BULLETIN r r SOCIETE LINNEENNE DE NORMANDIE. Les opinions émises dans les publications de la Société sont exclusivement propres à leurs auteurs ; la Société n'entend nullement en assumer la responsabilité (Art. 22 du règlement intérieur). BULLETIN DE LA r r SOCIETE LINNEENNE DE NORMANDIE. 2« SÉRIE. — 5e VOLUME. — — -WVVWA' AIVIVEE iseo-'To. CAEN, CHEZ F. LE BLANC-HARDEL , IMPRIMEUR-LIBRAIRE, Rue Froide, 2 et 4. PARIS, DEYROLLE, LIBRAIRE-NATURALISTE, Rue de la Monnaie, 19. 1870. COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ Pour l'année 1869— 70. Président MM. Le D' BoURIENiSE. Vice- Président I. Pierre. Secrétaire Morière. Vice-Secrétaire D"" Postel. Archiviste L'abhé Marc. Bibliothécaire Fauvel. Trésorier Berjot. La Commission d'impression est formée du Président , du Secrétaire , du Trésorier et de six membres de la Société ; elle se trouve ainsi composée pour l'année 1869-1870 : MM. Bourienne, Président. Morière , Secrétaire. Berjot , Trésorier. Fayel. Fauvel. Bin-Dupart. Pierre. Leboucher. L'abbé Marc. SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1869. Présidence de M. Isidore PIERRE. A 7 heures 1/2 la séance est ouverte. En l'absence du président et du vice-président , M. Pierre , l'un des der- niers présidents, occupe le fauteuil. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Ouvrages reçus depuis la dernière séance et déposés sur le bureau : 1. Bulletin de la Société géologique de France, t. XXVI, feuilles 13-2^; 1868-1869. 2. Journal de la Société d' Horticulture de Seine-et- Oise, n™ ^ , 5, 6 (avril, mai et juin 1869). 3. linnales de l'Académie de Mâcon , t. VIII; 1869. h. Bulletin de la Société Vaudoise des Sciences natu- relles, vol. X, n" 60 ; décembre 1868. 5. Bulletin de la Société géologique de France, t. XXV, f. 56-66. 6. Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne. Année 1869. — 23^ volume ; 1869. 7. Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de Semur , 5" année; 1868. 8. Bulletin de la Société de Statistique , des Sciences 1 — 2 — naturelles et des Arts industriels du département de l'Isère, 3^ série, t. P'; 1869. 9. Mémoires de la Société d'Agriculture, Commerce , Sciences et Arts du département de la iVarne. Année 1868. 10. Maître Jacques (Journal populaire d'agriculture), publié à Niort, juin 1869. 11. Journal de la Société d'Horticulture de Seine-et- Oise, n°M , 2 , 3 (janvier, février et mars 1869 ). 12. Notice sur des débris de Chéloniens faisant partie des collections du musée royal d'histoire naturelle et pro- venant des terrains tertiaires des environs de Bruxelles, par RI. Prudhomme de Borre. ^ 3, Description d'une nouvelle espèce américaine du genre Caïman, par le Même. lU. Description d'un jeune individu de la Derma- temys-Mawir, espèce américaine de la famille desElodites, par le Même. 15. Bulletin de la Société académique d' Agriculture , Sciences et Arts de Poitiers, n"' 135, 136 , 137, 138; 1869. 16. Mémoires de la Société impériale d' Agriculture , Sciences et Arts d'Angers. Nouvelle période, T. XI, n<" 2, 3, W, t. XII, n°M et 2. 17. Annales de la Société d'Horticulture de Maine-et- Loire , 1869, 2"^ trimestre. 18. Maître Jacques ( août et septembre 1869 ). Niort. 19. biauguration des monuments élevés en l'honneur de Castel et de Chênedollé à Vire ( 12 septembre 1869 ). 20. Chênedollé et Castel (biographies par M. Gazin ). 21. Les Taï-Pings, par Armand Heurlel. Rouen, 1869. 22. Mémoires de C Académie des Sciences, Belles-lettres et Ans de Marseille. Année 1868-1869. — 3 — 23. Bulletin de la Société d'Agriculture , Sciences et Arts de la Sarthe , 11* série, t. XI , XX"^ de la collection. 2Mninestre de 1869. 2k. Mémoires de la Société académique d' Agriculture , des Sciences, Arts et Belles-lettres du département de l'Aube , t. XXVIP. Année 1868. 25. Organisation de la Société académique d'Agriculture, des Sciences , Arts et Belles- lettres du département de l'Aube, 6"= édition. 1869. 26. Jaliresbericlit der , Gesellschaft fur Nùtzliche Forschungen. Zu Trier. Von 1865 bis 1868. 27. Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, t. XX, part. I; 1869. 28. Annales des Sciences physiques et naturelles , d'Agriculture et d'Industrie, publiées par la Société im- périale d'Agriculture, etc., de Lyon, 3* série, t. XI; 1867. 29. Mémoires de la Société académique de Maine-et- Loire , t. XXIII ; 1868. 30. Société impériale havraise d'Études diverses. Procès- verbaux des séances. 1869. 31. Maître Jacqties (iuillct 1869). 32. Notice sur les Ibis Falcinellus et Elanus melœnop- terus, par \. Thiélens. 33. Notes conchyliologiques,\i^\' le docteur Ad. Senoner, traduites de l'italien ; par M. Armand Thiélens. 3^. Observations sur le mémoire de M. Piciet , inti- tulé : Étude provisoire des fossiles de la Porte-de-France, par M. Hébert (Extrait du Bulletin de la Société géolo- gique de France ). 35. Maître Jacques ( octobre 1869 ). 36. Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne. V^ trimestre 1869, — u - 37. Bulletin de la Société industrielle d'Angers et du département de Maine-et-Loire. 28" et '29^^ années. 1867- 1868. 38. Société des Sciences physiques et naturelles de Bor- deaux ( Extrait des procès-verbaux des séances). \ 869. 39. Notices , mémoires et documents public.) par la So- ciété d'Agriculture, d'Archéologie et d' Histoire naturelle dît département de la Manche, 1"" vol., T partie; 2" vol. et 3' vol. 60. Mémoires sur L'histoire du Cotentin et de ses villes, par Messire René Toustain de Billy , publiés par la Société d'Archéologie, etc. , du département de la Manche. 1" partie. Villes de St-Lo et de Carentan. l"""" livraison. h\. Mémoires de la Société impériale des Sciences na- turelles de Cherbourg , i. XIV. 1869. h1. Bulletin de l'Instruction primaire pour le dépar- tement du Calvados, n° ZU. 1869. Û3. Annual report of the board of régents of the Smithsonian institution , showing the opérations , expen- ditures and condition of the institution for the year 1867. Washington. 1868. Uk. The Quarterly Journal of the geological Society , vol. XXV , n° 99. 1x5. Sitzemsberichte , etc. (Mémoires de l'Académie des Sciences de Vienne). Classe des sciences naturelles. 1868. N°' 1 à 5. — Classe des sciences mathématiques. 1868. N°' 1 à 6. hQ. Mémoires de l'Académie des Sciences, etc., de Lille, années 1867 (vol. IV et V) et 1868 (vol. VI). hl. Petites nouvelles entomologiques. Journal d'ento- mologie. Paris, 1869 ; 'm-k\ n"^ 1 à 5. •— De la part de M. A. Fauvel. __ 5 — Lecture est faite de la correspondance : 1° D'une lettre de M. Viau-Grand-Marais , professeur à l'École de Médecine de Nantes , qui adresse à la Société un exemplaire de ses éludes médicales sur les serpents de la Vendée. M. le docteur Liégard est prié par la Société de lui faire un rapport sur cet ouvrage qui est le fruit de neuf années d'études et qui paraît contenir des faits nouveaux. 2" D'une lettre de M. Caillemer, secrétaire de la Société de Statistique du département de l'Isère, qui, en adressant le t. I" de la 3* série du Bulletin de cette Société, demande à entrer en relations avec la Société Linnéenne et à échanger avec elle ses publications. Cette demande est accordée en ce qui concerne le Bulletin. 3° D'une lettre par laquelle M. Thiélens annonce à la Compagnie qu'un incendie ayant éclaté dans son musée a détruit la majeure partie de ses diplômes ; M. Thiélens sol- licite de la Société Linnéenne un duplicata du diplôme qui lui avait été conféré le 2k avril 1866. Il sera fait droit au désir du naturaliste belge. M. Morière demande la parole pour lire une notice sur M. le docteur Luard. Il s'exprime ainsi : Messieurs , Parmi les nombreuses pertes éprouvées depuis quelque temps par notre Compagnie , une des plus douloureuses et des plus sensibles a été , sans contredit , celle de ce confrère si bienveillant et si dévoué dont je viens essayer aujourd'hui de vous esquisser la vie. Cet ami de tous nous était d'autant plus cher que plusieurs fois nous l'avions choisi comme notre président et qu'il avait fait partie de ce groupe de jeunes gens passionnés pour l'étude des sciences naturelles, que Lamouroux avait su réunir autour de lui et qui , dans — 6 — une excursion faite en 1823 à Sallenelles , anètèrenl la fondation de la Société Linnéenne. Né à Ifs, hameau de Bras, le 27 septembre 1795, François Luard , après avoir fait de solides études litté- raires à Caen, entra vers 1810, comme interne , à l'hôpital de cette ville (Hôtel-Dieu) où il resta sept ans. C'est là qu'il fit l'apprentissage de ce rude labeur cju'exige la noble profession de médecin , en suivant les leçons et en recevant les conseils de maîtres habiles qui ont été l'honneur et l'illustration du corps médical dans notre cité (1). En 1817 , François Luard commença l'exercice de la médecine et il se fixa dans le quartier Vaucelles , un des moins riches et des plus populeux de la ville , où il n'a cessé de mettre, pendant plus de cinquante ans , sa science et son dévouement au service des infirmités humaines. Ses soins étaient encore rehaussés par une grande douceur, une exquise affabilité, qui l'accompagnaient dans toutes ses relations sociales et qui lui permettaient , en commençant par rétablir le moral du malade , d'arriver plus sûrement et plus vite à la guérison du mal physique. L'administration fut bien inspirée lorsqu'elle lui confia en 1830 le service gratuit du dispensaire pour la section de Vaucelles et qu'elle y joignit quelques années plus tard celui de la commune d'Allemagne; Luard ne possédait-il pas, en effet, au plus haut degré, cet ensemble de qualités que l'on doit rencontrer chez le médecin du dispensaire ; à un tact exquis, à un zèle au-dessus de tout éloge, à un dévouement sans borne, ne joignait-il pas encore une pro- fonde abnégation , un fonds de bonté inépuisable et une grande générosité ? — Aussi les malades étaient-ils tous pour lui pénétrés des sentiments de la plus profonde recon- (1) Les Domine], les Ameline, les Trouvé, ctc, naissance et ses confrères lui ont-ils rendu cette justice : que nul mieux que lui ne sut compatir aux souffrances des indigents et les adoucir par son exquise aménité. En 1832 , lorsque le choléra fit sa première apparition, Luard courut étudier le fléau pendant plusieurs mois dans les hôpitaux de Paris et, au moment où la terrible épidémie sévissait avec le plus de violence dans notre ci'.é, il reve- nait mettre au service de ses concitoyens l'expérience acquise dans la dangereuse expérience à laquelle il s'était livré. Ce nouvel acte ne nous monlre-t-il pas que Luard savait donner l'exemple de toutes les vertus du médecin î Il se montrait aussi courageux vis-à-vis de l'épidémie et des maladies contagieuses que le soldat devant l'ennemi, sur le champ de bataille. Et, lorsqu'en 1866, le fléau parut de nouveau dans noire ville , quoique déjà brisé de fatigue et à peine rétabli d'une grave fluxion de poitrine , Luard voulut reprendre son poste de combat et il ne s'arrêta que lorsque ses forces trahirent son énergie. La satisfaction qu'on éprouve dans l'accomplissement du devoir, le bonheur d'avoir arraché plusieurs victimes à la mort , la reconnaissance que lui témoignaient ses pauvres malades : telle était sa plus douce récompense , la seule qu'il ambitionnât. — Si, par une modesîie exagérée, notre excellent collègue n'avait pas sollicité l'honueur d'être porté sur la liste des médecins qui avaient rendu de signalés services pendant les épidémies, l'autorité aurait dû songer à réparer cet oubli et à lui faire décerner la récompense qu'il avait si bien méritée. Luard dut toutefois être sensible au témoignage d'estime et de sympathie que lui donnèrent ses concitoyens, en 1848, lorsque leurs suffrages l'appelèrent à siéger au Conseil municipal. Dans ces fonciio'^s qu'il n'avait pas briguées, - 8 — il apporta peiulaiil 17 ans le (lévoncment dont il avait déjà donné tant de preuves comme médecin. Il sut revendiquer et obtenir pour le quartier dont il était le représentant de notables améliorations, en môme temps que son esprit droit, sa profonde honnêteté , ses connaissances spéciales appor- taient à l'administration un concours précieux dans l'étude et la solution de la plupart des questions dont elle avait a s'occuper. Et maintenant, Messieurs, que je vous ai parlé du mé- decin et du conseiller municipal , permettez-moi de vous entretenir un peu plus longuement du naturaliste. Luard était né avec le goût des sciences naturelles; et déjà, dans ses jeunes années , le temps qui n'était pas né- cessaire à ses études médicales , il le consacrait à des inves- tigations scientifiques. La découverte d'un crocodile fossile (Teleosaurus Cadomensis), qu'il fit dans les carrières d'Alle- magne , entraîna le jeune naturaliste plus spécialement vers l'étude de la géologie : science alors toute nouvelle et qui a compté dans notre pays d'illustres représentants , parmi lesquels je me plais à citer les Élie de Beaumont, les Lamouroux , les de Gerville , les de Caumont et les Deslongchamps. Luard entretenait de fréquentes relations avec ces deux derniers géologues qui furent successivement secrétaires de la Société Linnéenne et qui se sont plu à rendre hom- mage , l'un et l'autre , à notre regretté confrère , en consi- gnant ses découvertes, soit dans les Mémoires de la Société, soit dans son Bulletin. Laissons d'abord parler M. de Caumont, qui fut l'un des fondateurs de notre Société et qui donna une si puissante impulsion aux études géologiques en Normandie. (( M. Luard nous a donné de curieux détails sur les terrains calcaires qui occupent le territoire de Vaucelles, Allemagne, — 9 — Mondoville, Ifs et Corœclles, aux environs de Caen. Il y a joint une coupe soignée des carrières de Vaucelles et d'Allemagne. Notre confrère est un de ceux qui décou- vrirent en 1818 le superbe crocodile fossile qui orne notre Muséum. (Vol. de 182^.) « M. Luard vous a lu une notice dans laquelle il examine d'une manière approfondie les différentes couches du cal- caire oolithique inférieur, sur la rive gauche de l'Orne^ à Maltot, Alhis et autres communes voisines. Il a aussi décrit l'argile mêlée de silex qui recouvre assez unifor- mément le calcaire oolithique , et précisé quel est le genre de culture le plus convenable à ce terrain. Enfin il a donné des détails satisfaisants sur la topographie géognostique de ce petit canton , et nous devons désirer qu'il termine la description des deux rives de l'Orne, comparées dans tous leurs points , depuis l'embouchure de cette rivière jus- qu'aux terrains de transition. De pareilles observations sont extrêmement précieuses, et nous espérons de M. Luard une délimitation précise des trois calcaires principaux qui se succèdent dans cette direction , savoir : le calcaire à polypiers , le calcaire de Caen et le calcaire oolithique inférieur, dont les niveaux physiques sont peu différents. (Vol. du 2^ mai 1825 au 2U mai 1826.) « M. Luard qui , chaque année , vous donne de bonnes observations sur les roches du Calvados , vous a présenté dernièrement une description géologique du canton de Bour- guébus , arrondissement de Caen. Vous y avez trouvé des renseignements sur les coquilles fossiles dans les différents terrains de ce canton. Parmi ceux-ci , les uns sont de seconde formation , tels que le calcaire à polypiers , le calcaire de Caen et l'ooUthe inférieure ; les autres appar- tiennent aux roches intermédiaires et se montrent par déuudation. Ce sont les grès quartzeux coquilliers, les — 10 ^ marbres, les grauwackes et les phyllades, (Du 2k mai 1826 au 24 mai 1827.) a M. Luard continue de recueillir des fossiles et de faire des observations intéressantes sur les roches de l'arrondis- sement de Caen ; plusieurs faits curieux sur la stratification et la nature des couches minérales ont été constatés, celte année , par M. Luard , dans la campagne située au sud de la ville. (V^ vol.) « M. Luard a lu un mémoire sur les différentes couches minérales qui se montrent dans la plaine de Caen entre Bras et Allemagne, et vous a communiqué plusieurs coupes de puits , dont une surtout est fort intéressante en ce qu'elle peut conduire à déterminer le niveau géologique d'une variété de grès à ciment siliceux, qui avait été découverte sur plusieurs points du département par blocs disséminés dans le terrain superficiel. Il résulterait des observations de M. Luard que cette variété de grès occu- perait le même niveau que les arkoses, qui se rencontrent entre les roches intermédiaires et le lias ou l'oolithe, (Vvol., 1828-1834.) » C'est maintenant le savant paléontologiste , M. Eudes- Deslongchamps, qui avait succédé à M. de Caumont comme secrétaire de la Société Linnéenne, qui nous entretiendra des découvertes et des communications de Luard, Dans le compte-rendu de 1836, le nouveau secrétaire s'exprime ainsi : « M. Luard vous a présenté un fragment considérable d'un os (tibia) appartenant à un grand ruminant , probablement à une espèce de cerf gigantesque , trouvé à Mondeville dans le parc de M. ïurgot, à 15 pieds de profondeur, au milieu d'un banc de gravier. « Le môme confrère, est-il dit dans le même volume , a mis sous vos yeux plusieurs plaques osseuses fossiles du — 11 — calcaire de Caen , ayant la forme de losanges irréguliers ; une de leurs faces est couverte d'émail dans une partie de son étendue. On présume qu'elles pourraient être des dents palatines ou pharyngiennes de quelque poisson énorme. » Dans le VHP volume de la Société on lit ce qui suit : « M. Luard a présenté un fragment de roches tout pétri de petites Pinnùes (d'espèce non décrite) , recueilli dans les champs de Cormelles , près Caen , et provenant de l'assise du calcaire de Caen placée immédiatement au-dessous de la terre végétale. — D'après le récit de M. Luard, une assez grande étendue serait parsemée de fragments de cette pierre détachée du sous-sol par la charrue , et tous ces fragments seraient pénétrés de Pinniles comme celui qu'il soumet à la Société. Les valves sont couchées à plat, dans le sens du ht de la pierre ; l'on n'y aperçoit aucune autre espèce de coquilles. Il semble évident , d'après le nombre et la position de ces Pinnites , qu'elles ont vécu sur le lieu même où elles sont encore actuellement, qu'elles y vivaient en société à peu près comme les moules et les huîtres dans les mers actuelles où elles forment des bancs plus ou moins étendus. » On lit encore dans le même volume : a. M. Luard a soumis à l'examen de la Société quelques petites coquilles recueillies dans les carrières du faubourg de Vaucelles. Ces coquilles étaient empâtées dans des ro- gnons siliceux et d'une conservation remarquable. » Et plus loin : « M. Luard a soumis à la Société de nombreux échantillons de la mine de fer d'Urville , près Bretteville-sur-Laize. M. Luard a lu sur ce minerai une note dans laquelle il fait l'historique de l'exploitation dont il a été l'objet, et indique les causes qui ont amené l'insuccès de l'entreprise. •> Dans le vol. IX , M. Deslongchamps a consigné que — 12 — M. Luard a entretenu la Société d'un amas considérable d'os de grands animaux (chevaux et bœufs particulièrement) non entiers, mais brisés, qui remplissaient des caveaux voûtés découverts par hasard dans la ferme dite de la Ba- ronnie du village d'Allemagne , près Caen. Cette découverte semblait démontrer que les anciens habitants de notre pays ne savaient tirer aucun parti des os des viandes dont ils se nourrissaient ou des animaux qu'ils abattaient. Dans la séance du 7 février 1850 , nous apprend le même volume, M. Luard appela l'attention de la Société Linnéenne sur une pierre qu'il avait trouvée à Soliers. Sur les deux faces de cette pierre et dans quelques interstices existant sur les côtés , on reaiarquait des débris nombreux de bras , doigts , tentacules et bras auxiliaires de crinoïdes. Plusieurs bouts de colonnes et quelques têtes d'encrine avec leurs bras, doigts et tentacules en place étaient visi- bles sur des morceaux recueillis par M. Morière. Enfin, M. Deslongchamps recueillit bon nombre de têtes du cri- noïde , qui est un Pentacrinùe , ayant en place les diverses plaques pelviennes auxquelles étaient attachés les bras et leurs subdivisions, tantôt entières, plus fréquemment cassées ou déjetées , comme si la tète de l'encrine , étant ouverte, eût reposé par sa face buccale sur un sol plat et y eût été aplatie et contournée de diverses manières. La découverte de M. Luard permit de résoudre une question importante relative à l'existence des Pentacrinites, c'est-à-dire que ces échinodermes adhéraient par l'extrémité inférieure de leurs colonnes , qu'ils n'étaient pas libres , et ne nageaient point vaguement dans les mers. Dans le vol, X, le secrétaire fait remarquer que ce fut MiM. Luard et Bourienne qui signalèrent h ^\. Deslong- champs l'existence d'ossements ae grande dimension ap- partenant à un énorme Plesiosaurus , dans deux énormes — 13 — blocs de pierre qui avaient été récemment apportés à l'un des chantiers du quai de Vaucelles et qui provenaient de la carrière des Ocrets. Le Bulletin a conservé aussi plusieurs traces des commu- nications faites par M, Luard. — Le I" volume contient de lui une note sur le forage d'un puits artésien au fau- bourg Vaucelles (boulevard Leroy). De très-beaux spécimens d'une Astrée fossile, qu'il trouva dans la plaine d'Ifs, furent l'objet d'une autre communi- cation. Une autre fois il nous apportait des fossiles qu'il avait rencontrés dans un des bancs supérieurs du calcaire de Caen , à Mondeville, et parmi lesquels on distinguait surtout des dents de Cestracion et V Ammoniies fimbriatus. Dans une séance de 1860, il nous parlait d'une cavité souterraine située sur le territoire de la commune de Mon- deville et dans laquelle il avait trouvé diverses poteries et l'empaumure bien conservée d'un bois de cerf commun ( Cervus elaphus). Dans une autre réunion il nous entretenait de phénomènes de tératologie végétale. Une autre fois il était question de minéralogie. Enfin , il était rare que notre regretté confrère , qui était l'un des membres les plus assidus à nos séances, n'y ap- portât le contingent précieux de ses observations et de ses découvertes. Presque toujours il a participé à cette excursion an- nuelle qui établit des liens de sympathie encore plus étroits entre les divers membres de notre Société, Plus d'une fois ces courses linnéennes ont été pour notre confrère l'occasion de découvertes importantes. C'est ainsi qu'à Jurques, en 1852, il signala l'existence d'un schiste charbonneux , dans les bois du maréchal Grouchy, au-dessous du grès silurien •— — u — dans le trajet de Caen à Aulnay, en 18ii5, il recueillit , dans une carrière à Éterville, un magnifique exemplaire de Cirrhus nodosus Sow. , coquille senestre fort rare. Le IV*^ volume de notre Bulletin contient l'intéressant compte-rendu qu'il fit de la partie géologique de l'excursion de la Société Linnéenne à Argentan, et dans le V volume du même recueil , à l'occasion de l'excursion à St-Pierre- sur-Dive , se trouve une communication iniéressante relative à la présence de la chaux sulfatée dans la carrière de Rocreu au contact de la grande oolUhe. Les membres de notre Société qui ont accompagné Luard dans ces excursions n'oublieront pas ses observations pleines de justesse ; le charme de sa conversation , qui n'était pas exempte d'un grain de sel gaulois ; les sympathies qu'il nous inspirait à tous et qui nous lui avaient fait conférer le titre de président à quatre reprises différentes. Avec son caractère si bienveillant , Luard eut nécessaire- ment beaucoup d'amis ; il eut également l'avantage de trouver au foyer dcinestique ce bonheur qui l'emporte sur tous ceux de ce monde. Une digne compagne avait su ap- précier ce cœur d'élite et lui venir puissamment en aide dans l'accomplissement de l'un des plus doux devoirs du médecin : la charité. Luard rendit son âme à Dieu le 21 septembre 1869. On peut dire de lui qu'il est passé sur cette terre en donnant de nobles exemples, et qu'il laisse de profonds regrets chez tous ceux qui l'ont connu. Un nombreux cortège l'accompagna jusqu'à sa dernière demeure, et MM. les docteurs Maheut , Liégard et Bou- rienne rendirent hommage à l'ami , au médecin et au naturaliste. M. Campion , secrétaire en chef de la Mairie et secrétaire de l'Association normande, dans une notice biographique — 15 — insérée dans ï Annuaire de cette Compagnie a fait ressortir les qualités du conseiller municipal et les services qu'il a rendus à la cité. MM. Goesle et Jouanne proposent comme membre rési- dant M. Charbonnier, pharmacien h Caen. Il sera statué sur cette présentation dans la séance de décembre. Le scrutin est ouvert sur 31M. Ferrey de Montitier et Le Blanc-Hardel qui ont été présentés comme membres résidants, dans la dernière séance. Ces Messieurs sont admis. On procède au renouvellement du bureau pour l'année académique 1869-1870. Sont nommés : Président, M. le doc'eur Bourîenne , professeur à l'Écoîe de Médecine. Vice-Président, M. 1. Pierre , doyen de la Faculté des Sciences. Secrétaire , M. Morière , professeur à la Faculté des Sciences. Vice-Secrétàite, M. le docteur Postel , professeur à l'École de Médecine. Archiviste , M. l'abbé Marc. Trésorier , ftl. Berjot , fabricant de produits chi- miques. Bibliothécaire, M. Fauvel , avocat. La Commission d'impression sera composée pour la même période , en outre du président , du secrétaire et du trésorier qui en font partie de droit, de MM. Fayel , Fauvel et Bin-Dupart , membres restants , et de MM. Pierre , Leboucher el l'abbé Marc, membres nouveaux. M. Isidore Pierre demande que dorénavant la nomi- nation des membres du bureau se fasse à la majorité et non à la pluralité des suffrages. Un projet de modification des — 16 — statuts dans ce sens est rédigé par le secrétaire , signé par Ions les membres présents , et sera présenté à la signature des membres qui n'assistaient pas à la séance, afin que dans la réunion de décembre il puisse être statué sur cette pro- position si , aux termes des statuts , elle a été signée par les ù/5 des membres résidants , honoraires et titulaires. Le secrétaire donne lecture d'une lettre de M. Gandy qui contient plusieurs observations venant confirmer la com- munication qui a été faite par M. Goesle, dans la séance précédente , sur les mœurs du coucou. M. le docteur Ogier Ward met sous les yeux de ses collègues plusieurs fossiles qu'il a recueillis aux environs de Valognes , et entre autres de fort beaux spécimens de Pecte?i VaLoniensis et de Lima Valonietisis. Il fait re- marquer combien ces fossiles ressemblent à ceux qui sont figurés dans un n° du Quarterly Journal , comme appar- tenant à l'étage rhétique ; et il se demande si le calcaire de Valognes ou partie de l'infra-lias ne devrait pas être considéré comme étant un des membres des Rlietic beds, signalés en Angleterre en 186/i, couches qui occupent l'espace compris entre le keuper et le lias. — M. Morière répond qu'il faudrait d'abord avoir lu le n° du Quaterly Journal où il est question de la formation anglaise et com- parer ensuite l'ensemble des fossiles avec ceux qui carac- térisent le calcaire de Valognes. — Si les géologues anglais , ajoute M. Morière , entendent par étage rhétien ( nom employé d'abord par les géologues allemands ) l'ensemble des couches comprises entre le keuper et le lias inférieur, savoir : le lit à ossements ( Bone-Bed ) , la couche à Avicula contorta, le calcaire magnésien et le lias blanc à luraachelle, la partie supérieure du Rhétien se trouvera à Valognes et à Osmanville ; mais jusqu'à présent , à sa connaissance du moins, ni le Bone-Bed bien caractérisé, ni la couche à Avicula contorta n'ont été rencontrés eu Normandie. — 17 — M. Morière montre à la Compagnie un cas de tératologie végétale recueilli par M. Puchot , et qui lui a été transmis par M. Goesle. Il s'agit d'une poire de crassane dans laquelle, à la place des cinq dents calicinales qui forment ce qu'on appelle l'œil de la poire , on voit cinq feuilles qui diffèrent peu des autres feuilles. — Le rameau portant le bourgeon floral , au lieu de s'être arrêté brusquement , a continué son évolution et donné naissance à une nouvelle fleur qui a produit un nouveau fruit, entouré en partie par le premier. Cinq feuilles ont aussi remplacé les dents calicinales dans ce second fruit. — Ainsi , dans l'exemple de prolification recueilli par M. Puchot , le fruit a essayé de se développer , c'est-à-dire de terminer le rameau en absorbant à son profit les sucs nourriciers ; toutefois , par suite d'une diminution dans l'afflux de la sève , le rameau s'est arrêté après avoir donné naissance au second fruit. — Ces cas de fruits prolifères ne sont pas rares , surtout dans le poirier de crassane ; M. Morière a eu l'occasion de l'observer presque tous les ans dans son jardin et déjà, en 1854 , il avait signalé cette monstruosité végétale à la Société Linnéenne qui l'a consignée dans le X* volume de ses Mémoires. M. Albert Fauvel présente les diagnoses suivantes de Coléoptères nouveaux : 1. Anihobiwn recianguium : longipenni vicinum , raulto minus, rubidum, antennis prœter clavam infuscatam , elytris,ano tibiisque testaceis ; ihorace subquadrangulari , subtilissime punclulato , lateribus circa basim paulo angus- tatis, late biimpressis, elytris hoc dimidio longioribus, dense subtiliter punctatis, apice truncatis, abdomine praeter apicem nigro, ? testaceo. — L. 1 3//i— 2 1/4 mill, 2 -- 18 — Vosges ; Alpes françaises. — Piémont et Apennins (Baudi). 2. A. foveicolle : alpino vicinum, ovale, nigrum , ore, antennis praeter clavam iufuscalani , pedibusqiie teslaceis ; capile thoraceque subopacis , suhtiiiter punctulatis ; thorace subconvexo , lateribus basi angustatis , angulis poslicis rectis, obsolète sulcato , duabiis foveis impresso ; clytris hoc triplo longioribus, dense sat fortiler punctalis , brunneis , apice dilutiore, obtuse rotundato, ? obtuse acuminato. — L. 2 1/2 mil). Mont Rosa. Envoyé par M. Baudi sous le nom de puncticolle in lut. que j'ai dû changer , M. Gredler l'ayant donné déjà à un autre Anthobium. 3. A. pruinosmn : insigne, forma minuti , majus , lon- gius, nigrum, antennarum clava ihoraccque piceis, lus basi , ore, elytrisque teslaceis; capile niiido , dense punclato , thorace^ elytris abdomineque opacis, densissime griseo pubes- centibus ; hoc elongato, densissime punclulalo , obsolète biimpresso, angulis posticis redis; elytris minus subtiliter punctalis, apice rolundatis , $ obluse acuminatis. — L. 2 3/^ mill. Corse. k. A. Octavii : rubidum , elytris teslaceis, fronte, ihorace praeter latera, elytrisque circa sculellum piceis, pectore abdo- mineque nigris ; a signato et limbaio distinctum capile dense punctalo , thorace subquadrangulari , lateribus vix rolundatis , angulis posticis rectis , hoc elytrisque subtilius densius punclatis. — L. 2 1/2 — 3 mill. Hautes et Basses-Alpes. 5. Lesieva Pandeiiei • pubescenii vicina , parcius pu- — 19 — bescens, punctura fortiori , capite angustiore, longitudinaliter disco utrinque impresso , ihorace poslice magis angustato , late basi fovcolato , elytris crebre sat subtililer punctalis , in quibusdam subrugulosis, hoc vix brevioribus , abdomine evi- dentius parcius punctulato dislincta. — L. Zj — Zi 1/2 mill. Près des neiges : Gavarnie , Hautes-Pyrénées , en juin (Pandellé). ACTOCHARIS (Crotch. Cat.J. Genus Thinobio affine. Corpus apierum , lineare, de- pressum. Oculi minimi , non prominuli. iMaxillse malis elongatis , interiore 7-spinosa , exteriore apice puberula, Paipi maxillares /i-articulali , 1° minore, 2" niullo longiore , rhopaliformi , 3° maximo , ovato , h° subulalo. Mandibulae parvae, arcuatae, mulicae, sinislra majore. Ligula triangularis, bifida. Palpi labiales biarliculati , arliculo 2° breviore. Men- tum (ransversum. Anlennae moniliformes. Pedes brèves , coxis validis , obconicis , femoribus latis , tibiis vix ciliatis, tarsis brevibus , unguiculis simplicibus. Tarsi antici in- terraediique ^-articulati , arliculis 3 primis aequaiibus ; posleriores 5-articulaii , arliculo 1" sequenlibus vix longiore. d* abdomine segmente sexto maxime elongalo , depresso , apice arcuatim profunde eraarginalo. Maxime agile insectum , œslate sublapidibus in arena raa- ritima aestu alterno tectum et retectum habitans , retectum abdomine, ul in Oxyielinis , non relevato fugiens. 6. A. Marina (Readingii Crolch. Cat.): facie quadam Phytoso subsimilis, filiformis, parallela, opaca, omnium sub- tilissime densissime pubesccns , nec perspicue punctata , testacea ; abdomine praeter apicem nigro-piceo , antennis apice non sensim incrassatis , capite iboraceque ovatim trnn- - 20 - calis , hoc capilis latiludine , disco late depresso , elytris hoc quarta parte brevioribus, planis. — Long. 1 1/2 mill. Avec YMpys Robinii et le Micralymma brcvipenne ; falaises granitiques du littoral de la Manche, en juin (St- Vaast). — Aussi à Plymoulh (Angleterre) et iMcssine (Sicile). J'en dois un exemplaire anglais à mon cher ami G. R. Crotch qui a, le premier, inscrit l'espèce dans son Caialocjne des Coléoptères de la Grande-Bretagne. 7. Blediits bos : lauro vicinus , niger , parum nitidus , parce flavopubescens , palpis , antennis , clypei lateribus , cornuum apice, pedibus, anoque i ufobrunneis , tarsis flavis ; capite d* subtilissime coriaceo , nilido, fronte verliceque Iransversim impressis, ulrinque cornu valido, apice trans- versim dilatato , subsecuriformi , ? cornu dimidio minore ; ihorace trunsversim convexo , canaliculato, parce sa t fortiter punctato , c? apice in cornu brève porreclum, flavo-pilosura producto ; elytris crebrius subtilius punctatis , subtilissime coriaceis; abdomine parce punctato. — Long. 6 1/2 — 7 mill. Oran. « 8. Stenus scaber : glaciaii Heer affinis, minus elongatus, iiiger , subopacus , densius griseo-pubescens , crebrius ru- gose , abdomine mullo densius subtiliusque, punctatus , an- tennis latins, femoribusque omnibus apice infuscalis; thorace canaliculato, breviore , lateribus magis dilatatis, circa basim magis angustalis, elytris inœqualibus ; ^ abdominis segmento 6° inferiore medio apice densius punctulato flavoque pu- bescenle , V subtiliier emarginato. — Long, k mill. Nice. — Corse, Ajaccio, en février, dans les inondations ; PiémoDl; Bône. 9, S. serpeniinus: cyaneo forma vicinus, dimidio miner, - 21 — nitidus -, parce pubescens , magis elongatus , palpis , anlennis praeter apicem brunneum pedibusque teslaceis , genibus late brunneis , anlennis maxime elongatis , capite angusto , profundius impresso ; thorace ut in glaciali , parcius punc- tato , elytris magis amplis , multo longioribus , parce grosse punctatis , apice triangulariter iruncatis ; abdomine acumi- nato, basi fortius, apice subtiliter parce punctato ; c? abdo- rainis scgmento sexto inferiore densius pubescente , septimo subtiliter emarginato. — Long. 5 mill. Corse ; Toscane. 10. Sunius diversicoUis : anguino propinquus, niger, subtiliter confertim punctato rugosus , griseo-pubescens , ore, antennis, segmentorum marginibus pedibusque teslaceis capite latiore , thorace circa angulos anteriores subangulalo , oblique circa basim anguslato; a triste capite ante oculos angusliore , parallelo , thorace angustiore , lateribus poslico magis angustatis , elytris terlia parle longioribus, humeris apiceque aliquando rufulis. — Long. U ijU — U 1/2 mill. Sicile ; Conslantine ; Bône. A 10 heures la séance est levée. SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1869, Présidence de 11. le docteur BOURIErVniE. A 7 heures 1/2 la séance est ouverte. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Ouvrages reçus depuis la dernière séance et déposés sur le bureau : 1. Liucrary and Pliilosophical Society of Manchester . Mémoires^ 3*= série, vol. III ( 1868 ), et Procès-verbaux, vol. 5,6 et 7 (1866, 1867 et 1868 ). 2. Lichens de la Normandie , par M. Mallebranche , pages 121-196. 3. Mémoires de V Académie impériale de Metz, 69" année, 1867-68. — 1" et 2" partie. U. Mémoires de V Académie impériale des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse , 7* série , t. I. 1869. 5. Mémoires de la Société d'Émidation du Douhs , 3*^ série , 10* vol., 1866-69, 2* et dernière partie ; — W série , k' volume ; 1868. 6. Maître Jacques ( Journal populaire d'agriculture. — Mai et novembre 1869 ). 7. Bolide tombé le 22 mai 1869 dans La commune de Cléguérec , arrondissement de Napoléonville (Morbihan ), par M. le comte de Limur (Extrait des Comptes-rendus de l'Académie des Sciences ). 8. Société impériale Havraise d'études diverses, — — 23 — Procès-verbal des séances des 9 et 23 juillet 1869,-13 et 27 août 1869. 9. Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Neufchâtel , t. VIII, 2« cahier ; 1869. 10. Bulletin de i' Instruction primaire pour le dépar- tement du Calvados , n" 35 ( novembre 1869 ). 11. The Quaterly Journal of the geological society, n° 100 , in-8°; 1869. 12. Memorie deW Accademia délie scienze di Bologna, série 2, t. VII et VIII (1868-69 ). Le secrétaire conserve la parole pour donner lecture du procès-verbal de la session tenue par la Société Linnéenne à Alençon , les samedi 3 et dimanche U juillet. Ce procès- verbal, rédigé par M. Letellier , professeur au Lycée d' Alen- çon et conservateur du musée d'histoire naturelle de cette ville , est non-seulement approuvé , mais encore la Com- pagnie charge son secrétaire de transmettre à M. Letellier ses félicitations pour ce remarquable travail qui prouve chez son auteur une connaissance approfondie des matières qu'il a traitées. Elle est heureuse, en apprenant la nouvelle que lui transmet M. Letellier à la fin de son procès-verbal, que son court séjour à Alençon ait pu contribuer à faire rendre justice au botaniste Labillardière , l'un des plus nobles enfants de celte cité. On passe ensuite au dépouillement de la correspondance qui comprend : 1° Une lettre par laquelle M. Pierre , vice-président de la Société , prévient le président que la coïncidence du jour et de l'heure de son cours de chimie agricole avec le jour et l'heure des réunions ordinaires de la Société ne lui per- mettra de se rendre aux séances pendant les mois de décembre, janvier, février et mars, qu'à 8 heures 10 mi- — 24 — nutes. Il le prie de l'excuser auprès de ses collègues de ce retard involontaire. 2" Une lettre de M. "Wislenius , vice-président de l'Aca- démie des Sciences de St-Louis , annonçant la perte que vient de faire cette Académie dans la personne de son pré- sident, docteur Benjamin Franklin Shumard, décédé le 14 avril 1869. La Société Linnéenne s'associe de la manière la plus sympathique aux justes regrets exprimés dans cette lettre relativement à la perle d'un savant aussi distingué. Le Secrétaire attire l'attention de la Compagnie sur le Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Neufchâtel , qui renferme une théorie nouvelle de la formation de l'as- phalte au Val-de-Travès (Suisse), et de la production des bitumes volatils en général. Après avoir rappelé les diverses théories qui ont été propo- sées jusqu'à présent pour expliquer ces formations , l'auteur du travail , M. Charles Knab , ingénieur cantonal , expose les observations qui l'ont conduit h une théorie qu'il résume ainsi: 1° Vasphalte (calcaire imprégné de bitume) est dû à la décomposition de bancs de mollusques ou de crustacés , à une haute température et dans une mer profonde, c'est-à-dire sous une forte pression ; 2° Le bitume s'est formé aussi par la décomposition de bancs d'animaux semblables , à une température élevée , mais dans une mer peu profonde et par suite à une pression insuffisante pour forcer le bitume à imprégner les coquilles d'huîtres ; 3" Les différentes espèces de pétroles sont aussi dues à la décomposition de mollusques et de crustacés plus riches en matières organiques, décomposition opérée à une tem- pérature trop faible pour donner du bitume , mais sous une pression plus considérable ; U° Les bancs de calcaire blanc , nommé iirgonien , sont formés également par la décomposition des huîtres fossiles , — 25 — sous une forte pression liquide , mais à une basse tempé- rature, et alors les produits gazeux de la putréfaction des matières organiques animales, n'étant pas emprisonnés sous des couches d'argiles imperméables , se sont évaporés ; 5° Les combustibles seuls, ou bituines fixes , sont dus à la décomposition souterraine des plantes. Ce mémoire, fruit d'un long et sérieux travail, ne man- quera pas d'être accueilli avec reconnaissance par tous ceux que préoccupe le difficile problème de l'origine de l'asphalte. Un des résultats les plus importants du travail de M. Knab , c'est sans contredit la découverte de l'ammoniaque que l'on avait jusqu'ici cherchée en vain dans l'asphalte. La présence de ce corps écarte d'emblée l'une des grosses difficultés qui s'élevaient contre l'origine animale de l'asphalte. M. le docteur Léon Liégard lit la note suivante sur un cas d'ophthalnîie scrofuleuse et cataracte double chez une anguille : « Dans les premiers jours d'octobre de l'année présente , une anguille sortit du goulot d'une pompe placée au milieu d'un jardin de la rue des Vieilles-Carrières. Au moment de sa sortie , elle était comme décolorée , c'est-à-dire que la teinte gris-brunâtre de son dos était beaucoup plus pâle que n'est habituellement la couleur des anguilles. Elle a vécu pendant un mois environ dans l'eau d'une auge ; durant ce temps la nuance de son dos est devenue plus foncée. (' Elle offrait cette particularité que ses yeux étaient ma- lades l'un et l'autre : le gauche laissait voir à son centre une tache blanche qu'avec un peu d'attention il était facile de reconnaître pour une cataracte lenticulaire ; l'œil droit faisait une saillie considérable, surtout en avant , où l'on observait une autre tache blanche dépendant de la cornée ; de plus le cristallin était opaque aussi de ce côté , mais moins que de l'autre. Une expérience qui fut répétée plusieurs fois démontra — 26 — que la vue était abolie du côté gauche , mais qu'elle était encore conservée , du moins en partie , du côté droit. En effet, si l'on approchait un bâton de l'œil gauche , l'animal ne cherchait pas à l'éviter; il cherchait aie faire au contraire, en s'enfuyant, quand on le lui présentait à l'œil droit. c( Dans la dernière semaine de son existence, cette anguille perdit aussi l'usage de l'œil droit et resta complètement in- différente à l'expérience du bâton, de quelque côté qu'il lui fût présenté , puis elle mourut le 9 novembre 1869. « Le 10, je fis une rapide dissection des deux yeux de l'animal : je trouvai dans les lames de la cornée droite , à la partie extérieure qui faisait saillie, une masse moitié concrète, moitié diffluente, d'une substance d'aspect purulent, du volume d'un grain d'orge , et que je compare au bourbillon d'un furoncle. Le cristallin du même œil était dur et d'un blanc jaunâtre; à l'œil gauche, il n'existait aucune altération de la cornée; mais le cristallin était fort dur, d'un blanc mat et parfaitement opaque. » Plusieurs membres font observer que ce n'est pas la première fois que des anguilles ont été retirées de l'eau qui alimente une pompe ou un puits. Comment y étaient-elles parvenues? C'est une question qu'il est assez difficile de résoudre. Déjà dans le V= vol. des Mémoires de la Société Linnéenne , une note due à 31. Deslongchamps père signale une anguille qui fui retirée d'un puits à Beaulieu , au mois de juillet 1831. Ses yeux étaient d'une grandeur démesurée, et cette hypertrophie des yeux avait entraîné différentes altérations dans la composition de la tête. M. Albert Fauvel donne lecture du mémoire suivant sur les Staphylinides formant la suite de sa Faune gallo-rhénane {\) . (1) Voyez, pour les deux premières parties f//i'rc>f/MC<îo/0 de celle Faune: /Julletin de ta Sociélc , 2-= sér., 1867, p. 175, et 1868, p. 26. — 27 - Vu l'importance de ce mémoire, la Société décide que la première partie seulement en sera insérée dans cette séance. STAPHYLINIDES (1) AUCT. MICROPTERA Grav.—BRACHÉLYTRES Latr. Corps le plus souvent allongé , linéaire et déprimé , à pubes- cence rare et courte , plus longue sur l'abdomen ; tête et corselet souvent glabres. Tête plus ou moins enfoncée dans le protliorax; yeux latéraux , parfois proéminents ; ocelles frontaux ordinaire- ment nuls , rarement au nombre de un ou deux ; labre s'insérant sous le bord antérieur du front \ mandibules cornées , acérées , laciniées au bord interne; mâcboires cornées , à deux lobes dis- tincts , ordinairement ciliés , l'interne membraneux, soudé au bord interne de la tige , l'externe inséré au sommet de celle-ci ; palpes maxillaires insérés sur le bord exierne de la tige , de quatre ar- ticles, les premier et quatrième plus petits ; menton corné, court , transverse, tronqué ou échancré ; hypoglotte plus ou moins saillante ; languette cornée ou membraneuse, le plus souvent linéaire, bifide et écliancrée ; paraglosses distinctes, membraneuses ; palpes labiaux ordinairement filifoi^mes, de deux à quatre articles. Antennes de neuf à onze articles, fdiformes, sétacées ou épaissies au sommet, rarement géniculées. Prothorax ordinairement marginé , peu con- vexe ; prosternum ofl'rant deux stigmates visibles ou cachés der- rière les hanches antérieures , triangulaire , n'excédant pas l'in- sertion des hanches antérieures ; episternums et épimères nuls ; écusson triangulaire ou arrondi, rarement caché. Elytres raccourcies, cachant les ailes plissées et n'excédant pas , en général, la base de (1) Ouvrages monographiques ou originaux : Erichson, Gênera et Species Staphy- linorum. Berolini, 1840. — Heer, Fauna Coleopterorum helvetica, Turici, I, iSSS- 42. — Kraatz, Naturgeschivhte der Imeclen DeiUschlands, Berlin, II, 1856. — C.-G. Thomson, Skandinaviens Cokoptera, synoptiskt bearbetade , Lund , II, 1860; III, •1861 ; IX, 1867. Ouvrages spéciaux ou compilations : Fairmaire et Laboulbcnc , Faune entomolo- gique française, Paris, I, 1836. — L. Redtenbacher, Fauna austriaca. Die Kœfer^ Wien. 1858. — Bach, Kœfer-Fauna fiir Nordund Mittel-Deutschland, Coblenz, iv', 1860; Schlusslieferung , 1867. — 28 — l'abdomen, à suture droite, très-rarement imbriquée ; ailes plissées en deux au repos, atteignant étendues le sommet de l'abdomen , à trois nervures basilaires. Mésosternum petit, triangulaire, rare- ment caréné; métasternum simple, occupant la majeure partie de la poitrine ; épisternums et épimères du mésothorax rhomboïdes , ceux du métathorax étroits , en parallélipipède. Abdomen de neuf segments cornés, dont sept ou huit libres et apparents, linéaire ou ovale , subdéprimé , rarement immarginé ; pièces lombaires ordi- nairement visibles ; neuvième segment contenant les organes sexuels externes, quadinvalve , rarement rétractile; valvules laté- rales parfois prolongées en styles anaux. Pattes assez courtes , subégales , insertion des antérieures et postérieures rapprochée , les intermédiaires souvent écartées ; hanches antérieures coniques ou globuleuses, intermédiaires obliques, postérieures subconiques, plus petites ; trochanters antérieurs simples ; cuisses ordinairement simples et mutiques ; jambes plus ou moins épineuses et denti- culées , rarement échancrées ; tarses pentamères , tétramères , trimères ou hétéromères ; ongles simples ou dentés. Stigmates au nombre de dix paires , ceux du prothorax grands. Organisation interne plus voisine de celle des Silphides et Histérides que de celle des Carabides, remarquable surtout par la grandeur inusitée du duodénum. (Cf. Erichson, Gen. p. 14-15.) Insectes ovipares, vivipares par exception. (Cf. Fauv, Faun. gallo-rhén,, I, p. 136.) Œufs oblongs, assez grands, peu nombreux. iaryes (T. I, pi. 3, f. 2-5,7,10) allongées, linéaires, rappelant par leur faciès l'insecte parfait , de couleur brune , verdâtre ou blanchâtre. Tête grande , suborbiculaire , portée sur un cou étranglé ; front denticulé ; épistome et labre soudés. Ocelles en nombre variable, disparaissant parfois dans l'âge adulte. Labre très- court, caché. Mandibules grandes, falcifoi'mes, simples. Mâchoires cornées , à lobe unique , simple. Palpes maxillaires de ti'ois à quatre articles , les deux premiers plus longs , quatrième le plus petit , subulé. Menton membraneux , transverse. Lèvre inférieure à base cornée et sommet membraneux. Languette étroite, cornée. Palpes labiaux de trois articles , troisième subulé , très petit. Antennes de quatre à cinq articles , premier très-court , suivants de longueur décroissante. Segments thoraciques cornés en dessus, membraneux en dessous, le prothoracique le plus grand, les deux autres très-transversaux. Pattes courtes ; hanches cylindriques , obliques ; trochanters courts ; cuisses et jambes épineuses ; tarses petits, d'un seul article ou ongle acuminé. Abdomen acuminé; segmenLs au nombre de neuf, avec un double espace coriace en dessus et en dessous , dernier coriace , cylindrique , muni de deux — 29 — styles mobiles, biarticulés ; anus saillant, tubuleux , servant à la marche. Huit paires de stigmates , l'une prothoracique , les autres abdominales. ( Cf. Ghapuis et Candèze, Catalogue des larves de Coléoptères, Mém. Soc. Se. Liège, 1853, VIII, 55-63.) Selon Frisch et Heer , les larves , avant leur dernière mue , ont les segments thoraciques membraneux et égaux à ceux de l'ab- domen. Elles meurent souvent à l'époque de ces mues. Leur vie ordinaire est de quatre à six mois. Ces larves sont assez agiles et habitent , en général , dans les mêmes lieux que les insectes parfaits ; c'est en automne , en hiver et au printemps qu'on en trouve le plus ; beaucoup sont nocturnes ; les grandes espèces surtout ont des mœurs très carnassières et se creusent des terriers d'embuscade. On connaît déjà celles des genres européens ci-après : Falagria , Phytosus , Leptusa , Homalota, Placusa, Phlœopora, Gyrophcena,Tachinus, Conurus, Quedius, Slaphylinus, Ocypus, Philonthus, XanthoUnus, Glyp- tomerus, Pcederus, Bledius, Platystethus, Oxytelus, Micra- lymma, Coryphimn, Homalium, Siagoniuni, Protinus, Micro- -peplus. Chacune d'elles sera décrite à son genre ; nous en ferons, en outre , connaître plusieurs nouvelles. La métamorphose de la larve en nymphe a lieu ordinairement en terre. L'insecte reste près de cinq mois dans ce dernier état. Cette nymphe (T. I, pi. 3, fig. 9) est couverte d'une peau mem- braneuse, comme celle des autres Coléoptères. Les Staphylinides forment une grande famille très naturelle , distincte par ses segments abdominaux tous cornés et la plupart libres, ses élytres raccourcies, non déhiscentes et ses ailes cachées. Aucune autre n'offre ces caractères réunis. Ainsi, quand les élytres sont raccourcies (Si /jj/i ides, Histèrides , Nitidulaires , etc.], les arceaux abdominaux supérieurs recouverts sont membraneux ; quand les segments abdominaux sont cornés en dessus et décou- verts , tantôt les ailes inférieures ne sont point reçues sous les élytres (Molorchus), tantôt ces ailes faisant défaut, les élytres sont déhiscentes (Meîoë). Même les Psèlaphides , dont les Sta- phylinides sont les plus voisins, en différent par la composition apparente de leur abdomen et l'immobilité de ses segments. Quant au faciès , il est assez divers. On y trouve des types rappelant celui des Carabides {Lesteva), des Psèlaphides (Aulalia), des SU- phales [HyxJOcyiHus), des Nitidulaires {Protinus, Micropeplus, TJwracophorus, etc.). Par leurs larves , les Staphylinides tiennent le milieu entre les Carabides et les Dytiscides d'une part, les Silphides et les Histè- rides de l'autre ; ils doivent être surtout voisins des Psèlaphides, des Scydménides et des Paussides. Malheureusement, on ne con-' — 30 — naît pas encore les premiers états de ces dernières familles (Cf. Perris, Ann. Ent. Fr., 1853, p. 583-585). La 2^l(ice sériale de ces insectes parmi les Coléoptères a été dis- cutée. Quelques auteurs, à l'exemple de Gravenhorst , les re- lèguent encore à la fin de cet ordre ; mais il faut reconnaître que par leurs mœurs presque généralement carnassières sous les deux états de larve et d'insecte parfait , comme aussi par l'ensemble de leur organisation supérieure , ils méritent de figurer plus haut dans l'échelle, à la suite des vrais Créothalérojohages (carnassiers de proie vivante) et à côté des Psélaphicles . (Cf. Fauv. Notic. entom., III, p. 4-7.) Les mœurs des Staphylinides sont très variées. Ils vivent surtout dans les substances en décomposition : fumiers , détritus , feuilles mortes, écorces, fucus, champignons, bolets, cadavres, ma- tières stercoraires, etc., où ils poursuivent avec agilité les Articulés microscopiques, surtout les larves de Diptères et Lépidoptères. Ce sont donc des insectes utiles. On en trouve encore sous les mous- ses et les pierres , quelques-uns sur les fleurs , beaucoup au bord des eaux douces ou salées , sur le sable ou la vase , parfois dans de petits terriers, et jusque sous l'eau, sur les rivages de la mer. Un certain nombre , crépusculaires et nocturnes , restent cachés pendant le jour ; d'autres habitent les grottes et les fourmilières. La plupart sont agiles et relèvent fièrement leur abdomen en pré- sence du danger , soit pour effrayer leur ennemi , soit pour accélé- rer leur course; quelques-uns même font saillir alors de l'extrémité de cet abdomen deux vésicules fortement odorantes. Beaucoup hivernent en terre , sous les fumiers , les détritus , les mousses , les pierres, les écoixes , etc. En automne et au printemps, on les voit voler et courir le midi ; en été , ils volent surtout dans les temps d'orage et durant les soirées chaudes. Ces mœurs diverses, qu'il est impossible de préciser davantage, seront, du reste, in- diquées en détail pour chaque espèce. Leur distribution géographique à la surface de nos régions naturelles offre , comme toutes les questions de géographie zoolo- gique , un grand intérêt , mais ne saurait être traitée ici avec tous ses développements. Nous nous bornerons à quelques faits géné- raux. Le nombre total des Staphylinides existant dans nos collections, y compris les exotiques , peut être évalué à 6,000 espèces ( dont 4,500 déjà décrites). Sur ce chiffre, 2,000 habitent la faune européo-méditerranéenne et, parmi elles, -1,000 environ sont indigènes de la faune gallo-rhénane. Par rapport à nos Carabides (au nombre de près de 700 espèces), c'est une proportion d'un tiers en plus pour les Bi'achélytres , et cette proportion nous paraît — al- la seule vraie , bien qu'Erichson admît , au temps de sa monogra- phie , que les Staphylinides devaient être , dans un pays donné , moitié plus nombreux en espèces que les Carahides. Si on ajoute aux Carotides les autres Créoihalèropliages{Dijtiscides et Hydro- philides], au nombre d'environ 300, on trouve que, dans notre faune , le nombre des Stapliylinides est égal à celui des trois grandes familles de Coléoptères carnassiers. Il serait plus difficile et hors de propos de déterminer la répar- tition particulière des insectes qui nous occupent dans chacune de nos régions naturelles ; ce sujet a été traité, d'ailleurs, d'une manière générale, dans l'Introduction de cette Faune (T. I, Géogra- phie, p. 22-58) , et il le sera, avec détails, pour chaque genre et chaque espèce. Nous ne parlerons donc ici que des formes particulières et dominantes. Ces formes sont représentées génériquement : dans les régions rhénane et neustrienne , par les BorborojJora, Dasy- glossa et Gymnusa , venus de l'Allemagne ; dans la région cen- trale , par le Pseudopsis , séparé maintenant des Iles Britan- niques, où il a son centre d'habitat; dans les régions lyonnaise et méridionale , par le Tanygnathus de l'Europe centrale ; dans la région alpestre, par les Boreaphylus, Acridia, Hadrognathus, Olisthœrus ot Trigonurus des montagnes d'Europe, du Caucase et des régions boréales; dans la région méditeri'anéenne , par les Vulda et PhoUdus , non encore retrouvés hors de notre France zoologique; enfin, dans la région océanique, par les Phytosus, Arena, Biglossa, Actocharis et Micralymma , répandus sans doute sur la plus g'rande partie des côtes européennes. Tous les autres genres, au nombi'e de plus de 80, sont répartis d'une façon plus ou moins égale , à la surface du territoire et ne pré- sentant rien de spécial à notre faune. Dans les zones méditer- ranéennes françaises , comme dans les régions analogues d'Italie, d'Espagne, d'Algérie , etc., on retrouve les mêmes genres domi- nants [Achenium, Scimbalium, Dolicaon, etc.), dans nos mon- tagnes , ceux des régions alpestres de l'Europe et de l'Amérique boréale [Leptusa, Bolitobim, Quedius, Bledius, Ancyrophorus, Thinohius , Anthophagiis , Geodromicus , Olophrum, Amphi' chroum, Deliphrum, Arpedium^ Boreaphilus, Anthobium, etc.). Ces faits de prédominance, et d'autres analogues , sont assez connus des entomologistes pour ne pas exiger de plus amples explications. L'absence de certains types dans une région déterminée est plus remarquable. Ainsi notre zone méditerranéenne , à côté de ses genres spéciaux , paraît manquer jusqu'ici d'autres genres répandus partout, depuis la Hollande jusqu'aux Pyrénées {Agaricochara, Arpedium, Orochares, Syntomium, Thoracophorus , etc.) ; mais notre desideratum le plus regrettable est celui du genre GlyptO' — 32 - meriis , non encore trouvé dans nos grottes, quoiqu'il existe tout près de nous dans des cavernes de l'Italie. Ajoutons que l'absence de cet insecte nous prive en même temps d'un des types intéres- sants de Coléoptères aveugles. Enfin, ce que les naturalistes appellent formes anomales ne compte guère chez nous que deux genres dignes de ce nom : Trigonurus et Pholidus. La classification des Staphylinides date , en réalité , du chef- d'œuvre monographique d'Erichson {Gênera et Species Staph\ilino- runi, 1840); car avant lui, elle n'avait été qu'ébauchée, depuis Linné, par Gravenhorst {Monographia Micropterorum, ^ 1806), par Latreille [Règne animal de Cuvier, 2° éd., Insectes^ 1829), et par Mannerheim (Précis d'un nouvel arrangement des Braché- lytres, 1830). (Cf. Erichson , 1. c. p. 22-26.) Le professeur de Berlin divise la famille en onze tribus , qu'il caractérise de la manière suivante : I stigmates prothoraciques visibles. A. Antennes insérées sur le front au bord interne des yeux . . Aleocharini. B. Antennes insérées sous le bord latéral du front Tachyporini. C. Antennes insérées sur le bord antérieur du front .... Staphtlinini. II. Stigmates prothoraciques cacbés. A. Hanches postérieures coniques. a. Prothorax membraneux près des hanches antérieures . . P^ederini. b. Prothorax corné près des hanches antérieures. "i" Antennes insérées sous le bord latéral du front. . . . Pisophilisi. •j-f Antennes insérées sur le front Stenini. B. Hanches postérieures transverses. o. Troclianters postérieurs simples. f Hanches antérieures coniques , proéminentes Oxyteli«i. f f Hanches antérieures globuleuses , non proéminentes, . . Piestini. b, Trochanters postérieurs appendiculés. j f Hanches antérieures coniques, saillantes, X Ocelles nuls Phlœocharini . X'K Deux ocelles. ' Omalini. f f Hanches antérieures subcylindriques , non saillantes. . Proteinini. Ces tribus ont été adoptées presque textuellement par M. Kraatz dans la Naturgeschichte der Insecten Deutschlands', ce savant y a ajouté seulement les Mic}-opepHni (p. 1049), déjà caractérisés par M. Heer, en 1842 {Fauna Coleopterorum Helvetica, p. 169), et a réuni les Pinophilini aux Pcederini (p. 664), comme n'offrant pas de caractères distinct ifs suffisants. Vers la même époque , Jacquelin du Val ( Gênera des Coléop- tères ^ 1857,11,84) admettait les groupes d'Erichson sous les mêmes noms , sans distinguer les Micropeplinia.es Proteinini, tandis que M. Redtenbacher {Fauna Austriaca, Die lue fer, 1858), après avoir séparé ces Micropeplini dans son tableau des tribus, les omettait dans la partie descriptive de son ouvrage (p. 259), - â3 - les omettait dans la partie descriptive de son ouvrage (p. 259), celle-ci ayant sans doute été imprimée avant les tables analytiques. Ces diverses classifications ne diffèrent . on le voit , de celle d'Erichson que par l'addition d'une douzième tribu. Mais plus récemment, en 1860 , 1861 et 1867, M. C.-G. Thomson {SkancUnavieus Coleoptera ^ II, III et IX) a augmenté le nombre de ces divisions, en élevant au rang de tribu la sous-tribu d'Erichson Xantholinùii et en créant celles des Hypocijj^tina, Trichophyina, Evœsfhetiiia, Oxyporina et Olisthœrina. Si l'on considère que plusieurs tribus manquent à la faune Scandinave , que les Protei- nini ont été ramenés par l'auteur au rang de sous-tribu, enfin qu'il classe les Micropeplus parmi ses Nitidulaires , on arrive, dans la pensée de M. Thomson, à un chiffre de sections primaires qui ne paraît pas moins exagéré que ses divisions génériques. Ajoutons enfin que, dans ces derniers temps', M. Reiche {Ann. Soc. Eut. Fr., 1865, 641) a proposé la création d'une tribu nou- velle avec le genre Trigonurus ; mais cette tribu ne nous semble pas suffisamment caractérisée. En définitive , après une étude attentive de nos Brachélytres et de la valeur relative de leurs caractères primaires , nous proposons de les classer comme il suit , d'abord en deux grandes sous- familles : I. Antennes tle 9 articles, terminées en bouton , reçues dans une cavité du cor- selet Sous-Fam. MICROPEPLID^. II. Antennes libres, de 10 ou II articles, filiformes ou en massue graduelle Sous-Fam. STAPHTLINIDjE (gbnutni). La première de ces sous-familles ne comprend que le genre Micropeplus ; l'autre renferme tous les vrais Staphylinides ; elle se divise , on le verra , en dix tribus , subdivisibles elles-mêmes en sections diverses. Chacune de ces divisions sera décrite dans un ordre inverse de celui adopté jusqu'ici par les auteurs , qui , à l'exception de M. Heer ( Fauna Helvetica ) , commencent la série par les Au- talia et la terminent par les Micropeplus. Sans entrer dans des considérations déjà données, nous rappellerons que notre dispo- sition, en rapprochant les Micropeplus des derniers Hydrophi- iides et les Autaiia des premiers Psélaphides , nous semble la plus conforme aux véritables affinités des insectes qui nous oc- cupent ; c'est à ce titre que nous l'adoptons (Cf. Fauvel , NoHc. Enlom., m, p. 4-7). — 34 — Sous-Famille I. — MICROPEPLID^. Le Conte , Smiths. Mise. Coll., 1862 , III, 72. Antennes de neuf articles , le dernier très-grand , globuleux , reçues dans une cavilé sous les côtes du corselet. Stigmates protho- raciques cachés. Corselet tout corné en dessous. Deuxième segment inférieur de l'abdomen dilaté en lame au milieu de la base. Cette sous-famille est très-distincte par tous ses caractères ; elle ne renferme qu'un genre anormal ayant le faciès de certains Clavicornes {Histerides) et semblant s'en rapprocher par ses larves. MICROPEPLUS Latr. , Gen. Crust. Ins., IV, 377. — Jacq. Duv., Staph., 82, pi. 28, fig. 139 cf. — Revis., Fauv., Bull. Soc. Linn. Norm., 1860, V, 256. Corps ailé, ovale, épais. Tête subtriangulaire. Labre transverse, entier. Mandibule droite bifide au sommet. Mâchoires à lobe ex- terne velu, interne biépineux au sommet. Palpes maxillaires de Zi articles , dernier conique. Menton étranglé en avant. Languette courte, un peu échancrée. Paraglosses cachées. Palpes lahiaux très- courts , 3-articulés. Hanches antérieures non proéminentes, inter- médiaires très-écarlées, postérieures globuleuses. Jambes sétuleuses. Tarses de 3 articles , les 2 premiers très-courts. La larve du staphylinoides, la seule connue, a été décrite par M. Lubbock ( Trœis. Ent. Soc. Lond., 1868, III, 275 , pi. 13 ). Elle est limacoïde, ovale, d'un brun clair, chagrinée, à 12 segments (non compris la tête) épineux au bord postérieur , ceux du thorax plus grands , latéralement fourchus et munis d'une double lan- guette, sauf le 1'', qui a une languette et une soie; segments abdominaux courts, avec une seule languette latérale; antennes coniques, de h articles; segment anal fourchu , sans appendices ; — 35 — pattes courtes, égales ; jambes avec plusieurs paires d'épices ; ongles simples, forts. —L., 1 2/3 mill, environ. Trouvée en janvier sur une brandie morte; éclose en mars. Les Micropeplus sont remarquables par leur corps fovéolé et caréné ; ils vivent souvent en petites faïuilles et volent le soir au coucher du soleil. On les trouve en Europe , Sibérie et Amérique septen- trionale. A. Intervalles des élytres ponctués. a. Élytres ayant chacune 5 côtes élevées et une carène suturais. •{- Disque du corselet à fovéoles larges , tr^s-nettes. . , . povcatus. f f Disque du corselet granuleux , a fovéoles indistinctes. . cœlalus. b. Élytres ayant chacune 4 côtes élevées et une carène suturale. ■j- Front avec 5 carinnles convergentes en avant fulvus. tf Front avec 2 protubérances uniponctuées staphylinoides, fit Front avec 2 carinules transverses , atteignant les yeux, longipennis. B. Intervalles des élytres lisses tesserula. Groupe 1 . i. porcatns Payk., Moi. Siapli., 79. — Kraatz, Nat., 1052 et syn. — sulcatus Herbst, Col., V, 247, pi. 5/i, fig. fi. — Ç Mathani* Fauv., liev., I. c, 256. — cœlalus * Fauv., t. c. 257 {nec Er.) (1). Noir, mal, base des antennes et pattes rousses ; tête rugueuse , avec deu.x lobes déprimés de chaque côté et une petite ligne élevée intermédiaire ; front déprimé ; corselet très-transversal et rétréci en avant ; sur le disque, six cellules séparées par des carènes saillantes ; côtés déprimés avec un point brun transparent ; élytres subconvexes à la base, très-déprimées au sommet , moitié plus longues que le corselet ; intervalles des côtés fortement ponctués ; abdomen à seg- ments 2-5 quadrifovéolés avec une très-fine carène médiane. — L., 2 1/2 mill. Varie du brun au roux testacé avec la tête noire (immature). Sous les pierres, les vieux bois, les mousses , les feuilles mortes, les herbes sèches , les détritus des prairies , des champs et des bois \ avril à septembre ( ar ). (1) On n'a pas trouvé encore dans nos régions le : 1'. cœlatusEr., Kœf. Mark., I, 6^7. — Kraatz, Nat., 1053. Plus petit , plus court que porcatus ; tête et corselet rugueux, à fovtfoles ob- sol'etes ; b^ segment abdominal rugueux , fovéolé seulement à la base. — L. , 2 miU« Allemagne , surtout septentrionale ; Scandinavie. — 36 — Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi dans le reste de l'Europe et en Algérie. Obs. C'est le cœlatus des Catalogues Godron (p. 6/i ) et Wencker ( p. 37 ). 2. fulvus Er., Gen., 912. — Kraatz, Nat., iObli. — ferrugineus * Mois., Bull. Mosc, II, 1860, 541. — angiilosvs Mots., /. c, 542. — Margaritœ * Jacq. Duv., Gen., 82, pi. 28, fig. 139 cT. — 9 Marielti* Jacq. Duv., /. c, 82. Brun-noir, presque mal; côtés du corselet, antennes et pattes rousses; front excavé, déprimé de chaque côté, à 5 carinules; élylres subconvexes, Zi-coslu!ées, plus d'un tiers plus longues que le corselet; carène abdominale peu élevée; tubercule apical déclive; c? épistome prolongé en pointe ; jambes intermédiaires et posté- rieures avec 3 ou Zi denticules internes ; $ carène abdominale plus saillante. — L., 2 — 2 1/3 mill. Varie du brun au testacé avec la tête obscure (immature). Sous les pailles des meules de blé , les fumiers des champs , souvent le soir, au vol; février, mars, novembre (ac). Crefeld (Mink); Lille { Lethierry ) \ Bercy [Jacq, du Val); Metz (Bellevoye) ; Rouen ( Mocquerys ) ; Caen ! Antrain ( de La Godelinais) ; Sos ( Bauduer ) ; Lyonnais ( Rey ) ; Cévennes ! Lan- guedoc ( Marquet ) ; Hautes-Pyrénées ( Pandellé ). Aussi en Grande-Bretagne, Germanie, Corse, Italie, Géorgie méridionale et Algérie, 3. longipennis Kraatz, Berl. Ëni. Zeit. , 1859, 69, — staphyli- noides * Kraatz, NaU, 1053. Taille du porcatiis ; noir de poix , brillant ; distinct du fulvus par le front avec une petite carène médiane, deux dépressions de chaque côté et deux fines carènes transverses alteignpnt les yeux ; •côtés du corselet moins arqués ; élytres plus longues, à ponctuation plus éparse ; carène abdominale obsolète ; J" jambes denticulées, les postérieures crénelées entre la dent et le sommet. — L.,2 1/3 mill. Province Rhénane , Bonn ( Kraatz ). Aussi en Allemagne septentrionale. 4. stapkylinoltles Marsh., Eni. Biil., 137. — Kraatz, Berl. Enl, Zeit,, 1859, 68. — iMaillei * Guérin, /. c, Ins., pi. 10, fig. 4 a.— obiuszis Newm., Elit, Mag., II, 201.— 9 Duvali* Fauv., Reu., l. c, 261. (Pi. I, flg. 1.) Distinct du /■«/?;?« par son front à deux protu- — 37 — bérances uniponcliiées , le corselet plus court, plus large, les élytres à peine plus longues que le corselet, plus étroites que Ipi, la carène abdominale plus saillante; (^ épistome et tibias moins dentés; 2 simples. — L., 2 1/Zi mill. Passe au testacé avec la tête brune ou concolore (immature). Sous les pierres des coteaux secs, parfois avec Lasius alienus (1), sous les feuilles mortes des creux humides dans les forêts , les agarics des prairies, parfois au vol sur les chemins ; plaines et mon- tagnes ; avril, juin, juillet, novembre (r). Lille {Lethierry); Rouen (Mocquerys); Gaen! Balleroy ! Metz (Bellevoye) ; Morlaix (Hervé) ; Sos (Baudner) ; Hautes-Pyrénées (Pandellé) ; Carcassonne {Gavoy ); Languedoc (Marquet ). Aussi en Grande-Bretagne , Germanie , Autriche , Italie , Corse et Algérie. Obs. La description donnée par M. Fairmaire C Fn. Fr., 1 , 658-659 ) des siaphylinoides et fulvus est confuse et incomplète ; aussi je n'en ai pu tenir compte pour l'indication des localités. Groupe 3. 5. tessernia Curt., Brit. Ent.,V , 20i. — Kraatz, Nau, 1055. — costipennis * Maekl., Bull. Mosc, 1853, III, 200. — stdphylinoides * Heer, Fn. Helv., I, 169, et syn.— Baicalicus * Mots., Bull, Mosc, 1860, III, 541. (PI, I, fig. 2.) Très-distinct par sa petite taille, son front bitu- berculé , le corselet court et les élytres 3-costulées , à intervalles lisses. — L., 1 1/2 — 2 mill. Dans les vieilles souches de chêne ; sous les détritus ; sur les plantes basses au bord des eaux , parfois au vol , le soir , dans les bois; juin, juillet (tr). Forêt de Mormal , près Lille ( Lethierry ) ; Dijon , Plombières ( Rouget ) . Aussi en Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie , Autriche, Volhynie , Suisse , Algérie , Caucase , Sibérie et Amérique russe. ()) J'ai remarqué ailleurs (Bull. Soc. Linn Norm., 1861, V, 252) que, sur un assez grand nombre d'individus capturés dans les fourmilières, il ne se trouvait pas un seul cf. J'engage les entomologistes a vérifier ce fait, si l'occasion s'en pré- sente. 11 peut avoir de l'importance au point de vue des mœurs peu connues de no» espèces myrmécophiles. — 38 Sous-Famille IL — STAPHYLINID^. ( GENUINI ). Antennes de 10 à H articles, libres, filiformes ou en massue graduelle. Stigmates prothoraciques visibles ou cachés. Corselet tantôt corné, tantôt membraneux près des hanches antérieures. Tarses de 3 à 5 articles. 2'^ segment inférieur de l'abdomen tantôt simple , tantôt dilaté en lame. Les Staphylinides proprement dits, qui, à l'exception des Mi- cropeplus, renferment tous les genres de cette grande famille , se divisent naturellement en dix tribus, comme l'indique le tableau suivant. I. Antennes insérées sous les bords latéraux du front. A. Hanches antérieures globuleuses Piesti.n<. B. Hanches antérieures cylindriques Pkoteinisi. C. Hanches antérieures coniques. a. Deux ocelles sur le front IIomalixi. b. Pas d'ocelles. t Hanches postérieures transverses. X 7= segment de l'abdomen distinct , non létractile. . Oxytelini. X X ^' segment de l'abdomen caché , rétractile. * Stigmates prothoraciques cachés. Épipleures simples, non carénées. Tête droite I'hukochahini. ** Stigmates prothoraciques visibles. Epipleures larges , nettement limitées par une carfene. Tête inclinée TACnypoRisi. tf Hanches postérieures coniques PiEi)EKiNi. II. Antennes insérées sur le bord antérieur de la tête. A. Antennes grêles , a massue distincte. Palpes maxillaires k dernier article presque invisible. ... : Steniki. B. Antennes filiformes ou graduellement épaissies. Palpes maxillaires a dernier article très-distinct Staphylinisi, III. Antennes insérées sur le front au bord interne des yeux. . Aleocharini. Nous passerons successivement en revue ces tribus et leurs — 39 — sections dans l'ordre suivant, que nous croyons utile de présenter dès à présent sous forme de conspectus : Tribu I. PIESTINI. Section 1. Piesti. Section 2. Tkigonuri. Tribu II. PHLOEOCHARINI. Section 1. Olisth^ri. Section 2. Phloeochari. Tribu III. PROTEININI. Tribu IV. HOMALINI. Tribu V. OXYTELINI. Section 1. Oxyteli. Section 2. Osorii. Section 3. Oxypori. Tribu VI. STENINI. Section 1. Ev-îstheti. Section 2. Steni. Tribu VII. P^DERINI. Section 1. Pinophili. Section 2. P^deei. Tribu VIII. STAPHYUNINI. Section 1. Xantholini. Section 2. Staphyuni. Section 3. Quedii. Tribu IX. TACHYPORINI. Section 1. Tachypoki. Section 2. Hypocypti. Section 3. TrichophyjB. Tribu X. ALEOCHARINI. Section 1. Gymnus*. Section 2. Gyroph^n>e. Section 3. Aleocuar£. i — 40 — Tribu 1. — PIESTINÏ Kraatz, Nat., 1039 et syn. Antennes insérées sous les bords latéraux du front , droites , filiformes. Pas d'ocelles. Stigmates prothoraciques cachés. Corselet tout corné en dessous. Hanches antérieures globuleuses , non sail- lantes , postérieures transverses. 2" segment inférieur de l'abdo- men relevé en pli au milieu de la base , 7' non saillant. Insectes dont plusieurs genres se rapprochent encore de cer- tains Clavicornes {Cucujides) parleur forme déprimée. Répandus surtout dans les régions chaudes de l'Ancien et du Nouveau- Monde. Nous les divisons en deux sections : I. Élytres ne dépassant pas la poitrine Piesti. II. Élytres dépassant la poitrine Tkigonuri. lâectiou I. — PIESXI. Labre pourvu de lanières latérales larges, ciliées. Pas d'ocelles. Élytres ne dépassant pas la poitrine. Deux genres seulement en Europe : I. Abdomen non rebordé , tarses de 3 articles Thobacophorcs. II. Abdomen rebordé, tarses de b articles Siagonium, THORACOPHORUS Motsch., Bnll. Mosc, 1837, V, 98. Gtyptoma Erichs., Kraatz. — Jacq. Duv., Gen. Staph., 62, pi. 2h , 116. Corps ailé, parallèle, allongé, convexe. Tête suborbiculaire. Labre court, largement échancré. Mandibules mutiques, courtes. Mâchoires à lobe externe dilaté, velu au sommet, l'inferne terminé par des cils et un crochet. Palpes maxillaires h 1" et 3' articles — Ui — très-courls , 2' et Li' subégaux. Menton trapézoïdal. Languette large, coupée droit en avant avec une petite pointe médiane. Pa- raglosses ciliées, visibles. Palpes labiaux courts, de 3 articles. Antennes courtes. Abdomen non rebordé. Jambes mutiques. Tarses de 3 articles , les 2 premiers très-courts. Insectes curieux par leur corps sculpté et caréné , qui rappelle les Micropephis. On les trouve en Europe et dans les Amé- riques. i, corticinus Mots., /. c. , pi. 7, f. A, — Kraatz, Nat., IO/18 et syn. — Jacq. Duv., Gen,, l. c. Brun-rouge, mat , front et élytres bruns; tête Zi-carinulée ; cor- selet crénelé sur les côtés, 6-costulé ; élytres à 5 côtes, finement carinulées dans les intervalles; abdomen ruguleux. — L., 2 1/2 mill. Sous les écorces, dans les troncs de hêtre et de chêne, avec les fourmis, notamment Lasius brimnews ; parfois . dans le terreau des vieux chênes ; juillet, août (tr). Fontainebleau /"C/i. JBrisouf de Barneville I \ Morgon, Grande- Chartreuse [ReyJ ; Toulouse [Marquet) ; Sos fBauduer). Aussi en Germanie, Autriche et Italie. SIAGONIUM Kirb. et Spenc, Intr, Ent., I, pi. 1, f. 3, Prognatha Latr. ; Jacq. Duv., Gen, Staph,, 63, pi. 23, f. lli. Corps allongé, déprimé. Tête grande, cornue chez le c?. Labre transverse, sinué en avant. Mandibules très-saillantes, en faulx , aiguës, inégalement bifides. Mâchoires à lobe externe dilaté , velu , interne cilié au sommet. Palpes maxillaires à 1'=' et 3^ articles courts, 2° plus long, U^ encore plus allongé. Menton Iransverse. Languette très-large, échaucrée en triangle. Paraglosses visibles, ciliées. Palpes labiaux courts, de 3 articles. Antennes filiformes, très-longues. Abdomen rebordé. Hanches intermédiaires un peu écartées. Jambes sétuleuses, les à antérieures épineuses. Tarses de 5 articles, le 5' égal aux autres réunis. Genre de forme curieuse , seul représentant en Europe des nombreux Piestus américains. Il est propre à l'Europe, l'Amé- rique du Nord et Ceylan. 42 La larve du S. quadricorne, décrite brièvement par M Westwood {ZooL Journ., 1828, 58, pi. 2 , f. 1, A; Intr. Mod. Class., 1839, I, 166, f. 10-12) est allongée, déprimée, brun-clair, peu pubes- cenle , élargie au milieu, à antennes de 3 articles (peut-être de Ix en y comprenant un très-court article basilaire), le 1^' gros , cylin- drique , 2* le plus grand , séciiriforme , séligère au bord interne , 3^ petit, acuminé ; styles anaux de 2 articles, 1" très-long, étroit , 2' petit, très-court ; pattes courtes, terminées par un ongle simple. Cette larve a la même manière de vivre que l'insecte parfait (Cf. Latreille, /îè^. anim., III , 218 ). A. Abdomen ponctué quadricorne. B. Abdomen lisse humerale. 1. quadricorne Kirb. et Spenc, /. c. — Kraatz, Nat., 1045 et syn. — Jacq. Duv., Staph., l. c. ^. Brun de poix, brillant, déprimé; bouche, élytres, sauf le sommet et la suture, et pattes rouges ; tête et corselet finement et éparse- ment ponctués, celui-ci subcordiforme ; élytres chacune à 5 stries ponctuées, la suturale entière, lesautres abrégées en arrière; som- met striolé; c? tète de la largeur du corselet, mandibules falci- formes , deux cornes sinuées en avant des yeux , antennes plus longues. — L., h 3//j mill. En familles , sous l'écorce d«s peupliers , saules , platanes , ormes et pins ; parfois au vol, le soir ; février, avril (r). Bruxelles ( Mors ) ; Brabant ( Parys ) ; Verviers ( Chapuis ) ; Dùsseldorf ( Fuss ); Hesse ( Scriba ) ; Lille ( Lethierry ) ; Abbeville {Marcotte) ; Paris! Versailles (Blondcl) ; Rouen ! Caen ! Provins ! Soudron près Châlons-sur-Marne (Fairmairé)\ Dieuze (iejjriewr); Metz ( Bellevoye) ; Alsace (Wencker) ; Lyon {Rey); Isère, Fallavier ( Gacogne ). Aussi en Grande-Bretagne et Germanie. 2. humerale Germ. Fn. Eur., 18, 6.— Kraatz, Nai., 1 0i6.— Frivald. Mem. Ac. Hung., 1865, 183, pi. X, f. 1. Diffère du quadricorne par sa taille plus grande, sa couleur plus foncée, la tête, le corselet et les élytres obsolètement striolés entre la ponctuation, les antennes plus longues, le corselet plus rétréci à la base, les élytres plus longues, à 7 stries ponctuées, noires avec une tache humerale rougeâtre ; c? corne frontale droite , non sinuée, — L., 5 mill. — 63 - Sous l'écorce des hêtres cariés, dans les montagnes ; juillet tr). Hautes-Pyrénées, vallée de Barousse près Luchon {Pandellé). Aussi en Germanie, Autriche, Sicile, Grèce. Section II. — XRIGOIVIJRI. Labre dépourvu de lanières latérales. Pas d'ocelles. Elytres dé- passant beaucoup la poitrine. Un seul genre des montagnes d'Europe, du Caucase et de l'Amé- rique boréale. TRIGONURUS Muls., Ann. Soc. Agr. Lyon , 1847 , X, 515, pi. VII, f. 2.— Jacq. Duv,, Gen. Staplu, 61, pi. 23, f. 113. — Revis. Reiclie, Ann. Enl. Fr. , 1865, 641 Solskj, Hor. Soc. Eut. Ross., 1864, V, 161, pi. 4, f. 3, a-e. Corps obloDg, déprimé. Tète petite, dégagée. Labre transverse , échancré. Mandibules robustes, mutiques. Mâchoires à lobe externe très-velu en dehors , l'interne cilié-épineux. Palpes maxillaires filiformes, à 1" article petit, 2' eto'' subégaux, W moitié plus long. Menton arrondi en avant. Languelt-e très-large et échancrée. Para- glosses distinctes en arrière. Palpes labiaux très-courts, de 3 articles, 3^ subcylindrique. Antennes longues, filiformes. Abdomen rebordé. Hanches intermédiaires un peu écartées. Jambes mutiques. Tarses de 5 articles, le dernier allongé. Genre remarquable par son faciès, qui rappelle celui des Piestus ou encore des Carabiques , entre autres des plus petits Calathus. Il ne renferme que deux espèces décrites , l'une propre aux Alpes centrales de France, l'autre {T. asiaticus Reiche) , aux Alpes du Caucase. Deux espèces inédites habitent la Californie (1). 1. iiellyi Muls., l. c. — Fairm., Fn. Fr,, I, 621.— Jacq. Duv., Slaph., Noir, brillant; bouche, antennes, bord des segments abdominaux (<) M. Sharp a bien voulu me communiquer ces deux espèces, qui font partie de 9a collection. — 44 — et pattes rouges ; tête petite, finement ponctuée; corselet subqua- drangulaire, à ponctuation moins fine, peu serrée, assez forte à la base, qui est largement impressionnée de chaque côté ; un sillon médian, large; élylres moilié plus longues que le corselet, avec chacune 9 stries ponctuées; intervalles convexes; abdomen Usse. — L,, 6 mill. Au milieu des feuillets pourris des souches de sapins rouges; hautes montagnes ; juillet à novembre (r). Savoie , forêt de Rhônne et du Laitelet près Albertville ; la Combe-Noire au-dessus de Tamié ; bois au dessous de Rosclen, monts de la Tarentaise ( de Manuel , Perrier de la Bâthie ) ; Grande-Chartreuse ( Rey, de Math an ). Obs, L'insecte de Batoum et d'Iméritie, rapporté à cette espèce par Aube ( Aiin. Soc. Ent. Fr. , 1850, XXII), en est très-distinct et a été décrit depuis par M. Reiclie ( /. c, ) , sous le nom de T. asiaticus. — 1x5 — Tribu II. - PHLOEOCHARINI Kraatz, Nat., 1034 et syn. Antennes insérées sous les bords latéraux du front. Pas d'ocelles. Stigmates prolhoraciques cachés. Corselet membraneux en dessous près des hanches antérieures, qui sont coniques, saillantes, les postérieures transverses. 2"= segment inférieur de l'abdomen relevé en pli au milieu de la base, ?« caché. Insectes de faciès très-varié , habitant l'Europe et l'Amérique. On peut les diviser en deux sections. I. Mandibules miitiques Olisth^hi- II. Mandibules dentées Phloeochahi. Section I — Oï^Il»XHv«:R|. Mandibules muliques. Palpes maxillaires filiformes. Tarses anté- rieurs simples. Un seul genre , rappelant la forme des Piestiens , propre à l'Europe montagneuse et à l'Amérique boréale. OLISTH^RUS Erichs., Gcn., 8/i3.— Jacq. Duv., Gen. Slaph., 64, pi. 23, f. 115. Corps allongé , étroit , déprimé. Tête très-grande. Yeux petits. Labre transverse. Mandibules un peu saillantes, mutiques. Jilàchoires à lobe externe velu au sommet, interne cilié-épineux. Palpes maxil- laires à l-^' article petit, 2<= et 3" subégaux, Ix" plus petit, acuminé. Menton transverse, subéchancré. Languette allongée, profondément bifide. Paragloses distinctes, ciliées. Palpes labiaux suballongés, de 3 articles. Antennes un peu en massue. Abdomen rebordé. Hanches ~- Û6 — intermédiaires peu écartées. Jambes sétuleuses, les h antérieures épineuses. Tarses de 5 arlicles, le 6' plus court que les autres réunis. Genre répandu en Europe, Tauride, Sibérie et Amérique boréale. A. Tête petite, bien plus étroite que le corselet megacephalus, H. Tête grande, de la largeur du corselet siibstriatits. 1. stibstriatus Gyll., Ins. Suec, II, 233. — Er., Gen.., 844. — nifidus* Lee, Agass. Lak. Sup,, 219 (1). Étroit, roux-ferrugineux, très-brillant; tête noirâtre, ver tex fine- ment ponctué; corselet très-lisse, assez transversal; côlés réguliè- rement arqués ; élylres d'un brun ardoisé, striolées ; sirioles du disque plus profondes ; abdomen concolore , jaune-pubescent , for- tement et densément ponctué; c? segment anal plus petit et acu- miné , S" proéminent.— L., 5 3/Zi mill. Sous l'écorce ou la mousse des sapins morts ; juin , sep- tembre (tr). Viesch, en Valais (Ch. Brisout de Barneville). Aussi en Scandinavie, Germanie , Suisse , Tauride et Amérique boréale. Section 18. — |>IIL.OE:OClIi%RI. Mandibules unidentées. t'alpes maxillaires subulés. Tarses an- térieurs dilatés. Deux genres , l'un européen, l'autre d'Europe et d'Amérique. I. Tête, corselet et élytres non sillonnés Phloëocharis. II. Tête, corselet et élytres silloimés Pseudopsis. PHLCEOGHARIS Mannerh., BracU., 50. — Jacq. Duv., Gen. Slaph., 64, pi. 24, f. 117. Corps allongé, parallèle, subdéprimé. Tète triangulaire. Yeux (0 r. megacephalus Zett., Fn. Lapp., l, 56.— Er., Gen., 843.— Jacq. Duv., Staph., l.c. — laticeps Lee, Agass. LaU. Sup., 219. Plus large ; roussâtre ; vertex h peine pointillé ; corselet plus large, plus forte- ment et brusquement rétréci à la base; angles pobtérieurs droits; élytres con- colores , à striolcs égales; abdomen à segmenta largement enfumés à la base et à ponctuation plus fine et éparse. — L., 5 mill. Comme le précédent. En Suisse, Scandinavie, Sibérie orientale et Amérique boréale. - Ul — assez gros. Labre transverse, subéchancré. Mandibules petites, uni- denlées. Mâchoires à lobe externe velu, l'inlerne cilié au sommet. Palpes maxillaires à l"' article petit, dernier subulé. Menton court, transverse. Languette courte , bilobée. Paraglosses distinctes, ci- liées. Palpes labiaux de 3 articles. Antennes assez en massue. Abdomen rebordé. Hanches intermédiaires peu écartées. Jambes pubescentes. Tarses de 5 articles, antérieurs subdilatés , le 5* égal aux autres réunis. Les Phlœocharis sont de très-petits insectes pubescents, rappe- lant le faciès des Oxypoda parallèles. Ils sont propres à l'Europe. A. Des yeux. Écusson visible. Corps brunâtre . subtilissima. B. Pas d'yeux. Écusson caché. Corps testacé ... cceca. Oroiape 1 PHLUEOCHAHIS GEN.). 1. subtilissima Mann., /. c. — Kraatz, Nat,, 1038. — Jacq. Duv,, Stapli., l. c. (I). (PI. I, fig. 3.) Brun de poix, peu brillant ; bouche, antennes, bords des segments abdominaux , anus et pattes testacés ,• pubescence longue , couchée , jaune; tête et corselet à ponctuation obsolète ; celui-ci transversal , de la largeur des élytres , à côtés régulière- ment arqués; élytres roussâtres , un peu plus longues que lui, à ponctuation assez forte ; abdomen parallèle , finement ponctué. — L.,11/2 ffiill. En familles, sous l'écorce sèche ou dans les fagots de pins ( P. sylvestris^ etc.j, aussi sous les mousses, au pied des arbres ; juin (R). Hollande , Amersfoort ( Snellen v. Voll. ) ; Belgique , Bruxelles {Mors); Verviers [Chapuis); Calais {ex Fairmaire) ; Provinces Rhénanes ( Bach ) ; Morlaix ( Hervé ) ; Nancy ( Mathieu ) ; Remi- remont ( Puton ) \ Alsace 1 Vaudois , Morges ( Heer ) , St-Imier {Tournier ); Lyon, Morgon, Avenas ( Rey ] ; Milhau ( de Mathan ) ; Hautes-Pyrénées {Pandellé). Aussi dans le reste de l'Europe. (1) 1'. 