Ni kM te £^ fe wiy M; J v>\ sKw \f. r ïA k \\ \ $ BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST DE LA FRANCE BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST DE LA FRANCE Fondée le 27 février 1894. TOME « IPPtE^IÈIRIE PARTIE 1896 Secrétariat au Muséum d'Histoire Naturelle DE NANTES IMP. — JULES PEQUIGNOT FILS, NANTES Membres fondateurs décédés 1891 Laennec (le docteur Théophile), directeur hono- raire de l'École de Médecine, correspondant de l'Académie de médecine, à Nantes, f 1896 1891 Lechat (Charles), industriel, ancien maire de Nantes, f 1894 James LLOYD D'après une photographie du 14 Octobre 1865 EXTRAITS DES STATUTS & RÈGLEMENT Statuts : Art. 7. — Sont membres fondateurs les personnes qui au- ront fait, à une époque quelconque, une ou plusieurs souscriptions de 300 fr. Art. 8. — Les noms des membres fondateurs ligurent perpétuellement en tète des listes alphabétiques et ces membres reçoivent gratuitement, pendant toute leur vie, autant d'exemplaires des publications de la Société qu'ils ont fait de souscriptions de 300 fr. Art. 9. — Sont membres titulaires les personnes qui versent la cotisation annuelle complète (12 fr.). Art. 10. — Sont membres correspondants les personnes qui habitent en dehors de la ville de Nantes et versent la cotisation réduite (10 fr.). Art. 11. — Sont membres affiliés les étudiants en médecine et en pharmacie, les étudiants inscrits dans l'une des facultés des sciences, des lettres ou de droit ou autres établissements d'instruction. Ces membres versent la cotisation minima (0 fr.). Règlement: Art. 4. — Les membres titulaires et les membres corres- pondants peuvent toujours racheter leurs cotisations à venir. Ils devien- nent ainsi membres à rie. Le taux du rachat est fixé à 200 fr. pour les membres titulaires et à 150 fr. pour les membres correspondants. Le rachat peut être fait en deux annuités consécutives de 100 fr. pour les membres titulaires et de 75 fr. pour les membres correspondants. Art. 6. — Les membres fondateurs peuvent également verser leurs 300 francs en deux annuités consécutives de 150 fr. chacune. Art. 6. — Tout membre ayant racheté ses cotisations, peut devenir membre fondateur en versant une somme complémentaire de 100 fr. s'il est titulaire et une somme de 150 fr. s'il est correspondant. Art. 7. — Les établissements publics et les sociétés scientifiques de France et de l'étranger peuvent être admis comme membre de la Société aux mêmes charges et aux mêmes droits qu'un membre titulaire si leur siège est à Nantes et qu'un membre correspondant dans le cas contraire. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST DE LA FRANCE COMPOSITION DU BUREAU POUR L'ANNÉE 1896 Présidents d'honneur MM.CLEIFTIE, préfet delà Loire-Inférieure. RIOM (Alfred), maire de Nantes. Le GÉNÉRAL VOSSEUR, commandant le XI« corps d'armée. Président Ch. MÉNIER Vice- Présidents : Em. Gadeceau. Aug. Dumas. Secrétaire général- Trésorier : D1 Louis Bureau. Secrétaire : Dr Ém. Bureau) Vice-Secrétaire : G. Ferronnière. Membres honoraires 1891 S. À. S. Albert Ier, prince de Monaco, membre corres- pondant de l'Institut, Monaco. 1891 Boudier, président honoraire de la Société mycolo- gique de France, correspondant de l'Académie de médecine, rue Grétry, Montmorency (Oise). 1891 Bureau (Edouard), professeur au Muséum de Paris, 24, quai de Béthune, Paris. VI MEMBRES HONORAIRES MM. 1891 Crié (Louis), professeur à la Faculté des sciences de Rennes, correspondant de l'Académie de médecine. Rennes. 1891 Dguvillé (Henri), professeur à l'École des mines, Paris. 1894 Filhol professeur d'anatomie comparée au Muséum de Paris. 1891 ForjQuÉ, membre de l'Institut, professeur au Collège de France, Paris. 1891 Gaudry (Albert), membre de l'Institut, professeur au Muséum de Paris. 1891 Guerne (le baroii Jules de), ancien présiden t de la Société zoologique de France, 6, rue de Tournon, Paris. 1891 Lacaze-Duthiers (Henri de), membre de l'Institut, professeur à la Faculté des sciences de Paris. 1894 Lacroix, professeur de minéralogie au Muséum de Paris. 1894 Lortet, directeur du Muséum, doyen de la Faculté de médecine de Lyon. 1894 Marion, directeur du Muséum, professeur à la Faculté des sciences de Marseille. 1891 Michel- Lévy, ingénieur en chef des mines, directeur du Service de la Carte géologique détaillée de la France, 26, rue Spontini, Paris. 1891 Milne-Edwards (Alphonse), membre de l'Institut, directeur du Muséum de Paris. 1891 Munier-Chalmas, professeur de géologie à la Faculté des sciences de Paris. 1891 Oustalet, assistant au Muséum, 55, rue de Buiîoii. ou. 121 bis, rue N.-D. des Champs, Paris. 1894 Perrier (Edmond), membre de l'Institut, professeur de zoologie au Muséum de Paris, directeur du labo- ratoire de Saint- Vaast-la-Hougue, Paris. 1891 Vaillant (Léon), professeur au Muséum de Paris. 1891 Wallerant, professeur à l'École normale, à Paris. VII Membres fondateurs MM. PARTS 1891 GrUiBOURG de luzinais (Ernest-François-James), sénateur, ancien maire de Nantes, rue de l'Hé- ronnière, Nantes. 1> 1891 Bureau (le docteur Louis), directeur du Muséum d'histoire naturelle de Nantes, professeur à l'École de médecine, correspondant du Muséum de Paris. 2 1891 Chevreux (Edouard;, membre de la Société zoo- logique de la France, rue du Cap, à Bône, Algérie. 1 Membres titulaires à vie 1891 Bureau (le docteur Emile), professeur sup1 à l'École de médecine, chirurgien sup1 des hôpitaux, 12, boulevard Delorme, Nantes. 1892 Bureau (le docteur Maurice), médecin sup1 des hôpitaux, 40, rue de Strasbourg, Nantes. Membre correspondant à vie 1891 Kerviler (René), ingénieur en chef des ponts et chaussées, Saint-Nazaire (Loire-Infre). Établissements et Sociétés ayant leur siège à Nantes 1891 Bibliothèque publique. 1891 Bibliothèque de l'École de plein exercice de médecine et de pharmacie. 1891 Cercle des beaux-arts, rue Voltaire. 1891 Cercle pédagogique du département de la Loire-lnf™. 1892 Comice agricole de la Loire-Inf1'*, 34, rue de la Fosse . 1891 Grand cercle, place Graslin. 1891 École préparatoire à l'enseignement des sciences et des lettres. 1891 Laboratoire d'histoire naturelle de l'École de médecine. 1891 Laboratoire de matière médicale de l'École de médecine. # VIIJ MEMBRES TITULAIRES Établissements ayant leur siège hors Nantes 1892 Muséum d'histoire naturelle de Rouen. 11 1894 Bibliothèque universitaire de Rennes. Membres titulaires MM. 1891 Abadie (Fernand), vétérinaire, 5, rue Franklin, 1891 Allaire (Joachim), pharmacien, chef des travaux pratiques de physique et de chimie à l'École de médecine, 1, rue des Petits-Murs. 1891 Andouard, professeur à l'École de médecine et de pharmacie, directeur de la Station agronomique de la Loire-Infre, correspondant de l'Académie de médecine. 1894 Aumaitre (le docteur Gaston), 1, rue Saint-Julien. 1891 Baret (Charles), ancien vice-président de la Société française de minéralogie, 2, place Delorme. 1893 Barreau, médecin major, 17, rue Desaix. 1891 Bastard (Ambroise), professeur, 12, rue de la Galis_ sonnière. 1891 Benoist (Arthur), ancien président du Tribunal de commerce, 6, place du Général Mellinet. 1891 Bertrand-Geslin (le baron Henri), 4. rue du Bocage, ou à la Foucaudière, commune de Saint-Laurent- des-Autels (Maine-et-Loire). 10 1891 Besset (Louis), ingénieur, 23, rue de la Bastille. 1891 Blanchet (le docteur F.), 8, rue du Calvaire. 1891 Blanlœil (P.), droguiste, 3, rue Saint-Vincent. 1891 Blanlœil (Emile), 5, place Dumoustier. 1895 Blot (Georges), 1er commis à la Manufacture des Tabacs. 1891 Boiffin (le docteur), professeur à l'École de médecine, chirurgien sup1 des hôpitaux, 1, rue Gresset, 1891 Bois (Henri du), 2, avenue Launay. 1895 Boisseau (Charles), pharmacien, 83, quai de la Fosse. MEMBRES TITULAIRES IX MM. 1891 Bonamy (le docteur Eugène), médecin des hôpitaux, 1, place de la Petite-Hollande. 1891 Bonjour (Ernest), 23, passage Saint-Yves. 20 1891 Borgogno (Gélestin), négociant, 5, rue d'Orléans. 1895 Bonnel (F.-J.), chef des travaux pratiques d'histoire naturelle à l'École de médecine, professeur de sciences naturelles au Lycée, 40 bis, rue de Rennes. 1891 Bournat (le vicomte Fernand de), 4, rue Sully, ou à la Miltière, par Montrichard (Loir-et-Cher), 1893 Boussineau (André de), 4, rue Prémion. 1891 Bouvais-Flon, fabricant de conserves, Ville-en-Bois. 1895 Bruguières, pharmacien, rue de Paris. 1891 Bruneau (Paul), horticulteur, 12, rue des Hauts-Pavés. 1891 Bureau (Etienne), ancien juge au Tribunal de com- merce, 15, rue Gresset. 1891 Bureau (Benoni), pharmacien, 8, rue d'Orléans. 1891 Chachereau (le docteur Marie-Paul-Éniile), chimiste en chef des Douanes, directeur du Bureau d'hygièue, 1, rue Dugommier. 30 1891 Chaillou (F.), membre de la Société française d'archéo- logie, 70, quai Fosse. 1891 Charon (J.), naturaliste, 11 rue d'Orléans. 1891 Ciiartier (le docteur), professeur à l'École de méde- cine, 22, rue du Calvaire. 1895 Chrétien, ancien instituteur, 1, rue Saint-Pierre. 1891 Cochard (A.), chirurgien en chef des hôpitaux, 2, rue Voltaire. 1891 Coquillard, architecte, 20, rue Bonne-Louise. 1891 Couillaud (Paul), banquier, 15, rue Deshoulières. 1891 David (Louis), 77, rue de Paris. 1891 Dianoux (le docteur Edouard), professeur à l'École de médecine, chirurgien des hôpitaux, 1, rue Affre. 1892 Diard (Auguste), 12, ple rue Saint-André. io 1891 Dominique (l'abbé J.), 8, rue Saint-Donatien. 1891 Douault (Maurice), 5, rue des Cadeniers. \ MEMBRES TITULAIRES MM. 1891 Douault (Alfred), 28, avenue Launay. 1895 Dubois, pharmacien, Basse-Grande-Rue. 1891 Dumas (Auguste), inspecteur des bâtiments au chemin de fer d'Orléans, 6, rue Sully. 1893 Fée, docteur es sciences et en médecine, médecin- inspecteur de l'Armée, 24, avenue Camus. 1 891 Ferronnïère (Georges), licencié es sciences naturelles, 40, rue de la Hautière, Nantes, ou Hôtel Massillon, 9, rue du Vieux-Colombier, Paris. 1891 Fleury (Léon), conseiller d'arrondissement, 5, rue des Cadeniers. 1891 Fontaine (A.), délégué départemental pour le service du Phylloxéra, 14, passage Bonnamen. 1891 Fortineau (le docteur), 67, rue de Rennes. 50 1891 Gadeceai: (Emile), 11. rue des Hauts-Pavés, 1893 Gault, négociant, place Graslin. 1894 Gouin (André), ancien agent de change, propriétaire. 1, rue Lafayette. 1895 Grosseron (Thomas), pharmacien, rue de la Bastille. 1891 Guillemet (le docteur Victor), professeur à l'École de médecine, 7, quai Brancas. 1891 Hervouet (le docteur), professeur à l'École de méde- cine, 15, rue Gresset. 1891 Heurtaux (le docteur Alfred), professeur à l'École de médecine, correspondant de l'Académie de médecine, 2. rue Newton. 1895 Imbert, pharmacien, rue Bon-Secours. 1891 Ingrand (Emmanuel), pharmacien, 4, rue Racine. 1894 Jaczynski (Thadée), pharmacien, 62, quai Fosse. go 1895 Jeanneau (Joseph), pharmacien, 25, rue Mondésir. 1893 Jannin (l'abbé), 6, rue Malherbe. 1891 Jollan de Clerville (le docteur Adolphe), 9, rue de Bréa. 1891 Josso (le docteur Paul), 28, rue de Strasbourg. 1891 Laganry (Pître), architecte, 1, place Delorme. MEMBRES TITULAIRES XI MM. 18915 Laubrière (de), 4, rue Sully. 1891 Le Cour Grandmaison (Charles), sénateur, conseiller général de la Loire-Inférieure, 2, rue de Bréa. 1891 Ledoux (Alphonse), pharmacien, 1, rue Bon-Secours. 1891 Lefeuvre (Alfred), 7, passage Louis-Levesque. 1S!H Lemut (André), ingénieur civil, 13, rue Mondésir. 70 1891 Lerat (le docteur Fernand), professeur à l'École des sciences, 1, rue Thiers! 1891 Letourneux (Emile), commandant en retraite, 10. rue Ogée. 1891 Levesque (Jules), 20, rue Marceau. 1891 Levesque (Rogatien), 3, rue Copernic. 1891 Levesque (Georges), 3, rue Harrouys. 1891 Linyer (Louis), avocat, 1, rue Paie. 1891 Lisle du Dreneuc (Georges de), petit boulevard h' Lasseur. 189J Lûneau (le docteur), lit, rue de la Bastille. 1891 Mahot (le docteur Henri), médecin des hôpitaux, (i. rue de Bréa. 1891 -Malherbe (le docteur Albert), directeur de l'École de médecine, 12, rue Cassini. 80 1892 Marchand (Ernest), 51, rue Saint-Jacques. 1S91 Ménier (Charles), directeur de l'École des sciences, professeur à l'École de médecine, rue Voltaire. 1891 Migault (Jules), inspecteur de la Voirie municipale, 4. rue du Haut-Moreau. 1891 Moussier, opticien, 24, rue Crébillon, 1892 Moyon (Marcel), pharmacien, 1, rue du Calvaire. 1891 Naudin (Prosper), 2, rue Bonne-Louise. 1891 Ollive (le docteur Gustave), professeur à l'École de médecine, 9, rue Lafayette. 1894 Orgebin (Léon), pharmacien, 2, place Delorme. 1891 Orieux (Eugène), agent-voyer en chef honoraire, 11, passage du Nord. XII MEMBRES TITULAIRES MM. 1891 Perdriel (Alexandre), entrepreneur, 16, quai de Barbin. 90 1891 Perrion (Charles), 1, quai Duquesne. 1895 Perrouin (A.), pharmacien, 1, place Lamoricière. 1891 Piel de Churcheville (Henri), 6, rue de Clermont. 1891 Piel de Churcheville (Théophile), 6, rue de Clermont. 1891 Pineau (Alfred), 7, rue Santeuil. 1891 Poisson (le docteur Louis), 12, rue Lafayette. 1891 Pontbriand (du Breil, comte Fernand de), député, conseiller général de la Loire-Inférieure, 228, bou- levard Saint-Germain, à Paris. 1891 Poulain (Clément), passage Louis-Levesque, 1891 Poydras de la Lande (Julien), 2, rue d'Argentré. 1891 Pu y de Clinchamps (Gustave du), agent d'affaires, 9, rue Meslé. îoo 1891 Quiquandon (Jules), 44. rue de Strasbourg, ou à Sainte-Luce (Loire-Inférieure) . 1891 Rappin (le docteur), professeur à l'École de médecine, 4, rue du Croisic. 1895 Rautureau, pharmacien, rue Saint-Pierre. 1894 Riboulleau, passage d'Orléans. 1891 Robert (Alphonse), ancien notaire, 27, rue du Calvaire. 1895 Robert (Etienne), pharmacien, place Louis XVI. 1891 Rousseau fils, 18, rue de la Verrerie. 1891 Rouxeau (le docteur) , professeur à l'École de médecine, 4, rue de rHéronnière. 1891 Sautot, naturaliste, 8, place du Commerce, 1891 Schiffer (Eugène), brasseur, 1, rue Deurbroucq. no 1891 Schramm (Georges), à Nantes. 1892 Tapie, licencié es sciences naturelles, 2, rue Piron. 1891 Tenaud, pharmacien, 118, rue de Rennes. 1891 Thoinnet de la Turmellière (le comte), conseiller général de la Loire-Inférieure. 54, rue de Grenelle, à Paris. MEMBRES CORRESPONDANTS Xîît MM. 1891 Trémanï (Paul), 11, rue de la Rosière. 1891 Trochu (Armand). 74, rue de la Bastille. 1891 Viaud, pharmacien, 2, rue de Rennes. in 1891 ViAUD-GRAND-MARAis(ledocteurAmbroise), professeur à TÉcolede médecine, 1, place Saint-Pierre. Membres correspondants MM. 1892 Abot (Gustave), 30, rue d'Alsace, Saumur (Maine-et- Loire). 1891 Allair (E) , entrepreneur, à Savenay (Loire-Inférieure). 1891 Barbix (Henri), pharmacien, au Lion-d'Angers (Maine- et-Loire). 1893 Badreau (Joseph), pharmacien, à la Boissière-de- Montaigu( Vendée). 1891 Baron (Camille), pharmacien, à Luçon (Vendée). 1891 Barrois (Charles), professeur à la faculté des sciences, 37, rue Pascal, à Lille. 