont évideiiiment leurs homolo- gues dans" les nombreuses plaques lenticulaires dont se revê- tent les larves de IJujosa arniata. jNIais elles en différent j)ar leur nombre limité à huit et par leur contour triangulaire, ce qui leur assigne une disposition géométrique. De la sorte, les styles ne trouvent d'*issue qu'en des points déterminés, aux angles en regard de quatre plaques adjacentes,, et, traversant le corps, le dépassent longuement, pour (diaque paire, en deux pôles opposés. La (hlférence est plus profonde encore, et, dans une cer- taine mesure, assez surprenante. En eii'et, il ne s'agit plus ici FiG. 3. — Alectona JJillari Cart. — a, larve à armure, moins âgée et dépouillée des plaques de sa cuirasse, x 150 ;6,un discotrijune cyathil'orme d'une troisième larve vu de face x 150 ; c, l'intersection plus grossie des quatre canaux axiles d'un discotriiêne cyathiforme; d, amphiasters d'une larve x 300 ; e, amphiasters de l'adulte x 300. de simples disques monaxiâux, de rhabdes aplatis et élargis en disco.sfro/if/f/Ies pour un rôle de revêtement, mais de disco- ffùencs Cf/alhi formes. Une tigelle cylindrique droite, à. pointe ol)tuse, qui, du milieu de leur face interne pénètre dans la chair de la larve, représente leur rhabdome ; leur cladome s'épa- nouit et s'évase en une coupe peu profonde à face externe ornée de faibles tubercules et parcourue du centre à la périphérie par trois crêtes légères équidistantes. Et la preuve que telle est bien la nature de ces spicules est fournie par trois canaux axiles qui suivent ces crêtes et vont aboutir exactement à l'origine du canal axile du rliabdome (tig. 3 c), le tout réalisant nettement le type tétraxial. 9(i SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1920 Au cours des manipulations qu'elle a subies, la [)lus jeune des larves de YAlectona MiUari à\x Talisman s'est dépouillée de ses plaques, dont sa surface a conservé Fempreinte (fîg. 3 a) et je les ai vainement cherchées dans la préparation ; mais j'en ai retrouvé deux qui se présentent de face (fig. 3 />), détachées de la troisième larve, dans une autre préparation. Elles mesurent 0 mm. 143 de largeur, celles de la larve la plus Agée en attei- gnant environ 0 mm. 17. La grosseur de ces larves est au total un peu moindre que celle que j'ai notée des larves de YAlectona MiUari de Banyuls et de Thoosa arniata. Je sujDpose que cela tient à ce que la déshydratation a notablement contracté leur chair. Ainsi, à la connaissance que nous avions des Thoosa et des Alectona^ s'ajoute désormais l;i notion intéressante que ces Éponges, si évidemment apparentées d'après leur spiculation définitive, développent les unes et les autres un squelette lar- vaire tel qu'on n'en a encore découvert nulle part ailleurs. 11 n'y ligure pas, remarquons-le, d'oxyasters ; mais on y voit, avec les amphiasters, deux sortes d'organites temporaires qui man- quent à l'adulte et d'autant plus curieux que ce sont les seuls mégasclères vrais de ces Eponges. Or, de ces mégasclères, ceux qui constituent la cuirasse des larves se montrent de type monaxial chez Thoosa armata, de type tétraxial chez Alectona MiUari. Cette constatation inattendue n'autorise cependant pas à maintenir le genre Thoosa dans les Monaxonida et à rejeter le genre Alectona dans les Tetractinellida. Ce sont tous deux des chaînons très voisins de la vaste série des Demospongiœ, et leurs microsclères montrent bien qu'ils dérivent l'un et l'autre (comme aussi sans doute toutes les Clionides) des Tétractinel- lides; seulement, .4/6'C/on« a, dans son ontogénie, conservé plus accentuée que Thoosa la marque de son origine. C'est. aux discostrongyles etaux discotrieenes cyathiformes des Lithistides telles que Callipelta ornata Sollas et Discoderinia ornata Sollas (7) qu'il semble le plus naturel de comparer les pla- ques de revêtement des larves de Thoosa et à' Alectona. Mais de tels spicules sont, chez les Lithistides, des productions de l'ec- tosome et, pour diverses raisons, l'on peut s'étonner d'en trou- (7) Sollas (W.-J.). Report on the Tetraclinellidoî (Rep. on llie scionLific lesults of tbe voyage of H. M. S. Challenger, Zoology, XXV, Edinburgh, 1888, p. 309, pi. xxxviii, et p. 297, pi. xxxi). SÉANCE DIT 24 FÉVRIER 1920 97 vei' (raiialoeiios à la surface de larves. D'autre part, il est sur- prenant (pie des larves se préparant à mener une vie liljre se couvrent d'une cuirasse qui les alourdit en môme temps qu'elle paralyse l'action de leurs organes locomoteurs. J'ai hésité, on le comprend, à considérer comme des larves ces germes singu- liers. Si cependant j'avais écarté cette manière de voir, je n'aurais eu d'aulre ressource c[ue de les qualifier de genunules. (l'est un terme. qui, chez les Spongiaires, s'applique à des for- nuitions diverses ayant en conuinni, à ce cpi'il semhle, le rôle de bourgeons d'attente. Kncore ce rôle, si net chez les Spon- gillides, n'a-t-il pas, ([uc je sache, été mis en évidence chez les l^ponges marines auxquelles on pourrait songer. Quoi <[u"il en soit, les gemmules des Su])éritides et des Cliones s'organisent au contact immédiat (hi support comme des kystes aspiculeux ou sans spicules propres, limités par une enveloppe coriace de spongine. Tout auti-es sont les germes en question de Thoosa armata et (VAlcc/ona Millari, et ils se placent, comme ceux des Tétillides, auxquels il est impossi])le de les comparer sous d'autres rapports, à même le choanosome. Il existe, à mon avis, de meilleures raisons de leur accorder la signification de larves. L'exiguïté de leur taille et sa constance (leur fliamètre est d'environ 0 mm. 3) plaident déjà dans ce sens. La formation dans leur intérieur (2, fig. (i) de styles, mégasclères que n'ont plus les adultes, vaut pour eux une preuve excellente de leur nature endîryonnaire. Le groupe- ment et l'orientation progressifs de ces nu^gasclères, dont je regrette de n'avoir pas eu les étapes chez Aleclona Millari, mais que j'ai suivis chez Thoosa annata, démontrent enfin que ces germes S(^ disposent à sortir dès que leur préparation est suffisante, se comportant ainsi cà la façon de toutes les larves d'Epongés. Au moment où elles abandonnent leur parent (et l'hypothèse s'imposerait aussi pour des gemmules), ces larves s'allègent sans doute des plaques siliceuses étaldies autour d'elles, comme les éléments d'une coque adventice, aux dépens de scléroblastes que j'ai vus en place chez Thoosa ariimta, mais dont je n'ai pas pu déterjniner la provenance. Il est môme probable qu'elles se délestent aussi de leur paquet de styles, dont le poids doit être trop lourd pour elles et dont la longueur générait fatalement leurs changements de direction. 98 • SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1920 OBSERVATIONS SUR UN BATRACIEN URODÈLE D'ASIE, TYLOTOTRITON VERRUCOSUS ANDERSON PAR G. -A. BOULENGER Dans une de mes i3reniières notes publiées par la Société (1), j'exiDrimais l'opinion que le genre ou sous-genre Tylotoh-iton And., de l'Asie orientale, est voisin du aoua-geuve Pleurode/es Micliah., et qu'il était permis de supposer (jue le mode de reproduction de l'unique espèce connue alors devait s'en rap- procher. Cette opinion et cette prévision ont été contirniées depuis : d'aLord par la découverte d'une seconde espèce, Ti/Iototrilon Andersoni Blgr. (2), des îles Liou Kiou^ chez laquelle les extré- mités des côtes percent la peau, comme chez le Pleurodeles Wallll d'Eurojîe, ensuite par les observations que j'ai pu faire s::j' de no\\û)V(inxTylototritoiiverrucosiis.^vo\OA\m\i de la Haute- Birmauie, en captivité au J.irdiu zoologique de Londres, où ils se sont reproduits. Gomme chez les Pleurodeles, il y a un accouplement avec amplexus, le nrUe passant les bras par dessus ceux deda femelle, à laquelle il reste cramponné pendant des jours entiers ; mais les brosses copulatrices font défaut. Les œufs ressendjlent à ceux du Pleurodeles Waltli et de l'Axolotl, et sont donc bien différents de ceux de nos Tritons. La larve se rajjproche beau- coujj de celle du l'ieurodeles Poircii Gervais, non encore décrite mais dont j'ai pu examiner une nombreuse série d'exemplaires bien conservés, recueillis par M. F. Lataste à l'Arba près d'Alger (3) en mars 1880. La larve du Tylototriton bien développée mais ne mesurant que 30 mm., ressemble assez à celle du Molge aljtestris. La tête (1) Buli. Soc. sool. France, 1878, p. 308. (2) Ann. Mag. Nat. Hisl. (6), %, 1892, p. 304 ; Stejneger, Herpct. of Japan, p. 12, fig. (1907). (3) Forme assez semblable à colle du PL Waltli, mais niusuau plus court et crête dorsale moins élevée, plus basse à la base de la queue que la partie muscu- laire de celle-ci ; la queue, de même longueur que la tête et le corps, ou un peu plus longue, se termine en pointe obtuse. 13 ou li sillons verticaux de chaque côté du corps, 11 ou 12 entre le membre antérieur et le postérieur. Doif,ds et orteils moins grêles que chez le PL Waltli. OEil très peu plus court que la dis- tance qui le sépare de la narine ; celte distance moindre que celle qui sépare les narines. Atteint une longueur de 77 mm. SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1920 99 mesure la moitié de la longueur du corps ; la queue est aussi longue que la tête et le corps, ou un peu plus courte, et se ter- mine en pointe ol)tuse. La crête dorsale commence immédiate- ment en arrière de la tète et sa hauteur à la base de la queue égale celle de la partie musculaire de celle-ci. 13 sillons verti- caux de chaque côté du corps, 11 entre le membre antérieur et le postérieur. Doigts et orteils modérément effilés. Le diamètre de l'œil, sa distance de la narine, l'espace entre les narines, et la largeur interorbitaire égaux. Brun en dessus, à mouchetures plus foncées, rose en dessous. Passé cet état, la queue semble atteinte de gangrène à son extrémité et se raccourcit au point de ne plus mesurer que le tiers de la longueur totale (50 mm.). C'est un phénomène bien remarqua])le et qui rappelle la régression caractéristique des Anoures. (Juand je l'ai vu se produire pour )a première fois, en juin 1908, je l'attribuais à une mutilation dont les compa- gnons des larves ainsi atteintes seraient coupables ; cependant, ces aggressions fraternelles que nous constatons souvent chez les Urodèles s'étendent aussi ])ien, ou même davantage, aux membres et ce n'était pas le cas ici. Enfin, voyant le phéno- mène se produire successivement, vers la même période de développement, chez toutes les larves, au nombre de plus de cent, il fallait bien conclure à une atrophie normale. Mes hési- tations à l'admettre au début étaient dues à ce qu'une grande larve (70 mm), sans aucun doute de la même espèce, prove- nant de Darjiling, la seule que possédait alors et cjue possède encore la collection du British Muséum, a la queue intacte, mesurant la moitié de la longueur totale. Il serait donc désirable de pouvoir comparer des larves pro- venant de l'Hymalaya oriental et des montagnes de la Birmanie ou du Yunnan, car il y a peut-être un cas de dimorphisme lar- vaire à étudier. Après la perte des brancJùes, le jeune mesure 40 mm., dont 14 pour la queue ; celle-ci est donc très courte, mais elle s'al- longe de nouveau ensuite par un processus de régénération, sa longueur chez un individu de 54 mm. étant de 22 mm. Le jeune est d'un brun très foncé ou noir en dessus et en dessous ; les lèvres, les membres et la queue, sauf à la base, sont d'un bel orange vif. Cette livrée du jeune âge a quelque chose de très frappant, 100 SÉANCE DU 24 FÉVRIEH 1920 INFLUENCE DE LA LUIVIIÈRE SOLAIRE SUR LA PONTE DE MAIWTIS RELIGIOSA L. [ORTH. MANTIDAE l'AU L. CHOPARD Depuis plusieiu-s années j'ai cliercln'' à observer la ponte de Mantis religiosa L. pour étudier le dévelojipenient d'un petit Hyménoptère Scélionide, liiflia manlicida Kieff. , qui vit en para- site sur cet Ortboptère qA dont la femelle pond dans b^s œufs de la Mante au moment oii celle-ci confectionne son oothèque. Pour vérifier ce fait, qui n'était que soupçonné, il me fallait, ayant recueilli des Mantes parasitées, avoir l'occasion de les observer juste au moment de la ponte, ce (]ui semble en géné- ral peu facile. 11 est en effet assez rare de surprendre la Mante^ même en captivité, en train de confectionner son oothècjue, bien qu(^ celte opération dure en moyenne deux à trois heures. J.-H. Fabre, ([ui n assez longuement étudié cet Insecte et en a fait de nomln-cux élevages, n'a observé la ponte cju'une seule fois et indique (fu'elle a lieu à l'improviste et pres()uc toujours la nuit [Souvenirs cntomologiqups^ [Y série, p. 314). Le hasard m'a mis sur la voie d'un jn-océdé permettant d'ob- tenir la jîonte de la Mante presque à volonté, à un moment donné. Pour poursuivre mes recherches sur Rie/la manlicida Ivielf., j'avais en élevage cjuelques ^Niantes parasitées au mois d'octobre 1917 à Hyères (Var). Je tenais ces Insectes sous des cloches métalliques sur une table assez éloignée de la fenêtre et clans un endroit relativement sond)re que le soleil ne visitait à aucun moment de la journée. Ayant fait passer brusquement une de mes pensionnaires de l'ondire au grand soleil, le 21 octobre vers 15 heures, je fus étonné de constater qu'elle commençait presque immédiatement sa ponte. Je répétai l'expérience le lendemain à midi, avec la même Mante^ dont la ponte avait été interronqîue la veille par une cause fortuite, et avec une autre ; toutes deu.x se mirent à pon- dre quelques instants après avoir été exposées au soleil. SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1020 101 ,l'()btins sucrcssivoiiionl cinq antres pontes, dans les lurnies conditions, les 28 octobre, 8, 9 et 20 novem])re. M'attachant à ce nionicnt snrtoutà l'étude du parasite, j'avais sini])lenient note ces laits comptant les rej»rendrc à la saison suivante. Ce n'est (ju'en 19IÎ) (]ue j'eus l'occasion de continuel' ces expé- riences ; il s'est trouvé niallieureusement que, cette année, les .Mantes étaient relativement rares et montrèrent un retard anonnal quani à ré])0([ue de la maturité sexuelle ; j'attribue ces deux faits à la séclnM'esse extrême du dernier été ([ui intkiença défavora]>lenient le (bheloppement de nond)reux Insectes. I*ar suite de ces circonstances, et n'ayant j)U séjourner dans la région propi<-e (jue jusqu'au 15 octol)re, je n'eus l'occasion d'expéi'imenter (|ue sur trois INlanb^s fecondéc^s récenmient et doni 1 une s fig. Cette citation avec résumé a jDaru dans « Les Larves aquatiques des Insectes d'Europe » de Rousseau, k ceux qui connaissent des stations à' Aphelocheirus, M. Lestage recommande de rechercher les œufs, que l'on trouve sur les coquilles, même vides, de divers Mollusques, et de véri- fier l'hypothèse d'UssiNG sur la respiration cutanée de cet Insecte. MM. Joyeux, Larrousse, Lavier, Martinez et Senevet présentés à la dernière séance sont élus membres. M. Gaillard, docteur ès-sciences, directeur du Muséum d'his- toire naturelle, 28, boulevard des Relges, à Lyon, est présenté par MM. Bonnet et Rabaud. M. KoMYAKOFF, 43, rue de l'Université, à Paris (?•'), est pré- senté par MM. de Guerne et Simon. M. Mazeran, préparateur à la Faculté des sciences, 137, rue Sully, à Lyon, est présenté par MM. Bonnet et Rabaud. M. Pelosse, agrégé des sciences naturelles, chargé de cours à la Faculté des sciences, 43, rue de la Rourse, à. Lyon, est pré- senté par MM. Bonnet et Rabaud. M. Perrin, docteur en médecine, à Etoges (Marne), est pré- senté par MM. Magnin et Semichon. 114 SÉANCE DU 23 MARS 1920 INI. Rabaud donne lecture de la circulaire suivante : « La majoration considérable qu'on,t subi les frais d'impres- sion met la Société zoolo.eique de France dans l'impossibilité de publier un volume annuel de Mémoires avec ses ressources ordinaires. Cette publication ne pourra désormais être conti- nuée c[ue dans la mesure où cbacun de nous consentira à y contribuer par une souscription volontaire. En décidant d'ouvrir cette souscription, le Conseil de la Société n'a pas cru devoir en fixer le taux, laissant chacun libre d'y prendre part comme il l'entendra. L'occasion se jjrésente d'une façon immédiate dessayer cette nouvelle méthode. Notre collègue L. Germain a terminé l'étude des Mollusques recueillis aux iles Seychelles par notre collè- gue M. Carié, et il serait désirable que ce travail figurât parmi les Mémoires de la Société. M. Carié veut bien prendre à sa charge la plus grande partie des frais. Quelques-uns d'entre nous se sont déjà inscrits pour comjjléter la somme. Le mémoire aura 450 pages environ, 6 planches noires et une en couleurs. Le volume sera remis à tout membre de la Société qui aura versé une somme d'au moins 20 francs, à adresser au trésorier. Pour les personnes et institutions étrangères à la Société, le prix de souscription sera de 50 francs pour les Français et l'équivalent de 50 francs en or pour les étrangers (ex : 2 £ pour les pays britanniques, 10$. pour les Etats-Unis, etc.) ». « M. Ch. Pérez fait une communication sur un élevage de Scyphistomes de Cyanea capillata Esch. qu'il a pratiqué en 1913 au laboratoire de Wimereux. De nombreux essaims de ces Méduses étant venus à la cote, la fixation des planulas a été obtenue soit sur le fond de boîtes de Pétri, soit sur des coquil- les de Moules retournées, de façon à constituer de petites voûtes obscures. Les Scyphistomes sont capables de choisir jiarnii les aliments cpa leur sont offerts : ils refusent les œufs de P/iolas, de Sabellaria ; ils acceptent au contraire volontiers ceux de Psammecliinm et les débris de divers tissus de Crabes, de Mollusques, et peuvent même avaler des Copépodes entiers. Le nourrissage a été généralement fait avec du foie de Poulpe. Ajirès des rej^as répétés, les polypes rassasiés se dévaginent par une extroversion presque complète, et laissent jiendant un SÉANCK DU 23 MARS 1920 115 jour ou deux leur endoderme digestif baigner dans l'eau ambiante. De nombreuses anomalies ont été observées ; quel- ques-unes légères se réduisent à. des hétérochronies dans l'or- dre de poussée des tentacules, ou à une bifurcation en Y d'un des tentacules ; d'autres plus profondes affectent la symétrie même du polype ; ces monstruosités, trimères, pentamères, etc., ont été surtout abondantes dans les élevages tardifs et sans doute souffreteux. Un travail plus détaillé paraîtra dans le Bulletin biologique de la France et de la Belgique ». Ouvrage offert : Moulé (Léon). — L'industrie mulassière-dans l'antiquité [Bull. Soc. méd. vétérin., 1919, '19 p.). POISSONS DES LAGUNES DE LA COTE D'IVOIRE. DESCRIPTION DE DEUX ESPÈCES NOUVELLES PAR , LE D' JACQUES PELLEGRIN M. Bret, insj)ecteur de l'Agriculture, a adressé en 1914 au Muséum, au laboratoire de M. le P*". Gruvel, une assez impor- tante collection de Poissons recueillis dans les lagunes de la Cote d'Ivoire, principalement dans l'énorme lagune Eljrié, la plus vaste de toutes. Ce qui fait l'intérêt de ces formes lagu- naires, c'est que les unes se rattachent à la faune dulcaquicole africaine proprement dite, les autres au contraire sont des espèces marines plus ou moins bien adaptées à la vie dans les eaux saumàtres ou relativement douces (1). Sans doute beaucoup des espèces envoyées avaient été déjà rapportées par M. Gruvel de ses divers voyages à la côte occi- dentale d'Afrique (2), néanmoins un assez bon nombre ne figu- (1) Dans la liste donnée ci-dessous ces dernières sont précédées du signe *. (2) Cf. D"- J. Pellegrin. Poissons de l'Afrique occidentale française. Mission de M. Gruvel, S» note (Bull. Soc. Zool. France, 1911, p. 182) et : Poissons marins de Guinée, de la Cote d'Ivoire, du Dahomey, du Gabon et du Congo. Mission de M. Gru- vel, 6' note [ibid., 1913, p. 151). 116 SÉANCE DU 23 MARS 1920 rent pas dans le mémoire d'ensemble que j'ai consacré, en 1914, à ces importantes collections (1). En outre M. Bret a été assez heureux pour retrouver deux formes de la Côte d'Ivoire qui n'étaient connues jusqu'ici que par les types, le Gnathonemus Bruyerei Pellegrin et le Tilapia Meeki Peliegrin. Enfin deux espèces sont nouvelles pour la science, un Mormyridé le Gnathonemus furcidens et un Siluridé le Clarias ebriensis. MoRMYRID.f; 1. Gnathonemus Bruyerei Peliegrin. — Lagune Elu'ié. La hauteur du corps est contenue 3 fois 3/4 dans la longueur, sans la caudale, la longueur de la tête o fois. Le museau est com- pris 3 fois 1/2 dans la longueur de la tête, le grand diamètre de l'œil 4 fois 1 /'2 dans cette longueur et 1 fois 3/4 dans l'espace interorbitaire. Les dents en forme d'incisives, très léuèrement échancrées, sont au nombre de 5 en haut, de 6 en bas. L'appen- dice globuleux du menton est moyennement développé. On compte 58 écailles en ligne longitudinale, p en ligne transver- sale, — entre l'origine de la dorsale et celle de l'anale, 12 autour du pédicule caudal. La dorsale qui commence au-dessus du 3^ rayon de l'anale comprend 26 rayons, l'anale 30. La pecto- rale 2 fois plus longue que la ventrale, égale presque la lon- gueur de la tête. Le pédicule caudal est 2 fois 1/3 aussi long que haut. La caudale, écailleuse à la base, a ses lobes pointus. La coloration est uniformément brunâtre. N» 1920-29. Coll. Mus. - 1 ex. : Longueiu- 210 + 40 = 250 mm. La diagnose de cette espèce a été faite par moi (2) d'après un jeune individu de 110 mm. provenant aussi de la Côte d'Ivoire est dû à PoBÉGum. L'exemplaire décrit ci-dessus prouve que ce Mormyre arrive à une certaine taille. Les légères diffé- rences qu'il présente avec le type, dans les proportions et dans les nombres de l'écaillure et des formules des nageoires mon- trent quelles peuvent être les variations dans les limites de l'espèce. (i) D"' J. Pellegrin. Missions Gruvel sur la côte occidentale d'Afrique (1905-1912). Poissons lAnn. Inst. Océanogr., 1914, VI, fase. 4, p. 1-100). (2) Bull. Mus. Paris. 1904, p. 441 et Boulenger, Cat, Freshwater Fishe$ Africa, I, 1909, p. 105, SÉANCE DU 23 MARS 1920 117 2. Gnathonemus furcidens nov. sp. La hauteur du corps est contenue 3 fois à 3 fois 1/2 dans la longueur sans la caudale, la longueur de la tête 4 fois 2/3 à 5 fois. La tête est aussi longue que haute, à profil supérieur nettement arrondi. Le museau est compris 3 fois à 3 fois 1/3 dans la longueur de la tête. Il existe un appendice globuleux bien développé au menton. Les dents nettement échancrées sont au nombre de 5 dont 3 antérieures à la mâchoire supé- rieure, de 0 à l'inférieure. L'œil est moyen, compris 4 fois à 4 fois 3/4 dans la longueur de la tête, 1 fois 1/3 à 1 fois 2/3 dans l'espace interorbitaire. On compte 63 à 73 écailles en ligne longitudinale, jj^ en ligne transversale sur le corps, j^ en ligne tranversale entre l'origine de la dorsale et celle de l'anale, 12 autour du pédicule caudal. La dorsale de 30 ou 31 rayons commence au-dessus du 3^ ou 4*^ rayon de lanale ; son origine est environ 2 fois plus éloignée de la fente bran- chiale que son dernier rayon de la fiij du pédicule caudal. L'anale comprend 32 ou 33 rayons, elle est également distante de l'origine de la ventrale et de celle de la caudale ou un peu plus rapprochée de cette dernière. La pectorale j)ointue est un peu. plus courte que la tête ; elle fait 2 fois ou presque la lon- gueur de la ventrale et s'étend en arrière jusqu'à la moitié environ de cette dernière. Le pédicule caudal est nn peu plus court que la tête, sa hauteur est comprise 3 fois dans sa lon- gueur. La caudale, écailleuse à sa base, a ses lobes légèrement pointus. La teinte générale est brun-jaunâtre ou brun violacé. D. 30-31 ; A. 32-33 ; P. 12-13 ; V. 6 ; Sq. 11-13/63-73/18-19. iN» 1920-30-31. Coll. Mus. — Lagune Comoé : M. Bret. 2 ex. : Lg. 290 + m — 340 et mO + 50 = 310 mm. N» 1920-32. Coll. Mus. — Rivière Agnéby : M. Bret. 1 ex. : Lg. 180 + 35 = 215 mm. Cette belle espèce se rapproche surtout du GnalJionemus mento Boulenger (1) du Gabon et de Libéria ; elle s'en distin- gue cependant aisément par ses écailles moins nombreuses en ligne longitudinale (63-73 au lieu de 84-85) et en ligne trans- versale \~^ au lieu de ^^X son anale moins longue (32-33 rayons (1) Ann. Mag. Nut. Hist. (6), VI, 1890, p. 193 et Cat. Freshw. Fishes Afi-ica, I, 1909, p. lOG, lig. 86. lis SÉANCE DU 23 MARS 1920 au lieu de 36), commençant par conséquent moins en avant par rapport à la dorsale, par son pédicule caudal moins allongé (hauteur 3 fois dans la longueur au lieu de 4). Elle présente aussi certaines affinités avec le Gnathonemus Monteirl Gûn- ther (1), du Congo, mais dans cette espèce le protil est moins arrondi, Fanale plus longue (36 à 43 rayons). 3. Mormyi'us Jubelini C. V. — Rivière Agnéby et lagune Comoé. Cette espèce est représentée par deux spécimens, l'un de 330 + 60 r= 390, l'autre de 440 + 70 == 51 0 mm. Ce dernier exem23laire est tout à fait comparable connue taille au type du Mormyrus nime C. V. qui mesure, en effet, 530 mm. Ainsi que je l'ai déjà indiqué (2), contrairement à l'opinion de JNI. Bou- LENGER (3), GuviER et Valenciennes me semblent avoir séparé avec raison les deux espèces, le M. rnrne ayant un profil supé- rieur plus droit, un corps plus élevé, un pédicul caudal plus court. NoTOPTERlD.f: 4. Notoplerus afer Gûnther. — Lagune Ebrié, près Binger- ville. Characlmd.î: 5. Sarcodaces odoë Bl. — Lagune Ebrié, près Dabou. 6. Alestes Chaperi Sauvage. — Lagune Ebrié. 7. — macrolepidotus C. V. — Lagune Ebrié. 8. Distichodus engycephaluH Gùnther. — Lagune Ebrié. Cyprinid.* 9. Labeo couhie Riippell. — Lagune Ebrié, près Bingerville. SiLURIDE 10. Clarias senegalensis C V. — Lagune Ebrié. il. Clarias ebrîensîs nov. sp. La hauteur du corps est contenue 6 fois à 6 fois 1/4 dans la longueur sans la caudale, la largeur de la tête 4 fois à 4 fois 2/3. La tête est une fois 1/5 aussi longue que large, lisse, couverte (1) Ann. Mag. Nat. Hist. (4), XII, 1873, p. 144. (2) J. Pellegrin. Les Poissons du bassin du Tchad, 4914, p. 57. (3) Cat. Freshw. Fishes Africa, I, 1909, p. 140. SÉANCE BU 23 MARS 1920 lîÔ de très fines granulations en arrière. Le processus occipital est obtusénient pointu. La fontanelle frontale est petite, l'occipitale également. L'œil est fort petit, contenu 5 à 6 fois dans la lon- gueur du museau, 7 à 9 fois dans l'esj^ace interorbitaire qui égale environ la largeur de la bouche et est compris 2 fois dans la longeur de la tête. Les dents prémaxillaires forment une bande 4 fois aussi longue que large, les dents vomériennes sub- granuleuses une bande en croissant aussi large en son milieu que la bande prémaxillaire. Le barbillon nasal fait les A/o ou les 5/6 de la longueur de la tête, le barbillon maxillaire 1 fois 1/2 à 1 fois 3/5 cette longueur, atteignant presque l'ori- gine de la ventrale ; le barbillon mandibulaire interne est égal au barbillon nasal ou un peu plus court et fait les 2/3 environ de l'externe. Les branchiospines sont allongées, bien séparées, au nombre de 15 ou 16 à la base du l^'" arc branchial. Les cla- vicules sont recouvertes par la peau. La dorséile comprend 70 à 73 rayons ; l'espace qui la sépare du processus occipital est compris 3 fois 2/3 à 4 fois 1/2 dans la longueur de la tête ; la dorsale est séparée de la caudale par une distance égale ou un peu supérieure au diamètre de l'œil. L'anale de 53 à 62 rayons est à peu près aussi rapprochée de la caudale. La pectorale fait la moitié environ de la longueur de la tête ; son épine est faible- ment denticulée sur chaque bord. La ventrale est 1 fois 1/2 aussi distante de l'origine de la caudale que du bout du museau. La caudale arrondie fait les 3/5 de la longueur de la tête. La coloration du corps et dés nageoires est uniformément noire. D. 70-73 ; A. 53-62 ; P. I 9-10 ; V. 6 ; Br. 15-16. JN» 1920 - 36-37. Coll. Mus. - Eau stagnante près Bingerville : M. Bret. 2 ex. : Longueur -275 + 40 = 315 et 245 -f 30=275 mm. (1). Cette espèce offre de grandes affinités avec le Clarias Wal- keri Glinther (2) du sud du Cameroun et de l'Ogôoué. Elle me semble toutefois devoir en être séparée à cause de la dorsale beaucoup plus rapprochée du processus occipital. J'ai examiné toute une série de C. Walkeri du Cameroun et de l'Ogôoué et (1) Un jeune spécimen de 105 -(- 15 = 112 inni. de longueur (N" 12-70. Coll. Mus.) envoyé du Dahomey par M. Waterlot me paraît pouvoir aussi être rapporté à cette espèce. La distance de la dorsale au processus occipital est contenue 4 fois dans la longueur de la tôte. D. 67 ; A. 54 : Br. 15. (2) Ann. Mag. Nat. Hist. (6), XVII, 1896, p. 274, pi. xiv* fig. B. 120 SÉANCE DU 23 MARS 1920 j'ai toujours trouvé que l'espace séparant la dorsale du proces- sus occipital était contenu chez ceux-ci 1 fois 2/3 à 2 fois 2/3 dans la longueur de la tète au lieu de 3 fois 2/3 à 4 fois 1/2. En outre, dans notre espèce, le barbillon nasal est un peu plus long, le processus occipital plus arrondi en arrière, la colora- tion uniformément foncée, 12. Eutropius mentalis Boulenger. — Rivière Agnéby. Cette espèce est connue de la Côte de l'Or et du Cameroun. 13. Chrysichthys nigrodigitatus Lacépède. — Lagune Ebrié. 14. — Walkeri Gûnther. — Lagune Ebrié, près Dabou. 15. Synodontis gambiensis Giinther. — Lagune Ebrié, près Dabou. 16. Malapterurus electricus Gmelin. — Lagune Ebrié. ScOMBRESOClDiE 17. *Belone senegalensis C. V. — Lagune Ebrié. ^ MUGILID.E 18. *Mugil falcipinnis C. V. — Lagune Ebrié, près Binger- ville. Anabantid^ 19. Anabas Kingaleyse Giinther . — Eau stagnante, près Bin- gerville. SKRRANlDJi 20. *Lutjanus agennes Bleeker. — Lagune Ebrié, près Bin- gerville. 21. *LiUjanns guineensis Bleeker. — Lagune Ebrié, près Petit- Bassam. Gerrid-ï: 22. *Gerres octactis Bleeker — Lagune Ebrié, près d'Anna. PRISTlPOMATIDiE r 23. * Pristipoma Jubelini G. V. — Lagune P]brié, près Pctit- Bassam. 24. *Diagramma macrolepu Boulenger. — Lagune Ebrié. Cette espèce a été signalée au Sénégal et au Congo. Elle ne semble pas rare à la Côte d'Ivoire d'où M. Gruvel Fa déjà rapportée (1). (1) J. Pellegrin. Op. cit., 1914, p. 47. SÉANCE DU 23 MARS 1920 l2l SCORPIDID.E « ' 25. *Psettus Selm C. V. — Lagune Ebrié, près Bingerville. ClCBLlD^ 26. Hemichromis bimacidatus Gill. — Lagune Ebrié. 27. — fascialus Peters. — Lagune Ebrié, près Bingerville. 28. Pelmalochromis Jenlinki Steindachner. — Lagune El^rié. Ce Cichlidé, décrit d'abord de Libéria, paraît assez abondant à la Côte d'Ivoire où M. Gruvel l'a déjà recueilli dans la lagune fétiche de Port-Bouet (1). 29. Tilapia macrocephala Bleeker. — Lagune Ebrié, près Bingerville. L'exemplaire récolté est une femelle de 175 -[- 45 = 220 mm. en train de pratiquer l'incubation buccale. La cavité bucco- brancliiale est, en effet, remplie d'une portée déjeunes alevins, à vésicule oml)ilicale encore très développée et mesurant de 10 à 12 mm. de longueur. - 30. Tilapia melarioplcura A. Duméril. — Lagune P]brié, près Petit-Bassam. 31. Tilapia Meeki Pcllegrin. — Lagune Ebrié, près Binger- ville. Cette Tilapie a été décrite par moi (2) d'après deux exem- plaires recueillis par M. Gruvel dans la lagune aux environs de Grand-Bassam. Les deux spécimens envoyés par M. Bret sont tout à fait comparables. Ils mesurent 150 -(- 40 = 190 et 140 -f- 40 = 180 mm. Leurs formules sont très analogues : D. XV 13 ; A. 111 10; P. 14; V. 15; Sq.3 i/, | 28-29 | 10 V.. Br. 14-15. Carangid^ 32. *Caranx carangas Bl. — Lagune El)rié, baie de Binger- ville. 33. *Trachfjnolus goreensis C. V. — Lagune Ebrié, près Bin- gerville. GORUDE 34. *Eleotri.s viltata A, Duméril. — Lagune Ebrié, près Bin- gerville. (1) J. Peli.egrin. Op. cit., 1914, p. 59, pi. ii, fig. 1. (2) Bull. Soc. Zool. France, 1911, p. 183 et op. cit., 1914, p. 63, pi. n, fig. 2. 9 [U I B R A f 122 SÉANCE DU 23 MARS 1920 OSTÉOME VERTÉBRAL CHEZ UN SILURIDÉ PAR LE Dr JACQUES PELLEGRIN M. Bavay m'a communiqué pour identification quelques frag- ments osseux provenant d'un Poisson qu'un de ses correspon- dants aurait mangé à bord d'un paquebot dans la région des Indes orientales. Un aiguillon dorsal et un aiguillon pectoral permettent de rapporter sans hésitation ce Poisson à la famille des Siluridés. Il s'agit peut-être d'un Arias, genre comprenant des espèces fréquentant à la fois les eaux douces et les eaux salées. Les autres fragments sont des épines d'aspect fort bizarre ; elles sont, en effet, dilatées en un ou plusieurs renflements ovoïdes volumineux, ces derniers tantôt réunis tantôt séparés (fîg. 1). A mon avis, on doit considérer ces pièces comme des neurépines vertébrales ayant subi une dégénérescence parti- culière ; on se trouverait donc en présence de tumeurs osseuses ou ostéomes. FiG. 1. — Neurépines avec ostéoiijes. Un squelette de Caranx chrysos Mitch., de la collection du Muséum, provenant du golfe du Mexique, présente des défor- mations analogues, quoique beaucoup plus régulières dans leur disposition. Les renflements osseux, en effet, sont uniques, sÉA^cE DU 23 mars 1920 123 ?ili'ectent les neurépities des 6 dernières vertèbres abdojninales et des 2 premières caudales. C'est à la partie médiane du rachis que se trouvent les excroissances les plus -volumineuses. Les vertèbres antérieures et postérieures du corps semblent nor- males. A l'arc hémal des 3*^ et 4*^ vertèbres caudales, on remar- que ég-alement deux petites protubérances. Ces exemples dhyperostoses, dont l'origine pathologique me semble peu douteuse, sont intéressants à signaler ; ils pourront sans doute être nudtipUés dans la suite chez les Poissons Téléostéens (1.). (1) Aucun cas seaiblablu n'esl luenfionnù dans les ouvrages surla patliologie des Poissons : D'' Bruno IIoker, « Handhuch der Fisclikranklieiten « (Stuttgard. 1906) et J.-F. Gemmill, « Tlie teratology of Fislies » (Glasgow, 1912). Séance du 1S avril J9''J0 PRÉSIDENCE DE M. RABAUD, VICE-PRÉSIDENT M. Roule s'excuse de son absence. M. Larrousse remercie de son admission. M. PellegriiN a reçu de bonnes nouvelles de 31. Chabanaud, actuellement en Guinée et qui annonce son retour pour le mois de juin. M. le comte Delamarre de Monchaux offre au nom de M. Chap- pELLiER et au sien deux fascicules du Biii/elin de la Ligue fran- çaise pour la protection des Oiseaux, dans lesquels il signale un article de M. Legros en faveur des « Sanctuaires d'Oiseaux » et un du comte Delamarre sur les Oiseaux des vignes. MM. Gaillard, Komyakoff, Mazeran, Pelosse et Perrin, présen- tés à la dernière séance sont élus membres. M. Jean Stehelln, 22, rue des Vignes, à Paris, est présenté par MM. Caziot et Jousseaume. M. Paris écrit : « Dans une intéressante noie parue dans le dernier numéro du Bulletin, de la Société zoologique de France, 1919, p. 287. M. Chabanaud signale la capture par M. LES.