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BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE
DE PARIS
BULLETIN
SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE
FONDÉE EN 1788
RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE
SEPTIÈME SÉRIE — TOME CINQUIÈME
N° 4
1880 — 18S1I
PARIS
AU SIËÊGE DE LA SOCIÉTÉ
Rue des Grands-Augustins, 7
1881
BULLETIN
SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE
DE PARIS ;
Séance du ?3 octobre 1880.
PRÉSIDENCE DE M. SAUVAGE.
M. Léauté fait la communication suivante :
Note sur la transmission de mouvement par disque et galet,
par M. H. LÉAUTÉ.
I. Exposé du problème à résoudre. — Dans un certain
aombre de mécanismes il est utile de pouvoir faire varier
aisément la vitesse angulaire d’un arbre tournant sans
changer celle de l’arbre qui le commande (1); l’un des
systèmes employés pour atteindre ce résultat est celui
du disque et galet.
L'arbre moteur porte un plateau circulaire qu’il en-
traîne dans son mouvement ; contre ce plateau est ap-
pliqué un galet cylindrique calé sur l'arbre de la machine
et dont la génératrice de contact est dirigée suivant le
rayon du disque.
Par suite du frottement, le disque tournant entraîne le
(1) Ce cas se présente dans le torréfacteur de M. Rolland et c’est, à
propos de cet appareil, que nous avons été conduit à l'étude qui fa
l'objet de ce travail.
ie
galet ; le mouvement de rotation de l'arbre moteur est
ainsi transformé en une rotation de l’arbre de la machine
et le rapport des vitesses angulaires de ces deux arbres
perpendiculaires peut être facilement modifié en écartant
ou rapprochant le galet du centre du disque.
Ce changement de position du galet peut d’ailleurs être
effectué pendant la marche, ce qui constitue un des avan-
tages les plus importants de ce système au point de vue
pratique.
Considérons le galet lorsqu'il est en mouvement uni-
forme ; dans sa partie interne, voisine de l’arbre moteur,
il glisse dans le sens du mouvement du disque; dans sa
partie externe, il glisse en sens contraire de ce mouve-
ment. Ces deux portions sont séparées par une circonfé-
rence qui roule sans glisser et autour du point de contact
de laquelle il se produit, à chaque instant, un pivotement.
La détermination de cette circonférence de roulement
est utile dans les applications, car c’est elle qui fournit
le rapport des vitesses angulaires des deux arbres tour-
nants. Nous allons indiquer deux méthodes différentes
pour l'obtenir et nous déduirons ensuite du résultat les
conséquences pratiques auxquelles il conduit.
II. Première solution. — Méthode directe. — Soïent :
p la distance du milieu du galet au centre du disque;
r le rayon de base du galet ;
Q la vitesse angulaire de l’arbre moteur ;
© la vitesse angulaire de l’arbre entraîné ;
æ la distance du point de contact de la circonférence
de roulement à la circonférence p.
On a évidemment, puisque la circonférence de rayon x
roule sans glisser
(1) 5 |
æ étant compté à partir du milieu du galet et positive-
ment vers le centre du disque.
Désignons par 2a la hauteur du galet, par P la résis-
tance totale à vaincre, par F le frottement de glissement,
par R la résistance au roulement, ces trois forces étant
appliquées tangentiellement au galet. Supposons de plus
que la pression qui applique le galet contre le disque est
uniformément répartie le long de la génératrice de contact.
(Q) P—
De
Le galet ayant un mouvement uniforme, toutes les
forces qui agissent sur lui se font équilibre ; la somme
de leurs moments, par rapport à son axe, est donc nulle.
Les moments de P et de R sont Pr et Rr; quant aux
forces de frottement, les unes, appliquées depuis la cir-
conférence de roulement jusqu'à l'extrémité du galet
voisine du centre du disque, sur la longueur 4 — x, agis-
sant dans le sens de P; les autres, appliquées à l’autre
portion du galet, sur la longueur a + x, ont une direc-
tion opposée à P. Les premières, d'après l'hypothèse que
nous avons faite sur l’égale répartition de la pression le
long de la génératrice de contact, peuvent se ramener
à la force unique _ (a— x); les secondes à £ (a + x).On
a donc, puisque toutes les forces ont même bras de levier.
F. ae F
Da+a)=P+ {a—x)+R
d’où l’on tire
(2) œ = a
et par suite, en tenant compte de l'équation (1)
2 Res)
(3) D EEE SE
III. Deuxième méthode de solution. — Énoncé d'un nouveau
principe de mécanique pratique. La formule à laquelle nous
venons d'arriver conduit à certaines conséquences pra-
tiques intéressantes ; mais avant d'aborder cette discus-
sion nous allons traiter le problème par une autre mé-
thode en nous appuyant sur le principe suivant que nous
admettons : :
Lorsque le mouvement d’un système n'est pas complètement
défini par les liaisons auxquelles il est assujetti, le mouvement
réel qu’il prend est celui dans lequel le travail des forces résis-
tantes est minimum.
Soit O le centre du disque, BC la génératrice de contact
du galet à l'instant £, B'C'.la nouvelle position de cette
génératrice au bout du temps dé dans le mouvement
relatif du galet par rapport au disque supposé immobile.
Les deux droites BC et B'C’ passent par le point Oet
l’angle BOB' est égal à Odt.
Considérons le point D de BC correspondant à la cir-
conférence de roulement; ce point est venu en D’. Menons
par D’ la droite bc parallèle et égale à BC qui représen-
terait la nouvelle position de BG si le galet n’avait fait
que rouler de D en D.
Le déplacement du galet peut être obtenu par un rou-
lement suivant DD’ qui amène BC en bc et par un pivote-
ment autour de D’ qui amène bc en B'C’.
Calculons les travaux résistants dans ces deux dépla-
cements en conservant le système de notations adopté
dans la méthode précédente.
Le travail de R est
R >< DD' = R(p—x)Qdt
Le travail de P est
P
< 101 — vitesse
de la lumière); s'ils s'étaient servis de la formule 4ry°
pour la valeur de la pression électrique, comme l'ont
admis quelques mathématiciens, ils auraient trouvé le
nombre tout différent (4,24 >< 1010).
M. H. BECQUEREL, à propos de la discussion qui s’en-
gage sur l’origine des forces électromotrices, rappelle les
expériences de M. A. Becquerel sur la force électromo-
trice qui existe entre les diverses combinaisons d'acide
sulfurique et d’eau.
DEN AOD
M. Derrez fait une communication sur un nouveau coup
de poing électromagnétique de son invention et sur quelques
expériences faites avec cet appareil.
M. Cozrienon fait une communication sur les démons-
trations de ce théorème qu’un fil en mouvement a même forme
qu'un fil à l’état d'équilibre lorsque l’état stationnaire est
atteint.
Séance du 28 décembre 19880.
PRÉSIDENCE DE M. HARDY.
M. Gernez fait la communication suivante :
Note sur le prétendu spectre d'absorption spécial de l’acide
azoteux,
par M. D. GERNEZ.
En poursuivant, il y a quelques années, des recher-
ches sur la persistance des spectres d'absorption dans
les dissolutions des substances qui offrent, à l’état de
vapeur, un spectre de bandes, j'avais eu l’occasion de
constater que l’acide azoteux ne présente pas, à l'état
liquide, un spectre de ce genre. J’ai préparé depuis, à
diverses reprises, de l'acide azoteux, que j'ai donné le
moyen de conserver à l’état liquide à des températures
notablement supérieures à celles où il se décompose,
sous diverses influences physiques; j'ai vérifié de nou-
veau que de —18 à + 300 il ne donne pas de spectre de.
bandes. J’ai en même temps recherché s’il n’ofirait pas,
à l’état de vapeur, un spectre d'absorption particulier :
à cet effet j'ai refroidi vers — 18° l'acide liquide et je l’ai
introduit dans des tubes refroidis à la même tempéra-
ture. En étudiant la lumière qui traversait ces tubes j'ai
reconnu que, dès l'introduction de la première goutte de
liquide qui se vaporisait dans le tube, on observait ur
Spectre qui coïncidait rigoureusement avec le spectre
de l’acide hypoazotique.
ere Ar
Séance du S janvier 1891.
PRÉSIDENCE DE M. HARDY.
M. Moutier fait la communication suivante :
Sur l'influence d'un gaz étranger dans la dissociation des
9 9
composés JAazeu,
par M. J. MouTiER.
Un composé gazeux chauffé en vase clos à une tempé-
rature déterminée peut éprouver une décomposition par-
tielle : l'équilibre s'établit à cette température lorsque la
proportion du gaz décomposé atteint une certaine valeur
limite. Réciproquement on atteint la même limite lors-
qu’on chaufte en vase clos à la même température les élé-
ments du gaz composé. Dans une précédente communi-
cation j'ai essayé de rattacher la théorie de ces équilibres
gazeux à la théorie des phénomènes capillaires donnée
par Gauss. J'avais considéré le cas particulier où le gaz
composé est formé sans condensation de ses éléments
gazeux. Je me propose dans cette note d'examiner l’in-
fluence exercée par un gaz étranger dans le cas plus gé-
néral où le volume du gaz composé n’est plus égal à la
somme des volumes des éléments gazeux qui le com-
posent.
Considérons un espace clos à une température déter-
minée occupé par les éléments gazeux en liberté, par le
gaz composé et par un autre gaz qui ne puisse contracter
aucune combinaison, soit avec les éléments gazeux, soit
avec le gaz composé.
Désignons par À le mélange des éléments gazeux, par
p la pression de ce mélange, par B le composé gazeux,
par g Sa pression, par G le gaz étranger, par y sa pression
dans l’espace clos considéré à la température invariable
qui règne dans cet espace clos.
Considérons deux points M et M' pris dans l’espace con-
sidéré. En chacun de ces points, nous avons les trois gaz
LE D
À, B, G; la fonction des forces dépend des actions mu-
tuelles de ces trois gaz.
La fonction des forces relative aux deux premiers gaz
A et B est de la forme
Y = ap? + bg® + 2cpq,
si l’on désigne par a une constante relative au gaz À, par
b une constante relative au gaz B, par c une constante
relative à l’action mutuelle de A et de B.
Nous avons en outre à considérer ici l’action du gaz A
sur le gaz G et l’action du gaz B sur le gaz G. La pre-
mière action introduit dans la fonction des forces un
terme 2:p9, en désignant par «& une constante qui dépend
de l’action du gaz A sur le gaz G. La seconde action intro-
duit dans la fonction des forces un terme 2699, en dési-
gnant par 6 une constante qui dépend de l’action du gaz
B sur le gaz G.
L'action du gaz G sur lui-même introduirait de même
dans la fonction des forces un terme constant, qui n’est
pas à considérer ici, puisque la stabilité de l'équilibre
dépend de l'existence d’un maximum pour la fonction
des forces.
La fonction des forces dans le cas présent à pour valeur
Y = ap° + bg + 2cpq + 2ap? + 2649.
Cette fonction doit être maximum, pour l'équilibre.
Si l’on désigne par m le poids du gaz A sous le volume
considéré à la température considérée lorsque la pression
du gaz est égale à l'unité, le poids du gaz est ici égal à
mp. Si l’on désigne par Q la densité du gaz composé B par
rapport au mélange A, le poids du gaz composé est ici
mad.
La somme de ces deux poids est une quantité cons-
tante, soit que le mélange des deux gaz À donne lieu à la
formation du composé B, soit que le composé B se dé-
compose partiellement et, comme d’ailleurs » est une
quantité constante, la somme p + gd a une valeur cons-
tante dans les conditions de l'expérience. En désignant
par P cette valeur, on a entre les deux pressions p et g
la relation
p+gq)—=P.
La constante P représente la pression exercée par le
LAS AE 2
mélange À contenu dans le vase clos à la température de
l'expérience avant que toute combinaison gazeuse B soit
opérée.
Si l’on remplace la pression p du mélange A par sa va-
leur déduite de cette relation, la fonction des forces se
trouvera exprimée d’une manière très simple en fonction
de la variable g. Si l’on prend pour abscisse cette variable
q, la fonction des forces Y sera l’ordonnée d’un arc de pa-
rabole. Pour obtenir un équilibre stable, il faut que cette
ordonnée passe par une valeur maximum pour une va-
: k ; P
leur de l’abscisse g comprise entre zéro et la valeur =-
On ne connait jusqu’à présent aucune relation entre les
diverses constantes à, b, c, x, 6 relatives aux différents
gaz dans cette théorie et les autres constantes relatives à
ces gaz, que l’on étudie habituellement. Il paraît donc
difficile de déterminer l'influence que peut exercer le gaz
étranger sur l'équilibre final; on peut cependant obtenir
quelques résultats généraux, indé»endants de toute va-
leur numérique attribuée aux quantités constantes dont
vient d’être question.
Partons d’abord de l’abscisse 9 —0, ce qui revient à
supposer que l’espace clos renferme au début le mélange
gazeux À et le gaz étranger G. Supposons que l’abscisse
g augmente, c’est-à-dire qu’une partie du mélange A entre
en combinaison et forme le composé B. Pour que l’or-
donnée Y de l’arc de parabole atteigne une valeur maxi-
mum, il faut que le coefticient angulaire de la tangente à
la courbe à l’origine soit positif.
On à ainsi une première condition
(1) P(c— ag) + 9(6— ad) > 0.
Les deux gaz qui forment le mélange A peuvent d’ail-
leurs se combiner et on peut obtenir un état d'équilibre
lorsque le gaz étranger G n'existe pas. Cela suppose que
la condition précédente se trouve réalisée lorsque la
pression 9 est nulle ; on a donc l'inégalité
(2) C—aÿ > 0.
La pression qg du composé B formé au moyen de ses
éléments gazeux s'obtient en exprimant que la fonction
des forces a une valeur maximum. En égalant à zéro la
Rte
dérivée de cette fonction par rapport à g, on trouve pour
la valeur de la pression g relative à l’état d'équilibre,
: __P(c— ag) + plé— ad)
(3) de 9c) — ag? — bd
Cette valeur de la pression q doit être positive. Le nu-
mérateur de la fraction est positif d’après la condition (1),
par conséquent le dénominateur de cette fraction doit
être positif. On a donc la condition
(4) 2c9 — ad —b> o.
Le rapport du poids du gaz B formé aux dépens de ses
éléments gazeux au poids du mélange A formé par les
éléments à pour valeur
G) q0 __P(C— ad) - + P(6— a9)d
p P(—b)—p{6— a)
D'ailleurs la valeur de la pression q relative à l’équi-
libre doit être telle que le produit gd soit inférieur à P.
Cette condition, après réduction facile, est exprimée par
l'inégalité
(6) plE— ag) < P(c9— b).
Cette condition doit subsister, quand il n’y a pas de gaz
étranger, c’est-à-dire quand = 0. On a donc l'inégalité
(7) C) — b > 0.
Ceci posé, examinons l'influence du gaz étranger : elle
dépend du terme 6— a). Ce terme peut être nul, positif
ou négatif.
19 6— ad = 0.
L'équilibre final est indépendant de la présence du gaz
étranger. La proportion du gaz composé formé au moyen
de ses éléments est indépendante de la pression initiale
exercée par les éléments séparés, à l’état de mélange,
lorsque ce mélange a été introduit dans le vase clos à la
température de l'expérience.
20 6— 09 > 0.
La condition (1) est toujours satisfaite. Pour que la con-
dition (6) soit également satisfaite, il faut que l’on ait
? cd — bd
Da
Le second terme de a inégalité est positif d'après la
condition (7).
On n’obtiendra donc un équilibre final qu’autant que
la pression du gaz étranger sera inférieure à une certaine
valeur limite. Dans ce cas la proportion du composé formé
dépend à la fois de la pression initiale du mélange et de
la pression du gaz étranger : elle sera plus grande que si
le . étranger n'existait pas.
CLIQUE
. condition (6) est toujours satisfaite. Pour que la con-
dition (1) soit également satisfaite, il faut que l’on ait
? ET a).
a) — €£
Le second terme de de égalité est positif d’après la
condition (2).
On n’obtiendra donc un équilibre final qu’autant que la
pression du gaz étranger sera inférieure à une certaine
valeur limite. Dans ce cas la proportion du composé
formé dépend à la fois de la pression initiale du mélange
et de la pression du gaz étranger; elle sera plus petite
que si le gaz étranger n’existait pas.
On voit donc d’une manière générale que la présence
d’un gaz étranger peut influer sur l’équilibre final d’une
combinaison gazeuse en présence de ses éléments. Si le
gaz étranger a une action sur le mélange gazeux À ou sur
le composé B, quelle que soit d’ailleurs cette action,
l'équilibre final n’est possible qu’autant que la pression
du gaz étranger est inférieure à une certaine limite. En
augmentant la pression du gaz étranger, on peut donc
empêcher la combinaison de se produire.
Les mêmes considérations restent applicables dans le
cas où le mélange des éléments gazeux serait constitué
avec un excès de l’un de ses éléments. Le gaz en excès,
qui ne pourrait par conséquent entrer en combinaison,
se compte alors comme un gaz étranger et peut modifier
par sa présence l'équilibre final.
Les mêmes considérations subsistent si l’on part d’un
composé gazeux pour revenir aux éléments; la dissocia-
tion d’un composé gazeux est limitée par le même état
d'équilibre que la formation du même composé au moyen
de ses éléments gazeux.
QUE
M. Humgerr fait une communication sur les courbes du
5° degré.
M. Gernez fait un rapport sur les titres de MM. Blon-
deau et Antoine Bréguet, candidats dans la deuxième
section.
Il est procédé à l'élection du bureau pour l’année 1881,
sont nommés :
Président pour le premier Semestre M. OUSTALET.
Trésorier : M. Durter.
Archiviste : M. PELLAT.
Membres de la Commission des comptes : MM. ANDRE,
LEMONNIER et MOUTIER.
Séance du 22 janvier 1881.
PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET.
M. Dasrre fait une communication sur l’action de la bile
injectée dans l'estomac pendant la digestion.
M. LippmanN fait une communication sur les propriétés
optiques d'électrodes de platine polarisé.
M. HenneGuy entretient la Société des résultats négatifs
observés en nourrissant des chenilles avec de la levurc de bière.
M. André donne lecture d’un rapport sur les titres
scientifiques de M. le Prince de Polignac et de M. Hum-
bert, candidats dans la première section.
MM. Blondeau et Bréguet sont élus membre de la se-
conde section.
Séance du 12 février 4881.
PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET.
M. Moutier fait la communication suivante :
Lt a
Sur l’électroscope de Péclet,
par M. J. Mourier.
Péclet a employé un électroscope à trois plateaux formé
de la manière suivante. Le bouton d’un électroscope à
lames d'or est remplacé par un plateau métallique A
verni sur la face supérieure. Au-dessus est disposé un
plateau métallique B verni sur les deux faces. Au-dessus
est disposé un troisième plateau métallique C verni sur
sa face inférieure.
On met d’abord la source à étudier en contact avec le
plateau C et on fait communiquer le plateau B avec le
sol. Ensuite on isole le plateau B, on enlève la source et
le plateau G, on fait communiquer le plateau À avec le
sol. On isole ce plateau et on recommence ainsi la même
série d'opérations : on parvient à accumuler sur le pla-
teau À une charge électrique considérable.
Je me propose, dans cette note, d'examiner la théorie
de cet appareil. Pour plus de facilité, je supposerai les
trois plateaux remplacés par des sphères concentriques
A, B, C disposées de telle façon que la sphère C soit exté-
rieure aux deux autres et que la sphère B soit extérieure
à la sphère A. Les deux surfaces C, B sont deux surfaces
conductrices ; la sphère À peut être une sphère pleine.
Nous désignerons par à, b, c les rayons des trois sphères
Supposons que l’on ait déjà effectué un certain nombre
d'opérations, que la sphère À possède une charge posi-
tive &.
On met alors la sphère C en communication avec la
source positive au niveau potentiel V et la sphère B en
communication avec le sol. La sphère C prend une charge
positive 7, la sphère B prend une charge négative €.
Ces deux charges sont déterminées par cette double
condition ; le potentiel a la valeur V en un point de C, le
potentiel a la valeur zéro en un point de B,
HER
CC EC
Ensuite on isole B, on enlève la source et la sphère C,
on met la sphère À en communication avec le sol. La
sphère À prend une nouvelle charge ,, telle que le poten-
tiel soit nul en un point de A,
CAC:
on
Si l’on élimine les charges B et 7 au moyen de ces trois
relations, on déduit pour la relation qui existe entre les
deux charges «' et «,
GE CPU CRE
EU = 5 a RE Vs
On trouve ici une relation analogue à celle qui lie les
pressions consécutives dans une machine pneumatique,
lorsque l’on tient compte de l’espace nuisible. Il est done
facile d'exprimer la valeur de la charge de la sphère A au
bout d’un certain nombre d'opérations ; il importe d’ail-
leurs seulement de connaître la valeur limite de cette
charge.
Cette charge limite, que nous désignerons par &,, se
déduit facilement de la relation précédente en remplaçant
les deux charges « et à’ par cette valeur limite.
On obtient alors pour valeur de la charge limite,
abc
ee
Pour se rendre compte des propriétés de l’électroscope
de Péclet, il suffit d'estimer la force condensante de l’ap-
pareil.
Désignons par a, la charge que prendrait la sphère A,
si elle était seule en communication avec la source au
niveau potentiel V. Cette charge est donnée par la relation
ay = Na.
La force condensante de l’électroscope a donc pour
expression
Ari ue
La première fraction est la force condensante du con-
densateur formé par les deux sphères C et B:; la seconde
fraction est la force condensante du condensateur formé
par les deux sphères B et A.
La force condensante de l’électroscope de Péclet est donc
égale au produit des forces condensantes des deux condensa-
teurs qui le composent.
On peut également étudier cet appareil au point de vue
de la théorie des multiplicateurs électriques.
Supposons que l’on ait mis d’abord la sphère C en com-
munication avec la source au niveau potentiel V et la
sphère B en communication avec le sol. Supposons que
l’on continue les opérations dans l’ordre précédent, mais
sans mettre de nouveau la sphère C en communication
avec la source et proposons-nous de déterminer la loi
suivant laquelle varient les charges successives de la
sphère A.
Désignons par + la charge de cette sphère au bout d’un
certain nombre d'opérations. On met B en communication
avec le sol. La sphère C a une charge constante 7,, positive
par exemple ; la sphère B prend une charge négative £.
Cette dernière charge est déterminée par la condition
que le potentiel soit nul en un point de B,
Î _— Ë + Le —= Q.
© DRE
Ensuite on isole B, on enlève la sphère C et on fait
communiquer la sphère A avee le sol. Cette sphère prend
une nouvelle charge positive «, telle que le potentiel soit
nul en un point de À,
CAE)
a b
En éliminant 5 entre ces deux équations, on trouve
pour la relation qui existe entre les deux charges consé-
cutives de la sphère A,
—= O0.
(42 (42
a = ati.
Cette relation a la même forme que la précédente.
Les charges de la sphère A ont une valeur limite x, que
PS
l’on détermine facilement en remplaçant dans la relation
précédente les deux charges «et « par cette valeur limite.
On trouve alors pour expression de la charge limite,
ab
re ce)
La charge 7, prise par la sphère C, lorsqu'elle a été
mise en communication avec la source au niveau poten-
tiel V dans la première expérience, se calcule aisément.
Les deux sphères C et B forment une bouteille de Leyde
ordinaire ; la charge de l’armature C a pour valeur
€?
1 — VE
‘0 RTE b
La charge limite «, a donc pour valeur
abc
Ta —
(b— a) {e — b)
Cette charge limite a donc la même valeur que dans le
cas précédent.
Au point de vue théorique, si l’on néglige toute déper-
dition de l'électricité, il est donc indifférent, dans la ma-
nœuvre de l’électroscope de Péclet, de mettre la sphère C
en contact avec la source une seule fois au début de
l'expérience, ou bien de mettre de nouveau la sphère C
en contact avec la source dans les expériences ultérieures.
M. Henneguy fait la communication suivante :
Coloration du protoplasma vivant par le brun Bismarck,
par M. L.-F. HENNEGUY.
Ayant traité, il y a quelque temps, des infusoires {Pa-
ramæcium aurelia) par une solution aqueuse de brun
d’aniline, connu dans le commerce sous le nom de brun
Bismarck, je fus très surpris de voir ces infusoires prendre
une couleur brun-jaunâtre assez intense et se mou-
voir rapidement dans le liquide. La coloration apparaît
d’abord dans les vacuoles du protopiasma de l’animal,
puis elle envahit le protoplasma lui-même, mais le noyau
CESSER
reste d’abord généralement incolore et devient alors plus
visible qu’à l’état normal. J’ai pu conserver pendant près
de quinze jours, dans un verre de montre, des infusoires
ainsi colorés. Si l’on blesse, ou si l'on comprime une
paramécie teinte en jaune, de manière à faire exsuder
de l'animal une petite quantité de protoplasma, on
constate que c’est bien la substance protoplasmique
elle-même qui a pris une coloration uniforme. Tous les
infusoires se colorent également bien par le brun Bis-
marck. J’ai recherché si d’autres couleurs d’aniline
jouissaient de la même propriété, mais aucune de celles
que j'ai employées ne m'a donné de résultat; elles ne co-
lorent les infusoires qu'après leur mort, qui arrive plus
ou moins rapidement, quelques-unes de ces substances,
telles que la fuchsine, le vert lumière à l’iode, etc., étant
toxiques (1).
Comme on admet généralement que le protoplasma
vivant n’absorbe pas les matières colorantes, et que les
infusoires sont essentiellement constitués de protoplasma,
j'ai dû naturellement me demander si le fait que je venais
d'observer était une exception, ou si le protoplasma en
général, d’origine animale ou végétale, se comporterait
de même vis-à-vis du brun d’aniline.
J'ai injecté sous la peau du dos de plusieurs gre-
nouilles, une assez forte dose de brun Bismarck; au bout
de quelques heures les tissus étaient teints uniformé-
ment en jaune foncé ; la substance musculaire avait sur-
tout une teinte jaune très marquée. Les grenouilles ne
paraissaient nullement incommodées.
De jeunes alevins de truite mis dans une solution de
brun se colorèrent rapidement tout en continuant à
nager.
Enfin un cobaye sous la peau duquel fut introduite
de la poudre de brun Bismarck, offrit bientôt une colo-
ration jaune des muqueuses buccales, anales et de la
peau.
(1) Pendant le cours de mes recherches, j'ai appris que M. Brandt, de
Berlin, en 1819, avait coloré les infusoires vivants par le brun Bismarck,
et que M. Certes les a colorés aussi en bleu à l’aide du bleu de quino-
léine.
HS y
Des graines de cresson alénois semées sur du coton
imbibé d’une solution concentrée de brun germèrent, et
les jeunes plantes étaient fortement colorées en brun.
Mais en écrasant les tissus et en les examinant au mi-
croscope, on constatait que le protoplasma des cellules
était très faiblement coloré, les vaisseaux et les trachées
présentaient, au contraire, une coloration brune très
foncée jusqu'à leur terminaison dans les feuilles.
Le mycélium d’une moisissure qui s'était développée
dans une solution de brun Bismarck était nettement
coloré après avoir été lavé dans l’eau ; or on sait que les
mycéliums qui se forment fréquemment dans les solu-
tions colorées, le picro-carminate, d’hématoxyline, etc.,
restent parfaitement incolores.
Je crois donc pouvoir conclure de tous ces faits que
le brun Bismarck a la propriété de colorer le proto-
plasme vivant, aussi bien chez les végétaux que chez les
animaux.
En injectant sous la peau de grenouilles d’autres
couleurs d’aniline, de la fuchsine, du rouge ponceau, du
bleu, du vert de méthyle et du noir d’aniline, j'ai vu éga-
lement la peau, les muqueuses et la plupart des tissus se
colorer aussi vivement qu'avec le brun Bismarck, mais
en examinant avec soin ces tissus au microscope, j'ai pu
me convaincre que la substance fondamentale du tissu
conjonctif était seule colorée et que les cellules et la
substance musculaire restaient tout-à-fait incolores. On
pouvait prévoir ce résultat, les couleurs d’aniline n’ayant
aucune action sur les infusoires vivants.
Sur le mouvement permanent d'un fil homogène,
par M. Ep. CoLLIGNON (1).
Supposons qu'un fil de poids constant par unité de
longueur, glisse sans changer de forme le long de sa
propre direction ; chaque élément ds du fil est sollicité
par une force Kds, du même ordre de grandeur que cet
(1) Communication faite dans la séance du 11 décembre 1880.
RE
élément, et chacune des forces F est connue, en gran-
deur et en direction, pour tous les points de la courbe
continue dessinée par le fil. Cela posé, le théorême que
nous nous proposons de démontrer consiste dans l'énoncé
suivant : la forme d'équilibre du fil en repos, sous l’action
des forces F, convient aussi au mouvement du fil dans sa
propre direction, avec une vitesse v constante.
Ce théorême a d’abord été énoncé par M. Resal pour
la chaînette, il a été ensuite généralisé, et étendu par
M. Léauté à toutes les courbes funiculaires (1).
Pour fixer les idées, supposons que le fil dessine une
courbe fermée AB, à la façon d’un cable télo-dynamique.
Cette courbe étant, par hypothèse, la courbe d'équilibre
du fil sous l'action des forces Fds appliquées à chaque
élément, communiquons au fil un déplacement virtuel le
long de sa propre direction, chaque élément ds — MM’
prenant la place de l'élément suivant M'M”. L'équilibre
ayant lieu, la somme des travaux virtuels des forces est
nulle, et puisque le déplacement ds est commun à tous
les points, on aura l'équation
Ôs 3Fdscosu — 0,
étant l’angle de la force Fds avec la direction MM’ du
déplacement, et la somme ZX étant étendue à tout l’en-
semble du fil.
Dans le mouvement permanent tel qu'il a été défini,
chaque élément MM’ prend dans le temps dé la place de
d ARE
l'élément M'M”; la vitesse v — = est donc la même à l’ins-
tant é pour tous les points du fil. Je dis de plus qu’elle
est constante, c’est-à-dire qu'elle est la même à l'instant é
et à l'instant € + dé.
_ Le théorême des forces vives démontre cette propo-
sition. Car le travail réel des forces F dans le mouvement
permanent est identique au travail virtuel que nous
considérions tout à l'heure ; le travail étant nul, la vi-
tesse reste constante, puisqu'elle est commune à tous les
points.
On ramène tout problème de mouvement à un pro-
(1) Comptes-rendus de l'Académie des Sciences, 10 novembre 1879.
DE AS
blème d'équilibre en appliquant le théorême de D'Alem-
bert, c’est-à-dire en adjoignant aux forces réelles les
dv
forces d'inertie, savoir la force d'inertie tangentielle —m ne
: ; ; Dre :
et la force d'inertie centrifuge m—, dirigée suivant le
Û Î
prolongement du rayon de courbure de la trajectoire.
Dans le cas présent, la vitesse v étant constante, la pre-
d
mière force, —m— , est nulle. Il ne reste que la compo-
v? ds v? v?
sante normale m , Qu . dw, en appelant du l’an-
gle de contingence. En résumé, le fil en mouvement per-
manent conservera la même forme que dans le repos,
moyennant qu’à chaque force Fds on adjoigne une force
2
F dw, appliquée normalement au fil, suivant le prolonge-
ment extérieur de la normale principale. Il est facile de
reconnaître que ces forces normales sont équilibrées par
un excès de tension du fil, sans qu'on ait besoin d'en
changer la forme. Soient T et T' les valeurs des tensions
aux deux bouts de l'élément MM, lorsque le fil est en
repos. Construisons l’indicatrice, en menant par un
point O quelconque les droites Om, Om’ égales et paral-
lèles aux tensions. On sait que l’élément mm’ de l’indica-
trice, qui complète le triangle Omun’, est égal et parallèle
à la force Kds. Supposons que dans le fil les tensions T
augmentent d'une même quantité © ; cherchons comment
il faut modifier les forces Fds pour que le fil conserve sa
forme d'équilibre. La courbe ab se transformera dans une
nouvelle courbe a'b', conchoïde de la première, obtenue
en prolongeant ses rayons vecteurs Om d’une même
quantité #n —@. Les éléments »»' de la nouvelle indica-
trice font connaître en grandeur et en direction les nou-
velles forces. Mais menons par le point m une droite #=h,
égale et parallèle à w'n’, et joignons An, hn'. Nous aurons
hn'= mn, et nh — mn X< angle *…mh = G >< du, puisque
l’angle nmh, égal à l’angle mOm’, est l'angle de contin-
gence de la courbe funiculaire. La force n»' peut donc
AN (D
être regardée comme la résultante de deux forces, dont
l’une An' n’est autre que la force Fds, et l’autre Odu est
parallèle à la normale principale de la courbe funiculaire,
prolongée vers l'extérieur. On peut prendre @ égal à …
alors la nouvelle force n»’ est la résultante de la force
a 2
donnée Fds, et de la force d'inertie centrifuge 2? do, et la
nouvelle indicatrice a'b' correspond à la même courbe
funiculaire, sauf l’augmention uniforme des tensions ; de
sorte que les conditions de l'équilibre sont satisfaites
pour le fil à l’état de mouvement comme pour le fil en
repos, moyennant que les tensions augmentent toute
2
d'une même quantité, ce qui démontre le theorême.
Par décision de la Société, le prix du Bulletin est élevé
à 12 francs pour le public.
M. le Prince de Polignac et M. Humbert sont élus mem-
bres dans la première section.
Séance du 26 février 1994.
PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET.
M. Chatin fait les communications suivantes :
De la signification du Pont de Sylvius dans l’encéphale
des Oiseaux,
par M. JoANNESs CHATIN.
Suivant la plupart des auteurs, le cerveau moyen (1)
des Oiseaux serait essentiellement caractérisé par la pré-
(1) On sait que les anatomistes ont coutume de grouper sous ce nom
l'ensemble des parties formées anx dépens de la troisième vésicule cé-
rébrale,
pee Us
sence d'une lame horizontale séparant les deux lobes op-
tiques et déterminant la situation latérale que chacun
leur connaît dans cette classe de l’embranchement des
Vertébrés.
Le plan intermédiaire qui s’étend ainsi entre les tuber-
cules bijumeaux se continue postérieurement dans la
direction du cervelet et recouvre la cavité qui repré-
sente ici l’aqueduc de Sylvius, d'où le nom de « Pont de
Sylvius » et de « Toit de l’Aqueduc » qu'on lui applique
indifféremment.
Cette partie est-elle réellement spéciale à la classe des
Oiseaux? L'observation directe oblige à résoudre cette
question par la négative et montre que cette formation,
loin d’être nouvelle, ne possède en réalité aucune auto-
nomie. Elle figure un simple prolongement de la valvule
de Vieussens, se déployant entre les lobes optiques et
constituant ce Pont de Sylvius dont il est facile de rétablir
ainsi la véritable parenté morphologique.
Les notions fournies par l'étude anatomique et par l’ob-
servation embryogénique concordent pleinement sur ce
point. Quant aux légères modifications que peuvent of-
frir les rapports généraux, il suffit, pour les apprécier
exactement, de se reporter à l'histoire comparée de
l’isthme de l’encéphale.
Observations sur le Strongle paradoxal,
Par M. JoANNes CHATIN.
Les Helminthes que je présente à la Société ont été
recueillis chez un Porc âgé de quatre mois qui avait suc-
combé à une broncho-pneumonie nettement caracté-
risée. À l’autopsie, on trouva les bronches remplies et
obstruées par ces Nématoïdes que l’on considéra comme
des « Trichines »; ce fut avec cette diagnose qu'on me
les envoya.
En réalité, ces animaux appartiennent au type spéci-
fique décrit par Mehlis sous le nom de Sérongylus para-
dozus (Strongylus suis, Rud., Strongylus elongatus, Du).
A ag a
Plus nombreuses que les mâles, les femelles mesurent
en moyenne, 23", et possèdent un double ovaire qui se
termine à l’'orifice vulvaire, situé dans la partie posté-
rieure du corps.
Longs de 16", les mâles sont caractérisés par la pré-
sence d’une bourse caudale lobée et soutenue par des
côtes. ÿ
Signalé par divers auteurs chez les Porcins, le Strongle
paradoxal paraît cependant n’y avoir été rencontré jadis
que fort rarement, puisque dans la longue série d’obser-
vations qu’il a recueillies durant son séjour à Toulouse,
M. Baillet ne l’a trouvé qu'une seule fois (1). Mais sa
fréquence s’accentue rapidement, car depuis quelques
mois, j'ai été fort souvent appelé à déterminer ce Néma-
toïde qui, dans plusieurs circonstances, avait provoqué
des accidents mortels.
Je crois devoir insister sur ces faits, afin de montrer le
danger d’une pareille affection vermineuse chez les Porcs.
Pour ces animaux, le Srongylus paradoæus est un parasite
aussi redoutable que le Sérongylus micrurus pour le veau
et le Sérongylus filaria pour le mouton. Cobbold le rappe-
lait naguère encore et l’on ne peut que s'associer pleine-
ment à ses conclusions (2).
Quant à confondre la Trichine avec le Strongle para-
doxal, l'erreur est tellement grossière qu’elle mérite à
peine d'être mentionnée.
M. HALpHEN fait une communication sur une classe
d'équations diflérentielles.
(1) Baillet, Histoire naturelle des Helminthes des principaux Mammi-
fères domestiques, 1866, p. 69.
(@) «The Lung-worm /S. paradoxus) is by no means harmless, being
a frequent cause of fatal husk in young pigs. » (Cobbold, Entozoa, 1879,
p. 419).
Cu
Séance du 12 mars 1881.
PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET.
M. Milne-Edwards communique la note suivante :
Observations sur le genre Thranistes (Bov.) (1),
par M. Azpx. MizNE-Epwanps.
Le genre Thranistes a été formé en 1876 par M. Boval-
lius pour y placer un Crustacé de la famille des Portu-
niens trouvé à Bergen, sur les côtes de la Norwège et
qui semblait à ce naturaliste très différent de toutes les
espèces connues du même groupe. Les caractères assi-
gnés à cette nouvelle division générique sont les suivants:
Cephalothorax hexagonus, latitudine longitudinem quarta
parte superante, frons rectus, paullo productus, tertiam par-
tem latitudinis thoracis haud œquans. Aculei frontales 4 lobi-
formes, externi latissimi. Oculi dimidia longitudine thoracis
distantes. Antennæ exteriores extra orbitas. Aculei tempo-
rales. 4 œquales. Aculeus limitaris præœcedentibus plus quam
duplo longior. — Pedes secundi et tertii paris longi, tertir
paris longissimi plus quam quarta parte longitudinem thoracis
superantes. — Pedes quinti paris latitudine thoracis lon-
giores. — Abdomen quinque-partitum segmentis 5, 4 et 5,
coalitis sternum latum.Sutura segmenta tria ultima occupante.
Je reproduis aussi la diagnose de l'espèce unique de
M. Bovallius, Thranistes velox.
Scutum dorsale convexzum, antica parte granulatum. Aculei
frontales duo externi duobus mediis plus quam duplo latiores.
Aculei temporales quatuor æquales. Aculeus limitaris lœvis,
conicus, Sursum leniter versus. — Pedunculi oculorum dia-
metris breviores. — Pedes primi et secundi paris longitudine
(1) Carl Bovallius, Ett Nytt, Slägte af : familjen Portunidæ franSkandi-
naviens Kuster (Oefversigt af Kongl. Vetenskaps-Akademiens f6rhand-
hingar, t. XXXIIT; 1876, n° 9, p. 59, pl. xiv et xv.
æquales. — Pedes tertii paris longissimi, duplo fere latitu-
dinem thoracis superantes. — Pedes quinti paris longi, arti-
culis ultimis perlatis.
Une excellente figure du Thranistes velox est jointe au
mémoire du naturaliste scandinave. En l’examinant il
est facile de se rendre compte des très grandes ressem-
blances qui existent entre cette espèce et un autre Por-
tunien décrit en 1813 par Risso, dans son histoire na-
turelle des Crustacés de Nice, sous le nom de Portunus
longipes (1). Tous les caractères essentiels sont les mêmes.
La forme des dents latéro-antérieures, la longueur des
pattes de la 3° et de la 4e paire, la disposition du front
indiquent les liens étroits de parenté qui unissent ces
deux espèces. C’est à peine si elles se distinguent l’une
de l’autre à l’aide de quelques particularités peu impor-
tantes ; les dents frontales de l’espèce du Nord sont plus
saillantes et séparées par des échancrures plus pro-
fondes, les pattes antérieures sont plus longues, moins
fortes et pourvues en dessus de carènes dentées dont il
n'existe presque pas de traces chez le Portunus longipes
de la Méditerranée.
Ges Crustacés diffèrent notablement de tous les repré-
sentants du genre Portunus et, si l’on cherche à mettre la
classification carcinologique en harmonie avec les modi-
fications organiques que présentent les Crustacés, il est
évident que l’on doit ranger ces deux espèces dans un
genre particulier. Le nom de Thranistes, proposé par
M. Bovallius, devrait donc être adopté si, cinq années au-
paravant, W. Stimpson n'avait pas établi le genre Bathy-
(1) Risso, Histoire naturelle des Crustacés des environs de Nice, p. 30,
pl. 1, fig. 5, et Histoire naturelle de l'Europe Méridionale, t. V, p. 4.
Desmarest, Considérations générales sur la classedes Crustacés,p. 95.
Latreille, Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, 2° édition, t. XXVIII,
p. 50; et Encyclopédie méthodique, t. X, 1° partie, p. 192, n° 14.
Milne-Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 444.
Roux, Crustacés de la Méditerranée, pl 1v, fig. 1-2.
Costa, Fuuna del Regno di Napoli, Crostacei, q. Portuno p. 3.
À. Milne-Edwards, Études zoologiques sur les Crustacés de la famille
des Portuniens (Archives du Muséum, t. X, p. 400).
Portunus infractus ; Otto, Nova acta Acad. Nat. Cur., t. XIV, pl. xx,
fig. l:
gr ou
nectes pour recevoir certains Portuniens de la mer des
Antilles qui ne me semblent pas devoir être séparés du
Portunus longipes et du Thranistes velox; on pourra en
juger d’après la traduction que je donne ici des carac-
tères assignés à cette petite division. « Genre Bathynectes,
» très voisin des Portunus mais en différant par ses dents
» latéro-antérieures qui ne sont pas comme celles d’une
» scie mais un peu spiniformes et séparées par de grands
» intervalles. Le front n’a pas de dent médiane et l’hiatus
» orbitaire est largement ouvert, n'étant pas rempli par
» l'article basilaire de l’antenne externe qui est étroit et
» solidement uni en avant au prolongement sous-frontal.
» Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est aussi
» long que large et ne se prolonge pas en avant, mais
» s'adapte exactement au bord labial. Les pattes ambu-
» latoires sont très grêles ; celles de la 4" paire étant
» beaucoup plus courtes que celles de la 2°. La 2e et la 3e
» paire très longues, cette dernière la plus longue. 4 paire
» des deux tiers aussi longue que la troisième. (1) » Dans
mes études sur les Crustacés de la région mexicaine j'ai
fait représenter une des espèces de Bathynectes provenant
de la mer des Antilles (2\, et j'ai indiqué les relations
génériques qui existent entre elles et le Portunus longipes
de la mer Méditerranée.
Le genre Thranistes doit donc disparaître et l’espèce
unique qu’il renfermait, le Thranistes velox doit prendre
place dans le genre Bathynectes qui comptera quatre repré-
sentants : 1° B. longispina (St.); 2 B. brevispina (St.);
3° B. longipes (Risso), B. velox (Bovallius).
Th. Bell a signalé la présence du Portunus longipes de
Risso dans les mers de la Grande-Bretagne (3), ce serait
d’ailleurs la même espèce qui aurait aussi été observée
près de Swansea, dans la baie d'Oxwich, par M. Spence
Bate et décrite par ce naturaliste sous le nom de Por-
(1) W. Stimpson, Preliminary report on the Crustacea dredged in the:
Gulf stream in the struits of Florida (Bulletin of the Museum of Com-
pärative Zoology. Cambridge, t. II, p. 145; 1870-1871.
(2) Zoologie du Mexique, 5° partie, Crustacés, t. I, p. 233, pl. xLn, fig. 1.
(3) Th. Bell, À history of the British Stalk-Eyed Crustacea, 1853.
ep ne
tunus Dalyelli (1). Les Crustacés du genre Bathynectes
seraient donc représentés dans les mers occidentales de
l’Europe depuis la Méditerranée jusqu’à la Scandinavie.
Tous ces Portuniens vivent dans les eaux profondes.
Ceux des côtes de la Floride ont été trouvés à 100 ou
150 brasses. Dans la Méditerranée on ne pêche jamais le
B. longipes près de la surface. Enfin M. G.-0. Sars a
recueilli le B. velox sur un fond argileux à 206 brasses
pendant l'expédition norwégiennne qui parcourut les
mers du nord en 1876.
Notes d’Ornithologie,
par M. E. OUSTALET.
(29Série).
Les observations que j'ai l'honneur de soumettre au-
jourd'hui à la Société philomathique sont analogues à
celles qui ont été publiées il y a deux ans dans le Bul-
letin (2), en ce sens qu elles ne constituent pas un travail
d'ensemble sur el ou tel groupe ornithologique. Elles
ont été recueillies au jour le jour, en étudiant et en
rangeant les collections dont je m'occupe plus spécia-
lement au Muséum, et s'appliquent par conséquent à des
oiseaux aussi différents par leurs formes que par leurs
mœurs et leur habitat. Aussi n’essayerai-je pas d'établir
un classement méthodique pour ces notes que je donne
seulement à titre de renseignements pour les auteurs de
monographies ornithologiques.
19 Observations sur les Barbus de la Cochinchine, du Cam-
bodge, du Laos et du royaume de Siam.
Dans les collections très nombreuses que le Muséum a
reçues de ces différents pays et qu’il m'a été donné d’exa-
miner, J'ai constaté la présence de sept ou huit espèces
(1) Spence Bate, Annals and Magazine of Natural history, 1851, t. XI,
p. 320.
(2) Bull. Soc. Philom. (1878-79), Te sér., t. III, n° 5, p. 212 et suiv.
de Barbus (Bucconidæ) sur lesquelles six avaient déjà été
mentionnées par M. le D' Gilbert Tirant dans son Cata-
logue des Oiseaux de la Cochinchine inséré en 1879 dans le
Bulletin du Comité agricole et industriel de notre colonie.
Voici l'énumération de ces espèces :
A. Megalæma Lagrandiert.
Megalæma Lagrandieri, J. Nerreaux, Nowv. Arch. du
Muséum (1868), t. LIT, p. 88. — C. H. T. et G. F. L. Marshall,
A Monograph of the Capitonidæ (1870-71) p. 79, pl. 34. —
Dr G. Tirant, Bull. Com. agric. et industr. Cochinch. (1879)
3° série, t. I, n° 1, p. 90, Sp. 54
Le Muséum possède les quatre types de cette espèce
qui ont été envoyés de Baria (province de Bien-Hoa, Co-
chinchine française) par M. Pierre, directeur du jardin
botanique de Saïgon, en 1867 et en 1868. D’après le D: Ti-
rant le Megalaime de Lagrandière habite les forêts qui
couvrent les flancs des montagnes ; il est donc probable
que les types de l'espèce ont été pris sur les monts Moi,
situés au nord de Baria.
2. Megalæma lineata.
Capito lineatus, Vieillot, Nouv. Dict. d’Hist. Nat. (1816)
t. IV, p. 500. — Megalæma lineata, G. R. Gray, Cat. Capit.
Brit. Mus., (1868) p. 12. — Marshall, Monog. Capit. (1870-
71), p. 87, pl. 37. — G. Tirant, Op. cit., p. 91, sp. 55.
Deux individus de cette espèce qui, suivant M. Tirant,
porte le nom annamite de Con Düùi côt, ont été envoyés
successivement de Pexabury (Siam) par M. Bocourt, en
1862, et du pays des Kouys (Laos) par M. le D' Harmand
en 1876. Ces deux oiseaux sont identiques à deux autres
spécimens qui figurent depuis longtemps dans les gale-
ries du Muséum et dont l’un a été rapporté de Malacca
par M. Diard, tandis que l’autre a été pris à Java par Péron
et Lesueur et peut sans doute être considéré comme le
type de la description de Vieillot.
M. Tirant nous apprend que « ce grand Barbet vert au
» cri très rauque et très fort habite toute la région
» boisée »; puis il ajoute : « Marshall regardait l’oiseau
» décrit par Vieillot comme distinct du Megalæma Hodg-
» soni par sa petite taille (aile 11 cent. 3 au lieu de
» 13 à 14 cent.) et son front brun et non blanchâtre.
» Mais l'examen des spécimens que j'ai recueillis en
» Cochinchine, qui ont le front brun et l’aile de 11 cent. 5
» à 12 cent. 5 vient à l'appui de l'opinion de Hume (1)
» qui regarde les deux espèces comme distinctes. »
Les deux oiseaux originaires de Siam et du Laos que
j'ai cités tout à l'heure ont tous deux le front brunâtre ;
l’aile du premier mesure 12 cent. 1, et celle du second
42 cent. 3. Je ne puis donc que me ranger à l'opinion
exprimée par MM. A. Hume et Gilbert Tirant, et consi-
dérer M. Hodgsoni (2) et Bucco caniceps de Hodgson (3)
comme synonymes de Megalæma lineata (Bucco lineata,
Va}
3. Megalæma phaiostriata.
Bucco faiostrictus, Temminck, Planches Coloriées (1831)
n° 527 et texte. — Bucco faiostriatus, Hartlaub, Rev. Zool.
(1842), p. 337. — Megalæma phaiosticta, Ch. L. Bonaparte,
Consp. av. (1850), p. 144. — Goffin, Muséum des Pays-Bas,
Buccones (1863), p. 36. — Megalæma phaiostriata (in text.)
et M. phæosticta (in tab.), Marshall, Op. cit., p. 99, pl. 41.
— G. Tirant, Op. cit., p. 91, n° 56.
Le Musée de Paris a reçu de l’Indo-Chine quatre indi-
vidus de cette espèce que le D' Tirant n’a jamais ren-
contrée et qu'il ne cite que d’après Temminck. Le pre-
mier de ces oiseaux (un jeune) a été envoyé de Cochin-
chine par M. Diard en 1824; le second (un jeune égale-
ment), des environs de Saïgon par M. Pierre, en 1868 ; le
troisième (plus adulte), de Mulu-Prey (Laos), par M. le
(1) Stray Feathers (1878), p. 151.
(2) Marshall, Capit., p. 83. pl. 36.
(3) Gray, Zool. Misc. (1844), p. 45 (nec Franklin, nec Bonaparte, Consp.,
av. (1850), t. I, p. 144).
5
HONOR
D' Harmand, en 1876, le quatrième enfin des montagnes
de Chaudoc, province de Bassac (Cochinchine, alt. 2 à
300 mètres), par le même voyageur, en 1877.
4. Megalæma hæmacephala.
Le Barbu des Philippines, Brisson, Ornithologie (1760),
t. IV, p. 99, pl. 7, fig. 2. — Bucco hœæmacephalus, Müller,
Syst. nat. (1776) suppl., p. 68. — Le Barbu des Philippines,
Buffon, PI. Enlum. (17170), pl. 871. — Bucco flavigula et
Bucco nanus, Boddaert, Tabl. PI. Enlum. (1783), pp. 30
et 47. — Bucco philippinensis, Gmelin, Syst. nat. (1788),
t. I, p. 407. — Le Barbu à plastron rouge, Levaillant,
Barbus (1806), pl. 36. — Magalæma flavigula, Goffin, Mu-
séum des Pays-Bas, Buccones (1863), p. 24. — Megalæma
Lathanx, M. hϾmacephala et M. rubrifrons, G.-R. Gray, Cat.
Brit. Mus., Capit. (1868), pp. 9, 10, 11. — Xantholæma
hϾmacephala, Marshall, Op. cit., pp. 101 et suiv., pl. 42.
— Megalæma hœmocephala, G. Tirant, Op. cit., p. 91,
Sp. D7.
M. Tirant regarde comme distincts de son Megalæma
hœmocephala le Xantholæma philippensis et le X. Raf-
flesii (1) que MM. Marshall et feu le marquis de Twed-
dale (lord Walden) (2) avaient réunis à la première espèce,
à titre de synonymes. Il est vrai, en effet, que les Barbus
à front et à plastron rouge et à gorge jaune provenant
de la Cochinchine ont le bec notablement plus court, les
doigts un peu moins longs, les aïles un peu moins déve-
loppées que les Barbus des Philippines tels que ceux qui
ont été envoyés récemment de Luçon par M. Marche,
mais comme la livrée est absolument la même, je ne crois
pas qu'on doive attacher beaucoup d'importance à quel-
ques différences dans les dimensions du bec, des doigts
et des ailes.
Le Megalæma hæœmacephala qui porte, d’après M. Tirant,
les noms annamites de Con chim Ruông côt et de Thäy
(1) Bonaparte, Consp. av. (1850), I. p. 144.
(2) Walden, Trans. Zool Soc. Lond. (1875), LIX. part. 11, p. 156.
PE ARS
chüua, se trouve non seulement dans l’Indo-Chine, mais
dans les provinces de l’Inde qui sont situées au sud de
l'Himalaya, dans l’île de Ceylan, à Malacca, à Sumatra
et aux Philippines. Le Muséum possède plusieurs spéci-
mens de cette espèce, mâles et femelles, originaires de
ces diverses régions.
Un mâle, tué le 15 octobre 1862 par M. Germain dans
les environs de Saïgon, avait le bec noir, les pattes rouge-
vermillon et l'iris brun. Un autre individu, tué en oc-
tobre 1875 par M. le Dr Harmand à Hatien (N.-0. de la
Cochinchine), avait aussi les tarses d’un rouge vif, les
ongles noirs et l'iris d’un brun tirant au noir. Ces indi-
cations, fournies par des voyageurs français, concordent
avec celles que je trouve consignées dans l'ouvrage de
MM. Marshall : « Bec noir; peau autour de l'œil d'un
rouge sombre ; iris brun noisette foncé ; pattes et doigts
rouge de corail.
?5. Megalæma cyanotis.
Cyanops cyanotis, Blyth, Journ. As. Soc. Beng. (1847),
t. XVI, p. 465. — Megalaima cyanotis, Blyth, Cat. B. Mus.
As. Soc. Beng. (1849), p. 68. — Xantholæma cyanotis, Hume,
Ibis (1870), p. 437. — Stray Feathers (1875), p. 77. — Ibid.
(1878), p. 155). — Marshall, Monogr. Capit. (1870-71), p. 77
et pl. 33, fig. 3. — Megalæma cyanotis, Tirant, Op. cit.,
p. 91, sp. 58.
M. Tirant nous apprend que « le Barbu à gorge bleue,
» que les Annamites désignent sous les noms de Con chim
» Chäng läng et de Thäy chua, est commun à Thù du môt
» (Cochinchine) sur tous les Ficus, vers la fin de la saison
» sèche. C'est le seul point où je l’ai pu observer, ajoute
» M. Tirant, et pendant un mois seulement. Davison dit
» en parlant de cet oiseau au Ténasserim : Z have always
» met with in singly (Je l'ai toujours rencontré seul). Je
» ne puis que contredire Davison sur ce point, A Tha
» duû môt, ces oiseaux vivaient en grandes troupes sur
» les banians, et surle même arbre j'ai pu tuer des mâles,
» des femelles et des jeunes. Je suis parfaitement d’ac-
SAEQU ARE
» cord avec Davison pour le reste de son observation et
» le cri de ce Barbu rappelle bien plus celui du M. lineata
» que celui du Xantholæma hœmocephala. » Après avoir
indiqué la Cochinchine, Siam, le Ténasserim et la Bir-
manie comme les principales contrées habitées par cette
espèce, M. Tirant dit enfin : « A Singapore, à Malacca et
» à Sumatra habite une race très voisine, si elle est dis-
» tincte, le M. Duvaucelii (Lesson) qui diffère par la teinte
» rouge de la face moins rosée, les couvertures des
» oreilles grisätre ou vert-noirâtre (et non bleu-tur-
» quoise), par la bande noire distincte de sa gorge et
» quelques autres points. »
Quant à moi je dois dire que parmi les très nombreux
oiseaux de la famille des Bucconidæ venant de Cochin-
chine, du Laos et de Cambodge que j’ai passés en revue,
je n’en ai trouvé qu'un seul, tué à Phu-Quôc par M. le
D' Harmand qui, par ses plumes auriculaires d’un bleu-
verdâtre, se rapprochait un peu du Megalæma cyanotis
figuré par MM. Marshall. Encore cet oiseau, qui ne sem-
blait pas encore revêtu de sa livrée définitive, avait-il un
peu de noir sur la gorge, comme le Megalæma Duvauceli.
En revanche plusieurs Barbus envoyés par M. Germain
ou par M. Harmand se rapportaient nettement à cette
dernière espèce. N’est-on pas dès lors en droit de sup-
poser que les prétendus Megalæma cyanotis de Cochin-
chine ressemblent aux spécimens de Phu-Quôc cité plus
naut et ne sont autre chose que des Megalæma Duvauceli
qui n’ont pas encore revêtu leur plumage définitif. Cette
hypothèse nous explique pourquoi M. G. Tirant ne s’est
pas trouvé d'accord avec M. Davison relativement au
genre de vie de Barbus qui, en réalité, n’appartiennent
pas à la même espèce ; mais, si on l’accepte, on est dans
la nécessité d’exclure de la faune cochinchinoise le Mega-
læma cyanotis dont je n’ai pas d’ailleurs à discuter ici la
valeur spécifique (1).
6. Megalæma Duvaucelii.
Bucco Duvauceli, Lesson, Traité d'Ornithologis (1831),
(1) Voyez Goflin, Mus. des P. B.; Buccones (1862), p. 98.
M LE Ge
p. 164. — Bucco frontalis, Temminck, PI. col. (1832),
pl. 536, fig. 1. — Lesson, Rev. Zool. (1839), p. 137. —
Bucco australis, Raffles, Trans. L. Soc. (1820), t. XIII,
p. 285 (nec Horsf.). — Bucco trimaculatus, Gray, Zool. Misc.
(1832), &. I, p. 3, pl. 3. — Megalæma trimaculata, G. A.
Gray, Genera of Birds (1846), t. I, p. 429. — Megalaima
Duvaucelii, Moore, Proceed. Zool. Soc. (1859), p. 455. —
Goftin, Mus. des P. B. Buccones (1863), p. 28. — Megalæma
Duvaucelii, Marshall, Op. cit., p. 75 et pl. 33, fig. 1 et 2.
Cette espèce, d’après MM. Marshall, habite la péninsule
malaise et les îles de Bornéo et de Sumatra, et suivant
M. Moore (1) se trouve remplacée dans le Ténasserim et
l’'Arakan par une variété constante, à plumes auricu-
laires bleues, le M. cyanotis que d’autres auteurs élèvent
au rang d'espèce. Cependant j'ai acquis la preuve que le
Megalæma Duvaucelii n’est pas absolument cantonné dans
la péninsule malaise et dans quelques îles de la même
région, mais se rencontre aussi aux divers points de la
Cochinchine. En effet, deux Barbus tués à Saïgon, au
mois de juin 1867, par M. Pierre, offrent déjà, quoi qu'ils
ne soient pas encore adultes, quelques plumes noires sur
les oreilles et sur la gorge, premiers indices des taches
et des bandes que l’on remarque chez le Magalæma Du-
vaucelii, tandis qu’en revanche ils n’ont point les sourcils
et les oreilles bleus comme le M. cyanotis. D'autre part,
une femelle tuée dans les Montagnes de Chaudoc par
M. Harmand, au mois de juin 1876, ressemble complète-
ment à la femelle de M. Duvauceli fisurée dans l’ouvrage
de MM. Marshall. Le Muséum d'histoire naturelle pos-
sède d’ailleurs plusieurs individus de cette espèce, pro-
venant d’autres contrées, entre autres un spécimen rap-
porté de Singapore par M. Bocourt en 1862 et semblable
à un oiseau envoyé de Java, l’année précédente, par
M. Sieenstra-Toussaint.
7. Megalæma asiatica.
Troyon asiaticus, Latham, Zad. Ornish (1790), I, p. 201.
(1) Proc. Zool. Soc. (1859), p. 455 ; Catalogue de la collection zoologique
du D' Cantor.
TU
— Le Barbu à gorge bleue, Levaillant, Barbus (1806),
p- 57, pl. 21 et 22. — Bucco cœruleus, Dumont, Dict. Sc.
Nat. (1806), t. IV, p. 48. — Le Cabezon à gorge bleue,
Capito cyanicollis, Vieillot, Nouv. Dict. d’Hist. N. (1816),
p. 498. — Megalæma asiatica, Gray, Cat. B. Nép. (1846),
p. 114. — Bonaparte, Consp. av. (1850), p. 143. — Cyanops
asiatica, Jerdon, B. of India (1862), t. I, p. 313, n° 195. —
Megalæma asiatica Marshall, Op. cit., p. 63 et pl. 29.
Cette espèce qui habite le Bengale, le Népaul et l’Ara-
kan, n’a pas été mentionnée par M. Tirant dans son Cafa-
logue. Cependant je crois que c’est à cette forme qu'ap-
partient un oiseau qui à été rapporté par M. Pierre de la
Basse-Cochinchine et qui, malheureusement, est en mau-
vais état. Le vert domine sur le plumage de ce Barbu,
mais se nuance fortement de bleu {couleurs cendre-verte
et cendre-bleue mêlées) sur toutes les parties inférieures
du corps, sur la gorge et sur les côtés de la tête. Quel-
ques plumes rouges se montrent sur le front. La livrée
est entièrement imparfaite, mais en tous cas les pro-
portions sont bien celles du Megalæma asiatica. D'ailleurs
je ne connais pas d’autre espèce à front rouge auquel on
puisse rapporter cet oiseau qui a été pris au mois de
mai 1870.
8. Megalæma Oorti.
Bucco Oorti, Müller, Tijdsch. Nat. Gesch. (1835), IT,
p. 341, pl. 8, fig. 4. — Hartlaub, Revue zoologique (1842),
p. 337. — Megalaima Oorti, G. R. Gray, Genera of B. (1846),
Il, p. 429. — Goffin, Muséum des Pays-Bas, Buccones
(1863), p. 21.— Megalæma Oorti, Bonaparte, Consp. Volucr.
Zyg. (1854), p. 12. — Marshall, Op. cit. (1870-71), pp. 59
ÉLAeL pl 7
Cette espèce de Sumatra n’avait pas encore, à ma con-
naissance, été signalée dans l'Indo-Chine, et ne figure
pas dans le Catalogue du D° Tirant. Cependant c’est
incontestablement à ce type que se rapportent quatre
spécimens parfaitement adultes, provenant du plateau
d’Attopeu et du plateau des Bolovens (Laos Siamois) et
envoyés au Muséum en 1877 par M. le D' Harmand. Fait
digne de remarque et assez difficile à expliquer, aucun
individu de cette forme ne se trouve dans les collections
nombreuses formées par MM. Germain, Jullien et Har-
mand dans la région intermédiaire entre le Laos et l'ile
de Sumatra, c’est-à-dire dans la Basse-Cochinchine.
En résumé, sur les sept (ou huit si l’on compte le M.
cyanotis) espèces de Barbus dont j'ai pu constater jus-
qu'ici la présence dans la Cochinchine, le Cambodge, le
Laos et le royaume de Siam, il n’y en a que deux, Mega-
læœma Lagrandieri et M. phaiostriata, qui appartiennent en
propre à la faune de ces diverses régions; toutes les
autres se retrouvent à Malacca, aux Philippines et dans
l'archipel malais, particulièrement à Sumatra, île dont la
population ornithologique offre des affinités étonnantes
avec celle de l’Indo-Chine.
20 Observations sur divers oiseaux de l'Asie
et de la Nouvelle-Guinée.
Le Campophaga polioptera décrit par M. R. B. Sharpe (1)
d'après un oiseau de la Basse-Cochinchine, donné au
Musée britannique par M. Pierre, se trouve également
dans le Laos. M. le D' Harmand a tué un individu de
cette espèce à Mulu-Prey, au mois de janvier 1876. Cet
oiseau, d’après les notes de M. Harmand, se perche sur
les arbres élevés et vit en troupes extrêmement nom-
breuses au milieu des jones des marais desséchés. Son
vol est court et bruyant. Pendant la vie le bec est noir,
l'iris brun rouge, le tarse gris. Il n’est pas fait mention
de ce Campophaga dans le Catalogue des Oiseaux de la Co-
chinchine publié par M. le Dr Gilbert Tirant (2).
Le Ceblepyris ardoisaceus de Lesson, dont l'habitat n’est
pas indiqué dans le Traité d'Ornithologie (3), n’est autre
(1) Catalogue of Birds of the British Museum (1879), t. IV, p. 69, pl. 2,
(2 Bulletin du Comité agricole et industriel de la Cochinchine (1879).
BR SO, LI ae If,
(3) Traité d'Ornithologie (1831), p. 369, ne 8.
CRE Te
chose que le Ceblepyris melanoptera de Rüppell (1), ou
Campophaga melanoptera de Blyth (2) qui doit être encore
assimilé au Volvocivora melaschistus de Swinhoe (3), et qui
est appelé définitivement par M. Sharpe Campophaga me-
lanoptera (4). Cette espèce est originaire de la Birmanie et
de la Chine. Le type de la description de Lesson, qui fait
encore partie des collections du Muséum, ne porte pas
d'indication de localité ; il a été obtenu par échange de
M. Florent Prévost.
Le Platyrhynchus ruficollis de Vieillot (5) est certaine-
ment l'espèce qui a été appelée plus tard Myiagra rufi-
gula par Wallace (6). Vieillot indique il est vrai l’Austra-
lasie ou la Nouvelle-Hollande comme patrie de son PL.
ruficollis, mais c’est par erreur, car l'oiseau qui servit de
type à sa description et qui se trouve encore dans la
collection du Muséum, à été rapporté de Timor par le
naturaliste Péron. En vertu des lois de la priorité le
nom de rufigula doit donc être remplacé par celui de rufi-
collis, et l'espèce doit être appelée désormais Myiagra
ruficollis (V.).
A la suite de ce Platyrhynchus ruficollis, Vieillot men-
tionne (7) une autre espèce du même genre PL. rufiventris.
Celle-ci n’est autre chose, comme M. Sharpe l’a parfaite-
ment reconnu (8) que la Rhipidura ochrogastra de Müller
et Schlegel (9) et doil être nommé Rhipidura rufiventris
(V.). A propos de cet oiseau, Vieillot a commis la même
erreur de localité que pour le PI. ruficollis; le type ne
provient pas de l'Australie, il à été rapporté de Timor
par Péron, naturaliste attaché à l'expédition Baudin.
(1) Museum Senckenb., III, p. 25, pl. IL, fig. 1.
(2) Journ. Soc. As. Beng., tAXV, p. 307.
(3) Proc. Zool. Soc. Lond. (1863), p. 282 {nec Hodgs.); — David et
Oustalet, Oiseaux de la Chine (1877), p. 108.
(4) Cat. B. Brit. Mus. (1879), t. IV, p. 67.
(5) Nouv. Dict. d'H. Nat. (18U7), t. XXVII. p. 21; — Encycl. Méth.
Ornithologie (1823). t. II, p. 843.
(6) Proc. Zool. Soc. Lond. (1863), p. 485 et 491 ; Sharpe, Cat. B. Brit.
Mus. (1819), t. IV, p. 382, n° 32,
(1) Nouveau Dictionnaire d'Hist. nat., 2° éd. (1817), t. XX VII, p. là;
— Encycl. Méthod. Ornithologie (1823), t. II, p. 843.
(8) Sharpe, Cat. B. Brit. Mus. (1879), t. IV, p. 331.
(9) Natuurl. Gesch. Land. en Volkenk., p. 185, note.
To ss
La Moucherolle à gorge rousse qui se trouve citée,
sans description, dans le Traité d’Ornithologie de Lesson (1)
ne vient pas davantage d'Australie ; elle est originaire des
îles Mariannes. Il me paraît en effet de toute évidence
que Lesson a fait allusion à deux oiseaux qui figurent
depuis une soixantaine d'années, et précisément sous ce
nom de Moucherolle à gorge rousse, dans les collections du
Muséum d'histoire naturelle et qui ont été capturés dans
les îles Mariannes par MM. Quoy et Gaimard, naturalistes
attachés à l'expédition dirigée par M. de Freycinet (1820).
L'un de ces oiseaux est un mâle, l’autre probablement
une femelle. Le premier a les parties supérieures du
corps d’un gris de fer, qui passe au brun sur les ailes et
sur la queue, les parties inférieures d’un blanc nuancé
de roux sur la poitrine, le bec et les pattes noirs. Il me-
sure environ 0"140; son aile a 0"070; sa queue 0064; son
tarse 0"020; son bec 02011 (culmen) sur 02007 de largeur
à la base. La femelle offre précisément les mêmes dimen-
sions que le mâle, mais porte une autre livrée. le dessus
de sa tête étant seul d’un gris fer, et passant même au
roussâtre sur le front et sur les sourcils, le reste des
parties supérieures présentant au contraire une teinte
brune, avec des bordures couleur de rouille aux plumes
secondaires et aux tectrices, la poitrine étant d’un roux
qui va en s'éclaircissant sur la gorge mais qui reste tou-
jours plus prononcé que chez les mâles, le ventre enfin
étant d’un blanc pur. Cet oiseau rappelle, par son sys-
tème et coloration, la femelle du Myiagra oceanica (Jacq.
et Puch.) des îles Carolines, mais diffère beaucoup de
cette dernière par les proportions de son bec, de sa
queue, etc.
Je proposerai de désigner cette Moucherolle à gorge
rousse, qui n'avait pas été décrite jusqu'ici et qui avait
passée inaperçue, sous le nom de Myiagra Freycineti. À
la même forme se rapporte sans doute un autre Gobe-
Mouche (femelle) provenant de la collection Ch. Bona-
parte et malheureusement dépourvu de toute indication
de localité.
(1) Traité d'Ornithologie (1831), p. 390, n° 66.
!
A côté du Myiagra ruficollis (V.) figurent depuis assez
longtemps dans les galeries du Muséum deux Gobes-Mou-
ches qui n’appartiennent certainement pas à cette es-
pèce. L'un a été donné, sans indication de localité, par la
Société des missions catholiques en Océanie et l’autre
porte cette mention : femelle Pulo-Laut, par MM. Hom-
bron et Jacquinot (1841). Mais en se reportant au cata-
logue du Voyage au Pôle Sud, j'ai constaté que ce dernier
renseignement était erroné et que le specimen en ques-
tion provenait plutôt de Vavao, île du groupe de Tonga.
C'est peut-être aussi dans cette localité qu’a été pris l’au-
tre spécimen, car il se trouvait avec quelques Péilopus
des îles Tonga, Viti et Samoa, et avec une Æstrelata ros-
trata de Tahiti. Or, on sait que les missionnaires de Tahiti
ont essayé de fonder un établissement dans l'archipel
des Amis. Quoi qu’il en soit à cet égard, les deux Gobes-
Mouches qui m'occupent paraissent deux femelles, ils
portent la livrée du Myiagra ruficollis (V.) et de la femelle
du Myiagra caledonica (Bp.), mais n’ont pas le bec aussi
développé que celle-ci, tout en ayant des mandibules
sensiblement plus longues que l'oiseau de Timor. Comme
ce dernier, ils ont les parties supérieures du corps d’un
gris bleuâtre, et la queue d’un brun grisâtre, sans lisérés
blancs, le menton, la gorge et la poitrine d’un roux vif, le
ventre d’un blanc pur. Leurs dimensions sont les sui-
vantes : Longueur totale 0140 à 0"150; aile 07075;
queue 0070 ; bec O"OI1 ; tarse Om016.
En l’absence de renseignements précis sur l'habitat de
cette forme , je me garderai de la désigner par un nou-
veau nom, d'autant plus qu'il serait nécessaire de la com-
parer encore à quelques espèces récemment décrites,
telles que Myiagra melanura (Gr.) et M. tannaensis (H. B.
Tristr.) des Nouvelles Hébrides, M. intermedia (H. B.
Tristr.) des îles Loyalty, M. ferrocyanea (Ramsay) des îles
Salomon, (1) etc.
(1) Voyez Gray, Cat. B. Trop. Isl, Pacif. Ocean, p. 18 et Brenchleys
Cruise of the Curacoa, pl. 8, fig. 1; — Sharpe, Cat. B. Brit. Mus. (1879),
t. {V, p. 379, n° 8: — H, B. Tristram, Ibis. (1879), p. 189 et suiv.; —
Ramsay, Proc, Linn. Soc. N. S. Wales (1879), t. IV. n° 58: — T. Salva-
dori, Ibis (1880), p. 129.
EU
La Moucherolle à lunettes qui à été figurée par Levaillant
dans ses Oiseaux d'Afrique (1) doit-être assimilée à Musci-
capa rufifrons de Latham (2) ou Rhipidura rufifrons de Vi-
sors et Horsfield (3) ou Rhipidura torrida de Wallace (4) et
ne doit être rapportée comme le suppose M. R. Bowdler
Sharpe à Muscicapa javanica de Sparrman (5) ou Rhipidura
javanica de Blyÿth (6,. Le type de la planche de Levaillant
qui fait encore partie des collections du Muséum et qui
ne porte aucune indication de provenance, est en effet
identique aux Rhipidura rufifrons que le Muséum a reçues
à diverses reprises d'Australie. C’est le même oiseau ou
tout au moins la même espèce qui a recu plus tard
de Vieillot le nom de Platyrhynchus perspicillatus (7). Les
deux synonymes Gobe Mouche à lunettes et Platyrhynchus
perspicillatus doivent donc être transportés de Rh. java-
nica à Rh. rufifrons.
Il y a depuis longtemps dans la galerie ornithologique
du Jardin des Plantes, un oiseau qui porte le nom ma-
nuscrit de Moucherolle des Mariannes, avec cette indica-
tion : Expédition de M. Freycinet, 1820, n° 47. Cet oiseau
est une Rhipidura, qui est très voisine, par l’ensemble
de son plumage, de Rh. rufifrons d'Australie, mais qui se
distingue de celle-ci par la coloration de sa gorge, la ta-
che noire remontant jusque dans le voisinage immédiat
du menton et ne laissant qu'un très petit espace blanc à
la base du bec et deux traits de même couleur au-dessous
des yeux, ce qui dessine une paire de moustaches. Les
flancs et la région sous-caudale sont aussi fortement
puancés de roux ; mais le front, les sourcils, le croupion,
la base de la queue offrent les mêmes teintes rousses et
les rectrices portent les mêmes taches terminales blan-
(1) Ois. d’Afr., t. IV, p. 9, pl. 152.
(2) Ind. Ornith. Suppl., Il, p. 1.
(3) Trans. Linn. Soc., XV, p. 218: — Gould, B. Austr., II, pl. 84; —
Sharpe, Cat. B. Brit. Mus. (1879), IV, p. 319, n° 19.
(Hi Proc. Zool. Soc. Lond. (1865), p. 477, pl. 28.
(5) Mus. Carls., IT, pl. 75.
(6) Journ. As. Soc. Beng., XII, p. 930 ; — Sharpe, Cat. B, Brit. Mus.
(1879), IV, p. 332, n° 43.
(7) Nouv. Diet. d'Hist. nat. (1817), t. XXVII, p. 14.
Do re al
ches que chez Rh. rufifrons. Les dimensions de la Mou-
cherolle des Mariannes sont les suivantes :
Longueur totale 0150 environ; aile 0"068; queue
U"080 ; tarse 0020 ; bec (culmen) 0"007.
La Rhipidura versicolor de MM. Hartlaub et Finsch (1)
qui habite l’île de Uap, archipel Mackensie, diffère aussi
notablement de cette espèce, que je proposerai d'appeler
Rhipidura Uraniæ, pour rappeler le nom du vaisseau
commandé par M. de Freycinet.
Tout à côté de cette forme j'en placerai une autre que
je nommerai Rhipidura Astrolabi parce que l'oiseau qui
servira de type à ma description a été rapporté en 1829
de Vanikoro par les naturalistes de l'expédition de l’As-
trolabe, MM. Quoy et Gaimard. Dans ce Gobe-Mouche, la
livrée est à très peu près la même que chez le précédent,
toutefois le dessus de la tête et du corps est d'un brun un
peu plus clair, et les plumes du ventre offrent chacune
dans leur portion médiane une raie foncée, les mousta-
ches blanches sont moins nettes et interrompues par des
prolongements de la teinte noire de la gorge qui s’avan-
cent jusqu'aux yeux, de sorte que les oreilles et Les lores
sont d’un brun foncé, tirant au noir, la bande frontale,
d’un roux très vif près du bec, s’éclaircit vers le haut, la
tache noire de la gorge est bordée inférieurement par des
sortes de squamules formées par des plumes noires bor-
dées de blanc ; le haut de la poitrine et le milieu de l’ab-
domen sont d'un blanc pur contrastant avec la teinte
rousse des flancs, des cuisses et de la région sous-cau-
dale. Le bec paraît aussi un peu plus grêle, plus effilé, il
est garni à la base de soies qui n’atteignent pas tout à
fait son extrémité, enfin les dimensions des diverses
parties du corps ne sont plus tout à fait celles de la
KRh. Uraniæ. La longueur totale de l'oiseau étant de
0"0140 environ, l’aile mesure 0"070, la queue 0080,
le bec 0008, et le tarse 02020.
Le type du Gobe-Mouche platyrhynque (Muscicapa pla-
tyrhyncha) de MM. Quoy et Gaimard (2) figure dans les
() Proc. Zool. Soc. (1872), p. 96; — Sharpe, Cat. B. Brit. Mus. (1879).
t. IV, p. 320, n° 20.
(2) Voy. de l'Astrolabe, Zoologie (1830). p. 178 et pl. 11, fig. 1.
1
ae ru
galeries du Muséum. C’est un mäie qui à été pris sur les
côtes de la baie Jervis (Australie) et qui porte ces
renseignements manuscrits : « Œil noir, se nourrit d’in-
sectes. »
Comme le dit M. R. Bowdler Sharpe (1) cette espèce
doit être identifiée à celle que Latham avait décrite pré-
cédemment sous le nom de ZLoxia fascinans (2), que
M. J. Gould à figurée plus tard sous le nom de Micræca
macroptera (3) et que le prince Ch. Bonaparte a appelée
Micræca fascinans (4).
Le Culicicapa panayensis, petit Gobe-Mouche ayant les
parties supérieures du corps d’un jaune olivâtre et le
ventre d'un jaune vif, que M. R. B. Sharpe a décrit (5),
d’après M. Steere, de l’île de Panay (Philippines) se trouve
aussi dans l’île de Luçon. Le dernier envoi fait au Muséum
par M. Marche, renfermait un mâle de cette espèce cap-
turé dans la province de Dolores (Luçon).
Dans une collection recueillie à Malacca par M. Rück
et envoyée par lui au Jardin des Plantes en 1880, se trou-
vent deux Muscicapidés qui me paraissent appartenir à
un type nouveau pour la science. Ils se rapportent au
genre Siphia, mais ne peuvent être attribués à aucune
des espèces citées par M. Sharpe dans son catalogue en
1879 (6) ou décrites depuis lors. En effet, dans toutes les
Siphia que l’on connaissait jusqu’à ce jour, les parties
inférieures du corps n'étaient pas envahies compléte-
ment par la teinte bleue qui revêtait les parties supé-
rieures et même chez Siphia unicolor (Blyth) ; l'abdomen
et les sous-caudales conservaient une couleur blanche
ou blanchätre. Au contraire, dans un des individus que
j'ai sous les yeux et qui est évidemment un mâle en plu-
mage complet, l’abdomen est d’un beau bleu qui s’é-
(1) Cat. B. Brit. Mus. (1879), IV, p. 193.
(2) End. Orn. Suppl. IT, pl. XLVI.
(3) Vig. et Horsf. Trans. Linn. Soc., XV, p. 254; — Gould, B. Austr.,
(4) Consp. av., p. 320.
(5) Xantholestes panayensis, Sharpe, Trans. Linn. Soc., new series, E,
p. 327; — Muscicapa panayensis, Sharpe, Cat. B. Brit. Mus. (1879), IV.
p. 371.
(6) Cat. B. Brit. Mus. (1819), IV, p. 441.
Are AS
claircit à peine du côté des sous-caudales, celles-ci étant
bordées de cendre bleue. Tout le reste du corps, la poitrine,
la gorge, la tête, le dos, les bords externes des grandes
pennes alaires et caudales, est d’un bleu qui passe à
l’'outremer vif sur le front, les sourcils et les scapulai-
res; enfin, les barbes internes des rectrices latérales et
des rémiges premières et secondaires, les tectrices alaires
inférieures , et le dessous des ailes et de la queue sont
d’un noir mat, de même que le bec, tandis qne les pattes
sont grisâtres.
L'autre individu, probablement une femelle de la même
espèce, porte une livrée rousse, variée de brun ocreux
sur le dos, de noir sur les barbes internes des rémiges, et
de blanchäâtre sur le milieu de l’abdoment et les sous-
caudales. La gorge est d’une nuance ferrugineuse assez
vive et la queue d’un ton encore plus intense.
Les dimensions de ces deux oiseaux sont les suivan-
tes : Longueur totale 0"145 ; aile 0"083 (mâle) et 0m080
(femelle) ; queue 0"075 (mâle) et 0"065 (femelle) ; bec cul-
men) 02013 (mâle) et 0m012 (femelle) ; tarse Om018.
Je proposerai d'appeler cette espèce Siphia Rucki en
l'honneur du voyageur qui l’a découverte.
Le Muséum d'histoire naturelle a acquis, il y a quelque
temps, de M. L. Laglaize, deux oiseaux qui proviennent
de Petta (île Sanghir) et qui se rapportent au genre Pina-
rolestes de M. R. B. Sharpe {1), ou Colluriocincla de M. Sal-
vadori (2), mais qui diffèrent de l'espèce commune de la
Nouvelle-Guinée, Pinarolestes megarhynchus (3) par la
couleur et la forme de leur bec et les proportions de leur
corps. À certains égards, ces deux oiseaux se rapportent
davantage d’une autre forme du même genre, découverts
à Kordo (Misori) et décrits primitivement par M. Meyer
sous le nom de Myiolestes melanorhynchus (4), sans pou-
(1) Cat. B. Brit. Mus. (1877), III, p. 298.
(2) Ann. Mus. Civ. gen. VII, a. 773.
(3) Muscicapa megarhyncha, Quoy et Gaimard, Voy. de l’Astrolabe,
Zoologie (1830), I, p. 172, pl. 3, fig. 1 ; — Sharpe, Cat. (1877), LIL, p. 295.
(4) Myiolestes melanorhynchus, Meyer, Sitzungsber. Akad. Wien.
t. CXIX, p. 494; — Pinarolestes melanorhynchus, Sharpe, Cat. B. Brit.
Mus. (1877), II, p. 298. |
No ven
voir cependant leur être assimilés. Dans les oiseaux de
Sanghir dont l’un est mâle et l’autre femelle, les teintes
du plumage sout les mêmes que dans l’oiseau de Kordo
{mâle) décrit par M. Meyer, les parties supérieures du
corps sont d’un brun olive, les couvertures alaires et la
région postérieure du dos d’un brun rougeâtre, les pen-
nes caudales d’un brun assez foncé en dessus, d’un brun
plus clair en dessous, les pennes alaires brunes, bordées
de rougeûtre en dehors, les parties inférieures du corps
d'un ton brunâtre passent au jaune verdâtre sur les
flancs, à peu près comme chez P. melanorhynchus, mais
le bec n’est pas comme dans l’espèce de Misori d’un noir
uniforme, il tourne au brun pâle vers la base de la man-
dibule inférieure, les pattes ne sont pas d’un brun clair,
elles sont d'un brun noirâtre, au moins sur ces spéci-
mens desséchés ; il n’y a pas de reflets verts plus pro-
noncés sur la nuque que sur le reste des parties supé-
rieures, ni de taches jaunâtres sur le front ; les bordures
externes des pennes primaires et secondaires, sont plutôt
d'un ton d’ocre rouge que d’un rouge jaunâtre, et les
bordures internes tournent au blanc rougeâtre les sous-
caudales ont une teinte safran assez prononcée; enfin
les proportions des diverses parties du corps ne concor-
dent pas avec celles qui ont été indiquées par M. A. B.
Meyer, comme le prouve le tableau suivant :
MALE FEMELLE MALE
DE SANGHIR DE SANGHIR DE KORDO
Longueur totale... 07180 07180 0170
= de l'aile... 0.100 0.098 0.095
de la queue. 0.082 0.082 0.072
— du bec..... 0.019 0.018 0.019
(à partir du front).
Somme toutes les individus de Sanghir sont de taille un
peu plus forte que ceux de Misori et en diffèrent par plu-
sieurs points. Je les considérerai donc comme les types
MS QE
d’une espèce nouvelle que je proposerai d'appeler Pina-
rolestes sanghirensis.
M. Ramsay a décrit en 1879, dans les Proceedings of the
Linnean Society of New South Wales (1) un magnifique
Pigeon terrestre, Ofidiphaps nobilis, var. cervicalis, qui
provient du sud et de la Nouvelle Guinée, et qui est cer-
tainement identique à l’Otidiphaps regalis, originaire de la
même région, que M. Godman a signalé dans le journal
l’Zbis, en 1880 (2). Dans un errata, M. Ramsay a même
ajouté que décidément il considérait ce Pigeon comme
représentant non pas seulement une race, mais bien une
espèce. Le nom que cet ornithologiste a proposé en 1879
doit donc, en vertu des lois de priorité, être substitué à
celui de regalis, et l'espèce doit être définitivement ap-
pelée Otidiphaps cervicalis (Ramsay).
