c . cMsÇ- c<4i: V lCfc.;c: O^CMt r *c^ ccif;^ ;X (Gustave), directeur du Musée d'histoire naturelle de Belgique, professeur à l'Université de Louvain (Belgique). 1901. Grassi, professeur d'anatoniie comparée à l'Université, 92, via Agostino Depretis, à Rome (Italie). 1920. Hallez (D'' Paul), professeur honoraire à l'Université, 58, rue Jean-Bart. à Lille (Nord). 1920. JuLiiN (Charles), membre correspondant de rAcadémic royale de Belgique, professeur à l'Université, L. L. D, vt (St Aii(lrcws), directeur do i' Institut d'anatomie. 18, rue de Pitteurs, à Liège (Belgique). 1915. Lankester (E. Ray), 44, Oakley street, Chelsca, Londres, S.-W., 3 (Angleterre). J901. Laveran (A.), meml)re de l'Institut, membre de l'Acadé- mie de médecine, 2o, rue du Montparnasse, à Paris (6"). 1897. Nansrn (Fridtjof), professeur d'océanographie à l'Univer- sité de Christiania (Norvège). 1915. Neumann (Georges), correspondant de l'Académie des sciences, professeur à l'Ecole vétérinaire de Toulouse, en retraite, à Saint-Jean-de-Luz (Basses-Pyrénées). 1909. Perro'cito (D"" Edoardo), correspondant de l'Académie des sciences, do l'Académie de médecine et do la Société de biologie, professeur cà l'Université et à l'Ecole vétérinaire, 40, corso Valentino, à Turin (Italie). 1920. Railliet (A.), membre de l'Académie de médecine, pro- fesseur honoraire à l'Ecole vétérinaire d'Alfort (Seine). 1909. Sars (G. 0.), professeur à l'Université, à Christiania (Norvège). 1913. Wesenberg-Llnd (Cari), directeur du Laboratoire biolo- gique, Slotsgade, llillorod (Danemark). 1918. WiLSON (Edmuud B.i, jjrofcsseur de zoologie, Columbia University, New-York (Etats-Unis). 1902. ZoGRAF (D'' Nicolas de), professeur à l'Université (Musée polytechnique), à Moscou (Russie). MEMBRES CORRESPONDANTS 1(S90. HoRST (D' R.), conservateur au Musée d'histoire natu- relle, à Leyde (Hollande). 1897. Slliter (C. Ph.), professeur à l'Université, à Amsterdam (Hollande). 1891. Vejdovsky (Franz), professeur à rUnivcrsité de Bohême, à Prague (Bohême). MEMBRES DONATEURS DÉCÈDES (1) P Branicki (comte Constantin), décédé eu 1884. 1892. Brian (Alfred), décédé en 1915. (1) Par une déliboration en date flu 25 janvier 1885, le Conseil a décidé de maintenir perpétiipllemcnt en li'tp du fîullelin la liste des membres donateurs déci''dé.s. VII 1892. Blanchard (M'"'' R.), née Ghancel, clécédée en 1018 F Blanchard, (prof. R.). décédé en 1919. 1888. Cha^ckl (M"« Aline), décédée en 1889. 1891. Chancel (M""^ Marins) décédée en 1919. 1902. Darboux (G.), décédé en 1921. 1888. Guerne (baron Frédéric de), décédé en 1888. F Hamon ville (baron d), décédé en 1899. F Hugo (comte Léopold), décédé en 1895. F Jousseaume (D"" F.), décédé en 1921. 1904. Meillassoux (J.-B,), décédé en 1913. 1886. ScHLUMBERGER (Cliarles), décédé en 1905. 1876. Semallé (vicomte René de), décédé en 1894. F Vian (Jules), décédé en 1904. MEMBRES MORTS POUR LA PATRIE (1) 1909. Garreta (Léon), sous-lieutenant au 225^ régiment d'infan- terie, tué dans la nuit du 23 au 24 août 1914, à Magi- mont, près Bouillon (Belgique). 1914, Brément (Ernest), sergent au 51'^ d'infanterie, tué le 21 octobre 1914, à Vienne-le-Ghàteau (Argonne). 1914. Baume- Plu viNEL (marquis G. de la), automobiliste militaire, tué le 31 octobre 1911, à Hoog, près Ypres (Belgique). 1906. Arenberg (prince Ernest d'), lieutenant au 232° d'infan- terie, mort le 20 mars 1915, des suites de trois bles- sures reçues le 21 octobre 1914, en Woëvre. 1914. Stique (Georges), caporal au 315® d'infanterie, 5® compa- gnie, tué à Auberive-sur-Suippe, le 25 septembre 1915. 1909. Benoist (René), lieutenant, disparu à Tahure, le 12 octo- bre 1915. 1907. MoNTEzuMA (Gaston), capitaine aviateur-observateur, tué au cours d'un combat aérien au-dessus d'Aure (Cham- pagne), le 22 novembre 1915. 1913. Regnard (Emile), canonnier, puis brigadier téléphoniste au 45® dartillerie, 2® groupe, tué à Maurepasle 18 sep- tembre 1916. (1) Par délibération du 9 mars 1915, le Conseil a décidé de maintenir perpétuel- leinont en t»"te (iu BiUlpt'ni les Miernlires morts pour la patrjmfint.). IX 1911. AuRiOL (M'"" d') (M. V.), Hôtel Terminus (Gare Saint- Lazare), à Paris (8''). 1921. Babault (Guy), associé du Muséum, 10, rue Camille Périer, à Cliatou (Seine-et-Oise). 1920. Bagnall CBichard S.), (M. V ), director of eng'eneering Works, Rydal ÎMount, Blaydon on Tyne, Durham (Aiiiileterre). 1920. Bartmélkmy, chef de travaux à Flnstitut zoologique de l'Université, 23, rue de Reims, à Strasbourg (Bas-Rhin). 1879. Bavav (Arthur), pharmacien en chef de la marine, en retraite, correspondant du Muséum, 82, rueLauriston, à Paris (16"^). 1921. Bayard (x\ndré), naturaliste cinématogTajjhiste, 20, ave- nue Aubert, à Vincennes (Seine). 1903. Beauchamp {D" Paul Marais de) (M. V.), chargé de cours à la Faculté des sciences, directeur de l'Office central de faunistique, 6, rue Berbisey, à Dijon (Côte-d'Or). 1899. Bedot (D'" Maurice), directeur du Musée d'histoire natu- relle, professeur à l'Université, à Genève (Suisse). 1916. Bequaert (J.) (M. V.), de Gand, 172 W., 81st. street, New-York City N. Y. (Etats-Unis). 1920. Berlaind (Lucien), assistant au Muséum, 30, boulevard St-Marcel, à Paris (o"'). 1906. Berner (Paul), directeur de l'Ecole d'horlogerie, à La Chaux-de-Fonds (Suisse). 1920. Bézagu (Capitaine Louis), 61, cours d'Aquitaine, à Bor- deaux (Gironde^ 1S89. Bibliothèque de l'Université, à Grenoble (Isère). 1892. BiBMOTHÈQUE de l'Université, à Rennes (Ille-et-Vilaine). 1892. Bibliothèque du Musée des Invertébrés, 19, via Bomana, à Florence (Italie). 1920. BiHLiOTHÈQUK puidique, 20, Souk el Attarin, à Tunis. 1884. BiGNOis (M"® Fanny), docteur ès-sciences, 61 , rue Claude- Bernard, cà Paris (5®). 1920. Billard (iVrmand), professeur à la Faculté des sciences de Poitiers (Vienne). 1909. BiLLiARD (G.) (M. V.), assistant de bactériolog'ie à la fon- dation ophthalmologique A. de Bothschild, 22, rue Manin, cà Paris (19'). 1906. Blaizot (Ludovic). 150. avenue (hi Maine, à Paris (li''). 1891. Blinc (Edouard) (M. V.)» explorateur, à la Société de géographie, 184, l)oulevard St-Geniiain, à Paris (6''). lî)09. Blanc (D"" Georges), à Flustitut Pasteur hellénique, à Athènes (Grèce). 1919. Blanch.vrd-Chancel (Camille), 11, rue de la l\épubli({Uo à St-Germain en Laye (Seine-et-Oise). 1883. Bolivar (Ignacio), professeur d'entomologie à l'Univer- sité, 17, paseo del Obelisco, à Madrid (Espagne). 1882. Bonaparte (prince Boland) (M. D.), membre de l'Insti- tut, 10, avenue d'Iéna, à Paris (IG'). 1903. Bonnet (Amédée) (M. D.), chargé de cours à la Faculté des sciences, bibliothécaire-archivistc-conservateur de la Société linnéenne, I. <]uai de la Guillotière, à Lyon (Bhone). 1904. Borcéa (loan), docteur ès-sciences, professeur à l'Univer- sité, à Jassy (Houmanic). 1906. Bordas (D' L.), professeur à la l'acuité des sciences, à Bennes (Ille-et-Vilaine). 1920. HouNouRE, maitrc de conférences de ])iologie générale à la Faculté des sciences de Strasbourg (Bas-Bhin). 1807. Boutan (D' Louis), professeur de zoologie à la Faculté des sciences de l'Université, à Bordeaux (Gironde). 1890. Bouvier (E. L.), membre de Flnstitut, professeur au Muséuui d'histoire naturelle, 14, avenue Voltaire, à Maisoiis-Laffitte (Seine-et-Oise). 1914. BouvRAiN (Georges)» licencié ès-sciences naturelles, pré- parateur à la Faculté des sciences, 33 bis, avenue Beille, à Paris (14"). 1889. Bramcki (comte Xavier) (M. V.), 10. rue VViejska, à 'Var- sovie (Pologne). 1920. Brian (Alessandro), o, corso Firenze, à Gènes (Italie). 1894. Brolemann (Henri) (M. V.), boite n» 22, à Pau (Basses- Pyrénées). 1896. Brlmpt (D"" Emile) (M. V.), docteur ès-sciences, membre de l'Académie de médecine, professeur à la Faculté de médecine, 15, rue de l'Ecole de médecine, à Paris (6*^). 1905. Buen (Odôn de) (M. D.), sénateur, professeur à l'Univer- sité de INIadrid, directeur du Laboratoire de biologie marine des Baléares à Palma-de-Mallorca et de la sta- tion de Malaga, Lagasca 116, à Madrid (Espagne). XI 1904. BuGNioN (D'' Edouard), professeur honoraire d'anatomie humaine et d'embryologie à FUniversité de Lausanne, la Luciole, Aix-en-Provence (Bouclies-du-Rhône). F Bureau (D'' Louis) (M. V.), directeur du Musée, profes- seur à l'Ecole de médecine, 15, rue Grasset, à Nantes (Loire-Inférieure). 1920. BuRR (Adolphe), conservateur adjoint du Musée zoologi- c^ue de l'Université et de la ville, 29, boulevard de la Victoire, à Strasbourg- (Bas-Rhin). 1921. Cabanis (Jean), élève à l'Ecole centrale, 5, rue Ballu, à Paris (9''). 1902. Calvet (Louis), professeur à la Faculté des sciences de Glermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 1902. Carié (Paul) (M. D.), correspondant du Muséum, 40, boulevard de Courcelles, à Paris (17''). 1919. Castellanos (Prof. Israël), Villanueva, 3, Jésus del Monte, Habana (Cuba). 1919. Cathelln (D'" P.), chirurgien en chef de l'hôpital d'urolo- gie, 21, avenue Pierre P'" de Serbie, à Paris (16®). 1909. Gaullkry (Maurice), professeur de zoolog-ie, évolution des êtres organisés, à la Sorbonne, 6, rue Mizon, à Paris (15«). 1903. Caziot (commandant E.), 24, quai Luncl, à Nice (Alpes- Maritimes). 1914. Cépède (Casimir), docteur ès-sciences, préparateur à la Faculté des sciences, 30, avenue Reille, à Paris (14*'). 1919. Chabanaud (Paul) (M. V.), Correspondant du Muséum, 12, rue de Condé^ à Paris (6''). 1922. Champy (Ch.), professeur agrégé d'histologie à la Faculté de médecine, à Paris (6*^). 1906. Chappellier (A.), docteur ès-sciences, ingénieur agro- nome, 80, boulevard St-Germain, à Paris (5«). 190i. Chatton (Edouard), maître de conférences, à l'Institut de biologie générale, à l'Université de Strasbourg (Bas-Rhin). 1919. Chevey (Pierre), licencié ès-sciences naturelles, prépara- teur à la Faculté des sciences, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 1884. Chevreux (Edouard) (M. D.), route du Cap, à Bône, (Algérie) . xu 1899. Chouaut (D'" A.), 3, rue CliauHard, à Aviguon (Vaiicluse). 1907. Choi'aru (Lucien), docteur ès-sciences naturelles, 2, square Arago, à Paris (13''). 1912. GiucA, médecin- vétérinaire, à l'Université, à Uel^rade (Serbie). 1912. CoHMLLOT (D'" Charles), 39, rue Gazan, à Paris (li"). 1887, Gos.MOViC[ (D"" Léon (].), professeur à T Université, 11, strada Codrescu, à Jassy (Roumanie). 1900. (louTiKRE (1)' II .), membre de l'Académie de médecine, professeur à la Faculté de pharmacie, 20, rue (h' Toui- non, à Paris (6'). 1900. Dalmon (D' Henri), à Uourron-Marlotte (Seine-et-Marne). 1921. Damas (Désiré), professeur de zoologie à la Facidté des sciences, institut zoologique, cjuai Edouard van Be.ne- den, h Liège (Helgi({uej. 1904. Dambeza (M. V.), avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation, o, rue de Villersexel, à Paris (7"). 1920. Dartmouth colli:(;e library, llanover, New Hampshire (Etats-Unis). 1884. Daltzenberg (Philippe iM. D.), 209, rue de l'Université, à Paris (7"). 1898, Davkmkre (D"' Emile), licencié ès-sciences, 36, boulevard de La Tour-Maulxturg, à Paris (7«). 1904. Debreuil (Charles), avocat à la Cour d'appel, 2o, rue de Châteaudun, à Paris (9"). 1918. Dehorne (iM"'" Lucienne) (M. V.), docteur ès-sciences naturelles, préparateur de la Station biologique de Hoscotl", 344, rue Saint-Jacques, à Paris (o*"). 1î>20. Delacol'r ^Jean) (M. D.i, «liAteau de Clercs (Seine- Inférieure). 1919. Dklamarrk de Monchaix (Comte), (M. D.), membre cor- rcspond.Mit de l'Académie d'agriculture, conservateur au Musée d'histoire naturelle de lilois, président de la section d'aviculture de la Société des agriculteurs de France, chAteau de Troussay, par Cour-Cheverny, (Loir et-Cher), et 6, rue de Bellechasse, à Paris (7<:). 1910. Delurmè (Georges), licencié ès-sciences, censeur des étu- des à l'Ecole commerciale, 39, avenue Trudaine, à Paris (9'"). . 191(). Delphy (Jean), docteur ès-sciences, chef de travaux au XIII Laboratoire maritime do Tatiliou, par Saint-Vaast-la- Hougue (Manche). 1870. Dkmaisois (Louis), archiviste, 12, boulevard Raspail, à Paris {7«). 192L Denier (Pierre), 3λ, l)oulcv;ird de la Bépublique, à (Uia- ville (Seine-et-Oise). 192L Denis (Robert) agrégé des sciences naturelles, prépara- teur au laboratoire de zoologie de la Faculté des scien- ces, à Montpellier (Hérault). 192L Deschieins (D' Robert), 15, avenue Kléber, à Paris (16'). 1911. Despax (R.), 30, avenue de Muret, à Toulouse (Haute- Garonne). 1922. DiTLEvsEN (professeur Hjalmar), zoologisk Muséum, 2^*^" Afd., à Copenhague (Danemark). 1921. DiwANY (Hassan-Fouad), docteur en médecine, docteur ■ ès-sciences, 59, avenue de Suffren, à Paris (1"). 1892. DoLLFUS (Gustave) (M. V.), 45, rue de Chabrol, à Paris (10"). 1913. DoLLFUS ^Marc-Adrien), 6, rond-point de Longehamp, à Paris (16''). 1912. DoLLFUS (Robert), licencié ès-sciences naturelles, 45, rue de Chabrol, à Paris (lO"). 1897. DoMET DE VoRGES (Albert), licencié ès-sciences naturelles, à Paray-le-Monial (Saone-et-Loire). 1877. DouviLLÉ (H.), membre de l'Institut, professeur à l'Ecole des mines, 207, boulevard Saint-Germain, à Paris (7'"). 1897. DuHOSCQ J)'' 0.), professeur de zoologie à la Faculté des sciences, 24, rue Marcel-de-Serres, à Montpellier (Hérault). 1921. DuLAC (A.), secrétaire-adjoint de la Société d'histoire naturelle d'Autun, 53, rue de Dijon, au Creusot (Saône- et-Loire). 1902. Dyé (D^- Léon) (M. V.), 123, avenue de Wagram, à Paris (17'^). 1905. Fage (Louis) (M. V.), docteur ès-sciences, assistant de zoologie au Muséum d'histoire naturelle, 61, rue de Buiïbn, à Paris (5«). 1907. Falguière (Willie), directeur de l'école Carnot, à Colom- bes (Seine). XIV 1908. Falré-Frejiiet (Eiiunanuel), préparateur au Collège de France, 46, rue des Ecoles, à Paris (5"'). 1884. Faurot (D' Lionel) (M. V.), 10, chemin de Eorette, à St-Genis-Laval (Ulione). 1917, Fauvel (Pierre), professeur à la Faculté liljre, 12, rue du Pin, à Angers (Maine-et-Loire). 1921. F'leutiaux, niendjre de la Société entoniologique de France, 6, avenue Suzanne, à Nogent-sur-JMarne (Seine). 1895. FocKEU (D' Henri), professeur à la Faculté de médecine, 13, place Philippe- Le] )on, à Lille (Nord). 192L FouBERT (Lucien), 9, rue Péçlet, à Paris (15'^). 1921. FouBERT (Pierre), externe des hôpitaux, 9, rue Péclet, à Paris (15'=). 1897. Freyssinge (Louis), (M. V.) licencié ès-sciences, pharma- cien, 9, rue Parrot, à Paris (12"). 1909. FusET-TuBiA (José), docteur ès-sciences naturelles, pro- fesseur de zoologie générale à l'Université, à Barcelone (Espagne). 1881. Gadeau de Kerville (Henri) (M. D.), correspondant du ministère de l'Instruction puhliipie et du Muséum, 7, rue du Passage-Dupont, é'i Rouen (Seine-Infériepre). 1920. Gaillard (Claude), docteur ès-sciences, directeur du Musée d'histoire naturelle, 28, boulevard des Belges, à Lyon (Rhône). 1917. Garin (D"" Charles), professeur agrégé à la F'aculté de médecine, 59, rue Pierre Corneille, à Lyon (Rhône). 1880. Garman (Samuel), assistant of Ichthyology and Herpe- tology at the Muséum of Comi^arative Zoology, at Harvard Collège, (Jaml>ri(lge, Mass. (Etats-Unis). 1895. Gaulle (Jules de), 41, rue de Vaugirard, à Paris (6"). 1879. Gazag.naire (Joseph), 29, rue Félix-Faure, à Cannes (Al- pes-Maritimes). 1907. Gedoelst (Louis), professeur à l'Ecole vétérinaire, rue Meyerbeer, à Bruxelles (Belgique). 1899. Gegrgevitch (Jivoïn), professeur de zoologie et d'ana- tomie comparée à l'Université, 16, rue Dobratchina, à j Belgrade (Serbie). 1 1905. Germain (Louis), docteur ès-sciences, assistant au Mu- " séum, 120, rue de Tolbiac, à Paris (13''). XV 11)20. GiVENCHY (Paul de), 84, rue de Rennes, à Paris (6"). 1906. Glandaz (Albert), greffier en chef au tribunal de com- merce, 43, boulevard Lannes, à Paris (16''). 1920. Grasse, chef de travaux à l'Ecole d'agriculture, à Mont- pellier (Hérault). 1902. Gréban (M. V.), notaire, rue de Paris, à Saiut-Germain- en-Laye (Seine-et-Oise). 1891. Gruvel (A.), professeur au Muséum d'histoire naturelle, directeur des pêcheries de la côte occidentale d'Afri- que, 66, rue Claude-Bernard, à Paris (5"). 1920. GuÉGAN (Paul), pharmacien-chimiste, chef de travaux de chimie à l'École de médecine et de pharmacie, 20, rue de Vaucelles, à Caen (Calvados). 1900. GuériiN-Ganivet (J.), docteur ès-sciences, villa « Sanouva », avenue du Nid d'Aigle, à Royan (Charente-Inférieure). 1880. GuERNK (baron Jules de) (M. D.), 6, rue de Tournon, à Paris (6*^). 1895. GuiART (D'" Jules) (M. D.), docteur ès-sciences, correspon- dant de l'Académie de médecine, professeur à la Faculté de médecine, 58, boulevard de la Croix- Rousse, à Lyon (Rhône). 1900. HaaiGiNville (baron d') (M. V.), au château de Manonville, par Noviant-aux-Prés (Meurthe-et-Moselle). 1921. Harant (Hervé), licencié ès-sciences, 7, rue des Ateliers, à Montpellier (Hérault). 1913. Havre (chevalier G. van), Wyneghem, province d'Anvers (Belgique). 1920. Henneguy (L.-F.), membre de l'Institut, professeur au Collège de France, 9, rue Thénard, à Paris (5**). 1902. Henry, professeur à l'Ecole vétérinaire, à Alfort (Seine). 1886. Hérouard (Edgard) (M. V.), professeur à l'Université, sous-directeur du laboratoire de Roscoff, 9, rue de l'Eperon, à Paris [6"). 1900. Hérubel (Marcel), docteur ès-sciences, membre de l'Aca- démie de marine, préparateur à la Sorbonne, 112, rue Monge, à Paris (o^). 1920. Hesse, maître de conférences à la Faculté des sciences de Rennes (Ille-et- Vilaine). 1921. HiNDLE (professeur Edward), Biological departmcnt, à l'Ecole de médecine, au Caire (Egypte). XVI 1920. HouLUERT, professoui' de zoologi-e ;i l'Université, 10, rue Bois-Rondel, à Rennes (Ille-et-Vilaine). 1896. HoussAYE (Emile), pharmacien de TAssistance pul>li(]ue, 1, rue Boutebrie, à Paris (5«). 1907. IcHEs (Lucien) (M. V.), <><) '^-'^S ''«e Tliiers, à Villeneuve-le- Roi (Seine-et-Oise). 190r). Innès-Bey(D' Walter Francis), (>, square llalem- Pacha, Esbekieh, Le Caire (Egypte). 1920. Jakubisiak, licencié ès-scieuces, 20 ])is, rue Censier, à Paris (5'). 1895. Jammes (D'' L.), professeur à la l^'aculté des sciences, (3, place Saiiil-Sernin, à Toulouse (Haute-Garonne). 1890. Janet (Charles) (M. D), docteur ès-scienccs, ingénieur des arts et manulactures, villa des Roses, Voisinlieu, par Allonne (Oise). I9LL .Ieannel(L)' René) (M. V.), professeur universitaire, scnis- directeur do l'Institut de spéoloiiie, à (Jluj (Roumanie). 1917. JoLEAUD (L.), maître de conférences à la Faculté des sciences, 143, lioulevard St-MicheL A Paris (o*-"). 1882. JouBiN (D"" Louis) (M. V.), menil)re de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle, 21, rue de l'Odéon, à Paris (()''). 1920. .loYEUx (1)'), professeur agrégé à la Faculté de médecine, (), rue Toidlicr, à Paris (5'^). 1900. JiuMENTiÉ (U' Joseph), 141, avenue Victor-Hugo, à Paris (16''). 1920. Keilin, docteur ès-sciences, assistant à l'Université, Quick lal)oratory, New ^hlseum, Cambridge (Angleterre). 1888. Kerhervé (J.-B. de), (M. V.) licencié ès-sciences naturelles, à Lacres, par Samer (Pas-de-Calais). 1894. K(f:HLER (U"" René), professeur à l'Université, 29, rue Guilloud, à Lyon (Rhône). 1909. KoLLMANN (Max), agrégé, maître de conférences à l'Uni- versité, à Toulouse (Haute-Garonne). 1921. KoMYAKOFF (M. "V), ferme du Lieu Grouard, Reaumont-en- Auge (Calvados). 1920. Krempf (Armand) (M. V.), directeur de la section de la mer et des pêcheries au cap Saint-Jacques, directeur de l'Institut scientifique de l'Indo-Ghine, à Saigon (Indo-Chine). XVII 1881. KûNSTLER (Jules), professeur ù l'Université, à Bordeaux (Gironde). 1891. Laubk (D'" Alphonse), docteur es sciences, directeur de l'enseignement supérieur du Muséum, professeur à l'Ecole de médecine, directeur du laboratoire maritime duGroisic, 18, quai Fosse, cà Nantes (Loire-Inférieure). 1903. Laboratouie de malacologie du Muséum d'histoire natu- relle, o5, rue de Bufion, à Paris (0"=). 1892. Laboratoire de zoologie de l'Université, à Nancy (Meurthe- et-Moselle). 1921. Laboratoire de zoologie de l'Université, à la Sorbonne, à Paris (5^). 1917. Lameere (Auguste), correspoiidaut de TAcadémie des sciences, professeur de zoologie à l'Université, 74, rue Defacqz, à Bruxelles (Belgique). 1904. Lamy (Edouard), assistant de malacologie au Muséum, 36, rue Daubenton, cà Paris (S''). 1904. Landrieu (D^" Marcel), directeur départemental des services d'hygiène et de l'Institut bactériologique de la Moselle, 17, rue de la Vacquinière à Montigny-lès-Metz (Moselle). 1920. Lantz (L.-A.), blanchisserie de ïliaon, à Villefranche- sur-Saône (Rhône). 1883. Larcher (D'' Oscar), membre de la Société de biologie, 97, rue de Passy, à Paris (16*^). 1921. La Rochefoucauld (Olivier de), membre du Gonseil de la Fédération nationale des Sociétés d'aviculture de France et de la Société d'aviculture de France, secré- taire de la section d'aviculture de la Société des agri- culteurs de France, 4, avenue de la Mottc-Pi(|uet, à Paris (7''). 1920. Larrousse ( D'), attaché au laboratoire de parasitologie de la Faculté de médecine, 3, place Saint-Michel, à Paris (o«). 1920. Lavallée (Alphonse), licencié ès-sciences, 49, rue de Naples, à Paris (8«). 1909. Lavaude.n (Louis)^ inspecteur-adjoint des eaux et forets, villa «■ Jouvence » 12, rue do Gronstadt, à Tunis. 1914. La Vallx ((bonite R. de) (M. V.j, docteur ès-sciences naturelles, 2, avenue de Villars, à Paris (7'). II XVIII 1920. Lavier (L)'), préparateur à la Faculté de méclccinc, 7, ' rue Corneille, à Paris (6'"). 190G. Lebailly (D'' Charles), 68, rue Saint-.Martin, à Caeu (Cal- vados). 1921. Le Ch.\rles (Louis-Gal)riel), dessinateur d'histoire natu- relle, 40, rue de Turenne, à Paris (i**). 1907. Le Danois (Edouard), naturaliste du service scientifique des pèches maritimes, au laborat(îire de Concarneau (Finistère). 1910. Lepeschkine (Woldemar), vice-président de la section ichthyologique delà Société d'acclimatation, Piatnitz- kaya, o6, à Moscou (Russie). 1920. LesiNE (P.), assistant au Muséum, 05, rue de Uutibn, à Paris (o"). 1920. Lévy (Robert), agrégé, maitre de conférences à LFcole normale supérieure, 9(), boulevard du Montparnasse, à Paris (14'). 1891. LidiMÈuEs (Joseph) M. V.), correspondant de l'Académie de médecine, ancien professeur, directeur de l'Institut de bactériologie, o82, Bartlioh)nie Mitre, à Ruenos- Aires (République Argentine). 1908. Lioiivn.LH: (l)' Jac(pies), directeur de l'Institut scientifique cliérilien, à Rabat (Maroc). 1916. Loi'i'É (D"" Etienne), directeur des musées Lafaille et Fleurieau, 56, rue Chaudrieu, à La Rochelle (Cha- rente-Inférieure). 1886. Magne (Alexandre) (M. D.i, 37, rue Etienne-Marcel, à Pantin (Seine). 1919. Magnin, agent de la Société, bibliothécaire de la Société entomologique de France, 7, rue Honoré Chevalier, à Paris (6'^). 1897. Malaquin (D"" A.), professeur de zoologie générale et appliquée à la Faculté des sciences, 159, rue Rrùle- Maison, à Lille (Nord). 1884. Man (D'' J.-G. de), à lerseke, Zélande (Hollande). 1887. Marchal (Paul), membre de l'Institut, directeur de la Station entomologique de Paris, professeur de zoologie à rinstitut national agronomique, 45, rue de Verrières, à Antony (Seine). 1920, Martinez (Gonzales), mend^re de l'Institut de médecine XIX 1921. 1911. 1919. 1920. 1920. 1920. 1915. 1919. 1921. 1913. 1897. 1912. 1892. 1921. 1919. 1892. 1913. 1920. 1888. 1891. 1896. tropicale et (['hygiène, 65, rue Allen, à San Juan de Poi'to-Rico (Porto-Rico) et 2, rue Cîustave Zédé, à Paris (16''). ■Mathias (P.), agrégé de l'Université, 27, rue de FAbbé Grég-oire, à Paris (6'). Mathis (Constant), médecin principal, directeur local de la santé du Cambodge, Phnom-Penh (Cambodge). Mawas (D'" .Jacques), chef de service à la fondation Rothschild, lil, boulevard St-Michel, à Paris (S''). Mazeran (Pierre), préparateur à la Faculté des sciences, 137, rue Sully, à Lyon (Rhône). Menier (Jacques), 61, rue de Monceau, à Paris '8'). Mercier (L.), professeur de zoologie à la Faculté des sciences, à Caen (Calvados). Mesnil (Félix), membre de l'Institut, professeur à l'Insti- tut Pasteur, 21, rue Ernest-Renan, à Paris (15^). MiGOT (D"" André), licencié ès-sciences, préparateur à la Sorbonne, 12, rue du Pôle Nord, à Paris (18'^). MiLLOT, licencié ès-sciences, 14, cité Vaneau, à Paris (7''). MoNTi (M'"'' Rina), professeur de zoologie et d'auatomie comparée à l'Université, à Pavie (Italie). Moreau (D'' Louis), 11, place de la République, à Epernay (Marne). MoREiRA (Carlos), chef du laboratoire d'entomologie agri- cole du Muséum national, 26, rue Sta. Clara, Copaca- bana, à Rio-de-Janeiro (Rrésil). Moulé (Léon), 33, avenue Herbillon, à St-Mandé (Seine). MouLLET (A.), chirurgien-dentiste, 282, rue de Vaugi- rard, à Paris (IS*"). MouRGUE (Marcel), 36, rue Ferrari, à Marseille (Rou- chesclu-Rhône). Musée d'histoire naturelle^ à Genève (Suisse). Musée national de Montevideo (Uruguay). Muséum d'histoire naturelle, à Nîmes (Gard), Nadar (Paul), photographe, 51, rue d'Anjou, à Paris (8°). Nerville (Ferdinand de), ingénieur des télégraphes, 59, rue de Ponthieu, à Paris (8"). Neveu-Lemaire(D'^ Maurice), professeur agrégé des Facultés de médecine, chef de travaux de parasitologie à la }/0 4xJ tIBR AS IX Faculté (Ir inédeciiio, 9, rue de la Montagne Saiiite- Geiieviève, à Paris (5''). 1903. NiDKiLK (Maurice) (M. V.), député de la Seiae-Inférieure, 9, rue des Arsius, à lîouen (Seine-Inférieure). 187(). OiiERTniui (Charles), imprimeur, à Tiennes (llle-et- Vilaine). 1913. ()BEHTHim(l)' Henri) iM. V.i,46, rucMolitor, à Paris (16«). 1913. Uhekthur(D'' Joseph) (M. V.), 46, rue Molitor, à Paris (16«). 1896. Oka (l)"^ Asajiro), au lahoratoirc de zoologie de la Koto Shihan Gakko (Ecole normale supérieure), à Tokio (Japon). 1907. (Jsoiuo (Balthazar), à l'Ecole pol\ technifpu', à Lisbonne (Portugal). 1920. OtiiOiMDKs (Constantin), étudiant en médecine, 16, rue do Birague, à i*aris (i'^). 1905. Paris (Paul), docteur ès-sciences, préparateur à la Faculté des sciences, à Dijon (Cvsky pereoulok, Univer- sité, à Moscou (Russie). 1900. Pki.lkghi.n (D'^Jacques) (M. V.), docteur ès-sciences, assistant (l"herj)étologie au Muséum d'histoire naturelle, 1, rue Vauert) (M. V.), préparateiu' à la Sorbonne, 7, boulevard Saint-Michel, à Paris, (5"). 1903. Vaney (G.), maître de conférences à la Faculté des sciences, à Lyon (Rhùne). 1921. Vayssière (Paul), directeur.de station entomologique, 16, rue Claude-Bernard, à f*aris (5'"). 1920. Verne (D*" Jean), docteur ès-sciences, préparateur à la Faculté de médecine, 82, rue Bonaparte, à Paris (6"). 187G. Vian (Paul), notaire, 9, rue Boissy-d'Anglas, à Paris (8''). 1894. Vir.NAL (Louis), 28, avenue Duquesne, à Paris (7*). 1912. ViGNOis (Paul), docteur ès-sciences, 9, boulevard Latour- Maubourg, à Paris (7*). 1903. Vlés (Frcd) (M. V.), docteur ès-sciences, chargé de cours à l'Université 35, boulevard do la Victoire, à Strasbourg (Bas-Khin). 1922. VoiTKLLiER. professeur à llnstitut national agronomique, IG, rue Claude- Bernard, à Paris (o®). 1897. Ward (Menry-Bakhvin), professeur à l'Université, à Urbana, Illinois (Etats-Unis). 1880. Weber (D' Max), professeur à l'Université, à Eerbeck (Hollande). 1890. Wn:RZEJSKV, professeur à l'Université, 6, Wielopole, à Cracovie (Pologne). 1906. WiNTREBERT (D'^) (M. Y.), chcf dc travaux d'anatomie comparée à la Faculté des sciences, à Paris (S''). 1919. Wytsmann (P.), naturaliste, aux Quatre-Bras, Tervueren (Belgique). 1909. ZuLUETA (Antonio de), Museo de ciencias naturales, Hip- podromo, à Madrid (Espagne). XXV BUREAU ET CONSEIL POUR L'ANNÉE 1922 Membres du bureau : Président E. Brumpt. ,,.,., ^ P- Garik. 1^ ice-presiaeiits < ' ( L. Ferez. Secrétaire (jénéral. A . IIohert. c. ,, ■ ^ L. Dehorne. becretaires < . ,. { A. VANDEL. Trésorier ....: L. Vignal. Archiviste-bibliothécaire G. Billiard. Membres du Conseil : /° Membres donateurs Alrert l*""" (S. A. S. le prince) de Monaco. Bonaparte (prince R.). Bonnet (A.). BuEN (Odôn de). Garié (P.). Ghevreux (Ed.). Dautzenberg (Ph.). Delacour (J.). Delamarre de Monchaux (comte). Gadeau de Ker ville (H.V Guerne (baron J. de). GuiART(Dr J.). Janet (Ch.). Magne (A.). Petit (L.). Rabaud (E.). Raspail (M™« X.). ROLLINAT (R.). Rothschild (baron E. de). Secques (F.). 5" Ancien 'président E. TOPSENT. 3*' Membres élus Pour 1920 G. Alluaud. A. Ravay. L. JOUBIN. E. Trouessart. Pour 1922 P. de Beauchamp. Pour 1921 <; E. Ghatton. J. Pellegrin. E. Hérouard. E. Fauré-Fremiet M. Neveu-Lrmaire L. Roule. XXVI MEMBRES DÉCÉDÉS PENDANT L'ANNÉE 1921 1002. Darboux(G.). F DOLLFUS (A.j. 1901. Ijima (Isao). F JOUSSEAUME (D' F.). 18S7. rKUHIKR [E.) GoMMISSIOiS DE PUBLICATION POUR 1922. Le président, le trésorier, le secrétaire général ; MiM. BiLLiARD, Hkrouard, Neveu-Lkmairk, Pellegrln, Vaindel. Commission de la bibliothèque pour 1922. Le président, le trésorier, rarchivistc-bibliotliécaire, le secré- taire général ; MM. Pellegrin, Itérez, Petit, Secques. PRESIDENTS D'HONNEUR 189i. A. Milne-Edwards, membre de llnstitut, directeur du Muséum d'histoire naturelle de Paris (f 1900). 1895. A. Gaudry, meml)re de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle de Paris (f 1908). 1896. A. S.\batii:r, professeur à l'Université de Montpellier, fon- dateur de la station zoologiquc de Cette (7I9II). 1897. ('.VAN Bambeke, professeur à l'Université deGan0 à 2 ou 3 mètres du nid. Pour pliotographier les Oiseaux on de ne jamais essayer de photogra- phier un Oiseau en train de couver, avant lo dixième ela demande naturellement Ijeaucoup d'esprit d'observatierté, m'a procuré les plus beaux de mes souve- nirs ornitjiologiques. Séance du "24 janvier li)'22 PHKSIDKNCK DE M. BRUMPT, ['RÉSIDENT MM. DuLAC et MoiiLLET renicicioiit de leur adinisision. L'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon annonce que ses Mémoires paraîtront désormais par fascicules mensuels; elle s'oll're à compléter, dans la mesure des disponi- l)ilités, la collection de ses Mémoires. MM. Champy, Ditlevsen et Voitellier, présentés à la dernière séance, sont élus mendjres. Mme. Phisalix dépose sur le ])ureau son ouvrage sur les ani- maux venimeux et les venins, et en résume à grands traits, les principales conclusions. M. Marcel Prenant dépose sur le bureau, un exemplaire de sa thèse relative au parenchyme des Plathelminthes, et apporte quekjues données complémentaires sur ce sujet. M. le j)résident adresse les félicitations de la Société à MM. Chappellier et M. Prenant, récemment re(;us docteurs ès- sciences naturelles. Ouvrages offerts : Lamy (l)r E.). — Note nécrologique sur le docteur V. .lousscaume (,/. Con- chijL, LXVl, 1921, p. 79-85). Phisalix (Mme). — Animaux venimeux et venins. La fonction venimeuse chez tous les animaux ; les appareils venimeux ; les venins et leurs proprié- lés; les fonctions et usages des venins; lenvenimation et son traitement (2 vol. gr. in-8», 1522 p., 521 Ç\^. de texte, 9 pi noires, 8 pi. couleur,, Paris, Masson, 1922). Prenant (Marcel). — Recherches sur le parenchyme des Plathelminthes. Essai d'histologie comparée {.-Irc^. morph. gcn. cjcpér., 1922, 175 p., 8 pi.). SÉANCE nu 24 JANVIER 1922 23 SUR LES BRENTHIDES DE LA GUADELOUPE. DESCRIPTION D'UNE ESPÈCE NOUVELLE DU GENRE EPHEBOCERVS SCH. ET NOTES SYNONYIVIIQUES PAR PIERRE DENIER J'ai examiné au Muséum d'histoire naturelle de Paris uu cer- tain nombre de Brentliides recueillis par Léo Dufau à la Guade- loupe. Sur cinq espèces reconnues, trois figurent dans la liste des Coléoptères de la Guadeloupe, publiée en 1890 par MM. Fleutfaux et Salle; deux autres sont inédites, VEplieboce- rus Dufaui n. sp. et un Slereodevnms dont on ne connaît qu'un seul individu 9 • • Les diverses espèces de Brenthides signalées jusqu'à présent des Antilles appartiennent aux tribus suivantes : Taphroderim. Taphroderes sexmacidatus ^oh., de l'île Saint- Vincent. Trachelizini. Stereodermus exilis Suffr., Trachelizus linearis Suffr., T. simplex Suffr., T. temiis Suffr., et T. imcimanus Boh., de Cuba. Arrhenodini. Arrhenodes tiirhatus Gyll., de Saint-Domingue ; Estenorrhimis forcipitiger Gyll., de Cuba. Belopherini. Le genre Belopherus Sch., qui comporte 8 espè- ces, toutes spéciales aux îles de Cuba, Porto-Rico, Saint-Domin- gue, la Jamaïque ; Raphidorrlif/ncJms cylindricornis Fabr. = iutfdico//is Gyll. Bre.nthini. Brenthus turhatusX^oh.^ Br. voiciilu.s F .^ de Saint- Domingue, Cuba, etc.; Br. anchorago L. Nematocephallm. Acratiis monilis F., ^4. sitbfasciatus Boh., de la Guadeloupe. UlocerinjE. i'ioce?'f(s bicaudatus SuflV., de Cuba. TRACHELIZINI Stereoilernms sp. Un seul individu Ç , récolté par Léo Dufau aux environs de Trois-Rivières (in : coll. Mus. Paris). Ephebocerus Schœnherr. ScHOENH., Gen. Cure, V, 1840, \^. 501 ; Erichson, Consp. Col. 24 SÉANCK DU 21 JANVIER 1922 Poi'iian., in Wii:(;m. Arch. /. .Y., XIII, 1817, I, p. 120 ; Schùn- feldt, (Icu. Ins., Hrenth., 1908, p. 17 ; Col. Cat., 7, 1910, p. 10. llrphe/wcerNs Sclioeiih., /. c. ; Imhoff, Kiiif. KoL, 185G, p. 1G7; Lacordairk, Geii. Col., VU, 18GG, p. 146; D. Sharp, Biol. centr. Am., Col., IV, pars 6, 1895, p. 19, Brenthus suhgcnus Nonorhifins Schoenh., Cure. Disp. motli., 1826. p. 71; ScuoKNH., G(mi. Cure, I, 1833, p. 3.")i) (/>V. naiius Boh.). Lacordairk a placé le genre E/j/iehocerus dans une tribu dis- tincte des Trachelizini (juil a désignée sous le nom d'IIcphe- bocérides. Cette dernière tribu renferme à Flieure actuelle A genres : Jotilhocenis Lac, Ilt/peraphanus Senna, Ephehoce- nis Sch. et Ancliisteiis Kolbe. J"ai examiné un grand nondjre à'Ephebocerm, obligeamment comnuniiqués par M. René Orkrthùr; tous les individus obser- vés provenaient du Brésil et appartenaient à l'espèce E. nnnus Boh., qu'il ne m'a pas été possible de distinguer de VE. boops du même auteur; j'ai pu faire la môme observation sur de nom- breux exemplaires provenant des chasses d'E. GouNELLEau Bré- sil. J'ai examiné d'autre part une certaine quantité de Trachc- /iziis provenant des mêmes régions, en particulier T. /lOta/iis Bob. Bien que n'ayant disséqué aucun des individus étudiés, il me semble qu'aucun des Ephehocerus examinés ne présente de caractères permettant de distinguer les cf des Ç (caractères de rostre et d'antennes en particulier) ; ils sendjlent être tous des cf. D'autre part les Trac/ic/izns observés étaient du même sexe, très probablement 9- Ï-'CS caractères morphologiques externes (abstraction faite des caractères fournis par la tête et ses appen- dices) sont, chez le Tr. notalus Boh. et \E. nanus Boh., à tel point similaires qu'il ne me parait pas possible de les rapporter à deux espèces aussi éloignées dans la classilication actuelle- ment admise. Je considère que le genre Epheboccrus doit être rangé dans la tribu des Trachelizini. Epheboccrus Dufaui n. sp. — Rufo-castaneiis, politiis; oculi mac/ni ; captil supra inter oculos et infra seriatim brmineo pilo- siduni ; femora et tibia sparsissimr pilo^iila; anlennae pitbe.s- centia lutea densiore radiatbn ornatae : tarsorum articidiim tcr- lium dense et alii articuli sparsius ut ullimum ser/mentum abdo- ininis pubescentia cinerea vestita. Eli/tra seriatim iaevissinie SÉANCE DU 21 JANVIER 1922 25 puncttdota. Aliis characteribus E. mcxicaui Sharp valde af/inis. Long, ahsque rostro : G, 5 luill. Allongé, d'un brun rougeàtre brillant, plus clair sur la par- tie antérieure du rostre, le disque du pronotuni et des élytres, la poitrine, le premier segment de l'abdomen et les membres. Yeux très gros, séparés en dessus par une carène bifurquée en arrière le long de leur marge interne ; ces prolongements marqués d'une série d'imjDressions peu profon- des, circulaires, portant chacune une soie brune ; la carène interoculaire élargie en avant des yeux en une gouttière peu profonde, lisse, ne dépassant pas en avant le niveau de l'inser- tion des antennes ; yeux non contigus en des- sous; rostre finement caréné en dessous jus- qu'en avant du mamelon antennaire ; une série d'impressions arrondies assez régulière- ment disposées en arrière et le long de cette carène, les deux impressions postérieures sou- vent confluentes ; deux rangées de 6 poils dres- sés, insérés au fond de chacune de ces fossettes, en partant de la base (fig. 1). Ponctuation du pronotmii très fine, cà peine visible. Fig. 1 Ponctuation des élytres très fine, régulière, Ephebocerun Dufaiii alignée et constituant en dehors de la strie "• sp. Tête, vue de ~ _ _ dessous. juxta-suturale 9 rangées de petits points, la 7« rangée étant située au-dessus du sillon interne du bord de l'élytre ; ces points, presque inlperceptibles quand on regarde l'Insecte obliquement^ sont parfaitement visibles quand on observe l'élytre normalement à sa surface, car on aperçoit alors à travers la couclie chitineuse, très transparente, la par- tie profonde du test et les cavités correspondant à chacun de ces porcs qui seml)lent être les orifices de glandes cutanées ; une soie dressée au tiers antérieur de la Z" rangée; ])ord infléchi de l'élytre marqué de trois sillons; le plus iuterne, interronqju en avant du tiers antérieur de l'élytre, correspondant en arrière au niveau supérieur des expansions latérales horizontales de cha- que élytre ; sillon médian partant de l'épaule, creusé en une fossette à hauteur de la naissance du sillon interne ; sillon 26 SÉANCE DU 24 JANVIER 1922 externe natteignaiit pas en avant la base de l'élytre, formant en arrière, par sa réunion avec le sillon médian, la partie creu- sée du rebord apical élargi de l'élytre ; cet élargissement des élytres en arrière est limité extérieurement en dessus par le pro- longement du premier interstrie suturai, dévié vers l'exté- rieur et dans un plan horizontal, puis sul)itement redressé vers l'avant, où il constitue la crête iuterne du sillon médian latéral ; la déclivité apicale de chacun des élvtres au delà du mamelon arrondi qui prolonge le dis([ue en arrière est redressée en deux crêtes obtuses correspondant aux interlignes 1-2 et 2-3, ces crêtes étant interrompues au niveau du plan hoi'izontal des expansions décrites plus haut. La face infé- rieure de ces expansions est rugueuse et rebordée en dedans sur toute sa longueur par un Ephebocerus Du/aut n. sp - D(.'iH\u épaississement du feuillet infé- de la face ventrale. rjcur de l'élytre en un bourrelet saillant. Abdomen composé de quatre segments visibles de dessous (fig. 2); le premier très grand, avec une très faible dépression médiane et quatre pores sétigères ; 2^ et 3^ segments courts, transverses, sillonnés en travers, avec (juelques soies sur les côtés ; poils plus nombreux sur le dernier segment, qui est régu- lièrement circulaire en arrière. Pattes assez grêles; une soie dressée sur le trochanter; quel- ques soies (parfois al)sentes) à la, face interne du fémur et vers lextrémité du tibia ; dessous du tarse pubescent, plus densé- ment sur le 3*^ article qui est nettement bilobé. Types : La Guadeloupe (Léo Dufau), environs de ïrois- Rivières, suv Jnga, à 700 mètres d'altitude (in : coll. Mus. I\iris et Pierre Denier). Les 4 individus types sont vraisemblablement des cf. Fkj. 2 SÉANCE DU 24 JANVIER 1922 27 BEI.OPllI^KIM Uhaphidorrhynchus Scliùenherr ; (Iemm. et Harold, Cat. Col., ÏX, 1872, p. 2711 ; Sknna, Hévision du genre, in : Ann. Soc. ent. Belg., XXXVIll, 189i, pp. 590-611; Schonfkldt, Gen. Ins.. Brenth., 1908, p 46; Col. Gâtai., pars 7, 1910,.p 29. R/ia/ihidorrhf/nc/il(s ci/liiulricornis Fal^r., Mant. Ins., 1787, p. 96 ; Ent. Syst., I, 2, 1792, p. 494 ; Syst. El. II, 1801, p 554 ; in : Boisduval, voy. Astrolabe, II, 1835, p. 318 (snb Brenthus) ; ScHOKNHERR, Curc. Disp. méth., 1826, p. 71 (sub Netnorhinus) ; Fleutiaux et Salle, Col. de la Guadeloupe, in : Ann. Soc. ent. France, 1889, p. 458 ; Senna, /. c, 1894 (avec un point de doute) ; ScHONFELDT, /. C, 1908, p. 76 (;]: sub : Lasiorrhynchus Lac.). = nitidicoilis GyW. in; Sch., Gen. Cure. I, 1833, p, 328 (sub: Arrhenodes) ; V, 1840, p. 505 [Raphirht/nchus) ; Lacord., Gen. Col., VII, 1866, p. 436 [Raphirhi/nchus Dejean, Cat., éd. 2, 1833, p. 243) ; Fleltiaux et Salle, /. c. ; D. Sharp, Biol. centr. Amer., Col. IV, 1895, p. 62. = lucididus Dejean, Cat., éd. 2, 1833, p. 243 ; éd. 3, 1837, p. 265. '^ cijiindrico/lis 'èchonîeldt, Gen. Ins., 1908, p. 46. La description du Brenthus ci/lindricnrnis donnée par Farri- cius en 1787 puis en 1792 est la suivante : « Statura et magni- tudo praecedentium (1). Rostrum elongatum, cglindricum, obscure ferrugineuni. Antennae thorace duplo longiores, obscure ferrugineœ articulis ci/Iindricis. Thorax rotundatus, mgro aeneus, nitidissi/nus, nullo modo canal iculatus. Elytra obtusa, striata, ferrugiaea, lineolis numerosis, flavis, quae ad basin et apicem fere fa'iciam constituunt. Femora dentata ». (iCtte description couvient très bien à V Arrhenodes nitidicoi- lis de Gyllenhal; cet auteur indique d'ailleurs (Gen. Cure, vol. I, 1833), que cette espèce portait le nom de Nemor/iinus cytindvicornis dans la Curc. Disp. meth. parue en 1826. Ce n'est cependant qu'en observation qu'il parle du Brenthus ci/lindri- (1) Br. riaxiitus F. [Belopherun] ut Br. dixpar L {S.rrenndes). Il est intéres- sant de noter à ce propos que, beaucoup plus tard, Senna, dans sa révision du geni'e Rhnphidorrhi/nchua divise ce genre en deux groupes : dans le premier (groupe du R. sifjnifer Boli.) se trouvent les espèces ([ui rappellent parleur habi- tus \q?, Arrhenodes Sch. : dans l'autre (groupe du R. longimanus Lund) les espè- ces qui se rapprochent des Re/itplierus. 28 SÉANCE DU 24 JANVIER 1922 cornis de Fabricius et il ne conserve pas ce nom. Il est vrai que Fabricius avait signalé l'espèce comme provenant de la Nouvelle- Zélande. En raison des termes de la description primitive de Fabricius et malgré le doute qui peut sul^sister quant à l'origine des types examinés par Fabricius, je rétablis le nom de H. ci/lindricornU Fabr. • Cette espèce est facile à distinguer des autres espèces du genre Rhaphidorvhi/iichiis par la sculpture des élytres, striés- ponctués, avec les intervalles élevés et convexes : la 3^ fascie jaunfttre des élytres est parfois réduite à un point plus clair. Dans sa portion basilaire, le rostre est parallèle sur les côtés, sillonné en dessus, s'élargit et s'élève à l'insertion des antennes ; la portion antérieure du rostre est presque filiforme dans les deux sexes, grêle, parallèle, sillonnée, à bords latéraux un peu élevés, mais rarement dentés. I.e R. ci/liii(lricor}iis: Fabr. est assez commun eu (Colombie, Costa-Kica, Venezuela, et dans plusieurs îles des Antilles. A la Guadeloupe, il a été rencontré à Camp-Jacob en septembre. BnFNTllIM Brenthus Fabr., Mant. fus., I, 1787, p. î)o. Brenthus anchorago L., Syst. Nat., éd. X, 1758, p. 383; Oli- vier, Ent., y, 84, p. 437, pfi, fîg. 2 a-b (f , fig. 2 d-e 9 ; Gyll m : ScH., /. c. I, 1833. p. 3i3; Labr et Imb., (ien. Cure, I, n" 17 ; Flkutiaux et Salle, /. c, p. i59. (^ hastalis Pallas, Icon., 1781, p. 25 (Guadeloupe). longicollis De Geer, Ins., V, 1778, p. 273, pi. xv, fig. 28, 29. 9 caiialicitlatiis i)\\\., Encycl. métb., V, 1791, p. 191. peregrinus Herbst, Kiifer, VU, 1802, pi. cviii, fig. i. Biologie : Beyer, ./. N. -York ent. Soc, Xil, 1897, p. 168. Très répandu dans l'Amérique du Sud et centrale, la Cali- fornie. Bencontré à la Guadeloupe à Camp-Jacob en juin (Delau- ney) ; Pointe-à- Pitre, sous une écorce ; Trois- Rivières, sur l'arbre à Soie [Sapiian aucuparium), sous l'écorce et dans les plaies de Simarouba (Vitrac, Dufau). SÉANCE DU 24 JANVIER 1922 29 NEMATOCEPHALINI AcRATus Lacord., Gen. Col., VII, 1866, p. 463; Schônfeldt, Gen. Ins., Brenth., 1908, p. 68. Ter amoceriis ^choenherv., Gen. Cure, V, 1840, p. o56. Nemocepha/its Chevrolat /. c. Acratiis subfasciatiis Boh. in : Schoenh., /. c, p. 569; Fleu- TiAUx et Salle, /. c, p. 459 ; Chevr., i. l. La coloration typique des élytres ligure : une première fas- cie, d'un noir brunâtre, occupant le quart antérieur des élytres, de la marge à la suture, recouvrant la base ; une seconde fas- cie de même couleur, située un peu en arrière du milieu des élytres forme une bande transverse continue, assez régulière, atteignant les marges ; quand on examine l'Insecte de dessus, la longueur de cette bande est égale à la moitié de sa largeur api3arente ; l'intervalle entre cette bande et l'antérieure est égal à la longueur de la fascie médiane ; la troisième fascie, plus irrégulière et moins foncée, est plus étroite, et atteint le som- met de l'impression postérieure des élytres. Chez quelques individus, ces fascies s'estompent jusqu'à ne laisser subsister qu'une plage enfumée sur chaque élytre ; une tache ovale aux contours estompés, en arrière du milieu de chaque élytre, entre le rebord externe de la première strie suturale et la troisième ligne de points ; une tache confuse en arrière de l'élytre, en avant de la déclivité apicale. (^ long. 15 à 26 mill. ; $ long. 19 à 21 mill. Cette espèce a été trouvée par Léo Dufau aux environs de Trois-Bivières sur Sapium aucuparium, Icica hcptaphfjlla et autres. NOUVELLES REMARQUES SUR LE PARENCHYME DES PLATHELIVIINTHES PAK MARCEL PRENANT Dans un travail rédigé en avril 1921, mais qui vient seule- ment de paraître, j'ai montré que le parenchyme des Plathel- minthes est constitué par un réseau mésenchymateux tout à fait comparal)le au mésenchyme embryonnaire des Vertébrés, 30 SÉANCE DU 2A JA^V1ER 1!>22 ou dérive criin tel réseau par spécialisation. .l'ai fait voir, notam- ment, que chez les ïrématodes adultes l'armature du j)aren- cliyme est constituée par des lames gaufrées où courent des fibrilles de colorabilité identi(iue à celle du coUagène ; ces lames sont auhistes, ou ne présentent que de loin en loin des noyaux presque nus. J'ai montré, en suivant le parenchyme des Trématodes adul- tes vers la périphérie du corps, que ce tissu anhiste ou presque anhiste provenait de la transformation d'une sorte de mésen- chyme endjryonnaire périphérique, et que lames et fibrilles étaient le produit d'une métamorphose du protoplasma cellu- laire. Mais je n'avais pas confirmé cette opinion par des recher- ches embryofiéni({ues. .J'ai eu l'occasion, récemment, d'observer des rédies et des cercaires trouvés dans le foie de la Patelle (1), et j'ai pu cons- tater que leur parenchyme suit bien un développement exacte- ment superposable au déi)ut à celui (pie j'ai décrit chez les Tri- clades, et qu'il passe bien par un stade entièrement comparable au mésenchyme embryonnaire des Vertébrés. Chez les rédies Agées, d'autre part, il a dépassé ce stade, et on arrive à un sys- tème de lames et de fibrilles, moins développé seulement que chez l'adulte, et oii subsistent des cellules Ces faits sont évi- demment des confirmations embryogéniques des vues que j'avais émises d'après l'étude de l'athilte. La structure du parenchyme des Trématodes n'est d'ailleurs peut-être pas aussi aberrante qu'il ma sem])Ié tout d'abord, .l'ai admis dans le travail cité plus haut cpie la direction de sa spécialisation était quelque peu différente de celle que suit le tissu conjonctif lAche chez les Vertébrés. C'est que la structure lamelleuse de ce dernier n'avait été signalée que dans un petit nombre de cas, que l'on pouvait l'egarch^r comme spéciaux. Mais dans un travail paru depuis le dépôt de mon mémoire Laguesse (1921) montre que tout le tissu conjonctif a une struc- ture lamelleuse et que les fibrilles conjonctives courent sur les lamelles, si bien que le réseau du parenchyme des Trématodes n'est plus une spécialisation aberrante du mésenchyme : c'est bien plutôt une exagération caricaturale de la structure du (1) D"aprèsM. Robert Dollfis, quia bien voulu l'examiner, cette cercaire est très probablemi'iil Cerrnria pateline M. Lcbour. SÉANCE DU 24 JAiNVlER 1922 31 tissu conjonctif lâche. Toutes les modalités du réticuluiii paren- cliymateux des Platheluiiuthes peuvent dès lors être rappro- chées étroitement de celles du conjonctif chez les Vertébrés, soit à l'état embryonnaire, soit chez l'adulte. D'autres points ont aussi attiré mon attention dans la struc- ture histologique des cercaires et des rédies dont il est question ici. Tout d'abord les cellules mobiles dans le parenchyme des rédies, qui, en se divisant, produisent les cercaires, ont tous les caractères que j'ai décrits chez les Triclades aux cellules souches, et peuvent vraisemblablement être considérées comme des blastomères attardés. D'autre part, dans les cercaires assez âgées, il apparaît de grandes cellules à inclusions acidophiles en bâtonnets très semblables à des rhabdites (1). Par tous leurs caractères ces cellules rappellent les éléments à granulations érythrophiles que jai longuement décrits chez les Turbellariés; ils rappellent aussi les cellules érythrophiles à contenu non structuré que j'ai décrites chez les Trématodes adultes, et jus- tifient l'assimilation que j'ai faite de ces divers éléments. MaclareiN (cité par Freuericq, 1910) semble avoir déjà signalé, d'ailleurs, des éléments de ce genre (2). En somme ces nouvelles observations viennent entièrement à l'appui de la tiièse générale que j'ai soutenue dans mon travail précédent; elles me conduisent seulement à identifier plus rigoureusement le parenchyme des Plathelminthes et le mésenchyme des Vertébrés. Ouvrages cités : ZiEGLER. — Das Ecloderm der Plalhehninthen {Ver/i. deiitsch. Zool. Ges., XV. Silz., 190o). AIaci.aken. — Cité par Fkedertcq : Die Seki'etion von Schulz- und Nutzstoffen (WiNTERSTEiN : Handbiich der vergleichenden Pliysiologie, 1910). Laguesse. - La struclui-e lainelleuse et le développement du tissu conjonc- tit lâche chez les Mannnifèi'es en général et l'Homme en particulier (.1/r//. Biol., XXXI, 1()1>I). Prenant (M.). — Kecherehes sur le parenchyme des Plathel min (lies. Essai dhistologie comparée (Arch. Morphol. Gén. Eœp , fasc. 5, 1922). (1) 11 s'agit vraisemblablement de cellules kystogénes. (2) J'ai eu l'occasion, sur le même malériei, de taire quelques observations con- cernant la cuticule. Il est hors de doute (jue l'épiderme, d'abord cellulaire, dégé- nère sur place, comme Ta indiqué Ziegler (190o), contrairement aux vues de Bi.ocii- MANN et de ses élèves, .l'ai pu en suivre pas à pas la dégénérescence nucléaire. Mais la ddficulté de l'observation ne m'a pas permis de résoudre les questions que Ziegler avait laissées en suspens. LAVAL. IMPRIMERIE BARNEOUD. J I ^^/r L 1 a R A R Yj Séance du i4 février i9''2i. J'RESIDEiNCE DE M. BRUMPT, PRESIDENT. \cAi/ "C^tT Mlle. DEHOR^E et M. Secques s'excusent de leur absence. L^ Conseil international do recherches (Unions géodésique et l)iologique, sections d'océanographie physique et l)ioloiiique) adresse la circulaire suivante : f< Monsieur, Au cours de la réunion internationale des sections d'océano- graphie physique et biologique, tenue à Paris, du 9 au 14 jan- vier 1922, /ie/> IV -f V m > i\ -f- V 4- VI IV + V + VI = XII + XIII + XIV + XV + XVI. Il) Cette pièce porte le n» 213 df^ la collection R. Blanchard. (2) VAnde systématique et médicale des P-hlébotomcs (Paris, 1921, Vigot frères). 42 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1922 Ailes (Fig. 1, A). — Longueur 1 mm. 3; plus grande largeur 0 mm. 3:1. L'extrémité antérieure de la L'" longitudinale recou- vre la branche antérieure de la 2^ sur le tiers de sa longueur. La branche antérieure de la 2® longitudinale (a) sensible- ment égale à la distance entre les 2 fourches ['■!>) ; Tindice alaire g= 1. La fourche postérieure de la 2'' plus rapprochée de la base de l'aile que la fourche de la AP o , i Fir.. \. - P. Tejeraœ, n. sp. : A, aile: B, scgmorit lerminal fies crochets supérieurs du o'- Pattes posTÉftiKLRES. — Longueur 2 mm. 20. Armature gémtale du d* (hg- 1, B). — Le segment terminal des crochets supérieurs est allongé et porte \ fortes épines recourbées. La plus forte et la plus longue à l'extrémité api- cale ; la plus grêle un peu au-dessous du milieu du segment sur son côté intei-ne ; les 2 autres formant un groupe moyen situé à égale distance des 2 premières, l'antérieure dorsale, la postérieure dorso-cxterne ; ces 2 épines sont sensiblement de même longueur et d'un diamètre égal. Habitat. — Venezuela : Mené Grande, Etat Zulia (ïejera). Le Phlcbotomus Tejeraœ se rapproche du P. atroc/avatus Knab ; il s'en distingue facilement par les caractères alaires ; chez cette dernière espèce g = 2. SÉANCE DU 14 KKVRIKH l022 43 II- — Tableau permettant de déterminer les çf des différentes ESPÈCES DU GENRE PhlebotomilS (1). Les principaux caractères étant tirés de la conformation de l'aj^pareil génital externe, nous croyons utile de donner une figure schématique (tig. 2) de l'armature génitale des Phlébo- tomes mâles. 3 J / / \ ^^ ) Fi- E FiG. 2. — \ l'a. armature génilale cT (schématique), d, cro'-het supérieur; 2, seg- ment terminiil : 3, segment proxinial : 4, crochet inférieur ; 5, lamelle sons- médiane ; 0, appendice intermédiaire ; 7, appendice frangé : 8, appendice digi- tiforme ; 9, pénis. 3 épines au segment terminal des crochets supérieurs . himalayemis (Asie) 4 épines au segment terminal des crochets supérieurs 1 5 épines au segment terminal des crochets supérieurs 18 6 épines au segment terminal des crochets supérieurs Mascitïii (Europe) 1 . — Les 4 épines ne sont pas toutes à l'apex. 2 — Les 4 épines sont h l'apex 14 2. — Une des épines est atrophiée . . . Sergenti (Europe, Afrique, Asie) (l)Dans ce tableau nu figurent pas les variétés. Tout dernièrement, M. ToNNont fi décrit dans les Annales de la Soc. Enl. de Belgique, 1921, 2 nouvelles espèces, P.ariasiet P. neglectus, présentant tous les caractères de P. perniciosus; ils en dilïèrenl toutefois par la conformation de la gaine du pénis ; nous estimons fjue ccs-2 espèces doivent être considérées comme des variétés de P. pevm'ciosv.s. 44 3. — 6. — 8. — 9. — 10. M SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1922 Les 4 épines sont normales .... 3 Les appendices intermédiaires sont armés long i pal pis (Amer, du sud Les appendices intermédiaires sont inermes 4 2 épines sont à l'apex i) 1 seule épine à l'apex 7 Bouquet de poils très forts à l'apex des crochets inférieurs Ingrami (Afrique) Poils normaux à l'apex des crochets inférieurs 6 Branche ant. de \i\ 2'- long, plus courte que la dist. entre les 2 fourches . perturbans (Asie) Branche ant. de la 2" long, près de 4 fois aussi longue que la dist. entre les 2 fourches malabaricus (Asie) Lpine terminale la plus courte. . . Mir/onei (Amer, du sud) Epine terminale la plus longue. . . 8 Les 4 épines forment un double groupe. 9 An moins 1 épine nettement isolée des autres 10 Le o'' segment des palpes est le plus long intermeflius (Amer, du sud) Le 5^ segment des palpes n est pas le plus long roslraits (Amer du sud) 3 épines forment un groupe apical. . 11 3 épines ne forment pas un groupe apical 12 Pinceau de poils au seg. bnsilaire des crochets sup Walkeri (Amer, du sud) Absence de pinceau de poils. . . . squamivenlris (Amer, du sud) * SÉA-NtE DU 14 FÉVRIER i\)'2'l 45 12. — Elles forment un groupe basai. . . vernicanoii (Amer, du sud) — 2 épines sont isolées, les 2 autres for- ment un groupe moyen .... 13 13. — "5 = 2 atroclavalus (Améi'ique) — -5 = 1 Tejeraœ (Amer, du sud) 14.-^^1. . . . . * 15 — ^->1. . . . . 17 13, — Une soie (épine atrophiée) au segment terminal des crochets supérieurs . 16 — Pas de soie au segment terminal des crochets supérieurs. . . • . . . fallax (Afrique) 16. — Formule palpale : 1, 2, 4, 3, 5 . . . minutm (Europe, Afrique) — Formule palpale : I, 2, 3, 4, 5 ; 3 sen- siblement = à 4 Bedfordi (Afrique) 17. — Teinte jaune pâle. Formule palpale : 1, 2, 3, 4, o simillimiDi (Afrique) — Teinte gris brun. Formule palpale : 1, (2, 3), 4, o nicnic (Asie) 18. — Segment terminal des crochets sup. très allongé à bords parallèles . . 19 — Segment terminal des crochets sup. très allongé de forme irrégulière . 22 19. — Crochets inf. inermes. Pas d'appendi- ces frangés 20 — Crochets inf. armés. Appendices fran- gés 21 20. — 2 épines apicales, les 3 autres vers le milieu du segment. ^ = 3. . . . Drumpii (Amer, du sud) 4C) SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1922 — 2 épines apicales, 2 sub-apicales, 1 au milieu du segment. J = 2 . . . vexalor (Amer, du nord) 21. — 2 épines à rextrémité apicalc des cro- chets inf papalasi (Europe, Afrique, Asie) — 4 ou .') épines Diiboscqi (Afrique) 22 — Q- voisin de 1,5 ....... . 23 — -t: voisin de 3 . . 24 23. — Formule palpale : 1, 2, 4, 5, 3 . . . arrjeiUipes (1) (Asie) — Formule peut varier, mais 5 est tou- jours l'article le plus grand . . . perniciosus (Europe, Afri(]ue) 24. — l.ci t'" nervure recouvre la branche ant. de la 2^" sur le 1/3 de sa hjngueur . major (Asie) — La 1'^'^ nervure recouvre la branche ant. de la 2** sur le 1/4 de sa longueur . zeijlanicus (Asie) Espèces dont le çf n'est pas décrit : P. squamivenlns, P. aifjnalipe/uiis (Afrique) ; P. Sfanloni (Asie) ; P. cniciatus (Amérique du nord). le tétraèdre morphogénique et le role des colloïdes dans sa formation PAH E. HÉROUARD Professeur à la Sorbonne La cellule étant l'élément primordial de tout être vivant et toute édification morpli()logi(|uc venant de la transformation graduelle de cet élément, il avait paru qu'en suivant de proche en proche ces transformations, on devait arriver à mettre en lumière, qu'un élément situé en un point donné de l'édifice (1) Les caractères différentiels de P. argentipes, P. perniciosus, P. major oL P. seylanicus sont peu nets. \ SÉAJSCK DU 14 FÉVRIER 19^2 47 morphologique avait pour y parvenir sa voie tracée d'avance dans les lignées cellulaires. Mais les études de mosaïque ont montré qu'un organe n'est pas toujours formé de cellules n'ap- partenant qu'à une seule lignée ou à des lignées liomcdogues. De même, dans la régénération, les cellules cjui servent à la for- mation des organes manquants peuvent provenir d'organes très difïérents. La prédestination des éléments cellulaires dans la segmentation de l'œuf est infirmée par ces constatations et le fait suivant, d'une portée plus générale, mène aux mêmes con- clusions. On sait que toute substance vivante animale s'organise tou- jours en symétrie bilatérale, et l'expérience montre c|ue cette symétrie prend naissance au moment de la fécondation de l'œuf. Or, on constate que la première division de l'œuf jDeut présen- ter un plan de segmentation en discordance absolue avec le plan de symétrie : la morphologie cellulaire ne peut donc être confondue avec la morphologie spécifique, ce sont deux choses distinctes. Ainsi le plan de symétrie bilatérale, qui esta la base de toute morphologie spécifique, est sous la dépendance non pas de l'organisation cellulaire, mais de ce qui existe dans l'espace occupé par la substance vivante globale ; car cpielle que soit l'idée théorique de la constitution de la matière à laquelle on se rallie, on ne peut concevoir un plan de symétrie bilatéral, qu'autant que la substance dont il dépend présente des élé- ments d'orientation inverses, répartis symétriquement de chaque côté de ce plan. Les cellules ne présentant pas une telle con- cordance, nous ne pouvons admettre que ce soient elles qui déterminent l'existence de ce plan. Il y a donc, dans tout édi- fice morphologique, quelque chose cjue nous ne pouvons définir dans l'état actuel de nos connaissances, mais dont la réalité nous est révélée par l'existence du plan de symétrie qu'elle tient sous sa dépendance, et dont nous pouvons affirmer l'existence ; sa nature reste indéterminée, mais on admet généralement que ce quoique chose est une substance et non une entéléchie au sens dAristote; plaçons-nous donc à ce point de vue. Comme la position du plan de symétrie joue un rôle capital dans rédihcation morpliologique, nous pouvons en déduire que la substance dont ce plan est tributaire doit être la substance spé- cifique propre, mais rien ne nous autorise à la localiser unique- ment dans les cellules. A considérer le problème de l'édificar 48 SÉAiNCE 1)1 li FÉVUILU i\}'l2 tion morphologique uniquciiicut sous Tangie cytologique, on en est arrivé à perdre de vue l'édifice lui-même. En dépit des opinions que Fou peut avoir, il est cependant un fait qui reste en dehors de toute contestation possible : c'est c|ue l'éditice morphologicjue ayant atteint son équilibre final, c'est-à-dire étant arrivé au bout du développement dont Yœuï était capa- ble dans le milieu où il se trouve, revêt une forme qui seule nous permet d'affirmer la spécificité des sul)stances vivantes. De ce fait, les considérations que l'on peut tirer de l'examen de l'édifice total ont une valeur qu'on ne peut niécoimaitre. Que la cellule soit un laboratoire dans lequel s'élabore la substance propre, cela ne parait pas dout(^ux, mais, que cette sujjstance propre une fois formée reste confinée dans la cellule ou mieux encore dans son noyau, c'est une hypotlièse qui est contredite par l'existence même du i)lan de symétrie. Ce qui dans l'édifice représente la suljstance propre liypotbéti(pie, ne peut être con- fondu avec les cellules, mais doit être réparti dans tout l'espace, cellulaire ou non, occupé par l'édifice total. Les cristallographes modernes (Bolduœw, .b»-;iiER) admettent que l'inversion dont dépend l'énantiomorpbisme des substan- ces vivantes, a les mêmes causes que celles qu'on invoque en cristallograpliie et que Ids particularités que présentent les substances organisées, relativement aux autres, tiennent à ce cju'elles n'ont jamais une stabilité mécanique suffisante, étant en perpétuel remaniement. En résumé, l'édifice spécifique tout en étant tributaire de la cellule n'en possède pas moins une personnalité qui mérite d'être considérée en elle-même. La cellule fournit les matériaux qui servent k l'édification, mais c'est par rapport au plan de symétrie que se règle leur distribution et, dans l'ensemble de l'édifice, ce plan se comportera comme un lieu de moindre résistance, par ce fait, ([uil marque une séparation entre les deux moitiés énantiomorphes. La blastula, qui est à la base de toute édification mori)liologi- que, possède toujours dans sa constitution une distribution bisymétrique qui a pris naissance dans l'œuf, au début du déve- loppement. Quelle que soit la nature de la substance ou de Tagent dont le plan de symétrie est tributaire, le fait qu'il sépare cette substance en deux moitiés inverses crée nécessai- rement, entre ces deux moitiés, un intervalle de contact continu, SÉAIVCE DU 14 FKVniKR 1922 49 oi'ionté suivantce plan et qui peut être considéré conune uu plan . de largeur. 11 est plus petit que les Grégarines qui coexistent souvent avec lui. Les ventouses ovalaires ont environ 35 y. dans leur grand axe, mesurées sur l'animal vivant (elles sont plus petites sur nos figures par suite de la contraction due aux réactifs). Les crochets sont très difficiles à compter, comme l'avait déjà remarqué Vujot ; lorsque la couronne est complète, ils parais- sent osciller autour de 140. Ils ressemblent, à ceux à' Hymeno- lefjis, mesurant 5 tj. de longueur totale, seule dimension qui puisse être appréciée (fig. G). Les parasites sont toujours en nombre considérable ; le Glo- meris en est farci, et, à la dissection, ils s'échappent en grand nombre. C'est une infesta tion généralisée, on les trouve dans tout le corps du Myriapode. On peut observer des formes en évolution ; mais la majorité des cystiques sont mûrs. En somme, Villot a donné de ce parasite une description assez exacte, mais je ne puis croire que plusieurs cystiques s'ajoutent les uns au bout des autres ; c'est sans doute l'aspect allongé que présente parfois l'extrémité antérieure de la larve qui a induit cet auteur en erreur. On sait que sa théorie du 56 SÉANCE DU M FÉVRIER 1922 bourgeonnement du blastogène a été critiquée Aprement par Grassi et RovEi.Li (3) ; mais ces auteuris, n'ayant jamais observé de cysticercoïdes polycépliales, ne pouvaient comprendre les idées de Villot. J'ai retrouvé UrucijslLs proUfcr dans les circonstances sui- vantes. Villot l'a décrit chez Glomeris limbatus Lat. D'après les renseignements qu'a bien voulu me donner M. H. W. Bro- LEMAiNiN, G. limbatiis ou limlmla est un vieux nom de Latreille sur le sens duquel on n'est pas absolument fixé et qu'on a mis en synonymie, non sans beaucoup de vraisemblance, avec Glo- meris marginal. Cinquante environ ont été examinés ; Dans les bois de Maxey-sur-Vaise (village du département de la Meuse, arrondissement de (^ommercy). Parasités dans la pro- portion de 1 sur 4. Cinquante environ ont été examinés. En 1921, le parasitisme a été beaucoup moins intense. Quel- ques Glojncris de Saint-Cloud seulement étaient porteurs de cystiques ; 42 capturés à Maxey-sur-Vaise, aux mêmes endroits que l'année précédente étaient parasités dans la proportion de 1 sur 14. A Savignies (environs de Beauvais, Oise), sur 11 1 dissé- qués, aucun n'était parasité. Je crois que cette diminution doit tenir à la sécheresse exceptionnelle de l'an dernier qui a du faire périr en grand nombre l'hôte définitif. (3) B. Gu.\ssi et G. Rovelli. Ricerche emb''iologicke sut Cestodi (Calania, in-4 dp. 110 p. ot I pi. 1892 Cf. p. 57). SJ^ANCË DL 14 FÉVBIKR 1 9"i'2 57 J'ai essayé de répéter avec ce cystique les expériences de traiisforniation vésiculairo du scolex réalisées par Dih k avec le kyste liydatiqiie. lai've du Taenia cc/nnocorcas. En plusieurs fois, j'ai inoculé dans la cavité générale de Glomeris et d'Iules, au moyen d'une pipette très Une, quelques scolex pris à un animal parasité. Généralement cette ojjération est bien suppor- tée et les animaux ne paraissent pas s'en ressentir. Les Glome- ris ont été disséqués au bout de 8, 11, 18, 30 jours. Dans tous les cas, j'ai retrouvé les cystiques absolument intacts, avec leur couronne de crochets en place, n'ayant aucune tendance à se transformer. On pourrait m'objecter qu'il s'agissait d'infesta- tions spontanées. Je ne le crois pas, car la cavité générale ne contenait que quelques têtes correspondant à l'inoculation, tandis que dans Finfestation spontanée les parasites sont tou- jours extrêmement nombreux. Rnlin resterait à savoir k quel Cestode adulte correspond cette curieuse forme larvaire. J'ai fait avaler ces parasites à des Oiseaux passériformes, à des Souris blanches, à des Hérissons, à des Taupes, à des Musaraignes de jardin {Crocidara russu/us Herm.) sans succès. Le Ver doit cependant vivre chez un ani- mal commun, et non limité à la faune alpestre comme le croyait ViLLOT. D'autre part, je ne connais pas de Ténia ayant des cro- chets de cette forme aussi petits ; peut-être s'agit-il d'une espèce décrite comme inerme, les crochets se détachant chez l'hôte définitif. Dujardin a signalé, chez Crocidara russulas, des anneaux de Cestodes dont il n'a pu trouver la tête, vivant d'une vie indépendante dans le tube digestif de leur hôte. Il les rapporte à tiijmenolppis pistillum Duj. (4). J'ai retrouvé ces mêmes anneaux chez une de mes Musaraignes, autopsiée huit jours après ingestion de Glomeris parasités. Elle avait été capturée dans un jardin oîi elle ne pouvait avoir aucun contact avec ces Myriapodes. Or Hymenolepis pistillam évolue aussi chez les Glomeris de telle sorte qu'on peut penser que j'ai infesté invo- lontairement l'Insectivore ; cependant je n'ai jamais trouvé le cysticcrcoïde d'//. pistillam en disséquant des Glomerin. D'au- tre part, aucune des Musaraignes capturées dans ce même jar- din ne m'avait montré ces formes. Peut-être, notre Cestode peut-il, comme Hymenolepis pislillain^ émettre des anneaux (4) Ann. Sci. Nat. Zoologie, XX, p. 342, 1843, ^8 SJÎÎANCK Uli 11 tlhRlEH 1VI2-2 qui vivent dans le tube digestif, tandis que le petit scolcx que nous venons d'étudier dégénère dans la niu(]ueuse intestinale. L'expérimentation avec la Musaraigne des bois [S'irex vu/garis [..) qui se trouve, par sa biologie, plus en contact avec des Gio- meris, donnerait peut-être des résultats pins démonstratifs ; jusqu'alors je n'ai pu réussir à me procurer cet animal vivant. LAVAL. IMPRIMERIE BARNEOUD. Séance du I i mars Iih2''J. / PRÉSIDENCK DE M. BHIIMPT, PRÉSIDENT. i\I. Roule s'excuse de son absence. ^rlC^'^AQ^' S^/ M. Roy remercie de son admission. M. le président souhaite la bienvenue à M. Carié revenu récemment de l'ile Maurice. La Société des Sciences de Gluj demande l'échange de son nouveau Bulletin avec les publications de la Société [rencoyé au Conseil). M. le président fait part de la mort de notre collègue, M. le professeur Wierzejsky, de l'Université de Cracovie, membre de la Société depuis 1890 et exprime les regrets de tous. M. le président adresse les félicitations de la Société à M. Roule, récemment nommé officier de la Légion d'honneur, à M. BiLLiARD décoré de la Médaille des épidémies, et à M. AnthOiNV, nommé professeur au Muséum. La Société délègue au Congrès des Sociétés savantes de Mar- seille nos deux collèg'ues MM. Aubert et Mourgue. MM. Frauciel et Parât, présentés à la dernière séance, sont élus membres. Sont présentés : M. le capitaine Alexandre Scott, 28, cours Albert I*"', à Paris (S-^), par MM. E. Blanc, Robert et Roule ; M. Jacques de Lépiney, G, rue Leverrier à Paris (<)''), par MM. Hérouard et Robert ; L'Institut zoologique de l'Université, à Poznan (Pologne), par MM. Jakubisiak et Vandel. M. Pérez met à la disposition de la Société la salle de tra- vaux prati(jues du laboratoire de zoologie de la Sorbonne, pour des démonstrations zoologiques ou histologiques ; M. (IvRiÉ fait part de ses observations sur h'S Tortues géantes des des Mascareisnes. 60 SÉANCE DU 14 MABS 11>22 Ouvrages offerts : Chappeli.iei! (Alhcrl). — ConlrilHitiun à réliulo dt,' lliyni-itlalion el de Tin- tersexualilé chez les Oiseaux {Bull. hiol. France-Belgique, Suppl., IV, 192J, d63 p., 71 fig., 2 pi.)- CoNZATTi (Casiano). — Monografia del Arbol de Santa Maria del Tule (Mexico, .-37 p ,19^1). IIekkeka. — La {{iologia en Mexico liuriuite un siglo (Mexico, 10 p., 1921). Pellegrin (Jacques). — Les Poissons des eaux douces de l'Afrique du Nord française, Maroc, Algérie, Tunisie, Sahara (Paris, 210 p., 95 lig.). Vandel (.\.). — Reciun'ches expériincnlales sur les modes de reproduction des Planaires Triclades paludicoles {llull. hiol. France Belgique, LV, 1!)22, p. 343-318, U ûg.). • OBSERVATION SUR UNE PERCHE HERMAPHRODITE {PERÇA F LU VI AT lus LINN.). PAR P. CHEVEY. L'individu que j'ai observé a vécu on a(|uariuni, en compa- gnie de deux autres F*erclies, du mois de décembre 1920, au mois d'août 1921 . Tous trois ont été al)ondamment nourris de Loml>rics pendant l'hiver et le printemps. Au mois d'avril, j'ai pu déterminer le sexe mâle de deux d'entre eux, par la pression abdominale, qui provoque l'écoulement de quelques gouttes de sperme ; c'est le seul moyen, et encore faut-il que l'époque de l'année s'y prête, de déterminer extérieurement le sexe de la Perche, car aucun caractère sexuel secondaire ne distingue chez elle le mâle de la femelle. Quant au troisième animal, plus volumineux que les autres, c'était une femelle, comme l'a montré la j)onte ultérieure. Cette ponte a eu lieu le 3 mai, entre 8 et 9 heures du matin. Aussitôt quelle a été terminée, la femelle et le niAle fécondant se sont tenus tapis sous les pierres ou les plantes aquati(pies, sans prendre aucune nourriture pendant quelques jours. L'autre mâle continuait à se comporter et à manger normalement. Un mois après, en juin, la femelle est morte accidentelle- SÉANCE DU 14 MARS 1922 61 ment, ce qui, comme on le verra plus loin, élimhwî toute cause de doute dans l'observation tjue je rapporte. 11 restait donc deux nicàles en présence ; à partir du même nioment, celui des deux mâles qui n'avait joué aucun rôle jus- qu'ici, se met à poursuivre son com23agnon, qui s'y prête tout à fait à la façon d'une femelle sur le point de pondre, et augmente en même temps de volume dans la région abdominale, de façon à donner l'idée qu'il possède réellement un ovaire distendu par des ovules; en même temps, l'abdomen, comprimé, ne laisse plus échapper de sperme par Foriiice génital, alors qu'on peut FiG. 1. Ovuiiv de Perche heriiiaphrodife. — A, Lamelle do cloisonnement ; /), vessie: C, urèlhre; D, région en dégénérescence, à ovules rares. toujours obtenir ce résultat chez l'autre mâle. Aucune ponte ne survient néanmoins, et, à partir de juillet, les poursuites s'espacent de plus en plus jusqu'à ne se renouveler qu'à de rares intervalles. J'ai disséqué au début d'août l'individu dont le conq)orte- ment se montrait si anormal ; il mesurait 23 centimètres de longueur et possédait la morphologie génitale interne d'une femelle. Chez la Perche, en effet, le mâle possède deux testi- cules, tandis que la femelle n'a qu'un seul ovaire. Or il n'y avait chez lui qu'un seul organe génital, présentant l'aspect exté- 62 SÉAiNCE DU 14 MARS ll>22 rieur d'un ovairo volumineux ; cet org-ane mesurait 5 centimè- tres de longueur et 2 cm. o de diamètre, au niveau de sa plus grande largeur. Fendu longitudinalement, il montrait la cons- titution lial)ituelle de l'ovaire de Perclie, une série de lamelles superposées, partant de la paroi et se dirigeant vers l'axe de l'organe, et de part et d'autre desquelles se développent les ovules. I/extrémité distale de l'organe, dure, comme d'une consistance cornée, présentait nettement cet aspect, très atténué FiG. 2. — ^1, ovule normal ; B. ovules dégénérés; a, cytoplasine vilreux, i-oloré en jaune par léosiiie ; b, noyau dissocié en granulations éparses. ou même complètement disparu dans la région proximale, dans lacpielle on no distinguait plus aucun ovule (fig. 1), Des coupes, prati(}uées en de nombreux points, montrent des ovules en grande partie dégénérés. Le cytoplasme, coloré en jaunâtre ou même en jaune franc par l'éosine, présente un aspect amorphe et vitreux. Le noyau est souvent dissocié en granulations éparses. Les ovules, au moins reconuaissables comme tels, se font de plus en [)lus rares vers la base de l'or- gane (fig. 2). Quant à savoir dOù venaient les spcniiatozoïdes émis j);ii' le même animal, c'est ce que je n'ai pu déterminer, malgré un SÉANCE DU 14 MARS 1922 63 grand nombre de coupes pratiquées tant dans l'organe lui- même, qu'aux environs ; en eliet, il aurait pu exister un testi- cule indépendant de l'ovaire, situé à côté de ce dernier, et réduit à l'état de vestige ; ce que, ni la dissection, ni des coupes pratiquées dans les mésentères voisins, ne m'ont montré. Il faudrait donc plutôt penser que l'organe génital avait d'abord fonctionné comme testicule, au moins dans une de ses parties, mais qu'à l'époque où je l'ai ouvert, toute trace mâle en avait disparu ; c'est l'hypothèse qui jjarait la plus probable. En tout cas un fait certain reste acquis, c'est que l'individu a d'abord fonctionné comme mâle (puisque c'est lui qui, comme je l'ai dit plus haut, a fécondé les œufs pendant la ponte, œufs qui se sont parfaitement développés), et qu'ensuite il a formé des ovules ; et si la ponte de ces ovules n'a pas eu lieu, soit qu'ils aient dégénéré pour une cause pathologique, soit en raison de l'époque déjà avancée de l'année, par rapport à l'épo- que normale de la ponte, néanmoins l'évolution dans le sens femelle a été assez prononcée pour influencer un mâle situé dans le voisinage, et commencer à le faire agir comme en pré- sence d'une femelle normale. * Ce qui me semble faire l'intérêt de cette observation, c'est qu'elle se rapporte à un individu vivant, suivi pendant plusieurs mois dans sa façon de se comporter; tandis que les quelques observations faites jusqu'ici sur des Perches hermaphrodites (Halbertsma, Skogman, m. Weber, Yarrel) ne signalent que des faits anatomiques découverts au hasard d'une dissection : soit qu'il existe un testicule d'un côté, et de l'autre un ovaire, soit que le même organe présente une partie mâle et une partie femelle ; ce qui est peut-être l'aspect que j'aurais trouvé en ouvrant l'animal un peu plus tôt ; on peut, du moins, le penser. Pour conclure, il semble qu'on soit là en présence d'un her- maphrodite protandrique, chez lequel la tendance mâle a plei- nement évolué, tandis que la tendance femelle, incontestable- ment représentée par l'organe génital unique, dans lequel on a d'ailleurs trouvé des ovules, Qa pas aljouti à une évolution complète. 64 SÉANCE DU li MARS 1922 INDEX HinLIOGRAPIIKjUE ITalberts.ma (I1.-.I.). — Noi'iiKial en .ibnônnaal li('nii,i|iliro(Iilisiiius hy «le Vissclicn [Vers/. Mededeel. Akad. Wet. Amslerdam, Wl, 1864, p. 165- 178). Skogman (A.). — Mtiliii j;i inailia samassa alivenessa {Hehinf/fors Luonnon Ystiiva, 1910), Weber (M.). — Ueber lloriiiaplirodilisuiiis bei Kischon [Amsterdam Ned. Tijdsrhr. Dierkinide Ver., 188i [pt. 1, 21-i3, ibid. {i), I, 128-13iJ). Yarrel. — Proceed. Zool. Soc, 18i5. POISSONSDE L'OUBANGHI-CHARI RECUEILLIS par M. BAUDON DESCRIPTION D'UN GENRE, DE CINQ ESPÈCES ET D'UNE VARIÉTÉ lAH LE D' JACQUES PELLEGRIN M. A. IJAunoN, ;i(liiiiiiistr;ili'ui' «les colonies dans l'Onhaniihi- Chai'i, a déjà adressé plusieurs fois au Muséum d'histoire natu- relle de l*aris, d'intéressantes collections de Poissons qui ont été étudiées ici même à diverses reprises (1). \]n dernier envoi fort important et (jui vient compléter de manière très heureuse les précédents est arrivé à la tin de 1921 et fera Tohjet de la pré- sente note. Gomme antérieurement ces Poissons ont été recueillis dans deux ]>assin«; dill'érents, celui du (]hari et celui du Congo. Au premier se rapportent les récoltes faites dans TOuham affluent de gauche du (Ihari et dans le Grihintrui qui en cons- titue une des principales sources. Les localités de capture sont (1) U'^ J. Pellegrin, Poissons du Gribini,'ui recueilHs par M. Baurlon. Description de sept espèces nouvelles (Bull. Soc. Zool. France, XLIV, 1919, p. 201) : Poissons de rOiiharn et de l'Oubaii;;lii re.