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HAUG, A LAMBARÉNÉ, par M. MOGQUARD. Pendant un séjour de plusieurs mois à Lambaréné, sur le bas Ogooué, au Gabon, M. Haug, missionnaire protestant, a recueilli une intéressante collection de Reptiles qu'il a généreusement offerte au Laboratoire d’herpétologie du Muséum. Û Cette collection comprend 47 espèces, dont 6 de Batraciens. Quelques-unes d’entre elles étaient restées jusqu'ici inconnues au Muséum ; d’autres m'ont fourni l’occasion de faire quelques recti- fications ; enfin, 5 espèces, dont 3 Reptiles et 2 Batraciens, m'ont paru nouvelles (1). REPTILES 1. Trionyr triunguis Forskal. 2. Osteolaemus tetraspis Cope. 3. Chamaeleon quilensis Bocage. 4 » cristatus Stutchbury. D » Owenti Gray. Trois spécimens, 2 mâles et une femelle. 6. Rampholeon spectrum Buchholz. Cinq spécimens, 4 mâles et une femelle. © Ces trois dernières espèces, Ch. cristatus, Ch. Oweni et Rampholeon spectrum paraissent confinées dans la région littorale du Congo (1) Des diagnoses de ces espèces nouvelles ont paru dans le Bulletin du Muséum, 1897, N° 2, p. 51. 6 MOCQUARD. — SUR UNE COLLECTION DE REPTILES ; français, du Gabon et du Cameroun, et dans l’île de Fernando-Po ; elles ne semblent pas remonter plus au Nord, ni s'étendre vèrs l'Ouest sur la côte de l’Ivoire, ni descendre au Sud du Congo. Tous les spécimens que possède le Muséum proviennent, en effet, de cette région, et M. Barboza du Bocage, dans son Herpétologie d'Angola et du Congo (1895), ne mentionne ni l’une ni l’autre de ces espèces. Je dois ajouter que la première a été aussi rencontrée au Vieux-Calabar {(Boulenger), et la troisième dans l’Afrique orien- tale allemande (Tornier). 7. Hemidactylus fasciatus Gray. 8. Varanus niloticus L. 9. Poromera Haugi n. sp. Une nasale grande, largement en contact avec sa congénère sur la ligne médiane, et dans la partie postéro-inférieure de laquelle ‘s'ouvre la narine, qui n’est séparée de la première supéro-labiale et de deux postnasales superposées que par un bord annulaire extrêmement étroit ; boucliers céphaliques disposés normalement, avec une forte carène sur leurs bords ; susoculaire antérieure séparée de la frénale postérieure ; un petit bouclier entre les préfrontales ; une petite occipitale ; une bande allongée, simple ou divisée et relevée d’une carène très saillante, borde en dehors les pariétales ; orifice auditif en forme de fente verticale : écailles temporales fortement carénées; sous-oculaire allongée, le plus souvent entre la cinquième et la sixième labiale supérieure, parfois entre la quatrième et la cinquième. Collier gulaire bien distinct, denticulé, formé de 12 écailles carénées. Ecailles dorsales du tronc grandes et fortement carénées, disposées en 8 séries longitudinales, celles de la série externe de chaque côté allant en diminuant de grandeur d’arrière en avant, et la série adjacente se terminant brusquement un peu en avant de l’origine des membres postérieurs. Les lignes formées par les 8 séries de carènes ne sont pas égale- ment espacées, mais plus rapprochées 2 par 2, de chaque côté. Les écailles ventrales sont également disposées en 8 séries longitudi- nales et sont pourvues de fortes carènes. Les écailles des flancs sont petites — mais non granuleuses — et fortement carénées. Les écailles préanales sont nombreuses, carénées, subégales et non agrandies. Les lamelles sous-digitales sont lisses, saillantes, parfois divisées sur la ligne médiane, particulièrement sous le quatrième orteil, où elles forment 2 séries presque complètes de tubercules arrondis. On compte 12 pores fémoraux de chaque côté. RECUEILLIE PAR M. HAUG, À LAMBARÉNÉ 7 La queue est longue, cylindrique, à écailles allongées, carénées et verticillées. Chez le plus grand de nos spécimens, la coloration est noirâtre sur la tête, bleu foncé sur les côtés, avec des reflets verts métalliques, bleu clair sous le ventre, où la teinte est nuagée de blanc jaunätre. Une bande d’un vert doré pâle s'étend entre les deux séries de carènes médio-dorsales ; les deux intervalles suivants sont respec- tivement, en allant de dedans en dehors, noir et vert, et celui qui est compris entre les deux lignes externes de carènes ne diffère pas du reste de la teinte bleue des flancs. La face externe des membres est verte avec des reflets métalliques. La queue est d’un brun très pâle en dessus, d’un gris sale en dessous. Le second spécimen, qui est de plus petite taille, est d’un brun olive uniforme en dessus ; la face ventrale est gris sale. Cette espèce est représentée par deux spécimens femelles, dont le plus grand mesure 56mm de l'extrémité du museau à l'anus et 185mn de longueur totale. Elle se distingue de Poromera Fordii, Hallow (1), par deux postnasales superposées au lieu d’une seule et par l’absence de grande plaque préanale. L'espèce Poromera Fordii, originaire du Congo et décrite par Hallowell, avait été rapportée par lui au genre Trachydrome ; mais ce dernier présente des pores préanaux et manque de pores fémo- raux. C'est donc avec raison que M. Boulenger (2) a établi le genre Poromera, pour désigner ces Lacertiliens de l’Ouest africain, voisins des Trachydromes, avec lesquels Hallowell et M. de Rochebrune les avaient confondus. Toutefois, la description insuffisante donnée de Poromera Fordit par ces naturalistes, et sans doute aussi le mauvais état du spécimen qu’il a examiné, n’ont pas permis à M. Boulenger de caractériser comme il convient le genre Poromera L'espèce que j’ai sous les yeux me met à même de combler cette lacune et d’assigner à ce genre les caractères suivants : Boucliers céphaliques normaux ; narine ouverte sur le bord postéro- inférieur d’une grande nasale; une ou deux postnasales ; collier qulaire distinct ; écailles dorsales et ventrales grandes, fortement carénées, les carènes formant des lignes longitudinales ; écailles des flancs petites, carénées ; orteils un peu comprimés; des pores fémoraux; queue longue, cylindrique, à écailles allongées, carénées et verticillées. (t) Proc. acad. nat. Sc. of Philadelphia, 1857, p. 48, et Rochebrune : Faune de la Sénégambie. Reptiles, p. 94 (1884). (2) Catal. Lézards, t. NIK, p. 6 (1887). 8 MOCQUARD. — SUR UNE COLLECTION DE REPTILES 10. Lacerta echinata Cope. 11. Gerrhosaurus nigrolineatus Hallow. 12. Lygosoma Fernandi Burton. 13. » Reichenowii Peters. Un seul spécimen. Espèce nouvelle pour la collection du Muséum. 14. Typhlops punctatus Leach. 15. Calabaria Reinhardti Schleg. 16. Elapops modestus Günth. 17. Mizodon olivaceus Peters. Six spécimens, tous pourvus de 19 séries d’écailles et d’une anale divisée. 18. Mizodon fuliginoides Günth. Sur huit spécimens capturés, six ont la queue mutilée La moitié de ceux qui font partie de la collection du British Museum sont dans le même cas, comme l'indique le nombre indéterminé de leurs urostèges (Boulenger, Cat. Snakes, t. I, p. 217), et il en est de même de ceux qui ont été observés par M. Barboza du ‘ Bocage (Herpétologie d'Angola et du Congo, p. 76). J'ai déjà fait remarquer {Bull. Soc. Phil. (7), t. XI, 1886-87, p. 69) que la muti- lation de la queue, si fréquente chez M. fuliginoides, survient, chez cette espèce, pendant la vie et non au moment de ja capture des individus. Un seul de nos spécimens a 2 préoculaires (n° 96-525) ; tous possèdent 17 séries d’écailles et une anale entière. 19. Grayia ornata Bocage. Macrophis ornatus Bocage : Jorn. Ace. Sc. Lisboa, I, 1866, p. 47 et 67, pl. [, fig. 2 et 2a-b. | Glaniolestes ornatus Peters : Monatsb. Ak. Wiss. Berlin, 1877, p.614. Grayia furcata Mocq. : Bull. Soc. philom. (7), t. XI, 1886-87, p. 71 (4). (1) Je saisis cette occasion pour rectifier une erreur qui s’est glissée, je ne sais comment, dans la description que j'ai donnée /loc. cit.) de Grayia furcata, et d’après laquelle cette espèce aurait 219 gastrostèges : elle n'en possède que 147. On voudra bien remarquer qu'il était dit. dans cette même description, que « Gr. furcata se distingue de Gr. silurophaga Günth (— Gr. Smythii Leach) par ses supéro-labiales et ses temporales plus nombreuses el par sa coloration », mais non par le nombre plus grand des gastrostèges, ce aui aurait dû mettre en garde contre l'exactitude du nombre 219 Quoi qu'il en soit, je ne reconnus l'erreur que beaucoup plus tard, au moment où je découvris dans les doubles du Muséum un individu en peau, acquis en 1884 de M. Petit, et qui offrait exactement la même coloration que Gr. furcata, mais chez lequel le nombre des supéro-labiales et des temporales était normal, en même temps que le nombre des gastrostèges s'élevait à 145. Il devenait dès lors évident que, chez Gr. furcata, le nombre plus grand des supéro-labiales et des temporales était le résultat d’une anomalie, et que cette prétendue nouvelle espèce était identique avec Gr. ornata Bocage. ! RECUEILLIE PAR M. HAUG, A LAMBARÉNÉ 9 Grayia Smythii Boulg., part. : Cat. Snakes, t. Il, p. 286. — ornata Bocage : Herpetologie d'Angola et du Congo, p. 104 (1895). Un spécimen de taille médiocre (36 centm. de longueur totale), présentant 8 supéro-labiales, 148 gastrostèges, une anale divisée et 83 urostèges doubles. 11 offre cette particularité que sa coloration est inverse de celle que j'ai décrite chez Gr. furcata, de sorte que cette dernière étant considérée comme un positif, celle du spécimen qui nous occupe serait un négatif. Eu effet, toutes les parties d'un brun grisâtre chez (rr. furcata, sont ici noires, et réciproquement ; et ce sont les bandes transversales grisätres qui se bifurquent latéralement, et non les noires. Remarquons, toutefois, que ces bandes brun- grisatre, qui peuvent présenter en leur milieu une ligne transver- sale plus sombre, sont à peu près de même largeur que les noires et que leur nombre est moins élevée que chez (Gr. furcata (15 au lieu de 25). Le Muséum possède un autre spécimen (n° 94-176) de même taille (35 centm. de longueur totale), capturé également au Congo, dans le voisinage de ia côte, par M. Dybowski, et qui offre les mêmes particularités de coloration, mais avec une inversion des teintes beaucoup plus parfaite. [l présente, en outre, quelques petites taches jaunes sur les lèvres et scus la gorge, la face ventrale étant : uniformément noire comme chez le premier spécimen. Est-ce là une variété de coloration, ou plutôt la livrée des jeunes de Gr. ornata ? Peut-être, et je soupçonne fort, d’après le nombre peu élevé des urostèges, les 3 jeunes spécimens à ventre noir mentionnés par M. Boulenger dans son Catalogue (t. IT, p. 287), d’appartenir à l'espèce Gr. ornata et non à Gr. Smythii, et d’avoir une coloration analogue à celle dont je viens de parler. Je dois insister encore sur Gr. ornata, que M. Barboza du Bocage considère avec raison comme distincte de Gr. Smythii, mais que M. Boulenger assimile à cette dernière. Le Muséum de Paris possède 4 spécimens de chacune de ces espèces. En les comparant, on leur reconnait quelques caractères communs: ainsi, chez tous les spécimens, il y à une préoculaire et 2 pos!toculaires, la 4° supéro-labiale seule touche à l'œil, les temporales (à moins d'anomalie comme chez Le type de Gr.furcata) ont pour formule 2 + 8, et enfin, l’anale est divisée; mais en même temps, on constate entre les spécimens d’an groupe et ceux de 10 MOCQUARD. — SUR UNE COLLECTION DE REPTILES l’autre, dés différences constantes qui ne permettent pas de les réunir sous un même nom spécifique. En premier lieu, tous nos spécimens de Gr. Smythi offrent l’aspect et la coloration de celui qui a été figuré par M. Boulenger (loc. cit., pl. XI, fig. 3) ; chez tous, il y a 7 supéro-labiales, la dernière très longue, et 17 séries d’écailles ; le nombre des gastros- tèges varie de 146 à 159, et celui des urostèges de 94 à 102. Chez Gr. ornata, au contraire, la coloration est différente, le dos et les flancs étant coupés par des bandes transversales noires séparées par des bandes brun-grisâtre plus ou moins larges ; le nombre des supéro-labiales est de 8, avec une petite écaille surnuméraire en forme de triangle intercalée entre la 5e et la 6e et qui paraît due à la division de la sixième en deux segments très inégaux, par séparation de son angle antéro-inférieur du reste de: l’écaille (chez le spécimen type de hr. furcata, la sixième supéro-labiale doit être considérée comme divisée, d’un côté en trois, de l’autre en quatre segments); on compte 19 séries d’écailles. excepté chez le type de Gr. furcata, où il n’y en a que 17; le nombre des gas- trostèges varie de 144 à 148 et celui des urostèges de 81 à 88. Ainsi : Chez Gr. Smythii : 7 sup.-lab.; 17 sér. d’éc.: 146 à 159 gast.; 94 à 102 ur.; — (rr. ornata : 8 sup.-lab.: 49 sér. d’éc.; 144 à 148 gastr.; S1 à 88 ur. Ces différences sont caractéristiques, si ce n’est en ce qui concerne le nombre des gastrostèges, qui n’offre pas un écart suffisant dans les deux espèces pour qu’il puisse servir à les distinguer. A ces différences on peut ajouter que, chez Gr. Smythi, les internasales sont plus longues que les préfrontales, que la frontale est plus longue que sa distance de l’extrémité du museau et que la seconde supéro-labiale touche habituellement la nasale postérieure; tandis que chez Gr. ornata, les internasales sont égales en longueur aux préirontales, la frontale est aussi longue que sa distance de l’extrémité du museau, et enfin la seconde supéro-labiale est sépa- rée de la nasale postérieure. Il n’y a donc aucun doute à conserver sur la distinction à établir entre les deux espèces en question. Une dernière remarque : Aucun des spécimens que nous assimi- lons à Gr. ornata ne porte les bandes longitudinales noires observées par M. Barboza du Bocage chez les deux individus qu'il regar(e comme les types de l’espèce; ceux-ci n’ont, en outre, que RECUEILLIE PAR M. HAUG, À LAMBARÉNÉ 11 17 séries d’écailles : il peut donc se faire que les nôtres ne leur soient pas identiques et que Gr. furcata soit une espèce valide, à laquelle appartiendrait alors le troisième spécimen type de Gr. ornata (1). (1) Nous décrirons ici une nouvelle espèce de Grayia, que nous dédions à M. Thollon, qui, le premier, l'a rapportée du Congo français (@). Grayia Tholloni n. sp. Museau assez élevé, court et arrondi. Rostrale beaucoup plus large que haute, non renversée sur le museau; internasales étroites en avant, notablement plus courtes que les préfrontales: frontale presque deux fois aussi longue que large, à peine élargie en avant, beauconp plus longue que sa distance de l’extrémité du museau, aussi longue que les pariétales. plus large que les sus-oculaires; nasale divisée, ne reposant que sur la première supéro-labiale ; frénale plus longue que haute; une préoculaire et deux postoculaires; œil égal en diamètre à sa distance de la narine; temporales 2 + 3 (dans un cas 1 rl allonzées ; 8 supéro-lahiales, la quatrième touchant à l'œil, la septième la plus grande; 5 inféro-labiales en contact avec les sous-maxillaires antérieures, qui sont de même longueur que les postérieures ; 15 séries d’écailles lisses, de 130 à 136 gastrostèges; anale divisée; de 115 à 128 urostèges. Dents maxillaires au nombre de 30. Brun noirâtre en dessus, avec des raies transversale: blanc grisâtre au nombre d’environ 50 (55 chez un jeune spécimen), distantes l’une de l’autre de deux à trois longueurs d'écailles et qui deviennent un peu plus serrées dans Ia région postérieure du tronc, où elles disparaissent graduellement, la plus antérieure étant sur la nuque; le dessus de la queue est d'un brun noirâtre uniforme; les lèvres sont d’un jaune sale avec une raie noire sur le bord postérieur de toutes les supéro-labiales et des inféro-labiales postérieures. Celles de ces raies qui bordent la septième et la huitième supéro-labiale remontent obliquemeut en haut et en avant, la dernière en s’élargissant sur la tempe et se fusionnant avec la teinte semblable de la face supérieure de la tête. Toute la face ventrale est d’un blanc sale, sans tache. Cetle espèce est représentée par quatre spécimens provenant du Congo français : deux, dont l’un capturé à Brazzaville, ont été rapportés par. M. Thollon; les deux autres sont dus au Musée de Toulouse. Le plus grand est un mâle qui mesure 810%" de longueur totale, dont 365 pour la queue, ou un peu moins des 5/6 de la longueur du tronc. Le plus petit, sur lequel on distingue encore la cicatrice ombi- licale, n’a que 282" de longueur totale. Par la grande longueur de la queue et le nombre des séries d’écailles, cette espèce se rapproche beaucoup de Xenurophis Cæsar, Günther, dont elle difière en ce que la nasale postérieure ne touche pas à la deuxième supéro-labiale (elle repose largement sur cette dernière chez X. Cæsar); que la frénale est plus longue que haute, ce qui est le contraire de ce que l'on observe chez X. Cæsar; qu'une seule supéro-labiale touche à l'œil et non deux, comme chez cette dernière espèce; que la queue est moins longue que le tronc (elle l'est davantage chez l'espèce de Günther); que les urostèges sont en nombre moins élevé et que les lignes claires transversales du tronc sont plus nombreuses et non bordées de noir. Toules ces (a) M. Thollon est mort au Congo pendant l'impression de ce mémoire (V, Bulletin du Muséum, 1897, p. 115). Tous les Naturalistes du Muséum regretteront la fin prématurée de ce zélé explorateur. 12 MOCQUARD. — SUR UNE COLLECTION DE REPTILES 20. Hydræthiops melanogaster Günth. 21. Hapsidophrys lineata Fischer. 92, (Gastropyxis smaragdina Schleg. 23. Philothamnus dorsalis Bocage. Herpétologie d'Angola et du Congo, p. 92, pl. XIU, fig. 1, La-c. Un seul spécimen présentant 9 supéro-labiales, 4 + 1 + 1 tem- porales, 15 séries d’écailles, 172 gastrostèges, une anale divisée et 123 urostèges doubles. La bande médio-dorsale est fort peu accusée et ne se distingue pas lorsque l’animal est retiré de l'alcool. 24. Chlorophis heterodermus Hallow. Un spécimen, chez lequel on observe 9 supéro-labiales, 2 + 2 +2 temporales, 146 gastrostèges, une anale simple et 74 urostèges doubles, mais seulement 13 séries d’écailles au lieu de 15, sans fossette apieale. 35 dents maxillaires. différences sont d'ordre spécifique et rien ne sépare génériquement ces deux espèces, pas plus que Gr. Tholloni ne se distingue genériquement de Gr. Smythii et de GT. ornata. T1 n’est pas possible, en effet, d'admettre qu’une simple différence dans le nombre des dents maxillaires, dans Ja grandeur de l’œil, le nombre des séries d'écailles ou la longueur de la queue, puisse être considérée comme pouvant servir de base à des distinctions génériques. D’où l’on doit nécessairement conclure que toutes ces espèces appartiennent au même genre Grayiu. J'ajouterai que chez Gr. Tholloni, aussi bien que chez Gr. Smythii et Gr. ornata, on observe sur la queue deux séries de grandes écailles, exactement comme chez X. Cæsar. Voici comment elles prennent naissance : A une petite distance au-delà de l'anus, distance qui paraît d’autant plus faible que la queue est plus longue, on voit les quatre séries médio-dorsales être remplacées par deux séries seulement, : dont les écailles sont naturellement plus grandes. A partir de ce point, on compte six séries d'écailles autour de la queue; mais celle-ci diminuant de grosseur, les quatre séries médio-dorsales se fusionnent de nouveau un peu plus loin en deux nouvelles séries de grandes écailles, une de chaque côté de la ligne vertébrale, et à partir de ce point, il n'y a autour de la queue que quatre séries d’écailles jusqu’à une faible distance de son extrémité. La particularité qui a valu son nom au genre Xenurophis se retrouve donc chez les Grayia. D'autre part, chez X. Cæsar, l'intestin décrit, comme chez les Grayia, de nom- breuses circonvolutions; il continue directement l'estomac en faisant sur lui un coude comme chez Gr. Smythi et Gr. Tholloni, mais ne s’insère pas latéralement et à angle droit sur l’extrémité de cet organe comme chez Gr. furcata. Toutefois, les parois stomacales de X. Cæsur et de Gr. Tholloni ne sont pas doublées exté- rieurement du système des cavités membraneuses que j'ai signalé chez Gr. furcata et qui se retrouve chez Gr. Smylhii. Enfin, les pénis des mâles de X. Cæsar sont simples, épineux et armés à la base de deux forts crochets cornés comme ceux de Gr. Smythit. Toutes ces raisons miltent en faveur de la réunion du genre Xenurophis au genre Grayia. RECUEILLIE PAR M. HAUG, A LAMBARÉNÉ 13 Vert olivätre en dessus, plus clair sous le ventre, la région centrale des écailles moins sombre. 25. Rhamnophis æthiops Günth. Deux grandes plaques occipitales ; 8 supéro-labiales ; une seule temporale; 17 séries d’écailles ;. 168 gastrostèges ; anale divisée; 159 urostèges doubles. Sur chaque côté de l’abdomen est une ligne longitudinale bleu pâle simulant une carène. Un seul spécimen de taille moyenne. 26. Boædon virgatus Hallow. 27. Boædon olivaceus À. Dum. 28. Simocephalus Guirali Mocq. Un spécimen qui offre cette particularité d’avoir 2 préoculaires, au lieu d'une seule comme les exemplaires déjà connus. La queue est mutilée à une courte distance de son extrémité. 29. (xonionotophis Brussauxi Mocq. Cette espèce est représentée par un seul spécimen non adulte, dont les écailles de la série vertébrale portent une double carène sur toute la longueur du tronc et chez lequel on observe d’un côté 2 + 2 temporales et de l’autre 1 + 2. Ce spécimen offrirait donc des caractères intermédiaires à ceux de ({r. Brussauri et de G. Vossii Bættger /Zool. Anz., 1892, p. 418). Cette particularité nous a engagé à examiner à nouveau le spécimen type de la première de ces espèces, et cet examen nous à Convaincu que si, chez ce type, les écailles vertébrales ne sont pas carénées sur à peu près la moitié antérieure du tronc, cela tient très probablement, pour ne pas dire sûrement, à ce que les carènes ont disparu à la suite d’un frotte- ment de ces écailles sur un corps dur ; que la double carène s'étend normalement sur toute la longueur du tronc et que G. Vossii est identique à G. Brussauxi. 30. Lycophidion laterale Hallow. 31. Hormonotus modestus D. B. 32. Dipsadomorphus pulverulentus Fischer. _ 33. Dipsadomorphus Blandingii Hallow. 34. Dipsadoboa unicolor Günth. 35. Miodon collaris Peters. 15 séries d’écailles ; 199 gastrostèges ; anale divisée; 22 urostèges. 36. Polemon Bocourti n. sp. Rostrale 2 iois plus large que haute, légèrement renversée sur le museau ; internasales un peu plus longues que larges, un peu 14 MOCQUARD. — SUR UNE COLLECTION DE REPTILES plus courtes que les préfrontales ; frontale assez petite, égale en longueur à sa distance de l’extrémité du museau ou un peu moins, aux 2/3 de la longueur des pariétales ; sa largeur égale les 2/3 de sa longueur. Narine ouverte entre 2 nasales, dans la moitié posté- rieure de l’antérieure ; préoculaire terminée en avant par un angle aigu, en contact avec la nasale postérieure; œil petit, à pupille arron- die; 2 postoculaires, la supérieure la plus petite ; temporales 1 + 1, l’antérieure très grande, le plus souvent en contact par son angle antéro-supérieur avec la postoculaire inférieure ; 7 supéro-labiales, la 3 et ïa 4 en contact avec l'œil, la 5 la plus haute, ordinairement séparée de la pariétale ; 4 labiales inférieures en contact avec les sous-maxillaires antérieures, qui sont plus larges et plus longues que les postérieures. On compte 15 séries d’écailles lisses, sans fossette apicale, modérément imbriquées ; 199 à 202 gastrostèges, 19 ou 20:urostèges simples, précédées d’une antérieure divisée ; l’anale est entière. Brun olive uniforme en dessus, gris sale sous le ventre. Un jeune spécimen ofîre une large bande transversale d’un blanc sale, qui s'étend de l’extrémité antérieure des pariétales jusqu’à 3 longueurs d'écaille en arrière de ces boucliers. | Deux spécimens, l’un jeune, l’autre adulte, celui-ci mesurant 540mm de longueur totale, dont 35" pour la queue. Cette espèce se distingue facilement de Polemon Barthii Jan, par ses 2 postoculaires, au lieu d’une seule, et par le nombre moins élevé des gastrostèges (199 à 202, au lieu de 221 à 226). 37. Naja melanoleuca Hallow. 38. Boulengerina annulata Buchh. et Peters. Naja annulata Buchh.et Peters: Monatsb.Ak.Wiss. Berlin, 1876,p.419, — Mocquard : Bull. Soc. phil., 1886-87, p. 84. — Bocage : Herpét. d’Angola et du Congo, p.137 (1895). Aspidelaps Bocagei Sauvage : Bull. Soc. Zool. de France, 1884, t. IX, p' 205, pl. VI, fig. 2, 2 a-b. Naja melanoleuca, part., Boulenger: Cat. Snakes, t. III, p.376 (1896). Cette espèce n’est représentée dans la collection de M. Haug que par un jeune spécimen; mais depuis un certain nombre d'années le Muséum en possédait trois, dont j’ai déjà eu l’occasion de parler (loc. cit.). Toutefois, elle ne doit pas être rapportée au genre NWaja. En eftet, le corps est moins élancé, plus trapu; les écailles du tronc, non obliques (1), sont plus courtes que chez les Najas et beaucoup (1) C'est par suite d’une légère torsion de la partie antérieure du tronc sur son axe longitudinal que les écailles ont pu paraître obliques à M. Sauvage (loc. cit.). RECUEILLIE PAR M. HAUG, A LAMBARÉNÉ 15 moins imbriquées; le cou n’est pas dilatable ; les crochets venimeux sont suivis, après un intervalle libre, de trois crochets pleins assez forts, et l'extrémité antérieure des palatins atteint le même niveau transversal que celle des maxillaires. Cette espèce appartient done, non au genre VNaja, mais au genre Boulengerina Dollo (1), très voisin de Elapsoidea Bocage (Elapechis Boulenger). On observe, chez notre spécimen, 7 labiales supérieures, la 3e et la 4e touchant l’œil, et la 6e, la plus haute, se dirigeant obli- quement en haut et en avant pour se mettre en contact avec le bord postérieur de la postoculaire inférieure; temporales À + 2, disposées comme chez Boulengerina Stormsi Dollo (2); 23 séries d'écailles lisses (le même nombre chez tous nos spécimens de B. annulata); 219 gastrostèges, une anale simple et 72 urostèges doubles. Chez nos quatre spécimens, l’internasale est largement en contact avec la préoculaire et le système de coloration est identique. Le tronc est cylindrique, ou visiblement comprimé ; le ventre est arrondi. : Tous proviennent du Congo français, de même que le type spé- cifique décrit par Bucchholz et Peters. Cette espèce atteint une assez grande taille, comme le montrent les dimensions du spécimen recueilli par la mission Brazza, dont la longueur, de l’extrémité du museau à l’anus, est de 1m12, avec un diamètre vertical de 32 à 33mn (3). (1) Bull. du Musée Royal d’Hist. nat. de Belgique, t. IV, 1886, p. 159. — V. aussi Boulenger : Proc. zool. Soc. of London, 189%, p. 866. () Dollo, Loc. ct., p. 160, fig. et Boulenger, Loc. cit., pl. XLVIIL. (3) Une autre espèce du même genre et que je considère comme nouvelle a été envoyée de Bangui (Congo français), au Muséum par M. Dybowski ; en voici la description : ; Boulengerina Dybowskii, n. sp. Le museau est large et arrondi; le corps paraît un peu comprimé, mais moins nettement que chez B. annulata. Les écailles du tronc, même dans sa région antérieure, ne présentent aucune obliquité. Rostrale en demi-cercle, près de deux fois plus large que haute, juste visible d'en haut; internasales un peu plus courtes et un peu plus larges que les pré- frontales, un peu concaves en dehors, en contact avec la préoculaire par une étroite troncature de son angle postéro-externe; frontale petite, un peu plus longue que large, sensiblement plus courte que sa distance de la rostrale, un peu plus large que la sus-oculaire, deux fois plus courte que les pariétales; narine ouverte entre deux nasales, dont l’antérieure a une longueur double de la postérieure; pas de frénale; œil petit, avec un diamètre sensiblement égal aux 2/5 de sa distance au bord labial, égal à la longueur de la préoculaire; deux postoculaires, l'inférieure plus petite que la supérieure; temporales 2 + 3; six supéro-labiales, la 5° et la 4° 16 MOCQUARD. — SUR UNE COLLEUTION DE REPTILES 39. Atractaspis Boulengeri, n. sp. J'ai le plaisir de dédier cette espèce à mon savant collègue du British Museum, M. Boulenger. Museau large et arrondi; rostrale 2 fois plus large que haute, non renversée sur le museau ; suture entre les internasales très légèrement plus courte que celle entre les préfrontales ; frontale grande, un peu plus longue que large, hexagonale, terminée en avant par un angle très obtus, en arrière par un angle aigu, beaucoup plus longue que sa distance de l'extrémité du museau, un peu plus courte que les pariétales ; une préoculaire et une postoculaire, celle-ci légèrement plus grande que l’autre ; une très grande temporale, intercalée entre la 4 et la 5° supéro-labiale, la postoculaire et la pariétale ; 5 supéro-labiales (4 d’un côté par anomalie), la première très petite, la 3° et La 4e (ou la 2° et la 3e) touchant à l’œil, la 4° (la 3° lorsqu'il n’y en à que 4) étant la plus haute ; mentonnière en contact avec les sous-maxillaires anté- en contact avec l'œil, la 3° la plus haute, les deux dernières les plus longues, la 5° un peu plus longue que la 3° et la 4° réunies, la 4° et la 5° touchant à la post- oculaire inférieure; mentonnière petite; sous-maxillaires antérieures larges, en contact avec quatre inféro-labiales, les postérieures beaucoup plus étroites et plus courtes, Séparées par deux écailles allongées. Ecaïilles du tronc lisses, sans fossette apicale, losangiques dans sa partie antérieure, plus courtes el presque carrées en arrière, disposées en 23 séries longitudinales; 193 gastrostèges; anale entière ; 69 urostèges doubles. Brun en dessus, devenant plus sombre d'avant en arrière, presque noir à l'extrémité de la queue; face ventrale blanc saie: les urostèges bordées de brun en arrière, ainsi que sur leur ligne de suture médiane. Trois bandes transversales: noires se voient, l antérieure sur la nuque, les deux autres plus larges sur le cou, celles-ci formant des anneaux complets, mais plus pâles sur la face ventrale; ces dernières sont suivies par une série d'autres bandes dorsales brunes groupées deux à deux, chaque groupe étant séparé du suivant par un intervalle de 3 à 4 centimètres ; ces bandes s’effacent peu à peu, et au-delà de la sixième il n’en reste que des traces, que l’on peut suivre jusque sur la partie postérieure du tronc. Le spécimen que nous venons de décrire est un mâle qui mesure 1"31 de lon- gueur totale, dont 027 pour la queue, avec un diamètre de 31°". Il est assez remarquable que cette espèce présente le même nombre de gastro- slèges et presque le même nombre d’urostèges que B. Stormsi; mais les différences dans la forme de la rostrale, la grandeur de l’œil, le nombre des supéro-labiales, des temporales et des séries longitudinales d'écailles du tronc feront facilement distinguer les deux espèces. La disposition relalive des temporales et des supéro-labiales chez B. Stormsi (ou B. annulata) et B. Dybowskii est la même que celle de ces plaques chez Naja haje (ou N. melanoleuca) et N. nigricollis : la seule différence que l’on observe est que les temporales ont pour formule 2 + 3 chez B. Dybowskii et généralement 2 + 4 chez Naja nigricollis. : RECUEILLIE PAR M. HAUG, A LAMBARÉNÉ ill rieures, qui touchent elles-mêmes aux 3 premières labiales infé- rieures et sont beaucoup plus grandes que les postérieures ; 3e labiale inférieure très grande. Les écailles du tronc sont disposées suivant 21 séries longitudinales. On compte 195 gastrostèges et 24 urostèges toutes simples ; l’anale est entière. La coloration est un brun ardoisé uniforme, plus foncé en dessus, plus clair sous le ventre. Un seul spécimen, d’une longueur totale de 202, dont 16 pour la queue. Chez 4. dahomeyensis Bocage, la mentonnière est aussi en contact avec les sous-maxillaires de la première paire ; mais dans cette . espèce, le museau est saillant et cunéiforme, le nombre des séries d’écailles est de 31, celui des urostèges de 210, et les urostèges sont en partie entières et en partie divisées. 40. Vipera nasicornis Shaw. KA. Atheris squamiger Hallow. BATRACIENS 4. Arthroleptis gabonensis n. sp. Museau court, égal en longueur au diamètre longitudinal de l’œil ; canthus rostralis arrondi; narine 2 fois plus éloignée de l’œil que de l’extrémité du museau: région frénale haute et un peu concave ; espace interorbitaire plat, plus étroit que la paupière supérieure ; tympan distinct, petit, presque la moitié du diamètre horizontal de l’œil, surmonté d’un repli oblique aboutissant à l’épaule; langue cordiforme, allongée, portant à l’union de son tiers antérieur avec les 2/3 postérieurs une grosse papille conique saillante. Doigts complètement libres, le premier un peu plus court que le second, le 3° une fois et demie aussi long que ce dernier ; orteils palmés à la base seulement ; tubercules sous- articulaires bien développés, saillants ; les doigts et les orteils terminés par un petit disque ; à tubercules métatarsiens : un interne allongé, un externe petit et arrondi, le 3 près du bord interne du tarse en arrière du premier. Le membre postérieur étant dirigé en avant, l’articulation tibio-tarsienne atteint le bord antérieur de l'œil. La face supérieure du corps, même la paupière supérieure, est couverte de verrues coniques, quelques-unes en forme de bourrelet à la partie supérieure des flancs, séparées par des granulations ; 2 replis glandulaires larges et saillants naissent, un de chaque Bull. Soc. Philom. de Paris, 1896-97. IX. — 2 18 MOCQUARD. — SUR UNE COLLECTION DE REPTILES côté, un peu en arrière de l'œil, se dirigent en arrière et en dedans, puis en dehors, pour se terminer sur les parties latérales du dos, au niveau de l’origine des membres antérieurs. La face inférieure est lisse. Brun fuligineux uniforme en dessus, avec des traces de barres noires sur les membres postérieurs; face inférieure gris sale, tachetée de noir sous la gorge et la poitrine. Chaque lèvre porte 3 grandes taches brunes, bien distinctes sur la lèvre inférieure, mais à peine visibles sur la supérieure, où elles sont noyées dans la teinte fondamentale. Un seul spécimen, Heure 28mm de l'extrémité du museau à l'anus. Cette espèce a de grandes affinités avec Arthroleptis calcaratus Peters (1) ; cependant, elle s’en distingue nettement par sa papille linguale, par son tympan distinct, par les saillies verruqueuses et les replis glandulaires qu’on observe sur sa face dorsale, ainsi que l’absence de saillie spiniforme sur l'extrémité postérieure de la paupière supérieure. 2. Rappia tuberculata n. sp. Museau déprimé, subtrianguliaire, court, égal en longueur au diamètre horizontal de l’œil ; tympan caché; espace interorbitaire près de 2 fois aussi large que la paupière supérieure. Doigts aux 2/3 palmés, les orteils presque complètement ; leurs disques terminaux bien développés. Le membre postérieur étant TRE | en avant, l'articulation tibio-tarsienne atteint l'œil. Face dorsale finement chagrinée, avec de petits tubercules verru- queux arrondis, disséminés, bien développés surtout sur la moitié antérieure de la face latérale du tronc ; face ventrale granuleuse. En dessus, brun roussâtre clair, passant au gris lavé de rose sous le ventre ; l’aîne, les faces interne et externe de la cuisse, ainsi que la face interne de la jambe (c’est-à-dire toutes les faces en contact lorsque le membre postérieur est replié sur lui-même) sont couleur de chair. Une raie brune part de l’œil et se continue jusqu’à l’extrémité du museau en suivant le canthus rostralis ; une large barre de même teinte et formant un angle dont le sommet est tourné en arrière, se voit entre les yeux. Une autre raie plus ou moins nette, naît du bord postéro-inférieur de j'æil et se dirige obliquement en arrière de la commissure buccale. On (1) Hemimantis calcaratus Peters : Monatsb. Ak. Wiss. Berlin, 1863, p. 452. Arthroleptis calcaratus, Peters : dbid., 1875, p. 210. ad Eien. 2: 26 RECUEILLIE PAR M. HAUG, À LAMBARÉNÉ 19 distingue aussi deux courtes barres transversales presque noires sur l'extrémité distale de l'avant-bras, deux autres sur le tarse, une sur l'articulation tibio-tarsienne, une sur la jambe, ainsi qu’une tache de même teinte sur l’extrémité du coccyx. Enfin, une raie brune partant de l’œil se dirige d’abord en arrière, puis transversa- lement en dedans, se recourbe en dehors et descend jusqu’à la région moyenne du flanc; elle se dirige ensuite en arrière, comme à son origine, et décrit de nouveau un trajet analogue au précédent pour se terminer à l’aine. Sous la gorge, qu’il recouvre, et constituant sans doute comme chez les autres espèces du genre un caractère sexuel propre au mâle, est un large disque adhésif saillant en arrière, où il est bordé par un repli du sac vocal, qui s’invagine, en se plissant, de chaque côté d’un large raphé médian. Un seul spécimen, mesurant 30m de l’extrémité du museau à l'anus. Cette espèce semble bien voisine de Rappia salinæ Bianconi (1), dont elle ne diffère guère que par ses tubercules dorsaux, ses disques digitaux plus développés, l’invagination du sac vocal et sa coloration. 3. Rappia concolor Hallowell. Ixalus concolor Hallow. : Proc. Acad. of Nat. Sc. of Philadelphia, 1844, p. 60. Rappia concolor Boulenger : Cat. Batr. Sal., p. 124 (1882). — — Bocage: Herpét. d’Angola et du Congo, p.173 (1895). Cette espèce est représentée par trois spécimens, un mâle et deux femelles. Ainsi que l’a déjà remarqué M. Barboza du Bocage, le mâle est pourvu d’un disque gulaire adhésif, mais il possède en outre un sac vocal, qui prolonge le disque en arrière et se plisse sur les côtés, sans cependant s'invaginer comme dans l’espèce précédente. Je signalerai aussi, chez nos spécimens, une étroite bande gri- sâtre, à peine perceptible, qui s'étend de l’œil à la racine du membre postérieur. 4. Megalixalus leptosomus Peters. Hyperolius leptosomus Peters : Monatsb. Ak. Wiss. Berlin, 1877, p. 649, fig. 5. Megalixalus leptosomus Boulenger : Cat. Batr. Sal., p. 129 (1882). (4) Specimina zoologica Mosambicana, in : Mem. d. Acad. Sc. di Bologn«, t. I, p. 194, pl. VIT, fig. 2 (1848). 20 MOCQUARD. — SUR UNE COLLECTION DE. REPTILES Un seul individu, qui diffère du type spécifique en ce que les deux bandes blanc d’argent latéro-dorsales existent seules, la bande médiane faisant défaut. On voit aussi sur la face supérieure de la jambe une bande longitudinale de même teinte, qui rappelle celle que présente Megaliralus Fornasinii Bianconi (Spec. z0ol. Mos., pl. VIIL fig. 1). 5. Hylambates Aubryi A. Dum. Un seul spécimen, de taille médiocre, qui présente cette parti- cularité, que le groupe de dents vomériennes d’un côté fait défaut. Brun uniforme en dessus. Face inférieure tout entière granuleuse. 6. Uræotyphlus Seraphini A. Dum. Cœcilia Seraphini À. Dum.:Arch. du Muséum, t. X, 1859, p. 222. Uræotyphlus africanus Boulgr. : Cat. Batr. Grad. and Apoda, p. 92, pl. V, fig. 1 (1882). Uræotyphlus Seraphini Boulgr.: Ann. and Mag. Nat. Hist. (6), t. XV, 1895, p. 328, et Proc. Zool. Soc. of London, 1895, p. 408. Un seul exemplaire de taille moyenne. RECTIFICATIONS Au moment de livrer ce travail à l'impression, je reçois de M. Boulenger, sur des Reptiles de l'Etat indépendant du Congo, une note qui se termine (Ann. Mag. Nat. Hist., 6e sér., t. XIX, 1897, p. 281) par une rectification relative à trois espèces que J'ai décrites à tort comme nouvelles {C. R. des séances du 3° Congr. internat. de Zool. tenu à Leyde, p. 231, 189,6). Cette rectification est sans objet, la méprise signalée par M. Boulenger ayant déjà été relevée (C. R. Soc. philom., n° 19, p. 4%, 1896). Puisqu’il s’agit ici de rectifications, on voudra bien m'en permettre une autre, encore qu’elle ne concerne pas une espèce d'Afrique, mais d’Asie (Penang). Je veux parler de l’espèce qu’a récemment décrite et figurée M. Boulenger (Proc. Zool. Soc. of London, 1896, p. 767, pl. 36) sous le nom de Mimetozoon Floweri, et qui n’est autre que Hemidactylus craspedotus Mocq. (Recherches sur la faune herpét. de Bornéo, in Nouv. Arch. du Museum, 3° ser., t. II, 1890, p. 126, pl. VIL fig. 2). Si les figures qui représentent l'animal entier paraissent si dissemblables dans les deux planches indiquées, cela tient à ce que, dans la dernière, le repli latéral du tronc descend normalement le long du flanc et ne se distingue pas, tandis que dans la première il à été étalé. Séance du 10 Avril 1897 SUR LE RENDEMENT DE LA TRANSFORMATION DES CARBONATES D’AMMONIUM EN URÉE, par M. L. BOURGEOIS. Tout le monde sait que l’urée CO (Az H°}° n’est autre chose que la carbamide ou amide de l’acide carbonique supposé hydraté ; elle dérive donc du carbonate neutre d’ammonium CO (0OAz H‘} par perte de deux molécules d’eau. Chauffée avec de l’eau en tube scellé vers 130°, elle régénère, comme l’a fait voir autrefois Pelouze, le carbonate neutre d’ammonium ou plutôt ses produits de décom- position, c'est-à-dire des carbonates acides et de l’ammoniaque libre. La même transformation s'effectue aussi à froid, rhaïs alors l’intervention de forces étrangères est nécessaire ; c’est dans ce sens qu’agit l’uréase, produit de sécrétion des ferments urinaires. Or, pour des acides autres que l’acide carbonique, on peut effectuer directement, par l’action de la chaleur à sec, le passage inverse du sel ammoniacal à l’amide : c’est ainsi que la calcination modérée de l’acétate ou de l’oxalate d’ammonium engendre respectivement l’acétamide ou l’oxamide. L'urée jouit effectivement de la même propriété; c’est ce qu’a très bien fait voir M. Basaroff, il y a déjà près de trente ans. M. Al. Basarofi, dans une note intitulée : « Production directe de l’urée en partant de l’anhydride carbonique et de l’ammoniaque » (Zertschr. f. Chem., 1868, p. 204; Bull. Soc. chim., 2% série, t. X, p. 253), avait observé que si l’on chauffe à 130-140 en tube scellé du carbamate d’ammonium ou simplement du carbonate d’ammo- nium commercial, une partie du sel se convertit, par voie de déshydratation, en urée, la réaction se trouvant limitée par la réaction inverse donnée plus haut. Il n'indique pas la proportion numérique de l’urée engendrée dans ces circonstances, annonçant 1© 22 L. BOURGEOIS. — SUR LE RENDEMENT DE LA TRANSFORMATION seulement qu’il s’en produit des quantités assez notables (1). J'ai répété, il y a quelques années, les expériences de M. Basaroff sur le sesquicarbonate du commerce (Bull. Soc. chim., 3e série, t. VII, p. 48) et, opérant dans des tubes de faible diamètre, j'avais trouvé que la quantité d’urée formée atteint 2.5 / du poids du carbonate employé. Ce qui gène particulièrement lors- qu'on veut effectuer ces essais, c’est la mise en liberté du gaz anhydride carbonique due à la transformation d’une très notable proportion de carbonate acide d’ammonium en carbamate, lequel se convertit à son tour partiellement en urée. La pression s’élève beaucoup dans les tubes et détermine l’explosion de presque tous. De légères modifications au mode opératoire, que j'ai honneur de soumettre à la Société, m'ont permis de vaincre ces difficultés et d'atteindre des rendements plus rémunérateurs que celui dont je viens de parler. Des tubes de verre, du diamètre et de l’épaisseur de parois habituels, sont remplis aux trois quarts de sesquicarbonate d’ammonium commercial (2) réduit ep poudre grossière, et étirés en pointe capillaire qu’on ferme à la lampe ; on les chauffe alors vers 1300 pendant 6 heures environ seulement. Après refroidisse- ment, on voit que le sel qui avait fondu en donnant une liqueur limpide, s’est pris en une masse cristalline ; on ouvre à la lampe la pointe de chaque tube en prenant les précautions d'usage; il s'échappe de grandes quantités d’anhydride carbonique. On referme la pointe et l’on chauffe de nouveau pendant six heures comme précédemment. On renouvelle un certain nombre de fois sur chaque tube la même série d’opérations ; à chaque fois qu'on ouvre la pointe d’un tube, la quantité d’anhydride carbonique expulsé diminue et après cinq ou six séances de chauffage, on n’observe plus de dégagement gazeux lors de l’ouverture de la pointe. On ouvre alors définitivement les tubes, on dissout leur contenu dans l’eau à une douce chaleur et toutes les eaux de lavage sont évaporées au bain-marie dans une capsule jusqu'à siccité. Tout le carbonate non transformé, ainsi que le carbonate préexistant ou ayant pris naissance dans la réaction, est alors volatilisé et le (1) « Ich habe soeben gefunden, dass auch das käufliche Kohlensäures Ammoniak, beim Erhitzen aui 130 bis 1400 C, ziemlich reichliche Mengen reines Harnstofïtes liefert, » (2) Le carbonate était non effleuri et sentait fortement l’'ammoniaque ; il était. volatil au bain-marie sans laisser de résidu appréciable, c’est-à-dire qu'il ne venfermait ni sels minéraux, ni urée ; son titre alcalimétrique correspondait à - 80,4 °/, de carbonate neutre (CO3 Az Hi). DES CARBONATES D'AMMONIUM EN URÉE 23 résidu est formé d’urée (avec une trace de ses produits de décom- position tels que biuret); on la fait recristalliser aisément dans l'alcool méthylique ou éthylique. Pour établir les rendements donnés ci-dessous, on s’est assuré qu’une quantité donnée d’urée, étant dissoute dans une solution de carbonate d’ammonium, se retrouve inaltérée lorsqu'on évapore au bain-marie la solution. Les rendements en urée pour cent parties de sesquicarbonate d’ammonium sont assez variables d’un tube ou d’un groupe de tubes à l’autre ; j'ai obtenu une série de nombres s’échelonnant entre 3,20 et 9,52 ; on peut admettre en moyenne à peu près 6 0/0. La quantité totale d’anhydride carbonique expulsé, s'élevait à 10-12 0/0 du carbonate. Le bicarbonate d’ammonium obtenu par efflorescence à l’air du sesquicarbonate fournit de moindres rendements en urée, soit 2,5 à 2,9 0/0. J’ai expérimenté également, à l’exemple de M. Basarofi, sur le carbamate d’ammonium COAz H°?. OAzH* ; ce sel était préparé en faisant arriver au sein de l’alcool méthylique à 98 0/0, des gaz ammoniac et anhydride carbonique desséchés. Il se fait un dépôt de belles lamelles rhomboïdales qu’on essore rapidement à la trompe. Le sel étant mis dans des tubes scellés et chauffé pendant 36 heures vers 130°, on le voit peu à peu devenir humide et ses cristaux s’accroître au sein de leur eau mère. On n'’observe aucun excès de pression lorsqu'on ouvre les tubes, ce qui devait être, puisque le carbamate est du carbonate neutre moins une molécule d’eau. Le rendement en urée est ici bien plus faible que pour le sesquicarbonate, circonstance difficile à expliquer ; je l’ai trouvé de 2,6 à 3,7 0/0 seulement. Je rapporterai, en terminant, une expérience faite en plus grand sur le sesquicarbonate d’'ammonium. M. Grimaux ayant bien voulu mettre à ma disposition un autoclave en acier très résistant, de un litre de capacité, J'y ai chauffé au bain d'huile vers 130°, une quantité de 600 gr. de sesquicarbonate, en procédant, comme il à été dit, par chauffages successifs et évacuant les gaz entre chacun d’eux. L'opération terminée, le contenu a été repris par l’eau, mais, contre toute attente, le métal avait été notablement attaqué par l’acide carbonique du sel et les liqueurs renfermaient beaucoup de carbonate ferreux dissous à la faveur du carbonate d’ammonium. On a évaporé le tout au bain-marie, en présence de l'air, ce qui a rendu la totalité du fer insoluble à l’état de peroxyde (70 gr.) et la masse pulvérisée a été épuisée par l’eau ; la liqueur filtrée a 2% L. BOURGEOIS. — SUR LE RENDEMENT DE LA TRANSFORMATION, ETC. été évaporée de nouveau et l’urée recristallisée dans l’alcool méthy- lique. Le poids d’urée pure ainsi obtenue, s’est élevé à 45 gr. 5, ce qui donne un rendement de 7,55 0/0. Si l'on voulait répéter cette expérience et qu'on ne disposàät pas d’un appareil doublé de platine, il conviendrait peut-être de donner la préférence à un autoclave de cuivre ou de bronze. Je me suis, en effet, assuré que de la tournure de cuivre chauffée en tube clos avec du carbonate d’ammonium, n’est nullement attaquée en l’absence d'air. Un appareil doublé de nickel en couche un peu épaisse, rendrait les meilleurs services. En faisant passer dans un grand appareil de ce genre une molé- cule d’anhydride carbonique et deux molécules d’ammoniaque, ces deux produits étant pris secs et liquéfiés, tels que les fournit aujourd’hui l’industrie, chauffant l’autoclave après l’avoir fermé, etc., on disposerait d’un procédé pour faire l’urée sur une grande échelle. Mais on possède d’autres bonnes méthodes synthétiques et l’urée est dénuée d'applications industrielles. (Laboratoires de M. Arnaud au Muséum et de M. Grimaux à l'Ecole Polytechnique). Séance du 12 Juin 18957 OBSERVATIONS SUR LE TRAITÉ DE MÉCANIQUE DE G. KIRCHHOPFF, par M. E. VICAIRE. Dans divers travaux relatifs à la mécanique, que j'ai publiés depuis quelques années, il a été fait allusion plusieurs fois au traité de Gustave Kirchhoff (1). Comme il me semble représenter avec une autorité incontestable la plupart des tendances que j'ai cherché à combattre, je me propose d’en examiner en détail les premiers chapitres, les seuls dans lesquels les principes généraux soient en cause. Il est digne de cet examen par la renommée de son auteur, par l'influence qu’il paraît avoir exercée sur l’enseignement de la mécanique, par l’élégance et la hauteur de vues avec lesquel- les y sont présentées la plupart des questions. Cet examen me fournira l’occasion de dire moi-même, avec plus de développement que je ne l’ai fait jusqu'ici, comment, à mon avis, on doit exposer la science mécanique. L'auteur, dans sa préface, définit la mécanique pure (les souli- gnements sont cle lui) comme étant ( la science des phénomènes dans lesquels on a à considérer exclusivement des mouvements. » Qui dit phénomène dit fait naturel. Aussi lorsque, au début de la première leçon, la mécanique est définie comme étant la science du mouvement, il faut évidemment sous-entendre « du mouvement des corps. » D'ailleurs, à la seconde ligne, il est dit qu’elle s'occupe des mouvements « qui ont lieu dans la nature. » (1) Vorlesungen über mathematische Physik.— Mechanik.— 3° édition. Leipzig, B. G. Teubner, 1883. C'est toujours d’après cette 3: édition que je ferai mes citations. 26 E. VICAIRE Il est cependant utile de le dire explicitement afin de bien dis- tinguer la mécanique d’une autre science du mouvement, dont Kirchhoff ne traite pas séparément, la cinématique. La plupart des auteurs ont basé cette distinction sur ce que ja mécanique introduit la considération des forces, d’autres sur la considération de la masse. Ils n’ont tort ni les uns ni les autres; seulement la notion de force et surtout celle de masse ne semblent pas de nature à figurer dans une définit'on, car elles n’ont un sens précis que pour ceux qui ont déjà une certaine connaissance de la science à définir. On évite cet inconvénient et l’on obtient des définitions que leur caractère concret met, ce me semble, à l'abri de toute discussion, en présentant cette distinction comme je l’ai fait dans mon mémoire sur la réalité de l'espace et le mouvement absolu (1) : la mécanique est la science du mouvement des corps, la Si CHauue, celle du mou- vement des figures. Toutefois, on peut se demander si l’on donne une idée complète de l’objet de la mécanique en la présentant comme la science du mouvement, alors que, ainsi que le fait Kirchhoff, on l’entend dans le sens large, englobant la statique: Je laisse de côté la question didactique de savoir s'il convient d’exposer d’abord la statique ou s’il est préférable d'aborder direc- tement, comme le fait Kirchhoff, l’exposé de la dynamique, se réservant d’en tirer les formules de la statique comme un cas pari- culier. Cette question a donné lieu en France à de nombreuses discussions à l’époque où Poncelet, je crois, rompant avec les tradi- tions, adopta le premier cette dernière marche. Pour ma part, je n'hésite pas à préférer la méthode traditionnelle, mais je veux m'occuper ici seulement de la question philosophique,des principes adoptés et non de la marche suivie dans l’exposition. A ce point de vue des principes, on ne peut contester à un auteur le droit strict de considérer le repos comme un cas particulier du mouvement. On peut donc admettre que la définition de la méca- nique telle que la donne Kirchhoff est suffisante. Cependant il ne peut y avoir aucun inconvénient et il y a, je crois, un réel avantage à mettre en évidence ce cas particulier, si important au point de vue historique comme au point de vue didactique, et si vraiment particulier au point de vue philosophique, puisque deux éléments essentiels du cas général y disparaissent totalement : il n’y est plus (1) Ann. de la Soc, scientifique de Bruxelles. Tome XVII, 1894, 2° partie, p. 308. OBSERVATIONS SUR LE TRAITÉ DE MÉCANIQUE DE G. KIRCHHOFF 27 ‘question du temps et la matière n'intervient plus par son inertie ou : par sa masse, mais seulement par les forces dont elle est le siège. En résumé, je pense qu'il conviendrait de définir la mécanique : science du mouvement et de l’équilibre des corps. Maïs en cela, je ne diffère de Kirchhoff que par une nuance qui n’a rien d’essen- tiel. Par la raison donnée plus haut, je pense qu’il a bien fait de ne pas introduire la notion de force dans cette définition. Quant à la manière de comprendre cette science, voici, d’après la préface, le point de vue spécial qu’il a adopté. « On a coutume, dit-il, de définir la mécanique comme la science des forces, et les forces, comme les causes qui produisent ou qui ‘tendent à produire des mouvements. Assurément cette définition a été de la plus grande utilité dans le développement de la mécanique ; elle l’est encore pour apprendre la science lorsqu'on l’éclaire par des exemples de forces empruntées à l’expérience de la vie usuelle. Mais elle est affectée du défaut de clarté dont on ne peut débarrasser les notions de cause et de tendance. Ce défaut de clarté s’est mon- tré, par exemple, dans la divergence des vues sur le point de savoir si le principe de l’inertie et la règle du parallélogramme des forces doivent être considérés comme des résultats de l’expérience, comme des axiomes ou comme des propositions qui peuvent et doivent être démontrées logiquement. Vu la netteté que comportent les conclusions de la mécanique, il me semble désirable de la débar- rasser de ces obscurités, fallüt-il pour cela limiter sa tâche. C’est pourquoi j’assigne comme but de la mécanique de décrire les mou- vements qui ont lieu dans la nature, mais de les décrire complè- tement et de la manière la plus simple. Je veux dire par là qu'il doit s’agir uniquement de dire ce que sont les phénomènes qui ont lieu mais non d’en découvrir les causes. Si l’on part de là et si l'on admet les concepts d'espace, de temps et de matière, on arrive par des considérations purement mathématiques aux équations géné- rales de la mécanique; sur cette voie, on rencontre aussi l’idée de force et l’on n’est pas en mesure d’en donner une définition com- plète. Mais l’incomplet de cette définition n’entraîne aucun défaut de clarté, car l'introduction des forces n’est ici qu'un moven de simplifier les énoncés et d'exprimer en peu de mots des équations qui, sans le secours de ce mot, seraient trop difficiles à traduire en langage ordinaire. Pour écarter toute obscurité, il suffit de définir les forces d’une manière telle que toute proposition de mécanique dans laquelle il est question de forces puisse être traduite par des équations ». 28 E. VICAIRE Tel est le programme de Kirchhoff. Nous allons le voir fidèlement exécuté et nous présenterons au fur et à mesure les graves objec- tions que chacune de ses phrases soulève. Mais il en est qui se pré- sentent immédiatement. IT Et d’abord le but de la mécanique est-il bien de décrire les mou- vements qui ont lieu ? J'ai dit ailleurs (1) quel est, à mon avis, le but véritable des théories physiques ; mais je fais abstration ici du but supérieur qui est la connaissance même de la nature; je me place au point de vue purement utilitaire de notre auteur. Si l'étude des mouvements réalisés et observés, ia recherche de leurs lois, peut à la rigueur s'appeler une description, il est certain que nous la faisons moins pour elle-même que pour en tirer le moyen de prévoir les mouvements qui doivent se produire dans des circonstances déterminées. Peut-être est-ce étendre beaucoup le sens du mot décrire que de l’appliquer à cette prévision. De fait, Kirchhoff semble avoir grandement perdu de vue cette prévision et peut-être n'est-ce pas sans motif, car les forces consi- dérées comme causes y sont d’une utilité essentielle. Dira-t-on que la définition devient suffisante parce qu’on y ajoute la condition de décrire complètement les mouvements ”?Oui,peut-être, si l’on entendait le mot complet dans un sens suffisamment large, c'est-à-dire qu’on soit en mesure, comme le dit Kirchhofñi, de répondre à toute question concernant le mouvement. Seulement, on peut être plus ou moins curieux et Kirchhoff ici l’est trop peu. Il admet, par exemple. que le mouvement rectiligne d’un point matériel sur l’axe des x est complètement décrit lorsqu'on donne x en fonction du temps. Or cela est vrai cinématiquement ; mais l'équation x — f(t) ne permettrait pas, par exemple, de déterminer la puissance de choc du projectile dont elle représente le mouve- ment. C’est pourtant là une question qu’on a le droit et souvent la nécessité de poser au sujet du mouvement. Si la première partie de cette nouvelle définition est insuffisante, la seconde, décrire de la manière la plus simple, est arbitraire. Sans doute, les équations différentielles des mouvements, que l’on obtient par la considération des forces, dissimulée ou non, sont, en général, plus simples que les équations finies qui lient entre elles (1) De la valeur objective des hypothèses physiques. — Revue des questions scientifiques, Bruxelles, Avril 1893. OBSERVATIONS SUR LE TRAITÉ DE MÉCANIQUE DE G. KIRCHHOFF 29 les coordonnées. Mais cette simplicité est-elle un résultat rencontré parce qué la vérité est ordinairement simple ; ou bien est-elle un résultat cherché et le but même de la science ? C’est ce qu'il faudrait décider autrement que par une affirmation pure et simple. Or il n’est pas besoin d’aller bien loin pour reconnaître que la seconde alternative, préférée par Kirchhoff, n’est pas la bonne. Après avoir montré qu’au lieu de donner les expressions mêmes des coordonnées, on peut aussi bien représenter le mouvement à l’aide des premières ou des secondes dérivées et des données ini- tiales et avoir, de la sorte,amené la considération de la vitesse et de l’accélération, il ajoute : « De même que nous avons introduit les premières et deuxièmes dérivées des coordonnées, on pourrait aussi introduire les troisièmes ou de plus élevées. Mais les mouvements qui ont lieu dans la nature, c’est un fait d'expérience, sont tels que leur représentation ne gagnerait rien par là en simplicité, et, au contraire, perdrait. Cela vient de ce que, ainsi qu’on a pu le déduire de l’expérience, dans tous les mouvements de la nature, les dérivées secondes des coordonnées des points matériels par rapport au temps sont fonc- tion des coordonnées elles-mêmes (p. 6). » Cette dernière justification, qui se rattache à l’hypothèse dyna- miste, d’après laquelle la matière est formée de points inétendus reliés par des actions mutuelles fonctions de la distance, tendrait plutôt à rehausser l'importance de l’idée de force. Malgré le secours que j'en pourrais tirer à ce point de vue, je suis obligé de recon- naître que cette hypothèse est loin d’être établie. En tout cas, l’explication qui s’en tire ne s’appliquerait qu'aux mouvements moléculaires. Dans les mouvements observables, seul objet de la mécanique proprement dite, il y a toujours des frottements et autres résistances par suite desquelles les dérivées secondes ne sont nullement fonctions des seules coordonnées. C’est pourtant dans les mouvements ainsi envisagés que l'on trouve avantage à recourir aux dérivées secondes et non à celles d’ordre supérieur. L'explication donnée ne porte donc pas. Le fait, du moins, est-il exact sous la forme que lui a donnée Kirchhoff ? Est-ce en vue du maximum de simplicité qu’on va aux dérivées secondes et qu’on s’y arrête ? Analytiquement, il est clair que ces dérivées ne jouissent d'aucun privilège sous ce rapport. Ce serait donc une loi naturelle, bien remarquable et bien étrange si les forces, qui sont représentées par ces dérivées, n'étaient pas des entités naturelles. 