'minutissima Heer. Fn. Helv.,l'ô. — Kraatz, Nat., \03S. Noir; antennes, pattes et anus testacés; pubescence rare; corselet court, trans- verse ; côtés arrondis ; ponctuation très-fine ; élytres un peu plus étroites que lui, pas plus larges que longues, très-finement ponctuées ; abdomen parallèle, tronqué au sommet. — L., 3/4 mill. Genève ( tr ) . — Ex Heer. Je ne connais pas cet insecte, qui parait n'être qu'un très-petit subtilissiina à abdomea noir. — 48 — aroiape S . THEBMOCHARIS,. 2. cœea*. ( Pi. I , fig. U. ) Aveugle el aptère. Presque moitié plus petit que le précédent, plus étroit; teslacé, Irès-brillnnt el poli sur la tête et le corselet ; élytres et abdomen peu brillants; puhescence dorée, courte , éparse sur le corselet , serrée swr les élytres et l'ab- domen ; tête assez étroite ; antennes et derniers articles un peu plus allongés ; corselet peu transversal, suborbiculaire, très-convexe', avec quelqr.es points écartés , peu visibles ; côtés régulièrement arrondis ; angles obtus ; écusson nul ; élytres presque moitié plus courtes que le corselet, avec un pli peu marqué vers les côtés; ab- domen un peu plus large que celles-ci à son milieu, à ponctuation très-fine , serrée , subréticulée. — L., 1 mill. Pyrénées-Orientales , sur une colline entre Bauyuls-sur-Mer , CoUioures et Port-Vendres ; en mai ( Nou, coll. R. Oberthur). Obs, Je n'ai vu qu'un seul exemplaire de cette curieuse espèce aveugle ; il a été pris par le guide Nou et se trouve! dans la collection de M. Ilené Oberthur. Quoique je n'aie pu le disséquer, j'ai reconnu que les mandibules, les palpes maxillaires et les pattes , notamment les tarses, ne différaient en rien de ceux des vrais Plilœocharis, dont l'insecte a bien le faciès ; je n'ai donc pas jugé utile de créer pour lui un nouveau genre, mais seulement un groupe, qu'on pourra désigner, si l'on veut, du nom de Tlierniûcliaris et que caractérisera l'absence d'yeux, d'écusson et d'ailes. Ses mœurs me sont encore inconnues ; je sais seulement qu'il habile la même localité que les Aidllus , l'aussus, Raymondia , Tvof/lovhynchus , etc., tout près de la Massaue. PSEUDOPSIS Newm., Ent. Mag., 183i, II, 313.— Kraalz, Bert, Eut. Zeit., 1857, 50. —Jacq. Duv., Gen. Htaph., Si, pi. 28, f. lo8. Corps oblong , déprimé. Tête longue , triangulaire. Yeux non saillants. Labre transverse, cornu, subécliancré. iMandibules fortes, arquées, unidenlées. Mâcboires à lobe externe velu, l'inlerne cilié, terminé par une épine. Palpes maxillaires à 1"=' article petit , 3' comme chez les Pklœocliaris , dernier court, subulé. Menton sub- Irapézoïdal. Languette très-rétrécie en avant , triangulairement bi- lobée. Paraglosses distinctes. Palpes labiaux de 3 articles , 2" le plus court. Antennes en massue. Abdomen rebordé. Hanches anté- _ 49 -> rieurps coniques , saillantes , postérieures Iransverses. Tarses da 5 articles , le 5* subégal aux autres réunis. Insectes remarquables par la sculpture carénée de leurs tégu- ments, assez analogue à celle des Micropeplus et Thoracophorus.. On les trouve en Europe, Algérie et Amérique. 1. sulcatus Newm., /. ., SU. — Fairm., Fn. Fr,, I, 656. — Jacq. Duv., Stapli., 1. c. Hougeâtre, mat ; tête noire avec deux carènes latérales et 3 cari- nules courtes , médianes; corselet peu transversal ; côtés arrondis ; /i carènes discoïdales ; intervalles ruguleux et bords plus clairs, comme aux élytres; celles-ci à Zi carènes arquées en dedans au sommet; abdomen pileux, ruguleux, à disque rembruni. — L., 3 1/2 mill. Dans les fagots ou les vieux tas de foin ; l'été (tr). Un seul individu pris en Touraine (ex Fairmaire). Aussi en Grande-Bretagne et Algérie. Obs. Je cite cet insecte sur la foi de IVI. l'\iirniaire. Il n'est pas rare dans plusieurs régions de l'Angleterre et on le trouve assez souvent en Algérie; mais je n'en ai vu encore aucun exemplaire pris dans les limites de la Faune gallo-rhénane, et il est singulier qu'aimun autre auteur ne l'indique comme habitant le continent européen. - 50 — Tribu III. ~ PROTININI Kraatz, IS'at., 1019, et syn. Antennes insérées sous ies bords latéraux du fronl. Parfois des ocelles. Stigmates prothoraciques cachés. Corselet corné en dessous, près des hanches antérieures, qui sont cylindriques, Iransverses, très-peu saillantes, les postérieures Iransverses, Tarses de 5 articles. 2« segment inférieur de l'abdomen relevé en pli au milieu de la base. Les insectes de cette tribu forment le passage des groupes pré- cédents à celui des Homalini, dent les Protinus ont déjà tout le faciès. Ils habitent l'Europe , les îles Canaries et l'Amérique du Nord. A. Front pourvu d'un ocelle Tiiloeobium. B. Front di5pourvn d'ocelle. o. Antennes a dernier article seul plus grand Megarth3US. b. Antennes à trois derniers aiticles bien plus grands. • . PnoTiNUS. PHLOEOBIUM Erichs., Gen., 907. — Jacq. Duv., Geu. Staplu, 80, pi. 28, f. 137. Mietopsia WoU. Corps large, déprimé. Tète orbiculaire, dilatée au devant des yeux et de l'épistome, qui est échancré. Yeux peu saillants. Un ocelle sur le front. Labre caché. .\/andibuIcs courtes, mntiques, avec un appendice membraneux externe. Mâchoires à lobe externe dilaté en faisceau velu, interne cilié , épineux au sommet. Palp.es maxil- laires allongés, à 1" article Irès-pelit. 2' et h" égaux. Menton sub- tr;:pézùï(i;il. Languette large, Irè^-bilide. Paragiosses peu visibles. Palpes labiaux courts, de trois articles. Antennes grêles, à i"' et 3 derniers articles épaissis. Abdomen rebordé. Hanches intermé- diaires rapprochées. Jambes muliques. Tarses de 5 articles , le 5» subégal aus autres réunis. — M — Genre curieux par la sculpture de la tôto. J'y rapporte, comme simple groupe, les Metopsia de M. WoUaston qui, avec un faciès identique , n'en diffèrent réellement que par le i" article des palpes maxillaires un peu plus court. Les Phlœobium sont répandus en Europe et aux Canaries. i. clypeatum Mull., Gcrm. Mag., IV, 203. — Kraatz, Nat., 1033. — Jacq. Duv., Stapli., I. c. — Harold, CaU Col,, 673 er syn, Teslacé, mat, finement pileux ; antennes noires , dernier arlicle flave ; tête grande, front déprimé en avant; bord antérieur qua- dranguieux ; corselet très-transversal, sillonné au milieu ; côtés à peine crénelés, écliancrés à l'angle basilaire; ponctuation rugueuse comme celle de la tête; élylres moitié plus longues que lui, forte- ment ponctuées-rugueuses, à peine crénelées latéralement; abdo- men plus finement ponctué; c?, cuisses postérieures à peine renflées; jambes intermédiaires arquées. — L., 2 (J/Zi mill. Sur les fleurs , dans les bolets pourris , les fagots , sous les pierres, les mousses, les feuilles, les écorces, parfois près des fourmis ; juin, juillet, septembre, novembre (ac). Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi dans le reste de l'Europe jusqu'en Chypre. MEGARTHRUS Stepb., lU. Brit., V, 330.— Jacq. Duv., Gcn. Siaph., 79, pi. 28, f. 138.— Rev, Saulcy, Ann. Soc. Ent, Fj\, 1862. 69. Corps large, subdéprimé. Tête sublriangulaire. Yeux saillants. Labre Iransverse, caché. Mandibules petites, mutiques. îMâchoires à lobe externe large, velu au sommet, interne cilié, avec une épine au sommet. Palpes maxillaires courts, à articles 2"^ et à^ égaux, 3« plus court. Menton trapézoïdal. Languette élargie, très-bifide. Paraglosses libres, ciliées, distinctes. Palpes labiaux courts , de 3 articles. Antennes minces, à articles 1"=% 2*' et 11' lenflés. Abdo- men reboidé. Hanches inleimédiaires très-rapprochées. Jambes mu- tiques. Tarses de 5 articles, postérieurs à 5' arlicle plus court que les autres réunis. Ce genre se dislingue, à première vue, des Phlœobium par la — 52 — forme de la tête. Il s'étend depuis l'Europe jusqu'à l'Amérique du Nord par les Canaries. D'après une remarque de M. Westwood (Iiilr. Mod, Classif.^ I, 365', la larve d'une espèce vivrait en pai'asile sur celle de la Saperda j^opulnea ; mais ce fait a besoin d'être confirmé. A. Corps noir. a. Antennes entièrement noires on brunes à la base. f Côtés du corselet arrondis; une simple échancnire à l'angle basilaire ; cuisses brunes depressus. +f Côte's du corselet sinue's ou anguleux. X Côtés du corselet simplement sinués ; ponctuation assez fine affinis. XX Côtés du corselet bi-anguleux vers le milieu ; ponc- tuation plus forte sintiatorollis. b. Antennes h premier article seul rougeâtre denticoUis. c. Antennes à premiers articles rougeâtres ; pattes rouges ; cor- selet subangiileux i^itidulus. B. Corps ferrugineux clair; tête noire hemipterus. 1. depressus Payk., Mon. St., 70. — Oliv., Eut., III, i2, 30, pi. 3, f. 26.— Kraatz, Nat., 1027 el syn. —Saule, licv., pi. 2, f. 7. — Ilaiolil, Cat. Col., 672 et sijn. Noir, subdéprimé, mat, à peine pubesccnt; antennes .'i deux premiers ailicles renflés, concoloies. Télé finemenl rugueuse, obli- queiiieut bi-impressionnée ; C(irselcl Irès-lransversal , un peu plus étroit que les éiylres, à côlés aiqués, assez rétrécis en avant; échanc.ie à angle droit ou suhiiblus à l'angle basilaire, forleincnl canalioulé, <à pouclualion sériée, ruguleuse-stjuameuse comme les éiylres: celles-ci moitié plus longues (jue le corselet, noir de poix; mélaslernuin caréné ; abdomen très-finemcnl ponctué ; cuisses et anus brunâtres ; (j* pattes postérieures à cuisses renflées et tibias arqués, postérieurs échancrés, ii crénulalions noires an sommet; 6' segment ventral largement échancré, T incisé en demi-ceicle. — L., 2 2/3 mill. Sous les écorccs, dans les bouses, les bolets, les fagots, les déîritus , sur les licrbes des prairies; parfois au vol , le soir; plaines, forêts et montagnes; février, mars, juin, juillet, oc- tobre (au). Toute la région Gallo-Rliénanc. Aussi dans le reste de l'Europe. Obi. La base des antennes et les élytres sont souvent brunes ; l'échan- — 53 — crure du corselet est plus on moins droilc on oliluse :"l son an;?lc snpéiicur; mais CCS variations sont purenicnt iii(ii\i(Incl!es , tomme je m'en suis assuré sur (le nombreuses séries d'exemphiires de toutes provenonres. C'est à un individu ù angles très-droits que se rapporte, sans nul doute, l'inbectc de Danlzig- mentionné par M. Kraatz ( A'ar,, 1028). 2. nîtîduliis * Krnalz, Nat,, 1028. Forme du sinualocoUis ; voisin du deprcssus ; moins mat, plus convexe, plus large, plus fortement ponctué; pubescence plus rare, pattes et premiers articles des antennes rouges ; corselet moins transverse, plus long, plus rétréci en avant, échancré <^ l'angle basilaire , qui est rougeàlre ; écliancrure large, très-obtuse et presque effacée à son angle extente, l'angle interne aigu en arrière; côtés subsinués vers le milieu ; élytres tronquées plus carrément à l'angle externe; c? jambes postérieures légèrement et intermédiaires fortement échancréos ; 6^ segment légèrement , 7° fortement écrancré en demi-cercle. — L., 2 1/2 mil!. Ahrweiler (Fuss). Aussi en Polosne et Germanie. 3. aflinis Mill., Verli. Zool. Ver. Wien., Il, 23.— Kraaiz, Berl. Eut. Zeit., !1868, 350. — Rye , Eut. Mont. Mag., IV, 208; Eut. Aiinuat, 1669, oli, — Dellevoyei * Saule, /. c, pi. 2, f. 6. — siimatocollis Kr., Nat,, 1029. Forme du depressiix ; distinct par sa couleur noir de poix , les côtés du corselet et de l'abdomen , le sommet des élytres et l'anus rougcàlres , le corselet plus court, plus large, subanguleux au milieu des côtés, à éch'.ncrure basilaire obtuse , les tibias postérieurs du <3 légèrement écliancrés au milieu.— L., 2 1/2 mill. Sous les mousses, les détritus , les agarics ; plaines et bois ; janvier, mars, mai, novembre (ar). Toute la région Gallo-Rbénane. Aussi en Grande-Bretagne, Germanie, Autriche, Piémont, Corse, Espagne, Turquie, Garamanie el Algérie. Obs. C'est le sinua/oco//is du Catalogue Rouget (p. iSi). - 54 — &. dentîcollls Beck., Beitr., 26, pi. 7, f. iO.— Kraatz, Nat., 1030.— Jacq. Duv., Gcn., pi. 28, f. 136. — Saule, /. c, pi. 2, f. 5. — Harold, Cat. Col., 672 et syn. Faciès de Vafjïnis ; distinct par ses antennes brunâtres , à scape rouge-ciair, le corselet moins court , moins rétréci en avant , à éciian- crure basilaire coupée à angle droit, les élytres plus courtes , bien plus fortement ponctuées-rugueuses, le cf à trochanters et cuisses postérieurs dilatés , à tibias inlerincdiaires légèremiait arqués et à 6* et 7' segments ventraux échancrés, le G' profondément. — Long., 2 1/2 mill. Sous les détritus , dans les mousses , les bolets ; plaines et forêts ; mai, juin , août (r). Toute la région Gallo-Rhénane ; plus rare dans le sud. Aussi en Scandinavie, Grande-Bretagne, Germanie et Caramanie, 5. sînualoeollïs* Lac, Fn. Paris,, 493.— Saule, /. c.,pl. 2, f. 8. — Kraalz, Berl. Eut. Zeil., 1868, 3Zi9. — angulicultis* Mœkl., Bull, Mosc, 1852, II, 325. Voisin du denlicollis ; plus large , plus convexe ; corselet plus large, très-rélréci en avant et à la base; côtés visiblement bi-angu- leux, à peine rougeâtres ; écbancrure basilaire large , obtuse ; cf à cuisses postérieures renflées, tibias intermédiaires légèrement, pos- térieurs plus fortement sinués, 6' et 7' segments ventraux échancrés, le 6' faiblement. — Long., 2 3//i mill. Dans les bourrées de chêne , de pin ; sous les détritus ; champs et forêts ; février, juillet (r). Comme le précédent. Aussi en Scandinavie, Grande-Bretagne, Germanie, Suisse, Au- triche, Grèce, Russie et Amérique russe. Obs. La plupart des auteurs donnent les côtés du corselet comme noirs; mais, même chez les exemplaires les plus foncés, ils sont toujours plus ou moins rougeâtres. 6. kemipternn fil., 5t7iti. Slag., V, 557. — Kraatz, Nai., 1031. — Saule, /. c, pi. 2, f, 9. — Harold, Cat. Col., 672, et j?/n. — metanocephalus Oliv., Eni., III, 42, 38, pi. à, f. 52. Très-distinct par sa taille, sa couleur ferrugineux-clair avec la tôle — 55 — noire ; antennes à peine brunes au sommet ; a distinct du sinua- tocoUis par ses tibias postérieurs dciUés au milieu. — L , 3 mil). Dans les bolets des bois ; juin, août (c). Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi dans le reste de l'Europe. PROTINUS Latr,, Prèc. Car. Ins., 9.— Jacq. Duv., Gen. Staph., 78, pi. 27, f. 135. — Mon. Pandellé, Mat. Cat. Greii., 1867, II, 168. Corps court, ovale. Tête petite, oblongue. Yeux saillants. Labre Iransverse , subsinué en avant. Mandibules courtes, mutiques. Mâ- choires à lobe externe velu au sonimet , interne cilié-épineux, ter- miné par un crochet. Palpes maxillaires courts , f» articles 2° et 3'= renflés, 2* plus épais que le 3% h^ étroit. Menton trapézoïdal. Lan- guette très-bilobée. Paraglosses peu distinctes. Palpes labiaux courts, de 3 articles. Antennes courtes, en massue graduelle. Abdomen large, rebordé. Hanches intermédiaires écartées. Jaujbes mutiques. Tarses de 5 articles , graduellement plus petits, 5*' plus court que les autres réunis. MM. Cliapuis et Candèze (Mcm. Soc. Se. Liège, 1853, VIII, Zi02) décrivent comme il suit la larve d'un Protinus qu'ils croient pouvoir rapporter à Vovalis : Linéaire, subcylindrique, pileuse, blanchâtre, tête et segments thoraciques jaunâtres. Tête subcarrée ; trois ocelles de chaque côté. Antennes de h articles, 1-2 grands, égaux, 2« avec un petit article supplémentaire, 3° très-court, W très-petit, sétacé. Plaque suscéphalique biépineuse. Mandibules bifides. Mâchoires à lobe conique Irès-grêle , cilié. Palpes maxillaires filiformes, de k articles, 1-3 subégaux, Zi* plus long. Menton charnu. Palpes labiaux bi-articulés , très-grêles. Segments thoraciques un peu plus larges que la tête. Pattes grêles. Segment terminal de l'abdomen très- petit, pourvu de deux appendices bi-articulés, 1" article trois fois plus long que le 2° ; anus conique. — L., à peine 2 lignes. — En décembre, dans des champignons décomposés. Les Protinus ont le faciès de certains Anthobimn et Homalium ; ils sont indigènes de l'Europe, de l'Amérique du Nord et du Chili. A. Corselet brillant litnbatus. B. Corselet mat. a. Base des antennes d'un bran de poix ovalis. — 56 — b. Scape des antennes seulement testactf brachypterua. c. Deux premiers articles des antennes testacés macropterus. d. Antennes testacées à massue brune . • atomarius. i, limbatus* Msekl., Bull. Mosc, 1852, II, 323.— crenulalut* Pand., /. c, 169. Faciès du brachypteriis; ovale, convexe, noir, brillant, à peine pnbescent ; antennes noir de poix, 1" article brunâtre ; tête lisse, avec deux impressions obliques; corselet lisse, allongé, d'un quart plus étroit que les élytres, d'un tiers seulement plus large que long; côtés non redressés à la base, régulièrement arqués; ;ingles anté- rieurs marqués, postérieurs dioits; marge basilaire parfois roussàlre ; élytres moitié plus longues que le corselet, à ponctuation fine et assez serrée; abdomen obsolèlement ponctué; pattes testacées; cuisses rembrunies; c? tibias intermédiaires arqués vers la base et crénelés- pileux vers le sommet, postérieurs écliancrés au milieu; 8' segment ventral subobsolètement échancré. — L , 1 1/2- 1 2/3 mill. Les antennes sont rarement rougeâtres, avec le 2' article et la massue rembrunis. Dans les bolets , les fruits pourris , les fagots , les détritus ; avril, octobre, décembre (r). Yerviers [Chapuis); Caen ! forêt de Cerisy, près Bayeux ! Louron, Hautes-Pyrénées {Pandellé). Aussi en Piémont , Corse et Amérique russe. Obs. Confondu dans les collections a?ec le braclnjpterus, et sans doute répandu par toute la France et l'Europe. 2. ovalis Stepli., ///. Brit., V, 335. — Harold, Cat. Col., 672, et syn. — bvevicotlis Er., Gen., 903. — Pand., l. <•., 168. Distinct du Umbatns par sa taille, son corps large , plus déprimé, son corselet mal, très-court et transversal, finement chagriné, ses antennes noirâtres, à 1" article d'un noir de poix, ses élytres plus densémeiil ponctuées, brunes aux épaules, parfois même en entier; ff articles 1-2 des tarses antérieurs dilatés. — L., 2-2 l/Zj mill. Sous les petits cadavres, dans les bolets, les fruits pourris, les fagots, les détritus, accidentellement avec Lasius fuligmosus; avril à octobre (ac). Toute la région Gallo-Rhénane. — 57 — Aussi en Scandinavie, Grande-Bretagne, Germanie, Autriche, Italie , Corse et Algérie. 3. brachypferus Fabr., Ent. Stjst., I, i , 235,— Kraatz, Nat., 1024. — Jacq. Duv.", Geu., pi. 27, f. 135.— Paiid., /. c, 169. — Harold, Cat. Col., G71, et syn. Distinct à'ovalis par sa taille, ses antennes plus courtes, à scape testacé , son corselet moins large , pins long , ses élytres plus courtes, moins densément ponctuée?.; t. tf Mandibules longues, très-saillantes en avant de la tête. Hadroo>;.vtiius. 6. Tarses postérieurs a deux premiers articles allongés, égaux ou subégaux, f Hanches antérieures petites, subovales, non saillantes. X Tarses postérieurs a cinquième article plus long que les autres réunis VCrui,ia. XX Tarses postérieurs à cinquième article égal aux au- tres réunis PycNoGLYPTA. +t Hanches antérieures grandes, coniques, saillantes. X Jambes denticulées. * Mandibules courtes, la droite dentée au milieu. . . Okochares. ** Jlandibules courtes, mutiques Deuphrum. X X Jambes inermes, * Antennes épaissies au sommet LATHRiMiEUM. ■* Antennes filiformes Oiophrum. — 60 ~ c. Tarses postérieurs à premier article plus long que le deuxième. ■^ Mandibules bidentées avant le sommet. X Ocelles distants Geodromicus. XX Ocelles rapprochés Asthophagus. f-j- Les deux mandibules dentées au milieu Lesteva. Iff Mandibules courtes , la droite dentée au milieu. X l'alpes maxillaires à trois derniers articles subégaux. Porrhodites. XX Halpes maxillaires à quatrième article visiblement plus lonm' que le troisième Arpedium. ttf 1 Mandibules allongées , échancréea en deliors au milieu Philorixuii. ■i"i"i'1""h Mandibules courtes , mutlques. X i'alpes maxillaires a dernier article moitié plus long que le précédent Amphichroum. XX Palpes maxillaires a dernier article à peine plus long que le précédent Acidota. ANTHOBIUM Steph., ///. Brit.f V, 335.— Jacq. Duv., Gen. Staph., 11 , pi. 25, f. 133, 13/i. Eugphate»'un» Kiaatz. Corps élargi, court, ovale, siibJéprimé. Tête subiriangulaire. Ocelles situés à la hauteur du bord postérieur des yeux. Labre comme chez les Homalium. Mandibules robustes , muli(|ues. Mâ- choires à lobes étroits: externe pubescent, interne spinoso-pileux au sommet, t^alpes maxillaires h articles 2 et 3 subégaux, W égal à ces deux derniers réunis. Menton trapézoïdal. Langi:etle l'ourcliue. Palpes labiaux suballongés, de o articles, le 1" moitié plus court. Antennes allongées, peu en massue. Abdomen rebordé. Hanches intermédiaires écartées. Jambes pubescentesou subépineuses. 'J'arses de 5 articles, les h premiers courts, égaux, le 5' subégal à ceux-ci réunis. Genre nombreux, auquel il faut réunir les Eusphalerum que M. Kraatz distingue par leurs jambes spinuleuses ; mais ce carac- tère n'est pas constant et se retrouve , à des degrés divers , chez les primulœ , ohlilum , puncticeps , rohuslum , etc. Les AnUiohium vivent presque exclusivement dans les mon- tagnes, sur un grand nombre de fleurs, que nous indiquerons aussi exactement que possible , quoiqu'ils pai'aissent assez inconstants dans cette partie de leur existence. On les trouve dans toute l'Europe, l'Algérie, Madère, l'Amé- rique du Nord et le Chili. — 61 - A. Corselet tioir , ou brunâtre , ou testacd , arec le disque plus ou moins rembruni. a. Corselet entièrement noir ou d'un noir de poix. -{- Corselet avec un sillon longitudinal larsc , profond. . . . rohustum. ■fJ- Corselet sans larges fossettes discoï. laies, offrant parfois un faible sillon longitudinal effacé en partie. X Élytves plus courtes que l'abdomen (cf), pas plus longues que lui (9)- " Corselet avec une large fossette latérale eu avant des an- gles postérieurs. • Antennes testacécs florale. '• Antennes testacées, rembrunies an sommet. . . . atrum. " Corselet avec une dépression latérale plus ou moins pro- fonde, allant de la base jusqu'au milieu au moins des côtés. • Marges, réfléchie et apicale des élytres bordées d'un testacé pâle très-net nitidicolle. '• Marges des élytres concolores ou subconcolores. — Élyties beaucoup plus courtes que l'abdomen (cT Ç)- ° Élytres tronquées carrément au sommet (Cf Ç). . oblitum. 00 Élytres prolongées en pointe au sommet dans la Ç . aduslum. = Élytres à peine plus courtes ou aussi longues que l'abdomen dans la Ç. o Corps large , court , élytres d'un brun de poix ou brunes avec la base foncée mifiutum. 00 Corps étroit , allongé. 0 Côtés du corselet tres-sinués vers la base ; ély- tres d'un brun noir sinuatum. 00 Corselet non sinué ; élytres en entier d'un tes- tacé brunâtre angusticolle. X X t;iytrcs plus longues que l'atdomen d:ins les Ç. * Co'selct mat ou à peine brillant , antennes rembrunies au sommet. • Corsîlet avec un espace longitudinal médian im- ponctué alpinum " Corselet ponctué sur tout le disque. — Coips allongé, élytres à ponctuation assez fine , serrée angustatum. rr Corps assez court ; élytres à ponctuation assez forte , éparse anale. " Corselet brillant, antennes testacées longulum. •{-}-[■ Corselet avec deux larges fossettes discoïdales. X Antennes testacées , brunes au sommet ; taille assez grande. • Élytres brunes foveicolle. ** Elytres testacées pruinosum. XX antennes entièrement testacées ; taille petite. . . . ùnpressicolle. b. Corselet d'un noir de poix ou brun , toujours marginé de rougeâtre. f Antennes testacées ; toute la massue brune. X l'ront lisse , brillant procerum. XX l'iont densément ponctué Octavii. -j-j- Antennes testacées; deruier article plus ou moins rembruni, primulœ. B, Corselet testacé avec une tache brune longitudinale plus ou moins marquée. a. Corselet avec deux larges fossettes discoïdales abdominale. b. Corselet dépourvu de fossettes. f Augles postérieurs du corselet obtus ; élytres testacées. . signatum. - 62 — -j-j- Angles postérieurs droits ; élytres rembrunies vers l'écusson. limbatum. C. Corselet testacé , sans tache diseoïdale. a. Antennes entièrement testacées. ■f Abdomen d'un brun noir, au moins à la base. X lilytres beaucoup plus courtes que l'abdomen aucuparice. XX Élytres couvrant entièrement l'abdomen. ■ Corselet mat, avec deux légères impressions au-dessus de l'écusson ; élytres pubescentes pallena. " Corselet assez brillant ; élytres frlabres. • Corselet avec un fin sillon longitudinal; corps oblong. longipemie. •• Corselet sans sillon ; corps parallèle patlùjerum. ■j-j- Abdomen testacé Kraatzi. b. Antennes testacées, plus ou moins rembrunies au sommet. -|- Tête d'un noir profond ; corselet en carré allongé. . . . nigriceps. ■\~l- Tête testacée , plus ou moins rembrunie sur le vertes. X Poitrine et abdomen noirs lorquatum. XX l'oitrine et abdomen d'un brun noir, celui-ci testacé au sommet sordidulum. f^ Tête entièrement testacée. X Tête lisse ou à ponctuation obsolète , éparse. * Ponctuation des élytres serrée. • Poitrine testacée ( CT 9 )• — Corselet chagriné , à ponctuation nulle ou effacée. ° Corselet très-transversal , h, angles jostérieurs presque arrondis. 0 Corselet biimpressionné sur le disque. . . . rhododeudri 00 Corselet sans impressions discoidales. . . . sorbi. °o Corselet peu transversal , a angles postérieurs presque droits rectançjulum. — Corselet à ponctuation fine, serrée, très- visible. "Corselet très-court, transversal macropleruvi. 00 Corselet allongé , subquadrangulaire umbellatarum. •• Poitrine noire ou d'un noir de poix (Cf 9 )• • • • ilarshami. " Ponctuation des élytres très-éparse , presque effacée à partir du milieu stramineum. X X '^êts et corselet à ponctuation tr^a-serrée, bien visible, ophthalmiewn. Groupe 1 (ANTHODIUM GEN.)- i. atpum Heer, Fn. Uelv.y I, 178. — nic/rum Er., Gen., 892. — Kraalz, Nal., 1009, et syn. (Pi. I, fig. 5.) Oblorig'filloiigé, brillant ; noir, bouche , anieiines, sauf la massue enl'umée, et pâlies leslac('es ; élylres el anus brun de poix ; tèle à poncUialion é[)arse ; coràelel transversal , convexe , très- rélréci en avanl, densément ponctué, moins sur le (listjue ; côtés rougcàlres par transparence; angles posléiieui's obtus; élylres trois fois plus longues que lui , k ponctuation forte, serrée ; celle de l'ab- domen obsolète el éparse. — L., 2 3/4 mill. Sur les fleurs de primevère , saule marceau , cassis , aubépine , - 63 - prunellier, etc.; parfois sous les détritus humides; bois et forêls; mars à mai (ar). Verviers (Chapuis); Lille {Lethierry); Aix-la-Chapelle [Foerster); Ahr [Fiiss); Paris (C/t. Brisout de Barneville j ; Rouen (Moc- qucrys]\ Anjou [Gallois) \ Nancy {Mathieu); Alsace {Wencker); Valais, Martigny ( //eer) ; Mont-Pilat (Rey); Varl Garcassonne (Gavoy) ; Hautes-Pyrénées {Pandellé). Aussi en Germanie , Suisse , Italie. Obs. C'est le florale du Catalogue Mocquerys (p. 206), 2. florale Panz., Fn. Genn., 11 , 12. — Kraatz, Nat., 1009, et syn.— triviale* Heer, Fn. Helv., I, 180, 5G9. Voisin de Vatnnn; distinct par sa forme large, ses antennes les- lacées, la têle obsolèteinent ponctuée, le corselet noir, laige, moins rétréci à la base, plus convexe, à ponctuation éparse, moins forte. — L., 3 mill. Sur les fleurs de bruyère , primevère , muguet , sorbier, etc. ; surtout dans les montagnes; printemps et été (ar). Lille (Lethierry) ; Provinces rhénanes (Bach); Liverdun {Lié- nard) ; Reims ! Metz {Bellevoye) ; Vosges (Puton) ; Dijon (Rouget) ; Bâle ( Heer) ; Genève , Lausanne ( Bugnion) ; Lyonnais {Rey ) ; Pyrénées-Orientales {v. Bruck) ; Hautes-Pyrénées {Pandellé). Aussi en Germanie , Suisse , Italie. Gro-upe 3 ( EUSPHALERUM KR.j. 3. abdoiuinale Grav., Mon., 219. — Kraatz, Nat., 1007 et syn. Oblong, subdéprimé, glabre, assez brillant; teslacé rougeâtre ; con , une tache confuse sur le milieu du corselet et une autre circa- sciUellaire brunâtres; ccusson , poitrine et abdomen noirs; têle va- guement poncluée; corselet transversal, à côtés arrondis et angles obtus ; deux fossettes en fer à cheval sur le disque ; élylres moitié plus longues que lui, à ponctuation dense , forte, tronquées au soniuiet. — L., o-'à ijli niill. Sur les fleurs de prunellier , poirier , pommier, saule, sorbier , aubépine, etc. ; au printemps; bois des plaines et montagnes jus- qu'à iOOO m. d'altitude ; mai , juin |ar). Utrecht , La Haye , Heemstede ( Snellen v. V. ) ; Belgique — 64 — {Tennstedt); Lille (Lethierrj/) ; Paris {Cl>. Brisout de Rar- neville); Compiègne {Faivmaire)\ Rouen (Mocquerys)-^ Verdun, Nancy ( Ma //n'eu); Vosges {Puton); Aix-la-Chapelle (Foerster); Grefeld {Mink); Elberfeld {Cornélius) ; Hesse {Scriba); Alsace (Wencker); Pontarlier {LeŒierry) ; Rouvray, Dijon, Beaune {Rouget) ; Genève {Heer] ; Iseron, Avenas, Lyon, Morgon, Mont- Pilat {Rey). Aussi en Germanie , Suisse , Italie. h. sigfnatum Maerk., Alt. Nat. Zeit., 1857, III, 172. — Baudi, Bert. Ent. Zeit., 1869, li03. ^ Rougeûlre; élytres leslacées; massue des antennes, cou, une lâche médiane sur le corselet, écusson et abdomen noir de poix; distinct de Wihdominale par sa taille, le corselet plus large, plus court , moins rétréci à la base , sans fossette , à ponctuation fine , serrée; 9 testacée ; cou, disque du corselet et sommet de l'abdo- men obscurs. — L., 3 1//H-3 3/4 mil. Dans les forêts, sur les fleurs de sorbier, saule, aubépine, cor- nouiller, méi'isier , primevère , anémone, etc. ; surtout dans les montagnes et jusqu'à 1900 m. d'altitude ; avril, juin , juillet (nj. Bois d'Angleur, près Liège f de Borre) ; Verviers {Chapuis); Mons (Démo w^tn) ; Lille , forêts de Trélon et de Mormal { Le- thierry ) ; Ahr ( Fuss ) ; Hesse ( Scriba ) ; Vosges ( Puton ) ; Pon- tarlier (Lef/îterri/) ; Albertville [de Manuel} ; mont Rosa , Macu- gnaga , au bord de l'Anza {v. Kiesenivetter) ; Gap ( Burle) ; Alpes- Maritimes { Baudi ). Aussi en Germanie , Suisse , Italie , Autriche. 5. lîmbatuin Er., Geii., 89^. — Kraatz , Nat., 1008 et syn. Rougeâlre ; massue des antennes , front , disque du corselet plus ou moins largement et région circascutellaire bruns; poitrine et ab- domen noirs ; 'listinct du signatinn par sa taille, sa lêle imponcluée, le corselet moins rétréci en arrière , à angles postérieurs presque droits et non arrondis , à ponctuation éparse , effacée , à fin sillon longitudinal, les élylres à ponctuation plus fine et serrée. — L., 2 1/2-3 mill. Sur les fleurs de saule , viorne , primevère , cardamine , etc. ; bois et prairies des régions montagneuses ; mai à juillet 'r). Beliiique , Hautes-Fagnes , Verviers ( Chapuis \ i Aix-la-Chapelle - 6S - f Bach ) ; Hesse ( Scriba ) ; Vosges ( Wencker ) ; Doubs , Pontar- lier ! Genève! Alpes Vaudoises (Bugnion). Aussi en Germanie , Suisse , Italie. 6. Octavii ** Fauv., Bull. Soc. Linn. Nurm,, 2« sér., V, 18 (novembre 1869). (PI. 1 , fig. 6. ) Rougeâtre ; élylres d'un testacé sale ; front en entier, corselet sauf les côtés, et région circascutellaire d'un brun foncé; poitrine et abdomen noirs ; distinct des deux précédents par sa tête assez densément et nettement ponctuée , le corselet allongé, subquadrangulaire , non transversal , à côtés très-peu arrondis , à angles postérieurs droits . à sillon plus marqué, à ponctuation plus fine , très-serrée , Pécusson chagriné , les élytres plus densément et finement ponctuées. — L., 2 1/2-3 mill. Sur les fleurs , dans les montagnes ; juin (r). Gap, Monestier de Briançon (de ia Brûlerie) ; Basses-Alpes! mont Viso ! Je consacre cette charmante espèce à la mémoire d'un frère et d'un ami , et au souvenir de nos explorations dans ces belles mon- tagnes des Alpes. Obs. L'insecte est sans doute confondu avec le limOatum dans les collec- tions. 7. procerum » Baudi, Berl. Eut. Zeit., 1857, 11/i. Faciès de VOclavii ; noir ; bouche , antennes , sauf 'a massue en- fumée , côtés du corselet et pattes rougeâlres ; élylres noir de poix, plus claires au sommet et sur les côtés ; tête lisse, brillante ; corse- let plus large que celui d'OcfrttJii ; côtés bien plus arrondis; angles postérieurs plus obtus; ponctuation bien plus éparse et plus forte ; écusson lisse; élytres à ponctuation bien plus forte et écartée, c^ tron- quées, ç acumioées à l'angle apical interne, d'un quart plus lon- gues.—L., 2 1/2-2 2/3 mill. Sur les fleurs d'anémone , dans les hautes montagnes ; juin (trj. Vallée de Fénestrelle ! Bardonnèche ! Monestier de Briançon (de la Brûlerie) ; Alpes-Maritimes ( Baudi). Aussi en Italie. 8. priniulce Steph., ///. BriU, V, 356. — triviale Er., Gen,^ 89i 5 — 6G — (nec Heer). — Harold , Cat. Col., et syn. — Kraatz, Nui,, 100/1. — cri' brùsum * Heer, Fn, Hetv., I, 658. Noir de poix ; bouche , antennes , marge du corselet , élytres, sauf le disque rembruni , et pattes rougeâtres ; forme des procci'iim el Octavii, plus étroit que celui-ci, allongé; tête imponctuée; corselet plus convexe, un peu plus large, à ponctuation forte, éparse; une légère fovéole à la base ; élytres parallèles , à ponctuation grosse , peu serrée ; c? côtés du corselet plus rétrécis à la base. — L., 2 2/3- 3 mill. Sur les fleurs de violette, anémone, saule, viorne , etc.; bois des plaines et montagnes; fin mars à mai (r). Hollande [Snellenv. V.) ; Belgique {Chcqmis) ; Aix-la-Chapelle (Bach) ; Ahr {Fuss] ; Crefeld {Mink)\ Vosges ( Wenckcr]\ Paris ! Rouen (Lebouteiller); Dijon {Rouget) \ Jura {Heer); mont Tendre, Lausanne {Dugnion, de Gautard); Gap ! mont Pilât [Rey]. Aussi en Scandinavie, Grande-Bretagne, Germanie, Suisse, Italie , Autriche. Obs. C'est le mînutum du Catalogue Mocquerys (p. 207). 9. obliiuni* Fairm,, Fn. Fr,, I, 6/13. Très-voisin du priiuulce ; distinct par sa taille, les antennes rem- brunies au sommet , la tête éparsemcnt ponctuée , le corselet noir , plus large , plus court , moins rétréci à la base , ponctué , ainsi que les élytres, bien plus finement el dcnsémcnt. — L., 3 l/Zi - 3 1/2 mill. Dans les montagnes, sur divers arbustes en fleurs , jusqu'à 2,400 m. d'altitude; mai à juillet (ac). Hautes-Pyrénées , L'Héris , près Bagnères-de-Bigorre {Ch. Bri- sout de Barneville) ; vallée d'Arrens {Pandellé). Aussi en Italie. Obs. 1. M. Fairmaire {Fn. Fv., I, Gi8) l'indique encore de Belgique; mais celte localllé est assurément erronée. Obs. 2. Les immatures ont les côtés du corselet et les élj très d'un brun clair. La même remarque s'applique , du reste, à la plupart des Anihobium noirs. 3e GroTape. 10. ancpparice* Kiesw., lio'l, Unt, Zeû.y 1^66, 288. — 67 — (^ Faciès du lorqualtim; non pubescenl ; antennes leslacées , les 5 derniers articles plus larges , égaux; tète impressionnée , à ponc- tuation assez forte , éparse ; corselet moins rétréci à la base , cha- griné , à ponctuation plus forte, écartée, obsolètement biimpres- sionné ; écusson brun ; élylres à ponctuation plus forte , plus écar- tée, tronquées au sommet (cJÇ); 9 poitrine et abdomen testacés. — L.,2 1/2-3mill. Sur les pelouses fleuries , les fleurs de Sorbus aucuparia , par- fois sous les pierres, dans les montagnes; mai à juillet (tr). Hautes-Pyrénées {Pandellé). Aussi en Germanie. H. torquatuaiB Marsh., Enl. Brii., 1, 127. — Woll. , Ami. Nal. Hist., ser. 3, 1860, VI, 107 {iicc Kraatz). — mucronatum Sleph., III. Brit., V, 339. — Ç monlivagitm Heer, Fn. Helv., I, ISZi. — scutetlare Er., Gen., 895 et syn. — Kraatz, Nat,, 1016 (1). ^ Oblong, peu brillant , i\ fine pubescence jaunâtre ; testacé rou- geàtre ; antennes, sauf la massue rembrunie , élylres et pattes testa- cées ; cou , écusson , poitrine et abdomen noirs ; tète et corselet den- sément et très-finement ponctués ; celui-ci peu transversal, relevé en bosse double avant le milieu ; côtés arrondis , assez rétrécis à la base; angles postérieurs subobtus ; sillon longitudinal effacé; élytres deux fois et demie plus longues que le corselet, à ponctuation fine, sei'rée, ruguleuse, tronquées au sommet ; abdomen découvert, à ponctuation très-fine , éparse ; 5 corselet non bosselé ; élytres briève- ment acuminéesà l'angle apical. — L., 2 2/3 mill. Sur les fleurs de genêt , aubépine , viorne , saule , renoncule , trèfle, cytise, etc. ; forêts, bruyères et marais des plaines et des montagnes , jusqu'à 2,000 m. d'altitude; avril à juillet (ac). Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi en Grande-Bretagne , Germanie , Suisse , Italie , Algérie . Madère. (1) 11'- nigriceps'. Faciès du torquatum , mais un des plus distincts ; forme plus étroite en avant ; tête noire, brillante, plus fortement, moins densémcnt ponctuée ; antennes plus robustes; massue noire ; corselet subcarré , d'un tiers plus long et plus étroit , peu rétréci vers la base , dont les angles sont droits; disque très-obsoletement biimpressionné; élytres étroites , subparallèles , plus déprimées, à ponctuation plus fine , plus serrée, Cf tronquées tiiis-cairément ; anus rougeâtre. — L., 2 223 mill, Corse. Un seul d". — 68 — 12. adus&at; bouebe, antennes et pattes testacées ; tête , corselet et éiytres à grosse ponc- — 81 — bilobé. Mandibules falciformes, très-saillantes, mutiques. Mâchoires à lobe inlerne parcheminé, 5-épineux au sommet, externe court, étroit, pubescent au sommet, l'alpes maxillaires à 1" article très- petit, 3' plus court que le 2% /i'= plus de deux fois aussi long. Lan- guette très-échancrée en triangle. Paraglosses visibles, longuement pubescentes. Palpes labiaux grêles, de 3 articles. Antennes courtes, peu en massue, moniliformes. Abdomen court, rebordé. Hanches intermédiaires peu écartées. Jambes ciliées. Tarses à h premiers articles subégaux, 5'= subégal aux autres réunis. La seule espèce du genre est remarquable par ses mandibules et rappelle le faciès des HomaUum du groupe des Hapalarcùa. Elle paraît propre aux montagnes françaises. i. longipalpîs Muls. et Rey, Mém. Ac. Lyon, I, l/i3, pi. i, f. A.— Fairm., Fn, Fr., I, 646. — Jacq. Duv., Siaph., l, c. Allongé, convexe, roux-ferrugineux, assez brillant, à fine pubes- cence jaune, fortement ponctué-rugueux; mandibules très-saillantes; antennes courtes; tète subtriangulaire, à ponctuation très-serrée; corselet très-cordiforme , obsolètement biimpressiouné ; élytres courtes, moins densément ponctuées. Abdomen obsolètement ponc- tué; c? tarses antérieurs dilatés; trochanters postérieurs en crois- sant, 7^ segment échancré au-dessus et prolongé en dessous. — L., 2 1/2-2 3M mill. Sous les mousses , dans les montagnes ; région des sapins ; prin- temps, été (ar). Lyonnais, mont Pilate, mont Dore (Rey) ; Hautes-Pyrénées {Pan- dellé) ; Pyrénées-Orientales {v. Bruck). tuation peu serrée; côtés du corselet droits , brusquement rétrécis vers la base ; un espace lisse, élevé au-dessus de l'écusson; élytres d'un tiers plus longues que le cor- selet; cf 3* arceau ventral denté au milieu du bord externe, 7>= sinué, prolongé en lobe au milieu. — L., 2 3/4 mill. En Laponie , Scandinavie , Pologne et Prusse septentrionale. Obs. M. Rouget, dans son Catalocjue (p. 432), indique cet insecte comme pris à Rou- vray (Côte-d'Or) par M. Kmy. La collection de ce savant ayant passé à l'aris, dans les mains d'uQ médecin dont j'ignore le nom, je n'ai pu vérifier cette provenance, que, jusqu'à preuve contraire , il faut considérer comme erronée. — 82 — ACRULIA Thoms., Skand. Col., III, 199. Corps court , convexe. Tête avec une fosselle clypéale distincte. Ocelles très-obsolètes, distants. Yeux proéminents. Labre Iransverse, subarrondi. Palpes maxillaires de h articles, le Zi* linéaire, moitié plus long que le 3^ Antennes courtes, en massue robuste, à 2 premiers articles renflés. Abdomen court. Mésosternum caréné. Hanches anté- rieures courtes, subovales, à peine proéminentes. Jambes muliques. Tarses postérieurs à 2 premiers articles allongés, égaux, 5« plus long que les autres réunis. Les caractères ci-desssus me paraissent distinguer suffisamment ce genre de celui des Homalium, auquel Erichson et M. Kraatz le réunissaient. La seule espèce connue rappelle en petit certains LathrimcBum ; elle se trouve en Europe. d. inflata Gyll.» Ins, Suec, III, 700. —Kraatz, iVaf., 1002 et syn, — corticatis Heer, Mitth., I, 76, (PI. 1, fig. 8.) Faciès d'un très-petit Lathrimceum; court, con- vexe; brun de poix, brillant; bouche, antennes, marges latérale et basilaire du corselet et des élylres et abdomen , sauf le milieu des segments, d'un roux clair; ponctuation écartée sur la tête, serrée sur le corselet, plus forte sur les élytres; écusson lisse; corselet transversal, à côtés sinués , anguleux, à peine crénelés; élytres moitié plus longues que lui, tronquées au sommet.— L., 2-21/3miII. Sous les écorces , dans les vieilles souches de hêtre , sapin , érable ; rarement sur les arbustes ou sous les mousses ; forêts des montagnes ; juillet , août (r). Belgique, Baraque-Michel [Chapuis) ; Hesse,'Vogelsberg (Scriba); Genève ( Heer ) ; Grande-Ghartreuse ! mont Dore (Rey ) ; Hautes- Pyrénées (Pandelle). Aussi en Laponie , Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie , Suisse, Italie, Autriche. — 83 — HOMALIUM Gravenh., Micropt., 111. — Jacq. Duv., Gen, Stapli., 76, pi. 26, fig. 129 et 130. Phlœonontu» Heer. — \*/lodt'otnus Heer. — OctUhexentt» Mots. — Act'olocha Tlioms. — Elheothasga Thoms. — Hapalarœa Thoms. — t'hiœoatibu Thoms. — PhyUotlfepa Thoms. — Dia- Éetnmu» Lee. Corps oblong, plus ou moins convexe. Têle resserrée à la base. Ocelles situés 1res en arrière. Yeux subproéminents. Labre trans- verse, échancré. Mandibules petites, courtes, la droite avec un denticule interne. Mâchoires à lobes membraneux , l'externe velu au sommet, l'interne cilié-épineux, terminé par un crochet. Palpes maxillaires de k articles, 1^' petit, h° subégal aux 2^ et 3*= réunis. Menton sublrapézoïdal. Languette large, bilobée. Paraglosses ca- chées. Palpes labiaux courts , de 3 articles. Antennes en massue. Abdomen rebordé. Hanches intermédiaires séparées. Jambes à peine épineuses. Tarses à h premiers articles subégaux , 5^ au moins aussi long qu'eux réunis. Les larves des //. vile et pusilliim ont été décrites par M. Perris {Ann. Soc. Ent. Fr., 1853, 576 et 578, pi. 17, f. Zi9-55 et 56-59). La première est linéaire , d'un roussâtre livide , à tète oblongue ; épislome et labre soudés; mâchoires sans lobe apparent; palpes maxillaires grêles , triarticulés, 3' très-long; lèvre inférieure sub- échancrée ; palpes labiaux de 2 articles; mandibules longues, den- tées; antennes de Zi articles, 3^ le plus long, sécuriforme, offrant un article supplémentaire, û' ovale, sétifère ; deux ocelles ; segments thoraciques graduellement plus courts ; les h premiers de l'abdomen égaux, transverses, les suivants plus étroits, graduellement plus longs ; 8" lubuleux , coupé carrément ; 9= avec deux appendices bi- arliculés, mobiles; pseudopode anal non terminé par un bourrelet ; pattes ordinaires , de U articles sétigères; 9 paires de stigmates ordi- naires.-—L., 3 mill. — Dans les galeries du Toyniciis stcnographus. La larve de 1'//. piisilkim diffère de la précédente par sa tête coupée carrément en avant, roussâtre, ainsi que le dernier segment, le pseudopode anal et une bande effacée sur les deux pénultièmes segments ; mandibules muliques ; mâchoires lobées ; antennes à ar- licle supplémentaire bien plus long; cinq ocelles noirs , dont 3 en ligne oblique; pseudopse anal long. — L., 2 1/2 niill. — Trouvée sous récorce d'un pin où avaient vécu des larves de Toviiciis laricis, et qui nourrissait des larves de Pissodes nolalus. Insectes de faciès assez divers , que quelques auteurs ont divisés en plusieurs genres n'ayant réellement que la valeur de groupes secondaires. On les trouve par tout le globe , sauf l'Océanie ; ils sont surtout nombreux en Europe et en Amérique. A. Tête, corselet et élytres plus ou moins brillants. a. Elytres à stries écartées, nettes, égales ; stries finement pointillées. f Corselet rougeâtre, avec le disque plus foncé amabile. ■ff Corselet noir striatum. b. Elytres plus ou moins ponctuées, parfois à vestiges de stries irrégulières, confuses. f Corselet inégal, ayant une large impression latérale, et sur le disqiie doux fossettes larges, nettes, profondes. X Antennes testacées ou d'un rougeâtre clair, * Tête à ponctuation très-fine , éparse validum. * Tête trl's-densément et subrugueusement ponctuée. . ferrugineum. XX Antennes d'un brun de poix, ou ferrugineuses, avec la base noire ou enfumée; ou noirâtres, avec la base brunâtre. * Abdomen presque mat, à ponctuation fine. • Elytres assez largement rebordées et relevées au sommet cœsunt. '• Elytres ni rebordées ni relevées exiguum. " Abdomen brillant, lisse excavatum. XXX Antennes en entier d'un noir profond funthre. XXXX Antennes brunes ou noirâtres, avec le premier ou les premiers articles rougeâtres. * Elytres au moins moitié plus longues que le corselet. • Elytres noirâtres, marginéesde rougeâtre au sommet. — Tête et corselet à ponctuation assez forte, nette. . riparium. = Tête et corselet à ponctuation rare, obsolète. . lœviusculum. •• Elytres unicolores, noirâtres, rougeâtres ou enfu- mées sur le disque. — Abdomen mat. 0 Corselet peu transversal, presque carré. . . Allardi. 00 Corselet moitié plus large que long. . . seplentrion-t, zn Abdomen brillant, anus rougeâtre. 0 Elytres h ponctuation forte, serrée rivulare. °o Elytres à ponctuation très-grosse, poreuse, éparse porosum. •• Elytres d'un quart seulement plus longues que le cor- selet nlgriceps. -j-i" Corselet inégal, ayant une large dépression latérale et sur le disque deux fossettes subobsolètes Qxyacctnthœ. tf-J- Corselet égal, offrant parfois sur le disque deux impres- sions plus ou moins obsolètes. X Corps très-déprimé, parallèle. * Elytres d'un brun noir, plus claires aux épaules et sur les côtés : monilicortif. — 83 — ** Elj'tresplus fonci^es autour do l'écusson et sur les côtés, • Corselet et élytres à ponctuation nette, serrée, bien visible planum. '• Corselet et élytres aponctuation éparse,très-obsolète. lapponicum. XX Corps plus ou moins convexe. * Corps brifeveinent ovale, convexe. • Elytres h ponctuation assez forte, égale, serrée . . pygmœum. •• Elytres a ponctuation grosse, en séries confuses. . distincticorne. " Corps ovale-oblong. • Corselet noir ou d'un brun noir. — Elytres fortement ponctuées en lignes ; intervalles convexes salicis. ■^Elytres finement ponctuées en lignes ; intervalles striolés rufipes. '• Corselet d'un testacé rougeâtre. — Tête à ponctuation forte, très éparse melanocephalum. = Tête à ponctuation assez fine, serrée iopterum. "* Corpsparallfele ou subparallfele, plus ou moins déprimé. • Corselet a ponctuation forte, subrugueuse et à impres- sions assez profondes scabriusculum. •' Corselet h ponctuation non rugueuse, plus ou moins serrée. — Corselet et abdomen d'égale largeur. ° Corselet visiblement impressionné en fer h che- val sur le disque brevicorna. •o Corselet sans impressions distinctes .... lineare. = Corselet un peu plus étroit que l'abdomen : tête large, transversale. • Tête et corselet brillants , à ponctuation nette , peu serrée concinnum. °o Tête et corselet à peine brillants, h ponctuation fine, très-serrée depîanatum. 3 Abdomen ovalaire , plus large que le corselet. ° Corselet à ponctuation substriolée, court, trans- versal. . . testaceum. °° Corselet à ponctuation fine, ordinaire. 0 Corselet à côtés subanguleux , disque bi- fovéolé vile. 00 Corselet à côtés très-arrondis , disque à fovéoles indistinctes gracilicorne. i' 1 i 1 Corselet offrant, sur le disque, une large impression transverse rufulum. B. Tête, corselet et élytres très-mats; taille très-petite. a. Elytres h ponctuation très-fine, serrée et rugueuse. . . . minimum, b, Elytres à ponctuation éparse , obsolète pusillum. Oroupe 1 (ACROLOCHA TH.;. 1. amabile* Heer, Fn. Helv., I, 567. — Kraatz, Nat., 999 « syn. Faciès de VAnthobiiim torqualum Marsh. ; noir de poix, peu brillant, subdéprimé; bouche, antennes, sauf la massue rembrunie, corselet, sur les côtés et souvent sur tout le disque, élytres, pattes el anus d'un rougeàtre-teslacé sale ; lèle à ponclualion fine en ar- — 85 — rière , sillonnée de chaque côté ; cou et corselet Irès-fineinenl striolés, celui-ci transversal , finement et assez densément ponctué; côtés arrondis, assez rétrécis vers la base; angles postérieurs sub- obtus ; parfois un sillon effacé ; élytn^s moitié plus longues que lui , avec six stries fines, densément ponctuées, interrompues avant le sommet; intervalles lisses; côtés pointillés-striolés. — L., 2 1/4-2 1/2 mill. Dans les agarics (tr). Hesse, Oberlais {Scriba); Jorat, Chalet à Gobet {Heer). Aussi en Suisse , Autriche et Asie-Mineure. 2. striatnm Grav., Micr., 119. — Kraatz, Nat., 1000 et syn. — Harold, Cal. Col., G68 et sijn. — baicalicum Mots., Bull. Mosc, 1860, II, 5lili. — Hochli., /. c, 1862, III, 107 {vereshn, ). (PI. 1, fig. 9.) Faciès du Proleinus brachypterus ; très-voisin du précédent ; plus petit, plus étroit ; noir ; articles 1*', 3% h^ et 5« des antennes et pattes rougeâtres ; anus et élytres souvent bruns ; tête et corselet à ponctuation plus forte ; sur celui-ci, deux fossettes dis- coïdales et un sillon plus ou moins obsolètes ; élytres avec 5 ou 6 stries subconfuses , à ponctuation bien plus fine et à intervalles vi- siblement striolés, ainsi que le sommet et les côtés; cf tarses anté- rieurs dilatés ; 7' segment ventral tronqué au sommet. — L, 2-2 1/îJ mill. Dans les bouses, les excréments, les fumiers, les débris végé- taux, etc.; mars , septembi'e, octobre , décembre (ar). Verviers [Chapuis] ; Ahr {Fuss) ; Lille (Lethierry) ; Aix-la- Chapelle , Crefeld , Elberfeld ( Bach ] ; Hesse ( Scriba ] ; Rouen (Mocquerys) ; Calvados, dunes de Merville 1 Morlaix {Hervé) ; Paris ! Reims ! Verdun ! Metz {de Saulcy) ; Vosges {Pulon) ; Alsace {Wejicker) ', Bïjon [Rouget) ; Valais (Feneir); Lyon (iîey) ; Pyré- nées [Ch. Brisout de Barneville). Aussi en Grande-Bretagne ;, Germanie , Suisse, Autriche, Corse et (?) Sibérie orientale. Groupe S. 3. rufuluni Er., Gen., 883. — Kraatz, Nat., 1000 et syn. (PI. 1, fig. 10.) Faciès de Voxyacanlha , plus rétréci en avant, assex brillant , roux-testacé ; disque de l'abdomen enfumé; léle, cor- — 87 — selet et une tache scntellaire parfois brunâtres; antennes robustes, pileuses, riiopaliformes; tête à ponctuation obsolète, rare; corselet étroit, impressionné en travers; côtés arronlis; angles postérieurs droits ; ponctuation assez serrée , subrugueuse ; élytres courtes , une fois et demie plus longues que celui-ci, ponctuées densément en séries effacées au sommet; abdomen à pubescence rare. — L., 2-2 1//1 miU. Dans les vieux fagots , sous les mousses , les écorces ; régions boisées; octobre (r). Paris (^it&é) ; St-Germain {Ch. Brisoul de Barneville)\ Caen ! Morlaix (iferfé) ; Anjou! Dijon (Rouget); Lyon, Morgon (Rey) ; Le Luc (Robert) ; St-Raphaël l Fréjus (Ratjmond); Hyères (Pey~ ron) ; Carcassonne (Gavoy) ; Toulouse (Marquet); Hautes-Pyrénées (Pandellé). Aussi en Germanie , Autriche et Italie. aroupe 3 (HAPALARjEA TH.). U. pygsMceum Payli., Fn. Suec, III, AlO. — Kraatz, Nai,, 1001 et syn. — ulmi* Mots., Bull. Mosc, 1857, IV, /i93 (1). (Pi. 1, fig. 11.) Oblong-ovale ; roux-testacé sale et obscur, plus ou moins foncé; assez brillant et convexe , à pubescence grise ; lêle, côtés et sommet des élytres et disque de l'abdomen brun de poix; tête assez densément et fortement ponctuée ; corselet large , transver- sal ; côtés peu arrondis , à peine rétrécis vers la base , dont les angles sont droits; ponctuation, ainsi que celle des élytres, assez forte, serrée; celles-ci presque moitié plus longues que le corselet; abdo- men très-finement striolé en travers ; cf 6* segment ventral déprimé et bidenliculé au milieu; trochanters postérieurs grands, sécuri- formes. — L., 2 1/2-2 3/4 mill. Sous les écorces , les plaies d'ar^bres , dans les détritus , les bo- (1) Entre le rufulum et le pygmœum, se place Tesp^ce suivante , qui doit habiter nos Alpes françaises : 4'. dislinclicorne' Baudi , Berl. Ent. Zeit., 1869 , 402. Faciès du pygmœum et du Pycnoglypta lurida; moitié plus petit que le premier, plus rétréci en avant, plus convexe; roux de poix; bouche, antennes, bords du corselet, épaules, sommet des élytres et de l'abdomen et pattes testacés; tête moins impressionnée; corselet plus long , plus étroit, plus fortement ponctué; deux im- pressions discoïdales trfes-obsolctes ; élytres d'un tiers plus courtes, moins densément, plus fortement et subnigueusement ponctuées en séries confuses. — L., 2 1^4 mill. Piémont (G/ii7iani, Garbiglietli'). ^ >-i.'r\«-' — ga- lets , les champignons , sur les haies ; bois des plaines et monta- gnes ; mai , juin , septembre , octobre (ar). Lille (Lethierry) ; Aix-la-Chapelle, Dùsseldorf {Bach) ; Paris (Cil. Rrisout de Barneville]; Caen ! Orne, Lassay , Couterne (Février )\ Angers (Gallois) ; Vosges [Putoti)-^ Genève (Heer) ; Grenoble ! Lyon , Morgon ( Beij ) ; Marseille ( Peyron ) ; Hautes- Pyrénées (IPandellé). Aussi en Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie , Autriche , Corse. Obs, Les exemplaires corses sont très-foncés en couleur, presque bruns» aronpe 4= {PHYLLODHEPA TH.). 5. salicis Gyll., 1ns. Suec, 11, 226. — Kraalz, Nat., 994 et syn, — crassicorne* Matlh., Zool.y 1863, 8650. (Pi. 1, fig. 12.) Forme du nieUmocephaluin ; plus large, plus robuste; noir de poix; antennes souvent rembrunies au milieu; corselet, élytres et anus brun de poix ; bords du premier et de l'ab- domen plus clairs ; tête plus largement fovéolée ; corselet à côtés un peu plus arrondis et rétrécis à la base; fossettes discoïdales mieux marquées; élytres plus longues, plus larges, à stries parallèles, ponctuées en lignes écartées, plus profondes, nettes jusque vers le sommet; intervalles pointillés , subconvexes ; abdomen à ponc- tuation très-fine , éparse. — L., 3 2/3 - U 1/û mill. Sur les fleurs d'aubépine ou au vol au soleil ; parfois dans les mousses ; régions boisées ; mai , juin, octobre (n). La Haye (Kinker) ; Lille ( Lctliierry ) ; Conipiègne (Aube); Paris (Ch. Brisout de Barneville] ; Rouen ( Mocquerys); Calvados, Pont-l'Évêque ( Grenier); Orne , Couterne, St-Bômer (Perrier ) , Lonlay-l'Abbaye 1 Lyon (Rey) ; Landes (Perris) \ Hautes-Pyrénées, Aragnouet , Gavarnie {Pandellé)\ Pyrénées-Orientales (v. Bruck). Aussi en Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie. C. rufipes Fourc, Eut. Par., I, 168. — Fuhrei Zett., Ins. Lapp., 52. — florale* Er., Gen,, 879 et sijn. — Fuss , Berl. Eut. Zcit., 1867, 415. — nigritm Grav., Mon., 212. —Kraalz, Nat., 997 et syn. —ruficorne Steph., ///. Brit., V, 352. — maculicorne* Heer, Fn. tlelv., I, 178. Faciès du salicis , taille du rivulare : distinct du premier par sa taille , sa forme plus étroite, oblongue , sa tête moins largement — 89 — fovéolée , ses antennes plus minces , le corselet à ponctuation plus serrée, plus fine, moins rétréci à la base, les élytres bien plus densément et finement ponctuées , à stries nombreuses, mais obso- lètes, confuses et entremêlées de strioles très-fines; abdomen à ponctuation à peine visible. — L., 3-3 1/2 mill. Les antennes sont rarement lestacées en entier ou seulement à la base; les côtés du corselet sont parfois rougeâtres et les élytres brunâtres. Sur les fleurs de primulacées , spirées , genêt , aubépine , ma- ronnier , dans les bois, jardins, etc.; parfois dans les détritus , les fumiers ou les bolets pourris ; plaines et montagnes, jusqu'à 2,000 m. d'altitude ; février , mai , juin , septembre (ac). Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi dans le reste de l'Europe et en Algérie. Obs, Les auteurs ont considéré jusqu'ici comme deux espèces les H. ru/îpes et nigrum; mais l'examen attentif d'une longue série d'exemplaires de toutes provenances (boréales et méridionales) m'a permis de reconnaître que cette opinion était absolument erronée. En effet, aucun des caractères distinclifs signalés par les descriptions n'est stable et spécifique. Les an- tennes sont tantôt noirâtres, tantôt brunes, avec le 1" article et même le 2" enfumés, tantôt lestacées à la base (i ou 5 premiers articles) et rembrunies au sommet, tantôt enfin entièrement testacécs; cette variation des antennes existe indifféremment chez les exemplaires à corselet noir, allongé, et un peu plus rélréci à la base, comme chez ceux dont les côtés du corselet sont rougeâtres et peu rétrécis ; la forme de ce même corselet est aussi variable pour la largeur, la longueur, la dilatation des côtés en avant, la netteté des fossettes; l'écussson est tantôt pointillé, tantôt presque lisse; les élytres sont ponctuées plus ou moins fortement, en séries fortes ou obsolètes; la ponctuation de labclomen est aussi plus ou moins effacée. Toutes ces modi- fications se reproduisent et se confondent chez l'un ou l'autre type, qu'on prend ensemble dans le nord comme dans le midi , et il est impossible d'en préciseraucune. Le rufipes est encore une de ces formes largement répandues, et douées, à cause de leur diffusion même, d'une certaine variabilité; des variations analogues s'observent, du reste, pareillement chez les autres types du groupe, entre autres le salicis , sans qu'on ait pensé à les diviser. 7. melanoeephalum Fabr., Manu Ins., I, 222. — brunneum Payk., Mon. Slapli., 63. — Kraatz, Nat., 995 et syn. Roux, brillant; tète, cou, deux larges taches au sommet des élytres , poitrine et avant-dernier segment de l'abdomen brun de poix ; bouche et pattes plus claii-es; tête et corselet à ponctuation forte , assez éparse ; celui-ci peu transversal , arrondi sur les côtés , — 90 — rétréci vers la base , dont les angles sont droits ; très-obsolètemenl fovéolé sur le disque ; élylres une fois et demie plus longues que le corselet, à ponctuation forte, obliquement rugueuse, presque en séries vers la base; abdomen à ponctuation assez forte, serrée, éparse sur les deux derniers segments. — L., ù mill. Dans les bolets , sous les écorces de bêtre , sur les fleurs de po- macées, etc.; juin, septembre (tr). Elberfeld {Bach) ; Hesse {Scriba) ; Metz {Géhin) ; Sarreguemines {de Saulcy) ; Vosges (Puton) ; Alsace (Wencker); Vallorbes , Ge- nève {Heerj; Hautes-Pyrénées , Baréges (Pandellé). Aussi en Scandinavie, Suisse , Piémont, Autricbe. 8. lopteriini Stepli., lU. Brii.^ V, 3i9. — luculum Er., Ge«., 881. — Kraalz, Nat., 995 et syn. — Jacq. Duv., Gen. Staph., pi. 26, f. 130. Faciès du précédent; bien plus étroit que lepygmœujii; allongé, subparallèle; rougeâtre, brillant; bouche , base des antennes , une tache humérale oblique, partant de l'épaule sur les élytres, et pattes testacées; tête noire ; une tache scutellaire , élytres et abdomen vers le sommet enfumés; tète, corselet et élytres à ponctuation assez forte et serrée ; celui-ci étroit , assez arrondi sur les côtés et rétréci à la base , dont les angles sont droits ; deux fossettes h peine visibles sur le disque; élytres plus fortement ponctuées-striées, une fois et demie plus longues que celui-ci; abdomen obsolètement ponctué, parfois rembruni sur tout le disque. — L., 2 1/2-2 2/3 mill. Sous les écorces , surtout du pin et du charme, sous les mousses, dans les bolets, les détritus des celliers , des meules de blé , sur les fleurs d'aubépine ; février, mai , septembre , octobre (ac). Toute la région Gallo-Rhénane , surtout le nord , le centre et les montagnes. Aussi en Scandinavie, Grande-Bretagne , Germanie , Suisse , Ita- lie , Autinche. 9. jïracîlîcopMe» Fairni., Fit, Fr., I, «42. — Kraatz, Nai„ 993. — Rye, Elit. Montid. Mag., 1870, VII, 153; Eut. Amnial , 1871, 37. Faciès des petits ioplerum ou du Pliilorinum sordidiim ; très- voisin du vjIc; taille plus grande ; forme pins large, plus épaisse; couleur plus claire, d'un testacé rougeâtre ; abdomen noirâtre ; tête et disque du corselet enfumés ; tête plus grande ; celle-ci et le corse- let plus fortement, moins densément ponctués ; côtés du corselet — 91 — forlemenl arrondis; angles antérieurs arrondis, postérieurs obtus; disque sans impressions visibles, subélevé vers le milieu de la base; disque convexe ; élylres à ponctuation grosse, moins serrée, ne formant presque pas de stries, à peine enfumées vers le sommet et l'écusson. — L., 2 1/2 mil). Sous les écorces (tr). Fontainebleau {Ch. Brisout de Barneville) ; Landes (/. du Val ). Aussi en Grande-Bretagne. Obs. Je n'ai vu que deux exemplaires de cet iûsecte : l'un, qui est le type même de M. Fairmaire , et que M. Cb. Brisout m'a communiqué ; l'autre, qui m'a été donué jadis par Jacquelin du Val , comme pris dans le département des Landes. MM. Perris et Bauduer ne paraissent pas l'avoir rencontré ; du moins, les exemplaires qu'ils m'ont envoyés de celte région se rapportaient tous au vite, 10. vile Er., Gc/!.,882. — Kraatz, Nat., 993. — Ueeri' Heer, Fn. Helv., I , 571. — *Rye, Eut. Monthl. Mag., 1870, VII, 152; Ent. Annual, 1871 , 38 (1). Forme (H'iop ter um ; plus petit, plus déprimé, moins brillant, à courte pubescence grise ; noir ou noir de poix ; bouche , base des antennes et pâlies teslacé-rougeàtre; antennes courtes, minces, à articles transversaux ; lôle , corselet et élylres à ponctuation assez fine et serrée , presque en séries sur celles-ci ; corselet allongé ; côtés subanguleux vers le 1" tiers antérieur , coupés ensuite presque droit vers la base; angles antérieurs et postérieurs très-droils, net- tement marqués; fossettes discoïdales plus ou moins marquées; abdomen obsolètenient pointillé. — L., 2-2 1/2 mill. |1) On n'a pas encore signalé chez nous le : 10". brecirorne Et., Gen., 884;— Kraatz, j\at., 993. — Mîye, Ent, Monthl. Mag., VIT, 153; Ent. Jnnual , 1871, 36. — gracilicorne' Rye , Ent. Annual, 1870, 88. Extrêmement voisin du vile ; taille plus grande ; forme plus robuste , plus large, plus déprimée ; pubescence plus courte; tête plus grosse; antennes bien plus ro- bustes , h articles 6-8 plus larges ; ponctuation plus forte ; corselet plus court , plus transversal , plus rétréci à la base , a côtés arqués non subanguleux ; angles anté- rieurs arrondis , postérieurs obtus ; fossettes discoïdales plus larges , réunies en avant et atteignant le bord antérieur ; élyties plus rugueusement , moins densément ponctuées. — L., 2 1^2 mill. Sous les écorces de pin d'Ecosse, sapin, aulne; entre celles cl et le pied des champignons frais (Polijporus radiatus); août, septembre (th). Grande-Bretagne, Sardaigne. 066'. Est-ce une espèce réellement distincte du vile ? Je ne suis pas sans doutes a cet égard , n'eu ayant tu que deux eiemplaires anglais , amicalement com- munique'» par il. Uye. — 92 — Sous les mousses , les écorces de pin , sapin , bouleau , poi- rier, chêne; sur les fleurs; mai, juin, août, octobre à décem- bre (AC). Verviers (C/îo^i«s); Lille {Lelhierry) ; Calvados! Orne! Morlaix [Hervé) ; Vosges Pulon) ; Angers {Gallois) ; Limoges (Debernard); Landes (Perris) ; Ses {Bauduer); Gers, Giniont {de Larcenne); Hautes-Pyrénées {Pandellé) ; Fréjus (Raymond). Aussi en Scandinavie , Grande-Bretagn . , Germanie , Suisse , Italie, Corse, Algérie et Chypre. Obs. Les exemplaires incomplètement colorés sont brunâtres, avec le disque des élytres plus clair , ou teslacds avec la tête et le sommet de Tab- doaien noirâtres et les éljlres plus ou moins enfumées. La taille est variable; la ponctuation également , tantôt line et serrée , tantôt plus crosse , un peu plus éparse, avec les élytres plus ruguleuses; mais la forme du corselet est caractéristique. VHeeri est décrit sur des individus de couleur pâle et immature. 11. scabriusculum Kraatz, Nat., 988. Faciès d'un grand teslaceum; couleurs de Vioptei-um; distinct du premier par ses antennes épaisses, son front plus impressionné, sa tête plus éparsement ponctuée, son corselet plus long, très-cordi- forme, rugueusemenl et fortement ponctué, à fovéoles plus pro- fondes, ses élytres rugueusemenl, plus fortement ponctuées, son abdomen à ponctuation fine, mais visible. — L., 3 mill. Dans les sapins pourris , sous les écorces de hêtre ; forêts des montagnes ; août (tr). Grande-Chartreuse! Hautes-Pyrénées {Pandellé). Aussi en Germanie. 12. lîneare Zett., Fn. Lapp,, I, 5i. — Kraatz, Ffai., 990 el syn. Forme el co\.\]ear du teslaceum , plus parallèle, non élargi en arrière, plus brillant; pas de tache circascutellaire ; abdomen plus largement enfumé vers le sommet ; antennes plus courtes, bien plus épaisses, à massue de 6 articles ; tète et corselet à ponctuation plus écartée, plus forte ; celui-ci plus long, subquadrangulaire ; côtés Irès-peu rétrécis en avant el en arrière ; angles postérieurs droits ; fovéoles discoïdales très-obsolètes; élytres plus étroites, à peine plus larges que le corselet, h ponctuation forte, peu serrée , rugueuse, en séries ; abdomen parallèle, finement pondue. — L., 3 mill. — 93 — Sous les mousses , les écorces des vieux sapins ; forêts des régions montagneuses; juin, juillet (tr). Aix-la-Chapelle 'Bach); Haute-Savoie (vlncey) ; Hautes-Pyrénées, Payole {Cli. Urisout de Rarneville). Aussi en Laponie , Scandinavie , Germanie , Autriche. Obs. M. Fairmaire {Fn. Fr., I, 6/14) indique à tort cette espèce comme prise à St-Geimain par M. Ch. Brisout de Barneville, et à la Grande-Char- treuse par M. Rey. 13. tesfaeeum Er., Gen., 885. — Kraatz, Nat., 992 et syn. — depla- 7iaium var. b.*ileer, Fn. Uelv., I, 175. Forme àeVioplerum; assez brillant, plus déprimé; testacé-pâle; lèle, une tache circasculellaire et extrémité de l'abdomen enfumés; antennes plus longues ; lêle plus large , densément striolée-poncluée ; corselet plus court, un peu plus rétréci à la base, plus finement ponctué, suhstiiolé; deux fovéoles discoïdales assez distinctes; élylres à ponctuation bien plus fine et serrée , à peine çà et là en séries ; abdomen lisse. — L., 2 1/2 - 2 2/3 mill. Sous les feuilles , les mousses , les écoi^ces de chêne , dans les forêts ; plaines et montagnes (r). Verviers {Chapuis) ; Ahr (Fuss) ; Aix-la-Chapelle (Bach) ; Hesse, Seligenstadt (Scrtfca); Paris ( Ch. Brisout de Barneville ) ; Bitche l Alpes (Baudi). Aussi en Scandinavie, Germanie, Suisse, Italie, Autriche. Obs. D'après un renseignement de M. de Saulcy, cet insecte est indiqué à tort, dans le Catalogue Godron (p. 63), comme pris aux environs de Metz. 15. *hîeiiiale Fuss, Bert. En(. Zeit., 1868, 355. Allongé, subdéprimé, finement pubescent, brillant; taille et forme des petits exemplaires du teslaceiim; distinct par sa couleur, la forme de ses antennes et son corselet plus étroit ; lêle et abdomen noirs; corselet et élylres brun-rouge, celles-ci enfumées autour de l'écusson ; pattes d'un teslacé roiigeâtre ; antennes assez courtes, brun-clair, rougeàtres à la base; 1" article épais, 2' arrondi, 3' petit et Irès-élroit à la base, Zi' encore plus court, arrondi , 5« plus grand que le Zi% arrondi de même , les 5 suivants graduellement transversaux, dernier de grosseur moyenne, oblusément acuminé; tête un peu plus étroite que le corselet , triangulaire, régulièrement ~ 94 — rélrécie vers le cou à partir des yeux (chez le testaceum , les joues sont visiblement dilatées); corselet moitié plus large que long, sa plus grande largeur avant le milieu ; deux impressions très-faibles sur la moitié postérieure ; angles antérieurs arrondis , postérieurs obtus; ponctué comme la tête , assez densémenl et plus fortement que chez testaceum; écusson avec quelques points; élytres moi- tié plus longues que le corselet , densément et encore plus fortement ponctuées , les points formant çà et là des séries irrégulières; abdo- men à ponctuation éparse et extrêmement fine. — L., 2 2/3 mill. Sous les mousses ; janvier , février. Clèves , Jardin zoologique. Obs. Je n'ai pu voir cet insecte, dont il n'existe que deux individus, un dans la collection de M. Fnss , l'autre dans celle de M. Kraatz. La simple description ne permettant pas d'apprécier en quoi l'espèce diffère de plu- sieurs autres du même groupe, voisines du testaceum, et que M. Fuss n'a peut-être pas connues , il m'a été impossible de la comprendre dans le ta- bleau synoptique du genre. Oroupe 5 (.ETHEOTHASSA TH.). 16. dcplanatum Gyll., Ins. Suec, II, 222. —Kraatz, Nat., 991, et syn. Très-voisin du concinmim ; forme plus allongée; pubescence do- rée, très-fine, serrée sur tout le corps , qui est un peu mat ; antennes plus épaisses vers le sommet ; tête plus longue, à ponctuation plus dense, striolée; corselet plus long, moins large, moins rétréci à la base, plus densément et finement ponctué; élytres plus longues, Irès-densément et finement ponctuées , ruguleuses , sans séries visi- bles ; abdomen à ponctuation très-dense , obsolète. — L., 3 1/3 - 3 1/2 mill. Comme le concinnum ; parfois sous les écorces, dans les bolets pourris; mai, juin, août à octobre (ar). Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi dans le reste de l'Europe. 17. eoncînnum Marsh., Ent, Brit,, 510. — Kraatz, Nat., 991 c( syn, — Harold , Cat. Col., 666 et syn, — var. fuliginosum* Heer, Fn. Helv., I, 175. — 95 — (PI. 1, fig. 13.) Linéaire, parallèle, subdéprimé, presque glabre; noir ou noir de poix, brillant ; bouche, antennes , côtés et base du corselet plus ou moins, élytres, côtés de l'abdomen et pattes rou- geâtre-clair ; région sculellaire et sommet de celles-ci enfumés; antennes non épaissies au sommet; tète large, à ponctuation, comme celle du corselet, assez forte et serrée ; front lisse ; corselet subcordiforme; côtés arrondis, assez rétrécis vers la base, dont les angles sont peu obtus ; deux fossettes discoïdales très-obsolètes , parfois nulles; élytres d'un tiers plus longues que celui-ci, densé- ment et finement ponctuées, densément striolées au sommet; abdo- men à ponctuation très-fine et serrée , à pubescence rare , dorée. — L., 3-31/3 mill. Dans les fagots, sous les mousses , les écorces de pins , les fruits pourris, les détritus des caves, celliers, colombiers et poulaillers ; aussi sur les fleurs , surtout les spirées ; plaines et montagnes jus- qu'aux neiges ; février, avril à septembre (a.c). Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi en Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie , Suisse , Italie, Russie, Madère. GroYipe 6 {PHLOEOSTIBA TH. — DISTEMMUS LEC). 18. lapponicuiu Zelt., Ins. Lapp., 73. — Harold, Cat. Col., 666 et syn. — Rye, Eut. Annual , 1866, 71. — planipeune* Maekl., Bull. Mosc, 1853, III, 198. — conforme Kraalz, Nai., 987. — subtile* Kr., /. c. Parallèle, déprimé, noir, brillant, glabre; bouche, base des antennes et pattes testacé-rougeâtre ; élytres brun de poix ; tête à ponctuation effacée ; corselet transversal, notablement plus étroit que les élytres ; côtés assez arrondis avant le milieu , assez rétrécis à la base, dont les angles sont droits ; deux fossettes discoïdales et une 3^ antérieure très-obsolètes , paraissant souvent former un simple sillon ; ponctuation , comme celle des élytres, très-fine , peu serrée; celles-ci moitié plus longues que le corselet, très-finement cha- grinées ; abdomen à pubescence très-rare. — L., 2-2 1/2 mill. Sous les écorces des pins et sapins ; forêts des régions monta- gneuses ; juin, juillet, septembre (tr). Hesse, Seligenstadt , Oberlaïs [Scriba); Francfort S/M. (u. Hey- den) ; Alsace ! Hautes-Pyrénées , Payole [Pandellé). Aussi en Laponie , Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie ; Pologne , Suisse , Sibérie centrale et Amérique boréale. — 96 — Obs. B'après deux types envoyés par MM. Scriba et v. Kiescnwelter, le subtile n'est qu'un petit exemplaire du lapponkum ; j'ai indiqué ailleurs que le plaiiipcmie s'y rapportait Og;alement. Si mes souvenirs ne me trompent pas, le Disiemmus argus Lee, du Canada, qui appartient sûrement à ce groupe , pourrait bien n'être aussi qu'un lapponicum ; j'en ai vu jadis un type chez M. Salle, qui l'avait reçu en communication de M. Le Conte. 19. planùm Payk., Mon. Cure. Àpp,, J45. — Kraatz, Nat., 986 et syn, — Harold, Cat. Col., 667 et syn, ( PI. l,fig. Ml.) Très-voisin du précédent ; taille plus grande ; forme un peu moins déprimée ; lête plus visiblement et densément ponc- tuée ; corselet noir de poix , plus large , à côtés plus arrondis en avant , à ponctuation bien plus forte et serrée , comme celle des élytres ; celles-ci brun-rougeàtre, enfumées vers l'écusson et plus ou moins sur les côtés et vers le sommet ; abdomen plus clair au sommet, à ponctuation un peu plus visible. — L., 2 1/2-2 2/3 mill. Sous les écorces, dans les fagots, entre les planches de chêne; bois des plaines et montagnes ; mai , août , octobre , novembre (ar). Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi dans le reste de l'Europe et en Sibérie centrale. aroupe 7 (XYLODROMUS HEER.). 20. ttkonilicopne Gyll., Ins. Suec, II, 219. — Fairm., Fn. Fr., î, 639. — Kraatz, iVar., 985 et syn. (PI. l,fig. 15.) Forme des deux précédents; trois fois plus grand, subdéprimé, noir, brillant; 5 premiers articles des antennes et pattes lestacé-rougeâtre ; élytres noir de poix, plus claires aux épaules; tête avec quelques points fins; front biimpressionné; cor- selet un peu transversal, subquadrangulaire, d'un quart plus étroit que les élytres ; côtés très-peu rétrécis vers la base, dont les angles sont droits; deux fossettes discoïdales subobsolètes; ponctuation rare, fine; élytres moilié plus longues que le corselet, très-densé- nient et finement ponctuées ; anus brunâtre. — L. 3 3/Zi- û mill. Sous les écorces d'éi'able et de hôlre ; régions boisées des mon- tagnes (tr). Verviers (Chapuis) ; Albertville {de Manuel) ; France méridio- nale {Ch, Bi'isout de Barneville]. - 97 - Aussi en Scandinavie, Grande-Bretagne, Suisse, Italie, Ger- manie , Pologne , Russie , Sibérie. Obs. L'insecte iiuliqué sous ce nom, comme pris à Nancy, par M. Mathieu {Catal. Godron, p. 63 , n'est autre que le Corypliium angusticoUe, Groupe 8 ( PHLOEONOMUS HEERJ. 21. pusilliiiu Grav., A/o»., 205. — Kraatz, Nat., 988 cf *?/«.— Harold, Cal. Col., 067 et syii. — Rye, Enl. Animal, 1869, 33. — lasicolle* Miekl., Bull. Mosc, 1852, II, 322. — piuictipenne Tuoms., Skand. Col., IX, 317. — a'Aelinum Thoms., /. c, 318. (Pi. 1, fig. 16.) Déprimé ; noir ou bruti de poix, mat, subsoyeux ; abdomen un peu brillant ; bouche, antennes (sauf parfois le sommet), corselet, élytres, base de l'abdomen et pattes d'un teslacé plus ou moins clair; tète à peine convexe au milieu , quadrifovéolée ; corselet transversal; côtés arrondis, rétrécis à la base, dont les angles sont droits, poinlus; sur le disque deux fossettes nelles, assez profondes, une o" pelile, en avant; deux autres sublalérales , obsolètes; élytres d'un tiers plus longues que celui-ci, obsolèteinent et plus ou moins éijarsement poinlillées, subdéprimées en dedans de l'épaule; abdo- n)en à ponctuation marginale très-obsolète. — L., 2 mill. Sous l'écorce des pins , sapins , chênes , charmes , dans les bois ; janvier, mars à mai, juillet à octobre (c). Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi dans toute l'Europe , l'Algérie , Madère et l'Amérique boréale. Obs, M. Thomson (/. c.) divise le pusillum en deux espèces, dont l'une se distinguerait de l'autre par son corps assez brillant, ses antennes ilaves, à derniers articles plus t'paissis, son corselet à angles antérieurs arrondis, à fovéoies discoïdales plus grandes et plus profondes, à élytres visiblement , quoique finement ponctuées. L'examen de séries d'exemplaires nombreuses et de provenances diverses permet vite d'apercevoir que ces prétendues dif- férences ne scnl rien que fictives et insnisissables, se confondant de la ma- nière la plus absolue chez l'une ou l'autre foruie de l'auteur suédois; aussi csl-cc avec une entière conviction que nous rejetons la di^ision d'un type très-bien étudié par tous les auteurs , depuis Gravenhorst , et véritablement uniforme , quoique un peu variable, comme tous ses pareils ù large dilTusion géographique. 22. luiniuiuiu Er., litcf. Mark., I, 031. — Kraatz, Nat., 984 et syn. 7 — 98 — Le plus pelil du genre ; voisin du pusilUmi ; plus large, plus court, plus mal ; noir ferrugineux ; élylrcs souvent brunes ; bouclie et pattes rougeàlres ; antennes minces , courtes \ tôle et corselet à ponctuation extrêmement fine, serrée et ruguieuse; celui-ci Iransveisal, court; côtés anguleux au milieu; angles obtus ; en dessus, quatre fossettes Irès-grandes, profondes, égales; élytres moitié plus longues que celui-ci, Irès-densément, finement et rugueusement ponctuées, très- finement pubescentes, ainsi que l'abdomen, qui est très-finement pointillé. — L., 1 1/2 mill. Sous les écorces de cliêne , aune , bouleau , charme , entre les planches de chAne dans les forêts; mai, septernbi'e , octobre fAU). Mons (DemoitUn) ; Brabant (Parys) ; Crefold (Mink); Ahrweiler (Fuss); Dûsseldorf (Cc(c/;) ; liesse, Oberlaïs (Scr(6a) ; Paris (C'A. Brisout de Barneville); D\ion , Beaune (Rouget)] Genève! Morgon [Rey] ; Mont-de-Marsan (Pcrris); Sos(Bauduer] ; Hautes-Pyrénées {PandelU) ; Le Luc (Robert). Aussi en Germanie, Suisse, Autriche. Groupe 9 ( HOMALIUM GEN. — OCHTHEXENUS MOTS.). 23. exiguum Gyll., Ins. Suec, II, 218. — Kraatz, Nat., 984 et syn. Forme de Voxyacanlhœ ; plus pelil ; antennes plus fines , brunes ;\ la base; tête et corselet à ponctuation bien plus fine; tête plus étroite, profondément excavée de cbaque côlé du fi'ont, qui est presque lisse; vcrtex plus finement pointillé; corselet un peu moins transversal, à angles antérieurs plus arrondis, postérieuis droits; côtés plus arrondis au milieu, plus rétrécis vers la base ; deux fos- settes discoïdales très-profondes, contigûes; élyties plus courles, à ponctuation plus ruguieuse, presque en ligues vers la base. — L., 2 1/Zi mill. Sous les détritus végétaux, au pied des agarics pourris, dans les montagnes ; juillet, septembre, octobre (tr). Hautes-Pyrénées (Pandcllé). Aussi en Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie. Obs. 1. Vcxiguum du Catalogue Godron (p. 63), signalé par MM. iMa- tliicu cl Pulon, se rapporte ù de pclils exemplaires du casum ; celui du Caliilofiuc Sciiba (Bcr. Oberli. ds. Nul., 18G9, XllI, 92', ■:x\\ixyacantliœ ; ceUii du Catalogue Weiiclvcr (p. 30), fans doule ù la même espèce. M. Hcy intlique aussi rinsccle comme tiomé à Lyon, mais prol)ablemeul par erreur. Obs. 2. Une espèce voisine de lV.Ti/7(yu»(i csl Je laiicullc Kr., AVi/., 983, de ïliuringe, que MM. Scriba el Wencker (t. c.) citent dans leurs Cala- ~ 99 — logua- comme pris îi Ilombonr":, dans h Taumis, el à Vendenlicim eu Alsuce. Mais rcxenipliiiie que M. Scriba a bien voulu me communiquer n'est rien qu'un rividare immalure, et quant à celui de M. Wencker, que je n'ai pu obtenir, je ne crois pas davantage à son exacte détermination, le vrai laticoUe paraissant propre à l'Allemagne centrale. 2i. ©xyacanthœ Grav., Mon., 210. — Kraalz, Nul., 982 et xyn. Ovale-oblong, subdéprimé; noir, assez brillant; antennes vers le milieu et élylres brunes; pattes testacées; tète et corselet à ponc- tuation assez l'orte et serrée; épistonie lisse; front relevé au-dessus dos antennes, obliquement sillonné de chaque côté; corselet trans- versal, à côtés peu arrondis, peu rétrécis vers la base, dont les angles sont obtus; deux fossettes subobsolètes sur le disque; côlés largement déprimés; élytres déprimées, moitié plus longues que celui-ci, cà ponctuation plus forte, serrée, subrugueuse; anus sou- vent brun. — L., 2 1/2 - 2 Sjà mill. Sous les cadavres , dans les détritus , les fagots , parfois sur les fleurs; dunes, plaines et forêts; avril à décembre (ac). Toute la région Gallo-R.hénane. Aussi en Grande-Bretagne , Germanie , Suisse , Corse , Italie , Sicile , Autriche. 25. funèbre*. Fovmc el [etWlc de Voxyaca7îthcc ; plus convexe; d'un noir profond, moins brillant ; genoux , jambes et tarses brunâtres ; tête plus large ; épistonie plus largement lisse; vertex et corselet cà ponctuation plus fine; celui-ci convexe, bien plus long, à côlés très-arrondis, bien plus rétrécis en avant et eu arrière; angles antérieurs très-obtus, postérieurs droits ; fossettes discoïdales rapprochées , nettes , pro- fondes; élytres planes, subparallèles, tronquées plus carrément au sommet, à ponctuation moins rugueuse. — L., 2 1/2 mill. Dans les hautes montagnes (tr). Hautes-Pyrénées {Pandellé). Obs. Très-distinct par sa couleur et la forme de son corselet, analogue à celui du nigriceps, 26. ciesuni Grav., Mon,, 209, — Kraatz , Nul., 981 c/ syn. — impressum* Heer, Fn. Ilclv., I, 176. — ? Kraatz, Nat., 982 (1). (I; Entre le acsuin et le niijticeps se place l'eâpèce ci^aprls , nou signalée encore — 100 — Forme du rivularc; voisin du précédent, moitié plus grand ; plus large, plus déprimé, moins Ijrillant; tèle à ponctuation l'orte . tiès- serrée, rugueuse; corselet plus court, plus forlenient et rngueuse- inenl ponctué ; lossetles discuïdales et côtés du corselet profondément imprimés; élytres plus larges, noires ou brunes, à ponctuation bien plus grosse, dense, rugueuse, très-déprimées, rebordées sur les côtés et au sommet, qui est coupé carrément ; abdomen visiblement pointillé. — L., 2 3/Zi - 3 1/3 mill. Les immatures sont rougeàlres, avec la tôle et parfois l'abdomen plus foncés; ce défaut de coloration s'observe, du reste, chez la plupart des espèces du genre. Sous les pierres , fumiers , détritus , dans les fagots ; aussi avec Lasius fuliginosus; plaines, bois et montagnes , jusqu'à 2,000 m. d'altitude ; féviier à juillet , octobre (c). Toute la région Gallo-Rbénane. Aussi dans le reste de l'Europe , le Caucase et l'Algérie. Obs. Vimpressum Eecr , des Alpes Rhéliques, n'est rien qu'une forme alpestre du cœsum. Quant ;\ \^impressum de M. Kranlz, il fiiut le rapporter à lu même espèce, si j'en ju^e pnr un type que mou ami de Bonvouloir en possède et qui provient de M. Kraaiz lui-même ; cependant, la description de l'auteur allemand laisse subsister quelque doute sur celte identité. L'in- secte est, du reste, très-largement répandu et un peu variable, surtout dans les montagnes. 27. nigrlceps* Kiesw., Stelt. Eut. Zeit., 1850, 222; Ann. Ent. Fr., 1851, A35. — Fairm., Fn. Fr., I, 639. — Rye, Fnf. Annual, 1863, 89. Voisin du ccBsum; plus petit, plus étroit en avant, plus convexe; rougeâlre-obscur ; tête noire; disque des élytres et de l'abdomen souvent enfumés; antennes rougeàlres à la base; tèle convexe au milieu , à ponctuation fine , non rugueuse ; corselet plus étroit , plus dans les limites de notre faune , mais qui habite peut-être nos zones montagneuses du nord-est et de l'est : 25'. fcrruçjineum' Kraatz, Nat., OSO. Distinct du cœsum par sa couleur en entier ferrugineuse , ses antennes rousses, sa tête rembrunie, moins densément, plus fortement ponctuée, lesdlytres d'un quart plus courtes, a ponctuation moitié plus grosse et plus écartée; abdomen lisse. — L., 3-3 1/3 mill. Sous les pierres , régions alpines; juillet (tr). Harz , mi)nt Urocken (Kraatz) ; Carpathes, Tatra-Gebirge (r. Kiesenwetter) ; monts Sudètes ! 06s. M. 'Wencker (Catalogue, p. 3G ) cite l'espfcce comme rare h Strasbourg dans les inondations du Rhin; mais, outre que cette localiié est en dehors de nos limites, je considère, jusqu'à plus ample information, l'indication comme inexacte. — 101 — convexe , plus cordiforme , à poncUialion bien moins serrée ; fossettes plus courtes, plus profondes; élytres plus étroites, beaucoup plus courtes, d'un quart seulement plus longues que le corselet ; abdomen lisse. — L., 2 1/3-2 1/2 mill. Parfois lestacé, avec la lète brune. Sous les mousses, dans les montagnes; région des pins et sa- pins ; août (ar). Montagnes lyonnaises, mont Pilât, mont Dore (Rey); Alpes, col de Balme (v. Heydcn); Montanvers {Lelhicrry]\ Hautes-Pyré- nées, lac de Gaube, pic du Midi de Bigorre {Pandell(î)\ Basses- Pyrénées , Eaux-Bonnes ; Pyrénées-Orientales {v. Bruck). Aussi en Grande-Bretagne. 28. «xcnvatum Stepb., IIL Dril., V, 355. — fossulalum* Er., Kœf. Mark, I, 630. — Kraalz, Nat,, 979 et syn. — conformalimi Hardy, Cal. Norili., 1857, 97. (['1. 1, fig. 17.) Voisin du cccsiim , plus brillant; plus étroit en avant; tête plus petite, à ponctuation moins dense, moins rugueuse; corselet plus étroit, plus brillant , plus rétréci en avant et à la base; côtés profondément déprimés ; fossettes discoïdales très-nettes , profondes, rapprochées; ponctuation moitié plus fine; élytres bien plus larges, plus planes , plus courtes, à ponctuation moitié moins serrée, non rugueuse; abdomen lisse, brillant. — L., 31/3-3 2/3 mill. Dans les mousses humides , les fumiers , les détritus des inon- dations, des caves; plaines et montagnes; janvier, février, avril, novembre (ar). Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi dans le reste de l'Europe. 29. Allardî» Fairm. et Bris., Ann. Eut. F/'., 185i, !ià. — Rye, Ent, Antiual, 1863, 88. — ïliorns., Slunul. Col., X, 32i. — gcnislariim* Coq, Ann. Ent. Fr., 1860, 16A. — Sabmanni Saule, Ann. Enl. Fr., 186i, 653 {veresim). FormQ ùu rivulare ; brun de poix , peu brillant; lêle noirâtre ; bouche, antennes, sauf la massue rembrunie, côtés et base du cor- selet, épaules et côtés de Tabdomen lestacé-rougeâtre ; lêle assez densément ponctuée ; front largement lisse ; corselet peu trans- versal, subquadrangulaire ; côtés peu rétrécis vers la base, dont les angles sont droits; deux fossettes discoïdales, profondes, rappro- chées ; dépression latérale large, profonde ; ponctuation moitié plus — 102 — fine, plus serrée ; élylres plus courtes, à ponclualion serrée, ru- gueuse; abdomen lrès-(inement poiiUillé. — L., 2 2/3-3n)ill. Dans les fumiers et détritus des celliers, poulaillers, etc.; parfois sur les murs; avril, mai, août , septembre (ar). Paris {Ch. Brisout de Barneville) ; Caen ! Aube (Garnier] ; Dijon {Rouget); Bordeaux! Carcassonne [Gavoy] ; Hyères ! Aussi en Scandinavie, Grande-Bretagne, Italie, Chypre et Algérie. Obs. La descriplion du Sahivaivii convient absolument ù cet insecte mt'dilerranécii, que M. F>ou},'el inscrit à tort dans son Catalogue (p. iSl) sons le nom de ^nonilicomc. Quant ù VH. occUatum Woll. {lus. Mad., 185/i, 613 ; Trans. Eut. Soc. LoncL, 1871, 311), que j'ai cru idenlique à noU'C AU ardi, il en parait vraiment distinct , quoique très-voisin ; je n'en ai vu, du reste, qu'un exemplaire assez dt'térioré, que m'a envoyé M. Crolcli. 