Le Muséum d'histoire naturelle de Paris a fait récem-
ment l'acquisition d’un individu de cette forme si remar-
quable qui, si je ne me trompe, n’est connue jusqu'à
présent en Europe que par trois spécimens, y compris le
type décrit et figuré par M. Godman. Ce type avait été
pris par M. Goldie, sur les monts Owen Stanley, à 50
milles de Port Moresby (Nouvelle-Guinée méridionale).
Enfin, pour terminer, je ferai remarquer que le Rallus
rufescens de Vieillot (3) que M. G. R. Gray a laissé dans le
genre Rallus (4) est un Ortygometra ressemblant extrême-
ment à Ort. affinis (Gr.) de la Nouvelle-Zélande (5). L’oi-
seau que Vieillot à pris pour type de sa description et
qu'il fait venir de Java ou des grandes Indes, à été rap-
porté par Labillardière, naturaliste attaché à l'expédition
envoyée à la recherche de la Pérouse. Peut-être a-t-il été
pris à la Nouvelle-Calédonie, de même que le type du
Cacomantis pyrrhophanes (V.) qui, à mon avis, doit être
identifié au C. bronzinus de G. R. Gray (6).
(D) TATV, pr
(2) P. 364, pl. XI.
(3) Nouv. Dict. d'H. Nat. (1817), 2 éd., t. XXVIIL, p. 565. Hob. les
Grandes Indes; — Encycl. Méth. Ornith. (1893), t. II, p. 1070. Hab.
Java.
(4) Handlist of Birds (1871), IL, p. 59, no 10413.
(5) Handlist (1871), III, p. 62, n° 10457.
(6) Handlist (1870). II, p. 217, n°5 9022 et 9098.
LS AU
M. Bocourt communique la note suivante :
Description d’un Ophidien Opotérodonte, appartenant au
genre Catodon (2).
par M. F. Bocourrt.
Car. gén. — Museau arrondi et proéminent. Plaques
céphaliques peu nombreuses. Une grande nasale. Pas
de suroculaire ni de préoculaire. Oculaire très déve-
loppée, en rapport supérieurement avec la préfrontale et
séparant inférieurement, la première de la seconde labiale.
Catodon Dugesis, n. Sp.
Caractères. — Corps cylindrique. Museau légèrement
déprimé. Yeux latéraux et distincts. Rostrate assez
large à la base, plus étroite et tronquée au sommet.
Nasale divisée par le sillon de la narine, en contact su-
périeurement avec la préfrontale et formant inférieure-
ment une petite partie du contour buccal. Première sus-
labiale de médiocre grandeur et plus haute que large.
Oculaire très développée dans le sens vertical, formant
par sa base une autre partie du contour buccal. Deuxième
labiale à cinq pans, surmontée d’une post-oculaire. Une
tenrporale ayant presque les mêmes dimensions que cette
dernière. Frontales à peine plus grandes que les scutelles
qu’elles précèdent. Écailles da tronc disposées sur qua-
torze séries longitudinales. Longueur totale (0"229;
queue 0010.
_ Coloration. — Toutes les régions du corps sont teintées
d'un jaune roussâtre légèrement carminé, notablement
plus clair en dessous qu’en dessus.
Le Muséum possède deux exemplaires de cette espèce,
(2) Catodon. Duméril et Bibron, Erpét. génér, t. VI, 1844; p. 318.
6
JAN A
originaires de Colima (Mexique), donnés par M. le D" AI-
fred Dusgès.
M. HALPHEN rend compte du mémoire de M. Francklin
sur la partition des nombres.
M. BECQUEREL fait une communication sur la détermina-
tion du pouvoir magnétique de l’ozone.
M. BLONDLOT fait à ce sujet quelques observations.
M. Hennecuy ajoute quelques faits à deux communica-
tions faites par lui dans les précédentes séances.
Principe de la conservation de l'électricité,
par M. Lippmanx (1).
Tous les phénomènes électriques sont soumis à une
même loi, qui est connue depuis longtemps, et que l’on
exprime, lorsqu'on se sert de l'hypothèse ou plutôt de la
notation des deux fluides, en disant que les fluides posi-
tifs et négatifs se produisent toujours simultanément en
quantités égales; dans l'hypothèse d’un seul fluide, on
dirait que le fluide unique se déplace sans jamais varier
en quantité. On exprime le même fait, abstraction faite
de toute hypothèse, en disant que quel que soit le phéno-
mène électrique que l’on considère, la somme algébrique
de toutes les variations de charge électrique qui se produi-
sent simultanément est toujours nulle. C’est ainsi, pour
ne citer que deux exemples, que, si l’on frotte l’un contre
l’autre un morceau de verre et un morceau de flanelle,
la flanelle et le verre acquièrent des charges égales et
de signe contraire ; si l'on met en communication deux
corps conducteurs, l'un deux perd, en la cédant à l’autre,
une quantité d'électricité précisément égale à celle que
ce dernier reçoit. La quantité tolale d'électricité qui existe
dans un système est donc une grandeur qui se conserve
invariable, puisque les variations qu'elle subit sont repré-
(1) Communication faite dans la séance du 13 novembre 1880.
MARS
sentées par une somme algébrique toujours exactement
nulle.
Afin d'exprimer par une équation le principe que nous
venons de formuler, considérons trois corps A, B, C, qui
prennent part à une même série de phénomènes élec-
triques. Soit à, b, c, les variations de charge qui en résul-
tent respectivement pour les trois corps. On a, en vertu
de notre principe, a + b + c— 0. Supposons que le corps
À parcoure un cycle fermé, c'est-à-dire que son état final
soit identique à son état initial, et que par conséquent
l’on ait a — 0; il s'ensuit que b +c—o, c’est-à-dire que
la somme algébrique des quantités d'électricité commu
niquées à un Corps qui parcourt un cycle fermé est tou-
jours nulle. En représentant cette somme par | dg, il faut
donc que | dq — 0 pour un cycle fermé. Si x et y sont les
deux variables indépendantes qui déterminent à chaque
instant l’état du corps A et que l’on ait par suite,
da (A) = Xdx + Ydy
11 faut et il suffit que l’on ait
Xi TAN
dy < de (e
Telle est donc l'expression sous forme différentielle
du principe de la conservation des quantités d'électricité.
On peut appliquer cette équation à l'étude de divers phé-
nomèmes électriques. On y joindra l’équation de condi-
tion fournie par le principe, la conservation de l'énergie,
et du système de ces deux équations, toujours distinctes
et compatibles, on tirera les conclusions relatives au phé-
nomène étudié.
Appliquons cette analyse au phénomène découvert par
Bolitzmann en 1875. Boiltzmann à construit un condensa-
teur à lame d'air, formé d’un plateau T communiquant
avec la terre, et d’un plateau A isolé et pouvant recevoir
de l'électricité à un potentiel variable x; ce condensa-
teur était placé sous la cloche d’une machine pneuma-
tique, de façon que l’on put faire varier la pression p du
gaz contenu sous la cloche. Il a observé qu'il suffisait
LE PR ua
d'augmenter p pour diminuer la quantité d'électricité
libre sur le plateau A.
On a donc, en appelant dg la quantité d'électricité mise
en liberté lorsque le potentiel électrique et la pression
varient respectivement de dx et de dp
(1) dg = cdx + hp.
La condition d’intégrabilité (4) devient ici
de _dh
Exprimons en outre le principe de la conservation de
l'énergie. En appelant E l'énergie on à
(2) dE — pdv + xdgq
v étant le volume. On peut poser
(3) do = adx + bdp
a et b étant des coefficients qui peuvent être nuls. Le
volume v devant reprendre la même valeur quand zet
p reprennent eux-mêmes leurs valeurs initiales, il faut
que l’on ait
da db
(4) dp dx
On a en remplaçant g et v par leurs valeurs
dE = (cx + ap)dx + (hx + bp)dp.
Pour que le principe de la conservation de l'énergie
soit satisfait il faut que l'expression de dE soit une dif-
férentielle exacte, et par conséquent que l’on ait
(1) Il est à peine nécessaire de rappeler qu'une intégrale, prise le long
d’un contour fermé, ou dont les limites inférieures et supérieures sont égales,
v'en est pas moins différente de o en général, c’est-à-dire sauf le cas très
particulier où l'expression différentielle sous le signe [est une différen-
üelle exacte. Notre démonstration a eu pour but d'établir que nous
sommes précisément dans ce cas particulier. — Pour ne citer que deux
exemples d'intégrales prises le long d’un contour fermé et qui ne sont pas
nulles; considérons les intégrales | yde et | do, la première de ces inté-
grales représentant l'aire comprise à l'intérieur du contour fermé dont
les points ont pour coordonnées x et y, et la seconde représentant la
quantité de chaleur reçue par un corps qui parcourt un cycle fermé; ni
l'une ni l’autre ne sont nulles. La généralité de cette remarque résulte
d’ailleurs de la définition même de l'intégration.
QE Sn
dc dh da db
6 (ra)te=r (a) th
En vertu des équations (4) et (4) cette dernière équa-
tion se réduit à
(6) DUR
Quelle est la signification physique de ce résultat ?
D'après l'expérience de Boltzman % est différent de zéro,
et négatif ; donc «a égalant est différent de 0 et négatif.
Comme a d'après l'équation (3) est la dérivée partielle de
v par rapport à æ, il s'ensuit qu'il suffit d’électriser le
plateau du condensateur À de manière à augmenter son
potentiel pour que, à pression constante, le volume du
saz diminue. L’équation (6) nous donne d’ailleurs la rela-
tion très simple qui existe entre le phénomène de Boltz-
mann et le phénomène inverse, que notre analyse vient
de nous permettre de découvrir: la contraction d’une
masse gazeuse sous l'influence d’une charge électrique.
On voit d'ailleurs nettement, en comparant les équa-
tions (x) et (b) que ces équations, qui expriment, l’une,
le principe de la conservation de l'électricité, l’autre, le
principe de la conservation de l'énergie, sont distinctes
et compatibles. De plus on voit que si on ne tenait pas
compte de la première, la seconde ne suffirait pas pour
établir l'existence du phénomène inverse; car cette
seconde équation est alors.
dc dh
ce qui n'exclut pas que a soit égal à 0.
Le principe de la conservation de l’énergie, considéré
tout seul, ne suffit donc pas à conclure du phénomène
donné l'existence du phénomène inverse.
Si l’on suppose avec Boltzmann que l’on ait
cc (1 + 7p)
c'est-à-dire que la constante électrique du gaz varie pro-
portionnellement avec la pression, on voit, d’après les
équations écrites plus haut, que l’on a
il
AU 5 CYR?
c'est-à-dire que l’accroissement du volume du à l’élec-
— 86 — %
trisation est proportionnel au carré du potentiel, à Ia
capacité du condensateur lorsque la pression est nulle, et
à la constante y. Cette dernière quantité est, d’après les
expériences de Boltzmann, égale au pouvoir réfringent
du gaz. En effet, on a
L+7p =n
n étant l'indice de réfraction du gaz : c’est précisément
l'égalité que l'expérience de Boltzmann avait pour objet
de vérifier ; d’où
Il y a donc une relation simple entre la contraction
électrique et le pouvoir réfringent d'un gaz.
Étude optique d’une électrode de platine polarisée,
par M. LippmANN (1).
On sait que la force électromotrice d’une électrode de
platine plongée dans de l’eau acidulée ou dans une dis-
solution de sulfate de cuivre change par suite du passage
du courant. La variation de force électromotrice, ainsi
produite, indique une modification de l’état physique
ou chimique de la surface. On pouvait penser que cette
modification entraînerait un changement dans les pro-
priétés optiques de la surface.
Afin de m'en assurer j'ai eu recours successivement
à un phénomène d'interférence et aux propriétés de la
lumière polarisée.
Une couche miroitante de platine déposée sur une
lame de verre et plongeant dans de l’eau aiguisée par
l'acide sulfurique servait d’électrode négative au courant.
La force électromotrice employée, celle d’un Daniell, était
insuffisante pour décomposer l’eau d’une façon visible.
Un faisceau de lumière polarisée pénétrait dans l’auge de
glace qui contenait le liquide normalement à la paroi, et
après avoir été réfléchi par la lame, sortait également
(1) Communication faite dans la séance du 22 janvier 1881.
ANSE
normalement à la paroi. On recevait ce faisceau sur ur:
compensateur en quartz de M. Jamin et on l’analysait à
la sortie par un Nicol. En fermant le courant on put
constater que la position de la frange noire d’interférence
ne se déplaçait pas d’une façon perceptible. Il en fut
encore de même lorsque l’on interrompait ou que l’on.
renversait le courant.
On peut conclure, de cette première expérience, que
la différence de phase des deux composantes du rayon
polarisé incident ne change pas sensiblement lorsque la
polarisation galvanique se produit. Il restait à voir si la
différence de phase acquise par la réflexion ne varie pas
d’une même quantité pour ces deux composantes.
A cet effet on a produit le phénomène des anneaux de
Newton entre la lame de platine qui servait d'électrode
et une lame de verre appliquée contre elle. Ces anneaux
ont été examinés tantôt à la lumière du jour, tantôt la
lumière monochromatique du sodium. On les regardait
àa travers un microscope grossissant trente fois environ.
En fermant le courant on ne put constater aucun dépla-
cement des franges.
Il résulte de là que le retard acquis par la réflexion de
la lumière sur une lame de platine reste sensiblement le
même que cette lame soit polarisée ou non.
Ce résultat négatif subsiste soit que l’on opère dans de
l’acide sulfurique étendu, soit dans une dissolution de
sulfate de cuivre. On peut même augmenter la force élec-
tromotrice du courant polarisant jusqu'à produire un
dépôt visible d'hydrogène ou de cuivre. L'invariabilité
des propriétés optiques du platine subsiste jusqu’au der-
nier moment.
Séance du 26 mars 1881.
PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET.
M. Robin fait les communications suivantes :
Sur l’époque de l'accouplement des Chauves-Souris ,
par M. H. À. Rogyn.
Dans son mémoire sur la maturation de l’œuf des Mam-
mifères, M. E. Van Beneden (1), a constaté que l’accou-
plement des Chauves-Souris du genre Vespertilio, a lieu
avant le commencement du sommeil hibernal, et que
pendant toute la durée de l'hiver on rencontre des sper-
matozoïdes en abondance dans les organes génitaux de
la femelle. Cependant, pendant toute la période de l'hi-
bernation, il n’a rencontré soit dans l’ovaire même, soit
dans l’oviducte que des œufs non encore segmentés. De
ces faits, il crut pouvoir conclure que l'œuf, après avoir
été fécondé, subit un long repos avant de commencer son
développement comme cela a lieu chez le Chevreuil d’a-
près Bischoff. M. Eimer (2), qui a observé les mêmes faits
en 1876 et 1877 chez des Vesperugo, S'appuyant sur ce que
la vitalité des spermatozoïdes persiste pendant tout l’hi-
ver émit au contraire l'hypothèse que le sperme devait
être emmagasiné en attendant la fécondation qui n'aurait
lieu qu’au printemps. Enfin, en 1879, MM. Benecke (3) et
Fries (4) étendirent les observations de leurs devanciers
a tous les genres de Chiroptères qui habitent l'Europe
centrale, et établirent simultanément l'exactitude de
l'hypothèse de M. Eimer, en constatant que l'ovulation et
(1) Bull. acad. roy. de Belgique, XL, 18%.
(2) Juhreshefte des Vereins für vaterl. Naturk. in Würtemberg 35
Jahrgang, 1879, p. 50 ; — Zoo! Anxeiger, II, 1879, p. 425.
(3) Zool. Anxeiger, II, 1879. p. 304.
(4 Zool. Anzeiger, LU. 1879, p. 355; — Gôttinger Nachrichten, 1879,
HONUE
ROME
par conséquent la fécondation n’a lieu qu’au moment où
l'animal sort du sommeil hibernal. Les faits observés par
ces deux auteurs paraissent parfaitement probants; je
crois cependant devoir rappeler que M. Van Beneden a
rencontré dans huit cas des œufs non segmentés, il est
vrai, dans l’oviducte dès le mois de février. |
Pendant les deux derniers hivers, j'ai eu l’occasion de
répéter souvent les observations de ces naturalistes ; la
plupart du temps, je n’ai pu que les confirmer. Cepen-
dant, je ne crois pas que la règle qu'ils ont établie soit
sans exception.
En effet, on sait depuis longtemps que les testicules
des Chauves-Souris subissent des variations considéra-
bles, suivant qu’on les observe dans leur période d’acti-
tivité ou non. Leur volume varie du simple au double,
en même temps qu'ils sortent de la cavité abdominale
pour se loger sous la peau. Les variations des glandes
accessoires de l’appareil génital sont bien plus grandes
encore, et chez les Rhinolophes en particulier, leur dia-
mètre devient à l’époque du rut cinq fois plus grand que
pendant le repos. Rien n’est donc plus facile que de re-
connaître l’état d'activité de l'appareii génital.
Or, j'ai observé pendant les mois de janvier et de fé-
vrier, plus de trente exemplaires de Rhinolophus ferrum-
equinum ; chez tous les màles les testicules étaient, il est
vrai, en dehors de la cavité abdominale, mais n'avaient
pas acquis leur volume définitif. Les glandes accessoires
elles-mêmes étaient très petites et présentaient le même
volume que pendant l’été au moment de leur repos. Dans
deux cas seulement, elles commençaient à se gonfler.
Une seule femelle avait le vagin disterdu par du sperme.
Au contraire, dans l’espèce voisine, Rhinolophus hipposi-
deros, sur un très grand nombre d'individus, tous les
mâles étaient en état de reproduction et presque toutes
les femelles avaient reçu leur provision de sperme. Vers
le 15 mars, au contraire, j'ai reçu six Rhinolophus ferrum-
equinum provenant du même endroit que les premiers.
Il y avait cinq mâles dont un seul n'était pas en état de
reproduction ; la femelle unique avait le vagin rempli de
sperme.
Hp) au
De ces faits, je crois pouvoir conclure que si en géné-
ral un premier accouplement a lieu avant l'hiver, de
nouveaux rapprochements peuvent se produire pendant
les intervalles d'activité qu'amènent les beaux jours d’hi-
ver, ou même au printemps après le sommeil hibernal.
Cet accouplement tardif paraît même être de beaucoup
le plus fréquent chez le Rhinolophus ferrum-equinum.
Diagnoses de deux Chiroptères nouveaux de la collection
du Muséwm d'histoire naturelle,
Par M. H. À Ron.
En étudiant les Chiroptères reçus récemment par le
Muséum d'histoire naturelle, et dont M. le professeur
A. Miine-Edwards a bien voulu me confier l'examen,
j'ai rencontré deux espèces non encore décrites, dont
j'ai l'honneur de présenter la diagnose à la Société philo-
mathique.
L'une est une Roussette de très petite taille, voisine
du Cynopterus brachysoma rapportée de Malacca, par
MM. Montano et Rey, l’autre est un Nycteris, voisin du
Nycteris capensis recueillie au pays des Somalis, par
M. Revoil.
Ces deux espèces que je suis heureux de dédier aux
voyageurs qui les ont recueillies, présentent les carac-
tères essentiels qui suivent :
Cynopterus Montanoi. — Très petite taille ; oreilles an-
guleuses au sommet; lobe basilaire du bord externe à
peine sensible, allongé dans le sens vertical, extrémité
de l’index dépassant le métacarpien du troisième doigt ;
membrane interfémorale largement échancrée vers son
milieu ; queue grèle et dépassant la membrane interfé-
morale du tiers de sa longueur; première molaire supé-
rieure très petite et implantée en dehors de la rangée
dentaire.
Longueur totale 98", queue 11m», bras 35%, avant-
bras 58", cuisse 19m, jambe 22m,
Nycteris Revoilii. — Oreilles beaucoup plus longues que
Ne ee
la tête, tragus élargi en spatule à l'extrémité présentant
un lobe externe arrondi, deuxième prémolaire inférieure
très petite et située dans la rangée dentaire; tête rac-
courcie (longueur 20%", largeur 12"); troisième pha-
lange cartilagineuse du 5° doigt libre du côté externe ;
incisives supérieures séparées sur la ligne médiane.
Couleur gris à peine cendré sur le dos, blanchâtre sur le
ventre.
Longueur totale 63", queue 51%, bras 19», avant-
bras 44nm, cuisse 22mm, jambe 22m.
M. Viallanes fait la communication suivantes :
Note sur le mode de terminaison des nerfs dans les
muscles striés des insectes,
Par M. H. VIALLANES.
Dans une communication que j'ai faite il y a quelques
mois à la Société de biologie (1), j'ai fait connaître les ré-
sultats des études que j'avais entreprises au laboratoire
de M. le professeur Milne Edwards, sur le mode de ter-
minaison des nerfs dans la fibre musculaire de la larve de
Etenophora, objet très propice à ce genre de recherches.
Depuis cette époque, ayant eu beaucoup de ces animaux
à ma disposition, j'ai pu compléter mes premières obser-
vations et les corriger sur quelques points. La méthode
qui permet le mieux de se rendre compte de l’ensemble
de la terminaison, est celle qui consiste à virer à l’aide
de solutions très faibles de chlorure d’or, des pièces au
préalable fixées par l'acide osmique. Sur des prépara-
tions aussi obtenues , on observe que chaque fibre mus-
culaire présente sur sa face interne, (c’est-à-dire regar-
dant l’intérieur du corps), une bande obscure, étroite
sranuleuse s'étendant en ligne droite d’une extrémité à
l’autre de la fibre. C'est toujours au niveau de cette ligne
et vers le milieu de sa longueur que le nerf aborde la
(1) Gaïgette médicale, 4 décembre 1880.
MAO panel
fibre musculaire. Un fait intéressant et que nous pou-
vons constater dès à présent, c’est que chaque fibre
musculaire ne présente qu'une seule colline de Doyère;
il n’en est pas de même chez les autres insectes observés
jusqu'à ce jour par les histologistes. Avant d'aborder la
fibre musculaire, le nerf présente la structure suivante,
il est composé d'un seul paquet de fibrilles très fines,
enveloppé d’une gaîne conjonctive homogène renfermant
des noyaux éliptiques, et qu’il convient d’assimiler à la
gaîne de Henle du nerf des vertèbres, de distance en dis-
tance à la surface du paquet de fibrilles, et sous la gaîne
de Henle on trouve des noyaux plus gros que je compa-
rerais volontiers aux noyaux de la fibre de Remack des
vertébrés. La colline de Doyère, au sommet de laquelle
arrive le nerf, a la forme d’un cône très aplati transversa-
lement, très étendu au contraire dans le sens longitudi-
nal ; c’est cette forme qui m'avait induit en erreur sur la
vraie constitution de cette colline, lorsque je n’avais point
encore appliqué à son étude la méthode des coupes. La
paroi de la colline de Doyère se continue directement,
d'une part avec la gaîne de Henle, d'autre part avec le
sarcolemme, mais par sa structure elle rappelle tout à
fait la gaîne de Henle, elle renferme en effet des noyaux
semblables à ceux de l'enveloppe nerveuse, noyaux qu'il
convient je crois d’assimiler aux noyaux vaginaux décrits
par M. Ranvier chez les vertébrés. Le paquet de fibrilles
constitutives du nerf pénètre dans la colline de Doyère
par son sommet, il se divise aussitôt en deux paquets
secondaires qui se dirigent en sens opposé dans un plan
parallèle au grand axe de la fibre musculaire. Chacun de
ces paquets, qui offre l’aspect d’une mèche de cheveux
légèrement ondulés, atteint bientôt la surface de la masse
contractile, et chacun d'eux s'étend de la colline de
Doyère à une des extrémités de la fibre musculaire. C’est
à leur présence et à celle de quelques parties accessoires
qu'est due cette bande obscure, longitudinale dont nous
parlions tout à l'heure. Les deux paquets nerveux longi-
tudinaux, sont les deux troncs principaux d’une arbori-
salion terminale analogue à celle qu'on observe dans la
fibre musculaire des vertébrés. De chacun de ces troncs
principaux partent des troncs secondaires qui s’en déta-
chent à angle droit puis se divisent eux-mêmes d’une
facon assez régulièrement dichotomique , sans que je
les aie vu jamais s’anastomoser. Il résulte de cette dis-
position que la masse contractile est enlacée par une
arborisation nerveuse extrêmement riche située sous le
sarcolemme et dont les rameaux vont, diminuant de vo-
lume à mesure qu'ils se divisent, mais dont je n'ai pu
saisir le mode précis de terminaison dernière. Les bran-
ches de l’arborisation, surtout les plus grosses, présen-
tent autour d’elles une zone de matière finement granu-
leuse. De plus, des noyaux sont annexés à l’arborisation.
Les uns, gros plus ou moins arrondis pourvus de plu-
sieurs nucléoles, et se colorant peu par le carmin, sont
situés à côté des branches de l’arborisation au sein de la
substance granuleuse, ils n’accompagnent pas les plus
petits rameaux, on ne les trouve guère qu’au voisinage
de ceux de 2° ou 3° ordre, dans la colline de Doyère,
ils s'accumulent en nombre plus ou moins considérable
dans l’angle formé par les deux troncs nerveux prin-
cipaux. Les autres noyaux sont plus nombreux, plus
petits elliptiques et fortement colorés par le carmin, ils
accompagnent les plus gros troncs de l’arborisation aussi
bien que ses ramifications ultimes ; il faut, je crois, les
assimiler aux royaux terminaux (Ranvier) de l’arborisa-
tion terminale des vertébrés. On se convainct bien des
rapports intimes qui unissent ces derniers noyaux aux
branches de l’arborisation en traitant une fibre muscu-
laire par l'acide acétique, la fibre ainsi traitée, se gonfle,
se rompt en divers points, et les branches de l’arborisa-
tion sont isolées souvent sur une assez grande longueur,
elles se présentent alors avec une structure nettement
fibrillaire, les noyaux terminaux leur sont intimement
accolés tandis que les noyaux de l’arborisation proprement
dits s’en séparent au contraire.
En résumé, il existe dans la fibre musculaire de l’in-
secte que j'ai étudié, une arborisation nerveuse termi-
nale analogue à celle des vertébrés, mais bien plus éten-
due, et présentant les mêmes noyaux caractéristiques.
Ce qui me paraît dans ce fait offrir quelque intérêt, c’est
=tgn ee
qu'on n’est pas encore arrivé, que je sache, à suivre dans
le muscle strié des invertébrés, le nerf au-delà de la col-
line de Doyère.
M. HaLpHen fait une communication sur une classe
d'équations difitrentielles linéarres.
M. Pellat fait la communication suivante :
Sur l'Énergie des courants téléphoniques,
Par M. PELLAT.
Un condensateur (1/3 de microfarad) était chargé et
déchargé environ 160 fois par seconde à l’aide d’ur trem-
bleur électrique produisant les contacts nécessaires. La
force électromotrice, servant à établir une différence de
potentiel entre les deux armatures du condensateur,
était fourni par une dérivation prise sur un courant ; elle
était variable au gré de l’opérateur et toujours connue
en valeur absolue. Malgré la durée très courte (environ
= seconde) des contacts, je me suis assuré que le
condensateur se chargeait et se déchargeait complète-
ment chaque fois. Un téléphone était traversé par le cou-
rant de charge et de décharge et rendait un son.
G étant la capacité du condensateur, et V la différence
du potentiel des armatures, l'énergie de la charge est
1
; CV? celle de la décharge a la même valeur, s’il s’en
produit # par seconde, x CV? est l'énergie dépensée pen-
dant ce temps ; elle est comme en valeur absolue.
En diminuant de plus en plus la valeur V, j'ai constaté
qu'on avait encore un son nettement perceptible, quoique
volt.
très faible, pour V—0 , 0005. Pour cette valeur, la
quantité d'énergie par seconde est si faible qu’il faudrait
faire durer le phénomène pendant 10 000 ans pour avoir
dépensé l'énergie correspondant à une petite calore.
Poe
Ainsi, en employant la quantité de chaleur abandon-
née par un gramme d’eau se refroidissant d'un degré à
produire des courants alternatifs, on pourrait pendant
10 000 ans, produire un son perceptible. Si l’on songe que
l'énergie du son produit ainsi, n’est qu'une fraction de
l’énergie totale calculée, on aura une idée de la prodi-
gieuse délicatesse de l'oreille.
Séance du 9 avril 4884.
PRÉSIDENCE DE M. OUSTATET.
M. ANDRÉ communique le résultat de ses recherches
sur la sommation des séries.
M. PELLAT fait part de ses expériences relatives à la pola-
risation des piles dites constantes.
M. Gernez fait un rapport sur les titres de M. Niaudot,
candidat dans la seconde section.
Séance du 41G avril 4884.
PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET.
M. Hüet communique la note suivante :
Description d’une nouvelle espèce de Macroscelide,
par M. Hüer.
M. Révoil, voyageur naturaliste, chargé par le Ministère
de l’Instruction Publique, d’une mission scientifique sur
la côte orientale d'Afrique, vient de faire un premier
envoi d’une collection de mammifères et d'oiseaux, re-
ceuillis au pays des Somalis; cette collection qui se com-
Ga VE
pose d’un très petit nombre de sujets, offre cependant un
grand intérêt, non-seulement au point de vue de la loca-
lité, mais aussi à cause de deux espèces de mammifères,
qui sont tout à fait nouveaux pour la science, l’une
appartient à la famille des Chauves-Souris, l’autre à celle
des Insectivores.
Ce premier résultat peut donc donner à espérer, que
quand M. Révoil aura parcouru cette localité encore mal
explorée et formé des collections plus importantes, ïl
rapportera pour les galeries du Muséum d'histoire natu-
relle, un contingent des plus intéressant.
Nous donnons ici la liste des espèces envoyées par ce
voyageur :
4 Nycteris Revoilii (nov. sp., Robin).
4 Vesperugo Kuhlii, Rüpp.
1 Macrocelides Revoilii (nov. sp., Hüet.).
à Sciurus (Xerus) flavus, À. Milne-Edwards (1).
2 Aidemonia tricolor, Rüpp.
4 Irrisor minor, »
4 Prinia rufifrons, »
2 Batis orientalis, Sharpe.
4 Pyrrhulauda frontalis, Licht.
Le Xerus flavus, décrit par M. A. Milne-Edwards, en
1867, provenait du Gabon, d’où il avait été rapporté par
M. Guislain, il est donc très intéressant de retrouver la
même espèce sur la côte opposée à celle d’où est venu le
type ; nous avons sous les yeux les individus du Gabon
et ceux du pays des Somalis et nous ne voyons. aucune
différence qui puisse faire douter de leur identité; du
reste ce n’est pas un fait unique car, dans le même genre,
Geoffroy-Saint-Hilaire avait formé son espèce. Sciurus
(Xerus) erythopus sur un exemplaire venant du Sénégal,
ne différant que très peu du Xerus leucombrinus, qui était
originaire d'Abyssinie et que Rüppel avait décrit : ces
deux exemples de formes semblables d’un côté d’un con-
tinent à l’autre, donnent bien la mesure de la circons-
pection qu'il faut apporter, dans l'établissement de nou-
velles espèces, lorsque l’on n’a pour se guider, qu'une
(1) A. Milne-Edwards, Revue et Mag. de Zoologie, 1867, p. 229.
DUC 7 Bel
différence de localité quelque considérable qu'elle puisse
être; nous pourrions encore citer d’autres exemples de
cette dispersion d'espèces sur une très grande étendue
de terre, mais la place et le cadre de cette note ne nous
le permettent pas.
&
Macroscelides Revoilii (nov. sp.).
Contrairement à toutes les espèces de Macroscehdes
déjà connues, qui sont en général d'une coloration plus
ou moins terne, celle-ci a des teintes claires rehaussées
par place d’un lavis de terre de Sienne brülée, qui font
que cette espèce se distingue bien nettement de toutes
les autres et ne pourra jamais être confondue avec elles,
bien que les proportions soient à peu près les mêmes
que chez les Macroscelides typicus, rupestris, Edouardi et
Rozetti.
Chez cette espèce, pour laquelle je propose le nom de
Revoilii, en mémoire du voyageur qui l’a découverte,
nous voyons que le nez, comme dans tout ce groupe,
se prolonge très en avant des os du crâne; la partie mo--
bile est couverte, jusqu'à l'extrémité, de poils très courts,
raides et blancs, ils sont un peu plus longs autour des
narines ; celles-ci sont percées latéralement dans la partie
terminale du nez, qui est noire; les moustaches sont
longues et mélangées de poils, les uns noirs, c'est le plus
grand nombre, et d’autres blancs; le front est revêtu de
poils gris-jaunàtre dont la pointe est brune ; sur la ligne
médiane on voit une espèce de ligne plus foncée, formée
par les pointes brunes des poils, qui viennent se réunir
sur ce point; sur le dessus de la tête, la coloration est
plus rousse et sur l’occiput, ainsi que sur le cou, cette
teinte est lavée de terre de Sienne brûlée; le oeris-jaunûtre
du front s'étend, en passant sur les joues, jusqu’à la
bauteur de l’angle postérieur de l'œil, où l’on voit une
tache terre de Sienne brûlée allant rejoindre la base de
l'oreille ; les yeux sont entourés d’un cercle composé de
poils blancs qui, se continuant en arrière en s’élargis-
sant, forme là une tache blanche, très caractéristique et
Pr
1
lo ee
qui s'harmonise irès agréablement, encadrée qu'elle est
par la coloration des joues et celle du dessus de la tête,
cette tache blanche entré jusque dans l'intérieur de
l'oreille et la contourne extérieurement à sa base; les
conques auditives sont longues et larges, elles se termi-
nent en pointes arrondies, le bord antérieur, qui est garni
de petits poils blancs, s’arrondit régulièrement jusqu’à la
pointe, le bord inférieur descend presque perpendiculai-
rement jusqu'aux deux tiers de sa longueur, où il forme
un angle droit avec la ligne qui ie continue et va rejoindre
la base de l'oreille ; ces dernières sont garnies dans l’in-
térieur de poils blancs, très courts et clair-semés, elles
en sont aussi parsemées à l'extérieur, mais là, au lieu
d’être blancs, ils sont brun-jaunâtre ; la base des poils,
sur tout l'animal, à l'exception des quatre extrémités et
de la queue, est de couleur ardoisée ; le dos, les flancs,
les épaules et les cuisses sont revêtus de poils longs dont
la portion moyenne est teintée de terre de Sienne brûlée,
la pointe est grise; sur la ligne médiane du dos, la colo-
ration est plus foncée, cela tient à ce que le roux de la
portion moyenne des poils est plus intense et qu’elle va
en s’atténuant sur les flancs, les épaules et les cuisses;
ajoutons que, sur toutes ces parties, on observe un assez
grand nombre de poils plus longs que les autres, dont la
pointe est noire; ce mélange de couleur donne à la teinte
cénérale une apparence de gris laqué très agréable à
l'œil.
Les lèvres supérieures, le menton, la gorge et le ventre,
jusqu’à la base de la queue, sont d’un blanc mat pur; les
mains et les pieds, jusqu'aux ongles, sont recouverts de
petits poils courts et blancs; la queue, qui est longue et
grêle, est revêtue en dessus jusqu’à sa moitié, de petits
poils bruns, en dessous ils sont gris-jaunâire, dans sa
portion antérieure, les poils s’allongent graduellement
jusqu’à son extrémité, de façon à former là un petit pin-
ceau; en dessus, aussi bien qu'en dessous, ces poils sont
brun-roux à la base et se terminent par une longue
pointe noire ; enfin, les doigts sont au nombre de cinq à
chaque patte et ils se terminent par des ongles assez
forts, très crochus et très acérés.
CS ut
Longueur du bout du nez au coin antérieur del’œil. (003
-» » à la base de l'oreille... 0 05
» » à la base de la queue.... 0 16
» de la queue depuis sa base jusqu'à son
ÉTÉ EN ET DES . 014
» du pied postérieur y compris les ongles. 0 04
» DR NÉE PIC A0 PAR OA UN LCA tant 0 O1
» teNCreNes see NN SNS EE CARE 0 02
Larceur » DHSCMANEle ne PRET DA
Si maintenant nous examinons la tête osseuse, nous
voyons qu'elle ne diffère guère de celles des autres
espèces, si ce n’est par la dernière molaire de la mû-
choire supérieure, qui paraît être notablement plus pe-
tite, mais cette légère différence ne pourra s'affirmer que
si nous avons plus tard d’autres crânes à pouvoir exa-
miner; sauf cela, nous retrouvons les mêmes formes
générales, le même nombre de dents, dix de chaque
côté, aussi bien à la mâchoire supérieure qu’à la mâ-
choire inférieure dont les branches sont faibles et très
aplaties; toutes les dents portent des pointes aiguës;
malheureusement la partie inférieure du crâne, que nous
avons retiré de la peau, a été fracturée et nous ne pou-
vons, par cela même, nous rendre compte s'il existe
quelques différences remarquables, ce qui n’est pas sup-
posable, d'après les rapports que nous constatons avec
les quelques espèces voisines, qui nous ont servies pour
la comparaison.
Longueur des os du nez depuis l'extrémité jusqu'à l’ar-
GANG OPDITANTE RARE RENAN ER Rene EUR RS Ge 15m
Largueur des arcades orbitaires prises antérieu-
HÉMENLe CN PL EN EE CR EMIRES GC CEE Ra DE PEN PNA LE
Longueur de la série dentaire à la mâchoire 0
RENNES ANA EQNES NE ATE PAM PE AR CA ER SR EN ES RAS ee AD
Longueur de la série dentaire à la mâchoire i in-
férieure A RU ANR EE AGREE Le AU ee tee 18
Largeur des séries dentaires à la mâchoire supé-
rieure au niveau de la 3° molaire......... do 12
Éoneueutotaleldu Craie: RAR TURN 30
Cette Jolie espèce a été prise dans le Medjourtine (Pays
des Somalis); par cette nouvelle addition le genre Ma-
— 100 —
croscelides, renferme dix espèces connues et que l’on doit
admettre, jusqu’à ce que les matériaux nécessaires puis-
- sent être réunis, pour permettre la révision complète de
ce petit sroupe si curieux et qui paraît être répandu sur
tout le continent africain, aussi bien du Nord au Sud,
que de l'Est à l'Ouest.
M. Lippmann fait la communication suivante :
Conductibilité électrique acquise par les corps isolants que l’on
échaufje,
par M. G. LiPPMANN.
On sait, par les expériences de M. Becquerel, que les
gaz qui sont parfaitement isolants à froid, deviennent
conducteurs lorsqu'on les porie à une température suffi-
samment élevée ; on sait qu'il en est de même du verre
et de la plupart des sels métalliques à l’état solide. Il était
dès lors naturel de se demander si des substances d’une
nature toute différente, tels que la gomme laque, la gutta-
percha, l’huile d'amandes douces, les carbures d’hydro-
sène liquide (essence de térébenthine, pétrole, essence
minérale), jouissent de cette même propriété de devenir
conductrices par élévation de température. L'expérience
m'a montré qu'il en était ainsi pour toutes les substances
que je viens de nommer.
Le corps à expérimenter était intercalé entre deux
lames de platine, dans un circuit électrique contenant
un fil de L à 40 éléments Volta, ainsi qu'un électromètre
capillaire. On commençail par s'assurer que l’électro-
mètre ne déviait pas, et par conséquent que le corps en
expérience était isolant à la température ambiante (170),
puis on chauffait graduellement ei l’on voyait l’électro-
mètre se charger de plus en plus rapidement. Enfin, on
laissait refroidir jusqu'à la température primitive afin de
constater que la substance en expérience n'avait pas
subi d’altération permanente. Aucun des isolants liquides,
sauf l'huile d'amandes, n’a été chauffé au-delà de 100.
— 101 —
On peut suppposer par induction, d'après les faits qui
précèdent, qu'au-delà d’une certaine température, aucun
corps ne jouit de la propriété d’être isolant pour l'élec-
tricité.
Séance du 44 mai 41884.
PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET.
M. Sauvage fait les communications suivantes :
Description de quelques poissons de la collection du Muséum
d'histoire naturelle (1),
par M. H. E: SAUVAGE.
25. Mullus erythrœus, n. sp.
DVI 8: AU, 6.
Hauteur comprise cinq fois et demie, longueur de la
tête quatre fois dans la longueur totale. Museau assez
allongé; maxillaire arrivant au niveau du bord antérieur
de l’orbite; plaque vomérienne grande, échancrée en
arrière. Longueur, 0200.
Mer Rouge : A. Lefèbre.
Très voisine de Mullus surmuletus, cette espèce en dif-
fère par le museau plus allongé, le chanfrein étant oblique
à partir de l'œil, et non bombé ainsi qu’on l’observe chez
l’autre espèce.
26. Polynemus melanopus, n. Sp.
D. VII-I, 13: A. III, 12: L. lat. 80.
Sept appendices pectoraux, les inférieurs bien plus
(1) Bull. Soc. Philomathique, séances du 12 juillet 1879 et du 24 juil-
let 1880.
— 102 —
longs que le corps. Hauteur du corps égale à la longueur
de la tête, faisant le sixième de la longueur totale ; dis-
tance entre l’attache des ventrales et l’origine de l’anale
égale à la longueur de la tête. Dents palatines disposées
suivant deux amas séparés par un étranglement. Un
mince liseré noir au bord de la dorsale épineuse ; dorsale
molle et anale sablées de noir; pectorales noires, leur
base étant jaunûâtre ; aisselle noire. Longueur du corps
(sans les filaments) Om210.
Saïgon : Harmand.
Voisine du Polynemus melanochir, cette espèce en dif-
fère par le bien plus grand nombre d’écailles à la ligne
latérale ; le 2. paradiseus n’a pas les pectorales noires.
27. Polynemus Astrolabi, n. sp.
D'USRA- NELe dE lap A0:
Neuf appendices pectoraux, dépassant un peu la base
des ventrales. Hauteur du corps égalant la longueur de
la tête, contenue quatre fois une demie dans la longueur
totale ; longueur de la caudale comprise quatre fois dans
la même dimension. Distance entre l’attache des ventrales
et l’anale un peu moins grande que la longueur de la
tête. Un mince liseré noir à la dorsale. Longueur 0"260.
Ile de France : Quoy et Gaimard (sous le nom de P.
sexæfilis).
28. Gobius Canalæ, n. sp.
D'ANPMIPES ALES AT Ma t428
Sept séries d’écailles entre la seconde dorsale et l’anale.
Hauteur du corps comprise six fois, longueur de la tête
cinq fois gt demie dans la longueur totale. Ligne rostrale
convexe ; museau de même longueur que l'œil; mâ-
choires égales; yeux placés très haut, séparés l’un de
l’autre par un espace bien moins grand que leur dia-
— 103 —
mètre qui est compris trois fois et demie dans la lon-
gueur de la tête; pas de canines ; joues écailleuses, les
écailles étant plus petites que celles de la nuque. Les
quatre premières épines dorsales flexibles, très longues ;
anale et dorsale molle prolongées, dépassant un peu l’ori-
gine de la caudale ; caudale pointue, sa longueur com-
prise trois fois et demie dans la longueur totale du
corps; pas de rayons soyeux aux pectorales, qui sont
aussi longues que la tête ; ventrales arrivant à l’anale.
Brunèâtre avec des parties plus foncées ; dorsales, pec-
torales et caudale tachetées de noirâtre. Longueur 0"145.
Canala (Nouvelle-Calédonie) : Bougicr.
Diffère du G. spectabilis, Gthr., par les écailles moins
nombreuses et la caudale encore plus grande.
29. Hemichromis Rolandi, n. sp.
DEN AOC MITE riad DAN EAU
Les quatre dents médianes de la mâchoire supérieure
plus grandes que les autres. Écailles de la joue disposées
suivant trois rangées. Museau un peu plus court que
l'œil. Hauteur du corps égale à la longueur de la tête,
contenue trois fois un tiers dans la longueur du corps.
Dorsale commençant au niveau de la partie postérieure
de la tête. Olivàtre, rembruni sur le dos; des rangées
longitudinales de petites taches bleues sur les flancs ; de
petites taches de même couleur sur les joues ; une tache
noire ocellée à l’opercule ; une tache sur la ligne latérale,
au niveau de la terminaison de la dorsale épineuse ; une
bande noire à la base de la caudale ; une petite tache à
la base de la dorsale épineuse; extrémité de l’anale
lisérée de noir chez certains individus. Longueur 0"045.
Zibans, Sahara (province de Constantine) : G. Rolland.
30. Puntius Montanoi, n. sp.
D.14; À. 7; L. lat. 26: L. trans. 5/21},
Quatre barbillons, l’inférieur plus long que le supt-
— 104 —
rieur. Troisième rayon dorsal osseux, lisse, presque aussi
haut que la longueur de la tête, museau non compris.
Hauteur du corps contenue trois fois et demie, lon-
oueur de la tête quatre fois et demie dans la longueur
totale; corps comprimé; profil entre la dorsale et l’ex-
trémité du museau incliné; museau obtus, sans pores,
aussi long que l'œil, dont le diamètre est compris trois
fois et demie dans la largeur de la tête et une fois et
demie dans la largeur de l’espace interorbitaire ; lèvres
épaisses. Deux séries d’écailles entre la ligne latérale et
l'attache des ventrales. Dorsale insérée à égale distance
de l'extrémité du museau et de l’origine de la caudale,
qui est fourchue ; ventrales un peu plus près de l’attache
de la pectorale que de l’anale. Rembruni sur le dos;
quatre grosses taches noires le long de la ligne latérale,
réunies par une bande effacée. Longueur 0090.
Rio Simulao {centre de Mindanao) : Montano.
Sur une collection de poissons de Swatow,
par M. H. E. SAUVAGE.
M. A. Fauvel, des douanes maritimes chinoises, a
adressé dernièrement au Muséum d'histoire naturelle
une intéressante collection de poissons recueillis à Swa-
tow, dans la partie méridionale du Céleste-Empire. Cette
collection se compose des espèces suivantes :
Trygon akajei, M. H.
— walga, M. H.
Tetraodon lunaris, BI. (nom chinois : Ching-hien-yü).
. Percalabrax pæcilonotus, Guich.
Epinephelus crapao, CG. V.
. Lutjanus Johnii, BI.
Priacanthius tayenus, Rich.
8. Glaucosoma Fauvelii, n. sp.
DVI A1 PAC 9 lab /lIat" 10/22;
Corps ovalaire, la plus grande hauteur étant comprise
108
deux fois et-trois quarts dans la longueur totale ; lon-
œueur de la tête un peu plus de trois fois dans la même
dimension. Profil de la tête bombé ; maxillaire supérieur
arrivant au niveau du bord postérieur de l'œil, dont le
diamètre fait le tiers de la longueur de la tête ; museau
plus court que l'œil, toute la tête couverte d’écailles ;
deux pointes aplaties à l’opercule ; préopercule finement
dentelé ; suprascapulaire non visible. Caudale tronquée ;
deuxième épine anale bien plus courte que la troisième ;
rayons dorsaux non prolongés. Gris-jaunâtre à reflets
dorés ; trois lignes brunes longitudinales au-dessus de la
ligne latérale, la supérieure suivant le profil du dos;
quatre bandes au-dessous de la ligne latérale ; nageoires
de couleur uniforme. Longueur 0165.
9. Synagris celebicus, BIkr.
10. Therapon servus, BI. (Lan-chu-yù).
11. Pristipoma hasta, BI. (Ko-keng-yù).
12. Chrysophrys aries, Schl. (Æuang-shich-yù).
13. Pagrus cardinalis, Lac.
44. Lethrinus Richardsoni, Gthr.
15. Scatopha gus argus, Lac.
16. Gerres japonicus, BIkr.
17. Mulloides flavolincatus, Lac. (Huang- Fe .
18. Pterois volitans. L.
19. Platycephalus insidiator, BI.
20. Lepidotrigla Burgeri, Schl.
21. Uranoscopus asper, Schl.
22. Sillago japonica, Schl. (Sha-chien-yü).
23. Corvina Fauvelii, n. sp.
DES S AE TR. 7 Eat ;68:
Hauteur du corps égale à la longueur de la tête, con-
tenue un peu plus de quatre fois dans la longueur totale.
Mâchoire supérieure convexe, recouvrant l'inférieure ;
sept dents plus longues que les autres de chaque côté de
la mâchoire supérieure; maxillaire supérieur arrivant au
— 106 —
niveau du bord postérieur de l'orbite ; diamètre de l'œil
contenu quatre fois et demie dans la longueur de la tête;
préopercule distinctement dentelé, avec trois ou quatre
dentelures plus fortes et plus longues à l’angle. Dorsales
nettement séparées par une profonde échancrure ; lon-
gueur de la dorsale antérieure contenue deux fois un
tiers dans la longueur de la dorsale molle; caudale
arrondie; seconde épine anale forte, ayant les trois
quarts de la longueur du premier rayon ; ventrales pro-
longées en filament. Gris-verdâtre, avec de nombreuses
lignes obliques ; une tache noire à la base de chaque
rayon et de chaque épine des dorsales ; dorsale épineuse
et anale sablées de noir. Longueur 0245,
Voisine de la Corvina semiluctuosa, CG. V., cette espèce
en diffère par l’échancrure très marquée entre les deux
dorsales et la denticulation du préopercule.
24. Corvina axillaris, C. V.
25. — amblyceps, BIkr.
26. Hemisciæna lucida, Rich.
27. Polynemus tetradactylus, Schaw. (Wu-yü).
28. Trichiurus japonicus, Schl. (Tai-yü, poisson cein-
ture).
Caranx crumenophthalmus, BL. (Pa-shen-yù).
30. — malaburicus, Bl. (Hung-nu-yü).
31. — maruadsi, BI.
32. — leptolepis, C. V.
33. Stromateus niger, B1. (Chang-yii).
34. — argenteus, Blkr. {Chanh-yù).
35 Gobius hasta, BI.
36. — albopunctatus, C. V.
37. Philypnus sinensis, Lac.
38. Trypauchen vagina, BI.
39. Teuthis albopunctata, B1. (Huang-tai-yüù).
A0. Lophius setigerus, Wahl.
Al. Fistularia serrata, Cuv. (Ma-pien-yù, poisson fouet).
42. Mugil strongylocephalus, GC. V.
43. — cephalotus, CO. V.
44, Cepola abbreviata, C. V, (Pi-tao-yü).
45, Novacula pavo, C. V. (Ying-a-yü).
— 107 —
46. Synaptura pan, H. B.
47. Cynoglossus trigrammus, Gthr.{Luang-shih-yù, langue
de dragon).
48. Cynoglossus melampetalus, Rich.
49. Clarias fuscus, Lac.
50. Cyprinus carpio, L. (C. obesus, Basil,).
51. Carassius auratus, L.
52. Hypophthalmichthys nobilis, Rich.
53. Telara melanochir, Rich. (Huang-shuang-yù).
54. Thrissa Hamiltoni, Gray.
55. Engraulis rhinorrhynchus, BIkr.
56. Coilia Grayi, Rich. (Pai-man-yi-yüù).
57. Pristigaster (Pristigaster) sinensis, n. Sp.
D. 17; A. 55.
Maxillaire non prolongé en arrière, arrivant au niveau
du centre de l’œil, dont le diamètre est contenu trois fois.
dans la longueur de la tête. Hauteur du corps contenue
un peu plus de quatre fois, longueur de la tête cinq fois
dans la longueur totale. Dorsale se terminant au niveau
de l’anale, insérée au milieu de l’espace qui sépare l’ex-
trémité du museau de l’origine de la caudale. Couleur
argentée uniforme.
58. Alausa Reevesii, C. V.
59. Megalops cyprinoides, Brouss. (Chi-pai-yü).
60. ÆHarpodon nehereus, H. B. (Yeon-yü).
G1. Saurus myops, BI.
62. Saurida argyrophanes, Rich.
63. Salanx sinensis, Osb.
64. Belone strongylurus, Rich. (Chiug-chen-yü ; Tuen-
chuen-yü).
65. Moringua lumbricoidea, Rich.
66. Murænesox cinereus, Frsk.
67. Ophichthys boro, Cu.
68. — cancrivorus, Rich.
M. BLoONDLOT répète devant la Société une expérience
— 108 —
démontrant que le courant de quelques éléments de pile peut
traverser une couche de gaz échauffé de plusieurs millimètres
d'épaisseur.
M. De Poricnac fait une Communication sur la décom-
position des nombres.
M. Dasrre fait une communication sur la loi d’inexcita-
bilité cardiaque.
M. Nraupor est nommé membre de la Société dans la
seconde section.
Séance du 29 mai 4881.
PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET.
M. Sauvage communique, au nom de l’auteur, les notes
suivantes :
Sur un type nouveau de la famille des Cyclostomaceæ,
par le D' A. T. DE ROCHEBRUNE,
Aide-naturaliste au Muséum.
BIEN
En cherchant à classer dans la famille des Cyclostoma-
ceæ le type Africain dont nous signalons aujourd'hui
l'existence, nous avons rencontré un ensemble de carac-
tères étrangers à toutes les formes aujourd'hui connues,
et qui nous ont paru d'une valeur assez grande pour
autoriser la création d’un groupe nettement défini.
Par son faciès général, il semblerait, de prime-abord,
appartenir à la section des Cycloteæ, mais la configura-
tion de l’opercule et son mode d'insertion, la disposition
des dents linguales, etc., l’en différentient complètement.
Ses mœurs que nous serions tenté d'appeler anormales,
eu égard à celles de la plupart des groupes voisins, lui
sont, de plus, en quelque sorte spéciales; son habitat
enfin contribue à le singulariser. mia
— 109 —
Avant de décrire ce type remarquable, et afin de faire
mieux ressortir l'importance de ses caractères, nous
croyons qu'il n’est pas sans utilité d'examiner rapidement
quelques-uns des genres de la section des Cycloteæ ayant
avec lui de faibles analogies; les différences fondamen-
tales, qu'il importe de faire ressortir, en seront plus faci-
ment appréciables.
L. Pfeiffer {Monog. Pneumonopomorum viventium, 1852-
1865) caractérise la sous-famille des Cycloteæ par : « oper-
culum circulare sepe exlus concavum, anfractibus multis lente
accrescentibus formatum. »
Les six genres composant cette sous-famille sont en
outre définis de la façon suivante :
1° Cyccorus, Guild. — Operculum orbiculare, testaceum,
arctispirum, extus concaviusculum, margine anfractuum sub
incrassato, vel in laminam incurvatam elevato.
20 OPISTHOPORUS, Benson. — Operculum calcareum cir-
culare, multi spiratum, utrinque concaviusculum; disco in-
terno epidermide cornea vestito, externo calcareo scabro, duo-
bus lamina spirali, erecta, recurva, interposita junctis;
anfractuum interstitis interne vacuum prœbentibus; margine
circumdante concavo.
3° RHiosTOMA, Benson. — Operculum breviter cylindri-
cum, multi spiratum apice plano, læœvigato, intus profunde
excavalum.
40 PrERoCYCLOS, Benson. — Operculum sub-cartilagineum,
multi spiratum, spiraliter lamellatum, intus concavum.
5° ALyCæUS, Gray. — Operculum circulare, subtestaceum,
obsolete multi spiratum.
6° HyBocysris, Benson. — Operculum testaceum, extus
concaviusculum, pluri spiratum, anfractibus sensim accrescen-
tibus, ultimo intus 1 1/2 spiratum, medio foveato umbonatum ;
anfractu ultimo elevato priores partim cœlante.
Laissant un instant de côté les caractères tirés de la
coquille, le groupe que nous proposons établi sur la
forme de l’opercule à l'exemple de Pfeiffer et de la plu-
part des auteurs modernes, doit être ainsi décrit :
— 110 —
Sub far. TERETROPOMIDÆ, Rochbr. (1).
Operculum circulare, pyramidatum, anfractibus late ac-
crescentibus formatum; interne et centraliter nucleo conico,
involuto, munitum.
Gen. TERETROPOMA, Rochbr.
Operculum calcarewm, lutescente, circulare, pyramidatum,
extus 9 spiratum; anfractibus late accrescentibus, acieis, in-
trorsum inflectis, cuticulæ cornea, pellucida, ad oram laciniata
vestitis: intus convexiusculum, aurantiacum, medio nucleola-
tum, nucleo exerto, conico, recto, involuto, apice retorto, la-
mellæ tenuis undulata, anfractiformis, longitudinaliter late-
raliterque marginato.
A AOC EPL NO OS
Lai. operc. 20 10,0041)2:
LANTA AMC LEE 0,002.
Opercule calcaire, jaunâtre, circulaire, pyramidal,
formé de 9 tours de spire, à tours larges, tranchants sur
les bords, faiblement inclinés de dehors en dedans, cou-
verts d'un épiderme mince, corné, pellucide, brunâtre,
lacinié sur les bords tranchants des tours et leur donnant
un aspect denticulé; face inférieure (d’insertion) à bords
un peu convexes, orangée, brillante, légèrement dépri-
mée au centre, et supportant un nucléus droit, haut,
conique, turbiné, à sommet tordu, épais, d'où part une
lamelle mince, incurvée, tranchante, laissant le long du
nucléus un espace assez large, destiné à recevoir une
portion du pied. De son côté, le nucléus s’insère dans
une cavité conique correspondante. Ce nucléus, avec sa
lame d'insertion, figure un Cône placé debout et reposant
sur le plan horizontal obtenu par une section des tours
de spire. Comme forme, comme ouverture, l'identité est
absolue.
(1) De TÉPETLOY tarière et TœUX opercule.
— 111 —
Nous devons ajouter qu’à la base du nucléus, la lamelle
oblique faibiement, se prolonge en pointe et va corres-
pondre à l’angle externe du premier tour de spire (1).
Pendant la rétraction du pied, l’opercule occupe une
position inclinée de dehors en dedans; assez profondé-
ment enfoncée, sa base est tournée du côté du bord colu-
mellaire.
Les diagnoses de l’opercule, dans les genres composant
la sous-famille du Cycloteæ, telles que nous les avons
précédemment données, comparées à celle de notre type,
font suffisamment ressortir, comme on le voit, les carac-
tères spéciaux du genre Teretropoma.
Seuls_les Cycloteæ possèdent un opercule pyramidal;
quelquefois concave en dessus, mais toujours concave
en dessous il ne présente jamais de nucléus central. Le
genre Æybocystis, abstraction faite de sa coquille « distorte
ovata », semblerait, d'après la description de Benson, offrir
une sorte d’analogie avec le nôtre par son opercule « me-
dio foveato umbonatum »; il n'en est rien cependant, car
un examen direct du genre montre que cet opercule,
concaye en dessous, discoïdal, très mince, porte au centre
un véritable mucron à sommet courbé en crochet obtus,
d'une extrême petitesse et terminant le dernier tour de
spire.
Nous le répétons, malgré les recherches les plus minu-
tieuses, il est impossible de découvrir la moindre analogie
entre les Zeretropoma et tous les autres genres de Cyclo-
Stomaceæ.
Des différences assez notables nous seront également
fournies par la coquille.
Spec. TERETROPOMA PERRIERI, Rochbr.
Testa discoidea, pervi umbilicata, vertice prominulo, fere
(1) Dans son ensemble général, l’opercule du Teretropoma affecte la
forme de celle du genre Torinia, Gray, telle qu’elle est figurée pl. XXV,
fig. 7, a, b, c, dans le genera de MM. Adams, mais cette figure ne corres-
pond pas à la description des auteurs (loc. cit., t. I, p. 242), en outre le
genre Torinia appartenant à la famille des Architectonicidæ, tout rap-
prochement est, comme on le voit, impossible.
— 112 —
obliquo, sub fusca, epidermide pellucida vestita, lirata, liris
sub moniliferis, intervallo bistriato disjunctis, anfractibas 5
convexis, sutura sub profunda discreti; ultimo rotundato;
apertura sub obliqua lunato cireulari: peristomate simplici,
marginibus externo basalique arcuatis, columellari effuso.
Operc. Typ.
Diam. max....... CUS ns EN 0 01
02 UOTE NIET A ee RO A EEE A 0,007.
Hab. — Falaises de la pointe de Dakar (Sénégal), Dr de
Rochebrune legit. Rare. Mus. Paris.
Coquille discoïde, peu élevée, à sommet légèrement
oblique, largement et profondément ombiliquée; bru-
nâtre, recouverte d’un épiderme mince, soulevé par
par places, quelquefois revêtue au sommet d’un en-
duit calcaire ou faiblement érodée; ornée de côtes
assez Saillantes, moniliformes, espacées, à espaces bi-
striés; à cinq tours de spire convexes, séparés par une
suture profonde, le dernier tour arrondi; ouverture pres-
que oblique, arrondie; péristome simple, onduleux, à
bord externe arqué; évasé au bord columellaire.
Les Cyclotus et les Péterocyclos, par leur coquille sub-
discoïdale, sont les deux genres ayant le plus d’analogie
avec le nôtre, mais ils en diffèrent par leur péristome.
Chez les Cyclotus, en effet, il est droit, quelquefois
réfléchi, simple ou double, continu ou à bords réunis
par un bourrelet.
Chez les Péerocyclos, le péristome est double, échancré
au bord supérieur et à bord externe dilaté postérieure-
ment.
Enfin dans les Alycœus, la coquille est conique; tordue
et ovoïde dans les Zysocybtis.
Comme pour l’opercule, aucune relation n’existe donc
entre la coquille de ces genres et du nôtre.
L'étude de l’animal conduit à des résultats identiques.
Le fait, pour nou:, est mis hors de doute par l'examen
du ruban lingual, le seul organe que nous ayons pu voir
sur des échantillons trop desséchés, pour nous permettre
d’en faire une dissection complète.
Les auteurs, F. H. Troschel entre autres (Das Gebiss.
ASE
der Schnecken), sont d'accord pour reconnaître de grandes
analogies entre la radula des Cyclostomaceæ et celle des
Littorinideæ. La forme des dents, leur nombre égal sur
chaque rangée, les rapproche en effet; des différences
sont cependant facilement appréciables et méritent d’être
notées.
La dent rachidienne des Cyclostomaceæ, en général, est
plus large que haute, arrondie au sommet, ou bien con-
cave. Chez les Cyclotus, le bord recourbé porte cinq den-
ticules obtus, de taille à peu près égale; dans les Opis-
thoporus, la dent est encore plus ramassée sur elle-même,
des cinq denticules, le médian est large et obtus; dans
les Alycœus, elle est presque elliptique, à sept denticules
obtus, dont le central se proionge en pointe. Cinq denti-
cules aigus avec le médian le plus volumineux, s’obser-
vent chez les Cyclophorus.
Les dents pleurales diffèrent d’une façon aussi tran-
chée; généralement larges et trapus, les trois uncini de
chaque rangée chez les Cyclotus portent trois denticules
arrondis; ces denticuies chez les Opisthoporus sont au
nombre de trois à la première dent, il en existe quatre à
la seconde, le médian est large et arrondi, la troisième
n’a plus que trois denticules obtus. Chez les Alycœus, la
première dent porte seulement un large denticule, les
quatre de la deuxième sont arrondis; la troisième en
montre douze d’une extrême petitesse. Les Cyclophorus
enfin ont les deux premiers uncini à trois denticules très
aigus, le troisième à deux de même forme.
En comparant cette disposition avec celle des Zittori-
nidæ, on trouve pour celles-ci une dent rachidienne beau-
coup plus haute que large, à sommet un peu concave, à
base lécèrement mucronée, et trois denticules, dont le
central est aigu. Les trois uncini de chaque rangée ont
de trois à quatre denticules; le premier est aigu, le troi-
sième très large obtus ou arrondi et le quatrième égale-
ment aigu.
Bien que des modifications diverses se rencontrent
dans les différents genres de cette famille, le type fonda-
mental se reconnaît toujours à l’aide de certains carac-
tères invariables.
— 114 —
En résumé, dans les deux familles, les dents diffèrent
par une forme trapue chez les Cyclostomaceæ, relativement
élevée et étroite chez les Litorinidæ, et par le nombre
des denticules, ordinairement arrondis ou obtus pour les
premiers, aigus pour les seconds.
La dentition du genre Teretropoma est identique à celle
des Littorina; c’est la même élongation des dents rachi-
diennes et des uncini, la même forme et le même nombre
de denticules.
Malgré la grande ressemblance de la radula des deux
familles, la tendance des Teretropoma à se rapprocher
plutôt des Littorina que des Cyclostomaceæ, n’en est pas
moins un caractère excessivement remarquable.
Quelle est ia cause de cette complète similitude ?
Nous pourrions, peut-être, la chercher dans le genre
de vie et la station de l’animal. Mais sans vouloir nous
livrer à des hypothèses plus ou moins admissibles, nous
nous bornerons à constater le fait, facilement contrôlable
à l’aide des pièces réunies dans le laboratoire de Malaco-
logie du Muséum, et à bien établir la station où nous
avons recueilli nous-même les rares échantillons que
nous venons d'étudier.
Le Teretropoma Perrieri est cantonné au pied des fa-
laises trachytiques de la pointe de Dakar (Sénégal) sur
les blocs de rochers entassés ça et là en grand nombre.
Il se maintient toujours fortement fixé, à quelques
mètres à peine au-dessus de la limite où les vagues vien-
nent se briser. C’est là que, constamment plongé dans
l'atmosphère chargée de particules salines,régulièrement
baigné à chaque marée par l’écume des flots, dont la vio-
lence est extrême, on le voit, tantôt immobile, tantôt
ramper lentement sur la paroi des rochers où croissent
à peine quelques Arthrocnemum fruticosum, Moq., aux
tiges maigres et rabougries, se nourrissant, probable-
ment, de végétaux inférieurs abondants sur les rochers
humides de Dakar.
Le Teretropoma, par son habitat même, doit être consi-
déré comme un mollusque essentiellement littoral, de
plus il est Africain.
On le sait, dans la sous-famille des Cycloteæ, la seule
Bull. Soc.Pul. Pans 1°
Formant lith. Imp. Becquet Paris!
Téretroponne Perrier Rochbr.
a ee
où il était possible et utile de rechercher des analogies,
la majeure partie des espèces connues sont Asiatiques
et Indiennes.
Tout concourt donc, comme nous le disions en com-
mençant, à distinguer le genre Teretropoma des formes,
cependant bien nombreuses, des Cyclostomaceæ existants
et à lui assigner un rang à part dans la famille.
Si le groupe que nous proposons vient à être accepté,
sa place pourrait être proivisoirement choisie entre les
Cycloteæ et les Cyclophoreæ, jusqu’au jour où des recher-
ches dans les mêmes parages, en venant augmenter, sans
aucun doute, le nombre des espèces, conduiront à modi-
fier ou à affirmer, peut-être, notre division.
EXPLICATION DE LA PLANCHE.
Figure 1. Terefropoma Perrieri, Rochbr. Vu d'en haut. Grandeur na-
turelle.
2. Le méme, vu en dessous. Grandeur naturelle.
3. Le méme, vu d'en haut, grossi 2 fois 1}.
— 4. Le méme, montrant la position de l’opercule, grossi 2 fois !/..
5. Opercule vu par sa face antérieure, grossi8 fois.
6. Le même, vu par la face postérieure, montrant le nucléus
et la lamelle d'insertion, grossi 8 fois.
— T. Portion du pied où s'insère l’opercule, montrant l’expension
articulaire et la cavité recevant le nucléus, grossie 9 fois.
— 8. Portion de radula grossie 250 fois.
Diagnoses d'espèces nouvelles de la famille des Chitonidæ,
par le D’ À. T. DE ROCHEBRUNE,
Aide-Naturaliste au Muséum.
La révision des espèces composant la famille des Chi-
tonidæ, dont nous nous occupons en ce moment, nous
ayant permis de reconnaître un certain nombre de types
nouveaux, nous en donnons dès aujourd'hui les diagnoses,
nous proposant de faire connaître successivement les
espèces inédites des différentes mers du globe, que nous
pourrons étudier. Les figures de ces espèces et les obser-
MG
vations qu'elles nécessitent, trouveront place dans la
monographie complète de la famille (1).
ESPÈCES AFRICAINES.
1. ACANTHOCHITES DAKARIENSIS, Rochbr.
A.— Testa elongata, lutea, macula conspicua nigra; valva
antica lata, rotundata; valva postica fere occulta, semilu-
nata; valvis intermediis rotundatis, squamiformibus, postice
umbonatis, granulosis, granulis sub imbricatis; area antica
valvarum lata, longitudinaliter sulcata, sulcis catenulatis.
Ligamento marginis lato, piloso, nigrescente, pilis albidis
densissime obsito; fasciculis 9, vitreis intense viridulis. —
- Long. 0,055; Lat. 0,012.
Hab. Rochers de Dakar. — Rare. Mus Paris.
2. ACANTHOCHITES ADANSONI, Rochbr.
A.— Testa elongata, albida violascente, maculis nigris
viridisque picturata; valva antica semilunaris; postica mi-
nima; valvis intermediis triangularibus fere absconditis, cre-
berrime et minutissime squamulosis; area antica valvarum
angusta, lævissime et longitudinaliter striolata.
Ligamento marginis lato, piloso, pilis courctatis, plerum-
que rufescentibus, fasciculis 9 penicillatis, vitreis, roseis vel
subflavescentibus. — Long. 0,020; Lat. 0,008.
Hab. Iles du Cap-Vert (MM. Bouvier, de Cessac); Ile de
Gorée (Adanson, de Rochbr.); Dakar (de Rochbr.). — Peu
commun. Mus. Paris.
Le Kalison (Adanson, voy. Seneg. 2e partie, p. 42, pl. XI,
fig. 11) est un très jeune individu de cette espèce!
(1) La plupart des diagnoses des espèces africaines ont déjà paru dans
le Journal de Conchyliologie (t. XXI, 3° série, vol. XXIX, 1881, p. 42-46),
mais nos recherches sur la position systématique des Chitonidæ nous
ayant conduit à des modifications importantes, nous les consignons ici et
nous présentons les espèces dans l’ordre qu’elles devront conserver dans
notre monographie.
ir
— 117 —
3. ACANTHOCHITES BOUVIERI, Rochbr.
A. — Testa elliptica, carinata, nigra; valva antica elon-
gata; valva postica rotundata ; valvis centralibus triangula-
ribus, latis, wmbonatis, punctis minutissime tectis; area antica
angustissima, transversim minutissime radiata.
Ligamento marginis lato, nigro vel fucescente ; 9 facisculis
spissis, elongatis, albidis et rufescentibus. — Long. 0,015;
Lat. 0,009.
Hab. Iles du Cap-Vert (MM. Bouvier et de Cessac); rade
de Gorée ; Dakar (D' de Rochbr.). — Assez commun. Mus.
Paris.
4. ACANTHOCHITES JOALLESI, Rochbr.
A.— Testa elongata, crassa; fere semper crusta crelacea
obtecta; valva antica semilunaris; postica rotundata mINnUs—
cula, valwis intermediis antice rotundatis, postice semilunatis ;
tantum ad basim leviter squamulosis.
Ligamento marginis latissimo, olivaceo, pilis albidis longis
sparso ; 9 fasciculis latis, viridescentibus. — Long. 0,024;
Lat. 0,014.
Hab. Côtes de Joalles; rochers de Rufisque. — Peu
commun. Mus. Paris.
4. ACANTHOPLEURA QUATREFAGEI, Rochbr.
A. — Testa subelongata, complanata, picea, maculis fuscis
albidisque marmorata; valva antica, valvæ posticæ parte
antica et valvarum intermediarum areis lateralibus obscure
granosis; areis lateralibus densissime vermiculatis.
Ligamento marginis, crasso, corneo, nigro, spicis obtusis,
brevibus, albidis rufescentibusque obseto. — Long. 0,026;
Lat. 0,012.
Hab. Pointe des Mammelles; Joalles; Rufisque (D’ de
Rochbr.); Baie de la table, Cap de B. E (Verreaux). —
Rare. Mus. Paris.
— 118 —
6. TONICIA GAMBIENSIS, Rochbr.
T. — Testa elliptica, lata, subcarinata, rosea, maculis ni-
grescentibus picta; valva antica ef valvæ posticæ parte antica
radiatim granosis; valvarum intermediarum areis lateralibus
graniferis; areis centralibus longitudinaliter et minutissime
granoso liratis, liris undulatis.
Ligainento rmarginis lato, corneo, glabrescente, fusco. —
Long. 0.009; Lat. 0,004.
Hab. Cap Sainte-Marie. — Rare. Mus. Paris.
7. LEPIDOPLEURUS SERERORUM, Rochbr.
L.— Testa parva, ovata, pellucida, cinerascente; valva
antica posticæque parte postica bicostulatis, costis crassis,
concentricis: valvarum intermediarum areis lateralibus cras-
sis, transversim sulcatis inferne subpectinatis.
Ligamento marginis rubro, squamuloso, squamulis minu-
tissimis. — Long. 0,011; Lat. 0,006.
Hab. Banc d’Argain. — Très rare. Mus. Paris.
8. LEPIDOPLEURUS CESSACI, Rochbr.
L: — Testa ovato oblonga; subcarinata coloribus variis
picta; valva antice posticæque parte postica leviter concentrice
lineatis, lineis minutissimis ; valuarum intermediarum areis
centralibus striatulatis, striis interruplis; areis lateralibus
tenuissime undulalis.
Ligamento marginis angusto, squamuloso. Long. 0,018;
Lat. 0,006.
Hab. Tes du Cap-Vert; (M. de Cessac); Banc d'Argain;
lles de la Madeleine, Dakar; Rufisque (D' Rochbr.). —
Commun. Mus. Paris.
9. GYMNOPLAX SENEGALENSIS, Rochbr.
L. — Testa oblongo ovata, carinata, sub albida, maculis
rufescentibus sparsa ; valva antica lœvis ; valuæ posticæ parte
TR da
ge
antica ef valvarum intermediarum areis centralibus longitu-
dinaliter et profunde sulcatis; areis lateralibus lœvibus ad
basim biliratis. 5
Ligamento marginis lato, granoso, pallide roseo. — Long.
0,024; Lat. 0,010.
Hab. Rochers de Dakar; Pointe du Cap-Vert; Iles de
la Madeleine. — Rare. Mus. Par.
10. GYMNOPLAX SICULUS, Gray.
Forma Africana.
L, — Siculo affinis; differt valvis obtuse carinatis, sulcis
arearum centralium tenuissimis, rectis. — Long. 0,026;
lat. 0,011.
Hab. Rochers de Dakar; Pointe du Cap-Vert; Baie de
la Table, cap de B. E., recueilli dans cette localité par
Verreaux. — Rare. Mus. Paris.
ESPÈCES AMÉRICAINES.
11. CHŒTOPLEURA SAVATIERI, Rochbr.
C. — Testa elliptica ovata, complanata, abrupte carinata,
lutescente, maculis olhivaceis longitudinalibus passim ornata;
valva antica costis 8 radiantibus sculpta; valva postica mi-
- nutissima, valvarum intermediarum areis centralibus lœvi-
bus, areis lateralibus angustis, utroque latere costa levi mar-
ginatis. .
Ligamento imarginis lalo, villoso, fusco, 4 sericbus pilis
trinis cincto. — Long. 0,050; Lat. 0,022.
Hab. Détroit de Magellan, recueilli par le D' Savatier
(campagne de la Magicienne). — Assez commun. Mus.
Paris.
ESPÈCES AUSTRALIENNES.
12. LEPIDOPLEURUS FODIATUS, Rochbr,
L. — Tesia ovato elongata, fucescente, valva antica radia-
— 120 —
tim minutissime sulcata, sulcis lineis concentricis interruptis ;
valvarum intermediarum areis centralibus, antice sulcis un-
dulatis, minutis, ornatis; lateraliter multicavatis, cavis mi-
nutis, ellipticis vel rotundatis; areis lateralibus longitudina-
liter intense sulcatis et costis crassis concentricis sculptis;
valuæ posticæ parte antica multicavata, parte postica radia-
tim sulcata.
Ligamento marginis sub lato, fusco squamuloso, squamis
minutis, lenticularibus, timbricatis. — Long. 0,055 ; Lat. 0,018.
Hab. Nouvelle-Hollande (Verreaux). — Assez rare.
Mus. Paris.
ESPÈCES POLYNÉSIENNES.
13. ONITHOCHITON NEGLECTUS, Rochbr.
O. — Testa ovato elliptica, subcarinata, fusca maculis lu-
tescontibus sparsa, vel lutea ; valva antica, posticæque parte
postica minutissime granulosa; valvarum intermediarum areis
centralibus lævibus ; areis lateralibus radiatim granosis.
Ligamento marginis latissimo, fusco, sericeo. — Long.0,026;
Lat. 0,017.
Hab. Wellington, Nouvelle-Zélande (Quoy et Gaimard).
— Rare. Mus. Paris.
14. ONITHOCHITON ASTROLABEI, Rochbr.
O- — Testa ovata; rubescente vel viridula, lincis fucescen-
tibus concentricis conspicue ornata; valvis transverse subangus
tis, lœvibus ; areis lateralibus obscure liratis, longitudinaliter
et lateraliter lineatis, lineis granulosis.
Ligamento marginis lato, furescente sericeo. — Long. 0,016;
Lat. 0,010.
Hab. Nouvelle-Zélande (Quoy et Gaimard). — Rare.
Mus. Paris.
15. ONITHOCHITON FILHOL, Rochbr.
O. — Testa ovata, lata, subcarinata, intense olivacea, lineis
Hoi
luteis viridisque concentricis alternantibus ornata; valva an-
tica radiatim striata; valvæ posticæ parte postica leviter
sulcata: valvarum intermediarum areis centralibus levibus;
areis lateralibus, radiatim minutissime striatis, ad partem
posticam, fortiter et concentrice bihratis.
Ligamento marginis lato, rubescente, sericeo. — Long.
0,029; Lat. 0,018.
Hab. Détroit de Cook (M. Filhol). — Commun. Mus.
Paris.
16. GYMNOPLAX URVILLEI, Rochbr.
G. — Testa ovato elongata, viridescente ; valva antica, areis
que lateralibus valvarum intermediarum granosis, granis
plerumque subconicis, areis centralibus intense transversim
sulcatis: sulcis angulosis ; valva postica granulosa.
Ligamento marginis lato, griseo, squamis rhombiformibus
minutissime reticulatis vestito. — Long. 0,027; Lat. 0,015.
Hab. Port du roi Georges (Quoy et Gaimard). — Rare.
Mus. Paris.
ESPÈCES NÉO-CALÉDONIENNES.
17. ACANTOCHITES TRIDACNA, Rochbr.
A.— Testa ovato elongata; alba, nitescente ; valva antica
rotundata intense radiatim 7 lirata, liris crassis rotundatis
squamosis, antice elatis; valvis intermediis late triangulari-
bus; areis centralibus apice longitudinaliter striatis, laterali-
ter squamosis; areis lateralibus biliratis, liris squamosis; valva
postica minutissima, [ere abscondita, sub quadrata, bilirata.
Ligamento marginis lato, griseo, piloso, pilis albescentibus
vestito ; fasciculis 9 albis, vitreis. — Long. 0,027 ; Lat. 0,016.
Hab. Nouvelle-Calédonie (don du musée des Colonies).
— Rare. Mus. Paris.
M. Sauvage communique, au nom de l’auteur, la note
suivante :
— 122 —
Testarum novarum præsertim europæarum diagnoses,
AUCTORE J. MABILLE.
Hezix ARCEUTHOPHILA, J. Mabille, in sched. 1880. —
Testa augustissime umbilicata, subgloboso-conoidea,
subsolida, sat fragili, arcuatim costulato-lamellosa, cre-
tacea ac maculis corneis ornata, quandoque in ultimo
anfractu obscure zonulata; — anfr. 5-6, regulariter ac
rapide crescentibus, convexo rotundatis, sutura impressa
separalis; ultimo majore, non descendente stricte rotun-
dato, subtus paululum inflato ad aperturam non dilatato.
Apertura parum obliqua, parva, lunalto-rotundata, peris-
tomate recto, acuto, intus non incrassato nec labiato;
marginibus approximaltis externo arcuato, columellari in
laminam brevem umbilicum non tegentem dilatato.
Diam. maj. 6-7%%; min. 51/26; alt. 4-4mn1/2, Habitat
in sylvam Fontainebleau, dictam.
Heuix YcaunicA, J. Mabille, in sched. 1880. — Testa an-
guste umbilicata, subgloboso-conica, solida, subopaca,
nitente, supra purpurascente, subtus sordide albescente
ac striis lamellosis albis eleganter ornata, spira conoïdali,
parum prominente, apice minutissimo, sublævigato, ni-
tido ; — anfr. 4 1/2, parum convexis regulariter crescen-
tibus, sutura impressa separatis; ultimo majore, non
descendente, subtus subcomplanato, apertura obliqua,
lunato rolundata ; peristomate recto, acuto, intus paulu-
lum incrassato ; margine externo basalique arcuatis, co-
Jumellar patulo’ Diam maj MeRE nine 6e halte
Habitat in collibus siccis prope Mailly-Château (Yonne).
Heuix PRiNoHiILA, J. Mabille, in sched. 1879. —Testa an-
guste umbilicata, subgloboso-depressa, sordide grisea
vel albescente, sæpius cretacea, sat solida, opaca, dense
costulato-striata; — spira subeonoïidea mamillata, parum
prominente. apice minuto, corneo, lævigato, nitido; —
anfr. 4 1/2-5 paululum convexis, sat regulariter crescen-
2
tibus, sutura parum impressa separatis; ultimo majore
stricte rotundato ad aperturam non descendente, subtus
subinflato. — Apertura obliqua, lunata circulari, margi-
nibus approximats; peristomate recto, acuto, intus callo
tenui obscure labiato, margine columellari umbilicum
Semi-tesente. Diam. ma]. 19-200; min. 17-1872;
alt. 4mm1/2-5. In graminosis prope Digne.
Herrx CArousiAcA, J. Mabille, in sched. 1879. — Testa
anguste umbilicata (umbilicus pervius), subgloboso-de-
pressa, solida, cretacea, opaca, parum nitente, e griseo-
albescente quandoque ad peripheriam anfractuum pallide
unizonulata, subtus uni vel bizonata: oculo armato
striis confertis sat resulariter ornata ; spira sublate co-
noidea, apice minuto, subacuto, lævigato ; — anfr. 417/2-5
convexis, subregulariter crescentibus, sutura sat im-
pressa separatis. — Uiltimo magno, rotundato, subtus
subcompresso inflato, ad aperturam non dilatato nec des-
cendente ; — apertura obliqua rotundato-lunata, margi-
nibus subconvergentibus ; peristomate recto, acuto, intus
albo remote uni vel bilabiato, margine columellari
patente 1Diam ma) 162922; /min rent. alt Hume
collibus siccis loco dicto la Cité prope Carcassonne.
Hezix IriceroruM, J. Mabille, in sched. 1880. — Testa
pervie umbilicata, depressa, solida, opaca, nitente, cre-
tacea, quandoque rufa, plus minusve conspicue unizo-
nata ; siriato costulata (striæ obtusæ in ultimo anfractu
irregulares) ; — spira convexiuscula, parum prominente,
apice minuto, obtuso, lævigato, nitido, e corneo-luteolo;
— anfr. 5, sat convexis, irregulariter (primi sublente
ceteri rapidissime) crescentibus ; sulura subimpressa se-
paratis, — apertura obliqua, lunato rotundata peristo-
mate recto, acuto, intus leviter incrassato, marginibus
subconverscentibus, effusis, columellari dilatato. Diam.
Pa on Une ET NS ASE To cS a prices
crea Grasse, legit Doctor Rambur.
Hezix Becrooquaprica, J. Mabille, in sched. 1868. —Testa
minima, umbilicata, subgloboso-depressa, solida, parum
ue
nitente, albida, sæpius zonula angusta fusca præsertim
in ultimo anfractu ornata; striato-costulata; — spira
conoidea, parum prominente, apice minuto, lævigato ; —
anfr. 4 1/2 convexiusculis sat regulariter rapidissimeque
crescentibus, sutura impressa separatis ; ultimo magno
ad aperturam brevissime descendente, non dilatato, de-
super aspecto complanato-rotundato, subtus sat inflato;
apertura obliqua, lunata, transverse oblonga, marginibus
subapproximatis; peristomate recto, acuto, intus remote
incrassato et albo-labiato ; marginibus externo basalique
recgulariter arcuatis, collumellari subrecte incurvato ad
umbilicum patulescente. Diam. maj. 5""1/2-6; min. 5%";
alt. 2mm1/2-3. Habitat in apricis circa Beaucaire et Ta-
rascon.
Heux PacomipxiLA, J. Mabille, in sched. 1880. — Testa
angustissime umbilicata, depressa, subsolida, opaca haud
nitente e griseo albescente, quandoque unifasciata ac
maculis corneis seriatim dispositis ornata; striis confertis
costulæformibus in ultimo anfractu irregularibus munita.
— Spira convexiuscula; apice minuto, corneo nitido læ-
vigato ; —anfr. 4-4 1/2 convexiusculis,irregulariter, (primi
minuti, sat regulariter, ceteri rapidiore) crescentibus,
sutura impressa separalis; ultimo magno ad suturam
subcompresso et ad peripheriam paululum turgidulo,
breviter descendente, subtus parum inflato; apertura
obliqua, lunato rotundata, peristomate recto, acuto,
marcinibus convergentibus, externo basalique arcuatis,
columellari .vix incrassato ad umbilicum patulescente.
Diam. maj. 7-8"; min. 6-6%"1/2 ; alt. 3"m1/2-4. Habitat
in collibus siccis, loco dicto la Cité prope Carcassonne.