1891 Barteau (le docteur Pitre-Alexandre), à Mussy-sur- Seine (Aube), 1891 Baudouin (le docteur Marcel), secrétaire de la rédaction du Progrès médical, 14, boulevard Saint-Germain, à Paris. 1891 Bergeron (Jules), docteur es sciences, professeur à l'École centrale, 157, boulevard Haussmann, Paris. io 1892 Berrehar (G.), pharmacien, à Saint-Renan (Finistère). 1894 Berthereau pharmacien, à Chaillé-les-Marais (Vendée) 1891 Bezier (T.) , directeur-conservateur du Musée d'histoire naturelle, 1, rue Châteaudun, à Rennes (Ille- et- Vilaine). 1891 Bigot, professeur de géologie à la Faculté des scien- ces de Caen (Calvados). 1891 Bochet (Léon), ingénieur au Corps des Mines, 29, rue Singer, à Paris. XIV MEMBRES CORRESPONDANTS MM. 18!) i Bogaert (Luis), Ingénieur, à Santiago (République dominicaine). 1895 Boul (C. Le), courtier maritime à Saint-SerVan (Ille- et- Vilaine). 1891 Bourgeois (Léon), lauréat de l'Institut, répétiteur à l'École polytechnique, assistant au Muséum, 1. boulevard Henri IV, à Paris. 1895 Bouvet, directeur du Jardin des Plantes et du Musée d'histoire naturelle, 32. rue Lenepveu, à Angers (Maine-et-Loire). 1892 Cailleteau (le docteur Éni.), médecin, à Saint- Philbert-de-Grandlieu (Loire-Inférieure). 20 1891 Camus (le docteur Fernand), 25, avenue des Gobelins, à Paris. 1891 Chabirand (l'abbé Léandre), curé de la Verrie, par Mortagne-sur-Sèvre (Vendée) . 1891 Chambert (Louis), agent-voyer, à Couhé (Vienne). 1891 Charrier-fillox (Arsène), à Fontenay-le-Gomte (Ven- dée). 1891 Chartron (Clémentin), .membre de la Société géolo- gique de France, à Luçon (Vendée) . 1892 Chatellier (Paul du), lauréat de l'Institut, correspon- dant du Ministère de l'Instruction publique, château de Kermuz, Pont-1'Abbé (Finistère). 1891 Cheux (Albert), 47, rue de Delaâge, à Angers (Maine- et-Loire). 1891 Ctterne (Paul), docteur es sciences et en médecine 41, rue Maubeuge, à Paris. 1891 Clément (S.), directeur du Musée d'histoire naturelle de Nîmes (Gard). 1892 Corbineau (F.), pharmacien, à Saint-Nazaire (Loire- Inférieure). 30 1895 Cossmann (Maurice), ingénieur, chef des services techniques de la compagnie des chemins de fer du Nord. 95. nio do Maubeuge, ù Paris. MEMBRES CORRESPONDANTS XV MM. L893 Cottereau (Fabbé Élie), vicaire à Laigné, par Saint- Gervais (Sarthe). 1896 Daniel (Lucien;, professeur d'histoire naturelle au Lycée de Rennes (Ille-et- Vilaine). 1891 Danton (D.), ingénieur civil des mines. 11. avenue de ■l'Observatoire, à Paris. 1891 Dadtzenberg (Philippe), 213, rue de l'Université, à Paris. 1891 David (l'abbé Félix), avenue de Traponnière, aux Sables-d'Olonne (Vendée ). L891 Davy (Louis-Paul), ingénieur civil des mines, chef du service de la Société des usines de Trignac, près Saint-Nazaire, à Châteaubriant (Loire-Inférieure). 1891 Davy (Léon), naturaliste -préparateur, à Fougère, par Clefs (Maine-et-Loire). 1892 Delante (Albert), pharmacien, à Authou-du-Perche (Eure-et-Loir) . 1893 Delaunay-Larivièré (René), pharmacien, à Mortaiu (Manche). 1894 Derouet (Léonce), à Herbignac (Loire-Inférieure). 1892 Desalay (Lucien;, pharmacien, à Vassy (Calvados). 1891 Desmazières (Olivier), 26, boulevard I )aviers, à Angers (Maine-et-Loire) . 1891 Doré (Joseph du), château de la Faverie, par Sainte- Pazanne (Loire-Inférieure) . 1891 Douteau (G.), licencié es sciences, professeur sup1 à l'École de médecine de Nantes, à Chahtonnay (Vendée). 1891 Estourbeillon de la Garnache, (le marquis Régis de 1'), inspecteur de la Société française d'archéologie, rédacteur en chef de la Revue historique de l'Ouest, 24, rue du Drezen, à Vannes (Morbihan). 1891 Étrillard, juge de paix, à la Gacilly (Morbihan). 1893 Fabry (Joseph de), 23, rue Madame, à Paris. 1893 Fallourd (Emile) , pharmacien, à Niort (Deux-Sèvres) . XVI MEMBRES CORRESPONDANTS MM. 1893 Paroy (Paul de), rue de la Poste, à Château-Grontier (Mayenne). # 50 1892 Fleuriot (de), propriétaire, à Oudon (Loire-Inférieure). 1891 Fournier (A.), préparateur de géologie à la Faculté des sciences de Poitiers. 1892 Gaborit (l'abbé Louis) , àNotre-Dame-de-Riez (Vendée) . 1892 Galard (F.), pharmacien, à Paimbœuf (Loire-Infé- rieure). 1894 Galard (Élie), pharmacien, à Candé (Maine-et-Loire). 1891 Geay (l'abbé Henri), supérieur du Séminaire des Sables-d'Olonne (Vendée). 1891 'Gentil (Ambroise), professeur de sciences physiques et naturelles au Lycée, 18, avenue de Paris, au Mans. 1891 Gerber (Charles), professeur sup1 à l'École de méde- cine, 194, boulevard Baille, à Marseille. 1891 Gougis (Jules), à Ernée (Mayenne). 1891 Guerpel (Henri de), à Plainville, par Mézidon (Cal- vados) . eo 1891 Guilbaud (René), pharmacien, 5, rue Porte-de-Paris, à Thouars (Deux-Sèvres). 1892 Guillemot (Jules-Auguste), sous-agent administratif de la Marine, 42, rue du Lucet. à Tourlaville (Manche). 1891 Guimbretière (François), médecin, à Boussay (Loire- Inférieure) . 1891 Hamonville (le baron J.-C. Louis d'), conseiller géné- ral, au château de Manonville, par Noviant-aux-Prés (Meurthe-et-Moselle) . 1891 Hervé, ancien notaire, à Morlaix (Finistère). 1891 Hodée (l'abbé), chanoine honoraire, 2, rue Monfort, à Rennes (Ille-et- Vilaine). 1896 Jean.tean, pharmacien, à Savenay (Loire-Inférieure) . 1892 Joubin (L.), docteur es sciences et en médecine, profes- seur adjoint à la Faculté des sciences, 19, rue de la Monnaie, à Rennes (Ille-et-Vilaine). MEMBRES CORRESPONDANTS XVII MM. 1811] Lalane (Gaston), docteur es sciences, au Càstel d'Andorte, le Bouscat (Gironde). 1892 Lallier (Francis), aux Sables-d'Olonne (Vendée;, ro 1894 Lambert (le docteur E.-A.), 87, rue du Pont-de-Ma- yenne, à Laval (Mayenne). 1892 Lamoureux (l'abbé Eugène), vicaire, à Précigné(Sarthe). 1896 Laroche (Edouard), pharmacien, 41, rue de la Grenouillère, à Chantenay, près Nantes. 1893 Le Clerc (Jean). 10. rue Mansart, Versailles (Seine- et-Oise) . 1891 Lemaitre (Athanasj, pharmacien, àMontaigu (Vendée) . 1892 Letacq (l'abbé), 151 bis, rue du Mans, à Alençon (Orne) . 1891 Letard (Léon), pharmacien, à Saint-Gilles-sur-Vie (Vendée) . 1891 Letard (Emile), pharmacien, à Talmont (Vendée). 1891 Léveillk (l'abbé Hector), professeur, ancien mission- naire, secrétaire perpétuel de l'Académie interna- tionale de géographie botanique, directeur du Monde des Plantes, 104, rue de Flore, au Mans (Sarthe). 1891 Leyesque (Donatien), aquiculteur, au domaine de Paimpont, par Plélan (Ille-et-Villaine) . sp 1891 Maes (Albert), château des Muids, à la Ferté-Saint- Aubin (Loiret), ou, 39 bis, rue duLandy,àClichy-la- Garenne (Seine). 1891 Maisonneuve (le docteur Paul), professeur à la Faculté libre des sciences, 5, rue Volney, à Angers (Maine- et-Loire). 1891 Marais (l'abbé Ernest- Joseph-Samuel), membre titu- laire de la Société botanique des Deux-Sèvres, à Villemort, par Saint-Savin (Vienne) . 1892 Martin (René), avocat, au Blanc (Indre). 1895 Ménager (Raphaël), industriel, membre de la Société botanique de France, à Beaufai, par Aube (Orne). 1892 Méresse (Gabriel), banquier, 2, rue de l'Hôtel-de- Ville. à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure). XVIII MEMBRES CORRESPONDANTS MM. 1891 Mignen (le docteur G.), à Montaigu (Vendée). 1891 Milon (Jean-Marie) , directeur de l'École primaire supé- rieure, à Guingamp (Côtes-du-Nord). 1891 Mitry (le docteur Félix), médecin-chef de l'hôpital militaire, à Tiaret, province d'Oran (Algérie). 1891 Monnier (Charles), pharmacien, à Saint-Père-en-Retz (Loire-Inférieure). no 1891 Montaigu (le comte de), château de la Bretesche, com- mune de Missillac (Loire-Inférieure), ou, 10, rue de Martignac, à Paris. 1891 Moinard (J.-B.) pharmacien, rue de Nantes, à Saint- Nazaire (Loire-Inférieure) . 1892 Morel (E.), lieutenant de vaisseau, 29, rue Saint- Yves, à Brest (Finistère) . 1892 Niel (Eugène), 28, rue Herbière, à Rouen (Seine- Inférieure). 1892 Normandine (A.), pharmacien, à Bagneux, près Sau- mur (Maine-et-Loire). 1891 Oberthur (Charles), imprimeur, faubourg de Paris, à Rennes (Ille-et-Villaine). 1891 Odin (Amédée), pharmacien, aux Sables-d'Olonne (Vendée). 1891 Œhlert (Daniel), conservateur du Musée d'histoire naturelle, 29, rue de Bretagne, à Laval (Mayenne). 1895 Olivier (l'abbé Henri), curé, à Bazoches-en-Houlmes (Orne). 1891 Olivry (Gustave), à la Chapelle-sur-Erdre (Loire- Inférieure) . îoo 1893 Péquin (Léon), filateur, président de la Chambre de commerce de la Roche-sur-Yon, à Hucheloup, commune de Gugand (Vendée). 1896 Pergeline, instituteur, rue du Maine, à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure) . 1891 Pérotin (le docteur Eugène) , à Breuil-Barret (Vendée) . MEMBRES CORRESPONDANTS XIX MM. 1891 Piel de Churche ville (l'abbé), à l'Abbaye de Saint- Vincent, à Senlis (Oise). 1892 Pizon (Antoine), docteur es sciences, lauréat de l'Ins- titut, professeur d'histoire naturelle au Lycée Janson de Sailly, à Passy (Seine). 1891 Plàntard (le docteur) , boulevard Pasteur, à Chantenay , près Nantes. 1891 Poirault (Georges), docteur es sciences, 16, boulevard Saint-Germain, à Paris. 1891 Prulière (J.-B.), naturaliste, 4, rue Coutellerie, à Marseille. 1892 Prunier (l'abbé Pierre), supérieur de l'Institution Richelieu, à Luçon (Vendée). 1891 Ricard (Samuel), 4, rue Évrard-du-Fouilloy, à Amiens (Somme), no 1891 Rivet, médecin, à Vertou (Loire-Inférieure). 1895 Roche-Macé (Maurice de la), au château de la Roche, commune de Couffé (Loire-Inférieure). 1891 Roquencourt, directeur des ardoisières de la Rivière, près Renazé (Mayenne), ou, 11, ruePortalis, àParis. 1892 Rollinat (Raymond), à Argenton-sur-Creuse (Indre). 1892 Rousseau (Philéas), instituteur, à la Mazurie, par Aizenay (Vendée). 1891 Rousseaux (Aimé), commis des Postes et Télégraphes, à Chartres (Eure-et-Loir). 1891 Skrodzki, membre de Société géologique de France, à Bayeux (Calvados) . 1891 Stuer (Alexandre), Comptoir géologique et minéralo- gique, 40, rue des Mathurins, à Paris. 1 892 Suchetet (A.), château d' Antiville-Bréauté, par Goder- ville (Seine-Inférieure), ou, rue Allain-Blanchard, à Rouen. 1894 Tardy (Charles), membre de la Société des sciences naturelles de l'Ain, à Simandre (Ain). 120 1891 Troussier ^Louis), propriétaire à Noirmoutier (Vendée)^, \*: XX MEMBRES AFFILIÉS MM. ; 1891 Vasseur (G.), professeur de géologie à la Faculté des sciences, 110, boulevard Longchamp, à Marseille. 1894 Violleau (l'abbé E.), professeur au Séminaire de Montmorillon (Vienne) . 123 1891 Viret (Georges), sous-préfet, àBressuire (Deux-Sèvres). Membres affiliés MM. 1895 Aliez, étudiant, 3, quai du Marais, à Nantes. 1893 Benoist (Émilien), étudiant en médecine, passage Louis-Levesque, à Nantes. 1891 Bois (Jehan du), 2, avenue Launay, à Nantes. 1891 Bonjour (Samuel), étudiant en médecine, 23, passage Saint- Yves, à Nantes. 1895 Boucard (Gustave), étudiant en pharmacie, 16, place Bretagne, à Nantes. 1895 Bourget, étudiant, 4, rue Beaumanoir, à Nantes. 1894 Chollet (Paul), étudiant en pharmacie, rue Vidie, 13, à Nantes. 1892 Delebecque (Paul), place du Marché aux grains, à Josselin (Morbihan). 1891 Desmars (Joseph), étudiant en droit, 9, rue Lanjui- nais, à Rennes. io 1892 GABORiAu(MmcH.), étudiante en pharmacie, 7, chaussée de la Madeleine, à Nantes. 1892 Garnier (Auguste), étudiant, à la Barbinière, en Vertou (Loire-Inférieure). 1895 Gauthier- Vuillaume (Raymond), étudiant, 8, rue de Rennes, à Nantes. 1891 Guellec (Armand-Louis- Jules) , étudiant en médecine, 30, quai de la Fosse, à Nantes. 1891 Jeannin (Cyrille), interne des hôpitaux, 48, boulevard Saint- Aignan, à Nantes. 1891 Leflog, étudiant en médecine, 9, avenue du Clos- Jaunet, à Nantes. MEMBRES AFFILIÉS XXI MM. 1891 Même (Henri le), interne des Hôpitaux, à Nantes, ou à Quimper (Finistère). 1892 Michonneau (René), étudiant, Institution Richelieu, à Luçon (Vendée). 1891 Picquenard (Charles), étudiant en médecine et scien- ces naturelles, interne des hôpitaux, 17, rue Albert, à Rennes, ou, 13, rue de Brest, à Quimper (Finistère). 1895 Rochard (Léon), étudiant en médecine, 22, Haute- Grande-Rue, à Nantes. 20 1896 Rocher (Alfred), étudiant, 18, a venue Launay, à Nantes. NOTA.— Les membres, dont les adresses et dénominations seraient inexactes, sont priés d'adresser les rectifications d'une manière impersonnelle, comme toute correspondance, à M. le Secrétaire général de ia Société des sciences naturelles de VOuest de la France, au Muséum de Nantes. Membres décédés MM. Laennec (le docteur Théophile), directeur honoraire de l'École de médecine et de pharmacie, correspon- dant de l'Académie de médecine, membre fondateur. Levesque (Louis), membre titulaire. Ginoux de Fermon (le vicomte Georges), conseiller général de la Loire-Inférieure, maire de Moisdon-la- Rivière, membre correspondant. Lemonnier (Paul), ingénieur membre correspondant. XXII LISTE DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES DE LA Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France {Muséum d'histoire naturelle de Nantes], 1° SOCIETES FRANÇAISES Abbeville, Somme. — Société d'émulation d'Abbeville. — Bulletin et Mémoires. Agen, Lot-et-Garonne. — Société d'agriculture, sciences et arts d'Agen. — Recueil des travaux. Alais, Gard. — Société scientifique et littéraire d'Alais. — Mémoire et C. R. Amiens, Somme. — Société linnéenne du Nord de la France. — Bulletin et Mémoires. Angers, Maine-et-Loire. — Société d'études scientifiques d'Angers. — Bulletin. Angers. — Société nationale d'agriculture, sciences et arts d'An- gers. — Mémoires, Angers. — Société industrielle et agricole d'Angers et du dépar- tement de Maine-et-Loire. — Bulletin. Angers. — Académie des sciences et belles-lettres d'Angers. — Mémoires. Annecy, Haute-Savoie. — Société llorimontane d'Annecy. - Revue Savoisienne. Arras, Pas-de-Calais. — Académie d'Arras. — Mémoires. Autun, Saône-et- Loire. — Société d'histoire naturelle d'Autun. — Bulletin. Auxerre, Yonne. — Société des sciences histoiïsques et naturelles de l'Yonne. — Bulletin. Avranches, Manche. — Société d'archéologie, littérature, sciences et arts d' Avranches et de Mortain. — Revue de /' Avranclùn (Bull, trim.) et Mémoires. XXIII Bagnères-de-Bigorre, Hautes-Pyrénées. — Société Ra- mond. — Explorations pyrénéennes. Bar-le-Duc, Meuse. — Société des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc. — Mémoires. Bayonne, Basses-Pyrénées. — Société des sciences et arts de Bayonne. — Bulletin. Beauvais, Oise. —Société académique de l'Oise. — Mémoires. Belfort. — Société belfortaine d'émulation. — Bulletin. Besançon, Doubs. — Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon. — Mémoires. Besançon. — Société d'émulation du Doubs. — Mémoires. Béziers, Hérault. — Société d'études des sciences naturelles de Béziers. — C. R. des séances. Blois, Loir-et-Cher. — Société d'histoire naturelle de Loir-et- Cher. — Bulletin. Bône, Algérie. — Académie d'Hippone. — Bulletin. Bordeaux, Gironde. — Société linnéenne de Bordeaux. — Actes. Boulogne-sur-Mer, Pas-de-Calais. — Société académique de Boulogne-sur-Mer. — Bulletin et Mémoires. Bourg, Ain. — Société d'émulation de l'Ain. — Annales. Bourg. — Société des sciences naturelles de l'Ain. — Bulletin. Brest, Finistère. — Société académique de Brest. — Bulletin. Brive, Corrèze. — Société scientifique, historique et archéo- logique de la Corrèze. — Bulletin. Caen, Calvados. — Société linnéenne de Normandie. — Bulletin, et Mémoires Cahors, Lot. — Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot. — Bulletin. Cannes, Alpes-Maritimes. — Société scientifique, littéraire et des beaux-arts de Cannes. — Bulletin. Careassonne, Aude. — Société des arts et des sciences. — Mémoires. Careassonne. — Société d'études scientifiques de l'Aude. — Bulletin. XXTV Chalon-sur-Saône, Saône-et-Loire. — Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire. — Bulletin. Chàlons-sur-Marne, Marne. — Société d'agriculture, com- merce, sciences et arts du département de la Marne. — Mémoires. Chambéry, Savoie. — Société d'histoire naturelle de Savoie. — Bullelin. Gharle ville, Ardennes. — Société d'histoire naturelle' des Ardennes. — Bulletin. Chiïteaudun, Eure-et-Loir. — - Société dunoise. — Bulletin. Chàteauroux, Indre. — Société du Musée municipal. — Bulletin trimestriel. Cherbourg, Manche. — Société nationale des sciences natu- relles et mathématiques de Cherbourg. — Mémoires. Cholet, Maine-et-Loire. — Société des sciences, lettres et beaux-arts de l'arrondissement de Cholet. — Bulletin. Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme. — Académie des sciences, lettres et arts de Clermont-Ferrand. — Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne. Dax, Landes. — Société de Borda. — Bulletin. Digne, Basses- Alpes. — Société scientifique et littéraire des Basses-Alpes. — Bulletin. Dijon, Côte-iïOr. —Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon. — Mémoires. Douai, Nord. — Société d'agriculture, sciences et des arts, centrale du département du Nord. — Mémoires. Draguignan, Var. — Société d'études scientifiques et archéo- logiques de la ville de Draguignan. — Bulletin. Elbeuf , Seine-Inférieure. — Société d'étude des sciences natu- relles d'Elbeuf. — Bulletin. Épinal, Vosges. — Société d'émulation du département des Vosges. — Annales. Évreux, Eure. — Société libre d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département de l'Eure. — Recueil des Traran.r, XXV Gap, Hautes-Alpes. - Société d'études des Hautes-Alpes — Bulletin. Grenoble, Isère. — Société de statistique du département de l'Isère. — Bulletin. Grenoble. — Académie delphinale. — Bulletin. Guéret, Creuse. — Société des sciences naturelles et archéo- logiques de la Creuse. — Mémoires. Havre (Le), Seine-Inférieure. — Société géologique de Nor- mandie. — Bulletin. Havre (Le). — Société hàvraise d'études diverses. — Recueil des publications. Lille, Nord. — Société géologique du Nord. — Bulletin. Limoges, Haute- Vienne. — Société botanique du Limousin. — Le Rétine végétal et Revue scientifique du Limousin. Lyon, Rhône. — Société d'anthropologie de Lyon. — Bulletin. Lyon. — Société d'agriculture, histoire naturelle et arts utiles de Lyon. — Annales. Lyon. — Société linnéenne de Lyon. — Annales. Lyon. — Société botanique de Lyon. — Bulletin trimestriel et Annales. Lyon. — Muséum d'histoire naturelle. — Archives. Màcon, Saône-et-Loire. — Académie de Mâcon : Société des sciences, belles-lettres et agriculture. — Annales. Màcon. — Société d'histoire naturelle de Màcon. — Bulletin trimestriel. Mans (Le), Sarthe. — Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe. — Bulletin. Marseille, Bouches-du-Rhône. — Académie des sciences, lettre et arts de Marseille. — Mémoires. Marseille. — Muséum d'histoire naturelle. — Annales. Mende, Lozère. — Société d'agriculture, industrie, sciences et arts du département de la Lozère. — Bulletin. Montbéliard, Doubs. — Société d'émulation de Montbéliard. — Mémoires. Montanban, Tarn-et-Garonne. — Académie des sciences, belles-lettres et arts du Tarn-et-Garonne. — Recueil. XXVI Montniédy, Meuse. — Société des amateurs naturalistes du nord de la Meuse. — Mémoires. Montpellier, Hérault. — Académie des sciences et arts de Montpellier. — Mémoires de la Section des Sciences. Montpellier. — Société d'horticulture et d'histoire naturelle de l'Hérault. — Annales. Nancy, Meurthe-et-Moselle. — Société des sciences (ancienne Sqciété des sciences naturelles de Strasbourg). — Bulletin. Nantes, Loire-Inférieure. — Société académique de la Loire- Inférieure. — Annales. Nantes. — Société archéologique de Nantes et de la Loire- Inférieure. — Bulletin. Nantes. — Société de géographie commerciale. — Bulletin. Nantes. — Société nantaise d'horticulture. — Annales. Nevers, Nièvre. — Société nivernaise des lettres, sciences et arts. — Bulletin. Nice, Alpes-Maritimes. — Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes. — Annales. Niines, Gard. — Société d'études des sciences naturelles de Nîmes. — Bulletin. Niort, Deux-Sèvres. — Société botanique des Deux-Sèvres. — Bulletin. Niort. — Société de statistique, sciences, lettres et arts du dé- partement des Deux-Sèvres. — Bulletin. Orléans, Loiret. — Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts d'Orléans. — Mémoires. Paris. — Ministère de l'Instruction publique — Comité des travaux historiques et scientifiques. — Revue des travaux scientifiques. — Bulletin des Bibliothèques et des Archives. (Reçoit h ex t m pi. du Bull, de la Soc. ri. se nat. de l'O. de la Fr.) Paris. — Ministère de la Marine. — Revue maritime et colo- niale et Bulletin des pèches maritimes. Paris. — Muséum d'histoire naturelle. — Bulletin. Paris. — Société entomologique de France, 28, rue Serpente. — Bulletin des séances et Annales. XXVII Paris. — Société mycologique de France, 84, rue de Grenelle. — Bulletin. Paris. — Société philomathique, 7, rue des Grands-Augustins . — Bulletin. Paris. — Société zoologique de France, 7, rue des Giands-Au- gustins. — Bulletin et Mémoires. Paris. — Société française de Minéralogie, au laboratoire de la Sorbonne. — Bulletin. Paris. — Société centrale d'Apiculture et d'Insectologie, 167, rue Lecourbe. — L'Apiculteur. Paris. — Société d'anthropologie, 15, rue de l'École-de-niéde- cine. — Bulletin et Mémoires. Paris. — Société linnéenne, 12, rue Cuvier. — Bulletin mensuel. Paris. — Société de biologie. — C. R. hebdomadaires. Paris. — Société centrale d'aquiculture de France, 7, rue des Grands-Augustins. — Bulletin. Paris. — Société nationale d'agriculture, 18, rue Bellechasse. — Bulletin des séances. Paris. — Société nationale d'acclimatation de France, il, rue de Lille. — Revue des sciences naturelles appliquées. Pau, Basses-Pyrénées. — Société des sciences, lettres et arts de Pau. — Bulletin. Perpignan, Pyrénées-Orientales. — Société agricole, scien- tifique et littéraire des Pyrénées-Orientales. — Publica- tions. Poitiers, Vienne. — Société académique d'agriculture, belles- lettres, sciences et arts de Poitiers. — Bulletin. Puy (Le), Haute-Loire. — Société agricole et scientifique de la Haute-Loire. — Pr.-Verb. des séances et Mémoires. Reims, Marne. — Société d'étude des sciences naturelles de Reims. — Bulletin. Rennes, Ille-et- Vilaine. — Société scientifique et médicale de l'Ouest. — Bulletin. Rochechouart, Haute-Vienne. — Société des amis des sciences et arts de Rochechouart. — Bulletin. XXVIII Rochei'ort-sur-Mer, Charente-Inférieure — Société de géo- graphie de Rochefort. — Bulletin trimestriel. Rochelle (La), Charente-Inférieure. — Académie des belles- lettres, sciences et arts de la Rochelle. — Annales, Sect. des sciences. Roche-sur-Yon (La), Vendée. — Société d'émulation de la Vendée. — Annuaire. Rodez, Aveyron. — Société des sciences, lettres et arts de l'A- veyron. — Pr.-Verb. des séances et Mé?noires. Roubaix, Nord. — Société d'émulation de Roubaix. — Mémoires. Rouen, Seine-Inférieure. — Société des amis des sciences naturelles de Rouen. — Bulletin. Saint-Rrieuc, Côtes-du-Nord. — Société d'émulation des Côtes-du-Nord. — Bulletin et Mémoires. Saint-Dié, Vosges. — Société philomatique vosgienne. — Bulletin. Saint-Étieime, Loire. — Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et belles-lettres. — Annales. Saint-Lô, Manche. — Société d'agriculture, d'archéologie et d'histoire naturelle du département de la Manche. — Notices, mémoires et documents. Semur, Côte-d'Or. - Société des sciences historiques et natu- relles de Semur. — Bulletin. Tarbes, Hautes-Pyrénées. — Société académique des Hautes- Pyrénées. — Bulletin. Toulon, Var. — Académie du Var. — Bulletin. Toulouse, Haute-Garonne. — Société d'histoire naturelle de Toulouse. — Bulletin. Toulouse. — Société française de botanique. — Revue de botanique. Toulouse. — Académie des sciences et belles-lettres de Toulouse. — Mémoires. Tours, Indre-et-Loire. — Société d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département d'Indre-et-Loire. — Annales. XXIX Troyes, Aube, — Société académique du département de l'Aube. — Mémoires. Vannes, Morbihan . — Société polyraathique du Morbihan. — Bulletin. Verdun, Meuse. — Société philomathique de Verdun. — Mémoires. Vesoul, Haute-Saône. — Société d'agriculture, sciences et arts de la Haute-Saône. — Bulletin. Vitry-le-Français, Marne. — Société des sciences et arts de Vitry-le-Français. — Bulletin. ■2" SOCréTÉS ÉTRANGÈRES EUROPE Alsace- Lorraine Golmar, Société d'histoire naturelle de Colmar — Bulletin. A llemagnc Berlin. — Deutsche geolsgische gesellschaft. — Zeitschrïft. Berlin. — Gesellschaft natursforschender Freunde. Bonn. — Naturhistorischer Verein der Preussichen Rheinlaftd und Vestphalen's. — Verhandlungen. Brème. — Naturwissenschaftlichen Verein, — Abliandlurtgcn . Hanovre. — Naturhistorische Gesellschaft, 2 Sophienstrasse. Hambourg. — Naturhistorisches Muséum. — Mittheilungen. Kassel. — Verein fur Naturkunde. — Abhandlungen und Bericht. Kiel. — Naturwissenschaftlicher Verein fur Schleswig-Hols- tein. — Schriften. Autriche-Hongrie Brûnn.— Naturforschenden Vereines in Briinn.— Verhandlun- gen. Prague. — Naturhistorischer Verein "Lotos". XXX Trieste. — Società adriatica di scienze naturali. — Bolletino. Vienne. — K. K. naturhistorischer Hofmuseum. — Annalen, Belgique Bruxelles. — Société royale de botanique. — Bulletin. Bruxelles. — Société royale malacologique de Bruxelles. — Annales. Bruxelles. — Musée royal d'histoire naturelle. — Bulletin. Bruxelles. — Société belge de géologie, de paléontologie et d'hydrologie. — Bulletin et Pr.-Verb. des séances. Bruxelles. — Société entomologique de Belgique, Musée de l'Etat. — Annales. Liège. — Société royale des sciences. — Mémoires. Lièçje. — Société géologique de Belgique. — Annales. Britanniques (Iles) Belfast. — Natural history andphilosophical Society. — Report and Proceedings. Cambridge. — Philosophical Society. — Proceedings. Edimbourg. — Royal Society of Edimburgh. — Transactions and Proceedings. Londres. — Linnean Society. — Journal and Proceedings. Londres. — Royal Society. — Proceedings. Saint-Hélier, Jersey. — Biological Station. — Journal of Marine Zoology and microscopy. Danemark Copenhague. — Naturhistorisck Forening i Kjœbenhavn. — I Idenskabelige Mcddelelsre. Espagne Madrid. — Sociedad espanola de historia natural. — Anales. XXXI Hollande Amsterdam. — Koninkligke Akademie van Wetenschappeu te Amsterdam. — Verhandelingen ; Zittingsverlagen alf natuurhunde ; Jaarboch. Harlem. — Société hollandaise des sciences exactes et natu- relles. — Archives néerlandaises. Luxembourg. — Institut grand-ducal. — Publications de la Soc. des se nat. et mathém. Italie Florence. — Società entomologica italiana. — Bolletino. Gênes. — Museo civico di Storia naturale. — Annali. Modène. — Società dei naturalisti di Modena. — Atti. Padoue, — Società veneto-trentina di scienze naturali. — Bulletino e Atti. Pise. — Società toscana di scienze naturali. — Atti. Rome. — R. Comitato geologieo d'Italia. — Bolletino. Turin. — Reale Accademia délie scienze. — Atti. Turin. — R. UniversitàdiTorino (Museo zoologico). Bolletino Norwège Berçjen. — Muséum. — Aarsberetnings. Portugal Lisbonne. — Academia real das sciencas de Lisboa. — Jour- nal; Sessao publica; Memorias. Lisbonne. — Commissao dos trabalhos geologicos de Portugal. — Comm.unicaçoes. Russie Helsinçjfors. — Societas pro Fauna et pro Flora fennica. Kiew. — Société des naturalistes de Kiew. — Mémoires. Moscou. — Société impériale des naturalistes. — Bulletin. Odessa. — Société des naturalistes de la Nouvelle-Russie. — Mémoires. XXXII Riga. — Naturforscher-Verein zu Riga. — Korrespondenzblatt. Saint-Pétersbourg. — Académie impériale des sciences de Saint-Péterbourg. — Mélanges biologiques : id. physi- ques et chimiques; ici. géologiques et paléontol ; Bullelin. Saint-Pétersbourg. — Comité géologique de Russie. — Mémoires : Bulletin et Suppi. Suède Upsal. — Kongl. Universitete i Upsala. — Geologiska Insti- tutionen. — Bulletin. Stockolm. — Kongliga Svenska Vetenskaps-Akademiens. — Handlingar {Mémoires) ; Bihang (Supplément aux Mémoires) ; Ofversigt (Bulletin). Suisse Berne. — Naturforschende Gesellschaft. — Mitiheilungen. Berne. — Société helvétique des sciences naturelles. — Actes et C. R. des travaux Genève. — Société de physique et d'histoire naturelle. — Mémoires. Lausanne. — Société vaudoise des sciences naturelles. — Bulletin. Neufchâtel. — Société des sciences naturelles de Neufchâtel. — Bulletin. Saint-Gall. — Naturwissenschaftlichen Gesellschaft. — Berichte Zurich. — NaturforschendeGesellschaft.— Vierteljahrschrift. ASIE Batavia. — Koninklijke na'iuurkundige vereeniging in Neder- landsch Indië. — Tijdschrift. Calcutta. — Asiatic Society of Bengal, 57. Parck Street. — Journal. XXXIII AFRIQUE A Igérie Bône. — Académie d'Hippone. AMÉRIQUE DU NORD Canada Ottawa. — Geological and natural history Survey of Canada. Toronto. — The Canadian Institut. — Transactions. Etals- Unis Boston, Massachusetts. — Society of natural history. — Proceedings. Cincinnati, Ohio. — Society of natural history. — Journal. New- York, New- York. — American muséum of natural history. — Bulletin, Memoirs and Annual Report. Minneapolis, Minnesota. — The geological and natural history Survey of Minnesota. — Bulletin and Annual Report. Philadelphie, Pensylvanie. — Academy of natural sciences. — Proceedings. Portland, Maine. — Portland Society of natural history. — Proceedings. Saint-Louis, Missouri. — The Missouri Botanical garden. — Annual Report. Washington, Columbia. — Smithsonian Institution. — Annual Reports. Washington, Columbia. — U. S. Geological Survey. — Bulletin; Annual reports; Mineralogical Resources; Monographs ; Report of Director. Washington, Columbia.