00. sepientrîonîsTlioms., OEfc. Vcl. Ak. Farli., 1856, 223; Shanrl. Col. III, 211, et S7jn. — Rye, Eut. Annual, 1867, 68, cl fyn. Forme des ricnlarc et ripariimi; très-distinct par ses aniennes rougeàlres à massue enfumée, sa tète et son corselet à ponctuation moitié plus fine et trois fois plus serrée; tète plus égaie, à l'osseltes moitié plus petites; épistome lisse; corselet également rétréci en avant et en arrière, à côtés moins arrondis, et angles plus droits que chez rivulare ; fossettes discoïdales plus courtes, plus larges, plus rapprochées, parallèles; élylres moins brillantes, h ponctuation subrugueuse veis le sommet ; abdomen mal, à ponclualion nulle. — L., 3 1/Zi-û i/2mill. En août (tr). Nassau, Dietzenbach [^Scriba). Aussi en Scandinavie et Grande-Bretagne. Ohs. Les antennes, les (Mylrcs, le corselet vers la marge basilniro, l'ab- domen sur les cùlés et au sommet sont souvent d'un brun rougcàtre. Je n'en ai vu qu'un exemplaire de nos régions, inscrit par M. Scriba sous le nom à'impressum dans son Calulogue {Ber, Oberh. Ces. Nat,, 1863, X, p. 52). 31. riparium» Thoms., OEfo. Vel. Ali. Fcerl,., 1856, 2U ; Skand. Col., 111, 212, nec syn. — Kraalz, Berl. Eut. Zeit., 1858, 378 (nec fuci- coln Kr., cl. ). — Waterh., Eut. Ann., 186i, 58, — impar* Muls. et Rey, Ann. Soc. Linn. Lyon, 1861, VIII, 166 (1). (I) A la suite du ripnrium se place l'espoce suivante, qui pourrait liabiter nos côtes de la Manche : 31'. toeviiii^culum' C.jll., lus. Suce, IV', iài. — Er., Ceii.. S87. — fucicola' — 103 — Forme du rivularc; antennes plus longues, leslacées, sauf la massue rembrunie ; télé plus pelile, plus courte, moins brillante , n'oiïiant que quelques points fins, épars ; corselet court, moins ré- tréci en avant el. en arrière; angles postérieurs plus obtus, moins saillants, antérieurs moins arrondis; fossettes discoïdales plus rap- prochées; ponctuation plus fine, obsolète au milieu; élytres à ponctuation bien moins profonde, subréliculée au sommet, qui est marginé de rougcâlre et dont les angles externes sont coupés presque carrément. — L., 3 1/Zi - 3 1/2 mill. Sous les tas d'algues , les pierres de toutes nos côtes maritimes ; mai à août (ah). Le Havre ! Calvados , Merville , Luc, Courseulles ! Jersey, grève de Lecq ! Garteret ! Morlaix { //erré ) ; Marcnnes ( il/. cleMulhan); île de Ré {Bonnaire) \ La Rochelle [de Saulcy) ; Arcachon , La Teste , Landes {Perris] ; Hyères [Rey). Aussi en Laponie , Scandinavie , Grande-Bretagne. Obs, L'exemplaire du monilîconie Fairm. {Fn. Fi\, 1,639) indiqué: La Teste, est un riparium; loulefois la description, copiée assez fidèlement dans Eiiclison, est bien celle du monilicorne. — Le foraminostnii* MiM. [Bull. Mosc, 1852, II, 321), de Sitklia, dont je n'ai vu qu'un mauvais exemplaire, est très-voisin, s'il n'est identique au même riparium. 32. vaSiduin» Kraatz, Nat., 977. Faciès du rimdare ; plus grand, plus étroit, subparallèle; tes- tacé-rougeâtre , un peu mal; tête, écusson et milieu des segments enfumés ; celle-ci large, à ponctuation fine, assez serrée ; corselet plus long, bien plus rétréci en avant, à ponctuation éparse, plus fine sur les côtés; écusson ponctué ; élytres plus courtes; ponc- tuation plus forte, plus écartée; rebordées sur les côtés et au som- met qui est coupé moins carrément el forme un angle un peu renlrunt. — L., 3 2/3-4 mill. Sous un cadavre de mammifère (tr). Forêt de Saint-Germain [Ch. Brisout de Barneville]. Kraatz, Stett. Ent. Zeit., <8o7, 286. — Nat., 978. Voisin du riparium; plus large, moitié plus grand ; ponctuation de la tête et du corselet très-fine, presque obsolète ; celui-ci moins rétréci en avant, à fossettes discoïdales écartées, très-peu profondes; côtés bien moins déprimés; élytres a ponctuation superficielle, moitié plus fine, finement striolées vers le summet. — L,, 3 2/3 -4 mill. Comme le riparium. iMi Islande, Scandinavie, Grande-Bretagne et ÎAUemaRncdu Nord. JCAl <^j^. ^^^^'', ^^^ — 104 -^ Aussi en Allemagne septentrionale. Obs. Je n'cii vu de nos rdgions qu'un seul exemplaire pris par M. Cli. Brisout de Barneville. En Allemagne, l'espèce a été trouvée sous les las d'os dans les cavernes à stalactites, en avril. 33. pî%'ulare Payk,, Mon. Stapli., fi5. — Jacq. Duv., Siaph., pi. 26, f. 129. — Kraatz, Nal., 978 el syn. — Harold, Cat. Col., 608 et syn. — oxyacantliœ* Lac, Fn. Paris., I, A71 (l,'. Noir, à peine bronzé, brillant; palpes et parfois l'anus bruns; élylres brunes ou rongeàlres; base des antennes, épaules el pâlies leslacées ; lêle quadiifovéolée , à ponctualioo assez l'orle , peu serrée ; corselel liansversai ; côlés arrondis ; angles postérieurs droits; deux fossettes discoïdales écartées, alleignant le bord antérieur; dépres- sion latérale assez profonde; élylres larges, moitié plus longues que celui-ci, à ponctuation forte, serrée, à peine rugueuse, coupées car- rément au sommet, avec les angles externes arrondis. — L., 3 1/û- 3 1/2 mill. Dans les agarics , les fagots , les détritus , les fumiers , sur les fleurs, etc.; plaines et montagnes jusqu'à 2,000 m. d'altitude; toute l'année (c). Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi dans le reste de l'Europe et en Algérie, CORYPHIUM Steph., ///. Brit., V, 34/1.— Jacq. Duv., Geii. Staph., 68, pi. 2/i, f. 120 (2). iiafpognuiu» ^^'esm. — Mlacfopalpu» Cussac. Corps obloDg, subdéprimé. Têle subovale, étranglée à la base. (1) Une espèce très-voisine, et qui habite peut-être notre re'gion me'diterranéenne, est le : 33'. porosum' Scrib., Har. Eut. IJeft., 1S67, I, 12. — foraminosiim' Scrib., Berl. Ent. Zeît., 186G, 378. Trbs-voisin de rivulare ; distinct seulement par sa ponctuation trois fois plus grosse et écartée sur la tête , le corselet et les clytres, celles-ci étant un peu plus courtes, plus déprimées et plus étroites. — L., 3 1/3 mill. Italie centrale et méridionale {Scriba). (2) Ici se place le genre : EUDECTUS Itedtenb., t'n. Austr., éd. 2, 245. Corps oblong, subdéprimé. Tête suborbiculairc. Ocelles assez grauds. Yeux saii- — 105 — Ocelles placés en arrière de la ligne des yeux. Ceux-ci saillants. Labre très-lransverse. i\Iandibules falciformes, déniées. Mâchoires parche- minées, Tinlerne pubescenle, avec 7 épines vers le sommel. Palpes maxillaires de /j articles, 1" petit, 2^ étroit, 'à' renflé, pyriforme , h' très-petit, subulé. Menton Iransverse. Paraglosses courtes. Lan^ guette large, bilobée, chaque lobe écliancréau bord interne. Palpes labiaux de 3 articles , allongés , 1" un peu plus long que le '2^ An- tennes subfiliformes. Abdomen rebordé. Jambes muliques. Tarses postérieurs à articles 1" et 2' subégaux entre eux, 5"= égal aux 3 pré- cédents réunis. La larve du C. angnsticolle, décrite par M. Perris {Ann. Soc. Eut. Fr., 1853, 573, pi. 17, f. /jZi-AS), est ventrue, également ré- trécie à chaque extrémité ; tète petite, ovale, noirâtre, biimpres- sionnée; bouche blanchâtre; mandibules mutiques , subulées; palpes maxillaires de 3 articles , 3"^ le plus grand , subulé ; lobe des mâ- choires grêle; lèvre inférieure tronquée carrément ; palpes labiaux de 2 articles; antennes de à, les 2 premiers égaux, le 3^ double du 2% surmonté d'un petit article supplémentaire, 4" petit; segment prothoracique le plus long, noir sauf la base, qui est blanchâtre; les deux suivants avec une tache noire en triangle à leur base; ceux de l'abdomen Iransverses , maculés de noir à leur base ; 8'= presque tout noirâtre ; chacun d'eux avec un petit tubercule latéral noirâtre ; 9'' segment moitié noir et blanc, terminé par deux appendices courts, biarliculés; pseudopode court ; pattes brunes, de /i articles ; stig- mates ordinaires. — L., 3 1/2 mill. — Trouvée en avril, par M. Perris, sous l'écorce des pins ayant nourri des larves de Tomicus Laricis : elle vit des excréments de ces larves. En Normandie, j'ai obtenu l'espèce d'éclosion de branches de poirier. lantâ. Labre, mandibules, mâchoires, palpes maxillaires, menton, paraglosses, an- tennes, abdomen et jambes comme chez les Cori/pliium. Languette e'troite, biloboc, h lobes avancés, simples. Palpes labiaux courts, à l''' article moitié plus long que le 2'. Tarses à articles 4-4 graduellement raccourcis. Ce genre, propre a l'Europe, ne parait gu"cre distinct des Coryphium, dont il a le faciès, autant que j'en juge par la figure de M. Uraatz; car le type m'est resté inconnu en nature. 1. Giraudi Redt., l. c. 246.— Kraatz, Berl. Eut. Zeit., 1857, pi. <, fig. ^ c. ; Nat., 9T3. — Thoms., Skattd. Col., III, 184.— ? Whitei^ Sharp, Ent. Montlil. Mag., 1871, VIII, 73. — Rje, Ent. Annual, 1872, Gl. Facifes du C. angusticoUe ; roux-brun; abdomen et suture noir de poix; ponctua- tion plus forte; antennes plus épaisses; tête moins large ; corselet plus transversal, tronque en avant et eu arrièie, trcs-anguleux au milieu des côtés et sinué vers la base; trois imi>ressions discoïdales; élytres coupées plus carrément au sommet. — L., 3 mill. En Scandinavie, Germanie, Suisse et? Grande-Bretagne, — 106 — Les Coryphiion ont le faciès des vrais Homaliuni ; ils sont propres à l'Europe et à rAmérique du Nord. i. anpfustèeollc* Stepli., /. c. — KraaU, Heii. Eut. Zeii., 1857, pi. I, f. A fl; Nul., 971 et srj)i. — Jacq. Duv., Siapli., pi. 2i, f. 120. — Porris, /. c. — melaiioccphalum* Mois., Jhtlt. Mosc, 18G0, II, 5/i2. — bifoveolatum* Thoms., Skand. Col., III, 186. Faciès analogue à celui ù'Homaliiim oxyacanlhœ ; noir, peu brillant ; oblong, à pubescence grise , serrée ; ponctuation assez forte et dense sur la tète, le corselet et les élytres, très-fine sur Tabdo- nien ; bouche et pattes testacé-rougeàlre; antennes, sauf la base rougeàlre, et sommet des tarses brun de poix ; élytres parfois bru- nâtres ; front bifovéolé ; corselet très-brièvement cordiforme ; côtés très-arrondis en avant; disque avec deux impressions réunies en avant et en arrière; élytres deux fois et demie plus longues que celui-ci, o-subdivariquées au sommet, avec les angles suturaux plus aigus. — L., 3 mil!. Sous les écorces de poirier, pin, cbêne, peuplier; sous les fumiers , les détritus végétaux ; au vol , le midi et le soir ; parfois sur les murs ; plaines et bois ; avril à août, octobre (n). Presque toute la région Gallo-Rhénane : Hollande (Kraatz) ; Belgique ! Bruxelles (Mors) ; Lille [Lethicrry) ; Dûsseldorf (Fuss) ; Elberfeld (i', Hagens) : Bonn {Kraatz) ; Hesse [Scriba] ; Metz {de Saulcy); Nancy (Mathieu) •,'Pa.r\s {Fairmaire)\ St-Germain(H. Bri- sout de Barneville) ; Caen! Orne, Lonlay ! St-Bùmer ! Seine- Inférieure, forêt des Sapins [Mocquerys) ; La Bouille! Anjou {F.af- fruy) ; Aube {Garnier) ; Dijon (Rouget) ; Vaudois. tir de Crissier î Bugnion ) ; val de Fenestrelle! Mor-^on , Bugey, mont Dore [Rey); Landes {Perris); Hautes-Pyrénées {Pandellé). Aussi en Scandinavie, Russie, Grande-Bretagne, Germanie, Suisse. BOREAPHILUS Sahlb., Ins. Feun., I, ASS.— Jacq. Duv., Gcn. Si.iph., 67, pi. 2i, f. 119. - Revis., Kraatz, Derl. Eut. Zcit., 1857, 39, pi. 1. f- h, b. Chevviet'ia Hecr. Corps oblong, subdéprimé. Tête ronde, très-étranglée. Ocelles placés très en arrière de la ligne des yeux. Ceux-ci saillants. Labre — 107 — Iransverse. Mandibules falciformes, dentées. Mâchoires à lobe ex- terne pubescent, interne 7-épineiix au sommet. Palpes maxillaires à articles 1 et /i très-petits, 2' et 3"= égaux, 3' renflé, pyriforme. Menton transverse. Languette large, bilobée, chaque lobe échancré et épineux au bord interne. Parnglosses plus longues. Palpes la- biaux de 3 articles, 1" et 3° égaux, 2« le plus long. Antennes sub- filiformes. Abdomen rebordé. Jambes mutiques. Tarses postérieurs à articles 1 et 2 subégaux entre eux, 5° subégal aux 3 précédents réunis. Ce genre se distingue à première vue des Coryphium par sa grosse tête plus large que le corselet, qui est allongé et anguleux. II est propre à l'Europe. 1. vclo.v* Hcer, Fn. IJelv., I, 188. — Knialz, /. c. Ii2, pi. i, f. h, £. — angulalus* Fairm,, Fn, Fi\, I, G31. — Jacq. Duv., Gcu., t. c. Faciès d'un très-petit Anthopfiagus ; d'un roux obscur peu bril- lant, à pubescence grise; tête, une tache circasculellaire et disque de l'abdomen rembrunis; tèle orbiculaire, grosse, h ponctuation serrée, assez fine, front obsolèlemenl biimpressionné ; corselet d'un tiers plus étroit que la tète, allongé, subparallèle, anguleux au milieu , obsoletement canaliculé , impressionné vers la base et de chaque côté; élytres d'un tiers plus longues que lui, ponctuées de même, assez fortement et subrugueusemenl; abdomen obsoletement pointillé. — L., 3 mill. Sous les mousses humides, les feuillets des rochers, au bord des ruisseaux et fontaines ; régions froides ou montagneuses ; février, avril, mai, juillet, août (tr). Bretagne [Fairmaire) ; Morlaix (Hervé) ; Genève {Heer) ; Turin (Duiidi) ; Lyon, Morgon, Grande-Chartreuse (Rey); Carcassonne (Mahille); Pyrénées-Orientales (v. Bruck) ; Hautes-Pyrénées, vallée d'Aure [Pandellé] ; Cauterets (Delarouzée). Aussi en Scandinavie, Suisse, Italie, Espagne. MICRALYMMA Wcslwood, Mag. Zool. Bot., 1838, 129. — Laboulb., Ann. Soc. Eut. Fv., 1858, 73, pi. 2-3. —Jacq. Duv., Gen. Staph., C6, pi. 2/i, f. 118. Corps allongé, large en arrière, très-déprimé. Tèle ovale, sail- lante. Ocelles très-rapprochés. Yeux non saillants. Labre transverse, — {08 — échancré. Mandibules courtes, robustes, la droite dentée (1). Mâ- choires à lobes étroits, externe velu au sommet, interne cilié, ter- miné par un crochet. l\alpcs maxillaires à articles 1 et 3 très courts, W tronqué, plus long que le 2'. Menton Iransverse. Languette tra- pézoïdale, bilobée , échancrée. Paraglosses peu visibles. Palpes labiaux de 3 articles , 2° le plus court. Antennes peu en massue. Abdomen rebordé. Hanches intermédiaires rapprochées. Jambes sétuleuses. Tarses à [i premiers articles courts, égaux , 5' subégal aux autres réunis. Les premiers états du M. marinum ont été décrits par M. La- boulbène ( l. c.]. La larve est assez agile, allongée, subdéprimée, élargie au-delà du milieu, brunâtre; bords latéraux, intervalles des segments et dessous du corps gris-jaunâtre; pubescence pileuse; tête trans- verse, un trait jaunâtre en Y sur le front ; antennes de h articles , 1" très-court, large; 3'^ le plus long, pourvu d'un petit appendice articulé, (x" petit, pileux; 5 ocelles très-petits de chaque côté; labre échancré en avant, arrondi latéralement ; mandibules ro- bustes, dentées; mâchoires à lobe interne pectine, externe triar- liculé ; lèvre inférieure en spatule ; languette petite ; palpes labiaux biarticulés ; segments thoraciques peu transversaux, ayant au mi- lieu une ligne longitudinale, les abdominaux très-transverses, 12' terminé par deux appendices ailiculés ; anus saillant en pseu- dopode ; neuf paires de stigmates latéraux ; pattes de 5 articles, robustes, sétigères ; ongle simple. — L., 3 mill. — Mœurs cl habitat de l'insecte parfait. La nymphe est courte, grisâtre, pileuse; tète infléchie; corselet en cône tronqué, à deux poils raides en avant et plusieurs latéraux ; écusson et élytres visibles ; pattes infléchies ; tarses distincts ; ab- domen de 7 segments visibles, dernier avec deux appendices. — L., 2 1/2 mill. Insectes sous-marins (2 , remarquables par leur large abdomen découvert et l'extrême brièveté de leurs élytres. On les trouve en Europe, en Sibérie orientale et dans l'Amérique du Nord. 1. ntarinuen Stroem, Norsh. Selsh. Skrifi, 1785, I. — brevipcnnc* Gyl!., Ins. Suec.,\\, 23i. — Er., Gen., 820 cl syn. — Fairm., Fn. Fr., I, (J) Schiœdte et Jacquetin du Val donnent a tort les mandibules comme mutiqucs. (2) M. Schiœdte a décrit une autre csjibce du genre (.V. brevilingue), du Groen- land qui, parait-il , aurait été trouvée a Tair libre , sous la mousse, dans des tom- beaux. Cette flifféience de mœurs est assez citraordiunire jiour avoir besoin d'être vérifiée. — 109 ~ 625. — Laboulb., /. c. — Jacq. Duv., /. c. — Harold, Cat. Col.y 663 et S7JII. Subiléprimé, noir, h reflel à peine bronzé ; peu brillant : base des antennes et pattes d'un noir de poix ; tète et corselet à ponctuation fine, éparse ; celui-ci cordiforme, couvert , ainsi que les élytres et surtout l'abdomen, de poils jaunâtres, longs, peu serrés; élytres plus courtes que le corselet, élargies en arrière, chagrinées, à ponc- tuation éparse, squameuse ; abdomen très-large, ovale, assez den- sément et finement ponctué; 2 P'lis grande, plus large, antennes plus longues, coiselet plus large. — L., 2 1/3 - 2 2/3 mill. Un peu variable pour la ponctuation et la longueur des élytres. En familles, avec VAchonites marilimus , les j^pijs , divers Acariens, etc., sous les petites algues, dans les fissures et sous les fragments des rochers submersibles, l'arement sur le gravier ou sous les pierres découvertes à chaque marée ; mars à sep- tembre (ar). Côtes de la Manche : Dunkerque [Lethienvj] ; Étretat {M. de Mathanj ; cap de la Hève, Bléville près le Havre ! Roches-Noires à Trouville ! Roches de Bénerville ! Arromanches ! St-Vaast-la- Hougue ! Bretagne {Fair maire) ; Morlaix (Hervé). Aussi en Scandinavie, Danemark et Grande-Bretagne. Obs. Cet insecte, quand on le prend, répand une odeur relativement irès-forle et pénétrante. PHILORINUM Kraatz, Nat., 965. Corps allongé, déprimé. Tète triangulaire saillante. Ocelles très- petits, distants. Yeux gros, saillants. Labre transversal, échancré. Man- dibules allongées, échancrées en dehors au milieu. Mâchoires A lobe interne petit , pubescent, terminé par un crochet, externe siibdilaté, velu au sommet. Palpes maxillaires courts, larges, à 2'= article un peu plus court que le o", Ix' plus long que le 3^ Menton transverse. Lan- guette triarigulairenienl échancrée. Palpes labiaux de 3 articles, 1'' double du 2=. Antennes subfiliformes. Abdomen élargi, rebordé. Jambes muliquès. Tarses postérieurs à 1" article très-long, subégal aux 3 suivants réunis. Les Philorinum ont tout le faciès de certains Ilomaliuin du groupe des Phyllodrepa. Ils sont particuliers à l'Europe et aux Canaries. - 110 - 1. sordidiini Stepl)., ///. Bri(.,\, 3i9. — mbpiibesccns Stepli., l. c. 350. — Harold, Cat. Col., 6(53 el stjn. — Inimile* Er., Gen., 860. — Kraaiz, Nat., 966 el syn. — niliduliim* Kraatz, Nat,, 966. — cadomense* Fauv., Mut. Cat. Grciu, !i2 (1). (Pi. 1, fig. 18.) Faciès de VHomalium vile, plus large, plus grand, subdéprimé, à pubescence grise, fine, assez serrée; noir, base des antennes, pâlies et bouche testacées ; sommet des palpes, tète, corselet et élytres souvent brun de poix ou leslacé sale, obscur; ponctuation égale, fine, assez serrée, un peu moins sur lesélylres, qui sont à peine ruguleuses, très-fine et bien plus éparse sur l'abdo- men ; corselet également rétréci en avant el en arrière , à angles postérieurs subarrondis ; élytres d'un tiers plus longues que lui ; c? antennes plus longues , a dernier article moins allongé. — L., 2-2 1/2 mill. En familles, sur les fleurs des Ulcx européens, Genista , Spar- tium scoparium. surtout dans les bois ; avril à juin (.\c). Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi dans les monts Urals , en Grande-Bretagne , Germanie , Autriche, Grèce, Madère. Obs. 4. Cet insecte varie un peu pour sa ponctuation et sa pubescence plus ou moins serrées, surtout aux élytres; mais l'examen de séries d'indi- vidus pris ensemble ou dans des localités très-diverses, démontre que ces variations sont purement individuelles; c'est aux exemplaires un peu plus éparsement ponctués et moins pubescents que se rapportent le niliilulmn de M. Kraatz et mon cadomense , qui sûrement ne peuvent être séparés du sonlidum. Obs. 2. VHomalium mesomclns Ho]me,Tinns.Ent. Soc. Lonrf., 1841, III, 128.— Rye, Em. Mouil. Mag., V, 248 ; Eut. Annual, 1870, 88; 1872, 164, que son auteur considère avec doute comme une variété du Ph. sordidum , doit être tenu pour nul et non-avenu , ainsi que l'a très-bien démontré M. Rye (/. c). (I) Une espèce voisine, mais distincte, qu'on trouvera peut-être dans notre ré- gion méditerranéenne, est le : 1'. pnlliJicorne' I"airm., Ann. Ent. Soc. /•>., 1860, 629. Difforcnt du sordiJuin par ses antennes testacces, son corps plus brillant, moins pubescent, a ponctuation plus forte et plus e'parse sur la tête elle corselet, ses élytres trianfculairement cnfuniét;» de la base au sommet de la suture, et surtout par son corselet bien moins arrondi sur les côtés et h peine rétréci vers la base, dont les angles sont seulement obtus et non arrondis. — L., 2 1;4 mill. Corse. 111 — ARPEDIUM Erichs., Kœf. Mark, I, 618. — Jacq. Diiv., Gen. Stnph., 72, pi. 25, f. 125 (1). Corps oblong , stibcléprimé. 'l'èle subtriangulaire. Ocelles rappro- ché?. Yeux peu saillauls. Labre transverse, écliancré. Mnncii!)ules fortes, la droite dentée au milieu. Mâchoires membraneuses, allon- gées, l'externe velue au sommet , Tinterne ciliée-épineuse, terminée par un crochet, l'alpes maxillaires à 2« article plus long que le 3% h" visiblement plus long que le 3". Menton transverse, sinué. Lan- guette fendue, h lobes sinués. Paraglosses cachées. Palpes labiaux de (I) Entre cette coupe et la précédente se place le genre suivant, qui peut-être habite nos régions alpines : PORRHODITES Kraatz, Nat., OGI. — Thoms., Skand. Col., III, 195. Corps oblong, subdéprlmé. Tête subtriangulalre. Ocelles visibles. Yeux peu saillants. Labre transverse, échancré. Mandibules fortes, la droite dentée au milieu. Mâchoires à lobe interne corné, épineux an sommet, externe membraneux, velu au sommet. Palpes maxillaires à 3 derniers articles subégaux entre eux. Menton trans- verse, sinué. Languette largement échancrée. Palpes lubiaux h 1" article plus long que le 2=, plus court que le 3*. Antennes subfiliformes. Ecusson grand. Jambes mu- tiques. Tarses postérieurs comme chez Arpedium. Genre propre à l'Europe et h l'Amérique boréale. 1. fenestraîis Zett., Ins. Lapp., I, 50. — Er., Gen., 888. — Thoms., l. c, 190. Ç pubescens Zett., /. c-, 52. — Er., Gen., 889. — brevicotli.s' M*kl., Bull. Mosc, 1852, I, 320; 1833, III, 19G. -- Kraatz, Nat., 9G3 (nec A. nivale in litt.). Facil's de VAnthobium primulœ; noir, peu brillant ; bouche, antennes, corselet et élytres brun de poix; pattes testacées; pubescence grise assez longue ; tête quadri- fovéolée ; front lisse; corselet peu transversal, suborbiculaire, finement et éparse- ment ponctué; côtés et angles très-arrondis; une fossette obsolète a la base; côtés et base déprimés; écusson très-grand, ponctué ; élytres moitié plus longues que le corselet, h ponctuation forte, serrée, subrugueuse, très-fine sur l'abdomen ; Cf cor- selet à peine canaliculé; tarses antérieurs subdilatés. — L., 3 mill. Au vol, en août et a la fin de l'automne. Suisse saxonne, Laponie et Amérique russe. 06s. 'L'Arpedium nivale* Boh., in litl. , n'appartient pas, comme le pensait M. Kraatz (/.cl, au P. feneslralis Zett., mais constitue un genre spécial que M. Thomson (Skand. Col., III, 190) a très-bien di.stingué, sous le nom de Cylletron, par ses palpes maxillaires à dernier article moitié plus long que le précédent, son petit écusson et ses tarses postérieurs a li^f article seul allongé. L'unique espèce de ce genre : C. nivale' Thoms., L c, diffère notamment du P. feneslralis par sa taille moitié plus vetite, sa ponctuation fine, plus serrée, son corselet quadrangulalre, à angles droits, etc. Elle n'a été encore trouvée qu'en Loponie. — 112 — 3 articles , 3" moitié plus long que le 2'. Antennes filiformes. Hanches intermédiaires subcontiguës. Jambes pnbescentes. Tarses antérieurs subdilatés, postérieurs à 1" article suballongé , W pileux. Insectes répandus en Europe , offrant assez le faciès de certains Anthophagus et Acidota. A. CoTselet et élytres h, ponctuation grosse, peu serrée, avec des intervalles lisses. a. Elytres subparallèles, moitié' plus longues que le corselet. a. quadrum. b. Elytres élargies vers le sommet, d'un tiers plus longues que le corselet p. alpinum. B. Corselet et élytres à ponctuation fine, subobsolète sur le disque. a. Aile' ; élytres d'un tiers plus longues que le corselet. . . . brachypterum. b. Aptfere ; élytres à peine plus longues que le corselet. f Corselet transversal, à côtés arrondis troglodytes. ■\-^ Corselet quadrangulaire, a côtés non arrondis Gyllenhali. 1. quadrum Kraalz, Nat,, 958 nec syn. Faciès (T Anthophagus ; ailé ; assez brillant, subdéprimé ; noir ; bouclie, antennes, côtés du corselet et des élytres, sommet de celles-ci et pattes testacé-rougeàtre; antennes vers le sommet , disque du corselet et élyti-es d'un brunâtre plus ou moins clair ; tête quadri- fovéolée ; ponctuation de celle-ci et du corselet forte , inégale , celle des élytres plus seri'ée; abdomen Irès-obsolètement pointillé; cT pattes antérieures à cuisses renflées, jambes obtusément dentées au-delù du milieu et tarses dilatés. — L., ù - 5 l//i mill. a. Tête d'un tiers plus étroite que le corselet ; celui-ci subtransver- sal, d'un tiers plus étroit que les élytres ; côtés légèrement ari'ondis; élytres subparallèles , un peu déprimés et ponctuées en stries vers la sutuie , au moins moitié plus longues que le corselet , carrément li'onquées au sommet; abdomen lisse ou à peine ponctué. — L , k-b mill. quadrum GxdiW, Mon., 215. — Gjll., Ins. Suec, IV, AGI. — Lac, Fn, Paris., 1, Zi87. — Heer, Fn. Ifelv., I, 190. — Fairm., Fn. Fr., I, 603. -- Rpdt., Fn. Ausl., éd. 2, 2Zi6. — Tliouis., Skand. Col., III, 189. — Jacq. Duv., Gen. Stnph., pi. 25, f. 125. — costaneum Runde, flrach. liai., 23. — ;;ù-ei(m Zclt., Ins. Lopp., 50 {ncc G\iïl.). — consimile Heer, Mittli., I, h^. — llcydcui* Heer, Fn. Uelv., I, 192. ^. Tète et corselet plus gi-ands; celui-ci presque aussi large que les élytres à la base, à côtés un peu moins arrondis; élyti'es élar- gies de la base au sommet , plus confusément ponctuées , d'un tiers — 113 — seulement plus longues que le corselet, tronquées au sommet en angle rentrant vers la suture ; abdomen un peu plus visiblement ponctué. — L., û 1/2 - 5 IjU mill. alpîmim*. — quadritmEr., Gcn., 858. — Fauv,, Bull. Soc. Linn, Norm., 1865, IX, 31S. — Kiesw., Bevl. Eut. Zeit., 1869,313 (veresim). — Ueydeni Kraatz, iVflf., 958 [veresim). Sur les fleurs, sous les pierres, les détritus; vallées ou hautes régions des zones montagneuses jusqu'à 2,700 m. d'altitude ; mars, avril, juin, juillet (r). Se divise en deux races distinctes, mais certainement inséparables au point de vue spécifique : La première ( a quadrum) habite les régions inférieures : Aix-la-Chapelle , Elberfeld [Bach) ; Strasbourg (Wencker) ; Remiremont {Puton) ; Nancy {Mathieu) ; Metz {Géhin) ; Aube , Les Riceys (Ze Grand) ; Genève {Heer); Lausanne , Valais, Sion {Bugnion] ; Lyon (Rey). Aussi en Europe septentinonale et centrale , jusqu'en Italie et Russie. La seconde {{i alpinum] paraît propre aux zones les plus élevées : Savoie, Albertville! col de V>?i\mQ {Ch. Brisout de Barnevillé). Aussi en Suisse et ^ans doute dans les hautes Alpes allemandes et l'Europe boréale. Ois. J'ai rétabli la synonymie de cet insecte d'après les descriptions ou les types des auteurs. La description de l'Heydeni Heer et un type que j'en ai pu voir se rapportent au quadrum ; mais les localités alpines citées par le savant professeur de Zurich permettent de croire qu'il a eu sous les yeux les deux formes et les confondait dans sa collection , d'autant plus que Valphutm paraît surtout répandu dans la Suisse centrale. L'exemplaire du col de Balme , communiqué à M. Kraatz { /. c.) par M. de Heyden, rne paraît semblable à un autre individu pris depuis par mon ami Ch. Brisout de Barneville dans la même localité. Enfin M. Fairmaire, d'après Lacordaire (/. c.), indique l'espèce comme prise aux environs de Paris; mais cet habitat est erroné, comme un grand nombre que nous aurons à rectifier dans la Faune des environs de Paris. 2. *rojçloily i Voisin d'alpinum, en ovale plus allongé ; d'un noir de poix, moins briUant ■ tête et corselet un peu mats, à ponctuation moitié plus fine et plus serrée ; corselet'd'un tiers plus l(mg et plus étroit, non transversal, plus convexe, plus rétréci en avant ■ côtés et angles antérieurs bien moins arrondis, coupés plus droit ; élytres bien plus longues, brunes, à peine plus claires au sommet, oii la ponctuation est plus éparse moins profonde ; anus plus clair. — L., 5 mill. Grande-Bretagne, Germanie, Russie, Laponie, Scandinavie. Obs. h'O.marginatum' Jiœkl. {Bull. Mosc, 18.53, III, lOC) de rAmériqne russe est encore extrêmement voisin de ralpinum, mais paraît en différer par la ponc- tuation plus éparse de !a tête et du corselet, qui est plus transversal plus arrondi en avant, ses élytres à ponctuation assez effacée au sommet etc — 126 — St-Bernard {Hcer) ; Savoie , mont Mirantin {de Manuel) ; Hautes- Alpes {Ch. Brisout de Barneville] ; mont Dore {Rey) ; Hautes- Pyrénées [Pandellé]. Aussi en Suisse et Germanie. OROCHARES Kraatz, Nat., II, 955. Deliphrum Jacq. Duv., Gen, Staph,, 73, pi. 27, f. 131 bis et ter. Corps allongé , subcléprimé. Têle triangulaire, convexe. Ocelles Irès-dislanls, peu en arrière. Yeux h peine saillants. Labre trapé- zoïdal. Mandibules courtes, la droite dentée au milieu. Mâchoires, jambes et tarses comme chez les Deliphrum. Palpes maxillaires ro- bustes, à h," article moitié plus long que le 3^ Menton trapézoïdal. Languette échancrée, à lobes arrondis. Palpes labiaux à 2^ article subpyrilbrme , un peu plus court que le 1"". Antennes filiformes. Hanches intermédiaires très-rapprochées. Ce genre, voisin des Deliphrum^ rappelle par son faciès les espèces de ce genre et aussi certaines Lesteva et Anthobium {Eusjjhalerum). H est particulier à l'Europe centrale. 1. angustaia Er., Gen., 874. — Kraatz, ISat., 956 et syn. (Pi. IF, fig. 1.) Forme et taille d'une Lesteva; noir, luisant; palpes et bords du corselet bruns ; base des antennes , élytres et pattes lestacées; ponctuation obsolète sur la tète et le corselet , très-fine et serrée, visiblement en séries sur les élytres ; tête étroite , bifo- véolée entre les yeux ; corselet subquadrangulaire , presque moitié plus étroit que les élytres, convexe; côtés subparallèles; angles arrondis ; une fossette obsolète à la base; élytres moitié plus longues que lui, élargies en arrière. — L., 3 Sjli-li mil). Sur les excréments, les crottins, les fleurs ; sous les végétaux pourris ; parfois au vol ; plaines et montagnes ; depuis novembre jusqu'au premier printemps , surtout à la fonte des neiges (r). Ahr {luss) ; Taunus, Kœnigstein (y. Heijden); quais de Stras- bourg {Wencker); Metz {de Saulcy) ; St-Germain {Ch. Brisout de Barneville) ; Aube ! Lyon , Morgon [Rey). Aussi en Germanie et Autriche. — 127 — LESTEVA Lalreille, Préc, Car. Ins., 75. — Jacq. Duv., Gen. Staph,, 71, pi. 25, f. 12/i. PMœopietftta Mots. Corps oblong, siibdéprimé. Têle snbrhomboïde. Ocelles peu di- slanls. Yeux peu saillants. Labre transverse, subsinué. Mandibules unidentées au milieu. Mâchoires à lobes cornés, linéaires, l'externe velu au sommet, l'interne cilié, terminé par un crochet. Palpes maxillaires à 1" et o" articles subégaux, Irès-coints , h' quatre t'ois plus long que le 3^ Menton Iransverse. Languette longue, Irès- bilobée, à lobes arrondis. Paraglosses cachées. Palpes labiaux à 3^ article plus long que le 1", double du 2"=. Antennes filiformes. Hanches inlermédiaiies subconliguës. Jambes pubescentes. Tarses postérieurs à articles 1" allongé , 2'-Zi'=filus courts, 5« subégal au 1", Les Lesteva , qui rappellent assez certains Carabiques du groupe des Dromius, sont répandues dans l'Europe, la Sibérie et l'Amé- rique du Nord. A. Tête nettement bifovéolée entre les yeux. ((. Intervalle des fovdolcs convexe. -j- Tête et corselet mats, à ponctuation très-fine, trfes-serrée. . pubescens. •{-•{• Tète et corselet assez brillanta, à ponctuation forte, peu serrée. X Corselet corcUforme, plus large au i" quart antérieur; base des antennes rembrunie longœlytrata, XX Corselet subcordilorme, plus large au l" tiers anté- rieur; antennes rousses monticûla. b. Intervalle des fovéoles bombé, avec une dépression en arrière, corsioa. c. Intervalle des fovéoles presque plan. ■'c Tête, corselet et élytres brillants; corselet très-cordiforme. . pimclaUi. •{•-[• Tête et corselet moins brillants que les élytres; corselet subcordiforme Heeri. E, Tête avec un large sillon longitudinal de chaque côté. o Pattes rougeâtres ; jambes brunes, f Elytres longues , tres-élargics en arrière, h ponctuation très- fine fontinalis. W Elytres plus courtes, subparallèles, à ponctuation assez forte Pandellei. b. Pattes noires, tarses tcstacés luctuosa. ■1. pubescens Mann., Bracit., 57. — Kraatz, Nul., 931 et syn, Oblongue , subdépriraée ; noire , presque maie ; à pubescence grise, — 128 — longue, serrée; poncUialion très-fine, serrée, moins sur les élylres; antennes et pattes d'un rougeàlre obscur; bouche, tarses et milieu des cuisses testaj;és ; tête à fovéoles profondes, prolongées en arrière par une faible dépression; corselet subcordiforme; une impression en forme de masque sur le disque; angles postérieurs droits; élylres parfois brunes, d'un tiers plus longues que le corselet, élargies en arrière , très-arrondies à l'angle externe , subanguleusement tron- quées en dedans vers la suture. — L., h-li 1/2 mill. Dans la mousse humide , sous les pierres à demi immergées , les détritus au bord des eaux ; plaines et montagnes jusqu'aux neiges; février, avril, mai, juillet, août (ar). Presque toute la région Gallo-Rhénane : Utrecht 'Six); Elberfeld (Fuss); Rouen {Mocquer y s) ] Calvados, Caen ! Trouville ! Morlaix (Hervé) ; Savoie , lac du Bourget ! cascade de Gouz ! Grande- Chartreuse ! Aussi en Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie, Suisse , Autriche , Italie. 2. fontinalîs* Kiesw., Stelt. Eut. Zeit., 1850, 222; Ann. Eut. Fr., 185i, 43/i. — major Mais, et Rey, Opusc. Ent., 1870, XIV, 117 {veresim}. Voisine de pubesccns; subconvexe^ un peu plus étroite, assez brillante; pubescence fine, courte; cuisses plus claires; tête nette- ment sillonnée ; corselet plus fortement dilaté en avant, plus rétréci vers la base ; ponctuation plus éparse , fine ; une fossette obsolète t'i la base ; impressions discoïdales effacées; élytres plus convexes, Irès-élargies en arrière, d'un quart plus longues , h ponctuation plus éparse, cf tronqués carrément au sommet et vers la suture, o for- tement arrondies et faisant angle avec celle-ci ; antennes à articles d'un quart plus longs. — L. 3 1/2 -Zi mill. Sous la mousse humide des fontaines , dans les régions monta- gneuses (tr). Verviers (Chapuis) ; Briançon ! Pyrénées-Orientales {v. Bruck). Aussi en Corse, Espagne , Algérie. Obs, i. Cette espèce, qui paraît propre aux zones montagneuses, tandis que la pubesccns habile indislinctenient les plaines et les montagnes, doit être souvent confondue avec elle et figure sans doule sous son nom dans beau- coup de catalogues locaux. J'ai eu soin, en conséquence, de ne citer, pour l'une et l'autre, que les provenances dont j'ai vérifié l'exactitude. Obs. 2. Je ne vois, d'après la description, aucun caractère qui distingue la major Muls. et Rey de l'espèce de D.I. de Kiesenwetter. — 129 — 3. Pandellei* Fauv., Bull. Soc. Linn. Norm., 2* sér., V, 18 (novembre 1869). — lepontia* Baudi, Berl. Ent. Zeit., 1869, 401. Intermédiaire entre pubesccns ellongcelytrata; plus brillante que la première, à pubescence plus longue, éparse; pâlies rougeàtre- clair; jambes à peine obscures ; têle profondément biimpressionnée, très-densément et plus fortement ponctuée, ainsi que le corselet, qui est plus court, plus rétréci vers la base; élytres encore plus courtes, subparallèles, plus claires au sommet ou brunes, moins anguleusement tronquées en dedans au sommet, à ponctuation moi- tié plus forte, serrée , à peine rugueuse ; très-distincte de longœly- trata par sa forme , la tête et le corselet bien plus finement et den- sément ponctués et la brièveté des élytres. — h., k 1/Zi mill. Sous les feuillets de rochers , près des cascades , jusqu'au bord des plaques de neige , dans les montagnes ; juin, août (r). Alpes Lépontiennes , près Domo-d'Ossola {Pirazzoli) ; Saint- Raphaël (Baj/moju/) ; Carcassonne (Mabille); Hautes-Pyrénées, Gavaniie {Pandellé], Obs. Les exemplaires de Carcassonne et du Piémont diffèrent du type pyrénéen par une ponctuation d'élytres un peu plus écartée ; mais leur identité est certaine. Il, luetuosa* (1). Plus allongée que les précédentes, moins parallèle que longcely- trata; en diffère par sa couleur noire et sa ponctuation; antennes vers le sommet, dernier article des palpes et extrémité des jambes ferrugineux ; base des palpes et tarses flaves ; pubescence , tête , (1) Ici se place une petite Lesteca, prise seulement en Corse et en Sardaigne : 3'. corsica' Perris, L'Abeille, 4 8C9, VII, S. Forme des précédentes; très-distincte par sa taille; noire, à pubescence grise, éparse; bonche, articles 1", 2<' et ll<=des antennes, jambes et tarses, parfois aussi les cuisses, d'un testacé plus ou moins clair; palpes brunâtres; antennes courtes ; tête et corselet nettement et peu deusément ponctués; fossettes frontales nettes, formant une impression subcirculaire relevée en bosse au milieu ; corselet court, cordiforme, fovéolé au milieu des côtés ; impression basilaire obsolète ; côtés tr'es-rétrécis vers la base; angles postérieurs obtus; élytres larges, moitié plus longues que celui-ci, densément et fortement ponctuées, tronquées carrément au sommet ; abdomen fine- ment ponctué. — L., 3-3 i;3 mill. Au bord des eaux, dans les montagnes : Monte-Rotondo, etc. (ae), Obs. Semble, d'aprfes la description, très-voisine de maura Er.; cependant le front est autrement fovéolé, les antennes sont toujours plus claires à la base et la taille est plus petite. 9 — 130 — antennes, corselet et abdomen comme chez Pandeilei; angles pos- térieurs du corselet droits ; élylres d'un tiers plus larges et moitié plus longues que celui-ci, un peu élargies en arrière, à ponctuation XTioilié plus une et plus serrée que chez longcelytrata, tronquées de même au sommet. — L.,li-hil3 mill. Sous les détritus , les pierres à demi immergées , au bord des torrents, dans les montagnes ; août (tr). Guiers-Mort, près la Grande-Chartreuse ! Obs, J'ai rapporté cet insecte à la maura Er., dans mon Enumération des insectes de Savoie {Bull. Soc, Linii. Nonn., 1865, IX, 317); mais elle en diffère par ha taille , sa couleur et les angles droits du corselet ; elle paraît plus voisine de la 7iigra Kr. {Nat., 93/i), de Sicile ; cependant les élytres sont plus courtes et les antennes et les pattes autrement colorées. 5. longaelytpaia Goeze, Ent. Beitr., 1 , 77. — Croich, Har. Col. Heft., VI, 101. — mocroelytron Fourc, Eni, Paris., I, 164. — Harold, Cat. Col., 659 et syn. — bicolor Fabr., Sysl. Eut,, I, 529. — Er., Gen., 855 et syn. — Kraatz, Nat., 932 el syn, — oblonga* Mots., Bull. Mosc, 1857, IV, 493. — nivicola* Kr., in lilt. Subparallèle, allongée; noir de poix assez brillant; pubescence rousse, peu serrée, courle ; bouche, antennes, sauf la base, et pattes ferrugineuses; genoux et tibias plus fonces; très-distincle par sa tète bilovéolée, non sillonnée, sa ponctuation bien plus forte, égale, moins serrée que chez les précédentes, sabruguleuse vers la suture ; élytres variant entre le noir el le rougeâtre , à peine moitié plus longues que le corselet, très-légèrement rentrantes au sommet vers la suture; abdomen très-densément, finement pointillé; Ç ar- ticles des antennes plus longs. — L., h 1/3 -Zi 2/3 mill. Au bord des eaux , sous les mousses , les feuilles , les pierres , les détritus , parfois sur les fleurs; plaines et montagnes jusqu'aux neiges ; avril , mai , juin , septembre , octobre (c). Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi dans le reste de l'Europe et au Caucase. Obs. Certains exemplaires, provenant surtout des montagnes (nivicola Kr., in lilt,), mais se trouvant aussi parfois dans les plaines, sont un peu plus foncés en couleur, surtout aux antennes et aux pattes; mais ces variations, comme celles de la couleur des él)lres, s'observent chez toutes les Lesteva noires el ne peuvent scr\ir en rien à leur dislinction spécilique. — 131 — 6. monticola Kiesw., Stett. Eut. Zeit., 18/i7, VIII, 77. — Kraatz, Nat. 933 e( syn. — cotlina Halid., Nat. Hist. Rev., 1855, 11. — Sharpi*Rye, Eut. Montt. Mag., 186G, III, 12/j; Ent. Annual, 1867, 51. — iorrentinn* Fauv., in lit t. Forme de pubescens; voisine de longœlylvata; plus courte, plus large en arrière ; pubescence plus longue ; brun de poix ou brunâtre; élylres et anus plus clairs; bouche, antennes et pattes rousses; ponctuation plus forte, moins serrée, moins ruguleuse; tète plus large, à fovéoles plus profondes; corselet moins rétréci en arrière, ayant sa plus grande largeur au 1" tiers antérieur, moins rétréci en avant ; élytres d'un tiers plus courtes et plus larges, subobsolèlement ponctuées au sommet. — h., h-U 1/2 mill. Sous les feuilles mortes , les détritus , sur le gravier au bord des étangs et des lacs, dans les montagnes ; juillet, août (r). Valais , Saas (C/i. Brisout de Barneville] ; lac du mont Cenis ! Grande-Chartreuse ! Aussi en Gi'ande-Bretagne , Germanie , Suisse. Obs, Signalée aussi, mais peut-être par erreur, comme prise au mont d'Or, près Ponlarlier (Doubs), par M. Lethierry, lors de l'excursion de la Société Entomologique de Fiance à Besançon {Annales, 1860, VIII, 992). 7. punctaia Er., Gen., 857. - Fairm., Fn. Fr., I, 630. - Redt., Fn. Austr,, éd. 2, 2!ià. — riparia* Heer, Fn. Helv., I, 193. — miiscorum* Jacq. Duv., Glan. Ent,, I, 37. — Rye, Ent. Annual, 1872, 60. Aptère; plus grêle que les précédentes; d'un brun de poix assez brillant; abdomen noir; bouche, antennes et pattes rousses; pu- bescence jaune, rare; ponctuation assez forte, serrée sur la tète, plus forte sur le corselet , un peu plus forte encore , subrugueuse sur les élytres, fine , peu serrée sur l'abdomen ; tête profondément bifovéolée; intervalle à peine convexe en avant; corselet convexe, cordiforme, allongé; côtés très-fortement et brusquement dilatés au l''' tiers antérieur, très-rétrécis en avant et en arrière, subfovéolés au-dessous de la dilatation; angles postérieurs droits; élytres d'un tiers plus larges et plus longues que celui-ci, subanguleusement tronquées au sommet. — L., 3 'àlk-k mill. Sous la mousse humide des cascades , les détritus au bord des eaux ; plaines et vallées des montagnes ; juillet (r). Lille {Lethicmj] ; Verviers (Chapuis) ; Ahr (Fuss) ; Hesse {Scriba) ; Bures , près Caen ! Genève , au bord du Rhône [Heer) ; — 132 — Savoie, cascade de Couz! Lyon {Rey) ; Sos (Bauduer) ; Pyrénées- Orientales [Jacquelin du Va]). Aussi en Grande-Bretagne , Suisse , Italie , Autriche. 8. Ileerî*. — punctata Kraatz , Nat., 934 {nec Er.). — Jacq. Duv., Gen. Slaph., pi. 25, f. 12Zi. — Thoms., Skand. Col., III, 310. Très-voisine de punctata; plus petite, plus courte , plus large en arrière; pubescence plus serrée; couleur plus claire; antennes plus minces; tête à peine bifovéolée entre les yeux; corselet plus court , bien moins rétréci en avant et en arrière , peu dilaté sur les côtés ; angles postérieurs subobtus ; fossette latérale obsolète ; élytres à ponctuation trois fois plus forte que celle du corselet, carrément tronquées au sommet. — L., 3-3 2/3 mill. Souvent brunâtre , avec les élytres rougeâtres ; parfois entièrement rougeâtre. Sous les pierres , les mousses humides , les feuilles mortes ; dans les marais ; avril (r). Lille ! Paris {Ch. Brisout de Barneville) ; Caen! Morlaix [Hervé); Tarbes (Pandellé). Aussi en Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie. Obs. Contraint de changer le nom de cette espèce , confondue jusqu'ici avec la vraie punctata, je le remplace par celui du savant auteur de la Fauna Helvetica, qui m'a si amicalement fourni d'intéressants matériaux pour cette Faune. GEODROMICUS Redtenb., Fn. A2tstr., éd. 2, 2/iâ. — Jacq. Duv., Gen. Staph., 70, pi. 25, fig. 123. Geobiu» Heer. — Geodfoanu» Heer. Corps oblong , subdéprimé. Tête ovale. Ocelles distants , situés à la hauteur des yeux. Ceux-ci non saillants. Labre tronqué. Antennes, mandibules et mâchoires comme chez les Anlliophagns, mais celles-ci à lobe interne sans crochet. Palpes maxillah-es à û>^ article renflé, /!i* plus court que le 3". Menton Irès-lransverse, Languette très- bilobée, à lobes sinués. Palpes labiaux à 3" article atténué. Jambes pubescenles. Tarses postérieurs comme chez les Anthophagus, mai» à 1" article plus court , k' non pileux; ongles simples. — 133 — Ce genre , qui offre plutôt le faciès des Lesteva que celui des Anthophagus , est propre à l'Europe et à l'Amérique du Nord. A. Elytres au moins moitié plus longues que le corselet. a. Elytres plus de moitld plus longues que le corselet, avec une tache rouge allongée sur la suture ctsuturalU, b. Elytres plus de moitié plus longues que le corselet, noires ou obscurément brunâtres sur le disque S nigrita. c. Elytres à peine moitié plus longues que le corselet, noires ou avec une tache rouge sur le disque "^ plagiatus. d. Vae tache rouge oblique, nette, allant de l'épaule au-delà du milieu des elytres ■^Z lituratus . B. Elytres moins de moitié plus longues que le corselet. 0. Elytres presque moitié plus longues que le corselet, d'un roux testacé; leur pourtour et une tache circascutellaire enfumés, o marginatus. b, Elytres d'un tiers plus longues que le corselet, noir de poix, , parfois obscurément brunes sur le disque vers la suture. . £ globulicollis. c. Elytres étroites, d'un quart seulement plus longues que le cor- selet ; pattes testacées t ctirtipennis, 1. plagiatua En, Gen., 852 et syn. Forme d'une très-grande Lesteva; ailé; oblong-subconvexe ; noir, assez brillant; pubescence gris-jaunâtre, pileuse , peu serrée; bou- che , antennes et pattes d'un brun plus ou moins foncé , parfois rou- geâlres ou testacées ; antennes dépassant le milieu des elytres , à articles très-longs, surtout le dernier; ponctuation forte, plus ou moins serrée; tête plus étroite que le corselet; un sillon transversal entre les antennes, trois autres obliques entre les yeux, au milieu d'une large dépression subquadrangulaire ; corselet cordiforme, convexe; angles postérieurs redressés , droits; côtés déprimés vers les angles postérieurs et la base, qui a une fossette très-nette ; disque subbiimpressionné, avec un sillon médian terminé en une ligne élevée en arrière ; écusson lisse ; elytres élargies vers le sommet, où elles sont tronquées , de couleur très-variable; abdomen découvert, den- sément et finement pointillé ; c? antennes plus fortes , plus longues; tarses antérieurs dilatés. — L., UljU-Q mill. Les immatures ont la couleur du fond brunâtre ou rougeâtre. Sous les pierres à demi-immergées, les mousses, les feuilles, les détritus, au bord des eaux jusqu'aux neiges, parfois dans les détritus des inondations; régions montagneuses; mai, juillet, août (ar). Cette espèce se compose des races ci-après : «. Elytres deux fois et demie plus longues que le corselet, amples, à ponctuation forte, subrugueuse, serrée, plus fine vers la suture. qui oITre, du premier tiers au sommet, une tache étroite, allongée, d'un rouge pâle. — L., 5-6 mil). sufin^alis* Lac, Fn. Par,, I, 483. — plagialus var. b. Er., Gen., 852. — Kraatz, var. a. Nàt., 926. —■plagiants* Jacq. Duv., Gen. Staph., pi. 25, f. 123. Savoie , col de Balme ( C]t. Brisout de Barneville] ; Albert- ville ! Modane ! Chambéry! Grande-Chartreuse ! Briançon ! Hautes- Pyrénées {Pmidellé); Pyrénées-Orientales {de Germiny] (ar). Aussi en Suisse et Autriche. p. Distinct de suturalis par ses élytres un peu plus courtes , noires, à ponctuation un peu plus forte et moins serrée ; parfois une tache rougeâlre obscure , indéterminée , sur le disque , au milieu , près de la suture. — L., k l//i-5 1/3 mill. nigrita Miill., Germ. Mag., IV, 226. — plagialus, var. c. Er., Gen,, 853. — Kraatz, var. b. c. Nal., 926 et syn. — Thoms., var. Skand. Col., III, dSl. — anlhracinus* Bvis., Cat. Gren., 1863, iO. Belgique, Hautes-Fagnes, près Verviers {Chapuis)\ Ahr {Fnss); Remiremont (Puton) ; Cossonay [Bugnion)\ Valais, Saas (C/i. Brisout de Barneville) ; Savoie , Vanoise ! Briançon ! mont Ce- nis ! Grande-Chartreuse ! mont Dore [Retj] ; Pyrénées-Orientales , mont Louis , vallée d'Eyne {de Germiny, Peyron) ; Le Vernet {Obcrthur) (ac). Aussi en Laponie , Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie , Suisse, Autriche, Piémont, Corse. Y. Distinct du nigrita par ses élytres plus courtes, plus élargies de la base au sommet, un peu moins densément ponctuées, noires, ou chacune avec une tache d'un rouge-sang sur le disque. — L., 5 mill. plagiatus ¥ahr., Enl. SysU Suppl., 180. — Er., var. a, Gen., 852 et syn. — Kraatz, Nal., 925 et syn. — Thoms., Skand. Col., III, 181 (1). {{) y'- lituratus Kraatz, Nat., 938. Diffère du plagiatus par ses élytres offrant une tache rouge de sang, lacrymale, allongée obliquement des épaules aux deux tiers du disque , n'atteignant pas la suture; bouche, antennes et pattes testacées; 2" article de ceUes-la et jambes rem- brunies. — L., 5 mill. Alpes Suisses (c. Kiesemcetter) ; Tyrol {Kraatz). Oh». Cette race ne paraît différer de la précédente que par la position de la tacU» él>'trale. — 135 — Bâie, Genève (Heer) ; Hautes-Pyrénées ! (tr). Aussi en Laponie , Scandinavie , Germanie , Suisse , Autriche. Obs. Lacordaire et M. Fairmaire indiquent à tort, dans leurs Faunes, quele plagiaius, le nigrita et le suiwalis se trouvent aux environs de Paris ; celte zone manque absolument de Geodromicus. 0. Plus petit , plus étroit ; bouche , base des antennes , pattes et élytres d'un testacé rougeâtre; base du corselet brune; élytres presque moitié plus longues que celui-ci ; leur pourtour et une tache triangulaire près de l'écusson brun de poix; ponctuation serrée comme chez suturalis. — L., U 1/2 mill. marginatus* (1). Alpes Suisses (v. Kiesenwetter) ; Caucase (de Chaudoir), Obs. M. Rouget m'a adressé un exemplaire de cette race, comme pris peut-être aux environs de Dijon (bois de Morey, près de St-Philibert, au vol, en automne) ; mais la provenance me paraît très-douteuse. Voici, en effet, ce que me note cet entomologiste ii l'égard de son insecte: » Je le « crois de ce pays-ci. Cependant, comme il est depuis plus de trente ans « dans ma collection, il n'est pas impossible qu'une substitution ancienne « soit venue remplacer l'exemplaire auquel se rapporte l'indication de mon « Catalogue (p. Zi29, n" 2/i92), et dont la capture est restée, malgré le laps « de temps, assez présente dans mes souvenirs. » £. Plus étroit et plus allongé que nigrita ; noir ou noir de poix, très-rarement d'un brun rougeâtre; bouche et pattes. ordinairement lestacées ; antennes brunâtres ou rougeâlres; corselet plus ou moins canaliculé; élytres d'un tiers plus longues que lui, très-élargies vers le sommet, où elles sont tronquées un peu obliquement en dedans ; ponctuation à peine plus serrée ; disque obscurément maculé de brun vers la suture. — L., 5-6 mill. globulicollis Zett., Ins. Lapp,, i9. — Kraatz, Nat., 927 et syn. {nec var. 2). — Tboms., Shand. Col., III, 181. — ^ longipes Mann., Brach,, 56. — plagiatus, var. d, e. Er., Gen., 853. — flavipes Mots., Bull. Mosc, 1860, (<) Une race intermédiaire entre ceUe-ci et globulicollis paraît être le major Mots. (,Bull. Mûsc, ISGO , n , 550. — Hochli., Bull. Mosc, 1862,111, 102). Toutefois, ne possédant qu'un individu mutilé de cet insecte caucasique, je ne puis formuler d'o- pinion précise à son sujet. — 136 — II, 551. — Hoclili., Bull. Mosc, 1862, III, 102.— iransversus Mots, ^ c, 550 {veresini'). Savoie, mont Cenis! cascade de Couz! Grande-Chartreuse! Vaucluse ! Hautes-Pyrénées (Pandellé) (ac). Aussi en Laponie , Scandinavie , Grande-Bretagne , Suisse , Germanie , Autriche , Caucase. L. Forme des petits {iLobulicoUis, plus étroit et allongé ; bouche, base des antennes et pattes teslacées; élylres encore plus courtes et étroites, à ponctuation un peu plus éparse et plus forte; disque maculé de rougeâtre obliquement vers la suture , parfois entièrement rougeâtre , avec le pourtour et une tache scutellaire brun de poix , comme chez margfi»rt<«<5. — L., h 1/2-5 mill. curtipennis*. — plagiatus var. f. Er., Geti., 853. — rjlobulicoUis var. 2 , Kraatz, Nal., 927. — lituratm Fauv., Bull, Soc. Linn. Norm., 1865, IX, 316. Savoie , Alpes de la Vanoise ! vallée de la Reuve (de Manuel) (ÏR). Obs. Erichson et M. Kraatz ont assez complètement énuméré les variations qui précèdent ; mais, tandis que le premier auteur les rattaclie toutes au même type, M. Kraatz estime qu'elles doivent constituer trois espèces dis- tinctes, sous les noms de plagiatus, globuiicoUis cl lituratus. Longtemps j'ai pensé moi-même que trois formes principales : suturalis, nigrila et globuiicoUis , offraient assez de caractères constants pour être élevées au rang d'espèces ; mais l'étude d'ensemble que j'ai dû faire pour ce travail m'a fermement convaincu qu'ici encore toutes les formes décrites n'étaient que des races d'un seul et même type, répandu depuis la Laponie jusqu'au Caucase, sur les basses terres boréales ou les régions alpestres des mon- tagnes. Pas un seul, en effet, des caractères distinctifs invoqués par les auteurs n'est constant chez ces prétendues espèces. La couleur des antennes et des pattes passe au testacé chez certains suturalis et nigrita, formes qui, d'ordinaire, ont ces parties les plus foncées ; au contraire, le globuiicoUis, dont les pattes et les antennes sont habituellement d'un roux clair , offre des individus h antennes d'un brun noir ou encore à antennes et pattes de cotte couleur. La ponctuation est aussi variable, surtout celle du corselet et des élytrcs , chez les diverses formes ; le sillon de celui-ci , donné comme carac- tère très-net du globuiicoUis, s'observe aussi marqué, sinon mieux, chez les plus purs nigrila, et, dans mon curtipennis , le sUloii apparaît ou disparaît suivant les individus. L'état plus ou moins cordiforme du même corselet est également variable et se représente au même degré chez les deux races qui — 137 — semblent à première vue les plus distinctes: nigriia el curtipennis. Enfin, les impressions de la lète, plus ou moins profondes suivant les individus, constituent des variations analogfues, sans être plussaisissables chez une forme que chez l'autre. Restent la coloration des élytres et leur longueur en corré- lation avec la forme de l'insecte. Ce sont les seuls caractères sur lesquels on peut fonder des distinctions suffisantes, quoique n'excédant certainement pas les limites de la race. Nous avons cherché à saisir leur signe vraiment indicateur et à le rendre aussi clair que possible; cependant l'observateur ne perdra pas de vue que, chez un insecte aussi répandu dans des pays froids et montagneux, où la variabilité s'exerce avec le plus de puissance, il a de grandes chances de rencontrer d'autres formes encore que celles que nous avons énumérées, et nous l'invitons d'autant plus à cette recherche, que les espèces proléiques, comme celles-ci, offrent dans leur étude un intérêt supérieur. Les quatre premières races: suturalis, nigrita, plagiatus et liluratus , se groupent assez bien ensemble pour le faciès; la 5'^ : marginatus, est comme intermédiaire entre celles-ci et les deux suivantes, globulicoUis et curtipen- nis, auxquelles la brièveté de leurs élytres donnent un aspect plus étroit et plus grêle. Un fait assez curieux à noter, c'est que les ailes existent bien développées, même chez les races à élytres les plus raccourcies. Je livre ces remarques au contrôle des naturalistes compétents et en état d'observer sur place le G. plagiatus ; j'espère qu'elles auront leur appro- bation , surtout s'ils peuvent suivre , comme je l'ai fait, les modifications du type sur des séries d'exemplaires de provenances très-diverses, et y joindre l'étude de l'espèce américaine bien connue de Geodromicus (1). ANTHOPHAGUS Gravenh., Micr., 20. — Jacq.Duv., Gcn. Staplu, 69, pi. 25, f. 121-122. Corps oblong, subdéprimé. Tête rhomboïde. Ocelles rapprochés, situés en arrière de la ligne des yeux. Ceux-ci assez saillants. Labre transverse, subéchancié. Mandibules bidentées. Mâchoires à lobes étroits, l'externe velu au sommet, l'interne cilié-épineux, terminé par un fort crochet. Palpes maxillaires à 3" article plus court que le 2% el U" article au moins égal au o«. jMenton Iransverse. Languette bilobée, à lobes sinués, pubescenls. Paraglosses cachées. Palpes la- biaux à 3" article pas plus long que le 2% subacuminé. Antennes filiformes. Hanches intermédiaires plus ou moins conliguës. Jambes séluleuses ou subépineuses. Tarses postérieurs à 1" article allongé, (I) G. cœsus Er., de l'Amérique septentrionale. — Les nombreux exemplaires que j'ai vus de cette espèce tr'es-distincte offrent , notamment dans la longueur et la ponctuation des c'iytres , des variations assez analogues "a celles de notre ylagiatui- r>- — 138 — U* pileux en dessous, subégal au 5'; ongles pourvus le plus souvent d'appendices membraneux. Les Anthophagus rappellent un peu certains Dromiides et ont un faciès assez varié ; ils se relient très-bien aux Geodromicus par Vœmulus , qui manque d'appendices aux tarses, et que M. Kraatz a même classé parmi eux. On les trouve en Europe et dans l'Amérique du Nord. A. Corps noir de poix, à pubescence grise, fine, serrée, assez longue sur le corselet et l'abdomen ; ongles des tarses simples, œmulus. B. Corps plus ou moins glabre ; élytres toujours plus claires que l'abdomen en toutou partie, ordinairement testacées ; ongles des tarses munis chacun d'une petite languette membraneuse, o. Elytres testacées ou rougeàtres, à sommet maculé ou large- ment marginé de brun de poix. ■f Corselet rougeâtre ou brun rougeâtre. X Tache apicale confuse, réunie parla suture à une autre tache circascutellaire brevicornis. XX Tache apicale grande, nette prœuslus. •[-[• Tête, corselet et abdomen très-noirs; taille très-grande. spectabUis. b. Elytres testacées ou rougeàtres, sans tache apicale. t Tête et abdomen d'un roux testacé ; celui-ci enfumé vers le sommet leslaceus. •j-j- Tête et abdomen plus ou moins rembrunis ou noirs. X Tête, corselet et abdomen noirs; tète inerme ; taille grande alpeslris. XX Abdomen noir; tête noirâtre; corselet noir ou brun de poix; tête des cf biépineuse ; taille petite. * Epine frontale du Cf inclinée en dehors ; tête subqua- drangulaire. . pyrenœus. " Epine frontale du cT inclinée en dedans ; tête trans- verse alpinus. XXX Corselet plus ou moins rougeâtre ou testacé. * Antennes grêles , atteignant presque le centre des élytres caraboides. "* Antennes assez robustes , ne dépassant pas les deux tiers des élytres. . Taille petite ; corselet aussi long ou plus long que large. — Corselet cordiforme ; tête inerme melanocephalus. = Corselet subquadrangulaire ; tête du cT biépi- neuse sudelicus. .. Taille petite; corselet plus large que long. — Tête rougeâtre ou h peine obscure sur les tempes; antennes plus claires a la base fallax. c= Tête brun de poix; antennes testacées .... homaUnus. ... Taille grande; corselet plus long que large; h pubescence longue. scutellaris. .... Taille grande; corselet transversal ou pas plus long que large. — Elytres à pubescence assez longue, très-visible; tête du Cf biépineuse bicornis- — 139 — = Elytres a pnbescence trbs-courte ou nulle. o Tête à ponctuation assez serrée, forte, nette ; corselet d'uu Isrun de poix à côtés plus ou moins rougeâtres; tête inerme muticus. °° Tête h ponctuation très-rare, plus ou moins obsolète. 0 Antennes robustes, larges, à articles d'un tiers plus longs que larges ; élytres courtes, forlicornis. 00 Antennes grêles, a articles au moins moi- tié plus longs que larges apenninus. Groupe 1, 1. semulus Rosh., Beiti% Ins. Eur., I, 12. — Kraatz, Nat., 929. — Fauv., Bull. Soc. Linn, Norm., 1865, IX, 316. — cenisius* Fairm., Ann. Suc. Eut. Fr., 1861 , %!\1. (PI. I, fig. 20.) Déprimé, noir ou noir de poix , presque mat; pubescence grise, serrée, longue sur le corselet et Tabdomen , pi- leuse sur les élytres ; bouche, sommet des antennes et pattes d'un rougeàlre obscur ; ponctuation obsolète sur la tète , très-fine et cha- grinée sur le corselet , fine et serrée sur les élytres , plus fine et subsquameuse sur l'abdomen ; antennes robustes ; tête de la lar- geur du corselet , sillonnée entre les antennes et excavée sur le front ; corselet subquadrangulaire , un peu trapézoïdal ; angles pos- térieurs droits ; sillon obsolète ; élytres à peine moitié plus larges et plus longues que lui, élargies vers le sommet, où elles sont très- arrondies , et tronquées carrément vers la suture; abdomen impres- sionné sur le côté de chaque segment; Ç antennes plus minces, moins longues ; élytres plus rentrantes au sommet vers la suture ; 1" segment abdominal visible. — L., 5 1/3 mill. Sur les saules nains , les arbres verts , au bord des torrents ; zone alpine des montagnes ; août (tr). Valais {Ch. Brisout de Barneville) ; Ghamonix [Rey] ; mont Cenis, Ronches! Monestier de Briançon {de La Brûlerie). Aussi en Piémont et Tyrol. Obs. Les ocelles sont très-petits, mais visibles. Groupe 3. 2. brevicornis* Kiesw,, Berl. Eut. Zeit., 1861, 376. — crassieor- nis* Muls. et Rey, Ann. Soc. Linn. Lyon, 1861, VIII, 163. ^ Oblong , subconvexe , brillant , rougeàtre-testacé ; une tache indécise vers l'écusson et sur tout le sommet des élytres et moitié — 140 — postérieure de l'abdomen d'un brun de poix ; tête brunâtre, de la largeur du corselet ; ponctuation assez forte , serrée sur la tête et le corselet , un peu plus forte, plus éparse sur les élylres, fine et écartée sur l'abdomen ; antennes très-robustes, égales, à articles courts; corselet subcordiforme, allongé; angles postérieurs droits, aigus ; une ligne lisse médiane, avec une fossette en arrière; élylres à pubescence courte, serrée, d'un tiers plus longues que le corselet, à reflet bronzé ; 6" segment ventral échancré , 7'' prolongé en triangle obtus ; 9 tête plus étroite, antennes plus minces. — L. , 5-5 1/3 mill. Sur les arbustes: aunes, etc.; au bord des torrents, dans les montagnes, de 800 à 1,600 m. d'altitude; juillet, août (tr). Ghamonix {Rey) ; Valais , val d'Anniviers , au bord de la Navi- sanche ; Saas , au bord de la Viège ; mont Rosa , Macugnaga , au bord de l'Anza (w. Kiesenivetier) ; val Formazza {Ghilianij. Aussi en Germanie, Suisse, Piémont et Tyrol. Oùs. Je maintiens le nom donné par M. de Kiesenwelter comme le plus usité, n'ayant pu reconnaître si celui de MM. Mulsant et Rey était antérieur. 3. testaeeus Grav., Micr., 121. — Er., Gen,, 851 et syn. (nec cara- boides var. d. e. Gyll.). — Kraatz, Nal., 924 et syn. (nec caraboides var. c. Gyll.). Voisin du brevicornis ; plus déprimé, moins parallèle; d'un tes- tacé rougeâtre ; abdomen à peine enfumé vers le sommet ; antennes bien plus longues, à articles très-allongés; corselet bien plus étroit et plus long , cordiforme ; côtés moins dilatés et plus rétrécis en avant, moins parallèles vers la base ; espace lisse et fossette basilaire obsolètes; élytres plus élargies de la base au sommet , déprimées, sans reflet bronzé, à ponctuation un peu plus serrée , subruguleuse. — L., 5 mill. La tête et le corselet sont parfois enfumés. Sur les arbustes, parfois sous les mousses, dans les hautes prairies des montagnes; septembre (tr). Dùsseldorf (Cac/0; Alsace (Faïrmaire); Strasbourg (Puion); Ju- ra, Vallorbes ; Valais, Biel ; Jorat (Ileer); Ghamonix {Ch. Brisout de Barneville) ; Grande- Chartreuse (E-ey). Aussi en Grande-Bretagne , Germanie , Autriche, Suisse, Italie, Russie. Obs. N'a jamais été pris à Metz , d'après M. de Saulcy, quoique le Cata- logue Godron (p. 62) l'indique de cette localité. — 141 — à. prœustns Miill., Gevtn. Mag,, IV, 228. — Kraatz , Nau, 924 et syn. — Jacq. Duv., Gen. Slapli., pi. 25, fig. 122. (Pi. I, fig. 21.) Très-voisin du brcvicornis; forme moins paral- lèle ; pubescence longue , éparse ; poncluation plus forte , plus écartée, surtout aux élytres; antennes bien plus fines, plus longues, à articles allongés ; tête plus étroite que le corselet (c? 5 ); celui-ci à côtés moins arrondis, plus rétrécis en avant, moins carrément rétrécis vers la base ; couleur d'un teslacé clair avec la tache des élytres nette, noirâtre , ne remontant pas sur la suture et l'écusson. — L., 5 mill. La tête et le corselet sont aussi parfois enfumés. Sur les arbustes: chênes, saules, etc.; sous les pierres, les détritus, au bord des eaux; parfois au vol; mai, juin, août, septembre, octobre (r). Louvain [Tennstedt] ; Brabant (Parys); Aix-la-Chapelle (Bach) ; Fontainebleau {Lacordaire) ; Bar-sur-Seine ! Hesse , Oberlaïs (Scriba) ; Francfort-sur-Mein [v. Heyden) ; Alsace (OU); Bar-le-Duc [Fainnaire] ; Vosges [Puton) ; Nancy [Mathieu) ; Verdun , Metz (Bellevoye) ; Dijon, Plombières, Beaune (Rouget); Aube {Le Grand) ; Bâle , Genève , bords de l'Arve (Heer) ; Lausanne (Bw- gnion) ; Chamonix [Cli. Brisout de Barneville) ; Limoges [R. de Malhan) ; Allier [Desbrochers des Loges) ; Lyon, Morgori [Rey) ; Toulouse (Marquet); Hautes-Pyrénées (Pandeiiîé); Pau (L.Dufour); Pyrénées-Orientales (v. Bruck). Aussi en Germanie , Suisse , Italie , Autriche. Groupe 3. 5. alpestris* Heer, Fn. Helv., I, 198. — austriaciis Er., Gen., 8/i9. — Kraatz, Nat., 918 et sijn. — transversus* Mots., Bull. Mosc, 1857, IV, 494. (Pi. I, fig. 22.) Ovale-oblong, subdéprimé , noir; tête et corselet à reflet bronzé ; celui-ci noir de poix ; ses bords et antennes bru- nâtres ; base de celles-ci , bouche , élytres et pattes testacées ; pu- bescence très-courte au corselet et aux élytres, longue, soyeuse sur l'abdomen ; ponctuation fine et rare sur la tête , plus serrée au corselet, plus forte et dense aux élytres , serrée et fine sur l'abdo- men; tête bien plus étroite que le corselet; celui-ci large, sub- quadrangulaire, peu rétréci vers la base; angles arrondis; disque subbiimpressionné au-dessus de la fossette basilaiie ; élytres d'un — 142 — quart plus larges et d'un tiers plus longues que le corselet; suture parfois enfumée. — L, 5 mill. Les élylres ont souvent une fascie enfumée , transverse (1). Sur les fleurs d'Aconitum, etc.; sur les arbustes: arbres verts, bouleaux, etc.; aussi sur les plantes basses et le gravier, au bord des eaux ; zone subalpine et alpine des montagnes ; mai , juillet , août (ac). Toutes les Alpes! Jura, Pontarlier [Lethierry, Puton). Aussi en Germanie , Suisse , Italie, Autriche. Obs. LéonDufour {Ann. Soc. Linn. Bordeaux, 1851, XVII, 322) indique cette espèce comme prise à Argelès (Hautes -Pyrénées). Mais M. Pandellé, qui a si bien exploré ces régions, ne l'a pas rencontrée, et, jusqu'à plus ample informé , nous devons la croire étrangère aux Pyrénées. Gronpe 4=. 6, scntellarts Er., Geiu, 851. — Heer, Fn. Helv., I, 572. — cara- boides var. b. Heer, /. c, 195 et syn. — Fairm., var. b. Fn. Fr., I, 627 (2). Allongé, subparallèle, brillant, teslacé ; tèle en arrière, corselet parfois au milieu , environs de l'écussou et disque de l'abdomen, surtout vers le sommet , enfumés; corselet rougeàtre ; ponctuation assez forte, écartée sur la tête, serrée sur le corselet et l'abdomen, plus forte et dense sur les élylres jusqu'au sommet ; pubescence assez longue sur le corselet et l'abdomen ; tête un peu plus étroite que le corselet; front excavé ; corselet subcordil'orme, allongé, convexe ; angles postérieurs presque droits ; fossette sous-médiane obsolète; élylies d'un quart plus larges, à peine moitié plus longues que celui-ci. — L., 5 mill. Sur les arbustes, arbres verts, etc.; parfois sous les feuilles mortes , au bord des eaux , dans les montagnes ; régions subal- pines ; juillet (ac). Jura(i/eer); Genève [Chevrier]; Grande-Chartreuse ! Bugey {Retj), Aussi en Suisse, Piémont et Tyrol. 7. caraboîdes Linn., F». Siiec, n" 85A. — Oliv., EnU, III, i2 , 22 , pi. 2, fig. 17. — Er., Gen., 850 et syn. — Kraatz , Nal., 922 et syn. — (1) Cette variation se reproduisant accidentellement chez la plupart des espèces dei groupes i et 5 nous n'en ferons plus mention. (2) Le 'rotundicollis Heer , /. c, des Alpes Suisses, dont le type m'est resté iu* eouDU, parait se rapporter c'galement aux individus immatures du sculellarit. — 143 — Thoms., Shaml. Cul., III, 180 et syn. — abbreviatus Fabr., //. Norw., 263. — Er., Gen., 850 et syn. — Kiaalz, var. Nat., 923 et syn. — Hooheri Steph., lil.Brit., V, 3ôl. — gracilis* Heer, Fit. Helv., I, 573. — obscu- riceps* Mots., Bull. Mosc, 18C0, Il , 551. (PI. I, fig. 23.) Forme grêle d'une Lesteva ; Irès-dislinct de scutellaris par sa taille, ses antennes fines, très-longues, attei- gnant presque le sommet des élylres ; tête entièrement foncée, petite; corselet bien plus étroit et allongé; élytres plus longues; ponctuation obsolète sur la tête, très-fine , peu serrée sur le corse- let et l'abdomen , très-dense et forte sur les élytres ; pubescence rare, très-courte ; corselet subbiimpressionné, souvent brun sur le disque; abdomen plus ou moins enfumé vers le sommet, parfois noirâtre en entier. — L., S-Zj 1/2 mill. Sur les arbres verts : mélèzes, pins, etc., les taillis, les plantes basses ; parfois sous les feuilles , sur le gravier , au bord des eaux ; régions boisées et montagneuses jusqu'à la zone subalpine ; avril à août (g). Bruxelles [Mors) ; Verviers [Chapuis) ; Mons {Demoulin) ; Lille [Lethierry) ; Aix-la-Chapelle , Elberfeld {Bach] ; Hesse (Scriba) ; Alsace (Wencker) ; Meiz {Bellevoiie)\ Nancy {Maihieu)\ Vosges (J'K^on) ; Dijon , Plombières (Rouget); Jura, Pontarlier (M«r- mottan) ; Jorat, Chalet à Gobet [Heer); Uriage ! Grande- Chartreuse ! Bugey, mont Dore {Rey) ; Basses-Alpes ! Draguignan {Roberl). Aussi en Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie , Suisse , Italie, Autriche, Russie. . Obs. VA. gracilis Heer et Vobscuriceps Mots., ne sont que de petits ca- ralioides. Quant à V abbreviatus Fabr., il est constitué par les d" à fascie élytrale enfumée. 8. luelanoeephalus Heer, Fn. Helv., I, 195. — Kraatz , Nat., 921 et syn. Voisin de caraboides; plus petit, plus grêle ; antennes brunes, à 3 premiers articles teslacés, d'un tiers plus courtes; tête et cor- selet subchagrinés; celui-ci à ponctuation plus éparse , plus forte; angles postérieurs plus obtus; fossette basilaire large, marquée; élylres à ponctuation forte, rare, effacée au sommet; suture en- fumée ; abdomen noir. — L., 2 3//i-3 mill. Sur les plantes basses, les arbustes : pins, bouleaux, etc., sous les pierres; zones alpines des montagnes ; juillet, août (tr]. Valais , Genimi {Heer) ; Eggischhorn [Ch. Brisout de Barne^ ville) ; col du mont Genis ! Aussi en Germanie , Suisse , Piémont , Autriche. Groupe 5. 9. specÉabilis* Heer, Fn. Helv., 1 , 197. — Kraatz, Nat., 915 et syn. cJ Large, oblong, subdéprimé, brillant, noir; antennes brunes, assez robustes ; leur base, bouche, élytres et pattes d'un lestacé plus ou moins rougeâtre ; cuisses rembrunies au sommet; élytres enfumées en forme de tache transverse sur tout le sommet , et très- étroitement le long de la suture et autour de Técusson ; ponctuation fine et éparse sur la tête , forte et serrée sur le corselet , plus éparse aux élytres , surtout vers le sommet , effacée sur l'abdomen ; tête un peu plus large que le corselet ; front profondément excavé , bislrié ; corselet transversal, subquadrangulaire ; côtés peu rétrécis vers la base, dont les angles sont presque droits, émoussés; une fossette au-dessus de l'écusson ; élytres deux fois et demie plus longues que le corselet, d'un tiers plus larges, à très-léger reflet bronzé ; ç tête un peu plus étroite que le corselet , celui-ci plus large. — L., 6-6 3//i mill. Les élytres, les cuisses et les jambes sont parfois d'un brun obscur. Sur les mélèzes, sapins, aunes, etc.; endroits marécageux des montagnes ; juillet , août (tr). Remiremont (Puton) ; Valais , glacier du Rhône [Lethierrij) ; val d'Anniviers, Zinal («. Kiesenwetter] \ val d'Entremont (Stier- lin) ; Ghamonix {Fairmaire) ; Alpes Vaudoises , Anzeindaz (Bw- gnion) ; Savoie, Mégève {de Manuel) ; Grande-Ghartreuse [Peyron]\ Bugey {Reij) ; Alpes Maritimes ! Aussi en Suisse et Germanie. iO. bîcornîs Block, Ins. Vall. Plauens., 118, fig. 10. — annîger Grav., Micr., 122. — Kraatz, Nat., 916 et syn, (1). (Pi. I, fig. 2Zj.) c? Noir, assez brillant; bouche, antennes, tête, corselet, pattes, bord latéral des segments abdominaux et anus (<) On n'a pas encore signalé dans nos ri5gions alpestres les deux espbccs sul- Tantes, qui peuvent s'y rencontrer : 40'. forticornis' Kiesw., Slett. Ent. Zcit., 184C, 21.— Kraatz. Nat., 917 et syn. C? Voisin de bicornis ; bien plus étroit et allongé, plus petit ; antennes plus courtes, roljustes, il ai ticles moitié plus courts ; tûto et coisclet moitié plus étroits; ccllc-lh a — 445 — rongeât l'es ; élylres et tarses plus clairs; front, disque du corselet , écusson et cuisses plus ou moins enfumés ; antennes très-longues ; tète plus large que le corselet, bistriée et déprimée sur le disque, avec deux longues épines de chaque côté en avant ; mandibules très-fortes, saillantes, recourbées; tête et corselet à peine chagri- nés ; ponctuation rare et fine sur la tête, fine et serrée sur le cor- selet, moitié plus forte, assez dense sur les élytres, obsolète, éparse sur l'abdomen ; corselet transversal , subquadrangulaire ; côtés légèrement arrondis, redressés à angle droit vers la base; une fossette sous-médiane obsolète ; élytres d'un tiers plus larges et plus de moitié plus longues que le corselet, élargies vers le sommet, qui est à peine ponctué; pubescence rare, courte; ç tète plus étroite que le corselet, inerme; antennes plus courtes; mandibules petites; corselet plus large, à côtés moins sinués; abdomen noir; cuisses grêles. — L., 5 1/2-6 mill. Les élytres ont parfois un vestige de fascie enfumée, transverse. Sur les pins, mélèzes, sapins, saules, aunes, les taillis, les gra- minées , les fleurs de Rhododendron , Carduus , Cerasus avium , Spartium scoparium , Erysimum laneeolatum , Aconitum na- pellus , etc.; ou au vol , le soir, dans les bois humides; plaines et montagnes, jusqu'à 2,300m. d'altitude; avril àaoût(AR). Belgique , Verviers {Chapuis) ; Brabant {Parys) ; Vielsalm (de Borre] ; Provinces Rhénanes {Bach) ; Taunus (Scribci) ; Rouen , forêts Verte et St-Jacques {Mocquerys) ; St-Lô {de Mathan) ; à ponctuation presque nulle, n'ayant en avant que deux dents convergentes de chaque côté; mandibules à peine renflées, non releve'es; corselet plus long que large, îi ponctuation plus fine, serrée; côtés bien plus rétrécis et moins redressés vers la base, dont les angles sont obtus; élytres plus courtes, plus finement ponctuées; côtés de l'abdomen brun-foncé ; 9 plus grêle, plus allongée que le cS ; antennes plus minces; tête plus étroite que le corselet; celui-ci un peu moins long; élytres plus courtes; cuisses plus grêles. — L., 4 1/2 - 5 mill. Sur les arbres verts ; clairiferes des forêts, dans les hautes montagnes, jusqu'à 2,300 m. d'altitude; juin, juillet. Suisse, Germanie, Autriche. 10". apenninus' Baudi, Berl. Ent. Zeit., 1S69, 401. d" Tres-volsin de forticornis; plus large, plus pâle; antennes minces, à articles plus longs ; tête plus large, inerme, enfumée en arrière ; mandibules très-fortes saillantes, largement dilatées et relevées a la base, bidentées au sommet; corselet un peu plus large, h angles postérieurs droits, aigus ; élytres testacées, plus forte- ment et moins densément ponctuées; côtés des segments abdominaux et anus plus clairs; Ç tête plus étroite que le corselet, qui est plus large que chez le çf sub- transversal ; antennes plus courtes ; abdomen rougeâtre, maculé de noirâtre vers le sommet. — L., 5-5 3;4 mill. Sur les fleurs de Mespilus oxyacantha, dans les montagnes. Apennins de Ligurie et d'Etruric (ûaudi). 19 — 146 — Bar-sur-Seine (Cartereau) ; Nancy (Mathieu) ; Remiremont (Pu- ton); Alsace, Turckheim (Martin); Plombières, Dijon, Beaune [Rouget) ; Jura , mont Salève (Heer) ; Pontarlier [Lethierry) ; mont Rosa , val d'Entremont (Stierim) , val Formazza , val Toce (Ghiliani) ; Savoie , Albertville ! mont Genis ! Grande-Chartreuse ! Bugey , mont Pilât (Rey) ; mont Dore (Lethierry) ; Basses-Alpes (de Germiny) ; mont Viso ! Alpes-Maritimes 1 Aussi en Scandinavie , Germanie . Suisse , Italie , Autriche. 11. mutlcus* Kiesw., StetU EnU Zeit,, 1850, 221; Ann. Soc. Enl. Fr., 1851, 433. — Kraatz , Nat., 916. — Fairm., Fn. Fr., I, 627. cj \oism de bicornls ; taille plus petite; pubescence invisible; lêle et corselet brun de poix ; ponctuation plus forte , moins rare sur la têle , plus serrée sur le corselet; antennes plus courtes, plus épaisses ; tête inerrae , à peine plus large que le corselet ; front plus excavé ; corselet bien plus étroit , plus long que large ; côtés rou- geâlres, à peine sinués , obliquement rétrécis vers la base, dont les angles sont presque droits, non redressés; élytres un peu plus courtes ; abdomen plus nettement ponctué , à côtés plus foncés ; 2 tête plus étroite que le corselet; celui-ci subquadrangulaire, à côtés très-largement rougeâtres. — L., 4 1/2 - 5 1/Zi mill. Sur les orties , sur les fleurs , sous les mousses, dans les mon- tagnes ; juin , juillet (ar). Hautes-Pyrénées (v. Kiesemoetter , Pandellé); Pyrénées-Orien- tales, Le Vernet {Gallois, Peyron). Obs. 1. Un individu que j'ai reçu de cet insecte porte comme patrie : a Vaucluse » ; mais je considère provisoirement celle indication comme er- ronée , le muticiis paraissant propre aux Pyrénées , où il représente le bicoi^Hïs des Alpes. Obs. 2. C'est cet insecte et le suivant que le Rapport sur C Excursion des Pyrénées-Orientales [Ann. Soc. Ent. Fr., 1863, 65), cite sous les noms û'A. anniger et alpinus, comme trouvés au Canigou. 12. pyrenœus* C. Bris., Mat. Cat. Gren,, 1863, 41. cf Noir de poix ; palpes , articles 1 et 2 et base du 3* des antennes, élytres et pattes leslacés; côtés du corselet plus ou moins, mandi- bules et cornes rougeâtres ; lêle et corselet chagrinés ; ponctuation rare sur la tête, assez forte et serrée sur le corselet , plus forte et dense sur les élytres, fine sur l'abdomen ; lêle subquadrangulaire , d'un tiers plus large que le corselet; front échaucré en arc entre — 147 — deux cornes larges, recourbées, arquées en dehors; mandibules très-larges, dilatées à la base et relevées jusqu'à la pointe des cornes; corselet moitié plus étroit que les élytres ; côtés arrondis en avant, peu rétrécis vers la base, dont les angles sont presque droits, non aigus ; un petit espace lisse sous-médian ; élytres deux fois plus longues que le corselet , élargies vers le sommet , enfumées sur la suture et souvent autour de l'écusson ; ç tête plus étroite que le cor- selet, inerme ; antennes plus courtes. — L., 3 ajU- U IIU mill. Sur les fleurs de Rhododendron, dans les montagnes ; juillet (ac) . Pyrénées-Orientales 5 Le Y émet (Oberthiir) , mont Louis {Ch. Brisout de Barneville) ; Hautes-Pyrénées , Eaux-Bonnes {Pan- dellé). Obs. 1. Je possède un cf de cette espèce , envoyé par M. v. Kiesenwelter, sous le nom à'alpiniis, et indiqué comme de Silésie; mais il y a sans doute erreur de provenance. Obs. 2. La figure de Valpiniis cT donnée par Jacquelin du Val (Staph., pi, 25, fig. 121] représente les cornes frontales comme divergentes à leur som- met, ce qui est un caractère du pyrenanis ; cependant l'ensemble de celte figure paraît plutôt se rapporter à Valpinus , et je l'ai maintenue dans sa synonymie. 13. alpinus Payk., Mon. Staph. App., 135. — Oliv., Enl.y III, 42, 32, pi. 6, fig. 55. — Er., Gen., 848 et syn. — Kraatz, Nat., 919 et syii. — Jacq. Duv., Staph., pi. 25, fig. 121.— Rye, Eni. Annual, 1867, 67 (1). (I) A la suite de Valpinus se place le : 13'. sudeticus* Kiesw., Stett. Ent. Zeit., 184G, 22. — Kraatz , Nat., 920 et syn. cf Voisin A'alpinus, plus mat ; tête brune ; corselet rougeâtre ; bouche, base des antennes, élytres et pattes testacées ; abdomen noir ; tête moins large, plus arrondie ; cornes plus droites, plus courtes; corselet quadrangulaire ; côtés subparallèles, à peine rétrécis eu avant ; angles postérieurs obtus ; ponctuation plus fine ; élytres petites, d'un tiers plus courtes, plus arrondies au sommet, à ponctuation assez dense ; 9 P^*^^ grande ; tête plus étroite que le corselet, celui-ci plus large ; élytres tronquées plus carrément au sommet, — L., 3 1/2-4 mill. Sur les arbres verts ; juillet , août. Alpes du Piémont, de Silésie et d'Autriche. Obs. i. Il' A. sudeticus de la Faune Française (I, C2G), que M. Rey aurait pris a Chamonix, n'est autre que le fallax, comme M. Rey me l'a confirmé ; cependant la description de M. Fairmaire, extraite de celle de M. de Kiesemvetter, est bien celle du sudeticus ; nouvelle preuve de l'inconvénient grave qu'il y a , dans les faunes descriptives , à transcrire les définitions des auteurs sans avoir vérifié les espèces qu'on y rapporte. Obs. 2. Sur la foi de M. Lethierry, j'ai moi-même indiqué cet insecte {Bull. Soc. Linn. iVorm., ^86b, IX, 3(5) comme pris par lui dans la même localité de Chamonix ; son exemplaire, qu'il m'a adressé depuis, est encore VA. fallax. — 148 — (^ Très-voisin du pyrenœus ; couleur plus noire ; antennes plus minces, plus courlcs ; lête d'un tiers plus petite, transverse; front non échancré ; mandibules moitié plus petites ; cornes minces, spini- formes , convergentes en dedans ; corselet plus large , moins court, moins chagriné ; côtés moins arrondis en avant ; angles postérieurs plus redressés ; 2 diffère de pyrenœus $ par la tête et le corselet brillants, non chagrinés, noirs; celui-ci plus large, à angles posté- rieurs plus redressés. — L., 3 3//i -Zi mill. Sur les arbrisseaux , les aunes , les fleurs des plantes basses : Rhododendron ^ Gentiana, Cirsium, Trollius, Aconitum, etc.; par- fois dans les mousses et sous les pierres ; zone alpine et subalpine des montagnes , de 1,500 à 2,300 m. d'altitude ; juin à août (ac). Dans toutes les Alpes et les hautes Vosges ; Auvergne , mont Dore {Lethierry). Aussi en Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie , Suisse , Ita- lie, Autriche. Obs. Lacordaire indique cet insecte et les A. caraboides , testaceus et prceustus, comme habitant les environs de Paris; M. Fairmaire, dans sa Faune, répète cet habitat pour les trois derniers seulement? Walckenaër l'avait noté précédeminent {Fn, Paris., I, 271) pour VA. caraboides seul. Or, M. Ch. Brisout de Barneville, qui connaît si bien les insectes de cette région, m'a affirmé que, dans la zone parisienne, on ne trouve pas (TAu- thophagus; moi-même, je n'y en ai jamais pris ni vu prendre, et, sauf le prœusiits qui remonte jusqu'à Fontainebleau, il paraît certain que l'indica- tion de Lacordaire est , ici encore, erronée. Ualpinus surtout est un insecte absolument alpestre. Quant à la mention de M. Fairmaire [Fn. Fr,, I, C26) que ce même alpinus aurait été trouvé dans les Pyrénées par M. Pandellé, elle n'est pas plus exacte; notre collègue a pris pour cet insecte VA. pyre- nœus , son représentant pyrénéen. Ik. fallax" Kiesw., Steil. Ent.Zeit., 18Zi8 , 326. — Kraatz, Nat., 920. (J Forme ù'alpinus; plus déprimé, plus large; brillant, rou- geâtre; élylres et pattes lestacées ; milieu des antennes, tempes, écusson et base de la suture brunâtres ; abdomen noir ; ponctuation rare sur la tête, serrée et fine sur le corselet , dense , assez forte, ruguleuse aux élylres , nette à l'abdomen ; antennes courtes , assez fortes; tête de la largeur du corselet; celui-ci court, subqua- drangulaire ; côtés peu arrondis en avant , un peu rétrécis vers la base; angles presque droits, émoussés ; disque inégal; élytres amples , très-élargies en arrière , une fois et demie de la longueur du corselet ; 9 tête plus étroite ; côtés du corselet moins sinués. — h., 3 1/2 -4 mil!. — 149 — Sur les fleurs et les arbustes: jeunes pins, aunes, etc.; zones subalpine et alpine des montagnes; juillet, août (r). Valais, val d'Entremont (Stierlin) ; mont Rosa [v. Kiesenwetter); Chamonix {Rey , Lethierry) ; Albertville ! Basses- Alpes {de la Brûlerie) ; Alpes-Maritimes ! Aussi en Germanie, Suisse et Piémont. 15. homalinus Zett., Fti. Lapp., I , i6. — Kraatz, Nat., 921 et syn. Faciès de V Anthobhim linibatwn ; noir , tête et corselet rous- sâtres ou roux de poix; bouche, antennes, élytres et pattes testa- cées ; ponctuation très-rare sur la tête , fine , éparse sur le corselet, forte, écartée aux élytres, rare sur l'abdomen; antennes minces ; tête plus étroite que le corselet (cfÇ), nettement sillonnée en fer à cheval; corselet court, transversal; côtés à peine rétrécis; angles obtus ; disque inégal ; élytres d'un tiers plus longues que le corselet, élargies en arrière , lisses au sommet. — L., 3- 3 1/3 mil!. Sur les arbustes et les fleurs : pins, mélèzes , bouleaux , Vacci- nium; parfois sous les pierres ; zones subalpine et alpine des montagnes; juillet, août, septembre (tr). Mont Rosa {v. Kiesenwetter) ; col de Balme {Ch. Brisout de Barneville) ; Albertville ! Grande- Chartreuse {Rey) ; Lautaret (Le- thierry). Aussi en Laponie , Scandinavie , Germanie , Suisse , Piémont , Autriche, Russie. ISO — Tribu V. - OXYTELINI Kraatz, Nat., 798 et syn. Antennes coudées ou subcoudées, rarement droites, insérées sous le bord latéral du front , qui est relevé en pli. Stigmates prothora- ciques cachés. Pas d'ocelles (1). Corselet membraneux en dessous , près des hanches antérieures. Celles-ci allongées, subconiques, proé- minentes, les postérieures transverses. Tarses de 3 ou 5 articles. 