Hezix MARSILLYANA, J. Mabille, in sched. 1868. — Testa
umbilicata, depressa, tenui, subsolida, densissime striata
(striæ validæ) e griseo albescente, ac zonulis fuscis an-
custis præsertim in ultimo anfractu, ornata; spira con-
vexiuscula parum prominente, apice minuto, nitido,
lævigato ac subacuto; — anfr. 5 rotundatis, irregulariter
(primi resgulariter sat rapide celeri rapidisssime) crescen-
tibus, sutura bene impressa separatis. — Ultimo maximo,
e
UE
desuper aspecto complanato-rotundato, subius compresse
inflato, ad aperturam vix deflexo non dilatato-apertura
obliqua transverse lunato-rotundata, marginibus approxi -
matis, peristomate simplici, recto, acuto, margine colu-
mellari vix patulo. Diam. maj. 8mm]/2-9mm1/2: min. 7";
alt. 3mm1/2-4. Species illa a fratre amicissimo P. Mabille
circa Bastiam corsica lecta, clarissimo duce Marsiliy dicata
est.
Heuix Le MEesLi, J. Mabille, ir sched. 1868. — Testa an-
guste umbilicata, depressa, subacute carinata, solida,
opaca, haud nitente, e griseo-albescente, sæpius ad peri-
pheriam ultimi anfractus zonula interrupta parum
conspicua, ornata, ac striis costulæformibus confertis
subregularibus munita ; spira subprominula, apice cor-
neo, minuto, nitido, lævigato; — anfr. 5, convexo-depres-
sis subregulariter rapidissimeque crescentibus; sutura
subimpressa separatis; ultimo magno desuper aspecto
subconvexiusculo, subtus declivi cirea umbilicum turgi-
dulo, ad aperturam subdilatato non descendente ; — aper-
tura parum obliqua, lunato-rotundata marginibus remotis;
peristomate recto, acuto; margine externo subrecto,
basali arcuato, columellari paululum dilatato. Diam.
maj. 8-8%"1/2; min. 7-7mm])2; alt. 300, 4 montem dictam
St Zacharie, Provinciæ, speciem tllam legit G. Le Mesle.
Hezix SABULIVAGA, J. Mabille, 27 sched. 1866. — Testa
late pervie umbilicata, depresso-discoidea, parum solida,
opaca, e griseo-albescente, quandoque in ultimo anfractu
uni vel multizonulata; sub lente irregulariter costulato-
striata; — spira subconvexa, parum prominula, quando-
que subcomplanata, apice minutissimo, obtusulo, lævi-
gato, nitido e corneo-rubescente ; — anfr. 4 1/2-5 sub-
convexiusculis irregulariter (primi regulariter subrapide)
ceteri rapidissime) crescentibus, sutura impressa separa-
tis; ultimo maximo, supra ad suturam inflato, ad peri-
pheriam obscure vix angulato ad aperturamque rotundato
non descendente; — apertura parum obliqua, transverse
lunato-ovata, marginibus approximatis, callo tenuissimo
junctis; peristomate recto, acuto intus subincrassato,
columellari expanso. Diam maj. 8-9mm[/2; min. 6-8mmi/2:
alt. 3%1/2-4. In sabulosis ad ostium fluvii dicti Bidasjoa.
Heuix DasiceripA, Bourguignat, in litt. 1876. — Testa
aperte umbilicata, orbiculato depressa, sat tenui, sub-
fragili, parum opaca, sub cuticula decidua rufescente
alba, squamis angustis caducioribus, brevissimis undi-
que aspersa, costulato-siriala ; — spira planulata, sub-
exserta, apice minultissimo, obtuso, sublævigato, nitido;
— anfr. 5-b 1/2 convexo planulatis, irregulariter (1-3
subregulariter, 4 rapide, ultimus rapidissime) crescenii-
bus, sutura distincta separatis ; —ultimo maximo desuper
planulato ad peripheriam angulatim rotundato, subtus
inflato ad aperturam oblique dilatato, lentiusque descen-
dente; — apertura obliqua, sublunata, transverse ovala,
marginibus convergentibus, callo tenui junctis; peristo-
mate recto, acuto, sub continuo intus albo tenuiter
labiato, marginibus externo basalique valde arcuatis
cum columellari paululum dilatato, angulo obtuso june-
is. Diam. maj. 1900; min. 16"n; alt. 5um,
HEzix LEPIDOLENA, Bourguignat, in litt. 1876. — Testa
anguste umbilicata, suborbiculato-depressa, sub cuticula
fucescente squamis brevissimis induta, albescente ru-
gatim striata ac zonula angusta ornala, spira subcon-
vexo planata, apice minutissimo, corneo, obluso; —
anfr, 5 1/2 convexiusculis irregulariter (1-3 subregulariter,
ceteri velociter) crescentibus, sutura subimpressa sepa-
ratis ; — ultimo maximo, rotundato, subltus inflato ad
aperturam dilatato, breviter rapidissimeque descendente;
— apertura obliqua, transverse oblongo ovata, margini-
bus convergentibus callo tenuissimo junctiis; peristomate
recto, acuto, intus albo labiato, marginibus valde arcua-
tis, columellari dilatato. Diam. maj. 20%": min. 170%:
alt. Gnm. Species illa ac præcedens e grege hel. Villosæ
Drap. per regionem dictam Lasistan, Asiæ Minoris. a dom
Th. Deyrolle lecta fuit.
HeLix SoBarA, Bourguignat, în lité. 1880. — Testa um-
bilicata (umbilicus pervius, profundus sat mediocris),
— 1927 —
depressa, albescente, paululum nitente subtus pallide
luteola, oculo armato, striis confertis, sat regularibus,
ornata; spira convexiuscula, apice carneolo, lævigato‘
nitido, acuto; — anfr. 6 depresso-convexis irregula-
riter (1-2 regulariter, 3 et 4 rapide, 5 et 6 rapidis-
sime) crescentibus, sutura sat impressa separatis; —
ultimo maximo, rotundato, quandoque turgidulo, obscure
descendente; apertura obliqua, subrotundato-lunata,
intus candidescente, marginibus subapproximatis, peris-
tomate recto, acuto, intus albo labiato, margine columel-
lari ad umbilicum expansiusculo. Diam. maj. 19-20mn ;
mine lon alt "Sn
Herix ARDESA, Bourguignat, in lité. 1880. — Testa an-
guste umbilicata, depressa, supra. rosaceo-albescente
subtus luteolo-tincta, oculo armato confertim capillaceo-
striata, præsertim in ultimo anfractu; — spira convexius-
cula, apice minuto, acutiusculo, luteolo ac sublævigato;
— anfr. 5-5 1/2 convexis, irregulariter rapidissime
crescentibus, sutura impressa separatis,; ultimo magno,
exacte rotundato, subtus inflato, ad aperturam paululum
dilatato ac lente leviterque descendente: apertura parum
obliqua, transverse oblonga, intus albescente; peristo-
mate recto, acuto, intus albo sublabiato, margine colu-
mellari ad umbilicum reflexiusculo. Diam. maj. 16-18";
min. 14-15"n; alt. 8mm,
Hezix ApuanicA, J. Mabille, in sched. 1881. — Testa
subanguste umbilicata (umbilicus constrictus) depressa,
subopaca, sat fragili, e corneo-lutescente, haud nitente,
oculo armato, costulato-siriatula præsertim ad suturam
ac subscrispata, spira convexiuscula, apice minutissimo,
acuto, ruguloso; anfr. 6-6 1/2 convexo-depressis, irregu-
lariter(primi subrapide regulariterque, ceteri rapidissime)
crescentibus, sutura impressa separatis; ultimo maximo
ad peripheriam rotundato, subtus turgidulo ad aperturam
nondescendente; —aperturaparum obliqua intuscærules-
cente, transverse rotundato-lunata, marginibus approxi-
matis; peristomate recto, acuto, intus albo-labiato, mar-
ginibus externo basalique regulariter arcuatis, columellari
— 128 —
oblique curvato ad umbilicum expansiusculo. Diam.
maj. 17-18mm; min. 14-15"; alt. 8-9mn, Species tres præ-
cedentes e grege Hel. Rubellæ, Risso, in Alpibus Apuanis
Italiæ habitant.
Heix VELANICIA, J. Mabille, in sched. 1877. — Testa
imperforata, depresso-conoidea, solida, opaca, parum
nitente, arcuatim costulato siriata (striæ, oculo armato,
subregulares æquidistantes) albescente, zonulis 6 ornata
(prima ad suturam angusta, maculis sparsis, 2 et 3 punc-
tis, flammis litturisque, quarta evanescente cum quinta
juncta litturis, rufo-brunneis formatæ; sexta ad umbilicum
sita, parum conspicua; — spira conoidali, sat elata, apice
obtuso, Iævigato; — anfr. 6 irregulariter (primi con-
vexiusculi, regulariter, penultimus rapide, ultimus rapi-
dissime) crescentibus, sutura parum impressa separatis.
Ultimo maximo, obscure subangulato, ad aperturam
rotundato ac subito breviter que descendente; apertura
obliqua, lunata, marginibus subapproximaltis, fauce rufo-
tincta; peristomate acuto paululum expanso, remote
intus albo-labiato, marginibus externo basalique arcuatis
cum columellari angulum conspicuum formantibus; co-
lumellari incrassato, ad nato purpureo violaceo tincto,
umbilico callo purpureo-violaceo irregulariter triangulari
tecto. Diam. maj. 24-25mm;: min. 20-20mm;: alt. 13m.
Sub lapides circa Bonifacio Corsicæ legit P. Mabille. —
Differt præsertim ab hel. Isilensi, testa crassiore, conoi-
dali, majore, anfr. latioribus, ultimo declivi-rotundato
non angulato; ab h. Hospitanti, fauce colorata, columella
crassiore, striis (in Hospitanti densissimis, regularibus,
tenuioribus), colore, forma aperturæ, magnitudine, etc.
Herix ERRATICA, J. Mabille, in sched. 1880. — Testa late
pervio umbilicata subopaca, subsolida, nitidula, e griseo-
albescente ac zonulis fuscis sæpius tæniatis, quandoque
maculis flammisque, ornata; spira subconvexa parum
elata, apice minutissimo, lævigato, nitido, obtuso e
corneo-fulvo ; —anfr. 6-1/2 subconvexiusculis, irregulater
(primi lente, regulariter, ceteri rapidissime) crescentibus,
sutura sat impressa separaltis ; ultimo maximo ad peri-
— 129 —
pheriam rotundato, vix descendente; apertura obliqua,
lunato-rotundata, marginibus approximatis; peristomate
recto, intus labiato, ad umbilicum vix diiatato. Diam.
maj. 20-24num; min. 17-20mm; alt. 9-10%%. Ad planitiem in-
sulæ Corsicæ Biguglia, dictam legit P. Mabille.
Herix ManrTinicA, J. Mabille, in sched. 1880. — Testa
pervio umbilicata, depressa, subirregulariter costulato-
striata, subpellucida, parum solida, nitente, grisea, ma-
culis corneo-brunneis, semi-pellucidis sparsis ac fasciis
interruptis ornata, confertim capillaceo striata; spira
convexa, parum elata, apice minuto, nitido, lævigato,
obtusiusculo ; — anfr. 6 convexis, subirresulariter cres-
centibus, sutura impressa separatis; ultimo magno, ad
peripheriam obscure subangulato, ad aperturam paululum
dilatato, non descendente; apertura parum obliqua, lu-
nato rotundata, peristomate recto, acuto, intus remote
albo labiato, ad umbilicum vix expansiusculo. Diam.
maj. 13-15mm1/2 ; min. 13-15"%; alt. 6-7nm, Jabitat plani-
tiem Corsicæ Biguglia, dictam. Doctor Rambur in muscæo.
HErzIx ARvicoLA, J. Mabille, in sched. 1879. — Testa
pervio umbilicata, depressa, solida, sub lente confertim
costato-striata, grisea, maculis quandoque faciis rufis
sæpius interruptis vel evanescentibus præsertim in
anfractu ultimo, ornata; — spira conoidali, sat elata,
apice fusco, minuto, lævigato, nitido ac sabacuto; —
anfr. 51/2-6, planiusculis, regulariter crescentibus, su-
tura lineari separatis; ultimo majore, obscure angulato,
ad aperturam depresso-rotundato, non descendente-aper-
tura obliqua, transverse oblongo-lunata marginibus
approximatis; peristomate recto acuto, intus remote
labiato. Diam. maj. 15-1799; min. 13-14mm1/2; alt. 7-8mm,
Cum præcedente. Doctor Rambur in muscæo.
LimnæA TenErIFræ, J. Mabille, in sched. 1879. — Testa
minuta, perforata, solidula, subopaca, e griseo-albes-
cente, sæpius limo nigro inquinata; dense capillaceo-
striata; spira subturriculata, apice acuto, minutissimo,
corneo;, — anfr. 4 1/2-5 irregulariter (primi convexiores
9
— 130 —
rapide, ceteri velociter) crescentibus, sutura impressa in
ultimo profunda, separatis, — ultimo maximo 3/5 altitu-
dinis superante; apertura fere recta, exacte ovali, intus
albo-labiato; peristomate acuto, subcontinuo:; columella
recta incrassata; margine columellari dilatata perforatio-
nem semi-obtegente, cum margine externo lamina alba,
tenui juncta : alt. 5m; diam. 4%, Zx insula Tereniffæ, inter
Physas Teneriffæ Mousson accepta.
M. HALPHEN fait une communication sur de nouvelles
séries hypergéométriques.
M. Oustalet lit un rapport sur les titres de MM. Vial-
lanes et Robin, candidats dans la troisième section.
Séance du 14 juin 1881.
PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET.
M. Pellat fait la communication suivante :
Théorème sur les écrans électriques,
par M. PELLAT.
Si une surface fermée est telle que le potentiel de tous
ses points augmente ou diminue à la fois d'une même
quantité (a) (de façon que la différence de potentiel de
deux points reste constante), le potentiel de tout point
situé à l’intérieur de cette surface augmentera ou dimi-
nuera de la même quantité (a) et les phénomènes élec-
triques qui peuvent se produire à l’intérieur de la sur-
x
face seront complètement soustraits à l'influence des
phénomènes extérieurs.
Soit S une telle surface. Soient P, Q, R.…., etc., des
masses électriques extérieures à la surface p, q, r.….,
etc., des masses électriques intérieures à la surface. Soit
sous l'influence de ces masses V le potentiel d’un point
quelconque À de la surface v celui d’un point B inté-
rieur à la surface. C'est ce que nous appellerons le pre-
mier état.
Supposons que, les masses intérieures restant les
mêmes en grandeur et en position, les masses extérieures
viennent à changer et soient maintenant P’, Q’, R'.., etc.,
et que par suite de ce changement le potentiel de chaque
point de la surface S ait augmenté de la même quan-
tilé (a) (2° état); je dis que le potentiel du point B est de-
venu (v + a).
Pour le voir appelons v’ le potentiel de B dans ce second
état ; supposons maintenant que le signe de toutes les
masses électriques, tant extérieures qu’intérieures,
vienne à être interverti, ces masses conservant la même
position et la même valeur absolue : le potentiel en
chaque point conservera la même grandeur absolue, mais
sera changé de signe; en particulier en À il deviendra
— (V + a) et en B—v".
Superposons ce dernier état au premier (1). Tout l’inté-
rieur de la surface fermée sera à l'état neutre, puisqu’en
chaque point se trouvent des masses égales et de signes
contraires. Partout le potentiel aura pour valeur la
(1) Remarquons que ces deux états ne sont pas forcément des états
d'équilibre.
— 132 —
somme algébrique des valeurs dans les deux états com-
posants. En particulier en B il prendra la valeur (v —v')
et en tout point À de la surface la valeur V — (V + a)=—
— a; c'est-à-dire que la surface fermée deviendra une
surface équipotentielle. Or, on sait que, quand une surface
équipotentielle fermée ne renferme que des corps à l’état
neutre, tous les points de l’intérieur sont au même po-
tentiel que ceux de la surface ; on a doncu—v——a
d'où v'=—v+a C0, Q,F, D.
Ainsi le changement des masses électriques extérieures
n’amène aucun changement dans les différences de poten-
tiel des divers points de l’intérieur de la surface : aucune
force électrique n’est donc changée, puisque les valeurs
des forces électriques dépendent des dérivées du poten-
tiel par rapport aux distances ; par conséquent aucun
phénomène électrique n’est troublé.
Une pareille surface constitue un écran électrique parfait
pour les phénomènes qui ont lieu à son intérieur.
Voyons maintenant comment on peut la réaliser.
Disons tout de suite que cette réalisation paraît impos-
sible dans le cas où l'électricité est en mouvement : on
ne connaît pas d'écrans électrodynamiques parfaits. Mais
dans le cas de l'équilibre électrique elle est très facile
à réaliser : on connaît des écrans électrostatiques parfaits.
En effet une enveloppe métallique fermée, dans l’état
d'équilibre électrique est telle que les divers points de
sa surface (externe ou interne) conservent toujours la
même différence de potentiel, quelle que soit la valeur
absolue de ce potentiel. Ces différences sont nulles si le
métal est partout parfaitement identique ; elles cessent
d’être nulles si l'enveloppe est constituée par des métaux
différents ou diversement altérés ou souillés superficiel
lement ; mais peu importe, elle réalise encore complète-
ment la condition imposée. On peut encore former un
écran électrostatique avec une enveloppe métallique dis-
continue dont les diverses parties, en ne laissant entre
elles qu'un intervalle isolant très faible, sont portées à
des potentiels, qui peuvent être très différents, par une
pile, ou tout autre moyen qui maintienne constante cette
différence de potentiel.
— 133 —
Les électromètres de précision devraient toujours être
entourés de pareilles écrans électriques, par exemple en
faisant leur cage en métal (1) (sauf, bien entendu, les
ouvertures nécessaires pour donner du jour et voir). C’est
ce qui est très bien réalisé dans l’électromètre à cadrans
de Thomson, où l’ensemble des quatre cadrans forme une
boîte dont les parties étant reliées entré elles, soit direc-
tement, soit par l’intermédiaire d’une pile, conservent
toujours la même différence de potentiel dans l’état
d'équilibre.
Le théorème précédent nous montre que les charges
qui recouvrent les faces en regard des armatures d’un
condensateur à lame isolante mince, ne doivent dépendre
que de léur différence de potentiel et non de la grandeur
ou de la forme des masses électriques environnantes : ces
deux armatures constituent, par leur ensemble, une sur-
face métallique presque entièrement fermée et réalisant
la condition nécessaire à un écran électrique, dès que
leur différence de potentiel est maintenue constante.
M. Moutier fait les communications suivantes :
Sur un point de la théorie des ondes,
par M. J. Mourier.
Les lois de la réflexion et de la réfraction de la lumière
dans le cas des milieux isotropes se déduisent très faci-
lement du principe d'Huyghens : la démonstration de ces
lois est reproduite dans les traités de physique. L’exis-
tence de ces lois fondamentales de l'optique géométrique
(1) On rendrait bien plus précis l’électromètre à feuille d'or ordinaire
en remplaçant sa cage de verre par une cage métallique, percée de deux
ouvertures vitrées l’une pour donner du jour, l’autre pour regarder les
feuilles d’or. La tige de laiton qui fait communiquer la boule aux feuilles
passerait par une ouverture de la partie supérieure de la cage; elle
serait maintenue par des supports isolants intérieurs, masqués aux
feuilles d'or par de grandes lames métalliques soudées aux parois de
la cage. En mettant de l'acide sulfurique ou tout autre corps isolant dans
le fond de celle-ci, on aurait un appareil fonctionnant bien en tout temps.
— 134 —
peut s'établir d’une manière complètement indépendante
du principe d'Huyghens. Il suffit en effet de remarquer
que dans le cas des milieux isotropes les rayons lumi-
neux sont les normales aux surfaces d’onde ; le temps
employé par la lumière pour passer d’une onde à une
onde suivante est indépendant du trajet du rayon lu-
mineux.
I. Supposons une surface de séparation de deux milieux
plane et horizontale ; supposons en outre que la lumière
incidente marche du milieu supérieur dans le milieu in-
férieur de gauche à droite, pour fixer le sens de la figure.
Soit AB la direction du rayon incident, BC la direction
du rayon réfléchi, BD la direction du rayon réfracté. Les
ondes incidente, réfléchie et réfractée sont représentées
par trois plans perpendiculaires à ces directions respec-
tives.
Si l’on mène par le point B un plan perpendiculaire au
rayon incident, ce plan coupe la surface de séparation
des deux milieux suivant une droite perpendiculaire au
plan d'incidence qui appartient à la fois à l'onde inci-
dente, à l'onde réfléchie et à l’onde réfractée d’après le
principe énoncé. Il suit immédiatement de là que le
rayon incident, le rayon réfléchi, le rayon réfracté et la
normale à la surface de séparation des deux milieux au
point d'incidence sont situés dans un même plan.
Considérons dans le plan d'incidence un second rayon
AB’ parallèle à AB ; le rayon réfléchi B'C' est parallèle à
BC, le rayon réfracté B'D' est parallèle à BD. Soient AA’,
CC’, DD' les traces des ondes incidente, réfléchie et ré-
fractée sur le plan d'incidence.
La lumière emploie le même temps pour parcourir les
deux chemins ABC et A'BC, situés dans le même milieu.
Abaiïssons du point B une perpendiculaire Bb sur A’B',
abaissons du point B' une perpendiculaire B'o sur BC.
Les deux chemins AB et Ab sont égaux ; les deux che-
mins BC et Co’ sont égaux; par conséquent les deux
Chemins B' et Bb sont égaux. Il s'ensuit que les deux
triangles BB'o et BB’ sont égaux. L'angle de réflexion
D'B'B est donc égal à l'angle d'incidence bBB;.
La lumière emploie le même temps pour parcourir les
— 135 —
deux chemins ABD et A'B'D’. Abaissons du point B' une
perpendiculaire B'e sur le rayon réfracté BD. Les deux
chemins AB et A'b sont égaux ; les deux chemins B'D' et
6D sont égaux. La lumière emploie donc le même temps
pour parcourir les deux chemins DB’ et Bé qui appartien-
nent aux deux milieux. Si l’on désigne par vel v' les
vitesses de la lumière dans les deux milieux on a la
relation
Ÿ Tv
D'ailleurs, si l’on appelle : l'angle d'incidence bBB, r
l’angle de réfraction BB'E, on a B'b—BBj'sin t, B6—BB" sin r.
On déduit immédiatement de la relation précédente la
loi de la réfraction.
Sini Sinr
!
v v
II. Des considérations analogues s'appliquent au pas-
sage de la lumière à travers une lame à faces parallèles
ou à travers un système de lames parallèles placées dans
un même milieu.
Conservons les mêmes notations. Soient AB, A’B’ deux
rayons incidents parallèles qui rencontrent la première
face de la lame aux points B, B'; soient BD, B'D', les
rayons réfractés à travers la lame; soient DE, D'E' les
rayons réfractés à la sortie de la lame. Les rayons BD et
B'D’ sont parallèles ; les rayons DE et D'E’ sont égale-
ment parallèles.
Menons du point B une perpendiculaire Bb sur le rayon
A'B'; menons du point D’ une perpendiculaire sur le rayon
DE. Ces deux perpendiculaires représentent les traces
des ondes incidente et réfractée sur le plan d'incidence.
La, lumière emploie le même temps pour parcourir les
deux chemins BDd et bB'D’. Les deux chemins BD et
B'D’ sont égaux et appartiennent au même milieu; par
conséquent les deux chemins B'b et Dd qui appartiennent
au même milieu sont égaux. Les deux triangles rectan-
gles BB’ et DD'4 sont égaux ; les côtés DbB'et Dd sont
parallèles. Les rayons réfractés au sortir de la lame sont
parallèles aux rayons incidents.
— 136 —
III. On peut appliquer les mêmes considérations à la
déterminaison des surfaces aplanétiques.
Soient À et À’ deux points situés dans deux milieux dif-
férents, où les vitesses de la lumière ont pour valeurs res-
pectives v et v’. On se propose de déterminer une surface
S telle que la lumière émanée du point A forme son foyer
au point A’.
Soit AM la direction d’un rayon lumineux. Le temps
employé par la lumière pour aller du point A au point A
est indépendant, d’après le principe énoncé plus haut,
du chemin parcouru. L’équation de la surface aplané-
tique est donc
] TM
= +- = — constante.
On traitera de même le cas où les rayons incidents
sont parallèles à une même direction. On traitera de
même le cas des rayons réfléchis, soit que ces rayons
émanent d’un point lumineux, soit que ces rayons soient
parallèles à une même direction.
Sur la diffusion des gaz,
par M. J. MouriER.
La décomposition d’un gaz composé en ses éléments
gazeux opérée en vase clos à une température déter-
minée et la formation inverse du gaz composé au moyen
de ses éléments offrent l'exemple de deux phénomènes
inverses limités par un même état d'équilibre. J’ai essayé
de rendre compte de cette propriété dans une précédente
communication, en étendant à ce genre de phénomènes
la théorie des phénomènes capillaires donnée par Gauss :
l'état d'équilibre final correspond à une valeur maximum
de la fonction des forces et ne dépend pas de l’état initial
du système.
J’ai essayé d'appliquer des considérations analogues à
la diffusion des gaz. Si l’on suppose en présence deux
masses gazeuses à la même température et à la même
pression, la diffusion qui s'opère entre les deux gaz ne
Er)
peut être attribuée qu’à l'existence de forcesmoléculaires ;
il yalieu de rechercher si la fonction des forces après
que le mélange est devenu homogène est supérieure à la
fonction des forces avant le mélange.
Considérons deux gaz À et B à une même pression p et
à une même température, primitivement séparés : le
premier gaz occupe un volume v, le second gaz occupe
un volume .
Si nous désignons par a la fonction des forces pour le
premier gaz lorsque ce gaz occupe un volume égal à
l'unité sous une pression égale à l'unité, la fonction des
forces relative à ce gaz a pour valeur avp°. Si l'on désigne
de même par b une constante particulière au second gaz,
la fonction des forces relative au second gaz est bup?. La
fonction des forces relative au système des deux gaz sé-
parés est donc primitivement
Y, = avp? + bup?.
Supposons les deux gaz en présence. Les gaz se mé-
langent sous le volume v + w : la pression du mélange
reste égale à la pression primitive p; la part de pression
du premier gaz dans le mélange este np la part de
pression relative au second gaz dans le mélange est
U
v+u ?
Pour obtenir la nouvelle fonction des forces Y, après
que le mélange a été effectué, il faut considérer quatre
sortes de termes. En un point du mélange on a une masse
m du premier gaz et une masse 7 du second gaz : ces
deux masses agissent sur les gaz répandus dans le mé-
lange et donnent lieu à quatre sortes d’actions.
19 À l’action de "= sur le gaz À répandu dans le mé-
lange correspond dans la fonction des forces au terme de .
2M 2
la forme (v +) al =.) ANNE 1
v+u Ù Lu
2° A l’action de * sur le gaz B répandu dans le mélange
correspond de même dans la fonction des forces un terme
b 2M2
de la forme =
— 138 —
30 A l’action de "= sur legaz B répandu dans le mélange
correspond dans la fonction des forces un terme de la
coup? NME ? ;
forme RES en désignant par c une constante relative à
v+u
l’action mutuelle des deux gaz.
4° À l’action de » sur le gaz À répandu dans le mélange
correspond dans la fonction des forces, par symétrie, un
terme égal au précédent.
La fonction des forces Y,, après que la diffusion est
opérée, a pour valeur
Y, —{(av? E bu? + 2cvu)
2
v+u
La condition pour que la nouvelle fonction des forces
Y, soit supérieure à la fonction des forces initiale Y, se
réduit à
a +b
de
On retrouve ainsi une condition tout à fait analogue à
la condition qu'avait indiquée autrefois Athanase Dupré
dans le cas des liquides : la diffusion a lieu toutes les
fois que la force de réunion des deux fluides l’un avec
l’autre surpasse la moyenne arithmétique de leurs forces
de réunion respectives. J'ai retrouvé depuis le même
résultat dans la théorie de Gauss.
L’analogie entre la diffusion des gaz et la diffusion des
liquides est ici manifeste. L'équilibre des systèmes ho-
mogènes est régi par les mêmes considérations dans le
cas des gaz et dans le cas des liquides : j'ai déjà eu l’oc-
casion d'indiquer l’analogie qui existe entre l’éthérifica-
tion et la dissociation des gaz.
J'ai été conduit d’après cela à examiner la formation
des vapeurs saturées au moyen des mêmes considé-
rations.
Considérons un liquide de poids M à une température
déterminée et supposons au-dessus de ce liquide un
espace dans lequel puisse se former la vapeur. Désignons
par m le poids de la vapeur formée ; M—m est alors le
poids du liquide non vaporisé.
Pour former la fonction des forces Y relative au sys-
— 139 —
tème formé par le liquide et par sa vapeur, il faut consi-
dérer séparément le liquide et sa vapeur.
Soit P un point pris à l'extérieur du liquide. Ce point
exerce des actions sur le liquide et sur sa vapeur, aux-
quelles correspondent deux sortes de termes dans la
fonction des forces.
1° A l’action du point P sur le liquide environnant cor-
respond un terme de la forme aM—m), en désignant par
a une constante particulière au liquide.
2 À l’action du point P sur la vapeur formée corres-
pond un terme de la forme cm (M—m), en désignant par c
une constante qui dépend à la fois du liquide et de sa
vapeur.
Soit P’ un point pris à l’intérieur de la vapeur. Ce point
exerce des actions sur la vapeur et sur le liquide, aux-
quelles correspondent deux sortes de termes dans la
fonction des forces.
1° A l’action du point P’ sur la vapeur correspond un
terme de la forme bm?, en désignant par d une constante
particulière à la vapeur.
2° À l’action du point P' sur le liquide correspond un
terme qui a pour valeur, d’après la symétrie, cm(M—m).
La fonction des forces pour le système entier du
liquide et de sa vapeur a donc pour valeur
Y = a{M—m} + bm? + 2cmM—m).
L'équilibre est établi dans la théorie précédente lorsque
la fonction des forces atteint une valeur maximum pour
une valeur de m inférieure à M.
Si l’on prend pour abscisses les valeurs de #, pour or-
données les valeurs de la fonction des forces Y corres-
pondante, la relation qui existe entre la fonction des
forces et la proportion de vapeur formée est représentée
par un arc de parabole.
Pour qu'il y ait un maximum de l’ordonnée de la para-
bole, il faut que l'ordonnée croisse à partir de la valeur
m—o ; on trouve facilement pour condition c > a.
La proportion de vapeur formée s'obtient en égalant à
zéro la dérivée de la fraction des forces par rapport à m;
elle est donnée par la relation
— 140 —
m CR
M 2c—a—b
Le numérateur de cette fraction est positif ; il faut donc
que le dénominateur soit également positif; on retrouve
ainsi une condition analogue à la précédente
a +b
ee
Il faut en outre que le rapport = soit inférieur à l’unité;
cela exige la nouvelle condition c > 6.
On trouve ainsi trois conditions : la seconde condi-
tion est d’ailleurs une conséquence immédiate de la pie
mière et de la troisième condition.
M. Thominot communique la note suivante :
Sur deux genres nouveaux de Poissons faisant partie de la
famille des Squammipennes et rapportés d'Australie par
J. Verreaux,
par M. Az. THOMINOT.
Genre TILODON, Guich.
Corps allongé, élevé et comprimé. Dorsales continues ;
l’'antérieure avec neuf rayons épineux, les six premiers
étant libres, les autres engaînés, ainsi que les rayons
mous, par de fines écailles dans presque toute leur hau-
teur. Museau obtus; profil du front concave. Dents lon-
gues et fines aux deux mâchoires; pré-opercule dentelé,
non épineux. EÉcailles relativement petites, finement
ciliées.
Tilodon australis, Guichenot in coll.
D. IX, 20; A° TITI 18;11L: Lat. 400; 1. trans 21/40 à 45:
Museau médiocrement allongé, presque aussi long que
l'œil, dont le diamètre est contenu trois fois un tiers dans
— 141 —
la longueur de la tête. Hauteur du corps contenue deux
fois et un cinquième dans la longueur, caudale non
comprise ; longueur de la tête quatre fois dans la même
dimension. Mâchoire inférieure un peu plus longue que
la supérieure; dents filiformes aux deux mâchoires,
celles du palais disposées en croissant. Caudale en crois-
sant, à pointes tronquées, avec 20 rayons, dont 10 sont
simples. Rayons mous de l’anale entièrement engagés
dans des écailles; nageoire arrondie. Une épine et cinq
rayons mous aux ventrales. Pectorales recouvertes à leur
base par de fines écailles, composées d’un rayon simple
et de 13 rayons divisés, aussi longues que la distance qui
s'étend depuis l'extrémité du museau jusqu’au bord du
pré-opercule. Dessus de la tête brun; un cercle de même
couleur autour de l’œil, descendant sur la joue et venant
se terminer au thorax. Cinq bandes brunes, larges, dis-
posées de la manière suivante : une bande à la base de
la caudale; une bande depuis l'extrémité de la dorsale
jusqu’à la caudale ; une bande, de couleur moins foncée,
allant de la base de l’anale à la troisième ou à la qua-
trième épine de la dorsale; une bande s'étendant entre
l’anale et les ventrales ; une dernière bande enfin partant
du même point et se terminant à la nuque. Longueur,
0"410.
Genre DorpyxoponN, Guich.
Le poisson que nous décrivons ressemble, au premier
abord, à un Piméleptère, mais en diffère par plusieurs
caractères importants, aussi lui conservons-nous le nom
sous lequel l'avait inscrit Guichenot, aide-naturaliste à
la chaire d'Ichthyologie.
Le bord des mâchoires est garni de deux rangées de
dents grêles et tranchantes semblables à celles des Pi-
méleptères, derrière lesquelles se voit une large bande
de dents en velours ; nous n’avons, vu l’état de prépara-
ration de l’animal, pu nous assurer s’il existait des dents
au vomer ou sur les palatins. L’opercule est finement
dentelé; les joues sont recouvertes d’écailles. Les na-
— 142 —
geoires ne sont pas recouvertes d'écailles ; les écailles du
corps sont ciliées.
Doidyxodon australis, Guich. in coll.
D. XV, 11; À. IT, 10; L. lat. 53 à 55; L. trans. 9/20 à 22°
Corps allongé, la hauteur étant contenue deux fois
deux tiers dans la longueur, caudale non comprise; lon-
gueur de la tête contenue près de quatre fois dans la
même dimension. Mâächoire supérieure un peu protac-
tile; museau aussi long que l’espace inter-oculaire; dia-
mèêtre de l’œil égalant la longueur de la quatrième épine
dorsale. Neuf rangées d’écailles sur la joue. Dorsales
continues; caudale formée de 18 ou 20 rayons mous;
ventrales avec une épine et cinq rayons divisés; 17 rayons
aux pectorales. Couleur rembrunie. Longueur, 0360.
M. Halphen est nommé président pour le second se-
mestre de 1881.
MM. Viallanes et Robin sont nommés membres de la
Société dans la troisième section.
Séance du 25 juin 1891.
PRÉSIDENCE DE M. HALPHEN.
M. Robin fait la communication suivante :
Sur les enveloppes fœtales des Chiropt?res du groupe
des Molossiens,
par M. H. A. RoBin.
Dans une note publiée récemment (1), j'ai cherché à
établir que chez les Chiroptères le chorion reçoit tous ses
(1) Sur la morphologie des enveloppes fœtales des Chiroptères (Compt.-
rend. Acad. des Sciences, séance du 6 juin 1881).
— 143 —
vaisseaux de l’allantoïde et non de la vésicule ombilicale
comme le pensent quelques anatomistes. Ce fait ressor-
tait d'observations portant sur des types très divers; un
seul cas, et encore non concluant, celui de l’ÆZonycteris
spelæa, où j'avais vu une arborisation d'apparence vascu-
laire partant du sommet de la vésicule ombilicale pour se
distribuer dans le chorion semblait être en contradiction
avec toutes les autres observations.
En continuant mes recherches, j'ai rencontré chez
deux embryons de Molossiens une disposition qui ex-
plique peut-être l’anomalie apparente de l’Eonycteris.
Ches les Molossiens en effet, le hile du placenta, c’est-
à-dire le point où les vaisseaux pénètrent dans sa masse,
au lieu d’être plus ou moins central, comme dans la géné-
ralité des autres Chauves-Souris, est marginal. La vési-
cule vitelline, rattachée de très près au cordon ombilical,
n’est plus cachée en grande partie derrière le placenta,
mais entièrement ou presque située en dehors de lui.
Le chorion reçoit comme toujours ses vaisseaux des
artères et des veines allantoïdiennes, mais tandis que
d'ordinaire tous les vaisseaux naissent en rayonnant au-
tour du disque placentaire, quelques-uns émergent ici
directement du cordon ombilical, c’est ainsi que chez le
Molossus obscurus un gros vaisseau se dirigeant du côté op-
posé à la vésicule ombilicale forme une sorte de ceinture
autour de l'embryon. Chez le Cheiromeles torquatus deux
vaisseaux analogues, mais proportionnellement un peu
moins importants, naissent du côté opposé ; l’un passe
entre la vésicule ombilicale et le placenta ; l’autre s’ac-
cole à la vésicule ombilicale, se glisse entre les plis qu’elle
forme et finalement émerge de sa masse, de façon à faire
croire qu'il est fourni par les vaisseaux omphalo-mésen-
tériques ; une dissection minutieuse est nécessaire pour
montrer sa nature réelle.
Peut-être une disposition analogue existe-t-elle chez
l'Eonycteris ; la petite taille de l’exemplaire que j'ai eu
entre les mains ne m'a pas permis de m'en assurer.
M. Moutier fait les communications suivantes :
— 144 —
Sur la solubilité des gaz,
par M. J. Mourir.
J'ai essayé déjà d'expliquer certains états d'équilibre
au moyen d’une extension de la théorie des phénomènes
capillaires due à Gauss : l'existence de l’état d'équilibre
est liée à l'existence d’un maximum de la fonction des
forces. Je me propose d'appliquer ici la même méthode
au cas de la solubilité des gaz dans les liquides.
Désignons par M le poids total d’un gaz mis en contact
avec un poids de liquide N : une partie du gaz m fait
atmosphère au-dessus de la dissolution, l’autre partie du
gaz M—m est en dissolution dans le liquide.
Pour former la fonction des forces, il faut considérer
successivement deux points, l’un P pris à l’intérieur de
la dissolution, l’autre P’ pris à l’intérieur du gaz non
dissous.
Au point P, il y a du liquide et du gaz dissous :
4° Le liquide placé au point P agit sur le liquide envi-
ronnant : à cette action correspond dans la fonction des
forces un terme que nous n’avons pas à considérer ici.
Ce terme a une valeur constante, si l’on suppose, pour
plus de simplicité, que le liquide ne se vaporise pas ou
que l’on ne tienne pas compte de la vapeur émise par le
liquide.
Le liquide placé au point P agit sur le gaz dissous : à
cette action correspond dans la fonction des forces un
terme de la forme :«N(M—"), en appelant ,une constante
qui dépend à la fois du liquide et du gaz.
Le liquide placé au point P agit sur le gaz non dissous :
à cette action correspond dans la fonction des forces un
terme de la forme &Nm=, en appelant 6 une constante qui
dépend à la fois du liquide et du gaz.
2° Le gaz placé au point P agit sur le gaz dissous : à
cette action correspond dans la fonction des forces un
terme de la forme a{M—m"), en appelant a une constante
particulière au gaz.
Le gaz placé au point P agit sur le liquide : à cette
— 145 —
action correspond dans la fonction des forces un terme
de la forme &N(M—m) par symétrie.
Le gaz placé au point P agit sur le gaz non dissous : à
cette action correspond dans la fonction des forces un
terme de la forme cm(M—m), en appelant c une constante
particulière au gaz.
Au point P’, il y a du gaz non dissous.
Le gaz placé au point P’ agit sur le liquide : à cette
action correspond dans la fonction des forces, par symé-
trie, le terme 6Nm.
Le gaz placé au point P’ agit sur le gaz dissous : à cette
action correspond dans la fonction des forces, par symé-
trie, le terme cm(M—m).
Le gaz placé au point P' agit sur le gaz non dissous : à
cette action correspond dans la fonction des forces un
terme de la forme bm*, en appelant à une constante par-
ticulière au gaz.
La fonction des forces a donc pour expression :
Y—a{M—m) + bm? + 2cmM—m) + 2aN(M —m)+26Nin.
Pour l'équilibre, cette fonction doit avoir une valeur
maximum.
Si l’on prend pour abscisses les poids #7 de gaz non dis-
sous, la fonction des forces est l’ordonnée d’un arc de
parabole : pour qu’il y ait équilibre, il faut que l’ordon-
née de cet arc de parabole passe par une valeur maxi-
mum pour une valeur de l’abscisse comprise entre zéro et
la valeur M.
Le coefficient angulaire de la tangente à la parabole au
_ point dont l’abscisse est », a pour valeur :
aY
= Q{a+b—2c}m+2(c — a)M +26 — 0)N.
Ce coefficient angulaire doit être positif pour le point
situé sur l’axe des Y, pour m—Ù; ce coefficient angulaire
doit être négatif pour le point dont l’abscisse est M. Cela
donne les deux conditions :
(c—a)M+(6—a)N>%o.
(c—b)M—(6—a)N >0o.
Le poids du gaz non dissous », lorsque l'équilibre est
établi, s'obtient en égalant le coefficient angulaire à zéro:
le poids de ce gaz a pour valeur :
10
— 146 —
C—a É— a
a PR di LS Moei
On ne sait rien à priori relativement aux valeurs des
diverses constantes qui figurent dans la fonction des
forces. Si l'on admet que le liquide exerce les mêmes
actions sur le gaz dissous et sur le gaz non dissous, que
les constantes « et 6 soient égales, le poids de gaz non
dissous est alors proportionnel au poids total du gaz et
on retrouve la loi de solubilité d’un gaz dans un liquide.
En effet, le poids du gaz dissous M—m est alors propor-
tionnel au poids »m du gaz non dissous, c’est-à-dire à la
pression qu'exerce le gaz non dissous, si le liquide et le
gaz, comme on l’a supposé, sont mis en présence dans
une enceinte de volume limité.
Si l'on admet au contraire que les constantes 6 et «
aient des valeurs peu différentes, la loi de solubilité se
présente alors comme une loi approchée. Les expériences
de MM. de Khanikof et Louguinine ont montré que l'acide
carbonique, pour les pressions comprises entre 1 et 5
atmosphères, s’écarté notablement de la loi de solubilité
généralement admise.
m
Sur les vapeurs émises par les dissolutions salines,
par M. J. Mourier.
La dissolution d’un sel dans l’eau émet de la vapeur
d’eau, dont la tension est inférieure à la tension de la
vapeur émise par l'eau pure à la même température : les
expériences de M. Wüllner ont établi que la différence
entre la tension de la vapeur d’eau pure et la tension de
la vapeur d’eau émise à la même température par une
dissolution saline est en général proportionnelle au poids
du sel dissous dans l’eau. On peut retrouver la loi de
M. Wüllner au moyen de la méthode précédente.
Désignons par M le poids de l’eau placée dans une en-
ceinte où la vaporisation puisse s'effectuer, par N le poids
du sel en dissolution dans l’eau. Une partie de l’eau m se
vaporise; l’autre partie de l'eau M—m contient le sel en
dissolution.
— 147 —
On a ainsi un système ternaire formé par le liquide, sa
vapeur et le sel dissous que l’on peut comparer au sys-
tème précédent, formé par le gaz dissous, le gaz non dis-
sous et le liquide. Il faut remplacer dans le système pré-
cédent le gaz dissous par le liquide non vaporisé, le gaz
non dissous par la vapeur d’eau, le liquide tenant le gaz
en dissolution par le sel dissous.
La fonction des forces se forme comme précédemment :
on peut négliger ici le terme relatif à l’action du sel sur
lui-même.
Si l’on désigne par « une constante qui dépend à la fois
du sel et du liquide, par 6 une constante qui dépend à la
fois du sel et de la vapeur d’eau, par a une constante
particulière au liquide, par e une constante qui dépend à
la fois du liquide et de sa vapeur, par b une constante
particulière à la vapeur d’eau émise par la dissolution, la
fonction des forces est exprimée comme précédemment
par la formule :
Y = a(M—m}) + bm° + 20m (M—m)+20N (M—m)+26Nm.
La proportion de vapeur d’eau formée s'obtient en ex-
primant que la fonction des forces atteint une valeur
maximum. Le poids de la vapeur d’eau formée, lorsque
l'équilibre est établi, a pour expression :
C— & 6— a
Fo de emen D Mocenare
Le premier terme du second membre de cette relation
représente précisément le poids de la vapeur d’eau émise
par le poids M d’eau pure, d’après le résultat indiqué
dans une communication précédente.
Le second terme du second membre de l'égalité précé-
dente est proportionnel au poids de sel dissous. On ne
sait rien à priori sur les valeurs des constantes 6 et & qui
figurent dans ce terme; l'expérience apprend que ce
terme est négatif.
On arrive donc à cette conclusion : Lorsqu'un sel est
dissous dans l’eau, le poids de la vapeur d’eau émise par
la dissolution saline dans un espace déterminé est égal
au poids de la vapeur d’eau émise par l’eau pure dans le
même espace, diminué d’une quantité proportionnelle au
poids du sel dissous.
nr
ve
Les poids de vapeur d’eau formée à la même tempéra-
ture dans le même espace sont proportionnels aux ten-
sions de la vapeur d’eau. On retrouve donc la loi indi-
quée par M. Wüllner : Lorsqu'une dissolution saline
émet de la vapeur d’eau, la différence entre la tension de
la vapeur d’eau pure et la tension de la vapeur émise par
la dissolution saline à la même température est propor-
tionnelle au poids du sel dissous dans le liquide.
M. HazpHeN fait une communication sur un système
d'équations différentielles.
M. LippMan fait une communication sur les températures
absolues.
MM. HALPHEN, MoOUTIER, COLLIGNON et PELLAT présen-
tent quelques observrtions sur le même sujet.
Séance du 9 juillet 1884.
PRÉSIDENCE DE M. HALPHEN.
M. Moutier fait les communications suivantes :
Sur la dissolution des sels,
par M. J. MouTiEr.
J'ai indiqué dans de précédentes communications un
essai d’une théorie générale des phénomènes d'équilibre
fondée sur une extension de la théorie donnée par Gauss
pour l'explication des phénomènes capillaires, et j'en ai
fait l'application à quelques cas particuliers. Une diffi-
culté considérable se présente dans ce genre de recher-
ches : la fonction des forces, qui doit atteindre une valeur
maximum dans le cas de l'équilibre, renferme un certain -
nombre de constantes relatives aux actions mutuelles des
divers corps; les valeurs de ces constantes sont incon-
nues à priori et ne peuvent jusqu'à présent se déduire des
— 149 —
constantes particulières à chaque corps que l’on mesure
habituellement en physique, telles que la densité, la cha-
leur spécifique, le coefficient de dilatation, etc.
La théorie permet de déterminer les conditions géné-
rales de l'équilibre indépendamment de toute valeur nu-
mérique particulière : l’absence de valeurs numériques
rend difficile par cela même toute confrontation de la
théorie avec l'expérience. Cependant dans quelques cas
particuliers, on peut reconnaître qu’un groupement dé-
terminé est possible, à l'exclusion d’autres groupements.
La dissolution des sels dans les liquides fournit un exem-
ple qui permet de préciser la question.
Lorsqu'un sel se dissout dans l'eau, par exemple, à une
température déterminée, le poids de sel dissous aug-
mente jusqu'à une certaine valeur limite, qui correspond
à la saturation; c’est là une propriété bien connue des
dissolutions salines. Prenons-la comme fait fondamen-
tal.
On ne sait rien à priori sur l’état du sel dans la dissolu-
tion. Le sel dissous est-il un sel anhydre disséminé dans
le dissolvant? Le sel existe-t-il à l’état d'hydrate? Le sel
hydraté subit-il une décomposition partielle? Pour résou-
dre ces questions, il suffit de considérer le sel sous l’un
ou l’autre de ces états et de voir si la théorie peut rendre
compte de l’existence d’une solution saturée.
I. — Désignons par M le poids du liquide, de l’eau par
exemple, par N le poids du sel dissous dans l’eau, et sup-
posons le sel disséminé dans le liquide de manière à for-
mer un mélange homogène.
La fonction des forces est alors une fonction homogène
du second degré des deux variables M et N. Si l’on dési-
gne par a une constante particulière au liquide, par b une
constante particulière au sel dissous, par c une constante
qui dépend de l’action mutuelle du liquide et du sel, la
SJer des forces a une ÉRpNe “ion de la forme :
y = aM? + 2cMN + bN?.
Cette fonction est l’ordonnée d’un arc de parabole qui
aurait pour abscisse le poids N du sel dissous dans un
poids constant M de liquide. Cette fonction, pour l’équi-
libre, doit avoir une valeur maximum.
— #50 —
Le coefficient angulaire de la tangente à la courbe au
point dont l’abscisse est N, a pour valeur :
dy
M 2bN + 2cM.
Ce coefficient angulaire doit être positif pour N—0; il
croît à mesure que le poids N du sel dissous augmente.
Il ne peut donc exister un état d'équilibre correspondant
à la saturation : le sel peut se dissoudre en toutes pro-
portions dans le liquide : le mélange de sel dissous et du
liquide est alors une pseudo-solution (1).
Ainsi si l’on suppose une dissolution saline formée par
le sel uniformément disséminé à l’intérieur du liquide, la
théorie indique que le sel peut se dissoudre en toutes
proportions et que la saturation est un phénomène impos-
sible dans ces conditions.
II. — Supposons maintenant le sel à l’état d'hydrate
disséminé uniformément dans la portion du liquide qui
n’est pas engagée à l’état d'hydrate salin.
Désignons toujours par N le poids du sel introduit dans
le liquide de poids M. Une portion de l’eau m forme avec
le sel un hydrate dont le poids est Nm; le poids d'eau m
est dans un rapport constant avec le poids du sel N :
désignons ce rapport par k, m—k%N. Le poids de l'hydrate
salin est (4-H1)N; cet hydrate est disséminé dans un poids
d’eau égal à M—AN.
Si l’on désigne, comme précédemment, par a une cons-
tante particulière à l’eau, par b une constante particu-
lière à l'hydrate salin, par c une constante qui dépend
des actions mutuelles de l’hydrate salin et de l’eau libre,
la fonction des forces a pour expression :
y=a(M—AN} + 2c(M—AN)(k+I)N +b(k +1} N°.
Le poids du dissolvant M est constant. La fonction des
forces y est une fonction du poids du sel dissous N; cette
fonction, pour l'équilibre, doit être maximum.
Le poids du sel dissous dans le liquide, lorsque la satu-
ration est atteinte, s’obtient en égalant à zéro la dérivée
de y par rapport à N. Ce poids est donc déterminé par
(1) BERTHELOT. Essai de mécanique chimique, t. II, p. 160.
— 151 —
une relation linéaire homogène entre le poids du sel dis-
sous N et le poids du dissolvant M, de la forme
AN + BM — 0,
dans laquelle les coefficients À et B dépendent des cons-
tantes a, b,cetk.
La saturation peut donc être atteinte, si le poids du sel
dissous est au poids du dissolvant dans un rapport déter-
miné ; c’est la condition d’une solution saturée.
Ainsi, si l’on suppose une dissolution saline formée par
le sel à l’état d'hydrate uniformément disséminé dans le
reste du liquide dissolvant, la théorie indique que le sel
peut former une solution saturée, c'est-à-dire une véri-
table solution.
III.— M. Berthelot a été conduit, par des considérations
thermochimiques, à considérer les hydrates salins comme
existant dans les liquides à l’état de dissociation (1); de
sorte que la liqueur renfermerait à la fois un hydrate sa-
lin, le sel libre en partie et le dissolvant libre en partie.
Le poids N du sel introduit dans le dissolvant se dé-
compose alors en deux parties : un poids » de sel existe
dans la liqueur à l'état d'hydrate, l’autre poids de sel
N—n est disséminé uniformément à l'etat de liberté dans
la liqueur.
Le poids M du dissolvant se décompose en deux par-
ties : un poids kn de liquide est combiné avec le sel à
l'état d'hydrate, l’autre poids M —zkn de liquide est à
l'état libre dans la liqueur.
La liqueur forme alors un système ternaire composé
de trois parties : 1° le liquide libre M —kn; 2° l'hydrate
salin (k +1) nr ; 3° le sel libre N — ».
La fonction des forces est alors une fonction homogène
du second degré de ces trois quantités. Si l’on conserve
les notations précédentes et si l’on désigne en outre par
« une constante relative au sel libre, par 8 une constante
relative à l’action du sel libre sur le liquide libre, par y
une constante relative à l’action du sel libre sur le sel
hydraté, la fonction des forces a pour expression
(1) BERTHELOT. Essai de mécanique chimique, t. Il, p. 161.
— 152 —
y = AM — An) + 2cM — kn)(k + 1jn + O(k + 1jn2
+ aÂN—n} + 26(N —n)(M —An) + 2/N — n)(k + 1}.
La fonction des forces renferme alors les deux varia-
bles N et n. s
Supposons d’abord que le poids du sel introduit dans
la liqueur soit constant. On obtiendra alors la proportion
d'hydrate salin existant dans la liqueur en égalant à zéro
la dérivée de y par rapport à r. Le poids du sel existant
à l’état d'hydrate, lors de l'équilibre, est alors donné par
une relation linéaire entre », N et M, de la forme
An + BN + CM — 0,
dans laquelle les coefficients À, B, C dépendent des cons-
tantesta bc, 4, P,7elr.
Si l’on reporte la valeur de x déduite de cette équation
dans la fonction des forces, cette fonction est alors une
fonction homogène du second degré des deux quantités
M et N. La saturation est atteinte lorsque cette fonction
atteint une valeur maximum pour une valeur particulière
de N. Cette valeur s'obtient en égalant à zéro la dérivée
de y par rapport à N : on obtient alors une relation
linéaire homogène entre N et M. Cette relation exprime
que le poids du sel dissous est au poids du liquide dis-
solvant dans un rapport déterminé ; c’est la condition
d’une solution saturée.
Ainsi, lorsque le sel dissous existe en partie à l’état
d'hydrate, en partie à l’état libre dans le dissolvant,
comme le suppose M. Berthelot, la théorie indique que le
sel peut former une solution saturée, c’est-à-dire une
véritable solution.
IV. — Dans une précédente communication j'ai étudié
la formation des vapeurs émises par une dissolution
saline, en supposant le sel uniformément disséminé dans
la liqueur. On retrouve alors la loi énoncée par M. Wüll-
ner : la différence entre la tension de la vapeur d’eau
pure et la tension de la vapeur d’eau émise par la disso-
lution saline est proportionnelle au poids du sel dissous.
Examinons la même question en supposant la vapeur
d’eau formée en présence du système complexe précédent.
On a dans ce cas un système quaternaire. Une partie
du liquide # se vaporise ; le poids du liquide restant dans
— 153 —
la liqueur à l’état libre est M —Æn— mm. Un poids » de sel
est à l’état d'hydrate : le poids de cet hydrate est (+ 1)»;
l’autre partie du sel N—x est à l’état libre dans la liqueur.
La fonction des forces est alors une fonction homogène
du second degré des quatre quantités M, N, met n. Si
l'on désigne par f une constante relative à la vapeur
d’eau formée, par g une constante relative à l’action de
la vapeur d’eau sur l’eau libre dans la liqueur, par » une
constante relative à l’action de la vapeur d’eau sur l'hy-
drate salin, par ? une constante relative à l’action de la
vapeur d’eau sur le sel libre dans la liqueur, la fonction
des forces a pour expression
y=a{M—kn — m} + 2c(M — An — m)(k + 1}n+b(k+1)nt
+ aN — 2} + 28(N —n) (M — An — m) + 27(N —n) (44! )n
+ frs + 2gm{M — kn — m) + 2hmk + 1}n + 2ÿm(N — n).
Pour un poids donné N de sel en dissolution dans le
liquide, y est une fonction des deux variables m et n.
Cette fonction, pour l'équilibre, doit être maximum.
En égalant à zéro la dérivée de y par rapport à », on a
une expression linéaire de la forme
Gran)
“ rer
dans laquelle les coefficients C et D dépendent des cons-
tantes a, b, C, &, 6, 7: lo VE hk,3 et A.
Le facteur de M dans le second membre de cette rela-
tion renferme uniquement les trois constantes a, f, g, qui
se rapportent aux actions de l’eau pure et de sa vapeur.
Si l’on suppose par conséquent que tout le sel soit à l’état
d'hydrate ou que le poids » de sel soit égal à N, on re-
trouve immédiatement la loi de M. Wüllner,
M + CD + Na,
pus haut 2! !
(2) m SO
Au contraire si l’on suppose ie sel en partie dissocié,
le poids de sel x existant à l’état d’hydrate se trouve dé-
terminé en égalant à zéro la dérivée de la fonction des
forces y par rapport à x. On trouve alors une relation
linéaire entre #, M, N et #». Si l’on reporte la valeur de
déduite de cette dernière relation dans l'expression pré-
cédente de m” (1), on voit immédiatement que la valeur
— 154 —
de m n’est plus représentée par une expression de la
forme (2). La loi de M. Wüllner n’est plus alors applicable.
Ainsi, si l’on suppose le sel dissous à l'état d’hydrate,
la différence entre la tension de la vapeur d’eau pure et
la tension de la vapeur d’eau émise par la dissolution
saline est proportionnelle au poids du sel dissous.
Au contraire, si l’on suppose le sel dissous à l’état
d'hydrate partiellement dissocié, la loi précédente perd
son caractère de simplicité : la tension de la vapeur d’eau
fournie par la dissolution saline est une fonction linéaire
de la tension de la vapeur d’eau pure et du poids du sel
introduit dans la dissolution, mais la différence entre les
deux tensions de vapeur n’est plus proportionnelle en
général au poids du sel dissous.
La dissociation des sels hydratés, d’après les idées
émises par M. Berthelot, peut-elle fournir l’explication
de certains phénomènes qui ont paru à M. Wülner devoir
faire exception à la loi fort simple que ce savant a signalée
pour les dissolutions salines en général ?
Sur la théorie des changements d'état non réversibles,
par M. J. Mourier.
L'application des principes de la thermodynamique
permet d'établir un certain nombre de propositions rela-
tives aux changements d'état non réversibles : on arrive
aux mêmes résultats par la considération de la fonction
des forces.
I. — Considérons un corps ou un système de corps qui
puisse se présenter dans les mêmes conditions de tempé-
rature et de pression sous deux états distincts, que nous
désignerons, pour abréger, par A et B.
Soit M le poids du corps. Dans les mêmes conditions
supposons que le corps existe en partie sous les deux
états et désignons par » le poids du corps à l’état À ;
M — m est alors le poids de la portion du corps à l'état B.
Désignons en outre par a une constante particulière
au corps sous l'état À, par b une Constante particulière
— 155 —
au corps sous l’état B, par c une constante qui dépend.
des actions mutuelles des deux corps A et B.
Si l’on suppose que les poids m et M — m des deux por-
tions du corps sous les deux états distincts soient mé-
langés, la fonction des forces de ce système homogène a
pour expression
y = am? + 2cm(M —m) + b(M — m}.
La fonction des forces représente l’ordonnée d’un arc
de parabole ayant pour abscisse le poids # du corps à
l'état A. Lorsque le corps passe de l’état B à l’état À,
l’abscisse peut varier entre zéro et M.
Divers cas sont à considérer.
4° La transformation est limitée.
La fonction des forces, pour l'équilibre, doit être maxi-
mum pour une valeur de m comprise entre zéro et M. Le
coefficient angulaire de la tangente à la parabole doit être
positif pour m»m = 0 et négatif pour m = M.
Le coefficient angulaire de la tangente à la courbe au
point dont l'abscisse est m,a pour expression
dy Si à
D 2{(a + b— 2c}m + 2{c — b)M.
Pour »#— 0, le coefficient angulaire doit être positif :
c>0.
Pour m — M, le coefficient angulaire doit être négatif :
C>@.
20 La transformation peut avoir lieu en toutes proportions.
La fonction des forces possède alors une valeur cons-
tante : l’arc de parabole se réduit à une ligne droite pa-
rallèle à l’axe des abscisses.
Les constantes «, b, c sont égales :
W —=\0==\6:
3 La transformation de B en À est complète.
La fonction des forces est alors croissante, lorsque
l’abscisse varie entre les limites zéro et M.
Le coefficient angulaire de la tangente à la parabole est
positif pour les valeurs m—=0 etm=—=M.
Les constantes à, b, c sont alors rangées par ordre de
srandeur dans l'ordre suivant :
ÉTÉ
— 156 —
4° La transformation de B en À est impossible.
La fonction des forces est décroissante, lorsque l’abs-
cisse varie entre les limites zéro et M.
Le coefficient angulaire de la tangente à la parabole
est alors négatif pour les valeurs m = 0 et m—M.
Les constantes a, b, c sont alors rangées par ordre de
grandeur dans l’ordre suivant :
HN QD:
II. — Considérons un liquide à l’état de surfusion, à
une certaine pression et à une certaine température : le
liquide surfondu correspond à l’état A.
Supposons que l’on projette dans le liquide un frag-
ment du corps à l’état solide à la même température : le
corps solide correspond à l’état B.
On sait que le liquide peut se solidifier entièrement.
La transformation peut être complète; par conséquent,
dans les conditions de température et de pression consi-
dérées, les constantes à, b, c satisfont aux conditions
DÉCO
Supposons maintenant que la pression demeure cons-
tante et que la température s’élève jusqu’au point de
fusion. À la température de fusion les constantes ont de
nouvelles valeurs a’, b, c'. La transformation peut avoir
lieu en toutes proportions : les constantes sont égales,
AVC
Que peut-il arriver sous la même pression à une tem-
pérature supérieure au point de fusion ?
Chacune des constantes a, b, c varie avec la tempéra-
ture sous la même pression; chacune des constantes
peut être représentée par l'ordonnée d’une courbe ayant
pour abscisses les températures. Si l’on considère uni-
quement les températures peu éloignées de la tempé-
rature de fusion, chacune de ces courbes peut être rem-
placée par la tangente. Les trois courbes représentatives
des constantes a, b, e se coupent au point de fusion : les
tangentes à ces courbes au point de fusion représentent
trois droites qui se coupent en ce point.
Pour une température inférieure au point de fusion, les
trois droites considérées sont placées de telle sorte que
l'on ait ‘
— 157 —
CU UE
A une température un peu supérieure au point de fu-
sion, il résulte évidemment de la position relative des
droites considérées que les constantes a”, b", c”, relatives
à la nouvelle température, sont disposées dans un ordre
tel que l’on ait
a! LS c" D DA
D’ après ce que l’on a vu précédemment le passage du
corps de l’état À à l’état B est impossible : un liquide ne
peut donc se solidifier à une température supérieure au
point de fusion sous la même pression.
On a pris comme exemple la fusion ou la solidification.
La même propriété s'applique à tout changement d'état
réversible, tel que la vaporisation, la dissociation, etc.
En général lorsqu'un phénomène est réversible sous
une certaine pression à une certaine température, les
phénomènes qui peuvent s’'accomplir pour des tempéra-
tures plus basses ou plus élevées que le point de trans-
formation sont des transformations inverses l’une de
l’autre et irréversibles.
III. — Comme application de la théorie précédente, on
peut démontrer que les vapeurs émises à une même tem-
pérature par un même corps sous deux états différents,
solide et liquide, ont des tensions distinctes.
Supposons que les vapeurs émises par le Corps à l’état
solide et à l’état liquide soient identiques à une même
température Le corps peut alors se présenter à la même
température sous les trois états, solide, liquide, gazeux.
À la température considérée, sous la pression p com-
mune aux deux vapeurs, la vaporisation est un phéno-
mène réversible pour l’une ou l’autre vapeur.
Désignons par a la constante spécifique du liquide,
par « la constante spécifique de sa vapeur. On a, d’après
ce qui précède, la relation
= Cr
Désignons par b la constante spécifique du solide, par
6 la constante spécifique de sa vapeur. On a de même
DIE
Les deux vapeurs sont supposées identiques ; par con-
— 158 —
séquent 4 — 6. Il résulte donc que les deux constantes a
et o sont égales,
ab;
Mais cette dernière relation est caractéristique d’une
transformation réversible : par conséquent à la tempé-
rature considérée, sous la pression p commune aux deux
vapeurs, le corps solide peut fondre et réciproquement
le liquide peut se solidifier. La température considérée
est donc le point de fusion sous la pression p. En d’au-
tres termes, si on prend, comme on le fait habituellement,
pour abscisses les températures et pour ordonnées les
pressions, on arrive à ce résultat ; si les deux courbes de
tensions de vapeur sont identiques, ces courbes coïnci-
dent avec la ligne de fusion. Cette proposition est évidem-
ment inadmissible dans le cas de l’eau.
Les deux courbes de tensions de vapeur sont donc
généralement distinctes. Lorsque ces courbes se coupent,
leur point d’intersection est sur la ligne de fusion.
Il est facile de démontrer que les deux courbes de ten-
sions de vapeur et la ligne de fusion se coupent néces-
sairement en un même point désigné par M. J. Thomson
sous le nom de ériple point.
En effet la courbe des tensions de vapeurs du corps à
l’état liquide, par exemple, coupe la courbe de fusion au
point P qui correspond à une certaine température et à
une certaine pression. Dans ces conditions déterminées
de température et de pression, le corps peut exister à
l’état liquide, à l’état solide et à l’état de vapeur. Dési-
gnons par a, b, 7, les constantes spécifiques du corps
sous ces trois états.
La transformation du liquide en vapeur est un phéno-
mène réversible; par conséquent
» a =}.
La fusion du solide est un phénomène réversible : par
conséquent
Ab}
On déduit de là
D = Ty:
Par conséquent la vaporisation de la glace est un phé-
nomène également réversible au point P; ce point appar-
— 159 —
tient donc à la courbe des tensions de vapeur du corps à
l’état solide.
IV. — La théorie précédente permet de comparer les
tensions des vapeurs émises à la même température par
un corps sous les deux états, solide et liquide; on peut
déterminer la position relative des deux courbes de ten-
sions de vapeur.
Nous supposerons que l’on ait tracé la ligne de fusion et
la courbe des tensions de vapeur du corps à l’état liquide.
Nous chercherons la position que doit occuper la courbe
des tensions de vapeur du corps à l’état solide.
Il y a plusieurs cas à distinguer.
1° Le point de fusion s' abaisse lorsque la pression augmente.
C'est le cas de l’eau.
Considérons un point M de la courbe des tensions de
vapeur de l’eau liquide, situé à gauche de la courbe de
fusion. Ce point correspond à une température inférieure
à la température de fusion sous la même pression.
Désignons par à, b, y les constantes spécifiques du
liquide, du solide et de sa vapeur au point M.
Le point M est sur la courbe des tensions de vapeur du
liquide :
AY:
Le point M est au-dessous de la courbe de fusion. Le
liquide peut se solidifier totalement :
a< b.
7< 6.
Par conséquent la condensation de la vapeur à l’état
solide est le seul phénomène possible au point M; ce
point M est donc au-dessus de la courbe des tensions de
vapeur à l’état solide.
2° Le point de fusion s'élève lorsque la pression augmente.
Ce cas comprend lui-même deux autres cas.
En premier lieu, supposons la courbe des tensions de
vapeur du liquide au-dessus de la courbe de fusion. En
conservant les mêmes notations, on a, au point M,
4—}; 4 cb:
On déduit de là
Par conséquent
7 0.
Par conséquent
75 à,
le point M est au-dessous de la courbe des tensions de
vapeur du corps à l’état solide.
On retrouve ainsi, au moyen de la fonction des forces,
les propositions qui se déduisent directement des prin-
cipes de la thermodynamique.
M. HALPHEN communique de la part de M. DE PIsToyE
une nouvelle solution de la transformation approchée d'un
mouvement circulaire en mouvement rectiligne.
M. LippmaAn ajoute quelques observations relatives à la
communication faite dans la séance du 25 juin.
M. STEPHANOS fait une communication sur les mouve-
ments d'une figure plane dans son plan.
Séance du 23 juillet 48841.
PRÉSIDENCE DE M. HALPHEN.
M. HALPHEN fait une communication sur un criterium de
Steiner à propos d’une note de M. Huniaday.
M. STEPHANOS présente quelques observations sur la
communication précédente.
M. LippmAN présente quelques observations sur la ré-
sistance du mercure en électrostatique absolue.
— 161 —
Séance du 13 août 18841,
PRÉSIDENCE DE M. HALPHEN.
M. Oustalet communique la note suivante :
Oiseaux nouveaux de l'Afrique orientale,
par M. E. OUsSTALET.
Le Muséum d'histoire naturelle a acquis récemment
d'un voyageur égyptien, M. Abdou Gindi, plusieurs oi-
seaux qui proviennent de cette contrée de l'Afrique
orientale qui s'étend entre Zanzibar, le pays des Gallas
et celui des Somalis. Dans cette petite collection se trou-
vent des Calaos du genre Tockus et des Outardes du genre
Eupodotis qui appartiennent, je crois, à deux espèces
nouvelles.
Un des Calaos, qui paraît être un mâle adulte, mesure
environ 0"540 de longueur totale; son bec a 0"100 sui-
vant l’arête supérieure, et 0"086 en ligne droite, de la
commissure à la pointe ; son aile 0"190, sa queue 0255,
son tarse 0040 ; enfin, la hauteur des deux mandibules
à la base peut être évaluée à 0"032.
Dans cet individu, le bec est rouge avec la pointe jau-
nâtre et le bord tranchant des mandibules brunâtre, les
pattes sont brunes. Une teinte gris-fer s'étend sur le
sommet de la tête et est limitée de chaque côté par une
raie blanche, passant au-dessus de l’œil en forme de
sourcil et rejoignant en arrière une tache blanche qui
couvre la nuque ; les lores sont d’un gris-noirâtre, la
gorge est assez fortement dénudée, sauf sur la ligne mé-
diane qui est marquée d’une bande étroite de plumes
blanches. Toutes les parties inférieures du corps, la poi-
trine et l'abdomen sont d’un blanc pur. Le manteau,
c’est-à-dire le dos, les scapulaires et les petites couver-
tures alaires sont d’un noir qui tourne au brun sur cer-
11
— 162 —
tains points, mais le long de l’échine une large raie
blanche, partant de la nuque, se prolonge jusque au-
dessus des reins. Les grandes rémiges sont noires avec
des marques blanches sur les barbes externes, les pennes
secondaires, les unes noirâtres ou brunâtres avec des
échancrures blanches en-dedans et en-dehors, d’autres
toutes blanches, d’autres enfin, les dernières, brunâtres ;
les rectrices médianes sont d’un brun très foncé, tirant
au noir, unicolores, les suivantes largement terminées
de blanc, les externes en majeure partie blanches avec
des raies-noires irrégulières. Enfin, les couvertures infé-
rieures de l’aile et les plumes axillaires sont d’un blanc
pur.
Un autre Calao, appartenant évidemment à la même
espèce, mais sans doute de sexe différent (femelle?)
porte une livrée presque identique ; il a cependant le bec
tout noir et de petites taches blanches triangulaires sur
les rémiges. Ses dimensions ne sont pas non plus exacte-
ment les mêmes, la longueur totale pouvant être évaluée
à 0m047, le bec mesurant le long de l’arête supérieure
Om062, et en ligne droite 0061, l'aile 0"180, la queue
On210, le tarse 0m037.
Par leur taille sensiblement plus forte, leur bec plus
élevé, leurs scapulaires d’une teinte beaucoup plus uni-
forme, leurs lores de couleur noirâtre, leurs rémiges pri-
vées d’échancrures blanches sur les barbes internes,
ces deux Calaos diffèrent du Tockus erythrorhynchus ; ils
ne peuvent pas davantage, à mon avis, être rapportés au
Tockus Deckeni, Cab. (Voyez Cabanis : Ornith. Decken's
Reisen, t. IL, pl. vi, p. 37, et Hartlaub et Finsch : Vôgel
Ost-Afrika’s, p. 489) qui habite à peu près la même région
(Cabanis : Journ. f. Ornith., 1878, p. 235, et Ornithol.
Centralblatt, 1878, n° 7, p. 54). Je crois donc pouvoir les
considérer comme les types d’une espèce nouvelle que
j'appellerai Tockus Bocagei, la dédiant à M. Barboza du
Bocage, le savant directeur du Musée de Lisbonne, bien
connu par ses nombreux travaux sur l’Ornithologie afri-
caine.
Deux Outardes, mâle et femelle, acquises de M. Abdou
Gindi, offrent les caractères généraux d’une espèce de
— 163 —
l'Afrique australe, Æupodotis ruficristata, Smith, dont le
Muséum possède plusieurs exemplaires, rapportés par
les frères Verreaux, mais s’en distinguent par les propor-
tions des diverses parties du corps et par le dessin du
plumage. En effet, l'une d'elles, le mâle, ayant le bec de
la même longueur qu’un mâle d’Eupodotis ruficristata a le
tarse et les doigts sensiblement plus développés, et les
teintes du manteau plus brouillées. Voici, du reste, les
dimensions et la description plus détaillée de cet in-
dividu :
Longueur totale 0490 ; longueur du bec suivant l'arête
supérieure 0"031; longueur de l’aile 0265, longueur de
la queue 0150 longueur du tarse 0095 ; longueur du
doigt médian (sans l’ongle) 0035. Nuque ornée d’une
huppe assez longue, jaunàtre et non verdätre comme
chez l’Eupodotis ruficristata; dos offrant un mélange de
noir et de fauve, les plumes étant marquées au centre
d’une large tache foncée et lisérées de roux ; ligne noire
du milieu de la gorge se prolongeant jusque sur la poi-
trine ; bandes blanches de la partie antérieure de l'aile
nettement définies par des raies noires obliques ; taches
blanches des côtés de la poitrine très larges ; rémiges et
pennes secondaires marquées de grandes taches café-au-
lait, principalement sur les barbes internes, et non de
petites taches comme chez l’Ewpodotis ruficristata; queue
d'un ton plutôt grisâtre que fauve avec des vermicula-
tions noires ; bec brunâtre, pattes jaunes.
La femelle présente des différences correspondantes :
Longueur totale 0m445, bec 0028, aile 0260, queue
_ 0150, tarse Om084, doigt médian (sans l’ongle) 0031.
Teintes des parties supérieures du corps très confuses,
les plumes du dos étant non seulement marquées de noir
au centre, mais vermiculées de noir sur les bords; som-
met de la tête parsemé de points blancs ou jaunâtres,
très distincts, huppe d’un jaune tirant au fauve; partie
antérieure de l'aile fortement tachée de blanc; rémiges
marquées de nombreuses taches café-au-lait; queue
grisàtre vermiculée de noir.
Ces deux Outardes me paraissent en conséquence ap-
partenir à une espèce voisine de l’Ewpodotis ruficristata,
— 164 —
espèce que je nommerai Æupodotis Gindiana, en l’hon-
neur de M. Abdou Gindi.
En terminant, je signalerai la présence, dans la même
collection, d'une troisième Outarde, qui ressemble beau-
coup à l'Ofis cœruslecens V., si elle ne peut lui être entière-
ment assimilée (Voyez Reichenbach : Syst. av., pl. 381,
fig. 2173, et Vieillot: Encycl. méthod. Ornith., p. 334).
Poissons nouveaux décrits par M. le D' Steindachner,
directeur du Musée impérial de Zoologie.
(Académie impériale de Vienne, séances du 5 mai et du 25 juin 1881.)
Communication de M. le comte MARSCHALL.
1. Loricaria Spixi. Forme du corps très allongée ; tête
pointue et longue; œil échancré sur son bord postérieur:
longueur de la tête à celle du corps comme 1 à 4 ou 42/3;
longueur du museau à celle de la tête comme 1 à 2; lar-
seur de la tête à sa longueur comme 1 à 1 1/2 ou 125,
diamètre de l’œil (sans échancrure) comme ! à 6 2/5 -9 2/5,
largeur du front comme 1 à 4 3/4 ou 42/5 ; haut de la tête
finement ciselé et dentelé, sans lignes saïllantes ; mâ-
choires peu développées, à denis courtes et peu nom-
breuses ; voile palataire du mâle notablement long durant
le temps de la couvée (pour protéger les œufs); rayon
marginal et supérieur de la caudale à prolongation fili-
forme. D. 4/7. A.1/5. V_ 1/5. L. lat. : 31-32.
Habitat : Rio Parahysa.
2. Heptapterus Colletti. Forme du corps très allongée ;
nageoire adipeuse basse, modérément longue, non réunie
à la caudale ; caudale bi-lobée, lobe supérieur notable-
ment long; anale à 20 rayons, s'étendant plus loin en
arrière que celle du Æeptapt. Surinamensis, Blkr.
Habitat : La Plata (?).
3. Cynolebias (Steind.) Bellotti. Corps ovale, comprimé ;
proportions :
Longueur de la tête : 1, long. du corps : 3 1/2.
Hauteur maximum du tronc : 1, long. du corps : 2 2/3.
Diamètre de l’œil : 1, long. de la tête : 3 2/5.
6 ee
Largeur du front : 1, long. de la tête : 2 et quelque peu:
au-delà.
Tête et tronc brun-foncé ; peclorale gris-brun à bord
inférieur bleu-violet, les autres nageoires violet-bleuâtre ;.
raie transversale foncée sous l'œil. D. 23. À. 28 à 29. L.
lat. : 30; L: tr: 14:
Habitat : La Plata.
4. Cynolebias maculatus. Forme du corps comme celle
du Cynol. Bellotti ; tête et tronc jaune-brun clair à nom-
breuses taches gris-violet en rangées longitudinales ;.
taches de la dorsale et de l’anale plus petites que celles
dutironcs D417/A%099/ 1121920 80% tr 14
Habitat : La Plata.
5. Cynolebias elongatus. Forme du corps allongée ; pro-
portions :
Longueur de la tête : 1, long. du corps: 3.
Hauteur du tronc : 1, long. de la tête : 32/5.
Jaune-brun à marbrures sombres; nageoires verticales à
taches gris-violet. D. 17. A. 20. P. 14. L. lat. 45 à 48. L.
tr2 1:
Habitat : La Plata.
6. Curimatus Nügelii. Proportions :
Hauteur du tronc : 1, longueur, du corps : 3:
Longueur de la tête : 4, — — : 83/5.
D. 10. À. 9. V. 9 L. lai. 41 (plus 3 sur la caudale). LG. tr.:
8/1/7.
Habitat : Environs de Rio-Janeiro.
7. Sternarchus macrolepis. Forme de la tête comme celle
du Sé. albifrons ; fente buccale longue prolongée jusqu’en
arrière de l'œil; écailles du tronc très grandes, 5 à 6 entre
la ligne latérale et la ligne dorsale.
Habitat : Rivière des Amazones.
8. Sternarchus (Rhamphosternarchus) Mülleri. Museau
long, tubiforme, à pointe légèrement relevée ; fente buc-
cale terminale, ayant le quart de la longueur du museau;
tronc très allongé, sa hauteur moindre que la longueur:
de la tête et 1/11 à 1/12 de la longueur totale.
Habitat : Parä.
9. Dentex Canariensis. Proportions :
Hauteur du tronc : 1, longueur totale : 2 2/5 à 21/3.
Ts
Longueur de la tête : 1, longueur totale : 3.
Longueur du museau : 1, longueur de la tête : 21/2.
Diamètre de l'œil : 2.
Largeur du front : 1, — — :4.
Hauteur des deux premiers sub-orbitaux excédant la
longueur de l’œil; profil du front montant rapidement
sans courbure; saillie modérée du front; occiput notable-
ment courbé, plus que le dos le long de la base de la
dorsale ; dessus de la tête garni d’écailles depuis la ré-
gion occipitale jusqu'au milieu du front; épines dorsales
sans prolongement filiformes, celles du milieu minces et
assez hautes ; tache sombre à l’aisselle de la pectorale,
une seconde sur et sous la base des derniers rayons arti-
culés de la dorsale. Quatre grandes canines antérieures
à la mâchoire inférieure, 6 plus petites à la mâchoire
supérieure. D. 12/10. A.3/8. L: lat. : 65 à 66. L: tr. : 7/1/15.
Habitat : Iles Canariennes.
10. Scorpelus Heideri. Forme du corps allongée ; tronc
diminuant régulièrement en hauteur de l’origine de la
dorsale jusqu’à la caudale ; proportions :
Hauteur du tronc : 1, longueur totale : 4 à 4 2/5.
Longueur de la tête : 1, — — :31/2 à 32/3.
Diamètre de l'œil : 1, longueur de la tête : 21/2 à 23/5.
Largeur du front : À, — — : 22/3 à 23/4.
Longueur du museau : 1, — — :Dà6.
Longueur de la bouche, — — :au-delà de
4 1/2. :
Fente buccale légèrement oblique ; tache gris-perle al-
longée sur la base de la queue en avant des rayons mar-
ginaux supérieurs de la caudale ; de chaque côté du bord
ventral une rangée d'organes en forme de perles en verre.
D'48%2700 Late: A0 10 Lt 08)1084102:
Surface extérieure de toutes les écailles du corps fine-
ment dentelées.
Habitat : Messine.
. 11. Schedophilopsis (genre nouveau). Forme du corps et
dentelure des mâchoires comme celles de Schedophilus ;
toutes les pièces operculaires non dentelées ; anale et
caudale longues; six rayons branchiaux, pseudo-bran-
chies. É
— 167 —
Schedophilopsis spinosus. Proportions :
Hauteur du tronc : 1, longueur totale : 2 2/7.
Longueur dela tête:1, — mn UE CUURE
Caudale notablement arrondie ; tous les rayons des na-
geoires armés d’épines ; corps sans écailles, sauf la ligne
latérale, qui porte une rangée de petites écaiiles, garnies
d’épines horizontales disposées en forme d’étoiles ; colo-
ration du corps comme celle du Schedophilus maculatus.
DD AS SS NL
Habitat : Californie, profondeurs de la mer.
12. Parachela (genre nouveau). Forme du corps comme
celle du genre Chela; point de ventrales ; trois rangées
de dents pharyngiennes ; ceinture humérale développée
comme celle du groupe Oxygaster du genre Chela.
Parachela Breitensteini. Pectorale très longue, s'étendant
jusqu’à la naissance de l’anale ; bord du ventre tranchant;
portion antérieure de la ligne latérale sensiblement incli-
née en arrière jusqu’à l’origine de l’anale. Proportions :
Hauteur du tronc : 1, longueur totale : 31/3 el au-delà.
Longueur de la tête : 1, — — :A41/2.
Diamètre de l'œil : 1, longueur/de la tête : 3.
Longueur du museau : 1, — — : 32/3.
Largeur du front : — — : 39/8.
DAS P/19 D lat= environ 60:
Habitat : Bornéo.
13. Seriola Peruana. Proportions :
Longueur de la tête : 1, longueur du corps : 4 1/2.
Hauteur du corps : 1, — — :41/2à44/5.
Longueur du museau : 1, longueur de la tête : 3 3/5.
Diamètre de l'œil : 4, — — :33/4à 34/5.
Largeur du front , 1, — — : 31/4à 39/5.
Dents du vomer formant une rangée, en forme de clous,
à tige longue et mince ; dents sur le bord et le long du
milieu de la langue: dents ptérigoïdiennes très-nom-
breuses ; distance de l'insertion de la ventrale à la nais-
sance de l’anale à la longueur des ventrales comme deux
à un; portion antérieure de la 2° dorsale et de l’anale non
élevée en forme de faucille. D. 7/32-34. A. 2/21-22. L.
lat. : environ 130.
Habitat : Callao.
— 168 —
14. Lutjanus (Mesoprion) Maltzani. Proportions :
Hauteur du tronc : 1, longueur totale : près de 3 1/2.
Longueur de la tête : 1, — — : 31/28 32/5!
Diamètre de l’œil : 1, longueur de la tête : 3 2/3 à 4.
Longueur du museau : 1, — — :3 à 32/5.
Largeur du front : 1, — — :5à41/4.
Hauteur de la pré-orbitale : environ 2/3 de la longueur
de l’œil.
Cinq rangées d’écailles sur les joues ; bord postérieur
du pré-opercule échancré ; pas de renflement en forme
de bouton sur l’inter-opercule ; couleur rosée, écailles de
la moitié supérieure du tronc ornées d’une tache cen-
trale jaune-or, tache noir-grisätre à la base des rayons
supérieurs de la pectorale, dorsale et caudale bordées de
noir. D. 10/15. À. 3/9. L. lat. : 48-50. L. tr. : 5 1/2 à 6/1/153.
Habitat : Gorée et Rufisque (Sénégambie).
15. Chaetodon Hæfieri. D. 11/22 à 24. À. 3/18. L. lat. : 42
à 44. L. tr. : 7/1/15. Museau modérément prolongé ; pro-
portions :
Hauteur du tronc : 1, longueur totale : 2 à 1 3/4.
Longueur de la tête : 4, — — :4.
Longueur du museau : 4, longueur de la tête : 1 13.
Danone der — — :1/3.
Quatre bandes transversales brunes sur la tête et sur
le tronc ; la première commençant à la base de la 1" épine
dorsale et allant à travers de l’œil jusqu’au bord inférieur
de l’inter-opercule ; la seconde commence entre la 3 et
Ja 6° épine de la dorsale et finit à la base du dernier rayon
pectoral, la troisième, faiblement marquée et en forme
d’un $ renversé, va des deux dernières épines dorsales
presque jusqu’à la base de l’anale ; la quatrième traverse
le pédicule caudal et les rayons articulés de la dorsale
et de l’anale ; bords libres de la dorsale et de l’anale de
couleur claire ; bande transversale brun-clair en forme
de croissant au centre de la caudale ; chacune des écailles
du tronc entre la 2e et la 3° bande marquée d’une tache
jaune-or-clair.