\Ede deux jeunes Lézards ocellés dans les environs de Beaune (Côte d'Or). Ces exemplaires ne sont pas les seuls de l'espèce rencontrés dans le département. Dans un aperçu sur la faune de la Côte d'Or, p. 186, du tome 1'"'' de « Dijon et la Côte d'Or en 1911 », ouvrage édité pour le 40'' Congrès de l'avancement des sciences, j'ai signalé la rencontre, dans les ruines du vieux château de Malain en été 1904, du cadavre d'un Lézard ocellé de petite taille. Mais, comme je l'ai dit dans cette note, la présence de cette espèce en Côte d'Or n'est peut-être pas naturelle. En effet, vers 1885, M. le D' Marchant a rapporté du Midi et lâché dans les environs de Dijon plusieurs dizaines de ce Lézard. Les exem- plaires rencontrés pourraient être simplement des descendants des animaux importés ». « M. DE Beauchamp fait observer que la liste des Actinies capa- bles de se reproduire j)ar lacération, donnée par M. Migot dans SÉANCK DU 13 AVRIL 1920 125 le (loniier numéro du Bidletin, ne comprend pas la i>(i(jarlra [GepJiyrft) Do/irni von Kocli. Ce mode de reproduction parait pourtant normal dans cette espèce, que caractérise l'habitude d'étaler son pied d'une façon extraordinaire à la surface de la tlorgone c]ui la supporte, et il a été signalé par Nafilyan dans son travail sur les Actinies de Roscotf paru dans nos Mémoires (XXV), dont M. MiGOT a certainement eu connaissance. » M. Trouessart dit que le nom de Gorilla rnaijema, donné par Alix et Bouvier à un Gorille du Gabon en 1877, doit tomber en synonymie avec G. castaneiceps Slack. M. Petit rappelle que l'exemplaire décrit par Alix et Bouvier avait été tué par lui à Conde (Congo français), à peu de distance de la côte. Ouvrages offerts : Bulletin de la Ligue française pour la protection des Oiseaux, IX, no \ , % 3, Paris. 1920. Dehaut (E.-G.). Contribution à l'étude de la vie vertébrée insulaire dans la région méditerranéenne occidentale et particulièrement en Sardaigne et eu Corse (Paris, Lechevalier, i920, 93, p., 3 pi.). FAUNE CARCINOLOGIQUE DE L'ILE DE LA TRINDADE par CARLOS MOREIRA La petite île de la Trindade est à peu près à 1.100 kilomè- tres de la côte du Brésil, par 20" 20' de latitude sud et 29« 18' de longitude ouest Greenwich. L'étude des Crustacés de cette île volcanique m'a préoccupé dès longtemps à cause des affini- tés de ceux-ci avec ceux de la côte du Brésîl et de l'île Fer- nando Noronha, volcanique elle aussi, et située plus au nord et plus près de la côte. Au mois de mai 1916, le vaisseau de guerre brésilien « Bar- roso » partit pour l'île de la Trindade, qui n'avait pas été visitée par des voyageurs depuis 1918 ; à son bord sont allés le photo- g-raphe M. José Domingues et le préparateur du Muséum de Rio- 120 SÉANCE DU 13 AVUIL 1920 de-Jaiieiro, M. Pedro Yelho ; pendant le court séjour du « Bar- roso )^ dans File, ils ont fait une petite collection de Crustacés, que j'ai étudiée "et qui m'a permis d'établir les relations des espèces de (îrustacés de l'île avec celles de la côte du Brésil, des îles de l'Océan Atlantique tropical sud et dès Antilles. De toutes les espèces de Crustacés de l'île de la Trindade, le Gecar- cinu) sans pédoncule, pourvues d'un petit orifice terminal et naissant au-dessous d'une des hydro- thèques de la paire. Fig. 1 . — A, B, Diphasia minuta (Hydrothèques et gonothèques x 40) ; C, D. cau- lontheca (Hydrothèques X 4fi) ; D, E. D. orientalh (Hydrothèques x 57 et gonO' thùques x 37,5) ; F, D. cristata (Hydrothèques x o"). Diphasia cauloatheca n. sp. Colonies de 12 à 16 cm., à tige naissant d'un lacis d'hydro- rliizes, polysiphonique, sauf dans sa partie dislale, sans articu- lations et dépourvue d' hydrothèques (de là son nom) ; hydrocla- 146 SÉANCE DU 13 AVRIL 1920 des alternes plus ou moins serrés, atteignant jusqu'à 4,5 cm. ; rangées d'hydrotlièques placées dans des plans perpendicu- laires au plan formé par l'axe et les hydroclades: hydrothèques (fîg. 1, C) strictement opposées, subcylindriques, faiblement courbées, avec partie libre égale au tiers ou au quart de la par- tie concrescente en général ; l'orifice présente une faible, mais large échancrurc adcaulinaire. Les hydrothèques proximales sont boncrescentes dans toute ou presque toute leur étendue et leur orifice est oblique. Le bord de toutes les hydrothèques montre un épaisissement en forme de bouton du côté adcaulinaire ; vers le tiers supé- rieur de la face abcaulinaire le périsarque présente aussi un épaississement en forme de crête faible, mais abrupte vers le haut. Il existe en général à la base un processus périsarcal. Les gpnothèques manquent. Dîphasîa orienta Us n. sp. Colonies de 1 à 2,5 cm., à tige monosiphonique et non rami- fiée, présentant une partie basale séparée de la partie hydro- thécale par une articulation oblique, le reste de la tige en étant généralement dépourvu ; hydrothèques disposées par paires le plus souvent strictementopposées et très rapprochées (fig.1,7)) ; les hydrothèques d'une même paire ne se touchent pas sur la ligne médiane, soit du côté ventral, soit du côté dorsal ; elles sont concrescentes sur les deux tiers environ de leur longueur totale, avec une courbure le plus souvent de 60", parfois attei- gnant 90° ; l'orifice est faiblement échancré et son bord adcau- linaire montre un faible épaississement périsarcal. La face abcaulinaire des hydrothèques est aplatie, depuis leur fond jusqu'à leur courbure, l'arête de cette face se continue sur la partie libre par un pli oblique jusqu'au voisinage du bord ; du côté adcaulinaire il existe aussi un pli parallèle au premier et plus ou moins net. Du côté abcaulinaire le périsarque est épaissi, surtout vers le milieu^ et très souvent il donne naissance à deux lames qui font saillie dans la cavité de l'hydrothèque (fig. 1, D, /) ; on remar- que aussi la présence d'une lame ou d'une double lame formant opercule supplémentaire, mais qui suit l'hydranthe quand il se rétracte (fig. 1, /), o). SÉAiNCE DU 13 AVRIL 1920 147 Les gonothèques mâles présentent une face ventrale aplatie appliquée contre Thydrocaule ; vers le tiers supérieur elles sont pourvues d'épines plus ou moins nombreuses, parfois compri- mées en lames ; les épines proximales se continuent vers le bas par des crêtes saillantes Les gonothèques femelles (fig. 1, £") vues dorsalement sont piriformes, leur partie distale forme une chambre marsupiale entourée de trois valves excavées et pourvue d'une crête avec des deuticulations. Diphasia cristal a n. sp. Colonie unique de 1,5 cm., à tige monosiphonique, avec par- tie basale sans hydrothèque de 0,5 cm., à l'extrémité de laquelle prennent naissance deux branches opposées. La partie basale est séparée de la partie hydrothécale par une articula- tion oblique ; en général la tige et les branches ne montrent pas d'articulations nettes, sauf parfois du côté dorsal. Les hydro- thèques (fig. 1, F) sont strictement opposées, leur partie libre est presque ég-ale à leur partie soudée et la courbure assez forte (60-70°) ; l'orifice montre une échancrure adcaulinaire large, mais peu profonde ; un peu au-dessous du bord le périsarque présente un épaisissement formant une strie marginale, mais ce bord lui-même est mince surtout du côté abcaulinaire. Les hydrothèques sont accolées du côté ventral sur leur ligne médiane, mais elles sont écartées dorsalement; leur fond pré- seute un processus périsarcal plus ou moins marqué. Cette espèce est caractérisée par la présence de crêtes plus ou moins saillantes : une crête médio -dorsale et une crête dorso-latérale, faibles toutes les deux (non visibles sur la figure), une crête latérale postérieure forte (fig. 1, D, p), se continuant vers le haut (du côté dorsal) par une ligne oblique atteignant le bord de l'hydrothèque et vers le bas par une aile bordant l'intervalle compris entre les paires d'hydrothèques ; une crête latérale antérieure (a), moins saillante et moins éten- due, enfin une faible crête ventro-latérale {v), continuée vers le haut par une ligne atteignant le bord. Le milieu de la face ven- trale des hydrothèques est marquée par un pli, qui est peut-être accidentel et du à ce que la colonie a été sans doute temporai- rement desséchée. 148 SÉANCE DU 13 AVRIL 1920 POISSONS NOUVEAUX DU HAUT-ZAMBÈZE RECUEILLIS PAR M. V. ELLENBERGER (2« note) ^ > PAR LE D^ JACQUES PELLEGRIN M. Victor Ellenberger a adressé en 1912 au Muséum une petite collection de Poissons récoltée dans le Haut-Zambèze à Léalui, capitale indigène du pays des Barotsés (North Western Rhodesia). Sur un total de 11 espèces, 3 étaient nouvelles et ont été décrites par moi dans une première note parue en 1911 (1). Le même voyageur vient d'adresser à nouveau au Muséum une. seconde collection recueillie dans le même district et qui présente également un certain intérêt car parmi les 20 espèces dont on trouvera ci-dessous la liste, deux et une variété sont encore nouvelles pour la science. MopMYRiD.« : 1. Marcuseniiis discorhynchus Peters. ■ — * 2, Gnathonemus angolensis Boulenger (2). — * 3. Monnyrus Ellenbergeri Pellegrin. Characinid.e : 4. Alestes lateralis Boulgr. ~Gyprinid.« : * 15. Barbus trimaci(iatiis Peters. — 6. — paludinosus Peters. — 7. ^- radialus Peters, y-dr. barctseensis nov. var. 8. ' — a fer Peters. SiLURiD.E : 9. Clarias mossamlncus Peters. — ■ * 10. Schilbe mystus,\Jn\né. — ■ 11. Synondontis zambesensis Peters (3). (i) D"" J. Pellegrin. Poissons nouveaux du Haut-Zambèze recueillis par M. V. Ellenberger {Bull. Soc. Zool. France, XXXIX, 1914. p, 24). (2) Les espèces figurant déjà dans le premier envoi sont précédées du signe '. ■ (3) A ces Poissons de la i'amillc des Siluridés doit être joint un petit exemplaire appartenant au curieux genre Chiloçjlaiiis, mais en trop mauvais état pour être déterminé spécifi(iuement Ce genre qui comprend une dizaine d'espèces était connu seulement du Haut-Nil, de l'Afrique orientale allemande, du Cameroun et du Congo, n est intéressant de le voir aussi représenté dans le bassin du Zam- béfe. SÉANCE DU 13 AVRIL 1920 U^ GiCHLiD.Ej 12. He»àchrû/iii.s fasciatKsPeters. — * 13. Pelmatochromis genisquamidatus Pellê- grin. — 14. Astatotilapia Moff'ati Castelnau. — 15. — EUenbergeri uov. sp. — 10. Tilapia Sparrmani A. Smith. — * 17. — ovalis Steindacliner. Anabantid.e : 18. Anahas nmltispinis Peters. — 19. — întermedius nov. sp. Mastacembklid.e : 20. Mastacembelus moeruenns Boiilgr. Barbus radialus Peters, var. barctseensis nov. var. La hauteur du corps égale environ la longueur de la tête et est contenue 3 fois 1/2 à 4 fois dans là longueur sans la cau- dale. Le museau est arrondi, plus court que l'œil qui est com- pris 2 fois 1/2 environ dans la longueur de la tête. La boilche est inférieure. H y a deux barbillons de chaque côté, le posté- rieur un peu plus long que l'antérieur fait les 2/3 environ de l'œil. On compte 26 à 29 écailles à stries divergentes, eh ligne longitudinale, IjtI ( exceptionnellement ||i, en ligne transversale), 2 entre la ligne latérale et la ventrale, 12 autour du pédicule caudal. La dorsale située à égale distance du centre de l'œil et de la caudale comprend 3 rayons simples, le dernier mince, flexible, non denticulé et 8 rayons branchus. L'anale est com- posée de 3 rayons simples et de 5 branchus et n'atteint pas la caudale. La pectorale arrondie, un peu plus courte que la tête, n'arrive pas à la ventrale. La base de celle-ci se trouve soUs les premiers rayons de la dorsale. Le pédicule caudal est 1 fois 1/2 aussi long que haut. La caudale est fourchue. Le dos est brunâtre, les flancs et le ventre argentés. Il existe 3 points noirs latéraux, le premier en avant de l'aplomb du début de la dorsale, le second au-dessous de ses dernier^ rayons, le troisième à l'extrémité du pédicule caudal. Un qua- trième point noir se voit également à l'origine de l'anale, D. III 8 ; A. III 5 ; P. 13 ; V. 9 ; Sq. 3 1/2 | 26-29 ] 3 Va- N» 1920-79. Coll. Mus. — Léalui : Ellenberger. 8 exemplaires. Longueur : 26 + 6 = 32 à 10 + 9 = 49 mm. L'espèce a été décrite (1) d'après des exemplaires de dimen- (1) Mon. Berl. Ac, 1853, p. 783 et Reise Mossamb., IV, 1868, p. 56, pi. x, fig. 3. 150 SÉANCE DU 13 AVBIL 1920 sions analogues (48 mm.) de la rivière Rovugo dans le Bas- Zambèze ; elle est indiquée comme arg-entée avec le dos vert. La variété signalée ici dont les nombres sont tout à fait sem- blables ne diffère que par la pectorale n'atteignant pas la ven- trale et par sa coloration. Astatotilapia EUenbergeri nov. sp. La hauteur du corps est contenue 2 fois 1/2 dans la longueur, 'sans la caudale, la longueur de la tête 2 fois 3/i. Le nmseau est un peu plus court que le diamètre de l'œil qui est compris à peine plus de 3 fois dans la longueur de la tête ; l'espace inter- orbitaire est égal aux 3/4 du diamètre de l'œil. Le maxillaire nettement visible, arrive juste jusque sous le bord antérieur de l'œil. Les lèvres sont moyennes. Les dents de la rangée externe, volumineuses, au nombre d'une trentaine à chaque mâchoire sont en général bicuspides; celles des 2 rangées internes peti- tes et plus ou moins coniques. 11 y a 4 séries d'écaillés sur les joues ; la portion écailleuse est inférieure au diamètre de Yœïl. Les branchiospines courtes, pointues sont au nombre de 12 à la base du premier arc. On compte 32 écailles plus ou moins den- ticulées en ligne longitudinale, ^-^ en ligne transversale. La ligne latérale supérieure perce 21, l'inférieure 13 écailles. La 'dorsale comprend 14 épines subégales et 11 rayons mous; la dernière épine faisant presque la moitié de la longueur de la tête. L'anale est formée de 3 épines et de 8 rayons mous ; la dernière épine est aussi longue et plus forte que la dernière de la dorsale. La pectorale fait les 4/5 de la longueur de la tète et n'atteint pas l'anale. La ventrale arrive juste à l'anale. Le pédicule caudal est un peu plus haut que long. La caudale est légèrement arrondie. La coloration est brun olivâtre avec les traces d'une bande noire longitudinale. Les nageoires sont uniformément noirâ- tres. D. XlYll; A. 111 8; P. 14; Y. 1 5 ; Sq. 41/2 I 32 | 10. No 19i0-93. Goll Mus. — Léalui : Ellenberger. Un ex. : Longueur 80 + 25 = lOo mm. Cette espèce que je dédie bien volontiers à M. Ellenberger vient se placer auprès du Ctenocliromis strigigena Pfetfer (1) de , (1) Jahrb. Hamb. Wiss. Anst.. X, 189ù, p. 155, pi. u, Og. 5-8. SÉANCE DU 13 AVRIL 1920 151 la Basse-Egypte à l'Ouganda et de l'Afrique orientale alle- mande, dont elle se distingue par ses branchiospines plus nom- breuses à la base du premier arc (12 au lieu de 7 à 9). Elle est également voisine du Chromys Moffati Gastelnau (1) de l'Afri- que australe et des hauts affluents du Congo, dont l'œil est plus petit (3 fois 1/2 à 4 fois 1/2 dans la longueur de la tète), les branchiospines également moins nombreuses (7-JO). Etant don- née la varialnlité de la dentition je crois devoir faire entrer le Poisson décrit ici dans le genre Aslatolilapia créé par moi en 1904 (2). ■ Anabas intermedius nov. sp. La hauteur du corps égale la longueur de la tète et est con- tenue 3 fois à 3 fois 1/3 dans la longueur sans la caudale. Le nmseau arrondi est un peu plus court que l'œil qui est conqjris 3 à 4 fois dans la longueur de la tête et égale ou dépasse un peu la largeur interorbitaire. Le maxillaire arrive sous le tiers antérieur de l'œil. On ne distingue pas de dents palatines. Le préorbitaire, le préopercule, l'interopercule et le sous -opercule ne sont pas denticulés.> Il y a 6 à 8 petites épines au-dessus et 3 ou 4 au-dessous de l'encoche operculaire qui est peu mar- quée. On compte 7 courtes branchios]3ines à la base du pre- mier arc. Les écailles rugueuses, fortement cténoïdes, sont au nombre de 27 à 29 en ligne longitudinale, -gi^^en ligne trans- versale. La ligne latérale supérieure perce 14, l'inférieure 8 à 10 écailles. La dorsale comprend 15 à 18 épines croissantes et 7 à 9 rayons branchus ; la dernière épine fait un peu moins de la moitié de la longueur de la tête ; les plus longs rayons mous de la moitié aux deux tiers de cette longueur. L'anale semblable à la dorsale est composée de 7 à 9 épines et de 8 à 1 0 rayons mous. La pectorale arrondie fait les deux tiers de la longueur de la tête. La ventrale qui arrive juste à l'anale chez les jeunes, dépasse largement cette nageoire chez le sujet plus âgé. Le pédicule caudal est très réduit, beaucoup plus court que l'œil. La caudale est très arrondie. La teinte générale est brun foncé avec 7 à 8 barres noires •(1) Gat. Poiss.. Afr. Austr., 1861, p. 16. (2) Mém. Soc. Zool. France, XVI, 1904, p. 299. 152 SÉANCE DU 13 AVRIL 1920 transversales et une tache noire à rorigine de la caudale, plus nette chez les jeunes. D. XV-XYIII 7-9; A. Yll-IX 8-10; P. 12; V. 1 o; Sq. 2 i/\, I 27-29 | 8-9. N» 1920-102-103. Coll. Mus. — Léalui : Ellenberger. 4 ex. : Longueur 34 + 9 = 43: 3S + 10 = i5; 35 + 10 = 45 et SO + 14 =: 64 mm. Cette jolie petite espèce vient se placer entre Anabas nanus Giinther (1) du Sud du Cameroun au Congo, à pédicule caudal plus long et A. Ansorgei Boulenger (2) du Chiloango à épines anales j)lus nombreuses (A. X-XI 7). DESCRIPTION D'UN LAIVIELLIBRANCHE NOUVEAU DU NATAL PAR ED. LAMY M. Henry C. Burnup, de Maritzburg (Natal), a eu l'obli- geance de soumettre, en janvier 1920, à mon examen un spécimen de Crassalella qui, recueilli, il y a une vingtaine d'années, dans TAfrique du Sud et communicpié, à cette épo- que, au British Muséum, n'avait pu y être l'objet d'une détermi- nation spécifique. Bien qu'il s'agisse d'une valve unique, en assez médiocre état, roulée et décolorée, elle offre des caractères très nets la différenciant tellement de toutes les formes connues que je n'hésite pas à la considérer comme appartenant à une espèce nouvelle. M. Burnup avait déposé primitivement ce type au Natal Muséum, mais, avec le consentement du directeur, M. le D"" E. Warren, il a bien voulu, dans un esjjrit de haut désinté- ressement scientifique, faire don de cet unique exemplaire au Muséum de Paris, en même temps qu'il m'autorisait fort aima- blement à en publier la description dans un périodique fran- çais. (1) Ann. Mag. Nat. Hist. (6), XVII, 1896, p. 269, pi. xiii, fig. B. (2) Ann. Mus. Congo ZooL, II, 1912, p. 23, pi. xvii, fig, 7. SÉANCE DU 13 AVRIL 1920 153 Crassatella Burnupi nov. sp. Testœ va/va sinistra tantum nota., convexa^ crassa, suhqua- drangularis, paruùi infpqiiilaleralis, carinâ elevald ab umbone decurrente rt depressionon posticam séparante munita : latere antico rotundato, latere postico superne excavato, inferne in rostnim haiid tnincatiun producto ; margine. dorsali utrinque declivi, antice recto, postice concavo ; margine ventrali arcuato. Umbo plano-depjressus. Lu.nula angustissinia, vulva lanceolata. Rugœ concentriez, latœ, planiusculœ, super ficiem, usque ad niar- ginem ventralem, ornant, interstitiis fere œqualUms sejunctœ. In regione sapera [ambonali] erosa linese radiantes observantiir. Cardo normalis. Impressiones muscidares valde conspicuse. Diam. antero-post. : 50 mm. ; diani. xnnbono-ventr . : 41 mm.; crass. : 15 mm. Valve gauche, seule connue^ convexe, épaisse, peu allongée transversalement et par suite presque quadrangulaire, peu iné- quilatérale, munie d'une carène bien marquée, qui, reliant le sommet à l'extrémité inférieure du bord postérieur, séj)are en arrière une dépression profonde ; côté antérieur arrondi, côté postérieur excavé supérieurement et se prolongeant inl'érieure- ment en un rostre non tronque ; bord dorsal déclive de part et d'autre du sommet, droit en avant, concave en arrière ; bord ventral arqué. Sommet déprimé et usé. Lunule très étroite, cor- selet lancéolé. Surface ornée, jusqu'au bord ventral, de rides concentriques larges et aplaties, séparées par des intervalles qui leur sont sensiblement égaux. Dans la région umbonale la décortication résultant de l'usure par frottement met à décou- vert des côtes rayonnantes. Charnière normale, constituée par deux fortes dents cardinales divergentes striées transversale- ment et par des dents latérales (une antérieure et deux posté- rieures) mal différenciées. Impressions musculaires bien mar- quées. L'état fruste de cette valve ne permet pas de fournir d'indi- cation précise .sur sa coloration : il semble cependant qu'elle devait être d'un brun rougeâtre. Habitat. — Près de l'embouchure de la rivière Undvomaas (Natal). Le fait que, depuis vingt ans, de nouvelle!^ recherches dans les mômes parages n'ont amené la découverte d'aucun autre spécimen, peut laisser supposer que la présence de cette valve dans cette localité était due à une cause accidentelle. M 154 SÉANCE DU 13 AVniL 11120 l^ii h»ut cas les seules formes (jui otlVont quelque analogie, le Cf. sulcata l.k. \non Rve.] (1), le Cr. Cti/ningi A. Ad. (2), tous deux d'Australie, le Ci\ obesa k. Ad. (3), de Nouvelle-Zélande, ont une coquille plus allongée transversalement, avec des rides plus étroites : surtout, elles ne présentent pas, en arrière, une d<''pression limitée par une carène et, par suite, elles ont le bord postérieur obliquement tronqué et non excavé (4). Crassatella Buvnupi Va\. Laiiiy. (1) 1805, Lamaisck, Alla. Mus. Paris, VI, p. 408; 1917, Lajiy, Revis. Crassalel- lidœ, J. ConchijL, LXII, p. 207, pi. vi, fig. 3. (2) 18:32, A. Ad.ams, P. Z. S. L., p. 90, pi. xvi, lig. 1. (3) 1852, A. AbAMs. ibid., p. 90, pi. xvi, lig. 2-2a. (4) Les Cr. subqwidrata Sowehbv (1870, P. Z. S. L.. p. 249; 188G, Kobelt et LoKBBECKE, (Jonck. Cab.,\). 31, pi. viii, fig. 9) et Cr. GUchvisti Sowerby (1904, Mar. Iiwestig. S. Af'rica, IV, p. 8, pi. vi, fig. 14), de l'Afrique du Sud, sont des cii<|uilles plus jK'tites, (|ui n'offrent, elles non plus, ni carène, ni dépression sur la région postérieure. Séance du t^7 avril 19W PRÉSlDExNCE DE M. RABAUD, VICE-PRÉSlUEiNT ]M. le président souhaite la l)ienvenue à Mme. et à xM, Odon DE BuEiN, ainsi qu'à MM. Komyakoff et Perrin, qui viennent pren- dre séance. MM. BiLLiARD, MaGiMN, Petit et Vamdel s'excusent de leur absence. jMM. Gaillard et Perrin remercient de leur admission. « La real Academia de ciencias y artes de Barceloiui » demande rechange (h' ses publications avec celles de la Société {Renvoyé au Conseil). M. Chevey annonce l'ouverture de ses conférences à la Faculté des sciences de Clermont. M. le président lui adresse les' félici- tations de tous. M. le président remercie M. le comte Delamarre de Monchaux qui a fait paraître dans les journaux V Acclimatation et Le petit Loir-et-Cher un article montrant l'intérêt pour l'agricul- ture des Sociétés scientifiques et en particulier de la Société zoohtgique de France. M. J. Stehelln, pi^ésenté à la dernière séance est élu membre. M. DE Guerne annonce que M C Janet s'inscrit comme mem- Ijre donateur. M. Odôn DE BuEN rend hommage aux membres de la Société disparus à la guerre et indique l'état d'achèvement des la])ora- toires maritimes dont il a annoncé lui-même à la Société la fon- dation du premier en 1908. Ce laboratoire, sis à Porto-Pi, a été suivi de celui de Malaga; celui de Santander est en voie de transformation, un autre s'organise à Vigo, un autre encore est projeté aux Canaries. Plusieurs de ces établissements concou- rent à l'étude océanographique de la Méditerranée (|ui est en cours d'exécution ; déjà un navire italien, qui j)orte deux savants espagnols, un français et deux italiens travaille au Bosphore et aux Dardanelles. Le roi d'Espagne a olfert son yacht, la Giralda, pour l'expédition franco-espagnole et monégascjue qui doit étudier le détroit de Gibraltar. Ce navire sera armé dans 156 SÉANCE DU 27 AVRIL 1920 un mois. Un travail sembla])le s'organise pour l'Atlantique. Les savants français, dit M. dk Buen, en particulier les membres de la Société, seront chez eux dans les laboratoires espagnols. M. le président félicite vivement notre savant collègue, qui a été récemment nommé officier de la Légion d'honneur, de la belle œuvre qu'il a réalisée. M. DE GuERNE montre l'intérêt de la station de Vigo comme centre de pêches ; c'est de ce port qu'est parti le jjremier bateau sardinier à vapeur. M. DE BuEN : — Santander n'est pas moins intéressant, en rai- son du grand nombre de jeunes Sardines qu'on y rencontre. M. Pérez signale qu'il a observé au jardin du Luxembourg- un Moineau de couleur isabelle, qui semble une variété fort rare. M. DE GuERNE décrit son voyage à Toulouse et sa visite aux ins- tallations hydrobiologiques de M. Jammes. L'ARRIVÉE DES HIRONDELLES EN 1920 PAR L. PETIT, aîné Le temps clément et la douce température de février et mars laissaient prévoir l'arrivée de nos messagères du printemps avant leur époque habituelle. Cette arrivée m'est annoncée : par M. Texier, notre collègue fi Luçon (Vendée), le 26 mars ; par mon cousin, M. Gentilhomme, au Palais (Belle-Ile-en-Mer), le 30 mars ; par M. Marchal, à Decize (Nièvre), le 7 avril. M. Dali FARD indique l'arrivée à Alençon le 9 avril. M. A. Mavel, directeur d'école à Combronde (Puy-de-Dôme, écrit qu'une Hirondelle a été aperçue dans ce pays le 23 mars ; elle est res- tée seule jusqu'au 7 avril, jour de l'arrivée d'un groupe impor- tant. J'ai constaté leur présence à Blancmesnil et aux environs de Paris le 11 avril. M. Durand, à Vaudoy (Seine-et-Marne), me la signale* le 13 avril et on m'annonce leur arrivée à SÉANCE DU 27 AVRIL 1920 157 Saint-Valéry-siir-Sonime le 16. M. Guégan indique leur arrivée à Caen le 17 avril et M. Beauser, à Lyon le 21 avril. Elles ne sont arrivées à Nice, d'après le commandant Caziot, ej'ue le 24 avril. Mes correspondants me signalent que Ton aperçoit toujours d'abord une ou deux Hirondelles ; le même jour elles disparaissent pour arriver en nombre le lendemain. J'ai pu constater dès le 7 avril, dans la forêt de Fontaine- bleau et dans les bois de Versailles, la présence de nombreux Becs-fîns divers ; le Coucou a commencé à chanter le 15 avi;il : toute la gent ailée est donc arrivée jDresque en même temps. Il est indubitable que la douce température de nos régions facilite l'arrivée de nos Oiseaux migrateurs. Pour ceux qui séjournent dans l'Afrique du Nord, c'est assez comj^réhensible ; mais comment l'Hirondelle de cheminée {Hirundo rusiica), qui s'expatrie bien loin et dont j'ai signalé la présence au Congo français, devine-t-elle qu'elle pourra revenir plus tôt trouver chez nous son ancien nid ? Dans tous les environs de Paris et jusqu'en Seine-et-Marne, les arbres fruitiers, les haies d'Aubépine, etc., étaient couverts de nids de chenilles, lesquelles commençaient à sortir dès le début d'avril. J'en appelle au ministère de l'agriculture, car s'il existe une loi pour l'échenillage, l'avis aux habitants par voie d'affiche ou de tambour est donné trop tardivement : c'est en hiver qu'on devrait faire ce travail pour n'abîmer ni fleur ni fruit. On pourrait de cette façon éviter de se servir de pétrole enflammé pour brûler les monceaux de chenilles qui se grou- pent tous les soirs au tronc des arbres, au mois de mai surtout. Séance du H mai 1990 PRÉSIDENCE DE M. RABAUD, VICE- PRÉSIDENT M. le président, souhaite la bienvenue à M. Seitaro Goto, de l'Université de Tokyo, et à M. Koehler, professeur à l'Université de Lyon, tous deux présents à la séance. Une circulaire signale la création d'un Institut de recher- ches chimiques appliquées à l'industrie, destiné à commémo- rer la victoire. Les souscriptions sont reçues par le président du Comité d'initiative, M. le sénateur Brangier, 53, rue Réau- mur, à Paris. M. Rabaud rend compte des travaux de la Commission d'étu- des du régime des Sociétés qui étudie, pour la Fédération des Sociétés de sciences naturelles, la question d'un local destiné à abriter les différentes Sociétés et leurs ])ibliothèques. M. Petit s'inscrit comme membre donateur. M. DE Beauchamp demande le patronage de la Société pour la Société bourguignonne d'histoire naturelle et de préhistoire, en vue de son affiliation à la Fédération des Sociétés de sciences naturelles. M. DE Guerne présente un bois sculpté japonais moderne, figurant un couple de Bufn asiaticus, ]\L Petit indique sur une carte les endroits précis (par 3" et 5° sud de l'Equateur) où il a tué les deux premiers Gorilla mai/ema, actuellement aux musées de Toulouse et de Nantes. M. BiLLiARD présente une liana esculenla de couleur ])leue capturée dans une mare à Bondy. Cette variété est due à la diminution du pigment jaune par rapport au pigment bleu, le mélange des deux pigments donnant ordinairement la couleur verte normale. « M. le comte Delamarre dit qu'il serait intéressant de recher- cher si cette coloration pourrait être fixée par un élevage sélec- tionné. Dans un autre ordre d'idées, il parle de divers croise- SÉANCE DU 11 MAI 1920 lo9 iiients do races iialliiies ayant doimr dos variétés à pluiiiat;o bloii ardoisé, qui ont uno tendanco à revenir au noir ou au blanc, connue dans le cas, bien connu, dos Andalous. La Langshau et rOrpington, notamment, ont donné lieu à do tels croisements. » LES MOLLUSQUES A L'HARTIVIANNSWILLERKOPF PAR PIERRE STEHcLIN (Note présentée par lo coniniandnnt, Caziot) Le dimanche 28 avril, je suis parti le matin pour THart- mannswillerkopf (le Vieil- Armand de nos poilus). Vers dix heures du matin, j'arrivai dans la partie iioiséo ayant plus particulièrement souffert, au pied de l'Hartmann, ayant le Hirzenstein à gauche, l'Hartmann à droite et tournant le dos cà Watwillor. (^est là qu'aboutit un petit ruisseau, pres- qu'à sec en été, mais ayant passablement d'eau en ce moment. Il prend sa source à peu près au milieu entre les deux sommets de la montagne (dont l'un était occupé par nous, l'autre par les Allemands pondant cette guerre), à une soixantaine do mètres au-dessous de la petite crête qui relie ces deux sommets et descend en ligne droite jusqu'au pied de l'Hartmann. Avant la guerre, la légère dépression dans laquelle coule ce ruisseau était très riche en Mollusques. Tout l'Hartmann, y compris le sommet, était couvert d'épaisses forêts de Sapins géants, mélangés à quelques espèces d'arbres à feuilles, prin- cipalement du Hêtre. Dans le ruisseau on trouvait des Ancylus (une variété de \A. fhwiatilis (MûlL), jusqu'à la source, et dans la source même des Limnsea fruncatida (Mûll.) et des BythinrUa dun- keri (Frfld.) en fortes quantités. Cette dernière espèce se trou- vait dans le ruissenu jusqu'à' une cinquantaine de mètres de sa source. Comme Mollusques terrestres, on trouvait en grand nombre les ClausUia laminât a (Mont.), hidentata (Stroem), plica/ida (Drap.), iinnolala (Held), les Hélix arimstnrum (L.), horlenm 160 SÉANCE DU 11 MAI 1920 (Miill.), pomatia (L.), ohvoluta (MiilL), personata (Lam.), lapicida (F^.), etc., etc., la Patula rotundata (Miill.), YEucomt- his fulvus (Miill.), les Hyaliaia cellaria (Miill.) et une variété de la //. nilem (Mich.), les Vitrea crijstallina (Miill.), et la Vitrina major (Fér.), les Bulimimis montanus (Drap.) et obscu- rus (Miill.), ainsi que deux espèces de Succinées, J'une du groupe de la ^S'. pittris (L.), et l'autre du groupe de la S. ohlunga (Drap.). Le bas de la montagne ayant l)eauc()up souffert dos ol)us, le milieu des ()])us et des gaz et le haut étant complètement labouré par les obus, grenades et mines, j'ai pensé qu'il serait intéressant de voir coumient la faune malacologique a supporté ces bouleversements et surtout si les espèces y existant avant la guerre et vivant en pleine forêt très épaisse ont pu s'accli- mater en quelques années à un milieu de plus en plus aride, à mesure qu'on apj)rocbe du sommet. Voici le résumé de mes observations : 1) Zone ayant soutfert du bombardement. Tous les ar])res sont mutilés mais la plupart sont encore vivants. On trouve : Uelix arhustoruin (L.), hortensh (Miill.), perso- nata (Lam.), obvoluta (Miill.) ; Patula rotundata (MûlL) ; Arion €?npiricori(m (Fér.), rnfus ; les Clausilies sont rares, les deux espèces de Succinées existent encore ; les Ancijlus sont très nombreux dans le ruisseau. En somme les mêmes espèces qu'avant la guerre y sont presqu'aussi fréquentes qu'il y a six ans, exception faite de toutes les espèces de (Clausilies qui sont devenues très rares. 2) Zone où tous les Sapins sont morts, tous les arbres cassés, mais où quelques arbres, Aulnes et Hêtres, repoussent par rejetons. Le sol est couvert d'une forte végétation d'herbes, Reine des prés, jeunes Sureaux, Renoncules jaunes, Ronces, Orties, etc. Dans les cratères d'obus où l'eau est restée et 23rès du ruisseau on trouve des Populages. Les deux sortes de Succinées y sont j^lus fréquentes qu'avant la guerre. On y trouve toutes les espèces de Mollusques terres- tres qui y vivaient avant la guerre, mais elles sont bien moins noudjreuses. Les Vitrines et les (Uausilies semblent surtout avoir souffert. Je n'ai trouvé qu'une Vitrina major (Fér.) et SÉANCE DU 11 MAI 1920 161 une Clausilia bïdentata (Stroem), ainsi qu'une jeune Clausilia indéterminable (proba])lcment la Cl. Ilneolata (Held), dans nn crâne humain, dans un trou d'obus. Les Oiseaux aussi sont plus rares dans cette région. Se ides les espèces faisant leur nid dans des arbres creux (Torcols et Mésanges) y sont fréquentes. Dans le ruisseau on ne trouve plus de Mollusques ; seules des larves d'Insectes y prospèrent en quantités. J'y ai aussi trouvé deux Crevettes d'eau douce qui y étaient très fréquentes avant la guerre, jusque dans la source. Au fur et à mesure que les plantes deviennent plus rares, il send)le que les Mollusques du genre Hélix deviennent plus grands. 3) Mêmes observations pour la zone oii tous les arbres sont morts par les gaz et les ol)us et où quelques Saules, Sureaux, Myosotis, Fraisiers et herbes poussent péniblement. Dans le ruisseau on ne trouve plus que des larves d'Insectes. 4) Zone qui a été fortement gazée et où il n'y a plus que cailloux et herbes. Les Hélix pomatia, arhustorum, hqrtensis, lapicida, obvohita, ainsi que les Arions y deviennent très grands. Ces espèces sont beaucoup moins fréquentes, mais aussi bien plus grandes qu'avant la guerre. Alors que généralement la taille des Mol- lusques diminue avec l'altitude, à rilartmann il semble cjue ce soit le contraire. Ceci s'explique peut-être par l'abomhince de nourriture, ossements, restes de vêtements, de bois et de plan- tes en train de pourrir. Toutefois, dans cette région, presque tous les Mollusques ont perdu tout ou partie de leur épiderrae et sont de ce fait blancs. Sur une dizaine d'énormes Hélix pomatia, je n'en ai rencontré qu'une ayant encore un peu d'épi- derme. Toutes les Hélix nrbustorinn avaient des places, surtout vers le sonmiet de leur spire, où l'épiderme manquait. De même pour beaucoup d'//. ohvoluta. Dans cette zone j'ai trouvé une Clausilia lamiitata fMont.) (avec épidémie et adulte) ; cette espèce y était fréquente avant la guerre. J'y ai aussi trouvé une petite colonie d'une cpiinzaine de Clausilia hiden- tata (Stroem) eiplicatula (Drap.), mais toutes étaient blanches et sans épidémie. Dans le ruisseau il n'y a plus de Mollusques. Les Bylhinella dunkeri (Frfld.) ont l'air de ne plus y exister. 