2^ segment inférieur de l'abdomen plan , 8* distinct. Les Oxytéliens sont répandus assez uniformément dans toutes les parties du monde. Ils se subdivisent en trois sections naturelles : I. Abdomen marginé. A. Pattes intermédiaires peu distantes ou rapprochées Oxtteli. B. Pattes intermédiaires insérées sur les côtés de la poitrine . . . Oxypori. II. Abdomen immarginé Osorii. Section 1. — OX.YXE:l.I Le Conte, Smith, Mise. Coll., 1862, III, 69. Menton simple. Languette membraneuse. Hanches intermédiaires peu distantes ou rapprochées. Tarses de 3 ou 5 articles. Abdomen marginé. Cette section renferme à elle seule tous les insectes de la tribu, sauf deux genres (au moins en Europe). Sa répartition géogra- phique est également uniforme par tout le globe. (\) M. Le Conte {Smith. Mise. Coll., 1862, III, 69) donne comme un Oxytélien pourvu d'ocelles son nouveau genre Disteinmus. Mais j'ai noté plus haut que le type de ce genre (D. argus) se rapportait aux Homalivm du groupe des Phlœostiba. Il n'y a donc pas d'exception sous ce rapport dans la tribu qui nous occupe. — 151 — I. Tarses de 5 articles, A. Antennes subtiliformes ; maudibules mutiques au sommet. a. Hanclies intermédiaires rapprochées. f Jambes mutiques Delbaster. j-f Jambes antérieures et intermédiaires épineuses. . . . Acrognathus. b. Hanches intermédiaires distantes Coprophilus. B. Antennes à massue abrupte de 3 articles; mandibules triden- tées au sommet Stntomium. II, Tarses antérieurs et intermédiaires de 4 articles , postérieurs de 5 . . * AcTOCHAKis, m. Tarses de 4 articles Plane ustomus, IV, Tarses de 3 articles, A. Jambes mutiques, pubescentes. a. Ecusson apparent, triangulaire, •f Corps large, court, squameux; antennes grêles, à i" article très-gros, anguleux P::oudus. ■j-j- Corps linéaire , subparallèle , pubescent ; antennes sub- filiformes. X Palpes maxillaires à 3' article renflé, dernier très-petit, subulé Thinobius. XX Pî>lpes maxillaires k dernier article grand, pyriforme. Ancyrophorus. 6. Ecusson caché Trogophlœus. B. Jambes épineuses, au moins les antérieures, a. Jambes avec une seule rangée d'épines ; antennes à peine ou non coudées ; corps déprimé. f Hanches intermédiaires distantes ; corps non pubescent. X Jambes antérieures épineuses ; corselet unisillonné. . Pi,atvstethu8, XX Jambes antérieures et intermédiaires épineuses; corselet trisillonné Oxttelus. ff Hanches intermédiaires rapprochées ; corps pubescent . Haploderus. b. Jambes antérieures avec une double rangée d'épines ; an- tennes très-coudées ; corps cylindrique Blbdius, DELEASTER Ericlis., Kcrf. Mark, I, 610. — Jacq. Duv„ Gen, Staplu, 60, pi. 23, Cg. 111. Corps assez large , déprimé. Tête étranglée , ovale. Yeux gros , saillants. Labre transverse, échancré. Mandibules saillantes, la droite denticulée. Mâchoires à lobe externe velu au sommet, interne cilié-épineux, l^alpes maxillaires filiformes , à articles 2-4 subégaux. Menton subcarré. Languette large, très-échancrée , à lobes velus, fortement épineux à la base. Paraglosses libres, distinctes. Palpes labiaux de 3 articles subégaux. Antennes filiformes. Hanches inter- médiaires contiguës. Jambes pubescentes. Tarses à 5* article un peu plus court que les autres réunis. Ce genre rappelle, par son faciès, les grands Anthophagus et Geodromicus. Il est propre à l'Europe et à l'extrême Orient. I — 152 — 1. diehrons Grav., Mier., 188. — Er., Gen., 819 et syn. — Kraatr, Nat., 902 cl syn. — Jacq. Duv., /. c. — Rye, Ent. Montl. May., 1871, VIII, 15 ; Enî. Annual, 1872, 59.— Leaclni Curt,, Brit. Ent., Vil, pi. 303. — adus lus* Bieh, Kûst, Kœf. Eur., VII, 49. — E ricli sonis Uocbh,, Bull. Mosc, 1851, III, 57. Faciès ù'Anthophagus; subdéprimé, peu brillant; rouge-ver- millon. Antennes obscures; abdomen noir de poix; pubescence jaune , serrée sur les élylres et Tabdomen ; ponctuation rare et forte sur la tête et le corselet , fine , serrée sur les élytres et les côtés de l'abdomen ; front bombé; corselet subtrapézoïdal , moitié plus étroit et plus court que les élytres, largement impressionné à la base et de cbaque côté ; dos de l'abdomen lisse ; c? 7'" segment abdominal tronqué en dessous ; tarses antérieurs à U premiers articles dilatés, spongieux. — L., 6 1/2 mill. Sous les pierres , le gravier , les détritus , au bord des eaux ; souvent au vol, le soir; plaines et vallées inférieures des mon- tagnes ; avril à août (ar). Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi dans le reste de l'Europe , le Caucase , l'Arménie et la Perse septentrionale. Obs. Certains exemplaires, de l'Europe centrale et orientale surloul, ont le sommet des éijtres plus ou moins enfumé {adustus-LeacIni), ou même la majeure partie de ces organes, avec les palpes, les antennes et le corselet rembrunis {Erichsonis) ; mais ces variations, entre lesquelles on observe tous les passages, ne méritent pas d'être distinguées du type. En France, le dichrous pur domine ; Vadustus semble n'apparaître que dans la région rhénane (Boppard). ACROGNATHUS Erichs., Kœf. Mark, I, 607. — Jacq. Duv., Gen, Staph., 59, pi, 22, fig. 109. £lomufn Leach. Corps linéaire, subconvexe. Tête saillante. Yeux gros, saillants. Labre transverse , cilié. Mandibules fortes , très-saillantes , uuiden- tées. Mâchoires à lobe externe long, pubescent, interné cilié. Palpes maxillaires à articles 2-3 égaux , U^ linéaire , d'un tiers plus long que le 3'. Menton transverse. Languette très-large, échaucrée en arc, à lobes étroits, ciliés. Paraglosses peu visibles. Palpes labiaux de 3 articles subégaux , 3' filiforme. Antennes peu renflées. Hanches — !53 — intermédiaires conliguês. Les li jambes antérieures épiaeuses. Tarses de 5 articles. Insectes vivant en familles , remarquables par leur forme allon- gée, rappelant un peu celle des Trogophlœus et Bledius. La seule espèce connue est propre à l'Europe. d. mandibularîs Gyll., Ins. Suec, IV, Zi68. — Kraatz, Nat., 900 et iyn, — Rye, Ent. Annual, 1860, pi. 1. — Jacq. Duv., l. c. Faciès de Bledius ; très-allongé , mat ; tête noire ; corselet brun foncé; antennes, bouche et abdomen roux; élytres et pattes d'un roux teslacé ; pubescence longue et rare, sauf aux élytres; ponc- tuation assez forte , peu serrée sur la tête et le corselet , très-fine et dense aux élytres; mandibules saillantes; antennes courtes , ro- bustes; corselet long, subtrapézoïdal, inégal sur le disque, qui a un espace imponctué ; angles obtus; élytres d'un quart plus larges et plus longues que lui , obscures vers le sommet , avec 3 espaces imponclués en forme de lignes subélevées ; d* abdomen à 2'= segment muni en dessous d'un petit tubercule apical. — L,, 6 mill. Sous les feuilles mortes, les détritus au bord des eaux stagnantes , sous la vase des mares desséchées ; parfois le soir , en fauchant , sur les herbes des marais ; mai à juillet , septembre (r). Lille (Lethierry) ; Strasbourg {Wenckcr^) ; Metz {Géhin) ; Paris, Bondy, ^i-GeriaKin (Ch. Bvisout de Barneville)\ Orléans {Fair- maire) ; Longues, près Bayeux ! Angers (Gallois) ; Dijon (Rouget) ; Allier (Desbrochers des Loges) ; Lyon (Rey). Aussi en Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie , Autriche , Italie , Russie méridionale et Algérie. PLANEUSTOMUS Jacq, Duv., Gen. Staph., 58, pi. 22, fig. 108. Compêochilut Kraatz. Corps linéaire, subconvexe. Tête grosse. Yeux gros, saillants. Labre échancré. Mandibules saillantes, mutiques. Mâchoires comme chez les Acrognalhiis . Palpes maxillaires à 2" article plus court , 4» subégal aux 1^ et 3" réunis. Menton entier. Languette très-échancrée, trisinuée , à lobes étroits , acuminés. Paraglosses cachées. Palpes labiaux à 2' article double du 3'. Anlennes assez renflées. Hanches — 154 — intermédiaires conliguès. Les ù jambes antérieures épineuses. Tarses de à articles (1). Les Plancastomus sont de rares insectes à faciès d'Acrognathus, répandus surtout dans les régions méridionales , en Europe et en Barbarie. A. Séries ponctuées du corselet très-nettes. a. Tête, coraélet et élytres trbs-brillants Kahri. b. Tête, corselet et élytres presque mats palpalis. B. Séries ponctuées du corselet nulles ou effacées (lavicollis. 1. Kahrr Kraatz, !Sat., 897. Très-étroit et allongé, brillant; tète, sommet des antennes, élytres vers l'éciisson et le sommet, et deux derniers segments de l'abdomen brun de poix ; corselet et reste de l'abdomen rougeâtres; autres parties testacées; élytres à pubescence rare; ponctuation grosse , rare, égale sur la tête, le corselet et les élytres , en double série sinuée sur le disque de celui-ci , en séries régulières , serrées sur les élytres; corselet trapézoïdal; angles obtus; élytres d'un quart plus larges et plus longues que lui. — L., 3 mill. Sur le tronc d'un chêne abattu ; régions montagneuses ; juin(TR). Environs de Tarbes [Pandellé). Aussi en Dalmatie. Obs. M. Paudellé m'a commuDiqué sans nom les deux seuls exemplaires qu'il ait pris de ce rare insecte. 2. palpalis En, Kœf. Mark, I, 608. — Kraatz, Nal., 896 el syn,— Jacq. Duv., Staph., pi. 22 , flg. 108. Faciès d'un très-grand Thinobins ; distinct du Kahri par sa taille, sa couleur plus pâle, sa forme plus étroite, déprimée, son corps presque mat; ponctuation trois fois plus fine, non égale, étant plus forte aux élytres que sur le corselet ; celui-ci plus allongé; élytres non obscures au sommet ; abdomen chagriné, enfumé, sauf la base; ^ abdomen à 7" segment acuminé en dessous, $ subar- rundi. — L.,2-2 1/3mill. (1) Les tarse», vérifiés sur les P.cephalotes, Kahri et palpalis, sont, en réalité, de 4 articles. Le l":--, trts-peu visible chez palpalis , a échappé a Jacqueliu du Val et à M. Thomson, qui donnent ces pièces comme triarticulécs. M. Kraatz a commis une erreur plus grave encore en les considérant comme de 5 articles. — 155 — Sous les détritus, au bord des étangs, sur les herbes des prairies humides , dans les soirées chaudes ; mai à juillet (r). Calais (Cussac) ; Lille {Lethierry) ; Aix-la-Chapelle (Bach) ; Hesse , Oberlais (Scriba) ; St-Germain {Ch. Brisout de Barneville); Marly (Boieldicu); Eure , le Marais Vernier ! Rouen {Mocquerys); Strasbourg {OU) ; Dijon (Rouget) ; Lyon , Morgon {Rey) ; Sos (Bauducr). Aussi en Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie , Autriche et sur les bords de la mer d'Azof, 3. flavieoUis*. Voisin du palpalis , plus petit , plus grêle , plus déprimé , moins mat; d'un testacé flave; antennes, sauf les 2 premiers articles, et clytres ferrugineux-clair ; abdomen brun; tête à points plus rares; yeux moitié plus petits ; antennes plus courtes, à articles plus trans- versaux; corselet trapézoïdal, à côtés très-droits, non sinués; angles antérieurs droits ; séries réduites à des points épars , très-obsolètes ; élytres plus courtes , de la longueur du corselet , n'offrant que des vestiges de stries à la base et des points épars , peu profonds, au delà du milieu ; strie suturale indistincte ; abdomen plus élargi vers le sommet; c? 7' segment acuraiué en dessous, 9 arrondi. — L., 2 mill. Ramcroix, près Verviers (Chapuis). Obs. Je n'ai vu que deux exemplaires de celte petite espèce, dont un m'a été amicalement offert par M, Chapuis. Il est probable que c'est le C. palpalis, cité des environs de Jehanster, dans les Annales dé la Société enlomologique belge (1871, XIV, Bull., p. 59). COPROPHILUS Lalr., licgii, Anim., IV, /i39. — Jacq. Duv., Gen, Slopli,, 59, pi. 22, lig. 110. Xonoptilita Mots., Solsky. Corps allongé, subdéprinié. Tète subcarrée , saillante. Yeux petits, peu saillants. Labre trausverse, cilié. Mandibules fortes, saillantes, dentées. Mâchoires à lobe externe large, velu au sommet, interne rilié-épineux. I^alpes maxillaires à articles 2-3 égaux , W double du ;;% oblong. .Menton quadrangulaire. Languette très-large et très- — 156 — échancrée. Paraglosses visibles. Palpes labiaux à articles subégaux en longueur el largeur. Antennes assez renflées. Hanches intermé- diaires subconliguës. Les h jambes antérieures épineuses. Tarses à 5" article subégal aux U autres réunis. Ce genre ne comprend que quelques espèces à faciès d'Oxytelus, habitant l'Europe et l'extrême Orient. 1. striatuliis Fabr., Ent. Syst., I, 2, 529. — Kraatz, Nat., SOli et syn. — Jacq. Duv., /. c. Faciès à'Oxylelus rugosus, moitié plus grand, parallèle, brillant, noir; bouche, antennes, élylres, pattes et anus roux obscur; abdo- men pileux; ponctuation fine el rare sur le front , dense et forte sur le vertex et Fécusson , plus éparse au corselet, subrugueuse à l'abdomen ; front biimpressionné ; corselet griind , subtransversal , subcordiforme ; angles aigus; côtés crénulés; cinq impressions : une en sillon sur le disque , deux à la base, deux latérales; élytres à peine plus longues que le corselet, chacune à 6 stries ponctuées, ruguleuses an sommet ; c? T segment abdominal moins arrondi en dessous au sommet. — L., 5 3/Zi-6 3/Zi raill. Dans les bouses, sous les cadavres , les pierres , les écorces , les détritus , les feuilles sèches ; dans les inondations ; le soir , sur les murs ; mars à mai , décembre (ar). Presque toute la région Gallo-Rhénane : Lille , Provinces Rhé- nanes, Hesse , Paris, Caen ! Rouen, Limoges, Beaune , Dijon, Alsace, Colmar , Strasbourg, Metz, Verdun , Nancy, Remire- mont, Bâle, Pomy, Genève, Jorat , Vevey, Lausanne, Savoie! Lyon, Morgon. Aussi en Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie , Autriche , Italie. SYNTOMIUM Curtis, Brit. Ent,, V, 228. — Jacq. Duv., Gen. Staph,, 60, pi, Î8, fig. 112. Corps très-court, épais. Tête enfoncée, triangulaire. Yeux sub- saillants. Labre transverse, échancré. Mandibules courtes , inermes. Mâchoires à lobe externe très-velu au sommet , Tinlerne cilié- épineux. Palpes maxillaires à article 3' un peu plus loûg que le 2% I — 457 — Zi» subégal au 3*. Menton subcarré. Languette large, tronquée, subsinuée et épineuse latéralement. Paraglosses cachées. Palpes la- biaux à articles 1-2 subégaux, 3" un peu plus long. Antennes ro- bustes , à massue. Hanches intermédiaires rapprochées. Jambes in- ermes. Tarses à 5' article subégal aux k autres réunis. La larve de Vctncum , connue surtout d'après ce qu'en dit Erichson {Gen., 821), est glomériforme , ovale, convexe, lisse, robuste, d'un noir-bronzé brillant. Elle paraît avoir beaucoup d'a- nalogie avec celles des Silpha et vit dans les mêmes lieux que l'in- secte parfait. Elle est plus agile et ramène dans la marche son ab- domen jusque sur le métathorax (Cf. Fauv., Arm. Soc. Ent. Fr,, 1862, 83). Les Syntomium sont de très-curieux insectes bronzés , globu- leux comme quelques Homaliens , vivant dans les lieux obscurs, et d'une lenteur extrême dans leur démarche. On les trouve en Europe et dans l'Amérique Boréale. 1. œneum MiilL, Germ, Mag,, IV, 216. — Kraatz, Nat., 892 et syn. — Jacq. Duv., /. c. Corps obèse, convexe, vert-bronzé, peu brillant; massue des antennes et pattes roux-obscur ; tête, corselet et élytres à ponctua- tion grosse, dense, rugueuse; celui-ci transversal; côtés très- arrondis ; base sinuée ; angles antérieurs droits ; une ligne élevée lisse sur le disque et deux fossettes à la base; élytres plus larges que longues , déprimées au-dessous des épaules et de l'écusson ; abdomen lisse. — L., 2 mill. Sous les mousses , au pied des arbres , des talus , dans les sablonnières ouïes prairies; sous les détritus, les fissures des rochers et les souches de chêne et hêtre ; parfois dans les ga- leries de mammifères insectivores ; régions boisées ; printemps , juillet, août (tr). Amsterdam (/iCmfeer) ; Belgique (Démo» /in) ; Louvain {Tenns- tedt) ; Ixelles-lès-Bruxelles (Mors) ; Lille (Lethierry) ; Crefeld (v. Bruck) ; Ahr (Fuss) ; Aix-la-Chapelle , Boppard (Bach) ; Hesse, Ortenberg (Scri&a) ; Haguenau {Wencker] \ Bâle {Imhoffi; St- Valery-sur-Somme ; Marly {Ch. Brisout de Barneville) ; Ver- sailles (Fairmaire) ; Rouen ! Troarn , près Caen ! forêt de Cérisy, près Bayeux ! Savoie , St-Gervais {Heer] ; Hautes-Pyrénées (Pan- dellé). Aussi en Laponie, Scandinavie, Grande-Bretagne, Germanie, Suisse , Autriche , Italie, — 158 — PHOLIDUS Muls, et Rey, Ann. Soc. Linn. Lyon, 1856, III, % pi. 1, fig. 2 (1). Euphanias Fairm., Jacq. Duv., Kraatz. Corps large , déprimé. Tête saillante , subquadrangulaire. Yeux gros, saillants. Labre transversal, entier. Mandibules courtes, den- tées. Mâchoires à lobe interne épineux, externe large, pubescent au sommet. Palpes maxillaires courts, à articles 2-3 subégaux , h' moitié plus long et plus grand , acuminé. Menton trapézoïdal. Languette tronquée, à peine échancrée au milieu. Paraglosses à peine visibles. Palpes labiaux à articles subégaux , 3' plus grêle. Antennes longues, très-grêles, 1" article très-gros, anguleux, 3 derniers en massue. Abdomen très-rebordé. Hanches intermédiaires subcontiguês. Jambes sétuleuses. Tarses de 3 articles, 3' plus long que les autres réunis. Genre anormal par sa sculpture inégale , squameuse , la forme de ses antennes, qui rappellent celles des Phlœohium , et celle si curieuse de son corselet et de ses élytres. Les auteurs ont varié sur la place à lui assigner dans la série , mais l'ensemble de ses caractères nous paraît le placer dans le voisinage des Syntomium et des Trogophlœus. L'insecte n'a encore été trouvé que sur les bords de la Méditerranée , en France et en Orient. 1. insi^nis* Muls. et Rey, /. c, 9, pi. 1, fig. 2. — insignicornis* Fairm., Fn. Fr., I, 657. — Jacq. Duv., Stapli.,ipl. 28, fig. d40.— Harold, Cnt, Col., 655 et syn. Oblong, déprimé, noir, très-mat, tout couvert de petites écailles cendrées, granuleuses sur l'abdomen; milieu du front, disque et base du corselet relevés en forme de bosses spongieuses ; corselet très-brièvement et fortement cordiforme, très-diiaté au milieu du sommet, coupé droit à la base; angles postérieurs obtus; un un sillon longitudinal ; côtés très-largement déprimés ; élytres plus larges que longues , anguleusement tronquées au sommet , chacune avec 8 stries fines, inégales, n'atteignant pas le sommet ; intervalles convexes, celui du milieu joint à la bordure élytrale. — L., 2 mill. (1) Nous maintenons le nom de Pholidus comme le plus ancien , bien qu'il ait été donné antérieurement à un genre d'oiseaux par I. Geoffroy Saiut-IIilaire (V. 5upr. , t. I, p. 256 , 3»). 159 — Sous les débris végétaux , les algues en décomposition, au bord des eaux saumâtres et salées; avril (tr). Provence , Hyères (Rey) ; Marignane [Peyron] ; Aude , étang de Leucate {Gavoy). Obs. M. Peyron m'informe que l'espèce se prend aussi à Mersina (Syrie). ACTOCHARIS Fauv., Bull. Soc. Linn. Norm., 2* sér., V, 19 (novembre 1869), — Sharp, Ent. Montl.Mag., 1870, VI, 279, fig. — Rye, EnU AnnuaU\%l\, 27. (PI. II, fig. 2.) Corps aptère, filiforme, déprimé. Tête Irès-grande, ovale. Yeux très-petits, non saillants. Labre entier, transverse. Man- dibules petites , mutiquss. Mâchoires (flg. 1 a) h lobes allongés , l'interne 7-épineiix , l'externe pubescent au sommet. Palpes maxil- laires (fig. 2 6) de Zi articles , 2"^ rhopaliforme , 3'= très-grand , ovi- forme, /i>^ subulé. Menton (fig. 2 c) Iransverse. Languette (fig. 2 d) triangulaire, bifide. Paraglosses cachées. Palpes labiaux (fig. 2 c) de 2 articles, le 2« le plus court. Antennes grêles, monilifornies. Hanches intermédiaires contiguës à la base. Pattes (fig. 2 f) courtes. Cuisses renflées. Jambes (fig. 2 g) sétuleuses. Tarses antérieurs de k articles , les 3 premiers égaux ; postérieurs (fig. 2 h] 5-articulés , 1" à peine plus long que les suivants. La larve a tout le faciès filiforme de l'insecte parfait et vit dans les mêmes conditions que lui. Malheureusement je ne puis la décrire, ayant perdu par accident les deux seuls exemplaires que j'en avais pris. C'est à tort que ce genre a été classé par M. Sharp {l. c.) auprès des Phytosus , dans les Aléochariens ; il a tous les caractères des Oxytéliens et les mœurs des Thinobius , qu'il représente sur nos rivages maritimes. La seule espèce qu'il renferme est très-agile , vivant alternativement couverte et découverte par la marée. Elle ne porte pas son abdomen relevé dans la fuite , ce qui est encore un vrai caractère d'Oxytélien. 1. marina*^ Fauv., /. c, — Readingii* Sharp., /. c, — Rye, /. c. (PI. II, fig. 2.) Faciès de Phytosus; forme et taille à'Homalota sitblîlissima; teslncé mat; tête obscure ; abdomen , sauf le somme!, noir de poix ; pubescence extrêmement fine et dense ; ponctuation — 160 — invisible; tête et corselet d'égale largeur, ovales, celle-ci tronquée à la base, celui-ci au sommet avec les angles arrondis et le disque largement déprimé ; élytres planes , d'un quart plus courtes que le corselet ; quelques poils flaves au bord des segments de l'abdomen; c? 6^ segment (fig. 2 i) très-allongé, déprimé au centre, relevé aux bords, largement échancré en arc de cercle, 9 moins long, simplement dilaté au sommet ; 1" échancré en arc au sommet. — L., 1 1/2 raill. Sous les pierres , dans le gravier, recouverts à chaque marée , avec jEpys Robini et Micralymma marinum ; falaises granitiques du littoral ; juin (ar). Manche , St-Vaast-la-Hougue , près du port ! Aussi en Grande-Bretagne (Plymouth) et Sicile (Messine). Obs. Le seul exemplaire de Messine, trouvé par M. le baron de Rotten- berg, qui me l'a communiqué sans nom, est un d* presque moitié plus grand que les types de France et d'Angleterre. THINOBIUS Kiesenw., Stett. Ent. Zeii,, 18/i4, 355. Corps allongé, déprimé. Tête non saillante. Yeux petits, non saillants. Labre transverse, arrondi. Mandibules dentées. Mâchoires à lobe interne uniépineux, externe pileux au sommet. Palpes maxil- laires à 3* article renflé, U^ petit, subulé. Menton transverse. Lan- guette à peine sinuée. Paraglosses libres. Palpes labiaux de 3 ar- ticles subégaux. Antennes filiformes, Elytres laissant voir les ailes par une échancrure en triangle au sommet de la suture. Hanches et pattes comme chez les TrogopJdœiis. Les Thinobius sont de petits Oxytéliens , en général très-agiles, et s'envolant à la moindre approche ; leur faciès est celui des plus petits Trogophlœus et de quelques Homalofa filiformes; mais ils se distinguent facilement des premiers par leur corselet sans hnpressions, et des secondes par l'échancrure de leurs élytres. On les trouve en Europe et au Chili. M. Fairmaire , lors de la publi- cation de sa Faune , en 1856 , n'en connaissait qu'une espèce française ; nous en décrivons neuf ci-après, dont deux douteuses : A. Corps pins ou moins brillant, parallèle ; tête au moins aussi large que le corselet. a. Tête oblongQC; antennes brunes; abdomen à ponctuation nette, serrée major. — 161 — b. T6tc subquadranKulaire, carrée en arrière, •j- Antennes testacées ou rougeâtres, plus claires à la base. X Articles 3 à 6 des antennes presque aussi longs que larges ; tête et corselet peu brillants. • Taille grande linearis. ■* Taille très-petite micros. X X Articles des antennes extrêmement transversaux ; tête et corselet brillants, rougeâtres ; taille très-petite nitens. ff Antennes brunes, a deux premiers articles testacés , les sui- vants tres-transveisaux ; taille moyenne ihlicatulua. U, Corps mat, oblong-allongé ; tête ovale, bien plus étroite que le corselet. a. Articles 3 a G des antennes plus longs que lai:ges loiujipeimis. b. Articles 3 a a des antennes très-petits, transversaux. ■\- Corps en entier d'ua noir profond; élytres courtes .... brevipennis. •j-j- Deux premiers articles des antennes , élytres et pattes d'uu brun-pâle obscur ; élytres très-longues alomus. Groupe X . 1. major Kraatz , Nat., 883. — Rye, Ent. Annual, 1872, 58. Forme el laille de Trogophlœus co?Hiciniis ; large, assez brillant , noir; bouche, antennes el élytres brunâtres; pattes testacées; cuisses rembrunies ; pubescence fine aux élytres , longue à l'abJo- men ; ponctuation extrêmement fine et serrée sur la tête , le corselet et les élytres, assez forte et serrée à l'abdomen; tête subcarrée- oblongue; antennes longues, robustes, grossissant peu à peu vers l'extrémité, à articles légèrement transversaux, dernier grand, oblong ; corselet transversal , semi-circulaire ; angles antérieurs droits, postérieurs très-arrondis; élytres d'un quart plus larges et deux fois plus longues que lui; échancrure suturale lai-ge; o" G' segment abdominal en dessus échancré en triangle obtus ; côtés aigus. — L., 1 3/Zj mill. Ghamonix {Ch. Brisout de Barneville). Un seul exemplaire cf. Aussi en Grande-Bretagne et Allemagne méridionale. 2. linearis* Kraalz , Nat., 883 ; Dert. Ent. Zeii., 1857, 113. —Rye, Enl. Annual , iS61 , 61. — brevicoUis Muls. Rey , Opusc. Ent., 1869, XIV, 114 iforle). t'aciès el taille de Trogophlœus U-nellus ; voisin du major; sub-, déprimé, plus pelil, étroit; bouche, antennes, élylres et pattes d'un teslacé sale ; cuisses obscures ; antennes plus courtes , plus 11 L — 162 — minces, à articles plus courts; lête bien plus courte, transverse, carrée en arrière ; corselet bien moins arrondi en arrière , brun de poix; élytres peu échancrées, d'un tiers au moins plus longues que le corselet , à ponctuation extrêmement fine et serrée , obsolète ; abdomen plus long, moins densément, plus finement' ponctué; d* 6* segmsnt abdominal en dessus allongé , cchancré en triangle très-obtus; côtés arrondis. — L., 1 2/3 mil!. Dans les détritus des inondations ; vallées des régions monta- gneuses ; juin (tr). Lyon , Morgon (Rey) ; Hautes-Pyrénées, Vieille-Aure {Pandellé). Aussi en Germanie , Italie et Algérie. Obs. D'après la description, le brevicollis de MM. Mulsant et Rey , pris aux environs de Lyon , dans les débris du Rliône , ne paraît pas différer du vrai tinearis. 3. delîca^iilus* Kraalz, Nat., 88i; Berl. Eut. Zeit., 4857, 113 (1). Forme et taille à'Homalota delicatida ; voisin de linearis , moi- tié plus petit , filiforme , déprimé, à peine brillant; pubescence serrée, subsoyeuse; ponctuation obsolète, extrêmement fine et serrée sur Tabdomen ; lête, corselet et élytres d'un testacé-brunàtre obscur; antennes et abdomen brun de poix ; deux premiers articles de celles-ci et pattes testacées; tête large, très-carrée; antennes plus courtes , plus en massue , plus robustes , à articles 3 à 8 très- transversaux ; corselet plus étroit; angles antérieurs obtus; élytres (1) Une forme nouvellement décrite , qui se placerait prts de cette espèce , est le : 3'. minor Muls. Rey, Opusc. Ent., <8«9, XIV, UG. Allongé, linéaire, déprimé, il pubescence cendrée trcs-légère, pruineuse ; à peine ponctué, d'un châtain obscur et mat, avec l'abdomen plus foncé; base des antennes et pattes testacées ; tête grande , de la largeur du corselet, obsolètement biimpres- sionnée en avant ; antennes grêles, subfiliformes, à peine pileuses ; articles 3-4 court?, 5" plus long, 6" plus petit et plus grêle que les 5^ et 7^ ; les 7* à 10« assez courts, subtransverses ; dernier plus grand, obtus ; corselet fortement transverse , sensible- ment rétréci en arrière; angles antérieurs a peine obtus, postérieurs arrondis ; élytres plus de deux fois aussi longues que celui-ci, d'un cbâtain plus clair ; abdo- men assez court, 5« segment plus foncé, un peu brillant vers son sommet. — L., 1 I2l0 mill. Environs de Lyon, dans le sable humide. Obs. Cette espèce serait un peu plus petite et plus déprimée que le delicatulas , avec les antennes moins épaisses vers l'extrémité et à articles moins moniliformes, et le corselet un peu plus court ; elle différerait du brunneipcnnis par sa couleur moins foncée , par sa tête et son corselet plus déprimés , avec celle-là plus grande et plus large. N'ayant pu en obtenir eocore le type, il m'est impossible de la com- prendre au tableau synoptique, et je uc l'inscris ici que sous toutes réserves. — 163 — d'un tiers plus longues, très-écbancrées ; cf 6° segment échancré comme chez major. — L., 1 1/2 mil!. Dans les détritus des inondations ; vallées des zones monta- gneuses (tr). Alsace, bords de la Bruche [Wencker) ; Lyon, Morgon {Rey). Aussi en Piémont. à. micros*. Faciès à'Homalota inquimda ; noir; élylres d'un jaune sale, enfumé; bouche, 5 premiers articles des antennes et pattes lesta- cés ; ponctuation et pubescence invisibles; très-distinct du delica- lulus par sa taille trois fois plus petite, son corps plus court, sa tête plus petite, plus courte, à peine de la largeur du corselet, moins carrée en arrière, ses antennes plus courtes, non pileuses, non sensiblement renflées au sommet , k articles 3 à 8 égaux en largeur, à peine transversaux , les trois derniers un peu plus grands, le dernier en ovale court ; corselet plus court , plus transverse , plus rétréci en arrière , plus sinué au milieu du sommet; élylres plus courtes , à échancrure plus obscure; abdomen court. — L., 6/5 mill. Mœurs inconnues (tr). France {Baudi] ; Var, Fréjus {Raymond). Obs. Semble bien distinct du p«si7/im!is parsa tête non ovale, et du minov par sa très-petite taille. 5. iititen!^*. (Pi. II, fig. 3.) Faciès à.'' Homalota indocilis ; trois fois plus petit; plus étroit; très-distinct par sa taille , sa couleur testacé-rougeâtre, brillante, son abdomen noir et sa tête enfumée en avant; ponctua- lion fine, peu serrée , presque en série sur le disque du corselet, assez forte aux élylres ; pubescence de l'abdomen longue ; antennes tiès-robusles , courtes, à articles 2 à 10 très-transversaux, 11"^ ovoïde ; lête quadrangulaire , allongée ; corselet sublrapézoïdal ; angles arrondis ; disque subdéprimé; élytres étroites, d'un tiers plus longues que celui-ci , à échancrure assez large ; ^ 6" segment moins échancré que chez major. — L.. /i/5 mill. Mœurs inconnues (tr). Var , St-Raphaël {Raymond). 164 Groupe S. 6. longipennîs* Heer, Fn. Hetv.,ï, 595. — Kraalz , Nat.,S85 et syti. — Baudi, Befl. Ent. ZeiU, 1857, lii. — -' Jacq. Duv., Staplu, pi. 22, fig. 107. — Wetickeri* Fauv., Mat. Cat. Gren., 1863, 41 (1). ' Faciès et taille à'Homcdota sordidula; oblong-allongé , entière- ment soyeux, mat; ponctuation invisible; noir de poix, corselet et élylres plus clairs ; 1" article des antennes et pattes d'un testacé obscur; 2' article et cuisses rembrunis; antennes fines, courtes, à articles au moins aussi longs que larges; dernier ovale, allongé; tête petite , subarrondiei^ un sillon entre les antennes ; corselet sub- convexe , presque aussi large que les élylres , subsemicirculaire ; angles antérieurs avancés, postérieurs arrondis ; côtés rétrécis vers la base, qui est subbiimpressionnée ; élytres moitié plus longues que celui-ci, déprimées; suture largement écliancrée; bord des segments abdominaux cilié. — L., 1 1/5-1 1/2 mill. Sur le gravier , sous les pierres, jusque dans l'eau , au bord des rivières ; dans les détritus des inondations ; vallées montagneuses ; mai , juillet à septembre (ac). Ahr {F^lss)•, bords de la Brusclie et du Rhin, à Strasbourg ( Wencker) ; Genève {Heer) ; La Leysse à Chambéry ! Lyon , Mor- gon {Rey) ; St-Raphaël {Raymond) ; Hyères ; Var ! Pyrénées- Orientales , Bourg-Madame (C/i. Brisout de Barneville) ; Toulouse {Marquet); Landes, bords de la Leyre {Perris); l'Adour, à Tarbes {Pandellé). Aussi en Grande-Bretagne, Germanie, Suisse, Piémont, Au- triche , Italie , Algérie. Obs. Le Wenckeri est représenté par les grands exemplaires à corselet plus trapézoïdal, plus rétréci sur les côtés, les antennes à articles un peu (1) Prfes de cette espèce se placerait, suivant M. Kraatz, une forme assez douteuse, que je n'ai pu voir en nature, et que M. Heer a décrite sous le nom de : 6'. pusillimus Heer, Fn. Helv., I, 347. — Kraatz, Berl. Ent.Zeit., 1861, 4H. Déprimd; noir de poix, à pulDcscence grise, serrée ; abdomen noir, antennes et pattes couleur de poix ; ponctuation trfes-obsolete ; tête ovale ; antennes un peu plus longues que le corselet, h peine renflées au sommet; corselet subquadrangulaire, assez plan; côtés subarrondis ; angles antérieurs aigus, postérieurs obtus; élytres déprimées, beaucoup plus longues que le corselet, à peine plus larges que lui h la base, un peu dilatées vers le sommet, à ponctuation trbs-finc, mates ; abdomen asse^ brillant; partie découverte presque plus courte, un peu plus large que les élytres. — L., 2^3 mill. Bâle {Heer). Très-rare. — Ex Heer. Ditfércrait de longipennis, d'aprbs M. Kraatz (l. c), par sa taille plus petite et ses antennes plus courtes : caractères qui semblent bien insutiisants. — 165 — plus longs; mais, en définitive, la comparaison de nombreux exemplaires ne permet pas de séparer cette forme du vrai longipetmis ; j'en dis autant de petits individus à corselet plus étroit et élytres plus courtes, que j'ai reçus de Strasbourg , et que M. Baudi signale en Piémont ; il est impossible de les distinguer spécifiquement du type d'Heer. 7. atonans* (1). (PI. U, fig. h.) Faciès et taille du micros; moins parallèle, plus élargi en arrière ; distinct par la forme de ses antennes et de la tête ; plus voisin de longipennis ; moins soyeux ; trois fois plus petit ; forme très-grêle , rétrécie en avant ; articles 3-6 des antennes très- petits , transversaux, les suivants bien plus larges, plus courts; tète et corselet bien plus petits et plus étroits, celui-ci plus court, plus rétréci à la base , à angles antérieurs non avancés , postérieurs arrondis ; élytres plus étroites ; abdomen non soyeux , un peu brillant, à ponctuation plus visible ; pattes plus foncées , obscures. — L., 3/Zi mill. Mœurs inconnues (tr). Var, St-Raphaël (Raymond). ANCYROPHORUS Kraatz, Naj. Ins. DeutscliL, II , 886 (2). OclUhephilus Muls. et Rey, Atin. Soc. Liiin. Lyon, 1850, III, 1, ''''■"*' pl. 1, fig. 3 (3). Corps allongé, subparallèle, déprimé. Tète en ovale court, sail- lante. Yeux gro.s , assez saillants. Labre transverse, échancré, ana- logue à celui des IHalystcihus. Mandibules avec deux dents au (1) On pourrait rencontrer dans nos limites le : 7'. brevipennis' Riesw., Stett. Ent. Zeit., HS50, 221 ; Ann. Soc. Ënt. Fr., ISbt, 432. — Kraatz, Nat., S85 et syn. — Rye, Ent. Annual, 1SG3, 88. Forme et taille d'Homalota inquinula; très-distinct de longipennis par sa forme plus large, courte, sa couleur noire trbs-mate sur la tête et le corselet, plus grisâtre sur les dlytres et l'abdomen ; antennes plus courtes, à articles transversaux; tête bien plus grande; corselet plus court; sur le disque, une ligne subéleve'e ; côtés trls-arrondis ; élytres d'un tiers plus courtes, subcarrées, très-peu écliancrées , subconvexes ; tarses brunâtres. — L., 1-1 1^4 mill. Sous les détritus , les feuilles humides ; au printemps. Grande-Bretagne et Germanie. (2) Ce nom est postérieur a celui iVOchthephilus, mais il deit être conservé, Ste- phens s'étant servi antérieurement du terme Ochthephilum pour désigner un autre genre de Coléoptères. (3) L'explication des figures de ce genre , donnée par M. Eey {L c), est erronée; L ~ 166 — sommet et une au milieu. Palpes maxillaires à articles 2-3 subégaux, i" plus long que le 3% pyriforme. Menton transversal. Languette large, faiblement échancrée. Paraglosses libres au sommet, dépassant h peine la languette. Palpes labiaux comme chez les Trogophtœus. Antennes peu renflées. Ecusson grand, visible en entier. Hanches intermédiaires rapprochées. Jambes pubescentes. Tarses très-courts, le dernier plus de moitié plus long que les deux autres réunis. La larve de VA. flexiiosus eal agile , subcylindrique, allongée, parallèle, cornée, couverte de poils rares, longs, d'un jaune sale; corps d'un brunâtre sale; bouche, antennes, segment prothoracique, sauf le disque, base des segments et pattes testacés; dessous livide, sauf le sommet ; tèle ovalaire , subdéprimée , plus étroite que le })rothorax ; une impression Iransverse en avant des antennes , une autre sur le front en fer à cheval; antennes sétigères, articulées sur le bord latéral du front , de 3 articles , 1" très-court , T trois fois plus long, en lame de couteau, 3" subégal au 1", très-étroit, fusiforme; trois ocelles en triangle sur le milieu des côtés, le posté- rieur le plus gros; plaque céphalique arrondie en avant; mandibules allongées, acérées, bifides à partir des deux tiers supérieurs; mâ- choires robustes, libres, à pièce cardinale oblique; pièce basilaire prolongée en un lobe arqué, falciforme , pourvu de 3 denticules, dépassant les mandibules; palpes maxillaires articulés extérieure- ment sur la mâchoire, de 3 articles allongés, subégaux, 3"^ acicu- laire ; lèvre inférieure à menton trapézoïdal, convexe; languette saillante, subaciculaire; palpes labiaux de la longueur des mâchoires, biarticulés, 2= plus long que le 1" ; segment prothoracique subqua- drangulaire , transverse, déprimé, biimpressionné en travers; seg- ments méso et métathoraciques plus étroits , presque moitié plus courts, convexes, impressionnés en travers à la base et sur les côtés ; segments abdominaux très-courls , convexes , anguleux sur les côtés , les apicaux à peine chagrinés , surtout en dessus ; pseu- dopode anal court, parallèle, tubulaire; styles assez courts ; 1" ar- ticle moitié plus long et plus gros que le 2% qui est aciculaire ; pattes robustes; hanches distantes, transverses; cuisses allongées, rlio- paliformes ; jambes grêles , de même longueur ; onglet tarsal long, aciculaire, presque droit; stigmates normaux. — L., Zj mill. Assez abondamment, en mars, sous les pierres, les détritus, au bord d'une chute d'eau, avec l'insecte parfait déjà développé ; on trouvait aussi des larves à moitié venues au milieu des larves adultes. ainsi , la figure 3 b représente les palpes maxillaires des Trollirh). Elle pourra donner au moins une idée approximative de la composition d'un Agaric non vénéneux ainsi que de la majorité des Agaricinées. Géine 39,6 Terreau charbonneux 18,0 Ligneux 18,0 Acide géique 9,0 Oxaiate de chaux 6,0 Huile fixe fluide 5,0 Extrait de champignon 1,h1 Oxyde de fer , traces de magnésie , phos- phate de chaux et perte 2,0 Total. . . . 100 » Je citerai maintenant quelques espèces saillantes par leur fréquence ou leur faciès et propres à ma première division des Plaines basses ou prairies, en les choisissant dans chacun des quatre groupes que j'ai déjà signalés pour cet habitat. Les Coprinus nous offriront entre autres : Ag. (Coprinus) comatus FI. dan. — sterquilinus S. M. — fimetarius L, — pullatus Boit. — 207 — Ag. (Coprinus) cinereus Schœff. — tomentosus Bull. — nivcus Pers. — papillatus Batsch. — epheineroides Bull. radiatus Boit. — steixorcus Scop. — ephemerus S. M. — plicatilis Curt. Les Bolbitius y sont représentés au moins par les trois espèces suivantes : Ag. (Bolbitius) vitellinus Pers. — Boltonii Pers. — fragilis L. On y concentre un grand nombre de Coprinaires , dont voici les principaux : Ag. (Paneolus) scparatus L. — funipestris Bull. — vernicosus Nob. — retirugis Batsch. ■ — _sphinctrinus Weinm. campanulatus L. — papilionaccus Bull. — fimicola S. M. Ag. (PsaÛiyrella) gracilis S. M. — caudatus Fr. En tête des Pratella se fait remarquer, par son abon- dance et sa variété de formes , V Agaric domestique par ex- cellence, Ag. campesîris L., V Agaric maraîcher, comme je l'appellerais volontiers , puisque seul de ses congénères il se — 208 — prête facilement à la culture. « Exemple remarquable , dit M. Léveillé, et peut-être unique, d'une substance alimen- taire qui sort de Paris au lieu d'y être apportée. » Depuis 1846, époque où Léveillé écrivait ces lignes , cette culture a pris une grande extension sur plusieurs points , ce qui n'em- pêche pas qu'il soit encore expédié de Paris même dans les grands centres de l'empire et jusqu'à Montpellier (1). Viennent après : Ag. (Psalliota) campestris L. — villaticus Brond. — sylvicola Vitt. — arvensis Schœff. — œruginosus Car t. — merdarius Weinm. — stercorarius S. M. — semiglohatus Botsch. Ag. (Psilocybe) fœnisecii Pers, — caprophilus Bull, — bullaceus Bull. Ag. (Psathyra) fatuus S. W. — fibrillosus Pers. La tribu des Volvaria , d'ailleurs très-peu nombreuse , n'est représentée en Normandie que par les deux espèces suivantes , toujours très-rares : (1) En 1865, il s'était développé dans mon jardin, au milieu de mes couches de semis , quelques individus de cette espèce qu'on né- gligea d'exlirper. Il en est résulté que, pendant quatre années consé- cutives, c'est-à-dire jusqu'à Tannée dernière, tous mes terreaui se sont trouvés farcis de son mycélium, au point que la culture du inolou m'en fut rendue impossible. Je ne doute pas que sans la sécheresse actuelle il ne pût encore aujourd'hui mettre obstacle à l'emploi des mêmes ter es. — 209 — Ag. (Volvaria) spcciosus S. M, — parvulus 'Weinai. La première est une grande et belle espèce que je n'ai rencontrée qu'une fols sur le crottin de cheval amoncelé en tas parmi les gazons qui bordent , dans la forêt de Cerisy , la grande route de St-Lo h Bayeux. La seconde, au contraire, est de très-petite taille et pareil- lement d'une grande rareté. Je l'ai trouvée à St-Lo , après la moisson , dans un champ où avaient séjourné des bestiaux , ce qui me la fait admettre dans ma première division. Je noierai en passant que cette espèce s'est reproduite chez moi le mois dernier ( 17 juin ) , dans une caisse d'oranger. Je ne puis m'expliquer ce fait que par le semis qui s'en est fait accidentellement au moyen des débris que j'aurai jetés par une fenêtre après l'avoir étudiée. 2°. — Dans le Bocage nous comprenons la plus grande partie de la Basse-Normandie couverte de bois de toutes espèces ; les forets, les grands parcs et les chemins ombragés, quoique rares et isolés des plaines calcaires, rentrent natu- rellement dans cette division. >lais comme ici l'essence joue le rôle principal sur la présence de telle ou telle espèce de champignons , nous éta- blirons quelques subdivisions d'après les trois espèces d'ar- bres forestiers qui paraissent le plus influencer la végétation fungique. Notre Bocage se trouvera naturellement subdivisé en ; Bois résineux ou arbres verts ; Chênes; Hêtres ; Bois mixtes. — 210 — Jetons maintenant un coup d'oeil rapide sur les espèces qui affectionnent plus particulièremeut telle ou telle de ces essences ligneuses. Sous les arbres verts (pins, sapins) fourmillent des spéci- mens de presque toutes les tribus ; mais celles qui y do- minent sont les Amanites, les Trickoloma, les Clitocyhes , les Mycena et les Lactaires. La petite tribu des Gomphidius ne paraît pas végéter ailleurs ; et parmi les Bolets^ la sec- tion des Viscipelles s'y rencontre presque en entier. Les espèces d'Amanites qui affectionnent plus particuliè- rement les bois de pins sont les suivantes : Ag. (amanita) porflnjrius S. M. — recttfîtM5 Fr. Epie. — validus Fr. Epie. — excelsus S. M. VAg. (lepiota) carcharias Pers., ne croît guère ailleurs. Les Tricholoma y sont surtout représentés par les es- pèces suivantes : Ag. (tiicholoma) equestris L. — alha brtinneus S. M. — ustalis Fr. — imbricatus S. M. — vaccinus Pers. — hufonins Pers. — nudus Bull. On y rencontre parmi les Clitocybes Ag, (clitocyhe) odorus Bull. — pithiophilus Secr. — 211 — Ag. (clitocybe) membranacciis Fr. — squamulosiis Pers. — gilvus Pcrs. — inversiis Scop. — orbatus Buxb. — vibecinus Fr. — brumalis Fr. — orbifonnis Fr. Epie. — metachrous Fr. — ditopus S. M. — obolus S. M, — diatreius S. M. — obsolctus Batsch. VAg, (collybia) viaculatiis Alb. et Schw. ne quitte pas les arbres verts. Parmi les Mycena nous y avons observé : Ag, ( mycena) marginellus Pers. — aurantio-viarginatus S. M. — elegans Pers. — atro-marginatus Lasch. — rosellus S. M. — luteo-albus Boit. — lacteus Pers. — pithius Fr. Epie. — atro-cyaneus Batsch. — cruentus S. M. — citrinellus Pers. De tous les Hygrophorus, VAg. hypothej'us S. M. est le plus fidèle aux bois de pins. Ce champignon est comestible et les lapins en sont tellement friands qu'ils l'empêchent de se développer dans les bois qu'ils fréquentent. — 212 — Les Ag, (lactarius) deliciosus L. — ru fus Scop. — glyciosmus S. M. ne se développent pas ailleurs. VAg. deliciosus qui paraît confiné en Provence dans la partie la plus chaude, la zone des pins d'Alcp, paraît cepen- dant moins influencée par la température et l'altitude que par l'essence ligneuse. Il est abondant à Alençon et à Bal- leroy sous le pin sylvestre, et selon Fries : « In pinctis bo- realibus et montanis copiose (Epie.) » (1). (1) J'ai pu constater au mois d'octobre dernier, d'après Macmillan et de Seynes, que simplement apprêté sur le gril avec du beurre et du sel il présente un goût prononcé et très-délicat de chair d'a- gneau, a On n'ose pas le manger à Montpellier où il est apporté par un espagnol qui le connaît très-bien et sait ne pas le confondre avec VAg. tonninosus Scliœff. Mais il paraît que l'aspect de cet agaric éloigne tous les chalands et attire sur son industrie les reproches aussi énergiques que peu mérités des dames de la halle (de Seynes),» La forme ou variété de cette espèce, qui a été l'objet d'une intéressante communication de M. Gillet, à la dernière séance publique de la Société Liunéenne à Alençon, ne peut pas constituer une espèce différente. J'ai soumis à une étude approfondie les échantillons qui m'ont été envoyés l'année dernière par M. Gillet lui-même, et j'en ai trouvé tous les caractères anatomiques iden- tiques à ceux du type. La coloration remarquable verl-bleuâlrc- glauque, et non pas bleu pur, n'est qu'une teinte transitoire, duc peut-être à une végétation particulière dans une exposition aride et découverte, et qui perd de son intensité à mesure que le champignon se développe, pour revêtir sa livrée ordinaire quand son évolution est complète. J'ai fait manger à un jeune chat tout l'envoi de M. Gillet après l'avoir convenablement assaisonné et il s'en est aussi bien trouvé que de son alimentation habituelle. On peut donc en user comme du type, sans défiance aucune. — 213 — Nous y rencontrons également : Ag. (GompJndius) glutinosus ScliœfT. — roseus Fr. var. — viscidus L. Cette dernière espèce affectionne les bois de pins assis sur un sol léger et sablonneux. On la rencontre assez abondam- ment à Balleroy, à Càlillon, ainsi que dans les environs de Brionne. II est probable qu'elle deviendra très-commune dans les jeunes bois de pins des miellés de Créances où elle s'est déjà établie , et que là on pourra , comme à Aigues- Mortes , dû les habitants la récoltent sous les pins pignons , en trouver des quantités suffisantes pour en tirer parti. Il est probable que les autres Gomphidius sont également comestibles , mais je ne les ai pas expérimentés. Ce serait une conquête précieuse pour quelques localités , à cause de l'impossibilité de les confondre avec des espèces malfaisantes. Voici , parmi les Bolets , ceux qui croissent presque ex- clusivement sous les pins : Boletus luteus L, — elegans Schum. — flavus With. collinitiis Schœff. granulatus L. — hovinus L. — badius Fr. — piper atus Bull. — variegalus S. M. guttatus Pers. — felleus Bull. ~ 2ia — Tout en admettant que les bois de pins sont peut-être les plus riches en individus , il faut bien reconnaître aussi que d'autres essences rivalisent avec eux. Les hêtres, par exemple, n'abritent-ils pas presque complètement l'immense tribu des Cortinaires ? Ne rencontre-t-on pas sur leur détritus la majorité des Amanites , des Russules , des Lactaires et des Cantharelles ? Au miheu de cette pléiade d'espèces plus ou moins fidèles aux hêtres , il en est une qui ne s'en sépare jamais, car elle ne peut vivre que sur leurs branches mortes ou languissantes. J'ai nommé VAg. ( Ji'millaria) mucidus Schrad. connu de tous les mycologues. Cette espèce , que j'ai depuis longtemps soumise à un examen minutieux , m'a présenté les spores les plus volumineuses de tous les Agarics (à spores rondes) que j'aie pu observer. Leur diamètre mesure O""", 015 — 0°"", 020. Quoique bien arrondies, vues de face , elles pré- sentent une dépression lorsqu'elles sont vues latéralement. Les stérigmates sont presque égaux au diamètre de la spore, et la haside offre deux renflements alternant avec deux étran- glements peu accentués , mais qui lui donnent cependant un peu la forme dite hiventris. Ces spores , à l'état de maturité, sont farcies de nombreuses granulations qui , mises en liberté par l'écrasement artificiel , sont douées d'un mouvement vi- bratoire remarquable. Les jeunes renferment un gros globule huileux (aleurone?) qui semble se transformer, pendant leur développement , en ces granulations vibratiles dont la spore adulte est remplie. * Parmi les nombreuses espèces qui croissent le plus fré- quemment sous les chênes , voici celles qui nous ont paru le moins s'en écarter : Ag, (Tricholama) lascivus S. M. — 215 — A.g. (Clitocyhe) coffeatus S. M. — decastes S. M. — aggregatiis Schœff. Ag. ( Mycena) j^eliantliinus S. M. Ag. (Lactarius) quietus S. M. A g. (Marasmius) prasiosmus Fr. (1). — archyropus Pers. (1) VAg. /'Marasmius) prasiosmus Fr. est le seul Agaric dont j'aie pu jusqu'à ce jour observer la germination des spores ; et , comme l'étude de cette fonction chez les champignons n'est encore qu'à son début, j'ai cru utile de ne pas passer sous silence cette observation, quelque iucomplète qu'elle puisse être. Elle est la première, à ma connaissance, qui ait été faite sur les spores des Agaricinées. Le 29 octobre 1868 j'avais récolté pour l'étude quelques individus de cette espèce qu'après un examen rapide au microscope et qui ne m'avait rien offert de particulier, j'abritai dans une assiette humide sous une cloche de verre, afin de les garantir contre la sécheresse. Je les conservais ainsi depuis cinq ou six jours à une température d'environ 10° à 12°, lorsque je les examinai de nouveau. Je soumis alors au microscope un fragment de lamelle dont l'aspect pileux venait de me frapper pendant que je disséquais. Je pus voir alors des spores ovales-allongées, rétrécies à leur point d'insertion aux stérigmates et mesurant 0°"°,010 — 0""',013 long,, O"»", 005 — O»", 006 larg. Quelques-unes plus étroites présentaient à l'extrémité la plus aiguë un très-court appendice que j'eusse pris volontiers pour un stérigmate resté adhérent à la base de la spore, si je n'avais connu cette impossibilité anatomique; mais bientôt j'en aperçus une multitude avec un prolongement caudal égalant deux ou trois fois le grand diamètre de la spore. D'autres étaient munis de processus semblables aux deux extrémités, tous diaphanes et sans cloisons. La spore elle-même qui leur avait donné naissance était plus transparente que celles qui n'avaient pas encore émis de germes; ses extrémités se trouvaient aussi plus étirées, plus pointues ; son enveloppe elle-même était plus amincie, car on n'aper- cevait plus comme dans la spore normale la ligne ombrée parallèle à — 216 — Les bois mixtes ou à essences variées étant les plus nom- breux et se rencontrant dans toute l'étendue de la Normandie, très-communs dans l'Ouest , plus rares dans l'Est , peuvent nous offrir disséminés la plupart des champignons attribués à telle ou telle espèce ligneuse , mais toujours en nombre plus restreint. Il serait donc impossible de nous étendre davantage sur cette subdivision sans redites inutiles. 3°.— Les plaines calcaires nous présentent une végétation fungique excessivement pauvre. Ce n'est qu'aux abords des massifs d'arbres ou dans leur intérieur que l'on peut encore , dans une saison convenable , trouver le sol émaillé d'un bon nombre d'espèces , partout, en un mot, où se ren- l'un des bords qui décèle habituellement une certaine épaisseur de l'objet observé. Une portion d'hymetiium m'offrit également une nouvelle surprise: autour de ce fragment ce n'étaient que spores avec leurs germes, échappées de leurs basides; d'autres plongées encore dans la masse celluleuse et laissant poindre leurs nouveaux appendices. — Ces processus, le plus souvent uniques aux extrémités de la spore, dont le premier développé offrait la plus grande longueur, se pré- sentent quelquefois au nombre de deux ou même trois partant sans ramification du même point. Il m'a semblé que le premier germe sortait toujours par le bile ou point d'attache de la spore au stérig- mate..;. Je n'ai pu poursuivre plus loin mes investigations qu'un accident est venu interrompre. Il m'a semblé que, pendant la germination, l'odeur alliacée de cette espèce était devenue plus pénétrante que d'ordinaire; car pendant deux jours que je laissai ces Agarics à découvert , mon cabinet en fut infecté. J'avais bien des fois recueilli et gardé cette espèce sans que l'odeur m'en eût frappé au même degré. — 217 — contreront des détritus végétaux provenant surtout des essences ligneuses. Je signalerai seulement ici deux espèces que je n'ai jamais observées que dans les terrains calcaires , ce sont : L'Ag. pyxidatus Bull. (1). Le Tulasnodea inamvwsa Fr. Il me resterait bien des faits à signaler ici ; mais la limite que je m'étais imposée dans cette note étant outrepassée , j'ajouterai seulement que,, peu de plantes échappent à l'en- vahissement des champignons , surtout des champignons mi- croscopiques ou inférieurs; et que, si ces derniers s'établissent quelquefois sur les parties vivantes , les champignons supé- rieurs ne s'attaquent qu'à celles qui sont déjà mortifiées ou à demi-décomposées. C'est ainsi que la présence d'un Agaric ou d'un Polypore à la base ou sur les branches d'un arbre en décèlera sûrement l'état maladif avant qu'aucun autre indice l'ait annoncé. Ce sera, sur le conifère, VAg. (Myxena) lœvigatus Leasch. , le Polyporus pinicola Sw. ; sur le hêtre, l'^^. (Armillaria) mucidus Schrand. ; sur le chêne, le Bulgaria inqiiinans Fr. , et, à la base de nos pommiers , VAg. (Armillaria) melleus FI. dan., VAg. (Pholiota) squarrosus Miill. , etc. J'aurais une longue liste à faire de tous les champignons (1) VAg. pij:f,idatus Bull., que j'ai pu l'an dernier soumeltre à l'étude, doit être distrait de la tribu des Otnphalia où Fries l'avait placé. Les spores m'ont offert une teinte rosée et une forme polygo- nale ou anguleuse propre aux Ilypoirliodii, comme les avait déjà dessinés Dunal , et comme M. de Seyues l'a indiqué dans ses obser- vations sur les Agaricinées. Cette espèce devra donc désormais prendre place dans la tribu des Eccilia à côté de ÏAg. politus Pars. — 218 — dits terricoles qu'on rencontre ordinairement implantés ou fixés dans la terre nue; mais comme je ne pourrais la dresser sans emprunter la plupart des espèces aux divisions que j'ai adoptées dans ce travail , et par cela même para- lyser en apparence et bien inutilement le plan que je viens d'exposer, je les passerai ici sous silence. Il en sera de même de tous ces champignons erratiques que ni l'essence ligneuse, ni la température, ni l'altitude ne semblent influencer et qui se rencontrent à peu près partout. J'espère trouver bientôt une occasion de les rappeler. Je me contenterai ici de formuler à leur sujet, dans une proposition générale, l'opinion que trente années d'obser- vations m'ont fait adopter : Tous les champignons supérieurs sont cpiphythes. Ceux que Von rencontre sur la terre nue ou implantés à une profondeur plus ou moins grande , ou y paraissant libres de toute adhérence , ojit encore ou ont eu primitivement un substratum végétal au moins pour le développement de leur mycélium. En résumé, la Normandie a donné lieu à un bien petit nombre de travaux mycologiques, malgré ses richesses cryp- logamiques , tandis que la Provence, si pauvre relativement, possède sur ce sujet des monuments bibliographiques re- marquables. Si les régions alpestres se prêtent mieux que la nôtre aux coupes géographiques pour la connaissance plus approfondie de la distribution des champignons , nous croyons cependant que cettegmanière d'envisager l'ensemble de leur végétation, même dans notre contrée , ne peut que faciliter les recher- ches, surtout au ueltut des études mycologiques. — 219 — Tableau synoptique des divisions que nous avons adoptées dans la distribution des champignons supérieurs pour notre région. Plaines basses /Pâturages. \ I Marais semi-desséchésJ Praf c/Za; , Coprinarii, Co- l Fond des vallons. ^ prini, Bolbitii, Volvariœ, iBerges herbues des\ Russulœ, etc. / roules. / f Pelouses. Landes Coteaux découverts. ; Ibidem et Leptoniœ. Bocage Forêts. Bois. iParcs. Conifères. iChônes. [Hêtres. iAmanilœ, Tricholomœ y Cli- tocybes, Mycenœ, Lactarii, Bolciij etc. i Nombreuses espèces des mê- mes groupes et des Ma- rasmii. ]Cortinarii , Amanitœ , Av" ^ miUariœ , Russulœ , Lac- i tarii, Marasmii , Canilm- ) rclli, etc. \Bois mixtes j Résumé des diverses essences. Chemins couverts. Haies. /Parties entièrement nues. \Amanitœ, Lepiotœt Armilla- riœ, Tricholomœ, Clitocy- ùes, Collybiœ, Ompkaliœ, Hyporrhodii , Lactarii , Russulœ, Boleti, etc. Tulasnodea. Plaines calcaires.^ — herbues. — boisées. Ayaricus pyxidatus Bull, et quelques espèces de la pre- mière division. Quelques espèces de la se- conde division et quelques autres qui peut-être sont propres à ce sol. — 220 — Que les jeunes botanistes cessent donc de dédaigner les études mycologiques ; ils y trouveront , comme dans celles des autres classes et plus souvent encore peut-être , tout le charme attaché aux découvertes imprévues et aux surprises agréables. C'est par eux surtout que peut être popularisée un jour et répandue dans les masses la connaissance exacte des espèces comestibles , je dirais plutôt des espèces vénéneuses ; car , selon moi , tous les auteurs qui ont essayé de vulgariser ces notions me semblent avoir pris la chose à rebours. En effet , le nombre des champignons malfaisants étant très- restreint, ne serait-il pas plus rationnel de placer ces derniers seulement sous les yeux du vulgaire , en en faisant ressortir tous les caractères distinctifs au moyen de bonnes figures ou de moulages en cire qui devraient tenir la première place dans nos musées , et limitées aux espèces vénéneuses de chaque région seulement ? Je voudrais même aussi que les espèces litigieuses , innocentes ou non , fussent frappées à tout jamais d'un veto , afin de rendre toute méprise impos- sible. Le reste serait une affaire de goût , pour laquelle le palais serait seul chargé d'éliminer toutes les espèces inno- centes à saveur nulle ou désagréable ou pauvres en chair , et de faire dans chaque contrée , pour chaque localité et chaque saison , un choix de ce mets excellent. Que de pauvres gens mangent en automne leur pain sec qui , avec un assaisonne- ment bien modique, se procureraient pendant plusieurs mois une nourriture saine et abondante ! Tel est le but encore bien difficile à atteindre , je l'avoue , vers lequel doit tendre le mycologue. Puisse-t-il ainsi , dans l'intérêt de tous , faire une application utile de la science qu'il cultive , et mettre par là un terme aux reproches im- mérités que l'ignorance lui adresse , en traitant de futilités ces sérieuses études. Les flores mycologiques locales, bien rares encore, pour- — 221 — ront seules , en facilitant ces connaissances , faire un plus grand nombre d'adeptes. Puisse donc notre appel être en- tendu et que les amis de cette douce science, en renrichissanl de leurs communications, rendent cette tâche plus facile à celui qui osera l'entreprendre pour notre contrée. Je terminerai en rappelant le conseil de Pries , qu'on ne saurait trop mettre en pratique dès le début des études my- cologiques et que je proposerais comme épigraphe de la pre- mière partie d'une Flore mycologique normande : Agaricos rite nosse est dimidia mycologiœ. (Fries, Summa Végétal. Scand., à. 525.) M. Fauvel demande l'autorisation d'acquérir de M. l'abbé Moncoq, moyennant la somme de 15 fr., les 5 premiers volumes des Mémoires de la Société Linnéenne de Nor- mandie qui proviennent de la bibliothèque de M. de Guernon- Ranville dont les ouvrages ont été vendus ces jours derniers. Cette autorisation est accordée. Le scrutin est ouvert sur la présentation qui a été faite, dans la dernière séance , de M. Charbonnier, pharmacien , comme membre résidant. M. Charbonnier est admis. Sont proposés : comme membre résidant, M. Bourgeois , botaniste , rue Neuve-St-Jean , par MM. Fayel père et fils ; membres correspondants : MM. Dotzauer, conchyliologiste à Hambourg , par MM. Plus Titius et René Lenormand ; Manceau, bibliothécaire, au Mans; Timbal fils, pharmacien, à Toulon , par MM. Morière et Husnot ; Eug. Marie , sous- commissaire de la Marine, par MM. Vieillard et Morière. A 9 heures 1/2 la séance est levée. SÉANCE DU 10 JANVIER 1870. Présidenee de M. le doeteur BOCRIEIVIWE. A 7 heures 1 /2 la séance est ouverte. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Ouvrages reçus depuis la dernière séance : 1. Mémoires de la Société Linnéenne du Nord de la France , année 1867. 2. Mémoires de la Société des Sciences physiques et na- turelles de Bordeaux , t. VIL 3. Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, U^ année. 1868. û. Études médicales sur les serpents de la Vendée et de la Loire-Inférieure, par le docteur Viau-Grand-Marais , 1867-69. 5. Mémoires de la Société des Sciences physiques et na- turelles de Bordeaux , t. V. 6. Société des Sciences physiquesetnaturelles deBordeaux. Extrait des procès- verbaux des séances. 1869. 7. Jahresbericht der Pollichia, t. XX , XXI , XXII et XXIV. Neustadt , 1863 et 1866. Verzerchnifs der in der Bibliothek der Pollichia en- ihaltenen. Bûcher, 1866. 8. Bulletin de la Société académique d'Agriculture, Belles- Lettres t Sciences et Arts de Poitiers , n°' 139-1^1, 1869. — 223 — 9. Bulletin de la Société d'Agriculture , Sciences et Arts de la Sarthe , 2" série , t. XI , XX° de la collection , 3* tri- mestre de 1869. 10. Petites observations sur quelques plantes critiques, par Armand Thiélens, 2'' supplément, 1869. 11. Collections d'ethnographie et d'histoire naturelle données à la ville de Bayeux par M. Lamare-Picquol. — Rapport fait au Conseil municipal par M. G. Villers. 1869. 12. Maître Jacques f journal populaire d'agriculture , dé- cembre 1869. 13. Bulletin de la Société géologique de France, t. XXVI, feuilles 25-3^ ; Ix janvier au 1" mars 1869, \h. Académie des Sceinces de Stockholm. Handlingar , t. V, part. 2; t. VI, part. 1 et 2 ; t. VII, part. 1. — Ofversigt, t. XXII— XXV. Stockholm, in-S». 1 5. Voyage de la frégate Eugénie. — Zoologie , part. 6. Stockholm, in- 8°. M. le docteur Ogier "Ward entrelient la Compagnie d'ob- servations géologiques qu'il a eu l'occasion de faire lors d'un récent voyage dans le département de la Manche. Ces obser- vations tendent à prouver que l'étage rhétique existe dans ce département , quoique jusqu'à présent le Bone-bed et la couche à Avicula contorta aient été seulement soupçonnés. Il s'appuie plus particulièrement, pour sa démonstration, sur les fossiles qu'il a recueillis et qui lui paraissent ressem- bler complètement à ceux qui ont été rencontrés en Angle- terre dans les assises comprises entre le Keuper et la zone des grands Enaliosauriens , et que les géologues de Vienne ont appelé les premiers étage rhétique, substituant ce nom à celui à' infra-lias. M. le docteur Ward appuie sa démonstration d'un dessin représentant la disposition de Y étage rhétique en Angleterre^ — 22Û — et, pour mieux faire saisir l'analogie des couches attribuées à cet étage en Angleterre et en France , il a figuré sur un tableau et il donne la description de l'étage rhétique en An- gleterre, dans l'ouest et dans l'est de la France et dans quelques autres pays. M. le docteur "Ward résume ainsi son travail : i" II existe dans le Cotentin , à la partie la plus basse de l'infra-lias, certaines couches qui, d'après M. Deslongchamps, contiennent VAvicida contorta ; ces couches sont au-dessous du niveau des Ammonites ; elles ne contiennent pas de Bra- chiopodes et sont à peu près sans Oursins. 2° Dans la majeure partie de l'Europe septentrionale , on trouve ces mêmes couches dans une position semblable , ren- fermant les mêmes fossiles et beaucoup d'autres qui leur sont propres. 3" A cause de sa faune spéciale et de son développement énorme dans les Alpes, on a partout, excepté en France, donné le nom de rhétique à l'ensemble des couches ainsi distinguées. k° Puisque M. Leymerie a donné le nom d' infra-lias ex- clusivement à certaines couches inférieures au vrai lias et qui ont avec lui beaucoup d'analogies, on a tort de l'étendre à d'autres couches qui n'ont que fort peu de relations avec lui, mais qui se rattachent, au contraire, par leurs fossiles aux étages inférieurs. 5° Enfin , puisque les grès dolomitiques du Cotentin rom- pUssent toutes ies conditions nécessaires pour être distingués de l'infra-lias, on doit les en retirer et leur donner le nom de rhétique ou couches à Avicula contorta. M. Charbonnier, après avoir remercié la Compagnie de ravoir admis daos son sein , l'entretient de ses curieuses ob- — 225 - servations sur VOba ( Irvingia Barteri), plante de la famille des Simaroubées : NOTE SCB VOBA (IRVINGIA BARTERI), Fam. des simaroubées , Par M. CHARBONNIER. « L'importance de l'étude des productions"* de la nature se fait vivement sentir ; elle anime l'industrie , fait naitre le commerce et donne de l'activité pour les travaux utiles. « Tout le monde a été à même de voir à Paris, à l'Exposition universelle de 1867 , une grande quantité de matières oléa- gineuses que produisent nos colonies françaises et dont beau- coup, malheureusement, sont encore inexploitées; je citerai en particulier les semences de V Irvingia Barteri, fournies par un arbre qui croît en abondance sur toute la côte occidentale d'Afrique. Les nègres sont tellement insouciants qu'ils laissent perdre une immense quantité de ses semences , qui est laissée sur le sol , où les rats , très-communs dans les forêts du Gabon , s'en montrent si friands qu'au bout de quelques jours tous les noyaux sont ouverts et les amandes dévorées par ces rongeurs. 11 est donc à regretter de voir perdre insoucieusement tant de richesses. (( Dans un travail que j'ai présenté, en 1867, à MIM. les Professeurs de l'École supérieure de pharmacie de Paris (1), (1) Des huiles grasses solides et des cires d'origine végétale. Con- cours pour le prix Ménier, 1867. 15 — .226 — j'ai eu occasion de m'occuper de ces semences ; mais je n'avais fait qu'esquisser leur histoire , et je viens aujourd'hui com- pléter la partie botanique. Les échantillons qui m'ont servi à faire celte description sont dus à l'obligeance de M. Bâillon , professeur de botanique à la Faculté de médecine de Paris, qui était chargé d'examiner un herbier venant du Gabon. (( VOba est très-commun sur toute la côte occidentale d'Afrique, et particulièrement depuis Sierra-Leone jusqu'au Gabon. Il croît abondamment surtout au Gabon, situé entre l'équateur et 1" latitude nord au milieu des terres , où il forme des forêts. (( Cet arbre fut remarqué pour la première fois en 1811 par Bertier, qui lui a donné son nom. Il s'élève de 8 à 10 mètres de hauteur. Les branches sont longues, étalées, peu rameuses et portant beaucoup de feuilles. Les plus gros rameaux sont grisâtres , les extrémités sont vertes , striées longitudinale- ment , mais d'une façon peu régulière. Ces rameaux sont terminés par un bourgeon long, acuminé, recourbé en alêne, à la base duquel est apposée une feuille. Ce bourgeon est formé à l'extérieur d'une spathe destinée à tomber quand le véritable bourgeon intérieur se développera. Après sa chute , il laisse une cicatrice linéaire blanche qui entoure le rameau, et que l'on retrouve au niveau de l'insertion de chaque feuille. Cette spathe, que l'on remarque dans un petit nombre d'autres arbres du Gabon , est un des caractères distinctifs le^ plus précieux de l'Oba. « Les feuilles sont simples, alternes, courtement pétiolées, non stipulées , longues de 0"', 10 environ , large de 0"", 06 , à peu près ovales, acuminées , d'un beau vert un peu sombre, vernissées, unies à leur face supérieure, chagrinées à leur face inférieure , sèches , minces et glabres. Les ner- vures sont blanches , celle du milieu saillante , même sur la face supérieure. — 227 — « Les fleurs sont hermaplirodites, réunies en grappes axil- laires assez lâches , dont chaque rameau pédicellaire semble articulé. Le calice est persistant et a /i divisions de 1 milli- mètre, à parois recoquevillées en dessous. La corolle est à 5 pétales bien isolés, de 2 millimètres de long ou un peu plus, de 1/2 millimètre de large , recoquevillés , jaunes pâles , ca- duques. « Les étamines, au nombre de 10, sont longues de 0'",002 à O^.OOS. Les anthères sont biloculaires , à insertion dorsale et à déhiscence introrse. Le disque est hypogyne , d'une belle couleur jaune citron. « Le style est un peu moins long que les étamines. Le stig- mate, en tète, est à peine marqué. La floraison a lieu au mois d'août. « L'ovaire est ovoïde, à 2 loges, et inséré sur le sommet dé- primé du torus. Le style est recourbé et le stigmate simple. « L'ovule est un peu allongé, solitaire dans chaque loge et suspendu au sommet. Le fruit est une drupe. 0 L'enveloppe de la semence est légèrement scarieuse. L'embryon est orthotrope et situé au milieu d'un gros albumen huileux. « Les fruits de l'Oba sont mangés journellement au Gabon. La pulpe, peu abondante, qui entoure le noyau , a la saveur térébinthacée du mango, mais beaucoup plus prononcée ; en sorte que l'Européen , qui n'y est pas accoutumé , ne prise pas immédiatement ce fruit, dont la propriété dominante est dans l'emploi de sa graine. « Ces semences, concassées et soumises à une chaleur douce , forment les pains de Dika ou chocolat du Gabon. « Pour préparer le pain de Dika , les naturels brisent les noyaux; les amandes sont mises dans un mortier et broyées, puis jelées dans une chaudière qu'on a préalablement ta- pissée intérieurement de feuilles de bananiers. Un feu lent — 228 — suffit bientôt à faire fondre le contenu , qui se prend en une masse assez semblable , par l'aspect , au benjoin amydaloïde , renfermant des parties blanches, la matière grasse, et d'autres brunes, la partie nutritive de l'amande. Afin de préserver le Dika des insectes, les indigènes le suspendent au sommet in- térieur des cases où la fumée, occasionnée par le feu fréquent de la cuisine , contribue à sa conservation , mais aussi à lui donner une saveur un peu artificielle. On le trouve dans le commerce sous forme de cône tronqué du poids d'environ 3 kil. 500. « Il y a peu de temps encore , on croyait , d'après M. Aubry-Lecomte , que le pain de Dika était préparé avec les semences du Manguier (Mangifera Gabonensis) de la famille des Anacardiacées. (' En effet, dans une note de M. Aubry-Lecomte, il est dit que l'Oba a les mêmes fleurs que le Manguier ; c'est une erreur, car le Manguier qui a été importé au Gabon a 5 divisions aux sépales et 5 étamines seulement, dontZ; avortent presque constamment ; de plus, ses fleurs sont dans la même grappe, les unes roses, les autres blanches. « Le pain de Dika a fait pour la première fois son appa- rition dans le monde civilisé en 1855 , à l'Exposition univer- selle de Paris; jusqu'à cette époque , il n'avait servi qu'à la nourriture des naturels. Le Dika est râpé et associé à divers mets , principalement aux bananes cuites ; du reste , on lui attribue des propriétés nutritives égales à celles du cacao. n La ressemblance frappante du pain de Dika avec le cacao broyé avait donné l'idée à M. le docteur O'Rarcke, en 1857, d'en fabriquer du chocolat par son mélange avec le sucre et un aromate : le résultat en a été très-satisfaisant. Ce chocolat préparé au lait, à la façon ordinaire, a été goûté avec plaisir par des personnes non prévenues. Mais la plus belle médaille a toujours son revers , et il est bien probable qu'une fois que — 229 — le pain de Dika sera plus commun dans le commerce, il sera mis à profit pour la falsification du chocolat. Sous ce rapport j'avoue, Messieurs, qu'il ne rendra pas grands services à l'économie domestique , qui est déjà souvent dupe de bien des falsifications. « Mais ce qui nous intéresse surtout, c'est la matière grasse que l'on peut en retirer ; à ce point de vue , le pain de Dika est une substance éminemment précieuse , et nul doute qu'avant peu de temps il n'acquière une grande importance commerciale. ^ Par une simple ébullition dans l'eau, ou par la chaleur et la pression seulement, on extrait de 79 à 80 "/o de graisse solide de ce pain de Dika. Ce beurre a la plus grande ana- logie avec celui que l'on retire du cacao , par l'aspect , le goût, la solidité et l'odeur. Son point de fusibilité est ce- pendant un peu plus élevé : il ne fond qu'à 40°. Sa densité est 0,99 à 15°, par conséquent un peu supérieure à celle du beurre de cacao. « Cette substance est saponifiable, et les savons dans la com- position desquels elle enire sont très-mucilagineux; elle brûle avec une belle flamme blanche , sans odeur ni fumée, seule- ment son degré très-bas de fusibilité nécessite l'enrobement par l'acide stéarique ou mieux son mélange avec l'acide sébacique. « M. Pilastre, de Rouen, a déjà utilisé le Oika pour diverses industries; et tout me porte à penser qu'il est appelé à rendre de très-grands services. î.a partie oléagineuse sera employée pour la fabricatiou des bougies et des savons ; enfin la médecine pourra l'utiliser de concurrence avec le beurre de cacao. » A l'occasion de la communication précédente, et surtout des propriétés nutritives du fruit de VOba, M. le docteur "Ward rappelle à la Compagnie les propriétés extraordinaires — 230 — du Coca ( Erythroxylon Coca). D'après des rapports qu'il considère comme irès-véridiques , plusieurs personnes ont pu au Pérou , en mâchant quelques feuilles de cette plante , supporter une diète assez prolongée. Plusieurs membres de la Société et surtout iM. Vieillard, qui a eu l'occasion de faire des expériences sur le Coca, contestent les propriétés merveilleuses que lui attribue IM. le docteur "Ward , tout en reconnaissant que le Coca possède des propriétés excitantes et toniques. — D'après M. Vieillard, les feuilles de Coca peuvent être une succédanée du thé , mais ne le valent pas. Au nom de IM. Louis Crié , de Sillé-le-Guillaume , le se- crétaire lit le travail suivant : OBSERVATIONS SUR LA FLORE CRYPTOGAMIQUE DE LA SARTHE ET DE LA MAYENNE, Par M. Louis CRIÉ, Membre correspondant de la Société LinnéeDoe de Normandie, Malgré les nombreuses herborisations faites dans le Maine par MM. Diard , Desportes, Cauvin et Anjubault , il nous reste encore beaucoup à trouver eu ce qui concerne la cryptogamie. Les quelques recherches que nous avons pu faire, principalement dans la Sarthe, nous ont permis d'ajouter à notre flore des hépathiques nouvelles ou peu communes. C'est ainsi que nous avons recueilli les Junger- mannia emarginaia , bicuspidata , byssacea , undulata , resupinaia , replans, lomenteUa ; \cs Gymnomitrion mul- tifidum , finnaiifidum ; les Marchaniia hemisphctrica , conica , fragrans ; le Sphccrocarpus Michelii , etc. — 231 — Souvent nous avons clé arrêté par les diflicullés nom- breuses que présente la cryptogamie ; mais , grâce à l'obli- geance de deux éminenls botanistes , MM. Chatin et Boreau , nos espèces douteuses ont été vérifiées et déterminées avec soin. D'une autre part, un botaniste dont la modestie égale la science , M. Manceau , a bien voulu mettre à notre dispo- sition les savants ouvrages de sa bibliothèque. MM. Duguc et Abadie nous ont permis de consulter l'herbier de M. Diard, cryptogamiste des plus distingués. — M. Guéranger (1), bota- niste et géologue, qui joint h beaucoup de science une rare ex- périence pratique , a eu l'obligeance de nous faire part de ses découvertes; il a même été plusieurs fois recueillir à notre intention des Hépatiques que nous ne connaissions pas. Nous prions tous ces Messieurs d'agréer ici nos remercîments bien sincères. En finissant, nous devons témoigner toute notre recon- naissance à la Société Linnéenne de Normandie, qui nous a fait l'honneur de nous admettre au nombre de ses membres correspondants , et en particulier à M. ftlorière ; ce savant professeur s'est donné des peines infinies pour nous être utile ; nous en garderons un bien doux souvenir et nous le prions de croire à notre profonde gratitude. Nous sommes heureux aujourd'hui de pouvoir présenter à la Société nos premières observations sur les Hépatiques de la Sarlhe et de la Mayenne. Plusieurs de ces plantes sont nouvelles pour notre flore ; quant aux localités où croissent des espèces rares, elles ne sont pas citées au hasard, car nous les avons , pour la plupart , visitées plusieurs fois. Puisse ce modeste travail n'être pas sans utilité ! (1) Il entretint des relations avec les savants mycologues Persoon , Léveillé, Guépin et Roberge. — 232 — CRYPTOGAMES CELLULAIRES. L HÉPATIQUES. HÉPATIQUES. — iî£:P^rrc^ Juss. (1). A. JUNGERMANNIÉES Nées. Organe femelle solilaire et pédoncule. — Capsule déhiscente par quatre dents ou par quatre valves. — Des élatères. 1° ELEUTHEROPHYLLES. Des tiges et des feuilles complètement distinctes. ■{- Stipules 0» J. ASPLENloïDES Linn. sp. 1597. — Tiges grandes, droites, garnies de feuilles larges , arrondies , ovales , disposées sur deux rangs et se recourbant toutes du même côté, de ma- nière à devenir concaves; capsules d'un brun rougeâtre à quatre valves linéaires ( Vaginis oblongù compressis , ore truncaio, subciliato). — Fr. Priulemps. — Lieux ombragés parmi les mousses. AR. Mayenne : Aron (Desportes). Sarihe: Le Mans, chemin creux au-dessvs des buttes Agaignard ; St-Calais , dans les fossés des bois (Diard). Rouillon, bois ; Rouez-en- Champagne à Bois-Yvon. (1) Species hujus classis cum Lichenibus et Muscis liabitu pauhilum congruentes, ab prioribus frondium structura, ab posterioribus autem fructu omnino dissimili discedentes caeterisque plantis nulle modo analoga; ob semina elateribus commixta adnata : quo caractère facile dignosci possunt. — Chevall,, Ltit. fl. g., t. II, p. 2. — 233 — J. CRENULATA Sm. — Tiges garnies de feuilles ovales , tellement distantes les unes des autres qu'elles ressemblent à des crénelures ( Capsulis terminalibus sphœricis , vaginis obLongis , ore dentaio patente ). — Fr. Printemps. — Sur la terre , dans les bois. AC. J. EMARGINATA Ehfh., J. MACRORHIZA Dicks.— NoUVelle pour la Sarthe , cette Jongermanne est remarquable par ses feuilles, qui , d'abord verdâtres , prennent ensuite une teinte rougeâtre ; elle possède, ainsi que les J. Funckii et J. byssacea, des feuilles échancrées ou bifides. — Fr. Printemps. — Sur la terre humide et sablonneuse, le long des allées des bois. RR. Mayenne: Aron (Desportes). Sarthe: Mon- treuil-le-Chétif ; forêt de Sillé-le~GuUlaume à Roche- brune (1). Mai 1868. J. Funckii Web. et Mohr. — Tiges filiformes ; feuilles échancrées au sommet en deux dents un peu obtuses ; gaîne presque nulle (Capsulis terminalibus subglobosis , vaginis brevissimis ) . — Fr. Printemps. — Allées des bois. RR. Mayenne : Aron ( Desportes). O (2) J. BicusPiDATA Linn., sp. 1587. — Voisine des J. Funckii et J. byssacea , celte Jongermanne est ainsi ca- ractérisée : très-petite plante étalée sur la terre humide ; feuilles à deux dents inégales et très-aiguës ; capsules exces- sivement petites, oblongues (Capsulis terminalibus, vaginis (1) Cette vaste forêt repose sur le terrain ardoisier et de Grauwacke, où se recontrent des roches porphyritiques, le grès ancien, le calcaire ancien, etc. (Crié, Observ, sur la flore de la Champ, du Maine , page 7, ) Q (2) Ce signe indique les Hépatiques qui ne sont pas décrites dans la flore du Maine. — 234 — oblongis pUcatis albidis , ore dentato). — Fr. Printemps. — Sur la terre nue. R. Sarthe : Monireuû-le-Chéiif, forêt de Sillé à Rochebrune. Août 1869. D'une teinte extrême, ce Jungennannia ne peut être confondu avec le J. bidentaia , dont les feuilles possèdent de deux à trois dents égales avec des stipules. J. BYSSACEA Roth., J. DIVARIGATA Sm. — Tiges pro- duisant des jets simples, capillaires, remarquables par leur couleur d'un vert brun ; feuilles bi et trifides ; gaîne cylin- drique dentelée au sommet ; capsule se partageant en quatre valves oblongues ( CapsuLis tenninalibus , vaginis oblongis ptt'catis , ore dentato). — Fr. Hiver. — Sur la terre sablon- neuse , parmi les bruyères , dans les bois secs. R. Mayenne : St-Pierre-sur-Orthe, où il croît mêlé avec un Collema, aux enviro7is du Pélican. Sarthe : Ecorpain , avenue de Biancé ( Cauvin ) ; forêt de Vibraye , sur la terre de quelques clai- rières ( Diard) ; Rouessé-Wassé , rochers des Coévrons (1) ; environs de Sillé -le- Guillaume , sur la terre aride (2). J. CONNIVENS Dick. — Cette espèce est fort petite , d'un vert gai ; sa tige est couchée , rampante ; ses feuilles sont disposées sur deux rangs et conniventes à la base ; gaines ovales resserrées à leur orifice. — Fr. ? Bois humides, exca- vations des rochers. RR. Sarthe : forêt de Vibraye, au pied des arbres ( Diard ). (1) Les Coëvrons appartiennent aux terrains primitifs granitoïdes. On y trouve des roches d'un granit à gros cristaux de feld-spath rouge, ressemblant au granit oriental ; des pétrosilex jaspoïde, rubané de vert et de violet; pétrosilex verdàlre, blanc, grisâtre, jaunâtre; pétrosilex argileux. (Crié, Ohscrv. sur la flore rie la Cliamp. du Maine.) (2) J'ai recueilli le Jungennannia byssacea Roth. aux environs d'Alençon. — 235 — J. NEMOROSA Linn , sp. 1598. — Tiges droites peu ra- meuses , d'un rouge noirâtre , portant des feuilles distiques arrondies, véritablement bifides (1); gaîne cylindrique, comprimée , à orifice tronqué et dentelé (Capsulis termina- libus , vayinis oblongis compressis , ore truncaio dentato ciliato). — Fr. Printemps. —Mayenne: Voutré, Torcé, etc. Sort lie : Berfay, parties humides des Bois-Clairs (Diard) ; Roui t Ion , bois; Rouessé-Wassé , environs de la Frette ; Montreuil- le-Chétif , forêt de Sillé à Rochebrune , etc. Dans ces trois dernières localités , ce Jungermannia croît mêlé avec le Dicranum heteromallum Hedw. J. UNDULATA Linn., sp, 1598. — Cette espèce ressemble, an premier abord , à la précédente ; mais ses feuilles ne sont point ciliées et la gaîne est seulement tronquée à son orifice ( Capsulis terminalibus , vaginis oblongis compressis , ore truncaio integro ). — Fr. Printemps. — Ruisseaux , sur les pierres. Mayenne : Connée , sur les bords de la rivière d'Ortke. Sarthe : Conflans, dans la partie inférieure des bois de CHéridière et des Corbeaux ( Diard) ; St-Rémy-de- Sillè , petit chemin siliceux au bas des buttes de L'Auvergne et du Coq , sur les grès humides ; Montreuil- le-C hétif , forêt de Sillé à Rochebrune , sur les pierres inondées au bord du ruisseau. Septembre 1868. J. ALBICANS Linn., J. falcata Baddi. — Tiges d'un vert jaunâtre , blanches vers la base ; feuilles irrégulièrement bifides ; gaîne cylindrique dentée à son orifice (Capsulis (1) Dans sa flore générale des environs de Paris, M. Chevallier fait justement remarquer qu'il ne faut pas confondre la duplicature de la feuille, qui n'en est qu'une continuation , avec le stipule, qui en est une partie distincte : celui-ci vient toujours à la surface inférieure de la tige , vers la base de chaque feuille. — 236 -- terminaUbus , vaginis obovatis cylindricis , ore coniracio dentaio). — Fr. Printemps, — Sur la terre, dans les bois humides. AG. St-Calais ( Diard ) ; Le Mans; Sillé-le- Guillaume , etc. J. GOMPLANATA Liiiu. , sp. 1599. — Tiges s'appliquanl exactement sur l'écorce ; feuilles entières , disposées sur deux rangs ; gaîne oblongue tronquée au sommet ( Capsulis terminaUbus, vaginis oblongis truncatis). — Fr. Printemps. — Mayenne : Aron, Laval. CG. Champagne du Maine CC. sur les troncs d' Ulmus ; etivirons de SiLlé, sur les Quercûs, où il croît mêlé avec le Leskea trichomanoïdes, etc. J'ai trouvé ce Jungermannia en pleine fructiûcation au mois de novembre 1870. ■J-f Des stipules. J. scALAïus Linn. — Tiges rampantes peu rameuses , garnies en dessous de radicules blanches ; feuilles concaves , ovales (Capsulis terminaUbus , vagina foUis immersa ). — Fr. Printemps. — Landes humides. G. J. POLYANTHOS Linn., sp. 1597. — Tiges couchées, garnies de stipules oblongs , bifides; feuilles distiques, tron- quées à leur insertion à la tige ; gaines très-courtes ; capsules àZi valves ovales (Capsulis e parte cauUs inferiore egredien- tibus ramosque terminanlibus , vaginis brevibus bilabiato- laciniatis). — Fr. Printemps, — Lieux ombragés sur la terre. G. J. TRiCHOMANis Dicks,, Mnium fissum Linn. — Tiges rampantes peu rameuses, garnies de feuilles ovales, entières sur les bords; capsules cylindriques portées sur de lon^s — 237 — pédicelles (Capsulis cylindricis Laieralibus , ore crenaio). — Fr. Printemps, — C. Sur la terre parmi les mousses , au pied des arbres. J. BIDENTATA Liiin. , sp. 1598. — Tiges couchées, sim- ples ou rameuses ; feuilles ovales , échancrées en deux dents aiguës; gaine oblongue à orifice iacinié ( Capsulis termina- libus , vaginis oblongis sublriangularibus , ore laciniato). — Fr. Printemps. — Lieux ombragés sur la terre. C. J. BARBATA , J. QUINQUEDENTATA Linn. , Huds. Clievall. , Lut. fl. g., p. 22. — Tiges couchées peu rameuses; feuilles concaves, ovales, portant trois à quatre dents au sommet (Cap- sulis terminalibus , vaginis ovalis , ore contracio dentato). — Fr. Hiver. Printemps. — Bois , sur la terre. RR. — Mayenne : Aron ( Desporles ). Le Jtingermannia irilobaia Linn., espèce voisine du Jungermannia barbata , n'a pas été observé dans le IMaine ; il croît en Bretagne ; M. Guépin l'a recueilli dans la forêt de Baugé en Anjou. O J- RESUPINATA Linn., sp. 1599. — Tiges couchées presque simples ; feuilles disposées sur deux rangs ; capsules terminales; ganies oblongues à orifice tronqué et légèremant denticulé ( Capsulis terminalibus , vaginis oblongis com- pressis , ore truncato denticuiato). — Fr. Été. — Bois , sur la terre au pied des arbres. R. Sarihe : Ste-Croix-lès-le Mans. Nous avons observé , aux environs de Sillé-le-GuilIaume , le Jungermannia umbrosa, que iMohr considère comme une variété du Jungermaiinia rcsupinaia Linn. J. REPTANS Linn., sp. 1599. — Cette espèce présente les — 238 — caractères suiva'nts : tiges grêles , rampantes ; feuilles qua- drilatères ou à peu près , marquées de U dents régulières ; capsules latérales longuement pédicellées ; gaîoe oblongue d'un blanc verdàtre, dentelée à l'orifice (Capsulis radicalibus, vaginis oblongis plicaixs , ore dentato). — Fr. Printemps. Été. — Sarihe : Ste- Croix- lès -le Mans (1). Août 1868. J. PLATYPHYLLA Linn., sp. 1600, Antoiria vulgaris Raddi. — Tiges se divisant en un grand nombre de rameaux pinnés, dont les feuilles sont bifides; fructifications naissant latéralement d'une gaîne ovale, tronquée, avec l'orifice in- cisé (Capsulis laieralibus, vaginis ovaiis compressis , ore truncaio inciso-serrato ) . — Fr. Hiver, — CG. Sur les troncs d'arbres et sur les vieux murs. J. LjEVIGata Schrad , Bellincinia montana Raddi. — Cette espèce est luisante , comme vernissée à sa surface ; ses tiges sont sarmenleuses ; ses feuilles ciliées sur les bords ; capsules? ( Stipulis oblongo-quadraiis , spinuloso deniatis , fructificatione usque adhuc ignota). — Fr. ? — Lieux om- bragés , sur les rochers et au pied des arbres. Sarthe : St- Calais (Cauviu). J. TOMENTELLA Ehrh. — On distingue facilement ce Jungermannia à son aspect lanugineux ; ses tiges se divisent en rameaux bipinnés ; ses stipules sont de forme quadrilatère el ses fructificalions naissent latéralement au sommet des rameaux (Capsulis axillaribus , vaginis oblongis hirsuiis, ore aperto). — Fr. Printemps. — R. Bois tourbeux. Sarthe : forêt de Vibraye , vallon de L'ancienne Feuderie , où cette (1) Dans ccUe localité, le Jungermannia rcptans croît avec le Tetraphis pcLlucida Hedw. — 239 — curieuse espèce ne fructifie pas { Diard ) ; Montreuil-le- Chèiif, forêt de Sillé à Rocliebrune. Août 1869. J. ciL[ARis Linn. , J. Leersii Roth. — Cette espèce res- semble au J. tomentella , mais son feuillage est plus distinct, sensiblement moins cilié ; les capsules sont portées sur des pédiceiles capillaires (Capsulis lateralibus vaivis subovatis , vaginis oblongis , ore contracta dcntato). — Fr. Printemps. — R. Lieux humides, sur la terre et les vieilles souches. La flore du Maine l'indique aux environs d'Alençon. J. SERPYLLIFOLIA Dicks. , J. CARIFOLIA Ehrh. — Tigcs rampantes , entrelacées ; folioles arrondies , concaves , im- briquées alternativement les unes sur les autres (1) ; fructi- fications latérales ou axillaires : gaîne ovoïde à orifice légère- ment denté ( Capsulis Lateribus , vaginis late obovatis pen- tagonis , ore contracta subdeniato). — Fi'. Printemps. — Bois , au pied des arbres. AR. Le Mans ; Siiié-ie-Guil- laume ; V outré, etc. J. DILATATA Linn., sp.1600, Lejenma DiLATATA Corda. — Tiges portant des rameaux rapprochés , qui se renflant à leurs extrémités; capsules brièvement pédicellées et sortant d'une gaîne tuberculeuse ( Capsidis ramos tertninaniibus , vaginis ovatis tuberculatis triangularibus). —Fr. Printemps. — Cette espèce est commune ; on la trouve sur le tronc des arbres , où elle forme de larges touffes orbiculaires d'un vert rougeâtre. J. Tamarisci Linn., sp. 1600, J. nigricans Lam. — (1) Lorsqu'on les examine en détail , on voit qu'elles se divisent en deux lobes très-inégaux ; le supérieur arrondi , mais l'inférieur exces- sivement petit , roulé sur lui-même. — 2ù0 — Tiges se divisant en rameaux pinnés ; fructifications ter- minant des rameaux courts et ayant une gaine ovale tout à fait lisse ( Capsutis ramos termïnantibus , vaginis obovatis lœvibus ac iriangularibus ). — Fr. Hiver. Printemps. — AC. Dans le Maine , sur les rochers , les thallus des Peltigera et des Siicta; environs de Sillé. CC. Sur le grès ancien. 