Habitat : Gorée.
16. Scorpæna Senegalensis. D. 11/1/10. À. 3/5. L. lat.:
38-39. L, rtans. : 25-26. Proportions :
à Dr
irc biais À ccm bn dite dé à dé nt) dep nd 4 Dé Re
.
\
So
Hauteur du tronc : 1, longueur totale : 4.
Longueur de la tête : 1, — — :3.
Longueur du museau : 1. longueur de la tête : au-delà
de 31 P.
Diamètre de l'œil : 1, — — : 51/4.
Larzeur du front : 1, — — :52/3.
Forme du corps allongée comme Scorp. scrofa L;
écailles du tronc à marge entière; petite fosse profonde
sous le coin antérieur de l'œil : nombreux lobes mem-
braneux frangés sur la tête et sur le tronc; tentacule an-
térieur de l’œil très ramifié; joues, haut de l’opercule
garnis d’écailles; dents sur le vomer et sur les os palataux;
quatre épines à la marge du pré-opercule ; tronc coloré
comme chez la Scorp. Plumieri, de même que la dorsale
et la caudale ; côté postérieur de la pectorale et région
axillaire parsemées de nombreux points grands et petits
d’un brun intense, de sorte que le fond gris-blanc de la
pectorale prend la forme des mailles d’un réseau.
Habitat : Rufisque.
17. Glyphidodon Hæœferi. D. 13/13. À. 2/13. L. lat, : 8. L.
r.: 3 1/2/1/10. Proportions :
Hauteur du tronc : 1, longueur du corps : presque 2.
Longueur de la tête : 1, — — :au-delà de
JD}
Diamètre de l'œil : 1, longueur de la tête : 3 2/5.
Longueur du museau : 1, — — : 31/5.
Largeur du front : 1, — — :3.
Mâchoires à une rangée de dents comprimées, tron-
quées à une ou deux légères sinuosités sur leur bord
libre ; pré-orbital égal en hauteur à la moitié de la lon-
gueur de l’œil ; quatre rangées d’écailles sur les joues ;
violet-bleuâtre, chaque écaille du tronc ornée d’une tache
jaune-or-clair.
Habitat : Gorée (1).
18. Pseudoscarus Hæfleri. Proportions :
(1) Les espèces des côtes de Sénégambie les plus remarquables, quant
à leur distribution géographique. sont : Sphyræna Jello C. V., Mugil
Oëur Forsk., Belone choram sp. Forsk., Platyrhina Schænleini J. Müll.
et Tr. et Branchiostoma lanceolatum sp. Pall. — L'identité du Sparac-
todon nahnal Rochebrune avec le Temnodon saltator est probable.
Longueur de la tête : 1, longueur du corps : 3.
Hauteur du tronc : 1, En 2 ent
Diamètre de l’œil : 1, longueur de la tête : 61/3.
Longueur du museau : 11 7 2.
Lèvre supérieure large, ou plus de a moitié de
l'inter-maxillaire ; deux rangées d’écailles sur les joues,
et une troisième sur la pièce marginale inférieure du
pré-opercule ; rayons marginaux supérieurs et inférieurs
de la caudale modérément prolongés; pas de canines
libres près des coins de la bouche; tête bleu-verdâtre ;
museau vert-émeraude à deux bandes transversales
rouge-cinabre ; bord de la lèvre supérieure jaunâtre ;
tronc verdàtre, passant au gris vers la ligne du dos;
base des écailles du tronc à base rose-pâle et à bord pos-
térieur bordé de rouge-cinabre ; bande arquée violet-noi-
râtre du bord postérieur de l'œil jusqu’à la base de la
pectorale D 9/10 RAT oO RAT OLA /:125
19. Sargus Pourtalesi. Proportions :
Longueur de la tête ; 1, longueur totale : 31/2 à 3 3/4.
Hauteur du tronc : 1, — — _: 29/5 à 21/6.
Diamètre de l’œil : 1, longueur de la tête : 5 3/4 à 42/5.
Longueur du museau : 1, — — : 22/5.
Sr dustront 4; — — : 3 à 23/4.
: D. 13/10. A. 3/10. L. lat. : 47 à 48. L. tr. : 7 à 8/1/16 à 17.
Quatre à cinq rangées d’écailles sur les joues; denis de
taille quelque peu “variable, au total notablement plus
petites que celles de l’espèce la plus rapprochée, le Sar-
gus uni-maculatus ; huit à neuf lignes longitudinales jau-
ne-or sur le tronc, moins intenses et moins distinctement
limitées au-dessous qu’au-dessus de la ligne latérale, plus
étroites que les bandes longitudinales bleu-céleste du
fond de la moitié supérieure du corps; portion infé-
rieure du tronc blanc-jaunàtre.
Habitat : Iles Galapagos.
Espèces nouvelles d'Oiseaux, signalées dans les journaux
ornithologiques allemands des années 1880 et 1881.
Communication de M. le comte MARSCHAL.
1. Turdus tropicalis, Peters. Plus pelit que le Turdus
— 171 —
libonyanus, Smith ; haut du corps brun-olive ; poitrine
brun-ocre. Longueur totale : 21e" 1/2; bec jusqu’à la com-
missure : 270; aile : 10°"; queue : 86" : tarse : 32m,
Habitat : Inhambane (Afrique tropicale).
2. Nectarinia olivacina, Peters. Plus petite que le Cin-
nyris olivacea. Long. totale : 15: 1/2 ; bec jusqu’à la com-
missure > 32m; aile : 677%: queue 63mn: tarse : 162%.
Habitat : Inhambane.
3. Chrysotis apophænica, Reichenon. Semblable au Chry-
sot. albifrons, dont il diffère par la grande étendue de la
raie blanche du front et de la teinte rouge autour des
yeux, ainsi que par les grandes rectrices de l’avant-bras,
qui sont vertes au lieu d'être rouges. Selon M. Sclater, ce
serait la femelle du Chrys. albifrons.
Habitat : Inconnu.
4. Corythaïx Reichenowii, À. Fischer. Rapproché du Co-
ryth. Livingstoni, dont il se distingue par le bleu-foncé
éclatant, à reflet violet, des ailes, du bas du dos, du cris-
sum et de la queue, et par la huppe, dont les plumes
antérieures sont moins longues et les autres augmentent
graduellement en longueur, à mesure qu’elles se rappro-
chent des plumes antérieures. Long. totale : 450" ; bec:
PAR REIChUSS 240 one AS0E queues: 20007
Habitat : Monts Ngourou (Afrique Est, tropicale). |
5. Bycanistes sub-quadratus, Cabanis. Quelque peu plus
grand que les espèces Byc. cylindricus, albo-tibialis et sub-
cylindricus ; coloration en blanc et noir comme cette der-
nière espèce, dont il diffère par le bec, entièrement noir,
urmonté d’un casque presque carré.
Iabitat : Angola.
6. Alcyon pallidiventris, Cabanis. Variété de Balcues se-
mi-cœrulea, dont il diffère par son bec plus petit et plus
court, par son dos, ses ailes et sa queue bleu d’outre-
mer, légèrement teinté de lilas, et son ventre couleur de
rouille claire.
7. Anthreptes orientalis, Hartlaub. Femelie brun-cendre,
sub-alaires, sourcils courts, gorge, poitrine et sous-cau-
dales Manches : ventre lavé de jaune-soufre ; queue
violet brillant; rectrices latérales à bord apical blanc
peu marqué; pieds et bec de teinte sombre. Mâle: uropyge
— 172 —
et dos de même couleur ; sourcils blanchâtres ; dos mêlé
de violet et de noirâtre ; supra-caudales violet très bril-
lant ; tache verte de l'aile très restreinte et peu appa-
rente ; ventre jaunâtre ; crissum Jaune-soufre ; sous-cau-
dales jaune-pâle. Long. totale : 127"; bec, à partir du
front : 14mn : aile : 70m" : queue : 437: tarse : 170%,
Habitat : Lado (Afrique centrale).
8. Chalcomitra deminuta, Cabanis. Semblable à la Chal-
comitra amethyslina de l'Afrique sud; mais notablement
plus petite dans toutes ses dimensions, à peu près comme
la Ch. Kalkreuthi de l'Afrique orientale.
Habitat : Angola.
9. Pentheres insignis, Cabanis. Très rapproché de la
Penth. leucoptera, Sws., dont il diffère par sa taille plus
grande et par les pointes des rectrices faiblement bor-
dées de blanc.
Habitat : Angola.
10. Andropadus gracilis, Cabanis. Forme du bec comme
And. gracilirostris Strickl., mais taille beaucoup moindre.
Coloration comme Andr. virens Cass., sauf la gorge jus-
qu'à la poitrine et le haut de la tête, qui tirent sur le
gris. Longueur de l’aile : 7 à 7en 1/2 : de la queue : 7.
Habitat : Angola.
11. Trichopterus flaveolus, Cabanis. Grande variété du
Trivhop. tricolor, Cass. (Tr. icterinus, Temm.); distincte
par la teinte jaune plus claire des parties inférieures.
Longueur de l’aile du mâle : 9; de la femelle : 8cm1/2.
Habitat : Angola.
12. Tylas strophiatus Stéjneger. Différent du Tylas albi-
gularis par : 1° la bande pectorale gris-clair distinctement
marquée et la partie inférieure du corps blanc pur au-
dessus et teintée de jaune-ocre au-dessous de cette bande;
20]a teinte sombre, presque noire, du front ; 3° une grande
tache noire triangulaire sur l'aile. Les plumes gris-cendré
en arrière de la mandibule inférieure et une petite tache
noire à l'angle du menton rapprochent le Zylus strophiatus
du Tylus Ediwardsi. Taille du Tylus albigularis, longueur
du bec à pari du front PAR aile cts queues
SORUCMLATEC RIDE
Habitat : Madagascar.
— 173 —
13. Dryoscopus cinerascens, Hartlaub (mâle adulte). Haut
du corps brun-cendré pâle ; dos, uropyge et supra-cau-
dales gris-cendré clair; haut de la tête à taches longitu-
dinales sombres à peine visibles; queue uniformément
brune ; rectrices des ailes brunes, les petites bordées de
blanchâtre à la pointe, les grandes à bords blancs exté-
rieurs ; rémiges brunes, à bord intérieur pâle; bas du
corps blanchâtre; gorge, bas-ventre et sous-caudales
blanc pur; poitrine, épigastre et sous-alaires blanchâtres,
lavés de brunâtre ; bec et pieds plombé-bleuâtre, pointe
du bec pâle, iris orangée. Long. totale : 195%"; bec à
Date du fronts 0e SSL queue 1 arser
DPI
Habitat : Lado (Afrique centrale).
14. Dryoscopus major mossambicus, G. A. Fischer et Rei-
chenow. Variété distincte par sa taille plus petite et par
des taches blanches en forme de gouttes sur l’uropyge.
Dimensions :
Dr. major. Dr. major Mossamb.
Re ee _ggmm 90m
Queue ne 2e 98 93
IRAIGUUSE BR 2 eme 27 25
49. Conurus Gundlachi, Cabanis. Ses ailes diffèrent de
celles du Conurus euops de Cuba en ce qu'elles sont plus
longues d'environ 3° et que la coloration rouge s'étend
sur la rangée la plus inférieure des grandes rectrices des
ailes.
Habitat : le Mona, près Porto-Rico.
16. Dionus rubi-gqularis, Uabanis. Variété centro-amé-
ricaine du Pionus menstruus, L.; distincte par sa taille no-
tablement moindre, la teinte bleue plus claire et plus
vive de la tête et une tache rouge au centre de la gorge.
CA
D LM
RU
te
TABLE DES MATIÈRES
Pages.
ANDRÉ. — Sur la sommation des nombres..................,... 95
H. BECQUEREL. — Sur la détermination du pouvoir magnétique de
D'OR ON CAEN AAA AR ATEN SRE ae M A ne has 82
F. BocourT. — Description d'un Ophidien Opoterodonte appurtenant
CURE GEO TONER IPS NE REA 81
J. CHATIN. — De la terminaison des nerfs dans le groin de la Taupe. 11
— — De la signification du Pont de Sylvius duns l’encé-
DILQTES deSOISEUT PEN RER ARE CRE EE Ie 51
— — Observations sur le Strongle paradoæal............ 58
CoLLIGNON. — Démonstrations de ce théorème qu'un fil en mouve-
ment a même forme qu'un fil à l’état d'équilibre
lorsque l'état stationnaire est atteint ............ 42
— — Sur le mouvement permanent d'un fil homogène.. 54
DASTRE. — Sur l'action de la bile ingectée dans l'estomac pendant
PO TTES RON te PASTEUR CREER TEE 48
— — Sur la loi d'inexcitabilité cardiaque.................. 108
DEPREzZ. — Sur un nouveau coup de poing électro-magnétique et
sur quelques expériences faites avec cet appareil... 42
D. GERNEZ. — Note sur le prétendu spectre d'absorption spécial de
l'acide ta zoleUL IE TAE RE ER Nr AN EE pe 42
HALPHEN. — Sur une classe d'équations différentielles. .......... 59
— — Sur la partition des nombres ; compte-rendu du mé-
MONET EN MEME NOIR UE EEE EE NUS RENE 82
— .. — Sur une classe d'équations différentielles linéuires... 94
— Sur un système d'équations différentielles... ......... 148
— — Sur un critérium de Steiner à propos d'une note de
ME HURIA AU ENST NE Ne dE DA OA AE, 160
HENNEGUY. — Des résultats négatifs observés en nourrissant des
chenilles avec de la levure de bière. ............ 48
— — Coloration du protoplasma vivant par le brun
DST OA LR RIRES CA EEE AE Re 52
Huer. — Description d'une nouvelle espèce de Macroscelide. ...... 95
HumBEerT. — Sur les courbes du 3e degré....................,... 48
DE Sar-JoserH. — Note sur les œufs du Gobèus minutus, var.
RON Le NC RCE EIPR A SEE EME ERA AR 30
H. LÉAUTÉ. — Note sur la transmission du mouvement par disque
POLE LISA ENS RE CA EL F6 FU Male EE Lee OO 5
— 176 —
: Pages.
LiPPMANN. — Sur les propriétés optiques d'électrodes de platine
D OCUTRUS CA AL RENE Eee NA ET 48
— — Principe de la conservation de l'électricité. ........ 82
— — Étude optique d'une électrode de platine polurisé... 86
— — Conductibilité électrique acquise par les corps iso-
lants QUO ECRANTIEE ER COLE EEE T EEE 100
— Sur les températures absolues...................... 148
— — Sur la résistance électrique du mercure en électrosta-
He OM ordi dod ans osorenodenoe or bobo 160
J. MABILLE. — Testarum novarum præsertim europæarum diagnoses. 122
MARSCHABL SAN OLeS de ZODIONE RE PCR Ce EC EEE Re 17
— — Poissons nouveaux décrits par M. le D' Steindachner. 364
— — Espèces nouvelles d'Oiseaux signalés dans les jour-
naux ornithologiques allemands des années 1880
CICR LS D 8 0 à do mon note o de die ol da à 00e 00000 à 170
A. MILNE-EDWARDS. — Observations sur le genre Thranistes...... 60
J. MOurRIER- — Sur La boule ld'épreuve ee ME ECE EE ER CEE PR ERE 15
— — Sur la dissipation de l'énergie électrique.......... 22
— — Sur une classe de réactions chimiques limitées... 24
— — Sur les tensions de vapeur de l'acide acétique..... 31
— — Sur l'influence d'un gaz étranger dans la dissocia-
HLon des ICOMPOSES QU EUT A RE CEE ECEe 43
— — Sur elecInoscope Te MPECIE LE EEE EC EEE 49
— — Sur un point de la théorie des ondes.............. 133
— = Surnla diffusion des us MR ONE ER EEE 136
— Sur larsolubulite des que EC EME E TETE RLTE 144
— — Sur les vapeurs émises par les dissolutions salines. 145
— — Suniladissolutionides sels eee PACE CENT 148
— — Sur la théorie deschangements d'étatnon réversibles. 154
E. OusTALET. — Notes d'Ornithologie (2° série).................. 63
— — Oiseaux nouveaux de l'Afrique orientale......... 161
PELLAT. — Sur la polarisation des piles à un liquide............ 36
— — Sur la valeur de la pression électrique.............. 39
— — Sur l'énergie des courants téléphoniques.............. 94
— — Expériences relatives à la polarisation des piles dites
constantes... ......................ossssssereessee 95
— — Théorème sur les écrans électriques. ................. 130
DE PistToye. — Nouvelle solution de la transformation approchée
d'un mouvement circulaire en mouvement recti-
LANTA SOU ete RE NID DAS 0: RU re PDO DDR OA Ci 160
DE PoziGnac. — Sur la décomposition des nombres.............. 108
RoBin. — Sur l’époque de l'accouplement des Chauves-Souris...... 88
— — Description de deux Chiroptères nouveaux de la collec-
tion du Muséum d'histoire naturelle.................. 90
— — Sur les enveloppes fœtales des Chiroptères du groupe des
MOlOSS Lens RE MÉRITE RE En . 14
T. DE ROCHEBRUNE. — Sur un type nouveau de la fumille des Cyclos-
LONNMOP? 26005 e to ad ranesoucetsceaue 108
— — Diagnoses d'espèces nouvelles de la famille
HeSRORMONIUEPE ECS CERRRREREEPEEe 115
— 177 —
ù Pages,
H. E. Sauvacr. — Description de quelques poissons de la collec-
tion du Muséum d'histoire naturelle (3° note). LOL
— — Sur une collection de poissons de Swatow...…. PLU
STEPHANOS. — Sur les mouvements d'une figure plane dans son
DATE CNE RD PA RS LE A MR EU à 160
AL. THomiNor. — Sur deux genres nouveaux de poissons faisant
partie de la famille des Squammipennes et rap-
portés d'Australie par J. Verreaux........... 110
ViazLANEs. — Note sur le mode de terminaison des nerfs dans les
MUSCLES SCT SATIIS ELLES PRE CR ANR ENERREE 91
Meulan, imp. de À Masson.
12
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE
DE PARIS
BULLETIN
SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE
FONDÉE EN 1788
RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE
SEPTIÈME SÉRIE — TOME SIXIÈME
ISSI — 188?
PARIS
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ
Rue des Grands-Augustins, 7
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1882
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BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE
DE PARIS
Rapport sur les origines, les travaux, la composition de la
Société Philomathique de Paris,
par M. H. Micne-Enpwanps (1).
MONSIEUR LE MINISTRE,
La Société Philomathique de Paris, sur l’origine, les tra-
vaux et la composition de laquelle vous m'avez fait l’hon-
neur de me demander des renseignements a été fondée à
une époque où les intérêts de la science n’occupaient
que peu l'attention du public; elle date de 1788, et pen-
dant les années de trouble qui suivirent la destruction
de notre ancienne Académie elle a tenu lieu de cette
compagnie savante.
Dans l’origine elle ne consistait qu’en une réunion de
quelques jeunes amis qui, cultivant des sciences diverses,
voulaient s’entr'aider dans leurs études et s’exciter au
travail par le spectacle des progrès de l'esprit humain.
Les membres de cette association naissante n’espéraient
pas alimenter leur commerce par l’exposé de leurs obser-
vations et des résultats de leurs expériences ; ils voulaient
(1) Ce travail, d’après les indications données par M. Milne-Edwards
lui-même, doit dater environ de 1842. Les renseignements qu'il contient
ayant paru de nature à intéresser le monde scientifique en rappelant l’ori-
gine et le but de notre association, la Société Philomathique, dans sa séance
du 12 novembre, en a décidé l'impression en tête du présent volume.
pie
seulement se communiquer tout ce qu'ils pourraient ap-
prendre et discuter sans prétention les questions que ces
communications devaient soulever; ils s’assemblaient
chez l’un d’entre eux et ils venaient, à tour de rôle, rendre
compte des publications nouvelles les plus importantes
pour la sciénce. Mais bientôt les séances de la Société
Philomathique, sans changer de caractère essentiel ,acqui-
rent un intérêt plus vif; car ces jeunes étudiants, de sim-
ples narrateurs qu'ils étaient d’abord, devinrent acteurs
à leur tour,et pour tracer le tableau du mouvement scien-
tifique de l’époque c'était de leurs propres découvertes
qu’ils avaient surtout à parler.
En effet, cette Société, fondée par MM. Alexandre
Brongniart, Silvestre et un petit nombre de leurs amis,
eompta bientôt dans son sein tous les hommes de science
dont la France était si fière. Monge, Lacroix, Prosny et
Laplace y rendaient compte des travaux des géomètres ;
Bertholet, Fourcroy, Chaptal et le modeste Vauquelin
faisaient connaître à leurs confrères les progrès de la
chimie moderne ; Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire, Lamarck,
Hauy, Decandolle, MM. Brongniart et Dumeril exposaient
et discutaient les observations des naturalistes. Enfin
Hallé, Larrey ou Bosc montraient comment ces docu-
ments pouvaient venir en aide à l’art de guérir et à la
pratique agricole. Puis, autour de ces représentants illus-
tres de la science toute entière, vinrent successivement
se grouper d’autres hommes plus jeunes, mais dont les
noms ne tardèrent pas à devenir également célébres :
MM. Poisson, Biot, Thenard, Gay-Lussac, Dupuytren,
Mirbel, Dupetit-Thouars, Savigny, Ampère, Fourier, Du-
long, Fresnel, Arago, Sayart et Cauchy par exemple.
La Société Philomathique ainsi composée n'aurait
rempli qu'imparfaitement sa mission si elle n'avait admis
que ses membres au bénéfice des discussions lumineuses
et variées qui s’élevaient dans ses conférences hebdoma-
daires et si elle n’avait pas cherché à propager au-dehors
la connaissance des découvertes dont on lui rendait.
chaque semaine un compte fidèle. Pour atteindre ce.
double but, elle admit à ses séances un auditoire choisi.
et elle. publia un Bulletin destiné à faire connaître au
dou
public les résultats principaux des expériences et les
points essentiels des théories exposées dans les mémoires
lus aux diverses Sociétés savantes ou publiés récem-
ment, soit en France, soit dans les pays étrangers.
Ce journal, dont le premier cahier parut en 1791, était
fort utile à une époque où la presse périodique, envahie
presqu'en entier par les récits des faits de guerre, ne
s'occupait que peu des nouvelles scientifiques, et au-
jourd'hui même on le consulte souvent avec fruit, car
on y trouve consignés un grand nombre d'observations
importantes. Mais lorsque les recueils scientifiques se
multiplièrent et que la publicité la plus complète de-
vint facile pour toute découverte, le Bulletin de la So-
ciété Philomathique perdit de son utilité, et en 1826 il
cessa de paraître. Quelques années plus tard (en 1832)
lorsque le journal de Férussac tomba, la Société a
pensé qu'il serait bon de faire revivre son Bulletin et
elle en fit paraître quelques cahiers, mais bientôt les
comptes-rendus des séances de l’Académie vinrent rendre
cette publication superflue et elle s'arrêta de nouveau.
Depuis lors la Société s'est bornée à donner au public
l'analyse des travaux originaux qui lui ont été commu-
niqués directement soit par ses membres, soit par des
étrangers, et ces comptes-rendus de ses séances, im-
primés dans le journal l’Znstitut et tirés à part pour être
distribués à ses membres ainsi qu’à un certain nombre
de bibliothèques publiques, forment aujourd'hui deux
volumes in-80.
Du reste la Société Philomathique, en changeant la
nature de ses publications n’a rien innové quant à la
direction de ses travaux et aujourd’hui, comme dans
les premiers temps de son existence, elle consacre la
plus grande partie de ses séances à l'examen des résul-
tats nouveaux dont la science s'enrichit chaque jour.
Souvent c'est l’auteur lui-même qui vient rendre un
compte verbal de ses recherches, d’autres fois c’est un
commissaire qui fait connaître la substance des mémoires
lus devant l’Académie ou dans le scin de quelqu'autre
compagnie savante, et ces communications deviennent
ensuite le sujet de remarques ou de discussions dont l'in-
térêt est quelquefois très grand. À mon avis, ce- sont
même ces discussions, ou plutôt ces conversations scien-
tifiques qui contribuent principalement à donner aux
réunions de la Société Philomathique l’importance que
beaucoup d'hommes de science y attachent. La solennité
d’une séance de l’Institut s'oppose d'ordinaire à des cau-
series de ce genre et cependant elles portent souvent plus
de lumière sur la question en litige que ne le ferait une
longue suite de lectures académiques. C’est peut-être
même à raison de cette particularité que la Société Philo-
lomathique prospère depuis un demi-siècle et que ses
séances ont toujours été suivies par un grand nombre
des maîtres de la science, aussi bien que par la plupart
des jeunes savants les plus laborieux et les pas dis-
tingués.
Pour répondre à vos questions relatives à l'organi-
sation de la Société et à sa composition actuelle, je crois,
Monsieur le Ministre, ne pouvoir mieux faire que de
placer sous vos yeux une copie de son règlement et la
liste de ses membres. Quant aux autorisations qui au-
jourd'hui seraient nécessaires à la constitution légale de
cette compagnie, elle n'aurait pu les obtenir à l’époque
de sa fondation et depuis lors elle a négligé d’en faire la
demande ; mais elle s’estimerait heureuse, Monsieur le
Ministre, si, à votre prière, le Roi daignait approuver son
existence.
La Société Philomathique m'a chargé de vous remercier
des encouragements que vous avez bien voulu lui faire
espérer et de vous offrir pour le dépôt littéraire et scien-
tique, dont vous venez d’ordonner la création, la série
de ses publications depuis 1797 jusqu’en 1804, 1814 jus-
qu’en 1826 et depuis 1836 jusqu’au moment actuel. Elle
regrette beaucoup de ne pouvoir disposer des premiers
volumes de son Bulletin, mais le commencement de cette
collection est aujourd’hui épuisé.
Vous me demandez aussi, Monsieur le Ministre, quelle
est la devise de la Société Philomathique : les mots Étude
et Amitié sont gravés sur son cachet, et sans prétendre à
une perfection qui n’est pas du cœur humain, je puis dire
avec confiance que ses discussions, même les plus vives,
Lee QUES
n'ont jamais troublé les relations amicales de mes con-
frères, et que les intérêts agités devant la Société ont tou-
jours été les intérêts de la science.
J'ai l'honneur d’être avec un profond respect, Mon-
sieur le Ministre, votre très obéissant serviteur.
Le Président,
Signé : MILNE-EDWARDS.
DA
Séance du 29 octobre 1881.
PRÉSIDENCE DE M. HALPHEN.
Note sur un système articulé analogue à celui de Watt,
par M. DE PISTOYE (1).
Soit un triangle équilatéral OAB dont le côté est R,
et le cercle décrit du point O comme centre avec un
rayon R.
Soit aussi C le centre de gravité du triangle OAB et le
cercle décritdu point C, tangent en G au cercle décrit du
point O, et en H et K à des arcs de cercle de rayon R
décrits des sommets B et A.
Si un triangle isocèle PNM, dont l'angle en N'est de
120° et dont les côtés NP et NM sont égaux à R, se dé-
place de telle sorte que le sommet P parcoure le cercle
décrit du point C et que le sommet N parcoure le cercle
décrit du point O, le troisième sommet M engendrera une
courbe du 6° degré, dont un arc convenablement choisi
diffère peu d’une ligne droite.
La courbe est formée de deux parties fermées séparées
l’une de l’autre. L’une de ces deux parties est tangente
au cercle décrit du point O en un point D; l'angle DOC
est égal à 120°. La tangente en D est tangente à la courbe
en deux autres points Eet F, distants chacun du point D
d’une longueur R. Lorsque le point M est en F, en D, et
en E, le point P est en H, G et K.
La même partie de la courbe a une tangente double
qui est parallèle à la tangente triple et qui en est distante
d'une longueur égale à 0,02225 R, soit environ =
Cette tangente double coupe la courbe en deux points
distants de la ligne OD d’une longueur égale à 1,109 R.
Si on prend R égal à 45 centimètres, un arc de la
courbe se trouvera compris dans un rectangle ayant
1) Communication faite dans la séance du 9 juillet 1881.
a (1e
presque exactement un centimètre de large et un mètre
de long.
C’est cet arc qui doit être utilisé, si on veut transformer
un mouvement circulaire en un mouvement presque
rectiligne par un système articulé semblable à celui qui
vient d’être décrit.
On voit que ce qui distingue ce système articulé, c’est
que les trois points d’articulation ne sont pas en ligne
droite, et que l’arc de courbe décrit rencontre six fois la
ligne droite à laquelle il est substitué.
Si on remarque que l'angle POM est égal à 120°, on
reconnaît aisément que la courbe est symétrique par rap-
port à la droite OD.
En posant OM = p' DOM — w, PNO—99, | a courbe
est définie par les équations.
DER sn(5—e)
JUN LR
L AE 2
k 2D— —— G) —— — | —=\0:
4 sin ? ® Ps 0 7e 16
La seconde s'obtient en écrivant la valeur de CP en
fonction de l’angle POC — w et de ses côtés OP, OC.
Il est facile de voir que la courbe est du 6° degré, qu’elle
a un point isolé en O, et un point triple en chacun des
points circulaires imaginaires de l'infini.
La condition pour qu'une tangente à la courbe soit
perpendiculaire à OD peut s'écrire, sin É _— 2e) —
sin ? ( — 2) qui est satisfaite par les valeurs? —
15° et ® — 240 17 35”. La première donne la tangente
triple, la seconde, qui à été calculée avec une table de
logarithmes à 5 décimales, donne la tangente double.
Sur quelques propriétés du système de trois figures égales
situées dans un même plan,
par M. C. STepHANoSs (1).
Dans la présente note nous nous occupons de quel-
ques propriétés du système de trois figures égales situées
dans un plan, auxquelles nous avons été conduits en
cherchant les mouvements les plus simples que peut
prendre une figure plane obligée à venir occuper à trois
instants différents trois positions indiquées d'avance.
Nous donnons la solution de cette question en partant
d'une proposition fondamentale extrêmement simple,
dont on peut déduire avec une grande facilité toutes
les propriétés relatives au système de trois figures
égales.
Nous arrivons à la fin à un critérium pour reconnaître
l’espèce d’une conique déterminée par trois tangentes et
un de ses foyers, que nous avons été conduits à cher-
(1) Communication faite dans la séance du 9 juillet 1881.
RON
cher à la suite de la communication bien intéressante
de M. Halphen sur le critérium de Steiner, par lequel
on détermine l’espèce d’une conique dont on donne le
centre et trois points.
I. Lorsqu'on a sur un même plan E trois figures
égales F,, F,, F,, pouvant être superposées sans qu’on
les fasse sortir de leur plan, on est conduit à considérer
tout d’abord les points communs à ces figures prises deux
à deux (autres que les points à l'infini sur le cercle),
points qui constituent les centres des rotations qui amè-
nent en coïncidence les deux figures ayant ces points en
commun.
Soient k,3, Rss, Rss CES points, respectivement relatifs
aux combinaisons (F., F,), (F;, F,), (F,, KE.) des trois
figures données.
En examinant la disposition des trois figures F,, F,,F,
autour du triangle k,, k,, k,,, on reconnaît que la situa-
tion de ce triangle détermine complètement la corres-
pondance qui relie les éléments homologues des trois
figures F,, F,, F,, de telle façon qu'étant donné un élé-
ment d’une quelconque de ces figures les éléments homo-
logues des deux autres se trouvent entièrement déter-
minés.
Cette relation du triangle T = k,, k,, À, au système
des trois figures égales F,, F,, F, est résumée dans la
proposition suivante :
I. Trois figures égales situées d’une manière arbitraire
sur un plan coïncident avec les symétriques d’une même figure
prises respectivement par rapport à trois droites.
Les droites dont-il s’agit sont les côtés du triangle
key ka PE
Voici une démonstration de cette proposition:
Envisageons le point #,.,, commun aux deux figu-
res F, et F,, et cherchons son point homologue #,
dans la figure F,. Puisqu’on passe de la figure F, ou de la
figure F, à la figure F, par une rotation autour du point
k, ou du point 4, respectivement, les distances du
point #” cherché aux deux points 4,, et k,, doivent être
respectivement égaies aux distances du point 4, à ces
mêmes points. D’après cela, le point &’, ne pouvant pas
eg) per
coïncider avec le point #,., sera nécessairement le symé-
trique de #,, par rapport à la droite k,, k,,. On déter-
mine d’une manière analogue les troisièmes points homo-
logues £', et k’, des points &,, etk,..
On arrive ainsi à posséder trois triangles homologues
dans les trois figures F,, F,,F,, par lesquels la corres-
pondance entre ces trois figures est complètement déter-
minée. Ces trois triangles sont :
Le triangle T, — F',k,,k,, dans la figure F,,
Le triangle T, — #,,k’,k,, dans la figure F,,
Le triangle T, — 4,,k4,,k, dans la figure F,.
Pour achever maintenant la démonstration de la pro-
position énoncée on n’a qu'à remarquer qu'en faisant
tourner les trois triangles T,, T,, T, autour des trois
droites kiki, ska, hasta respectivement, on peut les
amener en coïncidence avec le triangle T = 4,,k,,k,4, et
faire coïncider aussi les trois figures F,, F,, F, avec une
seule et même figure F.
La considération de la figure F, à laquelle les trois
figures données peuvent être rapportées d’une manière
aussi simple, est bien précieuse. Elle permet de déduire
des propriétés élémentaires du triangle T celles des trois
figures F,, F,, F,. Mais aussi réciproquement la considé-
ration des trois figures F,, F,, F, peut servir à établir
aisément diverses propriétés du triangle T.
Nous désignerons P,, P,, P, par trois points homologues
dans les figures F,, F,, F,, et nous représenterons par P
le point de F dont ils sont les symétriques. De même
nous représenterons par l, L,, L,, l, quatre droites corres-
pondantes dans les figures F, F,, F,, F, respectivement.
Trois points P; homologues dans lestrois figures F; sont
en général situés sur un cercle. Ces points peuvent ce-
pendant être sur une même droite /, si les milieux des
segments PP,, PP,, PP., c’est-à-dire les pieds des perpen-
diculaires abaissées du point P sur les côtés du triangle T,
sont en ligne droite. Pour cela, il faut que le point P soit
sur le cercle C circonscrit au triangle T, Ainsi:
II. Lieu des points P de F auxquels correspondent dans les
figures F,, F,, F, trois points situés sur une même droite 1 est
le cercle C circonscrit au triangle T = k,3k3skys.
DAT ARS
Les droites / qui ont cette propriété de contenir trois
points P,, P,, P, homologues, sont manifestement telles
que leurs droites symétriques L,, L,, l, vont passer par le
point P de C. Ainsi ces droites / présentent un double
intérêt.
Je dis maintenant que :
III. Les droites 1 de F auxquelles correspondent dans les trois
figures F,, F,, EF, des droites passant par un même point P de
C, sont celles qui passent par le point de concours O des trois
hauteurs du triangle T.
Cela résulte de ce qu'une pareille droite est la direc-
trice d’une parabole inscrite dans le triangle T (parabole
ayant pour foyer le point P).
2. D’après la proposition Ill il y a dans les trois fi-
cures F,, F,, F, trois faisceaux homologues de droites
ayant la propriété que leurs droites homologues vont
passer par un même point du cercle G circonscrit au
triangle T. Ces trois faisceaux (0,, O,, O.), sont les symé-
triques du faisceau qui a pour centre le point de con-
cours O des hauteurs de T, leurs centres O,, O,, O, sont
par conséquent situés sur le cercle CG. Ainsi les droites
qui joignent un point quelconquede C aux points O,, O,, 0,
seront des droites homologues des faisceaux O,, O,, O..
Il est visible, d’après cela, que l’on peut passer des
unes aux autres des trois figures F,, F,, F, en assujetis-
sant une quelconque de ces figures à un mouvement bien
simple. Ce mouvement serait celui d’une figure F,, égale
aux trois figures F,, F,, F,, qui se déplacerait de telle
manière que le point O, de cette figure, homologue des
points O,, O,, O,, soit constamment situé sur le cercle G
tandis que les diverses droites {, de ce faisceau passent
constamment par les points P du cercle Csuivant lesquels
se coupent les droites correspondantes L,, L,, l, des trois
faisceaux O,, O,. O,. Aïnsi :
IV. Ily a toujours un mouvement d'une figure plane F,
dans son plan E, amenant successivement cette figure à trois
positions arbitraires indiquées d'avance, pendant lequel les
droites d'un certain faisceau de K, passent toutes par des
points fixes de E. Ces points de E sont sur un cercle qui est
aussi lieu du sommet du faisceau.
bic
Les trois cercles C,, C,, C,, symétriques du cercle C
par rapport aux côtés du triangle T passent tous par le
point O, puisque les points O,, O., O, sont situés sur le
cercle G. La proposition II fait voir maintenant que trois
points correspondants des trois cercles C,, C,, CG, sont
toujours situés sur une droite ! passant par le point O. II
résulte de là qu'étant donnée une figure F,, égale aux
trois figures F,, F,, F, on peut l’amener successivement
en coïncidence avec ces figures, en la faisant mouvoir
d’une manière continue de telle sorte que le cercle C, de
cette figure, homologue des cercles C,, C,, G,, passe con-
stamment par le point O tandis que ses divers points P,
décrivent les droites ! passant par le point O surlesquelles
se trouvent ses points homologues P,, P,, P, situés sur
les cercles G,, CG. G,. Ainsi :
V.Ily a toujours un mouvement d'une figure plane K,
dans son plan E, amenant successivement cette figure à trois
positions arbitraires indiquées d'avance, pendant lequel les
points d’un cercle C de F, décrivent des droites passant par
un même point O.
On remarque que les deux mouvements, mentionnés
dans les propositions IV et V, sont les pius simples après
le mouvement de rotation.
Dans la théorie de Chasles sur le centre instantané de
rotation, l'idée fondamentale consistait dans la considé-
ration d'un mouvement simple comprenant deux posi-
tions infiniment voisines de la figure. Le fait que le mou-
vement de rotation était celui qui convenait à ce but,
a été cependant déduit d’un autre plus général concer-
nant le mouvement le plus simple qui amène en coïnci-
dence deux figures égales situées d’une manière quel-
conque dans un même plan.
Si l’on voulait, d'une manière analogue, connaître les
mouvements les plus simples qui comprennent trois
positions infiniment voisines d’une figure plane en mou-
vement {mouvements osculateurs du mouvement donné),
on devrait commencer par examiner ce problème pour le
cas de trois positions quelconques d’une figure dans son
plan. Les mouvements qui ont cette propriété sont ceux
indiqués par les proposition IV et V. Aïnsi :
D pires
A chaque instant du mouvement d'une figure plane dans
son plan, on peut considérer deux mouvements osculateurs
simples, comprenant trois positions successives de la figure,
pareils à ceux indiqués par les proposition 1V et V.
Une étude analogue ferait voir que pour le cas de quatre
figures égales situées dans un plan E le mouvement le plus
simple qui amêne une figure F' qui leur soit égale successive-
ment en coïncidence avec ces figures, est obtenu en faisant
décrire à un point de Fi, une certaine droite de KE, tandis
qu'une droite de F, serait obligée de passer constamment par
un point de E.
3. D’après les propositions Il et II, étant donné un
triangle T, à chaque droite ! passant par le point de con-
cours O de ses hauteurs correspond un point P du cercle
C circonscrit au triangle. Si la droite L et le point P sont
correspondants, le point P est commun aux trois droites
symétriques de / par rapport aux côtés du triangle T,
tandis que {est la droite qui joint les trois points symé-
triques de P.
Si l’on veut maintenant faire abstraction du triangle ”,
on remarquera que lorsque la droite / tourne autour du
point O dans le sens direct, le point P correspondant
parcourt le cercle C dans le sens inverse et décrit des
ares vus d’un point du cercle G sous des angles égaux à
ceux décrits par la droite ! correspondante autour du
point 0.
Les seules points du cercle C qui sont situés sur les
droites correspondantes / sont les trois points O,, O,, O0,
symétriques de 0.
4. Considérons le cercle U qui passe par les trois
points M,, M,, M,, symétriques d’un point M, et soit N le
centre de ce cercle. Les trois cercles U,, U,, U,, symé-
triques de U, passent évidemment par le point M; de
sorte que leurs centres N,, N,, N,, qui sont les symé-
triques de N, sont situés sur un même cercle V ayant son
centre en M.
Deux points M, N correspondant involutivement de
cette manière forment deux foyers (associés) d’'unemême
"9
4
EAN
conique inscrite dans le triangle T et ayant les cercles U
et V pour cercles directeurs (1).
Comme cette correspondance quadratique a été maintes
fois étudiée, nous ne voulons pas nous étendre ici sur
les diverses particularités qu’elle présente, mais nous
allons plutôt faire quelques remarques qui nous permet-
tront de déduire de cette correspondance un critérium
pour la détermination de l'espèce d’une conique inscrite
dans le triangle T‘etayant un foyer en un point donné M.
Considérons une conique réelle et ses deux cercles
directeurs réels. Lorsqu'on envisage ces deux cercles
comme lieux des points symétriques des deux foyers réels
de la conique par rapport à ses diverses tangentes, et que
l’on fait attention sur le sens de rotation dans lequel
chacun de ces cercles est décrit lorsque la tangente de la
conique se déplace, on remarque que les deux cercles
sont décrits dans de sens de rotation identiques ou diffé-
rents suivant que la conique est une ellipse ou une hy-
perbole. Si la conique était une parabole on ne saurait
attribuer aucun sens de description rotatoire ni à sa
directrice ni à sa tangente à l'infini.
Cette remarque nous conduit à examiner pour les
divers groupes de points M,, M,, M, symétriques d'un
même point M par rapport aux côtés du triangle T, le sens
de rotation qu'ils déterminent, par l’ordre de leur inserip-
tion, sur le cercle U quiles contient. On trouve alors que
les sens de rotation attachés de cette manière à deux
cercles U’ et U”, correspondant à deux points M' et M”,
sont différents ou identiques suivant que les points M’ et
M" sont séparés entre eux ou non par le cercle C cir-
conscrit au triangle T.
Cela étant, on est sûr qu’une conique réelle inscrite dans
un triangle T, inscrit lui-même dans un cercle CO, est une hy-
perbole ou une ellipse suivant que ses deux foyers réels M, N
sont séparés entre eux par le cercle G ou non. Elle sera une
parabole si elle a un foyer sur le cercle C.
(1) Si Lis Los fs CÙ Vis Vas Vs sont les distances de deux points corres-
pondants M et N aux trois côtés du triangle T on aura
04 = Hd == H0s.
10)
Il est donc intéressant de savoir quelle est la disposi-
tion par rapport au cercle C des divers couples de points
correspondants de la correspondance quadratique (M, N).
Soient a,, b,, c, les trois segments côtés du triangle T;
A2, 0, & les prolongements indéfinis de ces côtés à droite.
d’un observateur placé dans le triangle T, et a,, b,, c, les
prolongements indéfinis de ces mêmes côtés en sens
inverses soient de plus x, 6, 7 les trois arcs du cercle C,
soutendus par les cordes 4,, b,, c, en n’empiétant pas les
uns sur les autres.
Si le point M se trouve dans l’intérieur du triangle T, il
en est de même pour le point correspondant N. Si le point
M se trouve dans une des régions à, «, b, B, c, y (bornées
respectivement par le segment a, et l'arc «, etc.) le
point N se trouve respectivement dans la région illimitée
DiCs, Cid, @,0,. Enfin si le point M se trouve dans une des
régions illimitées bac,, c,6a,, «,7b, le point correspon-
dant N se trouve dans la même région.
Dans le premier et le troisième de ces cas, la conique
ayant les points M et N pour foyers et inscrite dans le
triangle T, est une ellipse, elle est une hyperbole dans le
second. On remarquera que lorsque le point M franchit
le cercle C ou la droite à l'infini, la conique correspon-
dante d’ellipse devient hyperbole ou réciproquement en
passant par un état intermédiaire de parabole, tandis que
si le point M franchit un des côtés (illimités) du triangle
T la conique correspondante change aussi d'espèce mais
en passant par un état intermédiaire de conique infini-
ment aplatie.
Sur un Criterium relatif à la théorie des sections coniques,
par M. HALPHEN (1).
On détermine une conique par trois de ses points et par son
centre, et il s'agit de distinguer les cas où cette conique est
une ellipse de ceux où elle est une hyperbole.
(1) Communication faite dans la séance du 93 juillet 1881.
opt
Pour résoudre cette question, Steiner a donné le cri-
terium suivant :
Soient a, b, c, les trois points; tracez les trois droites qui
joignent deux à deux les milieux des segments ab, bc, ca. Ces
trois droites partagent le plan en sept régions, dont quatre ne
contiennent aucun des points a, b, c. Si le centre est dans une
quelconque de ces quatre régions, la conique est une ellipse ;
s'il est dans une quelconque des trois autres, la conique est une
hyperbole.
Voici maintenant une seconde question sur le même
sujet.
Le centre étant placé de telle sorte que la conique soit une
hyperbole, on demande de distinguer la répartition des trois
points entre-les deux branches de cette hyperbole.;
Et voici la réponse :
Chacune des trois régions qui contiennent a, b ou c, est
subdivisée en quatre parties par les trois droites ab, be, ca,
savoir : un triangle, un angle et deux bandes comprises entre
deux droites parallèles.
Si le centre est dans un angle, les trois points sont sur une
même branche de l’hyperbole;
Si le centre est dans un triangle, celui des trois points qui
est un sommet de ce triangle est sur une branche, les deux
autres sur l’autre branche; si le centre est dans une bande, les
points sont répartis de la même manière que pour le triangle
qui a un angle opposé par le sommet à l’un de ceux qui limi-
- tent cette bande.
Envisageons maintenant les mêmes questions pour
une conique déterminée par trois de ses tangentes et son
centre.
A ce nouveau problème tout ce qui précède s'applique
exatement, pourvu que l’on envisage les droites ab, bc,
ca comme étant les tangentes données. Pour la réparti-
tion des tangentes entre les branches d’hyperbole, on
remplacera chaque point par les deux droites qui s’y cou-
pent, chaque paire de points par la droite qui les joint.
Remarquons enfin cette conséquence : Sur une même
branche d'hyperbole on prend trois points quelconques, Le
centre de la courbe est toujours dans un des angles opposés
par le sommet à ceux du triangle formé par les trois points.
— 21 —
Il est aussi dans un des angles opposés par le sommet à ceux
du triangle formé par les tangentes en ces trois points.
M. Cozcienon présente à la Société Philomathique son
tableau graphique donnant à vue les heures du lever et du
coucher du soleil en un point quelconque du globe et à une
époque quelconque de l’année (1). Ce tableau, qui date de
1878 et qui a été déjà présenté alors à la Société, a reçu
récemment un perfectionnement qui permet d'évaluer la
durée du crépuscule. Un petit tableau graphique addi-
tionnel, très facile à construire, fait connaître la quantité
dont il faut déplacer vers la droite la verticale qui coupe
le cercle des heures aux points cherchés, lorsqu'on veut
tenir compte des durées du crépuscule et de l’aurore et
déterminer les heures où le jour effectif commence et où
il finit.
M. Collignon donne aussi la solution du problème qui
consiste à déterminer le jour pour lequel la durée du cré-
puscule est minimum. Une construction géométrique
donne immédiatement la déclinaison du soleil qui cor-
respond à ce minimum, en fonction de la latitude.
En dernier lieu, M. Collignon fait observer que le ta-
bleau des heures du lever et du coucher du soleil peut
servir à déterminer les heures du passage du soleil dans
le plan vertical qui va de l'Est à l'Ouest : il suffit pour
cela d'opérer comme s’il s'agissait de trouver les heures
du lever et du coucher pour la latitude complémentaire,
sauf à changer dans la lecture des heures obtenues,
matin en soir el soir en matin.
M. M. Dupont fait la communication suivante :
Spiromètre à siphon,
de M. Maurice Dupont.
M. Maurice Dupont a présenté à la Société un nouveau
() Voir Note sur la résolution, au moyen de tableaux graphiques, de:
certains problèmes de cosmographie et de trigonométrie sphérique, dans
les Nouvelles Annales de mathématiques, 2 série, t; XVIII, 1871.
Pioneer
spiromètre, qui offre cet avantage de n’exiger aucun
effort de la part du sujet dont on veut apprécier la capa-
cité pulmonaire.
L'appareil se compose de deux vases À et B, munis
chacun de deux tubulures TA, TA’, TB, TB’, et d’une
capacité égale à 5.000 cent. cubes.
La tubulure TB’ reste ouverte et met le vase B en com-
munication avec l'extérieur.
Les tubulures TB, TA! sont fermées par des bouchons
de caoutchouc, à travers lesquels on introduit deux tubes
de verre SS’ de deux centimètres de diamètre, que l’on
fait descendre jusqu'à un centimètre du fond du vase;
les deux tubes recourbés dans leur partie supérieure
sontiréunis par un tuyau en caoutchouc qui embrasse
leur extrémité. La réunion du tube de caoutchouc et des
deux tubes de verre, constitue un siphon qui met les
deux vases en communication.
La tubulure TA est fermée par un bouchon en caout-
chouc, traversé par un tube de verre U de six millimètres
de diamètre, auquel est adapté un tuyau en caoutchouc
terminé par une embouchure que précède un robinet.
Le vase À est sradué de haut en bas de zéro à 5.000 cent.
cubes, par fractions de 25 centim. cubes; l'extrémité
inférieure du tube U correspond au zéro.
Pour faire fonctionner l’appareil, on remplit d’eau le
vase B, on ouvre le robinet R, puis, à l’aide du siphon,
on fait passer l’eau dans le vase À, jusqu'à ce que le
niveau supérieur effleure le zéro; on ferme alors le
robinet.
On verse ensuite dans le vase Bla quantité d’eau néces-
saire pour que l'extrémité inférieure du tube S’ y soit
toujours plongée.
Le siphon étant amorcé, on peut faire facilement passer
l’eau de À en B, en ouvrant le robinet R, et en plaçant
le vase B à un niveau inférieur. Il suffit de fermer le
robinet pour arrêter immédiatement l'écoulement.
Voici maintenant comment on apprécie la capacité
pulmonaire :
On fait faire une grande inspiration, puis, avant que
l'expiration ne commence, on adapte l'embouchure à la
= 9 les
bouche du sujet, et, en même temps, on ouvre le robinet.
Le sujet prolonge l'expiration autant qu’il le peut. et, au
moment où elle cesse, l'écoulement s'arrête. On ferme
rapidement le robinet. L’air de la respiration a repoussé
l’eau du vase À qui s’est écoulée dans le vase B, et le
chiffre correspondant au niveau de l’eau exprime, Le VO-
lume de l’air expiré.
Grâce au fonctionnement du siphon, l'expiration se fait
sans effort, sous l'unique influence de l’air atmosphé-
rique pressant sur les parois du thorax; l’air contenu
dans le poumon s’écoulant comme l’eau du siphon est,
en réalité, aspiré par le vase À, et le poumon se trouve
ainsi vidé plus complètement que par l'expiration la plus
énergique.
Cet appareil a été mis en usage pour constater la capa-
cité aérienne aux différentes périodes de la Tuberculose
pulmonaire.
On peut faire ainsi un tracé graphique sous forme d’une
courbe indiquant chaque jour, l'étendue du poumon
propre à l’hématose; les oscillations de cette courbe tra-
duisent les modifications deslésions en plus ou en moins.
L'appareil peut servir au diagnostic de l’Emphysème
pulmonaire, en mesurant la masse du poumon inutile
pour l’hématose dans laquelle l’air ne se renouvelle pas.
Il permet d'apprécier le volume des épanchements pleu-
rétiques et les variations qu’ils subissent après l’applica-
tion des vésicatoires, l'administration des purgatifs et des
diurétiques, ou après l'opération de la thoracentèse,
comme on peut le voir dans des tableaux que M. Dupont
a mis sous les yeux de la Société.
L'appareil de M. Dupont offre encore cet avantage, que
l’on peut facilement recueillir l’air expiré pour en faire
l'analyse.
Ce travail a été fait à la maison de convalescence de
Vincennes, dans le service de-M. le D' Du Mesnil.
Afin d'éviter l’erreur qui pourrait être produite par la
dissolution de l’acide carbonique, on peut, au préalable,
couvrir d’une couche d'huile la surface du liquide conténu
dans le vase À’: de plus, le ménisque jaune formé par
cette couche, rend la lecture de la graduation plus facile.
Le dore
M. de Rochebrune fait les communications suivantes :
Diagnoses d’espèces nouvelles pour la faune de l'archipel
du Cap-Vert,
par le D" A.-T. DE ROCHEBRUNE.
Aide-Naturaliste au Muséum.
Les récoltes faites aux îles du Cap-Vert par Rang en
1837, Rousseau en 1841, plus récemment, en 1870, par
MM. Bouvier et de Cessac, puis par ce dernier seul en
1874, nous ont fourni de précieux documents sur divers
groupes d'animaux inférieurs habitant cette région afri-
Caine.
Nous extrayons de nos Matériaux pour la faune de l’ar-
chipel du Cap-Vert, en ce moment sous presse, les dia-
gnoses de quelques espèces nous ayant paru nouvelles,
et nous les inscrivons ici en suivant l’ordre adopté dans
ce travail (1).
I.
TURBELLARIA.
1. NEMERTES QUATREFAGEI, Rochbr.
N. Capite haud distincto, oculis destituto ; rimis minusculis ; corpus
vermiforme, angustissimum, sub rotundatum, longitudinaliter sulcatum,
antice subglandiforme, lœviter reticulatum ; roseum, lineis numerosis,
violaceis, undulatis, pictum.
Long. 0,950 ; crass. 0,004.
Hab. : Rade de Santiago (M. de Cessac). Mus, Paris.
ie
GEPHYREA.
2. PHASCOLOSOMUM VARIOLOSUM, Rochbr.
P. Corpus longum, subcylindricum, attenuatum ; luteo fuscum, lon-
(1) Toutes ces espèces sont figurées dans nos matériaux, certaines
espèces provenant de dépôts quaternaires seront désignées par la lettre F.
PRE NEUE
gitudinaliter lineis undulatissimis striatum, tuberculis minutis, nigris,
undique sparsum ; pars exsertilis longitudinem corporis æquans, antice
pustulosa, pustulis compressis, hyalinis ; postice circulariter multiple,
lævis.
Long. 0,050 ; crass, 0,005.
Hab. : Rade de Saint-Vincent (M. Bouvier). Mus. Paris.
3. PHYMOSOMUM CORNIGERUM, Rochbr.
P. Corpus cylindricum, tuberculis hyalinis regulariter sparsum ; pos-
tice attenuatum, sub acutum, tuberculis elongatis conicis rufis arma-
tum ; pars exsertilis vix long. corporis Ͼquuns ; ad basim tuberculata
tuberculis conicis nigrescentibus, concentrice dispositis ; griseum, ma-
culis violaceis latis, marmoratum.
Long. 0,050 ; cruss. 0,008.
Hab. : Rade de Saint-Vincent (M. Bouvier). Mus. Paris.
4. PHYMOSOMUM PALEICINCTUM, Rochbr.
P. Corpus cylindricum, postice conoideum antice attenuatum, sub
tuberculatum, concentrice striatum ; pars exsertilis, inferne tuberculis
rufis, conicis, obtusis, sparsa; antice annulis 13, paleis minutissimis,
acutis, constitutis, cincta. Rufo luteum. inferne violaceum.
Long. 0,030 ; crass. 0,004.
Hab. : Ile de Sainte-Lucie (M. Bouvier). Mus. Paris.
5. ASPIDOSIPHON VAILLANT, Rochbr.
A. Corpus sub cylindricum. antice et postice squamosum ; squamis irre-
gulariter quadratis, intense fulvis ; medio vix granuloso, roseo, fasciis
longitudinalibus, interruptis, violaceis, picto ; callum anticum ovoi-
deum, pavimentatum, posticum late conicum, radiatim intense sulcatum ;
pars exsertilis fere dimidiam partem corporis æquans, gracilis, sub
rugosa, rosea.
Long. 0,060 ; crass. 0,009.
Hab. : Ile de Sainte-Lucie (M. Bouvier). Mus. Paris.
IT.
ANNULATA.
6. PALLASIA Luciæ, Rochbr.
P. Corpus flavo rubescente, caput branchiæque violaceis, branchiæ
LRQ EI ME
dorsales viridulo auratis ; operculum transversim ovatum, setarum au-
reis duplici serie constitutum ; internæ 26 sub longis, aculeatis, rectis,
antice paululum curvatis ; externis 59, longioribus, reflexis, radiatim
dispositis, intus per totam longitudinem minutissime pennatis ; bran-
chiæ longiores, angustiores ; setæ remorum dorsalium spathæformis,
longitudinaliter striatis ; corporis pars antica ann. circiter 50 ; postica
filiformis 1/3 longitudinis.
Long. 0,004 ; crass. par. ant. 0,009 ; crass. par. post. 0,001.
Hab. : Ile de Sainte-Lucie (M. Bouvier). Mus. Paris.
7. TEREBELLA Porriert, Rochbr.
T. Corporis regio anterior claviformis, 16.18, posterior angustissime
elongata 90 circiter annulis compositæ ; branchiæ sub œquales, stipite
brevi, ramosissimæ ; cirrhi numerosi crassiusculi, sub longi, annulati ;
scutellæ 13. Corpus luteo aurantiacum, maculis albis notatum; cirrhi
pallide lutei, cœruleo annulati.
Long. 0,007; crass. max. 0,006
Hab. : Ile de Mayo (M. de Cessac). Mus. Paris.
8. LysiprA PERRIERI, Rochbr.
L. Caput sub bilobum; antennæ fusiformes, minimæ, mediana longior ;
annulus buccalis maxillæque mediocres ; pedes parvi. cirrhus superior
latitudinem annulorum œquans ; inferior brevis, conicus ; setis lon-
guisculis rectis, apice conico, sub elongato ; corpus sub teres, intense
ohivaceum, nitidum ; ann. circiter 130.
Long. 0,124 ; crass. 0.002 1/2.
ab. ; Ile de Sainte-Lucie (M. Bouvier). Mus. Paris.
EVE
POLYPLAXIPHORA.
9. GyMmNoPpzax Hamvi, Rochbr.
G. Testa ovato elongatu, carinata, virescens, lineis albidis, cæruleis.
luteisque regulariter et longitudinaliter dispositis, picta ; valva antica,
areis lateralibus valvarum intermediarum, posticæque parte postica,
concentrice liratis, liris imbricatis, irregularibus ; valvarum interme-
diarum areis centralibus, et valvæ posticæ parte antica intense 7 sul-
catis, sulcis latis obliquis.
Ligamento marginis parvo, squamoso, squamis rotundatis, nitescen-
tibus.
A
ee 7 DE
Long, 0,095 ; lat. 0,012.
Hab. : Rade de Sainte-Lucie (M. Bouvier). Mus. Paris.
10. GYMNOPLAX INSULARIS, Rochbr.
G. Testa ovato elongata, sub carinata, olivacea, maculis albidis sparsa,
valva antica, posticæque parte postica, liratis, liris interruptis, sub
moniliformibus ; valvarum intermediarum, areis medianibus centraliter
lævibus, lateraliter sulcatis, sulcis inæquælibus, lanceolatis, concen-
trice dispositis ; areis lateralibus liratis, liris dichotomis.
Ligamento marginis olivaceo, maculis albidis notato, squamoso, squa-
mis minutis.
Long. 0,027 ; lat. 0,015.
Hab. : Rade de Saint-Vincent (M. de Cessac). Mus. Paris.
V.
LAMELLIBRANCHIATA.
11. PECTEN 1GNoTus, Rochbr.
P. Testa orbicularis, aquilateralis, sub ventricosa, 21 costata, costis
rotundatis lævibus, striis undulatissimis, plus minusve intense notatis ;
concentrice sculptis, ad oram fere squamulatis; squamis imbricatis ; au-
riculis inequalibus ; latissima sulcata, sulcis rugosissimis.
Lat. 0,019 ; alt. 0,018 ; crass. max. 0,009.
Hab. : — F — Dépôts de Saint-Vincent (M. de Cessac).
Mus. Paris.
12. ACTINOBOLUS SULCIDENTATUS, Rochbr.
A. Testa albidogriseu, trapezoidea, postice rotundata, antice abrupte
quadrata, 16 costata. Costis tumidis ; 10 posticis, moniliferis, 5 sequen-
tibus squamosis, squamis obtusis distantibus. ; 2 lævibus ; ultima tribus
squamis crassis ornata ; lunula elliptica lirata.
Lat. 0,020 ; alt. 0.013 ; crass. max. 0,012.
Hab. : — F — Dépôts de Santiago (M. de Cessac). Mus.
Paris.
15. MyoporA PriscA, Rochbr.
M. Testa densissima, ovata, antice flexuosa, sub truncata ; valva si-
IS ARE
nistra complanata. paululum concava, concentrice striata, striis minutis,
antice curvatis undulatis ; valva dextra ventricosa intense circulariter
sulcata ; umbone crasso, tiuflexo.
Long. 0,040 ; alt. 0,052 ; crass. max. 0,019.
Hab. : F. Dépôts de Santiago (M. de Cessac). Mus.
Paris.
NT:
NUDIBRANCHIATA.
14. PecToporis SAUVAGEI, Rochbr.
P. Corpus ovoideum, sub depressum, subrigidum, supra minutissime
granulatum ; color dorsi griseo viridescente ; rhinophora violescentia ;
branchia flavescens ; pagina inferior grisea.
Long. 0,022 ; lat. 0,015.
Hab. : Ile de Sainte-Lucie {M. de Cessac). Mus. Paris.
NAUIC
PLEUROBRANCHIATA.
15. POSTEROBRANCHUS ORBIGNYANUS, Rochbr.
P. Corpore crasso, sub rotundo, pede curto, sub bipartito, nigrescente,
striatulato, lobis posterioribus leviter elevatis ; nigro violaceo, longitu-
dinaliter lineis flavescentibus, irregularibus, interruptis picto ; pallium
ad marginem denticulato, griseo viridescente.
Long. 0,014 ; lat. 0,011.
Hab. : Rade de Santiago (M. de Cessac). Mus. Paris.
16. BuLLA comPrEssA, Rochbr.
B. Testa distorta elongata, crassa, longitudinaliter intense striata, ad
marginem anticam concentrice et minutissime lirata, liris distantibus :
vertice obtusa, profunde umbilicata ; apertura sub ampla, pyriformis,
antice angusta, postice dilatata; labro spiram œquans, centraliter com-
planato, inferne retorto, incrassato : columella arcua‘a, lata incrassata.
Long. 0,017 ; lat, 0,010. :
Hab. : — F — Dépôts de Santiago (M. de Cessac). Mus.
Paris.
LD 2e
NÉE
CYCLOBRANCHIATA.
17. PATELLA RANGIANA, Valenc. m.s.
P. Testa ovata, depressa convexa, rufa ; vertex sub mucronatus, ple-
rumque errosus 2/3 longitudinis situs ; costis radiantibus, majoribus,
minoribusque, latis, intense squamosis, ornata, squamis sub imbricatis,
obtusis, lenticularibus ; margine undulato ; intus cærulescente argenteu,
margaritacea, fasciis maculisque purpurascentibus radiata ; centro spa-
thulato, pallide aurantiaco.
Long. 0,044 ; lat. 0,036 ; alt. 0,019.
Hab. : Porto-Praya (Rang.). Mus. Paris.
18. GADINIA PETASUS, Rochbr.
G. Testa rotundata, paululum lateraliter compressa, elevata conoidea,
crassa ; apice sub centrali, umbonato ; umbone obtuso-recurvo ; radiatim
striatulata et sulcis minutissimis concentricis cincta ; luteolæ, intus
albido margaritacea.
Long. 0,029 ; lat. 0.024 ; alt. 0,015.
Hab. : Porto-Praya (Rang.). Mus. Paris.
19. SCUTELLINA FiscHERI, Rochbr.
S. Testa ovata, fragilis, sub compressa, apice postico, uncinato ; ra-
diatim sulcata. sulcis sub latis, undatis, interruptis ; margine dentato ;
flavescente, punctis nigris circulariter dispositis picta; intus margari-
tacea.
Long. 0,006 ; lat, 0,001 ; alt. 0,003.
Hab. : Santiago (vivant) — F. — Dépôts de Santiago
(M. de Cessac). Mus. Paris.
IX.
PECTINIBRANCHIATA.
20. AMALTHEA CHAMÆFORMIS, Rochbr.
A. Testa ovata conica, depressa,. obliqua, vertice umbonato, crasso,
Rogue
obtuso, inflexo ; intense circulariter sulcata ; sulcis foliaceis, irregula-
ribus, imbricatis, interdum ad marginem dentatis, superne fortiter vir-
gulatis ; albida. :
Long. 0,014; lat. 0,012’; alt. 0,008.
Hab. : Santiago (vivant) — F. — Dépôts de Santiago
(M. de Cessac). Mus. Paris.
21. LacunA BoureuIGNaTI, Rochbr.
L. Testa ovata ventricosa, sub distorta, crassa, pallide fusca, striis
incrementi concentrice lirata, longitudinaliter striatulata, lineis undu-
lato interruptis ; spira obtusissima, apice acuto. anfractibus depressis,
bicarinatis ; carina nodulosa; apertura ovata, labio arcuato, margine
externo incrassato ; umbilico lato, elongato; columella semilunata, antice
et postice rotundata.
Long. 0,006 ; lat. 0,004.
Hab. : Saint-Vincent (M. de Cessac). Mus. Paris.
22. VozvariNA CEssAci, Rochbr.
V. Testa elongata, lævis, nitidissima. solidula, intense rubro violacea,
linea livida lata, superne annulata ; spira brevis, conica, obtusa ; aper-
tura elongata, antice subdilatata, labro crasso ; columella recta oblique
quadridentata.
Long. 0,011; lat. 0,004.
Hab. : Porto-Praya (M. de Cessac). Mus. Paris.
23. GIBBERULA JOUSSEAUMI, Rochbr.
G. Testa subconica lœvis, nitida albida grisea, lineis fulvois plus, mi-
nusve latis tricincta ; spira obtusa, nucleo prominulo, fulvo lineata ;
apertura sub lata, labro extus incrassato ; columella recta intense qua-
dridentuta.
Long. 0,006 ; lat. 0,004.
Hab. : Porto-Praya (M. de Cessac). Mus. Paris.
24. ERATO PrayENsis, Rochbr.
E. Testa subtrigona, antice angusta, solidissima, nitida, lœvis, viri-
dula ; spira obtusa incrassata ; apertura angusta, recta, labro reflexo,
minutissime multi dentato, columella recta, antice sinuata.
Long. 0,005 ; lat. 0,003.
Hab. : Porto-Praya (M. de Cessac). Mus. Paris.
Lol ET A
25. COLUMBELLA DILUVIANA, Rochbr.
C. Testu sub elongata, utrinque attenuata, spira acutissima, anfrac-
tibus profundis angulatis ; ultimo concentrice striato, striis latis, crenu-
latis ; apertura superne auriculatu, sub linearis, labro crasso, undoso,
denticulato, denticulis numerosis, obtuse triangularibus.
Long. 0,024 ; lat. 0,012
Hab. : —F.— Dépôts de Santiago, Mayo (M. de Cessac).
Mus. Paris.
26. UZITA coNsoBRINA, Rochbr.
U. Testa elongata. anfractibus 8 rotundatis, longitudinaliter costatis,
costis distantibus, obliquis, tumescentibus, transversim sulcatis : anfractu
ultimo ad oram sub lamelloso, lamellis fere imbricatis, sulcatis, sulcis
granulosis ; columella paululum callosa, antice uniplicata ; apertura
ovoidea, labro recto, vix calloso.
Long. 0,015; lat. 0,007.
Hab. : — F. — Dépôts de Santiago (M. de Cessas). Mus.
Paris.
X.
PULMOBRANCHIATA.
27. MeLaMpus priscus, Rochbr.
M. Testa conica, brevis, solidissima, longitudinaliter lineis incre-
menti sulcata ; spira obtusa, nucleo prominulo ; apertura sub elliptica,
labro angusto, recto, inferne retorto, crasso, uniplicato, interne lœvi ;
columella arcuata, biplicata, :
Long. 0,012 ; lat. 0,009.
Hab. : F. Dépôts de Santiago (M. de Cessac). Mus.
Paris.
28. XEROPHILA ANTONIANA. Rochbr.
X. Testa albida grisea, striis fuscis ornata, late umbilicata, supra
plana, concentrice sulcata, sulcis irreqularibus ; sutura profunda, cana-
liculata ; anfractibus 4-4 1/2 complanatis, ultimus antice sub dilatatus,
obscure angulosus ; apertura rotundata ; peristome recto, subacuto.
Diam. max. 0,009 ; diam. min. 0,007; alt. 0,003 1/2.
Hab. : Saint-Antoine (M. de Cessac). Mus. Paris.
LPS)
KT”
ECHINODERMATA.
29. CLYPEASTER VuLcant, Fischer.
C. Corpus elliptico ovatum, sub polyganale, dorso gibboso prealto ;
margine crasso, rotundato ; regio buccalis, infera, lata, profundissima ;
areis ambulacrarum ellipticis ; ambulacris latis, divergentibus, zonis
poriferis fere marginem attengentibus.
Long. 0,160 ; lat 0,088 ; alt. 0,046.
Hab.:—F.— Dépôts de Mayo (M. de Cessac). Mus. Paris.
Cette espèce, nommée par M. le Dr Fischer, n'ayant
pas encore été décrite, nous avons cru devoir en donner
la diagnose.
XII.
CORALLIARIA.
30. GorGoniA Epwarpsi, Rochbr.
G. Inferne ramosa, ramis crassiusculis, sub dichotomis ; ramulis elon-
gatis, bifurcatis, erectis, quadratis, sub angulatis, longitudinaliter in-
tense costalis ; axis flexilis, fuscescens, quadratus ; cortex crassus, pal-
lide aurantiacus, tenuissime granulatus ; polyporum loculi, tubercu-
losis, crassis, proeminentibus, longitudinaliter per 4 series in ramis
dispositis, interdum vix distantibus.
Hab.: Saint-Vincent(M. de Cessac, Bouvier). Mus. Paris.
31. PocizciporA CEssacr, Fischer.
P. Crassus, lobatus, lobis compressis, rotundatis, irregularibus ; theca
crassiuscula, minute granulata ; calycibus numerosissimis, minutis, sub
polygonis, inœqualibus, profundis ; columella crassa, ovata, spongiosa ;
septis breviusculis, denticulatis.
Hab. : F. Dépôts de Santiago (M. de Cessac). Mus.
Paris.
Nous faisons pour cette espèce la même observation
que pour le Clypeaster Vulcani.
Sur quelques espèces du Haut-Sénégal,
par le D' A.-T. DE ROCHEBRUNE.
Aide-Naturaliste au Muséum.
Pendant un séjour de plusieurs mois dans le Haut-
Sénégal, M. le Dr Martin-Dupont, attaché comme médecin
en chef à la mission du Niger, a pu, malgré les exigences
d'un service pénible, consacrer ses rares loisirs à la
recherche des mollusques.
Les rives du Bakoy, l’un des bras du Sénégal, les en-
virons de Pangalla, et les montagnes de Kita, lui ont
fourni plusieurs espèces ; malgré leur petit nombre, elles
présentent un intérêt tout particulier en ce qu’elles sont
les seuls représentants jusqu'ici connus de la faune ma-
lacologique de cette partie de l'Afrique.
Nous les publions comme nouvelles et nous remer-*
cions notre courageux confrère d’avoir bien voulu enri-
chir nos collections du Muséum.
1. SPATHA PANGALLENSIS, Rochbr.
S.— Testa ovatu elliptica, inæquilateralis crassa, nigro fuscescente,
concentrice striis incrementi, profundis, imbricatis, sculpta ; antice atte-
nuata, rotundata; postice subdilatata, abrupte truncata ; margine
dorsali leviter undulato ; ventrali subrecto, medio depresso ; wmbones
acuti, decorticati, margaritaceo lividi ; cardinæ valvæ calloso recto ;
intus margaritacea sub rubiconde cærulea ; sub umbonibus lutescens.
Diam. ant. post. 0,089 ; diam. transv. 0,054 ; crass. 0,024.
Hab. : Bords du Bakoy à Pangalla (D' Martin Dupont).
Le Spatha Chaisiana, Rang, est, de toutes les espèces
Africaines, celle dont la nôtre se rapproche le plus. Elle
s'en distingue par sa forme plus elliptique, non ovoïde,
par son bord dorsal ondulé non arrondi; par la région
postérieure allongée et brusquement tronquée, non cir-
culaire, enfin par ses crochets aigus, par les profondes
stries d’accroissement, et son mode de coloration.
2. Unio Baxoyr, Rochbr.
U. — Testa inæquilatera, elongata, solida, pallide olivacea ; errosa,
3
HART ATH
concentrice sulcata ; postice tenuiter laminosa ; antice incurvata, rotun-
data ; elata, obtuse acuminatu; margine dorsali sub recto ; ventrali
ovato ; umbonibus parvis; dens cardinalis, mediocris compressa ;
lamellis rectis, obtusis ; intus margaritacea, passim lutescente.
Diam. ant. post. 0,056 ; diam. transv. 0,018 ; crass. 0,012.
Hab. : Bords du Bakoy (D' Martin Dupont).
Voisine de l’Unio Niloticus, Caill., cette espèce en diffère
par sa forme moins allongée, la sculpture de ses valves,
la disposition rostrée de sa partie postérieure, la largeur
des crochets, la hauteur de la dent cardinale droite,
l’acuité des lamelles et la coloration rosée de l’intérieur
des valves.
3. Uxio DuronTi, Rochbr.
U. — Terta inæquilatera, subovata ; sabtenuis, olivacea rufescens,
fasciis viridescentibus radiantibus picta , subtiliter concentrice sulcata;
antice posticeque rugulosa; summitate tuberculata ; margine antica
obtusa: postica quadrata; dorsalis incurvata ; umbones sub tumidi
crassi ; dens cardinalis latus compressus, sub dentatus ; laminis elon-
gatis acutis ; intus margaritacea, pallide violacea.
Diam. ant. post. 0,027 ; diam. transv. 0,016 ; crass. 0,011.
Hab. : Bords du Bakoy (D: Martin Dupont).
Se distingue de l’Unio rugifer, Kust., dontelleest voisine,
par le peu d'épaisseur des valves, le mode de sculpture
des régions antérieure et postérieure; par les tubercules
obtus du sommet et la forme des dents cardinales.
4. Unio MaxpiNGuoruM, Rochbr.
U.— Testa inæquilatera, ovato oblonga, solida, concentrice minutissime
striata ; stris lomellosis ; sordide olivacea ; margo anterior sub obliquo ;
postice sub alato ; dorsalis leviter incurvato, undato ; ventrali paululum
emarginato ; umbones rotundati erosi; dens cardinalis parvus sub com-
pressus ; laminibus rectis denticulatis ; intus vinuceo margaritata.
Diam. ant. post. 0,029 : diam. transv. 0,016 ; crass. 0,012.
Hab. : Bords du Bakoy (D' Martin Dupont). :
Cette espèce diffère de l’Unio Caffer, Krauss, par ses
stries lamelleuses et non rugueuses, par la forme oblique
du bord antérieur, le développement aliforme du bord
postérieur ; par ses crochets et ses dents cardinales.
5. VivipARA DuronrTi, Rochbr.
V. — Testa ovato elongata, solida, sub opaca, minutissime strratulata ;
striis numerossissimis, undulatis, interruptis ; olivacea lutescente ; an-
fractibus 5 1j2, obtuse angulatis, sutura profunda undosa disjunctis ;
ultimo maximo dimidiam partem testæ æquans, apice obliquo, ple-
rumque eroso ; wmbilico parvo, incrassato ; apertura ovato quadrata,
superne expensa inferne obliqua, intus cærulea ; peristome continuo,
simplici, sub incrassato, intus olivaceo nitido ; operculum corneum,
tenuiculum, extus fulvum, concavum, striatum ; intus fulvo aurantia-
cum, striüis concentricis et radiantibus subtiliter granulosis ornatum ;
nucleo sub laterali, elliptico nigricante.
Long. 0,024 ; lat. 0,043.
Hab. : Bords du Bakoy à Pangalla (D° Martin Dupont).
Cette espèce est assez voisine du V. capillata et Robert-
sont, Frauenfeld {Proceed. of the Scient. Meet. of Zool. soc.
of London, 1877, pl. LXXIV, fig. 3, 4, 5, 6) du lac Nyassa;
mais elle s’en distingue par une forme plus obtuse;
par la carène des tours de spire moins aiguë; par l’om-
bilic plus profond et moins apparent; par l'ouverture
plus quadrangulaire à sommet plus évasé, enfin par son
mode de coloration et l'absence de bandes sur les tours.
L’opercule, des plus remarquable, se rapproche de celui
du V. Eyriesi Morelet, par les stries légèrement granu-
leuses de la face inférieure ; leur disposition rayonnante,
la place et la forme du nucléus l’en distinguent.
Tout en appartenant aux types franchement Africains,
le V. Duponti monire : une tendance à s'unir aux formes
Asiatiques.
ARE LE
Documents sur la faune malacologique de la Cochinchine
et du Cambodge,
par le D' A.-T. DE ROCHEBRUNE.
Aide-naturaliste au Muséum.
PÈNE
Dans un mémoire « Sur la faune malacologique de Cochin-
chine » publié en 1863 (Journ. de Conch., vol. XI, P- 343),
MM. Crosse et Fischer donnaient la liste des espèces de
cette région jusqu'alors connues et en décrivaient un cer-
tain nombre de nouvelles ; l’année suivante les mêmes
conchyliologistes dressaient un Premier supplément de cette
faune (Journ. de Conch., vol. XII, p. 322); plus tard, en
1866, MM. Mabille et Le Mesle pubhaïent leurs Observa-
tions sur la malacologie de la Cochinchine et du Cambodge
(Journ. de Conch., vol. XIV, p. 117), comprenant indépen-
damment d'espèces connues, mais non encore signalées
dans ces parages, quelques autres inédites rapportées
par M. Le Mesle ; enfin, en 1876, MM. Crosse et Fischer
faisaient paraître le Catalogue des mollusques d'eau douce
- recueillis au Cambodge par la Mission Scientifique française
en 1875 (Journ. de Conch., vol. XXIV. p. 313), dans lequel
ils reprenaient les espèces de Deshayes, parues dans
les Nouvelles Archives du Muséum, t. X, p. 118, 1876, et
complétaient ainsi les données déjà fournies par M. le
D' Jullien et surtout par les premiers envois de M. le
Dr Harmand.
A ces divers travaux résumant l’ensemble des con-
naissances sur la malacologie de ces régions il faut
ajouter : un récent mémoire de M. Poirier, aide-natura-
liste, sur les genres Lacunopsis, Jullienia et Pachydrobia
du Cambodge ({Journ. de Conch., vol. XXIV, p. 5, 1881);
les Séries Conchyliologiques, de M. Morelet, liv. IV, 1875 ;
les Land-und Sussvasser mollusken von Java (1849), de
M. Mousson ; la Conchyliologie fluviale de la Chine centrale,
par le P. Heude ; la Fauna molluscorum extra-marinorum,
de Kobelt; le Preussische Expedition nach ost Asian, de
Martens, où l’on rencontre des indications précieuses ; et
enfin un certain nombre de diagnoses émanant de Pfeiffer,
Morelet, Martens, Crosse, Fischer, etc. etc., éparses dans
le Journal de Conchyliologie, les Malakozoologische Blatter,
et les nombreux recueils périodiques Anglais, Américains
et Allemands.
En ne tenant pas compte des noms faisant double em-
ploi dans les listes publiées, on trouve que les trois mé-
moires précités de MM. Crosse et Fischer comprennent
145 espèces, réparties en 54 marines, 43 fluviales et
48 terrestres : que celui de MM. Mabille et Le Mesle donne
65 espèces, dont 31 marines, 16 fluviales et 18 terrestres ;
que les séries conchyliologiques de M. Morelet fournis-
sent 4l espèces divisées en 28 fluviales et 13 terrestres ;
et que Deshayes cite 25 espèces fluviales, tandis que
M. Poirier en décrit 15.
D ri
Ce total de 291 espèces partagées en 85 marines, 127 flu-
viales et 79 terrestres, nous paraît renfermer assez exac-
tement le nombre des types Cochinchinois et Cambod-
viens actuellement connus.
La révision des séries Indo-Chinoises du Muséum,
séries dues aux recherches d’un grand nombre de savants
explorateurs (1) et comprenant en outre les types de
Lesson (2), Eydoux et Souleyet (3), Humbron et Jac-
quinot (4), etc., nous permet d'augmenter ce chiffre d’une
manière notable (5). Nous avons pu en effet réunir 167 es-
pèces non encore signalées, soit 88 marines, 38 fluviales
et 41 terrestres ; parmi ces espèces 30 nous ont paru nou-
velles, et nous les inscrivons dans la liste suivante, point
de départ d'un travail plus complet et plus vaste que
nous espérons publier plus tard (6).
L
LAMELLIBRANCHIATA
4. LopxA PLICATA, Chem.
Ostrea plicata, Chem. Conch., f. 232.
Hab. : Poulo Condor (D' Harmand), M. P. (7), Chine.
(1). Nous citerons plus particulièrement : Gaudichaud, 1837; Martin, à
la même époque; Vesco, 1862; M. Germand, 1864 : le Père Larenaudie,
1861 ; MM. Bocourt, 1862 ; Le Mesle, 1865 ; D° Jullien, 1874 ; D' Harmand,
1875-1877 ; M. Pierre, 1878 ; le: capitaine Vigne, 1878,
(2) Voyage de la Coquille, 1830.
(3) Voyage de la Bonite, 1836-1837.
(4) Voyage de la Zélie, 1841.
(5) Toutes les espèces décrites ou citées par nos prédécesseurs exis-
tent dans les galeries du Muséum.
(6) L'habitat Cambodgien et Cochinchinois des espèces est désigné en
caractères italiques ; nous y avons joint différentes localités étrangères
à la région qui nous occupe et où vivent également ces espèces, elles
sont en caractères ordinaires.
Seules les espèces non encore signalées sont précédées d’un numéro
d'ordre ; les autres n'étant mentionnées qu’en raison des observations
qu’elles nécessitent ne doivent pas compter dans la liste que nous donnons.
(1) Le signe M. P. indique que l'espèce existe dans les galeries du
Muséum d'histoire naturelle de Paris.
2 Res
2. LOPIHA CRENULIFERA, SOW.
Ostrea crenulifera, Sow. in Reeve Conch. Icon. (Ostrea),
pl. XX VII, sp. 67.
Hab. : Poulo-Condor (Dr' Harmand),-M. P., mer Rouge.
3, PLACENTA ORBICULARIS, WOodw.
Placenta orbicularis, Woodw., ann. and mag. nat. His.
2 SRE VON SD
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand), M. P., mers de
Chine, Japon, Australie, Philippines.
4. SPONDYLUS FOLIACEUS, Chem.
Spondylus foliaceus, Chem. Conch. Cab., vol. VII, p. 85,
pl. 46, f. 472-473.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand), M. P., Philippines.
5. SPONDYLUS DUCALIS, Chem.
Spondylus ducalis, Chem. Conch. Cab., vol. VIT, p. 89,
pl. 89, f. 477-478.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand), M. P., Philippines.
6. SPONDYLUS FRAGUM, Reeve.
Spondylus fragum, Reeve, Conch. Icon. (Spondylus),
pl. XVII, sp. 61.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand), M. P., Philippines.
7. MANTELLUM FRAGILE, Chem.
Lima fragitis, Chem. Conch. Cab., vol. VII, pl. 61, f. 650.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand), M. P., Philippines.
8. CHLAMYS MADREPORARUM, Petit.
Pecten madreporarum, Petit in SOTENNE Thes. Conch.,
vol. 1, p. 68, pl. XIV, f. 68.
SU
Hab. : Poulo-Condor (D: Harmand), M. P., Java.
9. Acar scuLpTiuis, Reeve.
-Arca sculptilis, Reeve Proceed. Zool. Soc., 1844, et
Conch. Icon. (Arca), pl. XVII, sp. 118.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand), M. P., Philippines.
10. BARBATIA DECUSSATA, SOW.
Arca decussata, Sow. Proceed. Zoo!l Soc., 1833.— Reeve
Conch. Icon. (Arca), pl. XIE, sp. VI.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand), M. P., Philippines.
11. BARBATIA HELBLINGI, Brug.
Arca Helblingii, Brug. Ency. meth. vers., vol. 1, p. 99.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand), M. P., Colombie,
Philippines.
12. ATRINA NIGRA, Chem.
Pinna nigra, Chem. Conch. Gab., vol. VIII, p.221, pl. 88,
f. 774.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand), M. P., Philippines.
13. MALLEUS VULGARIS, Linn.
Malleus vulgaris, Linn. syst. nat., p. 1147.
Hab.: Poulo-Condo (D' Harmand; M. Mabille), M. P.,
mers de Chine.
14. IsocxoMoN marsuriuM, Lamck.
Perna marsupium, Lamck. A. S. V., vol. VII, p. 77.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand), M. P., Philippines.
15. ISOGNOMON VULSELLA, Lamck.
Perna vulsella, Lamck. À. S. V., vol. VI, p. 78.
— A0 —
Tab. : Poulo-Condor (D' Harmand), M. P.
16. MELEAGRINA MARGARITIFERA, LamckK,
Avicula margaritifera, de Roissy in Reeve Conch. Icon,
(Avicula), pl. 1, sp. 1.
- Hab. : Poulo-Condor (Dr Harmand), M. P., Ceylan, Pa-
nama, Manille, Madagascar.