— U. S. Department of Agriculture.— Division of Entomology. — Insect Life and Report of the Entomologist. XXXIV Washington, Columbià. — U. S. Department of Agricul- ture. — Bureau of Animal Industry. — Bulletin. Washington, Colimïbia. — U. S. Department of Agricul- ture. — Division of Ornithology and Mammalogy. — North American F aima . Washington, Columbià. — U. S. Commission of Fish and Fisheries. — Bulletin and Annual Report. Mexique Mexico. — Sociedad mexicana de historia natural. — La Naturaleza. Mexico. — Sociedad cientificia" Antonio Alzate" — Mémorias. AMÉRIQUE DU SUD Brésil Rio de Janeiro. — Museu nacional. — Archivas. Chili Santiago. — Société scientifique du Chili. — Actes. Uruguay Montevideo. — Museo national. — Anales. OCÉANIE Australie Adélaïde. — Royal Society of South Australia. — Tran- sactions. Brisbane. — Royal Society of Queensland. — Proceedings. Brisbane. — Natural history Society of Queensland. — Transactions. Melbourne. — Royal Society of Victoria. — Proceedings. Sydney. — Royal Society of New South Wales. — Journal and Proceedings. Sydney. — Linnean Society of New South Wales. — Procee- dings. XXXV 3° PUBLICATIONS PÉRIODIQUES QUI FONT ÉCHANGE AVEC LA SOCIÉTÉ Françaises : Caen, Calvados. — Bulletin du Laboratoire de géologie de la Faculté des sciences de Caen; directeur: M. Bigot, profes- seur à la Faculté des sciences. Cahan, Orne. — Revue bryologique (Bulletin trimestriel consacré à l'étude des Mousses et des Hépathiques) ; M. T. Husnot, à Cahan, par Athis (Orne). Lille, Nord. — Revue biologique du Nord de la France, 11, rue Nicolas-Leblanc. Moulins, Allier. — Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France ; directeur : M. Ernest Olivier. Paris. — Bulletin scientifique de la France et de la Belgique ; directeur : M. A. Giard, 14, rue Stanislas. Paris. — Feuille des jeunes naturalistes ; directeur : M. A. Dollfus, 35, rue Pierre-Charron. Paris. — Service de la carte géologique détaillée de la France ; directeur : M. Michel-Lévy 60, boulevard Saint-Michel. Paris. — Journal de botanique ; directeur : M. L. Morot, 9, rue du Regard. Poitiers. Vienne. — Le Botaniste ; directeur : M. A. Dan- geard, à la Faculté des sciences. Étrangères : Chambésy, près Genève, Suisse. — Bulletin de l'Herbier Boissier ; directeur ; M. Eug. Autran. Païenne, Sicile. — Il naturalista siciliano ; directeur : M. E. Ragusa, 89, via Stabile. XXXVI 4° PUBLICATIONS PÉRIODIQUES REÇUES AU MUSÉUM Mans (Le), Sarthe. — Le Monde des plantes ; directeur : M. l'abbé Léveillé. Narbonne, Aude. — Miscellanea entomologica ; directeur : M. Barthe. Paris. — Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Aca- démie des sciences. Paris. — Annales des sciences naturelles (Botanique). Paris. — Annales des sciences naturelles (Zoologie). Paris. — Archives de zoologie expérimentale ; directeur : M. H. de Lacaze-Duthiers. Paris. — Annuaire géologique universel. Paris. — Journal de conchyliologie ; directeurs : MM. H. Crosse et H. Fischer. Paris. — Bulletin des bibliothèques et des archives, publié sous les auspices du Ministère de l'Instruction publique. Paris. — Revue des sciences naturelles de l'Ouest. Toulouse, Haute-Garonne. — Revue mycologique. Londres. — Palaeontographieal Society. Londres. — Quarterly journal of the Geological Society of London. XXXVII EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX Séance du 10 janvier 1896 Présidence do M.Ch. Ménier, président M. Ém. Bureau, secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance. La rédaction en est adoptée à l'unanimité. Présentations : Membre .titulaire : M. de Laubrière, 4, rue Sully, à Nantes. Membre affilié : M. Rocher (Alfred), étudiant, 18, avenue Launay, à Nantes. Sociétés correspondantes : New- York. — American Muséum of Natural History (Bul- letin, Me?noirs, Annuals reports). Brisbane. — Natural History Society of Queensland (Tran- sactions). Correspondance : M. L. Bureau, secrétaire général, donne lecture d'une lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique, invitant la Société à prendre part aux travaux du Congrès des Sociétés savantes, qui aura lieu à la Sorbonne pendant la semaine de Pâques. Il est décidé que la Société s'y fera représenter ; la désignation des délégués sera faite ultérieurement. Une lettre, en date du 4 décembre 1895, adressée par M. De- hermann-Eoy, signale un lépidoptère nouveau pour la Loire- Inférieure, Nonagria lutosa, pris à la lumière électrique, à Nantes, en 1895. Ouvrages offerts : Lamy de la Chapelle (Edouard) . — Catalogue des Lichens du Mont-Dore et de la Haute- Vienne, 1880, et supplément, 1882. — Exposition systématique des Lichens de Cauterets, de Lourdes et de leurs environs, 1884. Ces deux ouvrages offerts par M. Malinvaud. XXXVIII Chevreux (Éd.j. — Sur un Amphipode, Pseudotiron Bouvieri nov. gen. et sp., de la famille des Syrrhoidae, nouvelle pour la faune méditerranéenne. — Les Amphipodes des premières campagnes de la " Prin- cesse Alice " ; ces deux brochures offertes par l'auteur. Niel (E.). — Histoire de deux plantes : Y Isatis tinctoria L. et YErigeron Canadense L. — Recherches sur la miellée ; ces deux brochures offertes par l'auteur. Communications verbales : M. Viaud-Grand-Marais, qui suit avec intérêt tout ce qui touche l'histoire des serpents, expose à ses collègues le résultat des recherches faites par MM . Physalix et Bertrand au sujet du venin de la vipère. M. S. Bonjour signale, pour la faune lépidoptérologique du département, une espèce nouvelle : Homoesoma nebulea S. V. (nebulella Hb., fig. 157). — Cette espèce a été obte- nue, par M. R. Paré, de larves se nourrissant de farine, qu'il avait reçues d'un boulanger. Jusqu'alors le genre Homoe- soma n'était représenté chez nous que par l'espèce sinuella Fab. MM. Blot et Gaire signalent également la capture d'un lépi- doptère nouveau pour le département de la Loire-Inférieure : Callimorpha dominula L. — Un unique exemplaire de cette espèce a été pris par M. Gaire, dans les premiers jours de juillet 1895, sur les murs du cimetière de la Bouteillerie, à Nantes. La Callimorpha dominula, signalée en Vendée et dans le Maine-et-Loire, n'existant pas dans la collection régio- nale, M. Gaire offre gracieusement son exemplaire au Muséum. M. L. Bureau signale le Cellier comme localité nouvelle pour le Bupalus piniorius L., deux individus de cette espèce y ayant été pris le 9 juin 1895 par M. André Bureau. Capturée à la Bôle, en mai, par Dehermann-Roy, à la forêt de Touffou, le 7 mai 1893 et à Sainte-Marie, près Pornic, par M. H. du Bois, cette espèce est à ajouter au Catalogue des Lépidoptères de la Loire-Inférieure. XXXIX M. Ch. Ménier présente quelques champignons intéressants, entre autres Y Amanita jimquillea Quelet, ignorée des anciens mycologues, et, qui peut facilement être confondue avec YAm. Mappa. Muséum : M. L. Bureau présente un superbe Felis Fontanieri M. -Edw., nouvellement acquis par l'établissement. Séance du 7 février 1896 Présidence de M. Ch. Ménier, président M. Ém. Bureau, secrétaire, donne lecture du procès-verbal delà dernière séance. La rédaction en est adoptée. Présentations : Membres correspondants : MM. Pergeline, instituteur, rue du Maine, à Saint-Nazaire. Daniel (L.), professeur d'histoire naturelle au Lycée de Rennes. Rapport sur la gestion de V exercice 1895, et Élection du Secrétaire Général - Trésorier pour une période de cinq années : M. L. Bureau, secrétaire général-trésorier, fait l'exposé de la situation financière de la Société pour l'année 1895 ; il sou- met à l'approbation de l'Assemblée ses comptes de gestion pour l'exercice qui vient, en prenant fin, de voir expirer son mandat. M. le Président au nom de la Société, remercie M. L. Bureau de son excellente gestion et propose à l'Assemblée de renouveler ses fonctions pour une nouvelle période de cinq années. — Cette proposition est acceptée à l'unanimité . Correspondance : M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de M. Amb. XL Gentil, président de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe, dans laquelle est annoncée l'envoi de la collection du Bulletin de cette Société . Ouvrages offerts : Corbière (L.). — Additions et rectifications à la Nouvelle Flore de Normandie; par l'auteur. Camus (F.)- — Note sur le Cryphea Lamyana (Mont.) ; par l'auteur. Réohtn(J.) et Camus (F.). — - Rapport sur les Muscinées ré- coltées pendant la session extraordinaire en Valais ; par M. F. Camus. Bureau (Éd.) . — La Géologie des environs d'Ancenis dans ses rapports avec l'Agriculture ; par l'auteur. Piette (Ed.). — Hiatus et Lacunes— Vestiges de la période de transition dans la grotte du Mas-d'Azil ; par l'auteur. Lacroix (A.). — Collection de Minéralogie du Muséum d'his- toire naturelle — Guide du visiteur ; par l'auteur . Présentation de mémoire : Dominique (abbé J.) . — Contributions au Catalogue des Tenthré- dinides de la Loire-Inférieure. Communications verbales : M. Viaud-Grand- Marais signale à ses collègues la présence, au château de Chavagne, commune de Sucé, d'une race de taupes blanches, à poils teintés de rose ; des captures d'individus appartenant à cette race curieuse y sont faites tous les ans. M. Ménier fait une communication sur les Opliioglossum vulgatumY&r. amMguum et 0. lusitanicmn. Des échantillons de ce dernier ont pris par la culture la plus grande ressemblance avec le premier. Il y a des formes de passage entre les deux types vulgatum et lusitanicmn, et, dans les cas douteux, il faut avoir recours à l'examen microscopique des épidermes et des spores. Aux caractères déjà signalés, M. Ménier ajoute la mensuration des spores dont les dimensions sont très diffé- rentes dans les deux espèces, et présente à l'appui de ses observations des microphotographies de ces organes faites au XLI même grossissement. Il pense également que la végétation de YO. lusitanicum débute beaucoup plus tôt qu'on ne l'indique dans les flores. Cette communication fera l'objet d'une note insérée au Bulletin . Le même membre signale Mauves, Oudon et Clisson comme localités nouvelles pour la Peziza coccinea qu'il a déjà trouvée depuis 1 an ou 2, sur divers points du département. Muséum : M. L. Bureau présente un beau spécimen de Caprovis argali (Pallas) entré récemment dans les collections. Séance du 6 mars 1896 Présidence de M. Ch. Ménier, président. M. le Secrétaire général, en l'absence du secrétaire de séances, donne lecture du procès-verbal de la dernière réunion, lequel est adopté à l'unanimité. M. le Président annonce à l'Assemblée la perte douloureuse que la Société vient de taire en la personne de son ancien prési- dent: f M. Laennec (le docteur Théophile-Ambroise), membre fondateur. Présentation : Membre titulaire : M. Guibert (Joseph), pharmacien, rue de Gorges, à Nantes. Correspondance : M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique, annonçant, pour l'année 1896, l'allocation d'une subvention. Ouvrages offerts à la Société : Rouen. — Société des Amis des sciences naturelles : Collection complète de son Bulletin (28 volumes). XLII Acloque (A.) • — Faune de France— Coléoptères ; offert par les éditeurs, MM. Baillère (J.-B.) et fils. Viaud-Grand-Marais et Guyonvarch (abbé). — Catalogue des Plantes vasculaires de l'île de Groix (Morbihan) ; par M. Viaud-Grand-Marais. Viaud-Grand-Marais . — Quelques plantes américaines em- ployées contre les morsures des serpents venimeux. Présentations de mémoires : Dominique (abbé J.) — Notes entomologiques — Chasses dans la Loire-Inférieure en 1894-95. Rousseau ( Philéas) . —Catalogue des Mollusques marins, ter- restres et des eaux saumâtres de l'île de Ré. Communications verbales : M. Viaud-Grand-Marais annonce à l'Assemblée la perte que la Botanique régionale vient de faire : Un lichenologue très dis- tingué, M. Jules-Olivier Richard, ancien magistrat, est décédé le 7 janvier dernier, à Pas-de-Jeu (Deux-Sèvres). Ce botaniste, aussi savant que modeste, était l'auteur du Catalogue des Li- chens des Deux-Sèvres et de Recherches très intéressantes sur les divers substrata de ces végétaux inférieurs. M. Viaud-Grand-Marais fait une communication sur les Bour- geons surnuméraires et fait rappel d'un travail de Dameskinos et Bourgeois (Des bourgeons multiples dans les dicotylédones, 1858), ainsi que d'une note publiée par lui-même, en 1860, dans le Bull, de la Soc. botan. de Fr. (Sur la gemmation surnu- ?néraire de Charmes). M. Ménier a découvert à Chéméré, le 1er mars dernier, le Thlaspi perfoliatum L . , plante des terrains calcaires, signalée seulement jusqu'ici dans la Loire-Inférieure à Copchoux, où elle est très rare. Les échantillons de Chéméré sont de très petite taille et à tige unique. M. Ménier a trouvé, le 4 mars 1896, Y Ustilago Ornithogali sur les feuilles du Gagea bohemica, à la Censerie, près Ancenis. Ce champignon n'avait pas encore été signalé dans la Loire- Inférieure. XL1II Muséum: M. L. Bureau présente les objets suivants entrés dans cet établissement depuis la dernière réunion : 1° La Collection de Coléoptères offerte par notre collègue, M. Maurice de la Roche-Macé. — Cette collection, composée en grande partie d'insectes capturés dans le département de la Loire-Inférieure, par le donateur, et de spécimens de Bretagne obtenus par voie d'échanges, offre un réel intérêt pour la faune régionale. 2° Un Ammotragus tragelaphus (Desm.), Mouflon à man- chettes, provenant d'Algérie. 3° Un Ovis musimon, Mouflon musimon, de Sardaigne, en magnifique pelage. Séance du 17 Avril 1896 Présidence de M. Gadeceau. vice-président. M. Ém. Bureau, secrétaire, donne lecture du procès- verbal de l,i ">. Chlamys (Pallium) Apollo nov. sp. D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DE CHLAMYS des lai uns de l'Anjou par MM. G. DOLLFUS et Ph. DAUTZENBERG. Pi. i. Ghlamys (Pallium) Apollo, nov. sp. Val va dextra solida, orbicularis, suba?quilatera, radiatim costata. Costa; 10 parum convexse, apicem versus subnodosa;. Testa undique dense transversim striata et radiatim costulata. Auriculse majusculœ, subsequales, radiatim costulatœ, trans- versimque striatse. Pagina interna marginem versus fortiter plicata. Impressio muscularis magna. Cardo fossula ligamentari profunda, fossulisque lateralibus irregularibus munitus. Valve droite (seule connue), diamètre umbo no- ventral 165 millimètres; diamètre antéro-postérieur 175 millimètres, solide, discoïde, subéquilatérale, peu convexe, ornée de dix côtes rayonnantes peu saillantes dont six médianes bien distinctes et quatre latérales moins apparentes . Toute la surface est garnie de costules rayonnantes qui régnent aussi bien sur les côtes que dans leurs intervalles : on en compte quatre ou cinq sur chaque côte principale et de deux à quatre dans chaque intervalle. On observe de plus des stries concentriques fines, serrées et ondu- leuses et des marques d'accroissement d'abord espacées, puis se rapprochant vers le bord palléal, au point de devenir conti- guës. Enfin, les côtes médianes présentent, dans le voisinage Nantes : Bull. Soc. se. nat. Ouest. T. 6, fasc. I, 31 mars 18%. 