30 E. VICAIRE Peut-être, en cherchant un peu, trouverait-on sans trop de peine des mouvements naturels dans lesquels les dérivées secondes ont des expressions plus compliquées que les coordonnées. Mais bor- nons-nous à des exemples fondamentaux qui nous tombent sous la main. Immédiatement après le passage que nous venons de traduire, Kirchhoff aborde l’étude du mouvement uniformément accéléré. On le représente très simplement en écrivant que la dérivée seconde est constante : CAD IRU ; de En allant à la dérivée troisième, on trouverait : dx re) dé C’est encore un peu plus simple; en tout cas, ce n’est pas moins simple et l’assertion de Kirchhoff à cet égard trouve son démenti à quelques lignes d'intervalle. Considérons, d’autre part, le mouvement oscillatoire simple représenté par l’équation. LI ANSLANEUT Les dérivées successives ue An Cos ni, os — An° Sin ni, Le — An Cos nt, etc. dt dt? dé sont toutes de même forme ; elles ne diffèrent que par la valeur numérique du coefficient. Voilà donc deux cas, les plus simples et les plus importants de la mécanique, qui contredisent absolument le système de Kirchhoff. Dans le premier, on gagnerait en simplicité en poussant jusqu’à la troisième dérivée ; dans le second, on ne gagne rien à aller jusqu’à la seconde, mais on ne perdrait rien à aller au-delà. Ils suffisent pour établir que si, dans la mise en équation des pro- blèmes de mécanique, on est toujours amené à se servir de dérivées secondes et jamais, de celles d’ordre supérieur, ce n’est pas en vue de la simplicité. Celle-ci se rencontre généralement comme le bénéfice légitime d’une marche conforme à la nature des choses. Elle n’est pas le but même poursuivi. OBSERVATIONS SUR LE TRAITÉ DE MÉCANIQUE DE G. KIRCHHOFF 31 II Pour substituer ainsi une définition incomplète et arbitraire de la mécanique à la définition très juste d'où il était parti, pour bannir de la science cette notion de force, cause du mouvement, qui, il le reconnait, a rendu et rend encore des services signalés, Kirchhoft a-t-il du moins des motifs graves ? Loin de là ! on ne peut manquer, au contraire, d’être frappé du peu de gravité de celui qu’il allègue. Les notions de cause et de tendance, nous dit-il, sont peu claires. Celles d'espace, de temps et surtout de matière sont-elles donc si claires ? La différence, si elle existe, n’est certes pas de nature à justifier l’ostracisme dont la première est frappée à l’exclusion des autres. Mieux vaudrait dire simplement qu’on supprime les forces parce qu’on a irouvé le moyen de s’en passer. Réduire d’une unité le nombre des notions fondamentales est un but très louable et très ‘important. Seulement il resterait à prouver qu’on l’a atteint sans dommage pour la science. | Vainement invoque-t-on les discussions qui se sont élevées sur le caractère du principe de l’inertie ou de la règle du parallélogramme des forces. Toutes les fois qu’on veut scruter les principes fonda- mentaux d’une science quelconque, on rencontre des difficultés de ce genre. On a discuté aussi sur la nature de l’espace, sur le nombre de ses dimensions, sur le postulatum d’Euclide, sur le caractère intuitif ou expérimental de la géométrie. Pourquoi ne pas élaguer encore la notion d’espace ? Au fond, il n’y a de bien clair que ce qu'on regarde superficielle- ment. [Il importe donc moins de savoir si une notion est claire que de savoir si elle est nécessaire. Si Kirchhoff, en écartant la notion de force-cause, arrive à de bons résultats, sa manière de voir, mal fondée en principe, sé trouvera justifiée a posteriori et devra être acceptée. Mais cela seul pourrait la faire accepter. IV . Dès la première lecon, nous voyons les conséquences de cette conception arbitraire par laquelle la science du mouvement est identifiée avec la description du mouvement. Nous voyons la genèse de cette contradiction étonnante entre le point de départ et le point DZ E. VICAIRE d’arrivée qui n’a pu manquer de frapper ceux qui ont lu attentive- mént les citations faites plus haut. La mécanique, nous disait-on d’abord avec raison, est la science des phénomènes dans lesquels on a à considérer exclusivement des mouvements. Ce sont des phénomènes naturels : il s’agit donc d’une science physique, d’une science expérimentale, procédant par induction et par hypothèses. Comment, quelques lignes plus loin, se transforme-t-elle en une science entièrement déductive construite a priori ( par des considérations purement mathéma- tiques », à l’aide seulement des concepts d’espace, de temps et de matière? En voici l'explication donnée dans la première leçon : « Le mouvement est un changement de lieu dans le temps; ce qui se meut est de la matière. Pour concevoir un mouvement, les notions d'espace, de temps et de matière sont nécessaires, mais aussi suffisantes. A l’aide de ces seules ressources, la mécanique doit chercher à atteindre son but; avec elles, elle doit construire les notions auxiliaires dont elle a besoin, par exemple celles de force et de masse. » Pour rendre les prémisses tout à fait rigoureuses, il faudrait, à vrai dire, parler de corps au lieu de matière. La matière est une notion abstraite, ce que nous observons, ce qui, pour nous, se meut, ce sont des corps. Nous les supposons formés d’une substance que nous appelons matière, ou plutôt, car l’unité de la matière n’existe pas pratiquement pour la mécanique actuelle, de matières présen- tant des arrangements déterminés ; mais c’est déjà de la théorie. Cette distinction n’est pas une simple affaire de purisme. En effet, quand on demande à l’expérience directe la connais- sance des propriétés mécaniques des corps, on peut se dispenser de remonter plus haut : c’est ce que fait la mécanique newtonienne. Mais lorsqu'on prétend, comme Kirchhofi, établir la science par des raisonnements «a priori à l’aide des trois concepts déclarés suffisants, on ne peut pas échapper, ce semble, à l’obligation d’en tirer d’abord la notion de corps, puisque, encore une fois, c’est le mouvement des corps et non celui de la matière abstraite que nous étudions. En d’autres termes, on est tenu d'établir d’abord la constitution des corps par les arrangements de la matière. Cette considération, si elle s'était présentée à l’esprit de Kirchhofi, lui aurait sans doute fait entrevoir le caractère chimérique de son entreprise (1). (1) En fait, il est obligé de recourir à l’expérience pour établir les propriétés caractéristiques sur lesquelles sont fondées les équations de la RENE des fluides et des solides élastiques (11° leçon, p. 118 et 120). OBSERVATIONS SUR LE TRAITÉ DE MÉCANIQUE DE G. KIRCHHOFF 33 Cette réserve faite, le raisonnement est parfaitement rigoureux du moment qu'il s’agit d’une description, dans le sens étroit du mot. Disons plus : Kirchhoff en demande encore trop ; la notion de malière est parfaitement inutile ; pour décrire le mouvement d’uu corps, il suffit d'en connaître la figure. Mais aussi nous voyons à quoi nous aboutissons : à faire de la cinématique. Et, en effet, Kirchhoff ne fait pas. autre chose. Désormais il ne s’inquiétera plus ni de la matière, ni de ses pro- priétés ; il parle bien de points matériels, mais ce sont en réalilé des points géométriques associés chacun à un coefficient appelé masse (1). Le mouvement ainsi est complètement décrit, est-il complètement connu ? Nous avons déjà vu, en parlant du mobile dont le mouvement rectiligne est défini par l'équation x = } {t), qu’il n’est pas connu dans tous ses effets. Il est facile de voir qu’il ne l’est pas non plus, je ne dirai pas dans ses causes, pour ne pas paraître trancher ce qui est en question, mais dans certaines circonstances essentielles. Par exemple, le mouvement d’une planète est complètement décrit lorqu'on en a les tables. Peut-on dire qu'il est complètement connu si l’on ignore comment ces tables sont établies et le rôle qu'y jouent les autres planètes ? Ce rôle est cependant un fait compiète- ment distinct du déplacement de la planète ou de sa matière dans le temps et l’espace. Il est donc faux qu’avec ces trois concepts nous soyons certains d’avoir tout ce qu'il iniporte de considérer dans le mouvement ; nous n'avons pus le droit d'affirmer qu'ils suffisent pour construire la science, ou plutôt nous sommes certains qu'ils ne suffisent pas. Procéder comme le veut Kirchhoff serait à peu près aussi raisonnable qu’il le serait à un zoologiste de vouloir construire sa science 4 priori en partant du concept d'animal. En réalité, l'expérience seule peut nous apprendre quelles sont les circonstances digues de considération. (1) La meilleure preuve que Kirchhoff fait uniquement de la géométrie et non de la mécanique, c'est que nulle part il ne définit la matière et n’énumère les propriétés qu’il lui attribue ; il ne donne pas les éléments constitutifs de ce concept fondamental d’où tout est censé sortir. On comprend qu'il agisse ainsi pour l’espace, puisque le lecteur a dû étudier la géométrie ;-il devrait en être autrement pour la matière, notion nouvelle et caractéristique, si vérilablement elle entrait en ligne de compte. Bull. Soc. Philom. de Paris. IX — 34 E. VICAIRE V Voyons maintenant le système en application. Le premier exemple nous est donné dès la première leçon à propos du mouvement des corps graves. Après avoir étudié cinématiquement le mouvement uniformément varié et avoir défini de la force par l’accélération, l’auteur ajoute : « Nous sommes maintenant en état de décrire, d’une manière très simple et avec un haut degré d’exactitude, une classe de phéno- mènes qui se produisent sur la Terre, à savoir le mouvement des corps tombants ou projetés, en tant que ces corps peuvent être considérés comme des points matériels, que les dimensions de leurs trajectoires sont infiniment petites auprès des dimensions de la Terre et que l’influence de l’air, aussi bien que celle du mouvement de la Terre, est insensible. Sous ces hypothèses, le mouvement en question se trouve décrit par cet énoncé, que les corps sont solli- cités par une force verticale constante dirigée vers le bas; on l'appelle la pesanteur. » La proposition, j’en conviens, est exacte, au moins d’après ce que nous savons ou admettons sur la question, et dans un traité ordi- naire de mécanique, où elle serait convenablement préparée et expliquée, où l’on n’aurait pas la prétention de faire mieux qu’on n’a vait fait auparavant, elle mériterait de passer sans observation. Mais lorsqu’elle se présente à nous comme la première application d’une manière nouvelle de formuler la science, il convient de la passer au crible d’une critique sévère. Je passe sur ce qui n’est que forme de langage, tel que l'emploi de (infiniment petit » pour « très petit » et de «insensible » pour « négligeable au degré d’approximation admis », bien que ces expressions, en dissimulant le caractère approximatif de la solution, sous une apparence de rigueur mathématique, sacrifient à cette apparence la rigueur scientifique. Mais on ne peut manquer d’être frappé de ce que cette prétendue analyse du mouvement des corps graves présente d’arbitraire pour un lecteur qui est censé n’avoir encore aucune notion de méca- nique, à qui on a donné seulement deux ou trois définitions, sans lui proposer aucun principe. aucune loi du mouvement, à qui surtout on s’est bien gardé de suggérer que le mouvement peut avoir des causes. Dès lors que peuvent signifier pour lui toutes les condi- tions énumérées, en quoi toutes ces circonstances peuvent-elles re LOT OBSERVATIONS SUR LE TRAITÉ DE MÉCANIQUE DE G. KIRCHHOFF 33 influer sur le mouvement ; si elles influent, l’énumération est-elle complète, n’a-t-on pas omis d'autres circonstances peut-être plus importantes que celles qu'on mentionne ? Il est donc obligé, sur toutes ces questions essentielles, de s’en rapporter à l’affirmation du maître : magister dixit. Les expressions mêmes employées dans cette énumération sou- lèvent dans l’esprit du lecteur un monde de difficultés. Quand est-ce qu’un corps peut être considéré comme un point matériel ? Avec un millionième de millimètre ou avec des milliers de mètres de diamètre? Qu'est-ce qu’une trajectoire infiniment petite par rapport aux dimensions de ia Terre *? etc. Or, ces questions ne sont pas oiseuses. Il n’y a pas besoin, par exemple, de chercher bien loin pour trouver des conditions qu’on a omises. Ainsi, il faut évidemment que l’action magnétique de la Terre soit négligeable, de même que les attractions du soleil et des planètes. Pourquoi parler de ceci et pas de cela ? Le maître a ses raisons sans doute, bonnes ou mauvaises ; l’élève y va en aveugle. Tout cela provient évidemment de ce que, en voulant procéder à une description du phénomène naturel, Kirchhoff a été amené à confondre la partie expérimentale et la partie rationnelle de la science : la première, dans laquelle il faut bien procéder fréquem- ment par voie d'autorité, soit à cause de la complexité des phéno- mènes, qui rend inévitable une certaine dose d'interprétation, soit parce.qu’on ne peut pas recommencer les expériences pour chaque lecteur ; la seconde, dans laquelle tout doit s’enchainer d’une façon rigoureuse à partir des prémisses. Combien plus scientifique et plus satisfaisante pour l'esprit est la marche suivie dans la mécanique classique ! Ici les deux parties, l’expérimentale et la rationnelle, sont complètement séparées ; la division du travail et la distinction des méthodes sont systématiquement appliquées. La partie expérimentale se subdivise elle-même en deux ; il ya les observations et les expériences sur les mouvements en géné- ral, qui ont conduit les fondateurs de la science à formuler cet ensemble de notions et de principes fondamentaux qui constituent, ainsi que je l’ai fait observer ailleurs (1), une véritable hypothèse, entièrement analogue à celles dont on fait usage dans les autres branches de la physique, et il y a les observations et expériences (1) Annales de la Soc. scientif. de Bruxelles. T. XVIIE, 1894, 2° partie, p. 307, et t. XX, 1896, 1r° partie, p. 40. 36 E VICAIRE particulières au mouvement soumis à l'étude. Ici, ce sont les observations de Galilée et de ses successeurs sur la chute des corps et sur ie mouvement des projectiles lancés à faible vitesse ; ils les ont résumées dans la formule cinématique du mouvement : c’est un mouvement à accélération verticale constante. Alors intervient le géomètre chargé de la partie rationnelle de la science. il prend comme données ces résultats de l'expérience. Il développe mathématiquement les conséquences de l’hypothèse générale et arrive à constituer, par une voie maintenant tout à fait déductive et mathématique, la mécanique rationnelle. Lorsqu'il en applique les formules au cas d’un point matériel soumis à une force de grandeur et de direction constantes, il remarque qu’elles coïncident avec les formules cinématiques du mouvement des gra- ves. Il en conclut en toute rigueur que dans les conditions et avec le degré d’approximation des expériences, la cause qui se combine avec la vitesse initiale pour produire le mouvement des graves, la pesanteur, en un mot, se comporte comme une force constante. Ces conditions, nous pourrions essayer de les énumérer et, dès à présent, nous serions en mesure de répondre aux questions que nous posions tout à l’heure à Kirchhoff sur les dimensions du corps ou de la trajectoire, etc. : les conditions qui ont été réalisées dans les expériences sont suffisantes pour que nos conclusions s'appliquent et nous n’avons en toute rigueur le droit de les appli- quer que sous la réserve de ces conditions. Quant à l’'éuumération que nous pourrions faire de ces condi- tions, elle ne sera jamais que provisoire et sous bénéfice d’inven- taire, Car parmi les circonstances qui ont accompagné les obser- vations, quelques-unes sont sans influence appréciable sur le mouvement, d’autres sont plus ou moins importantes et cette importance peut nous échapper. C’est le progrès de la science qui nous apprendra quelles sont les conditions nécessaires et dans quelle mesure chacune d'elles est nécessaire, eu égard à l’approximation requise. Ainsi, les Corps pesants ne sont pas des points matériels ; ce sont des corps à trois dimensions. Lorsque, en développant notre hypo- thèse générale, nous aurons abordé le mouvement des systèmes matériels, nous reconnaîtrons que c’est le centre de gravité du corps qui doit jouir en réalité du mouvement d’abord assigné au point matériel hypothétique ; ou bien il faut que le corps soit lancé de manière à n'avoir qu'un mouvement de translation. Ainsi encore, dès l’époque de Galilée, il était évident que la résis- OBSERVATIONS SUR LE TRAITÉ DE MÉCANIQUE DE G. KIRCHHOFF 937 tance de l’air et le frottement sur le plan incliné devaient moditier la loi du mouvement. Depuis lors, les recherches faites par les physiciens sur ces deux phénomènes et les progrès de l’analyse ont permis aux géomèêtres d’en calculer l’influence et de dire ce que devient, lorqu’on en tient compte, le mouvement des graves. C’est un nouveau problème hypothétique ; le résultat s'accorde avec l'observation devenue plus précise que la première fois et appliquée entre des limites plus étendues pour la vitesse initiale, l'ampleur de la trajectoire et autres données particulières. De même, les découvertes de Newton sur la pesanteur univer- selle, la théorie des mouvements relatifs, ont conduit à tenir compte de la variation de la pesanteur et du mouvement de la Terre. Ici, la théorie a devancé l’observation, mais celle-ci l’a confirmée. VI Cet exemple fait entrevoir comment, selon moi, doit être com- prise la mécanique rationnelle et comment elle s’applique à l'étude des mouvements de la nature. La mécanique rationnelle est le développement mathématique d'une hypothèse générale formée de quelques définitions et des principes fondamentaux de Newton; elle en développe les consé- quences dans diverses hypothèses particulières sur la nature des corps et c’est ainsi que se constituent successivement la mécanique du point matériel, celle des corps rigides, celle des fluides parfaits, celle des corps élastiques. Pour lappliquer à uu cas réel, nous faisons une hypothèse sur la nature des corps en présence, ainsi, bien entendu, que sur leurs positions et vitesses iniliales et sur les forces auxquelles ils sont soumis. Nous sommes ramenés ainsi à un problème hypothétique dans lequel tout nous est parfaitement connu. Ce que Kirchhoff ne pouvait pas faire avec ses trois concepts d'espace, de temps et de matière, nous sommes en mesure de le faire avec notre hypothèse sénérale qui définit les propriétés de toute matière au point de vue du mouvement, et avec nos hypothèses spéciales sur les corps considérés. Le reste n’est plus qu’une question de difficulté mathé- matique plus où moins grande. Si nous supposons résolues les difficultés de cet ordre, ainsi qu’il convient, nous sommes donc en mesure de traiter complètement et rigoureusement notre problème hypothétique et de comparer la solution avec les faits. Ainsi, nous n’avons pas, en mécanique rationnelle, la prétention 38 E. VICAIRE de décrire les mouvements naturels : ceci est l'affaire de l'obser- vateur, du physicien. Nous ne traitons que des problèmes hypothé- tiques, dont les données sont choisies de manière à se rapprocher autant que possible des cas de la nature, tout en restant dans Île champ des questions que nous sommes en mesure d'aborder utile- ment ; les conditions étant posées par nous, nous sont connues d’une manière complète, au lieu qu’elles sont imposées dans la pature et ne peuvent être énumérées qu’impariaitement. Tandis que le physicien opère l'analyse d’un phénomène soumis à son étude et tâche de le ramener à ses éléments simples, la méca- nique rationnelle, on le voit, est une science essentiellement synthé- tique. J’emploie ce mot non pas dans le sens, un peu tombé en désuétude, d’après lequel il désignait les méthodes purement géomé- triques par opposition aux méthodes de calcul, mais dans son sens philosophique général ; je veux dire que la mécanique rationnelle est un édifice construit de toutes pièces à l'aide de matériaux qu’on s’est procurés, sans doute, dans une première phase du travail, comme des résultats d'expérience, mais qui, dans la ASE actuelle, doivent être considérés comme posés a priori. Le problème hypothétique une fois résolu, nous comparons les résultats de nos calculs avec ceux de l’observation. S'il y a coïnci- dence dans les limites des erreurs expérimentales, nous avons une vérification à la fois de nos hypothèses générales et des hypothèses particulières, c’est-à-dire de nos lois du mouvement et des données choisies pour le problème étudié. Les conditions admises et dont aucune ne doit être surabondante sont précisément les conditions nécessaires pour que le phénomène naturel soit représenté. La théorie est alors aussi exacte que possible dans l’état présent de la science. Des observations plus précises ou embrassant un champ plus étendu peuvent faire disparaître l’accord. Que si l’accord n’est pas complet, deux cas peuvent se présenter. Le plus souvent on aperçoit tout de suite des circonstances négli- gées qui permettent d'expliquer ces écarts, telles que la résistance de l’air ou le frottement dans la chute des corps ; dans ce cas, la théorie même fait pressentir les écarts et ceux-ci, tout en montrant que les données admises dans le problème théorique sont insuffi- santes, n’infirment aucunement les principes généraux, ils les con- firment au contraire. En outre, ces principes mêmes indiquent la marche à suivre pour perfectionner la théorie. L'esprit trouve donc encore sa satisfaction au milieu de ce désaccord. D’autres fois on n’aperçoit aucune circonstance explicative, au NS OBSERVATIONS SUR LE TRAITÉ DE MÉCANIQUE DE G. KIRCHHOFF 39 moins aucune circonstance certaine et appropriée ; tel est le cas, par exemple, pour le mouvement encore inexpliqué du périhélie de Mercure. Dans ce cas évidemment on pourrait mettre en cause, non seulement les données particulières, mais aussi les principes géné- raux de la mécanique. Toutefois ceux-ci ont si souvent fait leurs preuves que personne n’a songé à les contester; on s’est borné à rechercher si l’écart ne tiendrait pas à une imperfection de la loi newtonienne de l’attraction ou à la présence de quelque masse de matière inaperçue dans le ciel. Heureusement ces desiderata de la science ne se présentent qu'aux extrèmes limites de celle-ci : ils ne peuvent en compromettre les bases. ; VII Les inconvénients de la méthode adoptée par Kirchhoff sont plus sensibles encore dans la seconde question traitée par lui, celle du mouvement d’une planète autour du soleil. Dans les traités classiques, l'étude analytique de ce mouvement a sa place; on montre comment les lois de Képler, en supposant le Soleil fixe, conduisent à une attraction en raison inverse du carré de la distance. C’est en quelque sorte le résumé de l'étude expérimentale. Mais la question est reprise synthétiquement. Non seulement on résout le problème inverse de déterminer le mouve- ment en partant de l’attraction par un centre fixe, mais s’élevant à la conception de l'attraction universelle, on le reprend dans l'hypothèse de l'attraction mutuelle entre le Soleil et la planète supposés mobiles l’un et l’autre. On montre que, dans ce cas, la troisième loi de Képler n’est qu’approchée; elle exprime que l’accé- lération relative est la même à l’unité de distance pour toutes les planètes, tandis que, dans l'hypothèse de l'attraction universelle, cette accélération relative est proportionnelle à la somme H+m des masses du Soleil et de la planète. Pour Kirchhoff, tout se réduit à la première partie, et c’est logique, puisque le problème de la mécanique, selon lui, est de décrire les mouvements sous la forme la plus simple. Une fois qu’on a ramené celui de la planète à la forme de l’attraction, tout est dit. Seulement ces distinctions de centre fixe ou mobile, d’ac- tion et de réaction, que le problème inverse oblige à peser, dispa- raissent totalement et l’on est conduit à une véritable erreur, qui est d’assimiler l’accélération relative avec l’attraction. Sans doute, si l’on veut définir la force par l'accélération, même relative, on 40 E. VICAIRE peut, on doit dire que le Soleil attire les planètes en raison inverse du carré de la distance (ce qui sous-entend avec la mème force à l’unité de distance). Seulement il faudrait ajouter que cette attrac- tion n'est plus du tout celle qu'on appelle attraction universelle. Ceci nous amène à remarquer une omission grave qui entache l'exposé de Kirchhoff. La force, en mécanique, est toujours consi- dérée comme absolue. Certaines forces, comme les résistances ou le frottement, peuvent dépendre du mouvement relatif de deux corps; elles sont indépendantes du mouvement absolu de l'en- semble de ces deux corps: celles que l’on envisage le plus ordi- nairement, telles que les attractions astronomiques, ne dépendent même que des positions des corps et non de leurs mouvements. L'accélération, telle que nous l’observons, est. au contraire, essen- tiellement relative; par le raisonnement nous sommes amenés à la conception de l’accélération absolue ; c’est cette dernière seu- lement qui peut être assimilée à la force. Pour avoir le droit de dire avec Kirchhoff (p. 5) « les expressions d'accélération et de force accélératrice seront pour nous désormais entièrement équi- valentes » ou pour identifier, comme il le fait plus loin (p. 22), la force motrice avec le produit de la masse par l’accélération, il est nécessaire d’ajouter : accélération absolue, et cela sous peine de commettre les plus graves erreurs, non pas seulement philoso- phiques, mais matérielles. Ainsi, à la fin de sa première leçon, il donne les équations du problème des trois corps sans rien dire sur les axes auxquels elles sont rapportées. En réalité, il faut que ce soient des axes fixes ou animés d’un mouvement absolu de translation rectiligne et uni- forme. Les équations seraient fausses, par exemple, si l’on prenait pour origine des axes un quatrième corps supposé assez petit pour n’exercer sur les trois premiers aucune action appréciable. Et cependant, quatre pages plus haut, nous avons considéré des axes passant par le centre du Soleil; rien ne nous avertit de la différence. Cette omission sur un point aussi essentiel ne peut pas être appelée autrement qu'une erreur. Dans le mouvement d’une pla- aète autour du Soleil, l’erreur, sans être négligeable en mécanique céleste, n’est pas très grande numériquement, parce que l’accélé- ration du Soleil est petite. Mais en principe, elle est radicale et, en fait, elle pourrait, dans beaucoup de questions, devenir énorme. Or, pour l’éviter, il faudrait, avant de rien faire, parler de mou- vement absolu, de systèmes en repos ou animés d'une translation OBSERVATIONS SUR LE TRAITÉ DE MÉCANIQUE DE G. KIRCHHOFF 4{ rectiligne et uniforme, c'est-à-dire poser des hypothèses et des principes. Tout cela nous ramène bien près de la vieille mécanique. On est conduit forcément à ces distinctions par l'application du principe de l’inertie et de celui de l’indépendance des mouvements, et c’est pourquoi les disciples de Newton ont élabli exactement les équations de la mécanique et ont formulé complètement les conditions de leur validité, même sans se rendre toujours bien compte de la valeur de ce mot de mouvement absolu et de la signi- fication physique qu'il faut lui attribuer. Au contraire, par sa fausse conception d'une description purement cinématique du mouvement, Kirchhoff a été conduit tout naturellement, non pas sans doute à méconnaître au fend, mais à perdre de vue momenta- nément et à omettre dans son exposé cette condition fondamentale d'employer des axes dépourvus d’accélération. VIIL La mécanique ne peut pas se borner à analyser, à ramener à une forme simple des mouvements observés. Il faut qu’elle en vienne à prévoir les mouvements futurs : c’est en somme son principal objet. Or cela est essentiellement une synthèse. Kirchhoff y vient dans sa deuxième leçon. Mais par les raisons données plus haut, sa synthèse est impuissante faute de données suffisantes. Ainsi, pour trouver le mouvement d’un point assujetti à une conditition ® (x, y, 7, t) = c, il introduit une force dont les compo- santes sont connues par le moyen de ©, sauf un paramètre À qui reste à déterminer. Il montre comment on peut le déterminer de manière à satisfaire aux conditions. En particulier, il montre que si de jt jd HO OUT IE conservent leur forme lorsqu'on change les axes de coordonnées et restent valables lorsqu'on met la condition + — c sous toute autre forme équivalente F (e) = C. Or tout cela prouve bien que le mouvement ainsi déterminé n’est pas a priori impossible ; cela ne prouve pas qu’il doive se produire. L'auteur ne manque pas de faire remarquer que les expressions données ci-dessus ne sont pas les seules qui jouissent des propriétés énoncées, il cite les suivantes : (+ V (EP (EN (ER) l’on représente les composantes par À , les équations 42 E. VICAIRE suivant l’axe des x avec deux autres analogues suivant les axes des x et des y. Mais il s’en tient aux premières à cause de leur simplicité. La simplicité est chose précieuse, mais ce qui importe avant tout ici, ce n’est pas de savoir Ce qui peut nous être commode ou agréable par sa simplicité, c’est de savoir ce qui va se passer réellement. Il faut avouer qu’on ne nous donne aucune raison de penser que le mouvement réel va se conformer aux équations fournies par le premier système d'expressions ou par le second, ou par tout autre également possible. Dans le langage de la mécanique traditionnelle, on sait que ces expressions représentent la réaction de la surface 4 —c, sur laquelle le point est assujetti à se mouvoir, les premières, pour le cas où cette réaction est normale à la surface et les deuxièmes, lorsqu'il y a un frottement. Le premier cas est un cas idéal auquel on est obligé de se borner le plus souvent faute de pouvoir traiter com- plètement le second, mais qui ne se présente jamais dans la réalité. Les équations correspondantes, que Kirchhoff ne justifie par aucun principe théorique, ne peuvent certes pas être données comme fondées directement sur l'expérience. Pour les équations du deuxième type, les équations avec frotte- ment, on pourrait sans doute invoquer l'expérience: elles sont conformes à celle-ci. Mais historiquement, il est de fait qu’elles ont été établies par la considération des forces en partant d’expé- riences directes faites sur le frottement dans des cas particuliers très simples. Elles seraient encore à trouver si l’on n’avait jamais eu à sa disposition que des raisonnements dans le genre de ceux que nous présente Kirchhoff. C’est un de ces cas où l’on peut constater que la considération des forces, ainsi que Kirchhoff l'avoue lui-même, a contribué grandement aux progrès de la science. Remarquons en passant un exemple de la fécondité et de la commodité de l'emploi des forces. Il permet de trouver immédia- tement et à l'infini des expressions satisfaisant aux deux conditions considérées par Kirchhoff. Il suffit, en laissant indéterminée la grandeur de la réaction de la surface, d’en assujettir la direction à des conditions qui dépendent uniquement de la surface elle-même et du mouvement du point. Le problème qui, envisagé sous une forme purement algébrique, pouvait paraître assez complexe, devient d’une simplicité. extrême; il n’offre d'autre difficulté que de savoir traduire en formules les conditions admises. OBSERVATIONS SUR LE TRAITÉ DE MÉCANIQUE DE G. KIRCHHOFF 43 Ceci montre en même temps combien il s’en faut que ces deux conditions suffisent à déterminer le mouvement et à rendre obli- gatoires les équations qui y satisfont. A la fin de la 2e leçon, Kirchhoff donne les équations générales du mouvement d’un nombre quelconque de points matériels assu- jettis à n conditions. Il procède encore de la même manière, c’est- à-dire qu'il pose les équations telles que Lagrange les a établies et il montre quelles représentent des mouvements indépendants du choix des axes et de la forme particulière que peuvent recevoir les équations de condition : c’est montrer qu’elles échappent à une absurdité, ce n’est pas prouver qu’elles sont conformes aux lois de la nature et qu’elles donnent les mouvements qui auront lieu réellement. En d’autres termes, elles satisfont à certaines conditions nécessaires, mais non suffisantes; il reste à trouver des motifs de choisir entre les équations en nombre infini qui y satisfont: En somme, Kirchhoff ne démontre pas ces équations, il les admet. Il n'échappe donc pas, malgré qu’il en ait, à la nécessité de fonder la mécanique rationnelle sur une hypothèse; à tort il avait annoncé qu'il allait tirer toute la science des trois concepts d’espace, de temps et de matière; la vérité est qu’il remplace les notions fondamentales et les principes de Newton par l’énoncé suivant : « Quand nous disons qu’un système de points dont les masses sont 7u, M2, M3. et qui sont assujettis aux conditions 9 —c,L —=e,… est soumis à des forces dont les composantes sont X1, V1, Zu, Xo, Vo... il faut entendre par là que le mouvement de ces points vérifie les équations suivantes : mi = Yi + À a + tu F 2 00 mo ie En) _. Lu _ « Pre (1) » (1) 2° Leçon, p. 22. k% E. VICAIRE Les deux énoncés reliés par les mots «quand nous disons que, » et il faut entendre par là que. » ne sont en aucune façon identi- ques logiquement ; admettre que l’un peut être substitué à l’autre, c’est donc formuler une hypothèse, poser un postulat. Cette manière de procéder est parfaitement admissible, seulement il faudrait dire qu'il s’agit d’un postulat et ne pas laisser croire à une démonstration. Il faudrait en outre, sous peine d’exposer l'élève aux plus graves méprises, expliquer que les équations ne sont valables que pour des axes de coordonnées fixes ou au moins dépourvus d'accélération. IX Cette manière de procéder, tout admissible qu’elle soit, est-elle recommandable®? C’est une autre question. Pour ma part, je trouve beaucoup plus philosophique et beaucoup plus satisfaisant pour l'esprit de ramener la science à quelques notions et à quelques principes simples que de la faire reposer sur un postulat aussi complexe, aussi impropre à des vérifications directes. , Mais la mécanique newtonienne présente un avantage bien plus essentiel, c’est d’avoir une application infiniment plus étendue, ou, pour mieux dire, de s'appliquer seule à la réalité. Les équa- tions ci-dessus, en effet, ne se déduisent des principes de Newton que sous la condition expresse que les liaisons n’entrainent aucune résistance: c’est, nous l’avons déjà dit, une condition qui n’est Jamais réalisée dans la nature. La mécanique de Kirchhoff roule donc exclusivement sur un cas purement idéal; elle ne nous apprend rien sur les phénomènes réels; celle de Newton s’applique aux uns et aux autres; en même temps qu’elle nous permet de traiter le cas idéal, plus maniable, elle nous en fait comprendre la relation avec la réalité et elle nous permet de poser au moins. les équations relatives au cas réel. Naturellement le principe de d’Alembert et tout ce qui, dans la leçon suivante, est déduit des équations ci-dessus, n’est démontré que sous les mêmes restrictions. Ainsi la généralité absolue du principe de d’Alembert, aussi bien d’ailleurs que son évidence tout à fait intuitive, échappent complètement au lecteur. L’équation générale de la dynamique, de Lagrange, qui en est la traduction, et qui, entendue d’une certaine manière, est également applicable à tous les cas, n’est aussi démontrée que pour les liaisons sans résistances. Il est bien vrai que, tout en conservant le même mode d’exposi- OBSERVATIONS SUR LE TRAITÉ DE MÉCANIQUE DE G. KIRCHHOFF 4) tion, on peut généraliser les formules, ainsi que Kirchhoff en donne un exemple pour le cas d’un seul point se mouvant sur une surface avec frottement. Il faut pour cela, dans les équations ci- ds do de dy | fonctions br, Py etc: dont il est impossible d’assigner d'avance les expressions pour tous les cas possibles. L'existence même de ces fonctions et celle de l’unique facteur À ou & pour chacune des liaisons, ne peuvent être démontrées que par la considération des forces et par les principes de la mécanique traditionnelle. Les équations de Kirchhoff ainsi généralisées, comme il le faut pour les appliquer à la réalité, ne peuvent pas être données comme directement véritiables par l’expérience, puisqu'elles contiennent des fonctions que l’on ne sait pas formuler explicitement. Elles supposent les principes de Newton et ne sauraient les remplacer. Ces principes, au contraire, mis en œuvre par la considération des forces, donnent seuls le moyen de découvrir dans chaque cas les expressions des fonctions ®. Ainsi les équations qui constituent le postulat posé par Kirchhoff ne peuvent être écrites avec une précision qui permette d’en tirer parti,que pour le cas idéal de liaisons sans résistance ou pour des cas particuliers bien définis dans lesquels on pourrait déter- miner les fonctions +; c'est une base bien peu philosophique pour une science. dessus, remplacer les dérivées partielles etc parrdes X Le postulat de Kirchhoff s’écarte de la réalité d’une autre manière encore. Les équations de conditions & = €, L —e, elc., ne repré- sentent qu'imparfaitement les liaisons réelles. Elles supposent que les liaisons sont produites par des fils ou des tiges inextensibles, par des surfaces indéformables ou se déformant suivant une loi donnée a priori, ete. Ce sont là des hypothèses simplificatives ou des expédients destinés à suppléer à l’imperfection de nos connais- sances sur les liens réels. Les mettre en évidence dans l'énoncé fondamental de la science n’est peut-être pas très philosophique. Le procédé classique qui consiste à remplacer la liaison par la réaction correspondante, loin d'introduire une fiction, est, au contraire, bien plus conforme à la réalité. Considérons, par exemple, le pendule simple. Kirchhoff, ainsi que tout le monde, le traite comme le mouvement d’un point 46 E. VICAIRE pesant assujetti à se mouvoir sur une sphère. Mais ce n’est là qu’une manière approximative de poser le problème. En réalité, le point est attaché à l'extrémité d’une tige; si l’on connaît la loi suivant laquelle cette tige s’allonge ou se raccoureit sous l’action d’un effort longitudinal, on pourra traiter le problème dure manière plus exacte en considérant le point mobile comme soumis à l’action de deux forces, la pesanteur et la tension de la tige, fonction connue de sa longueur et, par conséquent, des coordonnées du point mobile. Ainsi, dans cette manière plus exacte d'envisager la question, la surface sphérique disparaît, la réaction subsiste. Seulement, cette réaction n’est plus une des inconnues du pro- blème; elle devient ce qu’on appelle une Îorce proprement dite ou directement appliquée et figure parmi les données du problème au même titre que la pesanteur. Il n’en est pas moins vrai que la réaction est plus réelle que la surface sphérique ou que la condition 9 = c. Dans d’autres cas, la force de liaison ne se présentera pas d’une manière aussi directe. Par exemple, si nous imaginons un point matériel assujetti à se mouvoir sur un fil attaché en deux points, cela équivaut géométriquement à le faire mouvoir sur un ellipsoïde de révolution dont les deux points fixes sont les foyers. La réaction de la surface n’est plus ici la tension d’un fil ou d’une tige, mais la résultante des tensions des deux brins du fil. Si l’on voulait, comme dans le cas du pendule, traiter le problème d’une manière tout à fait exacte, il faudrait faire abstraction de l’ellipsoïde et introduire ces deux tensions exprimées au moyen des coordonnées du point - mobile, eu égard aux propriétés du fil supposées connues. Au lieu de deux tensions, il pourrait y en avoir trois ou davan- tage: mais dans tous les cas, la liaison est obtenue par un méca- nisme dont les pièces sont déformables et ne peuvent assujettir les points liés à des relations géométriques rigoureusement déter- minées a priori. Ce n’est que par une approximation simplificative qu’on peut substituer ces relations et les équations # = €, = e qui les traduisent, à la liaison réelle ; mais en toute exactitude, il faut au contraire introduire directement dans le calcul les forces qui se développent dans les diverses pièces du mécanisme. Ce sont ces forces et non pas les relations géométriques et les équations de liaisons, qui sont les véritables réalités mécaniques. OBSERVATIONS SUR LE TRAITÉ DE MÉCANIQUE DE G. KIRCHHOFF 47 XI Ceci nous ramène à la question de la réalité de la force en général et à l'innovation consistant à ne plus considérer la force que comme une expression mathématique dont nous n’avons pas à rechercher si elle recouvre ou non une réalité. Nous nressentons déjà que cette innovation pourrait bien n’être qu’un progrès à rebours. Dans les mouvements très simples, l'accélération a une expression simple et si l’on veut l'identifier avec la force, on ne trouve à cela aucune difficulté. Mais dès qu’on aborde des cas plus complexes, ou seulement lorsqu'on veut étudier avec plus de précision les cas d’abord considérés comme simples, il n’en va plus de même. Or il arrive ce fait remarquable qu’on peut toujours décomposer l’accé- lération, par la règle du polygone, en des composantes qui ont chacune une expression plus simple. Ces composantes ne sont pas des accélérations,car le point n’a qu’un mouvement et par conséquent n’a qu'une accélération. On les appelle des forces et l’on dit que l’accélération est un système de forces. Kirchhoff considère ce fait comme une loi de la nature; il l’accepte comme un fait et, ne pouvant pas déterminer les forces par l’obser- vation du mouvement, puisque leur résultante seule est déterminée par celui-ci, il se résigne à déclarer que la force n’est pas suscep- tible d’une définition complète. J’ai déjà ailleurs examiné cette thèse (1). J’ai rappelé que la règle de la composition des forces, historiquement, a été découverte comme un théorème et non comme une loi expérimentale ; qu’elle est, en effet, susceptible de démonstration lorsqu'on considère les forces comme des causes de mouvement; que s’il avait fallu la trouver comme une ioi expérimentale proprement dite, cela aurait été fort difficile et la mécanique serait probablement encore à naître ; que la démonstration théorique et la notion de cause qui en est la base n’offrent pas seulement l’avantage scientifique très considérable de satisfaire l’esprit en donnant la raison d’être d'un fait qui, sans cela, se présenterait à nous comme un mystère de la nature, mais qu’elles out une importance pratique non moindre en fournissant le moyen de trouver les forces simples formant le système qui détermine l’accélération du mobile; qu’en effet, on ne (1) De la valeur objective des hypothèses physiques. Revue des questions scien- tifiques, Bruxelles, avril 4893, S XIII : L'idée de cause en mécanique. 78 2. VICAIRE trouve jamais ces forces, comme cela devrait être d’après la manière de voir de Kirchhof, en cherchant à décomposer l’accélé- ration en éléments simples, mais on détermine, au contraire, l'accélération en recherchant les diverses causes qui agissent sur le mobile, en calculant l’effet de chacune d’elles d’après les lois qui lui sont propres et en composant ces effets ensemble. Kirchhoff lui-même, bien entendu, ne procède pas autrement que tout le monde lorsqu'il sort de la théorie pure pour aborder un problème quelconque de physique. On peut en voir un exemple dans la 8 leçon, où il traite de la mesure de la pesanteur au moyen du pendule. Ainsi, la force considérée comme cause n’a pas seulement été très utile aux progrès de la mécanique, elle est encore indispensable à toutes ses applications futures ; la supprimer, si on pouvait ne pas se borner à l’annoncer, maïs le faire réellement, ce serait réduire la mécanique à l’impuissanée. XII Serait-ce d’ailleurs vraiment philosophique ? Encore une fois, Je laisse de côté ici la valeur générale de la notion de cause dans les sciences. J’envisage seulement la réalité de ce que tout le monde appelle force avant même d’en avoir recherché la définition et de l’avoir rattachée à l’idée de cause. Contrairement à ce que pense Kirchhofi, je dis que cette notion est aussi claire que pos- sible; elle est, en outre, au moins aussi simple et aussi immédiate que celle d’espace. Elle est claire, car elle nous est fournie par nos perceptions les plus immédiates. Le sens intime nous donne la sensation de l’effort musculaire nécessaire pour déplacer nos membres, et le toucher . ceile de la résistance des corps extérieurs ; rien ne nous est mieux connu que cela, et quand, par voie de généralisation, nous parve- nons à la notion de force en général, aucune ne peut être plus elaire pour nous. Comment acquérons-nous la notion de l’espace ? Dans une certaine mesure, sans doute, par le sens intime qui nous donne conscience de l’extension de notre corps, de ses mouvements, qui perçoit comme étendues les sensations de douleur, de bien-être ; mais elle n’acquiert toute sa précision que par le toucher qui nous révèle la présence et le déplacement des corps extérieurs. La vue, qui étend cette notion, n’est pas nécessaire pour la constituer, Car OBSERVATIONS SUR LE TRAITÉ DE MÉCANIQUE DE G. KIRCHHOFF 49 les aveugles de naissance ont certainement une idée très nette de l’espace. Comme le toucher opère justement par la sensation de la résistance des corps, résistance qui est une force, on voit que la notion de force est pour nous, jusqu’à un certain point, anté- rieure à celle d'espace. Je ne recherche pas si, comme beaucoup le veulent, la force est un élément constitutif intrinsèque de l'espace; elle est certäinement pour nous un moyen d’en acquérir la notion précise et claire. Cela réduit à peu de chose l’avantage philosophique qu’on pourrait rechercher en la supprimant, de diminuer d’une unité le nombre des notions fondamentales admises dans la science. En tout cas, la notion de force est claire, elle correspond à une réalité ; cela suffit pour qu'il soit légitime de l’introduire et, en présence des avantages considérables qui en résultent comme nous l’avons vu, on ne saurait hésiter à le faire. XII Au surplus, on peut d’autant moins l’écarter, que la force est souvent l’objet même de la recherche; dans les applications. c’est presque toujours elle qu’on a en vue, bien plus que les mouvements eux mêmes. Tel est le cas surtout en statique où il n’y a pas de mouvement et c'est peut-être ce qui explique pourquoi Kirchhoff traite cette branche d’une manière tout à fait incidente, comme un cas parti- culier : les défauts de son système auraient trop crevé les yeux. En statique, il y a deux sortes de problèmes : on cherche des positions ou des figures d'équilibre, ou bien on cherche des forces. Ce dernier Cas est de beaucoup le plus fréquent; il se présente presque seul dans les applications si importantes de cette science à l’art des constructions. Dans beaucoup de mouvements aussi, on se préoccupe moins de trouver la loi exacte du mouvement que la grandeur de l'effort nécessaire pour le produire, les réactions sur les appuis, les ten- sions développées dans les diverses parties. Tel est le cas presque toujours dans l'étude des machines. XIV Je parle des réactions sur les appuis. Maïs il n’en est pas ques- tion dans le traité de Kirchhoff. Il fait intervenir, sans toutelois les 50 E. VICAIRE nommer, les réactions des appuis sur le corps, et il le faut bien, puisqu'elles influent essentiellement sur le mouvement ; quant aux réactions inverses supportées par les appuis, elles n’entrent pas dans son programme, qui est de décrire le mouvement. L'impor- tance qu’elles ont souvent dans la pratique montre que ce pro- gramme est trop étroit, surtout si l’on considère qu’en réalité, dans l’étude du mouvement, on est amené à établir les formules qui permettraient de calculer ces réactions, et qu'il ne reste qu’un mot à ajouter pour les mettre en évidence. Mais il y a à cette omission une raison fondamentale. Ce mot à ajouter, c’est le troisième principe de Newton, le principe de l'égalité de l’action et de la réaction. Or, parier d’action d’un point sur un autre et de réaction de celui-ci sur le premier, c’est néces- sairement considérer la force comme une grandeur physique; une grandeur physique, une action réelle, peut seule émaner d’un point et s'exercer sur un autre. Dans le système de Kirchhoff, où la force n’est plus qu’une grandeur purement mathématique, définie complètement et exclusivement par sa relation numérique avec le mouvement d’un point, la notion du point d'application, qui est précisément ce point, subsiste encore; celle du point d’émanence ne se comprend plus guère. Autant elle est naturelle quand on considère la force comme causée par la présence d’un corps, autant elle devient difficile, non pas même à comprendre, mais à définir, à formuler, quand on supprime l’idée de cause. En outre, nous avons déjà vu que le fait constant de la décompo- sition des forces en composantes simples ne permet guère de douter que ces composantes, et, par conséquent la force en général, ne soient des réalités. Cette conclusion devient bien plus évidente encore lorsqu'on reconnaît que toutes ces forces simples qu'on a dû associer pour expliquer le mouvement d’un corps, se retrouvent en dehors de lui, groupées tout autrement,’ chacune d'elles étant appliquée en sens inverse à l’un des corps ambiants. C'est donc très logiquement que Kirchhoff passe sous silence le troisième principe. Mais c’est précisément parce qu’elle est logique autant qu’elle est grave que cette lacune condamne le système. Nous en trouvons un exemple dans la théorie du pendule simple, exposée dans la deuxième leçon. Il n’y est pas question de la charge supportée par le point de suspension : omission très excusable si elle était motivée par la brièveté; mais on chercherait en vain dans l’ouvrage entier les principes et les règles qui permettraient de déterminer cette charge. ss OBSERVATIONS SUR LE TRAITÉ DE MÉCANIQUE DE G. KIRCHHOFF Dl Plus d’un lecteur familiarisé avec les raisonnements et les pro- cédés de la mécanique traditionnelle, se demandera peut-être comment on peut se passer du troisième principe et n'être pas arrêté dès le premier pas. La réponse est bien simple : on applique le principe sans le dire. C’est ce que fait l’auteur, par exemple, lorsque, à la fin de la première leçon, il formule la loi de l'attraction universelle et écrit les équations du problème des trois corps. Si l’on objectait que cela peut être bon pour reproduire après coup des solutions une fois trouvées, mais que, sans le secours du troisième principe, on ne les aurait Jamais trouvées, je ne pourrais que m'associer à cette opinion. Passer sous silence ce fait fonda- mental que, dans la nature, les forces vont toujours deux par deux, égales et directement opposées, c’est priver le lecteur d’une des vérités les plus remarquables de la science qu’il étudie et d’un instrument de recherches indispensable. | XV Une autre omission qui a à peu près la même origine que la précédente, c’est celle de la distinction des forces extérieures et des forces intérieures. Cette distinction, en effet, est fondée essentielle- ment sur la considération du point d’où une force émane. Or cette omission combinée avec celle du troisième principe a les conséquences les plus graves. On sait, en effet, que, en vertu de ce principe, les forces intérieures disparaissent lors- qu’on prend la somme des projections ou la somme des moments des forces en jeu dans un système matériel. C’est ce que le lec- teur de Kirchhoff ignore radicalement. Quand les forces sont connues, comme, en fait, elles satisfont au troisième principe, cette ignorance n’entraîne pas de lacune dans les résultats ; elle n’a d’autre conséquence, et c’est déjà trop, que des calculs inutiles ou un défaut d'élégance dans les démonstrations. Par exemple, pour démontrer que le centre de gravité du système solaire a un mouvement rectiligne et uniforme, Kirchhoff se fonde sur ce que le potentiel ne change pas quand toutes les coordonnées augmentent d’une même quantité (p. 36-37, [Ve Leçon). Il aurait suffi de constater qu’il n’y a que des forces intérieures : démons- tration non seulement plus simple mais en même temps plus générale puisqu'elle est indépendante de la loi des forces. C’est évidemment dans tous les cas une lacune grave, de laisser ignorer que le théorème du mouvement du centre de gravité el celui 52 E. VICAIRE des aires ont lieu quelles que soient les forces intérieures. Mais elle devient irréparable lorsque ces forces sont inconnues. Ainsi, le dernier élève d’un cours élémentaire de mécanique sait que le centre de gravité d’une bombe, après l'éclatement de celle-ci, achève sans changement sa trajectoire parabskque. On pourrait méditer dix ans sur le traité de Kirchhoff sans avoir soupçon de ce théorème. XVI L'absence du troisième principe se fait sentir plus fortement encore, s’il est possible, dans la statique, parce que là on peut aborder utilement beaucoup de problèmes dans lesquels inter- viennent des résistances. Les équations des projections et des motents donnent alors entre les forces extérieures des relations indépendantes des forces intérieures Ês toute nature, y compris les résistances. Il est vrai que les questions de cet ordre sont, en tout état de cause, inabordables pour les lecteurs de Kirchhofi, dont les équa- tions générales, substituées, comme nous l'avons dit, aux principes de Newton, ne s'appliquent qu’à des liaisons sans résistance. En les généralisant par la substitution des fonetions %, W, etc., aux dy Gi dont nous parlons, mais avec le double inconvénient de paraître subordonner à la détermination de ces fonctions des résultats qui en sont complètement indépendants et qui peuvent se démontrer d’une manière beaucoup plus simple, et de rester court lorsqu'on ne sait pas déterminer ces fonctions. Ces deux inconvénients sont inséparables de tout mode d’expo- sition dans lequel on voudrait substituer des formules analytiques aux principes physiques de la science, que ces derniers soient d’ailleurs sous la forme adoptée par Newton ou sous toute autre forme équivalente. | AR à d dérivées partielles PES etc., on pourrait en tirer les résultats Gi XVII En résumé, les nombreuses et graves défectuosités que nous avons relevées dans la manière dont Kirchhoff présente la méca- nique dérivent toutes de l’erreur philosophique fondamentale qui consiste à faire disparaître de la science l’idée de cause, c’est-à- dire, en mécanique, la force considérée comme une grandeur OBSERVATIONS SUR LE TRAITÉ DE MÉCANIQUE DE G. KIRCHHOFF 59 réelle, concrète : erreur philosophique qui est aussi une faute pra- tique et qui réduirait la mécanique à une impuissance radicale si elle se traduisait autrement que par des phrases. Partant d’une définition exacte de la mécanique, il commence à dévier en substituant au mot de science ou d’étude celui de des- cription. D'où cette idée erronée que les trois concepts d’espace, de temps et de matière, qui entrent seuls dans la définition et, par conséquent, dans la description du mouvement, doivent suffire’ à constituer la science. De là aussi l’erreur de méthode que nous avons rencontrée dans l'étude des mouvements observés, ceux des corps graves terrestres et des planètes. Une description pure et simple ne comporte pas la distinction pourtant fondamentale dans toutes les sciences physiques, entre l’étude expérimentale, analytique et l'étude rationnelle de reconstitution synthétique. Il n’est pas possible d'éviter cette dernière dans les applica- tions qui consistent essentiellement à prévoir des mouvements non encore observés. Kirchhoff alors supplée à l’absence de la notion de force et des principes de Newton qui régissent l'exercice des forces, en posant comme un postulat inavoué les équations de Lagrange pour le cas de liaisons sans résistances. La mécanique reste ainsi impuissante à traiter les cas réels de la nature. L'auteur omet d’ailleurs de dire que les accélérations absolues peu- vent seules être substituées aux forces et que ses équations ne sont vraies que par rapport à des axes dépourvus d’accélération absolue. L'absence du principe de légalité de l’action et de la réaction, celle de la distinction des forces intérieures et extérieures, empè- chent d’apercevoir beaucoup de résultats simples et généraux. La tentative faite par Kirchhoff pour déplacer et simplifier les bases de la mécanique est donc complètement manquée. La méca- nique traditionnelle fondée sur la considération des forces et sur les principes de Newton ou sur des principes équivalents, reste seule capable d'aborder les problèmes de la nature. Ces critiques, bien entendu, ne s’appliquent qu’aux premières lecons de Kirchhoff ; elles n’ôtent rien à la valeur des développe- ments mathématiques que contient le reste de l’ouvrage. L'auteur ne traite que des cas théoriques, très intéressants d’ailleurs, aux- quels ses équations s’appliquent. Ces équations, pour être mal établies, n’en sont pas moins exactes; les résultats que Kirchhoff en tire par une habile et savante discussion n’y perdent rien de leur mérite. Buli. Soc. Philom. de Paris. IX. — 4 SUR LA CLASSIFICATION, LES ORIGINES ET LA DISTRIBUTION DES CRABES DE LA FAMILLE DES DORIPPIDÉS, par M. E.