17. SEPTIFER BILOCULARIS, Linn.
Mytilus bilocularis, Linn. Syst. nat., p. 3352.
Hab, : Poulo-Condor (D: Harmand), M. P., Inde.
18. LITHOPHAGA GRACILIS, Philippi.
Modiola gracilis, Philippi Zeit. F. Malak., 1847, pl. IL, £.1.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand), M. P., Chine-Japon.
19. BRACHYDONTES PLICATULA, Lamck.
Modiola plicatula, Lamck. A. S. V., vol. VII, p. 22.
Hab. : Poulo-Condor {D' Harmand), M. P.
20. PERNA PHicrprINARUM, Hanl.
Modiola Philippinarum, Hanl. rec. Biv. Sch., p. 235.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand), M. P., Philippines.
21. ANODONTA LAMINATA, Rochbr.
A. — Testa elliptica, tenuis, sub pellucida, corneo olivacea;
antice brevis, rotundata ; postice cuneiformis ; margine supero
recto ; infero regulariter arcuato; concentrice laminata, la-
minis tenuibus, distantibus, oblique ad marginem posticum
striatulata ; umbones antici, viæ prominuli, decorticatr, cu-
proϾi ; intus Mmargaritato Croce.
_ Diam. ant. post. 0,077; Diam. trans. 0,052 ; Crass. 0,017.
Hab. : Rapides du Mekong (D' Harmand), M. P.
73e
22. PSEUDODON ANODONTINUM, Rochbr.
P. — Testa elongato ovata, sub solida; compressissima ;
dorso leviter curvato in alam parvam rotundatam rugosissi-
mam desinente ; margo anterior, antice sub acuto, deinde
rotundato ; posterior lato, ovato, brunneo fuscescente ; sulcis
concentricis, laminifcris, undulatis, ornata ; umbones parvi,
compressi, errOS1, intense CUpræ; in utraque valva dens unica,
parvissima, acuta ; intus margaritaceo cœrulea.
Diam. ant. post. 0,078; Diam. transv. 0,040 ; Crass. 0,019.
Hab. : Sombor-Sombor, Mekong (D' Harmand), M. P.
93. PsEubODON PIERREI, Rochbr.
P. — Testa solida, elongata, compressa, valde inœquilate-
ralis ; fusca, incremento ferrugineo rubro, passim tecla ; epi-
dermide lamelloso ad marginem posticam induta; concentrice
striata ; latere antico-brevis sub rotundato ; postico mul toma-
jore, intense obliquo, in alam brevem compressam, sulcatam,
sulcis arcuatis, undulatis sparsam, sub dilatato ; umbones
compressi, parvi, errosi, cuproi ; utraque valva, dente unico-
triangulari, lato, obtuso, munila; intus margaritacea, cæ-
rufescente cupræu.
Diam. ant. post. 0,071 ; Diam. trans. 0,055 ; Crass. 0,020.
Hab. : Shigloni Breithon, Cochinchine (M. Pierre), M. P.
24. Pseupopon Magizrr, Rochbr.
P. — Testa solida, ovato elliptica ; sub convexa, inæqui-
lateralis : concentrice laminata ; nigricante, incrassata, fer-
ruginea ; latus anticum breve, sub acutum ; posticum ellip-
ticum, antice rotundatum, inferne fere rectum, undulosum ;
umbones tumidi, intense errosi, cupræi, utraque valva dente
unico, crasso, obtuso ; intus Mmargaritacea, cupræo lutescente.
Diam. ant. post. 0,060; Diam. trans. 0,040 ; Crass. 0,024.
Hab. : Shigloni Breithon, Cochinchine (M. Pierre), M. P.
25. PSEUDOLON SULCATUM, Rochbr.
P. — Testa solida, ovata, convexa, sub inflata, inæquila-
LE Ho Ne
teralis ; concentrice sulcata, sulcis latis, crassis sub distan-
tibus; nigricante, ad marginem posticam fulva; maculis
luteo viridescentibus medianiter marmorata ; latus anticum,
sub elongato conicum; apice recurvo ; posticum latum, infla-
tum, antice rotundatum, tuberculis elongatis radiatim dispo-
sitis ornatum ; inferne sub angulatum ; umbones tumidi, sub
distantibus-erosi, albido cretacei; utraque valva dente unico
quadrato (in sinistra incurvato) munita ; intus margaritacea
albescente.
Diam. ant. post. 0,085 ; Diam. trans. 0,056 ; Crass. 0,055.
Hab. : Embouchure du Mekong (D' Harmand), M. P.
PSEUDODON CUMINGI, Lea.
Monocondylæa Cumingi, Lea Proceed. Zool. Soc. of
London, 1850, p. 199, — et Obs. VIL, p. 53, t. 33, f. 114.
— Conrad. Amer. Journ. Conch., t. 1, p. 352.
Hab. : Rapides de Sombor-Sombor, Cambodge (D' Har-
mand), M. P., Malacca, Java, Borneo, Siam, Teste Morelet.
M. Morelet considère le P. Cumingii comme identique
au. P. Zollingeri (Margaritana Zollingeri, Mousson, Moll.
Java, p. 96, pl. XVIIL, f. 1, 2). Nous ne pensons pas que
ces deux espèces puissent être réunies. Outre que le
P. Zollingeri est plus trapu, moins elliptique que le 2.
Cumingii, il ne porte pas comme ce dernier, même chez
les individus jeunes : « Slight plications posteriorly » comme
l’observe Conrad (Loc. cit.) et comme le figure Lea (Loc.
cit.). Ce caractère de sculpture des valves, dont M. Mo-
relet ne parle pas, nous semble militer en faveur de la
séparation des deux espèces, en raison même de la va-
leur que tous les conchyliogistes lui attribuent, dans la
distinction des Unionidæ.
26. DYSNOMIA RADULA, Benson.
Unio radula, Benson in Hanley, Bec. Riv. Sch., p. 382,
pl. 23, f. 41. — Hanley et Theobald. Conch. Indica, 1876,
D D DIS
Hab. : Rapides de Sombor-Sombor (D' Harmand), M. P.,
Assam, Chine.
PRE Ne
27. DysNomiA PAvoxINA, Rochbr.
D. — Testa ovata, lata, crassissima, sub compressa ; dorso
obliquo, unduloso, sub alato, costis latis incurvatis sculpto ;
margo anterior, curvata, brevis ovata ; posterior latus ovoideus:
margine ventrali sub recto, centraliter paululum depresso ;
medium valvarum errosum, intense margaritaceo cœruleum ;
pars Corticata, fusco nigrescente; concentrice sulcis crassis
passim tuberculatis tecta; umbones antici, curti, approximati :
dens cardinalis in valva sinistra crassissima profunde bilo-
bata, intervallis obtusis intricatis fodiata ; in dextra simplexæ
trapeziformis, oblique disposita ; lamellæ crassissinæ elon-
gatæ, altissimeæ ; valvulæ dextræ 1 careniformis ; sinistræ 9,
distantibus inϾqualibus, postice acutis ; intus centraliter
margaritaceo cæœrulea, postice cupræo rubescente; inferne
albida.
Diam. ant. pos, 0,190 ; Diam. trans. 0,125 ; Crass. 0,080.
Hab. : Battambang (M. Bocourt), M. P.
28. Dircopon LupovicrANuM, Rochbr.
D. — Testa ovato elliptica, crassa, modice CONvExa, fulva ;
pars antica rotundata ; margo dorsalis postice arcuata, inferne
abrupte truncata ; margo ventralis sub sinuosa ‘ profunde
concentrice sulcata; sulcis minutis rectis, interruptis, versus
margo dorsalis et precipue ad regionem unbonarum* in undis
intricatis nitescentibus transeuntes ; umbones obtusi, intense
decorticati, cupræi, dens cardinalis quadratus, crassus crenu-
latus ; lamellæ elongatæ, in valva dextra distantibus ; intus
margaritaceo cœrulea, sab umbonibus salmonea.
Diam. ant. post. 0,050 ; Diam. trans. 0,052 ; Crass. 0,022.
Hab. : Preck-Scholl Haut Mekong (D' Harmand), M. P.
LAMPSILIS GRAVIDUS, Lea.
Unio gravidus, Lea. Proceed. Ac. nat. Sc. Phil., VIU,
p. 93. — Observ. VI, p. 12, tab. XXIV, f. 5. Morelet Ser.
Conch., livr. 4, p. 347.
Le ie
Unio massini, Morelet. Journ. Conch., 1864, vol. XII,
p.288, el Ser. Conch..livr- #4 p- 9328/1410"
Hab. : Cambodge.(Le Mesle), M. P.— Winh-Luong (Mo-
relet). — Siam (Lea).
L'U. Massini que l’on pourrait prendre pour le jeune
âge de l'U. gravidus, dit M. Morelet dans ses séries Con-
chyliologiques (Loc. cit.) en diffère notablement, ajoute-t-
il, en ce que chez l’U gravidus, la partie postérieure du
bord dorsal et les lamelles qui en dépendent, suivent une
direction à peu près rectiligne, tandis que chez l’U. Massini
elles sont arquées sensiblement. Malgré l’autorité de M. Mo-
relet, il nous est impossible de voir un caractère spéci-
fique dans le plus ou moins de courbure des lamelles, de
la partie postérieure du bord dorsal d’un Unionidé quel-
conque ; de plus l’examen d’une série d'échantillons de
tout âge provenant soit du Cambodge (Le Mesle), soit de
Siam (M. Bocourt), montre en ce qui concerne les Unio,
gravidus et Massini,le passage de l’une à l’autre ; la forme,
l'épaisseur, la couleur plus ou moins foncée, la saillie
des crochets, la figure arrondie ou ovale de l'extrémité
postérieure, invoquées par M. Morelet, n'ont rien de fixe
et se retrouvent dans les deux espèces à des degrès di-
vers. Nous pensons donc qu'elles doivent être réunies et
inscrites sous le nom de gravidus, imposé par Lea.
29. Unio mNæquaus, Rochbr.
. U. — Testa elliptica, crassa, ad regionem umbonarum tu-
midissima, inferne compressa ; nigro fusca ; umbones tumidi
latiusculi, late et profunde errosi, carnei; margo superior
elevata, lateraliter abrupte inclinata, subtroncata ; concentrice
sulcata ; versus umbones lineis radiantibus undosis sculpta ;
deus cardinalis longus spatulæformis, crenatus ; lamellæ rec-
tilienæ, crassæ, dilatatcæ ; intus aurantiacus.
Diam. ant. post. 0,056 ; Diam. trans. 0,055; Crass. 0,050.
Hab. : Rapides de Sombor (D' Harmand). M. P.
30. Unio JACULUS, Rochbr.
U. — Testa elongatissima, sub compressa, olivacea ; dorso-
Pre PR te
recto crassiusculo ; margine ventrali arcuato, antice rofun-
dato ; postico angusto rostrato ; concentrice striatulata, linea
recta elevata subtuberculata, squamis distantibus crassis
quadratis, ferens, ab umbonibusad rostrum eradians ; um-
bones antici, elongati, approæimati, erosi cuproi ; dens car-
dinalis longus, compressus, crenulatus ; laminæ elongatæ
rectilinæ denticulatcæ ; intus margaritato cœrulea.
Diam. ant. post. 0,040 ; diam. trans. 0,012 ; Crass. 0,009.
Hab. : Sombor-Sombor (Dr Harmand). M. P.
Gen. HArMANDIA, Rochbr.
Nous croyons devoir proposer sous le nom de notre
savant et affectionné confrère M. le D' Harmand, la
création d'un genre, pour une Nayade des plus remar-
quables provenant des rapides de Sombor-Sombor (Me-
kong, envoi de 1877), entièrement différente de toutes les
espèces connues. Ce genre peut être ainsi caractérisé :
Testa œquivalvis, inœquilateralis, plicata, sub alata ; dens
cardinalis obliqua, in valva dextra pyramidalis, undata, in
sinistra duplex; lamellæ trifurcatæ, valvulæ dextræ æœqua-
libus ; sinistræ inæœqualis; sigilla ligamenti anterior ovata,
profunda, prealta; posterior superficialis; impressio pal-
lealis hastata.
Coquille équivalve, inéquilatérale légèrement plissée ;
subailée. Dents cardinales situées presque en dessous
du sommet, dirigées très obliquement de haut en bas,
celle de la valve droite pyramidale allongée, dentée au
côté interne, se continuant en une lamelle mince, trian-
gulaire, insérée tout à fait en dessous du crochet ; celle
de la valve gauche creusée d’une gouttière profonde; la-
melles trifurquées, la supérieure courte, concave, à
extrémité aiguë dirigée en haut; la seconde étroite,
longue, mince et tranchante; la troisième, de même
forme, un peu plus longue et se prolongeant jusqu’à la
base de la lamelle de la dent cardinale; impression mus-
culaire antérieure ovoïde profonde, atteignant presque le
bord de la coquille ; la postérieure sub-arrondie, superfi-
cielle ; impression palléale en forme de hache.
Et done
31. HARMANDIA SOMBORIENSIS, Rochbr.
(INANE PERS)
IT. — ‘Testa ovato elliptica, tenuis, griseo viridescente,
antice abrupte concava, semi ovata, inferne convexo undulata,
postice sub ovali in alam brevem, compressam dilalata, ad
marginem plicata; antice, inferne posticeque, intense radiatim
sulcata sulcis sub divaricatis, laminatis, laminis imbricatis,
centraliter costata : intervallum sulcorum minutissime lineolis
concentrice undulatis texto; umbones parvi erosi intus mar-
garitacea nitente.
Diam. ant. post. 0,024 ; Diam. 0,014 ; Crass. 0,008.
Hab. : Rapides de Sombor-Sombor (D' Harmand). M. P.
Coquille ovale, elliptique mince, d'un gris-verdètre,
._ érodée par places ; bord antérieur brusquement concave
en haut, ovoïde à l'extrémité ; bord ventral régulièrement
convexe, onduleux ; bord postérieur ovoïde, s’atténuant
en une aile courte, très comprimée, fortement plissée ;
les bords, antérieur, ventral et postérieur, couverts de
côtes saillantes, divariquées, rayonnantes, se coupant
parfois en V, dans le voisinage du sommet, ornées de
squames minces imbriquées ; partie centrale des valves
à côtes larges et hautes, espaces intercostaux finement
striés, à stries concentriques onduleuses, crochets min-
ces, très rapprochés, érodés, nacrés, intérieur d’un blanc
nacré brillant.
Le type repose sur un échantillon complètement adulte.
32. MYTILICARDIA VARIEGATA, Brug.
Cardita variegata, Brug. Ency. meth. vers., p. 407.
pl, 233, fig. 6. ;
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Chine, Inde.
33. MYTILICARDIA RADULA, Reëeve.
Cardita radula, Reeve. Proc. Zool. Soc., 1843.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P.
Bull Soc Phil Paris. 18Sée LL PL
Æ
Formant lith. Imp.Becquet Paris
Harmandia Somboriensis Rochbr.
,
ll
{
| D
x ru
Le
NL'OELE
DNS
DAS) at
34. CHAMA LOBATA, Brod.
Chamna lobata, Broderip. Trans. Zool. Soc. vol. I, p. 303,
pl. 38, f. 4-5.
Hab. : Poulo-Condor (Dr Harmand). M. P., Chine.
39. CHAMA MULTISQUAMOSA, Reeve.
Chama multisquamosa, Reeve. Conch. Icon. (Chama),
pl. IE, sp. 12.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines.
36. MeiocarDiA MoLTxkiANA, Chem.
Chama Moltkiana, Chem. Conch. Cab., vol. VII, pl. 48,
f. 485.
Hab.: Poulo-Condor (Dr Harmand). M. P., Philippines.
31. LÆVICARDIUM PULCHRUM, Reeve.
Cardium pulchrum, Reeve. Proc. Zool. Soc. 1845, et
Conch. Icon. (Cardium), pl. XIX, sp. 98.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Chine.
38. BATISSA TRIQUETRA, Desh.
Cyrena triquetra, Desh. Proceed. Zool. Soc., 1854, p. 13.
Hab. : Touranne : Eydoux et Souleyet (Type M. P.),
Philippines.
39. CORBICULA STIATELLA, Desh.
Corbicula striatella, Desh. Proceed. Zool. Soc., 1854,
p. 344. — Hanley et Théobald. Conch. Icon., 1876, p. 55,
pl. CXXX VIII, f. 7-10.
Hab. : Cambodge (D' Harmand). M: P., Pondichéry.
A0. CORBICULA INSULARIS, Prime.
Corbiculata insularis, Prime Ann. Lyc. N.-York, VIIL,
p. 413, 1867. — Morelet Ser. Conch., livr. 4, p. 361.
RADIO UE
Hab. : Mekong (D' Harmand). M. P., Siam (Morelet),
M. Bocourt. M. P.
41. CHORISTODON SERRICULA, Rochbr.
C. — Testa trigono ovata, tumida, valde inœquilaterals
abido fusca; concentrice sulcata et lineis minutissimis undulato
angulosis, interruptis, sub rugosis, undique sculpta ; latere
antico brevi rotundato, postico sub elongato, apice quadrato,
8.20 sulcis obliquis, elevatis, dentatis armato; intus luteo.
Diam. ant. post. 0,020 ; Diam. trans, 0,016 ; Crass. 0,012.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P.
42. TAPES PHASEOLINA, Lamck.
Venus phaseolina, Lamck. A. S. V., vol. VI, p. 364.
Hab. : Poulo-Condor (Dr Harmand). M. P.
43. TAPES LITTERATA, Linn.
Venus litterata, Linn. Syst. nat., p. 1135.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Australie,
Océan Indien, Japon.
44. DosiniA JUVENIS, Chem.
Venus juvenis, Chem. Conch. Cab. 7, t. 38, p. 405.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Mers de l’Inde.
45, CIRCE PERSONATA, Desh.
Circe personata, Desh. Proced. Zool. Soc., 1853, p. 6...
Hab. : Poulo-Condor (Dr Harmand). M. P., Philippines.
A6. CIRCE DIVARICATA, Chem.
Venus divaricata, Chem. Conch. Cab., VI, p. 317, pl. 30,
f. 316.
Me) “A
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines,
Mer Rouge.
47. SUNETTA PECTINATA, Linn.
Venus pectinata, Linn. Syst. nat., p. 1135.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines,
Mer Rouge.
48. CALLISTA CITRINA, Lamck.
Cytherea citrina, Lamck. A. S. V., vol. VI, p. 306.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Australie,
Philippines.
49. VENUS PUERPERA, Linn.
Venus puerpera, Linn. mant., p. 545. — Reeve (Venus),
pl. IV, sp. 10.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines.
50. TTIGONELLA LURIDA, Philip.
Mactra lurida, Philip. Alb. u. Besch. Conch., p. 136,
pl 3,113:
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand), M. P., Philippines.
51. CORBULA cRASSA, Hinds.
Corbula crassa, Hinds. Proceed. Zool. Soc., 1842. —
Reeve, Conch. Icon. (Corbula), pl. 1, sp. 8 a. b.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Malacca,
Philippines.
IL.
NUCLEOBRANCHIATA.
D2. IANTHINA GLOBOSA, Swan.
Tanthina globosa, Swains. Zool. IL. First. ser. vol. IT.
L
A
— Reeve. Conch. Icon. (lanthina), pl. IV, sp. 18.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand), M. P.
HT
NUDIBRANCHIATA.
53. HEXABRANCHUS FAUSTUS, Bergh.
Hexabranchus faustus, Bergh. Reiss. Arch. d. Philipp.,
1878, p. 550.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines,
Ile Palaos, Aïbukit.
54. ASTERONOTUS MABILLA, Bergh.
Asteronotus mabilla, Bergh. Reiss. Arch. d. Philipp.,
1878, p. 644.
Hab.: Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Mer des Indes.
55. ASTERONOTUS HARMANDI, Rochbr.
A. — Corpus depressum, latissimuim, sub coriaceum; dor-
sum glabrum pustulosum, sub lϾve, violaceum ; pustulis latis
tumidis, prasinis ; pallium violaceo luteolatum ; rhinophora
brunnea ; tentacula œruginosa ; podarium albido fuloum.
Long. 0,120 ; Lat. 0,095 ; Lat. Podar. 0,051.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand;. M. P.
56. DiscoDORIS RARIPILOSA, Abrah.
Discodoris raripilosa, Abraham. Proc. Zool. Soc., 1877,
p.257, pl. XXIX, 1: 29-30.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines.
EVE
PLEUROBRANCHIATA.
57. PHYLLIDIELLA PUSTULOSA, Cuv.
Phyllidia pustulosa, Cuv. An. Mus., 1804, vol. V, p. 268,
DIV AE 2687
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines,
mer des Indes.
58. APLYSIA JULIANA, Q. et G.
Aplysia Juliana, Quoy et Gaim., Voy. Astrol., t. IF,
p. 309, pl. XXIV, f. 5-6.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Océan indien,
Maurice.
59. ATYS ELONGATA, Adams.
Atys elongata, Adams, in Sowerb. Thes. (Bulla), sp, 90,
pl495, 421
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Ceylan, Phi-
lippines.
60. HAMINEA CROCATA, Pease.
Haminea crocata, Pease. Proceed. Zool. Soc., 1860, p. 10.
— Reeve Conch. Icon., pl. V, f. 29.
Hab. : Cap Saint-Jacques (M. Bocourt). M. P.
61. HYDATINA PHyYsis, Linn.
Hydatina physis, Linn. in Reeve Conch. Icon., pl. 1,
Sp. 2.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Indes.
IV:
CYCLOBRANCHIATA.
62. PATELLA NIGRO LINEATA, Reeve.
Patella nigro lineata, Reeve Conch. Icon. (Patella),
pl. XVIII, sp. 43.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines.
VI.
SCUTIBRANCHIATA,
63. TEINOTIS ASININA, Linn.
Haliotis asinina, Linn. Syst. nat. X°ed., p. 780.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines,
Chine.
64. HArIOTIS RUGOSA, Reeve.
Haliotis rugosa, Reeve Proceed.Zool.Soc.,1846.—Conch.
Icon. (Haliotis), pl. IL, sp. 6.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P.
65. MONODONTA viripis, Lamck.
Monodonta viridis, Lamck. A. S. V., t. IX, p.177.
Hab. : Poulo-Condor (Dr Harmand). M. P., Nouvelle-Hol-
lande.
66. INFUNDIBULUM CONCAVUM, Linn.
Trochus concavus, Linn. Syst. nat., p. 3750.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Océan Indien,
Ille Bourbon, Madagascar, Seychelles.
Dee en
*
67. TRoOCHUS NILOTICUS, Linn.
Trochus niloticus. Linn. Syst. nat., p. 1227.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Océan Indien,
Nouvelle-Irlande, Nouvelle-Calédonie, Australie, Tran-
quebar.
68. UMBONIUM ELEGANS, Beck.
Rotella elegans, Beck. Kien. Icon. Conch., pl. IT, f. 5.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines.
Japon. .
69. COLLONIA SANGARENSIS, SChrk.
Turbo Sangarensis, Schrenck. Bull. Ac. sc. nat. S'-Pe-
ters., t. IV, p. 409.
Hab.: Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Mers du Japon,
70. PiLA cHRYSOSToMA, Recl.
Nerita chrysostoma, Recl. Rev. Zool. Soc. Cuv., 1841,
p. 104.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines.
71. PiLA STELLA, Chem.
Nerita stella, Chem., Conch. Cab., vol. XI, p. 197,
f. 1907-1908.
Hab.: Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines.
APT
PECTINIBRANCHIATA.
72. EGLISIA TRICARINATA, Ad. et Reev.
Eglisia tricarinata. Ad. et Reeve. Voy. Samar. — Reeve
Conch. Icon,, pl. FE sp. 3.
dope At
Hab. : Poulo-Condor (Dr Harmand). M. P., Mers de
Chine.
73. TURRITELLA TEREBRA, Lamck.
Turritella terebra, Lamck. A. S. V., vol. IX, p. 251.
Hab. : Bancs de sable de la baie de Ha-Tien, Cochinchine
(D' Harmand). M. P.; Philippines.
74. AMPULLARIA METCALFEI, Reeve.
Ampullaria Metcalfei, Reeve Conch. Icon., pl. XXV,
SUR CE
Hab. : Songlu, Cochinchine (M. Pierre). M. P. — Preck-
Scholl, Id. (D' Harmand). M. P.
AMPULLARIA POLITA, Desh.
Amputllaria polita, Desh. Encycel. meth., t. Il, p, 31.
Ampullaria callistoma, Morelet. Rev. Zool., 1866, p. 166,
CHSeL Connie p 0202 -8pPPRUITIPRENTE
Hab. : Moth-Kara, Compong-Soai, Battambang (Jullien-
Le Mesle). Marécages de Preck-Scholl (D' Harmand). M. P.
M. Morelet (Loc. cit.) considère son Ampullaria callis-
toma comme parfaitement distincte de ses congénères.
Les individus qu'il possède «totalement dépouillés d’épi-
derme ont, dit-il, été malgré cela recueillis à l’état vivant;
le test est légèrement corrodé ; le bord de l’ouverture est
d’une nuance brun foncé à laquelle succède une bande
lilas, le reste, y compris le bord coluellaire, est d’un
roux orangé assez vif. » Ces caraclères ne nous semblenc
pas mériter la valeur que M. Mortelet leur attribue. La
couleur cendrée du testentre autre et son aspect corrodé,
existent chez un grand nombre d'Ampullaires. Si de plus
on examine une série nombreuse d'individus de l’A. polita
peu constante dans sa forme el ses dimensions de l’aveu
même de M. Morelet (Loc. cit, p. 292), on observe tous les
passages de l'une à l’autre espèce; enfin la coloration de
la bouche, caractère principal de l’A. chlorostoma est
identique sur les types de l'A. polita de Deshayes. L'es-
/
; Æ
Rene
pèce nous paraît être établie sur une forme roulée de l'A.
polita, et devoir être considérée comme synonyme de
cette espèce.
75. PALUDOMUS PARVUS, Lea.
Pachychilus parvus, Lea. Proceed. Ac. n. Sc., Phil. VIII,
p. 145.
Hab. : Faux douces de Breck-Scholl, Cochinchine (D' Har-
mand). M. P.— Battembang, Id.-— Siam (Morelet), Bangkok
M. Bocourt). M. P.
76. PLANAXIS NUCLEUS, LamcKk.
Planaxis nucleus, Lamck. A. S. V., vol. VII, p. 249.
Hat. : Battambang, Cambodge (M. Bocourt). M. P., Ja-
maïque, Indes.
77. PLANAXIS SULCATUS, Born.
Planaxis sulcatus, Born. Mus. Vind., p. 258, pl. X, f. 5-6.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines,
Australie, Maurice.
78. MELARAPHE MELANOSTOMA, Gray.
Littorina melanostoma, Gray. Zool. of Becchey Voy.
pl. 140.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Singapoure,
Bornéo.
19. MELARAPHE INTERMEDIA, Philip.
Litiorina intermeda, Philippi Proc. Zool. Soc., 1845,
p. 141.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Nouvelle-
Hollande, Tahiti, Philippines, Mer Rouge.
SU. PIRENA ATRA, Linn.
Strombus ates, Linn. Syst. nat., p. 1213.
HIS DS ERA
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines,
Molucques. Fi
81. TAREBIA SEMIGRANOSA, V. d. Busch.
Melania semigranosa, Von dem. Busch, in Pilipp. Abb.
und: /Besch./Conch vol 1500 2/mpl MTE 13.
Hab. : Sombor-Sombor (Dr Harmand). M. P., Java.
82. MELANIA SEMICANCELLATA, V. d. Busch.
Melania semicancellata, Von dem. Busch. in Philipp.
Abb. und Besch. Conch., vol. I, p. 139, pl. 3, f. 2.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Java.
83. MELANIA CRENULATA, Chem.
Melania crenulata, Chem. Conch. Cab., XI, p. 165.
Hab. : Touranne (Gaudichaud), Philippines.
84. MELANIA RECTA, Lea.
Melania recta, Lea. Proceed. Zool. Soc., 1850, p. 183.
Hab. : Singlu (Cochinchine) (M. Pierre). M. P., Philippines,
Ile Siquior.
8). MELANIA BENSONI, Reeve.
Melania Bensoni, Reeve Conch. Icon., pl. XIV, sp. 96.
Hab. : Poulo-Condor (Dr Harmand). M. P., Inde.
86. MELANOIDES TUBERCGULATA, Mull.
Melania tuberculata, Mull. Verm., p.191.
Hab. : Touranne (Eydour et Souleyet). M. P., — Poulo-
Condor (Dr Harmand). M. P.
C’est une des nombreuses formes de cette espèce poly-
morphe et à aire d'habitat des plus vaste.
CE RTEN RS
87. MELANOIDES ASPERATA, Lamck.
Melania asperata, Lamck. A. S. V., vol. VII, pl. 429.
Hab. : Touranne (Eydoux et Souleyet). M. P., Philip-
pines.
88. MELANOIDES TRISTIS, Reeve.
Melania tristis, Reeve Conch. Icon. (Melania), pl. XVII,
sp. 21.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Java.
89. AYLACOSTOMA COARCTATA, Lamck.
Melania coarctata, Lamck. A. S. V., vol. VIIL p. 430.
Hab: : Cochinchine (M. Vigne). M. P., Philippines.
90. THIARA DIADEMA, Lea.
Melania diadema, Lea. Proceed. Zool. Soc., 1850, p. 94.
Hab. : Touranne (Eydoux et Souleyet). M. P., Philip-
pines, Ile Cumaran.
91. CERITHIDEA QUADRATA, Sowerby.
Cerithidea quadrata, Sowerb. in Reeve. Conch. Icon.,
Dole Sp 5:
Hab. : Battambang, Cambobge (Hombron et Jacquinot).
M. P., Malacca.
92. TyMPANOTONOS FLUVIATILIS, Pot. et Mich.
Tympanotonos fluviatilis, Pot. et Mich. Cat. Moll. Douai,
p. 363.
Hab. : Battambang (M. Bocourt). M. P., Inde.
93. VERTAGUS VULGARIS, Schum.
Cerithium vertagus, Schum. in Reeve Conch. Icon., pl. IV,
Sp. 19.
PS a
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmard). M. P., Molucques,
Philippines.
94. VERTAGUS OBELISCUS, Brug.
Cerithium obeliscus, Brug. Encycl. meth.. pl. 443, f. 4.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Inde.
95. VERTAGUS MARTINIANUS, Pfeiff.
Vertagus martinianus, Pfeiff. Reeve Conch. Icon., pl. IT,
sp. 14.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P.
96. CERITHIUM MORUS, Lamck.
Cerithium morus, Lamck. A. S. V., vol. VIL p. 56.
Hab. : Touranne (Gaudichaud). M. P. — Poulo-Condor
(D' Harmand). M. P., Madagascar, Mer Rouge.
97. ARICIA ANNULUS, Linn.
CyprϾa annulus, Linn. Syst. nat., p. 1179.
Hab. : Poulo-Condor (Dr Harmand). M. P., Seychelles,
Nouvelle-Calédonie, Japon.
98. PYRAMIDELLA AURIS CATI, Chem.
Pyramidella auris cati, Chem. Conch. (Voluta), t. I,
DD TEA AD î
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines,
Vanikoro.
99. MAMMA MAMILLA, Lamck.
Natica mamilla, Lamck. A. S. V., vol. VIII, p. 630.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines.
a
LUDO 2
100. NaATICA CHINENSIS, Lamck.
Natica chinensis, Lamck. A. S. V., vol. VIII, p. 644.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Chine, Phi-
lippines.
101. COLUMBELLA TURTURINA, Lamck.
Columbella turturina, Lamck. A. S. V., vol. X, p. 273.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines.
102. COLUMBELLA FULGURANS, Lamck.
Columbella fulgurans, Lamck. A. S. V., vol. X, p. 272.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines.
103. PusiA Noposa, Swains.
Thiara nodosa, Swains. Philos. mag. et Reeve Icon.
Conch. (Mitra), pl. XXV, sp. 196.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines,
Chine.
104. VASUM CORNIGERUM, Lamcek.
Turbinella cornigera, Lamck. 4. S. V., vol. IX, p. 380.
Hab.: Poulo-Condor (Dr Harmand). M. P., Molucques.
105. PORPHYRIA ERYTHROSTOMA, Lamck.
Oliva erythrostoma, Lamek. A. S. V., vol. X, p. 606.
Hab. : Cambodge (M. Germand). M. P. — Poulo-Condor
(D' Harmand). M. P., Philippines, Ceylan, Mindanao.
106. Uz1TA NIVEA, A. Adams.
Nassa nivea, À. Adams Proceed. Zool. Soc., 1851.
Hab.: Cambodge (M. Germand).M. P., Philippines, Luçon,
Batangas.
Get
107. ARCULARIA THERSITES, Brug.
Buccinum thersites, Brug. Encycl. meth.. pl. 394, f. 8.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines.
108. ARCULARIA CANCELLATA, À. Adams.
Nassa cancellata, À. Adams Proc. Zool. Soc., 1871. —
Reeve Conch. Icon., pl. XXIIT, sp. 155.
Hab. : Cambodge (M. Germand). M. P., Philippines.
109. CanipiA BocourTi, Brot.
Canidia Bocourti, Brot. Jour. Conch., 1876, vol. XXIV,
p. 352, pl. XII, f. 6.
Hab. : Preck-Scholl (Dr Harmand). M. P. — Pexabury
(M. Bocourt). M. P.
110. CANIDIA TENUICOSTATA, Brot.
Canidia tenuicostata, Brot.Jour. Conch., 1876, vol. XXIV,
0 ab De SOU 65
Hab. : Preck-Scholl. (D' Harmand). M. P. — Pexabury
(M. Bocourt). M. P.
111. CANIDIA HARMANDIANA, Rochbr.
C.— Testa ovata, sub solida, pallide olivacea, spira acuta
anfractibus 7, sub convexi, vix costati; ullimus ovatus
intense liratus, liris obliquis, ad suturam nodosis; inter-
valluin suturarum, concentrice fossiculis profundis sculptum ;
apertura intus albida, à fasciata, fasciis, fuscis, latis, ovata, «
superne sub acuta, inferne oblique attenuata, profunde cana-
liculata; margine dextro, acuto; columella sub recta, vix in-
crassaia.
Long. 0,016; lat. 0,008.
Hab. : Marécages de Peck-Schol, haut Mekong (D' Har-
mand). M. P., Pexabury (M. Bocourt).
ARE
112. CANIDIA STOMATODONTA, Rochbr.
C. — Testa ovato oblonga, solida, sub epidermide crassius-
culo, nigro, obscure lutea; anfractibus 7, convexiusculi, longi-
tudinaliter costati; costis lœvibus, interdum minutissime chla-
tratis ,sutura profunda marginata, disjunctis ; anfractu ultimo
elliptico; apertura ovoidea, intus albida, superne acuta,
basi attenuata profunde canaliculata, margine dextro calloso ;
columella, vix callosa, tuberculala.
Long. 0,019. Lat. 0,009.
Hab.: Marécages de Preck-Schol. haut Mekong. (Dr Har-
mand.) M. P. Pexabury (M. Bocourt), M. P.
113. PHos sENTICOSUS, Lamck.
Cancellaria senticosa, Lamck, A. S. V., vol. VII, p. 114.
Hab.: Poulo-Condor (D' Harmand), M. P., Nouvelle-
Hollande, Amboine.
114. SYMPULUM GEMMATUM, Reeve.
Triton gemmatum Reeve, Conch. Icon. (Triton)., pl. XV,
f. 60.
Hab. Poulo-Condor (D' Harmand). M. P., Philippines,
Ile Ticao.
115. OCINEBRA CONTRACTA, Reeve.
Buccinum contractum, Reëeve, Conch. Icon. (Buccinum),
pl. VIII, sp. 53.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand), M. P., Philippines.
Nouvelle-Calédonie, Ile Viti.
V'ATTE
PULMOBRANCHIATA.
116. HyprocenA BocourTi, Rochbr.
HI. — Testa ovato acuwminala, sub solida, sub-umbilicata,
LR R DURE
epidermide fucescente tecta, minutissime striata, albida spira-
liter lineis castaneis flammulata; anfractibus 6-7, planu-
latis sutura profunda marginatis; ultimus cirea umbilicum
sub carinatus; apertura angulato ova!a, peristoma rectum :
columella callosa, apressa.
Long. 0,009; lat. 0,005.
Hab.: Eaux doucrs de Preck-Scholl. Haut Mekong ([D'
Harmand), M. P., Bangkok (M. Bocourt), M. P.
M. Morelel /Sir. Conch. livr. 4, p. 295), hésite sur la
place que l’on doit assigner au genre Æydrocena, dans la
série malacologique. — « L'étude de l'animal, dit-il avec
raison, peut seule résoudre l'incertitude.» Comme M. Mo-
relet nous ne connaissons pas l'animal des Æydrocena,
aussi à l'exemple de MM. Adams, nous les inserivons
provisoirement dans les Pulmobranches jusqu'à l’époque
prochaine où l'examen de sujets conservés dans l’alcoo!
et que nous attendons, nous permettra de rechercher.
s'ils doivent être maintenus dans cet ordre, ou bien s'ils
doivent passer soit dans les Pectinibranches à côté des
Paludines, soit dans les Scutibranches dans le voisinage
des Néritines, dont la forme de l’opercule semble les
rapprocher. (Morelet, loc. cit., p. 293).
117. PüPiNA PORGELLANA, Rochbr.
P. — Testa, imperforata, solidissima, lœvis, alba nitente,
spira conica obliqua, apice obtuso, sutura sub marginata; an-
fractibus 5 planati; ultimus longior, angustior ; apertura
sub circularis, sub obliqua; perisioma incrassatum, album
bicanaliculatum, ad canalem superiorem ovatum, prealtum,
crassissimum ; margine columellari recto, elato; canalum obli-
quum, sub clausum formante. :
Long. 0,007; Lat. 0.00%.
Hab. : Montagnes de Chaudoe, Cambodge, dans les arbres
en décomposition (Dr Harmand). M. P.
118. CATAULUS COCHINCHINENSIS, Rochbr.
C.— Testa sub perforata, fusiformis, solida, sub epider-
mide castaneo pallide corneo rufa, oblique obsolete striata ;
Le A
spira obtusiuscula; anfractibus 8 convexi; ultimus deorsuin
protractus; carina basalis, lata, turgida, undosa; periompha-
lum ellipticum radiatim striatum ; apertura circularis ; peris-
toma continuum, album, latum, extus reflexum ; operculum ?
Long. 0,028; Lat. med. 0,010; apert. 0,007 longa; 0,006
lata.
Hab. ; Sanglu, Cochinchine (M. Pierre). M. P.
419. LEPTOPOMA ViTREUM, Lesson.
Cyclostoma vitreum, Lesson. voy. Coq. p. 346, pl. 13,
6:
Hab. : Bords du Mekong (D' Harmand). M. P. Sanglu
(Me Pierre), MP.
Le type de Lesson existe dans les galeries du Muséum.
120. LEPTOPOMA INSIGNE, Sow.
Cyclostoma insigne, Sow. Proced. Zool. Soc. 1843, p. 62.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand), M. P., Calapan,
Mindoro, Philippines.
121. LEPTOMA MEKONGIENSIS, Rochbr.
L.— Testa, umbilicata subtrochiformis, solidula, sub pellu-
cida, sulcis tenuissimis acutis spiraliter sculpta, albido vio-
lascente; spira conica, obliquata, apice acuto, anfractibus 6,
subplanati; ultimus infra medium intense carinatus et fascia
lata violacea cinctus; apertura circularis, peristomate ex-
panso, reflexo, albo, proeminente; columella superne sub
dilatata.
Diam. max. 0,011; Diam. min. 0,009; Altit. 0,042.
Hab. : Bords du Mekong (D' Harmand), M. P.
122. LEPTOPOMA GARRELI, Souley.
Leptopoma Garreli, Eyd. et Souley. Voy. de la Bonite,
pl. 30, p. 35, 37.
Hab. : Touranne (Eydoux et Souleyet); c'est le type
d'Eyd. et Soul. que possède le Muséum. — Poulo-Pinane
(Pfeiffer).
123. CycLopnorus BENSsoNI, Pfeiff.
Cyclophorus Bensoni, Pfeiff. Proc. Zool. Soc. 1851,
p. 158.
Hab. : Preck-Scholl, au sud de Cratate (D' Harmand),
M, P., indiqué comme de Siam (M. Morelet).
124. CYCLOPHORUS ANNULATUS, Trosch.
Cyclophorus annulatus, Trosch. in Pfeiff. Zeit. Malak.,
1847, p. 150.
Hab. : Spigloni-Briton (M. Pierre), M. P., Ceylan.
125. CYCLOPHORUS PFEIFFERI, Reeve.
Cyclophorus Pféifferi, Reeve, Conch. Icon. (Cyclophorus),
De SpA an:
Hab. : Poulo-Condor ( Lemesle)., M. P. Preck-Schol,
Cambodge (D' Harmand), M. P. — Poulo-Pinang, Reeve.
126. CYCLOPHORUS FULGURATUS, Pfeifr.
Clones fulguratus, Pfeiff. Proc. Zool. Soc., 1851,
p-. 63.
Hab. : Preck-Scholl (D' Harmand),M. P., Siam-Bocourt, «
(M. P.)
Indiqué de Siam par M. Morelet (Loc. cit.)
127. CYCLOPHORUS SATURNUS, Pfeiff.
Cyclophorus saturnus, Pfeiff. Proced. Zool. Soc., 1862,
0 OMR ECS
Hab. : Montagnes de Lao, Cambodge, M. P.
128. CYCLOPHORUS FLORIDUS, Pfeiff.
Proc. Zool. soc., 1854, p. 300.
BEN NET
ME er
- Hab. : Cochinchine (Capitaine Vigne). M. P., Siam,
Reeve).
129. RHIOSTOMA HAINESI, Pfeiff.
Rhiostoma Hainesi, Pfeiffer. Proced. Zool. Soc., 1862,
pe 4H5;tab. 12/16:
Hab. : Monts de Chaudoe, Cambodge (D' Harmand). M.
P., montagnes de Laio (Pfeiffer).
130. OPISTHOPORUS BICILIATUS, Mouss.
Pterocyclos biciliatus, Mousson Moll. Java, p. 49, pl. XX,
100: |
Hab.: Montagnes de Chaudoe, Cambodge (D' Harmand).
M. P., Birmanie, Java.
Les types du D' Harmand sont identiques à ceux dé-
crits et figurés par M. Mousson et d'une conservation
parfaite. Nous croyons cette espèce rare dans les collec-
tions.
131. SIPHONARIA ATRA, Q. et Gaim.
Siphonaria atra, Quoy et Gaim. Voy. Astr. vol. IE, p.337,
pl. 25, f. 41, 42.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P. Singapour,
Corée.
SEGMENTINA DICÆLUS, Morelet.
Helix dicæla, Morlt. Jour. Conch., 1865, vol. XIII, p. 226,
Planorbis dicælus, Morlt. Ser. Conch., Liv. 4, p. 2%;
pli, 178.
Nous ne connaissons pas cette espèce que M. Morelet
considérait dans le principe comme appartenant au
genre Hélix (Journ. Conch. 1865, vol. XIII, p. 226), mais
en nous reportant à la description et à la figure de l’au-
teur, tout tend à démontrer qu'elle doit être inscrite dans
le genre Segmentina de Fleming; la disposition de la
spire, le développement de son dernier tour, la carène
5
Peas
anguleuse qu'il porte, la forme oblique, déprimée, trans-
versalement ovale de l'ouverture, sont caractéristiques
des Segmentina et l’éloignent des Planorbis.
PLANORBIS CONFuSsUS, Rochbr.
Planorbis compressus, Hutt. Jouc. As. Soc. IIT; p. 91 et
93, 1834.
Planorbis compressus, Huit. in Morelet. Ser. Conch.
Livr. 4, p. 270.
M. Morelet (loc. cit.), donne le Planorbis Saïgomensis,
Cross et Fisch. (Journ. Conch., 1865, vol. XI, p. 562, pl.
XIII, f. 7), comme synonyme du P. compressus, Huit.
dont il ne serait qu’ un individu jeune.
Pour ceux qui adopteront l'opinion de M. Mori le
nom de Saïgonensis ne devra pas être synonime de com-
pressus mais bien remplacer ce qualificatif, parce que le
nom imposé par Huiton est postérieur de trois années,
au compressus de Michaud (suppl. à Drap. Hist. moll. de
France, p. 81, n° 8, 1851); mais pour ceux qui, comme
nous, adoptent l'espèce de MM. Crosse et Fischer, et y
voient un type parfaitement caractérisé, nous proposons
de désigner le planorbe indo chinois d’Hutton sous le
nom de confusus, laissant celui de compressus à l'espèce
française de Michaud, en vertu, nous le répétons, du droit
de priorité.
132. PLANORBIS PIERREI, Rochbr.
P.— Testa discoidea, subtenuis, epidermide pellucido induta
profunde ombilicata tenue striata, corneo fusca, spira apice
immerso; anfractibus 5, utrinque sub planati; apertura ovato
rotundata, peristoma marginibus intus sub callosis.
Diam. max. 0,009; Diam. min. 0,008; Alt. 0,002.
Hab. : Spiglumi-Britton (M. Pierre). M. P., Mekong,
rives du grand Lac (D' Harmand), M. P.
133. LYMNÆA AMYGDALUS, Trosch.
2
LymnϾa amygdatlus, Trosch. Wieg. arch. 1837, III.
p. 168.
ain Ru
Hab.: Spiglumi Britton (M. Pierre). M. P. Bengale-
Gange.
134. PYTHIA TRIGONA, Trosch.
Scarabus trigonus, Trosch. Wiez. arch. 1840, p. 124.
Hab. : Champs de riz Saïgon (M. Martin). M. P.; Philip-
pines, Ile Luçon.
135. ONCHIDELLA CONDORIANA, Rochbr.
_ O. — Corpus ovatum, sub coriaceum, minutissime granu-
losum, tuberculis albescentibus sparsum; violaceo cæœruleum ;
lineis maculisque flavescentibus pictum; inferne griseum,
solea angusta, lutea.
Long. 0,028; Lat. 0,021; Lat. soleæ 0,006.
Hab. : Poulo-Condor (Dr Harmand). M. P.
136. ONCHIDIUM HARMANDIANUM, Rochbr.
O, — Corpus elongatum, semicylindricum, antice posti-
ceque obtusum, sub rugatum ; luteo salmoneum ; punctis cæœru-
leis sparsum ; lateribus ocellatis, ocellis pallide cœruleis; in-
ferne aurantiacum ; solea sublata brevis.
Lonh. 0,095 ; Lat. 0,011; Lat. solese 0,007.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P.
137. VERONICELLA CHAUDOENSIS, Rochbr.
V. — Corpus elongatum, antice rotundatum, postice sub-
ellipticum, carinatum, luteo fuloum ; minutissine granulosum,
granulis hyalinis, punctis nigris sparsum ; linea lutea me-
diana notatum; infra griseum; pes luteogriseum; tentacula
olhivacea.
Long. 0,045 ; Lat. 0,011; Lat. ped. 0,004.
Hab. : Montagnes de Chaudoe, Cambodge (D' Harmand),
M. P.
RU or Va
138. VERONICELLA TITANOTONA, Rochbr.
V. — Corpus elongatum, coriaceum, antice posticeque atte-
nuatum, non carinaltum, griseo ferrugineum, maculis albidis
stellatis ornatum ; intense ad marginem incremento calcareo
vestitum ; infragriscum, pes griseo roseus.
Long. 0,058; Lat. 0,012; Lat. ped. 0,005.
Hab. : Spiglumi-Brition (M. Pierre). M. P.
139. HEMIPLECTA PLUTO, Peiffer.
Helix Pluto, Pfeiffer Proced, Zool. Soc., 1862, p. 268,
Hab. : Prek-Scholl (D' Harmand). M. P., montagnes de
Laos (Teste Pfeiffer).
140. NANINA cipARISs, Lamck.
Helix cidaris Lamck. À. S. V. vol. VII, p. 45.
Hab. Prek-Scholl (D' Harmand), M. P., Spiglumi Breiton
(Ne Bierre) MAP:
141. HyYGROMIA ROSTRELLA, Pfeiffer.
Helix rostrella, Pfeiffer Proced. Zool. Soc. 1862, p. 270.
Hab. : Prek-Scholl (D' Harmand). M. P., Spiglumi-Brei-
ton (M. Pierre). M. P.
142. PLECTROPIS EMMA, Pfeiffer.
. Helix Emma, Pfeiffer Proced. Zool. Soc. 1862, p. 273.
Hab. : Spiglumi Breiton (M. Pierre). M. P., montagnes
de Laos (Teste Pfeiffer).
143. PLECTROPIS CASEUS, Pfeiffer.
Helix caseus, Pfeiffer Proc. Zool. Soc. 1860, p. 134.
Hab. : Montagnes de Laos (Père Larenaudie). M. P.
Es
144. PLECTROPIS REPANDA, Pfeiffer.
Helix repanda Pfeïlfer Proc. Zool. Soc. 1861, p. 195.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P.
145. LYSINOE SERIATISETA, Rochbr.
L. — Testa profunde umbilicata, tenuis, pellucida, sub:
depressa ; pallide cornea, tuberculis minutis hyalinis setigeris,
oblique radiatim dispositis tecta, setis rubidis curtis erectis;
spira sub elevata, anfractibus 6 sub convexi; uliimus rotun-
datus, latus; apertura sub recta, rotundata ; peristoma albido
violascente, parum nitido ; marginibus intense reflexæis, supero
dentato, basali recto; columellari recto, breve.
Diam. max. 0,026; Diam. min. 0,021; Altit. 0,015.
Hab. : Nui Giai, montagnes de Chaudoe, sous les feuilles
sèches ou les crevasses de rochers (D° Harmand). M. P.
146. CHLORITIS TENELLA, Pfeiffer.
Helix tenella Pfeiffer Journ. Conch. 1862, vol. X, p. 42,
DL EN ENDANTIES
Hab.: Spiglumi Breiton (M. Pierre). M. P., Siam,
(Pfeiffer).
147. PHANIA ILLUSTRIS, Pieiffer.
Helix illustris Pfeiffer Proc. Zool. Sos. 1862, p. 269,
tab. 36, f. 8.
Hab. : Montagnes de Chaudoe (D° Harmand). M. P.
148. CAMÆNA DELICI0SA, Pfeiffer.
Helix deliciosa Pfeiffer. Proc. Zool. Soc. 1861, p. 271.
Hab. : Montagnes de Chaudoe (D' Harmand). M. P.
149. STREPTAXIX PORRECTUS, Pfeiffer.
Streptaxis porrectus Pfeiffer Pro. Zool. Soc. 1862, p. 273.
2 E) e
Hab. : Montagnes de Lao, Cambodge (Père Larenaudie).
MÈRE:
150. STREPTAXIS PELLUCENS, Pfeiffer.
Streptaxis pellucens, Pfeiffer. Proc. Zool. Soc., 1862,
p. 273.
Hab.: Montagnes de Chaudoe (D' Harmand). M. P.
151. MEDORA MouHoOTI, Pfeiffer.
Clausilia mouhoti, Pfeiffer Proc. Zool Soc., 1862, p. 275.
Hab. : Montagnes de Lao (Père Larenaudie). Monts de
Chaudoe Cambodge (D' Harmand). M. P.
152. Perræus CHAUDOENSIS, Rochbr.
P. — Testa sinistrorsa, umbilicata, solida, substriata, alba;
spira elongata acutiuscula, anfractibus 8 planulati, sutura
linearis disjuncti; ultimus inferne anustus; apertura obliqua,
triangularis ; peristoma simplex, undosum, vix callosum,
columella lata, reflexa.
Long. 0,024; Lat. 0,008; Long. apert. 0,005; Lat.
apert. 0,005.
Hab. : Montagnes de Chaudoe Cambodge (D' Harmand).
M. P.
153. Perræus Vient, Rochbr.
P. — Testa sinistrorsa, fusiformis, profunde umbilicata,
solida, intense striata, corneo brunnea; spira elongato conica
vertice sub obtuso, anfractibus 9, convexi sutura profunda
disjuncti, ultimus 1/4 longitudinis œquans; apertura recta
quadrato elongata, peristoma marginibus subcallosis externe
paululum expanso; columella lata, intus subgibbosa, dilatata.
Long. 0,052; Lat. 0,010; Long. apert. 0,007; Lat. apert.
0,005.
Hab. : Environs de Saïgon (M. Vigne). M. P.
Aer CR
154. AMPHIDROMUS INVERSUS, Mull.
Bulimus inversus, Mull. Mouss. Moll. Java, p. 107.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P.
455. AMPHIDROMUS FURCILLATUS, Mouss.
Bulimus furcillatus, Mouss. Moll. Java, p. 115.
Hab. : Bords du Prek-Schlol Cambodge (D' Harmand).
M. P. Java, Inde, Philippines.
156. AMPHIDROMUS PORCELLANUS, Mouss.
Bulimus porcellanus, Mouss. Moll., Java, p. 33, tab. III,
Î. 4.
Hab. : Foréts de Owglu, Cochinchine (M. Pierre). M. P.
157. AMPHIDROMUS PERRIER, Rochbr.
A. — Testa sinistra, elongato conica, solidissima, tenuiter
striatulata; maculis quadratis distantibus, latis, seriatim
spiraliter bidispositis picta; spira elongata, vertice acutiusculo,
rubello; anfractibus 7 convexi sutura profunda caruleo
zonata; anfractus ultimus elongatus 1/2 longitudinis æquans,
basi fasciis 2 latis violaceo cœruleis;, apertura angusta, elon -
gata antice sub angusta ; peristoma album, inflexzum, subcal-
losum, margine collumellari recto.
Long. 0,058; Lat. 0,014; Long. apert. 0,017; Lat. apert.
0,009.
Hab. Foréts de Prek-Scholl. au sud de Cratate Cambodge
(D' Harmand). M. P.
158. AmPHIDROMUS LÆVUS, Mull.
. Ielix læva, Mull., Verm. Il, p 95, n° 293.
. Hab. : Montagnes de Chaudoe (D' Harmand). M. P.
159. AMPHIDROMUS GLAUCO LARYNX, Dobhrn.
Bulimus glauco larynx, Dohrn, Proc. Zool. Soc., p. 207,
Lab XX VI, f. 7.
HO, Cat
Hab. : Cochinchine (Père Larenaudie) M. P., Pexaburg
Siam (M. Bocourt).
160. AMPHIDROMUS ADAMsI, Reeve.
Bulimus Adamsi, Reeve, Conch., Icon., PI. XII, sp. 73.
Hab. : Prek-Scholl. au sud de Cratate (D' Harmand). M. P.,
Borneo, Birmanie (Reeve).
161. AMPHIDROMUS NIGROFILOSUS, Rochbr.
A. — Testa subobtecte umbilicata, ovato pyramidata, sinis-
trorsa, obsolete striata, alba nitente, flammulis pallide corneis
oblique picta ; spira elongata; sutura minutissima crenulata ;
anfractibus 7 subconveæis ; 4 ultimis intense nigro suturaëtis;
ultimus ad basim compresso, apertura late subquadrangulata,
ad columellam subtorta; peristomate recto, albo, calloso,
undique expanso ; margine columellari valde calloso, recurvo,
violaceo.
Long. 0,066 ; Lat. 0,022; Long. apert. 0,050; Lat. apert.
0,014.
Hab. : Montagnes de Chaudoe (D' Harmand). M. P.
162. AMPHIBULIMA SEMISERICA, Gould.
Succinea semiserica, Gould, Proced., Bost. Soc. nat. hist.,
1846, vol. II, p. 100.
Hab. Bords du Mekong (D' Harmand), M. P.
163. AMPHIBULIMA IMBRICATA, Rochbr.
À. — Testa elongata. solida, opaca, albidoluteola, intense
et spiraliter liris sinuosis subimbriacatis undique tecta ; spira
parva, eminens oblique recta; anfractibus 2 1/2-5 ; ultimus
magnus obliquus, quadratus ; columella sinuosa, callosa ; aper-
tura elliptica postice rotundata, peristoma undato, margine
sub acuto.
Long. 0,016; Lat. 0,009; Long. apert. 0,014.
Hab. : Spiglumi Breiton (M. Pierre). M. P.
Re
MAO, A
164. ViTRINA SIAMENSIS, Hainer.
Helicarion Siamensis, Haïnes, Coll. n° 9, Mart. Ostas,
Zool., II, p. 68.
Hab. : Montagnes de Chaudoe (Dr Harmand). M. P.
165. VirriNA RussEeoLA, Morelet.
Vitrina Russeola, Morelet, Journ. Conch., 1865, vol. XIIT,
DA220:
Hab. : Montagnes de Chaudoe (D' Harmand). M. P.
L'étiquette manuscrite de M. le D' Harmand, accom-
pagnant les échantillons, porte une indication nous faisant
connaître certaines particularités des mœurs de cette
espèce que nous nous empressons de reproduire ici :
« L'animal, dit-il, dont le pied est très long est d’une
vivacité remarquable et des plus singulière. Aussitôt
saisi, il se contracte en tous sens comme un lombric et
parvient à exécuter de véritables sauts. » L'observation
a été faite le 6 septembre 1876.
IX.
DIBRANCHIATA.
166. CiSTOPUS INDICUS, Rapp.
Octopus indicus, Rapp., M. S. d’Orb. et Jeross., Hist.
nat. Cephal.
Hab. : Poulo-Condor (Dr Harmand). M. P.
167. Ocropus HArMANDI, Rochbr.
O. — Corpore ovato, lœvi, violaceo; capite rotundato ;
corona longa, longitudinem ccrporis subæquante, longa pyra-
midata costata ; brachiis intus roseis, sub elongatis, ad basim
quadratis, apice minutissime elongatis, membrana crassa
externe munitis 1n intervallumque junctis; cupulis crassis,
at An
approæimatis, profundis, circulariter radiatis, margine
ciliato ; tubo anale longum rotundatum.
Long. 0,100; Lat. 0,040; Long. nog. Brach. 0,160.
Hab. : Poulo-Condor (D' Harmand). M. P.
MM. Collignon, Pellat, Vaillant sont nommés membres
d'une Commission chargée, à la demande de M. le Mi-
nistre de l’Instruction publique, de faire l'historique de
la Société.
M. Vaillant fait un rapport sur les titres Nbr
de M. de Rochebrune, candidat dans la 3° section.
M. Halphen fait un rapport sur les titres de M. Chemin,
candidat dans la 1" section.
M. Lemonnier, quittant Paris, est, sur sa demande,
nommé membre correspondant.
Séance du 42 novembre 1854.
PRÉSIDENCE DE M. HALPHEN.
M. Dupont fait la communication suivante :
Spiromètre à éther,
DE M. Maurice Dupont.
- M. Dupont présente à la Société un spiromètre basé
sur l’évaporation de l’éther. Si on fait passer de l'air
dans de l’éther, il y a évaporation et saturation de l'air
par les vapeurs d’éther. Étant connue la quantité d’éther
évaporée par un volume d’air déterminé à une tempé-
rature donnée, il est facile de conclure le volume d'air
expiré par un individu dont on veut apprécier la capacité
pulmonaire.
L'appareil se compose d’une éprouvette à pied de
20 cent. de hauteur sur 25 mill. de diamètre. Cette éprou-
vette est fermée par un bouchon que traverse un tube de
DONS
4 cent. de diamètre ; ce tube plonge jusqu’au fond et est
coiffé à son extrémité inférieure d’une enveloppe de tar-
latane à mailles fines destinée à réduire en petites bulles
le courant d'air qui doit barboter dans l’éther. En haut,
le tube se continue avec un tube de caoutchouc muni
d’un robinet avec une embouchure. Le bouchon contient
une ouverture pour laisser sortir l'air saturé d’éther. A
la partie inférieure, l'éprouvette est graduée de zéro à
6 cent. cubes; or, 3 cent. cubes sont contenus exactement
dans le tube de 2 mill. Dans l’éprouvette est plongé un
thermomètre.
Voici comment on apprécie la capacité pulmonaire :
On verse de l’éther dans l’éprouvette et l’on évapore en
soufflant par l'embouchure jusqu’à ce que le thermomètre
soit à zéro; on ajoute de nouveau de l’éther pour affleurer
le zéro de la graduation. Le sujet fait alors une grande
inspiration, puis adaptant l'embouchure sur ses lèvres,
prolonge l’expiration autant qu'il le peut; celle-ci ter-
minée (le thermomètre est resté à zéro ou un peu au-
dessous), on lit sur la graduation la quantité d’éther éva-
poré. Si le niveau de l’éther ne coïncide pas avec une
graduation de l’éprouvette, on aspire dans le tube de
2 mill. jusqu’à ce que le niveau de l’éther affleure la gra-
duation. Lisant alors sur l’éprouvette, puis sur le tube,
on obtient ainsi les cent. cubes et fractions de cent.
cubes d’éther évaporés.
A la température de zéro un litre d’air est saturé par
1 cent. cube d’éther; dans une expiration de 3,500 c. on
évapore à zéro 35 mill. cubes d’éther. Le tube de 2" con-
tient 3 cent. cubes et répond à 3 litres d'air; chaque
fraction de 1 cent. à 58 cent. cubes; on peut donc appré-
cier le volume de l’air expiré à 58 cent. cubes près.
La résistance de l’éther au passage de l’air étant très
faible, l'effort de l'expiration est presque nul, et le malade
peut expirer presque en totalité l'air contenu dans son
poumon.
Cet appareil eet facile à construire et d'un prix peu
élevé.
M. Moutier fait la communication suivante :
D
Sur la chaleur interne,
par M. J. MourTiER.
M. Clausius a divisé la quantité de chaleur nécessaire
pour opérer une transformation élémentaire en deux
parties : la chaleur consommée en travail externe et l’ac-
croissement de la chaleur interne. On considère habituel-
lement dans les Traités de Thermodynamique l’accroisse- .
ment de la chaleur interne pour une série de transforma-
tions comme une fonction de l’état final etde l’état initial
du corps soumis aux transformations. L’exactitude de
cette proposition a été contestée dans ces derniers temps;
il n’est peut-être pas inutile de revenir sur cette question.
I. — Considérons un corps à un certain état initial et
supposons que le corps arrive à un état déterminé en
suivant un trajet réversible. Pour accomplir ce trajet on
a fourni au corps une quantité de chaleur (. Le corps a
effectué un travail extérieur T positif ou négatif; dans le
premier cas on a produit du travail extérieur, dans le
second cas on a dépensé du travail extérieur. Pour fixer
les idées, nous supposerons T positif.
On peut passer de l’état initial à l’état final par des
trajets réversibles d’une infinité de manières. Supposons
un second trajet réversible tel que le travail extérieur
effectué ait la même valeur T que dans le premier trajet :
désignons par Q’ la quantité de chaleur fournie au corps
dans le second trajet.
La proposition qu’il s’agit d'établir est la suivante : Les
deux quantités de chaleur Q et Q' sont égales.
Pour démontrer cette proposition, supposons que la
quantité de chaleur Q' soit supérieure à la quantité Q et
imaginons le cycle suivant d'opérations :
4° Le corps passe de l’état initial à l’état final en suivant
le premier trajet réversible.
2° Le corps revient de l’état final à l’état initial en sui-
vant un trajet inverse du second trajet réversible.
Dans la première opération le corps à reçu une quan-
tité de chaleur Q : on a effectué un travail externe T.
PA
Dans la seconde opération le corps a perdu une quan-
tité de chaleur Q' : on a dépensé un travail externe T.
A la suite de ces deux opérations, il n’y a pas de tra-
vail extérieur produit ou dépensé et une quantité de
chaleur Q’— Q a donc été créée sans aucune dépense de
travail extérieur.
En recommençant indéfiniment la même série d’opé-
rations, on arriverait donc dans l'hypothèse d'une inéga-
lité entre Q et Q”, à ce résultat : une quantité indéfinie de
chaleur serait créée sans aucune dépense, sans frais.
11 faut donc admettre que les quantités de chaleur 0 et
Q’ ne peuvent être inégales.
IL. — La quantité de chaleur dQ absorbée par un corps
qui éprouve une transformation élémentaire réversible
se compose de deux parties : la chaleur consommée par
le travail externe et l'accroissement de la chaleur interne.
Si l’on désigne par A l'équivalent calorifique du travail,
par dT le travail externe élémentaire, par dU l’accroisse-
ment de la chaleur interne,
dQ = AdT + aU.
Pour une période finie, pour un trajet réversible, dans
lequel l’état initial et l’état final sont caractérisés par les
indices 0 et 1,
Q—AT+EU, —U,.
Lorsque le corps a effectué un travail externe T déter-
miné, la quantité de chaleur Q fournie au corps a une
valeur déterminée, d’après ce qui précède : l’accroisse-
ment de la chaleur interne dépend donc uniquement dans
ce cas de l’état final ou de l’état initial.
III. — Reste à savoir si cette dernière propriété subsiste,
quelle que soit la valeur du travail externe accompli par
le corps qui passe de l’état initial à l’état final en suivant
un trajet réversible.
Supposons un premier trajet réversible dans lequel Q
est la chaleur absorbée par le corps en passant de l’état
initial à l’état final, T est le travail externe effectué, w est
l’accroissement de la chaleur interne; on a
Q = AT + .
Supposons un second trajet réversible dans lequel Q’
est la chaleur absorbée par le corps en passant de l'état
Lo ESS VAE
initial à l’état final, Test le travail externe effectué, vw!
est l'accroissement de la chaleur interne; on a de même
Q'— AT’ +w/.
Pour fixer les idées, supposons T supérieur à T' et ima-
ginons le cycle suivant d'opérations :
1° Le corps passe de l’état initial à l’état final en sui-
vant le premier trajet réversible;
2° Le corps revient de l’état final à l’état initial en sui-
vant un trajet inverse du second trajet réversible.
Dans la première opération, on a fourni au corps la
quantité de chaleur Q; on a effectué un travail externe T,
Dans la seconde opération, le corps à restitué une
quantité de chaleur 0’; on a dépensé un travail externe T".
A la suite de ces deux opérations, on a produit le tra-
-vail externe T — T’ et on a dépensé la quantité de chaleur
Q — Q'. Le cycle est fermé; il n’y a donc que deux
phénomènes, la production de travail exterieur et la
dépense de chaleur. D’après la notion même de l’équi-
valent mécanique de la chaleur,
Q—0Q'—A(T—T,.
Il résulte des opérations précédentes
=
Aussi lorsqu'un corps passe d’un état initial à un état
final en suivant un trajet réversible, l'accroissement de
la chaleur interne ne dépend que de l’état final et de
l'état initial.
Cette propriété est une conséquence nécessaire de la
réversibilité des opérations et de l'existence de l’équiva-
lent mécanique de la chaleur.
IV. — On peutse borner à ces considérations au début
de la thermodynamique, mais on peut aller plus loin, si
l’on fait intervenir la notion de la chaleur spécifique
absolue, introduite dans la thermodynamique par M. Clau-
sius.
L’accroissement de la chaleur interne se compose de
deux parties.
La première de ces parties est l'accroissement de la
chaleur réellement existante à l'intérieur du corps : elle
est égale au produit de la chaleur spécifique absolue par
la variation de température. La chaleur spécifique absolue
— 79 —
est indépendante de l’état physique du corps; cette pre-
mière partie est donc proportionnelle à la différence des
températures finale et initiale.
La seconde partie dépend de l’état final et de l’état ini-
tial; c’est-à-dire à la fois de valeur de la température et
de la pression au commencement et à la fin du trajet
réversible considéré. Cette seconde partie de l’accroisse-
ment de la chaleur interne correspond à un travail emma-
gasiné dans le corps que l’on peut comparer à un ressort
bandé.
V. — En partant de cette idée, on peut se rendre compte
d'une propriété des cycles fermés non réversibles indi-
quée par M. Clausius. Si l’on appelle, pour abréger, élé-
ment de transformation le quotient par la température
absolue de la quantité de chaleur absorbée par un corps
dans une transformation élémentaire, la somme des élé-
ments de transformation est nulle pour tout cycle fermé
réversible et négative pour tout cycle fermé irréversible.
Dans une opération irréversible les vitesses peuvent
devenir sensibles à la suite d’une détente ou d’une com-
pression opérée de telle sorte que la pression extérieure
soit inférieure ou supérieure à la pression qu'exerce le
corps soumis à la détente ou à la compression. Nous exa-
minerons successivement ces deux cas.
1° Un corps occupe primitivement le volume v, à une
pression p, et à une température &,. Finalement le même
corps occupe un volume v, à une pression p, inférieure à
P, et à une température t,.
Le corps peut passer de l’état initial à l’état final de
deux manières différentes. Dans le premier cas la pression
extérieure à laquelle le corps est soumis est toujours
égale à la pression intérieure. Si l’on désigne par v le
volume occupé par le corps à la pression p et à la tem-
pérature #, à un instant quelconque, la quantité de cha-
leur dQ absorbée par le corps pour accomplir une trans-
formation élémentaire se compose de deux parties :
l'accroissement de la chaleur interne dU et la chaleur
consommée en travail externe Apdv,
dQ = dU + Apdv.
Si la transformation réversible considérée fait partie d'un
AO QE
cycle fermé réversible, on sait que la somme des éléments
de transformation est nulle,
dQ
T — O.
Supposons maintenant un second cas, celui où le pas-
sage de l'état initial ©,, p,,4, à l'état final, 2, 0p,,m16e
fait de telle façon qu'à chaque instant la pression exté-
rieure & soit inférieure à la pression intérieure p du corps,
la transformation considérée est irréversible.
La quantité de chaleur d,Q absorbée par le corps pour
effectuer une transformation élémentaire se compose
comme précédemment, de l’accroissement de la chaleur
interne et de la chaleur consommée en travail externe,
d,Q = dU + Awdr.
Par hypothèse la pression extérieure « est à chaque
instant inférieure à la pression du corps p; par consé-
quent d,Q < dQ.
Si la transformation irréversible considérée fait partie
du cycle fermé, devenu irréversible, les éléments de
d
transformation tels que Se sont devenus inférieurs aux
| dQ. :
éléments de transformation correspondants = Par suite,
si la somme des éléments de transformation était nulle
pour le cycle fermé réversible, la somme correspondante
sera négative pour le cycle fermé irréversible.
20 Un corps occupe primitivement le volume v, à la
pression p, et à une température t,. Finalement le même
corps occupe un volume v, à une pression p, supérieure
à p, et à une température £,.
Le corps peut passer de l’état initial à l’état final de
deux manières différentes. Dans Le premier cas la pression
extérieure à laquelle le corps est soumis est toujours «
égale à la pression intérieure. Si l’on désigne par v le
volume occupé par le corps à la pression p et à la tempé-
rature t, à un instant quelconque, la quantité de chaleur
absorbée dans une iransformation élémentaire, a pour
valeur, comme précédemment,
dQ — dU + Apdv.
so) at
Si la transformation réversible considérée fait partie
d’un cycle fermé réversible, la somme des éléments de
transformation est nulle.
Supposons maintenant un second cas, celui où le pas-
sage de l’état initial »,, p,, à à l’état final v,, p,, é,, se fait
de telle façon qu’à chaque instant la pression extérieure
& soit supérieure à la pression intérieure p du corps. La
transformation considérée est irréversible.
La quantité de chaleur d,Q absorbée par le corps pour
effectuer une transformation élémentaire, se compose,
comme précédemment, de l'accroissement de la chaleur
interne et de la chaleur consommée en travail externe,
d,Q = dU + Awdv.
Par hypothèse la pression extérieure © est à chaque
instant supérieure à la pression du corps p. Les quantités
de chaleur absorbées dans lies deux transformations dQ
et d,Q sont toutes deux négatives ct la seconde quantité
de chaleur en valeur absolue est supérieure à la première
quantité de chaleur prise également en valeur absolue.
._ Si la transformation irréversible considérée fait partie
du cycle fermé, devenu irréversible, les éléments de
DO NS à
transformation tels que -—, négatifs, sont devenus supé-
qR 1
rieurs en valeur absolue aux éléments de transformation
dQ , PU Ù ;
correspondants T” également négatifs. Par suite si la
somme des éléments de transformation était nulle pour
le cycle fermé réversible, la somme correspondante sera
négalive pour le cycle fermé irréversible.
6
Séancec du ?2 novembre 1984.
PRÉSIDENCE DE M. HALPHEN.
M. Moutier fait la communication suivante :
Sur l'allotropie du phosphore,
par M. J. Mourier.
Lorsqu'on chauffe une quantité suffisante de phos-
phore blanc en vase clos à une température assez élevée,
on trouve, après refroidissement, du phosphore rouge et
une certaine quantité de phosphore blanc ; lorsqu'on
chauffe à la même température dans le même vase du
phosphore rouge en quantité suffisante, on trouve, après
refroidissement, du phosphore rouge et une certaine
quantité de phosphore blanc.
M. Hittorf a déterminé les poids de phosphore blanc
obtenus dans les deux cas. M. G. Lemoine a fait voir que
la durée de chauffe a uue influence sensible sur le phé-
nomène : en soumettant le phosphore à l’action de la
chaleur pendant une durée supérieure à celle des expé-
riences de M. Hittorf, M. G. Lemoine a montré que la
proportion de phosphore blanc formé atteint la même
limite dans les deux cas. Soit que l’on parte du phos-
phore blanc, soit que l’on parte du phosphore rouge, à la
température de 440 degrés, le poids limite du phosphore
blanc est 3 gr. 6 par litre.
MM. Troost et Hautefeuille ont établi que la transfor-
mation du phosphore est limitée à chaque température
par une tension de transformation. Cette tension de trans-
formation est inférieure, pour chaque température, à la
tension de la vapeur saturée du phosphore blanc: ainsi
à la température de 440 degrés, la tension de vapeur du
phosphore blanc est de 7 atmosphères 5, la tension de
transformation est 1 atmosphère 75. Si l'on représente
chacune de ces tensions par l’ordonnée d’une courbe
ayant pour abscisses les températures, la courbe des ten-
sions de transformation est au dessous de la courbe des
tensions de vapeur du phosphore blanc.
M. Hittorf avait émis l’idée que le phosphore rouge pos-
sède une tension de vapeur distincte de latension de
vapeur du phosphore blanc pour la même température.
Cette manière de voir était en contradiction avec une
opinion répandue : on admettait, comme un fait suffisam-
ment établi, que les tensions des vapeurs émises à une
_ même température par un même corps à l’état solide et à
Pétat liquide étaient identiques.
J'ai essayé de montrer que l'application des principes
de la Thermodynamie conduit à une conclusion opposée,
qu'il existe une différence entre les deux tensions de
vapeurs, que cette différence est très faible, il est vrai,
dans le cas de l’eau liquide et de la glace zéro, mais que
cette différence existe et peut même être calculée. Les
expériences de MM. Troost et Hautefeuille ont étéle point
de départ de ces recherches de Thermodynamique. En
appliquant certaines propriétés des cycles non réversi-
bles, j'avais été conduit à une explication du fait observé
par MM. Troost et Hautefeuille, la formation du phos-
phore rouge dans la partie la plus chaude de l’enceinte.
M. G. Lemoine a consacré à l’élude des équilibres chi-
miques un article très important de l'Encyclopédie chi-
mique. À propos du phosphore, je trouve le passage
suivant (1) :
« À cette même question se rattache celle de savoir si
le phosphore rouge se vaporise avant de se transformer
en phosphore ordinaire. M. Moutier est arrivé à cette
conclusion en cherchant à établir d’après ses études
théoriques de Thermodynamique qu’un même corps,
pris à l’état solide ou à l’état liquide, doit émettre des
vapeurs dont les tensions sont différentes. »
Je crois en effet que l’eau liquide et la glace à zéro, par
exemple, émetlent des vapeurs de tensions inégales, mais
je n'ai jamais exprimé cette opinion singulière que la
fusion de la glace ou la solidification de l’eau devaient
être précédées d’une vaporisation. Dans la théorie que
(1) Étude sur les équilibres chimiques, p. 32.
DS
j'ai développée au sujet des vapeurs émises par le phos-
phore, le phosphore blanc et le phosphore rouge corres-
pondent à l’eau sous les deux états liquide et solide à
zéro ; je n'ai Jamais pensé que la transformation allo-
tropique du phosphore dût être nécessairement précédée
d'une vaporisalion.
Je n’ai pas parlé jusqu’à présent de la transformation
allotropique du phosphore en dehors des tensions de
vapeurs, qui m'offraient un intérêt particulier ; les expé-
riences de MM. Troost et Hautefeuille me paraissaient
fournir une démonstration expérimentale de l'inégalité des
tensions de vapeur introduite par la Thermodynamique.
Je me propose d'indiquer dans cette communication
l'application des règles ordinaires de la Thermodyna-
mique à la transformation allotropique du phosphore.
M. J. Thomson a montré que le théorème de Carnot
est applicable à la fusion. Appliquons le même théorème
à la transformation du phosphore rouge en phosphore
blanc.
Soient L la chaleur absorbée par l'unité de poids de
phosphore rouge passant à l’état de phosphore blane,
A l'équivalent calorifique du travail,
T la température absolue à laquelle s’accomplit la
transformation réversible,
v le volume spécifique du phosphore rouge,
v' le volume spécifique du phosphore blanc,
p la pression sous laquelle s’accomplit la transfor-
mation.
Le théorème de Carnot donne la relation :
; dp
L—AT (v'—») nn
Le phosphore rouge absorbe de la chaleur en passant
à l’état de phosphore blanc: L est une quantité positive.
Le volume spécifique du phosphore blancest supérieur
au volume spécifique du phosphore rouge : v'—" est une
quantité positive.
1
Par conséquent le rapport T est positif : la courbe
de transformation allotropique du phosphore a une
ordonnée croissante lorsque la température s'élève.
QE
Il s'agit maintenant de déterminer la position de cette
courbe de transformation du phosphore par rapport aux
courbes des tensions de vapeur. Cette détermination
repose sur la considération des cycles isothermiques
réversibles que j'ai employée pour résoudre un problème
inverse, pour déterminer la plus grande des tensions des
vapeurs émises par un corps solide et par le même corps
à l’état liquide à la même température.
Prenons pour abscisses les volumes v, pour ordonnées
les pressions p: désignons par R la position du point
figuratif lorsque l’on prend l'unité de poids du phosphore
rouge à une température T et sous une pression P telles
que dans ces conditions le phosphore rouge puisse passer
à l'état de phosphore blanc et inversement.
Imaginons le cycle suivant d'opérations effectuées à la
température T considérée :
10 Le phosphore rouge se transforme en phosphore
blanc à la pression P: le point figuratif décrit une droite
parallèle à RB l’axe des volumes.
29 On amène le phosphore blanc à une pression égale à
la tension de vapeur du phosphore blanc: le point figu-
ratif décrit une courbe BB", qui diffère peu d’une ligne
droite parallèle à l’axe des pressions.
3° Le phosphore blanc se réduit en vapeur: le point
figuratif décrit une droite B'B" parallèle à l’axe des
volumes.
4° La vapeur de phosphore est amenée à une pression
égale à la tension de la vapeur émise par le phosphore
rouge : le point figuratif décrit un arc de courbe BR”.
»° La vapeur de phosphore se condense à l’état de phos-
phore rouge : le point figuratif décrit une droite R”R'
parallèle à l’axe des volumes.
6° Le phosphore rouge est amené de la pression exercée
par Sa vapeur à la pression initiale P ; le point figuratif
décrit un arc de courbe R’R qui diffère peu d’une droite
parallèle à l’axe des pressions.
Le cycle est fermé, réversible, isothermique : la somme
des travaux externes doit être nulle ; par conséquent le
cycle doit se composer de deux boucles telles que les
aires de ces deux boucles scient égales. D'ailleurs on
HS EN
sait d'après les expériences de MM. Troost et Haute-
feuille, que la tension de vapeur du phosphore blanc est
supérieure à la tension de vapeur du phosphore rouge ;
par conséquent les deux tensions de vapeur du phos-
phore sont supérieures à la pression P sous laquelle ie
phosphore éprouve une modification allotropique réver-
sible à la température considérée.
Si l’on prend maintenant pour abscisses les tempéra-
tures, pour ordonnées iles pressions, la courbe de trans-
formation du phosphore est au dessous des deux courbes
de tensions de vapeur.
Avant d'aller plus loin, rappelons une propriété des
cycles non réversibles.
À gauche de la courbe des tensions de vapeur du phos-
phore blanc MM", la vapeur de phosphore peut se con-
denser à l’état de phosphore blanc ; le phosphore blanc
ne peut pas se vaporiser. À droite de cette courbe, l’in-
verse a lieu : le phosphore blanc peut se vaporiser, la
vapeur de phosphore ne peut se condenser à l’état de
phosphore blanc.
À gauche de la courbe des tensions de vapeur du phos-
phore rouge NN’, la vapeur de phosphore peut se con-
denser à l’état de phosphore rouge : le phosphore rouge
ne peut pas se vaporiser. À droite de cette courbe,
l'inverse a lieu : le phosphore rouge peut se vaporiser, la
vapeur de phosphore ne peut se condenser à l’état de
phosphore rouge.
À gauche de la courbe de transformation allotropique
du phosphore PP’, le phosphore blanc peut passer à
l’état de phosphore rouge, sans que la transformation
inverse puisse avoir lieu. A droite de cette courbe le
phosphore rouge peut passer à l’état de phosphore blanc
sans que la transformation inverse puisse avoir lieu.
Sur chacune de ces trois courbes, la transformation
correspondant à chacune de ces courbes est d’ailleurs
réversible.
Ceci posé, voyons comment on peut rendre compte de
la limite 356 obtenue pour le phosphore ordinaire à la
température de 440 degrés. Prenons une abscisse OA
HR QE
égale à 440 degrés ; élevons une ordonnée qui coupe les
trois courbes considérées aux points M, N, P.
Les expériences sont de deux sortes : on part, soit du
phosphore ordinaire, soit du phosphore rouge.
1° On chauffe dans l'enceinte de volume égal à 1 litre,
un poids de phosphore ordinaire inférieur à la limite
86. Ce poids estinsuffisant pour saturer le volume d’un
litre à la température de 440 degrés sous la pression
finale qui est la pression AN écale à 1275 d’après les
expériences de MM. Troost et Hautefeuille. La vapeur de
phosphore n'est pas saturée; le point figuratif est au
dessous du point N. On refroidit: la vapeur de phosphore
se condense à l’état de phosphore blanc.
On chauffe dans la même enceinte un poids de phos-
phore ordinaire supérieur à la limite 356. Le phosphore
blanc se vaporise; la pression atteint la valeur AM —
7atm5. Dans ces conditions la vapeur peut se condenser à
l’état de phosphore rouge et finalement lorsque l’équi-
libre s'établit, à la pression finale AN, l'enceinte renferme
du phosphore rouge et de la vapeur de phosphore qui
existe sous le poids de 3:r6 à la tension AN qui limite le
phénomène. Le phosphore est alors à l'état de vapeur:
cette vapeur se condense ultérieurement à l’état de phos-
phore blanc lorsque l'enceinte se refroidit.
2° On chauffe dans l'enceinte un poids de phosphore
rouge inférieur à la limite 3#6; à mesure que le phos-
phore rouge se réduit en vapeur, la pression croit de zéro
à la valeur AP, le phosphore rouge peut alors passer à
l'état de phosphore blanc; d’un autre côté la vapeur du
phosphate rouge peut se condenser ultérieurement à
l’état de phosphore blanc. Il est donc facile d'expliquer
la conversion du phosphore rouge en phosphore blanc,
On chauffe dans l'enceinte un poids de phosphore
rouge supérieur à la limite 356. M. G. Lemoine a reconnu
que le poids de phosphore ordinaire augmente tout d’a-
bord, surpasse la valeur limite et s'abaisse ensuite à la
valeur limite.
L'’explication du phénomène est très simple. Lorsque
la pression part de zéro, le phosphore rouge peut se
transformer en phosphore blanc: cette transformation
oo
peut avoir lieu tant que la pression est inférieure à AP.
En même temps il y a dans l'enceinte du phosphore
rouge et du phosphore blanc qui peuvent se vaporiser,
mais dans tous les cas le phénomène est limité par la
tension finale AN — 1atm75 et à la température de 440 de-
grés l’enceinte renferme de la vapeur de phosphore sous
cette pression limite AN; le poids de cette vapeur est
3:16. Cette vapeur se condense wliérieurement à l’état de
phosphore blanc par suite du refroidissement de l’appa-
HOUR
Au moyen des deux courbes de tensions de vapeur du
phosphore et de la courbe de transformation allotropique
du phosphore, il est donc possible de suivre la marche
des phénomènes, lorsque les conditions dans lesquelles
ces phénomènes se produisent sont suffisamment pré-
cisées.
M. Cozuicnon fait la commuuication suivante :
Les anciens Égyptiens, les Grecs, les peuples latins
avaient, en ce qui concerne les fractions, une arithmé-
tique assez défecfueuse. Ils n'employaient que celles dont
le numérateur est égal à l’unité. Pour les autres frac-
; 2 LEE
tions, à l’exception de ne ils les exprimaient par une
somme de fractions simples ou fondamentales dont chacune
représente une partie aliquote de l'unité (1). Cet usage
s’est conservé pendant l’antiquité et le moyen-âge, et il
subsiste encore en partie dans certaines branches du
commerce et de l’industrie, par exemple, dans le com-
merce des diamants.