-iit'illis par M. IJamion. Dcicription de deux Cypri- nidcs nouveaux (op. rit . XLV. 19f0, p. 24r)) ; Poissons du Gribingni et de la M'I'rtkn recueillis p.ir M. Baud )n. Description d'un Cbaracinidc nouveau (op. cit., XUVr, 1921, p. 47). SÉANCE DU 14 MARS 1922 65 Sabo, petit village situé à liante ur du confluent de la Nana Barya et de l'Ouham, point à partir duquel cette dernière rivière prend le nom de Bahr-Sara, et Bossangoa, poste nouvellement créé, à 50 kilomètres dans Fest de la rivière Baba, affluent de rOubani. Les Poissons du Gribingui ont été pris à Fort- Granipel. Les espèces du bassin du Congo proviennent de Bangui sur rOubangbi, principal affluent de droite du Congo et de Bossem- bélé sur la M'Poko, petite rivière tri])utaire de l'Oubanghi qui s'y jette près de Bangui; enfin quelques Poissons ont été péchés par M. Baudon, beaucoup plus bas, dans le Congo même, à Brazzaville, lors de son voyage de retour en France. Comme a bien voulu me l'écrire M. Baudon : « les relations entre le bassin du Congo et celui du Tchad sont nombreuses entre les affluents de l'Oul^anghi et ceux du Gribingui et de rOuham. Le pays est peu accidenté et dans ces régions il existe des zones marécageuses à pente peu accentuée d'où partent des ruisseaux allant vers les deux bassins et lorsau'on se trouve dans ces parages on est souvent embarrassé, même avec le con- cours des indigènes, pour déterminer vers quelle rivière s'écou- lent les ruisseaux ». Ces faits intéressants et peu connus expliquent la richesse remarquable de la faune ichtyologique du Haut-Ghari contras- tant avec la pauvreté relative des formes peuplant le bas fleuve et le Tchad même. Malgré les rapports existant entre les Poissons des deux bas- sins, recueillis par M, Baudon, je crois néanmoins utile d'étu- dier ici séparément ceux qui proviennent du Haut-Chari et ceux du. Congo et de ses affluents. Le nombre des espèces dernièrement envoyées du bassin du Chari et entrées dans les collections du Muséum s'élève à 60. Une assez grande quantité figuraient déjà dans les envois anté- rieurs. Afin de ne pas allonger cette note, je ne les mention- nerai pas ici, me contentant de donner ci-dessous la liste avec la provenance des formes non encore signalées dans le bassin (1), et de quelques espèces décrites par moi et qui n'étaient guère connues jusqu'ici que par les types. On remarquera que deux formes sont nouvelles pour la science (1) Elles sont précédées du signe ' dans la liste fournie plus loin, 66 SKANCE IXI 1 'j MAUS 1922 un Characinidô, type d'im genre nouveau intermédiaire aux Distichodiis et aux Nannocharax, et un Cyprinodontid*'^ du genre Haplochihis dont on compte de nombreuses espèces dans les eaux douces africaines, sud-asiatiques et américaines. En résumé le total des espèces rencontrées dans le bassin du Chari-Tchad, (|ui en lOl-i était de 66 (1), en 1921 de 106, passe aujourd'bui à 116. l*our le bassin du Congo, les spécimens récemment recueillis par M. lUuDON et entrés dans les collections du Muséum, se rapportent à 70 espèces. Là encore, je iio citerai dans la liste donnée plus loin que les formes ne figurant pas dans les notes précédentes. Trois espèces et une variété sont nouvelles ; un Characinidé appartenant au curieux genre Phago, dont on ne connaissait jusqu'ici que trois espèces du Congo et du Niger, un (iypi'inidé venant s'ajouter aux deux espèces congolaises décrites de Lcptorifpri^, un Siiuridé se plaçant auprès du type unique du genre lîelorwglanis ; enfin une variété à grandes écailles du LatPs ou Perche du .\il. Cet exposé sommaire permet ?« Boulenger. — Bangui. 12. hAtgnnthicht/n/s Eetveldi Boulenger. — Bangui. \\\. PIki(/(i fulica nov. s]). — Bangui. li. — liouleniferi Schilthuis. — Bangui. 15. Disùchodns A/itonii Boulenger. — Bangui. H"). — atrorrntralis lioulenger. — Bangui. 17. Nannocharnx brevis Boulenger. — Bangui. 18. (^it/iari/tns macfolejns Boulenger. — Bangui. cyprinid.ï; 1!). Laheo lincatus Boulenger. — Bangui. 20. liarhas liolotsenia Boulenger. — Bossembélé (M'Poko). 21. — plpiirnjtholis Boulenger. — Bangui. 22. — Baudoni Blgr. var. ithaiifjucnsis Pellegrin. — Bangui. 23. Lf'pf or i/pris clupeoides nox, sp. — Bangui. 24. hariiitfs Kinf/'i/et/^ Boulenger. — Bangui. SHA'Rnu: 25. C/arias Wa/keri Gnnihov. — Bossenil)él(^. 2^). — nngolensis Steindachner. — Bangui. 27. C/ianna/iahrs npus riiiutlier. — Bi'azzaville ((Plonge). 28. Eutropiiis Dchafuri Boulenuer. — Bangui. 29. Chri/sichthi/fi Wagcnaari Boulenger. — Bangui. 30. Si/nodontis Smili \\o\\\oAv^ov. — Bani^ui. 31. — pleurops Boulenger. — Bangui. 32. UelonofjJnnh curvlrostrls nov. sp. — Bangui. SÉANCE DU 14 MARS 1922 69 cyprinodontid.ï; 33. Haplochilus Chcyaiicri F^cllegriii. — Brazzaville. ANABANTID.t; 34. Anabas congicus Boiilenger. — Bossembélé. 35. : — ocellalus PellegTiii. — Bangui. CICHLID^ 36. Hemichromis fasciatus Petcrs. — Bangui. 37. — bimacidalus Gill. — Bangui. 38. Pelmatoc/iromis lateralis Boulenger. — Bangui. 39. Lamprologus Mocquardi Pellegrin. — Bangui. serrajnid.ï; 40. Lates niloticus L. var. macroîepidota nov. var. — Ban- gui. mastacembelid.î: 41. Ma^^tacemhclus congicus ^ovXen^er. — Bangui. Phago fulica nov. sp^ La hauteur du corps est contenue 6 fois ^2 dans la longueur sans la caudale, la longueur de la tète 3 fois V„. La tête est 3 fois Ys aussi longue que large, le museau est un peu plus long que la partie postoculaire de la tête, faisant 2 fois environ le diamètre de l'aMl qui égale l'espace interorbitaire et est com- pris 3 fois ^/j dans la longueur de la tête. La bouche s'étend presque jusqu'au dessous du bord antérieur de l'œil. On compte une quinzaine de dents de chaque côté à la rangée externe de la mâchoire supérieure. Les écailles, carénées, portent une rangée de petites denticulations sur les côtés et le ventre, mais ne sont pas denticulées sur le dos. On en compte i-'i en ligne longitudinale, jj-' en ligne transversale, 2 entre la dorsale et la ligne latérale et 2 également entre celle-ci et la ventrale, 6 autour du pédi- cule caudal. La dorsale commence ;V peine en arrière de l'ori- gine de la ventrale, environ à égale distance du bout du nuiseau et de l'origine de la caudale ; elle comprend 3 rayons simples 70 SÉANCE DU 14 MARS 1022 et 8 luanclius ; ses plus longs rayons égalent la longueur du museau. L'adipeuse est petite. L'anale possède 3 rayons simples et 10 ])ranchus. La pectorale, pointue, fait les "l^^ de la longueur de la tète. La ventrale, un peu plus longue, n'atteint pas tout à fait l'anus. Le pédicule caudal est -l fois aussi long que haut. La caudale est fourciine, à lobes pointus. La coloration est brun jaunAtre. Il existe des traces d'une barre noire sur chaque lobe de la caudale. I). II! 8; A. III 10; P. Ili; V. 8; Sq. 2 '/.^ | i.') | 3'/,. No t\:?>~\. Coll. Mus. — lian(i;iii (Oiibani.'lii, hautes oatix) ; Haudon. Longueur : 50 + 10 = 60 millimctros. Ce curieux petit Poisson à museau rap])elant assez un bec d'Oiseau, de Foulque par exemple, vient se placer auprès de Pliarjo wtrrmeiliiis Houlenger (1) du Congo (Stanley Pool) chez lequellafornudedesécaillesest un peu différente (Sq. 1 '/j | 47 | 3 Vj), l<^s lobes de la caudale sont arrondis. Il présente aussi certains rapports avec P. Boulenc/eri Schilt- huis(2) du Haut-Congo dont le museau est plus court, inférieur à la partie postoculaire delà tète. Paradistichodus nov. gen. Museau court, bouche petite, subinférieure avec de petites dents bicuspides, formant deux rangées. Maxillaire édenté, moyen. Sous-orbitaires larges, recouvrant la joue. Narines réunies de branchiostège attachée à l'isthme. Corps modérément allongé, cylindri(jiie ou à peine conqirimé sur les côtés. Ecailles moyennes, fortement ciliées. Ligne latérale droite, médiane ; processus écailleux développé, à la base de la ventrale. Dorsale à 17 à 19 rayons, au-dessus des ventrales. Adipeuse petite, non écailleuse, pourvue de rayons rudimentaires. Anale à II ou 12 rayons. Seulement quelques petites écailles à la base de la caudale. (1) Ann. Mus. Congo, ZooL. I, 1899, p. 77, pi. x\xiv, fig. 3. {i) Tijffsrhr. Nfis '/s ♦Li'"* la longueur sans hi cainlah'. hi longueur de hi tète 0 fois '/^ à 7 fois'/o. La tète est déprimée, 1 fois '/a aussi longue que large, couverte au-dessus d'aspérités granuleuses avec une crête en forme d"Y sui* le museau. Il n'y a pas de fontanelle. Le proces- sus occi])ital est qua(hMlobé. Le museau nest pas très j)ointu, son Ijord est légèrement airon(H. sa longueur est nettement supérieure à la '/2 tle celle de la tète ; il dépasse de beaucoup la bouche (pii est édentée. Le diamètre de l'ceil est compris 5 fois à 5 fois ' ï dans la longueur de hi tète, 1 fois '^/\ dans l'espace interorbitaire. Les barbillcjiis maxillaires possèdent une large niendjrane à leur base et font (Miviron les 'Y:i d^' ^^i bjngueur de la tète; les inanchbulaires externes sont un peu plus courts et les mamhbulaires internes ne mesurent guère plus de la '/jdes maxillaires. Les membranes brancbiostèges sont continentes an-d<'ssous à la partie médiane, formant un repli continu et non séparées par un certain espace. On compte 26 boucliers depuis l'origine de la dorsale. 11 y a o ou G bou- cliers latéraux sur le corps, suivis de 22 boucliers de chaque côté de la surface inférieure (h- la queue, les derniers unis aux boucliers dorsaux sur le pédicule caudal. La dorsale est compo- sée d un rayon simple tlexible et de G rayons branchus, le plus long rayon égalant ou dépassant un peu la longueur de la tête ; l'adipeuse commence un peu plus près du début de la dorsale que de celui de la caudale. L'anale est formée d'un rayon sim- j)le et de 8 branchus ; son dernier rayon correspond à l'adi- peuse. La pectorale, à peine plus longue que la tète, n'arrive pas à la ventrale ; celle-ci égale la tète et atteint l'anus. Le pédicule caudal grêle et déprimé fait les -/s de la longueur totale, sans la caudale. La caudale est fourchue, à lobes pointus. SÉANCE DU 14 MARS 1922 75 La coloration est hriiiiàtre. La dorsale, l'anale, les pectorales et les ventrales sont mouchetées ou piquetées de noir ; les deuK lobes de la caudale sont également largement marcpiés de noir. U. 16; A. 18; P. 18; V. I 5. No 21.428. Coll. .Mus. — Bangiii (lubaiiglii, liaiiles eaux) : B.\udon. Longueur : 92 -J- 13 = 105 mm. No :21.429. Coll. Mus. — Bangui (Oubanglii, eaux descendantes) : Baudon. Longueur 57 -f- 8 = 65 mm. Cette curieuse espèce se distingue très nettement du type du genre Belonofjlaiiu tennis Boulenger (1), aussi de FOubanghi, par son museau moins aigu, son corps plus élevé, sa dorsale à. 6 rayons branchus au lieu de 7, ses membranes branchiostèges réunies en dessous et non séparées par un certain espace comme il est indicpié sur les figures données par Boulkngeh. tiaplochilus Baudoni nov. sp. La hauteur du corps est comprise 4 fois '/s dans la longueur sans la caudale, la longueur de la tète 3 fois ^A,. La tête est aplatie au-dessus, le museau est large, arrondi, un peu plus long que l'œil. La bouche est dirigée en haut, la mâchoire infé- rieure proéminente. Le diamètre de l'œil est contenu 3 fois '/^ dans la longueur de la tête, 1 fois 7^ dans l'espace interorbi- taire. On compte 25 écailles en ligne longitudinale, 18 autour du corps en avant des ventrales. La ligne latérale n'est pas visible. La dorsale, à 8 rayons, commence environ 2 fois plus près de l'origine de la caudale que de la fente branchiale, au- dessus du 3° tiers de l'anale, ses plus longs rayons qui dépas- sent l'origine de la caudale font les -/g de la tête. L'anale com- prend 16 rayons, les plus longs dépassant aussi l'origine de la caudale et mesurant environ la longueur de la tête. La pecto- rale, poiutue, égale cette dernière longueur et arrive vers le milieu de la ventrale ; la base de cette nageoire qui atteint lanale est plus rapprochée du bout du museau que de l'origine de la caudale. Le pédicule caudal est aussi haut que long. La caudale est pointue, et mesure 1 fois '/a la longueur de la tête. La coloration est brun jaunâtre avec des traces d'une bande médiane latérale plus claire et de petits points rouges sur cha- (1| Anii. Mus. Congo, Zuol. Il, l'.)02, p. MO. pi. \iv, lig, t, c;t Cal. Freshw Fish. AtV. 11, iOll, p. 380. (i Ll S R A R Y rc "ta^^-^i^ 1 ■AS®- V>' 76 SÉANCE DU 14 MARS 11)2*2 que écaille des parties supérieures du corps. Les nageoires impaires sont marquées de petits points foncés. 1). 8 : A. 10 ; P. 14*; V. 5 ; Sq. !.. long-. 25. i\o 21.295. Coll. Mus. — Kort-Crampel (Gribingiii) : Bacdon. Longueur : -iO + 12 = o2 mm. Ce joli petit Poisson que je dédie bien volontiers à M. 13audon, se rapproche surtout de 17/. nif/ncans Boulenger (1), de l'Ouellé (llaut-Gongo), aussi à caudale longue et pointue, mais dans cette espèce les nageoires impaires sont nioins allongées, les écailles un jjcu plus nomln-cuses (L. lat. 28-21)), la colora- tion difl'érente. \S ilaplocliUiis llaiidoui j)rcs('ule égalciiuMit dos raj)jj()rts avec 17/. C/u'valieri Pcllegrin (2) du Stanlcy-Pool (Congoj, mais là encore les écailles sont ])lus uomhieuses en ligne longitudinale (27-28 , Tanalc est plus courte (13-14 rayons). Latks NiLoTicus Liuué var. macrohpidota uov. var. On compte oO écailles en ligne longitudinale, '^^ eu ligue transversale, 28 autour du pédicule cauilal. La première dorsale comprend 7 épines, la deuxième 2 é])iues et lîl rayons uious. D. Vll-ll 13; A. 111 1>; i^ Hi ; V. 1 5; S(i. 1» | .iG | 17. " Noâl.iii. Coll. Mus. — liangui (Oubanglii. liaules t-aux) : Ijaldon. Longueur : 120 -(- H2 = d52 mui. BouLENGEu a déjà fait observer (3) que les Lates provenant du Nil dill'èreut de ceux du Congo par leurs écailles plus petites et plus nombreuses (Sq. î> Il | (■).")-80 j lî)-23) et par le noud)rc moins élevé des rayons mous à la seconde dorsale (11-12 au lieu de 12-14). Il donne comme formule des écailles pour les spécimens du Congo Sq. 9 ; 00 (il) | 18-20. L'exeuq)lairc décrit ici montre que ces chitl'res peuvent être encore un peu abaissés et semble justifier la création dune variété distincte, congo- laise, à grandes écailles. (1) Rev. Zool. Afr. 11, -1913, p. 160. (2) Bull. Mus. Paris, 1904, p. 222. (3) Les Poissons du bassin du Congo, 1901, p. 381. SEANCE DU 14 MARS I922 77 LE REIN DES POISSONS LOPHOBRANCHES NOTE PRELIMINAIRE FAU J. VERNE Docteur (;i> tuédecirn', ddctetii' '''S sciem es, Cliol (le! laboratoirft t\e rei'lici-che.s d'Iiistidus'i'' à 1^ Fai'ulté do inodi-'cine de l'aris. HuoT a montré, (!roposé ce sujet. Pour des rai- sons diverses, je n'avais pu achever l'exécution des recherches cju'il exigeait. J'en apporte aujourd'hui les résultats principaux, me réservant d'en publier postérieurement le détail et le com- plément, spécialement en ce qui concerne la partie cytologique et histophysiologique. Les Lophobranches que j'ai étudiés sont : Syngnatlms Dume- rilii, Syngnathus acus, Nf-rophis himbriciformis, Enielurus a/igi/ineiis, Hippocampus brevirostris ^ Hippocampiis giUtulat.us. Ces Poissons provenaient de la Manche, de la Méditerranée (Toulon, Nice, Alger) et de la mer Rouge. Le rein des Lophobranches est, chez l'adulte, un organe allongé, impair et asymétrique. Ainsi que Huot l'a fort bien observé, il n'est développé que du côté droit où il se trouve en rapport avec une veine cardinale unique. Du côté gauche de la colonne vertébrale, on trouve l'aorte au devant de laquelle s'est développé du tissu lymphoïde sans trace de canalicule urinaire. Il existe, de chaque côté de la veine cardinale unique, deux 78 SÉANCK DL' 14 MARS 11)22 uretères d'un diamètre important qui, caudalement, se jettent dans une vessie urinaire a[»rès être venus se disposer sur la li^ne médiane. Dun bout à l'autre de l'ori^ane rénal, j'ai pu vérifier l'ab- sence, chez l'adulte, de plomérule de Malpiiihi, au moyen de coupes en séries pratiquées dans ditl'érentes directions. Va\ ce qui concerne le dévelojipement du rein, les données de lluoT sont réduites à peu de ciiose. Il se contente de déclarer « ({uil n'a pu, chez des eml>ryons même avant Téclosion, voir trace du rein précurseur ». La dissymétrie du rein est pour lui très précoce. 11 u y a pas atrophie d'un rein, la veine cardinale gauche a disj)aru et le rein gauche cpii aurait dû se former autour d'elle, se développe à droite, avec le rein droit. Les deux uretères proviennent bien de deux canaux de WollI diil'é- rents et non d'un tube uni(jue qui se serait divisé. J'ai eu à nia (hsposition un matériel important d'embryons de Sf/nf/natus ncii.s ce (jui m'a permis (h' compléter les obser- vations de llior. Le rein précurseur ou proneidiros existe ])arraitement à l'état embryonnaire chez les Lopliolji-anclies, mais il faut s'adresser à des stades très jeunes (embryons de Si/nyiuilliiis arus de 3, 4 et G millimètres, prélevés dans la poche incubatrice du nuUe). Le pronephros comprend un grand glomérule ou glomc, situé très en avant, recevant une branche de l'aorte et en rapport avec une chambre pronéphriticjue isolée de la cavité viscérale du corps, ainsi que du reste le signale Hrachet chez d'autres Téléostéens. A ce glomérule fait suite un tube qui, après avoir décrit une anse, prend une dii'ection caudale et constitue le canal de W'oltl" ou uretère primitif. Le rein pronéphriticjue des Lit[tliobranches est donc, à ce stade, un organe pair, symétri- ([uement situé de chaque côté de la corde dorsah*, chaque canal de Woltf thuupiant sur son bord externe une veine cardinale. Plus caudalement, les veines cardinales sont réduites à un tronc veineux unique situé à droite et sur les deux côtés duquel vien- nent se disposer les canaux de Widlf. Il m'a paru (]ue cette coalescence des veines cardinales postérieures n'existait pas chez un end)ryou plus jeune et qu elle s'effectuait d'arrière en avant. Huot a observé une veine cardinale postérieure gauche chez de très jeunes embryons et l'a vue s'atrophier de bonne heure. Chez des embryons plus âgés (16, 20 et 25 millimètres) SÉANCE DU 14 MARS 1922 79 l'aspect se modifie rapidemenf du fait que le proiiepliros entre eu régression et que le mesonephros apparaît plus caudale- ment. Le pronephros et la partie antérieure des canaux de Wolff sont envahis par du tissu lymphoïde que l'on peut retrouver chez l'adulte, mais, dès maintenant, on chercherait en vain des traces de la structure du giomérule primitif. Les canaux de WollT ne vont persister qu'à partir de la région où ils sont disposés de chaque côté de la veine cardinale unique et qui s étend jusqu'à la vessie urinaire. Dans la portion moyenne de ces canaux de WolfT, les canalicules du mesonephros appa- raissent sous l'aspect de massifs de cellules sombres situés dor- salement par rapport à ces canaux. Les amas s'ordonnent en cordons puis en canalicules qui se disposent parallèlement aux canaux de Wolff dans lesquels ils s'ouvrent secondairement. Mais jamais, même chez l'adulte, leur extrémité libre ne devient un corpuscule de Malpighi. Elle se termine simplement en cul-de-sac. Le rein primitif pronéphridien et symétrique a fait place à un rein mésonéphridien pur, asymétrique, dont les canalicules se groupent autour d'un gros tronc veineux. Le nombre et les ramifications de ces canalicules augmenteront au cours du déve- loppement, mais le rein de l'adulte restera essentiellement le même. Pas plus d'ailleurs que dans le rein mésonéphridien d'autres Poissons, on n'observe les coudures caractéristiques du développement du tube contourné et de l'anse de Henle du métanephros. Structure bistologique du rein adulte Sur une coupe transversale du rein on se trouve eu présence, en plus des deux uretères de gros calibre, de canalicules de diamètres et d'aspects variés, coupés en travers en raison de leur disposition parallèle au canal de Wolff. Sur une coupe longitudinale, on voit que ces canalicules présentent de nom- breux diverticules et culs-de-sac. En étudiant les caractères cytologiques de ces canalicules, on peut les ramener à deux types. L'un comprend des cellules glandulaires rénales proprement dites, l'autre est formé d'élé- ments moins actifs. Le premier type correspond à la partie moyenne et aux culs-de-sac des canalicules. Le deuxième, à la 80 SÉANCE DU 14 MAUS 11122 portion où ces eaiialicules s"al)oue lient dans les uretères. La cellule rénale proprement dite présente les attributs (pi'on lui connait on général (dans le tube contourné des Mammifères par exemple) : bordure en brosse et bâtonnets d'Ilcidonbain basaux. La portion apicale montre des enclaves sidéropbiles. La partie intermédiaire du canalicule ne possède pas de bor- dure en brosse, ni de bâtonnets, mais elle ne parait ce})en(lant pas dépourvue do toute activité sécrétrice car il s'agit de cellu- les hautes et munies encore d'un appareil mitochondrial assez riche. La paroi du canal de WolU" est i'ormée d'une couche do cellules cnbicpies. Ces dili'éients canalicules entourent la vciine cai'dinale, dont la paroi est réduite à })eu près à un ondot hélium et c'est sur elles (jue se moulent parfois les plus internes. Us sont plojigés dans un tissu réticulé abonchunment vascularisé, dont les mail- les contiennent un tissu j)seudo-lyniphoï«le, qui a fait, chez les Poissons, l'objet d'un certain nond)re de travaux (Huot, Ciaccio, Drzkwina, l'uLiCARi) et Mawas). Le sang circule là dans de véri- tables sinus veineux. J'ai assisté, à la suite d'autres auteurs, à des phénomènes d'érythrolyse, n'es! ([u'nn ndilnuliiin à mon travail principal. l. — PlfiiKirid nlpimi n'éfait connue jnsqu ici (]u'en Furo])e (voir mon travail p. 3.'i7-.'î()I). Ar.mit (1919) signale cette espèce en plusieurs points du nord de l'Asie; Taire de distrilnition de cette Planaire couvre donc toute la réiiion paléarctique. Ar.ndt a trouvé Planaiia a//iinn en Sii)érie, dans la haute vallée du Jcnisseï, au noi-d du massif du Saian, dans la réiiion Atschinsk- Minousinsk-Krasnoiarsk. Klle est commune dans les sources et le haut des ruisseaux (jui, en été, ont une température de 6** à 12". Ar.ndt a également trouvé cet animal dans le bassin de l'Amour, dans un ruisseau du massif du (Irand (^hingan rpii sépare la Monyolie de la Mandchoui'ie. Ces observations mon- trent que cette espèce a une distribution très étendue vers lest que l'on ne soupçonnait j)as Jusqu'ici. Dans un autre travail (1920) que je n'ai pu nie procurer et que je ne connais que par une crturte référence [in Pax, 1921, p. 70. en note). Arndt signale que PI. alpina existe jusque sur la cote du PacifKjue et dans une île russe de la mer du Japon. Mais il se pourrait (jue l'auteui', trompé par l'aspect extérieur, ait confondu PL alfiina avec une autre espèce qui lui ressendjle comme PL vivida ou PL peUucida ( Ijima et Kaburaki, 1916). Je vois aussi, dans le premier travail de Arndt, «pic PL alpina a été trouvée en Corse, au col de Vizzavona, à I.IOO mètres SÉANCE DU 14 MARS 1922 85 d'altitude. Cette dernière observation est assez cnrieuse, car l'on sait que, d'une façon générale, la faune alpine fait défaut en Corse (1). Et l'on admet, en général, que la Corse s'est déta- chée de la côte provenyale au début du quaternaire, avant l'époque des grandes glaciations (2). Cette question demande- rait à être étudiée soigneusement ; elle confirmerait peut-être une idée émise par Steinma^n (1908, p. 685); celui-ci pense que, peut-être, PL alpina n'était nullement sténotherme avant le quaternaire et que son aire de distribution était fort éten- due ; elle ne serait devenue sténotherme que sous Tinfluence du climat glaciaire, et aurait alors ultérieurement émigré, soit vers le nord, soit vers les hautes régions montagneuses. 2. — Planaria mertoni, trouvée parle D'' Merton dans un ruis- seau vif des îles Kei (sud-ouest de la Nouvelle-rTuinée), et étu- diée par P. Steinma^.n (1914), présente un mode de reproduc- tion asexué. Celui-ci est intéressant, car il semble se rapprocher de celui des PI. fissipara et pavaniensis (voir mon travail, p. 410). La scission serait ici précédée de phénomènes préparatoires (formation d'un sillon, modifications du tube digestif, etc.); il n'y aurait pas simple arrachement connue chez les autres Tri- clades. Il serait très intéressant d'étudier sur le vivant les pro- cessus de scission des Planaires du groujîe fissipam-pavameiisis- mertoni, et de les comparer à la division des' autres Paludicoles et des Rhabdocœles, qui est bien connue. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1919. Arndt (l)'' Walther). — Ziii- Kenntnis der Vei'bi'eitung von l'ianaria alltina Dana (Zool. Ane. L, p. 100-105). d9:20 — Untersuchungen an Bachtricladen (Inaiig. Diss., Breslau). 1916. Ijima (tsao) et ïokiii Kabuhaki. — Preliiiiinary Descriptions oC soine Japanese Triclads {Annof. Zool. Japon., IX, Pari. 11). 1921. Pax (D"- Ferdinand). — Die Tierwelt Schlesiens (Jena). (1) Voir pour les Hyménoptères : Ferton Les UynK'noptères de la Corse (Apiaires, Poiiipilides et Vespides) (C. R. .1,m Franc, .ivanc. Sciences, Ajaecio, 4901). Pour les Coléoptères : Vodoz, Observations sur la faune des Coléoptères de la Corse [fbid.). Pour la flore, voir Engler [in Kobelt. Studien zur Zoogeograptiie. II. Die Fauna der meridionalen Subregion, Wiesbaden). (2) L.i Corse a, d'ailleurs subi, comme les Alpes, plusieurs glaciations succes- sives (M. LucKRNA, Die Eiszeit in Korsilia uiid das Yerlialten der e.KOgenen Naturk-ralte seil dem Ende der Diluvialzeit. .\bhandl. georj. Ges. Wien.,\\, lOlO). 86 SÉANCE DU 14 MARS 1922 1908. Steinmann (P.). — Die pol,v|ihai\vngealcn Planarienforincn und ilire UediMiliing l'iir die Deszendenzilicorie, Zoogoograpliic und biologie {Inter- nat, liecue nesamt. Ilydrobiol. ii. //>/(/ ro(/r., 1). 19li. — Beschrcibung einer ntMien Sûsswasserti'iclade von der Kei-Inseln nehst einigen allgenieinen Hemeekiingen ùber Tricladen-Analomie {Ahhandl. Si-nckenberfi. Xatiirforsc/i. Gcs. Franld'iu't, WXV, 1 lloll). d922. \'a.\di:l (A.), — l\e<-lierclies oxpérimenlales sur les modes ilc repro- duclion des Planaires triclades paludicoles {Bull. hiol. France- lieUjùiue, LV). (Clich,^ Wnlpt'H) F. HENNEGUY Président iV honneur (le la Sociélé zoologique de Frana- en 19^)^2 XXIX' Assemblée générale annuelle Séance du '28 mars Î9'29 PHÉSIDKNCH UE MM. HENNEdllY, PIIÉSIDEXT d'hONNEUU, ET BRUMPT, PRÉSIDENT Sont présents : MM. André, Antmony, Berla.nd, Hilliard, Bou- VRALN, Hrumpt,Caullery,Champy, Chopard, Derreuil, Mlle. Dehorne, MM. M.-iV. DoLLEus, R. Dollfls, Dyé, Fage, Mme. et M. Fauré- Fremiet^ Mme., Mlle, et M. Henneouy, M. Hérouard, Mlle, et M. Héribel, mm. Jakibisiak. Jolealu, Lamy, Larrousse, Laval- LÉE, de la Yaulx, Lévy, Magnln, Mawas, Mme. et M. Millut, mm. Neveu-Lemaire, F'aris, Pellegrin, Pérez, Mme. et M. Petit, Mme. Phisalix, MM. Picard, M. Prenant, Rabaud, Robert, Secques, Semichon, Trouvelot, Turchim, Yandel, \ ayssière, Verne, Vignal et WlNTREBERT. MM. BuGNiON, Carié, Delamarre de Moinchaux, Julin, Magne, Neumanin, Parât, Perroncito, Pic et Raspail s'excusent de leur absence. Le secrétaire général communique des nouvelles de M. Lepesch- KiNE, de Moscou. M. Perroncito adresse le programme du 2" Congrès interna- tional de pathologie comparée qui s'ouvrira à Rome le 20 sep- tembre prochain. M. AuBERT remercie la Société de l'avoir délégué au Congrès des Sociétés savantes. M. DiTLEvsEN remercie de son admission. M. le président souhaite la bienvenue à M. Henneguy, membre de l'Institut, professeur au Collège de France. M. Henneguy, président d'honneur pour 1922, prononce l'allo- cution suivante : « « Mesdames, Messieurs, mes chers collègues, En m'appelant à présider votre séance annuelle, moi nouveau venu parmi vous, vous m'avez fait un grand honneur dont j'apprécie tout le prix et dont je vous suis sincèrement recon- 88 SÉANCE DU 28 MARS 1922 naissant. Je sais bien cependant que ce n'est pas ma modeste personne, dont la vie s'est «écoulée dans Vaiirca mcdiocritas. chère à Horace, que vous avez voulu ainsi honorer, uiais les titres plus ou moins mérites qui accouq^aguent mon uom. Ou dit que Ihahit ne fait pas le uioiue. Ce proverbe u'est pas tou- jours exact. Pour moi, c'est Ihahit vert, dont je pourrais me pai'er si je le possédais dans ma garde-robe, c'est cet liabif, qui conserve encore (juelque prestige auprès du publie, (]ui me vaut de présider cette séance. Au nom de cet habit symboli(iue, je vous remercie cordialement. 11 est d'usag-e (pie votre j)iésidcut vous entretienne d'une c(uestion d'(jrdre géuéral et de sa conq)étence. Je ne veux pas rouipre avec la tradition, mai^ vous me penuettrez d'être bref et je vous prie Ai^ m'excuser si je vous ])arle d'un sujet un peu spécial, en dehors de vos études habituelles, qui me parait cependant avoir une gi'aude importance en biologie : c'est ce (jue j'appellerai la fdiUifr de la chromaùne . Je me souviens lables résultant de leur division transversale. La division réductionnelle aurait pour résultat d'empêcher la sommation indéfinie des caractères héréditaires qui se pro- duirait nécessairement par suite de la copulation de noyaux d'origine dilierente dans la réproduction sexuelle : ella permet- trait également la dissemblance des produits engendrés par les descendants. La division éc|uationnelle serait propre aux cellules somatiques : la division réductionnelle ne s'observerait que dans les cellules sexuelles. Depuis plus de trente ans, les weismanniens ont encombré les recueils zoologiques et botaniques d'innombrables mémoires' pour chercher à établir le bien fondé de la conception du maître de Wûrzbourg. Après avoir reconnu qu'il n'y a pas de division transversale des chromosomes et imaginé toutes les combinai- 90 SÉANCE DU 28 MARS 1922 sons j)(>ssil)les, ils sont urrivés a ailnietlre que les clu'oniosonies d'oriilinc paternelle et matornello, dans les cellules sexuelles, se conjuiiuent à un moment donné pour échanger entre eux des particules, de manière à niodilier Icnr constitution primitive. La conjugaison a])outit an même résultjit que la division réductionnelle. La théorie est sauvée du naufrage. Notons en passant (jue cette conjugaison, qui comme tout acte génital doit s'accomplir pudis d'iiéi-édité chez les hyhrides. Il suffit de supposeï' cpie, dans les indi\idus résul- tant d'un croisement, les chromosomes provenant des parents étant j)lus ou moins di>semhlables, les échanges de particules chromatiques entre ceux des cellules sexuelles se font d'une manière incomplète ou pas du tout, pour qu'il y ait disjonction des caractères paternels et maternels suivant les lois de Mknoel. (^e n'est pas tout. Plusieurs observateurs ont constaté dans les cellules testiculaii'es de certains animaux la présence d'un ou plusieurs chromosomes j)articuliers, dits hétérochromosomes, (pii passent tout entiers dans l'une des cellules lilles pendant la période de maturation, il eu résulte qu'il y aurait deux .sortes de spermatozoïdes, les uns pourvus de rhétérochromosome, les autres ne le renfermant pas. On trouve ce même hétérochro- mosome dans les œufs mûrs des mêmes espèces. Suivant que cet œuf est fécondé par mi spermatozoïde pourvu ou privé d'hétérochromosome, il donnera naissance à une femelle ou à un mille. L'hétérochromosome serait donc le déterminant du sexe. C'est un nouveau fleuron ajouté à la couronne de l'oinni- potente chromatine. Toute cette admirable et si séduisante théorie n est qu'un colosse aux pieds d'argile. • Dans ses remarquables ouvrages sur l'hérédité, notre savant collègue M. Uabaud a justement critiqué les théories weisman- niennes et je ne pourrais que répéter ce qu'il a dit si excel- lemment. Mais il est un fait capital qui, à mon avis, dispense SKAXCK l)L 28 MARS 1922 91 de toute discussion et suffît à ruiner toutes les théories qui font jouer un râle exclusif aux éléments figurés du noyau, soit pour la transmission des caractères héréditaires, soit pour la déter- mination du sexe, c'est que ces éléments sont constamment en voie de transformation dans leur constitution physique et leur composition chimique. Les défenseurs de la théorie weismannienne sont obligés d'admettre que les chromosomes sont des sortes d'individus toujours présents dans le noyau, ayant toujours la même cons- titution, quelle que soit la forme qu'ils revêtent, et se trans- mettent de génération en génération. C'est qu'ils n'ont considéré les chromosomes et ce qu'ils appellent la chromatine que dans les cellules sexuelles et prin- cipalement pendant leur division, là où les substances nucléai- res se présentent en général avec à peu près le même aspect, au moment où elles sont le plus riches en acides nucléiques et se disposent sous forme de bâtonnets plus ou moins régu- liers. Ils n'ont tenu aucun compte de l'état dans lequel se trou- vent ces substances avant ou après la mitose. Or les chromosomes sont des formations labiles qui n'appa- raissent dans le noyau que lorsque la cellule se prépare à se diviser. On peut alors les voir à l'état vivant et la fixation de la cellule ne moditie pas en général leur aspect. En dehors de la cytodiérèse, sauf de rares exceptions, il est inqjossible de constater leur existence à l'état vivant, et, dans le noyau fixé, on ne trouve que des corps très irréguliers disposés en réseau ou en grains séparés, n'ayant de commun avec les chromoso- mes de la mitose qu'une affinité plus ou moins marquée pour certaines matières colorantes. Morphologiquement les chromo- somes n'ont donc qu'une existence temporaire, comme celle d'un cristal qui se dissout dans un liquide, pour ne reparaître que dans certaines conditions déterminées. La continuité des chromosomes ne s'observe que pendant les divisions de matu- ration, parce que celles-ci se succèdent rapidement, sans que le noyau passe par une période de repos. Mais si nous considé- rons l'œuf pendant sa longue période d'accroissement, lorsque s'accunmlent dans son cytoplasma les éléments vitellins, nous constatons que, le plus généralement, les chromosomes ont disparu dans son noyau, ou que, lorsqu'ils sont encore visibles, ils ont changé conq^lètement d'aspect et de colora])ilité. De 92 SÉANCK DU 28 MAUS 1922 même pendant la formation de la tête du spermatozoïde aux dépens du noyau de la spcrmatide, les chromosomes disparais- sent totalement ; la substance nucléaire perd momentanément son affinité pour les colorants basicjues. Les chromosomes île reparaîtront que lors(pie la tète du spermatozoïde, ayant péné- tré dans l'd'uf, ileviendra le proimcléus niAle. Si, au lieu de n"envisa,i;er les chromosomes (juau point de vue morphologique, nous considérons la substance qui les con- stitue et (ju'on appelle la chromatine, nous voyons que celle-ci est encore plus labile que les chromosomes. Les chimistes nous ont appris que le noyau contient certaines substances, des nucléoprotéides, combinaisons d'all)uminoïdes avec des acides nucléiques plus ou moins riches en })hosphore. La teneur* en acides nucléi(pies se traduit dans le noyau par son affinité ])lus ou moins grande pour les colorants basiques. Or nous constatons que la colorabilité du noyau, et par conséquent la constitution chiniicjue de sa ciiromatine, change continuelle- ment suivant l'ctat physiologicjue de la cellule. I^a teneur en acides nuch''i-22 les joies (jui ont niar([né pour notre Société le cours de l'année écoulée. M. A». DoLLFUS n'est pas malheureusement le seul membre parmi les fondateurs dont nous ayons eu à déplorer la jierte. Un autre membre fondateur ci donateur aussi nous a été enlevé, dont le nom n"a pas été prononcé : M. Joussevumk. Si l'âye et la maladie le tenaient éloigné de nous, il n'oubliait jamais la Société qui connut souvent ses libéralités. En mourant, il lui a lég-ué des titres dont la valeur d'avant-guerre est estimée à 10.000 francs. Nous ne mentionnons (jue les donateurs, dans ce rapport financier, et nous leur adressons notre souvenir reconnaissant. Souhaitons que ces généreux exemples soient suivis et les frais de toute nature s'améliorant, peut-être i)ourrons-nous envi- sager la possii)ilité de dédommager dans une certaine mesure les collègues ([ui ont bien voulu accepter des tâches effacées et vraiment abscjrbanles, an détriuient bien souvent de leurs inté- rêts personnels. Nous pourrons aussi à ce moment-là songer à notre bibliothècjue (jui renferme de précieuses collections de périodi(pies. Notre bibliothécaire se dépense pour la mettre en valeur mais faute de crédits son dévouement n'est pas récom- j3ensé ». Le compte-rendu financier est approuvé à l'unanimité. l/Assemblér générale ratilic l'acceptation par le Conseil (hi legs, fait par M. .Iousseaume. de 20 titres de rente russe 1906. M. Ibi.i.iARn, archiviste bi])liolhécaire, présente l'état de la bibhothéque. .M. Hkumi'i, rapporteur de la Commission du prix de Guerne, donne lecture du rapport suivant : « Suivant le désir exprimé par le généreux donateur et tra- duit sous forme d'un règlement adopté par la Société, le prix doit être décerné en 1022 « à un voyageur français qui aura contribué à augmenter nos connaissances sur la zoologie, par- ticulièrement sur celle des colonies françaises. Il devra s'être tenu en rapport avec la Société au cours de ses voyages et avoir rapporté des collections zoologiques, des- tinées aux Musées ou établissements français ». U a paru à votre Conmiission que l'un de vos collègues, déjà mendjre de la Société depuis plus de 25 ans, répondait à SÉANCE DU 28 MARS 1922 97 toutes les conditions précédentes et nous proposons M. Neveu- Lemaire pour recevoir cette récompense scientifique. Vous connaissez les importants voyages effectués par M. Neveu- Lemaire en Amérique du Sud, en Afrique occidentale, aux Antil- les, voyages qui se sont échelonnés depuis 1903 jusqu'en 1920. Membre de la mission scientifique G, de Créqui-Montfort et E. Sénécha-L de la Grange en Amérique du Sud, votre collègue était chargé des études zoologiques et linmologiques. Les résultats de ses recherches ont été publiés dans trois volumes intitulés : I. — Les lacs des Hauts-Plateaux de l'Amérique du Sud. IL — Notes physiologiques et médicales concernant les Hauts-Plateaux de l'Amérique du Sud. III. — Les Mammifères des Hauts-Plateaux de l'Amérique du Sud (en collaboration avec M. G. Grandidier). Les espèces ou variétés nouvelles décrites dans ces divers ouvrages sont : parmi les Copépodes : Bœckella occidentalis Marsh, B. poopoensis Marsh ; parmi les Cladocères : Daphma piilex (De Geer) var. titicacensis Birge ; parmi les Amphipodes : Hyalella Neveu-Lemairei Chcvreux, H. solida Chevreux, H. Mont for li Chevreux, H. robusta Chevreux ; parmi les Vers : Lignia simpHcissima Rud. var. titicacensis N.-L., Echinorliyn- chiis Orestix N.-L. ; parmi les Molhisques : Ancijlus Creqnii Bavay, Paliidestriîia poopoensis Bavay, Pyrgula iVe?'ff?/z Bavay ; parmi les Poissons : Orestias Agassizi C. etV. var. Crequii Pel- legrin, 0. Agassizi C. et V. var. inornata Pellegrin, 0. Agassizi C. et V. var. Senechali Pellegrin, 0. Agassizi C. et Y. var. typica Pellegrin, Orestias Neveui Pellegrin ; parmi les Mammi- fères : Tolypoides hicinctus n. g. n. sp. Grandidier et N.-L., Dasypus bolioiensis Grandidier et N.-L. La plupart des collections recueillies ont été remises au Muséum national d'histoire naturelle. Ce voyage a fait l'objet d'une Conférence à la Société zoolo- gique de France en 1905, à l'occasion de sa douzième Assem- blée générale: En Afrique occidentale française, au cours de deux voyages effectués, le premier en 1911 en Guinée, le second en 1914 au Sénégal et en Gambie, M. Neveu-Lemaire a recueilli d'abondants matériaux, dont l'étude n'est pas terminée. Il a publié de ces deux expéditions un récit de voyage, accompagné d'une notice 08 SKANCK DU -28 M A lis 1922 sur les Mammifères de l'Afrique occidentale (en collalioration avec M. G. (iRAMinniER). Une nouvelle espèce de Bubale, Bitha- lis Luzarchei a été décrite dans cet ouvrage. Enfin, dans une récente croisière aux Antilles, qui a fait l'objet d'une conférence à la Société zo()logi((ue de France, lors de notre dernière Assemblée générale, en 11)21, M. Nkvku-Lkmauu: a étudié les derniers représentants des Indiens Caraïbes, dont quelques survivants bal)itcnt encore la Dominique. Ces différents titres nous seml)lent justifier le cboix que la Commission à fait de M. Nkvëu-Lkmauik comme lauréat du prix de Ciuerne en 1922 ». Les conclusi(»iis de ce rapport sont acceptées à l'unanimité. M. Neveu-Lemairk est proclamé lauréat du prix de Guerne. M. Secques, rapporteur du })i'ix Seccjues, donne lecture du raj)port suivant : « Le prix 1^'r. Seccpies a été fondé en 1901, pour récompen- ser un fonctionnaire colonial civil ou militaire qui aura envoyé au Muséum d'histoire naturelle des collections zoolog-iqucs ou un institutcui" (|iii a ma publié dans nos recueils des ti'avaux sui' la faune franraise. Le premier lauréat a été le liiaitmiant de vaisseau Hlaisk (jui pi-ofitant de son séjour aux colonies a fait parvenir au Muséum d'iuqxjrtantes collections de malacologie et d'entomologie. Depuis cette époque })lusieurs lauréats ont vu reconnaître leurs libéralités, mais les envois ont toujours porté sur des Inverté- brés ou en général sur (b's animaux morts, matériaux peu encombrants, faciles à transporter. Il n'en est pas de même de certains envois ({ui ont été signalés à notre Société par M. le directeur du Muséum, en vue de l'attri- bution du prix. Le lieutenant Louis Cuuahd, dont la Commission a retenu le nom, commandant la subdivision d'Ausongo (Soudan français) est un des grands pourvoyeurs de la ménagerie du Jardin des plantes. Son premier envoi date de 1!>02 (je ne suis pas sûr qu'il n'y en ait pas de plus ancien) et depuis il n'a cessé de les répéter. Le total des Mammifères ou Oiseaux vivants qu'il a fait parvenir à la ménagerie dépasse 40. Dans la liste de ces envois on trouve : des Genettes, Gazelles, Guépards, Civettes et même des Lions et des Girafes. SÉANCE nu 28 MARS 1922 99 Capturer des aniniaiix de cette taille dans un pays qui en est peut-être abondamment pourvu doit être chose aisée, je ne saurais toutefois l'affirmer, l.es acheminer sur Paris, après un voyage long- et péniljle à travers l'Afrique d'abord, sur mer et en chemin de fer ensuite, constitue une tâche et présente des difficultés dont seuls peuvent se rendre compte ceux qui se sont livrés à ce genre de chasse. Ces envois sont cependant parvenus à destination en parfait état et dans les meilleures con- ditions économiques pour le Muséum. Aussi le choix de la Commission s'est il porté sur le lieutenant Louis Girard à qui elle vous propose de décerner le prix Fr. Secques ». Les conclusions de ce rapport sont unanimement approuvées et M. Louis Girard est proclamé lauréat du prix Secques. M. Mawas, fait une communication sur la rate des Myxinoïdes. Le 29 mars, à 9 h. 1 /2 a lieu, au laboratoire de zoologie de la Sorbonne, mis à la disposition de la Société par M. Pérez, une séance de démonstration pratique. M. DE LA Vaulx montre les résultats de son nouveau procédé de coloration de la chitine sur des antennules de Daphnies gynandromorphes. « M. Jean Turchim présente des préparations de g-lande du noir de Sppiaofficinniis L. relatives à une communication du 4 mars 1922 à la Société de biologie. x\près fixation des pièces au liquide de Bouin et coloration des coupes par l'hémalun, le jaune métanile et le muci-carmin (mucus en rouge) oul'éosine, l'hématoxyline au fer et le vert lumière (mucus en vert), l'auteur montre que les cellules à mélanine de la glande du noir sont de nature muqueuse. Pour cette raison elles acquièrent, contrairement à l'immense majorité des mélanoblastes connus, le curieux pouvoir d'excréter le pigment qu'elles forment. L'excrétion de la mélanine se fait à la faveur de celle du mucus, cette substance servant en quelque sorte de véhicule d'excrétion aux grains de pigment ». M. J. Verne présente des coupes de rein de Lophobranches. M. M. Prenant montre l'action de la benzidine sur les péroxy- dases. M. Wintrebert présente des préparations du stade gastru- laire de Scy/liiim canicida. 100 SÉANCE DU 28 MARS 1922 M. C. Pérez fait une démonstration sur la sporniatogénèse de UfimbdcUa. M. Mawas montre des coupes de rate de Myxinoïdes. Le mercredi 20 mars, à 8 lieurcs du soir, a lieu un dîner au bull'et de la j^are de Lyon. Y assistent : .\[. Hkliaud, Mme. et M. BiLLiARD. Mme. et M. Hhumi'T, .MM. Dehrei'il, Dyé, Fal'riîi-Fre- MiET, IIennkguy, IIérouard, Joleaud, Juyeux, Larrodsse, Mme. et M. Mawas. .Mme. et M. Mu.i.ot. MM. i\evei;-Lemaire, I^ellegrin, Léon Periueii, Petit. Mme. Pmisalix, MM. Pozersky, Kobert, Tur- ciiiM. Verne et Vignal. MM. Henneguy, Brumi't, Dedukuil et Petit prennent tour à tour la parole. Le secrétaire général présente les excuses de MM. HuGMON, Carié, (jiampy. Dai'tze.nberg. Delamarre de Mon- CHAux, Jri.iN, MAG>iE, Neiman.n, Parat. A. et E. Perro.ncito. Pic et Raspml. 11 remercie >LM. Hmumi'T et Petit d'avoir oU'ert du vin de (lliiimpagne. Le jeudi. W) mars, à îl liruics du soir, à l'ampliitliéAtre Des- cartes, à la Sorl)oiiue, après une allocution de M. Henneguy, président d'honneur, M. Joleaud, juaitre de conférences à la Sorhoiine, fait une conférence accompagnée de nond^reuses projections sur « les Reptiles fossiles ». M. Hrlmpt, présid<;nt, clôt la séance par (juelipics mots de remerciements. COLÉOPTÈRES HÉTÉROIVIÈRES EXOTIQUES NOUVEAUX PAR M P!C Leichrodes tonkineus n. sp. SithoDatu^, nitidm, leslacnifi, aniennis apicc, thorace in (li^rft postire sc\ilciloque piceis aiif hnninescenfifjus. Subovalaire, brillant, testacé, extrémité . fuligln.osKs Vviw. mais plus foncé et moins pubescerit. SUR LA RECHERCHE DE GITES D'ANOPHELES DANS LES COTES-DU-NORD PAK L. DYE Cette note a pour but de' faire connaître les résultats obtenus dans le sous-district antipaludique des Gôtes-du-Nord au point de vue de la présence de gites à' Anop/ieles et dapj^orter ainsi une contribution à la carte anophélienne de notre pays, but essentiel de la Commission du paludisme, organisée durant la guerre par le Ministère de la guerre. Le sous-district des Côtes-du-Nord, dont nous avions été chargé, en plus de nos fonctions déjà très al)Sorbantes du Laboratoire militaij'e des Côtes-du-Nord, dépendait du district Ouest (IX**, X" et XF régions) dont le chef était M. Brumpt, adjoint tecbnique de la X^ région, à qui nous avons remis les fiches de sondage : les sondages ont été cii'ectués dans ce sous-district par i\L Gau- THiiiiR, adjoint du service antipaludicpie et par M. Felrgard du laboratoire militaire de Saint-Brieuc, récolteur de Mousti(|ues, sous notre contrôle. Nous donnerons seulement ici la liste des sondages positifs pour Anophèles (larves et nymphes) avec l'époque du sondage et l'indication sommaire de la localité ainsi que la détermina- tion de l'espèce chaque fois qu'elle a été efi'ectuée. 104 SÉANCE DU 28 MARS Jl)22 SoNDACiK 8. — Juillet 1917. — l*aim})ol. Parc Sazai;l. (Jioniiu de Kcr Azic, ruis- seau. 10. — Juillet 1917. — Painipol. Louvij^uouc, vieux ciuietièrc, ruisseau. 17. — Juillet 1017. — Cioaz lùoiuent Louizec, marc. 18-19. — Juillet 1917. — IMouezec, vallée du Goaz Froment, mare (.4. ô/'furcafus et maculipcnnis). 20. — Juillet 1917. — l'iouezec, vallée Pouel, source (^1. bifurcatus et niacnUpennis). 21. — Juillet 1917. — Plouezec, vallée de Buiron, mare abreu- voir (^. hifiircalus et maculipcnnis). 22. — Juillet 1917. — Laiulouj), vallée de Hréhcc, lavoir [A. bifurcatus ei maculipennis). 23. — Juillet 1917. — Landouj), vallée de Bréliec, mare [A. bifurcatus). 25. — Juillet !!)17. — Saiiit-Quay, ruisseau [A. bifurcatus ei maculipcnnis). 2()-28. — Juillet 1917. — Saint-Ouay, Kertugal, 3 mares (/l. maculipcnnis). 29-30. — Juillet 1917. — Saint-Quay, Ville- Mario, marais (.4. bifurcatus e\ maculipennis). 31-32. — Juillet 1917. — Saint-tjuay, vallée Gacou. 2 mares [A. bifurcatus et maculipennis). 34. — Juillet 1917. — Saint-Quay, près (lacon, source [A. bifurcatus). 3o. — Juillet 1917. — Saint-Ouay, près Gacon, mare-lavoir {A. bifurcatus). 30-38. — Juillet 1917. — Kérity, vallée de BeauiJort, 2 étangs (.4. bifurcatus et maculipcnnis). D'une lettre de M. Gauthikr, adjoint du service antipaludique, de septembre 1917, il résulte que des sondages positifs pour larves et nympbes à' Anophèles ont été (détenus dans les loca- lités suivantes pour lesquelles les .fiches de sondages ne nous g(mt point parvenues : | Plouha (juillet 1917); Etables; vallée de Ponto-Portrieux ; vallée de Palud-Plouha; vallée de l'Ic-Binic : vallée de Pordic- Binic; vallée du Guindy-Tréguier (août 1917); Ik)pital Palu- SÉANCK DU 28 MARS 1922 i05 Guinganip ; Faubourg Rostang-Guinganip ; Lanuiou ; Hégard, Perros-Guirec-Trestraou (septembre 1917). Sondagh: 101. — 26 août 1917. — La Touche en l'ianguenoual, mare. 102. — 26 août 1917. — Sainte-Barbe, mare. 104-106. — 26 août 1917. — Village de rHôpital, mares, (élevage : A. macuiipemns). 107-108. — 26 août J917. — Planguenoual, mares (élevage : A. bifurcaius et maculipennis). 109. — 2 septembre 1917. -^ Villa Hervé en Planguenoual, mare desséchée le 22 septembre. 111. — 2 septembre 1917. — Porthudet en Planguenoual, mare, ancienne carrière. 112-lli. — 2 et 30 septembre 1917. - Villa Jafïay, mares, anciennes carrières. 115. — 6 septembre 1917. — Keranzern près Ploul^eyre, source lavoir. 121. — 9 septembre 1917. — Villa Jaftay, mare (élevage : A. maculipennis). 122. — 9 septembre 1917. — Garivan en Morieux, mare des- séchée fin septembre. 123. — 9 septembre Î9î7. — Villa Hervé, mare desséchée fin septembre. 124. — 9 septembre 1917. — Planguenoual, mare du Pres- bytère (A. maculipennis). 127. — 10 septembre 1917. — Plérin en Saint-Brieuc, mare route du sémaphore. 134. — 15 septembre 1917. — Planguenoual, au Presbytère, 2 lavoirs. 137. — 22 septembre 1917. — Yffmiac, route de Brest à Paris, mare. 139. — 23 septembre 1917. — Saint-Réné, route d'Erquy, mares. 140. — 23 septembre 1917. — Planguenoual, carrière (éle- vage A. maculipennis). 141. — 22 septembre 1917, — Pont des Gués, mare (éle- vage A. hifurcatus). 142. — 22 septembre 1917. — La llazaïe, mare. lOG SÉANCK DU '2S MAKS lî)22 14;î-li7. — 23 se|)teiiilji'(' 1917. — La Croix Voie, o inares (élevage .4. mac ulipe nuis). I iS. — 30 septembre 1917. — Lavoir Saint-Laurent, fontaine et lavoir. 149. — 30 septembre 1917. — l'ianyiienoual, mare dans ancienne eariière. 150. — 2i octobre 1917. — Le Sépulcbre, mare [À. mticuli- j)(')\nis). l.'il. -— 24 octobre 1917. — La Combe, vallée du (îouet, bas- sin cimenté (,1. inavnlipfnnis). 155. — 10 février 1918. — l'^onlaine Saint-Laurent, l'oute de Saint-Kéné à PlanyuenouaL 156. — 12 février 191 S. — (Juintin, mare partiellement r<>cou- verte de glace (.1. hi/iircaliis). I57-15JS. — 12 février 1918. — Sainte-Anne (hi lloulin, lavoirs [A. bifurcalus). 159. — 17 février 1918. — l*languenoual, ruisseau route de IManguenoual à Land)alle. l()0-l()l. — 17 et 19 février 1918. — Ville .laU'ray, 2 mares. De cette énuniération il ressort la présence à' Anophèles {hi fur- cal ta et maciilipcnnis) dans toute la partie nord des trois arron- dissements de Saint-Hrieuc. (luingamp et Lannion . soit 75 son- dages positifs sur 113. Au point de vue biologie jUf on peut noter la rencontre des larves et nympbes (V Anophelrs dans toutes les collections d'eau : mnrais (sondages 29 et 30), étangs (sondages 36 à 38), mais le plus souvent dans de petites mares dont (|uelques-unes étaient trouvées dessécbées lors d'un sec(nid sondage (sondages 109, 122, 123'i. Signalons aussi la présence de grandes larves iVAno- phclrs dès février (sondages 155 à 161) et même dans une mare partiellement recouverte de glace (sondage loti). Nous nous proposions, durant la campagne dété de 1918, de faire porter nos recherches sur la partie sud de ces trois arron- dissements et notamment sur la lisière des confins du Morbihan et des Côtes-du-Nord, région très intéressante au point de vue du paludisme et dans la(|uellc ont été signalés des cas de palu- disme autochtone (M.\lluizi!;l), mais les nécessités du service du Laboratoire militaire de Saint-Brieuc, ne nous ont pas permis de mettre ce projet à exécution. Séance du H avril 19^2 PRÉSIDENCE DE M. L. PETIT, MEMBRE DU CONSEIL. M. Urumpt, Mme. Phisalix et M. Vandel s'excusent de leur absence. '< The tJnivefsily <»!' Illinois library » demande r«'>change de ses publications avec celles de la Société [Renvoyé an Conseil). Le Comité du Congrès national des pêches maritimes, .28, rue Serpente, à Paris, demande à la Société de se faire représenter au l'' Congrès qui se tiendra à Marseille au mois d'octobre prochain. La question soulevée par une lettre de M. L. Fage datée du 7 avril 1922 est renvoyée au Conseil. MM. Althaus, Desoil, Pawlowsky et Selrat, présentés à la dernière séance, sont élus membres. Sont présentés : M. Abelardo Bartolomé del Gerro, professeur d'histoire natu- relle à l'Université, à Valladolid, par MM. Bolivar et Vignal ; M. Pierre Isnard, avocat, 1, rue de l'Hôtel des postes, à Nice (Alpes-Maritimes) par MM. Caziot et Petit ; M. Théodore Monod, préparateur au Muséum, 75, rue du Cardinal-Lemoine, par MM. R. Dollfus et Robert ; M. Victor Vogelweid, préparateur de biologie générale, à l'Institut zoologique de l'Université, à Strasbourg (Bas-Rhin), par MM. Chatton et Topsent. M. le comte Delamarre de Monchaux fait nne communication sur une Rumina decollata anormale. M. H. DoLFL's demande à ses collègues de lui procurer vivants des Bidlinus contortAis Michand, animaux signalés en Corse et au Roussillon. Ouvrages offerts : Recueil officiel des standards de races françaises d'Oiseaux et d'ani- maux de basse-cour établis par les Clubs et Sociétés et homolof/iiés par le Conseil de la fédération nationale des Sociétés iVarirultiire de France (fascicule 1). 8 108 SliANCK 1)1 11 AVUIL 1922 M\N (J.-G. de). — Lijstvan gediirende de Jaalste vijf jaron in de provin- cien Zui(i-Ilolland, Nord-Brabanl en Zccland waargenoinen lerricolc Nema- tod(!n (Vers/ag Verqad. Xederl. Diorkund. Vereen., 2-i sept. 1921, p. d66-17G). — Neue IVeilebcnde Ncmaloden aus i\vv'/.\\\àcv%Qe(Tijdschr. Ned. Dierk. Vereen. (2). XVIll, 1922, p. 12-i-l3i). Onsi.ow (11.). — Tlie inlioiilancc of wing-ooloiir in Lcpidoptcra. — VI. Diaphora mandica Cl. and var. l'iis/ica ilb. (^ (J. f/enetics XI, 1921, p. 277-292. pi. x.wii). — \'ll. Melanisin in Hemerupliila ahruptaria (var. fuscata Tull) [Ibid. XI, p. 293-298, pi. .x.wiii). SUR LA FAUNE FRANÇAISE DES APTERYGOTES PAR J. R. DENIS II. Colleiiiholes «lo l'île d ^Cu. — Ainaidd /riocitlala ii. sp. et Moniezina (ii. g.) lilluralis (Moniez). Grâce à une subvention de la (^aissc des recliorches scienti- liques, M. le professeur P. de Be.vuciiamp a pu me faire partici- per au voyage qu'il fit, l'an dernier, en aoùt-sej)tU 11 AVRIL 11)22 coup écrit à ce sujet fort bien traité dans Laboulbkne et sur lequel je n'ai rien de nouveau à dire. Tandis que les Anurida et Anaridella ne semblent pas descendre dans la zone des Fucus se/ratus, Ylsotoma littoralis Moniez s'y trouve en abon- dance et paraît se plaire là, bien mieux que plus haut. Son auteur a fort bien décrit les mœurs de cette espèce agile et je reii\()io, [)()ur complément d'informations, à son travail sur les Thysanoures des cotes ihi Houbtuiiais. l'inlin, plus Ijas encore — loul au moins sur la côte (|tii fait face au continent — pres- que au niveau des Laminaires, on voit sauter le très agile Acta- Ivh's nephini (liard (jui est ainsi le CoUembole ([ui va le plus avant dans la zone des marées. Je ne prétends pas qu il vive exclusivement dans la région inférieure des F. serraliis — Mo^u:z a bien montré qu'il existait j)his baut — mais, à l'île d'Yen, je ne l'ai trouvé Ihunuis : fossés dessé- chés et jardins. Anurida Irioculala n. sp. C'est la forme iVA?iuri(/a la j)lus connnune à l'île d'Yen. On la trouve circulant sur les rochers recouverts de Fucw^ /j/rt/t/carpus et ne.sicu/o.^us et elle ne ])arait pas descendre plus bas <|ue ces derniers. Je l'ai reu- conti'i'e tout b> long de la côte continentale, mais, sur l'océani- que, je ne la connais ((u'au port de la Meule, à l'anse des Sables et dans une jietite grotte à droit(> de la Meule. Rlle n'a [)as coutume (h' \. Oc. 4 comp.) {m. Obj. 9. Oc l cotnp.). Diagnose complétée : Forme générale d'fsotonia à revêtement court et à peu près uniforme; coloration grisâtre clair; taille maxima : 2 millimètres. Toutes les soies simples; abdomen 111 nettement plus long (|uc IV (18 : to — 28 : 2o) ; abd. V r{ M nettcmcnl séparés; SÉANCE DU 11 AVRIL 1922 115 antennes beaucoup plus longues que la diagonale de la tète : 57 : 36 ; face courte et camuse. Ant. I : [I : III : IV = 6 : 16 : 16 : 18 ; Ant. IV ne porte aucun organe sensoriel particulier, par contre Ant. 111 montre un organe antennaire fort curieux : en plus du groupe externe de deux bâtonnets sensoriels, pro- tégés par un repli cutané assez bas, on compte inférieurement : 1° Neuf poils sensoriels lageniformes, pédiculisés, assez sembla- bles à ceux des Oncopodura Cari et Lebed. 2" Six petits poils mousses. Je crois à Talisence du postantennal que j'ai cherché vainement. Il y a 6 -}- 6 omma, à peu près égaux entre eux ; et, peut-être, un se])tième intermédiaire très difficile à voir. Taches oculaires noires. Sur les abdominaux : 11, 111 et IV, une paire de tins « bothriotriches » lisses. La griflé montre une région proximale large brusquement rétrécie en une distale ; deux grands « pseudonychia » très caractéristiques et qui font reconnaître l'animal à première inspection. Le prœtarsus porte un grand processus latéral interne, situé au côté interne de l'appendice empodial, lequel est à trois ailes et sans soie api- cale. Des conformations analogues du j)i'9E^tarse existent, à ce qu'il me semble, chez les quelques Proisotoma qu'il m'a été donné de voir, mais moins nettes. Quant à la disposition « en palette creuse », signalée par Moniez sur lappendice empodial, elle existe sans doute, mais ne frappe guère l'esprit de qui ne voit pas dans les Collemboles marins des formes nageuses. Le tube ventral n'offre rien de particulier, le tenaculum a de nombreuses soies au corpus et quatre dents à chaque ranms. La furca atteint le tube ventral. On a : Man. : Dens : Mucro = 2 : 3,o : 0,4 ; dentés assez épaisses, peu rétrécies et légère- ment recourbées vers l'arrière, annelées sur leur face posté- rieure à partir du mucro ; pas de soie mucronale ; un mucro à 5 dents (et non pas 4 comme dit Moniez) dont une dorsale petite, deux ventrales distales dont la plus grande, la plus distale, est soutenue par la côte signalée par Moniez dans sa figure 18, deux proximales : interne bien marquée, externe un peu moins forte. Les nmcrons anormaux, pourvus de 6 dents ne sont pas rares : ce ne sont peut-être que des accidents de mue. Moniez a parfaitement raison de comparer sa forme avec VIsotoma sintxbergi Tullhg. qui, comme on sait, n'est pas autre chose (]ue notre Isotomuriis /jaixstris (Mtill.). Leurs ressem- I 116 SÉANCK DU 11 AVRIL 1922 l)lances sont évidontes. Pourtant je suis asssez porté à voir, dans notre espèce, un représentant d'une petite branche laté- rale détachée, soit de celle des Isotomurus, soit du tronc com- mun des Isotoimirns et des Isotoma. En effet, la présence de « bothriotriches » lisses, Tabsence de posta ntennal, la réduc- tion du nombre des ommatidies, tout cela plaide en faveur de \"u\ve dun petit rameau ayant évolué pour son compte. Parmi les Isoluminœ le seul genre Archisotoma Linnan. montre des « bothriotriches » lisses, mais il est bien évident que ce genre, dont l'unique représentant montre une fusion des Y et VI abdo- minaux, ne saurait faire partie du groupe Isotomn-Isolomiirus . Le genre Axelsonia Horuer 11)07 a lui aussi des « bothriotri- ches » lisses mais fait partie des Ento)nobrfjida\ Je crois devoir proposer, pour Imtuma litloralis Moniez, la création duu nouveau genre qu'en l'iionneur de M. le recteur MoNiEZ, on nommera Monîezina. Le nom correct de notre espèce serait alors Moniezina littoralis (Moniez). Stations : cotes du Boulonnais (Monu>:z), Le Groisic (in Moniez, M. TnouESSART legit), île d'Yen (le(ji). MonlpeUier, le 10 avril iO'J'J, Lahoraloire tir zooloijïc. Faculté des sciences. Séance du "25 avril i9'2^ PRÉSIDENCE DE M. RABAUD, ANCIEN PRÉSIDENT MM. Brumpt et Delamarre de Monchaux s'exciiscut de leur absence. M. le président exprime les regrets de tous au sujet de la mort du professeur 1^. Cosmovici, membre de la Société depuis 1887. M. le président adresse les félicitations de la Société à M. Parât, récemment nommé préparateur d'histologie à la Faculté des sciences de Paris, Une proposition signée de 27 membres et adressée au pré- sident, est renvoyée au Conseil. MM. Bartolomé del Cerro, Isnard, Monod et Yogelweid, pré- sentés à la dernière séance sont élus memljres. « M. Secqces annonce qu'il vient d'installer à la l)ibliothèque de la Société de médecine et d'hygiène tropicale de Paris une source de documentations sur le plan exposé à plusieurs repri- ses tant à la Société zoologique que dans d'autres Sociétés. Tous les travaux parus dans la Revue de médecine et d'hy- (jiène tropicale de même que dans les pul)lications reçues par cette bibliothèque sont répertoriés sur fiches et classés : 1" pai nom d'auteur, 2'' par ordre méthodique. Les chercheurs pour- ront ainsi dresser sur place la bilîliographie d'un sujet de méde- cine tropicale et consulter dans le même local les travaux annoncés. Aussitôt achevé ce classement, cette documentation sera complétée par les fiches concernant les travaux de même nature p'arus dans d'autres publications avec l'indication des bibliothèques où ces périodiques peuvent être consultés ». Ouvrages offerts Guj Babault. — Chasses et recherches zoologiques en Afrique Orientale Anglaise, 1913 (Paris, 1917, 213 p.). Id.— Voyage dans l'Afrique Orientale Anglaise 1912-1913 (Paris, 1916-1920). — Scarabaùdff', par H. d'Orbigny (31 p., 3 pi.). — Méloïdes, par Pic (14 p., 1 p.). — llisteridœ, par Desbokdes (10 p.). — Orthoptères, par Chopard (61 p., 1 pi.). 118 SÉANCE DU 23 AVRIL 1922 — Cetoniini, par Iîourgouin {H \t.. 3 pi.). — l)ytisci(l;o et Gyrinidae, par Pkschet (22 p., 2 pi.). — Mollusques leiTestres et lliivialiles par (Ieumain (24() p.. l pi.). — .Maiiiinilcres [)ar Kollm.^n.n (% p., 5 pi.). In — Uecherches zoologiques dans les provinces centrales de l'Inde et dans les régions occidentales de l'Himalaya (Paris, 1922, 238 p., SO pi.. 4 cart.). 11).— .Mission dans les provinces centrales de l'Inde ci dans larcgion occi- dentale de rilinialaya (1914). — Histerida'. par Deshohdes (13 p.. 2 cartes) — Oiseaux, par ('.. I?.\hai i.t (342 p.. (i pi., 1 carte). LISTE DES PUBLICATIONS REÇUES OU ÉCHANGÉES PAR LA SOCIÉTÉ DE 1914 A 1921 (1) HA» G. BILLIARD ArciiivisttJ-itibliolliccaiic. I. — Publications françaises l'AKIS — Anna/es de l'Institut national agi'onomique ; W, 2e série, 1921. — Annales des Epi pli y lies : VI U 1921. — Arc/lires de mrdpiiiip et de pharmacie navales : 1920. — Archives de parasitotuf/ie : 1919. — Association française pour r avancement des sciences. Comptes ren- dus dps sessions : — tiiitleliu de la Société nationale d.'acclimatAKA. — Bolletin do Museu Paraense de historia naiural e et/inor/rafia {Miiseu (ioeldi^ : Mil, 1912. Rio deJ.weiro. - Arr/iivns do Museu nacimiitl : 19l(i. — Memorids do Inslulo (hiruldu Crus : flrdcit-Mei/ici). Ucristd scmdiHil de nirdi'ci/ifi <• rinuyio : 1921. CANADA Ottawa. — Department of Mines. Geological Survey liranrh : 1921 . — Ministère des mines, liapport sommaire : 1921. ToRO.NTO. — f'nirersiti/ of Turonlo (Geolotiiral séries) : 1!»2(). Trënton. — .lournnt (if Trenton histitry Society : CAl' ni'] BOiNNE-ESPKKANCE CapeTow.n. — Annals of the South African .Muséum : 1921. — fie/)ort on tlw South African Muséum : CEYLAN Colombo. — Journal of Ihc Ccylon hranch of Ihe royal Asialic Society : CHILI Santiago. - Actes de la Société scientifique du Chili : — Anales del Museo nacional de Chilc : Vai.pauaiso. — liolettn del .Museo de historia nutural de \ alparaiso : — Revista chilena de historia natural : COSTA-RICA San Josk. — Anales del Instiluto (isico-yeoyraidiico y del .Museo itacional de Costa-Jiica : DANEMARK C0PENH.\GiiK. — Bulletin de l'Académie royale des sciences et des lettres de Danemark : 1920. — Mémoires de l'Académie royale des sciences et des lettres de /ta ne- mark : SÉANCK DU 25 AVRIL 1922 123 — Conseil permanent international pour ^exploration de la mer. Bul- letin des résultats acquis : — The Danis/i Ingolf Expédition : 1920. — Det Kfil Danske Videnskabernes Selskah Bioloqiskc Meddeleher : 1920. — Mindeskrift i Auledning of Hundredaaret for Japelus Steenstrups Fodsel : 1914. Odense. — Videnskahelige Meddelelser fra Dansk natur/iisforisk : 1921. ESPAGNE Barcelona. — fiutelefi de la Institucio catalana d'historia natural : 1920. - Junte de sciencies naturals de Barcelona : 1918. — Trehallsdel Museu de sciencies naturals de Barcelona : 1920. Madrid. — Anales de la Sociedad espaùola de historia natural : — Boletin de Pescas. Publicado con concurso del Instituto espaùol de Oceanografia : VI, 1921. — Boletin de la real Sociedad de historia natural : 1921. — Menwrias de la real Sociedad de historia, natural : 1921 et tome extraordinaire du cinquantenaire. — Memorias de la real Academia de Ciencias exactas, fisicas y natu- ral es : ÉTATS-UNIS Baltimore. — Proceedings of the National Academy of Sciences of the IJ . S. of America: 1921. — The Johns Hopkins Universitg Circular : 1920. — Menioirs from the biological Laboraiorij of the Johns Hopkins Uni- rersitg : Berkeley. — Publication of the Universitij of California; Zoologg : 1920. Boston. — Publications of the Massachusetts General Hospital : — Proceedings of the American Academy of arts and sciences : 1921. — Proceedings of the, Boston Society of natural history : 19J(), — Memoirs of the Boston Society of natural history : Bkooklyn. — The Muséum of the Brooklyn Institute of Arts and Sciences. Bulletin : BuFFALO. — Bulletin of the Buffalo Society of natural history : (Cambridge. — Bulletin of the Muséum of Comparative Zoology at Har- rard Collège : 1920. — Memoirs of the Muséum of Comparative Zoology at Harvard Col- lège : 1920. — Annual report of the curator of the Muséum of comparative zoology at Harvard Collège : Chicaiio. — Publications of the Fietd Columbian Muséum. Zoology : Denver. — Proceedings of the Colorado scientific Society : Granville. — Bulletin of the scientific laboratories of Denison Univer- sity : 1921. Halifax. — Proceedings and Transactions of the Nova Scotian fnstitute of Sciences : Indianopolis. — Proceedings of the Indiana Academy of Sciences : 9 'h '■'• 4?/ _ 1*24 SÉANCK DU 23 AVRIL 1922 Madison. — Hulletin of the Wisconsin geoloç/ic and natin-al /listori/ survei/ : — Transactions o/' Wisconsin Academij of sciences, ar/s and letters : MicHiGAN. — Acadenii/ of Sciences : .Mii.\vAi.'KEE. — Annaal report of the oublie Muséum of the (litu of Mil- iraukee : 1919. — Bulletin of the Wisconsin natural historij Society : MiNNEAPOLis. — (ieoiogical and natural histori/ Surcey of Minnesota. Zoolof/ical séries : — Bulletin of the Minnesota Academy of natural Science : MissoMA. — Bulletin of the University of Montana : New-Haviîn. - Transactio/is of the Connecticut Acadeniy of Arts and Sciences : Nrw-York. — Bullftin of the American Muséum of natural Ifistory : 4920. — Annual report of the American Muséum of natural History : — Annals of the New- York Academy of Sciences : OuEKLiN (Oliio). - The Wilson Bulletin : Piiii-ADELPHiA. — The American Xaturalist : — Journal of the Academy of natural Sciences of Philadelphia : - Proceedings of the Academy of natural Sciences : — Proceedi/if/s ofthe American philosophical Societi/ held at Vhiladid- pliia for promotiny useful knou'ledye : 1921. — Transactions of the Wagner free Ifistitute of Science : — r iiiversity of l'ennsylrania. Contributions from the Zoological Laboratory ; 1920. l'iTTSBUHGii. — Memoirs of the Carnegie Muséum : — Publications of the Carnegie Muséum : 1919. — Annals of the l'.arnegie Muséum : 1917. l'oRTLANu. — Proreedings of the l'orlland Society of natural History : KocHESTER. - Proceedings of the liochester Acadetnie of Sciences : Sacramk.vto. — l'nirersity of California Publications : .San Diego. — The West american Scie/itist of California : Saint-Louis. — Transactions of the Academy of Sciences : San-Fhancisco. — Memoirs of the California Academy of Sciences : — Bulletin of the California Academy of Sciences : — Proceedings of the California Academy of Sciences : 1920. — Stanford (Jnii-ersity Publications (University séries) : l'uFTs. — Tufts Collège Studies : Urbana. — Illinois Biological monographs : 1920. — Bulletin of the Illinois State laboratory of natural History : 1919. Wasiii.sgto.v — American mont ht y microscopical journal : — Annual Report of the Bureau of Animal Industry, heparlmeut of Agriculture : — Annual Report of the U . S . Ceological Survey : 1920. — Annual Report of the Smithsonian Institution : 1921. — Bulletin of the Bureau of Animal Industry : — Minerai Resources of the U. S. (Geological Survey) : 1920. — Bulletin of the U. S. Ceological Siirrey : — The Fisheries and Fishery Industries of the /'. S. ('ommission of Fis h and Fisheries : -— Bulletin of the U. S. National Muséum : 1921. — Proceedings of the f. S. .Vational Muséum : 1917. — Yearboo/,- of the U. S . départ ment of Agriculture ; SÉA.i\CE DU 25 AVHIL 1922 125 — Department <>f the Interior : U . S Genlngical Survey : — Proceeduiqs of tha National Acadenu/ of Sciences of the IL S. A. • 1921 . ^^'ooDS HoLE(Mass.). — Biological lialletiii of the Marine Inoloijitdl laho- ratory : 1921. FINLANDi: Helsixgfors. — Acla Societatis Scienliarum fennicae : 1920. — Acta Societatis pro faiina et flora fennica : 1921. — Bidrag Tilt Ktïnnedom of Finlands natur och Folk : 1919. — Meddelanden of Societas pro fauna et flora fennica : 1921. — Ofrersigt of Finslca Vetenskaps-Societetens Fôrhandlinger : 1919. GRAiNDE-BRETAGNE DuBLi.N. — riie économie f'roceedings of the Rogal hnttlin Societii ; 1920. — The Irish iXatnralist : — The Scientific Proceedinqs of the Roi/al Dublin Societg : n" :U -. XVI. 1922. — The Scientific Transactions of the Royal Dublin Society : Edinbltrgh. — The Annals of Scottish natural History : 1920. — Proceedings of the Royal physical Society : — Transactions of the Royal Society : 1921. — Proceedinqs of the Royal Society : XLI, 1921. — Report of the Royal Collège of Physicians Laboratory : Glasgow. — Tratitactiofis of the natural History Society of (Uascoir including the Proceedings of the Society : LivERPOOL. — Proceedings and Traiisaciions of the Liverpool biological Society : 1921. LoxDON. — Journal of fhe Linnean Society : 1921. — Journal of the Royal microscopical Society : 1921. — Novitates coologicœ : 1921 . — ■ Proceedings of the coological Society : 1921. — Transactions of the zoological Society : — Proceedings of the Linnean Society : — The Zoologist : Manchester. — Memoirs and Proceedings of the Manchester literary and philosophical Society : Plymouth. — Journal of the marine biological Association of thf United Kingdom : 1921 . HOLLAiNDE Amsterdam. — Académie des Sciences; Jaarboek : 1917. — Académie des Sciences ; Verslagen : — Natuurkundig Tidjdschrift voor Nederlandich hidie : 1921 — Nederlundsch Tidjdschrift voor de iJierkunde Koninkiijk Zooloquli (îenootschap « Satura, artis magistra, » : XX, 1919. 120 SÉANCE DU 2o AVUIL 1922 — I'roci'('di/if/f> of Ihe section of Sciences : .\.\, I!)I8. — Versldf/ van de (ieirone Verf/aderinf/en der Wisen. NutHurkandii/e Afdeeiing : XWl. 1918. IIaarlem. — Archives Néerlandaises des Sciences ejcactes et naturelles : 1921 . La Hâve. — Archives Néerlandaises de Physiologie de l'homme et des animaux \ publiées par la Société des Sciences exactes et naturelles de Ilaarlem : 1921 . Leydk.n — Notes front the Lei/den Muséum : remplacé par Zoologische Medhteelinf/bu : '1921. — '/'id/ds'hri/'t der Nederlaudsclic DierLundi^ic Vereeniiiinij : 1!>19. — SiOu;/a-/:.v/teditie. Jîésultats des e.vptoidtions /ootoijicjues, liutani- (/ues, Océanofjraphii/ues et Géoloffiques entreprises aux Indes Néer- landaises Orientales en 1899-1900. Publié par Max Weber : 1921. IIIW.UIK Blda-1'ksth. — Annules historico-naturales Musei /lado/iali^ flumjarici 1921. IXDES Calcutta. — .fournal and l'roceedinijs of tlie Asialic Society of lienyal \VI, 1921. .Madiias. — Fishc/ies department : 1921. ITALIE Boi.oo.NA. — Metnorie délia R. Acrademia délie Science delT fstituto di /Jolof/na et Ilendiconti : 1916. 0.\TAXiA. — liollettino délie sedute délia Accademia (iioenia di Science natnrali : 1920. — Atti delta Aciattemia (Iioenia di Se. nat. in ('.iiltinia : 1917. KiHK.N'ZK. — Monitore zooloyico Ualiano : 189.%. — lîedia ; iîiornale di h'ntomolof/ia : .Mil, 191.S. Ge.nova. — .\fti délia Soriefà Ligustica di Science nalnruti gengriifchi' : 1919. — Annali del Museo civico di Storia naturale : 1920. MiLANO. — Atti délia Società ftaliana di Science tiaturali del Museo civico di Storia naturale : MoDENA. — .Atti délia Società del Naturalisti e Matematici di Modena : 1920. Nai'oi.i. - liollettino délia Società di Naturalisti in .Vapoli : 1918. — liendiconlo dell' Accademia délie Science (isiche e matematiche : 1920. ■ — .Miltheilungeii ans der coologischen Station eu Neapel : 191 '^. — Pubblicacioni délia Stacione coologica di Napoli : I, H, 191(1 à 1919 (Cette publication reruplace les .Uiftheilungen). I'adova. — .1/// délia Società VenetoTrentinadi Science naturah : l'.iKi. — liollettino délia Società feneto-Trentinadi Science naturali : SÉAiNCIi DU '2o AVRIL 11)22 127 PisA. — A ta délia Societa toscana di Science naturali : PoRTici. — Bollcttiiio del laboratorio di zoologie qenerale e af/i-aria délia R. Scuola superiore d'Agricolfura di Porfici : XIV, 1920. Porto-Maurizio — Bollettino délia Associasione Scientifica ligure : lloMA. — Atti délia Reale Aœademia dei Lincei : 1921. — Memorie délia Reale Accademia dei Lincei : — Bollettino délia Sorietà zoologica Italiana : 1919 — Atti délia pontificia Accademia roniana dei nuovi Lincei : 1918. — Memorie délia pontificia Ace. romana dei nuovi Lincei : 1917. SiENA. — .1/// délia R. Accademia dei Fisiocritici : 1919. ToRiNO. — Atti délia R. Accademia délie Science : <920, — Bollettino dei Musei di coologia ed anatomia comparalOl)A, Stobbing. 3. — AMPHIPODA, Latreiile 18Ui. i. — TANAIDACEAJIansen \mh, ANISOPODA, Dana IH.Vi p. p.; (IJJiLIFERA, (î. (). Sars 1882; TANAIOIDEA. Hichardsou sec|. Tli. Gill VM)\. 5. — EUISOPODA, Kossmann 1880; ISOPODA s str , Latreille 1817. A. - l)i:Cli.MPH]DKS, Latreille 182;), p. p. ; .LVO- A/.l/./l, (lerstaecker 1882-1888. a)GNATHIIDEA, II. .1. Ilansen 191(). li. _ (jUATU(Hil)i:(:i22 claires : nous croyons cependant qu'ils doivent être considérés comme phylétiquement parlant voisins des Gnathiidea et comme possédant avec ces derniers un ancêtre commun x' . Les Asel- lota sont sans conteste un g roupe très primitif, mais il ne s'en- suit pas pour cela qu'il faille chercher chez eux l'origine de la lignée homogène (1) FlabcUifera-Valiùfera. La présence d'uropodes allongés (cf. Assellotd), d'un tlagel- lum autennairc iiiultiarticulé chez L/V/m océanien L. et la découverte d'une squama à l'antenne de la même espèce par Nansen (higolf Exp., fsopot/n, lîM(), j». 201) permettent de consi- déi'cr les Onùcidea comme un rameau ancien — très évolué jiujoui-d'hui — mais ayant conservé quelcpies signes manifestes de l'anticfuité de sa diM'érentiatictii. Il est inutile d'insister, pour l'instant, sur le sous-ordre des FlahfUifera, (fui renferment, ou ont l'enfermé les formes ancestrales de deux groupes très modi- fiés, les Epicrnidra et les Valvifera. Nous résumerons les qucl- (jues indications ([ui précèdent pai' les schémas ci-joints. Tracad du lahoniloire de M. A. (inicel [Muséum national d' histoire naturelle). SUR UNE NOUVELLE SÉRIE NATURELLE DE PIGMENTS ANIMAUX PAU Marcel PRENANT I^es inclusions à peroxydases ({uc j'étudie actuellement (i2) ont fréquemment des rapports frappants avec des inclusions pignientaires. Très souvent, tout d'ahord, les cellules à peroxydases et cer- taines cellules pignientaires ont même forme, même aspect, et sont localisées ou concentrées côte à côte dans les mêmes régions du corps. Dans les hranrhies, les palpes, le bord du (Il Depuis que les (InalhUdea et Anlhuridea on ont été distraits. (2) Voir : C. R Sor. Biot., o novembre 1921; Bull. Soc. Zool. France, tt novembre 19iM. SÉANCE DU 9 MAI 1922 141 manteau, le pied des Lamellibranches, la benzidine et l'eau oxygénée révèlent de fines granulations dans la région superti- cielle des cellules épithéliales ; ces granulations ont exactement la même situation que les fines granulations pignientaires brun clair des mêmes cellules; un parallélisme du môme ordre s'observe dans le tissu conjonctif. Dans les téguments de certains Prosobranclies {Littorina, Cah/ptrxa)^ et de certaines Annélides [Serpula, Polydora, Syl- lis), dans les parapodes à' Hannothoe imbricata L., dans les articles terminaux des antennes et des cirres tentaculaires de divers Syllidiens, il en est à peu près de même, c'est-à-dire que des cellules conjonctives ou surtout épithéliales banales renfer- ment, les unes des granulations de peroxydases, les autres des grains de pigment brun, et sont mêlées les unes aux autres. Chez Enchytraeus vermicularis Holïm., où certaines régions du tégument présentent des accumulations de petites cellules à pigment brun, la benzidine colore surtout ces régions : les cel- lules à peroxydase sont mêlées aux cellules à pigment^ et il y a même des cellules mixtes, contenant à la fois des granulations pigmentaires et des granulations à peroxydase. Chez certains Syllidiens, alors que le dos présente des cellules conjonctives pigmentées, les flancs n'ont que des cellules à peroxydase : le passage d'une des régions à l'autre se fait progressivement, et, ici encore, on observe dans la zone de transition des cellules mixtes. Chez les Polijdova, pigment et peroxydase sont répartis dans le corps sur un même réticulum conjonctif; dans les bran- chies ils sont contenus lun et l'autre dans des cellules épithé- liales. Dans la région postérieure des Arénicoles, sur le som- met des papilles cutanées, il y a de nombreuses cellules riches en peroxydase : en allant vers les bords de la papille on trouve des cellules mixtes, puis des éléments tout à fait analogues pigmentés de jaune brun, avec quelques grains noirs ; dans la région antérieure les relations sont analogues, maistopographi- quement moins nettes. Des cellules mixtes s'observent, en outi'c, clans les téguments des Phascolosonics. On peut noter, d'autre part, des cas où les cellules à peroxy- dase ont l'aspect ramifié de chroniatophores typiques. On observe facilement, chez Eteone picta Qtf., à la base de chaque parapode^ un véritable chromatophore ramifié à peroxydase, Ii2 SÉANCK DU 9 MAI J 922 (|ui est niclé à des chroiiiatophores à pigment brun tout à fait soniblables à hii. (îbcz Noreis dumerilii Aud. et Edvv., il existe des grou^Jes métaniériques de celhiles pourvues de longs prolongements et bourrées de ijeroxydase. Chez un petit Ser- pulacé, malheureusement indéterminé, j'ai observé des cellules à peroxydase, groupées en amas étoiles, semblables à des chro- matophores complexes. Dans le tube (Hgestif aussi le pigment est parfois associé à des peroxydases. Cl)ez les Triclades les cellules intestinales contiennent, les unes un pigment que j'ai étudié ailleurs (1), les antres des granulations à peroxydase, qui ont môme aspect que les grains de pigment et sont seulement un peu plus petites. Chez Acantlioc/ùtes les cellules à pigment jaune de l'intestin sont mêlées à des cellules à peroxydase qui leur sont sembla- bles. Dans le foie des Mollusques Gastéropodes et Lamellibran- ches, les cellub'sà ferment (cellules hépaliques de Cuéxot) sont boui'rées, le fait est bien connu, d'inclusions sj)liéi'i({ues, les unes incolores, les autres jaune-brun : or une parlie des premières sont colorées en bleu violacé par la benzidine etl'eau oxygénée. 