-L. BOUVIER, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle. La famille des Dorippidés est une de celles qu'ont le plus modi- fiée et étendue les explorations sous-marines de ces vingt dernières années. Limitée d’abord aux 3 genres Dorippe, Ethusa et Cymopolia et à 14 espèces (10 Dorippes, 1 Ethuse et 2 Cymopolies; sans compter le Cymonomus granulatus qui était alors rangé dans les Ethusa), elle se trouva portée à 7 genres et à 28 espèces à la suite du travail préliminaire de M. A. Milne-Edwards (1) sur les Crusta- cés du Blake. Ces espèces nouvelles se répartissaient très inégale- ment dans les genres nouveaux ou anciens : les genres Corycodus et Cymopolus ne comprenaient qu’une espèce, mais le genre Cyclo- dorippe en comptait trois; quant au genre ancien Cymopolia, il s’enrichissait du coup de 10 espèces. Un genre nouveau Cymonomus, était établi pour l’Ethusa granulata et pour une seconde espèce de la mer des Antilles: aux Ethusa ne s’ajoutait qu’une espèce nouvelle. Depuis cette époque, de nombreuses espèces sont venues s’adjoin- dre aux précédentes, à la suite de campagnes maritimes plus récentes ; en 1884 (2), M. Smith établit le genre Ethusina et, en 1895, M. Alcock (3) le genre Cymonomops, si bien qu'à l'heure actuelle, la famille des Dorippidés ne compte pas moins de 47 espèces réparties dans 9 genres différents. Il va sans dire que la plupart se trouvent à divers niveaux dans les profondeurs des Océans. Dans son étude sur les Dorippidés du Challenger (1886), M. Miers (4) (1) A. Mizne-Epwarps. — Etude préliminaire sur les Crustacés. Bull. Mus. Comp. Zool., vol. VIII, N° 1, 1880. (2) S, L. Smir. — Report on the Crustacea of the Albatross dredguigs. U. S. Comm. Fish and Fisherie, Report for 1882, 1884. (3) A. Azcocx. — Natural History Notes from... «Investigator »... Season 1890- 91. Ann. and Mag. of Nat. Hist. (6), t. XIII, 1894. (4) Mrers. — Brachyura. Challenger, Zool.,. vol. XVII, 1886. SUR LA CLASSIFICATION DES CRABES DE LA FAMILLE DES DORIPPIDÉS 55 n’a pas tenté de faire un groupement systématique de la famille, mais en 1892 M. Ortmann (1), quoique disposant d’un matériel assez pauvre (3 genres et 8 espèces), s’est livré à un essai de ce genre, et a divisé les Dorippidés en deux groupes : les Cyclodorippidés, où il a placé le genre Cyclodorippe, et les Dorippidés, où il a rangé les deux genres Ethusa et Dorippe. Tels qu’ils sont caractérisés par M. Ortmann, ces deux groupes sont fort naturels, et il y aura lieu de les maintenir; mais ils sont insuffisants en ce sens qu’ils ne comprennent qu'une partie de la famille : deux tribus, sur quatre qui la composent. Ayant eu à ma disposition la plupart des espèces et des représentants de tous les genres à l’exception des Cymonomops, j'ai pensé qu'il y avait lieu de grouper rationnellement les diverses formes de ia famille, et, après une étude minutieuse, voici les résultats auxquels je suis arrivé. CARACTÉÈRES ET CLASSIFICATION Les Dorippidés forment deux sous-familles fort naturelles qui sont essentiellement caractérisées par la position de l’orifice sexuel femelle et de la fente afférente du système branchial. Dans la pre- mière sous-famille, les orifices sexuels femelles occupent encore, comme chez les Dromiidés, la base des pattes de la troisième paire; il n’y a pas de fente spéciale pour l’entrée de l’eau en avant des pattes antérieures, ou du moins, cette fente est très réduite, et consé- quemment, l’épipodite des maxillipèdes postérieurs est peu déve- loppé ou nul. Dans la deuxième sous-famille, les orifices sexuels femelles sont situés sur la face sternale comme dans les vrais Crabes, il y a toujours une large voie d’eau afférente en avant des pattes de la première paire et les épipodites des maxillipèdes posté- rieurs sont très développés. Je donnerai le nom de Cyclodorippinae aux Crustacés de la pre- mière sous-famille, de Dorippinae à ceux de la seconde, mais en faisant remarquer que ces groupes sont bien plus étendus que ceux établis par M. Ortmann et ont des caractères bien plus généraux. Chacune de ces sous-familles peut elle-même se subdiviser en deux tribus. Aux Cyclodorippidae appartiennent les deux tribus des Cymonomae et des Cyclodorippae. — Les Cymonomae ont la carapace carrée, le (1) A. ORTMANN. — Die Decapoden-Krebre des Strassburger Museum ; V. Theil. Zool. Jahrb. Syst., B. 6, 1892-1893. 96 BOUVIER. — SUR LA CLASSIFICATION, LES ORIGINES rostre peu large et triangulaire ; leurs orifices efférents, plus ou moins écartés, sont loin en arrière du front et leurs maxillipèdes de la deuxième paire ont un endognathe tout-à-fait normal ; leurs maxillipèdes externes se font remarquer par la présence d'un fouet exopodial et d’un épipodite plus ou moins rudimentaire. Les Cyclo- dorippae ont la carapace ovale ou orbiculaire, le rostre court et lobé; leurs orifices afférents sont contigus et situés au niveau du bord frontal ; leurs maxillipèdes de la deuxième paire ont un endognathe modifié en un fouet qui s’allonge coutre les pattes-mâchoires anté- rieures ; enfin leurs maxillipèdes externes sont dépourvus de fouet exopodial et d’épipodite. La famille des Cyclodorippidés, de M. Ort- mann, n’est rien autre chose que notre tribu des Cyclodorippés. La sous-famille des Dorippinae comprend les deux tribus des Palicae et des Dorippae. — Dans les Palicae les orifices expirateurs sont très éloignés l’un de l’autre et du bord frontal ; la carapace, le front et l’épistome sont larges ; l'abdomen se compose de 7 articles toujours libres dans les deux sexes et s’avance jusqu’à la base des pattes-mâchoires postérieures; les pattes de la paire postérieure, enfin, sont seules modifiées et relevées sur le dos. Dans les Dorippae, au contraire, les orifices expirateurs sont contigus, très . apparents et plus ou moins rapprochés du bord antérieur; le front et l’épistome sont étroits ; la carapace est rétrécie dans sa partie antérieure ; l'abdomen se compose de sept articles toujours libres chez la femelle et parfois aussi chez le mâle; il atteint au plus, en avant, la partie postérieure du sternite des pattes de la première paire; enfin les pattes des deux dernières paires, comme dans les Cyclodorippinés, sont modifiées et relevées sur le dos. La plupart des caractères de la tribu des Borippés sont ceux que M. Ortmann attribue à sa famille des Dorippidés. Dans le tableau suivant sont relevés tous les caractères impor- tants des différents groupes et des genres que: renferme actuelle- ment la famille. Sous-famille des DORIPPINAE ou DORIPPIDÉS STERNITRÈMES Orifices sexuels de la Q situés sur la face sternale du thorax. — Une fente respiratoire afférente, très développée, existe immédiatement en avant de la base des pattes antérieures ; elle est fermée, au moins en partie, par l’article basilaire des maxillipèdes externes, qui s'étend plus ou moins du côté externe; cet article est toujours ET LA DISTRIBUTION DES CRABES DE LA FAMILLE DES DORIPPIDÉS 57 muni d'un long épipodite. — Palpe des mâchoires antérieures grand, appliqué sur les mandibules, et biarticulé. — Palpe des mâchoires postérieures bien développé, étalé à la base, étiré au sommet ; lacinie externe des mêmes appendices lamelleuse et un peu élargie au sommet. — Abdomen atteignant au moins la partie postérieure du sternite des pattes antérieures; ses articles 6 et 7 toujours libres. — L'appareil branchial comprend partout de chaque côte, au minimum, 3 épipodites allongés (à la base des pattes-mâchoires I à [{T), 2 groupes de deux arthrobranchies (un à la base des pattes-mâchoires III, l’autre à la base des pattes I), et’ deux pleurobranchies {au niveau des pattes II et IIT). — Toujours quatre paires de fausses pattes chez la Q, mais pas de sillons sternaux. — OEufs petits, très nombreux, donnant sans doute des larves à développement peu avancé. Sous-famille de CYCLODORIPPINAE ou DORIPPIDÉS PÉDITRÈMES Orilices sexuels de la ® situés à la base des pattes de la troi- sième paire. — Sur le bord antérieur de la base des chélipèdes, la fente respiratoire est réduite, rudimentaire ou nulle ; en tous cas, l’article basilaire des pattes-mâchoires postérieures a une structure normale, son épipodite est lui-même, suivant l’état de la fente, réduit, rudimentaire ou nul. — Palpe des mâchoires antérieures nul ou tout au moins rudimentaire (1). — Mâchoires postérieures à lacinies simples et réduites. — Abdomen atteignant à peine, chez le ’, la partie postérieure des pattes IIE, chez la Q la partie posté- rieure du sternite des pattes IT ; ses segments 6 et 7 soudés dans les deux sexes. — L'appareil branchial comprend partout de chaque côté, au minimum, un épipodite triangulaire (à la base des pattes- mâchoires I), une pleurobranchie (à la base des pattes Il) et deux groupes de deux arthrobranchies (à la base des pattes-mâchoires IT et des pattes I). — Des sillons sternaux et 3 ou 4 paires de fausses pattes chez la Q.— OEufs très gros et peu nombreux, donnant sans doute des larves à développement très avancé. (1) En tout cas, je n'ai jamais pu constaler sa présence. ‘(cor À ‘LOST ‘UOPPUIYSDM ‘200$ ‘101q 2014 OA) xn0Y 2p Inje9 e 1ddiif{q 2P WOU 9j gnyisqne E ‘OINJEJUOU UE] 9P Se[SQi XNE JUEWHIOJUO9 os ‘UNQUIPH ATEN on ‘OISE U9 ‘Xnoinowe-] aed edÂjoq un e onqrayie 979 JueÂE ou 4eIUIep 99 : Xn0Y vaodowufñ) eau98 aj onb esoyo one uor qso,u 1ddijryq SN21)Pd S4U98 97 (1) SUR LA CLASSIFICATION, LES ORIGINES °S6LT ‘aqex 2ddi40q ‘y YSST US 'T'S DUISNY1 ‘€ "SSI XNOH PSNYIT °C STE ES rer SET is teste Rite ete cb es lea * * ‘saiqir sanofnoq S2191jJ /, 9P QUIOJ UOWOPAY ‘JIOUEH99 Juawmon)qo ‘QJU9PIQ JUEANOS JUOIH ‘OPHIQ UOU |] S2IOUJEUI S2P aUI9)X9 OIUI9RT ‘[[ SOIIOU9PU-So]jed Sap o9Se4 E[ e olqouraqopod aun J9 9IJoUPIQOAIIE OU ‘oseq es e ajnoraeur aypodida Ana] ‘9JIPOdOIU9SLT ans oudajxo-01gque quowosuooid un.p SeIUNU SIBLU ‘[PIPOdOX9 Jon07 9p sanAïnod9p SOIRIUIOP S99 “III Sodtouoetu-soqjed sop ‘Xnoapouer J9 98uo]ie ‘oxieriseq 9[91] -1e,] ed oguuuoy ‘ooedeie) ej op juowosuojoad un ed | saped S0p oSLq ex op o91ed9s ‘09119 ‘onSuo] 9JU94197je eJUay ‘sapnu —uoque Sep 9seq EJ e1j1ed U9 JUPIANOI91 9491)}n08 ana] ‘je] -UO0IJ pioq np neoaru neubsni jueôueaes sjU94191j9 S99 10 ‘XNn9 94qju9 Sopnos, O0 npz19 L Xneuiuopqe SJuoS2s *I[ Sodlouy9euu-SoJ3ed s9p 2SQ EI e 9IQOUPIGOAUIIE, p Sed 91PIIP S9i) Sapnuuo] *°Xn9 91J09 Sa9pnos 0 np € 9 y ‘€ XNBUIWOpAE SJUOUISES ‘QJI2UBH99 juatugpuoyoid sou ‘oquopripenb QUOI ‘2PHIQ I[ S2LIOUOEU S9p ou —uB S2P 9UIEIISEE 9J911V ‘eJIq10,[ & SOPNOS 39 SJIMP -91 S94IR[N90 S9[N9U0P2d = © © SLI J9 F XNEU -IIOpq SJUAUISES ‘IL SA —IOU9bU-soJ]ud Sap oseq. 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J’ai observé tous les faits que j’avance sur une ou plusieurs espèces de chaque genre ; toutefois, une restriction doit être faite pour les espèces et les genres suivants : 1o Cymonomops. — Ce genre ne comprend qu’une seule espèce, dont les caractères génériques ont été fort insuffisamment donnés par M. Alcock. Je n’ai pas vu cette espèce, et M. Alcock ne signale ni ses affinités, ni ses caractères les plus importants (position des orifices sexuels, des branchies, structure de l’abdomen et des appen- dices buccaux). Je serais fort étonné, pourtant, si la place que je lui attribue n’était pas justifiée; 1l y a certains caractères purement extérieurs qui trompent rarement sur les affinités réelles des êtres. % Corycodus. — On ne connaît de ce genre qu’un seul individu, une femelle dont l’abdomen et les pattes (sauf l’article coxal) ont disparu. Il m’a Simplement été possible d'observer les appendices buccaux, l’orifice sexuel, les sillons sternaux, les orifices sexuels Q , et la grosse morphologie de cet exemplaire. 30 Cymopolus. — On ne connaît pas les femelles de cette forme, mais elles doivent être fort peu différentes de celles des Cymono- mus, Car les deux genres sont très voisins. AFFINITÉS lo Point de départ des Dorippidés. — C’est avec les Dromiidés que les Dorippidés présentent les plus grandes affinités et c’est d’eux, probablement aussi, qu'ils descendent, Les caractères communs à ces deux groupes sont les suivants : 1° réduction et modification d’une ou deux paires de pattes à l'extrémité postérieure du thorax ; 2° abdomen des Palicus s'étendant en avant jusqu’à la base des pattes-mâchoires comme chez les Dromiidés ; 3° tous les segments abdominaux libres chez les Palicus et les Dorippes, également encore comme chez les Dromiidés; 4° sillons de la carapace bien développés chez la plupart des Dorippidés, en même nombre que chez les Dromiidés et absolu- ment semblables à ceux de ces derniers : on observe même presque partout le sillon ? caractéristique des Dromiidés et des Homariens fossiles ; 5° la carapace est le plus souvent peu élargie, comme chez la plupart des Dromiidés ; 6° chez les Palicus, les Cymonomus et à un moindre degré chez les Ethuses, les orifices respiratoires affé- rents occupent la même place que chez les Dromiidés et n’en difiè- ET LA DISTRIBUTION DES CRABES DE LA FAMILLE DES DORIPPIDÉS (61 rent pas sensiblement ; 7 chez les formes où ils sont le plus écartés, et notamment chez les Palicus, les orifices efférents occu- pent la même place que chez les Dromiidés, et en diffèrent fort peu ; 8° la crête qui limite antérieurement l’endostome, chez les Dromii- dés, se retrouve chez les Dorippidés, et s'y modifie pour former la gouttière respiratoire; 9 chez les Dromiidés, la lacinie externe des mâchoires de la deuxième paire ressemble tout à fait, par sa forme et sa fissure terminale, à celle des Palicus, Ethuses et Ethusines ; 100 orifice sexuel femelle situé à la base des pattes de la troisième paire chez les Cyclodorippinés comme chez les Dromiidés. Je ne parle pas de l’appareil branchial qui ne diffère pas sensiblement de celui des autres crabes et qu’on peut, comme celui de ces derniers d’ailleurs, considérer comme une simple réduction de l’appareil branchial des Dromiidés. En somme les branchies se réduisent en nombre, mais augmentent en surface, et les épipodites localisés à la base des pattes-mâchoires jouent chacun, dans l’acte respira- toire, un rôle particulier. Les organes sont devenus moins nom- breux, mais la division du travail a rendus plus parfait leur fonc- tionnement. On ne conteste guère, que je sache, l’origine dromienne des Dorip- pidés, mais on est resté jusqu'ici sans savoir à quel groupe des Dromiidés ils se rattachent. Or, il est à remarquer : {° que la plu- part des Dorippidés (Dorippe, Cymopolus) ont une ligne latérale dromienne extrêmement nette, que la plupart des autres la pré- sentent plus ou moins vague, et que ce caractère diflérencie les Dromiens et les Dynoméniens, des Homoliens; 2° que les femelles des Cyclodorippinés ont des sillons sternaux comme les femelles des Dromiens et des Dynoméniens. Nos recherches se limitent par con- séquent à ces deux dernières sous-familles; et comme les Dorip- pidés ont souvent un rostre triangulaire assez semblable à celui des Dynoméniens, comme, d’autre part, certaines de leurs formes (Palicus) sont restées au stade primitif où la paire de pattes posté- rieures est seule modifiée comme chez les Dynoméniens, j’en con- clue que, vraisemblablement, les Dorippidés sont des Dynoméniens modifiés. 2 Enchaîinements des Dorippidés. — Si l’on peut fixer assez exac- tement le point de départ des Dorippidés, il n’est pas aussi facile, tant s’en faut, d'établir les rapports qu’ils présentent les uns avec les autres. Dans chacune des deux sous-familles, la plupart des genres présentent, à côté de certains caractères évidemment primitiis, les signes indiscutables d’une évolution très avancée; et comme ces 62 BOUVIER. — SUR LA CLASSIFICATION, LES ORIGINÉS caractères varient le plus souvent de genre à genre, on ne peut saisir avec précision l’enchainement des diverses formes. Ce qui ajoute encore à la difficulté, c’est qu’on ne possède pas ici, comme dans les Dromiidés, de genres franchement primitifs par un grand nombre de leurs caractères. Mais si l’on songe que les Dorippidés ne sont guère connus que depuis l’époque peu éloignée où commen- cèrent les grandes explorations sous-marines, que la plupart des espèces de la famille sont petites, et que beaucoup certainement sont grégaires, on arrive à cette conviction que beaucoup de Dorippidés abyssaux restent encore à découvrir, et que parmi eux se trouvent probablement bien des formes intermédiaires dont la connaissance serait des plus désirables. Malgré les difficultés que je viens de mettre en évidence, on peut pourtant, dès aujourd’hui, établir les principes suivants qui jette- ront quelque lumière sur l’évolution des Dorippidés : 10 Chez les Dorippidés primitifs la paire de pattes postérieure était seule modifiée ; chez ces animaux, comme chez les Dromiidés, la différenciation de la quatrième paire de pattes s’est produite après celle de la cinquième. Les deux familles, en effet, se rattachent par des rapports si étroits, qu'il y a lieu d'appliquer à l’une ce principe applicable à l’autre. 20 Les formes les plus primitives sont celles où existent le plus grand nombre d'épipodites bien développés, et où l'entrée de l’eau se fait par une fente respiratoire en contact immédiat avec la base antérieure des grandes pattes. La justesse de ce principe, qui découle naturelle- ment de l’origine dromienne de la famille, est rendu singulièrement manifeste par l’atrophie progressive de la fente et de l’épipodite des pattes-mächoires postérieures chez les Cyclodorippinés. 3° Comme les Dromiidés, les Dorippidés primitifs avaient les orifices efférents peu accentués et éloignés l’un de l’autre, aux extrémités d’une longue crête transversale endostomienne. 4° Il va sans dire aussi que les Dorippidés primitifs avaient l'orifice sexuel femelle à la base des pattes de la 3° paire, l’abdomen formé de sept segments toujours libres, dont le dernier atteignait la base des pattes-mâchoires postérieures, un palpe biarticulé sur la mâchoire antérieure, des mâchoires de la seconde paire à lacinie externe bifide, enfin un fouet à l’extrémité de l’exopodite des pattes- mâchoires de toutes les paires. De ce qui précède, il résulte que les Cymonomés dans la sous- famille des Cyclodorippinés, et les Palicés dans la sous-famille des Dorippinés, sont les formes les plus primitives de la famille. Mais ET LA DISTRIBUTION DES CRABES DE LA FAMILLE DES DORIPPIDÉS 63 comme ces formes n’ont, pour ainsi dire, aucun caractère primitif qui leur soit commun, on doit admettre que les deux sous-familles ont divergé de très bonne heure, ou du moins que leurs représen- tants actuellement sont des formes déjà très modifiées. En somme, on peut se figurer comme il suit l’évolution des Dorippidés. Les formes qui leur servirent de point de départ, et qui possédaient tous les caractères primitifs mentionnés plus haut, évoluèrent de bonne heure dans deux directions opposées : d’un côté la fente respiratoire se réduisait, en même temps qu'une atrophie progressive frappait l’épipodite correspondant (celui des pattes mâächoires postérieures), — de l’autre elle s'agrandissait, se modifiait, s’isolait un peu de la base des pattes et se bordaïit de cils, en même temps que l’épipodite postérieur s’allongeait en un fouet longuement cilié. Les Cyclodorippés dans la première de ces séries, les Dorippés dans la seconde, marquent le terme externe de cette évolution. Le déplacement ou la transformation des orifices respiratoires afférents, tels sont les caractères qui dominent l’évo- lution dans l’une ou l’autre série ; toutefois, il est bon d’observer que le déplacement des orifices sexuels femelles n’est en rien lié au développement de ces caractères. De même qu’à l’origine, il y avait sans doute des Dorippinés ayant encore les orifices sexuels à la base des pattes, de même le terme ultime de l’évolution des Cyclodorip- pinés est le déplacement de ces orifices sur la face sternale. Cela est si vrai que les Leucosiidés, si voisins des Cyclodorippinés à tant d’égards, et presque semblables à eux par leur appareil respiratoire, ont des orifices sexuels franchement sternaux. En d’autres termes, l’un des caractères essentiels de la transformation des Macroures en Crabes est le déplacement des orifices sexuels de la femelle; et à ce point de vue, la seule différence qui existe entre les Cyclodorip- pinés et les Dorippinés, c’est que les premiers sont à un stade évo- lutif moins avancé que les seconds. | Si les deux séries, telles qu’elles sont actuellement représentées, paraissent tout à fait indépendantes, il en est de même, mais à un moindre dezré, entre les deux tribus qui constituent chacune d'elles. Comment faire descendre les Cyclodorippés des Cymopolus qui n’ont sans doute que trois paires de fausses pattes sexuelles au lieu de quatre, et dont les arthobranchies pédieuses sont, comme celle des Galathéides diptyciens, franchement devenues pleurales ? Comment, d’autre part, rattacher les Ethuses et les Dorippes aux Palicus, ces derniers étant dépourvus des pleurobranchies anté- rieures qu’on trouve dans les deux premiers genres, et présentant 64 BOUVIER. — SUR LA CLASSIFICATION, LES ORIGINES d’aiileurs des antennules beaucoup plus modifiées dans leur dispo- sition ? Sans doute, dans la série des Péditrèmes, les Cyclodorip- : pés dérivent des Cymonomés et dans la série des Sternitrèmes, les Dorippés des Palicés; mais de formes plus primitives encore inconnues, et peut-être éteintes. Ces réserves faites, il devient facile de déterminer les affinités de chaque genre. Les Ethusina sont à coup sûr des Ethusa dont les pédoncules oculaires se sont ankylosés, et le dernier de ces genres dérive certainement d'une forme un peu plus primitive (munie de podobranchies à la base des pattes-mâchoires IL, et de sillons plus distincts) qui a donné aussi naissance aux Dorippe. Cette forme primitive elle-même provenait de Palicés un peu moins modifiés que les espèces actuelles.— Dans la série des Péditrèmes, les affinités ne sont pas plus difficiles à établir. Les Cymonomus ne sont pas, comme on pourrait le croire, des Cymopolus devenus aveugles, car leurs orifices efférents sont bien plus primitifs, mais ils dérivent certainement de formes un peu moins différenciées que ces derniers. Les Cyclodorippe sont peu éloignées des Corycodus et se rattachent à quelque forme voisine où les fouets exopodiaux avaient déjà disparu, mais où le sternite des pattes I n’avait pas encore acquis son développement anormal. Quant aux Cymonomops ce sont certai- nement des Cyclodorippe aveugles, et même des Cyclodorippes à rostre lobé et échancré. Les relations des Dorippidés peuvent être résumées dans Île schéma suivant : Cymonomops \ Corycodus Dorippe Ethusa Cymonomus Cymopolus Palicus AAA DYNOMÉNIEXS / ET LA. DISTRIBUTION DES CRABES DE LA FAMILLE DES DORIPPIDÉS 65 ESPÈCES ACTUELLEMENT CONNUES Les espèces de chaque genre actuellement connues sont les suivantes : EL — DoriPPinés Palicus (Cymopolia, 22 espèces). — 1° Région de la Floride, du Golfe du Mexique et de la Mer des Antilles : P. obesus À. M.-Edw., dilatatus id., dentatus id., cristatipes id., cursor id. (—gracilipes id.), sica id., acutifrons id., alternatus Rathbun, isthmius id., faxoni id., bahamensis id., depressus id., angustus, gracilis S. I. Smith, — 15 espèces (1). 20 Pacifique oriental : P. fragilis Rathbun (Basse-Californie), zonatus id., P. tuberculatus Faxon (Amérique centrale), — 3 espèces. 9° Atlantique oriental et Méditerranée : P. caroniti Roux. 4o Région indo-pacifique : P. whitei Miers (Seychelles), P. serripes Alcock et Anderson (Madras), P. jukesii White (Célèbes et Nord de l’Australié). — 3 espèces. Ethusa(11esp.). —E. tenuipes Rathbun, Golfe du Mexique. E. microphthalma S. I. Smith, Sud des Etats-Unis et Açores. E. mascarone Herbst, des Antilles à l’Atlantique oriental et la Méditerranée. E. ciliatifrons Faxon, Pacifique oriental (Améri- que centrale). E. lata Rathbun (— E. pubescens Faxon) Pacifique oriental (Golfe de Californie et Amérique cen- trale). E. andamanica Alcock, indica id., pygmea id., du Golfe du Bengale. E. orientalis Miers, des Iles Fidji. A ces neul espèces il faut ajouter les deux suivantes, E. rosacea et E. rugulosa, que nous décrirons prochainement, M. Milne-Edwards et moi, et qui appartiennent à l’Atlantique oriental (Talisman). Soit, en résumé, 3 espèces pour la mer caraïbe, 2 pour la partie (4) M. J. RaraBuN. — Synopsis oi the American species of Palicus Philippi (— Cymopolia Roux), with description of sex new species. Proc. Biol. Soc. Washington, vol. XI, 1897. 66 BOUVIER. — SUR LA CLASSIFICATION, LES ORIGINES américaine du Pacifique, 4 pour l’Atlantique oriental (1) et 4 pour la région indo-pacifique. Ethusina (5 esp.). — E. abyssicola S. I. Smith, mer des Antilles et Atlantique oriental. E. smithiana Faxon, Pacifique oriental. E. gracilipes Miers, du Pacifique oriental aux Philippines. E. challengeri Miers, du Pacifique oriental jusqu’au Japon. Sans compter une espèce nouvelle, l'E. Talismani qui a été recueillie par le Talisman dans l'Atlantique oriental et que nous décrirons, M. Milne-Edwards et moi, en même temps que les Ethuses. Soit une espèce pour la mer Caraïbe, 3 pour le Pacifique oriental, 2 pour l'Atlantique oriental, 2 pour la région indo-pacifique. Dorippe (12 esp.). — Les espèces suivantes se trouvent dans la région indo-pacifique : D. dorsipes L. (= D. quadridens Fab.), D. facchino Herbst (= D. sima Edw.), D. astuta Latr., D. callida Fab., D. japonica de Haan, D. granulata de Haan, D. sexdentata Stimpson, D. australiensis Miers, D. affinis ? Targioni-Tozetti, D. polita Alcock et Anderson. Dans l’Atlantique oriental D. armata White (Miers) et D. lanata L. Cette deuxième espèce habite aussi la Méditerranée. II. — CYCLODORIPPINÉS Gymopolus (1 esp.). — C.asper À. M.-Edw., Floride et mer caraïbe. Cymonomus (2 esp.). — C. quadratus A. M.-Edw., mer caraïbe et golfe du Mexique. C. granulatus Normann, Atlantique orien- . tal. Gorycodus (1 esp.). — C. bullatus A. M.-Edw., mer caraïbe. Gyclodorippe(5esp.). — A. M.-Edw., 3 espèces proviennent de la mer Caraïbe : C. nitida A. M.-Edw., C. antennaria id., C. agassizü id., et 2 du Japon, C. dromivides et C. uncifera Ort- mann. Cymonomops (1 esp.). — C. glaucomma Alcock. (1) M. J. RaruBun. — Synopsis of the American species of Ethusa with Descrip- tion of a new species. Proc. biol. Soc. Washington, vol. XI, 1897. ET LA DISTRIBUTION DES CRABES DE LA FAMILLE DES DORIPPIDÉS (67 DISTRIBUTION ET CENTRE D’'ORIGINE La distribution des espèces du groupe peut utilement se résumer dans le tableau suivant : GENRES NOMBRE TOTAL D'ESPÈCES RÉGION CARAÏBE (Antilles, Floride, golfe du Mexique), PACIFIQUE ORIENTAL (des Gallapagos au golfe de Californie). ATLANTIQUE ORIENTAL (au nord du Tropique jusqu'au golfe de Gascogne). Les trois régions précédentes ensemble. INDO-PACIFIQUE (sauf le Pacifique oriental). Dorippinés : Palicus Ethusa Ethusina . _. Dorippe OAI 0 © à Cyclodorippineés : Cymopolus . . .. Cymonomus. Corycodus. . Cyclodorippe. . . Cymonomops . . HROLAl NE Total général. Le tableau précédent permet de faire les remarques suivantes : 1° La région caraïbe est de toutes la plus riche en espèces, elle en compte, à elle seule, près de la moitié, et plus que l’immense région indo-pacifique ; 2° Les espèces qui abondent surtout dans la région caraïbe appartiennent aux genres les plus primitifs de chaque sous-famille ; les Cymonomés y sont presque localisés, et sur 22 espèces de Palicus, 15 appartiennent en propre à cette région ; 3° Dans les eaux américaines du Pacifique et dans l'Atlantique 68 BOUVIER. — SUR LA CLASSIFIGATION, LES ORIGINES oriental les Dorippidés sont plus rares, mais les formes primitives dominent et beaucoup se retrouvent dans la région caraïbe ou y sont représentées par des espèces voisines ; 4° Dans la région indo-pacifique, au contraire, sont presque seules représentées les formes à évolution avancée telles que les Dorippes, les Ethusines, les Cyclodorippes et les Cymonomops, tandis que certaines de ces formes (Dorippe, Cymonomops) ne parais- sent pas représentées dans la mer des Antilles. Il semble dès lors difficile de ne pas admettre que la région caraïbe a été le centre d’origine et de dispersion de la famille des Dorippidés et que c’est là encore, bien plus qu’ailleurs, qu’il y a chance de retrouver les formes primitives jusqu'ici inconnues de la famille, si tant est qu’il en existe encore. Avant l’époque où s’est fermé le détroit de Panama, et pendant la période où étaient beau- coup plus étroites qu'aujourd'hui les relations de l’ancien et du nouveau continent, les descendants de ces formes primitives ont progressivement émigré dans le Pacifique vers l’ouest et, vers l’est, du côté des mers d'Europe, où beaucoup se retrouvent encore aujourd’hui. Seules les formes à évolution très avancée ont pu arriver à prédominer dans la région indo-pacifique orientale, cer- taines même n'ayant pas trouvé de procréateurs au berceau de la famille. Si, comme tout porte à le croire, les Dorippidés ont eu pour ancêtres des représentants de la famille des Dromiidés, on conçoit aisément qu'ils aient eu pour centre d’origine et de dispersion la région Caraïbe, car c’est là aussi, bien probablement, qu'ont pris naissance ces derniers. C’est là, en eflet, qu’on a trouvé Jusqu'ici tous les représentants des Dromiacés primitifs : Homolodromies, Dicranodromies, c’est là notamment que paraît être localisé l’Acan- thodromie, un Dynoménien très primitif, — et si l’on n’a pas signalé dans la région caraïbe d'espèces du genre Dynomene, il y a tout lieu de croire qu’il en existe ou qu’il y en a existé, car les Dynomene californiennes (D. ursula Stimpson) et celles de l’Atlantique orien- tal (D. Filholi E.-L. Bouv.) sont trop voisines l’une de l’autre pour ne pas provenir de quelque forme de la région caraïbe. Etant donnée cette origine, il est clair que les Dorippidés ont pris naïssance dans les profondeurs moyennes de la mer, puis que les uns ont évolué dans les mêmes niveaux, tandis que d’autres se rapprochaient ou de la surface ou des abysses. Les Palicus et les Ethuses sont restés dans les profondeurs moyennes, la plupart des Cyclodorippinés ont atteint des profondeurs un peu plus grandes ET LA DISTRIBUTION DES CRABES DE LA FAMILLE DES DORIPPIDÉS (69 tandis que les Dorippes allaient presque jusqu’à la zone sublittorale et les Ethusines dans les abysses les plus grandes, entre 3.000 et 4.500 mètres. Il est clair, dès lors, qu’on ne saurait attribuer à la vie dans les profondeurs les fortes dimensions des œufs qu'on observe dans les Cyclodorippinés, car on n’a pas signalé, que je sache, de petits œufs dans les Cyclodorippés sublittoraux du Japon, et Je ne pense pas qu'on en trouve de grands dans l’Ethusina abyssicola qui descend au-dessous de 4.000 mètres. Pour ma part, j'avoue ne pas me rendre compte de l’existence de gros œufs dans l’une des sous-famiiles, et de petits dans l’autre. Mais s’il n’est pas facile de voir la cause de dissemblances aussi frappantes, il est aisé, par contre, d'en mesurer les conséquences. Les gros œufs, en effet, doivent donner à l’éclosion des jeunes peu différents des adultes, plutôt marcheurs que nageurs et, dans tous les cas, peu propres à la dissémination ; — les petits œuîfs, au con- traire, donneront des larves très jeunes, et très propres à émigrer au loin pendant les divers stades natatoires qu’elles auront à tra- verser. Et comme les diversités d'habitat finissent à la longue par entrainer des diversités spécifiques, on comprend que la sous- famille des Dorippinés soit plus nombreuse et plus variée en espèces que celle des Clodorippinés. Il en est de mème, d’ailleurs, chez les Dromiidés, et c’est une ressemblance de plus entre les deux familles, si dissemblables pourtant au premier abord. APPENDICE J'ai laissé jusqu'ici de côté le genre Tymolus établi par Stimpson (Proc. Acad. Nat. Sc. Philad. T. 10, p. 163, 1858) pour une espèce japonaise, le T. japonicus, qui n’a jamais été revue depuis et dont on ne connaît, malheureusement, que la description. À cause de la srande ressemblance extérieure qui existe entre cette espèce et le Cyclodorippe dromioides, et malgré la position de son orifice respi- ratoire aftérent à la base des pattes, M. Ortmann pense que le genre Tymolus est surtout voisin du genre Cyclodorippe. C'est possible, mais J’avouerai pourtant que cela me parait peu probable. Sans doute il y a des Cymonomés qui ont encore des restes d’orifice afférent à la base des chélipèdes, mais ces orifices ne sont pas normaux et grands comme paraissent être ceux des Tymolus et, dans tous les cas, leurs orifices afférents ne sont ni contigus, ni saillants, jusqu’au front comimne on l’observe dans ce Bull. Soc. Philom. de Paris, 1897. IX. — 5 70 SUR LA CLASSIFICATION DES CRABES DE LA FAMILLE DES DORIPPIDÉS dernier genre. [l y a là une opposition de caractères qui me paraît bien invraisemblable pour un Cymonomé, mais qui serait tout à fait normale, au contraire, chez les Dorippinés. Notons que Stimpson décrit le genre Tymolus immédiatement après quatre espèces de Dorippes japonaises, qu'il dit simplement en parlant de l’appareil afférent du genre « apertura branchialis afferens positione normalis, ad basim chelipedum,» et que s’il avait observé des différences essen- tielles entre cet orificé et celui des Dorippes, il les aurait certaine- ment signalées. Or cet orifice est unique par son aspect et par sa forme dans toute la famille ; s’il eût été semblable à celui des Ethuses ou des Cymonomes, Stimpson aurait noté cette dissem- blance, et comme il ne l’a pas fait, il y a lieu de croire que celle-ci n’existe pas. Si, comme il y a lieu de le croire, les Tymolus ont des orifices afférents de Dorippes, on devra les considérer, ce me semble, comme des Dorippinés dont l’évolution serait très avancée. Les sillons et les aires de leur carapace sont encore accentués comme chez les Dorippes, et leurs orifices afférents s’avancent même aussi loin en avant, mais les pattes-mâächoires externes recouvrent bien davantage l’aire buccale, les trois articles terminaux de leur endo- podite forment un petit palpe déjà caché, et un commencement de fusion a réduit à 6 le nombre des segments abdominaux. Séance du 27 novembre 1897 TRIPHORIDÆ DE LA MER ROUGE recueillis et décrits par .M. le D' JOUSSEAUME Les nombreuses excursions que j'ai faites depuis douze ans dans la mer Rouge m'ont permis de faire dans presque toutes les branches de l’histoire naturelle de nombreuses récoltes. J’ai donné à nos collections publiques tout ce qui pouvait leur être utile, soit pour des études particulières, soit pour augmenter les spécimens de nos collections, et je ne me suis réservé qu’une partie des Mollusques pour en faire la monographie. En attendant la fin de ce travail, j'ai pensé qu’il serait intéressant pour la science de donner, par la publication de quelques genres, un aperçu de la faune malacologique de cette mer. Le petit groupe des Triphoris (genre, sous-famille ou famille), quel que soit le nom qu’on voudra lui donner, est pour le moment un des plus homogènes; je dis pour le moment, car de nouvelles découvertes conduiront peut-être à placer certains Bittium parmi les Triphoridæ. Les Triphoridæ déjà connus que j'ai rencontrés dans la mer Rouge sont : Inella Mariei et Rossiteri. Mastonia ducosensis, formosus, Servaini, tristoma quadrili- neata, tricolor, œgle, Hindsi, distinctus, Adamsi, monilifer, perlatus. Viriola corrugatus, triliratus. Iniforis consors, Reevii. Mastoniæforis Chaperi. Parmi les espèces que je crois nouvelles, en attendant qu’elles soient reproduites et figurées dans mon travail, j'en donne les diagnoses suivantes : 72 JOUSSEAUME Inella perimensis. Testa rosaceo-rubida, solidula, cylindraceo-conica, obesula ; anfr. 1%, sutura profunda canaliculata discreti, primi minutissimi, albi, sequentes 3 fulvi, unicarinati, intertitiis cancellati, alteri tuberculis oppositis in seriebus tribus dispositis ornati, intertiis cancellatis, alveolatis, ultimus ad basim subeanaliculatus, carinis moniliformibus quinque rugatus ; apertura subovalis, lateraliter fissa; canalis brevis parum apertus. Long. 4mm6 ; diam. 1mm3, Hab.— Djeddah, Aden, Périm, Djibouti. Lorsque les coquilles de celte espèce ont séjourné quelque temps dans les sables du rivage “elles perdent leurs couleurs et deviennent blanches; cependant la couleur brune du sommet persiste. Inella numerosa. Testa solida, ovato-cylindrica, apice subulata, nigricante-fulva, costis granulosis tribus cineta, granula opposita in seriebus longi- tudinalibus disposita ; anfr. 13 primi læves, sequentes granuloso- cancellati, ultimus antice rotundatus, carinis moniliformibus quinque rugatus; sutura profunda canaliculata ; apertura rotundata lateraliter fissa ; canalis brevis parum recurvus. Long. 3mm; diam. 1mn. Hab. — Djibouti, Périm, Aden, Djeddah. Inella ile. Testa solidula, elongato-turrita, fulvo-rubescens, granulosa, lon- gitudipaliter et spiraliter sulcata; anfr. 14 convexiuseuli, primi unicarinati, sequentes costis granulosis tribus ornati, alteri costis quatuor ; ultimus ad basim rotundatus, costis 7 (postice 4 majores : antice 3 minores) rugatus; apertura ovalis lateraliter parum fissa, canalis brevis parum recurvus. Long. 75; diam. 1mmÿ, Hab. — Djibouti. Mastonia mæœnades. Testa solida, elongato-turrita, apice acuminata, nitens, alba, maculis ferrugineis longitrorsum irregulariter picta, granulis biseriatim dispositis cincta, intervallum funiculo parum granulosa divisum ; anfr. 15-16 sutura sat distincta separati, primi 4 fulvi, sequentes 2 albi, alteri ferrugineo-maculati, ultimus contractus, costis quinis granulosis rugatus, ad basim lœvus, apertura sub- ovalis lateraliter fissa; canalis brevis parum abrupte recurvatus. Long. 5mm5 ; diam. 1mmÿ, TRIPHORIDÆ DE LA MER ROUGE 13 Hab. — Djibouti, Périm, Djeddah, Suez. Quelques coquilles de cette espèce recueillies dans cette dernière localité atteignent des dimensions beaucoup plus grandes que celles indiquées ci-dessus. Mastonia plecta. Testa solida, obesula, elongato-turrita, apice acuminata, pallide lilacino-fulva, costis tribus angulatis moniliferis cincta (costa- media parva, inter hanc et anticam linea fulvo-nigra decurrans); anfr. 45-16 primi 4 nigro-fulvi, sequentes biseriatim tuberculis cineti, alteri seriebus tribus (mediana minor) ornati, sutura nigro- fulva separati, ultimus antice attenuatus, costis quinis inæqua- libus granulosis rugatus, intertitii-antice 2-3 nigro-fulvis decoratus ; apertura irrigulariter ovalis, lateraliter fissa ; canalis brevis recur- vus. Long. Gnm; diam. {mmÿ, Hab. — Aden, Périm, Djibouti. La teinte de cette espèce est assez variable comme intensité, de sorte que sur certains individus dont la teinte est d’un fauve noirâtre on n’apercçoit pas distincte- ment les lignes noires des interstices et de la suture. Mastonia algens. Testa solida, obesula, elongato-turrita, apice olivæforme acu- minata, nitens, violacea-alba, sparsim pallide fulva, granulis serie- bus duobus distantibus suturam obtegentibus ornata, inter costas funiculus fulvus decurrans ; anfr. 16-17 primi 4 nigri, sequentes 4 albi, alteri normales, ultimus $seriebus granularum quatuor rugatus, ad basim abrupte attenuatus, in portem costa minore cinctus; apertura sub-rotundata, fissa ovalis profunde secta; canalis recurvus. Long. 8mm; diam. 2mm, Les dimensions des individus recueillis de cette espèce sont de taille très variable. J’en ai de 5mn de long et d’autres de 9 à 10mm, Hab. — Aden, Djibouti. Mastonia tulipa. Testa solida, subulata, elongato-turrita, tulvo et rubello spiraliter zonata, granulis triseriatim dispositis cincta, mediana minor alteræ æquales: anfr. 1415 sat regulariter crescenti, sutura pro- funda distincta separati, primi fere lævigati, uncarinati, sequentes seriebus tubereulorum (antice 2 fulvis altera rubella) ornati, ulti- mus costis quinis granulosis (medianis 3 fulvis alteris rubellis) rugatus ; apertura rotundato-ovalis lateraliter profunde fissa ; canalis brevis, rubellus, recurvus. Long. 5mm; diam. {mm2, Hab. — Aden, Périm, Djibouti. 74 JOUSSEAUME Mastonia interpiclus. Testa solida, ovato-turrita, apice alba acuminata, cinereo-alba, fulvo picta ; anfr. 14 plani sutura lata separati, transversim duplice serie granularum cineti, granulæ alternantes æquales albæ, inter- valles castaneo-fusco punctali, ultimus seriebus granularum quinque majores 3 interpicturati, alteri 2 minores unicolores ruga- tus; apertura rotundata, peristomum postice profunde fissa, canalis brevis retrorsum curvatus. Long. 5mm; diam. 1mm5,. Hab. — Djibouti, Bourbon. Mastonia 1s5&. Testa solidula, pyramidalis, elongata, subulata, alba et pallide fulvo zonata; anfr. 16 regulariter crescenti, primi apice olivæforme instituentes;, sequentes carinis granulosis tribus (media minor), cincti, granulæ oppositæ in seriebus longitudinalibus dispositæ, costa postice alba, altera luteo-fulva ; sutura canaliculata fusca, anfractus ultimus antice attenuatus, carinis moniliferis quinque ornatus; apertura subrotundata lateraliter fissa, canalis parum recurvus. Long. 4mm; diam. 1mn, Hab. — Djibouti. Mastonia alveatus. Testa solida, elongato-turrita, subulata, cinereo-plumbea, spira- liter bicostata (costis angulosis tuberculosis lateraliter decussatis), intercostis et ad suturam funiculo marginata; anfr. 16 plani, regu- lariter crescentis, primi 4 læves, luteo fulvi, sequentes costis tuber- culosis duobus et funiculo subgranuloso cincti, satura distineta marginata separati, ultimus antice abrupte attenuatus, costis tuber- culosis quinis (antica minor lævigata, altera tuberculosa), rugatus ; apertura subrotudata, lateraliter fissa, canalis brevis, recurvus. Pons ones lames Hab. — Djibouti. Mastonia peanites. Testa solida, obesa, ovato-elongata, apice acuminata, alba et fulvo flavica spiraliter zonata, granulis biseriatim dispositis cincta, intertitiones funiculo parvo et striis tenuissimis spiraliter ornata; anfr. 15 416 sutura parum distincta separati, primi 2 corneo-fulvi, sequentes 2 albi, postea 4-5 seriebus granulurum duæbus (antica alba, postica fulvo-nigra), cincti, alteri serie antica alba, postica flavida ornati, ultimus contractus, costis quinis granulosis inæqua- TRIPHORIDÆ DE LA MER ROUGE 7 libus rugatus, intergranulas linea interrupta nigricante spiraliter picta ; apertura subquadrata rotundata, labrum album, sæpe fulvo maculatum, ad suturam profunda fissum, canalis albus recurvus. Long. Smm; lat. 2mm5, Hab.— Djibouti, Djeddah, Massawah. Mastonia iniqua.- Testa solidula, elongata, turrita, alba spiraliter nigro cincta ; antice parum tumida ; anfr. 13-14 regulariter crescenti, primi albi lævigati, sequentes tuberculis nitentibus triseries dispositis ornati, series postica forstior nigro tincta, alteræ 2 albæ, ultimus costis moniliformibus quinque rugatus, quorum anticæ 2 nigræ intertio- albo divisæ, medianæ 2 albæ, postica nigra; apertura subovalis lineis nigris 2-3 zonata, lateraliter fissa, canalis brevis apice nigro maculatus. Long. 4mm5 ; diam. Amm2. Hab. — Djibouti et Nouvelle-Calédonie. Obesula borbonica. Testa solida, ovata, ventricosa, apice acuminata, nigro et albo sparsim marmorata,; anîr. 15, primi 4 fulvi, sequentes 2 albi, alteri nigricantes, seriebus tuberculorum duobus ornati. tuberculi, æqualis opposita nitentes, series antica sæpe albida, postica fulvo- nigra, sutura profunda canaliculata separati, anticus attenuatus, costis granulosis 5 ad peristomum 6 rugatus; apertura navicularis, lateraliter tissa; canalis brevis, recurvus. Long. 3%" ; diam. 13. Hab. — Mer Rouge, Bourbon. OBs. — Il existe parmi les Triphoris un petit groupe d’espèces à coquille petite, courte et ventrue qui se distingue à première vue des Mastonia. genre dans lequel j'avais placé l’une d'elles, le M. obesula, que je prends pour type d’un nouveau genre : le genre Obesula, dans lequel je place, parmi les espèces connues, le 7. pupæ- formis Desh. Obesula senilis. Testa solida, ovato-conica, apite acuminata, albo et nigro zonata; anfr. circiter 12 primi albi, alteri seriebus tuberculorum tribus, iunediaua sæpe winor, series antica alba, alteræ castoneo-nigræ, granulæ spiraliter et longitudinaliter funiculo junctæ, ultimus quique seriebus granularum rugatus, series postice 2 fulvo nigra, pars antica alba, reticulata ; apertura pyriformis, lateraliter fissa ; canalis brevis recurvus. Long. 33 ; diam. 1mm2, * Hab. — Périm, Djibouti. L 76 JOUSSEAUME Celte espèce se distingue facilement par son extrémité antérieure blanche et ses granules, qui ressemblent plutôt à des aspérités qu'à des perles. Obesula pantherina. Testa parva, solida, ovata, ventricosa, apice attenuata, acumi- nata, alba maculis ferrugineis aut fulvo-nigris irregulariter tincta ; anfr. circiter 12 seriebus tuberculorum duobus ornati, interti- tiones cancellatæ, sutura profunda, distinctissima separati, ultimus antice attenuatus costis, quatuor moniliformibus rugatus; apertura pyriformis, lateraliter fissa, canalis brevis. Long. 2""2; diam. 1". Hab. — Aden, Périm, Djibouti. Obesula? mus. Testa solidiuscula cylindraceo-ovata, apice attenuata, longe acu- minata, lutea, costis tenuis granulosis ornata; anfr. 15 irregulariter crescenti, sutura parum distincta separati, primi 4 nigri, sequentes costis 3 granulosis, inæqualibus (media parum minuta) cincti, ultimus antice attenuatus, subrotundatus, costis granulosis quin- que rugatus; intercostas anteriores et penultima linea fulva decurrans ; apertura pyriformis linea nigra pictaurata ; canalis brevissimus. Long. 4mm2; diam. 4mn12, Hab. — Djibouti. Deux spécimens. Cette petite espèce est remarquable par sa forme cylindrique et son extrémité antérieure arrondie, à canal très court et par les premiers tours de spire, très étroits et longs. qui forment comme une queue de rat en arrière des autres tours. Quoique bien dis- tincte, je la place provisoirement parmi les Obesula. Viriola morychus. Testa solida, elongata, conico-subulata, nitidiuseula, alba irregu- lariter rufo-marmorata; anfr. circiter 23, plani, regulariter cres- centi, primi 4-5 apice olivælorme terminantes, sequentes carinis tribus lævibus inæqualibus (antica major mediana minor), cineti, intertiones cCarinarum excavatæ clathratæ, sutura funiculo granu- loso marginata, ultimus antice planus, parum excavatus, carinis 4 ad aperturam 7, instructus, Carina antica granulosa, altera læves ; apertura eircularis, alba pallide fusco-zonata, lateraliter fissa ; labrum undulatum, externe, septem angulis crenatum, album fulvo pictum; canalis elongatus retrorsum recurvus. Long. 9 à 13m; diam. 1nm8 à 9mm5, Hab. — Djibouti. TRIPHORIDÆ DE LA MER ROUGE ia Les Pr. corrugatus Hind, connatum Montr. et ce dernier ne sont probablement que des variétés d’une même espèce. Euthymia colzumensis. Testa solida pyramidale-elongata, pallide fulva, spiraliter tri- costata, granulæ costarum oblongæ oppositæ seriebus longitudi- nalibus dispositæ ; anîfr. 13-14 regulariter crescenti, sutura canali- culata separati, primi albi sequentes antice alba postice pallide- fulvo zonati, ultimus ad basim attenuatus, costis granulosis quinque rugatus ; apertura subrotundata lateraliter fissa ; canalis elongatus, retrorsum recurvusatus. Long. 7m; diam. 1mm7,. Hab.— Suez, Djibouti. Cette espèce, dont la taille varie beaucoup, a des tubercules transversalement oblongs, disposés de manière à former des côtes longitudinales plus ou moins régulières et au nombre de dix-huit. Séance du 27 novembre 1897 NOTITLÆ MALACOLOGICÆ auctore Jules MABILLE A Species novæ SURCULA DIGUETI J. MABILLE (sp. no0®.). Testa fusiformi elongata, solida, epidermide lutea vel luteo-viri- descente, nitidula, induta ; costulis spiralibus subæquidistantibus. nodulosis, ac striis longitudinalibus plus minusve conspicuis, ornata ; apice detrito ; spira elongata regulariter attenuata : anfrac- tibus circiter 8-9, sutura lata, marginata, separatis; primis detritis, ceteris erosis, noduliferis, sequentibus ad suturam depressis, medio convexis et noduliferis; ultimo elongato, inflato, costulis nume- rosis noduliferis et costula minore interveniente, munito ; versus basin attenuato ; apertura verticali rubescente, in canalem brevem latum, desinente ; margine externo parum incrassato, denticulato ; columellari arcuato, ad basin attenuato, brunneo tincto. Long. 40-49 ; lat. med. 15-18 ; aperturæ cum canali long. 19 mill. La Californie (Diguet). Le Sureula Diqueti appartient au même groupe que le S. olivacea Sowerby (Reeve, Conch. Icon., Î. 27). Ce dernier est plus renflé, les sillons décurrents plus nombreux, les nodulations des tours de spire très allongées ; la suture plus marquée. Chez le Digueti la spire est plus étroite, bien plus acuminée, etc. à MITRA JOUSSEAUMIANA J. MABiLee (sp. nor.). Testa fusiformi, crassa, solida, parum nitida, lutescente, zonata ; eximie longitudinaliter striatula, spiraliter lineis impressis, præser- tim infra suturam, notata ;apice sæpius detrito, dum fintegro, NOTITIÆ MALACOLOGICÆ 79 obtuso, lævigato ; anfractibus 6 sensim et regulariter crescentibus. sutura impressa separatis ; primis lineatis et unizonatis ; ultimo ad partem superiorem, juxta suturam 3 vel 4 lineis impressis cincto et omnino nigro tincto, subcylindraceo, ad basin attenuato, dimi- diam partem altitudinis superante, ad aperturam vix descendente ; apertura verticali, angusta, antice emargipata, intus nigra ; mar- sine externo paululum incrassato, intus anguste albescente lim- bato ; columellari callo nigro, nitido, parum crasso induto ; denti- bus albidis 4, parum elevatis, inferiore minuto, armato. Long. 17 ; aperturæ long. 9 ; lat. med. 2 mill. La Mitra ons aura ne peut être rapprochée que de la Mitra lugubris Swainson. Elle en diffère par sa taille plus petite, par sa forn,e générale plus étroite, son dernier tour plus cylindrique, non ventru ; par ses stries plus fines et plus serrées. Les côtes décur- rentes de la base du dernier tour, très accusées chez la Mitra lugu- bris, sont à peine sensibles chez la Mitra Jousseaumian«. TENERITIA Testa dextra, turriculata; anfractibus numerosis, convexis, sutura profunda separatis : ultimo parum soluto, vix descendente ; aper- tura ovata; sinu basali et sinu columellari munita ; peristomate tenero, vix incrassato, continuo, effuso potius quam reflexo. Typus : Berendtia Digueti J. Mabille et B. minorina J. Mab. Sous cette dénomination nous établissons une section dans le genre Berendtia, pour deux espèces récemment décrites et dont les caractères généraux diflèrent de ceux présentés par le type du genre. Le genre Berendlia offre les particularités suivantes : coquille dextre, turriculée, à sommet obtus ; tours embryonnaires possédant un diamètre plus large que celui des deux tours qui les suivent ; test peu épais, muni de côtes lamelleuses transverses, obliquement arquées et un peu espacées; dernier tour plus ou moins descendant et détaché de l’avant-dernier ; rime ombilicale profonde; ouverture semi-cireulaire. à péristome épaissi, étalé, presque plan, continu. L'espèce type, d'assez grande taille, présente ces caractères importants : les tours de spire presque plans, s’accroissent rapide- ment, et la suture linéaire bien apparente est cependant peu pro- fonde. Chez les Teneriliu lenroulement est très lent, régulier, les tours de spire sont arrondis. plutôt convexes et la suture profoude ; les lamelles qui ornent les tours sont plus serrées, un Heu moins arquées, etc. 80 J. MABILLE OBSERVATIONS sur quelques Mollusques provenant du Maroc et des iles Canaries. Pendant le cours de son voyage au Maroc et aux îles Canaries, M. Buchet a récolté un certain nombre de Mollusques plus particu- lièrement terrestres, que ce voyageur à fait parvenir au Muséum d'Histoire Naturelle: peu nombreuses sont les espèces recueillies, mais elles offrent un intérêt des plus sérieux ; leur rareté, pour quelques-unes la singularité de leurs formes, attirent immédiate- ment l'attention ; les indications de localités, de provenances diverses, prises avec un soin particulier, viennent encore rehaus- ser la valeur des objets récoltés Nous diviserons les résultats des recherches de M. Buchet en deux parties : la première comprendra les Moilusques originaires du Maroc, et la seconde ceux provenant des îles Canaries. A Maroc. CEPHALOPODA SPIRULID Æ GENUS SPIRULA {. SPIRULA PERONI Spirula Peronti Lamarck. Hist. An. s. V. T. VII, p. 601-1822. == — Tryon. Man. of. Conch. T. 1, pl. 96, Ï. 467-469. La plage de Mogador. GASTEROPODA-PROSOBRANCHIA CYCLOSTOMATIDÆ GENUS LEONIA 2. LEONIA SCROBICULATA Cyclostoma (leonia) serobiculati Mousson. Jahrb. d. d. malak. Gess., p. 98, pl. 5, f. 2, 1874. NOTITIÆ MALACOLOGICÆ 81: Melha ; Sidi Adamsec’h (Buchet), Mogador ; Djebel-hadid (Mous- son). La forme typique est blanche, sans brillant ; le test est orné de stries longitudinales peu sensibles sur la partie médiane des tours mais bien développées dans le voisinage de la suture; ces stries sont presqu’entièrement eflacées sur le dernier tour. Les trois premiers tours porlent des cordons décurrents bien accentués, lesquels disparaissent sur le dernier; ils sont accompagnés de méplats de forme mal définie. Quelques exemplaires provenant de Sidi-Adamsec’h offrent une coloration violâtre très pâle, un beau brillant, bien que les cordons décurrents soient plus accusés et plus nombreux que dans la forme typique. MELANIDÆ GENUS MELANOPSIS 3. MELANOPSIS MAROCCANA Buccinum maroccanum Chemnitz. Conch. Cab. (éd. 1). T. _. p. 285, pl. CCX, f. 2080-2081, 1795, et Bourguignat, Mal. Alg. T. 2 pl. XVI, f. 1-14. Oued-Ida ; Acandud, Melha. Ban abondante. 4. MELANoOPSsIS MARESI Melanopsis Maresi Bourguignat. Paléont. Algérie, p. 106, pl. VI, Î. 1-4, 1862. — -— -— Mal. Algérie. T. 2, p. 265, pl. XVI, f. 21-24, 1864. — tingitana Morelct. Journal Conch., p. 165, 1865. — — Brot. Die Melaniacum, p. 442, pl. 48, f. 1-5, 1874. : Oued-Ida ; Oued-Haitwadel. Plus rare que la précédente. 5. Pazupesrriva Bucaeri J. Mabille (sp. nov.) Testa angustissime perforata, acute oblongo-elongata,, solida, nitidiuscula, e corneo-lutescente ; oculo nudo, Iævigata ; sub lente valida, striis capillaceis numerosis, parum regularibus, ornala ; 82 ! J. MABILLE spira regulariter conico-elata ; apice obtusulo, minuto quandoque rubescente; anfractibus 8-8 1/2 modice crescentibus,convexiuseulis, sutura bene distincta, paululum impressa separatis ; ultimo majore, 2/3 altitudinis textæ æquante, rotundato turgidulo, ad basin non attenuato ; versus aperturam haud descendente ; apertura verticali, ovata, infra rotundata, peristomate continuo; margine externo bene arcuato, columellari incrassatulo paululum dilatato. Alt. 6. Diam. maj. 2, 3/4 millim. Dans les vases auprès de Mogador (Buchet). Cette espèce ne peut être comparée qu'à l’Assim. rectu Mousson (Jahrb. mal. Gen., p. 100, pl. 5, f. 4, 1874). Elle en diffère par sa taille plus grande, le nombre de ses tours de spire, 8 ou 8 1/2 au lieu de 7; par ces mêmes tours convexes et non aplatis, par sa suture bien marquée ; par son dernier tour bien arrondi non atténué à la base, par la forme de son ouverture. Elle est plus régulière- ment conique que l’Ass. recta, sa base étant moins renflée et sa spire moins atténuée. JANTHINIDÆ GENUS JANTHINÆ 6. JANTHINA COMMUNIS Janthina communis Lam. Hist. An. s. V. T. VI, p. 206, 1822. La plage de Mogador. GASTEROPODA PULMONATA LIMACIDÆ GENUS LIMAX = 1. LimMax DESHAYESI Limax Deshayesi Bourguignat. Mal. Algérie. T. 1, p. 74, pl. 18, Î. 30-32. Environs de Mogador. Les individus recueillis par M. Buchet ne sont pas complètement adultes : mais ils possèdent tous les caractères attribués à l'espèce. NOTITIÆ MALACOLOGICÆ 83. PARMACELLID Æ GENUS PARMACELLA 8. PARMACELLA DESHAYESI Parmacella Deshayesi Moquin-Tandon. Act. Soc. Linn. Bord., 1848. — — Bourguignat. Mal. Algérie. T, 1, p. 50, pl. 2, f. 1-30. | Haya de Bihi, Oued-Ida ; un seul exemplaire privé de son animal. L’exemplaire récolté mesure 15"" de long et ofîre une largeur de 8m {1/2 en son plus grand diamètre. Il est très épais, couvert en- dessus de stries d’accroissement concentriques, peu régulières et espacées. Le nucléus, d'un jaune vif, est lisse et très brillant. HELICID Æ GENUS VITRINA 9. VITRINA MARROCCANA J. Mabille (sp. nov.). Testa depressa, transverse-oblogo-ovata, lævigata, eximie costu- lato-striata ; costulis tenuibus, numerosis, irregularibus ; nitidis- sima, vitrea ; spira complanata; apice minuto, vix prominulo, costato ; anfractibus 3 rapidissime crescentibus, sutura sublata, fere canaliculata, marginata, separatis ; ultimo magno, antice dila- tato, desuper aspecto, paululum turgidulo, ad lineam dorsalem rotundato, vix obscure angulato, haud descendente, basi convexius- culo ; apertura magna, lata, ovata, perobliqua ; peristomate sim- plici, acuto ; margine externo incurvato, paululum dilatato, colu- mellari areuato ; lamina angusta tenera, munito, ad columellam paululum incrassato. ÿ Diam. maj. 9; — min. 6; — alt. 3 millim. Sidi Adamsec’h. La forme générale de cette Vitrine est celle du Vitrina major, mais elle est bien plus grande; les stries très accusées, un peu espacées, simulant de petites côtes, ne sont visibles qu’avec le secours d’une loupe ; le test est brillant, nullement opaque; le dernier tour largement développé est bombé au-dessus, arrondi à la périphérie, presque sans trace d’angulation. 