5) Région chaotique des environs du sommet. Ifi'i- SÉANCE DU 11 MAI 1920 On n'y trouve aucun Mollusque. Cette année quelques toull'es d'herbes recommencent à y pousser. .]'y ai aussi trouvé quel- ques Fourmis (rares). Il semble que ce soient les Hélix pomcuia, hoi'/p?isis, arbusto- rum et lapicida, ainsi que la Patnia rotundata et Y Avion empi- ricorum (Fér.) rufîis qui remontent le plus haut vers les régions chaotiques. Il sera intéressant de poursuivre cette étude d'année en année, jjour suivre la repopulation en Mollusques de ces rés'ions. EXISTENCE D'UNE BISTROBILISATION ; SA SIGNIFICATION ET SES CONSÉQUENCES PAR E. HÉROUARD On sait que le Scyphistome, pendant la période autumnale de son cycle annuel, forme un rouleau médusaire et que, quand ce dernier a égrené ses éphyra, la souche restante entre dans son repos hivernal, pour ne reprendre son activité qu'au printemps suivant où le bourgeonnement stolonial recommence. Le cycle annuel ne forme qu'un seul rouleau médusaire, comme j'ai pu m'en assurer par quinze années d'observations et le strobile apparaît ainsi, comme le résultat d'une longue préparation métabolique de la substance Scyphistome demandant tout le reste de l'année pour s'accomplir. On voit ainsi les essaims d'éphyra apparaître vers la fin du mois de novembre, mais ne pouvant trouver en captivité la nourriture qui convient à leurs besoins,, les éphyra résorbent leur structure éphyrienne, leurs lobes s'atrophient et elles finissent par se réduire en une masse sphérique qui devient le plus souvent la proie des Infusoires, mais qui, dans des conditions favorables, peut reformer un nouveau Scyphistome. Cependant on constate que parfois quelques essaims appa- raissent au mois de février suivant. Quels sont les producteurs de ces essaims tardifs ? i'rovien- SÉANCE DU 11 MAI 1920 163 ueiit-ils de la stroJjilisatiou do Scyphistonies elicz lesqLuds la période de préparation luétaliolique s'est prolongée au delà du temps normal, pour cpielque cause inconnue? (Test la première explication qui vient d'abord à l'esprit ; mais s'il en était ainsi pourquoi y aurait-il une solution de continuité dans la pro- duction des éphyra, pourquoi ne s'en forme-t-il pas pendant décembre et janvier. (]es essaims tardifs ont une toute autre origine comme le montrent les observations suivantes. Observations. — A la fin de la période de bourgeonnement, on constate que les stolons destinés à former les ])ourgeons sont de moins en moins longs et finalement, chez les individus de grande taille, ces stolons ne forment plus de capitulum, prennent l'aspect de pseudopodes qui restent stationnaires ou qui ne se résorbent qu'à la longue. La figure A montre l'as- C. Fig. .1. — Scypliistome présenlanl une sole pOdieiisc à trois pseudopodes, vu par sa face iraccdUeniont. Lo cercle représente le bord du disque. tentaculaire vu de dessous. Kig. B. — Monstre double monocéplialien achevant de libérer les dernières ephyra de son premier strobile à la fin de novembre. On voit en dedans de la nou- velle couronne tentaculaire un cercle de tentacules plus petits, appartenant au reliquat épliyrien. ''•n- (-'• — Le même .Scypliistome ayant résorbé un de ses pseudopodes et lor- mant un rouleau médusaire, prélude d'un nouveau strobile.. Kig. D. — Le mèuie Scyphistoinc lurmant en janvier les disques éphyriens du deuxième strobile. Fig. E . — La souclie du même Scypidstome en février apri'S In lil)ératioii de ses ephjira, présentant siin dis(|ui' tentaculaire de nouvelle rormaliiHi i-n dedans du(|uel on voit les tentacules du reliquat éphyrien. 164 SÉANCE DU 11 MAI 1920 pect que présente un disque pédieux ayant émis de tels pseu- dopodes. Un tel individu présentant seulement deux pseudo- podes fixés sur deux branches distinctes d'une Mélobésie et ayant de ce fait deux points d'attache nettement séparés, nous servira d'exemple (fig. B). Ce Scyj)histome strobilisa normalement en novembre, émit treize disques éphyriens et la dernière éphyra libérable se déta- cha le 7 décembre. A ce moment la souche restante avait déjà reformé huit tentacules auxquels étaient adjoints les tentacules d'un reliquat éj^hyrien (voir Comptes rr/u/it^^, 2 fév. 1920) et elle était toujours fixée à son substratum par ses deux pseudo- podes. Mais à la fin de décembre un des pseudopodes se décolla de son point d'attache, se rétracta, puis se résorba lentement. Finalement la forme du polype se régularisa, de telle sorte, que l'individu ainsi reconstitué revêtit l'aspect d'un polype simple, fixé par une sole pédieuse unique. Dan,s un cas normal le polype ainsi reconstitué devrait entrer à ce moment dans sa période de repos postéphyrien et attendre le printemps suivant pour reprendre sa période de bourgeon- nement : or, il n'en fut rien. En effet, au commencement de janvier le polype reconstitué s'allongea en cylindre (tig. Cj, ses tentacules s'organisèrent en deux cercles distincts, les perradiaux et les interradiaux restant dressés, tandis que les adradiaux inclinaient leurs axes en dehors. C'est là le prébide halntuel de la strobilisation. On vit bientôt apparaître un étrangiement au-dessous du disque tentaculaire, puis des étranglements successifs se formèrent de proche en proche, et le IG janvier on comptait déjà six disques éphyriens bien délimités (fig. D). La formation des éphyra se poursuivit les jours suivants comme pour un stroljile normal. Le 2i janvier les tentacules du Scyphistome en grande partie résorbés et étranglés à leur Ijase tombèrent. Le 25 janvier la première éphyra se détacha du strobile : elle était normale et nageait activement. Ce strobile forma ainsi treize étranglements éphy- riens successifs. Il faut noter cependant que la deuxième et la troisième éphyra présentaient des malformations (fig. D), mais on rencontre des faits semblables dans les strobiles ordinaires. En outre, les lobes de la douzième éphyra se muèrent en tenta- cules et la treizième présenta cette même mutation, mais plus accentuée : les dernières éphyra montrent ainsi un passage SÉANCE DU II M\l 1920 165 graduel au disque tentaculaire de la souche dont Les nouveaux tentacules avaient déjà fait leur apparition le 2o janvier. Ces dernières éphyra, dont les lobes se muent en tentacules, tendent ainsi vers la foïmation d'un nouveau disque tentacu- laire et cette tendance est d'autant plus accentuée, qu'elles sont plus voisines de la souche (fig. E). Elles ne se libèrent pas, elles restent fixées au disque tentaculaire futur et forment ce que j'ai appelé le reliquat éphyrien. Ce reliquat disparaî- tra par régression, mais cette régression est lente et, dans le cas qui nous occupe, la bouche éphyrienne du reliquat était encore présente au 31 mars suivant, c'est-à-dire près de deux mois après le départ de la dernière éphyra libérable. Ce reli- quat n'avait pas encore à cette époque achevé de résorber ses tentacules. La ])ouche scyphistomienne vraie était cependant déjà percée entre le bord du disque tentaculaire de la souche et le pourtour du reliquat. Le polype avait ainsi revêtu l'as- pect de monstre double monosomien transitoire, dont j'ai signalé l'existence dans une note précédente. Ces faits nous montrent qu'un Scyphistome qui avait déjà strobilisé à l'époque normale en novembre, peut strobiliscr une deuxième fois au mois de janvier suivant, c'est-à-dire deux mois après, seulement. Il semble donc, qu'une préparation méta- bolique annuelle de la substance Scyphistome ne soit pas nécessaire pour lui permettre d'acquérir son pouvoir de strobili- sation, mais l'interprétation des faits nous amène à une toute autre conclusion. Tous les Scyphistomes ne paraissent pas aptes à cette répéti- tion, ce sont seulement les Scyphistomes de grande taille, ayant plusieurs années d'existence, qui en paraissent seuls capables. Ceux-ci à la fin de leur période de bourgeonnement annuel émettent des stolons improductifs qui, comme nous l'avons vu, se comportent comme des pseudopodes dénués d'activité qui ne se résorbent que lentement, ou qui restent stationnaires quand la strobilisation survient avant qu'ils n'aient eu le temps de se résorber. Ils se présentent alors comme des processus de fixa- tion au même titre que la souche du producteur (fig. A), dont on ne peut les distinguer, que si on a préalablement assisté à leur formation. Dans le cas (|ue nous avons donné conmn^ exemple, d'un tel Scyphistome fixé au sol seulement par deux prolongements du corps : l'un d'eux représente la souche du 1(56 SÉANCE DU 11 31 AI 1920 producteLir et Taiitre la souche (ruii Ijoui-i^eoii qui avait coni- uiencé à se former. Mais le capitulum avec sou (lis(|ue tentacu- laire est simple, unique ; celui du Jjourgeou restant confondu avec celui du producteur. On est donc en présence non d'un Scyphis- tome simple, mais d'un monstre double monocéplialien. Ce genre d'anomalie inconnu chez les (lœlentérés est resté ignoré, parce que sa (hHermination n'est pas apparente comme celle des monstres monosomiens chez lesquels les disques tentacu- laires et les l)ouches, par la précision de leurs contours, en permettent une détermination facile. Quant l'époque de la strohilisation survient, quand la sub- stance Scyphistome est arrivée à sa matui'ité strobilienne, on se trouve donc en présence d'iin capitulum possédant les potentia- lités des deux individus associés (tig. B). On aurait pu supposer qu en raison de ce fait, ce capitulum va fournir un strol^ile géant et des éphyra de taille inaccoutumée. Or nous avons vu qu'il n'en est rien. Les deux potentialités restent disjointes et cette disjonction se manifeste par deux strobilisations succes- sives, la stroljilisation du producteur se faisant à l'époque nor- male en novembre et celle du conjoint à une date ultérieure, inhabituelle. Les éphyra qui en résultent sont de grandeur nor- male, la bistrolnlisation ramenant leur formation aux condi- tions ordinaires. Chez ce monstre monocéplialien la fusion complète des têtes des deux individus, en une seule, nempèchepas leurs potentia- lités individuelles de rester distinctes. Leurs champs de forces morphogéni(|ues sont simplement superposés et non confondus en une composante unique, en dépit de la multiplication cellu- laire active qui intéresse cette région au moment où ces phé- nomènes s'accomplissent. Ici comme ailleurs, la fonction ne crée pas plus l'organe que l'organe ne crée la fonction. Une fonction a besoin pour manifester morphologiquement sa pré- sence de s'installer sur une partie déterminée de l'édifice mor- phologique au({uel elle appartient. Elle est morphologiquement inhibée, si la partie de l'édifice qui convient à sa manifestation est déjà occupée. Elle ne se révèle que quand cette partie de l'éditice redevient libre par la li Itération des éphyra du pre- mier strobile. D'une façon générale, l'édilication mor2)hol()gi([U(' des substan- ces vivantes est d'ordre physico-chimique, la fonction est d'ordre SÉANCE DU 11 MAI 1920 167 cJiimi(|ue et les celluies sont les matériaux de eoiisU'Uction mis au service de l'édilicatio]! morphologique. Les causes qui rcgisseni cette édification sont les phénomènes osmotiques qui agissent sur des vésicules closes dont la blastula est le prototype. La con- centration moléculaire du contenu de ces vésicules, à chaque instant, peut suffire à régler la formation des invaginations, c'est-à-dire des vésicules nouvelles, celles-ci se forment par invagination ncjn pas en des points quelconques de la blastula, mais en des points définis (\u champ morphogénique auquel cette blastula apparti(Mit. Les cellules participent à l'édification par leur prolifération qui accroît h^s parois des invaginations ou des vésicules et par leurs sécrétions blastocœliennes ou intravésiculaires (prohormones) dont le rythme règle le sens positif ou négatif des «^onqjensations osmotiques, elles partici- pent au modelage de la forme en tant que matière plastique capable d'accroissement. Mais l'édifice morphologi(|ue, à la construction duquel elles participent, répond à un chanqj de forces morphogénique dont la symétrie bilatérale et la métamé- risation nous révèlent l'existence et l'orientation. Ce champ de forces morphogénique règle la distribution de la substance spécifique sans s'inquiéter de la forme cellulaire. La forme de Fédifice total qui seule nous permet renvoie ou qu'il reproduit. ne paraissent pas dune netteté parfaite. Ainsi M. Pelseneer représente 1911, pi, xvi, fig. 24 1 une larve à'Eolis montrant distinctement une torsion du muscle dans le sens dextre. A plu- sieurs reprises iihid., p. 76. 119. 122 il répète que ce muscle subit chez différents Opisthobranches une torsion dextre. Mais ses figures 18. pi. \iv (1);12. pi. xvi ; 19 et 30. pi. xvii : 1, pi. xnu ; 12. pi îvin. indiqueraient une torsion sénestre ou une détorsion: et les fig. 1. pi. xvn : 11, pi. xviu; 2, pi. xxii. ne montrent aucune torsion. Rien de tout cela n'est donc bien démonstratif. M. Guiârt (2) décrit le déplacement, mais non la torsion du muscle et figure le muscle non tordu. D'autre part, M. Mazzarelli 3 figure chez Aplysia lirnacina deux muscles i-attachant la région céphalique à la coquille : ces muscles n'ont évidemment pu se former qu après la torsion, autrement ils seraient croisés. ^1) M. BorTAX re)>rcMluil cùle â cole sans eoiuiut-nlaires (lig. 21, p. 77| celte fiaur»)- èl la }uto alla conoscenza delle larve libère degli Opistobrancbi ^Ài-çh. zool. ital., II. 1904. p. 42-43, fig. 27, pl. m). SÉANCE DU 8 JUIN 1920 221 C est là, je crois, ce qui se passe le plus souvent : le muscle ne se différencie nettement quaprès la torsion et par suite n'en montre pas les effets. Il ost bien probable que c'est à une cause analogue qu'est due la disparition des effets de la torsion quand elle n'est plus sensiljle dans la région œsophagienne : la différenciation complète des organes n'a lieu quaprès l'achève- ment de la torsion. Quelque chose d'analogue a lieu aussi pour les nerfs palléaux des Streptoneures : tout le monde est d'ac- cord, je pense, pour admettre que le manteau de ces animaux a suIjÏ tout entier la rotation larvaire; et en effet, chez Halio- tis, par exemple, le côté gauche (après torsion) de cet organe est innervé par le ganglion sus-intestinal, cpii appartient mor- phologiquement au côté droit ; pourtant ce même côté gauclie reçoit aussi un nerf palléal, dit symétrique, issu du pleural gauche, qui appartient bien au côté gauche du corps. Les effets de la torsion embryonnaire peuvent donc s'atténuer chez l'adulte au point de n'être plus reconnaissables anatomique- nient. M. BouTAN représente fn"^' i, %. 3, p. 19 et fig. 22, p. 79) une larve àWmphorina oHiacea d'après M. Pelseneer. et. n" 2. « la même larve telle quelle devrait se présenter si elle avait subi la torsion proprement dite, correspondant à la région œsoplia- gienne ». Mais pour obtenir un pareil effet, il faudrait que la torsion ait été d'au moins 360°, en plus de la rotation larvaire, et cela dans un sens opposé à celui que montre la torsion figu- rée du muscle columellaire. Or la torsion parait bien ne pas atteindre ISO" chez ces animaux. En somme, je ne crois pas qu'on puisse séparer la torsion proprement dite de la rotation, et je ne vois aucun avantage à le faire, même pour différencier les Eutliyneures des Strepto- neures, puisque, de l'aveu de M- Boutan. une partie au moins des Opisthobranches a éprouvé à la fois ces deux mouvements. M. Boutan nie formellement la détorsio/i qu'ont admise la plupart des auteurs (I) pour faire dériver les Euthyneures des Streptoneures. Le mot détorsion est peut-être impropre et il s'agit, comme le fait justement remarquer M. Boutan. plutôt (1) Depuis BonviER (E.-L.): Observations sur les Gastéropodes Opisthobranches de la famille des Actéonidés {Bull. Soc philom. (81, V, 1892, p. 71), et : Sur la distorsion des Gastéropodes hermaphrodites (C R. Soc. philom., 14 janv. 1893;. 222 SÉANCE DU 8 JUIN 1920 d'iino régularisation. Partant de l'Actéon, M. Pelseneer (1) et M. GuiART (2), notamment, ont montré que les modifications de l'anatomie d«s Tectibranches étaient liées à un déplacement de d'orifice de la cavité palléale vers la droite et l'arrière. La bran- cbie et Tosphradinm étant entraînés vers la droite, le sus- intestinal, qui les innerve, est naturellement entraîné du même coté, ce qui détord progressivement la commissure viscérale. MM. Remy Perbier et H. Fischer (3) ajoutent que chez les Tec- tibranches la partie primitivement dorsale et droite de la cavité palléale est rabattue à droite et en arrière, ce qui explique évi- demment que l'orifice génital se trouve chez les Euthyneures en haut à droite, et bien en avant de l'anus. Mais un autre ordre de phénomènes intervient aussi pour détor- dre le systènie nerveux : le raccourcissement de la commissure viscérale et la concentration des ganglions dans la région anté- rieure. C'est en elïet jiar un pareil raccourcissement que M. Naef (4) explique l'euthyneurie des Pulmonés, groupe que M. BouTAN semble avoir oublié (5), et c'est ce que j'enseigne depuis 1909, dans les conférences dont la Faculté m'a fait l'honneur de me charger. Un pareil raccourcissement s'indi- que déjà chez certains Streptoneures : ainsi chez le Buccin (6), par raccourcissement de la branche sus-intestinale de la com- missure, le ganglion sus-intestinal est repassé à droite; et de même le sous-intestinal est revenu à gauche. Ce qui fait qu'il n'y a pas de formes euthyneures chez les Scutibranches et les Prosobranches, c'est que chez eux la partie de la commissure cjui s'étend du sus-intestinal au sous-intestinal ne se raccourcit jamais entièrement : la commissure reste alors tordue dans son ensemble. Chez les Euthyneures, au contraire, toute la commissure peut se réduire et par suite se détordre. Chez le Buccin toutefois le sus-intestinal, bien que repassé à droite, ne cesse pas d'innerver la partie gauche du manteau : les nerfs continuent donc à être croisés. Or un pareil croisement des (1) Recherches sur divers Opislhbbranches {Mém. Ac. sci . Belgique, LUI, 1893, p. 118 et pi. XXV, fig. 227). (2) 1901, lig. 24. p. rt7. (.3) Recherches anatoniicjues et histolon-iqucs sur la cavité palléale et ses dépen- dances chez les Bulléens (rlrt/i. se/, nat. (9), XIV, 1911, p. 7, fig. A). (4) L. cit., 1913, p. 12B. (5) Il n'y fait qu'une brève allusion p. 96-97. (6) BouviEit . K.-L.). Systéaie nerveux, morphologie générale et classification des Gastéropodes Prosobranches {Ann. sci. nnt. (7), (11, 1887, pi. xni-xiv). SÉANCE DU 8 JUIN 1920 22 5 norfs ne semble pas, en général, exister chez les Piilmonés à cavité palléale nucale. Il est probable que ces nerfs se déve- loppent après la torsion et n'y participent pas, comme les norfs pallé'anx symétriques des Streptoneures cités plus haut. On peut cependant trouver encore une trace de croisement de nerfs chez Otina (1) et chez Latia (2), mais les autres nerfs ne sont pas croisés chez les Pulmonés; en particulier le sus- intestinal, revenu à droite, innerve l'osphradinni situé aussi à droite (chez les dextres), même l'osphradium embryonnaire des Stylommatophores (3). A moins que cet organe ne corres- ponde pas à celui des Streptoneures, il faut donc qu'il se soit déplacé vers la droite, comme Forifice de la cavité palléale. 23eut-être par suite d'un mouvement analogue à celui qui a rejetéà droite l'orifice de cette cavité chez les Opistho])ran- ches (4); et d'autre part l'exemple de Oncidiella, où le pneu- mostome est, chez l'adulte, tout à fait en arrière, indique bien l'existence d'un pareil mouvement. Ce déplacement, tout en pouvant amener la détorsion de la commissure viscérale, n'est pas à proprement parler une détor- sion, c'est-à-dire l'inverse de la torsion embryonnaire : ce serait lilutôt l'inverse du mouvement latéral par lequel M. Butschli cherchait à expliquer la torsion elle-même. (juant à la phylogénie des Opisthobranches qu'esquisse M. Bou- TAN dans son chapitre XI, je la crois difficile à soutenir. Sans doute nous ne connaissons pas dans le détail le déve- loppement des Phyllidies et des Fri/eria, mais, comme l'admet M. BoLTAN (p. 9i), il est très vraisemblable qu'elles ont un stade véligère normal : alors comment les comparer à un Ghiton qui ne suljit aucune courbure et n'a jamais de coquille véritable ? Les ressemblances sont tout extérieures : M. Boutan l'avoue et y insiste avec raison (p. 92). Mais depuis Guvier c'est l'anato- mie qui détermine les rapports des êtres. Gomment partir avec M. Boutan (p. 98) « des Nudil)ranche9 ' inférieurs pour remonter progressivement par les formes Tec- (1) Pelseneer (P.). Etudes sur les Gastéropodes Pulmonés [Mém. Ac. sci. Belgi- que, LIV, 1901, pi. I, fig. 5). nerfs partant du ganglion « abdominal ». (2) Ibid., p. 47 et pi. iv, fig. 31, sous-intestinal innervant la partie droite du manteau. (3) Ibid., pi. X, fig. 87. (4; On sait que cet orifice s'indique assez étroit chez les Nudibranches, un peu coiiiiiii' un pneumostomo (Pelseneru, 1911, p. 49, 55, 57, 71, 75). 22i SÉANCE DU 8 JUIiN 1920 tibranchos, vers les Bulles et les Actéons, qui se spécialisent comme les Prosobranches en s'entourant d'une coquille relati- vement énorme et perdent toute trace de notœum », quand le développement montre que la coquille précède le notœum -^ (Comment admettre la série (rOiustbol)ranches établie par M. BouTAN (p. 95), partant des formes à anus médio-dorsal comme les Pbyllidies et les Doris^ pour passer de là aux Eoli.'< et Pleurobranches à anus latéral, puis aux Pbilines et Sca- phandres où s'ajoute une cavité palléale, alors que l'em- bryogénie nous montre une série précisément inverse, toutes ces formes commençant par avoir une cavité palléale et un anus antéro-latéral ? La concentration progressive du système nerveux parle aussi contre la série de M. Boutan. Cette concentration, se demande- t-il, est-elle toujours une preuve de supériorité ? « Personne, dit-il (p. 97), ne songe à mettre un Annélide au-dessous d'une Planaire à cause delà présence d'une chaîne ganglionnaire ven- trale ». Mais c'est précisément dans l'existence de ganglions bien distincts des nerfs que consiste la concentration du système nerveux, comparée à la disposition diffuse des éléments ner- veux des ïurbellariés. « Dans les Pélécypodes, continue-t-il, le type Nîicit/a, si ])ien étudié par Pklsenekr, se place-t-il au-des- sus d'un Anodonte et d'un Unio, parce qu'une partie des gan- glions viscéraux tend à se fusionner avec les ganglions céré- broïdes ? » Mais ces ganglions, encore distincts chez la Nucule, sont entièrement fusionnés avec les cérébroïdes chez les autres Acéphales, qui sont ainsi plus condensés. Enfin M. Boutan renonce (p. 100) à indiquer la cause de la torsion. Ici je crois qu'il a pleinement raison. J'ai contribué à montrer, en effet, que la torsion résultait directement de la seg- mentation et que le sens de ce mouvement était déterminé dès les premières divisions de l'œuf. 11 faut donc perdre tout espoir de trouver une cause actuelle à ce phénomène. A^ô Séance du '"2"} juin 19W PRÉSIDENCE DE M. RABAUD, VICE-PRÉSIDENT MM. Petit et Robert s'excusent de leur absence. MM. Constantin Othonidès et Pierre Stehelin présentés à la dernière séance sont élus membres. L'Association des anciennes élèves de l'école Edgar-Quinet, 63, rue des Martyrs (présidente : Mme. Charrier, 5, rue Sainte- Isaure ; trésorière : Mme. Tulliez, 159, rue Lafayette) est pré- sentée par MM. Rabaud et Robert. Le Muséum d'histoire naturelle de Nîmes (M. Caba.inês, conservateur), est présenté par MM. Chopard et Robert. M. le président annonce la mort de notre vice-président, M. Théodore Barrois, exprime les vifs regrets de la Société et lève la séance en signe de deuil. A la reprise de la séance, M. le président félicite M. Wintre- BERT qui vient d'être nommé chef de travaux à la Sorbonne et M. MiGOT qui le remplace comme préparateur. « M. le D"" J. Pellegrin présente des spécimens de Truite [Salmo tndla L. var. macrostigma A. Duméril) recueillis dans l'oued Outat, affluent de la Haute-Moulouya, aux environs de Flilo, par le D'" Nain et transmis par M. Pallary. Ce sont les premiers exemplaires de cette espèce reçus du Grand Atlas marocain par le Muséum. » « M. le comte Delamvrrk signale l'existence simultanée de la Truite ordinaire et d'un Poisson que les j)êcheurs consi- dèrent comme une variété à grosse tète et à corps moins développé, dans les lacs pyrénéens de haute altitude, en Cata- logne. Au dire des pécheurs, ces Poissons, qu'ils nomment Cahots en catalan, se trouveraient, avec la Truite, dans les lacs suivants : dans la Piil)era de Caldas, lacs Chemna, Rois ou Fes, Travesani et ceux de Coma les Bienes ; — dans la Ribera de San Nicolau, lacs de Sarrade, Contrais, Delluy et Llong; — dans la vallée de San Marti, les deux lacs del Peso. » M. Topsent écrit : « Au sujet de la distribution le long des côtes de France de Sarcudictyon calenatum E. Forbes, dont 226 SÉANCE DU 22 JUIN 1920 M. Ch. Pérez a récemment signalé la présence sur la côte du Boulonnais (ce Bulletin, p. 24), je désire faire remarquer qu« cet Alcyonnaire figure, peut-être pour la première fois en ce qui concerne le versant français de la Manche, au « Catalog-ue des animaux recueillis au laboratoire maritime de Luc pendant les années 188i et 1885 » de R. Le Sénéchal [Bulletin de la Société linnéenne de Normandie (3), IX, p. 99, Caen, 1885). Ses colonies rouges moniliformes furent rencontrées dès les premiers drag-ages auxquels, nouveau directeur et org'anisateur du labo- ratoire de Luc-sur-Mer, M. le professeur Y. Delage nous faisait participer, préparateurs et étudiants. Plus tard, chargé d'ensei- gnement, j'eus, à mon tour, l'occasion de les montrer vivantes aux élèves de l'Université de Caen. L'omission de l'indication que je rappelle et que rend intéressante la situation de Luc au milieu de notre littoral de la Manche, me paraît être un simple effet de l'isolement reg'rettable dans lequel se sont développés nos laboratoires maritimes (voir à ce propos ma note sur « Les Dromies sur les côtes françaises de la Manche. » Bull. Insti- tut Océanogr., n" 310, Monaco 1915). » « M. Gh. Pérez sig-nale qu'il a reçu une lettre de M. Pierre Fau- VEL, à propos de sa note sur le, Sarcodictyon catenatum, (p 24, séance du 27 janv. 1920). Notre coUèg-ue a l'obligeance de lui indiquer, que cet Alcyonnaire n'est pas rare à Saint-Vaast-la- Hougue, où il l'a souvent drague, en compagnie avec le regretté J.-E. Malard. Plusieurs échantillons doivent en exister dans la "\ collection du laboratoire de Tatihou. Anthony en signale un (dragué aux Escraulettes, mai 1908) dans son article sur « Le laboratoire maritime du Muséum.... pendant l'année 1908 » [Ann. Soi. Nat. Zool. (9), X, 1910. p. 202). C'est ordinairement la variété rouge que l'on rencontre sur les vieilles coquilles, mais M. P. Fauvel a également vu la variété jaune. 11 était intéressant d'ajouter cette station française à celles que M. Ch. Pérez a énumérées. » M. Dautzenberg présente un opercule double de Turbo qui lui a été envoyé de Monaco par M. Oxner. M. R.VBAUD présente deux photographies, prises par M. Nageotte, de Hiboux immobilisés sur le dos en position cata- leptique. • SÉANCE DU 22 JUIN 1920 227 « Comme suite à mie communication précédente, M. le comte Delamarre signale que, dans la vallée du Rio Tor, affluent de gauche du Noguera Ribagorzana (province de Lérida, Espagne), le Lapin sauvage existe jusqu'au village de Coll, à une altitude dépassant légèrement 1.000 m. On l'y trouve à l'état sédentaire. Au-dessUv^ de cette limite, on ne trouve plus de Lapins sauvages. Toutefois, à plusieurs reprises, des Lapins domestiques s'étant échappés des clapiers des villages de Bohi (1.310 m.) et d'Eri- lavall (1.300 m.), se sont multipliés en liberté, et, par des hivers sans trop de neige, ont pu subsister pendant 3 ou A ans au maximum, jusqu'à ce qu'un hiver neigeux ait mis fin à leur existence. 11 semblerait d'après cette observation, due au régisseur du domaine d'Eril, M. Clauzade, qui a tué, à la chasse, plusieurs de ces Lapins, que ce soit la neige^ plus encore que le froid ou la nature du sol, qui empêche les Lapins de subsister à cette altitude, où ils ont pu se maintenir dans des années exceptionnelles où il y avait peu de neige, sur un territoire à terrains granitiques et schisteux, entremêlés de champs culti- vés. L'altitude maxima où vit le Lapin serait donc en partie dépendante du régime des neiges, dans cette région. » '( M. le comte Delamarre de Monchaux communique une lettre de M. le professeur F. Picard relative à l'appa'i'ition de la Tei- gne des Pommes de ferre en Normandie, où elle est signalée par M. l'abbé de Joannis. M. Delamarre ayant demandé à M. DE JoANNis des précisions à cet égard, il en résulte que M. DE JoANNis a fait connaître récemment à la Société entomo- logique de France le fait suivant : » Dans un envoi de Microlépidoptères recueillis à Saint-Saëns (Loire-Inférieure) par M. Duclos, horticulteur, M. de Joannis a constaté la présence d'un cf de Ph/horimœa operculella Z, par- faitement caractérisé. Cet exemplaire, très bien conservé, était notablement plus clair que les individus ordinaires de cette espèce, et il est assez intéressant de remarquer que ce caractère de coloration plus pâle se retrouvait chez 5 autres espèces de l'envoi qui comptait en tout une soixantaine d'espèces. » Ne pourrait-on pas se demander si ce caractère de coloration plus pâle, ne serait pas un caractère provenant d'influences locales ; si, par suite, sa présence chez Phth. operculella n'indi- querait pas que l'exemplaire capturé à Saint-Saëns proviendrai (lu ( L f B ■? ,4 ^ y 228 SÉANCE DU 22 JUIN 1920 d'une chenille ayant vécu dans le pays ; et si, par conséquent, Fimportation de l'espèce n'y remonterait pas déjà à un certain temps ? » Ouvrages offerts : Résultats des campagnes scientifiques accomplies par Albert /er, puhliés sons la rlirection de J. Richard ; Fas. Il[. Cirrliipèdes, par A. Gruvel, Monaco, 1920 (90 p , 7 pi.). Fas. Llf. Poissons, par L. Roule, Monaco, 1919 (190 p., 7 pi.). REFLEXIONS A PROPOS D'UNE FIGURE INEXACTE DE COLÉOPTÈRE PAR M. PIC Quelques entomologistes ont fait campagne un moment pour rendre la figure obligatoire en matière descriptive et, au con- grès d'Oxford de 1912, la proposition suivante a été présen- tée : « Pas de bonne figure à l'appui d'une description, pas de nom valable (1). » Cette proposition a provoqué une longue discussion et diverses critiques sérieuses, finalement elle n'a pas été adop- tée. Les figures, anciennes surtout, sont loin d'éviter 4;oute équivo- que et, comme les descriptions, il en est de bonnes et de mau- vaises ; les mauvaises figures me paraissent même plus aptes à conduire aux erreurs que les mauvaises descriptions. A titre d'exemple, voici un cas des plus nets : Une figure ancienne [Jotum. of. EnL, II, pi. n, fig. 6) est sensée représenter Diacalla comata Pascoé avec un faciès évi- dent de Dasytides (Malacodermes). Nous sommes loin avec ce dessin de la forme exacte de l'espèce décrite qui est un Pedilide (Hétéromères). Récemment, une nouvelle figure de l'espèce de Pascok a été (I) Gli. Oberthiih, in : Proc. Entom. Congres Entomology, 1914, p. 60. SÉANCE DU 22 JUIN 1920 229 piil)liée {Trans. Ent. Soc. Lo/uL, 1916, pi. lxiii, lîg. 8), celle-ci représente vraiment un Pedilide et ne ressemble aucunement à l'ancienne, ni par la forme de la tète, ni par celle du pruthorax ou celle des élytres même les antennes et les pattes ne sont pas pareilles. A quoi sert un dessin aussi inexact que celui de 1866 ? 11 ne peut qu'induire en erreur, en tout cas il est de trop. Cette première ligure publiée (complètement erronée) mérite de disparaître de la nomenclature ; par contre, la description qui l'accompagne est plus juste en dépeignant un Insecte Hété- romère. Séance du 6 juillet 19W PRÉSIDENCE DE M. RABAUD, VICE-PRÉSIDENT M. le président souhaite la bienvenue à MM. Chevey et Lân- DRiEU, tous deux présents à la séance. M. Roule s'excuse de son absence. M. GoNZALES Martiînez remercie de son admission. M. Rabaud annonce que M. Alluaud a été chargé par le grand vizir de créer un Musée d'iiistoire naturelle au Maroc et qu'il a fondé avec M. Liouville une « Société des sciences naturelles du Maroc. » M. Liouville devient directeur de l'Institut scienti- fique chérifien, auquel sout attachés M. Alluaud et le D'' Pinoy. M. le j) résident félicite vivement nos trois collègues. La Société délègue MM. de Guerne et F*ellegrln pour la repré- senter au congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences, qui se tiendra le 26 juillet à Strasbourg. La Société sera en outre représentée par son président M. Toj»sent et son vice-président M. Raraud. Le secrétaire général déplore qu'un très grand nondjre de membres n'ait pas encore payé la cotisation de l'année, ce qui oblige à retarder la publication du Bulletin. M. Petit offre généreusement la somme de cent francs jDour venir en aide k la Société dans le moment critique qu'elle tra- verse. M. le président lui en exprime de vifs remerciements. L'Association amicale des anciennes élèves de l'école Edgard- Quinet et le Muséum d'histoire naturelle de Nîmes, présentés à la dernière séance, sont élus membres. SÉANCE DU 6 JUILLET 1920 2dl SUR UNE TÈTE OSSEUSE DE CROCODILIDE D'AFRIQUE OCCIDENTALE PAR PAUL CHABANAUD Correspondant, du Muséum J'ai rapporté de mon récent voyage en Afrique Occidentale (fin septembre 1919 à juin 1920) la peau et une tète osseuse d'un Crocodilidé que j'attribue provisoirement à VOsteolœmus telraspis Cope (1). L'animal a été capturé à N'ZéJ)éla (cercle de Macenta, Guinée française), en pleine région forestière, sur le versant ouest de la chaîne montagneuse, non loin du Diani [alias Saint- Paul). Cette tète osseuse présente un intérêt particulier en raison de la récente .description du genre Osleoblepharon Patterson Schmidt (2) dont les tijpes proviennent de Niapu et de Stanley ville, dans la région forestière du nord-est du Congo Belge. Les principaux caractères qui distinguent le g. Osteohlcpha- ron du g. Osteolœmus sont : 1" l'absence de cloison osseuse entre les narines ; 2° la dimension plus grande des fosses supra- temporales, dont le ])ord antérieur est atteint par les' angles postérieurs du frontal ; 3° la direction nettement transversale delà suture prémaxillo-maxillaire, dont la ligne sinueuse des- sine vaguement un M, tandis que, dans le g. Osteolœmm, cette suture est en forme de V ; 4'^ les palatins à bords latéraux étroits et parallèles ; 5** les ptérygoïdes prolongés antérieure- ment entre les fenêtres palatales, d'où il résulte que la suture palato-ptérygoïdale se trouve située en avant du bord posté- rieur des fenêtres palatales et que la longueur de cette même suture est sensiblement réduite ; 6° fusion complète des ptéry- goïdes, entre lesquels toute trace de suture a disparu. (1) Ces documents anatomiques font actuellement partie de la collection du Muséum. — J'ai eu en mains deux autres Crocodilidés : un CrocodiluS cataphrac- tus Cuvier et un autre Osteolœmus letraspis Cope, tous deux originaires de Kéroirané (cercle de Beyla, Guinée française) village situé à proximité du Milo, gros affluent de droite du Niger. Ces deux spécimens ontété inalheureuseiiient perdus. (2) Karl Patterson Schmidt. Contributions to tlie Herpetology of the Belgian Congo based on the Collection of the American Congo Expédition, 1909-1915 {Bull. Amer. Mus., XXXIX, art. ii, p. 420). 