11 est remanjuable que, les dimensions des sphères jaunes variant beaucoup suivant les espèces, celles des corps à peroxy- dase varient parallèlejuent. Il est remar(piable aussi que le parallélisme des deux sortes d'inclusions subsiste même chez les Pleurobranc/ius, les Go/iiodoris et les (^é[»halopi)issent très vite des oxydations et des condensations beaucoup ])lus com- pliquées ; les premiers produits formés sont relativement solu- bles dans les divers réactifs, puis ils le deviennent de moins en moins. Si l'on ajoute que ces produits d'oxydation donnent, avec les albuminoïdes, des combinaisons insolu])les (2), on (1) Facvei.. — Sur le pigment dos Arénicoles (C. /?. Acad. Se, GXXIX , 1899j. (2) A. et L. LuMiiiUE et Sevewetz. — Sur linsolubilisation «le la gélatine par les produits d'oxydation à l'air des corps à lonciion phénoligue [Bull. Soc. Chtm. Paris, 1901)). Sur l'insolubilisation de la gélatine par la quinone (Bull. Sjc. Chini. Paris, 1907). SÉANCE DU 9- MAI 192^2 i4o comprend la variété des caractères physiques qu'ont les pis:- nieuts de cette nature. Il me semble en résumé qu'un certain nombre de pigments, variant du jaime-brun au brun-noir, comj)tés jusqu'ici dans les lipochromes, les uranidines et les mélanines, et répandus sur- tout chez les Mollusques et les Vers, peuvent être rassemblés on une famille naturelle définie par ses rapports avec un fer- ment oxydant les ortho et paradiphénols. Us sont vraisembla- blement constitués par des composés à structure quinonique et par les corps plus complexes qui en dérivent par oxydation, polymérisation et condensation, au besoin avec des matières jDrotéiques. {Laboratoire de zoologie de l Ecole normale supérieure). BRÈVES OBSERVATIONS SUR LA PRANIZA (FORME LARVAIRE DE GNATHIA) DANS LA BAIE DE DOUARNENEZ PAR R. AIMTHONV Aux mois d'août et de septembre 1919 et 1920, j'ai rencontré, à la côte, aux lieux dits Lestrevet, Pentrez et Cameros, situés sur le littoral est de la baie de Douarnenez, et échelonnés du sud au nord entre Douarnenez et Morgat, d'assez nombreuses formes larvaires (stade Praniza) de Gnathia, se rapjjortant très vraisemblablement à l'espèce Gnathia maxillaris Montagu qui est de beaucoup la plus répandue et dans laquelle entreront peut-être un certain nombre des autres espèces décrites lors- qu'elles auront été mieux étudiées ; cette réserve que je viens de faire me parait cependant nécessitée par la très grande dif- ficulté qui existe actuellement de déterminer spécifiquement les larves de Gnathia. La taille des exemplaires que j'ai recueillis variait entre 2 et 7 millimètres ; leur abdomen ne présentait aucune indication de segmentation; leur aspect était en somme exactement celui des individus rencontrés par A. Hrian dans diverses localités \m SÉANCE DU'Î) MAI 1022 de la côte italienne et qu'il a représentés dans les figures 1, 2, 3, 4, o de la planche i de son mémoire (1). Ces petites Isopodes vivaient fixés par leurs pièces buccales sur les téguments externes des Poissons littoraux dont les noms suivent : Molclla mustela L., Cotlus biihalis Euplir,, Crenila- brus melops L., cette dernière espèce étant beaucoup plus rare ment parasitée que les deux précédentes et surtout que la pre- mière, .le n'ai jamais vu de Pranizes lixécs sur la muqueuse buccale ou sui' les branchies, comme A Hiuan la le plus sou- vent observé. La région la ])lus habitu(dle de fixation que j'ai notée sur le Col tus est la base de la deuxième nageoire dorsale et son voisi- nage immédiat; j'ai trouvé aussi des parasites à l'aiselle de la nageoire pectorale, quel(|uel"()is sur la tête et dans la région des arcs branchiostèges, plus rarement sur l'abdomen (chez la Molella par exemple). Souvent la .Ury/«"//rt présente, à la surface du corps, des plaies dont il ne j)arait pas certain, étant donnée leur taille assez grande, (ju'on puisse dire ([ue les Praïazes en sont la cause. Cependant on trouve ces dernières fréquemment lixées sur ces j)laies ou à leur très proche voisinage. Dans son travail déjà cité, A. Urian énumère les divers Pois- sons littoraux, de haute mer ou de profondeur sur lesquels lui- même OH d'autres auteurs ont rencontré jusqu'ici des G/tat/iia au stade Piainza. Je ne relève pas dans ses listes les noms des Poissons sur lesquels j'ai moi-même observé de ces parasites (2) ; ceci n'est d'ailleurs nullement étonnant, puisque les observations de A. HriaiN et la plupart de celles qu'il cite MAI 1922 147 passe dans le tube digestif du Crustacé. D'ailleurs, le pigment se dissout dans l'alcool ; un séjour de quelques heures dans l'alcool à 70° donne à toutes les Pranizes une teinte d'un rose pâle indécis les faisant ressembler plus ou moins à celles qui vivent sur les Motelles. Ces observations concordent tout à fait avec celles faites par A. Brian. Nous sommes en présence ici d'un cas très simple de ce que l'on appelle l'homochromie nuti'iciale. NOTES SUR LES COPEPODES ASCIDICOLES \\.~ENTEROCOLABETENCOlJRriOkm, E. PTEROPHORA CH. ET BR. E. MAMMIFERA N. SP. PAR Edouard CHATTOIM et Hervé HARANT AVANT-PROPOS de E. Chatton L'étude, faite à Banyuls-sur-Mer en 1908, d'un Copépode parasite fréquent dans les Microcosmes, m'avait convaincu que, malgré d'excellents travaux, les Ascidicoles étaient fort mal connus. Je commençai à réunir dès ce moment les premiers matériaux d'une monographie de ces Crustacés. Cette tâche devait être de longue haleine. Mon ami Buément et moi nous associâmes pour la mener à bien. Notre but était beaucoup moins la découverte de parasites inédits, que l'analyse des adaptations aux conditions j^arasitai- res très diverses que trouvent les Copépodcs dans les Ascidies. La grande j)lasticité morphologique de ces Crustacés et la pos- siljilité de retrouver les souches libres des lignées de parasites, font de ces organismes un matériel de choix pour une sembla- ble étude. Mais la connaissance exacte des formes, de leur déve- loppement, et de leurs rapports avec leurs hôtes en est la con- dition première. 11 lis SKAiNCE DU i) MM i\)'2'2 L'étude des hôtes est donc aussi indispensable que celle des parasites. Pris par d'autres travaux, je ne pouvais m'y consa- crer, ni même y participer d'une manière active. Hrk.mknt se la réserva. Lorsque la guerre survint, il avait déjà réuni sur les Ascidies des documents nombreux (ju'il travaillait à assembler pour en faire sa thèse de doctorat es sciences. Il a été Iné \c 22 octobre 19Li. Profitant des loisirs que me procura en lî)15, une convales- cence de blessure, j'ai mis à jour et publié sous nos deux signa- tures trois notes tirées de documents conmunis. Ceux-ci ne sont pas épuisés et 1Jri;mknt signera toutes les pulilications pour lesquelles seront utilisés dos matériaux, à la mise en œuvre des- (|uels il a pris part. Mais il reste des collections dont l'étude est à faire de toutes pièces. Il reste aussi, pour atteindre le but visé, à poursuivre la recherche des (lopépodes dans les Ascidies, et létud*' de leurs rapi)ortsavec leurs liot(>s, et partant, l'étude des Ascidies elles-mêmes. M. le l)'" Jules Uichauu, dii'c22 153 Péréiopodes égaux, équidistants, subsemhlables, à basi large, à exo tronconiquc égal à la moitié de rendo., portant un court crochet distal, sauf sur la troisième paire où ce crochet estrem- placé par un fort stylet. La figure o de Ch. et Br. (1909) repré- sente un péréiopode3 et non un péréiopode 1. Enterocola mammifera n. sp. Ti/pe de r espèce : trois femelles adultes non ovigères, dun connus à\Aplidinm aspentm Drasche, dragué sur le cap Béar (Banyuls-sar-Mer) le 15 octobre 1910; et dans un autre dra- gué au large d'Argelès le 3 octobre 1910. Mâle et jeunes incon- nus. Situation dans J'hôte : Ces parasites se trouvaient dans l'esto- mac dans la situation même que Brkment (1911) a décrite pour E. pterophora chez divers Leptoclinum, Didemnum ou Tridi- demnum. Dimensions : 0 mm. 0 sur 0,2-0,3. Coloration générale rose pâle. Ovaire violet foncé. Corps éruciforme, à trois régions distinctes. Proportions : C=. 1,5; Pr. =-6,5; PL --1. Céphalon déprimé dorso-ventralement, séparé du péréionpar un cou bien marqué latéralement, à peine indiqué sur la ligne médiane dorsale. Beplis pleuraux peu accentués. Mamelon apical peu mar(]ué. Péréion 5-segmenté, à segmentation marquée latéralement et dorsalemenfc par des replis symétriques des bords postérieurs des péréionites 2, 3, 4, 5, interrompus sur la ligne médiane. Les replis des péréionites 2, 3, 4 ne forment pas de duplicatu- res aliformes. Ceux du cin(juième segment, très développés, jouent le rôle d'oostégites (Chatton et Brément 1915). Ventrale- mentla segmentation est marquée par l'existence, au bord pos- térieur des péréionites 1-4, entre les appendices, de deux sail- lies symétriques ayant figure de mamelles avec leur mamelon. Ces saillies peuvent l'aire défaut au péréionite 4. Pléon court vaguement o-segmenté, déjeté ventralement par rapport à l'axe du corps, à segments décroissant de lon- gueur d'avant en arrière. Orifices sans caractères spécifiques. A /itennu les i-arûcuiécs tronconiqucs, dépourvues de soies. 154 SÉANCE DU î) MAI 1922 Antenne.'^ nettement biarticulces, aplaties, un peu plus lon- gues que larges, l'article 1 plus développé que Fart. 2, celui-là portant une soie sur son bord interne, celui-ci 5 soies sur son bord distal. Mandilmles ? de chaque coté du lobe frontal, tout contre celui-ci, deux gros processus écliinulés qui représentent peut- être des vestiges mandii)ulaires. Maxilles l l)iraniées. Exo en lame bilobée ; chacun des lobes à trois très fortes soies coniques spinuleuses. Kndo massif, for- tement chitinisé, prismatique, allongé, incurvé, bilobé, lisse, porteur d'une forte soie spinuleuse sur sa face antéro-interne, et d'une apophyse arrondie sur sa face postérieure. MaxilUfs II à article proximal large, renflé, jjortant sur son IxM'd interne, à la hase de l'article 2, une forte apophyse coni(pie, nncinée, échinulée. Article distal massif, fortement chitinisé, incurvé, hilidc, et portant sur sa face externe nn n-oclirt lisse. Péréiopoilcs égaux, étjuidistants, légèrement disseml)lahles, à ])asi large: exo tronconi(jue égal à la moitié de l'endo, vague- ment hiarticulé, muni dans les paii-es I, 2 et 4, d'un jietit cro- chet, dans la paire 3, d'un fort éperon tout d'une venue avec l'article. Endo tronconicpie, vaguement hiarticulé, à deux gran- des soies terminales, égales ou subégales. Pirces furcalcs en mamelons tronconiques, courts, déjetés eu arrière, inermes. 1\ELAT10XS DES ESI'ÈCKS ENTRE ELLES E. lietencourli et E. fiilgens. La vah^ur des caractères sur lesquels Canu a fondé la dia- gnose d'fi". Betencourti nous parait très discutable, même quand l'on considère ceux qui sont donnés comme les plus divei'gents. La « forme large et ramassée » le « rostre frontal court et large » à' E . fui gens ^owiiom de contraster aussi nettement sur les figures que dans le texte avec la « forme étroite et allon- gée » et avec le « rostre long et étroit » iV E. Bclencoiii-ti. Les péréiopodes et les pièces furcalcs des deux formes ne diil'èrent aussi que par des caractères de même ordre. Les appendices céphaliques sont identiques. Les deux espèces ont en comnuin FiG. 3. — Ënterocola ma m mi fera, n. sp. — 1, lenielle adulle vue de profil; 2,1a même, vue dorsale; 3, la mi'me, vue ventrale; 4, porlion de gauche delà l'-ice ventrale de la tète, montrant dans leurs rapports l'anlennule, l'antenne, le ves- tige mandibulairc Cl) et la première i^axille. 156 SKANCE DU 9 MM li>22 au moins un de leurs hôtes, le Volyclimtm ( = Apiidium) fkiis. Malgré toutes les raisons qui plaident pour l'identité des deux espèces nous n'avons pas voulu l'admettre avant d'avoir pu réétudier les exemplaires parasites de Polijcliniim /ictts. E. fiilgens-Betencoitrti, E. pterophora, GiE.mammifera. Ces trois espèces, les seules que nous connaissions ijersonnel- lemcntse distinguent nettement les unes des autres : E. fvlgpns-lietencoiiili par ral)sence de duplicatures dorsa- les, au moins indi(juées chez E. tnammifera; E. pterophora par ses dui)licatures aliformes l)ien dévelop- pées, par la disposition des soies de son antennule (i soies distales), et de son antenne (4 soies distales et 2 internes) ; E. rnammifera par ral)sence de soies antennuiaires, l'exis- tence d'un processus échinulé de chaque cftté du labre et en avant des premières maxilles (vestige mandihulaire ? ), par la division de l'exo (h' sa ])remière maxillc en deux h)ljes à trois soicsdistales, parla snl)égalité des deux soies des endo des péréiopodes, et par lexistence (h* mammclons entre ceux-ci. E. sj,. A. Délia Vallo et E. sp. 11. T. Scofl. La première se rapproche nettement des trois formes ci-dessus étudié<>s. I']lle ne rompt point l'homogénéité du genre qu'elles constituent. On peut même se demander si les diiré- rences qui la séparent à E. fidgens d'après la description de l'auteur, ne sont pas le fait de son coefticient personnel. La seconde parait à première vue beaucoup [)lus aberrante. Mais les descriptions de T. Scott sont en général si libres qu il ne faudra donner droit de cité à cette espèce que lors(]u'xlerne. /:. piiosus Canu. Aulenne i)iarticulée comme chez E. roscuf- /ensis, mais sétigère comme chez E. sphinx. (Cependant les deux grosses soies échinulées seraient égales et s'inséreraient toutes deux à l'extrémité de l'aiticle 2. Cette observation méri- terait confirmation, ^hmdibules du ty])e rosco/fensis, mais les deux lobes de l'exo sont représentés comme deux soies très inégales. La])re sans languettes. La coexistence, chez cette silANCE X)V 2;} MU 1922 l()l espèce, crime antenne sétigère et d'une mandibule à soie acces- soire démontre son autonomie. Parasite de Diazona vio/acœa Savigny. E duhuis Schimkewitch. Dessins et diagnose peu détaillés. Antennes du type pilosus (?) ; mandibules uniramées (?) biarti- culées, le deuxième article très allongé, terminé par deux soies très inégaies. Labre sans languettes (?). Espèce à réétu- dier. Parasite de Cci'.sirn retortiformis Verril ( =:: Molguln groemllandica Traust.). E. sphinx Aurivillius. Espèce décite d'après dix exemplaires recueillis dans des Cœsira ampulloides de l'expédition de la <( Vega ». La plupart, mesuraient environ 8 mm.; ils sont reconnus par l'auteur comme des femelles, tandis que les autres, ^mesurant seulement 2 mm., sont considérés par lui comme des mâles. Dans le même mémoire Aurivillius décrit sous le nom àHaligryps tercs cT et à' H. acideatus 9 deux parasites barpacticiformes, dont les pièces ])uccales ont, comme l'a remar- qué Ganu (1892), tous les caractères de celles des Enleropsù. Avec Canu nous considérons VHaligryps teres comme un maie adulte, (on voit d'ailleurs sur la figure ses vésicules séminales), et Y H. aculeatus comme un antépénultième cVE/iferopsis. Ainsi les £'/*^(?ro/w/5 présentent le dimorpbisme sexuel très accusé qui est de règle chez les Ascidicoles. Mais Canu ne s'est pas demandé ce que pouvait être alors le prétendu « inàle » éruciforme (VE. sphinx. Confrontons ses caractères avec ceux de la « femelle ». Il a une antenne triarti- culée qui parait être du type décrit ci-dessus, à deux soies iné- gales dont les insertions ne sont pas précisées. La mandibule est exactement celle de notre E. sphinx et comme chez ce der- nier le labre est sans languettes. Les autres caractères sont aussi ceux du parasite de Tethjiim papillosumh. La u femelle » aurait une antenne à cinq articles (!) dont le distal porte deux soies, l'une à insertion distale, l'autre à insertion latérale. Man- diJuile conforme à celle d'E. roscoff'ensis. 9 languettes au lalirc au lieu de G chez E. roscoffensis. La conclusion de cette confrontation est qu'AuRiviLLius a eu affaire chez Cipsira ampulloides à deux espèces distinctes à^En- teropsis femelles, dont Tune, correspondant au prétendu c mâle » est très probablement identique à notre E. sphinx, tandis que l'autre, proche d'E. roscoffensis par sa mandibule ■■£■ -^■9-^ V\ Il B R AR V 16-2 SÉANCE Dl) 23 MAI 1922 et son labre frangé, s'en écarte nettement par son antenne séti- gère. Ajoutons que les deux mAles Halujnjps peuvent, d'après la structure de leurs mandiJ)ules, être rapportés aux femelles du deuxième type, qui étaient d'ailleurs les plus nombreuses dans les Molgules de la « Véga » (1). Tranchons maintenant la question de nomenclature. Quoi- que, dans le mémoire d'AuiuviLLius les femelles du deuxième type aient été décrites les premières, il nous semble logique de réserver à celles du premier type le nom à'E. sphinx, et d'ap- pliquer à celles du deuxième type le nom d'/s. teres qui a été donné à leurs nulles Ha/if/rz/ps. Nous admettons, au moins pro- visoirement, l'identité de notre parasite de Tethf/um pajnllo- sum L. avec l'iÊ". sphinx d'AuRiviLLUs ainsi amendé. L'exemple à'E.rnscoff'ensis et aussi celui à' Enterocola ptcrophora montrent que des parasites niorphologi({uement identiques peuvent se trouver dans des hôtes fort ditlerents et de régions fort éloi- gnées. Knft'i'opsis /r/r.s sera défini comme suit: Enfcrojisis tere.s Aur. 1885, Ch. et H. emend. Enteropsis sphinx Aur. pro parte 1885, p. 238 (femina), et p. 239 (hona), pi. vin, tig. 1î>-28 (hcma). llaligri/ps Icres Aur. 1885, p. 243-244, pi. ix, %. 1-10. Haligrt/ps aculeatus Aui'., 1885, p. 244-24(), ])1. i\, iig. 11-20. Type de t espèce : femelles adultes et ovigères, mâle adulte et antépénultième parasites de désira ainjntUoidcs van Bene- den de l'expédition de la « Véga » (n*"^ 28 et 29). Car«c/r/rA mentionnés dans les diagnoses d'AuRiviLLius à pré- ciser et à conqiléter. Distribution uecologique des Enteropsidés. Toutes les espèces à'Enteropjsis jusqu'ici connues sont des parasites des Ascidies simples ou coloniales : Cynthiadées, Cla- velinidées, Molgulidées dont elles ha])itent la cavité l)ran- chiale. (1) Cette allribulion des mâles I/aligri/ps aux feinelles ilu deuxième type n'est pas définitivement démontrée. Miiis ellu est très probablement justifiée. SÉANCE DU 23 MAI 1922 16:i Les Mycliojjliilus, dont Chatton et Brémemt 1909) (1) ont mon- tré les affinités avec les Ënteropsis, sont précisément parasites des Botryllidées, c'est-à-dire des Synascidies dont la parenté avec les (^ynthiadées paraît de moins en moins contestable. Iiist'ttitls ZrOologiques de Strasbourg ot de Monlpellif^r. SUR LA FAUNE D'EAU DOUCE DES PYRENEES ORIENTALES PAU A. VAIMDEL On sait que les régions septentrionales de l'Europe sont riches en eaux douces de toutes natures : lacs, étangs, tourbiè- res, ruisseaux, fleuves, etc. Ces eaux renferment une population souvent fort dense et variée qui a, depuis longtemps, attiré l'attention des zoologistes. Cette faune a fait l'objet d'un grand nombre de travaux, et peut être considérée comme étant bien connue dans son ensemble. Au contraire, la région méditerranéenne, caractérisée par un climat chaud et sec, est pauvre en eaux douces; la plupart des cours d'eau ne sont cjue des torrents tout à fait inconstants, et, au premier abord, les organismes que l'on y peut rencontrer, semblent offrir peu d'intérêt. Les naturalistes ont été bien plu- tôt attirés, soit par les formes terrestres extrêmement variées et curieuses qui peuplent ces régions, soit encore parles organis- mes marins. Aussi la faune d'eau douce de la région méditerra- néenne est-elle fort mal connue. Son étude révéleraitcependanf bien des faits intéressants, même pour la connaissance de la répartition et de la biologie des formes septentrionales. Je n'en veux citer cju'un exemple. La théorie des « reliquats glaciai- res » qui a tenu et qui tient encore une place si importante en limnobiologie sest souvent appuyée sur des données incomplè- (1) Chatton (Iv) et E. Brément. — Mychophilua curcatus n. sp.. parasite des Bolryllidés et les relations des genres Mi/chophilus Hesse et Enteropsis Aurivil- lius [Bull. Soc. Zool. France. XXXIV, p. 234-240). 12 164 SÉANCE DU 23 MAI 1022 tes. Nombre d'Entomostracés, par exeinj)]e, ont été considérés comme « reliquats glaciaires », du seul fait qu'ils existent dans les contrées arctiques; cette affirmation est d'autant plus risquée qu'on ne sait, en général, pres(|ue rien sur la répartition géné- rale de ces animaux. Ainsi Polypheinus pediculun, l'un des représentants les plus répandus des Gladocères gymnomères, aurait une origine arctique, d'après Sven EkmaiN (1004, p. 137), Zacharias (1000, p. 4o6-4o7), Keilhack (lOOG, p. 012), Strohl (1008, p. 22-23), etc. I^'un des arguments invoqués en faveur de cette hypothèse est le fait que cette espèce a été trouvée souvent dans les régions arctiques. Mais, la répartition géné- rale de ce i)etit Crustacé est encore très insuffisamment con- nue. MoNiKZ (1880, p. 17), dans un travail assez j)eu connu, a signalé Poh/phniiK.s prdiculm dans le lac de Lentini, en Sicile, et il est probable cpi'on le retrouvera en d'autres points de la région méditerranéenne quand ces glandes SÉANCE DU 23 MAI 1 92â 160 S^' énitales proviennent certainement des cellules souches envi- ronnantes. Cet individu évoluait nettement vers la sexualité (il ne présentait, cependant, encore aucune trace d'organes copula- teurs). 11 est prol)alde qu'en cultivant avec persévérance de tels individus, on parviendrait à obtenir des animaux parfaite- ment sexués. On pourrait ainsi répondre aux multiples ques- tions qui se posent au sujet de Planaria subtentacidata. Repré- sente-t-elle une espèce autonome, ou n'est-elle qu'une race asexuée de Planaria gonocephala ? Quels sont les rapports entre ces deux espèces ? Quelles sont les causes qui arrêtent le développement des gonades chez PL subtentaculata ? etc. 2° J'ai trouvé plusieurs exemplaires de Polycelis coruula var. Boreliii , dans un petit ruisseau, sur la rive gauche du Tech, à l'ouest de Prats de Mollo (température : 10°, 5, le 13 avril). Ces individus sont semblables à ceux que Borelli (1903) a récol- tés dans la région duCanigou et que j'ai étudiés dans une note précédente (VAiNOEL, 1921, p. 25o-256). Les variations de cette Planaire sont, d'ailleurs, intéressantes à plusieurs points de vue, mais je ne possède pas encore assez de matériaux pour en faire une étude d'ensemble. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 190.^. — lîoRELLi (A.). — Sulla prescnza dt'lla Planaria alpiiia e délia Polycelis cornu ta nei Pirenei {Bail. Mus Zool. Anat . V.omp. Toraio, XX). 1910. — Chatton (E.) — P/eodorina californica à Banyuls-sui'-.Mer. Son cycle évolutif et sa signification pl^ylogénétiqiie {Bull. Sci. France-Bel- gique, XLIV). 1917. — Delachaux (Th.). — Cladocères de la région du lac Victoria Nyanza [Itev. Suisse. Zool., XXV). 190'*. — Ekman (Sven). — Die Phyllopoden, Gladoceren und IVeilebenden Copepodender nord-schwedischen Hochgebirge {Zool. Jahrh. S//.^t. XXf, H. I.). 1909. — Gurney(1î )..— Ontlie Fresh-WalerCruslacea of Algeria.andTuni- sia (Journ. Roy. Micros. Soc). 1910. — Jeannel'R.) et E.-G. Racovitza. - Biospeologica. — Enuiiiéralion des grottes visitées, 1908-1909 (Troisième Série». — No. IGU. (jrotte de Pouade, par Jeannel(p. 113-115). (Arch. Zool. Exper, (5), V). 1906 — Keilhack vL). — Zur Biologie des Polyphemus pediculus {Zool. An^., XXX). 1829. — Mighaud (M.). — Descriplion de plusieurs espèces nouvelles de Coquilles vivantes (Bull. Soc. l/nn. Bordeaux, III, n» xvi). 1889. — MoNiEz (U.). — Note sur la faune des eaux douces de la S'u-Wg {Feuille JVaturaL, XX, No. 230). 170 SÉANCE 1)11 23 MAI 11)22 1919. — Racovitza (E.-G.)- — Notes sur les Isopodes. 3. Asellus hani/ulen- sisn. sp. i. A. coxali^ DolU'iis. 5. .1. cuxalis iiet/erimhoffi n subsp. {Arch. Zool. Exper., LVIII, .V. et lî.,\\\). 1908. — Sthohl (J.). - Die liiologie von Pobipliemus pedicit/us iind die Generalionszjklen derOadoceren (Zool. Ane, XXXII). 1920. — Vandel (A.). — Sur la Faune des sources [Bull. Soc. Zool. France, XLV). 1921 . — Va.ndel(A.). — Noies biolojïiques sur les Planaires des environs de .Montpellier i/Siill. Biol. France-Iielijique, LV). 1908. — W'iNTHKnERT. — Siir la présence du Discoglossus pleins k Banyuls- snv-Mer {Bull.Sor. Zool. F/'«//r^, XXXIli, p. 54). 1906. — Zacuaiuas (().). — Zur Biologie iind OKkologio von Poli/phemus pediculus (\Ànnè) {Zool. Ane XXX). ADDRNDUM J"ai rocollù pendant mon séjour dans les Pyi-énùesOriontalos i[uel(|ues liyiliach- nidesque .M. le D' G. Walter, de Bàle, a bien voulu déterminer, lîn voici la lisle: 1, Ruisseau sur la rive gauctiedu Tech, à l'ouest de Pralsde Mollo, Protsia eximia (Piotz) 1 9. Tfii/as thori Walter, 1 nyinpiie. 2. Rosnrsence de la j^roll" de l'ouade, près Hanyulssui-Mcr. Li'bertia porosa Tlior, I o'. 2 9. S. Source de l'ertnita^'c de Cunsolalion, pn'-s Collioure. Sperchon koeiuhei Walter, 1 ',' . I.AVAI-. IMPniMF.niE BARNEOUD. Séance du IS juin 19'2'2. . . ^^ PRÉSIDENCE DE M. BRUMPT, PRESIDENT. >, ""\W*^ M. le jjrésident souhaite la bienvenue à M. Dalcq, assistant à l'Université de Bruxelles et à M. le D^ J. Liouville, qui assis- tent à la séance. La Société a reçu de bonnes nouvelles de M. Petit, qui s'excuse de son absence. M. le président rappelle que sur l'au- torisation de M. le directeur du Muséum, M. Petit a fait récem- ment dans cet établissement une causerie très appréciée sur les moyens de récolte et de conservation des objets d'histoire naturelle dans les voyages lointains. Il serait à désirer que cette initiative soit suivie, car beaucoup de jeunes voyageurs sont insuffisamment documentés sur ce point. M. Pavlovsky remercie de son admission. L'Académie royale de Belgique adresse la médaille frappée à l'occasion de son cent-cinquantième anniversaire. M. le pré- sident lui adresse les remerciementi| et les félicitations de la Société. M. Pérez présente une Asterina gibhosa^ atteinte d'albinisme, qu'il a trouvée à Roscoff. Pour répondre au vœu d'un certain nombre de mem- bres de la Société, le Conseil a décidé d'insérer, dans un pro- chain numéro du Bulletin, une notice nécrologique sur M. Edmond Perrier. M. et Mme. Millot, sur le point de partir en mission à Mada- gascar, se mettent à la disposition de leurs collègues pour leur rapporter des matériaux d'études. Ouvrages offerts : BuGNiOiN (Dr E.). — The Moults of Etnpusa egena {Bull. Soc. Entom. Egypt, -1921, 44 p.,'16fig.). Id. — La larve de la Luciole {Luciola iusitanica Gharp.), (Ann., Sci. Nat. Zoolog., (10), 1922, 30 p., 20 fig.). Id. — La biologie de la Luciole {Luciola Iusitanica), {Rev. hist. Nat. apjdiq., l, 1921,7 p.) Id. — Luciola Nicollieri sp. n. de Ceyian {Spolia Zeylanica, XII, 1922, 14 p., 3 fig., 1 pi.). " Id. — Etudes relatives à l'anatomie et à l'embi-yologie des Vers luisants ou Lampjrides {Bull. Biol. France.-Belgigue, LVI, 1922, 53 p., 36 11g.). 13 172 SÉANCE DU 13 JUIN 1922 NOTE RELATIVE A VAMELES SPALLANZIANA. STRUCTURE DE L'OOTHÈQUE. ECLOSION DES JEUNES LARVES TAU E. BUGNION VAmeies spallanziana Rossi, 1792 (1) est une petite Mante de couleur grise, assez connnune d'août en octobre, dans les environs d'Aix en Provence. Le mâle, long de 22 à 23 mm., se distingue de la femelle par son corps plus svelte, ses antennes plus longues et surtout par ses quatre ailes bien développées. La femelle, longue de 18 mm., a le corps plus large, les antennes plus courtes et des ailes rudimentaires. La réduction des ailes la fait ressembler à une larve. Une espèce voisine, VA. decnlor Ciiarp., diffère de la précé- dente par son pronotum moins dilaté et relativement plus long (2). VAniclrs fait sa ponte en automne et c'est, comme pour la Mante leligieuse, au printemps suivant que se produit l'éclo- sion des jeunes larves. Fabre qui, au cours du chapitre consacré à la Mante (« Sou- venirs entomologiques », V. ]). 321) parle incidemment de VAmelcs decolor, décrit comme suit l'ootlièque de cette espèce : « La petite Mante grise {A. decolor), si différente de Taiilre par l'absence presque romplètc des ailes chez la femollc, édifie un nid f,M-os à peine comme un nojau de cerise et le revêt fort Ijien d'une écorce écumeuse. Pourquoi cette enveloppe soufflée? Parce que le nid de VAmeles doit, comme celui de la Mante religieuse, passer l'hiver, exposé sur un rameau, sur une pierre, à toutes les rigueurs de la mauvaise saison. » Ce texte est accompagné de deux figures reproduites dans l'ouvrage « Mœurs des Insectes », p. 80. Les nids que j'ai eu l'occasion d'observer proviennent d'un Ameles femelle {A. spallanziana) capturée à Aix, le 28 octobre 1921 sur le domaine de Belle-vue. Mon sujet (visiblement gonflé d'œufs) ayant été placé dans une cage de mousseline et richement alimenté avec des Mouches, j'obtins une première oothèquc le 22 novembre et une deuxième le 5 décembre. (1) Voy. Index liibliographique. (2) Le pronotum est d'après Flnot (1883), plus long que les fémurs antérieurs chez decolor, plus co\ivich.Qz spallanziana. SÉANCE DU 13 JUIN 1922 173 Lcui'S dimensions étaient de 10 mm. sur o pour la première, de 8 mm. sur 5 pour la deuxième. Leur couleur était grise ; sur leur face libre se voyait une sorte de faîte vers lequel les cloisons des loges ovulaires paraissaient converger en s'incur- vant quelque peu (fîg. 3). Le nombre des loges (autant qu'on pouvait en juger sans faire des coupes) devait être approxima- tivement de 24 et de 14. L'écorce ccumeuse (signalée j)ar Fabre a propos des oothèques de VAmeles decolor) ne formait sur celles de \A. spallanziana (\\x\x\i revêtement très mince, sem- blable à un léger badigeon étendu par-dessus les loges, semé çà et là de petites bulles d'air. Collés sur un morceau de carton blanc, ces deux nids furent, en vue de l'éclosion, mis à part dans un tube large de 2 cm. suffisamment aéré et gardés durant l'hiver sur une tablette de fenêtre exposée en plein soleil. Hâtées sans doute par la température de la chambre, les premières éclosions furent observées le 17 avril 1922 (4 mois 1/2 environ après l'époque de la formation des oothèques). Je conq)tais ce jour-là une dizaine de jeunes larves dont les unes, nouvelles écloses, s'agitaient auprès des nids, tandis que d'autres (datant probablement de quelques jours) se tenaient blotties sous le carton sur lequel les deux nids étaient collés. Une 2^" éclosion comprenant seize sujets fut ol)servée du 18 au 20 avril, une S*' et dernière comprenant huit sujets du 21 au 22. Le noml)re total des nouveau-nés fut donc de 38 j)our les deux nids. Longs de 3 mm. (fig. 1), joliment bariolés de mou- chetures noires et vertes, les nouveau-nés à'Ameles sont tout à fait mignons et intéressants à observer. Doués d'un tempéra- ment très vif, ils aiment à se poursuivre, quitte à sauter brusquement de côté et d'autre, quand ils se voient serrés de près. Est-ce là un simple jeu? Y aurait-il chez ces petits êtres quelque intention de cannibalisme ? Je ne suis pour l'instant pas en mesure de me prononcer. Observé au repos, YA7neles nouvel éclos a une attitude par- ticulière qui mérite de retenir notre attention. Campé sur ses pattes postérieures et moyennes, il se tient d'ordinaire courbé en arc, avec sa grosse tête relevée, son abdomen (très court et ramassé) relevé lui aussi, taudis que le milieu du corps «st 174 SÉANCE DU 13 JUIN 1922 déprimé. Les antennes, composées de 23 articles, relativement assez longues, sont, dans leur moitié l)asale, annelées de noir et blanc (1). Les pattes ravisseuses, déjà armées de leurs épi- 4 Fie. i. — Ameles spallansiana, nouveau-né long de 3 mm., oclos le 16 avril VJ'22. — x 24. nés, sont, dans l'attitude du repos, repliées sous le prothorax, les moyennes et les postérieures fortement écartées des deux côtés, avec leurs genoux très relevés. La figure 1, dessinée à la chambre claire à un grossissement (1) Les aulennes de VAmeles ont, comme celles de riimpusc et de la Manie, un nonr)bre d'arliclc moindre chez le nouveau-né que chez l'adulle. M'aidant du procédé indiqué dans un précédent travail (1918, p. 129;, j'ai trouvé 74 articles aotennaires chez le a adulte (-4. spallansiana) et 60 chez la 9. 1 à SÉANCE DU 13 JUIN 1922 175 de 24, montre assez bien la grosseur de la tête et la longueur des membres relativement au corps. La tête, comparable à un marteau, se distingue encore par sa dilatation dans la direc- tion transverse, par la proéminence du vertex et par les saillies anguleuses que font les yeux. L'écartement considérable qui / / *•■ J" ^' FiG. 2. — Ameles spallansiana; la tête du nouveau-né. Sexe indéterminé. Antennes de 23 articles. X 40. sépare les pattes antérieures des deux moyennes s'explique par la longueur des hanches et surtout par le fait que les hanches antérieures ont été, dans le but de les mettre en évidence, portées en dehors le plus possible, tandis que les moyennes sont restées repliées sous le thorax. .176 SÉANCE DU 13 JUIN 1922 La tigTire 2, dessinée à un grossissement de 40, est destinée surtout à montrer la forme tronquée de Fécusson frontal (caractéristique du genre Amelcs) et le relief en forme de lyre (de couleur jaune pâle) qui le surmonte. Pour ce qui est du mécanisme de l'éclosion, j'ai la satisfac- tion de pouvoir faire connaître à mes lecteurs un fait nou- veau. On sait que l'ootlièque de la Mante vulgaire renferme un système de fentes qui, prenant origine au niveau des loges ovulaires, dél)ouchent d'autre part à la surface, dans la « zone i-ll)0[)lcres nouveaux (Ann. Soc. entom. France {Manfis hrevipeiniis). 4871. Saussure (H. de). — Mélanges Orttioptérologiques, lllo fasc. Mantides (p. 100 et, 297), IVefasc. (p. 50; g. Ameles). 188.3. Finot(A.). — Les Orltioptères de la France (p. 34, g. Ame/es). 1883. Fabre (J. h.). — Souvenirs entornoiogiques. V. (p. 321, Amefes decolor). Md'urs des Insectes f p. 80. figure du nid). 1912. Werner (Franz). — Une nouvelle Manlide égyptienne {Amelcs (vijiji)- tiaca) (Bull. Soc. entom. Egijiite. !'•'■ fasc. p 23). 1916. Adair (F.). — Le déveloi»pernent de la Mante Ame/es œfjyptincn, Werner, {liull. Soc. entom. Ef/i/pte, séance du 14 juin). 1918. MuGNiON (F.). — L'accroissement des antennes chez Rînpusa er/ena [Mém. Soc. Zool. France, XXVIL année 1917, p. 127). (1) Les figures illustrant cette note ont été génorouscmonl ollcrti^s par l'auleur. i SÉANCE DU 13 JUIN 1922 181 DESCRIPTION D'UN CÉNURE TROUVÉ CHEZ LA SOURIS BLANCHE DE LABORATOIRE PAR Ch. JOYEUX, Ch. RICHET fils et E. SCHULMANN En examinant des Souris blanches servant à diverses expé- riences, notre attention a été attirée par l'une d'entre elles, présentant au voisinage de la nuque et de l'épaule gauche un kyste de la grosseur d'une noisette. Après incision de la peau, il a pu être facilement détaché à la sonde cannelée, sans sacrifier l'animal. Il siégeait dans la rég'ion sous-cutanée et ne tenait à la profondeur que par une sorte de pédicule mince. FiG. 1. — Portion du Génure garnie de scolex, vue par la face interne. fibreux. Il y avait une légère réaction cellulo-graisseuse autour de lui. Ce kyste fendu longitudinalement laisse échapper un liquide citrin, contenant quelques flocons muqueux qui ne montrent aucune structure au microscope. La paroi est relati- vement mince, transparente ; on aperçoit facilement à sa face interne des masses blanches, disposées en rangées assez régu- lièrement rayonnantes, n'occupant d'ailleurs qu'une partie de la surface totale du kyste (fig. 1). Elles sont de taille inégale et représentent chacune un scolex. 182 SÉANCE m 13 JUIN 1922 En isolant une do ces masses et eu rexainiiiant au micros- cope, on constate cju'ellc est bourrée de corpuscules calcaires, régulièrement arrondis pour la plupart, dont le diamètre varie de 20 à 23 ;j.. Pour étudier la structure générale des scolex, le mieux est de pratiquer des coupes qui en intéressent plusieurs à la fois. La figure 2 est la microphotographie d'une coupe qui passe par six scolex [S). On voit que la cuticule présente des papilles (P) comme chez beaucoup d'autres cystiques; la tète .'^.. }h M.^.^: iS^ V è..v ^ Fig.2 :.. Vv. '?. FiG. 2. — Coupe d'une partie de la vésicule intéressant 6 scolex en des points différents. S : coupe des scolex; 1' : villosilés de la cavité d'invagination ; P : papilles de la cuticule. se trouve au fond d'une cavité d'invagination sinueuse et pré- sentant des villosités (F). D'autre part, un scolex isolé et évaginé artificiellement .■''>'Î^*'H (fig. 3) montre, après décalcification, rasi)ect typi(jue des têtes de Ténia. La lar- geur est de 600 ;j. environ, au niveau des ventouses. Ces dernières, arrondies, pos- sèdent environ 210 a de diamètre. Sur notre figure, elles sont devenues ovalaires par suite de l'aplatissement de la prépa- ration. Le diamètre de la couronne de crochets est de 200 [x. Ces crochets forment deux rangées de 1 i à 16 crochets chacune, soit 28 à 32 en "^ . ,, tout. Isolés et vus à plat, ils ont la forme Un scolex isolé. ^ représentée dans la figure 4. Les mensura- tions sont difficiles à prendre, parce que la taille est loin d'être FiG. 3. SÉANCE DU 13 JUIN 1922 183 constante d'im scolex à l'autre ; de plus, la courbure delà lame varie, ce qui allonge ou raccourcit les mesures prises. Ces cro- chets se rapprochant plus de la forme dite « aiguillon de rosier » des Dipijlidium que de celle à manche développé, type : T. solimn, nous croyons que les plus utiles mensurations sont celles qui ont été indiquées sur notre dessin, soit ac : longueur de l'extrémité de la lame à celle du manche (longueur totale) ; hc : longueur de l'extrémité du manche à celle de la garde, soit d'une racine à C, l'autre, d'après une nomenclature dif- p^^. ^ _ cpochets isolés : férente ; ad : longueur obtenue en joi- deux grands et un petit. gnant le milieu d de la ligne hc à l'extrémité de la lame a. Nous avons d'ailleurs établi une échelle qui permettra au lecteur de prendre d'autres mensurations s'il le désire. Dans ces conditions, on trouve, en exprimant les dimensions en tx, et en mesurant un grand nombre de crochets apparte- nant à plusieurs scolex : •SO "iioo"" firands crocliets Petits crochet s iDaxiiiiuin niiniimim moyenne niaxiimim minimum moyenne ac 103 85 97 75 58 63 bc 60 45 52 40 35 38 ad 80 70 75 55 46 50 La garde est bilobée, comme chez T. serialis, la pulpe em- plit presque complètement le crochet, surtout pour ceux de la prendèrc rangée. En somme, notre parasite est un Génure typique, nous devons donc le faire rentrer dans ce groupe de formes larvaires, ran- gées comme on le sait dans le genre Multiceps Goze, 1782 (syn. Cœnurus Rud. 1803). A notre connaissance, il n'a pas encore été signalé de Génure de ce type chez la Souris blanche. Il est évident d'autre part 184 sÉANCi; DU 13 JuiiN 1922 qu'un animal de lal)oi'atoire ne peut hébergci' qu'occasionnelle- ment une larve de Gestode et que le véritahle hôte intermé- diaire de notre parasite doit être vraisemblablement un Ron- geur ou autre Mammifère sauvage. A. RAiLLiETot A. Henry (191o), faisant une revue des Génures, ont énumcré les formes connues. Depuis, d'autres espèces ont été décrites par M. G. Hall (I91G), A. Rah.liet et .Marli.laz (1919), A. Railliet et Mouqukt (1919). Voici, d'après ces auteurs la liste des formes actuellement décrites : Nom (In ConiirL' M ulticpps m u t ( iri'/ts (l.cske. 1780) . . . M.sp/'ia/i.'i ((iCi'vais 184.")) JJ. te mu ri s (('obbold, 1801) M. poli/luherculusus (Mé- gnin", 187'.») . . . . Af.5/)a/flc/*(l)iesing.|8ti3) M. fjlompratus (Kail. cl llenrv) M . An C-ovpoii (l'agensl., 1877) / M. tratfeluphi (Cobhol*), 1861) M.braïuii (v. Linsl. lî)U2i M. gaigeri (Hall, lîtlC) . ,)/. ramosus (Itail. el >far. 1919) . ... .Nombre (le crochets m à -M •M couronne simple 18 à 34 30 il 4(i ?il(^|>ourvM (le sro- Icx. 30 ^8 i\ 32 :26 à 30 Longueur (les grands crorliels en a 150 à 170 i'^l) il 137 123 70 croclicisnon men- surés. 132 il 138 H-4 à 120 114 KiO à 180 110 à 132 Longueur des peiKs crocliels en tx 90 à 130 85 à 112 80 50 87 ;i 90 rm à 98 47 113 à l.SO 80 h 92 R.\iLLiKT et lÏE.NKY ajoutcut à cette liste : Tw/iin /n/perhorca V. Linst. 1905, dont la forme larvaire n'est pas connue, mais dont l'adulte présente des crochets ressemblant à ceux du type SÉAiNCE DU 13 JUIN 1922 185 Mulliceps, soit 30 à 32 crochets, ayant comme longueur : 170 u. pour les grands, 120 s étangs. D'assez uondireux individus se rencontrent en hiver sous la glace dons ces stations. La forme pélagicjue des gi-audes collections d'eau (sablières) est transparente, plus petite et (h'pourvue des ])arasites (Aci- nétiens, Vorticellidesj rent h's individus hahitaiit les eaux souillées. 10. C virifiix {}\\v'\\\g). Très comnuin surtout an printemps et en automne. II existe des formes géantes toujoni's très para- sitées. 11. C. centaH< Fischer. Abondant partout de février à mai. il se cantonne ensuite dans les eaux plus IVoides et en particu- lier les sources et petites mares de foret. 12. C. p/ia/era/us Koch. Observé une seule fois en juin dans les marais de Saint-Jean-de-Losne sur le chemin de la stati(jn aquicole (îrimaldi. 13. C. />y^o?/,i.v/.7'« Lande. Abondant dans la mènu' station et à la même époque que le précédent. H. C. hicolor Sars. Très petit, n'a été vu que dans le même marais. Ces trois dernières espèces sont rares dans notre région. 15. C. hiciispidalKs Claus. Assez rare (étang de Citteaux, 1 À SÉANCE DU 13 JUIN 1922 189 marais de Saint-Usage). La furca est égale à 5 fois la longueur du dernier segment dans les exemplaires sexués. Malgré cette diflerence le receptacidum seminis est typique. 16. C. bisetosus Reliberg. Très rare en Suisse, nettement sté- notlierme d'eau froide. J'en ai trouvé 3 $ avec sacs à œufs dans un fossé en voie d'assèchement près de Daix (mars 1921). Je ne l'ai point retrouvé depuis. C. bisetosus, C. macriiroïdes, C. fimbriatus var. Poppei et peut-être C. Dijbowskii n'ont, à ma connaissance, pas été signa- lés en France. Famille des : Harpacticidse. Genre : Cantlioccunplus Westwood. 1. C. staphylinus (Juriue). Très comnmn parmi les débris végétaux tapissant le fond de collections d'eau variées (sour- ces, mares) abondant surtout dans la période froide : janvier- mai et octobre-janvier. 2. C. microstapliijliniis Wolf. Très rare. Déjà observé dans le lac de Constance et les marais du Jungholz. Lauterborn et Wolf ont étudié dans cette espèce la formation de kystes d'été. Je l'ai trouvé dans les marais de Saint-Usage. J'ai pu obser- ver des 9 ayant de nombreux spermatophores accolés (jus- qu'à 4). Mars 1921. 3. C. mimitus Glaus. Je l'ai observé trois fois (février et avril) dans un marais et dans une flaque d'eau provenant de l'Ouche, puis en mai dans les marais avoisinant Saint-Usage. 4. C. gracilis Sars. Signalé par M. de Kerhervé près de Samer. J'en ai trouvé une grande abondance dans un seul marais voi- sin de la station à C. minutus (Saint- Usage près de Saint-Jean- de-Losne). 5. C. crassus Sars. iVssez répandu dans les fontaines, sour- ces, marécages (Talant, Saint-Usage, Jardin botanique de Dijon). 6. C. northumbricus Brady. Observé trois fois : flaques d'eau provenant du Suzon et de l'Ouclie en janvier-février 1921, puis dans une « losne » aux Maillys en mai. Les individus de cette dernière station surtout les (^ présentaient des variations assez constantes, que je décrirai ultérieurement. 7. C. pygmœus Sars. Très rare. Toute l'année dans une 190 SÉANCE DU 13 JUIN 1922 source près de Talant. Il est en compagnie de C. craasiis mais il semble y avoir balancement entre ces deux espèces dans cette station. Quand C. pi/gmanis abonde on a quelques C. cras- sus et inversement. C. crassus et C. microsla])}iyliiius sont nouveaux pour la faune de la région, sinon delà France. J'ai pu constater (]ue les eaux courantes et les sources pré- sentaient un petit nom])re d'espèces [Ci/clops viridis, vcrnalis, serru/atiis, fimbriatiis, Canlhocatnplus staplit/limis) et que ce groupement restait constant toute l'année. Il en est de même pour les petites mares alimentées par des sources. Au contraire les fossés, bassins, marais, présentent de nom- l)reuses espèces qui disparaissent et réapparaissent à certaines périodes. 11 serait intéressant de préciser les formes de résis- tance : kystes, œufs de durée. La température de l'eau, la iiatuic du microplancton, la concurrence entre plusieurs espèces adaptées au même mode de vie [Diapt. castor et Diapt. r/racilis, Canth. crassus et pf/g- mœus à Talant) sont autant de facteurs qui exercent une action encore difficile à délimiter. Dijon, /•" mars i9'2'2; laboratoire de zoologie de la Faculté. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE Beauchamp (p. de). — Notes faunisliques : quelques formes rares ou intéres- santes de la région parisienne {Bull. Soc. Zool. France, XLIII, n»» S-7. 1918). Chafi'uis (P. -A.). — Die Copepoden dcr unterirdischen Gewasser der Umge- bung Basel {Arc/i. Ilytlrob., XIV, 1920). (jR.i'TER (\.). — Die Copepoden der Umgebung Basel {Rev . Suisse Zool., 11, 190:^j. Grœter (E.). — Die Copepoden dcr unterirdischen flewasser(.lr6'A. Ih/drob., VI, 1910). Haberbosch {V .). — Ueber Siisswasser-Harpacticidcn (.l/'f/i. Ili/droh.. XI, 1916). Kerhervé (B. de). — !{arimcticid(r, genres Xitocra et Cantlioccunptus {Bull. Soc. Zool. 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Quoique les descriptions en soient très som- maires, les espèces sont bien reconnaissables à l'aide des plan- ches qui accompagnent l'ouvrage. Mais ni dans l'original russe (1), ni dans la traduction allemande parue quelques années plus tard (2), l'auteur ne leur a donné de noms spécifi- ques. Ce fut J.-F. Gmelin qui les dénomma comme suit, en les incorporant dans sa IS'' édition du « Systema Naturœ » de Linné, parue en 1788. 1. Lacerta uralensis Gmelin, loc. cit., p. 1073; Lépéchin, éd. russe, I, p. 514; éd. ail., I, p. 317; pl. xxn, lig. 1. Cette espèce a été identifiée avec juste raison à Phrynocepha- lus helioscojnis Pallas (1771). 2. Lacerta guttata Gmelin, loc. cit., p. 1078; Lépéchin, éd. russe, 1, p. 514; éd. ail. I, p. 317 ; pl. xxii, fig. 2, 3. (1) Journal du voyage du Docteur et Associé de l'Académie des Sciences Iwan Lépéchin dans diverses provinces de l'Empire Russe ([, St-Pétersbourg, 1771) (en russe). (2) Tagebuch dcr Reise durch verschiedene Provinzen des russischen Reichez in den Jahren, 17G8 u. 1769 (I, Altenburg, 1774). 192 SÉANCE DU 13 JUIN 1922 L. gultata a été rangée par les auteurs dans la synonymie de Plirijnocephalus caudivolvuliis Pallas. Il n'est pas douteux que ces deux noms se rapportent au même animal ; mais Lacerta caudivolvula diitant de 1831 seulement (1), il devra donc être dénommé correctement P/irt/nocep/m/iis ynttatus (inielin (1788). 3. Lacerta deskrti Gmelin, loc. cit., p. 1703 ; Lépéchin, éd. russe, p. iilo ; éd. ail. p. 318; pi. \xn, fig. -i, 5. Cette espèce a été placée tantôt parmi les synonymes à'Erp- mias velox, tantôt parmi ceux d'E. arguta. Vérification faite, c'est bien une jeune E. arguta ([ui a été décrite et figurée par Lépéchin. La livrée striée de Texemplaire en ({uestion désoriente au ])remier abord ; pourtant elle \w peut nullement être rap- portée à celle à'E. velox, vu labsence de la raie vertébrale blanche impaire, (]ui, chez les jeunes velox, est toujours très nette sur le cou et s'étend souvent jusqu'au milieu du tronc. D'ailleurs le fait de l'existence, chez de très jeunes E. argnta, de deux livrées fort différentes, l'une striée longitudinalcment, l'autre ocellée, a déjà été relevé par Elpatievski (2). Les exem- plaires striés examinés par cet auteur provenaient des steppes qui s'étendent au sud-ouest des monts Oural, les sujets ocellés par contre des bords du lac Aral ; sans se prononcer définiti- vement, Elpatievski supposait l'existence de deux formes géo- graphiques distinctes. Ayant examiné un nombre iVEremias arguta dépassant de beaucoup la centaine, et provenant de presque toutes les con- trées où cette espèce a été signalée jusqu'ici, j'ai pu établir qu'en effet l'espèce devait être départagée en deux formes. L'une, qui est répandue dans la moitié nord de la région aralo- caspienne et en Sibérie méridionale, est la forme typique décrite par Pallas (3) ; elle se retrouve aussi en Transcaucasie orientale. L'autre sous-espèce habite le sud de la Russie d'Eu- (1) Pallas, Zoograpliia Rosso-Asialica, III, St-Pélersbourg, 1831, p. 27, pi. v, fi^. 3. (2) Reptiles de l'Aral, (Seclion turkest. de la Soc. Inip. de Géographie, Tach- kenl, 1903, pp. 19 à 21, pi. ii) (en russe). (3) Reise durch vorsch. Pror. d. russ. Reichos, I, p. 718, (Sainl-Prtersbourg 1773) (lieu d'origine typique : haut Irtysh). p SÉANCE DU 13 JUIN 1922 193 l'ope jusqu'à l'Oural, et les steppes ciscaucasieimes ; c'est celle que Lkpéchin a décrite et qui devra donc se nommer Eremias Aspect général Membres E. arguta deserti .issez trapu relalivement loDsrs K . arguta arguta très trapu relalivement courts ^mfirfanfér\S?a^J^^^^^^ 0,33- O.56--0,38 ( 9ex.)/c^ 0,31- 0,55-0,38 (27ex.) ?ranus"ur^ ^"^ Hiuseaujç o.31- O,5./-0,36 (12ex.)W 0,29 -0,55 -0.30(28 ex ) Rapport de la longueur dui i,i__n ro membre postérieur à la^c* "'*' '^'.•Jo distance du bout du mu- •0,57 ( 9ex.)(o' 0,45-0,50 — 0,54 (27ex.) seau à l'anus (1). Queue 9 0,44 — 0,50 --0,54 (12cx.))9 0,41 — 0,-^6 -0,54 (28 ex.) relativement longue, modé- rément renflée à sa base, s'amincissant assez graduel- lement. Rapport de la longueur de la " b l'anus (1 relativement courte, très for- tement renflée à sa base, s'amincissant ensuite brus- quement. rc,LUe%hTsir;"du7oM.18-i.5.>-l,38(7ex.)/crM2-/,.^^ •«°m.s fn" museau A ^ 1,12- i,i9-l,28 (9 ex.) )9 0,85-i,Oi - 1.19(26ex. Inlerpréfrontale Dessin du jeune Dessin de l'adulte presque toujours présente (chez 93 0/0 des exemplaires examinés). très primitif, en raies blan- ches et bandes noires longi- tudinales n'offrant que les premiers indices d'une seg- mentation. olfrant encore une disposition nettement longitudinale, malgré le tronçonnement des raies et des bandes. plus fréquement absente (n'existe que chez env. 21 0/0 des exemplaires). déjà très éloigné du type primitif, les raies étant com- plètement transformées en ocelles blancs bien arrondis, autour desquels les tronçons des bandes confluent en zé- brures noires transversales assez apparentes. encore sensiblement modi- fié par l'effacement plus ou moins complet des ocelles du jeune et l'importance considérable que prennent les zébrures transversales. i\] Les chiffres du milieu indiquent les moyennes. arguta deserti Gmelin. Le tableau ci-contre contient l'énumé- ration des caractères principaux servant à distinguer les deux formes. 194 SÉANCE DU 13 JUIN 1922 COLUBKR CASPIUS Gmelin, Ioc. cit., p. 1112 ; I.épéchin, éd. russe, p. ol3 ; éd. ail. p. 317, pi. x\i. C'est la tonne caspio-caucasieniie de Zamenu gcmnnen.ryons de Vertébrés inférieurs l'organe où se différencie les i)remiers grains de mélanine, est également celui où apparaissent les premiers cristaux de guanine. Enfin l'exenqjle le plus frappant nous est fourni par les Céphalopodes : la poche du noir représente sans doute le cen- tre formateur de mélanine le plus important de la série ani- male, or sa paroi est tapissée de couches remar([uablement épaisses et denses d'iridocytes, révélant une élaboration de guanine des plus actives. Tous ces faits me paraissent ])ropres à prouver l'existence d'un déterminisme commun à tous les pigments, en même temps que le rapport étroit entre les divers processus prési- dant à la formation de chacun d'entre eux. En réalité, c'est la capacité de former du pigment (jui apparaît comme primitive et fondamentale. Quant aux causes qui règlent l'apparition de tel ou de tel pigment particulier et qui sont en partie sous la dépendance des facteurs externes et du milieu, elles me ])araissent plus accessoires. Ce qui le prouve bien, ce sont les profondes différences de coloration qui peuvent distinguer des animaux zoologiquement très voisins et menant une vie identique. Laboratoire d histologie de la Faculté de médecine. Il) C. n Soc. BioL, 10 juin 1922. (2) C. n. Soc. Uiol , 3 juin 11(22. SÉANCE DU 13 JUL\ 1922 199 LA GLANDE DU TESTICULE DES BLENNIES' ET SA SIGNIFICATION PAR Ch. CHAMPY et Pierre GLEY. L'un (le nous a décrit (1) la glande curieuse qui, chez les diverses espèces de Blennies, occupe la plus grande j)artie du testicule. Nous ne reviendrons pas pour le moment sur la structure de cette glande qui mérite une étude cytologique détaillée. Les figures 1,2 et 3 donnent une idée suffisante de l'ensemble de sa structure ; les grandes cellules glandulaires sont placées entre les voies génitales intra-testiculaires et des capillaires particulièrement abondants. Le développement indique que c'est une différenciation de la partie des canaux séminipares la moins éloignée du canal déférent commun. Les figures 3 et 4 seront à cet égard plus explicites encore que toute description. La fonction de cet appareil que Ch. Ghampy n'a pu détermi- ner à première vue (2) nous occupera seulement ici. Etant données les idées régnantes, l'idée d'une glande endocrine avait tendance à s'imposer, et Courrier (3) s'est servi de la des- cription de Champy pour montrer l'existence de cellules endo- crines liées aux caractères sexuels secondaires chez les Pois- sons. 11 nous a paru intéressant de rechercher d'abord l'évolution annuelle de cette glande. Nous l'avons fait chez Blennius pho- lis (L.) et Blennius gattorugine (Lacép.). La glande varie peu dans le courant de l'automne et de l'hiver. Au printemps, vers le moment de l'accouplement de l'espèce considérée, les voies génitales intra-glandulaires se dilatent et les cellules glandulaires diminuent de volume par excrétion du produit élaboré. Ce produit est constitué en majeure partie de substances lipoïdes comme le montrent les (1) Ch. Ghami'v, C. R. âss. Anatom., Paris, l'J2l. (2) Loco citato. (3) C. R. Ac.Sci., 1921. 200 SÉANCE DU 13 .IULN 1922 y / «5 Fir,. 1. — Coupo longitudinale d'ensemble du testicule de Blennius gatlorugine en juillet; as, ampoules séminiiïTes (les spermatocylcs sont très i'oncos); cd, canal déférent ; gl, f,'liiniies. SÉANCE DU 13 JUIN 1922 201 nu FiG. "2, — Segiiitiiil transversal du la glandi; (iiiùtiiu espèce qu(i (Ij^. 1). — us, ampoule séminifùre ; /iy, noyau vacuolaire des cclluios glandulaires ; v, vaisseau sanguin ; vs, voie spcrmhtique. (Les fins canaux i;lairs sont des vaisseaux san- guins vides de sang sur la préparation). 202 SÉA^CE DU 13 .IULN 1922 colorations spécitiques. Après raccouplcmeut, le voliiinc des cellules glandulaires reconmience à croître peu à peu. Ml >s ^ W ■t ■n i k I -À. '\* ris dans diverses régions d'une eoupu transversale de la parlie goniale a la partie glandulaire a à c. On saisit bien la continuité entre les cellules glandulaires et les cdénienls de la capsule des cellules gooiales. SÉANCE DU 13 JUIN 1922 203 Cette observation montre que la glande se vide au moment de l'accouplement. Elle ne nous apprend rien quant au rôle du produit sécrété. L'anatomie comparée nous a donné à ce sujet des renseigne- ments bien plus suggestifs, et ceci pourrait servir à montrer la valeur que l'étude anatomo-comparative peut avoir au point de vue physiologique. Nous avons examiné les testicules de tous les Blenniides et de tous les Acanthoptérygiens que nous avons pu nous procurer. La glande existe peu différente de la description donnée par Ghampy chez Blennius basiiicus (Valenc), Blennias pavo (Risso), Blennius tentacularu (Brunn), Bl. palmicornis (Guv. et Va- lenc), Bl. occellaris (\À\\.), Bl.sphijnx (Valenc). Elle ne paraît pas manquer en somme dans le genre P>lennius. Elle existe également chez Clinus argentatus (Risso), fîg. 5. (Nous n'avons pu nous procurer Anarrichas lupus (Lin.). Par contre, chez Gunncllus vulgaris (Cuvier) on ne trouve rien de semblaijle dans le testicule, fîg. (3, non plus que chez les autres Poissons acan- thoptérygiens déjà nombreux que nous avons examinés. Parfois [Eupomotis, fig. 7, Spina- chia), il existe une différence d'aspect entre le fond des tubes séminipares et Fig. 5. — Coupe transversale la partie proclie du canal déférent, mais jamais il n'existe de cellules glandu- laires bien différenciées avec les carac- tères très particuliers qu'on trouve chez les Blennies. Jusqu'ici pas de renseignements fonctionnels. Où apparut une suggestion importante, c'est lorsque l'étude cytologique d'œufs de Poissons nous amenant à utiliser les ovaires de Blen- niides dont nous avions nécessairement un abondant matériel, nous observâmes le fait suivant. du testicule (ie Clinus ar- gentatus ; d, ilét'ércînl ; V, vaisseau j^rincipal ; s, ampoule séminipare. Le reste est occupé par la glande. d5 204 SÉANCE DU 13 JUIN 1922 Phisiciii'S auteurs, uotaiiinicnt Scfiarf (1), Guitel (2) et Me Intosh (3) out décrit un appareil qui entoure la zone niicro- pylaire de certains Poissons. Cet appareil est notamment décrit chez les Blenniidcs : Blermius sphynx [Clinns argtmtatus par (Iuitel), KopscH (4) et son rôle a été bien élu- cidé ; il sert à lîxer les œufs de ces Poissons en grappes (Kopsch) qui s'attachent parfois aux algues mais surtout à la face inférieure des rochers (Giitkl, C/imis). JS'ous avons recherché si cet appareil intéressant à tous les points de vue avait une Fie. 6. — Testicule de fJunuellus vulg. ensemble. — ts, tubes séiiiinifi''res ; ex. voies excré- trices. Le tissu intermédiaire : tCy est purement conjonctif ; V, vaisseau principal. FiG. 7. — TesU'ule A'Eupomolis auri- liix |irjur comparaison. — v, vais- seau; ts, lubos séminifères : r.s', voies spermaticjues. Le lis?u qui entoure les voies spermaliques est purement conjonctif. certaine généralité et nous Yavoîm retrouvé précisément chez toutes les espèces de Dleuniides dont le mâle possède da?is son testicule une glande différenciée, fig. 8, 9 et 10, alors que les (1) Proc. Roy. Soc, XLI. 1887, p. 449. (•2) Observations sur les mœurs de trois Blcnniides. (Arch. Zool. exp., \, dS93). (:i) On thc iit'e historv of the Shonny \BL pholis L). [Zeilschr. wiss. Zool., LXXXII, 190.1). (4) Ueber die kimstliche Befruchtung des Eies von Gristiceps- argentalus {S.B. Ces. nalurf. Freunde, 190i, n° t). SÉANCE DU 13 JUIN 11)22 203 ' ^^''■.■' il?; ■'H.. m. m. '9» FiG. 8. — Ovocyte jeunu de Blennius tentacularis. Début de la, différenciation des filaïuents. FiG. 9. — OEuf de Blennius pholis près de la maturité (portion de la zone péri- raieropylaire). Grands filaments élaborés par les cellules folliculeuses. 206 SÉANCE DU 13 JUIN 1922 espèces chez qui manque la glande testiculaire ont un œuf semblable à celui des autres Acanthoptérygicns [Gimnellus^ par ex., fig. 11). L'idée s'imposait donc qu'il y a une relation feutre lajglande Fig. 10. — Zone de transition entre les deux pôles. Mùine préparation que la figure précédente. Fig. 11. — Ovocyte moyen de Gunnelliis vulgaris. l'as de filaments. testiculaire du mâle et les filaments de l'ovocyte de la femelle. Nous remarquâmes que les filaments de l'œuf ovarien étaient naturellement peu glutineux et adhéraient mal aux corps étrangers. Nous fîmes alors l'expérience d'y ajouter un peu de suc testiculaire filtré et les fUaments devinrent plus adhésifs, SÉANCE DU 13 JUIN 1922 207 plus gliitineux et parurent se gonfler : cela bien que les ovo- cytes ne soient pas complètement mûrs. La glande testiculaire semble donc avoir pour rôle de sécré- ter un produit qui assure l'adhérence des œufs (collés ici à la face inférieure des objets) par une réaction sur les filaments de ceux-ci. Lorsqu'on lit la descripticn de l'accouplement des espèces observées (C/mz<.y, par GuiTEL, Z)/.;jAo/ù, par Me Intosh), on se rend très bien compte de la manière dont se produit le phénomène. LTne série d'expériences plus précises est actuellement en voie d'achèvement et nous n'y ferons pas ici une plus longue allu- sion. Joint à l'anatomie comparée le fait indiqué suffit à mon- trer qu'il y a une relation entre la glande testiculaire des Blen- niides et les filaments micropylaires de l'œuf. D'autres Poissons que les Blennies possèdent d'ailleurs un dispositif adhésif de l'a^uf. On a décrit des filaments micropy- laires ailleurs que chez les Blennies (Guitel) (1). L'œuf de la Lamproie [Pet^'oinyzon planeri) étudié par nous présente un dispositif mucoide polaire élaboré comme les filaments des Blennies par les cellules folliculeuses (nous le décrirons ail- leurs). Mais chez les Lamproies l'œuf paraît adhérer naturel- lement sans l'intervention du mâle, tandis qu'il est nécessaire que les deux sexes collaborent pour le phénomène indiqué chez les Blennies. Cette adaptation précise à un mode de ponte défini, s'accom- pagnant d'une modification structurale profonde des glandes génitales nous paraît extrêmement curieuse en elle-même. Plus curieux encore semble le fait de la participation des deux sexes et dans chacun d'eux des éléments de même souche que les gamètes à un phénomène accessoire de la fécondation. Il est très frappant de voir les éléments folliculeux des deux sexes difierenciés en rapport avec ce processus qui constitue un épiphénomène curieux de Famphimixie habituelle, une (1) Gobius minutus pond comme les Blennies à la face inférieure des objets (coquilles retournées). L'œuf possède des filaments qui semblent naturellement adhésifs (Guitel, Arch. Zool. exp., X, p. 449, et de Saint-Joseph, Bull. Soc. philom., 27 nov. 1880). Le mâle contribue t-il à l'adhérence par une sécrétion testiculaire? Nous n'avons pu encore nous procurer des mâles de cette espèce. Kurtus Gullivein (de Gasteinau) a des œufs à filaments qui s'agglutinent en masses. Le mâle fixe sa ponte agglutinée en besace sur un anneau de son supra-occipital, Max Weuer, 1910, et Guitei., Arch. Zool. experi., LU. 208 SÉANCE DU 13 JUIN 1922 sorte de paragamie d'ordre physico-chimique dont ce n'est peut- être pas ici le seul cas. Nous voici bien loin de l'idée de glande à sécrétion interne déterminant les caractères sexuels secondaires, et cet exemple montre encore combien il est dangereux de déduire la fonction de la structure. Rien d'ailleurs ne venait aflirmer ici que cette glande sécrétait dans le sang, et le fait qu'elle se vide de ses enclaves au moment ou les voies eft'érontes se dilatent, où le sperme pris dans son ensemble est excrété, vient même indi- quer le contraire (1). Travail du laboratoire de la cliniqîto gynécolocjiquc de la Facnlté de médecine. L'EVOLUTION DE L'APPAREIL PTERYGO-PALATIN CHEZ LES SALAMANDRID/E PAR P. WINTREBERT L'appareil ptérygo-palatin comprend trois éléments, un élément osseux, un élément cartilagineux, un élément fibreux. Je m'occuperai d'abord du premier. A. Os ptérygo-palatin. — La lamelle osseuse ptérygo-palatine constitue chez les larves d'Urodèles la partie postérieure de l'arcade dentée interne de la voûte palatine. Cette arcade est en effet composée de deux os : le vomer en avant, appliqué sur le plancher cartilagineux ethmo-nasal, au contact du parasphé- noïde médian ; le ptérygo-palatin, en arrière. Celui-ci prend naissance par néoformation dentaire (0. Hi:rtwig, 1874) dans la région antérieure du trahécule crânien derrière le vomer et s'étend ensuite en arrière et en doliors, par ossification mem- braneuse directe, jusqu'à la face ventrale du cartilage carré. On lui reconnaît trois territoires : un antérieur, la j)alette palatine dentée ; un moyen, la tige ptérygoïdienne ; un pos- térieur élargi, l'aile ptérygoïdienne. Mes études ont porté sur Salamandra maciilosa Laur., Amhli/stoyna tigrinum Green et A. opacwn Grav. (1) La plupart des zincs illustrant cette note ont été- offerts par les auteurs. SÉANCE DU 13 JUIN 1922 200 I. — Pendant le cours de la vie laroaire l'aspect du ptéry- g-o-palatin ne change d'une manière notable que chez l'Axolotl, larve néoténique cYA. tigrinum qui, dans les pays tempérés ne se métamorphose que rarement. Les dents d'abord réparties sur toute la surface de la palette palatine se réduisent peu à peu {pp fig. IV) à une seule rangée longitudinale placée le long du bord externe ; la partie moyenne de l'os se rétrécit et prend l'aspect d'une tige étroite, épaisse et solide ; la partie postérieure s'étale au contraire et s'étend jusqu'à la région pos- térieure du carré. Elle s'évide sur son bord externe au niveau du passage des muscles masticateurs, tandis qu'elle s'épaissit et se recourbe en haut sur son bord interne autour du ptéry- goïde cartilagineux. II. — Au moment de la métamorphose, a) la tige moyenne s'amincit et se fragmente ; le ptérygo-palatin est ainsi, dans une phase très brève, formé de deux os : un palatin en avant, un ptérygoïde en arrière. Jamais, chez une larve normale à'Ambltjstomatigrinam, (Axolotl), avant la période métabolique, cette division n'a lieu ; elle s'effectue seulement chez des larves émaciées, malades ou en état de misère physiologique, comme après un jeûne prolongé. Les auteurs classiques ont décrit trois os à l'arcade palatine des larves (Frikdreich et Gegenbaur, 1849; 0. Hertvvig, 1874; Wiedersheim, Parker, 1877). Leur descrip- tion est erronée ; elle concerne non le type normal, mais un type morbide, de régression pathologique. h) Dès le début de la métamorphose et en même temps que la tige moyenne du ptérygoïde, la plaquette palatine antérieure subit une raréfaction osseuse rapide ; ses dents tombent, elle est bientôt réduite à une petite aiguille osseuse qui se morcelé et disparaît. Aucune de ces deux parties, plaquette dentée et tige, ne se reconstituent dans la suite. Les Urodèles parfaits nont donc pas de palatin. On n'avait pas suivi jusqu'à présent les phases de la transformation du ptérygo-palatin. Les auteurs précédents, considéraut le palatin comme un os isolé, et n'ayant pas ensuite constaté sa disparition pendant la méta- morphose, se sont ingéniés, chez l'adulte parfait, à trouver à la voûte palatine la place du palatin et l'ont accolé au vomer, en désignant celui-ci sous le nom de voniéro-palatin. Ainsi, pour 0. lÏKKïwiG et WiEUERSHEiM, Ic palatin de Salamandra maculosa 210 SÉANCK DU 13 JUIN 1922 adulte est constitué par la partie postérieure de la longue apo- physe dentée du vonier, mais il n'existe à mon avis aucune solution de continuité sur le trajet de cette apophyse. Cuvier cpii n'a étudié ni le développement ni la métamorphose des Salamandi'idœ ^(in?>e que les adultes n'ont pas de pahitin ; mais le vomer de Sa/amoîidra qu'il figure manque justement de la région postérieure de rapoi)hyse dentée que les auteurs alle- mands considèrent comme palatin (R. A. \A. xl, fig. 1 c). L'apo- physe en efTet se hrise facilement en son milieu, à l'endroit où le nerf 2)alatiu du facial passe sur sa face dorsale. c) L'aile pléryç/oïdicrme est la seule partie du ptérygo- palatin ijui persiste chez l'adulte parfait {pp, fig. III). Elle suhit au cours de la métauiorphose deux sortes de modifica- tions, un fransp(»it ])assif, un remaniement actif. Sa pointe antérieure, dahord dirigée, comme la tige ptérygoïdienne larvaire, en dedans et en avant vers la région ethmo-nasale, se déplace d'une manière passive en dehors et en arrière dès le déhut des transformations, par suite de la mobilisation du cartilage carré. L'attache directe des piliers de celui-ci à la capsule crânienne par continuité de substance cartilagineuse (autostylie) se ramollit ; il se forme, à l'insertion de ces piliers, de véritables articulations, grâce auxquelles l'extrémité distale du carré se transporte en arrière, entraînant avec elle la partie postérieure isolée du ptérygo-palatin, qui devient l'os ptérygoide. Mais celui-ci j)résente en outre des changements qui lui sont propres ; ils sont particulièrement nets chez Ambli/- stoma ligi'inum. Contrairement à ce qui se passe au niveau de la région palatine antérieure et sur le vomer, les modifications se produisent ici tardivement, après la régression complète de la partie palatine du ptérygo-palatin et après que le déplace- ment global (lu carlilage carré et du ptérygoide a fini de s'effectuer. Le premier indice d'une transformation particulière de l'os consiste dans l'inversion de la position respective qu'oc- cu})ent les extrémités antérieures des ptérygoïdes osseux et cartilagineux. Jusqu'alors l'extrémité de ce dernier était placée en dehors de la pointe osseuse (y^/, fig. IV) et ce rapport n'avait pas été affecté par le recul global du carré et des ptérygoïdes. Maintenant, au contraire, l'extrémité osseuse vient se placer en dehors de l'extrémité cartilagineuse (/;/), fig. III). Déplus, le bord externe du ptérygoide devient concave en dehors et les SÉANCE DU 13 JUIN 1922 211 deux branches antérieures et postérieure de l'os se rapprochent de telle sorte, chez A. tig/imrm, que l'angle obtus qu'elles formaient entre elles devient aigu. Le rapprochement des / aie II «• ^F'^_^A~I^^hL os. P^- \omt III IV. FiG. I. Voûte palatine ti'Amblystoma opacum Grav. (cùté droit), adulte parfait. — II. Face latérale droite de la tête de Salaniandra macidosa. Laur., forme par- faite jeune (7 cent, de long.). — 111. Région ptérygo-maxillaire droite de la même Salamandra maculosa, vue par la face ventrale. — IV. Voûte palatine (côlé droili d'un Axolotl âgé et normal (long, de 24 cent.); a, muscles adducteurs de la mâchoire inférieure ; ao, caililage antorbital ; apo, anneau fibreux périor- bitaire; aie, aponévrose lempornle externe ; c, columelle ; ca, carUlage carré ; ch, clioane: d, muscle dépresseur de la mâchoire inférieure; h Vil, nerf hyo- mandibulaire du facial; m.v, maxillaire supérieur ; n, narine; os, orbito- sphénoïde ; p. pupille; p Vil, nerf palatin du facial; pi, paupière inférieure; pm, prémiixillaire ; pp ; ptérygoïde osseux; ps, parasphénoïde ; psu. paupière supérieure ; pt, ptérygoïde cartilagineux ; qme, ligament quadrato-maxillaire externe; qmi, ligament quadrato-maxillaire interne; rb, muscle rétracteur du bulbe oculaire ; v, vomer ; vl, valvule latérale du coin de la bouche. 212 SÉANCE DU 13 JUIN 1022 branches est moins prononcé chez Salamandra (fig. III) et chez .4. opacum (fig. I). Le recourhoment du bord interne autour du ptérys'oïde cartihigincux situé sur la lace dorsale de l'os s'ac- centue et la tige cartilagineuse s'imprime pour ainsi dire et se loge dans la plaquette osseuse amincie et malléable. La branche postérieure, qui est au contact du carré, se moule sur la face ventrale légèrement convexe de celui-ci et se recourbe plus tard en arrière sur sa face postérieure en se rapprochant du squameux ; elle se prolonge aussi en dehors jusqu'cà la surface articulaire du carré, en adhérant à l'os carré d'origine enchon- drale ; en dedans elle s'étend juscpiau contact du parasphé- noïde. Chez les Salamandres et les Amblys tomes âgés les os de revêtement qui entourent le carré s'adossent et se superpo- sent de telle façon que le suspenseur recouvre une fixité nou- velle (autostylie secondaire d'origine osseuse). B. Ptéryg-oïde cartilagineux. — Mais, comme nous l'avons dit, l'os ptcrygo-palatin uesl (juuuc partie de l'appareil pté- rygo-palatin ; celui-ci comprend en outre une tige ptérygoï- dienne cartilagineuse et des trousseaux ri})reux. Voyons donc maintenant l'évolution de la j)remière. Née tardivement de la partie interne du carré, la plus rapprochée du milieu de sa longueur, elle se dirige d'abord directement en avant sur la face dorsale et le long du bord interne de l'aile osseuse ptérygoidicnne. Arrivée au devant de celle-ci, elle se coude assez brusquement en dehors ainsi que l'a figuré Winslow chez Amblysioina punctatum (1892, pi. vu, fig. 3) et s'oriente chez tous les Urodèles vers la pointe du maxillaire. Elle ne l'atteint cependant pas chez la larve, mais au temps de la métamorphose et surtout à la tin de celle-ci, alors que l'os ptérygo-palatin remanié a déjcà su])i une réduction notable, la tige cartilagi- neuse présente une croissance très active. Chez Amblystoma opaciim (pt, tig. I) elle chemine le long de la face interne du maxillaire supérieur et se dirige vers le cartilage antorbital {ao, fig. I) auquel elle se joint par un ligament ; elle s'avance donc dans cette esj)èce plus loin que ne le décrit et le figure WiEDERSHKi.n (1877, pi. X, tig. 7), mais se développe cependant moins que le ptérygoïde cartilagineux de /?a/ior/on(\ViKDERSHKi.M) dont l'union avec le cartilage antorbital se fait par continuité même de substance cartihigineuse. Le ptérygoïde cartilagi- SÉANCE DU 13 JUIN 1922 . 213 neux à'Amblystoma opacwn^ présente par conséquent sur soA trajet deux coudes : l'un, situe à l'endroit où il quitte le pté- ryg'o-palatin osseux pour se porter en dehors, l'autre quand il abandonne cette nouvelle direction pour se porter de nouveau en avant. A l'extrémité de ce deuxième coude, au niveau de la pointe du maxillaire, un petit ligament inséré sur le ptéry- goïde cartilagineux passe au devant de la loge temporale et va se confondre avec les faisceaux fibreux qui composent la paroi externe de celle-ci. Le ptérygoïde cartilagineux de Salamandra niaculosa {pt^ fig. II et III) suit le chemin de ce ligament. Il possède une lon- gueur suffisante pour joindre le maxillaire et venir très près du cartilage antéorbital, mais au lieu de suivre la direction consi- dérée jusqu'ici comme normale, il s'oriente vers le haut, croise le maxillaire et se tournant en dehors, atteint l'anneau fibreux périorbitaire auquel il adhère, puis, retournant en arrière, finit dans la paroi externe de la loge temporale au milieu des faisceaux fibreux de cette paroi. Le crochet qu'il décrit prend dans sa concavité le devarit de la loge temporale ; et de sa par- tie convexe partent quelques fibres ligamenteuses qui vont s'insérer au maxillaire, avec les fibres les plus dorsales du ligament quadratomaxillaire interne [qmi, fig. IH). Gliez Amhlysloina tigrinum^ le ptérygoïde cartilagineux est moins développé ; il se dirige vers la pointe du maxillaire supé- rieur, mais au plus haut degré de sa croissance dans la forme par- faite, il ne l'atteint jamais. Parfois chez l'Axolotl il s'arrête en cours de route, avant de se dévier en dehors, et forme alors un bouton terminal, enfoui dans la paroi interne de la loge tempo- rale, au milieu de faisceaux fibreux qui s'insèrent sur lui et le prennent comme relai dans leur parcours. Ainsi les nombreuses fibres ligamenteuses qui doublent le ptérygo-palatin osseux à sa face dorsale (fig. IV) et vont du carré au trabécule crânien, s'arrêtent à sa surface ; d'autres fibres qui font partie de la loge temporale émanent de lui et vont rejoindre le ligament quadrato -maxillaire externe [qmf, fig. IV) en se dirigeant en dehors et en suivant à peu près le trajet du croctiet cartilagi- neux de Salamandra maculosa. G. Elément fibreux. — Au moment de la métamorphose, tout l'appareil fibreux qui double l'élément osseux ptérygo-palatin 214 SÉANCE Dr 13 JUIN 1922 dans la région palatine disparaît avec l'ôlément osseux ; et les connexions tîbrouses du ptérygoïde cartilagineux ne se font plus que du côté externe, soit avec le maxillaire, soit avec les ligaments qui entourent la loge temporale. Déterminisme de la discordance de position chez la larve entre les deux ptéryg-oïdes osseux et cartilagineux. — Comment expli- quer, si les ptérygoïdos osseux et cartilagineux font partie du même appareil, leur différence d'orientation larvaire ? La dissection des plans fibreux de la région donne la clef du problème. Le ptérygoïde cartilagineux naît beaucoup plus tard ({ue le ptérygo-palatin osseux ; il se e de Madagascar que le même spécialiste a vu et m'a retourné en l'accompagnant, en guise de détermi- nation, de la réflexion suivante : « Insecte de nulle valeur » ; il s'agit du N. sublimhatus Pic. Insecte de nulle valeur, pourquoi? Parce que l'Insecte sem- ble un peu immature! Bien que n'ayant aucune valeur, cet (1) La pubescencc élytrale de mes types malgaches est plus espacée, ou plus longue, que celle de mes deux co-types de l'ile Maurice, ou ^V. Alluaudi Pic. 16 220 SÉANCE DU 27 JUIN 1922 Insecte n'est pas mis en synonyinie : c'est là une heureuse excep- tion que je suis heureux de signaler. N. sublimbatus Pic est très facile à distinguer, selon moi (même avec son état supposable d'immaturité), par sa forme étroite et allongée, ses cuisses à peine dentées et par la suture en partie plus densément, et plus longuement, pubescente que sur les intervalles voisins. POISSONS DU GRIBINGUI RECUEILLIS PAR lYI. BAUDON. DESCRIPTION D'UNIVIORiVIYRIDÉ ET D'UN CHARACINIDÉ NOUVEAUX PAR le Dr Jacques PELLEGRIN A quatre reprises j'ai déjà étudié ici-même (1) les importants matériaux ichtyologiques recueillis dans la région de l'Ouban- ghi-Chari par M. A. Baudon, administrateur des Colonies. Celui-ci, de retour en France, vient encore d'adresser au Muséum un petit lot de Poissons récoltés les uns dans le Gri- bingui (bassin du Giiari), les autres aux environs d'Impfondo, dans le bas-Oubanghi, affluent du Congo. Comme précédennnent, je ne mentionnerai ici que les espè- ces ne figurant pas dans mes notes antérieures. C'est ainsi que du Gribingui je ne signalerai qu'un Mormyridé du genre Gna- thonemus, type d'une espèce nouvelle dont on trouvera plus loin la description, deux Siluridés : YAllabenchelys brevior Bou- lenger, connu seulement jusqu'ici du sud du Cameroun, et un Synodontis nouveau, à grande nageoire dorsale, enfin un Cichlidé du Congo, le PelmatochromU congicus Boulenger. Le nombre des espèces actuellement rencontrées dans le bassin du Tchad passe par conséquent de 100 à 110. (1) D' J. Pellegrin. Poissons du Gribingui recueillis par M. Baudon. Descrip- tion de sept espèces nouvelles {Bull. Soc. Zool. France, XLIV, 1919, p. 201). — Poissons de l'Ouhana et de lOubanghi recueillis par M. Baudon. Description do deux Cyprinidés nouveaux (op. cit., XLV, 1920. p. 245). — Poissons du Gribingui et de la M'Poko recueillis par M. Baudon. Description d'un Characinidé nouveau {op. cit., XLVI, 1921, p. 47). — Poissons de l'Oubanglii-Ghari recueillis par M. Baudon. Description d'un genre, de cinq espèces et d'une variété (op. cit., XLVII, 1922, p. 64). SÉANCE DU 27 JUIN 1922 221 Dans rOubanghi comme forme non encore envoyée par M. BAUDONJe me bornerai à indiquer un Siluridé appartenant à une espèce assez répandue dans le Congo et ses affluents, le Synodontis angelicus Scliilthuis. Gnathonemus gractUs nov. sp. La hauteur du corps égale la longueur de la tête et est com- prise 4 fois 1/4 dans la longueur, sans la caudale. La tête est un peu plus longue que haute, le profd supérieur est arrondi. Le museau fait le 1/4 de la longueur de la tête. Les dents sont coniques, au nombre de 3 en haut, de 4 en bas. Il existe au menton un appendice globuleux volumineux aussi long que le diamètre de l'œil qui est compris 6 fois dans la longueur de la tête, 2 fois 1/4 dans l'espace interorbitaire. On compte 72 écail- les en ligne longitudinale, -^ en ligne transversale sur le corps -TT- entre l'origine de la dorsale et celle de l'anale, 12 autour du pédicule caudal. La dorsale commence au-dessus du 5*= rayon de l'anale et comprend 24 rayons ; sa longueur fait presque la 1/2 de sa distance à la fente branchiale. L'anale est formée de 30 rayons et est située un peu plus près de la base de la caudale que de l'origine de la ventrale. La pectorale légèrement arrondie, fait les 3/4 de la longueur de la tête, 1 fois 2/3 celle de la ventrale, et arrive juste à la base de cette dernière. Le pédicule caudal est 2 fois 3/4 aussi long que haut, égalant la longueur de la pectorale. La caudale, à base écail- leuse, est fourchue et ses lobes sont obtusément jîointus. La coloration est uniformément brun-olivâtre avec des traces de petites lignes parallèles longitudinales, plus foncées, sur le dos. 1). 