2° GAMOPHVLLES. Au lieu de tiges et de feuilles distinctes, des expansions Ihalloïdes ou couchées ; jamais de stipules. BLASIA Linn. B. FUSILLA Linn., sp. 1605, Jungermannia Blasia Hook. — Fronde oblongue divisée , à nervures fortes et garnies en dessous d'écaillcs éparses ; capsule sortant de la nervure supérieure (Capsula stipûata e nervo ad pariem superiorem egrediente , vagina capsulaque inlra frondosis). Fr. Automne. — Lieux ombragés sur la terre. R. Sarthe : environs de St-Calais ( Diard ). ECHINOMITRION Hub. E. FURCATUM Hub., Blasia furcata Fries, Metzgeria GLABRA Raddi. — Cette espèce naît en larges plaques sur les troncs des arbres et se compose d'expansions linéaires , quelquefois bifurquées , obtuses à leurs extrémités. Ces ex- pansions sont traversées dans toute leur longueur par une nervure médiane qui donne naissance à une gaîne plissée dentelée à son orifice (Capsutis e parie superiore frondium juxia apicem exorientibus , vaginis plicaiis subcyiindricis , are subcoarctalo , inciso-deniaio). — Fr. Printemps. — Troncs d'arbres, rochers. AR. Sarihe : environs de Si-Calais — 261 — (Diard) ; Le Mans, sur le tronc des vieux Quercûs ; Mon- treuil-U'Cliétif, forêt de Sillé à liochebrune. GYMNOMITRION Ilub, G. EPIPHYLLON Hub., Pellia epiphylla Corda , JUN- GERMANNIA EPIPHYLLA Liriii. — Froiide oblongue , irrégu- lièrement divisée, à l)ord entier ou sinué; capsules sortant de la partie supérieure de la fronde, près du sommet; gaines plissées à orifice denté ( Capsulis stipitatis e parte frondium apicem versus egredienie , vaginis elongatis tubiformibus , are inciso-dentato). — Fr. Printemps. — Lieux humides , au bord des ruisseaux , sur les mousses. AG. Mayenne : Connée. Sarthe : forêt de Vibraije , entre l'ancienne Pen- derie et la route de St-Calais à la Fer té- Bernard (Diard); Le Mans (Desportes) ; hré-L'Evêque , pâturages marécageux du Verger; forêt de SilLé- le- Guillaume , fossés humides, çà et là ; Montreuil-le-Chétif ; à Conlie , fossés des prés de La Vicomte. G. MULTIFIDUM Hub., JUNGERMANNIA MULTIFIDA LiOD. — Feuilles pinnées , linéaires ; capsules oblongues sortant d'une gaîne assez longue, paraissant tuberculeuse à la loupe (Capsulis stipitatis , oblongo-cylindricis marginalibus , va- ginis tuberculaiiSfOre dilatato finibriato). — Fr. Printemps. — Sur la terre humide, au bord des ruisseaux. AR. Sarthe : St-Calais (Diard) ; Le Mans , talus des haies ; Montreuil- le-Chétif; forêt de Sillé à Rochebrune. G. PINNATIFIDUM Hub., JUNGERMANNIA PINNATIFIDA SW. — Fr. Printemps. — Lieux humides. R. Sarthe: St-Jean- d'Assé, parois d'une fontaine proche Champ dernière. 17 avril 1866. 16 — 262 — Peut-être est-ce le Jungermannia ceratophylla de Che- vallier ; Lut. fl. g., t. II , p. 12, t. 15, fig. T. B. MARCHANTIÉES Necs. Organe femelle agrégé au sommet d'un pédoncule tL,nimun oi-dinaire- mcnt dilaté en réceptacle. Capsule à débiscence diverse; fronde» couchées et costées. GRIMALDIA Raddi. G. HEMISPHiERICA Lindeb., ReBOUILLIA HEMISPHiERICA Raddi , Marchantia hemisph^rica Linn. — Cette Mar- chai! lie est d'un vert clair en dessus et d'un brun rougeâtre en dessous ; l'ombrelle est hémisphérique, souvent incisée en 6 , 5 ou 6 lobes ; l'organe mâle (1) a la forme d'un disque mince sur les bords ; il est porté sur un pédicule très-court , landis que celui du réceptacle femelle est assez long (UmbrU' culis hemisphœricis rufis margine flexuosïs, 8-10 capsuUs rubris sœpius solùariis ). — Fr. Printemps. — Revers des fossés, lieux couverts. AC. Mayenne: St-Pierre-sur-Orihe ; Gonnée ; Torcé, etc. Sarthe : St-Cérotte , sur la terre hu- mide des haies, du chemin creux des Charbonneries au bois de ISompié (Diard); Le Mans à L'Épau; Rouessé- Wassé aux environs du château ; Conlie à Vinay. (1) La partie essentielle de l'organe mâle est l'Antliéridie, vésicule sphérique ou elliptique. Au moment de la fécondation, les Anthéridies renferment des corpuscules le plus souvent rouges, qui les colorent. Ces corpuscules contiennent des corps vermiculaires connus sous le nom d'anthérozoïdes (ivô'/jpcç, fleur, ^wov , animal), et jouissant d'un mouvement propre. — 243 — FIMBRIARIA Nées. F. FRAGRANS Nées. , MARCHANT! A FRAGRANSBalbis. DisS. , t. II. — Fr. Printemps. — Lieux ombragés et humides. R, Sarihe : Si-Pavace (Cauvin) ; St-Calais à La CorniUère ^ sur la terre des haies du chemin qui passe derrière les bâtiments , etc. , etc. ( Diard ) ; Conlie. CONOCEPHALUS DumorU C. NEMORosus Hub. , Marghantia conica Linu. , Fega- TELLA OFFICINALIS Raddi» — Cette Marchantie est ia plus grande du genre; ses expansions, d'un vert foncé, portent en dessus une multitude de petits pores saillants , disposés avec symétrie. Les ombrelles naissent à l'extrémité des ex- pansions ; elles sont coniques et renferment 5 à 7 capsules rougeâtres, , solitaires dans chaque loge. Les organes mâles viennent sur les bords des lobes sous forme de disques sessiles et granuleux à la surface ( Vmbracuiis conicis longis pedi- cellatis 5-7 locularibus 5 capsulis solitariis rubro-nigri- cantibus). — Fr. Printemps. — Lieux humides et couverts. R. Mayenne : St-Pierre-sur-Orthe. Sarthe : environs du Mans (Desportes) ; Neuville , bords de la Sarthe; abreuvoir de la Touche ( Ed. Guéranger ) ; St-Jean-d/ Assé , bois du Châtellier ,• forêt de S illé-le- Guillaume , çà et là. MARCHANTIA Mich. M. POLYMORPHA Linn., sp. 1603. — Cette Hépatique croit au bord des ruisseaux , des fontaines et des puits ; ses expansions sont d'un beau vert , miuces et transparentes ; à — lUh — leur extrémité naissent les pédicules floraux , qui portent des ombrelles horizontales dont les bords ont jusqu'à dix rayons cylindriques. Les organes mâles sont des disques orbiculaires pédicellés , divisés en huit lobes arrondis. On trouve , en outre , fréquemment sur cette espèce des coupes éparses çà et là où naissent des gemmes lenticulaires (1) ( Umbracutis demum planis, stellatini fissis slipiiibusad nervorum. apices enascentibus nudis). — Fr. Été. ~ Sur les pierres au bord des ruisseaux, des puits, des sources vides. C. Mayenne: Cannée à Orthe. GC. Sarthe : St- Calais. CC. environs du Mans; SiUe-le-GuiUaume , etc. Cette plante était employée par les anciens contre les maladies de foie , comme détersive , astringente , et comme un puissant diurétique dans l'hydropisie. C. TARGIONIÉES Bischoff. Organe femelle non agrégé, sessile et sous apical. — Capsules s'ouvrant en lanières inégales. — Des élatères. — Fronde coslée. TARGIONIA Mich. T. HYPOPHYLLA Liun., sp. lôOZj. Mich., Gen., 3, t. ïll. Frondibus simpUcibus aut lobatis subcartUagiiieis, superne viridibus poris conspersis inferne nùjricaniibus. — Fr. Hiver. — Talus des haies sur la terre. R. Sartke : Le Mans ; Ste-Croix , chemins ombragés ( Uesporles ) ; St-Calais , entre la Cornillière ei Chanteloup ; St-Cérotte , chemin (1) Ces gemmes lenticulaires que nous possédons, en herbier, sur tous nos échantillons de Marchaniia polymorpha, constituent Vappareil gemmipavf des Hépatiques; ces gemmes donnent naissance à des cor- puscules qui reproduisent la plante. - 245 — creux des Charbonneries au bois de Nompié ( Diard ) ; St- Pavace, chemin creux de la Hamerie (Ed. Guéranger), D. ANTHOCÉROTÉES Nées. Organe femelle non agrégé ; pédoncule naissant de la surface de la fronde. — Capsule siliquifornie bivalve. — Des élatères ; fronde non costée. ANTHOCEROS Mich. A. L^vis Lini). , Mich., t. VII, p. 1 (Frondibus, sub- imbricatis margine sinuosis , capsidis Longe subulaiis). — Fr. Été. — Sur la terre, dans les prés et les bois humides. R. Mayenne; Aron, champ de la Tour. Sarthe : Longues, fossés à droite de la Roule de Coulans ( Desportes ) ; forêt de Vibraye , sur la terre , dans les sentiers herbeux et hu- mides au-delà des étangs , vers les Beuveries ( Diard ) ; Ste-Croix-lès-ie Mans (Ed. Guéranger). B. RIGGIÉES Nées. Organe femelle agrégé et sessiie , ou épars et immergé ; capsule globu- leuse, indéhiscente, se rompant au sommeL — Point d'élatères , fronde non costée. SPH^ROCARPUS Bell. S. MiCHELll Bell., S. TERRESTRis Sm. (Frondibus pellu- Cîdis ovatis , apice iruncaiuLis viridibus , recepiaculis 8-10 aggregatis fusco-nigricaniibus. Chevall. ). — Fr. Hiver. — Sur la terre humide. AC. Sarthe: Ste-Croix , jardin de Champ-Garreau , sur la terre des carrés incultes ( Ed. Guéranger); St-Calais (Diard); Le Mans; Bouillon,- Conlie ; Sillé-le-Guillaume. — 246 — Plante généralement assez commune , mais extrêmement petite et échappant très-souvent à la vue. RI CCI A Mich. R, CAVERNOSA Hoffm. ( Frondibus apice emarginato- obtusis, cavernoso spongiosis, demum imbricatis quadrifidis radiantibus. Chevall.).— Sur la terre humide. AR. Mayenne: Aron, St-Pierre-sur-Orthe. Sarthe : environs du Mans; St-Calais , sur la terre humide au-dessous de Vauliger ( Diard ) ; St-Jean-d' Assé. R. GLAUCA Linn., R. minima glauca "Wohleb. (Fron- dibus coniplanatis inciso-radianiibus , subdichotomis punc- tatis apice iruncatis quandoque dentatis. Cheval!.). — Sur la terre humide. Mayenne: Aron (Desportes). Sarthe : en- virons du Mans ; Ste-Croix; La Suze {Eà. Guéranger); St-Calais ( Diard) ; Conlie; Le Grez, près Sillé; Sillé-le' Guillaume , etc. R. FLUITANS Linn. , Ricgiella fluitans Braun. (Fron- dibus complanatis, muUifidis elongatis linearibus, apice ob- tusis , subincrassaiis. Chevall. ). — Mares , fossés aquatiques. AC. Mayenne : Cannée. Sarthe : environs du Mans ; St- Calais ( Diard ) ; Sillé-le-Guillaume , St-Jean-d'Assé, R. CANALICULATA Hoffm., RiCCIELLA CANALICUTA Braun., R. FLUITANS CANALICULATA Roth. — Sur la terre au bord des mares. AR. Sarthe: environs du Mans; AUonnes ; St-Jean-d'Assé. On procède au scrutin sur les membres qui ont été pro- posés dans la dernière séance. Sont nommés : — 217 — Membre résidant : !\I. Bourgeois , botaniste , rue Neuve- St-Jean, Ui , à Gaen. Membres correspondants : MM. Dotzauer, conchyliologiste, à Hambourg ; Manceau , bibliothécaire , au Mans ; Timbal fils, pharmacien, à Toulouse ; E. Marie, sous-commissaire de la marine. Sont proposés , comme membres correspondants , par MM. de Caumont et Morière : MM. Vinay , maire du Puy , membre du Conseil général de la Haute-Loire ; Aymard , vice-président de la Société académique du Puy; Robert (Félix), conservateur du musée d'histoire naturelle ; Chevalier Balme , membre de la Société académique ; M. l'abbé Roche , curé à Blavory , membre non résidant de la même Société. A 9 heures 1 /2 la séance est levée. SÉANCE DU 7 FÉVRIER 1870. Présidence de H. le docteur FAUCOl^l-DUQUESIVAY. A 7 heures 1/2 la séance est ouverte. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Ouvrages reçus : 1. Annales de la Société académique de Nantes et du département de la Loire -Inférieure, 1869, l'*" trimestre. 2. Journal de la Société d' Horticulture du département de Seine -et-Oise , n"' 7, 8, 9; juillet, août et septembre 1869. 3. Société impériale havraise d'Etudes diverses. Procès- verbaux des séances. 10-24 septembre, 8-22 octobre 1869. k. Maître Jacques (janvier 1870). 5. Comité géologique d'Italie, Année 1870. Bulletin n" 1. 6. Bulletin de L'instruction primaire pour le dépar- tement du Calvados. Janvier 1870. 7. Société des Sciences physiques et naturelles de Bor- deaux (Extrait des procès-verbaux des séances, 1869, novembre et décembre). Il est donné lecture de la correspondance qui comprend : 1° Une lettre par laquelle M. le Ministre de l'Instruction publique accuse à M. le Président de la Société Linnéenne réception de la lettre par laquelle il demande le remplace- ment, dans le second paragraphe de l'article 4 des Statuts, de ce mot pluralité par ces deux mots majorité absolue. — 2Û9 — Son Excellence fait observer qu'un décret étant nécessaire pour opérer la substitution proposée , il prie le Président de lui adresser, pour le Conseil d'État : 1° Un extrait du procès-verbal de la séance dans laquelle a eu lieu la délibération de la Société ; 2" Trois ou quatre exemplaires des Statuts. Le Président s'est empressé de transmettre h M. le Mi- nistre de l'Instruction publique les pièces qu'il réclamait. 2° Une autre lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique annonçant que, par un arrêté en date du 18 janvier 1871, il a décidé que la distribution des récompenses accor- dées aux Sociétés savantes des départements à la suite du concours de 1869 et la proclamation du prix de 3,000 fr. institué par le décret du 30 mars et l'arrêté du 31 mars de la même année, auraient lieu à la Sorbonne, le samedi 23 avril 1871, à midi. Cette solennité sera précédée, comme les précédentes, de trois jours de lectures publiques, les mercredi 20 , jeudi 21 et vendredi 22 avril. M. le Président invite les membres de la Société qui désireraient prendre part à ces réunions à le faire connaître dans la séance du 7 mars , afin qu'il puisse , avant le 31 mars, terme de rigueur, en transmettre la liste à Son Excellence et obtenir d'elle les billets à prix réduit concédés à l'administration de l'Instruction publique par les Com- pagnies de chemins de fer. 3° Une lettre par laquelle la Société zoologique de Londres adresse à la Société Linnéenne ses remercîments pour les Bulletins 1865-66 et 1867 (I" et IP volume de la seconde série) que la Société Linnéenne lui a fait parvenir. M. Vieillard met à la disposition de ses collègues un assez grand nombre de feuilles d'Erythroxylon coca, plante sur laquelle M. le docteur Ogier Ward a appelé l'attention de ses collègues dans la séance précédente. Dans une séance — 250 — prochaine , M. Vieillard couimuniquera à l'assemblée les notes qu'il a recueillies sur celte plante dont les feuilles sont loin d'avoir les propriétés nutritives qui leur avaient été attribuées par le docteur Ward, mais bien des propriétés excitantes qui déterminent souvent une accélération du pouls, sans pour cela faire disparaître l'appétit. M. Charbonnier soumet à l'appréciation de ses collègues plusieurs Ammonites et Rhynconelles provenant des car- rières de Fontenay-le-Pesnel. Les Rhynconelles paraissent appartenir au RhynchoneUa thalia et rimosa , et les Ammo- nites aux espèces pianicosta et margarhatus ; la plupart de ces fossiles sont pénétrés de fer sulfuié, comme ceux que l'on trouve dans le lias de Vieux-Pont et dans les argiles de l'oxford ien. En son nom et au nom de M. Goutance , IVÏ. Husnot lit le travail suivant : ÉNUMÉRATION DBS GhIjXJM:AOÉES RÉCOLTÉES AUX ANTILLES FRANÇAISES , Par T. HUSNOT et A. COUTANCE. PREFACE. Wikstromm a publié en 1823 dans le volume I" des Dis- sertaiiones , sous le titre de Primiticù florœ Guadalupensis , une liste très-incomplète des Phanérogames et Cryptogames delà Guadeloupe, sans aucune indication de station ni de localité. — 251 — GrJsebach, en 1857, a donné un catalogue des plantes des îles Caraïbes et principalement de la Guadeloupe (1). Ce travail contient rénumération de 89 Glumacécs récoltées aux Antilles françaises par divers voyageurs : Duchassaing , Wikstromm , Sieber , etc. L'auteur , n'ayant pas visité lui- même ces îles, n'indique que rarement l'habitat, et ne men- tionne jamais la localité, l'altitude, ni l'abondance ou la rareté des diverses espèces. Le catalogue que je publie aujourd'hui comprend 118 espèces, dont 115 de la collection que j'ai faite dans ces îles en 1868, et les 3 autres, de la collection Coutance, com- posée de 57 espèces. M. Coutance , pharmacien de la marine , qui a herborisé pendant quatre ans à la Martinique, a dessiné de grandeur naturelle et peint admirablement toutes les plantes qu'il a rencontrées dans cette île. L'artiste a parfaitement rendu le port de chaque espèce et cette teinte particulière qui carac- térise la végétation tropicale. Quelle différence entre ces belles planches et celles représentant les plantes étiolées provenant de nos jardins et de nos serres ! Il manque quel- quefois certains détails des organes floraux et du fruit , qui peuvent être utiles pour l'étude des espèces (qu'on pourrait facilement compléter avec des échantillons d'herbier); c'est là le seul reproche qu'on puisse faire à cette magnifique collection digne d'être publiée aux frais de l'État. Pour l'étude des Glumacées , j'ai eu , comme toujours , à ma disposition les collections et la bibliothèque de mon excellent ami René Lenormand. Un autre herbier , encore plus important , m'a été égale- ment d'un grand secours, c'est celui de M. De CandoUe. Au (1) Systematische Unicrsucliungen ûber die végétation der Karaiben, insbesovdere der Insel Guadeloupe. GôtUngen, 4857. — 252 — mois d'août 1869, j'ai passé plusieurs jours à Genève pour étudier les Glumacées de l'Amérique tropicale dans ce riche herbier , si bien classé et mis en ordre par le savant conser- vateur , M. le docteur Muller , d'Argovie. Je ne saurais trop engager les botanistes , qui auraient un certain nombre de plantes exotiques à étudier, à faire le voyage de Genève. Ils trouveront dans cette petite république plus de matériaux et de livres que dans la plupart des grandes capitales des principaux états monarchiques de l'Europe. En effet , on trouve à Genève les herbiers Ue Candolle , Delessert , Boissier , Duby , etc. ; ajoutez à ces immenses collections la bibliothèque De Candolle , peut-être la plus riche du monde , et vous verrez que rien n'y manque pour l'étude de la botanique. Cahan (Orne), février 1870. ÉNUMÉRATION DES GLUMACEES ET LEUR, DISTRIBUTION OÉOORAPHIQUE. Division en plusieurs régions. Dans un mémoire sur les Cryptogames des Antilles françaises (1) , j'ai donné une description géographique et géologique de ces îles, et indiqué leur division en trois régions botaniques . 1» La région inférieure ou région des cultures (regio (1) Bulletin de la Société Linnécnne de Normandie, t. IV, p. 19. ~ 253 — campesiris), depuis le niveau de l'Océan jusqu'à 500 mt'tres; 2° La région moyenne ou région des forêts (regio syl- vatica) , de 500 à 1200 mètres; 3° La région supérieure (regio suprasylvatica ) , qui com- mence à 1200 mètres et a pour limite supérieure le sommet de la Soufrière, point culminant des Antilles françaises, qui s'élève à lZi80 mètres au-dessus du niveau de la mer. Du nombre des Gluusacées au.v Antilles. Ce mémoire contient l'énuraération de 118 Glumacées; s* on y ajoute 19 espèces indiquées par Grisebach et qui ne figurent pas dans nos collections , on n'arriverait qu'au chiffre de 137 espèces, qui doit être bien* inférieur au chiffre réel. Le nombre des Filicinées des Antilles françaises connues jusqu'à ce jour est de 380 , et , après les recherches du docteur L'Herminier et de tant d'autres naturalistes qui se sont occupés de ces plantes, on peut affirmer qu'il reste peu de découvertes à faire , et donner ZiOO comme nombre des Fougères et Lycopodiacées de ces îles. J'ai rapporté 200 fougères des Antilles, c'est-à-dire la moitié des espèces existant dans ces colonies. Mes recherches s'étant étendues à peu près également aux Filicinées et aux Glumacées, je devrais admettre 230 comme total des Glu- macées de ces îles, puisque ma collection en compte 115 espèces. — L'examen de la collection Coutance conduit au même résultat : en effet , cette collection contient 88 fou- gères (un peu moins du quart du nombre total); mais, comme elle est limitée à la Martinique, moins riche en Filicinées que la Guadeloupe , on peut admettre ce chiffre de 1/i. La même collection contenant 57 Glumacées, on arriverait également au chiffre de 228 espèces. — 25i — Il faut remarquer que les Glumacées sont peu nombreuses dans les forêts et les monlagnes , tandis qu'elles sont abon- dantes au bord des chemins et dans les savanes de la région inférieure , et sont par conséquent beaucoup plus faciles à trouver que les Filicinées qui croissent en grand nombre au milieu des forêts , sur les arbres , les rochers , parmi les mousses , etc. Nos collections doivent donc contenir propor- tionnellement plus de Glumacées que de Fougères, et le chiffre de 230 serait trop élevé. Je crois que le nombre des Glumacées des Antilles françaises ne doit pas dépasser 200 espèces qui seraient ainsi réparties : Graminées 120 espèces. Cyperacées 78 Joncées 2 Total. , . . 200 espèces, FiM. I. GRAMIINÉES. Les Graminées présentent aux Antilles des dimensions bien diverses : les plus pcûles (ChloriSf Dactyloctenium) n'ont que 1 à 2 décimètres de hauteur, tandis que les Bambous atteignent 12, 15 et 18 mètres dans certaines vallées hu- mides, et rappellent un peu le port de nos peupliers. Si quelques espèces peuvent atteindre la hauteur de grands arbres , leur grosseur est beaucoup plus hmitée ; le diamètre de leur tige dépasse rarement 15 centimètres. Les feuilles varient beaucoup moins que la tige dans leur forme et leurs dimensions; dans la plupart des espèces, elles ressemblent aux feuilles de nos Graminées d'Europe. Les plus grandes sont celles de la canne à sucre, qui ont 5 à 6 centimètres de large et souvent plus de 1 mètre de long ; mais cette plante n'est pas spontanée dans ces îles. -« 255 — Aux Antilles comme en Europe, les Graminées se ren- contrent dans des stations bien différentes : c'est dans les savanes et au bord des chemins qu'on en trouve le plus grand nombre ( Paspalum , Digitaria , Eleusine , etc. ). Les haies et les buissons sont la station favorite de plusieurs Panicum , des Olyra , Onkodada , etc. Le Pappophorum alopecuroides e\.V Amephora elegans croissent sur les coteaux pierreux ; certains Panicum y dans les fossés et les marais; le Paspalum Lenormandï , sur les rochers des torrents; le VUfa virginica, dans les sables maritimes ; le Chloris ciiiata et VEragrostîs poceoides, dans le chemin peu fréquentés. Le Panicum arundinaceum et le Chusquea habitent les grandes forêts de la région moyenne, et le Panicum rigens les brouis- sailles de la région supérieure , etc. On trouve dans la région inférieure toutes les espèces , excepté le Panicum arundinaceum et le Chusquea, qui appartiennent à la région moyenne, et le Panicum rigens qui ne croît que dans la zone supérieure. Le Paspalum va- ginatum et VEleusine indica pourraient s'élever à une plus grande hauteur, s'ils trouvaient des terrains convenables; en effet, la première de ces espèces est naturalisée dans le sud-ouest de la France, et la seconde n'est pas rare aux Canaries où on la rencontre jusqu'à 600 mètres d'altitude. Il en est de même des Panicum colonum, crus galli et glaucum, Cenclirus ecliinatus, Cyiiodon dactylon , e[c, , qui végètent bien dans l'Europe méridionale ou occidentale. UTILITÉ DES GRAMINÉES. Si le climat des Antilles ne convient pas à la culture des céréales si répandue en Europe , si le pain ne forme pas la base de l'alimentation de la population ouvrière, dont la nourriture se compose principalement de manioc^ de banane, — 256 — de patates , etc. , les Graminées n'y rendent pas moins d'im- menses services à l'agriculture et à l'industrie de ces contrées. On doit citer au premier rang la canne à sucre , à cause des produits qu'on en retire (sucre et rhum ) et du nombre d'ouvriers que la culture de cette plante et l'industrie su- crière emploient. Jusque dans ces dernières années, chaque habitation avait sa sucrerie; aujourd'hui on construit de grandes usines bien outillées et pourvues de bateaux à vapeur et de chemins de fer qui vont chercher les cannes jusque dans les fermes, et les petites sucreries disparaîtront probablement dans toutes les localités où les transports ne sont pas trop difficiles. Depuis quelques années , celte cul- ture qui occupe les deux tiers des terres cultivées est moins avantageuse; le sucre de betterave, dont les frais de transport sont beaucoup moins élevés, lui fait une rude con- currence sur les marchés européens. Après la canne à sucre vient le Bambou qui, par sa nature flexible et résistante et d'une très-longue durée , se prête à un grand nombre d'emplois : on s'en sert pour faire des barrières, des cabanes, des mâts de barque, des ponts, etc. ; des conduites d'eau , en fendant la lige par le milieu et enlevant les nœuds ; des cercles pour les boucauts et les barriques. On l'utilise aussi pour maintenir la terre des talus, en le plantant par boutures , etc. Le Maïs est cultivé dans un grand nombre de localités , mais le plus souvent en petite quantité et principalement pour la nourriture des volailles, La racine du Vétiver est utilisée pour chasser les insectes qui attaquent les vêtements et les fourrures. Les fruits du Coix lacryma servent à faire des chapelets et divers petits objets de picié ou d'ornement. i)ans un pays comme les Antilles où presque toutes les - 257 — Dicotylédonées sont ligneuses, les Graminées rendent encore de plus grands services qu'en Europe pour la nourriture des bestiaux. L'Herbe de Guinée est cultivée par l'adminis- tration pour l'alimentation des chevaux de la gendarmerie coloniale. Quelques espèces sont utilisées pour la confection des couvertures en chaume dans le petit nombre de localités où il existe quelques-unes de ces couvertures. Trib. I. ORYZEiE. 1. PHARUS L. 1. P. Glaber Kth.; Husnot, pi. des Antilles, n" 61. Alt. BOO"".— Dans les haies.— Route de Fort-de-France au camp Balata (Mart.). Trib. II. PHALARIDE^. 2. COIX L. 1. G. LACRYMA L.; Husn., n" Wh. Alt. 0-200™. — Cette plante , originaire des Indes Orien- tales , est naturalisée cà et là dans les endroits humides des vallées inférieures. Ses fruits très-durs sont utilisés pour la fabrication des chapelets et de divers petits objets de piété ou d'ornement. 3. OLYRA L. 1. O. LATIFOLIA var. arundinacea Trin. ; Coût. , Atlas iconographique des plantes de la Martinique ; 3® série , t. XLII; Husn., n° 59. 17 — 258 — Alt. lOO-ùGO'". — Bois et haies. — Source Raynal, Coût. ; route du camp Balata (Mari.). 2. 0. Semiovata Trin. ; Ilusn., n° 60. Alt. ISO-aOO"". ~ Route de Fort-de-France à l'Aima (Wart.). Le Houelmont (Guad.). 3. O. Pauciflora Sw,, fl. ind. occid., p. 125; Coût., t. 66. Alt. 400°. — Trouvé par M. Coutance au Morne-Rouge. (Mart.). /j. ZEA L. 1. Z. Mays L. ; Husn., n° 613. Alt. 0-500". — Cultivé dans un grand nombre de loca- lités, principalement pour la nourriture des volailles. Trib. Iir. PANICEiE. 5. PASPALUM L. 1. P. Platycaule Poir., encyclop., t. V, p. 2>U ; P. corn- pressum Nées; Trinius, icon., t. 118 ; Coût., t. 52 ; Husn., n" 81. Alt. 0-200'". — Bords des chemins ; savanes. — Le Prêcheur Coui. ; Fort-de-France ; route du camp Balata (Mart.). 2. P. CONJUGATUM Berg. ; Sw. , fl. ind. occ. , p. 133; Trin., ic, t. 102 ; Coût., t. 37 ; Husn., n" 72. Alt. 0-700"°. — Savanes , bords des chemins. — Assez comman à la RIartinique et à la Guadeloupe. — 259 — 3. P. Lenormandi Husn., n" 73. Culmo ramoso repente , rarais erectis ( 6-9 cent. ) ; foliis lanceolatis {h cent, longis, 7-8 mill. latis), glabris, vaginis ore inargineque cilialis ; spicis 3-i altérais (1-1 1/2 cent.) , spiculis brevi pedicellatis obovatis. Alt. 300'". — Sur les rochers en partie submergés de la cascade de la rivière, au-dessus de la fontaine Didier (Mart.). Cette espèce diffère du Paspalum pusillum Vent. , par ses tiges très-longuement rampantes , longues de i à 6 déci- mètres ; ses feuilles beaucoup plus larges , ses épillets moins arrondis, etc. U. P. VAGINATUM Sw. , fl. ind. occ. , p. 135; Trin. , t. 120; Husn., n" TU. Alt. 0-150™. — Commun dans les fossés humides de la région inférieure (Mart. et Guad.). 5. P. Decumbens Sw. , fl. ind. occid. , p. 138 ; Husn. , n" 77. Alt. 200-600"". — Bords des rivières ; plantations de café. — Rivière de Case-)favire (Mart.). Vallée St-Louis; habita- tion Le Dentu (Guad.). — La plupart de mes exemplaires ont 2 et même 3 épis. 6. P. FIMBRIATUM Kth. ; Cout., t. 68; Husn., n° 71. Alt. 0'". — Bords des chemins ; savanes. — Assez abon- dant aux environs du port des Transatlantiques, à Fort-de- France (Mart.). Cout. et Husn. Cette jolie g raminée, si facile à distinguer des autres es- pèces du même genre , est très-rare aux Antilles ; Grisebach (fl. of tlie w. ind.) ne l'indique qu'à Antigua. — 260 — 7. P. GLABRUM Poir. , V, p. 30; P. ischnocaulon Trio., t. 126 ; Husn. , n° 80. Alt. JOÛ". — Coteaux secs au-dessus de Pelit-Bourg (Guad.). 8. P. PLICATULUM Mich., Gout, , t. 59?; Husn., n" 75. Alt. 200-250'°. — Pâturages des coteaux secs, au-dessus du tunnel de la route de la fontaine Didier (Mart.). 9. P. ANTILLENSE Husn., n° 76. Culmo erecto (6-10 decim. ) ; foliis linearibus pubescen- tibus basin versus longe ciliatis ; vaginis glabris, ligula mem- braoacea glabra ; spicis 5-7 alternis ( 3-6 cent, longis) , spiculis 3-& seriatis insequaliter pedicellatis obovatis ; glurais 5-nerviis. Alt. 200-/tO0'". — Bords des chemins. — Route de la Basse-Terre au camp Jacob (Guad.)- Ce Paspalum est facile à distinguer des espèces voisines par les longs cils qui bordent ses feuilles vers leur base sur une longueur de 3 à 5 centimètres. 10. P. viRGATUM L. ; Trin. , ic, t. 131 ; Coût, t., 58 ; Husn., n" 78. Alt. 0-500'°. — Haies et buissons , savanes. — Fort-de- France, Coût, et Husn. ; le St-Esprit (Mart.). Le camp Jacob (Guad.). 14. P. PANICULATUM L, ; THu. , t. 127 ; Husn., n° 79. Alt. 350-600". — Bords des chemins. — Pitons du Carbet (Mart.). Goubert ; le camp Jacob (Guad.). — 261 — 6. DIGITARIA Scop. 1. D. MARGINATA Lk. ; Griseb., p. 544 ; Trinc. , ic. , t. 93 ; HusB. , n" 82. Alt. 0-650". — Bords des chemins ; pâturages. — Fort- de-France ; St-Pierre (Mart.). La Basse-Terre; le Watouba (Guad.). 2. D. SETlGERA Rth. ; Coût., t. 53 ?; Husn, , n° 83. Alt. 0-100". — Savanes; bords des chemins. — Fort-de- France ; le St-Esprit, etc. (Mart.). 7. HELOPUS. 1. H. PUNCTATUS Nées ; Husn., n" 108. Alt. 50-300°". — Bords des chemins. — Fort-de-France (Mari.). St-Charles, près la Basse-Terre (Guad.). Rare. 8. STENOTAPHRUM Trin. 1. S. AMERICANLM Schr. ; Husn., n° 99. Alt. 0-500". — Pâturages secs. — Fort-de-France (Mart.). Le camp Jacob (Guad.). 9. ORTHOPOGON R. Br. 1. O. iiiRTELLUS R. Br. ; Husn.,n° 100. Alt. 50". — Haies et buissons. — St-Pierre (Mart.). 2. O. LOLIACEUS Spr. ; Coût., t. 39 ; Husn., n" 101. Alt. 0-200'". — Haies et bords des chemins. — Le Prê- cheur, Coîit. ; environs du Jardin des plantes de St-Pierre (Mari.), 262 10. PANICUM L. 1. P. PASPALOIDES Pers. ; Coût., t. 6ù ; Husn. , n" 84. Alt. O-lOO"'. — Prairies humides ; bords des. fossés. — Le Prêcheur , Coût. ; Fort-de-France ; le St-Esprit (Mari. ) . La Pointe-à-Pilre (Guad.). 2. P. COLONUM L. ; Coût., t. l\l ; Husn., n" 85. Alt. 0-150™. — Bords des fossés. — Assez commun dans la région inférieure (Mart. et Guad.). 3. P. FRUMENTACEUM Roxb. ? ; Husn., n" 86. Alt. 0".— Bords des fossés, dans les faubourgs de la Pointe- à-Pitre (Guad.). U. P. GRUS-GALLI L. ; Husu., H" 87. Alt. 350"'. — Dans les marais de Goubert (Guad.). 5. P. MOLLE Sw. , fl. ind. occid. , p. 1^3 ; Husn. , n" 89. Alt. 0-550"'. — Bords des chemins. — La Pointe-à-Pitre; le camp Jacob (Guad.). 6. P. FUSCUM Sw., fl. in. occid. , p. 156 ; Husn., n" 88. Alt. 0-25"". — Chemins peu fréquentés, près la Pointe-à- Pitre (Guad.). Rare. 7. P. DiSTiGHUM Lmk. ; Coût., t. 65 ; Husn., n° 90. Alt. 0-150". — Haies et bords des chemins. — Çà et là dans la région inférieure (Mart. et Guad. ). 8. P. LAXUM Sw. ; CouU, t. ^6 ; Husn., n" 58. Alt. 0-300". — Lieux frais. — Çà et là dans la région in- férieure (Mart. et Guad.). — 263 — 9. P ? ; Ilusn., n° 55. j^lt. 0"*. — Bord des mares. — La Pointe-à-Pitre (Guad.). 10. P. MAXIMUM Jacq. ; Husn., n° 91 ; Goût., t. h^. Alt. 0-550'". — Gultivé sous le nom d'herbe de Guinée , et naturalisé çà et là (Mart. et Guad.). 11. P. PALLENS Sw.,fl. ind. occid. , p. 164 ; Coût. , t. 50 ; Husn.,n° 92. Alt. 50-250"". —Haies et buissons.— Le Prêcheur, Coût. ; Fort-de-France ; le Laraentin , etc. (Mart.). La Basse-Terre (Guad.). 12. P. DiVARiCATUM L. ; Griseb. , fl. of the w. ind. p. 551 ; Husn., n° 93. Alt. 0-300"". — Haies et buissons. — Environs de Fort- de-France (Mart.). Route du camp Jacob (Guad.). 13. P. Sloanei Griseb., 1. c. p. 551 ; Husn., n° 96. Alt. 0-400"". — Haies et buissons. — Çà et là dans la ré- gion inférieure (Mart. et Guad.). iU. P. LANATUM Sw. ; GHseb., 1. c. p. 551; Husn., n°95. Avec l'espèce précédente , mais plus rare. 15. P. BREVIFOLIUM L. ; Cout. , t. 48 ; Husn., n° 96. Alt. 0-200™. — Haies et buissons ombragés. — Le Prê- cheur, Cout.; Jardin des plantes de St-Pierre (Mart.). Le Houelmont (Guad.). 16. P. ARUNDINACEUM Sw.,fl. iud. occid.,p. 166; Husn., n°97. - 264 — AU. 500-1100"'. — Forêts des montagnes. — Rivière Noire ; chemin de la Soufrière, près des bains Jaunes ; morne de la Grande-Découverte (Guad.)- Rare. 17. P, RiGENS Sw.,fl, ind. occid., p. 154; Coût., t. 45; Husn., n° 98. Alt. 1200-1480°'. — Très-abondant dans la région supé- rieure. — Montagne Pelée (Mart.). La Soufrière; le morne de la Découverte ; le Saos-Touché (Guad.). 11. TRICHOLiENA Schrad. 1. T. INSULARIS Griseb. , fl. of the west ind., p. 557 ; Panicum leucophœum Klh. ; Husn., n° 107. Alt. 0-350"'. — Bords des chemins. — St-Pierre (Mart.). Route de la Basse-Terre au camp Jacob (Guad. ). 12. HYMENACHNE P. B. 1. H. MYURUS P. B. ; Panicum amplexicaule Rudg. ; Coût., t. 60. Alt. 0-50". — Habitation Lareinty, Coût. (Mart.). 13. SETARIA P. B. 1. S. GLAUCA P. B. ; Panicum glaucum L.;Cout. , t. 63 ; Husn., n° 102. Alt. 0-500'°. — Savanes ; bords des chemins. — Assez commun dans la région inférieure (Mart. et Guad.). 14. PENINISETUM Rich. 1. P. PURPURASGENS Ktli. ; P. setosum Rich.; Coût., t. 43 ; Husn., n« 103. — 265 — AU. O-ISO". ~ Savanes; bords des chemins. — Fort-de- France ; le Garbet ; Sl-Pierre, elc. (iMart.). La Basse-Terre (Guad.). 15. CENCHRUS L. 1. G. ECHINATUS L. ; Coût., t. 57 ; Husn. , n° IQh. Alt. 0-100"\ — Bords des chemins; savanes. — Le St- Esprit ; assez abondant aux environs du port des Transatlan- tiques , à Fort- de-France (Wart.). La Basse-Terre (Guad.). 16. ANTEPHORA Schreb. 1. A. ELEGANS Schr. ; Coût., t. 56 ; Husn., n" 105. Alt. O-lOO". — Coteaux herbeux. — Le Lamentin, Coût.; St-Pierre (Mart.). Rare. 17. ARUNDINELLA Raddi. 1. A. MARTiNiCEiNSis Trin,; Coût., t. ZiO ; Husn., n-'lOe. Alt. 200". — Dans les buissons. — Route des Pitons , Coût. ; route de la fontaine Didier (Mart.). Trib. IV. AGROSTIDEiE. 18. VILFA Adans. 1. V. VIRGINICA P. B. ; Sporobolus virginicus Ktk.; Trin., ic, t. 48 ; Coût,, t. 67 ; Husn., n" 56. Alt. 0'". — Sables et pâturages maritimes. — Habitation Valmenières, Coui.; St-Pierre; Fort-de-France (Mart.). 2. V. INDIGA Steud. ; Sporobolus indiens R. Br. ; Trin., l. 60 ; Goût., t. 61 ; Husn., n° 56. — 266 — Alt. 0-500'". — Commun dans les savanes. — Fort-de- France ; le St-Esprit , etc. (Mart.). La Pointe-à-Pitre ; le camp Jacob, etc. (Guad.). 3. V. Jacquemontii Steud. ; Sporobolus Jacquemontii Kth. ; Husn., n» 57. Alt. 0™. — Savane de Fort-de-France (Mart.). Trib. V. PAPPOPHORE^. 19. PAPPOPHORUM Schr. 1. P. ALOPECUROIDES Vahl.; Husn., n° 62. Alt. 0-100". — Rochers des environs de St-Pierre (Mart.). Très-rare. Trib. VI. CHLORIDE^. 20. LEPTOCHLOA P. B. 1. L. MUTICA Steud. ; Husn., n° QU. Alt. 0-300"". — Bords des chemins. — Fort-de-France (Mart,). Route de la Basse-Terre au camp Jacob (Guad.). 2. L. DOMiNGENSis Link. ; Husn., n° 65. Alt. 0-300™. — Avec l'espèce précédente, dont elle n'est peut-être qu'une variété. 21. CHLOUIS Sw. 1. C. RADIATA Sw.,fl. ind. occid.,p. 201; Coût. ,1. 51 ; Husn., n" 66. AU. 0-200'". -— Abondant dans les savanes de Fort-de- France et de beaucoup d'autres localités (Mart. el Guad.). — 267 — 2. C. GILIATA Sw. , fl. ind. occid., p. 197; Husn. , n<'67. Alt. 0-100"\ — Routes peu fréquentées. — Assez commun aux environs de Fort-de-France (Mari.). 22. DAGTYLOCTENIUM Willd. 1. D. ^GYPTIACUM Willd.; Trin., l. 69; Coût., t. 55 ; Husn., n° 68. Alt. 0-250"". — Savanes ; bords des chemins. — Commun à la Martinique et à la Guadeloupe. 23. ELEUSINE Gaerln. 1. E. INDICA Gaert. ; Trin., t. 71 ; Coût., t. 36; Husn., n° 69. Alt. 0-700'". —Très-commun dans les savanes et au bord des chemins (iMart. et Guad.). 2U. CYNODON Rich. 1. C. DACTYLON Pers. ; Husn., n° 70. Alt. 0-650"'. ~- Bords des chemins ; pâturages. — Assez commun à la Martinique et à la Guadeloupe. trib. vu. festccacej:. 25. ERAGROSTIS P. B. 1. E. piLOSA P. B. ; Husn., n" 50. Alt. 0-^00"'. — Pâturages frais. — Fort-de-France : le St-Esprit ; le camp Balata (Mart.). La Pointe-à-Pitre ; le Petit-Bourg (Guad.). — 268 — 2. E. PO^OIDES P. B. ; Husn., n" 51. Alt. 0"". — Rues peu fréquentées. — Fort-de-France (Mart.). La Pointe-à-Pitre (Guad.). 3. E. GiLiARis Lk.; Coût., t. 5^ ; Husn., n" 52. Alt. 0-500". — Pâturages ; gazons. — Fort-de-France ; le Lamentin (Wart.). Le camp Jacob (Guad.). U. E. PSAMMOIDES Trin. ? ; Husn., n" 53. Alt. 0"". — Sables maritimes, — La Pointe-à-Pitre (Guad.). Trib. viil BAMBUSAGE^. 26. BAMBUSA Schreb. 1. B. vuLGARis Schrad. ; Husn., n° Ixl. Alt. 0-800". — Ce bambou, planté çà et là dans la région inférieure, est spontané dans les vallées humides où il atteint souvent ^0 à 50 pieds de haut. 27. CHUSQUEA Kth. 1. C. VE^EZUELJ: Steud. , synopsis , p. 337 ? ; Funck et Schlim., n" h'èh ? ; Husn. , n" 68. Alt. 600-1200"'. — Dans les forêts. — Vallée St-Louis ; raorne de la Découverte (Guad,). Très-rare. Ce n'est qu'avec doute que je rapporte cette plante au Chusquea venezuelœ, dont j'ai vu un exemplaire dans l'her- bier De Candolle. Mes échantillons en diffèrent par les ra- meaux florifères plus allongés et les glumelles moins ciliées. 269 — 28. ORTHOCLADA P. B. 1. 0, laxaP. B. ; Husn., n° U9. Alt. 0-50". — Dans les haies. — Le Laraentin (Mart.). Très-rare. Trib. IX. ROTTBOELLIACE^. 29, MANISURIS Sw, 1. M. GRANULARis Sw. , fl. ind. occid. , p. 186; Coût., t. 38; Husn., n" 109, Alt. 0-Zi00'°. — Bords des chemins ; champs cultivés. — Champs de canne de la Basse-Pointe , Coût. ; route du Morne-Rouge ( Mari. ). St-Charles , près la Basse-Terre (Guad.). Rare. Trib. X. ANDROPOGONE^E. 30. ANDROPOGON L. 1. A. CONDENSATUS Kth. ; Cout., t. 62; Husn., n" 110. Alt. 0-500"". — Savanes ; coteaux très-secs. — Assez commun dans la région inférieure (Mart. et Guad.). 2. A. BICORNIS L. ; Anatherum bicorne P. B. ; Husn., n° 111. Alt. 600-800". — Cette belle espèce est abondante dans les savanes des environs du Matouba (Guad. ) , où elle est utilisée pour les couvertures en chaume. — 270 - 3. A. MURICATUS Relz ; Anaiherum mwicatum P. B. ; Veiiveria odorata Vir. ; Uusn. , n° 115. Alt. 0-500". — On rencontre celte graminée dans le voisinage des habitations, où elle est cultivée sous le nom de vétiver. Sa racine émet une odeur spéciale qui chasse les insectes qui attaquent les fourrures et les vêtements; on en met une ou plusieurs bottes de la grosseur du poing dans les armoires qui contiennent ces objets , qui se trouvent ainsi aussi bien préservés que par le camphre. 31. ISCHjEMUM R. Br. 1. I. LATIFOLIUM Kth. ; Andropogon lalifoiius Spr. ; Coût., t. k\ ; Husn. , n° 112. Alt. 0-1360". — Savanes; bords des chemins; clairières des bois. — Commune à la Martinique et à la Guadeloupe. 32. SACCHARUM L. 1. S. OFFICINARUM L. ; Husn., n" 61 û. Alt. 0-500"". — La canne à sucre occupe aux Antilles environ les deux tiers des terres cultivées, et emploie un grand nombre d'ouvriers. Fam. II. GYPÉRACÉES. Les plus petites Cypéracées des Antilles (Ckœtocyperus reiroflexus, Abildgaardia monostachya) n'ont que quelques centimètres de hauteur, tandis que les plus grandes (Scleria mitis et latifolia ) Melgnenl 2 ou 3 mètres et quelquefois a à 5 (Scleria flageUum). Poiret dit que le Scleria flagellum s'élève autour des arbres à la hauteur de 60 ou 80 pieds (Encyclopédie, t. Vil , p. 2). H est probable qu'il y a exa- — 271 — gération , car cette plante est loin d'atteindre aux Antilles de telles dimensions ; c'est dans les buissons et les bois peu élevés qu'on la rencontre ordinairement. Dans quelques espèces , la tige est fine et flexible ; dans d'autres , elle est ferme et souvent triangulaire et très- coupante Les feuilles les plus grandes sont celles du Scleria latifoUa , dont la largeur est d'environ U centimètres et la longueur de 50 à 70. Les Cypéracées croissent de préférence dans les savanes humides et au bord des fossés ; cependant un certain nombre d'espèces préfèrent d'autres stations. VAbildgaardiamonostachya, les Scleria distans el fiU- formis,e[c., se trouvent dans les lieux très-secs ; le Cyperus purpurascens dans les sables maritimes, et le Cyperus Luzulce dans les sables des rivières ; le Spermodon setaceus dans les marécages des bois et sur les rochers humides ; le Cyperus viscosus, VEleocfiaris capitata, le Frimbrisîylis obtusifolia dans les savanes des bords de la mer. Le Scleria mitis croît dans les marais des plaines , et VEleocfiaris maculosa dans ceux des montagnes ; le Scleria laiifolia sous les grands arbres des forêts ; le Scleria flagellum dans les bois et les buissons ; le Rhynchospora aurea et le Macharina restioides dans les clairières des bois des montagnes, etc. Les Cypéracées sont beaucoup plus nombreuses dans la région inférieure que dans les deux autres. Les Scleria lati- foUa, flagellum et distans, le Rliynchospfiora polyphylla, le Macharina restioides et le Rhynchosphora aurea sont les principales espèces de la région moyenne. Ces deux dernières espèces s'élèvent jusqu'au sommet de la région supérieure et y sont beaucoup plus abondantes que dans la région moyenne. Les tiges des Cypéracées ne contiennent pas de sucre — 27-2 - comme celles des Graminées , et leurs graines contiennent peu de fécule ; aussi sont-elles presque sans utilité pour l'agriculture et l'industrie. Les bestiaux ne mangent que rarement quelques feuilles des espèces les moins dures. Le seul usage auquel on emploie quelquefois ces plantes , c'est pour la confection des couvertures en chaume dans le petit nombre de localités où il y a quelques cases ainsi couvertes. Certaines espèces , dont la tige et les feuilles sont très- coupantes, sont quelquefois fort gênantes pour le naturaliste, le chasseur ou le charpentier qui parcourent les forêts. Trib. l. CYPERE.E. 1. CYPERDS L. 1. C. POLYSTACHYUS Rottb. ; Husnot , plantes des An- tilles, n" 1. Alt. 0-100"°. — Bords des fossés ; pâturages humides, — Assez commun dans le sud de la Martinique et à la Grande- Terre (Guad.). 2. C. ALOPECUROIDES Rottb. ; Husn., n" 2. Alt. O". — Cette espèce croît sur le bord des fossés pleins d'eau, dans les faubourgs delà Pointe-à-Pitre (Guad.). 3. C. COMPRESSUS L. ; Husn., n" 3. Alt. 0". — Entre les pavés des rues peu fréquentées de Fort-de-France (Mart. ) . U. C. VISGOSUS Ait. ; Husn., n" U. Alt. 0". — Pâturages humides des bords de la mer. — Forl-de-France (Mari.). La Pointe-à-Pilre (Guad.). — 275 — 5. C. suRiNAMENSi.s Rottb. ; Coutance , atlas iconogra- phique des plantes de la Martinique, 3* série, t. 33; Husn., n" 6. Ait. 0-50"". — Pâturages humides ; bords des fossés. — Route du Lamentin, Coutance; Fort-de-France ; le St-Esprit (Mart.). 6. C. LuzuL^ Rottb. ; Coût., t. 15; Husn. , n° 5. Alt. 0-100"". — Sables humides des fossés et des rivières. — Fossés de la route du Lamentin, Coût. ; rivière Madame , au-dessus du Fort-de-France (Mart.). 7. C. ARTICULATUS L. ; Cout., t. iU. Alt. 0"\ — Trouvé par M. Coutance dans les fossés de la route du Lamentin (Mart.). 8. C. ROTUNDUS L. ; C. olivaris Targ. ; C. hydra Vah. ; Cout., t. 16 ; Husn., n° 7. AU. O-SOO". — Assez commun dans les savanes de la ré- gion inférieure (Mart. et Guad.). 9. C. PURPURASCENS Vahl ; C. brunneus Sw. ; C. insignis Kth. ; Sieb., Trin. n° 7 (Herb. De CandoUe) ; Husn., nMl. Alt. 0". — Sables maritimes, entre St-Pierre et le Carbet (Mari.). Rare. 10. C. SPHACELATUS Rottb. ; C. hexostachyos Sw. , 1. c. , p. 117 ; Cout. , t. 12 ; Husn., n° 8. Alt. 0-700™. — Dans les savanes très-humides. — Fort- de-France (Mart.). Le Matouba (Guad.). 11. G. FERAX Rich. ; Cout., t. 11 ; Husn., n" 10. Alt. 0-700'". — Bords des fossés ; savanes humides. — 18 — 27a — Forl-de-France ; route du Lamentin , Coût. ; Petit-Bourg , etc. (Mart.)- Le Maiouba ; vallée St-Louis (Guad.). 12. C. LiGULARis L. ; Coût., t. 13 ; Husn. , n» 9. Alt. 0*". — Fossés et marais. — Fort-de-France (Mart.). Le Petit-Bourg (Guad.). 2. MARISCUS Vahl. 1. M. ELATUS Vahl; Husn., n" 12. Alt. 0"\ — Rochers maritimes. — Le Carbet (Mart. ). Très- rare. 3. KILLINGIA Rottb. 1. K. MONOCEPHALA L. ; K. cruciformis Schr. ; Coût. , t. 17 ; Husn., n" 13. Alt. 0-250'". — Chemin de la source Raynal, Coût. ; sa- vanes de Fort-de-France et des environs (Mart.). 2. K. PUMILA Mich. ; Sieb. Mart. ; Husn., n° 14. Avec l'espèce précédente. 3. K. ODORATA Vahl; Coût., t. 18; Husn., n' 15. Alt. 0-700°. — Çà et là dans les savanes. — Défrichement de l'Aima, Coût. ; Fort-de-France, etc. (Mart.). Le Matouba (Guad.). trib. il sgirpe^. k. ABILDGAARDIA Vahl. 1. A. MONOSTACHYA Vahl ; Husn. , n" 16. Alt. 0-150'". — Pâturages secs ; bord des chemins. — — 275 — Assez abondant dans les chemins peu fréquentés des environs de Fort-de-Francc (Mart.). La Pointe-à-Pitre (Guad.). 5. CH^TOCYPERUS Nccs. 1. C. RETROFLEXUS Polrel, encycl. VI, p, 753 (scirpus) ; Cyperus depauperaïus Vahl ; Husn., n" 17. Alt. 200-1250'°. — Marécages, bords des fossés. — Étang de la montagne Pelée (iVlart.). Fossés de la route de la Basse- Terre à Goubert (Guad.). 6. ELEOCHARIS R. Brown. 1. E. MACULOSA R. Br.; Husn., n° 18. Alt. 1000-1200'". — Marécages des clairières des forêts. — Morne de la Découverte ; la Soufrière (Guad.). 2. E. OCHREATA Nees ; Husn. , n° 19. Alt. 500-1100'". — Marais des montagnes. — Pitons du Carbet (Mart.). Morne de la Découverte; le Sans-Touché (Guad.). 3. E. MELANOSPERMA Steud. ? ; Husn., n" 20. Alt. 50-300". — Bords des mares et des fossés. — Environs de Fort-de-France (Mart.). Route de la Basse-Terre à Gou- bert (Guad.). k. E. CAPITATA R. Br. ; Husn., n° 21. Alt. 0'". — Marécages maritimes de la roule du Lamentin près Fort-de- France (Mart.). Rare. 5. E. MUTATA L. sub : scirpus ; Husn., n° 22. Alt. O-lOO"". — Bords des mares et des fossés avec l'espèce suivante, mais plus rare. — Le St-Esprit (Mart.). La Pointe- à-Pitre (Guad.). — 276 — 6. E. INTERSTINCTA R. Br. ; Scirpus plantogineus Sw. fl. ind. occid. p. 123 ; Coût., t. 29 ; Husn., n" 23. Alt. O-SSO"". — Marais ; bords des marcs et des fossés.— Assez commun à la Martinique et à la Guadeloupe. 7. FIMBRISTYLIS Vafil. i. F. RuDGEANA Nées ; Cyperus amcntaceus Rudge ; Coul., t. 2^; Husn., n" 2[x. Alt. 0-400"'. — Dans les savanes. — Le Morne-Rouge , Coul. ; Fort-de-France ; le Vauclin (Mart. ). La Pointe-à- Pitre (Guad.). 2, F. OBTUSIFOLIA Kth. ; Coût. t. 31 ; Husn. , n° 28. Alt. 0™. — Savanes humides des bords de la mer. — Fort- de-France, Coût, et Husn. (Mart.). Très-rare. 3. F. BRIZOIDES Sm.; F. taxa Valil; Coût., t. 25 ; Husn., n° 25. Alt. 0-700™. — Dans les savanes et au bord des chemins. — Le Morne-Rouge, Coût.; Fort-de-France (Mart.). La Pointe-à-Pitre ; le RIatouba (Guad.). ti. F. SPADICEA Vahl ; Scirpus spadiceus L. ; Husn. , n» 26. Alt. 0°. — Pâturages humides des bords de la mer. — Fort-de-France (Mart.). Rare. 5. F. FEBRUGINEA Vahl. ; Scirpus ferrugincus L.; Husn., n°27. Alt. 0™. — Savanes humides. — Fort-de-France (Mart.). La Poinle-à-Pitre (Guad). — 277 — 8. FUIRENA Rottb. 1. F. UMBELLATA Rottb. ; Cout. , t. 23; Husn., n° 29. Alt. 50-250"".— Bords des ruisseaux et marécages des bois et des prairies. — Route de Gros-Morne , Cout. ; le St- Esprit (Mart.). Petit-Bourg ; le Houehnont (Guad.). Trib. III. RHYNGHOSPOREJ: Kumh. 9. DICHROMENA Vahl 1. D. LEUGOCEPHALA Micb. ; Rhytichospora stellata Gri- seb., p. 576; Husn., n° 30. Alt. 0-700"". — Commun dans les savanes humides, — Fort-de-France; le St-Esprit , etc. (Mart.). La Pointe-à- Pitre ; le Matouba, etc. (Guad.). 2. D, CILIATA Vahl; Rhynclwspora Valhiana Griseh. , p. 577 ; Cout., t. 19 ; Husn., n" 31. Alt. 200-Ù50"". — Haies et buissons. — Fontaine Absalon (Mari.). Choisy (Guad.). 3. D. MIGRANTIIA Kunth. ,1. c. p. 291 ; Rhytichospora Vahl ; Cout., t. 20 ; Husn., n" 32. Alt. 0-300"". — Savanes humides ; bords des mares. — Chemin de la source Raynal, Cout.; route d'Alma (Mart.). La Basse-Terre (Guad.). 10. SPERMODON Beauv. 1. S. SETAGEUS Beauv.; Dichromena Klh.; Cout., t. 32 ; Husn. , n° 35. — 278 — Alt. 150-650*". — Rochers humides et marécages des bois. — Le Prêcheur, Coût. ; Pitons du Carbet (Mart.). Le Houehnont (Guad.j. 11. RHYNCHOSPOHA VahU 1. R. POLYCEPHALA Kunlb, 611., p. 291 ; Coût., t. 3a ; Husn,, n" 33. Alt. 0-200™. — Bords des fossés el des mares. — Habita- tion Hervé, Coût.; le St-Esprit ; route de Fort-de- France à la fontaine Didier (Mart.). Petit- Bourg (Guad.). 2. R. AUREA Vahl ; R, florïda Dietr. ; Coût., t. 30; Husn., n° 3^. Alt. 850-1480™. — Clairières des bois dans les montagnes. — Montagne Pelée (Mart.). Morne de la Découverte ; le Sans-Touché ; la Soufrière (Guad.). 3. R. POLYPHYLLA Vahl; Coût., t. 27; Husn., n° 37. Alt. ûOO-HOO™. — Dans les bois. — Environs de l'Aima, Coût.; Champflore (Mari.). Morne Goyavier; Morne de la Découverte ; vallée St-Louis, etc. (Guad.). U. R. CYMOSA Nutt. ; Husn., n" 36. Alt. 350™. — Je n'ai trouvé que deux pieds de cette es- pèce, au bord de la route de Fort-de-France au camp Balala (Mart.). 12. CLADIUM Schr. 1. C. OCCIDEMAI.E Schrad. ; Schctiius cladium Sw., fl. ind. occid. p. 97; Husn., ii" 38. — 279 — Alt. 350"". — Abondant dans les tourbières de Goubert (Guad.). 13. MACHAIUNA Valil. 1. M. RESTIOIDES Vahl ; Schcmus restioides Sw., fl. ind. occid., p. lOk ; Coul. t. 28 ; Husn., n" 39. Alt. 540-1^80". — Celle belle espèce, rare dans les clai- rières des forêts de la région moyenne , est commune dans la région supérieure. — Pilons du Carbet ; montagne Pelée (Mart.). Morne de la Découverte ; la Soufrière ; le Sans- ïouché, etc. (Guad.). Trib. IV. SCLERINEiE. lli. SGLERIA Berg. 1. S. COMMUNlS Kth. , en. p. 340 ; 5. pratensis Lindl. ; Coul. t. 21 ; Husn., n° lx\. Alt. 0-500'". — Bords des chemins, bois et haies. — Fon- de-France ; Lhampflore, etc. (Wart.). Commun à la Grande- Terre (Guad.). 2. S. MiTis Berg. ; Sw., fl. ind. occid. p. 90 ; Husn. , n''42. Alt. 0"". — Abondant au bord des fossés dans les faubourgs de la Pointe- à-Pilre, el dans les marais de la Grande-Terre (Guad.). 3. S. LATiFOLiA Sw., fl. ind. occid. p. 95 ; Coul., t. 22; Husn., n" 43. — 280 — Var. A. Albescens. Rameaux de la panicule , bractées et épillets blanchâtres. Var. B. Purpurea. Rameaux de la panicule , bractées et épillets pourpres. Alt. 350-11 00"". — Les deux variétés croissent ensemble dans les forets des montagnes. — Vallée de l'ajoupa Bouillon, Coût. ; Pitons du Carbet ; Champflore ; montagne Pelée (Mart.). Morne Goyavier; Morne de la Découverte ; vallée St-Louis, etc. (Guad.). U. S. FLAGELLUM Sw. , fl. iud. occid., p. 88; Husn., n°ao. Alt. ûOC-SÛO". — Tiges grimpantes s'accrochant aux ar- bres et arbrisseaux des bois. — Le camp Balata; Pilons du Carbet (Wart.). Le Houelmont, le Morne Goyavier; le Ma- tonba, etc. (Guad.). 5. S. FILIFORMIS Sw. , fl. ind. occid., p. 91 ; Husn., n° UU. Alt. 0-1^50"". — Bords des chemins , haies et buissons. — Fort-de-France; Champflore, le Vauclin , etc. (Mart.). La Pointe-à-Pitre (Guad.). 6. S. DISTANS Poir, , encycl. VII, p. U ; Husn., n" ^5. Alt. 575™. — Pâturages secs au-dessus du camp Jacob , près du sentier qui conduit à la Soufrière (Guad.). Obs. Les liges et les feuilles de plusieurs espèces du genre Scieria, surtout celles àd^ScLeria flagellum el latifoUa, sont excessivement coupantes ; il suffit de les toucher légèrement en passant pour se faire une blessure assez profonde el très-. — 281 — douloureuse. De là le nom de coupante donné à ces plantes par les habitants des Antilles. Le Scieria flagellum est une plante traînante et très-allongée, dont la tige s'enroule autour des arbres et arbrisseaux, et rend impénétrables les endroits où elle croît en certaine quantité. Fam. III. JONGÉES. Nos collections contiennent un grand nombre de Cypéra- cées et de Graminées, tandis que les Joncées n'y sont repré- sentées que par une seule espèce. Grisebach (fl. of the Brit. West Ind. Isl. ) indique à la Jamaïque le Juncus tenuis, espèce européenne qui n'a pas été trouvée dans nos Colonies. Les Juncus et les Luzula sont assez nombreux dans les contrées tropicales de l'Amérique , mais seulement dans la région des montagnes ; les îles et les parties basses du con- tinent n'en possèdent qu'un très-petit nombre. A la Nouvelle- Grenade , où mes excursions ont été limitées à la région inférieure, je n'en ai pas vu une seule espèce. 1. JUNCUS L. 1. J. ACUMINATUS Mich. ? ; Husn., n° 66. Alt. QTS-ISOO"". — iMaraisdes hautes montagnes. — Morne Goyavier ; rivière Rouge ; abondant à la source de la rivière Glace (Guad.). 282 «SA^SeCAC "« s "ts "ts 5 o ^ o t/l «ri O H •ri < > O C/3 •rH O O i:r> »4 *^ O p O H H O -H i-l O < a> o o u ca -s: o C/!! o o « eu o Cd o Q o Ed o 03 o S CO o ^i o c^ o <=> 1 a* « c «ri «6 «^ e^ eïC<3e<î^<«e< ^ B^< oWeO-H*?! «e"^<»eOC«He";HaMCO^:< e eC^ a^ a<3(n«r1«r<-^«g»Ol/50^ k CSÇSt^^<300l'5 5S « «lt~"«H'rtI>M-rl>=i«îIC»l>CO(N n(NOOeo^I><3W'ni>^00)COCS e S S «H s o « s " ~ to ^ .a cj «j 5 rr £ ~ c-e « S S ^ ■rf a •- '^ X ° ° .:; o •saaviKvno saaDvnacH0 2 r? 3 SÉANCE DU 7 MARS 1870. Présidence de II. le D' FALCOiV-DUQUESIVAY. A 7 heures et demie ia séance est ouverte. Le procès- verbal de la séance précédente est lu et adopté. Ouvrages reçus depuis la dernière séance : 1° Bulletin de la Société académique d'Agriculture , Belles- Lettres, Sciences et Arts de Poitiers, n°' lû2 et 1^3. Novembre et décembre 1 869 ; 2° Mémoires de l'Académie impériale des Sciences , Lettres et Arts d'Arras; 2" série, t. III, 1869; 3° Journal de la Société d' Horticulture du département de Seine-ei-Oise ; n"' 10, 11 et 12 (octobre, novembre et décembre 1869) ; W Programme du Congrès scientifique de France (37° session), qui ouvrira à Moulins, le 1'''" août 1870 ; 5° Bulletin de la Société géologique de France, 2® série, t. XXVP, feuilles 35-^6; 1868-1869; 6° Bulletin de la Société d'Émulation de C Allier, t. X, k' livraison ; t. XI, 1" livraison ; 7° Transactions de la Société entomologique de Londres, 2« série, t. I et II (1867-1868). Londres, in-8°. Parmi les pièces de la correspondance se trouvent : 1° Une lettre de la société Géologique de Londres, qui adresse ses remercînients à la société Linnéenne en lui ac- — 284 — cusant réception des volumes I et II (2» série) du Bul- letin ; 2° Une lettre de M. Marie , sous-commissaire de la ma- rine , qui , après avoir témoigné sa gratitude à la société Linnéenne pour l'avoir admis au nombre de ses membres correspondants , ajoute : i Ce titre, qui me flatte beaucoup , a m'encouragera davantage à poursuivre le but que je me « suis toujours proposé, celui d'être utile h la science selon « mes moyens. Appelé à séjourner aux colonies, je puis, en « effet , y trouver des choses intéressantes pour la science, 0 et je puis affirmer que ma bonne volonté , qui ne faillira « jamais , suppléera à mes faibles connaissances, et que je te m'efforcerai de me rendre digne de l'insigne honneur a que la Société a daigné me faire. « 3° Des remercîments sont également adressés à la Société par deux nouveaux correspondants, MM. Robert (FélixJ et Chevalier-Balrae, demeurant l'un et l'autre au Puy (Haute- Loire). M. Robert fait part à la Société d'une découverte destinée à jeter un jour nouveau sur la formation des prétendues marnes sans fossiles du Velay. En faisant construire un han- gar sur sa propriété de Cussac , il a trouvé dans les marnes provenant des fondations des échantillons renfermant des empreintes de végétaux et de coquilles marines qui ne sont pas encore déterminées, mais qui paraissent se rapporter à des Bélemnites et à des Pecten equivaivis. Ces dépôts mar- neux, qui s'élèvent jusqu'à AOO mètres dans certaines val- lées, auraient alors été formés par la mer jurassique qui a dû précéder celle de la molasse, comme a pu s'en convaincre la société Géologique de France dans son voyage d'excursion au Mézenc. — M. Robert se propose de faire sur sa décou- verte un travail qu'il communiquera à la société Linnéenne. En attendant une communication plus spéciale, M. Che- — 28S — valier Balme prie la Société d'accepter l'hommage d'une brochure qu'il a publiée sur le projet de loi relatif aux dessins et aux modèles de fabrique. U° Une lettre de RI. le secrétaire de la société des Beaux- Arts prie M. le président de la société Linnéenne de consulter les membres de la Compagnie sur la question de savoir s'il ne serait pas désirable de substituer l'éclairage au gaz au mode qui est actuellement employé, et si la société voudrait contribuer pour sa quote-part à la dépense qu'entraînerait l'installation du nouveau mode d'éclairage. — Après une discussion à laquelle prennent part plusieurs membres de la compagnie , M. le président met aux voix la proposition de M. le secrétaire de la société des Beaux- Arts, qui n'est pas adoptée. 5° Communication est donnée du programme des ques- tions qui seront traitées lors de la session que tiendra le Congrès scientifique à Moulins, en août 1870. — A cette occasion, 31. de Caumont invite la société à déléguer deux de ses membres pour la représenter au Congrès; sur la proposition qui leur en a été faite, 3LM. le D-^ Faucon- Duquesnay et Fauvel acceptent cette mission. M. de Caumont annonce à la Compagnie la terminaison prochaine du grand travail de M. Davidson sur les British fossii Brachiopoda. Cette magnifique publication, qui ne forme pas moins de trois gros volumes in-^", contient 170 planches que iM. Davidson a dessinées sur pierre lui-même. M. le D"" Léon Liégard lit sur un ouvrage de M. le D' Viaud-Grand-Marais, professeur à l'École de médecine de Nantes, le rapport suivant : — 286 — ÉTUDK MÉDICALE SUR LES SERPENTS DE LA VENDÉE ET DE LA LOIRE-INFÉRIEURE Par le Docteur A. VIAUD-GRAND-MARAIS, Professeur à l'École de médecine de Nantes, Messieurs , L'ouvrage que vous m'avez chargé de lire et de vous analyser est une œuvre d'histoire naturelle médicale pleine d'intérêt , écrite à un point de vue profondément pratique , dans laquelle nous trouvons tout d'abord des déterminations scrupuleusement étudiées et fort exactes , des détails sur les iuœurs et habitudes des serpents , basés sur des recherches originales fort curieuses , aidées de renseignements fournis par les chasseurs de vipères et les erpétologistes des localités où ces reptiles abondent dans les deux départements. Puis , après une étude rapide de l'appareil venimeux des vipères, un examen comparé des venins de plusieurs espèces animales et aussi des .serpents exotiques et des vipères indigènes, l'au- teur fait l'histoire de l'affection venimeuse dans la Vendée et la Loire-Inférieure , à l'aide des nombreuses observations qu'il a recueillies lui-même ou qui lui ont été fournies par les médecins de la contrée. Sous le titre de Pathologie com- parée, il fait voir les rapports et différences que présente l'affection venimeuse qu'il a lui-même o'oservée, avec les ma- ladies de même nature causées par la morsure des serpents des Indes et des deux Amériques, ou par les blessures empoi- - 287 — sonnées de certaines flèches. Enfin , l'auleur passe en revue les différents traitements usités contre la morsure des serpents venimeux ; et il met en relief , sous le nom de traitement rationnel , celui que ses expériences personnelles l'ont décidé à adopter comme le plus avantageux. Il termine en indiquant les ennemis des vipères, et en faisant un historique intéressant des anciennes tentatives essayées par nos prédécesseurs, pour appliquer le venin des serpents et les diverses parties du corps de ces animaux eux-mêmes à la guérison des maladies. Tel est le plan de l'ouvrage. Il est assez difficile d'en donner une idée plus étendue, à moins d'entrer dans des détails que ne peut comporter une simple analyse ; je vais cependant l'essayer, en prévenant toutefois que beaucoup de choses intéressantes seront nécessairement passées sous si- lence , et que l'œuvre de M, Viaud-Grand-Marais perdra beaucoup à être ainsi présentée. Notre auteur compte huit espèces de serpents dans la Vendée et la Loire-Inférieure ; parmi eux, il range et décrit l'orvet, /énguis fragilïs L. , quoique ce ne soit pas un ophi- dien ; son but, en agissant ainsi, est de vulgariser la connais- sance de ce saurien inoffensif et utile, afin d'éviter qu'il soit confondu avec les serpents dangereux; on reconnaîtra toujours l'orvet à son œil à trois paupières mobiles , à sa queue plus longue que le reste de l'animal et à ses écailles semblables sur le dos et sur le ventre. Viennent ensuite cinq espèces de cou- leuvres : la couleuvre d'Esculape, Dum, de 1 mètre environ de longueur, à dents toutes semblables en dimension et en intervalle ; la couleuvre lisse, Coronelia levis Laur. , de 60 centimètres de longueur, marquée sur la tête d'une tache brune en forme d'U, à dents inégales en longueur, séparées par des intervalles égaux; la couleuvre verte et jaune, Za- menis viridiflavus "Wagl : l'adulte atteint jusqu'à l'",80; les dernières dents de la mâchoire supérieure sont plus Ion- — 288 — gués que les autres, dont elles sont séparées par un intervalle libre : la couleuvre à collier , Tropidonoius Natrix KuU ; son collier est d'un jaune de teinte plus ou moins foncée, suivi d'une large tache noire de chaque côté du cou ; sa taille peut atteindre 1 mètre , ses dents postérieures sont plus longues que les antérieures , mais les unes ne sont pas sépa- rées des autres par un intervalle libre ; enfin, la couleuvre vipérine , Tropidonoius viperinus Schlegel , dont les dents sont disposées comme celles de l'espèce précédente ( c'est en effet le caractère du genre Tropidonotus ) ; sur la tête et le corps des taches noirâtres reproduisent assez exactement celles qui se rencontrent sur les vipères pour que des erreurs funestes aient souvent été commises ; la longueur de la cou- leuvre vipérine ne dépasse pas 65 centimètres. Tous ces serpents se nourrissent de proies vivantes; quelques-uns même dévorent les vipères ; ils avalent ces animaux sans les diviser , et comme leur course est extrê- mement ralentie par la présence de ces morceaux volumi- neux dans leur estomac , ils les rejettent souvent quand ils craignent le danger ; des crapauds ont ainsi pu sortir vivants de l'estomac des couleuvres , et subir seulement quelques meurtrissures d'une aventure qui , si elle se fût prolongée, leur aurait infailliblement coûté la vie. Le goût attribué aux couleuvres pour le lait des mammi- fères et toutes les histoires qui ont été racontées à ce sujet sont des fables. M. Viaud-Grand-Marais n'a jamais remarqué qu'elles préférassent ce liquide à l'eau ; en revanche , toutes les couleuvres se baignent avec une évidente satisfaction. Irritées, elles finissent par mordre : la sensation alors éprouvée est celle d'un pincement et d'une déchirure; mais la morsure se comporte toujours comme une plaie simple. C'est au printemps que les couleuvres opèrent leur première mue ; une seconde mue au moins s'effectue dans le courant de — 289 — l'été. Avant l'hiveriiage, elles se réunissent en grand nombre en (les lieux bien exposés au soleil et forment alors des amas inextricables. Pendant l'hiver, elles se tiennent plusieurs en- semble dans des cavités sèches. Elles entrent même dans les fermes , se logent dans les poulailliers , se glissent jusque sous les pierres des foyers. L'auteur cite des faits d'inva- sion si considérables et si dangereux (car des vipères ont pu se mêler aux couleuvres envahissantes) que l'homme a quelque- fois dû céder la place et fuir devant ces hôtes insupportables. L'auteur examine aussi la question du cocatris ou œuf de coq, et démontre que toute cette fable repose sur deux faits : 1° la présence assez fréquente d'œufs de couleuvres dans les poulailliers et leur ressemblance avec les œufs avortés des poules ; 2° la forme grossière d'un petit serpent que présente le ligament dû à l'union de deux clialases dans les œufs des poules sans germes. Enfin , la conclusion de cette première partie , c'est que les couleuvres ne sont pas des animaux dangereux, et qu'il faut les proléger , à cause de la grande destruction qu'elles font des larves d'insectes , mollusques et rongeurs nuisibles à l'agriculture. Les deux dernières espèces de serpents qui habitent la contrée sont des vipères, animaux esseniielleraeni venimeux : 1° La vipère Péliade ou à trois plaques, Pelias Berus , Merrem., portant entre les yeux trois plaques polygonales disposées en triangle , tachetée sur la tète d'un signe hiéro- glyphique noirâtre ."d'un zigzag de môme couleur le long du dos et d'une bande derrière l'œil , continuée par une série de taches sur les flancs. Sa longueur ne dépasse pas 60 centimètres ; 2' La vipère Aspic ou commune , Vipera Aspis , Mer- rem. , qui atteint 70 cenlimôlros, dont le museau est retroussé en rebord saillant , dépourvue des trois plaques 19 — 290 — polygonales de l'espèce précédente. Toutes deux appartien- nent au sous-ordre des Solénogtyphes. Les vipères Aspics , d'après la couleur de la robe et la dis- position des taches, ont été divisées en cinq variétés, six même d'après l'auteur ; voici leurs noms : var. type ( rouge orangée ) , Chersea , Redii , Ocellata , Praster ( presque absolument noire), Delalandii (entièrement décolorée). Les vipères Aspics sont si communes dans la Loire-Infé- rieure qu'une femme Moreau présente , année moyenne , 2,062 têtes de ces reptiles aux personnes chargées de lui payer les primes allouées par le Conseil général. Les deux espèces de vipères offrent de grandes analogies et peuvent être facilement confondues entre elles ; l'erreur est insignifiante, parce qu'elles sont à peu près aussi dangereuses l'une que l'autre ; mais il est très-important de distinguer une vipère d'un serpent non venimeux , et de le faire d'un pre- mier coup d'œil. L'auteur résume , dans le tableau suivant , les caractères différentiels les plus apparents : VIPÈRES. COULEUVRES. _ . , Triang;ulaiie, plus large en l Ovale , sans rétrécissement 1 » Forme de ) arrière; cou rétréci, sur- j distinct la séparant du la tête. ^ ^^^^ ^^^^ l'aspic. f corps. / Tête couverte entièrement / ,^ .,, ) de petites écailles ; ou de ) Tête couverte de neuf gran- 2' EcaïUure. . petites écailles, plus trois J des plaques. [ plaques en écusson. \ 3° Pupille. I En fente verticale. | Ronde. Une seule entièrement dé- ^^^^^^ ^^ j^ mâchoire supé- l veloppée, longue, courbe i ^.^^^^^ nombreuses et ana- Z,^ Dents. :^ et mobile, de cliaquecoe ' ligues à celles de l'autre i de la mâchoire supe- „,°àchoire. \ neure. V 1 Brusquement terminée, for- , pj^^ ^^ ^^ ^^^^^ ^^^^_ 5» Queue. { mant a peme le 1/b de l ^^lent terminée, f la longueur totale. f 1 ,.,,!• i Les caractères ci - contre fiopeiaee ) Signes hiérogyplnques , n'existent que chez la cou- 6 i'e'î'g»- zigzag dorsal, etc. J leuvre vipérine. — 291 — Les vipères hivernent plusieurs ensemble dans des cavités naturelles; elles commencent à se réveiller vers le 15 février; elles changent de peau et conservent leur activité jusqu'à la fin d'octobre ; plus la chaleur est grande , plus elles sont alertes : l'orage les surexcite. Elles fréquentent surtout les coteaux rocailleux inclinés vers un cours d'eau. L'aspic pré- fère les lieux secs, et le péliade les endroits boisés ; ils ne sortent habituellement que le jour, si ce n'est durant les nuits les plus chaudes de l'année. Les vipères ne se nourris- sent que de proies vivantes ; chose remarquable, elles se comportent d'une manière toute différente, suivant que cette proie est un animal à sang chaud ou un animal à température variable; dans ce dernier cas, elles avalent sans mordre ; dans le premier cas, au contraire, elles blessent d'abord avec leurs crochets la proie qu'elles ont surprise ; puis elles se retirent en se repliant sur elles-mêmes , pour ne revenir s'en re- paître qu'après la mort produite par l'inoculation du venin. M. Viaud- Grand-Marais admet la fascination exercée par les vipères sur leurs victimes ; mais il cite des faits dans lesquels le serpent aperçu le premier par une souris dans un lieu étroit fut surpris et déconcerté et ne songea qu'à fuir La portée de ces Ophidiens est de cinq à douze vipéraux , qui naissent, tous formés et vivants, vers la fin de Tété ; chose intéressante à noter, c'est que les accolements de germes sont assez fréquents, ce qui produit des serpents à deux têtes ou à deux queues ; ces monstruosités sont l'origine de la fable des hydres. Quand les jeunes, surveillés par leur mère, sont menacés d'un danger , ils se réfugient dans la gueule de la mère et par là dans ses voies digeslives, d'oii ils sortent quand ils le peuvent faire avec sécurité. L'auteur donne ensuite une description très-chire de l'appareil venimeux, suffisamment connu, du reste, pour que je n'y insiste pas ici. Quand une vipère s'élance pour blesser, - 292 — elle ouvre largement la gueule en faisant saillir ses crochets, puis elle frappe violemment pour les enfoncer par ce choc profondément dans les tissus : en sorte que le plus habi- tuellement cet animal pique plutôt qu'il ne mord , et sa piqûre est double ; il mord cependant quelquefois, quand , par une circonstance quelconque , il lui est impossible de prendre son élan. L'empreinte des dents de la vipère consiste seulement en deux petites piqûres dénotées par la présence d'une gouttelette de sang sur chacune ; dans ses expériences, M. Viaud-Grand-Marais n'a jamais pu apercevoir la trace de l'impression des dents de la mâchoire inférieure, ni celle des dents palatines. Le venin de nos vipères est un hquide homogène, qui, desséché sur une lame de verre, a l'aspect d'une gomme qui s'écaille bientôt ; la dessiccation lui conserve ses propriétés malfaisantes; une forte vipère en peut fournir ih grammes; il est sécrété lentement, de sorte que les blessures deviennent de moins en moins dangereuses par épuisement du venin, et qu'une neuvième morsure n'en fournit plus de quoi tuer un pigeon. Ici, nous trouvons une analyse du venin de nos vipères d'après Lucien Bonaparte, comparée à une analyse du venin des Crotales faite j5ar le D' Weir Milchell. Après cette élude viennent d'intéressantes recherches snr l'action des venins. Les animaux les plus sensibles à celte action sont les oi- seaux ; la vipérine ou échidnine (substance active des ve- nins) n'agit pas ou agit très-faiblement sur les animaux dits à sang froid , à moins que l'on n'élève arliliciellemenl leur température. Les expériences de l'auteur le portent à penser que les blessures des vipères n'empoisonnent pas leur espèce; il ne dissimule pas cependant que des personnes d'une grande autorité ont soutenu l'opinion contraire. Le venin n'agit que s'il a été inoculé ; introduit dans l'estomac — 293 — il n'(JCcasionne pas d'accident, et les animaux tués par les vipères peuvent être mangés impunément. Le sang est sur- tout attaqué par le poison des serpents ; la fibrine est détruite ou transformée par lui , et perd ses propriétés plastiques. J'analyserai plus brièvement l'importante partie de l'ou- vrage qui a trait à la maladie occasionnée chez l'homme par la morsure des vipères et aux moyens employés pour la combattre , cette étude étant surtout du domaine de la médecine et s'éloignant un peu de la nature des travaux de notre compagnie ; j'en dirai cependant quelque chose , parce que je pense que les naturalistes ne doivent pas rester étrangers aux faits que je vais rapidement relever. Les blessures de vipères , abandonnées à elles-mêmes ou ayant subi un traitement irrationnel au moins au début , peuvent guérir seules, mais elles peuvent aussi entraîner la mort; !\L Viaud-Grand -Marais cite h9 cas de mort sur 321 observations de piqûres. La blessure est plus grave chez les enfants ; car 26 des victimes étaient âgées de moins de 15 ans. Il résulte d'expériences faites sur les animaux que , si la masse du blessé doit être con- sidérée comme un élément de résistance, l'âge est pour lui d'une bien autre importance, les jeunes sujets absorbant très-rapidement les échiduines et résistant irès-faiblement aux poisons animaux. Le danger des blessures est aussi un peu plus grand dans le sexe féminin. Lorsque la blessure n'entraîne pas la mert, elle peut oc- casionner une grave maladie , dont les effets se trahiront encore plus tard par des troubles qui dureront autant que la vie du blessé ; dans d'autres circonstances, tout se bornera à de la prostration accompagnée de quelques nausées. La gravité de la blessure est subordonnée à une foule de circonstances dont voici quelques-unes : le péliade est rela - — 29^1 — livement moins dangereux que l'aspic. La vigueur du rep- tile, le temps qui s'est écoulé depuis sa dernière morsure, la répétition des morsures sur le même sujet, ont une influence marquée sur l'action du venin. Si la vipère n'a frappé que d'un seul crochet, les suites de la blessure sont juste moitié moins graves ; si la peau est seulement éraillée, si la piqûre est faite par un crochet arraché, sec ou frais, le danger est notablement diminué. L'auteur cite et décrit avec une grande autorité les phé- nomènes locaux qui suivent la piqûre envenimée : la tumé- faction inflammatoire avec sa marche envahissante ; la douleur consécutive ; l'engourdissement qui résulte de la compression éprouvée par les nerfs du membre distendu ; l'abaissement de la température qui peut atteindre 7° centigrades, le ther- momètre ne marquant plus que 30" quand on le place sur la partie malade ; les taches Hvides dans une circonscription notablement étendue. Dans les cas très-graves les phénomènes généraux sont, à la suite d'angoisses , des nausées et des vomissements vio- lents de glaires sanguinolentes ; l'estomac semble être , en eff'et , la principale voie d'élimination des venins et de leurs produits. Les malades prennent une teinte cachec- tique jaunâtre ; ils ont des lipothymies et des syncopes ; le refroidissement local se généralise , la peau se couvre de sueurs froides visqueuses, le pouls est petit et irrégulier , souvent imperceptible ; la respiration s'embarrasse, les yeux se creusent, et la prostration devient extrême, l'urine est supprimée. On note encore des crampes, des soubresauts de tendons, de la rêvasserie ; la langue devient fuligineuse et l'haleine fétide ; puis la mort vient terminer la scène, ou bien les phénomènes de réaction se produisent : la chaleur renaît, le pouls se relève, et des sueurs abondantes, mais de bonne nature, amènent la guérison dans un espace de temps très-variable — 295 — Circonstances imporfantos à noter, la guérison n'est parfois qu'apparente : un grand nombre de blessés éprouvent plusieurs années de suite, et presque à jour ûxe, le retour de troubles morbides analogues à ceux que produit l'inoculation veni- meuse. D'autres ne se remettent jamais d'une morsure de serpent : les accidents aigus passés , ils déclinent, restent va- létudinaires et finissent par succomber au bout de quelques mois. Quelques autres arrivent à cet état secondaire après avoir semblé guéris pendant un certain temps. Enfin, dans des cas peu nombreux, après dix-huit mois ou deux ans d'une santé parfaite en apparence, des blessés sont tombés morts comme foudroyés ; et cette mort subite a encore été attribuée aux suites de leur intoxication venimeuse. Je laisse ici de côté tout ce que l'auteur raconte de l'action du venin sur les animaux, pour arriver au traitement. On a successivement vanté comme remède spécifique les diverses parties de la vipère elle-même, et jusqu'à son venin à dose infinitésimale ; inutile de dire que ces remèdes sont parfai- tement inutiles. L'une des pratiques les plus dangereuses serait celle d'écraser la tête de l'animal sur la plaie, puis- qu'elle expose à de nouvelles blessures et à l'introduction d'une nouvelle dose de venin. Parmi les spécifiques végé- taux, les plus en réputation dans l'ouest sont les galium, la bardane, le frêne, les gousses d'ail, les feuilles demolêne, les fleurs du genêt h balais, la racine de panais sauvage, etc. A.vec ces plantes on fait divers mélanges amers et aroma- tiques unis h du vin ; donnés par verres jusqu'à produire un commencement d'ivresse , ils soutiennent l'économie et favorisent l'élimination du poison en portant à la sueur et à la diurèse. Parmi les spécifiques végétaux exotiques, I\]. Viaud-Grand- Marais distingue le sénéka, racine du Polygala seneca ; le cédron, cotylédons d'une graine de la famille des Simarou- ~ 296 — bées , Simaba cedron , ei la liane contre-poison des Cayen- nais, Aristolochia odoraiissima L. , connue au Brésil sous le nom de Guaco (ce n'est pas la seule plante d'Amérique qui porte ce nom). Il recommande même comme d'un usage heureux l'œnolé suivant : Porto alcoolisé 80u grammes. Liane contre-poison ... 30 grammes. Quinquina calisaya. ... 20 grammes, f. s, a. à prendre par verres h liqueur de deux en deux heures , jusqu'à stimulation ; continuer son usage pendant quelques jours à dose de 15 à 20 grammes malin et soir. Du reste, l'alcool sert de base à la plupart des remèdes employés aux Antilles contre les morsures de serpents. L'ammoniaque employée à l'extérieur est plutôt nuisible qu'utile ; mais quelques gouttes administrées à l'intérieur favorisent la transpiration. Le chlore, le brome et l'iode appliqués à l'extérieur n'ont jamais donné de bons résultats. Le perchlorure de fer injecté dans les petites plaies à l'aide d'instruments spéciaux, ou déposé dans les plaies agrandies, a quelquefois arrêté les accidents. L'auteur a surtout cons- taté les bons résultats donnés par l'emploi de l'acide phé- nique, qu'il mélange avec égale quantité d'alcool ; deux ou trois gouttes du mélange suffisent, car, employé sans ména- gement, il donne lui-même des accidents de suppuration graves. Il faut toujours que le remède soit appliqué avant la diffusion du venin; chez l'homme la cautérisation phé- nique a encore chance de réussir quinze minutes après l'ac- cident. L'ablation de la partie mordue , les diverses sortes de; cautérisations, pourvu que l'opération soit faite aussitôt après la morsure et qu'elle détruise tous les tissus imprégnés par le poison, sont des moyens d'un effet certain, La com- - 99l — pression circulaire ou ligature enirc la plaie et le cœur em- pêche l'absorption, met le venin en quarantaine, donne le temps de recourir à d'autres remèdes, après quoi il faut l'enlever. Enfin la succion est la plus sûre de toutes les mé- thodes si on la met en usage immédiatement après la piqûre. L'opérateur doit, par prudence, cracher de temps en temps ce qu'il a aspiré ; il transforme ainsi la morsure venimeuse en une plaie simple qui guérit sans accident. Cette succion, du reste, est sans danger pour celui qui la pratique. L'auteur, après avoir passé en revue la série de moyens que je viens d'énumérer, décrit le traitement rationnel de la maladie venimeuse à tous ses degrés, basé : l°sur l'indica- tion d'empêcher le venin de pénétrer dans l'économie ; 2° sur celle de combattre ses effets, quand il y a pénétré, indication obtenue par les excitants alcooliques dont il a été question plus haut, et par tous les procédés sudorifiques que nous avons à notre disposition; 3' enfin, quand la convalescence est obtenue, l'indication est de soutenir les forces du blessé à l'aide des toniques et des ferrugineux ; ces derniers moyens sont aussi les plus avantageux pour combattre la cachexie échidnique. Nous rentrons maintenant dans le domaine de l'histoire naturelle pour y rechercher les ennemis de nos vipères. Parmi les oiseaux , il faut citer l'aigle botté et le Jean-le- Blanc ; toutes les buses, les busards, les milans, et surtout le milan royal ; les corbeaux , particulièrement le corbeau noir. Les volailles de basse-cour elles-mêmes tuent fort bien les vipères , pourvu que ces reptiles ne soient pas en- core adultes. Parmi les mammifères, des faits bien observés démontrent que le hérisson fait avec avantage la guerre aux vipères. Il en est de même des belettes , des blaireaux et môme des chats. Les porcs et les .sangliers dévorent aussi les vipères, sans se préoccuper de leurs piqûres, qui leur - 298 - sont du reste peu dangereuses. Enfin, le plus grand destruc- teur de vipères , c'est l'Iiomme, qui, par l'extension des cultures, l'ouverture de larges voies de communication , les a éloignées de son habitation, et qui, par des chasses har- dies, en fait disparaître un si grand nombre qu'on évalue à 55,462 la quantité détruite dans le département des Deux- Sèvres, de 1864 à 1868. iM. Viaud-Grand-Marais termine son ouvrage par un ap- pendice qui contient un tableau synoptique des serpents de sa contrée, résumé fort bien fait, que sa dimension n'a pas permis de placer sur une seule page; de sorte que, matériellement du moins, ce n'est pas un tableau synoptique ; mais son numérotage permettra toujours de lui donner cette forme, quand on le voudra. L'appendice contient encore un article intéressant sur l'emploi de la vipère et du venin des serpents comme moyen thérapeutique ; l'auteur le résume lui-même ainsi : « Les parties qui constituent le corps de la vipère n'ont pas plus de valeur thérapeutique que les parties similaires de l'anguille ou de la lamproie ; et le venin des serpents, malgré sa grande puissance , n'a pas été jus- qu'ici utilisé avec fruit par l'art de guérir. » A son tour, M. le D' Posiel lit une partie de la notice biographique qui a été faite par M. Weissner , professeur de botanique à Bâle, membre étranger de l'Académie des sciences de Munich , sur Charles-Frédéric Martius. Ce travail , dans lequel est rapportée la vie de l'illustre botaniste et où se trouvent consignés les progrès qu'il a fait faire à la science, a été traduit de l'allemand en français par notre vice- secré- taire avec une scrupuleuse exactitude. M, le D"' Postel ter- minera la lecture de celte traduction dans la prochaine séance. M. Morière entretient ses collègues d'une excursion qu'il PL.l, r82 -\ - — - - —— • •* • '^ ' - »^1 -"TT. 'fc r 70 'j^.'