232 sÉANCK DU 0 juiLLirr 1920 A ces caractères, dont le dernier est peut-être accidentel ou dû à l'àj^e avancé des sujets, s'ajoute un autre de moindre importance : la forme plus aplatie et un peu plus étroite du museau. La tête osseuse de l'individu que j'ai capturé à N'Zébéla pré- sente la forme générale et l'enseml^le des caractères de VOsteo- A/e/j/m/'O/io.yôor/uSchm., à l'exception des suivants : ["l'ouverture nasale est presque entièrement divisée par une cloison osseuse constituée en avant par un processus émanant des jjrémaxillai- res et dont la longueur est égale environ à la moitié du diamè- tre de l'ouverture (1), et en arrière par un prolongement des nasaux dont la longueur dépasse le tiers de ce même diamètre ; 2° le frontal ne borde pas les fosses supra-temporales ; 3" la suture palato-ptérygoïdale est en forme de trapèze et, bien que située en avant du bord postérieur des fenêtres palatales, ses extrémités latérales sont voisines de ce point, d'où il résulte que le prolongement antérieur des ptérygoïdes n'est nettement accusé que dans sa portion médiane ; 4" la suture entre les pté- rygoïdes est entièrement visible. J'ajoute que le développement des plaques osseuses palpébrales (4 à gauche, 3 à droite) est considéralde (2). Il existe, dans la Collection du Muséum, une autre tête osseuse appartenant à la même espèce et originaire du Séné- gal (3), qui présente la plus grande analogie avec l'exenqîlaire de N'Zébéla; la cloison osseuse internasale est incomplète, mais les prolongements des nasaux sont beaucoup plus longs et ceux des prémaxillaires extrêmement courts; les sutures prémaxillo- maxillaire et palato-ptérygoïdale sont, à peu de chose près, identiques respectivement entre les deux individus. (1) Dans l'examen rie ce caractère, il faut tenir compte du fait que le prolonge- ment du prémaxillaire gauche, de moitié plus long que le droit, était mobile ; ce qui semble dû à une. fracture survenue pendant la vie de l'animal. Cette hypo- thèse est fortifiée par l'existence d'une ouverture de forme irrégulière située sur la ligne médiane et un peu en arrière du milieu de la longueur des nasaux. Les os sont amincis sur les bords de celte ouverture; malformation vraisembla- blement due à un traumatisme ancien et dont aucune trace n'était visible exté- rieurement. (2) Dimensions (en millimètres) : longueur de l'extrémité du museau au bord postérieur du pariétal, 158 ; longueur du même point à l'extrémité postérieure du quadratum, 180 ; longueur du même point à l'angle postéro-externe des ptérygoï- des, 14â ; longueur du môme point au bord antérieur de l'orbite, 86 ; largeur des prémaxillaires, 37 ; largeur du museau au niveau de la 9" dent, 57; largeur du fron- tal entre les orbites, 13 ; largeur de la table crânienne, 57 ; hauteur du ptérygoïde au squamosal, 64. — 17 dents supérieures, 15 inférieures. ^3) « Douni tué dans 1(; Bafing », D' Maclaud. — N° de collection : 1899-216. SÉANCE DU 6 JUILLET 1920 233 Bien qu'il soit peut-être prématuré de conclure avant l'exa- men dim plus grand nombre de spécimens, il semble cepen- dant évident (\vi Osteolinniis In Iras pis Gope est une forme à caractères ostéologiques variables, dont V Osteoblepliaron osborni Patt. Schni. ne serait distinct, ni génériquement, ni même spé- citiquement. Quant à YOsteoliinmis tetraspis figuré par M. Pat- TimsoiN ScHMiDT dans l'ouvrage cité (figures reproduisant celles publiées par (iRAY dans les Trans. Zoo/. Soc. London., VI, pi. 31), il est possible que cet individu constitue une exception, dillerant des spécimens normaux par la forme des sutures pré- maxillo-maxillaire et palato-ptérygoïdales. S'il vient à être prouvé ultérieurement que les deux formes en question ne constituent qu'une seule et même esjîèce, la découverte de M. Patterson Schmidt Ji'en conservera pas moins un intérêt considéra])le puisque, en l'occurrence, elle démon- trera l'instabilité du caractère tiré de la cloison osseuse inter- nasale, base essentielle de la distinction établie entre les gen- res OsteolœmKS Cope et Crocodilus Laur, REPTILES RECUEILLIS DE MAI A JUIN AU COURS D'UNE EXCURSION ZOOLOGIQUE EN TUNISIE PAR M. MOURGUE Tesludo maurilanica. Ujebel Ischkeul (près Matcurj. Emijs leprosa. Partout où il y a de l'eau courante ou sta- gnante, il y en a de très grande taille au marais de l'iscldicul. Emys orbiciilaris. Oueds du cap Bon en compagnie de la pre- mière. Chanielaeo vulgaris. Trouvé à plusieurs endroits de la régence mais toujours peu commun et du reste difficile à voir. Stejwdactylus guttalus. Capturé à Hammam lif près Tunis, sous les pierres ; très délicat et difficile à prendre sans Tabî- mer. Heinidaciijlns lurcicus. Pris à plusieurs exemplaires à Sfax. Platfjdacttjlus mauritanicus. Partout ; les exemplaires du sud 16 234 SÉANCE DU 6 JUILLET 1920 pris dans la campagne sont souvent d'une grosseur très forte. Lacerta ocellata (Pater). Nous avons pris cette espèce surtout dans les ruines de Garthage ; à cet endroit il se rapproche comme coloration du L. ocellata àw. midi de la France. Au cap Bon par contre il s'en éloigne et se rapproche de L. viridis. Lacerta muralis. Une variété verte à raies blanches latérales a été observée à la montagne de l'Ischkeul ; c'est là seulement que nous avons pu observer L. muralis. Cette montagne qui est une véritable lie dans le lac de l'Ischkeul semble avoir un faciès tellement tyrrhenidien que nous nous sommes pris à rechercher, du reste pour le moment sans résultat, le Phyllo- dactylus europseus que nous avons naguère découvert dans l'île de Riou, au sud de Marseille. Acanthodactylus vulgaris. Cette espèce a été vue par nous au cap Bon ; nous n'avons pu la capturer. PsammodromuH algirus. Une jolie variété, les flancs glacés de rose tendre, a été capturée à l'Ischkeul par nous. Le type a été capturé un peu partout, toujours difficilement. Ophiops occideiUalis. Cette petite espèce, qui est indiquée comme désertique, a été trouvée par nous à Hammam lif près de Tunis, en nombre, mais toujours aussi diflicile à capturer que le précédent. Mabuia vittata. A Sfax, dans les talus du quartier de cavale- rie ; très difficile à prendre, il se jetait à l'eau et déroutait ainsi nos recherches. Gongyhis ocellatus. Toutes les variétés, partout, en nombre, mais très agiles par temps chaud. Chalcides lineatus. Gap Bon, une variété Isabelle de cette espèce. Eryx jaculus. Deux exemplaires de Kairouan ; difficile à se procurer, devient très familier et aussi tranquille en captivité que rapide dans ses mouvements en liberté. Zamenis algirus. Cette belle espèce de Couleuvre a été prise à Sfax à plusieurs exemplaires dans les trous de Gerbilles ; se défend avec acharnement. Periops hippocrepis. Un peu partout mais à cette époque se montre peu ; capturée aussi à de nombreux exemplaires. TropidoRotus natrix. Marais de l'Ischkeul, un exemplaire de petite taille. SÉANCE DL 6 JUILLET 1920 235 Tropidonotus vipe?'mus,\Rr. mi7'olineatiis .Ma,vaii& derisclikeiil. Tropidonotus viperimis chersoides. Même localité, en nombre parmi lesquels un individu de grande taille : près de 1 mètre. Cœlopeltis lacertina. Sfax ; les deux variétés, insiynitus tou- jours plus petite que Neumayeri. Une variété très pâle à cou- leur presque sans taches. Même localité. Naja haije. Kairouan. Taille 1 m. 80, dans les trous de Gerboises où il se réfugie à la moindre alerte ; quoi qu'on en dise ne charge pas l'adversaire mais cherche à s'enfuir après un semblant d'attaque ; ne se dresse pas sur sa queue mais seule- ment sur le tiers supérieur de son corps au grand maximum. Soignée rapidement, sa morsure n'occasionne que des troubles qui s'amendent dans la journée. L'individu en question, que j'ai rap- porté et qui est en ce moment sous mes yeux, est très irritable mais ne se risque pas souvent à mordre ; il vient de changer de peau; à ce propos j'ai observé un fait dont je n'ai vu encore aucune relation. La langue change aussi d'enveloppe et cela, quelques jours après le changement de peau ; j'ai observé cette peau et en ai fait une préparation microscopique ; je compte l'étudier. Vipera lehelina. Au dire des indigènes du Djebel Ischkeul il y aurait dans cette montagne de très grandes Vipères sortant le soir surtout en août. Je pense qu'il faut rapporter ces animaux à Vipera lebetina. Je n'ai capturé qu'un exemplaire de cette, espèce, aux environs d'Hammam Lif près Tunis. Rana esculenta var. ridiimnda. La même que pour le midi de la France, en grand nombre dans le marais de 1 Ischkeul. J'ai été surjDris de ne trouver de Discogiosses nulle part. C'était manifestement trop tard. //^y/aa?7;ore<2. Même marais, rare; c'est la variété meridionalis . Bufo viridis. Même marais, peu commun. tlufo maujntanicus. Même marais, peu commun aussi (dans cette saison du moins). Malgré un grand nombre de pierres retournées au bord des oueds et des mares, il nous a été impos- sible de trouver le moindre Amphibien Urodele. Nota : Nos observations ornitliologiques ont été consignées dans la Revue française d'ornithologie. Au point de vue mammalogique, nous avons une Chauve- souris prise dans le sud, qui fera l'objet d'une communication dès que son étude sera terminée. 236 SÉANCE DL' G JUILLET 1920 RECHERCHES SUR LES LOMBRICIENS [OLIGOCHÈTES, LIMiCOLES IV. - QUELQUES POINTS DE L'ORGANISATION DE L'ENCHYTRÉOIDE PAR JEAN DELPHY L'Encliytréoïdc est un Lombricien fort remarqua])le à divers égards. Son identification, sur le vivant, est très aisée par la considération de ses principaux organes, fort bien décrits dès 1888 et 1889 par M. Roule. Il n'en est pas de même une fois les Vers fixés ; il est alors fort difficile de mettre suffisamment en évidence certains détails de quelque importance. C'est là d'ailleurs un fait fort général chez les Enchytréï- morphes ; cela rend fort difficile l'étude de ces animaux en collections, au point que M. Welch (1919) considère comme nécessaire d'en faire des coupes ])our pouvoir les identifier. Les quelques particularités qui vont être succinctement décrites peuvent être observées sur l'animaJ vivant. Il y a quelques dis- cordances au moins apparentes entre les observations de yM. Salnt-Loup et celles de M. Roule d'une part et, d'autre part, entre celles de ces auteurs et les miennes. Cela tient sans aucun doute à la difficulté des observations et à la possibilité de variations individuelles assez étendues. Du reste, le même organe peut varier assez considérablement de forme et de dimensions, soit au cours de l'évolution individuelle, soit dans le même individu à peu de temps d'intervalle suivant son état physiologique. l" Soies (fig. 1). — J'ai déjà indiqué ( I919)(|ueles soies peuvent être ou sigmoï- des ou droites, ou qu'il peut, rarement, s'en trouver de ces deux formes sur le même j / J y J individu. On trouve parfois encore une C_J Cy forme courbée dans laquelle les deux Fiy. L — Diverses loniies courbures proximale et distale sont diri- de soies .rKncl.ytrruïdes. ^^^j, ^^^ ^^^^^^^^ ^^ ^^ j^ ^^-^ . ^^^.^^^ ce cas est fort rare et n'est présenté (]uc par quelques soies parmi des soies droites. On a longtemps attribué à la forme SÉANCE DU 6 JUILLET 1920 237 et à la disposition des soies une importance primordiale en systématitjue. Do nondireuses observations ont montré que ces caractères, sans qu'il en faille méconnaître la valeur, n'ont pas une telle importance, ainsi que l'indiquait déjà très judi- cieusement, il y a fort longtemps^ M. Ed. Perrier. 2° Système nerveux (fig. 2). — Le l)ord anté- rieur du cerveau peut être droit ou très légère- ment concave ou convexe, suivant son état de contraction. Sa partie postérieure, un peu plus large que sa partie antérieure, est toujours très nettement formée de deux lobes. Le cerveau est nuuii d'un grand nombre de filires mus- culaires qui, allant s'insérer sur les parois du corps, jusque dans le quatrième segment séti- ''% [MTmièie'Tl'ihi" gère, le soutiennent et le font mouvoir en talion du cordon avant et en arrière. Lu ce qui concerne le cordon nerveux ventral, les individus que j'ai examinés répon- daient J)ien mieux à la description de M. Saint-Loup qu'à celle de M. Roule. En effet ce cordon présente des dilatations fort nettes dans la partie antérieure du corps, dilatations qui s'atté- nuent progressivement pour disparaître complètement dans la région postérieure. La première de ces dilatations n'est pas beaucoup moins large que le cerveau lui-même. 3° Les glandes septales et les néphridies sont parfaitement semblables aux descriptions et aux figures de M. Roule. i° Le système circulatoire est très important à considérer (fig. 3 et 4). Sans présenter de renflements ampullaires particulièrement contractiles (jue l'on puisse aj)peler des « cœurs », le vaisseau dorsal, contractile sur toute son étendue, est très nettement dilaté en avant du clitellum, à son émergence de la masse opaque des organes génitaux qu'il traverse. Il cbemine alors d'arrière en avant au-dessus et à une certaine distance du tube digestif, jusque dans le protoméride, au niveau du cerveau, sous lequel il passe et où il se divise en deux branches qui deviennent ventro-latérales et se réunissent à angle aigu dans le quatrième segment (i) pour devenir le vaisseau ventral qui (1) En ne comptant le protoméride et le deiitoméride i|ue pour un seul sejjjment, manière la plus haijiluelie de l'aire. 238 SÉANCE DU 6 JUILLET 1920 se continue jusque dans le segment pygidien. Le vaisseau ven- tral est encore uni au dorsal par quatre paires de vaisseaux anastomotiques, ainsi que le dit M. Roule (et non trois, comme l'indique M. Saint-Loup ; il est vrai que la quatrième paire est très souvent assez difficile à voir) M. Roule (1889, p. 302) dit très justement que « trois paires de ces rameaux sont situées en avant des premières glandes septales ; la quatrième paiî'e est placée entre les premières glandes septales et les secon- des ». Mais la disposition que j'ai constamment observée est Fig. 3. — Schéma de l'appa- reil circulatoire dans la région antérieure. - g, pre- mières glandes septales ; *. spermathèques ; v. d., vaisseau dorsal; v.v., vais- seau ventral. Fig. 4. — Disposition réelle de l'appareil circulatoire. fort différente cependant de celle que M. Roule (o/^. cit., pi. xn, fig" 39) a figurée. En effet j'ai toujours observé que deux de ces paires unissent le vaisseau dorsal aux deux branches ven- tro-latérales qui représentent le vaisseau ventral dans les j)re- miers segments et que les deux autres paires de vaisseaux anastomotiques unissent le vaisseau dorsal au vaisseau ventral proprement dit, alors que M. Roule décrit et figure les quatre paires de vaisseaux anastomotiques comme unissant le vais- seau dorsal aux deux branches du vaisseau ventral. SÉANCE DU 6 JUILLET 1920 239 Le vaisseau ventral est d'un diamètre très uniforme dans tout son trajet et il est très nettement séparé du tube digestif. Dans la région postérieure, dans les trois, quatre ou cinq der- niers segments, il émet un certain nombre, très variable, de petites branches qui vont se perdre dans les lacunes périintes- tinales qui entourent presque complètement l'intestin terminal (sauf à sa face ventrale) et que M. Roule décrit sous le nom d' « espaces sanguins latéraux ». Ces espaces sanguins sont très développés dans tout le tiers postérieur de l'animal et il est infiniment vraisemblable que c'est là surtout que s'efïèctue la respiration grâce à l'abondante irrigation de la mince paroi intestinale par un abondant réseau, non vasculaire mais lacu- neux. Le vaisseau dorsal paraît n'être en relation avec le vaisseau ventral dans cette région que par ces lacunes sanguines. On ne pourrait donc parler cà proprement parler dïm tronc circu- laire périrectal, comme l'a fait M. Roule (1889, p. 302) et comme je l'avais fait moi-même tout d'abord (1919). Dans tout son trajet jusqu'à la limite postérieure du clitel- lum, le vaisseau dorsal est très étroitement accolé à l'intestin ou plus exactement à l'épaisse couche de cellules chloragogé- niques qui entoure celui-ci ; dans tout le tiers moyen de son parcours il est lui-même étroitement enveloppé de cellules chloragogéniques très fortement pigmentées. 5° Les li/mphocytes ont été bien décrits par M. Roule. Je ne m'explique pas cependant que cet auteur dise ne pas avoir pu y mettre de noyaux en évidence par les réactifs ordinaires. En effet dans les lymphocytes plus ou moins ovalaires ou fusiformes le noyau est, bien visilîle, même sur le Aivant. Il suffît souvent d'une très légère compression pour que l'animal émette par le pore céphalique et par l'anus une certaine quan- tité de lymphe tenant en suspension des lymphocytes, qui se déforment et se désagrègent très vite, mais que l'on peut obser- ver au moment de leur émission et que l'on peut d'ailleurs fixer avantageusement par une solution aqueuse à 1 0/0 de vert de méthyle, additionnée de 10 0/0 d'acide acétique. 6° Les organes reproductPAirs, surtout les testicules, sont par- faitement semblables aux descriptions et aux figures de M. Roule. L'entonnoir du spermiducte est long et à parois très épaisses. Il est toujours, chez l'animal adulte et sexuellement 240 SÉANCE DU 6 JUILLET 1020 mur, replié deux ou trois fois sur lui-nièiue (tig. 5). Son ouver- ture est située sur le dissépinient 11/12, mais il peut se contour- ^. ner dans tous les sens et arriver ' même fréquemment à présenter son ouverture jîostérieurement, vers la cavité du douzième seg- ment (c'est probablement cette dernière position qui est représen- tée dans la figure de M. Roule). 7'' Spermathèques (fig. G). . — (Réceptacles séminaux), — Il est peu de « caractères » qui aient été aussi abondamment employés en systématique que la forme et les proportions des spermathèques et de leurs diverses parties. Il n'est peut-être pas irorganes dont la forme et les proportions soient aussi — Entonnoir du sperniiducfe. ^00 r Fig. 6. — Les sperinathrquos ; la droite renl'orme un sperniatophore, variables dans un même individu, suivant son état j^bysioloei- que, suivant les mouvements qu'il exécute, se contractant ou dilatant plus ou moins et montrant les sj^ermatlièques dans ■ SÉANCE DU 6 JUILLET 1920 241 (litt'éi'eiites incidences. Elles sont toujours très simples chez les Enchyh'éoides, constituées par des poches sessiles, sans conduit spécial, sans formations glandulaires spéciales autour de leurs orifices et ne présentant jamais aucune communication avec le tu])e digestif, comme cela a été constaté chez nomlirc d'autres Enchytréimorphes. Mais celles-ci peuvent se présenter soit sous la forme de simples poches à parois plus ou moins épaisses telles que les décrit et figure M. Roule, plus ou uioins sphériques, ovoïdes, piriforuies ou allongées jusqu'à prendre une forme presque cylindrique, soit comme des poches globu- leuses à canal étroit et à parois minces, présentant ou non des constrictions plus ou moins marquées en certaines régions. Je ne les ai jamais vues évaginées comme l'indique M. Roule [op. cil., p. 314, pi. XII, fig. 4i). Par contre, jai eu là bonne fortune d'y observer parfois des spermatophores. M. Roule dit : « J'avoue n'avoir jamais vu de spermato- zoïdes dans leur intérieur ; je ne comprends pas, du reste, pour quelle raison les spermatozoïdes, une fois expulsés, péné- treraient dans ces poches étroites, puisque la fécondation s'opère, autant que j'en ai pu juger, au moment même de l'ex- pulsion ». Autant qu'il est possible d'affirmer quelque chose sur des faits excessivement difficiles à voir et pour lesquels par conséquent on ne saurait exiger trop de vérifications, je puis dire que ; au moment de l'accouplement, il n'y a pas fécondation, mais les deux Enchytréoïdes accouplés déposent chacun des spermatozoïdes dans les spermathèques de l'autre, au moyen des pénis dont l'introduction est facilitée par la forme spéciale de l'orifice des spermathèques, qui n'est pas circulaire mais allongé transversalement et dilatable. J'indique ce fait comme à jieu près certain. Je n'ai pas observé la ponte des Enchytréoïdes, mais d'après ce que l'on sait de la formation du cocon chez les Loml)riciens en général et d'après ce que j'ai pu voir pour le C/itci/io il est infiniment probable qu'au moment de la formation (lu cocon le même Ver y introduit ses œufs et les spermatopliores en réserve dans ses spermathèques. La fécondation et les débuts du développement se produisent aussitôt. A Tatihou du moins, il y a deux épofjues de ponte, au prin- temj)s et en automne. Ile Tatihou, 2'i juin 1920. 242 SÉANCE DU 6 JUILLET 1920 RECHERCHES SUR LES LOIVIBRICIENS [OLIGOCHÈTES] LIIVIICOLES V QUELQUES QUESTIONS DE NOMENCLATURE PAR JEAN DELPHY 1° Pachydrihis Glp. 1861, ou LumftriciUus Oersted 1844, ou Sœniiris Hoffni. 1843 ? — Le genre Pachi/drilus a été établi par Glaparède en 1861 pour des Vers voisins des Enchytrées et en différant essentiellement par : 1° l'absence de pores dorsaux, 2° la coloration généralement rouge de leur sang. En 1900, W. Michaelsen s'est avisé de remplacer ce nom de Pachydrilus par Liimbricillus Oersted. Ce dernier a indubitalîlement une respectable priorité. Mais on ne peut dire en aucune façon qu'il ait été « clairement et suffisamment défini », ainsi que l'exigent les règles classiques de la nomenclature. En effet, la définition d'OERSTED (184 i, p. 68) est la suivante : « Lumbricillus, Lum- bricillorum familiœ typus, distinguitur setis et superioribus et inferioribus subulatis abbreviatis ferme rectis. » L'espèce type est le L. lineatus Ostd. (= Lumhricus /. 0. F. M.) à laquelle est ajouté L. verrucosus Ostd. [n.omen nudum). A supposer que le Lumhricus lineatus 0. F. M. soit une espèce bien définie, cette espèce était devenue dès 1843 l'un des types du genre Ssenuris Hoffm., peu différent du Lumbricillus Orsd. et un peu mieux défini et avec un peu plus de précision que celui-ci. Si donc il fallait s'en tenir à l'application stricte et rigoureuse et aveugle delà priorité, ce n'est pas Lumbricillus Orstd. 1844 qu'il aurait fallu reprendre, mais Ssenuris Hoffm. 18i3. (H. Friend la effec- tivement repris récemment, mais dans un sens tout à fait nou- veau, ce qui est illégitime). Si la définition d 'Oersted n'est pas suffisamment claire et complète, celle de Hoffmeister ne l'est pas non jjlus et le mieux est d'abandonner ces noms dont la résurrection ne peut que créer des confusions. La modification de nom de genre opérée par Michaelsen est basée principalement sur la considération de l'espèce type, Lumbricillus lineatus. Mais cette espèce elle-même est-elle bien nommée ? La raison majeure pour laquelle Michaelsen admit SÉANCE DU 6 JUILLET 1920 243 l'identité de son Pachydrilus germanicm avec le Lumbricus lineaLus 0. F. Mïdier est l'exacte concordance de localité. Or nne même localité très restreinte abrite un certain nombre d'espèces de Lombriciens vivant côte à côte et souvent mélan- gées. En outre les descriptions et les figures de Muller (1771, p. 110 et 111, pi. m, p. 118; I77i, p. 29) ne s'appliquent, d'après Ditlevsen (190-i, p. 431) qu'au genre Pachydrilus en général, et même, à mon avis (et je crois qu'un examen attentif des textes et de la figure cités ne peut que faire partager cet avis) à n'importe quel Enchytréimorphe à sang rouge et peut- être mieux encore à un Tubificimorpbe. M. Paul S. Welch a montré récemment (1917) que les diverses espèces décrites sous les noms de Lmnhricillus lineatus (]\Iull.) [= Pachydrilus g er- manicus Mchsn. i, L. litoreus (Hesse), L. subterraneus (Vejd.), L. vern/cosus (Clp.) et L. agilis Moore ne sont réellement pas distinctes. Mes propres observations confirment pleinement, en ce qui concerne les « esi^èces » européennes, cette manière de voir et, si Ton tient compte notamment des variations considé- rables des proportions de l'entonnoir du spermiducte, non seule- ment dans la même espèce, mais encore dans un même indi- vidu, il faudra ajouter à la liste précédente le Pachydrilus ebudcnsis Clp. (L'identité de ce dernier avec P. subterraneus Vejd. avait déjà été suggérée par ]M. G. Ferronmère en 1899, p. 266 et 267). Le nom le plus ancien accompagné d'une défi- nition et d'une description valables étant celui de Pachydrilus verrucosus Clp. 1861, c'est celui-ci qu'il faudra adopter. 2" Pachydrilus^ Enchytrœus et Pseudenchytrœus. — Je crois avoir suffisamment montré (1919, a et b) la nécessité de resti- tuer au genre Ënchytro'us la signification qu'il aurait dû toujours garder et que lui a enlevée en 1889 Michaelsen pour créer son genre Fridericia. Défini surtout par la présence de pores dor- saux, VEnchytr.vus est parfaitement distinct. En est-il de même du Pseudenchytrœtis [Eîichytrœus Mcbsn. 1889 et sequ. auct.] à l'égard du Pachydrilus ? La question a déjà été soulevée et étu- diée par R. Stephenson (1911) et P. S. Welch (1914, p. 141 et 177 et sq.). Elle mérite de nouvelles et très précises observations. Tout ce qu'on en peut dire pour le moment, c'est que l'on ne peut adopter les distinctions des anciens auteurs (Michaelsen, Beddard) basées sur la forme des soies (observations de Stephen- 244 SÉANCE DU 6 JUILLET 1920 son) ou celles d'EisEN (190o) basées sur la forme du bulbe pénien (Welch) (1). 3" Enchi/lrxoïdes: enchylnvoïdes (Saint-Loup). — J'ai rap- porté à cette espèce des Vers do l'île Tatihou, qui se retrouve- ront très vraisemblablement sur beaucoup d'autres points de nos côtes. Dans sa révision des I.ombriciens |01ig'ocbètesj du Tierreicb de ScHULZii (1900), Michaelskn est très eml)arrassé par l'Encby- tréoïde, qu'il relègue, malgré le l)eau mémoire que lui a con- sacré M. Roule, dans les gênera diibia el specÀe^ dubiœ Ënchy- tfceidarum. 11 met en douté l'identité de VEnchytrœoïdes Marioni Roule avec le Pachydrilus enrlmtrseoïdes Saint -Loup. Cela n'est pas surprenant ; on peut en effet être amené à penser ainsi par les quelques différences de détail qu'il y a entre les descrip- tions des deux auteurs, différences qui peuvent s'expliquer en partie par les variations possibles. M. Roule a bien voulu me dire qu'il ne peut faire aucun doute qu'il ait étudié la même espèce que M. Saint-Loup et qu'en conséquence son nom conforme aux règles de la nomenclature doit être Enchf/trœoules eûchyhvpoïdes (Saint-Loup) ; je suis beureùx de profiter de la présente occasion pour présenter au savant professeur du Muséum l'expression de ma respectueuse reconnaissance pour les utiles indications et les précieux conseils qu'il a l)ien voulu me donner. 4" J'ai tout récemment proposé (1919 h) le nom nouveau de Pseudilyodrilus pour Yllyodrilus Stolc, nec Eisen. J'ai appris depuis que Yllyodrilus coccineus (Vjd.) Stolc appartient au genre TanpodrU.us Benbam. Le terme de Pseudilyodrilus doit donc disparaître. Ile ïatibou, juin 1920. INDEX BIBLIO(îRAPHIQUE 1861 . Glaparède. — Mém. Soc. Phi/s. et Hist. Naf., Genève, XVI. 1919 a. Dei-phy (.1.). — Bull. Soc. ZooL France. ht. b. — Bull. Mus. Paris. 1904. DiTLEVSEN. — Zeitschr. wiss. Zool., LXXVIl. 1899. Ferronnière (C). - Bull. Soc. Sci. Nat. Ouest, IX. (1) Le nom fie Pseudenchytrœm est supornu et (li)it par conséquent disparaître. Ce geni'e doit en effet porter le nom de ffatu(MHis Verrill (1873). SÉANCE DU 6 JUILLET 1920 245 4843. HoKFMEisTER. Arcli. Naturgesch., IX, 1. 1S81). .MiCHAELSEN. — Abh. Xat. Ver. Hainbai'y, XI. 1900. II). — Oligochœta, Das TieiTeich, X. 1771. MiiLLER (O.-F.). — Von VVùrmern .... 1774. Id. — Ver/ni utti terrestrmm .... 1844. Oersted. — De Regiotiibus marinis. 1888. Roule (L.). — C. R. Ac. Sci. Paris. 1889. Id. - Ann. Sci. Nat., Zool. (7), VU. 1885. Saint-Loup (R.). — C. R. Ac. Sci. Paris. 1911. Stephenson(J.). — Tr. R. Soc. Edinburg/t, XLVIH. 1914. Welch (l'aul S.). — Bull. Illinois State Labor. Nat. I/isl.. X, m. 1917. Id. — Tr. Amer, microsc. Soc, XXXVI, 3. 1919. Id. — Rep. Canadian arctic Ejcpedition, IX, A. POISSONS DE L'OUHAIVI ET DE L'OUBANGHI RECUEILLIS PAR lYI. BAUDON DESCRIPTION DE DEUX CYPRINIDÉS NOUVEAUX FAR LE D' JACQUES PELLEGRIIM M. Baudo.n administrateur des colonies a adi'essé i'uiiiiéc der- nière au Muséum une très importante collection de Poissons du Gribiniiui (Haut-Chari) ne comprenant j^^is moins de 69 espèces, dont 7 nouvelles (jui ont été décrites dans ce Bulle- tin (1). Le second envoi étudié ici est loin d'être aussi considérable ; il ]i'en présente pas moins un certain intérêt, étant composé de petites formes et de jeunes d'espèces plus volumineuses. Il pro- vient, en outre, de deux bassins différents, celui du Tcbad et celui du Congo. Douze espèces, en effet, ont été récoltées en octobre 1919, au moment des hautes eaux à Sabo dans rOuhani, affluent de la rive gauche du (ihari ; parmi celles-ci, une du genre Labeo est nouvelle, ce qui porte à 102 le nombre des formes actuellement connues du bassin du Tchad. Trente-deux autres espèces ont été capturées en septendjre et en décendjre 1919, en période de hautes et moyennes eaux, à Bangui, dans FOubanghi, le plus gros affluent de la rive droite (1) Dr.I. Pelleguin. Poissons du Gribinyiii recuoillis par M. Baudon. Description de sept espèces nouvelles [Bull. Soc. Zool. France, 1919, p. 201). 246 SÉANCE DU 6 JUILLET 1920 du Congo. Plusieurs de ces dernières sont intéressantes comme ayant été tout récemment décrites par MM. Boulenger (1) et NiCHOLS et Griscom (2). Enfin, une variété du Barbus Baudoni BlgT. jusqu'ici seulement signalée dans le Chari me parait devoir être considérée comme nouvelle. Poissons de Sabo (bassin du Tchad) Characimd.e : CïPRlNID.E SlLURID.E : ClCHLID.E : 1. Hijdrocijun Forskâli Cuvicr. 2. Alestes baremose Joannis. 3. — nurse Ruppell. 4. — macrolepidotus G. V. 5. Micra/estes acutidens Peters. 6. Distichodus rostratus Gûnther. 7. Cit/iarinus latus M. T. 8. — distichodoides Pellegrin. 9. Labec uhamensis nov. sp. 10. Aiichenoglams otcidentalis G. V. var, Ichadiensis Pellegrin. 11. tiem'uhromis bimacnlatus Gill. 12. Tilapia galilœa Artédi. M0RMYRID,Ë GlUPEIDjE Gharacinid.î: Poissons de Bangui (bassin du Cong-o) 1. Mormyrops deliciosus Leach. 2. Petrocephalus Sauvage! Boulenger. 3. — Hoidlevillei Blgr. 4. — grandoculis BlgT. Gnathonemus Greshoffi Scliiltliuis. Pellonula tennis Nichols et Griscom. — (Pœcilothrissa) congica Regan , 8. Microthrissa Rogauxi Blgr. 9. A les tes Imberi Peters. 10. — macrolepidotus G. V. 11. Micralestes acutidens Peters. 12. Na?mfet/iiops tritœniatus Blgr. 13. Distichodus maculatus Bl 5. 6. 7. gr. (1) G. A. BouLENUKu. Poissons recueillis au Congo belge par l'expédition du D'- Cliristy {Ann. Mus. Congo, Zool. (1), II, fasc. 4, 1920). (2) Nichols and Giuscom. Freslnvatcr Fishes of tlie Congo basin obtained by tlie American Muséum Congo expédition, 1909-1915 [Bull. Amei'. Mus. Nat . ïlist., XXXVII, 1917, p. 651). SÉANCE DU 6 JUILLET 1920 247 Cha.racinid.î; CyPRIiNID-E SiLURID.E CiCHLIDJi Ophiocephalid.ë 14. Distichodus fasciolaius BIgr. 15. — kisosso Scliilthuis. IG. Cithariaus gibhosus Blgr. 17. Barbus airomaculatusK\c\\o\^ etGriscoiii, 18. — gribingiiensis Pellegrin. 19. — Baudoni Blgr. var. ubanguensis var. iiov. 20. Barilim Luj;p Blgr. 21. CheLrthiops elongatus Blgr, 22. Clarias amplexicauda Blgr. 23. Eutropius (irenfelli Blgr. 24. Par allia longifiUs Blgr. 25. Gephyroglanis longipirinis Blgr. 26. Audienoglanh Ballagi Sauvage. 27. Sgnodonth n.otatus Vaillant. 28. — decorus Blgr. 29. Paratilapia cerasog aster Blgr. 30. Nannochromis dimidiatus Pellegrin. 31. T/iapia stig?natogengs BliiT. 32. Ophiocephalns obscurus Giinther. Labeo uhamensîs sp. nov. La hauteur du corps égale environ la longueur de la tête et est comprise 3 fois 1/2 à 4 fois dans la longueur, sans la cau- dale. Le museau, arrondi, égal environ à l'espace interorbitaire, est contenu 2 fois 1/2 dans la longueur de la tête. L'œil est latéral et est compris 3 fois 1/2 à 4 fois dans la longueur de la tête, la largeur de la bouche avec les lèvres 3 fois. On ne dis- tingue pas de plis transversaux à la face interne des lèvres. 11 existe 2 barbillons de chaque côté, l'antérieur très -court, le postérieur faisant de la moitié aux trois (piarts du diamètre de l'œil. Les écailles à stries parallèles sont au nombre de 32 à 34 en ligne longitudinale, ^-f-^,^ en ligne transversale, 4 ou 4 1/2 entre la ligne latérale et la ventrale, 14 à 16 autour du pédi- cule caudal. La dorsale débute plus près du bout du museau que de l'origine de la caudale ; elle comprend 3 rayons simples et 10 à 13 brancbus ; son bord supérieur est droit, son plus long rayon ne faisant pas tout à fait la longueur de la tête. L'anale formée de 3 rayons sinqjles et de 5 brancbus atteint 248 SÉANCE DU 0 JUILLET 1920 la caudale ou presque. La pectorale fait les deux tiers euviron de la longueur de la tête et n'arrive ]3as à la ventrale ; celle-ci s'insère au-dessous du milieu de la dorsale et n'atteint pas l'anale. Le pédicule caudal est aussi haut ou un peu plus haut (jue long. La caudale est fourchue, à lobes pointus. La coloration est brun-grisàtre sur le dos, jaunâtre sur le ventre avec une tache noire plus ou moins nette à l'extrémité du pédicule caudal. D. III 10-13; A. m 5; l\ 17 ; V. 9 ; Sq. 5 '/^>-6 1/. I 32-34 I G 7,, -7 i/.. N» 1920 - 145 à U7. Coll. Mus. — : Sabo (Ouham) : Baudon. Longueur : 41 + 15 = 56 ; 36 + 10 = 46 ; 35 + 10 = 45 unn. Ce Labeon décrit sur de jeunes individus semble surtout se rapprocher du Labeo nigricam Boulenger (1) de la rivière San- kuru (bassiii du Congo) qui possède égalenuMit 4 barbillons et une dorsale à bord supérieur droit, mais dans cette espèce il existe des plis transversaux au bord interne des lèvres. Barbas Baudoni Boulenger var. ubanguensis var. nov. Le dos est grisâtre, le veiiti'e clair. Une étroite bande lon- gitudinale noire s'étend du bout du museau à l'extrémité de la caudale, séparant le corps en deux parties égales. Une autre ligne noire va de l'occiput à l'origine de la dorsale et se pour- suit tout le long de ses rayons antérieurs. Une troisième ligne noire se voit de la fin de l'anale à l'origine de la caudale. D. III 8 ; A. III 5 ; P. Il ; V. 8 ; Sq. 3 ' . | 24 ] 3 i/.. j\'n i()20 — 178. Coll. Mus. — : Bangiii (Oubanghi) : Baudon. Longueur : 21 + 7 = 28 mm. Ce petit Barbeau sans barbillons et à grandes écailles à stries divergentes se rapporte exactement par ses proportions et par ses fornudes au Barbus Baudoni Boulenger (2), espèce minus- cule décrite récemment du (Uiari, mais sa coloration complète- ment ditierente justifie la création d'une variété spéciale. (1) Cal. I*nis8. Conyu, Mu.s. Lu.VL'iiibour-., ii° 2, p. ^)(iytl). (2) Aiin. Mail. Nal. llisl. (9), 11. 1918. p. 41G. SÉANCE Dli 6 JUILLKT 1V>20 249 NOTE SUR LES LITTORINES (PROJET D'ÉTUDES) PAR A. BAVAY. Les théoriciens de la biologie al'tirmeiit que tous les animaux terrestres sont sortis de la mer et sont arrivés à leur état actuel en passant par des états intermédiaires dont on retrouve plus ou moins les traces dans leur organisation intime. Il serait, je pense, intéressant de pouvoir suivre exactement le développement d'nn être ou d'un groupe d'êtres en train de subir une telle transformation, c'est-à-dire en voie de passer de l'état d'animaux marins à celui d'animaux terrestres. De tels êtres existent-ils encore ? Il est un groupe de Mollusques qui paraissent en être là actuellement. Ces Mollusques sont communs un peu partout au bord de la mer; ils sont faciles à atteindre et à observer sur place ; on peut se les procurer facilement pour s'assurer si réel- lement leurs organes sont en voie de transformation, c'est-à- dire s'ils subissent d'une espèce à l'autre des variations pro- gressives vers la vie terrestre. Je veux parler des Littorines... Si l'on essaie quelque peu de faire connaissance avec ces Mollusques, on s'apercevra bientôt de l'intérêt que cette étude peut avoir, au point de vue de la variabilité de l'espèce, ou, si l'on aime mieux ne pas prononcer ces mots qui préjugent peut- être un peu la question, au point de vue de l'influence des cir- constances extérieures sur les formes, la taille, la couleur, etc., du type choisi comme étant celui d'une espèce. Constatons d'abord ce fait, que plusieurs espèces de ce groupe paraissent fort variables. La forme générale de la coquille des Littorines est toujours à peu près la même. — A ce point de vue cependant, il vaut peut-être mieux écarter un peu, au moins pour un moment, le type Littorlna ohtusata Menke -=r Httoralis Lin. qui diffère assez de tous les autres par sa forme cylindrique arrondie, par la brièveté de sa spire obtuse au-dessus du dernier tour ; ce qui n'empêche pas la coquille de se montrer, comme bien d'autres du même genre, assez variable. 