24; A. 30; P. 10; V.6; Sq. 14 ] 72 | 17. N» 22-23. Coll. Mus. — Gribingui : A. Baudon. Longueur : 9.j -f- d? = 112 millimètres. . Cette espèce par les formules de ses écailles et de ses nageoi- res vient se placer auprès du Gnathonemus sejiegalensis Stein- daclmer (1), du Sénégal, du Togo et également du Gribingui, mais elle s'en distingue surtout par ses formes plus allongées (1) SB. Ak. Wien, LXI, i, 1870, p. 551, pi. iv, fig. 1. 222 SÉANCE DU 27 JUIN 1î)22 (hauteur 4 fois 1/4 au lieu do 3 lois à 3 fois 1/2 dans la lon- gueur). Elle présente aussi des aftinités avec G. s/an/cz/anus Boulenger (1) du Congo, de rOubanghi et de la (ianibie, mais dans cette dernière espèce les rayons sont plus nombreux à la dorsale et à l'anale (D. 28-32 ; A. 3o-i0). Synodontis wacrepipterus nov. sp. La hauteur du corps est comprise 3 fois dans la longueur, sans la caudale, la longueur de la tète 3 fois 2/3. La tète est un peu plus longue que large, rugueuse, granuleuse au-dessus. Le museau est arrondi et fait 1 fois 1/2 la longueur de la région postoculaire de la tète. L'œil supéro-latéral, est com- pris 3 fois 1/3 dans la longueur Ao la tète, 1 fois 1/3 dans l'espace interor])itaire. Les lèvres sont assez développées. Les dents prémaxillaircs forment une courte et large bande. Les dents mandibulaires au nond)re de IVô font environ le 1/4 du diamètre de l'd'il. Le barbillon maxillaire, borde à sa base par une très étroite menilirane est I fois 1/2 aussi long ([ue la tète et atteint le 2'' tiers de l'épine pectorale : le barbillon niandibu- laire externe, avec une seule rangée de ramifications longues et étroites, égale la longueur de la tète ; le barbillon mandil)U- laire interne, moitié moins long que l'externe, est garni d'une double rangée de ramifications tuberculeuses dans sa moitié antérieure, longues et étroites dans sa moitié postérieure. La fente operculaire ne s'étend pas plus bas que la base de la pectorale. Le bouclier occipito-nuchal rugueux, granu- leux et tectiforme possède en arrière des prolongements obtu- sément pointus. Le processus humerai granuleux, 1 fois 3/4 plus long que haut est obtusément pointu en arrière et s'étend jusqu'au niveau du 2)rolongement occipito-nuchal. La peau n'est pas villouse sur les flancs. La dorsale comprend une épine longue, forte, à peine courbée, non denticulée en avant ou en arrière et mesurant un peu plus de la longueur de la tête, ainsi que 7 rayons branchus. L'adipeuse 2 fois 2/3 aussi longue que haute est séparée de la dorsale rayonnée par une distance égalant la moitié de sa base. L'anale est composée de 4 rayons simples et de 8 branchus. L'épine de la pectorale est (1) Ann. Mag. Nal. Hist. (6), XX, 1897, p. 266. SÉANCE DU 27 JUIN 1922 223 aussi longue que celle de la dorsale, moyennement dcnticulée sur son bord externe, très fortement sur son bord interne où on compte 16 dents ; elle arrive presque jusqu'à la ventrale. Le pédicule caudal est plus haut que long-. La coloration générale est brun noirâtre avec de petites mou- ciietures noires, espacées, sur le dessus du corps et sur l'adi- peuse. D. I 7; A. IV8; P. 19; V. 18. Nos 22-31. Coll. Mus. — Fort-Crampel (Gribiiigui) : .\. Baudon. Longueur d30 + 7 (caudale mutilée) = 137 mm. Ce Synodonte, par son aspect général, par le développement de sa nageoire dorsale, par sa coloration, rappelle le Synodon- tis eupterus Boulenger (1) du Nil blanc, mais dans cette espèce le barbillon maxillaire est bordé par une large membrane, l'adipeuse est plus rapprochée de la dorsale, le museau est plus court. La forme décrite ici présente aussi des affinités avec le S. Greshoffi Schilthuis (2) du Congo, chez lequel le barbillon maxillaire est plus long, le processus humerai pointu, les flancs sont villeux. LISTE DES MYRIAPODES DE L'ACADÉMIE MALGACHE, DE TANANARIVE (Ire noie) PAR H.-W. BROLEMANN, Pau Les matériaux, objets de cette liste, nous ont été confiés pour l'étude par M. le prof. C. Lamberton, secrétaire de l'Aca- démie Malgache, de Taiianarive, auquel nous adressons ici tous nos remerciements. Sauf indication contraire, toutes les espèces sont à considé- rer comme provenant des environs de Tananarive. (1) Ann. Mag. Nat. Hist. (1), VIII, 1901, p. 11. (2) Tidjschr. Nederl. Dierk. Vej\ (2), III, 1891, p. 87. 224 SÉANCE DU 27 JUIN 1922 I. — GHILOPODA 1. — Scolopendra siibspinipes Leacb, 1814. 2. — Scolopendra morsitans Lin., 1760. 3. — Scolopendra morsifans, var. spinosella S. et Z., 1902. 4 Un individu, portant l'étiquotto de provenance de Ghubato- mainty, a de très petites épines au premier article des pattes anales ; c'est prolKil>lenient un individu de cette nature qui a servi de ty|)e à la description de Saussure et Zehntner. 4. — Cormocephahis incongruens Kraepelin, 1903. Espèce qui se reconnaît des suivantes à l'existence d'une seule raugée de trois épines ventrales externes au premier article des pattes anales. 5. — Cormocephalus nitidus Witlsi Pocock, 1891. Forme du groupe du C. dispar, dont le dernier tergitc est dépourvu de sillon dorso-médian. (Syn. : C. arantsoae S. et Z., sec. Kraepelin, 1903). 6. — Cormocephalus dispar Porat, 1871. Nous ajjpliquons ce nom aux individus chez lesquels les griffes des pattes ambulatoires sont flanquées d'épines, et qui n'ont généralement guère plus de 8 articles glabres aux antennes. 7. — Cormocephalus dispar fangaroka Sauss. et Zebnt., 1902. Nous utilisons ce nom pour une forme malgache qui paraît commune aux environs de Tananarive et dont les ongles des pattes sont inermes, à l'inverse des individus précédents, De-ci, de-là, on trouve ces épines chez les jeunes, où elles sendîlent d'autant plus fréquentes que l'animal est moins développé. Les autres caractères sont les mêmes que pour C. dispar. Les antennes sont longues, à articles plus longs que larges ; il n'existe ordinairement que 4 ou o articles pubescents, les autres sont glabres et brillants. Les tergites sont sillonnés à partir du 2*^ segment et rebordés à partir du 5^ environ ; le der- SÉANCE DU 27 JUIN 1922 225 nier tergite a un fin sillon médian. Le dernier sternite est plus long que large à la base, à bords convergents. Les pleures du dernier segment pédigère sont complètement envahis par les pores et portent deux épines à l'extrémité de l'appendice et généralement une petite épine marginale en dehors. Le premier article des pattes anales est trois fois aussi long que large ; les épines sont robustes et les deux rangées ven- trales externes sont portées sur une côte longitudinale, qui résulte principalement de ce que la face ventrale de l'article est excavée, surtout à la base. Les deux épines ventrales-inter- nes sont situées dans la moitié proximale de l'article et les deux épines internes dans sa moitié distale. Deux épines à l'appendice apical. Gritfe terminale inerme. Coloration souvent olive, avec les extrémités tirant sur le brun-roux ; pattes olives. Par les dimensions du premier article de ses pattes anales cette forme se distingue du C. inermipes Pocock (de Ceylan), chez lequel cet article n'est que deux fois aussi long que large. 8. — Cormocephalus Lambertoni, n. sp. A) Longueur 75 mm. ; largeur 5,50 à 6 mm. ; longueur de l'antenne 18 mm. B) Longueur 68 mm. ; largeur 4,50 à 5 mm. ; longueur de l'antenne, 14 mm. Deux sillons écourtés sur l'écusson céphalique. Antennes dépassant le milieu du 5° tergite ; 17 articles plus longs que larges, dont les 6 ou 8 premiers sont glabres et brillants. Ter- gites sillonnés à partir du 2^ et rebordés à partir du 3°. Der- nier tergite avec un sillon médian net. Dernier sternite plus long que large à la base (dans la proportion de 7 à 5) et à bords convergents ; la troncature apicale est échancrée, elle égale à peine deux cinquièmes de la largeur de la base. Griffes des pattes flanquées de très petites épines. Les pleures des pat- tes anales sont envahis par les pores, sauf une ligne qui fait suite au prolongement apical; celui-ci est médiocre, dépassant le sternite anal d'environ la moitié de la longueur de ce der- nier, conique, bi-épineux (fig. 1). Pattes anales épaisses. Proportions des articles : l^"" art. 5 mm.; 2'' art. 3,25 mm. ; 3" art. 3 mm. ; 4" art. 1,80 mm. ; 5« art. 1 mm. ; griffe 1,50 mm. Total: 15,55mm., soit 20,7 »/« de 226 SÉANCE DU 27 JUIN 1922 la longueur du corps ; elles égalent les A 1/2 derniers tergites. Diamètre du premier article égal à la moitié de sa longueur ; 2 + 1, ou 2 + 2, ou 2 + 3 épines ventrales-externes (et dans ce dernier cas, la première très petite) ; 2 (ou 3) épines ventrales- internes; 1 épine interne dans la moitié apicale de l'article ; 2 (ou 3) épines dorsales-internes ; prolongement apical à peine saillant, bi-épineux. Articles suivants trapus. Grifle (fig. 1 A) FiG. FlG. 1. — Cormocephalus Lambertnni, n. sp. — Dernier segment pédigère face ventrale vue un peu oLliquoiiient. — Kn A, extrémité d'une patte anale. 2. — Cormocephalus mecistopus, n. sp. — Dernier segment pédigère, face ventrale vue un peu obliquement. une fois et demie la longueur de l'article précédent, à conca- vité régulièrement arquée et non crénelée. Cette forme semble se rattache^ au C. dispar par beaucoup de ses caractères, mais elle en diffère nettement par ses pattes anales épaisses et courtes et surtout par la longueur exception- nelle de la griffe de ces pattes, caractère qui pourrait faire ran- ger cette espèce dans le genre Cupipes, si la griffe n'avait pas son bord ventral arqué et lisse. C. crudelis S. et Z. a aussi des pattes anales trapues et le dernier sternite long ; mais, pas jdus les. auteurs que Kra.epelin ne parlant des dimensions de la griife, il y a lieu d'admettre qu'elle est normalement courte, SÉANCE DU 27 JUIN 1922 227 9. — Cormocephaîus mecîstopus, n. sp. Longueur 83 mm. ; largeur du 1" tergite : 7 mm., du 6'^ : G mm., du 12'' : 7 mm. Ecusson céphalique un peu moins long- que large ; sillons postérieurs très fins, n'atteignant pas le milieu de l'écusson ; ponctuation fine et clairsemée, comme aussi sur les tergites. Antennes long-ues (19 mm.), formées de 17 articles, dont les six derniers couverts d'une puliescence dorée, les autres glabres et brillants. Lame dentée des coxosternites forcipulaires armée de 4 dents, dont l'externe est écartée ; la base des lames est très oblique. Pas de sillons transversaux en arrière des lames. Prolongement fémoral denté avant la pointe. Pas de sillons sur le premier tergite. Les sillons débutent sur le second tergite et, dès le i*", l'espace qui les sépare est déprimé et divisé par une sorte de carène très basse, aplatie antérieurement et subaiguë postérieurement. Tergites rebordés dès le S'' segment. Un sillon dorso-médian sur le dernier ter- gite (l'unique individu examiné n'en porte des traces qu'en avant et dans une fossette préapicale). Dernier sternite à surface un peu déprimée, plus long que large, dans la proportion de 7 à 5,5 ; ses bords sont convergents et le bord apical est au bord antérieur dans le rapport de 1 à 2,2. Pleures (fig. 2) couverts de pores très fms qui n'atteignent pas le fond de la dépression coxo-pleurale, mais s'étendent jusqu'à la base du prolongement et au bord apical, où se trouve une petite épine. Prolongement allongé, dépassant le sternite d'une longueur égale, environ aux deux tiers de celle de ce dernier ; il est graduellement acuminé et porte deux éjDines à la pointe. Pattes ambulatoires sans épines tarsales, mais avec de très fines épines de chaque côté de la griffe. Pattes anales extrême- ment allongées ; ses articles ont les proportions suivantes : 1" art. 8 mm. ; 2*^ art. 6,20 mm. ; 3° art. 5,50 mm. ; 4° art. 4,50 mm. ; 5»^ art. 1,75 mm. ; griffe 0,80 mm. ; total : 26,75 mm., soit 32,2 °/o ^^ 1^ longueur du corps ; elles égalent les 7 derniers tergites. Diamètre du l*"" article égal au quart de sa longueur. Ses épines sont fortes et distribuées comme chez gracilipes S. et Z., soit : 2 -f- 3 épines sur une carène ventrale- externe ; 2 épines ventrales-internes dans la moitié proximale 228 SÉANCE DU 27 JUIN 1922 de l'article ; 2 épines internes dans sa moitié apicale ; 2 épines dorsales-internes dans sa moitié proximale. Prolongement bi-épineux. Cette espèce, qu'on serait tenté de confondre avec C. gracili- pesS. et Z., s'en distingue cependant par des sillons céphali- ques courts, par l'absence de sillons sur le premier tergite, par la présence d'épines à la base de la grilFe des pattes et par des pattes anales plus longues (d'après les auteurs, cette longueur représenterait à peine 27 »/o de celle du corps chez graci- lipes). II. — ONISCOMORPHA-SGHIZOGERATA Genre SpH^ïRorinmiuM Brandt, 1833. La vulve des Splucrotherium n'est encore connue que super- ficiellement par les figures qu'ont publiées Saussurk et Zehntner [in Grandidier, « Myriapodes de Madagascar », 1902) des formes malgaches, et par celles données par Silvestri {Boll. Lahor. zool. gcn. agr. Port ici, IV, marzo 1910) des formes de l'Afri- que du Sud. Nous n'avons aucun détail nouveau à fournir sur Tanatomie de ces organes ; mais nous pouvons dès maintenant fixer la nomenclature des pièces externes qui les composent. l^'une d'elles (lîg. 16) est parallèle au rebord interne de la hanche, souvent développée en hauteur et plus ou moins étroite ; c'est la valve interne de la bourse {vi), ou « écaille interne » de S. et Z. Des deux autres pièces, l'une est située plus près de la base du membre, l'autre est plus voisine de son sommet; la première est la valve externe de la bourse {ve = « écaille externe »), l'autre est l'opercule (0 ■= « écaille inférieure »). Ces trois pièces laissent subsister entre elles un espace hyalin subtriangulaire, le cimier, sous lequel on aperçoit par transpa- rence des organes qui font partie de l'apodème et de ses dépendances. Il semble que, dans ces derniers, à l'inverse de ce que nous connaissions jus([u'ici, la fente de l'apodème et, à un degré moindre, l'apodème lui-même, soient pigmentés. En outre, à la gouttière apodématique fait suite un prolongement fortement coloré qui se présente en lame de couteau ; c'est peut-être l'équivalent d'un cul-dc-sac. La pigmentation de ces parties internes de la bourse semble spéciale aux Spha'rothé- riens; généralement ces parties sont hyalines, et c'est à peine SÉANCE DU 27 JUIN 1922 229 si, chez certains Spirobolides, le diverticule est légèrement coloré. Il est remarquable que sur les 12 espèces de Sphasrotheriitm de Madagascar, aujourd'hui comiues sous le rapport des vulves, toutes ont un opercule à peine aussi grand que Fune des val- ves de la bourse et divisé plus ou moins profondément en deux lobes par une encoche, ou tout au moins par une sinuosité. Cette particularité ne se rencontre chez aucune des 19 espèces de l'Afrique du Sud dont Sh^vestri a dessiné les vulves ; chez celles-ci l'opercule est toujours plus développé que chez les malgaches, presqu'aussi volumineux que la bourse, et le som- met est complètement arrondi et toujours fortement déjeté vers l'intérieur. Il y a là une différence caractérisée. Un autre caractère distinctif peut probablement être fourni par les hanches des pattes ambulatoires. Les formes d'Afrique présentent au bord externe de cet article une protubérance plus ou moins développée et qui, lorsqu'elle est réduite [S. dor- sale), s'accompagne d'une pilosité particulière. Rien de sem- blable ne nous est connu chez les formes malgaches où la hanche est régulièrement trapézoïdale. Enfin ces dernières ont des pièces sternales qui pourraient fournir éventuellement d'autres caractères différentiels. La pièce sternale de la première paire est saillante, à silhouette en triangle scalène ou en bonnet phrygien (fig. 13 et 9). Celles de la deuxième paire ont leur bord plus ou moins arrondi. Quant à celles des paires suivantes, elles présentent une épine, parfois très robuste, au milieu de leur bord antérieur (fig. 17). Aucun auteur n'ayant parlé des pièces homologues des Sphsero- therimn africains, nous ne pouvons dire si elles sont différentes ou si ces détails ont passé inaperçus. Quoi qu'il en soit de ce dernier point, la structure des vulves et celle des hanches des pattes, jointes à la répartition géogra- phique de ces formes, nous permettent d'envisager l'existence de deux rameaux distincts, l'un continental, l'autre insulaire, que nous considérerons actuellement comme des sous-genres, quitte à les élever ultérieurement au rang de genre, s'il y a lieu. Le type du genre Sphœrotheriimt n'a. iamah été désigne par Brandt ; mais, dès 1896, Silvestri a choisi l'espèce décrite en première ligne par cet auteur sous le nom de 5. rotundatum, 230 SKANCE DU 27 JUIN 1922 qui est originaire du Cap de Boniie-I'^spérance. Par conséquent le groupe de l'Afrique du Sud constituera le sous-genre Sphœ- rotherium s. s. Pour le groupe de Madagascar nous proposons le nom de Globotherium, dont le type sera S. digitale Sauss. et Zehnt. Les caractères de ces sous-genres s'opposeront de la façon suivante : Opercule de la vulve environ égal à l'une des valves de la bourse, à sommet divisé par une encoche ou au moins par une sinuosité. Hanches des pattes and)ulatoires sans saillie au l)or(l externe. Bord apical des pièces sternales de la P'' paire avec une forte saillie à silhouette subtriangulaire ; celui des paires 3" et suivantes avec une épine médiane. Habitat : Madagascar... Sous-genre Globotherium. — Type : N. digitale S. et Z. Opercule de la vulve presqu aussi volumineux que la bourse entière, à sommet excentrique complètement arrondi. Hanches des pattes ambulatoires avec une saillie au bord externe (Piè- ces sternales encore inconnues). Habitat : Afrique du Sud Sous-genre SpH.t;HOTHi-:Rii;M, s. s. — Type 5. rntunda- tum Brandt. Sous-genre Globotherium, nov. 10. — Spluvrotheriwn Aclfon (White, 1859). Trois femelles de taille moyenne. 11. — Sphfi-rotheriiim hippocaslamim Gca'vais, 1847, (iig. 3 à o). On trouvera une bonne description de cette espèce' et une figure des vulves dans le grand ouvrage de Saussure et Zehnt- îNER de 1902. Le mâle leur était inconnu. Nous donnons ci-dessous des figures des 22« et 23'" paires de membres, qui sont les pattes copulatrices. 22*^ paire (fig. 3) constituée par un coxostcrnite ofl'rant des traces de division médiane et par un télopodite de trois articles. Premier article à silhouette rectangulaire, aussi long que * large, avec une seule crête oblique. Deuxième article tron- conique, prolongé sur la face postérieure par une saillie digi- tiforme, à pointe arrondie (doigt fixe), invisible par la face antérieure de l'organe. Troisième article (doigt mobile) plus séani:e bu 27 juin 1922 231 long' (jue le second, à rebord externe faiblement sinueux, à rebord interne interrompu environ au milieu par un sillon oblique, au delà (hupiel il est lamellaire et légèrement épa- noui ; sur sa face postérieure on observe 3 épines et des nodo- sités pigmentées situées au voisinage immédiat de la pointe et au bord externe. Prolongements du coxosternum de la 23" paire simples, gra- duellement acuminés. Premier article en trapèze beaucoup plus large que long (fig. 4). Deuxième article très court, pro- FiG. 3. Fig. 4. Fig. 5. Sphœrotherium hippocaslanum Gerv. — PaUe gauche de la 22" paiie, face postérieure. Sphœrotherium hippocastanum Gerv. — Patte yauche de la 23'' paire, face antérieure. Sphœrolhet'iu/n hippocastanum Gerv. — Extrémité du doigt mobile de la 23o paire, face postérieure. longé par un doigt lixe long et grêle, à pointe arrondie, por- tant au milieu de sa face externe (opposable) une légère sail- lie largement arrondie. L'organe est parsemé de très fines aspérités qui semblent correspondre à la base des soies. Le troisième article, ou doigt mobile, est très élancé et propor- tionnellement grêle, à bords presque parallèles, arrondi à 232 SÉANCE DU 27 JUIN 1922 l'extrémité. Sur sa face opposable au doigt fixe on remarque de légers renflements au delà desquels la surface est excavéc jusqu'au sommet dé l'article {iig. o). Dans l'excavation sont trois épines ; en outre le bord postérieur de l'excavation porte une série de nodosités noires, basses et arrondies, d'autant plus petites qu'elles sont ])his rapprochées du sommet de l'article. Nous ignorons si cette espèce stridule, mais nous considé- rons qu'il est bien difficile de parler d'organes musicaux en ce qui la concerne. D'une part la crête de la 22® paire est entou- rée de soies et n'existe manifestement ({n'en raison de l'em- preinte laissée sur l'article par la pression dos pattes de la paire qui précède. D'autre part les nodosités du 3"^ article sont situées au delà de la pointe du doigt fixe, qui ne peut entrer en contact avec elles. Quant aux épines et aux nodosités du doigt mobile de la 23" paire, elles se présentent conmie des adaptations à la fonction de préhension, car la « harpe » est bien peu développée. Stérilité anal très large, le ])ord apical de ses lobes est sinueux et doucement déclive et les saillies formées par ses angles internes sont très peu proéminentes. Les pièces sternales de la première paire ont une silhouette en bonnet phrygien, à sommet faihlement arqué et arrondi ; elles ressemblent à celles de .S', vefle.nim (fig. 15), la saillie étant proportioniiollcment plus grêle et plus longue. Un petit mâle mesurant 33 mm. de long et 17 nmi. de large entre les lobes du 2*^ segment, présente tous les caractères d'un grand mâle d'environ i'j mm. de long et 23 mm. de large. 12. — Sjj/uL'rothf'rium dujitale Sauss, et Zchnt., 1902. (fig. G à 8). L'échantillon qui a servi à la description de l'espèce était probablement un petit mâle, n'ayant pas toute sa taille. Les individus de rAcadémic malgache atteignent les dimension;» suivantes : cT, vong. env. 37 mm. ; larg. du 2*^ segment 16, oO mm. ; du pygidium 16 mm. SÉAiNCE DU 27 JUIN 1922 2a3 9, long. env. 45 mm. ; larg. du 2"^ segment 24,50 mm. ; du pygidiuni 23 mm. La description des auteurs est d'ailleurs excellente et n'ap- FiG. 6. — Sphœrotheriu7n digitale S. et Z. — Patte droite de la 22» paire, face postérieure. FiG. 7. — Sphœrothe7'ium digitale S. et Z. — Patte gauche de la 23» paire, face antérieure. FiG. 8. — Sphœrotherium digitale S. et Z. — Base de la patte gauche de la 2« paire et vulves, face postérieure. FiG. 9. — Sphœrotherium platylabum S. et Z. — Base de la patte gauche de la 1" paire, face postérieure ; s, protubérance sternale. pelle que quelques indications complémentaires. Les « carènes transversales » de la concavité du pygidiuni sont très dévelop- pées, épaisses et saillantes dans les côtés, confluentes au 234 SÉANCE DU 27 JUIN 1922 milieu ; la concavité du pygidium est ainsi nettement partagée en deux régions, une région dorsale^ qui est la cavité anale, et une région marginale dont la paroi est mince. Les « carinules prémarginales », très courtes, sont divisées par la dépression usuelle en deux nodules dont les crêtes sont subégales, alors que le tronçon postérieur de la carinule est généralement beau- coup plus long que le tronçon antérieur {liippocastanum, etc.). Il doit y avoir là un caractère utilisable dans une clef dicho- tomique des espèces. Dans les pattes de la 22° paire (fig, 6), le premier article est moins trapézoïdal que sur la figure IG de la planche v, son bord externe étant très convexe, à courbure irrégulière. L'arti- cle suivant est proportionnellement un peu plus long. Le doigt mobile de la patte de la 23" paire (fig. 7) est plus franchement évidé en gouge sur sa face interne que ne le représente la même ligure, et son bord postérieur est aminci, lamellaire et un pou convexe. Le sternite préanal est bas et relativement étroit, les prolon- gements internes sont graduellement atténués de[mis le niveau du premier article de la 23" paire jusqu'à la pointe, (jui est arrondie. Pièces sternales (h' lu piciuière paire en crochets à pointe aiguë tournée intérieurement, à crête ciliée ; celles de la deuxième paire arrondies; celles des paires suivantes avec une petite dent médiane. Les vulves {fig. 8) resseml)lent à celles de S. hippocastanum (pi. V, tig. 15), mais le lobe externe de lopercule est plus épais, plus arrondi, la fente du cimier est moins ohli(]ue, plu- tôt comme chez S. latum (fig. 14), mais avec des valves un peu plus asymétriques que chez ce dernier. 13. — Sphœrotheriiim plati/labw)), Sauss. etZehnt., 1902. (fig. 9). Le seul individu examiné, un mâle qui sendjle bien déve- loppé, présente à faible distance du bord postérieur une gra- 'nulation médiane isolée, lisse, cpii est peut-être accidentelle puisqu'il n'en est pas fait mention dans la description des auteurs. • Pièces sternales de la première paire formant des lobes SÉANCE DU 27 JUIN 1922 235 arqués très saillants et complètement arrondis (%. 9). — Dent des sternites du tronc courte, triangulaire, aiguë. M. — Sphœrotherium Lambertoni, n. sp. (fig. 10 à 13). (f : Longueur du corps environ 30 mm. ; longueur du 2° segment à mm. 50 ; largeur du 2'^ segment (entre le bord des lobes) 15 mm., du pygidium (entre les angles antérieurs) 14 mm. ; hauteur environ 8 mm. Coloration brun fauve ; les tergites finement ourlés de noir ; les pleures et les pattes plus fauves. Tête brillante, à grosses ponctuations espacées. Premier écusson à bord antérieur franchement sinueux, à surface mate ; sa longueur est à sa largeur dans le rapport de 5 : : 16 ; quel- ques grosses ponctuations le long du bord antérieur ou dans son voisinage et une rangée de ponctuations espacées et moins grosses au bord postérieur. Ecussons suivants à surface com- plètement mate, mais sans sculpture perceptible et sans ponc- tuations. Deuxième écusson relativement court, à bourrelet marginal épaissi au niveau des yeux, lisse et brillant. La gouttière des lobes débute insensiblement au-dessous de l'épaississcment marginal ; sa déclivité interne est en pente douce et le rebord du « plateau » (centre surélevé du lobe latéral) est arrondi. Le fond de la gouttière est brillant et assez fortement ponctué. Lobes des segments du tronc à bord antérieur arqué à 'partir du 5° et de plus en plus fortement vers l'arrière, et très fine- ment marginés. Bord postérieur de ces lobes faiblement échancré, à peine sinueux aux segments 11 et 12. Pygidium médiocrement bombé, à déclivité régulièrement arquée. Son bord postérieur est lobé en son milieu, le lobe étant médiocrement saillant et largement arrondi ; de chaque côté du lobe médian le bord est tranchant jusqu'en un point, voisin de l'angle antérieur, où il est interrompu par une très petite dentelure mousse. Un très fin sillon marginal s'étend d'une dentelure à l'autre. Les « carènes transversales » de la face interne du pygidium sont médiocrement allongées (par conséquent largement interrompues), mais très saillantes et leur déclivité ventrale est creusée en gouttière. Les « carinules 17 236 SÉANCE DU 27 JUIN 1022 prémarginales » font défaut en tant qu'arêtes pigmentées, rem- placement du Ironçon antérieur est seulement un peu soulevé. FiG. 10. — Sphœrotherium Lambertoni, n. sp. — Patte gauche de la 2:2» paire, face antérieure. FiG. il. — Sphœrotherium Lambertoni, n. sp. — Patte gauche de la 23' paire, face antérieure. FiG. 12 — Sphœrotherium Lambertoni. n. sp. — Doigt mobile de la 23' paire, face postérieure. FiG. 13. — Sphœrotherium Lambertoni, n. sp. — Base de la patte gauche de la 1" paire, face postérieure; s, protubérance slernale. Les pièces sternales de la première paire (fig. 13) ont une forme conique à sommet excentrique et simplement émoussé, rappelant une coquille à'Emarrjinula. Celles de la deuxième SÉANCE DU 27 JUIN 1922 237 paire n'offrent qu'une faible saillie arrondie au niveau du stig- mate et sont beaucoup moins convexes. Celles des paires sui- vantes sont épineuses. Les hanches des deux premières paires sont trapézoïdales, sans saillie externe. Le premier article du télopodite de la 22'' paire (fig. 10) est sensiblement plus large que long, son rebord interne étant épanoui, lamellaire; le bord externe est convexe, à courbure régulière ; deux arêtes obliques sur sa face antérieure. L'appen- dice du deuxième article est relativement court, trapu ; cepen- dant sa pointe atteint presque au niveau de celle du doigt mobile ; sa face opposable a des aspérités très fines. Le troi- sième article est de forme irrégulière ; son rebord externe présente une forte saillie anguleuse, à pointe émoussée, ce qui lui donne un aspect trapézoïdal, abord apical largement et peu profondément échancré ; sa face postérieure est en grande par- tie couverte de verrues rondes, contiguës, sans chitinisation accusée et qui sont peu apparentes ; on y remarque en outre deux épines. Le premier article du télopodite de la 23'' paire (fig. 11) est très trapu, deux fois plus large que long. La pince terminale ressemble à celle de S. ano7nalum, mais le doigt fixe est moins arqué. On trouve dans la concavité du doigt mobile deux dents et cinq épines (fig. 12). Le sternite anal est du même type que chez 5. hippocastanum, les angles sont peu proéminents, mais le bord apical est moins déclive et l'organe est plus brusquement arrondi dans les côtés. La femelle est inconnue. — Le type est un mâle conservé dans les collections de l'Académie Malgache, à Tananarive. Cette espèce, qui appartient au grand groupe des Sphœi^o- therium «. non campanules » de Saussure et Zehntner, viendrait se placer dans la section 7 des formes à téguments lisses ou très finement ponctués, ayant le bord postérieur du pygidium prolongé au milieu ; dans cette section rentrent S. fralermim, S. Voltzkowianian et S. platylabum. Fraternum a des téguments luisants et des carinules prémarginales très longues, noires. Ce dernier caractère se retrouve chez Voltzkowlanum, dont les carènes transversales internes du pygidium sont dites linéaires et dont le troisième article de la 22'' paire du mâle est conique. 288 SÉANCE DU 27 JUI.N 1922 Quant à plali/lahum, il est très caractérisé par Félarinissoiuent du doigt mobile de la 23'" paire et par le dcveloppcnicnt des pièces sternales de la première. 15. — Sphssrotherium reflexum, n. sp. (%. 14 à 17). 9 : Loni;ucur du corps environ 31 mm. ; longueur du 2" seg- ment 4 mm. ; largeur du 2'" segment (entre les l)ords des lobes) FiG. 14. — Sphœrolherium relJexutn, n. sp. — Profil de rcxtréiiiilé postérieure (lu corps ; d, duplicature du pygidiuni. FiG. 15. — Sphfrr'olherium reflexum, n. sp. — Base des paUcs dr la 1" paire. face postérieure; *, protubérance sternale. FiG. l(i. — Sphœrotherium reflexum, n. sp. — Vulve droite, l'ace postérieure ; 0, opercule ; ve, valve externe ; vi, valve interne. FiG. 17. — Sphœrotherium reflexum, n. sp. — Base de la patli^ droite de la 10« paire, face postérieure ; s, épine du sternitc. 14,50 mm, ; du pygidium (entre les angles antérieurs; 14 mm. ; hauteur environ 10 mm. Coloration uniforme, d'un noir tirant plutôt sur le brun (jue sur l'olive. SÉANCE DU 27 JUIN 1922 239 Corps très convexe, plus bombé que dans l'espèce précédente, surtout en arrière Tête ])rillante, à grosses ponctuations clair- semées, plus denses au bord antérieur. Premier écusson de mêmes- proportions que chez Lamhertoni^ à surface un peu inégale, mais assez brillante néanmoins; quelques grosses ponc- tuations le long des bords antérieur et postérieur. Ecussons suivants à téguments luisapts (et non mats), à sculpture peu caractérisée où l'on distingue des ponctuations extrêmement fines ; celles-ci sont plus accusées vers l'arrière et le bord postérieur du pygidium apparaît finement chagriné (cà la loupe). Gouttière prémarginale du deuxième segment bien marquée même au sommet du segment, notamment sur la ligne dorso- médiane où l'on distingue un faible élargissement de la gout- tière destiné à recevoir l'angle du bord postérieur du pygidium. La déclivité interne de la gouttière est plus abrupte que dans l'espèce précédente et l'arête du « plateau » moins atténuée. Le fond de la gouttière est marqué de grosses ponctuations. Le bourrelet marginal est très épais au niveau des yeux et bril- lant. Lobes des segments comme dans l'espèce précédente. Pygidium bombé au sommet, puis faiblement mais régulière- ment convexe jusqu'au bord, qui est un peu rentrant (fig. 14). La région médiane du bord est prolongée en angle à pointe arrondie. Latéralement le bord est étroitement duplicaturé ; la duplicature [d), cjui est rabattue horizontalement vers l'avant, débute assez brusquement de part et d'autre de l'angle médian, pour se perdre dans les angles latéraux du pygidium. On ne trouve pas ici de dentelure en arrière de ces angles, qui sont simplement arrondis ; mais il existe un fin sillon marginal com- plet. Carènes transversales de la face interne comme chez Lamhertoni] les carinules prémarginales ne sont pas apparentes. Les pièces sternales de la première paire (fig. 15) ont une silhouette en bonnet phrygien, à sommet un peu arqué et arrondi. Celles de la deuxième paire sont arrondies, sans sail- lies. Celles des paires suivantes sont fortement épineuses (fig. 17). — Les hanches des deux premières paires sont trapézoïdales. — Sternite anal en segment de cercle portant quelques arêtes incomplètes de chaque côté du milieu de la base. La vulve (fig. 16) est développée en hauteur, mais n'atteint pas le sommet de la hanche. La largeur est à la hauteur dans le rapport de 3 à 4=. L'opercule (0) est peu profondément 240 SÉANCE DU 27 JUIN 1022 échancré et son lobe interne est arrondi. Les valves de la bourse sont fortement asymétriques; la valve externe (ye) est beaucoup plus large que haute (environ comme 7 : : 5), tandis que la valve interne (vi) est très étroite et très haute (environ comme 3 : : 5), son sommet atteignant au niveau de celui de l'opercule. L'apodème parait prolongé par un long éperon grêle et arqué, qui est fortement ch.itinisé. Le mîUe est inconnu. — Le type, une femelle qui paraît adulte, fait partie des collections de l'Académie Malgache, à Tananarive. La vulve de cette forme ne ressemble à aucune de celles qui ont été figurées. Sa particularité réside dans la forme de Toper- culc, dont le lobe interne est plus développé que l'externe. Ces lobes sont subégaux chez S. nctcon, S. libidinosum, S. Alluaudi et ^). VollzJwwianum ; Fexterne est plus développé que l'interne chez N. Iiippocaslannm, S. digitale^ S. latum et S. pyqidinle, et plus aigu chez .S", priapus ; chez .S. Coqiiet'el- lianiim, les lobes sont plus longs et très franchement séjjarés, en outre le pygidium a des carinulcs prémarginales longues. Chez aucune des espèces suffisamment décrites le bord posté- rieur du pygidium n'est réfléchi. Séance du ii juillet J9'^'2. PRÉSIDENCE DE M. BRUMPT, PRÉSIDENT. M. Teissiek présenté à la dernière séance est élu membre. M. le président souhaite la bienvenue à M. Alluaud. Notre collègue expose le résultat des explorations qu'il a faites récem- ment dans la région du Sous. M. Pellegrin présente au nom de M. Rollinat une série de photographies d'accouplements de trois espèces de Lézards. M. Petit met généreusement à la disposition de la Société une somme de 1.000 francs. M. le président lui adresse les vifs remerciements de tous. Ouvrages offerts : Trouessart. — Distribution géographique des animaux (Paris, Doin, 1922, 332 p., 14 fig.). NOTE SUR DES SALPES OBSERVÉES A GONCARNEAU PAR R. LEGENDRE Directeur du laboratoire de physiologie comparée à l'Ecole des hautes études Note présentée par M. L. Fage De temps à autre, apj)araissent brusquement et en abon- dance sur la côte des animaux qu'on y chercherait d'habitude en vain ou qui y sont normalement fort rares. Le plus souvent, ils disparaissent quelque temps après leur arrivée, mal adaptés, semble-t-il, aux conditions du milieu littoral de la région. C'est ainsi que, parmi les Mollusques, il existait, en 1905, dans les bassins du laboratoire de Concarneau un grand nom- 242 SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 bre d'Acera bnllata Midi, dont j'ai pu observer les mœurs (1); aucun individu de cette espèce ne s'y rencontrait l'année suivante. C'est ainsi également qu'en août 1906, dans les mômes bas- sins, pullulaient des Pelta coronala de (Juatrefages, que je n'ai plus aperçues depuis. Je voudrais aujourd'hui dire quelques mots de deux brusques apparitions de Salpes observées au même point de la côte. La première date du 13 août 1907. Ce jour-là, par beau temps ensoleillé, à la marée montante de laprès midi, la mer se couvrit dinnombraldes Salpa dcmocratica-mucronata Forsk. On pouvait en compter plusieurs dizaines par mètre carré, groupées en chaînes ou isolées. Le lendemain, elles étaient encore aussi abondantes ; de nombreux Oiseaux de mer survo- lèrent toute la journée la baie de la Forêt, venant à chaque instant à la surface de l'eau arracher les masses viscérales de ces Salpes. Les jours suivants, les chaînes se fragmentèrent, le nombre des individus diminua ; beaucoup avaient perdu leur nucléus, mais n'en continuaient pas moins de se contracter rythmiquement, puis tout disparut. Un très grand nomljre de Salpes furent entraînées par le ilot dans la rivière du Moros qui dél)Ouche au fond du port de Con- carneau ; elles y moururent rapidement, j^robablement à cause de la dessalure des eaux. Le troisième jour après leur arrivée, elles y étaient si abondantes que leur putréfaction dégageait une odeur fort désagréable. L'automne dernier, j'ai assisté à un arrivage presque aussi compact de Salpes d'une autre espèce : Salpa confœdcrata Forsk. (S. sculigera-confœderata Cuv., Forsk). Le 27 septembre 1921, à la marée montante de l'après-midi, apparurent j^rès de la côte des chaînes d'animaux de cette espèce, dont beaucoup comptaient de 20 à iO individus et plus, courbées en sjjirales biches. Le lendemain, elles étaient innom- brables et beaucoup échouèrent sur les grèves. Les jours sui- vants, elles se disloquèrent et bientôt disparurent. Si Salpa democralica-mucronata est certainement l'espèce la plus commune de toutes celles des Salpidœ^ Salpa confœde- (1) R. Leoendre. Notes biologiques sur Acera hul/ala MiiU. {Arrfi. Zool. exp. IV, 1905. N. et R. vi-\iv). SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 243 rata est beaucouj) moins fréquente et n'a pas encore été signalée, que je saciie, sur les côtes atlantiques de France. D'après Cari Apsïeln (1), Salpa confœderata a été surtout rencontrée à l'est du 40° méridien ouest de Greenwich, dans les eaux chaudes du Gulf Stream, notamment près du Gap Vert. On l'a signalée au large de l'entrée de la Manche ; dans le courant sud-équatorial au nord de l'île d'Ascension ; en Médi- terranée, à Messine, Naples, Gênes^ Villefranche et une fois dans la partie orientale, à l'île Cerigo ; dans l'Océan Indien et au sud de Geylan ; près de l'île Saint-Paul ; dans la mer Orien- tale et la mer de Chine ; près de la côte occidentale de l'Amé- rique du Sud ; aux îles Samoa et Marquises. L'expédition du « Michael Sars » (2) l'a retrouvée dans l'Atlan- tique nord, aux Canaries, au sud du détroit de Gibraltar, au nord des Açores et dans les eaux du courant de la Floride. Rien d'étonnant donc que les courants chauds aient pu apporter un flot de Salpa confœderata sur la côte sud de la Bretagne. Les animaux que j'ai pu observer étaient de tailles très varia- bles. Certaines chaînes étaient composées d'individus de 2,5 centimètres de long, d'autres d'individus de 7 cm. Ceux de 7 cm. mesuraient 3 cm. de large; ceux de 5 cm. de long, 3 de large; ceux de 2,5 cm. de long 1 de large. Chaque chaîne était composée d'animaux tous de même taille, placés sur deux rangs, en positions alternées, les faces ventrales vers l'intérieur. Un individu solitaire, beaucoup plus gros que les précédents renfermait dans sa cavité une chaîne de 156 petites Salpes mesurant chacune 4 millimètres de long. Le 28 septembre, dans l'aprês-midi, à mer montante, l'eau où flottaient les chaînes de Salpes, devant la côte, entre le port et la plage, avait une température de 19°. Dans cette eau, je comptai sur un individu de taille moyenne 12 contractions du corps par minute. Dans une chaîne, les contractions de tous les individus sont synchrones, bien qu'il n'y ait aucune com- munication nerveuse ou musculaire entre eux. Les individus (1) CarL Apstein. Die Thaliacca der Plankton-Expedition (II E. B. Verlheilung der Salpen. Kiel und Leipzig, 1894, p. 33). (2) John MuRKAY and Johan Hjokt. The Depths of the Océan (Londres, 1912 p. 600). 244 SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 qu'on isole dune chaîne perdent rapidement ce synclironisme. La contraction débute par la bouche et aboutit k l'orifice cloa- cal ; le courant d'eau qui traverse ainsi l'animal sort avec assez de force pour provoquer la progression. Si l'on juge de la pression développée par l'élévation de l'eau qu'elle produit à la surface, quand l'orifice postérieur est au ras de l'eau, on peut l'estimer à environ 5 millimètres. Le cœur, visible à l'œil nu dans son péricarde, au-dessus du nucléus, présente une série de contractions d'avant en arrière séparées par des pauses assez courtes, puis, après un repos plus long, commence une série de contractions en sens inverse, suivies à leur tour d'un repos, puis d'un nouveau renversement du courant. J'ai [)u compter en îi minutes, sur un individu moyen, dans l'eau à 11)", 105 battements groupés ainsi : 7 dans le sens d'avant en arrière, 8 dans l'autre, puis 7, S, 8, 8, 8, 8, 9,9,8,8,9. Un certain nombre de Salpes de grandes tailles présentaient dans leur cavité un ou plusieurs Amphipodes de la famille des Vibiliidfv, Vibilia viatrix Bovallius, d'un peu moins d'un centi- mètre de long. Vibilia viatrix a, d'après Arvid Heh.ming (1), pour distribu- tion géographique les océans Atlantique, Pacifique et Indien. La croisière du « Thor » (2) l'a rencontré en Méditerranée, du détroit de Messine aux îles Ioniennes et dans l'Atlantique à toutes les stations au-dessous du 40'' degré de latitude nord. D'autre part, le Muséum national en possède un exemplaire, otfert par Ghevreux, portant l'indication qu'il fut trouvé à Ville- franche dans Salpa maxinia. C'est donc la première fois (ju'on l'observe sur la côte atlan- tique de France. On n'a pas non plus signalé le commcnsalisme de Vibilia viatrix dans Salpa confœdcrata. Le fait n'a cependant rien d'extraordinaire, si l'on se souvient qu'un Amphipode d'une famille toute voisine, le Phronime ou Tonnelier de mer est bien connu pour vivre dans le manchon des colonies de Pyrosomes ou la cavité des Salpes et des Dolioles. (1) Arvid Behming. Die systcmalische Zusammcnsetzung iind geographische Verbreilunt; der Familio vibiliidœ {Zoologica, XXVI. Lief. 4/6, Hcfl 67 II, Fest- schrift Cari Chun, 1913). (2) K. Stephensen. Araphipoda-Hyperiidea (Report on Ihe Danish Ocoanogra- phical ILspeditions, by Johs. Schmidt. II, D, 2, n" 5, 1921). SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 ' 245 Ayant extrait une dizaine de Vibilia de leurs hôtes en les prenant avec une pince plongée par la bouche dans la cavité des Salpes, et les ayant placées dans un cristallisoir voisin, puis ayant versé le contenu de ce dernier dans le vase où étaient les Salpes, j'ai vu les Vibilia se précipiter immédiate- ment sur la tunique externe, puis rentrer rapidement par la bouche dans la cavité branchiale, sans choisir spécialement l'individu qui, précédemment, les hébergeait. On peut en déduire que les Salpes sont pour eux des hôtes habituels qu'ils préfèrent à la vie libre en j^leine eau. Qu'il me soit permis, en terminant, de remercier chaleu- reusement mon ami Louis Fage qui a bien voulu déterminer les espèces sur lesquelles ont porté ces observations de 1921 et me communiquer la bibliographie relative à leur distribution géographique (1). NOTES SUR LES COPÉPODES ASCIDICOLES XIII. — ENTEROCOLIDES ECAUDATUS, N. G., IM. SP. ET L'ÉVOLUTION DES PÉRÉIOPODES PAR Edouard CHATTON et Hervé HARÂNT Les Entérocoliens ne comprennent jusqu'ici que le seul genre Enterocola P. J. van Ben. (1860), dans lequel nous ne reconnaissons (1922) que trois espèces indiscutables : E. fui- gens P. J. van Ben. 1860, E. pterophora Ch. et Br. 1909, E. mammifera Gh. et H. 1922. Quoique ces espèces soient par- faitement distinctes, elles ne diffèrent entre elles que par des caractères de faible importance, et le genre qu'elles forment est un des plus homogènes des Ascidicoles. Aussi croyons-nous (1) A l'époque de cette arrivée de Salpes, MM. Dollfus et Monod, naturalistes de l'Office scientifique et technique des pèches niaritimes, croisaient dans la baie de la Forêt, à bord du « Pétrel ». M. Théodore Monou ayant nommé Vibilia Jeangerardi et son véhicule 5ct^pa confœderata, ^a^n?, autres indications, dans une courte note relative à « l'influence de la température sur la composition qualitative du plankton « parue dans la Revue générale des sciences du 45 février 1922, je lui ai écrit à ce sujet et il m'a informé par lettre qu'il s'agit non pas de V. Jeangerardi, mais bien de V. viatrix, rencontré par lui au large, le 20 septembre 1921, ii bord du « Pétrel ». 246 SÉANCE DU U JUILLET 1022 devoir n'oii pas rompre ruuiforiuitr en y introduisant luie espèce qui s'éloigne beaucoup plus des trois autres que celles-ci ne diffèrent entre elles. Nous créons pour elle le genre Ente- rocolides. Cette forme est intéressante par la transition au moins morphologique qu'elle réalise entre les deux groupe- ments des Entérocoliens et des Haplostomiens que Ganu avait opposés l'un à l'autre. Nous discuterons de ces relations après avoir donné la diagnose du genre et de l'espèce. (lenre ENTEliOCOLlDES u. gen. Espèce type du genre : ENTEROCOLIDES ECAUDATfS n. sp. Femelle (1). Nous ne donno-ns pas une diagnose détaillée du genre. On ne trouvera ici que ceux des caractères d'Enlerocolides qui s'opposent à leurs homologues dans la diagnose d'Enterocola donnée par Ghatton et Hrémknt (1909). Plf'on beaucoup plus court que le péréion, semi-ellipsoïdal, insegmenté. A71ÎIS nettement dorsal. Péréiopodes : 4 paires ventrales, fortes, biramées, à e.vo aussi développé que l'endo, celui-ci dépourvu de soies, celui-là por- teur de grilles latérales et terminales. Pièces furcalcs absentes. Enterocolides ecaudatus, n. sp. Tijpc de l'espèce : 8 femelles adultes et une douzaine de paires de sacs ovigères, trouvées dans un Distomidé blanc globuleux, de 2 cm. environ de diamètre dragué devant Port- Vcndres le 7 novembre 1910. MAle et jeunes inconnus. Femelle. Situation duns riiôte non observée. Dimensions : de 1 mm. 5 à 1 mm. 7 de long* (compte tenu de la courbure) et de 0 mm. 3 à 0 mm. 4 de large. Sacs ovigères (1) Mâle, embryons et jeunes inconnus. SÉANCli 1)U 11 JUILLET 1922 247 de 1 nini. à 1 mm. 2 de long" sur 0,25 de plus grand dia- mètre. FiG. 1. Enlerocolides ecm/dafus, n. g., n. sp. — 1, l'onielle adulte vue de prolil ; 2, femelle aduKe vue de dos; 3, antennule et antenne droites, faces antérieu- res ; 4, i" péréiopode gauche, face antérieure; 5, 3° péréiopode droit, face antérieure. Coloratio7i générale rose paie. Ovaire violet foncé tranchant sur le fond Ijlanc crème de FAscidie. Corps à trois régions distinctes ; proportions : C = 1 ; Pr === o ; PI = 2. 248 SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 Céphaloii large, surbaissé, dépriaic venti'alcineiit, à rostre très peu marqué, sans replis pleuraux, séparé du premier péréionite par un sillon dorsal. Péréion à 4 segments visibles, séparés les uns des autres par de vagues constrictions, sans duplicatures dorsales sauf sur les marges postérieures et latérales du ¥ segment où elles for- ment des oostégites bien développés, sans mamelons entre les péréiopodes. Pléon court, siibhémisphérique, complètement insegmenté, sans trace de bifurcation, sans furca, complètement inermc. Ori fiers. Bouche sous im l;il)i'o en hotle jMtrtant sur sa marge postérieure deux processus écliinulés symétriques (1). Deux processus seml)lal)los mais plus petits dans l'infundi- buluni buccal. Anus en fente longitudinale, s'ouvrant sur la face dorsale du pléon à la limite de ses deuxième et troisième tiers. Pore de fécondatitvn a ampoule bilobée, cordiforme. Vulves à cadre chitiiieux irrégulier. AntcnniiU's vaguement biarticulées, suhcylindriques, brus- quement et obliquement tronquées à leur extrémité, celle-ci se prolongeant du côté externe par un processus effilé muni à son extrémité de deux soies conicjues inégales, et à sa base de deux autres petites soies coniques internes ; du coté interne par une longue soie avec une petite soie satellite. Peignes de spinules sur la base de l'antenne et sur celle du processus externe. Antennes nettement biarticulées, subcylindri({ues, à article distal beaucoup i)lus long que b; proximal, et portant sur son bord terminal o fortes soies plumeuses et sur sa face interne à la limite des jDremier et deuxième tiers une forte soie lisse. Mandilniles absentes (2). Maiii/es I biramées. Exo en lame bilobée. Le lobe externe a 4 fortes soies poilues, dont 3 sur sa marge distale et 1 sur sa marge externe ; lobe interne à deux soies semblables aux pré- cédentes. Endo massif, fortement chitinisé, prismatique, légè- rement bifide, lisse, portant sur sa base, du côté interne, une très forte soie écliinulée. (1) Cf. Enterocola mammifera. (2) Nous avons (-onsiilcré comiu« telles chez Enterocola mammifera (1922), les deux processus spinuleux (juc nous retrouvons ici sur hi inaïKC postr-rieurc du labre. Mais le fait (lue de seniblabies processus, plus petits cc^pendant, existent aussi dans l'infundibulum buccal, prouve (ju'il ne saurait s'agir là de man- dibules. SÉANCK DU 11 JUILLET 1922 249 Maxilles II sans caractères spécifiques. Péréiopodes subcquidistants, inégaux et dissemblables, bira- més à basi large portant des peignes de spinules. Exo aigu, à une griffe terminale, une griffe externe et un mamelon échi- nulé dans les deux premières paires, sans griffe externe dans les deux dernières. Endo tronqué, inerme, portant des peignes de spinules. Oostégites munis d'une soie au milieu de leur marge. Sacs ovigères rectiiignes, subcylindriques, très caducs, trou- vés détacbés de la femelle et enfermés deux à deux parallèlle- nient dans une gangue commune. Relations à'Enterocolides avec les Eiiterucola. *> Enterocolides ecaudatus s'affirme Entérocolien indubitable par sa morphologie générale, la structure de ses appendices céphaliques, surtout de l'antenne et des deux maxilles, l'exis- tence d'oostégites porteurs d'une soie marginale. C'est de VEnterocola mammifera qu'il se rapproche le plus, par la structure de son antenne, l'existence de processus échi- nulés sur la marge postérieure du labre, et surtout par la régression des pièces furcales déjà diminuées dans cette espèce. Les caractères qui le séparent des Enlerocola expriment un degré de plus que chez ces derniers dans la dégradation parasitaire : disparition de la segmentation abdominale, de la furca, des soies des endopoditcs des péréiopodes, apparition d'une griffe supplémentaire sur les exo des deux premières paires, tendance de l'anus à remonter sur la face dorsale. Il est intéressant de constater que chacun de ces caractères se retrouve dans des lignées diverses d'Ascidicoles, où ils sont associés à d'autres qui témoignent eux aussi d'une dégradation avancée : effacement progressif de la segmentation abdominale chez les Haplostomieiis et les Ophioséidiens ; disparition de la furca chez les plus dégradés des Haplostomiens [Haplostoma sacculus) ; ascension dorsale de l'anus chez les Mi/clwphilus qui sont des Enternpsis dégradés. La disparition des soies des appendices est générale chez les Crustacés parasites. On la constate dans les Ascidicoles au cours de l'ontogenèse, surtout 250 SÉANCE DU 11 JUILLKT 1922 chez les femelles et il est intéressant de la saisir clans la phylo- génèse, comme nous le faisons chez les Entérocoliens. Il se pose au sujet de cette disparition la fjiiestion suivante : Les griifes qui apparaissent sur les appendices dont les soies ont régressé sont-elles des vestiges de ces soies, raccourcies et renforcées, ou sont-elles au contraire néoformées ? La comjja- raison de VEnterocolides avec les Enterocola semble conduire à la seconde hypothèse. Les deux soies de l'endo disparaissent sans laisser de vesti- ges, et là où est la griffe surnuméraire des deux premières paires, il n'y a pas de soie chez les Enterocola adultes. Cepen- dant cette soie existe rudimentaire au prcmiei' stade parasite d'jE. fulgens (Ganu 1892). Ce dernier fait et d'autres analogues, empruntés à d'autres Ascidicolcs, permettraient de penser que les griffes ou crochets sont bien des soies transformées. Question d'importance, car si cette règle était bien établie son application à l'étude systématique et phylogénique des Crustacés j^arasites fournirait des résultats précieux. Montrons- le par l'exemple de ce (|ue l'on en tirerait dans le cas qui nous occujDc. Si la griffe est une soie régressée, on ne pourrait con- cevoir une fdiation directe de VEnterocolides à partir des Ente- rocola, car on ne concevrait pas — à moins d'accepter la thèse de la réversibilité de lévoiution — que la soie disparue chez ceux-ci ait pu réapparaître chez ceux-là. Et force nous serait alors d'admettre que les Entcrocolides dérivent à' Enterocola plus primitifs que ceux que nous connaissons actuellement, porteurs, comme le premier stade parasite d'/i". fnlgens, d'une soie externe sur les exopodites de leurs péréiopodes. Mcttra-t-on au jour de semblables Enterocola ? Enterocolides et les relations DES Entérocoliens avec les Haplostomiens. Ce ne sont pas seulement les rapports de filiation entre Enté- rocoliens qu'évoquent les appendices de ï Enterocolides ; ce sont aussi ceux des Haplostomiens avec les Entérocoliens. Dans les Haplostomiens, Canu (1886) comprend les Haplostoma et les Enteropsis. La parenté des Enteropsis avec les Haplostomes ne nous paraît pas évidente. Nous n'envisagerons ici que les Haplostomes. SÉAiNCE DU 11 JUILLET 1922 251 Par ses péréiopodes V Enterocolides est beaucoup j)lus un Haplostomien qu'un Enterocolien et en fait c'est parmi ceux-ci que nous l'avions, Brémeint et moi, classé jJi'ovisoirement dans notre collection. Or ce sont précisément les péréiopodes qui ont fourni à Canu l'élément majeur du contraste qu'il établit entre les deux groupements. Correction faite de l'inversion que cet auteur avait commise dans l'orientation de ces appendices chez Haplostoma brevicauda (1), les Haplostomiens s'ojjposent aux Enterocoliens par le plus grand développement de l'exo par rapport à l'endo, et l'absence de soies sur celui-ci, carac- tères réalisés et associés chez Enterocolides. Et il est remar- quable que l'évolution qui a conduit des Enterocola à V Entero- colides se soit continuée — orthogénétiquement, diraient ceux qui attribuent aux mots une vertu explicative — dans la série des Haplostomiens, de sorte que chez VHaplostojna sacculus,\e plus régressé des Haplostomiens pourvus de péréiopodes, l'endo est réduit à un mamelon surbaissé (2). Ainsi à ne con- sidérer que les ajîpendices, on serait tenté de voir dans la série Enterocola, Enterocolides, Haplostoma brevicauda^ H. sac- culus une véritable lignée évolutive. La considération des autres caractères ne s'opposerait d'ailleurs pas à cette con- ception. Mais elle ne s'en heurte pas moins à de graves objections. C'est une règle très générale que chez les Copépodes libres l'endopodite des péréiopodes est plus développé que l'exopo- dite. C'est l'inverse chez les parasites non fixés, reptateurs ou fouisseurs (Lamippidés, Ascidicolidés). Chez eux la rame interne régresse taudis que la rame externe se renforce et s'arme de griffes. On constate, en somme, que la natation développe davantage les appendices dans leurs parties voisines du plan de symétrie tandis que la reptation ou le fouissement provoquent l'atrophie de ces mêmes parties et le renforcement de celles qui s'écartent le plus de ce plan. Ceci résulte non seulement de la comparaison des Copépo- des parasites avec les Copépodes libres, mais aussi, plus immé- diatement et d'une manière plus saisissante, de la comparaison des femelles d'Ascidicoles avec leurs mâles libres. (1) Voir Chatton et Brément, 1910. (2) Voir les figures de péréiopodes d'HapIostomidés données par Chatton ej Brément (1910), p. 90, fig. v. 18 :o /: 252 SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 Les Eîiterocola, parasites intra-stomacaux qui ont élu domi- cile dans une cavité qu'ils atteignent sans fouir et dans laquelle ils demeurent tapis, ont conservé dans leurs appendices ces deux caractères de Gopépodes libres : grand développement de l'endopodite et présence de soies sur celui-ci. Les Haplo- stomes dont l'endopodite est le moins régressé (//. hrcvicauda) sont des parasites de la cavité générale (tube abdominal des Polyclinidés) dans laquelle ils ne peuvent pénétrer que par effraction et où ils peuvent se déplacer quelque peu. VHaplosioma sacciilits, à cndo vestigial, vit dans la tunique des Botryllidés où il se creuse des galeries à la manière d'une Taupe. Il se signale d'ailleurs, comme cet animal, par une déviation latérale très marquée des pattes, munies d'une seule griffe très puissante. Ainsi la similitude de structure des pattes que nous présen- tent VEnterocoiides et les Haplostomcs peut être tout aussi bien le résultat d'une évolution convergente, que d'une libation. Il sera tout à fait intéressant de retrouver V Entorocolides pour déterminer ses rapports exacts avec l'hôte. Nous pensons d'ailleurs (|ue dans l'appréciation de la parenté des Ascidicoles, il ne faut attacher qu'une importance secondaire à la morphologie de la femelle adulte, et prendre surtout en considération celle des formes libres, nauplius, stades cyclopoides et mâle. Le nauplius nous parait, d'après nos documents, devoir fournir des critères phylogéniques d'une très grande valeur. BIBLIOGRAPHIE 1860. Beneden (P. J. van). — Sur un nouveau genre de Crustacé lernéen {Bull. Ac. Belgique, (2), IX, p. 151-160, pl.i). 1886. Canu (E.). — Description de deux Gopépodes nouveaux parasites des Synascidies {Bull. Sci. France- Belgique, (2), XVII, p. 309-320). 1892. Canu (E.). — Les Gopépodes du Boulonnais : morphologie, embryo- logie, taxonomie {Trav. Stat. zool. Wirneveux, VI, 354 p., 30 pi.). 1909. Chatton (E.) et E. Brément. — Sur un nouveau Gopépode ascidicole, Enterocola pteroplwra n. sp. et sur le genre Enterocola P. J. van Ben. {Bull. Soc. zool. France, XXXIV, p. 223-229). 1910. Ghatton (E.) et E. Brément. — Sur trois Ascidicoles du genre Aplos- toma Ganu : Aplostoma magellanica n. sp., A.hibernica (T. et A.Scott), A. sacculus n.sp. {Bull. Soc. zool. France, X.X.XV, p. 80-92). 1922. Ghatton (E.) et H. IIarant. — Notes sur les Gopépodes ascidicoles XI, Enterocola betencourti Canu, E. pterophora Gh. et Br., E. mammifera n.sp. {Bull. Soc. zool. France, XLVII, pp. 147-156). Instituts zoologiques de Strasbourg et de Montpellier. SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 253 LA SAIGNÉE RÉFLEXE DES COCCINELLES PAR Etienne RABAUD Aperçue pour la première fois par de Geer en 1781, l'émission de sang- par les Insectes a été l'objet de plusieurs études récen- tes. CuÉNOT a nommé le phénomène « saignée réflexe » et cette expression donne une indication précise sur le mécanisme (1). A. Gh. Hollande propose de lui substituer le terme à'autohémoï'- rhée (2) ; la substitution n est pas justifiée, car elle renferme une hypothèse qui ne répond nullement aux faits : l'interven- tion active de la volonté de l'animal. En toute occasion l'émis- sion de sang dépend d'une excitation extérieure ; c'est un réflexe et l'animal n'y prend aucune part « volontaire ». S'il a pu naître quelques doutes sur ce point, c'est que, sui- vant toute vraisemblance, les observateurs n'ont pas manipulé les Insectes qu'ils étudiaient avec une précaution suffisante. Pour se rendre compte du caractère réflexe de cette émission sanguine, il faut éviter de saisir l'animal avec les doigts en le comprimant sur une large surface. Il faut le toucher légère- ment, avec des pinces ou un stylet lin, de manière à explorer méthodiquement la surface du tégument. C'est ce que j'ai fait avec diverses espèces de Coccinelles : Epilachna argus, E. chrjjsomelina et Coccinella 7. punctata. Les deux premières sont particulièrement favorables à l'étude. On les maintient facilement sur le dos, beaucoup mieux que la troisième ; en outre, leurs pattes sont plus trapues et se prêtent mieux aux excitations. Le manuel opératoire est très simple. On prend deux stylets mousses, on glisse l'un d'eux sous la Coccinelle, que l'on retourne et met sur le dos d'un mouvement brusque. Ce mouvement suffit parfois pour immobiliser l'Insecte ; mais l'immobilisation dure peu et les pattes ne tardent pas à s'agiter. En appuyant alors légèrement sur le sternum on réduit aussitôt l'Insecte à l'immobilité, les pattes se replient et viennent au contact de la paroi ventrale. (1) L. Cdénot. La saignée réflexe {Arch. zool. exp. 1896). (2) A. Ch. Hollande. L'autohémorrhée ou le rejet de sang chez les Insectes (Toxicologie du sang) (^Arch. anat. micr. 1911). 254 SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 Cette excitation du sternum ne détermine nullement l'émis- sion de sang, et il importe de souligner ce résultat négatif. Hollande, en effet, pense que la saignée est partiellement pro- voquée par une augmentation de la pression sanguine, sous l'action des nmscles dorsaux- ventraux. Sans doute, en excitant le sternum, je n'exerce qu'une pression légère, certainement incapable de modifier de façon sensible cette pression interne ; mais même en accentuant la pression au point de refouler net- tement le sternum, on ne fait sourdre aucune goutte de sang au niveau des articulations lëmoro-tibiales. Pour obtenir une émission, il est nécessaire que l'excitation porte directement sur les pattes, et l'émission n'a lieu qu'au niveau de l'articulation de la patte excitée. Le réflexe est donc strictement localisé ; une seule excitation ne m'a jamais suffi pour provoquer la sai- gnée au niveau de l'articulation fémoro-tibiale de plusieurs pattes. Sur une patte, l'excitation de la cuisse et du tibia détermine l'expulsion d'une grosse goutte de li(]uide, sans que l'appen- dice se déplace; au contraire, l'excitation des tarses détermine, en même temps que la saignée, l'adduction du mend)re vers la ligne médiane et l'extension du tibia sur le fémur. Sur un animal bien vivant, un contact léger et un seul suffit. Mais le réflexe peut être provoqué plusieurs fois de suite sur le même appendice ; à chaque excitation la goutte grossit. On peut le provoquer successivement, et sans arrêt, sur les six appendices. J'ai vainement exploré le reste de la surface du corps, sans trouver d'autres points dont l'excitation provoque une émission sanguine. En appuyant le stylet au niveau de la lèvre inférieure, on fait sourdre une goutte de liquide par l'orifice buccal ; mais ce liquide est plus clair que celui qui sort par l'articulation fémoro-tibiale, il est souvent accompagné de bulles d'air : il provient, très certainement, d'un dégorgement réflexe. La localisation périphérique de la saignée est donc limitée aux appendices. Comment, alors, comprendre le mécanisme du réflexe ? Il faut évidemment écarter la contraction des mus- cles du corps et la surélévation de pression que cette contrac- SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 255 tion provoquerait. Non seulement le réflexe ne résulte pas d'une compression, même forte, du thorax ou de l'abdomen, mais encore on peut le déterminer sur un animal non immobi- lisé et dont les pattes ne sont pas repliées. Sans doute, on pour- rait penser que l'excitation légère portée au niveau de l'appen- dice difluse dans le corps tout entier et intéresse finalement l'ensemble des muscles ; cette généralisation parait peu pro- bable et l'on n'aperçoit, d'ailleurs, aucun mouvement de l'abdomen ou du thorax. Le réflexe est incontestablement très localisé. Je ne prétends pas que cette conclusion vaille pour d'autres Insectes que les Coccinelles ; je ne conteste pas le mécanisme que GuÉiNOT décrit pour EpJiippiger brunneri, ni le rappro- chement que Hollande établit entre ce mécanisme et celui de l'évagination des glandes exsertiles de certaines larves, telles que celles de Melasoma populi. En ce qui concerne ces der- nières, pourtant, je n'admettrai pas sans réserves l'idée d'une surélévation de pression sanguine, du moins d'une surélévation généralisée. Des attouchements légers déterminent une évagi- nation localisée aux glandes de la région excitée : ne pourrait-il pas se faire qu'une contraction locale des téguments ait en même temps pour effet l'évagination des glandes et la suréléva- tion de pression et non successivement celle-ci déterminant celle-là. De même, dans le cas particulier des Coccinelles, l'émis- sion sanguine n'a évidemment lieu que sous une poussée mus- culaire ; mais la poussée est due aux muscles de l'appendice qui modifient la pression sanguine locale. Le fait que chaque appendice ne saigne qu'après excitation directe montre bien que cette pression locale ne se répercute pas d\me façon mar- quée sur l'ensemble. La question du mécanisme reste donc à préciser ; c'est un mécanisme local, probablement sous la dépendance des mus- cles fléchisseurs du tibia. Le mécanisme est, d'ailleurs, complexe. La question de la signification du phénomène l'est peut- être un peu moins. 256 SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 L'idée soutenue par les auteurs est celle d'un « moyen de défense ». Rien n'empêche, en effet, d'attribuer cette significa- tion à toute disposition, à tout mode de fonctionnement ; une simple affirmation suffit. Seulement, il faut aussi prouver. Or les faits ne donnent aucun appui à pareille affirmation, A sup- poser, en eifet, que le sang des Coccinelles soit Acre ou toxi- que pour divers animaux, ces qualités relatives joueraient le même rôle et produiraient le même effet si le sang demeurait constamment inclus dans le corps de l'Insecte. Le prédateur qui saisit une Coccinelle ne peut la saisir, en raison de sa forme et de la brièveté de ses pattes, que par-dessus ou par les côtés, l'Insecte est donc écrasé bien avant que l'émission réflexe, qui est ventrale, puisse intervenir. En fait, l'écrase- ment détermine une hémorragie purement traumatique, sans mécanisme spécial, qui suffit pour que le prédateur fasse « l'expérience » de la Coccinelle. La saignée réflexe ne saurait donc être ni une sauvegarde spécifique, ni une sauvegarde individuelle. Mais il y a plus. Même si cette saignée jouait un rôle défen- sif, elle ne le jouerait qu'au détriment de l'individu. Hollande avance que l'émission sanguine ne nuit pas aux Insectes, parce qu'elle n'est pas une hémorragie vraie, parce que le sang serait plus ou moins réabsorbé. La réabsorption est un fait indis- cutable ; seulement elle ne se produit que dans des conditions exceptionnelles, lorsqu'un expérimentateur, après avoir cons- taté le réflexe, abandonne l'animal à lui-même sans autre manipulation. Les choses se passent différemment dans la plupart des cas. Un agresseur malmène toujours sa victime, même s'il ne la tue pas ; le sang émis se répand sur les parties voisines ou sur le sol ; il est définitivement perdu. L'expérimentateur lui- même n'évite pas cette perte. Chez la Coccinelle, notam- ment, la goutte qui sourd au niveau de l'articulation fémoro- tibiale s'étale parfois sur le bord des élytres ; pour peu que l'Insecte s'agite la goutte tombe naturellement. Si le réflexe joue plusieurs fois, si l'émission est assez forte, elle entraine alors un afl'aibhssemcnt notable de l'Insecte, voire sa mort. J'ai pu le constater avec les individus qui ont servi à mes expériences. SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 257 En définitive, nous nous trouvons en présence d'un réflexe à point de départ nettement localisé, comme le sont tous les réflexes ; c'est un réflexe sensitivo-moteur sans élément senso- riel. Nous en connaissons mal le mécanisme. Et quant à sa signification, nous n'en apercevons véritablement aucune : il ne semble avoir aucune utilité et nous apercevrions bien plutôt les fâcheuses conséquences que pourrait avoir sa trop fréquente répétition. NOTES HERPÈTOLOGIQUES PAR M.F. ANGEL 1) Sur ta ponte d'un Serpent [Naia haie Linné). La ménagerie des Reptiles du Muséum recevait le 27 février 1922, trois exemplaires de Naia Iiaie, donnés par M. Guy Babault, et provenant de Kairouan (Tunisie). Parmi ces trois individus, une femelle d'un mètre et demi de longueur pon- dait le 27 juin. Les œufs furent trouvés dans la cage contenant l'animal. La ponte ayant eu lieu la nuit, aucune observation spéciale ne put être faite sur l'animal lui-même, au cours de cette o^^ération. En ce qui concerne les œufs, les remarques suivantes furent relevées. Le nombre des œufs est de 21 ; leur poids total atteint 547 grammes, ce qui donne, comme poids moyen, 26 grammes. Les plus grands mesurent sur leur grand axe : 57 millimètres ; les plus petits : 51 millimètres. Le diamètre varie de 26 à 30 millimètres. Ces œufs sont du type le plus généralement connu chez les Ophidiens ; la coque est molle, légèrement flexible, cepen- dant résistante ; elle donne l'idée du parchemin. La forme est elliptique, allongée, de grosseur égale aux deux extrémités ; cer- tains, toutefois, sont d'un ovale plus court. La coloration est blanc jaunâtre, uniforme. La surface, lisse, montre à la loupe un granité calcaire, très fin. Ils sont accolés les uns aux autres, sur une surface peu étendue, par groupes de cinq ou six. 258 SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 La ponte du Naia haie (espèce africaine) parait l)eaucoup moins connue que celle de son congénère sud-asiatique Naia tripudians. D'après E. G. FiouLENGER (1), cette dernière espèce pondrait environ une douzaine d'œufs. Le Major Stanley S. Flower tuait, en janvier 1898, à Bangkok (Siani) une femelle de N. tripu- dians, contenant 19 œufs. Ces œufs mesuraient 63 millimètres sur leur plus grande longueur, et 34 sur leur petit diamè- tre (2). D'après les indications précises de ce dernier auteur, on peut admettre en comparant les chillVes ci-dessus que les œufs du A'^. haie sont un -çqm plus allongés que les œufs du N. tri- pudians et que leur nombre serait sensiljlement le même, oscil- lant, le plus souvent, autour d'une vingtaine. 2) Sur un Orvet (Anguis frafjilis Linné) de grande taîlle. M. le Commandant Hèmery a capturé dans la forêt de Mont- morency, le 30 avril 1922, un exemplaire de cette espèce, remarquable par ses dimensions. Mallieureusement, une partie de la queue manque, eu sorte que l'on ne peut avoir une idée précise de la longueur totale de l'individu. La longueur du museau à. l'anus est de 217 millimètres (3). Le diamètre dans le milieu du corps mesure 14 millimètres. Si l'on considère que la longueur de la queue n'est jamais inférieure à la longueur du corps, et qu'elle peut atteindre jusqu'à une fois et demie cette longueur, on voit que l'exemplaire ci-dessus peut être considéré comme un des plus grands qui soient connus. 3) Sur un Lézard {Lacer ta muralis Laur.) de Fontainebleau. M. le D^'J. PELLEGRiNa capturé dans la forêt de Fontainebleau (région du champ de tir), le 4 juin dernier, un exemplaire (S de Lacerta muralis montrant la narine légèrement en contact avec la jolaque rostrale. Ce caractère particulier est signalé comme très rare par M. Boulenger (4) qui ne l'a trouvé que sur quatre individus provenant de : Fontainebleau (1 ex.) ; du glacier Bies, près de Randa (Suisse) (1 ex.) ; de Crète (2 ex.). (1) RepUI. and Balrachians, 1914. (2) Proceed. Zool. Soc. Lonclon, 1899, p. 691. (3) BoiLENGEit donne 19o millimètres (maximum) (Cat. ol'Liz., II, p. 298). (4) Monogr. of Lacertidri" (1920, 1. p. 163). SÉANCE DU 11 JUILLKT 1922 259 i) Sur un Serpent asiatique [Bungavus fasciaius Schncid.) de grande taille. Un exemplaire, sans localité de provenance précise, donné au Muséum par M. le Commandant IIémery, atteint une lon- gueur totale de 1.600 millimètres. SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA VALEUR MORPHOLOGIQUE DU GONOPHORE DE DYNAMENA PUMILA L. PAR Georges TEISSIER L'étude la plus récente c|ue nous possédions sur les gono- phores de Dynamena pumila L. remonte à Weismann (1883). En 1907 GoETTE s'est cru autorisé par ses observations sur une 1-- e.e.'-Lo.- j4_ c/' CJ». FiG. 1 et 2. — Deux stades du dcvoloppement du gonange femelle, x 50. FiG. 1. — Apparition sur le hiastostyle du nodule médusaire. FiG. 2. — Le gonophoro ovalaire commence à se pédiculiser. bl, blastostyle : es, cavité sous-ombrellaire ; e. e, ectoderme externe; e. i, ectoderme interne; ^«rf, endoderme ; gub, gubernaculum ; glh, gonothèque ; L o, lame ombrellaire; ii. m, nodule inédu=aire ; or, ovule ; p, plateau ter- minal du blastostyle : sp, spadice. autre espèce, Sertidaria argentea Eli. et Sol., à infirmer la plupart des résultats de Weismann. Kûhn (1910 et 1914), dans ses importants mémoires sur les Hydraires, a rectifié plusieurs 260 SÉANCE Dli 11 JUILLET 1922 des assertions de Guette, mais n'a pas étudié particulièrement les Sertularidés. J'ai repris, sur le conseil de M. Cli. Péuez, l'étude de Dynamena piimila et j'apporte aujourd'hui les principaux résultats que j'ai obtenus relativement au développement des gonanges de cette espèce. Le gonange prend naissance à la base d'un iiydranthe. Dès le début, l'endoderme du blastostyle contient de très nom- breux spermatocytes dans les gonanges mâles, un certain nom- bre d'ovules dans les gonanges femelles. Ces éléments pro- viennent de riiydrocaule. La gonothèque atteint sa taille et sa forme définitives sans que le blastostyle présente, à part la présence des éléments génitaux, do différenciation particulière. C'est à ce moment que le plateau qui le termine émet ces digi- tations ramifiées, courant sur la paroi interne de la gonothè- que, qui caractérisent Dijuamena pinnila (1), (fig. 1). Puis apparaît, à mi-hauteur du l»lastostyle, un renflement conte- nant des spermatocytes particulièrement nombreux ou quel- ques ovules partirnlièremcut volumineux. L'ectodernie, très mince partout ailleurs, s'épaissit considérablement sur cette région et se remplit de nématocystes. Au sommet de la protubérance ainsi formée, l'ectodernie prolifère et donne naissance en profondeur à une courte lame d'ectoderme interne qui se recourbe en un nodule médusaire absolument typique {ï\^. 