^ "^âé;? .Si^i^aê^i^'- I^'IO I Û^'SO 'MW^^^^w^ ^^'}'^ 4'" i" 30 oupe Qune lârnere iFontenay-le-Pesnel Cq] a.b.r, Hélix Abax [inf. Marie) ^ 0 — 299 — a faite aux carrières de FoiUenay-le-Pesnci et de Tilly , en compagnie des docteurs "Ward, Vieillard et de M. Bernard. Les anciennes carrières de Fonlenay , celles qui, pendant longtemps, ont été seules exploitées, se trouvent à gauche de la route de Caen à Caumont ; il n'y a que peu d'années que celles qui sont actuellement en pleine activité, sur la droite de cette roule, ont été ouvertes. Nulle part , dans le dépar- tement , la superposition du lias supérieur et du lias moyen n'est plus visible et ne peut être mieux étudiée que dans ces carrières ; nulle part, on ne peut mieux suivre cette ligne remarquable formée par les nodules calcaréo-argileux ou miches dans l'argile qui forme la base du lias supérieur , pas même dans la rade de Curcy ; seulement, à Curcy et à La Caîne , ces nodules renferment fréquemment des vertébrés (reptiles ou poissons) ou des céphalopodes mous ; tandis qu'à Fontenay , on ne trouve à l'intérieur des nodules que des lignites, des cristaux de chaux carbonalée et surtout des Ammonites, quelquefois avec leur aptychus. M. Modère fait passer sous les yeux de ses collègues une coupe qu'il a relevée dans la carrière la plus rapprochée de la route qui appartient à M. Mulot. La succession des couches offre de bas en haut la série suivante : 1° Zi",30 de couches minces d'argile alternant avec des couches plus épaisses de calcaire qui offre, dans plusieurs lits, une couleur bleu-noirâtre et une grande compacité ; ce qui permet d'en faire des auges, des pavés, etc. La grande exploi- tation du banc-bleu pour cet usage a lieu de l'autre côté de la roule. On rencontre dans cette couche : Rhynconeiia tlialia, Rh. rimosa, Anunonites plam'costa, Amm. margaritaïus de petite taille, presque toujours pénétrés de fer sulfuré, comme les fossiles de l'argile de Dives ; 2' 0"',80 d'argile bleuâtre ou jaunâtre ; 3° Le banc de roc, qui offre une épaisseur de 1",10 et qui — 300 ~ doit être recouvert, dans certains endroits, par la couche à Leptœna, que nous n'avons pas pu constater et qui termine le lias moyen. L'ensemble des couches du lias moyen nous a offert une épaisseur de 6'", 20 ; ^^ Au-dessus du banc de roc viennent 2 mètres d'argile bleuâtre, pénétrée de fer sulfuré, et offrant, surtout à la base, diverses poches revêtues de concrétions de chaux carbonatée (stalactites, stalagmites, concrétions panniformes, etc.); un cordon constitué par les miches est placé au-dessus et se trouve recouvert lui-même par une épaisseur de 1™,70 d'ar- gile fissile ; le cordon des miches est donc placé à peu près à moitié de la hauteur de la couche d'argile désignée à La Caîne, à Curcy , etc. , sous le nom d'argile à poissons , mais qui ne mérite pas ce nom à Fontenay ; cette couche n'en constitue pas moins la partie inférieure du lias supérieur ; 5° Une série de bancs calcaréo-marneux, de 2"', 87 d'épais- seur , avec un grand nombre d'Amm. bifrons , A. HoUan- drei , A. serpcntinus, Bel. iripartûus , etc., c'est-à-dire l'étage moyen du lias supérieur ; 6° Enfm, une couche peu épaisse de diluvium et de terre végétale recouvre cet étage moyen. Je n'ai pu découvrir en cet endroit ni le niveau à Amm. -primordialis, ni le niveau à Lima heteromorpha et à Terebraiula perovaLis, qui con- stituent la partie la plus élevée du lias supérieur ; peut-être se rencontreraient-ils plus loin. Les argiles à nodules nous offrent , dans les carrières de Fontenay, deux faits qui nous paraissent importants à noter. Le premier consiste dans l'absence de vertébrés et de cépha- lopodes mous à l'intérieur des nodules , qui ne contiennent le plus souvent que des Ammonites. La mer dans laquelle se sont déposées ces argiles devait donc avoir là une plus grande profondeur (jue dans les carrières où l'on rcncontie des ver- tébrés, ou, dans tous les cas, Fontenay était à une plus grande distance du rivage que La Caîne. — 501 — Le second fait est relatif à la pénétration évidente des argiles par des eaux ciiargées de chaiix carbonatéc, péné- tration qui a dû agir parliculièreoient sur les miches, lorsque les éléments organiques renfermés dans ces nodules, en se décomposant, ont donné naissance à des vides qui ont exercé en quelque sorte un appel du dépôt cristallin. Ainsi se trouve confirmée l'hypothèse que M. Eugène Deslongchamps avait émise dans son in)porlanle E(Mde des terrains jurassiques inférieurs du Calvados, lorsqu'il cherchait à expliquer la nature calcaire des miches de Gurcy et de La Caîne. Dans le travail que nous venons de citer , IM. Deslong- champs , en parlant de l'assise des argiles à poissons, dit qu'elle « a été déposée dans une sorte de petit bassin com- » prenant les communes de Landes , Vacognes , Préaux , (( Trois-Monts , La Caîne , Curcy , Évrecy , Maisey, Amayé- « sur-Orne, La IMorinière , Vieux, Feuguerolles , etc., où (( elle repose sur les couches supérieures du lias à Bélemnites. « En quittant Évrecy, ajoute noire collègue, si l'on se dirige (c vers Bougy , ces argiles deviennent de moins en moins « épaisses ; à Missy , à Noyers, elles sont encore sensibles, (( et l'on voit qu'elles continuent à paraître, quoique très- « réduites, à Holtot-les-Bagues et jusque vers Baveux. * Ce passage me permet de conclure que des circonstances favorables n'avaient pas encore permis d'étudier convenable- ment l'assise des argiles à poissons à Fontenay-le-Pesnel. Les deux carrières que nous avons visitées à Fonlenay , et celle que nous avons examinée ensuite à Tilly , à peu de distance de l'église, offrent à peu près la même disposition ; les argiles à nodules ont là une puissance considérable , supérieure à celle qu'elles offrent dans la plupart des localités où cet étage a été signalé ; elles se prolongent très-probablement au-delà de Tilly , vers Baycux, sur la rive droite de la Seulles , et aussi dans plusieurs communes situées sur la rive gauche de cette rivière. — 302 — M. le D' Ogier Ward soumet à l'appréciation de ses col- lègues plusieurs échantillons de crustacés qu'il a rencontrés dans le calcaire de Caen. Ces échaniillons lui paraissent devoir se rapporter au Crangon Magnevilici (Glyphen reglegana Meyer ) que M. Eudes-Deslongchamps a fait connaître dans le V* volume des Mémoires de la Société ; seulement il a trouvé diverses parties qui n'avaient pas été figurées dans la planche qui accompagne le mémoire de M. Deslongchamps ; et la plus importante comprend les articles de l'abdomen b peu près complets de ce crustacé macroure. Le scrutin est ouvert sur les présentations qui ont été faites dans la dernière séance : de M. Bernard, comme membre résidant , et de M. Jourdy , comme membre correspondant. L'admission de ces messieurs est prononcée. Sont proposés pour qu'il soit statué sur ces présentations dans la prochaine séance : comme membres résidants, i^J, Go- querel, professeur au Lycée, par MW. Goesie et Gharbonnier ; M. Moutier , élève en médecine, rue Malfilâtre, 17, par MM. Fayel et Fauvel ; comme membre correspondant , M. Duret, prosecteur de l'École de Médecine , rue Froide, 28, par les mêmes. À 9 heures et demie la séance est levée. SÉANCE DU II AVRIL 1870. Présidence de 11. J.-lsidore PIERRE. A 7 heures et demie la séance est ouverte. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Ouvrages reçus depuis la dernière séance : 1" Journal of tkc Linnean Society. — Vol. IX, 1867, zoology, n- 36, 37, 38, 39, ZiO, 61, 62. —Vol. IX, 1867, botany, n" 60, 61, 62, 63, 66, 65, 66, 67.— Vol. X, 1868, zoology, n"' 63, 66, 65, 66. —Vol. X, 1868, botany, n"' 68, 69, 50, 51.— Vol. XII, 1869, botany. Musci Austro-Americani. — Enumeralio muscorura omnium austro- americanorum auctori hucusque cognitorum, scripsit Guil- lelmus Mitten. Address. of Georges Bentham, président, together with obituary. Notices of deceased members , by G. Busk , the secreiary , 1869. 2° Processen-verbaal van de Gewone Vergageringen der Koninklijke Akademie van Wetenschappen , afdecling na- timrkunde , van mei 1868 tôt en met april 1869. 3° Verslogen en Mededeelingen der Koninklijke Akade- mie van Wetenschappen. Afdecling natuurkunde , tweede reeks. Derdedeel, Amsterdam, 1869. 6' Jaarhœk van de Koninklijke Akademie van Wetens- chappen Gevestigd , te Amsterdam , voor 1868. 5° Verhandelingen der Koninklijke Akademie van We- tenschappen. Afdecling letierkunde. Vierde deel, Ams- terdam, 1869. — iOk — 6» Bij cirage n tôt de Dierkunde inigegeven door het genootschap , natura ariis magistra , le Amsterdam, ne- gende Aflevering, 1869. 7° Annales de La Société d' Horticulture de Maine-et- Loire , 1869, 3*^ trimesiie. 8° Maître Jacques , journal populaire d'agriculture , février-mars 1870. 9° Société des Sciences et Arts de Vitry-le-François , tome m, 23 avril 1868, 17 juin 1869. 10° Bulletin de la Société d'Histoire de Colmar , 10' année, 1869. 11° Bulletin de la Société algérienne de Climatologie , Sciences physiques et naturelles, 6" année, 1869, n"' U, 5 et 6. 12° Description d'une nouvelle espèce africaine du genre Varax , par IM. Alf. de Borre , conservateur au musée royal d'histoire naturelle de Bruxelles. 13° Comitato geologico d'Italia, boUetlino n° 2 , fel- braio 1870. lZi° Mémoires de la Société d'Agriculture , Commerce, Sciences et Arts du département de la Marne, année 1869. 15" Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe , 2" série, tome XI, W trimestre de 1869. 16° Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, tome XXIV; 3-= série, tome IV, 5« livraison, 20 août 1868; 6* livraison, 25 février 1870. 17° Mémoires de L'Académie impériale des Sciences, Belles- Lettres et Arts de Lyon, classe des sciences , tome XVII, 1869-70. 18* Annales de la Société Linnéenne de Lyon, année 1869, tome XVII. 19° Bulletin de la Société géologique de France, tome XXXYI, feuilles hl-56, 3 avril-3 mai 1869. — S05 - 20. Projet d' acclimaiation du Liama et de i'Alpaca du Pérou dans les Pyrénées françaises , par le professeur M.Joly. Rapport sur un projet d'acclimatation du Llama pé- ruvien dans les Pyrénées françaises , par le Même. Mémoire sur un Agneau monstrueux constituant un nouveau genre dans la famille des monstres doubles poly- méliens , par le Même. Rapport sur deux petites éducations de vers à soie ja- ponais , par le Même. Rapport sur deux cas très-prononcés de mélomélie ob- servés chez le mouton , par le 31ême. Lecture est donnée ensuite de la correspondance : 1° Son Exe. M. le ministre de l'Instruction publique transmet à la société l'ampliation d'un décret en date du 2 mars courant, rendu sur son ra|)port , par lequel la société Linnéenne est autorisée à modifier ses statuts, conformément b sa délibération du 6 décembre dernier, c'est-à-dire que le second paragraphe de l'article iv sera désormais ainsi conçu : Les élections auront lieu à La première séance de novembre, au scrutin, à la majorité absolue des suffrages. 2° MM. Jourdy et Manceau , élus récemment membres correspondants, adressent leurs remercîments à la société. 3" M. Le Héricher , d'Avranchos , propose à la société d'imprimer dans ses Mémoires un Glossaire étymologique de la Flore de ISormandie , dont il est l'auteur. Cette proposition est renvoyée à l'examen de la commission d'im- pression. k° MM. Munier-Chalmas , de Paris , et Roubalet , de Nancy , réclament le Bulletin de 1868-69 , qui n'a pas encore paru. Ce retard doit être attribué uniquement aux membres de la société qui s'étaient chargés de rédiger le 20 — 306 ■— procès-verbal de l'excursion faite au Havre, en 1868, par la société Linnéenne , et qui n'ont pas encore livré leur travail. 5" Une lettre de l'illustre géologue anglais Sir ïh. Da- vidson , adressée à iM. Morière , contient les passages sui- vants : • Comme je crois que vous vous êtes occupé des grès quartzeux de May et des grès siluriens et dévoniens sem- blables dans les départements du Calvados et de la Manche , je vous envoie un petit travail sur un singulier dépôt de quarlzites ou de cailloux roulés qui, sur la côte du Devonshire, forme une falaise de près de 100 pieds d'épaisseur. D'où proviennent ces cailloux roulés fossilifères? Nous pensons qu'ils ont leur origine en France, où l'on trouve en place des grès quarlzeux ruugeàUes à May, aux enviions de Cherbourg, etc. Mais nulle part en France on n'a signalé une série aussi nombreuse de fossiles. Yous remarquerez, d'ailleurs, qu'une partie de ces cailloux roulés semble dévoniens (vu leur faune); une aulre^ appartenir au silurien et ressembler identiquement au grès de May. « Je vois, à la page 169 de la deuxième édition de la Topographie géognoslique du Calvados, que M. de Caumont cite une Orihù, un Spirifer et une Térèbraïuie de May ; moi , je ne connais que la petite orihis que l'on a nommée Ortliis redux. Je voudrais bien savoir de vous quels sont les Brachiopodes que l'on a trouvés dans ce grès quartzeux silu- rien de May ; je serais bien content d'avoir au moins un croquis du Spirifer et de la Térèbratule ; car chez nous on ne trouve ni Spirifères , ni Térébratules dans nos dépôts siluriens de l'âge du grès de May. — Connaissez-vous un grès quartzeux dévonien rossemblant à celui de May ( qui est silurien), soit dans le département du Calvados, soit dans celui de la Manche? Car, chose singulière, dans nos cailloux de — 307 — BuddIeigh-SaltcrtoiJ, soit qu'ils renferment des fossiles dévo- niens, soit que ces fossiles soient siluriens, la pâte de la roche est la même. Nous pensons que ces cailloux proviennent de France ; mais nous n'avons pu, jusqu'à présent, déterminer quelle est la localité même qui , en France, possède la même faune. » Dans sa réponse à IM. Davidson , M. Morière a fait remar- quer que les Spirifères et les Téréhratulcs ne se rencontrent pas plus, dans les grès siluriens, à May qu'en Angleterre, dans les dépôts du même âge ; les échantillons qui ont figuré sous ce nom au musée de Caen, et qui ont été cités par M. de Caumont dans sa Topographie géognostique du Calvados , provenaient probablement des grès dévoniens de la Manche ou des grès liasiques que M. Morière a signalés dans le dépar- tement de l'Orne. Il n'existe pas dans le Calvados de grès dévoniens ; mais cette formation est représentée dans le dé- partement de la Manche , où elle est souvent constituée par des quartziles ayant tout à fait l'apparence de ceux de May ; une partie des fossiles signalés dans la note de M. Davidson se retrouve dans ces grès dévoniens. — Le département de la Manche renferme également des grès siluriens. Il ne serait donc pas impossible que les cailloux roulés de Buddleigh- Salterton eussent été arrachés aux roches de la presqu'île de la Manche et peut-être aussi à celles du Calvados. M. le D"" Postel continue et termine la lecture de sa tra- duction d'une notice biographique publiée, en langue alle- mande par Meissner, sur Ch. Martius. — 308 NOTICE SDR Charles-Frédéric-Philippe de MARTIUS, Par C.-F. MEISSNER, Professeur de botanique à Bâle , membre étranger de l'Académie des sciences. Depuis le cours de nombreuses années , il y avait, au sein (le l'Académie, un homme chargé du périlleux honneur de retracer le panégyrique funèbre des collègues que la mort nous ravissait, et cet homme s'acquittait de cette charge ho- norifique avec la plus insigne distinction. Soit qu'ils fussent de ceux qui lui appartenaient par la même spécialité d'études, soit qu'ils comptassent parmi les savants d'autres différents or- dres, ce lui importait peu : il parlait, avec un égal et profond savoir, des aptitudes scientifiques de chacun ; avec une exquise et impartiale bienveillance , il lui rendait justice , et enfin faisait de lui une image aussi exacte, aussi frappante que noblement conçue. C'est ainsi qu'il a décrit la vie et les œuvres des Alex, de Humboldt, Oken , Robert Brown , des deux Saint-Hilaire , A,-P, deCandolle, Biot , Faraday , et beaucoup d'autres mémoires qui peuvent rivahser avec les éloges admirables des Cuvier et des Flourens, Cet orateur , Charles-Frédéric-Philippe de Marlius , vient d'abandonner la tribune , et c'est à son souvenir maintenant qu'il faut écrire un panégyrique. — Après une pareille pré- face, je ne puis qu'être intimidé à la pensée que l'Académie m'a confié l'honorable mission de rappeler le souvenir du — 309 — collègue décédô, et j'ai besoin de réclamer rindulgeiHe bien- veillance de celle corporation d'élile pour mon imperfection et mon insuffisance. Charles-Frédéric-Philippe de Marlius naquit le 17 avril 179/4 à Erlangen, où son père , Ernest-Guillaume Marlius, était apo- thicaire de la cour et professeur honoraire de pharmacie. Sa famille tire son origine du fameux médecin et astrologue du XV'' siècle , Galeottus Wartius, qui était né en 1/427 à Narni en Ombrie, fut d'abord professeur, en 1^70, à Padoue, et plus tard, en raison de ses tendances réformistes, contraint de fuir l'Italie , alla vivre en Hongrie , où il remplit les fonctions de conseiller et bibliothécaire du roi Mathias Corvin. Parmi les descendants de Galeottus qui émigrèrent généralement vers l'Allemagne, on vit apparaître principalement des prêtres et des savants, dont quelques-uns possédèrent une prédilection pour les sciences naturelles, tels qu'Henri Martius, le grand-oncle de Charles-Frédéric , et auteur d'une Flore de 3Ioscou ; et son père, Ernest-Guillaume Martius, qui, tout en s'occupant sérieusement de matière médicale , se livra à l'étude de la botanique (1) et fut un des fondateurs de la Société royale de botanique de Regensbourg. Le seul frère de notre Charles- Frédéric, mort en 186,'} , fut le savant et distingué pharma- cologue Théodore Martius , professeur de sciences médicales à Erlangen , auquel plusieurs musées doivent une collection sans pareille de drogues (2). Élevé dans la maison paternelle avec autant d'amour que (1) C'est lui qui a publié deux riches opuscules de botanique qui ont pour titre : Plantes pour la dessiccation après Inculture, Wetzlar, 1785, et série vher den Macasscrischen Gifibanm, Erlangen, 1792. — Dans un fige très-avancé, il publia encore un livre très-attrayant et très- instructif intitulé : Souvenir fie mes quatre-vingt-dix ans, Leipzig, 18^7. (2) Edimbourg, Erlangen, Berlin, et celui de C.-F.-.P tic Martius. — 810 — de sage bienveillance , et recevant sa première instruction dans les écoles d'Erlangen, de iMartius laissa percer de bonne heure les plus heureuses dispositions et une vocation parti- culière à se vouer à la connaissance des sciences, comme s'il eût voulu matériellement prouver qu'il était digne de la se- mence (1) académique dont son parrain l'avait gratifié au bap- tême. Ce qui influa essentiellement sur sa future carrière fut, d'un côté , l'héritage de l'amour éclairé de son père pour l'histoire naturelle , d'un autre côté, les connaissances appro- fondies des anciens auteurs classiques que lui inculquèrent les professeurs Richter et Besenbeck. De tels principes fécon- dèrent le germe d'un grand sens moral et d'une prédisposition à une richesse intellectuelle harmonieusement et réguliè- rement douée , qui donna pour l'avenir à tous ses ouvrages le sceau d'une véritable érudition , pas plus exubérante par la forme que par le fonds. Ses œuvres sont écrites pour la plupart en latin et témoignent d'un savoir profond et exquis de la latinité, comme il s'en rencontre à de plus en plus rares intervalles en ce temps ; aussi, jusqu'à sa mort, sa récréation favorite fut-elle la' lecture des classiques grecs et romains, principalement des poètes et des philosophes ; et ainsi il se fortifia, s'éclaira , et maintint continuellement son esprit dans une verdeur juvénile. A peine âgé de seize ans , Martius commença ses études académiques h l'Université de sa ville natale , et déjà il choi- sissait la médecine , prédilection qui témoigne le mieux de ses dispositions prédominantes pour les sciences naturelles. La botanique , sa passion favorite , était alors professée à Erlangen parle savant Schreber, un élève immédiat de Linné, qui cependant l'intéressait moins que beaucoup d'autres pro- fesseurs de l'Université , tels que le philologue Harless , le (1) Matrikel akjilcmisclic. — 311 — philosophe Vogel, le chimiste Hihlebraridl, le zoologiste Gold- fuss, le clinicien Wendl, Il préférait aussi la fréquen- tation de ses condisciples émérites , les frères Christian Gottfr. et Théodore-Frédéric Nées d'Esenbeck. Christian Nées, alors également enthousiasmé des théories qui s'im- plantaient au sujet de la philosophie naturelle de la botanique, sut particulièrement gagner le fantaisiste IMartius à ces idées dont l'influence se fait remarquablement sentir en plusieurs endroits de ses premiers livres , et qui disparut cependant presque entièrement plus tard. A la date du 30 mars 1814, il fut reçu d'une façon brillante docteur en médecine, et publia alors pour son premier travail sa thèse inaugurale : « Plantarum Horli academici Erlangensis enumeratio » ; fort in-S» en 210 pages , arrangé d'après le système de Linné, catalogue raisonné des plantes. Un événement qui survint peu de temps auparavant influa d'une façon décisive sur la vie entière de Wartius. Après la mort de Schreber, qui eut lieu en 1812, les académiciens de Munich , Schrank et Spix furent délégués , dans l'intérêt de l'académie , à Erlangen , pour recueillir toutes les collections de Schreber, Ils firent connaissance du jeune savant plein de talent, et lui inculquèrent l'idée d'entrer dans l'institut des collégiens , qui figuraient en ce temps à l'académie et qui donnaient à leurs disciples l'avantage d'acquérir, sous l'impulsion de l'académie même, à l'instigation exclusive de ses membres, de plus profondes et de plus exquises connais- sances. Celte circonstance entraîna encore plus avant Martius dans la voie toujours ardemment désirée de se vouer com- plètement à la botanique. Après avoir subi les épreuves exi- gées, il fut reçu le 13 mai 1814 élève de l'académie, et nommé, sous la haute surveillance de Schrank , déjà avancé en âge, aide à la direction du jardin botanique, nouvellement — 312 — créé, aux appoinlomcnls de 500 florins par année. Deux ans après, en octobre 1816 , il devinl adjoint de l'académie et se trouva dès lors inféodé à la corporation (1). Ce fui avec le zèle le plus empressé que Wartius se voua aux devoirs qui incombaient à celte fonction , qui consistait principalement dans la désignation systématique et dans l'arrangement des plantes du jardin botanique. Scrutateur botaniste fraîchement éclos, il y trouva une source unique de profondes et consciencieuses éludes. Il chercha de même avidement à connaître la flore indigène par des excursions fréquentes et réitérées qui le menèrent jusqu'à Salzbourg et K.irnth. Ce lui donna l'occasion de faire une connaissance personnelle et scientifiquement durable avec l'éminenl Hoppe, directeur de la Société botanique de Regensbourg, qui s'est fait un nom haut placé dans la flore allemande. Comme production littéraire et importante de cette période de temps, citons avant tout « Flora cryptogamica Erlangensis » (Nu- remberg, 1817), travail déjà préparé à Erlangen , qui con- tient les primesaulières et originales recherches de Mar- tius, et qui par sa pureté, sa solidité, sa sagacité, valut à son auteur l'admiration des hommes compétenls. Son assi- duité spéciale, son talent, son infatigable ardeur ne pouvaient manquer de lui gagner la reconnaissance et la sympathie de ses collègues aînés de l'Académie, tels que les vénérables Schrank, Schlichlegroll, S. Th. de Sommerring, du con- servateur général de Moll, tous hommes dont l'influence a été féconde el persistante sur la marche croissante de ses aptitudes. .Mais aussi le roi Max. Josoph I", qui, grand amateur des plantes , visitait fréquemment le jardin bola- (1) Au remaniement de l'académie par le roi Louis 1", en 1827, l'institution des él^vcs et des adjoinis, qui formaient un intermédiaire entre ces derniers el les membres titulaires, fut supprimée. — 313 — nique et s'y laissait voioiHiers guider par Marlius, lui don- na-t-il bientôt des marques de sa gracieuse bienveillance et de son intérêt, dans lesquels il trouva, au cours brillant de toute sa vie, une source intarissable de jouissances et de sa- tisfactions. Depuis quelque temps déjà, ce prince éclairé avait eu la pensée d'envoyer en Amérique des esprits pénétrants. Ce désir, bien qu'allumé de nouveau dans son imagination par le voyage au Brésil du prince iMax. de Neuwied , ne de- vait être réalisé que lorsque l'empereur d'Autriche résolut d'adjoindre plusieurs savants à la suite de l'archiduchesse Léopoldina, princesse qui, dans rautonine de 1861 , ma- riée par procuration au prince héritier de Portugal, alors Dom Pedro , empereur du Brésil , avait projeté un voyage à Rio-Jatiéiro. Ces savants étaient chargés de la mission d'étudier l'histoire naturelle du Brésil. Le roi Max. Joseph s'empressa de profiter de celte occasion pour ad- joindre à l'expédition autrichienne une société bavaroise , et désigna, à cet effet, le jeune Martius comme botaniste, et l'académicien Spix comme zoologiste. Ceci avait lieu au mois de décembre 1816, et le terme fixé pour le départ des deux voyageurs était si court que leur préparation scientifique se trouvait à peine possible ; ce qui néanmoins ne nuisit en rien au résultat de l'expédition. Les voyageurs partirent vers leur nouvel avenir, pleins d'espoir et courageux de joie : Marlius surtout prit à cœur, avec un enthousiasme juvénile, cette grande et noble mission ; et le zèle incommensurable qu'ils déployèrent avec persévérance au milieu d'une foule d'ennuis , de privations, de dangers, leur a valu au plus haut degré la reconnaissance unanime de la science et l'admira- tion du monde entier. Les voyageurs partirent de Tricste, le 2 avril, sur la fré- gate autrichienne Austria. Durant le parcours d'une heu- — su — relise traversée , on toucha Malte, Gibraltar et Madère, où déjà commencèrent les observations et les collections. Le 15 juillet, ils débarquèrent à Rio-Janéiro , ce pays enchan- teur dont ils devaient rechercher les trésors naturels, à l'ex- clusion de leurs collègues de l'expédition autrichieime. Ils se rendirent d'abord dans la province de St-Paul , firent ensuite chemin dans la direction du nord-est , à travers la province ^linas-Geraes jusqu'à Minas-Novas ; et puis, par la Sierra Diamantina , touchant dans la direction est la province Goyas , et revenant par le nord-ouest , ils traversèrent une grande partie de la province Bahia, jusqu'à sa capitale, San- Salvador, qu'ils atteignirent le 10 novembre 1818. Après un court séjour dans cette ville et une excursion vers le sud à llheos , chez les Botokudes et autres races indiennes , ils continuèrent leur voyage , deux mois plus tard , à travers les provinces Pernambuco, Piauhy et Maranhâo , jusqu'à la ville de St-Louis, à l'embouchure de l'itapicurù, et arrivèrent par eau à Para, à l'embouchure du fleuve des Amazones, le 20 juin 1819. Dans cette magnifique pérégrination aquatique, ils montèrent jusqu'au Salto-Grande du Rio-Japura et jus- qu'à Tabatinga du Rio-Solimoês , frontières du Pérou (1), explorant à la fois l'alflueni principal , le Rio-Negro, jusqu'à Barcellos, et le Rio-Madeira, jusqu'à Mundrucii et Maulié- Indien. Gelte traversée , considérablement facilitée aujour- d'hui au moyen d'un service régulier de paquebots, se faisait alors sur des bateaux à rames, loués ou achetés et desservis par des Indiens. Au lieu d'une commode installation , ces (1) Les voyageurs s'étaient séparés ù Ega : Sptx s'en allant sor le fleuve principal Solimoës jusqu'à Tabatinga, et Manias suivant un de ses grands confluents, le Jnpnra, jusqu'à la partie la plus avancée de la cataracte inaccessible, Salto-Grande de Araracoara. Dans la baie de Rio-Negro (maintenant ville d« Mauàns), ils se rejoignirent. — 315 — bateaux n'offraient juste que la place nécessaire aux voyageurs et à leurs bagages les plus indispensables ; pour les garantir contre le brûlant soleil de l'équateur , ils ne possédaient qu'une légère tente de feuillages ; aussi, pendant les forts orages et les trombes d'eau, le voyage devenail-il très-pénible et quelquefois non exempt de dangers. Combien ce devait être dur dans de semblables conditions aux naturalistes de rechercher, de recueillir, de préparer et de conserver en bon état les curiosités naturelles , allant toujours en augmentant , qu'ils) trouvaient dans leurs excursions sur les rivages : travail qui leur réussit cependant de la manière la plus brillante , grâce à leur soin et à leur infatigable activité, comme le té- moignent les archives d'histoire naturelle du musée de Munich (1). Après être revenus sur le fleuve des Amazones à Para , le 46 avril 1820, les voyageurs s'embarquèrent pour l'Europe le 1/t juin , gagnèrent Lisbonne le 2k août , et rentrèrent à Munich le 3 décembre 1820, après une absence de près de quatre années. C'est ainsi que se termina, favorisée d'un bonheur spécial, une des plus grandes excursions qui fasse époque dans l'his- (1) Les curiosités naturelles assemblées pendant tout le voyage, et parvenues à Municti dans un état complet d'intégrité et de conservation, comprenaient, outre de précieux minéraux et minerais, 85 sortes de mammifères, 350 oiseaux, 130 amphibies, 116 poissons, 2,700 insectes, 50 arachnides et crustacés, et environ 6,500 sortes de plantes, qui, tout récemment disposées pour la plupart et avec le plus grand soin en divers exemplaires, forment la part la plus précieuse de l'herbier royal de Munich. Le jardin botanique de Munich reçut aussi une portion considérable du butin, en partie rapportée vivante, en partie pro- venant de plantes recueillies en semence. Marlius avait également (pendant le voyage qu'il entreprit seul sur le Japi'ira ) rapporté des matériaux géologiques considérables. Ces collections ont toutes reçu l'approbation de l'Académie des sciences. — 316 — toire. Cette excursion s'était effectuée dans un rayon de près de l,/iOO lieues géographiques^ sur le continent de l'Amérique du Sud ; et , pareille au voyage d'Alexandre de Humboidt , elle a fourni de nombreux matériaux aux œuvres vierges des principaux mouvements scientifiques; et certes, bien qu'il y ait déjà près d'un demi-siècle d'écoulé depuis lors , cette mission n'a point eu son égale en valeur et bagage profitable aux sciences. Car le Brésil, quoique Piso et Marcgrav l'aient déjà parcouru à un point de vue tout spécial et scientifique- ment exploré, était encore en grande partie une terra inco- (jniia, passant pour un pays merveilleux de splendeurs, d'abon- dance et de richesses infinies de curiosités de la nature , et qui exerça un puissant attrait sur l'Europe , tout autant par le grand intérêt qu'il offrait aux peuples , aux contrées et aux connaissances, qu'en raison dosavanalges qu'en pouvaient retirer le commerce et l'industrie. Mais, de toutes les excur- sions entreprises en même temps, ou à des intervalles rap- prochés, parles gouvernements autrichien, bavarois, français, et même par de simples particuliers , dans le but d'explorer ce pays , aucune ne peut à peine rivaliser avec celle que poursuivirent, à l'instigation de la Bavière, Spix et Martius, eu égard à l'étendue de terrain parcouru et à l'importance considérable des résultats obtenus. Ce voyage au Brésil décida de la vie future de Martius et fut en même temps le fondement solide de son bonheur. Le jour même de son retour, son royal patron le décora ainsi que Spix de l'ordre du Mérite civil; et bientôt après, il fut nommé membre titulaire de l'Académie des sciences, et l'emploi de deuxième conservateur du jardin botanique lui fut confié. Aussi Martius, à peine âgé de 26 ans, avait-il la perspective d'un avenir plein d'espérance : possédant ime réputation vaillamment conquise, il pouvait jeter en — 317 — arrière un regard joyeux sur son riche trésor de souvenirs étendus et de connaissances acquises , et contempler devant lui d'un œil plein de clarté le champ lointain où l'appelait instinctivement l'idée de féconder ses récoltes iniellectuelles amassées dans l'iniérêt de l'instruction et de l'humanité. Car il savait joindre la ferme volonté et la persévérance de l'homme mûr à l'esprit frais éclos et au feu de la jeunesse. Trois années passées dans un pays étranger, qui fut pour lui un nouveau monde dans toute l'acception du mot, au milieu de différentes péripéties, d'impressions quotidiennes et de rapports multiples auxquels il était contraint de s'as- treindre et de se familiariser, accrurent, consolidèrent, per- fectionnèrent vite ses heureuses tendances, les maintinrent dans un exercice continu , et lui communiquèrent une énergie et une aptitude au travail qui nous rappellent constamment son illustre prédécesseur dans la même voie, Alex, de Humboldt. Il se passe ensuite un long laps de temps pendant lequel Martius se livre à des œuvres littéraires et scientifiques. Avant de leur prêter toutefois une attention spéciale, il semble h propos de poursuivre sa vie privée. Peu de temps après son retour, Martius épousa Franziska Freiin von Stengel , et fonda par cette heureuse union sa propre maison, qui fut pour lui jusqu'à sa mort un lieu de quiétude et de sérénité. Quatre enfants pleins d'avenir augmentèrent encore le bonheur d'affectionnés parents; mais aussi un rude coup dut les frapper lorsque la mort vint enlever, dans ses meilleures années et au moment d'aborder une carrière brillante, l'excellent mari de la fille aînée , le savant docteur en médecine Erdl, professeur de physiologie et d'anatomie comparée h l'JÉcole de Munich. En 1826, il se fit un changement notable dans la posi- tion hiérarchique de Martius, lorsque, après l'avènement au — 318 — trône du roi Louis I", l'Université de Landshut fut trans- férée à Munich , et qu'il y fut nommé professeur titulaire de botanique. Six ans plus tard, à la retraite du vénérable Schrank, Martius le remplaça comme premier conservateur des préparations botaniques et des collections du jardin bo- tanique. Il est à peu près inutile de dire que Martius, avec son immense talent, son esprit pénétrant et sa facilité d'élocution, était pour ainsi dire créé h professer dans une chaire à sa convenance. Avec la connaissance approfondie de son sujet, il savait, dans une exposition claire et coulante , le rendre attrayant et intelligible à tous ses auditeurs, grâce surtout aux éclaircissements dont la nature , le jardin botanique , l'herbier et les excursions lui fournissaient les moyens et lui procuraient la contemplation. Aussi s'entendait-il aussi bien à synthétiser le côté purement scientifique de l'objet que le côté pratique et utilitaire, et cela dans leurs rapports les plus justes. Dès lors, parmi le nombre considérable de ses disciples, qui lui étaient attachés avec une reconnaissante déférence , nous en trouvons plusieurs qui se sont entière- ment livrés à la botanique et s'y sont consacrés avec pas- sion , tels: Alexandre Braun , Hugo de Mohl, Charles Schimper, Sendtner, C. H. Schulz-Bipontinus, Spring et autres qui ont mérité de la science à un très-haut degré. Ces excellentes sympathies entre le maître et les élèves se manifestaient surtout dans la Fête Linnéenne alors fort en vogue et, depuis, malheureusement tombée en oubli, mais que Martius avait coutume de célébrer chaque année avec les étudiants. A l'anniversaire de Linné, le 2U mai, la troupe joyeuse partait de Munich, herborisant tout le long du par- cours de risar jusqu'à Ebenhausen, dans un rayon de 2 milles 1/2. Là, dans un cercle attrayant et agreste, en pré- sence de la cijaîne de montagnes, au milieu d'une réunion — 319 — souvent nombreuse d'amis venus de loin et même d'ama- teurs de la flore, à l'ombre du Chêne de Linné, un frugal repas était préparé, avec assaisonnement de propos, d'ingé- nieux toasts, d'épaucheraents poétiques, de chants, de sail- lies d'esprit (1). De cette manière, ftlartius sut non-seule- ment comme leur professeur sérieux, mais aussi comme leur ami bienveillant et paternel, inculquer à ses élèves l'enthou- siasme de la science au sein de la nature même, et aussi faire pénétrer , vivifier et féconder l'austérité de l'école tempérée par les rayons réchaufi'ants de la poésie. iMartius se vouait avec grand soin au jardin botanique , secondé par le zèle et la fidélité de l'excellent Weinkaort', jardinier en chef. Quoiqu'il ne lui fût accordé qu'une somme annuelle de 4,500 florins, le jardin était tenu dans un ordre parfait et contenait une collection de plantes vivantes bien étiquetées, comme ne l'auraient pu offrir d'autres institutions du même genre : elles représentaient à peu près toutes les familles et les principales espèces du règne végétal, tandis que les serres — alors d'une apparence bien plus modeste que maintenant — renfermaient une variété très-sérieuse de genres exotiques, parmi lesquels figurent nommément les plantes rapportées de l'excursion au Brésil. Et non-seule- ment les étudiants, au profit desquels le jardin était constam- ment ouvert , mais aussi la science, en tirèrent un avantage marqué, puisque Martius lui-même y recueillit des observations (1) A ces fêtes, Martius prononça à plusieurs reprises des discours qui tantôt firent allusion à la vie et aux travaux de Linné, tantôt à des aperçus piiiiosopliiques et poétiques de la nature. Ces discours ont été en partie imprimés sous le titre : « Reden und Vortrage aus deœ Gebiete der Nalurforschung. ) Municli, 1 838. — 320 — et composa des travaux éiiiérites et critiques sur les espèces nouvelles (1). En l'an 1840 , Martius fut choisi par 1" Académie des sciences secrétaire de la section de mathématiques et de physique, poste d'honneur plein de labeurs qu'il tint jusqu'à sa mort avec une ponctualité, un ordre et un scrupule exem- plaires, et où, grâce à ses connaissances littéraires actives et à ses échanges scientifiques avec les Académies et les So- ciétés savantes de tout l'univers , il a rendu les plus incon- testables services. Cette fonction lui imposait , outre la direction et le soin des affaires courantes , le devoir d'écrire un panégyrique funèbre sur chaque membre que la mort enlevait à la section à laquelle il appartenait. En plus d'une esquisse biographique, cette notice devait offrir un exposé et une analyse des services littéraires et des mérites du défunt. Nous avons déjà , au début de ce mémoire , saisi l'occasion de mentionner élogieusement avec quelle aptitude et quel succès Martius a su s'acquitter de cette tâche diffi- cile (2). Toute la série de temps pendant laquelle Wartius exerça ses fonctions actives ne présente que peu de modifications et aucun événement saillant. Ses devoirs professionnels et ses autres travaux occupèrent si complètement son temps qu'il (1) Ces travaux parurent principalement dans les o Amaenitates Botanicœ Monacenses », Francfort, 1829-31, à fascicul. in-8° avec des plauclies coloriées. (2) Martius a plus tard collectionné ces notices, et les a réunies en un seul volume, dédié h la section de mathématiques et de physique, édité sous ce titre : « Akadeuiische Denkreden von C. F. Ph. von Martius. » Leipzig, (1866, 1 vol. in-8% 619 pages. Les notices écrites plus tard par Martius sur Faraday, Brewster, Flourens, etc., ont paru en 1868 dans les procès-verbaux des séances de l'Académie des sciences. — 321 — ne se permit qu'avec parcimonie une distraction et un voyage même restreint ; quelques-uns seulement eurent lieu au-delà des limites de son pays, en France, en Belgique, en Hollande, en Angleterre et en Suisse. Par ses infatigables recherches, ces voyages eux-mêmes , qui devaient rester à l'avantage de la science , furent pour lui plutôt un travail pénible qu'une récréation , à tout le moins physiquement. Il est vrai qu'il consacrait annuellement ses vacances à respirer l'air pur et frais de l'été dans les magnifiques montagnes (1) de la Bavière ; mais là aussi , il emporta constamment quelque travail, auquel il vouait une bonne partie de ses loisirs cham- pêtres, souvent jusqu'à la fatigue. Dans les années suivantes, sa constitution certainement robuste , mais sujette aux mala- dies abdominales et à la goutte , le força d'avoir souvent recours à la médication hydrothermale, surtout à Kissingcn, dont le succès toutefois fut souvent atténué par une surex- citation réitérée, que dut éprouver au contact de personnages éminents cet homme fêté , chéri de tous , très-expansif et très-sociable. C'est ainsi que Martius atteignit l'année 185/4, livré à ses constanles et continuelles occupations , quand survint un événement imprévu qui devait prématurément mettre fin à son activité professionnelle. Quand une implantation nouvelle devenue presque intégralement nécessaire et une disposition plus rationnelle du jardin botanique furent effectuées avec de grandes dépenses et de labeurs et de temps, il fut décidé (1) La plupart du temps à ScUlehdorf, au Kochelsee, où sa maison, couslauiment ouverte à tous amis et connaissances, pratiquait une large bospitalilé. Le souvenir de ce charmant site et de ce foyer domes- tique, exquis d'éducation et d'amabilité, restera vivant dans le cœur plein de gratitude de tous ceux qui, venus de près ou de loin, y ont trouvé ce rendez- vous, 2\ — 322 — par ordre supérieur que le « Glaspalast (1) », pour l'expo- sition future de l'industrie , serait édifié sur l'emplacement du jardin. L'Institut fut fatalement, par suite de cette me- sure, menacé de tant de péripéties désastreuses que Martius, à la suite de l'insuccès complet de ses démarches, se trouva entièrement découragé et se vit finalement contraint d'exiger sa démission , — aussi bien comme professeur que comme conservateur du jardin , — qui d'ailleurs lui fut octroyée avec tous les témoignages d'estime et de considération. A l'occasion de cette transformation dans la position so- ciale de Martius , nous pouvons jeter un regard rétrospectif sur son existence antérieure , et surtout envisager ce côté qu'il semble non-seulement inconvenant de faire ressortir d'une façon spéciale dans un panégyrique académique , mais qui aussi a servi le plus à rendre le nom de Martius un des plus éclatants et des mieux établis de notre temps : nous voulons parler de son activité comme chercheur et écrivain dans l'étude des sciences. Nous avons précédemment appelé notre attention sur les œuvres (jue Martius publia avant son voyage au Brésil. Mais , au retour de ce voyage , une activité et une ardeur plus con- sidérables encore se traduisirent , comme nous l'avons déjà mentionné. Le premier travail important qui fut alors mis au jour fut la description du voyage même (2). Elle raconte avec tant de clarté et d'évidence les événements et impressions (1) Palais de cristal. {2J Voyage an Brésil sur l'ordre de S. M. Maximilien Joseph I*', roi de Bavière, fait dans les années 1817-20 et décrit par J.-B. de Spix et C.-F.-P. de Martius, in-A" 1°, Munich, 1823 ; 2« vol., id., 1828 ; 3« vol., 1831. {En 1826, Spix était mort, si bien que les deui dernières parties émanent de Martius presque seul) ; avec un atlas de caries, de gravures, de paysages et d'ethnographie , et un frontispice allégorique exécuté sous la direction de P. de Conélius, par son élève Stilke. - 328 — du voyage , et dépeiftt pays , gens et aventures , avec des couleurs si fraîches , si vives , et dans un style si parfait que l'on a unanimement assigné à cet ouvrage une des premières places dans la littérature des voyages de toutes les nations. Il serait difficile de surpasser la narration charmante des pre- mières impressions que ressentirent plus particulièrement les voyageurs devant l'étrange et sublime nature du grandiose pays des tropiques , devant la contemplation d'un bosquet de palmiers , à l'entrée d'une forêt vierge à l'obscurité mysté- rieuse et au solennel silence, au terrible spectacle d'un orage tropical , à l'enchanteresse beauté d'une nuit où la lune se reflète dans les eaux du fleuve des Amazones ; — narration qui , en grande partie , a été insérée parmi les morceaux choisis de la prose allemande , ei h laquelle le grand maître Goethe a maintes fois accordé un pompeux éloge. Que Martius n'ait pas interrompu la marche et le parcours du voyage par des observations scientifiques étrangères ou par des ex- plications de circonstance, mais qu'il les ait reportées partie en appendice, partie dans ses mémoires privés, cela ne peut être considéré que comme un avantage de cette peinture de voyage. Toujours est-il que cette narration contient une telle abondance et une telle variété de minutieuses et souvent originales observations sur tout le domaine de la nature du Brésil , autant que d'aperçus topographiques , statistiques , historiques et ethnographiques , qu'elle gardera pour tous les âges la valeur d'une œuvre où seront puisées les données du Brésil , et qu'il faut lui reconnaître la même impor- tance pour celte contrée qu'aux œuvres de de Humboldt pour un autre district de l'Amérique tropicale. En même temps que parut la description de ce voyage, la publication spéciale des résultats d'histoire naturelle fut commencée , et avec elle, bien entendu , la partie botanique due à Martius et la partie zoologique due à Spix. Lorsque — 52Zi — ce dernier mourut en l'année 1826, et que Agassiz, Perly et André Wagner continuèrent le travail, la direction géné- rale de l'ouvrage échut à Marlius , et c'est à son ardeur per- sistante que l'on est essentiellement redevable de l'achèvement heureux de l'édition de luxe consacrée à la zoologie et qui embrasse plusieurs volumes in-folio. De la partie botanique, Martius publia tout d'abord un simple choix des trésors de la flore recueillie; les phanéroga- mes , sous le litre Nova gênera et species, 3 vol. , avec environ 100 planches coloriées; les cryptogames, sous le titre Icônes aeteciœ (1). Pour ce dernier opuscule, Hugo de Mohl fournit un excellent mémoire sur la structure de la tige des fougères arborescentes; et au premier volume, Nova gênera, Martius avait pour collaborateur son collègue Zuccarini , prématuré- ment mort : tout le reste est exclusivement son propre travail. Les deux ouvrages renferment les descriptions les plus minutieuses et les planches modèles tant de la plante entière que de ses détails analytiques. D'un côté, ces végétaux repré- sentent séparément la caractéristique ou le point saillant de la flore du Brésil ; et , d'un autre côté, ce sont des espèces voisines ou rapprochées de groupes ou cl?ssificaiions déjà établis, telles les Amaran lacées, les Violariées, les Bombacées, les ïernstromiacées, les Mélaslomacées, les Vochysiacées, les Vellosiées, les Balanophorées, etc. Il importe surtout de faire ici la remarque que plusieurs de ces monographies ont posé le premier fondement solide de l'exacte connaissance des végétaux dont nous parlons. Pour ce qui est des autres (1) Nova gênera ei species plantaram brasilieiisium, quas in iti- nere jussu Maximiliani Josephi 1 Bavaria; régis per Brasiliam a. 1817- 21 suscepto coliegil, elc. , o vol., Monaciiii , 1823-30. — Icônes se- Iccla; planlarum cryptogamicaruui Biasiliie. Monachii , 1826-31 , petit in-fol., 1 vol., c. tab. 76, - 525 - plantes mentionnées dans ces écrits, dont le nombre total comporte plus de ^00 espèces rangées en plus de 70 genres, nous observons généralement qu'elles sont décrites avec une exacte et judicieuse précision , en y ajoutant des aperçus génériques et géographiques, et des remarques sur leurs usages économiques, médicaux et industriels ; — remarques dans lesquelles perce constamment une connaissance appro- fondie du règne végétal dans tout son ensemble et de la litté- rature botanique , comme aussi un coup-d'œil exercé , un heureux talent d'exposition , un tact délicat et une critique pleine de sagacité. Partout, l'appréciation la plus complète et la plus rigoureuse est consacrée à l'analyse ; et s'il convient d'accorder ici la louange bien méritée au dessinateur habile qui a exécuté les miages , il serait injuste d'oublier que le principal et supérieur mérite revient à l'observateur. Ces images, que nous a' ons eu maintes fois l'occasion de con- sulter et de vérifier , laissent loin derrière elles presque tout le bagage que pouvait auparavant offrir la littérature botanique , aussi bien en ce qui concerne la lidélité scien- tifique et les résultats pratiques qu'en ce qui touche l'exécution artistique; et môme leur perfection n'a pas tou- jours été atteinte, encore moins surpassée, dans les ouvrages plus récemment parus. Presque à la même époque (1823) où parut la description du voyage, iMartius commença un traité qui, sous tous les rapports, peut être appelé son magnum opus, par lequel il a fondé pour la gloire scientifique un monument éclatant et durable : Son Histoire naturelle des Palmiers (1). Au premier aspect de ces splendides végétaux, que déjà Linné nommait avec raison principes regni vegetabilis , s'était (1) Hùtoria naturalis Palmarum, Munich, 1823-50. 3 vol. in-foi. Impérial, avec 233 planches en partie coloriées. — ,'?26 — éveillée dans Martius la résolution d'en faire l'objet d'une observation spéciale et d'une étude scientifique. Dans ce but, il étudia d'abord pendant son voyage au Brésil les nom- breuses espèces de palmiers qu'il y rencontra , s'attachant surtout à leur mode de croissance, et y rassembla de riches matériaux destinés à des recherches ultérieures ; puis, à son retour, il s'efforça de recueillir aussi complètement que possible les palmiers des autres parties du monde, pour se mettre en mesure d'apprendre à parfaitement connaître les différents groupes dans leur ensemble, même dans leurs es- pèces fossiles. Son ardeur persévérante, même passionnée, a réussi de cette façon à fournir une monographie qui, dans la littérature botanique, n'a pas sa pareille et qui fait époque dans les annales de la science ; monographie qui non-seulement a servi de base solide à la notion exacte d'une classe de plantes nombreuse, importante, et encore jusque-là irès-médiocrement connue , mais qui a jeté un long et lumineux rayon sur les autres domaines de la bo- tanique. A juste titre , Alex, de Humboldt pouvait dire : « Aussi longtemps que l'on nommera et que l'on connaîtra les palmiers, on associera glorieusement à leur nom le nom de Martius. » C'est avec un sentiment de reconnaissance que l'on doit constater ici que Martius, en s'occupant alors de cet ouvrage conçu sur une si vaste échelle, eut recours au savoir d'hommes qui se chargèrent de la partie du travail qui lui était moins familière, (l'est ainsi que l'anatomie fut traitée par H. de MobI, l'étude des palmiers fossiles par Unger, une partie de la morphologie par Alex. Braun et O. Sendtner ; la partie doctrinale, de beaucoup la plus impor- tante, est absolument l'œuvre de Martius (la monographie des palmiers du Brésil comprend le deuxième volume qui parut le premier en 1823, et l'organisation de tous les pal- — 327 - miers comprend toul le troisième volume). Nous trouvons aussi dans cet ouvrage les caractères différentiels et la dia- gnose des groupes basés sur les résultats fournis par les recherches morphologiques , généralement acceptés depuis lors ; nous y trouvons encore les descriptions particulières des genres et des espèces, accompagnées d'explications nom- breuses et profondes sur l'histoire, la genèse , les rapports techniques, médicaux, agronomiques, etc., des différentes variétés de cette famille. La première partie, en outre des articles déjà mentionnés, renferme encore plusieurs cha- pitres sur l'histoire naturelle des palmiers : parmi eux surtout , le passage sur les relations géographiques de la famille des palmiers en général est d'une valeur hors ligne, puisque Martius y a exposé ses idées les plus vastes sur la géo- graphie végétale. Il ne doit pas rester inaperçu qu'en raison de l'étude anatomique de Mohl, la structure des Monocoty- lédons devint depuis lors plus parfaitement connue ; par suite , la théorie de Desfontaine sur la croissance endogène de ces arbres en ce temps florissante fut abandoniïée , et les doctrines professées aujourd'hui lui succédèrent. A l'époque même où les ouvrages dont nous nous occu- pons étaient en voie de publication et de progrès, Martius avait également mis sur le chantier un nouveau travail et , à proprement parler, celui qu'il considérait comme l'œuvre capitale de sa vie : Énumération et description systéma- tique de toute la flore du Brésil. Déjà, au commencement de l'année 1830, il avait ébauché ce même travail dans un plus petit formai , de commun accord avec Ghr. G. Nées de Esenbeck (1), travail qu'il trouva trop mesquin et qui dès (1) Flora brasitiensis , v. Enumeratio plantarum in Brasilia pro- venieniium , 3 vol. 8°. StuUgarl et Tûbingue {Agrosiologia, par Nées V. Esenbeck, 1829 ; Crypiogamia , par Martius, Nées et Eschweiler, 1893). — 326 — lors fut mis de côté. A ce sujet une consultation se produisit avec Endiicher, et eut pour résultat de faire intervenir la protection du prince de Metternich, et par suite il devint possible de tiacer le plan de l'ouvrage sur une plus vaste échelle , — herbier royal à la hauteur d'une dédicace et digne d'être présenté à de puissants monarques sous le bienveillant patronage desquels il devait paraître : le roi Louis I" de Bavière et l'empereur Ferdinand I" d'Autriche, auxquels plus tard vint se joindre encore l'empereur du Brésil , Dom Pedro II , comme puissant protecteur. Pour l'achèvement de ce plan limité , il fut indispensable de con- sacrer un très-long espace de temps comme aussi de recourir à de nombreuses et solides coopérations ; aussi IMartius s'était dès le principe assuré la collaboration de botanistes émérites, qui se livrèrent avec lui à ce travail en se chargeant chacun d'une famille de plantes. C'est ainsi que parut la Flore du Brésil (1), ouvrage unique dans la littérature botanique, en partie parce qu'il embrasse un immense horizon floral, in- comparablement plus vaste que tout autre ouvrage de ce genre , en partie aussi parce qu'il les surpasse tous sous le rapport de l'exactitude des détails et l'intégralité des maté- riaux assemblés , autant que par le nombre des planches si nécessaires à leur intelligence. La dissertation qu'il y fait sur chaque famille de plantes peut être regardée comme (1) (I Flora brasiliensis sive enumeratio plantarum in Brasilia hac- lenus deiectarum, quas suis aliorumque bolanicoriim studiis des- oriptas et metliodo naturali digeslas, partim, icône illuslratas, edidit Caroius Fredericus Philippus de Martius. Opus cura Musei C. R. Pal. Vindobonensis auctore Slepli. Endiicher , successore Ed. Fenzl condilum sub auspiciis Ferdinandi I, Austriae imperatoris et Ludovic! I, Bavaria; régis , sublevalum populi brasiliensis liberalitale, Pelro II. Brasili-Tî imperatoro conslitulionali cl defensore perpétue féliciter re- gnanlc. « Lipsise, I8i0, jusqu'aux dernières années. Folio. — 329 — une monographie, qui tout d'abord énumère les végétaux trouvés jusqu'à cette époque au Brésil et dans les pays limitrophes , et trace exactement les caractères analogues de leur végétabilité (tels ceux de la Guyane et de la Plata), puis ensuite examine la famille entière et la relation spéciale des espèces brésiliennes avec les autres espèces de cette même famille, et finalement aussi s'occupe du rapport géo- graphique et statistique et de l'usage que l'on peut retirer de quelques-unes d'entre elles. Une œuvre si complète et si variée devait être menée à bonne fin , par cela même que chaque collaborateur avait à sa disposition tout le ma- tériel des immenses collections publiques et privées de l'Eu- rope, consistant aussi bien en plantes qn'en notices et en dessins explicatifs et manuscrits, et colligé en temps et lieu par les différents collectionneurs (1). De cette façon il arriva que presque toutes les plantes observées jusque-là au Brésil purent être étudiées et décrites d'après l'original et, la plu- part du temps , d'après de nombreux échantillons recueillis dans différentes localités et sous différentes formes de dé- veloppement. Il fut aussi possible d'atteindre, dans l'élude de la fixation et des caractères des espèces, un degré d'exac- (1) A cet égard il est à mentionner surtout comme d'une grande importance les notes prises par Marlius lui-même dans son voyage au Brésil et les observations qui s'étendent souvent jusqu'aux plus mi- nutieux détails. Parmi les herbiers qui furent mis à profit presque en entier, sont à citer : l'herbier de l'Académie royale de Munich, les collections nationales de Vienne "t de Berlin, l'herbier du jardin botanique impérial de St-Pétersbourg , les considérables herbiers par- ticuliers de Martius, de Candolle, lo comte de Franqueville, Bois- lier, etc. Dans ces herbiers se trouvent les collections entières de Martius, du prince Max. de Neuwied, Mikau, Pohl, Schott , Langs- dorlf, Riedel , le comte du Hoffmannsegg , Sello , Poppig , Blanchet , Glasiou et autres, auxquels vinrent se joindre encore difiérentes collec- tions de minerais de Burchell, Reynell, Lund, Gardner, Clausseo, etc. — 330 — titude, de précision et de rigueur plus élevé que Ton ne rencontre dans la plupart des autres ouvrages de ce genre, lesquels ont été en grande partie composés avec des maté- riaux bien plus limités, même souvent d'après les exem- plaires mesquins d'un seul collectionneur. La dépense de temps et de peine peu commune que la direction générale de l'ouvrage exigea ne permit pas à Martius lui-même de coopérer au travail scientifique dans une mesure bien importante ; néanmoins il fournit , outre deux grandes monographies ( Anonacées et Agavées) , un très-considérable contingent par l'intercallation de notes sur la divulgation géographique et les propriétés utiles de chaque famille, comme aussi par une série de paysages accompagnés d'un texte explicatif en latin très-élégamment écrit , pour l'éclaircissement des contrées et des formations topographico- géographiques du Brésil. Sous sa direction , l'ouvrage attei- gnit le chiffre énorme de ^6 livraisons, qui embrassent la description de près de 9,000 espèces , et en outre plus de 1100 pages et gravures. Il n'est pas étonnant que, malgré cela, il soit encore loin d'être terminé, si l'on réfléchit à l'étendue et à la difficulté de l'entreprise. Nous en faisons l'observation pour indiquer que c'était là une des préoccu- pations dernières de Martius, et ses efforts amenèrent cet excellent résultat, qu'il prit ses mesures pour mènera bonne fin la suite non interrompue et le futur achèvement de l'œuvre commencée. A côté des grands ouvrages déjà cités de Martius, nous avons encore à mentionner quelques autres moins étendus, qui également concernent, en partie exclusivement, en partie de préférence , le Brésil : tel V Herbarium Florœ brasi- licnsis (1), catalogue critique, rempli de nombreuses dia- (1) Herbarium florse brasUicensis. Plantae brasilienses exsiccate, quas — 53i — gnoses et renvois littéraires, destiné à déterminer les plantes recueillies au Brésil à l'instigation de RIartius (1), et signa- lées par lui. L'introduction se compose d'un aperçu exquis sur tous les voyages d'exploration botanique entrepris au Brésil , sur les caractères génériques de la flore qui s'y rencontre. Dans son Systema materiœ medxcœ vegeiabiiis brasiliensis (Leipzig, 18^3, 8°), Martius énumère dans un ordre raisonné les végétaux que les indigènes du Brésil emploient comme remèdes, et nous fait connaître les parties dont on peut tirer parti, leur mode de préparation et d'em- ploi , et leur effet : ce livre a fourni aux médecins d'Europe d'utiles données et a contribué à augmenter notre richesse thérapeutique. Le Spécimen materiœ medicct brasiliensis, dans le IX*" volume des mémoires de cette Académie, et dans une suite d'articles de matière médicale brésilienne du Répertoire de pharmacie de Buchner, offre un but analogue. I^e Discours sur la physionomie du règne végétal au Brésil ( 182Û) est d'une nature essentiellement botanique , comme aussi le travail fait de concert avec Nées d'Esenbeck, sur les Collections des princes de Neuwied, etc. Mais Martius n'a pas seulement travaillé et étudié ce qui peut intéresser l'histoire naturelle au Brésil ; il s'est encore appliqué à l'étude assidue de la géographie , de l'ethnogra- phie et de la linguistique de ce pays , ce que témoignent quelques mémoires spéciaux , en outre de la description du voyage. Parmi eux occupe une première place l'ouvrage en deux volumes , achevé dans les derniers temps de la vie de IVlartius , après des études préliminaires laborieuses et datant denominatas partim diagnosi aut observalionibus instructasbotanophilis offert C. F. Ph. von Martius. Monacbii 1837-40. Copie faite en grande partie sur les planches qui complètent la flore de Regensburg. (1; Par Luscbnatb, Ackermann, Riedel et le botaniste brésilien Patricio da Silva Manso. — 332 — de plusieurs années : Contribuiion à l'ethnographie et à la Linguistique de L'Amérique, surtout du Brésil (Leipzig, 1867). Dans le premier volume , Martius donne une longue série du glossaire des différentes tribus indiennes issues de l'Amé- rique ; dans le second, il tire les conséquences afférentes à la formation du langage et à l'histoire de ces tribus. Il compare ces résultats acquis avec les traditions ultérieures, et esquisse d'après ces données une ébauche de l'origine , des émigra- tions , des péripéties , et en général de toute l'histoire de ces peuples intéressants sous tant de rapports et encore si peu connus. Martius y décrit en même temps leur genre de vie actuelle , leur degré de civilisation, leur industrie , leur agronomie, etc. , avec cette supériorité d'exposition que nous lui connaissons , avec une vivacité qui permet de saisir par- tout les détails, avec une perfection qui dénote une connais- sance approfondie et minutieuse du sujet , et avec une abondance littéraire vraiment étonnante à quelque point de vue que ce soit. L'inévitable et triste conséquence que ces peuplades , livrées à elles-mêmes , pourraient s'éteindre pro- gressivement, fournit à Martius l'occasion d'un chaud plai- doyer en leur faveur, et dont la pensée fondamentale est que le gouvernement devrait répartir et disséminer les Indiens parmi les populations subsistantes, conservant ainsi le sang de la race qui serait par le fait amenée à l'anolilissement de son existence , « sa refonte de corps et d'esprit par une méta- morphose supérieure, » — D'autres écrits de Martius , qui traitent une matière analogue , et où il ne se montre pas moins observateur perspicace que savant complet , sont les opuscules suivants : Sur la situation judiciaire des premiers habitants du Brésil , sur les noms de la flore dans la langue des Tupis , sur la sculpture dans les monts Gabia , auprès de Rio de Janeiro, etc. Enfin, Martius a encore mis au jour un grand nombre de traités séparés , en grande partie ayant trait à la botanique , — 333 — mais n'ayant aucun rapport avec le Brésil. Nous extrayons de cette longue série seulement les excellentes monographies sur les Eriocaulées, Xyridées, Amarantacées, ErythroxyJées, et le Palmetum orbignyanum, qui sont toujours recherchées et mises à profit comme d'importants travaux originaux. Le petit écrit paru en 1835 mérite aussi une attention spéciale : Conspecius regni vegetabilis , qui servit à Martius de point de repère et de thème dans ses cours. Dans cet opuscule, il donne le cadre d'un système qui lui est propre, fondé sur la structure des fleurs et surtout de l'embryon , et dont le caractère essentiel repose sur la définition des sous-divisions primaires, comme sur l'application d'une nomenclature en partie nouvelle. Son essai consiste à baser la classification naturelle sur la conformation organique des plantes, en même temps qu'il tente de donner une exactitude et une détermination artistiques ; mais on y trouve les mêmes défauts qui s'attachent à toute classification naturelle tirant une rigoureuse conséquence d'une seule partie de l'organi- sation qu'elle envisage. Alors même que ce système n'a pu trouver une très-large application , on ne peut , du moins , lui refuser cet avantage qu'il met davantage en relief les caractères les plus essentiels des groupes les plus importants , et se grave mieux dans l'esprit et dans la mémoire que cela n'a lieu dans les autres systèmes appelés naturels. Le travail de Martius sur la maladie des pommes de terre mérite aussi une mention spéciale (1). Martius fut le pre- mier qui observa dans les pommes de terre malades un champignon microscopique qu'il appela Fusisporium Solani ; il attribua la propagation contagieuse de la maladie à la transmission des spores de ce champignon sur des pommes (1) L'épidémie sur les pommes de terre de ces dernières années ou la pourriture de ta tiijc et la gale des pommes de terre. Munich, 1843, 'm-^° avec trois planches. — 334 — de terre saines , et donna par là en même temps la première indication de protéger le végétal contre la maladie. Il est inopportun de nous arrêter d'une façon spéciale aux autres petites publications de Martius , dont le nombre dé- passe cent, et nous devons nous borner à la simple remarque qu'elles traitent presque chaque branche de la science et prouvent combien tous les domaines de la nature étaient familiers à l'auteur. Qu'il soit fait mention néanmoins que Martius suivait avait un vif intérêt les progrès de l'économie rurale rationnelle , de la culture forestière et de l'horticul- ture : aussi était-il compris parmi les membres de plusieurs Sociétés de ce genre, où nommément il a su donner une impulsion utile et entraînante. Cela s'applique surtout à la Société horticole bavaroise de Munich , dont il a été le pré- sident depuis sa fondation jusqu'à sa dissolution , et dans les annuaires de laquelle ont paru plusieurs de ses rapports re- marquables surtout sur le règne végétal. Enfin, nous devons rappeler encore une fois ici les né- crologies et les panégyriques dont nous avons déjà parlé , où Martius a fourni un précieux tribut à l'histoire des sciences. En arrivant au terme de cette esquisse, qui n'envisage seulement que le côté le plus important de l'activité littéraire de Martius, si nous voulons , en jetant un regard rétro- spectif, nous représenter ses immenses connaissances , nous sommes saisi de cette impression que Martius appartient à cette série de naturalistes qui, comme Cuvier, Jussieu, de Candolle, R. Brown, Link et Tréviranus , réunirent en eux, dans une proportion des plus heureuses, les prérogatives de l'érudition du siècle passé avec celles du siècle actuel. Avec les naturalistes du siècle précédent , il possédait le savoir classique et universel , la méthode philosophique, la — 335 — variété et la clarté de l'expression ; — avec les contempo- rains, la connaissance précise et l'observance de ses doc- trines qui ont paru ou qui sont parvenues à une plus haute perfection seulement dans ces dix dernières années. Parti- culièrement dans la botanique, nous reconnaissons en Mar- tius un médiateur adroit et heureux entre la période Lin- néenne, dans laquelle il avait débuté au commencement de sa carrière et les temps plus récents qui ont pour caractère une conception et un maniement plus spiritualiste du monde végétal, surtout par l'influence de la méthode naturelle et de l'anatomie et de la physiologie. Bien que la plupart de ses travaux soient composés à la façon descriptive et systé- matique, — circonstance qui ressort tout naturellement de ce que Martius se sentait avant tout la vocation et le devoir d'introduire dans la science le bagage scientifique qu'il avait apporté de son voyage au Brésil , — il ne faut pas pourtant méconnaître que, de la façon dont Martius a accompli sa lâche, ces deux méthodes se sont confondues et fécondées réciproquement, et que ses descriptions n'ont pas été exclu- sivement composées dans le but pratique du diagnostic, mais aussi écrites dans l'esprit du morphologisme et sont dès lors parvenues à acquérir la valeur d'une production vraiment scientifique. C'est pourquoi nous sommes en droit d'exprimer avec pleine confiance la conviction que les efforts et l'influence de Martius dans sa carrière scientifique furent, à mille points de vues, profitables et féconds en résultats, et que surtout ses ouvrages descriptifs, comme ceux de Rumph, flheede, Sloane, Jacquin, Kunth,R. Brown, Hooker et autres, con- serveront pour tous les temps la valeur immortelle de ma- tériaux originaux. Actuellement, revenant sur la vie privée de Martius , il — 336 - nous reste peu de chose à dire. L'étal de repos dans lequel entra Martius en 185/j, ne fut pas pour lui l'état de la tranquillité : au contraire, il se voua entièrement à partir de ce moment, avec un courage inébranlable, avec une per- sévérance de chaque instant, avec une énergie soutenue à ses obligations envers l'Académie et à ses propres travaux, par- ticulièrement ceux de diriger et d'éditer la flore du Brésil. Outre ses occupations ordinaires, il s'efforça jusqu'à sa mort avec une activité extraordinaire et une dépense d'argent considérable , d'enrichir et d'organiser ses collections bota- niques si nécessaires pour ses études, et c'est ainsi que dans sa maison il a réuni un matériel de plantes et d'ouvrages botaniques, comme on en trouve rassemblés en peu d'en- droits chez un particulier. Sa fonction de secrétaire de classe à l'Académie, ses re- lations scientifiques qui s'étendaient dans toutes les parties du monde , ses nombreuses connaissances personnelles lui imposèrent , en outre de toutes ses charges , une correspon- dance d'une extension peu commune, aux obligations de laquelle il sut satisfaire avec une rare ponctualité et pour laquelle la familiarité de beaucoup de langues modernes, et eu général la facilité et l'aisance des termes, qualités qui lui étaient propres, lui vinrent fort à propos. Martius était d'une nature essentiellement expansive et sociable : un com- merce plein de vivacité et d'esprit était pour lui un besoin. Il mettait à profit, recherchait même chaque occasion de faire la connaissance d'hommes importants et de se procurer par ces relations en lettres ou en personne un savoir plus profond et plus immédiat de leur caractère intellectuel et de leur individualité, (^e lui réussit d'autant mieux qu'il possédait lui-même toutes les qualités qui devaient rendre à chacun ses relations faciles , attrayantes et désirables. Franc, ouvert, doué de spontanéité et d'entrain , mais cons' — 3r^7 — stamment plein d'une tendre philanthropie et d'un tact ex- quis , il exprimait son opinion et son jugement, et provo- quait souvent l'admiration et l'étonnement par l'abondance et la variété de son instruction, qu'il savait faire ressortir adroitement , mais sans forfanterie et pédantisme. Sa bonne humeur, son sentiment pour tout ce qui était beau et bien qu'il exprimait souvent sous une forme poétique , son ama- bilité fondée sur une vraie cordialité et sa complaisance envers tout le monde, sa mansuétude et sa tolérance lui concilièrent la sympathie de tous ceux qui eurent la faveur de le fréquenter. Il eut à se féliciter de l'amitié de beau- coup d'émioents personnages de notre siècle, et certes non- seulement des naturalistes les plus distingués , R. Brown , * Jussieu, De Candolle père et fils, Endlicher, Ehrenberg, Carus, A. Braun, Hooker père et fils et autres, mais aussi des sa- vants les plus remarquables dans d'autres parties , d'hommes d'État et d'artistes, tels que Gœthe, Ruckert, Jean Paul, E*. do Cornélius, etc. , sans parler des nombreuses autorités scientifiques et artistiques de Munich. En outre, il put s'enor- gueillir de la faveur spéciale et de l'attachement personnel de plus d'un prince et princesse, nommément du roi Fré- déric-Auguste de Saxe et de sa noble épouse, de l'empereur Dom Pedro II de Brésil, et de l'impératrice Joséphine de Suède. Mais ce n'était pas seulement les hommes parvenus à ce degré de puissance qu'il recherchait et avec lesquels il aimait à s'entretenir ; il accordait de bon cœur son attention et sa sympathie à la jeune génération, ainsi qu'au talent et au mérite ignorés. Avec la souplesse d'esprit qui lui était particulière et toute spéciale, et avec l'inépuisable philan- thropie qui faisait le fond de son être, il lui fut facile de se mettre en communauté dâge d'individualités , d'aperçus d'un chacun , si bien qu'en face de lui personne ne se trouva jamais sans avoir plein courage, pleine franchise, 22 — 338 — pleine liberté, plein abandon. Celte qualité surtout lui con- cilia l'alfection et la vénération de ses élèves ; el c'est ainsi que dans l'intimité de son foyer hospitalier il se trouva, à côté de savants jeunes et vieux, des étudiants admis en grand nombre, attirés à une source d'un attrait intellectuel varié comme dans un lieu où le cœur se formait en s'enno- blissant. De telles qualités personnelles , jointes à cette ardeur scientifique que nous avons signalée, devaient rendre uni- versel le nom de Martius, et valoir à celui qui le portait si dignement les distinctions extérieures les plus honorifiques. De nombreux ouvrages lui ont été dédiés ; beaucoup d'es- pèces de plantes, d'animaux, et même une montagne, — le mont Martius en Nouvelle-Zélande , — ont reçu son nom. La plupart des princes de l'Europe le décorèrent de leurs Ordres, el presque chaque Compagnie savante l'honora et s'honora elle-même en l'admettant au nombre de ses mem- bres. L'expression la plus frappante et la plus éloquente se manifesta dans cette touchante déférence dont il dut s'enorgueillir , où il reçut les témoignages d'eslime qui lui furent olferls de toutes parts à l'occasion de sa cin- quantaine au titre de docteur, célébrée le 30 mars 186Z». — Universités et Académies savantes envoyèrent pour le féli- citer des délégués, des diplômes et des adresses, ou lui adressèrent des ouvrages spéciaux ; deux médailles frappées en souvenir de celte fête lui furent offertes. Une d'elles , présent de ses amis et de ses admirateurs parmi le monde savant , portait cette inscription : >< Palmarum patri dant lustra decemtibi palmam. Inpalmis resurges » ; et l'autre, non moins digne et non moins méritée, que lui offrait notre Académie : « Viro in Botanica principi studio , fide , con- ciiio sibi probaiissimo , Academia R. Boica d. lub. me rito. » — S39 — Malgré celte activité incessante, IMariius ne souffrit aucun affaiblissement sérieux dans sa vigoureuse et robuste orga- nisation pbysique et intellectuelle jusque dans un âge très- avancé. Bien que sa physionomie eût l'empreinte de l'âge, que les cheveux eussent blanchi, que l'ouïe fût un peu affaiblie et la stature courbée , néanmoins dans ses yeux brillait encore et toujours le feu de cet homme énergique , et se trahissait dans l'expression de son visage et dans la vivacité de son langage toujours judicieux, et, dans la part qu'il prenait à ce qui se passait autour de lui , l'invariable persistance de celle inielligencc vivace et toujours en mouvement. En l'automne 1868 , Martius avait mis à exécution le désir qu'il avait conçu depuis longtemps d'aller voir son fils et ses amis à Berlin et à Dresde ; à l'occasion de l'anniversaire de la cinquantième année de son doctoral , il avait remis à son ami Ehremberg le diplôme festival de l'Académie de Munich; par son excellente santé et sa verdeur intellectuelle , il avait été l'objet de l'admiration et était re\enu sans souci et dans les meilleures dispositions physiques. Peu de temps après, à la date du U décembre , pendant un ouragan violent , il fui soudainement atteint d'un malaise accompagné de fièvre , qui fit de rapides progrès et se compliqua d'une inflam- mation du poumon avec manifestations du côté du foie. Après plusieurs alternatives, les forces s'épuisèrent, et le 13 décembre, à trois heures et demie de Taprès-midi, Martius fermait doucement et en paix les yeux : une grande , noble et puissante existence venait de .s'éteindre. Le 15 décembre, ses restes mortels étaient recouverts de fraîches feuillee de palmier et conduits à leur dernière de- meure. Contrairement à beaucoup d'hommes qui, d'une extrac- tion commune et d'une position sociale étroite, frayèrent — sao — leur chemin en luttant avec énergie contre la mauvaise fortune , — chemin qui les devait conduire à une notoriété méritée , d'ordinaire seulement vis-à-vis de la postérité , — le sort permit à notre Martius de jouir depuis le berceau jusqu'à la tombe d'une existence facile , presque sans épines et remplie de félicités : il pouvait mourir avec la satisfaction d'avoir bien rempli sa carrière , et d'avoir trouvé une respectueuse considération chez ses contempo- rains. [Mais, bien que son sentier fût sans obstacle et plein de reclitudCj la fécondante impulsion qu'il mît à profit pour le perfectionnement et l'avancement progressif des sciences, n'en fut pas moins vigoureuse et énergique. Chaque coup du sort fut seulement pour lui un appel sérieux et une obligation d'en user plus consciencieusement et de toujours viser à son but avec plus de zèle. Honneur au prince auguste qui, de son regard de prophète, devinant les rares apti- tudes du jeune homme, les fit s'épanouir devant les rayons vivifiants de sa bienveillance, puis par sa protection et ses soins les fit mûrir pour leur faire rapporter dés fruits splen- dides et distingués ! Non-seulement les parents du mort , mais aussi ses nombreux amis , pour lesquels il fut lui-même un ami sûr el véritable , le pleurent dans une affliction profonde et mciitée ; — de plus l'Académie des sciences a la douleur de perdre en lui un homme qui était pour elle un ornement prééminent , el qui , pendant toute la durée d'une existence humaine , lui a rendu les services les plus signalés (1). (1) Services que l'auteur de ce mémoire, en sa qualité de membre étranger, ne se sent pas autorisé à signaler et à apprécier avec plus de détails. — 361 — Oui, nous avons fait une grande perte dans .Marlius ; — mais aussi quel souvenir plein do grandeur et de consolation nous est resté de lui ! quel splendide et magnifique héritage il nous a laissé par ses œuvres ! Dans notre pensée, il sur- vivra comme un puissant promoteur des Sciences humaines, et dans nos cœurs comme un homme aux sentiments les plus loyaux, au caractère fort et fidèle, à la philanthropie la plus sincère. M. Worière fait passer sous les yeux de ses collègues : 1° une hachette en granwacke qui a été trouvée à Cheux, ^ la source de la Mue ; 2" un échantillon de l'oolilhe milliaire la mieux caractérisée, ayant tout à fait le même aspect que celle que l'on rencontre dans l'arrondissement de Falaise: cet échantillon provient d'une couche que l'on peut observer sur la commune de Vimont, à peu de distance du pont du chemin de fer; 3° enfin divers échantillons de Waldheïmia Cadomensis recueillis à Moult dans les couches supérieures de la grande oolithe. On s'entretient du lieu et de l'époque de l'excursion an- nuelle de 1870. Il est arrêté que cette excursion aura lieu à Valognes où la Société rencontrera, dans M. le D' Lebel, un confrère qui peut mieux que personne diriger son exploration dans cette partie de la presqu'île de la Manche qu'il connaît si bien , et qui, à diverses reprises, s'est mis à sa disposition avec la plus grande bienveillance. Quant à la fixation de l'époque, le Secrétaire fait observer que, tout en choisissant les jours de la semaine qui devraient être consacres à la réunion , il serait convenable de consulter M. Lebel. Il croit qu'il serait également à désirer de con- naître auparavant lépoque de la session extraordinaire de la Société botanique de France, plusieurs membres de ia So- — 3i2 ~ ciétc Linnéeniio désiranl assister aux réunions des deux Compagnies. — On décide alors que l'époque de l'excursion de la Société Linnéenne à Valognes sera délinitiveraent fixée lors de la séance de mai. La Société est appelée à voter sur les présentations qui ont été faites à la dernière séance. Sont admis : Comme membres résidants : MW. Coquerel, professeur au lycée ; Woutier, élève en médecine. Comme membre correspondant : M. Durel, prosecteur à l'École de médecine. Mi\I. le D"^ Postel et Morière ont l'honneur de proposer comme membre résidant M. Tlmrel, docteur en médecine , aide-major au 93* de ligne. Il sera statué sur cette présen- tation dans la prochaine séance. A 9 heures 1 /2 , la séance est levée. SÉANCE DU 2 MAI 1870. Présidence de M. le l>' FAU€0\-DL^QllE$i\.4V. A 7 heures 1/2, la séance est ouverte. Le procès- verbal de la précédente séance est lu et adopté. Ouvrages reçus depuis la dernière séance : 1^ Jaarboek, 1867.-8°. Verhandelingen {AU. Natuurkunde). D' XI. — U° Verslagen-en-Med. (N. l\ocks). DUl. — 8°. Id. Letterkunde. D' XI. — 8". A. Ekkor, Exeunle octobri, etc. — 8". Processen verbaal (Natuurk), 1807-68. — 8" 2° List of ilie Lùiuean Society of London, 1866. The Journal of tlie lAnnean Socieiy zoology., vol. IX, n" 36. Id., n" 35. The Journal of the Linnean Society botany , vol. IX n" 38. Id. , n° 39. 3° Bulletin de la Société Vaudoise des se. nat. , vol. X n" 62. l\° Comiiaio geoloyico d'Italia. Bull, n" 3, inarzo 1870 5" Bulletin de la Société géol. de France, t. XXVII 1870, n" 1. 6' Société des se. phi/sig. et nat. de Bordeaux, extrait des procès-verbaux, page xvii à xxxii. — 3W — 7" Bulletin de It Société algérienne de climatologie, se. physiq. et naiur., 7' année 1871, n"' 1, 2 et 3. 8° Mémoires de la Société impériale d'agriculture , de sciences et d'arts, séant à Douai, 2^ série, t. IX, 1866- 67. 9" Annales de La Société d' horticulture de Maine-et- Loire , 1869 , W trimestre. 10° Compte-rendu de la Société de bienfaisance pour l'enseignement des bègues indigents , par M. Terme , député du Rhône, 1869. 11° Recueil des publications de la Société Havraise d'Études diverses de la 35" année, 1868. Société impériale Havraise d'Études diverses. Procès- verbaux des séances : 12 et 26 novembre 1867 ; 10 et 2ù décembre 1869 ; 14 et 28 janvier 1870. 12° Bulletin de la Société des sciences histor. et natur. de l'Yonne, année 1869, XXIIP vol. , 3« et U^ trimestres. 