17 âoô SÉANCE DU 0 JUILLET 1920 Dans toutes les autres Littorines, la coquille est un cône assez régulier, enroulé autour d'un axe allongé. La sculpture varie d'une espèce à l'autre ; rarement nulle, elle est souvent formée de stries spirales plus ou moins profon- des, quelquefois de tubercules grelïés sur ces lignes spirales ou sur quelques-unes d'entre elles seulement. La ])oucbe arrondie de la coquille est plus ou moins large- ment ouverte, la columelle est souvent tordue pour prendre part à l'évasement de la bouche; parfois même cet évasement intéresse le dernier tour qui se trouve entamé par cette ouver- ture. Il m'a semblé que cette disposition constituait un carac- tère spécifique de valeur notable; j'ai vu depuis qu'elle était sujette à quelque variation. C'est une question cà étudier; nous en rencontrerons bien d'autres. La couleur extérieure de la coquille est généralement terne, rarement monoclirome comme dans L. obesa Sowerby. Elle est souvent dispersée en taches réparties en bandes obliques, recoupant l'ensemble des stries spirales. Rarement l'intérieur de la bouche est incolore, souvent il est teint d'un brun pour- pré avec une bande pâle inférieure ou médiane, parfois avec deux bandes. Cette disposition des couleurs dans la bouche est assez répandue dans le genre et a peut-être une signification ! L'opercule corné est à peu près le môme pour toutes ; il ten- drait à s'atrophier, paraît-il, dans une espèce australienne arbo- ricole L. pyrainidalis Quoy. La taille est variable dans beaucoup d'espèces, mais elle semble rester sous l'influence des causes ambiantes, calme du milieu, abondance de nourriture, etc. Tous ces points de vue sont intéressants, sans aucun doute, mais il en est d'autres qui ne le sont pas moins, tels sont le régime alimentaire ordinaire de ces animaux et la station qu'ils occupent pour suivre ce régime. Ce sont, je pense, ces causes qui ont le plus d'influence sur les organes de l'animal et ceux-ci sont à étudier. Toutes les Littorines vivent dans la mor ou sur ses bords, quelques unes cependant sont devenues Mollusques d'eau douce (presque terrestres) comme les Cremnoconchus. D'autres ont adopté un genre de vie qui en fait des Mollusques enaj)parence terrestres mais ne s'écartant pas du bord de la mer. Aucune observation n'a été faite, que je sache, sur leurpéné- SÉANCIi: DU 0 JUILLEI 1020 251 tration plus ou moins profonde dans les grands fleuves ou dans les fleuves côtiers ; ce serait à faire. D'après ce que j'ai pu constater moi môme en Europe ou dans les pays tropicaux, on trouve des Littorines aussi bien sur les bords delà mer ouverte que dans les rades ou les estuaires. Certaines espèces préfè- rent soit les uns soit les autres de ces bords. Cette préférence doit avoir quelque lien avec les formes de la coquille et avec le régime. Nous cherclierons s'il en existe entre les organes de l'animal et son bal)itat. Les niveaux" de la zone marine que fréquentent ces Mollus- ques permettent de les diviser en cinq groupes : a, p. y, o, s. Groupe a. — Nous connaissons des Littorines qui vivent com- plètement sous l'eau et que l'on ne pêche qu'à la drague, à moins que quelques Pagures ne ramènent leurs coquilles à terre. Ce sont des animaux à coquille tul)erculcuse ou même épineuse dont on a fait le genre Ec/u/ieiia. E. armata Issel. Ce sont bien ce23endant des Littorines. Groupe ^. — Il en est d'autres qui ne sortent pas d'elles- mêmes de l'eau, mais qui sont abandonnées par elle et restent à découvert quand la mer se retire aux très basses marées. Elles circulent alors comme pour se mettre à l'abri du soleil ou de la trop vive hmiière. Telle est notre Litiorina littorea L., Vignot commun ou Bigorne. Je pense que L. grandis Midden- dorf et L. pulchra Sowerby et quelques autres sont dans le même cas. Groupe v. — U en est qui découvrent à chaque marée, même de mortes eaux, circulent et se maintiennent sur les roches humides de la grève de "açon à ne jamais être complètement à sec. Telles sont L. littoralis = ohlusaïa. Groupe o. — U en est qui se contentent d'être mouillées à chaque marée soit par la mer soit par les petites vagues qui frappent les rochers à marée haute. Telle est L. saxaiilis John- ston = rudi.s Donovan. Groupe t. — Il en est enfin qui se tiennent inmiédiaten.ent au-dessus de la limite de la mer haute et ne sont humectées que de temps à autre par les embruns. Telle estL. neritoidesL. qui marque sur les rochers de nos côtes la limite des hautes marées. Mais dans ce dernier groupe se trouvent des formes qui vivent, non plus sur les roches où elles n'ont à manger que 252 SÉANCE DU 6 ,11 ILLET ! 920 quelques Algues minuscules, Lichens ou Lichina, mais bien vivent sur les arbres du rivage, d'abord et naturellement sur ceux dont les racines plongent dans la vase marine ou dans les eaux saumâtres, comme les Piûétuv'iGvs^R/nzophora, Avi'jenia). Parmi ces espèces arboricoles, les unes vivent sur les troncs ou les branches, râpant encore peut-être des Algues et des Lichens, d'autres enfin comme L. scahra L. [Buccinum folioruin de Rlmi'Uius) vivent sur les feuilles même des Palétuviers, brou- tant peiil-élro ces jeunes feuilles, ce cjui est encore un point à vériher. D'autre part il existerait une corrélation entre la station sur la grève et la vie embryonnaire au moins pour les Littorines dEurope, ainsi que. cela a été indiqué par ïattershall. Des quatre espèces européennes, L. liltorea est exposée à l'air seulement aux très basses marées et son embryon est une trochosphère devenant un véligère. L. littoralis (= ohtusata) est généralement exposée au moment des basses marées ordinaires et son embryon sort de l'œuf à l'état véligère. L. saxaiilis [= rudis) est exposée durant la plus grande partie du jour et est vivipare. L. nei'itoidcs vit entre le niveau des hautes marées et celui des marées de mortes eaux et serait également vivipare (mais où toutes deux déposent-elles leurs embryons ?) Donc, à la fois par leurs habitudes et parleur vie embryon- naire ces quatre espèces représentent des degrés de l'adapta- tion à la vie terrestre. — En est-il ainsi pour les autres espèces de Littorines des pays tropicaux ? Je ne pense pas que ce soit une chose nécessaire, tant d'Hé- licéens sont ovipares bien que devenus absolument terrestres. — Ce n'en est pas moins encore un j)oint à vérifier pour toutes les Littorines des pays troj)icaux ou tempérés. Gomment celles-ci se sont elles répandues sur des points si éloignés les uns des autres du grand océan Indo-pacifique ? r]st-cc à l'état d'embryons ciliés, \ éligères, ou de Mollusques à (•n(piille adhérents aux matériaux tlottants ? C'est encore un j[)oint à élucider. Les Littorines qui passent une grande partie de leur vie dans l'eau respirent au moyen d'une braiichie. Celles qui ne sont immergées qu'à de certains moments voient diminuer la taille SÉANCE DU G JUILLET 1920 253 de cette branchie qui semble s'atrophier à mesure que l'animal vit plus longtemps émergé et qui iînit par devenir un sac pul- monaire chez les espèces devenues terrestres et arboricoles. Ce sont là des transfornnitions déjà indiquées par M. Hedley le malacologiste australien et qu'il serait bien intéressant de suivre sur les espèces des tropiques. Avec le régime alimentaire des Littorines doit se modifier un organe important la radula^ la râpe linguale. Très étroite mais très longue dans beaucoup d'espèces, la radula devient excessivement longue dans quelques autres; chez L.muricata, par exemple, où elle atteint, déroulée, sept fois la longueur du corps. Pourquoi cette longueur et cet enroulement ? Il serait bien intéressant de suivre les modifications de cette radula dans une série de Littorines et même de savoir au juste comment elle fonctionne. Je dois faire remarquer que toutes les Littorines peuvent se conserver assez longtemps vivantes hors de l'eau, même la commune L. littorea, que l'on consomme en grande quantité sur nos côtes de France, en Angleterre, aux Etats-Unis, à Lon- dres et même à Paris. Elle vit quelque temps à l'air si on la maintient en un lieu frais et humide. Elle pourrait servir de ternie de comparaison pour l'étude de toutes les autres. La L. muricala du groupe z a pu vivre plus d'un an hors de l'eau. On pourrait donc faire voyager ces animaux pour les étudier au laboratoire. Les espèces sont nombreuses dans ce genre. Les conchylio- logistes en comptent environ 150 dans le monde entier, mais (juelques auteurs réunissent en une seule six à huit esjjèces, celles-ci deviennent alors des sous-espèces ou des variétés ou de simples synonymes. L'étude attentive de ces Mollus- (jues et de leurs coquilles permettrait peut-être de diminuer beaucoup le nombre des espèces cataloguées, en tous cas de le fixer. Il y a lieu de remarquer la grande ressendjlancc entre L. mauritiana Lmk., a f ricana, araucana, dicme?ien.sis, picea et L. neritoides, à coquilles lisses ou faiblement striées, qui toutes vivent comme L iierltuides sur les roches au-dessus du niveau de la mer. Il n'est pas impossible, comme l'indique ThvgiN, que toutes ne soient que des variétés peu distinctes d'une seule espèce. Mais il est étrange qu'un autre group«> (\o Litto- 254 SÉANCE DU 6 JUILLET 1920 rincs, non plus lisses mais bien tuberculeuses, vive clans des conditions identiques dans les mers tropicales. Je veux parler des L. (lilafata, A/ifonii, nodosn, leminscatn, malnccann, qui se ressemblent beaucoup entre elles mais diffèrent complètement, au moins par la coquille, des L. mnuritia)ia, neritoides, etc. — En Australie une de ces espèces fortement tuberculeuses, L. pijrnmiflalis Q. et G., rampe sur les feuilles des Palétuviers et semble en voie de perdre son opercule. — Une autre espèce tuberculeuse L. maricata, déjà citée, se tient à la Guadeloupe sur des roches basaltiques que le soleil chauffe tout le jour. Elle y reste assez haut fixée et ne les quitte sans doute que la nuit ou quand il pleut, pour paitre, peut-être sur les plantes de la brousse riveraine ? D'ailleurs, d'une façon générale, que mangent toutes ces Littorines ?'0n l'ignore en réalité, et ce serait encore un point à éclaircir. On a remarqué les grandes analogies qui existent entre les variétés de L. saxatilis = rwlU et les variétés de la L. sit- chana {brevicula, kurila, mamlckourica, aleiilica). La pre- mière est de nos mers d'Europe, la seconde du N.-E. de l'Asie et du N.-O. de l'Amérique. Ne serait-ce pas une seule espèce ayant passé par les mers froides au nord de l'Asie ou au nord de l'Amérique ? On se demande si les formes connues sous les noms de L. filosa^ Sieboldii, angulifera^ arboricola, etc., ne sont pas de simples variétés de la L. scahra. La même question se pose pour les nombreuses espèces ana- logues à L. milJpgrnnn, esjjèces qui se ressemblent tant et qui peuplent les bords de l'océan Indo-pacifique, de la mer Rouge à l'Indochine et au Japon, en passant par Madagascar, la Réu- nion, l'Australie, la Nouvelle-Calédonie et les îles de la Société. On a remarqué la grande ressemblance entre les coquilles de L. punctala Gni. de la Méditerranée et de la côte occiden- tale d'Afrique et celles de/., scutidata Gld. de la côte occiden- tale d'Amérique Nord. Constatons d'autre part que si beaucoup d'espèces sont varia- bles, quelques autres paraissent l)ien fixes, ne variant guère que de taille d'une station à l'autre. Telles seraient : L. mela- nostoma, tcssellala^ conica, ohesa^ et môme varia, columelkwis^ SÉANCE DU (3 JUILLET 1920 255 muricata^ etc., qui pourtant sont répandues sur d'assez larges aires. L. liltorea^ l'espèce édule par excellence en Europe, varie fort peu, bien que Locard en ait fait trois esjDèces. Elle a été Fobjet d'unsemldjint de culture qui ne l'a pas modifiée. Accli- matée depuis quelque temps en Amérique, ses variations y sont restées faibles. — L. grandis àw nord-est de l'x^sie est bien voi- sine de L. littorea. Pour conclure je crois indiquer aux jeunes malacologistes uiie voie, un filon, qui, j'en suis convaincu, doit être très riche en résultats, les engageant à faire d'abord très ample connaissance avec le groupe en partant de L. /^7/6•rea, passant ensuite kL. litto- ralis puis à L. saxatilis et L. neritoic/rs qui vivent en France pour arriver aux esj)èces tropicales qu'on pourra se procurer avec l'animal, sans négliger les coquilles des musées et des collections particulières. La « Monograph of thegeuus Litlorina » de Rkeve donne de bons dessins, bien groupés. La monographie de Philippi (Abbil- dungen) donne aussi de bonnes figures, tout en adoptant un nombre plus grand d'espèces. L'une et l'autre ont quelques espèces décrites deux fois sous des noms différents. C'est le résultat de la connaissance insuffisante que l'on a eue jusqu à présent de ces coquilles, cependant assez comnumes et certai- nement aussi intéressantes que beaucoup d'autres, sous tous les rapports. RuMPHius, QuoY et Gaimard, Pelseneer, Tattershall, Daven- PORT, Kesteven ont effleuré ce sujet et M. Heoley résume leurs observations dans une fort instructive « Presidential adress » à la « Royal Society of New South \Vales, may 5, 1915 ». Certes il eût été préférable que je puisse en posant ces mul- tiples questions donner moi-même les réponses ; mais au point où j'en suis de la vie, il est à craindre que je n'arrive pas <à trouver moi-même ces réponses. Cela me décide à ne plus attendre et à laisser à de plus jeunes le soin d'éclaircir ces nombreuses questions. Heureux si mon indication peut être utile à la zoologie. C'est dans ce but que jeu fais part à mes collègues de la Société zoologique. LAVAL. — IMPRIMERIE L. BARNEOUD ET C'». Séance du '■26 octobre idW PRÉSIDENCE DE M. RABAUD, VICE-PRÉSIDENT Au début de la séance M. Rabaud prononce l'allocution suivante : « Il faut que ma première parole soit, ce soir, une parole de deuil : Yves Delage est mort. La Société zoologique s'incline avec respect devant cette grande figure. 11 la présida voilà vingt ans, et contribua dans une large mesure à sa prospérité et à son renom. « Delage fut avant tout un esprit original, aidé par une extra- ordinaire puissance de travail. Son activité ne s'est ralentie que dans les toutes dernières semaines de sa vie ; il l'avait maintenue intense, en dépit de tous les obstacles. Devenu aveugle, il se tenait au courant du mouvement scientifique et y prenait une part active ; il ne se désintéressait de rien, ni de personne, exerçant son influence dans les conseils universitaires ou académiques. « Son influence, il la devait, pour une part, à sa ténacité. Il tenait à ses idées et tenait à les réaliser ; s'il ne les réalisait que par des moyens honnêtes, de ceux-là tout au moins il ne négligeait aucun ; il accumulait les arguments et les développait clairement, sans se lasser, insistant pour obtenir la solution qu'il désirait. « Mais la ténacité n'aurait eu aucun poids, si elle ne s'était appuyée sur la valeur personnelle, sur toute la carrière scien- tifique de Delage, jalonnée- par les travaux que l'on sait. C'est le cycle de la .Sacculine, ce cycle inattendu que Delage sut découvrir et suivre, d'abord par des observations renou- velées, puis par l'infection expérimentale des Graines. Qui aurait pu soupçonner que la Cypris de la Saccidine, s 'accro- chant aux poils du Crabe, subissait une désintégration presque 18 258 SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1920 conijîlète et s'injectait comme une bouillie dans l'organisme de l'hôte où elle allait subir un nouveau développement ? « C'est l'embryologie des Eponges qui révélait encore des faits inattendus, ce chassé-croisé déconcertant des éléments constitutifs de 1 endjryon. c< Puis, abordant les problèmes de haute portée, c'est la mérogonie, par laquelle Dklage commence l'analyse de la fécondation ; c'est la parthénogenèse expérimentale qui lui permet d'approfondir le phénomène. • ce Ces recherches personnelles ne représentent qu'une partie de l'activité de Delage. En même temps, il s'occupait de systé- matiser les connaissances acquises et composait cet ouvrage sur le Protoplasme, f Rérédilé el les Problèmes généraux^ volu- mineux compendium des faits relatifs' à ces si importantes questions et que Delage termine par l'exposé de sa doctrine personnelle, la théorie des Causes actuelles. Repoussant tout facteur qui ne soit accessible à nos divers moyens d'investigation, il s'opiniàtre à montrer que tous les phénomènes vitaux recon- naissent une cause immédiate et directement aj)préciable. Cet ouvrage a marqué sa trace dès son apparition, exerçant une bienfaisante influence sur ses lecteurs. « Et Delage n'a pas voulu que cette influence put s'atténuer avec le temps, à mesure que son œuvre vieillissait et que des faits nouveaux apparaissaient. Tous les ans, il publiait, comme une sorte de supplément destiné à tenir les lecteurs au courant, un volume d'analyses critiques formant V Année biologique : œuvre immense, demandant une attention et un labeur cons- tants, qui a rendu et (jui rend d'inappréciables services. « Delage, toutefois, nouijliait pas que la connaissance des formes vivantes, leur connaissance précise, est à la base de toutes les recherches biologiques. Aussi a-t-il voulu doter la science française d'un Traité de zoologie complet, méthodique et clair, où les- étudiants connue les maîtres puissent trouver des indications détaillées. Et certes, celui qui a utilisé les différents volumes de la Zoologie concrète^ celui-là sait quels services a rendu Delage et son collaborateur, notre ami et collègue Hérouard. « Ainsi la perte est grande et nous en sentons tout parti- culièrement ici l'étendue. La Société zoologique conservera toujours vivant le souvenir de Delage... w SÉANCl': DU 26 OCTOBRE 1920 251) MM. Petit et Robert s'excusent de leiii- absence. Le Conseil de IWcadémie du Musée de La Plata annonce la mort de son directeur, Samuel A. Lafone Quevedo, professeur de linguistique et d'archéologie américaines à la Faculté. Il annonce également que le nouveau directeur est le Doctor Luis-Maria ïorres, professeur de préhistoire américaine à la Faculté. M. P. Stehelln remercie de son admission. M. Rabauu félicite M. Racovitza, nommé directeur, et ]\1. Jeannel, sous-directeur de l'institut de spéologie de Cluj (Roumanie). 11 adresse également ses félicitations à M. Kollmainn, nommé maître de conférences à la Faculté de Toulouse, à M. riRuvEL, professeur au Muséum et officier de la Légion d'iionneur, enhn à MM. Fockeu, Hallez, Malaquin et Pellegriîs, récemment nommés chevaliers de la Légion d'honneur. Sont présentés : La Bibliothèque publique, 20, Souk El Attarin, à Tunis, par MxM. Magnin et Rabaud; Dartmouth Collège Lil)rary, Ilanover, New Hanqjshire (U. S. A.), par MM. Magnin et Rabaud ; M. Houlbert, professeur de zoologie à l'Université, 10, rue Bois-Rondel, à Rennes, par MM. Joubin (^t Trouessart ; M. Georges Stehelin, 22, rue des Vignes, à Paris, par MM. Caziot et Jean Stehelin. Le secrétaire annonce que le 51'^ Congrès des Sociétés savantes s'ouvrira à la Sorbonne, le mardi 29 mars 1921, à 2 heures. « M. de Guerne annonce que le croiseur espagnol Giralda, ancien yacht de S. M. le roi Alplionse XIII, est entré le mardi 19 octobre dans le port do Monaco pour se mettre à la disposition du Prince. Ce navire a été aménagé par les arse- naux d'Espagne pour exécuter des travaux océanographiques suivant le programme adopté en 1919 par la Conférence inter- nationale de Madrid que présidait le j^rince Albert. Notre éminent collègue, prié de guider les premières recherciies de la Giralda qui auront lieu dans le détroit de Gibraltar, y a consenti. Accompagné de ses principaux auxiliaires parmi 260 SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1920 lescjuels ligure en première ligne, le D'" Jules Richard, ancien président de notre Société, le Prince s'est embarqué le 21 octobre pour gagner aussitôt les côtes d'Espagne. Les labo- ratoires de la Giralda sont occupés j)ar le professeur Odôn de BuE.N, de l'Université de Madrid, qui fut, en 1908, président d'honneur de la Société. Le bateau porte 120 hommes d'équi- page, avec 10 officiers. » Ouvrages offerts : E. BuGNiON. — Les parties buccales de la Blatle et les muscles qui servent à les mouvoir [Ann. Sri. Nat. (10), 1920, p. 41-108). J. (i. DE Man. — Description d'une espèce nouvelle du genre Diployaster Max Schultze : Diplogastcr consohrinus, nov. spec. [Ann. Soc. cool. malac. Belgique, Ll, 1920, p. 47-54). Report on tlie Fisliei^ies service, 1919. Ministry of finance of lïgjpt., (Cairo, 1920, 3p.). PROCESSUS DE MULTIPLICATION PAR BOURGEONNEMENT CHEZ UN SCYPHISTOIVIE PAR CHARLES PÉREZ Au cours du mois d'août dernier j'ai recueilli à plusieurs reprises, sur les écluses du Bassin à flot de Boulogne-sur-Mer, des Ciona dont la tunique était couverte d'une dense popu- lation de Scyphistomes. La diversité des tailles de ces Polypes, l'irrégularité du nombre des tentacules chez les plus petits, contrastant avec la régularité que l'on observe généralement à cet égard chez les individus élevés à partir de l'œuf, me firent tout de suite penser qu'il ne s'agissait point d'individus . contemporains, issus d'un essaim de planulas simultanément fixées, mais plutôt d'une population formée de générations successives, issues les unes des autres par bourgeonnement. Et j'ai pu, en effet, en poursuivant l'élevage, observer tous les stades de cette multiplication. Je signalerai fout d'abord que ces Polypes se faisaient SÉANCE DU 26 OCTOBRE li>20 261 remarquer par la fréquence de stolons allongés, digitifornics, mobiles, susceptibles de se fixer au support par lem^ extré- mité distale, et de consolider ainsi l'attachement du Polype à la surface de la tunique. Un même Polype pouvait présenter simultanément plusieurs stolons ; parfois un stolon, après s'être allongé, se rétractait, et pouvait même disparaître complètement. Les bourgeons naissent directement de la surface latérale des Polypes, sans aucun rapport avec ces stolons. Ils se pré- sentent au début comme de petites figues, tenant au parent par un pédicule atténué ; et ils peuvent tantôt se fixer d'une manière précoce au suj^port en s'infléchissant vers lui, tantôt émettre eux aussi, dans leur région aborale des stolons faisant office de crampons, tantôt enfin rester simplement attenants au parent par un pédicule de plus en plus étranglé, et ne se fixer à côté de ce parent qu'après avoir atteint un stade avancé d'évolution. La bouche des bourgeons s'ouvre d'une manière précoce ; et le côté opposé à l'insertion sur le parent est en avance manifeste au point de vue de la poussée des premiers tenta- cules. On constate d'abord un stade à 3 tentacules, corres- pondant à un premier cycle de 4 tentacules perradiaux, où fait défaut le tentacule qui serait adjacent au parent ; ensuite un stade à 5 tentacules, où deux interradiaux poussent dans les intervalles distaux. Plus tard les cycles se complètent, et de nouveaux tentacules poussent, mais sans obéir à des lois aussi régulières que celles présentées par les Cyanra issues de fixation des planulas. D'après leur aspect général, ces Scyphistomes rappelaient ceux de V Aurélia flavuhda Péron et Lesueur, tels cju'ils ont été figures par L. Agassiz. Je suppose cjuils pourraient appartenir à X Aurélia aurila Lamarck qui est une espèce commune sur nos côtes. Séance du 9 novembre i9'^0 PRÉSIDENCE DE M. RABAUD, VICE-PRÉSIDEM M. le président souhaite la bienvenue à M. le professeur J. Georgevitch, de Belgrade, et ù M. Sanchez y Sanchez, de Madrid. M. Secques propose la rédaction d'un volume de Tables géné- rales des publications de la Société, allant jusqu'à la cinquan- tième année. Il annonce que le dernier volume des Tables, édité par lui, a reçu l'approljation de l'Institut international de bi])liographie de Bruxelles. Sont élus membres de la Société : la Bibliothèque publique à Tunis ; la « Dartmouth Collège Lil)rary » à Ilanover ; M. Houl- BERT et M. Georges Stehelin, présentés à la dernière séance. Sont présentés : M. Grasse, chef de travaux à l'Ecole d'agriculture de Mont- pellier^ par MM. Babaud et Vandel ; M. Manuel Sanchez y Sanchez, docteur es sciences, Hortaleza, 73, à Madrid, par MM. Hérouard et Bobert. La Société renouvelle les pouvoirs de ses délégués à la Fédération des Sociétés françaises de sciences naturelles : MM. Clément^ P'auré-Fremiet, de Guerne, Hérouard et Bobert. M. Anthony fait une communication sur les organes géni- taux m Aies des* Cétacés du groupe des Zi///iii"i'''?é 4 FiG. 1. — Drosophila confusa Staeger. Structure de la valvule œsophagienne et de la in.itrice de la péritrophique. 1 et 3, infections enilotiopliiques à Leplo- nionas drosvphilœ : 2 et 4, intections péritropiiiiiues ; m. p., membrane péri- trophiqiie. 11 est difficile de préciser l'attribulion de la matrice à l'ectoderme ou à Tendoderme. A. et M. Léger, le rôle important, et complètement négligé jusque-là, que les péritrophiques jouent dans la localisaHon et l'évolution des Trypanosoniides cliez ces Insectes (1). A. Péritrophiques et parasites chez les Drosophiles : a) Infec- (I) Voir aussi Lavf.ran et Mesnti. {19i2), p. 941. 268 SÉANCE DU 23 iNOVEMBRE 1920 tions cndotrophiques et périlrophiques . — Chez les Drosophiles, les Trypanosomides du genre Lpptomonm s'établissent soit entièrement dans le boyau formé par la membrane péritro- phique, plus ou moins encombré d'ingesta (infection endotro- phique), soit entièrement dans l'espace, libre de particules, compris entre la péritropbique et la muqueuse intestinale (infection péritropbique) (fig. 1). Dans le premier cas les para- sites se cultivent comme in vitro, sous la forme monadienne ordinaire ; dans le second cas, ils effectuent au contraire une évolution marquée par une succession de stades différents. On conçoit de quelle importance est la connaissance du mode de formation de la péritropbique pour l'interprétation de ces faits. Si la péritropbique est^ chez les Diptères, comme nous l'admettons avec la plupart des auteurs, sécrétée par une matrice périvalvulaire, et si elle est, comme on le constate, étanche pour des parasites non diapédétiqucs, elle maintient ceux qui sont ingérés dans l'espace endotrophique, chez la larve aussi bien que chez l'adulte. L'infection ne pourra s'établir dans l'espace péritropbique que si la membrane disparait. C'est ce qui arrive normalement lors de la fonte intestinale à la métamor- phose : c'est alors que les Lpptomonas toujours cndotrophiques chez la larve s'installent au contact de la paroi, et quand, dans l'intestin régénéré, la membrane se reforme, l'infection est devenue péritropbique. Une infection péritropbique à Lepto- moiias chez l'imago est une infection acquise par la larve, une infection endotrophique est une infection acquise par l'adulte. Pour nous l'infection endotrophique précède toujours l'in- fection jjéritrophique. C'est une évolution inverse qu'il faudrait imaginer si l'on admettait que la péritropbique est une mue de l'épithélium de l'intestin moyen. Dans ce cas une infection d'abord péritro- pbique deviendrait endotrophique après le décollement de la mue. Mais tout ce que nous avons observé chez les Drosophiles est conforme à la première thèse. 6) Genèse de la pévitrophiqur. — Chez ces Mouches, comme d'ailleurs chez d'autres Diptères, et en particulier chez le Chiro- nome, bien étudié à cet égard par Vignoin {i90i), la péritro- phi(|ue s'insère en avant, au fond d'un profond et étroit sillon, bordé de hautes cellules qui exsudent la substance dont elle est formée. Celle-ci a certains caractères de la chitine. I^e SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1920 269 sillon lamiDe cette substance. Chez le Ghironome, Vignon a coloré cet exsudât et montré son laminage par un dispositif spécial du sillon (laminoir). FiG. 2. — Daphnia magna Strauss. 1. Extrémité de l'intestin moyen et rectum avec les deux pcritrophiques dont lantérieure p. a. dépasse de beaucoup l'anus ; p. r., périirophique rectale sur la face interne de laquelle sont fixés des Ama'bidium 7'eciicola A. r. ; c. r., cuticule rectale; s. ep., sillon entéro- proctodéal. Cette genèse n'exclut pas un renforcement de la péritro- phique tout le long de l'intestin, par condensation sur sa 270 SÉANCE 1)11 23 NOVEMBRE 1920 l'ace externe des sécrétions liuides ou muqueuses de l'épi- thélium. Les coupes de l'intestin montrent des lames coagulées venant s'appliquer ainsi sur la membrane. Chez les Cladocères où la matrice n'existe point, rallongement de la péritrophique ne peut être attri]>ué qu'à cet apport de substance exsudée par l'épithélium intestinal. B. PÉRITROrHIQL'ES ET PARASITES CHEZ LES DaPHMES : Cl) LeS trois segments embryonnaires de Vintcstin. — On ne s'étonnera pas de constater de grandes dilt'éi-ences, au point de vue de la structure de l'intestin et des formations péritrophiques, entre les Daphnies qui sont parmi les Crustacés les plus simples, et les Diptères qui sont parmi les Insectes les plus évolués. C'est évidemment chez les premières qu'est le mieux exprimée la véritable nature des péritrophiques. (Cf. Ch. Pérez 1911). Le caractère primitif de l'intestin des Daphnies apparaît tout d'abord dans ce fait que les trois segments embryonnaires y sont très reconnaissables et parfaitement délimités. Ce sont : 1° un court et étroit œsophage ectodermique, formé par l'inva- ginatian stomodéale. Son épithélium est formé de cellules irrégulièrement cylindriques, laissant entre elles des lacunes assez importantes, et, dont le caractère principal est leur cuti- cule chitineuse lisse (fîg. 3). Cet œsophage est plissé lougitudina- lement. 11 se rétrécit au niveau du nmseau de tanche, qui est entièrement revêtu d'épitliélium ectodermique ; 2" un long intestin moyen, un peu plus large antérieurement que posté- rieurement, mais sans différenciation marquée entre estomac et intestin. Sa portion antérieure porte deux courts caecums gastriques de çiême structure que le reste de l'intestin moyen. Celui-ci a un épithélium formé de grosses cellules prisma- tiques, sans cuticule chitineuse, mais à bordure en brosse très développée (fig. 3 et 4). 11 est entièrement d'origine endo- dermique ; 3" un court rectum à peine plus rétréci que l'intes- tin, à revêtement ectodermique correspondant à linvagination proctodéale ; l'épithélium y a les mêmes caractères que dans l'œsophage {ûg 2 et 4). Ces différents revêtements reposent sur une basale chitineuse anhiste continue, sur laquelle courent des muscles circulaires. C'est cette basale qui assure la solidarité des trois segments épithéliaux. Ceux-ci sont en effet séparés les uns des autres par des sillons circulaires profonds, véritables SÉANCE UU 23 NOVEMBRE 1920 271 solutions de continuité de F épit hélium, et au fond des(|uelles la basale est à nu. b) Les deux péritrophiques : antérieure, et postériei/re ou rectale, leur genèse et leur valeur anatornique. — Le sillon entéro-stomodéal se trouve au fond du. repli valvulaire œso- phagien (fig. 3) c'est dans ce sillon même que s'insère, comme sertie, la membrane péritrophique, que nous appellerons antérieure ou entéro-stoniodéale. Cette membrane ou plutôt ce boyau s'étend tout le long de l'intestin moyen et postérieur jusqu'à l'anus qu'il dépasse presque toujours. t. m Fici. 3. — Daphnia magna. Coupu sagillale à travers la valvule œsophagienne p. a., pLM'itrophique antérieure; c. a'., cuticule œsophagienne ectodennique en voie (le décollement ; s es., sillon entéro-stomodéal; P., une Pansporella fixée sur la péritrophique, dans l'espace péritrophique. Fait encore non signalé à ma connaissance : une membrane tout à fait sendîlable s'insère dans le sillon entéro-proctodéal.