2 et lig. 3). L'endoderme, de son côté, s'insinue tout autour du nodule médusaire, entre lectoderme externe et l'ectodernie interne et constitue l'ébauche d'une lame ombrellairc bien caractérisée. Tous ces faits sont bien visibles sur l'animal entier. Par ces derniers caractères, le gonophore de Di/namena pumila est un véritable cryptomédusoïde (Kuhn) dont la seule (1) Pour WErsMANN, ces « gubernacula » n'existeraient que dans le gonange femelle, où ils n'apparaissent qu'après la première ponte. Ils auraient un rôle dans la résorption du gonopliore qui vient de pondre. En réalité ces organes, d'ail- leurs très variables, existent dans les deux sexes, moins développés toutefois chez le mâle. On vient de voir aussi qu'ils apparaissent très tôt dans l'évolution du gonange. Il« contiennent, tout comme le blastostyle, des réserves qui évoluent de la même façon que dans ce dernier. Les gubernacula atteignent un volume particulièrement considérable un peu après le début du développement du gono- phore ; puis ils diminuent, tandis que le gonopliore grandit. On doit donc vrai- semblablement leur .ittribuer le rôle d'un organe de réserve et ceux que l'on peut, comme Weism.vnn, observer à la fin de l'évolution du premier gonophore, préparent probablement le deuxième déjii bien indiqué à ce moment. SÉANCK DU 11 JUILLET 1922 261 particularité est de naître dans une région peu dilïérenciée, constituée par une simple voussure des téguments. En même temps, une délaniination superficielle de toute l'ébauche du gonopliore donne naissance au manteau (fig. H). Le gonophore ainsi caractérisé s'arrondit de plus en plus, devient ovalaire (fig. 2) et enfin se pédiculise, tout en restant étroitement engainé dans le manteau qui lui constitue une enveloppe supplémentaire dont il est séparé par une mince couclie de mucus. Au cours de ces divers processus, s'accom- plissent, dans les diverses parties du gonanthe, des déplace- c.so Fig. 3. — Coupe transversale de l'ébauche du gonophore femelle à un stade un peu postérieur à celui représenté par la fig. 1. La lame onibreliaire est bien caractérisée; l'ectoderme interne commence à s'ét;iler sur les œufs, x 240. Mêmes notations que pour fig. J et t. ments relatifs qui amènent le gonophore adulte à s'attacher à la base du blastostyle, tandis que dans la partie médiane ainsi dégagée s'indique le deuxième gonophore. Les coupes permettent de suivre l'évolution des différents éléments médusaires (fig. 3). L'ectoderme externe qui limite le gonophore s'étire quelque peu et perd la plupart de ses nématocytes : on les retrouve dans le mucus qui le sépare du manteau et qu'il a sécrété. Dans le gonange femelle, ce mucus se développe énormément, se stra- tifié, et constitue ultérieurement l'acrocyste qui contient les œufs, puis les planulas. L'ectoderme interne (nodule médusaire) s'étale à la surface des éléments génitaux. Très vite disloqué dans le gonange mâle, il se réduit à quelques cellules que l'on retrouve sous la lame ombrellaire endodennique. Plus durable dans le gonange 262 SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 femelle, il conserve parfois au soiuiuet du gonophorc une par- tie de sa cavité, tout en se prolongeant en une lame unique qui tapisse la face interne de la lame ombrellaire et qui s'insinue entre les œufs par de courts prolongements. Chez le mâle comme chez la femelle, Fcndoderme qui contenait primitive- ment les éléments génitaux se développe moins que le reste et semble se rétracter : il finit par former au centre du gonophore FiG. 4. — Gonophore femelle après la ponte, x 240. La lame onibrellairo csl de nouveau visible. Mêmes notations que fig. 1 et 2. un spadice séparé nettement des gamètes et du tissu, mainte- nant purement ectodermiquc, qui les contient par une lame de mésogiée relativement très développée : les gamètes passent ainsi de l'endoderme à l'ectodcrme sans qu'on puisse les \o\t à aucun moment traverser la lame mésosiéenne. La lame (mibrellaire s'étire ])eaucoup et les deux lames de mésogiée qui la limitent s'accolent si étroitement dans le gonophore gontlé par son contenu qu'on ne peut les distin- SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 263 guer : la paroi du gonophore semble alors de nature exclusi- vement ectodermique. Il faut cependa«nt admettre la persistance de la lame ombrel- laire : on continue à en voir l'amorce à son point de jonction avec le spadice et, d'autre part, lors de la rétraction du gono- phore femelle qui vient de pondre, les deux lames de mésoglée s'écartent sur toute leur longueur, montrant encore entre elles quelques-uns des noyaux de la lame ombrellaire (fîg. 4). Des observations qui précèdent, il résulte que les gonopho- res de Bijnamena pumila sont, même à l'état adulte, rela- tivement peu régresses, à peine plus régresses par exemple que ceux de Gonotiujrea loveni Allm.. Leur développement s'éloigne absolument, malgré de grandes ressemblances super- ficielles, du schéma donné par Gif.tte pour Sertularia argentea. Enfin, si en en faisant des médusoïdes (cryptomédusoïdes) je me rapproche de l'interprétation de Weismanm, pour tout le reste je m'écarte très sensiblement des descriptions de cet auteur : en particulier, je considère comme peu exactes les deux seules figures qu'il ait données à ce sujet. Travaux cités : 1883. Weismann (A.). — Die Enstehung dei- Sexualzellen bei den Hjdrome- dusen (lena). 1907. Gœtte (A.). — Vergleichende ICntwicklungsgeschichte dei" Geschlechts- individuen der Hjdropolypen {Zeltschr. Wiss. ZooL, LXXXVII). 1910. KûHN (A.). — Die Enlwiclclung der Geschlechtsindividuen der Hjdro- medusen {ZooL Jahrh. Anat., XXX). 1914. Kûhn(A.). — Enlwicklangsgescliichte und Verwandtschaftsbeziehung der Iljdrozoen [Ergebn. und Fortschr. ZooL, IV). [Laboratoires de zoologie de la Faculté des sciences et de F Ecole Normale Supérieure). 264 SÉAINCK DU 11 JUILLET 1922 SUR UN DICMELASPIS DE MADAGASCAR, COMMENSAL DE SCVLLA SERRATA (FORSKAL) PAR Th. MONOD Nous avons rcccninient récolte sur les branchies, les parois de la clianil)ro branchiale et IV'jripodite du niaxillipède externe d'un certain nond)re de Sct//ia scrrata (T'orskal) d'abondantes colonies de Dkhelasj)is. L'étude (jue nous en avons faite nous permet de donner ici ([uebjues renseignements d'ordre choro- logiques et de préciser quehjnes points toucliant les caractères spécifiques de l'espèce observée. Quoiqu'il soit possible de rencontrer sur un même hôte plu- sieurs espèces de Dic/te/aspis [i) tous les échantillons recueillis appartiennent à une seule espèce, Dichelmpis cor Aurivillius 189-4. La synonymie de cette forme a été considérablement éclaircie par les beaux travaux dÀNNANUALi:, i^ràce à un al)on- dant matériel et à l'examen de co-types des l). Maindrotii Gru- vel et B. Coutierei Gruvel (2). La grande majorité de nos spécimens appartient à la variété G de Gruvkl(1900, p. 2 p. 1 10) caractérisée par une complica- tion particulièrement avancée des plaques capitulaires : le seg- ment inférieur (physiologiquement tel !!) du scutum affecte la forme d'un triangle à peu piés rectangle dont l'angle droit serait prolongé en un court bec recourbé contournant les bran- ches furcales de la carina. D'autres exemplaires présentent les caractères des variétés B et A de Gruvel (^1902, p. 285 et sqq). Gomme cet auteur l'avait justement remarqué, les indi- vidus G sont particulièrement nîpartis à l'entrée de la davité branchiale et sur lépipodite du niaxillipède alors que les (1) Anxa.ndale (1909, p. lÛi) cite, cuariie parfois coexislants D. Iridens et D. warwickii (sur un Scyllarido) elD. angulata et D. sinuala (sur un même Bra- chyure). Rappelons ici qu'un seul cxemplaii'c île Palinuridé provenant de Tliou- sand Islands (nier de Java) avait fourni a Amiivillils sept espèces de Uicheliispis, réduites, il est vrai, à trois aujourd'hui. (2j Annandale (1909, p. dOG et p. 119) : Dichelaspis cor Aurivillius. D. Mnin- droni Gruvel 1900 (non 1902 !) =: D. Coutierei Gruvel 1900 (non 1902!). Var. A. Ann. zz var. G. Gruvel ; var. B. Ann. zr var. B. gruvel; var. G. Ann. =: var. A. Gruvel !j SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 265 individus B et A se rencontrent exclusivement sur les bran- chies. Deux hypothèses pour Gruvel (1908, p. 288-289) : ou bien il s'agit de stades d'un même développement ou bien les différences morphologiques résultent d'inégalités dans la nutri- tion. La première semble infirmée par ce fait — paraissant établi — que les individus G (atteignant la plus grande perfec- tion organique) occupent toujours les mêmes emplacements (périphérie de l'orifice, maxillipèdes) comme aussi les individus B, A (branchie). S'il faut donc invoquer l'influence d'une sur- FiG. 1. Dichelaspis cor. — a, maxillipède externe de Scylla serrata portant des colonies de Dichelaspis (les soies de l'opipodite, pour plus de clarté, n'ont pas été représentées) ; b, mandibule droite, face externe ; c, lormo C; d, forme B ; e, forme A; /", aspect du tégument du pénis dans ses deux tiers proximaux ; g, aspect du tégument du pénis dans son tiers distal. alimentation des types C, on peut se demander si l'eau qui cir- cule autour des colonies G est réellement plus propice au déve- loppement des Lepadidœ que celle qui l)aigne les branchies. Soit c l'eau qui arrose les individus G, a celle qui' atteint les types A et B. Si c est plus nourrissante que a cela peut résulter : 1° d'une égalité dans la distribution au sein du liquide des par- ticules alimentaires mais d'une répartition différente dans la chambre branchiale due à une agitation plus grande de c ; 2° d'une inégalité dans la teneur en matières assimilables. En ce cas il serait plus simple de supposer que si la colonie bran- 266 SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 chiale affecte la forme A Ji par absence de nourriture, l'appau- vrissement de l'eau tient à l'existence même des colonies C qui ont pu prélever au passage une fraction peut-être importante des proies pénétrant dans la cavité branchiale. Il faudrait, expérimentalement, infester les brancbies d'un Crabe en évitant la croissance de colonies sur l'orifice ou l'épipodite : on assis- terait alors ou à la croissance d'individus C — donc corrélatifs d'une abondante nutrition — , ou à celle d individus A B, auquel cas il sera nécessaire de chercher ailleurs que dans ralimentatiou lo facteur du polymorphisme spécifique. Un le trouverait peut-être dans la considération du fait général que plus un parasite est abrité, plus il pénètre dans l'intérieur de son hôte (par des cavités naturelles ou des perforations trauma- tiques), plus les éléments solides, protecteurs de sa struc- ture externe tendent à se réduire (cf. Lamellibranches para- sites, etc.). Le problème, dans le cas de nos Lepadidœ, sera simplifié par le fait que cette réduction en épaisseur du système tégumcn- taire ne pourra pas être attribuée ici — comme pour certfiins parasites — autant à l'immobilité qu'à la protection procurée par la vie parasite puisque nous avons affaire à des types sessiles à l'état adulte. La plus grande proximité avec le milieu externe, et partant un plus grand risque, donc une nécessité de défense plus accusée pourrait bien être en définitive la cause de cet intéressant polymorphisme. Le genre Dichelaspis est vraisend^lablement nouveau pour la faune malgache : quant à l'espèce, cela est certain, le D. cor Aurivillius (syn. in : Annandalk) n'ayant été signalé que de l'Est Africain (Port Natal, Obock, Djibouti), le golfe Persique, Karachee, le golfe de Bengale et les îles de la Sonde. Les hôtes infestés par /). cor sont soit des Hrachyures {Se i/l laser rata), soit des Paniluridfi' {Paiiulirus sp.) : les Sci/i/a des estuaires du Bengale (Gange, etc.) en sont très fréquemment porteurs et comme le fait remarquer Annandalk il est bien probable qu'il en est de même pour tous les Sci/lla de l'océan Indien : notre découverte lui donne entièrement raison. C'est la considération exclusive des caractères externes chez les Décapodes et des cau- ses d'ordre intellectuel (1) qui font que les Dichelaspis, formes (l) Cf. Annandale 1909, p. 102 : « Unfûrtunalely, in thèse days of inlonse spé- cialisation, the student of Ihc Uecapods Ircquentiy takes no interest in the Cirripedes ». ï SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 267 menues et cachées, ont jusqu'ici beaucoup trop échappé aux recherches fauuistiques. Quant aux rapports qui unissent le Décapode au commensal, ce n'est pas ici le lieu de les discuter : la question a été tmitée par Annandalk (1909 p. 103-101). L'extrême variété de formes que l'on observe chez les Dichel- aspis dans l'intérieur d'une môme espèce n'a pas peu contri- bué à la complication synonymique : elle ne facilite pas non plus l'identification des échantillons et la découverte de carac- tères véritablement spécifiques ! En particulier la distinction de D. cor Aurivillius et de /). aiirjulata Aurivillius est certaine- ment plus délicate qu'on ne l'a cru. La variété A (de (truvkl = C. d'ANiNANDALE) rcsscmble étrangement à certains types de^ D. angulala dépourvus de tergum et à segment inférieur du scutum présent : quoi qu'on en puisse penser par la lecture delà clef dichotome établie par Annandale (1909, p. 98-99) l'horizon- talité des branches basales de la carina ne parait pas être un caractère spécifique de D. angulala puisque nous l'avons observé sur D. cor var. A. Si l'on a recours aux caractères des parties mol- les, même incertitude dans la recherche d'un critère discriminatif constant. Annandale a signalé l'impossibilité de compter la mor- phologie mandibulaire au nombre des caractères spécifiques : il croit pourtant en trouver un dans l'anatomie du pénis et dans celle des appendices anaux : le pénis de D. cor est sensé être jusqu'à l'apex couvert d'écaillés triangulaires subégales et de densité constante — quant à leur répartition — sur toute la surface de l'organe ; celui de l). angulala, au contraire, iden- tique dans ses deux premiers tiers ou ses trois premiers quarts à celui de /). cor^ serait muni, un peu avant l'apex^ d'écaillés espacées, pourvues de trois pointes (1). Or nous avons rencon- tré cette modalité chez nos /). cor de Madagascar et, bien mieux, sur les co-typeg du D. Maindroni Gruvel (2) ! Reste le caractère des appendices anaux : nos exemplaires ne paraissent pas présenter les interruptions dans la ciliation qui sont pour AniNandale des caractères de D. angulala. Mais peut-on sérieusement séparer sur un pareil point deux espèces dont on connaît par ailleurs la variabilité incroyable ! Là est (1) Un sofle coinniun porte deux cornes latérales égales et divergentes et une baguette médiane, étroite, plus lon.:.;ue que les cornes. (2) Nous avons aussi observé chez D. cor des pénis dépourvus d'écaillés, et munis de soies clairsemées. Il s'agit probablement là d'une structure appartenant, à des tvpes immatures. 19 268 SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 la question. Pcrsonnellenioiit nous arrivons à cette conviction que I). cor et D. angulata représentent une seule et môme espèce (1). L'examen d'un al)ondant matériel permettra de préciser — peut-être de combattre — les idées émises ici. Nous exprimerons notre pensée actuelle par la synoynmie sui- vante : DicHELASPis i.ow Aurivillius 1894. 1894. D. anijiilala AuriviUitis. 1894. D. apcrta Aurivillius. 1894. Y), cuni'ald Aui'ivillius. 1894. />. hullata Aurivillius. 1900. />. Maindrnni Cîruvel. 1900. /). Coulierei Gruvel. 1902. IK Maindroni Gruvel. 1902. D. Coidierei (\vm'c\. 1900. /). /ransversa Annandale. 1900. D. Maindroni Annandale. 1908. D. Coulierei Annandale. 1909. l). cor Annandale. 1909. D. angulala Annandale. Laboratoire de M. le jjro/esseur A. Gruvel^ avril /i/i'i?. INDEX blBl.lUGRAPHKjUE DES OUVRAGES CITÉS Anna.ndale (N.). — Two new barnacles dredgcd in 1905-() (Nalural Uistorj Noies IVom Uic H. I. M. S. Slii[) « Invcstigator » Ser. III. no 13): {in Ann. May. Xal . llist. (7) .WIIl, .luly 1900). .Vnnandale (N.). — (Presenlalion of Dichelaspis Maindroni Gruvel lound iipon Uic gills o\' Sci/lla serrata) (Journ. and Proc. Asiatic Soc. Bengal (New Séries) II, n» 8, '1906). Annandale (N.). — lUuslralions of tlie Zoology of the H. I. M. S. Ship « Investigator ». Crustacea Entomostraca. l't. 11, pi. iii-v, 1908. .\NNANn.\LE (N.). — An account of llie Indian Cirripedia. Pedunculata. l't. I. {Lepadidœ s. str.) {Mem. Ind. Mus. II. no 2). .VuHiviLLius. — Studien liber Cirripeden {A'ongl. Sv. Vet. Akad. llandl., XXVI, n» 7. 1894). Gruvel (A). Sur quelques nouvelles espèces appartenant au genre Dichelaspis Darwin {Bull. Mus. Paris, 1900, no 3, p. 109). Gruvel (.\.) — Itevision des Cirrhipédes appartenant à la collection du .Muséum (Pédoncules) iNouv. Arch. Mus. (4), IV, 1902). Ghuvel (.\.). — .Monographie des Cirrhipédes ou Thécostracés(190o). (1) Le l'ait qu'elles sont fréquemment réunies (Annandale 1909, p. 109) n'est pas pour intirmer ces vues ! SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 269 NOTE ADDITIONNELLE Nous avons conservé ici le genre Dichelaspis Darwin. En réalité il con- viendrait d'adopter dorénavant le genre synonyme Octolasmis Gray, repris par PiLSBRY et plus récemment par G. -A. Nilsson-Cantell (1) et Hjalmar Broch (2). SUR LES RAPPORTS ENTRE LA FORMATION DU SQUELETTE ET LE IVIODE DE FIXATION CHEZ LES CŒLENTÉRÉS PAR A. MIGOT. Un grand nombre de Cœlentérés sont fixés à un support au moins pendant une partie de leur vie, soit à l'état larvaire, soit à l'état adulte. Leurs modes de fixation sont assez variés mais peuvent se ramener à quatre types classiques : 1° Fixation par une ventouse. C'est le cas de l'Hydre d'eau douce, de la plupart des Hexactinidés. On considère en général que c'est aussi le cas des Lucernaridés et de la larve Scyphis- tome des Acraspèdes. 2° Fixation par l'intermédiaire de stolons rampants entourés d'un tube de périsarque. Ce mode se trouve chez presque tous les Hydraires, chez certains Alcyonidés [Cormilaria], certains Zoanthidés [Zoanthu^). On peut considérer comme en étant une variété, la lame chitineuse de Hydractinia, de Clavularia, de Pahjthoa. 3° Fixation par l'intermédiaire d'un Polypier dressé et soudé au support par sa hase. Les exemples en sont nombreux : Hydrocorallidés, certains Alcyonidés [Corallium)^ Gorgonidés, Hexacorallidés, certains Zoanthidés [Gerardia], Antipathidés. 4° Fixation par une extrémité de l'animal ou du pédoncule de la colonie qui s'enfonce plus ou moins profondément dans le sable ou la vase du fond. C'est le cas des Pennatulidés, de quelques rares Hexactinidés : Actinies pivotantes de H.M(lne- (1) Glrripedien-Studien (Zool. Bidrag Fran Uppsala, VII, 1921). (2) Studies on Pacific Girripeds (Saertryk af Vidensk. Med. fra Dansk nalurli. Foren. LXXIII, 1922). 270 SÉANCE DR 11 JUILLET 1922 Edwards [Edicardsia, Halcampa, Peachia, llijantJms), des Gériantliidés. Si Ton examine les faits d'un peu près, on voit que bien des cas ne rentrent pas dans une de ces quatre catégories. Nous allons passer en revue quelques-uns de ces cas parti- culiers. I. — Larve Scyphistome des Acraspèdes. Cette larve était considérée par les auteurs classiques comme fixée au sol par une ventouse. E. Hérouard (1911) a montré qu'il n'en était rien et que l'animal était fixé par des tonofi- brilles résultant de la transformation des cellules ectodermi- ques du pied. A vrai dire ces éléments ne iixent pas l'animal directement au support mais à une lamelle chitineuse moulée au support et sécrétée par les cellules du pied. Cette disposition est absolument constante dans toutes nos préparations de Scypliistomes. II. — LlCERISARIDÉS. Nous avons décrit récemment (1922 a, b) une disposition très conq)arable chez Halicli/stus octoradiatns Clark, qui était considéré comme fixé par une ventouse constituée par l'extré- mité du pédoncule. Nous n'y reviendrons pas en détail mais rappellerons que, dans ce cas, certaines cellules ectodermi- ques seulement se transforment en un faisceau de tonofibrilles. Mais là encore, ces dernières relient l'animal à une lame chiti- neuse appliquée contre le support et qui peut être considérée comme un squelette rudimentaire. III. — IIexactinidés. Il semble bien que la majorité des animaux de ce sous-ordre soient en réalité fixés par une ventouse. Du reste il est bien connu que beaucoup d'Actinies peuvent se déplacer spontané- ment, ce fait cadrant assez mal avec une fixation par tonofi- brilles. \° Stichodactijiines. — Une j^remière exception doit être faite pour la tribu des Stichodactylines. SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 271 Krempf (1904) a montré chez plusieurs genres : Corynactis, Rhodactis, la présence : d'une part, d'une lame chitineuse appliquée sur le support, d'autre part, de faisceaux de fibrilles formées au sein des cellules ectodermiques du pied. On recon- naît encore bien là la disposition précédemment décrite (figure 1). Nous avons étudié deux espèces de Stichodactylines : un Rhodactis aimablement communiqué par M. Krempf, et Cory- nactis viridis Allmann. Nous avons observé de façon très nette la présence de tonofibrilles dans ces deux espèces, mais il est un point sur lequel nos observations ne concordent pas avec celles s.cjf FiG. 1. — Stichodactyline. Signification des lettres communes à toutes les figures : e. c, cellules ectodermiques ; e. n., cellules endodermiques ; m. g., mésoglée, s. q., squelette ; t. f., tonofibrilles. de M, Krempf. D'après lui, en effet, il n'y a formation d'une lame chitineuse et de tonofibrilles que là où l'Actinie est fixée sur une Algue calcaire et l'on ne trouve rien d'analogue là où l'animal est fixé sur la roche nue. Les nombreuses coupes que nous avons pratiquées dans les deux espèces citées nous ont montré la présence de tonofibrilles là où manifestement il n'y a pas d'Algue calcaire. Nous avons même pu pratiquer, chez des Corynactis fixés sur des Balanes, des coupes intéressant à la fois l'animal et le support après décalcification. L'al^sence d'Algue calcaire est ainsi mise en évidence. Dans ce cas on observe toujours une lamelle chiti- neuse appliquée au support et des faisceaux de tonofibrilles. M. Krempf propose avec raison de séparer des autres Sticlio- 272 SÉANCE DU 11 JUILLET 1022 dactylines les genres : Cor?/fiactis, Discosoma et Rhodactis pour les rattaclier aux Hcxacorallidés. Cette séparation est basée sur un ensemble de données morphologiques indiscutables. Nous voulons faire remarquer j^ourtant que la présence d'une ébauche de squelette, telle qu'elle existe chez les trois genres cités, ne pourrait être considérée à elle seule comme un caractère d'Hexacorallidé. D'abord, la lamelle et les tonofibrilles sont de nature purement chitineuse. Elles sont bien plus comparables aux (( desmocytes », décrits par Bourne (1899) chez les Hcxa- corallidés, qu'aux calicoblastes, et l'on sait que Bourne consi- dère les desmocytes comme des éléments destinés à fixer le squelette aux parties molles. D'autre part, il existe comme nous l'avons vu et le verrons plus loin, des éléments identiques chez un certain nombre d'autres Cœlentérés et même chez des Hexactinidés autres que les Stichodactylines. 2*» Actinines. — Dans cette tril)U on ne trouve pas de tonofi- j^/^. ^ brilles aussi typiques. Pourtant, chez Sagartia spJiyvodeta Gosse, par exem- -yc' ..'w ,rin o])serve encore une lame chi- ^^B0''y'''''Jij tincuse moulée au support et toute wÎJM ,. », ! iiérissée de lins tractus unissant cette •' * â lame aux cellules ectodermiques du pied, ils ont encore toutes les réactions de coloration des tonolibrilles. Ils sont e. <" ft(|:l FiG. 2. — Sagartia sphyrodeta. simplement moins développés, beau- coup plus fins et du reste beaucoup plus nombreux (figure 2). C'est là une première ébauche que l'on retrouve avec plus ou moins de netteté chez d'autres Acthiines, Actinia cquina (Linné) par exemple. IV Hydraires. Nous avons fait remarquer précédemment que les tonofi- brilles ne fixaient pas en réalité l'animal au support mais à une lame chitineuse qui peut être considérée comme une ébau- che de squelette. Chez les tlydraires c'est donc entre le cœno- sarque et le périsarque qu'il nous faudra les chercher. 1° Obelia geniculata AUmann. Les coupes à travers les pédoncules dressés ne donnent rien, le cœnosarque étant même SÉANCE D,U 11 JUILLET 1922 27:] séparé coniplètement du périsarque du fait de la rétraction par les réactifs fixateurs. Par contre les stolons rampants vont nous montrer des faits intéressants. Ici le périsarque a la forme d'un demi-cylindre aplati contre le support. Le tu])e de cœnosarque s'est également rétracté et détaché du périderme, sauf pourtant sur toute la zone où ce dernier est fixé au support. Il y a donc là une liaison plus forte dont nous allons voir la raison. Les cellules ectodermiques ont à ce niveau une structure bien particulière : elles sont irrégulières, séparées par des lacunes. Certaines se subdivisent à leur extrémité distale en deux ou trois tractus qui viennent s'appliquer contre le périsarque, se confon- dant avec lui. Cette extrémité est très sombre, se colorant forte- ment par l'hématoxyline au fer. Il y a là manifestement une formation tonofibrillaire réalisant la liaison de l'ectoderme et du périsarque (figure 3). FiG. 3. — Obelia geniculata. 2° Hi/dractinia echinata Flem. La structure de cet Hydraire est bien connue. Le périsarque appliqué contre le supjiort est constitué par deux ou trois lames cliitineuses irrégulières, réu- nies par des ponts de la même substance et formant ainsi un réseau de cavités anastomosées à l'intérieur desquelles se trou- vent les tubes de cœnosarque. Or, M. CoLLCUTT (1898) a déjà signalé, sans du reste en donner une description, des sortes de processus mésogléens traversant en certains points l'ectoderme et venant s'appliquer contre le squelette chitineux. Nos préparations nous ont montré que ces éléments existent principalement au niveau des petites épines formées par le squelette, les coiffant en quelque sorte et les reliant à la mésoglée. Le terme de processus mésogléen n'est pas heureux car leur 2T4 SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 aspect dilFère notablement de celui de la mcsoglée. Ils se ratta- chent au squelette par une zone claire que suit une partie ren- flée, fortement colorée par lliématoxyline et montrant encore chez certains des traces do structure cellulaire. Ensuite une partie amincie plus claire relie le renflement à la mésog-lée, se continuant avec elle sans ligne de démarcaiion (figure 4). Il est net que ces éléments ont leur origine dans une trans- "*'■":■■ ï''if :^'VT«- e^jC'- Ilydractinia echinata. formation des cellules ectodcrmiques. On retrouve du reste les petites enclaves de cellules ectodcrmiques modifiées que l'on observe toujours outre les toiiofil)rillos. V. — Anthozoaires. Ici nous avons dans la majorité des cas un squelette déve- loppé se présentant le plus souvent sous l'aspect d'un polypier ramifié. . En quels points devrons-nous rechercher les éléments homo- logues des tonofî])rillos précédemment étudiées ? Ce sera encore entre le squelette et les tissus qui l'environnent. On sait en effet d'après les travaux de Koce (1882) et de Heider (1881), que le squelette des Ilexacorallidés ou des (îorgonidés se forme d'abord entre le support et rectoderme en une mince lame calcaire ou chitineuse sécrétée par ce dernier. IHiis le sque- lette se développe, refoulant progressivement l'ectoderme et s'accroissant par l'apport dr. nouvelles couches squelettiques. Nous ne voulons pas discuter ici cette théorie de la formation du squelette des Anthozoaires, la question devant être reprise en détail dans un autre travail. Nous nous bornerons dans cette note à rechercher la présence d'éléments de nature tonofibril- laire. SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 275 On sait que chez les Anthozoaires à polypier calcaire, Koch (1882), Heider (1881), Ogilvie (1896) ont décrit des calico- blastes, se présentant sous fornie d'éléments cellulaires fine- ment striés, ces stries étant considérées par les auteurs comme de minces fibres d'aragonite ou de calcite. Les trois auteurs cités ne sont du reste pas d'accord sur le mode de formation de ces éléments, mais l'exposé de cette discussion n'aurait pas d'inté- rêt ici. Plus récemment, Bourne (1899) est revenu sur cette question et distingue deux sortes d'éléments : les calicoblastes destinés à sécréter le squelette et les desmocytes qui ne sont autre chose que les éléments striés des auteurs précédents, mais que BouRNE considère comme uniquement destinés à relier le sque- lette aux parties molles. L'auteur a suivi très exactement la for- mation de ces éléments striés à partir de certaines cellules adjacentes au squelette. Les figures qu'il donne permettent de considérer ces desmocytes comme les homologues certains des tonofibrilles décrites plus haut^, tant au point de vue de leur mode de formation que de leur rôle. 1"' Gorgonides. Nous avons décrit dans une note antérieure (1920) la formation du squelette chez EunicellaCavolimi Koch. Nous avons vu que les deux parties constitutives du squelette : coupoles chitineuses et substance intermédiaire, ont une origine différente. Alors que la substance intermédiaire est sécrétée par des groupes de cellules granuleuses, les couches chitineuses sont formées par des éléments striés très comparables aux des- mocytes de BouRiNE. Leur forme est ici assez particulière : au lieu de former un mince faisceau comme chez le Scyphistome par exemple, ils sont plus courts et plus élargis, formant par leur réunion une sorte de longue bande striée transversalement, faisant corps avec le squelette et contribuant à son accroisse- ment (figure 5). Nous reviendrons plus longuement dans un travail ultérieur sur l'origine et la formation du squelette des Gorgonides. Nos recherches récentes nous ont montré en particulier que les desmocytes des Gorgones sont bien formés par transformation de certaines cellules dont il conviendra de discuter l'origine. 2" Pennatidides. Les Pennatulides que nous avons étudiées et en particulier Pleroïdes griseum Boh. et Pennatnla rubra Eli. nous ont montré la présence d'éléments tout à fait analo- 276 SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 gues à ceux que nous avons décrits chez Eunicella. Pourtant ici. les tonotil)rillcs se rappiociient davantage du type Cory- nactis, ^n tractus allongés, que du type Eunicella. Cliez Pto'oïdes r/riseiim Boh., elles sont particulièrement intéressantes, montrant nettement les intermédiaires depuis la cellule normale. Nous laisserons encore de côté ici, à dessein, la question de l'origine de ces cellules. Si maintenant nous essayons de tirer une conclusion des faits que nous venons de signaler, nous voyons tout d'abord que les animaux étudiés, appartenant à des groupes très diffé- rents, présentent de façon constante un élément squelettiquc interposé entre la zone de fixation et le su23port. Il s'agit : soit d'une simple lame cliitineusc comme chez le Scyjdiistome, les <' r? /'' .9 ■£.*-' ^ '■•'■*■■■' '*^ "^''m^v^^^"^^"^' ',/■' ..,y. r/. FiG. 5. Eunicella Cavolinii. Lucernaridés, les Hoxactinidés ; soit de tubes de périsarque comme chez les Hydraires, ces tubes pouvant être anastomosés chez Hydractinia ; soit enfin d'un véritable polypier dressé et ramitié chez les Anthozoaires. Ce squelette est sécrété au moins au début par les cellules formant la sole pédieuse. Nous avons voulu surtout mettre en lumière l'identité de structure des cellules adjacentes au sque- lette, qu'il s'agisse du squelette rudimentaire, simple lame chi- tineuse du Scyphistome et de la Luccrnaire, ou du polypier complexe de la Gorgone. Ces cellules perdent toujours leur aspect habituel, et certaines se transforment en tonofibrilles, la transformation étant plus ou moins complète suivant les espèces. SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 277 Le type le plus parfait nous montre la transformation totale des cellules formativcs. C'est celui que nous avons étudié chez le Scypbistome, les Stichodactylines d'une part, les Gorgonides d'autre part. Nous avons vu que chez ces dernières les tonofi- brilles, de type spécial, ont le double rôle d'accroître le sque- lette et de le réunir aux parties molles. L'origine de la différence de ces deux types réside dans leur mode de formation. Chez les Hexacorallidés, les tonofibrilles sont analogues à celles des Gorgonides mais leur rôle est surtout fixateur. Chez les Lucernarides, la transformation des cellules est moins profonde. Leur protoplasme est complètement rempli de fibrilles mais elles conservent pourtant leur structure cel- lulaire. Chez les Hydraires nous avons tantôt le tyjDe Anthozoaire chez Hydractinia, tantôt une transformation moins complète des cellules comme chez Obelia. Enfin chez les Actinines, la transformation est moins pro- fonde encore : il y a simplement formation de fibrilles prolon- geant en quelque sorte les cellules ectodermiques et les reliant à la lame chitineuse. Les cellules qui ne prennent j)as part à la genèse des tono- fibrilles se modifient également. Elles perdent la disposition épithéliale, s'atrophient plus ou moins et se groupent en petits amas cellulaires dans les lacunes laissées par les tonofibrilles. Elles ont vraisemblablement un rôle de remplacement. En résumé chez la plupart des Cœlentérés fixés, à quelque groupe qu'ils appartiennent, même en l'absence d'un squelette bien caractérisé, il existe un squelette rudimentaire interposé entre l'animal et le support. Les cellules qui le sécrètent subissent une série de transformations aboutissant à la forma- tion de tonofibrilles reliant le squelette aux parties molles et contribuant dans certains cas à son accroissement. liNDEX DES AUTEURS CITÉS : 1899. BouRNE (G. C). — Studios on Ihe Structure and Formation of the Calcareous Skeleton of the Anthozoa {Q. J. Micr. Sci., XLI, p. 499). 1897. CoLLcuTT (M.). — On the Structure oîlUjdraciinia echinata (Ç. J. Micr. Sci., XL, p. 77). 1881. Heider (A. von). — Die Gatiung Cladocor a {S. B. Akad. Wiss. Wieii, LXXXIV, p. 634). 278 SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 4911. HÉROi'ARD. — Sur le mode de fixation au sol des Scyphislomes par des lonofibrilles {Bull. Soc. Zool. France, XXXVl, p. 15). 1882. Koc» (G. von). — Ucber die Eniwirlielung des Kalkslceleles von Astéroïdes ralycularis {ML Zool. Stat. Nenpel, 1882. p. 28-i). 1904. IviiEMPK. — Sur ihélérofiénéité du groupe des Slichodactjlines (C. R. Ac. Sci., CXXXIX, p. 816). 1920. MiGOT. — La formation du S(iuelello axial chez Eunicella Carolinii Koch. {C. n. Ac. Sri., CIAXI. p. 'MS:]). 1922ff. MiGOT. —Sur le mode de fixation des Luccrnaires à leur support {C. R. Soc. Riot., LXXXVI, p. 827). 1922A. Mkiot. — .\ [)ropos (le la fixation des Luccrnaires {C. R. Soc. Riol., LXXXVIL p. 151). 1896. Ogilvie (.Miss M.). — .Microscopio and Systcmatic Study of Madrepo- rarian Types of Corais (PA//. Trniisnrf., CLXXXVII. p. 83). LISTE DES MYRIAPODES DE L'ACADÉMIE MALGACHE, DE TANANARIVE (Ire note) PAR H. W. BROLEMANN, Pau. (suile) III. — SrmOBOLOIDEA Nous avons eu à signaler autre part, pour les mâles de ce groupe, un d«5!veloppenicnt progressif des gonopodcs, compor- tant des états de plus on plus rapprochés delà forme défini- tive. Nous sommes amené anjourd'lmi à une constatation ana- logue en ce qui concerne les femelles. Le simple examen de la figure 26 d'une vulve immature de Trigoniiilm lumhrici- nus permet de se rendre compte qu'on n'en connaît pas d'ana- logue chez les autres Métagonozonies (Paraiulides ou Iulides). Chez les Parai ulus dont nous avons réceniment décrit des larves femelles, l'opercule a déjà un certain développement, mais les pièces de la l)Ourse, les seules comparables à la figure 26, ne sont qu'à l'état d'ébauches et ne sont reconnais- sablés qu'en raison de leur position par rapport à roperculc. Chez les Blaniulines la différence est plus frappante encore. Les conditions que nous rencontrons chez liimbricinus ne SÉANCE DU Jl JUILLET 1922 279 peuvent s'expliquer que par une croissance plus lento, plus graduelle, en un mot peu contractée, comme c'est le cas chez les mâles de Rhmocricus, et nous devons nous attendre à observer encore d'autres intermédiaires entre la structure figu- rée ici et celle de l'adulte correspondant. Les Spiroboloïdes sont donc relativement très peu évolués. 16. — Mystalidcs hova (Saussure et Zehntncr, 1902), (%. 18 à 25). çj- : longueur 112 mm. ; diamètre 8,54 mm. ; 56 segments, dont 1 apode; 103 paires de pattes. — Adulte. FiG. 18. — Mystalides hova S. et Z., (iiiàle adulte). — Gonopode gaucho, face pos- térieure, et extrémité du rameau séminal plus grossie (A). FiG. 19. — Mystalides hova S. et Z.; (mâle adulte). — Moitié gauche des peltogono- podes, face postérieure. C? : longueur 110 mm. ; diamètre 9,30 mm. ; 55 segments, dont 1 apode ; 101 paires de pattes. — Immature. 9 : longueur 122 mm. ; diamètre 10,50 mm. ; 56 segments, dont 1 apode ; 105 paires de pattes. — Adulte. 9 : longueur 127 mm. ; diamètre 11,55 mm. ; 55 segments, dont 1 apode ; 103 paires de pattes. — Adulte. Une bonne description de cette espèce a été donnée par Saussure et Zehntner. Leur dessins, malheureusement petits, se présentent un peu différemment des nôtres. 280 SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 Dans les peltogonopodes (fig. 19), la saillie anguleuse du deuxième article se trouve au niveau du bord apical du pre- mier lorsque l'organe est placé bien borizontalement ; si S. et Z. l'ont figuré sur la l'ace postérieure, c'est sans doute parce que l'organe se présentait par la pointe. I.e tracbéosclé- rite et la poclie trachéenne sont bien distincts dans cette espèce. Dans les gonopodes (fig. 18), la région qui sépare la base des membres n'a pas le caractère déliiii (pi'oii lui voit dans la ligure 4i. h de la planche xi ; c'est une région empAtée diuis laquelle nous ne voyons (|ue le bandeau étroit de la base Fig. 20. — Mijslalides liova S. ul Z., (rfiin'llL- adulli'). — liasu ilcs paUcs de la 2"= paire et vulvp yauclic en i)lace, lace pctslL-rieure. (mallieurcusenient l)risé dans notre préparation) et qui relie seul les deux membres. La rainure est largement ouverte à la base et ses bords sont écartés. Le rameau séminal est moins trapu et les aspérités qui se trouvent dans sa concavité (et qu'AïTEMS a pris pour des soies) sont dues à l'existence de plis transversaux, dont les arêtes trancliantes se profilent dans la courbure comme autant d'épines (fig. 18 yl). La rainure s'ouvre à l'extrémité du rameau séminal sans autre accessoire qu'un très petit lobe arrondi. Le vestige d'articulation est très net. 11 SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 281 n'existe à la base qu'une seule excavation qui peut être soit une ampoule séminale, soit une ampoule prostatique. Chez la femelle, les pattes de la deuxième paire (fig'. 20) sont simplement reliées entre elles (et non soudées). Les FiG 21. - Mystalides hova S. etZ., (femelle adulte). — Vulve droite, profil interne (faisant face en avant). Fk;. ti. — Mystalides hova S. et Z., (femelle adulte). — La même, vue par le sommet (c'est-à-dire par le cimier). FiG 23. - Mystalides hova S. et Z., (femelle adulte). — La même, vue par l'in- térieur (cavité générale du corps). 282 SÉANCE DU 11 JUILLKT 1022 hanches sont alloniices, à J)()r(ls parallèles, et de cliaque coté se dressent des épanouissements sternaux triangulaires, attei- gnant presque la moitié du cylindre coxal. Il n'existe pas de vestibule vulvaire ; la base des pattes de la deuxième paire est reliée directement à celle des pattes de la troisième par une mendjrane très courte. Par contre on trouve, au niveau de l'angle externe du triangle sternal, une invagination meml)raneuse (jui plonge sous la duplicature du deuxième segment. l^]lle n"a])rite que les trois quarts de la bourse, l'autre qnart est en saillie et applupié contre le triangle sternal correspondant. La vulve est placée verticalement, l'opercule au fond de l'invagination, la valve externe tournée face en arrière, (l'est un organe deux l'ois plus long que haut et fortement comprimé on amande (fig. 21-23V L'opercule est très petit, étroit, à sommet alténué en ogive et chitinisé seule- ment le long de ses ])ords latéraux ; le centre et la base sont mem])raneux. (ictte structure doit permettre aux montants chi- tineux de l'opercule de s'ouvrir connue les branches d'un com- pas, lorsque les valves de la l>ourse (auxquelles ils sont liés par des charnières) viennent à s'écarter pendant la copulation ou la ponte. Les valves de la ])om'se sont complètement indépendantes l'une de rautr(; ; elles sont arrondies, en segment de cercle irrégulier et très fortement chitinisées ; elles sont glabres, sauf en un point de leur bord apical, voisin de la troncature anté- rieure, où on remarque un gioupe (!<> <]uelques soies très courtes et fines. Elles sont presque symétriques. Leurs bords apicaux sont accolés au repos, de sorte qu'il faut les écarter pour voir le cimier (fig. 22). On remarque alors que chaque valve présente un lobe rabattu intérieurement, ces lobes se correspondant comme les dents d'un engrenage. Le cimier, qui se confond avec l'apodème, est très sinueux; à l'extrémité antérieure est une petite lame étroite plongeant o])liqucment entre la bourse et l'opercuh', et dont la base, ])rus(|uement élargie (m), entoure l'extrémité antérieure de la fente de l'apodème. Au niveau des IoIjos réfléchis des valves l'apodème est boursouflé et forme deux poches confluentes, arrondies antérieurement [n tig. 23), qui vont en s'atténuant graduelle- ment vers l'extrémité postérieure de la bourse. Enfin, en avant de ces poches, se détache de l'apodème un diverticule de forme SE ÉAiNCE DU 11 JUILLET 1922 283 irrégulière, grêle à la base et gTadiiellement renflé, qui est développé parallèle ment à l'axe de l'apodème contre la face interne duquel il est appliqué [e %. 21 et 23). Il n'existe aucune trace de gorgerin. Le mâle immature n'a qu'un segment apode, comme les adultes, mais nous ne sommes pas en mesure de dire s'il est à son dernier stade de croissance. Les pattes ne portent aucune trace de soles tarsales. Les peltogonopodes (fig. 24, 25) sont déjà bien développés. Le bord antérieur du sternite est un peu moins convexe laté- FiG. 24 et 2d. — Mystalides hova S. et Z., (mâle immature). — Ebauclies de pattes copulatrices, moitié gauche, face antérieure (24) et face postérieure (25). G, ébauche des gonopodes. Fig. 26. — TiHgoniulus tumbricinus (Gerst.). — Vulve droite d'une femelle imma- ture, profil externe (faisant face en arrière). ralement. L'angle interne du coxitc est taillé en angle droit, sans pointe saillante. Le lobe du dernier article est arrondi extérieurement. — Les gonopodes {G) sont beaucoup plus rudimentaires ; ce sont des lames vaguement trapézoïdales, dont la longueur égale environ une fois et demie la largeur, à bord externe arqué, à bords apicaux et internes échancrés. La base ressemble déjà à celle de l'organe adulte ; on y voit le 20 284 SÉAiNCE DU 11 JUILLET 1922 départ do la rainure, qui est toutefois moins diiléreuciéc. Le:* parties a])icales sont à peine ébauchées et ne peuvent être homologuées. Dans le même groupe se rangent plusieurs espèces, toutes originaires de Madagascar, qui attirent (]uolst porté par un court pédicule (pouvant atteindre une longueur de 0 nun. 5 et paraît sessile lorsque son pédicule est rétracté. (L'unique exemplaire que Fi(i. 2. — Cliarpenle de la 3" ventouse droite (vue ventrale); les rangées de dcnticulations chitinoides sont figurées pour les deux quadrants postérieurs. j'ai recueilli et ligure montrant le pédicule antérieur droit en extension, j'ai pu constater ce caractère auquel, nous le verrons plus loin, les systématiciens attribuent une certaine impor- tance). En regardant l'animal par tFansjiarence, par la face ventrale, on aperçoit dans chacun des organes de fixation une formation (1) Les ventouses de la première paire sont cachées par la région moyenne du corps lorscpie l'on regarde l'animal par sa l'ace dorsale et on pourrait croire qu'il s'agit d'un Hexacolyiide. Pour bien voir ces deux ventouses, il est nécessaire d'examiner l'animal avant de le traiter par les édaircissants. SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 289 cruciale a23partenant à la charpente clutinoïde (1) de ces organes. Cette charpente est la même pour chacun de ces huit organes et comprend huit pièces distinctes, mais, bien entendu, la charpente d'un organe de fixation droit (fig. 2) n'est pas super- posable à la charpente d'un organe de fixation gauche (fig. 3) : il y a symétrie des pièces composantes par rapport au plan sagittal. D'après ces caractères, on voit tout de suite qu'il s'agit d'un V ùi Fig. 3. — Charpente de la 3« yentouse gauche (vue ventrale). Polystomien de la famille des Octocotij/idœ et de la sous- famille des Diclidophorinœ. Le groupe des Diclidophormas a été créé par CERFONT.\mE (189.'), p. 142, diagnose) (2), lorsqu'il mor- cela le genre Diclidophora Goto (1894, p. 207, diagnose) (3) en trois genres : (1) J'emploie à dessein le nom de chitinoïde car il ne s'agit pas de chitine chez les Trématodes Monogénétiques ; cette substance disparait entièrement dans la potasse, même en solution faible, ainsi que l'ont reconnu plusieurs observateurs (cf. P. Gerfontaime, 1898, p. 307). (2) Le groupe des Diclidophorinœ Cerf, a été élevé à la dignité de sous-tamille par MoNTiCELLi (1903, p. 336). (3) Le genre Diclidophora a été créé par Diesim; (1850, p. 289. 417-418, 42;i ; 1858, p. 31.J, 383-384) pour deux espèces : D. longicollis Uies. (nom. nov. pour 290 SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 A. Diclldoplinra s. sti'., clioz lequel les organes d'adhésion sont moyennement pédicules (Pour la diagnose et les espèces, voir Ceb^ontaine, 1895, p. 142-14'i ; 1.S9G, p. 549-;i;i()). H. Ci/cloholhriKm Cerfontaine (189.'), p. lU-Tio et 1896, p. o.'i0-a51, diagnose avec une seule espèce-: C. sessUis Goto 1894), chez lecpiel les organes d'adliésioii sont briève- ment pédicules, presque sessiles et « apparaissent comme huit cercles réguliers disposés lun contre l'autre autour du plateau fixateur ». • r. Urifrohnthrhiw Cerfontaine (189o, p. 1 îo-Fifi et 1890, p. ;)•) 1-552, diagnose avec une seule espèce : //. Ir/rodonis Goto 1894), chez lecpiel les organes de fixation sont nettement sessiles et situés sur deux rangées ; la charpente de la pre- mière paire présentant une orientation inverse de celle dos trois autres paires. Notre espèce a ses organes de fixation moins longuement pédicules qu'aucune de celles admises par Cerfontaine dans le genre Diclidophnrn (D. /ahraris Covï., D. swaris Goto, D. elon- gata Cjoto). . mais un peu plus longuement pédicules que l'unique espèce du genre Ci/cldliofhriiim. en outre elle possède un lobe nntéiicur médian, nettement séparé de la région moyenne du corps et (jni n'existe pas ailleurs dans la sous- famille. Pour ne pas créer un genre nouveau basé seulement sur des caractères d'aussi médiocre importance et l'organisation interne étant la même chez toutes les espèces de la sous-famille, je propose de placer le Diclidophoridien ci-dessus décrit dans le genre Ct/c/ohothrium Cerfontaine, sous le nom de C. Charcoti mihi (1), en compagnie de C. sesnlis Goto (189i, p. 212- Octostoma merlangi Kubn 1829) et D. /mlmala Leuckart 1830 (subgen. Octobo- thrium) qui. rpmaniue Cerfontaine (189n. p. 140 et 1806 p. 547). sont des Dac- ti/locotijle: on doit donc seulement rol'^nir la diagnose donnée par Goto. (1) Cette nouvelle espèce porlo à dix le nombre de celles faisant partie de la sous-famille, en effet, outre les six espèces ci-dessus mentionnées, elle comprend : n] Deux espèces : Choricocotyte Chrysophri van Beneden et Hesse et Chortco- cotyle Tasrhenberf/i Parona et Perugia, <\ue Pabona et Perigia avaient considérées comme des Dacft/locolyte mais que Cehkontaine (1898. p. 303) a réuni aux Diclidophorinœ, ce en quoi il a été suivi par Monticelli (1903, p. 336). b\ Le « Dartylornfi/le sf/uilfarum. Par. Per. » qui, d'après Cerfontaine (1898, p. 302-303) serait probablement un Diclidophora. c] Le Diclidophora «p. Linton (190n, p. 333, 380) parasite sur Orthopristis chrysopterus L. à Beauf^rl, Caroline du Nord. SÉANCE DU 11 JUILLET 1922 291 213, 256, 270, pi. x, %. 5-8, pi. xi, %. 1-7, pi. xii, %. 3-4; — dans la bouche et individus jeunes sur les l)ranchies de Chaerops japoriiciis, Guv. Val., à Mitsugahama, province lyo, Japon). On pourrait se demander si Ci/. Charcoti milii n'est pas un parasite de Trachurus trachuni^ L. fortuitement trouvé avec Cymothoa (Meinertia) œstroides (Risso) plutôt qu'un parasite de cet Isopode. Ijima (m Goto 1894, p. 210, note 1) qui fit l'étude du Diclido- phora smaris Ijima (m Goto 1894, p. 207-210, 256, 270, fig. texte 1 et passim) (1), recueilli par Max Braun dans la cavité buccale d'un Smaris vidgaris G. V, du Golfe de Naples sur le segment caudal d'un Cymothoa, estima qu'il fallait plutôt regarder ce Trématode comme appartenant au Smaris qu'au Cymothoa. On remarquera cependant que Diclidophora elongata Goto (1894, p. 210-212, 256, 270 et passim, pi. x, fig. 9-10, pi. xi, fig. 8, pi. XII, fig. 1-2) a été trouvé à Mogi (près Nagasaki) et Hakodate (Japon) non seulement dans la cavité buccale de Pagrus tumifrons Temm. et Schleg. mais aussi sur un Cymothoa parasite dans la cavité buccale de ce Pagre. En outre, Taschenberg (1879, p. 245) a recueilli sur un Cymo- thoa (Meinertia) œstroides Risso de la cavité buccale de Box boops L. à Naples, un Polystomien qu'il a désigné sous le nom d' « Octohothrium merlangi von Nordmann » c'est-à-dire Bac- iylocotyle merlangi (von Nord.) et Fr. Sav. Monticelli (1890, p. 420-i21), à propos da la rencontre de ce parasite à Wime- reux (Pas-de-Calais) sur les branchies de Gadits merlangus L., rapporte qu'il l'a observé très fréquemment, à Naples, sur C ymothoa œstroides (Risso). Ce n'est donc pas fortuitement que des Octocotylidœ se trou- vent sur des Cymothoa. Beaucoupd'autresil/o/io^e;?.ea, du reste, sont parasites de Crustacés ; C. Parona et A. Përugia (1889, p. 76-80, pi. X, fig. 1) ont décrit un Octocotylide trouvé à (1) C'est oe Dîcliilophnra qu'Isao Ijima (18S4, p. 637) avait désigné antérieu- rement sous le nom (YOclobothrium sp. trouvé à Naples, sans en donner de des- cription, disant seulement que les organes géiiit;iux présentaient la mêftie orga- nisation (jue chez Diplozoon paradoxum von Nordm., sauf que le canal réunissant l'oviducte et l'intestin y était plus court que chez Diplozoon. — Gh. Dieckhoff (ISÎ^l, p. 250) supposa que cet Octohothrium sp. était 0. merlangi Kuhn, mais S. Goto (1894, p. 207 note 2) indiqua qu'il s'agissait de Dicl. xmm^is Ijima. 292 SÉANCE DU 11 JUILLET 1022 Trieste par A. Valle sur les lamelles ovigères de liopt/nis squillarum Latr. et ont été d'avis qu'il s'agissait d'une espèce différente de rOctocotyle des Gadidés (1), ils le désignèrent sous le nom de « Mesocoti/le sguil/nrum Par. Per. ». Un pou plus tard C. Parona et A. Perugia (1891) /, p. 19, note et 1890 h, p. 241 note) estimèrent que l'espèce appartenait an genre Dac~ tijlocotijh van Beneden et liesse et devait porter le nom de « Dnci. s(iuiHanun Par. Per. », mais, pour Paul Cerfontaiise (1898, p. 302-303) c'est prohablement un Diclidophora. Quelques Tristomiens sont aussi parasites sur des Crus- tacés : Trifilomum biparasiticum Goto (1894, p. 2ol-253, 260 et passim, pi. XXV, fig. 4-8) a été trouvé à Misaki (Japon) sur un Copépode probablement du genre Parapefa/us, parasite sur les brancliics de T/ii/nnus albacora (? Sloane) Lowe ; Divers Vdonellidre ont été observées sur des Lernmdœ et des Caliqidiv. Alex. liuiAN (1912, p. 3-i) a signalé, sur les tubes ovifères et le post-abdomen d'un Alcbion carchariœ Krœyer, parasite sur Carcharias Milherti Val. (S. W. de Santa-Luizia, Cap Vert) une espèce (jui a été décrite sous le nom de Calinella crancola Monticelli (1910, p. 1-12, pi. i, fig. 1-22). Je rappellerai tinalement (|ue la majorité des Temnocepha- lidœ et les Actinodactylidœ Haswell sont parasites de Crustacés, principalement d'Astacides. NOTE COMPLÉMENTAIUE J'ai dit plus haut que la sous-famille des Diclidopliorino) comptait maintenant, (avec Ci/clobollirium Charcoti mihi) onze espèces; c'est une erreur, ce chiffre doit être porté à quinze : quatre autres espèces ayant été décrites par G. A. Mac Callum : Diclidophora mcrlaniji G. A. Me. C. (1917, p. 46-47, fig. 17, sur les branchies de Merliiccius bilinearis Mitchill, à Woods Hole, Mass.). Diclidophora prionoti G. A. Me C. (1917, p. 47-48. fig. 18, sur les branchies de Prionotus carolinus Linné, cà Woods Hole, Mass.). (1) Pour Monticelli (1890, p. 421 note 1) ce serait cependant VOclocotyle mer- langi Kutin (actuellement Dactylocotyle) . SÉANCE DU 11 JUILLKT 1922 293 Biclidophora ci/noscioni G. A. Me. G. (1917, p. 48-49, fîg, 19-19 rt, sur les branchies de Cynoscion regalis Bl. Schn., à Woods Hole, Mass.). Diclidopkora neomxnis G. A. Me. C. (1917, p. 49-50, iig. 20, 20 a-b, sur les branchies de Neomœnis anaiis. Cuv. Val., à Key West, Floride). G. A. Mac Gallum (1917, p. 46) supposa que le « Diclidophora » qu'il trouva à Woods Hole (Mass.) sur les branchies diUrophi/- cis c/mss Walbaum (et dont il décrivit alors des exemplaires trouvés chez Merluccius bilinearis Mitchill) était la môme espèce que celle nommée « Diclidophora merlangi Kuhn » qui aurait été décrite sous ce nom par Kuhn en 1829 dans un ouvrage qu'il ne pouvait pas consulter. L'Octocotylide connu sous le nom spécifique de « merlangi Kuhn » depuis von Nordmann (1832), n'est pas la même espèce que celle décrite et figurée par Mac Gallum, c'est même un Dactylocotyle, il est donc possible de conserver j)our l'espèce découverte par Mac Gallum le nom de Diclidophora merlangi Mac Gallum, en précisant que malgré son nom, cette espèce n'a pas été trouvée chez le Merlan. Il faut ajouter que Kuhn n'a nulle part publié d'espèce « merlangi ». La référence donnée pour « Octostoma merlangi Kuhn » par von Nordmann (1832, p. 78, 82), Dujardin (1845, p. 314), DîEsiNG (1850, p. 417), P. J. van Beneden (1856, p. 644; 1858-1861, p. 49), ïaschenberg (1879, p. 245), Saint-Rémy (1891, p. 37), Gerfontaine (1896, p. 511, note 3) Thomas Scott (1895, p. 172; 1901, p. 146) etc.. etc.. est : soit « Mémoires du Muséu?n d'histoire naturelle^ t. XVIII, 1829 » soit « Mém. Mus. Hist. 7iat. 1830 ». Cette référence est fausse : ni dans les Mémoires du Muséum^ ni ailleurs, Kuhn n'a décrit ou nommé cette espèce (1). Les nombreux auteurs — j'en ai compté plus de vingt — qui ont, jusqu'à maintenant, reproduit cette référence, se sont con- tenté de se copier les uns les autres. On trouve pour la première fois cette espèce si commune (1) Leuckart (184:2, p. 30, noie ") avait déjà fait remarquer que, dans l'ouvrage maintes fois cité de Kuhn, il n'était pas question de l'Octocotylide du Merlan, aussi Leuckart avait-il adopté le nom A'Octnbothrium merlangi von Nordmann comme synonyme à'Oclobothrium plalygaster Leuck. Cette remarque de Leuckart avait été complètement négligée jusqu'à présent. 294 SÉANCE DU 11 JUILLET 1022 attribuée à Kuhn dans von Nordmann (1832, p. 78 : Octoholhrbnn? merhiniji (Octosioma mprlaïKji Kuhn), p. 80 : sur les branchies de Gadus merlangiis L. où Kuhn Ta décoivverte, p. 82 : dans les Mémoires du Muséum dlùstoire naturelle où Kubn, a décrit 0. merlangi, etc.). Comme les exemplaires étudiés par von Nordmann (1832, p. 78-80, 82, 115, pi. VII, fig. 15) provenaient de la collection RuDOLi'iii, on peut peut-être supposer que « Octosto7na merlangi Kulm » est un nom manuscrit de Kuhn, ayant accompagné des exemplaires envoyés par Kuhn à Rudolphi, mais c'est là une pure supposition, aussi doit-on adopter pour cette espèce — actuellement placée dans le genre Daclt/locoliilc — le nom de « 7). merlangi von Nordmann 1832 » et non pas « I). merlangi Kuhii ». R.-Ph. Dollfus. {Muséum, national d^ histoire naturelle, laboratoire de M. A. Gruvel, juillet 1922). Principaux ouvrages consultés : 1912. Hrian (Alexandre). — Copépodes parasites des Poissons et des Echi- nides provenant des campagnes scionlifiiiiies de S. \. S. le Prince .\lberl Jef de Monaco (188(1 1910) {lif'su/tats des rampaffnps scientifi- qups accomplies sur son yacht par Atljert Ar. l'asc. .X.K.WIii, .Monaco in 4°, .^S pages. 12 planches). 1893. ('eriontai.vk (l'aul). — Le genre Dactylocol^'le {Bull. Acad. Belgique, (3) X.XX, n» 6, juin, pp. 913-9415, pi. i ii, fig. i-20). 1895. r,ERF0XTAi\K (Paul). — Note sur les Diclidophorinœ (Cerf.) etdescrip. lion d'une nouvelle espèce : Dirlidophora lahracis (Cerl.) {Bull. Acad- BCE Dl-: M. CH. PÉRKZ, VICE-PIIÉSIOEÎST. M. le président, eu prenant place pour la première fois au fauteuil, remercie de son élection. Il souhaite la bienvenue à M. Gadeau de Kerville, qui revient prendre séance après une longue maladie. , M. Petit s'excuse de son absence. M. MuxoT envoie de Madagascar un lion souvenir à ses collè- gues. M. le président adresse les félicitations de la Société à MM. Hesse, nommé professeur à l'Université de Dijon ; Kollmann, maître de conférences à l'Université de Rennes ; Roy, profes- seur au lycée de Saint-Etienne ; Scherdlin, conservateur au musée zoologique de l'Université et de la ville de Strasbourg- et chevalier du Mérite agricole ; Vandel, chargé des fonctions de maître de conférences à l'Université de Toulouse. M. JoLiBLN adresse le discours qu'il a prononcé aux obsèques de S. A. S. le prince Albert de Monaco, obsèques où il représen- tait l'institut et la Société zoologique. M. le président lui exprime les remerciements de tous M. Delacour sollicite l'adhésion de la Société au « Comité inter- national pour la protection des Oiseaux sauvages » {liPiivoi/r an (Conseil). M. Vandel, ({uittant Paris, se démet de ses fonctions de secré- taire. M. Serge ïlgwaisky, chef du laboratoire protozoologique de rinstitut de microbiologie et d'épidémiolog-ie à Saratov (Russie) est présenté par MM. Delphy et Robert. M. MouRGUK a découvert dans le Djebel Bon Kornein et en quelques autres points le Pulmoné Albula taiietana, connu seule- ment jusqu'ici dans une île du lac de Bizcrte. lia trouvé Ilran- chiostoma IcDiceolatuiii à la plage du Prado, près Marseille. Il signale que des Testudo elephaiitina ont été acclimatées à l'île 21 298 sÉA^€E DL 24 uliudiœ 1922 , / de jMoiidros, et parle d'une faune spéciale, créée par les déchets des filets de pêche : des Dorocidaris ijapillala et divers animaux des fonds coralligènes, ainsi amenés près des côtes, ont pu s'y maintenir en certains points. M. Amthony parle de la distrihution des Echinodermes sur les côtes de Bretagne. M. H. DoLLFLS signale qu'avec M. Th. MoNODil a tvou\éEchino- cardium pennalifiilum à (loiicarneau, alors que la « Faune de France » l'indique seulement aux iles angio-normandes. M. Pérkz fait une conununicationsur des A*o?Y'e//^/m lonrjicor- îii.s à pléopodes anoi'maux. notamment des niAles ayant des appendices copulateurs snp[)h'm('ntaii'es au 3® segment ahdo- minal. Ouvrages offerts : Ai.BKUT 1er (S. A. S.), prince "le .Njonacn. — Deuxième vovage au Spitzbery (null. Mils, /'avis, l'JOf». p. 7 l.J). 11). — expériences de tlollatîo sur les roiiranis siipcrliciels do l'AtlanlIipie Nord {Confiri'n inlcniut. sci. f/i'(i(/ra/i/i., IHSit. I i |).). Id. — Kxpérienres d'enlôvemeril dim liélicoplore {(!. /'. .((•. sci , C\l>, 190.'>, p. 1311). Il), — Le dyuainoiiièlre à ressorts einboilés de Vllirondelle. Le sondeur k clef de Vllirniii{pllr(C. li. Sor. f/cof/rnp/i., I8S/'/, CLXX. r.):21, p. 77.S, 1 tarie). Id. — Meleoroingieal reseairlies in tlie higli almospliere {Scotl. f/fof/rajj/i. , mag., 1907, p. 11:M22, I pi.). Id. — Marche des mines Motfanirs dans lAtlantiipie Nord el l'Occan (liacial pendant el ai)rès la ^.nierre {C. II. .\r. .sci., CL.WIL 1918, p. 1049). Id. — .Noies biograpliiipies sur S. .\. S. le prince Albert |ei' de .Monaco (29 p. s. 1. n. d.). Id. - .Notes de géoirrapliie biolo^Mqiie marine. Communication l'aile au 7e Congrèsinlernalional de ;,'éoj,M-a|)iiie à Berlin en 1899 ( Vcr/i. Vif. Intcrn. Géogr. Kongr., Berlin, 1900, p. 3l2-32i>). Id. — Kecherclie des animaux marins. Progrès réalisés sur V Hiromlflle dans l'outillage spécial [C. R. Congrè.s infern. zoo/.. 1889, p. i3o-UJ^, pi. I). Id. — Sur la campagne de la f'rincesse-Alice (C. li. Ac. sci., CXL, 190.^, p. 1373). Id. — Sur la cinipiième campagne s ;ientifique de la Princesse-Aiice Il{lbid., CXXXVIll, 1904, p. 1398). Id. — Sur la huitième campagne de \à Princesse- A lice II {Ibid., CXLIV, 1907. p. 58). Id. — Sur la so[)lième campagne scientifique de la Princesse-Alice {Ibid., CXLII. 1900, p. 021). Id. — Sur le (îulf-slream. Recherches pour établir ses rapports avec la côte de France. Campagne de Vllirondelle, 1885 (Paris, Gautliier Villars, 1886, 41 p., 2 caries). SliAiNCE DU 2Î (.CTOJUIE 1922 21)9 II). — Sur les Iniiccmonls de liallons sondes cl de ballons pilules au-dessus des oeéaus (C. IL Ar. sri., CXLl, 1905, p. 492). Id. — Sur les résullnls partiels des deux premières ex|)éricnces pour déter- miner la direclion des coui'anls p., 2 pi.). Id. — Zur Erlorseluing der Meere und ihrer Bewohner. Gesammelle Schirl"- ten des Fursten Albert I. von Monaco. Aus dem l'ranzôsisclien von Dr. Emil von Marenzeller (VV'ien, A. Hœlder, 1891, 207 p.). Bénakd (Charles). — Projet d'expédition océanographique double à travers le bassin polaire arctique (Imp. de Monaco, 1903,34 p.). BuGNiON lE.j. — La pariade de l'Empuse {Emj)usa egena Charp.). — {Rev. kist. nat.nppliq., lit, n» 3. mars 1922, 10 p., 1 pi.). Ch.wes (F. -A). — ■ Happort sur l'établissement projeté du service météorolo- gique international des Açores (Imp. de Monaco, 1900, 67 p., 4 pi., 2 car- tes). La Vaulx (R. de). — Les caractères sexuels et le problème de leur groupe- ment {Rev. gén. .'^ri, l,o juin 1922, 7 p.). Id. — Sur l'apparition d'intersexués dans une lignée de Daphnia magna (Crustacé cladocère), et sur le déterminisme probable du phénomène {C. R. Ac. sci., 26 juin 1922). MosTiCKKR. — Exposition universelle de 1889. Principauté de Monaco. Résul- tats des campagnes scientiliques du yacht l'Hirondelle {Génie civil, n" it, 20juil. 1889, 31 p.). ' Pic (M.). — Description de Coléoptères Ilétéromères et Malacodermes nou- veaux recueillis dans l'Angola parla mission Hohan-Chabot (1919) {Bull. Mus. Paris, XXVII. p. 341-343). Id. — Nouveaux Coléoptères Malachides {Ibid., p. 419-422). Id. — Nouveaux Malacodermes du .Maroc (Insectes Coléoptères) {Bull Soc. sri. nat. Maroc, I, 31 déc. 1921, p. 146-147). Kichahd (Jules). — Sur un appareil destiné à démontrer que la quantité des gaz dissous dans les grandes profondeurs delà mer est indépendante delà pression {C. Jt. Ac sci., 14 dé'c. 1896). ScHRADER(F.) et Ch. SAUfciRWEiN. — Sur l'emploi du tachéographe Schrader potH- les travaux d'hydrographie (C R. Ac. sci., 16 nov. 1903 1. Student {Tlie). — 23 Ih january 1907 '.N. S., IV, n" II, p. '.01-432). TuHCHi.Ni (Dr Jean). — Etiute histologique de la poche du noir des Céphalo- podes dibranchiaux. Les processus cytologifiues de la sécrétion et de l'ex- crétion de lencre {Arrh. anat. micr., XVIII, p. 328-356^ pi. s.). Verne (J). — Contribution à l'étude des reins aglomérulaires. L'appareil rénal des Poissons Lophobranches (//.»/r/., .WIII, p. 357-403, pi. xi). ^00 SÉANCE Di; 2i ucToBRi: 1*J'22 SUR L'HÉRÉDITÉ DES ANOMALIES INTERSEXUELLES PROVOQUÉES EXPÉRIMENTALEMENT l'Ail R. de La VAULX « Dans une note préliniinaiie parue dans les C. R. Ac. Sci. du 2<) juin 1922, j'ai i!uli(|ué comment j'étais parvenu à faire appa- vaître des ibrmes iutersexuellfs dans une liiiiu'e de Da/th/tia ?na(/tia normalemenl inapte ;i la [)i'o. magna, est héré- ditaire au même titre que celle que j'avais déjà étudiée chez /). alkinsoni ei dont l'origine m'était inconnue. Les 15 intersexués fournis par cette lignée de D. magna ont offert des formes et des dispositions tout à fait comparables à celles que j'ai décrites chez /). atkinsoni, mais il faut noter la rareté des anomalies du postabdomen, celui-ci étant pres({ue toujours du type femelle pur. Ola tient vraisemblablement à ce que, chez /). magna, le postabdomen de la femelle présente une concavité caractéristique qui accentue sa ressemblance avec celui du mâle. Il est curieux de constater que cette conca- vité, normale chez la 9 de D. magna, se rencontre parfois chez des D. atkinsoni intersexuées. Il fau(h'ait donc peut-être la con- sidérer comme un caractère primitivement sexuel, particulier au niàle, devenu secondairement spécifique. En dehors de formes intersexuelles, la lignée intoxiquée par le confinement m'a fourni quelques aberrations curieuses. J'ai rencontré à deux reprises une monstruosité déjà signalée par 0 Kuttnek(I) chez D. pulex, et consistant dans l'atrophie de la région abdominale ou thoracique avec terminaison de l'intestin en cul-de-sac. Ces formes ne sont évidemment pas viables. Plus intéressante est l'anomalie suivante : dans la 8" portée de DM^. j'ai trouvé, outre 15 9 normales et un intersexué, deux femelles seml)lables présentant une profonde concavité frontale (fig. 1, en haut). L'œil inqjair était légèrement anormal et ne se prolongeait pas par l'habituel « organe frontal ». il faut noter que des formes absolument comparables ont déjà été signalées chez /). longhpina et chez D. piilt'r sous les noms respectifs (1) 1913. KuTTNEit{0 ).— Ueber Vererbung und Hfifîeneralion angelioreniT Mi«s- hildunsen b^i Cliiifncerpn (Arch. Enlinrkniprhn». 6491, 302 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1022 de cavifrom Sars et de Mtddfndorf/iana. Les D. magna « cavi- frons » se sont développées iiornialemcnt, qiioiqu un peii ])lus lentement que les femelles témoins issues de la même portée, mais elle n'ont pas transmis leurs caractéristiques à leur pro- géniture. Pourtant, dans la descendance de l'une d'elles, j'ai trouvé une autre anamolie curieuse (fig-. 1, en bas) : le front était surbaissé et l'œil impair, considéral)lement hypertrophié, Pu;. 1. — Daphnid /«r/r/«a aberrantes. était accob'^ à l'oùl composé, .b' rappelle enfin (]ue les embryons atrophiés et les (wufs avortésont été particulièrement nombreux dans les liguées issues des Dai)hnies élevées en confinement. Je crois que tous ces faits permettent déjà de tirer quelques conclusions. L'intersexuaiité ne parait pas être due, ainsi que le croient quebjues auteurs américains, à la présence d'un <( fac- teur « particulier, mais semble être une des conséquences d'une intoxication générale atteignant le « germen » et capable de se manifester par d'autres phéuoménes tératologiques. Il n'y a pas lieu, semble-t-il, de voir dans la transmission héréditaire des anomalies intersexuelles un cas d'hérédité de caractère acquis sensu stricto. Le fait est plutôt comparable à ceux que l'on observe, dans l'espèce humaine, dans les lignées dont les ascen- dants ont été soumis à désintoxications chroniques : alcoolisme, SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1922 SOIÎ saturnisme, etc. Dans les deux cas, il y a bien transmission de distpophies appartenant à des types assez limites, mais ces dif- férents types se répartissent irrégulièrement dans la lignée. SUR LES HETEROIVIERES AIV1ARYGIVIIN.€ rCOL.J. PAR M. PIC Plusieurs espèces àWmarygmus Daim., anciennes ou nou- velles, faisant partie de ma collection, à élytres foncés avec deux fascies élytrales sinuées jaunes ou roussàtres (et ayant parfois une macule supplémentaire antéapicale de même coloration) se distingueront à l'aide du synopsis suivant : 1. Elytres sans macule antéapicale jaune ou rousse . . 3 l'. Elytres avec une macule antéapicale jaune ou rousse . 2 2. Protliorax entièrement noir ; élytres plus courts, à colora- tion foncière noire un peu violacée, à macule touchant leur som- met ; antennes très longues. Long. 9 millimètres. Bedagie. Amarygmus dîversipennîs n. sp. 2'. Prothorax marqué de roux ; élytres plus allongés, à colora- tion foncière noire, à macule ne touchant pas leur sommet ; antennes moyennes. — La var. luteonoLotus Pic a les bandes jaunes (et non rousses) et les cuisses marquées de roux. Java et Sumatra Amarygmus fasciatus Geb. 3. Fascie postérieure nettement oblique sur les côtés ; tibias antérieurs (^ à franges assez courtes 4 3'. Fascie postérieure presque droite, quoique sinuée, non abaissée sur les côtés en arrière ; tibias antérieurs cf très lon- guement frangés. Long. 8-9 millimètres. Java ou Sumatra. Amarygmus longipîUs n. sp. 4. Tibias antérieurs cf un peu sinués, ou presque droits et postérieurs droits ; cuisses foncées (sauf immatures). Annam, Birmanie, Formose Amarygmiis pUipes Geb. 4'. Tibias antérieurs rf nettement courbés ainsi que les posté- rieurs; cuisses en partie rousses. Formose Amari/gmus fnrïnommis Pic, 304 SÉANCK UL 2i OCTOBRE t*J22 Qiiclquos ospôcesiiulofhiiioises, du groupe des Amar//f/minn\ dédites par moi, ou inédites, présentant une coloration générale foncée, sansfascies claires aux élytres, avec les cuisses inermes, se distinguent ainsi qu'il suit (1 ). 1. Espèces noires 5 1'. Espèces métalliques 2 2. Espèces de moyenne ou petite taille, subovalaires ou allon- gées; élytres non, ou peu, striés, à rangées de points . . 3 2'. Espèce de grande taille, un peu allongée ; élytres nette- ment striés-ponctués avec les intervalles plans et éparsément ponctués. Dessus vert métaHi(|ue avec bandes ou macules pour- prées. Long. 12-13 mm. Laos (Vitalis, in coll. Pic etViT.vLis). Amarygmus laosensîs n. sp. 3. Subovalaire, d'où l'orme i)lus élargie au milieu. Dessus presque concolore i 3'. ( Kalc-allongé, régulièrement atténué aux extrémités. Des- sus à coloration vai-iée, en partie pourprée. Tonkin Aninrj/(jmus adonis Pic. i. I']lylres avec traces de stries et des rangées de points pas très gros ; dessus olivAtre bronzé. Tonkin \rnarygmiis tonkinrKs Pic. i'. Elytres sans aucune trace de stries, à rangées de petits points, s'ellaçant en arrière, à fond violacé, intervalles peu ponc- tués; coloration du dessus verte, celle du dessous blone. Long. 7 millimètres. Tonkin : lloa !{inli (c(dl. Pic) Amarygmus binhanus n. sp. o. Elvtnis fortement striés avec les intervalles nettement convexes ; cuisses foncées, non annelées 6 5'. Elytres finement striés-ponctués. avec les intervalles pres- que plans; cuisses un peu annelées de jaune. Long. 0-11 milli- mètres. Laos (Yitalis, in coll. Pic et Vitalis) Dietysus subannulipes n. sj>. (). Elytres resserrés k la base ; 3*' article des antennes et sui- vants assez minces, non noduleux au sommet. Long. 12-L3 milli- mètres. Tonkin : Cbapa (coll. Pic et Vitalis) Dietysus atrîcolor n. sj). G'. Llvtres non resserrés à la base ; articles 3 à 6 des anten- [i] Ne sont pas comprises dsns le tableau les espèces du genre Anacycus Frrii. c'ei»t-à-iliri' : miniilux Pir et direrseptinctalun i'ie. sÉANci' ui] 2i (icruiîiîE 1922 303 nos dilatés nodulciiseiiient à rcxti'éinito. Long. 12-1 i milliiiK'- tres. Laos (Vitalis, in coll. Pic et Vitalis) Dietysus Vitalisi ii. sp. Le Dictysits sultnintuUpt's niilii, parait voisin de latifron.s Grax. des Indes, avec une forme plus allons^ée et le prothorax moins arqué sur les côtés ; le I). airicolor inihi se rapproche de D./i/icornis Grav. avecune l'orme ditférente, les élytres étant plus rétrécis à la base et les antennes proltablement jjIus grêles ; quant an/). Vitalisi mihi, il est, par ses antennes, rapproché de nodicornis flrav. avec les articles 4 à (i nettement courbés et les tarses noirs. Eumolpocyrîogeton n. g en. Coi'pus brevis et latus ; antennis apice parum dilatntis ; pedi- hiis hrevibiis, tihiis valde curvatis^ femoribiis anticis spinosis. Ce nouveau genre, voisin de Cyriogpton Pascoe, s'en distingue, à première vue, par la forme courte et trapue du corps ainsi que par les pattes robustes, à tibias fortement arqués. Eumolpocyrîogeton convexum n. sp. Siibovatum, convexum, supra aUitaceum et olivaceo-subae- neum, capite antice, sculello, elytris lateraliter, infra cor pore 7nembris(jue cyaneis ; thorace minute et sparse punctato ; elytris substriatis, médiocre lineato-pnnctalis, punctis violaceis, inter- vallis minute punctatis. Long. 10 millimètres. Tonkin : HoaBinh (coll. Pic). Cyriogeton semtalutaceum n. sp. Oblongo-ovatum, supra pro parte cdutaceïtm, purpureum aut auralum, capite antice, scutello, infra cor pore membri>ique viri- descentibus aut cjjaneis; thorace brce, alutaceo, minute et sparse punctato ; elytris latis et brevibw^, fere instriatis et minute li neato-punctatis , interrrdlis minu le su ba lu tacei s et minute pmnc- tatis. Long. 15-16 millimètres. Laos (Vitalis, in coll. Pic et Vitalis). Voisin de C. tonkineuui Pic, distinct, à première vue, par le prothorax presque mat et alutacé. Le Cyriogeton laosense mihi (du Laos, in coll. Pic) par sa 306 SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1922 forme robuste ressemble au précédent, mais il est bronzé, très l)rillant en dessus, finement ol éparsément ponctué sur le pro- thorax, à peine sur les élytres qui otlVont des traces de très fines stries ponctuées. MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES DE LA HAUTE VALLÉE DE LA VÉSUBIE (ALPES-IVIARITIIVIES). rAR le Commandant E. CAZIOT Ayant constaté, lors d'un séjour à Saint-Martin Vésubie pen- dant le chaud été de 1022, rexistonce de Molluscpies terrestres que je n'ai pas signalés dans la « Faune des Mollus({ues terres- tres et fluviatiles (hi (h'partement des Alpes-Maiitimes », j'ai été con(kiit à en tii-er ses conséqueneesphysi(dogiques et à étu- dier la dispersion géograpliique de certains d'entre eux. IJouRiiUKiNAT, en 1860, a décrit sans les figurer, trois espèces d'IIelix que ses collaborateurs lui avaient envoyées des environs .le Saint-Martin sans mallieureuseineut indi({uer le point, même approximatif, où ils les avaient recueillies. Il s'ensuit ({ue, étant donnée surtout leur grande rareté, il est impossible de les retrou- ver et qu'on vient à douter de leur existence. Une d'elles ï Hclix Blaint, (pii a été recueillie en compagnie de ÏHclix niciensis l'ér. et de Vllrlix cespilum Drap., doit pouvoir être trouvée sur la rive droite de la Vésubie, à partir de Vcnanson, où l'on peut recueillir, en etlet, ces dernières espèces sur les roches calcaires de ce point. La rive gauche n'est composée que de roches silicatées où l'on ne trouve aucune co(juille; il faut des- cendre jusqu'au bas de la rampe qui conduit aux bains de Ber- themont, sur les dé2;)ôts glaciaires, pour trouver des espèces de la section des Fniticicola et autres Mollusques. D'après Bour- GUiGNAT, Vlielix li/aisi. n'appartient à aucun groupe 4e sa con- naissance. Elle rappelle par l'ensemble de son galbe YHelix hathozonn de Nevill (espèce que je ne connais pas et que je n'ai pas vue relatée dans le travail de Nevill sur les grottes de Menton). SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1922 307 V Hélix Millieri, que l'auteur signale près du col de Fcncs- fre, à 2.500 mètres d'altitude, est une Carnpylœa. Elle ne fait pas partie de la faune française, le col de Fenestre se trouvant en Italie. Je l'ai vainement cherchée autour des lacs voisins du col. Toute cette région est d'ailleurs gneissique, je n'ai trouvé aucun JMoUusque, pas même des Limnées qui ne sauraient vivre dans ces lacs où ne croit aucune plante aquatique ; pourtant le Musée de Turin en possède un spécimen, avec une étiquette indiquant qu'il a été recueilli aux environs immédiats du cap Nègre (C. Pollonera). La S*' espèce indiquée et décrite par Bourguignat est XRclix .s'?^/;«?<.s^rmca qu'on dit vivre aux environs de Gap (Hautes-Alpes), à Florence (Toscane) et à Verlaka(Dalmatie). Elle a été trouvée depuis, le long de la chaîne des Alpes, en Dauphiné, Savoie et dans le Maine-et-Loire, etc. Mes variétés depressa et Gohiji de V Hélix nemoralis des Alpes -Maritimes doivent être rapportées à la suhaustriaca. Cette espèce, et les variétés sus nommées, vivent sur les roches calcaires à l'entrée de Venanson, près Saint-Martin Vésul)ie. Elles s'y trouvent~en compagnie de \ Hé- lix miifasciata Poiret, dont l'aire de dispersion est considéra- ble ; VHelix hortensis, plus rare que la nenioralis , VHelix aspersa Mûller commune partout elles Hélix dismasthia Nevill et mauriciensis Pollonera, qui sont des variétés de V Hélix cespi- tinn Draparnaud. Ces deux dernières espèces vivent en colonies, au pied des Graminées, tandis que la niciencis se trouve sur la surface des rochers ou dans leurs anfractuosités, principalement sur les bords du chemin muletier qui passe au col Saint Martin et qui conduit dans la vallée de Valdeblore où Fou peut encore recueillir ces ■ Hélix. Aux portes de Venanson vit Y Hélix pomatia L., dont je fais connaître ci-après la dispersion géographique (1). Si on ajoute à ces Mollusques le Pupa similis Bruguière avec ses variétés pachijfjastra West, et unifasciata Caz. on aura le sentiment de la faune des Mollusques terrestres et fhiviatiles de cette région (1) La dislribution géograpliique de VHeli.r uiciensis Fér. a été faite par BiÔRENGUiER ilans sa « Faune des Moll. du Var » et complétée par îmoi dans la Feuille des jeunes naturnlisles de 1903, n" 3(j7 et 390. La dispersion du Pupa similis Brug. a été établie par Margier et par moi (Voir Feuille j. naturalistes de 1910, «p. 447). 