84 J. MABILLE GENUS HYALINIA 40. HYALINIA PSATURA Zonites psaturus Bourguignat. Mal. Algérie. T. 1e, p. 74, pl.-18, Î. 30-32. Le Maroc (M. Buchet). GENUS PATULA 41: PATULA ALSIA _Heliæ alsia Bourguignat. Mal. Algérie. T. 4, p. 175, pl. XVI, . 21-23, 1863. Sidi Adamsec’h. _— GENUS HELIX SECTIO : MACULARIA 12. HELIX LACTEA Helix lactea Muller. Verm. Hist., II, p. 19, 1774. — — Bourguignat. Mal. Alg. T. 1, pl. XI, f. 1-9. Environs de Mogador. SECTIO : CARACOLINA HELIX LENTICULA -Helix lenticula Férussac. Tabl. syst. N° 154, 1821, et Hist. gén. Moll., pl. LXVE, f. 1. Sidi Amadsec’h; dunes de Mogador. Exemplaires identiques à ceux qui vivent en si grande abondance dans la France méridionale, notamment aux environs de Collioures, près du fort St-Elne. HELIx PROBATA J. Mabille (sp. nov.). Testa umbilicata, lenticulari, acute carinata, parum crassa, niti- dula, e corneo palide lutescente, striis obliquis minutissimis, irre- NOTITIAÆ MALACOLOGICÆ 8 © gularibus, ornata; spira convexiuscula ; apice concolore, obtuso, fere lævigato ; anfractibus 6, vix convexiusculis, sensim et regula- riter crescentibus ; sutura parum impressa, lineari, filo albo denticulato, marginata ; ultimo, desuper aspecto, duplo latiore quam penultimo ; ad aperturam dilatato, haud descendente, subtus bene convexo, ad peripheriam depresso et acute carinato, carina sparsim obscure denticulata. Apertura perobliqua, ovata, margine externo acuto, vix effluso, ad carinam angulata; margine columellari albo, incrassato, cum basali angulo obtuso juncto. Diam. moy. 27; — min. 26; — alt. 7-8 millim. Sidi Adamsec’h. Cette espèce appartient au même groupe que les Helix Calpeana et lenticularis : Elle diffère de la première par sa forme plus déprimée, par ses tours de spire aplatis, ceux de la Calpeana sont convexes ; par sa suture linéaire à peine marquée, chez l’autre espèce la suture est bien distincte, presque profonde ; par ses stries fines, serrées, peu proéminentes ; la Calpeana est costulée ; par son ombilic plus large, arrondi, celui de la Calpeanü est plus étroit et très évasé à l’origine. La lenticularis diffère de la probata par sa petite taille, par les costules qui ornent sa surface, par la forme de son ouverture comprimée, par son bord basal sinué, etc. SECTIO : EUPARIPHA 13. HELIX PISANA Helix pisana Muller. Verm. Hist., 11, p. 60, 1774. Le cap Sim ; les dunes de Mogador. Les individus récoltés par M. Buchet appartiennent à une variété minor de cette espèce, assez abondamment répandues dans les régions méridionales, bords de la Méditerrannée, îles Canaries ; environs de Montpellier, de Collioures et de St-Jean-de-Luz ; elle est ornée de bandes nombreuses et se rapproche assez de la figure 8, pl. XXVI, du tome {er de la Malacologie de l’Algérie. 14. Hezix DERNEI Helix Dehnei Bossmässler. Zeitschr. f. malac., p. 173, 1846. — — Chemnitz. Conch. Cab. (éd. altera). T. 36, Ï. 22-24. Cap Sim ; Bourriki ; Mogador ; Melha (Buchet). Au Nord de Bull. Soc. Philo. de Paris, 1897. IX. — D 86 J. MABILLE Mogador (Mousson). Varietas alba. Coquille blanche de même taille ou plus petite que le type, à test mat, sans aucun brillant, dépour- vue de bandes et de taches, à dernier souvent moins renflé : cette variété provient de Bourriki. 15. HELIX PLANATA Helix planata Chemnitz. Conch. Cab. T. XI, p. 281; T. 209, Î. 2067- 2069 ; 1795. Cap Sim ; Mara (Buchet) ; Mogador (Mousson). 16. HELIX ERYTHROSTOMA Helix erythrostoma Philippi in Pfeiffer. Zeitschr. f. Malac., p. 84 ; 1850. — — Chemnitz. Conch. Cab. (ed. altera). T. 132, Î. 23-24. Mogador, dans les dunes ; Cap Sim (Buchet) ; Mogador, Ueb-Ksib (Mousson). SECTIO : XEROPHILA 17. HELIX APICINA Helix apicina Lamarck. Hist. An. s. Vert. T. VI, 2, p. 93, 1822. — — Bourguignat. Mal. Algérie. T. I, p. 198, pl. XX, 115-2000 Sidi Adamsec’h (Buchet). Rabat et Casa-blanca (Mousson). 18. HELIX COLOMESIANA Helix colomesiana Bourguignat. Mal. Algérie. T. 1, p, 245, pl. 28, . 11-15, 1863. Les dunes des environs de Mogador (Buchet), au sud de Mogador (Mousson). bts 19. HELIX SUBROSTRATA Helix subrostrata Ferussac in Tewer. Cat. Moll. Nord Afrique, p. 25, 1839. — — Bourguignat. Mal. Algérie.T.1, p.240, pl.XX VIE, î. 10-23. NOTITIÆ MALACOLOGICÆ 87 Harza de Bihi (Buchet). VARIETAS BIZONATA Bourguignat, loc. cit. ; Test orné de deux larges bandes noires recouvrant toute la surface de la coquille ; la région ombilicale restant blanche. 20. HELIX MOESTA Helix moesta Parreys in Bourguignat. Mal. Algérie. T. 1, p. 227, pl. XXV, f. 4-7, 1863. Les dunes de Mogador. 21. Hezix suBMorsrA J. Mabille (sp. nov.). Testa subobtecte perlorata, subdepressa, solidiuscula, subopaca, nitente, grisea, maculis parvis seriatim ordinatis, cincta ; ruditer et dense striata; striis costuliformibus fere lamellatis, irregularibus ; apice obtuso, minuto, fulvo; spira regulariter conica, parum pro- minente ; anfractibus 5 vix convexiuseulis, regulariter et sensim crescentibus, sutura distincta separatis ; ultimo majore, haud descendente; desuper aspecto ere duplo latitudinem penultimi æquante ; subtus inflato, apertura obliqua, transverse ovato-rotun- data ; peristomate remote labiato, acuto; margine externo longe arcuato; columellari incrassato, rosaceo tincto, perforationem semi tegente. Diam. m. 9 ; — m.8; — alt. 5 millim. Les dunes de Mogador. Elle difière de l’Helix mœsta (Bourguignat, Mal. Algérie. T. 1, pl. XXV, f. 1-7) par une taille moins développée; une forme moins déprimée; une spire plus régulièrement conique; par ses stries plus fortes, le dernier et l’avant-dernier tours moins hauts, l’ouver- ture plus arrondie, par son ombilic réduit à une perforation à demi- cachée par l’expansion du bord columellaire. 22. HELIX PSAMMICOLA J. Mabille (sp. nov.). Testa anguste umbilicata, depresso-conica, solida, crassiuscula, cretacea ; striis rugosis, densis, irregularibus et nodulis elongatis, præsertim in ultimo anfracto, munita ; maculis corneo-griseis vel nigricantibus, translucidis, ornata ; spira conica, prominente ; apice obtuso, lævigato, fulvo ; anfractibus 5 regulariter et rapide crescen- tibus, primum ad suturam planulatis, demum bicarinatis, carinis in ultimo anfracto validioribus; sutura angusta, lineari, deinde SS J. MABILLE canaliculata, separatis ; anfracto ultimo haud descendente, bicari- nato, Carina inferiore majore, conspicue denticulata ; subtus con- vexiusculo, striis lamellosis sat regularibus alternatim majoribus, et alteris filiformibus, intervenientibus, ac zonula nigra, interrupta decorato. Apertura valde obliqua, ovato-triangulari ; peristomate non continuo ; margine externo brevi, paululum incurvato ; collu- mari obliquo, incrassatulo, laminam tesseram, umbilicum semi- tegentem, emittente; basali bene arcuata. Diam. maj. 7; — min. 6 1/2; alt. 4 millim. Sidi Adamsec'h (Buchet). Elle appartient au même groupe que les Helix Despreauri, nodoso- striata, elc. ; elle diffère de cette dernière, sa plus proche voisine, par sa forme plus déprimée, par les rugosités de sa surface moins accusées, par sa double carêne sensible seulement sur le dernier tour, par ces mêmes tours plus convexes, moins plans au voisinage de la suture; par son cône spiral plus régulier, sa suture moins prononcée, ne s’élargissant qu’au dernier tour,enfin par son ouver- ture plus large, son ombilic moins ouvert. à 23. HeELIx BuCHETI (sp. nov.). Testa anguste umbilicata, subglobosa, solidiuscula, sat tenera, fere pellucida ; e corneo-rubescente, vix nitente; ruditer striato- lamellosa præsertim in anfracto ultimo ; spira conica, parum pro- minente ; apice minuto, obtuso, concolore ; anfractibus 4 rapide crescentibus, convexis, sutura bene impressa separatis ; ultimo ad initium obseure angulato, demum rotundato, haud descendente, subtus paululum inflato, supra linea albido-lutea peripherica usque ad summum continua, circumcincto ; infra lineis fuscis 2-3 ornato. Apertura parum obliqua, lunato-subovata ; peristomate acuto ; margine externo bene arcuato, columellari oblique rectiusculo, incrassatulo umbilicum non tegente. Diam. maj. 5 1/2 ; — min. 5; — alt. 3 1/2 mill. Sidi-Adamsec'h (Buchet). - L'Helix Bucheti est voisine de l’H, lacestarum (Bourguignat. Mal. Alg. 1 pl. XXII, f. 23). Elle en diffère par une forme moins déprimée, plus globuleuse, par des tours plus renflés ; par sa striation, com- posée sur les premiers tours de stries serrées, irrégulières, un peu saillantes, devenant lamelleuses sur le dernier tour, espacées à intervalles plus finement striés ; par sa taille beaucoup plus petite, sa spire plus proéminente, son ombilic plus ouvert. NOTITLÆ MALACOLOGICÆ 89. SECTIO XEROLEUCA 24. HELIX MOGADORENSIS Helix mogadorensis Bourguignat. Moll. lit., fasc. 3, p. 57, pl. 9, f. 1-3, 1863. Leucochroa mogadorensis Mousson. Jahr. de D. malak. Gesell, p. 6, 1874. Mara ; au sud de l’Oued-[da, à 4 heures de Mogador; dunes de Mogador (Buchet), autour de Mogador ; plus rare près d’Ain-Umest (Mousson). SECTIO TURRICULA 25. HELIX PUMILIO Trochus pumilio Chemnitz. Conch. Cab. T. XI, p. 164, T. 164, f. 1888-1889, 1795. Les dunes de Mogador (Buchet), au nord de Mogador (Mousson). SECTIO COCHLICELLA 26. HELIX CONOIDEA Helix conoidea Draparnaud. Tabl. Moll., p. 69, 1801, et Hist. p. 78, pl. 4, f. 7-8, 1805. Les dunes de Mogador (Buchet). Casa Blanca (Mousson). Varietas nigra Bourguignat. Mal. Algérie. T. 1, p. 285, pl. XXXII, Î. 93. Coquille d’une couleur noire plus ou moins foncée à l’exception du troisième tour qui reste blanchàtre. 27. HELIX VENTROSA. Cochlicella ventrosa Ferussac. Tabl. Syst., 1821. Bulimus ventricosus Draparnaud. Tabl. moll., p. 68, 1801, et Hist. pl. IV, f. 31-32. Helix barbara Bourguignat. Mal. Algérie.T. 1, p. 286, ie XXXII, f. 29 et 40. Forêt d He à quatre heures de Mogador, sur la rive gauche de l’Oued-Ida (Buchet). Casa Blanca (Mousson). 90 J. MABILLE 98. HELIX WEBBIANA Bulimus Terverianus Webbet Berthelot. Ann: Sc. Nat. T. XXVII, p. 326. — — A. d'Orbigny. Moll. Can., p. 67, pl. 2, f. 26. Cap Sim; harza de Ribi; forêt d’Argamier (Buchet) ; Mogador, Casa Blanca, Ain-Umest (Mousson). Cette Helir est très voisine de l’H. acuta; elle en diffère par sa forme plus étroite, par son dernier tour moins développé ; par son test plus épais, plus dur, orné de côtes longitudinales plus ou moins accusées et espacées ; les espaces entre les côtes sont opaques, sou- vent d’un blanc pur; sa coloration est très variable: certains individus sont ornés de bandes noires, tantôt continues, tantôt interrompues ; d’autres sont blanchâtres ; quelques-uns gris avec de petites flammules brunes. GENUS BULIMUS SECTIO CHONDRULA 29, BuLIMUS PUPA Helix pupa Linné. Syst. Nat., p. 773, 1758, et Bourguignat. Mal. Ale. T. II, pl. IL, f. 39-40. Sidi Adamsec’h. = GENUS FERUSSACIA 30. FERUSSACIA ENNYCHIA Ferussacia ennychia Bourguignat. Mal. Algérie. T. Il, p. 58, pl. 14, Î. 17-19, 1864. Sidi Adamsec’h ; Bouzanna, rive gauche de l’Oued-Ida ; Oued-Ida, à trois heures de Diabet (Buchet). GENUS RUMINA 31. RUMINA DECOLLATA Helix decollata Linné. Syst. nat., p. 773, 1758. Sidi Adamsec’h (Buchet). NOTITIÆ MALACOLOGICÆ 91 LAMELLIBRANCHIA UNIONIDIÆ GENUS UNIO 32. UNIO FELLMANNI . Unio fellmanni Deshayes. Expéd. sc. Algérie. L'Oued-Ida, à trois heures de marche de la côte (Buchet). 33. UNIO DURIEUI Unio Durieui Deshayes. Hist. nat. moll. Algérie, pl. CIX, £. 5-8, 1847. Même localité que pour la précédente espèce. B Iles Canaries GASTEROPODA PROSOBRANCHIA HALIOTID Æ GENUS HALIOTIS 1. HALIOTIS TUBERCULATA Haliotis tuberculata Linn. Syst. nat. T. 1, p. 780, 1760. — — A. d’Orbigny. Moll. Canaries, p. 95. Brèna Baya, île de Palma (Buchet). Santa Cruz de Ténérifie A. d'Orbigny). TROCHIDÆ GENUS TROCHOCOCHLEA Ds TROCHOCOCHLEA TURBINATA Trochus turbinatus Born. Test. Mus. Cæs. Vind., p. 335, pl. XI, f. 5-6, 1780, 92 J. MABILLE Trochus fragarioides A. d'Orbigny. Moll. Canaries, p. 82. Brèna Baya, Palma (Buchet); Gran-Canaria (A. d’Orbigny). GENUS GIBBULA 3. GIBBULA CANDEI Trochus candei À. d’'Orbigny. Moll. Canaries, p. 83, 1839. — canariensis A. d’Orbigny. Moll. Canaries, atlas-pl. VI, fig. 21-23. Brêna Baya (Buchet). Le Gibbula candei est abondant, dit A. d'Orbi- gny, dans la baie de Santa Cruz de Ténérifte, et les habitants de l’île le font entrer dans leur alimentation. e GENUS CALLIOSTOMA 4. CALLIOSTOMA CONULOIDES Trochus conuloides Lamarck. Hist. An. s. V. T. VII, p. 24, 1821. Brèna Baya (Buchet). VARIETAS CANARIENSIS. Coquille de grandetaille, conique-pyra- midale à test épais. Le premier tour est lisse, brillant ; les trois suivants sont ornés de 4 cordons granuleux. Les granules du cordon supérieur et ceux du cordon inférieur sont plus gros ; sur les cin- quième et sixième tours les cordons sont presque nuls et la surface du test est aussi polie, aussi brillante que celle du Trochus conulus ; sur les septième, huitième et neuvième tours, les cordons sont plus accusés, plus nombreux. Le dernier est renflé et dilaté à la péri- phérie, arrondi en cette partie : il porte à sa face supérieure sept cordons granuleux, après ceux-ci et également sur la base se trou- vent onze cordons non granuleux, coupés par des lignes élevées, rayonnantes, partant de la région ombilicale. Ces lignes donnent aux cordons l’apparence d’être incisés. La périphérie du dernier tour, nullement anguleuse mais arrondie, porte des taches brunes régu- lièrement espacées. La forme générale de cette coquille est celle du Call. conulus : haut. 26 ; — diam. moy. 25 1/2; — min. 18 millim. elle habite Brêna Baya, dans l’île de Palma. NOTITIÆ MALACOLOGICÆ 93 CYCLOSTOMID Æ GENUS CYCLOSTOMA D. CYCLOSTOMA LÆVIGATUM Cyclostoma lævigatum Webber Berthelot. In Ann. Sc. Nat., p. 322, 1833. San Sebastian, ile de Gomera. CERITHIDÆ GENUS CERITHIUM 6. CERITHIUM RUPESTRE ie rupestre Risso. Hist. Nat. Europ. Mér. T. 18, p. 154. — vulgatum (pro parte) À. d'Orbigny. Moll. Can., p. 92. Brêna Baya (Buchet). COLUMBELLID Æ GENUS COLUMBELLA 7. COLUMBELLA RUSTICA Voluta rustica Linné. Syst. nat. (ed. Gruel), p. 3447. San Sebastian, île de Gomera (Buchet). Baie de Santa-Cruz de Ténérifie (A. d’Orbigny). SECTIO : MITRELLA 8. meet CRIBRARIA Buccinum cribrarium Lamarck. Hist. Nat. An. s. Vert. T..VII, p. 274, 1822. Bréna Baya, île de Palma (Buchet). 94 J. MABILLE PURPURIDÆ GENUS PURPURA 9. PURPURA HÆMASTOMA Buccinum hæmastoma Gmelin. Syst. Nat., p. 3483. San Sebastian, Gomera ; Brêna-Baya, Palma (Buchet). 40. PURPURA VIVERATOIDES Purpura viveratoides A. d’Orbigny. Hist. Moll. Canaries, p. 91, pl. VI, f. 38, 1839. Brêna Baya (Palma) (Buchet); Santa-Cruz de Ténériffe (A. d’Orbi- gny). MITRIDÆ GENUS MITRA 41. MITRA EBENUS Mitra ebenus Lamarck. Hist. Nat. An. s. Vert. T. VII, p. 317, 1822. — Sowerby. Thesaurus Conch. gen. mitra, Î. 329. Brêna-Baya, Palma ; San Sebastian, Gomera ; (Buchet), Ténériffe À. d'Orbigny). GASTEROPODA PULMONATA LIMNEIDÆ GENUS ANCYLUS 42. ANCYLUS STRIATUS Ancylus striatus Quoy et Gaimard, voyage de l’Astrolabe. T. IT, p. 207, pl. LVIIL f. 35-38. San Sebastian, Gomera. NOTITIÆ MALACOLOGICÆ 95 C’est la première fois que la présence de cette espèce intéressante est constatée dans l’île de Gomera. On ne la connaissait jusqu'ici que des îles de Ténérifie, de Grande-Canarie et de Palma. M. Buchet a rapporté de la localité nouvellement découverte par lui deux très beaux exemplaires de cet ancyle. GENUS PHYSA 13. PHYSA TENERIFFÆ Physa tenerifja Mousson Turs. Faun. mal. Canaries, p. 137, 1872. Ténériffe (Buchet). Les exemplaires de l’île de Ténérifte se rappor- tent à la forme typique de l’espèce, laquelle habite toutes les iles Canaries, maïs en présentant des difiérences suffisantes pour que la plupart d’entre elles aient pu être divisées en variétés par M. Mousson. L’une de ces variétés a été rapportée par M. Buchet : Varietas Gomeræna, Mousson, loc. cit. Coquille plus renflée, plus solide ; à tours plus convexes, dont le dernier est un peu renflé en-dessus et atténué à la base. San Sebastian, île de Gomera. LIMACIDA GENUS LIMAX 14. LIMAX CANARIENSIS Limax canariensis À. d’Orbigny. Hist. moll. Ann. p. 47, pl. HI, ; f. 1-3, 1839. — — J. Mabille. Mater. faun. mal. Canaries p. Las Mercedez, île de Ténériffe (Buchet). A. d’Orbigny l’indique de cette même ile et de la Grande-Canarie. GENUS AMALIA 45. AMALIA VERNEAUI Milax Verneaui J. Mabille. Mat. faun. mal. Canaries, p. 215. La Mercedes, île de Ténérifte. 96 J. MABILLE HELICIDÆ GENUS VITRINA 16. VITRINA LAMARCKII Helicolimax Lamarckii Ferussac. T. Syst., p. 25 et hist. pl. XIX, D MIS2 IE Las Mercedes, île de Ténérifie (Buchet). GENUS HYALINIA: 17. HYALINIA CELLARIA Helix cellaria Muller. Verm. hist. I, p. 38, 1774. San Sebastian, île de Gomera (Buchet). Cette Hyalinie n’a jusqu'ici été constatée que dans les îles de Ténériffe, de Grande Canarie et de Hierro. La localité nouvelle indiquée par M. Buchet constitue un fait intéressant. 18. HYALINIA LENIS Zonites lenis Shuttleworth. Mith. nat. Berne nos 241, 242, p. 138, 1852 et Mousson rev. faun. Can. pl. I, f. 19-24. San Sebastian, île de Gomera (Buchet). Espèce indiquée seulement des îles de Palma et d'Hierro. GENUS HELIX 49. HELIX ASPERSA Helix aspersa Müller. Verm. Hist. Il, p. 59, 1774. Brèna-Caza, île de Palma (Buchet). Espèce certainement introduite dans les îles Canaries à une époque récente. SECTIO HEMICYCLA 20. HELIX FRITSCHI Helix fritschi Mousson. Rev. faun. Can. p. 63, pl. 5, f. 12, 1872. — — J. Mabille. Mat. faun. Can., p. 265. NOTITIÆ MALACOLOGICÆ 97 San Sebastian, île de Gomera (Buchet). Espèce localisée dans la seule île de Gomera ; de même que sa proche voisine l’Helix glasiana n’habite que la Grande-Canarie. SECTIO ÎBERUS 21. FELIX QUADRICINCTA Helir quadricincta Morelet. Journ. Conceh. IT: série. T. IV, p. 156, 1864 — — J. Mabille. Nat. faun. Can. IE, p: 24. San Sebastian (Buchet). Cette espèce n’a jusqu'ici été observée que dans l’île de Gomera. 22. HeLix PALMICOLA J. Mabille fsp. nov.). Testa imperforata, subdepressa globosa, solida, parum crassa, irregulariter crispato-striata, eximie granulosa ; epidermide et nitore fere destituta, fulva ; supra zonis duabus, infra tertia sat latis circumeincta et maculis luteis, elongatis, zonas secantibus, præcipue in infracto tertio, ornata ; spira prominente, conica, * valida ; apice lævigato, obtusissimo ; anfractibus 5 convexiusculis, irregulariter crescentibus, sutura distincta separatis ; primis validis rapide, ceteris rapidissime crescentibus ; ultimo magno, supra convexo, ad peripheriam paululum angulato, demum rotundato et inflato, antice breviter deflexo, pone peristoma contracto, subtus vix convexiusculo ; apertura ovata, latitudine fere aquante altitu- dinem ; lunata, intus albescente ; peristomate acuto, paululum incrassato, repando potius quam reflexo ; marginibus non approxi- matis ; externe longe arcuato; columellari paululum incurvato, plane incrassato, ad insertionem calloso, laminam angustam, appressam, emittente. | Diam. m. 28 ; — min. 24; — alt. 16 millim. Brèna-Baya, île de Palma. Coquille voisine de l’Helir gomerensis (Mousson, Rev. faune, pl. IV, f. 9-10. dont elle diffère par sa perforation entièrement nulle ; la Gomorensis, ex icone, est obtecte imperforata ; par sa taille plus srande, par sa striation composée sur les premiers tours de rides crispées, peu régulières et sur les suivants et en particulier sur le dernier de stries costulées, de rides crispées et de malléations par- fois peu apparentes ; nos individus ne sont pas frais ; la cuticule a 98 J. MABILLE presque disparu, cependant un examen attentif permet de recon- naître les traces d’une granulation très fine mais peu prononcée, couvrant le test aussi bien en-dessus qu'en-dessous ; par sa spire wrosse, conique très obtuse, surmontant une base très développée; la spire de la Gomorensis est régulièrement conique et en parfaite proportion avec sa base; par son ouverture presqu'aussi haule que large ; par ses deux bandes supérieures déchirées par des taches jaunâtres ; une troisième bande est indiquée seulement sur: la face inférieure du dernier tour. Varietas minor. Coquille plus petite à bandes presque nulles. Diam. moy. 24; — min. 20 1/2; — alt. 12 millim. Même localité. SECTIO CARACOLLINA 23. HELIX LENTICULA Helix lenticula Ferussac. Tabl. Syst. n. 154, 1821 et hist. gen. moll., pl. LXVE, f. 1. San Sebastian (Buchet). 24. HELIX DISCOBOLUS Helix discobolus Shutleworth. Mitth. n. G. Berne nos 260-261, p. 290, 1852. — — Mousson. Rev. faun. Can., p. 66, pl. IV, f. 1-2, 1872. San Sebastian (Buchet). Encore une espèce qui n’habite que l’île de Gomera. Elle représente dans cette île l’Helix planaria de Ténérifte. SECTIO : EUPARIPHA 25. HELIX PISANA Helix pisana Müller. Verm. hist. IL, p. 60, 1774. La grande Canarie (M. Buchet). Cette espèce de nos côtes est abondamment répandue dans l’île sans ofirir de modifications appréciables. SECTIO : XEROPHILA 26. HeLix visABUNDA J. Mabille (sp. nov.). Testa anguste obtecte perforata, subdepresse conica, tenera NOTITIÆ MALACOLOGICÆ 99 : subpellucente, vix nitidula, e luteo-griseo, striato-costulata ; costulis densis, oblique arcuatis, ere regularibus ; maculis brunneis zonas angustas simulantibus, cincta ; spira regulariter conica, parum prominente ; apice minulo obtuso, lævigato, flavescente ; anfractibus 5, convexo-rotundatis, regulariter et sensim crescentibus, sutura impressa, separatis ; ultimo compresse-rotundato, haud descen- dente, adinitium angulato, angulo demum evanescente ; subtus convexo et maculis parvis, brunneis, quandoque translucidis, zonula angusta, formantibus, ornata ; apertura obliqua, lunata, ovato -rotundata, peristomate acuto, vix incrassatulo; margine externo incurvato ; columellari vix incrassato, laminam teneram perforationem fere omnino tegentem, emittente. Diam. moy. 7 ; — Diam. min. 6 1/2; — Alt. 4 1/2 millim. Barranco de Quintero, Palma (Bucbet). 97. HELIX HERBICOLA Helix herbicola Shuttleworth in Mousson. Rev. faun. Can. p. 35, pl. IL, f. 37-38, 1872. La Grande-Canarie (Buchet). 28. HELIX DENDROPHILA Helix dendrophila J. Mabille. Mat. faune Can., p. 112, pl. XVI, î. 4-5, 1884. Grande-Canarie (Buchet). Cette même espèce avait déjà été observée dans la même île par M. Ripoche. SECTIO: OCHTHEPHYLA 29. HELIX MULTIGRANOSA Helix multigranosa Mousson. Rev. faun. Can., p. 39, pl. IL, Î. 25-27, 1872. — — J.Mabille Mat. faun. mal.Can. Il, p.67, 1884. M. Buchet a récolté dans les environs de San Sebastian de Gomera, un seul individu de cette intéressante espèce, mais sa conservation ne laisse rien à désirer ; ce fait est important, les exemplaires d’après lesquels l’espèce a été décrite ayant été récoltés à l’état l mort, complètement privés de cuticule, ont donné à penser que 100 J. MABILLE celte espèce appartenait à une faune éteinte. La nouvelle décou- verte de M. Buchet permet d’aflirmer l'existence à l’état vivant de l’Helix multigranosa. Sa cuticule est épaisse, dure, d’un brun roux ; elle enveloppe complètement la coquille : les traces d’érosions, peu sensibles, apparaissent seulement au sommet. SECTIO : TURRICULA 30. HELIX NODOSOSTRIATA Helix nodoso-striata Mousson. Rev. faun. mal. Can., p. 51, pl. II, Î. 19-21, 1872. à San Sebastian île de Gomera. En récoltant cette espèce M. Buchet a fait une véritable découverte: Mousson, en effet l’a décrite d’après un seul exemplaire recueilli par M. de Fritsch dans l’ile de Gomera, mais sans indication précise d'habitat. La localité relevée par M. Buchet ofire donc une importance réelle. Cette Helix varie peu: quelques individus ont une spire plus élevée que celle de l’exemplaire figurée par M. Mousson, mais ils conservent tous les caractères de l’espèce ; la seconde carène bien accusée, située au milieu des tours, nettement séparée de la pre- mière; les rugosités très fortes de la surface, la dépression des tours de spire, etc. GÉNUS BULIMUS SECTIO : NAPÆUS 31. BULIMUS BERTHELOTI Bulimus bertheloti Pfeifier. Mon. hel. viv. T. 1, p. 6%, 1848. — — Buve. Conch. Sion. gen. Bulimus, f. 541, 1849. San Sebastian, île de Gomera. 32. BuLimus severus J. Mabille (sp. nov.). Testa anguste rimata, elongato ovata, striata, vix granulosa, solida ; epidermide rufescente, rugoso haud nitente, induta ; apice obtuso, corneo-rubescente ; spira ovata, breviter attenuata ; anfrac- tibus 6 6 1/2 convexiusculis, regulariter et sat rapide crescentibus, sutura impressa separatis; primis erosis, bene convexis, penultimo et præcedente majoribus ; ultimo maximo, fere 2/3 spiræ æquante, versus aperturam vix descendente, turgido, ad basim attenuato; NOTITIÆ MALACOLOGICÆ 101 apertura verticali, semi-ovata, infra angulata ; peristomate conte- nuo ; margine columellari late reflexo et appresso, rimam fere obtegente, et callum dentiformem ad angulum superum emittente: margine externo valde curvato, late expanso; columella incrassata, fere recta, truncata. Long. 19 ; — lat. med. 9 — apert. cum perest. long. 9 ; — lat. 7 millim. San Sebastian, île de fiomera (Buchet). Ce Bulime se rapproche un peu du Bulimus Tarnierianus Grasset (Journ. conch. 1857, pl. XIIL, f. 6). Ii en diffère par sa taille plus grande, sa forme plus renflée, moins subitement acuminée, par ses tours de spire plus larges, dont le dernier est bien plus développé ; par son ouverture plus anguleuse inférieurement. 39. BULIMES VARIATUS Bulimus variatus Webb et Berthelot. Ann. Sc. Nat. T. XXVII, p. 326, 1833. Barranco de Quintero, ile de Palma (Buchet). GENUS BUMINA 34. BUMINA DECOLLATA Helix decollata Linné. System. Nat. ed. X, p. 773, 1758. La Grande-Canarie. GENUS GIBAULINA 3). GIBBULINA DEALBATA Pupa dealbata Webb et Berthelot. Ann. Se. Nat. T. XXVIIE, p. 321, 1833. San Sebastian, ile de Gomera. GENUS PUPA SECTIO : PUPILLA 36. PUPA ANCONOSTOMA Helix anconostoma Lowe. Prim. faun. Mad. et Post. Sanct., p. 62. T. VI, f. 30, 1831. Fuentes de la Calderita, Santa-Cruz de Palma (Buchet). Bull. Soc. Philom. de Paris, 1897. IX. — 7 102 J- MABILLE. — NOTITIÆ MALACOLOGICÆ - LAMELLIBRANCHIA GENUS RADULA 97. RADULA LIMA Ostrea Lima Linn. Syst. Nat. ed. XII, p. 1147. Lima squamosa Lamarck. Hist. Nat. Ann.s. Vert. T. VI, 1, p. 156. Brêna-Baya, Palma (Buchet); Lancerotte (Webb et Berthelot). Cette espèce n’est représentée dans les récoltes de M. Buchet que par une seule valve; mais elle offre un certain intérêt, en raison de son habitat, différent de celui indiqué par Webb et Berthelot. M. A. d'Orbigny fait, en effet, remarquer que les exemplaires de cette espèce recueillis aux îles Canaries sont plus étroits que ceux de la Méditerranée; qu'ils n’ont que 19 côtes. Ces remarques s'appliquent parfaitement à la valve provenant de Gomera. 103 SUR L’ENDODERME DES INSECTES par A. LÉCAILLON (1). On sait que chez les Métazoaires, le feuillet endodermique a pour rôle principal de former l’épithélium de l'intestin moyen. Ce fait n'est pas cependant aussi universel qu’on l’a cru jusqu'ici, et les Insectes offrent à cet égard un cas extrêmement intéressant. Chez quelques-uns d’entre eux l’endoderme remplit bien sa fonction normale, mais chez presque tous il n'existe que pendant la période embryonnaire, et ne prend point part à la formation du tube digestif. Dans certains cas, même, il n’apparaît plus du tout pendant le développement. Il en résulte que le corps de la plupart des Insectes adultes est constitué seulement par des organes d’origine ectodermique et des organes d’origine mésodermique, et que cerlains Hexapodes n’ont même jamais d’endoderme, pas plus à l’état embryonnaire qu’à l'état adulte. Malgré les nombreux mémoires qui furent publiés depuis une cinquantaine d’années sur le développement embryonnaire des Insectes, ces faits ne sont connus que depuis très peu de temps ; ils ont été établis pour la première fois par R. Heymons (95, 96, 97) en ce qui concerne les Orthoptères. Je les ai de mon côté vérifiés chez les Coléoptères (2). Je me propose de faire ici un court historique des différentes opinions que les anciens observateurs ont eues sur l’endoderme des Insectes, puis d'examiner la formation et l’évolution de ce feuillet germinatif chez les différents types d’Hexapodes, et enfin de recher- : cher les raisons que l’on peut donner pour expliquer l’anomalie que cette évolution présente dans le groupe animal dont il s’agit ici. A, — PARTIE HISTORIQUE C’est seulement à partir de 1871 que l’on commença à parler de feuillets germinatifs chez les Insectes. Jusqu'à cette époque, les embryologistes avaient étudié le développement embryonnaire de ces animaux sans pratiquer de coupes au travers de l’œuf, simple- (1) Travail fait au lat oratoire d'Embryogénie comparée du Collège de France. (2) La plupart de mes observations n’ont pas encore été publiées. 10% A. LÉCAILLON ment par l'observation directe de celui-ci. La question des feuillets germinatifs ne pouvait donc être résolue ni même abordée dans ces conditions défectueuses d'examen. Kowalevsky (71) pratiqua le premier des coupes dans les embryons et publia les résultats de ses observations,en 1871, dans un mémoire intitulé: «Embryologische Studien an Vürmern und Arthropoden ». Ce travail, accompagné de 12 planches, est relatif à l’Hydrophilus piceus, l’Apis mellifica, le Pterophorus pentadactylus, le Sphinx populi et le Gastropacha pini ; il a été publié dans les « Mémoires de l’Aca- démie de St-Pétersbourg ». Kowalevsky constata qu’il se forme, pendant le développement, un feuillet supérieur qui donne naïis- sance généralement par invagination à un feuillet inférieur. Puis, de ce dernier, se serait détaché plus tard un troisième feuillet, le feuillet glandulaire intestinal (Darmdrüsenblatt). Ce dernier aurait été chargé de former l’épithélium de l’intestin moyen. En même temps, Kowalevsky remarqua qu'il reste des noyaux dans le vitellus placé à l’intérieur de l'œuf. Peu après le travail de Kowalevsky, à partir de 1873, parurent les travaux de Hæckel (77) sur la théorie de la Gastræa et sur la segmentation de l'œuf. Hæckel rechercha dans le groupe des Arthropodes, comme dans les autres groupes naturels, comment était représenté le stade gastrula qui correspond, comme on le sait, à la formation de l’endoderme. Après avoir constaté que la gastrula ne se rencontre pas sous sa forme pure d’archigastrula, Hæckel admit que chez les Insectes, il se produit une perigastrula pouvant se rattacher à la perigastrula typique du Penæus, laquelle diffère de l'archigastrula en ce que la cavité de segmentation est remplie par le vitellus nutriti (1). Dans l’esprit d’'Hæckel, l’endoderme des Insectes devait donc provenir de l'invagination que Kowalevsky avait vu se former aux dépens qui feuiliet supérieur (ectoderme). Mais je ferai dès maintenant observer que si cette invagination a en effet un peu l’aspect de celle qui se produit pour donner nais- sance à la perigastrula du Penæus, elle ne saurait être homologue de celle-ci, car elle donne naissance au mésoderme et non pas à l’endoderme. En 1876, Paul Mayer (76), dans son travail intitulé « Ueber Onto- genie und Phylogenie der Insecten », admit que l’endoderme était représenté par les éléments cellulaires dont Kowalevsky avait signalé la présence dans l'intérieur du vitellus. Beaucoup d’autres (1) Voir dans les travaux de Hæckel la formation de la perigastrula du Penœus. SUR L’ENDODERME DES INSECTES 105 auteurs, tels que Bobretzky (78), Dohrn, les frères Hertwig, Balfour (80), se rangèrent à l’aVis de Paul Mayer. Mais tous ces embryolo- gistes avaient la conviction que ces éléments cellulaires, ces cellules vitellines comme on les appelait, formaient finalement l’épithélium du mésentéron. « Chez tous les Trachéates, écrit Balfour dans son traité d'Embryologie, les cellules vitellines don- nent naissance au mésentéron ). Mais bientot, on reconnut que l'intestin moyen se forme en réalité indépendamment des cellules vitellines. Kowalevsky avait déjà accepté ce fait dans son travail de 1871, puisque pour lui c'était le feuillet inférieur (mésoderme) qui donnait naissance au feuillet glandulaire intestinal. Mais bientôt, les observations de Grassi (84) sur l’Abeille montrèrent également que les cellules vitellines ne preunent point part à la formation du tube digestif. En 1886, Kowalevsky, dans un petit mémoire intitulé « Zur Embryonalen Entwicklung der Musciden », vérifia sur la Mouche ses observations de 1871. Il donna alors une théorie de la formation des feuillets germinatifs des Insectes qui fut acceptée à peu près par tous les auteurs jusqu’en 1895. D’après cette théorie, l'enveloppe blastodermique qui entoure l’œuf à la fin de la segmentation repré- senterait l’ectoderme. Ce dernier donnerait naissance par invagi- nation à un mésoendoderme d'où se détacheraient ensuite d’une part le mésoderme et d’autre part l’endoderme; ce dernier pren- drait part à la formation de l'intestin moyen. Quant aux cellules vitellines, elles seraient des cellules spéciales, n'ayant aucun rapport avec le feuillet endodermique. Le stade embryonnaire correspondant à la fin de la segmentation représenterait alors une blastula (la periblastala d'Hæckel) et le stade correspondant à l'invagination ectodermique représenterait une gastrula (perigas- trula d'Hæckel). La théorie de Kowalevsky, comme je l’ai dit plus haut, fut à peu près universellement acceptée, et les nombreux travaux qui parurent de 1886 à 1895 ont eu cette théorie pour base. Parmi ces travaux, je citerai ceux de Graber (89), de Wheeler (88) et de Heider (89). Cependant, quelques auteurs, au lieu d'admettre que le tube intestinal moyen dérive d’un mésoendoderme, le décrivirent comme formé par des prolongements de l'intestin antérieur et de l'intestin postérieur. C’est ce procédé de formation qui fut décrit, en 1874, par Ganin chez la Blatte et, en 1888, par Vœæltzkow chez la Musca vomi- toria et le Melolontha vulgaris. Pour ces deux auteurs, l’endoderme naissait donc.de l’ectoderme au lieu de naître d’un mésoendoderme. 106 A. LÉCAILLON Enfin, de 1890 à 1897, parurent les travaux de R. Heymons, à la suite desquels on doit envisager la question des feuillets germinatifs des Insectes sous un jour complètement nouveau. Les principaux mémoires publiés par R. Heymons sont au nombre de trois et parurent respectivement en 1895, en 1896 et en 189%. Le premier, qui est le plus important, est intitulé « Die Embryonalentwickelung von Dermapteren und Orthopteren unter besonderer berücksich- tigung der Keimblatterbildung ». Il contient 12 planches et 33 figures dans le texte. Les Insectes pris comme sujets d'étude appar- tiennent aux genres Forficula, Gryllus, Gryllotalpa, Periplanetu et Phyllodromia. Le mémoire paru: en 1896 a pour titre! : « Grundzuge der Entwickelung und des Kôrperbaues von Odonaten und Epheme- riden » ; il est accompagné de deux planches. Les Insectes étudiés sont des espèces des genres Epitheca, Libellula, Sympetrum, Agrio, Ephemera et Cœnis. Enfin, le mémoire paru en 1897 porte le titre : « Entwickelungsgeschichtliche Untersuchungen an Lepisma saccha- rina ». Le seul Insecte étudié au point de vue embryogénique est le Lepisma saccharina. R. Heymons établit d’abord que chez les Orthoptères élevés, tels que la Forficule, la Blatte, le Grillon, etc., l’épithélium de l'intestin moyen provient d’une prolifération cellulaire qui a pour siège le fond de l’invagination proctodéale et celui de l’invagination stomo- déale. De ces régions partent des bandes cellulaires qui finissent par englober le vitellus nutritif et par constituer autour de lui un sic complet; ce sac représente l'épithélium du mésentéron. Heymons en conclut avec raison que, chez les Orthoptères élevés, le tube digestif est tout entier d’origine ectodermique, car les élé- ments cellulaires qui partent du stomodæum-et du proctodæum ne peuvent être considérés comme un endoderme. Chez le Lepisme et aussi chez les Libellulides, ce sont au contraire les cellules vitel- lines qui finissent par constituer l’épithélium du mésentéron, et Heymons admet avec raison également qu'ici c’est l’endoderme qui forme cet épithélium. | Passant ensuite en revue les divers travaux publiés sur les Insectes, le même auteur conclut que les autres Insectes doivent se comporter comme les Orthoptères supérieurs. Quant aux déductions à tirer de ces faits, R. Heymons admet que les feuillets germinatifs, chez les animaux, n’ont pas l'importance qu'on leur attribue d'ordinaire, qu'ils ne sont pas homologues dans toute la série des Métazouires, et qu'iis n'ont aucune valeur phylo- génique. Voici comment l’auteur allemand s'exprime à ce sujet : SUR L'ENDODERME DES INSECTES 107 « Die Veranlassung zu den oft in so überraschender Weise uberein- stimmenden Entwickelungsvorgängen ist eben lediglhich in den gleichen mechanischen Urzachen zu suchen, wir sind aber nicht berechtigt in ihnen Dokumente einer phylogenetischen Verwandts- chaîl zu erbliecken ». J’ai de mon côté observé que chez les Coléoptères (1) le tube digestif moyen dérive bien du stomodæum et du proctodæum, et ne peut être considéré comme représentant l’endoderme. J’admets donc comme Heymons que les cellules vitellines représentent ce dernier feuillet ; mais je pense que si l’endoderme ne forme pas chez les Insectes élevés l’épithélium de l’intestin moyen, c'est qu'il s’est adapté secondairement à une fonction nouvelle, de telle facon qu’il est devenu inapte à remplir sa fonction primitive. J’en conclus que ce fait exceptionnel n’est pas suffisant pour permettre de nier l’im- portance des feuillets germinatifs et l’homologie de ces feuillets dans la série des Métazoaires. Je reviendrai d’ailleurs sur cette question vers la fin de ce mémoire, après avoir étudié l’évolution de l’endoderme chez les divers types d’Insectes. B. — FORMATION DE L'ENDODERME L’endoderme se forme suivant deux procédés différents qu'il est d’ailleurs très facile de rattacher l’un à l’autre. En outre, chez certains Insectes où l’œuf se transforme en embryon dans des con- ditions tout-à-fait spéciales, l’endoderme disparaît plus ou moins complètement ; c’est le cas des Aphides vivipares et surtout des Hyménoptères parasites. Premier procédé. — Le premier procédé est intimement lié à la manière dont se fait la segmentation. Je n’entrerai pas ici dans le détail des faits qui se produisent pendant cedernier phénomène(2)}; je me contenterai de rappeler qu'il se fait une segmentation intra- vitelline. Lorsque celle-ci est terminée, on trouve à la périphérie de l'œuf une assise continue de cellules, et dans l’intérieur un grand nombre de cellules de segmentation réparties plus ou moins régulièrement dans la masse vitelline. C’est ce que représente la fig. I; on voit en ec l’assise périphérique et en en les cellules (1) Les espèces sur lesquelles mes observalions ont été faites sont : Clytra læviuscula Ratzb. Chrysomela Henthastri, Gastrophysa raphani, Lina populi, Lina tremulæ et Agelastica alni. (2) Voir à ce sujet un mémoire que j'ai publié dans les « Archives d’Anatomie microscopique » t. 1, fase. 2, 1897. 108 A. LÉCAILLON internes. Ces dernières cellules, comme les cellules de segmentation d'où elles proviennent, ont un contour très irrégulier et présentant de nombreux prolongements filiformes. Les cellules périphériques, au contraire, ont une forme bien délimitée et sont allongées dans le sens radial. Les cellules internes sont réparties dans une masse fluide renfermant de nombreux globules albuminoïdes ou graisseux, c’est-à-dire dans la masse vitelline. Le stade embryonnaire représenté dans la fig. [ correspond au stade blastoderme des auteurs ; c’est la periblastula d'Hæckel et la planula indirecte lécithique de Roule (93). En réalité, l’enveloppe blastodermique, ec, est l’ectoderme et les cellules internes en sont l’endoderme. Quant au stade embryonnaire lui-même, c’est le stade gastrula. L’endoderme, ici, se forme donc pendant la segmentation elle-même. Ce mode de formation de l’endoderme paraît être celui qui est le plus répandu chez les Insectes ; on le rencontre aussi bien chez des types inférieurs comme le Lépisme que chez les types élevés. C’est lui que j'ai observé chez les Chrysomélides dont j'ai cité plus haut les noms. Deuxième procedé. — Chez les Insectes qui présentent le deuxième type de formation de l’endoderme, il se produit encore une seg- mentation intravitelline. Mais, lorsque celle-ci est achevée, il ne reste aucune cellule à l’intérieur de l'œuf, toutes sont allées à la surface pour forme l’enveloppe périphérique. A la fin de la segmen- tation l’embryon a donc la structure qui serait représentée par la fig. I, si on enlevait de cette fig. toutes les cellules internes, en. Ici ce stade embryonnaire correspond bien à la blastula et le terme peri- blastula serait applicable. Quant à l’endoderme, il se produit dans ce cas aux dépens de certaines cellules qui se détachent de l’enve- loppe périphérique et pénètrent dans le vitellus. Les cellules qui émigrent ainsi de l’assise périphérique pour constituer les cellules endodermiques paraissent se détacher soit de toute la surface, soit de certaines régions de celle-ci seulement. Les observations qui ont été faites à ce sujet ne sont ni assez nombreuses, ni assez pré- cises pour qu'il soit possible de donner plus de détails à ce sujet. Quoi qu’il en soit, lorsque les cellules migratrices se sont réparties dans le vitellus, l’œuf se trouve au même stade que dans le premier procédé aussitôt après la segmentation, c’est-à-dire au stade gas- trula, au stade représenté dans la fig. I. Ce mode de formation de l’endoderme parait être beaucoup moins répandu que le procédé décrit en premier lieu ; mais il peut SUR L'ENDODERME DES INSECTES 109 se faire qu'il se produise plus fréquemment qu'on pourrait le croire d’après les travaux faits sur le développement embryonnaire des Insectes. Il n’est pas facile en effet de fixer les embryons rigou- reusement au stade qui termine la segmentation, car dès que celle-ci est terminée, le développement continue à progresser, et Fig. [. — Coupe longitudinale d’un œuf d’'Insecte à la fin de la segmentation : ec, ectoderme; en, endoderme. Fig. Il. — Coupe longitudinale d’un embryon d’Insecte au stade de la plaque germinative : $, séreuse; dm, amnios; ec, ectoderme; »ts, mésoder- me; en, endoderme; «, extrémité antérieure; p, extrémité posté- rieure; , côté ventral. Fig. III. — Coupe longitudinale d’un embryon d’Insecte au stade de la fragmen- tation vitelline ; les lettres ont la même signification que dans la fig. précédente. 1 Fig. IV. — Coupe transversale faite au travers de l'intestin moyen d’un embryon d’Insecte élevé en organisation : #1, couche musculaire de l'intestin, ep, épithélium de l'intestin ; en, endoderme. Fig. V. — Coupe transversale de l'intestin moyen d’un Thysanoure : m, tunique musculaire de l'intestin; en, endoderme. en supposant que les cellules endodermiques proviennent de l’assise périphérique, leur migration doit se faire très vile, de sorte qu'il est difficile de s'en rendre compte. Les principaux types chez qui on à signalé la formation des cellules endodermiques aux 410 A. LÉCAILLON dépens de l'enveloppe blastodermique sont : le Campodea (Uzel 1897) le Gryllotalpa (Heymons 1895) et la Mante (Giardina 1897). Ce deuxième procédé doit être considéré comme plus primitif que le premier, et le fait que l’endoderme se forme directement pendant la segmentation au lieu de se faire après, constitue par rapport au premier cas, un phénomène d’abréviation embryogénique bien net. Chez les Pucerons vivipares, les œufs, comme on le sait, se trans- forment en embryons dans l’organisme maternel lui-même. Le vitellus nutritif est alors moins abondant que dans les œufs ordinaires ; toutefois il n’est pas entièrement disparu. D'après Will (8S), il se produit dans ce cas une segmentation nor- male, et l’endoderme se forme d’après le deuxième procédé signalé plus haut ; les cellules endodermiques se détachent du pôle posté- rieur de l'œuf seulement. Chezles Hyménoptères parasites, la diminution du vitellus nutritif est bien plus marquée que chez les Pucerons vivipares. Les œufs de ces animaux sont pondus et se développent en embryons dans le corps de certaines larves. Quelquefois, ils renferment encore quel- ques globules de vitellus nutritif, mais dans certaines espèces ils en sont complètement dépourvus. Dans ce cas, la segmentation se fait encore sans doute suivant le type normal, comme cela paraît résulter des recherches de Ganin et de Koulaguiïine (92). Mais toutes les cellules de segmentation vont à la périphérie, et ensuite, il me se fait pas d’endoderme, où il ne s’en fait qu’un très rudimentaire. Dans des recherches récentes effectuées sur le Platygaster, Marchal a constaté qu’il reste dans la partie centrale de l'embryon une « petite masse parablastique » où se trouvent quelques cellules, tandis que chez d’autres Hyÿménoptères parasites, il ne reste aucune cellule comparable aux cellules vitellines. Bien que, d’après cet auteur, il ne soit pas possible (de donner le nom d’endoderme aux cellules vitellines centrales » qui ne peuvent être considérées que «comme les représentants vestigiaux d’un ancien endoderme (?) », il est certain que les quelques cellules vitellines des Hyménoptères parasites représentent l’endoderme tout aussi bien que les cellules vitellines des autres Insectes. Mais on comprend bien que le nombre des cellules vitellines soit proportionné au développement du vitellus nutritif lui-même, et que si ce dernier vient à disparaitre complètement, il en soit de même des cellules vitellines. Mais alors on se trouve en présence de ce fait que chez certaines espèces parasites, l’endoderme n’apparaît plus. Bien que ce phénomène SUR L’ENDODERME DES INSECTES 111 paraisse a priori difficile à admettre. je montrerai plus loin qu'il est une conséquence forcée de la fonction secondaire que remplit exclusivement l’endoderme chez les [nsectes élevés dont font partie les Hyménoptères parasites. C. EVOLUTION DE L'ENDODERME Chez les Thysanoures et quelques Orthoptères inférieurs, l’endo- derme prend part à la formation du tube digestif ; il y a ce qu'on peut appeler une évolution normale de l’endoderme. Chez tous les autres Insectes, au contraire, les cellules endodermiques, par suite de conditions spéciales où elles se trouvent, n'arrivent plus à former l'épithélium de l’intestin moyen ; il y à ici une évolution anormale de l’endoderme. Je décrirai d’abord ce deuxième mode d'évolution en prenant comme exemple ce qui se passe chez les Chrysomélides, particulièrement chez les espèces que j'ai étudiées, c’est à-dire chez le Clytra læviuscula Ratzb, le Gastrophysa raphani, le Chrysomela menthastri, le Lina populi, le Lina tremulæ et l’'Agelastica alni. 19 CLYTRA LÆVIUSCULA Chez cette espèce, l'embryon, à la fin de la segmentation, est au stade gastrula représenté schématiquement dans la fig. I. Les cel- lules endodermiques, disséminées dans le vitellus, ont un noyau bien net et un corps protoplasmique dont le contour émet un grand nombre de prolongements filiformes s’insicuant entre les globules deutolécithiques. J'insiste sur ces caractères des cellules endodermiques (appelées jusqu’aujourd’hui cellules vitellines par les auteurs), car on a sup- posé longtemps celles-ci constituées de toute autre façon. On a d’abord en effet considéré les éléments figurés que l’on trouve dans le vitellus comme de simples noyaux. Puis, on a regardé comme cellules vitellines (c’est-à-dire endodermiques), les « fragments vitellins » dont je parlerai plus loin et qui contiennent une ou plusieurs cellules, dans leur intérieur. Ainsi, Balfour (80) définit de la manière suivante les cellules vitellines : « Beaucoup des corps nucléés restent dans le vitellus, et, après un certain temps qui varie dans les différentes formes, le vitellus se segmente en un certain nombre de corps polygonaux ou arrondis dans l’intérieur de chacun desquels est l’un de ces noyaux avec son protoplasma. Ce phénomène désigné sous le nom de segmentation secondaire du vitellus, est en réalité une partie de la véritable segmentation, et 112 A. LÉCAILLON les corps auxquels il donne naissance sont de véritables cellules ». Or, cette définition des cellules vitellines n’est pas acceptable, et la « segmentation secondaire du vitellus» n’a rien de commun avec la véritable segmentation. Enfin, beaucoup d'auteurs considèrent les cellules vitellines comme formant ensemble un vaste syncytium en forme de réseau dont les mailles seraient occupées par les globules de vitellus nutritif. Cette manière de voir ne peut pas être acceptée non plus; chaque cellule peut se déplacer tout entière avec son noyau êt son protoplasma et il n’y a pas ici de syncytium. On peut distinguer deux périodes dans le cours de l’évolution des cellules endodermiques : une première période pendant laquelle elles conservent à peu près les caractères qu’elles avaient à la fin de la segmentation, et une deuxième période pendant laquelle elles s’adjoignent une partie déterminée du vitellus nutritif, qu’elles conservent avec elles pendant la suite du développement et qu’elles digèrent peu à peu. Pendant la première période, les cellules restent libres de se déplacer dans l’intérieur du vitellus, c’est la période de mobilité. Pendant la seconde période, au con- traire, elles restent en place, car les fragments vitellins où elles se trouvent s'opposent à leur déplacement ; c’est la période d’immo- bulité. PÉRIODE DE MOBILITÉ Elle s'étend depuis la fin de la segmentation jusqu’au moment où la plaque germinative est constituée à peu près complètement, c’est- à-dire où l’embryon a la structure représentée dans la figure I. Je ne puis entrer ici dans le détail des phénomènes qui se produisent pendant que l'embryon passe du stade représenté dans la fig. I au stade représenté dans la figure IT, c’est-à-dire pendant la formation de la plaque embryonnaire, de l’amnios et de la séreuse. Je me contenterai seulement d’ivdiquer la marche générale du dévelop- pement pendant cette période, afin de pouvoir décrire ensuite comment se comportent les cellules endodermiques pendant l’époque de leur mobilité. Au point de vue chronologique, on peut distinguer trois temps pendant la formation de la plaque germinative. Dans le premier temps, les cellules ectodermiques, d’abord toutes semblables, s'épaississent dans le sens radial et se serrent les unes contre les autres sur la face ventrale de l’œuf, tandis qu’ellés s’aplatissent tangentiellement sur la face dorsale de celui-ci. Pendant le deu- xième temps, la région moyenne ou ventrale de la plaque germina- tive se constitue aux dépens de la couche ectodermique épaissie ; € SUR L'ENDODERME DES INSECTES 113 pour cela, la bande cellulaire située sur la ligne médiane ventrale s’invagine pour faire le mésoderme, tandis que les deux bandes cellulaires épaissies qui bordent la bande médiane se rapprochent au-dessus de celle-ci et s’unissent sur la ligne ventrale pour former la couche ectodermique définitive. Enfin, pendant le troisième temps, la plaque ventrale déjà en partie formée dans la région moyenne s’allonge et s’invagine en arrière d’abord, puis en avant, et ses extrémités croissent jusqu’à ce qu’elle ait pris la disposition représentée dans la fig. IL. L’amnios et la séreuse se sont en même temps formés par suite de replis produits par dessus la plaque germinative pendant son extension sous l’ectoderme primitif. Voyons maintenant comment se comportent les cellules endoder- miques pendant ces trois temps : 1° Pendant que les cellules endodermiques se différencient à la périphérie de l'embryon, on trouve un grand nombre de cellules vitellines dans la région périphérique du vitellus. Ces cellules se tiennent surtout dans la couche vitelline située immédiatement sous l’ectoderme épaissi, tandis que sous l’ectoderme aplati. elles sont peu abondantes. Les cellules endodermiques se portent donc sur- tout vers les points où la prolifération cellulaire est très marquée, où par suite l'absorption des matériaux nutritifs est très active, et où la digestion des globules vitellins est le plus nécessaire. Ces cellules endodermiques, ainsi manifestement mises au service de la digestion du vitellus nutritif, conservent pour la plupart leurs caractères normaux. Mais, à côté d’elles, on trouve d’autres cellules en voie de dégénérescence, et sur lesquelles les auteurs ont émis un grand nombre d’hypothèses. Ces cellules dégénéres- centes paraissent en effet exister chez tous les Insectes, et elles ont été remarquées par un grand nombre d’auteurs. Elles ont parti- culièrement été signalées par Graber chez le Hanneton, par Korotneff chez le Gryllotalpa, par Wheeler chez le Doryphora, par Tichomiroff chez le Calandra et par Heymons chez les Orthoptères. Ce dernier auteur les désigne sous le nom de paracytes ; il admet qu'elles s’échappent de l'ectoderme pendant la formation de la plaque embryonnaire et qu’elles pénètrent dans le vitellus pour y dégénérer. Mais, d'après Heymons, ces paracytes pourraient aussi provenir des cellules mésodermiques ; elles seraient des éléments n’appartenant exclusivement à aucun des tissus de l'embryon. J'avoue qu’il me paraît difficile d'accepter les idées d’Heymons sur ces paracytes ; l’origine multiple de ces cellules surtout peut paraître singulière. 114 A. LÉCAILLON J'ai également observé chez le Clytra que certaines cellules paraissent quitter l’ectoderme pendant que celui-ci s’épaissit du côté de la région ventrale de l’œuf; mais elles paraissent le faire sous l’action de la compression considérable que les cellules exercent l’une sur l’autre dans cette région de l’ectoderme. Là, en effet, les cellules se pressent l’une contre l’autre fortement et se multiplient - en outre par division ; leurs noyaux ne peuvent souvent plus rester au même niveau et se placent où ils peuvent dans la cellule; il n’est donc pas impossible que çà et là quelques cellules soient chassées de l’assise commune et obligées de se placer immédiatement sous celle-ci. Et de fait, on observe souvent de telles cellules appliquées contre la face inférieure de l’ectoderme épaissi ; mais elles ressem- blent bien aux cellules ectodermiques placées au-dessus et non aux cellules dégénérescentes. Il n’est même pas impossible que certaines de ces cellules appliquées contre la face inférieure de l’ectoderme soient des cellules ectodermiques n’ayant pas pu pénétrer dans l’assise périphérique à la fin de la segmentation, parce qu’elles se sont trouvées retardées dans leur marche ou dans leur formation. Il se passerait là un phénomène semblable à ce qui se produit dans le parablaste des Poissons. On sait que chez ces animaux, certains noyaux contenus dans le parablaste s'entourent de protoplasma et s’'incorporent au distque embryonnaire ; on peut considérer ces élé- ments comme des cellules de segmentation retardatrices. Certes, la manière dont se fait la segmentation chez les Insectes, est loin de s’opposer à ce qu’il se passe quelque chose de semblable chez ces derniers animaux et que quelques cellules de segmentation arrivent à la périphérie alors que l’assise ectodermique est déjà constituée. Il n’y a pas d’ailleurs de grande importance à attacher à ces faits. Quoi qu'il en soit, les cellules dégénérescentes, que j'ai mention- nées plus haut, me paraissent être simplement des cellules endo- dermiques en voie d’atrophie. Il y a de nombreuses raisons pour militer en faveur de cette manière de voir. D'abord, comme on le verra dans la suite de ce travail, les cellules endodermiques n’aboutissent pas à former l’épithélium de l'intestin moyen, et, n'ayant plus pour fonction que de servir à la digestion des globules deutolécithiques, elles doivent disparaître au fur et à mesure que ces derniers deviennent moins nombreux. Ensuite, les cellules dégé- nérescentes se trouvent surtout, comme les cellules normales, au voisinage des parties de l’embryon où l’activité de la croissance est grande ; on en trouve aussi quelques-unes dans l’intérieur de la masse vitelline et même dans le voisinage de la séreuse, ce qui SUR L'ENDODERME DES INSECTES 115 prouve bien qu’elles peuvent se former dans toute la masse du vitellus. Enfin, si on examine attentivement les noyaux des cellules endodermiques, on voit qu'ils se trouvent souvent groupés par paires, et que dans chaque paire les deux noyaux sont contigus, ce qui indique qu'ils proviennent d'une division directe. Ils sont souvent en outre inégaux, Ce qui est aussi un caractère de division directe. D'ailleurs, je n’ai jamais observé dans ces noyaux de divi- sion indirecte nette. Parfois on les trouve allongés et contenant des grains de chromatine en partie orientés, ce qui indique chez eux des phénomènes de division intermédiaire entre la division indirecte et la division directe. Tous ces caractères montrent bien que les cellules endodermiques sont des cellules voisines de la dégénéres- cence et ayant à peu près terminé leur rôle. Ces phénomènes de dégénérescence ont d’ailleurs été observés par Heymons (95) lui même chez les Orthoptères et, avant lui, par Wheeler (88) chez le Doryphora. 