^ Elle dou])le la première sans y adhérer, laissant entre elles un espace étroit mais non virtuel. Elle s'étend jusqu'à Tanus qu'elle ne dépasse guère. C'est la péritrophique postérieure, entéro-proctodéale ou rectale (fig. 2 et 4). Les rapports de ces deux péritrophiques avec l'épithélium sont à tel point iden- tiques que Tonne pourrait tenir pour satisfaisante aucune notion 272 SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1920 relative à la genèse de la première qui ne s'appliquerait pas à la seconde. A l'une comme à l'autre une matrice semblable à celle des Diptères fait complètement défaut. Ou ne peut considérer comme telle le sillon entéro-stomodéal ou entéro-proctodéal. Il n'y a à ce niveau ni cellules sécrétrices, ni laminoir diffé- rencié. Tout au plus Tépithélium ectodermique s'y termine-t-il par un bourrelet de cellules plus élevées qu'ailleurs. Ces sillons ne sont pas les matrices mais seulement les lieux d'inser- tion des membranes. Comment expliquer alors leur formation, et surtout l'allongement continu que montre, de la manière la plus évidente la péritro]3hique antérieure ? Cet allongement est facile à constater en observant les Daphnies vivantes. On y voit très fréquemment le boyau péritrophique antérieur se continuer plein de fèces bien au delà de l'anus, et traîné par le Crustacé derrière lui. Par suite des brusques contractions de l'orifice rectal, ce boyau est sectionné et le tronçon débordant est abandonné. Tel est le mécanisme de la défécation chez les Daphnies. A lui seul, le fait que la péritrophique antérieure se prolonge dans le rectum, de la paroi duquel elle est isolée par la péritrophique rectale, est une preuve indiscutable de cet allongement. La valeur anatomique de la péritrophique rectale n'est pas difficile à saisir. Elle résulte d'une nme de la cuticule procto- déale qui se décolle de l'épithélium rectal sur toute son étendue, et qui ne reste adhérente au tube intestinal qu'au fond du sillon. Elle se détache par contre de la mue ectoder- mique sur tout le pourtour de l'anus. Des colorations différen- tielles telles que le PreiNaînt ou le Mann montrent l'identité de cette cuticule ainsi décollée avec celle que reforment les cellules rectales. Je n'ai pas de renseignements sur la pério- dicité de ces mues, mais le développement complet, depuis la spore jusqu'à la sporulation, de volumineux parasites comme Amœbidium recticola prouve que la période comprise entre deux mues ' doit être relativement longue. Il est probable que la péritrophique rectale se dessertit complètement quand une nouvelle mue produit la péritrophique de remplacement. La péritrophique postérieure est donc une mue du procto- déum. La péritrophique antérieure serait-elle une mue de l'intestin moyen ? Plusieurs faits s'opjDosent à cette interpré- SÉAiSCE UU 23 MOVEMBUE 1920 273 tation : tout crabord l'intestin moyen n'a pas de cuticule résis- tante ef. continue, chitineuse, qui puisse être muée en bloc. La brosse des cellules est un revêtement hétérogène dont l'état varie avec chacune d'elles. On la voit bien çà et là desquamée j)ar plaques plus ou moins étendues, mais cette desqua- mation ne peut produire le l)oyau régulier, homogène et résis- tant qu'est la péritrophique antérieure. Si la péritrophique était une mue de l'épithélium endodermique, on devrait la retrouver dans les caecums gastriques, où elle fait toujours défaut. Et puis comment expliquer dans cette hypothèse l'allon- gement continu de la péritrophique, et même son simple prolongement dans le rectum ? L'intestin moyen participe certai- nement à l'édification de la péritrophique, mais point en muant. C'est bien lui qui assure l'allongement du manchon, mais un moule est nécessaire pour donner à celui-ci son calibre et sa tenue. Ce moule est fourni par l'œsophage. L'épithélium œsophagien porte une cuticule identique à la cuticule rectale, qui se termine comme elle au sillon limite de l'ectoderme (entéro-proctodéal (fig. 3)). Cette cuticule est muée périodiquement. Incisée au niveau de la bouche, et séparée ainsi de la cuticule ectodermique, elle est refoulée en doigt de gant dans l'œsophage, "et à travers la valvule cardiaque dans l'estomac, où elle se déploie librement. Mais elle reste, comme la péritrophique rectale, suspendue par son insertion dans le sillon entéro-stomodéal. Le diamètre de l'œsophage est plus petit que celui de l'intestin moyen, et plus petit même que celui du boyau péritrophique. Mais sa surface est fortement augmentée par les plis longitudinaux qu'il porte, de sorte qu'une fois déployée la mue œsophagienne a la contenance du boyau péri- trophique. Ainsi se trouve constituée dans la partie antérieure de l'intestin moyen une sorte d'entonnoir, analogue à l'ins- trument dont les charcutiers se servent pour mouler leurs saucisses, et dans lequel se façonne de manière analogue le flux alimentaire. Mais le boyau ainsi constitué est loin d'avoir la longueur de la péritrophique antérieure, et on ne voit pas comment, étant donnée sa nature, il pourrait s'allonger. C'est ici qu'bitervient l'intestin moyen. Le flux alimentaire, préala- blement moulé dans le boyau ou entonnoir formé par la mue œsophagienne, rendu cohérent par l'agglutination des parti- cules alimentaires sous l'action des sucs digestifs, est verni à 19 ^Ili SÉANCE DU 23 NÛVEMUHE 1920 sa sortie du l)oyau par les sécrétions do riiitestin moyen (jui se condensent à sa surface. On comprend dès lors ([u'à partir d'un certain niveau, le boyau puisse s'allonger, mais il ne convient plus guère d'appeler alors sa paroi « membrane péritrophique ». Ge nom devrait être réservé à la paroi du segment muée par ToeKophage. Le reste n'est qu'une pellicule de vernissage. A la vérité, la limite entre les deux régions est fort difticile, sinon impossible à distinguer. Ce que l'on voit souvent très l)ien, c'est l'épithélium œsophagien et sa cuticule détachée, chiffonnée, dans sa lumière, et en voie de refoulement vers l'intestin moyen. Les péritrophiques se remplacent ainsi dans le sens centrifuge. c) Rapports des parasites avec les péritrophiques. Vhifeslaiion pcr os et per rectum. —- Les conditions imposées aux para- sites intestinaux par ce mode de genèse de la péritrophique antérieure sont les mêmes que chez les Drosophiles. Une infec- tion commence toujours par être endotrophique, pour ne devenir qu'ensuite péritrophique. En réalité nous ne connais- sons j)as chez les Cladocères, ni chez aucun Crustacé, d'infec- tions endotropliiques duraljles. Les parasites, ingérés à l'état de spores, éclosent dans l'espace endotrophique et traversent j)ar diapédèse la mendjrane péritrophique. Chez les Daphnies ce sont tous des parasites à germes diapédétiques amœboïdes [Pansporella, Rliizopode ; Caullerya, Haplosporidie ; Pleislo- pfiora, Microsporidie, etc.). Il est probable (|ue la diapédèse est plus facile dans le tronçon verni que dans le tron(;on cuti- culaire. C'est ce qui fait que les jeunes Pansporella ne se rencontrent qu'au niveau médian de l'intestin moyen, tandis que les adultes remontent tous dans la partie antérieure et dans les cœcums gastriques. Caullerya et P/eistophora sont des parasites intracellulaires ; Pansporella au contraire est un parasite chylotrophe qui effectue toute sa croissance dans l'es- pace péritrophique. C'est une grosse amibe — au sens vulgaire du mot — très strictement parasite, à nutrition purement osmotique, qui rampe sur la paroi intestinale et sur la j)éri- trojDhique. La péritrophique est pour elle un substratum beau- coup plus favorable que la bordure en brosse de la muqueuse. C'est toujours sur elle que les petites formes se trouvent, et les grosses y sont beaucoup plus fréquenunent que sur l'épithélium même (fig-. 3j, SÉANCE DU 23 AOVKMBllE 1920 275 Parmi les parasites des l)aplmies il faut laire, à cause de ses rapports avec le;^ péritrophicjues et de son mode de pénétration, une place à part à ÏAinœhvIiiim recùcolo, que j'ai fait connaître en 1907. Les AmœhuVuim, Schizomycètes voisins des Eccrinides de \i\. 4. — Dapliiiia magna. Vue du rectum en coupe optique {in vivo). La péri- trophiqui! antérieure a été extraite. Il ne reste ([ue la pétitropliique rectale sur la (ace interne de lai[ui'lle sont tixés sept Aniœbidiuni reclicola ù dilférents degrés d'accroissement. Mêmes lettres qu'en 3. Léger et Duboscq sont constitués par des tubes plasmodiaux plurinucléés qui se fixent par une de leurs extrémités, évasée en pied ou pavillon, sur la chitine des Insectes ou Crustacés dulcaquicoles. U y a des espèces qui^ ne se fixent que sur le tégument : A. parasiticion Cienkowski, A. fa.scici(ta(ui)i Licli- 276 SÉANCE DU 23 iNOVEMBRE 1920 tensteiii. hWmœbkliiim recticola lui, s'installe exclusivement, chez les Daphnies, sur la péritrophique rectale, et seulement sur sa face interne, celle qui regarde la péritrophique anté- rieure. On l'y trouve même dans la région voisine de l'insertion de cette péritrophique, baignant, par conséquent, dans le milieupéritrophique de l'intestin moyen. Il n'y en a jamais surla face externe, ni sur la cuticule rectale non décollée (fîg-. 2 et 4), A quoi tient cette localisation si précise et si stricte ? Il paraissait de prime abord logique de l'attribuer à des pro- priétés physiques des mendjranes. Il y avait des raisons de penser que la face externe de la péritrophique rectale diti'érait de sa face interne, il paraissait plus difficile d'admettre que la cuticule muée fût d'autre qualité que la cuticule en, place. Mais la cause la plus évidente de cette locllisation est autre. C'est le jeu spécial des péritrophiques dans la respiration rectale, qui chez les Daphnies, est très active. Le rectum de ces animaux est soumis à un rythme de dila- tations et de contractions alternées qui déterminent un appel et un rejet de l'eau. (Juand le rectum se dilate l'eau s'engouffre dans l'espace péritrophique rectal, c'est-à-dire entre la paroi et la péritrophique rectale, appliquant celle-ci contre la péri- trophique antérieure. Quand il se contracte, l'eau est chassée violemment de cet esp WiNTiiEBERï (P.). L'iniluence de la le'mpératui'e sur le fonclionnetiient des chaînes myotomiques aneiiralt^s dos Sélaciens {Sci/lliorfiinus canicula L. Gill), {C. n. Snr. liiot. LXXXIII, 1920, p. 14(.7). 298 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE l920 flexion s'exécutent rapidement, sont profondes et serrées ; entre 20^ et 23°, les mouvements sont à la fois précipités et de moindre étendue. En milieu variable, le changement des conditions thermiques trouble les contractions non seulement dans leur rythme mais aussi dans leur intensité. D'autres facteurs que la température modifient le mouvement, tels (jue la composition chimique du milieu, la plus ou moins grande quantité d'oxygène ou d'acide carbonique dissoute dans l'eau de mer ; mais on peut toujours dans les conditions haln- tuelles d'observation du mouvement normal se mettre à l'abri des troubles provoqués ])RV ces facteurs qui sont du domaine expérimental. On peut toujours, par exemple, aérer l'eau par un battage prolongé, la purifier par une tiltration. Conclusion. — Les aspects que présentent les mouvements du corps de Scylliorhbnis canicula L. Gill, au temps du fonc- tionnement musculaire aiieural (stades G, H, I de Balfour) varient d'après l'époque de l'ontogenèse et suivant les conditions d'exameii. L'existence, sur le même embryon, de deux contrac- tions rythmées indépendantes, appartenant chacune à une chaîne myotomique latérale, et l'irritabilité très vive dont elles sont douées vis-à-vis de la température, sont les circonstances principales qui ont empêché jusqu'ici d'apercevoir les signes les plus importants des déplacements : leur ryl/ime réquliei\ leur amplitude toujours égale, en milieu constant, pour une étape donnée. Ces deux caractères ont été mis en relief par l'analyse de la contraction, par la notation de son point de départ, de son mode de propagation, de l'étendue du territoire contracté et, d'un autre côté, par l'étude des résistances qu'of- frent à l'effort des muscles, le corps même de l'embryon, le pédicule, lesglaires, le vitellus. Au milieu des divers incidents amenés par la croissance, par les moditications des facteurs externes, 'et par les interférences dues à la rencontre des mouvements opposés, ces caractères se dégagent nettement. Ils sont accessibles à la simple inspection. Us constituent les signes fondamentaux de toute activité musculaire aneurale ; car ils se retrouvent aussi dans le fonctionnement des cœurs embryonnaires. 11 semble légitime de penser qu'ils permettront de trouver dans la nature d'autres fonctionnements musculaires indépendants du système nerveux (1). (1) Les clichés de ce travail oot été obligeamment offerts par Tauleur. SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1920 299 ANOMALIE DE L'APPAREIL GÉNITAL DE l HELIX PO M ATI A PAR Le Di^ A. BOIMIMET Chargé de cours à la Faculté des sciences de Lyon. J'ai signalé dans une précédente note (1) une anomalie des organes génitaux de Y Hirudo medicinalis ; cette anomalie qui consistait en la présence d'un pénis supplémentaire n'est pas rare chez les Sangsues, mais elle paraît très exceptionnelle r^-- h~ ■ o FiG. 1. — Appareil génital A'Hell.c pomatia avec pénis accessoire, b, bulbe buc- cal; d, poche du dard; o, oviducte; pa, pénis accessoire; pp, pénis principal; s, spermiducte; v, conduit de la vésicule séminale. chez les (?Tastropodes hermaphrodites, où j'ai eu l'occasion de ro])server. \j Hélix pomatia en question ne présentait extérieurement aucune malformation; mais, à la dissection, j'ai trouvé à côté du pénis normal, s'ousrant dans le vestibule génital de la poche du dard, un second pénis indépendant. Le canal déférent, peu après sa libération de l'oviducte, se bifurquait en deux conduits distincts et également calibrés. Le (1) Arch. parasitai., XVI, 1914. 300 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1920 spermiducte normal aboutissait au pénis normal muni de son flagellum et de son muscle rétracteur ; la branche surnumé- raire du spermiducte venait déboucher dans un second pénis ég-alement développé avec son flagellum et son muscle rétrac- teur. Tous les organes annexes du second pénis étaient entièrement indépendants de ceux du pénis normal. Le pénis supplémentaire, au lieu de déboucher dans le vesti- bule génital à côté du premier pénis, venait s'ouvrir extérieure- ment par une ouverture spéciale située à un millimètre environ au-dessous du pore génital hermaphrodite. Par suite, on pou- vait distinguer extérieurement deux ouvertures génitales, une normale commune aux organes mâles et femelles, et une seconde plus petite, S23éciale au pénis surajouté. L'a23pareil génital femelle ne présentait aucune anomalie. Cette disposition est assez mtéressante à signaler, car elle montre une fois de 2:»lus que les variations de nombre des orga- nes sont d'autant jîlus fréquentes que les organes considérés sont ou le j^lus nombreux ou le j)lus complexe. ETUDE SUR LES HELIX DU GROUPE PAULIN! PAR LE COMMANDANT E CAZIOT Le groupe de V Hélix Paulini Locard est, dans la « Malcogra- phie du Var » de Bérenguier (1902, j). 220) composé de 6 esjiè- ces ''. Luci Florence, Bavaf/i PoUonera, maristoniin Florence, nentra PoUonera, Adolia Florence. Germain, dans ses « Mollus- ques de France » (1913), les considère comme synonymes elles groupe dans une seule es2)èce : V Hélix sliparum Rossmassler qui, dans l'ouvrage de Bérenguier ajDpartient au groupe Cespi- tum DrajDarnaud. Cet Hélix ne se trouve d'ailleurs cju'à l'état de rareté dans le département du Var. Le groujîe Paulini étant localisé sur certains points et ne se trouvant que dans le département du Var, il est évident cjue les esjîèces qui en font j)artie, surtout quèlcpies-unes, très peu com- munes, sont fort peu connues et qu'on est indécis sur leur valeur spécifique. On est conduit à les confondre et dès lors à les réunir SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1920 301 SOUS un même nom. Cela est compréhensible, admissible, si ou a sous les yeux uue grande quantité de ces formes, car il existe, comme dans beaucoup d'autres groupes d'Hélix, des for- mes de passage mais, dans les conditions actuelles, étant don- née la valeur scientifique de Bérenglîier, il y a lieu de mainte- nir ces formes comme espèces. Elles ont toutes été figurées. Cette note a pour but de rappeler les différences qui exis- tent entre elles et de rappeler leur valeur spécifique ; mais, avant d'aborder cette étude, je rappellerai que Y Hélix Paidini (qui constitue le drapeau autour duquel viennent se grouper les Hélix mentionnés plus haut) a été décrit par Florence en 1884, sous le nom fautif de Helir Terveri. Michaud (1) {Buli. Soc. Malacol. France, p. 158). Partant de cette donnée fausse, Pol- LOiNERA, en 1893, dans son « Etude sur les Xerop/ii/a », a figuré une variété Fiorc/Ui de ï Hélix Luci, pour V Hélix Liici lui-même (typique) et un Hélix Terveri cfui n'est autre que V Hélix Osvaldi Bérenguier. Loc.\rd appelle, de même, dans ses « Coquilles de France » du nom de Terveri, VHeiix Paulirn et moi-même, dans les « Mollusques des Alpes-Maritimes » j'ai figuré, sous le nom de FI or e/U i yaviété Paulini, VHeiix Luci lui-même. Toutes ces erreurs ont pour origine la donnée fausse de Flo- rence. J'indicjue ci-après les caractères des Hélix du groupe de ï Hé- lix Paulini que je conserve comme espèce indicatrice. Helix Paulini fJalix Terveri Locard, 1894, Coq. France, p. 205, fig. 265-266. Helix Paulini Locard, 1896, L Echange, XXXVII, p. 18, 25-27. Helix Paulini Bérenguier, 1902, Malacog. Var, p. 220, pi. ix, fig. 1. C'est une forme déprimée, conique, au test brillant, couleur blanc crème, au dernier tour arrondi subcomprimé (la figure qu'en donne Locard est plus surbaissée que le type moyen) toujours ornée de bandes brunes, interrompues ou flammulées, avec un ombilic tubulaire, faiblement évasé sur la moitié de la (1) Thieux, dans un travail paru dans le Journal de Coachyliologie en 1910 (pp. 320-342), a résolu définilivemenl le problème de cet Helix qui a été long- temps le sujet de nombreuses discussions. FxscHER a admis comme type la lorme visée par Thieux dans sa collection des espèces typiques. 302 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1920 spire. Bérenguier dit qu'on la distingue de V Hélix Terveri type vrai, avec lequel il a été confondu, à son galbe bien plus déprimé, sa taille plus forte, sa spire moins haute, moins conoide, son dernier tour moins anguleux à sa naissance, son ouverture plus grande, moins arrondie, et son ombilic un peu plus ouvert. En résumé l'/Ze/ïj: Paulinin le test crétacé, solide, brillant, et orné de bandes; V Hélix Terveri a le test mince, fragile, couleur mate et flammulé. VHelix Paulini est donc une espèce bien caractérisée, bien figurée et on ne peut admettre qu'elle soit considérée comme synonyme de V Hélix stipanon. Elle est plus rare que la Luci, Thieux, qui a fait une étude complète des Hélix de la Provence, ne l'a rencontrée qu'aux environs du Luc, de Vidauban, du Muy et du Caunet du Luc. Hélix lucensis (1) (em) Hélix Luci Florence, 1884 Ihill. Soc. Malac. France, 1, p. 362. Hélix Luci, variété Flovenli Pollonera, 1893. Studi sullc Xeroph., p. 37, pi. n, fig. 15-16. Hélix Luci Locard, 1894, Coq. France, p. 206. Hélix Luci Bérenguier, 1902, Malacog. Var, p. 221, ^^l- ix, iig. 2. h' Hélix lucends est une forme déprimée, au dernier tour subcaréné, à ouverture plus ol)lique et plus ovalaire que chez VHelix Paulini. Les descriptions faites par Florence et Pollo- nera de cette espèce ne concordent jJas ; cela a pour cause le petit nombre de spécimens que Pollonera a eu entre les mains ; il est évident que, dans ce cas, c'est à la description de l'auteur qu'on doit se reporter et à la figure d,e Bérenguier qui ne laisse aucune indécision. D'après Thieux il en existe 4 formes distinctes mais qui ne sont, en réalité, que des formes séparées d'une série dont Y Hélix maristorum Florence serait le terme déprimé. (1) L*appellalioh incorrecte de Luci a été chanfjjue par Thieux. Cet Hélix A pour lieu d'origine le village du Luc, pelile localité qui a été mentionnée sur les itinéraires d'Antonin sous le nom de Lucus, il est donc logique de désigner celte espèce sous le nom de lucensis et non sous le nom de Luci qui semble indiquer qu'elle a été dédiée à une personne. SÉANCE DU li DÉCEMBRE 1920 303 IIelix Bavayi Hélix Davai/i PoUoncra, 1893, Siudi sulle Xeroph., p. 38, pi. II, fig'. 9-10. Hélix Bauayi Locard, 1894, Coq. France, p. 206. Hélix Bavayi Bérengaier, 1902, Malacog. Var, p. 222, pi. ix, %. 3. ' h Hélix Bavayi se distingue de V Hélix lucen.sis à son test plus globuleux, plus mince, à ses stries plus fortes, sa colora- tion plus foncée, à son ombilic plus étroit et au bord columel- laire beaucoup plus réflécbi sur l'ombilic (Bérenguikh). Comparé à V Hélix Panescorsci Bérenguier, d'un groiipe voi- sin, il est plus surbaissé, moins globuleux, son ouverture moins ample, et son ombilic beaucoup plus petit. 11 y a lieu de faire remarquer que, pour Polloxera, cette espèce a pour dimensions II. 10 'o -12 ; D. 16 ^/j -18 et non H. 6 ' .,-7 i/^> comme l'ont indiqué Locard et Bérenguier, lequel a bien figuré cette espèce que j'estime aussi devoir conserver. Hélix maristorum Hélix maristorum Florence, 1884, Bull. Soc. Mal. France^ I, p. 365. Hélix inaristoriim PoUonera, 1893, Stud,, p. 38, pi. ii, fig. 17-18. Hélix maristorum Locard, 1894, Coq. France, p. 206. Hélix maristorum Bérenguier, 1902, jMalacog. Var, p. 223, pi. IX, fig. 4. La reproduction de cette espèce par Bérenguier est très exacte. Elle a été faite d'après les exemplaires donnés par l'auteur : c'est une coquille très déprimée à tours à peine con- vexes, suture accusée avec un ombilic étroit, peu ouvert, le test est jaunâtre, roux, monochrome ou bien orné de flammes ou bandes brunes, varial^les, avec de fortes stries, sa suture toujours bordée d'un filet carénai. Elle est bien caractérisée ; ce n'est toutefois, en réalité, qu'une forme minor depressa et carinata de YHelix lucensis. Elle ne se trouve que dans la région du Luc et de Brignoles. 304 séance du 14- décembre 1920 Hélix neutra Hélix neutra Polloiiera, 1893, Studi sulie Xeroph., p. 35, pi, 11, fig. 11-12. Heiix neutra Locard, 1891, (loquilles terr. France, p. 207, %. 267-268. Heiix neutra ^éven^uiev^ 1902, Malacog. Var, p. 223, pi. ix, fig. 5. Je possède des Hélix neutra de Sicile et des environs de Nice (ils se rapportent exactement à la figure 5 de la pi. ix de Béren- guier) et de nombreux spécimens (YHclix erratica des environs de Gorté (Corse) avec les variétés : ceneslina, Tandoni, Roberti et Guittoni ; la seule analogie qu'a V Hélix neutra avec ces ditférentes formes, c'est la nature et la coloration du test. Il est plus globuleux que Y erratica et a, pour dimensions H. 11 '/i> à 12 ^/q ; D. 17 à 19 ^/^ tandis que Yerratica type, qui a un ombilic du double plus grand en largeur et en profondeur, a pour dimensions, H. 12, 16; D. 23-26 (non 20 à 24 comme l'a dit Mabille). \J Hélix mantinica a une forme plus régulière ; il est fréquent dans les Bouclies-du -Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes. Thieux estime qu'on trouve sur ces points le type véritable de l'espèce et c£ue la forme corse n'est qu'une variété insulaire à test mince, à peine modiliée par l'influence du sol siliceux sur lequel il vit, tandis que Y Hélix mantinica de Provence vit sur le calcaire. U Hélix neutra est plus globuleux que Y H. maristorum, beau- coup plus convexe en dessus et plus bombé en dessous ; le dernier tour renflé arrondi, au lieu d'être comprimé et suban- guleux à son origine ; l'ouverture plus arrondie, moins trans- verse ; le bord columellaire moins dilaté, à peine réfléchi (Béreinguier). Hélix adolia Hélix adolia Florence, 1884, Bull. Soc. Malac. France^ 1, p. 364. Hélix adolia Locard, 1890, MoU. terr. France, p. 207. Hélix adolia Bérenguier, 1902, Malacog. Var, p. 224, pi. ix, fig. 6. Germa UN ne mentionne pas cette espèce que Bérenguier estime SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1920 305 devoir rentrer dans le gronpe de V Hélix Paulini ; elle semble, d'après les figures de BéreiV(îuier, être une variété mrnorde cette dernière forme, mais d'après ïhieux qui en a recueilli beau- coup de spécimens, on ne peut pas la considérer comme une variété de V Hélix Paulini parce qu'on ne trouve pas de for- mes intermédiaires entre elles, de plus (ulolia est très peu variable et fort rare au Luc, tandis que Paulini y est relative- ment commun. Bérenguier l'indique à Toulon, au Luc, à Sanary, à Hyères, etc. Hélix s.vnarysensis Hélix sanarysensis Locard, 1894, MolL. terr. Fr., p. 201. Hélix sanarysensis Bérenguier, 1902, Malacog. Var, p. 210. Cette espèce n'a pas encore été représentée. Je ne la pos- sède pas. Locard et Béreinguier la placent tous deux dans le gTOUj)e de V Hélix cespitum^ mais j'estime qu'elle doit rentrer dans le groupe Pautini-Lucensis, car la description qu'en a donnée l'auteur se rapporte à la variété Florenti de Pullonera qui n'est autre qu'une simple variété de VH. lucensis. UH. sana- ryserisis se trouve à Sanary, Saint-Raphaël, Draguignan, Can- nes, etc. Il en est de même pour 1' Hélix arenivaga Hélix arenivaga Mabille, 1807, Amen. Malacol.,p. 30. Hélix arenivaga Locard, 1894, Moll. terr., p. 2io. Hélix arenivaga Bérenguier, 1902, Malacog. Var, p. 249. Locard et Bére.nguier placent cette espèce dans le groupe de YHelix variabilis. Elle n'a pas été figurée mais d'après les échantillons recueillis dans le Var, elle doit être comprise dans le groupe Paulini. Elle est bien caractérisée par la croissance rapide de ses tours de spire ; son dernier tour très grand, vaguement caréné, son ouverture ovale arrondie et ses stries nombreuses et apparentes; cette espèce appartient d'autant plus au groupe Paulini-Lncensis que si l'on étudie en séries les deux espèces sus-visées on ne discerne plus où finit lucensis et où commence arenivaga. Locard l'indique à Sanary, Saint-Raphaël, Draguignan, Can- nes, Thieux à Meyrargue, Brignoles et Bérenguier dans le mas- sif de la Sainte-Baume, au Saint-Pilon, Mabille cà Hyères, bords du Capau et à Nice. 21 Séance du '28 décembre i{)W PRÉSIDENCE DE SI. RABAllD, VICE-PRÉSIDENT En ouvrant la séance, M. le président fait part de la mort de M. Clément, décédé subitement et exprime les profonds regrets de tous. Il rappelle que notre collègue, niemljre de la Société dejDuis quarante ans, en avait été président en 1919 et avait, en cette qualité, présidé la séance de constitution de la Fédération des Sociétés françaises de scieBces naturelles. MM. Petit et Vandel s'excusent de leur absence. M. Bagnall et la Bibliothèque de Dartmouth Collège, à Hano- ver (N. H.), remercient de leur admission. M. C.-W. Stiles fait connaître le résultat des élections pour la réorganisation après guerre de la Ojuimission de nomen- clature . , M. L. Lavauden propose la publication d'un Annuaire de la zoologie française. Un pareil ouvrage comprendrait : « 1° d'abord une partie officielle, le personnel de la zoologie au Muséum de Paris, au Collège de France, à l'Institut Pasteur, etc., le person- nel des professeurs, maîtres de conférences, chefs de travaux et ^^réparateurs des Universités. Chaque nom serait suivi de l'indication de la spécialité dans laquelle le professeur ou pré- parateur a orienté ses recherches préférées; 2° la liste des musées de province, le nom et l'adresse de leurs conservateurs; 3° la liste des Sociétés de zoologie ou d'iiistoire naturelle de Paris et de province: siège social, nom et adresse des prési- dents et secrétaires généraux ; 4° la liste des publications spé- ciales ; 5° la liste des naturalistes commerçants de France et des colonies ; G" la liste, groupée par départements, j)ays de protectorat, colonies et pays étrangers des principaux amateurs français, avec indication de leur spécialité et des collections importantes, susceptibles d'être visitées avec fruit par les spé- cialistes. Un index alphabétique général terminerait le volume. Ce livre serait de nature à rendre les plus grands services ; aux naturalistes, au cours de «voyages, il révélerait des correspon- dants inattendus ; aux débutants il fournirait des guides éclai- SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1920 307 rés et bienveillants, à tous des renseignennnits précieux. » Il est très désirable qu'un éditeur éclairé réalise une pareille publication. M. Matuias, présenté à la dernière séance, est élu niendjre. M. Hervé Habam, liceucié es sciences, à l'Institut zoologique de l'Université de Strasbourg, est présenté par MM. Cbatton et Topsent. M. Marcel pRE.NA.NT, agrégé-préparateur à l'école normale supérieure, 45, rue d'Ulni, à Paris (o*^), est présenté par MM. R. Lévy et Ch, Pérez. M. Anthony présente un moule interne de lUpparites radio- sus et fait une communication sur la morpbologie des Rudistes. L'ordre du jour apjjelle \c dépouillement du scrutin pour le renouve-llement du bureau et du tiers sortant du Conseil. ]MM. R. DoLLFUs, Magnin et Skmichon sont nommés scrutateurs. Sur 135 votants, ont obtenu, comme : Président: MM. E. Rabaud 129 voix (1 voix à M. DE Reauchamp, l à M. Rrumpt, 1 à M. Neveu-Lemaire, 1 à M. X. Raspail). E. Rrumpt 131 voix (1 voix à M. Petit, 1 à M. Mesnil, ,r. ' • 1 X J ^ ^< M. Pérez"). Vice -présidents < t. , ' P. Urié 130 voix (1 voix à M. RiLLiARD, 1 à xM. Mes- NiL, 3 à M. Secques). Secrétaire général A. Robert 134 voix (1 à M. Vandel). / Mlle Dehorine 131 voix V ( 1 voix k M. R. DoLLFus, 1 à M. Fage). Secrétaires ) MM. A. Va.ndel ..... 133 voix / (1 voix à M. Anderson, 1 à M. Rer- \ land). Trésorier L. Vi(;nal 135 voix B08 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1920 Archiviste-bibliothécaire G. Billiard 132 — (1 voix à M. MagiMn). A. DoLLFus 134 — (1 voix à M. Duboscq). P. DE Beauchamp ... 133 — Membres du Conseil ^ (1 voix à M. P'age). E. Ghattoin 134 — (1 voix à M. Wintrebert). J. F^ELLEGRIN .... 133 — Pour remplacer M. Petit E. Fauré-Fremiet . . 130 — devenu membre (1 voix à M. Caullery, l ù M. Se- donateur michon). Il y a de plus 8 bulletins nuls pour défaut de signature sur l'envelojDpe extérieure. Ouvrage offert Cathelin (Df F.). Les migrations des Oiseaux (Paris, Delagrave, 1920, in-8, 168 p.). NOTES SUR LE GORILLE PAR L. PETIT aîné (l) Depuis quelque temps la question des Gorilles étant à Tordre du jour je crois devoir y ajouter mes observations personnelles. Avant tout je dois féliciter notre collègue M. le professeur Trouessart pour son excellente étude publiée dans le Bulletin du Muséum d'histoire naturelle ^1920, n°* 2 et 3). Je suis de son avis en ce qui concerne les différentes espèces qui peuvent et qui doivent se rencontrer sur le continent africain vu le grand territoire occupé par ces Anthropoïdes. Ceux provenant de la région du Gabon et de l'Ogôoué sont plus forts que ceux qui habitent la région de l'intérieur du Loango, c'est-à-dire pres- (1) Les clichés qui illuttrunt celte note ont été aimablement oflerts par l'au- teur, SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1920 309 qu'au cinquième degré sud de léquateur ; il en est de même pour les Ciiimpanzés, mais ceux-ci d'après mes observations sont g'énéralement plus petits dans la région de FOgôoué compara- tivement à ceux que j'ai rencontrés et tués dans l'intérieur du Loaugo et qui atteignent parfois la hauteur des Gorilles, mais pas la même grosseur. Pour ce qui est des mœurs et coutumes des Gorilles, M. le pro- fesseur Trolessart ayant publié différents renseignements qui lui ont été donnés, je tiens k y ap^îorter les modifications sui- vantes. Je n'ai jamais été à nuMiie de rencontrer des groupes de Gorilles ; c'eût été en effet trop beau pour moi de rencontrer des bandes d'Anthropoïdes, moi qui les recherchais tant pour envoyer leurs dépouilles en Europe et par ce fait augmenter mon budget; car à cette époque peau et squelette avaient une valeur de trois mille francs environ; comme on peut facilement s'en convaincre, c'était un bon et beau coup de fusil sous tous les rapports pour un naturaliste! Comme j'en ai fait l'observa- tion, et d'après le dire des chasseurs de Gorilles, ceux-ci vivent j)ar couples; ils voyagent beaucoup; de là, la difficulté de les rencontrer. Ils vont à la recherche de leur nourriture, qui consiste uniquement en fruits divers, et savent en peu de temps dévaster les plantations de Bananiers, Papaye, Ana- nas, etc., sans compter les nombreux fruits sauvages de l'intérieur des forêts ; chaque j«)ur ils se font une couchette à terre avec un amas de ])ranches et de feuilles de Bambou et des herbes diverses à leur portée et ne se servent jamais deux fois du même abri. Non seulement ils doivent marcher debout, mais souvent aussi à quatre pattes, car j'ai relevé souvent des enqDreintes de poings fermés sur la terre humide, lorsqu'il avait plu. Ils émettent une odeur de musc assez prononcée, un peu comme certaines négresses, mais cette odeur n'est pas désagréable. Peut-être les rencontre-t-on en plus grand nom- bre et en groupes dans d'autres contrées de l'Est Africain; la fm de cette étude pourrait le faire croire; mais pour mon compte je ne le crois pas. Le Gorille, que les noirs appellent Pouggo, et les vieux sujets Kakata, ne se jette pas sur le chasseur, à moins qu'il ne soit blessé. J'en ai eu la preuve par un de mes hommes qui fut tué et mis dans un état pitoyable avec son fusil cassé. On retrouva son corps après plusieurs jours de recherches, dans la forêt; le 310 SÉANCE DU 28 DKCKMBRE 1020 Gorille lui aussi avait été bien touché cependant, car on le retrouva également à quelque distance. Si dans l'Est Africain, les noirs détestent la chair des Goril- les et des Chimpanzés, ■ ^^'^ ils en sont au contraire très friands à la côte occidentale et m'en ont fait mander bien sou- vent ; cuite avec de riuiile de palme et aromatisée avec ce piment rouge bien connu, je l'avoue, c'est un plat délicieux. J'ai eu l'occasion de me procurer des jeu- nes, dont la mère venait d'être tuée; l'enfant se cramponne à sa mère ; il est donc facile de s'en emparer. Grâce à moi, le D' Falkenstein, chef de l'expédition allemande en station à Chin- c h o n X o , à qu elqu e s lieues de Landana, put en rapporterun vivant, qui Ini fut payé 2o.000 francs à Berlin. J'iiabitais alors Lan- dana provisoirement, à la Mission française ; le D"" Falkenstein, sachant qu'un natura- liste français y était débarqué depuis peu (c'était en 1875), m'envoya huit hommes et un hamac, me suppliant de vouloir bien venir lui donner un ])on conseil au sujet de l'état de santé d'un jeune Gorille qu'il élevait. Je me rendis à son désir ; il me demanda s'il valait mieux tuer tout de suite son élève, vu son état FlG. 1. Gorille. Femelle du Musée de Nantes. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1920 311 maladif, pour le préparer, alors que le poil lui paraissait encore beau et propre ; je lui répondis quiîi extremis il serait toujours temps d'en faire une jolie préparation de peau et squelette. Je lui donnai quelques conseils, le docteur m'invita à accep- ter son hospitalité pendant quelque temps ; j'acceptai, tout en faisant chasses et récoltes dans les environs; nous donnâmes des soins à ce jeune^Gorille tout comme à un enfant ; il fut sauvé et six mois aj)rès il partait pour Berlin. Il ne put y vivre que quelques mois et mourut probablement de tristesse d'avoir été abandonné par son père d'adoption. Ces jeunes Gorilles sont admirables ; ce sont de vrais enfants. Je n'ai malheureu- sement pas eu la chance d'en élever un seul : malgré tous mes soins, ils mouraient tous de la dysenterie. A table, c'était charmant de les habituer à manger, assis sur une chaise d'enfant, attendant plus ou moins patiemment de la nourriture et par instant d'un mouve- ment rapide, attrapant un fruit ou autre friandise ; un coup de badine sur la main leur faisait comprendre qu'ils avaient mal fait. Parfois me promenant avec l'un d'eux je prenais plaisir à le lAcher et à marcher vite ; ne pouvaut me rattraper, de colère il se roulait par terre en grognant et se plaignant ; je m'approchais alors de lui, je le soulevais par un bras et il venait se camper sur ma hanche, à la façon des Fi( Gorille. Malt-, Toulouse (lu Musée de 312 SKANCE DU 28 DÉCKMBRK 1920 négresses portant leur enfant. (Jn'il était heureux alors ! car ils ont beaucoup d'affection pour qui les soigne. A l'époque ou l'Afrique Equatoriale était fréquentée par nos voyageurs Marche et le marquis de Compiégne, c était un vrai mérite d'avoir tué plusieurs Gorilles. Pour ma part j'ai eu la bonne FiG. 3. — Crânes de Gorille. fortune d'en tuer deux seulement. J'ai déjà eu l'occasion d'en parler à la Société, Le premier fut tué à Conde en 1877. Dès son arrivée à Paris il fut décrit par MM. Alix et Bouvier en 1878 dans le Bulletin de la Société zoologiqiie de France sous FiG. 4. — Crânes de Gorille. le nom de Gorîlla Mayema, nom du chef de la tribu où j'habi- tais ; il fut acheté plus tard par le Musée de Nantes (fig. 1), c'est une femelle fort belle. Le deuxième fut tué à Mabande, forêt de Mayomba en 1883 et fait aujourd'hui l'ornement du Musée de Toulouse (fig. 2); c'est un mâle de forte taille. Je ne donne pas ici les péripéties de la chasse de ces deux Gorilles dont la description sera faite dans un livre qui est en jDrépa- ration. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1920 313 Aiijoui'triuii il parait que cela n'a plus le môme mérite car, pour en revenir cà l'observation de M. le professeur Tuouessart, il faut peut-être croire que dans l'Est Africain on les rencontre en plus grand nombre. En effet, depuis quelques années j'ai pu constater l'arrivée de plusieurs squelettes et d'un nombre assez important de crânes de Gorilles chez M. Rouppert, ostéologiste, rue de l'Ecole de médecine à Paris. Ces squelettes et crânes pro- viennent de l'intérieur vers Brazzaville En parlant de l'intérieur je veux dire très probablement à quelques centaines de kilomè- tres, car aujourd'hui l'on commence à pénétrer un peu partout dans ce que j'appelle moi-même une seconde Amérique. M. Rouppert m"a fort aimablement permis d'étudier avec soin les sujets vraiment intéressants par leurs formes, proportions ou difïormités; il m'a permis d'en faire quelques photographies, dont je ne montrerai que les plus intéressantes (iig. 3 et .4). Parmi ce grand nombre de crânes, l'un présente une curieuse particu- larité (fig-. 5) : le sujet est adulte ; la difformité que l'on remarque sur la . joue droite peut provenir d'un cal de cicatrisation, ou serait-ce un ostéo- sarcôme ? On pourrait admettre également qu'une blessure par arra- chage aurait pu amener cette exos- tose; c'est l'avis de M. le professeur Brumpt et de M. E. Houdemer, vété- rinaire de l'armée, qui ont égale- ment vu le sujet; il eût été vraiment intéressant d'avoir une photographie de la tête de ce Gorille en chair. Si l'on arrive à tuer autant de (Gorilles il faut penser qu'un jour prochain l'espèce disparaîtra. Si à la Côte orientale d'Afri- que on paie un droit fort élevé pour tuer un Rhinocéros ou autre gros Mammifère, si à la (^ôte occidentale d'Afrique on paie un droit de trois mille francs pour tuer un Eléphant, pour- quoi n'en ferait-on j)as autant pour un Gorille? J'attire l'atten- tion sur ce point car autrement l'espèce disparaîtra vite. FiG. s. — Crâne de Gorille avec exostose. 314 SÉANCE DU 28 DÉGEMURE 1920 SUR QUELQUES ÉPONGES DU CABINET DE J. HERIVIANN DÉCRITES ET FIGURÉES PAR ESPER EN 1794 PAR E. TOPSEIMT Professeur à la Faculté des sciences de Strasbourg (1) Le cabinet d'iiistoire naturelle constitué par J. Hermann forma, à sa mort, en 1800, le premier fonds des Musées actuels de l'Université et de la ville de Strasbourg. Ricbe pour réj)oque, il était visité par des savants à qui Hermann donnait volontiers en communication des pièces utiles à leurs travaux. C'est ainsi que, dans son ouvrage de 1794 (5), Espkr, en traitant des Spongia, rendit ta plusieurs reprises bommage à la complaisance de M le professeur Hermann à son égard. Des Spongia de Esper, une partie appartenait au musée zoologique d'Erlangen. Ehlers a repris, en 1870 (4), l'examen de celles qui s'y trouvaient encore, pour déterminer les genres de lui connus auxquels elles se rapportent. J'ai cru bon de rechercber aussi ce qui reste au musée zoologique de Stras- bourg de celles qui furent notées comme prêts de Hermann, de les redécrire d'après leurs caractères microscopiques et de leur assigner une place dans la nomenclature actuelle. Esper s'est déclare l'obligé de Hermann pour la connaissance de Spongia aculcata [vii/osa Pallas), ^\ fihrillosa Pallas, 5. agaricina Pallas, S. fistularis Pallas, S. lacustris Lïnné^ S. hasta Pallas, .S. verrucosa Esper, 5. sci/phiformis Esper et de toutes celles figurées de la planche xxvi à la 2)lanche xli de son ouvrage, pour la plupart indécrites jusque-là. De cette vingtaine de Spongia, un peu plus de la moitié ne figure malbeureusement plus au Musée de Strasbourg ; cepen- dant, j'y ai retrouvé avec certitude, conformes aux dessins de l'ouvrage de Esper, Spongia ariileata [villosa Pallas), S. basta, S. pr.nicillala^ S. siiiuosa, S. fasciculata, S. membranosa, S. soiida, S. stuposa, et 5. verrucosa (pi. xlvu A), et aussi, mais représentées par des spécimens ditïérant des types figurés par une ramification plus riche ou moins abondante, 5. pertusa et 5. lactuca. Prenons-les en considération tour à tour. (1) Les l'rars de publication de cette note ont été lails par la Facullé des Scien- ces de Strasbourg. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1920 315 Spoxgià villosa Pallas. Sous le nom de Spongia actileata Linné, Esper a réuni plusieurs Eponges (5, pi. vu, vu A et vu B). Celle de la planche vu k, identifiée par lui à Spongia villosa Pallas (12, p. 392), nous intéresse seule, car le spécimen qui a servi de modèle appartenait à Hermann. C'est une Spinosella, assez conforme, à la vérité, à la description de Pallas. Des Spinosella décrites par la suite, peut-être est-ce 5. megasioma (Uuchâssalng et Michelotti, 3, p. 48) qui lui ressemble le plus. Malheureusement, on n'est pas en mesure de fixer la diagnose des espèces de ce genre, riche en représentants et largement distribué. La difficulté de toute comparaison s'accroît encore du fait que la provenance de l'Eponge de Hermann est inconnue. Par défaut de perspective, la figure 1 de la planche de Esper donne une idée inexacte de ce qu'est l'ouverture. cloacale du spécimen. Les deux lèvres en sont de hauteur difïerente, l'une d'elles dépassant l'autre de 7 ou 8 mm., et le maximum de leur écartement n'est que de 18 mm. Les « cils » des bords (au sens de Duchassaing et Michelotti) sont les terminaisons de ligues principales ascendantes de la charpente, qu'on suit très loin vers le bas, surtout par trans- parence, dans l'épaisseur des parois du corps. Quelques-unes seulement sont légèrement en saillie sur la face interne de la cavité cloacale qui, d'une façon générale, est lisse. Malgré leur dispersion apparente, les verrucosités coniques, comprimées latéralement et incurvées vers le haut de la face externe, correspondent à ces bandes squelettiques ; cela est très facile à constater au moins dans tout le tiers supérieur du corps. Nervures ou cils et verrucosités ont la même structure et se composent d'un réseau dense de grosses fibres jaunes, épaisses de 0 mm. 06 k 0 mm. 08, fréquemment soutenues par plusieurs spicules de front (quelquefois* 6-8) et formant des mailles de 0 mm. 1 à 0 mm. 2 seulement de diamètre. A la limite du corps, aussi bien en dedans qu'en dehors, la charpente fondamentale dessine, avec des fibres généralement plus faibles, mesurant souvent 0 mm. 4 de diamètre et ne contenant qu'un spicule ou deux dans leur épaisseur, un 316 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1920 réseau à mailles bien plus i^randes. Mais celles-ci se décom- posent en mailles secondaires par des fibres unispiculées souvent plus minces que 0 mm. 02. Enfin, sur les deux faces s'étend un réseau superficiel à une seule couche. L'externe est à mailles carrées ou triangulaires, larges seulement de 0 mm. 05 à 0 mm. 06, et se compose de fibres pâles, unispiculées, dont le diamètre peut descendre à 0 mm. 006. L'interne est plus ferme, à fibres mieux marquées, souvent bispiculées, et à mailles un peu plus grandes, fréquemment larges de 0 mm. 1. Les spicules sont des oxes peu courbés, non fusiformes, à pointes courtes ; ils mesurent 0 mm. 09 à 0 nun. 1 de longueur et 0 mm. 0035 à 0 mm. 005 d'éjiaisseur. Spgngia basta Pallas 1766. Le spécimen de Spongia basta Pallas qui a servi à Esper de modèle (5, pi. xxv) est conservé, à peine détérioré, au Musée zoologique de Strasbourg. C'est, comme il fallait s'y attendre d'après la figure, un squelette fibreux absolument décharné. La connaissance personnelle de spécimens semblables appar- tenant au British Muséum a permis à Lendenfeld de le rapporter, en s'en tenant aux indications de Esper, au genre lantheUa (9, p. 695). La provenance en est inconnue, mais Janthella hasta (Palhis) vit, comme l'ont noté les anciens auteurs, dans l'Océan Indien, et aussi dans les eaux septentrionales de l'Australie. Spongia pertusa EsjDer. - Esper a déclaré tenir de Hermann le type figuré (5, pi. xxvi, fig. i). Pourtant, le Musée de Strasbourg ne possède pas de spécimen dont la figure en question soit la copie fidèle. 11 y est seulement conservé, sur un socle ancien, une Eponge évidemment de même espèce, mais plus haute (16 centimètres), à tubes plus nombreux, moins gros (13 à 15 millimètres d'épais- seur), d'allure plus capricieuse et dressés sur un pied commun, caverneux et perforé comme eux. C'est une Hyattella. Une étiquette très ancienne collée sous le socleporte : «.Spo?igiarige7i.sNoh. exTrankebar, descriptio vid. ad Pallas ». Ce nom ne se trouve pas dans la liste des Spongia SÉANCE DÛ 28 DÉCEMBRE 1920 317 de Pallas. Une autre étiquette, plus récente (d'une série qui porte souvent la date de 1820), lui donne celui de Spongia iiitestinalis. Lendejnfeld n'a fait aucune allusion à Spongia perttisa Esper. Il a placé parmi ses Hijattella (9, p. 116) Spongia intestinalis Lamarck. Mais je doute que Hgattella intestinalis (Laniarck) soit identique à H. perlusa (Esper). 11 faut remarquer, en efiet, que Lamarck a comparé sa Spongia intestinalis (8, p. 139), à lobes fermés au bout, non à Spongia pertusa Esper, dont les caractères extérieurs sont très suggestifs, mais à Spongia cavernosa Esper. qui a une toute autre allure. En outre, le type de Spongia intestinalis a été recueilli à Cette ; la prove- nance du type de Spongia perlusa n'était pas connue, mais celle du spécimen qui nous occupe serait Tranquebar, sur la côte orientale de l'Inde. Chez ce dernier, les fibres principales, distantes l'une de l'autre de 0 mm. 5 à 0 mm 8, sont épaisses de 0 mm. 06 à 0 mm. 08 et renforcées par des débris de spicules localisés suivant une bande axiale étroite. Les fibres connectives varient entre 0 mm. 015 et 0 mm. 05 d'épaisseur et dessinent un réseau irrégulier à mailles de toutes formes et de toutes grandeurs. Les parois des tubes ont 2 cà 3 mm. d'épaisseur. Leurs perfo- rations, distribuées comme dans le type et en nombre aussi considérable, sont rondes ou étirées dans le sens de la hauteur, inégales et séparées par des ponts de substance quelquefois très étroits. Tous les tubes sont largement ouverts à leur partie supérieure et généralement fendus sur le côté sur une certaine hauteur, comme si leurs perforations latérales avaient pour origine des fentes secondairement décomposées par des ponts transversaux en trous superposés. La surface se soulève en conules très fins et très nomlireux correspondant à la termi- naison des fibres principales. L'Eponge est gris jaunâtre, dure et très peu compressible. Spongia penicill.ita Esper. Le type de Esper (5, pi. xxx) n'a été que légèrement endom- magé. C'est une Phyllospongia foliascens (Pallas) au sens de Lendenfeld (9, p. 196), forme commune dans l'Océan Indien. Il 318 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1920 est surprenant que Lendenfeld ne l'ait pas inscrite dans la liste des synonymes de cette espèce car J^]srER a fait remarquer par la suite une grande ressemldance entre sa Spongia penicillata et la Spongia otahitica de Ellis et Sol,vnder. Le spécimen doit sa coloration brune à la spongine de ses fibres. Celles-ci ont pour enclaves uniquement des débris de spicules. Je connais, par contre, des spécimens de Phgllospongia (Carteriospongia) foliascens, notamment des Maldives, cjui, ne se distinguant do précédent, à l'état sec, que par leur blancbeur, ont des fibres incolores et chargées de grains de sable calcaire. Cette variabilité montre avec quelle prudence il convient d'attribuer à maintes Eponges cornées un choix exclusif et constant des particules étrangères cju'elles incorporent dans leurs fibres. Spongia sinuosa Pallas. Le spécimen original est un fragment d'une Monocératinc bifaciale, une portion de lame, dont le bord naturel existe seulement dans la partie qui correspond au bord supérieur et au bord gauche du dessin de Esper (5, pi. xxxi). Suivant cette ligne, les deux faces viennent en continuité directe l'une de l'autre, celle qui a été figurée s'inclinant là vers l'autre et s'y montrant ainsi légèrement convexe. C'est la face iidialante ; les dépressions capricieuses, assez profondes, dont elle est marcjuée justifient le nom spécifique choisi. La face exhalante est percée de trous nombreux, sensiblement arrondis, des oscules non marginés, inégaux, de 1 mm. à 5nmi. de diamètre, auxquels Pallas et Esper ont fait allusion ; elle est plane ou si peu concave par endroits qu'on peut se demander d'après elle si l'Eponge entière affectait la forme d'une plaque, d'un éventail ou d'une large coupe. L'épaisseur de la lame suivant sa cassure est d'environ 12 mm. La couleur, dans toutes les parties, est gris jaunâtre sale. Esper a reproduit cette indication de Pallas que Spongia sinuosa encroûte des corps divers, mais il n'en est pas de visi- bles sur son dessin et l'original, réduit au squelette, ne présente cjue des débris for-t petits retenus dans les mailles du réseau fibreux. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1920 3l9 Lendenfeld a cru pouvoir introduire dans son genre Hyattella (9, j)- 119) la Spongia sinuosa de Pallas, à laquelle il a donné pour synonymes Spongia lapidescens mauriliana var. pacifica Hyatt, Hijjpospongia sinuosa var. mauriliana Ridley et Hippospongia mauritiana Poléjaefl'. Sans discuter ici si les Ejîonges désignées sous ces trois derniers noms sont toutes de même espèce et doivent se ranger dans le genre Hijjpospongia ou dans le genre Hyattella, je me bornerai à faire remarquer qu'elles ont été photographiées ou dessinées et qu'aucune d'elles ne ressemble à l'Eponge que j'ai sous les yeux. Telle -que Esper l'a décrite et représentée (et je suis porté à admettre qu'il l'avait correctement identifiée), Spongia sinuosa Pallas n'est ni une Hippospongia ni une Hgatlella. Je la consi- dère comme une Stelospongia. Elle prend, comme beaucoup de ses congénères, une forme définie ; elle n'a ni écorce ni squelette hbrcux dermique ; les dépressions aquifères -de sa face inhalante ont leur équivalent dans les sillons de plusieurs espèces connues ; son squelette se compose, dans la majeure partie de son épaisseur, de deux sortes distinctes de fibres, des fibres principales robustes, qui se portent d'une face à l'autre avec anatosmoses transversales et constituent un réseau lâche, très apparent, et, dans les mailles larges de ce réseau, des fibres connectives très fines composant un réseau beaucoup plus serré ( « ex fibris maxime perpendicularibus, per creber- rimas anastomoses tenerioresque fibrillas contextis facta » Pallas). Toutes les fibres sont pures de corps étrangers, comme cela a lieu, par exemple, chez Stelospongia retiforniis Lendenfeld ; les principales sont simples, uniformes, sans les faisceaux treillissés de la plupart des Stelospongia ; la tinesse des fibres connectives en contraste avec la grosseur des fibres principales est, avec les détails de la forme extérieure, ce c[ui me parait le mieux caractériser l'espèce. Toutefois, aux abords des deux surfaces, on voit les deux réseaux, principal et connectif, se confondre en un lacis irrégulier, dont les mailles deviennent plus serrées et la trame plus fine au fond des dépressions de la face externe, comme pour établir un tamis sur ces aires aquifères inhalantes. Ainsi que Esper l'a dit après Pallas, et mieux que la ligure 2 de sa planche xxxi ne le montre, des fibres principales se portent d'une face à l'autre, à travers la lame, dans une ;L I e R A R mai^cbe à pen ]^*ès parallèle ; épaisses de 0 nini. i»? a u luui. 43. elles se tiennent ècârtêes de Ô mm. 7 à 0 mm. 8 ; des fibres de même ordre mais de srctsseur généralement un j>eu mcôndre îO mm. 075 à 0 mm. 1} les unissent transversa- lement, à des intervalles de 0 mm. 3 à 0 mm. 6. et, leur étant. piMir la plupart, perpendiculaires, donnent à l'ensemble de la charpente un aspect scalariforme des plus nets. Sur les fibres de ce réseau, et à des intervalles de 0 mm. 12 à 0 mm. 2, s'attachent par une base presque aussi mince qu elles-mêmes des fibres connectives. dont l'épaisseur n'est habituellement que de 0 mm. 008 à 0 mm. 01 : elles constituent un réseau secondaire à mailles surtout polygonales dans les mailles sartrtut reetansulaires du réseau fondamental. Au voisinage des deux faces, celui-ci perd sa régularité ; les anastomoses entre les fibres prine^ales se multiplient en toutes directions et les fibres anastomotiques. diminuant d'épaisseur, constituent un réseau polygonal assez dense ; de ses nœuds superficiels s'élèvent enfin des pointes nombreuses, indépendantes et er^urtes, ne prenant, par c»:»nséqnent, pas la valeur de'conules. Je répète qu'au fond des dépressions et sinuoatés de la face externe, aires inhalantes nullement c<»mparables aux anfrac- tucâtés des Bippospongia^ ce même réseau s'organise en un tamis à mailles fines. Ilans l'ensemble, le squelette de Steloipongia sinuosa PaUas est ferme et presque incompressible : mais il est cassant. Les fibres principales s<:»nt jaune pâle, les connectives presque incolores. Beaucoup d'entre elles, de l'une et l'autre catégorie, stMit marquées de fines stries en long et souvent aussi de bandes longitudinales de stries transversales fines et serrées qui leur commoniquent une certaine ressemblance avec des fibres de tissu musculaire strié : cependant, comme ces dessins font fréqu^nmoit défaut, je crois pouvoir les considérer comme figurant des cassures superficielles produites à la longue par la desâceafion. Sp<:.xgia fasOCCLata Pallas. Le spécimen d'après lequel Ea»EB a redécrit cette espèce 5. p. 253. pi. wTii est conservé au Musée de Strasbourg avec, sous son socle, une étiquette établissant son identité. SÉA5CE VC 28 DÉCEJIB&E 19'2U 321 0. NaMFDT a pensé 13.^. -ji reconnaître à la description de EspER Sponfjia ffMciailata PaUas dans une Epjnse roulée de Lésina qn il a rapportée au eenre Hircirâa après y avoir constaté 1 existence des filaments caractéristiques des Filiféres. Sur cet avis, Le>de5FELD inscrivit l'espèce au nombre des Hircinia. dans le sous-genre Polyfihrospongia 9, p. 587 . Il conçut cependant sur la conformité de 1 Eponge de Esper et de ce quU voyait lui-même un doute qui lui 6t écrire : c It is pretty certain that our sponge is identical with Esper's Spongia fa-sciculata •>. S^ju matériel ne lui fournit aucune donnée concernant les filaments. La Spongia fasciculata étudiée par E>peb est bien une Hircinia. J ai trouvé appliqués à sa charpente' fondamentale par la dessiccation des lambeaux blanchâtres composés d'un enchevêtrement des filaments caractéristiques, clairs, minces, d'un diamètre de 0 mm. 002 à 0 mm. 003. Un conçoit aisément qu ils aient échappé à Esper. L'allure des faisceaux squelettiques, «jue rappelle le nom spécifique, est assez bien indiquée dans la planche de EIsper. Ces faisceaux, distincts sur de grandes longueurs, s élargissent en montant et. pjur la plupart, s'aplatissent. Ils se montrent alors composés chacun de tn^is ou quatre fibres principales, à peu près parallèles, épaisses de 0 mm. 06 à 0 mm. 1. E>es fibres connectives de toute grosseur, depuis la leur ou peu s'en faut jusqu'à 0 mm. 015 environ, forment pour les unir un réseau anastomotique dense, à mailles arrondies ou gros- sièrement ovales, mais de diamètre fort variable. Les faisceaux se tiennent écartés les uns des autres de 2 mm. environ ; leurs rapports demeurent fixes parce que des fibres, plus fortes encore que la plupart de leurs fibres principales et mesurant souvent 0 mm. 12 d épaisseur, les relient transversalement. Ces fibres transversales sont parfois des liens tout simples : en tout cas. elles se ramifient peu. Oies s'établissent de distance en distance, à deux ou plusieurs millimètres Tune de l'autre, et, souvent horizontales, figurent par leur superposition assez résrulière comme des barreaux d'échelles de corde dans les intervalles entre les faisceaux. Colorées en jaune foncé, toutes les fibres du S4qnelette sont de structure homogène et sans inclusions. La description par Pallas de Spongia fasticulala ^12. p. 381 *9 322 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1920 parait conforme à ce qui précède. La Sponrjia fasciculala de Lamarck (8, p. 372) appartenant au Muséum d'histoire naturelle de Paris est j)areille à celle de Esper. LiEBERKÛHiN avait cru voir dans Spongia fascicidafa Pallas une Pœciloscléride qu'il a api:)elée Halichondria fasciciilata (10, p. 522, pi. XI, fig-. 7) et qui, d'après le peu qu'on en sait, serait une Lissodendoryx. Spongia lactuca Esper. Le spécimen brun cannelle conservé sous ce nom au Muséum de Strasbourg- a des rameaux foliacés en nombre moindre que ceux du type (5, pi. xxxni). Je doute, par suite, qu'il ait servi directement de modèle à la gravure, mais il est possible que Esper en ait eu connaissance. 11 s'agit certainement d'un repré- sentant de la même espèce, laquelle est probablement iden- tique à Spongia damicormis Esper (5, pi. xxix). C'est une Axinella et je crois que sa connaissance aurait évité à 0. ScHMiDT ses hésitations entre les noms de Axinella cinna^ momea (Nardo) et A. damicornis [Ei!,])er). Spongia membranosa Pallas. Un spécimen flagelliforme de trois pieds et demi de hauteur et de la grosseur d'un doigt, aminci par en haut et porteur d'un seul rameau a servi de type à l'espèce (12, p. 398). Celui d'après lequel Esper en a repris la description (5, p. 256, pi. xxxiv) est plus petit. Sous son socle, une étiquette très ancienne est ainsi libellée : « Spongia membranacea (1) Pall. Esp. Spong. t. XXXIV, ipsissimuni hoc spécimen ». Pallas et Esper furent d'accord pour admettre que l'espèce doit habiter l'Océan indien. L'étude microscopique de l'Eponge de Hermann révèle qu'elle appartient au genre lotrochota Ridley, parmi les Myxillinse, Une révision des lotrochota connues, opérée, il y a quelques années, par Lundbeck (11), a établi dans ce genre 17 esjièces valables, auxquelles il convient d'ajouter comme de publication plus récente : 1** lotrochota acerata Dendy var. palniata (1) Par erreur, le nom spcciflque donné par Pallas a été déformé sur la plan- che de EspKB. SÉAiNCE DU 28 DÉCEMURK 1920 323 Hentschel (6, p. 330), intéressante par la disposition ectyonoïde de ses oxes fusifornies le long des libres et leur prépondérance dans les toult'es de ])ouquets superficiels; 2° lotrochota acan- tliosti/lifera Stcphcns (15, p. 230), si toutefois elle ne se confond pas avec /. spinosa Lund])eck, car il* semble n'y avoir g'uère à retenir en faveur de son maintien que la conformation de la base de ses acanthostyles, légèrement renflée et chargée d'épines émoussées, c'est-à-dire un détail risquant d'avoir tout juste. la valeur d'une variation individuelle. L'Eponge figurée par Esper possède une seule sorte de microsclères, des birotities, très abondantes dans les membranes, mais petites et ne mesurant que 0 mniT 014 — 0 mm. 015 de longueur totale dont 0 mm. 0023 — 0 nnn. 0i)2o pour cliacune des rotules, dont la largeur est de 0 mm. 003 — 0 mm. 00 i. Ses mégasclères sont, en immense majorité, des stfon.rjijles lisses, courbés, souvent flexucux, à l)Outs sans renflements perceptibles ou, parfois, si légèrement renflés que la dénomi- nation de tylotes ne peut, quand même, s'appliquer à ces spicules. Ce sont eux qui, en faisceaux compacts, composent les fibres du squelette grossièrement réticulé, dont beaucoup dépassent 0 mm. 15 de diamètre. Ce sont eux également qui, par touffes ou solitaires, soutiennent l'ectosome. Inégaux, en longueur comme en épaisseur, ils varient pour la plupart entre 0 mm. 18 sur 0 mm. 006 et 0 mm. 25 sur 0 mm. 004; les plus grands, qui sont aussi les plus grêles, sont nombreux. Il s'y mêle, mais en proportion très faible, solitaires et clair- semés, situés, si j'en juge bien, surtout au bord des fibres et peut-être se projetant obliquement à leur surface, des slyles plus courts et plus gros, courbés, à base bien arrondie, non visiblement dilatée, et à pointe brève, conique, acérée. Epais couramment de 0 mm. 007 ou 0 mm. 008, ils ne dépassent pas 0 mm. 18 de longueur. Enfin, on y trouve, mais en si petit nombre que certaines préparations de spicules dissociés n'en contiennent pas, quelques oxes, non fusifornies, doucement courbés, à deux pointes brèves, coniques et acérées, tels, en un mot, qu'il est difficile de ne pas les prendre pour des styles du type précédent dont la base s'est atténuée au point de ressembler à la pointe véri- table. Cette opinion à leur sujet est d'autant plus admissible 324 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1920 qu'ils sont, comme ces styles mêmes, plus gros que les stron- gyles et plus courts aussi que la plupart d'entre eux. Cela connu, la comparaison de lotrocliota memhranusa avec les espèces méthodiquement rapportées jusqu'ici au genre lotrochola conduit à un rapprochement hypothétique entre elle et une espèce australienne, lotrocliota acerata Dendy (2, p. 24), qui possède aussi des styles, des oxes de même taille qu'eux et à pointes semblables à la leur, des strongyles pouvant être plus longs et plus grêles et des birotules très petites. Mais, étant de couleur brune et ayant ses trois sortes de mégasclères abondantes et entremêlées dans les parties profondes du corps, /. acerata doit être tenue tout au moins pour une variété de /. memhranosa. Je reconnais, au contraire, sans hésitation possible, lotro- chota mcmhranosa Pallas (au sens de Esi'Er) dans une lotro- chota massive, violette dans l'alcool, recueillie par M. J. Stanley Gardlner aux Maldives (S. Mahlos, 12 fath.), dans cet Océan Indien d'où les spécimens de Pallas et de Esper ont été, avec raison, sans doute, supposés originaires. Des strongyles, ([ui atteignent 0 mm. 22 de longueur sur 0 mm. 004 seulement d'épaisseur, composent presque toute sa spiculation. Il s'y ajoute, épars, quelques styles plus courts et plus gros (au maximum 0 mm. 173 sur 0 mm. 006), à pointe al)régée, souvent même réduite à un mucron précédé d'un étranglement annu- laire ; enfin, à titre d'exceptions, quelques oxes non fusi- formes, de mêmes dimensions que les styles, dont ils dérivent, et présentant, chose curieuse, deux bouts ainsi déformés, aussi bien leur pointe normale que leur base modifiée. Certai- nement ni cette Éponge ni celle du Musée de Strasbourg n'au- raient suggéré à Dendy le qualificatif acerata qu'il a choisi pour la sienne. Le spécimen des Maldives de lotrocliota tnem- branosa a, conmie cette dernière, des birotules de 0 mm. 012 seulement de longueur. SrONGlA SOLIDA EspCl'. Le type de cette espèce est une Ilircinia. Peut-être même est-ce une Hircinia spinosula (0. Schmidt). Les corps appli- qués contre l'une de ses faces sont des Algues, des Halimeda. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1920 325 Spongia stuposa Esper. Le type, rameux (5, pi. xD et fragile à l'état sec, n'a pas été conservé sans sabir ffuelques dommages. Une étiquette ancienne collée sous son socle m'a aidé à le reconnaître et à le reconstituer. Esper s'est excusé d'avoir donné à cette Spongia le nom de stuposa avant de savoir que Solander l'avait déjà appliqué à une autre. D'après Johnston (7, p. 96), la Spongia stuposa de Ellis et SoLVNDER sc confondrait avec Spongia cervicornis Pallas, identification douteuse pourtant, puisque .S. cervicornis fut déclarée méditerranéenne. Les P]ponges figurées par Johnston sous le nom de Halichondria cervicornis ont toute l'apparence de spécimens plus ou moins roulés, macérés et effilochés de Chalina oculata, comme la mer en rejette tant sur nos grèves de la Manche ; et, si l'apparence est conforme à la réalité, Spongia stuposa Eli. et Sol. tomberait en synonymie de Chalina oculata f Pallas). BowERBANK a rcudu mieux reconnaissable, au moyen des spicules, sous le nom de Dictyocylindrus stuposus (1, p. 116), un Vibulinus qu'il suppose correspondre à Spongia stuposa var. damicornis Montagu, seule à retenir, à son avis, de la Spongia stuposa Montagu, les autres spécimens figurés sous cette dénomination n'étant que des représentants rabougris de la Spongia hispida du même auteur. La Spongia stuposa de Esprr se distingue nettement de tout cela. C'est bien une Eponge méditerranéenne. 0. Schmidt l'a eue de Quarnero, et, la supposant encore inconnue, l'a décrite en 1866 (14, p. 10, fig. 8), sous le nom de Chalina digitata. J'en ai moi-même étudié plusieurs spécimens recueillis à Banyuls et à Cette. Ses styles conduisent à la ranger non parmi les Chalininse mais parmi les Stglotellinse . Aussi l'ai -je, dès 1892 (16, p. xvu), inscrite dans mon genre Stglinos où sa charpente fibreuse fixe réellement sa place (cf. 17, p. 52). Le type de Stglinos stuposus (Esper) a des fibres épaisses de 0 mm. 03 à 0 mm. 0'), constituant un réseau à mailles assez grandes. La spongine y est toujours abondante ; mais, selon les fibres que l'on considère, elle se moule sur les styles pressés en rangs serrés ou ])ien elle leur forme une bordure distincte et homogène. 326 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1020 Les styles sont assez faibles, longs de 0 mm. 15 à 0 mm. 17, épais de 0 mm. 003 à 0 mm. 0053. Ils sont courbés, fréquem- ment flexueux. Leur base, ronde, paraît le plus souvent un peu plus mince que leur tige en son milieu et leur pointe, courte, a d'habitude l'aspect d'un mucron. J'ai retrouvé tous ces détails sur les divers spécimens qui me sont passés par les mains, et, dans l'un d'eux, j'ai même vu la majorité dos styles transformés en strongyles par réduction exagérée de leur pointe. J'ai surtout noté comme jaune rosé la couleur de ces Eponges à l'état de vie. L'une d'elles, prise au chalut, au large de Banyuls, le 8 octobre 1891, se trouvait en pleine repro- duction. SpOiNGia verrucosa Esper. De Spongia verrucosa, habituellement couverte de Pabjikoa commensales, 0. Schmidt a fait Axinella verrucosa (13, p. 62, pi. VI, fig. 3). Ehlers lui a donné raison après examen del un des types, conservé à Erlangen (4, p. 16). Mais c'est à tort que Esper rapporta à la même espèce l'Eponge communiquée par Hermann à laquelle il consacra sa planche xLvu A (5, par erreur numérotée xlvhi A). Celle-ci, que possède le Musée zoologique de Strasbourg, est, en effet, une Raspaiiia, probablement une R. ramosa (Montagu). Ainsi s'explique l'aljsence sur elle des « VVârzgen » qui intriguèrent Esper. LISTE BIBLIOGRAPHIQUE 1. BowERBANK (J.-S.). — .1 monograplt of the ùrilish Spoiigiadœ, II, The Ray Society, London, 1866. 2. Uendy (fV.). — Catalogue of non-calcareoin Sponges coUected bg J . Bracehridge Wilson in the neighhourhood of Port-PhUip /leads, part. II, (Proceed. Koy. Soc. of Victoria, VIII. 189oj. 3. DucHAssAiNG et MicHELOTTi. — Spongiaives de la Mer Caraïbe, Harlem, 18(j'f. 4. Ehlers (E.). — Die Esper schen Spoiigien in der cnologischen Samm- lung der K. Universitût. Erlangen, d870. 5. Esper (E.). — Die Pflancenthiere, H Thoil Niirnberg, 1794. 6. Hentschel(E ). — Tetraxonida, II Theil. Die Fauna Sudwest-Aiistraliens. leiia, 1911. 7. JoHNSTON (G.). — A historg of british Sponges and Lithophgtes. Edinburgh, 1842. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1920 327 8. Lamarck (de). — Sur les Polypiers empâtés (Annales du Muséum d'histoire naturelle, XX, Paris, 1813). 9. Lendenfeld (R. von). — Monofjraph of the Horny Spoîiges. London, d889. 10. LiEBERKùHN (N.). — NeuB Beifrœf/e zur Anatomie der Spoïigien (Miiller's Archiv, Leipzig, 18.^)9). 11. LuNDBECK (W.). — Porifera (Part II), Desmacidonidœ (pars) (The Danish Ingolf-Expedition, VI, Copenhagen, 1905). 12. Pallas (P. -S.). - Elenchus Zoophytoriim. Hagye, 17(16. 13. ScHMiDT (0.). — 'Die Spoiifiien des Adriatischen Meeres. Leipzig, 1862. 14. ScHMiDT (0.). — Ziceiles Supplément der Spo/igien des Adriatischen Meeres. Leipzig, 1866. 15. Stephens (Jane). — Preliminary Notice of some Irish Sponges (Ann. Mag. of nat. hist. (8), XVll, 1916).' 16. TopsENT (E.). — Diagnoses d'Epongés nouvelles de la Méditerranée et plus particulièrement de Bamjuls (Arch. Zool. e.xp., X, N. et R., VI, 1892). 17. Topsent (E.). — Spongiaires provenant des campagnes scientifiques de la Princesse Alice dans les mers du Nord (1898-1899, 1906-1907) (Resuit, des Carap. scient, accomplies sur son yacht par Albert I^r, prince souverain de Monaco, fascicule XLV, Monaco, 1913). NOTE SUR LE SERTULARELLA TRIDENTATA (LAIVIOUROUX) par Armand BILLARD Professeur à la Faculté des sciences de Poitiers L'objet de cette petite note est la description aussi com- plète que possible de l'espèce type que Lamouroux a décrite sommairement sous le nom de Serlularia tridentata (1) et qui est conservée dans l'herbier Lamouroux, appartenant aux col- lections de la Faculté des sciences de Caen. Un nouvel exa- men de cette espèce intéressante s'imposait à la suite de la dis- cussion à laquelle elle avait donné lieu de la part de B.vle (2). En conscience je devais reprendre l'étude de cette forme et sans les circonstances qui me furent imposées je l'aurais fait plus tôt. Tout dernièrement mon collègue, M. Yiguier, profes- (1) Lamouroux, Histoire des Polypiers coralligènes flexibles, etc. (Caen, Pois- son. in-8, 1816, p. 187). (2) Bale, Report on the Hydroida coUected in llie Great auslraliau Bight and other localities [Biol. Results, Fish. E'xperiments, Endeaiwur, III, 5. 191.'), p. 288); et : Further Notes on Australian Hydroids (Proc. Roy. Soc. Victoria, XXXI, 1919, p. 337). 328 SÉANCK DU 28 DKCKMBRE 1920 seur de botanique à la Faculté des sciences de Caen a bien voulu m'envoyer en communication ce précieux échantillon et je l'en remercie bien vivement. J'ai pu, grâce à son obligeance, prendre une photographie de l'exemplaire unique de cette espèce et en faire un examen attentif et détaillé dans les meil- leures conditions possibles ; cependant la colonie étant entière- ment collée sur pajjier, il m'a été impossible de l'observer autrement qu'à sec, pour ne pas la dété- riorer, mais par l'emploi du binoculaire et d'un bon éclairage, je pense être arrivé à la certitude sur la forme des hydrothè- ques et les particularités de leur orifice que j'avais mal vues lors de mon premier examen, fait seulement au microscope ordinaire et dans des conditions moins favorables (1). L'échantillon type actuel (fig. 1 ) atteint encore 4 centimètres (2) ; la tige est poly- siphonique dans toute sa hauteur. Les ^ . o , „ ramules monosiphoniques ont une dispo- FiG. 1. — Sertularella \ ^ ^ m c» tridentata (Lanix.) sition alterne et les plus longs ont 1,5 à 2 (Légèrement plus grand centimètres ; ils prennent naissance sur que nature). ^ • i i la face abcaulinaire de certames hydro- thèques de la tige (fig. 2 ^1), plus ou moins masquées par les tubes secondaires ; on aperçoit à leur base un renflement suivi d'une constriction ; ils montrent à des intervalles irré- guliers de rares lignes d'articulation. Les hydrothèques des rameaux alternent (fig. 2 B) et dans une même rangée l'intervalle de deux hydrothèques est égale environ à la moitié de la hauteur de l'hydrothèque. Ces hydro- thèques possèdent un fond, ce que je n'avais pas remarqué anté- rieurement, mais autant qu'on puisse en juger par l'examen fait à sec, ce fond est incomplet et n'atteint pas la paroi abcau- linaire, il reste un certain intervalle visible surtout pour les hydrothèques bien conservées vues au binoculaire. La paroi adcaulinaire concrescente des hydrothèques se prolonge vers le bas par un processus périsarcal plus ou moins développé et (1) Billard, Revision des espèces types d'Hydroïdes de la collection Lamou- roux {Ann. Sci. nat. Zool. (9), IX, 1909, p. 312). (2) Lamouroux indique comme laillo 4-6 centimôfres. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1920 329 qui parait plus développé pour les hydrotlièques proxiniales. Les liydrotiièques montrent une partie libre courte, cpii, du côté adcaulinaire, se détaclie à angle droit (1), tandis que du côté abcaulinaire la courbure est failde. Lorifice est alors reporté vers le dehors ; sa direction est oblique et fait un angle de 20 à 30° avec l'axe ; il est pourvu de 3 dents faibles, comme la J)ien FiG. 2. - Sertularella tridentata ; A, origine d'un rameau avec une partie de la tige poiysiphonique x 52 ; 5, partie d'un rameau x 57. VU Lamouroux ; 2 dents sont latérales et la troisième abcauli- naire. L'opercule manque malheureusement, les valves fragi- les sont tombées en raison du mode de conservation ; d'après la forme de l'orifice il est plausible d'admettre qu'il s'agit d'un (1) Peut être est-ce un effet de la dessiccilion subi, par l'échantillon, car on trouve quelques hydrothèques où celte partie libre adcaulinaire est un peu oblique. Lors de mon premier examen j'avais pris cette paroi adcaulinaire pour une par- tie du bord même de l'orifice et c'est cette erreur d'observation, facile à commet- tre avec un microscope ordinaire, qui m'avait conduit à une identificaiion fau- tive. 330 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1920 ojjercule à 3 valves, ce qui fait placer cette espèce dans le genre Sertularella. Les g-onothèques manquent et L vmouroux ne les sig-uale pas non plus. Dimensions f 1 ) : Hauteur des hydrothèques (2) 4î)o-545 u. Largeur des hydrothèques (vers le milieu) . , . 200-215 [j. Trompé par les apparences, j'avais primitivement admis (3) que cette espèce devait comprendre aussi les formes appelées SertulareUa lata (Baie) et 5. diaphana (Allm.) seu S. hijalina (Allm.) ; dejiuis Bale a indiqué que son espèce est différente du 5. diaphana ; la description que je viens de donner et les figu- res qui raccompagnent montrent que le 5. tridentata (Lamx.) difi'ère aussi de ces formes : par l'existence de 3 dents, par la présence d'un fond (incomplet il est vrai) et d'une partie libre, en ce qui concerne les hydrothèques ; le S. diaphana madagas- cariensis possède aussi des hydrothèques à 3 dents, mais l'étude que je donne de cette forme dans une autre note (4) fait ressortir les différences qu'elle présente avec le S. tridentata. Le SertulareUa tridentata (Lamx.) semble être très voisin du S. pluma Hartlaub (5), dont la tige est aussi polysiphonique, mais les dessins donnés par Hartlaub sont tout à fait défectueux et l'on ne peut savoir au juste comment sont disposées les trois dents : cependant, d'après deux hydrothèques situées à gauche et en bas de la figure 2, il y aurait une dent abcaulinaire et deux latérales, comme dans l'espèce de Lamouroux : Hartlaub indique que le ^S. pluma caniprend un bouquet de tiges pen- nées, particularité que ne signale pas La.mouroux pour son espèce, mais ce n'est pas là un caractère que Ion peut vrai- ment considérer comme spécifique. 17 décembre 1920. (1) La différence entre les mesures primitivement indiquées et celles que je donne actuellement tient à une moprise sur l'objectif du microscope ayant servi à obtenir les premières. (2) Du fond à l'extrémité d'une des dents latérales. (3) Loc. cit. et Revision d'une partie de la collection des Ilydroïdes du British Muséum (Ann. Sci. nat. Zool. (9), XI, 19t0, p. 14). (4) Bull. Mus. Paris, 1921. (5) Hartlaub, Revision der S ertularella- Arten [Abhdlg. Geb. Natwwiss, Hambg.. XVI, 1900, p. 26, pi. iv. fig. 1, 2, 2 a). SÉANCK DU 28 DÉCEMBRK 1920 331 L'EMBRYON DE SCYLLIORtilNUS CANICULA L. GILL CONSIDÉRÉ COIVIME ANIMAL DE LABORATOIRE PAR P. WINTREBERT La récolte des œufs de Scylliorhinus canicula L. Gill, est aisée; leur élevage est possible loin de la mer, dans un milieu confiné et Fobservation du germe en développement peut être suivie à travers l'enveloppe rendue transparente. Ces circons- tances apportent à l'étude des œufs de si grandes facilités qu'il est désirable de les voir utilisés plus souvent, à l'état vivant, dans les laboratoires terrestres. Ils devraient être pour les élèves plus qu'un objet de curiosité, et mieux que l'occasion d'un enseignement passager. Les travaux, déjà fort nombreux, qui ont paru sur la constitution de l'œuf et ses transfor- mations en font un matériel précieux d'instruction. Les eml)ryons peuvent être, d'autre part, pour les savants, une source impoi'tante d'observations l)iologiques ; car ils consti- tuent une matière vivante jusqu'ici peu explorée, différente dans ses réactions de celle des animaux babituellement soumis aux investigations et qui peut être manipulée dans des con- ditions remarquables d'aisance et de sécurité. On obtient, en effet, régulièrement et sans à coup, avec un minimum de soins, le développement du germe, depuis les premiers stades de la segmentation jusqu'à réclosion. La bonne marche du développement n'exige pas de grandes ressources ; un observa- teur isolé parvient à l'assurer sans peine, avec des moyens de fortune, en se servant d'une simple cuvette et en prenant quel- ques précautions. La température d'élevage n'a pas besoin d'être aussi stricte- ment déterminée que pour l'Oiseau; il s'agit, en effet, d'un ani- mal à sang froid; cependant l'embryon, sténotherme, ressent vivement l'influence de la chaleur, ainsi qu'en témoigne la durée variable de la vie ovulaire suivant les températures d'élevage. Cette durée est généralement très longue, et c'est une circons- tance heureuse, qui permet de suivre, sans hâte et jusqu'à un âge avancé, les modifications de la croissance ; à 13''-14'' G l'éclosion se produit au bout de neuf mois environ ; mais 332 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1020 peut avancer ou retarder à son gré la sortie de l'embryon, selon la température donnée à l'œuf pour son développement. La comparaison de Scylliorliinus canicula avec l'œuf de Poule, dont on fait un usage courant, est, au point de vue de la facilité des soins et de la certitude de leur succès, tout à l'avantage du premier. Son élevage est assuré ; mais, de plus, grâce au procédé qui rend l'enveloppe transparente, on peut' n'utiliser qu'un seul embryon pour suivre à l'intérieur de l'œuf, tous les stades de l'ontogenèse. Son intérêt scientifique n'est pas moindre; car il représente un type distinct d'œuf télolé- cithe, qui renseigne sur l'embryologie de toute une sous-classe de Poissons, les Plagiostomes. 11 mérite donc à tous égards, autant sinon plus que l'œuf de Poule, d'être mis à la portée des étudiants. La plupart des faits que je rassemble ici n'ont pas le mérite de la nouveauté ; certains sont bien connus du personnel des laboratoires maritimes. Leur ensemble constitue la tecbnique dont je me suis servi pour étudier sur le vivant, à Paris, l'évo- lution de la gastrula et les caractères des premiers stades du mouvement (1) ; mais bien d'autres sujets de recberches peuvent retenir l'attention. Les connaissances anatomiques et éthologi- ques que l'on possède sur ScylliorhinKS sont assez avancées pour fournir une base solide aux études physiologiques et expéri- mentales. Je traiterai successivement de la récolte des œufs, de leur mode d'envoi, de leur élevage et de la manière de les examiner. L La récolte des œufs de Scf//iiorhi?}us canicula serait pénible et coûteuse s'il était nécessaire de les prendre dans la nature, au fond de la mer, c'est-à-dire d'employer les engins de pêche pour les détacher des Algues, des grands Polypiers et des touffes de Bryozoaires, auxquels ils sont tenus par leurs vrilles, à une profondeur de 30 à 50 mètres ; de plus, opérée de cette façon, elle donnerait des résultats fort incertains au point de vue de la réussite de l'élevage ; car souvent les œufs ramenés à la surface ont subi des meurtrissures et des compressions. Elle se pratique au contraire avec la plus grande facilité au retour des bateaux de pêche, au moment du dépouillement des Poissons (I) Wixtrrbeut(1'.) L'aulomatisfiie dos premiers mouvements du corps cliez les Sélaciens {C. R. Ac . Sci., 1917, CLXV, p. 369). — La gastrula des Sélaciens {Ibid., p. 411). SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1920 333 capturés, par la pi-ise, dans l'oviducte des femelles, des œufs fécondés, non encore pondus ; c'est ainsi que procède le per- sonnel éduqué des laboratoires maritimes. Il suftit de placer tout de suite les œufs extraits du corps, dans une eau de mer fraîche et aérée, pour qu'ils continuent à se développer. Les œufs sont recueillis avec le plus d'abondance au printemps et au début de l'été; cependant on peut en trouver en toutes sai- sons sur les femelles de Sc///iior/n/uis -pèchécs en Méditerranée. Les premières divisions du germe se passent dans l'oviducte et doivent en conséquence être observées sur place ; mais les der- nières phases de la segmentation et tout le reste du dévelop- pement sont vus n'importe où et même fort loin des rivages maritimes ; car l'envoi des œufs s'effectue avec succès dès la prise dans les oviductes. Néanmoins, comme la vie ovulaire dure 9 mois environ à une température moyenne de 13 à 14° C, il semble préférable, si l'on doit observer les dernières étapes de l'ontogénie, délaisser aux laboratoires maritimes le soin de commencer l'élevage ; cela n'impose au personnel d'autre charge que celle de renouveler de temps à autre l'eau de mer où les a'ufs sont déposés. En réalité, cette pratique se trouve c[uelquefois en défaut; en effet, les embryons avancés en âge sont plus exigeants en oxygène et plus sensibles aux heurts que les jeunes; ils souffrent des déplacements ; il est donc prudent de demander l'envoi des œufs aux stades F, G de Balfour^ c'est- à-dire avant que ne commencent les mouvements du corps ; plus tard, en raison de la dissolution des glaires à l'intérieur de la coque et de la résorption du vitellus qui diminue le volume de la boule vitelline, les embryons cahotés sont transportés d'un côté à l'autre à l'intérieur de l'enveloppe cornée, se trouvent sou- mis à des tiraillements, à des torsions, et subissent des secous- ses néfastes. Je citerai comme exemple de résistance, au cours d'un envoi, le cas de 6 embryons arrivés au stade F, qui ont sans périr et même sans manifester aucun trouble, mis huit jours à parvenir à destination, à la température de 16" G. II. Les précautions à recommander pour l'envoi sont les sui- vantes : ne mettre que 3 œufs par bocal de deux litres; les sus- pendre en pleine eau par un de leurs filaments, que l'on fixe au bouchon ; remplir complètement le bocal ; marquer le des- 334 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE l920 SUS- du colis (1). A partir du stade O, quand la communication existe entre le milieu ambiant et l'intérieur de la coque, par les boutonnières qui sont aux extrémités de celles-ci, la mort d'un embryon entraîne celle de tous ceux qui sont avec lui dans le menie récipient ; mais, avant l'ouverture de ces boutonnières, la mort d'un embryon enfermé dans sa coque bien close n'aflecte qu'à très longue échéance les œufs voisins j>l<^'ii8'és dans le même milieu. III. Procédés d'élevage. — l'' A la réception, on transvase les trois œufs, et les deux litres d'eau de mer, du bocal qui les contient, dans un grand cristallisoir plat; il est bon que la hau- teur d'eau, au-dessus des œufs, ne dépasse pas 4 à 5 centimè- tres. On note aussitôt la température pour avoir un élément d'information sur les conditions du voyage. On nettoie la sur- face des coques; on recouvre le cristallisoir pour empêcher les poussières de s'y déposer; on le j)lace dans une salle retirée et fraîche, où le soleil ne pénètre pas, et où la température reste, autant que possible, constante et voisine de \\9 C. Cependant, comme nous le verrons plus loin, les variations de la chaleur peuvent avoir sans danger une certaine étendue. 2° En cours de traitement. — Tous les deux ou trois jours l'eau de mer est aérée par un secouage prolongé, puis filtrée; elle est ainsi régénérée et rendue de nouveau propre à l'éle- vage. Grâce à ce moyen, la première eau peut conduire les œufs jusqu'à l'éclosion; mais il vaut mieux, tous les quinze jours^ renouveler complètement le milieu, c'est-à-dire placer les œufs dans une eau de mer neuve, reçue récemment. 3° La température, à laquelle sont soumis les embryons sté- nothermes de Scylliorhinus canicula^ a une très grande influence sur leur activité, ainsi que le démontre l'étude des mouvements rythmés des muscles du squelette en période aneurale ; les myotomes sont alors, au même titre que les cœurs embryonnaires, des thermomètres vivants, suivant l'expression pittoresque de Loeb, Dans la nature, sur les fonds marins de 30 à 50 mètres, où les œufs sont généralement déposés, la moyenne annuelle de la température peut être estimée à 14°o G. dans la Méditerranée, à 13° C. dans la Manche, d'après les recher- (1) Les œufs peuvent aussi l'Ire placés, pour voyager, au milieu d'algues humides (G. Kerr, rea^Z-ôoeA: o/'e/wôryo/og'?/, 1919, p. 560). SÉAiNCE DU 28 DÉCKMBRK 1920 335 chcs ciiti-eprises par les directeurs des laboratoires maritimes de Banyiils-sur-mer et de Roscol}'(l). La plus haute tempéra- ture enregistrée à Banyuls, à la profondeur de 30 mètres, fut 15°8, le 28 août 1900; en hiver, le 5 février 1903, le thermomè- tre, à la même profondeur, marquait 13*^8 (Pruvot). Le degré de chaleur le plus élevé qui ait été enregistré, à 500 mètres au large de Roscotf (Astau), à une profondeur d'en- viron 30 mètres, fut de 20^3 au mois de sej3tenil)re 1920, et la temjîérature la plus basse, trouvée près de Roscotï, à 40 mètres de profondeur, fat de 9° C, le 2 février 1920 (Delage). Ces don- nées éthologiques sont précieuses, car elles aident à comprendre l'effet considérable des variations de température sur les embryons. Ceux-ci supportent très mal les moindres change- ments ; ainsi les mouvements rythmés aneurauxdes stades G, H, /, se dérèglent pour une dilférence de quelques degrés, survenue rapidement ; ils ne présentent un rythme régulier que dans un milieu stabilisé et constant ; mais même en milieu constant, l'arythmie survient au-dessus de 20° et au-dessous de 8°. Les variations thermiques du milieu où se trouvent les œufs dans la nature restent donc dans les limites où l'examen des mouve- ments nous montre la possibilité d'une activité régulière et normale . Il importe, au plus haut point, dans l'élevage des embryons de ne pas dépasser ces limites. Cette condition n'est pas très rigoureuse puisqu'elle laisse à la vie normale des œufs une latitude de 12"; cependant, de toutes celles qui sont néces- saires à la conservation de la vie chez Scylliorhinus^ elle est la plus difficile à réaliser sans dispositif spécial, en été et en hiver. Dans le cas où la température de 20° C. est dépassée, les mani- festations sont déréglées et précipitées, mais l'embryon ne cesse ses mouvements qu'à 23°. Une certaine accoutumance s'établit aux températures su2)érieures à 20°, quand elles persistent longtenqjs ; néanmoins il est prudent de ne pas considérer comme normaux les résultats d'un examen pratiqué au-dessous de 8° et au-dessus de 20°. On se sert en été, dans les labora- (1) Dans le iiiùmoire in e.vtensn, surla « Contraction rytiitnée aneurale des myo- tomes » qui paraîtra prochainement dans les Archives de zoologie expérimenlale et générale (LX, fasc. 4i, je donne comme moyenne annuelle dans la Manche la température de 12" C; les derniers renseignements recueillis montrent que cette moyenne doit être portée à 13° G. 33(3 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1920 toires, de chambres froides, mais on peut aussi tout simplement descendre les œufs dans les sous-sols; on utilise, pendant l'hi- ver, des étuves à température constante, mais il suffit aussi d'avoir à sa disposition une pièce modérément et régulièrement chaufïee. Du reste, si les aléas de la température causent par- fois des surprises, elles ne sont pas toujours sans intérêt pour un biologiste averti. IV. Procédés d'examen. — I" Recherche de t embryon dans la coque. — L'examen des œufs doit être fait dès leur réception. On différencie aussitôt les coques les unes des autres par le nombre et la longueur des vrilles d'attache qu'on leur laisse. On cherche ensuite à préciser l'âge et les caractères de chaque embryon. La première difficulté est de connaitre sa position dans l'enveloppe ojtaque ; pour y parvenir sur le champ, il est indispensable de noter à l'arrivée du colis, la manière dont l'œuf est disposé dans le bocal d'envoi. Eu effet, en raison de la faible densité du pôle animal, l'embryon plus léger que la masse du vitellus tend à se placer vers le haut ; mais il n'arrive que lentement et diflicilemeut au point culminant de la boule viteUine pendant les premiers stades, en raison du fait que les glaires remplissent complètement la coque et se tien- nent partout au contact de la membrane vitelline ; cependant il y parvient avec le temps ; si donc on a pris la précaution de noter la position de la coque à l'arrivée, la zone de recherche peut être circonscrite à sa partie la plus élevée. Une fois la situation probable de l'embryon repérée, il s'agit de l'apercevoir. Quand l'enveloppe est claire, le germe peut être découvert sans apprêt, à première vue ; cette circonstance est rare. Quand elle est opaque, il est nécessaire de la rendre transparente pour découvrir le germe. Le procédé d'exfoliation de la couche superficielle que nous donnons plus loin n'est pas difficile à appliquer ; il risque pourtant d'ouvrir l'œuf et cette ouverture condamne l'embryon à périr au bout de quelques heures. Il est donc nécessaire de n'amincir l'enveloppe que sur la plus petite surface possible et l'on a tout intérêt à ne pas agir au hasard. Dans l'ignorance de la situation approxima- tive de l'embryon, il vaut mieux placer la coque pendant une journée ou deux dans une position donnée, par exemple de Is déposer au fond d'un cristallisoir sur une de ses faces, plutôt que de chercher au petit bonheur, par des ablations réitérées . SÉANCE I>r 28 DKCKMBRE 1920 XM tout autour d'elle, la place du germe; il suffit, le lendemain ou les jours suivants, d'enlever la lamelle saperfîcielle de l'en- veloppe dans la région la plus élevée de sa face supérieure, pour voir l'embryon. 2o Préparation de la coque. — (Jue les envelopjjes soient claires ou foncées, il y a toujours intérêt à regarder les emln^yons à travers une membrane qui soit la plus transparente possible ; aussi doit-on toujours préparer les œufs qui n'ont pas atteint déjà le stade 0, moment où les jeunes ScylliorhinKs sont capables de résister au contact direct de l'eau de mer et où ils sont plus facilement étudiés dans celle-ci, en dehors de la coque. Avant cette étape, l'embryon que l'on destine à une observation biologique prolongée est aperçu avec beaucouj) de netteté à travers l'enveloppe amincie. L'ouverture de la coque n'est alors nécessaire que pour une intervention opéra- toire ou pour la fixation d'un siade anatomique. Il s'agit d'enlever la pellicule superficielle, comme Hisle pra- tiquait dès 1876 (1). Voici la manœuvre qui m'a paru la plus commode. Je me sers d'une lame très mince de rasoir mécani- que. Tenant l'œuf de la main gauche, j'enlève parallèlement à la surface, avec la main droite, des copeaux d'enveloj)pe au-des- sus de l'endroit présumé où se trouve l'embryon, en ayant soin de ne pas laisser la lame dévier vers la profondeur, afin d'évi- ter une perforation. L'amincissement doit être assez étendu ; il y a intérêt à le prolonger du côté où la lumière pénètre dans la coque, pour avoir l'avantage d'éclairer directement et dune manière plu^ vive l'embryon Un aplanit et régularise la sur- face exfoliée en enlevant les arêtes qui séparent les facettes d'ablation. Le germe très jeune ne tourne que lentement, dans l'intérieur de la coque et l'on est parfois oljligé, pour suivre sa piste, d'agrandir à plusieurs reprises la surface éclaircie qui permette l'apercevoir. Il importe, une fois le germe parvenu au sommet du vitellus, dans la position donnée à l'enveloppe, de conserver à celle-ci la même position ; car seule elle permet de garder constamment l'embryon sous les yeux. 3° L'éclairage a une grande importance dans l'examen. Une lumière diffuse est insuffisante, parce qu'elle ne donne pas (I) iI[S (W), Ueber don Keimhof od'^r Pcriblast (1er Sidachier (.-l/r/;. Annl. Phy.i., Anal. Aht.. 1897. p. 3). 2;{ 338 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRK 1920 * d'ombre nette et sépare mal ranimai de son support. Il est nécessaire d'employer une source lumineuse puissante, lampe à arc ou lampe Nernst, dont on n'utilise qu'un pinceau très étroit. La direction des rayons lumineux est ra])prochée de l'ho- rizontale, alin de ne pas éclairer en même temps le fond et ranimai. On a souvent intérêt, d'autre part, à varier l'éclaire- ment, pour préciser un caractère. On j^eut soit illuminer l'em- bryon sur fond sombre, soit rendre lumineuse, au contraire, la' boule vitelline et observer l'end^ryon en ombre chinoise, ou bien encore regarder celui-ci par transparence en portant la lumière sur l'un des flancs, pendant qu'on examine le côté opposé. Il importe beaucoup aussi de ne pas échautfer l'eau par les rayons lumineux et d'assurer au milieu d'examen une cons- tance de température ({ui garantisse la valeur des observa- tions. On empêche une élévation intempestive delà chaleur par l'interposition, sur le trajet de la lumière, d'une cuve d'eau à faces parallèles et, quand on prévoit une observation jirolon- gée, on prend encore la précaution de mettre l'œuf dans un récipient qui contient une abondante quantité deau de mer ; si, malgré tout, le thermomètre monte, on renouvelle celle-ci. 1** Système optique. — L'examen est pratiqué à l'aide d'un microscope binoculaire; les grossissements qui vont de 8 à 14 sont ceux que j'ai employés pour le travail courant ; il est évi- dent que pour les oljtenir on a tout intérêt à utiliser la paire d'oculaires la plus faible, qui procure la jjIus grande clarté. Les détails sont cherchés avec des oculaires n° II et des objec- tifs plus forts comme ra2 ou ra3 de Zeiss, c'est-à-dire par des combinaisons qui grossissent 23 et 35 fois ; l'oculaire ÏV est trop sombre. Conclusion. — Les facilités d'étude que présente l'œuf de Sci/llioilimus canicula doivent engager les zoologistes aie consi- dérer comme un objet de démonstration courante pour les élèves et comme un matériel de choix pour les recherches scientifi- ques. La succession visible des transformations anatomiques rensei- gne à tout instant sur le stade du développement; la cons- tatation des types divers de mouvement, soit le mouvement aneu- ral indépendant et rythmé des deux chaînes myotomiques latérales, soit le balancement égal et coordonné caractéristi- que de la première période nerveuse, fait de l'embryon un réac- SÉANCE DU 28 UÉCEMBKK 1920 339 tif iiitiniment précieux et très sensible à rinflueiice d'un grand nombre de facteurs physiques et chimiques. La notion exacte du moment où ceux-ci sont apphqués, étant tirée au préalable des observations anatomiques et physiologiques faites en milieu normal et constant, les réponses du muscle aneural aux divers facteurs, ainsi que les réactions ol)tenues aux difiérents temps de la liaison neuro-musculaire peuvent être aisément distin- guées. Il reste à trouver une technique expérimentale, qui, avant le stade 0 de Balfour, permette d'opérer la coque largement ouverte, dans un milieu favoral^le à l'embryon, qui facilite la cicatrisation des l)lessures, assure la fermeture de la coque et donne le moyen de constater, après guérison, les résultats lointains de l'intervention. Jusqu'à présent on n'a réussi à conserver que quelques jours le germe en vie, après avoir pratiqué sur lui des destructions rapides faites à travers un ori- fice étroit, aussitôt obturé (Kopsch, iS9S (1) ; Eismo.nd, 190S). La réalisation d'une méthode opératoire plus audacieuse, et qui pour- rait être plus fertile en résultats, parait actuellement possible, grâce aux progrès de l'asepsie et à la précision des recherches bio-chimiques ; il s'agit, en effet, d'éviter l'infection bactérienne et de composer un sérum artificiel assez proche du liquide intra- ovulaire pour ne pas nuire aux tissus de l'embryon. En attendant que cette technicjue opératoire soit instituée, il n'en est pas moins acquis, dès maintenant, qu'au point de vue de la simple observation, tous les éléments sont réunis pour rendre fructueux dans les laboratoires terrestres l'examen de l'œuf vivant de Scylliorhiiins canicula L. (lill. Les arguments qui appuient cette conclusion peuvent être résumés de la manière suivante : la récolte des œufs se fait sans peine dans l'oviducte des femel- les capturées par les pêcheurs ; leur envoi ne court aucun ris- que, leur élevage s'effectue facilement et sans frais ; l'observa- teur peut suivre sur le même embryon toutes les pliases du développement, en rendant la coc{ue transparente par l'exfo- liation de sa pellicule superficielle, seule opaque. ( 1) KoPSCH (Fr), ExperimentfllL' Untursucliungon am l'rirmlivslreilen des lliilin- fliens unii an Scyllium-embryonen [Verli. Anat. (les., 1898, p. 49-67). (2!i ElSMOND (J.), Expérimente an Selachiereicrn (Arbeilen Zootoin. LaOora- toriums Univers. Warschau, 1903, XXVIIl, p. 513-ol8). 340 SIÎA^CE DU 28 Di;CEMBHI. 1^20 VARIÉTÉS, ESPÈCES ET GENRES NOUVEAUX, DECRITS DANS LE BULLETIN DE 1920 REPTILE l'ages Lucerta viridis média l^anlz et Cyrén 35 POISSONS Anabas intermedius Pellegrin 151 Astatotilapia Ellenbergeri Pellegrin , . 150 Barbus radiatus barotseensis Pellegrin 149 — Baudoni ubanguensis Pellegrin 248 Clarias ebrieyisis Pellegi'in 118 Gnathone7rms furcidens PeWegv'w 117 Labeo uhamensis Pellegrin til MOLLUSQUE Crassatelta Burnupi Lamv 153 CRUSTACÉS Eriopisella n. gen. Chevreux 81 — pusilla Chevreux 82 Eurystheus lobatus Chevi'eux 84 Sextonia n. gen. Chevreux 76 — longirostris Chevreux . 77 CŒLENTÉRÉS Diphasia cauloat/iera Billard 145 — ci'istata Billard 147 — minuta Billard 144 — orientalis Billard 146 Tiibularia reratogt/ne Pérez 171 SPONGIAIRE Thoosa antphiasteriua Topsent 91 INFUSOIRES Scgphidia terebellae Fauré-Fremiet 27 Vorticella Mageri Fauré-Fremiel 103 TABLE DES MATIÈRES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE D'AUTEURS Pages Bavay (A ). — Noie sur les Liltoi'ines (Projet d'études) 249 Billard (A ) — Note sur le SertiUarella tridentata (Lainouroux) . 327 Fd. — Note sur quatre espèces nouvelles d'Hvdroïdes du genre Dipha- sià 144 Bonnet (Dr A.). — Anomalie de l'appareil génital de V Hélix poma- tia 299 BouLENGER (G. A.). — Observatious sur un Batracien Urodèle d'Asie, Tylototriton verrucosus Anderson 98 Blfgnion (E.). — Les anses malpighiennes des Lampjrides .... 133 Caziot (E ). - Etude sur les /^e//a? du groupe Paulini 300 Caziot (E.) et IsNARD (P.). — Capture de Nemichthys sco/opoceus Richardson dans le golfe de Nice 87 Chabanaud (P.). — Sur une tête osseuse de Crocodile d'Afrique occi- dentale 231 Chatton(E.). — Les membranes péritrophiques des Drosophiles (Dip- tères) et des Daphnies (Cladocères) ; leur genèse et leur rôle à- l'égard des parasites intestinaux 265 Chevreux (Ed.). — Sur quelques Amphipodes nouveaux ou peu con- nus provenant des côtes de Bretagne . 75 Chopard (L.). — Influence de la lumière solaire sur la ponte de Mantis retigiosa L. (Orth. Mantidae) 100 Cyrén (voir Lantz et Cyrén). Delphy (J.). — Recherches sur les Lombriciens (Oligochètes) limico- les. — IV. Quelques points de l'organisation de l'Enchytréoide. . 236 Id. — lu. — V. Quelques questions de nomenclature 242 Fauré-Fremiet (E ) — Noie sur une Vorlicellide, Scyphidia terebel- lae (sp. nov.) . 27 Id. — Sur une nouvelle Vorlicellide planktoniquc, Vorticella Mayeri 103 Fauvel (P ) — Les genres Ancystrosyliis et Pilat'gis {Hesionidae). 203 Guiart (J.) — Notice biographique du professeur R. Blanchard (1857- 1919) 185 HÉRouARD (E.) - Existence dune bistrobilisation ; sa signification et ses conséquences 162 IsNARD (voir Caziot et Isnard). JoLEAUD (L.) — Etudes de géographie zoologique sur la Berbérie. l. Les Rongeurs. II. Les Léporidés. Le Lapin 106 Kollmann (M.). — Etude anatomique et systématique d'un spécimen remarquable de Giraffa camelopardalis tippelskirchi Malschie . 191 342 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1920 Lamy (Ed.j. - Description d'un Lamellibranclie nouveau du Natal . 152 Lantz (L -A ) et Cyrén (0). - Note sur les Lacerta viridis du Cau- case 33 La Vaulx (R. de), - Les Cladocères intersexués et les récentes théo- ries du gynandromorphisme 38 Id. — Sur un nouveau procédé de coloration de la chitine. . . 244 MoKEiRA (C). - Faune carcinologique de l'île delà Trindade . . . 125 MouRGUK (M.). — Reptiles recaeillis de mai à juin au cours dune excursion zooiogique en Tunisie 233 Pellegrin (.t.). — Osléome vertébral chez nn Siluridé 122 Id, — Poissons de l'Ouham et de l'Oubanghi recueillis par M. Rau- don. Description de deux Cyprinidés nouveaux 245 Id — Poissons des lagunes de la Côte d'Ivoire. Description de deux espèces nouvelles l'IS Id. — Poissons nouveaux du Haut-Zambéze recueillis par M. V. EUen- berger (2e note) ■148 PÉREz (Ch.). — Notes sur la faune marine du Boulonnais. I. Sarcodic- t y on catenatam^. ^ovhes {k\cy onai\vç) 24 Id. — Id. - II Tubularia ceratogyne n. s[\ 171 Ib. — Processus de multiplication par bourgeonnement chez un Scy- phistome . 260 Petit (L.). — L'arrivée des Hirondelles en 1920 156 Id. — Le départ des Hirondelles et des Martinets en 1920 .... 263 Id. — Notes sur le Gorille 308 Pic (M.) — Réflexions à propos d'une figure inexacte de Coléoplère . 228 Raspail(X.). — Sur le transport des œufs par les Mustélidés ... 18 Robert (A.). — Sur la morphologie des Gastéropodes '215 Salm (A.-.L). - Quelques observations à propos des Ankiloslomes et des Necatores à Java 10'2 Semichon(L.). — Coloration simultanée par des mélanges acides poly- chromes ~3 Id. — Sur la modification des albuminoïdes de réserve chez les Hymé- noptères 280 Steheun (Pierre). - Les Mollusques à l'Hartmannswillerkopf. . . 159 TopsENT (E.). — Caractères et affinités des Thoosa Hanc. et des Alec- tona Cari. Considérations sur leurs germes à armure .... 88 Id. — Histoire abrégée du Musée zoologique de l'Université et de la ville de Strasbourg 7 Id. — Sur quelques Éponges du cabinet de J. Hermann, décrites et figurées par Esper en 1794 314 Vandel (A.). — Contribution à la connaissance de la faune des eaux douces du Jura. H. Les sources et le fond des lacs ... . 44 Id. — Sur la faune des sources 177 WiNTREBERT (P.). — L'Embryou de Scylliorhinus canicula L. Gill, considéré comme animal de laboratoire 331 Id. — Les divers aspects des mouvements rythmés du corps pendant la phase aneurale des contractions myotomiques chez les embryons de Sélaciens {Scylliorhinus canicula L. CM). i^*i psivVie . . . 282 Id. — Id. — 2e partie - . . 292 TABLE PAR ORDRE DES MATIÈRES ^>^ 1 et -J, potH le 2r, mai 1920 l'ages Liste des membres .... - v Htireau et Conseil pour 1950 ... .xxiv .Membres décédés pendant l'année 1920 . xxv Présidents d'honneur et présidents depuis la fondation .... .xxv Pi-ix Malotau de Guerne xxvii Prix Secques ... . . .... ... xxviii Prix Louis Petit. . . xxviii Séance du 13 janvier . 1 .Séance du 27 janvier . . 23 Séance du 10 février 31 Séance du 24 février, X.\VII« Assemblée générale annuelle ... 58 Xo s à 7 , paru le 15 décembre 1920 Séance du 9 mars 105 Séance du 23 mars . . 113 Séance du 13 avril ... .124 Séance du 27 avril . 155 Séance du 11 mai 158 Séance du 25 mai .... . 170 Séance du 8 juin .... 184 Séance du 22 juin 225 Séance du 6 juillet 230 .Vo Sa tO, paru te 25 juin 192 1 Séance du 26 octobre 257 Séance du 9 novembre . 'iii'I Séance du 23 novembre 264 Séance du 14 décembre ... 292 Séance du 28 décembre ... 306 LAVAL. IMPniMKRIE L BAH.Nr.OLD ET C' Causeries scientifiqyes de la Société zooiogique de France I. M. NEVEU LEMAIRE, L'Hématozoaire du paludisme, pathologie, étiologie, prophylaxie 1 fr. 7B •2. H. COUTIERE, Les Poissons nuisibles. .. 0 ir. 60 3. P. VIGNON, Les cils vibrat'les 1 fr. 25 4. J. GUI ART, Les Mollusques Tectibranches 3 fr. 50 5. R. BLANCHARD, Les Coccidies et leur rôle pathogène 1 fr. 75 6. E. RACOVITZA. Vers le pôle sud 3 fr. « 7. P. VIGNON, La notion de force, le principe de l'énergie et la bio- logie générale à propos d'un livre récent. . 1 fr. 25 8. H. GA[)E.\U DK KIUIVILLE, Les Cécidozoaires et leurs cécidies. . 2 fr. » 9. A. JANET, Les Papillons 2 fr. » 10. E. TROUESSART. La faune des Mammifères de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie 2 fr. >. 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RiBAUT,avec 5 pi. n. — II, Symphyla, par H. Ribaut, avec -2 pi. n. Aptérygogéniens ■. 1, Thysanura, par F. Su-vestri. Hémiptères : I Penla'omidae, par le D"- R Jrannel avec 4 pi. n. — II, Naucoridae, Belostomidae et .Vepidaf, par A,-L. Montandon. Strepsiptères par le D' R Jeannel, avec 1 pi. n. Coléoptères : I, Pselaphidap, p-àr A. Haffbay. — II, Onthophacjini, par II. d'OBBiGNY. III, Meloi'lae, par M. Pic, av.'C 1 pi. col. — IV. liylophiiidaf et Anlhicid:ie, par M. Pic, avec 1 pi. n. — V, Hybosorinae etc.; par E. Benderiïter, avec 1 pi n. — VI, Dupres- tidnf, par Ch Kerrem^ns, avec 1 pi. col. — VII, f.umpyridne, par E. Olivier. — VIII, llis' inné, par R. Gestro, avec 1 pi. n. — IX, DnsciUidue, etc., par M. Pic. — X, Aïithribidae, par K. Joruan. — XI, Hisieridae, par H. Desbordes. — XII, Dynas- tinae, par E. Benderitter, avec 1 pi. n. — XIII, Elaleridae, par E. Fleutiaux, avec 1 pi n. Hyménoptères : I, Proctotrupidae, Cynipidae, etc., par J.-J. Kieffer. — II, Formi- cidiie, par le U' F. Santschi, avec 2 pi. n. — III, Chrysididae et Vespidae, par R. du BuYssoN. — IV, Braconiduf, par Gy. Szepligeti. Diptères : I, Chironnwidap et Cecidomyidap, par J.-J. Kieffeb. — II, Nemalocera, par F.-W. EuwARns. — III, Polyneura, par P. Riedel. — IV, Anlhomyiidae, par P. Stein. — V, Brachycera. par Th. Broicrr, avec 2 pi. n Lépidoptères : I, Ctienilles des galles, par F. Le Cerf, avec 2 pi. n. Orthoptères : I, Dermaplera, par A. Borelli, avec -2 pi. n. — II, Manlidae, par L. CHOPABn. Pseudonévroptères : I, Termitidar., par V. Sjostedt. — II, Odonata, par R. Martin avfC 3 pi n Névroptères : Plainp'>nnia. etc , par L. Navas. Plancton du Victoria-Nyanza, pur J. Virieux, avec 2 pi. n. Vers : I, rurbellariéx, Trématodes et GordidCés, par P. de Beauchamp, avec 1 pi. n. — II, OWiochétes, par Mii;haei.sen, avec 1 pi n Poissons du Victoria-Nyanza, par le D' J. Pellegrin, avec 1 pi. n. Librairie des sciences naturelles Léon Lhomme, 3, rue Corneille, Paris (VI'). LAVAL. — imprimerie I,. HARNKOUI) ET C'*'. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE RECOiNNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE .C TOME XLV PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE 28, nuE Serpente (Hôtel des Sociétés savantes) 1920 m^i^^ :VV^fâ'' <^^M'm v^iiï ;.>:.;yyV^^ ^^^rw -■^1 ^'k..^C/M; ilfe ifW ,"tf.v<; ;,^>VJU,