2 NANTES. —BULL. SOC. SC . NAT . OUEST. —T. 6. du sommet, quelques nodosités à peine indiquées. Oreillettes grandes, subégales, ornées de costules rayonnantes et de stries concentriques semblables à celles de la surface de la valve. Oreillette antérieure très faiblement sinueuse à la base. Intérieur de la valve peu concave, présentant, le long du bord palléal, des plis disposés par paires et limitant des aires qui correspondent aux intervalles des côtes. Impression du muscle adducteur arrondie, très grande, bien marquée, plus rapprochée du bord postérieur que du bord antérieur. Fossette ligamentaire trigone, très profonde, accompagnée de chaque côté de trois fossettes cardinales irrégulières, analogues à celles qu'on ob- serve chez les espèces du groupe dont le Chlamys plica Linné, de l'Océan Indien, est le type et pour lesquelles a été créé le sous-genre Pallium. Cette belle et grande coquille a été découverte dans les car- rières de Chazé-Henry par M. Saget, de Pouancé (Maine-et-Loire), qui la conserve dans sa collection ; elle nous a été obligeamment communiquée par M. Dumas. Le Chlamys Apollo ne peut être comparé qu'à deux des grands Chlamys des terrains tertiaires supérieurs ; il diffère : 1° Du Chlamys latissima Brocchi, par les nodosités des côtes beaucoup moins marquées, par sa sculpture concentrique moins lamelleuse, par ses oreillettes costulées, alors que celles du latissima ne possèdent que des stries d'accroissement ; enfin, par les fossettes latérales de la charnière qui sont beaucoup plus profondes et moins obliques. 2° Du Chlamys solarium Lamarck, par sa forme plus arron- die, moins transverse, par les* costules rayonnantes dont il n'existe aucune trace ni sur la valve elle-même, ni sur les oreillettes chez le Chlamys solarium; enfin, par les fossettes latérales de la charnière qui sont beaucoup plus profondes et moins obliques. Parmi les espèces de la faune actuelle, la seule analogie que nous trouvions à signaler est avec le Chlamys subnodosa Sower- by qui vit sur les côtes de la Californie. La conformation de la charnière est à peu de chose près la même chez les deux espèces; mais le Chlamys subnodosa est d'une taille un peu G. DOLLFUS ET PH. DAUTZENBERG. — NOUV. ESP. DE CHALMYS 3 moindre, il est plus convexe, plus haut par rapport à sa largeur; ses côtes, au nombre de douze, sont plus saillantes et plus étroites, ses costules rayonnantes sont plus nombreuses, ses oreillettes sont inégales; enfin, les nodosités de ses côtes, dans le voisinage du sommet, sont beaucoup plus développées. On sait que le nom générique Pecten doit être réservé aux coquilles très inéquivalves dont le recten Jacobœus, de la Méditerranée, est le type et c'est avec raison que le Dr P. Fis- cher a repris pour les espèces équivalves ou subéquivalves le nom de Chlamys Bolten. Notre espèce nouvelle provient du Miocène moyen qui est caractérisé dans toute l'Europe par la présence de nombreux Pectinidés. Paris, novembre 1895. O O NTRIBUTIO 2*T à l'étude géologique te environs de Cnalonnes-snr-Loire (Maine-et-Loire) Terrain Tertiaire (Miocène supérieur) par M. L. P. DAVY, ingénieur civil des Mines Aucune carte géologique et aucun auteur n'ont indiqué, jusqu'ici, l'existence aux environs de Chalonnes, de deux lam- beaux de terrain tertiaire ; cette note a pour but de les faire connaître. 1° Terrain tertiaire des Pierres-Blanches. La carrière de calcaire dévonien des Pierres-Blanches se trouve sur la lentille coupée par la route de Chalonnes à Mont- jean, à environ 1500 mètres de la ville. On y voit au-dessus de la roche dévonienne, dans les mêmes conditions qu'au sud de Montjean (Voir la carte géologique, feuille d'Ancenis), un lambeau tertiaire (Miocène supérieur); il se trouvait au-dessous des sables, dans la région ouest et sud de l'exploitation, et il a été enlevé dans la plus grande partie de son étendue. On peut cependant le voir encore aujourd'hui, bien en place, au fond ouest de l'excavation. Il se compose de faluns pulvérulents, pétris de fossiles, en général de petite taille, mais très bien conservés, et d'assises de calcaire grossier très dures et tenaces, formant plaquettes de quelques centimètres seulement d'épaisseur. Ces plaquettes ont servi au muraillement d'un puits dont on voit encore la colonne vers le sud. J'ai recueilli là une belle série de fossiles parmi lesquels on remarque un lithophage curieux en ce sens qu'il prouve que le rivage tertiaire a bien existé aux Pierres-Blanches et que le dépôt falunien n'est pas dû au transport d'éléments venant de Nantes : Bull. Soc. se. nat. Ouest. T. 6, fasr. I, 31 mars 1896. 6 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6 . loin. Le lithophage en question a bien habité en ce lieu, il a creusé ses alvéoles dans le calcaire dévonien, car ses valves se retrouvent aujourd'hui dans les cavités plriformes où l'animal a vécu. En certains points le marbre étaif criblé de ces logements, aussi nombreux et rapprochés que les trous actuels de certaines roches de nos côtes. Je dois à l'obligeance de notre collègue, M. Dumas, la déter- mination des espèces suivantes : Dents de squales; ï'erëbratula perforata Def.; Thecida (Lacazella) acuminata ? Doif. et Dautz. 1886; Cardita tra- pezia Lk; Arca turonica Desj.; Arca lactea Lin.; Astarte scalaris Dh.; Chama gryphina; Goodallia nuculina Desj.; Turritella subangulata Brocchi; Natica millepunctata ? Lk. Irochus miliaris Broc; Trochus patulus Broc; Emarginula fissura Lin. 2° Terrain tertiaire de la Coulée. L'emplacement de ce lambeau, plus important que le précé- dent, est difficile à définir. Il se trouve à 1500 mètres de Chalonnes, sur le coteau qui regarde le nord, au sud de la route de Cha- lonnes à Chemillé, à 300 mètres de cette route, à cheval sur un sentier allant de la Coulée au chemin des Bourgonnières, à proximité d'un refuge de vigneron. Il y a là les traces évidentes d'une excavation très ancienne dont les habitants actuels n'ont gardé aucun souvenir. Il est probable qu'on y exploitait la partie sableuse et friable du terrain pour l'employer comme amendement, car toutes les parties dures se retrouvent dans les déblais, ou en tas sur le sol ; on s'en est servi pour construire des murs de clôtures, des huttes, etc. Nulle trace de fourneau pouvant avoir servi à leur cuisson. Ces plaques calcaires, absolument semblables à celles des Pierres-Blanches, sont très abondantes et prouvent l'impor- tance du lambeau. La roche ne se voit pas en place parce que les excavations ont été grossièrement comblées pour pouvoir être utilisées à la culture de la vigne. La surface bouleversée, sur laquelle les débris foisonnent, peut occuper un hectare. Le gisement s'étend de l'est à l'ouest dans L. P. DAVY. — GEOL. DES ENV. DE CHALONNES S/ LOIRE 7 le sens de la stratification de la roche sous-jacente qui est un schiste très dur, très siliceux, micacé, à feuillets verticaux. A 600 mètres vers l'ouest, avant d'arriver au vallon de la Planche d'Armanger, on retrouve des plaques de calcaire ter- tiaire éparses dans les champs, ce qui me fait supposer que le lambeau en question se poursuit dans cette direction. Les fossiles déterminables sont très rares, il est impossible de les isoler de la roche compacte qui les renferme; la Terebratula perforata se reconnaît seule, avec certitude, et sa présence suffit pour lixer l'âge du gisement. Ghàteaubriant, novembre 1895. 3STOTE sur l'existence probable d'nn gisement tertiaire à Cnoisel près Château briant (Lqjre«-Infre) par M. L. P. DA.YY, ingénieur civil des Mines Un petit ruisseau, dit de Deil, coule dans la région nord de Châteaubriant et se jette dans la rivière la Chère à Château- briant même ; il alimentait autrefois deux étangs, celui de Deil en amont, celui de Choisel en aval. Le premier existe encore, les eaux du second ont été écoulées et son sol a été rendu depuis longtemps à la culture. Cet étang de Choisel était célèbre par o une petite île flottante dont le centre était occupe par un chêne dont les branches et le feuillage servaient de voile à cette nef d'un nouveau genre. Le propriétaire en avait fait un jardin et les /leurs y venaient à merveille '. » Depuis douze ans que j'habite Châteaubriant, plusieurs per- sonnes sont venues m apporter des pierres calcaires coquillères trouvées sur les bords de ces étangs; j'ai cru que ces débris avaient été transportés là par hasard et je n'y ai, dès l'abord, attaché aucune importance. Ce n'est qu'après réflexion que j'ai fait des recherches sérieuses qui m'ont conduit à des conclusions intéressantes. Les eaux de l'étang de Choisel étaient maintenues par une chaussée, placée à cheval sur le ruisseau, dans l'endroit où les collines voisines sont le plus rapprochées, sa surface était d'en- viron 18 hectares. Aujourd'hui que l'étang est vide, on constate que l'espace anciennement occupé par l'eau est limité par des bords escarpés 1. Histoires el légendes du pays de Châteaubriant; par l'abbé Gondé (1879). Nantes: Bull. Soc. se. nat. Ouest. T. 6, fasc. I, 31 mars 1896. 10 NANTES. — BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. — T. 6. rappelant des falaises en miniature et ne pouvant être attribuées à l'action des eaux comme le sont celles des bords de la mer. De là vient immédiatement l'idée que le sol a été creusé et qu'on en a extrait une rocbe utilisable. Ces bords escarpés sont formés de roches schisteuses et gré- seuses du Cambrien, d'argiles sableuses du Quaternaire et d'ar- giles jaunes de l'Époque actuelle, aucune d'elles n'a pu donner lieu à une exploitation. Du sable de bien meilleure qualité abonde en une foule de points aux environs. La base du coteau, sur la rive ouest, a été attaquée de main d'homme d'une façon indéniable, il y a là une excavation, le niveau du sol actuel de la prairie est de cinq à six mètres en contre-bas des champs voisins. Des éboulements couvrent le pied du talus et empêchent de voir la roche en place. En ce point j'ai cependant pu constater, dans les parties demeurées verticales, l'existence d'une marne calcaire très altérée, très argileuse, contenant encore des débris de polypiers certainement tertiaires. Ce fait suffirait seul pour établir l'existence d'un gise- ment calcaire anciennement exploité. Dans l'ancien sol de l'étang, à proximité de la falaise dont je viens de parler, on a creusé récemment des trous pour la plan- tation de pommiers; les déblais retirés de ces excavations contiennent une grande quantité de débris calcaires coquillers. J'ai recueilli des fragments du volume de quelques décimètres cubes, ils sont formés de calcaire fort tenace, très profondément altéré dans la plus grande partie de sa masse, l'enveloppe est spongieuse, le centre seul est demeuré compact. Dans ces fragments les fossiles sont rares, très fragmentés, presque indiscernables. Par contre, j'ai trouvé, en ce même lieu, des morceaux formés d'un magmas agglutiné composé de cailloux roulés, de silex, de schistes et de calcaire, dans lequel on peut voir des moules internes de gastéropodes et de lamellibranches. En bien d'autres points de la cuvette on retrouve çà et là quelques fragments de calcaire. Il en existe même dans les argiles remuées pour la construction des fossés, à un kilomètre de là, vers la partie amont de l'étang de Deil. Il est certain que ces roches calcaires, ainsi disséminées, îîe L. P. DAVY. — GISEMENT TERTIAIRE A CHOISEL 11 peuvent provenir d'un apport fait de main d'homme et qu'elles appartiennent au sol. L'existence d'un lambeau de terrain tertiaire au-dessous des sables et argiles me semble donc indubitablement établie dans l'ancien étang de Choisel, particulièrement sur sa rive ouest, avec extension probable dans toute la cuvette de cet étang et même de celui de Deil. Les fossiles que j'ai recueillis sont en trop mauvais état pour que l'on puisse les déterminer spécifiquement; d'après leur aspect, et celui de la roche qui les contient, en considérant aussi l'état de décalcification avancée de la roche, je crois qu'on doit les rapporter au Miocène supérieur. L'exploitation des faluns de Choisel devait se faire avant l'existence de l'étang. L'âge de l'établissement de celui-ci est certainement très ancien, la mise en valeur des calcaires l'est donc encore davantage, on n'en a conservé aucun souvenir dans le pays et je ne connais aucun document historique qui en fasse mention. Ghàteaubriant, novembre 1895. Note sur l'Ilot tertiaire de Chassenon près Blain (Loire-Inférieure; par M. L.-P. DAVY, ingénieur civil des Mines Dans son très remarquable ouvrage ayant pour titre : Recherches géologiques sur les terrains tertiaires de la France occidentale (1881), page 224, M. Vasseur s'exprime ainsi : « Nous avons dû supprimer sur notre carte le gisement de Blain, dont l'existence nous parait douteuse, » et il ajoute : « Blain. Le point signalé par Cailliaud dans cette localité n'est autre que la grande pièce d'eau située près du château de Chassenon, dans la propriété de M. le baron de Lareinty. Cet étang a été creusé, il y a environ 25 ans, dans un marécage qui pouvait être considéré comme remplacement d'une ancienne et vaste carrière. On a pensé que les Romains extrayaient de cette exploitation le calcaire employé aux forges de la foret du Gàvre et que les pierres de cette nature qui ont servi à la construction du vieux château de Blain, provenaient du même endroit. » Nous avons pu voir, en effet, sur les bords de cet étang, quelques blocs de calcaire grossier à alvéolines, milioles et orMtolites que l'on supposait avoir été tirés de la carrière. » Mais nous ferons observer : 1° que ces pierres n'étaient pas mélangées aux déblais de l'exploitation qui forment des buttes élevées sur le bord de la pièce d'eau, et dans lesquelles nous n'avons trouvé aucune trace de pierres calcaires, mais seule- ment des sables, de l'argile à cailloux de quartz roulés ; 2° qu'elles avaient servi à daller le fond d'une rigole creusée, sans doute, pour faciliter l'écoulement de l'eau tirée de la carrière. » Nous avons aussi cherché à nous rendre compte de la constitution du sol de cette localité. — Les argiles à graviers et Nantes : Bull. Soc sa nat. Ouest. T. 6, fasc. I, 31 mars 1896. 