2° Pendant le deuxième temps de la formation de la plaque ger- minative, les cellules endodermiques conservent une répartition semblable à celle qu’elles ont pendant le premier temps. Pendant la formation de la gouttière mésodermique, elles se trouvent en abondance au voisinage de celle-ci et aussi des deux bandes ectoder- miques qui se rapprochent de la ligne médiane. Les cellules dégé- nérescentes continuent de se produire comme précédemment. 30 Enfin, pendant le troisième temps qui est celui de l’extension en avant et en arrière de la plaque germinative, les cellules endo- dermiques se rendent en grand nombre en ces endroits où la mul- tiplication cellulaire et la consommation de matériaux nutritifs sont très énergiques. La présence des cellules dégénérescentes est là encore facile à constater. | Comme on le voit, pendant toute la période de leur mobilité, les cellules endodermiques remplissent un rôle digestif très actif vis-à- vis du vitellus nutritif; elles se rendent en conséquence surtout vers les points de l’embryon où la croissance est active et où le besoin de matériaux nutritifs se fait particulièrement sentir. En même temps elles se multiplient par division directe et certaines cellules même dégénèrent déjà complètement. PÉRIODE D'IMMOBILITÉ Cette période commence avec le phénomène connu sous le nom de segmentation secondaire du vitellus ou de segmentation vitelline. Comme le mot segmentation prête à ambiguité et a été 116 A. LÉCAILLON effectivement employé à ce propos dans un sens erroné, je dési- gnerai le phénomène dont il s’agit ici par le nom de fragmentation vitelline. Par cette expression, j'entends traduire ce fait que le vitellus se divise en segments irréguliers renfermant chacun une ou plusieurs cellules vitellines ou endodermiques. J’admets en outre que, dans ce phénomène, le vitellus n’a qu'un rôle passif, et que la fragmentation est due uniquement à l'action des cellules vitellines ou endodermiques. J'examinerai successivement la manière dont la fragmentation vitelline se produit, l’explication qu’on peut en donner et la façon dont se comportent jusqu’à l’éclo- sion de la larve les fragments vitellins avec les cellules qui y sont contenues. 1° Les premiers fragments vitellins apparaissent au moment où la plaque germinative est à peu près entièrement constituée et telle que la représente la fig. IE. Ils se montrent à la région dorsale de l'œuf, entre l'extrémité céphalique et l'extrémité caudale de l’em- bryon; ils sont tout-à-fait périphériques, immédiatement placés par conséquent sous la séreuse. Ensuite, peu à peu, de nouveaux frag- ments apparaissent dans le sens centripète et bientôt toute la masse vitelline se trouve fragmentée. Le nombre des fragments est consi- dérable ; leurs dimensions sont extrêmement variables; il yen a ayant certainement un volume dix fois plus grand que d’autres. Dans chaque fragment il y a une, deux ou trois cellules endoder- miques ; le nombre de celles-ci est rarement plus élevé. Dans chaque fragment il y a un grand nombre de globules de vitellus nutritif. L'aspect d’un embryon au moment où la fragmentation vitelline vient de s’opérer est représenté dans la fig. LIL. 2° Quelle est maintenant la cause qui produit la fragmentation vitelline ? On ne peut faire évidemment à ce sujet que de simples hypothèses. J'ai indiqué plus haut que Balfour considérait cette fragmentation comme une partie de la véritable segmentation. Or cette dernière est terminée depuis trop longtemps pour qu’on puisse admettre cette idée, et d’ailleurs, la taille très inégale des segments vitellins, leur grande irrégularité et la présence dans certains d’entre eux de plusieurs cellules, ne permettent pas de considérer le phé- nomène en question comme une véritable segmentation. En outre, la masse de vitellus nutritif qui forme presque le volume entier des fragments vitellins ne saurait avoir qu’une part passive dans la fragmentation. Ce sont donc les cellules endodermiques qui sont la seule cause de ce phénomène. Ces cellules exercent certainement une action digestive sur les globules deutolécithiques, soit direc- SUR L ENDODERME DES INSECTES 117: tement par l'intermédiaire des filaments rayonnants qui partent de leur corps protoplasmique, soit indirectement par des ferments qu'elles sécrètent. D'autre part, les cellules embryonnaires qui forment les tissus de l'embryon et qui se multiplient activement, absorbent par osmose les substances assimilables produites par l’action des cellules vitellines. Tout se passe finalement comme s’il y avait dans la masse vitelline un grand nombre de centres attrac- tifs (les cellules endodermiques) exerçant leur action sur les glo- bules vitellins et la matière liquide qui les baigne. On conçoit par suite, que, dès que l’action des forces en présence le permet, la matière vitelline se répartisse étroitement autour des centres attrac- tifs. Quant à la grosseur des fragments vitellins constitués, elle dépend forcément de la manière dont les centres d'attraction sont répartis les uns par rapport aux autres. Comme ils le sont généra- lement d’une façon très variable et très irrégulière, les fragments vitellins eux-mêmes doivent avoir des dimensions très inconstantes. On comprend également que si deux ou trois cellules vitellines se trouvent voisines elles peuvent se comporter en quelque sorte comme un centre d'attraction unique et déterminer autour d'elles la formation d’un seul fragment vitellin. Quant à la forme des frag- ments vitellins, elle devrait être sphéroïdale et même rigoureuse- ment sphérique dans le cas particulier où il n’y a qu’une cellule à l’intérieur. C’est ce qui a lieu en réalité chaque fois que le fragment vitellin n’est pas comprimé par les fragments voisins. Mais, dans la pratique, la pression réciproque rend les. fragments vitellins plus ou moins polyédriques. 3° Les cellules endodermiques renfermées dans les fragments vitellins continuent ensuite à digérer les globules deutolécithiques qu'ils contiennent. Mais leur action est désormais limitée au frag- ment auquel elles appartiennent et elles restent immobiles avec lui. Bientôt, l'ensemble des fragments se trouve environné de toutes parts par une enveloppe cellulaire qui prend son origine dans les cellules ectodermiques qui constituent le fond des poches stomo- déale et proctodéale. Cette enveloppe. d’origine ectodermique constitue l’épithélium du mésentéron. On l’a désignée quelquefois sous le nom d’endoderme secondaire ou d’endoderme actuel ou sim- plement d’endoderme. Ces dénominations doivent être radicalement rejetées ; on n’a pas plus le droit d'appeler endoderme l’épithélium du mésentéron, qu’on n’a celui d'appeler ainsi par exemple les tra- chées ou le système nerveux qui dérivent tout comme lui directe- ment de l’ectoderme. La raison que cette enveloppe est l’épithélium Bull. Soc. Philom. de Paris, 1897. ._ IX. — 8 418 A. LÉCAILLON de l'intestin moyen n’est d'aucune valeur pour en déduire qu’elle a une origine endodermique. Il arrive à chaque instant chez les animaux que des organes ont même fonction sans avoir pour cela leur origine dans le même feuillet. Sans doute, chez la plupart des Vertébrés et des Invertébrés, l’épithélium de l'intestin moyen a une origine endodermique, mais ce n’est pas forcément à priori une règle absolue, et, chez les Insectes précisément, la règle générale est mise en défaut. Si on fait une coupe de l'intestin moyen au moment où son épithé- lium est complètement formé, on obtient la fig. IV, dans laquelie on remarque les fragments vitellins remplissant toute la lumière de l'intestin. Pendant le reste de la durée du développement embryonnaire, les fragments vitellins conservent leurs caractères normaux et ont un contour bien distinct ; leur volume diminue cependant à mesure que le vitellus qu'ils renferment est digèré puis absorbé. Au moment où la larve va éclore on les retrouve encore, mais après l’éclosion ils se fusionnent entre eux et on ne trouve plus dans l'intestin de la jeune larve qu'un magma commun où on distingue encore de nombreux globules deutolécithiques et les noyaux des cellules endodermiques. Peu à peu, toutes ces parties finissent par disparaitre. On peut dire, en résumé, que pendant leur période d’immobilité comme dans celle de mobilité, les cellules endodermiques ont pour rôle exclusif la digestion du vitellus nutritif ; quant à la propriété de former l'épithélium de l'intestin moyen, elles ne la possèdent à aucun decré et sont suppléées à ce point de vue par l’ectoderme. ‘IT. — AUTRES CHRYSOMÉLIDES Chez les autres Chrysomélides dont je me suis occupé, les cellules endodermiques évoluent d’une façon très semblable à celle que je viens de décrire chez le Clytra læviuscula. Je me contenterai donc de faire à leur sujet la seule remarque importante qui mérite d'être signalée. Il arrive parfois que les-cellules endodermiques, au lieu de conserver les dimensions qu’elles ont à la fin de la segmen- tation et qui ne diffèrent pas des dimensions moyennes des autres cellules embryonnaires, grandissent dans de fortes proportions. Leurs noyaux surtout acquièrent une taille énorme par rapport aux noyaux des autres cellules. Ce fait a été observé déjà par un certain nombre d’observateurs ; il a été décrit notamment par Wheeler chez la Blatte et par R. Heymons chez les Orthoptères. SUR L'ENDODERME DES INSECTES 119 Cependant, il n’a pas lieu partout ; il manque ainsi chez le Dory- phora decemlineata d'après Wheeler. Chez le Clytra læviuscula, il n'existe pas non plus, mais il est très marqué chez le Gastrophysa raphani et surtout chez l’Agelastica alni Chez le Chrysomela menthastri il est peu accentué, et il est un peu plus net chez le Lina populi et chez le Lina tremuleæ. D’après mes observations, lorsque les cellules endodermiques ne présentent pas ce phénomène d’accroissement, elles sont beaucoup plus nombreuses que lorsqu'elles le présentent. Chez le Clytra læviuscula par exemple, les cellules endodermiques sont excessive- ment nombreuses, tandis que chez l’Agelastica alni elles sont presque rares. Cette différence est due à ce que, quand les ceilules grossis- sent, elles se divisent peu ou pas tandis que si elles conservent leurs dimensions primitives elles se multiplient plus abondaim- ment. Les cellules dégénérescentes paraissent suivre aussi une marche parallèle ; chez le Clytra, elles se montrent dès le début de la formation de la plaque embryonnaire, tandis que chez l’Agelas- tica je n’en ai trouvé surtout d’abondantes que vers la fin de la période de mobilité. Chez les autres Chrysomélides, comme chez le Clytra, les frag- ments vitellins persistent jusqu’à l’époque de l’éclosion de la larve. Ici encore, l’épithélium de l'intestin moyen est fourni par l’ectoderme. CAS DES APHIDES VIVIPARES ET DES HYMEÉNOPTÈRES PARASITES J’ai signalé plus haut, à propos de la formation de l’endoderme, le cas des Aphides vivipares et des Hyménoptères parasites, où le vitellus nutritif étant peu ou pas développé, les cellules endoder- miques elles-mêmes sont réduites jusqu’à pouvoir manquer com- plètement. Après les indications que je viens de donner au sujet des Chrysomélides, il est facile de comprendre la véritable portée de ce fait. Les Aphides et les Hyménoptères font partie des Insectes élevés, et chez eux comme chez les Chrysomélides, les cellules endodermiques qui devraient former l’épithélium du mésentéron se sont adaptées exclusivement à la digestion du vitellus et ont dü être suppléées dans leur fonction primitive par l’ectoderme. Lorsqu’ensuite certaines espèces sont devenues vivipares Ou para- sites, le vitellus nutritif devenu plus ou moins inutile a disparu peu à peu, et avec lui les cellules endodermiques, qui n’avaient plus de rôle à jouer. Mais, dira-t-on, pourquoi les cellules endoder- 120 A. LÉCAILLON miques n’out-elles pas repris leur premier rôle puisque leur fonc- tion secondaire n’existait plus ? Je répondrai à cela que, quand le vitellus disparaît d’un œuf par suite d’un phénomène de parasi- tisme ou de viviparité, le développement embryonnaire ne redevient pas pour cela explicite, d’abrégé qu'il était. Chez une espèce animale quelconque où l'œuf est dépourvu de vitellus nutritif, le développement se fait suivant un mode explicite, si dans une espèce même très voisine l’œuf est très riche en vitellus nutritif, le développement se fait suivant le mode condensé; si enfin dans une troisième espèce l’œuf a perdu son vitellus nutritif par suite d’un phénomène de viviparité ou de parasitisme, le développement reste condensé. On pourrait prendre des exemples à ce sujet dans tous les groupes animaux; je me contenterai de citer celui des Mammifères, dans le groupe des Vertébrés. Les Mammifères paraissent bien descendre d’animaux dont l’œuf était riche en vitellus nutritif; celui-ci, actuellement, a presque complètement disparu, car le mode de NL ner em de l’œuf le rend inutile; l’embryogénie de ces animaux n’en reste pas moins une embryo- génie très abrégée. On peut donc dire que la disparition plus ou moins complète de l’endoderme chez les Aphides vivipares et surtout chez les Hymé- noptères parasites, est due à deux causes ayant exercé successive- ment leur action : 4° Une adaptation des cellules endodermiques à la fonction de digestion du vitellus nutritif. 2 Une adaptation à la viviparité ou au parasitisme qui a fait disparaître le vitellus nutritif et avec lui les cellules chargées de le digérer. ÉVOLUTION DE L'ENDODERME CHEZ LES THYSANOURES ET LES LIBELLULIDES Les renseignements relatifs à l'évolution de l’endoderme chez ces animaux sont très restreints, car R. Heymons qui les a donnés n’a fait à ce sujet que des observations très incomplètes. Chez les Libellulides, même, l’auteur allemand se borne à dire sans autre explication, que les cellules vitellines forment l’épithélium du mésentéron. Chez le Lepisma saccharina, il donne un peu plus de détails, mais il n’a pas suivi cependant l’évolution de l’endoderme jusqu’à la for- mation complète de l'intestin moyen. Quoi qu’il en soit, il se produit aussi chez le Lépisme des cellules dégénérescentes (paracytes SUR L'ENDODERME DES INSECTES 421 d'Heymons). Les cellules endodermiques ne subissent pas d’accrois- sement spécial. Il se produit une fragmentation vitelline (chaque fragment contiendrait une cellule, d’après Heymons). Les cellules vitellines ne se multiplient pas par division directe. Au moment de l’éclosion, la paroi de l'intestin moyen est constituée par une tunique mésodermique représentant la couche musculaire de l'intestin, et en dedans on trouve les fragments vitellins rangés contre cette tunique, et laissant entre eux une lumière placée au centre du tube. C’est ce que montre la coupe schématique repré- sentée dans la fig. V. Bientôt, les limites des fragments vitellins disparaissent, et certains noyaux entourés de protoplasma se dis- posent contre la tunique mésodermique. Ils se divisent alors par mitose et on a bientôt de nombreuses cellules qui vont former l’épithélium de l'intestin moyen. Toutefois, ce dernier point n’a pas été vu très nettement par Heymons. Cet auteur estime d’ailleurs avec raison que ses observations sont suffisantes pour qu'il soit permis d'admettre que chez le Lépisme l’épithélium de l'intestin - moyen dérive de l’endoderme. 1). — CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR L'ENDODERME DES INSECTES Le fait le plus remarquable du développement embryonnaire des Insectes consiste dans la singularité de l’évolution du feuillet endo- dermique chez la plupart de ces animaux. Comme je l’ai dit dans la «partie historique » qui commence ce mémoire, R. Heymons a tiré de ce fait des conclusions contre l’homologie des feuillets ger- minatifs chez les divers Métazoaires. Pour cet auteur, le cas des Insectes est un argument décisif contre le principe de cette homo- logie et contre la valeur phylogénique attribuée aux feuillets. J'examinerai successivement ici l'importance qu’il convient d'attribuer, selon moi, à l’anomalie présentée par l’endoderme des Insectes lorsqu'on envisage : 1° le groupe des Insectes seulement, 20 l’embranchement des Arthropodes auquel appartiennent les Insectes, 3° l'ensemble des Métazoaires. 4° Chez les Insectes, on ne doit pas conclure que les feuillets germinatifs ne sont pas homologues, car c’est l'intestin moyen seulement qui n’est pas homologue de lui-même suivant qu'on s'adresse d’une part aux Thysanoures et aux Libellulides et d'autre part aux Insectes plus élevés en organisation. Quant aux feuillets eux-mêmes, ils sont homologues partout ; toujours l’endoderme est . représenté par les cellules vitellines. Quand ces dernières tendent 1228 A. LÉCAILLON à manquer par suite de phénomènes de viviparité ou de parasitisme, l’'endoderme tend par suite à disparaitre. 20 Le groupe naturel des Arthropodes comprend comme on le sait, en dehors des Insectes, les Arachnides, les Myriapodes, le Peripatus et les Crustacés. Chez ces quatre derniers groupes d’ani- maux, le feuillet endodermique paraît bien toujours donner nais- sance à l’épithélium de l'intestin moyen. Le fait ne saurait être douteux tout au moins chez les Crustacés n'ayant pas une embryo- génie très condensée. Chez les Myriapodes eux-mêmes qui sont des animaux terrestres à œuf riche en deutolécithe et par suite à embryogénie déjà très abrégée, les cellules vitellines, qui repré- sentent aussi l’endoderme, forment l’épithélium du mésentéron. Il est donc certain que dans le groupe des Arthronodes, lorsque l’'endoderme ne prend plus part à la formation de l'intestin moyen, cela n'arrive que chez les types dont l’embryogénie s’est très abrégée et modifiée par suite de la grande abondance du vitellus autritif de l’œuf. L'évolution de l’endoderme chez les Insectes eux- mêmes montre bien que ce feuillet remplissait primitivement sa fonction normale. A mesure que le vitellus nutrilif a augmenté dans l’œuf, les cellules endodermiques ont dû s'adapter de plus en plus à la fonction de digestion de ce vitellus, et le moment où elles ont pu constituer l’épithélium de l'intestin moyen s’est trouvé éloigné de plus en plus. L'exemple du Lépisme est, à ce point de vue, très instructif; chez cet Insecte, comme on l’a vu, l'intestin moyen n’est pas encore Constitué au moment de l’éclosion de la larve. Il y a là évidemment une circonstance défavorable qui ne pouvait s’accentuer davantage. C’est alors que les cellules endoder- miques ont dû cesser de remplir leur fonction primilive pour remplir uniquement leur fonction secondaire, et que le tube digestif tout entier fut constitué par l’ectoderme. 30 Il n’est pas possible de nier a priori que des cas semblables à celui des Insectes ne puissent se retrouver dans d’autres groupes animaux. Mais il est certain que ce ne serait également que chez des types à embryogénie condensée et morifiée, et que les formes où l’œuf est peu riche en vitellus nutritif n’offriront sans doute jamais cette anomalie. Certains observateurs ont constaté que dans des phénomènes de bourgeonnement présentés par des Bryozoaires, des Ascidies, des Méduses, l’ectoderme pouvait donner naissance à l’épithélium digestif. J’ai à peine besoin de faire remarquer qu'il y à là encore des conditions tout à fait anormales, puisqu'il s'agit de reproduction asexuée. SUR L’ENDODERME DES INSECTES 123 Or, personne ne saurait songer à établir les lois de l’embrvyologie d’après ce qui se passe dans les types qui se trouvent placés au sommet des groupes naturels, tels que les [Insectes dans le groupe des Arthropodes par exemple. Les faits anormaux que l’on peut observer dans ces types ne peuvent donc être considérés comme ayant une importance primordiale. Ils ne peuvent infirmer Îles crandes lois qui régissent le développement embryonnaire des différents groupes naturels, lois auxquelles satisfont toujours les espèces dont l’ontogénie se fait suivant le mode explicite. Si l’on remarque enfin que les grands groupes naturels, lors- qu'ils se sont séparés les uns des autres, n’ont pu partir des formes déjà très élevées en organisation, mais ‘au contraire de formes encore très simples, on n'a pas à craindre que leurs feuillets germi- natifs ne soient pas homologues de ceux de leurs ancêtres, et n'aient pas une valeur phylogénique indiscutable. Je conclus donc que l’endoderme des Insectes offre dans son évolution une anomalie rare, ne pouvant se présenter que dans des sommets de groupes, et n’al- térant en rien le principe de l’homologie des feuillets germinatifs des Métazoaires. BIBLIOGRAPHIE 80. Bazrour. — Traité d’Embryologie. Paris, 1883. ‘78. Bogrerzky. — Ueber die Bildung des Blastoderms und der Keimblätter bei den Insekten: Zeütschr. |. wiss. Zoologie, Bd. 31, 1878. 89. GRABER. — Vergleichende Studien über die Embryologie der Insecten. Denkschr. Acad. Wiss. Wien, Bd. 56, 1889. 84. (GRassi.— Intorno allo sviluppo delle api nell’ uovo: Atti Accad. Gioenia Scienz. Nat. Catania. V. 18, 1884. 77. HæckeLc. — Studien zur Gastræatheorie. Lena, 1877. 89. Heiner. — Die Embryonalentwicklung von Hydrophilus piceus. Iena, 1889. 95. Heymons.— Die Embryonalentwicklung von Dermapteren und Orthopteren. lena, 1895. 96. — — Grundzüge der Entwickelung und des Korper- baues von Odonaten und Ephemeriden. 4bhundl. Akad. Wiss. 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Un phosphate diuranique hydraté PO‘#{UO*)H + 4H°0 (nous pre- nons U — 240, le radical uranyle UO* est alors bivalent) a été obtenu, il y à une cinquantaine d'années, par Werther (1) dans l'action de l’acide phosphorique ou du phosphate de sodium sur une solution d’acétate d’urane, sous forme d’un précipité micro- cristallin jaune. Dans ce même mémoire, entre autres questions traitées, Werther décrit en outre l’arséniate d’urane correspondant obtenu dans des circonstances analogues, publie des analyses des minéraux uranite et chalcolite et fait remarquer la similitude frap- pante existant entre la formule de ces derniers minéraux et celle du phosphate simple d'urane donnée plus haut. Il suffit, en effet, dans celle-ci, de remplacer l’atome d'hydrogène par une quantité équivalente de calcium ou de cuivre, pour retomber, après double ment des formules, sur les expressions mêmes de l’uranite et de la chalcolite, avec leur eau de cristallisation (PO‘}?(U02)2Ca + SH20 (PO+{(U02)°Cu + 8H20. L’uranite et la chalcolite sont donc respectivement les sels cal- cique et cuivrique du phosphate diuranique envisagé comme acide monobasique. Werther fait connaître à ce propos une curieuse expérience : ayant fait bouillir longtemps du phosphate diuranique . cristallisé avec une solution d’acétate basique de cuivre, il a vu le sel se colorer en vert ; après lavage à l’eau et à l'acide acétique, le sel a pris la composition exacte de la chalcolite. M. H. Debray (2), dans sa thèse sur la production d'un grand nombre de phosphates et arséniates cristallisés, a fait voir que la chalcolite s’engendre aisément en petites paillettes carrées, toutes les fois que l’on mélange des solutions acides d’azotate d'urane et de phosphate cuivrique, et, de plus, que ce sel est très stable à chaud, même en présence d’un excès d’eau ou d’une solution d’azotate d’urane. Les choses se passent tout autrement, si l’on substitue, dans la préparation précédente, des sels de calcium aux sels de (1) Journal für praklische Chemie, 1848, t. XLIII, p. 321. (2) Annales de Chimie et de Physique, 1861, 3° série, t. LXI, p. 446. 126 L. BOURGEOIS cuivre. I ne se fait jamais d’uranite ; à froid, M. Debray a recueilli, dans certaines circonstances, un phosphate uranico-calcique de composition différente (PO‘}?{(U0°)CaH°? + xH°0, le coefficient x variant de 8 à 4 suivant que la température de la réaction varie entre 50 et.2500, Si les liqueurs renferment un excès d’azotate d’urane, on obtient un sel formé, comme le précédent, de croûles jaunes microcristallines, mais ne renfermant plus de calcium : c’est un phosphate diuranique simple, plus ou moins hydraté. En particulier, si la réaction S'eflectue à 50-600, il présente la compo- sition exprituée par la formuie PO‘{UO°)H + 41/0; ce sel est préci- sément celui de Werther, et c'est lui-même qui va nous occuper. Plus récemment, M. CI. Winkler (1), ayant découvert dans un gisement de Saxe l’uranospinite et la zeunérite, c’est-à-dire les arséuiates correspondant respectivement à l’uranite el à la chalco- lite, les a vus l’un et l’autre s’engendrer, sous forme de petites paillettes carrées, par simple mélange d’une solulion d’azotate d’urane avec des solutions d’arséniates de calcium ou de cuivre renfermant un excès d'acide arsénique. Il y a lieu de noter que, contrairement à ce qu'avait observé Debray pour les phosphates, le sel de calcium prend naissance aussi aisément que le sel de cuivre. Il n’est pas impossible que la nature ait mis en œuvre, dans la senèse des minéraux de la famille de l’uranite (voir leur liste plus loin), des procédés assez voisins de ceux qui ont été employés dans les synthèses de MM. Debray et Winkler; ainsi l’on peut concevoir que des eaux chargées d’acide sulfurique, par suite d'oxydation de minéraux pyrileux ayant coulé d’une part sur des masses de pech- blende. d’autre part sur des cristaux d’apatite ou de phosrhates de cuivre, pourraient donner naissance à une lente cristallisation d’uranite, de chalcolite, etc. Le succès de M. Winkler, en ce qui concerne l’uranospiuite, ou arséniate urano-calcique, m'avait engagé, même en présence de la non réussite de M. Debray, à poursuivre quelques essais en vue de la reproduction de l'uranite. J'ai hâte de dire qu’ils ne m'ont pas davantage conduit, jusqu’à présent, au résultat cherché. Toutes les fois que j'ai mis en pré- sence des solutions d’azotate d’urane et de phosphate de calcium ou autres métaux (le cuivre excepté), en présence d’un acide miné- ral, jai toujours vu se déposer un précipité jaune constitué par de très petites tables carrées ; ce précipité est le phosphate diuranique de Werther et ne renferme pas d'autre mélal que l'uranium. Cepen- dant, avec le cuivre, les choses se passent autrement : le précipité (1) Journal für praktische Chemie, 1873, t. CXV, p. 6. SUR UN PHOSPHATE D'URANE CRISTALLISÉ 1127 est vert, tout en offrant les mêmes apparences microscopiques que le précédent; il est formé de chalcolite. Mais il faut, pour qu’il en soit ainsi, que la liqueur ne soit pas trop acide, auquel cas tout le cuivre demeure en solution et l’on retombe sur le précipité jaune habituel du phosphate uranique cristallisé. Je me suis assuré de l’absence de calcium ou autres métaux dans les dépôts (bien pulvé- risés et lavés), en procédant, ainsi que l'avait fait M. Debray : dissou- dre le sel dans l'acide azotique, précipiter par l’acétate d’ammo- nium la liqueur étendue, filtrer pour séparer le phosphate d’urane, et ajouter à la liqueur filtrée un réactif, tel que l’oxalate d’ammonium. Ceci posé, j'ai observé sur le phosphate diuranique une propriété intéressante et non signalée, qui l’éloigne de la plupart des phos- phates insolubles et le rapproche au contraire d’autres seis, tels que l’oxalate de calcium, le sulfate de plomb, etc. Il prend naissance en effet et se dépose dans des liqueurs qui peuvent être assez forte- ment acides. De plus, de telles liqueurs le dissolvent plus abon- damment à chaud qu’à froid, par suite de la décomposition du sel, et, en raison du phénomène inverse, abandonnée à un lent refroi- dissement, la solution dépose des croûtes ou grains cristallins de phosphate d’urane identique avec le sel primitif. Par exemple, on dissout dans l’eau 5 grammes de phosphate monoammonique et 18 grammes d’azotate d’urane cristallisé; le précipité microcris- tallin est lavé par décantation, puis mis en suspension dans 500 grammes d’eau, qu'on chauffe progressivement jusqu’à l’ébullition, en ajoutant par petites portions de l'acide chlorhydrique jusqu'à disparilion presque totale du précipité. La liqueur étant filtrée chaude dépose au bout de quelques jours le phosphate d'urane sous forme de croûtes jaunes; la présence de sels de calcium ou autres accélère beaucoup la cristallisation, sans augmenter notablement les dimensions des cristaux. A la loupe ou au microscope, on conslate que la matière est entièrement cristallisée et constituée par des lamelles carrées, rarement octogonales, atteignant jusqu’à 0 millim. 5 de côté, souvent empilées irrégulièrement les unes sur les autres. La densité de ce produit est 3.03. Soumis à la calcina- tion, le produit perd 18.2 p. 100 d’eau, ce qui s’accorde bien avec les formules de Werther et de Debray données plus haut. Enfin les observations suivantes vont nous permettre de déterminer la forme cristalline du sel et de la comparer avec celle de l’uranite : ce sera l’objet principal de la présente communication. Il ya cinq années, dans l'espoir d'obtenir de l’uranite. j'avais fait en petit la préparation qui vient d’être indiquée, avec addition de 198 L. BOURGEOIS chlorure de calcium; ayant ajouté une quantité suffisante d'acide chlorhydrique pour que le précipité püût se redissoudre à chaud, J'avais filtré la liqueur et recueilli celle-ci dans un tube à essai qui fut depuis cette époque oublié, sans être bouché, dans un coïn du laboratoire, et que je n’ai retrouvé qu’il y a quelques semaines. La solution s'était assez notablement concentrée ; par suite d’évapora- tion spontanée, elle était devenue d’un jaune vif et, au fond du tube, apparaissait la petite géode de cristaux que j'ai l'honneur de vous présenter. C'est un groupe de tables carrées transparentes, d’un très beau jaune, englobant malheureusement quelques pous- sières; un petit nombre atteignent 2 à 3 millimètres de côté. Évidemment, ces cristaux se sont très lentement formés aux dépens des cristaux microscopiques déposés tout d’abord: les plus gros échantillons ont dévoré les plus petits, à la faveur des fluctuations incessantes de la température ambiante, suivant le processus bien connu signalé par H. Sainte-Claire-Deville et Debray (1). Il y a lieu d’être frappé de la ressemblance de ces cristaux avec l’uranite naturelle, à tel point que j'ai cru tout d’abord être en présence de ce minéral. Mais les considérations exposées plus haut nous fixent nettement sur la nature du produit: c’est bien le phosphate d’urane PO# (UO?) H + 4H°0. En lumière polarisée parallèle ou convergente, ces tables montrent une double réfraction uniaxe négative ; je n’ai pu observer de dislo- cation sensible de la croix noire, aussi j’admets que les cristaux sont quadratiques. Ils se prêtent assez bien à des mesures gonio- métriques, et encore, pour ne pas détériorer l’échantillon, je n’ai pas détaché les plus gros cristaux. Les faces observées sont la base p (001) prédominante, un prisme, que nous appellerons #» (110), et plusieurs octaèdres sur les arêtes. Le plus développé a été choisi pour octaèdre primitif b!/2 (111) et l’on a encore mesuré b°/# et Lt (1.1.30). Les angles des normales sont les suivants, moyennes de nombreuses mesures : phil = 67045" pb°4 — 28030" DOCS 01 D'où l’on déduit : a: c = 1 : 1,7284. Il est intéressant de mettre ces mesures en regard de celles qui concernent les minéraux de la famille de l’uranite : (4) Comptes-rendus de l’Académie des Sciences, 1864, t. LIX, p. 40 et 44 SUR UN PHOSPHATE D URANE CRISTALLISÉ 129 Uranite ou autunite... (PO“)° (U0?}? Ca + 8H 0 par M0: Orthorhombique.$ , 2 : He = Tri DRAMOCIECILEM FETES (PO‘)}> (U0-} Ba + 8H° O0 Orthorhombique. we Chalcolite ou torbérite. (PO*)? (U0?)> Cu + 8H° O Quadratique.... pb! — 71024 Uranospinite ....... . (AsO#)° (UO-) Ca + SH° O Quadratique.... pt? — 71031 Zeunérite ....... AUS (As0O“}* (U0?}° Cu + 8H? 0 l Quadratique.... pb? = 71031" Phosphate d'urane........ PO“ (U0?}? H + 4H2 0 Quadratique.... pbll2 — 67045 Ce qui donne les rapports : ANNEE LEE AR EN RER Va? + D? : € — 1 : 2,029 Chalcolite.. NS IR nr OC 9101 Uranospinite et zeunérite ...... a C0 21059 Phosphate d’urane ......... de a CNE MIPT28 Cette comparaison montre que le phosphate diuranylique, tout en. offrant incontestablement, au point de vue chimique et cristallogra- phique, un certain air de famille avec l’uranite et ses congénères, s’en écarte trop par la valeur des angles de ses faces pour qu’on puisse y voir un véritable isomorphisme. Du reste, on ne connaît guère d'exemples d’isomorphisme bien constaté entre un acide monobasique) et ses propres sels de calcium, etc. J'ai mis en train des expériences de cristallisation spontanée de phosphate diuranique au sein de solutions acidulées, effectuées sur quelques grammes de substance. Si ces cristallisations mar- chent comme je le désire, je serai heureux, dans quelques années, de faire part à la Société des résultats obtenus et de compléter ou recLifier certains points de cette note. D'autre part, M. P. Laugier, préparateur au Muséum, doit me remettre des cristaux semblables aux précédents, mais de dimen- sions plus considérables, sans doute constitués par la même sub- stance, et, engendrés par un procédé un peu difiérent. Je me pro- pose aussi de les mesurer. L'arséniate d’urane, AsO*(UO?) H + 4 H° 0, décrit par Werther, s’obtiendra sans doute de même en cristaux mesurables. J'ai déjà constaté sur des cristaux microscopiques qu'il est bien plus biré- fringent que le phosphate; il présente des anomalies optiques dues 130 L. BOURGEOIS. — SUR UN PHOSPHATE D'URANE CRISTALLISÉ à de nombreuses lamelles hémitropes indiquant qu'il n’est pas vraiment quadratique. Ces lamelles se traduisent intérieurement par de fines stries sur les bases, tracées parallèlement aux côtés de celles-ci. À part cela, l’aspect des cristaux est le même que celui du phosphate. J'espère aussi pouvoir compléter ces indications. Je terminerai en disant que des expériences dirigées autrement dans des conditions de température, d'acidité ou de concentration différentes permettront peut être de reproduire l’uranite ; il n’y a pas lieu de désespérer d’alteindre ce résultat. M. Winkler a, en effet, réussi la préparalion de l’arséuiate correspondant. L'influence des conditions d’acidité sur le succès de ces expériences est évi- dente, el je rappellerai que, dans un essai relaté plus haut, j'ai vu la chalcolite cesser de s’eugendrer en liqueur trop acide pour faire place au phosphate d'urane, ce qui est la réaction inverse de celle de Werther (voir au commencement du mémoire). (Laboratoire de M. ARNAUD, au Muséum). + ‘ PUBEICAMIONS ERMOUMERLGES) REGQUS SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE 1896-97 Comptes-rendus de l’Académie des Sciences, t. CXXIIT, CXXIV et CXXV. Bibliographie anatomique, t. IV, 1896; t. V. 1897. Revue scientifique du Bourbonnais, 1996 et 1897. Mémoires de l’Académie de Stanislas, t. XIIT, 1896. Journal de la Société nationale d'Horticulture de France, t. XVIII, 1896 ; XIX, 1897. Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Saône-et-Loire, 1896, 1897. Bulletin de la Société Linnéenne du Nord de la France, t. XII, 1894-1895. Sitzungsberichte der K. Akad. der Wissensch. in Wien. 1895, t. [ à XXIX, 1895. Bulletin de la Diana, t. IX, 1896. Bull. of the Chicago Acad. of sciences, vol. II, N°’ 2, 1895. Bull. of the Museum of Comp. zool. at Harvard Coll. vol. XXIX, N° #, 1896, XXX. Proc. of the London mathem. Soc., vol. XXVIITI. Ornithol. Monatsberichte, vol. IV, 189%; vol. V, 1897. Zoologischer Anzeiger, t. XIX, 1896, Bull. de la Société mathématique de France, t. 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STATUTS DE LA SOCIETÉ PHILOMATHIQUE _ DE PARIS RECONNUE D’UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 2) MARS 1579 PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 7, rue des Grands-Augustins, 7 1898 MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS DÉCRET Le Président de la République Française : Sur le Rapport du Ministre de l’Instruction publique et fx Beaux-Arts, Vu les délibérations en date des 9 janvier, 13 février et 13 mars 1897, par lesquelles l’Assemblée générale de la Société Philoma- thique de Paris sollicite l'autorisation de reviser les statuts qui la régissent ; Vu la denende conforme du Président de la Société ; Vu les Statuts et le Décret du 25 mars 1879 qui l’a reconnue d’'Utilité publique ; Vu l’avis, en forme d’Arrêté, de M. le Préfet de la Seine, en date du 16 décembre 1897 ; La section de l’Intérieur des Cultes, de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, du Conseil d'État entendue, DÉCRÈTE : ARTICLE PREMIER Sont approuvés, tels qu'ils sont ci-annexés, les nouveaux statuts de la Société Philomathique de Paris, aucune modification ne pourra y être apportée sans l'autorisation préalable du Gouver- nement. ARTICLE DEUXIÈME Le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts est chargé de l’exécution du présent décret. Fait à Paris, le 18 février 1898. Signé : FÉLIx FAURE. Par le Président de la République, Le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, Signé : A. RamBaun. Pour ambpliation, Le Chef de Bureau au Cabinet, Signé : LEROY. STATUTS DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE TITRE Ier But de la Société ARTICLE PREMIER. — La Société Philomathique a un objet pure- ment scientifique. Ses travaux embrassent les Sciences mathéma- tiques, les Sciences physiques et les Sciences naturelles. Elle reçoit dans ses séances les communications scientifiques de ses Membres et des personnes étrangères qui demandent à être entendues (1). Elle publie un Bulletin. TITRE II Organisation de la Société ART, 2. — La Société est composée de Membres titulaires, de Membres honoraires et de Correspondants. ArT. 3. — La Société est partagée en trois sections composées chacune de Membres honoraires et de vingt Membres titulaires. ART, 4. — La première section (section des Sciences mathéma- tiques) comprend : les Mathématiques pures, la Mécanique appliquée, l’Astronomie, la Géodésie, l’'Hydrographie et la Navigation. ART. 5. — La deuxième section (section des Sciences physiques) comprend: la Physique, la Météorologie, la Chimie et la Minéralogie. ArT. 6. — La troisième section (section des Sciences naturelles) _ comprend : la Géologie, la Botanique, l'Économie rurale, l'Ana- tomie, la Physiologie, la Zoologie et la Médecine, (1) Le but de la Société n’est pas seulement de faire des découvertes..., mais encore de mettre ses Membres parfaitement au courant de celles qui ont été faites {Règlement primitif de la Société Philomathique). VI TITRE LI De l'élection des Membres titulaires, honoraires et correspondants. — Des cotisations : Art. 7. — Les Membres titulaires paient une cotisation de vingt francs par an. AnT. 8. — Tout Membre titulaire devient Membre honoraire après les dix ans qui suivent sa nomination si la Section est com- plète. Il se trouve alors dispensé de toute cotisation et continue de jouir des droits des Membres titulaires. ART. 9. — Un mois après la déclaration d’une vacance dans une section, les Membres titulaires et les Membres honoraires de la Section seront convoqués à l'effet de nommer une Commission chargée de présenter une liste de candidats. ART. 10. — Les candidats seront choisis parmi les savants connus par leurs publications et qui auront manifesté le désir d’être admis dans la Société. ART. {l. — La présentation de la liste des candidats et la discussion de leurs titres se feront en Comité secret. La Société pourra toujours, après discussion et vote, ajouter un ou plusieurs noms à la liste présentée par la Section. ART. 12. — L'élection pourra avoir lieu das la séance où se fera la présentation, pourvu que le nombre des votants soit au moins égal à la moitié des Membres titulaires inscrits; s’il est moindre, l’élection sera reportée à la séance suivante. Le nouveau scrutin est valable, quel que soit le nombre des votants. ART. 43. — Un candidat n’est élu que s’il a réuni la majorité absolue. Dans le cas où cette majorité ne serait obtenue ni au pre- mier, ni au second tour de scrutin, on devra procéder à un scrutin de ballotage entre les deux candidats qui auront réuni le plus de voix au second. En cas de partage, l'élection sera renvoyée à la séance suivante et de nouvelles lettres de convocation seront adressées à tous les Mem bres. ART. 14. — Les Membres correspondants seront choisis parmi les Membres habitant Paris et la Province. Ils ontle droit d'assister aux séances, d'y exposer leurs travaux, d'y prendre part aux discus- sions. Ils ne participent pas aux votes. ART. 15. — Ils ne recevront le Bulletin de la Société et ne pour- nont présenter des notes pour y être insérées qu’à la condition d'avoir acquitté une cotisation annuelle de dix francs. VIL ART. 16. — L'impression des travaux des Membres correspon- dants sera limitée à un nombre de pages fixé par le règlement intérieur de la Société. ART. 17. — La présentation des candidats au titre de corres- pondant devra être faite par trois Membres. ART. 18. — Dans la séance qui suivra la présentation, les Mem- bres qui l’auront faite exposeront en comité secret les titres des candidats. ART. 19. — L'élection aura lieu après la discussion des titres, pourvu que le nombre des votants soit au moins égal à vingt. S’il était moindre, l’élection serait renvoyée à la séance suivante, et cette fois serait valable quel que fût le nombre des votants, . Arr. 20. — Tout Membre qui cessera d’habiter Paris, deviendra, sur sa demande, Correspondant. En cas de retour, il pourra, sur sa demande également, reprendre le rang de titulaire, s’il n’en résulte pas un nombre de titulaires supérieur à la limite fixée par l’article 3. TITRE IV Administration et fonctionnement ART. 21. — La Société est administrée par un Conseil composé de huit Membres élus pour trois ans par l’Assemblée générale. Le Président, le Vice-Président, les Secrétaires, le Trésorier font partie de droit du Conseil dont le nombre des Membres est ainsi porté à treize. En cas de vacances, le Conseil pourvoit au remplacement de ses Membres, sauf ratification par la plus prochaine Assemblée générale. Le renouvellement du Conseil a lieu intégralement; les Membres sortants sont rééligibles. ART. 22. — Le Conseil se réunit tous les trois mois et chaque fois qu’il est convoqué, par son Président ou sur la demande du quart de ses Membres. | La présence du tiers des Membres du Conseil d’administration est nécessaire pour la validité des délibérations. Il est tenu procès-verbal des séances. Les procès-verbaux sont signés par le Président et le Secrétaire. Arr. 23. — Toutes les fonctions de Membre du Conseil d’a Imi- nistration sont gratuites. ART. 24. — L'Assemblée générale des Membres titulaires de la Société se réunit dans la première quinzaine de janvier et chaque VIII fois qu'elle est convoquée par le Conseil d'administration ou sur la demande du quart au moins de ses Membres. Son ordre du jour est réglé par le Conseil d'administration. Son bureau est celui du Conseil. Elle entend les rapports sur la gestion du Conseil d’administra- tion, sur la situation financière et morale de la Société, Elle approuve les comptes de l’exercice clos, vote le budget de l'exercice suivant, délibère sur les questions mises à l’ordre du jour et pourvoit au renouvellement du Conseil d’administration. Le rapport annuel et les comptes sont adressés chaque année à tous les Membres, au Préfet du département, au Ministre de l’Inté- rieur et au Ministre de l’Instruction publique. ART. 29. — Les dépenses sont ordonnancées par le Président, L'association -est représentée en justice et dans tous les actes de la vie civile par le Trésorier. Le représentant de la Société doit jouir du plein exercice de ses drois civils. ART. 26. — Les délibérations du Conseil d'administration rela- lives aux acquisitions, échanges et aliénations d'immeubles, aliénations de biens, provenant du fonds de réserve, prêts hypothé- caires, emprunts, constitutions d’hypothèques, et baux excédant neuf années ne sont valables qu'après l'approbation de l’Assemblée générale. ART. 27. — Les délibérations du Conseil d'administration rela- tives à l'acceptation des dons et legs, les délibérations de l’Assemblée générale relatives aux acquisitions ou échanges d'immeubles, “aliénations de biens dépendant du fonds de réserve et prêts hypo- thécaires ne sont valables qu’après l'approbation du Gouvernement. ART. 28. — La Société nomme chaque année, dans sa première séance de janvier et à la majorité absolue, un Vice-Président choisi parmi ses membres titulaires ou honoraires. Il sera Président l’année suivante et ne pourra être immédiatement réélu Vice-Prési- dent. | ART. 29. — Le Président fait exécuter le règlement, maintient l’ordre dans les séances, provoque les communications intéressantes el dirige les discussions. ART. 90. — En cas d'absence, le Président en exercice est rem- placé par le Vice Président. Si celui-ci est également absent, il sera. remplacé par celui des anciens Présidents qui est le plus récemment sorti de fonctions. Dans le cas où aucun ancien Président n'assis- terait à la séance, le doyen d'âge présidera. IX Des Secrétaires et des Vice-Secrétaires ART. 91. — La Société nommera deux Secrétaires : un Secrétaire des séances et un Secrétaire des publications. Le premier est chargé de rédiger les procès-verbaux des séances, le second de surveiller la publication du Bulletin et d'en assurer la distribution régulière. Les Secrétaires sont élus pour deux ans; ils sont rééligibles. ART. 92. — La Société nomme deux Vice-Secrétaires, l’un des séances, l’autre des publications, pour remplacer les Secrétaires dans le cas où ceux-ci se trouveraient empêchés d'assister aux séances. Ils sont élus pour deux ans et rééligibles. Du Trésorier ART. 99. — Le Trésorier est élu dans la première séance de jan- vier, au scrutin secret et à la majorité absolue. Il est rééligible. ART. 94. — Le Trésorier est chargé de recouvrer les cotisations et les autres recettes de la Société, d’acquitter les dépenses, de faire les achats des objets reconnus nécessaires et de veiller à la conser- vation du matériel, ART. 35. — Chaque année, les comptes du Trésorier sont examinés par une Commission de trois Membres nommés par la Société au scrutin de liste ; cette Commission présente son rapport à l’Assem- blée générale annuelle qui prononce sur l’approbation définitive des comptes. ART. 36. — Cette Commission est tenue au courant par le Tréso- rier du nom des Membres qui ne paieraient pas leur cotisation. Elle peut, selon les circonstances, donner un acquit des sommes dues, décider la radiation des Membres et au besoin demander l'inscription de leur nom en tête du premier Bulletin qui paraîtra après sa décision. TITRE V Ressources annuelles et fonds de réserve ART.97. — Les ressources annuelles de l'Association se composent: 1° Des cotisations et souscriptions de ses Membres ; 2 des sub- ventions qui pourront lui être accordées ; 3° du produit des libé- ralités dont l'emploi immédiat a été autorisé et des ressources créées à titre exceptionnel et, s’il y a lieu, avec l’agrément de l’autorité compétente ; 4° enfin, du revenu de ses biens et valeurs de toute nature. X ART. 38. — Le fonds de réserve comprend : 10 La dotation ; 20 le dixième au moins du revenu net des biens meubles et immeubles de l’Association ; 3° le capital provenant des libéralités, à moins que l’emploi immédiat n'en ait été autorisé. ART. 39. — Le fonds de réserve est placé en rentes nominatives sur l’État ou en obligations nominatives de chemins de fer dont le minimum d'intérêt est garanti par l’État. Il peut également être employé en acquisitions d'immeubles, pourvu que ces immeubles soient nécessaires au fonctionnement de la Société, ou en prêts hypothécaires, pourvu que le montant de ces prêts réuni aux sommes garanties par les autres insériptions ou privilèges qui grèvent l’immeuble ne dépasse pas les deux tiers de sa valeur estimative. TITRE VI Modifications des Statuts et dissolution ART. 40. — Les Statuts ne peuvent être modifiés que sur la pro- position du Conseil d'administration ou du dixième des Membres titulaires, ssumise au Bureau au moins un mois avant la séance. L'Assemblée extraordinaire spécialement convoquée à cet effet ne peut modifier les Statuts qu’à la majorité des deux tiers des Membres présents. | L'Assemblée doit se composer du quart au moins des Membres en exercice. ART. 41. — L'Assemblée générale appelée à se prononcer sur la dissolution de la Société, et convoquée spécialement à cet effet, doit comprendre au moins la moitié plus un des Membres en exercice. Si cette proportion n’est pas atteinte, l’Assemblée est convoquée de nouveau, mais à quinze jours au moins d'intervalle et cette lois elle peut valablement délibérer quel que soit le nombre des Membres présents. Dans tous les cas, la dissolution ne peut être votée qu’à la majorité des deux tiers des Membres présents. ART. 42. — En cas de dissolution, ou en cas de retrait de la recon- naissance de la Société comme établissement d'utilité publique, l’Assemblée générale désigne un ou plusieurs Commissaires chargés de la liquidation des biens de l’Association. Elle attribue l’actif net à un ou plusieurs établissements analogues publics ou reconnus d'utilité publique. Ces délibérations sont adressées sans délai au Ministre de l’Inté- rieur et au Ministre de l’Instruction publique. XI Dans le cas où l’Assemblée générale n’aurait pas pris les mesures indiquées, un Décret interviendrait pour y pourvoir; les détenteurs de fonds, titres et archives, appartenant à la Société, s’en dessai- siront valablement entre les mains du Commissaire liquidateur délégué par le Décret. ART. 43. — Les délibérations de l’Assemblée générale prévues aux articles 41, 42, 43 ne sont valables qu'après lapprobation du Gouvernement. TITRE VII Règlement intérieur et surveillance ART. 44. — Un règlement adopté par l’Assemblée générale et approuvé par le Ministre de l'Intérieur, après avis du Ministre de l'instruction publique, arrête les conditions de détail propres à assurer l'exécution des présents Statuts. Il peut toujours être modifié dans la même forme. ART. 45. — Le Ministre de l’Instruction publique aura le droit de faire visiter par ses délégués les établissements fondés par la Société et de se faire rendre compte de leur fonctionnement. Pour copie conforme : Le Chef de bureau, SAINT-ARROMAN. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES — BULLETIN pour 1896-97 Pages BourGEois (L.). — Sur le rendement de la transformation des Carbonates damMONUMIENUNLEEN’’’NAE SONO" 21 BourGegois (L.). — Sur un phosphate d’urane cristallisé . . . . 125 JoussEAuUME (Dr). — Triphoridæ de la mer Rouge recueillis et D'ÉCLLISE NA PTE One AT SL RE a At ES Re Gr dep 71 LÉCAILLON (A.). — Sur l’endoderme des Insectes . . . . . . 103 MEME) = Notitie malacologicæ RE ON NT 78 MocquaRD. — Sur une collection de Reptiles recueillie par M. Haug AE UND AIRE Eee en EST AU PARENT EG EE CS SR A qe 5 VicaIRE (E.). — Observations sur le traité de mécanique de G. RG CHA OR RESTE nee TEE see COPA Re RUE EE 25 PUBLICATIONS et OUVRAGES reçus par la Société Philomathique, SOS TRANS RTE AE nee RUE ARMES PES CR PT SI TABLE DES MATIÈRES.—COMPTES RENDUS SOMMAIRES !! Pages HENNEGUY (F.). — Sur une nouvelle méthode de coloration à la SARA ER ES EME Une ren MAN LIEN CUT lee 4 HENNEGUY (K.). — Sur la présence de calcosphérites dans les larves ER IDE CE SAME AE EN ANS Aer te En A A afo AOC PS OR EE 10 (1) Les Comptes-Rendus sommaires des Séances de la Société Philomathique ont cessé de paraitre, par suite de décision de la Société, à partir du No 6 (9 janvier 1897). No 1 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1896 (| COMPTE RENDU SOMMAIRE SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE DE PARIS Séance du 24 Octobre 1896. PRÉSIDENCE DE M. HENNEGUY. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. La correspondance comprend : Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, t. CXXIIL, n°$ 8 à 15. Bibliothèque anatomique, juillet-août 1896, n° 4. Revue scientifique du Bourbonnais, septembre 1896. Mém. de l'Acad. de Stanislas, T. XII. 1896. Journ. nat. de la Soc. nationale d'Hortic. de France, t. XVII, juillet-août-septembre 1896. Bull. de la Société des sc. nat. de Saône-et-Loire, juin-juillet-août- _ septembre 1896. Bull. de la Société Linn. du Nord de la France, t. XIII, juin- juillet-août-septembre 1896. Sitzungsberichte der K. Akad. der Wissensch., Abth. 1. 1à10,1895. __— — = .— Il,1à10,1895. — — — — Il,1à10,1895. — — — — II, 1à10,1895. Bulletin de la Diana, t. IX, janvier-mars 1896. Bull. of the Chicago Acad. of sciences, vol. If, n° 2, 1895. Bull. of the Museum of comp. Zool., vol. XXIX, n° 4, 1896. Proc. of the London mathem. Soc., vol. XXVII, 556-560. Ornithol. Monatsberichte, n° 9 et 10, septembre et octobre 1896. Zoologischer Anzeiger, XIX, n°s 511 à 514. 2 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1896 Bulletin de la Société math. de France, XXIV, n° 7. Rendiconto dell Acc. delle sc. fis. e mat., f. 6 et 7, 1896. Bull. de la Soc. d’études indo-chinoises de Saïgon, 1895, 3° fasc. Actes de la Soc. scient. du Chili, t. I, 5e liv. — — — t. V, 1895, 4e liv. — — — t. VI, 1896, dre Liv. L'Intermédiaire des Math., t, I, juillet-août-septembre 1896. Bihang till. K. Vet. Akad. Handl., 21, 1, I, ILE, IV, 1896. Proc. of the American assoc., vol. XLIV, 1895. Science Gossip, LIL, 27, 28, 29. Bericht über die Semkenbergische naturf. Gesellsch., 1896. Mem. y revista de la Soc. cient. À. Alzate, t. IX, n° 9 et 10, 1896. Bull. de la Soc. scient. ind. de Marseille, 4# trim. 1896, t. XXIV. Sitzungsberitche der K. Preuss. Ak. der Wissensch. 1 à XXIX, 1896. La Naturaleza, t. VII, 1 à 28, 1896. Mém. de la Soc. philom. de Verdun, t. XIV, 1806. Bull. de la Soc. archéol. de Béziers, t. XXIV, 1896. Séances de la Soc. Franc. de physique, 1896, 1er fasc. Bull. tr. de l’Inst. des Act. français, n° 25, 1896. Proc. of the Acad. of nat. sc. of Philadelphia, 1896. P. 1, janvier ; à mars. Annalen des K. K. naturhist. Hofmuseums, X, nos 5-4, 1895. Bull. de la Soc. Belfort. d'Emulation, n° 15, 1896. Annales de la Fac. des sciences de Marseille, t. VI, fase. I, IL, II. — — — t. VE, 4897; Aucune communication n'ayant été présentée, la séance est levée à neuf heures et demie. La prochaine séance aura lieu le Samedi 144 Novembre 1896, à huit heures et demie. Le Secrétaire-Gérant : H. HUA, 355 — Lille, Imp Le Bigot frères. No 2 SÉANCE DU 1% NOVEMBRE 1896 | 3 COMPTE RENDU SOMMAIRE DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE DE PARIS Séance du 14 Novembre 1896. PRÉSIDENCE DE M. HENNEGUY. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. La correspondance comprend : C. R. Acad. des sc., t. CXXIIT, n°s 16, 17, 18. Annali del Museo civico di storia naturale de Genova, % série, T. XVI, 1896. Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France, t. VI, 1e trimestre 1896. Bull. Association philotechnique, XNII année, août-oct. 1896. Revue scient. du Bourbonnais et du centre de a Fr ance, n° 106. Zoologischer Anzeiger, n° 515 et 516. Science Gossip, t. LI, n° 30. La Naturaleza, i. VIL, n° 51. J. de la Soc. d’ one, t XVII, oct. 1896. Bull. Soc. linnéenne de Normandie, 4e série, Xe vol., 1-2. Ornithologische. Monatsberichte, vol. IV, nes 11. Bull. de la Soc. des études Indo- crane de Saïgon, 1896, n° 1 Intermédiaires des mathématiciens, t. IL, n° 10. Bull. des Actuaires français, 7e année, n° 26. Bull, de la Soc. impériale des Natur Dates de Moscou, 1895, n° 4. Proceedings. of London math. soc., t. XX VII, n° 561-564. 4% SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1896 Bollettino dei Musei di geologia ed. anatomia comp. di Torino, vol. XI, 243-259, Répertoire bibliographique de la Société Mathématique de France, 101 à 400. Mem. d. R. Accademia delle Scienze dell’ Istituto di Bologna, série V, t. IV. 3 Mittheilungen ans.d.Naturhist. Museum in Hamburg, XIIe année. Naturkundig Tidschrift voor Nederlands-Indië, t, IN. United states geological survey. Annual report, 1893-94. Anales de la Oficina Meteorological Argentina, t. X, 1896. GALIEN MinGauD. — Troisième capture de Platypsyllus Castoris et découverte de sa larve sur un jeune castor de Gardon. — Nîmes, 1896. M. Henneguy fait une communication sur une nouvelle méthode de coloration à la Safranine. L'emploi de la Safranine comme colorant histologique a donné lieu depuis quelques années à de nombreuses méthodes qui ont généralement l'avantage de donner une coloration plus précise que celle obtenue autrefois quand on se servait uniquement de solutions aqueuses ou alcooliques qu'on faisait agir sur les coupes. L'emploi de mordants tels que le permanganate de potasse (Henneguy), du tormol (Ohlmacher), de sulfite de soude (Reïinke), etc.,avant l’action de la safranine, et celui de décolorants, tels que l’alcool acidulé, du violet de gentiane et de l’orange G, du violet acide, etc., après l’action de la matière colorante, permettent d’obtenir soit une coloration double, soit une coloration à la fois nucléaire et plasma- tique, mais suffisamment différenciée pour l'étude des diverses parties de la cellule. Je fais usage depuis quelque temps d’une méthode de coloration à la safranine qui me donne une bonne coloration double, beaucoup plus rapide que celle obtenue par les procédés que je viens de rappeler. Les coupes de pièces fixées soit par les fixateurs chromiques, soit par le sublimé, préalablement collées sur le porte-objets, sont immergées pendant dix minutes dans uné solution de sulfocyanure d’ammonium à 1 °/., faiblement colorée par un mélange de violet acide (Sœureviolett) et d'orange G. de Grubler, à la dose d'environ 1/1000 de chaque. Au sortir de la solution elles sont rapidement lavées à l’eau puis mises pendant un quart d'heure dans une solu- SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1896 5 tion hydroalcoolique de safranine suivant les formules de Flemming, de Babès, de Zwaardemacker (1); nouveau lavage à l’eau, puis nou- velle immersion de dix minutes dans la solution de sulfocyanure, déshydratation rapide par l’alcool absolu et l'essence de girofle, et montage au baume. La décoloration qui continue dans l’essence de girofle doit être surveillée sous le microscope et arrêtée quand les noyaux sont seuls colorés en rouge. Le temps du séjour des coupes dans les solutions de sulfocyanure et de safranine varie un peu suivant la nature des pièces et leur mode de fixation ; la durée que j'indique est une moyenne qui convient après la fixation par le liquide de Flemming. Les préparations ainsi traitées montrent la chromatine nettement colorée en rouge, tandis que ces formations protoplasmiques sont teintées en bleu ou en gris bleuâtre. Cette méthode m’a donné en général de très bons résultats, principalement pour l'étude de la spermatogenèse. | {t) Voir Trailé des méthodes techniques de l’anatomie microscopique, 2° édition, par Bolles Lee et F, Henneguy. Paris, 1896, p. 129. La séance est levée à 9 heures 3/4. La prochaine séance aura lieu le Samedi 28 Novembre 1896, à huit heures et demie. Le Secrétaire-Gérant : H, HUA, 385 — Lille. — Imp. LE BIGOF frères. 