308 SKANCE j>i; 2\ ocruiini; 1022 et on pouiM'O la comparer avec crlle du haut Vai- cl du liaiil Verdon (I). J'ai vaiuenient elierché le P///in. maritima Locard et le Cori/na car la Loeard ainsi que la Lbnnea Lnugsdor/fi lîrut., mais j'ai fonstatc l'existence de la Limnea apricann lh\i;t. aux portes mêm(! de Saint-Mai'Hu et de la Linincd nivnUs Briit. que Hoi Hdi ic.nat dit ne pouvoir vivre que dans les lacs alpins et seulement dans ceux où se trouvent quelques plantes qui leur servent de nour- riture; cette Limnée, bien ty|)iquepar sa forme, ses dimensions, sa coloration viJ, en ai>ondance, dans'uii abreuvoir en pierre, à I kilomèti'e environ avant Tentrée de Saint-Martin. La j)auvi*eté en Mollusques a(juati(pies a pour raison l'allure torrentueuse des cours d eau tels que le Horeon et le torrentdela Madone des Fenêtres «jui se réunissent à Saint-Martin, consti- tuant ainsi le torrent de la Vésubic Les ruisseaux, les fossées d'arrosage nombreux, qui sont creusés dans la ^allée et sur les pentes, sont tantôt remplis d'eau s'écoulant avec vitesse ou bien sont complèten»eut à sec. Les Mollusques aquatiques ne sauraient y vivre. DISPERSION GÉOGRAPHIQUE DE L'HELIX POMATIA PAR le Commandant CAZIOT V/Iell.T po})iatia, bien connue sous le nom d' « Kscargot de Bourgogne », se trouve en abondance dans la plus grande partie de la France, principalement dans l'est et les régions septentrio- nales et centrales. Il n'est pas certain qu'elle y soit indigène et paraît y avoir été introduite, du moins en quelques points sinon partout, d'abord, par les Romains qui l'élevaient dans des parcs dits Coc/ilenria et, plus tard, par les moines qui les faisaient venir de l'Europe centrale et qui en consommaient en quantité, comme aliment maigre. Aujourd'bui cette espèce vit presque (1) La faune des Mollusques du haut Var(CAzioT) a éto publiée dans la Feuille dea j natural. en 1892, n^iQi, et la faum^ des Mollusques de la haute vallée de Ver- don (Margier) dans le morne Bulletin n" 399, en 1904. SKANCE UU 21 OCTOBUE 1922 3<)t) partout, mais elle ne ^c rapproche pas de la mer. Dans le midi elle n<^ dépasse pas la (iaronue. Si nous la suivons en partant du département des Alpes-Mari- times, nous la trouvons dans la vallée de la Roja à Saint-Dalmas de Tende et près de Breil ; dans la vallée de la Vésubie, près Saint-Martin (1600 m.), à Venanson, la Hollène, dans la vallée de la Tinée à Touet de Breuil ; et dans la vallée du Var à Puget- Théniers et Entrevaiix. Dans le département du Var, elle habite la région subalpestre, dans le nord du département, dès lors, ayant, comme dans les Alpes-Maritimes, émigré des Basses-Alpes, où elle s'élève jus- qu'à 2.000 mètres. Elle existe de temps immémorial dans ce département du Var où elle s'est parfaitement acclimatée sans se répandre plus au sud (BérEiNguier). Elle n'est pas signalée dans les Bouches-du-Rhùne (1). On la trouve un peu partout dans le département de la Lozère, même sur les micaschistes, excepté dans les basses vallées du tlardcni, trop chaudes et trop sèches ; de la Lozère elle a gagné la région montagneuse limitrophe du Gard (mont Lozère, Aigoual jus- qu'au Vignal (Margieh). Elle a été signalée dans l'Hérault à Saint-Guilhem-le-Désert par Moitessier. Cela n'est pas impossi- ble, surtout dans la chaîne de l'Espinouse et duSaumail, quoique les montagnes de cette région soient moins élevées que celles de la Lozère et du Gard. Par la vallée du Rhône elle est descendue jusque dans le Gard et Vaucluse où Mourgues l'a indiquée à Sainte-(Jécile et MAR' (Ypres, sans date); 3" Detellemaere, (' Mollus(jues et animaux articulés », ont signalé YHe/ix ponm- tia, (j[u'ils ont confondue sans doute avec VHe/ix a.spersa,àa.ns le Nord et le Pas-de-Calais, mais le docteur Boi ly de Lesdain, botaniste et concliyliologue distingué, (pii a parcouru toute cette région, ne l'a jamais rencontrée, pas plus dans le Pas-de- Calais (|ue dans la Somme. Elle n'existe donc pas en Hfdgique, du moins dans la région voisine du nord de la F'rance, mais on la trouve en abondance dans la partie méridionale du Luxembourg, principalement le long de la Moselle. Elle devient plus rare dansFOEsling. i\L Fer- RAND indi([ue, en ces points, de nombreux cas de monstruosités chez cette espèce. Dans tout le Jura, dis-je, elle est conunune mais elle ne l'est pas dans tout le pays des environs de Berne. Elle n'a apparu en Suisse que pendant la période xerotliermique et n'est devenue (1) Voir Itioiera, scientifique, Nicîe, n" 3 de 1916, pi. i, au sujet de ces mous- txuosités. SÉANCE DU 24 OGTOURK 1922 311 extrèiiieiiient abondante que' j)cndant le quaternaire récent (Piaget). Dans les Alpes elle s'élève à i.22 VARIATIONS DANS LA FORME DU CORPS, LA POSITION ET LA FORME DES TESTICULES CHEZ DICROCŒLIUM LANCEOLATUM ( RU DO L PHI) OBSERVATIONS SUR LA POSITION SYSTÉMATIQUE DE QUELQUES DICROCŒUIN/E. NÉCESSITÉ D'UNE RÉVISION SYSTÉMATIQUE DES GENRES DE LA SOUS-FAMILLE DES DICROCŒUIN/E (LOOSS) ODHNER EMEND TAU Robert-Ph. DOLLFUS (I). Kn exuniiuHiil iiii assez grand nombre d'exemplaires de Dicro- co'liinu Idineolalutn lliid. du foie de Moufon, on remarque d'im- portantes dillerences individuelles portant primipalement sur la forme et la position des testicules et de l'ovaire, sur l'exten- sion des vitellogènes, sur la forme {générale du coi'ps. La position relative des testicules, chez les exemplaires lixés, dépentl évidemment, dans une certaine mesure, de la position qu"occu])aient ces organes au moment de la fixation et l'on sait que, sur le vivant, on voit les organes se déplacer et occuper des positions relatives dilFérentes selon les mouvements de l'ani- mal '^2). L'étendue de ces déplacements n'est toutefois pas suf- lisante pour expli(pier certains écarts de grande amplitude qui s'observent non seulement dans la position mais dans la forme des testicules (3i et de l'ovaire de nombreux individus. (1) Noie préscntne dans la soance du H juillel 1922. (2) Fn se basant sur IVxanien d'un trop petit nombre do spécimens poui- établir une diagnose, on risnue de ne pas tenir romph; drs variations, souvent Irrs éten- dues, ((ui (iéi)endont de làge des indi\idus, île i"état fie ri'plélion de lulérus, du la conlrailion ou de l'extension, etc... 11 peut arriver (|ue la diagnose ne s'appli- que pas à d'autres spécimens de la môme espèce ni môme du môme genre. Si, par exemple, une diagnose indique: «testicules sytnétriqnes » et que les spéci- mens à délerniiDcr ont les testieides pres(iue l'un derrière l'autre, l'identification devient très diflicile. Un bon exemple d'espéré monlraiit iim; i,'rande variabilité dans la position des organes internes est A llacanl hochas mus varias H. J. van Cleave (19:22. p. 1-8. fig. texte 1A-IG. 2, pi. i, fig. !-(>) de l'intestin de Jloccus chri/sops Hat. du Mississipi et lacs tributaires et de Sandusky (Oiiio). Dans la diagnose du genre comme dans la description de l'espèce, va.n Cleave a particulièrement insisté sur l'importance de celte vaiiatnlité de position relative des organes. (3) Plusieurs auteurs ont déjà lait remarquer que chez D. lanceolalum Rud.. les testicules présentaient des variations. Mehi.is ( 182.Ï, p. 28) dit que le testicule postérii;ur est le plus souvent plus grand, que le contour n'est pus généralement orbicuhiire ni toujours entier, mais inéga- lement iniîisé ou légèrement lobé. SÉANCK DU 'M OCTOBRE 1922 31H On trouve des exemplaires de />. laiiceolatuni Kud. ayjintlcs testicules situés : a) ohliqueiiKMil l'uii ])ai' rapport à Tauli'e, le droit <'ii avant du i^auclie, |j) ohliquenuMit l'un pai* rapport à l'autre, legauciie eu a^ant du droit, y) symétriquement ])ar rapport au plan sagittal, o) directement l'un derrière l'autre (en arrière de la ventouse ventrale"). Ces testicules peuvent être : a) globuleux ou jîlus ou moins ellipsoïdaux, à bords entiers, 3') plus ou moins compacts, à bords en partie entiers, en par- tie lobés (1), y) plus ou moins compacts, à bords entièrement lobés, o) de forme très irrégulière, à bords profondément lobés et même laciniés ou ramifiés. Ces caractères peuvent être parfois assez accentués pour que, si on considérait isolément certains exemplaires, on soit tenté de les rapporter à d'autres genres que Dicrocœlimn, (par exem- ple Platynosomwn, Lyperosomum)^ ou môme de créer pour eux des genres nouveaux, ce que sendderait aussi justifier la forme générale du corps, l'extension des vitellogènes, la posi- tion et la forme de l'ovaire, etc. 11 existe cependant de nombreuses formes de passage et le polymorphisme de D. lanceolaliun Rud. comporte des limites qu'il est bon de jjréciser, leur étude conduisant à des conclusions générales s'étendant à des Distomes d'autres groupes. Dans la descriplion donnée par Leuckaut (1863, p. G97), les testicules sont des sacs aplatis, à bords iirégulièreaient ocliancrés ou lobés, partois coinplèleinent arrondis, ce sont les bords latéraux qui montrent des échancrures alors que les bords antérieur et postérieur, entravés dans leur extension par les organes iidjacents, présentent une ligne plus directe. La lortue des testicules apparaît "t côMiiuc s'ils avaient été repousses de dilVérenls cotés vers la ligne médiane ». Leuckaut (I8.S6, p. 371) ajoute (]ue le bord antérieur du Insticuh; postérieur pré- sente, à droite, une expansion en l'orine de coin s'avançant conire le testicule iinlériciir «[ui montre une écliancrure correspondante. il) Il peut arriver qu'un des li;sticules ait les bords tout \v fait réguliers etl'aulro 1rs bords plus ou moins lobés, S. Jacouï (I899-1'.IUU. pi. i, fig. (i) représente un individu dont le testicule antérieur, légèrement dé\ié vers la gauche, de l'orine ellipsoïdale, a un contour tout à lait régulier; le testicule postérieur de forme moinsrégulière, est pres(|ue médian ; l'ovaire; qui est spliérique est aussi médian. Chez l'autre exemplaire (iguré par Jacoiiv u'6^'<^., pi. i, lig- 7) les deux testicules ont leurs contours presque réguliers, leur position en diagonale est normale; l'ovaire est spliéricinr rt iiormalemcMl situé au-dessous du testicule gauche. / -0 'lie?» îii4 SÉANCE DU 24 OCTÛBIVE 1922 Jo n'ai pas oliservé toutes los comhinaisons des caractères apvo avec a'jB'y'^ ' peut-ètre irexistent-elles pas toutes et l)eau- coup d'individus ont des caractères intermédiaires qui nioii- FiG. 1. — Dicrocœlium lanceolalum Ru'l. \u par la face dorsaln. Fig. 1. — Longueur : 4.4 ; largeur, 1,88 ; diamètre inoycn de la ventouse orale : 0,32 ; dianiôlre luoyen de racetabulum : 0,35; diatnèlro traneversai du pha- rynx : 0,10 ; œufs : environ 37 a-37 « osur:2^' a— -3tA a. trenl combien sont artificielles les dèliuiitations auxquelles on est trop souvent oldigé d'avoir recours en systématique. Le cas y.-'i' est considéré comme le cas général, le testicule antérieur est à droite, le postérieur à gauche, tous deux empitV tent sur la lig'uc médiane, les ijords antérieur et postérieur de SÉANCK 1»U 24 OCTOUHK 192*2 3i;> chaque testicule sont à pou près réguliors, les bords latéraux présentent des iiieisures[)eu profondes, imlicjuaut doux ou trois lobes, ou bien sont partiellement sinués. FiG. 2. — Dicr. lanreolatum Rud. vu par la face dorsale. FifT. 2. — Lonfi:ueur : 5,85 ; largeur 1,8; diatiu'tro moyen de la ventouse orale : 0,40; diamètre moyen de raci;tiibuiuin ; 0,300-0,575 ; diamètre transversal du pharynx, 0,14 ; œ.ifs : environ 37 a 5 x 24 ; \M u 5 x 27; 38 w. 5 x 28,5 ; 30 tA 5 X 28. Dans le cas l^-fi', la disposition est inverse, c'est le testicule gauche qui est antérieur, l'ovaire se trouve alors à droite. L'exemplaire figuré par Railliet (1893, p. 357, fig. 286), par exemple, présente le (( situ.s invcrstis ». l/amphitypic est fré- quente chez Dicrocœliwn lanceolattnn Hud. Sur 15 individus. :n(> SÉANCE DU 24 OCTOURE i9±l Séverin Jacoby (181)9, p. 1); 11)00, p. 9) cnii trouvé dix ayant le testicule antérieur à droite de lutérus et l'ovaire à gauche ; les cinq autres avaient le testicule antérieur à gauche et l'ovaire à droite. Sur (KiC individus, J. Hollack (t902, p. 868) en a trouvé 333 chez lesquels le testicule antérieur était à droite avec l'ovaire à gauche, et 333 présentaient la disposition inverse, aussi Fk;. 3. — Dicr. lanceolatum Rud. vu par la face ventrale. Fi;^. 3. — Longueur : 3,13 ; largeur 1,85 : dianièlro moyen de la ventouse orale : 0.33 ; diamètre moyen de l'acetabulum : 0,3fi ; diamèlre transversal du pha- rynx, 0,10 ; œul>, environ : 36 u— 40 a X 22 u. .1. IIoLLACK (11102, p. 869) conclut qu'il n'y a pas de raison pour C(Uisidérer une disposition connue plus normal»' (jue l'autre. Les cas a--/ et |j-y' sont assez fréquents. L'exemplaire repré- senté, lig. I, correspond j'i la comljinaison [j-y' (si/us i/irersus)^ on reniar([iiera «mi outre <|ue l'ovaire est un peu plus en arrière du testicule postérieur (ju'il ne l'est en général ; il est grossière- meid lo])é ; les vitellogènes, surtout à gauche, s'étendent sur une hauteur relativement un peu plus faible qu'à l'ordinaire. Chez l'exemplaire de la tigure 2, l'extension des vitellogènes est celle que l'on ol)ser\e le plus souvent. SÉANCE DU 21 OCTORRK 1922 317 Les cas a-o'et ^-o' sont plus rares. L'exemplaire représenté fig-. 3 correspond à la combinai- son ^-o' [situs invendus). Les testi- cules y sont nettement ramifiés, de même que Fovaire, les vitello- gènes sont très ramassés, la forme générale du corps s'éloigne consi- dérablement de la forme lancéo- lée ordinaire, ce (jui est encore accentué par la contraction (jue présentait l'animal au moment de la fixation (1). Le cas v-a' est exceptionnel. Il a été constaté une fois par Neveu-Lemaire au cours d'une séance de travaux pratiques à la Sorbonne (foie d'un mouton des abattoirs de Paris). On trouve une reproduction du croquis ori- ginal de Neveu-Lemaire dans la 3'^ édition de son « Traité de para- sitologie humaine » (1906, p. 234, fig. A). Les testicules sont peu écartés l'un de l'autre. Je n'ai pas moi-même observé de cas corres- pondant ày -a', y-[j', y-y', y-^', mais seulement des cas assez rappro- chés de y-^' et y-y'. Dans ces cas, l'espace intertesticulaire était tou- jours inférieur à la largeur d'un des testicules et le bord antérieur des testicules dépassait très peu ys^s-ï^^^^*' Fig. 4. — Dicr. lancealatwn Uud. vu par la face dorsale. Fig. 4. — Longueur 7,8 : largeur 1,2r) : diamètre moyen de la ven- touse orale : 0,35; diamètre mo- yen de racetabuluin : 0,42.t ; dia- mètre transversal du pharynx : 0,127 ; œul's, environ : 37 u .5 X 28,7, 42 u. X 23, 42 a 5 x 27,.j 42 j. 5 X 30. (1) Cet exemplaire m'a été communirjué par mon ami Langeron f|iii l'avait remar- qué parmi un grand nombre d'autres des- tinés aux séances de travaux pratiques du laboratoire de parasilologie (Faculté de médei-ine de Paris). — Les autres exem- plaires figurés proviennent de la collection de ce laboratoire. \ 318 SÉANCE DU 24 OCTOBRK 1922 OU pas, en avant, le niveau du ]H)vd postérieur de la ventouse ventrale. Les cas o-a', o-p', o-y' sont moins rares, mais ordinairement Fie. 5. — Dicr. lanceolatum Rud. vu par la face vontrale. F'g. 5- — Longueur: 4, .=5; largeur 1,6: diamètre moyen de la ventouse orale : 0.28 ; dinmétre moyen de l'acetahulurn : 0,39 ; dianiMre transversal du pha- rynx ; 0.1.3 ; œufs, environ : 37 a, 5 x 21 a 5, 37 u 5 x 22 a 5. un des deux testicules est légèreiueiit dt-vié n droite ou à gau- che, de même que l'ovaire. L'exemplaire de la (if;ure2l, de la planche de Mehlis (1825), correspond à o-[i', maisle testicule antérieur est un peu adroite. SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1922 310 L'exemplaire de ma figure 4 a son testicule postérieur un peu cà gauche, comme l'ovaire ; ou peut néanmoins le considérer comme un cas o-a' ; on remarquera que les testicules sont mas- sifs et volumineux, que les vitellogènes sont peu étendus relati- vement à la grande longueur du corps. L'exemplaire de ma ligure 5 est à peu près un cas 8-y', toutefois, si le testicule anté- rieur est un peu dévié à droite, le testicule postérieur et l'ovaire sont bien médio-sagittaux. C'est seulement après avoir examiné un grand nombre d'in- dividus plus ou moins aberrants par rapport au type moyen que nous nous sommes rendu compte, pour chaque caractère, des limites de sa variation. Quelques auteurs en se basant sur l'existence, chez /). lancpo- latum Rud. (= D. lanceatum Stiles et Hassall), de certains carac- tères limites, ont cru pouvoir rapporter à cette espèce des for- mes, qui en réalité, ne lui appartiennent pas. Sous le nom de « Dicrocœlmm lanceolatum St. et Hass. var. sipnmetriciun )>, H.- A. Baylis (1918, p. 111-114, planche) a décrit un Dicrocœiide à testicules symétriques, couipacts, légè- rement lobés, surtout sur leur bord externe, à ovaire de forme variable et lobé, dont de nombreux exemplaires avaient été recueillis chez un Chat à Georgetown ((iuyane anglaise). Il s'agissait en réalité de l'espèce déjà connue sous le nom de Pla- tynosomum fastosinn Kossack (^1910, p. 11(3-117, fig. 2, dans le foie et la vésicule biliaire de Felis minuta Temm., jardin zoolo- gique de Kœnigsberg), ce que reconnut lui-même Baylis (lettre inédite). Les différences soigneusement relevées par Baylis entre son Distome du Chat et/), lanceolatum Rud. sont extrêmement fai- bles en dehors de la position des testicules : la poche du cirre est un peu plus petite, les dimensions moyennes des œufs (42,5-50 ;jL X 30-3) [x) sont un peu plus grandes. La position des testicules ne constituant pas un caractère dif- férentiel de grande valeur, Baylis estima qu'il pouvait tout au plus s'agir d'une variété de i). lanceolatum Rud., d'oi^i le nom de !' symmetricum ». \ Cependant si nous examinons la position des testicules chez la forme décrite par Baylis, nous remarquerons que leur bord antérieur atteint le niveau du milieu de la ventouse ventrale, ce qui n'a jamais lieu chez les exemplaires de D. lanceolatum Rud. 320 SKANCE DU 24 OCTOBRE 1022 à tosticiilos plus ou moins syniétri(jues . lanceolatum Rud. par d'autres caractères que ceux de Raylis. Dans la description de Kossack, les testicules sont en effet tous deux complètement en arrière de la ventouse ventrale (ils sont en outre plus grêles, plus profondément lobés, plus éloignés l'un de l'autre que chez les individus décrits par Rayms, l'ovaire est plus découpé et situé plus loin du testicule postérieur), les œufs mesurent (),03()7-(),()408 X 0,024o-0,0274. Kn ce (pii concerne les testicules, on pourrait vraisemblable- ment, parmi de nombreux individus de /). lanicolnhun Rud.. en trouver exceptionnellement un qui présenter.iit la même dis- position, cej)en(h»nt la symétrie des testicules étant, non i)as une limite extrême de variation, mais la règle chez PL fa^lo- mm Koss. on ne pourrait se baser sur ce caractère pour réunir les deux espèces. Kn ce ([iii concerne les mesures faites par KossACK pour b's (iMifs. cUesne sont pas toutes incompatibles avec celles des omiIs de />. hinccolaUim Rud., mais elles per- metteiil de ju'évnji- (jue si on construisait une courl)e de varia- tion des œufs de l^lnli/nosomitm fastosin/i Koss. et une coui'be de variation des œufs de />. la/nrolali/m Rud., ces deux courbes ne seraient pas superposables bien que se coupant en plusieurs points. Nous reconnaissons néanmoins, avec Baylis (lettre inédite) que cette délimitation entre les genres Plan/nommum et I)icroco>- lium, s. str. repose surdes bases bien fragiles en raison de l'em- piétement des caractères d'un genre sur l'autre. Pour distinguer les deux genres il faut connaître l'amplitude des variations oscil- lant autour du type moyen de chacun (1). Par rapporta « Dicrocœlium > . « Platynosomum >• nous semble avoir tout au plus la valeur d'un sous-genre. ■1) Il n"nxiste pas non plus de dilTi-rences constantes dans la forme el la disposi- tion (Us vitellogi-nes, la cuticule, la forme générale du corps, l'étendue des circon- yiihilirm* nliTiiifs. ntc. . SÉANCE DU 2i o:TonRE 1922 32t La variabilité de la position des testicules et de la forme générale du corps est fréquente chez les Dirrocrp/inrp. Chez Dicrocœlium macaci il. Kobayashi (li)lo ; 1921, p. ÎÎ80, 386-389, ilO, pi. xxiv, fig\ 5-8), du foie de Macacus speciosiis F. Cuv., du Japon, qui a les testicules de forme irrégulière, à bords plus ou moins entiers ou lobés, KonAYASin a remarqué que certains spécimens allongés, ayant leur plus grande largeur un peu en arrière du tiers antérieur du corps et un peu en arrière de la ventouse ventrale (comme en général chez Plafy- nosomitm), avaient les testicules placés tantôt le droit en avant du gauche, en diagonale, tnntôt contigus au même niveau et séparés seulement par la branche ascendante de l'utérus, et que d'autres spécimens, ayant leur plus grande largeur en arrière du milieu de la longueur du corps, avaient les deux testicules situés côte à côte (comme chez Plaiynosomiim, Ein^ytrema, Paradistomum). En outre D. macaci Kob. n'ayant pas la cuticule lisse, ni spinulée, mais garnie de fines protubérances coniques, Kobayashi estima qu'il semblerait raisonnable d'établir un nouveau genre pour cette espèce et, en raison de la variabilité de la forme du corps et de la position des testicules, Kobayashi dit être plutôt incliné à croire que les diagnoses des genres ci-dessus mentionnés doivent être révisés, même si certains d'entre eux devaient être au besoin supprimés. C'est seulement provisoire- ment que Kobayashi a laissé D. macaci Kob. dans le genre Dicrocœlium. Nous estimons que I). macaci Kob. est bienr un Bicrocœlimn et que, si l'on trouve ce genre trop étendu, on est seulement en droit de placer cette espèce dans le sous-genre Platynosomum pour rappeler la position qu'occupent le plus fréquemment les testicules. Nous sommes d'avis, comme l'était déjcàBRAUN (1902 à, p. 97), que l'acception du genre Dicrocœlium ne doit pas être de plus en plus restreinte et nous partageons l'opinion de Kobayashi de la nécessité de la revision d'une partie des genres de Dicrocœ- /in,r, cependant nous croyons qu'il est utile de conserver, à côté du genre Dicroca^liinn^ le genre Eury tréma Looss, qui est suf- fisamment caractérisé. Chez les Eurylrema typiques, les testicules sont toujours à la fois très éloignés l'un de l'autre et situés de part et d'autre 322 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1922 du plan sagittal, leiii-burd aiitcrieui' l'estant en arrière du niveau du milieu de la ventouse ventrale ou Fatteignant sans le dépas- ser ; en outre les vitellogènes, situés de clia(|ue coté en arrière des testicules, sont formés dun assez grand nombre de très petits follicules globuleux groupés en arborescences (je me base sur les figures de la plauclie vu de Looss, 1907), ce qui n'a Jamais lieu cbez les Dicrocœliuïn s. str. et dans le sous-gcnrc Platynosomum. C'est un Earyfrema et non pas un Dicroca'/ittm (]ue nous trou- vons décrit et ligure sous le nom de « Dicrocœ/ium lanceattim St. et ilass. » (c'est-à-dire I). lanceolatitm Uud.) parti. A. Mac Gallum (1921, p. 1().")-1()(), lig'. 82, p. IGi, à Uong-Kong-, dans l'intestin d'un BuU'alo) ; nous n'bésitons pas à le rapporter à Kurytrema pancrealicum ,\ïi\\^u\\ cpii, pour nous, est la môme espèce que /:. cœlomalicum Giard et UiUet (1). (1) Il s'agit «l'urRi souli; cspticn, extiviiioinonl polymorphe, rlioz la(|uellu la con- triiition tiiudilip beaucoup le rapport dos iliamolres tie» ventousos et la ilistanco qui les sépare. Se basant sur l'examtn d'exeiiiplairos provenant d Indochine, Raii.liet etMAnoTEL (1898, p. 32) ont considéré le D. cœlomaticum Giard et Billet des canaux pan- créaliipie^ de lioslnurux L t}i nu/fclus iiu/inix L. (du Tonkin.de la (jieliinchino et du Cambodge), comme devuni éiro rallaciié à D. f>finrrentiarl des caractères considérés par Looss eomoie dillérentiels, ne le sont pas pour KoBAVASHi. Comme bon critérium, Kohavasiii indiijue la taille et l'emplacement des ventouses : chez « pancrealirum », la ventouse orale à 1,8-2 millimètres de diamètre et, chez « cœlornaticum » seulement 1,3 1,.^. Le rapport des diamètres dos deux ventouses serait 10 : 7 pour le premier el 8 : 7 pour le second; l'espace compris entre les ventouses serait de 2,2 pour le premier et seulement de 1.7 pour le second, en moyenne. Il ne nous semble pas possible d'admettre que ce soient là des caractères dillérentiels : ils peuvent tenir à l'étal de coniraition du corps et des ventouses; en outre, chez deux formes provenant des Ijullles de Hong- Kong, séparées par G. -A Mac Cali.i m (1921, p. 16.")-166. fig. 82. p. 164; p. 166- 168, tig. 83, p. 167) la première sous le noin erroné de Dicrocœliutn lanceatum St. el Hass., la seconde sous le nom i\p.« Die. panrreatirum Itailliel », c'est préci- sément ciiez l'ex(implairc do la première forme, ayant les ventouses le plus rap- prochées, que la dilïérence des diamètres estappréciable (ventouse orale : 1,00 mil- limètre de diamètre, ventouse ventrale : 1,20 de diamètre). Nous considérons les ditl'érences extrêmes c mslatées entre les exemplaires des Douves pancréati- ques des Bovidés d'Extrême-Orient non pas comme autorisant à distinguer deux espèces, mais comme indiquant l'étendue des variations d'une seule. SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1922 323 Nous nous sommes toutefois demandé, en raison de la d«itei'- mination donnée par Mac Gallum s'il n'existerait pas des exem- plaires de Tune ou l'autre espèce qui justifieraient leur confu- sion, c'est-à-dire si, soit chez Dicr. lanceolatmn Rud. soit chez Eurytremapancrcaticum Janson, on ne pourrait pas trouver des individus s'écartant suffisamment du type moyen pour présen- ter une morphologie intermédiaire entre les deux espèces. Nous avons conclu que ces deux espèces sont suffisamment éloignées l'une de l'autre, dans des genres assez différents, pour qu'aucune confusion ne soit possible. Parmi les espèces actuellement placées dans le genre Eury- trema, on peut établir des divisions. Un premier groupe comprendra les formes typiques, à ouver- ture génitale située en arrière de la bifurcation de l'intestin, à utérus passant à côté de la ventouse ventrale, à testicules tou- jours plus ou moins lobés, antérieurement plus ou moins rap- prochés du niveau du centre de la ventouse ventrale ou de son bord postérieur, à vitellogènes forméspar la réunion, de chaque côté, de six à douze grappes, séparées, de petits follicules. C'est le groupe d'/î". pancreaticum Janson. Un second groupe comprendra Euri/trema Saloi Kobayashi (1915; 1921, p. 383-386, ilO, pi. xxiv. fig. 4), (du pancréas de MacacKs ci/nomolgits Desm. du Japon) chez qui l'ouverture génitale est semblablement en arrière de la bifurcation intes- finale ; l'utérus passe à côté delà ventouse ventrale, les testicu- les sont relativement grands, à bords entiers ou avec l'indication de 3 à 5 lobes, et atteignent antérieurement le niveau du bord postérieur de la ventouse ventrale; les vitellogènes sont formés, de chaque côté, de trois à quatre groupes de petits follicules ; la forme générale du corps est ellipsoïdale, allongée, rétrécie aux extrémités. De tous les Eurijtrema, c'est E. Satoi Kob. qui, parla forme générale du corps et la position des organes se rapproche le plus du genre Dicrocœlium. On pourrait concevoir un spécimen dont les testicules se trouveraient légèrement plus près l'un de l'autre et dont les vitellogènes auraient une extension un peu plus grande : il serait intermédiaire k Dicrocœlium (s. -g. P/a- lynosomum) et Eurr/ tréma par l'emplacement de ses glandes génitales mais chez le Dicroca^lium s. str. et Platynosomum les 324 SKANCE m; 2i octobhk 1022 follicules vitellogènes sont toujours plus yrosquc clioz E. Sofot Kob. Un troisioniciiTOupo serait roprésonté par Euri/lrema Brumpti A. R., A. II., C. .1. (1912. p. S:ii-8;î(), lii;.) des conduits biliaires et pancréatiques d'un Chiuipanzé du (]ongo. Chez cette espèce le pore g-énital est en avant de la bifurcation de l'intestin, la poche du cirre, sans être courte, n'atteint pas, en ari-ière, le bord antéi'ieur de la ventouse ventrale ; l(>s testicules sont rela- tivement petits, syinctri([u<'S, j»lul(M irréguliers (jue lobés; les vitellogènes sont formés, de chaque côté, de 11 à 13 follicules seulement, cpii sont de forme irrégulière et dont l'ensemble occupe un territoire presque circulaire, en arrière des testicules vers le milieu de la longu.eurdu corps. Nous remarquerons que, à l'inverse de ce qui a lieu chez E. pancreaficum Janson et E. Sn/oi K(d>., lutérus 2)assc au-dessus de la ventouse ventrale et forme, avant d a])outir au ])ore génital, un nouveau groupe de circonvolutions, latcialement, du côté oppose à l'ovaire, en débordant la branche intestinale correspondante. Cette espèce est-elle bien un Eiiri/trema'] Il est probable qu'il ne sera pas possible de la laisser dans le genre Eiiri/trema s. str. en raison de ses vitellogènes formés d'un petit nombre d'assez gros follicules, de la position de son pore génital et du trajet antérieur de son utérus, ({ui passe au-dessus de la ventouse ventrale (au lieu de la contourner) et forme en avant d'elle un certain nombre de circonvolutions. Dansle genre Enrt/frf'ma,RU voisinage (VE. Britmp/iW. 11. J., Hailliet, Henry et Jovkux (1012, p. 83."i-83()) ont fait entrer Dii- totna roncinnum Braun (1001, p. 700-702. (ig.) de la vésicule biliaire de Viverra zihctlKi L. (jardin zoologi(]ue de Kœnigsberg), chez lequel on trouve aussi l'ouverture génitale en avant de la bifurcation de l'intestin, la pocjie du cirre n'atteignant pas, en arrière, le ])ord antérieur delà ventouse ventrale et formant en avant d'elle un certain nondire de circonvolutions (sans débor- der, toutefois, extérieurement les branches intestinales) avant d'arriver au pore génital. I.a forme et la disposition des vitello- gènes sont très particulières chez cette espèce : de chaque cAté, il y a, s'étendant sur une faible hauteur, six follicules vitello- gènes très allongés et groupés en éventail ; cette disposition ne se retrouve pas ailleurs, bien que Looss (1907 r, p. 610) rap- porteque chez les Et/rt//rpmaivès contractés les vitellogènes pren- sÉANCb; DU :24 uctubhk 1922 325 lient un aspect qui la rappelle. Looss estime que D. concituiunt Braun est le représentant d'un genre particulier intermédiaire à Dicrocœlinm, Platijnosomum et Eur// tréma, niais Looss se base surtout sur la présence décailles cuticulaires chez l'espèce de Braun et attache à ce caractère une grande importance ; ce carac- tère nous parait, dans le cas présent, tout à fait secondaire car on connaît d'autres Dicrocœliinœ ])our\us d'écaillés cuticulaires ; Railliet, Henry et Joyeux (1912, p. 830) ont, du reste, retrouvé des épines cuticulaires chez les Eurijtrema des Bovidés. Selon nous, c'est en raison de ses vitellogènes et du dévelojjpement antérieur de son utérus que D. concinnum Braun (comme E. Briimpti R. H. J.) se sépare des vrais Earytrema. Doit-on en faire le type d'un genre nouveau au voisinage du genre Eurytrema ? Gela nous semble probable, car, malgré ses follicules vitellogènes volumineux et peu nombreux, l'espèce de Braun ne nous parait pas pouvoir être rattachée au genre Para- distoma, en raison de ses cjeca intestinaux grêles et <à trajet sinueux, qui sont de même type que les ca?ca à'' Eurytrema. NicoLL a placé dans le genre Eurytrema, sous le nom àE. crucifer Nicoll (1914, p. 3."J8-339, pi. xxin, fig. 3) un Dicro- cœlide de la vésicule biliaire de Delma fraseri Gray (Lézard pygopodide) dunorddu (jueensland. Ce Dicrocœlide a une forme ellipsoïde, large, des testicules très petits, compacts, symétri- ques, placés loin l'un de l'autre, au niveau du tiers postérieur de la ventouse ventrale, qui est grande. Les follicules vitellogènes sont relativement très compacts, peu nombreux (moins de 10 d'après la figure) et s'étendent sur une faible hauteur en arrière des testicules. Le pore génital est situé au niveau de la bifurcation œsophagienne. Selon nous, il ne s'agit pas d'un vrai Eurytrema\ chez les Eurytrema i^'çi- ques, comme nous l'avons dit, les vitellogènes sont formés de nombreux follicules petits, disposés en bouquets arborescents et non d'un petit nombre de follicules compacts, il nous seml)l(' donc plus rationnel de placer l'espèce de Nicoll daiis le genre Paradistoma, dont la rapprochent aussi ses larges ca'ca intesti- naux, que l'on ne retrouve pas chez les Eurytrema. KossACK (1910, }). 113-116) a proposé le genre P«m^//.y/o///////? pour de « petits Dicrocœlides à corps ovale, relativement muscu- ieux, dont la plus grande largeur est peu éloignée de l'extré- mité postérieure, à testicules symétriques aux côtés de la ven- ;^26 SÉANCE DU 24 (^CTOBRI-: 1022 touse vcMitralc, séparés l'un de l'autro par un espace égal à environ leur diamètre et par des circonvolutions de rutérus » avec, i30urtypc P. rahuscïthnn Kossaek {1910, j). 114-116, lig. 1) de foie de (h/mnodachjhis geckoUIes Spix (1), et, pour autre espèce peut être D. miftahile Molin. Kossack indiqua «pie cette dernière espèce a en commun avec P. rabiiavKlinn Kossack son corps musculeux, les hîsticnles éloignés l'un de l'autre et sépa- rés par des circonvolutions de l'utérus, alors art et d'autre du plan sagittal, plus ou moins exactement symétri- ques pai' rapport à ce plan et au voisinage de la ventouse ven- trale,'séj>arés par des circonvolutions «le l'utérus ; vitellogènes formés d'un petit nombre d'assez gros follicules, s'éteinlant sur une hauteur relativ<'ment faibb', ne «bipassant ])as antéi'ieure- ment les testicules, «»t déluitaiit généralement en arrière de ceux-ci; ca-ca intestinaux plutcM larges, jamais trè'S grêles » (2). Kossack (1910, p. 110) suppf>se possible, avons-nous dit, que D. mulabile Molin (18o9, p. 8;î:J-834) de la vésicule biliaire de (t) Les exemplaires ôtudiôs par Kossack avaient été recueillis par von Sieiioi.ii, à Vienne, eu I8G8 « aus Leberoystcn von Gi/rnuodac/ylus gec/toides (Spix) ». S'agissait-il ilu vrai G. gercoides Spix, connu seulunicnlau Brésil? ou de l'espèce européenne 6'. A'o/.vr/fyi Sleindachner 1870 (jui tut lonf^çtfinps confomlue avec celle du Brésil et désignée pac les anciens auteurs sous le nom de G. geccoides Spix. (2) Le genre Brndenia (Jedœlsl (lyl3, p. 2o'.)| se place non loin du genre Para- distoma: il s'en sépare surtout par ses circa intestinaux très courts, un peu moins larges sans être grêles, .ses testicules conligus ^ur la ligne médiane, ses vitellogè- nes dont les follicules allongés ont, de chaque cftté. une disposition radiaire et les bords denticulés de la poilion «noyenne du corps, dont le renllement est caracté- ristique. SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1922 îî^l Lacerla muralis Laur. à Piuloue (Italie) appartienne au genre Paradistomnm. La position systématique de D, mutabile Molin a été très discu- tée. LiiHE (1901 y>., p. 172-173) a comparé D. mutabile Molin avec D. lanceolatum Rud. et D. sociale Liihe, considérant ce dernier comme voisin à la fois de /). mutabile Mol., des Dicrocœlinés et des Lecitliodendrinés, en particulier de Lecitliodemhnum crassi- colle Rud., toutes ces formes rentrant dans la famille des Pla- giofchida' Liihe. De plus LûHE (1901 n., p. 487) en même temps qu'il comprit les Dicrocu^liimv dans sa famille des Plagiorchidœ conclut à la parenté de D. mutabile Mol. avec Anchitrema (1), sans Léloi- gner des Dicrocœlides. Rjzzo (1902, p. 27-28, fig. 1) qui retrouva D. mutabile xMol. dans la vésicule biliaire à' Ascalobotes mauritanicus Linné et Lacerta agilis Linné à Catane, plaça cette espèce dans le genre Anchitrema. Looss (1907 c, p. 609) considéra D. mutabile Mol. comme pouvant être provisoirement compris dans le genre Plattjnosomum Looss, mais après avoir rappelé quelques carac- tères de l'espèce, Looss (1907 c, p. 610), conclut qu'il faudrait tôt ou tard créer pour elle un genre nouveau de Dicrocœlide. Odhner (1910, p. 80-81), reconnut conmie Luhe et Looss, qu'il s'agissait d'un Dicrocœliinœ^ sous-famille dans laquelle Anchi- trema ne pouvait en aucun cas entrer. Il n'est pas utile de créer un genre nouveau pour D. mutabile Mol., la diagnose que nous venons de proposer pour le genre Paradistoma convient à cette espèce. Nous ferons seulement remarquer que, chez D. mutabile Mol., les follicules vitellogè- nes peuvent atteindre une grosseur plus grande que chez les autres espèces du genre Paradistoma. Nous avons pu nous en rendre compte non pas d'après les quelques sommaires descrip- (1) Le genre Anchitrema Looss(1899 6, p. 637), si on ne considérait que la posi- tion des testicules, de l'ovaire et des vitellogènes, devrait être inclusdans la sous- famille des Dicrocœliinœ, mais il en est en réalité très éloigné, ainsi que l'a prouvé Looss (1899 ô, p. 636), montrant qu'il appartenait aux Lecilhodendriidœ. LiiHE (1900 aa, p. 565-566 et 1901 n, p. 487) s'est complètement trompé en lui supposant des affinités avec D. mutabile Mol. et Marjacetes triangularis (Dies.) Looss, ce qu'a fait remarquer Looss (1902 m, p. 818-819). L'attribution de D. mutabile Mol. au.x Plagiorchidœ a été également critiquée par Looss (190:2 m, p. 823, 839) et, au point de vue de la position systématique . 3171. JNous uous sonunes reporté à la desci'iption et à la figure don- nées par Braun (lîU)l r/, p. 5G:{ ; IÎMI2 /y, p. 101-102, Kil, pi. vi, lig. oD type) de Die. t/r/fcc/c/is \\\u\. et uous ne pouvons admet- tre le rapprochement proposé par Braun. Chez ces deux espèces, la loruie générale du corps n'est i)as la même, uiais ce n'est là qu'un caractère tout à fait secondaire ; ce qui nous parait iuiporlaut, c est «pu* chez />. (/f'/k'clrnsWiul. les follicules vitel- logènes sont très uouihreiix et beaucoup plus petits que chez P. ninliihile Moliii. Si l'on trouve que ce n'est pas assez préci- ser ([ue de placer l'espèce « deflectens » dans le genre DicrO' co'Hum, nous proposons le coiuprendre dans le sous-genre PldfynosoniKtn Looss, auquel il correspond très exactement. (liiez toutes les espèces dout il a été «juestiou jusqu ici, les testicules ne dépasseut pas, antérieurement, la ventouse ven- (1) Uizzo (190i, Gg. 1). (2) J'ai retrouvé chez Paradistoma iiiulabile Molin des variations morpiiologi- ques presque aussi consilorables (luechcz Dicronrlium laticeolalum Rud. Chez quelques exemplaires, le corps, au lieu dèlre court et lar^c, était plutôt allongé ou lancéolé; j'ai remarqué que le niveau où le corps présentait sa plus grande largeur n'était pas constant, que les testicules n'étaient pas toujours exac- tciiieri t syinétri([Ui;s, et(|ue, lors(|u ils étaient syiuétrii|ues, ils pouvaient être plus ou moins antérieurs : tantôt ils atteignaient le niveau du milieu de la ventouse ventrale, tantôt seulement le niveau d<; son bord postérieur, leur iorme était tantôt spliérique, tantôt un peu irréijulière. Les lullicules des vitellogénes étaient qiiclipitfois au nombie d'au moins um; dizaine de chaque côté, sétendant en avant jusqu'à la ventouse viintrale alors que généralement ils sont au nombre de trois àsix et ne dépassent pas antérieure- ment le niveau du bord postérieur des testicules. Les follicules di-s vitellogénes, (|uelle c|ue soit leur forme (elle est le plus sou- vent globuleuse ou ellipsoïdale) sont toujours relativement gros. Leur grosseur varie évidemment, dans une certaine mesure, avec leur état |)hy- siologique, mais ils sont plus gros qur ceu* des vitellogénes d'autres espèces, à la même périodi.' de fonctioniHimenl. (3) Je n'ai pu trouver dans les ouvrages d'ornithologie la mention d'un Troglo- dilidé du Brésil portant ce nom. S'agit-il d'un nom manuscrit du musée de Vienne: «le Pachysilcia hypoxantha l'elz. ou il'Hi/pocnemis hypoxatitka ScL 1 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 19:^2 329 traie, mais il existe des Dicrocœlliruc à testicuhîs dépassant un peu le bord antérieur de cette ventouse et d'autres à testi- cules nettement préacétabulaires. Parmi les premiers je citerai celui décrit et liij;uré par Ci. -A. Mac (lii.njM sous le nom de Paraf/oniuias lrac/i(/sauri G. A. Me. C. (1021, p. 137, 173, 171 et lii^-. 86, p. 172 (1) de la vésicule biliaire d'un Trachijsaurus ragosKs Gray (2) d'Australie. Chez ce Dicrocœliné, les vitelb»- gènes sont volumineux comme ils peuvent l'être cbez Pava- (listo»ia ma/abi/e MoWïi [iout en rappelant un peu |)arleur dis- position, ceux de D. concinnum Braun), les circonvolutions de l'utérus, en avant de la ventouse ventrale, sont analogues à celles que montre D. concinnum Braun ; par beaucoup de carac- tères, l'espèce de Mac Callum est intermédiaire à l'espèce de MoLiiN et à celle de Braun (toutefois son ovaire est médian mais nous ne prêtons pas une grande valeur à. la position de l'ovaire par rapport au plan sagittal), mais elle n'a pas comme cette dernière les caeca intestinaux minces et grêles, aussi nous estimons que l'espèce de Mac Callum doit entrer dans le genre Parcidistoma eniend., elle a d'ailleurs des caeca intestinaux volumineux, comme les autres espèces appartenant à ce genre. Pour deux espèces de Dicrocœllime à corps ovale, à testicules symétriques situés immédiatement en avant de l'acetabulum, l'ovaire restant en arrière de cet organe, à vitellogènes formés de follicules irréguliers, de grosseur moyenne [non disposés par petits groupes arborescents], Nicoll a créé le genre Platy- notrcma Nicoll (1914, p. 122 diagnose). Chez la première de ces deux espèces : Platynotrcma biliomm Nicoll (1914, p. 118-120, 121, 122, 123, 125, 126, pi. vu, fig.8-10) (exemplaires mûrs dans la vésicule l)iliaire de Burhin.K.s grallarins Latli. et exemplaires immatures chez Uns moluccci Cuvier, du Queensland), les testi- cules sont rapprochés l'un de l'autre, sans être en contact, restant séparés par la branche ascendante de l'utérus, les vitel- logènes s'étendent entre les testicules et le niveau de l'ovaire, le cuticule porte des écailles. Chez la seconde : Plalynotrenia jecoris Nicoll (1914, p. 120-123, 126, pi. vu, fig. 11) (dans le (1) C'est vraisemblablement par suite d'un lapsus calami que le distingué lieliiiinlliologiste de la New-York Znological Society a indiqué cette espèce dans le genre Paragonimus, avec lequel elle n'a rien de commun. (2) Lézard de la famille des Scincidœ. 23 330 SÉANCK m 2i onoRHi-: 1<)22 foie (lo Bt/r/iiniis yrallann'i l.atli., (Juooiislaud), les testicules sont un peu moins antérieurs, un pou plus éloignés l'un de l'autre ; l'utérus forme, en avant d'eux, quekpies circonvcdu- tions, les vitellogènes s'étendent en arrière sur une plus grande hauteur et dépassent de Ix'aucoup l'ovaire. Ces deux espèces ne sont pas isolées par rapport aux autres Dicrocœiiifuc, bien (pi'elles paraissent à première vue très difiérentes : ce sont morpholoL;i<]uement des IHcrocœ/ium (s. -g, Platf/noso)num) chez lesquels les testicules symétriques se seraient déplacés en avant jus(|u"à dépasser la ventouse ven- trale, sans qn<' \v reste de l'oriianisation généi'ale soit niodilié. Les follicules vitellogènes des Ploti/nolroua n'étant ni compacts et peu nombreux comme chez les Paradistoma^ ni très petits, globuleux cl par jx-tits gn-upes arl)()rescents eonmie chez les Eiirijhemu-, n<»ns estimons «pie Pltili/ttot renia doit être consi- déré, à c. Nicoll ne paraît pas altaclier aux caractères des vitellogènes l'importance qui, pour nous, justifierait la création d'un nouveau sous-genre. â32 SÉAiNCE \)V -l'i OCTOHRK 1 9*2*2 Chez Mciocœlimn sociale Liihe (1901, p. 171-173, lig. o) (de l'iiitestiii grêle rie Hiifn mehniostictiis Schneid., de riiide). espèce à tesliculesde foi'iue irrégulière, à peu près syiiiétricpics, siUiés de j)ail et d'autre de la ventouse ventrale ; les vitello- gènes sont formés de nonilireux follicules globuleux de gros- seur moyenne qui. restant en dehors des branches intestinales, s'étendent en avant jusipi'au niveau du bord postérieur de la ventouse orale, oii ils forment, de cha(|ue côté, un champ trian- gidaire, el en arrière un peu j)kis ou moins loin (selon les indi- vidus et le côté du corps) de la terminaison des ca'ca intesti- naux ( 1 ) ; ceux-ci sont relativement courts, n'emj)iétant pas sur le dernier tiers de la longueur du coi'ps. Luhk (1901, p. 173) a conclu a une parenté étroite de />. socialr Luhe, avec 1). muta- bile Molin et les Dicroco'/ii/i.r tout en le lapprochant de Leci- ihndcndrium, en particulier de A. crassicullf Uud. ; Braun (1901 //, p. 700) a admis cpiil s'agissait d un Dicrorœliutn ; Udiineu (19I(), p. 7(), 9'm reconnut (|uc />. .sociale Luhe appar- tenait bien aux Dicrocwliiiia; et proposa le genre Mesocwliam Udhner (1910, p. 88, 94), ayant examiné des exemplaires trou- vés par lui (Odiinek, 1910, p. 88. note 2) chez Ihifo melanostic- lus Schneider de l'ile BilittJii et des exemplaires recueillis par l'iEBHici chez un Bn/o sj). du Paiaguay. Mesocœlium représenterait , en quchpie sorte, un genre de tran- sition entre les J)iaocœliinie et nraclit/Cd'liin//. Parmi les Dicro- cœliin.i- du tube digestif des Amphibiens et des Reptiles, dit Odh.neh (1910, p. 94), les g:enres MesocaHam Odhner et Hojilu- denua Cohn, par la spinulation de leur peau, la grandeur pré- pondérante de leur ventouse orale et l'extension antérieure de leurs vitellogènesont incontestablement des aflinités avec lira- rhi/crrliiini en (piebpie sorte jdus gi'andes «pie les autres i-epré- sentants d«' la sous-famille. (Ihez les Dicrocn-lii/uc, 1 extension antérieure des vitello- gènes n'est pas particulière à (pielques espèces ayant les testi- cules plus ou moins symétri(pies, cai- chez IJo/iloderma (2), les (1) Les vileilogùnos ont la même extension ciiez Mesocœliurn otrli K. André- (1915, p. 9:2-93, fig. l)de liiilestin grêle de Cinixys belliana Gray, Torlue terres- Ue du Busu (Ouganda), mais les follicules de la glande vilello^éne sonl beaufoup plus petits. (i) Le nom générii[iie Hopinderma ayant été employé avant Cohn pour un aulrr genre, F. Poche (1907, p. 1:25) a proposé de remplacer Hoploderma Colin par Piiitnpi-id Poelic. SÉANCE DU 24 OCTOBRK 1022 3!Î3 testicules sont l'un derrière l'auti'e, nu uu^uie niveau que la ventouse ventrale, l'antérieur dépassant en avant le bord anté- rieur de celle-ci, le postérieur n'atteignant pas le bord posté- rieur. On ne connaît qu'une seule espèce cYHop/oderma : H. meso- cœhmn Cohn (1903, p. 35-37, fig. 1-2) (de l'intestin grêle de Draco volans L., Java oriental). Chez cette espèce, les Crneca intestinaux pénètrent très peu dans la moitié postérieure du corps, les vitellogènes sont constitués par des follicules nom- breux, serrés les uns contre les autres, qui s'étendent en avant jusqu'à la ventouse ventrale, en arrière presque aussi loin que les cflpca intestinaux et les entourent. Le corps à' fl. mesocœlium Gohn a une forme peu allongée, large (relativement au diamètre des testicules), ce c{ui montre bien que la position des testicules Tun en arrière de l'autre au voisinage du plan sagittal n'est pas un caractère lié a priori et nécessairement à celui de la forme étroite et allongée du corps. Cependant, chez toutes les espèces à corps étroit et allongé, les testicules sont situés plus ou moins loin ou près l'un derrière l'autre, en arrière de la ventouse ventrale, leur centre n'est pas toujours exactement dans le plan sagittal, il y a souvent dévia- tion de l'un vers la droite, de l'autre vers la gauche. Looss a proposé de grouper ces espèces à corps très allongé dans le genre Lyperosomum Looss (1899 b, p. 635) et en a cité quel- cj[ues-unes sans indiquer de type. Ce genre a été accepté par Braun (1902 />, p. 106). Le genre Lyperosomum comprend, dit Braun (1902 h, p. 97), « les espèces à corps allongé, de forme cylindrique ou aplatie, à testicules l'un derrière l'au- tre », toutefois pour les espèces dont les vitellogènes, au lieu d'être bilatéraux, existent seulement d'un côté et ne débutent pas en avant du niveau de la glande cocjuillière, le genre Athesmia a été créé par Looss (1899 h, p. 635) (1). Pour nous, Athesmia aurait plutôt la valeur d'un sous-genre. Le genre Lyperosomum est, en apparence, assez nettement délimité, cependant, si nous examinons les espèces (environ douze) qui lui ont été rapportées, nous constatons qu'il est loin d'être *^ (1) Les Athestnia ne sont pas exclusivement parasites d'Oiseaux : Athesmia Foxi J. Goldberger et Gti. Craue fl911. p. 4S-o5, 57, pi. vu, fig. 21-22. pi. vin. fîg. 23-25) a été trouvé dans le foie de Cehuf, capucinus L. à THygienic Labora- tiiiv di' Wasliin^loii. 334 SÉANCE DU 2'< OCTOBRE 1022 homogène. Si nous coiisidéi'oiis la foriiir générale du roi-ps, nous voyons qu'entre les espèces lilil'ornios et les espèces moyennement allongées il existe tous les intennédiaires, de même qu'entre ces dernières et les espèces à forme générale simplement ovale ou lancéolée comme Dicrocœlium lanceolatinn Rud. De môme entre les espèces à testicules (lobés ou non) éloi- gnés l'un de l'autre, à ovaire loin en arrière du testicule posté- rieur et les espèces à testicules contigus, soit obliquement, soit directement l'un derrière l'autre, à ovaire atteignant le testi- cule postérieur, il existe tous les passages. Nous ne croyons pas que le geure Lt/perosomion s. str. puisse être nettement délimité du genre Dicrocw/inm s. str. Par la forme générale du corps et la position des glandes génitales Dicrocœiium liospes Looss (1007, p. 178-170, lig. 1) (dans les canaux bUiaires de Bœufs importés du Soudan au Caire) corres- pond aussi bien au genre Lyporosonmm (pi'.'îu genre Dicrocœ^ iiinn et Ton peut se demander pourquoi Looss n'en a pas fait un Lt/perosonuitn ; peut-être est-ce en raison de l'IiAte, pour ne pas introduire dans le genre Lyperosomum, considéré comme particulier aux Oiseaux, une espèce trouvée chez un Mammi- fère (1) (2). Braun (1902 />, j). 100) a placé dans le geure Lyperosonmm des espèces à coi'ps moius allongé (3) et relativement uioins étroit, par exemple : Distoma dathralum Ueslongchamps (iiec. Olsson) {;:=■ />. refcrtinn Muehling], Distoma 0/ssoni Uailliet [= Disf. clathralmn Miihl. noc Uesl. = Difil. clalliratitm Olsson HCC Desl.], Dist. salehroaum Braun (\). (1) Nous avons observé des exemplaires de Dicr. la nceolalum Rud. dn:z les- quels la forme allongée flu corfis, la position dos glandes gcmlalos, (Maienl les mêmes (|ue chez Dicr. hospes Looss, mais ces deux espèces ne peuvent lUre con- l'oudues ; Die?'. Iiospex Looss a des vilcll t^ienCs dont les follicuii-s, irri'-guliers et assez gros, sont rassembles de cbaque côlé du corps sur une très faible trtnt localisées de pari et d'autre du plan médio- sagiltal. (2) Skrjabine (1913, p. S.'iS. 369, 384, 388. pi. \iv. tig. 14), a laissé dans le genre Dicrocœlium : D. Skrjabini Solovjev (1911. p. 2-8, 10, 11, l:!, fig. 1-3 ; 1912, ]). 8S, 93-94) bien que rallunucment du i-orps et la posilion des glandes génil;)Ies eussent pu permettre d'en faire un Lyperonomum auct. (3| Raii.liet (1900, p. 240) a même trouve une « variété courte » de D. longi- rau'ia Rud. t|ui est pourtant le type choisi par Biiain (1902 b, p. 106) pour le genre Lt/peroxoinuin Loo.a i;To=;seur el le petit, nombre des i'oUicules vitelluj^ènes chez les Paradis- toma e.^1 associée à des Cii'ca intestinaux volumineux. Chez les Eurylrema nous trouvons k la fois de Irrs petits lollieuies vitellogènes et des CiPca intestinaux ^. minées ot Erêlrs. /^* k 338 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1922 être placés dans le genre 0/)is//to/'c/tis par la forme de leurs testicules et correspondent plutôt à 0/). fclineus Rivolta qu'à Cl. sinensis Cobbold, aussi est-il compréhensible que V. Ariola (1915, p. 86-87) ait pu se demander si ces deux espèces n'en formaient pas en réalité une seule. Nous ne voulons pas discu- ter ici cette question, nous dirons seulement qne, tous les pas- sages existant entre les formes des testicnles de ces deux espè- ces, il nous scml)le ({ne le genre Clunorchu, s'il n'est pas appelé à disparaître, n(* pourra sul)sislt'r (jue comme sous-genre dans le genre Opislhorchis. Los (limcnsions des oxi'm|iliiii'es li^'iirrs (Ions <'os oxernplnii'cs oui ('-U! mesiMN's iiiuiilés dans le l)iiiiiiio de <"..iii,ida entre laine et lamelle) sotiI en millimètres sauf pour les œufs). [Muséum iiafioun/ f/'/iisloirr nalurelle, lahoraloire de M. If professeur A. Gruvel, juillel lOi'^). ouvRAf.KS citf:s 1915. Andri': (Rmile). — .MesociPlium carli n. s|i. rrc-iiialode i)arasile d'une l'orliie ■AÏv'nvMaQiHecHe suisse cooL, XXIII, n" 2,janv. l!Mo, pp. \H-%\, 'in-')- 190i'. Anc.i.as (,I). et K. de Ribaucoijkt. — Rlude anulomique et tusiologique du Pisfomum Innreolalum {Ann. sri. tint. cool. (8), .\V, pp. :^l3-3n4, lig. I-3S). 1915. .\niOLA (Vincenzo). — Disloma sinense e D. felineo nelT Uomo (Atii Sôr.tiffu.tf. sci> uni. e {/eoffr., .\XV, 1914, pp. S4-88). ■1918. Haylis (11. .\ .). — Is Dirroriflium lahcpatiim a parasite of llie Cat ? (Ann. Moff. Xat. /fût. (9), II, n»' 7. jime 191î 4. 4jan\ . pp. 124120). 1893. Kaili.iet (.Mcidc; — Traité de zoologie nii-dicale cl agricole (2"' ('-dition, .\v -f 1303 pages. 892 fig texte, Paris. in-8o). 19(10. Railliet (Alcide). — Tréinatodes hépaliqnes des Oiseaux [C . /t. Sor. hioL, Paris, 11- s , LU. 10 mars 1!»00, p[.. 239 2 i2). 1912. itvii.i.iET (Airidc/, A. IIe.nry el Cdi. Joyeux. — Surdeiix Tréinatodes de Primates iBull Soc. paf/i. eocotir/., V, n^ 10, Il déc. 1912. pp. 833-837 1 fig.). 1898. Kaili.iet (Aliide) el (i. Marotël. — La Douve pancréatique [)arasite des Md'ul's el des Ruines en Cocliin(diine [Arcli . pnrasitol., 1, n" 1, janv. 1808, pp. 30-38. 1 fig.). 1913. Skkjabiv (K. I.) — Vogellremaloden ans riissisch Tnrkestan (Zoo/. Jnhrh. Sijst. \\\\ , 3 Helt, pp. 351-388. pi. xiii-\iv, fig. 1-10). 1914. CKPHoiiH'b (K. II.). — Lj/z/crosof/uin filiforme nov. sp i/Kyi'HA.-n. HAVMHOII II nPAKTHMKCKOii BeTEPHHPHOH MEAUUIlbl VIL Bi.inycK'bîî. I()pbeBi>. 191;, pp. 274-292: pi i-ii, fig. 1-11). 1911 Co.iORhenh (ii. "P.). — HoHLiii nw.yu po^a Dirrorœlium Dujardin (1815)... (Puoovn. 3oo.ioriiMCK. .la6oi)aTOPiM IhiMcpaT. BA])iiiaiîCK. yTHBepciiii. .3a, 1912, pp. 1-23, fig. texte 1-3) 1912. Co.lOBbORl. (n. tt>.). nAP.\311TlI>IFXKIE MEpBII IITHUT» TVPKEC- T.\HA . {.\nimaire ?nusée cool. Acad. Imjt. se. St.-Pétersbourg. XVII, 1912, pp. 80-115, fig. 1-15). 1922. Vax Cleave (H. J.). — A new genus of Tréinatodes froin tlie Wliile Hass {Pror. U. S. Sal. Muséum, LXI, art. 9, n» 2i30. pp. 1-8, pi. i, fig. 10 et fig. texte 1-2). SÉANCE DU 2i (KTOllRii 1922 3 il NOTE ADDITIONNELLE Lorsque nous avous présenté, dans la séance du 11 juillet 1922, la note qui précède, nous ne connaissions pas l'existence d'un certain nomhre de publications du D'" Lauro Travassos con- cernant les Dicrocœliinœ. Nous venous de recevoir une partie d'entre elles (1), notam- ment une importante contribution à la systématique de cette sous-famille, embrassant presque toutes les espèces qu'elle renferme ; de nombreuses espèces nouvelles du Brésil, sont décrites et ligurées, trois genres nouveaux créés et tous les anciens genres maintenus. Travassos (1919, p. 10) sépare les Dkrocœiiime en deux grou- pes : l'un caractérisé par un intestin large, court, un corps large à musculature réduite et comprenant seulement des espèces parasites des Vertébrés à sang froid (avec les genres : Infiduni Trav., Hoploderma Cohn, Xenopharf/nx Nicoll, Me^ocœlliuii Odliner, Parailislonimn Ivossack) ; l'autre caractérisé 2)ar un intestin long et grêle, un corps aplati ou allongé, une muscu- lature régulièrement développée, et comprenant seulement des parasites des Vertébrés à sang chaud (avec les genres : Lypcro- tretiia Trav., Lyperosonmm Looss, Athesniia Looss, Oswaldoia Trav., Dicrocœlium Duj., Dictyonograp/us Trav., Platynolrema Nicoll, Eurytrema Looss, Brodcnia Gedoelst, Plalynosominn Looss). Nous nous réservons de discuter plus tard l'intéressante clas- sification proposée par Travassos, mais nous pouvons dire dès aujourd'hui que nous nous en séparons complètement sur })lu- sicurs points : ce que nous connaissons de la morphologie des espèces de la sous-famille nous oblige à concevoir différem- ment leur groupement générique. Il n'apparaît pas (|ue les ca'ca intestinaux soient toujours lar- (1) l'Jlf). — InfonnagrKîs solire a fauna lieliuinllioloyica .sul-llaiiiiiiuusu [Brazil Medico, XXX, n° 1, 1 jan. 19IG,. 1!)16. — Trematodeos novos [Brazil Medico. XXX. n-So. l2agoslo 19lfi). 1918. — Helmiiitlies parasites de animais ddincstiL-os (lîevista de Veleviiiai-ia e Zootechnia, VIII. n" 1, 1918). pp. 3-1y, ti-. 1-6). 1919. — Contribuirâo para a sistematica dos Dicvocœliinœ Loo.ss, 1899 (Arvli. (la Use. Slip, de Agric. e Med. Vêler., Niclheroy, 111, n" 1, dez. 1919, pp. 7-i'4, pi. I-MV). 342 SÉANCK DI 24 OCTOBRE 11)22 ges et courts chez les espèces parasites des Reptiles et Batra- ciens, toujours grêles et longs chez les espèces parasites des Oiseaux et Manimil'cres. Les cœca de D. illiciens Braun et de D. (/r/ïecle?i.sBr(iun, par exemple, qui sont pourtant parasites d'Oiseaux, se sont pas particulièrement plus grêles et moins courts que les cacca de Xe/iophari/nxsohisK\co\\ du Cobra de iinde. Lesc;ecade />/6'///o- graptus dictfiouorjraptns Trav. (du pancréas de Taluii novem- cinclîis L., à Angra dos Bois) sont gros et larges, plus que les ca?ca de certaines espèces placées par Tr.vvassos dans le genre Paradislomum, par exemple P. pnrvisshnum Trav. (de Tejtis teguixm (Linné) Gray, Lézard de la fam. des Tridiv). Bien que, incontestablement, les ca>ca intestinaux des vrais Pnnidistnnia des Be])tiles dillerent de ceux des EurijUcrna des Mammil'èrcs, on ne 2)eut l'aire apjjcl aux caractères de ces organes pour sépa- rer d'une part t(»iites les espèces hébergées par les animaux à sang froid, d'autre j)art toutes les espèces hébergées par les animaux à sang chaud. La forme générale du corps n'est pas non plus un critérium. (23 octobre 1922). Séance (ht 1 i novembre id''2il. FRKStDENCE DE M. CARIE, VlCE-PRESIDEiM. M. le président annonce le décès de M. de Gaulle, membre de la Société depuis 1895, et exprime les vifs regrets de tous. M. Serge Alexandrovitch IIowaisky, présenté à la dernière séance, est élu membre. M. Lécatllon, professeur de zoologie à la Faculté des scien- ces, allée Saint-Micbel, à Toulouse (Haute-daronne), est pré- senté par MM. Henneguy et Rabaud. M. Jean Buisson, docteur en médecine, 15, avenue de la Bour- donnais, Paris (7"), est présenté par MM. Brumpt et Neveu- Lemaire. M. Th. MoiNOD, présente à la Société quelques Crustacés : un Anilocra physodes L. tératologique, possédant quatre paires d'uropodes (Monaco, octobre 1922) ; des échantillons (^ et 9 de MofJiocya epimerica A. Costa, parasites à' Atherina mocho {id. loc.) ; un Euparjnriis cuanensis, porteur de treize Peltogaster su/cal i(s Lillj. (îd. loc.) : un exemplaire à' ArctiiTella daninonien- sis Steb., genre et espèce nouveaux pour la faune de France (croisière de « l'Andrée III », 24 août 1920, station XIII). Ouvrages offerts : Deschiens. Atlas de parasitologie (59 pi. Edition de la série « Nos maî- tres », Deschiens, directeur). Revue pratique des tnaladies des pni/s chauds. Egypte médico-chirur* gicale (I, no 1, octobre 1922, 102 pages). Rose Akatsuka and Taku Komai. Pseudorrangonijx, a new genus ol' subterranean Amphipod l'rom Japan {Ann. Zool. Japnii, X, avril 1922, pp. 119-126). FlouLE (Louis). — Les Poissons migrateurs, leur vie et leur pêche. Un important problème d'histoire nàtm'elle, océanographique cl économique (Paris, Flammarion, 1922, 176 pages, in-i6). Taku Komai. — Studies on two aberrant Ctenophores, Cœloplana and Gastrodes (Kiolo,1922, 102 pages, 9 planches, in-4°). iii4 SÉANCE DU 14 NOVKMBRE X'^'l'l Taku Ko.mai. a case ol tonspiciioiis sexual diirerence in coloration in Sloinatopods with noies ofa malo coloration approrhing thaï ofthe feinale (Ann. Zuol. Japan, X, avril ]\i±2, p|i. lOi-107) NOTE SUR UNE ESPÈCE NOUVELLE DHYDROIDE DES CÔTES DE FRANCE (DVNAMENA DUBIA) l'A H ARMAND BILLARD PioIV'Sscih' a la Kai-ullé ili-s scicucus de l*oiticrs. l'arini les llydroïdos récoltés sui' ma deinandc par le D"" Col- LO.NGEAT, assistant de zoologie à mon laboratoire, j'ai tronvé nne lornw' intéressante, ({uc je considère comme nonvrdle r\ (jiie je proj)ose (ra})})eler Ih/namena dulna. Les colonies, qui j)roviennent de la l*allito et sont fixées sur une petite Algue verte, ne dépassent pas 1 cm. o; leur liydro- caule est divisé en articles séj)arés par des lignes ol)li(|ues et vue de l'ace Tarticulation se j)résente sous la forme de deux cônes se pénétrant par leur pointe (lig. I , .4 et B). Les bydrothè- ques sont strictement opposées et occupent la partie proximale de ciiaque article ; sur l'une des laces elles se touchent, tandis que sur l'autre elles sont légèrement écartées. Leur fond du coté adcauiinaire est pourvu d'un processus plus ou moins développé. Ce qui caractérise ces hydrotliè(jues c'est la forme de leur orifice qui est dirigé verticalement ft ligure un Itisc.iu ou un sifflet à bec court; ce large orifice est fermé \n\v une grande valve operculaire abcaulinnire et en outre par une petite lame adcauiinaire relevée, c(jntinuant la j)aroi correspondante de l'hydrotlièque, qui parait retroussée ; cette lame adcauiinaire est parfois difficile à mettre en évidence ; les deux lames s'af- frontent pour fermer l'orifice. 11 n'y a pas de dents latérales et il semble que le large orifice se soit formé par le développe- ment exagéré SÉANCE DU 14 NOVEJimUE 1ÎI22 peu Jili'érentesde l'operculo; sous ce rapport notre espèce éta- blit le passage vers le genre Tlniiniid. mais les liydrauthcs des 77(///rtr/rt possèdent un cul-do-sac abcauliiiaire. Les i:onothè(|ucs sont ovales (fig. l C), ti'oii(|U(''cs à leur extrémité distale, qui présente un col étroit à lintérieui' duquel se voient de petites saillies périsarcales ; de \A\m ces gono- tlîèqucs sont annelées, mais les annellations sont faiblement marquées. Cette esjîèce se ra[)proclie du Scrhilaria dc.sjyioif/esTovvcy (i), qui appartient au même groupe par les particularités de l'ori- tice et de l'opercule, mais la forme des bydrotbèqucs est un peu différente; ces deux espèces ont des gonotlièques qui se ressemblent. J'ai récolté moi-même des écliantillons de cette espèce à Biarritz (rocber de la Vierge), mais les deux colonies (]ue je possè(b> sont plus [x-lites i',\ miu.i et la ])artie distalc de cliatjue article est plus courte, les paii'es d'iiydrotlièques sont aloi-s plus rapprochées; l'orifice des liydrothè(|ues bien (|ue moins visible apparaît du même type. Les colonies ne portent pas de gonotliè(jues. Le nanisme et Je ra])piocliement des bydrothè- ques tiennent sans doute aux conditiojis ditlerentes d habitat. Enfin M. Doi.lfus a recueilli aussi des spécimens de cette espèce entre l'île de Groix et les (îlénans, par 24 mètres de fond ; les colonies ont pour bi plupart 1 cm. de hauteur, l'une pourtant atteignait 2 cm. 5; ces colonies montrent des rameaux stoloni(]ues. Le plus souvent les articles, séparés aussi par des lignes d'articulation oblicjues, ne portent qu'une paire d'hydro- thèques, mais parfois on en trouve deux paires; la partie distale de chaque article est allongée. L'une de ces colonies porte à la base une gonothè(|ue complètement vide à paroi mince et onduleuse, largement ouverte à son extrémité distale, sans col, ni saillies périsarcales, mais il send)lc que cette gonofhèque n'est pas complète. Les dimensions des échantillons dos différentes |)rovcnances sont comme on le voit très voisines, l'intervalle des hydro- thèques est plus faible dans les -colonies de Biarritz, comme je (t)The Hydroida of Ihe pacifie coasl of Noilh America, (finiv. California publicatiniia, Zoology, I, 1902, p 03 pi. viu, lig. 70-7i) ; et Nuttino (G. G. ) Ann-ri- can Hydroids, l'. 11. The Serlulaiiduj {Smithson. Instil. U. S. Nal. Mus. Spé- cial Bull. 1904, p. 56, pi. Jii, lig. 1-3). SÉA.'«C£ DL 14 NOVK.MBHE 1922 />H ] ai fait reriiarquor et la partie soudée est plus irrande dans les formes de.bretagric. Dimensions Échantillons La Pallice Longueur de la parlie abcaulinaire des bjdrofhèques Longueur de la partie libre des hvdro- Ihèques Longueur de la partie soudée des bydro- thèques Largeur des brdrolhêques (à l'orifife) . lolervalle en Ire les paires d'bydrotbèques. Largeur de rbydrocaule Longueur des gonothèques Largeur des — (maximum). Biarntz i Bretagne un- 2.S0:* 245-260 u 2io- urju 2^'J0-2I5«^ • 265- 280 a 245-265 a i()f)- iU)u H5-I30:;t 143- im-x l65-3:i0u 85- lOOot 65- 80 a 1 370-1485 a 860- 960 ^ 245-260 a 200 230.:* 300-343 .X 115-1 30 :i 100-1 15 X 1:^20 £* 725 jt En terminant j'indiquerai que la forme signalée par moi comme une variété de Sertularia distans Lamx. et provenant de l'expédition du « Travailleur - 1 , doit être rapportée au Dijnamerio. duhia, mais il s ag^it d'une variété de taille plus 2^rande 3 cm. 5^ présentant quelques ramifications. Les articles por- tent le plus souvent deux paires d'hydrothèques, mais certains n'en ont qu'une seule paire. C'est par suite d'une méprise que j'ai figuré deux dents latérales à l'orifice, qui est semblable à celui de notre type, dans les hydrothèques les mieux conser- vées ; mais les lames operculaires sont absentes, une seule livdrotlièque possédait encore dans une colonie la grande lame abcaulinaire. Les gonothèques manquent aus-' ^' '"'** •'"^•han- tillon. Les dimensions se rapprochent de celles des échantillons de Bretas-ne mais les dépassent, sauf pour la longueur de la partie soudée. Voici d'ailleurs ces dimensions pour cette variété : (Il Ex[>é.iilionî -cienlifiqTieJ du « Travailleur * et dn * Talisman ». Hyjroi-Jeà (Paris, Massoa. !'"•■ i"-+ -• •''M, «îl' W :ii8 SÉANCi: DU li NOVEMURK 1ÎI22 Longueur de la parlie iihcaiirmairc des livdn)Uiè(|ues Loiiifiieiir de la parlie libre des lijdrotliéiiues. Longueur de la parlie soudée des liydrollièques . I^argeur des hjdrothèques (à l'oiiliee) .... Inlcrvaile enire les paires (riivdrotliciiues. Lai'ueur de riivdrocaiile 260-3ri0 'a ;M5-33U p 105-140 !x 410-775 a 120-175 a COMPLÉMENT A LA DESCRIPTION DE CVCLOBOTHRIUM CHARCOTI MIHI l'A H Robert-Ph. DOLLFUS Un e.\eiii])lair(' du Tn'Mnatode cctopaïasitc (juc nous avons décrit sous le nom de Ci/cloholhr'utn) Cliarcoti (1) vient de nous être remis par notre ami Th. .Mosoi» (jui Ta recueilli à Monaco (21 octobre 1922) en examinant un couple de Mcinerlia œstroï- des Risso de la bouche de liox booiis L. Pour décrire C. Cliarcoti, nous n'avions à notre disposition cju'uu seul spécimen ; l'examen du spécimen trouvé par Th. MoNOU nous donne l'occasion de compléter notre descrip- tion première. Nous avions indiqué que le lobe antérieur de ce parasite était petit, ovalaire, à peu près aussi long (pie large (environ 0,05 nmi.), il avait cette l'orme parce qu'il se trouvait à l'état de rétraction maximum; l'individu récolté par Monod montre en eil'ct (lig. 1) un lobe antérieur long et étroit (environ 2 mm. sur 0,5) ; mais on l'cmarcpuMa (iii'il n'est, pas à l'état d'exten- sion complète (lig. 2i aussi peut-on prévoir (jue, complètement étendu, ce lobe antérieur pourrait mesurer les 2/5 de la lon- gueur totale du corps. Ce lobe est com[)arable à, une sorte de trompe; il est pourvu d'une très forte musculature. L'opacité du parenchyme et des vitellogènes rend les organes internes (en particulier l'intestin, l'ovaire et le receptacultim (Il (Jyclobolhriuin Cliarcoti, n. sp. Tréiiiaiode ecloparasile sur Mehiertia œstroides (Risso). Parasites reeueillis pendanl la croisitTe océanographique du « Pourquoi-pas'?» sous le coniinandenienl du D' J.-B. Chabcot, en 1914 (1" note) [Bull. Snc. ZnnI Frnnrp. XLVII, séanc.' du 11 juillef I92f, pp. 2.S7-2%, fi-. 1-3). ■\a SÉANCE DU li NOVEMBIŒ 1922 3i9 .'^emi/ils) (lifficileiuont visil)los, nous avons pu, néaunioins, nous rendre compte que leur disposition est l)ien conforme à celle ijui correspond à la sous-famille des Diclidophorinœ. La contraction re pai-ait pas atiecter la forme de la région moyenne bilobée, ni celle de la région postérieure (cotylophore) du corps, mais l'état de plus ou moins grande extension du lobe antérieur modifie sensiblement la position relative des organes qui y sont contenus ; c'est ainsi que, cbez l'exemplaire e FiG. 1. — Exemplaire à lobe antérieur en extension incomplète. à lobe antérieur entièrement rétracté (fig. 3), l'appareil copu- lateur portant six forts crochets arrive au même niveau que le pharynx et le cache presque entièrement lorsqu'on regarde l'animal par la face ventrale. Lorsque ce lobe est en extension, le pharynx se trouve à un niveau intermédiaire entre les deux ventouses orales en avant et l'appareil copulateur en arrière. Sur la figure 2, le pharynx est vu par son pôle antérieur et non pas latéralement, cela tient à ce c|ue l'extension n'étant pas complète, l'axe (ki pha- rynx a pris une position perpendiculaire au plan du corps. De chaque côté du pharynx, l'intestin forme un cul-de-sac en avant de la bifurcation œsopiiagienne. Dans la partie proximale du lobe antérieur comme dans la 350 SÉANCE DU 14 NOYOïmK 1022 région moyenne du corps et dans le cotylopliore, les follicules vitellogènes, très serrées et fortement colorées, masquent com- plètement et entourent l'intestin et ses ramifications. Dans l'utérus de l'exemplaire trouvé par nous en juillet 1*.>14, FiG. 2. — Extrémité liistalu du lobe antùiieur de l'exemplaire de i:i figure 1. Iiitesl. intestin ; O. bifurcation œsopha;,'ierme ; /V/*. pénis ; Ph. phnnjn.r\ P. ph. préphaiynx ; Ul. utérus; Vil. vilellof,'éiies ; M. fibres musculaires. il n'y avait qu'un seul (l'uf, nous en avons compté une dizaine environ dans celui de l'exemplaire trouvé récemment par MoNOD. Les œufs sont fusiformes et mesurent environ 0,354 à 0,375 de long sur 0,062 à 0,07G de large, les fdaments polaires sont très courts (tig. 4). SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1922 3ol A ce que nous avons dit autérieui'einent do. la inoi-pliologuî externe, nous ajouterons que l'animal n'est pas tout à fait j^lan : sa face dorsale est convexe, sa face ventrale concave ; la surface du corps n'est pas. lisse mais fortement ridée transversa- lement ; les rides donnent un aspect denticulé à ses bords. FiG. 3. — Extrémilé distale du lobe antérieur, complètement rétracté. d'un autre exemplaire. Nous avions mentionné (1) la présence de denticulations chi- tinoïdes en rangées régulières dans les deux quadrants distaux Û.1 0,1 FiG. 4. — OEuf. de chaque appareil de fixation, il est important de dire que ces denticulations n'existent pas dans les deux quadrants proximaux. Chez l'espèce type du genre Ct/clohothrium : C. sessi/is (1) Op. cit., p. 28S, fig. 2, 3o2 sÉA.Nci: 1)1 14 >uvemuue li»'2"2 (Goto), les quatre quadrants sont pourvus de rangées de denti- culations ehitinoides, (]e caractère nous paraît éloigner notre espèce du genre Ci/clobolhriiiin V^qvî. ; elle s'en éloigne en outre par son lobe antérieur, sorte de trompe rétractile, nettement séparée de la région moyenne Inlobée du corps. H est prol)alde que Ion devra créer un genre nouveau (inter- médiaire i)ar certains caraclères à Cyclobollirimn et Diclulo- l)liora) pour l'espèce C/m>To/i, aussi n'est-ce que tout à fait pro- visoirement que nous la laissons dans le genre Cyclohothrium. {Muséum national (f histoire nature/le, Pans, lahoratoire de M. le professeur Gruvel). LE DÉPART DES HIRONDELLES EN 1922 ■Ail PETIT (Aine) L'année 1922 a été déplorable pour le séjour de nos Hiron- delles ; au printemps elles ont soutTert dès leur arrivée en France, puis, aussitôt la belle période du mois de mai passée, le mauvais temps n'a presque pas cessé jusqu'à leur départ ; c'est pourquoi, beaucoup dentre elles ont quitté leur station par petits groupes bien avant la date de leur départ habituel ; cependant, comme toujours, quelques Hirondelles des der- nières nichées, ont été vues encore jusqu'au 10 octobre ; cel- les-là, manquant de direction, meurent pour la plupart de froid et de faim. , INI. DE Kkrhervé, notre collègue de Lacres, me signale leur départ dans les premiers jours de septembre ; M. Mavel, insti- tuteur à Gombronde (Puy-de-Dùme) le 9 ; M. P. Rémy, prépa- rateur à la P'aculté des sciences de Nancy, me signale leur départ le 22 septembre ; M. le commandant Caziot, notre col- lègue de Nice, m'écrit qu'alternativement des groupes arrivent et disparaissent dès le soir, à la même époque. M. Queyron, médecin vétérinaire à la Réole, près Bordeaux, m'annonce plu- sieurs passages vers le commencement d'octobre. Dans les SÉANCE DU li NOVKMiuu; 1022 35:1 environs de Paris, elles sont parties dès le 12 septeinln'e et les Martinets le 28 août, date régulière. Je remercie mes aimables corres])on(]ants qui me mettent au courant de cette ([uestioii. Nous constatons que les arrivées et les départs ne ressemblent nullement à ceux d'autrefois, qui étaient presque réguliei's ; puis, tous remarquent, comme moi, la diunnution très sensible du nombre des Hirondelles. Quelle raison doit-on en donner? Kst-ce leur capture dans le midi avec d'autres petits Oiseaux insectivores, comme j'ai eu l'occasion d'en faire mention? Est-ce la maladie ? je n'y crois pas. Ainsi, à Paris, autrefois, nous apercevions souvent des Hirondelles de cheminée {Hirunda rusiica); à présent elles sont fort rares et à ce propos, voici quelques lianes écrites dans le Petit Journal il y a cinquante ans : « Un chercheur a compté 1.137 nids « d'Hirondelle.s sous le toit de l'Etat major de Paris, place « Vendôme ; au ministère de la Justice, en face, il en a compté « "11. » Ce fait est exact et a été constaté par bien des personnes, y compris moi-même, encore cpielques années après ; il est indu- bitable que nos Hirondelles disparaissent progressivement. Si c'est par suite de capture, quand pourra-t-on l'enrayer? Nous savons qu'elles gagnent toute i'Afric]ue jusqu'au (]ap de Bonne-Espérance. Citons les observations d'un ornithologiste anglais. M. H. -F. \Yitherry qui s'est spécialement consacré à l'élude de la migration des Oiseaux : il écrit cjue dans les étés de 1920 et 1921 il passa aux pattes d'un certain nombre de jeunes Hiroadelles, capturées dans leur nid, de microscopi- c[ues bagues de caoutchouc portant une référence de nature à permettre leur identification ultérieure. Il invita, en môme temps, par la voie des journaux, toute personne qui capturerait l'un de ces animaux à le lui faire savoir. Or, sur la centaine d'Hirondelles niusi baguées, six ont été fortuitement recaptu- rées au printenq)s suivant en Afri(]ue australe ; l'une d'elles, qui avait été baguée à Windsor le 20 août lî)21, a été prise le (S janvier dernier à Bradnet (province du Cap) par un fermier. M. Egbert Graef. après qu'elle fut entrée accidentellement dans sa cuisine. Ces faits sont très concluants ; ils montrent que ces messa- gères des beaux jours, tout en voletant le long des côtes afi-i- caines. finissent par faii'e plusieurs milliers de kilomètres, et 354 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1922 cela, d'après ce que j'ai constaté, le vent de travers et en biai- sant. Quoi qu'il en soit, rétuflo des migrations des Oiseaux, et en particulier des Hirondelles est très intéressante et doit être étudiée par des observa tcîurs sérieux, ce qui nous permettra 2)his tard d'approfondir et de connaître la vie entière de nos cliarmants Oiseaux, si utiles à l'agriculture et que nous devons sauvegarder et protéger partons les moyens possibles. SUR LA VALEUR MORPHOLOGIQUE DES PRÉTENDUES CHLO- R EL LES DE SERTULARELLA POLYZONIAS L. ET DE CER TAINES CELLULES PIGMENTAIRES D'HYDRAIRES CALYPTO- BLASTIQUES PAH Georges TEISSIER L'examen pratiqué sur le vivant de toute une série d'Hy- draires Galypt(iblasti(pu's m'a montré des cas de pigmentation f|ni. me semble-t-il, n'ont pas été sig'nalés jusqu'ici, ou bien ont été mal interprétés. Je les envisagerai du seul point de vue morpbologique, laissant pour l'instant complètement de côté toute préoccupation histochimiqne. On connaît depuis longtem[)s chez les Calyptoblastjques des cellules caractéristiques, bien étudiées par Billard (1901), puis par KoLLMANN (1908). Ces éléments volumineux, amœboïdes, sont bourrés de grosses granulations très réfringentes (d'où leur nom de « cellules granuleuses» Bu.lard) quidans les nom- breuses espèces examinées par ces auteurs sont incolores. Dès 1893 cependant, Zoja avait signalé des cellules qui, pour Billard, sont évidemment des cellules granuleuses, et (jui sont colorées en vert; mais cette observation n'attira pas l'attention, de sorte qu'en 1913 Kurt Miillkr Calé et Eva IvRiiiiEu décou- vrirent à nouveau les cellules vertes de Sertularella pohjzo- nias observées par Zoja, dont ils ignoraient les travaux et les interprétèrent comme des Cldorellos; reprenant ainsi une inter- prétation que Zoja avait déjà considérée comme inacceptable. SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1922 351) Peu après Herbert C. Mulleii commit la même erreur, que Ton trouve reproduite dans un livre récent de Buchner (1921). Jai retrouvé dans diverses espèces les cellules vertes de ZojA, en outre J'ai observé ailleurs des cellules noires. Sertularia operculata L. ({ui est l'espèce la plus remarquable à ce point de vue, possède cote à côte des cellules granuleuses morphologiquement semblables, dont les unes sont incolores, identiques à celles d'un Galyptoplastique quelconque, et les autres brun-noir, les granulations étant uniformément teintées. Il existe d'ailleurs mais en petit nombre des cellules dont quel- ques granulations seulement sont colorées. Chez Sertularia gracilis les mêmes cellules très abondantes donnent aux colo- nies une coloration générale gris-brun. Un pigment vert s'ob- serve dans les cellules granuleuses ds Halecium beanii Johnst., Pliimularia secundaria Gmel., Sertularella gai/i Lamx., Sertularella polijzonias L. Ces éléments ne présentent d'autre particularité que la couleur de leurs granulations qui est d'un vert plus ou moins foncé. Les cellules granuleuses incolores existent aussi, dans ces espèces, mais elles sont peu nom- breuses. Tandis que les granulations qui supportent le pigment con- servent leurs caractères propres de solubilité, tels qu'on les observe dans les cellules incolores, le pigment, qu'il soit noir ou qu'il soit vert, est très résistant aux divers réactifs ; il se retrouve sur les coupes et semble de nature mélanique. De tels globules protéiques chargés d'un pigment mélanique ont été vus chez une dizaine de Sertulariidées et deux Plumula- riidées par Warren (1918) qui a consacré à cette question un mémoire très riche de faits. Cet auteur, qui semble ignorer complètement ses | rédéces- seurs, considère la pigmentation des Hydrairescomme patholo- gique et admet que, sous l'influence d'une insolation exces- sive, une cellule quelconque peut se charger d'un pigment noir dont il a décrit l'apparition. Sans vouloir nier ces phéno- mènes, il reste certain qu'il y a des cellules pigmentaires nor- males dont Warren, (jui ne paraît pas connaître l'existence des cellules granuleuses, a complètement méconnu la nature. Plu- sieurs des descriptions de cet auteur concordent d'ailleurs très bien avec mon interprétation (jui fait des cellules à pigment des cellules granuleuses particulières ; cette interprétation me 356 SKANCE DU lî MOVKMDUE 1922 paraît de uaturo à éclaircir plusieurs des faits que signale War- UE.N ; il n'est pas impossible que certaines de ses descriptions se rapportent au développement encore inconnu de ces cellules granuleuses. hji résumé, les cellules granuleuses, incolores dans beaucoup de cas, en particulier chez toutes les Canipanulariidées étudiées jusqu'ici, sont souvent chez les Plumulariidées et surtout chez les Sertularidées, colorées en vert ou en noir par un pigment de nature i)robablement mélanique. Il n'y a pas plus lieu de con- sidérer avec MuLLER C.ai.