14 NANTES. — BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. —T. 6. les sables ferrugineux souvent agglutinés (chasse -renard) paraissent très épais et masquent ordinairement les terrains plus anciens. Mais dans le vallon voisin, situé au nord de Chassenon, et à une altitude bien inférieure à celle de l'étang, nous avons constaté que ce dépôt quaternaire recouvre directe- ment les schistes argileux et talquenx. » Il est donc peu probable qu'il existe un lambeau de calcaire grossier à Chassenon. Les blocs calcaires que nous y avons vus proviennent sans doute du bassin de Cambon, 'comme ceux qui ont été employés dans les constructions du vieux château de Blain et de la forêt du Gâvre. » Tout cela est très judicieux et le point indiqué par Cailliaud, comme appartenant au terrain tertiaire, devrait être à jamais effacé sur les cartes géologiques, si ce point se superposait à l'emplacement de l'étang moderne, creusé par les soins de M. de Lareinty. Mais il n'en est pas ainsi, l'étang neuf est situé au nord et au nord-est du château ; l'endroit indiqué par Cailliaud se trouve à l'ouest de ce même château, dès lors les observations de M. Vasseur, vraies pour le lieu qu'il a exploré, peuvent cesser de l'être pour tout autre situé dans le voisinage. J'ai été amené à recommencer cette étude et je suis arrivé à des conclusions différentes de celles de M. Vasseur. M. Réveilère, qui a très longtemps habité Blain, et y a recueilli une collection considérable de roches, fossiles et objets archéo- logiques divers de grande valeur, m'écrivait le 23 février 1891 : « Lors de mon arrivée à Blain, il y a 34 ans, on m'avait signalé des pierres calcaires dans l'étang des Buttes-de-la-Laie, près Chassenon, et, à mon grand étonnement, j'y ai trouvé de nombreux fragments de calcaire nummulitique, identique à celui de Sainte-Anne-de-Campbon. Ces fragments semblaient apportés du fond par les blocs de tourbe qui s'en détachaient. » Lorsque M. Cailliaud travaillait à sa carte je lui signa- lais ces faits qui le mirent sur la voie d'un autre lambeau, près de Guéméné (probablement celui de Bréhain). » Le 16 octobre 1893, M. Réveilère m'écrivait à nouveau : « Les fragments de calcaire coquiller que j'avais signalés à Cailliaud se trouvaient dans l'étang des Buttes-de-la-Laie et non dans L. P. DAVY. — NOTE SUR UN ILOT TERT. DE CHASSENON 15 le grand étang — J'ai été assez heureux pour en retrouver trois fragments. » Ainsi, sans aucun doute, le gisement indiqué par Cailliaud, se trouve à l'étang des Buttes-de-la-Laie et non à l'étang très moderne visité par M. Vasseur. Les archéologues qui se sont occupés des environs de Blain, tels que Bizeul et M. Léon Maître, assignent au creusement de l'étang des Buttes-de-la-Laie une origine excessivement ancienne, au moins contemporaine de l'occupation romaine. Le 20 octobre 1893, j'ai accompagné M. Réveilère sur les bords de l'étang des Buttes-de-la-Laie. — Il se trouve au sud du château de Chassenon, à proximité .du bord ouest de la route de Blain à Guéméné. C'est une excavation creusée de main d'homme, que l'on dit très profonde, elle est presque cir- culaire, les rives en sont abruptes, le terrain environnant est plat et se trouve en contre-haut, l'eau de l'étang ne peut donc pas s'écouler naturellement. Le centre est occupé par deux îlots tourbeux. Parmi les déblais, qui sont sortis de cet étang et qui se trouvent encore à proximité, déblais dont le volume est fort petit par rapport à l'excavation, ce qui tendrait à prouver que la plus grande partie des matériaux extraits a été utilisée, on ne voit que de l'argile et. des cailloux roulés, analogues à ceux des environs. Nous y avons recueilli des fragments de calcaire coquiller; ceux-ci sont rares et peu volumineux, ils sont tou- jours, sinon roulés, au moins corrodés et usés sur les angles. Il est probable qu'ils ne viennent pas de loin. Proviennent- ils d'une construction ancienne aujourd'hui détruite ? Rien n'est moins certain, car on ne trouve, ni à leur contact, ni associé à eux, aucune trace de mortier et aucune autre pierre pouvant avoir servi à bâtir. Des pierres analogues se retrouvent dans toutes les construc- tions gallo-romaines qui abondent aux environs de Blain, mais dans ces vieux murs on les trouve associées avec des pierres de toutes autres natures, avec des briques et avec du mortier. Devant ce grand trou plein d'eau, à la surface de laquelle de la tourbe s'est amoncelée depuis des siècles, et dont le creuse- ment a dû être fort pénible, puisque l'eau, qui devait abonder, ne pouvait être enlevée qu'au moyen d'artifices, les archéologues 16 NANTES. — BULL. SOC. SC; NAT. OUEST. — T. 6. se livrent à de nombreuses conjectures qu'il ne m'appartient pas de discuter ici. Je suis porté à croire que cette excavation a été faite pour en extraire le calcaire coquiller utilisé dans les très anciennes constructions du voisinage, peut-être aussi par la métallurgie. A une époque plus récente, telle que celle de l'édification des châteaux du moyen-âge, l'étang des Buttes-de-la-Laie devait déjà se trouver dans un état voisin de celui dans lequel il se trouve aujourd'hui et le calcaire employé, bien que de -même composition, devait provenir d'autres gisements. Les fragments de calcaire recueillis dans les déblais de l'étang des Buttes-de-la-Laie, renferment des alvéolines ils sont donc éocènes. De ce qui précède on doit conclure : 1° Que c'est par erreur que M. Vasseur suppose que le gise- ment tertiaire indiqué par Cailliaud devait se trouver dans l'étang creusé par M. de Lareinty, à Chassenon. . 2° Que l'endroit que Cailliaud a voulu désigner est l'étang des Buttes-de-la-Laie. 8° Que si l'existence du terrain tertiaire dans l'étang des Buttes-de-la-Laie n'est pas certaine elle est au moins probable . Cailliaud n'agissait point à la légère. Il convient donc de conserver sur les cartes géologiques le gisement tertiaire indiqué par Cailliaud, en lui donnant pour place celle de l'étang des Buttes-de-la-Laie, et en l'accompagnant d'un point de doute, jusqu'à ce que des observations concluantes aient pu être faites. Chàteaubriant, novembre 1895. COISTTPtlBXJTIOISrS at: CATALOGUE DES TENTHRÉDINIDES DE LA LOIRE-INFÉRIEURE par l'abbé J. DOMINIQUE III'"e LISTE ' Sousfamille. — LYDIT7E phyllœcus Newm. P. (Janus) Cynosbati L. — Saint-Aignan, 22 avril. — Touffou, 14 mai; a* et 9 (Piel de C). Sousfamille — SIRICETiE * sirex Linné. S. juvencus L. — Un o* pris à Sainte-Marie de Pornic, le 4 novembre, dans une cave où était déposées des bûches de sapin {Du Bois) . Sousfamille — TENTHREDINID^E CIMBEX 01. C. i'emorata L. — Une larve trouvée sur un saule, sur la prairie de Mauves, a filé sa coque du 16 au 17 mai 1892. Elle s'est métamorphosée le 1er mai 1893. — Une autre larve de même provenance a filé sa coque en juin 1893 et est éclose au printemps de l'année suivante {Piel de C). 1. Voir les deux premières listes: Tome 1, 18yi, pages 23-30. — Tome IV. 1894 pages 91-96. Nantes : Bull. Soc. se. nat. Ouest. T. G, fasc. I, 31 mars 1896. 18 NANTES. — BULL. SOC. SC . NAT . OUEST. — T. 6. abia Leach. A. sericea L. — Une 9 prise à la Chapelle- sur- Erdre (Deliermann-Roy). — Un cf pris sur Scàbiosa succisa, en Doulon ; 18 juin 1895 (Piel de C). arge Schrank. A fuscipes Fall. — La Chape] le -sur -Erdre; RR; mai (Piel de C). A. thoracica Spin. — Sur les fleurs d'Eujihorbia, route de Paris, près le passage à niveau de la ligne de Châteaubriant, vers la mi-mai. R. (Dubochet^ Piel de C). lophyrus Latr. L. similis Hartig. — Une 9 provenant d'une larve prise sur un sapin, à Touffou, en octobre 1894, sortie de sa coque le 26 avril 1895 {Piel de C). L. pallipes Fall, — Un c? issu en août d'une coque tissée par une larve prise sur Pinus silvestris. Le Cellier (De Fabry). trichiocampus Hartig. T. rufipes Lep. — Touaré; larve prise sur l'orme, le 29 octobre 1894 ; éclose le 26 avril de l'année suivante (Piel de C.) . — Nantes; une larve prise sur la route de Paris, a filé sa coque le 20 juin 1895, et est éclose le 3 juillet de la même année (Piel deC). dineura DahWom. D. sulciiïons Konow,\&r. 9 — Thouaré, sur Cratœgus. Larve prise le 13 octobre 1894, éclose le 26 avril 1895 (Piel de C.) . PONTANIA COSta P. gallicola Steph. = Vallisnerii Hartig. — Environs de Nantes; cécidies en forme de fèves sur les Salix. Éclosion le 12 septembre (Piel de C). .1. DOMINIQUE. — TENTHRÉDLMDES 19 pteronus Jurine P. pavidus Lep. — 9; Doulon; larves sur Salix Capreœ; coques tissues à la fin de juillet; éclosion le 16 août de l'année suivante {Piel de C). P. melanocephalus Hart. — Thouaré {Piel de C). P. ambiguus Forst. — Un o* pris en juin, à Sainte-Marie, près Pornic {Du Bois.). AMAURONEMATUS KOïlOW. A alpicola Konoic. — 9; Larve prise à la Verrière, sur Corylus ; cette larve a filé sa coque le 23 mai 1892 ; elle s'est métamorphosée le 15 mars 1893 {Piel de C). Cette espèce décrite par M. Konow dans le Termes-zetmjsi Fuzetek de Buda-Pesth, vol. XVIII, 1895, pages 166-187, est nouvelle pour la France. nuiisus Leach. C. Varus Vill. — Sur les âlnus, au bord de l'Erdre, Nantes. Kclosion de la larve, le 25 mai {Piel de C). Le 5e segment abdominal porte de chaque côté de la ligne médiane une tache noire, ovnlp, parallèle au bord posté- rieur du segment. Le 6e porte une bande également noire échancrée au milieu et sur les côtés. Les derniers segments sont entière- ment noirs. Les larves des Crœsus latipes et Varus se nourrissent également des feuilles du Charme, lorsque cet arbre se trouve à proximité des Aunes. Dans ce cas, elles donnent naissance à une race d'individus de beaucoup plus petite taille que celle qui vit au dépens de Y Alnus glutinosa. PACHYNEMATUS KOYIOW: P. Rumicis Fall. — 9; Saint-Sébastien, 26 mai.— Basse- Goulaine, 12 mai {Piel de C.) . 20 NANTES. — BULL. SOC. se. NAT. 01 EST. — T. 6. P. albipennis Hart. — a*; Ile Clémentine, sur la Loire; 29 septembre {Piel de C.) . pristiphora Latr. P. pallidivent,ris Klug. — Nantes, 2 octobre ; 9 mai {Pi cl de C.) . MICRONEMATUS KOHOW. M. pu) lus For st. — 9; la Chapelle - sur -Erdre. G mai {Piel de C.) . hoplocampa Hartig . ■ H. chrysorrhea Klug. — 9; la Chapelle-sur-Erdre, sur Prunus spinosa, le 14 avril (Piel de C). Espèce nouvelle pour la France. H. ferruginea F. — 9; la Chapelle-sur-Erdre, le 26 mars (Piel de C). H. Cratsegi Klug. — 9; la Chapelle-sur-Erdre, le 29 avril, sur Cratœgus oœyacantha (Piel de C). mesoneura Hartig. M. opaca F. — La Chapelle-sur-Erdre, le 14 avril ; une seule 9 (Piel de C.) PERICLISTA KonOW . P. pubescens Zadd. — 9; la Chapelle-sur-Erdre; larve prise sur un Chêne; coque cloisonnée, très grande, rugueuse : éclosion le 12 avril (Piel de C). TOMOSTETHUS KOYIOW. T. gagathinus Klug. — Nantes, un o* (Piel de C). T. ephippium Panz. — La Chapelle-sur-Erdre, le 24 mai. (Piel de C). •I. DOMINIQUE. — tENTRHÉDINIDES 21 SELANDR1A KlUÇ . S. flavens Klug. — Sucé, une 9; ia Chapelle-sur-Erdre, 29 avril {Piel de C.) S. cinereipes Klug. — Basse-Goulaine; c? et 9; Ie1' sep- tembre {Piel de C). emphytus Klug. E. cinguûktus Lep . — cf: Saint-Aignari, le 22 avril (Piel de C). E. serotinus Klug. — Une 9, prise sur un mur, à Nantes, route de Paris [Abbé Dominique). iMi!,ia;i-s Jurine. D. pratensis Fall. — var. iiigripës Konow. — Basse- Goulaine, sm'Saliœ: 9: 26 mai (Piel de C). I). sericeps Thomson. — (f; Basse- Goulaiue, 12 mai. {Piel de C). D. anticus Klug. — o* et 9; Thouaré, 8 avril {Piel de C.) . D. brevicornis Zadd. — La Chapelle-sur-Erdre; 9; M avril (Piel de C .) . D. ha*matodes Sciirank. — Basse-Goulaine, fin de mars, sur les détritus déposés par les inondations {Piel de C). — Une 9, sans localité, dans la collection Citerne. D. puncticollis Thoms. — La Chapelle-sur-Erdre; 9; le I l avril {Piel de C). I). coracinus Klug. — Mauves; cT; le 17 mars {Piel de C.) . I>. tseniatus Zadd. — Basse-Goulaine; 9; le 12 mai. {Piel de C.) . sciopteryx Steph." S. soror Konow. — Une 9, prise à la Chapelle-sur-Erdre, le 14 avril (Piel de C). 22 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. TENTHREDOPSIS COSttt. T. fenestrata Konow. — Doulon ; c? ; le 23 mai (Piel de C.) . T. sordida Klug. — La Haie-Fouassière ; 9 ; en juin (Abbé Dominique.). MACROPHYA Dahlbom . M. novemguttata Costa. — Basse-Goulaine, sur les Saules: 25 mai (Piel de C.) . Le 3e segment abdominal porte latéralement deux taches blanches, comme celles des 5e et 6e, mais plus petites. M. albicincta Schrank — var. decipiens Konow. — 9; Nantes, sur les groseillers, dans les jardins: mai-juin (Abbé Dominique) . allantus Juvine. A. Dominiquei Konoiv — sp. nova. — La Chapelle-sur- Erdre, sur Brassica oleracea, le 29 avril; cf. — Thouaré, sur Raphanus Raphanistrum, le 14 mai ; 9. — (Piel de C). Description : Revue d'Entomologie, tome XIII, 1894, page 284. — Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France, tome V, 1895, pages 65 et 66; avec corrections de l'auteur . A. maculatus Fourcroy. — Châteaubriant, sur un chêne, le 17 mai. — Touffou, sur Genista scoparia, le 8 mai (Piel de C.) . Nantes, janvier 1896. SUR QUELQUES LEPIDOPTERES DE LA LOIRE-INFÉRIEURE I ;"' Note) ' par M. Samuel BONJOUR I. — Dianthoecia filigramma Esp. N° 1307 du Cat. Staudinger. Édit. 1871. D. fdigrama (r. filigrana) Esp. IV, p. 396. Tr. V. 2. 19. - H. S. 465. » Filograna Esp. 130, 4. » Filigramma Fit. B. 137, 3 ; Gn., Il, 23. » Poli/mita S. V. Hb. 48 forma obscure brunnea. a var. xanthocyanea Hb. 640-1 (ab.); H.S., 464 ; Fit., 531, 1-2 ; Dup., IV, 90, 5; Gn., II, 23, forma obscure grisescens, imiter flavo mixta. b var. luteocinta. Rbr. Ann. Soc entoinol. Fi\, 1834, p. 382, pi. 8, (ig. I ; Dup. III, 26, 1 ; H.S. 384 ; Gn., II, 28, forma dilulior, albido nigioque varia, luteo valde mixta (fasciata). Aux espèces méridionales dont la présence a été déjà dûment constatée dans notre département, j'ai le plaisir d'en ajouter une très intéressante : Dianthœcia filigramma Esp. Le 19 juillet 1895, au soir, je faisais le guet dans mon jardin, près de parterres bordés de Dianthus barbatas (vulgo : Jalousies ou Œillets de poète), et contenant une énorme touffe de Sapona- ryp officinalis en fleurs, dans l'espoir d'y capturer une jolie Dianthécie, la D. compta, qui vient visiter ces fleurs à pareille i.— Voir la 1" note: Sur quelques Lépidoptères intéressants ou nouveaux pour le département de la Loire-Inférieure, 1894, IV. p. 185-192. Nantes : Bull. Soc. se. nat. Ouest. T. 6, fasc. I, 31 mars 1896. 