72 Re “E. No 3 ‘SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 4896 7 COMPTE RENDU SOMMAIRE DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE DE PARIS Séance du 28 Novembre 1896. PRÉSIDENCE DE M. HENRI HUA. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. La correspondance comprend : C. R. Acad. des sc., t. CXXIII, n°5 19, 20. Soc. sc. et Station maritime d'Arcachon (1895). Revo. Scient. du Bourbonnais et du Centre, IX° année, n° 104. Soc. Dunkerquoise. — Mémoires (1895). — Bulletin (1896) n° 1. Soc. d’hist. nat. d’ Autun, huitième Bulletin (1895). L'Intermédiaires des mathématiciens, t. XIE, n° 11. Mém. de la Société d'Agriculture du dép. de la Marné (1895). Bull. de l’ Acad. delphinale, 4e série, T. IX (1895). Bibliographie anatomique, IN n° 5. Archives néerlandaises des sc. exactes et naturelles, XXX., 2. Verslagen +. den Zittingen d. Wissen Natuurkundige afdecling: van de K. Ak. van Wetenstrappen, mai 1895-avril 1896. Rendiconti del Circ. mat. di Palermo, X, fase. 5 (sept.-oct. 1896). Bull. de soc. entom. ital. (1896), trimestres 1 et 2. Johns Hopkins Universily circulars, Baltimore, XV, n° 126 (juin 1896). SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1896 8 Proc. of the Boston Soc. of nat. history, vol. XXVII, p. 7-74 (avril 1896). Bull. of the Mus. of comp. zool. et Harvard college, XXIX, n°5; XXX, n° 1. U. S. géol. Survey — Annal Report 1894-95, part. IN, IL, IV. Proc. of the R. S. of Edinburgh, XX, sessions 1893-95. Ornithologische Monatsberichte, IV, n° 8. Zoologischer Anzeiger, n° 509 et 518. R. bühmische Gesellsch. d. Wissenschaften — Jahresbericht für Jahre 1895. — Sit:üungsberichte (1895) n°s 1-2. Mem. y. Revista de la Soc. ‘ Antonio Alzate ?, IX, 7-8. La séance est levée à 9 heures 3/4. La prochaine séance aura lieu le Samedi 12 Décembre 1896, à huit heures et demie précises. Le Secrétaire-Gérant : H. HUA: 955 — Lille. — Imp. LE BIGOS frères No 4 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1896 9 COMPTE RENDU SOMMAIRE DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE DE PARIS Séance du 12 Décembre 1896. PRÉSIDENCE DE M. HENNEGUY. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. La correspondance comprend : C. R. Acad. des sc., t. CXXII, n° 21 et 22. Mém. de l’Acad. des sc., arts et belles-lettres de Dijon. 4 série, t. V, 1895-96. Rendiconto dell’ accad. delle sc. fis. e. math. di Napoli. fasc. 8 à 10 {août à octobre 1896). Archives Néerl. des sc. exactes et naturelles, t. XXX, 3e livr. (1896). Séances de la Société française de Physique, 1896, 2e fase, Journal de la Société nationale d'Hortic. de France, 3 série, t. XVIII (novembre 1896). : Ornithol. Monatsberichte, n° 12 (décembre 1896). Leland Stanford junior Univers. publ., VII-II, 1896. La Naturaleza 1896, t. VII, n°5 33 et 34. M. Jules de Guerne annonce la formation, sous les auspices de la Société Nationale d’Acclimatation, d'un Comité d'initiative scientifique et économique chargé de poursuivre la domestication de l’Éléphant d'Afrique. 10 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1896 L’appui de tous ceux qu’intéressent les grandes questions scienti- fiques et économiques est indispensable pour donner aux essais tentés toute la portée nécessaire : il s’agit de créer en Afrique l'emploi rationnel de l’Éléphant et de mettre cet animal au service de l’homme, au lieu d’en laisser achever la destruction avec une coupable et aveugle imprévoyance. La Société Nationale d’'Acclimatation de France sollicite les adhésions et fait appel à tous les concours; elle sera heureuse de recevoir les observations qui lui seraient présentées à ce sujet. Un certain nombre de membres du Comité font partie de la Société Philomathique : MM. le prince Roland Bonaparte, Filhol, A. Grandidier, J. de Guerne, Milne-Edwards, Oustalet, etc. Prière de s'adresser au Secrétariat de la Société Nationale d'Acclimatation de France, ki, rue de Lille, Paris. £ M. Henneguy fait une communication sur la présence de calcosphérites dans les larves de Diptères. Examinant les larves d’une petite mouche, Phytlomy za chry- santhemi Kewarz, qui vivaient, au mois de novembre, dans le parenchyme des feuilles de Cinéraires hybrides, j'ai trouvé dans le corps graisseux de la plupart d’entre elles des corps réfringents brillants, assez volumineux. Ces corps de forme généralement ovoïde ou réniforme, présen- tent souvent un léger étranglement dirigé suivant leur petit axe. Ils sont formés de couches concentriques nombreuses, disposées autour d’un hile central. Traités par les acides dilués, ils se dissol- vent avec dégagement de bulles gazeuses, et après la disparition de la substance réfringente, il ne reste plus qu’une enveloppe mince, transparente, homogène ; insolubles dans la potasse à chaud, il se colorent légèrement par le carmin, et présentent, examinés dans la lumière polarisée, une croix noire très nette. Ces corps ont donc tous les caractères des éléments calcaires à trame organique dési- gnés par Harting, sous le nom de calcosphérites. Chaque calcosphérite est contenu, chez la larve, dans une cellule hypertrophiée du corps graisseux, cellule dans laquelle il n’y a plus qu’une mince couche de protoplasme avec un petit noyau ratatiné, ou dans laquelle seule la membrane a persistée, tout le proto- plasme ayant disparu. Chez les pupes les calcosphérites sont généralement encore ‘plus SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1896 11 développés que chez les larves, et presque tous libres dans la cavité du corps, par suite de l’histolyse du corps graisseux. Dans les quelques Phytomy'za adultes que j'ai pu obtenir il n’y avait plus traces de formations calcaires ; il est probable que celles-ci disparaissent vers la fin de la nymphose par résorption. Je ne puis cependant l’affirmer : toutes les larves ne renfermant pas de calcosphéristes, les adultes que j'ai examinés provenaient peut-être de larves normales. M. le professeur Giard a bien voulu me communiquer une observation inédite, faite par lui en octobre 1895, et identique à celle que je viens de rapporter. Il:a trouvé des corps calcaires réfringents, de même forme et de même volume que ceux du Phytomy za chrysanthemi, dans le corps graisseux des larves d’une espèce voisine, Phytom)za lateralis Fall., prises dans les capi- tules de Matricaria inodora. . Le développement de calcosphérites dans les larves de Phyto- m)yza tient-il à un état particulier de nutrition de ces larves, dù à une influence saisonnière, l’observatiou de M. Giard et la mienne ayant été faite en automne ? Il est impossible de le dire actuel- lement. La séance est levée à 9 heures 3/4. + La prochaine séance aura lieu le Samedi 26 Décembre 1896, à huit heures et demie précises. Le Secrélaire-Gérant : H. HUA. 355 — Lille. — Imp. LE BIGOT frères sp . Nue (re És No 5 SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1896 13 COMPTE RENDU SOMMAIRE DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE DE PARIS Séance du 26 Décembre 1896. PRÉSIDENCE DE M. JULES MABILLE. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. La correspondance comprend : Zoolog. Anzeig. (décembre 1896). Proceedings London mathem. Soc., vol. XXVIT. General index, to vol. XXX, to LII of the Royal astronom. Soc. Revue scientifique du Bourbonnais. Bull. des Sc. nat. de Saône-et-Loire (novembre 1896). Bull. de la Soc. ac. de Laon, t. XXIX. Bull. de la Soc. imp. des nat. de Moscou, 1896, n° 1. Bull. of the Mus. of comp. z0ology at Harward college, vol. XX VIII, n° 2. Bull. de la Soc. des Sc. de l'Yonne, 1896. Compte-rendu de l'Acad. des Sciences, n°5 25 et 24. Revista decennal ilustrata, ti. VII, n° 35. La séance est levée à dix heures. La prochaine séance aura lieu le Samedi 9 Janvier 1897. Le Secrétaire-Gérant : H. HUA. 355. — Lille, Imp. Le Bigot frères. N° G SÉANCE DU 9 JANVIER 1897 45 COMPTE RENDU SOMMAIRE DES SÉANCES DE LA SOCIÊTÉ PHILOMATHIQUE DE PARIS Séance du 9 Janvier 1897 PRÉSIDENCE DE M. LÉON VAILLANT, Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. La correspondance comprend : Acad. d’Hippone (C.-R. des réunions, 1896). Bull. de l’'Acad. d’Hippone (1895). - Science-Gossip, vol. IL, n°s 31 et 32. Compte-rendu de l’ Acad. des Sciences, t. CXXIIT, n° 25 et 26. Zool. Anzeiger, n° 520. Ornitholos. Monatsberichte. Reichenow. Ern Verzeichnin seiner bisherigen Arbeiten. Bulletin de l'Association philotechnique, n° 11 (1896). Rendiconti dell’ Accad. delle sc. fis. e mathematiche. Bull. of the Mus. Comp. Zool., vol. XXX, n°2. La Société procède ensuite aux élections pour le renouvellement de son Bureau. Sont élus à l’unanimité : MM. BECQUEREL, président pour le premier semestre de 1897; BiocxE, secrétaire pour l’année 1897 ; DE GUERNE, vVice-secrétaire pour l’année 1897; MocquaRD, trésorier id. HENNEGUY, archiviste-bibliothécaire. 16 SÉANCE DU 9 Janvier 1897 M. le Président donne lecture de propositions relatives à des modifications à apporter aux statuts de la Société. Conformément au Règlement, une assemblée extraordinaire aura lieu le 13 février pour discuter ces propositions. A cet efïtet, une lettre spéciale sera envoyée ultérieurement à tous les membres de la Société. La séance est:levée à dix heures. La prochaine séance aura lieu le Samedi 23 Janvier 1897, à huit heures et demie précises. Le Secrélaire-Gérant : H. HUA, ———— “re 3bo — Lille. — Imp. LE BIGOT frères MÉMOIRES ORIGINAUX PUBLIÉS PAR LA SOCIÈTÉ PHILOMATHIQUE A L OCCASION DU CENTENAIRE DE SA FONDATION 1788-1888 Le recueil des mémoires originaux publié par la Société philomathique à l’occasion du centenaire de sa fondation (1788-1888) forme un volume in-4 de 437 pages, accompagné de nombreuses figures dans le texte et de 4 planches. Les travaux qu'il contient sont dus, pour les sciences physiques et mathématiques, à : MM. Désiré André; E. Becquerel, de l’Institut; Bertrand, secrélaire perpétuel de l’Institut: Bouty; Bourgeois; Descloizeaux, de l'Institut; Fouret; Gernez; Haray ; Haton de la Goupillière, de l’Institut ; Laisant; Laussedat ; Léauté; Manne- hein; Moutier; Peligot, de l'Institut; Pellat. Pour les sciences naturelles, à : MM. Alix ; Bureau ; Bouvier ; Chatin ; Drake del Castillo ; Duchartre, de l'Institut ; Il Kilbol; Franchet; Grandidier, de l'Institut; Henneguy ; Milne-Edwards, de l’Institut; Mocquard ; Poirier ; A. de Quatrefages, de l’Institut; G. Roze ; L. Vaillant. En vente au prix de 35 francs AU SVLE GE DE DAMES O CINE 7, rue des Grands-Augustins, 7 LILLE. IMPRIMERIE LE BIGOT FRRXES BULLETIN SOCIÈTÉ PHILOMATHIQUE | DE PARIS. HONDÉR EN 1788 HUITIÈME SÉRIE. 2 TOME X. | 1897-1898 ATH 6 | D HAS tu AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE DE PARIS 7, Rue des Grands-Augustins, 7 1898 dire Le Secrétaire- Gérant, de. | FA E.-L. BOUVIER. CU DUC EH Fe BUELETIN DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE DE PARIS _ LILLE. — IMP. LE BIGOT FRÈRES BULLETIN DE LA SOCIETÉ PHILOMATHIQUE DE PARIS FONDÉE EN 1788 HUITIÈME SÉRIE. — TOME X ESS ISeSs PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE DE PARIS 7, Rue des Grands-Augustins, 7 1898 {721740 E2 Ë FL en LISTE DES MEMBRES SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE DE PARIS FONDÉE EN 1788. ME ri ETUDE ET AMITIÉ SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE DE PARIS Fondée en 1788 État de la Société au 31 décembre 1898 PREMIÈRE SECTION. — SCIENCES MATHÉMATIQUES . MEMBRES HONORAIRES DATE NOMS DES MEMBRES ADRESSES MM. Bertrand (Joseph) Hermite (Charles). . . . . Faye (Hervé-Auguste-Étienne). re Lévy (Maurice) Haton de la Goubpillière (J.-Napoléon) Mannheim (Amédée). . . . DMOMOP ET EOMNIO D'OR CN OMC UT Laussedat (Aimé) DAC N EC Tissot (Nicolas-Auguste). k, rue de Tournon. 2, rue de la Sorbonne. 95, avenue des Champs-Elysées, 15, avenue du Trocadéro. 60, boulevard Saint-Michel. 11, rue de la Pompe, à Passy. Directeur du Conservatoire des Arts et Métiers. Examinateur d'admission à l’école polytechnique, aVoreppe(Isère). de l'élection 16 janv. 1843 24 juill. 1847 & mai 1848 12 févr. 1859 2 juin 1860 id. 24 nov. 1860 13 avril 1861 OS MEMBRES TITULAIRES D DATE NOMS DES MEMBRES ADRESSES OR de l'élection MM. 1. Rouché (Eugène). . . .| 213, boulevard Saint-Germain. 28 mars 1863 2, Moutard (Théodore) . .| 114, boulevard Arago. 29 avril 1865 3. Collignon (Édouard) . .| 6, rue de Seine. 23 déc. 1871 4. Darboux (Gaston) . . .| 36, rue Gay-Lussac. id. 5. Jordan (Camille). ler 48, rue de Varennes. 27 janv. 1872 6. Fouret (Georges). . . .| 16, rue Washington. 26 juin 1875 7. Picquet (Henri) . . 24, rue de Condé. 23 déc. 1876 8. André (Désiré). . . . . 28, rue Vauquelin. id. DAÉÉAULÉ ER MN 20, boulevard de Courcelles. 26 janv. 1878 ACL ILAEANE à 510 à 010 6 162, avenue Victor-Hugo. 9 fév. 1878 ile TMANNES yo) 6 0 0 0 45, rue d'Ulm. id. 12. Leprince C. De Polignac.| Villa Jessie, à Cannes. 11 fév. 1881 13. Humbert (Georges). . .| 62, rue Cortambert. id. M2 (Dineronnt 005 0 0 0 33, avenue Montaigne. 12 nov. 1881 15 Lévy (Lucien). 12, rue du Regard. 8 nov. 1884 16: HGMISS 514 6e 0 6, rue Bouvier, à Bourg-la-Reine.|17 déc. 1887 Nr VGA où 9 804 0.0 30, rue Gay-Lussac. 26 janv. 1889 165 BONE à © 040 6 0 à 55, rue de Rome. id. 19: Bioche. 56, rue Notre-Dame-des-Champs. |26 janv. 1892 AL DORE, pee tal 6e 30, rue de la Boëtie. 9 avril 1893 M (ee DEUXIÈME SECTION. — SCIENCES PHYSIQUES MEMBRES HONORAIRES DATE NOMS DES MEMBRES ADRESSES de l'élection MM. Damour (Auguste-Alexis) .| 11, rue Vignon. 12 mars 1853 Berthelot (Pierre - Eugène- | Marcellin) 260000 3, rue Mazarine ({nstitut) 9 mars 1855 | Riche Aire) PEN 11, quai Comté, à la Monnaie. 24 nov. 1860 | Cet (NE) Cu 7 bis, rue des Saints-Pères. 25 mai 1861 Hroos (louis) EE tr 84, rue Bonaparte. 10 juil. 1862 ÉSRROUREEPMM REA EE EEE 120, boulevard Montparnasse. 6 déc 1862 | Eriede lee een nee 9, rue Michelet, 5 juill. 1861 | 0 MEMBRES TITULAIRES EE © NN = 18 . Hautefeuille NOMS DES MEMBRES MM. . Luynes (Victor de). . . Grandeau (Louis) . . . . Wolf (Charles) . Janssen Fron BANANE : CANNEELE 0 sue 0 . Thénard (Arnould). . . . Bouty. . . Lippmann (Gabriel) . . . Duter. . . Pellat (Henri) . Becquerel (Henri) . . . . Cochin o DFE 4e 5 cloots MOT IO Bourgeois (Léon). . . Borde tt(lucien) FES 20. Vallot (Joseph) . ADRESSES 61, rue Vaugirard. 4, avenue de la Bourdonnais. 1, rue des Feuillantines. Directeur de l’observatoire physique, à Meudon (Seine-et-Oise). 18, rue Saint-Sulpice. 176, rue de l’Université 21, avenue de Tourville, 75, boulevard Saint-Michel. 6, place Saint-Sulpice. 9, rue du Val-de-Gràce. 10, rue de l'Éperon. 28, rue du Luxembourg. 47, rue Taitbout. 3, avenue de l'Observatoire. 6, rue Dumont-Durville.. 53, rue de Babylone. 51,boulevard de la Tour-Maubourg. 1, boulevard Henri IV. 181, boulevard Saint-Germain. 114, avenue des Champs-Elysées. DATE de l'élection fév. juil. janv. juil. juin avril mai avril mai fév. juin mars noy. nov. fév. janv. août avril juil. 1863 1863 186% 1865 1872 1873 187% 1875 1875 1876 1877 1877 1880 1880 1880 1882 1383 188% 1886 1887 TROISIÈME SECTION. — SCIENCES NATURELLES MEMBRES HONORAIRES I NOMS DES MEMBRES ADRESSES de de l'élection MM. Blanchard (Emile). . . . . 94, rue de l’Université. 10 janv. 1846 Prillieux (Édouard) . . . .| 14, rue Cambacérès. 20 déc. 1856 Marey (Jules-Étienne). . .| 41, boulevard Delessert, entre Passy et Trocadéro. 19 mai 1860 Bureau (Édouard). . . . . 24, quai de Béthune. 7 mai 1862 Vaillant (Léon-Louis) . . .| 36, rue Geofiroy Saint-Hilaire, 31 janv. 1863 Milne-Edwards (Alphonse).| 57, rue Cuvier. 20 mai 1864 Alix (Pierre-Henri-Edmond)| 10, rue de Rivoli. 23 juil. 186% ROZ ANR eee 2, route de Carrières, à Chatou. 2 fév. 1868 MEMBRES TITULAIRES NOMS DES MEMBRES 20 . Planchon ( . De Seynes . Grandidier. . HE . Van Tieghem (Philippe) . Chatin (Joannes). . . . Oustalet (Émile). . . Filhol (H.). . . Henneguy (L.-Félix). . . Franchet . Mabille (Jules) . Mocquard . 2. Bouvier. . Morot. . Drake del Castillo . . Brongniart PRROCHÉEPEE . De Guerne . —— MM. Gustave) . (Jules) DA 0 bo Oo UUD ES DMC CAM TEON NL ON ED Te ee te A ANNON DO Prince Roland Bonaparte 6 ADRESSES Ecole de pharmacie. 15, rue Chanaleilles, 6, rond-point des Champs-Elysées. |2 ») 22, rue Vauquelin. 128, boulevard Saint-Germain. 121 bis, rue Notre-Dame-des-Champs 9, rue Guénégaud. 9, rue Thénard. 111, rue Monge. 7 bis, rue Laromiguière. 40, boulevard Saint-Marcel. 39, rue Claude-Bernard. 9, rue du Regard. 2, rue Balzac. 9, rue Linné. 20, avenue des Gobelins. 2, rue Villersexel. 25, rue Gergovie. 6, rue de Tournon. 10, avenue d’Iéna. DATE de l'élection mars déc. déc. dée. id. avril janv. mai noy. fév. mai fév. fév. 25 juin 26 janv. 21 41 10 juin 27] 17 mars fév. mars octob. 1870 1871 1871 1871 1872 1876 1879 1881 1882 1883 1886 1888 1888 1889 1890 1893 1893 1893 1894 Hart ee LISTE DES CORRESPONDANTS ANCIENS ET ACTUELS par ordre d'admission DATE NOMS DES MEMBRES 5 DE L’ÉLECTION MM. Fernandez Pinheiro (J.-K.). . . . . . 18 août 1832 RUES MEANS TER re enE ver 8 déc. LORIENT à 1000 CAL" EE, cie 15 mars 183% Van ICRA EN QUEUE 29 mars 1834 SYIVES LENS ES MR EN EE 14 fév. 1835 OM MEET UNE RAT NE ES: 20 fév. 1836 Bell Thomas. LENS RENE id. Pherminer 00 SAR Re ENTER ARE 10 déc. 1836 AE AD CARTE ARE TA EUR EA NUE Er REC CE 1 7 janv. 1837 Brngnell à 416 8 4 do og ae 18 fév. 1837 Capoccih|Ernest)Me ra Mu) Mars 18972 Hodgkin (docteur). . . . . . ANS 1 avril 1837 HAmant(locteur) MERE ENCRES 8 juil. 1837 DES DINENNIS RER MAN PATENTS 7 juil. 1838 SISONTAN AU CE) ANNEE EEE EE 12 janv. 1839 NOR ANN EE ARNO INSEE id. SCI CERN AUS A ne ER RE An Are: 1% déc. 1839 VÉMABENETENARER REP \ 23 août 1840 RAR AU A EEE EE A NE re 23 janv. 1841 BON ANN MAMMA RARE 2 juil. 1841 COSTA SEE RERO RS MINCE 1 10 juil. 1841 WERGAIOMEE Le MN ONE en NE 7 mai 1842 da KO NS de AE DEN PAT A AS RS AE EEE, CALE 28 mai 1842 NES WI 00 CREME AR a ET id. IVANISUMONCEMNPN ANNE EE 7 août 1842 HOME DEEE SUEDE A RAS ATS BE SAUT PE id. MATE S Le NAT ENTIER nel - NEMPOLI SE MSNENS RL A TEE RNA 10 déc. 1842 Miranda e Castro (A.-M. de). . . . . 6 mai 1843 Selys-Longchamps (de) . . . . . . . 20 mai 1843 Daubrée Ro Pr ee ARR 1 juin 184% VO SRE AMEN ES CNT LA MORE » déc, 1844 Durand, . . . . PR AE NU UE CU LV 3 mai 1845 PADTeNnEmMe LAURE ES CODEN 7 juin 41845 LENS ARR FEAR APPRENTI AT CE EE PSS 21 juin 1845 NEWDOIIMIIPE IE) EP : 16 août 1845 Blé 1 NE 6e PAL RTE 23 août 1845 RÉSIDENCE Rio-Janeiro, Munich. Genève. New-York. Londres. Lund (Scanie) Parme. Naples. Londres. Philadelphie. Aix (Savoie). Turin. Helsingfors. Copenhague. Louvain. Londres, Naples. Londres. id. id. Kazan. Stockholm, Upsal. Londres. Rio-Janeiro. Liège. Paris. Genève. Breslau. Madras. Dijon. PR 7 ner NOMS DES MEMBRES Dana RG à William Roberts Michaël Roberts. . - . . AD DT AE RUR ER RARE TRS RARE Le (Be) 516 6 6 & 0 ASSET Bond A DATE EU CO TT NO EONEID NOT NO ST In ES COS C'UMMO METRE DAMDI TON OMC 70 NN TE MO NO MERS DONNE ANCI SIOTIC TUE Gasparis (de) HORMANN ENS RC NEC RENTE KOppAHeL MANN) ERP ESPN RE BIENNE à 0 6e be 6 gle nie Sylvester Ven Glen TEEN So à Je 6 Go ot 0 BrOWNSSÉQUALO RER CRT EN EE RÉRMANN IE © bio lo 6 la blpie 0 6e Padula STE ED OU ON Te Tr QUO MIO OM O0 Clos DOMINIQUE) RENE CRE RENE Kronecker (Léopold). . . . . . . . . William B. Carpenter Havre Pierce AN) UE RÉGULER AN RTE SNS SAUSSULE (AC) ME ER PE John Tyndall Maxwell EMe PRE CE EE MORE lE LENS ER ERNEST IE EN OÙ 01011011 c' Von 0 MOI UI HAE NO RON OMC TS OMS ONE Wagner (Rodolphe) MERE Er Dareste (Camille) . . Hirst DD DEC LOTO MONET MOUTON . Menabred AMEN RARE À TEE O) SG EE NET EURE CRE PE ea D NES 5 © 8 0 & 0 FE DATE DE L'ÉLECTION 16 mars 30 janv. 31 juil. 929 nov. 18 déc. id. 5 fév. 18 mars 25 nov. 2 déc. 9 déc. 11 août 1846 1847 1847 1847 1847 1848 1848 1848 1848 1848 1849 13 avril 1850 20 avril A1 mai 3 avril 16 déc. 12 mars 25 juin 4 juil. 11 nov. 9 déc. 14 nov. 23 oct. 13 mars 5 juin 26 juin 5 janv. 26 juil. 21 fév. id. nov. 28 mai 21 janv. id. k mars 2% juin 4 juil. 22 juil. 1850 1850 . 1851 . 1852 . 1852 1852 1852 1853 1853 185% 185% 1854 1854 1857 1858 1859 1859 1859 1861 1862 1863 1863 186% 1865 1865 1865 1865 1865 RÉSIDENCE Bonn. Bruxelles. New-Haven. Londres. Dublin. id. Bordeaux. Paris. Liverpool. Cambridge (Etats-Unis). Berlin. Naples. Londres. Bruxelles. Giessen. Tours. Londres. Leyde. Paris. Lille. Naples. Paris. Toulouse. Liegnitz (Prusse). Londres. Marseille. Paris. Genève. Londres. Bagnères-de-Luchon. Dijon. | Amsterdam. Madrid. Neufchâtel-en-Bray. Gættingue. Paris. Londres. Bagnères-de-Luchon. Turin. Cherbourg. Paris. Cambridge (Elats Unis). Paris. NOMS DES MEMBRES MM. MATÉSPAUl) PRE EEE Renard Gilbert EUTPACEEMONERER EN EEE DESMERCEV MANU EUR Volpice lee RIDEAUCONT ER E PC Malaize QUISRE PEN NES RAR enr Sophus Lie . . . Beltrami er ledit er. Droite Et NC. Mister, clide Malte OF OO NO M OLLOT SONO NICAEONIC LT es © WMC MOOD EU 0e LONDON SEReC) KOLIESKAN (CS) RER EE Sauvage (H.-E.). PEUR EN IN EME PANNE Es Stieda (Ludwig) Günther (Albert) Perard COMMODE EG ITONETEEITT PES DNS DÉC EMMOMMONOR CEE D D COMMON OT ES, SOON CO Ditte Carus (Victor). BIOn lo ERP 326 au SUCDTANTE ; 0 à ae do lo ed or be NAMÉCERE AE ENES EU GC CARMEN ERA ge Et AE Tate Weill. . Nicolas Marion Malard Biétrix MÉNE PAUSE EI PCM PELLE MEME NL EME, 60 CE LO DOS MO OP PO OO 01 05 ROTNON CMOS D OMION OMON 0 OM EO EC DATE DE L'ÉLECTION 22 août 13 janv. 10 fév. 26 mai 9 juin 14 juil 9 avril 13 août 9 déc. 23 déc. 19 fév. id. 24 mai id. id. 14 juin 28 juin id. 14 fév. 11 avril 25 juil. 10 mars 26 juin 9 mars id. id. 23 mars 22 mai 8 mai 25 fév. 23 fév. 23 mars 41 janv. 23 avril id. 1865 1866 1866 1866 1866 1867 1870 1870 1871 1871 1872 1873 1873 1873 187% 187% 187% 1875 1875 1875 1878 1878 1880 1881 . 1881 1883 1886 1888 1889 1889 1890 1893 RÉSIDENCE Alger. Moscou. Louvain. Rome Nice, Draguignan. Toulouse, Dijon. Paris. Genève. Paris. Prague. Boulogne-sur-Mer. Copenhague Dorpat. Londres. Montluçon, Toulouse, Paris. id. Vienne, Caen. Bordeaux. Leipzig. id. Nancy. Athènes. Prague. Palerme. Vésinet. Nancy. Marseille. St-Waast-la-Hougue. Concarneau. Bourg-la-Reine. Sceaux. Paris. Cadillac. LISTE DES ANCIENS MEMBRES I G NOMS DES MEMBRES DE oe DE L ELECTION DU DEÉCES MM. Audirac (Jacques-Joseph) . . . . .| 10 déc. 1788 1790 | INBrongniart (AÏEXANLe) Nr id. 1847 BrOV Al SSSR ETC RERE ET e AE MATE CIE RR LT AUS PETITE ue id. 7 juillet 1811 | Riche (Claude-Ant.-Gasp.). id 5 septemb. 1797 Sylvestre (Augustin-Fr.). : : : . « |. id. 1851 BOOTS ME RE TEE RE OMOV MTS 0) NN EE PNR ŒUNLD ER ER ATEN R E NO LAN RE D PERTE EC En Le Vauquelin (Nicolas-Louis) . . . . . . id. 15 novemb. 1829 Seguin (Arm.-Jean-Franç.). : . . . .| 24 mars 23 janvier 1835 MIBOUVLE DRAP EnnE PEU UE 22 mai 27.décemb. 1827 MEETAS © on00 0 0 MR ARE ENS 7 mars ARR OEMAES : Robillard PUR MATE RON EC EP DS AMATS ere | Chappe (Claude). . . . . AMAR RER al déc. 1805 | Garnier (Jean-Jacques). : . . . .. 4 avril 1803 DENT RE RRR en Eee CRE ea SE EN ; MANOIR RENE CALME EN | Bonnard Re Te M er PASS HAN 43 juin 1797 | Coquebert (Antoine-Jean) . . . . . . 27 juin 1828 GoqueberttiR OMAN) CS EE 1 00 RATER ee | RON SC ARE NES) MHÉUCASE UN PNR ReE SRS RS 20 août CAO LE ANNE EE EN Re Se PR ER À Have TP || © dot oo à 0 4 2: TER A AUDE TRS DAME AE cie 23 fév. SERRE NE ACER BRUT OV A US RARE SRE ne ETATS IE ER ORNE MTS Ec I Reese ques DR CAR ER 2 juin 1806 Lacroix (Jean-Alexandre) . . . . . . 1 déc. SECENIER | Coquebert de Montbert (C.-E.). . . . 1% mars 1831 Gillet-Laumont (F.-Nicolas) . . . . . 28 mars 2 juin 1834 | Millin (Aubin-Loubin). . . . . . . . 95 avril 14 août 1818 BEnON LEE TEE RAC AE LED DEN AGEN EAN EE ARE Et MBA LANTERNE ES LE HO LEA A D A ee à | Berthollet (Claude-Louis). . . . . .| 14 sept. : 6 novemb. 18s2 | Lavoisier (Ant.-Laurent). . . . . . . id. 8 avril 1794 | Fourcroy (Ant.-François) . . . . . . id. 16 décemb. 1809 | en ann IE) ee nee id. 20 juin 179% HAS CATENCON ENS MEET Eole id. 11 février 1822 | Ventenat (Etienne-Pierre) : . . . . é id. 13 août 1808 Mretevre-GineauilPouis) OCR id. 3 février 1829 Leroy (Jean-Baptiste) . . . . : . . . 21 sept. 1793 21 janvier 1800 éLamarck (J.-B:-P. Antoine). . id. 18 décemb. 1829 UT ER NOMS DES MEMBRES MM. Lelièvre (Claude-Hugues) Monge (Gaspard) Prony (Gas.-Clair.-Riche de). . . . . Jumelin (J.-B.). . . . . Laplace (Pierre-Simon) DAECE LIN MEME ES ; Deyeux (Nicolas). . . . . . . . Pelletier (Bertrand) . . . . . . . . Richard (Louis-Claude) . Lacroix (Sylvestre-Franc.). . Léveillé (Jean-Bap.-Franc.) . . ; ÉRMVAIRENC IIS) FREE EE | Tonnelier . . . . . Duvillars (Ém.-Étienne). . . . Mozart CP AUMO ER TOME AE) CAUSS PROS TOMMOMEEET DO. ES D MO O ve D AND en 0 NP CR DE D EMA Berthoud (Fréd.) Bosc (Louis-Aug.-Guill.). . . _ . . Geoffroy Saint-Hilaire (Ét.) . . . . Cinrier (CEA) 0° 4000000 MEN Sédillot (J.-J.-Ernest). . . . . Are Daubenton (L.-Jean-Marie) Duhamel (G.-J.-P.-Franç.) TENÈRE 3 4 8e D otere Macquart (L -C.-Henri) . . Duméril And.-Mar.-Const.) . Larrey (Dominique-Jean) Collet-Descotils (H.-L.-V). . . . . ' Duchesne (Ant.-Nicolas). Bouillon-Lagrange (E.-J.-B.) . . . . Lasteyrie (Ch.-Philib. de). . . . . . Alibert (Jean-Louis). . . . . . . .. Adet (Pierre-Auguste). . . . . . . . Trémery DIN SE MSN RE Pajot-Descharmes . . . . . . . . .. BANANE Een Chaptal (Jean-Antoine) Olivier (Guillaume-Antoine). . . . . Dauduin (François) Bichat (M-M:=Xavier}. DAEOELC MRC ET PRCO ECM ETS encre RT DO COR ON EC ON EE) UE Bull. Soc. Philom. de Paris, 1898. DATE DE L'ÉLECTION 21 sept. 1793 28 sept. 1793 id id. 3 noy. id. 13 nov. 1793 id. id. 13 déc. 1793 id. 10 août 1794 91 juillet 1794 19 sept. 1794 1793 id. id. 25 oct. 179% 24 nov. 1794 13 janv. 1795 id. 23 mars 1795 13 janv. 1796 3 mars 1796 id. 13 mars 1796 1 juillet 1796 id. 20 août 1796 2% sept. 1796 24 nov. 1796 3 janv. 1797 2ntév. 1797 2 mai 1797 21 juin 1797 31 juil. 1797 20 août 1797 & nov. 1797 14 nov. 1797 0 d07 21 juil. 1798 11 juin 1799 1 juil, 1799 11 juil. 1799 12 fév. 1800 DATE DU DÉCÈS 18 octobre 18 juillet 29 juillet 25 septemb. 5 mars 13 février 27 avril 21 juillet 6 juin 2k mai ! 13 mars 1 juin ! 4 novembre ! 4 avril ! 20 juin ! 10 juillet ! 19 juin ! 143 mai CRU SEC NO TÉEO DANONE NES 14 août ! 25 juillet ! 14 août 23 août ! » novembre 4 novembre sys Vale Are re 1835 1818 1839 1807 1827 1801 1837 1797 1821 AE PANNE 1807 6 octobre 1825 Pen 1826 30 juillet 1832 4 octobre 1814 3 décembre 1804 X. — 2 np) jee F " NOMS DES MEMBRES DATE . DA DE L ELECTION DU DECES MM. Lacépède (Bern.-G.-Et. de) . . . . . 1 juin 1800 22 juillet 1825 Moreau (Jacques-Louis) . . . . . . . 10 RE QUE) PARA EN 14, | De Candolle (Augustin-Pyr). . . . . 5 oct. 1800 9 septemb. 1841 Bioti(Jean Baptiste) PMP 2 fév. 1801 9 février 1861 | Deuleuze (J.-Ph.-François). . . . . . 21 juin 1801 . 20 novemb. 1835 . Brochant de Villiers (A.-J.-M.). . . . 1 juil. 1801 16 mai 1840 COSTA ILOUIS) RENAN NE 9 sept. 1801 15 février 1832 l'Cunvier (Mrédlérie) 3 à à à 80 00 0 0 17 déc. 1802 | 24 juillet 1838 | Thénard (Louis-Jacques). . . . . . . 12 fév. 1803 12 juin 1857 || Brisseau de Mirbel (Ch.-Fr ) . . . . . 11 mars 1803 12 septemb. 1854 [HPanene tt PP En AIN eee . .| 28 nov. 1804 5 décembre 1807 || Poisson (Siméon-Denis) . . . . . . . 5 déc. 1804 25 avril 1840 || Conté (Nicolas-Jacques) . . . . . . . 27 fév. 1805 6 décembre 1805 || Richerand (Balth.-Antelme) . . . . .| 25 mars 1805 25 janvier 1840 || Gay-Lussac (Louis-Joseph). . . . . . id. 9 mai 1850 [RPÉrOnIREANCOIS) NE id, 14 décembre 1810 Savigny (Marie-Jules-César de). .. id. 5 octobre 1851 || Bonpland (Alexandre-Aimé) . . . . . 11 janv. 1806 4 mai 1858 | Correa de Serra (J.-Fr.). . . . . . . id. 11 septemb. 1823 Dupuytren (Guillaume) …. : . . . . id. 8 février 1835 Hachette (Jean-Nicolas-Pierre). . . .| 24 janv. 1807 16 janvier 1834 || Delaroche (François-Etienne). . . . . id. 23 décembre 1813 BentholettiAMÉdÉe) ERP EE ET LUS RE ECTS Er Er 1811 Ampère (André-Marie). . . . . . DS 7 Îév. 1807 10 juin 1836 || D’Arcet (Jean-Pierre-Joseph}). . . . . id. 2 août 1844 Girard (Pierre-Simon) . . . . . . . . 19 déc 1807 30 novembre 1836 | Dupetit-Thouars (Aubert) . . . . .| 16 janv. 1808 12 mai 1831 ItChevreul"(Michel=E) 1% mai 1808 9 avril 1889 IAPariset((Btienne) "10 PR RAUE id. 3 juillet 1847 Duvernoy (Georges-Louis) . . . . . . G'janv. 1810 1 mars 1855 || Malus (Etienne-Louis) . =... … | 4% avril 1810 24 février 1812 Arago (Dom.-François-Jean) . . . . . id. 2 octobre 1853 NyStendiPierre Hubert) PRES" id. - 3 mars 1817 l'Lenisier (nié), 2 000,4 de 0. id. 18 avril 1832 ROAD ER RE RTE A DERNIERE SUENeE Le RE ER PE RUR U oe IRPuissan th iPouis) RER ES RE 16 mai 1810 10 janvier 1843 || Desmarest (Antoine-Gaston) . . . . . 9 fév. 1811 4 juin 1838 Legallois (César-Julien-Jean). . . . . 23 fév. 1811 février 181% GUEESeNt PARMESAN SENTE 9 mars 1811 23 juin 1848 Ducrotay de Blainville (H.) . . . . . 29 fév. 1812 1 mai 1850 Binet (Jacques-Pierre-Marie). . . . . 14 mars 1812 21 mai 1856 Dulong (Pierre-Louis) . . . . . . .| 21 mars 1812 19 juillet 1838 Bonnard (Aug.-Henri de) . . . . . . 28 mars 1812 6 janvier 1857 || Magendie (François). . . . : . . . . 10 avril 1813 7 octobre 1855 NOMS DES MEMBRES MM. ucas tie Au eHenT) RE Lesueur (Charles-Alix). . . . . . . . Montègre (Antoine-Jean de) Cauchy (Augustin-Louis) me 1EClÉMeNTENP ER EE RE er | Leman (Dominique-Sébast.) . . Cassini (Alex.-Henri-Gabr.) . . . . . || Courier (Joseph). . , . . . | Beudant (François-Sulpice) . . . . . il Petit (Alexis-Thérèse) . . . . . . . . || Robiquet (Pierre-Jean). . . . . . . . | Edwards (William-Ferd ) IMPelletier (JOSEph} nn {| Cloquet (Joseph-Hippolyte). . . . AhEresnelAUSUStIN JEU NN l Navier (Claude-Louis-Marie) | Béclard (Pierre-Auguste). . . ... . . | Cloquet (Jules-Germain). . . . : . . IPDESsprelzACÉSAr) Nr Te !| Francœur (Louis-Benjamin) . !| Turpin (Pierre-Jean-Franc ). || Serres (Etienne-Ren Aug.) . . . . . 1 Michael (Alle), à 0 Son Co | Audouin (Jean-Victor). . . . . . . . !| Prevost (Louis-Constant). . . . . STE |: Pouillet (Claude). . . . . . . roma [| Breschet (Gilbert) || Becquerel (Antoine-César) {| Auguste de Saint-Hilaire. . |l'Éavemyr (MÉME) SRE ETC us || Brongniart (Adolphe-Théod.). . ÉRTEREMROME)NEEOEENC ENOE INDIE An RP ME PAS) ER EEE ! Dumas (Jean-Baptiste). . . . . . . . i| Jussieu (Adrien-Henri-Laur). . . . . || Adelen (Nicolas-Philibert) . . . . . A Eyries (Jean-Baptiste-Benoit) . . || Brué (Adrien-Hubert) . . . . . HÉVLOTA IE ARR REA Ra ee {| Huzard (Jean-Baptiste). . . . . Oulange-Bodin (Etienne) Dupont Bourdon (Pierre-Marie . . . . . . Bussy (Antoine-Paul-Brutus). . . CRAN SE e Ce CT lc D'OLONNE a DATE DE L'ÉLECTION 5 fév. 12 mars 9 avril 91 déC. 13 janv. 3 fév. 17 fév. 7 fév. 14 fév. 21 fév. 18 avril 25 avril 2 mai 9 mai 3 avril 13 mai 26 juin 22 janv. 22 mai 17 fév. 24 fév. 3 mars 10 mars 19 mai 19 janv. G avril 31 juin 27 avril 1 mai 12 fév. 10 fév. 19 fév. 2 avril 26 fév. 16 avril 4 juin 25 fév. id. id. id. 5 mai 11 août 181% 1814 181% 181% 1816 1816 1816 1818 1818 1818 1818 1818 1818 1818 1819 1819 1819 1820 1820 1821 1821 1821 1821 1821 1822 1822 1822 1823 1823 1825 1825 1825 1825 1825 1835 1825 1826 1827 1827 DATE DU DÉCÈS 6 février 12 décembre 4 septembre 23 mai 2 février 16 avril 16 mai 9 décembre 21 juin 29 avril 23 juillet 49 juillet ‘4 mars 14 juillet 21 août 16 février - 3 février 45 mars 15 décembre 1 mai 5 octobre 9 novembre 16 août 16 juin 10 mai 18 janvier . 930 septemb. 15 juillet 18 février 16 mars 17 mars 11 avril 30 juin 2 mars 13 juin 16 juillet 1 décembre 23 juillet 15 mars 1 février 1825 1846 1818 1857 1856 1829 1832 1830 1850 1820 1840 1842 1842 1840 1827 1836 1825 1883 1803 1849 1840 1868 1852 1841 1856 1866 1845 1878 1853 1841 1876 1841 1845 1884 1853 1862 1846 1832 1838 1833 1846 1846 1854 1882 EM Cha RS RE AE OA Enr e NOMS DES MEMBRES MM. Bérard (Pierre-Honoré) . . Babinet (Jacques) || Serullas (Georges-Simon). Dufrénoy (Pierre-Armand). . res | Elie de Beaumont (J-B-A-H-L). . . . || Coriolis (Gustave-Gaspard). . . . !| Sturm (Charles-François) l'Guillemint(Antoine) PETER | Payen (Anselme) || D’Almeida (Charles) OAES (HnEMIOE) ag UNS CEE | Lamé (Gabriel) . . || Villermé (Louis-René). . . . . 1] Puillon de Boblaye (Louis) . . 1 Gautier de Claubry (H.-F.-G.). . . CUPTe Die fe ie Era IR e Past TENre étonne rer eienne DOME TORONTO" 0 {| Cagniard-Latour (Charles) . . . . . . || Milne-Edwards (Henri), . . . . . . . {| Pelouse (Théophile-Jules) . te Gambey (Henri-Prudent). . . . . . . Roulin (François: . . Decaisne (Joseph) . || Péligot (Eugène). . Péclet (Jean-Claude-Eugène). . . . . I ADESNAVES PE GO) CR | D'Orbigny (Alcide-Ch.-V.-M.). . || Desnoyers (Jules) . | Montagne (Jean-Fr.-Cam.). . . . [AParent-Duchatele Nr PR ER VMelpeau (AËPACEDEMP) RENE | Guérin-Varry (Théophile) . . Poinseuille Leclerc-Thouin (Oscar). . . . . . . | Levy (Armand) . . Pontécoulant eee dns rerite DR MO OM OS SON ele NS elite re Ets al ete TM e Tee OR Te EN TR e rte DO ON SM OMES Valenciennes (Achille) || Dujardin (Félix) | Boussingault (J.-B.). . . . . . TES | Seguier (Armand-Pierre}). . . . Combes (Charles) Vilmorin (L.-And.-Pierre) . . . Gaudichaud (Charles) DATE DE L’ÉLECTION 8 mars 1 mai 7 mars 6 juin > déc. 24 juil. 5 fév 19 fév. 18 janv. & août 18 août 25 août id. 7 mars mars id. mars 27 mars 4 avril id. 11 avril 18 avril id. 23 id. 2 mai 9 mai 16 mai 23 mai 9 janv. G fév. 20 fév. id. 27 fév. id. 2 avril 9 avril 23 avril 9 mai avril ! 1828 1828 1829 1829 1829 1830 1831 1831 1832 1832 1832 1532 1835 1835: 1835 1835 1836 1836 1836 DATE DU DÉCÈS 11 novemb. 22 octobre 25 mai 20 mars 21 septemb. 19 septemb. 18 décembre 15 janvier 12 mai 8 novembre ! 8 août eo cree re ) juillet ! 29 juillet 31 mai ! 18 janvier 8 février ! 15 avril 8 décembre ! 9 juin ! 90 juin ! 1 septembre ! 9 janvier 7 mars 24 août décembre 5 janvier 26 juin SONO MONT > 15 avril 8 avril ! 10 mai 1859 1872 1832 1857 1875 1843 1855 1842 1866 1836 1867 1854 1870 1845 18%1 NOMS DES MEMBRES MM. Peltier (Jean-Ch.-Athanase) . . . . . Delafosse (Gabriel). . . . . . . . . . A APCE Re ET D LR ARRSE a Te Dausse (Benjamin). . . . . . . . . Leblond (Ch.-Hipp.-Gabriel) . - . . . Voltz (Louis-Philippe) . . . . . . . . Laurillard (Charles-Léopold). . . . . NOTATIS EN RE ROMANE PR TER EAtEE Boissy (Aug.-Félix-Pierre de) . . . . éveillé IoSeph) M NN Bienaymé (Irénée-Louis) . . . . . . . Regnault (Louis-Victor) . . . . . . . ATASSIZMIBOUTS) PME NE TE BeRCANUNIE ERA) PP EEE AE SISMONTAN (NUE) RCE CE ESCRRICRORNER AMENER NE DOyERE (LOIS), EN C0 BANC MATE A A Ac RU ee Blondin (Frédéric). . . . . . . . .. Caligny (Anatole de). . . . . . . mal Cahours (Auguste). . . . . . . . . . Guérad (Jacq.- Alphonse). . . . . .. Bibron (Gabriel). . . . . . . . . .. Pransond iANeliAd ETIENNE NE AUTRE MO at EE Eee BTA TEA USERS CR AIMER RENE EEE PorlaforetiPHINN) ER Balard (Antoine-Jérôme). . . . . . SORA ZE MEME RE EE ET TE Becquerel (Edmond). . . . . . .. Quatrefages (G. L.-Armand de). . . . Masson (Antoine-Philibert). . . . Laurent (Jean-Louis-Maur.) . . .. Sainte-Claire Deville (Henri). . . . . Hervé de la Provostaye . . . . . . BréguetAiLOoulS) EME RENE Rozet (Claude-Antoine). . . . . . . Ebelmen (Jacques-Joseph). Sr Archiac (Etienne-Jules-A. d’) . . . . Verneuil (Phil.-Edouard de) APE Barré de Saint-Venant. . . . . . . . Le Verrier (Urbain-Jean-Jac.). . . . LOI DE NE D LCR TO MÉRITE PAPAS CES DATE DE L'ÉLECTION 30 juin 17 déc. 7 janv. 25 fév. 11 mars 25 mars 11 avril 18 nov. 9 déc. 16 déc. 17 janv. 28 fév. 21 avril 30 juin 7 juil. 12 janv. 9 fév. 16 fév. 30 mars 6 avril 26 juin 6 juil 20 mai 11 juil. 2 août 2% juin 3 juil. 17 juil. 2% juil. 31 juil. 21 août 4 déc. 18 déc. 31 déc. 9 avril 10 déc. 4 fév. 18 fév. 28 mai 13 juin 28 juin 2 déc. 2% juil. 22 fév. 1836 1836 1837 1837 1837 1837 1837 1837 1837 1837 1838 1838 1838 1838 1838 1839 1839 1839 1839 1839 1839 1839 1810 1840 1840 1841 18#1 1841 1841 1841 1841 1892 1841 1841 1842 1842 1843 1843 1843 1843 1843 1843 1844 1845 DATE DU DÉCÈS 26 octobre 1845 143 octobre 1878 22 mars 1838 15 janvier 1840 28 janvier 1853 22 janvier 1877 17 mai 1843 3 février 1870 19 octobre 1871 19 janvier 1878 8 décembre 1873 19 décembre 1871 20 décembre 1878 22 février 1863 13 juillet 1863 27 mai 1848 23 août 1876 8 mai 1883 21 février 1845 15 septemb. 1883 9 septemb. 1877 3 avril 1876 1 juillet 1881 22 décembre 1863 20 octobre 1882 10 août 1858 31 mars 1852 décembre 1868 29 mai 1873 6 janvier 1886 23 septemb. 1877 19 NOMS DES MEMBRES DARE PAIE DE L ELECTION DU DECES MM. GHIOEAINAThAlIS) EEE ES 07 HV ABS Lee ERA Lallemand (Claude-François). . . . . 10 avril 1845 23 juillet 1854 DESains (Paul) 7 CRAN RE RUENr 91 mai 1845 9 mai 1885 lDordetide ilessan RER 7 juin 1845 30 septemb. 1877 | Longet (François- Achille) PIN RER S {4 juin 1845 20 avril 1871 ÉBTAVAISIAU EE) RS NES NE 21 juin 1845 30 mars 1863 IÉDucharirestiM PA) ERREUR A1 joll; 1825 DU Sos . 1895 || Gerdy prenne Nicole Eee Cat a 30 nov. 1845 18 mars 1856 || Silbermann (Jean-Thiébault). . . . . 20 déc, 1845 ‘20 mars 1880 LébDaine (il) 54400 610 à socle, 17 janv. 1846 8 mars 1886 | Serret (J. po) ne SET 1% fév. 1846 2 mars 1885 RCE EN ARR Re Re PA ets 16 mars 1846 7 mars 1875 IPBura Le (AM ÉTÉe) RE ; 11 avril 1846 k mai 1833 (Genres (ati) 140604: PURE 23 mai 1846 10 juin 1877 Yvon de Villarceau . . . . . LP AT a 30 mai 1846 23 décembre 1883 || Thénard (baron Paul) . . . . . . . 13 juin 1846 8 août 1884 LADUlASNe MER RE SRE ee 25 déc. 1846 25 décembre 1886 || Bernard (aude) AE DE ESP ANT SE TT 16 janv. 1847 40 février 1878 DES OP ARE ARS ENS PA AR en LUE 27 fév. 1847 23 février 1882 ‘|| Sainte Claire-Deville (C.-J.). . . .| 24 avril 1847 10 août 1876 LATOIO) nt EE . 3 janv. 1848 12 mai 1884 IRSChimper WEP) RE EEE 25 mars 1848 20 mars 1880 || Bonnet (P.-Orsian). . . . SH 2OAUTIPMSES NES 1892 HasSe NW) RE Per 25 nov. 1848 4 octobre 1880 NMBOnd eee LP SNS : 2 déc. 1848 19 février 1865 INHiceautiHE Fous) PRES 20 ATV AS 40) NE EME ENT ARR EE DTA Tin AR D NN AS Eee 24 fév. 1849 12 février 1885 IR CHance le EP EE Eee 17 mars 1849 août 1890 IRDESIClo eau (AN) PR EEE MEME) NE E ENo le eo le 1 AWeddell {Hugues A) ON - 1% juil. 1849 22 juillet 1878 James eo D bo da PONS E ONE EP T !| Giraldès (Joachim-Albin). . . . . . . LH OV ISA OR ER 1876 || Foucault (Léon). . . . . . . . . A 15 déc. 1849 11 février 1865 | Germain de Saint-Pierre (He) ; 5 janv. 1850 26 mai 1882 | Persoz (Jules- Me pute AE Dev r ASS OA) NIET NE Nr STE IRPuiseux (ME VICLON) RENE nn 2 avril 1850 9 septembre 1883 Bilan evene EE PRE FE 15 avril AS50 0 SNL RON" NÉMActiNS Ch) IEP Sp eerr 12 juil. 1851 Ro 1888 l'anenon (Be) 4406 ue sis AS US PARA AE 1887 BDUISAY 5 0 d 60 © 0 CS EN DOUTE IS EE CARUSAIVICOE) EE EE HER DO OVA ASH LQN) ETES NT DETCSSERACUIIE) RE id. 24 mars 1881 Verdet (Marcel-Emile). - . : . : . . DOnOovV MD) PO EM EN ARTE RE Donna EEE) D 07 6 déc. 1851 | 12 novembre 1870 DATE DATE NOMSSNESSMENERNES DE L’ÉLECTION DU DÉCÈS MM. Barral (Jean-Auguste). . . . . . . . PRES 0 DORE EURE SERIE Laboulaye (Charles) . . . . . . . . . LOS AREAS HER EE ER EEE Lemaout (Emmanuel) . . . . . . . .| 31 janv. 1852 Rat STAR UE Briot (Charles-Aug.-Albert) . . . . . 21 fév. 1852 20 septemb. 1882 Haime (Jules) . . . . . A ET AIO Ari 1852 EN AE Te Cloez (François-Stanislas) . . . . .…. 22 mai 1852 décembre 1883 Desains (Edouard). . . . . . . . .. 12 juin 1852 3 mai 1885 Wertheim (Guillaume). . . . . . .. 4 déc. 1852 20 janv. 1861 KoninClei(e NE R RTE Tr DOMNMATS IS PE 1888 Salvetat (Louis-Alphonse) . . . . .|- 23 avril 1853 | . . . .. SERV E MIquesnel AT) APE En 21 mai 1853 8 février 1867 Goujon (Jean-Jacques Emile). . . . . 28 juin 1853 :28 octobre 1860 CARDERTICR ee ME NE ER PE 11 nov. 1854 10 mars 1885 Vilmorin (P°-Louis-Fr. de). . 25 nov. 1854 22 mars 1856 Vino (Los de) e à 5100 nu id. 23 mars 1860 DDESSEN(CRALIES) EEE 16 juin 1855 22 mai 1883 GIESN ETES NT ENS TEE SET 23 fév. 1856 11 juillet 1876 Pucheran (Jacques) . . . . . . . | ioilet 6 | 6 06 © 6 0 0 0 0 € Bouquet (Charles) . . . . . . . . . | 14% mars 1857 9 septembre 1885 Regnault (Jules). . . . . . . . Baies DÉS Sen | SEE EEE asie (Loms) 2,0 ou ME nee 10 mars 1860 | 27 novembre 1895 ROurUBdouard) PT UE 7 enel AÉED note ee RARE TENTE nl EUR HAN EL id. 25 juin 1879 Moreau (Armand-François). . . . . . 29 EnAell 10 [vos see 3 cr Du Moncel (Vicomte Théod }. . . . . 4 mai 1860 16 février 1884 PHP Edouard) EE PR : 19 mai 1860 14 décembre 1889 Gerbe\(J--JZéphirin) "0 7e 16 juin 1860 26 juin 1886 BOUISTQIUIES) RER RER 28 juin 1860 | . 21 octobre 1886 Hupé (Louis-Philippe) . . . . . . . . 16 juil 1860 BA ATEN CEE ie 2 Jun, 188 | 0 6 à à » à 1890 Lionvrile desepnie Laine ou 25 août 1860 | 8 septembre 1882 COSS ONE Sion 1 An EE 8 déc. 1860 31 décembre 1889 MIROIR AE MARS ANNEES TELE ee EE Sein TE nee pis it Na c Rivot (Louis-Edouard). . . . . AS 2 mars 1861 PR ES RU EN RARE EMA ne dec Le AD nas HE rod 5 5 © 0 o Le MANS ONE LMNÉ ER NEE 13 avril 1861 18 mai 1887 GUILDE EN MEME EE 18 mail 186100 SERRES BEMONEr (JE) , CUS Lo me 5 juin 1861 30 novembre 1882 COTENnWID UE) EEE RE Tao BL honore ONE re RÉDRE PM PNR (TEE IAE 25 janv. 1862 SR AN Me INa re CNACOLNAC MERS PERLE AL EURE 1 fév. 1862 6 septembre 1873 Puel {IE = EL Mimothée) Mu MN, 28 mars 1862 février 1890 DEDrAYAHENTI)PC EE ae 12 avril 1862 février 1890 Péan de Saint-Gilles" 26 avril 1862 22 mars 1886 one NOMS DES MEMBRES MM. Gaupaini(AlS) PER EEE EE SE BL HN NE Er Pre re < Bert (PAUL) RCE NME Een BULONE LME ME CNRS ANNEE MENT A ES Froment s Gratiolet (Pierre) GITALAN AIMÉ) EEE EE DelanoueIUIeS) PRE Mulpian nn se ER RE RR ERe Laurent (Charles-Auguste). . . . . . Quet Mailliard de la Gournerie (J } . . . . Picard ee Sécchlen PS ER RUE Barrande (Joachim) . . . . . . . . Kretz. . WarentdelaisRUe PERRET Laguerre DDESCALS ETAPE DEEE REA Weintenwerber Vallès. j CazintiAChiIle) TIENNE" BOURSE AUSTIN) RER EEE Salet (Georges) Moutier (Jules) PANIERS LR ME RNEET ASE RASE CROSS CM O ME RE ONE NS DO ONIOMET MO NE DEC ENS UT entiere tetes Feiles Ref it ste ete. entier eh ts Penaud (Adolphe) Volpicelli Maillot (Eugène). . . . . . . . . . Viallanes BréCUe LA ANTOINE) RE Niaude A (AIEEU) ER ANE PRRIE ROPINNCAIDELD) EEE DATE DE L'ÉLECTION 7 juin 22 nov. id. 17 janv. 14 fév. 20 avril 30 mai 2 août 23 avril 30 juil. 10 déc. 15 juin 24 juin 29 juil. 10 fév. id. 21 avril 9 fév. 23 mars 17 mars 20 mars 11 juin 27 janv 23 fév. 22 juil. 14 déc 9 août 9 mai 25 juil. id. 10 juil. 13 mai 16 juil. 10 nov. 23 janv. 11 juin 22 janv. 1% mai 11 juin 1881 1881 1881 DATE DU DÉCÈS 30 mai 27 janvier 11 novembre NTM le lee février COMORES EN NE 25 février 5 octobre Se NS EL Ne ere 21 juin OO LESC s.1a et Tite Are Un De ie Dee ille tie 11 octobre octobre ! 2% mai 24 février - avril D'HiD Ge r0 0 11 octobre 18 janvier 1860 - 1882 : 1886 12 avril | elfe hole te te) lus te LISTE DES PÉRIODIQUES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE FRANCE ‘ Arx-EN-PROVENCE. — Mémoires de l’Académie des Sciences, Agri- culture, Arts et Lettres. ALGER. — Bulletin de la Société d'Agriculture. AMIENS. — Bulletin de la Société Linnéenne du Nord de la France. Id. — Mémoires de la Société Linnéenne du Nord de la France. Id. — Mémoires de l’Académie des Sciences, Agriculture, Commerce, Belles-Lettres et Arts du département de la Somme. ANGERS. — Bulletin de la Société d'Etudes scientifiques. Id. — Mémoires de la Société Académique de Maine-et-Loire. Id. — Mémoires de la Société nationale d'Agriculture, Sciences et Arts. ARCUEIL. — Mémoires de la Société de Physique et Chimie. AuTuN. — Bulletin de la Société d'Histoire naturelle. AUXERRE. — Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l’Yonne. BAGNÈRES DE BIGORRE. — Société Ramond. Observations météoro- logiques. BEaAuvaIs. — Mémoires de la Société académique d’Archéologie, Sciences et Arts du département de l'Oise. BeLzrorT. — Bulletin de la Société belfortaine d'Emulation. BESANÇON. — Recueil de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts. Id. — Mémoires de la Société d'Emulation du Doubs. Béziers. — Bulletin de la Société Archéologique scientifique et littéraire. BLois. — Mémoires de la Société des Sciences et Lettres de Loir- et-Cher. BÔNE (Algérie). — Bulletin de l’Académie d’Hippone. BorpEAux. — Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles. Bull. Soc. Philom. de Paris, 1898. X. — 3 26 LISTE DES PÉRIODIQUES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE BourGEs. — Mémoires de la Société Historique, Artistique et Scien- tifique du Cher. Brest. — Bulletin de la Société Académique. CAEN. — Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie. = Id. d'Agriculture et de Commerce. Id. — Mémoires de l’Académie nationale des Sciences, Arts et Belles-Lettres. Id. — Mémoires de la Société d'Agriculture et de Commerce. EURE Id. Linnéenne du Calvados. Id Id. Linnéenne de Normandie. CAMBRAI. — Mémoires de la Société d’Emulation. CHALON-SUR-SAÔNE. — Bulletins de la Société des Sciences natu- relles de Saône-et-Loire. CHALONS-SUR-MaRNE. — Mémoires de la Société d'Agriculture du département de la Marne. CHERBOURG. — Mémoires de la Société des Sciences naturelles. Dax. — Bulletin de la Société de Borda. Dion. — Mémoires de l’Académie des Sciences et Belles-Lettres. Douai. — Bulletin Agricole de l’Arrondissement. Id. — Société d'Agriculture, des Sciences et des Arts. Id. — Mémoires de la Société d'Agriculture, des Sciences et des Arts du département du Nord. DunkEeRQuE. — Bulletin de la Société Dunkerquoise pour l’encou- ragement des Sciences. Id. — Mémoires de la Société Dunkerquoise pour l’encou- ragement des Sciences. GRENOBLE. — Bulletin de l’Académie Delphinale. Id. — Bulletin de la Société de Statistique des Sciences naturelles et des Arts. HAvRE. — Bulletin de la Société Géologique de Normandie. Laon. — Bulletin de la Société Académique. LE Puy. — Annales de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Commerce. | Lizce. — Mémoires de la Société Géologique du Nord. Id. — Mémoires de la Société des Sciences, de l'Agriculture et des Arts. LISTE DES PÉRIODIQUES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE 27 Lizze. — Recueils des Travaux de la Société d'amateurs des Sciences, de l'Agriculture et des Arts. LONS-LE- SAULNIER. — Mémoires de la Société d’'Emulation du Jura. Lyon. —— Annales de l’Université. Id. — Id. de la Société Linnéenne. - Id. — Id. de la Société d'Agriculture, d'Histoire naturelle et Arts. Id. — Mémoires de l’Académie des Sciences, des Belles-Lettres et Arts. Id. — Union des Chambres syndicales Lyonnaises. Le Mans. — Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe. MARSEILLE. — Annales de l’Institut colonial. — — Bulletin de la Société Scientifique industrielle. — — Mémoires de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts. — — Société de Médecine. _ — Annales du Musée d'Histoire naturelle. — — Annales de la Faculté des Sciences. MayYEenxe.— Bulletin dela Société d'Agriculture del’arrondissement. Meaux. — Bulletin du Syndicat de l’arrondissement de Meaux. MonTBÉLIARD. — Mémoires de la Société d’'Emulation. MonTBRison. — Bulletin de la Diana. MonrTPeLLiER. — Mémoires de l'Académie des Sciences. Id. — Mémoires et Documents de la Sériciculture. Mouixs. — Revue scientifique du Bourbonnais. Nancy. — Bibliographie anatomique. Id. — Mémoires de la Société des Sciences, Lettres et Arts. Id. — Mémoires de l’Académie de Stanislas. Nantes. — Annales de la Société Académique. Id. — Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France. Nimes. — Annales de Mathématiques pures et appliquées. Id. — Bulletin de la Société d'Etudes des Sciences naturelles. Paris. — Annales du Conservatoire des Arts-et-Métiers. Id. — Id. Maritimes et Coloniales. 28 LISTE DES PÉRIODIQUES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE Paris. — Annales de l’Institut national Agronomique. Id. — Id. de la Société Entomologique de France. Id. — Jd. Scientifiques de l'Ecole normale supérieure. Id. — Id. de la Société d’Horticulture de France. Id. — Id. de l'Agriculture française. Id. — Id. de Chimie ou recueils concernant la Chimie. Id. — Bibliographie des Travaux scientifiques. Id. — Bulletin mensuel de la Société Néosophique. Id. — Id. de la Société Philotechnique. Id. — Id. de l’Institut des Actuaires français. Id. — Id. de la Société Zoologique de France. Id. — Id. de la Société Mathématique. Id. — Id. mensuel de la Société d’Acclimatation. Id. — Id. de la Société entomologique de France. Id. — Comptes-rendus hebdomadaires de l’Académie des Sciences. Id. — L'Institut, journal universel des Sciences et des Sociétés Savantes de France et de l'Etranger. Id. — L’Intermédiaire des Mathématiciens. Id. — Journal de la Société d’Horticulture de France. Id. — Id. de l’Ecole Polytechnique. Id. — Id. de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxico- logie. Id. — Id. de Physique, de Chimie, d'Histoire naturelle et des Arts. Id. — La décade Philosophique, Littéraire et Politique, par une Société de Gens de Lettres. û Id. — Magasin encyclopédique ou Journaldes Lettres et des Arts. Id. — Séances de la Société française de Physique. Id. — Société française de Physique. — Collection des Mémoires relatifs à la Physique. RouEN. — Précis analytique des travaux de l’Académie des Sciences Id. et Belles-Lettres. — Bulletin des travaux de la Société libre d’'Emulation. SAÏGON. — Bulletin de la Société des Etudes indo-chinoises. SAINT-ÉTIENNE. — Annales de la Société d'Agriculture, Industrie, Sciences et Arts. LISTE DES PÉRIODIQUES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE 29 SAINT-ÉTIENNE. — Bulletin de la Société d'Agriculture. Id. — Le Glaneur, aide-mémoire des Agriculteurs. SAINT-JEAN D'ANGELY. — Bulletin de la Société Linnéenne de la Charente-[nférieure. SAINT-QUENTIN. — Annales Agricoles, Scientifiques et Industrielles du département de l’Aisne. Id. — Société industrielle de Saint-Quentin et de l’Aisne. Id. — Société Académique des Sciences, Arts, See Lettres et Agriculture. Soissons. — Bulletin de la Société AHeieoNEue Historique et _ Scientifique. Toucouse. — Annales de la Société d’Horticulture de la Haute- Garonne. Id. — Annales de la Faculté des Sciences. Id. — Bulletin de la Société académique Franco-Hispano- Portugaise. Id. — Annuaire de la Société académique Franco-Hispano- _ Portugaise. Id. — Bulletin de l’Université. Id. — Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France. Id. — Mémoires de l’Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres. Id. — Annales de la Société d’Horticulture de la Haute- Garonne. Id. — Bulletin de la Société des Sciences physiques et natu- relles. VALENCIENNES. — Revue Agricole, Industrielle et Artistique. VERDUN. — Mémoires de la Société Philomathique. 90 LISTE DES PÉRIODIQUES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE ÉTRANGER ALLEMAGNE BERLIN. — Sitzungsberichte der K. preussischen Akademie der Wissenschaîften zu Berlin. Id. — Jahrbuch über die Fortschritte Mathematique. Id. — Oraithologische Monatsberichte. BRESLAU. — Jahresb. Schlesischen Ges. für vaterländische Cultur. FRANCFORT-SUR-LE-MEIN. — Bericht über die Senckenhbergischen naturiorschenden Gesellschaît. GÜÔTTINGEN. — Gôttingische gelehrte Anzeiger. HamBourG. — Mittheilungen aus dem Naturhistorischen Museum. LENA. — Jenaische Zeitschrift für Medicin. KôniGsBERG. — Schriften der Physikalisch-Okonomischen Gesells- chaît. LerpziG. — Zoologischer Anzeiger. : MErTz. — Mémoires de l’Académie. Municn. — Almanach der Küniglichen bayerischen Akademie der Wissenschaîten. AUTRICHE PRAGUE. — Sitzungsberichte der Küniglichen Bôhmischen Gesell- schaîft der Wissenschaften. Id. — Jahresbericht der Kônigl.-Bôühm. Gesellschaîft der Wis- senschaften. VIENNE. — Sitzungsberichte der mathematisch-naturwissenschaîtli- chen Klasse der K. Akademie der Wissenschaîften zu Wien. Id. — Annalen des K. K. Naturhistorischen Hofmuseums. BELGIQUE BRUXELLES. — Bulletin de l’Académie royale des Sciences, Lettres et Arts. Id. — Annuaire de l’Académie royale des Sciences, Lettres et Beaux-Arts. LISTE DES PÉRIODIQUES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE 31 BRUXELLES. — Conférence maritime tenue à Bruxelles pour l’adop- tion d’un système uniforme d'observations météo- rologiques sur la mer. LiÈèGe. — Mémoires de la Société royale des Sciences. BRÉSIL R10 DE JANEIRO.— Paceer da Sociedade de medicina do Rio de Janeiro. CHILI SANTIAGO. — Actes de la Société scientifique du Chili. ESPAGNE Mapri. — [La Naturaleza. ÉTATS-UNIS Boston. — Memoirs of the Boston Society of Natural History. Id. — Boston Journal of Natural History. Id. — Proceedings of Boston Society of Natural History. CALIFORNIE. — Contribution to biology of the Hopkins laboratory of biology. CAMBRIDGE. — Illustrated catalogue of the Museum of comparative Zoëlogy at Harvard College. Id. — Annual report of the Curator of the Museum of com- parative Zoôlogy at Harvard College. Id. — Bulletin of the Museum of comparative Zoülogy at Harvard College. Id. — Memoirs of the Museum of comparative Zoülogy at Harvard College. Id. — The Organization and Progress of the Anderson School. Id. — Transactions of the Cambridge philosophical Society. Id. — Annals of the astronomical Observatory of Harvard College. MADISON. — Transactions of the Wisconsin Academy of Sciences, Arts and Letters. 32 LISTE DES PÉRIODIQUES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE New-York. — Annals of Lycæum of Natural history of N.Y. PHILADELPHIE. — Journal of the Academy of Natural Sciences. Id. — Proceedings of the Academy of Natural Sciences. Id. — Reports of the Academy of Natural Sciences. SALEM. — Proceedings of the American Association for the advan cement of Sciences. San FRancIsco.— Proceedings of the California Academy of Sciences. Id. — Memoirs of the California Academy of Sciences. WASHINGTON. — Annual Report of the Board of Regents of the Smithsonian Institution, Bureau of Ethnology. URBANA (lllinios). — Bulletin of the Illinois State Laboratory of Natural history. GRANDE BRETAGNE \ EDIMBOURG. — Proceedings of the Royal Society. LONDRES. — Proceedings of the London Mathematical Society. Id. — The Quaterly Journal of pure and applie. Mathem. Id. — Monthly Notice of the Royal Microscopical Society. Id. — Memoirs of the Royal Astronomical Society. Id. — Science Gossip. INDES NÉERLANDAISES BaTavia. — Transactions of the Batavian Society of Arts and Sciences. Id. — Notulen van de Algemeene en Bestuurs-Vergaderingen van het Bataviaasche Genootschäp van Kunsten en Wetenschappen. Id. — Verhandelingen van het Bataviaasche Genoostschap : van Kunsten en Wetenschappen. Id. — Tjdschrift voor indische Taal-Land en Volkenkunde. LISTE DES PÉRIODIQUES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE 99 ITALIE BoLoGne. — Opuscoli Scientifici 1817-23. Id. — Rendiconto delle sessioni della R. Accademia delle Scienze dell’ Istituto di Bologna. Id. — Memorie dell’ Accademia delle Scienze di Bologna. FLORENCE. — Bollettino della Società entomologica Italiana. GÈNES. — Annali del Museo Civico di Storia Naturale. LivOurNE. — Atti dell’ Accademia Italiana di Lettere ed Arti. MonÈNnEe. — Atti della Società dei Naturalisti di Modena. Napzres. — Rendiconto dell’ Accademia delle Scienze fisiche e matematiche. PALERME. — Atti della Accademia di Scienze, Lettere e Belle Arti di Palermo. Id. — Giornale di Scienze naturali ed economiche pubblicato per cura del Consiglio di perferzionamento annesso . al R. Istituto tecnico di Palermo. Id. —Giornale ed atti della Società di acclimazione e di agricoltura in Sicilia. Id. — Rendiconto del Circolo Matematico di Palermo. RoME. — Memorie dell’ Osservatorio del Collegio Romano. SIENNE. — Atti della R. Accademia dei Fisiocritici di Siena. TurIN. — Annales de l’observatoire de l’Académie. Id. — Bollettino del consiglio subalpino di sanità ossia Giornale fisico medico del Piemonte. Id. — Bollettino dei Musei di Zoologia ed Anatomia comparata della Università. Id. — Memoire della Società delle scienze biologiche in Torino. Id. — Memories de l’Académie [Impériale de Turin 1805-23. JAPON Tokio. — Memoirs of the literature College imperial University of Japon. Id. — The Zoological Magazine, organ of the Zoological Society of Tokio. 