Une telle manière de compter conduit à se poser un
problème d’arithmétique : étant donnée une fraction . , irré-
q
(1) On peut consulter sur ce sujet un mémoire de M. Antonio Favaro,
professeur à l’Université de Padoue, inséré dans les actes de l’Académie
des sciences, lettres et arts de Modène, tome XIX. 1879, sous le titre :
Sulla interpretazione matematica del Papiro Rhind.
pre
ductible et moindre que l'unité, la mettre sous la forme
d'une somme de parties aliquotes de l’unité. Le problème
peut recevoir un grand nombre de solutions, dont l’une,
celle qui consisterait à répéter p fois la fraction ” s'offre
immédiatement à l'esprit. Pour définir le développement
particulier que nous avons en vue, nous lui imposerons
cette condition, que les fractions composantes, rangées
par ordre décroissant de grandeur, forment pour ainsi dire
une série convergente, de sorte que les valeurs succes-
sives que lon obtient en en prenant un terme, deux
termes, trois termes ..... expriment chacune une valeur
approchée de L avec la moindre erreur possible.
gi
Nous supposons p et g premiers entre eux, et p <(n+1),
p il r
Se !
g n+l qu+l)
UC SPNE but
et la fraction = se trouve exprimée par la somme de l’in-
q
top eee
verse d’un entier, et d'une fraction complémentaire, dont
le numérateur r est moindre que p.
On pourra opérer sur ——"— comme on l'a fait sur 2
ge +1) d
c'est-à-dire diviser g(n +1) par r, prendre par excès le
quotient entier x’ +1, et poser de même,
r il Fa |
den ei gite)
r” étant le complément du reste de la division de qg(n +1)
par >, nombre nécessairement moindre que r. On conti-
nuera de la même manière. Avant d'opérer sur la fraction
complémentaire obtenue, il convient de la réduire à sa
plus simple expression, s’il y a lieu. Dans tous les cas,
les numérateurs successifs r, r’,r”, .…..ironten diminuant,
et comme ils sont tous entiers, on est certain d’arriver,
au bout d’un nombre fini d'opérations, à un numérateur
. égal à 0 ou à 1. La décomposition demandée est opérée
dans ces deux hypothèses, et la fraction donnée s’'ex-
prime par la somme
:
Us ss HA se RU ne
g n+ET n+HA n’+1
des fractions dont le numérateur est l’unité, qu’on aura
déterminées successivement.
Remarquons que la première fraction exprime
1
n +1
une valeur approchée de L avec une erreur moindre que
q
1 p k
. puisque : est compris, par hypothèse, entre
1
ñ n +i 1
1
n+E1 n + .
moins de A; puisque le second terme exprime, à
moins du même nombre, la valeur approchée de la frac-
=. De même l’ensemble des deux premiers termes,
=
, représente une valeur approchée de Le
q
NE
tion complémentaire de —— . La méthode conduit tou-
n + A
Ru Ed
re 7
4
S
#
$
jours à choisir, parmi les fractions -, celle qui s'approche
n
le plus, par défaut, de la fraction qu’on veut représenter.
Il en résulte que la convergence de cette série limitée est
la plus rapide possible.
Exemples :
7
1. Soit la fraction 1
11 divisé par 7 donne le quotient 1 et le reste 4, ou, ce
qui revient au même, le quotient 2 et le reste — 3. Donc
nel 208
10 0
22 divisé par 3 donne pour quotient par excès 8, et pour
reste — 2. Donc
du bal — —
DD 8 < 20 k
la fraction ns u se par la suppression
du facteur 2, et on a par conséquent
7 4 “A dl
TND APS RER
EN OU) \
9. Prenons la fraction =. Nous aurons successivement
020
61=30 X2-L1—30 X3—29 —
ATH OX dOnG EE 61 =+S
JL ETAT ED
183—29 X7—20 He NÉE
X7 183 En 7 os
So 19 AR
1981—20X65—19 ER EE
X 1281 GT Ds1xSs 63 183268
19 1 12 2
83265 —19 X1383-—12 ne : TER
83265 4383! 83265X1383 4383 | 3619504195
12 1
361950195—12X 30412512 —9 RS ee ee EPMER EN LUE
3649650495 30112542 3614950495 X 3041252
SR L 1
” 30412542 40550055 X 30412542
1 1
5012518 | 1235230250 780810 |
La dernière fraction complémentaire obtenue se sim-
plifie par la suppression du facteur 9 commun à ses deux
termes, et l’on a en définitive
Le 100 208
= l 1
ÿ+s + 5 5 ne M 30412542 | 1233230250780810 |
Fe. eat ae des fractions complémentaires suc-
cessives diminuant au moins d’une unité quand on passe
de l’une à l’autre, le nombre des fractions qui constituent
le développement est au plus égal au numérateur de la
fraction donnée ; il peut d’ailleurs être moindre, soit que
IS nUuMeTA EUNSMANNTPAENEE diminuent plus rapidement que
la suite décroissante des nombres entiers, soit qu'il ÿ ait
suppression de facteurs communs aux deux termes de
certaines fractions complémentaires.
On trouverait de même
— AE
RTC |
On pourrait sans ue adopter une autre décompo-
sition et poser par Aou
- a
mais cette do ns plus d'erreur si
l’on se bornait à prendre 1 ou 2 termes du développe-
ment comme valeur approximative du résultat total.
En général, on a ideutiquement
GR 1
ma—1l mm mima—1)
par l'application pure et simple de la règle. Dans le cas
: 2 1 1
ON = 72, CES donne D 0 mr + mm 1) k
Le nombre e se présente naturellement sous la forme
voulue dans la
es
Fée ie
1
1.2 ie 1.2.3.4
il : À Le
Le nombre - s'exprime par la même série, en Chan-
geant les signes des termes de rang pair, ce qui donne
Level 1 “ AA
à D TO TEEN EN MEL
1
amener cette séri D V s termes
Pour ra ette série à la forme DECE ec les termes
tous positifs, il suffit de réunir deux termes successifs.
On à en effet
il 1 Dane 1
NON CPE NUIT CE Son 119»,
AE 2n
1193 7707 on
et par conséquent
1 1 1 1 1
em ne ee mec
CEE D ME BAR Go
T ne
Le nombre est donné par une somme algébrique de
1 : ue
fractions de la forme N dans la série de Leibniz ; mais les
termes sont alternativement positifs et négalifs. On peut
les ramener à être tous positifs en les groupant deux à
deux, ce qui donne
T ASS AE OR A
AU D AA DO nl
2 2 2
A dm
et par Le
Ré.
=
Si l’on voulait obtenir = ï sous cette même forme, il suf-
firait d'appliquer à chaque terme la transformation
1 1
D Er nome
ni
ce qui donne
DA RAA VAS (D 0) 1 I 2 1 1
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et
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1 1 T9 Pr À Eaqgue —1})
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2.3 | 18.35 |! 5099
LENOIR
Ces divers développements satisfont bien à la condition
d’être formés de lermes inverses d’entiers ; mais ils lais-
sent de côté la loi de convergence que nous avions im-
posée plus haut au développement.
L'emploi des fractions continues conduit à exprimer
une fraction donnée par la somme de fractions de la
1 ; ue à ;
forme — , alternativement positives et nécatives: et les
N° il (>) 7
valeurs successives que l’on obtient en prenant un cer-
tain nombre de termes consécutifs à partir du premier |
expriment sous leurs formes les plus simples les valeurs |
approchées du résultat définitif. Il y à donc une notable
simplification à admettre les termes négatifs dans la
somme. On a de cette manière, en reprenant les frac- |
tions développées tout à l'heure, |
Sn L
DT DA”
7 ONE PO |
Han ter Carine
SU 4
61 2 122’
formes bien plus simples que celles que nous avons
obtenues.
M. Viallanes fait la communication suivante :
Note sur les terminaisons nerveuses sensitives des
insectes,
par M. H. VIALLANES.
M. Leydig en étudiant les téguments de la larve de
Corethra, remarqua qu’au voisinage de poils qui par leur
disposition paraissent devoir servir au sens du toucher,
se trouvaient de petits corps en forme de fuseau court et
large, chacun d'eux paraissait par une de ses extrémités
servir pour ainsi dire à l’implantation d’un poil, et par
l’autre extrémité se continuait avec un filet nerveux. A
l'intérieur de chaque corps fusiforme existaient un ou
X>
deux noyaux, plongés dans un protoplasma granuleux.
M. Leydig qui retrouva ces mêmes organes chez un grand
nombre d’arthropodes les considéra comme représentant
chacun une cellule ganglionnaire qui par une des ses ex-
trémités se terminerait au-dessous du poil, qui par l’autre
se continuerait avec un filet nerveux. C’est d'ailleurs la
manière de voir qui à été adoptée par presque tous ceux
qui après M. Leydig ont étudié le même sujet. Depuis les
travaux du savant histologiste de Bonn, la question n’a
presque pas fait de progrès ; M. Jobert en étudiant les
corps fusiformes si abondants dans la trompe de la
mouche, a remarqué chez eux une particularité curieuse
et sur laquelle je reviendrai; MM. Künkel et Gazaniaire
ont décrit avec plus de précision que ne l'avaient fait
leurs devanciers la continuation de la gaine du nerf sur
le corps fusiforme, et celle du cylindre avec le proto-
plasma qui remplit l'organe.
Mais un point important restait à élucider et auquel
mes prédécesseurs ne paraissent pas avoir songé ; quels
sont les rapports précis du poil tactile et du corps fusi-
forme ? Le point mérite qu'on l’étudie de près, car si l’on
suppose que le corps fusiforme soit une cellule ganglion-
naire ainsi que tout porte à le croire, il est difficile
d'admettre à priori que cet élément nerveux puisse
secréter un poil chitineux.
Aussi ayant repris les travaux de mes prédécesseurs,
j'ai porté mon attention non seulement sur le corps fu-
siforme, mais surtout sur les rapports que ce dernier
affecte avec le poil et les éléments voisins.
Mes études ont été faites principalement surla larve de
Stratiomys.
La peau de cette larve comprend trois couches qui sont
en allant de dehors en dedans: la cuticule chitineuse,
l’hypoderme, et la membrane basale.
19 Cuticule chitineuse. — Son étude est surtout facile
sur des pièces traitées par la potasse caustique. Il pré-
sente à sa surface des saillies de couleur foncée à contour
très régulier et nettement hexagonal et séparées les
unes des autres par de minces espaces clairs. De distance
en distance et remplaçant pour ainsi dire une de ses sail-
— 96 —
lies, nous trouvons un poil. Ce dernier dont je ne décris
maintenant que la partie chitineuse, se compose de deux
régions : une externe, le corps du poil, une interne, la
base. Le corps du poil semble être une élevure externe
de la cuticule, sa base au contraire paraît en être une
élevure interne. Le corps se présente comme une longue
tige creusée d’un canal central. La base a La forme d’une
sphère aplatie, sa face interne présente une grande exca-
vation conique qui communique avec le canal central ;
au point où l’excavation se continue avec le canal, on
trouve un rebord qui s'élève autour de l’orifice de ce der-
nier comme une margelle autour d'un puits, c'est ce
rebord que Je désignerai sous le nom de margelle du
canal central.
2 Hypoderme ou couche chitinogène. — Cette couche
se compose d’une seule assise de cellules aplaties très
régulièrement hexagonales, chacune d’elles répond
rigoureusement à une des saillies hexagonales que nous
observions à la surface de la cuticule. À chaque poil
tactile répond une cellule hypodermique particulière que
je désignerai sous le nom de cellule du poil, celle-ci est
très volumineuse et présente un noyau de taille consi-
dérable. Elle est en partie sous jacente aux cellules hypo-
dermiques voisines en partie sur le même plan que ces
dernières. La partie sous jacente est très volumineuse
rejetée sur un côté et c’est elle qui renferme le noyau,
l’autre partie se moule sur la base du point et là est
réduite à une faible épaisseur, elle tapisse l’excavation
conique et pénètre dans le canal central qu’elle remplit.
On voit facilement que la cellule du poil n’est autre
chose qu'une cellule hypodermique légèrement mo-
difiée.
- 30 La membrane basale est une membrane très mince
anhiste qui double intérieurement l’hypoderme. À sa
face interne rampent des nerfs (1) et des trachées.
(1) Les détails que je viens de donner sur l’hypoderme et ceux que je
vais donner sur les éléments nerveux sont surtout faciles à voir sur des
téguments fixés par un mélange à parties égales d’acide osmique à 10/0
et d'alcool à 36, débarrassés des muscles et de la cuticule, puis colorés
à l’hematoxyline de Bæœhmer.
DEC QE
Étudions maintenant comment les nerfs se distribuent
etse terminent dans une peau ainsi constituée. Si nous
examinons un gros nerf rampant au-dessous de la mem-
brane basale, nous voyons qu’il est constitué par un
cylindre axe d’aspect fibrillaire renfermé dans une gaine
(gaine de Heule) laquelle présente des noyaux à sa face
interne. Un tel tronc nerveux émet des branches à droite
et à gauche.
Parmi celles-ci les unes vont se rendre vers un poil
tactile et se terminer par un organe fusiforme, les autres
au contraire vont se terminer après être passées par une
cellule ganglionnaire multipolaire. Dans ce dernier cas,
nous voyons un rameau nerveux se renfler en une cel-
lule pourvue de 2 ou 3 prolongements ; la gaine de Heule
se continue sur la cellule nerveuse et sur les prolonge-
ments, ceux-ci après un trajet rectiligne plus ou moins
long se bifurquent en deux branches extrêmement fines
et qu'on ne peut suivre plus loin; il semblerait donc y
avoir là une sorte de terminaison libre. Je rappellerai ici
que j'ai signalé des faits tout à fait analogues dans les
tésuments de la larve de mouche et de celle d’Eristalis, là
où il n'existe ni poils ni soies; toutefois dans la larve de
Siraticmys, je n'ai jamais observé entre cellules ganglion-
naires voisines ces anastomoses que j'ai remarquées
chez l’EÆristalis et le Musca.
Revenons maintenant aux nerfs qui, issus d’un tronc
principal, se dirigent vers les poils tactiles. Ils sont
constitués comme le tronc principal par un cylindre axe
et une gaine. Au voisinage de la base du poil le nerf se
renfle en un corps fusiforme constitué ainsi qu'on le
savait avant moi, par la gaine élargie du nerfet renfer-
mant un protoplasma au sein duquel se trouve un gros
noyau et qui paraît se continuer avec le cylindre axe.
C’est bien là une cellule nerveuse ainsi que le premier
Leydig l’a annoncé, il y a longtemps déjà (1); elle pré-
sente à sa surface, ainsi que je l’ai observé, les mêmes
Striations longitudinales caractéristiques décrites par
(1) Leydig. Uber die larve von Corethra. Zeitsch. f. wiss. Zool. t, NI,
1851, p. 441.
7
l:g08
M. Ranvier dans les cellules bipolaires de la raie. L’ex-
trémité terminale de la cellule s'enfonce dans l’excava-
tion conique de la base du poil tapissée par la cellule
propre de cet organe. Cette extrémité terminale de la
cellule montre nettement qu’elle est formée par des
fibrilles reconstituées en un faisceau, cylindre axile.
Comment se comportent et se terminent ces fibrilles,
c’est ce dont je n’ai pu me rendre compte qu’en obser-
vant par leur face externe des hypodermes préparés à
l’acide osmique comme je l’ai dit plus haut et séparés
ensuite de la cuticule. Dans de telles pièces la portion
du protoplasma qui remplit le canal central du poil est
entraîné avec la cuticule. La partie de la cellule du poil
qui double l’excavation de ce dernier se présente comme
un collier qui embrasserait l'extrémité terminale de Ia
cellule bipolaire (corps fusiforme). Cette extrémité est
composée, ainsi que je l’ai dit, de fibrilles nerveuses;
quand elle à franchi ce collier, ses fibrilles s’écartent en
entonnoir. Si nous supposons maintenant la cuticule
enlevée remise en position, nous pouvons conclure sans
risquer beaucoup de faire erreur, que les fibrilles cons-
titutives de l'extrémité terminale du corps fusiforme pénè- «
trent dans le protoplasma de la cellule du poil et qu’elles «
semblent se terminer là, extérieurement à la margelle
du canal central. Je dois ajouter que si nous supposons «
un peu plus élevée la margelle du canal central, elle
devient l'organe bien décrit par M. Jobert chez lamouche «
sous le nom de jfilament central.
M. BecoueREz fait une communication sur les propriétés
magnétiques d'un fer nikelé trouvé dans une météorite de
Sainte-Catherine, en Brésil.
M. de Rochebrune est nommé membre de la Société «
dans la 3° section. $
M. Chemin est nommé membre de la Société dans la
17° section. x
M. Stephanos est nommé membre correspondant. 3
A la suite d’un rapport fait par M. Bureau, M. Franchet
est nommé membre de la Société dans la 3° section.
Séance du 10 décemhre 1881.
PRÉSIDENCE DE M. HALPHEN.
M. de Rochebrune fait la communication suivante :
Supplément aux documents sur la faune malacologique
de la Cochinchine et du Cambodge,
par le D' A.-T. DE ROGCHEBRUNE,
Aide-Naturaliste au Muséum.
Les collections rapportées de Cochinchine par M. Ger-
main, collections récemment acquises par M. le Ministre
de l’Instruction publique, pour être réparties entre le
Muséum et plusieurs facultés de province, contenaient
un assez grand nombre d'espèces non encore signalées
comme existant dans la région; nous les réunissons
dans la liste suivante, en y adjoignant quelques types
nouveaux du Cambodge, dont l’étude n’était pas achevée
lorsque nous avons donné nos premiers documents sur
la faune de la Cochinchine (1).
Ainsi 99 espèces viennent s'ajouter à nos 170 précé-
demment énumérées, ce qui, en comprenant celles pu-
bliées avant nous et au nombre de 239 environ, forme
un total de 509 espèces :
13
LAMELLIBRANCHIATA.
1. LOPHA HYOTIs, Lin.
Ostrea hyotis, Lin. in Reeve Conch. Icon., pl. IV, sp. 7.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. De Mers des
Indes.
(1) Soc. Philomathique de Paris. Séance du 29 octobre 1881.
— 100 —
2. OSTREA AURICULATA, SOW.
Ostrea auriculata, Sow. in Reeve Conch. Icon., pl. XXV,
sp. 60.
Hab.": Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines.
3. AMPHIDONTA BARCLAYANA, SOW.
Ostrea Barclayana, Sow. in Reeve Conch. Icon., pl. XXX,
sp. 771.
” Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P.
4. PLICATULA RENIFORMIS, Lamck.
Plicatula reniformis, Lamck. An. s. Vert., vol. VIT,
DM
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde, Ja-
maïique.
5. PARALLELEPIPEDUM TORTUOSUM, Lin.
Arca tortuosa, Lin., Gmel. Syst. nat., p. 3305.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines,
Mers des Indes.
6. ANOMALOCARDIA INFLATA, Reeve.
Arca inflata, Reeve, Proc. Zool. Soc. of London, 1844.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Chine, Mers
des Indes. Philippines.
7. ARCA NAVICULARIS, Brug.
Arca navicularis, Brug. Encycl. meth. Vers., p. 99.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Mers des
Indes.
— 101 —
8. ARCA ZEBRA, SWainl.
Arca zebra, Swain. Zool. Ill. et Reeve Conch. Icon.,
pl. XI, sp. 69.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines,
Manille.
9. PINNA BICOLOR, Chem.
Pinna bicolor, Chem. Conch. Cab., vol. VIII, p. 234,
pl. 90, f. 780.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Malacca.
10. MALLEUS ANATINUS, Lamck.
Malleus anatinus, Lamck. Anim. s. Vert., vol. VII,
p. 95.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Molucques,
Nouvelle-Calédonie.
11. ISOGNOMON LENTIGINOSUM, Reeve.
Perna lentiginosa, Reeve Conch. Icon., vol. VI, sp. 27.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines.
12. ISOGNOMON SPATHULATUM, Reeve.
Perna spathulata, Reeve Conch. Icon., pl. VI, sp. 28.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines.
13. ISOGNOMON LIMOIDES, Reeve.
Perna limoides, Reeve Conch. Icon., pl. IV, sp. 17.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines.
14. VULSELLA RUGOSA, Lamck.
Vulsella rugosa, Lamck. Anim. s. Vert., vol. VII, p. 268.
— 102 —
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines,
Mer Rouge, Nouvelle-Calédonie.
15. DREISSENA HARMANDI, Rochbr.
D. — Testa inœquilateralis, trigono trapezoidea, crassa,
diagonaliter intense angulosa, concentrice striata, olivaceo
violacea ; margo dorsalis obliquus ; posterior subalatus, an-
tice rotundatus, inferne truncatus ; basalis complanatus, an-
gulatim suleatus ; umbones terminales, incurvi; septum breve
arcuatum.
Long. 0,016 ; Lat. 0,009. Crass. max. 0,010.
Hab. : Lac de Rhom-Penh, Mekong ; Lac de Vin-Long,
Cochinchine (D' Harmand). M. P.
16. LITHOPHAGA OBESA, Philippi.
Lithodomus obesus, Philippi Zeit. f. Malak., 1847. Abbild.,
DIN
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines,
Nouvelle-Calédonie.
17. PERNA EMARGINATA, Bens.
Modiola emarginata, Bens. in Reeve. Conch. Icon. pl. X,
Sp. 73
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines,
Mers des Indes.
Gen. LIMNOPERNA, Rochbr.
Testa exilis, œquivalvis, inœquilateralis, postice carinata,
subtorta ; uwmbonibus anticis obtusiusculis, fere absconditis,
extremitate valvarum plus minusve antecesci; cardo linearis;
ligamento marginale sub externo; impressio pallealis lata,
conica ; sinus brevis, obtusus.
Le genre Limnoperna (1), que nous proposons pour les
(1) De Au, lac, étang et TÉpU&, perne, jambonneau.
a LOS
Perna (Modiola, auctorum) des eaux douces de l’Indo-
Chine, se distingue nettement du genre Perna compre-
nant les espèces marines.
Un certain nombre de types, partout ailleurs excessi-
vement marins, sont fréquents dans ces régions, et depuis
longtemps ce fait éminemment remarquable à été signalé;
or si Benson a pu faire d’une véritable Arca d’eau douce,
son genre Scaphula, si Deshayes a créé le genre Canidia
pour des Nassa également d’eau douce, il nous semble
que les mêmes raisons militent en faveur des Perna (Mo-
diola), et légitimement la fondation de notre genre Lim-
noperna, dont les principaux caractères viennent d'être
exposés.
Ainsi constitué, le genre se composera du ZLimnoperna
(Modiola) Siamensis, Morelet, sur lequel nous donnons
quelques éclaircissements ; du ZLimnoperna (modiola) la-
custris, Martens {Malak. Blatt., 1874, p. 186). Ce dernier
du lac de Tungting (Chine), et d'une troisième espèce,
nouvelle, découverte par M. Lemesle, le Limnoperna Le-
meslei, Rochbr.
Cette espèce et celle de M. Morelet proviennent des
grands lacs de Tonlysap, Vin-Long et Rham-Penh, dans
le Cambodge et le Haut-Mekong.
LIMNOPERNA SIAMENSIS, Morelet.
Dreissena Siamensis, Morelet, Rev. Zool., 1866, p. 167.
Modiola Siamiensis, Morelet, Ser. Conch., liv. 4, p. 365,
pl. XVIL, f. 3, 1875.
Hab. : Lac de Tonli-Sap, Cambodge (Morelet), de Vin-
Long, Cochinchine (Morelet, D' Harmand); Rham-Penh,
Mekong (D' Harmand). M. P.
M. Morelet, après avoir décrit l'espèce sous le nom de
Dreissena Siamensis (loc. cit.) la publia plus tard sous celui
de Modiola Samiensis (loc. cit.), rectifiant ainsi sa première
diagnose, en s'appuyant sur ce qu’elle manquait de sep-
tum ; le type Dreissena, représenté par le Dreissena Har-
mandi, Rochbr., habite avec la modiole et nous ignorons
si M. Morelet n’aurait pas un instant confondu les deux
espèces, d'autant plus que certains caractères assignés
— 104 —
par M. Morelet à sa Modiole semblent exister sur notre
Dreissena; quoi qu'il en soit, la dernière manière de voir
de M. Morelet doit être acceptée et, en inscrivant la Mo-
diola Siamensis en tête de notre genre, il n’est pas inutile
d’insister sur quelques observations.
« Cette Modiole, dit M. Morelet {Ser. Conch., loc. cüt.),
semble perdre avec l’âge la faculté de se fixer par un
bissus ; du moins les sujets développés que j'ai sous les
yeux en sont absolument dépourvus, tandis que les
jeunes, dont la taille ne dépasse pas 10 à 13 millimètres
sont tous munis de cet ACCESSOIRE.
L'absence de bissus chez les individus adultes du
M. Samiensis, constituerait une anomalie inexplicable,
un changement complet dans l'organisme de l’animail,
c’est-à-dire l’atrophie de la glande byssigène, et il n'existe
aucun exemple d'un phénomène semblable chez les
espèces à bissus. Contrairement aux suppositions de
M. Morelet, nous possédons, dans les galeries du Mu-
séum, des échantillons de 20 millimètres et plus porteurs
du SUSDIT ACCESSOIRE ! La surface des valves de ces mêmes
échantillons est ornée de fortes stries lamelleuses et con-
centriques. Quelle que soitleur taille (de 8 à 20 mill.) l'or-
nementation est la même et les stries {séries d’accroisse-
ment) existent toujours « la transformation de ces stries
en petites côtes saillantes sur le bord antérieur » n’exis-
tent pas; quant «aux deux larges rayons parfois confondus
en un seul, des jeunes individus, rayons qui s’effacent chez
la Coquille adulte, dont la taille devient uniforme » nous
avouons ne pas comprendre ce qu’ils peuvent être ! nous
voyons tous nos spécimens avec une teinte uniforme
brun-corné pâle chez les jeunes, brun-foncé brillante
chez les adultes.
Nous ajouterons enfin que la fig. 3 de la planche 17
(Loc. cit.)est des plus défectueuse comme forme et comme
coloration.
18. LIMNOPERNA LEMESLEI, Rochbr.
L. — Testa inæquilateralis, elongata, angusta, pellucida,
diagonaliter subgibbosa, luteo cornea, fascia lata intense vio-
RE LE
— 105 —
lacea ad marginem anticum picta; concentrice striatulata,
striis lamellosis, imbricatis ; margo anterior brevis, acutus ;
posterior ellipticus ; dorsalis sub alatus, compressus, undu-
latus ; inferior rectus ; umbones brevissimi, obtusi, fere abs-
conditi ; regio umbonalis tumida, sulcata ; ligamentum sub
externum longissimum ; interne margarito cœrulea, violaceo
fasciata.
Long. 0,024 ; Lat. 0,007. Crass. max. 0,008.
Hab. : Grand lac de Rham-Penh, Mekong (M. Lemesle).
M. P.
19. MYTILUS TORTUS, Dunk.
Mysilus tortus, Dunk. Proc. Zool. Soc., 1856.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Mindanao,
Philippines.
20. UNIO CONTRITUS, Huede.
Unio contritus, Heude Conch. fluv. Chine centr., 1881,
DENT 1403:
Hab. : Sombor-Sombor (D' Harmand). M. P., Chine.
21. LORIPES PILA, Reeve.
Loripes pila, Reeve Conch. Icon., pl. X, sp. 14.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Nouvelle-
Calédonie, Mers des Indes.
22. CHAMETRACHÆA SQUAMOSA, Lamck.
Tridachna squamosa, Lamck. in Reeve Conch. Icon.,
pl. IV, sp. 5.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines.
23. CHAMETRACHÆA RUDIS, Reeve.
Tridachna rudis, Reeve. Conch. Icon., pl. V, sp. 4.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines
— 106 —
24. CHAMA LAZARUS, Lin.
Chama Lazarus, Lin. Gmel. Syst. nat., p. 1139.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines.
25. TRACHYCARDIUM LEUCOSTOMUM, Bow.
_ Cardium leucostomum, Bow. Mus. Cas. Vinc., pl. 3, f, 6-7.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines,
Chine.
26. LITHOPHAGELLA CORALLIOPHAGA, Lamck.
Cypricardia coralliophaga, Lamck.Anim.s.Vert., vol. VI,
. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Océan Paci-
fique, Inde.
27. CAPSA DEFLORATA, Lin.
Venus deflorata, Lin. Gmel. Syst. nat., p. 1133.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Mers des Indes,
Océan Pacifique.
28. LATONA BICOLOR, Lamck.
Donazx bicolor, Lamck. Anim. s. Vert., vol. VI, p. 243.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines.
29. PHYLLODA FOLIACEA, Lin.
Tellina foliacea, Lin. Gmel. Syst. nat., p. 675.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Océan Indien,
Philippines.
30. TELINELLA VIRGATA, Lin.
Tellina virgata, Lin. Gmel. Syst. nat., p. 674.
— 107 —
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Océan Indien,
Philippines, Nouvelle-Calédonie.
31. TELINELLA VULSELLA, Chem.
Tellina vulsella, Chem. Conch. Cab., vol. VI, p. 115, t. 11,
Î. 105.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines.
32. ASAPHIS RUGOSA, LamckK.
Sanguinolaria rugosa, Lamck. Anim. s. Vert., vol. VI,
NÉE
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Mers des
Indes.
33. CORBULA ERYTHRODON, LamcCk.
Corbula erythrodon, Lamck. Anim. s. Vert., vol. VI,
p. 138.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Japon.
34. ROCELLARIA CUNEIFORMIS, LamcK.
Gastrochæna cuneiformis, Lamck. Anim. s. Vert., vol. VI,
p. 49.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Seychelles,
Nouvelle-Hollande, Nouvelle-Calédonie.
39. ROCELLARIA MYTILOIDES, Lamck.
Gastrochæna mytiloides, Lamck. Anim. s. Vert., vol. VI,
p. 49.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Madagascar,
Ile de France, Philippines.
— 108 —
II.
PLEUROBRANCHIATA.
36. DOLABELLA RHUMPHIN, Rang.
Dolabella Rhumphii, Rang, Hist. nat. Aplys., p. 1, et
Rhumphius mus., t. XI, p. 12.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Tonga, Indes,
Philippines.
37. BULLA AUSTRALIS, Q. et Gaim.
Bulla australis, Q. et G. Voy. Astrol., t. IT, p. 357, pl. 26,
f. 38-39.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Port du roi
Georges, Mers des Indes.
TT.
SCUTIBRANCHIATA.
38. POLYODONTA VIRGATA, Gmel.
Trochus virgatus, Gmel. Syst. nat., p. 3580.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde, Phi-
lippines.
39. TECTUS DENTATUS, Forsk.
Trochus dentatus, Forsk. Descrip. Anim., p. 125, n° 69.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde, Mer
Rouge.
A0. ANGARA ATRATA, Chem.
Delphinula atrata, Chem. Conch. Cab., vol., V, pl. 1,
f. 1730-1731.
crubldle nt ue onu dit dada os
— 109 —
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines,
Chine.
41. SENECTUS TUMIDULUS, Reeve.
Turbo tumidulus, Reeve, Conch. Icon., pl. X, sp. 45.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Mers des
Indes.
42. SENECTUS SPINOSUS, Chom.
Turbo spinosus, Chem. Conch. Cab., vol. V, p. 204.
Hab, : Poulo-Condor (M. Germain). Mus. Paris, Ile Ni-
colar, Philippines.
43. NERITINA SOWERBII, Recluz.
Neritina Sowerbii, Recluz, in Sow. Thes.Conch., part. 10,
p. 528.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines.
44. NERITA ATROPURPUREA, Recluz.
Nerita atropurpurea, Recluz, Rev. Zool. Soc. Cuv., 1841,
p. 107.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines.
IV.
PECTINIBRANCHIATA.
45. JANACUS PLANUS, Ad. et Reeve.
Calyptræa plana, Ad. et Reeve, voy. Samar., et Reeve.
Conch.Icon., pl. II-sp}\77.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Singapoure,
Ceylan.
— 110 —
46. MÉLARAPHE SCABRA, Lin.
Littorina scabra, Lin. Gmel. Syst. nat., p. 1243.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines.
47. MELARAPHE ARBORICOLA, Reeve.
Littorina arboricola, Reeve Conch. Icon., pl. VI, sp. 27.
‘Hab.: Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Singapoure.
AS. VERTAGUS LINEATUS, Brug.
Vertagus lineatus, Brug. in Reeve Conch. Icon., pl. IL,
sp. 15.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines.
49. VERTAGUS FASCIATUS, Brug.
Vertagus fasciatus, Brug. Encycl. meth., p. 474.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde, Phi-
lippines.
50. PUSTULARIA NUCLEUS, Lin.
Cypræa nucleus, Lin. Gmel. Syst. nat., p. 1181.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines,
Chine.
91. TRIVIA CHILDRENI, Gray.
Cypræa Childreni, Gray, Zool. Journ., vol. 1, p. 518.
Hab.: Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Océan Paci- «
fique.
D2. LUPONIA OGELLATA, Lin.
Cypræa ocellata, Lin. Gmel. Syst. nat., p. 1180.
Hab. Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde.
— A —
53. ARICIA CAPUT SERPENTIS, lin.
Cyprœa caput serpentis, Lin. Gmel. Syst. nat., p. 1175.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde, Nou-
velle-Calédonie, Côtes d'Afrique.
54. ARICIA CAURICA, Lin.
Cypræa caurica, Lin. Gmel. Syst. nat., p. 1179.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P, Philippines,
Nouvelle-Calédonie.
55. CYPRÆA CYLINDRICA, Born.
Cypræa cylindrica, Born. Mus., p. 184, pl. 8, f. 10.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde.
56. CYPRÆA ASELLUS, Lin.
Cypræa asellus, Lin. Gmel. Syst. nat., 1178.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde, Nou-
velle-Calédonie, Côtes d'Afrique.
57. CYPRÆA MICRODON, Gray.
Cyprœa microdon, Gray. Zool. Journ., vol. IV, p. 71.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde.
58. CYPRÆA CONTAMINATA, SOW.
Cypræa contaminata, Sow. Conch. III, f. 21.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde.
59. STROMBIDEA GIBBERULA, Lin.
Strombus gibberulus, Lin. Gmel. Syst. nat., p. 1210.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde.
— 112 —
60. STROMBIDEA LUHUANA, Lin.
Strombus Luhuanus, Lin. Gmel. Syst. nat., p. 1209.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde.
61. MONODACTYLUS ADUSTUS, Chem.
Strombus adustus, Chem. Conch. Cab., vol. X, pl. 158,
. 4510-1511,
‘Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde.
Leur)
62. STROMBUS SUCCINGTUS, Lin.
Strombus succinctus, Lin. Gmel. Syst. nat., p. 1211.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde.
63. STROMBUS VITTATUS, Lin.
Strombus vittatus, Lin. Gmel. Syst. nat., p. 1212.
Hab, : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde.
64. STROMBUS LENTIGINOSUS, Lamck.
Strombus lentiginosus, Lamck. Anim. s. Vert., vol. IX,
p. 693.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde.
65. CYLINDER ARCHIEPISCOPUS, Hwas.
Conus archiepiscopus Hwas Encycl. meth. verv., vol. I,
p. 747.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Maurice, Nou-
velle-Calédonie, Philippines.
66. LEPTOCONUS AMIRALIS, Lin.
Conus amiralis, Lin. Gmel. Syst. nat., p. 3378.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines,
Molucques.
— 113 —
67. LITHOCONUS EBURNEUS, Hwas.
Conus eburneus, Haws. Encycl. meth. verv., p. 640.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Ceylan.
68. LITHOCONUS TESSELLATUS, Born.
Conus tessellatus, Born. ind. moll. Cæs., p. 131.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). Mus. Paris, Maurice,
Ceylan.
69. LITHOCONUS VIRGO, Lin.
Conus virgo, Lin. Gmel. Syst. nat., p. 3379.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Ceylan.
70. NUBECULA GEOGRAPHICA, Lin.
Conus geographicus, Lin. Syst. nat., p. 3396.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Maurice, Cey-
lan.
71. PUNCTICULIS ARENATUS, LamcK.
Conus arenatus, Lamck. Anim. s. Vert., vol. VII, p. 452.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Ceylan.
72. ‘ARCHITECTONICA THROCHLEARE, Hinds.
Solarium throchleare. Hinds. Proc. Zool. Soc., 1844,
p.25.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde, Chine.
73. RUMA MELANOSTOMA, Lamck.
Natica melanostoma, Lamck. Anim. s. Vert., vol. VIII,
p. 631. :
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M.. P, Philippines.
8
— 114 —
74. NEVERITA PROBLEMATICA, Reeve.
Natica problematica, Reeve Conch. Icon., pl. VI, sp. 21.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Chine, Inde.
75. NATICA ALAPAPILIONIS, Chem.
Natica alapapilionis, Chem. Conch. Cab., vol. V, p. 20
pl. 1868-1871.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines.
76. SYCOTYPUS RETICULATUS, Lamck.
Ficula reticulata, Lamck. Anim. s. Vert., vol. IV, p. 510.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Bornéo, Phi-
lippines.
77. DOLIUM FIMBRIATUM, SOW.
Dolium fimbriatum, Sow. Gen. rec. Schell., f. 2.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde.
78. TURRICULA COCCINEA, Reeve.
Mitra coccinea, Reeve, Proc. Zool. Soc., 1844.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P.
79. MITRA EPISCOPALIS, LamckK.
Mitra episcopatis, Lamck. Anim. s. Vert., vol. VII, p. 299.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde, Chine,
Japon, Philippines.
80. AULICA VESPERTILIO, Lin.
Voluta vespertilio, Lin. Gmel. Syst. nat., p. 1494.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde.
— 115 —
81. AULICA ScAPHA, Gmel.
Voluta scapha, Gmel. Syst. nat., p. 3468.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines.
82. FASCIOLARIA CORONATA, Lamck.
Fasciolaria coronata, Lamck. Anim. s. Vert., vol. IX,
p. 9.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines.
83. FASCIOLARIA FILAMENTOSA, Lamck.
Fasciolaria filamentosa, Lamck. Anim. s. Vert., vol. XI,
p. 434. |
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P.. Inde.
84. CAMPULOTUS ANTIQUUS, Lamck.
Magilus antiquus, Lamck. Anim. s. Vert., vol. IX, p. 522.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Mer des
Indes.
83. RICINULA ARACHNOIDES, LamcCk.
Ricinula arachnoides, Lamck. Anim. s. Vert., vol. IX,
p. 49.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines.
86. VEXILLA VEXILLUM, Chem.
Purpura vexillum, Chem. in Tryon Man. Conch. pars. VII,
p. 181, pl. 55, f. 186.
. Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines.
81. PURPURA RUDOLPHI, LamcCk.
Purpura Rudolphi, Lamck. Anim. s. Vert., vol. X. p. 60.
— 116 —
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Luçon, Phi-
lippines.
88. NASSA BRONNI, Philip.
Nassa Bronnti, Philippi, Zeit. s. malak., 1848.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines.
89. LAMPAS BITUBERCULARIS LamcCk.
Ranella bitubercularis, Lamck. Anim. s. Vert., t. IX,
p. 548.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines.
90. DISTORTIO CANCELLINUS, Roissy.
Triton cancellinus, Roissy Buff., moll. 6, p. 56, n° 12.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P.
91. GUTTURNIUM CLAVATOR, Chem.
Triton clavator, Chem. Conch. Cab., vol. XI, p. 190,
f. 1825-1826.
H2b. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde, Chine.
99. SIMPULUM PILEARE, LamcCk.
Triton pilearis, Lamck. Anim. s. Vert., vol. IX, p. 630.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Inde, Chine.
93. PLEUROTOMA CRENULARIS, Lamck.
Pleurotoma crenularis, Lamck. Anim. s. Vert., vol. VII,
p: 92.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines.
94. FUSUS LONGICAUDA, Bory.
Fusus longicauda, Bory. Encycl. meth., p. 423, f. 2.
Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Ceylan.
— 117 —
95. TYPHIS PINNATUS, Wood.
Murex pinnatus, Wood. ind. Test. supp. DIM FE 20;
. Hab. : Poulo-Condor (M. Germain). M. P., Philippines,
Chine, Mer des Indes.
dt
PULMOBRANCHIATA.
96. VERONICELLA BOCOURTI, Rochbr.
V. — Corpus elongatum, antice truncatum, postice rotun-
datum,: minutissime reticulatum, nigro cinerum, margine,
pallidiore, pes flavidus, tentacula cinerea.
Long. 0,057; Lat. 0,009. Lat. pall. 0,006.
Hab. : Bangkok (M. Bocourt). M. P.
97. AMPHIDROMUS HEMICYCLUS, Rochbr.
A.— Testa obtuse perforata. elliptice pyramidata, semi
cireularis, solida, politissima, alba, fasciis latis violaceis spi-
raliter cincta ; anfractibus 6 ; penultimo sub quadrato ; ultimo
spiram superante, intense curvato ; apertura elliptica, inferne
acuta ; peristomate sub recto, labro reflexo, albo; columella
reflexa, obliqua, curvata.
Long, 0,050; Lat. 0,010.
Hab. : Bangkok (M. Bocourt). M. P.
Gen. BocOURTIA, Rochbr.
Testa imperforata, ovato oblonga, sulcata, anfractibus sub
ventricosis, epidermide fulvo, indutis ; columella, sub callosa,
curvata ; apertura ovato elliptica, labro recto, simplice.
Les types du genre que nous proposons s’éloignent de
toutes les formes de Bulimus auxquels nous les avons
comparés, el sans l'étude de l’animal, il serait impossible
de ne pas les considérer comme faisant partie du genre
= US =
Lymnœa et de les classer dans le voisinage du L. palus-
tris, dont ils semblent être la reproduction exacte et
exagérée. Plusieurs exemplaires, conservés dans l'alcool,
ont levé nos doutes et nous font une obligation de les
distinguer de tous leurs congénères.
98. BOCOURTIA LYMNÆFORMIS, Rochbr.
B. — Testa imperforota, ovato elliptica, solida, sub epider-
mide fulvo, evanido, albida violascente, flammis fuscis or-
nata; longitudinaliter sulcata; spira pyramidalis, ovata,
apice sub acuto. sutura profunda undulata ; anfractibus 6,
sub ventricosis ; ultimus 1/2 longitudinis superans, basi com-
pressus ; apertura verticalis, elliptica ; peristomate simplici,
recto, Mmargine columellari reflexo; columella crassa, sub
arcuata.
Long. 0,044; Lat. 0,018.
Hab. : Bangkok (M. Bocourt). M. P.
99. BOCOURTIA FASCIATA, Rochbr.
B. — Testa imperforata, ovata, subsolida, sub epidermide
castaneo, fusca; spira brevis acuta, sutura profunda, anfrac-
tibus 6, longitudinaliter lamellosis; ultimus ventricosus, fascia
alba lata cinctus; 2/5 longitudinis superans, busi compressus;
apertura elongata; peristomate simplici sub arcuaito; mar-
gine columellari reflexo, columella recta.
Long. 0,022 ; Lat. 0,014.
Hab. : Bangkok (M. Bocourt). M. P.
M. Filhol fait les communications suivantes :
Observations relatives à un nouveau gisement de mammifères
fossiles de l'Eocène supérieur
découvert à Saugron (Gironde),
par M. H. FILHOL.
J’ai recu dernièrement en communication de M. Guil-
laud, professeur de la Faculté de médecine de Bordeaux,
— 119 —
différents ossements fossiles de mammifères découverts
à Saugron, dans la Gironde. C’est en creusant un puits
que des ouvriers sont arrivés sur une couche fossilifère,
qui, d’après ce qui m'a été envoyé, paraît avoir élé assez
riche. Le dépôt situé à un mètre cinquante seulement
au-dessus de la surface du sol est recouvert par des
argiles et des sables probablement de l’époque miocène.
Il consiste en une couche ligniteuse, et les ossements
qu'on y rencontre sont absolument semblables par leur
coloration et leur mode de préservation à ceux trouvés
près d’Apt, à la Débruge.
Parmi les différentes dents et les divers os qui m'ont
été remis, j'ai reconnu des débris se rapportant à plu-
sieurs espèces de mammifères, toutes caractéristiques
dans le bassin de Paris des dépôts de l’éocène supérieur.
Voici la liste des genres et des espèces de vertébrés que
J'ai observés.
PACHYDERMES.
Palæotherium magnum. (Très nombreux débris).
Palæotherium crassum.
Paloplotherium minus. (Abondant).
CARNASSIERS.
Hyenodon ? (Un métacarpien).
REPTILES.
Dyplocinodon ? (Plusieurs dents).
Tryonyx ? (Quelques plaques).
M. Guillaud a l'intention de faire pratiquer des fouilles
importantes dans la couche fossilifère de Saugron. Je
suis persuadé que la paléontologie lui devra de précieuses
découvertes.
Die
Note relative à la présence du genre Oxyœæna parmi les
mammifères fossiles du Quercy,
par M. EH. FILHOL.
Le genre Oxyæna a été créé par M. Cope pour renfer-
mer des carnassiers fossiles découverts par lui dans les :
gisements éocènes supérieurs du Nouveau-Mexique et le
savant professeur a fait connaître trois espèces diffé-
rentes de ces mammifères (1). Jusqu'à présent le genre
Oxyœna paraissait être particulier aux faunes anciennes
du Nouveau Continent. On ne l’avait jamais signalé en
Europe et aucun débris même informe n'avait pu faire
soupçonner son existence.
_ Dernièrement j'ai obtenu des gisements à mammifères
fossiles du Quercy un maxillaire supérieur d’'Oxyæna. La
pièce est en assez bon état pour permettre une diagnose
assurée, et nous pouvons être certains aujourd’hui que
les Oxyæna ont vécu en France durant l’époque éocène
supérieure.
L'espèce dont provient l'échantillon que je fais con-
naître est différente de celles signalées par M. Cope. Elle
se distingue par les diamètres fort différents de ses.
deux dernières prémolaires.
L'espace occupé par les prémolaires supérieures est de
0057. Les dimensions relatives à la troisième et à la
quatrième de ces dents sont les suivantes :
37e Prém. — 4" Prém.
Longueur HEUN OO OE ONE
Hautenn sn OMD12 0 1 200015:
Epaisseur ...... ... 00012. : — On0IA:
La présence des Oxyæna au milieu d’une des faunes
des mammifères fossiles Européens est un fait intéressant,
qui nous fait découvrir un nouveau lien entre les ani-
maux ayant vécu durant l’éocène supérieur en Europe
et dans l'Amérique du Nord. Seulement, tandis que les
(1)Je proposerai de désigner par le nom d'Oxryæna Galliæ l'espèce de
carnassier que je fais connaitre,
— 121:—
Oxycœna étaient les carnassiers les plus abondants pen-
dant cette époque dans l'Amérique du Nord, ils parais-
sent avoir été excessivement rares chez nous.
Description d'une nouvelle espèce de Plesictis
découverte à St-Gerand-le-Puy (Allier),
par M. H. FILHOL.
_ Le genre Plesictis a été proposé par M. Pomel pour
comprendre diverses espèces de carnassiers fossiles de
la tribu des Viverriens trouvés dans les dépôts du miocène
inférieur de St-Gerand-le-Puy (Allier).
J'ai obtenu dernièrement de cette même localité une
tête complète avec son maxillaire inférieur d’une espèce
nouvelle de Plesictis. Le carnassier dont proviennent ces
débris était de petite taille. Sa tête mesure suivant sa face
inférieure 0"049 de longueur depuis le bord incisif jus-
qu'au trou occipital. Sa largeur mesurée au niveau du
point où les arcades zygomatiques sont le plus élargies
est de 0032. La longueur sur la ligne médiane de la
voûte palatine est de 0m022. L’écartement entre les trous
sous-orbitaires est de 0"013. La largeur du front mesurée
entre les sommets des apophyses post-orbitaires supé-
rieures est de 0015. La largeur du crâne au niveau des
meats auditifs est de Om023.
Les crètes frontales, nées du sommet des apophyses
post-orbitaires supérieures se portent d’abord transver-
salement en dedans sur une étendue de deux millimètres
environ, puis elles se dirigent directement en arrière et
en dedans. Arrivées à n'être plus séparées l'une de
l’autre que par un intervalle de 0“003, elles changent de
direction et se portent parallèlement l’une à l’autre sur
une étendue de 0008 vers la portion postérieure du
crâne. Après ce trajet elles ne cessent de s’écarter l’une
de l’autre jusqu'à ce qu'elles aient rejoint le bord posté-
rieur de l’occipital. A ce niveau, la distance qui les sépare
est de Om01.
— 122 —
Les mesures relatives au maxiilaire inferieur sont
les suivantes :
Longueur du maxillaire depuis le bord incisif jus-
qu’au bord postérieur du condyle : 0m031.
Longueur de la série dentaire : On016.
Hauteur de la branche montante au-dessus du bord
inférieur : O0M014.
Largeur de la branche montante au niveau du bord
supérieur du condyle 0008.
Je proposerai de nommer cette nouvelle espèce de car-
nassier : Plesictis formosus.
Remarques sur le Hyænodon Laurillardi (Pomel),
par M. H. FiLHoL.
M. Pomel a signalé dans son mémoire sur les vertèbres
fossiles du bassin supérieur de la Loire une espèce de
Hycœnodon dont il a donné la description suivante :
« Espèce plus petite que le Æyœænodon leptorhynchus dont
l'os de la mâchoire inférieure est moins courbé, dont la
quatrième avant molaire a un denticule basilaire anté-
rieur ; les deux premières carnassières ont leur talon
plus petit et la dernière n'a pas de dilatation à la base du
bord postérieur. »
M. Pomel à bien voulu me communiquer l'échantillon
type du Æyænodon Laurillardi pour en faire l'étude, et
j'ai reconnu qu'il y avait identité absolue entre cette
espèce et celle que Gervais a fait connaître postérieure-
ment sous le nom de Zyænodon vulpinumn.
Je mets en parallèle dans le tableau suivant les
mesures relatives au fragment de maxillaire inférieur
du Hyænodon décrit par M. Pomel et celles qui leur cor-
respondent sur un maxillaire de Æyœænodon vulpinum
représenté figure 168 dans mon travail sur les mammi-
fères fossiles du Quercy.
Espace occupé par la dernière prémolaire et les trois
carnassières : Æyænodon Laurillardi 0n035 ; Æyænrodon
vulpinum 0n034.
— 123 —
Hauteur du maxillaire en avant de la première car-
nassière ; Æyænodon Laurillardi 0015 ; Æycænodon vulpi-
num 0015.
HYÆNODON LAURILLARDI.
de prém. 1 carn. 2° carn. 3° Carn.
Longueur ... 0008 00065 00075 0010
Hauteur..... 0007 0"0050 00065 0006
HYÆDONON VULPINUM.
de prém. I*°carn. 2e carn. 3° Carn.
Longueur ... 0m008 0M0065 00075 OM011
Hauteur... 0M007 00055 00065 0m006
Comme on le voit par ces chiffres, il y a identité entre
les deux espèces que je viens de mettre en parallèle. Par
conséquent l’appellation de Æyœænodon vulpinum faisant
double emploi, elle doit disparaître.
Note relative à une nouvelle espèce de Sus fossile trouvée dans
les argiles à Dinotherium de Valentine (Haute-Garonne),
par M: EC For.
J’ai eu dernièrement des marnes argileuses de Valen-
tine, près St-Gaudens, une magnifique portion de maxil-
laire supérieur provenant d’une espèce encore inconnue
de Sus. Cette pièce a été trouvée dans le gisement où
Fontan avait découvert le beau maxillaire inférieur de
singe anthropomorphe que Lartet a nommé Dryopithecus
Fontant.
L'échantillon, que je présente à la Société, comprend
toute la portion postérieure de la voûte platine, et l'on
voit en place de chaque côté les cinq dernières dents en
série. Ces dents occupent un espace 0"010 de longueur.
La largeur de la voûte palatine mesurée au niveau de la
— 124 —
portion moyenne du bord externe de l’avant dernière
molaire est de 0"075.
Les mesures relatives à la longueur et à la largeur de
ces dents sont les suivantes :
3° prém. ‘4eprém. 1 mol. 2° mol. 3e mol.
Longueur 02020 000140 000180000029 %006
Largeur .. OM01% 0m920 07020 | 0M021 0020
J'ai comparé la série dentaire dont Je viens de donner
les diverses dimensions à celles de tous les Sus fossiles
actuellement connus, et j'ai observé qu'elle s’en diffé-
renciait de la manière la plus absolue par ses propor-
tions, ainsi que par le mode de constitution de ses
molaires. La dernière dent en série est particulièrement
remarquable. Elle est constituée par deux lobes princi-
paux suivis d’un talon assez court. Chaque lobe supporte
deux larges mamelons coniques, un peu comprimés
d'avant en arrière. Le pourtour de la base des mamelonsin-
ternes offre quelques légers et irréguliers plissements de
l'émail. Le pourtour du talon présente dans sa partie anté-
rieure deux plis de l'émail. Le premier est à peine accusé.
La couronne du talon est lisse.
Je proposerai de nommer cette nouvelle espèce de Sus
dont je donnerai un dessin d'ici à peu de temps, Sus
Valentini, afin de rappeler l'endroit où il a été décou-
vert.
M. BECQUEREL fait une communication sur l'influence du
magnétisme terrestre sur la propagation des rayons lumineux
à travers le sulfure de carbone.
= 495 —
Séance du 24 décembre 1891.
PRÉSIDENCE DE M. HALPHEN.
M. Filhol fait les communications suivantes ;
Description d'un genre nouveau de Mammifère fossile,
par M. H. FILHOL.
J'ai obtenu des gisements de phosphate de chaux du
Quercy une portion de maxillaire inférieur provenant
d'un Mammifère encore inconnu. Les deux dernières
molaires ont seules subsisté sur cet échantillon. La
première d’entre elles comprend deux lobes. dont l’an-
térieur est absolument semblable à celui des Diplobune,
alors que le second estidentique à celui des Metriotherium.
La troisième molaire est à trois lobes. Le premier rap-
pelle de la manière la plus absolue l'élément correspon-
dant de la dernière molaire des Diplobune. Le second lobe
est formé de deux pointes coniques séparées l’une de
l’autre par un vallon profond. Le troisième lobe est assez
développé; sa face interne est excavée, comme sur les
Eurythérium. L'animal dont provient ces débris devait
évidemment avoir ses dents en série continue. Il consti-
tuait une forme générique très distincte que je propo-
serai de désigner par l’appellation de Myxocherus. La
seule espèce qui ait été découverte jusqu'ici sera désignée
par le nom de Myxocherus primævus. Longueur de la 2° mo-
laire, 0"013 ; de la 3, 0018.
Description d’une nouvelle espèce de Mammifère fossile
du genre Hyracodontherium,
par M. H. Fizxor.
Je considérerai comme ayant appartenu à une espèce
encore inconnue d'Ayracodontherium une portion anté-
rieure de maxillaire inférieur.
La première incisive était très forte et sa forme devait
— 126 —
rappeler celle de la première dent en série des Æyrax.
Son alvéole mesure 0%010 d'avant en arrière, et Un008
transversalement. Les diamètres antéro-postérieur et
transverse des deux incisives suivantes ne dépassaient
pas 0"006 et Om005. La canine faisait immédiatement
suite à la dernière incisive et elle n'était séparée par
aucun intervalle de ia série des prémolaires et des mo-
laires. Sa couronne, très abaissée, ne dépassait pas le
sommet de la troisième incisive et de la première pré-
molaire. Sa forme était celle de la dent correspondante
des Anoplotherium. La même remarque doit être faite
relativement à la première et à la deuxième prémolaire.
L'étendue de l’espace occupé par les deux dernières inei-
sives, la canine, les deux premières prémolaires est de
02045. La hauteur du corps du maxillaire en arrière de
cette dernière dent est de 0016 ; elle est de 070185 en
arrière de la première incisive. Je désignerai cette nou-
velle espèce d’Æyracodontherium par l'appellation d'Æyra-
codontherium crassum.
Note sur une espèce nouvelle de Mammifère fossile
appartenant au genre Amphimæryæ,
par M. H. FILzxoL.
Je rapporterai au genre Amphimæryx un petit Mammi-
fère que j'ai trouvé dernièrement dans les dépôts de phos-
phate de chaux du Quercy. Les dents étaient en série
continue. La première et surtout la troisième prémolaire
étaient allongées comme sur les Xiphodon. Cette dernière
dent mesurant 0"005 de longueur alors que celle qui la
suivait n'avait que trois millimètres. Elle était comprimée
sur ses faces latérales et à bords tranchants. Les molaires
sont absolument semblables aux molaires des ruminants.
L’étendue de la série dentaire en arrière de la canine
était de 0027. Ce nombre doit être ainsi décomposé :
espace occupé par les prémolaires 0"015; espace occupé
par les molaires 0"013. La hauteur du corps du maxil-
laire au niveau de la première prémolaire était de 020035 ;:
elle était de 0007 en arrière de la dernière molaire. Je
— 127 —
proposerai d'appeler cette espèce nouvelle Amphimæryæ
parvulus.
Description d’un genre nouveau de Reptile fossile,
par M. H. FIizHoL.
J'ai obtenu des gisements de phosphate de chaux des
environs de Lamandine, dans le Quercy, un maxillaire
inférieur de Lacertien appartenant à un genre encore
inconnu. Les dents sont au nombre de huit. Elles vont
en augmentant de volume de la première à la septième
qui est énorme. La huitième est, par rapport à cette der-
nière, considérablement réduite. Son diamètre antéro-
postérieur est de 0"001 au lieu de 07003. Ce caractère doit
servir à faire distinguer notre fossile des Dracænosaurus,
chez lesquels, dit M. Pomel, le dentaire porte huit dents
grossissant beaucoup de volume de la première à la der-
nière. Je proposerai de désigner par l'appellation de
Cadurcosaurus le genre de reptile que j'ai découvert et de
nommer Cadurcosaurus Sauvagei l'espèce dont provient le
débris trouvé dans le Quercy.
L'étendue de la série dentaire inférieure du Cadurco-
sausus Sauvagei était de 0913. La hauteur du corps du
maxillaire en arrière de la dernière dent était de 0006.
Note sur une nouvelle espèce de Reptile fossile du genre
Plestiodon,
par M. H. FILHoL.
J’ai reçu des gisements de phosphate de chaux du
Quercy un maxillaire inférieur de Plestiodon. Cette pièce
est remarquable par suite des proportions volumineuses
que devait posséder l’animal dont elle provient. La série
dentaire mesure 0"045 ; la hauteur du corps du maxil-
laire est de On011 en arriére de la dernière dent. Comme
on le voit par ces nombres le Plestiodon que je fais con-
naître l'emportait de beaucoup par sa taille sur ceux qui
Poe
vivent de nos jours. Je désignerai cette nouvelle forme
animale par le nom de Plestiodon quercyi.
M. AnDRÉ fait une communication sur les équations li-
néaires dont l'équation dérivée est régulière.
M. HALPHEN présente quelques observations à ce sujet.
M. HENNEGUY expose quelques faits relatifs à la division
cellulaire.
M. Pourer fait une communication sur la transformation
par rayons vecteurs réciproques.
M. STEPHANOS fait une communication sur les propriétés
élémentaires de la figure dérivée de cing points de l’espace.
Séance du 44 janvier 4892.
PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET.
M. Chatin communique les notes suivantes :
Sur l'existence des cônes dans la rétine de la Souris,
par M. JOANNES CHATIN.
La distinction de deux types histiques, le cône et le
bâtonnet, parmi les éléments de la membrane de Jacob,
ne semble présenter qu'un intérêt secondaire : fondée
sur des caractères purement extérieurs, elle s’efface
parfois localement sur la même rétine et c’est ainsi que
la tache jaune présente souvent, chez le même sujet,
tous les états intermédiaires entre ces deux formes. Il ne
paraissait donc pas qu’on dût attacher une grande impor-
tance à la disparition de l’une d'elles chez tel ou tel ver-
tébré ; cependant quelques auteurs ayant cru pouvoir
accorder à l’absence des cônes une haute valeur physio-
logique et s'étant même efforcés d’en déduire d’impor-
tantes conclusions pourle fonctionnement de la membrane
optique, l’étude de la question s’est ainsi imposée à l’atten-
tion des zoologistes.
D'après Max Schultze, les cônes eussent fait défaut
dans la généralité des Rongeurs et, chez ces animaux,
l'élément rétinien eût été constamment et uniquement
assimilable au bâtonnet proprement dit. Tout en rappe-
lant que la distinction reposait sur une définition de
mots plutôt que sur une définition de choses, je me suis
attaché, il y a déjà quelques années, à montrer que plu-
sieurs Rongeurs échappaient à la loi formulée par
Schultze ; insistant sur l’existence simultanée des bâton-
nets et des cônes chez les Rats, les Marmottes, etc., j’éta-
blissais que les cônes étaient nombreux chez le Lapin,
malgré l’assertion contraire de Max Schultze.
Ces résultats ayant été contestés, j’entrepris de nou-
velles recherches qui me permirent d’en maintenir l'exac-
titude. Tout récemment, Krause appliquant une méthode
aussi élégante que précise, confirmait pleinement mes
conclusions (1).
La discussion étant ainsi close en ce qui concerne le
Lapin, j'ai repris l'examen de la rétine chez un autre
Rongeur, chez la Souris. On connaît les mœurs de cet
animal qui, vivant presque constamment dans l'obscurité,
doit s'y guider, y chercher sa nourriture, etc.; on sait
même que certains sens en acquièrent une délicatesse
toute spéciale. Il semblait donc que la doctrine de
Schultze dût s'appliquer particulièrement à ce type,
puisque, suivant l'observateur allemand, l'absence des
cônes est caractéristique des espèces soumises à de sem-
blables conditions biologiques.
Or chez cet animal, choisi ainsi à dessein parmi les
Rongeurs à l'égard desquels Schultze s’est montré le
plus affirmatif, on constate l'existence des deux formes
histiques : auprès de bâtonnets normalement constitués,
se trouvent des éléments courts et effilés auxquels on ne
saurait refuser la signification de véritables cônes.
Je pense, comme Krause, que l'erreur de Schultze doit
être surtout attribuée à la technique dont il faisait usage
et probablement aussi à l'épaisseur de ses coupes. Sur des
coupes minces on parvient assez facilement à reconnaître
* (1) Krause in Archiv f. mikrosk. Anaiomie 1881.
— 130 —
les deux types bacillaires dont la valeur semble être
d’ailleurs surtout morphologique.
Etude morphologique du labre de l’Eucère,
par M. JoANNES CHATIN.
Si l'étude des Insectes Broyeurs a seule permis d’éta-
blir la constitution originelle de l’armature buccale chez
les différents types de la Classe, si seule encore aujour-
d’hui elle peut nous fournir les éléments essentiels de
cette délicate analyse, on doit cependant reconnaître
que l'observation des « Suceurs » ou « Edentés » et sur-
tout des Hyménoptères qui forment, en quelque sorte, le
passage entre ces derniers et les Broyeurs, ne laisse
pas d'offrir parfois de précieux enseignements.
De toutes les pièces buccales, il n’en est pas dont le
plan fondamental présente des modifications comparables
à celles qui caractérisent la lèvre supérieure ; aussi son
étude morphologique est-elle particulièrement difficile.
C’est à peine si dans la plupart des cas on peut parvenir
à constater sa dualité initiale, résultat d’ailleurs intéres-
sant puisqu'il permet de clore le débat qui a si longtemps
divisé les naturalistes. Brullé n’a pas poursuivi ses
recherches au-delà de cette limite et c’est à peine si
Kirby et Spence se sont bornés à indiquer vaguement
quelques-unes de ses pièces constitutives.
Celles-ci paraissent cependant assez bien différenciées
dans diverses espèces et spécialement chez les Eucères,
Hyménoptères voisins des Anthophores et des Macro-
cères. ;
Lorsqu'on examine avec soin le labre de ces insectes,
on voit que le labre offre inférieurement une pièce en
forme de bourrelet, au-dessus de laquelle s'élève une
masse relativement volumineuse, netiement composée
de deux parties symétriques et latérales, réunies sur la
ligne médiane. Cette masse porte supérieurement une
échancrure axile dans laquelle s’insère une pièce conique
et apicilaire. Sur les parties latérales de la masse centrale
Me que
se voient deux petits tubercules qui donnent insertion à
deux filets grêles.
Une semblable description diffère notablement du
schéma classique; pour la compléter, ilconvient de déter-
miner les homologies des divers segments qui viennent
d'être énumérés : la pièce hasilaire, en forme de bour-
relet, est évidemment due à la coalescence de deux sous-
mazxillaires ; de même la masse centrale, par sa situation
comme par ses rapports, représente le « stipe » de Kirby
et Spence; elle est formée par l'union des mawillaires dont
la suture se voit encore sur la ligne médiane. Quant à la
pièce conique et terminale, sa signification est des plus
intéressantes : un examen superficiel permet déjà d'y
découvrir plusieurs segments et si l'on poursuit cette
analyse, on ne tarde pas à les voir se répartir en deux
groupes latéraux ; à droite et à gauche se montrent deux
segments inésaux, le plus grand étant externe et recou-
vrant à la manière d’un cimier le petit segment interne.
Qui ne reconnaîtra dans ces quatre pièces l’ensemble
des galeas et des intermaæxillaires réunis sur la ligne
médiane ?
S'il était nécessaire de légitimer ces rapprochements,
il suffirait de considérer la mandibule de ces mêmes
insectes pour y retrouver avec des dispositions identi-
ques les pièces qui viennent d'être mentionnées. Quant
au bouton latéral du labre, il figure le palpigère de même
que l'appendice qui en émane représente un palpe.
On retrouve donc ici la presque totalité des pièces de -
la mâchoire normale. Seuls, le sous-galea et le prémaxil-
laire font défaut, mais on sait que ces deux segments
sont fort peu constants dans la mâchoire même et l’on
voit, en résumé, que l'étude de l’Eucère fournit des
résultats dignes d'attention ; peut-être Lacordaire avait-
il entrevu quelques-uns des segments qui viennent d’être
décrits, mais il n’avait aucunement tenté de déterminer
leur véritable signification et avait exagéré la complexité
du cône apicilaire. D'autre part, il suffit de se reporter
aux limites réelles du labre pour s'assurer que nulle
confusion semblable à celle que. Brullé à reprochée à
Kirby et Spence n’est ici possible, Le « chaperon » se trou-
Aero et
vant complètement distinct des pièces constitutives du
labre.
M. J. Mabille communique la note suivante :
Molluscornm novorum diagnoses succintæ,
auctore JULES MABILLE.
4. HyaLINA ROCHEBRUNI, /. Mabille in Musæo Parisiensi
1881. Testa late umbilicata, depressa, argute striatocos-
tulata, sat fragili, subdiaphana, haud nitente, rubescente
ac maculis luteolis sparsis ornata; spira convexiuseula,
prominula, apice minuto, lævigato; anfr. 5-6 sat celeri-
ter regulariterque crescentibus, convexiusculis, sutura
impressa separalis; ultimo majore, non descendente,
rotundato, versus aperturam obscure angulato, subtus
subinflato; apertura obliqua, lunata, intus albescente,
transverse ovalis; peristomate recto, acuto, marginibus
arcuatis, columellari subpatente. Diam. maj. 11; min.
8 1/2; alt. 4; l'Ile de Gomera l’une des Canaries où il a été
recueilli par le D" Verneau.
9. HELIX AGLAOMETA, J. Mabille in Mus. Par. 1881.
Testa perforata, depressa, solida, opaca, nitidiuscula,
irregulariter denseque striata, e griseo rufescente, zonu-
lis nigris subinterruptis ac maculis corneis, ornata; spira
convexiuscula, apice minuto, lævigato, nitido, luteolo-
que; anfr. 5-6 convexiusculo depressis, sat resulariter
rapideque crescentibus, sutura angusta separatis ; ultimo
magno, declivi rotundato, versus aperturam dilatato,
subtus convexiusculo, non descendente; apertura parum
obliqua, lunato-rotundata; peristomate acuto, recto, in-
tus tenuiter incrassato, marginibus subdistantibus, bene
arcuatis, columellari patulo, perforationem subtegente.
Diam. maj. 10; min. 9; alt. 5 1/2 mill.; dans l'Ile de Téné-
riffe : D' Verneau.
3, Hezix PHRYGANOPHILA, J. Mabille in Mus. Paris. 1881.
Testa anguste umbilicata, conico-globosa, solida, nitida,
— 1933 —
exilissime costulato-striata, alba, supra fasciis flammis-
que purpurescentibus, subtus zonulis evanescentibus
ornata; spira conoidea, elata, apice minuto, lævigato,
nitido, acuto, purpureo-nigricante; anfr. 6 1/2 regulariter
celeriterque crescentibus, parum convexiusculis, Ssutura
distincta, crenata, separatis; ultimo majore, convexo-
rotundato, ad aperturam non descendente, subtus con-
vexo; apertura obliqua, lunata, transverse ovali, margi-
nibus convergentibus, lamina tenuissima junctis; peri-
stomate recto, acuto, intus albo-labiato ; margine dextro
parum basali magis, curvato, columellari ad insertionem
anguste patulo. Diam. maj. 10; min. 81/2-8 3/4; alt. 61/2
mill.; Ténériffe à Buenavista : D" Verneau.
4. Heuix NuBivAGA, J. Mabille in Sched. 1875. Testa
umbilicata, parvula, depresso-convexa, fragili, subpellu-
cida, e corneo-fusca, pilis brevibus, caducissimis induta,
plerumque limo inquinata; spira convexiuscula; anfr.
4 sat convexiusculis regulariter crescentibus, sutura im-
pressa separatis; ultimo majore ad peripheriam angulato,
subtus convexiusculo ; apertura obliqua, lunato-ovali,
marginibus approximatis; peristomate simplici, recto,
tenui; margine columellari paululum dilatato. Diam.
maj. d; min. 41/2; alt. 21/2 mill.; Ténérifje.
5. HELIX EVERGASTA, J. Mabille in Mus. Paris. 1881.
Testa imperforata, subgloboso-conica, solida, subnitente,
e luteo-rufescente ac zonulis 4 fuscis parum conspicuis
ornata, irregulariter costulato-striata lineisque densissi-
mis, oculo armato solum conspicuis, ac granulis minimis
munita ; spira conica, prominente, apice minuto, obtuso,
concolore, rugos0; anfr. 5, convexiusculis sat regulariter
rapideque crescentibus, sutura subimpressa, albo filosa
et crenulata separatis; ultimo magno, rotundato-declivi,
subangulato, ad aperturam longe ac sublente descen-
dente subitoque deflexo, fortiter perconstriclo; apertura
perobliqua, irregulariter lunato-ovali; peristomate non
reflexo, late subplano expanso, intus candido, extus lu-
tescente; marginibus approximatis callo albo plus mi-
nusve crasso junctis, externo late curvato, columellari
— 134 —
rectiusculo, denticulato, adnato, ad umbilicum callose
appresso. Diam. maj. 23 1/2-25; min. 20; alt. 14-15; mill.;
de l'Ile Ténérifje par M. Maugé.
6. Heztx THORYNA, J. Mabille in Mus. Paris. 1881. Testa
imperforata, convexo-depressa, subfragili, tenuiscula,
subopaca, haud nitente, e viridi rubescente, zonulis eva-
nidis 3 notata; spira convexa, parum prominente, apice
luteolo, obtuso, punctulato; anfr. 5 planulato-declivibus,
subregulariter crescentibus, sutura distincta separatis;
ultimo magno, subacute carinato, versus aperturam ro-
tundato (carina evanescente) paululum inflato, vix con-
stricto; apertura obliqua, lunata oblongo-rotundata ;
peristomate intus subincrassato, acuto, expanso, margi-
nibus convergentibus, externo angulatim arcuato, colu-
mellari paululum incrassato, appresso, ad umbilicum
callose adnato. Diam. maj. 21-23; min. 48; alt. 10, mil]. ;
Ténérifje : M. Bourguiynat.
7. Heuix IpiotrypPA, J. Mabille in Mus. Paris. 1881. Testa
imperforata convexe depresso subglobosa, solida, opaca,
haud nitente, e viridulo albescente, irregulariter malleato
et rugose plicato-siriata, spira cConcava, parum promi-
nente, apice rugoso, obtuso, decorticato, concolore; anfr.
5, irresulariter (primis 1-3 planulati, sublente, ceteri
convexiusculi, rapide) crescentibus, sutura lineari præ-
sertim in ultimis impressa, separatis; ultimo magno, ad
peripheriam subacute angulato, versus aperturam turgi-
dulo-rotundato, oblique subdilatato, paululum constricto,
abrupte descendente, subtus complanato nitido ; apertura
obliqua, lunata, subquadrato ovali; peristomate cras-
siusculo,.,intus albo labiato, acuto, plane expanso, mar-
ginibus subconvergentibus, externo angulatim arcuato,
columellari rectiusculo, excavato, longe adnato. Diam.
maj. 20; min. 18; alt. 9 1/2 mill.; Ténériffe : M. Bourgueau.
8. Hezix HepeïA, J. Mabille in Mus. Paris. 1881. Testa
imperforata late depresso subglobosa, opaca, crassa, haud
nitente, e rufescente brunneo, 1-3 zonulis evanidis, bru-
neisque cincta, striata (striæ granulosæ); spira subde-
— 135 —
presso convexa, apice valido, obtuso, impressulo, iævi-
gato; anfr. 5 subregulariter(primi planulati, ceteri convexi)
crescentibus, sutura impressa separatis; ultimo maximo,
rotundato, linea subprominula cincto, ad marginem pau-
lulum complanato, versus aperturam angulatim turgido,
parum constricto, abrupte descendente; apertura obliqua,
lunata, transverse suboblonga; peristomate crasso, intus
labiato, plane expanso, margine externo arcuato, colu-
mellari angulatim adnato, intus longe subdentato, cal-
lose appresso. Diam. maj. 25; min. 22; alt. 12 mill., Té-
nérifje : Dr: Verneau.
9. Heix HELYGAIA, J. Mabille in Mus. Paris. 1881. Testa
imperforata, depresso-conica, solida, rude stricta ac in
speciminibus adultis lineis decurrentibus plus minusve
conspicuis ornata; spira late convexa, apice obtuso;
anfr. 5 parum convexiusculis, irregulariter (primi rapide,
ceteri velociter) crescentibus, sutura impressa separatis;
ultimo maximo, turgidulo, linea parum prominente sub-
carinato, versus aperturam compresso, angulatim dila-
tato ac constricto; apertura obliqua, lunata, parvula,
obscure subquadrata; peristomate incrassato, subdupli-
cato, marginibus subconvergentibus, lamina crassius-
cula junctis, columellari longe appresso, ad umbilicum
callose adnato cum externo angulo obtuso juncto; externo
sinuatim curvato. Diam. maj. 25 1/2; min. 21-22; alt, 14,
muill. ; Ténériffe : D" Verneau.
10. Hezrx IDRYTA, J- Mabille in Mus. Paris, 1881. Testa
imperforata, depresso-conica, opaca, striata, striisque de-
currentibus parum conspicuis ornata, quandoque obscure
subgranulata; spira conica, parum elata; apice minuto,
obtuso, punctato; anfr. 5 parum depressis, sat regulari-
ter rapideque crescentibus, sutura subimpressa separa-
tis; ultimo maximo, angulato, versus aperturam declivi
ac leviter abrupteque descendente, subtus convexo in-
flato ; apertura obliqua, lunata, ovata ; peristomate du-
plicato, reflexo, marginibus convergentibus, externo
sinuoso, tuberculato, subangulato, columellari crasso
late appresso expansoque, iperforationem occultante.
— 136 —
Diam. maj. 19-25 ; min. 21; alt. 12 1/2-13 mill.; Ténérifie :
Dr Verneau.
11. Hezix CARDIOBOLA, J. Mabille in Mus. Paris. 1881.
Testa imperforata, depresso-subconoidea, crassa, striis
parum conspicuis ornata, quandoque punctata; spira
depresso-conica, apice obtuso, minuto,; anfr. 5 subde-
pressis irregulater (primi minuti, lente, ceteri, præsertim
ultimus, rapidissime) crescentibus, sutura impressa sepa-
ratis; ultimo magno, desuper aspecto, versus aperturam
subdilatato ac paulo inflato, lateraliter compresso, subtus
sibboso ; apertura obliqua, subovali ; peristomate crasso,
vix reflexo, intus extusque labiato; marginibus subre-
motis, externo bidentato, columellari subexcavato, longe
adnato, late expanso, perforationem occultante. Diam.
maj. 22-23; min. 18-20 ; alt. 12 mill.; Ténériffe : Dr Ver-
neau.
12. Hezix HeponicA, J. Mabille in Mus. Paris. 1881.
Testa imperforata depresso-conica, subglobosa, solida,
opaca, costulato-striata ac irregulariter minute malleata;
spira convexo-conica parum elata, apice obtuso, rugose
punctulato ; anfr. 5 convexiusculis, irregulariter (1-4 ra-
pide, 5 rapidissime) crescentibus, sutura impressa sepa-
ratis; ultimo maximo, angulato, lateraliter compresso,
antice oblique turgidulo, subtus complanato turgido, ad
aperturam subito deflexo ac constricto ; apertura parum
obliqua, lunata, oblongo-subquadrata, marginibus sub
convergentibus callo tenui junctis : peristomate obtuso,
subreflexo, incrassato, margine columellari subrecto
angulatim adnato, ad insertionem callose appresso,
externo curvato. Diam. maj. 24-27; min. 21-22; alt. 12-
14 mill.; Ténériffe : D' Verneau.
13. Heuix THespesiA, J. Mabille in Mus. Paris. 1881.
Testa imperforata, depresso-suborbiculata, tenui parum
nitente, oculo armato late costulato-striata ac irregula-
riter crispato-malleata, e corneo-rufo vel viridescente ;
spira subdepressa, apice subacuto, erubescente, obscure
punctulato ; anf. 4 1/2-5 convexiusculis ; subregulariter
— 137 —
(primi rapide ceteri rapidissime) crescentibus, sutura
impressa obscure marginata quandoque albo-filosa junc-
tis ; ultimo magno, primum angulose rotundato, demum
rotundato, breviter lenteque descendente, subtus parum
inflato ; apertura obliqua, lunata, transverse oblongo-
ovata, marginibus subdistantibus ; peristomate acuto,
breviter reflexo intus a!lbo subincrassato, marginibus
subparallelis, columellari longe adnato, late expanso,
callo albo umbilicum occultante. Diam. maj. 18-19 ; min,
16-16 1/2 ; alt. 8-9 mill. ; Les Canaries : D Verneau.
14. Heurx HepyBra, J. Mabille in Mus. Paris. 1881. Testa
imperforata, depresso globosa, solida, striatula, oculo
armato punctulata, vel irregulariter malleato crispata,
haud nitente, rosacea; spira globuloso-convexa, parum
prominente, apice obtuso, concolore, lævigato, anfr. 5
convexis, irregulariter (primi lente, penultimus celeriter,
uliimus rapidissime crescentibus) sutura impressa sepa-
ratis, ultimo rotundato, abrupte descendente, versus
aperturam angulatim dilatato, non gibboso, linea dorsali
paulo infra medio subimpressa ; apertura obliqua, trans-
verse ovali, marginibus subconvergentibus, peristomate
acuto, albo, intus incrassato, margine externo incurvato,
columellari angulo parum conspicuo juncto, columellari
sub recto, planulato, adnato. Diam. maj. 18-20; min.
15-16 ; alt. 9 1/2-10 mill. ; Les iles Canaries : D" Verneau.
15. Heuix ETHELEMA, J. Mabille in Mus. Paris. 1881. Testa
imperforata, depresso subglobosa, crassa, haud nitente,
irregulariter striata ac granulis densis minimis undique
exasperata, Zonulis parum conspicuis interruptis quinque
fasciata, spira subconvexa, apice obtusulo, nitido, granu-
1050 ; anfr. 5 irregulariter (primi 1-2 subdepresso-planu-
lati, 3 convexiusculus, rapide, ceteri complanato-rotun-
dati rapidissime) crescentibus, sutura impressa quan-
doque subcrenulata junctis; apertura obliqua, lunata,
oblongo-ovata, marginibus subparallelis, paululum ap-
proximatis, callo sat crasso, albo, punctulato, junctis ;
peristomate crasso, late subplano-reflexo, margine ex-
terno longe curvato cum basali angulo obtuso juncto;
— 138 —
columellari adnato, intus longe dentato ad insertionem
callo crasso appresso. Diam. maj. 27; min. 20-21; alt.
43 mil.; Grande-Canarie : M. Ripoche.
16. Hezix PERRIERI, J. Mabille in Mus. Paris. 1881. Testa
imperforata, depresso-conica, crassa, opaca, subacute
carinata, oculo armato, minutissime decussata, costulato
striata ; Spira conica, parum elata, apice obtuso, punc-
tulato ; anfr. 5 1/2 convexo-declivibus, irregulariter (1-3 ce-
leriter, 4 rapide, ultimus rapidissime) crescentibus, su-
tura lineari separatis; ultimo maximo, angulato, ad aper-
turam compresso-dilatato ac subito constricto, subtus
oblique convexo-turgido; apertura subhorizontali, lunata,
oblongo-ovata, marginibus distantibus, callo crasso
junctis; peristomate crasso, bilabiato,extus reflexo, mar-
gine dextro arcuato, columellari adnato incrassato ad in-
sertionem calloso appresso. Diam. maj. 30; min. 25-251/2;
alt. 141/2 ; Ténériffe : D" Verneau.
17. HEzrx CACOPLASTA, J. Mabille in Mus. Paris. 1881.
Testa imperforata subdepresso-globulosa, crassa opaca,
ad peripheriam obtuse angulata, haud malleata nec gra-
nulata, irregulariter striata; spira convexo-conoidea,
parum prominente, apice obtuso, lævigato, anfr. 51/2
convexo-rotundatis sat regulariter rapidissimeque cres-
centibus, sutura impressa separatis; ultimo maximo,
primum compresso rotundato, demum rotundato tumido,
versus aperiuram paululum constricto, sublus turgidulo,
breviter rapideque descendente; apertura parum cbliqua,
lunata, late oblongo-subrotundata, marginibus subdis-
tantibus, callo crassiusculo junctis, peristomate crasso,
vix reflexo, intus labiato, margine externo sinuose cur-
vato, columellari adnato, angulatim incrassato, ad inser-
tionem breviter excavato et callose appresso. Diam.
maj. 30 ; min. 95 ; alt. 18 mill.; Ténériffe : D' Verneau.
18. Hezix CALLIPONA, J. Mabille in Mus. Paris. 1881.
Testa imperforata, conoïdeo-subglobosa, crassa, opaca,
dense costulato-striata; spira conica, sat prominente,
apice obtuso, valido, lævigato; anfr. 6 convexi-declivibus,
Te
regulariter rapidissimeque crescentibus, sutura impressa
separatis : ultimo magno, carinato, plus minusve com-
presso-rotundato, subtus convexo, ad aperturam deflexo ;
apertura obliqua subparvula, lunata, oblongo-rotundata,
marginibus subdistantibus callo tenui junctis, peristo-
mate crasso, labiato, convolute reflexo, marginibus cur-
vatis, culumellari angulatim adnato ad insertionem cal-
lose late appresso. Diam. maj. 28-30 1/2; min. 23 1/2-
25 1/2 ; alt. 16-17 mill.; Ténériffe : D" Verneau.
19. Heuix VERNEAUI, J. Mabille in Mus. Paris. 1881.
Testa imperforata subgloboso-depressa, solida, opaca,
oblique arcuatim plicato-striata; spira conoidea, subpro-
minente, apice obtuso valido, substriato; anfr. 5-6 subro-
tundatis, irregulariter (primi celeriter ceteri rapidissime)
crescentibus sutura simplici anguste impressa separatis,
ultimo magno, angulato, supra compresso, versus aper-
turam turgidulo (carina evanescente) ac paululum cons-
tricto, subtus parum inflato, subito ac brevissime deflexo ;
apertura parum obliqua, late lunato-ovata ; peristomate
crasso, subbilabiato, acute reflexo, marginibus subap-
proximalis, margine externo curvato, columellari adnato
ad insertionem callose appresso, longe incurvato. Diam.
maj. 28 1/2-30 1/2; min. 24-95; alt. 14 1/2-15 mill. ; Téné-
rifje : D" Verneau.
20. Heuix PsarTayropsis, J. Mabille in sched. 1879.
Testa imperforata, crassiuscula, solida, subopaca, costu-
lato-siriata, ac granulis minimis undique exasperata,
zonulis latis albo vel luteo interruptis quadrifasciata ;
spira conica, parum prominente, apice minuto, sublævi-
gato nitido, obtuso; anfr. 5 convexis, subregulariter
(primi lente ceteri rapide) crescentibus, sutura crenata
luteoque filosa junctis; apertura obliqua, lunata, oblique
longe ovala, marginibus approximatis ; peristomate re-
flexiusculo, intus incrassato, carneolo ; margine externo
subsinuatim arcuato, columellari rectiusculo, appresso,
dente albo elongato minuto, ad insertionem excavato
calloseque appresso. Diam. maj. 22; min. 19; alt. 11 mill.;
Grande-Canarie : a dom. Tarnier accepta.
— 140 —
21. Herix EMpPEbA, J. Mabille in Mus. Paris. 1881. Testa
imperforata, crassa, opaca, striato-costulata; spira conica,
sat prominente, apice mamillato, obtuso, punctulato;
anfr. 5, convexo-declivibus, regulariter rapidissimeque
crescentibus, sutura impressa separatis ; ultimo magno,
rotundato-inflato, linea dorsali obscure angulato, ad aper-
turam compresso declivi, parum constricto, rapideque
descendente, subtus turgido ; apertura perobliqua, lunata,
irregulariter rotundata, marginibus distantibus; peris-
tomate recto, crasso, reflexiusculo intus labiato, margine
externo medio oblique dentato, angulatim curvato, ba-
sali arcuato, lamina parum prominente munito, angulo
obtuso juncto, basali brevi, adnato, callose appresso.