é. Khimikh et 11. Mùllf.r que les cellules vertes de Sertu/orei/a poli/zonias sont des Chlorelles (1), que de croire avec Warren que les cellules à mélanine résultent tou- jours de la dégénérescence des cellules j>anales. TRAVArX ciTi:s ISÎKV — ZnjA(IJ.). — l.a cellule colorale delloclodemia di akiini liJroidi (Rnll. Sripnf.,\\ Kxl. Arch. itni. liiol.. X\l). 1904. - Billard (\.). — Conlribiilion h l'élude des Hydroïdes (^n/t. SrA. y al. Zoo/., (8), X.\). 1908. — KoLLMAXN (M |. — Recherches sur les leucocytes el le lissii lym- phoïde des Inverlébrés (.l/j/». Sci . Nal. Zoo/., (9). VIII) 19IH. — MiiLLEit Calk (Kin-l) und Kva KniioKR. — Symbionlisrhe Al^'cn bel Af/laopfipiiin hclleri y\ni\ Scrtti la rel la poli/conias. (Ml. Neapei. XXI). 1914. — .MiiLLKii (Hébert C). — Noiiz liber Symbionten bel Hydroiden {Zoni. Jahrh. Si/.-^t . XXVll). 1918. — Waiirk.n (K.). —(observations on cellnlar dcfjcneralions and the rornialion oT pigment in certain llydroids. {A un. .\atal dort. Mu.^eum, IV). 1921. — HucuNEH h>.). — TieiMind IMlanzein intracellnlarer Symbiose (Berlin). {Laboratoire de Hoacoff). Il) .l'ai rcirouvf ctiez Aglaophenia pluma L. cl Aglaophenia tuhulifera Hinkx les Xiinliiellct signalée" par ces auteurs et qui sont bien dans ce cas des Algues symhiotes. J'.ii observé aussi diins ces doux t.'spôces des cellules vertes, dcjii vues par ZoJA, ([ui me paraissent assez dilîérentes des cellules granuleuses ordinaires. Je reviendrai ultùrieureuient sur ces faits. SÉANCE DU 14 MOVEMBHK 1922 357 OBSERVATION DES IVIÉDUSOIDES LIBRES ET DES PLANULAS DE SERTULARIA OPERCULATA L. PAH Georges TEISSIER D'al)(>ii(laiites récoltes de Serltilaria opercu/ataVj. que j'ai pu faire à Roscoff loi-s des grandes marées d'août 1922, m'ont permis d'observer dans cette espèce l'existence d'un médusoïde libre et nageant activement. Ce fait, toutà fait exceptionnel chez lesSertulariidées, a cependant été soupçonné par Mme. S. Motz- KossowsKA, en raison de Tassez grande perfection du gonophore dont elle a donné une figure sommaire. Le g-onange ressemble jusque dans le détail à celui de Dijna- inena pumila L. que j'ai décrit antérieurement. A la base d'un blastostyle terminé par un plateau qui émet de minces guber- nacula s insère uii volumineux gonophore ovoïde, étroitement engainé dans un manteau très cohérent; il n'en est séparé que par une mince couche de mucus qui s'élargit notablement dans la région proche de l'orifice du gonange. La ressemblance des deux espèces est extrême, surtout chez le mâle, sauf toutefois dans cette même région distale du gonange où, chez Serhilaria (jpercidata, le gonophore possède un vélum. Le développement, dont j'ai observé les principaux stades dans le gonange femelle, s'effectue d'une manière tout à fait analogue au processus observé chez Dynamena pumila. La même description pourrait s'en donner presque mot pour mot. Il ne se différencie pas de ]>ourgeon niédusaire et la preniière indicati(»n du gonophore est un simple renfiement du ])lastc- style (lig. 1). Sous un épaississement de Fectoderme (1) il ?e produit un nodule niédusaire et une lame ondjrellaire pleine, exactement comme chez Dijnainena pumila (fig. 2). Le gono- phore est donc dans les deux cas un cryptomédusoïde, qui, chez Serlularia operculala atteint par la suite une perfection toute particulière. (1) Dans ce cas répaississeinent n'est pus corrélatif d'une accuninlatioii consi- (li'rablc lie nématocvsl(;s comme cela a lieu ciiez Dynamcna puinild. 358 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1922 La coupo d'un goiiophoro adulte, encore ronfomi dans 1(> gonange montre les faits suivants (tîg'. 3). Le massif génital est recouvert de la lame ]>rofonde de Tec- toderme externe (qui, dans le gono2)hore femelle, envoie des tractus entre les nond)reux oocytes) ; il entoure un spadice cylin- Fin. 1 à 4. Fin. 1 l'I '2. — Deux stades du déveluppenient du gonophorc niTile x 30. Fin. 1. — Un épaississemenl eclodermique indique le futur gonophore. FiG. 1*. — Le gonophore ovalaire commence à iliircremier son vélum. Fk;. i. — Coupe transversale de l'cbauclie d'un gonoplior(! femelle. On voit le nodule niédusaire déjk étalé et la lame ombrellaire pleine. Fin. 4. — Héjjiondu vélum dun gonophore mâle adulte x 240. On remarquera le mucus entre le manteau et le gonophore. ùl, blastostyle ; cso, cavité sous-oniliicllaire; ee, eclodermo externe; ei, ccto- derme interne; gub, gubernaculum ; In, lame ombrellaire; nm. nodule médusaire ; 7n, manteau : n, ombrelle; or, oocyle; sp, spadice; ss, spermatozoïdes; v, vélum. dri(pie. Le tout constitue le manuhrium du g-onophore ; son ombrelle, (jui tant (pi'il est dans le gonange l'enveloppe fort étroitement, est très mince mais contient les trois couches nor- males. L'cctoderme externe banal s'épaissit aux deux extrémités du gonophore. La lame ombrellaire, extrêmement étirée dans sa partie moyenne, s'élargit très notablement an pourtour de rorifice de la cloche, sur l'emplacement qui correspond au canal marginal dans les méduses normales. La couche superlicielle de rectoderine interne constitue la sous-ombrelle et est fortement musculeuse. Sl'lANCE DU 14 .NOVE.MBRE 1922 859 Dans rensciiil)le, la cloche ne s'épaissit que vers son orifice où elle présente un vélum des mieux caractérises (fig. 4). A maturité le gonophore se détache et se meut activement (iîg. 5 et 6). Par sa forme conmie par sa taille il rappelle le gonange qui le contenait : il est cepeildant parfois un peu plus grand, Tomlirelle s'étant un peu écartée du manubrium. 11 ne présente pas d'autres diflerenciations que celles que nous avons vues dans la région du vélum et qu'un épaississement api cal de l'ectoderme externe. L'insertion très excentrique dumanul)rium donne au gonophore une symétrie bilatérale et est souvent mar- mrnm 7 \^ FiG. 5 à 8. Fio. 5. — Médusoïde l'enielle libre, .ivant la ponte, x 30. FiG. 6. — Médusoïde femelle libre, nprès la ponte. X 30. FiG. 7. — Blastula en voie de gastrulation. x 90. FiG. 8. — Planula achevée. X 90. quée par une dépression, cicatrice du point d'attache au blas- tostyle . La libération se fait normalement pendant la nuit, mais j'ai pu la provoquer durant le jour en maintenant les colonies dans des bacs obscurs. L'ombrelle très transparente laisse bien voir le massif génital, d'un blanc pur chez le mâle, jaune-orangé chez la femelle. La nage, dont l'allure rappelle un peu celle des Daphnies, est brève. Au bout de deux ou trois minutes le massif génital commence à se désagréger. Les œufs, qui se détachent un par un, à chaque contraction du médusoïde, tom- bent au fond et s'arrondissent presqu'aussitôt. Une fois vidé le médusoïde a encore quelques pulsations puis s'arrête. Sa vie n'a pas dépassé dix minutes. 360 SKANCK DU li NOVKMBIIE 1922 Les u'Lils sont soiisiblenioiit plus petits et plus iioiiibreuv (jue clioz Jes autres Seitulariidées (plus de 50 œufs de loO à 180 |jl de diamètre contre 0 à 8 a-uls de 300 ou iOO u chez ])i/uaniena liKinila. Cette; l'ail)le taille des d'iiFs donne ;iu di'veloppcinent un earactère assez priuiitil. La segmentation est totale et égale. Les trois premiers plans sont rcctangulaii'es ; mais, dès la quatrième division, la symé- trie radiaire se perd lle se met alois à nager en tournant autour de songraïul axe. Sa forme assez variable est vaguement ellipsoïdale. Aucoursde la nage, une émigration unipolaire versl'intérieur se produit au pôle postérieur et constitue rendoderme (lig. 7). La larve diminue de faille au cours de ce processus et, à son achèvement, elle est un peu [)lus petite que n'était l'œuf. A ce moment (Lteuf est pondu depuis vingt-(juatre heures environ) la planula est achevée. En forme d'ovoïde assez court, elle con- tinue à nager comme la blastula en tournant autour de son axe (fig. 8). J'ai pu consci'vcr ces larves trois Jours durant, mais je n^en ai jamais observé la fixation, que l'on obtient très aisément et en quelques heures avec des espèces à œufs \(Au\n\nQU\[l)yn amena pamila). En résumé : le médusoïde de Sertuiaria operculala, physio- logiquement assez parfait, est morphologiquement tout à fait proche du cryptomédusoïde de Dt/mimeita /nimihi. (hi a bien observé des médusoïdes analogues chez les IKdraii-es d'autres familles: Pavhf/cinihjlc Wc/snianni (iJi.-W. Ilargitt (Jii.-\\ . IIarc.itt) ; Cor(////t)p/ioi'afin/iiila/aM()t7..-\\o9.n. (Mot/.-Kossowska) ; Plunnilaiia ohlhjua Saunders (Motz-Kossowska) ; mais jamais chez les Sertulariidées. Tous ces ty[)es sont devenus j)ar convergence extrênnMuent semblables. U semble impossible de déceler leur origine à l'état parfait et il faut se reporter à leur développement ; c'est ce que j'ai fait pour Ser/ularia operculala chez laquelle le développe- ment du nnulusoïde est exactement celui d'un gonophore d'une Sertularii<>ur alieiiidre 1 Algérie et 1 l'Egypte ; de cette (hîr- nière contrée, /. lihi/cn llenq)rieh <>( l!hreid)erg, aurait, j>ar l'isthme de Suez, gagiu' l'Anatolie, où ou l'a \n jus(ju(; [)rès de Constantin(q)le, sur la v\\^^ asiaticjue du Bosphore, et même l'Arménie, où on l'a signalé à Erzeroum. Le Zorille a été indiijué de tout le sud de l'Algérie (Sud ora- nais; Laghouat et Ain Oussera, dans le Sud algérois ; Biskra et djebel Balarat. dans le Sud constantinois) ainsi que dans le Sud tunisien (Su.ndev.vll, Lochk, Lataste) et en Tripolitaine (Klai'- Toiz) (1). L'on est en réalité fort nuil documenté sur les limites (I Zonl. Jalivh, Siistfni. \\\\\. HliKi. SÉANCE DU 14 iNOVKMBRK 1 92"2 3t)o exactes de son aire de dispcMNioii. aussi bien vers le nord-ouest (Maroe). (jue vers le sud-est, oîi il existei'ait en Ahyssînic, et vers le sud-ouest, dans le Sahara. (Test sans doute déjà la forme sénégalaise que R. Cuuoeau (1) indique comme très répandue dans la zone sahélienne, où elle est connue des Maures sous le nom de Jerbo et se trouve fréquemment dans les cases indi- gènes. A. PoMEL (2) a signalé des ossements de Zorille à la sablière chelléenne de Ternifme (Palikao), près de Mascara (Oranie) très en dehors, send)le-t-iL de Thaliitat actuel du genre. D'autres types fossiles que l'on a rapportés au genre Zorilla, mais qui paraissent assez éloignés des formes actuelles et dont l'étude devrait être reprise sur de nouveaux matériaux, ont été indiqués du Miocène moyen (Helvétien) de Sansan (Gers) et du Pliocène supérieur du Perrier (Puy-de-Dôme). Un genre appar- tenant sans doute au même groupe, Promephtis du Miocène supérieur de Pikermi (Grèce) rappelle aussi les Moufettes d'x\méric[ue [Mcplitis;, Spilogale, Conepatus). Les Zorilles sont de tous les Mélinés les types se rappro- chant le plus des Putois. A côté du genre type Zorilla se pla- cent GaieriscHs du Massai (Afrique orientale) et Helictis de l'Himalaya, la Birmanie, le Yunnan. Formose, Hainan, Bornéo, Java. Enfin certains auteurs classent, parmi les Zorilles, Pœci- logale de l'Afrique australe, et, parmi les Moufettes, Li/ncodon de Patagonie, deux genres cà physionomie bien spéciale, dont plusieurs zoologistes font des types intermédiaires entre les Gloutons et les Martres ou les Putois. Il sendile que le grand groupe des Moufettes {s. l.) soit, comme celui des Blaireaux, originaire de l'Asie, mais peut-être d'une région plus méridionale, et qu'il ait aussi émigré à la fois vers le nord-est pour gagner l'Amérique et vers le sud-ouest pour gagner l'Afrique ; dans ce dernier continent il se répandit très uniformément, vers le sud-est et vers le nord-ouest, sans doute parce qu'il était bien adapté aux conditions de la vie steppo-désertique ; par contre il ne pénétra pas dans la zone de la forêt vierge. (1) Asf:. Franc. Aranr. Sri., XLIV, Slrasboiirn-. V.)'2Q. p .^08. (2) Les Carnassiers {Carie géol. Algérie, Paléont., monoar., 1897, p. 39). Séance du '28 novembre /.9t^t^. PRÉSIDENCE DE M. BIIUMPT, PRÉSIDENT. MM. Carié, Gadeau de Kerville, Petit, Roule et Trouessart s'excusent de ne pouvoir assister à la séance. MM. Buisson et Lécaillon, présentés à la dernière séance, sont élus membres. Sont présentés : M. Paul Fischer, licencié es sciences, iil, boulevard Saint- Michel, à Paris, par MM. Dantzenberg et Robert ; Le Musép: océanographique de Monaco, par MM. Richard et Robert. Le cinquante-sixième Congrès des Sociétés savantes de Paris et des départements aura lieu à Paris du mardi 3 avril au samedi 7 avril. Parmi les sujets que comporte la Section des sciences, sont à signaler ceux-ci : « Api)lications de la photograplue et de la cinématographie aux études biologi(jues. Recherciies et observations sur la détermination artificielle cs Miist'cs. I-eiii' utilité et leurs rlcfaiils (Genève, Georg., wyn. 13 p.). I'ei-legrin (L)'' J). — Poissons recueillis par M. Chartes Alluaud dans la SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1022 367 région du Sous (Maroc). (BuL Soc. Sci. Naf. Maroc, II, nos g el 6, 1922. pp. 103-106). Revista de la Facaltad de reterinaria. (Universidad national de la Plala, Aûo I, no I, iOl p., 2 pi.). SUR LES RÉACTIONS D'UN COPÉPODE MARIN IDYA FURCATA BAIRD PAR Maurice ROSE Agrcgn de l'Univorsité, professeur au Prytnnée militaire. fr/f/a furcata Baird, est un petit Gopépode marin de la famille des Harpacticidés, très commun à Roscoff. On le trouve en alîondance dans les aquariums trop peuplés, où des ani- maux morts pourrissent sur le fond. Les Jdija rampent sur les débris en putréfaction, les voiles bactériens qui les entourent, où sur les Algues voisines. Gomme C.vnu l'a signalé, en etfet, ces j)etits Crustacés résistent admirablement dans un milieu corrompu. Si Ton examine leur répartition dans les aquariums, on peut constater qu'ils se trouvent toujours dans la région la moins éclairée, la plus éloignée de la fenêtre. Si l'on agite Feau autour d'eux, ils se précipitent en nageant vers le coin le plus sombre. Il est alors facile de les aspirer avec un tube de verre, d'en recueillir un grand nombre à divers stades évolutifs, et d'en étudier les réactions. Plaçons-les dans un long tube de verre plein d'eau propre, et orientons ce tube normalement à une fenêtre bien éclairée, nous voyons les aniuiaux fuir vigoureusement la lumière et s'accumuler à l'extrémité la plus sombre. En quelques minu- tes, ils s'y sont tons rassemblés. Faisons tourner le tube de 180", dans un plan horizontal, de manière à renverser la direction de la lumière par rapport aux deux extrémités du tube ; immédiatement, les animaux font demi-tour, et la nage se renverse ainsi, chaque fois que l'on retourne le tube. On peut donc constater, avec une netteté parfaite, presque schématique, l'existence d'un phototropisme négatif intense, !ÎGS SKANCE 1)1 28 NovKMiuii; l!)2:^ Los Copôpodes iiniienl en liuiic di'oito dans le sens dos rasons ot sont nianit'estOMiont oi'iontôs. Si niaintoiiant, on dispose lo tube verticalement, les Idija doscendoni vers le fond par une nage vigoureuse. Ici encore, ou peut retourner le tube bout pour bout, et cbaque fois le sens du niouvenient se renverse. On se trouve encore en présence d'un tropisnie très net, d'un géotropisme positif intense. L'exa- men des animaux en expérience montre à l'évidence, qu'on n'a ])as afl'aire à une chute passive ; mais que leur descente est due a des niouvomeuts très actifs, qu'ils sont tous orientés et de la nn^'Uie manière. On peut donc ainsi, ( In'z hfj/a fnrcata, et par des expériences tiès simpb's, facilement contrôlables, montrer l'existence de deux tropismes très n(>ts et très typicpies. T(ms deux, dans la nature, doivent concoui'ir au même résultat; faire enfoncer les aniuKiux jusqu'au sol, où gît la nourriture. On pourrait trouver là matière à discuter éloqueuunent sur les harmonies biologi- ques et les merveilles de l'adaptation j)ar des mécanismes d'une admirable simplicité. Mais les choses se compliquent étrangement lors([u'on serre les fiiits de plus près, qu'on suit les plïénomènes dans le temps et qu.'on essaye (h' les analyser. Idya fnrcnta possède des pièces buccales très serrées, forte- ment crochues permettant à l'animal une lîxation solide sur un support même très lisse, comme une paroi de verre par exemple. Si, au cours des expériences précédemment décrites, un ani- mal vient à se fixer, instantanément toute action tropique dis- parait : ni la lumière, ni la pesanteur n'agissent plus. Le Copépode garde sa position, quelle que soit, par rapport à lui, la direction des rayons lumineux ou de la verticale. Dès qu'il se détache, soit de lui-même, soit sous l'action d'un choc, les tropis- mes signalés reparaissent avec la même netteté que précé- demment. La fixation pure et simple, fait disparaître totalement, inhibe toute réaction tropique. Versons les animaux, dans une cuvette de verre, plate, pleine d'eau et oblique par rapport à une fenêtre bien éclai- rée, ils se précipitent tous dans le coin le plus sombre, par une nage très rapide et très rectiligne. Le tropisnie est manifeste. SÉANCE m; 28 .NovK^nuu-: 1022 360 Mais attendons cjuclcjuos heures. Peu ;"i peu, les Copépodes rauipent sur le fond de la cuvette, s'aitVanchissent de l'action de la lumière. Ils envahissent toute la cuvette, même la région la plus éclairée et la répartition devient homogène. Il n'y a plus, en apparence, d'action phototropique. Frappons le l)ord du vase de quehpies légers coups, immédiateuient, les animaux se précipitent eu droite ligue dans le coin le plus sombre ; le trojiisme reparait aussi net et aussi puissant et l'on peut répéter l'expérience •lutant de fois qu'on le désire. J'ai pu constater des faits du même ordre, chez les Zoés de Mata stqyinado. Dans les grands j^assins terrestres de Roscolf, elles nag'ent en surface, sans subir la moindre orientation sous l'action de la lumière. Péchces, mises dans un l)Ocal, et jDlacées sur le bord de ces bassins, elles se montrent douées d'un pho- totropisme positif très int(Mise, non visil)le précédemment. On peut entrevoir l'explication de ces phénomènes, que des expé- riences projetées permettront sans doute d'interpréter. En ce qui concerne Idi/d fnrcala et son phototropisme, j'ai cherché à déterminer sa stabilité et ses moditications en fonction des variations chimiques du milieu. Bien que le phototrcqnsme négatif soit très puissant dans l'eau normale, il est très facilement uiodifiable. Sa staljilité est faible, si l'on peut dire. De faibles doses de permanganate de potasse, d'acide chromique, d'acétone, d'éther, bref de subs- tances très variées, arrivent à renverser le sens de la réaction. Les animaux deviennent positifs, au moins au début. L'acide picrique a le même cfl'et, mais son action est très fugace. De même, la dilution produit le même résultat, mais d'une manière permanente. On peut diluer jusqu'à la (h)se mortelle, les Copé- podes meurent positifs. Très souvent, lorsque la quantité de réactif ajoutée a été trop forte, on voit les animaux sortir du liquide, en grinq^ant le long du verre, collés par le côté. Cette réaction est assez générale, et se rencontre chez d'assez nomlireuses espèces. On la trouve par exemple chez Euln-pc acutifrons Dana. Dacli/lo- piisia indfjariH est de 3 ou i sont rapidement mortelles. La désensibilisation est progressivement croissante pour des solu- tions dont ]q p\{ est de 7-G-5. Les ions 011, au c indivichis pécliés à Arcachon, Fischer avait compté 3 niAles et 12 femelles; il en avait conclu que les niAles sont plus rares que les fenudles dans les bandes de Dauphins. Mais ces captures avaient eu lieu de fin décembre à avril, et surtout en février et mars. Les animaux observés par moi à Con- carneau, en juillet, août et septend)re, sont exclusivement des mAles. Cette discordance dans les observations mériterait d'être expliquée. Certains admettent (Fr. Civieh, Brandt) que les Dauphins s'accouplent vers le mois de mars et que les femelles mettent lias vers la fin de l'automne. 11 est vrai que Fischer a observé en mars une femelle pleine dont la parturition paraissait très pro- che et une autre nourrice. L'abondance des femelles en hiver tient-elle à une période de rut et leur absence ou leur rareté en été à une période de ges- tation ou de lactation ? Nourriture. — 11 semble qu'on est assez peu fixé sur la nour- riture des Daupliins. Eschricht les classe parmi les Cétacés ich- thvophages. Bouvier a trouvé dans l'estomac d'un Dauphin un nombre considérable de têtes, de nageoires et de vertèbres de Poissons. Fischer indique pour leur nourriture habituelle des petits Poissons : Sardines ou Carangues Dans l'estomac d'une femelle capturée le 2o février 1872, il trouva une quantité de Caranx frachurus de petites dimensions emplissant la pre- SÉANCE DU 28 NOVEMBRE l'J22 375 mière poche et dans les autres dilatations stomacales seulement un liquide grisâtre dans lequel baignaient quelques cristallins de Poissons. EscHRiCHT ne signale pas le Daupliin parmi les Cétacés teutho- phages, c'est-à-dire mangeurs de Céplialopodes. Cependant, Richard dit avoir souvent observé des traces du bec et des ven- touses de Céphalopodes sur la peau des Dauphins. Le fait que j'ai trouvé dans l'estomac, à plusieurs reprises, des becs et une fois une niasse considérable formée à'Octopus entiers, de bras et de portions du manteau plus ou moins digérés et de très nombreux becs prouve quie le Dauphin peut se nourrir aussi bien de Céphalopodes que de Poissons. Le plus souvent, à l'autopsie, lapremière partie de l'estomac est vide, peut-être à cause des vomissements qui surviennent pendant l'agonie. La partie postérieure ne renferme générale- ment que très peu d'un liquide gris foncé ou brunâtre dans lequel on retrouve quelques becs de Céphalopodes, quelques radulas et quelques yeux de Poissons. Le reste a été vraisem- blablement digéré. L'intestin, toujours vide dans mes observations, forme un tube réguberde l'estomac à l'anus, sans valvules ni dilatations, Rapp estimait sa longueur à 6 fois et demie celle du corps, Fis- cher à 10 fois. Sur l'individu que j'ai mesuré, on trouve le rap- port 9,5 : 1. Poids encéphalique. — Je ne m'étendrai pas ici sur la ques- tion du poids encéphalique des Daupiiins, ayant longuement exposé ce problème dans mon précédent mémoire. On sait que le Daupliin — et les autres Cétacés sont dans le même cas — a une masse encéphalique considérable. On en jugera facilement en se rappelant qu'un Dauphin de 95 kilogs a approximativement 1.000 grammes d'encéphale alors qu'un homme d'un poids un peu plus faible mais comparable : 70 kgs., ne dépasse guère 1.400 grammes. On sait que le poids relatif d'encéphale, obtenu selon la formule de Cuvier, en divisant le poids d'encéphale e par le poids du corps /j, désavantage les gros animaux. On préfère aujourd'hui calculer le coefhcient céphalique k^ selon la formule de Dubois k = -^ , qui corrige les écarts dus ;}76 sÉANCK bv 2S .\ovi:.miîiik 1î>22 aux (liliérences de taille. Le calcul de ce cocflicieiit doiiue poul- ies lJauj)liins : n. t/('//j/iis : individu du 22 septeiulu'c 1921. . l,Go — individu du 30 août 1922. . . . I ,.% — individu du 11 septcndu'c li)22 1,81 — 9 (xVnthony) (l) l,o7 Le cocllicicnt c('phali(|U(' di- illonnue éliint 2,82, colui de ri^léphanl 1,25, ceux des Sinues anthropoïdes, 0,75, le Dau- [)liin se classe donc dans l'échelle animale au deuxième rauj;, immédiatement après l'Ilommtî. A (juoi p«'ut tenir cette place prééminente ? .le rapjKdle tout d'ahord (jue hî coetTicient céphali(pie de Ulbois ne j)eut pas et ne doit [)as être considéré, de l'avis même de DiBuis. comme une mesure (juelcon(|ue de rintellii;ence ou du psychisme. (Test une r(dation anatonncjue, dont les ra])ports avec l'ori^anisation ccréhrale ne sont même pas déHnis. Dans le cas du I)au])i)in, on m* j>eut sonjier à explicpier cet énorme coelïicie ni parle développement particulier d'unoriiane des sens, l/œil est de dimensions médiocres par rapport à la taille, comme ICschhicht la déjà remarcjué ; le nerf opti(ju<> est relativement petit et M. Kochox-Duvignaid m'écrit que la rétine, « par sa structure, n'implique pas une grande acuité visuelle ». 1/animal ue possède i>as de lolies (dt'actit's et^son oreille est réduite à ses parties interne et moyenne, s'ouvrant à l'extérieur par un orifice très petit. Les i.lauphins ayant un aspect lorl gras, j ai voulu me rendre compte si le poids considérahle de leur encéphale ne pourrait pas être dû en partie à Tabondance des graisses dans leurs centres nerveux. Les résultats des dosages de nuitières soluhles dans l'éther (]ue j'ai m^i \ cusi's SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1922 377 \ Voici quelques mensurations en ^u faites sur des fibres fraî- ches des racines antérieures de la moelle cervicale : Diamètre des fibres en y. : 19, 33, 30, 25, 19, 24, 22, 21, 23, 31, IG, 19. Epaisseur de leur gaine de myéline : 2,5 ; 4 ; 3,7 ; 3,2 ; 3 ; 3,4; 3,4; 3,5; 3,3; 4; 2,8; 3,6. Ces quelques nombres suffisent à donner une idée de la gros- seur des fibres et de l'épaisseur de leur gaine de myéline qui, toutes deux sont supérieures à ce qu'on observe généralement, et notamment chez l'Homme. Est-ce à cette particularité qu'est dû le si remarquable coeffi- cient céphalique du Dauphin ? * » » Je ne veux pas terminer ces courtes notes sans dire quelques mots des rapports des Dauphins avec les pêcheurs sur la côte sud de Bretagne. Les pêcheurs emploient fort peu le terme précis de Dauphin. Les Cétacés qu'ils rencontrent sont baptisés par eux assez indifféremment Marsouins ou plus souvent Bélugas, et à Con- carneau où n'arrivent guère que des Dauphins harponnés par des thonniers, je n'en ai jamais entendu appeler un seul par le terme exact. Les pêcheurs bretons accusent ces Cétacés de multiples méfaits. Notamment ils leurs reprochent de s'élancer sur les filets très fins employés pour la pêclie de la Sardine et de pas- ser fréquemment au travers, causant ainsi des dégâts coûteux. Ils disent que les bandes de Cétacés prenant leurs ébats font fuir les bancs de Poissons. Ils vont jusqu'à prétendre que les « Bélugas » se précipitent sur les filets pour y cueillir les Sar- dines qui viennent de s'y riiailler. Si ks déchirures des filets sont des faits patents, je ne sais trop ce qu'il convient de penser de ce que racontent les pêcheurs. A Douarnenez, où les plaintes ont toujours été les plus vives, il se pourrait que les coupables ne soient pas des Dauphins mais des Grampus et il est ])ien possible qu'une con- fusion se soit établie entre les mœurs de divers Cétacés. La tra- dition a peut-être étendu aux Dauphins les méfaits des Gram- et leur rapidité fonctionnelle {C. R. Ar. Sri. GLVIl, 8 décembre l!ii;!, [)\\. 1 103- 1166). 26 378 SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1922 pus, en se transmettant par voie orale, de port en port, le long du littoral? Dans l'espoir de mettre fin à ces doléances, on a proposé divers procédés de destruction des Cétacés côtiers : des hame- çons plus ou moins barbelés, des poisons, des explosifs, enro- bés dans une proie. Récemment encore, M. Corne présentait d^ns le même but à la Direction des recherches et des inven- tions un allumeur mettant le feu à une capsule de fulminate. Tous ceux de ces engins qui ont été essayés semblent bien n'avoir pas donné grands résultats, et, en tout cas, ont rapide- ment cessé d'être employés par les pêcheurs. On a aussi envoyé à Douarnenez un petit tor23illeur ; on a armé le gardc-pêclje « Pétrel », qui stationne souvent l'été à Goncarncau, d'un canon de 37 et de fusils Gras; on a même distribué des fusils aux pêcheurs. Je ne connais pas la statisti- que des Cétacés abattus par ces tirs, mais les tableaux de chasse doivent être peu abondants. Enfin, l'administration de la Marine accorde une prime (de 5 francs, je crois) par tête de Cétacé rapportée à terre et pré- sentée aux bureaux de l'Administration d'un quartier. Il serait peut-être utile de se faire une opinion définitive sur la valeur de ces divers moyens de lutte et aussi sur les dégâts causés par les Dauphins, sur leur genre de nourriture et sur la nécessité de les détruire. Quoi qu'il en soit, le port de Concarneau est devenu depuis quelques années un centre remarquable pour l'observation des Dauphins. Si ses sardiniers ne vont pas assez loin en mer pour rencontrer des Dauphins, sauf d'une manière exceptionnelle, il n'est guère de thon ni ers qui ne rentrent au port sans une ou deux têtes pendues à l'arrière du bateau. Lorsqu'ils ont har- ponné les Dauphins loin en mer, longtemps avant leur retour, ils les ont dépecés j)our en consommer la chair qui ajoute ainsi un peu de variété au plat habituel de Poisson. Lorsqu'ils rencon- trent les Dauphins vers la fin de leur voyage de retour, ils his- sent fréquemment le corps à fjord et ramènent l'animal entier dont le naturaliste peut faire son jirofit. Cest ainsi que j'ai pu autopsier un certain nombre d'animaux, la plupart fraîchement tués. L'Administration de la marine de Concarneau, à qui je demandais cet été le nombre de primes qu'elle paie chaque SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1922 379 année pour les têtes de Dauphins qu'on lui apporte, l'estime à une quarantaine. C'est là un chiffre très inférieur au nombre des animaux harponnés par les thonniers fréquentant le port, car bien souvent ces pêcheurs ne prennent pas la peine de débar- quer les têtes ou les bêtes et de les transporter jusqu'au bureau, la valeur de la prime étant minime pour eux en comparaison des formidables gains que la pèche leur procure actuellement. PRESENCE CHEZ LE BŒUF DE METASTRONOYLUS ELONGATUS (DUJARDIN 1845) PAR M. NEVEU-LEMAIRE Melastrongylus elongatus (1) appartient à la famille des Melaslronrjylidœ Leiper, 1908, qui comprend des Stronglcs à capsule buccale absente ou à peine ébauchée et parasites habi- tuels de l'appareil respiratoire, plus rarement de l'appareil circulatoire des Mammifères. Ce Nématode a été découvert en 1777 par Ebel, en Prusse, dans les bronches d'un Marcassin et a été retrouvé fréquem- ment depuis dans différents pays chez le Porc ; il siège géné- ralement dans les bronches de petit et de moyen calibre, par- fois dans les grosses bronches et même dans la trachée, provoquant surtout des lésions de bronchite, mais pouvant déterminer des foyers d'hépatisation pulmonaire. Bien que le Porc soit l'hôte normal de ce Strongle, on l'a signalé, rarement il est vrai, chez des hôtes différents et même dans l'espèce humaine. En 1843, le D'" Jortsits de Klausen- burg, en Transylvanie, l'observa en grand nombre dans le parenchyme pulmonaire d'un jeune garçon de six ans, mort de maladie inconnue. Un certain nombre des exemplaires recueil- (1) Synonymie : Gordius pulmonalis apri Ebel, 1777, pro parle; Ascaris apri Gmelin, 1789, pro parle; SU^ongylus apri Gmelin, 1791, pro parte; Strongylus suis Rudolphl, 1809, pro parte; Strongylus paradoxus Mehlis, 1831, pro parle; Strongylus elongatus Dujardin, 1843; Strongylus longevaginatus Diesing, 1851; Metastrongylus paradoxus Molin, 18G0; Metaslrongylus longevaginatus Molin, 1861 ; Metastrongylus apri Railliet el Henry, 1907. 380 SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1922 lis ont été examinés par dos helinintlioloiiistos fois t|uo DiESiNG et Leuckart ; aussi ne peut-on émettre aucun doute relativement à l'exactitude de la détermination (1). En 1888, J. Ghatln (2) a rapporté rol)servation d'un habitant d'Oloron atteint de troubles gastro-intestinaux et dans les déjections duquel on trouva à deux reprises dilFérentes des exemplaires de ce Strongle. La localisation insolite du parasite dans le tube digestif permettrait de supposer qu'il s'agit ici d'un cas de parasitisme accidentel, le Nématode ayant été ingurgité direc- tement à l'état adulte. Cette conception est d'autant plus vrai- . semblable que le cas en question se rapporte à un individu qui, pendant une partie de l'année, faisait le commerce de la viande. M. elongatits peut non seulement s'égarer cliez 1" Homme, mais aussi chez le Mouton et Railmet rapporte que Kock dit l'avoir rencontré cliez cet animal. Or tout récemment M.. le professeur agrégé Tanon me remit au laboratoire de Parasitologic de la Faculté de médecine un tube contenant deux exemplaires femelles et les débris de trois ou quatre autres femelles d'un Nématode à déterminer, por- tant l'étiquette suivante : « Parâsitos recogidos en el pulnnui del liney. Septiembre 2 de 1922. Mérida de Yucatân. Mexico. Hemite : Dr. Vicente liodriiiuez Ariona ». La première ichV <]ui me vint, à l'examen macrosco[)i(jue de ces iNématodes, fût qu'il s'agissait de jeunes exemplaires de Dicli/ocaulus vivi/Hn-us (lUoch. 1782) (3), Nématode apparte- nant à la même famille que M. clo/tr/a/fts, de dimensions un peu plus grandes et parasite des bronches du Hceuf, plus rare- ment de la Chèvre, du Uaim (Dama dama)^ du Cerf de nos pays (Cerriis clap/ats), où il a été recueilli par E. BRUMn et du Renne (Tara7idus rangifer). Les parasite? sont parfois en très grand nombre chez les jeunes Bovidés et siègent dans les j)etites bron- (1) DiEsiNc (G. M.). Si/stenia helminlhum, (Vindobonu', 1851, II. p. 317) et Revisioq der Nemaloden (.S'. B. Wiener Akad. Wiss. nialti.-nat. Classe, XLII, 1860. p. l'2i). (2) Chatin (J. . Lo Strongle paradoxal chez riloinme [Bull. Acad. médecine, (3), XIX. 1888. p. 483). (3) Synonymie : Gnvdiux vivijtarus Bloch, 1782; Ascaris viluti Bru^uiè^e, 1791 ; Slrongylus vitulorum Rudolplti, 180'.» ; Strnngylus niicrurux Mchlis, 1831 ; /Jic- tyocaulus viviparus Raiiliet et Henry, 1907. SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1922 ^ 381 elles, qui sont complètement obstruées ; aussi les lobules pul- monaires, qui en dépendent, subissent-ils la splénisation ; on constate à l'autopsie des lésions de trachéite, de bronchite, de péribronchite et parfois de pneumonie (1). Mais, en examinant à la loupe, puis au microscope, les exem- plaires reçus, je «reconnus aisément, <à la topographie des ovaires et des utérus, à la conformation particulière de l'ex- trémité postérieure de la femelle, ainsi qu'à la position de la vulve subterminale et située un peu en avant de l'anus, qu'il s'agissait de M. cloïKjatus et non de D. violparus., chez lequel la disposition des ovaires et des utérus est toute difl'érente, l'extrémité postérieure de la femelle a un tout autre aspect et où l'orifice vulvaire, très éloigné de l'orifice anal, est situé dans la région moyenne du corps. S'il n'y a pas eu de méprise au moment de l'étiquetage du tube contenant les Nématodes en question, on peut maintenant ajouter le Bœuf à la liste des liôtes accidentels de M . elonga- tus. Ce parasite a donc été trouvé pour la première fois, à ma connaissance, dans le poumon du Bœuf par le D' Vicente Rodriguez Arjona, à Mérida, dans la province de Yucatan, au Mexique ; sa répartition géographique est d'ailleurs assez vaste et son existence avait déjà été signalée, en dehors de l'Europe, au Japon et en Amérique. La liste des Melastrongylidœ parasites du Bœuf s'accroît donc d'une espèce ; on en compte actuellement trois qui vivent dans l'appareil respiratoire de ce Ruminant, ce sont : Dictyocaulus vivipariis (Bloch, 1782), Dictyocaulus filaria (Rudolphi, 1809) et Metastrongylus elongatus (Dujardin, 1845). UN CAS DE MYASE CUTICULE EN FRANCE MÉRIDIONALE PAR E. DALMIER Note présentée par M. Brumpt. Les cas de myases cutanées par larves à'Hypoderma n'ont (I) JoEST. Zeilschr. Infektioiis Krankheilen f/ausliere, IV, 1908. 382 SÉANCE DU 28 NOVKMBRE 1922 été signalés jusqu'à ce jour que dans l'Europe centrale et septentrionale. Les observations précises et complètes sont rares; caries larves se ressemblent beaucoup et leur détermi- nation n'est pas toujours possible, si on ne parvient pas à faire éclore l'Insecte parfait. Les faits de ce genre ont été observés surtout à la campagne. Los larves, parasites de l'Homme par exception, ont un développement lent, et, caractère commun, produisent une tumeur furonculouse. Celle-ci peut être la première et dernière manifestation mor- bide : cest la mi/ase furonculeuse. Lorsque la larve cbeniine sous la peau jiendant plusieurs semaines c'est la niyase ram- pante. La myase furonculeuse seule, retiendra notre attention, car le cas qui nous occupe présentait des tuuieurs qui furent les premières et dernières manifestations occasionnées par les larves. Généralenjent ce sont Hijpoderma diana ou Uijp. hovis ayant émigré dans notre corps sans donner lieu à aucun phé- nomène, qui provoquent cette myase. Un seul cas bien démon- tré apj^artiont cà Joseph, cas où on a pu établir la détermination sur l'Insecte parfait. En mars 1804 entrait à la clinique de Breslau, une jeune Silésienne de 20 ans qui présentait une tuméfaction des gran- des lèvres. A l'examen cette tumeur donnait la sensation de kystes et présentait 9 ouvertures produites par les stigmates terminaux de larves d'Hypodermes. 8 larves se transformèrent en pupes. Six moururent et en mai 186V, Joseph avait oi)tenu 2 individus luAles à' Hi/poihnna diana. Tel est le seul cas euiopéen où on ait eu l'Insecte parfait. En avril 1875, Joski'h détermina comme llypodernia hovh \ larves ayant produit une tumeur à la nuque chez un pAtrc de Carniole. En 1883, \'(*;lkkl signale chez un gareon de 13 ans trois tumeurs placées sur le côté droit du cou, sous l'œil droit, et à la tempe. De ces tumeurs sortent des larves de 15 mm. sur 2 mm de large déterminées par Lkuckart et Bdaler comme lli/poderma diana. En 1885, Joseph et Blanchahu signalent une tumeur causée sur le cou d'un Sicilien par une larve au 3^ stade àlli/p. (/iana. En 1861, SpKiXJ observe, sur un enfant, 3 tumeurs perforées SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1922 383 sur le pariétal contenant chacune une larve iVlIi/podenna bovis d'après Lacordaire. En 1884, Megnin observe chez un Homme une tumeur causée par une larve d'OEstride. Tels sont les quelques cas de myase furonculeuse signalés jusqu'ici. Plus nombreux sont ceux où les larves après avoir cheminé plusieurs semaines et plusieurs mois sous la peau du sujet, produisaient une tumeur, qui leur donnait issue. Cette myase rampante a été signalée en 1901 par Topsent chez une enfant des environs de Ploermel. Elle est commune en Nor- vège (Hoegh), en Irlande, Ecosse (Spencer, Mac G.vlman, Smitts, Duncan) et semble être occasionnée soit par Hyp. bovis soit par H y p. lineata. Le cas rapporté par nous correspond à une larve d'Hypo- derma, mais l'adulte n'ayant pu être obtenu, notre détermina- tion est incomplète ; nous croyons cependant devoir le signaler, car seul le cas de Topsent est observé en France. En octobre 1920, dans un village de la haute vallée du Tech à 750 mètres d'altitude, une femme d'une quarantaine d'années voyait apparaître sur son épaule une tuméfaction ayant l'aspect d'un furoncle. Celui-ci présentait un point noir au milieu et d'après la malade, il existait une induration en profondeur aussi grosse qu'un œuf de poule. Pendant 3 à4 semaines, cette grosseur était accompagnée de démangeaisons, de légères dou- leurs, de frissons. Puis des douleurs très vives, se propageant vers l'abdomen et les cuisses, sous forme de crampes très fortes, furent ressenties à l'époque où une première larve fut extirpée avec une épingle. Deux mois et demi après, et seulement après o jours de démangeaisons, apparut un autre abcès, d'où la pression des doigts projeta un bourbillon qui avait des mouvements de torsion bien prononcés : c'était une deu- xième larve. En fort mauvais état quand on nous l'a remise, nous l'avons montée à la gélatine giycérinée après éclaircisse- ment au lacto-phénol. Alors que la première larve était placée sur le côté droit et sur le muscle cuculaire vers le milieu du côté vertébral de l'omoplate, la deuxième était à ce même niveau, mais sur le côté gauche et plus près de la gouttière dorsale. La sortie de la première larve fut accompagnée de quelques gouttes de liquide limpide, la deuxième entraîna un liquide 384 SÉANCE D€ 28 NOVEMBRE 1922 séro-puruioul. Rapidement les désordres disparurent et les plaies ne nécessitèrent aucun soin. A l'heure actuelle il ne reste qu une cicatrice creuse ayant la forme d'une virgule de 1 x3 nmi. de dimension. La malade eut en févriei- 1021 des démangeaisons et des élancements comme si elle devait avoir de nouvelles tumeurs, mais elle n'a présenté depuis aucune autre manifesta- tion cutanée. Cette pei'sonni; n avait jamais été en contact avec le l)étail. VAU' allait parfois dans les bois de (lliAtaigners des environs ramasser des sacs de feuilles mor- tes, ou elle transportait chez elle de menus fagots de Cienéts pour son foyer. I^llc n"a jamais eu de plaie à l'épaule avant son acci- dent. Selon notre détermination, con- lirmée d'ailleurs par M. le pro- fesseur Brlmft et M. le D"" Lar- ROUSSE, que nous sommes heureux de remercier à cette occasion, cette larve appartient bien au genre Hypoderma. Les caractères morphologiques nous permettent d'éliminer à coup sûr une larve de Muscide et de retenir parmi les CEstridés, seule une larve à' Hypoderma. En effet, l'examen de cette larve acéphale (au 3*^ stade ), autant Fig. 1. — La deuxième larve i un que peut le permettre son mau- grossissement de 1/14. ^^j^ ^^^^^ ^^^^ ^^^^^^^^^ ^^ ^^^.p^ d'une longueur de 10 mm. plus étroite en avant (2 mm.) qu'en arrière (3 mm.). Il est formé de douze anneaux dont onze apparaissent bien séparés; deux anneaux peu séparés l'un de l'autre forment l'anneau céphalique. "■flyi-''ïï-^ ^•''''*t,»:»f- *>** . . . :*»•..• •••.! \ SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1922 385 Ils présontent des l^ourrolets latéraux et des formations vor- ru(jueiises circulaires à partir du 6'' anneau. L'anneau céphali- que montre une fossette buccale infuudibuliforme. Le dernier segment porte la cavité stigniatique. Etant donné l'état de la larve, il ne nous a, pas été possible de différencier la face dor- sale de la face ventrale, d'ailleurs la spinulation parait être uniforme, sauf sur les cinq premiers segments qui sont nus. Au point de vue évolution, nous devons admettre avec H. JosT et après les travaux de Gurtis, d'HiNRiCHSEN que notre malade a pu s'infecter par la voie digestive en portant à la bou- che ses mains souillées d'œufs à' Hypoderma. En effet, Jost a démontré que l'œuf de VHypoderma n'éclôt pas à la surface de son hôte, mais seulement une fois parvenu dans le tube digestif de celui-ci. La larve pénètre ensuite dans les tissus sous-muqueux de l'œsophage, y voyage de juillet à novembre, puis elle suit le médiastin, le diaphragme, le creux du rein, entre dans le canal vertébral par les ouvertures des vertèbres. De décembre à mars elle y séjourne. Elle repasse par les ouvertures des vertèbres et voyage à travers les tissus conjonctifs intermusculaires des nuiscles du dos pour se ras- sembler dans le tissu sous-cutané. Là, elle provoque par réac- tion de l'hôte la formation d'une capsule autour d'elle, mue 2 fois et devient pupe. A l'intérieur de celle-ci se trouve la nymphe avec ses membres et ses ailes emmaillotés. Sous la poussée de la vésicule frontale de l'imago, un opercule se détache de la région antérieure du puparium et laisse une ouverture circulaire par laquelle la Mouche s'échappera. Tel est le cas de parasitisme par larve qu'il nous a paru inté- ressant de signaler. 11 est regrettable que la difficulté de déter- mination des larves ne nous ait pas permis de préciser l'e^spèce. BIBLIOGRAPHIE E. ISrl'mi't. — l*n''cis de parasilologie (1910) . DuBKEiiiL (W.). — Les Diptères ciilicoles diez l'Ilomine (Arr/i. mf'i/frinp pxp.. niHi's 1894). Joseph ((!.). — IJeber Myasis extenin dennatosa {Mono t. prdrl. bprinoto- logie, VI, p. 49, 1887). Jost (lleriiiann). — Beitfdgc ziir Kennlnis des KnlwieUliingsganges der 386 SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1922 Larve von Ifi/poderma bonis (Zeitschr. wiss. ZooL, LXXXVI. 1907, p. 644-715). Petrovskaia (Maria). — Sur les invascs produites chez l'Homme par les OFstridés (Thèse médecine, Paris, 1909). GuiAHT et Gri.mbekt. — Précis de diagnostic (1920t. 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Prace Toivarsi/sttoa Naukoiveyo Warssaicskiego (Publications de la Société des sciences de Varsovie) : Travaux de la Société des sciences de Varsooie Ille classe (nos j^ 2, 3, 9, 11, 14, 17, 18, 19, 22, 25,27) ; Travaux da laboratoire de plujsioUxjie (I, n^s 3 à 12; ; Travaux du laboratoire de biolo(jie (1, nos 1, 2, 5); .-' Travaux de la Station hydrologique (I, no 1) ; ^< Comptes rendus de la Station hydrobiologique (1, no 1). OBSERVATIONS SUR LA IVIORPHOLOGIE DE PARAD/STOMA MUTAB/LE (MO LIN) (Dicrocœllde nouveau pour la faune française) PAff Robert-Ph. DOLLFUS MoLiN a donné le nom de Distorua miU.ablle Molin (1859, p. 833-831) à une espèce de Distome qu'il trouva dans la vési- cule l)iliaire de Lacer la muralis Laurent! à Padoue (Italie), Il en puldia une description sommaire pouvant se résumer ainsi : Corps déprime, ovoïde, pouvant changer de forme, inerme, cou conique, ventouse orale subterminale, égale à l'acétabulum qui est sessile, située 3!K) SI?ANCE DU 12 DÉCEMBRE 1922 C-orps Iransparenl, inerruc. aplali, rétréci anlérieurcinenl, mesurant 1 mm. 5 à 2 mm, 5 de long el 0 mm. (iO à 1 mm. dans sa plus grande largeur ; ventouse orale sublerminale, égale à la ventrale et mesurant 0 mm. 35 à 0 mm. 4.^ (le diamètre ; pliarvnx petit, globuleux ; u'sopliage très court, ca'ca intestinaux arrivant jusiiu'au l'inquiènic postérieur de la longueur du corps ; testicides ovales, symétriques, latéraux, comme accolés à la ven- touse ventrale, en directions obliiiues, convergeant en arrière ; ovaire s|)lié- ri(iue plus petit que les testicules et immédiatement en arrière d'eux, géné- ralement à droite de la ligne médiane; vilellogènes composés d'acini peu nombreux, plutôt gros, localises dans le tiers moyen ; ovitlucte remplissant et obscurcissant les deux tiers postérieurs du corps ; o'ufs mesurant 40 à 50 a de long sur 25 u- de large, de forme pas parl'ailemenl régulière, mais légèrement aplatis d'un côté ; ouverture génitale sur la ligne médiane, entre le pharynx et la ventouse venlr;ilc. .1. lloLLACK (l'.M)2 a, p. 809) a exaniim-, au Miiséo zoolui^lcjuc fit' Kœniysbei'ii', dix exemplaires de />. inulahilr .M. niulalnla Molin et ayant fourni sur cette espèce des renseignements sont donc au nojinhre de cinc] : R. Moli.n, M. i.iiHE, P. Haiuia(1ali.o, A. Hizzo et J. 11oll\(:k (1); les seules provenances indicjuées jusqu'à présent sont l'Italie et la Sicile. (1) Beaucoup d'auln-s auteurs ont parlù de D. viuUibile .Mol. mais seulement pour en rappeler certains caractères ou disputer de ses affinités et de sa position systématique. M. Stossich (1895, p. iî24 description, p. :230 dans le sous-genre Dicrocœliuin Duj.) a rappelé les caractères d'après Molin et So.nsi.no. LiiHE (taOO, pp. 505-506) a mis en parallèle les caractères de D. mulabile Mo]., d'Anchiti-ema sanguineum Sons., et Megacetes triangularis Looss {=: Eumegacetes emetidalus Fîraun) ; bien (|u'ayanl relevé d'iinpoplantes dJIFércnces entre l'espèce de MouN et Anchitreina, Luhk la silua au voismage immédiat d'.lHc/t/7/e/na, prin- cipalement fn raison de Icinpldcement des testicules el de l'ovaire, qui est à très peu près le même que cliez Anchitreina. .l'ai déjà rappelé que LiiuE (1901 n, p. 487) tout en altirinant la parenté de D. mulabile Molin avec Ancliitrema sanguineum Sons., reconnut ses allinilés avec D. sociale Liihe, les Dicrova'linœ, les Lecilhodendriinfi' toutes ces rurines étant englobées dans sa famille des Pla- giorchidd' Liihe. — Looss (1902 m, pp. 818, 819) ayant rappelé quelques carac- Icres di' D. ntutahile .Mol. n'eut pas de peine à montrer que cette espèce n'avait rien à voir avec Anchilvema sanguineum Sons, ci Kumegaceles eniendatus Braun, el Looss (19o2 /«, pp. 823-839) critiqua justement la réunion, proposéepar Lûhe, de D.mutabile Mol. aux Plagiorckidœ. — Bn.\r.\ (1901/*, p. 702), reconnut en D. muta- bileMolun Dicrocœliunmlnous avons vu précédemment que Bu.ùn (1901 ^, pp. .163, 94i), rapprocha /). mutabile Mol. de Dirrocodium de/Jeclens Rud. — Odh.vf.k (1902, pp. 41-42), critiquant la famille des /^/««'//«/rA/rfre Ltihe, indique quelles devaient être SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1922 391 J'ai persomiellement retrouvé (juin 1917] />. inutabUe Mol. chez un certain nombre de Lacerta muralis Laur. des rochers dominant la mer à Monaco et au Cap dWil (Alpes-Mariti- mes) (1) ;. il y est commun et j'ai compté jusqu'à sept indivi- dus dans la vésicule biliaire d'un même Lézard. L'abondant matériel que j'ai récolté m'a précédemment per- mis de préciser les affinités naturelles et la position systéma- tique de ce Distome ; il me permet aujourd'hui de publier quel- ques observations sur sa morphologie, complétant et sur certains points rectifiant les descriptions antérieures. Morphologie externe. — Le nom spécifique mutahile rappelle que les modifications de la forme générale du corps sont parti- culièrement étendues chez cette espèce ; selon l'état de con- traction ou d'extension l'aspect peut beaucoup différer ; lorsque la région antérieure du corps, en avant de la ventouse ventrale, est étirée, l'animal présente la forme d'un tlacon à goulot long et étroit, à panse renflée. Même au repos, le contour du corps peut différer selon les individus ; ils ne sont pas toujours courts et ovoïdes avec l'extrémité postérieure plus renflée que l'anté- rieure (fig. 2), ils sont quelquefois presque cylindriformes ou claviformes ou en ellipsoïde allongée ou encore à peu près lancéolés, mais, le plus souvent, ils gardent un aspect trapu étant moitié aussi larges que longs. Le niveau de la plus grande largeur nest pas toujours le même : il est plus ou moins en avant ou en arrière dans le troisième quart de la longueur. les limites de la sous-famille des Dicro('(vUina',e\.'\\'^CQm'(iY\[.D. i>iula/)ileMol.,inn]s Odhner (1910, pp. 80-81) précisa qu AncJiitrema ne pouvait en aucun cas être admis dans cette sous-famille avec D.mtitabilp Mo\. — Looss (1907, pp. 609-610) pro- posa de comprendre provisoiremenl D.mutaljile Mol. àa.ns le g&nre Platpnosofnu m Looss, tout en prévenant que, cette espèce ne correspondant pas complètement à ce s^nre, il faudrait tût ou tard créer pour elle un genre nouveau. — Klein (1905, p. 78) recherchant les affinités de (laaeo a rappelé que,- parmi les Distomes ayant, comme Ganeo, l'ovaire en arrière des testicules, il y a /W. mutabile Mol. et D. sociale Lûhe qui, d'après LiiHE, s'apparentent aux Dicrocœlium, bien que la cuticule de cette dernière espèce soit épineuse; cependant, remarqua Klein, chez D. sociale Liihe la vessie est en tube simple et chez D. mutabile Mol. elle est en Y. M. KossACK (1910, p. 110) supposa possible que D. mutabile Mol. appartienne au ^enre Paradislomum Koss. etj'ai montré (Cf. Bull. Soc. Zool. France, XLVII. n» 8) que l'on devait adopter pour celte espèce le genre Paradistoma (Koss.), R.-Ph. Dollfus emend. (1) Je l'ai recherché vainement chez les Lacerta mui^alis Laur. de La Trem- blade (Charente Inférieure) (juin 1919) et do Noirmoutier (Vendée) (mai 1920) ; il semble donc, jusqu'à présent, que ce soit une espèce habitant seulement la région méditerrnnéeime. ^ 392 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1922 Les ventouses modifient pou leur diamètre par contraction ; ])ien (juVlles soient considérées comme égales, j'ai, dans la plu- part des cas, constaté qiie le diamètre de racétabuluiu dépassait un peu celui de la ventouse oi-ale. [.'ouverture de celle-ci est circulaire et termino-venlral(>. La ventouse ventrale n'est pas proéminente au repos. L'orifice de la vessie est exactement postéro-terminal. Li^ niveau de l'ouverture génitale varie peu : il se trouve soit au même niveau que le pharynx, soit au mémo niveau que l'^eso- pliage, mais toujours en avant de la bifurcation intestinale, tantôt exactement sur la ligne médiane, tantôt un peu à droite ou à gauche, plus fréquemment à droite si l'ovaire est à gau- che (fig. fi, 7), à f/atfche si Fovairc est à droite [ï\^. 2) mais (juelle (|ue soit la position de l'ovaire il peut aussi «tre médian (tig. 3, 4). Je n'ai pas observé, à la surface dorsale du corps, l'orifice du canal de Laurer. Morphologie hiterne. — Appareil digestif. La cavité de la ventouse orale se rétrécit postérieurem«mt en une sorte d'en- tonnoir dont la forme varie avec les mouvements de contrac- tion de la ventouse ; dans sa partie proximale elle peut simuler un étroit canal, mais celui-ci ne peut être assimilé à un pré- pharynx étant tout entier compris dans la ventouse. Au pôle postéro-dorsal de la ventouse est accolé le pharynx, sphérique ; dn^z les individus relativement petits (jne j'ai mesurés (1) son diamètre était d'environ 7o a, il dépassait rare- ment 80 [A ; chez un in^:; , FiG. 7. — Individu vu par la lace dorsale, les testicules sont tout entiers en avant du bord postérieur de l'acétabulum. dos de la ventouse ventrale et donnent le métraterme qui suit dorsalement la poche du cirre jusqu'à l'orifice génital. Les par- ties de l'utérus qui sont gonflées d'œufs à maturité se déta- chent en noir ou en brun foncé sur la masse brun clair, trans- parente, fies autfs moins âgés. Les (l'uts les plus petits que j'aie mesurés avaient 35-38 a de long sur 22 ^. de large, les plus grands 42 i/. X 25 a, beaucoup seulement 40 pi sur 23-25 [j.. 4oô SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1922 La poche du cirre est fiisifornie (fig. 2), saccifornie ou piri- forme, elle contient un pénis inei'ine et une vésicule séminale interne contournée ; elle peut être relativement longue (jus- qu'à 0,2o), elle déborde en arrière le bord antérieur de la FiG. 8. — Individu jeune vu par la l'ace dorsale, l'ovaire n'est pas encore fonc- tionnel, on voit niltement la forme simple de la vessie, les follicules vitello- gènes sont confluents et distendus dos deux côtés. Cet individu a subi posl mortetn une légère déformation : sur le vivant le pore génital était sensible- ment à gauche du plan sagittal et non à droite. ventouse ventrale, son axe n'est pas, en général, contenu dans le plan médio-sagittal, mais penché à droite ou à gauche. Les vitellogènes sont ventraux et un peu en dehors par rapport aux cœca intestinaux, et dorsaux par rapport aux tes- SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1922 40l ticules ; ils consistent, de chaque côté, en un petit nombre d'assez gros follicules globuleux ou pluriLobés, tantôt partiel- lement séparés les uns des autres, tantôt irrégulièrement réunis en masses confluentes plus ou moins volumineuses. Si les follicules globuleux élémentaires (diamètre au minimum 0,05, mais le plus souvent aux environs de 0,1) étaient tous séparés les uns des autres, ce que je n'ai jamais vu, on en compterait environ 10 à 12 de chaque côté, mais par suite de la soudure de plusieurs d'entre eux en masses lobées, on compte un moins grand nombre de ces masses ; chez l'individu de la figure 2 il y a seu- lement trois masses lobées du côté droit. Chez Tindividu de la figure 8, tous les follicules d'un même côté sont confluents et ne forment à droite comme à gauche qu'une seule masse noire se détachant sur l'ensemble du corps, le vitelloducte droit est distendu (Les produits de la sécrétion abondante des vitello- gènes ne s'éliminant pas encore chez cet individu dont l'ovaire n'était pas encore fonctionnel). La longueur sur laquelle les vitellogènes s'étendent est un peu variable : elle correspond au troisième quart ou aux troi- sième et quatrième cinquièmes, ou aux quatrième et cinquième septièmes, ou encore aux cinquième et sixième huitièmes de la longueur totale du corps; en avant, s'ils n'atteignent jamais le niveau du bord antérieur des testicules, ils atteignent assez sou- vent le niveau du milieu des testicules, ils restent générale- ment en dehors de ceux-ci (fig. 4) empiétant rarement sur l'un d'eux (fig. 8), quelquefois ils ne dépassent pas le niveau du bord postérieur des testicules (fig. 2). D'un côté à l'autre du corps, les? vitellogènes ne sont pas symétriques, la dissymétrie est ordinairement peu accentuée, quelquefois elle est très marquée comme chez l'individu de la figure 5 qui a les vitellogènes du côté gauche occupant une longueur qui n'est que les deux tiers de celle occupée par les vitellogènes du côté droit. Appareil excréteur. — J'ai seulement pu observer la vessie et les gros canaux collecteurs qui y aboutissent. La vessie est incontestablement simple^ tubuleuse^ claviforme ou cylindri- forme (plus grande largeur environ 0,11 ; longueur 0,50-0,55). Les deux gros canaux y débouchent séparément, un de chaque côté, à peu de distance de l'arrière fond. Jusqu'ici, tous les auteurs ayant parlé de la vessie dey^^\C/47 . A b: L i s R A R y1 ; 402 SÉANCK Dl 12 DÉl.EMliKE l'.>22 1). mutabile Mol. ont admis (juClle était en Y, (LCihe, 1900 «a, p. 564; Looss, 11)02 ///, j). 818; Kleix, 1905, p. 78); on voit nettement sur les figures 2 et 8 (juMI n'en est rien, (le fait est d'autant plus intéressant à noter qu'ODHNER (1910, p. 8()) a admis comme certain que chez toutes les espèces de la sous- famille du Dicrocœlnmv la vessie devait être simple, pas en Y, et a indiqué que, lors([u"elle paraissait en Y, c'était en raison de la réplétion des gros canaux ;iu voisinage de leur aboutisse- ment dans la vessie. Mes observations condi'ment la prévision d'ODHNER, montrant que Paradistomamulalulr Molin, à l'inverse de ce qui avait été aftirmé, a une vessie du type caractéristi- que général chez le Dirrocœliui.i'. L'individu r(q)résenté ligure 2, montre, en avant dw testicule droit, sur le côté et au contact de racétal)ulum, une masse ellipsoïde allongée, à contour régulier, qui est anormale. N'ayant pas fait de coupes, je n'ai pu déterminer exactement la nature du tissu qui la constitue, mais t^DUNEit, à (|ui j'ai communiqué la préparation /// fulo de l'animal, estime qu'il s'agit ])r()bai)lement d'une inclusion du tissu testiculaire isolée dans le parenchyme. Mesures i\r 1 indixidu i-cprésenté lig. 2 (en millimètres). Longueur totale : 1,55. Largeur au niveau du centre de la ventouse ventrale : 0,044. Largeur maximum (à une distance de 1,025 de l'extrémité antérieure et à 0,28 (hi bord postérieui" de l.i ventouse ven- trale) : 0,735. Ventouse antérieure : 0.294 de long, sur 0,266 de large ; moyenne : 0,28. Ventouse ventrale : 0,301 de long, sur 0,287 de hirge ; moyenne : 0,29 i. tJËsophage : longueur : 0, ().')(). Pharynx : din mètre : 0,077. Distance entre l'extrémité des ca'cji et 1 extrémité postérieure du corps : 0,175. Testicule droit : 0,196 large sur 0,224 long. . moyenne : 0,210. Testicule gauche : 0,203 largesui- 0,231 long., moyenne : 0,217. Ovaire, diamètre : 0,098. Corps énigmati(]ue ellipsoïdal : grand axe : 0,(M i. Corps énigniatique ellipsoïdal : petit a.xe : 0,008. LEufs, en moyenne 40 [j. sur 25 y.. I SEAiNCE i>b 12 OELEMBBE 1922 403 BIBLIOGRAPHIE -1901. — Barbagallo (Pietro). — Kiclierche sperimenlali sulla durata délia vitalisa degli endoparasiti animali racchîusi eniro gli organi dopo la morto dei loro ospili {Arch. parasitol. R. Blanchard, IV, no 4, pp. 531-549). 1901 g. — Braun (Maximilian). — Zur Revision der Trematoden der Vôgel {Centrlbl. Bakter. Abt. 1., XXIX, n" 13. 23 April, pp. 560-568; no 23, 27 Juni, pp. 895-897; no 24, 5 Juli, pp. 941-948). 1901 A. —Braun (Maximilian). — Kin neues Dicrocœliiiin ans der, Gal- lenblase der Zibethkatzen [Centrlbl Bakter. Abt. /., XXX, no 18, 21 Nov. pp. 700-702, 1 fig.;. 1922. — DoLLFUs (Robert Ph.). — Variations dans la lornie du corps, la position et la foi'nie des testicules chez Dicrocœlium lanceolatum (Rudol- phi). 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Uppsala, 1910, pp. 1-170,' fig. texte i-xiv, pi. i-vi). 1902. -— Rizzo (Agostino). — La fauna elminlologica dei Rettili nella provincia di Catania (.irch. para,.nt . R. Blanchard, VI. pp. 26-41, lig. 1-12). 28 404 SÉAiNCE DU J 2- DÉCEMBRE i{)±l lS!i;{ //. — Sunsi.no (l*rospero). — Trotiialdli
  • artout où elles agissent que l'on rencontre des animaux aveugles, aptères et décolorés. 414 SÉANCE Di; 12 DÉCRxMRRE 1922 11 ne parait guère plus intéressant de savoir si lel Halhyscia ou tel Aipharr/us étaient aveugles avant de pénétrer dans les cavernes, que de se demander s'ils ont peuplé le couloir de gauche de la grotte avant celui de droite. 11 est incontestable d'ailleurs (jue de rares animaux existent, presque tous marins, qui sont aveugles, et ne vivent pas à l'obscurité. Mais ils constituent une infime minorité et on ne peut asseoir une théorie solide sur quohpies exceptions, surtout lorsqu'il s'agit d'êtres marins, dont la biologie, il faut l'avouer, nous est à peine connue. Le cas du microcavernicole Melittobia n'est nullement en faveur de la préadaptation, car c'est le mâle qui a des caractères de microtroglobie. Jamais il ne pénètre dans les micro- cavernes; la femelle seule s'y rend. Elle s'y rend, quoi(fue ocu- lée, noire et ailée, non parce (jue son mille est préadapté, ce qui n'est d'aucun avantage pour elle ni pour son espèce, mais parce qu'elle y est entraînée jjar des attractions constitutionnel- les. Elle y pond, le m;\le y naJt, s'y développe, s'y accouple et y meurt sans en être sorti. Ses caractères sont une conséquence des conditions ambiantes qu'il est tenu de subir passivement. Ce niAle de MeliNohia n'est, en tin de compte, ni préadapté, ni même adapté à rien. Sa seule fonction est de s'accoupler sous terre. Il h' ferait aussi bien en avant de gros veux, des ailes, et une teinte foncée, puiscjue la femelle, qui a tout cela, le fait. Chacun des deux sexes a seulement réagi d'une fac^^on diffé- rente aux facteurs cpii ont pesé sur leur développement. En conséquence, le niAle est constitué de telle sorte que toute exode lui est difficile ou ne l'attire pas. Mais il serait indifférent pour l'espèce qu'il en fût autrement. NOTE D'HISTOLOGIE COMPARÉE SUR LE CŒUR BRANCHIAL ET L'APPENDICE DU CŒUR BRANCHIAL DES CÉPHALOPODES PAR Jean TURCHINI Chaque cœur l)ranchial est situé à la hase d'une branchie sur le trajet du sang veineux qui s'y rend. Un appendice glan- dulaire est annexé au cœur branchial. Le cœur branchial et SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1922 415 son appendice chez la Seiche [Sepia officinalù, L.), l'appen- dice seul chez le Poulpe {Octopus vti/f/aris Lam.) sont enfermés dans le cœlomet^ui, chez tous les Dihranchiaux, débouche dans les sacs urinaires. Etudié j)ar Grobben, Cuénot, Marckau, Guénot, Gonet et BRU.^TZ, le cœur branchial comprend : à la périphérie, une mince couche de fibres musculaires striées du type composé, c'est-à-dire avec membranes Z ; à l'intérieur, un épais tissu propre parcouru par quelques fibres musculaires de même nature que les précédentes, radiairemeiit disposées autour de la lumière vasculaire centrale. Les cellules du tissu propre, grandes et polygonales, sont baignées de sang veineux. Elles contiennent de nombreux grains. Celles du Poulpe, contrairement à celles de la Seiche, renferment en outre une volumineuse boule pig- mentée. Cette boule est formée de pigment, de phosphates, de sels ammoniacaux et de corps xanthiques. J'ai recherché les processus d'élaboration des boules pigmen- tées et essayé d'expliquer pourquoi les déchets azotés étaient accumulés dans le cœur branchial du Poulpe et plus générale- ment des Octopodes et non dans celui de la Seiclie et des Déca- podes. Dans les cellules du cœur branchial de la Seiche et du Poulpe, j'ai pu mettre en évidence par la méthode de Regaud des mitochondries et des grains à cocjue qui paraissent en provenir. Sur des coupes par congélation, la plupart des grains sont jaunâtres et semi-fluides. Sur des coupes colorées par la méthode de Prenant après fixation au liquide de Bouin ou de Zenker on peut distinguer : P* de nombreux grains fixant l'éo- sine et souvent entourés d'une coque hématoxyliiiophile ou même entièrement teintés par l'hématoxyline au fer, grains tjui semblent correspondre aux grains jaunâtres des coupes par congélation ; 2° des grains ou des plages colorés par le vert lumière, au centre desquels s'observent souvent un ou plusieurs granules plus réfringents. Chez le Poulpe on rencontre dans beaucoup de cellules la grosse boule pigmentée. Toute une série d'éléments relient les cellules sans boule, vraisemblablement jeunes, à celles, sans doute âgées, dont la boule est énorme. Ce sont : des cellules dont les grains sont répartis sans ordre dans le cytoplasme ; des cellules où l'on voit apparaître la boule pigmentée au milieu llG SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1922 dune plage verte entourée de grains rouges; des cellules où les grains sont peu nombreux et où la boule est volumineuse. Ces constatations tendent à me faire supposer (jue la lîoule pigmentée naît aux dépens de la substance des grains qui con- fluent et se dissolvent en un point de la cellule. Elle se forme- rait à la manière d'un cristal de sel autour d'un tuteur au sein d'une solution sursaturée. EU'ectivement les boules sont com- posées d'une substance plus pui-e (jue celle des grains, comme le montre la réaction des bases })uri({ues de Courmont et André, qui est plus francbe au niveau des boules que partout ailleurs, et leur s(dubilité dans une S(dution de soude plus grande cpie celle des autres inclusions cellulaires. Les boules grossissent avec l'Age de l'animal, tout eoininr le cristal se nourrit et grossit avec le temps. J'ai vérifié mon hypothèse de la formation des boules par la méthode des injections physiologicjues de carmin ammoniacal. On sait depuis Konvai.kvsky et Cuénot que les cellules du cœur branchial lixent cette couleur dans leur cytoplasme sous forme de grains rouges, faciles à conserver })ar le sublimé. Or j'ai constaté en sacrifiant les animaux deux jours après l'in- jection (pie les grains colorés n'étaient autres que les granula- tions jaunâtres de l'examen direct ou les grains rouges à coque des préparations obtenues par la méthode de Prenant. Une coloration à riiématoxyline au fer permettait de voir une coque sidérophile autour d'eux seulement. Un mois après l'injection, les grains n'étaient plus colorés ; par contre les boules, plus grosses, avaient à leur périphérie la teinte rouge du carmin. (À^te constatation est une confirmation directe de la su])position que l'examen histologique m'avait suggérée. Chez la Seiche, les grains sont également colorés par le carmin, mais l'accunuilation ne se produit pas et la couleur a disparu au l)out du même temps. Pourquoi le cœur branchial des Octopodes accunmle-t-il, contrairement à celui des Décapodes, les déchets azotés? L'étude de l'appendice annexé à cet organe nous fournira la solution du problème. L'appendice du cœur branchial est un organe plus ou moins hémisphérique qui coiffe le cœur, auquel il est relié par un pédicule. L'anatomie de cet organe a été difficile à établir. Hancock, Grobbkn, Fausser, Cuénot, Marceau contribuèrent à la SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1922 417 l'aii'c coiiiiaitre. L'appendice est creusé de cavités débouchant dans le cœlonie par un orifice commun, situé à l'opposé du pédi- cule. Par le pédicule pénètrent à l'intérieur de l'appendice des capillaires et des espaces en continuité avec ceux du cœur. Entre l'épithélium qui revêt les cavités et le réseau sanguin se trouve le tissu propre de l'aj^pendice. L'appendice du Poulpe est petit, ses cavités peu dévelop- pées, son tissu propre, abondant, est formé de petites cellules conjonctives. Son épithélium n'a aucun caractère sécréteur. C'est un épithélium simple de revêtement. L'appendice de la Seiche est gros, ses cavités sont vastes et anfractueuses, son tissu propre, réduit, est composé de grosses cellules rejetées à la périphérie de l'organe. Son épithélium est dans toute son éten- due constitué de cellules prismatiques à bordure en brosse très développée et à polarité sécrétoire marquée. Les prépara- tions obtenues par la méthode de Regaud montrent, de la base au sommet de la cellule, la succession habituelle des images chondriosomiques pendant l'élaboration glandulaire. L'appendice de la Seiche a donc un pouvoir d'excrétion externe que celui du Poulpe n'a pas, tandis que le cœur bran- chial du Poulpe, contrairement à celui de la Seiche, possède un pouvoir accumulateur. Chez les autres Céphalopodes, il existe également un rapport inverse entre le pouvoir excréteur de l'appendice et la présence de boules dans les parois du cœur branchial. L'Eledone {Eledone ?7«o.sT/m^aLam.) comme le Poulpe accumule dans le cœur branchial les déchets azotés et n'excrète pas par son appendice, dont les cavités sont tapissées d'un épithé- lium simple de revêtement. Le Calmar [Loligo ndgaris Lmw.) ai la Sépiole (Scpioia Rondeleli Leach) comme la Seiche n'ont pas de ])Oules urinaires dans les cellules du cœur branchial, mais l'épithélium de l'appendice a un pouvoir de sécrétion externe attesté par la présence d'une bordure en brosse et d'un chondriome polarisé. J'arrive donc à cette conception nouvelle que le cœur bran- chial des Octopodes devient un rein d'accumulation par suite de la perte du pouvoir excréteur de l'appendice, son exutoire naturel chez les Décapodes. Ainsi s'explique la non-accumula- tion dans le cœur branchial des DécajDodes et l'accumulation dans celui des Octopodes. En résumé, les grosses boules urinaires rencontrées dans les il8 SÉANCE DU 12 DÉCKMBRK 1922 cellules du cu'ur bruiicliial des Octopodes se forment aux dépens de la sul)stancc de grains cellulaires. Les grains se tlui- ditient et leur substance se reconcentre plus pure à l'état de boules. Les cœurs branchiaux des Octopodes ont un pouvoir accumulateur (juc ceux des Décapodes n'ont pas. (]e pouvoir parait compenser la perte du pouvoir excréteur des appendices des cœurs branchiaux chez les Octopodes. Laboraloirc «niistoloyie de la Faculté de médecine de Paris et Lahoratoiro maritime de Liic-sttr-Mer. AITLLÎHS CITKS ("■uÉxoT (L.). — L'exoi'élion chez les MolliiS(|iics (Arr/i. fjiol . 1809). CiJÉNOT. (ioNBT cl Hruxtz. — Hcclicpclu's iliimiquos SIM" les cœurs l>rancliiaux lies Cêplialopodes. Dciiioiislralioii du rùle excréleiir des cellules ((ui éli- luinent le carmin annnoniacnl des injc<"tions physiologiques (Arc/i. coot. exp.. ims iOO!»). Faussek (\'.). — Uchcr den sogennanicn « weissen Kiirpcr » sowie ùber die embrvonale Kntwicklung desselben, der Gerebralganglien und des Knor- pels hei Cephalopodcn (Mt'iii. Acail. [mp St-Péter^hourf/, 1893). (ÎROBBEN ((",.). — Morphologische L'nlersuchungen ùtier deu Marn und Geschlechtsapparal sowie die Leibeshiihie der Cephalopodcn [Avb. Zout. Inst. Wien.,. iSm-lSHi). Hancock (A.). — <1u ccrlain poinis in Ihc analoniy and pliysiulog.v ol Ibe Dibranchialc Cephalo[ioila \77tP ytitural Histonj Herieir, dSHl). KowALBvsKY (A.). — Ein Beilrag zur kenntnis der Kxkretionsorgane Œiot. Centrlbl., 1889). Marceai' (F.). — Recherches sur la struclure du ctHs (lUill. Suc. Zool France, \\\\\, n" i, 19U). HoY (.1.). — Stii- les Copépodos libres de la Côle-d.'()r {Bull. Soc. Zool. France, XLVII, n"^ 6 et 7, 1922). SciLMEiL (0.) — Deutsclilands Ireilebende Siisswasser-Copepoden (Zow/o- yica. 11, 1893). ScouitKiELD (I). .1.). — .Svnopsis of llii' known speries ol" british l'reshwater Enloniostracea (Journ. OuecLotl. mhr. C/i/h., \\). UN NOUVEAU SERPULIEN D'EAU SAUMATRE MERCIERELLA N. G. EN IG M AT ICA N. SP. PAR Pierre FAUVEL GENRE Mercierelii w i: Opercule vésiculeux à nombreuses épines chitineuses sim- ples. Pédoncule sans ailerons. Une collerette, une membrane thoracique. Des soies dentelées au 1*'' sétigère. Soies thora- ciques lisses. Uncini à grosse dent inférieure creusée en gouge. Soies abdominales géniculées. Tube calcaire, roml. SÉANCE DU 26 DÉCEMBKK 1922 125 Mercière lia enigmatica n. sp Diagnose : Opercule obconique, à base oblique légèrement concave et garnie d'épines chitineuses noirâtres, simples, légè- rement incurvées vers l'intérieur et disposées sur plusieurs cer- cles concentriques. Pédoncule épais, lisse, sans ailerons, de section sublriangulaire, creusé d'une gouttière dorsale. De chaque côté, 6 à 8 branchies courtes, non palmées, à tige épaisse portant 2 rangées de barbules serrées. Elles se termi- nent par un fdament nu de longueur varia])le. Collerette très grande, réfléchie, sans incisions latérales et à bord entier. Membrane thoracique très développée, terminée en écusson saillant. 7 sétigères thoraciques. Au 1*'' sétigère : 1° des soies arquées à bord convexe fortement dentelé, mais sans échancrure, à dents disposées sur 2 rangs; 2° de fines soies capillaires. . Soies thoraciques d"une seule sorte, droites ou faiblement arquées, lisses ou très finement hispides. Uncini thoraciques à 5-6 dents, disposées sur un seul rang, et une plus grosse creusée en gouge. Uncini abdominaux plus triangulaires, à dents plus nombreuses et sur 2 rangs aux derniers sétigères. Longues soies abdominales géniculées, dentelées. Pygidium bilobé. Tube calcaire blanchâtre, mince, rond, finement ridé, à large péristome réfléchi en pavillon de trompette. Les péristomes successifs forment j^lwsieurs collerettes saillantes. Le tube, d'abord sinueux et appliqué sut le substratum, se relève ensuite presque droit. Taille : 6 à 12 millimètres, sur 1 à 2 millimètres. Coloration ; Sur le vivant : panache branchial vert d'eau, axe des branchies zébré de bandes transversales brun noirâtre. Dans l'alcool : abdomen incolore, tores uncinigères thoraci- ques marron, branchies anuelées de marron avec parfois de grandes taches d'un blanc crétacé. Opercule et pédoncule mar- ron et un large cercle blanc à la base de l'opercule. Habitat : Sur les tiges de Phragmites, les bois immergés, les pierres et les coquilles, dans l'eau saumâtre. Associé à Congeria cochlfata, Corophiam volutator et Meinbranipora Lerouxii. Localité : Canal de Gaen à la mer entre Ouistreham et Hérouville. 426 SÉANCE DL 20 btCEMBHE 1922 Cet intéressant Serpulien est actuellement fort abondant dans le canal de Caen à la mer où il a été recueilli l'été dernier par M. L. Meiicier, professeur de zoologie à la Faculté des sciences de Caen. M. Mercier m'a fort aimablement fourni les FiG. 1. — Mercierella enigmatica — a. tube x 3: b. animal entier, face ventrale. X 10; r, d, opercule de face et de profil, x l.'i ; e, épines de l'opercule. X 60 ; /", section de la tige de l'opercule; g, h. soie donlelije du l"'"' séligf^re, de face et de profil. X 600 ; t, soie capillaire du 1" séligère. x 400; k, soie thoracic[ue. x 400; /.soie abdominale goniculée. x 400 ; m, n, uncini fhoraciques, face et profil. X 000 ; 0, uncini abdominaux, x 600. renseignements suivants sur son habitat. A loO mètres en arrière des écluses de Ouistreham, dans le canal, cette espèce est rare et représentée seulement par des individus isolés. « A un kilo- mètre des écluses, elle devient abondante et forme de belles colonies sur la portion immergée des tiges de Phragmites, sur les vieux morceaux de bois, sur les charpentes qui maintiennent les berges. 11 y en a également sur les pierres, sur les coquilles de Congeria. En profondeur, elles se répartis- sent de 0 m. 30 à 1 mètre, mais ne paraissent pas dépasser un mètre ». Elles présentent un maximum de fréquence vers le SÉAiNCE DU 26 DÉCEMBRK 192*2 427 pont de Benouville, puis décroissent jusqu'au pont de Hérou- ville où elles disparaissent. Il n'en existe plus entre ce pont et le port de Caen. Au pont de Benouville, la salure de l'eau est de 2 gr. 447 de NaCl par litre, d'après Lk Sénkchal, de 1 gr.81, d'après Ghemn. La salure y est donc déjà très faible par rapport à la mer. Les tubes de Mercierdla, dressés, accolés, forment des colo- nies assez considérables. La vase déposée entre les tubes est creusée de loges occupées par un Arnphipode, le CoropJiium volutator Pallas (= C. lionelli Bâtes) et de nombreux Sphéromes. Ces colonies sont associées à la Congeria cochleata Kickz et à Membranipora Lerouxii Le Sénéchal. Les tubes jeunes so:it sinueux, translucides et appliqués sur le substratum, mais ils ne tardent pas à se redresser en s'acco- lant plus ou moins lâchement entre eux, formant une masse analogue à certains Polypiers, un peu à la façon des Salma- cines. La partie dressée du tube est ronde, légèrement ridée, sans traces de carène. Le péristome est largement évasé en pavillon de trompette à bords un peu réfléchis. Les péri:- tomes successifs subsistent, formant des collerettes saillantes irrégu- lièrement espacées et plus ou moins obliques. La couleur natu- relle du tube est blanchâtre, mais il est souvent recouvert d'une couche brun verdâtre de Diatomées et d'Algues micro- scopiques. L'animal mesure de 6 à 12 mm., dont 2 à 3 mm., pour le panache branchial. La taille moyenne est de 8 à 10 mm. Les branchies sont relativement courtes, épaisses et peu nombreuses, 6 à 8 de chaque côté. Leur axe est annelé de bandes marron foncé. Quelques axes sont parfois d'un blanc crétacé sur toute leur longueur. L'axe se termine par un fda- ment nu dont la longueur, très variable, atteint parfois le tiers. Les barbules sont nombreuses et serrées. Il n'existe aucune trace de membrane palmaire à la base des branchies. L'opercule, situé à gauche, est porté par un gros pédoncule lisse, sans ailerons, de section subtriangulaire et creusé d'une gouttière dorsale. Son arête ventrale est souvent ornée d'une large bande longitudinale d'un blanc crayeux. Ce pédoncule passe insensiblement à l'opercule en forme de cône renversé terminé par une large base oblique et légèrement concave ornée souvent d'un cercle blanc plus ou moins marqué. Cet opercule _.