34 LISTE DES PÉRIODIQUES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE LUXEMBOURG LUXEMBOURG. — Publications de l’Institut Royal grand-ducal de Luxembourg. MEXIQUE Mexico. — Memorias y Revista de la Sociedad Cientifica «Antonio Alzate ». NORWÈGE CuRISTIANIA. — Archiv for Mathematik og Naturvidenskab. PAYS-BAS AMSTERDAM. — Verhandelingen der K. Akademie van Watens- chappen. HARLEM. — Archives Néerlandaises dessciences exactes et naturelles. Id. —Natuurkundige Verhandelingen van de Hollandsche Maatschappi] der Wetenschappen te Haarlem. Id. — Archives du Musée Taylor. RÉPUBLIQUE ARGENTINE BueNos-AiRes. — Annales de la Officina meteorologica Argentina. Id. — Resultados del Observatorio Nacional Argentino. RUSSIE HELSINGFORS.— Meddelanden af Societas pro Fauna et Flora Fennica. KiEw. — Mémoires de la Société des Naturalistes. Moscou. — Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes. SAINT-PÉTERSBOURG. — Bulletin de l’Académie des Sciences. SUÈDE STOCKHOLM. — Journal Entomologique. Id. — Bihang till Kongl. Svenska Vetenskaps-Akademiens Handlingar. Id. — Kongliga Svenska Vetenskaps-Akademiens Handlin- gar. LISTE DES PÉRIODIQUES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE 99 STOCKHOLM. — Ofversigt af Kongl. Vetenskaps-Akademiens Für- handlingar. UpPsaLA. — Bulletin of the Geological Institution of the University. Id. — Acta societatis regia scientiarum Upsaliensis. Id. — Nova Acta regia societatas scientiarum Upsaliensis. Id. — Bulletin Météorologique mensuel de l'Observatoire de . l'Université. SUISSE BERNE. — Mittheilungen der naturforschenden Gesellschaft. GENÈVE. — Bibliothèque britannique rédigée par Pictet et Maurice, 1796-1815. Id. — Bulletin de l’Institut national Genevois. Id. — Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle. Id. — Mémoires de l’Institut national Genevois. NEUCHATEL. — Bulletin de la Société Neuchâtelloise de Géographie. URUGUAY MonTEVIDEO. — Anales del Museo nacional. 36 NOTE SUR QUELQUES THELPHUSIDÉS RECUEILLIS PAR M. PAVIE DANS L’INDO-CHINE par J. G. de MAN à Ierseke (Hollande). PARATHELPHUSA SINENSIS H. M.-E. Parathelphusa sinensis H. Milne-Edwards, Archives du Muséum, T. VIL, p. 173, PI. 43, fig. 2, 2 a. — Von Martens, Archiv für Natur- geschichte, Jahrg. XXXIV, 1868, p. 20. — Wood-Mason, Annals and Magazine of Natural History, Ser. [V,Vol.17, 1876, p. 121, 122. — Henderson, The Transactions of the Linnean Society of London, 2nd Ser. Zoology, Vol. V, Part 10, 1893, p. 386. Un mâle adulte, recueilli aux montagnes de Ménam, à hauteur de Phutenay, Tonkin. Deux exemplaires de cette espèce, recueillis par M. Callery en Chine, et qui ont servi de types à la description originale dans-les «Archives du Muséum », se trouvent devant moi, un mâle et une femelle de taille moyenne. Or, l’individu récolté par M. Pavie est adulte et sa taille surpasse même celle qui a été indiquée par von Martens (1. c.), mais l’exemplaire s'accorde très bien avec les deux types. Le bouclier céphalo-thoracique est assez fortement bombé d'avant en arrière, la surface est finement ponctuée, mais du reste lisse. Le sillon semi-circulaire qui délimite la région gastrique en arrière et lessillons branchio-cardiaques sont plus profonds que les portions antérieures du sillon cervical qui séparent la région gastrique de la région branchiale antérieure assez renflée. Le bord frontal, qui est droit, présente chez le mäle adulte une très faible saillie arrondie au milieu, que l’on n'observe pas encore chez les jeunes exemplaires types. Le bord latéro-antérieur est beaucoup plus court que le bord latéro-postérieur, n’en mesurant à peu près que les deux cinquièmes. La dent extraorbitaire est peu saillante, beaucoup moins avancée que le bord frontal. Les trois dents épibranchiales sont petites ; la première et la deuxième sont légèrement aplaties, à pointe dirigée en avant et de grandeur à peu près égale ; la troisième est plus petite, moins aplatie et dirigée obliquement en avant et en dehors. NOTE SUR QUELQUES THELPHUSIDÉS 31 Chez le mâle adulte la distance de l’angle orbitaire externe jusqu’à la première dent épibranchiale est égale à la distance des pointes des deux dernières dents, mais la distance entre les pointes de la première et de la deuxième dent épibranchiale est un peu plus petite. Les parties internes de la crête post-frontale sont cristiformes, transversales, séparées l’une de l’autre par le très étroit sillon mésogastrique et plus avancées que les parties latérales, dont elles sont séparées par des sillons obliques. Chez les deux exemplaires typiques, les portions latérales sont également cristiformes, mais elles s’effacent déjà vers le milieu du bord sus-orbitaire. Chez le mâle adulte, au contraire, les parties latérales sont plus développées, s'étendent en forme de crête bien marquée jusqu’auprès de la dent épibranchiale de la pénultième paire et se courbent alors brusque- ment en arrière vers la base de la dernière dent. Ces parties latérales de la crête post-frontale sont concaves, la concavité dirigée en avant. Les orbitesnesont guère plus larges que hautes; leur bord inférieur est légèrement sinueux, mais ne présente pas une échancrure près de l’angle externe ; le lobe sous-orbitaire interne est obtus, peu saillant. La dent médiane du bord postérieur de l’épistome est triangulaire, assez aiguë et moitié aussi longue que sa base est large. Le mérognathedes pattes-mâchoires externes est plus large que long, à angle antéro-externe arrondi, et le sillon ischial est situé auprès du bord interne de l’ischiognathe. On observe un sillon transversal, assez profond, sur l’extrémité antérieure du sternum, entre les bases des pattes-mâchoires externes. Celles-ci, ainsi que le sternum et l’abdomen, sont ponctuées. L’ab- domen s’accorde parfaitement avec la figure 2 a des « Archives du Muséum », la forme est exactement la même. La patte droite antérieure est beaucoup plus grosse que l’autre. L’épine aiguë que l’on observe chez les jeunes individus sur le bord supérieur du bras, auprès de l’articulation de l’avant-bras, est, chez le mâle adulte, usée et obtuse ; il n'y a pas de tubercule sur la face inférieure du bras. L’épine de l’angle interne de l’avant-bras est courte et, au-dessous d'elle, on n’en voit pas d'autre. La lon- gueur horizontale de la main est égale à la longueur du bouclier céphalo-thoracique. Les doigts allongés et pointus sont une fois et demi aussi longs que la portion palmaire, et celle-ci est justement aussi haute à l'articulation des doigts qu’elle est longue. Les doigts ne se touchent que par leurs extrémités, le vide qu’ils laissent 38 j. G. DE MAN entre eux est aussi haut que les doigts eux-mêmes. La main, tant la portion palmaire que les doigts, paraît lisse à l’œil nu, mais très finement granulée quand elle est examinée à la loupe. Les dents dont les doigts sont garnis, sont nombreuses ; une d’elles, située justement devant le milieu, est plus grande que les autres. La petite main ne mesure que trois cinquièmes de la longueur de l’autre, à laquelle du reste elle ressemble. On trouve quelques dimensions des deux individus typiques recueillis par M. Callery aux pages 40 et 41. Les dimensions du mâle adulte sont les suivantes : Of Largeur de la carapace — Distance des dents épibran- chiales dela dernière Paire PE ER 62 MINE Longueur de la carapace. . . . . Re De à 0) Distance des angles orbitaires externes Ms . 9391/2» Distance de l’angle orbitaire externe jusqu’à la Scnaie de la première dent épibranchiale. . . . . 9/40 Distance de la pointe de la première dent inmoale jusqu’à la pointe de la deuxième . . . . Dan) Distance de la pointe de la deuxième dent remet jusqu’à la pointe de la troisième dent. . . . . . . . 6 ) Largeur du bord frontal. . . . . . 2e 1S » Distance, dans la ligne médiane, du Ford font ina à lacrète post-frontale. 7h") Distance du bord frontal jusqu'à la fonde D taire le la région gastrique . . . . . PE Mine A ARE) ) Largeur du bord postérieur de la Saad ER Fe CP A ) Longueur horizontale de la grosse main. . . . . . . . 52 )» Longueur des doigts. . . . . RO USD) Hauteur de la main près de l'articulation Dee idee MA » Longueur de l’article terminal de l'abdomen. . . . . . 91/2» Ponsteurdutpenultième article PET EN Te RSI 2) Largeur du bord antérieur de cet article. . . . . . . . 93/4» Largeur du bord postérieur de cet article. 61/2» PongueurndelantépénultiemMeaTUCI EEE) Longueur des méropodites. : ë 12250) Largeur des méropodites au niveau de he É o distale et celle-ci comprise. ENERCN0 1725) Longueur des propodites au milieu. NN TR) Largeur des propodites au milieu. Se AG RANS Longueur des dactylopodites. É 141/2» NOTE SUR QUELQUES THELPHUSIDÉS 39 La Parathelphusa sinensis habite la Chine méridionale, le Siam et la Birmanie. PARATHELPHUSA SINENSIS H. M.-E. var ”? Un mâle et une femelle recueillis par M. Pavie dans les torrents des Monts Su Tep, à l’ouest de la ville de Nielog Mai, Laos occidental. Ces deux exemplaires présentent quelques légères différences avec les deux individus types, qui ont servi à la description de la Parath. sinensis dans les « Archives du Muséum » (voir la des- cription précédente). Je croyais d’abord avoir affaire à la Parath. brevicarinata Hilgd. de l’île de Salanga, mais après avoir envoyé le mâle à Berlin, M. le D: Rômer, aide-naturaliste au Musée Royal, ayant confronté ce mâle avec les types de la Parath. brevicarinata, in’écrit que les deux espèces étaient différentes. M. le professeur Bouvier les regarde comme une variété de la sinensis et j'aime à me ranger provisoirement de son avis, surtout parce que les deux exemplaires trouvés par M. Pavie ne s'accordent pas complètement. Quant à la proportion entre la largeur et la longueur du bouclier céphalo-thoracique, les deux exemplaires s'accordent avec les deux types de la Parath. sinensis, mais la distance des angles orbitaires : externes est un peu plus grande par rapport à la largeur de: la carapace, de sorte que celle-ci paraît un peu plus élargie en avant. Les portions épigastriques de la crête post-frontale sont bien développées, cristiftormes, mais les parties latérales ne le sont pas : ce n’est que chezla femelle que l’on en voit unetrace tout près des partiesinternes. La dent extra-orbitaire est un peu moins saillante que chez les deux types, mais ce sont les dents épibranchiales qui offrent les différences principales. Ces dents sont moins saillantes et moins aiguës, toutes sont légèrement aplaties. Chez le mâle, la première dent épibran- chiale est plus petite que la dent extraorbitaire dont elle est très rapprochée; la deuxième est presque deux fois aussi grande que la première, et la troisième est à peu près égale à la première. Le bord externe légèrement courbé de la dernière dent épibranchiale est dirigé en avant et en dedans, maïs chez la femelle cette dent s’étend tout droit en avant. Chez la femelle, les dents épibranchiales sont un peu différentes sur les deux côtés ; au côté droit, la pre- mière dent est égale à la dent extraorbitaire, la seconde est un peu plus petite, et la troisième est la plus petite de toutes ; du côté gauche, au contraire, la première dent paraît un peu plus petite que la deuxième et que la dent extraorbitaire, mais la troisième est de 40 J. G. DE MAN même la plus petite de toutes. Chez le mâle, le bord frontal est droit comme dans les types; mais chez la femelle, il présente une échan- crure large et évasée, d’ailleurs peu profonde. Les pattes ambulatoires ressemblent à celles des types, les méro- podites portent la même épine aiguë à l'extrémité de leur bord antérieur. Chez le mâle, la carapace et les pattes antérieures sont couvertes en dessus de nombreux petits points rouges. Les différences principales entre ces exemplaires du Laos occi- dental et les individus types de la Parath. brevicarinata Hilgd. du Musée de Berlin sont les suivantes. Dans l’espèce décrite par M. Hilgendori, les dents épibranchiales sont plus longues et plus larges, les pédoncules oculaires sont plus grèles. La région sous- hépatique porte une crête distincte, mais dans les exemplaires récoltés par M. Pavie, cette région n’est que granulée, Le pénul- tième article de l’abdomen du mâle est presque aussi long que large, et sa forme est différente. Les méropodites des pattes ambu- latoires sont de même armés d’une épine à l’extrémité de leur bord antérieur, mais cette épine y paraît moins aiguë, enfin, les dacty- lopodites des pattes de la deruière paire ne sont que moitié aussi longs que dans les exemplaires récoltés par M. Pavie et sont plus larges. I1 en résulte de ce qui précède que la Parathelphusa salangensis Ortm. doit être une autre espèce que la brevicarinata, car dans l’es- pèce décrite par M. Ortmann, les méropodites des pattes ambula- toires sont inermes. 1 2 3 4 ‘ Dimensions : es ? d ? Largeur de la carapace . . . . . . . . 2613 241/2 29 17 Longueur » » . 201/2 19 23 - Distance des angles Selon sennes. 182/3 172,3 19 Largeur du bord frontal . . . . . 8 7 9 Largeur du bord postérieur dela Danate te 10 1/2 12 14 Longueur de l’article terminal de l’ab- dOMEN TPE JEU IS SYE 41/2 Longueur du dniène Anse. MARRANT 4 1/3 Largeur du bord antérieur de cetarticle. 31/2 4 ) » postérieur » DR LOT 12 3 Longueur de l’antépénultième article . 14/5 3 Largeur du bord postérieur decetarticle. 43/4 9 1/2 NOTE SUR QUELQUES THELPHUSIDÉS 4 Longueur des méropodites . a 101/4 81/2 11 Largeur » ») présidente 2 002 1)2 34/4 l’épine du bord antérieur. S Ê Longueur des propoditesau milieu. \ £ É 51/2 41/2 5 1/2 Largeur » » ) 00) aa 3 2215 She Longueur des dactylopodites . CT 6 Î Nos 1 et 2, les exemplaires recueillis par M. Pavie ; Nos 3 et 4, les deux exemplaires typiques de la Parathelphusa sinensis H. M.-E. PARATHELPHUSA PAVIEI n. Sp. Un mâle récolté par M. Pavie dans les torrents des Monts Su-Tep, à l’ouest de la ville de Nielog Mai, Laos occidental. | Cette espèce qui me semble nouvelle et que j’ai l'honneur de dédier à M. Pavie, porte trois dents épibranchiales en arrière de la dent extra orbitaire et les cuisses des pattes ambulatoires sont garnies d'une épine près de l’extrémité distale de leur bord anté- rieur. Parmi les dix-neuf espèces de ce genre, dont je viens de publier une liste (Annali del Museo Civico di Storia naturale di Genova, Ser. 2%, Vol. XIX, 1898, p. 438), ces deux caractères ne s’observent que chez la Parath. sinensis H. M. E. et la Parath. brevicarinata Hilgd ; mais la Parath. Paviei se distingue au premier coup d'œil par la disposition de sa crête post-frontale. Le bouclier céphalo-thoracique offre quelque ressemblance avec la Parath. sinensis, maïs il est plus déprimé. La carapace est assez étroite, sa plus grande largeur, que l’on observe aux pointes des dents épibranchiales de la dernière paire, se rapportant à la lonqueur comme 6 : 5. En arrière de la crête post-frontale, la surface est dépri- mée, tandis que les régions situées en avant d’elle s’abaissent obli- quement vers le bord fronto-orbitaire. Le lobe mésogastrique, dont la surface est très légèrement bombée et qui occupe presque un tiers de la largeur de la carapace, est bien délimité, surtout en arrière, par le sillon semi-circulaire qui est assez profond. Le sillon méso- gastrique qui sépare les portions internes de la crête post-frontale est très étroit, ne se continue pas sur le front, et se bifurque en deux sillons très superficiels, qui d’abord bornent le prolongement antérieur du lobe mésogastrique, puis, comme d'ordinaire, se dirigent obliquement en arrière, séparant ce lobe des lobes proto- gastriques. Des dépressions peu profondes se voient entre la région gastrique et la région branchiale antérieure, qui est fort déprimée. Les lobules urogastriques sont nettement limités, mais ne sont pas Bull. Soc. Philom, de Paris, 1898. X. — 4. 42 + J. G. DE MAN contigus ; des dépressions assez profondes existent entre ces lobules et la région branchiale postérieure. Celle-ci et la région cardiaque sont confluentes, mais séparées par des dépressions superficielles de la région intestinale. La distance des angles orbitaires externes mesure trois quarts de la largeur du bouclier céphalo-thoracique. Le front, assez avancé et lamelleux, se dirige obliquement en bas ; Le bord libre qui est droit, non sinueux, égale un tiers de la largeur de la carapace et passe avec des angles obtus et arrondis dans le bord sourcilier qui est un peu relevé. Le bord sus-orbitaire paraît légèrement sinueux au milieu quand on regarde la carapace de dérrière, mais ne porte pas d’inci- : sions ou de fissures. L’angle orbitaire externe est beaucoup moins avancé que le bord frontal et assez obtus. La largeur des orbites mesure les deux tiers de la largeur du bord frontal, elles sont un peu moins de deux fois aussi larges que hautes. Il n’y a pas d’échancrure ou de hiatus au bord infra-orbitaire près de son angle externe, l’angle interne est dentiforme, triangulaire, mais peu proéminent. Les bords latéro-antérieurs ont la même longueur par rapport aux bords latéro-postérieurs que chez la Parath. sinensis, étant à peu près moitié aussi longs que les derniers ; ils se dirigent de même obliquement en dehors, tandis que les bords latéro- postérieurs, qui sont droits, sont légèrement convergents. La dent exiraorbitaire est petite, peu saillante, aplatie et son bord externe est légèrement arqué. Il y a trois dents épibranchiales. Les deux premières sont aplaties, à pointe aiguë, dirigée en avant et à bord externe droit; la première dent épibranchiale égale la dent extra- orbitaire, mais elle est plus aiguë, la deuxième est un peu plus grande, mais ressemble du reste à la première. La première dent épibranchiale est séparée de la deuxième et de la dent extraorbi- taire par des incisions aiguës, mais l’échancrure entre la deuxième et la troisième est arrondie. La troisième dent est plus spiniforme, moins aplatie que les précédentes, à peu près aussi grande que la première et à pointe aiguë dirigée en avant et en dehors. Le bord externe lamelleux et saillant de la dernière dent épibranchiale se prolonge presque jusqu’au milieu du bord latéro-postérieur ; puis ce dernier s’arrondit, présentant plusieurs lignes cristiformes obliques et rugueuses. Le bord postérieur droit de la carapace est un peu plus large que le bord frontal. La crête post-frontale qui caractérise cette espèce est disposée à peu près comme chez l’Hydrothelphusa agilis A. M.-E. de Mada- NOTE SUR QUELQUES THELPHUSIDÉS L3 gascar (1), mais en diffère par les crêtes latérales. Les deux crêtes internes ou épigastriques, séparées par l’étroit sillon méso-gas- trique, sont saillantes, légèrement arquées, à concavité dirigée en avant, mais elles ne s'étendent pas jusqu’en arrière des orbites. Elles sont placées au niveau des dents épibranchiales de la première paire, de sorte que la distance entre leurs extrémités latérales et le bord frontal est presque égale à la moitié de la largeur de ce bord. Un peu plus en arrière se trouvent les crêtes latérales, qui sont aussi saillantes que les crêtes internes ; elles sont un peu sinueuses et se dirigent obliquement en arrière jusqu'à la base de la dernière dent épibranchiale. La distance des extrémités internes de ces crêtes est un peu plus petite que la largeur des deux crêtes antérieures prises ensemble, et la distance entre les crêtes antérieures et la ligne imaginaire qui réunit les extrémités internes des crêtes latérales est presque moitié aussi grande que l’espace entre les crêtes antérieures et Le bord frontal. En avant de la crête post-frontale la surface du bouclier céphalo- thoracique est lisse ; en arrière de la crête elle est ponctuée, mais les ponctuations sont plus nombreuses, plus serrées et plus petites sur la région branchiale postérieure que sur les régions médianes. Le bord frontal, les bords orbitaires supérieurs et les bords des dents latéro-antérieures sont lisses, le bord infra-orbitaire, cependant, est légèrement crénelé. L’épistome est lisse; le bord postérieur présente au milieu une dent triangulaire de chaque côté de laquelle il est sinueux. Les régions sous-hépatique et sub-branchiale sont lisses, le branchio- stégite porte quelques tubercules et rugosités obliques auprès du sillon assez profond qui le sépare de la région sous-hépatique. Les pattes-mâchoires externes portent des ponctuations assez grosses. Le sillon ischial est bien marqué et se trouve tout près du bord ipterne de l’ischiognathe, avec lequel il est parallèle; le mérognathe est un peu plus large que long, lisse et son angle antéro-externe est arrondi. Le sternum est couvert de ponctuations grosses, assez serrées. L’abdomen du mâle est moins étroit en avant que celui de la Parath. sinensis. L'article terminal, dont l’extrémité est arrondie et dont les bords latéraux sont légèrement concaves, est aussi long que sa base est large. Le pénultième article est un peu plus court, quadrangulaire, et une fois et demie aussi large que long ; l’article (1) Voir : A. Milne-Edwards, Observations sur les crabes des eaux douces de l'Afrique, Paris 1887, PI. 2, fig. 9. 2 4h J. G. DE MAN présente sa plus grande largeur immédiatement en arrière de son bord antérieur, et celui-ci n’est guère plus large que le bord posté- rieur, de façon que les bords latéraux ne convergent que légère- ment en arrière. L'antépénultième article est un peu plus court que le pénultième, ses bords latéraux droits divergent en arrière, de sorte que le bord postérieur de cet article est un peu plus de deux fois aussi large que l’article est long. Les pattes antérieures sont subégales, la gauche est un peu plus grande que l’autre. Le bord supérieur des bras, qui ne dépassent que peu les bords latéraux de la carapace, est granuleux et porte près de son extrémité distale une épine aiguë; la face inférieure est lisse, sans tubercule ou épine, mais les bords sont un peu granuleux. L’avant-bras est légèrement rugueux à son bord interne et on voit une épine aîguè et courbée à son angle interne. La longueur horizontale de la pince gauche est un peu plus que moitié aussi grande que la largeur du bouclier céphalo-thoracique, les doigts sont aussi longs que la portion palmaire et celle-ci est un peu plus longue qu’elle est haute près de l'articulation des doigts. La portion palmaire porte quelques grosses ponctuations sur sa face externe, surtout près de l’articulation des doigts et son bord supérieur est légèrement granuleux. Les doigts sont faiblement sillonnés et légèrement bâillants à leur base; les denticulations sont nombreuses et les extrémités sont aiguës. Les pattes ambulatoires sont longues et gréles; ainsi, par exemple, celles de l’antépénultième paire sont deux fois aussi Jongues que la distance des angles orbitaires externes ; les méro- podites des pattes de cette paire sont quatre fois, les propodites trois fois aussi longs que larges. Les cuisses sont armées d’une épine aiguë, près de l'extrémité distale de leur bord antérieur qui est légèrement granuleux, tandis que leur face externe est lisse. Les doigts sont un peu plus longs que les propodites, droits, légè- rement courbés vers leur pointe aiguë et armés de petites spinules sur leurs arêtes. Les pattes sont glabres. Dimensions en millimètres : Distance des angles orbitaires externes . . . . . . 91/4 Largeur du bouclier céphalo-thoracique = Distauce des pointes des dents épibranchiales de la troisième paire . 122/5 Longueurde la carapace L 27 2e RUE PS TRE re UE Largeur du bord irontal . . . . PRE EE TITRE Distance du bord frontal jusqu'aux Surties ee de la éréte post irontale 7 "0 0 PEARONRE te 72 NOTE SUR QUELQUES THELPHUSIDÉS 45 Distance du bord frontal jusqu’à la ligne imaginaire qui réunit les pointes des dents nd. de la troisième DAlPE ee RE TR A Largeur du bord DUstérebe de la ps RS LES A EE ti 12 Largeur du lobe mésogastrique. . . RS MAO ES Longueur de l’article terminal de l’ oo ED DUMAS PMR D Longueur du pénultième article. . . . RME AO Largeur du bord antérieur du pénultième made Des PEETO LES Largeur du bord postérieur du pénultième article . . . 21/6: Longueur horizontale de la pince gauche . . . . . . 7 Éonsueur horizontale des doigts" 0" 000 CAE MIS 2 Hauteur près de l'articulation des doigts . . . . . . 21/2 Longueur des méropodites RE RE OUVTE Largeur des méropodites. : Lee 11/2 Longueur des propodites. : Ee 31/2 Largeur des propodites .JÉSE 44/8 Longueur des dactylopodites. [SES ya Genre PoTrAMoN Say. Potamon (Potamon) cochinchinense n. sp. Lors de mon séjour au Muséum de Paris en 1891, M. le Pro- fesseur À. Milne-Edwards me proposa de faire la description d’une espèce nouvelle du genre Potamon Sav., qui y était représentée par plusieurs exemplaires femelles. Cette description n’a jamais paru. Je me permets de publier maintenant une nouvelle des-- cription d’après une femelle adulte que M. Milne-Edwards m'avait présentée. Cette espèce remarquable qui provient de Cochinchine, se rapproche du Pot. fluviatile Latr. par la forme caractéristique de la dent extraorbitaire, mais la carapace est plus déprimée et présente encore plusieurs autres différences. Le bouclier céphalo-thoracique est médiocrement élargi, la largeur en effet se rapporte à la longueur comme 5 : 4. La surface est déprimée d'avant en arrière, légèrement bombée transversalement et c’est tout près des bords latéraux que la surface s’abaisse un peu vers ces bords ; le front est de même un peu déclive. Les sillons interrégionnaires sont superficiels et très peu marqués. Le sillon semi-cireulaire qui délimite la région gastri- que en arrière est peu profond, les portions latérales du sillon cervical ne sont représentées que par des dépressions 2nterrompues et superficielles. Le sillon mésogastrique est assez large, ne se conti- nue pas sur le front, mais se bifurque aussitôt en deux sillons 46 J. G.. DE. MAN superficiels qui délimitent la pointe antérieure de la région méso- gastrique ; ces sillons ne s'étendent qu'au milieu de la région gas- trique, de sorte que la région mésogastrique et les régions proto- gastriques sont confluentes. Les lobules urogastriques sont à peine reconnaissables et ce ne sont que des rugosités peu profondes qui séparent la région cardiaque, légèrement bombée, de la région branchiale postérieure ; celle-ci est à peine distincte de la région branchiale antérieure. Le lobe méso-branchial, qui est à peu près aussi long que large et qui est situé à côté du sillon semi-circulaire et des lobules urogastriques, est assez distinctement délimité par des dépressions du reste peu profondes. La distance des angles orbitaires externes ne mesure que trois cinquièmes de la largeur du bouclier céphalo-thoracique. Le bord antérieur du front ne mesure guère plus d’un quart de la largeur de la carapace ; l’'échancrure médiane est assez large mais peu profonde. les deux échancrures latérales sont encore plus superficielles. Le bord antérieur fait des angles presque droits avec les bords sourci- liers, de façon que ceux-ci, c’est-à-dire les bords latéraux du front, ne divergent que légèrement en arrière. Le front est à peu près trois fois aussi large que long et ses angles externes sont obtus. L’angle orbitaire externe est presque aussi avancé que le bord frontal, de sorte qu’une ligne réunissant les angles externes des orbites coïncide avec le bord de l’échancrure médiane. Le bord sus-orbitaire ne présente pas d’incisions ou de fissures, mais, comme le bord frontal, il paraît distinctement granuleux ou plutôt crénelé. La dent extra-orbitaire est caractéristique. Elle est grande, triangulaire, à surface un peu concave et son bord externe crénelé se porte presque directement en avant, comme chez le Pot. fluviatile, le bord est cependant légèrement courbé, de sorte que les angles orbitaires sont dirigés un peu en dedans. Il faut encore ajouter que; contrairement à ce que l’on voit chez l'espèce européenne, ni le bord sourcilier ni la dent extra-orbitaire ne sont relevés. La dent épibranchiale est assez obtuse, mais très saillante, séparée de la dent extra-orbitaire par une échancrure profonde et ces dents sont situées sur un plan un peu plus élevé que les dents extraorbitaires. Les dents épibranchiales se continuent en arrière par une crête mince, saillante et un peu relevée ; cette crête est fortement courbée et se prolonge jusqu’au niveau du sillon semi-circulaire. Elle est assez grossièrement et irrégulièrement denticulée ; les denti- culations deviennent plus petites en arrière. Juste en arrière de la dent épibranchiale, la crête paraît un peu concave. Les bords latéro-postérieurs sont légèrement convergents. NOTE SUR QUELQUES THELPHUSIDÉS 47 La crête post-frontale est bien marquée, mais très peu saillante, aussi est-elle très avancée et ses portions latérales notamment sont très rapprochées des orbites. Les parties épigastriques sont plus avancées que les parties latérales, mais n’en sont pas séparées : elles constituent ensemble, à chaque côté du sillon méso-gastrique, une ligne un peu flexueuse de granulations plus ou moins distinctes se terminant au sillon cervical, c’est-à-dire à une distance de quatre millim. de la dent épibranchiale. La crête post- frontale ne se continue donc pas jusqu’à ces dents, il y a seulement entre ces dents et le sillon cervical quelques granules isolés. Le front est garni en-dessus de granulations peu saillantes et est un peu pubescent près du bord antérieur. On observe parfois quelques granules isolés sur la dent extra-orbitaire. Immédia- tement en arrière de la crête post-frontale, la région gastrique parait légèrement rugueuse, à ses angles antéro-externes elle est même un peu granuleuse, mais la moitié postérieure est lisse. En arrière de la dent épibranchiale, à côté de la région gastrique, la surface de la carapace est légèrement concave, le reste des régions branchiales est aplati. Quelques granulations peu saillantes et en petit nombre se voient sur les régions branchiales antérieures, auprès des bords latéro-antérieurs. Pour le reste, la surface du bouclier céphalo-thoracique est lisse, mais ponctuée; les ponc- tuations sont plus petites et plus nombreuses sur la région bran- chiale postérieure et sur la région intestinale qu'ailleurs. Les bords latéro-postérieurs sont garnis de rides obliques faiblement marquées, et tout à fait en arrière il y a une ligne oblique et finement granulée, qui longe le bord latéro-postérieur de la cara- pace et se termine au-dessus des pattes de la cinquième paire ; cette ligne ou crête est plus saillante que chez le Pot. fluviatile. Les orbites, dirigées en avant, sont une fois et demie aussi larges que hautes; leur largeur mesure deux tiers de la largeur du bord frontal. Vues de face, les orbites paraissent transversales. Le bord infra-orbitaire est finement denticulé et présente près de l’angle extra-orbitaire wne échancrure étroite mais profonde; chez le Pot. fluviatile cette échancrure est à peine marquée. L’angle interne du bord infra-orbitaire n’est pas du tout saillant. La région sub-bran- chiale est granuleuse ; on voit quelques granulations rares et plus petites sur la région sous-hépatique, le branchiostégite enfin est lisse. Le sillon ischial est peu profond, quoique bien marqué; il se trouve un peu plus près du bord interne que du bord externe de 48 J. G. DE MAN l’ischiognathe. Le mérognathe est aussi long que large; son angle antéro-externe est obtus. Les pattes-mâchoires externes portent des ponctuations rares et petites. Le sternum de la femelle est poilu, l’abdomen est ovalaire, le septième segment tronqué à l’extrémité; l’abdomen est finement ponctué. Les œufs sont larges, leur diamètre mesurant 2 1/4 mm. “Les pattes antérieures de la femelle sont grosses et robustes, chez l’exemplaire que je décris la patte droite est la plus grande. Les bras dépassent un peu le bord latéral de la carapace. Le bord supé- rieur est légèrement granuleux et se termine par un tubercule obtus ; les bords de la face inférieure sont obtus et portent quelques granules, tandis qu'on observe un tubercule conique près du bord interne et près de l'articulation de l’avant-bras. La face externe est presque lisse, elle ne paraît que légèrement rugueuse près du bord supérieur. L’avant-bras est armé en dedans d’une épine courte, aiguë, au-dessous de laquelle se trouve un tubercule conique. La face supérieure est finement ponctuée, légèrement rugueuse et paraît un peu granuleuse sur le bord interne et sur le bord antéro-externe. La grosse pince est presque aussi longue que la carapace est large, et les doigts sont à peu près aussi longs que la portion palmaire ; celle-ci est un peu moins haute, près de l’articulation des doigts, qu’elle est longue, mesurée horizontalement. Le bord supérieur arrondi de la paume est assez grossièrement ponctué et de plus fines ponctuations se voient près du bord distal de la face externe. La face externe assez convexe de la main est garnie de granulations petites et peu saillantes, qui au milieu et sur la moitié inférieure sont disposées en partie deux à deux; au milieu de la main ces couples sont arrangées dans une ligne longitudinale. Le bord supé- rieur est de même un peu granuleux près de l'articulation de l’avant-bras, mais les granulations disparaissent sur la moitié inférieure près de l'articulation carpienne. Sur la petite main ces granulations sont un peu plus nombreuses. Les doigts sont presque en contact dans toute leur longueur et ont la forme ordi- paire; ils sont faiblement sillonnés ou portent plutôt des rangées longitudinales de ponctuations assez grosses. Le doigt mobile est tuberculeux à sa base ; il est armé de huit ou neuf dents obtuses, dont la plus rapprochée de la base est la plus grande et qui dimi- nuent graduellement en grosseur. Le doigt immobile porte égale- ment sept ou huit dents de grosseur inégale, dont la troisième est la plus grande ; cette dent est même un peu plus grosse que la première du pouce. Le bord inférieur de la pince est légèrement concave à la base des doigts. NOTE SUR QUELQUES THELPHUSIDÉS 49 Les pattes ambulatoires sont de longueur médiocre, ainsi par exemple celles de la pénultième paire sont une fois et demie aussi longues que la carapace est large. Les méropodites de cette paire sont à peu près {rois fois et demie, les propodites trois fois aussi longs que larges ; les dactylopodites qui sont légèrement courbés et dont les arêtes sont armées de spinules peu saillantes, ont à peu près la même longueur que les propodites. Le bord antérieur des cuisses est légèrement granuleux ou rugueux et un peu pubescent à la base, mais il est inerme à son extrémité distale ; le bord antérieur des carpopodites et les deux bords des propodites sont finement denticulés et pubescents. La crête de la face externe des carpopo- dites est presque eflacée. Ces pattes sont un peu ponctuées, mais sont du reste lisses, non pas poilues. L'exemplaire a une couleur d’un brun clair rougeûtre. Le Potamon cochinchinense se rapproche, comme il a été dit déjà, du Pot. fluviatile par la forme de la dent extraorbitaire, mais se distingue par sa carapace plus élargie, plus déprimée, par la dent extraorbitaire et la dent épibranchiale plus saillantes, par la dispo- sition de la crête post-frontale et par plusieurs autres caractères. Je ne connais pas le Potamon ibericum (Bieberstein), mais Ortmann (Carcinologische Studien, 1898, p. 301) dit que cette espèce, qui habite le Caucase, les pays limitrophes de la mer Caspienne et la Perse, se rapproche plus du Pot. denticulatum que du Pot. fluviatile. J’en conclus que cette espèce est une autre que le Pot. cochinchinense. Dimensions en millimètres : Q (®) (®) | 2 3 Largeur du bouclier céphalo-thoracique. 53 50 46 3/4 Longueur » » . 40 39 * 36 1/4 Distance des angles orbitaires externes. . 32 30 1/3 29 » » dents épibranchiales. . . . 40 38 30 Parseundubordirontal tr M TS 2RUS Distance du bord frontal jusqu'aux So tions internes de la crête post-frontale. 4 Largeur du bord postérieur dela carapace. 17 PArsenRdAeS OLIS AREMRPRe CT 8 1/2 Hauteur des orbites nee Ne ne à) Longueur de la grande pince. . . . 47 44 38 1/2 Hauteur près de l’articulation des dois. 19841720 Longueur horizontale des doigts . . . . 20 1/2 Longueur des pattes de la pénultième paire 75 ) des méropodites de cette paire. 24 1/2 50 _ J. G. DE MAN Largeur des méropodites de cette paire. 6 3/4 Longueur » propodites » ) 45 Largeur » ) » ) 51/2 Longueur » dactylopodites » » 46 Nos 1 et 3, exemplaires mesurés, lors de mon séjour à Paris ; N° 2, la femelle rapportée. POTAMON ANDERSONIANUM W.-Mas. Telphusa Andersoniana Wood-Mason, Journal Asiatic Soc. Bengal, Vol. XL, Pt. If, 1871, p. 451, pl. XX VIL, fig. 16-20. Potamon andersonianum de Man, Annali del Museo Civico di Storia Naturale di Genova, Ser. 22, vol. XIX, 1898, p. 400, pl. IV et V, fig. 4. Une femelle recueillie dans des torrents ou ruisseaux à Luang- Prabang, s'accorde parfaitement avec la description publiée par moi l’année précédente. Seulement le front est un peu plus élargi, tandis que les orbites sont moins larges. La pince gauche est la plus grande, les deux pinces sont couvertes, l’une et l’autre, sur la surface externe et sur le bord supérieur de la portion palmaire, de granulations, qui sont un peu plus grandes sur la moitié supérieure que sur la moitié inférieure de la face externe. Sur la face externe de la grande pince quelques granulations sont disposées, juste au-dessus du milieu, en une rangée longitudinale. Dimensions en millimètres : Largeur du bouclier céphalo-thoracique. . . . . . . . . 43 1/2 Longueur De » » SN SE M A ll Distance des angles extra-orbitaires. : . . . . . . . . . 29 » » dents épibranchiales MERE NE 0) Pargeur du bordlibre du front CPE PR RCE Largeur.des orbites (2012 PR Ne 07 Hauteur » ) OU NS OS VO SO) Largeur du bord noséienr 0e sanamaoe. Me SALE Longueur horizontale de la grande pince . . . . . . . . 27 » » dés doigts it PSS EC EN TE Hauteur près de l'articulation des doigts. . . . . . . . . 142 Longueur des méropodites | 19 172 Largeur » » Se 6 1/2 Longueur des propodites (2242 11 Largeur » » Se Fi 4 3/4 E 13 Longueur des dactylopodites NOTE SUR QUELQUES THELPHUSIDÉS )1 L’exemplaire mesuré par Wood-Mason avait une largeur de 43un, une longueur de 34m® ; il en résulte que cette différence de longueur est indépendante de l’âge des individus (voir de Man, 1. c. p. 400). POTAMON SIAMENSE À. M.-E. Thelphusa siamensis, À. Milne-Edwards, L. e. p.173, PI. VIIL, fig. 5. Une femelle adulte recueillie sur les Monts de la ligne de partagé des eaux du Mékong et du Ménam, à hauteur de Puclay. Je rapporte cet exemplaire au Potamon siamense, ayant pu le com- parer avec deux individus typiques, mâle et femelle, provenant de Bangkok et offerts au Muséum de Paris par M. l’abhé Larnaudie. La femelle capturée par M. Pavie S’accorde en effet assez bien avec ces exemplaires, il y a cependant quelques différences légères. Le front est un peu moins élargi que chez les deux types ; chez ceux-ci, la largeur du bord antérieur paraît distinctement plus srande que la largeur des orbites, quand la carapace est regardée de dessus ou de face, mais chez la femelle de M. Pavie la largeur est égale. Chez cette femelle la dent extra-orbitaire est un peu plus saillante et plus aiguë et elle s’avance presque jusqu’au niveau du bord antérieur du front. La portion mitoyenne du bord sus-orbitaire a une direction un peu oblique chez les individus de Bangkok et paraît droite, tandis que chez la femelle de Puclay cette portion mitoyenne est transversale et présente une saillie arrondie au milieu. Cette espèce n’a pas de crête post-frontale proprement dite, de sorte qu’elle doit être rangée peut-être dans le sous-genre Geothelphusa. C’est tout en avant, tout près des orbites que la région gastrique et la région branchiale antérieure s’abaissent brusquement en bas et c’est l’arête obtuse et arrondie, formée par cet abaissement, qui représente la crête post-frontale. Les portions épigastriques sont un peu plus avancées que les portions proto- gastriques, dont elles sont séparées par des sillons peu profonds ; les portions protogastriques ou latérales s’abaissent presque verti- calement, mais les portions épigastriques sont plus arrondies. Comme il a été dit dans les Nouvelles Archives du Muséum, la dent épibranchiale est petite et très rapprochée de l'angle orbitaire externe, dont elle est séparée par une échancrure étroite, qui se continue au-dessus des orbites par un petit sillon. Chez la femelle récoltée par M. Pavie, les portions protogastriques ou latérales de la crête post-frontale sont un peu moins rapprochées des orbites 52 J. G. DE MAN. — NOTE SUR QUELQUES THELPHUSIDÉS que chez les exemplaires typiques, les portions internes sont moins déclives et les sillons qui les séparent des premières sont presque effacés. Je crois considérer ces différences comme locales ou individuelles. Dans cette espèce, le front est très déclive, le bord antérieur qui est courbé et qui offre au milieu une échancrure assez profonde, fait des angles arrondis avec les bords sourciliers, de facon qu’il est un peu difficile de mesurer exactement sa largeur. L'animal, d’après M. Pavie, est d’un très beau noir de jais, avec . des taches jaunes. Dimensions en millimètres : d Q Q Largeur du bouclier céphalo-thoracique. 43 1/2 48 1/2 47 1/2 Longueur » » » 32 1/2 36 99 1/ Distance des angles orbitaires externes. 31 1/3 33 32 1/2 Largeur du bord antérieur du front. . . 11 12 11 Largeur des orbites . . . . 10 10 1/2 11 Distance, dans la ligne Hétiane, A bord | frontal jusqu’à la crête post-frontale . 3 9 4 Longueur des méropodites . . . ./ 42 18 1/2 19 1/2 20 Largeur des méropodites. SE 6 GANG Longueur des propodites. ee Un 12 13 1/2 Largeur des propodites. . À 22 Fe De 0 JR & Lonsueur des dactylopodites . . ERA PRE (E) 17 N:s 1 et 2. Exemplaires typiques du Muséum de Paris. N° 3. Femelle de Puclay. 53 LES CRUSTACÉS PARASITES DU GENRE DOLOPS AUDOUIN par M. E. L. BOUVIER PREMIÈRE PARTIE On réunit dans la petite famille des Argulidés des Crustacés para- sites qui tiennent des Caliges par la forme aplatie et discoïdale de leur corps, des Phyllopodes par certains caractères de leurs appen- dices et par leurs grands yeux composés. Ces Crustacés vivent sur la peau ou dans la cavité branchiale des Poissons, parfois aussi sur les Batraciens ; ils paraissent affectionner les Poissons d’eau douce, mais on en connaît qui vivent sur les Raies (Argulus giganteus Lucas) ou qui aftectionnent des espèces migratrices, telles que les Aloses (Argulus Aloseæ Gould). Ce sont, comme le dit justement Claus (1), des parasites intermittents; ils se fixent à leur hôte avec des ventouses ou des crochets, ils lui font des blessures avec leurs mandibules dentées en scie et se gorgent de son sang qu'ils accu- mulent dans les cæca ramifiés de leur tube digestif; ainsi pourvus de vivres pour plusieurs jours, ils peuvent reprendre leur indépen- dance et nager librement dans le liquide au moyen de leurs pattes ambulatoires, qui sont bien développées. En fait, on les capture assez fréquemment au filet, quand on pêche dans les cours d’eau. LE GENRE Doors Audouin La famille des Argulidés se limite aux seuls genres Argulus Müller et Dolops Audouin (Gyropeltis Heller). Les Argules se distinguent essentiellement des Dolops par la forme de leurs maxilles IT, qui sont transformées chacune en large ventouse dans les premières, tandis qu’elles sont allongées, subconiques et terminées par un puissant crochet chez les secondes. On pourrait également ajouter que les Argules sont caractérisées par la présence d’une tige impaire mobile, le stémulus (2), qu’on trouve en avant (1) Claus. Ueber die Entwickelung, Organisation und systematische Stellung der Arguliden ; Zeitsch. wiss. Zool., t. 25, 1875. (2) Ce stimulus est considéré par Claus (loc. cit.) comme un aiguillon venimeux, sorte de longue saillie impaire au sommet de laquelle viendrait s’ouvrir le canal Bull, Soc. Philom. de Paris, 1898. x. — D 54 E.-L. BOUVIER de l’orifice buccal, où elle peut se coucher dans un sillon ; maïs rien ne prouve, d’après Thorell (1), que ce curieux organe sensoriel soit développé dans toutes les espèces du genre. En tous cas, il fait défaut chez les Dolops. Abstraction faite des modifications que présentent les maxilles, il est impossible d'indiquer un caractère général qui distingue les Dolops des Argulus, de sorte qu’on a défini suffisamment l’un et l’autre genre quand on a dit que le premier a des maxilles en crochet et le second des maxilles transformées en ventouses. Or, cette définition a été très exactement donnée par Audouin. Dans la séance du 15 février 1837, ce naturaliste présenta à la Société entomologique de France un Crustacé de Cayenne, recueilli, par Larcordaire, sur un Poisson d’eau douce ; ce Crustacé avait beaucoup d’analogie avec l’Argule foliacé, mais il en différait «surtout par l’absence de ventouses aux pattes antérieures (maxilles) et par sa taille qui dépasse un centimètre et demi ». Audouin regarda ce Crustacé « comme le type d’un nouveau genre » auquel il assigna le nom de Dolops. L'espèce, qui ne fut pas autrement décrite, reçut le nom de Dolops Lacordairei. Vingt années plus tard, en 1857, le naturaliste Heller, qui ne paraît pas avoir eu connaissance de la note d’Audouin, fonda le genre Gyropeltis (2) pour deux espèces nouvelles qu’il désigna sous les noms de Gyropeltis Kollari et de G. longicauda. La diagnose du nouveau genre Gyropeltis est la suivante : « Cephalothorax scutiformis, postice in duas alas excurrens, corpus inter se excipientes. Oculi duo compositi, superi, distantes. Antennae quadriarticulatae, sub cephalothorace reconditae. Os in rostrum breve conicum productum, mandibulis in margine ante- riori Serratis instructum. Aculem ab ore anterius vergens nullus. Pedum maxillarium tria paria (3), quorum secundum juxta rostrum commun de deux glandes ; pour Leidig (Zool. Anz., 1886, p. 660) c’est un organe sensoriel d’origine probablement paire, car il reçoit du cerveau deux filets symé- triques ; ce sont ces filets nerveux, réunis dans l’organe, qui ont été pris par Claus pour un conduit glandulaire. (1) T. Thorell. Om tvenne europeiska Argulider ; jemte anmärkningar om Argulidernas morfologi och systematiska ställning, samt en ôfversigt af de fr närvarande kända arterna af denna famili ; Ofv. af kongl. Vet. Ak. Fôrhandlingar B. 21, 1846, p. 7-71, Taf. II-IV. (2) C. Heller. Beiträge zur kenntniss der Siphonostomen ; Sitzungsb. der math. naturw. k. Akad. Wiss. Wien, B. XXV, p. 89-108, PI. I et II, 1857. (3) Heller tient pour des pattes-mâchoires ou pattes d’accrochement, les anten- nules avec les parties basilaires des antennes, les maxilles II etles pattes-mâchoires proprement dites. , LES CRUSTACÉS PARASITES DU GENRE (( DOLOPS) AUDOUIN D5 situm, non acelabuliforme sed unco valido terminatum est. Pedum trunci paria quatuor, singulis in duos remos fissis, setis ciliatis ornatis, praeterea tribus anterioribus cirro aeque ciliato introrsum vergente instructis. Testes in maribus postice lobati. Cauda biloba. » Plus complète en apparence que celle d’Audouin, cette diagnose n’est pourtant pas plus précise. Parmi les caractères attribués aux Gyropeltis, un seul leur est propre en réalité, c’est celui que j’ai mis en relief par des caractères italiques. Pedum maxillarium (mazxilles T1) non acetabuliforme sed unco valido terminatum est ; il n’est pas un seul des autres qui ne puisse être attribué, sinon à l’ensemble des Argulus, au moins à quelques espèces de ce genre. Il est vrai qu'Audouin ne mentionnne pas le crochet terminal des maxilles, mais cette omission est bien plus apparente que réelle, puisque le crochet remplace les ventouses dans leur rôle fixateur ; d’ailleurs Audouin a été frappé par un autre caractère qui paraît assez géné- ralement propre aux espèces du nouveau genre, je veux parler de leur taille qui est ordinairement beaucoup plus grande que celle des Argules de nos pays. Il est doncincontestablequ’Audouina caractérisé trèssuffisamment le genre Dolops, et comme ce nom est antérieur de vingt ans à celui de Gyropeltis proposé par Heller, il doit lui être substitué. Le présent travail est exclusivement réservé à l’étude des espèces du genre Dolops. C'est aux habiles et très fructueuses recherches de M. Geay que je suis redevable d’avoir pu l’entreprendre et le conduire à bien. Avant les voyages de ce courageux naturaliste, on ne connaissait que quatre espèces de ce genre ; il en comprend neuf à l'heure actuelle, et l’on peut croire que la liste n’en est pas épuisée. Les récoltes de M. Geay appartenant au Muséum, j'ai pu étudier à loisir les cinq espèces nouvelles qu’il a capturées ; grâce à l’obligeance de M. Adensamer, j’ai pu comparer minutieusement ces espèces avec les types, conservés au Musée de Vienne, des deux espèces de Heller, le Gyropeltis Kollari et le G. longicauda. M. Nobili, du Musée de Turin, m’a communiqué de même les types de G. doradis Corna- lia ; malheureusement, il m’a été impossible d’étudier directement la Gyropeltis ranarum ; M. Stuhlmann, qui a décrit cette espèce, se trouve vraisemblablement encore dans l’Aîrique centrale, et la lettre que je lui ai adressée est restée jusqu'ici sans réponse. MORPHOLOGIE DES DoLops Le corps des Dolops se compose, comme celui des Argules, d’un bouclier céphalothoracique, du thorax proprement dit et de l’ab- 56 E.-L. BOUVIER domen ; il ya toujours des appendices sur la face ventrale des deux premières parties; on trouve parfois une furca en relation avec la dernière. Bouclier. — Le bouclier des Argulides a la forme d’un disque, un peu convexe en-dessus, faiblement concave en-dessous, et présen- tant en arrière une large échancrure dans laquelle apparaît plus où moins la partie postérieure du thorax. C’est vraiment un bouclier céphalothoracique, car il peut être considéré comme étant le résultat de l’extension démesurée et de la fusion de tous les seg- ments céphaliques et des deux segments thoraciques antérieurs. Le bouclier présente par endroits des épaississements chitineux qui servent d’attache à des muscles et qui délimitent, au moins en partie, des régions du corps souvent bien marquées. Ces épaissis- sements chitineux ont été en partie indiqués par M. Claus dans son travail sur les Argules, mais ils sont plus nombreux, ou plus apparents, dans les Dolops et permettent de distinguer chez la plupart d’entre elles, sur la face dorsale du bouclier, les régions suivantes : Une aire frontale impaire (lobe frontal de M. Claus), uneaire margi- nale, une aire submarginale, une paire de grandes aires latérales (par- tie des lobes latéraux de M. Claus) et, entre celles- ci, l’aire thoracique et l’aire post-frontale avec les lobes optiques. L’aire marginale(fig.1 m) occupe tout entier le bord libre du bouclier, c'est une zone claire, souvent ciliée sur les bords et souvent munie en dessous de piquants fort petits. L’aire mar- ginale paraît ordinai- rement se réduire en Fig. 1. — Dolops striata, face dorsale: m, aire arrière, et présente marginale ; Sm, aire submarginale : , aire laté- ] Ô rale divisée en 3 lobes (2 8) at aire thora- PUIS fréquemment cique ; ?p, aire post-frontale ; 0, lobe optique. des piquants dans cette Entre les lobes optiques se trouve l’aire frontale. région : elle est plus vaguement limitée en dedans que les autres régions de la carapace. L’aire submarginale (sm) n’est bien apparente qu’en arrière de la région antenno-oculaire; elle a pour limite interne les épaissis- LES CRUSTACÉS PARASITES DU GENRE ( DOLOPS ) AUDOUIN 57 semênts chitineux indiqués dans le travail de Claus par les lettres ch? et ch? ; elle est fort distincte du côté ventral au niveau de l’épais- sissement postérieur (ch?) ; du côté dorsal elle est limitée en dedans par un sillon plus ou moins apparent qui est parallèle au bord libre du bouclier, et qui s'étend depuis la région oculo-antennaire jusqu’à l’aire thoracique t. Chez les Dolops armées, cette région est munie de piquants sur tout ou partie de sa face ventrale; ces piquants sont beaucoup plus forts que ceux de l’aire marginale. Les aires latérales (l) sont au nombre de deux et situées symétri- quement à droite et à gauche du thorax, en dedans de l’aire submarginale qui leur sert de limite externe. Elles sont fréquem- ment divisées en trois parties, dont la première (1) correspondant sensiblement à l’épaississement chitineux ch? de Claus, la deuxième (2) à l’épaississement ch? et la troisième aux parties plus internes qui, du côté ventral (Voy. Fig. 16), laissent souvent apercevoir, par transparence, les ramifications du tube digestif et les muscles moteurs des parties plus externes du bouclier. Ces aires sont inermes dans toute leur étendue. L’aire thoracique (t) est presque toujours fort distincte ; elle est impaire, polygonale et présente, comme l'aire post-frontale, des variations de forme caractéristiques des espèces. Elle est limitée en arrière par le premier segment libre du thorax, sur les côtés et en avant par un sillon qui correspond à un épaississement chitineux continu. Moins nettement limitée du côté ventral, elle est munie, dans cette région, des pattes de la première paire et, un peu plus en avant, de la paire de dents qui fait suite aux pattes-mâchoires. L’aire post-frontale (p) est inerme et impaire comme l’aire thora- cique, qu’elle précède immédiatement. En dessus elle est également polygonale, mais présente parfois des limites peu distinctes, surtout en avant et en dehors ; elle est fréquemment subdivisée en une portion étroite impaire et en deux parties latérales. Le sillon chitineux qui la limite en dehors se continue parfois en avant et en. dehors jusqu’à la rencontre des baguettes chitineuses dorsales (ch! de Claus) qui servent de bords externes à l’aire frontale ; ainsi se forme, en dehors de chaque aire préthoracique, un lobe optique (0) subovalaire qui est rarement bien séparé des aires submarginale et latérales. Le bord antérieur de l'aire post-frontale correspond à la bouche du côté ventral, de sorte que l’aire paraît embrasser les segments mandibulaire, maxillaire et celui des pattes-mâchoires. Quant aux lobes optiques, ils embrassent la région des yeux com- posés, des antennes et des antennules. 58 E.-L. BOUVIER L'aire frontale (fig. 1, entre o) est limitée latéralement par les baguetteschitineusesantérieures, et, en arrière, par la partie médiane du bord antérieur de l’aire post-frontale ; en avant elle parait avoir pour limite l’aire marginale, mais comme elle se continue par une partie rétrécie (située en dehors des lobes optiques) avec les aires submarginales, il y a lieu de croire que celles-ci viennent se perdre en avant et se fusionner avec l’aire frontale. Du côté dorsal, cette aire présente en arrière la tache pigmentée de l’œil médian; du côté ventral, elle est très bien limitée en arrière et sur les côtés, et présente fréquemment une armature de fortes épines qui deviennent plus faibles dans sa partie antérieure. Thorar et abdomen. — La région céphalique des Crustacés ne dépassant pas, en arrière, les maxilles, il faut considérer comme appartenant au thorax la région qui porte les pattes-mâchoires et l’aire thoracique tout entière, celle-ci étant munie, comme on sait, des pattes de la première paire. Les trois paires d’appendices qui font suite appartiennent égale- ment au thorax, mais la partie du corps qui les porte est indépen- dante du bouclier, qui se borne à la recouvrir plus ou moins partiellement. Cette partie libre du thorax comprend trois segments qui portent chacun une paire de pattes; ces segments sont ordinai- rement distincts du côté dorsal, où des articulations ordinairement nettes les séparent ; il est rare que des sillons bien apparents leur servent de limite du côté ventral. L’abdomen forme une lame aplatie, inarticulée, qui présente en arrière une échancrure plus ou moins profonde ; les lobes qui séparent cette échancrure s’allongent parfois beaucoup et donnent à l'abdomen de l'animal l’apparence d’une queue longuement bifide. L’anus s’ouvre à l’échancrure, dans une position légèrement dorsale ; sur ses côtés se trouve parfois deux saillies qui constituent la furca. L A travers les parois de l’abdomen on distingue plus ou moins, surtout du côté ventral, les lobes symétriques des deux testicules et, dans la femelle, deux taches blanches formées par les réceptacles séminaux. Les orifices de ces derniers sont situés un peu plus en avant, Sur une paire de papilles ventrales. Les orifices sexuels proprement dits sont impairs et se trouvent en dessous à la base de la nageoire caudale. APPENDICES (Fig. 2-5).— Les antennules et les antennes s’implantent sur les côtés desaires frontales, sur la face ventrale des aires optiques, qui sont fortement excavées en avant. Les antennules (fig. 3, a’) LES CRUSTACÉS PARASITES DU GENRE (( DOLOPS ) AUDOUIN 59 occupent une partie de cette dépression, elles sont essentiellement formées par une partie basilaire qu’une bande chitineuse transver- sale paraît diviser en deux parties ; la partie basilaire se continue avec les régions voisines, la partie terminale se prolonge en un fort crochet recourbé et présente généralement, sur son bord postérieur, une dent chitineuse acuminée. Sur cette partie s'implante un court palpe antennulaire muni de courtes soies à son extrémité; ce palpe n’est jamais segmenté comme cela se produit quelquefois’ chez les Argules. À ce point de vue, les Dolops s'éloignent, plus que ces dernières, de l’état primitif présenté par les larves. Les antennes ne présentent plus traces du palpe larvaire dont on observe parfois des restes chez les Argules ; elles paraissent n’avoir que quatre articles, au lieu de cinq qu’on trouve chez ces dernières, mais en fait, à de très forts grossissements, on peut apercevoir dans certaines espèces, les rudiments du cinquième (G. bidentata, fig. 5, Il); l’article basilaire est en grande partie confondu avec les parties ventrales avoisinantes, il est muni proximalement d’une forte dent chitineuse triangulaire et, très souvent, sinon toujours, dans sa partie distale, d’un bouquet de soies fort grêle. Des soies spiniformes très ténues se trouvent à l’extrémité de l’appendice. La réunion des antennules et des antennes constitue la première paire des pattes préhensiles (Erster Klammerfuss) et les antennes de Heller. En arrière des antennes se trouve l’orifice buccal plus ou moins triangulaire ; il est entouré de lèvres (voir l’appendice), mais ne pré- sente pas trace de l’aiguillon, ou stimulus, qu’on trouve chez les Argules. Dans la cavité buccale se trouve implantée une paire de mandibules (Fig. 6, h) dentées et falciformes qui permettent à l’ani- mal d'entamer les tissus de son hôte. Ces mandibules sont chiti- neuses et couvertes de denticules ; elles présentent à leur intérieur des dents de remplacement qui paraissent avoir été prises par Cor- nalia (1) pour une rangée indépendante. Dans la cavité buccale des Argules, Claus décrit également une paire de petites saillies palpi- formes qu’il tient pour des maxilles ; j’ai observé ces organes chez certaines Dolops, et il est possible qu’on les trouve chez tous après une étude plus minutieuse. Ces saillies n’existent pas aux stades larvaires les plus jeunes chez les Argules, et l’on est en droit de se demander si elles ont bien la signification que leur attribue Claus ; (1) E. Cornalia. Sopra una nuova specie di Crostacei sifonostoni (Gyr'opellis doradis) ; Mem. del R. Istituto Lombardo, vol. VIII, 1860. 