Diam. maj. 25; min. 20; alt. 16 mill., Grande-Canarie :
Dr Verneau.
22. Heztx Porrriert, J. Mabille in Mus. Paris. 1881.
Testa imperforata, depresso-conica, solida, striata, haud
malleata nec granulata, spira conica sat elata, apice mi-
nuto, obtuso ; anfr. 5 subdepresso convexiusculis, irre-
gulariter (1-3 regulariter rapideque, ceteri rapidissime,
crescentibus, sutura simplici bene distincta separatis :
ultimo maximo, angulato, antice oblique compresso-ro-
tundato, perconstricto, abrupte descendente, subtus con-
vexo-inflato ; apertura obliqua, irregulariter transverse
ovali:; peristomate incrassato, obtuso, dentaito, margi-
nibus callo crasso junctis, dextro sinuoso, bidentato,
columellari subrecto, angulatim adnato, late expanso
. perforationem occultante. Diam. maj. 21-25 1/2; min. 20-
21 ; alt. 13 mill.; Ténériffe : D" Verneau.
23. HezIx GLycEIA, J. Mabille in Mus. Paris. 1881. Teste
imperforata, subgloboso depressa, crassa, irregulariter
striata quandoque obscure granulata ; spira obtuse
conica, apice mamillato, lævigato ; anfr. 5 depresso-con-
vexiusculis, sensim crescentibus, sutura lineari sepa-
ratis ; ultimo magno, angulose rotundato, versus apertu-
ram oblique dilatato, abrupte breviterque deflexo, subtus
turgido. Apertura obliqua, lunata, irregulariter subqua-
drata ; peristomate crasso, revoluto, intus extusque la-
|
!
— JA —
biato, marginibus non approximatis callo tenui junctis,
externo angulatim curvato, medio tuberculato, colu-
mellari longe appresso ad insertionem callose expanso
excavatoque. Diam. maj. 26-30; min. 23-25; alt. 151/2
mill. ; Ténériffe : D" Verneau.
24. HeLzix EVERGETA, J. Mabille in Mus. Paris, 1881.
Testa imperforata convexo-orbiculata, crassa, parum ni-
tente, striatula, irregulariter malleata præsertim in
anfractu ultimo ac tuberculis minutissimis undique exas-
perata, zonulis maculis albidis plus minusve interruptis
quadrifasciata ; spira convexo-depressa, apice minuto,
punctulato, obtuso parum intente ; anfr. 5 convexo-de-
pressis, irregulariter (primi rapide ceteri rapidissime)
crescentibus, sutura lineari junctis ; ultimo maximo, com-
presso-rotundato, subito deflexo, parum constricto, subtus
convexo ; apertura obliqua, lunata, oblique irregulariter
oblongo-subovata; peristomate obtuso, fortiter ‘incras-
sato reflexoque. sordide carneo; marginibus sub approxi-
matis callo tenui junctis, externo sinuatim curvato cum
basali angulo obtuso juncto, basali adnato, longe contorte
lamellato; columellari brevissimo callose appresso. Diam.
maj. 24; min. 19; alt. 11 mill.; Grande-Canarie : M. Ri-
poche.
25. Heztx EpHora, J. Mabille in Mus. Paris. 1881. Testa
imperforata, subgloboso-turbinata, crassa, solida, opaca,
costulato-striata, undique minute malleato-punctulata ;
Spira sat prominente, apice obtuso, lævigato; anfr. 5
convexiusculis, sat regulariter rapide que crescentibus,
sutura impressa separatis ; ultimo magno, angulato, ver-
sus aperturam compresso-rotundato, constricto; aper-
tura obliqua lunata, subovato triangulari; peristomate
crasso, reflexo, marginibus approximatis,externo sinuoso-
subdentato versus columellarem obtuse angulato, colu-
mellari arcuato, appresso, callo mediocri umbilicum oc-
cultante. Diam. maj. 19 1/2; min. 16; alt. 11 mill.; Téné-
rifje : D" Verneau.
26. HErzIx GANODA, J. Mabille in Mus. Paris, 1881. Testa
— 142 —
late pervie umbilicata, discoideo-depressa, subfragili,
opaca, e corneo-rufescente, supra irresulariter costu-
lato-striata, parum nitida, infra nitidiuscula ; spira sub-
prominula, apice obtuso, nitido, Iævigato: anfr. 7 sat
regulariter rapidissimeque crescentibus, sutura impressa
separatis, ultimo magno ad peripheriam rotundato-an-
gulato, supra compresso, non descendente; apertura
obliqua, lunato-rotundata; peristomate recto, acuto, non
incrassato nec labiato, marginibus distantibus. Diam
maj. 9; min, 8; alt. 31/2 mill.; Gomera : D" Verneau.
27. Herix BATHYCOMA, J. Mabille in Mus. Paris. 1881.
Testa imperforata, depresso-subglobosa, crassa, opaca,
haud nitente, brunnea, zonulis 4 saturatioribus ornata,
costulato-striata, in junioribus pilis squamiformibus
densis munita, in adultis squamulis granulosis undique
exasperata; spira regulariter convexa, parum promi-
nente, apice rugoso, nitidiusculo, obtuso, purpurascente;
anfr. 41/2, 5 convexo-depressis, regulariter rapideque
crescentibus, sutura impressa separaltis ; ultimo magno,
rotundato, antice constricto, subtus convexo-planulato,
rapide descendente, apertura obliqua, lunata, late irre-
gulariter oblongo-ovata, marginibus subapproximatis ;
peristomate acuto, intus valde labiato, e carneo viola-
cescente, late planeque reflexo, margine externo areuato
basali angulo plus minusve conspicuo juncto, basali
rectiusculo, crasso, adnato, intus lamina quandoque pro-
minuta instructo, ad insertionem callose appresso. Diam.
maj. 22-23; min. 18-19; alt. 10 1/2-11 mill.; Grande-Ca-
narie : M. Ripoche.
28. Heuix Ripocui, J. Mabille in Mus. Paris. 1881. Testa
imperforata, convexiusculo orbiculata, striata, quan-
doque decussata præsertim ad suturam anfractus ultimi,
tenuiter regulariterque vermiculis albis malleato punc-
tata ac undique granulis minimis induta, fasciis 5 viola-
ceis interruptis fasciata ; spira convexiuscula, subpro-
minente, apice obtusulo, nitido punctulato-rugoso, pur-
purascente; anfr. 4, convexiusculis irregulariter (primi
regulariter rapideque, ultimus rapidissime) crescentibus,
— 143 —
sutura distincta .separatis ; ultimo maximo, compresso-
rotundato, subconstricto, rapide descendente ; apertura
parum obliqua, lunata, elongato-ovata, subangusta, mar-
ginibus subparallelis non approximatis ; peristomate pe-
rincrassato, intus labiato, convolute reflexo, rosaceo
tincto, margine exteriore sinuatim curvato, basali rec-
tiusculo, longe adnato, planulato, intus lamina valida
armata ad insertionem fortiter calloso appressoque. Diam.
maj. 24 3/4; min. 20, alt. 12 mill.; Grande-Canarie :
M. Ripoche.
29. HErIX OPHTHALMORYCHA, J. Mabille in sched. 1880.
Testa subanguste pervie umbilicata, depressa, orbiculari,
crassiuscula, solidula, subopaca, alba, costulis elevatis
æquidistantibus supra et subtus ornata (interstiæ costu-
larum striatæ; spira subprominula, apice subplanato,
minimo, nitido, lævigato, luteoque tincto ; anfr. 5 subre-
gulariter (1-2 convexiusculi, 3 subplanulatus, 4-5 con-
vexiusculi) crescentibus, sutura lineari, crenulata sepa-
ratis ; ultimo majore, acute carinato (carina crenulata),
subtus convexo, adumbilicum obscure angulato, ad basin
carinæ impresso, lineaque cireumdato ; apertura obliqua,
lunata, trapeziali, marginibus subdistantibus ; peristo-
mate acuto, recto, margine externo rectiusculo, ad cari-
nam angulato, basali concave arcuato ; Diam. ma]. 8;
min. 7; alt. 21/2 mill.; Les Canaries : D" Jousseaume.
30. Hezix CARTA, J. Mabille in sched, 1879. Testa im-
perforata, crassa, opaca, striata ac undique ruditer mal-
leata, spira conoidea, prominente ; apice obtuso, Iævigato;
anfr. 5 convexis,regulariter rapidissimeque crescentibus,
sutura impressa separatis ; ultimo maximo, rotundato,
antice turgidulo et paululum dilatato, subtus convexo;
apertura obliqua, lunata, oblongo-ovata, marginibus sub-
distantibus ; peristomate acuto, reflexo, intus incrassato;
margine externo subangulatim curvato, columellari in-
crassato, longe appresso, intus fortiter lamellose dentato
ad umbilicum expanso callose appresso. Diam. maj. 29-31;
min. 24-%5 ; alt. 16-18 mill.; Grande-Canarie à Puerto-la-
Luz, a dom. Tarnier accepta.
— 144 —
31. Heuix CHersA, J. Mabille in sched. 1879. Testa im-
perforata, depresso-orbiculafa, solida,opaca, haud nitente,
e griseo-rufescente ac costulis laminiformibus æquidis-
tantibus ornata (interstitiæ costularum rugoso vel minu-
tissime granulosa), quandoque linea rufula ad periphe-
riam cincto, spira depresso-conoidali, apice valido obtuso,
ruguloso ; anfr. 4-5 irregulariter (primi convexiuseculi,
lente, 4 convexo-planulatus rapidissime) crescentibus,
sutura lineari ad ultimum impressa separatis ; ultimo
maximo, Carinato, versus aperturam compresse inflato,
subtus convexo, breviter ac subito descendente ; aper-
tura obliqua, lunata, elongato-ovata, marginibus approxi-
matis ; peristomate livido, late plane expanso, acuto,
subreflexo, intus incrassato, margine externo regulariter
curvato, columellari subrecto, intus longe subdentato,
adnato, ad insertionem callose appresso. Diam. maj. 23;
min. 18 ; alt. 10 mill.; Zénériffe : D" Rambur.
32. HELcIx THAUMALEA, J. Mabilla in sched. 1881. Testa
imperforata, subglobosa, solida, parum opaca, striata,
undique minutissime granulata ac superficialiter obs-
cure crispato malleata, subtus læviuscula, rubescente,
maculis litterisque albidis notata, 4-5 zonulis fuscis vel
nigricantibus plus minusve saturatioribus interruptisque
ornata; spira convexo-depressa, parum prominente, apice
rubello, obtusulo, nitido, rugoso-puncetato ; anfr. 5 irre-
gulariter (1-3 convexiusculi regulariter, 4 rapidissime,
5 turgido-inflatus velociter) crescentibus, sutura impressa
separatis; ultimo permagno, rotundato-tumido, subtus
convexo inflato,ad aperturam lente descendente subitoque
deflexo ; apertura perobliqua, lunata, suboblongo-ovata,
marginibus subapproximatis, callo crassiusculo junctis ;
peristomate crasso, dilatato, e sordide albescente, luteo-
loque tincto, intus fortiter incrassato ; margine externo
regulariter curvato, columellari contorto, nitidissimo,
dente lamelloso elongato instructo, adnato, ad insertio-
nem cCallo crasso, nitido, perforationem occultante ap-
presso. Diam. maj. 31-33 1/2 ; min. 24-95 ; alt. 141/2-16
mill. ; Lanzarotte : D" Rambur ; M. Ripoche.
— 145 —
33. Hecix HIEROPHANTA, J. Mabille in Mus. Paris. Testa
subdepresso-globosa, solida, crassiuscula, opaca, haud
nitente, striata, oculo armato decussata, lineis aterrimis,
maculis punctisque nigris, purpureis vel rufescentibus
ornata ; spira depresso-convexa, parum prominente,
apice minultissimo, lævigato, subobtuso, nigro tincto;
anfr. 4 1/2-5 subregulariter (primi convexiusculi, ceteri
ad suturam planulati rapide) crescentibus ; ultimo majore,
rotundato-angulato, non descendente, subtus convexo,
ad aperturam paululum compresso, apertura obliqua,
lunata, ovato-rotundata, marginibus distantibus, peris-
tomate recto, acuto, intus incrassato remoteque labiato;
margine externo rectiusculo, basali curvato, columellari
concave incurvato, breviter appresso, callo minuto nitido
umbilicum claudente vel subclaudente. Diam. maj.
151/2-16 ; min. 9-141/2; alt. 8-11 3/4 mil.; Ténériffe :
M. Bourguignat.
34. HEzix Païvanopsis. J. Mabille in sched. 1881. Testa
umbilicata, orbiculato-convexa, solida, opaca, granulato-
striata, e luteo vel fulvo-grisea fasciis castaneis maculis
albis interruptis quadrifasciata; spira convexa, apice
fusco ; anfr. 4 1/2-5 convexiusculis sat regulariter cres-
centibus sutura impressa separatis ; ultimo magno, com-
presso-rotundato, circa umbilicum turgidulo, antice
deflexo ; apertura perobliqua, lunata, ovali, marginibus
convergentibus ; peristomate incrassato, intus albo la-
biato, margine externo expansiusculo, basali dilatato,
appresso ad umbilicum patente. Diam. maj. 18-22 ; min.
15-18; alt. 8-11 mill. ; in insula Gomera.
39. HYALINA THEMERA, J. Mabille in Mus. Paris. 1881.
Testa mediocriter umbilicata, depressa, sublucida, niti-
dissima, et corneo-lutescente, striis densissimis parum
conspicuis ornata, spira perdepressa, subprominuia,
apice minutissimo, obtuso, lævigato, nitido ; anfr. 6 con-
vexiusculis præsertim ad suturam, irregulariter (primi
rapide sat regulariter, ceteri rapidissime) crescentibus,
sutura impressa obscure canaliculata, distincte crenulata
separatis, ultimo maximo, rotundato-compresso ad aper-
10
— 146 —
turam planulato subdeclivi, dilatato non descendente ;
apertura parum obliqua, lunata, ovali, marginibus dis-
tantibus, resulariter curvatis, columellari paululum in-
crassato ; peristomate recto, acuto, non reflexo nec pa-
tente. Diam. maj. 11-12; min. 10; alt. 4-41/2 mill. ;
Grande-Canarie : M. Ripoche.
36. Heuix CRryPsiIDOMA, J. Mabille in sched. 1879. Testa
imperforata, subdepresse orbiculata, solida, crassa, opaca,
undique malleato-crispata; spira convexiuscula, parum
prominente, apice obtuso, nitido, ruguloso ; anfr. 5-5 1/2
convexiusculis, irregulariter (primi sat regulariter ceteri
rapidissime) crescentibus, sutura impressa separatis ; ul-
timo maximo, primum angulato demum rotundato-tur-
gidulo, versus aperturam breviter subitoque deflexo ac
subconstricto, subtus tumidiusculo; apertura lunata,
oblique ovato-oblonga, marginibus approximatis callo
tenui junctis ; peristomate intus incrassato, subrevoluto,
reflexo, acuto; margine externo parum excavato deinde
curvato, columellari longe adnato, intus angulatim la-
mina dentiformi munito, ad insertionem callose appresso.
Diam. maj. 25; min. 20; alt. 14 mill.; Puerto-la-Luz,
Grande-Canarie.
31. HeLIx EMBRITHA, J. Mabille in sched. 1879. Testa
imperforata, conico depressa, crassa, subopaca, ruditer
crispato-malleata ; spira convexa, prominente, apice læ-
vigato, nitido obtuso; anfr. 5-6 (primi convexo-declivi,
ultimus compresso rotundatus) sat regulariter rapideque
crescentibus, sutura impressa separalis ; ultimo magno,
primum angulato deinde rotundaito versus aperturam
constricto, deflexo, subtus turgidulo; apertura obli-
qua, lunata, oblonga, marginibus subdistantibus subpa-
rallelis callo crassiusculo junetis; peristomate intus
incrassato, late reflexo, nitido, subrevoluto; margine
columellari adnato fortiter incrassato versus umbilicum
late callosoque appresso, rectiusculo, lamina obtusa
instructo, externo regulariter Curvato. Diam. maj. 27;
min. 23 ; alt. 16 mill.; cum præcedente.
— 147 —
38. HeLIx SUBGRAVIDA, J Mabille in Mus. Paris. 1881.
Testa imperforata, solida, crassa, subgloboso-depressa,
undique punctulis minimis exasperata, ac costulis vix
perspicuis ornala ; spira Cornica, sat prominente, apice
minuto, obtuso; anfr. 5 convexiusculis, irregulariter
(primi lente regulariterque, ceteri rapidissime) crescen-
tibus, sutura impressa angustaque separatis ; ultimo
magno, primun angulato demum rotundato-turgidulo, an-
tice subito breviterque deflexo, apertura obliqua, lunata,
irregulariter ovali, peristomate late reflexo, intus leviter
incrassato, marginibus subconvergentibus, callo-cons-
picuo subjunctis ; dextro sinuoso incurvato, columellari
subrecto, dente elongato munito, angulatim adnato, late
expanso perforationem occultante. Diam. maj. 30-31;
min. 25; alt. 17; apert. long. 121/2-13 ; lat. 11-11 1/2 mill.;
Ténériffe : D' Verneau.
39. HEzIx EvERIA, J. Mabille in sched. 1879. Testa an-
guste umbilicata, obscure angulata, orbiculato depressa,
tenera, sat fragili, haud nitente, striata, ac cuticula ru-
fescente decidua pilisque debilibus, densis, vestita ; spira
subprominula, apice lutescente, nitido, obtuso, Iævigato,
anfr. 5 convexiusculis (primi regulariter, sublente, ceteri
rapidissime) crescentibus, sutura angusta sat impressa
separatis, ultimo majore, obtuse angulato, supra rotun-
dato-declivi subtus inflato ad aperturam vix dilatato des-
cendenteque ; apertura obliqua, lunata, transverse ovali,
peristomate acuto, vix incrassatulo, reflexiusculo, intus
albo sublabiato, marginibus subconvergentibus, externo
dilatato reflexo, bene curvato, columellari incurvato,
subincrassato umbilicum subobtegente. Diam. maj. ;
min. ; alt. * mill.; îx insula Teneriffa : a doctore
Verneau dominoque Bourgeau lecta.
Il est procédé aux élections pour l’année 1882.
M. Hautefeuille est nommé Président pour le premier
semestre 1882.
M. Duter est nommé Trésoriez-M. Pellat, Archiviste.
MM. Fouret, Paquet, Blondlot sont nommés membres
de la Commission de comptabilité.
ne 2e
Séance du 28 janvier 1992.
PRÉSIDENCE DE M. HAUTEFEUILLE.
M. Gernez fait un rapport sur les titres de M. Cochin,
candidat dans la 2° section.
M. A. de Rochebrune fait un rapport sur les titres de
M. J. Mabille, candidat dans la 3° section.
Séance du 46 février 1882.
PRÉSIDENCE DE M. HAUTEFEUILLE.
M. Moutier fait la communication suivante :
Sur les principes de l’électrodynamique,
par M. J. Mourier.
Ampère a déduit la théorie des phénomènes électro-
dynamiques d’une formule fondamentale qui représente
l’action mutuelle entre deux éléments de courant. Cette
loi élémentaire repose, indépendamment de toute hypo-
thèse, sur la considération de trois cas d'équilibre fournis
par trois expériences.
M. Bertrand a introduit une simplification très impor-
tante en montrant que l’un des trois cas d'équilibre ser-
vant de points de départ à la formule d'Ampère est une
conséquence d’un autre cas d'équilibre. Si l’on admet,
comme premier résultat de l'expérience, que l'action
exercée par un courant fermé sur un élément de courant
est normale à cet élément, M. Bertrand a fait voir que la
propriété des courants sinueux est une conséquence de
la première expérience (1).
(1) Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences, t. LXXV,
p. 733.
— 149 —
On peut suivre une marche un peu différente pour ar-
river à la formule d'Ampère. Si l’on admet, comme fait
d'expérience, l’équivalence entre un courant rectiligne
et un courant sinueux très voisin du courant rectiligne,
on peut déduire, comme conséquence immédiate de ce
fait, que l’action d’un courant fermé sur un élément de
courant est normale à cet élément.
1. — Soit MNPQ un courant fermé d'intensité 1. Réunis-
sons deux points M et P par un fil conducteur et suppo-
sons ce fil conducteur traversé par deux courants de
sens contraire et d'intensité :. Ces deux courants con-
traires MP et PM ne changeront rien à l’action du circuit
formé sur un autre courant. Ce courant MNPOQ équivaut
à deux autres courants fermés de même intensité MNPM
et POMP. ;
On peut imaginer de même une décomposition de cha-
cun de ces derniers courants et ainsi de suite. Si l’on
conçoit par conséquent une surface aboutissant au con-
tour MNPQ déterminé par le premier courant fermé et si
lon quadrille cette surface par une infinité de lignes
infiniment voisines, on pourra remplacer le courant
fermé par une infinité de courants fermés élémentaires
mnpq.
2. — Chacun de ces courants fermés élémentaires peut
d’ailleurs être remplacé par un second courant fermé
tracé sur une seconde surface infiniment voisine de la
première.
Menons en effet des droites run’, nn’, pp’, gg' infiniment
petites et joignons les points », »’, p', g’. D’après la pro-
priété des courants sinueux, le courant mn peut être
remplacé par le circuit de même intensité mm'n'n, le cou-
rant #p peut être remplacé par le circuit de même inten-
sité an'p'p et ainsi de suite. Les courants dirigés suivant
nn! sont égaux et de sens contraire ; il en est de même
pour les courants dirigés suivant pp', gg’, mm’. Il reste
donc finalement le courant #'n'p'q" de même intensité que
le premier courant fermé mzpg et infiniment voisin de
ce courant.
La direction de la surface #'n'p'q' est arbitraire.
La forme du circuit m'n'p'q' est arbitraire.
— 150 —
3. — Soit AB un courant élémentaire dirigé de A vers
B. Menons une droite quelconque AO et, dans un plan
perpendiculaire à cette droite, imaginons un courant
fermé élémentaire ayant la forme d’un rectangle CDEF
ayant pour centre le point O et tel que les côtés CD et EF
soient parallèles au plan AOB.
Cherchons l’action du courant fermé élémentaire CDEF
sur l'élément de courant AB.
Le courant DE est perpendiculaire au plan OAB qui
passe par le milieu de DE : ce courant est sans action
sur AB. De même le courant FC est sans action sur AB.
On a donc à considérer les actions de CD et de EF sur AB.
L'élément de courant AB peut se décomposer en deux
autres, l’un Ax perpendiculaire à OA et situé dans le
plan OAB, l’autre Ay dirigé suivant AO.
Les courants CD et EF sont perpendiculaires au plan
mené par Ay et par les milieux K et H de ces éléments :
ces courants CD et EF sont donc sans action sur Ag. I!
suffit donc de considérer les actions de CD et de EF sur
Ax.
Les courants CD et EF sont égaux, de sens contraire,
parallèles à Ax et situés à la même distance de Ax. Ces
deux courants exercent donc sur Ax des actions f'et f'
égales, dirigées la première suivant AK, la seconde sui-
vant le prolongement de HA. Ces deux forces f'et f’ ont
une résultante p dirigée suivant la bissectrice de l’angle
des forces f'et f”’ : cette résultante p est donc normale à
l'élément de courant AB.
Tout courant fermé équivaut à une série de courants
fermés élémentaires, qui exercent sur un élément de
courant des actions normales à cet élément ; par suite
l’action d'un courant fermé sur un élément de courant
est normale à cet élément.
M. Cochin est nommé membre de la Société dans la
2e section, M. J. Mabille, dans la 3e section.
re.
Séance du 25 février 1882.
PRÉSIDENCE DE M. HAUTEFEUILLE.
M. Moutier fait la communication suivante :
Sur les images multiples fournies par les miroirs étamés,
par M. J. MouTiIER.
1.— Lorsque deux milieux inégalement réfringents sont
séparés par une surface plane, un point lumineux a pour
foyer un point dont la position varie avec la direction
des rayons lumineux.
Supposons par exemple un point lumineux A placé
dans l’air ; ce point envoie des rayons infiniment voisins
dans la direction AM. La lumière se réfracte au point
d'incidence M; les prolongements des rayons réfractés
se coupent en un point A’ qui est le foyer virtuel du
point À pour la direction AM de la lumière incidente.
Si l’on appelle » l'indice de réfraction de la lumière,
i l'angle d'incidence, r l'angle de réfraction, le foyer A’
est déterminé par la relation
A'M cos?r
n
Désignons le dernier rapport par k, pour abréger
A'M = AM <4.
Le rapport 4 dépend uniquement de l'angle d'incidence :
il résulte de là que l’image par réfraction d’une droite,
dans la lumière parallèle, est une droite.
Ces propriétés sont bien connues ; je me propose d’en
faire l'application à quelques cas particuliers.
2.— Soient RS, TU les deux faces parallèles d'une lame
de verre, étamée sur la seconde face TU. Ce miroir de
verre étamé fournit des images multiples d’une droite
lumineuse AC; proposons-nous de déterminer les posi-
tives de ces images dans le cas de la lumière parallèle,
ayant pour direction AM.
Le rayon incident AM se réfléchit en partie sur la pre-
in
mière surface RS et l'œil placé dans la direction du rayon
réfléchi MO voit, par réflexion simple, une première
image Ca. symétrique de CA par rapport au plan RS.
Le rayon incident AM se réfracte en partie, traverse la
lame de verre et se réfléchit au point N sur la seconde
surface TU, comme s’il provenait du point A’, foyer par
réfraction du point À par rapport à la première surface
RS. La position du point A’ est donnée par la relation
précédente,
AM = AM % 211 EE
Rabl-Ruckardt, Ciaccio, Dietl, Flogel, Berger, Newtou,
Michels, Packard. Mais tous, à l'exception de M. Ciaccio
et de M. Berger, ont laissé de côté l'étude des parties
nerveuses qui unissent l’œil au cerveau proprement dit:
L'étude que j'ai faite de l'appareil visuel chez des
nymphes de mouche (Musca vomitoria) presque arrivées
au terme de leur développement, alors que ni la dureté
des téguments, ni la présence des trachées, ne gênent
encore les observations, m'ont permis de combler un
certain nombre de lacunes qu'avaient laissées les deux
naturalistes que je viens de citer.
Quand on examine une coupe pratiquée à travers la
tête d’une nymphe de mouche et orientée de manière à
passer bien exactement par l’axe principal de l'œil, on
observe, en allant d'avant en arrière, les parties sui-
vantes : :
10 L’œil composé proprement dit. Il est limité en avant
par la cornée à facettes qui se continue avec la cuticule
chitineuse générale, et en arrière par une limitante qui
se continue avec la basale du tégument général. L'œil
composé est parfaitement connu aujourd'hui, surtout
depuis les travaux de M. Weismann et de M. Grenacher,
aussi je ne m’arrête pas à sa description.
20 La couche des fibres post-rétiniennes. Elle est formée
par de fines fibres nerveuses qui partent chacune de
l'extrémité postérieure d’un œil élémentaire et se dirigent
en arrière. Cette couche a été vue par M. Berger, mais
M. Ciaccio ne l’a pas rencontrée.
3° La lame ganglionnaire. Je donne ce nom à une lame
nerveuse. composée d'assises multiples et qui s'étend
comme un écran entre la couche des fibres post-réti-
niennes et le ganglion optique. Elle comprend en allant
d’avanten arrière les couches suivantes : a, une membrane
fibreuse, la limitante antérieure de la lame ganglionnaire.
b, la couche des cellules ganglionnaires. C’est une couche
formée par de courts chapelets composés chacun de
4 à 5 cellules nerveuses bipolaires disposés côte à côte
comme le sont les yeux élémentaires. Chacun de ces
chapelets se continue en avant avec une des fibres post-
rétiniennes. c, la couche des fibres en palissades, bien
— 212 —
décrite par M. Ciccio. Elle se compose de paquets de
fibres assez gros, prismatiques parfaitement réguliers et
se continuant chacun avec l'extrémité postérieure d’un
des chapelets de la couche précédente. d, une membrane
fibreuse, le limitant postérieur de la lame ganglionnaire
(pour toutes les parties qui viennent en arrière de cette
membrane, nos observations sont entièrement nouvelles).
e, la couche des fibres nuclées; elle est constituée par
des fibres plus fines non anastomosées, remarquables
par les gros noyaux qu'on trouve sur leur trajet. Chacune
d'elle se continue en avant avec un des paquets de fibres
de la couche précédente. f, une membrane fibreuse, la
limitante postérieure de la lame ganglionnaire.
40 La couche des fibres préganglionnaires, formée par
des fibres qui ne sont que la continuation des fibres
nuclées.
5° Le ganglion optique ; il est revêtu par le nervilemme
commun des centres nerveux, sa forme est arrondie et il
se rattache au cerveau par un étroit pédicule. Sur presque
toute sa surface antérieure il reçoit les fibres prégan-
glionnaires qui traversent son nervilemme. Il comprend,
en allant d'avant en arrière, les parties suivantes : a, la
couche des chapelets ; elle est constituée par des chapelets
formés chacun de 15 à 20 cellules ganglionnaires bipo-
laires, recevant chacun par leur extrémité antérieure,
une des fibres préganglionnaires. b, le croissant, cette
région qui présente sur une coupe la forme que son nom
indique est formée par des fibres très fines et très ser-
rées; par sa convexité, elle est en rapport avec la partie
postérieure de la région précédente. c, l'éventail, cette
partie est formée par de grosses fibres divergentes comme
les lames d’un éventail et qui vont se jeter en avant dans
la concavité du croissant. d, l'écorce grise, c'est un révè-
lement de cellules ganglionnaires, recouvrant les parties
latérales de l'éventail et se continuant avec l'écorce grise
de la partie centrale du cerveau.
Développement de l'appareil visuel. L'œil composé pro-
prement dit n'existe pas chez la larve, il se constitue
durant la vie nymphale par un procédé bien connu, mais
nous ne Connaissions pas le mode de formation des parties
de
nerveuses si complexes qui se trouvent en arrière de lui.
L'œil composé, ainsi que l’a le premier montré M. Weis-
mann, se constitue tout entier aux dépens d’un disque
imaginal spécial (le disque de l'œil) préexistant chez la
larve ; chaque œil élémentaire se formant par suite de la
différenciation d’une seule des cellules de celui-ci. Chez
la larve, le disque de l'œil est uni au cerveau par une
sorte de nerf appelé tige nerveuse par M. Weismann,
mais cet auteur n’a point reconnu le mode d'union de cet
organe avec le disque de l'œil. En réalité, chacune des
fibrilles de la tige nerveuse continue avec l'extrémité
postérieure d’une cellule optogène.
Chez la larve, le ganglion cérébroïde se compose de
deux parties principales : une région médiane, le cerveau
proprement dit, et une partie latérale méritant déjà le
nom de ganglion optique, et d'où sort la tige nerveuse.
Sur une coupe, nous remarquons que le ganglion opti-
que est formé par une écorce grise revêtant un noyau
central de substance blanche. De plus, nous observons
que dans un point de l’écorce grise, se trouve encastrée,
comme un Coin, une partie très complexe. C’est là l’ébau-
che de la lame ganglionnaire, nous pouvons y recon-
naître, en effet, la couche des fibres ganglionnaires, et
plus profondément celle des fibres en palissades,; de
plus, nous pouvons observer que les fibres de la tige
nerveuse, naissent de la première de ces deux assises.
Au moment de la métamorphose, le disque de l'œil se
développe; chacune des cellules optogènes devient un
œil élémentaire. C’est dans le développement de l’appareil
visuel le seul point qui soit bien connu.
Les faits que j'ai pu observer en examinant des nym-
phes à tous les stades, nous montrent que le développe-
ment des autres parties de l'appareil visuel s'effectue de
la manière suivante :
Au moment de la métamorphose, le nervilemme dispa-
raît, l'ébauche de la lame ganglionnaire sort de l'écorce
grise où elle était incluse entraînant avec elle un paquet
de fibres qui la réunit à cette écorce ; puis elle s'étale en
membrane et s'accroît.
Les fibres de la tige nerveuse, qui ne cessent d’unir la
mn eu
lame ganglionnaire à l'œil composé s'écartent par suite
de l’accroissement de ces deux parties et deviennent les
fibres post-rétiniennes.
Les fibres que la lame ganglionnaire à entraîné avec
elle deviennent les fibres préganglionnaires.
La portion de l’écorce grise, d’où naissent ces fibres, se
modifie et devient la couche des chapelets.
“Le croissant et l'éventail se constituent par suite
d’une différenciation du noyau blanc central du ganglion
optique.
Plus tard, le nervilemme et les limitantes se forment,
sans qu'on puisse dire aux dépens de quels éléments.
M. Filhol est, à l’unanimité des suffrages, nommé pré-
sident pour le second semestre de l’année 1882.
Séance dn #® juillet 4882.
PRÉSIDENCE DE M. FILHOL.
M. Franchet fait la communication suivante :
Description de quatre hybrides nouveaux du genre
CENTAUREA L.
Par M. A. FRANCHET.
Les quatre hybrides, dont je présente aujourd’hui la
description, sont nés spontanément à Cour-Cheverny
(Loir-et-Cher). Les parents dont ils sont issus n’appar-
tiennent pas tous à la flore de France ni même à celle de
l’Europe ; l’un d’entre eux, Centaurea parviflora Desf., est
exclusif à l'Algérie; un autre, C. alba L., n’est connu
qu'en Italie et en Orient. Ces deux espèces ont été intro-
duites dans le centre de la France par les fourrages
— 9215 —
d’origine étrangère apportés en 1870 et en 1871 ; elles ont
persisté pendant 5 à 6 années.
La faculté d'hybridation que possèdent beaucoup de
plantes n’est plus guère contestée aujourd’hui, et depuis
quelques années le nombre des faits bien constatés dans
cet ordre d'idées s’est considérablement accru. L’énumé-
ration des hybrides connus à fourni la matière d’un gros
volume publié en Allemagne, il y a 2 ans environ, et, en
présence de la longue liste qu’on y trouve de ces produits
anormaux, On est tenté de se demander ou s'arrête une
telle aberration dans le règne végétal. |
Si tous les genres de plantes jouissaient à un degré égal
d’une pareille aptitude et surtout s’il était permis aux
produits hybrides de se perpétuer avec leurs caractères
mixtes, il n’est pas douteux qu'une certaine perturbation
n’en soit le résultat. Maïs un tel souci semble avoir été
épargné aux phytographes; l’hybridité a ses limites.
Outre que la faculté des croisements entre espèces dis-
tinctes n’a été constatée que dans un nombre fort res-
treint de genres, ceux qui possèdent cette aptitude ne
peuvent donner naissance qu'à des individualités inca-
pables de devenir la souche d’un type distinct. Tout le
monde sait que les nombreuses expériences d’hybridation
artificielles, faites depuis Gaertner et Sageret jusqu’à nos
jours, ont toutes abouti à ce résultat : stérilité complète
de l’hybride ou fécondité limitée à un très petit nombre
d'années, avec retour aux types ancestraux. J'ajouterai
que dans les hybrides qui s'effectuent spontanément, en
dehors de toute action de l’homme, la stérilité absolue est
le cas le plus fréquent. Depuis 20 ans j'ai vainement cher-
ché à faire germer des graines prises sur des hybrides na-
turels; lors même que le fruit est normalement développé,
que les graines ont les apparences d’une bonne constitu-
tion, la faculté germinative semble leur avoir été refu-
sée. D’autres eéxpérimentateurs, paraît-il, ont été plus
heureux que moi, au moins dans les limites d’une géné-
ration.
Pourquoi les choses ne se passent-elles pas ainsi lors-
qu'il s’agit d’hybrides artificiels ou soit même d’hybrides
nés spontanément dans nos jardins de plantes cultivées
— 210 —
de longue date, domestiquées, Si je puis m'exprimer ainsi?
Pourquoi la fécondité limitée est-elle si fréquente chez
eux, si rare dans les hybrides naturels et sauvages?
J'avoue n’entrevoir aucune solution à ce problême, à
moins qu'il n’y ait ici une question d'ordre et de sauve-
garde de l’autonomie des êtres.
Une autre particularité singulière dans la production
des hybrides spontanés, c’est l’irrégularité. Dans les Ver-
bascum, par exemple, les 8 ou 10 espèces européennes
s’hybrident entre elles avec une facilité désespérante ; si
le hasard de la culture les met en préseuce d’une espèce
étrangère, le phénomène de croisement se manifestera
avec plus d'intensité ehcore. On pourrait croire, d’après
cela, que l'Orient, la vraie patrie des Verbascum, là où
le genre atteint son maximum de développement, que
l'Orient, dis-je, devrait posséder un nombre considérable
d'hybrides ; il n’en est rien cependant et c’est à peine si
l’on en a signalé 3 ou 4 dans cette vaste contrée, riche de
plus de 100 espèces, alors qu’en Europe, en France même
on connaît plus de 50 hybrides nés de combinaisons mul
tiples entre 8 et 10 ancêtres.
Le même fait a été constaté chez les Salix; leurs
hybrides qui se rencontrent si fréquemment sur la rive
droite du Rhin et dans toute l'Europe centrale, deviennent
fort rares dans l'Europe occidentale et australe. N’est-on
pas en droit de supposer que l'influence climatérique,
ou peut-être l'existence de certains insectes, exercent
une action déterminante sur la production de ces êtres
anormaux ?
Les Centaurea fournissent la matière d’une semblable
observation ; ce genre est extrêmement riche en espèce
dans tout l'Orient et cependant je ne trouve pas que
M. Boissier ait signalé un seul hybride de Centaurea dans
toute l'étendue de sa Flore. Dans l’Europe centrale et occi-
dentale, au contraire, on connaît les hybrides de presque
toutes les espèces qui y croissent spontanément, et des
types de la région méditerranéenne, tels que C. alba et
parviflora, ne peuvent faire en France une apparition acci-
dentelle sans se croiser presque aussitôt entre elles ou
avec les espèces de la région.
— 217 —
J'arrêle ici ce résumé rapide des notions acquises sur
l’ensemble des faits qui constitue l’hybridité naturelle,
me réservant de revenir plus tard sur chacun d’eux avec
des détails plus circonstanciés.
CENTAUREA MICROCENTRON Ÿf
(Hybride du C. alba L. et du C. parviflora Desf.)
Tripedalis, ramosissima, breviter pubescens; rami angu-
lati, scabri, patentes ; folia præsertim supra scaberrima,
profunde pinnatifida, segmentis lineari-lanceolatis, obtu-
sis, integris vel rarius lobulo uno alterove auctis; folia su-
prema integerrima; inflorescentia late paniculata, capi-
tulis ovatis ; involucri bracteæ scariosæ, albidæ, exterio-
ribus arcte adpressis, late albo-marginatis, margine integro
vel hinc inde fisso, apice spinulosis, spinulà albà, tenui,
rectà vel vix subpatente ; flores albi vel pallide purpurei;
achænia plumbea, puberula; pappus achænio 3-plo
brevior, setis inæqualibus.
Capitules plus petits que ceux du GC. alba et de ses diverses variétés,
allongés et non pas subglobuleux. Les bractées externes de l’involucre
sont opprimées ; dans le C. alba on les voit toujours étalées et beau-
coup plus concaves ; la spinule fine, mais rigide, qui les termine est
un Caractère emprunté au C. paroiflora Desf. ; certaines formes du
C. alba notamment celle que de Candolle a nommée C. spinescens,
ont aussi leurs bractées extérieures terminées par un mucron, mais
la boursouffiure de ces bractées empêche toute confusion avec le C.
maicrocentron.
Hab. Cour-Cheverny (Loir-et-Cher), au milieu des pa-
rents. — Juin 1873.
CENTAUREA HETEROBLEPHARIS f
(Hybride du C. parviflora et du C. alba L.)
Involucrum ovoideum, bracteis adpressis, exterioribus
regulariter laciniatis vel ciliato-pectinatis, spinulà termi-
nali rigidulà, patente.
— 218 —
Très voisin du GC. microcentron et issu des mêmes parents dont le
role a été interverti. Le port et les feuilles sont identiques dans les
deux hybrides, les bractées de l’involucre sont assez différentes ; dans
le C. heteroblepharis elles sont régulièrement laciniées ou ciliées-pec-
tinées, à cils fins, assez allongés, blanchâtres ; la spinule terminale
est un peu plus robuste et plus étalée. Les fruits sont semblables dans
les deux plantes.
Je dois faire observer que dans le C. microcentron et dans le C. he-
teroblepharis, presque tous les caractères dérivent du G. alba; l’action
du C. parviflora se manifeste seulement dans la forme du capitule et
dans celle des bractées de l'involucre.
Hab. Cour-Cheverny (Loir-et-Cher), au milieu dés pa-
rents. — Juin 1873.
CENTAUREA EPHELIDEA
(Hybride du C. parviflora et du C. pratensis Thuill.).
Bipedalis et ultra, patentim ramosa, angulata, scabra ;
folia inferiora bipinnatifida. segmentis linearibus, supe-
riora pinnatifida, suprema parva, integra ; inflorescentia
late paniculata ; capitula secus ramos breves crebre brac-
teatos racemosa, parva, anguste ovata ; squamarum exte-
riorum appendix lanceolata, basi nigrescens, rigida, pec-
tinato-ciliata, in spinulam rigidulam desinens, ad latera
non, vel brevissime decurrens ; squamæ intimæ breviter
et rigide mucronatæ, lineares; flores pallide purpurei ;
achænia albidula, puberula ; pappus brevissimus, achæ-
nio 8-plo brevior.
Capitules un peu plus gros que ceux du C. parviflora, auquel cet
hybride emprunte presque tous ses caractères ; cils des appendices
allongés comme ceux du C. pratensis. Le port de la plante est tout à
fait celui du C. Pelia DC. ; mais dans ce dernier les appendices des
bractées involuerales sont très nettement décurrentes par les cotés.
Hab. Coùur-Cheverny (Loir-et-Cher), au milieu des pa-
rents. — Juin 1877.
— 219 —
CENTAUREA XANTHOTHRIX f
(Hybride du C. pratensis Thuill. et du C. alba L.).
Bipedalis et ultra, pilis brevibus subcanescens ; caulis
angulatus, scaber, ramis elongatis, erectis ; folia inferiora
et media lyrato-pimatifida, lobis integris, remotis, supe-
riora linearia, integra ; capitula subglobosa, ramulos apice
incrassatos terminantia, foliis supremis suffulta ; squamæ
pallidæ, ex albido rufescentes, exterioribus dense et lon-
giter pectinato-ciliatis, interioribus apice scarioso cucul-
latis, laceratis ; flores albi; achænia puberula; pappus
brevissimus.
Port du C. pratensis auquel cet hybride emprunte presque tous ses
caractères : le C. alba fournit seulement la couleur blanchâtre des
bractées involucrales, et les feuilles profondément divisées de la base
des tiges ; les rameaux floraux sont renflés sous les capitules comme
dans le C. pralensis.
Hab. Cour-Cheverny (Loir-et-Cher), au milieu des pa-
renis. Juin 1877.
_ M. de Rochebrune fait la communication suivante :
De l’Ovoviviparité chez les Mollusques pulmonés terrestres,
inoperculés.
Par le D' A. T. DE ROCHEBRUNE,
Aide-Naturaliste au Muséum.
Toutes les fois qu'un fait relatif à l'Embryogénie vient
à être découvert, les Zoologistes et les Anatomistes s’em-
pressent de l’annoncer au monde savant, s’efforçant ainsi
d'élargir de plus en plus les bases d’une science dont
l'importance est trop évidente pour qu'il soit nécessaire
de la faire ressortir.
Mais tous agissent-ils, après s'être entourés préalable-
ment des renseignements nécessaires pour étafer leurs
LM 0) 7) () AU
découvertes, tous, disons-le sans crainte, agissent-ils avec
la bonne foi caractéristique du vrai naturaliste ?
Cette question, à laquelle nous croyons devoir répondre
aujourd’hui, nous est suggérée par une communication
récemment faite à une Société savante de Paris, par un
Conchyliologiste bien connu.
Dans le n° 13 (1° juillet 1882) du journal le Naturaliste,
nous lisons à la page 99, sous Le titre de Compte-rendu de
la séance du 15 juin 1882 de la Société Zoologique de France,
le passage suivant que nous copions textuellement :
« M. le Dr Jousseaume dit: que parmi les Gastéropodes
» pulmonés terrestres inoperculés, il existe des espèces
vivipares; ila constaté en effet que la Lauria cylindraceca
» (Pupa umbilicata de Draparnaud), renferme dans ses tis-
» sus, au niveau des 4° et 5e tours de spire, des individus
» jeunes qui viennent de quitter l'œuf et dont la coquille
» ne présente encore que deux tours de spire. »
Ainsi il résulte du texte même de cette communication :
qu'à la date du 13 juin 1881, M. le D' Jousseaume annon-
çait la découverte par lui faite, d’un phénomène des plus
importants : la viviparité, ou, pour être plus exact, l’ovo-
viviparité, non seulement du Pupa umbilicata, mais de
certaines autres espèces de Gastéropodes pulmonés ter-
restres inoperculés |!
En recherchant la part qu'il faut attribuer à M. le
D' Jousseaume dans la découverte en question, on ne
tarde pas à voir qu'elle est nulle, car:
1° L’ovoviviparité de certains mollusques pulmonñés ter-
restres inoperculés a été signalée pour la première fois
en 1825, c’est-à-dire 3 3 ans avant que M.leD'Jousseaume
l'ait constatée ;
20 L; ovoviviparité du Pupa umbilicata a été établie en
1840, c'est-à-dire Æ4® ans avant la communication dont
nous avons copié l'extrait.
La démonstration de ces allégations est facile.
Relativement au premier point, il suffit de consulter de
Blainville (Man. de Conch. et de Malac. 1825) et l’on trouve
p. 184: « Dans la section des Monoïques, il y a des espèces
» vivipares ; les Partules de M. de Ferrussac paraissent
» être dans ce cas. » Fait confirmé par Quoy et Gaimard
Ÿ
— ii —
(Voy. Astrolabe Zoologie, 1832) à l’article Helix gibba
(Partula gibba) (loc..cit.) t. IT, p. 114, où les savants voya-
geurs disent: — «Cette espèce est vivipare; l’utérus
» contient toujours un assez grand nombre de jeunes indi-
» vidus qui sontblances, ainsi que la coquille qui est très
» renflée; — nous avons recueilli un grand nombre
» d'exemplaires qui, à cette époque, le mois de mai, se
» trouvaient presque tous féconds. »
Le second point est tranché par W. Turton (Man. of the
Land and Fresh-water Shells of the Brit. Isl.-Ed. Gray,
1840).
On lit en effet p. 194 (loc. cit.): « Pupa umbilicata. —
« M. Aider, on breaking some of these shells, found
« them to contain (Ten or Twelve) yung shells with the
« first nhorl of the shell formed. »
L'époque déjà éloignée, à laquelle remontent les deux
découvertes de de Blainville et d’Alder, pourrait laisser
supposer que M. le Dr Jousseaume ne les a pas connues ;
mais depuis, elles ont été répétées, complétées, et les
recueils scientifiques, où elles sont mentionnées avec
détails, sont trop répandus pour que cette fois la même
supposition soit acceptable.
Nous réunissons ici, par ordre de dates, les extraits qui
les concernent.
Moquin-Tandon écrivait sousle titre : Observations sur
trois Gastéropodes ovovivipares (Journal de Conchyliologie,
1855, &. IV, p. 225):
« Au mois de juillet 1849, j'observai dans la matrice de
» plusieurs Pupa umbilicata (encore l'espèce découverte
» par M. le Dr Jousseaume), des œufs de volume très iné-
» gal. Ces œufs avaient dilaté considérablement la
» poche génitale; les plus gros paraissaient énormes,
» comparés à la taille du Mollusque; c'étaient les plus
». rapprochés de l’orifice sexuel et ils renfermaient tous
» des embryons prêts à éclore. Ayant déchiré la mem-
» brane qui entourait un de ces œufs, le petit se mit à
» marcher aussitôt; ce petit avait des tentacules fort peu
» développés et pour ainsi dire rudimentaires.
« Vers la même époque, j'examinai la matrice d’un
» Pupa marginata, elle m'offrit aussi des œufs plus ou
— 222 —
» moins gros, avec des embryons plus ou moins déve-
» loppés. »
« Au mois d'août 1850, plusieurs Æelix rupestris envoyés
» de Marseille à Toulouse dans une boîte, produisirent
» pendant la route un certain nombre de petits. Voulant
» m'assurer si ces petits Mollusques étaient réellement le
» résultat d'un accouchement ovovivipare, j’ouvris trois
» Helix rupestris adultes, de taille moyenne et j’examinai
» leur appareil génital. La matricede la première me pré-
» senta trois petits éclos, celle de la seconde quatre, et
» celle de la troisième sept. Ces petits paraissaient nor-
» malement développés.
« J’ai annoncé ailleurs que l’Achatina folliculus, Lamck.,
» était aussi un Gastéropode ovovivipare. »
Dans son Histoire naturelle des Mollusques de Rénées
Moquin-Tandoncomplète cesrenseignements. A l’articlede
l’Aelix rupestris (t. IT. 1855, loc. cit., p. 194), après avoir
reproduit le passage extrait du Journal de Conchyliologie,
il ajoute : « L’année dernière 1851, j'ai fait plusieurs au-
» topsies: j'ai observé trois petits dans une matrice, cinq
» dans une autre, six dans trois et sept dans deux. »
A la page 508 (loc. cit.). Bulimus follicatus (Achatina folli-
culus, Lamck.), on lit: Mollusque ovovivipare. Sur un
» individu, j'ai trouvé dans la matrice deux petits près
» d'éclore ; dans deux autres individus, j'ai trouvé six et
» sept œufs de grosseurs inégales avec des embryons
» plus ou moins avancés. »
A la page 594 (loc. cit.), la description du Pupa musco-
rum, Drap. est suivi de cette observation: Mollusqueovo-
» vivipare ; se reproduit au mois de juillet et d'août ; dans:
» deux individus j'ai trouvé trois œufs prêts à éclore, dans
». trois, cinq; dans un autre six, et dans un autre sept. »
« J'ai fait, ajoute Moquin-Tandon (loc. cit., t. I, p: 258),
_» des observations analogues sur la Clausilia ventricosa. »
C’est encore en 1853 (Journal de Conchyliologie, t. IV)
que M. le D' Louis Raymond, dans ses recherches
anatomo-physiologiques sur les Mollusques d’Alégrie:
disait p. 27 à propos de la Glandina algira: « L’animal de
» cette espèce et des Glandina procerula, debilis, lamelli-
» fera, Morel., est ovovivipare. »
— 223 —
. On trouve dansles noticiæ malacologicæ de Shuttleworth
(Helff. p. 77, 1856): « Perideris alabaster(Helix alabaster,
» Rang. Specimina quatuor extant, quorum duo cum ovis
» et embryonibus. »
Depuis longtemps notre excellent collègue, M. J. Ma-
bille, possède un exemplaire de cette espèce avec une
vingtaine de jeunes ayant de un à deux et même trois
tours de spire.
M. le D' Fischer faisait connaître en 1873 un fait d’ovo-
viviparité chez une Helix Néo-Calédonienne (Journ. de
Conchyl., 3° sér., vol. XXI.) Helix inæœqualis, Pfeiff. (loc. cit.
p. 7). Système reproducteur. — « Tous les individus que
» j'ai ouverts étaient remplis d’œufs. Les parois de la ma-
» trice étaient extrêmement minceset distendues par ces
» œufs. Ceux-ci, au nombre d’une dizaine environ, pré-
» sentaient différents états de développement, les plus
» rapprochés du vagin étaient les plus gros; en brisant
» l'enveloppe, on trouvait une petite coquille jaune, pel-
» lucide, portant deux tours de spire..… Les naturalistes
» dela Nouvelle-Calédonie, MM. Marie et Lambert notam-
» ment, ont observé que l’Æelix inæqualis était vivipare;
» ce fait se trouve confirmé par l'examen des œufs con-
» tenus dansla matrice. »
Enfin, M. le professeur C. Viguier, dans un mémoire
ayant pour titre : Observations sur la viviparité del’Helix Stu-
deriana, Kerr. (Arch. Zool. exper. Lacaze Duthierd, t. VIIT,
1879-1880, p. 529), examine l’ovoviviparisme de cette
espèce et relate les observations de Steenstrup (Videns-
kabelige Meddtelser 1879-1880, p.501) sur l'ovoviviparité
de l’Æelix unidentata, Feru.
« L’Helix unidentata, d'après l’auteur précité (vid. Vi-
» quier, loc. cit., p. #51) porte soixante jours; avant de
» naître, lespetits, placés dans l’oviducte et les uns à la
» suite des autres, sont entourés d’une matière glaireuse
» plus épaisse vers l'ouverture de leur tête; le corps de
». la mère ne s'étend pas au-dehors lorsque les petits
» viennent au monde, après avoir quitté l'oviducte, ils
» sortent au-dehors:en se glissant, de leur propre mouve-
» ment, entre le corps de la mère et sa coquille. Ils sont
» ordinairement au nombre de deux, quelquefois de trois,
OR ee
» mais ce dernier cas est rare, et quand il arrive, il y aun
» des petits beaucoup moins fort que les deux autres. »
Toutes les particularités relatives à l’ovoviviparité de
cette Æelix, s'appliquent à l'ÆHelix Studeriana étudiée par
M. le Professeur Viguier; les échantillons types ayant
servi à ses études existent dans les Galeries de Malaco-
logie du Muséum.
A la suite de ces documents, nous donnons la liste des
Mollusques pulmonés terrestres inoperculés chez lesquels
l’ovoviviparité a été constatée. Ces espèces, au nombre
de 17 (1) sont les suivantes:
Ferussacia folliculus, Bourg.
— procerula, Bourg.
— lamellifera, Bourg.
— debilis, Bourg.
Glandina algira, Albert.
Stenogyra octona, Shut].
Perideris alabaster, Shuttl.
Partula gibba, G. et Gaim.
Rumina decollata, Riss.
Pupa umbilicata, Drap.
— muscorum, Pfeifr.
Clausilia ventricosa, Drap.
Helix rupestris, Stud.
— inversicolor, Feru.
— inæqualis, Pfeiff.
— unidentata, Feru.
— Studeriana, Feru.
En résumant les faits relatifs à l’ovoviviparité de cer-
tains Mollusques pulmonés terrestres inoperculés, jus-
qu'ici connus, nous avons montré surabondamment
combien l'erreur du D' Joussaume a été grande, le jour
où il a cru avoir découvert cette ovoviviparité ; non moins
grande a été son erreur, le jour encore où, comme il le dit
(1) Nous ne donnons pas cette liste comme complète, mais seulement
comme le résultat du dépouillement des ouvrages que nous avons pu
consulter. Nous inscrivons en outre les espèces sous les noms aujour-
d’hui généralement admis.
— 925 —
dans sa Faune Malacologique des environs de Paris (Bull.
Soc. Zool. France, 1876 et tir. a part, p. 4.): « Après un
» examen attentif et les bons avis de plusieurs savants obser-
» vateurs, il s’est décidé à faire des Testacelles un groupe
» à part. »
Si M. le D'Jousseaume eut été moins confiant dans les
bons avis de savants, bons observateurs c’est possible,
mais peu au courant des progrès de la science, il auraitvu
que la famille des Testacellidées, dont il se flatte d'être le
créateur, avait été proposée par Gray en 1840 (Ann. and
mag. of nat. Histor.), adoptée en 1858 par les frères H. et
À. Adams (The Genera of recent Mollusca, t. IT, p. 12%), et
généralement acceptée, depuis cette époque, par la ma-
jeure partie des Malacologistes.
Devant l'annonce de la prétendue découverte de l’ovo-
viviparité chez certains Mollusques pulmonés terrestres
inoperculés, devant la réédition, comme nouvelle, d’une
famille depuis longtemps adoptée, nous auriops gardé un
silence indifférent, si tout autre Conchyliologiste moins
connu que M. le D' Jousseaume fut venu en revendiquer
la paternité, mais, dans le cas qui nous occupe, se taire
nous paraîtrait nuisible aux véritables intérêts scienti-
fiques.
Nous avons écrit bien souvent : que plus l'opinion d’un
savant peut, à un moment donné, faire loi, plus il est
nécessaire de signaler les erreurs qu'il a commises, et
tout dernièrement,nousimprimions cette phrase à propos
de Darwin ; certes nous ne voulons pas établir de paral-
lèle entre Darwin et M. le D' Jousseaume, mais en lui
appliquant ce que nous disions à propos du savant
anglais,c'est l’engager àneplus autant négligerles recher-
ches bibliographiques, lorsqu'il aura la bonne fortune
de découvrir un fait nouveau.
Séance du 22 juilict 1882.
PRÉSIDENCE DE M. FILHOL.
M. Filhol fait les communications suivantes :
Observations relatives aux caractères ostéologiques de certaines
espèces d’Eudyptes et de Spheniscus,
par M. H. FILHoL.
Ayant rapporté de mon voyage à l’île Campbel de nom-
breux squelettes d’Eudyptes antipodes et chrysochoma, il
m'a paru intéressant de noter les caractères ostéologi-
ques de ces oiseaux et de les comparer à ceux d'espèces
appartenant à des genres voisins. J’ai pensé qu'il serait
ainsi plus facile aux naturalistes d'arriver à des détermi-
nations s'ils venaient à rencontrer des débris de ces
oiseaux à l’état fossile. Je vais présenter dans la note
suivante, un court résumé des résultats des compa-
raisons que j'ai établiesentre les squeleites des Eudyptes
antipodes et chrysochoma et celui du Manchot du Cap ou
Spheniscus demersus.
La tête des Manchots est caractérisée par le grand vo-
lume de la protubérance cérébelleuse, par le développe-
ment des crêtes occipitales, par le creusement considé-
rable des fossettes sus-orbitaires, par la force et l’allon-
sement du bec. Ces divers caractères permettent de
distinguer très facilement les Manchots d'avec les Alcidæ,
les Colymbidæ, les Podicipideæ.
La région occipitale postérieure m’a paru fort différente
suivant les espèces de Manchots que l’on observait. Ainsi
chez l'Eudyptes chrysochoma, les crêtes occipitales ont
leur bord libre ou externe presque vertical tandis que
sur l’Eudyptes antipodes ces bords ont une direction très
oblique de bas en haut et de dehors en dedans. Par con-
séquent la région occipitale postérieure possède dans la
première de ces espèces une forme quadrilataire et dans
la seconde une forme triangulaire. Dans cette dernière
PE Re
espèce les crêtes occipitales sont plus détachées et leurs
extrémités supérieures s'unissent à la crête occipitale
supérieure au niveau des bords latéraux de la protubé-
rance cérébelleuse. Les crêtes occipitales du Spheniscus
demersus sont obliques en haut et en dedans comme celles
de l’Eudyptes antipodes et elles viennent se joindre l’une
à l’autre sous un angle très aigu en avant de l'extrémité
supérieure de la protubérance cérébelleuse et non à la
ligne occipitale supérieure comme dans l’espèce précé-
dente.
L’écusson sphénoïdal est lisse chez les Manchots. Sur
le Sphenicus demersus, les tubérosités basilaires sont plus
rapprochées du condyle occipital que sur les Zudyptes
antipodes et chrysochoma.
Les régions temporales des Manchots offrent, par suite
du grand développement pris par les crêtes temporales,
une disposition tout à fait particulière. Leur partie pos-
térieure se présente avec l'aspect d’une large et profonde
gouttière osseuse. Cette gouttière est très creusée et large
sur l’Eudyptes antipodes, et elle conserve sensiblement la
même largeur sur toute son étendue. Sur l’Zudyptes chry-
sochoma elle est plus réduite et elle va en diminuant de
volume à mesure qu'elle se rapproche de l'extrémité su-
périeure du crâne. Vers son point de terminaison elle
possède seulement l’aspect d'un sillon. Cette gouttière
sur le Spheniscus demersus est intermédiaire par sa pro-
fondeur à celle des espèces précédentes, d'autre part elle
se prolonge plus en haut pour atteindre le sommet de la
protubérance cérébelleuse.
Les sillons sus-orbitaires sont très profondément exca-
vés et criblés de petits orifices. Leur bord externe ou
mieux le bord orbitraire supérieur est dirigé beaucoup
plus obliquement d'avant en arrière sur l’Ewdyptes anti-
podes que sur l’Eudyptes chrysochoma. Ce bord a une forme
fort différente chez le Spheniscus demersus, au lieu d’être
relevé et épais il est mince et tranchant. Il en résulte que
les sillons sus-orbitaires ne sont pas limités extérieure-
ment par une sorte de crête osseuse.
Les orbites sont très étendus et communiquent l’un
avec l’autre par une large ouverture creusée dans la
— 228 —
cloison inter-orbitaire. La forme, la dimension de cet
orifice m'ont paru essentiellement variables suivant les
individus observés.
Les os palatins ne se soudent pas entre eux. Les os
ptérygoïdiens se présentent sous la forme d'une mince
lamelle osseuse taillée en triangle. La base du triangle
correspond à l’extrémité antérieure de ces os. Leur
examen fournit d'excellentes indications pour les déter-
minations spécifiques. Ils sont assez courts et élargis
chez l’Eudyptes chrysochoma, très allongés et peu larges
sur l’Eudyptes antipodes. Is sont plus longs et moins lar-
ges dans cette dernière espèce que dans la première. Sur
le Spheniscus demersus, leur bord postérieur est droit au
lieu d’être convexe comme sur les Æudyptes, et d'autre
part le bord externe est fortement concave dans ses deux
tiers postérieurs, convexe dans son tiers antérieur au
lieu d’être régulièrement convexe dans toute son étendue.
Le bec toujours fort et allongé présente de grandes
différences de formes et de proportions suivant les espè-
ces étudiées. Chez l’Eudyptes antipodes il est long et rela-
tivement peu épais. Sur l’Zudyptes chrysochoma il est sen-
siblement aussi développé que sur le Spheniscus demersus,
seulement il est plus large et régulièrement convexe dans
toute son étendue. Le bec du Spheniscus demersus est légè-
rement creusé dans sa partie moyenne pour se relever
ensuite assez fortement en avant. Mais ce qui donne au
bec des Eudyptes et des Spheniscus un aspect tout à fait
différent est relatif aux dimensions de l'ouverture anté-
rieure des fosses nasales. Chez les ÆEudyptes antipodes et
chrysochoma cette ouverture est très allongée, 0036 et
00030, tandis que sur le Spheniscus demersus elle est très
courte, 0016. p
L’os lacrymal s’unit à la face par une suture persis-
tante. Sur les Eudyptes antipodes et chrysochoma l’extré-
mité supérieure de l'os lacrymal est allongé d'avant en
arrière. Elle s’unit par son bord interne avec le frontal et
elle prolonge ainsi le front en dehors. Chez le Spheniscus
demersus l'extrémité supérieure du lacrymal ne présente
pas d’allongement antéro-postérieur et son union se fait
avec la face inférieure du frontal de telle manière que le
Du =
Mio
front n’est pas élargi comme dans le genre précédent par
l'apophyse supérieur de cet os.
L'os tympanique des Manchots possède comme carac-
tère de s'unir avec le crâne au moyen d’une tête articu-
laire volumineuse non bifurquée. L'on observe toujours
pourtant sur elle deux surfaces articulaires distinctes.
Ces deux surfaces sont absolument confondues dans leur
partie postérieure chez l'Eudyptes antipodes. Dans l'Eu-
dyptes chrysochoma elles sont séparées l’une de l’autre par
un léger espace rugueux et enfin chez le Spheniscus demer-
sus les deux têtes sont complètement distinctes, un sillon
bien creusé d’un millimètre et demi de largeur les sépa-
rant. Sur l’Eudyptes chrysochoma ainsi que sur le Sphenis-
cus demersus l'on remarque immédiatement au-dessous de
la tubérosité articulaire supérieure externe une crête
très détachée. Cette crête fait défaut sur l'Eudyptes anti-
podes.
Le maxillaire inférieur de l’Eudyptes antipodes est allongé
et peu élevé au niveau de la région masséterine. Dans
l'Eudyptes chrysochoma il est court, fort et très élevé dans
cette dernière portion. Le maxillaire inférieur du Sphe-
niscus demersus est fort comme sur l’Eudyptes chrysochoma,
seulement son bord supérieur est presque droit, vu qu'il
n'existe qu'une légère saillie au niveau de la région mas-
séterine.
Sternum. — Le sternum des Manchots est caractérisé
par son grand allongement, par la saillie de sa carène,
par la longueur des branches hypo-sternales, par la
forme et la longueur de son angle inférieur compris entre
les échancrures limitées en dehors par les branches hypo-
sternales, par la forme et la direction des rainures cora-
coïdiennes qui sont allongées et fortement creusées, parla
grande puissance des apophyses hypo-sternales qui sont
larges et très élevées.
Les caractères différentiels du sternum des divers
Manchots que j'ai pu examiner sont les suivants. Chez
l'Eudyptes chrysochoma l'angle supérieur du brechet ne
s'élève que de 02012 au-dessus de l'apophyse épi-sternale,
et que de 0"020 au-dessus des rainures coracoïdiennes.
Sur l’Eudyptes antipodes le sommet du brechet s'élève
Longue
de 0"030, et 0®038 au-dessus de l’apophyse épi-sternale
et des rainures coracoïdiennes. Le Spheniscus demersus se
rapproche beaucoup de l'Æudyptes chrysochoma par la
forme de la partie supérieure du brechet et il faut avoir
recours à d’autres caractères pour arriver à établir une
distinction.
Dans l’Eudyptes antipodes les branches hypo-sternales
sont très allongées et elles arrivent à se mettre au contact
l’une de l'autre par leurs sommets. Sur l'Eudyptes chryso-
choma ces mêmes branches tendent à se rapprocher vers
la ligne médiane, mais elles n'arrivent pas à se toucher.
Sur le Spheniscus demersus cette tendance à l’écartement
des branches hypo-sternales est exagérée car l'on voit
entre leurs sommets un espace libre de 0019. Sur les
Eudyptes antipodes et chrysochoma l’angle inférieur du
sternum est allongé, irrégulièrement découpé sur ses
bords, atténué à son sommet. Sur le Spheniscus demersus
cet angle est élargi et son sommet est divisé par une
petite échancrure médiane en deux lobes arrondis.
Os furculaire. — L'’os furculaire des Manchots est lar-
gement ouvert. Les branches sont fortes, élargies au ni-
veau de la région coracoïdienne. L’apophyse furculaire
dirigée en arrière est arrondie à son sommet et elle n’'at-
teint pas le sternum. Il existe une facette articulaire co-
racoïdienne.
L'os furculaire de l’Eudyptes chrysochoma diffère de celui
de l’Eudyptes antipodes par ses proportions inférieures,
par le plus faible contournement en arrière de son apo-
physe furculaire, par le moindre creusement de sa face
interne au niveau de la tubérosité coracoïdienne. L’os
furculaire du Spheniscus demersus diffère de celui des
espèces précédentes d'Æudyptes par la moindre force de
ses branches, par la forme plus aiguë de son apophyse
furculaire, par le plus grand écartement du sommet de
ses branches. Cet écartement est de 0047 et 02035 chez
les Eudyptes antipodes et chrysochoma et il est de 0058
sur le Spheniscus demersus.
Coracoïdien. — Le coracoïdien des Manchots est remar-
quablement allongé et peu élargi proportionellement à
sa hauteur. L’apophyse hypo-sternale chez l’Eudyptes
one
chrysochoma est peu saillante, arrondie sur son bord et
parcourue sur sa face externe par une petite crête os-
seuse. La même apophyse sur l'Eudyptes antipodes est
anguleuse au lieu d’être arrondie et elle est dépourvue de
crêtes sur sa face antérieure. Chez le Spheniscus demersus
l’apophyse hypo-sternale est très réduite etcomplètement
arrondie sur son bord externe.
Omoplate. — L’omoplate des Manchots est caractérisé
par ses grandes proporfions en longueur et en largeur en
même temps que par sa forme un peu falciforme. La
tubérosité glénoïdale et la tubérosité furculaire sont sup-
portées par un long col. La coulisse tendineuse est peu
marquée. Cet os est facilementreconnaissable suivant les
espèces de Manchots que l’on examine. Ainsi ses bords
interne et externe sont convexes et concaves sur les Eu-
dyptes antipodes et chrysochoma et convexes tous les deux
sur le Spheniscus demersus. Sur l'Eudyptes antipodes le
bord inférieur de l’os est presque transversal tandis qu'il
se relève fortement en haut et en avant sur l'Eudyptes
chrysochoma.
Humérus. — L'humérus des Manchots est caractérisé
par sa forme absolument comprimée, caractère qui le
distingue de la manière la plus nette de celui des oiseaux
des genres voisins. La tête articulaire renflée est pres-
que globuleuse. On observe au-dessous et en dedans
d'elle une grande excavation cupuliforme, répondant à
la fossette aérienne et dont les bords donnent insertion
aux différents muscles. Il n'existe pas de fistule aé-
rienne.
Une excavation ovalaire, de forme allongée s’observe
du côté interne sous le commencement de la crête deltoï-
dienne. L’épitrochlée et l’éminence susépitrochléenne
sont sensiblement creusées en forme de gorge. Chaque
gorge sert au glissement d’un sesamoïde particulier. Il
existe donc une double rotule cubitale.
La forme de l’'humérus m'a paru être sensiblement la
même chez les Æudyptes antipodes et chrysochoma et c'est
par la taille seule de ces os (02080 et 0"065) que l’on
pourra arriver à les distinguer. Le corps de l’humérus du
Spheniscus demersus est, proportionnellement à salongueur,
— 232 —
moins large sur les Eudyptes, le sillon limité par la
crête deltoïdienne est plus large.
Cubitus. — Le cubitus des Manchots est caractérisé
comme l’humérus et comme d’ailleurs toutes les autres
pièces osseuses du membre supérieur par son grand apla-
tissement. Il s'articule avec une facette spéciale dépen-
dant de l'extrémité inférieure de l’humérus. La forme de
cet os est la même sur les Æudyptes chrysochoma et
antipodes. La taille seule varie (Üm049 et 0"060). Dans le
Spheniseus demersus la portion supérieure del’os au-dessous
du condyie destiné à s’articuler avec l’'humérus est peu
élargi. L’os est d’autre part moins effilé vers son extrémité
inférieure.
Radius. — Le radius s'articule avec l'humérus par l’in-
termédiaire d’une facette située en avant de celle desti-
née au cubitus. Son corps est de forme rectangulaire. Sa
tête est supportée par un col court et massif. Cette der-
nière partie est plus arrondie sur le Spheniscus demersus
qu'elle ne l’est sur les Æudyptes antipodes et chrysochoma.
Le carpe est composé par deux os. L'un, situé au bord
interne du bras et compris par conséquent entre le cubi-
tus et les métacarpiens, est volumineux et de forme trian-
gulaire, sa base étant dirigée en haut, son sommet en bas:
La forme de cet os présente quelques modifications faciles
à saisir, suivant les espèces que l’on examine. Ainsi il
est allongé et proportionnellement peu large à sa base sur
l'Eudyptes antipodes (0"023 et 0014). Il est plus large sur
l'Eudyptes antipodes (02020 et 0"012), et sur le Spheniscus
demersus ("017 et 0015). Les deux diamètres sont pres-
que égaux dans cette espèce.
Le second os du carpe, placé entre le radius et le gros
métacarpien, est de forme rectangulaire. F
Métacarpe. — Le métacarpe est composé de deux os,
soudés ensemble. Le premier est de petite dimension, le
second est fort et volumineux. Ces deux os sur l’Eudyptes
antipodes et le Spheniscus demersus sont seulement unis l’un
à l’autre par leurs extrémités, tandis que surles Zudyptes
chrysochoma ils sont soudés l’un à l’autre dans toute leur
étendue.
Doigts. — Le gros métacarpien supporte un doigt formé
— 233 —
de deux phalanges. La première est de forme quadrila-
taire, la seconde de forme triangulaire. Le petit métacar-
pien supporte un doigt constitué par une seule phalange
très allongée et de forme aiguë. Cette phalange est très
longue et très grêle sur l’Eudyptes antipodes. Elle est en
même temps très peu élargie à sa base qui se trouve, à la
partie supérieure de son bord interne, être dépourvue
d’un crochet que l’on observe sur l’Eudyptes chrysochoma
et sur les Spheniscus demersus.
Bassin. — Le bassin des Manchots est très allongé et
élargi dans sa portion iliaque. Le développement en
longueur de cette dernière partie est énorme sur l’Eudyptes
antipodes alors que la portion osseuse qui la rattache à la
région cotyloïdienne est très frêle. Ainsi la longeur de la
portion iliaque mesurée à partir du bord de la cavité
cotytoïdienne est de 0074 sur l'Eudyptes antipodes et de
0057 sur l’Eudyptes chrysochoma.
La hauteur du corps de l’os en avant de la cavité
cotyloïdienne est de 0"008 dans la première espèce, et de
0008 également dans la seconde.
Le sommet de l'os iliaque est arrondi sur l'Eudyptes
antipodes et il présente trois échancrures sur l’Eudyptes
chrysochoma. Sur le Spheniscus demersus la forme de cette
partie est complètement différente. Elle présente à sa
partie moyenne une sorte d’épine osseuse longue de
02005 compris entre deux échancrures arrondies du bord
de l'os.
La cavité cotyloïde est large. Le trou obturateur est de
forme ovalaire. Les crêtes ischiatiques sont très déta-
chées.
Sur le Spheniscus demersus la région ischiatique est peu
élevée et son bord extérieur est profondément découpé.
Sur lEudyptes antipodes le trou obturateur est énorme et
ie bord postérieur est également profondément entaillé.
La découpure du bord postérieur de l’ischion est très
faible sur l'£Zudyptes chrysochoma.
Fémur. — Le fémur des Manchots est allongé, à corps
arrondi. La tête est saillante, le trochanter fortement
accusé. La forme de cet os m’a paru être sensiblement le
même sur les Zudyptes antipodes et chrysochoma. Les di-
— 234 —
mensions seules sont différentes (longueur :02084et0"072).
Chez le Spheniscus demersus le bord extérieur du tro-
chanter est plus détaché que sur les Æudyptes et d'autre
part il est plus reporté vers la portion moyenne du corps
de l’os.
Rotule. — La rotule des Manchots semble être compo-
sée de deux gros tubercules superposés et soudés l’un à
l’autre. Une profonde gouttière transversale s’observe
sur la face antérieure de cet os. La face postérieure ou
articulaire est fortement encavée. La rainure antérieure
est très profonde sur l’Eudyptes antipodes et d'autre part,
disposition très caractéristique, l'extrémité supérieure de
l'os est fort développée dans le sens antéro-postérieur.
La rotule du Spheniscus demersus est remarquable par le
faible développement de la même région osseuse (0008
au lieu de ("014). Une disposition en quelque sorte inter-
médiaire se retrouve sur l’Eudyptes chrysochoma.
Tibia. — Le tibia est très allongé chez les Manchots ;
la saillie apophysaire supérieure est peu marquée. La
forme de cet os est sensiblement le même chez les Eu-
dyptes et les Spheniscus. Chez ces derniers Manchots la
crête tibiale antérieure est un peu plus contournée en
dehors vers son extrémité supérieure.
Péroné. — Le péroné est soudé par sa portion moyenne
et par son extrémité inférieure au tibia. Sur les sujets
que j'observe il me paraît être en moyenne un peu plus
long sur l'Eudyptes antipodes que sur l'Eudyptes chryso-
choma.
Tarse. — Le tarse des Manchots, ainsi que l’ont signalé
déjà plusieurs auteurs, offre une disposition toute parti-
culière ; il est composé de trois pièces primitives soudées
les unes aux autres. La forme de cet os est la même chez
les Eudyptes et ies Spheniscus et ce n’est qu’en tenant
compte de ces dimensions que l’on pourra arriver à re-
conpaître de qu’elle espèce il provient. Je ferai seule-
ment remarquer que, quoique la taille de l'Eudyptes chry-
sochoma soit supérieure à celle du Spheniscus demersus, la
taille du tarse dans cette dernière espèce est supérieure
à celle que l’on observe pour la première (longueur 0031
au lieu de 0"028).
— 235 —
Doigts. — Les différentes pièces qui constituent les
doigts n'offrent rien de remarquable et ne donnent lieu à
aucune observation qui puisse permettre de HS HNENES
l’espèce dont elles proviennent.
Sur la constitution du diaphragme des Eudyptes,
par M. H. FILHoL.
Les Manchots étant des oiseaux chez lesquels la fonc-
tion du vol n’existe pas, il était intéressant de rechercher
la disposition de leur appareil respiratoire, la structure
de leur diaphragme et la disposition des sacs aériens. Les
observations suivantes résultent des études que j'ai en-
treprises sur les ÆZudyptes chrysochoma et antipodes.
Il existe dans ces deux espèces de Manchots un dia-
phragme normal, semblable par sa structure générale à
celui de toutes les espèces d'oiseaux connus.
Le diaphragme comprend deux parties : une pulmo-
naire, une thoraco-abdominale.
Le diaphragme pulmonaire naît par une digitation des
angles antérieurs du sternum, et par une série de lan-
guettes musculaires de la face interne et du bord supé-
rieur des iroisième, quatrième, cinquième, sixième, sep-
tième et huitième côtes. Toutes ces languettes se portent
très obliquement en haut et en dedans et dégénèrent peu
à peu en une aponévrose qui revêt la face inférieure des
poumons. Cette dernière disposition est, comme on le
voit, semblable à celle que l’on observe chez tous les
oiseaux, seulement les faisceaux musculaires costaux
m'ont paru être plus forts, plus développés qu'ils ne le
sont généralement. Il semblerait que chez les Manchots
le diaphragme pulmonaire et la même observation doit
être faite comme je vais l'indiquer plus loin pour le dia-
phragme thoraco-abdominal, soit plus puissant qu'il ne
l’est sur les autres oiseaux.
La face supérieure du diaphragme pulmonaire est en
rapport avec les poumons auxquels elle est unie par un
tissu cellulaire fin. La face inférieure est en rapport avec
les réservoirs thoraciques et diaphragmatiques.
— 236 —
Le diaphragme thoraco-abdominal est constitué par
un plan musculo-fibreux, offrant à étudier sa circon-
férence, et deux faces, l’une supérieure, l’autre infé-
rieure.
La circonférence s’insère sur la ligne médiane aux
apophyses épineuses antérieures des dernières vertèbres
dorsales et se confond en ce point avec le diaphragme
pulmonaire. Elle se porte transversalement en dehors,
continuant toujours à confondre ses insertions avec
celles de ce dernier muscle et elle forme une arcade se
fixant au bassin par son extrémité externe. C’est au ni-
veau de cetle arcade que se trouve l’orifice de communi-
cation du poumon avec le réservoir abdominal. Du bas-
sin la circonférence se porte en avant vers le sternum
auquel elle s'attache.
La portion musculaire de ce plan consiste dans deux
faisceaux charnus qui naissent du rachis par de très
courtes fibres aponévrotiques. Ces deux faisceaux qui
rappellent de la manière la plus exacte les piliers du
diaphragme des Mammifères sont courts et leurs fibres
un peu rayonnantes deviennent aponévrotiques par leur
sommet.
Indépendamment de ces deux faisceaux musculaires
que l'on retrouve avec la même disposition chez tous les
oiseaux, j'ai observé chez les Eudyptes, au niveau de
l'angle formé en dehors par le diaphragme thoraco-abdo-
minal et la portion inférieure du diaphragme thoracique,
un faisceau musculaire à fibres pâles et divergentes. Ces
fibres sont dirigées suivant le contour qu'affecte en leur
point d'existence la cavité abdominale. Elles sont assez
courtes et se terminent toutes par un sommet aponévro-
tique. Je désignerai ce muscle par l'appellation de mus-
cle diaphragmatique transverse.
La face antérieure ou externe du diaphragme thoraco-
abdominal est en rapport avec les réservoirs diaphrag-
matiques supérieur et inférieur, et d'autre part disposition
fort remarquable avec le muscle transverse de l'abdomen
qui, né du bord interne de l’ilion, vient se perdre sur elle.
Ainsi chez les Manchots, le éransverse de l'abdomen qui
est très fort se jette sur la face externe du diaphragme
— 231 —
ihoraco-abdominal et contribue ainsi aux phénomènes
respiratoires. D'autre part ce muscle se trouve être sé-
paré du petit et du grand oblique par le sac diaphragma-
tique postérieur qui passe au-devant de lui.
La, face interne ou abdominale du diaphragme thoraco-
abdominal s'applique sur le foie avec lequel elle contracte
en différents points de nombreuses adhérences et dans
les points où ces adhérences n'ont pas lieu avec le péri-
toine revêtant cet organe. Dans sa partie inférieure cette
face du diaphragme est en rapport avec le sac aérien
abdominal.
Ainsi, comme on vient de le voir, l'appareil diaphrag-
matique des Eudyptes est entièrement développé et sa
partie thoraco-abdominale est renforcée comme élément
musculaire par le faisceau que j'ai désigné par l’appella-
tion de diaphragmatique transverse et par le éransverse de
l'abdomen qui vient se perdre sur sa face externe.
Les réservoirs aériens des Æudyptes présentent un dé-
veloppement très remarquable. Ainsi, le réservoir dia-
phragmatique antérieur, dont l’orifice de communication
pulmonaire très dilaté se trouve être placé au niveau de
l’espace qui sépare la quatrième de la cinquième côte,
est d’une capacité énorme. Chez l’Eudyptes chrysochoma
adulte il mesure un peu plus d’un décimètre de diamètre
longitudinal. Le réservoir diaphragmatique postérieur
est beaucoup plus réduit car, dans la même espèce, il
atteint à peine 0"050 de diamètre longitudinal. Son ori-
fice de communication avec le poumon s’observe un peu
en arrière du bord externe de cet organe.
Le réservoir abdominal possède une capacité supérieure
à celle que j'ai signalée pour le réservoir diaphragmatique
antérieur. Son extrémité supérieure ou antérieure s’in-
fléchit sous l’arcade fibreuse du diaphragme et c’est en
ce point qu'existe sa communication avec le poumon.
L’extrémité postérieure ou inférieure, renflée, volumi-
neuse, s'étend jusqu'au cloaque. Le diamètre longitudi-
nal de ce sac aérien est de 0"0105 sur l'Eudyptes chryso-
choma. Il est en rapport en dehors avec le diaphragme
thoraco-abdominal et en bas, en dedans et en avant, il
appuie sur la cloison fibreuse décrite par Perrault sous
— 238 —
le nom dé diaphragme transversal. Il ne présente pas de
prolongements fémoraux.
Les réservoirs cervicaux sont peu développés en hau-
teur atteignant seulement la partie supérieure du tiers
inférieur du cou. Leur orifice de communication avec le
poumon est situé normalement. Il s’observe à la face an-
térieure du diaphragme thoracique un peu au-dessus de
la bifurcation de la trachée, en dehors des muscles longs
du cou.
Le réservoir thoracique est constitué normalement,
seulement le prolongement sous-pectoral est réduit, et le
prolongement huméral est à peine indiqué. Il ne commu-
nique pas avec l’humérus, cet os n'étant pas aérifère
comme chez les oiseaux voiliers.
La disposition normale des sacs aériens chez les Man-
chots et leur grand développement est intéressant à
constater, car il semble fort probable que chez ces
oiseaux ces organes ne doivent pas Jouer seulement un
rôle dans l’accomplissement des fonctions respiratoires.
Ils doivent évidemment contribuer beaucoup à faciliter
la natation, en agissant comme de véritables vessies ser-
vant à faire flotter le corps.
Observations relatives au tronc cæliaque et à l'artère
mésentérique supérieure de l'Eudyptes antipodes,
par M. H. FILHoz.
Le tronc cœliaque sur l'Zudyptes anlipodes se détache
de l’Aorte immédiatement après que cette dernière a
franchi l’orifice qui lui est ménagé dans le diaphragme
abdominal. Sa longueur est considérable.
Un peu au-dessous de l'extrémité supérieure de la rate,
le tronc cœliaque envoie à cet organe une courte branche
artérielle. Il suit son borne interne et, arrivé au niveau de
son extrémité inférieure, il émet une grosse branche que
je désignerai par l'appellation de gastrique postérieure et
supérieure.
L’artère gastrique postérieure et supérieure se porte direc-
tement sur la face postérieure de l'estomac et s’y divise
— 239 —
en deux rameaux. L’un supérieur contourne le bord
gauche de cet organe et vient se ramifier sur sa face
antérieure. Dans la première portion de son trajet, il
abandonne de nombreuses branches qui remontent vers
l’æsophage. La branche inférieure parcourt toute la partie
inférieure gauche de la face postérieure de l'estomac
qu’elle couvre d’un nombre infini de ramifications.
Au-dessous de l'artère gastrique postérieure et supérieure,
le tronc cœliaque envoie une deuxième branche artérielle
à la rate, puis il se divise en trois branches que je dési-
gnerai par les appellations suivantes : 1° Artère hepatico-
gastro-intestinale ; 2 artère mésentérique moyenne ;
30 artère gastro-pancréatico-duodénale.
10 L’artère hepatico-gastro-intestinale pourrait être con-
sidéré comme la continuation de tronc cœliaque. Elle est
appliquée contre la face inférieure du foie, elleabandonne
une première branche qui pénètre dans l’intérieur du
foie, puis elle se divise en deux troncs: l’un supérieur,
l'artère gastrique supérieure et antérienre, l'autre infé-
Jieur, l’arlère gastrique antérieure et moyenne.