13° Annales de (a Société d'horticulture et d'histoire naturelle de l'Hérault, 2' série, t. II, n° 1, janvier et février 1870. Lecture est donnée d'une lettre de M. le D"^ Lebei, qui propose à la Société Linnéonne de fixer son excursion à Valognes au samedi 2 et dimanche 3 juillet , ou bien au samedi 9 et dimanche 10 juillet , si la première époque ne lui convenait pas. Il se met d'ailleurs complètement à la disposition de la Société pour préparer Texcursion cl la séance publique. Le secrétaire fait observer qu'il vaudrait mieux choisir l'époque de l'année la moins avancée, et que, d'ailleurs, la session de la Société botanique de France de- vant s'ouvrir le 11 juin à Autun , il sera loisible à ceux des membres de la Société Linnéenne qui voudront s'y rendre d'être de retour pour la fin du mois. — La Société , consultée par le Président , fixe son excursion au 2 et 3 — 365 — juillet, et cliaige son Secrétaire de s'entendre avec M. Lebel pour arrêter l'emploi des deux journées. Elle l'invite en outre à adresser aux correspondants la lettre ordinaire de convocation. M. Fauvel fait hommage à la Société, de la part de M. l'abbé Hébtrt-Duperron , d'un petit livre ayant pour titre: Les ennemis et les prolecteurs du blé, et destiné à répandre dans les écoles des campagnes des connaissances qui peuvent avoir une grande utilité. >I. le D"^ Ward entretient la Compagnie de la lecture qu'il a faite aux réunions de la Sorbonne et des objections dont cette lecture a été l'objet. — L'hypothèse de M. le D' Ward , que la plupart des coquilles cloisonnées des céphalopodes fossiles étaient dans le corps même de Canimal , comme celle de la petite spirule de nos mers, est vivement com- battue par M. Vieillard et par plusieurs autres membres de la Société. M. Bourgeois adresse, dans les meilleurs termes, ses re- mercîments à la Société , qui a bien voulu l'admettre au nombre de ses membres. Il présente ensuite à la Société Linnéenne des échantillons de diverses espèces de Tragopogon qu'il a recueillies dans les environs de Tours. Ces échantillons se rapportent en partie au Tragopogon orienialis. Cette espèce n'est pas nouvelle : elle est de Linné ; mais elle a été souvent con- fondue avec le Tragopogon pratensis ; de sorte que l'exis- tence du Tragopogon orienialis, dans les environs de Tours, n'avait pas encore été constatée. Cependant , M. Boreau , dans sa Flore du centre de la France et du bassùi de la Loire (3* édit. , t. II, p. 369), après avoir donné la descrip- tion du Tragopogon orienialis , ajoute cette remarque : « Fiante peut-être plus répandue dans cette région que le pratensis , avec lequel on la confond généralement. » — 366 — M. Bourgeois a constaté que la remarque de M. Boreau était exacte ; les deux espèces se rencontrent auprès de Tours, et Vorientalis y a été fréquemment trouvé par M. Bourgeois. Les échantillons qu'il f;iit voir présentent bien les caractères de l'espèce décrite par M. Boreau. Le Tragopogon oriemalis se distingue du pratensis par ses pédoncules légèrement renflés au sommet , tandis que ceux du pratensis ne sont pas renflés et que ceux du major sont fortement renflés en massue. Les folioles de l'involucre , dans VorientaUs , sont plus courtes que les fleurs ; elle les dépassent dans les deux autres espèces. Enfin, les fruits de Vorieniaiis sont hérissés d'écailles car- tilagineuses ; dans le major , les écailles des fruits sont tuberculeuses , et les fruits du pratensis .sont scabres , tuberculeux. A ces remarques, empruntées à M. Boreau, M. Bourgeois en joint une autre. Les fruits du Tragopogon orientalis sont surmontés d'une large aigrette plumeuse , supportée par un pédicelle long et mince; dans le Tragopogon porri- foiius , au contraire, l'aigrette est sessile. La Flore fran- çaise de Lamark et De Candolle (3' éd., Paris, an III, 1805, t. IV, p. 6^ ) indique ce caractère dans la description du Tragopogon pratensis , mais sans remarquer que l'aigrette du Tragopogon porrifolius est sessile. M. Bourgeois met alors sous les yeux des membres de la Société Linnéennc des échantillons de Tragopogon porri- folius, provenant d'un jardin situé dans la ville de Tours , et où cette plante avait éprouvé une modification bizarre. Lors de la seconde année de culture, les liges de Tragopo- gon porrifolius poussèrent avec une vigueur extraordinaire et atteignirent une hauteur d'environ 1 mètre 1/2. La nouvelle plante avait les feuilles du Tragopogon porrifolius. mais elle donna une flenr d'un jaune pâle , comme celui de — 347 — la fleur du Tragopogon praiensis ; les folioles de l'in- volucre étaient plus courtes que les fleurs, caractère qui n'appartient qu'au seul Tragopogon orientalis. Les graines avaient conservé les caractères du Tragopogon porrifolïus ; leur aigrette était sessile. Pour rendre compte de ce phénomène , M. Bourgeois suppose qu'un terrain vague, voisin de son jardin et entouré de murs, aura pu contenir quelques pieds de Tragopogon pratensis ou orientalis ; il se serait alors produit un croi- sement entre les deux espèces. Toutefois , ce n'est qu'une hypothèse que M. Bourgeois hasarde pour expliquer les faits qu'il a observés et soumis à la Société Linnéenne. M. Albert Fauvei rend compte d'une communication faite à la dernière réunion des Sociétés savantes, à la Sorbonne, par JM. Leprieur, pharmacien militaire à Metz, etc. (îette communication a trait aux moeurs singulières de Coléoptères du genre Hœmonia , spécialement de l'espèce nommée par M. Bellevoye H. moseUœ , mais qui n'est pro- bablement «ju'une des nombreuses variétés de VH. equiseii. Al. Leprieur a observé ces Hœmonia en captivité, après les avoir recueillis dans la Moselle où elles vivent , à l'état de larve , de nymphe et d'insecte parfait , sur la lige et les racines des MyriophyUum et Potamogeton , et il signale ce fait singulier que ces petits insectes peuvent rester des jour- nées entières dans l'eau sans en souiîrir et sans venir respirer l'air libre à la surface , comme le font, on le sait, les autres insectes aquatiques ( Dyiiscides , etc. ). Où prennent-ils , pendant ce temps, l'air indispensable à leur respiration? Le fait n'est pas complètement élucidé. M. Fauvei pense, cepen- dant, que la pubescence soyeuse qui recouvre leur corps les empêche d'être mouillés et leur aide à retenir l'air sous leurs élytres , à la manière d'autres insectes aquatiques ou de ces — 348 — espèces accidentellement submergées , comme les ^pus , Micralymus , Phyiosus et autres cjui vivent de même sous l'eau pendant un temps plus ou moins long sans en souffrir. A ce sujet, M. Fauvel rappelle qu'aucune espèce du genre Hœmonia n'a encore été rencontrée dans nos environs ; aussi il prie ses collègues botanistes d'explorer avec soin les tiges enfoncées dans la vase des MyriophyUum et Potamo- (jeton, surtout dans les prairies maritimes où on a rencontré, en Angleterre , en Suède et en Russie , des espèces particu- lières que nous pourrions trouver chez nous, maintenant que nous connaissons, par les recherches de MM. Leprieur et Bellevoye , les mœurs si curieuses de ces Coléoptères. Au nom de M. Eug. Marie , sous-commissaire de la ma- rine , membre correspondant de la Société , le Secrétaire lit la note suivante : HELIX ABAX (*). Testa vix subrimata , orbiculalo-convexa , subtenius , striata , Iuleo-viresccnte , inferne brumeo trigonis , maculis , superne alba et nigricante subquadratis fasciatim ; spira elevata , apice obtuso , castaneo , sublaRvi , sutura impressa ; anfr. 5 1/2 convexi, lente et regulariter accrescentes, minute et suboblique striati , primi (apice excluso) fusco-lutea , ultimus obtusissime carinatus paulo supra médium depressus, non descendeus , striis magis confertis et mininiis a penul- limo discrepans, subtus convexus; apertura dcpressa, lunato- quadrangularis ; peristoma rectum , raargiiie supera simplice antrorsum arcuato , nigro limbato , basali subincrassato , (1) Voir les dessins n t c de la dernière planche du volume. — 349 — caeruleo-albicante , inlus callum latuin usque addeniis ; dente basali prominula , angiista , lamella suporiore oblusa. Diam. maj. 13 1/2, min. 12, ait. 8 1/2 raill. Apert. 6 mill. longa, 7 lata (coll. E. Marie). Hab. In loco « Baie du Sud » dicto, Novœ-Caledoniae. Coquille assez mince , munie d'une fente ombilicale très- étroite, orbiculairc, convexe, striée. Couleur jaune verdâtre parsemée de taches brunes en forme de triangles allongés , dont le sommet est dirigé en avant ; sur la partie supérieure des tours se trouve une série de taches blanches presque carrées coupées par des taches plus étroites et noirâtres , disposition qui affecte la forme d'une ligne de damier. Spire élevée, terminée par un sommet obtus presque lisse et bru- nâtre ; suture bien marquée. Tours au nombre de 5 1/2 convexes, s'accroissant assez régulièrement , stries assez fines , lamelleuses et légèrement obliques : les premiers (sauf le sommet) sont d'une couleur jaune brunâtre ; dernier non descendant , pourvu d'une carène obtuse et offrant une dépression sensible au-dessus de la partie médiane, et une autre moins apparente , inférieu- rement , possède des stries beaucoup j)lus serrées et plus fines que sur le tour précédent , et sur lequel on voit encore quelques restes d'un épidémie caduc , convexe du côté de la base. Ouverture plus large que haute , presque quadrangu- laire. Péristome droit , bord supérieur un peu mince , arqué en avant et noirâtre à son limbe extrême , bord columellaire court et blanchâtre ; le bord basai également blanchâtre est un peu épaissi à l'intérieur par un léger bourrelet blanc- bleuâtre à la suite duquel se trouve une dent située profon- dément et au milieu du bord basai , elle est proéminente , étroite et peu allongée ; sous la dépression supérieure à la carène se trouve une lamelle moins saillante, située aussi — 350 — assez profondément et reliée à la précédente par le bourrelet qui ne se continue plus jusqu'au bord droit. Cette hélice qui, au premier abord, a beaucoup d'analogie avec V Hélix Vieillardi (Crosse et .Alarie) (Journal de Con- chyliologie, année 1867, page 58), en diffère principalement par sofusystème de coloration , sa plus grande ténuité , ses stries beaucoup plus fines , son dernier tour convexe , sa dent et sa lamelle. Vu deux exemplaires : un plus petit que le type. Celte hélice m'a été rapportée tout récemment de la baie du sud ( partie sud de la Nouvelle-Calédonie ). Les taches noires et les taches blanches alternantes sont un peu plus régulières et un peu plus tranchées sur la coquille qu'on ne les a représentées sur les fig. a b c de la dernière planche du volume. Sur le n° c, pour faire ressortir la dent intérieure, on a fait la bouche noire, tandis qu'elle est réellement trans- parente , puisque les taches extérieures s'aperçoivent très- facilement. Les tours de spire n° a s'accroissent en réalité plus régulièrement que ne le fait ressortir le dessin. M. le D"" Ward communique à la Société un fossile qu'il croit devoir rapporter au genre Neritopsis, et que M. Morière considère comme étant le Neriia cosiellata de Munster ou le sub costata de Goldfus. La Société est appelée à voter sur 31. le D' Thurel , aide-major au 'ùZ" de ligne , proposé dans la dernière séance par :Mi>l. le D"^ Postel et Morière. M. Thurel est admis. A 9 heures, la séance est levée. SÉANCE DU 13 JUIN 1870. Présidence de il. I. PIERRE. A 7 heures i/2, la séance est ouverle. —Le procès-verbal (le la séance précédente est lu et adopté. Ouvrages reçus depuis la dernière séance : 1. Memoirs of the geological Surveij of India , vol. VI, part. III. 2. Id., id. (PalcBomologia Indica) , V, part. V — X. Cretaceoris Gasteropoda of India. 3. Annual report for l SOI. h. Records of ilie geological Survey of India, vol. I , part. 1,11,111(1868); vol. Il , part. 1(1869 ). 5. Verhandlungen der K. k. geoiogischen Reichsansialt, n»'6, 10 et l/i 1869; n^ 1 1870. 6. Jahrbuch der Kaiser Lich-KonigLichen geoiogischen Reichsansialt. — Jahrgang 1869, XIX band n" 1 , janvier, février, mars; Jahrgang 1869, XIX band, n° 2. avril, mai , juin ; Jahrgang 1869 , XIX band , n" 3 ; juillet , août , septembre; Jahrgang 1869, XIX band, n" h , octobre, novembre , décembre. — Jahrbang 1870 , XX band. 7. Mémoires de la Société des Sciences naturelles de Strasbourg, t. VP , 2" livraison. 1870. 8. Bidleiin de la Société des Sciences naturelles de Strasbourg, 1" année, 1868, n°' 1 à H. — 2' année, 1869, n"» 1 à 7. 9. Bidrag till Kannedom af Finlands natur och Folk. — 352 — uigifna afFtnska Vetenskaps-Socieieien , 13 et 16. — Of- versigt afFinska Veienskaps-Socieieiens. — Forhandlingar^ XI , 1 8G8-69. — Gcdachtnissredo aiif ALexander von Nordmami. 10. Commelinacea indiccB l'mprimis ArchipelcBgi Indici auctore Carold Hasskarl. 1870 , Vindobonae. 11. Vcrhandlungen der Kaiser Ixch-Koniglichen Zoolo- gisch-botaniscben Gessetlschaft in Wien. 1869, XIX band. 12. Bulletin de la Société académique d'Agriculture, etc. , de Poitiers, n"' U6 et 167, 1870. 1 3. BuUetiîi de la Société d' Histoire naturelle du dé- partement de la Moselle , W cahier, 1870. 16. Annales de la Société d' Horticulture de Maine-et- Loire, 1870 , i" trimestre. 15. Bulletin de la Société Géologique de France, 2* série, t. XXVII, feuilles 11 —18 ; 1870 , n° 2. 16. Mémoires de C Académie des Sciences , Belles-Lettres et Arts de Clermont-Ferrand , t. X. 1868. 17. The First annual report of the American Muséum of Natural history, January 1870, New-York. 18. Sur les épines des Echinocidariies , par M. Ch. Des Moulins , président de la Société Linnéenne de Bordeaux. 1869. Spécification et noms légitimes de six Eckinolampes , par le iMême. Bordeaux , 1870. Note bibliographique sur les pucerons , par le Même. 19. Maître Jacques, Journal populaire d'agriculture. Mai 1870, Niort. 20. Comitaio geologico d'italia. Bulletin , n"' 6 et 5 , avril et mai 1870. Lecture est donnée de la correspondance , qui consiste en lettres de présidents ou de secrétaires de Sociétés savantes , — 858 — qui annoncent l'envoi des publications de leurs Sociétés res- pectives. Le Secrétaire , au nom de M, l'abbé Tabard , lit le raé* moire ci-après : MONOGRAPHIE CENTAUREES NORMANDES DE LA SECTION JACEA (Gren. Godr.), Par M. l'abbé TABARD, curé de lieauGcel (Manche), Membre correspondant. SOMMAIRE. L Le genre CENTAur.ËE. — Observations préliminaires. — Origine du nom. — Place occupée par ce genre dans le règne végétal. — Quelques mots sur les Centaurées des sections Calcitrapa et Cyanus. IL La section Jacea. — Caractères. — La section des Ja- cées ne forme-t-elle pas un genre naturel ? — Le nom. — Intérêt que présentent les plantes de cette section. — Traits généraux. m. Espèces. — Discussion des caractères spécifiques. — Application de ces caractères à la dislinclion de nos espèces de Jacées. IV. Influence des terrains. — Les diverses Jacées obser- vées dans la province de Normandie ne sont pas de simples 23 — 354 — variétés dues à Tinfluence du terrain; cependant chacune d'elles recherche de préférence certains terrains. — Répartition des Jacées normandes suivant les contrées qu'elles habitent. V. Descriptions. — Tableau dichotomique. — Analyse des huit espèces observées en Normandie. Dès l'année 1856, parmi quelques observations que je présentais à la Société Linnéenne, sur les relations que l'on remarque entre les terrains de l'arrondissement de St-Lo et leur végétation spontanée, observations consignées au tome X des Mémoires de la savante Société , je signalai l'absence , dans tome notre contrée , d'une plante alors considérée comme très-répandue , la Cemaurea Jacea de Linné. C'en était une autre en effet, et même, à notre avis, plu- sieurs autres que l'on confondait sous ce nom, en les re- gardant comme des formes ou tout an plus comme des variétés. A présent, grâce aux études que l'on a faites sur ce genre , l'erreur est dissipée et l'on convient assez générale- ment aujourd'hui qu'on doit reconnaître plusieurs espèces voisines des Centaurea jacea et nigra , qui n'ont pas été décrites par Linné et les anciens botanistes. M. de Brébisson , dans ses deux dernières éditions de la Flore normande , décrit ces espèces nouvelles , quoiqu'en se demandant si ce sont des espèces bien réelles. MM. Gre- nier et Godron sont |)lus explicites dans leur grand ouvrage sur la flore française, aussi bien que M. Boreau dans les dernières éditions de sa Flore du Centre ; ils voient dans nos Centaurées des espèces bien tranchées. Suivant les auteurs que nous venons de citer, la Cen- taurea jacea L. n'appartient point à notre Oore ; c'est une plante exclusivement réservée aux départements de l'Est, — 355 — qui n'apparaît guère qu'aux environs de Paris. Le savant auteur de la Flore de L'ouest de la France la déclare étran- gère à sa région. Il est vrai que quelques sujets appartenant à celte jolie plante ont été recueillis chez nous, comme on va le dire plus tard ; mais il serait bien difficile d'admettre qu'ils y aient cru spontanément. Du fait seul de l'absence de cette espèce, que MM. Cosson et Germain (Synopsis de la Flore des environs de Paris) considèrent comme le type de toutes nos Jacées normandes, ne pourrions-nous pas conclure déjà que celles-ci sont des espèces véritables, tout à fait indépendantes de la première ? Quoi qu'il en soit , c'est aujourd'hui un fait bien avéré que l'absence de la Centaurée jacée dans la moitié de la France. Quelques échantillons rencontrés en deux ou trois localités seulement, et dus sans doute à des causes accidentelles , ne peuvent nous permettre de la considérer comme appartenant à notre province, ni infirmer en rien les conséquences que l'on doit tirer de ce fait pour établir la validité des espèces appartenant à notre région. Disons toutefois que nos espèces normandes , pour être bien distinctes de la Jacée , n'en appartiennent pas moins à une section fort naturelle du genre Centaurea, et que la C. jacea L. est le type le mieux caractérisé de cette section. Encore bien que notre étude ail trait surtout à ce groupe des Centaurées , il ne sera peut-être point hors de propos de la faire précéder de quelques notions propres à marquer la place des espèces dont nous nous occupons , dans l'ensemble du règne végétal. Les Centaurées tirent leur nom d'une plante très-esiimée des anciens , sous le nom de Centaurium magnum , herbe du Centaure Chiron , qui croît sur les hautes montagnes de l'Espagne et de l'Italie. — 356 — Ou appelle vulgairement Petite Centaurée VErithrœa cen- taurium Ricli. , si l'réc|ucmment employée dans le traitement de la lièvre. Cette communauté de nom, pour deux végétaux enlièreiMont différents, remonte à une époque où les véri- tables caracières spécifiques étaient comptés pour peu de chose. Aujourd'hui ces deux plantes sont rejetées bien loin l'une de l'autre dans la classification : la première dans la famille des Composées , et la seconde dans celle des Gentia- nées. Comme on le voit , cette dernière espèce n'a rien à voir avec celles qui nous occupent. Quant à la grande, Ceniaurea centaurium L. , elle est regardée comme amère et vermifuge ; ses fleurs sont toniques et stomachiques , mais sa grande vertu , si estimée jadis , résidait dans la racine, qui est grosse, pivotante, rougeâtre, succulente et d'une saveur aigre-douce. Sur les merveilleuses vertus de cette plante , on peut consulter Watthioli , Com- ment, iur Dioscoride. Nos Centaurées normandes ne jouissent point de toutes ces rares qualités. Autant elles s'éloignent de ia célèbre panacée des Anciens par leur caractère modeste, autant elles en diffèrent par le port et l'habitation. Aussi le nom de Centaurées, appliqué à nos espèces , n'a pu prévaloir dans le langage ordinaire ; et, à vrai dire, il faut de la bonne volonté pour grouper sous le môme nom générique des végétaux aussi disparates. Le genre Centaurée appartient à la grande famille des Composées et à la sous-famille des Tubuliflores-Cynarocé- pliâtes, où il a sa place à la suite des genres Carduus et Cirsium, II a pour caractères distinctifs : un péricline dont les foliules sont munies d'un appendice ; un réceptacle chargé de paillettes sétacées ; des akènes dépourvus de côtes, sur- inoutés ou non d'une aigrette membraneuse très-courte. — 357 — MM. Grenier et Gociron ont partagé ce genre en plusieurs sectio7is , dont trois seuleuient sont représentées ciiez nous : la première comprend toutes les espèces qui ont les folioles de l'iiivolucre terminées par une épine , c'est la section Calciirapa ; la seconde, celles dont l'involucre, dépourvu d'épines , est muni d'appendices décurrenls sur les folioles , section Cyanus , et la troisième , celle dont les écailles du péricline sont surmontées d'un appendice non-décurrent , section Jacea. A ce dernier groupe appartiennent la plupart des espèces que l'on voit si fréquemment dans nos contrées du nord- ouest. Pour ce qui me concerne , je n'ai trouvé en Basse- Normandie , à part les Jacées , que les quatre espèces : cyanus , calcitrapa , solstiiialis et scabiosa ; ce sont aussi les seules que donne la flore normande jusqu'en 1862. A cette date appartient la découverte du C. aspera , trouvé à Merville (Calvados), par M. de L'Hôpital. La Centaurea cyanus L. , vulgairement appelée bleuet , n'est pas une plante commune dans le département de la Manche ; on la trouve à la vérité , disent les botanistes de Cherbourg, dans les moissons de cet arrondissement, où elle n'est pas non plus bien commune, et c'est principalement sur le littoral. Peut-être la retrouve- t-on dans le Colentin , où je ne l'ai point aperçue ; mais je sais que toute la contrée de St-Sauveur-le-Vicomte et celle de Sonrdeval en sont dé- pourvues. J'attribue sa présence, dans la contrée de Tho- rigny, aux voyages que les cultivateurs de celte partie du département font chaque année aux fours à chaux du Calvados. Centaurea scabiosa L. est comme la précédente une plante du calcaire , encore plus étrangère que le bleuet au département de la Manche. Les échantillons que j'ai recueillis appartiennent à l'arrondissement de Baveux. — 358 — C. calcitrapa L. a élé aperçue à Cherbourg ; pour ma part , je l'ai vue une fois à Granville , mais on peut affirmer sans crainte que c'est une des plantes les plus rares clans notre département. Enfin la Centaurea solstùialù L. , qui est chez nous une plante du littoral , a été trouvée à Tourlaville par W. Le Jolis ; je l'ai trouvée aussi le 16 octobre 18(57 dans les grèves du iMont-St-Michel , où elle forme çà et là comme de petits buissons. Après cette courte digression sur les Centaurées nor- mandes, étrangères à la section Jacea, arrivons enfin à celles-ci , qui fait plus particulièrement l'objet de notre étude. Notons seulement pour notre justification , que nous ne sommes guère sorti du sujet , puisque Lamark range plu- sieurs des espèces précédentes dans son genre des Jacées. II. Un péricline à folioles imbriquées , terminées chacune par un appendice brusquement élargi , non décurrent sur les écailles, quelquefois seulement frangé ou déchiré, plus or- dinairement ciiié-pectiné , et d'une couleur toujours plus foncée que l'écaillé : tels sont les caractères distinctifs du groupe des Jacées , caractères fixes et bien tranchés , carac- tères d'autant plus dignes d'attention qu'ils touchent de près aux organes importants, et qu'ils correspondent constamment à un port assez bien déterminé pour qu'on les puisse tou- jours distinguer à première vue de toutes les Centaurées étrangères h cette section. Ils ont paru si bien déterminés au botaniste Lamark , qu'il n'a pas fait difficulté d'en faire un genre à part. Ce serait sans doute ici le lieu de discuter la question de savoir jusqu'à quel point l'introduction d'un genre Jacea — 859 — pourrait être invoquée ; mais j'entends dire déjà qu'une telle création ne serait rien moins qu'une innovation dans la science. On n'irait pas sans doute jusqu'à parler de révolution !... Mais, sans nous porter jusqu'à ces extrémités , le mot seul d'innovation suffit pour nous arrêter ; et , à ce seul titre , je me trouve amplement dispensé d'aborder une question aussi brûlante. Que si une pareille innovation paraît plus tard utile , les maîtres sont là , qui veillent au précieux dépôt des connaissances acquises , et ils sauront faire ce qui sera bon et en temps opportun. Si donc nous nous permettions de hasarder seulement un mol sur cette question , ce ne serait jamais qu'au point de vue abstrait , sans prétendre aucune- ment faire entrer nos conceptions personnelles dans le do- maine des faits. A ce point de vue tout spéculatif, voici ce qu'on pourrait dire sur la question d'introduire le genre Jacée. Un genre nouveau a moins d'importance qu'une espèce nouvelle , par la raison que cette première création est tout entière une opération de notre esprit, c'est-à-dire une pure abstraction , tandis que l'introduction d'une espèce est une œuvre exclu- sivement réservée à la puissance créatrice. Il y a eu, dès le commencement, autant d'espèces qu'il y a eu d'individus destinés à en reproduire d'autres ayant exclusivement les mêmes caractères ; et de genres , il n'en a existé que quand l'intelligence s'est appliquée à grouper les espèces afin de ré- duire le nombre des noms, dont la mémoire se trouvait surchargée. L'espèce a donc une existence fixe et indépendante de nos conceptions , le genre au contraire est seulement le résultat d'une opération de l'esprit. Il y a conséquemment une cer- taine latitude laissée aux naturalistes pour la répartition des espèces en genres. Tel groupe paraîtra aux uns présenter — 360 — une compréhension démesurée , tandis qu'aux autres il sem- blera se maintenir dans de justes proportions ; il est par suite «assez indifférent qu'on adopte l'un ou l'autre des daux partis. Et comme il s'agit ici d'une affaire d'appréciation, il semble que les auteurs aient pu en toute liberté abonder dans leur sens. Convenons toutefois que depuis quelques années on n'a pas mal usé de ce droit. Pour ne paraître pas esquiver une question qui se pré- sentait à notre rencontre , nous dirons donc simplement que le groupe des Jacéos offre des caractères bien tranchés ( nous l'avons vu), qu'il constituerait un genre fort naturel ; la chose est certaine , et avec les vingt espèces au moins que lui four- nirait la seule Flore de France , il aurait de quoi faire assez bonne figure parmi ceux de la famille. On peut aussi se rassurer sur la position qu'une telle perte ferait au genre Centaurée, qui, avec ses vingt-cinq espèces françaises, oc- cuperait encore le premier rang dans la sous- famille des Cynarocéphales , et le premier dans la famille entière des Composées , après le genre Hieracium. Le nom de Jacée, donné par Linné à l'espèce type, vient sans nul doute du verbe hiïn jacere, être couché. Quelques- unes de ces plantes sont bien à la vérité un peu couchées à la base, mais bientôt après leur tige se relève , et leur port en général est plutôt celui d'une plante dressée et raide. Tiré de ce caractère du végétal , le nom de Jacée , à notre avis, ne pouvait être plus mal choisi ; combien n'y a-t-il pas de plantes , en effet , qui présentent ce caractère d'une ma- nière plus sensible ? On pourrait dire plutôt que les Jacées tirent leur nom d'un lieu où l'on est à peu près certain de les rencontrer tou- jours, je veux dire des cimetières. C'est là que, pour l'ordi- naire , on les voit encadrer de leurs tiges ces deux mots — 361 — mystérieux , Hic jacet ! auxquels les petites urnes de leurs noirs capitules apportent un ornement funéraire. Malgré notre avidité d'explorateurs , éloignons-nous ; n'arrachons pas cette humble plante ; la tombe qu'elle ombrage n'est pas sans doute celle d'une des puissances de ce monde ; voyez cependant comme elle l'entoure gracieusement de ses couronnes de feu. Pauvre tombe oubliée, Dieu veille sur toi, puisqu'il te change en parterre !.... Encore une fois , nous ne chercherons pas à vanter nos Jacées, en leur attribuant des propriétés qui les recomman- dent à la médecine ou à l'agriculture. Je ne crois pas , en effet, que ces végétaux, malgré leur amertume légère , aient jamais été d'aucun usage en médecine , pour cette seule raison que le règne végétal fournit un grand nombre d'autres simples douées de la même vertu et à un degré plus élevé. Pour l'agriculture , ce ne sont pas de mauvaises iierbes que les Jacées. Les bestiaux en mangent bien les tiges vertes, et, loin d'être nuisibles dans les herbages, elles ont, paraît-il , une certaine utilité due à leur amertume. Dans des sécheresses comme celle que nous traversons , on voit, aux environs de St-Sauveur-le -Vicomte , des personnes qui portent à leurs bestiaux des fardeaux énormes de ces plantes, qu'elles vont couper à grand'peine au travers des halliers de la forêt. Au contraire , ces plantes sèches font du tort au foin, à cause de la grosseur de leurs tiges qui sont dures et sans qualité. Il est une hypolhè.«e où la connaissance précise de nos diverses espèces pourrait présenter une véritable utilité, ce serait dans le cas où l'on pourrait établir que la nature du sol se révèle à l'inspection de ses productions spontanées. Nos Jacées sont-elles dans ce cas ? C'est ce que nous discu- terons plus loin. Mais laissons ce côté purement pratique de la question — 362 — et voyons si, en dehors du point de vue utilitaire, nos Cen- taurées ne présentent pas encore quelque intérêt. Chacun sait que notre belle province, si remarquée des étrangers pour sa verdure luxuriante, est bien aussi sous ce rapport quelque peu monotone. Nos fleurs du Nord sont peu variées quant aux couleurs : ainsi , à part le jaune d'or des Renoncules et les petites fleurs blanches des Ombelli- fères qui relèvent çà et là cette verdure au printemps, nous n'avons guère de fleurs richement colorées que les Lychnides el les Orchidées, dont noire contrée est loin d'être abon- damment pourvue ; et encore sont-ce là des fleurs prin- tanières , dont l'éclat disparaît aux premiers rayons du soleil de juillet. Que nous resle-t-il, durant les mois d'été, pour récréer un peu les yeux et rompre la monotonie ? Il restera , dans certaines localités , quelques molènes aux amples panicules d'un jaune citron , ou les longues grappes de la digitale ; mais, en d'autres lieux, et notamment dans les vastes plaines du Cotentin , il ne reste guère que les fleurs purpurines de nus Jacces, qui apparaissent çà et là au bord des sentiers, à travers les buissons ou sur les vertes pelouses, pour con- server à nos campagnes un reste de vie et de gaîté. C'est ainsi que la bonté du Créateur apparaît jusque dans ses moindres ouvrages. La fleur des champs elle-même en res- sent les effets et elle en rend un témoignage éloquent , si peu qu'on veuille être attentif à son langage. S'il est aisé de distinguer les Jacées des autres espèces du genre Centaurée , il faut convenir qu'il est plus difficile d'établir les différences qui se trouvent entre les espèces appartenant à cette section , à cause de la ressemblance qu'elles présentent dans la taille , le port et la couleur. Elles se ressemblent jusque dans leurs variations; c'est ainsi qu'on eu voit dans les lieux ombragés , qui s'élèvent à plus d'un — 363 — mètre , el près de là , sur des pelouses rases , on aperçoit la même espèce atteignant à peine 5 ou fi centimètres. De même en esi-il pour la couleur des anlhodes ou calathides , qui peut dans la même espèce passer du noir au brun , du brun au fauve. De là venait la difficulté qu'on a longtemps rencontrée en y cherchant dos espèces bien constantes. C'est donc à travers toutes ces nuances de taille et de couleur que les Jacées , comme autant de protées , défiaient l'observation et prétendaient rester insaisissables. Il a fallu , pour les fixer et pour y découvrir des types distincts, il a fallu , dis-je, des études attentives et fréquentes , il a fallu les travaux de i\IW. Willdenow, Thuillier , Jordan, Lloyd , confirmés et complétés par M. Boreau , et par les auteurs de la Flore de France, MM. Grenier et Godron. Ce sont ces travaux qui ont éclairé notre route et nous ont mis en main le fil con- ducteur, sans lequel il n'eût pas été possible de sortir du labyrinthe. Ces deux derniers auteurs , dans la 2« édition de leur grand ouvrage , résument ainsi leurs observations sur les plantes qui nous occupent : « Nous les avons observées avec (( soin tous les ans dans leur lieu natal, et nous avons trouvé (( ces formes bien constantes, faciles à distinguer au pre- « mier coup d'oeil ; nous avons de plus constaté des diffé- « renccs très- notables dans l'époque de leur floraison. On « ne peut attribuer ces différences à la nature du sol , car « on les trouve souvent ensemble dans les mômes lieux Le « Centaurea nigra L. seul nous a paru exclusif aux terrains « siliceux, mais se rencontre du reste dans des stations très- ce diverses. » J'attache d'autant plus de prix à cette citation , que , à part l'autorité imposante des auteurs et le langage si clair, si précis qu'on vient d'entendre , elle est l'expression exacte de — 36Û — mes observations sur ces espèces de Centaurées , que j'ob- serve attenlivement depuis plus de quinze ans. m. Parmi les caractères propres à former la base d'une classi- fication des nouvelles espèces de la section des Jacées , celui qui résulte de la présence ou de l'absence d'une aïgretie , surmontant les akènes , est généralement considéré comme ayant le plus d'importance. Dans quelques Centaurées , en effet , on remarque au sommet des graines une petite cou- ronne de poils dilatés ou paillettes , formant une aigrette rudimentaire , tandis que d'autres en sont constamment dé- pourvues. Nous sommes donc , dès à présent , en possession d'un caractère fixe , pouvant servir de base à une bonne distinc- tion spécifique ; et , par suite , nos diverses Centaurées se trouvent partagées en deux catégories , dont l'une est formée des espèces à aigrette , et l'autre des espèces qui en sont dépourvues. Nous avons maintenant à apprécier ia valeur du caractère spécifique tiré de l'égalité ou de l'inégalité des fleurons. C'est là que gît en effet toute la question. J'aborde de front la difficulté. Ici , je dois en convenir, je me trouve presque en opposition avec notre vénéré maître, M. A. de Brébisson , qui s'exprime ainsi , dans la dernière édition de sa Flore , notre guide , notre vade niecum : « La présence dans les (' anthodes de fleurons extérieurs plus larges et rayonnants « n'a pas d'importance caractéristique , car on nous a fait « remarquer que , dans certaines contrées , toutes les Cen- « taurées de ce groupe sont dépourvues de ces fleurons, le « plus souvent stériles. » Sur quoi je me permettrai de faire observer au savant — 365 — auteur, qu'il ne dit pas avoir trouvé sur le même pied des capitules de deux sortes , les uns à fleurons égaux , et les autres à fleurons extérieurs plus grands. Ce fait , je l'ai observé une fois à Doville , dans le canton de La Haye-du- Puils ; et j'avoue qu'il me donna à réfléchir , car il s'agissait de la Centaurée noirâtre , dont les botanistes présentent deux formes, l'une à fleurons égaux, l'autre avec une coronule extérieure. Mais bientôt je cessai de m'en préoc- cuper , en pensant qu'à celte époque de l'année , c'était au mois de novembre , les pluies et les autres intempéries de la saison avaient bien pu être cause d'une telle anomalie , que je n'ai jamais remarquée durant les mois d'été , époque naturelle de la floraison , dans l'espèce susdite. Laissant donc de côté ce fait accidentel , nous allons sans peine établir que l'existence de la coronule n'est pas aussi insignifiante qu'on pourrait le croire. Nous avons, sans sortir de noire section , deux espèces incontestées; ce sont les deux Centaurées suivantes : Jacea et nigra , ayant , sur le point qui nous occupe, un caractère opposé. C. jacea présente toujours une coronule de fleurons dont C. nigra est toujours dépourvue. Voilà donc la coronule de fleurons présentani un caractère parfaitement fixe, au moins pour ces deux espèces. Je sais ce qu'on peut répondre : Premièrement, est-il vrai que C. jacea L. et C. îiigra L, soient deux espèces dis- tinctes? MM. Cosson et Germain ne l'ont pas cru. Pour eux tout s'appelle C. jacea , avec une lougue liste de variétés , à laquelle il faudrait ajouter toutes les nôtres. Mais ils ont contre eux l'unanimité des auteurs ayant à leur tète le fon- dateur de la science , l'illustre Linnée , si sobre dans l'ad- mission des espèces végétales. M. de Brébisson , d'ailleurs , a toujours admis C. jacea et C. nigra comme deux espèces incontestables. On pourrait dire encore que l'on a vu varier ces deux, — 366 — espèces, c'est-à-dire qu'on a surpris C. nigra portant une couronne de fleurons , ou bien que C. jacea a quelquefois oublié la sienne. MM. Godron et Grenier réfutent la pre- mière de ces deux objections , en disant que les formes que l'on a prises pour C. nigra appartenaient à d'autres espèces, et , quant à la C. jacea , j'attends qu'on me la présente découronnée par la nature. Ma conséquence sera aussi courte qu'elle me semble lo- gique. Si la présence de ces fleurons femelles est caracté- ristique dans ces deux espèces, pourquoi ne le serait-elle pas dans ies autres. Ce raisonnement, il est vrai, n'est qu'une in- duction , mais l'induction n'est-elle pas la base de toutes les sciences naturelles? D'ailleurs, je me propose bien d'établir que ce caractère, au moins dans notre province, coïncide avec d'autres qui présentent une grande fixité. Arrivons à l'examen du caractère spécifique tiré de la forme et de la disposition des folioles ou écailles qui entourent la Calaihidc. Ici nous serons plus à l'aise , attendu que ce ca- ractère est généralement admis comme ayant de l'importance pour la distinction des espèces. Il faut bien qu'il en soit ainsi puisque, comme nous l'avons vu précédemment , il donne la principale raison qui permet de partager en plusieurs sections le genre entier des Centaurées, Et dabord , quant à sa forme , l'appendice des écailles est quelquefois simplement élargi , quelquefois un peu frangé ou déchiré légèrement , comme dans l'espèce jacea L. , que M. Boreau , dans sa l" édition de sa Flore du Centre , qua- lifiait de l'épithète t^era , la considérant comme une simple forme. Au reste , le savant auteur est revenu sur cette opinion dans ses éditions subséquentes. Toutes les autres espèces ont les appendices de deux sortes : les intérieurs , c'est-à-dire ceux qui entourent immé- dialement l'anthode ou l'assemblage des fleurons , sont , — 367 — comme dans l'espèce précédente, luisants, d'une couleur claire et simplement frangés ou un peu lacérés ; tous les autres sont entourés de longs cils , presque toujours munis de dents, ou cils de second ordre; et alors ils sont dits pectines ou plumeux. Quant à leur disposition, les appendices des folioles peu- vent être appliqués ou recourbés eu dehors , ils peuvent être serrés ou bien espacés de façon à découvrir les écailles su- périeures. On lire aussi un bon caractère spécifique de la grosseur relative des capitules ; ce caractère , en effet , varie peu dans chaque espèce. Il m'est arrivé de cueillir le Ceyi- taurea niyrescens Willd. dans deux stations différentes , quoique très- voisines, l'une au bord d'une haie et l'autre sur une pelouse unie. Il y avait une grande différence de taille entre les deux individus , l'un atteignant 5 ou 6 déci- mètres et l'autre 1 décimètre à peine. Or , dans ces deux échanlillons si différents, les capitules et les lleurs étaient à peu près de grandeur égale. C'est donc à l'aide de ces divers caractères , sans négliger ceux d'un ordre inférieur, tirés des feuilles, du port, de la taille , de l'habilalion du végétal et de l'époque de sa fleu- raison , qu'on est parvenu à déterminer les huit espèces suivantes. Deux espèces ont , dès le principe , été séparées , ainsi que nous l'avons dit au paragraphe précédent , ce sont les deux CentaurecB jacea et niyra. Ce sont, en effet, les deux formes extrêmes, entre lesquelles les autres présentent des nuances plus ou moins trancjiées. Quant à la première, la Centaurée Jacée L., qui se dis- tingue de toutes les autres , comme nous venons de l'ob- server , par ses appendices entiers ou simplement lacérés , elle doit être considérée comme une plante étrangère à notre région du nord-ouest. Nous pensons avoir cité à l'appui de — B68 — celte assertion assez d'autorités au commencement de cette notice pour nous dispenser d'y revenir. De ce que cette espèce est étrangère à la province de Normandie, s'ensuit-il qu'elle n'y ait jamais crû et qu'on ne l'y ait jamais observée ? Nullement. M. de Brébisson , qui disait dans sa 3* édition de la Flore que « nous n'avons pas le véritable Cent, jacea de Linné », en cite, dans la Zi% des échantillons trouvés aux environs de (]aen et de Mesnil- Mauger (Calvados). Que prouve ce fait en faveur de l'indi- génat de l'espèce en question ? Rien , ce nous semble , à moins que les circonstances dans lesquelles la plante a été trouvée dans ces deux localités soient de nature à éloigner le doute sur son introduction. Au mois de juin 1866 , il me semble avoir fait une découverte en ce sens. Une demi-douzaine de pieds de Cent, jacea, que je trouvai sur le bord d'un petit sentier, pratiqué le long d'une prairie , à St-Sauveur-le-Vicomte , me parut un argument sans réplique en faveur de cette nouvelle richesse de la province normande. Hélas ! l'illusion est bien dissipée à présent. Je me suis informé auprès de M. Le Biez, régisseur des grandes propriétés qui se partagent aujourd'hui l'ancienne forêt royale, des moyens qu'on avait employés pour transformer cette partie du bois en des prai- ries à la végétation luxuriante. — C'est tout simple, me dit l'habile agriculteur : on a nivelé le terrain , on l'a engraissé, et puis l'on a fait venir de la graine de graminées de chez Vilmorin ; voilà ce qui nous explique comment ce terrain a été métamorphosé. Et en me disant ceci , M. Le Biez me montrait la belle prairie de Bellevue, sur le bord de laquelle croissaient mes Jacées. M. Le Biez m'avait tout expliqué. L'espèce la plus voisine de la Jacée est la Cent, des prés, dont les appendices extérieurs de l'involucre sont , comme dans toutes les espèces suivantes, de couleur foncée et bordés - 369 — de longs cils ramifiés. La seule espèce que l'on puisse con- fondre avec elle est la Cent, noirâtre , qui a aussi de grandes calathides , aux fleurons entourés d'une couronne rayonnante, et qui habite aussi les prairies. On les distinguera par La disposiiion des écailles , qui sont appliquées et recouvertes dans la Centaurée des prés , et par Les fruits, qui, dans la même espèce, sont entièrement dépourvus d'aigrette. Leur habitation n'est pas non plus la même. La Centaurée des prés ne se trouve guère, au moins chez nous , que dans les marais et les terrains tourbeux ; c'est une plante des lieux qui ont mouillé l'hiver. L'autre est une plante du calcaire et des lieux secs. L'époque de la fleuraison dans ces deux espèces est différente aussi. C. praiensis paraît en fleur un mois avant les autres, c'est- à-dire dès les premiers jours de juin. En restant toujours dans le groupe des Centaurées sans aigrette, nous rencontrons une espèce assez récente , appelée par M. Boreau la Cent, tardive ; elle est voisine de la pré- cédente , mais non pas pour l'époque de la fleuraison ; son nom le dit assez. Elle a de commun avec elle des fleurons de deux sortes. Elle s'en distingue au premier coup d'œil par ses calathides plus petites , et par une couleur blanchâtre qu'elle doit h un duvet laineux , dont la plante est saupou- drée, principalement sur les pédoncules et les involucres. Enfin, la même section nous présente une autre espèce , parfaitement distincte de toutes les précédentes , c'est la Centaurée à petits ciLs. Si les deux dernières espèces ont pour station ordinaire les marais et les lieux tourbeux , cette habitation est tout à fait interdite à cette nouvelle espèce , qui paraît rechercher exclusivement les schistes siliceux. Elle a cela de commun avec les C. decipiens et ncmoraLis, aussi bien que C. nigra, qui appartiennent à l'autre groupe. Celte Centaurée à petits cils se sépare nettement de 2'-i - 370 — toutes celles dont nous venons de discuter les caractères spécifiques par ses fleurons , qui sont tous égaux et herma- phrodites ; elle se sépare de C. decipiens par l'absence d'ai- grette à ses akènes, et de C. nemoralis par la disposition des folioles de son capitule. Ses appendices recourbés en dehors laissent apercevoir dans leurs intervalles la verdure blanchâtre des écailles. Ici nous arrivons aux espèces formant le second groupe , c'est-à-dire à celles dont les graines sont couronnées d'une aigrette. Celle qui se place en première ligne par sa ressemblance avec les précédentes est la Cent, noirâtre , que nous avons déjà comparée à la C. pratensis. Le plus ordinairement elle présente des liges couchées à la base , puis redressées; ce qui la rapproche de la C. Jacea (jacere) , tandis que toutes les autres sont constamment dressées et raides. Cette plante, nettement séparée des deux dernières de ce groupe par ses capitules mélangés de noir et de blanc-verdàtre, comme ceux de C. microptilon, qui est sans aigrette, est-elle aussi dis- tincte de celle que nous allons à présent décrire ? C'est une question qu'il ne m'appartient pas de trancher. La Centaurée trompeuse, C. decipiens, porte un nom qui est à lui seul un avertissement. Nous serons donc circonspect en abordant cette espèce hasardeuse. La question est de savoir s'il faut voir dans la Centaurea decipiens de Thuillier une espèce identique à la C. nigres- cens de Willdenow, ou bien si l'on ne doit pas plutôt la considérer comme une plante à part. Les auteurs, disons-le, sont pour le premier sentiment ; l'observation me fait pen- cher vers le second. La première différence que l'on trouve entre ces deux plantes se tire des fleurons de l'anthode, qui sont tous égaux et hermaphrodites dans le C. decipiens, tandis que dans — 371 — l'autre les fleurons extérieurs sont plus grands. Nous avons dit au paragraphe précédent que ce caractère ne nous semble pas à dédaigner ; et , en effet , si on le trouve toujours constant dans les autres Centaurées , si C. tiemoralis, si C. nigra sont toujours dépourvus de coronule ; si, au con- traire , C. Jacea, C. pratensis , C. serotina la conservent dans tous les individus, j'ai dit et je répète qu'il y a là une induction qui nous porte à penser qu'il en est de même des deux espèces qui nous occupent. Au reste, il y a encore entre elles d'autres différences à nos yeux : la Ceniaurea decipiens n'habite pas , comme l'autre , les herbages et les prairies ; c'est une plante des lieux secs , que l'on trouve dans les bois , au bord des chemins, dans les terres siliceuses. Elle est raide dans toutes ses parties ; ses feuilles sont dures , ondulées , sinuées , hé- rissées ; ses capitules , dont les folioles se recouvrent , sont ordinairement d'une couleur brune ou rousse. Aussi je l'ap- pellerais volontiers C. fuiva (la C. rousse). Pour terminer ce qui regarde cette espèce , disons qu'elle serait plus facile à confondre avec Cent, microptilon , n'étaient les aigrettes dont ses akènes sont toujours surmontés. L'espèce suivante est la Cent, des bois, C, nemoralis , qui habite en effet dans les bois , et dont les longues tiges , garnies de feuilles et chargées de nombreux capitules à l'ex- trémité des rameaux , semblent vouloir s'échapper du milieu des buissons, qui la tiennent ordinairement enlacée. Ses petites calalhides et la forme élancée de toute la plante la séparent nettement de la suivante. Centaurea nigra L., qui a pour station ordinaire les prai- ries et les lieux frais , a un port qui la fait reconnaître entre toutes. Elle est forte et robuste dans toutes ses parties ; ses capitules sont gros et noirs ; ses feuilles, larges et hérissées. — 372 — IV. Voilà bien les huit formes les plus tranchées que pré- sentent chez nous les Centaurées du groupe des Jacées ; mais doit-on y voir de véritables espèces ou bien ne sont-ce pas plutôt de simples formes dues aux terrains ou aux autres circonstances dans lesquelles elles ont crû ? Nous avons tâché, dans le paragraphe précédent, d'établir les caractères de chacune d'elles. Ainsi que MM. Godron et Grenier, nous avons toujours vu ces diverses formes bien constantes ; nous les avons quelquefois rencontrées au nombre de deux ou trois espèces dans les mêmes localités , et chacune y con- servait fidèlement ses caractères. Ne vouloir y reconnaître qu'une seule espèce ou tout au plus les deux espèces Jacea et nigra , ce serait selon nous un parti pris. Et d'abord , je dis que les trois espèces du premier groupe , C. pratensis , C. serotina et C. microp- lilon, qui sont, comme C. Jacea, dépourvues d'aigrette à leurs akènes , forment bien certainement des espèces dis- tinctes de cette dernière. En effet , nous avons vu précé- demment que la forme Jacea manque absolument dans notre province ; nous ne reviendrons pas sur ce fait , qui nous paraît suffisamment établi. Or comment se ferait-il , si nos trois Centaurées de ce groupe n'étaient que des variétés de la Jacée , — je ne parle pas des autres, que leurs aigrettes en séparent nettement; — comment , dis-je , se ferait- il que sur une aussi grande étendue que nos cinq départements , aux- quels même il faudrait ajouter tous ceux de l'ouest et du centre de la France , parmi tant de localités et de stations diverses , au milieu d'une si grande variété de terrains et dans des conditions si différentes quant à l'altitude , à l'hu- midité et à la température , on ne puisse saisir , même une — 373 — fois , le type dont toutes nos Centaurées ne seraient que les formes ? Ce serait-là , à mon avis , une anomalie dont je défie de trouver un second exemple. Il y a , je le sais, des plantes tout-à-fait polymorphes, et ce serait à tort sans doute qu'on voudrait voir dans ces jeux de la nature des espèces réelles et constantes. Mais quand une plante aussi bien caractérisée que le sont les échantillons de Cent. Jacea L. , qui nous viennent de l'Est ou de la Suisse, se trouve limitée à une contrée où elle conserve in- variablement ses caractères , il faut y voir une espèce dis- tincte et particulière à cette région. C'est ainsi que l'on raisonne pour les plantes des Pyrénées et des Alpes , c'est ainsi qu'on raisonne pour les plantes maritimes , c'est ainsi qu'on doit , ce nous semble , raisonner pour le Cent. Jacea. Pareillement , les deux espèces C. pratensù et C. serotma sont des plantes de marais; C. nigrescens, non C. decipiens, est une plante du calcaire ; C. microptilon et C. decipiens appartiennent aux schistes; C> nigra, au granit et aux roches primitives. Est-ce à dire pour cela qu'elles doivent leurs formes au terrain respectif qui les porte ? Non , sans doute , puisque , comme nous l'avons vu précédemment , elles con- servent leurs caractères sur d'autres terrains quand elles y croissent accidentellement. Ainsi , C. nigra se rencontre quelquefois sur les schistes de transition sans varier dans ses formes ; C. microptilon croît dans les terrains granitiques , quoique en moindre quantité , et il reste malgré cela tou- jours semblable à lui-même; et ainsi des autres. Encore une fois nous ne voyons aucune raison de suspecter ces diverses espèces dans leur préférence pour certains terrains , pas plus que nous ne suspectons une foule d'autres espèces végétales particulières à certains terrains déterminés, par exemple, le Plantago média L., le Digitalis lutea L., le Lithospermum arvense L, , qui ne croissent que dans les sols calcaires. — 374 ~ Nous avons dit que les Jacées nous paraissent toutes re- chercher de préférence certains terrains déterminés. Celte remarque est d'autant plus digne d'intérêt que , s'il en est ainsi , il sera toujours aisé à l'agriculteur de connaître la nature du sol , à l'inspeclion des espèces qu'il produira. Toutes ces diverses Jacées , en effet , loin de se présenter isolément , se trouvent presque toujours en grand nombre dans les localités qu'elles affectionnent. L'une d'elles est franchement une plante calcicole , c'est la Cent, nigresce^is. Les autres, à l'exception des Centaurcœ pratensis et seroiina , appartiennent aux terrains où domine la silice. Quoique je n'aie vu C. nemoralis que dans les contrées calcaires, je l'ai trouvée ordinairement dans des stations où domine la silice , au bord des chemins , dans les bois et les rochers. Ce serait , au reste, une exagération de tout attribuer en cette matière à la nature chimique du sol. Les influences physiques d'humidité , d'altitude , de climat sont peut-être encore plus sensibles sur la dispersion des espèces spontanées. Telle plante , en effet , comme C. microptilon , est une piaule des lieux arides , tandis que C. nigra cherche de pré- férence les lieux ombragés et humides; C. decipiens , au contraire , aime le soleil. L'altitude ou la hauteur au-dessus du niveau de la mer n'est pas non plus une circonstance indifférente. Pourquoi la végétation des Alpes et des autres montagnes change-t-elle à mesure que l'on s'éloigne du pied de la montagne en s'élevant vers le sommet ? Parce que certaines plantes ne croissent pas au-dessus d'une altitude déterminée. Il paraîtra peut-être curieux de voir de quelle manière nos Jacées se trouvent distribuées dans toute l'étendue du département de la Manche. C'est ce que je vais essayer de montrer en m'appuyanl sur mes seules observations per- sonnelles. — 375 — On peut , sous le rapport géologique , partager le dépar- tenient en trois grandes zones. La première en partant du sud est celle des terrains primitifs , au milieu desquels appa- raissent les deux grands Ilots granitiques qui se détachent de la grande chaîne de la Bretagne. A cette première division géologique répond une altitude moyenne de 250 à 300 mètres au-dessus du niveau de la mer ; cette contrée , comprenant les arrondissements de Mortain et d'Avranches , forme le bassin des deux rivières de Sée et de Sélune. Après cette zone , on en trouve une seconde appartenant à un terrain d'un étage géologique supérieur, le terrain cumbrien , que nous nous contenterons de désigner sous le nom de terrain de transition. Il forme le bassin de la Vire , d'un côté ,et de l'autre celui de la Sienne. L'altitude moyenne ici descend de 100 mètres sur la zone précédente. Les roches n'ont plus la dureté des gneiss, ni la compacité du granit. Elles sont généralement feuilletées et plus perméables à l'eau que dans la zone précédente. Aussi dans cette contrée , point de flaques d'eau dormante, comme dans les petits marécages si nombreux du iMortainais ; partout des terres sèches , où le drainage est inconnu. C'est le Bocage normand. Enfin nous entrons dans le bas-pays , au-delà de St-Lo et de Coutances, Ici l'altitude moyenne atteint à peine 50 mètres. C'est le pays des grands marais traversés par de fortes ri- vières. C'est aussi le pays du calcaire. Au point de vue géo- logique , nous entrons sur des terrains plus élevés dans l'échelle de stratification : ce sont relativement des terrains récents , dont les plus anciennes roches , comme aussi les plus dures, sont les roches siluriennes. L'arrondissement de Cherbourg , qui tient plutôt de la première zone quant au terrain , se rapproche de la seconde pour l'altitude. Aussi , selon M. Auguste Le Jolis , le seul botaniste cherbourgeois qui ait fait une étude des Jacées — 376 — dans cet arrondissement , nous y trouvons , à côté de Cent, nemoralis et de C. nigrescens , la C. micropiilon , qui est l'espèce caractérislique du Bocage. Nous disons donc que chacun de ces trois bassins a ses espèces propres. La chose est tout-à-fait incontestable. El d'abord , en commençant par la presqu'île , nous y trouvons trois sortes de terrains qui ont leurs espèces exclusives de Jacées. Les terrains d'alluvion ont pour espèces caractéristiques C. pratensis et C. serotina. On sait que la partie nord du bassin qui nous occupe verse ses eaux dans la rivière d'Ouves, qui descend des hauteurs de Brix , coulant au sud jusqu'à Sl-Sauveur-le- Vicomte ; à partir de là , elle incline vers le Sud-Est et arrive à travers les marais de Carentan dans la baie du Grand-Vey , près de Ste-Marie-du-Mont. Cette ri- vière , aux eaux dormantes , baigne d'immenses marais qui s'étendent sur ses deux rives, surtout dans la partie inférieure de son cours. C'est dans les marais tourbeux et autres allu- vions qui remplissent ce vaste bassin que l'on voit les deux espèces sus-mentionnées. Le calcaire de toutes les formations se trouve dans le même bassin de l'Ouves , qui a pour villes Coutances , Ca- rentan et Valognes, Aussi la Ceniaurea nigrescens y étale-t- elle partout ses fleurons rayonnants , comme dans les grandes plaines du Dessin. C'est dans cette seule contrée , et seule- ment dans les bois et parmi les rochers , que j'ai trouvé la C. nemoralis La route de Carentan à Coutances, qui ferme le bassin dont nous venons de parler , est aussi la limite des deux dernières espèces. C. nigrescens suit encore la roche dévo- nienne , à deux lieues au sud de cette dernière ville , et cède ensuite la place sur toute la ligue aux deux espèces C. deci- piens et C. microptilon. — 377 — Ces deux espèces , qui appartiennent exclusivement aux terrains secs, caractérisent parfaitement chez nous le terrain de transition que les géologues désignent sous le nom de terrain cumbrieti. Si on y ajoute la Centaurea nigra, que l'on aperçoit déjà dans les prés, surtout à partir de Torigny, l'on aura tout le contingent des Jacées propres à cette partie centrale de notre département. Quand nous avons passé Vire , en nous dirigeant vers le sud , nous sommes entrés dans la zone des terrains d'épan- chement , alternant avec les couches les plus profondes des terrains sédimentaires. Nous sommes ici sur le véritable terrain de la Centaurea nigra. La seule qu'on rencontre avec elle dans cette contrée est le Cent, micropiilon. PLANTES VASCULAIHES. PHANÉROGAMES DICOTYLÉDONES Le Maout et Decaisne. MONOPÉTALES PÉRIGYNES Le Maout et Decaisne. LV Famille. COMPOSÉES. Bréb., fl. norm. (Syngénésie L. Composées Z)C Synanthérées iÎ!c/i.). I^ Division. CENTAUREA L. XXX« Genre. CENTAUREA L. M« Section. JACEA Grén. Godr. Invotucre à écailles imbriquées, terminées par un appen- dice élargi , non décurrent , frangé ou déchiré , le plus souvent cilié-pecliné , d'une couleur noire ou brune ; fleu- rons des anthodes tantôt égaux et hermaphrodites , tantôt de deux sortes, les intérieurs égaux , les extérieurs femelles. — 378 — plus grands et rayonnants. Akènes tantôt nus , tantôt sur- montés d'un rudiment d'aigrette, composés de poils mem- braneux et dilatés, inégaux et denliculés, les intérieurs plus courts. Plantes vivaces , à tiges anguleuses , à feuilles héris- sées, ainsi que la plante entière de poils raides et grisâtres , pointues, légèrement visqueuses ; les inférieures toujours atténuées en un long pétiole. Plantes des Alpes et du Midi 0 Plantes du Nord-Ouest 2 ^ Appendices des écailles entiers ou denticulés. C. jacea. i Appendices extérieurs ciliés-pectinés 3 . Fruits sans aigrette à Fruits surmontés d'une aigrette quelquefois très-courte ... 6 Fleurons de l'anlhode égaux. C. microptiton. Fleurons extérieurs plus grands 5 \ Capitules gros, de couleur noire. C. pratensis. } Capitules cylindracés de couleur verdâlre. C. serotina. \ Fleurons égaux 7 ( Fleurons extérieurs rayonnants. C, nigrescens. ^ Anthodes petits, très-nombreux. C nemoralis. ^ Anthodes gros , plantes robustes 8 ^ Capitules bruns , feuilles ondulées et raides. C. decipiens. ) Capitules noirs, feuilles planes et molles. C. nigra. § 1". - FRUITS SANS AIGRETTE. 1. Centaurea Jacea L. ( Centaurée jacée). Tiges dressées ou un peu couchées à la base , à rameaux courts , peu nombreux ; feuilles caulinaires sessiles , ordi- nairement assez entières ; écailles du péricline terminées par un appendice scarieux , luisant, entier ou denté , quelque- fois un peu lacéré ; calathides assez grosses , fleurs rouges — 379 — comme dans toutes les espèces suivantes, terminant la lige et les rameaux ; graines sans aigrette , « mais légèrement denticulées sur le bord (Gillet et Magne, fig. 16). » % Juin-août. Prés et pelouses, St-Sauveur-le- Vicomte (Manche), prairie de Bellevue , à l'entrée de la forêt. Juin 1865 et juin 1866. Introduit! 2. CentaureapratensisThmW, (C. des prés), vulgairement Têtarts. Tige droite, de 3 à 5 décimètres; feuilles étroites, lancéolées, entières ou pinnatifides. Fleurs assez grandes , à fleurons extérieurs rayonnants et stériles. Capitules noirs , à écailles terminées par des appendices de deux sortes : ceux qui entourent immédiatement l'anihode sont , comme dans l'espèce précédente, concaves, scarieux, luisants, de couleur rousse et simplement dentés ou déchirés , plus rarement entiers (caractère commun à cette espèce et aux suivantes) ; tous les autres appendices sont bordés de longs cils flexueux , noirâtres ; écailles entièrement couvertes par les appen- dices ; fruits hérissés sans aigrette, « mais dépassés par les poils simulant une aigrette. Bréb. » ; pédoncules renflés au sommet et munis de bractées élargies. 1/: Juin-août, Prairies et marais , bord des fossés. St- Sauveur-le-Vicomte , marais de la Noë et de Launay ; bord d'un fossé dans la forêt. PC. 3. Centaurea serotina Bor. (C. tardive). Tige élancée, grêle, sillonnée, haute de 3 à 8 décimètres. Feuilles lancéo- lées, étroites ; les inférieures dentées ou un peu pinnatifides. La plante entière est d'une couleur gris-blanchàlre , due à la présence d'un duvet floconneux plus abondant sur les pédoncules et les involucres. Fleurs purpurines formant des antliodes allongés et minces ; fleurons extérieurs très-grands et stériles. Appendices des folioles de l'involucre lancéolés, — 380 — très-étroits et bordés de longs cils flexucux et plutncux ; akènes sans aigrette , denticulés sur le bord. % Août-octobre. Buissons ombragés , marais , bord des fossés. St-Sauveur-le-Vicomte ; haies ombragées aux environs du bourg. PC. Var. graciiis. Plante très-grêle , dressée , uniflore , à feuilles lancéolées-linéaires, présentant ordinairement un seul lobe de chaque côté du limbe , vers le milieu ; anthodes presque cylindriques. St-Sauveur-Ie- Vicomte, marais de la Sangsurière, au-delà de Selsouëf. PC. U. Centaurea microptilon Godr. (C. h petits cils) , vul- gairement Têtes d'Hane. Tige de 6 à 8 décimètres , assez forte , à rameaux nombreux , ouverts ; feuilles inférieures sinuées-lyrées ^ les supérieures lancéolées, aiguës, mucro- nées, ordinairement de couleur vert-grisâtre ; anthodes de grosseur moyenne, ovoïdes, ventrus, à fleurons égaux et fer- tiles ; écailles des folioles non cachées par les appendices, qui sont argués en dehors , lancéolés , bordés de cils raides, courtement pectines ; fruits lisses, sans aigrette. % Été. Bords des bois et des routes C. St-Lô ; Torigny, Marigny , Canisy , Tessy , Percy. Moins C. depuis Vire jusqu'à Mortain. $2. — FRUITS SURMONTÉS D'UNE AIGRETTE. 5. Centaurea nigrescens Willd. (C. noirâtre) , vulgaire- ment Herbe à morpions. Tige haute de 3 à 8 décimètres, assez forte, un peu couchée à la base , puis redressée , an- guleuse h rameaux étalés. Feuilles inférieures larges, ob- ovales-lancéolées , les caulinaires souvent pinnatifides , les florales entières , allongées. Fleurs grandes , purpurines , à fleurons extérieurs rayonnants. Involucres à écailles non — 381 — cachées par les appendices, qui sont étalés , recourbés en dehors, ciliés-peclinés à cils longs , flexueux , ascendants ; fruits surmontés d'une aigrette de poils raides et inégaux. % Juillet-septembre. Prés secs et bords des bois, dans les contrées calcaires, Bayeux , Valognes, Carentan , Coutances, St-Sauveur-le-Vicomte. Nous avons recueilli , dans cette dernière localité , le type avec ses trois variétés : Var. transalpina DC. Appendices inférieurs de l'involucre petits, écartés, les intermédiaires appliqués. Feuilles étroites, linéaires. Var. vochinensis Bernh. Appendices de l'involucre infé- rieurs et moyens ovales-lancéolés. Feuilles larges, les florales ovales-lancéolées. Var. CandoUii Koch, Appendices de l'involucre plus larges, les inférieurs se recouvrant , les supérieurs écartés; feuilles larges, entières , les supérieures ovales. — J'ai trouvé une fois cette variété avec les capitules de couleur rousse. Forêt de St-Sauveur-le- Vicomte. Dans les variétés , comme dans le type, les fleurons exté- rieurs sont toujours rayonnants. 6. Centaurea decipiens Thuill. ( C. trompeuse ). — Tige droite ou un peu couchée à la base , anguleuse , couverte ainsi que les feuilles d'une pubescence grisâtre ; rameaux ouverts, étalés. Feuilles rudes, ondulées, sinuées, étroites. Involucre à folioles imbriquées , un peu espacées , mais re- couvrant les écailles. Appendices roux ou quelquefois noi- râtres , larges et bordés de longs cils flexueux ciliés-pectinés, recouvrant incomplètement les écailles dans le tiers inférieur des capitules. Anthodes ovoïdes-globuleux à fleurons égaux. Fruits surmontés de poils courts très-inégaux. % Été. Lieux arides. Bords des chemins , des champs et ^ — 382 — des bois, dans les contrées siliceuses. AG. Trouvé une fois à St-Sauveur-le- Vicomte , non loin des carrières de grès silurien du mont de Taillepied ; Warigny , çà et là avec C. microptilon; cantons de Torigny, Tessy , Gavray , Gran- viile; souvent la couleur des capitules est rousse. 7. Ccntaurea nemoralis Jord. pug. , p. 104 ( C. nigra auct. non L. ). — iMante assez mince atteignant 1 mètre , quelquefois! mètre 1/2 de hauteur, à rameaux allongés. Feuilles sessiles, larges, entières. Capitules de moyenne grosseur, à fleurons égaux ; folioles de l'involucre plus serrées que dans l'espèce précédente, appendices étroits, appliqués, recouvrant les écailles , noirs , bordés de cils flexueux , longs et pectines. % Été. ce. Bois et haies , dans les contrées calcaires ou voisines. Cantons de Bricquebec , de Barneville , de St- Sauveur-le-Vicomte , de La Haye-du-Puits , de St-Jean-de- Daye , etc. 8. Centaurea nigra L. ( C. noire ) , vulgairement Marc- fouloii. — Bien distinct du précédent , qui a de commun avec celui-ci des fruits longuement aigrettes , des capitules noirs , à folioles se recouvrant , et des feuilles entières. Mais C. nigra a la tige moins élevée , plus robuste , les feuilles larges . les rameaux moins étalés et plus courts , et surtout les capitules gros , ovoïdes globuleux , à fleurons égaux , à folioles dont les appendices larges , tous noirs , môme les intérieurs, cachent entièrement les écailles. Fleurs purpu- rines , très-rarement blanches. % Printemps-automne. Prés et bois , lieux frais , dans les contrées montagneuses. CC. Partie sud de l'arroudissemeul de St-Lo ; Avranches , iMortain , Vire. M. Lloyd , Flore de l'Ouest , p. 256 , dit de cette espèce — 383 — qu'elle croît dans la partie montagneuse de la Bretagne. Nous en disons autant pour la Normandie. M. Fayel père entretient ses collègues des bons effets qu'il a retirés de l'emploi de l'acide sulfureux pour la destruction des chenilles ; en faisant brûler du soufre au-dessous de plusieurs arbres de son jardin , il a pu débarrasser complète- ment les feuilles des chenilles qui les dévoraient. L'efficacité de ce moyen est corroboré par le témoignage de plusieurs membres de la Compagnie ; mais on reconnaît en même temps que s'il peut être appliqué sur quelques arbres dans un jardin , il serait difficile d'en tirer parti pour nos vergers. L'usage de couliner , c'est-à-dire de flamber les pommiers pendant l'hiver dans les vergers de nos campagnes est rappelé par le secrétaire ; cet usage avait probablement sa raison d'être eu détruisant une grande quantité d'œufs de chenille, et ce serait peut-être encore le moyen le plus efficace à conseiller aujourd'hui, lorsqu'il s'agit d'opérer en grand sur les arbres. M. l'abbé Marc appelle l'attention de la Compagnie sur le minerai de fer de Diélette , dont il présente un échantillon. La très- grande richesse de ce minerai devrait donner une grande importance à son exploitation, si de grandes difficultés d'extraction ne venaient contrarier les travaux. Il paraît que l'exploitation de ce minerai va être de nouveau reprise dans de meilleures conditions que précédemment, — Notre archi- viste a pensé qu'il était opportun , au moment où la Société se prépare à visiter le département de la .Planche , de l'en- tretenir de l'un des minerais les plus riches que renferme son sol. Plusieurs membres de la Compagnie s'enquièrent des heures de départ du chemin de fer de Caen à Cherbourg. En consultant V Indicateur , on reconnaît que les personnes qui devront participer à l'excursion de St-Vaast devront quitter — 38a — Caen le vendredi 1" juillet, à 5 heures 36 du soir, ou samedi, à 3 heures 40 du matin ; quanta celles qui ne pour- raient assister qu'à la séance publique du dimanche 3 juillet, le train qui part de Caen à 7 heures 30 du matin les déposerait à Valognes à H heures, et pour rentrer le soir, ils devraient prendre le train qui passe à Valognes à 6 heures 12 et arrive en gare de Caen à 9 heures 10. On reconnaît qu'il serait plus commode de coucher à Valognes et de rentrer à Caen le lundi matin. Sont proposés comme membres résidants : MM. Neyreneuf , professeur de physique au Lycée ; par MM. Pierre et Le Boucher. Féger , vétérinaire en 1" au dépôt de remonte ; Talloir , vétérinaire en 2' ; par MM. Morière et Postel. A 8 heures 1/2 la séance est levée. RÉUNION EXTRAORDINAIRE A VALOGNES (Manche), LES S ET 3 JUILLET 1S70. -" V-^S^^^- Les membres de ia Société Linnéenne de Normandie profilant de l'exlrême obligeance de leur savant collègue M. le docteur Lebel qui avait consenti à les piloter dans leurs excursions , se sont assemblés en réunion extraor- dinaire à Valognes , le 2 juillet. Étaient présents : MM. docteur Lebel ; Alphonse de Bré- bisson ; comte Castracane degli Antinimelli , de Rome ; Geufroy , président de la Société des sciences naturelles de Cherbourg ; Le Jollis , archiviste de la même Société ; doc- teur Godey , de Balleroy ; de Bonnechose , de Monceaux ; Bcrtot, de Bayeux ; Lafosse, de St-Côme-du-Mont ; docteur Ogier Ward , de Caen ; Fauvel , bibliothécaire de la So- ciété ; Vieillard , directeur du Jardin des Plantes de Caen ; Ueplanche, chirurgien de la marine en retraite, à Argentan ; René de Brébisson , de Falaise ; Dhoné , néo-calédonien ; de Senoville , de St'Sauveur-le-Vicomte ; Bernard (Félix), de Caen ; iUorière, secrétaire de la Société. Plusieurs membres de la Société avaient écrit pour ex- primer leurs regrets de ne pouvoir participer aux excursions 25 — 386 — et à la séance publique de la Société ; mais quelques-uns , parmi lesquels nous devons citer surtout MM. Bonnissent, l'abbé Vignon et l'abbé Tabard , avaient envoyé des mé- moires ou des notes dont la lecture a offert le plus vif in- térêt et fait regretter l'absence des auteurs de ces travaux. Première Journée. — âamedi » Juillet. Il avait été décidé que , le samedi 2 juillet , les membres de la Société feraient une excursion à St-Vaast. Laissons M. Lebel nous rendre compte de cette première journée. COMPTE-RENDU DE L'HERBORISATION A S^-VAAST Pab m. le docteur lebel. Le premier train descendant, le 2 juillet, déposait à la gare de Valogues , où ils étaient attendus , les volontaires de la Société Linnéenne conduits par M. Morière. Après un cordial serrement de mains et de joyeuses salutations, tout le monde prend place dans des voitures qui partent immé- diatement pour St-Vaast, où elles arrivent vers 9 heures 1/2. Donnons d'abord un rapide coup d'oeil au port, que ferme et protège au large l'île ïatihou , lazaret et caserne, dé- fendue par quelques batteries et un petit fort. Insula portum EfTicit objecta laterum ; qiiibus omnis ab alto Frangitur inque sinus scindit scse unda reducta. VlR6. La mer est haute en ce moment , mais la rade n'a pas — 387 — aujourd'hui celte animation joyeuse qui naît du mouvement croisé des navires de pêche et de commerce , et des barques de plaisance. Nous longeons le quai, puis le bassin , et nous voici devant l'ancienne et pauvre église , dont le chœur , conservé avec une partie de la nef, est converti en chapelle, sous l'invocation de la Vierge. La confiance des marins el la dévotion populaire sont restées fidèles à l'antique Madone de la chapelle, au préjudice de la jeune Notre-Dame de l'Église-Neuve. Mais l'herborisation commence. Le Spergularia rupicola s'échappe des murs à notre droite , couronne leur crête et encadre leur pied. Il ne nous quittera plus tant qu'il y aura une digue , un mur ou un rocher pour le recevoir. Je l'ai vu, plus d'une fois, disjoindre les pierres du toit des maisons les plus rapprochées du rivage. A l'entrée de la digue , qui se dirige vers la Hougue, nous prenons quelques beaux pieds tardifs de Sagina mariiima , et sur les terres , à côté , VHordeum maritimum , mélangé au vulgaire H. muri- num. Descendant alors de la digue , nous suivons la Corderie et pouvons trier à plaisir, sur un mur à pierres sèches, à notre droite, des exemplaires complets de Spergularia j'm- picola , aux grosses feuilles cendrées luisantes , aux grandes fleurs roses , à l'androcée complet , aux rameaux en partie suffrutescents, à la grosse et longue racine. A nos pieds pul- lulent Festuca rottboUioides, Lepîurus filiformù et incur- vatus, Glyceria distans et une Spergulaire à petites fleurs violettes ou lilacées lavées de blanc au centre , à l'androcée très-réduit, à graines dimorphes tuberculeuses. M. Kindberg ( Syn. Lepig. ) avait d'abord décrit les petites formes de cette espèce sous les noms de Lepigonum neglecium et tetiuo ; plus tard, il les a toutes rapportées au Lepig. saiinum (Monogr.). Mais Presl, Fries el Kindberg, en désaccord sur — 388 — bien des points, s'accordent en ceci que \e Lepig. salinum (Sp. satina) est annuel. Or , notre plante dure deux ou trois ans et parfois même bien davantage. Je n'ai donc pas cru pouvoir admettre cette manière de voir , et j'ai provisoirement indiqué l'espèce sous le nom de Dille , qui en a donné une bonne phrase diagnostique (Sper- gula mariiima flore parvo ccBruleo semine varia. App. ad PL Giss.). Le Glyceria procumbens se trouve d'ordinaire , à cette époque, dans cette station ; son absence est due, sans doute, à l'aridilé exceptionnelle de l'année. A la fin du mois, le Gl. distans aura disparu et sera remplacé , si la sécheresse n'y met obstacle, par le GL, maritima. Quelques pieds de Cochlearia danica en fruit et de C. anglica en fleur s'abritent contre la digue. Nous atteignons bientôt le niveau de la baie de Morsa- lines, et de ce point, la vue, prise de la digue, est charmante de tous côtés. Derrière nous , l'île Tatihou, la jetée du port, les maisons de St-Vaast dominées par une vaste église neuve , que l'ab- sence d'un clocher fait paraître démesurée , et au dernier plan, la ligne des falaises littorales qui fuit obliquement vers le Val-de-Saire et porte; de notre côté, les églises de Quet- tchou et de La Pernelle : celle-ci assise sur une crête nue, celle-là émergeant de la verdure , à mi-côte. Devant nous , la presqu'île de la Hougue , avec son en- ceinte baslionnée, ses rochers pittoresques, sa vieille tour et son moderne sémaphore ; par delà les côtes vertes du Cotentin et, tout à fait à l'horizon, les blanches falaises du Calvados. A gauche , la mer toujours variée et toujours belle , et les deux îlots St-Marcouf, dont la silhouette reflète tous les changements du ciel et de l'eau. — 389 — A droite, la baie de Morsaliiies, encadrée dans un riant amphiihéâlre de champs cultivés et de bois. Cette baie n'est , à vrai dire , qu'un vaste estuaire , large- ment ouvert , que le flot couvre et abandonne deux fois en vingt-quatre heures. Il est rétréci , le long de la chaussée qui mène à la Hougue, par un banc vaseux, avec un contre- fort de galets élevé par le flux , du côté de la baie. Ce banc, que les grandes mers ne submergent plus tout entier, depuis quelques années , est couvert d'une végétation toute marine que nous allons bientôt connaître. Le fond de la baie et une levée en terre qui flanque la digue ont été plantés de Tamarix angUca , qui en est à sa première floraison de l'année. Le Suœda fruticosa , également en fleur , s'y multiplie chaque jour davantage. Le Spergularia DiUenii, le Plantago mariiima, V Armeria marhima, v. pubescens , et le Staiice seroiina , celui-ci par groupes , celui-là en individus isolés , gazonnent la crête de la levée ; le Beta maritima , les /4gropyrumjun- ceum et pungens , à formes souvent glauques, en cachent le pied. Sur les parties du banc les plus élevées , qui sont en même temps les plus sableuses et les plus sèches, on trouve en abondance Glaux mariiima en fruit, Armeria maritima et pubescens , Sperg. DiUenii , Suœda fruticosa , Aster tripolium ; vers son milieu, où le sol est plus vaseux et plus humide, Statice serotina , Giyceria dislans , Festuca rubra et maritima , Armeria maritima , Spergularia marina , Plantago maritima, Clienopodium maritimum, Salicornia panda et sarmentosa encore stériles, cette dernière plante couvrant à elle seule la moitié du terrain. Dans les parties les plus basses du banc , où la vase est toujours molle à la surface , le Spartitia siricta couvre de larges espaces; VObione poriulacoides et parfois le Salicornia — 390 -.; patula forment la limite inférieure de la végétation. Le Bostrychia scorpioides pourvu de stichidies en ce mo- ment , le Rhizoclonium oblatum Kg. , et différentes formes d'Enteromorpha s'enchevêtrent sur VObione ; les chaumes du Spartina sont souvent couvert d'une couche de petites algues, Schirisiphon ou Lyngbya, L'aridité de l'année, du reste, se fait sentir même ici : on y cherche vainement sur le sol VEnactis plicata Kg. ; dans les mares et les rigoles aujourd'hui desséchées , les Schizonema et HomœocLadia qui s'y trouvent d'ordinaire ; moins délicat, le JSoswc commun couvre d'assez grandes surfaces de ses frondes crispées et raccourcies, qu'un peu d'humidité revivifie instantanément. Du côté de la baie, le banc forme une grève vaseuse, semée de cailloux où s'attachent quelques varechs. Au niveau de la Hougue, la plage se hérisse de rochers plats couverts de Fucus. Les Fucus vcsiculosus et platycarpus, VOzothalUa vulgaris, le Pelvetia canaliculata y sont à peu près égale- ment communs ; le Caienelia oputitia ne l'est guère moins. Le Fucus ceramoides abondant sur plusieurs points de l'es- tuaire, dans le voisinage des émissaires d'eau douce, et ici notamment près de l'écluse des fossés de la Hougue, ne s'y montre pas celte année. L'escarpement de la Hougue est émaillé sur ses pentes gazonnées à'Armeria pubescens et de Silène milans : les rochers noirs de sa base portent de beaux exemplaires de Spergularia rupicola. Entrons maintenant dans l'enceinte du fort , plutôt pour jouir du coup d'œil que dans l'espoir d'une récolte inté- ressante à cette époque avancée de la saison. Nous n'aper- cevons , en effet , que le Sedutn angticum , avec des fruits et quelques rares fleurs sur les rochers , et à leur pied le Silène nutans et le Clilora perfo'.iata , égalemeut fructifies. - 391 — Le Stnyrnium olusatrum, échappé des jardins, forme, au- dessous d'eux , un véritable taillis. Mais l'heure s'avance et nous désirons explorer un ma- récage situé de l'autre côté de la baie , sur la limite du territoire de St-Vaast et de Quettehou. Le trajet le plus court pour la distance, sinon pour le temps, serait à travers la baie , au milieu des bancs de vase où pullule le Vaucheria piloboloides , qui ne fructifie pourtant que sur des roches vaseuses à très-basse-mer ; mais nous sommes mal préparés pour ce désagréable et fatigant pédiluve. Regagnant donc la ville, nous la traversons dans sa longueur et revenons longer le rivage au-delà des chantiers de construction. Nous retrouvons là des haies de Tamarix anglica (toujours planté), le Suœda fruticosa spontané , en buissons ou même en haies, et, çà et là, quelques-unes des plantes que nous avons déjà rencontrées; mais nous n'apercevons niV Atriplex crassifolia, ni le Leucanthemum maritimum que j'y ai vus plus d'une fois. Les Lichina pygmcea et confinis se trouvent sur des blocs de granit entassés par places au fond des talus. Le Juncus maritimus forme d'assez nombreux îlots à l'entrée de la grève. Un peu plus loin sont des rochers plats , couverts de varech , qui recèlent le rare Ectocarpiis amphibius Harv : je l'y ai pris une fois, assez abondamment, en novembre , et le même jour je le rencontrais de nouveau dans les fossés du marécage où nous arrivons. Ce marais a cette année l'aspect d'une lande aride : les mares, station ordinaire des Glyceries , sont complètement desséchées. Le Glyceria distans, converti en foin, tapisse leur cuvette tarie : du Glyc. procumhens, pas de vestiges. La plupart des fossés sont secs. Nous voyons pourtant en- core Triglochin paluslre et maritimum, Juncus Gerardi, Apium graveolens et Glaux mariiima , dont les fleurs ne — S92 — sont pas passées. Voici le Monosiroma quaternarium, très- abondant dans un fossé en communication avec le ruisseau qui traverse le marais, et un peu plus loin je prends quel- ques frondes décolorées A' Anabaina imricata Kg. Notre dernière récolte dans cette station et la plus intéressante , pour moi du moins , est le Lemna gibba , trouvé abon- damment en fleurs et en fruits par M. Bertot. A 1 kilomètre environ du point où nous sommes, nous trouverions une forme d'OEnanthe crocata, à tige, feuilles et fleurs rougeâtres, mais l'heure du dîner arrive : nos montres nous en avertissent et nos estomacs mieux encore. Adieu donc à l'OEuantlie rouge. Nous allions quitter le rivage quand me revint le sou- venir de la Zostère naine. C'est celte espèce, inconnue sur la côte il y a une quinzaine d'années , qui donne une couleur d'un vert-rougeâtre à plusieurs des îlots vaseux de la baie. La distance est assez grande et le trajet difficile à travers des vases tenaces. Irons-nous? Nous hésitions, quand M. Vieillard partit à la découverte. Nos souhaits seuls le suivirent, et l'infatigable explorateur arrivait à l'hôtel vingt minutes après nous , rapportant la Zostère naine et un pied de Zostera angustifoLia Dur. , pris dans la même station. Cette dernière plante, commune sur tout le littoral de la Manche, où elle est prise souvent jwur le Z. marina, n'existait pas il y a quatre ans sur les atlerrissements du fond de la baie : c'est l'indice d'un degré plus avancé dans son exhaussement et sa végétation. Deuxième Journée. — E>imanctie 3 juillet. Il avait été décidé que dans la matinée du 3 juillet les botanistes feraient une herborisation à ChifTrevast, et que les géologues visiteraient les carrières d'infrà-lias ou calcaire de — 393 — Valognes et les terrains se rapportant à une autre époque qui se trouvent à une petite dislance de la ville. M. le docteur Lebel nous rendra compte de la pre- mière excursion. M. l'abbé Vignon a bien voulu nous adresser , sous forme de lettre , un précieux résumé qui prendra place après le procès-verbal du docteur Lebel et permettra d'apprécier les richesses géologiques et paléon- tologiques de l'arrondissement de Valognes. PROMENADE A CHIFFREVAST, LE 3 JUILLET. Nous allons faire aujourd'hui une promenade , plutôt qu'une herborisation , à ChilTrevast ; car nous ne pouvons disposer que de quelques heures et la saison est exception- nellement défavorable. Bien que partant à six heures du matin , nous laissons les grandes routes et préférons de pelits sentiers très-agrestes , tantôt encaissés profondément, tantôt agréablement accidentés. Nous voyons successivement sur le chemin Veronica mon- îana (des restes), Atliyrium filix-fœmina à frondes plus souvent rouges ou brunes que vertes , Sihthovpia Europaa peu abondant , Equisetum maximum et sylvatic.um , Bubus rhamnifolius et pilctostachys en inflorescences très-appau- vries , Cuscuta minor et Conopodiwn denudatum en pleine floraison. Un jeune néo-calédonien , notre compagnon, goûte aux bulbes de Gonopodium , dont la saveur lui rappelle quelques racines alimentaires de son pays. Mais bien des desiderata se font sentir ! Les Rubus Icn - tiginosus , hirtus et bien d'autres, sont stériles. Les Sper- gidaria rubra et Eupliorbia lathyris manquent dans des stations où elles se montrent quelquefois. Nous n'apercevons nuls vestiges d'une forme de Batrachium aquatile, à fleurs — 394 — pleines ou doubles , qui , chaque année , depuis vingt ans au moins, à ma connaissance, couvrait seule d'un épais lapis la surface d'un large fossé et ne cessait guère de fleurir du commencement d'avril à la fin de septembre. Nous n'aper- cevons pas davantage, dans des prés dépendant de Chiffrevast, VEquisetum littorale , que j'y connais depuis plusieurs années ; les parents qu'on lui attribue s'y trouvent seuls. Nous n'avons pas le temps d'aller à la recherche du Cuscuta trifolii, inconnu jadis dans la presqu'île et qui abonde maintenant sur le trèfle cultivé , la luzerne , la vesce et sur les plantes interposées. Nous pénétrons sur le domaine de Chiffrevast par une longue avenue d'ormes , relativement récente et qui ne donne guère l'idée des beaux arbres que nous allons voir dans le parc. Mais nous voici à une des petites entrées : nous suivons une allée de marronniers qui , sous une voûte surbaissée, humide et sombre, nous conduit au château, édifice sévère de la fin du XVP siècle. Trois corps de bâtiments, ferme et communs, complétaient primitivement un parallélogramme et emprisonnaient une longue cour, destinée surtout aux besoins de l'agriculture et seule vue pourtant réservée aux châtelains. D'épais massifs d'arbres, ajoutés successivement sans goût et sans mesure, épais- sissaient encore l'ombre et le silence autour de cet ensemble de constructions, qui ne ressemblait pas mal h un couvent. Mieux inspiré, le propriétaire a jeté bas, il y a une vingtaine d'années, deux côtés du carré, masqué le troi- sième, qui sert de communs, par un rideau de verdure et ouvert devant la façade, aujourd'hui dégagée, une large percée qui lui rend un riant horizon dont on semblait l'avoir privée à dessein. Ainsi baigné d'air et de lumière et do- minant une immense pelouse en coteau encadrée dans de magniliques ombrages et baignée à ses pieds par une petite — 895 — rivière, le vieux manoir semble maintenant égayé et rajeuni. Nous traversons obliquement la pelouse aujourd'hui rasée et qui, intacte il y a dix jours, révélait son origine étran- gère par un pied de Snlvia pratensis , inconnu dans la presqu'île , de nombreux individus de Silène inflata ( chez nous très-rare) et de Centaurea nigra (commun, mais dans des stations différentes). Nos essences forestières ont dans le parc de beaux repré- sentants : quelques espèces introduites , If, Sapin , Tilleul, y en ont de plus beaux encore. Plusieurs sapins mesurent au- delà de U mètres de circonférence, à 60 centimètres au- dessus du sol. Mousses et hépatiques abondent sur la terre et les vieux troncs, dans cette atmosphère sombre et hu- mide. Les phanérogames, au contraire, offrent peu de chose à remarquer : on trouvait autrefois sur plusieurs points VEpipactis latifolia , aujourd'hui disparu, k une centaine de mètres du parc , dans un petit taillis , nous trouverions • en fleur, à la mi-août, un Scdum à larges feuilles [S. tele- phiuin et purpurascens des Auteurs), qui me semble se rapporter au S. coniroversum Bor. Nous sortons du parc , près du moulin , et longeons la rivière de Gloire jusqu'à la Roche-aux-Fées , sans voir autre chose que Luzula sylvatica très-abondant, Vaccinium myr- tillus et Callitriche liamulata , non moins communs. Nous escaladons la roche par un escarpement raide et très-glissant par l'accumulation des feuilles de pin, et après avoir joui un moment à son sommet d'une perspective très-agréable, nous traversons de mauvais ajoncs où j'ai vu quelquefois la vipère noire. A nos pieds s'étend un petit vallon qui nous don- nerait , en avril , la Primula offîcinalis , qui n'a que cette station maintenant dans la presqu'île, et, à la fin d'août, le Colchicum aiitiwinalc , qui en a plusieurs autour de Valognes. — 396 — Nous revenons ensuite à la ville par une des routes de Valogues à Cherbourg , et trouvons encore en chemin quel- ques restes mélangés des Carex drymeia et strigosa. RÉSUMÉ GÉOLOGIQUE'tSUR L'ARRONDISSEMENT DE VAL06NES, Par m. l'abbé VIGNON, curé de Febmanville. Fermanville, ce 22 juin 1870. 