60 E.-L. BOUVIER dans ce cas, il faudra les homologuer aux maxilles I des Copépodes (voir l’appendice). Les deux paires d’appendices qui font suite ont été prises par Claus pour une seule paire qui se serait divisée en deux parties, les pattes-mâchoires antérieures et les pattes-mâchoires postérieures, au cours de l’évolution. Mais les ressemblances que les Argulides présentent avec les Copépodes ne permettent pas d'accepter cette interprétation, M. Giesbrecht (1) ayant montré que les deux paires d’appendices sont bien indépendantes, que la première correspond à la deuxième paire de maxilles et la seconde à des pattes-mâchoires. D'ailleurs, Claus à lui-même adopté, au moins en ce qui concerne les Copépodes, cette interprétation plus rationnelle. Les maxilles II (Zweiter Klammerfuss de Heller) sont situées sur les côtés de l'orifice buccal, elles sont formées par un cône charnu, plissé, qui présente sur son pourtour quelques bandes chitineuses, mais pas de segmentation distincte. Dépourvues de la ventouse des Argules, elles ont par conséquent une structure plus primitive que les maxilles de ces dernières. Ces appendices se terminent par une forte griffe recourbée qui sert à fixer l'animal à son hôte; cette griffe est accompagnée fréquemment d'un prolongement charnu opposable qui donne à l’extrémité des membres une apparence chéliforme (Fig. 8, c) ; une disposition semblable paraît se retrouver dans les larves d’Argules. Les pattes-mâchoires (Dritter Rebener de Heller) paraissent formées de cinq articles (Fig. 4) comme celles des Argules, mais les observations que j'ai faites me portent à penser qu’elles en comptent six, le dernier article étant subchéliforme, grâce à une saïllie termi- pale qui paraît représenter un court doigt. Ce dernier (Fig. 9, a’) est muni de deux rangées convergentes d’épines recourbées, il est em- brassé par les épines plus longues qui terminent une saillie digiti- forme de l’article sur lequel il est porté. Claus (2) n’a signalé rien de pareil chez les Argules, même à l'état larvaire, mais il est pro- bable que ces détails sont restés inaperçus, car ils exigent un examen fort minutieux et de très forts grossissements. L'article basilaire présente sur son bord postérieur un peigne de deux ou trois dents, qui a une réelle importance systématique. J’en dirai autant de la paire de dents qu’on trouve sur la face ventrale, un peu en arrière des pattes-mâchoires. (1) W. Giesbrecht. Mittheïlungen über Copepoden; Mittheil. Zool. Nat. Neapel, T. XI, 1893. (2) Claus. Loc. cit., fig. 8. LES CRUSTACÉS PARASITES DU GENRE (( DOLOPS)) AUDOUIN 61 Les pattes natatoires sont biramées et présentent trois articles basilaires qui ont été figurés par Krôyer, par Thorell et par Heller, aussi bien chez les Argules que chez les Dolops (1). Chez ces derniers, l’article basilaire est fréquemment subdivisé en plusieurs parties par des plissements annulaires (Fig. 2 et 16). Les deux derniers articles s’amincissent fréquemment en arrière sous la forme d’une lame ciliée sur les bords; cette lame devient particu- lièrement large et saillante sur les pattes postérieures. Des deux fouets terminaux des pattes, l’un est postérieur et ventral, l’autre supérieur et un peu dorsal ; le premier représente un endopodite, le second un exopodite. Ce dernier rappelle l’exopo- dite des Limnadia et des Estheria, en ce sens qu’il se prolonge vers la base de l’appendice sous la forme d’une lanière dorsale qu’on appelle flagellum (Fig. 10, I et II). Ce fouet n’est pas inséré sur le dernier article basilaire, comme le dit Claus au sujet des Argules. Le flagellum exopodial est toujours bien développé sur les deux paires de pattes antérieures ; il est plus réduit ou manque parfois sur les pattes de la troisième et ne parait jamais exister sur celles de la quatrième; muni, comme l’exopodite et l’endopodite, d’une double rangée de soies, il sert évidemment à nettoyer la face infé- rieure de la carapace et à y produire un courant d’eau quand l’animal est fixé sur son hôte. Chez les mâles les pattes natatoires de la deuxième et de la troisième paires (parfois celles de la troisième et de la quatrième) présentent toujours sur les bords en regard de leurs deux articles basilaires des’ saillies diverses qui doivent jouer un rôle dans la copulation. Sur le bord postérieur des pattes copulatrices anté- rieures (Fig. 5, h, ’) on voit ordinairement une sorte de lame cupu- liforme ouverte du côté dorsal ; cette lame, qui apppartient au deuxième article, est fréquemment accompagnée d'un organe plus étroit situé sur le premier ; au bord antérieur de la paire suivante (c) on voit deux gouttières tordues qui viennent se juxtaposer aux organes précédents. On ne connaît pas, jusqu'ici le rôle de ces annexes de l’appareil génital. CLASSIFICATION Les Dolops me paraissent se diviser en deux groupes fort naturels dont le premier a pour type la Dolops Kollari Heller, le second, la D. longicauda Heller. (1) Voir aussi H. J. Hansen. Zur Morphologie der Gliedmassen und Mundtheile bei Crustaceen und Insecten ; Zool. Anz., n° 420, 1893. E.-L. BOUVIER Les Dolops du premier groupe sont essentiellement caractérisées par les deux lobes forts réduits de leur abdomen et par la présence de piquants sur la face ventrale du bouclier. Celles du second présentent des lobes caudaux fort allongés, et sont dépourvues de piquants sur la face ventrale. Les espèces du premier groupe seront appelées Dolops armées, celles du second Dolops inermes. Premier groupe. — Les DoLoPs ARMÉES Ainsi caractérisé, le premier groupe du genre Dolops comprend cinq espèces, que l’on peut distinguer les unes des autres de la manière suivante : Peigne de la base des pattes-mâchoires muni de deux dents; des piquants nombreux sur toute l’étendue de l’aire marginale, une seule rangée de piquants sur le bord externe de l’aire submarginale . . . . . . . Peigne de la base des pattes-mâchoires muni de trois dents Des piquants sur toute la longueur des aires marginale et sub- marginale D. bidentata E.-L. Bouv. Les piquantsdel’airesubmarginale sont gros et distribués irréguliè- rement sur toute la largeur de l’aire ; les deux dents situées en arrière des pattes-mâchoires sont étroites et aiguës. . . . . A partir du milieu de la carapace, les piquants submarei- naux | ne forment plus qu’une rangée qui occupe le bordexterne del’aire, les dents situées enarrièredes pattes-mà- choires sont obtuses. D. reperta E.-L. Bouv. Carapace plus lon- gue que large ; aire post-frontale concayeenavant ; abdomen étroit avec deux lobes assez développés et concaves en de- hors à leurorigine D. Kollari C. Heller. Carapace discoïdale, plus large que longue; aire post- frontale à bord antérieur droit ; abdomen large à lobes courts et à bords convexes à leur base . . LI D.discoidalis E.-L. Bouv. Les piquants marginaux et submarginaux ne dépassent guère le milieu dela carapace ; ceux du front et de l’aire submarginale très nom- breux et disposés suivant des lignes assez régulières ; abdomen large et profondément échancré ; les dents situées en arrière des pattes-mâchoires sont très rapprochées, très larges et fortement tronquées D, striata E.-L. Bou. LES CRUSTACÉS PARASITES DU GENRE ( DOLOPS ) AUDOUIN 63 Les caractères qui m'ont permis de distinguer les espèces n'avaient pas été employés dans ce but par les auteurs qui se sont occupés des Argulides. Ils sont cependant très constants et permet- tront, j'en suis sûr, de reconnaître et de grouper, comme il convient, les nouvelles espèces que des recherches ultérieures ne manqueront pas de faire entrer dans ce groupe intéressant. La Dolops bidentée. — Dolops bidentata E.-L. Bouvier. (Figures 2-5). 1899. Gyropeltis bidentata E.-L. Bouvier, Bull. du Mus., 1899, p. 40. Cette jolie espèce se reconnaît au premier abord par son pigment (Fig 2, a) qui est d’un brun violacé au lieu d’être d’un vert plus ou moins foncé comme dans les autres espèces du genre. Ce pig- ment est irrégulièrement réparti sur les deux faces du corps, mais n'apparaît qu'en d’assez rares points sur les pattes; les granules qui le constituent sont groupés en taches arachniformes ou en lignes sinueuses simples ou ramifiées ; ils forment ainsi 2 des taches fort petites, presque toujours isolées les unes des autres, et séparées par des inter- valles incolores beaucoup plus grands. Sur le dos, des surfaces non pigmentées s'étendent sur presque toute l’étendue de l’aire marginale et, plus en dedans, forment de chaque côté un cer- tain nombre de zones claires assez nettement arrondies et dis- tinctes ; le-pigment est rare sur l'aire thoracique et plus encore sur les segments du thorax, ilest Fe Doors bidéntute Roux. au contraire relativement abon- côté ventral; c extrémité d’une man- dant sur la nageoire caudale. Un dibule; d, abdomen d’une femelle. peu moins répandu sur la face inférieure, il est assez riche toute- SAN “A LA Lu SEC 64 E.-L. BOUVIER fois à la partie interne de l’aire submarginale, où il forme une ligne dendritique sinueuse fort apparente. Le bouclier céphalothoracique est cordiforme, un peu plus large que long, mais ne cache complètement aucune des pattes. L’aire marginale, l'aire sub-marginale, l’aire frontale y sont fort distinctes sur les deux faces ; sur le dos on aperçoit encore très nettement les limites de l’aire thoracique, mais la région post-frontale n’est pas apparente et les deux baguettes chitineuses du front se rejoignent au milieu du bord antérieur de l’aire thoracique sans rencontrer aucun sillon transversal. Les subdivisions des aires latérales ne sont que vaguement indiquées. Les anneaux du thorax se rétrécissent graduellement d’avant en arrière. Sur les bords de la carapace se voient des cils excessivement courts, sur sa face inférieure (Fig. 2, b) de nombreux piquants. Ces derniers sont répartis dans les régions frontale, submarginale et marginale. Ceux de la région frontale proprement dite, c’est à-dire de la partie interantennaire du front, sont les plus grands de tous ; sensiblement égaux entre eux, ils sont au nombre de 25 à 30 et certains se groupent vaguement en lignes transversales. Dans la partie submarginale du front ces piquants deviennent plus petits et forment une rangée assez régulière. Une rangée de piquants sem- blables occupe le bord externe de l’aire submarginale, depuis les antennules jusqu’à la partie postérieure du bouclier. Des piquants bien plus nombreux, beaucoup plus petits, occupent toute l'étendue : de l’aire marginale, et sont de taille d’au- tant plus faibles qu'ils sont plus rappro- chés du bord. Les antennules (Fig. 3, [ at) sont dépourvues de dent basilaire ; leur palpe se termine par cinq petites soies. Les an- tennes (Fig. 3, I a?) sont très grêles ; leur article basilaire est orné d’une touffe de soies assez longues mais fort peu appa- rentes, le troisième est assez fortement infléchi vers sa base, le dernier mesure à peu près la moitié de la longueur du ro op ee précédent, il se termine par de courtes a2, antenne; Îl,extrémité soies et présente, un peu avant sa termi- del’antenne ; 11, maxille. Ë : S naison, une sorte de lobe peu saillant où se voient des soies encore plus courtes (Fig. 3, Il). Les mandibules (Fig. 2, c) sont d’une ténuité extrême ; si j’ai pu LES CRUSTACÉS PARASITES DU GENRE (DOLOPS ) AUDOUIN 65 les observer complètes, leur scie marginale doit compter environ seize dents égales. Les maxilles (Fig. 3, III) sont médiocrement fortes et ne présentent pas de prolongement charnu opposable à la griffe terminale. Les pattes-mâchoires (Fig. 4) sont essentiellement caractérisées par leur article basilaire dont le bord posté- rieur ne porte que deux dents, qui sont d’ailleurs obtuses et assez longues ; leur troisième LP article est sensiblement aussi long que les deux derniers Fig. k. — te Bouv. — réunis. L’appendice se ter- mine par de nombreux crochets arqués, de dimensions fort diverses; il ne paraît pas subchéliforme. Les deux dents qui font suite aux pattes-mâchoires sont assez fortes, triangulaires et un peu obtuses à l'extrémité. Les pattes (Fig. 5) augmentent de longueur d’avant en arrière, de la première à la troisième, mais la quatrième est plus réduite que les précédentes. La première dépasse à peine les bords du bouclier, la seconde un peu plus, les deux suivantes d'environ la moitié la longueur de leurs fouets. L’exopodite des deux paires antérieures porte à sa base, du côté dorsal, un flagellum grêle qui n’atteint pas tout à fait la base des appendices, je n’ai pas observé de rudiment de flagellum sur les pattes de la paire suivante. Les articles basi- laires des pattes des trois paires antérieures ne forment pas, en arrière, de prolongement lamelleux distinct ; sur les pattes de la dernière, ces lames sont normalement développées, mais | GaILSs de la paire externe font très peu saillie en dehors. L’abdomen des deux femelles (Fig. 2, d) recueillies par M. Geay est plutôt quadrilatère ; sa plus grande largeur se trouve vers le milieu, et l’échancrure postérieure se prolonge en avant par une fente assez large. L’abdomen des exemplaires mâles est arrondi (Fig. 2, a, b)et présente en arrière une échancrure peu profonde qui se continue sur la ligne médiane par une courte fissure. Ces mâles ont des testi- cules (Fig. 2, b) bilobés et, aux pattes des deux paires intermé- diaires, un appareil copulateur assez compliqué. Sur les pattes de la deuxième paire (Fig. 5, b, b’), cet appareil est formé par un repli lamelleux qui occupe toute la partie postérieure du second article ; ce repli se recourbe en dessus et en dedans sur son bord interne, de manière à former une sorte de réservoir à plancher ventral ; il est 66 : E.-L. BOUVIER accompagné d’une courte lame excavée qui proémine sur la face dorsale du premier article. Sur les pattes de la troisième paire (Fig. 5, c), l'appareil copulateur est formé par deux lames tordues en spirale et plus ou moins excavées ; ces lames sont situées sur le Fig. 5. — Dolops bidentata Bouv. — à, b pattes I, IL et III, vues de côté dorsal ; patte II, vue du côté ventral. bord antérieur des appen- dices et s’engagent dans les réservoirs de la patte pré- cédente ; la lame basilaire est la plus réduite etappar- tient certainement au pre- mier article de la patte ; il en est probablement de même de la suivante, mais il est difficile d’être affr- matif, car elle est située à la limite entre les deux premiers articles. Cette espèce est repré- sentée par trois exemplai- res mâles et deux femelles recueillis par M. Geay, sur une Anguille de la Rivière Lunier, dans le Contesté franco-brésilien dela Guya- ne. Le plus grand exemplaire mâle a été figuré ci-contre : il mesure au plus 3 mm. 1/2 de longueur, mais est parfaitement adulte. Les deux autres mâles, de 2 mm. environ, ont déjà des tubes sexuels bien développés. L'une des femelles a 4 mm. 5, l’autre 2 mm.; les réservoirs séminaux sont très visibles dans l’une et l’autre. La Carapace de ces exemplaires est assez fréquemment déformée par les muscles qui la rétractent plus ou moins, mais ses caractères essentiels sont fort peu variables. La Dolops retrouvée. — Dolops reperta E.-L. Bouvier. (Figures 6-10). 1899. Gyropeltis reperta E.-L. Bouvier, Bull. du Mus., 1899, p. 39. Du côté dorsal cette espèce est d’une jolie couleur vert-grisâtre (Fig. 6, a) sur laquelle se détachent quelques zones incolores : la bordure marginale, le bord postérieur de la nageoire caudale, une [* =: LES CRUSTACÉS PARASITES DU GENRE ( DOLOPS) AUDOUIN 67 partie de la surface qui correspond aux testicules du mâle ou aux réservoirs séminaux de la femelle, enfin et surtout trois bandes antérieures caractéristiques, qui prolongent en arrière la zone claire de l’aire marginale ; l’une de ces bandes occupe l’axe de l’aire frontale, les deux autres sont paires et s’avancent obliquement, comme des coins, jusqu’au voisinage de l’aire post-frontale ; toutes trois ont des bords fort irréguliers, grâce aux prolongements lobés ou dentritiques qu'y envoient les parties colorées avoisinantes. A l’œil nu ou à un faible gros- sissement, la couleur verte paraît uniformément répan- due dans toutes les parties colorées, mais à un grossisse- ment plus fort, on se rend compte qu’elle se localise presque partout en très petites zonules polygonales que sépa- rent des intervalles clairs fort étroits. Le pigment est plus rare et moins vif sur la face ventrale ; il paraît faire com- plètement défaut sur les pattes. Le bouclier céphalothora- cique ne diffère pas sensible- ment, par sa forme générale, de celui de l’espèce précé- dente, mais les zones y sont mieux indiquées. L’aire mar- 0 AO : Fig. 6. — Dolops reperta Bouv. — à, mâle ginale est fort distincte, maïs vu du côté dorsal ; b, dents moyennes elle est presque toujours {or- d’une mandibule ; €, dents terminales me à de la mandibule. tement déclive et se voit mal du côté dorsal. L’aire marginale est fort nettement limitée en dedans, et l’aire frontale en dehors. Les baguettes chitineuses qui servent de limite externe à celte dernière paraissent s’interrompre à droite et à gauche de l'œil médian, sur le bord antérieur de l'aire post- frontale, mais elles vont vraisemblablement se réunir un peu plus en arrière, et former la ligne médiane qui divise l’aire en deux moitiés symétriques. L’aire thoracique est très nette, régulièrement con- vexe sur les côtés, tronquée en avant et en arrière par des lignes parallèles faiblement arquées. Les aires latérales sont également 68 E.-L. BOUVIER fort distinctes et divisées en trois parties par des lignes infléchies en arrière, qui n’atteignent pas l'aire submarginale. Les lobes optiques sont assez bien définis ; l’aire post-frontale l’est beaucoup moins, mais on peut néanmoins entrevoir ses limites avec une forte loupe, et reconnaître qu’elle s’élargit en avant et présente trois lobes, comme dans la figure ci-jointe. Les bords du thorax sont subparallèles et {se rejoignent en arrière, suivant une ligne courbe peu convexe. La carapace est frangée de très courts cils. Les nombreux piquants qui se trouvent sur sa face inférieure (Fig. 7) présentent les parti- cularités suivantes : dans la région interantennaire du front, ils sont portés sur une large base opaque plus ou moins polygonale ; petits sur les bords et de plus en plus gros à mesure qu'on se rapproche du centre; leur nombre et leur disposition sont, à peu de variations près, exactement indiqués dans la figure. En avant, ces piquants ne paraissent plus avoir de base opaque, ils sont moins volumineux et conduisent ainsi aux Fig. 8 — Dolops reperta Bouv. — à, antennule et Fig. 7. — Dolops reperta Bouv., mâle vu du FA RDAOI PARA 15 ASE : côté ventral. Gr. maxille. innombrables piquants minuscules qui occupent en dessous, en avant comme en arrière, toute l'étendue de l’aire marginale. Quant à l’aire submarginale, elle présente sur toute sa largeur, depuis les antennes jusqu’en arrière, de gros piquants à base opaque, vague- ment distribués sur deux ou trois rangées. Les antennules (Fig. 8, a) ont une dent basilaire étroite et acu- minée; leur palpe m'a paru ne porter au bout que quatre soies. Les LES CRUSTACÉS PARASITES DU GENRE (( DOLOPS )} AUDOUIN 69 antennes (Fig. 8, a) sont plus épaisses que dans l’espèce précédente, leur article basilaire a une touffe de soies qui sont fort distinctes au microscope ; leur second article est très court, le troisième n’est pas sensiblement incurvé à la base et n’égale pas tout à fait deux fois la longueur du dernier; celui-ci ne paraît avoir qu'un petit nombre de soies, d’ailleurs fort courtes. La dent basilaire des antennes est triangulaire et subobtuse. Les mandibules (Fig. 6, b, c) comptent environ une trentaine de dents qui sont alternativement grandes et petites (b) sur la plus grande partie de la longueur de l’organe ; les dents sont d’autant plus longues qu’elles se rapprochent de l’extrémité étroite des mandibules ; là elles deviennent grêles, filiformes et se continuent un peu sur le bord inférieur {c). Il ne m’a pas été possible de voir si cette disposition particulière des dents terminales existait dans la P. bidentata. Pour arriver à faire cette constatation, il faut que les mandibules soient bien placées sur le porte-objet du microscope et recourir à l’objectif à immersion. Les maxilles (Fig. 8, c) sont étranglées un peu avant leur extrémité ; celle-ci présente un long cylindre charnu oppo- sable à la griffe terminale. Les pattes-mâchoires (Fig. 9) ont, Fig. 9. — Dolops reperta Bouv. — «a, patte-mâchoire ; 4’, extrémité Fig. 10. — Dolops reperta Bouvier. — de la même. Pattes, sur leur article basilaire, trois dents fort obtuses, dont la dernière (la dent distale) est large et tronquée. Le troisième article est un Bull. Soc. Philom. de Paris, 1898. x. — 6 70 E.-L. BOUVIER peu moins long que les deux suivants réunis; le dernier article (a’) est subchéliforme, sa partie terminale, qui porte deux rangées de crochets, pouvant s'opposer à un prolongement subdistal où l’on voit quelques crochets plus forts. Les dents basilaires sont étroites et subaiguës. Les trois paires de pattes antérieures (fig. 10, I, IT, III) dépassent un peu les bords du bouclier dorsal (IV), la quatrième est totalement cachée au-dessous, à l'exception de ses parties lamelleuses. La première patte est plus courte que les deux suivantes, qui sont à peu près de longueur égale. Le fouet récurrent des deux paires antérieures est large, fort, et atteint la base de l’organe. Il y a un fouet réduit sur les pattes de la troisième paire, il ne va pas tout à fait jusqu’au milieu de la partie basilaire. Le second article des pattes de la paire antérieure fait saillie en arrière sous la forme d’une courte lame, chez la femelle, mais non chez le mâle ; sur les pattes des deux paires suivantes il se prolonge faiblement en lame dans les deux sexes. Comme de coutume, les articles deux et trois. des pattes postérieures (Fig. 10, IV) forment en arrière des lames très saillantes ; la lame distale, qui est la plus réduite, est ovoïde et très saillante en dehors. L'abdomen présente en arrière une échancrure qui se prolonge en avant par une fissure courte. L’abdomen normal du mâle (Fig.6, a et Fig. 7) a des bords arrondis dans ses deux tiers postérieurs, celui de la femelle (Fig. 8, b) se dilate en pointe obtuse vers le milieu, mais ces deux formes sont très variables et l’on passe de l’une à l’autre dans le mâle comme dans la femelle. Le mâle a des testicules trilobés (Fig. 7). Son appareil copulateur est fort réduit; 1l se compose d’une saillie tordue sur le bord anté- rieur des pattes de la troisième paire (Fig.10, III) et de l’expansion lamelleuse excavée du bord postérieur des pattes de la seconde. Cette espèce a été recueillie par M. Geay, sur un Aymara, dans la rivière Lunier (Contesté franco-brésilien) ; le Muséum en possède dix exemplaires, cinq mâles et cinq femelles. Les testicules sont parfaitement développés dans des mâles de 4 mm., ils paraissent se réduire à deux lobes étroits dans les mâles de 2 mm. Il est fort possible que cette espèce soit la Dolops Lacordairei qu'Audouin a signalée sur un Aymara de la Guyane. Mais cette dernière espèce n’ayant été ni figurée, ni décrite, et le type en étant vraisemblablement perdu, il n’y a pas lieu, croyons-nous, de l’iden- tifier avec la nôtre. Toutelois, pour indiquer cette possibilité, nous avons désigné cette dernière sous le nom de Dolops reperta (Dolops retrouvée), La Dolops Lacordairei mesurait 15 mm. de longueur. LES CRUSTACÉS PARASITES DU GENRE (( DOLOPS ) AUDOUIN 71 La Dolops de Kollar. — Dolops Kollari Heller. (Fig. 11-14). 1857. Gyropeltis Kollari C. Heller, Sitzungsb. Kais. Akad. Wiss. Men ADOPTE te 02 TETE UTTERe MES 1863. Gyropeltis Kollari H. Krôyer, Naturhistorisk Tidsskrift, (3), B. II, p. 103. 1864. Gyropeltis Kollari T. Thorell, Ofv. Kongl. Vet. Akad. Fôrhandi. Stokholm, Arge., 21, p. 62. Les renseignements que nous possédons sur cette espèce sont tous contenus dans le mémoire primitif de C. Heller. Krôyer et Thorell n’ont pas vu cette espèce, et les courtes diagnoses qu’ils en donnent sont empruntées à l’auteur autrichien. Grâce à l’obligeance extrême de M. Adensamer, J'ai pu étudier à loisir le type et le comparer minutieusement avec les exemplaires de M. Geay. Les résultats de cette étude sont consignés dans les pages suivantes. DESCRIPTION DE HELLER. — Les exemplaires décrits par Heller furent capturés au Brésil, sur des animaux restés inconnus. Je crois utile d'en relever la diagnose telle qu’elle fut donnée par l’auteur : « Cephalothorax obcordatus, ora marginali nigrescente nulla. Pedes maxillares primi paris (antennules) ad articulum secundum in margine posteriori dente acuto instructi. Articulus basalis pedum maxillarium tertii paris (pattes-mâchoires) postice dentibus tribus, brevibus, obtusis armatus. Testa scabriuscula, præsertim ad superficiem inferiorem spinulis recurvis armata. Cauda in duos divisa lobos, breves, obtu- siusculos. » Longit. cephalothorac. : 10 millim. » Longit. cauda simul sumta : 12 » Latitud. : 9 » Heller fait suivre cette diagnose des observations suivantes : « Cette espèce se distingue très facilement de la précédente (la G. longicauda signalée plus loin) par la brièveté des lobes caudaux, qui ne sont pas acuminés, mais arrondis en arrière. » Le céphalothorax scutiforme atteint sa largeur maximum en arrière et se rétrécit notablement en avant, le bouclier du corps acquérant de la sorte la forme d’un cœur renversé. La zone sombre qui avoisine les bords (dans la G. longicauda) fait défaut. Sur la face dorsale du bouclier lés téguments sont assez unis ; sur la face infé- rieure, notamment vers le bord antérieur, dans la région comprise 72 E.-L. BOUVIER entre les pattes fixatrices (antennules), de même que vers les bords latéraux, ils portent de nombreux piquants dirigés en arrière. Les pattes fixatrices antérieures (antennules) sont munies d’une dent aiguë sur le bord postérieur de l’article en crochet. Les saïllies dentiformes de l’article basilaire des pattes-mâchoires de la troi- sième paire (pattes-mâchoires) et celles de la face inférieure du thorax sont obtuses, arrondies, courtes. La division du thorax en quatre parties est beaucoup plus distincte que dans l’espèce précé- dente. La coloration de la peau est blanc-grisâtre ». DESCRIPTION DU TYPE COMMUNIQUÉ PAR LE MUSÉE DE VIENNE. — A la description qui précède et aux figures très insuffisantes qui l’accom- pagnaïient, J'ai cru nécessaire d’ajouter les résultats de l’étüde que j'ai pu faire sur l'individu type du Musée de Vienne. Cet exemplaire est complètement décoloré et la cuticule s’en détache par endroits sur les bords, aussi certains détails y sont-ils difficilement percep- tibles ; mais la plupart se laissent aisément distinguer et m'ont permis de reconstituer, certainement sans erreur bien appréciable, l’aspect et les ornements de l’animal. Toutes les aires de la carapace sont normalement développées (Fig. 11), mais toutes n’ont plus des limites bien distinctes; pourtant, en comparant les côtés droit et gauche, j'ai pu constater que l’aire thoracique est un peu convexe latéralement et se pro- longe de chaque côté en des aréoles aiguës et divergentes, que l’aire post-frontale est beaucoup plus large en avant qu’en arrière, et qu’elle est tronquée, dans cha- cune de ses parties antéro-externes, par une ligne un peu inclinée d'avant en arrière et de dedans en dehors. Les ba- guettes chitineuses qui limitent l’aire Fig. 11. — Dolops Kolluri @ frontale ne paraissent pas visibles en des- NE A vue du sus dans leur partie terminale, qui s’in- curve pour rejoindre les yeux latéraux ; ces baguettes se continuent, suivant un angle très aigu, sur toute la longueur de l’aire post-frontale. Les aires latérales sont divisées en trois lobes, et l’on aperçoit fort nettement les fibres musculaires radiales du lobe médian, de même que le sillon chitineux arqué qui le sépare du lobe interne (1). Les lobes optiques ne paraissent (1) Ces deux détails de structure sont assez exactement reproduits dans la fig. 2, PI. II, du mémoire de Heller. | ï LES CRUSTACÉS PARASITES DU GENRE (DOLOPS ) AUDOUIN 73 pas distincts. La zone marginale existe, mais pour bien l’observer, j'ai dû examiner l’animal du côté ventral (Fig. 12) et étudier minu- tieusement les piquants très petits qu’elle présente sur toute la longueur des bords du bouclier. Les piquants minuscules dont je viens de parler sont tous dirigés vers le centre du bouclier, ou, ce qui revient sensiblement au même, suivant une perpendiculaire aux bords. Ils sont accompagnés de piquants plus forts, les uns situés dans la région frontale, les autres dans les aires submarginales. Les piquants frontaux sont dirigés d'avant en arrière et assez mal groupés en lignes transversales, surtout dans la moitié antérieure de la région qu’ils occupent ; la figure 12 représente très exactement le nombre, la dimension relative et la disposition de ces piquants. — Dans chaque aire submarginale on trouve une ligne oblique et trois piquants en dehors des an- tennes, puis, un peu plus en arrière, des piquants assez nom- breux dont les plus antérieurs paraissent groupés en lignes obliques assez vagues (la pre- mière ligne serait représentée par un piquant, la suivante par deux, la troisième par trois, la quatrième par cinq). La zone couverte par les piquants est peu étendue et atteint à peine le ni- veau des pattes antérieures. Tou- tefois, immédiatement en dedans de la ligne qui sépare l'aire mars Pl, Dos Role He. — ginale de l’aire submarginale, on voit une ligne de piquants assez faibles qui se continue en arrière aussi loin que les piquants marginaux. Les piquants submarginaux ont une tendance à s’incliner un peu vers l’intérieur; cette tendance s’accentue pour les piquants les plus externes et les plus rappro- chés des pattes antérieures, en même temps ces piquants deviennent plus petits et c’est ainsi que prend naissance la rangée de piquants réduits, et dirigés en dedans, qui sert de prolongement postérieur à la région richement armée des aires submarginales. Les antennules ont été bien figurées par Heller, elles sont munies sur leur bord postérieur d’une dent chitineuse arquée. Les antennes (Fig. 13, a) m’ont paru présenter quelques longues soies sur leur LÉ a AT ve ES " ra AA . ; LE À y ss ie VE L VAR \ 74 E.-L. BOUVIER article basilaire ; leur second article est un peu plus long que de coutume et le dernier (qu'Heller a figuré beaucoup trop sem) est sensiblement aussi long que la moitié de l’avant-dernier. Je n’ai pu étudier ni les soies terminales, ni les mandibules. Les maxilles ont un prolongement opposable qui se présente sous la forme d’une longue languette rétrécie à l'extrémité. Les trois dents qui occupent le bord postérieur de l’article basilaire des pattes-mâchoires (Fig. 14) sont tronquées; la dent intermédiaire est la plus réduite. Les deux dents ventrales qui EE Fig. 13. — Dolops Kollari Heller. — Fig. 14. — Dolops Kollari Heller. — - ne et antenne. Patte-mâchoire ; partie basilaire font suite aux pattes-mâchoires sont tronquées, séparées par un assez grand intervalle, et à peu près aussi larges (à la base) que longues. Les pattes (Fig. 12) sont médiocrement longues et, sauf les posté- rieures, ne dépassent pas le bord du bouclier ; d’après Heller elles iraient en décroissant de la première à la dernière, mais en fait, celles des trois paires antérieures sont de longueur peu difiérentes. Leur article basilaire a été représenté par Heller avec un sillon transversal qui le divise en deux parties, comme cela s’observe dans la plupart des espèces du genre ; leur second article se pro- longe sur son bord postérieur en une lame. L'article suivant n’a pas été représenté par Heller, son bord postérieur se dilate légè- rement en lamelle dans les pattes de la deuxième paire, un peu plus dans celle de la troisième ; sur les pattes de la quatrième la lamelle devient, comme de coutume, fort grande et fait très fortement saillie en dehors. | L'’abdomen (Fig. 12) se dilate en pointe obtuse dans sa partie médiane ; il présente en arrière une fente qui s’élargit un peu en avant, un peu plus en arrière, ce qui le divise en deux lobes peu allongés et relativement étroits. Cet aspect a été fort mal rendu par Heller qui figure une nageoire caudale sensiblement ovoide et plutôt dilatée en arrière. Le spécimen que j'ai eu la bonne fortune d’étudier donne l’impression d’une tendance vers les formes à longues queues, telles que la D. Geayi, la D. doradis, etc. LES CRUSTACÉS PARASITES DU GENRE ( DOLOPS )} AUDOUIN 75 On ne connaît de cette espèce que des exemplaires femelles qui appartiennent au Musée de Vienne. La Dolops discoïdale. — Dolops discoidalis E.-L. Bouvier. (Fig. 15-48). 1897. Gyropeltis Kollari E.-L. Bouvier, Bull. du Muséum, 1897, p. 48, 118,40 (0, Ve 1899. Gyropeltis discoïdalis E.-L. B., Ibid., 1899, p. 39 (note). J'ai signalé en 1897, sous le nom de Gyropeltis Kollari, deux Argulidés femelles que M. Geay avait recueillis sur la tête d’un Platysoma (1), dans un affluent du Sarare, le Rio Nuba, en avril 1893. L'étude des nombreuses Dolops que possède actuellement le Mu- séum ayant eu pour résultat de wettre en évidence les caractères distinctifs des espèces, j’ai com- paré de nouveau les exemplaires précédents avec le type de D. Kollari du Musée de Vienne, et il m'a semblé qu’ils en différaient suffisamment pour être rangés dans une espèce spéciale. Je donnerai à cette espèce le nom de D. discoidalis, pour rappeler la grande largeur et la forme Pi {Polo died Bar discoïde de son bouclier. Les caractères qui permettent de distinguer cette espèce de la D. Kollari sont les suivants ; 1o La carapace (Fig. 15) est sensiblement plus large que longue, tandis qu’elle est plus longue que large dans la D. Kollari ; elle se rétrécit moins en avant que celle de cette dernière espèce et acquiert de ce fait une apparence discoïdale qui s’accentue avec la taille ; 2° Les bords antérieurs et postérieurs de l’aire post-frontale sont sensiblement droits et parallèles dans la D. discoidalis ; dans la D. Kollari, le bord postérieur de cette aire est convexe en avant, et le bord antérieur concave ; 3° Les lobes optiques sont bien délimités, sauf dans leur partie distale ; ils sont vagues et à peine indiqués dans la D. Kollari ; (1) Les indigènes appellent Doncella ce Poisson siluroïde. 76 E.-L. BOUVIER 4° Les yeux paraissent plus petits que dans cette dernière espèce ; les baguettes chitineuses frontales, au lieu de se réunir à angle aigu sur le bord postérieur de l’aire post-frontale, semblent se fusionner beaucoup plus en avant, suivant une ligne courbe ; | 5° L’abdomen de la femelle (Fig. 45 et 16) se dilate beaucoup en arrière et y présente unesimple scissure médiane; dans la D. Kollari, l’abdomen de la femelle se rétrécit au milieu et présente deux lobes caudiformes séparés par une fente assez large. Cette différence est très caractéristique ; 6° La dent basilaire des anten- nules (Fig. 17, At) n’occupe pas tout à fait le bord postérieur du Fig. 16. — Dolops discoidalis Bouv. — ig. 17. — Dolops discoidalis Bouv. Femelle vue du côté ventral. Antennule A1 et antenne 42. crochet de ces appendices comme dans la D. Kollari; elle est située du côté ventral, un peu en avant de se bord ; 7° Le dernier article des antennes (Fig. 17, A2) a au plus le tiers de. la longueur de l’avant-dernier, qui est d’ailleurs régulièrement arqué ; dans la D. Kollari, ce dernier article est infléchi à la base et ne dépasse pas deux fois la longueur du suivant. Les autres caractères sont très sensiblement les mêmes dans les deux espèces; les mandibules ressemblent à celles de la D. reperta (voir l’appendice). L'état de conservation parfaite dans lequel se trouvent les deux exemplaires de la nouvelle espèce permet de constater nombre de détails qui ne sont plus visibles dans le type de la D. Kollari : rami- fications du tube digestif, épaississements chitineux ventraux y sont notamment forts distincts : je les ai représentés sur la moitié gauche de la figure 16. ; Le prolongement charnu des maxilles (Fig. 18, b) a la forme d’une LES CRUSTACÉS PARASITES DU GENRE ( DOLOPS ) AUDOUIN 71 languette et présente des crénelures sur toute la longueur de son bord externe. En réalité, l’appendice est une sorte de pince où l’un des doigts reste flexible. Les pattes-mâchoires (Fig. 18, a, a’) se terminent par une fausse pince: leur cinquième article paraît en comprendre deux, l’un basilaire, muni en avant et en arrière d’un fort crochet ; l’autre terminal et plus étroit, qui pré- sente deux rangées convergentes de cro- chets jaunes et arqués. Il y à un flagellum sur les pattes des trois paires antérieures ; dans les deux premières, ce fouet est assez large et un peu plus long que la partie basilaire de l’appendice, dans les pattes de la troisiè- me il est plus étroit et un peu plus court, mais, néanmoins, parfaitement déve- loppé. Les deux exemplaires sont d’un vert- grisâtre, avec de larges taches blanches plus ou moins arrondies et assez nette- dou ment groupées suivant des lignes cour- maxille ; 4’, derniers arti- bes parallèles au bord (fig. 18). Lestaches ‘5 ei ane blanches des bords empiètent un peu, en ventral. dessus, sur l’aire marginale (dont on ne voit que la partie la plus interne dans la figure). Une grande aire blanche entoure les yeux composés et l’œil médian. Les deux exemplaires recueillis par M. Geay présentent les dimensions suivantes : Aer individu 2° individu Longueur totale du corps . . . . . . . . . lämm. 11 mm.8 Longueur maximum du bouclier. . . . . . 42 » 10 » Largeur maximum du bouclier. . . . . . . 44 » 10 » 6 La Dolops striée. — Dolops striata E.-L. Bouvier. (Fig. 1, 19-22). 1899. Gyropeltis striata, E.-L. Bouvier, Bull. du Mus, 1899, p. 40. Cette espèce est également très voisine de la D. Kollari, mais on l’en distingue avec facilité par l’ensemble des caractères suivants : = 78 E.-L. BOUVIER 4° La carapace (Fig. 1, 19) est presque aussi large que longue et cache à peu près complètement les pattes ; 20 Les diverses régions de la face dorsale du bouclier ressemblent à celles de la D. discoidalis, mais les lobes optiques sont mieux délimités en dehors, et l’aire post-frontale à une largeur beaucoup plus grande ; 3c Du côté ventral (Fig. 20), l’aire submarginale se dilate et s’avance du côté interne, en avant du grand épaississement chitineux arciforme ; en cêtte partie dilatée, les piquants du test sont grands, fort nom- breux et groupés, pour la plupart, suivant des lignes obliques fort évidentes, ! dont les deux moyennes Fig. 19. — Dolops striata Bouv. — Femelle ; É Da Ci GS Ge sont particulièrement lon- gues et richement armées ; 4° Les épines de la région frontale sont beaucoup plus nombreuses et plus serrées que dans les deux espèces précédentes ; elles sont d’ailleurs fort inégales ; les plus grandes (dont certaines sont groupées en rangées transversales fort nettes) alternent avec des piquants plus petits, ou se trouvent mélangés sans ordre avec ces derniers ; É 90 La D. striata se distingue de toutes les espèces qui précèdent par la disparition complète des piquants marginaux et submar- ginaux, à partir des pattes antérieures jusqu’en arrière (Fig. 20). 6° Les dents de l’article basilaire des pattes-mâchoires (Fig. 21, en haut de la figure) sont fort larges et tronquées, la dent distale étant de beaucoup la plus grande ; les deux dents situées en arrière des pattes-mâchoires sont beaucoup plus larges et plus rapprochées que dans toute autre espèce. Les caractères précédents distinguent également la D. striata de la D. discoidalis. Les antennes (Fig. 21, a) ont la même forme que dans cette dernière espèce, mais les poils basilaires sont plus longs, la dent proximale est plus forte, et l’article terminal plus allongé. La dent des antennules est marginale et nettement infléchie ; par ces LES CRUSTACÉS PARASITES DU GENRE ( DOLOPS )} AUDOUIN 19 deux caractères elle se rapproche de la dent antennulaire de la D. Kollari. Les maxilles (Fig. 21, b) ont un prolongement opposable qui m’a paru obtus et inerme, mais il pourrait se faire que je n’aie pas pu observer tous les détails de l’appendice. Les mandibules ont leurs petites dents alternes fort réduites, et leurs dents terminales grèêles, mais peu allongées (voir l’appendice). La partie distale des pattes-mâchoires (Fig. 22) est subchéliforme Fig. 21. — Dolops striata Bouv. — dd, antenne; b, maxille; Fig 20. — Dolops sitriata Bouv. — en haut les dents basilaires Femelle vue du côté ventral. d’une patte-mâchoire. et biarticulée comme dans la D. discoidalis ; mais la partie saillante (ou faux doigt de l’avant-dernier article) présente des épines arquées plus nombreuses. Les flagellum des pattes m'ont paru un peu plus courts et plus grêles que ceux de la D. discoi- dalis ; celui des pattes de la troi- sième paire est également bien développé, comme dans cette der- nière espèce. Le second article de toutes les pattes est dilaté en Fig. 22. — Gyropeltis striata Bouv. Abe — Extrémité d’une patte-mâchoire. lame sur son bord postérieur. L’abdomen ressemble beaucoup à celui de la D. discoidalis, mais ses lobes terminaux sont plus courts et plus larges. La coloration est d’un vert grisâtre un peu plus pâle que celui de la D. discoidalis ; sur le fond vert se détachent des zones ramifiées 80 E.-L. BOUVIER incolores et, près des bords, de petites aires plus ou moins régu- lièrement arrondies. L’aire post-frontale, l’aire thoracique et les deux segments antérieurs du thorax sont presque totalement colorés. d'une teinte verte plus foncée. Les yeux sont entourés d’une grande aire incolore irrégulière. Cette espèce est représentée dans les collections du Muséum de Paris par deux exemplaires femelles capturés par M. Geay sur la même Anguille que les représentants de la D. bidentata. Les dimen- sions de ces deux exemplaires sont les suivantes : © 4° individu 2° individu Longueur totale du corps. . . . . . . . . . 8mm. 7mm.7 Longueunide TAicarApDace RC TE D) (D D» 4 Largeuriderla carapace ne M A OT TR) ESPÈCE DOUTEUSE La Dolops de Lacordaire. — Dolops Lacordairei Audouin. 1837. Dolops Lacordairei Audouin, Bull. de la Soc. entomol. de France, p. XII. 4864. Gyropeltis Lacordairei E. Thorell, Ofv. af Kongl. Vet. Akad. Fôrhandlingar, B. 21, p. 65. Cette espèce ne nous est connue que par la note suivante, insérée en 1837 dans le Bulletin de la Société entomologique : « M. Audouin présente deux individus d’un Crustacé singulier qui a beaucoup d’analogie avec l’Argule foliacé de Jurine, mais qui en diffère surtout par l'absence de ventouses aux pattes antérieures, et par sa taille, qui dépasse un centimètre et demi. l » Ce Crustacé a été trouvé à Cayenne, par M. Lacordaire ; il est parasite sur un poisson nommé Aymara, dont la chair est très estimée, et qui vit dans toutes les rivières. M. Audouin en donne la description et le regarde comme le type d’un nouveau genre auquel il assigne le nom de Dolops. Il dédie cette espèce à M. Lacordaire, Dolops Lacordairei. Ce nouveau genre sera décrit et figuré en détail.» La description annoncée ne parut jamais, et l’animal a été vrai- semblablement perdu ; il n’a Jamais dû entrer dans les collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, car les catalogues de ces LES CRUSTACÉS PARASITES DU GENRE (( DOLOPS ) AUDOUIN 81 collections n’en mentionnent nulle trace. Lacordaire avait chez lui quelques Crustacés, dont plusieurs vinrent au Muséum après sa mort; il est fort possible qu'il ait conservé les types d’Audouin, et que ceux-ci se soient perdus faute d'entretien. On sait d’ailleurs que les collections de Lacordaire ont été acquises par le Musée de Bruxelles. | Quoi qu'il en soit, il n’est pas douteux que les Dolops d'Audouin correspondentexactement aux Gyropeltis de Heller; comme je l’ai dit plus haut, il est même fort probable que les Dolops reperta, rappor- tées par M. Geay, sont des Dolops Lacordairei de moyenne taille. SUR UN CHLORATE BASIQUE DE CUIVRE CRISTALLISÉ, par M. L. BOURGEOIS. On sait que la décomposition ménagée de l’azotate neutre de cuivre sous l’action de la chaleur engendre très aisément un azotate basique cristallisé que j’ai démontré (1) être identique avec la ger- hardtite, minéral trouvé aux États-Unis par MM. Brush, Penfield et Wells (2). Ce même azotate basique 4Cu0.Az°05+3H°0 prend naissance, soit avec la forme orthorhombique de la gerhardtite, soit à l’état de variété dimorphe clinorhombique, dans des circonstances variées, toutes les fois que l’azutate neutre perd de l’acide azo- tique, ainsi que l'ont fait voir plusieurs chimistes, notamment MM. G. Rousseau (3), L. Michel (4), Atanasesco (5) et moi-même (6). Dans un autre ordre d'idées, les travaux de M. E. Mallard (7) ont appelé l’attention sur l’isomorphisme existant entre les nitrates et les chlorates, fait très important au point de vue chimique puis- qu'il contribue à montrer que le chlore, dans l’acide chlorique, doit être triatomique ou pentatomique. S'appuyant sur ces rapproche- ments, on pouvait se demander si le chlorate neutre de cuivre, sel dentla composition chimique et l’ensemble des propriétés cadrent singulièrement avec celles de l’azotate, ne fournirait pas, lui aussi, un sous-sel cristallisé correspondant à la gerhardtite. L’existence d’un chlorate basique de cuivre a été, dès 1843, signalée par Al. Waechter (8) comme provenant de la décomposition du chlorate de cuivre par l’action d’une chaleur modérée, et du travail d’ensem- ble de ce chimiste sur les chlorates métalliques, il résulte que, seul parmi ceux-ci, le chlorate de cuivre subit un dédoublement comparable à celui de l’azotate. Waechter décrit le chlorate basi- que comme étant un corps vert, insoluble dans l’eau, très soluble dans les acides, mais il ne donne pas d’analyse et ne dit pas s’il ofîre (1) Comptes rendus de l’Académie des sciences, 1890, t. CX, p. 541. (2) American Journal of Science, 1885, 3° série, t. XXX, p. 50. (3) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 1890, t. CXI, p. 58. (4) Bulletin de la Société française de minéralogie, 1890, t. XIII, p. 139. (5) Bulletin de la Société chimique de Paris, 1894, t. XT, p. 1112. (6) Loc. cit. ; (7) Bulletin de la Société française de minéralogie, 1894, t. VII, p. 349-401. (8) Journal für praktische Chemie, 1843, t. XXX, p. 321 ; Journal depharmacie, 1844, 3° série, t. V, p. 360. SUR UN CHLORATE BASIQUE DE CUIVRE CRISTALLISÉ 83 des indices de cristallisation. La communication que nous avons l'honneur de présenter à la Société a pour objet de décider si le sel vert de Waechter correspond chimiquement et cristallographique- ment à la gerhardtite et de faire voir qu’il s’engendre aussi faci- lement que celle-ci, dans des circonstances à peu près semblables. Si l’on chauffe, en effet, dans une fiole, au bain de sable, des cristaux de chlorate de cuivre (C10?)Cu+6H°0, on les voit fondre vers 65 degrés dans leur eau de cristallisation, en donnant une liqueur bleue de consistance sirupeuse. La décomposition du sel commence déjà très lente vers 100 degrés; elle est rapide, sans être cependant tumultueuse, de 110 à 120 degrés. On voit alors la liqueur prendre une nuance bleu foncé un peu verdâtre, puis dégager de fines bulles de gaz (peroxyde de chlore, chlore et oxy- gène) en même temps qu'une crépitation continuelle se fait enten- dre. La plupart de ces phénomènes accompagnant la décomposi- tion du chlorate ont été signalés par Waechter. Bientôt le sel basi- que se dépose et manifeste à l’œil nu déjà une apparence cristalline. Lorsque la masse est devenue assez boueuse par suite du dépôt des cristaux, on arrête l'opération; après refroidissement, on épuise par l’eau froide qui se charge de chlorate neutre inaltéré, les cris- taux sont jetés sur un filtre, lavés et séchés. Si l’on avait chauffé de même au bain de sable, avec précaution, mais un peu plus fort que pour le chlorate, des cristaux d’azotate de cuivre, on aurait eu, comme on sait, de la gerhardtite. La for- mation de celle-ci s'explique aisément : on remarquera que l’azotate de cuivre se dédouble nettement en gerhardtite et acide azotique AzOH+H20; les vapeurs de celui-ci se condensent sur les parois froides du vase, retombent sur les petites lamelles qui viennent de se former, les dissolvent en partie, et cette réaction reversible, se poursuivant sans cesse, permet aux cristaux de grossir. Il est moins aisé de se rendre compte de la production des cristaux de sous-chlo- rate de cuivre, car l’acide chlorique n’est pas volatil sans décompo- sition, et le sel prend naissance au cours d’une réaction qui, non- seulement n’est plus réversible, mais paraît être légèrement explo- sive. D'autre part, nous avons constaté que le sous-chlorate de cuivre se dissout à chaud dans une liqueur très concentrée de chlorate neutre et que cette solubilité s'accroît avec la température et la concentration. Ainsi se trouvent réalisées, lors des mouvements continuels qui accompagnent la décomposition du chlorate, les con- ditions permettant à la cristallisation du sel basique de s’opérer. Lorsqu'on reprend la masse par l’eau après refroidissement, on 8/4 L. BOURGEOIS recueille toujours, en outre des cristaux déjà formés, un très léger trouble vert bleuâtre dû à un dépôt de chlorate basique tout à fait microcristallin. La pression, elle aussi, fait varier la vitesse de dé- composition du chlorate de cuivre; si l’on opère dans le vide, la réaction devient tumultueuse et ne fournit que du produit amorphe (de même pour l’azotate); en tube scellé, elle paraît retardée, en- gendre néanmoins du chlore et de l'oxygène; les dimensions des cristaux ne s'accroissent pas comme je pouvais l’espérer. Le même sel prend aussi naissance lorsqu'on chauffe en tube scellé, vers 130°, une solution de chlorate de cuivre avec des frag- ments de marbre ou encore avec de l’urée; mais les cristaux obte- nus sont moins volumineux que ceux fournis par le premier procédé. Le chlorate basique de cuivre constitue de petites (bles d’un très beau vert, atteignant le plus souvent quelques dixièmes de milli- mètre, parfois 1 à 2 millimètres; leur densité est de 3,55. Elles res- semblent à première vue à la gerhardtite, seulement les.lames de celles-ci sont plus déchiquetées. Nous traiterons plus loin de leurs propriétés cristallographiques et optiques. La substance est inso- luble dans l’eau, mais très soluble dans les acides même les plus faibles et très étendus ; on peut reconnaître les réactions classiques des chlorates et s'assurer qu'il n’y a pas de chlore à l’état de chlo- rure. Par calcination, elle noircit, dégage de l’eau, du chlore et de l’oxygène et laisse un résidu d'oxyde cuivrique, qui, contrairement à l’opinion de Waechter, n’est pas pur, mais retient encore du chlore à l'état d’oxychlorure cuivrique ou de chlorure cuivreux. L'analyse a été faite en dissolvant le sel à froid dans l’eau addi- tionnée de la quantité juste suffisante d’acide azotique; la liqueur étendue est alors saturée par une solution de carbonate de sodium qu’on cesse de verser aussitôt que tout le cuivre est précipité. On fait bouillir la liqueur pendant quelque temps, de manière à con- vertir le carbonate basique de cuivre en oxyde noir qu’on recueille sur un filtre et qu’on pèse. D’autre part, la liqueur filtrée est éva- porée à sec, ce qui fournit un résidu de chlorate de sodium avec un peu d’azotate et de carbonate. On le calcine progressivement en allant jusqu’au rouge naissant; tout le chlorate est alors converti en chlorure. On reprend par en, on acidule par l’acide azotique et l’on dose le chlore par l’azotate d'argent. On arrive ainsi aux résultats suivants pour cent parties de matière, qui conduisent à une formule 4&Cu0O.Cl05+3H°0 SUR UN CHLORATE BASIQUE DE CUIVRE CRISTALLISÉ 85 ou (CIO}2Cu-+3Cu(0H}, correspondant à celle de la gerhardtite. I IL Calculé. OXYderCUIVTIQUERA EPP re 60,2 60,0 . 60,8 Anhydride chlorique (fictif) ...... » 28,4 28,8 Il y a lieu de rechercher maintenant si l’analogie chimique cons- tatée entre notre produit et la gerhardtite se poursuit cristallogra- phiquement. Un examen superficiel conduirait à répondre oui; les cristaux de chlorate basique forment, en effet, des tables à contour hexagonal non régulier, qui pourraient résulter d’un prisme orthor- hombique avec la base p prédominante et des facettes des zones ph! et pm. La biréfringence est forte, l’extinction en lumière polarisée parallèle se fait suivant les grands côtés h!, et l’angle mm, mesuré au microscope comme un angle plan, est voisin de 9430’ : or la valeur de l'angle nn de la gerhardtite est 94°50’ ; il y aurait donc isomorphisme avec celle-ci. Une étude plus attentive, particulière- ment celle des propriétés en lumière polarisée convergente, va nous conduire à de tout autres conclusions. Le sens de l’allongement est positif et le plan des axes optiques est parallèle à la direction d’allon- gement des lames (que nous appellions ph). La face d’aplatissement p est peu éloignée d’être normale à la bissectrice obtuse n, et fait un petit angle avec l’axe moyen d’élasticité optique n»; la bissectrice aiguë n, est couchée dans le plan de la lame parallèlement à son allongement. On peut expliquer ces faits en rapprochant notre chlo- rate basique non plus de la gerhardtite, mais de l’azotate dimorphe de celle-ci, obtenu artificiellement par MM. Penfield et Wells ainsi que par M. G. Rousseau. On a, en eftet, dans ce dernier ne qui est clinorhombique, pour l’angle des traces de mm mesuré sur la base p, la valeur 9450”, forluitement égale à celle de l’angle dièdre #1 dans l’espèce dimor- phe et très voisine de celle de l’angle plan trouvé sur ces cristaux. D'autre part, ils portent des facettes dont les angles avec la grande face p ont pu, sur les plus gros échantillons, être mesurés au gonio- mètre, quoique les images soient assez défectueuses; ces angles sont de 114°22° et 10705". Or, dans l’espèce dimorphe de la gerhard- tite, on calcule, d’après les données de MM. Penfield et Wells, que, si les facettes 0!/° et b1/# existaient, on aurait po!/2—115°50" et pbt/#= 1063". Ces considérations conduisent à admettre que nos cristaux correspondent à la variété clinorhombique dimorphe de 86 L. BOURGEOIS.— SUR UN CHLORATE BASIQUE DE CUIVRE CRISTALLISÉ la gerhardtite et non à celle-ci, et qu’ils posséderaient les faces p, 0 1? et b1/4, Le bromate neutre de cuivre (préparé par double décomposition entre le bromate de baryum et le sulfate de cuivre), chaufié graduel- lement sous la pression ordinaire, comme on avait fait pour le chlorate, se décompose plus brusquement que celui-ci, en dégageant de l’oxygène et des vapeurs de brome; le phénomène marche comme pour le chlorate ou l’azotate lorsqu'on les chauffe dans le vide. On obtient un bromate basique en poudre bleu verdâtre très fine, dans laquelle la cristallinité ne peut être reconnue qu’avec de forts gros- sissements. {Laboratoires de M. Arnaud au Muséum et de M. Fouqué au Collège de France). TABLE DES MATIÈRES 87 contenues dans le Volume X de la huitième Série. Liste des Membres de la Société philomathique de Paris Liste des Périodiques reçus par la Société. J.-G. DE MAN. — Note sur quelques Thelphusidés recueillis par M. Pavie dans l’Indo-Chine . E.-L. Bouvier. — Les Crustacés parasites du genre Dolops Audouin (Gyropeltis Heller), 1° partie L. BourGEois. — Sur un chlorate basique de cuivre cristallisé. 36 MÉMOIRES OBIGINAUX SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE A L'OCCASION. DU CENTENAIRE DE SA FONDATION 1788-1888 > —_—_—_—_—_—————— ë À Le RU des mémoires originaux publié par la Société philomathique ae l'occasion du centenaire dé sa fondation (1788-1888) forme un volume in-4 de 437 pages, accompagné de nombreuses figures dans le texte et de 4 planches, Les travaux qu'il contient sont dus, pour les sciences physiques et mathématiques, à: MM. Désiré André; E. Becquerel, de l’Institut; Bertrand, secrétaire perpétuel j de l’Institut; Bouty; Bourgeois; Descloizéaux, de l'Institut; Fouret; Gernez; - Har&y ; Haton de la Goupillière, de l’Institut; Laisantf: Laussedat ; Léauté; Manne- beim; Moutier; Peligot, de l'Institut; Pellat. Pour les sciences naturelles, à : MM. Alix ; Bureau ; Bouvier; Chatin; Drake del Castillo; Duchartre, de l'Institut ; RS H. Filhol; Franche ; Grandidier, de l’Institut; Henneguy ; Milne-Edwards, de ï |A po l'Institut; Mocquard ; Poirier ;.A. de Quatrefages, de l’{nstitut: G. Roze ; L. Vaillant. 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