L’artère gastrique antérieure et supérieureremonte le long
de la portion supérieure de la petite courbure de l’esto-
macet se divise en de nombreuses branches qui pénètrent
dans l’intérieur de la portion moyenne de l’estomac ou
qui se ramifient sur sa face antérieure. Les rameaux supé-
rieurs remontent jusque sur l’æœsophage.
L’artère gastrique antérieure et moyenne donne nais-
sance à deux rameaux :
1° L’artère hepatico-cystique qui se distribue au foie et à
la vésicule biliaire; 2° l'artère gastrique antérieure et
inférieure. Quant au tronc principal, il se porte sur la face
antérieure de la portion moyenne de l'estomac qu'il
couvre de ramifications très multipliées comme le fait
sur la face opposée du même organe la branche inférieure
de l'artère gastrique postérieure et supérieure.
L’artère hepatico-cystique est très courte. Elle se divise
en deux branches, l’une qui pénètre dans le foie, l’autre
qui se porte sur la vésicule biliaire qu’elle parcourt dans
toute son étendue.
L'artère gastrique antérieure et inférieure fournit un
"ENQp
rameau à la portion moyenne de l'intestin grêle, puis elle
se porte le long de la petite courbure de l'estomac qu'elle
abandonne pour gagner la face antérieure de la partie
membraneuse de cet organe. Elle se résout en un nombre
très considérable de ramifications dont quelques-unes
atteignent la première partie du duodenum. Le long de la
petite courbure, cette artère émetun rameau qui se porte
sur la face postérieure de l’estomac pour se distribuer
dans l’espace compris entre la branche inférieure de la
gastrique postérieure et Supérieure et l'artère gastrique pos-
térieure et inférieure, et un second rameau qui se porte sur
la portion moyenne de l'intestin grêle.
2° L’artère mésentérique moyenne se distribue à l'intestin
grêle dans la partie de cetorgane comprise entre la branche
intestinale de la gastrique antérieure et inférieure et la
première division de la mésentérique supérieure.
3° L’artère gastro-pancréatico-duodénale est très volumi-
neux et elle parcourt un assez longirajetsans abandonner
de branches collatérales. La première qu'elle émet se
porte vers la portion terminale de l'intestin grêle et se
distribue à cet organe dans un espace compris entre des
branches provenant de la mésentérique supérieure.
La deuxième collatérale née de la gastro-pancréatico-
duodénale (la pancreatico-intestinale) se distribue à l’in-
testin grêle, alors qu’un second rameau longe le bord
droit de l’anse du duodenum à laquelle il se distribue
tout en envoyant des branches au pancréas. Quantau tronc
terminal de l'artère, il se divise également en deux
rameaux dont l’un se porte sur la portion inférieure
de la face postérieure de l’estomac (artère gastrique pos-
térieure et inférieure) en abandonnant une branche des-
tinée à la première partie du duodenum et une seconde
branche passant à la face postérieure du pancréas pour
atteindre la portion moyenne de l’anse du duodenum.
Durant ce trajet le pancreas reçoit de nombreuses bran-
ches qui se distribuent à ses divers lobules.
Il résulte de cette division de l’artère gastro-pancreatico-
duodénale, que le pancréas reçoit des branches artérielles
de deux collatérales et que la circulation est assurée dans
le duodenum par trois branches distinctes.
— 241 —
Artère mésentérique supérieure.
L’artère mésentérique supérieure naît de l’Aorte, un peu
au-dessous du tronc cœliaque. Cette artère se divise en
plusieurs rameaux qui se distribuent à la portion termi-
nale de la première moitié de l'intestin grêle et à la
seconde moitié du même organe. Dans cette dernière
partie, une courte étendue de l'intestin reçoit ses vais-
seaux du premier rameau intestinal né de la gastro-
pancreatico-duodénale.
Résumé de la circulation dans l'intestin grêle.
Les branches artérielles qui se distribuent à l'intestin
grêle ont, comme on vient de le voir, des origines très
multiples. Afin de permettre de bien saisir en quel point
ces vaisseaux atteignent l’organeauquel ils sont destinés
et sur quelle étendue ils s’y distribuent, j'ai dressé le
tableau suivant.
L’intestin grêle mesurait sur le jeune Eudyptes antipodes
qui à servi à la description précédente 2n56, et il recevait
ses artères dans l’ordre suivant :
19 Rameau provenant de l'artère gastrique postérieure et infé-
INR D TOR AUS SR te de ie Pr omo1
ROPanEreACoNdUOdENAle RE PEER et so OISE
3° Premier rameau de la branche pancreatico-intesti-
nale née de la gastro-pancreatico-intestinale. . . .. RTE
4° Deuxième rameau de la branche pancreatico-intesti-
nale, née de la gastro-pancreatico-intestinale, ...... 0.30
50 Rameau intestinal inférieur de la gastrique antérieure
CHENE, 6 do UOTE Ar JEbéthoscaue .. 0.08
6° Rameau a de la gastrique antérieure et infé-
tente es Done ee RS ae a O0
79 Mésentérique moyenne. ....... MO ue à ne 0.35
8° Mésentérique supérieure (première portion). ....... 1.37
90 Rameau intestinal né de la gastro-pancreatico-duo-
(ÉDale RS En Re re A AM
10° Artère mésentérique supérieure Herrione portion).. 0.20
256
— 249 —
Observations relatives à la circulation artérielle dans l'aile
de quelques espèces de Manchots,
par MH PrHOrE
Li
M. le docteur Jullien, dans une note insérée en 1878
dans le Bulletin de la Société Philomathique, a fait connaître
la disposition plexiforme de l'artère humérale chez l'Ap-
tenodytes Pennanti. J'ai depuis cette époque recherché
sur des Æudyptes antipodes et chrysochoma, que j'avais
rapporté de l'île Campbell, la distribution de la même
artère et j'ai découvert de très grandes différences dans
la manière dont ce vaisseau se divise chez ces deux es-
pères.
Chez l’Eudyptes chrysochoma! l'artère axillaire, comme
sur l’Aptenodytes Peunanti, donne naissance à des bran-
ches multiples qui se portent vers le pli du coude où elles
se réunissent. De leur confluent se détachent la radiale
et la cubitale, seulement les branches, nées de l’axillaire,
sont beaucoup moins nombreuses et elles ne s’anasmo-
sent pas entre elles, de manière à donner naissance à un
plexus à mailles plus ou moins allongées. Par conséquent,
au point de vue de la disposition de son artère humérale,
l’'Eudyptes chrychooma s'écarte moins des Oiseaux que ne
le fait l’Aptenodytes Pennanti. Ce fait est d'autant plus in-
téressant à noter que, sur les Eudyptes antipodes que j'ai
rapportés de l’île Campbell, l’on observe pour les artères
axillaire et humérale, la disposition normale, la disposi-
tion propre à ces vaisseaux chez tous les Oiseaux. L’ar-
tère axillaire donne naissance à l’artère humérale et l’ar-
tère humérale, arrivée au pli du coude, se divise en radiale
et en cubitale. Ainsi, au point de vue de la circulation du
membre supérieur, nous constatons dans un même groupe
d'Oiseaux, dans celui des Manchots, des différences ca-
pitales. À côté d’une distribution normale {Eudyptes an-
tipodes), nous en trouvons une ayant subi quelques mo-
difications (Æudyptes chrychooma) et une absolument
transformée {Aptenodytes Pennanti)
— 243 —
Observations relatives à la circulation artérielle dans le membre
inférieur de quelques espèces de Manchots (Aptenodytes
Pennati, Eudyptes antipodes et chrysochoma,
par M. H. For.
J'ai recherché dans les espèces de Manchots que j'ai pu
obtenir à l'île Campbel la manière dont s’effectuait la
circulation artérielle du nombre inférieur, et j'ai noté
quelques dispositions intéressantes qui me paraissent
devoir fixer l'attention.
À sa sortie du bassin, l'artère fémorale est en rapport
avec la veine fémorale qui est placée au-dessus d’elle sur
un plan postérieur. Après un court trajet, elle abandonne
au niveau de son bord supérieur une grosse branche qui
vient se placer dans l'intervalle compris entre Le couturier
et le crural moyen. Cette branche s’épuise par de nom-
breuses ramifications dans l’intérieur de ces deux muscles.
Une seconde artère destinée à la portion supérieure du
crural moyen naît de la fémorale, immédiatement au-
dessous de la branche précédente. L’artère fémorale,
après avoir fourni ces deux rameaux, abandonne au
fémur une artère nourricière, et elle s'engage immédia-
tement au-dessous de l’ambiens à la face profonde duquel
elle donne un rameau. Au niveau du bord inférieur du
même muscle, elle repose immédiatement sur le fémur
et elle se trouve être placée en ce point à la limite extrême
des insertions du crural interne. De son bord inférieur se
détachent quelques rameaux destinés aux adducteurs et
de son bord inférieur part une grosse ramification, que
je désignerai par l’appellation de femoro-tibiale superfi-
cielle. Cette branche se porte transversalement en dehors
en se plaçant au-dessus des adducteurs qu’elle croise pour
venir atteindre la portion supérieure et interne de la
jambe. Durant ce trajet, cette branche envoie des
rameaux au crural moyen et aux adducteurs. Au niveau de
la partie supérieure et interne de la jambe, elle décrit
une courbe, croise l'insertion supérieure du jambier pos-
térieur, gagne la face interne du soléaire tibial qu’elle
croise pour venir se perdre dans la peaude la face externe
— 244 —
de la jambe et du pied. Au moment où elle croise les
insertions supérieures du jambier postérieur, elle donne
naissance à une branche destinée à l’articulation du genou
et à une branche allant se perdre dansl’intérieur du droit
interne. Un peu au-dessus de l'insertion fémorale de ce
muscle, elle abandonne une branche qui se distribue à
toute la partie supérieure du soléaire tibial. Arrivée au
niveau du tiers inférieur du même muscle, elle fournit une
branche assez forte qui le pénètre, puis elle s’'épanouit en
plusieurs rameaux qui se perdent au niveau de la face
profonde de la peau. Un de ces rameaux descend le long
du tendon du jambier antérieur et se termine à la face pro-
fonde de la peau un peu au-dessous de l'articulation
tibio-tarsienne ; un deuxième rameau également très
grêle se porte plus en dehors, croisant le jambier antérieur
dont il suit le bord externe. Il se termine comme le pré-
cédent dans la peau de la face dorsale du pied. Les autres
branches de terminaison se distribuent au jambier anté-
rieur.
Du bord postérieur de la fémorale, un peu au-dessus
de la branche dont la distribution vient d’être indiquée
naît un rameau allant s'épanouir sur la face profonde du
muscle fémoro-coccygien. Ce rameau fournit quelques
branches cutanées avant d'atteindre le muscle auquel
il est destiné (artère fémoro-coccygienne).
Après avoir fourni les deux artères précédentes, la
fémorale passe au-dessous des adducteurs auxquels elle
abandonne divers rameaux et vient croiser le muscle
fémoro-coccygien qui est placé en arrière d’elle. En ce point
elle se divise en trois branches : la branche supérieure,
qui est sa continuation, se porte directement à la face
postérieure de l'articulation du genou; la branche
moyenne se porte en bas pour se distribuer aux muscles
des faces postérieure et externe de la jambe ; la branche
antérieure fournit à différents muscles et elle vient se
terminer dans le pied.
La branche moyenne ou #ibiale profonde passe au-
devant du tendon du biceps, croise la branche inférieure
de division du sciatique au-devant de laquelle elle est
placée et se divise en deux rameaux: une branche
— 245 —
externe, une branche interne. De ces deux rameaux, l’un
est antérieur, l’autre postérieur. Le rameau antérieur ou
interne pénètre entre le Jéchisseur de la deuxième phalange
du quatrième doigt et le jumeau interne. Il suit l’espace
celluleux qui les sépare et arrive ainsi jusqu’au niveau du
talon et abandonne de petites ramifications artérieilesaux
différents muscles qui l'avoisinent. Le rameau postérieur
ou interne passe au-dessous du fléchisseur de la deuxième
phalange du deuxième doigt, lui donne des rameaux, puis
s'engage entre le fléchisseur de la deuxième phalange du
troisième doigt et le fléchisseur superficiel du quatrième doigt
et après avoir fourni quelques branches à ces muscles, il
vient se placer au bord externe du fléchisseur superficiel
du quatrième doigt auquel il donne plusieurs branches
assez importantes. Au niveau du côté externe de l’arti-
culation tibio-tarsienne, il devient superficiel et se divise
en deux branches terminales, l’une articulaire, l’autre
calcanéene.
La branche antérieure de division de la fémorale ou
fémoro-tibio-tarsienne fournit un rameau au muscle
fémoro-coccygien, diverses branches au droit interneetenfin
une longue branche terminale qui.se porte sous la peau,
à la face interne de la jambe. Elle donre de nombreuses
ramifications qui vont à la peau, des branches aux jumeaux
interne et externe, et après avoir contouré l'articulation
éibio-tarsienne elle pénètre au milieu des faisceaux tendi-
neux de la plante du pied.
La fémorale, ayant fourni les deux grandes colla-
térales précédentes, se porte directement à la portion
postérieure de l'articulation du genou, en passant en avant
de l’anneau du biceps. Nous la désignerons en ce point
par le nom de Poplitée.
L’artère poplitée descend obliquement en dehors, der-
rière l'extrémité inférieure du tibia et forme une courbe à
convexité tournée en haut. De cette convexité partent
quelques artères articulaires, quelques vaisseaux nour-
riciers des os, puis enfin une artère assez forte que je
désignerai par le nom de #ibiale interne postérieure. Cette
artère se porte à la face profonde du raphé réunissant la
partie supérieure du jumeau interne aux adducteurs, puis à
— 246 —
la face profonde du jumeau. interne qu’elle suit dans toute
son étendue. Cette branche fournit des rameaux au jumeau
interne et à la portion supérieure des divers muscies de la
couche profonde de la région. L’artère poplitée donne
ensuite une branche très importante, qui se porte à la
face profonde dela jambe et qui, arrivée au point de ter-
minaison de son tiers supérieur, franchit l’espace inter-
osseux et devient antérieure. Je désignerai cette branche
par le nom d’artère perforante inter-osseuse. Après avoir
donné cette branche, la poplitée devient tibiale antérieure
en passant sur le devant de la jambe. Elle apparaît sur le
bord externe du jambier antérieur et elle se divise immé-
diatement en deux branches qui marchent parallèlement
l’une à l’autre jusqu'au niveau de la portion moyenne de
la face antérieure de l'articulation tibio-tarsienne. Je
désignerai ces deux branches par les appellations de
tibiale antérieure externe et interne. L’artère éibiale anté-
rieure et externe fournit une branche supérieure ascen-
dante qui donne des rameaux à la portion supérieure du
long-peronier, au jambier antérieur et à l'articulation du
genou. Puis elle s’unit à la tibiale antérieure interne par
trois petites branches transversales situées les unes au-
dessus des autres à peu de distance. Ces diverses anasto-
moses constituent le plexus tibial qui, comme on le voit,
est extrêmement simple. Un peu au-dessus du ligament
du jambier antérieur, l’artère tibiale antérieure et externe
fournit une branche qui se porte en dehors et en bas pour
venir se placer contre le tendon du cowrt-peronier. Après
avoir fourni cette branche, l'artère tibiale antérieure et
externe S'unit avec la tibiale eee et interne.
Cette dernière artère, près de son point d’origine, fournit
une grosse division qui s'engage au- -dessous de l'extré-
mité supérieure du jambier antérieur. Cette branche suit
ce muscle auquel elle est absolument destinée. L’artère
tibiale antérieure et interne donne ensuite naissance à une
branche longue et grêle qui, un peu au-dessus de
l'anneau du jambier antérieur, s'anastomose avec l’ar-
tère perforante inter-osseuse. Cette artère, un peu au-
dessus de cette anasiomose, envoie un long rameau anas-
tomique à l'artère éibiale antérieure et interne. Le point où
Ne
se fait cette anastomose est au niveau du bord supé-
rieur de l’anneau du jambier antérieur. Quant au tronc
résultant de l’anastomose de la branche issue de l’artère
tibiale antérieure et interne avec l'artère perforante inter-
osseuse, il Se porte au bord interne du tendon du jambier
antérieur, passe dans l'anneau fibreux, suit toujours le
bord interne du même muscle et, arrivée au niveau du
point ou le tendon de l’extenseur commun se dégage de
son canal, elle se divise en plusieurs branches. Une
externe se porte dans les muscles propres de la face dor-
sale du pied, une interne plonge presque immédiatement
après son origine dans un canal osseux que présente à ce
niveau le tarso-métatarsien et vient constituer à la plante
du pied la tarsienne plantaire. Enfin, une dernière branche
interne se porte transversalement en dedans et donne en
se divisant la collatérale externe du pouce et la collaté-
rale interne du deuxième doigt. Quant au tronc de ter-
minaison de l’artère qui vient de fournir ces trois branches,
il se porte à la face dorsale du tarse, au-dessous de l’ex-
tenseur commun, et, arrivé à la base de l’espace inter-
digitaire, il fournit la collatérale externe du deuxième
doigt et la collatérale interne du troisième.
Si nous reprenous l'artère tibiale antérieure et interne
après qu'elle a eu fourni la branche anastomotique avec
l’inter-osseuse-antérieure, nous la voyons s’anastomoser
ainsi qu'il à été dit plus haut, avec la éibiale antérieure et
externe, pour descendresans fournir de rameaux jusqu’au
niveau de la portion moyenne de l'articulation tibio-tar-
sienne, point où elle se confond avec cette dernière artère
pour former un tronc unique. De ce tronc commun part
immédiatement un rameau qui se porte en dehors et qui
constituera la collatérale interne du quatrième doigt.
Après avoir fourni cette branche, l'artère descend sur la
face antérieure du tarso-metatarsien en dehors du tendon
de l’extenseur commun et se termine en donnant la colla-
térale externe du troisième doigt et la collatérale interne
du quatrième.
Telle est en résumé la disposition des artères dans le
membre inférieur des espèces de Manchots que j'ai pu
examiner : Aptenodytes Pennanti, Eudyptes antipodes et
— 248 —
chrysochoma. L'on note suivant les espèces et même sui-
vani les individus quelques légères modifications dans la
disposition que je viens d'indiquer, mais le plan général
de circulation reste le même. La multiplicité des ramifi-
cations artérielles et surtout leur long trajet donnent à la
circulation du membre inférieur des Manchots un aspect
tout à fait particulier.
Séance du 42 août 1882.
PRÉSIDENCE DE M. FILHOI.
M. Thominot communique les notes suivantes :
Sur un Saccodon d’espèce nouvelle venant de l'Équateur,
par M. AL. THOMINOT,
Préparateur au Muséum.
SACCODON. CRANOCEPHALUM.
Caractères essentiels. — Corps cyprinoïdal; tête grosse,
fortement garnie sur les joues. Museau gros, boursouflé,
divisé. Bouche située inférieurement ; des dents mobiles,
lisses, curvilignes dans leur hauteur, à la mâchoire su-
périeure seulement. Nageoires grandes. De fortes écailles
incrustées sur tout le corps.
Description. — Tête contenue près de cinq fois dans la
longueur du bout du rostre à la naissance de la caudale;
recouverte sur les joues par des pièces osseuses, savoir :
l’opercule grand et arrondi, un inter-opercule, deux pe-
tites oculaires, une sous-oculaire irapézoïdale, deux pré-
oculaires, dont une grande pentagonale et une petite;
au-dessous de l’œil il y a une post-oculaire, deux sus-
oculaires, dont la plus rapprochée de la nuque forme un
pentagone à sommet renversé, la seconde hexagonale,
allongée, étroite; par ce système d’armure, cet animal
:
|
L
nn CO
semble recouvert d'un casque d’où il ne sortirait que
le nez qui est gros, arrondi, muni d’une division mé-
diane qui lui donne l’apparence de deux lobes. Bouche
en dessous, située presque au niveau du bord antérieur
de l’œil qui égale la distance comprise entre le bout du
nez et le milieu de la narine. Dents petites, mobiles,
lisses. Thorax plat. Hauteur du corps prise au niveau de
la naissance antérieure de la dorsale égale presque la
longueur de la tête; son épaisseur fait le sixième de la
longueur totale sans la caudale. Racine antérieure de la
dorsale plus près du museau que de la base de la cau-
dale, se terminant un peu en arrière des ventrales. Pec-
torales longues, pentagonales, leur pointe atteint le niveau
de la dorsale; il y a, à la base des pectorales une
grande écaille formant comme l’emmanchure d’une
cuirasse, pour passer le bras. Venirales commençant
au milieu de la distance comprise entre le bout du
rostre et la base de la queue, aussi longues que les
deuxième et troisième rayons de la dorsale. Anale se
terminant à la base de la caudale, laquelle est mutilée
dans nos exemplaires, mais doit être fourchue. Adipeuse
placée légèrement en avant de la naissance antérieure de
. l’anale ou à une distance égale à la longueur de la tête,
à partir de la fin de l’origine de la dorsale à l’adipeuse.
Les écailles de ce poisson sont proportionnellement
grandes, fortes et ornées de cannelures.
D. 1/12; P. 1/16; V. 1/8; À. 2/7; C. 5/10 — 5/10 ; B. 5;
L. jiat. 35; L. transv. 4/3.
M. Kner, dans les Siézgsber. Acad. Wiss. Münch., 1863,
p. 225, décrit un premier Saccodon qu'il nomme Wagneri
et dont voici les nombres :
B. 4; D. 11; À. 10; P. 17; L. lat. 40; L. transv. 4/3.
Son exemplaire venait de l'Équateur. Nos spécimens,
qui sont au nombre de trois, nous ont été rapportés et
donnés par M. Cassola qui Les avait pris dans le Rio
Guyaquil.
— 250 —
Corps cyprinoidal.
Dents ..
Sous-famille des Citharina.
lisses, curvilignes , ....
+200
les lèvres supérieures plates. à la partie supérieure seu-
lement 2.
dentelées
bil 3 à la couronne sur les co-
MOPPe Ur s tés de l’inférieure. . ...
une seule série, ciliformes, ..,
les deux lèvres en.........
deux séries ; ciliformes
eve...
rudimentaires.. Le 4° arc branchial recouvert d’un pli membraneux ...,..,.,...
À,
2.
3.
L.
5.
6.
Saccodon.
Hemiodus.
_Parodon.
Cülharinus.
Prochilodus.
Cœnotropus.
1251 —
L’un de nos sujets a 015 de longueur et les deux
autres en ont chacun 010. Ils portent dans la Collection
du Muséum le n° 2503.
En considérant la forme du corps, ressemblant entiè-
rement à celle de celui du grand groupe des Labeo, la
forme des dents ainsi que le mode d'implantation de ces
dernières, lequel est tout à fait distinct des autres groupes
de Characinidæ, nous proposons pour les genres Saccodon,
Hemiodus, Parodon, Prochilodus, Citharinus et Cæœnotropus,
de les réunir en une sous-famille divisée comme ci-contre :
Note sur un Anolhs d'espèce nouvelle,
sp)
par M. AL. THOMINOT
Préparateur au Muséum.
ANOLIS RIVIERI.
Caractères essentiels. — Corps déprimé. Tête conique, à
museau arrondi, couverte en partie d’écailles carénées,
écale:à la longueur du fémur. Demi-cercles sus-orbitaires
séparés sur le vertex par trois rangées d’écailles. Plaque
occipitale de même dimension que la hauteur de l’ouver-
ture oriculaire. Longueur de la queue donnant à peu près
les 7/10° de la dimension totale.
Description. — Cette espèce a le corps déprimé, la tête
conique, museau arrondi, couverte en partie d’écailles
carénées, surtout au museau, mais pourtant lisses sur la
région occipitale. Demi-cercles sus-orbitaires séparés
sur le vertex par trois rangées d’écailles lisses. Cavité
préfrontale oblongue, garnie de six à huit rangs de squa-
mes carénées plus petites que celles du vertex et du dessus
du rostre. Plaque occipitale de même dimension que la
hauteur de l'ouverture auriculaire, entourée de plaques
granuleuses plus grandes que celles de la nuque et du cou.
Sur chaque région sus-oculaire il y a neuf ou dix grandes
scutelles carénées de diverses formes et placées irrégu-
lièrement, en avant, vers la portion externe et postérieu-
rement de ces dernières, des écailles beaucoup plus pe-
— 9252 —
tites. Huit rangées de squames carénées depuis le bout
du museau jusqu’au bord de la cavité préfrontale, celles
des carènes du vertex plus grandes que les scutelles de
l’espace inter-orbitaire. Huit ou neuf paires de plaques
labiales en haut comme en bas; au-dessus de ces der-
nières un seul rang d’écailles sous-orbitaires. Cinq rangs
de scutelles au canthus rostral, elles paraissent carénées.
La tête contenue un peu plus de deux fois dans la lon-
gueur du tronc, lequel est égal environ au tiers de la
queue. Le fémur de même longueur que la tête et le tibia
est de même dimension que l’une de ces deux parties. Les
écailles du dos sont petites, granuleuses, lisses, très peu
plus grandes que celles des flancs. Les plaques abdomi-
nales sont lisses, plus grandes que celles des flancs et de
la région gulaire ; un pli de chaque côté du cou. Appa-
rence très peu marquée de fanon.
Coloration. — Le fond de la couleur est brique rosée.
Un cercle brun entoure l’œil ; dessus de la tête traversé
par quatre fins petits traits bruns ; le premier au-devant
de l’œil, le second sur les disques sus-oculaires, le troi-
sième un peu plus bas que l’occipitale et le dernier ou
quatrième derrière une ligne que l’on mènerait du bord
postérieur de l’ouverture oriculaire. Une large bande
brune partant du bout du museau vient se terminer à la
région supérieure de l’aisselle, un liseret de teinte plus
brune de chaque côté. La micale est lécèrement plus
foncée que le reste ; derrière cette plaque une large raie
plus claire que le fond et venant en forme de bande
jusque vers la moitié dorsale, à droite et à gauche de cette
bande deux petites lignes brunes venant se terminer sur
la queue. Des marbrures légèrement brunes ou blan-
châtres sur les flancs et sous la gorge, sur les membres
antérieurs, postérieurs ainsi que sur les doigts on re-
marque des bandes brun foncé; sur les membres anté-
rieurs elles sont beaucoup plus marquées, surtout au ra-
dius. Les disques digitaux bien développés. Le ventre d’un
blanc verdâtre ainsi que la gorge et le dessous de la queue;
on remarque sur le parcours de cette appendice un grand
nombre d’anneaux bruns dont la jonction est inter-
rompue par la partie sous-médiane blanche. Les écailles
— 9253 —
fortes et carénées forment une sorte de scie. Nous suppo-
sons que cet animal, par le renflement des côtés de la
base caudale, est un mâle.
DIMENSIONS
One UeneitTOL Ale A tre Rte OnT10mm
— HONANIeLe MT PE" ARS 0.011
Areende UT De Sn ARE ee 2 0.006
Lonsueur du mpan l'anus 220 "00 0.025
doué ltquen sr AR NE RE re 0.071
— CLÉ ÉD ne M Ur el 0.011
M UD Sn Te Reine 0.011
A TOTMELUS PS RQ UE PARU NE 0.006
— CU BS PAU A AE A ARENA US 0.005
Ce spécimen fait partie d’une petite collection de Rep-
tiles venant de Panama appartenant à M. Rivière. Elle
se compose des espèces qui suivent :
Thamnosophis margaritaferus ............. 1 Exempl.
Elaps fulvius (2 variétés dont 1 à 20 an-
neduMeLT dP23anneaux. else eh cena 2 »
Eteirodipsas annulata 31 2. a. cute, 1 »
BOfOLSERROSTUNAIUST-AUL Ostende 1 »
retiré du gosier de l’Eteirodipsas mentionné
plus haut.
Notre Anoks diffère de À. Güntheri en ce que : {° la tête
chez ce dernier est plus longue que le tibia, 2° le museau
est pointu; æ les écailles du vertex sont séparées par
deux rangées de scutelles ; 4 les disques sus-oculaires
composés d’une quinzaine de squames carénées et en
rangs longitudinaux ; 5° les écailles du dos sont faible-
ment carénées ; 6° enfin la queue est courte, etc.
M. Oustalet fait la communication suivante :
12" QhA te
Notes d'Ornithologie,
(3° série).
par M. E. OustTazer.
Pour faire suite aux observations qui ont été publiées
précédemment dans le Bulletin (1), je demanderai à la
Société la permission de lui signaler quelques espèces
nouvelles dont le Muséum d'histoire naturelle de Paris a
fait l'acquisition et de faire quelques remarques sur d’au-
tres espèces imparfaitement connues.
Parmi les oiseaux dont les collections du Muséum se
sont enrichies dans ces derniers temps, l’un des plus
remarquables, sinon le plus remarquable, est un Galli-
nacé de grande taille, provenant du Tonkin, et formant
une sorte de transition entre les Argus et les Faisans.
Dans deux notes successives, insérées dans le Bulletin
de l'Association scientifique (2) et dans les Annales des
Sciences naturelles (3), j'ai donné une description assez
délaillée de cet oiseau, dont on ne connaissait jusqu'à
présent que quelques plumes caudales et qui mérite
d’être placé sous le nom de Rheinardius ocellatus dans un
genre particulier, à la suite du genre Argus ou Argusimus,
et plus récemment encore une figure de l'espèce, figure
qui laisse un peu à désirer, a été publiée dans le journal
la Nature (4), d'après le spécimen cédé au Muséum par
M. Maingonnat. Ce spécimen, comme je l'ai appris peu
de temps après la publication de ma première note, est
originaire de Buih Dinb, localité située dans le Tonkin, à
400 lieues au sud de Hué. Il est actuellement monté et
va figurer dans les galeries du Jardin des Plantes, en
compagnie d'un autre individu que le Muséum d'his-
toire naturelle a reçu, il y a un mois à peine, grâce
aux démarches de M. Maingonnat et qui est aussi adulte,
aussi bien conservé que le premier. Dans la prépara-
1) ‘* série (1878-79), t. III, n° 5, p. 212, et (1880-81), t. IV, p. 63.
9) N° 120, 16 juillet 1889, p. A0. 2%. vint
) Zoologie, 6° série, 1882,t. XM, art. n°12. |}
)MTXC ne 486, 30 septembre 1882.
Ca
l
— 255 —
tion de ce deuxième spécimen la queue a été disposée
en toit; il est probable en effet que l'oiseau vivant la
portait de cette façon, et sous ce rapport se rapprochait
encore de certains Faisans du genre Æuplocamus : en
effet, en examinant les deux rectrices médianes, on
constate qu'elles sont un peu plus usées à l'extrémité
du côté externe que du côté interne. Cette particularité,
à peine visible sur le premier individu, m'avait échappé,
et j'avais cru pouvoir dépeindre la queue comme étant
horizontale ou plutôt un peu arquée d'avant en arrière,
par son propre poids. Mais, quoi qu’il en soit, la différence
entre l’Argus ordinaire (Argusianus giganteus) et le Rheï-
nardius ocellatus n’est pas moins frappante, puisque, chez
l’Argus les deux rectrices médianes, un peu recroque-
villées sur elles-mêmes, acquièrent seules des dimensions
exceptionnelles, tandis que chez le Rheinardius la queue,
malgré son extrême longueur, à ses pennes étagées et
disposées probablement suivant deux plans obliques qui
se rencontrent sur la ligne médiane. Les Coqs (Gallus) et
surtout les Faisans prélats (Æuplocamus) offrent à cet
égard plus d’analogie avec le Rheinardius que le Faisan
d’Ambherst qui a la tête huppée et les couvertures caudales
divergentes, maïs dont les rectrices médianes sont pliées
longitudinalement.
Le Merops Revoilii appartient à un tout autre groupe, à
la famille des Guêpiers et à l’ordre des Passereaux. Il à
été découvert dans le pays des Gomalis, sur la côte orien-
tale, par M. G. Révoil qui a rapporté de son voyage un
certain nombre d'animaux intéressants. Dans la partie
zoologique de l'ouvrage que vient de publier cet explo-
rateur, jai donné une liste détaillée de toutes les espèces
d'oiseaux qu’il a recueillies ainsi que la description du
Merops Revoilu. C’est ce petit travail que j'ai l'honneur
d'offrir aujourd'hui à la Société sous forme de tirage à
part. Malheureusement la planche qui accompagne ce
catalogue n’est rien moins que satisfaisante et ne donne
en aucune façon l’idée de l'espèce nouvelle qu'elle devait
représenter. Les dimensions du bec du Merops Revoilii
ont été singulièrement exagérées par le dessinateur ; les
pennes secondaires n’ont pas été indiquées, le bleu du
croupion, le vert des ailes et la teinte fauve päle du dos
et du ventre n’ont pas été exactement rendues. L'artiste,
il est juste de le dire, n'avait eu sous les yeux qu’un spé-
cimen médiocre et non monté, mais ces erreurs eussent
sans doute été évitées si j'avais pu voir, en temps utile,
une épreuve de la planche en question qui à été exécutée
en dehors de ma direction.
J'espère pouvoir publier quelque jour un catalogue des
collections ornithologiques que M. Marche à formées à
Pinang et aux Philippines et qui renferment plusieurs
espèces dignes d'intérêt; mais pour aujourd’hui Je me
bornerai à dire quelques mots de quelques Passereaux et
de deux Gallinacés rapportés par ce voyageur.
L’un des Passereaux a été tué à Balété dans l’île de
Luçon, en 1880. Il appartient au genre Pitta et doit, à
mon avis, être considéré comme un jeune individu de la
Pitta Koch: décrite en 1876 par le D' F. Brüggemann (1)
et figurée depuis par le marquis de Tweeddale (2).
La Pitta Kochi, dit le D' Brüggemann, peut être consi-
dérée comme la plus grande espèce de son groupetet
même comme l’une des plus grosses Brèves que l’on con-
naisse Jusqu'à ce jour. Son bec, de longueur moyenne et
plus court que la tête, est robuste et élevé à la base,
courbé régulièrement en dessus et terminé en pointe
assez obtuse. Les ailes, relativement assez courtes, sont
fortement arrondies, avec la première rémige très peu
développée, la seconde moins longue que la cinquième,
les troisième, quatrième et cinquième presque égales, la
quatrième dépassant toutefois quelque peu les autres
pennes. Sa queue est de longueur médiocre et arrondie
à l'extrémité, ses tarses sont élevés et robustes. Quant à
la livrée elle peut être dépeinte de la manière suivante :
« Tête d’un brun foncé, front et vertex d'un brun foncé
» passant graduellement au brun rouge sur l’occiput.
» Nuque d’un roux foncé. De Ia base de la mâchoire
(1) Beitrage zur Ornithologie von Celebes und Sangir, in Abhandl.
herausg. von naturwissensch. Vereine su Bremen, 1876, t. V, p. 65 et
pl. 3, fig. 6. ‘
(2) Proceedings of the zoolog. Society of London, 1878, p. 430 et
pl. 26.
— 257 —
» inférieure part de chaque côté une raie assez large
» d’un gris rougeâtre clair qui descend le long du cou.
» Gorge d’un gris rougeâtre, plus foncé, plus brun sur
» les côtés qu’au centre, de telle sorte que la raie laté-
» rale ci-dessus indiquée est partout bien détachée. Dos,
» scapulaires, plumes tertiaires et flancs d’un brun oli-
» vâtre terne. Poitrine, grandes couvertures alaires, cou-
» vertures supérieures de la queue et rectrices d’un gris
» bleu. Rémiges et face inférieure des rectrices noirà-
» tres. Pennes primaires passant au gris à la pointe : la
» deuxième, la troisième et la quatrième ornées sur leurs
» barbes internes à l'extrémité du premier tiers de leur
» longueur d’une grosse tache d’un blanc pur, la qua-
» trième marquée en outre d'une tache semblable mais
» plus petite sur la partie correspondante des barbes ex-
» ternes. Pennes secondaires grises avec les barbes
» ternes; les dernières tournant au brun olivâtre sombre.
» Partie inférieure de la poitrine et abdomen d’un rouge
» feu; couvertures inférieures de la queue teintes de gris
» bleu à la pointe. s
» Bec tout noir. Pattes d’un brun de corne. Ongles
» blanchâtres.
» Longueur de l’aile 117; longueur de la queue 53":
» longueur du bec en :.essus 25%: longueur des mandi-
» bules jusqu'à la commissure 34um,; longueur du tarse
» 54mm: Jongueur du doigt médian 27"%: longueur du
» doigt postérieur 13un; longueur de l’ongle de ce doigt
» 12nn, »
Le spécimen unique d’après lequel le D' Brüggemann
a fait la description originale dont nous venons de donner
une traduction avait été tué dans l’île de Luçon, et c’est
le même individu qui a servi de modèle pour la planche
coloriée publiée dans les Proceedings de la Société zoolo-
gique de Londres par feu le marquis de Tweedale. Comme
on peut en juger par la figure et par les lignes qui précè-
dent, cet oiseau est parfaitement adulte et en livrée com-
plète, de sorte que l'espèce se trouve bien caractérisée
et ne peut être confondue avec aucune autre des Brèves
que l’on range parfois dans un sous-genre particulier sous
le nom d'Erythropitta. Cependant, pour compléter la des-
17
— 258 —
cription de la Pitta Kochi, il manquait jusqu’à ces der-
niers temps la connaissance de l'oiseau en premier plu-
mage. Je ne sais si quelqu’autre Musée d'Europe a reçu
dans ces derniers temps de nouveaux exemplaires de
cette Brève des Philippines et si parmi ces spécimens il
y en à qui soient encore revêtus de la livrée du jeune
âge, mais, à ma connaissance, cette livrée n’a pas été
indiquée, et, à ce titre, quelques lignes consacrées à
l'oiseau tué par M. Marche ne seront peut-être pas sans
intérêt.
-La jeune Pitta Kochi diffère notablement de l’adulte.
La tête en effet n’est pas d’une teinte unie, mais variée
de brun clair et de brun foncé, chaque plume étant cou-
leur bois et bordée de brun van-dyck, ce qui donne à
cette région un aspect écailleux ; le brun tourne au roux
vers la nuque; sur les oreilles et autour des yeux il y a
des plumes rayées de roux et de brun; la bande rou-
geûtre qui chez l'adulte part de la base du bec inférieur
pôur descendre sur le côté du cou est indiquée par une
série de petites plumes d’un ton chamois, lisérées de brun
clair ; des plumes analogues, les unes blanches, les autres
rougeâtres, bordées de brun très foncé, couvrent le
menton, la gorge et le haut de la poitrine ; mais danscette
deruière région apparaît déjà une plume d'un bleu cendré,
premier vestige de l’écharpe de l'adulte; les flancs sont
olivâtres ; quelques plumes d’un rouge vermillon se mon-
trent sur le milieu de l’abdomen, près des jambes et sur
les sous-caudales ; le manteau est d’un rouge olivâtre, les
-émiges d'un brun foncé, avec une grosse tache blanche
sur les barbes intimes de la troisième et de la quatrième
penne et une tache plus petite sur la deuxième penne; la
queue noire en dessous offre en dessus des tons cendrés
ou bleuâtres; le bec est d’un brun corné, avec du jaunâtre
sur la mandibule inférieure; les pattes sont bruneset les
ongles blanchâtres. Les dimensions principales de ce
jeune individu sont les suivantes : longueur totale 215%m,
longueur de l'aile 115%"; largeur de la queue 64mm; lon-
gueur du bec (culmen) 23%"; longueur du tarse 49%m:
longueur du doigt médian 27m {sans l’ongle); longueur
du doigt postérieur 137.
— 259 —
Ces mesures sont, on le voit, un peu plus faibles en
général que celles qui ont été prises par M. le Dr Brüg-
gemann sur un individu adulte.
D’après M.Marche la Pitta Kochi porte à Luçon le nom
local de Sahouit.
Le même voyageur à fait parvenir au Muséum avec
cette Pitta Kochi, quatre exemplaires, trois mâles adultes
et une femelle, de la belle espèce de Soui-Manga que
J'ai décrite en 1876, sous le nom d’Æthopyga fla-
grans (1), d’après un spécimen acquis de M. Léon La-
glaize. La femelle est en dessus d’un vert terne, avec les
pennes secondaires et primaires lisérées de jaune ocreux,
la gorge grise, tiquetée de jaune verdâtre, les flancs d’un
jaune soufre ; le bec brun, les pattes noires. Ces oiseaux
proviennent, comme le type même de l’espèce, de l’île de
Luçon; mais ils ont été tués dans d’autres localités, à
Logban et Sampaloc, au mois de mai 1880. A Luçon
lÆthopyga flagrans est appelée vulgairement Pipit.
À Sampaloc et à Loghban se trouvent également le Zos-
terops Meyeni, Bp., et. la Nectarophila sperata, L.
Les Gallinacés auxquels j'ai fait allusion plus haut sont
deux Éperonniers de Napoléon {Polyplectrum Napoleonis,
Lesson; P. emphanum, Tem.; Polyplectron emphanes,
Twedd.) dont l’un, le mâle, a eté tué en 1881 à Paragay
(Luçon) tandis que l’autre, la femelle, provient, suivant
M. Marche, de quelque île située au sud de Luçon. Pen-
dant longtemps l'habitat de cette magnifigue espèce est
demeuré inconnu. Le type dela description de Temminck
qui faisait partie de la collection du prince d’Essling ne
portait, en effet, aucune indication précise de localité,
et dans son Traité d'Ornithologie (1831, pp. 487 et 650),
Lesson, qui donna une description succincte, mais suf-
fisante, de l’exemplaire appartenant au prince Masséna,
duc de Rivoli, fit suivre cette diagnose de cette mention
par trop vague « de l’Inde. »
Quand le Musée britannique eut obtenu par M. Ver-
reaux un individu de cette espèce, M. G. R. Gray assigna
pour patrie au Polyplectrum. Napoleonis l’une des îles
(1) Bull, Soc. philom., 1876, Te série, t. XIII, p. 17.
— 260 —
Moluques (1); de son côté M. Sclater supposa qu'il pou-
vait être originaire de Bornéo (2) etcette manière de voir
fut acceptée par M. D. G. Elliot qui figura ce beau Galli-
nacé dans sa Monographie des Phasianidés : et c’est seule-
ment en 1876 que le marquis de Tweeddale, dans un des
mémoires qu'il a consacré à l'Ornithologie des Philip-
pines (4), fit cesser toute incertitude en décrivant un
mâle et une femelle tués à Palawan, près de l’établisse-
ment espagnol de Puerto Princesa, par le voyageur Eve-
rett. C’est probablement de Palawan que vient aussi la
femelle envoyée par M. Marche, mais si le mâle a bien été
tué dans l'ile même de Luçon, il faut admettre que le
Polyplectrum Napoleonis est disséminé sur une assez
grande étendue de l'archipel des Philippines sans être
très commun nulle part. |
M. le D' Harmand, le voyageur bien connu, qui ocupe
actuellement le poste de consul de France à Bang-Kok
(Siam) vient d'adresser au Muséum une collection orni-
thologique dont une partie a été recueillie pendant un
voyage à l’isthme de Kra (ou Krau) et dont l’autre con-
siste en une série d'oiseaux que $. M. le roi de Siam a
fait venir des diverses provinces de ses États. Dans cette
collection j'ai reconnu les espèces suivantes :
1. Palæornis fasciatus, S. Müller.
Individu marqué femelle, mais ressemblant tout # à fut
par les teintes vives du plumage et la couleur du bec
aux mâles tués par M. Harmand et par M. Germain en
Cochinchine.
2. Palæornis bengalensis, Briss.
3. Psittinus incertus, Shaw.
Isthme de Kra : forêts. Deux spécimens semblablés à
ceux que M. Rolland a envoyés de Malacca au Muséum.
(1) List of the Birds of Brit. Mus. Gallinae (1867), p. 25.
(2) Proc. Zool. Soc. of London, 1863.
(3) Monograph. of the Phasianide, t. I, pl. 9.
(4) Proceed Zool. Soc., 1878,.p. 623.
— 261 —
* 4. Strix flammea, var. javanica, Gm.
Deux mâles et deux femelles adultes.
5. Poliaëtus ichthyactus, Horsf.
6. Scops lempiji, Horsf.
7. Megalaima lineata, V. ?
8. Xantholæma hœmacephala, Müll.
Cinq spécimens, mâles et femelles, semblables à ceux
de Cochinchine.
9. Halcyon (Pelagorpsis) gurial (P. burmanica, Sharpe).
Deux spécimens. Le Muséum avait déjà reçu, en 1862,
-celte espèce d’Ajuthia ou Ajudhja (Siam), de M. Bocourt.
10. Æalcyon chloris, Bodd.
Quatre spécimens, mâles et femelles, tués aux environs
de Bang-Kok et complètement semblables à ceux que
M. Bocourt et le Père Larnaudie avait obtenu précédem-
-ment dans la même région. J’ai eu sous les yeux des
centaines de Martins-pêcheurs de cette espèce provenant
de Singapour, Penang, Malacca, la Basse-Cochinchine,
Java, Sumatra, les Philippines, Célèbes, Amboine, etc.,
sans pouvoir trouver de différences constantes permet-
tant d'admettre l'existence de quelques races locales.
11. Merops viridis, L.
12. Tiga javanensis, Ljung.
Deux femelles tuées sur les palétuviers dans l’isthme
de Kra. Spécimens semblables à ceux qui ont été tués
il y a quelques années, dans la province de Chaudoc et
aux environs de Saïgon (Cochinchine) par M. Germain et
à Kong, sur le Mékong, par M. le D' Harmand.
13. Gecinus striolatus, BI.
14. Chloropicus miniatus, Forsk.
Un seul exemplaire, venant des forêts de Kra.
— 262 —
15. Picus analis, Horsf.
Cette espèce est aussi très commune dans la Basse-
Cochinchine.
16. Eudynamis malayana, Cab. et Heine.
17. Phœnicophœus erythrognathus, Hart].
18. Eurystomus orientalis, Li.
Mâle et femelle, de l’isthme de Kra. Iris noir.
19. Coracias affinis, M'C1.
20. Caprimulgus asiaticus, Lath.
21. Mixornis rubricapilla. Tick.
22. Phyllonnee cyanopogon, Tem.
_ 23. Jora typhia, L.
24. Dicœum cruentatum, L.
25. Malacopteron magnum, Eyt.
20: Don plumosus, BI.
Un mâle semblable à des individus rapportés de la
Basse-Cochinchine par M. P. Germain.
27. Cyanocincla solitaria, Gm.
28. Copsychus saularis, L. ou C. musicus, Raffl.
Deux mâles beaucoup trop jeunes pour qu'on puisse
déterminer à laquelle de ces deux formes ils doivent être
rapportés.
29. Pipastes maculatus, Hodgs. ?
30. Motacilla luzoniensis, Scop. ?
31. Æirundo qutturalis, Scop.
32. Rhipidura javanica, Sparm.
— 203 —
33. Cyanoptila cyanomelæna, Tem.
Un mâle identique à un oiseau de même race, prove-
nant du Japon, qui figure dans les galeries du Muséum.
D'après M. R. Bowdler Sharpe (1) cette espèce émigre en
hiver du côté de Bornéo, chaque année elle passe aux
environs de Canton et se montre communément dans les
buissons et les jardins autour de Macao; M. David l’a
observée au printemps et plus rarement en automne aux
environs de Pékin, mais il ne l’a point rencontrée au
Setchuan ni à Moupin (2).
D'autre part la Cynoptila cyanomelæna ne figure point
dans le Catalogue des Oiseaux de la Cochinchine publié
récemment par M. le D' Gilbert Tirant (3) et n’est point
citée par M. Hume au nombre des Oiseaux du Tenas-
serim (4); sa présence dans le royaume de Siam, au moins
à une certaine époque de l’année, constitue donc un fait
qui méritait d'être signalé.
34. Hemichelidon sibiricum, Gm.
39. Dissemurus paradiseus, L.
36. Dicrurus macrocercus, V. où Buchanga atra, Sharpe
ex Herm.
Deux mâles de Bang-Kok.
31. Campophaga lugubris, Sund.
Forêts de l'ishme de Kra.
38. Oriolus diffusus, Sharpe.
Deux mâles de Bang-Kok.
39. Erythrura prasina, Scop.
40. Padda oryzivora, L.
(1) Cat. R. Brit. Mus., t. IV. Muscicap., p. 252.
(2) David et Oustalet : Oiseaux de la Chine, 1877, p. 117 et pl. 81.
(3) Bull. com., agric. et industr. de la Cochinchine, 3e série, t: I
(1879).
(4) Stray Feathers (1878), t. VE.
— 264 —
41. Ploceus flaviceps, Cuv.
42. Urocissa magnirostris, BI.
En 1876, M. le D'Harmand a rencontréla même espèce
àaMelou-Prey, dans le pays des Kouys, près de la frontière
septentrionale du Cambodge.
43. Garrulaxæ Diardi, Less.
Deux individus (dont une femelle) identiques aux
spécimens obtenus précédemment, en 1876, par M. le
D' Harmand dans le Nord de la province deCompong-Soai
(Cambodge) et à Siém-reap,au nord du grand lac de Toulé-
Sap (Siam).
44. Acridotheres cristatellus, L.
Quatre spécimens, dont deux mâles. Cette espèce paraît
très commune dans leroyaumede Siam et la Cochinchine.
Le Muséum possédait déjà un grand nombre de ces
Martins tués aux environs de Bang-Kok par M. Bocourt
et près de Saïgon par M. R. Germain.
45. Gracupica nigricollis, Payk.
Quatre spécimens. Espèce également très répandue
dans l'Indo-Chine.
46. Sturnopastor superciliaris, BI.
Quatre spécimens dont trois mâles tués à Bang-Kok.
Iris brun.
47. Sturnus sericeus, Gm.
48. Euplocamus Vieilloti, Gr.
Quinze spécimens, mâles etfemelles. Iris rouge.
49. Diardigallus prœlatus, Bp.
50. Gallus ferrugineus, L.
Deux mâles et une femelle.
— 265 —
51. Rollulus roulroul, Scop.
Dix individus mâles et femelles, en divers plumages,
mais offrantles mêmes caractères que les oiseaux envoyés
de Malacca par M. Rolland. Iris rouge.
52. Argus giganteus, Tem.
Six individus, mâles et femelles.
53. Peloperdix ou Arboricola Charltoni, Eyt.
Cette espèce se trouve aussi à Malacca et à Pinang,
mais, d'après M. Hume (1), ne s’avance probablement
pas jusque dans le Tenasserim. Elle est très voisine
d’une autre espèce, Peloperdix chloropus, Tickell (2) qui
se trouve non seulement dansle Haut-Pégou, maisencore,
suivant M. Gilbert Tirant (3), dans la Basse-Cochinchine
où elle est cependant assez rare. Le Muséum a reçu en
effet,il y a quelques années, de M. Pierre quelques
oiseaux provenant de cette dernière région et qui se
rapportaient bien à la description du Peloperdix chloropus.
Un autre spécimen, envoyéde Siam par le Père Larnaudie,
en 1867, est encore dans le même cas; et parmi les dix-
sept exemplaires que M. Harmand vient d'adresser au
Muséum il y en a plusieurs qui paraissent être des Pelo-
perdix chloropus, tandis que les autres offrent tous les
caractères des Peloperdix Charltoni et avaient, pendant la
vie, les yeux, d’un gris brun.
En dépit de ces différences j'aurais été néanmoins dis-
posé à rapporter tous ces exemplaires àuneseule et même
espèce et à considérer comme des modificationssexuelles
les variations assez légères somme toute que je constatais
dans les plumages, si d’une part M. Oates ne nous appre-
nait (4) que chez ce Pelcperdix chloropus les sexes portent
les même livrées, et si d'autre part M. Harmand n'avait
(1) Stray Feathers (1878), t. VI, p. 445.
(2) Journal Asiatic Society (1859) p. 415 et 454 et Stray Feathers
(1875), t. III, p. 171.
(3) Loc. cit., p. 113.
{4} Stray Feathers (1875), t. IIL, p. 177.
— 266 —
mis sur les étiquettes des indications qui ne me permel-
tent pas de m'arrêter à l'opinion ci-dessus exprimée. En
effet, si tous les spécimens qui portent la livrée du Pelo-
perdiæ chloropus sont marqués du signe de la femelle, tous
ceux qui offrent les couleurs du Peloperdix Charltoni ne
sont pas marqués du signe du mâle, de sorte que, jusqu’à
nouvel ordre, je dois inscrire sur ma liste, comme se
trouvant également dans le royaume de Siam, le
54. Peloperdix ou Arboricola chloropus, Tick.
55. Caloperdix oculea, Tem.
Dix exemplaires, mâles et femelles, portant la même
livrée. Le voyageur Diard avait déjà rencontré en 1821
et 1822 cette espèce dans l’île de Java et en avait envoyé
deux individus au Muséum d'histoire naturelle.
56. Francolinus (Rhizothera) longirostris, Tem.
Deux femelles de cette espèce que Temminck a décrite
d'après des exemplaires de Sumatra et quise trouve aussi
à Malacca. Des trois spécimens que le Muséum possé-
dait déjà deux ont été obtenus par M. Diard en 1821 et
sont sans doute originaires de Sumatra et non de l'Inde,
comme le porte l'étiquette ; tandis que le troisième a été
envoyé de Siam par le P. Larnaudie en 1867.
67 Francolinus chinensis, Osb.
Trois mâles, semblables aux exemplaires qui figuraient
déjà dans les collections du Muséum. Parmi ceux-ci, il
y en a qui ont été recueillis dans le royaume de Siam
par M. de Montigny et par M. Bocourt, et d’autres quiont
été envoyés de Cochinchine ou du Cambodge par
M. R. Germain et par M. le Dr Harmand.
58. Turnix pugnax, Tem.
Mâle et femelle.
59. Polyplectron bicalcaratum, L.
Trois spécimens de sexes différents. D’après M. Hume
— 267 —
(1), cet Eperonnier se trouve probablement aussi dans les
montagnes du Sud du Tenasserim et certainement à
Malacca. En Cochinchine il est remplacé par le Polyplec-
tron Germaäini, Elliot.
60. Geopelia striata, L.
61. Lobivanellus goensis, Gm.
62. Ardea purpurea, L.
Femelles et jeunes.
03. Quesquedula circia, L.
Mâle et femelle.
Sur ces 63 espèces, qui ne représentent pas toute la
faune ornithologique du royaume de Siam, il y en a beau-
coup qui se rencontrent, soit dans la presqu'ile de Ma-
lacca et dans la Basse-Cochinchine, soit dans le Pégou
et le Tenasserim, et que l’on trouvera décrites ou men-
tionnées dans les mémoires et catalogues publiés par
M. le D' G. Tirant (2) et par M. Hume (3).
En terminant cette notice, je signalerai encore la pré-
sence, dans la collection formée par M. le D' Harmand,
de deux Gallinacés qui ont évidemment vécu en capti-
vité et qui sont très-probablement les produits des
croisements de l’Euplocamus Vieilloti et du Diardigallus
prælatus avec quelque autre membre de la famille des
Phasianidés.
En 1879, M. le Dr Verneau, préparateur au laboratoire
d'anthropologie du Muséum, ayant été envoyéen mission
aux iles Canaries, rapporta de son voyage une petite
collection d'oiseaux comprenant les espèces suivantes :
(1) Séray Feathers (1878), t. VI, p. 434. .
(2) Les Oiseaux de la Basse-Cochinchine, in Bull. com., agr.et indust.
de la Cochinchine, 3° série, t. I, n° 1, année 1878, (publié en 1879).
(3) Stray Feathers (1875), t. III (1878), t. Viet t. VIIE (1879).
— 268 —
. Cerchnéïis tinnunculus où Tinnunculus alaudarius, L.
. Asio otus, L.
. Lanius, Sp.
Turdus merula, L.
Li]
. Turdus musicus, L.
. Sylvia atricapilla, L.
. Motacilla sulphurea, Bechst.
. Anthus Bertheloti, Bolle.
. Erithacus rubecula, L.
© © OO I D À à © NN
es
. Parus Teneriffæ, Less.
. Fringilla tintillon, Webb et Berthelot.
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D =
. Passer (Pyrgita) petronia. L.
FES
C2
. Ægiothus ou Linota cannabina, L.
14. Serinus canarius, L.
Sur ces quatorze espèces, il n’y en a qu'une seule sur
laquelle nous désirions attirer l'attention, car les autres.
ont été fort bien étudiées parles différents auteurs qui se
sont occupés des oiseaux desiles Canaries, par MM. Webb
et Berthelot (1), par M. Bolle (2) et par M. J. Du Cane
Godman (3). Cette espèce, c’est le ZLanius sp., qui a déjà
intrigué plusieurs ornithologistes. M. Bolle la considé-
rait comme le Lanius evcubitor de Linné.«L’Alcairon (c’est
le nom local que porte cette Pie-Grièche), l’Alcairon,
disait-il, est commun dans la région africaine, sur le
(1) Histoire naturelle des îles Canaries, Oiseaux.
(2) Bemerkungen über die Vôgel der canarischen Inselns, in Journ. für
Ornith. (1854, p. 657 à 462, (1855), p. 171 à 182 (1857), p. 258 à 299,
(1858), p. 225 à 228 et (1862) p. 357 à 360.
(3) Notes on the resident and migratorg Birds of Madeira and the
Canaries in Ibis (1872) p. 198 à 177 et 209 à 224.
(4) Journ. Ornith. (1854), 453.
— 269 —
littoral des. iles occidentales, et particulièrement à Fuer-
taventura. Il niche de préférence sur les buissons d’£Zu-
phorbia canariensis. J'en ai obtenu plusieurs dans les envi-
rons de Cafeito et j'en ai rencontré plus fréquemment
encore dans les vergers de la Oliva. Cependant les habi-
tants de Fuertaventura ne voient pas d’un bon œil tuer
ces Pies-Grièches, qu'ils respectent parce qu’elles détrui-
sent une foule de sauterelles et de geckos. Ils regardent
d'abord l’Alcairon comme un oiseau de bon augure, qui
porte bonheur à la maison sur le toit de laquelle il se
pose. » |
Dans une note annexée au mémoire de M. Bolle, l’édi-
teur du journal d’ornithologie, M. le D' Cabanis, demande
si l’Alcairon des îles Canaries ne serait pas plutôt une
espèce voisine de ZLanius excubitor, par exemple le
Lanius meridionalis, Tem. ou le Lanius algeriensis, Les-
son. MM. Sharpe et Dresser dans l'Histoire des Oiseaux
d'Europe (1) expriment les mêmes doutes au sujet de la
détermination spécifique de l’Alcairon, et pensent que
cet oiseau sera reconnu plus tard comme étant le Lanius
algeriensis ; enfin, M. Du Cane Godman, se contente de
rapporter l'opinion de ses devanciers, n’ayant pu se
procurer lui-même pendant son séjour aux Canaries
aucun représentant de l'espèce en litige.
M. le Dr Verneaun'arapporté malheureusement qu’une
seule Pie-Grièche ; mais le Muséum possédait déjà un
spécimen presque identique, provenant de la collection
du prince Ch. Bonaparte et indiqué comme originaire de
Tanger. J'ai comparé ces deux oiseaux avec le plus
grand soin, avec le Lanius meridionalis, le Lanius alge-
riensis et le Lanius ludovicianus sur les espèces qui pré-
sentent avec le Lanius des îles Canaries d’étroites analo-
gies (2), et je suis arrivé aux conclusions suivantes :
1° Le Lanius des îles Canaries diffère du Lanius meridio-
nalis (de Provence) par ses ailes plus courtes, ses sourcils
blancs moins accusés, sa tête plus claire, son miroir
. (1) H.-E. Dresser : À History of the Birds of Europe, t. IIL, p.389.
(2) Voyez Dresser :: On european Shrikes, in Proc. Zool.. Soc. (1870),
590.
— 270 —
alaire plus grand, sa poitrine et son ventre d’une autre
nuance, d’un gris pâle, sans aucun mélange de rose.
2° Par les teintes de ses parties inférieures, il se rap-
proche davantage du Lanius algeriensis, maïs il est de
taille plus faible que ce dernier, a les aïles plus courtes,
les pattes moins robustes, et possède un sourcil blanc,
surmontant une bande oculaire et auriculaire noire plus
étroite.
3° Ce Lanius des Canaries offre une ressemblance éton-
nante avec le Lanius ludovicianus, dont le Muséum a recu
dernièrement de nombreux exemplaires tués dans la
Californie, au Mexique, dans la Colombie Britannique et
au Canada. L’analogie est telle qu’en l'absence de tout
renseignement j'aurais rapporté le Lanius des Canaries à
l'espèce ou plutôt à la race américaine. Le bec des Pies-
Grièches du Nouveau-Monde paraît cependant relative-
ment un peu plus faible, moins haut et plus court.
4° Le Lanius de Tanger a les mêmes proportions que
le Lanius des Canaries, ses ailes sont la même longueur
et présentent la même distance entre la pointe de la
seconde rémige et l'extrémité de la rémige suivante ;
mais son manteau tire un peu plus au gris-fuligineux ;
les parties inférieures de son corps sont aussi d’un ton
un peu moins clair; sa bande oculaire est plus foncée
et n’est point surmontée d’une ligne blanche (1).
5° En résumé s’il est facile quand on met en regard le
Lanius meridionalis et le Lanius algeriensis de distinguer
ces deux formes, la tâche devient bien plus difficile quand
on introduit entre elles le Lanius de Tanger et le Lanius
des Canaries. Ceux-ci constituent des formes intermé-
diaires, le premier étant plus voisin du Lanius algeriensis
le second du ZLanius meridionalis, tout en gardant les
teintes grises du Lanius algeriensis et en rappelant vive-
ment les Lanius ludovicianus où excubitorides du Nord du
continent américain.
Voici à titre de renseignements, les dimensions des
deux Pies-Grièches dont je viens de parler :
(1)'M. Dresser est disposé à rapporter au Lanius algeriensis, les Pies-
Grièches de Tanger (op. cit. loc. cit.).
— 271 —
Lanius des Canaries. | Lanius de Tanger.
Longueur totale. ,,........ 02290 0"290
— delaile......... 0.095 0.120
— de la queue ...... 0.105 0.110
— de bec (culmen) 0.018 0.018
——hpduitarsen ss." 0 9.020 0.929
Distance du bout de la 28 ré-
mige au bout de la 32, ... 0.009 0.009
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TABLE DES MATIËRES
ANDRE. Sur les équations linéaires dont Mie dérivée est
ME DRULLET CENTRE RE RME ER IeNr TER ner ER AO AS
BECQUEREL. Sur les propriétés magnétiques d un fer nikelé trouvé
dans une météorite de Sainte-Catherine, au Brésil.
J. CHATIN. Sur l'existence des cônes dans la rétine de la Souris...
— Étude morphologique du labre de l'Eucère.............
— Contribution à l'étude anatomique de la Lagena chez
leSMVentebrestanallantonriens M EEE EECECEECE EEE
— Observations sur le Spicoptera Erinacei...............
— De la myéline dans les fibres nerveuses des Lamelli-
branches
— Structure des éléments musculaires chez les Distomiens.
COLLIGNON. Communication. ....,.......se..e AT St Nes
MAURICE Dupont. Spiromètre à siphon......... net Te ON see
— SDEROMETEN A ELLE eee cer: eee
H. FizxoL. Observations relatives à un nouveau gisement de mam-
mifères fossiles de l'Eocène supérieur découvert à
Saugron (Gironde)... CAO IE EE D UD DER EE CAC
= Note relative à la présence du genre Oxyœna parmi les
mammifères fossiles du Quercy....:.................
— Description d'une nouvelle espèce de Plesictis décou-
verte à Saint-Gérand-le-Puy (Allier)............... 0
— Remarques sur le Hyænodon Laurillardi..............
= Note relative à une nouvelle espèce de Sus fossile
trouvée dans les argiles à Dinotherium de Valentine
(Haute-Garonne).........:............... QDod ab bo c
— Description d’un genre nouveau de mammifère fossile.
— Description d'une nouvelle espèce de mammifère fossile
du genre Hyracodontherium RO A REA AR ES PA
= Note sur une espèce nouvelle de Mammifère fossile ap-
partenant au genre Amphimæryx...............…. 26
— Description d'un genre nouveau de Reptile fossile...
— Note surune nouvelle espèce de Reptile fossile dugenre
PIES TROT RACE RUES RARE RE ESS
— Observations relatives à quelques caractères ostéologiques
de certaines espèces de Eudyptes et de Spheniscus..
— Sur la constitution du diaphragme des Eudyptes
ve
— 274 —
H. FizmoL. Observations relatives au tronc cœliaque de l'Eudyptes
GNNPOUESS LL ERe eee Ces De a LU
— Observations relatives à la circulation artérielle dans
l'aile de quelques espèces de Manchots...............
— Observations relatives à la circulation artérielle dans
le membre inférieur de quelques espèces de Manchots.
Ta. Fuscas. Faune et Flore pélagiques.... 4... NN
HALPHEN. Sur un criterium relatif à la théorie des sections
CONIQUES LE LÀ MO LE se AO ME à cul cal ER
— Sur la représentation des fonctions par une série de
TONCLTONS ste Ne DA DS Det 74 TO AA UE AE OPEN PEER
— Sur Une Classe de SÉRiESea pre eee ee 2 LAURE
— Sur un théorème général concernant la fiqure formée par
trois fonctions arbitraires d'un même solide dans l'es-
DOC Bastia acte darata tea bee AUS dei ae EOE RAT RESTE
HENNEGUY. Sur quelques faits relatifs à la division cellulaire...
— Sur l'importance des figures kanysténériques dans les
recherches histologiques......... RO Ma EURE
HEuDE. Note sur quelques cerfs de: Chine... 42.4...
HumBERT. Sur les courbes du 4° degré de genre...... ÉRIC ESC
Lippman. Sur une nouvelle méthode pour la mesure de l'Ohm.....
J. MaBicré. Molluscorum novorum diagnoses SUCCINELE ne ee
MARSCHALL. Faune et flore pélagiques, d'après M. Fuschs........…
— Poissons nouveaux, d'après M. Steindachner.........
H. Mixne-Enwarps. Rapport sur les origines, les travaux, la com-
position de la Société Philomathique de Paris.
J. Mourier. Sur la chaleur interne... AA LÉ OO ARTE D Op oc
— Sünliallotropteduinhosphone LL ARR RENTE se
— Sur les principes de l'électro-dynamique............ ;
= Sur les images multiples fournies par les miroirs
CLONES SA A An an A AS ART RE
— Sur l’action de lu terre en électro-dynamique.........
E. OusTaLzEeT. Notes d'ornithologie............,..................
PELLAT. Sur l'influence exercée par:un métal sur la surface d’un
autre métal placé à une très petite distance............
DE PistToye. Note sur unsystème articulé analogue à celui de Wait.
DE PoziGnac. Sur les factorielles..... ............... ANA 0
POURET. Sur la transformation par rayons vecteurs réciproques.
DE ROCHEBRUNE. Diugnoses d'espèces nouvelles pour la faune de
l'archipel du Cap-Vert de aie s E M MRNE 20
— Sur quelques espèces du Haut-Sénégal..........
— Documents sur la faune. malacologique de la
Cochinchine etidu. Cambodge...............….
= Supplément aux documents sur la faune malaco-
logique de lu Cochinchine et du Cambodge...
— .. Dignoses. d'espèces, nouvelles de la famille des
Citons Liane ee TRES RNIR MERS
* Sur l'Ouahayo, poison des flèches des Çomaulis..
Sur des têtes de Renne rapportées de Laponie
par H. Pouchet. ae tone se seehise els
tt
190
197
19%
— 186 —
DE ROCHEBRUNE. De l’ovovipuarité chez les Mollusques pulmonés ter-
— restres inoperculés...........................
H. E. SAUVAGE. Catalogue des poissons recueillis par M. Chantre
pendant son voyage en Syrie, Haute-Mésopo-
tamie, Kurdistan et Caucase...................
— Description de quelques poissons de la collection
du Muséum d'histoire naturelle................
©. STEPHANOS. Sur quelques propriétés du système de trois figures
égales situées dans un méme plan..............
— Sur les propriétés élémentaires de la figure dérivée
dexcingpointstdans liespace Re PERLE ET ERE
— Sur certaines propriétés du système de quatre
figures égales situées dans un plan.............
STEINDACHNER. Poissons nouveaux (Note par M. Marschall).......
AL. THOMINOT. Sur un Saccodon d'espèce nouvelle venant de l'Équa-
Note sur un Anolis d'espèce nouvelle .............
H. VIALLANES. Note sur les terminaisons nerveuses sensitives chez
les Insectes D A AMEN NEC D HS AA SAS ER SE JE
CCS NAQNE ARID ANNE LE DATES RE RER ER RER RES
— Note sur le développement et la structure des centres
nerveux et de l'appareil visuel des Insectes......
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Meulan, imp. de A. MASSon
219
163
168
12
128
189
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248
251
94
190
210
BULLETIN.
SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE.
DE PARIS
FONDÉE EN 1788
RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE
SEPMÈME SÈRE — TOME CINOUIÈME ie
w 4: : |
1880 — 1881
5 PARIS
AU SIÉGE DE LA SOCIÈTE
Rue, des Grands- Augustins, ii
. si
Le Bulletin paraît par livraisons trimestrielles.
Fe
PUBLICATIONS DE LA SOCIÉTÉ PHILORATHIQUE
Are SÉRIE : de 4794 à 4805. . . , . . . . . . 3 vôl..in-4e.
20 SÉRIE de 18071 1843000 Ne Pense 3 vol. in-40.
36 SÉRIE : de 48414 à 48926. . . . . . . 43 Fascicules in-40.
Le SÉRIE de 183214 48393-51400 pe rt, Le à vol. in-40.
5e SÉRIE : de 4836 à 4863. . . . . . . 28 Fascicules in-40.
6° SÉRIE : de 4864 à 4867 . . . . . . . 43 Fascicules in-8°.
7e SÉRIE en cours de publication.
Chaque année pour les membres de la Société. . 5fr. »
E pour lepublic "2eme A2 fra
TABLE DES MATIÈRES
H. Léauté. © — Note sur la ansmission du mouvement
Dur par disque eLigalel ee der PFSENAURS AUTE
J, Chatin. — Dela terminaison des ik dans de groim Ta Er
us del Toupe ONE BU AA
J. Moutier. — Sur la boule d'épreuve. ....,........ A5
Marschall. : — Noles de zoologie. ..... A Rene RME
J. Moutier. — Sur la dissipation de l'énergie électrique. : 22
— — Sur une classe de réactions Dr li He
PRET AS Co MRAlÉES SN ei en a EE en BAR
De Saint-Joseph. — Note sur les œufs du Gobius minutus.. 30, à
J. Moutier. — Sur les tensions de vapeur É. l'acide acé- ie
HE SU NN RSI PE ae PSE
H. Pellat — Sur la polarisation des piles à un liquide. ADS
—. . — Sur la valeur de la pression électrique... : 39 ;
D. Gerner. — Note sur le prétendu spectre d'absor ption A
spécial à l'avide azolpug AL ASES Ca
3. Moutier. — Sur l'influence d'un gaz étranger dans la IN
: dissociation des do D TES
Meulan, À. Masson. …
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ PHLONATHNOUE
DE PARIS
HONDÉE EN 1788
RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE
| SRPTIÈME SÉRIE - — TOME our
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1880-1881:
Ro PARIS
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D Ra Le Bulletin paraît par livraisons trimestrielles
PUBLICATION
‘9e SÉRIE :
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Le SÉRIE .
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_ Chaque année pour les membres de la Société. ie 5 fr.
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de 1844 à 1826. . . . . . . A3 Fascicules in-40.
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de 1836 à 4863. . . . . . . 28 Fascicules in-40.
de 1864 à 1867 . . ie ne Fascicules in-80.
7e SÉRIE en cours de publication.
pour le publics Rire terEe
3. Moutier.
F. Henneguy.
Ed. Colignon.
J. Chatin.
A. MineEdwards,
E. Oustalet.
- F. Bocourt.
Lippmann. |
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DFE Viallanes à
Pellat.
Hüet.
TABLE DES MATIÈRES
— Sur l’électroscope de Pévlét. LL LEUR 49.
— Coloration du protoplasma vivant par
le brun Bismunch:1 22 ele 02
— Sur le mouvement ue d'un fil $
ROMOENE RS ee t LL TUERER SERA
— De la signification _ Pont de Sue QU
dans l'encéphale des Oiseaux. ...... 57
— Observations sur le Strongle paradoxal. 188;
— Observations sur le gewre Thranistes . GAL ci
— Notes d'ornithologie . . .... RU AS ee TOME dr)
— Description d’un Ophidien Opotérodonte, Lan
appartenant au genre Catodon...., ; 81%
— Principe de la conservation de Pélectri- ADS
D RUE, PORTA A ER A NUE EAN 82
ui Etudes optiques d'une Due de platine Ed
IDDIANISEEL TO NAT ÉTÉ AE à DER
— Sur l'époque de l rune des ne de
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NÉ AIDES SON TS SES RE SRE LRU MMR a
— Description de deux Chiroptères nou
_ veaux de la collection du Muséum.
d'histoire naturelle... ........ Nos 002
— Nole sur le mode de terminaison des
nerfs dans les muscles slriés des in | 1
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… — Sur l'énergie des cour ants téléphoniques. TA
— Descr iplion d’une nouvelle espèce de Ma HR REES
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BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ PHILONATHIQUE
DE PARIS
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RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D UTILITÉ PUBLIQUE
SEPTIÈME SÉRIE —/TOME CINOUIÈME
* 4
1880 — 1SSI1
PARIS
AU SIÉGE DE LA SOCIÉTÉ
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128 SÉRIE 5
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de 41864 à 1867 . . Re Fascicules in-80.
7e SÉRIE en cours de publication.
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TABLE DES MATIÈRES
G. Lippmann. — Conductibilité électrique acquise par les Miscn et
| ne | corps isolants que l'on échauffe. ... 100
H. E. Sauvage. — Descriplion de quelques poissons de la Rs
| ae collection. du Muséum d'hisioire na= MCE
+ roles AU, NA RE ONE NE BANEEE
= — Sur une oi de poissons de Ru LAN AA
LOU RP ASE DR DRE EE MERS
T. de Rochebrune. — Sur um type nouveau de la famille Les a CHENE
| ÿ l Cyclostomareæ NT DE AS A Fi 108 S
ee | — Diagnoses d'espèces de lafa- fé
: or mille des Chitonidæ. . ee
J. Mabille. — Tesiarum RODATUM prasertim europe ee È
Fee Tum diagnoses…. ANS NA te
H. Pellat. —— Théorème sur les écrans électriques. 430
J, Moutier. — Sur un point de la théorie des ondes... 133 45
— — Sur la diffusion des gaz. ..... AN es
Al. Thominot. — Sur deux yenres nouveaux de poissons | - Ra
faisant partie de la famille des fa
… Squammipennes et ee d Aus-
4 RO Urale nur JT Vérrenue si Ne 40 de
H. À, Robin. -— Sur les enveloppes fœtales da Giro AS à
tères du groupe des Molossiens. . 182 Ro
J. Moutier. — Sur la solubilité des gaz. ie on : “ie 2 à
Meulan, A. Masson. Je |
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RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE
SEPTIÈME SÉRIE — TOME CINQUIÈME :
NOSU4æ
1SS0 — 1881
PARIS
_ AU SIÉGE DE LA SOCIÉTÉ
Rue des Grands-Augustins, 7
14881
. Le Bulletin paraît par livraisons trimestrielles
PUBLICATIONS DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE
Are SÉRIE :
2e SÉRIE :
130 SÉRIE 3
£6 SÉRIE .
_ 58 SÉRIE :
6° SÉRIE :
»
de 1791 à 1805. NAN ES VOL peer tas
de 4807. 1848. 1 2/00 008 vol nr
de 1844 à 1826. Ne Hi Ho 43 Fascicules in-40, |
do 1832 à 1833. TRADE di AA 2 vol. in-40.
de 1836 à 1863. . . . . . h 28 Fascicules in-ho,
“a 1864 À 1867 : . A3 Fascicules in-80. te
MTS SÉRIE en cours de publication.
éd nn pour {es membres de la Société. : 10 Are Nine
Pa pogrie pales LL 4 DA
TABLE DES MATIÈRES
J. Moutier. — Sur les vapeurs émises par les dissolutions
SOUNES LR NAME ES TETE 146
— — Sur la dissolution des sels... ...... asc ere 148
— — Sur la théorie des changements d’élat non ré-
DOPRIDIBE SE ENS LAURE MNPES ARE 154
E. Oustalet. — Oiseaux nouveaux de l'Afrique orientale... 461
Marschall. — Poissons nouveaux décrits par M. le D” Siein-
HACRNEr ER RES AR ANR A ES « 1 164
— — Espèces nouvelles d'Oiseaux signalées dans les
journaux ornithologiques allemands des
années 1880 et 1881,,.............. 170
Meulan, A. Masson.
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BULLETIN
SOCIÈTÉ PHILOMATHIQUE
. FONDÉE EN 1788
RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE
. SEPTIÈME SÉRIE —— TOME SIXIÈME
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1SSI — 1887
PARIS
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ
Rue des Grands-Augustins, 7.
1882
Le Bulletin parait par livraisons trimestrielles
4
PUBLICATIONS DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE
: Are SÉRIE : de 4791 à 1805. . so UD AE 3 vol. in-45.
2e Sénig: de 1807218187 Len . 3 vol in-40,
3e Série : de 1814 à 4826. . . . . . UE Fascicules HA :
Le Séme . de 4839 à 4833. . ui De nd ae
Be/Sénie : de 1836 à 1863.12 27, 128 Fascicules in-40.
6e Série : de 1864 à 1867 . . . . . + + 43 Fascicules in-80,
7e SÉRIE en cours de publication.
Chaque année pour les membres de la Société. Na Ne
— pour le public. Dan de te Me AE
S<
TABLE DES MATIÈRES
410
H, Milne-Edwards. — Rapport sur les origines, les travaux,
: la composition de la Société Philoma-
thique de Paris... .......... Lo
De Pistove. — Nole sur un système articulé analogue |
d COUR UE Wal), 10 A RNESES
. CG. Stephanos. — Sur quelques propriétés du système de
| | trois figures égales situées dans un
| même plan... PRE ER
Halphen. — Sur un criterdum relatif à la théorie des
No sections coniques RAS Se dl eielEte |
Maurice Dupont. — Spiromètre a syphon doaie AE Le
A. T. de Rochebrune. = Diagnoses d'espèces nouvelles pour la Ha
faune de l'archipel du Cap- Vert...
_—. nur quelques espèces du Hout-Sénéqat.
— — Documents sur la faune malacologique.
de la Cochinchine et du ue
Maurice Dupont. — Spiromètre AE RARES A |
J. Moutier. *— Sur la chaleur interne. :.... 000
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Meulan, A. Masson.
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BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE
RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D’'UTILITÉ PUBLIQUE
SEPTIÈME SÉRIE — TOME SIXIÈME
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_1SS1—1882
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AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ
Rue des Grands-Augustins, 7
——
1882
Le Bulletin paraît par livraisons trimestrielles
PUBLICATIONS DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE
Are SERIE: de 4791 d'A 805170 2 CO ETES 3 vol, in-49.
ae Shnie «de 4807 à 18132 0. 4,0 3 vol. in-40.
3e SÉRIE : de 1814 à 14826. . . . . . . 13 Fascicules in-4e.
ÉU'SÉRIR 0641892 4 48392 040 Mme RIRE 2 vol. in-40.
5e SÉRIE : de 18368 4863: 1. :. 4 28 Fascicules in-40.
69 SÉRIE : de 1864 à 14867 . . . . . . . 13 Fascicules in-80.
7e SÉRIE en Cours de publication.
Chaque année pour les membres de la Société. . Sfr. »
— pourdle public... 5.14#40% RONA M ANA
TABLE DES MATIÈRES à
J. Moutier. — Sur l'allotrophie du phosphore. A
Collignon. — Communication. .........
H. Viallanes — Note sur les terminaisons nerveuses ‘sensitives
des AnSECES ER RER US ee AT
T. de Rochebrune. — Supplément aux documents sur la faune
on ui la Cochinchine el du Cam 7
HDOAQE SE Te SR PUR See
40 :
H. Filhol. — Observalions elahoeaà dun nouveau gisement de a
Mammifères fossiles de l'Éocène supérieur.
— — Note sur la présence du genre Oxyæna parmi
les mammifères fossiles, du Quercy AE se
— — Description d'une nouvelle espèce de Plesictis
ES | découverte à Saint-Gérand- le-Puy (Allier) .
= — Remarques sur le Hyænodon Laurillardi. .
— — Note relative à une nouvelle espôre de Sus fos-
sile trouvé dans les argiles à Dinotherium
de Valentine (Haute-Garonne) ..........
— — Description d’un nouveau genre i Manor à
fossile... .......... A A NE AP LR
— — Description d'une nouvelle espèce de Mammi- !
fère fossile au genre Hyracodontherium.
=. on Note sur une espèce nouvelle de Monmifère -
fossile appar tenant au genre Amphimærix.
— ou d'un nee nouveau de Repiile À
FOSSLIE RER APR AE RNA EUR 2 RMC
— — Note sur une oo “espèce de Reptile fossile
du genre Plesitodon .................
J. Chatin. — Sur l'evistence des cûnes dans la réline de la
Souris. Pnteteeses eee teens
— — Étède ue du lb de l'Eucèr 6. pi
J. Mabille. — Molluscorum novorum diagnoses succincte.
Meulan, JE Masson.
no.
426
122
126 a
19
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BULLETIN.
DE LA
SOCÉTÉ PHILONATHIQUE :
DE PARIS
WU RONDÉE EN 1788.
RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE
: SEPTIÈME SÉRIE — TOME SIXIÈME
| 1SSI — 1882
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AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ
Rue des Grands-Augustins, 7
—
1882
Le Bulletin paraît par livraisons trimestrielles
PUBLICATIONS DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE
4re SéRiE : de 1791 à 4805. . . . . . . . . . 3 vol. in-ke.
Se SÉRIE : de 1807. à 4843.02 040, MS vol in-4p.
30 Série : de 1844 à 1826. . . . . . . 43 Fascicules in-4e.
46 Série . de 1832 à 4833. . . . . . . . . . 2 vol. in-4o.
Be SÉRIE : de 4836 à 4863. . . . . . . 28 Fascicules in-4o,
6e Série : de AB64 à 1867 . . . . . . . A3 Fascicules in-80.
7e SÉRIE en cours de publication.
Chaque année pour les membres de la Société. ol SE
— pour Je publie. 4 ent dE
TABLE DES MATIÈRES |
J. Moutier. — Sur les principes de l’électrodynamique .
— — Sur les images multiples fournies par les
miroirs élamés ........ D OA UE
eux — Sur l'action de la terre en électrodynamique.
H. E. Sauvage. — Catalogue des paissons recueullis par M. E.
Chantre pendant son voyage en Syrie,
Haute-Mésopotamie, Fe et Cau-.
CASE NE tes ANR AR SPAS
RU AN — Description de quelques poissons de la col
lection du Muséum d'histoire naturelle.
J. Chatin. — Contribulion à l'étude anatomique de la La-
gena chez les Vertébrés anallantoïdiens
—" — Observations sur le Spiroptera Erinacei. .
Heude. — Note sur quelques Cerfs de Chine... ....
A. T. de Rochebrune. — Diagnoses d'espèces nouvelles de la fe
malle des Ghtlonide
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L Meulan, À. Masson. |
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134
BULLETIN
PE LA
SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE
DE PARIS
FONDÉE EN 1788 . |
RECONNUE, COMME ÉTABLISSEMENT D’UTILITÉ PUBEIQUE
SEPTIÈME SÉRIE — TOME SIXIÈME
N° 4
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| PARIS
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Le Bulletin paraît par livraisons trimestrielles
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Are SÉRIE : de 17914 180507272020 Ne 3 vol. in-A°.
98 SERIE |: ide AS07 A A1 32/10) PNEU 3 vol. in-40.
3e Série : de 4844 à 1826. . . . . . . 43 Fascicules in-40.
4° SÉRIE . de 4832 à 1833. . PR nr AN ee 2 vol. in-40.
8e SÉRIE : de 1836 à 4863. . . . . . . 28 Fascicules in-40.
6e SERIE : de 1864 à 4867 . . . . . . . 13 Fascicules in-80.
78 SÉRIE en cours de publication.
Chaque année pour les membres de la Société. . Sfr. »
— pourile public ee Qi Rens CE TD
TABLE DES MATIÈRES
% .
J. Chatin. — De la myéline dans les fibres nerveuses des
Damnellibranehes 10e se tn
— #. “— Structure des éléments musculaires chez les
RUES Démons ii ARR ResE UN SR
Marschall. — Notes ornithologiques. ................
H. Viallanes. — Note sur la structure et le décelopqcent
des centres nerveux et de l'appareil visuel
des Ansetese. Re ARE
A. Franchet. — Description de quatre hybrides nouveaux du
genre Centaurea.......:,...22200
A. T. de Rochebrune. — De l'ovoviparité chez les moilusques
pulmonés terrestres inoperculés.…. .
H: Filhol. — Observations relatives aux caraclères ostéo-
| logiques de certaines espèces d'Eudyptes
et de SpRCMISEUS, Le ae
— #— Sur la constitution du diaphragme des Eu
un — Observations relalives au tronc rue de
l'Eudyptes antipodes, ..,...........
— — Observations relatives à la D à arté-
rielle dans l'aile de quelques espèces de
Manchots . ....
_ — Observations relatives à la circulation arté-
rielle dans le membre inférieur de quel-
ques espèces de M UROROIS, LE RASE
. Thom ot. — Sur un Saccodon d’espèce nouvelle venant de
| VAI DIV E RARE AAREs
— — Noie sur un dot d'espèce nouvelle .
E. Oustalet. — Notes d’ornithologie
À
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Meulan, A. Masson.
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