3I0NSIEUR LE Secrétaire , Vous avez bien voulu me faire savoir que les délégués de la Société Linnéenne se proposent de tenir, le 3 juillet, un Congrès extraordinaire à Valognes. Cet honneur. Monsieur, nous était bien dû : notre pays est des plus dignes d'atten- tion. Peu d'arrondissements , en effet , vous offrent une flore aussi remarquable ; bien peu , surtout , vous offriront un savant d'aussi haute valeur et d'autant de charme que M. le docteur Lebel, pour dévoiler aux membres du Congrès toutes nos richesses botaniques. Mais , au point de vue de la géologie , l'intérêt que pré- sente notre pays n'est pas moins grand. Il n'est peut-être pas sur tout le globe un second exemple d'une contrée réunis- sant , dans un cercle aussi restreint , une série des faits géologiques aussi près d'être complète , et une faune aussi prodigieusement belle cl variée. N'est-ce pas un fait inouï que, sans sortir des limites étroites de notre arrondissement de Valognes , on puisse y étudier à la fois : Les roches granitiques (pegmatites, diorites , etc., etc.) dans presque toutes leurs modifications et avec les plus gra- cieuses ondulations que leur épanchcment ait pu commu- niquer à un sol ; Le sol primordial avec ses gneiss et la série de ses talcites. — 397 — Le sol cambrien dans ses puissantes assises de phyllades , raetaxites, arkoses, quartzites et leurs innombrables méta- morphoses ; Le Silurien à peu près entier et avec des fossiles qu'il est parfois le seul au monde à offrir ; Le Dévonien avec les schistes et les calcaires de son étage inférieur et une faune si belle que tous les musées de l'Europe ont tenu à honneur d'en pouvoir montrer les pro- ductions ; Le Carhonifcrien qui, s'il n'est pas directement représenté dans notre arrondissement , commence du moins sur ses limites ; Le Trias qui couvre de larges espaces de ses grès les plus nuancés et de ses ar'giies keupériennes ; Le sol jurassique dans tous les étages et les assises du lias , avec une riche nomenclature paléozoïque et les débris gigantesques de ses sauriens ; Le terrain crétacé avec ses grès verts, ses faluns et ce curieux calcaire à Baculites, dont quelques individus atteignent un développement de près d'un mètre ; Le sol tertiaire éocène avec plus de 300 espèces fossiles déjà décrites ; et le miocène non guère moins fertile en débris ; Enfin les restes d'une formation lacustre épargnée par les ravages et remaniements d'un diluvium , dont le passage est si largement accusé sur plusieurs points ? En un mot , à l'exception des terrains éruptifs contempo- rains et du terrain pénéen , comme de quelques étages des sols jurassique et tertiaire , l'arrondissement de Valognes offre toute la série géognostique et au moins le tiers des fossiles du monde entier. Aussi , depuis un quart de siècle , la plupart des savants de l'Europe ont-ils porté leurs pas vers ce petit monde géologique et l'ont-ils rendu , par leurs dé- — 398 — rouvertes et leurs écrits, une terre vraiment classique dans les annales de la science. Parler de la géologie de notre contrée devient donc une tâche sinon superflue , au moins délicate et diflicile ; lorsque , surtout , un travail savant et minutieux, édité dans ces dernières années par la Société des sciences naturelles de Cherbourg, semble avoir donné aux recherches sur nos terrains une solution définitive. Est-ce à dire, cependant, qu'il n'y ail plus place à de nouvelles découvertes et à d'intéressantes observations? Assu- rément non. Notre faune générale récèle encore des richesses inconnues; cela est évident, et, pour mon propre compte, je demeure convaincu que , si nos plus beaux terrains fossi- lifères (qui n'ont pour la plupart été étudiés que sur une partie relativement insignifiante de leur étendue) 5e trou- vaient dans leur ensemble dévoilés à nos regards , la liste des espèces pourrait être doublée. On peut en dire autant , mais dans une moindre mesure cependant, de la succession et de la délimitation des assises géologiques, et plus d'une hypo- thèse conserve un droit sérieux à se produire sous cet important point de vue. C'est ainsi, pour en citer un exemple, que M. de Verneuil et un autre de nos savants géologues se déclarent persuadés de l'existence, dans notre arrondissement, de l'étage in- férieur silurien , que l'absence des fossiles caractéristiques n'a point encore permis de reconnaître ; nous devrions , selon eux , posséder , à la base de notre sol secondaire, ces curieuses assises de terrains au sein desquelles la main créatrice a fait éclore les premières manifestations de la vie. Si jamais quelque savant devait se livrer à la recherche de cette faune première dans notre contrée , je me permettrais de lui signaler certains parages peu distants de la commune d'où je vous écris et qui m'ont semblé se montrer spéciale- ment favorables ù l'investigation du Silurien inférieur. — 390 — Si l'étage inférieur du terrain silurien ou ampélitique n'a qu'une existence hypotliélique dans notre contrée, il n'en est pas de même des étages moyen et supérieur, qui sont des mieux connus et des mieux délimités. Mais ici encore il me semble assez • probable que des recherches ultérieures et plus précises amèneront quelques modifications ou additions à la carte de ces mêmes terrains et enrichiront surtout lo catalogue de leurs fossiles. Déjà trois fois le pur hasard m'a fait rencontrer le Calymene Tristani sur des points où ils avaient échappé à l'exploration. C'est ainsi qu'à Brix il y avait plus de dix ans que les enfants recueillaient dans les sillons de magnifiques spécimens des Calymene Tristani Qt Arago , que le soc de la charrue mettait à dé- couvert , lorsqu'il me fut donné d'y constater des couches fossififères de 10 à 15 mètres de profondeur, dont les plus inférieures, que je n'ai fait qu'effleurer, m'ont paru mériter la plus sérieuse étude. M. de Verneuil, auquel je fis parvenir alors de nombreux spécimens recueillis dans ces schistes de Brix , les jugea dignes de toute attention. Il se ren- contrait parmi eux des Trilobites d'une dimension jus- qu'alors inconnue dans l'espèce; j'ai le regret d'avoir égaré la liste intéressante de ces fossiles : les Calymenes , Dalma- nites , lUcBnus , Asaphus , Homalonotus s'y confondaient avec les Redonia , Ortkis de diverses espèces, Aixa , Nucula , Conulaire , Turbo , Goniatite , Pleurotomaire , etc. ; les anneaux d'Orthocères y étaient nombreux , ainsi que les empreintes de Lituite et de Cyslidées. Désirant ne point prolonger celte lettre , je néglige quel- ques remarques que m'a suggérées la découverte de certains fossiles dévoniens, et celle d'un calcaire magnésifère aux environs de Valognes. Je me bornerai à quelques mots sur l'infrà-lias dont les assises supportent notre cité tout entière. 11 me souvient , Monsieur , d'avoir rencontré , il y a — ÛOO — environ cinq ans, plusieurs délégués de la Société géolo- gique de France, parcourant les diverses exploitations qui se font de notre calcaire aux abords de la ville. Plusieurs de ces savants y cherchaient , avec une attention presque fié- vreuse, la présence de VAvicula contorta et de l'étage célèbre qu'elle caractérise et qu'ils ne devaient pas y ren- contrer. Je promis de continuer cette recherche; et pour rendre plus décisive cette investigation , je réclamai et j'obtins des ouvriers de nos carrières qu'ils voulussent bien , sur quelques points du moins , pousser leur exploitation jusqu'à la dernière et très-profonde assise qui termine notre infrà-lias. Ce n'est point l'existence du terrain rhœtien qui alors se manifesta à cette profondeur, mais bien celle du terrain silurien supérieur , reconnaissable à ces volumineuses concrétions calcaires sphéroïdales ou ovoïdes , toutes pé- nétrées d'Orthocères et recouvertes à leur surface de Cardiola et de Graplolites. Une telle découverte était des plus in- attendues. Jusque-là, en eCfet, on avait généralement admis et professé que l'infrà-lias de Valognes reposait sur les couches keuperiennes des terrains triasiques; et, de fait, des observations directes opérées sur d'autres points de la ville et spécialement vers la partie sud et sud-ouest avaient révélé l'existence du trias à la base de nos calcaires ; l'en- semble de l'élude du keuper, qui se montre presque partout aux environs de la ville , venait d'ailleurs corroborer celte assertion. — Aujourd'hui , et par suite de la découverte du calcaire et des argiles ampéliiiques opérée par moi sur plusieurs points (est, nord-est et nord) à la base du cal- caire de Valognes, il faut conclure, ce me semble , que sur une partie au moins de son étendue , notre infrà-lias repose directement sur le sol silurien. Je suis heureux de pouvoir consigner ici cette observation , qui ne me paraît pas avoir été jusqu'ici communiquée. — 401 — Les fossiles de l'infrà-lias de Valognes mériteraient bien eux-mêmes de rencontrer ici une mention , puisque quatre ou cinq d'entre eux ont fait du nom de notre cité un des noms classiques de la science ; je m'abstiendrai de les signaler, par cela même qu'ils sont assez bien connus. Je ne puis taire, cependant, le résultat d'une élude sur les assises inférieures argileuses de l'infrà-lias que le hasard m'a conduit à faire. Alors que je faisais creuser pour découvrir le sol qui supporte le lias et que les derniers bancs d'argile bleuâtre de cet étage se trouvaient rejetés sous mes yeux, je crus y distinguer des empreintes nombreuses d'Astéries mêlées à divers débris d'Échinodermes, Polypiers, fragments d'Osîrca et peut-être à des Fucus. Les Astéries y revêtaient plusieurs formes distinctes, ne dépassaient jamais l'étendue de 4 à 5 centimètres et conservaient les détails les plus délicats et les plus gracieux de leur structure. La loupe révélait entre les feuillets de ces argiles une grande quantité d'individus de ce groupe à l'état embryonaire , mêlés à des Turritelles et autres espèces déterminables. J'ai conservé longtemps des empreintes fort jolies de ces Astéries; mais les retraits que subissait l'argile altérant le test excessivement mince et délié et le réduisant à la longue en poussière , ne me laissait de ces fossiles vraiment charmants qu'une image douteuse et effacée. Une description de cette petite faune de nos argiles et une liste (aussi complète que j'avais pu la faire ) de nos fossiles de l'infrà-lias ont eu le sort de plusieurs autres notes concernant nos divers terrains ; je les ai perdues dans la confusion inévitable qu'amena pour moi un changement de domicile et un nouveau genre d'occu- pations. Privé de ces documents (d'une valeur assurément bien secondaire ) et bien loin déjà de l'époque où je sacri- fiais quelques loisirs aux charmes de ces études, j'ai dû i-éduirc à ce peu de mots la communication que vous m'avez 26 - 402 — fait riioiineur , Monsieur, de solliciter de ma part. Si vous daignez y voir une preuve de ma bonne volonté reconnais- sante , j'aurai atteint le seul but que je me suis proposé. M. Albert Fauvel fait connaître en ces termes les résultats entomologiques de l'excursion : Messieurs , La liste des insectes capturés à notre course annuelle sera brève pour un double motif: d'abord, et pour la première fois , je me suis trouvé le seul entomologiste de l'excursion ; ensuite , obligé de partir dès le dimanche pour un voyage de plus long cours dans les îles de la Manche, je n'ai pu assister à la seconde promenade de Valognes. Je ne vous parlerai donc que des espèces recueillies le samedi à St-Vaast-la-Hougue. Si elles sont peu nombreuses, en revanche, elles présentent par leur rareté un vif intérêt. Dans nos régions occidentales de la France, dont la faune ressemble tant à celle des environs de Paris parcourus sans cesse par les explorateurs, c'est un événement que la décou- verte d'une espèce absolument nouvelle et surtout d'un nou- veau genre. En Normandie , cette bonne fortune est si rare pour l'entomologiste qu'il ne s'y attend presque plus , et se contente volontiers d'un insecte nouveau pour la province ou le département. Cependant, sur les rivages de la Manche, là où la faune plus spéciale a été moins étudiée, il reste encore à glaner de tûmps en temps , de place en place , (juelqucs bestioles in- connues. Les sables maritimes du Calvados m'ont offert, depuis dix ans seulement , plusieurs de ces nouveautés. Elles sont décrites dans ce Bulletin ou dans les Annales de la Société cntomologique de France , et on les a retrouvées depuis sur les plages du nord de la France ( /drena Ûctavii) i — 403 — et jusqu'en Angleterre et en Suède ( Aleochara algarum ei Oxytelus Perrisi). La presqu'île du Cotentin a fourni aussi son contingent ; niiiis les espèces sous-marines des rochers ont remplacé ici les insectes des sables. A Cherbourg et sur la côte voisine nage en foule dans les flaques d'eau laissées par la mer un W'idvo^hWxQW (Ocinhebius Lejolisi) , qu'un maître honoré, M. Mulsant, a récemment dédié à un de nos meilleurs col- lègues. M. Lejolis l'avait découvert en cherchant des algues. J'avais bon espoir de reprendre à St-Vaast ce joli petit Palpicorne ; mais , n'en apercevant aucun , je me mis à tourner et à retourner, à la mer descendante, les pierres entassées ou éboulées à droite de la jetée. Sous ces pierres , au milieu du gravier, courait mon Actocharis marina , mi- croscopique Staphylinide décrit dans ce volume et trouvé seulement à Plymoulh (Angleterre) et à Messine (Sicile), dans des conditions identiques. Son agihté et sa petitesse n'en sauvèrent qu'un petit nombre du flacon. A côté de V Actocharis, courait moins agile l'jEpys Robini, découvert jadis sur les rochers de Brest et qui s'avance sur notre Httoral bayeusain , à Arromanches. Enfin , çà et là , au milieu de centaines d'Acliorutes maritima , apparaissait encore le Micralymma brevipenne à la marche pesante. Cet insecte était plus rare à St-Vaast que sur ks falaises submer- sibles du Calvados, où on le trouve un peu partout en familles, depuis Arromanches jusqu'à Trouville. La chasse sur les sables et les tangues qui relient le port de St-Vaast à celui de la Hougue ne me fournit aucun insecte digne d'être mentionné. Ces localités, du reste, étaient très- pauvres et c'est à peine si, en soulevant les pierres, on dé- couvrait quelques familles à'Amara fuiva, des Nitidulaires, des Chrysomelidcs ou de vulgaires Charançons. La seule prise qu'il convienne de citer fut celle du Na- — 404 — cerdes lepturoides, se promenant au soleil sur de vieux mâts de navire. On connaît les mœurs de cet insecte destructeur de nos bois dans les chantiers de constructions maritimes. Je n'en pris que deux exemplaires à St-Vaasl, mais il est trop commun dans d'autres ports, dont les chantiers sont plus importants, comme à TrouviUe et HonQeur. Je l'ai trouvé aussi, en juin et juillet, à Villers-sur-Mer. A midi, les membres de la Société Linnéenne recevaient chez M. le docteur Lebel une cordiale et gracieuse hospi- talité dont ils se souviendront longtemps, A 2 heures, profitant de l'autorisation qui avait été ac- cordée par M. le supérieur du séminaire, les Linnéens visi- taient ce bel établissement dont le musée d'histoire naturelle contient encore plusieurs pièces provenant de la collection de M. de Gerville. A 3 heures, tout le monde était réuni dans la grande salle de l'hôtel-de-ville , où la séance publique a eu lieu sous la présidence de 31. le docteur Lebel, que ses col- lègues avaient, d'une voix unanime, appelé à cet hon- neur. M. le docteur Lebel a ouvert la séance par rallocution suivante: Messieurs de la Société Linnéenne, Vous avez eu cette année la bonne inspiration de venir célébrer la fête de Linné au centre de notre presqu'île, et vous y avez4:.snvié ceux qui s'intéressent parmi nous aux sciences que vous cultivez. La Société des sciences naturelles de Cherbourg regrette de n'avoir pu se rendre tout entière à votre cordial appel , et se félicite de pouvoir entretenir entre les deux Sociétés les fraternelles relations établies de vieux temps entre la — A05 — plupart de leurs membres. Elle n'est pas seule, du reste, à vous souhaiter la bienvenue, et de plus d'un point de la presqu'île on s'est empressé d'accourir par estime pour vous et par sympathie pour vos études. Qu'il me soit permis de vous remercier au nom de ces invités, qui viennent profiter de vos recherches et les faci- liter. Tous sont heureux de votre présence; moi plus que personne, car j'ai de vieilles et chères amitiés dans la Société Linnéenne , et ceux de vous , Messieurs , que je ne con- naissais pas personnellement, je les connais depuis longtemps par leurs recherches , leurs voyages , leur enseignement , leurs écrits, et les honore pour leurs succès dans les sciences que nous aimons en commun. Pourquoi faut-il qu'un regret vienne se mêler à la joie de votre visite ? Je cherche en vain parmi vous, à côté du savant auteur de la Flore normande, président bien-aimé de notre république, son frère adoptif , dès l'enfance, par la communauté des sentiments, des goûts et des études , son frère également dans notre estime et notre affection , cet excellent René Lenormand qu'une indisposition retient loin de nous. Puisse-t-il recouvrer promptement une santé qui nous est chère et couler longtemps encore , dans sa studieuse et charmante retraite, une vie consacrée à la famille, à la science, à l'amitié, et que jamais souci d'amour-propre, d'intérêt ou d'ambition ne vint troubler ! Nos départements, Messieurs, sont trop voisins , l'aire de leurs Flores est soumise à des conditions trop analogues de terrains, d'exposition et de climat , pour que vous ayez espéré des surprises nombreuses dans notre presqu'île. Le premier étonnement devant sa végétation spontanée vous viendrait moins de ce qu'elle possède que de ce qui lui manque. Si nous pouvions parcourir ensemble le riche pla- teau calcaire du Cotenlin, auquel je joins le fiauptois, séparé — Ù06 — par la vallée de la Douve , Valognes et quelques communes limitrophes — disjoint , par l'arête de quarlzite et de grès où s'élève Montebourg , ce qui vous frapperait d'abord , dans cette étendue de 2k h 25 kilomètres sur 12 ou 13 , ce serait l'absence d'un grand nombre de plantes du calcaire les plus familières h vos yeux : ainsi , chez nous , ni Thalictrum mi- nus, ni Adonis, ni Fumaria parviflora , ni Pohjgala cal- carea, ni Cerastium arvense , ni Calamintha acinos ! Vous chercheriez en vain Specularia spéculum, Lactuca perennis, Stachys annua, Teucrium bctrys et cliamapitys. Nulle part ici ne se montre le Genévrier, dont la sombre couleur tranche si vivement sur la blancheur de votre sol. Onze, au moins, des Orchidées de vos calcaires manquent à notre lias. Je n'y ai jamais vu Iheris amara ; un catalogue , anciennement publié sous vos auspices, l'y cite , à la vérité, mais rare, et signale une seule localité, Ste-Marie, en face de Grandcamp. La plante y est rare, en effet, car j'ai bien des fois parcouru cette com- mune comme médecin , botaniste ou chasseur , sans jamais l'y rencontrer. Elle se trouve là , du reste , en compagnie d'une autre de vos plantes, Leontodon liispidum , qui ne se montre nulle part ailleurs, et, par une coïncidence qui mérite peut-être de vous être signalée , un dernier filon d'oolilhe, autrement inconnue dans notre département , a été dé- couvert récemment , dans le voisinage, par mon vieil ami M. Bonnissent , qui a si bien mérité de la géologie nor- mande. En somme, sur 168 espèces, Phanérogames et Cryptogames vasculaires , du Calvados qui nous manquent, il n'y en a pas moins de 51 que l'on regarde comme des plantes du calcaire. Cette supériorité de votre Flore calcaire est-elle simplement en rapport avec l'aire plus étendue de ce terrain dans vos limites î Est-elle due , en partie du moins , à l'àgc plus ré- cent et plus varié des roches, à leur affleurement plus frér — Û07 — qiienl, à leur désagrégation plus facile et plus complète , à l'épaisseur moindre de sol arable, d'où résulteraient des con- ditions de chaleur et d'humidité particulièrement favorables à la végétation? Questions difficiles assurément, Messieurs, qu'une étude attentive et prolongée des lieux et des faits pourrait seule résoudre , et sur lesquelles il me siérait mieux de réclamer vos lumières que de prétendre vous en offrir. Votre végétation forestière est aussi plus variée que la nôtre : la pulsalille, la cardaraine amère, les pyroles, en tout 24 espèces que vous possédez , n'ont jamais été rencontrée^ dans nos forêts. La superficie boisée de la Manche est , d'ail- leurs , considérablement réduite depuis hO ans : notre seul aBrondissement a vu tomber sous la cognée et périr défini- tivement sous la dent des troupeaux les belles et vastes forêts de St-Sauveur et de Bricquebec. Cette dernière était re- nommée pour sa richesse cryptogamique , ses gracieuses solitudes et ses beaux sites, non moins que pour ses reliques imposantes ou mystérieuses des vieux temps. Le botaniste, rantiquaire , le peintre , le touriste se rencontraient parfois sous ses ombrages , et il était bien peu de ces pèlerins de la science , des arts et de la nature qui ne vinssent la revoir plus d'une fois. Il n'en reste plus aujourd'hui que quelques îlots appauTcis et voués à une destruction prochaine. Les prés, les marais et le bord des eaux nous laissent encore un déficit botanique de 24 espèces , parmi lesquelles je me borne à citer : Aconitum vulyare , Trifolium Miche- lianum , Tetragonolobus siliquosiis , Cirsium bulhosum , Pinguicula vulgaris , Damasonium steïlatum, Potamogeton nitens et Leersia orytoides. Ce qui tend à relever un peu la balance en notre faveur et nous constitue même une supériorité partielle , c'est l'étendue plus considérable de nos côtes et leur configuration — Û08 — singulièrement accidenlée. Sables secs ou humides, unis ou ondulés, marécages, landes, falaises, estuaires, étangs, ruis- seaux , fossés où l'eau prend tous les degrés de salure , varient et multiplient les stations dans une zone parfois très- large , soumise aux influences maritimes. Là vit et trouve à satisfaire en commun des exigences souvent très-diverses une colonie botanique curieuse et variée , où la Flore du midi a de nombreux représentants. De ces plantes , les unes (Trifolium su/focatum, Spergula suhulata , Galium decolorans , Scrophularia scorodonia , Homulea Columnce, Juncus acutiis et capitatus) s'étendent ■ sur de longs espaces ; d'autres se pressent dans des stations disjointes (Trifolium Bocconi , Zostcra nana , Ghjceria Borreri , Cynosurus echinatus). Le Trèfle à feuilles étroites et la charmante Erythrée diffuse n'ont chacun qu'une station ; mais , tandis que celui-là se cache , à Sciotot , dans un pli court du terrain , celle-ci s'étend , à la pointe de la Hague , sur le territoire de cinq communes , dont le climat est vraiment celui des îles. Le Grambe maritima et le Linaria arenaria se confinent dans les sables purs ; le Carex punc- tata, le Ghjceria Borreri, le Frankenia lœvis dans les sables humides, le Juncus capitatus dans les landes, le Raphanus maritimus au milieu des rochers, le Rumex rupestris à leurs pieds ou sur leurs plus basses assises. VHutchinsia peircea , au contraire, semble se plaire à changer ses stations, dans, les sables , sur les rochers , les vieux murs. Le beau genre Staiice est richement représenté dans nos grands havres et sur nos falaises ; là par deux de ses espèces (S. Ujchnidifolia et S. Dodartii), ici par deux autres (S. occidentalis et S. ovalifolia). Un petit nombre de ces végétaux, moins exclusif encore et mieux préparé à la lutte pour l'existence, ne craint pas de s'aventurer à l'intérieur des terres, à 1 ou 2 myriaraètres parfois de l'océan (Erodium maritimum, Trifolium maritimum et Bastardianum). — Û09 — La fraction de nos plantes littorales qui n'arrive pas jusqu'à vous se compose de U5 espèces. Ajoutons-y 20 plantes de nos marais et 16 autres, de provenance diverse , qui sont dans le même cas, nous aurons un total de 71 espèces diffé- rentielles, h retrancher des 168 qui forment l'excédant com- paratif de votre liste , laquelle se réduit ainsi , en définitive , à 97. Si, maintenant, nous. retranchons également aux deux listes générales contrastantes les plantes très-rares , rares ou peu communes , c'est-à-dire ne modifiant pas sensiblement le tapis végétal, chacune se trouvera réduite , de cette ma- nière, aux plantes communes , c'est-à-dire à l'expression la plus sensible , la plus générale et la plus vraie des diffé- rences. Par suite de cette réduction , votre liste ne se compose plus que de 28 espèces : 19 des calcaires, 2 des bois, 7 de provenances diverses. Ainsi la proportion des espèces calci- philes , qui était d'un peu moins d'un tiers sur la liste générale , arrive presque aux deux tiers sur la liste réduite. La nôtre , à son tour, descend à 11 espèces, dont une moitié a une origine méridionale , ou du moins une aire très-étendue au midi ( voir ci-dessous les deux listes ré- duites). En résumé, la végétation spontanée de votre département et celle du nôtre ont une ressemblance facile à prévoir, puisque toutes deux appartiennent à la Flore de l'Ouest. La vôtre est plus nombreuse en espèces , la nôtre porte un cachet plus méridional. Toutes deux sont influencées par la présence des calcaires, mais la vôtre bien davantage , en proportion probablement de l'aire plus étendue de ces terrains, peut-être aussi de la variété des roches et de leur âge plus récent. En définitive, l'influence calcaire est dominante dans votre — ÛIO — flore ; l'influence méridionale est trcs-niarquée dans la nôtre. Voilà le trait caractéristique et difi'érentiel de chacune. Cette rapide esquisse d'un bilan ptiytostalique entre le Calvados et la Manche comporterait quelques développements et de nombreuses justifications : permettez-moi de les omettre. J'ai hâte d'entendre des voix plus autorisées que la mienne et j'aime à penser que vos paroles et votre exemple viendront ranimer le goût des sciences naturelles et phy- siques , ces auxiliaires puissants de l'industrie et des arts , ces consolatrices toujours honorables , qu'il faudrait encore honorer et chérir, ne fût-ce que pour ce dernier bienfait. PLANTES CONTRASTANTES COMMUNES DU CALVADOS. Adonis aulumnalis L. Poiygaia calcarea Sch. Cerasiium arvense L. Spirœa filipendula L. Turgenïa latifolia Hoffm. Galium tricorne With. Lactuca perenms L. Specularia spéculum Alph. DG. Caiamintha acinos Gaud. Stachys annua L. Teucrium botrys L. — cliamœdrys L. ^juga cliamccpiujs Schreb. — Genevensis L. Euphorbia pLatyphytlos L. — cyparissias L. Juniperus communis L. Orchis montana Schmidt. ~ Ml — Sesleria cœrulea Ard. Poa compressa L. S . i Orobanche cruenla B. (8x1 g ^ ) Linaria supina Desf. o S 1 Lanpa tomentosa Lam. ^^ I Gatitim sylvestre Poil, fi I Adoxa mosckaieUina L. \ Genista sagiiialis L. Craiœgus monogyna Jacq. Sorbus terminaUs (Irantz. PLANTES CONTRASTANTES COMMUNES DE LA MANCHE. Zone littorale. Erodîum mari'timum Sm. Romulea Columnce Seb. RI. TrifoUum suffocatum L. Junciis capitatus Weig. — acutus L. Hutchinsia petrcca R. Br. Elymus arenarius L, Spergula subuLata Sw. ScrophuLaria scorodonia L. Galium décolorons Gr. Rumex rupestris Leg. Après cette lecture, le Secrétaire, se faisant l'organe de ses collègues, annonce à M. le docteur Lebcl que, dans sa dernière séance , la Société lui a décerné une médaille à l'effigie de Linné , comme témoignage des progrès qu'il a fait faire h la botanique ; — et, afin que cette faible récom- pense d'une vie qui a été complètement dévouée à là science acquière plus de prix , iM. Morière prie le savant auteur de — Û12 - la Flore de la Normandie de remettre lui-même à M. le docteur Lcbel la médaille qui lui est offerte par la Société. En quelques mots bien sentis qui partent du cœur , M. Lcbel exprime toute sa gratitude à ses collègues. La parole est ensuite accordée à M. de Brébisson, qui donne lecture du travail suivant : DE LA STRUCTURE DES VALVES DES DIATOMACÉES, CONSIDÉRATIONS PRÉSENTÉES A LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE DANS SA SÉANCE DU DIMANCHE 3 JUILLET 1870 , Par Alphonse de BF;ÉBISS0N , membre correspoii'lant. Messieurs et ghers Confrères, Si, dans cette solennité annuelle de la Société à laquelle je suis toujours si heureux d'assister, mes forces ne me permettent plus les longues excursions qui donnent tant de charme à ces réunions, je désire néanmoins prendre part aux travaux de la Société en apportant quelques aperçus résultant des observations que j'ai pu faire dans ces derniers temps et concernant les études micrographiques auxquelles , comme vous le savez , je me suis voué presque exclusive- ment. Pour faciliter l'intelligence de mes communications , pour rendre moins pénible l'attention que votre bienveillance daigne m'accorder , j'aurais voulu , à l'appui de mes expli- cations verbales, vous offrir des dessins qui vinssent con- çlater les révélations du microscope. J'ai pensé qu'à défaut — 413 — de ces travaux, qu'il ne m'est plus permis d'entreprendre , vous verriez avec intérêt des produits d'un art nouveau , la pholoraicrograpliic , dont je possède une assez nombreuse collection , grâce aux dons généreux qui m'ont été faits en ce genre par des adeptes des plus habiles , tels que MM. J. Girard, de Paris; E. Guinard, de Montpellier, et le comte Castracane dcgli Antiminelli, de Rome. Au moment où je réunissais les plus remarquables de ces épreuves pour les soumettre à votre examen, par un hasard providentiel des plus heureux, j'ai reçu la visite de M. le comte Castracane. Ce savant micrographe a daigné répondre à mes désirs en se joignant à nous et en me permettant de vous le présenter. 11 a eu l'obligeance d'apporter une grande partie de son bel album d'épreuves de Diatomacées qu'il mettra sous vos yeux , en vous expliquant les moyens qu'il emploie pour obtenir des résultats aussi parfaits. Dans cette circonstance, j'ai été tenté de supprimer ma propre communication , mais on m'a fait observer que les aperçus que je comptais vous présenter sur la structure de l'enveloppe des Diatomacées et principalement sur leurs valves ne seraient point superflus, comme je le craignais, et pourraient venir en aide aux exphcations que j'avais le projet de vous soumettre. On a réclamé quelques détails glosso- logiques qui me fourniront d'ailleurs l'occasion de vous présenter des considérations physiologiques concernant ces études encore peu répandues. Sachant que, dans l'exposé des principes de certaines sciences , de l'anatomie animale par exemple , les professeurs trouvaient de grands avantages à faire passer sous les yeux de leurs auditeurs des pièces moulées agrandies, j'ai essayé d'user d'un moyen semblable en reproduisant par le mou- lage des copies très-ampliûées de Diatomacées , telles qu'on peut les voir sous l'objectif puissant d'un microscope , ia- slrumcnt dont l'emploi serait insuffisant dans une réunion comme celle-ci. J'aurais voulu pouvoir vous faire examiner un type de chaque genre des Diatomacécs, pour vous familiariser avec leur étude et vous faire admirer l'élégance si variée des formes de ces êtres microscopiques; mais il faudrait un immense travail, qu'un homme , jeune encore , ne pourrait même entreprendre avec l'espoir de l'accomplir. Je me bornerai donc à un petit nombre de modèles propres à faciliter l'entente de mes rapides explications. Je vais essayer de vous exposer ces détails de nomenclature auatomique , d'après les reproductions de deux individus du genre ISavicula , un de ceux qui renferment le plus grand nombre d'espèces. Je donnerai ces détails principalement d'après ce grossier moulage en plâtre et en canon. Cette espèce de boîte, de plus de 2 décimètres de long , peut être considérée comme ia reproduction du ISavicula lata, espèce remarquable, mais peu commune, habitant nos eaux douces; son grossissement serait ici d'environ 2,000 diamètres. Un malhémalicien de mes amis^ qui connaît bien celte espèce, me disait, en voyant cette reproduction, que son volume devait être 8,000,000,000 de fois plus grand que celui de la Naviculc naturelle! Les Dialomacces sont des plantes de la famille des algues, dont la vraie nature a été longtemps l'objet de doutes et de controverses, beaucoup d'observateurs les regardant comme des animaux appartcnaul à la classe des Infusoires. Dans ces derniers temps , de nombreuses expériences faites sur ces petits êtres à l'aide du spectroscope et de la lumière polarisée ne permettent plus de contester leur nature végétale. Comme les Oscillariées , les ISostocacées, les Collemacées et quelques autres lichens, les Diatomacées renferment un — M5 - pigment coloré, auquel on a donné le nom de Phjcochrotnej et de la chlorophylle ou matière verte mêlée à un autre pigment: la Phycoxantliine , substance également végétale. La matière gonimique d'un jaune plus ou moins brunâtre qui remplit les frustules, et qui est connue sous le nom à! Endochrome , est composée de chlorophylle identique avec celle des autres végétaux el de phycoxanthine. Un des principaux arguments en faveur de l'animalité des Diatomacées était surtout apporté par la motilité que l'on remarque dans les frustules libres. Ce mouvement n'a rien de spontané ; il est toujours reclihgne et souvent rétrograde, sans être motivé, dans ce cas, par la rencontre d'un ob- stacle. On a pensé que ces déplacements pouvaient être dus à un effet d'endosmose et être le résultat d'une différence de densité entre le fluide .renfermé dans le frustule et le liquide ambiant. L'équilibre, se rétablissant par l'émission ou la rentrée du fluide intérieur par des pores invisibles , donne- rait lieu à des courants qui suffiraient pour opérer ce curieux phénomène. On a cité , pour comparaison , les mouvements si rapides, mais irréguliers, d'un fragment de camphre nageant à la surface d'une eau pure et tranquille. Les microscopes les plus puissants n'ont pu faire voir dans ces petites plantes aucuns tentacules ou autres organes acces- soires qui pussent, par leurs vibrations, opérer cette sin- gulière locomotion. Combien de végétaux d'un ordre plus élevé ne présentent-ils pas des mouvements plus prononcés dont la cause n'a pas encore reçu d'explication complète ? Les Diatomacées doivent donc être regardées comme des algues microscopiques présentant des corpuscules (frustules) renfermés dans une enveloppe (carapace) rigide, fragile, composée de cellulose plus ou moins imprégnée d'acide silicique. On a aussi signalé dans leur composition des traces d'oxyde de fer, mais nous avons reconnu dans ces enveloppes — M6 — des différences dans les {Moporiions de leurs élénifents consti- tutifs , qui nous portent à penser que la nature des terrains qu'elles habitent doit avoir une influence importante sur leur composition chimique. On a dit quelquefois qu'elles étaient unicellulaires ; c'est une expression impropre. Leur carapace est uniloculaire , mais leur enveloppe est formée de la réunion d'une mul- titude de cellules quelquefois très-fines et à peine visibles , dans d'autres cas , larges et présentant une texture réticulée ou aréolée très-apparente. Cette carapace se compose de trois pièces principales, d'abord de deux valves opposées, le plus souvent semblables, et ayant des formes très-variées. Ces valves, dans le Navicula angulata , sont elliptiques , allongées et à sommets arrondis. Dans beaucoup d'espèces du même genre, elles sont sou- vent lancéolées ou rhoQiboïdes, avec les sommets atténués, comme dans le Navicula angulata. Ces deux plaques ou valves sont soudées par leurs bords h une bande ou anneau, de manière à offrir à peu près la forme d'une sorte de boite. Cette troisième pièce a été appelée bande ou zone connec- tive, ou mieux encore et plus simplement la conncctive, de même qu'on a désigné par cette locution adjective , prise substantivement, le connecdf, un organe supportant les loges des anthères dans les fleurs des phanérogames. La conueclive se dédouble quelquefois, au moins par- tiellement, au moment de la duplication des frustules par la fissipariié qui, dans ces végétaux, est un des modes les plus fréquents de reproduction. Elle est ordinairement plus mince et moins chargée de silice que les valves , et elle est presque toujours dépourvue des lignes , stries ou cannelures si fréquentes sur les valves, détails sur lesquels je compte appeler plus particulièrement votre attention, après avoir terminé cette nomenclature bien incomplète , mais qui de- tait précéder les observations que je me propose de vous suuQietlre. On remarque à la surface des valves d'un grand nombre de Diatomacées des organes nommés nodules. Ce sont des sortes de bosselures , le plus souvent lisses et arrondies. Le nodule le plus apparent est au centre des valves , un peu enfoncé. La matière siliceuse qui imprègne la carapace semble allluer plus particulièrement dans ce point et contribuer à une plus grande consolidation de cette partie de l'enveloppe qui a reçu le nom d'area, quand elle est lisse et dépourvue de dessins formés par des linéaments , stries ou granules. Comme je l'ai dit , ce nodule central n'existe pas dans plusieurs tribus des Diatomacées. On en voit quelquefois un autre moins apparent^ quoique saillant ^ à l'extrémité de chaque valve. Les frustulcs , très-variés dans leurs formes , offrent aussi dans leur disposition et dans leurs rapprochements, soit en groupes, soit en séries, la plus grande diversité. Les uns sont isolés et libres, les autres sont portés sur des pédicelles ; quelques-uns sont réunis en lilamenls cylindriques ou en lanières planes, quelques autres sont groupés et renfermés dans des tubes, etc. Que les frustulcs soient libres ou réunis , ils sont toujours revêtus d'une enveloppe membraneuse ou gélalioeuse , le colcodcrme, qui est plus ou moins épaisse et quelquefois à peine sensible. L'étude de cet organe peut nous aider à expliquer beaucoup des phénomènes qui accompagnent le complet développement des Diatomacées. Permellez-moi de vous en citer un exemple : les spores d'une Dialomacée pédicellée, le Cocconema cisiula, à leur sortie du sporange, se sont dispersées dans l'eau et fixées sur les rameaux d'une Confervacée, le Cladopkora glojiierata, où elles se montrent sous l'aspect d'un très-mince tubercule gélatineux, diaphane, 27 -^18 - avec un noyau presque imperceptible de couleur d'un brun- jaunâlre. Ce tubercule microscopique est le rudiment d'un futur Cocconema entouré de son coléoderme , qui ne tarde pas à s'allonger, d'abord en massue, puis en tube, pendant que le frustule qu'il renferme , d'abord globuleux , finit par prendre la forme cymbellée qui lui est propre. Quand la carapace a atteint tout son développement , elle occupe plus de place dans le tube du coléoderme , dont la nature est con- tractile. Aussi celui-ci se resserre en filament et coopère par cet effet à la sortie du frustule, qui reste d'abord attaché au sommet du tube , changé alors en pédicelle. Voici comment cette plante est arrivée à son état normal , et j'ai pu vous exposer rapidement les principales évolutions de son accroissement, parce que j'en ai été témoin. Les divers modes de reproduction de ces êtres ne sont pas moins curieux. Peut-être une autre fois oserai-je vous en parler? J'arrive à l'examen des sillons, stries ou cordons , qui se montrent sur les valves et qui sont presque toujours le résultat d'apparences dont il est souvent fort diflicile de connaître la véritable origine. L'étude de ces détails est d'autant plus importante, que les différentes dispositions de ces linéaments ont fourni fréquemment les caractères les plus prépondérants pour la distinction des espèces. Le plus ordinairement, les stries, ou plutôt les apparences de stries, qui se voient à la surface des valves des Dialo- macées sont le résultat de séries de granules saillants , très- petits, plus ou moins rapprochés. Ils sont enchâssés dans les alvéoles de cette partie de la carapace, à peu près comme les grains de chromule colorée qui se montrent sur la lame extérieure des pétales des Phanérogames et à qui l'on doit l'éclat de leurs couleurs les plus brillantes et les plus variées. Cette organisation a été étudiée et très-bien dé- montrée par Tuffeu West {Journal of microsc. science, 1857, p. 22, pi. I). — 419 — Quand ces granules siliceux des Diatomacées sont assez espacés pour être distincts , ils forment une raie moni- liforme ; si , étant plus gros , ils se rapprochent de manière à être connivents et même confluents, ils peuvent donner alors l'apparence de cordons saillants, continus, auxquels on a donné le nom de costce, et cette apparence est sur- tout naturelle si ces séries sont vues obliquement dans une direction telle que les sommets des granules sem- blent se confondre. — Ces deux conditions, différentes, qui se rencontrent souvent dans le genre Navicule , ont engagé des auteurs à en séparer les espèces à valves munies de cordons (costatcn), pour les réuuir dans un genre parti- culier , Pinnularia. Mais , comme on vient de le voir , cette séparation ne peut être admise , puisqu'elle ne serait fondée que sur le plus ou moins d'écartcment des granules , carac- tère aj'ant trop peu de valeur. D'ailleurs , cette double apparence se montre souvent dans une même série de granules, non-seulement chez les iYaujcuZa, mais encore sur les valves si élégantes des Coscinodiscus , Cocconeis et de beaucoup d'autres. Ce sont principalement les valves des Pleurosigma qui nous fourniront les plus intéressants sujets d'études, si nous continuons de chercher à avancer dans la voie que je viens d'aborder. Les Pleurosigma sont des Diatomacées de la tribu des Naviculécs se distinguant par leur forine en S , provenant de leurs sommets iiilléchis dans des sens opposas, et par les stries qui couvrent leurs valves en entier , en suivant des directions différentes , selon quelques espèces. Je crois que l'on pourrait rapporter ces diverses disposi- tions à trois types distincts que l'on désignerait ainsi : 1. Quadrille rectangle droit , 2. Quadrille rectangle oblique , JJ. Quinconce. J'avais donué d'abord improprement le nom de quinconce aux deux premières divisions, par analogie , car la troisième seule présente un arrangement quinconcial, étant formée de séries de granules alternes , dont le rapprochement de trois points peut rappeler la lettre V, ou chiffre cinq des Romains. Le quadrille rectangle droit est formé par des séries de granules opposés, dont les intervalles simulent des stries lon- gitudinales et transversales , se coupant à angle droit. C'est ce que les horticulteurs , qui emploient souvent cet ordre dans leurs cultures , appdleul plantations en allée droite. Les valves des Pleurosigma Hippocampus, Balticum, aite- nuatum et acuminatum offrent cette disposition. Les lignes longitudinales^ parallèles au grand axe du frustule, sont ordi- nairement les plus marquées. Le quadrille rectangle oblique a ses granules eu séries parallèles entre elles, comme dans la section précédente , mais obliquement quant à l'ensemble , c'est-à-dire que ses lignes sont toutes transversales, formant entre elles des angles droits , mais atteignant le grand axe sous des angles de 1x5°. Il n'y a plus , dans ce cas, de lignes longitudinales. A cette catégorie appartiennent les espèces les plus élégantes , telles que les Pleurosigma formosum, décorum, etc. Dans la troisième division , le quinconce , les séries sont composées de granules alternants, plus rapprochés entre eux et couvrant en entier la surface des valves de lignes se croisant dans trois directions. Cette surface peut être décomposée eu un grand nombre de triangles équilalé- raux, les hgnes qui les séparent se coupant selon dos angles de 60". Le Pleurosigma angulatum et les.' Pleur, quadratum, œstuarii, qui ne sont peut-être que des variétés du premier, montrent cet arrangement symétrique qui se retrouve sur beaucoup d'autres Diatomacées. Le Pleur, angulatum est — 621 -- très-connu comme étant un des test-objects les plus em- ployés, à cause de la finesse de ses linéaments, qui permettent de juger des qualités du microscope avec lequel on étudie leurs détails. En examinant avec soin la contexture des valves de celte espèce sous diverses incidences de lumière, on arrive à se rendre compte de plusieurs illusions optiques qui ont accrédité certaines appréciations erronées. Comme nous venons de le voir , les granules siliceux qui couvrent et consolident la surface des valves des Diato- macées sont enchâssés dans les alvéoles du tissu de la cara- pace. Une couche de ces petites billes de marbre , si bien connues des écoliers, étendue sur un plateau , peut servir h démontrer beaucoup de dispositions affectées par les granules des Diatomacées , en permettant de changer facilement les conditions de leurs rapprochements et de leur ordonnance symétrique. Celte analogie de formes était déjà connue et avait été utilisée pour la démonstration , quand elle fut de nouveau mise en lumière dans une brochure sur le prisme du Rév. J-B. Reade , sur cet instrument propre à éclairer obliquement les objets soumis au microscope. Le Rév. Reade faisant examiner à un jeune élève la surface d'une valve du Pleiirosigma angulatum au moyen d'un objectif puissant , l'enfant s'écria : a C'est une assiette pleine de billes » (a plate fui of marhles). Cela m'a engagé à m'aider de cette ressemblance pour venir à l'appui des observations que je voulais vous présenter. Sur ce plateau en triangle équilatéral, vous remarquerez que les billes qui y sont rangées semblent indiquer entre leurs sommets trois directions de sillons se coupant selon des angles de 60% en leur donnant l'apparence de stries. Chaque granule, par suite du vide que ces sillons forment autour de lui , peut d'un côté recevoir trois degrés d'éclairage, selon le point plus ou moins direct d'où vient la lumière. Du côté opposé , on remarquera coDséquemment — 422 — trois degrés d'ombre. Ces diverses conditions ont été cause que l'on a cru voir des pyramides hcxaédriques à sommet arrondi au lieu d'un hémisphère. Voilà , je crois , rorigine de cette illusion. Le sommet des granules étant complète- ment éclairé, sa véritable forme a seule été reconnue. Je n'ai pas besoin d'ajouter que, si ces granules étaient également rapprochés selon les deux premiers arrangements, on pour- rait leur attribuer des formes de pyramides à quatre faces, et c'est ce qui est arrivé plusieurs fois. Un opticien distingué de Londres , Richard Beck , mort depuis peu d'années , avait inventé un petit appareil fort ingénieux pour faire voir combien il est difficile de savoir, sous l'objectif du microscope , si un point d'une surface qui semble saillant est vraiment convexe ou concave. R. Beck , pour se rapprocher le plus de la structure des Diatomacées, avait fait une épreuve photographique de la moitié d'un gobelet de verre, dont la surface extérieure était garnie de perles hémisphériques saillantes, destinées à faci- liter la tenue du vase dans la main du buveur ou seulement dans un but d'ornementation. Cette épreuve est , comme vous le voyez, placée sous un morceau de carton mince, percé de deux ouvertures rapprochées, qui laissent apercevoir la partie du gobelet moulée en forme de perles. Par l'une de ces ouvertures , les perles se montrent avec leur forme naturelle , saillantes et arrondies , tandis que l'autre fenêtre présente à la place de ces perles des alvéoles hcxaédriques profondément enfoncées. Écartez la carte qui recouvre ces épreuves et vous reconnaîtrez qu'elles sont identiques et provenant exactement du môme cliché ; seulement, l'une est_ dans sa position naturelle et éclairée comme au moment de la pose, tandis que l'autre est renversée , et alors son éclai- rage n'est plus dans le sens qu'indique la position des ombres. La traQspareQce,j du sujet n'est pas indispensable dans — 623 — cette expérience. Des épreuves obtenues d'après des corps opaques , tels que des billes de marbre ou des reliefs en plâtre, produisent la même illusion. L'œil, par un ciïct de l'habitude, qui est pour cet organe une sorte d'éducation , rencontrant une ombre du côté du point d'où émane la lumière, suppose la présence d'une paroi s'opposant à l'arrivée du rayon lumineux et transmet à l'esprit cette idée préconçue qui le porte à voir sur ce point une modification de forme rentrant dans les sensations habituelles. Cette illusion est encore corroborée par le point opposé de cette image idéale, qui se trouve fortement éclairé sur la face qni devrait se perdre dans l'ombre , si les choses étaient disposées naturellement. On s'étonne que de ces faits anormaux dérivent des ap- parences parfaitement symétriques, telle qu'une alvéole hcxaédrique régulière remplaçant un hémisphère. Peut- être est-on sur la voie d'une explication satisfaisante de cette illusion, si l'on veut se rappeler que le cercle qui sert de base à cet hémisphère se divise en six segments triangulaires, dont le sommet est un angle de 60° mesurant la sixième partie de la circonférence ? Je termine ici l'exposé de ces notes en remerciant de nouveau mes auditeurs de l'attention qu'ils ont daigné ac- corder à renonciation si incomplète de ces hypothèses. Après cette conférence , qui a vivement intéressé l'audi- toire, M. le comte de Castracane est^prié de communiquer à la Société quelques-unes de ses belles épreuves photo- micrographiques. — wa — ÉPREUVES PHOTOMICROGRAPHIQUES VALVES DE DIATOMACÉES PRÉSENTÉES A Ld SOCIÉTÉ LINNEENNE DB NORMANDIE Par lb comte CASTEACANE DEGLI ANTIMINELLI, de Rome. Le comte Castracane , présent h celte séance , a mis sous les yeux des membres de la Société un assez grand nombre de pnges de son magnifique album, qui renferme plus de 1,500 épreuves photographiques de Diatoraacces , vues au microscope, selon des grossissements considérables, et repro- duisant, avec une netteté des plus remarquables, les détails si déliés et si élégants de ces minimes algues. Ces épreuves ont été obtenues avec des appareils et des procédés spéciaux , sur lesquels le savant abbé a donné quel- ques explications. Il attribue ses réussites à un excellent microscope et surtout à l'emploi exclusif qu'il fait d'un éclairage monochromatique , résultant d'un rayon isolé dé- taché d'un faisceau lumineux au moyen du prisme. Les assistants, en reconnaissant la supériorité incontestable de ces reproductions, pensent que l'expérience et l'habileté de l'opérateur doivent être regardées comme les principales causes de succès. On a surtout remarqué une épreuve de V Amphipleura pellucida, diatomacée reconnue comme un test-ohject des plus difficiles h définir. Les valves de cette espèce sont mar- quées de lignes transversales d'une telle finesse que peu de microscopes, pourvus même d'excellentes lentilles, ont pu les faire apercevoir. Dans les épreuves du comte Castracane, — 625 — elles se distinguent facilement , quoique le papier ^ h la suite des bains et des lavages que nécessitent les opérations du procédé photographique , ait perdu la finesse de sa surface. On peut juger de la netteté du cliché , dont l'examen direct peut rendre les plus grands services à l'étude et à la science. L'Assemblée a vivement remercié le comte Castracane de son intéressante communication. M. Le Jolis met sous les yeux de l'assemblée plusieurs échantillons de Laminaria digitata croissant sur nos côtes , dans le but de démontrer qu'ils offrent des types distincts. Il insiste sur les caractères spécifiques qui distinguent ces deux types, qui ont été confondu? par les auteurs qui ne se sont pas donné la peine d'étudier sur place toutes les phases de leur développement. A son tour, M. le docteur Godey lit un mémoire ayant pour titre : Essai d'une flore mycologique normande. Cet intéressant travail a été imprimé dans le Bulletin. M. le docteur de Senoville lit , au nom de M. l'abbé Tabard , une monographie des Centaurées normandes de la section Jacca, qui contient le résultat de judicieuses ob- servations qu'il a eu depuis longues années l'occasion de faire dans le département de la Manche. Ce mémoire a déjà paru dans le Bulletin. M. de Senoville , qui habite St-Sauveur-Ie-Vicorate , a particulièrement étudié le terrain dévonien et recueilli , dans les carrières de cette localité, une collection de fossiles, tous d'une remarquable conservation, qu'il met sous les yeux de ses collègues. A son tour , M. Lafosse attire l'attention par un magni- fique pot d'Erythrœa diffusa, qui prouve tout le parti que pourrait tirer le monde des fleuristes de cette charmante plante. Les spécimens des diverses espèces de fougères qu'il — 456 — cultive dans sa propriété lui méritent les félicitations de ses' collègues. M. Bernard lit la note suivante : LES SILEX TAILLÉS, EN BELGIQUE. Dans une excursion que j'ai eu occasion de faire en Belgique , il y a quelque temps , excursion qui avait parti- culièrement pour objet l'étude de la charmante et intéres- sante vallée de la Meuse, depuis Charleville jusqu'à Gem- bloux, c'est-à-dire de tous les terrains primaires du nord- est de la France et du sud du royaume belge , il m'a été donné de pouvoir explorer la craie aux environs de Mons , et c'est là que j'ai pu me rendre compte de ce qu'ont été les stations de silex taillés. Après avoir étudié diverses car- rières sous la direction de deux savants géologues belges, j'ai été visiter une tranchée de chemin de fer qui offre une succession de couches très-remarquables et présente de dislance en distance des cavités qui ont été autrefois des ate- liers pour la taille des silex. Je viens donc vous demander , Messieurs , la permission de vous exprimer le résultat de mes observations ; je vais lâcher de le faire aussi clairement et aussi brièvement que possible. On ne peut pas se faire une idée des restes remarquables des premières industries humaines , si on n'a pas été sur l'emplacement même des anciennes exploitations pour les étudier. Or , si après avoir parcouru la route de Mons à Namur, à 1 kilomètre de la première ville, on pénètre sur la voie ferrée, on arrive dans une profonde et vaste tranchée qui permet au géologue d'étudier dans tous ses détails la succession si heureuse des couches qui la composent. Pour mieux faire comprendre , Messieurs , la superposition que — 6:27 — nous allons avoir à passer en revue, je vais vous donner une' coupe de cette tranchée remarquable. Si nous prenons les choses à la partie supérieure , nous voyons d'abord une couche assez épaisse de terre à briques qui constitue ce que les géologues belges ont compris sous la dénomination de limon supérieur. Celte couche, après avoir été déposée hori- zontalement sur une assez grande étendue , finit par prendre une direction oblique, s'enfonce assez profondément et vient rencontrer un dépôt quartzcux contenant des restes de Rhi- nocéros et de Mammouth ; vient ensuite une couche encore plus épaisse d'une terre jaunâtre ocreuse , douce au toucher, nommée par les géologues belges Ergeron ; elle supporte en haut la terre à briques ou limon supérieur et s'appuie en dessous , d'un côté sur le dépôt quartzcux , et de l'autre sur le limon sableux avec couches de sables verts à Eleplias primigenius et Rhijnoceros tychorynus. A notre limon su- périeur succède donc, en résumé, l'ergeron, le limon sa- bleux et le dépôt quartzeux dont nous venons de parler. Cette dernière couche forme une courbe assez prononcée et ne suit plus par conséquent l'horizontalité que nous faisions remarquer) précédemment. A celte couche succède une masse peu considérable de sables appartenant au système Landenien de Dumont, sables qui suivent en tout la direction des couches inférieures. Enfin, à la base, se trouve une puissante assise de craie contenant de nombreuses et énormes masses de silex qui ont servi à la fabrication des ustensiles et des armes que nous allons étudier. Au-dessus de tout ceci se trouve une couche variable, suivant les endroits, de terre végétale contenant de nombreux fragments de silex et même des ustensiles fort beaux de l'âge de la pierre taillée. Si maintenant nous examinons les ateliers eux-mêmes , nous voyons ici les choses les plus curieuses possible. Fi- gurez-vous, en effet , Messieurs, des puits creusés dans toute — Ù28 - la masse dont nous venons de parler : ces puits , comblés aujourd'hui et allant trouver les blocs de silex jusque dans la craie, ont dû servir aux premiers habitants de notre globe à aller exploiter sur place les silex contenus dans la craie , car on ne comprendrait pas comment ces énormes blocs auraient pu être transportés à la surface du sol pour y être travaillés. Ce n'est d'ailleurs que de cette manière que l'on peut expliquer l'existence des cavernes que j'ai eu occasion de visiter. Ces excîivations, qui ont dû , grâce aux moyens peu per- fectionnés des hommes , demander un travail et un temps assez considérables, sont pour la plupart ouvertes aujourd'hui et ont été mises à découvert par les travaux du chemin de fer; elles se trouvent, par conséquent, dans les meilleures conditions possibles pour être étudiées. Ces chambres, après avoir été le siège de l'extraction des silex , ont servi ensuite, soit au refuge , soit à l'habitation de l'homme , et la meilleure preuve, c'est qu'en fouillant le sol de l'une d'elles j'ai été assez heureux pour rencontrer un couteau ou grattoir , d'un travail assez remarquable. Mais la plus grande partie des objets que je possède a été trouvée dans les terrains cultivés aujourd'hui. Ces terrains renferment en effet une quantité prodigieuse de silex, ce qui prouve bien 1" que les hommes allaient exploiter sur place les silex dont ils avaient besoin, et 2° qu'ils ont établi leurs ateliers à l'air libre. Telles sont , Messieurs , les résultats des observations qu'il m'a été possible de faire dans cette curieuse excursion. M. le docteur Ogior Ward lit un mémoire, accompagné de coupes de terrain, dans lequel il cherche à prouver que les couches Rkéiiques extëtenl dans le département de la Manche. — 429 — A sept heures , un banquet réunissait les membres de la Société Linnéeniie à l'iiôtel du Louvre. Une franche gaieté ne cessa de régner pendant le repas. Au dessert, plusieurs toasts furent portés : Le docteur Le bel proposa le toast traditionnel : A la mé- moire de Linné ! M. Geoffroy , président de la Société des sciences natu- relles de Cherbourg , s'exprima ainsi : A la Société Linnéenne de r^ormandie ! Messieurs, La Société impériale des sciences naturelles de Cherbourg ne pouvait être indifférente à votre session de Valognes ; Elle devait répondre au courtois appel qui lui a été fait; Elle le devait , comme expression de ses sympathies pour les sociétés savantes , — pour la vôtre en particulier ; Elle le devait surtout pour rendre hommage à vos efforts, à vos remarquables travaux, aux illustrations de votre Com- pagnie et à la grande ligure sous le patronage de laquelle s'est placée la Société Linnéenne. Nous vous remercions , Messieurs , d'avoir choisi le nord de la presqu'île du Cotentia pour vos assises de 1870. Mais permettez-nous d'espérer qu'il sera donné au grand arsenal maritime de vous posséder prochainement. En pareille circonstance , nous serons heureux d'attester à nouveau nos sentiments de confraternité, de participer à vos laborieuses recherches et d'affirmer, ainsi que vous , le grand mouvement scientifique du XIX' siècle. C'est dans cette pensée et avec l'espérance de vous revoir un jour que nous vous disons : -- 430 — A bientôt à Cherbourg , A vous tous, Messieurs, A la Société Linnéenne de Normandie ! Le Sonétaire, après avoir exprime à M. le docteur Lebel toute la gratitude des membres de la Société qui ont pris part à la session de Valognes, a remercié M. le Président de la Société des sciences naturelles de Cherbourg, et M. Le Jolis d'avoir bien voulu , par leur présence, témoigner des sympathies de leur Compagnie pour la Société Linnéenne. Cette Société accepte avec plaisir l'invitation qui lui est adressée de tenir une session à Cherbourg, lorsqu'il lui sera donné de revenir dans le département de la Manche. M. Morière propose un toast à la Société des sciences naturelles de Cherbourg. Des toasts furent encore portés à MM. de Brébisson, Morière et Vieillard , par MM. Le Jolis , Ogier Ward et Bernard. Inutile de dire que ces divers toasts furent accueillis par les applaudissements de l'Assemblée. A 10 heures 1/2, les membres de la Compagnie se sépa- raient et dans un cordial serrement de main prenaient l'engagement de se trouver au rendez-vous de 1871. SÉANCE DU 11 JUILLET 1870. Présidence de AI. le D' FAlJCOIV-iDUQUESi¥AY. A 7 heures 1/2, la séance est ouverte. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Ouvrages reçus depuis la dernière séance : 1° Aîinales de la Société Académique de Nantes et de la Loire-Inférieure ; 1869 , 2' semestre. 2° Bulletin de la Société d'Agriculture , Scietices et Arts delà Sarthe; 1870, 1" trimestre. 3° Recueil des travaux de la Société libre d'Agricul- ture , Sciences , Arts et Belles-Lettres de L'Eure ; t. IX (années 1864-65-66-67 et 68). k° Annales de La Société d'Emulation du département des Vosges ; t. XIII, 1869, 2" cahier. 5° Mémoires de la Société des Sciences naturelles , des Lettres et des Beaux -Arts de Cannes et de L'arrondisse- ment de Grasse ; l" vol., 1870. 6° Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Strasbourg ; 2' année , n"8, 9 et 10. 1° Bulletin de la Société géologique de France; 2* série, t. XXVII, 1869, n-^ 7, et 1870, n° 3. 8" Die Romischen Moselvillen zwischen Trier und Nenning. Von Domcapitular von Wilmowsky, 1870. 9» Om végétations forholdene ved Sognefjorden af A, Blyti. Christiania, 1869. — un — Sur le point de quitter la ville de Caen pour aller demeurer à St-Germaiii-en-Laye , M. le D' "Ward offre à ses collègues ses seniiraents de gratitude pour la bienveillance avec laquelle ils l'ont accueilli et la sympathie qu'ils lui ont témoignée. H invite les membres de la Société à aller le voir dans sa nouvelle résidence , et il promet de venir à l'excursion an- nuelle de la Compagnie toutes les fois que les circonstances le lui permettront, iM. Gandy soumet à l'examen de la Société plusieurs in- dividus d'Anémone liortensis offrant des offrant des cas téra- tologiques qui viennent confirmer la loi des balancementi organiques, posée par Et. Geoffroy-Sainl-Hilaire. RI. Goesle commence la lecture d'un travail important ayant pour titre : Étude sur la conformation du squelette des Rapaces et des Passereaux de la Normandie. L'auteur jette d'abord un coup d'œil sur les classifications des oiseaux depuis Iristote jusqu'à nos jours ; il fait re- marquer qu'elles sont toutes basées sur la conformation du bec et des pattes, et qu'un très-petit nombre de naturalistes ont tenu compte das mœurs. La forme du sternum a été prise en considération par de Blainville et Merrem ; mais Alph. Milne-Edwards est le seul auteur qui ait basé la clas- sification sur des caractères anatomiques ( conformation des facettes articulaires des os de la patte). La conformation de la bouche et des extrémités, qui a une très-grande importance chez les mammifères, en a une beau- coup moindre chez les oiseaux : de là les énormes différences qui existent dans les diverses classifications. Les organes du mouvement , et surtout l'appareil respiratoire , offrent , au contraire , des modifications essentielles ; les os qui sont creux et souvent munis d'orifices pour donner accès à l'air atmosphérique offrent , dans leur constitution intérieure , de très-grandes différences en rapport avec les moeurs de l'oiseau. — U3 — Après ces considérations préliminaires, IM. Goesle fait une étude d3 la constitution intérieure et des orifices pneuma- tiques des os qui contribuent à l'action du vol ( sternum , côtes , vertèbres dorsales , os coracoïdiens , omoplate , hu- mérus , fourchette ). — Il observe que l'intérieur de ces os présente des cavités d'autant plus grandes et plus com- pliquées et des orifices d'autant plus développés ou plus nombreux que le vol est plus puissant. La fourchette offre toutefois une constitution plutôt en rapport avec l'énergie du cou. Les os de l'extrémité de l'aile , à partir du coude , ne sont jamais creux et n'ont jamais d'orifices pneumatiques. Dans la deuxième partie de ce mémoire, dont la lecture est remise à la prochaine séance , l'auteur présentera des observations sur les os qui ont rapport à la marche , puis sur ceux des organes des sens ; enfin une classification des rapaces et des passereaux , faite d'après le nombre et la dis- position des orifices pneumatiques, terminera son travail, M. le docteur Ogier Ward entretient ses collègues de l'exploration des mines de Turquoises, en Egypte , en s'ap- puyant sur un rapport fait par M. Jean East Loud, natura- liste attaché à l'expédition anglaise en Egypte. Par suite du dépouillement du scrutin , qui a été ouvert sur les présentations faites dans la dernière séance , sont proclamés membres résidants de la Société : MM. Neyreneuf, professeur au Lycée; Féger, vétérinaire en premier au dépôt de remonte ; Talloir, vétérinaire en second au même dépôt. A dix heures, la séance est levée. Le Secrétaire , J. MORIËRE. 28 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBUES, MEMBRES HONORAIRES. Date de nonunaiion, M. Fée, professeur à la Faculté des Sciences de Stras- bourg 1823 Fondatenr, Secrétaire : M, de Caumont , membre correspondant de rinstitut 1323 Fondatenr. Arcbivisfe : M, Faccon-Ddqcesnay , docteur-méde- cin 1823 Fondateur. LISTE DES MEMBRES RÉSIDANTS DE LA SOCIÉTÉ. MM. AiZE, professeur libre 1867 Berjot, membre du Conseil municipal. . . . 1863 BER\AnD fds, géologue, au Château. ..... 1870 BiN-DuPART, pharmacien 1861 Bourgeois, licencié ès-lettres 1869 BouRiENNE (A.), docteur-médecin, président de la Société, 185/i Caumont (de), correspondant de l'Institut, se- crétaire honoraire de la Société 1823 Fondateur, Charbonnier, pharmacien, rue Froide 1869 CoQUEREL, professeur au Lycée ....... 1870 Durand, pharmacien des Hôpitaux 185i Faucon-Duquesnay, docteur-médecin 1823 Fondateur. Fauvel (Albert), bibliothécaire de la Société, , 1859 Fayel, pharmacien. ............ 185/i — 436 — Date de nomination, MM. Fayel (C), docteur-médecin 1859 Féger, vétérinaire en 1*' au dépôt de remoule. 1870 Feray DE MoNTiTiER, aucicn juge de paix, rue de Bretagne-Bourg-l'Abbé 1869 Féron, pharmacien. . 1859 FoRMiGKï DE La LoNDE (de), ornithologiste. . . 1864 Glendowyn Scott (C''), propriétaire 1868 GoESLE, professeur au Lycée 1867 GoiiLARD, botaniste, rue de Lengannerie. . . . 1866 Halbique, pharmacien 1843 JonAKNE, professeur au Lycée 1860 Le Blanc-Hardel, éditeur, rue Froide 1869 Le Boucher, professeur de Physique à la Faculté des Sciences. 1848 Liégard (L.), professeur à l'École de Médecine. 1866 Marc (l'abbé), archiviste delà Société. . . . 1861 MoNCOQ (l'abbé), chef d'institution 1864 MoxTiER, prosecteur à l'École de Médecine. . 1870 MoBiÈRE, professeur de Géologie et de Botanique à la Faculté des Sciences, secrétaire de la Société 1844 MouTiER; élève en médecine 1870 Neyreneuf, professeur de Physique au Lycée . 1870 Pierre {!,), doyen de la Faculté des Sciences , membre correspondant de l'Institut 1848 Postel , docteur-médecin, vice-secrétaire de la Société , . . . . 1858 PccHOT, préparateur à la Faculté des Sciences. 1868 RouLLAND, docteur-médecin, maire de Caen. . 1866 Talloir, vétérinaire en second au dépôt de re- monte 1870 Vieillard, ingénieur des mines 1865 Vieillard (Eugène), directeur du J^;din-des- Plantcs. . 1861 ViGEB, docleur>mëdeciii • 1861 LISTE DES MEMBRES CORRESPONDANTS QUI ONT ADHÉRÉ AUX NOUVEAUX STATUTS. Date de nomination, MM. Bbacuom (Éliede), ancien sénateur, membre de l'Institut, etc., à Paris 1826 Bert (Paul), député, professeur au collège de France, à Paris 1865 Bertot , inspecteur des Pharmacies , à Bayeux (Calvados) 1851 Besnoo, chirurgien en chef de la Marine, en re- traite, à Avranches (Manche) 1861 BiGNON, docteur-médecin, à la Ferté-Macé (Orne) . 1867 BoissiÈRE, directeur de verrerie, à Alençon . . 1869 BoNNECHOSE (de) , au château de Monceaux , près Bayeux 1826 BoNNECHOSK (E. de) , botaniste, à Bayeux ( Cal- vados. 1859 BoNVOCLOiR (de), entomologiste, à Paris . . . 186i BocRDON, receveur delà Poste, à Alençon . , 1869 BouTiLLiER, géologue , à Roncherolles , ])ar Dar- nétal , près Rouen 1866 Brébisson (René de), conchyliologiste, à Falaise. 1869 Bbéon, géologue, à Seniur (Côte-d'Or). . . . 1854 Brongniart (A.-E. ), professeur au Muséum d'Histoire naturelle, à Paris 1826 BucAiLLE , géologue , rue St-Vivien , 132 , à Rouen 1866 Bureau , botaniste , quai de Bélhune, à Paris. 1858 Castro, docteur-médecin, à Para (Brésil). . . 1867 Chênedollé (de), conseiller général, à Vire. . . 1866 CoLBEAu , secrétaire de la Société malacologique de Belgique, chaussée deWavre, 178, à Ixelles- Bruxelles 1866 CoLLENOT , géologue , à Semur (Côte-d'Or). . 1826 Constantin , docteur-médecin , géologue , à Poitiers (Vienne) 1865 — 438 — Date de nomination, MM. CoQCEnEL , sous-principal du collège de Cher- bourg (Manche) 1872 CoTTEAD, magistrat, membre du Comité de la Paléontologie française, à Auxerre (Yonne). 186S CouRTEiLLE, pharmacien, à Lisieux 1869 Cbié ( Louis) , naturaliste , à Sillé-le-Guillaume (Sarthe) 1869 Ckoquet (l'abbé), aumônier de l'établissement thermal de Bagnoles ( Orne) 1867 Deplanche , chirurgien auxiliaire de la Marine , en retraite, à Argentan 1861 Des Moulins (Charles), géologue, à Bordeaux (Gironde) 1829 Desnoyers (Jules) , bibliothécaire en chef du Muséum, à Paris 1825 Dewalqde , professeur de Paléontologie à l'Uni- versité de Liège (Belgique) 1857 DoTZAUEB, conchyliologiste, à Hambourg . . . 1870 DooÉTiL , instituteur communal , à Vire. . . . 1866 DuFOUR, président de la Société des Sciences de Nantes ( Loire-Inférieure ) 1863 DuHAtiEL, botaniste, à Camembert (Orne) . . 1856 DcMORTiER , négociant , membre de la Société géologique de France, à Lyon (Rhône). . 1866 DoRET, ancien prosecteur à l'École de Médecine de Caen 1870 DuvEAu, ingénieur civil, à Rouen 1865 Ebray, ingénieur du chemin de fer de Lyon, membre du Comité de la Paléontologie fran- çaise, à Tarare (Rhône) 1868 ETIENNE, pharmacien, rue Maurepas, 11, à Elbeuf 1867 FÉDÉRiQuE , bibliothécaire de la ville de Vire. 1866 Féret, ancien juge de paix, à Pont-l'Évêque. 1865 Flouest , paléontologiste, procureur de la Répu- blique , à Chûlons-sur-Marne 1866 FotCHARD, docteur-médecin , à La Cambe ( Cal- vados) 1867 — 439 ~ Date de nomination, Mi\f. Fromentel (de), docteur-médecin, membre du Comité de la Paléontologie française, à Gray (Haute-Saône) 1866 Gahéry, professeur au collège de Lisieux. . . 1864 Gasnier, ancien pharmacien, à Vimoutiers (Orne) 1869 Germignï (de), entomologiste, à Mauléon (Hautes- Pyrénées) 1864 Gillet, botaniste, . à Alençon 1867 GossELiN , pharmacien , à Caudebec-iès-Elbeuf. 1868 Grenier, docteur-médecin , président de la So- ciété entomologique de France , rue de Vau- girard, 6/i, à Paris 1867 Hébert, professeur de Géologie à la Faculté des Sciences de Paris , membre du Comité de la Paléontologie française 1860 HoiiMAis, docteur-médecin, à Séez (Orne). . . 1868 Hcsnot, botaniste , à Cahan, par Athis (Orne) . 1864 Jardin (Édelestan), commissaire de la Marine, à Bordeaux 1861 Jodrdy, lieutenant d'artillerie, à Chartres. . . . 1870 Labordettb (docteur de), à Lisieux 1869 Lacaille, botaniste, à Bolbec (Seine-Inférieure). 1869 Lallehun, adjoint au maire de Vire 1866 Lallejlint, pliarmacien, membre de la Société entomologique de France, à Alger 1868 Lartorière (de), maire de Vire 1868 Le Baron, pharmacien, à Bayeux 1867 Le BouTBiLLER, eutomologlste, rue des Charettes, à Rouen 1865 Le Demay, médecin, à Bagnoles (Orne). . . . 1867 Lb Marchand, médecin-major de 1" classe, à Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales).. . . j866 Lennier , conservateur du Musée du Havre (Seine-Inférieure) 1863 Lbpage, pharmacien , à Gisors (Eure) 1850 Lepace, négociant, ingénieur des arts et manu- factures, à Vire, , . . . , 1866 — 440 — Daie de nomimaiion, MM. LiMUR (de), conseiller général du Morbihan. . 1866 LoRiOL (de), géologue, à Frontenex, près Genève (Suisse) 1869 Malinvadd , botaniste, rue Clément, 6, hôtel de l'Aima, à Paris 1864 Maimceac, bibliothécaire au Mans (Sarthe). . . 1870 Manocry , principal du collège de Courde- manche (Sarthe). ...,...?.,.. 1869 Marchand , pharmacien , à Fécamp ( Seine- Inférieure) 1860 Marchand (le D' Léon), à Paris. 1868 Marie (Eugène), à la Nouvelle-Calédonie.. . . 1870 Mabseul (l'abbé de), entomologiste, aux Ternes, à Paris. 1865 Martin (Honoré) , zoologiste , aux Martigues (Bouches-du-Rhône) . . 1864 Mabtin , secrétaire de la Société d'Agriculture de Vire 1866 Mathieu, pharmacien, à Pont-l'Évêque. . . . 1869 Meliou, pharmacien, à Vimoutiers (Orne). . . 1859 Milne-Edwards (Alphonse), professeur à l'École de Pharmacie de Paris 1864 MocQUERYS, entomologiste, à Évreux 1857 Monier-Chalmas, préparateur de Géologie à la Faculté des Sciences de Paris 1863 Nanzouty (de), général commandant la subdivi- sion, à Tarbes (Hautes-Pyrénées) 1862 Omalius-d'Halloy ( d' ) , président du Sénat belge, à Halloy, près Bruxelles (Belgique) . . 1 827 OzANNE, juge d'instruction, à Vire 1866 Pelvet (le docteur), naturaliste, à Vire. . . . 1869 PÉPIN , docteur-médecin , à Saint-Pierre-sur- Dives 1862 Picard, professeur au collège de Bouxviller (Bas-Rhin) 1865 PiERRAT , ornithologiste , à Gerbamont , près Vagny (Vosges) 1865 Date de Mminaixon. MlVf. PiBTTE (E.)» magistrat , membre du Comité de la Paléontologie française, à Craonne (Aisne) . 1864 PoRQUET, docteur-médecin, à Vire 1866 QoÉnuEL, pharmacien, place de rHôtel-de-Ville, à Vire 1866 Rabauld (le docteur), à Bagnolles (Orne) . . . 1868 Raincout (de) , archiviste de la Société géolo- gique de France, à Paris 1864 Raclin, professeur de Physique , en mission à Paris 1864 Reiche (Louis), ancien président de la Société entomologique de France, rue du Vingt-neuf- Juillet, 10, à Paris 1869 Renou, avocat et botaniste , rue du Bouffay , 3 , à Nantes (Loire-Inférieure) 1823 Fondateur Reynès, docteur es sciences et en médecine, à Marseille (Bouches-du-Rhône) 1864 RiCHAKD, directeur de l'établissement thermal de de Bagnolles (Orne) 1867 Roubalet, géologue, à Nancy 1865 Saporta (de), botaniste et paléontologiste, à Ais (Bouches-du-Rhône) , 1866 Saclcy (de), entomologiste, à Metz (Lorraine). 1865 ScHLCENBACH , docteur es sciences, aide-natura- liste au Musée de Vienne (Autriche) .... 1864 ScHLUMBERGEB, ingénieur de la marine, à Nancy (Meurthe) 1863 SicoTiÈBE (de La), avocat, à Alençon 1861 SiPiÈRE, vétérinaire en chef, à Alger 1868 TiBARD (l'abbé), curé de Dragey (Manche) . . 18 Thielens, docteur- médecin , botaniste et géo- logue, à Tirelemont (Belgique) 1865 Thcbel , chirurgien aide-major au 93* de ligne 1870 TiMBAL Gis, pharmacien, à Toulouse 1870 Verneuil (de), membre de l'Institut et du Comité de la Paléontologie française, à Paris. , . . 1855 — Uk2 — Date de nomination. MM. ViBRAYE (de) , membre de l'Institut, au château de Cheverny , près Blois 1855 ViLLERS ( Georges de) , adjoint au maire de Bayeux (Calvados) 1845 Vos (de), botaniste, à Namur (Belgique) .... 1866 Ward (Ogier) , docteur-médecin , à Eastbourne (Angleterre) 1866 YvER (L.), ornithologiste, au château du Quesuot, par Canisy (Manche) 1863 Zezchner, professeur à l'Université de Varsovie. 1866 ZiTTEL , professeur de Géologie à l'École poly- technique de Garisruhe (grand-duché de Bado) . 1865 Nota.— -Prière à MM. les Correspondants de rectifier, s'il y a lieu, la date de leur nomination et leur adresse. __~,s o-c-^go^^^ - TABLE DES COMMUNICATIONS PAR IVOllS D'AUTEURS. MM. Bernard. Les silex taillés en Belgique, p. A26. Bourgeois. Communication relative à diverses espèces de Tra- gopogon, recueillies auxenvirons de Tours, p. 3A5. Brébisson (Alpli. de). Structure des valves de Diatomacées, p. /il2. Castracane degli Antiminelli (comte). Épreuves pliotomicrogra- phiques des valves des Diatomacées, p. 424. Charbonnier. Note sur T 06a {Irvingia Barteri) , p. 225. Crie (Louis). Observations sur la flore cryptogamique de la Sarthe et de la Mayenne, p. 230. Davidson (Th.). Lettre au Secrétaire relativement à l'âge et à l'ori- gine des cailloux roulés de Buddleigh-Salterton , p. 306. Fauvel (Albert). Diagnose de Coléoptères nouveaux, 17. — Mémoire sur les Staphylinides , formant la suite à sa Faune gallo-rhénane, 26. — Compte-rendu d'une com- munication faite aux réunions des Sociétés sa- vantes à la Sorbonne , par M. Leprieur , sur les mœurs singulières de Coléoptères du genre Hœmo- nia, p. 347. — Résultats entomologiques de l'ex- cursion à St-Vaast, p. 402. Faïel père. Application de l'acide sulfureux à la destruction des chenilles, p. 383. Gandt. Cas tératologlques offerts par V Anémone liorlensis , p. 432. Godet (D')« Quelques jalons pour une flore mycologique nor- mande, p. 197. GoESLE. Étude sur la conformation du squelette des Rapaces et des Passereaux de la Normandie, p. 432. Hdsnot et CocTANCE, Énumération des Glumacées récoltées aux An- tilles françaises, p. 251. Lafossb. Communication relative à VErythrea diffusa et à plusieurs espèces de fougères, p. 425. Lebel (D'). Compte-rendu de l'excursion faite à St-Vaast, le sa- medi 2 juillet, p. 386, — Compte-rendu de la promenade faite à Chiffrevast, le dimanche 3 juillet, p. 393. — Allocution prononcée à l'ouverture de la séance publique, p. àdk. Le Jolis. Communication sur les divers types de Laminaria (ligitata, p. 425. LiÉGAno (D' Léon). Cas d'ophthalmie scrofuleuse et cataracte double chez une anguille , p. 25. — Rapport sur un ouvrage de M. Viaud-Grand-Marais, ayant pour litre: Étude médicale sur les serpents de la Vendée et de la Loire-Inférieure, p. 286. Marc (l'abbé). Communication relative au minerai de fer de Dié- lette, p. 383. Marie (Eug.). Note sur VHelix abax, p. 348. MoKiÈRE. Notice biographique sur le D' Luard, p. 5. — Com- munication d'une tliéorie nouvelle sur la formation de l'asphalte , due à M. Charles Knab , p. 24. — Note sur le genre Peltarîon , considéré par M, Beaudouin comme un opercule de Neri- iopsis, p. 193. — Note sur le lias supérieur de Fontenay-le-Pesnel, p. 298. — Hachette en grau- wacke et échantillons d'oolithe miiliaire trouvés dans le Calvados, p. 342. Pierre (Isidore). Communication relative au poids spécifique du Rubis, p. 196. PosTEL (D'Eug.). Notice sur Charles-Frédéric de Martius , par C,-F. Meissner, traduit de l'allemand, p. 308. PucHOT. Cas de tératologie végétale, p. 17. Tabard (l'abbé). Monographie des Centaurées normandes de la section des Jacea, p. 353. ViGNON (l'abbé). Résumé géologique sur l'arrondissement de Valognes, p. 396. WAHD(D'Ogier). Note relative au calcaire de Valognes, p. 16. — Ob- servations tendant à prouver que l'étage rhétique existe dans le département de la Manche, p. 223. — Crustacés fossiles rencontrés dans le calcaire de Caen, p. 302. — Communication sur les coquilles cloisonnées des Céphalopodes fossiles, p. 345. — Communication sur l'exploration des mines de Turquoises, en Egypte, p. 433. TABLE DES MATIERES. Pafjes. Composition du bureau de la Société pendant l'année 1869-70. 1 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1869. Notice biogiaphique sur M. Luard, membre fondateur de la Société, pai' M, Morière 5 Nomination de MM. FeraydeMontitier etLeBlanc-Hardel comme membres résidants » 15 Renouvellement du bureau Id. Communication de M. le docteur Ogier Ward relative au calcaire de Valognes 16 Cas de tératologie végétale recueilli par M. Puchot 17 Diagnose de Coléoptères nouveaux, par M. Fauvel Id, SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1869. Communication par le Secrétaire d'une théorie nouvelle sur la formation de l'asphalte, due à M. Charles Knab. ... 24 Note de M. le docteur Léon Liégard relative à un cas d'ophthalmie scrofuleuse et cataracte double chez une anguille. ... 25 Mémoire de M. Albert Fauvel sur les Staphylinides , formant la suite de la Faune gallo-rhénane , 26 Note de M. Morière relative au genre Peltarion , considéré par M. Beaudouiu comme étant un opercule de NetHtopsis. . 193 Communication de M. I. Pierre relativement au poids spéciflque du liuOis , ,196 Quelques jalons pour une Flore mycologique normande, par M. le docteur Godey 197 Nomination de M, Charbonnier comme membre résidant. . , 221 SÉANCE DU 10 JANVIER 1870. Observations de M. le docteur Ogier Ward tendant à prouver que l'étage rhétique existe dans le département de la Manche , , , , , 223 — 446 — Note sur V Oba ( Irvingia Barteri), par M. Cbarbonnier. . . 225 Observations sur la Flore cryptogamique de la Sarthe et de la Mayenne , par M. Louis Crié 230 Nomination de M. Bourgeois comme membre résidant ; de MM. Dotzauer , Manceau , Timbal fils et E. Marie comme memiires correspondants 247 SÉANCE DU 7 FÉVRIER 1870. Lettre de M. le Ministre de rinstruction publique relative aux formalités à remplir pour obtenir une modification de l'art, h des Statuts de la Société Linnéenne de Normandie. . . . 248 Lettre de M. le Ministre annonçant que la distribution des ré- compenses accordée aux Sociétés savantes des départements aura lieu à la Sorbonne , le samedi 23 avril 249 M, Vieillard met à la disposition de ses collègues des feuilles A'Erythroxylon coca, et les entretient des propriétés de ces feuilles • ^'^- Énumération des Glumacées récoltées aux Antilles françaises , par MM. Husnot et Coutance 251 Famille L Graminées 254 — II. Cypéracées. . 270 — III. Joncées 281 SÉANCE DU 7 MARS 1870. Rapport de M. le docteur Léon Liégard sur un ouvrage de M. Viaud-Grand-Marais, professeur à l'École de Médecine de Nantes, ayant pour titre : Etude médicale sur les serpents de la Vendée et de la Loire-Inférieure 286 Note sur le lias supérieur de Fontenay-le-Pesnel, par M. Morière. 298 M. le docteur Ogier Ward soumet à l'appréciation de ses col- lègues plusieurs échantillons de crustacés fossiles, rencontrés dans le calcaire de Caen 302 Nomination de M. Bernard comme membre résidant, et de M. Jourdy comme membre correspondant Id, SÉANCE DU 4 AVRIL 1870. Décret modiûcalif de l'art. 4 des Statuts de la Société Linnéenne. 305 — 447 — Lettre de sir Th. Davidson à M. Morière relative à l'origine des cailloux roulés de Buddleigli-Salterton 306 Notice sur Charles-Frédéric de Martius, par C.-F. Meissner, traduit de l'allemand par le docteur Poslel 308 M, Morière dépose sur le bureau une hachette en grauwacke, trouvée à Cheux, et divers échantillons d'oolithe milliaire, recueillis à Moult avec le Waldhemia Cadomensis . . . 3il Fixation de l'excursion de la Société Linnéenne, en 1870, à Valognes Id. Nomination comme membres résidants de MM. Coquerel et Moutier , et comme membre correspondant de M. Duret. . 342 SÉANCE DU 2 MAI 1870. Lettre de M. le docteur Lebel et fixation de l'excursion de la Société Linnéenne aux 2 et 3 juillet . . , Slili Communication de M, le docteur Ogier Ward sur les coquilles cloisonnées des Céphalopodes fossiles 345 Communication de M. Boui^eois relative à diverses espèces de Tragopogon recueillies aux environs de Tours Id. M. Fauvel rend compte d'une communication faite à la dernière réunion des Sociétés savantes à la Sorbonne, par M. Le Prieur, pharmacien militaire à Metz, sur les mœurs sin- gulières de Coléoptères du genre Bœmonia 347 Note de M. Eug. Marie sur YUelix abax 348 Nomination de M. le docteur Thurel, aide-major au 93* de ligne, comme membre correspondant 350 SÉANCE DU 13 JUIN 1870. Monographie des Centaurées normandes de la section Jacea (Gren. Godr.), par M. l'abbé Tabard 353 Communication de M. Fayel père sur l'emploi de l'acide sul- fureux pour la destruction des chenilles 383 M. Marc appelle l'attention de la Compagnie sur le minerai de fer de Diélelte ; M — 448 — RÉUNION EXTRAORDINAIRE A VALOGNES. Membres présents à l'excursion 385 Compte-rendu de l'herborisation à St-Vaast, le samedi 2 juillet, par M. le docteur Lebcl 386 Compte-rendu de la promenade à CliifTrevast , le dimanche 3 juillet, par M. le docteur Lebel 393 Résumé géologique sur l'arrondissement de Valognes , par M. l'abbé Vignou 396 Résultats entomologiques de l'excursion à St-Vaast, par M. Albert Fauvel ■. 402 Allocution prononcée par M. Lebcl à l'ouverture de la séance publique tenue à l'hôtel-de-ville de Valognes A04 De la structure des valves de Diatomacées, par M. Alph. de Brébisson 412 Épreuves photomicrographiques des valves de Diatomacées , par le comte Castracane degli Anliminelli , de Rome .... 424 Communication de M. Le Jolis sur les types distincts que pré- sente le Laminaria digitata. 425 Communication d'une collection de fossiles du terrain dévonien, par M. le docteur de Senoville Id. M. Lafosse montre un pot (ÏErythrea diffusa et diverses espèces de fougères Id. Les silex taillés en Belgique, par M. Bernard 426 Toast du président de la Société des Sciences naturelles de Cherbourg 429 SÉANCE DU 11 JUILLET 1870. Communication de M. Gandy sur des cas tératologiques offerts par V Anémone Iwrténsis 432 Étude sur la conformation du squelette des Rapaces et des Pas- sereaux de la Normandie, par M. Goesle /(/. Communication sur l'exploration des mines de Turquoises , en Egypte, par M. le D' Ogier Ward 433 Nomination de MM. Neyreueuf, Féger et Talloir comme membres résidants, . Id, Caen, Typ. F. Le Blaac-Hardel, BULLETIN DE LA r F SOCIETE LINNEENNE DE NORMANDIE. se SERIE. — 5e VOLUME. i^nfrvEE iseo-To. LBH CAEN, CHEZ V. LE BLANC-HARDEL, IMPRLMEUR-LIBllAIftE, Rue Froide, 2 et k. PARIS, DEYROLLK, LIBRAIRE -NATURALISTE, Rue de i.a Monnaie, 19. 1871. r' Les pAainches I et II du Mémoire de M, Albert Fauvel paraîtront dans le tome VI du Bulletin. m p Afin de permettre à ses membres correspondants, qui ont adhéré anx nouveaux Statuts, de compléter leur collection, la Société Linnécnne leur donnera, à prix réduits, les volumes suivants de la première série : 1 " SÉRIE. MÉMOIRES. Tome 1 ' 5 fr. au lieu de 8 fr. Tome VI 8 — 10 Tome VIII 15 — 20 Tome IX 12 — 15 Tome X 15 — 20 Tome XI 15 — 20 Tome XII 12 — 15 Tome XIII 15 — 20 BULLETIN. Tome 1 2 fr. au lieu de 3 fr. Tome II 3 — 4 Tome III 3 — à Tome IV 3 — k Tome V 4 — 5 Tome VI 3 — 4 Tome VII . 5 — 6 Tome VHI. • 6 — 7 Tome X 6 — 7 MM. les Correspondants (jui prendront toute la colloclion de lu 1"^ série du Bulletin ne paieront qu'un prix unifoime de 4 fr. pour chacun de ces volumes, moins le IX«, qui est épuisé. La collection dos 9 volumes ci-dessus leur sera donc fournie pour la somme de 36 fr. Pour obtenir ces volumes à prix réduits , les correspondants devront en adresser la demande à M. Albert Fauvkl, a\ocat, bibliothécaire de la Société , rue d'Auge, 10 , à Caen. Pour les prix des autres publications de la Société, \oirles Mémoires et Bulletins précédents. /Ia. W SERIE. Chaque volume des Mémoires .... 20 fr. du Bulletin 10 ^À f^