24 NANTES . — BULL . SOC . SC . NAT . OUEST . — T . fi . époque, à peu près tous les ans; j'en pris quelques-unes en effet et, en même temps qu'elles, deux petites noctuelles que je ne reconnus pas d'abord et qui, à la clarté de la lampe, ressem- blaient à Mam. dysodea. Je remarquai cependant que mes deux noctuelles étaient notablement plus foncées que cette Mamestra; je les piquai et les préparai le lendemain matin. Quelques jours après, en les retirant de l'étaloir, je les examinai plus attentivement et reconnus bien vite qu'il ne s'agissait pas d'une Mamestra, mais d'une Dianthœcia que je ne connaissais point. La chance m'avait favorisé ; il y avait un mâle et une femelle, tous deux venant d'éclore. Je fis part de ma trouvaille à mon excellent ami, M. Deher- mann-Roy, et, comparant mes sujets avec ceux de sa collection, nous ne tardâmes point à établir que notre Dianthécie était D. filigramma, espèce nouvelle pour notre département. La description de Duponchel (Suppl. IV, p. 526-7), mieux encore, la comparaison avec l'exemplaire de la collection de M. Deher- mann-Roy ne laissaient aucun doute sur l'identification de mes sujets. Je crois devoir donner d'abord une description détaillée de la noctuelle qui nous occupe. Envergure : 0m033 à 0m034. Le tond des ailes supérieures est d'un brun olivâtre assez foncé, plus ou moins nettement varié d'espaces d'un gris cendré, tirant légèrement sur le bleuâtre, le tout saupoudré d'atomes noirâtres. Près de la base des ailes existe une traînée d'un jaune plus ou moins vif et entremêlé d'atomes gris et blancs. Une autre traînée jaune se voit vers l'extrémité de l'aile, entre la ligne fulgurale et une bande blanchâtre, très étroite, formant trois sinuosités, et qui n'est séparée de la frange que par une bande grisâtre. La partie de cette dernière bande, immédiatement avant la frange, porte six à sept points noirs reliés entre eux par un feston noir, extrêmement mince, et dont la concavité de chaque dent correspond aux ma?cules foncées de la frange. Celle-ci est blanche et porte sept taches d'un vert olivâtre et nettement accusées. S. BONJOUR, — LEPIDOPTERES DE LA LOIRE-INF. •-'■> La ligne fulgurale est noire, mince, nettement tracée et bordée de blanc grisâtre du côté externe. Elle tombe d'abord, en formant quatre festons perpendiculaires, jusque vers le milieu de l'aile, puis décrit une courbe munie de quatre dents qui se rapproche de la racine de l'aile; la dernière dent, plus épaisse que les autres, est soulignée du côté externe par un croissant d'un blanc presque pur et très distinct, même à distance, chez la plupart des sujets. En allant toujours vers la base de l'aile on trouve, à peu près au premier tiers, une raie noire décrivant trois sinuo- sités dont la médiane est plus noire que les autres et qui, diri- gée horizontalement, dessine sur l'aile un trait plus ou moins accentué, suivant les sujets. Cette bande ne commence nettement qu a partir de la nervure costale; elle est bordée d'une ligne d'un gris blanchâtre, située du côté interne et qui l'accompagne dans toutes ses sinuosités. Entre cette raie et la fulgurale se trouvent les taches habi- tuelles : Porbiculaire est grosse, un peu carrée ; la réniforme très vaste, assez irrégulière. Toutes deux ont leur contour sou- ligné de noir; leur intérieur est un mélange de jaune et de gris bleuâtre. Le bord costal présente plusieurs taches blanches, savoir : deux assez diffuses, entre la base de l'aile et la tache orbicu- laire; une autre, plus nette, juste au-dessus de la tache réni- forme ; enfin, quatre autres, très nettes, petites, également espacées, situées entre la tache réniforme et l'extrémité supé- rieure de la bande blanchâtre qui précède la frange. Pour ne rien omettre, nous ajouterons que chez certains indi- vidus l'espace basilaire jaune, mêlé de gris, porte un petit trait hoir bordé extérieurement de blanc. Les ailes inférieures sont d'un brun fuligineux plus foncé vers les bords. La frange, précédée d'une ligne noirâtre excessi- vement fine, est noirâtre à sa base et blanche sur son bord libre. Au niveau de la nervure anale elle présente une tache blanche juste au-dessous d'une tache ronde et blanc jaunâtre qui se dessine sur l'aile. La tête et le corselet participent de la couleur des ailes supé- rieures, les palpes sont brun verdâtre ; les yeux bruns portent des cils jaunâtres, les antennes sont brun clair. 26 NANTES. — BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. — T. 6. Les pattes sont d'un brun verdâtre plus foncé sur les tarses qui sont annelés de blanc sale. L'abdomen est d'un gris jaunâtre. Le dessous est d'un brun grisâtre clair avec les quatre derniers points costaux et les taches claires de la frange bien apparents. De plus, les taches de cette dernière sont précédées d'autant de très petits points blancs bordés intérieurement d'un feston noir extrêmement ténu. Un croissant noirâtre et assez diffus marque la cellule apicale. Les ailes inférieures sont, en dessous, d'un brun jaunâtre maculé d'atomes noirâtres, avec une large bande marginale brun noirâtre. On voit une bande brunâtre marquant la cellule discoïdale. La frange est blanche et précédée d'un feston jau- nâtre très finement liséré de noirâtre du côté interne. Cette description correspond aux exemplaires capturés par moi. Mais parfois cette Dianthécie offre des variations suffisantes pour avoir déterminé plusieurs auteurs à les décrire sous des noms particuliers. Telle est celle figurée dans Hubner sous le nom de œanthocyanea et que Boisduval (Ind. metïiod., 1840, p. 125, n° 991) va jusqu'à admettre comme espèce distincte. Cette forme est caractérisée par un fond d'un bleuâtre foncé, des dessins sombres et des espaces jaunes plus nettement mar- qués. C'est elle que Hubner représente sous les nos 640-1, malheureusement le type figuré est aberrant. Je ne parlerai que pour mémoire de la figure de Duponchel (SuppL, pi. 90, fig. 5), dont l'exécution laisse par trop à désirer. Quant à la variété admise par les auteurs allemands sous le nom de luteocincta, c'est une forme où le jaune est plus tranché. Nous reviendrons à la fin de cet article sur la valeur de ces dénominations. Quelle est maintenant la distribution géographique de D. flli- gramma et de ses variétés? D'après Boisduval (loc. cit.), le type filigramma habite la France et d'autres pays encore : « Gallia, etc. ». œanthocyanea serait de Suisse et de Saxe. D'après Godart (t. VI. p. 414) filigramma se trouve en France, mais assez rarement. S. BONJOUR. — LÉPIDOPTÈRES DE LA LOIRE-INF. 27 Duponchel (Suppl. t. IV, p. 526-27) dit que xanthocyanea habite la Russie méridionale, l'Espagne et le midi de la France. Hofmann (Die Gross-Schmetterlinge Europas, p. 89), parlant de D. filigramma dit qu'elle se trouve dispersée çà et là (Zers- treut) mais sans indiquer de région ; que la var. xanthocyanea se rencontre surtout dans les Alpes, le nord-est de l'Allemagne, la Suède, la Livonie et l'Oural et qu'enfin la var. luteocincta habite le midi de la France et Sarepta (Volga inférieur). M. Oberthiir, dont les riches collections, la science et l'inépui- sable complaisance sont toujours acquises aux chercheurs dans l'embarras, m'a adressé sur ces divers sujets une lettre dont je ne puis mieux faire que de citer les principaux passages : « Dianthœcia filigramma a été citée seulement parmi les » espèces composant ce genre par Guenée (Ann. Soc. ent. de » France, 1838), dans un travail intitulé : « Matériaux pour ser- y> vir à la classification des Noctuélides » ; Guenée se borne à » présenter un travail général sur les Dianthœcia mais ne con- » sacre aucune notice particulière à l'espèce qui nous occupe . » Le même Guenée parle de xanthocijanea (qu'il ne cite pas » dans la nomenclature des espèces du genre Dianthœcia: Ann. » Fr. 1838) dans son catalogue des Lépidoptères d'Eure-et-Loir, » 1875, p. 207) dans les termes suivants : » 481. Xanthocyanea Hb. — Bois, prairies, en juin. Rare. » Elle a été abondante à Chàteaudun en 1835, mais je ne l'ai pas » revue depuis. — Chenille inconnue. » M. Oberthiir a même eu l'extrême obligeance de faire des recherches dans sa splendide collection qui comprend intégrale- ment celles de Boisduval. de Guenée, de de Graslin et de Bellier de la Chavignerie. Voici le résultat de ses recherches ; je cite textuellement sa lettre : « 1° Boisduval . — Ses exemplaires sont divisés en 4 xantho- » cyanea, sans indication de patrie, d'une forme un peu grise et » ayant très peu de jaune, et 4 filigramma dont 2 très brunes » et très jaunes \ d'un type à part, devant venir de France mais » sans désignation particulière. 1 La différence entre ce& types explique jusqu'à un certain point pourquoi Boisduval avait admis xanthocyanea comme espèce. '28 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. » 2° Guenée. — Sa collection contient 1 filigramma de » Wiesbaden et 8 œanthocyanea, dont : » 4 de Châteaudun (1835), 1 de Zurich, 1 des Pyrénées (var. » A. du Species ga| 6, p. 23), 1 de Thiers (Puy-de-Dôme), avec » beaucoup de teinte ocre jaune sur les ailes supérieures, et 1 » d'Argovie. » 3° De Graslin. — 3 filigramma et 3 œanlhocyanea avec » l'étiquette « Becker », ce .qui les fait supposer de Wiesbaden, » patrie du Sr Becker, marchand-naturaliste, qui vint plus tard » s'établir à Paris . o Jamais de Graslin n'a pris lui-même cette Dianthécie. » i" Bellier de la Chavignerie. — 7 œanthocyanea avec » étiquette « Allemagne » 3 filigramma dont 2 avec étiq. » <( Allemagne » et 1 avec étiquette « Russie ». « Nous mêmes, enfin, nous avons pris à Cauterets 6 exemplai- » res en juillet 1873, 1882 et 1883. » Guenée (Specgén. 6, p. 24) cite eonspurcata comme variété ». A (A par erreur puisqu'il y a déjà une var. A page précédente » « Pyrénées») de œanthocyanea. — Cette eonspurcata dont je » possède 3 exemplaires provenant d'Eversmann (Russie orien- » taie) me paraissent semblables aux œanthocyanea de la » collection Boisduval. Tels sont les renseignements que j'ai reçus de M. Oberthùr qui conclut en ces termes ; « En résumé, à ma connaissance, D. filigramma et xantlio- » cyanea forment une seule et même espèce ; il est impossible >) de trouver un caractère distinctif appréciable et fixe. » Autheritiquement cette Dianthœcia filigramma — œàn- » thocyanea = eonspurcata n'a été trouvée en France qu'A » Châteaudun, à Thiers et à Cauterets ; elle vit sans doute dans » d'autres lieux puisque vous l'avez trouvée à Nantes. Elle ne » doit pas être rare à Cauterets où nous ne l'avons jamais chassée » spécialement. Nous nous sommes bornés à prendre lesexem- » plaires que nous avons trouvés pendant le jour, posés sur les » rochers. » Si nous avions fait la « chasse aux fleurs » le soir, nous en » aurions sans doute capturé des exemplaires volant, mais » nous n'avons jamais pu nous livrer à cette chasse qui serai! S. BONJOUR. ' — LEPIDOPTERES DE LA LOIRE-1NF. 4M » cependant productive dans les prairies très fleuries des mon- » tagnes. » De tout ceci nous pouvons conclure en terminant ; 1° Que la D. filigramma constitue un type auquel il convient de rattacher la forme œanthocyanea, la forme luteocincta et même la D. conspurcata Fit. Cependant certains échantillons de la var. luteocincta offrent un aspect bien particulier. L'opi- nion d'un lépidoptériste tel que M. Ch. Oberthùr, basée sur l'examen attentif de 42 sujets, me semble devoir être acceptée sans conteste comme étant l'expression de la vérité. 2° Que cette Dianthécie est rare en France, ou du moins qu'elle s'y trouve très localisée, puisqu'on ne l'avait rencontrée jusqu'ici que sur trois points du territoire, savoir : Château- dun, Thiers et Cauterets. C'est donc avec une vive satisfaction que nous pouvons indi- quer Nantes comme la quatrième localité où l'on ait constaté, en bonne et due forme, l'existence de cette intéressante espèce. Les 2 individus capturés par moi appartiennent à la var. âoanthocyanea, (obscure grisescens, leviter flavomiœta). II. — Sphinx convolvuli L. (*) Le 8 août 1895, j'ai capturé dans mon jardin, à Nantes, un exemplaire de ce Sphinx offrant une curieuse aberration. En effet, les anneaux de l'abdomen, au lieu de présenter une teinte d'un rose plus ou moins vif, sont d'un jaune chamois. La tache rouge qui se trouve sur le premier anneau des types ordinaires, est ici représentée par une tache d'un jaune foncé et très nette. Les deux points bleuâtres qui séparent ces taches ont conservé la même couleur que chez les individus typiques. Pour le reste, ce sujet, n'offre rien à noter, si ce n'est une légère teinte jaunâtre et diffuse occupant le milieu des ailes antérieures. Cette variété constitue un acheminement vers l'albinisme. III. — Golias edusa Fab., hermaphrodisme. (') Il y a quelques jours, un de mes amis, M. H. Le Même, m'apporta un Colias edusa pris dans les derniers jours de (*) Les aquarelles qui accompagnaient le manuscrit sont annexées à l'exem- plaire du tiré à part déposé à la Bibliothèque du Muséum de Nantes. 30 NANTES. — BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. — T. 6. septembre sur la côte Saint-Sébastien par M. Gangloff, interne aliéniste à l'Hospice général. Ce Colias présente un hermaphrodisme bien marqué. En effet, tout le côté gauche est celui d'une femelle largement marquée de taches sulfureuses dans la bande noire du pourtour des ailes. Le côté droit, au contraire, est nettement mâle, tant par la forme des ailes que par leurs taches et leur coloration ; de ce côté, les ailes sont aussi plus petites et les antennes plus aiguës que du côté gauche. Tout à fait au sommet des ailes antérieures droites, on re- marque trois petites taches sulfureuses oblongues, correspondant à trois taches semblables aux ailes antérieures gauches. C'est le seul trait qui rappelle le sexe femelle, ces taches manquant constamment chez les mâles. L'hermaphrodisme n'est donc pas absolument complet chez cet individu, mais il est néanmoins très net et. digne, je crois, d'être signalé, les cas d'hermaphrodisme chez les Lépidoptères étant toujours très rares et tout à fait exceptionnels. Je ne connais d'autre exemple d'hermaphrodisme chez ce Colias qu'un sujet assez analogue qui, avec plusieurs autres appartenant à divers genres, fait partie de la magnifique collec- tion de M. Oberthiir, à Rennes. IV. — Agrotis leucogaster Fit. Cette Agrotis avait été prise en quantités notables par M. De- hermann-Roy il y a une dizaine d'années. Personne ne l'avait retrouvée depuis. Mon ami, M. H. Le Même, m'en a apportée une, prise par lui dans un réverbère de la côte Saint-Sébastien. Cette capture prouve que l'Agrotis dont il s'agit a fait une réapparition dans notre département, malheureusement elle est restée unique. Nantes. 