^«»,*^ AR 428 SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1922 est membraneux et ne parait renfermer aucune production cal- caire. La concavité du disque operculaire est garnie de nom- breuses épines chitineuses d'un brun foncé disposées sur plu- sieurs cercles concentriques. Ces épines sont simples, lisses, à pointe recourbée vers riutéi'ieur. Parfois, surtout ciiez les jeunes individus, il n'existe (|u'iin seul cercle de 15 à 20 épines. LacoUerelte, trrs haute, très dével()p])ée, a le Jxird entier et ne présente pas d'incisions latérales. Klle est généralement réfléchie, en forme de col ral)attu. (Cependant lorsque l'animai est mort rétracté dans son tube, la collerette est redressée et appliquée à la base des branchies. La memlu'ane thoracique déborde largement sur les flancs et se termine en arrière en large écusson. Elle est plus ou moins teintée de marron et les tores.thoraciques se détaciient «lessus en plus clair. Le nombre des sétigères thoraciques est de 7. Au premier sétigère, il n'existe pas d'uncini mais seulenuMit un faisceau de soies capillaires fines et de soies plus fortes, anjuées, très net- tement dentelées sur leur bord convexe. En examinant ce bord convexe de face à un très fort grossissement <»n constate que ces dents sont disposées en rangées transversa^les de 3 k la base, puis de, 2 et ensuif<' sur un seul rang à lextrémité. Le bord dentelé ne présente ni encoche ni échancrure. Les soies thoracif|ues sont droites ou légèrement arquées, sans limbe marqué. Vue à rimmersion, leur suiface parait être finement hispide, comme chez certains Serpuliens exotiques. Ces soies sont toutes semblables, celles plus Unes qui semblent les accom- pagner ne sont que l'extrémité de soies de remplacement en train de sortir du sac sétigère. Les iincini thoraciques sont en forme de plaque à 5-6 grandes dents recourbées et disposées sur un seul rang et une dent inférieure plus grosse, creusée en gouge et s'élargissant en éventail dans le sens transversal. Les imcini abdominaux sont presque semblables, plus triangulaires, à dents un peu plus nond)reuses. Ceux de l'extrémité posté- rieure m'ont paru avoir 2 rangées de dents. Les soies abdo- minales sont très longues, géniculées et nettement dentelées. Le pygidium se termine en double bouton saillant. Cette singulière espèce ne rentre dans aucun genre connu. Je ne connais aucun opercule semblable chez les Serpuliens. Les Hi/droïdps ont bien un opercule évasé en entonnoir vésicu- SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE. 1922 429 leiix garni d'épines chitineuses mais celles-ci sont disposées sur deux étages et non sur plusieurs couches concentriques. Puis, dans ce genre, les soies du l""" sétigère à 2 moignons, les soies a])dominales en cornet comprimé et les uncini sont très diffé- rents. L'opercule des Galcnlaria porte de nombreuses épines à sa surface, mais elles sont dentelées et cet opercule est recou- vert d'un pavage de plaques calcaires et muni de deux aile- rons, comme chez les Pomaloccros. Notre Serpulien a un tube de Vermilia, un opercule se rapprochant un peu de celui des Htjdroïdes, des uncini de Pomatoceros, des soies thoraciques de Galeolaria ! La seule espèce avec laquelle je puis lui trouver quelques analogies est le Ficopomatus macrodon, récemment décrit par SouTHERiN (1) du sud-ouest de la Présidence de Madras, où il forme des amas assez denses sur des pièces de bois « dans une eau de salinité probablement très variable ». Les soies thoraciques, les uncini et les soies abdominales géniculées ressemblent beaucoup à ceux de Mercière lia, mais les soies du premier sétigère présentent une encoche bien mar- quée avec des moignons à la base. L'opercule, ressemblant à une figue, ne porte pas trace d'épines. Le tube est caréné et n'a pas le péristome évasé. Il n'en est pas moins singulier que la seule espèce se rappro- chant un peu de la nôtre soit aussi une espèce d'eau saumâtre se fixant sur le bois ! D'où vient ce Serpulien et depuis combien de temps existe-t-il dans le canal de Gaen à la mer ? Telle est l'énigme qui se pose et à laquelle il n'est pas facile de donner une réponse satisfaisante. Le Sénéchal, quia étudié la faune du canal en 1888 (2) n'y a signalé aucun Serpulien. De 1893 à 1897, j'ai habité Gaen et Luc-sur-Mer où j'ai été chef de travaux au Laboratoire. J'ai fait de nondjreuses et fréquentes excursions sur toute la côte, depuis Villers jusqu'au cap La Hague, y recherchant spéciale- ment les Annélides. Or jamais, ni dans le canal, ni à la côte, je n'ai constaté la présence d'un Serpulien ressemblant le moins du monde à celui qui nous occupe. M. Brasil qui a étudié la faune de Luc et des environs depuis la même époque (1) SouTHEBN. Fa'ina ol' Ihe Cliilka Lake [Mém. Indian Mus., V, 1921). (2) Le Sénéchal. Note sur quelques animaux recueillis daas le canal de Gaen à la mer (Bull. Snc. Lin. Normandie, 1888, pp. 87-95). 4î^0 SKANCE Dr 2() nftcF.MimK 11>22 Jusqu'à ces dernières années, aurait sûrement remarqué la pré- sence d'un animal aussi abondant dans le canal. 11 ne m'en a jamais parlé. 11 est donc bien j)r<)bal)le que cette espèce est d'in- troduction récente. Elle estsans doute venue fixée sur la carène d'un navire et ses œufs trouvant des conditions favorables se sont abondamment développés. Mais, tant que l'on n'aura pas retrouvé cette espèce ailleurs, il sera imj)()ssible d'en connaître la provenance. Il est fort peu probable que cette provenance soit européenne, on ne s'explicjuerait iiuère dans ce cas com- ment une espèce si prolifique aurait pu échappera tous les natu- ralistes ! Une enquête sur les navires ayant fréquenté le port de Caen depuis la guerre fournirait peut être quelques indications intéressantes. 11 serait intéressant aussi de rechercher si la Mcrnercllaeni(j- matica s'est introduite dans les estuaires des rivières de la côte du Calvados, dans la Touque, la Dive et les Veys. On connaît déjà un certain nombre de Sabelliens d'eau douce ou saumAtre ; Manaf/unha spcciosa Leydig, en Amérique; Cao~ bangia liilleti Giard, du Tonquin, Di/hoivscdla Baikalensis Nusbaum et /). (iod/acs/iii Xusbaum, du lac Baïkab llnp/ohran- chus ivsliinrinus Bourne, de la Tamise et Fabricia siellaris Blainville, d'Europe et d'Amérique [fuie Moore) mais, à part le Fil opomalus niacvodnn, déjà cité, je ne connais pas d'autre Serpulien d'eau douce ou très dessalée possédant un tube cal- caire. Je dédie avec plaisir à M. le professeur Mkhciercc genre nou- veau qu'il a eu la bonne fortune de recueillir le premier. LE MICROPLANKTON DE LA BAIE DU CROISIC PAR E. FAURÉ-FREMIET et 0. du PUIGAUDEAU INTRODUCTION Nous avons poursuivi pendant les mois d'août et de septem- bre 1920 et 1921 l'étude du microplankton dola baie du Croisic déjà commencée par l'un de nous en 1912 et 1913. Les pèrjies très fréquentes, presque journalières, étaient SÉANCE DU 26 DÉCEMBRK 1922 4;U faites avec M. le professeur HeniNeguy à bord de son cotre « Gytos », dans l'espace compris entre la pointe du Groisic, le Four, l'île Duniet et la pointe de Piriac. De nombreuses pêches ont été faites en outre dans le traict du Croisic, à marée haute ou dans le cheiiai au moment du courant de flot. Pour le microplankton, nous nous sommes servi soit d^in filet llensen pour la pêche verticale, soit, et beaucoup plus souvent, de filets de surface modèle Richard; ceux-ci étaient construits de manière à présenter une ouverture réduite et une grande surface filtrante, le cône antérieur était en molleton et la par- tie filtrante en calicot fin. Tout à fait impropres aux recherches quantitatives ou môme à la capture de petits organismes à mou- vements rapides, ces filets nous ont donné toute satisfaction pour l'étude qualitative des Dinoflagellés et des Infusoires du microplankton. Les pêches ont été examinées aussitôt ramenées à terre, ce qui a permis l'observation à l'état vivant de presque tous les microorganismes que nous avons étudiés; de nombreux échan- tillons ont été fixés à l'alcool et examinés ultérieurement après coloration selon la méthode préconisée par Mangin (potasse à 4/100, azurine brillante et rosazurine G.). Il nous est tout particulièrement agréable de remercier ici M. le professeur A. Labbé pour l'hospitalité qu'il nous a si large- ment accordée au laboratoire de biologie marine que l'Ecole de médecine de Nantes a fondé au Groisic ; nous y avons trouvé toutes les facilités nécessaires au triage rapide et à l'observa- tion immédiate du plankton vivant. Les formes néritiques dominent dans ce microplankton, dont la composition est cependant très variable, car les vents de S. W., par exemple, apportent souvent des formes pélagiques. Nous n'aborderons pas l'étude de ces variations et nous nous contenterons de décrire ou de signaler les formes néritiques ou pélagiques que nous avons rencontrées. Nous consacrerons une série dénotes à l'étude purement sys- tématique des Dinotlagellés et des Infusoires jjlank toniques de la baie du Groisic. Les premières se rapporteront au genre Pcridinium, au genre Gonyaulax, aux Dinophysides, aux Ceratium et au groupe des Gi/mnodiniens. 432 SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1922 Gcii. PERiDINIUM Elucubcig KoFOiD (1909), Steln (I883\ Hutschli (1885), Paulsen (1906), Fauré-Fremiet (1908), Hroch (1910), Jorgensen (1912) et Pavil- LARD (191C) ont établi la tainilation caractéristique du genre Peridinium. Elle se compose de : 4 phujuos apicales, 3 interca- laires antérieures, 7 antécpiatoriales, ") postéquatoriales et 2 antapicales. Ouchjues auteurs ont cherché à étahlii' une classification à l'intérieur de ce genre, ou créant, soit des sous-genres ((cran), soit des groupes basés sur la tabulation (.h")RGEissE>'). Ces deux classifications, très commodes pour l'identilication des espèces, ne sont pas superposables. Pal'lsen, dans sa monographie «les Péridiniens (Nord. Plank- ton 1908) et Broch (1910) adoptent la subdivision en deux sous- genres Pro/operif/i/iit/ni lierg, et Etf/ieridi/iit/ffi Gran. Le sous-genre Protopevidinium (au(]uel Berg avait donné la valeur d'un genre) est caractérisé par le sillon transversal A B c Fn;. 1. décrivant une spirale montante de gauclie à droite, et par la présence de deux é2)ines antapicales, constituées par un pro- longement de la cuticule, et ne contenant pas de cytoplasme. Dans chacun de ces sous-genres, on trouve des formes dont la spécificité n'est pas prouvée ; (m est amené à grouper les for- mes les plus voisines présentant des aftinités très nettes et des caractères communs de tabulation. J«")rgensen( 1912) s'est seryl de ces caractères pour établir trois sous-genres qu'il subdivise en trois sections. Cette classitication, qui ne correspond pas à celle de (Iran, repose sur les vari.itions du contour de la plaque en losange. Dans le sous-genre Oithopendimum (fîg. 1 , A) cette plaque n'est en contact qu'avec la première plaque antéquatoriale à gauche et la septième à droite, tandis que dans le sous-genre SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1922 433 Metapendiniiim (fig\ 1, B) elle a des lignes de suture commu- nes avec la deuxième placjue antéquatoriale. Un troisième sous-genre, Paraperidmium (fig. 1, G) comprend les espèces assez rares chez lesquelles le côté droit de la placpie en losange est identique au côté gauche des Melaprridinimn J)ien que moins net. Dans ces trois sous-genres Jôrgensen étahlit des sections basées sur les rapports suturaux de la plaque intercalaire médio-dorsale. Cette plaque peut être en contact avec une seule plaque antéquatoriale (section oceanica, fig. 2, A), avec deux de celles-ci (section taôuiata, fig. 2, B) ou trois (section conica, fig. 2, G). > Nous avons adopté la division en les deux sous-g"enres Proto- et Eu-, tout en signalant dans la description de chaque espèce à quel sous-genre de la classification de Jôrgensen cette espèce doit être rattachée. Le genre Peridinium comprend un très grand nombre d'es- pèces, pélagiques et néritiques, répandues dans toutes les mers. Certaines formes étant très voisines, possèdent de nombreuses synonymies qui rendent leur identification extrêmement difficile. Sub. Gen. Protoperidinium Bergh Peridinium ovatum Pouchet Fig. 3. Gorps régulièrement ovoïde aplati dans le sens du plan équa- torial. L'épithèque est surmontée par une courte corne apicale ; riiypothèque est pourvue de deux pointes cuticulaires courtes et aiguës. Le sillon transversal décrit une spirale descendante de droite à gauche avec un déplacement égal à une largeur du sillon. Les crêtes aliformes sont striées et peu développées. Le sillon longitudinal est large, profondément excavé ; il empiète sur l'épithèque et descend jusqu'à l'antapex ; ses bords sont pourvus de crêtes peu développées qui se prolongent sur les épines antapicales. La cuticule est finement réticulée 434 SÉAiNCE DU 2() DÉCEMBUK 1922 cl ponctuée. Les lignes de suture sout larges et striées et for- ment sur i'iiyputlièque des bandes intercalaires remarquable - ment larges, sur la face dorsale principalement. La fabulation deTépithèque est celle du type Me laper idinium (Jôrgensen). La hauteur atteint 80 ;j. et la largeur 95 u. Espèce rare dans la baie du (^roisic. I^e Peridhritim leni'unlutuin décrit par Falré-Fhemu:! (1908, p. 218, pi. xv,tig. 6) est synonyme (Mangin 1912) du P. oratum FiG. 3. Pouchet, décrit par SciiÙTT (1895, pi. \vi, lig. 49) et par Paul- SEN (1908, p. 44, %. 54). Le P. ovatMm diffère nettement du niplopsalis lenticula de l>FR(jH par la jnésence de sept j)la«(ucs antéquatorialcs et (b* deux pointes cuticulaircs anfapicales, ainsi que par la forme de la pla(ju(' on losange. D'après Pallsen (1908), cette espèce est boréale et océanique. Le (ktalogue planktologique la signale dans la Manche, la mer d'Irlande, le nord de l'Atlantique, la mer Arctique, les détroits danois et la Baltique. SÈANC.K DU 26 DECEMBRE 1U22 aô Peridinium brève F*aulscn L'aspect général de ce Péridiiiien est massif, l'épithèque sub- coiiique présente un profil latéral conveve et un proloiigemcut apicaltrès court. L'hypothèque, irrégulièrement subspliérique, porte deux petites pointes cuticulaires, fines et courtes. Le sillon transversal décrit une spirale descendante de droite à gauche, située dans le plan équatorial. Ses extrémités vien- nent rejoindre le sillon longitudinal avec un déplacement égal FiG. 4. à la largeur de la ceinture. Les crêtes aliformes sont peu déve- loppées et légèrement striées. Le sillon longitudinal, excavé, descend verticalement vers l'antapex qu'il atteint en s'élargissant. Ses bords sont munis de petilcs crêtes «iliforines (jui se jirulongent le long des petites pointes antapicales. La cuticule est régulièrement et fortement aréolée. Les lignes de suture sont nettes, étroites et ponctuées. La disposition des plaques ventrales de l'épithèque classe ce Péridinien dans le groupe Melaperidinium Jôrgensen. Son cytoplasme est incolore et dépourvu de chromatophores. Sa hauteur totale est de 51 y- et sa largeur de 45 [jl. Il est assez rare au Groisic. Le Perldiniiim brève n'a été étudié et décrit que par I*aui.se.n (1905 p. 4, iig, 8), qui a figuré deux formes du Peridin'nim 436 SÉANCE DU 20 DÉCEMBRE 192ii Steinii Jorgensen, f. pyrifunnis et 1'. brevis. Cette dernière présente des épines antapieules plus courtes et un aspect géné- ral moins allongé que celles de P. Steinii Jorgensen. En 1907 (p. 13) et en 1908, (p. iC), fig. .')(>), Paulsen élève ces deux formes au rang d'espèces P. brève et P. pyrifonnc. Il indique pour la première une hauteur variant de 44 à 75 a sans les épines, et la caractérise comme une forme arcti(|ue et néritique (Islande, Feroë). Le Catalogue plankt< (logique la signale dans le Skager- Rack et le (kttégat. Pciidiniinn Steifiii (Protoperi(/iniu?n Berg) Jorgensen. Fiii'. 5. Corps régulièrement pyrifornie, légèrement comprimé dans le sens dorso-ventral ; pointe ai)icale très amincie en un col tron(|ué hruscjuement à son extrémité ; deux longues é})ines antapicales cuti- (•nlair«'s. I.e sillon transversal décrit une spi- rale descendante de droite à gauche, et ses deux extrémités rejoignent le sillon ventral avec une dill'érence de niveau égale à une demi -largeur de la cein- ture ; les crêtes aliformes, finement striées, sont hien développées. Le sillon longitudinal est droit et hoi'dé de deux crêtes qui se prolongent le long des épines ajitapicales. Cette forme appaitient au sous-genre p,(. 5 Prntoperir/iniuni Gran. Les plafjues sont disposées selon le type Mpfapcridininm Jorgensen. Les lignes de suture, peu visi- bles, sont iines et semblent dépourvues de toute ornementation. La hauteur totale varie de 50 à 96 ;jl, sa largeur, de 32 à 08 [j.. P. Steinii est .dépourvu de chromatophores. Le cytoplasme est légèrement rosé. C'est une espèce assez commune dans la baie du Croisic. En 1899, p. 38, Jorgensen a (h^crit cette espèce, l'a nommée et séparée du P. Michaëlis Ehrcnberg. Elle fut ensuite décrite sous le nom de P. Steinii Jorgensen, par OsteiNfeld (1900, SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1922 437 p. 58);Gran(1902, pp. 185, 188) ; I'allsen (1907, pp. 13, 14 et 1908, pp. 47, 18, fig. 58, a h) ; Kofoid (1909, p. 26) ; Broch (1910, p. 185, lig. 4) ; Pavillard (1916, p. 35). Il faut rattacher à cette espèce le P. Michaëlis figuré par Sïein (1883, pi. ix, fig. 9-14); ScHiiTT (1895, pi. XIV, fig. 46) ; Aurivillius (1898, p. 97) ; OsTEiNFELD, (1899, p. 60); Gleve (1900,1 4], p. 263). Berg en 1882 avait créé le genre Protoperidiniitm caractérisé par les prolongements cuticulaires formant des épines antapi- cales bien difïerentes des cornes atitapicales protoplasmiques du groupe se rapprochant du P. divergens EhrJjg. Il signale deux espèces Protoperidinium MicJiaëlis et Pr. pcllucidium. Pouchet (1883, p. 431, pi. xvni-xix, fig. W et 11) figure diverses variétés de P. pellucidum dont plusieurs se rapportent en réalité à P. Steinii. De même pour le P. pellucidum figuré par Bamsay Wright (1907, pi. \, tig. 17) ; Meunier (1910, p. 32, pi. I, fig. 19, 21, pi. I bis, fig. 24, 25) donne sous le nom de P. Stei- nii une série de figures qui ne semblent pas appartenir à cette espèce. Par la disposition des plaques de l'épithèque, la forme qu'elles représentent est du type Orthoperidinium Jôrgensen. L'aspect général est plus court et plus large que celui de P. Stei- nii. Les épines antapicales sont très courtes. Jôrgensen (1899) réserve le nom de Peridiniuin lenticulare var. Michaelis Ehrbg., au P. Michaëlis de Ehrenberg et au P. dioergens, var. de Bergh {P. divergens var. depressum de Pouchet). Il réunit toutes les figures de Steln, se rapportant au P. Michaëlis et le Protoperidiniwn Michaëlis de Bergh, sous le nom de P. Steinii. KoFOiD (1909, p. 26) critique les conclusions de Jôrgensen, toutes les ligures de Stein ne se rapportant pas à la même espèce. Il admet cpe le P. Steinii de Paulsen (1905, p. 4, fig. 3) n'est pas le véritable P. Steinii. En 1907 (p. 13) Paulsen avait fait pour les individus décrits en 1905 les formes hrevis et piri- formis, qu'il élève ensuite au rang d'espèces P. brève et P. piri forme (1908). Broch (1910, p. 185, fig. 4) décrit le P. Steinii '3 orgensen et confirme l'opinion de Kofoid quant à l'influence des mers ch;iu- des sur le développement des appendices. Jôrgensen (1912^ p. 7) classe P. Steinii dans le groupe nou- veau Me taper idinium caractérisé par la disposition des plaques ventrales de l'épithèque. 4iJ8 SÉA>CE DU 20 DÉCEMBRE 11>*22 Cette espèce j)réseDte une certaine vaiiabilité.PAULSENindique comme hauteur 45 à 52 tjL, sans les épines qui mesurent 9 à 16 a. KoFHii» a trouvé 54 à 108 ^j. de haut, sur 40 à 50 de large. 11 distingue deux sous-espèces : P. Steinii VK'dilerraneum à corps plus rond, pointe apicale et épines aniapicalcs j)lus allongées, et crêtes plus développées (mers chaudes, Méditerranée, San Diego) et P. Steinii Paulseni à corps moins arrondi, épithèque plus allongée, corne aj)icale et épines antapicales plus courtes (Kiel, Hiscaye, côte de Californie). La répartition géographique^ de P. Sieinii et de ses variétés est assez étendue. Il a été trouvé à Kiel, dans la M<''diterranée le Pacifique (Kofoid), cotes de Bretagne (Poichet), Adriaticpie (Bruch). Le Catalogue planklologique le signale dans la Manche, le canal de Bristol, le Skager Back. le Cattégat. la mer des Belts et la Balti<[ue. Pei'idiniinii nKicrosijiiiuni Mangin. Fig. (). Corps gh»i)ul(ui\, légèi-eincnt picilniine. Ce Péridinien res- semble beaucoup au P. Steinii dont il dillere cependant parla largeur plus grande, le col apical plus court, les épines anta- picales plus fortes et plus divergentes, la présence d'une troi- sième épine antapicale très courte et aiguë située à Textrémité du sillon ventral, sur la face interne de la grande épine gau- che, et enfin par la tabulation de l'épithèque suivant le type (Jrthoperidiniiim (J orgensen). Le sillon transversal décrit une spirale descendante de droite à gauche avec un dé])lacement des extrémités égal à une demi- largeur du sillon, b'S crêtes alilni'mes son! prii développées. Le sillon longitudinal est vertical, large, excavé, et bordé à gauche par une petite crête se prolongeant sur la ])etite épine supplémentaire. Les deux grandes épines sont munies de crêtes latérales. Leur base, très large, est creuse sur une faible lon- gueur, réalisant ainsi un aspect intermédiaire entre les types Protoperidiuiioa (Bergh) et Euperidininm (Cran). La cuticule est lisse. Les bandes intercalaires sont larges et striées trans- versalement. La hauteur al teint 80 ;ji ; la largcui' 02 ;j.. Espèce peu fréquente dans le planktnn du Croisic. SÉAiNCE DU :2l) Dl'XJiMBRh: 1922 430 C(^tte espèce correspond très exactement à celle décrite et ligui'ée par Mamgin (1912, p. 29, tig. 18). 11 indicjue comme dimension : hauteur (sans les épines) 50 à 70 u. ; largeur : 35 à 50 [jl; longueur des épines 20 à 22 |jl. 11 a observé un léger réti- culum sur la cuticule des individus jeunes. Les lignes de suture peuvent être étroites et lisses, ou bien larges et striées. Cette espèce, jamais abondante, a été trouvée avec le P. Steinii sur les côtes de l'Atlantique depuis l'île d'Yeu jusqu'à la baie FiG. 6. de Quiberon. Karsten (1907, p. 415, pl,^ l, fig. 12, a, h, c) signale, dans l'Océan Indien, le P. Steinii Jôrgensen var. elon- gata caractérisé par deux longues épines antapicales et une troisième petite et courte, située sur la face interne d'une des grandes épines, tantôt celle de droite, tantôt celle de gauche. Peridinium exccntriciim Paulsen Fig. 7. Ce Peridinuim présente une forme discoïde tout à fait carac- téristique avec une disposition excentrique de la pointe apicale située en avant, tandis que l'extrémité antapicale du sillon lon- gitudinal est repliée en arrière. Le grand axe du corps est donc très oblique par rapport à la ceinture qui linùte le disque. L'antapex porte deux pointes cuticulaires, 440 SKANCE DU 2() DÉCEMBRE 1922 Le sillon transversal décrit une spirale montante do jiauelie à droite avec un déplacement des extrémités atteignant une demi-largeur de sillon. 11 est bordé de crêtes aliformes striées et bien développées. Le sillon longitudinal est large, excavé et dénué de crête. La cuticule est lisse ou liueinent ponctuée. Les lignes de suture sont lines. Le diamètre de La ceinture atteint 90 [a. Espèce très rare au Croisic. Cette espèce a été décrite par Paulskn (1907, p. 14, iig. 17 et 190(S, p. 51, tig. 6i) (jui indique comme synonyme le P. dr.ci- piens de va> IJukemen (190.'), p. 1i3, fig. 12) (non Jor(;ensen) et FiG. 7. jiar l*AViLLA!iD (19l(>, p. lîO, Iig. 31), qui a j)récisé la disposition des plaques. La forme décrite sous le nom de P. Perrieri, par Fauré-Fre- MiET (1908, p. 228. Iig. 1 i, pi. xvi, Iig. IG) dans la baie de la llougue, appartient sans doute à la nnHne espèce. Il ne pré- sente pas de crêtes aliformes. Le bord gaucbe du sillon longi- tudinal est plus saillant (fue le bord droit. La disposition des plaques deré])ithèque est caractérisée par la présence de 6pla- (jues antéquatoriales au lien de 7, et par le très grand déveloj)- pement d'une pbiquo intercalaire dorsale asymétrique. La même disposition existe probablement dans la forme observée au Croisic. Il est plus petit que cette dernière {hauteur : à peine 27 p.; largeur : 40 à 50 pi). Les individus décrits par Paulse.n mesurent 36 u de haut sur une largeur variant de 52 cà GO u. La cuticule est finement poin- tillée. Le bord eauche proéminent du sillon ventral porte une crête bien développée. Le siHon éf[uatorial est bordé de petites crêtes aliformes. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1922 441 Les dimensions indiquées par van Breemen sont de 40 [x de haut et de 40 à 50 |jl de large. C'est une espèce néritique, toujours isolée, qui est signalée par Paulsen, van Breemen, et le Catalogue planktologique dans la mer d'Irlande, la mer du Nord, au Helder, le Cattegat et la Baltique occidentale. Sub. Gen. Euperidinium Gran. Peridinium depressurn Bailey. Fig. 8. Corps large subsphérique, avec un prolongement apical aminci, court : deux cornes antapicales creuses à base large, assez courtes. Sillon transversal très oblique bordé de crêtes Fig. 8. striées peu développées, décrivant une spirale descendante vers la droite avec un déplacement des extrémités atteignant une largeur du sillon. Sillon longitudinal profondément excavé, terminé par deux petites pointes aiguës à sa partie postérieure, s'étendant depuis 442 • SÉAiNCE DL 20 DÉCEMBUli 1922 lo pùlc aiil,ii)ic;il jiis(]UO un ptMi .ui-dcssus du sillon trans- versal. Cette forme appaitieut au type Orf/ioprridininm de Jorgen- SKN et au sous-irenre Eiiperii/iiiium de Gran. La cuticule est linenient réticulée ; les lignes de suture sont étroites et lisses. Le cytoplasme ne contient pas de chromato- phores et renlcrme des gouttelettes huileuses rouges. Les dimensions atteignent 112 à 120 a de haut, et 00 |j. de lari;e. Cette espèce est assez fré<]uente. Cette espèce a été nommée par Bailev (1855, p. 12, fig. 33- 34), décrite ultérieurement jiai- Jorgensen (1899, p. 36); Clève (1899, ]). 37 et 1900 i4] p. 257); Gran : 1902, p. 186) ; Broch, (1906. p. L')2, tig. 1); Paulsen (1908, p. 53. fig. 67); Man(;in (1913). D'après Patlsen, l'espèce /*. (/rprcssinn coi-respond au /'. f/irf>rf/r/is var. ilepressuni d'AuRiviLLius (1898, p. 60) et d'OsTENFELD (1899, p. 60) ; au P. ilirn-yons var. renifnrmf de F.HRENREur. (1854, pi. XXV, fig. a et 185i, n° 2. p. 240) ; de Bergii (1881, fig. 45); Pouchet (1882, p. 40, pi. xx et xxi, fig. 2i-27); au Ccratium flivergons de Fépithèijue est cell(> du type Oi'llwjX'r'ulimimi Jorgensen. L«' cytoplasme rose violacé, ne contient pas de chromatophores. La hauteur varie de 116 à 125 u ; la largeur est de 64 a. Espèce assez fréquente au (Iroisic. P. nblonijum a été décrit sous ce nom par Cleve (1900 [1], ]». 20) d'après Aurivm.lius (181>8, p. 96) qui en avait fait la variété ohlonrjuin de P. 7) a été scindée en quatre formes caractéristiques : P. orenniaim var. lypica (Brocli, 19()li, fig. 3) grande forme pélagique (220 à 300 ijl de hauti fréquente dans les mers chau- des, P. ohlongum {P. diver(/ens var. oliloitfjtDu Aurivillius, 1898) forme plus petite et néritifjue d'une part, et d'autre part P. Murrnyi Kofoid (1907, p. 17(), pi. v, fig. 29) caractérisée par sa corne apicale très longue, et' ses cornes antapicales très divergentes, mesurant 2i0 'x de haut sur 13.") a de large; et P. oceanician var. anipinensis signalée par Broch en 1910 dans l'Adriatique. Meunier (1910, p. 20, pi. i bis, lig. 9-li) décrit et figure le P. saltans sp. n. qui ne diffère de P. obloiujum que par sa corne apicale très courte, et ses cornes antapicales plus longues et plus divergentes. Cette espèce pourrait n'être qu'une cin- quième variété de P. oceanicum. La forme que nous décrivons ici appartient très nettement à la forme oblongum d' Aurivillius par ses dimensions inférieures à celles des autres variétés. Paulse.n indique 118 à 136 jjl ; Broch, 130 à 170 u ; van Breemen, SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1922 445 JOO [JL ; Mangin, 118 ù 170 ^i, dimensions sensiblement égales à celles que nous avons observées. D'après Paulsen (1012, p. 281), P. ohlongnm est une espèce néritique, eurytherme et sténohaline. Dans le Bulletin plank- tologique (1912) les deux formes oceanicum et oblongurn sont confondues et signalées dans la Manche, la mer du Nord, les eaux norvég'iennes, le Skager Rack, le Cattégat, les Belts. Le Catalogue planktologique n° 70 signale également P. obUmgum dans la mer du Nord et les détroits baltiques. Peridînium divergens Ehrenberg. Fig. 10. €orps à profil latéral irrégulièrement pentagonal, légèrement déprimé dans le sens dorso-ventral ; épithèque à côtés conca- ves, terminée par une corne apicale subconique peu allongée ; Fig. 10. hypothèque à côtés concaves, terminée par deux cornes antapi- cales à base épaisse et à terminaison aciculée. Le sillon transversal est situé' dans le plan équatorial ; il décrit une spirale ascendante de gauche à droite et ses extré- 'tU\ SÉANCE DU '2(\ DKCEMBRE 1922 niitôs l'ojoiunoiit lo sillon loiif^iduliiuil iivcc im (Irpl.iciMUont (\L;al à une demi-largeur de ceinture. Les crêtes alifornies sont ]>eu développées et finement striées. Le sillon longitudinal est large, i)rofondément excavé et s'incurve sur le bord gauche; il se termine vers l'antapex par deux petites pointes aiguës. La cuticule est réticulée et épineuse. Les lignes de suture sont larges, nettes et striées. La disposition des plaques ventrales de l'épithèque est celle du type Mclapcrifliniiim Jorgensen. I^e cytoplasme contient des chromatophores jaunes et des gouttes liuilcus«»s rouges. L;i longueur vnrie de 73 à 93 ;jl. Son diamètre transversal mesure 70 -jl. (iCtte forme a été nonmiée par Ehre.ndeik; (1840, p. 801 ; et 1854 [21 p. 70) et décrite ultérieurement par Hergm (1882, p. 234, lig. il. i2): Stein (1SS3, |.l. x, tig. 1-7; pi. \i, lig. 1,2); HuTStMM (188"), pi. i.iu, lig. 1); Schutt (1895. pi. xin, lig. i3, 19, 21, 22); Cleve (1900 [4J, p. 2.)8) ; P.vllsen (1907, p. 16, lig. 23); Melnieu (1910, p. 23, pi. i bis, lig. 1-8; p. 2o, pi. m, tig. io-46); Mangi.n (1912, p. 49, pi. vu, fig. 10 à lo). Paulsen (1907) considère comme appartenant nu P. flivergnia Ehrbg : le P. divertjf'ns var. IfiUiculare d'ERRENBRnr.H (1854 ^2], p. 240) ; le P. lenticulare Rlirl)g.,de Jorgensen (1899, p. 400) et de Ramsay Wright (1907", pi. i, tig. ()) ; le P. divciu/ens var. liert/fii de Lemmermann (1S99, p. 3t)9) ; le Ccratium (livergcns de Glaparède et Lachmann (1859, p. iOO et 1861, pi. xm, fig. 22, 24, 26) et de Kent (1881, pi. xxv, fig. 8-13). Pouchet (1882) ligure une série de formes appartenant à I*. dherr/ena et à ses variétés, mais aucune (felles ne ressemble à la forme observée au Croisic. Meinier (1910) fait une ct)nfusion entre P. r/eprrssi/m Bailey et P. divergeas Kbrbg., car ses figures se rapportent tantôt à l'une, tantôt à l'autre de ces deux espèces qu'il groupe sous le nom de P. divergens Ehrbg., var. reni forme. Paulsen (1907) reconnalî l'impossibilité de déterminer avec certitude les formes représentées par Ehrenberg et Stein dans la série de leurs figures ; il décrit et figure avec soin la forme la ]dus commune dans la Baltique, qui se rapproche très sensible- ment par sa forme et ses dimensions (80 à 84 u) de celle que nous avons observée. Le P. divergens présente une assez errande variabilité quant sÉArscE DU :26 deckmbrk 1'J22 447 à sa taille et à rornemontation de la cuticule et des lignes de suture. D'après PallsëiN, le P. antarcticum est une espèce très voisine. Le P. divcrgens est néritiquo, eurytherine, sténohalin et très largement r«''pan(ln. Il ;i été signalé dans les eaux danoises et la Baltique occidentale (Paulsen); mers de Kara et de Barentz (Meumer); côtes de Bretagne (Pouchkt); Manche, mer du Nord, canal de Bristol, Skager-Rack, Cattégat (Catalogue planktolo- gique); Méditerranée (Pavillard). Pcndiaiiim crasnpes Kofoid. Fiij,'. 11 Corps trapu, pins large que haut, déprimé dans le sens dorso- ventral. L'épithèque, subcouique, présente une corue apicale, tronquée, assez courte, et un profil latéral concave passant à la convexité à une faible dislance de la ceinture. Le profil latéral FiG. 11. de l'hypothèque, d'abord convexe près de la ceinture, devient concave en formant les deux cornes autapicales coniques, courtes, larges à la base et terminées par deux petites pointes aciculées ; elles présentent un léger renflement sur la face interne et sont séparées par une profonde dépression. La section équatoriale est réniforme. 4:48 SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1922 Le sillon transversal décrit une spirale descendante de gauche à droite avec un déplacement égal à une largeur environ de ce sillon ; les crêtes alii'orines sont peu développées. Le sillon longitudinal, légèrement siguioïde, est excavé, court et dépourvu de crêtes. La cuticule est lisse ; les ligin^s de suture très Unes. La tabulation de TépitluMpu' est celle du type Meiaperidi/iitan Jôrgensen. Le cytoplasme est rosé; pas de cliromatophores. Hauteur : 84 u. Largeur : DO à 102 22 cxoiuplaircs exaiuiiics ellc^ se sont iiiuiiti'c'cs plus lai'.m's et uet- fciucnt striées entre toutes les pla<|ues de l'hypotliècpie. La cuticule est ponctuée et délicatement réticulée. Le cytoplasme est parfois rosé, mais plus souvent incolore ; il est toujours dépourvu do chromatophores. La hauteur atteint 90 ;jl. P. ronictitn est une espèce commune dans la baie du Croisic. GuAN en 1000 (p. \1\) et l'.M)2 (p. 47) a décrit cette espèce comme une variété coniciim du P. diverijens VAwh. Après UsTE.NFKLU (1900, p. 5) et Ukamuha (1907, pi. v, tig. 36), Pall- siiiN en 1908 (p. 58, lig. 74) a donné une étude complète de cette espèce ; bien (|ue les dimensions indiquées pai' 1*aulsen (72 à 76 [J.) soient légèrement intérieures à celles cpu' nous avons constatées, la description de cet auteur s'appb(pie exac- tement à la l'ornn^ du (Croisic. Il en est de mémo (b- l;i (b'scrip- tion donnée par Uroch (1910, p. 19."), Ijg-. 11). Pal'lsen considère comme se rapportant à cette espèce le P. divri'f/nns var. depre^siim ligure j)ar IU;uciii (1H81, tig. 43 et 44); PoucHET (18«3, p. 41, jil. \x et xxi, lig. 31 et 33) le P. Icn- licularc var. Mic/uw/is Ebrenberg sig-nalé par Jorcensen (1899, p. 37), le P. divergens var. aculangulum Lemmermann (1899, p. 3(58 et 1905. p. 28). dette espèce dont les caractères g-énéraux sont bien définis, 2)résente une certaine variabilité : Pallsen a décrit en P.)05 (p. 4, tig. 4) ""une forme des des Féroé et de la mer du Nord dont la cuticule est épineuse, et Meunier (1910, p. 42, pi. i et m) a distingué, panni les tonnes présentes dans le planUton des mers de Kara et de liarentz. trois variétés (ju'il désigne sous les noms de hilohnta, emarginala et hasicnrva', la forme (bi Ci'oisic est inli'i iné(b.iir<' enti'o les Ar\\\ jircniièics. La distribution géograpIii(|ue de cette espèce, considérée par Paulsen comme eurytbernie et à peu près sténobaline, est très étendue ; elle a été signalée sur les deux côtes du Pacifique (Okamlua et SiHKoDiui; le golfe de Siam (Schmiut); la mer iiouge (OsTKNFELb et ScHMMir); la Méditerranée (Pavillard et Ibiocn) ; l'Atlanticpie, la Manche, la mer du Nord, les côtes de Norvège, les détroits danois et peut-être dans la Baltique (voir Paulsen 1912); elle semble éviter les eaux d'origine arctique. SÉANCE nu '26 DECEMBRE 1 1)22 451 Peridinium subiucrmls Paulsen. Fig, 13. Le corps de ce Péridinieii aliecte la forme d'un pentagone plus large que haut. L'épithèque, subconique, cà profil latéral convexe, ne porte pas de prolongement apical. L'hypotlièque esquisse à peine les deux cornes antapicales proloplasmiques qui caractérisent le sous-genre Eu peridinium Gran. Ces cornes sont terminées chacune par une petite pointe aiguë et très courte. Le sillon transversal, est situé dans le plan équatorial qui est circulaire. Les crêtes aliformes sont peu développées et striées. Le sillon longitudinal remonte légèrement sur l'épithèque et Fig. 13. descend jusqu'à Fantapex où il s'élargit considérablement. Il est dépourvu de crêtes. La cuticule est délicatement réticulée. Les lignes de suture sont larges et striées. Les plaques ventrales de l'épithèque sont disposées suivant le type Orthoperidinium Jôrg. La hauteur varie de 06 à 71 'x. La largeur est, de 8i 'SEi\ (11M2, p. (3). Il faut considérer comme synonyme (h; cette espèce le P. conicum, var., figuré par van Breemën en 1905, p. 43, fig. 11. La forme décrite par Mangin (19t2, p. 28, fig. 15) 4'>2 SÉANCE Dl 2() hl'.CKMBKK 11)22 SOUS le iiuiii de P. peiilnijoiitim semble èti'C interiiiédiaire entre le P. suhinermis et Je l^. pcnlagonum de Gran, qui dif- fère du premier par le profil ])lutôt concave de répithèquc dont l'apex est pointu, et par le sillon ventral qui ne s'étend pas juscpi'à l'antapex (Pailsen IIMIS. p. .iy, fig. 76). D'après Paulsen, la cuticule de /*. subincrinis peut être lisse ou linenient réticulée. Sa iiauteur varie de 56 à 68 ijl. C'est une espèce océani(jue, hoi'éalc et arctique, qui a été signalée dans la mer du Nord, le Skager-IiacU, le Cattégat, la Halticpie, au Groenland, an Sj)ilzl)erg, sur les cotes de l'Is- lande (Paulsen et (latalogue plankfologique) et dans la nnu' de Harentz (Meii.mku). ("..Ml. (inWM'I.AX Dirsing. KnKou) (1911) a résume riiisl(»ri((U(' du geni*e ijviii/dula.r créé jjar DiKsi.NG (1866) pour l'i'riiHnimn spiniferum Clap. et Lacli. Cetauteur, et ensuite Siein, caractérisaient ce genre ])ai' l'exten- sion du sillon ventral juscpi'à la pointe aj)icale. KoFou) montre cpie la gouttière ([ui prolonge le; sillon M'utial siu' répitliè(|ue et parfois jus(ju'au sommet apical n'est pas le sillon ventral lui-nu^ne, mais représente une modification d'une pla(juc, homologue de la phupu' en losange des Peridlnium, kupielle s'étend depuis le stjmmet apical jus({u'à la rencontre de la zone ventrale. Dans la plu|)art, mais non dans toutes les espèces de Goni/anlax, cette pla(pie a])icale ventrale est très étroite et (juand les lignes de suture sont marquées [)ar des épaississements de la cuticule {(r. ceralocoroïdes), cette ])la(|ue, en raison de ces épaississements, repose au fond d'une dépres- sion entre des hords surélevés. Suivant les espèces, le sillon ventral semble se prolonger plus ou moins haut sur l'épitbèque. !.a présence d'une dépres- sion s'étendant du sommet antapical au sonmiet apical n'est donc pas un caractère absolu du genre. La torsion du sillon transversal en spirale descendante de gauche à droite est cons- tante. D après Kufuii», 1<î caractère essentiel du genre (joni/aulac est la présence d'une seule plaque antapicale. Les plaques sont réparties de la manière suivante : 8 à 6 apicales, 0 à 3 intercalaires antérieures, 6 antéquato- SÉANCE nu 26 DÉCEMBRE 1922 45B riales, 6 plaques de ceinture, G postéquatoriaJes, 1 intercalaire postérieure, 1 antapicale. KoFOiD divise ce genre en quatre groupes : spinifera^ poly- gramma, polyedra et sphfproidea^ dont trois seulement sont représentés dans le plankton du Croisic par quatre espèces : G. spiniferci et G. digitale^ G. polygramma et G. polyedra. Gonyaulax spinifera (ClajDarède et Lachnian) Diesing. Fig. H. Corps irrégulièrement piriforme ; épithèque subconi({ue pré- sentant une saillie à la hauteur des lignes de siiture entre les pla- c[ues antéquatoriales et apicales. Apex terminé par une corne large et courte à peine ébauchée. Hypothèque tronconique à profil latéral sinueux, munie de deux petites pointes cuticulaires Unes et courtes. Le sillon transversal très déplacé décrit plus d'un tour de spire ; l'extrémité gauche surplombe l'extrémité droite avec un écart égal à quatre fois environ la largeur du sillon. 11 est muni de petites crêtes aliformes peu développées. Le sillon longitudinal très oblique et sigmoïde s'étend depuis l'extrémité gauche de la ceinture jus- qu'à l'antapex où il s'élargit "considé- rablement. La gouttière ne se prolonge pas juscju'au col apical, la plaque 1' de KoFOiD étant étroite mais non excavée. Ses bords sont dépourvus de crêtes ainsi que les épines. La cuticule est aréo- lée ; les lignes de suture sont nettes et striées. Le cytoplasme contient des chromatophores l)run-jaunâtre. Hauteur : 48 [i. ; largeur 30 ^.. KoFOiD (1911, p. 209, pi. x, lig. 8-10 ; pi. xvi, fig. 39 et texte figure A-D) indique les nombreuses synonymies de cette espèce qui présente une certaine variabilité quant à la taille, le dépla- cement et la longueur de la ceinture, les ornements de la cuti- cule, la largeur des bandes intercalaires, et le nombre des épi- nes qui peuvent parfois mancjuer totalement. Kofoid a trouvé une hauteur variant de 24 à 50 pi, largeur de 21 à 33 a. Fig. 14. Ao4 SKANCE DU 26 DÉCEMBRE 1922 Meunier, (iyiO,p. 54, pi. iii^ lit;, ô à 13) ligure sous le nom de G. po/i/yra//ima des spécimens qui appartiennent en réalité à G. spinifrra. KoFoiD prend G. spinifcra connue type du groupe qui com- prend G. digitnle, G. diegensis et G. tinacantha. C'est une espèce nériticjue, assez répandue dans les eaux tempérées et septentrionales. Elle a été signalée sur les côtes de Californie et d'Alaska (Kofoid); de Norvège (Glai». et Lach., JoRGEissEiN); le Nord Atlanti(juo, les détroits danois, la mer du Nord, le Sj)itzberg ((^lève, Brocii";; la mer de Barentz (Meunier), sous le nom de G. polijgrainnia^ la .Manche (rAURÉ-b'HEMiET) sous le nom de G. Mangini\ les côtes de Portugal (Carisso) ; la mer d'Aral, etde golfe de Siain. Les rapports géographi(]ut's concernant cette espèce sont sujets à caution, les auteurs nayant pas toujours sé])aré G. spinifera des autres espèces du groupe, en particulier d<' G. (tiqitole. Gonfjanlar d'H/ildlc Pouiind. l'iu. 15. Corps irrégulièrement piriforme ; répithècjue est conique et le sommet apical est très aigu : l'hypothèque, hémisphérique, porte deux petites pointes aiguës constituées par un prolongement de la cuticule. Le sillon transversal décrit un peu (plus d'un tour de spire ; les deux extrémités se chevauchent avec un déplacement atteignant environ trois fois la largeur du sillon ; il est bordé de crêtes aliformes peu développées. Le silloii longitudinal est légère- ment sigmoïde, comprimé latérale- ment entre les extrémités de la cein- ture, un peu ul»li(jii<.> pai- rapport à l'axe principal, et s'étend postérieu- rement jusqu'à l'antapex en s'élargissant peu k peu. Les épines antapicales sont pourvues d'une crête qui les réunit l'une à l'autre. La cuticule est couverte d'un relief réticulé limitant des alvéo- les irrés-ulières. Les bandes intercalaires sont striées et très distinctes. SÉAiNCE DU 26 DÉCEMBRE 102*2 455 La hauteur atteint 70 à 1)6 y. et la largeur, 18 à 66 u. G. digitale a été décrit par Pouchet (1883, p. 4-43, pi. xvui, XIX, fîg". 14) sous le nom de Protoperidiniinn digitale. La courte description qu'il en donne ne laisse aucun doute quant à ridentiiication de cette espèce (voir pour les synonymies Kofoid 1911, p. 214, pi. IX, fig-. 1-5). Ce dernier auteur classe cette espèce dans le genre Gonyaidax à cause de la structure des sil- lons et de la plaque antapicale unique. G. digitale se distingue de G. spinifera par sa taille plus grande, par son sillon trans- versal moins déplacé, dont les extrémités se chevauchent moins, et par ses épines postérieures plus longues, munies de crêtes qui font généralement défaut chez G. spinifera. Pavillard (1916, p. 21) identifie le G. spinifera recensé dans ses publications antérieures au G. digitale (Pouchet), très abondant dans le golfe du Lion à l'exclusion du véritable spinifera. G. digitale est une espèce septentrionale et plutôt néritique. Sa répartition est très large : Concarneau (Pouchet), côtes d'Alaska et de Californie (Kofoid), îles Féroë, Islande, mer du Nord, Méditerranée, mer Caspienne. Gonyaidax poh/gramma Stein. Fig." 16. Corps irrégulièrement ovoïde ; épithèque subconique à profil latéral convexe; l'apex s'amincit légèrement en un col brusque- ment tronqué, l'hypothèque est arron- die. Le sillon transversal décrit une spi- rale descendante de gauche à droite, avec un déplacement atteignant à peine la largeur de ce sillon. Ses bords for- ment une saillie mais sont dépourvus de crêtes aliformes. Le sillon longitudinal, légèrement excavé, très étroit à son extrémité anté- rieure, empiète sur un tiers environ de l'épithèque et descend par un mouve- ment à peine sigmoïde jusqu'à l'anta- pex qu'il atteint en s'élargissant considérablement. Pas de crêtes aliformes. L'antapex porte dans le prolonsement du bord erauche Fie. 16. 456 SKANCE DU 26 DÉCEMBRK 1022 du sillon ventral, nue petite pointe cuticulairo lino ot aipiu'. La cuticule est grossièrement a reniée et porte des côtes loii- S'itudinales et parallèles très caractéristicpies qui rendent la tabulatiou assez difticilc à observer. \a\ plaque 1' de Kopoin est très étroite et continue la gouttière du sillon lontritudinal jus- qu'à l'apex. Le cytoplasme est bourré de clironiatophores l)run-jaun;Ure. Espèce assez frécpiente mais toujours isolée dans le planUton de la baie du Croisic ; la hauteur atteint (52 iji. G. poh/grnmma a été décrit et nonnné par Stkin (188IÎ, pi. i\ , lig'. 15) dans lAtlantique et le l*acili(pic'(Voir Kofoid, ItHl, p. 229, pi. X, fig. G et 7 ; pi. xvn, Hg. 47). Cette espèce présente une certaine varialùlité dans les pro- portions réciprocpies de réj)ithè(pie et de rhypothè(jue et dans les ornements de la cuticule. 11 peut y avoir deux épines anta- picales ou davantage l/épine gauche est prescjue toujours pré- sente (comme dans la forme observée au (^roisic) mais elle peut être plus ou nn)ins développée ou nn"^me manquer complète- ment. KoFoiD a trouvé des dimensions variant de 42 cà 7o y- fie haulrnr sur lîS à 48 a de largeur. P.\i;lskn (1012, p. 287) carac- térise cette espèce comme méridionale et même subtropicale. Elle serait amenée vers le nord par les courants chauds, mais s'arrête aux entrées de la mer du Nord où elle est inconnue. Elle a été signalée sur les côtes de Californie (Kofoid) ; dans l'Atlantique (Mirrw et Wiutti.ng); l'Océan Indien (Clkve, Kaiis- TE.\); l'Adriatique (Entz, Schkoder); la Méditerranée (Pavil- lard); la mer Rouge (Ostexfkld et Sciniu)!); le golfe de Siam (Schmidt); les eaux japonaises (Nishikawa, Ukamira); le Pacifique (Zacharias); les eaux écossaises (Manoln); le canal 22 53 [j. de large. Paulsen a trouvé une liauteur variant de 43 à 54 ul. KoKoiD considère cette espèce coninie nettement néritique, les individus trouvés au large ayant été sans doute enti-aînés par des courants océaniques. Totalement absente du planUton à certai- nes époques, elle peut y apparaître en grandes masses cà d'au- tres moments. Kofoid et Tuiuu:v (11)02) ont observé la présence fréciuente dans le plankton d'été, sur la côte de Californie,. de très grandes quantités de G. jioli/cfira comnuiniquant à la mer une teinte rougeàtre. Nous avons constaté le même phénomène à la lin du mois d'août, dans la l>aie dn (Iroisic, sous forme de larges tacties rougeAtres persistantes. Kofoid et Torrky signalent le fait (jue l'abondance de ce Péridinien ])eut être exti'émement niiisibb" anx Poissons et aux Invertébrés littoraux. Cette espèce est rare dans les eaux danoises. Elle a été trou- vée sur les côtes de Califoi'uie et d'Australie, dans le golfe de Guinée, le golfe du Lion, la mer .\driatique, le Nord Atlantique, la mer d'Irlande. la mer du Nord, le Skager Hack, le Cattégat, la mer des Helts et la Baltique. SUR L'EXISTENCE D'UNE GLANDE INTERSTITIELLE DANS LE TESTICULE DES BLENNIES PAR R. COURRIER Noie transmise pai- M. (jiatton A la réunion annuelle de l'Association des anatomistes qui se tint à Paris en 1921, AL Champy décrivit d'une façon très pré- cise la structure curieuse que présente le testicule des Blen- nies (1). Ces Poissons possèdent, au niveau de leur testicule, une formation particulière constituée de volumineuses cellules. Interposée entre les ampoules séminifères et le canal déférent, celte glande est traversée par les canaux excréteurs du sperme; les cellules qui la constituent forment elles-mêmes les parois de ces conduits. « Cet organe rappelle à première vue un foie », dit l'auteur, « on pourrait dire facilement, en raisonnant par analogie, que nous avons affaire à nne glande à sécrétion Mi C n. .\ss. Anntnm ., \(i' réunion, Paris. 1921. SÉANCE DU 2G DÉllEMBUE 1922 459 interne en relation avec les caractères sexuels ». Mais il rejette cette hypothèse. Pour lui, tandis que chez les Vertébrés supé- rieurs les cellules de Leydig établissent une relation entre le sang' et tous les éléments séminaux, les cellules cjui constituent cette glande dans le testicule des Blehnies, établissent la rela- tion entre le sang et les spermatozoïdes seuls. « La relation, dit-il, établie par l'intermédiaire de cellules glandulaires entre les éléments de la spermatogénèse et le sang est évidemment du même ordre cjue celle qu'établit chez d'autres Vertébrés le tissu interstitiel du testicule ». M. Ghampy fait donc un rappro- chement entre la glande testiculaire des Blennies et le tissu interstitiel des Vertébrés supérieurs. A la séance du 13 juin 1922, MM. Ghampy et P. Gley repren- nent devant la Société zoologique (1) l'étude du testicule des Blennies. Les auteurs considèrent que la glande en question est de nature exocrine ; ses cellules semblent avoir pour rôle de sécréter dans les voies du sperme, au moment de l'accou^^le- ment, un produit qui assure ladhérence aux objets extérieurs des oeufs pondus par la femelle. On peut lire la phrase suivante ([ans cette communication : « GouRRiER s'est servi de la description de Ghampy pour montrer l'existence de cellules endocrines liées aux caractères sexuels secondaires chez les Poissons » ; avec comme référence ])iblio- graphique : C. R. Ac. Sci., 1921. Il y a Là un malentendu. Jus- qu'à présent, je n'ai parlé du testicule des Blennies que dans une note présentée à la réunion biologique de Strasbourg le 10 novembre 1921 (2). « Il existe des Poissons qui sont dépourvus de tissu interstitiel, disais-je alors. On peut trouver parmi ces derniers des individus dont le testicule présente un aspect particulier. Gest le cas du Blennius qui possède, accolée au testicule, une glande de structure remarquable, bien décrite par Ghampy ». Jamais je ne me serais j)ermis, en me basant sur l'étude j)nrement morphologique que M. Ghampy avait donnée du testicule des Blennies, d'en conclure à l'exis- tence, d'une glande à sécrétion interne conditionnant les carac- tères sexuels secondaires de ces Poissons. Je ne faisais qu'attirer l'attention sur la glande découverte par M. Ghampy parce que (1) Bull. Snc. zool. France, séance du 13 juin 1922.' (2) Q. R. Soc. Biol., II, p. 939, 1921. 460 SÉANCE DU 26 DÉCKMBRE 1922 cet auteur cavait écrit lui-inèine : « Ou pourrait dire facilemeut que nous avons afl'aire à uiie j^lande à sécrétion interne en relation avec les caractères sexuels ». Je me suis procuré depuis ce moment dos testicules de Hlen- nies fixés par le lif[uidc niitochoudrial de Benoit. Les cellules de la glande testiculaire sont bourrées de granulations de f I / / •r>!7_-. A /r:^^/^ %^r 11--''.'. ^^^ X C •^l,'^.^ FiG. 1. — ToRlicule de Bleiuiiits pholis (Août). Tissu inlorstitiel. Les tubes séiiiinilères sont laissés en blanc. graisse osmiopUile ; elles limitent les voies du sperme, en constituent Tépithélium et forment entre les ampoules sémini- fères et le canal déférent un organe (jui rappelle l'épididynie. On voit uettement 1«; passage entre les tubes sémiuifères et la glande de Champy ; les cellules de la paroi du tube se cbargrnt peu à peu de graisse, grossissent et se transforment en cellules SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1922 46t glandulaires. J'ai constaté dans certains cas que la lumière des conduits du sperme était remplie de graisse osmiopliile ; il s'agissait sans doute d'une excrétion. Je partage donc l'avis de MM. Ghampy et Gley et considère que cette glande à vasculari- sation très spéciale est sans doute de nature exocrine. Mais je présente surtout cette communication pour démon- trer l'existence de cellules interstitielles dans le testicule de Blennius pholis. Ce Poisson, capturé à Roscoff au mois d'août, présente des testicules en spermatogenèse. Entre les ampoules séminifères se trouvent des éléments qui possèdent les carac- tères cytologiques des cellules glandulaires : le protoplasme renferme des chondriocontes, des mitochoiidries, des granula- tions fuchsinophiles. Ces cellules sont souvent en rapport avec des capillaires sanguins. Elles s'assemblent en îlots de grandeur variable ; ces amas sont en général plus gros à la limite entre le testicule et la glande de Champy. Il existe donc, dans le tes- ticule de Blennius pholis, au mois d'août, des cellules de nature glandulaire situées entre les ampoules spermatiques. Au point de vue morphologique, on peut affirmer que ce Poisson possède une glande interstitielle testiculaire analogue à celle décrite déjà chez les Mammifères, les Oiseaux, les Reptiles, les Anoures et chez certains Poissons que j'ai étudiés (1). J'insiste sur le fait que si la fixation à l'aide d'un liquide mitochondrial n'est pas satisfaisante ces cellules interstitielles peuvent passer entièrement inaperçues. C'est ce qui m'est arrivé alors que je ne possédais que du matériel traité par les fixateurs ordinaires. Je rej^roduis ci-contre un dessin qui prouve bien l'existence d'une glande interstitielle dans le testi- cule du Blennius. Cette constatation est d'ordre purement morphologique ; je me garderai d'en tirer une conclusion histophysiologique quel- conque. Qu'il me soit cependant permis de dire que la glande inters- titielle, dont la fonction a été bien mise en évidence chez les Mammifères par Bouin et Ancel, existe, sans doute, sous une forme ou sous une autre, dans le testicule de tous les Verte - (1) G. B. Soc. BioL, II, 1921, p. 939, elArch. Anat. Histol. EmbryoL, 1, lasc. 2, 1922, ir)2 SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1022 hrés (1) et ([n'oii ])(Hit toujours la mettre on éx idciico (juand la lixatioii est réalisée dans do bonuos oonditions. Itisfitnl (riiistolof/ie de la Faculté de médecine de Slrasbnarfj et Station làologique de Bosco ff. OBSERVATIONS SUR L'OVAIRE DU CARD/UM EDULE LAMARCK l'A H LOUIS SEMICHON L'ovairo du Cardiam edale i.auiai'ck présontc, chez les indivi- dus (|u'()U peut considérer counno adultes, des variations ronsi- dérahles, suivant la saison. Mais, en tout temps, il est constitué par un ensend)le de canaux ramilles, dont la paroi interne est limitée par des cellides épitliéliales, à cils vibratiles dans les parties qui ne contiennent pas d'o'ufs, tandis que leur surtace libre est unie lorsqu'elles sont situées au voisinage des ovocytes, (piel e ovarien dont ils font partie intégrante est unie. Lorsqu'ils augmentent de volume, en géné- ral la paroi se bombe vers l'extérieur, par suite de l'augmen- (1) Il esiste cerUins groupes dont le testicule présente une évolution spéciale CUrodèles). SÉANCE DU 26 DECEMBRE 19*22 463 tatioii de voluine des œufs dans le sens transversal tantlis (|ue ces derniers changent de forme et se renflent vers l'intérieur, tout en conservant une base aplatie, qui est d'abord d'un diamè- tre plus grand que leur hauteur. Pendant toute cette période, les œufs gardent un cytoplasme assez homogène prenant bien les colorants basiques et l'hémalun. Leur noyau, vésicu- leux et d'un grand volume par rapport à celui du corps cellu- laire, a un réseau chromatique net, se colorant toujours bien. Le nucléole est unique, jamais pariétal, très réfringent à l'état frais. Il se colore très énergiqucment par la safranine, quand on fait agir celle-ci après avoir différencié l'hématoxyline par l'alcool chlorhydrique et par l'aurantia, lorsqu'on enqjloie cette dernière en mélange dans les conditions que j'ai indiquées (1). La sensibilité est telle, que sur les ovaires fixés au formol picrique de Bouin, il suffit de un cinq millième d'aurantia pendant une demi-heure, pour la coloration élective persistante. Ces caractères des noyaux persistent à peu près jusqu'au stade où l'enveloppe muqueuse se constitue et où l'œuf se renfle en massue, faisant saillie au centre du follicule. Dans les ovocytes jeunes de la Bucarde le nucléole semble être recouvert d'une couche continue, et très mince, d'une matière bien différente de celle qui constitue sa masse propre, généra- lement tout à fait homogène à ce stade. Cette enveloppe reste colorée par l'hématoxyline au fer, quand la différenciation n'est pas poussée très loin. Elle se teint nettement par le bleu de méthyle, lorsqu'on emploie le mélange dont j'ai donné pré- cédemment (1) la composition. L'hémalun donne des résultats moins tranchés parce que souvent il teint aussi, dans une cer- taine mesure, l'intérieur du nucléole. Divers colorants basiques donnent à cette enveloppe une teinte aussi intense qu'au réseau chromatique. D'ailleurs des tractus, parfois disposés en étoile irrégulière, relient cette enveloppe au réseau, dont elle sem- ble ne former qu'un épanouissement. C'est dans les œufs plus volumineux et déjà entourés d'une enveloppe mu(|ueuse que se trouvent les nucléoles dits « dou- bles » formés de deux matières très différentes séparées l'une de l'autre par un contour net. La partie de ces nucléoles dou- bles qui prend nettement les colorants acides semble constituée (1) Bull. Soc. Zool. France, XLV, 1920, p. 74. 464 SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1922 par une substance moins douse. L'autre correspond à ce qu'on a appelé nucléole « nucléïnien » ou substance i)arachromati- que, et présente un contour très variable, suivant les œufs, même lorsqu'on compare ceux qui sont situés côte à côte dans une même région de l'ovaire. Dans les ovaires fixés par un mélange de suldimé, de biclu'O- niate et de formol (1), on peut suivre, parallèlement aux modi- li(!ations de la vésicule germinative, et en particulier de son nucléole, les cbangements <|ui se produisent dans le cytoplasme eu ce qui concerne surtout les granulations fines présentant les caractères (hi chondriome. (]es granulations, comme c'est la règle dans les cellules sexuelles, ne sont jamais associées en lilamcnts ou en chaînettes, ainsi (ju'il est ordinaire dans les cellules somati(|ues. halles se colorent avec persistance par la fuciisine acide anilinée, suivant la métliode d'Altniann et ses modifications. La nnSfbode de Hegaud (liématoxyline au fer après chromisation) les colore en noir intense. Ces granulations disparaissent dès que l'on fait agir une solution acide (acétique ou chlorhydricpie) mêuKf très faible. Cola permet de ne pas les confondre év«Mduellement avec des grains colora])les par les mêmes teintures mais qui ne sont pas solubles dans les mêmes conditions. J'ai constaté que les granulations analogues aux uiitoclion- dries ne se multi[t]ient jias d une fa(,on notal>le, tant <|ue les nucléoles réfringents restent à l'état homogène. 11 y a là une coïncidence frai)pante, indice d'un synchronisme entre une moditication nucléaire et le début de la grande activité forma- trice du cytoplasme de l'œuf, pondant la période d'accroisse- ment. La capsule nmqueuse n'est pas liomogène dans toute son épaisseur. Sa partie externe se colore en général beaucoup plus que la partie interne par les colorants du mucus : muci- carmin, hématoxylines, vésuvine phéniquée, bleu rane de l'œuf. (1) Sublimé 2 à 5 0/0, bichromate 2 à 3 0/0, formol 10 0/0. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1922 46^ On voit déjà apparaître une ineml^rane muqueuse mince à la surface d'œufs pariétaux déjà volumineux mais non pédicules. C'est dans ces mêmes œufs que commencent à se multiplier les granulations mitochondriales et les gouttes de graisse. Mais ces deux formations sont encore peu abondantes, tant que l'œuf ne fait pas nettement saillie dans la cavité. Elles vont toujours en augmentant de nombre (chondriôme) et, en même temps, de grosseur (graisse) dans les œufs pédi- cules. En même temps le noyau de ces derniers est remarqua- ble par son suc nucléaire dense qui, coagulé par les fixateurs, se colore nettement par divers colorants acides, en même temps que la membrane nucléaire, très nette, se plisse de fayon très variable. 11 est remarquable que les parties différentes des nucléoles doubles, bien que limitées l'une de l'autre par un contour très distinct, restent le plus souvent en contact, l'une enveloppant l'autre comme s'il y avait attraction entre leurs surfaces, tandis que chez d'autres Mollusques les deux parties de nucléoles doubles se séparent ou ne restent en contact que sur une portion très limitée. Ce qu'il me semble important de remarquer c'est que le déve- loppement de l'œuf ovarien du Cardiimi, qui peut se faire pres- que à toute éjDoque de l'année, présente malgré les conditions saisonnières une marche toujours sendjlable, caractérisée par deux périodes bien tranchées. Dans la première, antérieure à la formation dudeutoplasmc, Tœuf qui est pariétal a un noyau à réseau ciiromatique net^ et un nucléole homogène, simple, très réfringent, coloré très élec- tivement soit par la safranine, soit par l'aurantia. Dans la seconde période, celle de formation du deutoplasme, en même temps qu'apparaissent ou se multiplient les grains du chon- driôme et les gouttelettes de graisse, le nucléole n'est plus homo- gène. Il est vacuolaire, ou bien formé de deux parties très diffé- rentes par leur réfringence, et par leur coloration. Le suc nucléaire est souvent épais et donne après fixation un précipité finement granuleux, colorable. La niembrane nucléaire est plus ou moins plissée. Pendant cette seconde période l'œuf, restant toujours fixé à la paroi par son pédicule, se renfle en massue de plus en plus saillante dans la cavité, et reste enveloppé de toutes parts par l'enveloppe muqueuse, interrompue seulement par le passage dii pédicule. 466 SÉANCE DU 2() DÉCEMBRE lî)22 LE RENFLEMENT CAUDAL DU MACROSCELIDES ROZETl DUVERNOY l'A» LOUIS SEMICHON A la partie inl'éi'ieurc de la (jueuc dim petit, liiseetivoi'»' sau- Iciir, appartenant au genre Mnvrosci'Hi/cs, il existe une région rcnllée on la [)eau présente descai'actères très diU'éi'ents de eelie (pii couvre le reste de cette partie du corps. Cette région spéciale examinée à TomI nu sendde complète- ment dépourvue des poils allongés et l)rillants (pii revêtent la FiG 1. — Partie superficielle «l'une ut'Upe longiludinale parasa^illale du rcnlle- raent caudal de Marrosceli'/es /ioseti Duvorrioy. — .s-, j:;landes si'fbacées : t, glande tubuleuse ; c, canal llexui'ux «■olli?cLi'iii' des glandes sébacées. Les par- ties grisées oui la structure de l'épidernie. (piene. VjM réalité les poils existent mais Imniucouj) moins déve- loppés. I^a ])eau a l'aspect de petites écailles juxtaposées dont la couche cornée est très résistante. Mais elle présente en même temps ime grande élasticité, due à un coussinet situé au-dessous. Ce coussinet est formé par un épaississement du derme où l'on trouve d'abord un chorion mince puis de nond)reuses glan- des environnées de tissu conjcnictil' lâche. Ces ghunlcs appar- tiennent à deux types, celui des glandes sébacées et celui des g-landes sudoripares. Ces dernières sont moins abondantes et SÉANCE DU 26 Dl':CEMBUE 1922 407 situées presque tout entières à la partie profonde au voisinage des muscles qui longent la colonne vertébrale. Il s'agit donc d'un renflement de la peau de la queue dont la masse est constituée par un derme très riche en glandes, avec réduction des poils. Le renflement est long de deux centimètres. L'épaisseur de la peau dans sa partie renflée atteint et dépasse FiG. 2. — Partie distale d'une glamle sébacée composée, .•?. A côté d'elle, est le canal d'une glande tubuleuse, t. en certains endroits deux millimètres tandis qu'elle en mesure deux dixièmes à la partie dorsale. Les glandes sébacées du renflement caudal de Mncroscelides Rozeti sont remarquables par la dilatation de leur conduit -excréteur, qui forme une sorte de réservoir, tapissé par une couche cornée, analogue à celle de la surface de la peau, mais plus mince. Ce fait montre que ces grandes cavités c sont bien une dilatation du canal excréteur, et non j^as un vide artificiel produit par la chute d'un follicule glandulaire au cours de la préparation, 32 468 sÉA.Nci'; uu 20 dkckmuhk 1922 Chez certains individus, ces cavités sont assez grandes pour être visibles à l'œil nu. Les glandes elles-mêmes sont souvent de forme allongée et débouchent plusieurs à la fois dans les cavités dont il vient d'être (juestion. Les animaux que j'ai exa- minés avaient été simplement conservés dans l'alcool. Néan- moins, la fixation n'était pas trop mauvaise, pour la forme et les proportions des éléments, l)ien que la précision des détails cytologiques et la colorabilité laissassent nécessairement à dési- rer. Ces réserves faites, les glandes en question sont constituées tout à fait comme les glandes sébacées ordinaires, dans leur partie acineuse. Les glandes tubuleuses /. dans Icurpartie distale, ne font que traverser la masse des follicules sébacés. Leurs canaux sécré- teurs se recourbent en dessous de ces derniers dans la couche inférieure du tissu conjonctif lAche. La lumière de ces glandes est plus large que dans les glandes sudoripares ordiuaires. Le centre en était occupé par un magma albumineux qui me semble provenir de g(juttes sarcodiques expulsées par les cçUules épithéliales après ou pendant la mort. .le n'ai pas vu de tube excréteur de glande tubuleuse qui débou- chât isolément à la surface de la peau tandis que j'en ai vu s'ou- vrant dans les cavités élargies, situées immédiatement sous le chorion, où se jettent les conduits des glandes sébacées. Ces conduits sont très larges et tapissés d'épithélium stratifié s'ex- foliant dans leur cavité. Ils rapj)ellent le conduit des glandes de Meibomius de la paupière, mais ils sont irréguliers dans leur diamètre et plus ou moins flexueux. Les larges cavités sous-cho- riales, où ils aboutissent, peuvent être considérées comme la dilatation de l'entonnoir des poils, dans les cas où l'on voit l'un de ces derniers s'insérer au fond de l'une d'elles. Les individus que j'ai eus à ma disposition étaient des m;\les. Je ne saurais donc dire s'il y a des diilerences, suivant le sexe, dans le renflement caudal du Macroscélide. Les glandes placées en cet endroit font naturellement songer aux glandes à musc, situées à la base de la queue du I )csman. Mais ce qui est curieux, c'est de voir les glandes du Macroscélide de Rozet localisées sur une partie qui pose à terre lorsque cet animal sauteur a ses pattes en flexion; et la façon dont l'extrémité des poils est usée de chaque côté du renflement caudal montre que des effets vio- lents de friction ont été exercés sur cette région de la queue. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1922 469 Les deux premiers individus que j'ai examinés ne sont pas des animaux de ménagerie. Ils avaient été rapportés par la mission Chantre. Les chocs et les efTorts plus ou moins violents, qui se produisent sur la j^remière partie de la queue qui pose à terre, et qui sert aussi, sans doute, souvent d'appui lorsque l'animal est au repos ont pu jouer un rôle dans la différenciation spéciale de cette région de la peau. L'épaisseur du coussinet glandulaire recouvert d'un épidémie résistant est, en tout cas, capable d'atténuer considérablement les chocs transmis à la colonne vertébrale, lorsque la queue frappe sur le sol. VARIÉTÉS, ESPÈCES ET GENRES NOUVEAUX, DÉCRITS DANS LE BULLETIN DE 1922 POISSONS Pages Belonoglanis curvirosfrù Pellegrin 74 Gnathonemus gracilis Pellegrin . 221 Haplochilus Baudoni Pellegrin ' 75 Lates niloticus L. \SiV. macrolepidota Pellegrin 76 Leptocypris clupeoides Pellegrin 73 Paradistichodus n. gen. Pellegrin 70 Paradistichodus elegans Pellegrin. 72 Phago fiilica Pellegrin 69 Synodontis macrepipterus Pellegrin . - 222 INSECTES Diptères Phlebolomus Tejerœ Larrousse 41 Coléoptères Amarygmus diversipetims Pic. ... . 303 — binhanus Pic 304 — laosensis Pic 304 — longipilis Pic 303 Borboresihes fainanensis Pic .... 103 Curtopeltoides subconvexus Pic. ...... .... 101 Cyriogeton setnilutaceiim Pic 303 Dietysus atricolor Pic. 304 subannulipes Pic 304 — Vitalisi Pic 305 Epfiebocerus Du faut Denier 24 Eurnolpocyriogeton n. gen. Pic 305 — convejcum Pic , 305 Leichrodes diversenotatus Pic 101 — tonkineus Pic 100 — undulatus Pic 101 Mycetocharina subcruciata l?\c 102 Strongylium binhense Pic 102 Collemboles Anurida trioculata Denis 113 3Ionierina u. gen. Denis 114 MYRIAPODES Cormoce pliai as Latnbertoni iJroleinann 225 — mecis topus hi'o\Qmdinn 227 472 TABLE DES MATIÈRES Globotheî'hœi n. sg. IJrolcmann 230 Sphœrotherium Lamhertoni Broleniann 235 — refleccum Brolcmann 238 COPKPODES Enteiocola mamnnf'era Challon el llaranl 133 Enterocolides n. gon. Challon et llaranl 246 — ecaudatus Challon et llaranl 246 VERS Ci/clobof/iriuJti Charroi i il. Dollliis 290 Mercierelld n. gen. InuivoI 424 — enifftnatica Fauve) 425 Mitllirpiix rar/ia/is .loyenx, Ilichel el Schiilniann 18o COXENTÉKÉ Uifiuimciiu dithid lîillaril 344 TABLE DES MATIERES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE D'AUTEURS Pages Angel (M. -F.). — Notes herpclologiques 257 AxNTHONY (R.). — Brèves observations sur la Pranica (l'orme lar- vaire de Gnathia) dans la baie de Douarnenez i45 BiLLARij (A.j. — Note sur une espèce nouvelle d'Hydroïde des côtes de France, Dynamena dubia .... 34'f BiLLiARD (G.). — liste des publications reçues ou échangées par la Société de -1914 à 1921 118 Bholemann (H.-W.). — Liste des Myriapodes de l'Académie malgache de Tananarive (I^e note) 223 Brolem^nn (H.-W.). — Id. (suite) 278 BuGMON (E.). — Note relative à VAmeles spallanciana. Structure de l'oothèque, éclosion des jeunes larves 172 BuRDET (E.). — L'art de photographier les Oiseaux en liberté ... 15 Caziot (Commandant). — Dispersion géographique de V Hélix pomatia. 308 Caziot (Commandant). — Mollusques terrestres et fluviatiles de la vallée de la V^ésubie (Alpes-Marilimes) 306 Champy (Ch.) et Pierre Gley. — La glande du testicule des Blennies et sa signification 199 Chatton (Edouard) et Hervé Harant. — Notes sur les Copépodes Asci- dicoles. — XL Enterocola Betencourti Canu, E. pterophora Ch. et Br., E. mammifera n. sp 147 Chatton (Edouard) et Hervé Harant. — Notes sur les Copépodes Asci- dicoles. — XII. UEnteropsis sphinx Aurivillius et VEnferopsis teres (Aurivillius) l->7 Chatton (Edouard) et Hervé Harant. — Notes sur les Copépodes Asci- dicoles. — XHI. Enterocolides ecnudatus n. g., n. sp., et l'évolution des péréiopodes 243 Chevey (P.). — Observation sur une Perche hermaphrodite {Perça fhiviatilis Linn.) 60 Courrier (R.). — Sur l'existence d'une glande interstitielle dans le testicule des Blennies "458 Dalmier (E). — Un cas de myase cuticole en France méridionale . 381 Denier (Pierre). — Sur les Brenthides de la Guadeloupe. Description d'une espèce nouvelle du genre Ephebocerus Sch. et notes synony- miques 23 Denis (J -R.). — Sur la faune française des Aptérygoles .... 108 DoLLFus (Robert Ph.). — Çyclobothrium Charcoti n. sp. Trématode 4:74 ♦ TABLi: DES MATIÈRES Pages ectoitarasile sur Meinertia (l'sfroit/es (Uisso). Parasites recueillis pendant la croisirre océanograpliiqiic du « Pourquoi [)as • ? sous le comaiandemcntdu l)r J. 13. Charcot en 1914 :287 DoLLhus (Robert Ph.). — Complément à la description de Ci/clobo- tlirimn Charrod mihi ;j.{S DoLi.rus (Kobert Pli.). — Observations sur la niorpliologio de l'aid- distoma mxitabile{^\o\'\n), Dicrocœlide nouveau pour la faune Iran- «.•aise ;iS7 DoLi.FL's (lîobcrt pli.). — Variations dans la forme du coi-ps, la [losi- lion et la Ibrine dos testicules chez Dicrorw/iu/n Lanceolaltim (Mudolphi). Observations sur la |)Osilion systématique de quelques Dirrocœliuui'. Nécessité dune révision systématique des genres de la sous-l'amille des (Z^/tv-ocrf/Z/^r/' (Looss) Odlincr emend. . . 312 DvÉ (L.). — .Sur la recherche de giles (V Anophèles dans les Côles- du-Nord |(»:{ {•AunÉ-rnEMiKT (K.) ct 0. DU PcioAL'DEAU. — Lo rni("roidanklon do la baie du C.roisic 430 Kauvel (Pierre). — Un nouveau Serpulien d'eau sauini\tre Mercierella n. g. enigmatica n. sp . . • . . 42i IlÉnoL'ARD (E.). — Le tétraèdre morpliogénique et lo rôle des ("olloïdes dans sa formation 40 Jakl'bisiak (.Stanislas). — Contribution à létude de la faune des \lar- liarticidœ des environs de Paris et particulièrement du lac Dau- mesnil (N'inccnnes) 4:2 .Ioleal'd (L.). — Etudes de Géographie zoologique sur la Herbcrie. Les Carnivores.!. — Les Mélinés (Blaireaux et Moufettes) . . . 3(11 .lovEix (Ch.). — ilocherches sur V Uvorystis prolifer N'illol. Note préliminaire o2 .lovKu.x (Ch.), Ch. KicHET fils cl E. Seul LMA.w. — Description dun Cénure trouvé chez la Souris blanche de laboratoire ISI Lantz(L.-.V.). — Révision des Reptiles décrits rians le «< .loiirnal de voyage » d'Iwan Lépocliin l'JI Lahrousse (F.). — Nouvelle espèce américaine au genre P/ilebolo}nus, P. 7>jerfr,c[ tableau permettant de déterminer les mules des difle- renlos espèces de «e genre 41 La Vaul.x (R. ke). — Destinées diverses delà furca dans le groupe des Cladocères 35 La Vai'lx (R. de). — Sur l'hérédité des anomalies intersexuellcs pro- voquées expérimentalement 300 Legexdre (R.). — Note sur des Salpes observées à Concarneau . 241 Lbge.vdre (R.). — Notes biologiques sur le Dauphin commun (Del- j)/ii/ius delphisL.) 370 .MiiiOT (A.). — Sur les rapports entre la formation du S(|ucletlc et le mode de fixation chez les Cœlentérés 260 .MiLLOT (Jacques). — Signification biologique de l'argenture des Pois- sons 194 MoNOD (Th.). — Sur un Dichelaspis do .Madagascar, commensal de Scylla serrata (Forskal) 204 Md.soD (Th.). — Sur un essai de classification rationnelle dos Isopodes 134 .\evec-Lemaihe (M.V — Asiaris Inmhr/co/i/cs L. et cor|)s étrangers de l'intestin 30 TABLE DES MATIÈRES 475 Pages Neveu Lemaire (M.). — Présence chez le Fiœuf :1e Metastrongijlas elongatus (Dujai-din, 1815) 37'J I'ellegrin (D"" Jacques). — Poissons de l'Oubanghi-Chari, recueillis par M. Baudon. Description d'un genre, de cinq espèces et d'une variété 64 Pellegrin (U'" Jacques). — Poissons du Gribingui recueillis par -M. Baudon. Description d'un Mormyridé et d'un Characinidé nou- veaux 'i'iO Pérez (Charles). — Sur deux Crustacés parasites de la Galathea squamifera Leach 132 Petit (L.). — L'arrivée des Hirondelles en 192:2 133 Petit (L.). — Le départ des Hirondelles en 1922 332 Pic (M.). — Coléoptères Héléromères exotiques nouveaux. . . . 100 Pic (M,). — Sur divers Nanop/ti/es Sch. exotiques (Col. Ciu-culionides) 217 Pic (M.). — Sur les Hétéroraères Jwiary^^mmfe (Col) 303 Picard (François). — Note préliminaire sur l'ati'ophie de l'œil chez le mâle d'un Hjménoplère Chalcidien [Melittobia acasta. VValk). 404 Prenant (Marcel). — Nouvelles remarques sur le parenchyme des Plathelminthes ... 29 Prenant (Marcel). — Sur une nouvelle série naturelle de [)igmonls animaux 140 Rabaud (Etienne). — La saignée réflexe des Coccinelles .... 253 Rabaud (Etienne). — Notes sur le comportement de Rielia manficida Kieff. Pi'octolrjpide parasite des oothcques de Mantes .... JO Rose (Maurice). ~ Sur les réactions d'un Copépode marin, Idija furcata Baird ' 307 Roy (Jean). — Sur les Copépodes libres de la Côte d'Or .... 180 Semichon (L.). — Le renflement caudal du Macroscelides Rocrii Du- vernoy i(jG Semichon (L.). — Observations sur l'ovaire du Cardium edule Lamarck 4G2 Teissier (Georges). — Observation des médusoides libres etdes planu- las de Sartularia opercidata L. . . . ....... 3o7 Teissier (Georges). — Sur la valeur morphologique des prétendues Chlorelles de 5'ar/M/ar/a polyconias L. et de certaines cellules pigmentaires d'Hydraires Galyptoblasticiues 354 Teissikr (Georges). — Sur le développement et la valeur mor|)holo- gique du gonophore de Dynamena pumila L. . .... 25!J Turciuni (Jean). — Note d'histologie comparée sur le cœur branchial et l'appendice du cœur branchial des Céphalopodes . . . . 414 Y.\NDEL (A.). — Suppléments bibliographiques à mon travail sur les modes de reproduction des Planaires TricladeS Paludicoles 84 Yandel (A.). — Sur la faune d'eau douce des Pyrénées Orientales . 1(33 Verne (J.). — Le rein des Poissons Lophobrauches. Note préliminaire 77 WiNTREBERT (P.). — L'évolutiou (Ic l'appareil ptérygo-palatin chez les Salamandridœ 208 TABLE PAR ORDRE DE MATIÈRES .Vu /, paru le 31 mars Î92'J Pages Lisie (les membres ■. . . . ... v Hiireau et Conseil pour 1922 . .\xv Mcmltres décèdes pendant l'année 19:21 .\.xvi i*résidenls il honneur el présidents depuis la l'ondaliou de la Société. xxvi j'rix .Malolau de (liierne xxviii Prix Sccques xxix Prix Pelit pour l'ornilliologie xxix Séance du 10 janvier \ Séance du 24 janvier 22 .Vo i*, paru le l'f avril 192'J Séance du li IV'vrier :^3 Vos .7 pt ./, parus le /.7 Juin 19'JÎ o Séance du 14 mars (lO Séance du 2.S mars (.\X1X" .Xssembléc générale annuelle). ... S7 Séance du 11 avril 107 Séance du 25 avril 117 X'o .7, paru le 15 juillet 1922 Séance du \) mai 131 Séance du 23 mai. 157 .V»'* 6 et 7, parus le 15 octobre i922 Séance du 13 juin 171 Séance du 27 juin 2I(» Séance du 11 juillet 2il i\'os 8 et .9, parus le 31 janvier 1923 Séance du 2i octobre 297 Séance du 14 novembre 343 Séance du 28 novembre . . 3(»(i No 10, paru le S mars 1923 Séance du 12 décembre 387 Séance du 26 décembre . 419 LAVAL. — IMPRIMERIE BARNEOUD. jôl ^^' i'?> -^jai^ 3^ :^ o^ ) > 3j>>::» > 3't> 3» : ^3^ > ]> ■> y^ ^> ->'^>-^ >'^>ït^ .>>^ :>3j>>^ 1» >:^ .^■^Îï»/V-*T> ^ .•'■•TV "».^~ ,>.L^>?, :::^^? >:*!•-'. ^j » >?^; sT iTa wt>. _--.J > =!» ^ 6- ---^ ; ^'3 ?» ^-^ % ^51» > Tfc.ï ■■)»