8 novembre 189d. LES SPHAIGNES DE BRETAGNE CATALOGUE DES ESPÈCES & DES VARIÉTÉS TROUVÉES DANS CETTE RÉGION AVEO figures, description et tableaux analytiques étendus à toutes les espèces françaises du genre Sphagnuni par MM. Emile BUREAU et Fernand CAMUS INTRODUCTION Principes suivis dans ce travail sur la spécification et la nomenclature des Sphaignes. — Exposé des travaux de MM. Russow et Warnstorf. Le père de la bryologie, Dillenius, a dit des Sphaignes : « Ces plantes ne ressemblent point aux Mousses terrestres, elles ont une physionomie qui leur est propre. » On peut ajouter, sans crainte d'être contredit, que leur étude présente des difficultés particulières et même réclame l'emploi de procédés spéciaux. Ces difficultés — qu'on a beaucoup exagérées — arrêtent la plupart des débutants. Il en est, semble-t-il, des Sphaignes parmi les Mousses, comme de certaines familles parmi les Phanérogames, les Graminées, les Cypéracées, dont bien des botanistes amateurs n'ont pas osé aborder l'étude. On peut même dire que la majorité des bryologues français néglige les Sphai- gnes ; beaucoup du moins ne leur accordent pas une attention Nantes: Bull. Soc se. nat. Ouest. T. 6, fasc. I, 31 mars 1896. 04 NANTES. — BULL. SOC. SC. VU. QUESÏ. —T. I» . 2 proportionnée à l'importance qu'elles présentent à divers titres. Réagir contre cette tendance, aplanir les difficultés très réelles, nous en convenons, de l'étude des Sphaignes, gagner à cette étude des adeptes nouveaux, telles sont les raisons qui nous ont engagés à étendre bien au-delà de ses limites primitives un tra- vail qui ne devait être, dans le principe, qu'une simple énumé- ration des espèces, variétés et formes de Sphaignes recueillies dans les cinq départements de l'ancienne Bretagne. A mesure que l'organisation d'un groupe de végétaux devient mieux connue, les procédés d'investigation applicables à l'étude de ce groupe se compliquent et deviennent eux-mêmes plus délicats. On ne peut plus comme autrefois caractériser une Mousse nouvelle en décrivant la direction de la tige, son mode de ramification, la forme des feuilles, le nombre des dents du péristome. Il y a longtemps que ces caractères employés seuls sont devenus insuffisants. Il en est de même pour les Sphaignes. Le microscope a révélé dans la structure de ces végétaux une complication inattendue : il a fallu tenir compte de cette com- plexité d'organisation et l'utiliser en systématique, et tel carac- tère, naguère encore ignoré, est aujourd'hui d'un emploi courant. La sphagnologie est de date toute récente. Il y a une quaran- taine d'années, l'histoire des Sphaignes était entourée de la plus grande obscurité. En 1858, Schimper fit paraître son " Mémoire pour servir à l'histoire des Sphaignes ". Résumant les travaux de ses devanciers et les complétant par un grand nombre de recherches personnelles, il donna de ces plantes un excellent exposé anatomique, base indispensable de toute systématique, et précisa les caractères des dix espèces alors connues, dont toutes d'ailleurs, à l'exception d'une, sont admises actuellement. L'impulsion donnée par l'ouvrage de Schimper porta ses fruits. Divers mémoires parurent, apportant des faits nouveaux à l'his- toire du groupe ; mais c'est depuis l'année 1880 que l'étude des Sphaignes a pris un essor véritablement incroyable. L'analyse ou même rémunération complète de tous les travaux parus depuis cette époque ne serait pas à sa place ici. Il nous suffira de citer les noms de MM. Braithwaite, Cardot, Dusen, Gravet, Husnot, C. Jensen, von Klinggrseff, Limpricht, Lindberg. Rœll, [3. E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 38 Russow, Schliephacke, Warnstorf, etc. MM. Russow et Warn- storf en particulier se sont fait une spécialité de l'étude des Sphaignes, qu'ils ont poussée à un point extrême de précision, tant dans l'ordre anatomique qu'au point de vue descriptif*. Ainsi qu'on pouvait le prévoir, les auteurs précités sont loin d'être d'accord sur toutes les questions, celle des espèces sur- tout. Bien plus, des auteurs ont été amenés à modifier leurs opinions premières — parfois du tout au tout — à mesure que des découvertes nouvelles et des observations plus précises mettaient en lumière des faits nouveaux ou permettaient de mieux interpréter des faits déjà, mais insuffisamment connus. Ces modifications dans les idées, résultat inévitable de tout progrès, et aussi l'augmentation du nombre des espèces euro- péennes qui s'en est suivie, ont mis en garde plus d'un botaniste contre les travaux récents de quelques sphagnologues. Hâtons- nous de le dire, les travaux en question ne se ressentent en rien de cette « ardeur multiplicatrice » qui pendant un temps a sévi sur la phanérogamie. Ici comme ailleurs, le nombre des espèces a augmenté avec les progrès de l'analyse. Cette augmentation n'est pas spéciale au groupe des Sphaignes, elle est commune à tous les groupes de la botanique, de la botanique cryptogamique surtout ; seulement ici le fait est plus frappant, parce que la sphagnologie est une science pour ainsi dire née d'hier et qu'en un petit nombre d'années elle a progressé avec une extrême rapidité. Divers caractères ont été tour à tour mis en première ligne par les sphagnologues et leur ont fourni — trop exclusivement parfois — la base d'une classification. Chez les Sphaignes, tous les caractères sans exception doivent concourir à la classifica- tion : tous en effet sont bons; mais il n'en est aucun qui conserve sa valeur, ou du moins la même valeur, dans toute l'étendue du genre. Tel caractère, d'une importance capitale dans une section, n'a plus dans une autre section la même constance ni la même fixité et, par suite, n'a plus dans cette section qu'une importance relative. 1. Nous donnons plus loin l'indication bibliographique de tous les ouvrages cités dans notre travail. 34 NANTES. — BULL. SOC. SÇ. NAT. OUEST. —T. 6. 4 Rappelons brièvement les caractères utilisés dans l'étude spécifique des Sphaignes : Les cellules corticales de la tige : le nombre de leurs couches, l'absence ou la présence dans leurs parois d'épaississements spiraux ou de pores. L'écorce des rameaux a une importance beaucoup moindre (cellules lagéniformes) . La forme des feuilles caulinaires qui, dans un grand nombre d'espèces (e. g. S. fimbrîatum, rigidum, molle), présente une très grande fixité, et les caractères des bords, de la marge, du sommet, du tissu de ces feuilles. La forme des cellules chlorophylleuses des feuilles raméales, étudiée sur une coupe transversale perpendiculaire au grand axe de la feuille et les rapports de ces cellules avec les cellules hyalines voisines. Ce caractère, de premier ordre, a surtout été .bien mis en lumière par M. Limpricht et par Lindberg. La présence et la disposition des pores dans les feuilles. Les pores, dont la membrane des cellules hyalines est fréquemment percée, ont depuis longtemps frappé les observateurs ; mais leur emploi raisonné dans la systématique est en somme très récent, bien que M. Russow eût déjà attiré l'attention sur l'importance du caractère. On se contentait autrefois de noter leur taille, leur absence — souvent apparente, — leur abondance dans quelques espèces. On a remarqué depuis que leur disposition n'est pas la même sur l'une ou l'autre face de la feuille. L'emploi des réactifs colorants a décelé dans la constitution des pores des différences considérables; cette coloration artificielle permet en autre de constater dans certaines cellules l'existence de perforations simples, de trous sans marge différenciée, véritables brèches dans la membrane cellulaire, qui passeraient inaperçus sur des préparations non colorées. C'est surtout dans les espèces de la section des Subsecimda, les plus polymorphes et, sans contredit, les plus difficiles à déterminer de tout le genre, qu'on trouve une grande variété dans la disposition et la constitution des pores. La coloration artificielle, qui seule rend possible la cons- tatation exacte des caractères de ces pores, est indispensable dans l'étude systématique des espèces de cette section. Nous aurons à plusieurs reprises l'occasion de revenir sur ce sujet. A ces caractères, qu'on pourrait nommer primordiaux, il faut 5 J E. BUREAU ET F. CAMUS. ' — SPHAIGNES DE BRETAGNE oO ajouter les suivants, dont plusieurs ont également une grande valeur, et dont la constatation est toujours importante, sinon indispensable : La forme des feuilles raméales, les caractères du bord, du sommet, la présence et la largeur de la marge. L'absence ou la présence et, dans ce cas, la disposition des épaississements spiraux (fibres) dans les cellules hyalines des feuilles caulinaires ou raméales. Ce caractère est variable dans plusieurs espèces et parfois dans la même plante ; dans d'autres cas, au contraire, il présente une grande constance. L'absence ou la présence de cloisons (septa) dans les cellules hyalines ; ces cloisons peuvent être multiples. Ce caractère est d'une application moins générale. La sexualité de la plante : fleurs monoïques ou dioïques. La valeur de ce caractère a été contestée ; elle a été, d'autre part, exagérée par quelques auteurs. A. certaines époques de l'année, il est pratiquement d'une constation difficile. La forme et la coloration des chatons mâles est utilisée dans quelques cas *. La couleur du cylindre ligneux de la tige qui, dans la majorité des espèces, est assez fixe ; toutefois le nombre des teintes est assez restreint. Ce caractère n'a qu'une importance secondaire : il s'ajoute aux autres. Enfin les caractères tirés du port et de la couleur sont loin d'être inutiles. Ils sont d'ailleurs précieux sur place, au moment de la récolte. La couleur surtout a une véritable importance dans la caractéristique des Sphaignes. Si certaines d'entre elles varient considérablement dans leur coloration, d'autres au con- traire ont une couleur dominante. Bien plus, telle espèce ne revêt jamais telle ou telle coloration. Ainsi le rouge est inconnu dans le Sphagnum finïbriatum ; il ne se rencontre pas davan- tage dans le S. Girgensohni, tandis qu'il est la teinte habituelle du S. Russoivi, espèce voisine et par les caractères anatomiques 1. Fait absolument remarquable, tandis que dans les autres Muscinées, les organes reproducteurs femelles (feuilles périchétiales, capsules, etc.) fournissent des caractères importants, ceux tirés chez les Sphaignes des mêmes organes, sont, en raison de leur peu de variabilité, presque sans valeur pour la caractéristique des espèces. 36 NANTES. — BULL. SOC. SC. N AI. OUEST. — T. 6. [6] et par le port ; le rose du S. médium appartient à une gamme de teintes absolument différente de celui du S. cymbifolium, le 5. recurvum ne sort guères des teintes vertes ou jaune pâle : lorsqu'il porte du bistre, ce n'est qu'à l'état de mouchetures, tandis qu'une espèce de la même section, le S. Lindbergii, pos- sède des formes entièrement bistrées '. C'est en tenant compte de tous ces caractères, en les combinant et en les subordonnant que MM. Russow et Warnstorf sont arrivés à une classification qui nous paraît grouper très heureu- sement les espèces européennes. Habitant ou parcourant fréquemment une des régions de la France riche en Sphaignes, nous devions forcément être en- traînés à les examiner de près et — comme il arrive souvent en pareil cas, — à nous passionner pour ces plantes. Depuis un certain nombre d'années, nous nous sommes livrés à une étude attentive des espèces et des formes du genre Sphagnum. Nous en avons recueilli et analysé un grand nombre et nous avons pu acquérir dans leur étude quelque expérience. Enfin nous nous sommes mis en relation avec MM. Russow et Warnstorf auprès desquels nous n'avons trouvé que encouragement et bienveil- lance et qui, avec une complaisance sans égale et sans jamais se lasser, ont examiné et nommé des centaines d'échantillons que nous leur avons soumis depuis quelques années. Qu'ils veuillent bien recevoir ici la sincère expression de notre gratitude ! Encouragés par de nombreux collègues, nous avons pensé rendre service, tout au moins aux débutants, en élargissant ou, pour mieux dire, en modifiant complètement notre premier plan. Le compte rendu de nos recherches sur les Sphaignes de la Bretagne sera pour nous l'occasion d'exposer en français les idées et les méthodes de MM. Russow et Warnstorf, ce qui n'est pas hors de propos, puisque nous sommes les premiers, croyons- nous, à en faire l'application à l'étude des Sphaignes d'une région française. En effet si ces idées et ces méthodes semblent 1 D'autre part chez les espèces à coloration très variable (S. cymbifolium, S. ncutifolium, S. tenellum, S. subnitens). la coloration est pratiquement une excellente base pour l'établissement des variétés. [7] E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 37 généralement acceptées à l'étranger, à en juger par la nomencla- ture suivie dans les Catalogues régionaux récemment publiés, elles sont, semble-t-il, inconnues en France. M. Venturi a bien publié dans la Revue bryologique une traduction française des diagnoses de M. Warnstorf ; mais cette traduction, dispersée dans plusieurs numéros de la Revue, n'est pas d'une consulta- tion facile et ne paraît pas avoir été suffisamment appréciée. Une traduction complète des travaux des deux célèbres sphagno- logues est au-dessus de nos forces. Nous nous bornerons à pré- senter un aperçu général des idées et des méthodes suivies dans ces travaux et à en faire l'adaptation à l'analyse des Sphagnum bretons. Bien que la Bretagne possède la majeure partie des espèces françaises, nous avons cru devoir aller encore plus loin, et admettre dans notre tableau analytique toutes les espèces actuellement connues en France ou ayant quelque chance de s'y trouver. Le tableau ainsi complété pourra être utile à un plus grand nombre de botanistes. Nous le répétons, notre part dans ce travail est toute petite. La délimitation des espèces, leur caractéristique, leur groupe- ment, la partie capitale en somme, tout cela est emprunté aux travaux de MM. Russow et Warnstorf; nous n'en faisons que l'application à un cas spécial. Est-ce à dire que nous nous bornions au rôle de traducteurs ? Non. Ce n'est qu'après nous être, pour ainsi dire, assimilé l'œuvre et les idées de ces deux botanistes, après les avoir mises en pratique par l'étude poursuivie pendant plusieurs années de nombreuses formes de Sphaignes, après les avoir jugées, con- trôlées par l'expérience, après en avoir apprécié la valeur, que nous nous sommes crus autorisés à en faire l'exposé. Dans les tableaux analytiques qui suivront, nous n'avancerons donc rien que nous n'ayons vu et vérifié par nous-mêmes. Nous avons suivi pour la nomenclature, le dénombrement et le groupement des espèces, le dernier travail de M. Russow [20] ' paru au commencement de l'année 1895. L'auteur y traite en 1 Les numéros placés entre crochets correspondent à ceux de l'Index bibliogra- phique. 38 NANTES . — BULL . SOC . SC . NAT . OUEST , — T . G . [8 j détail la section des Subsecunda et celle des Cymbifolia ; il donne en outre pour les autres sections un groupement systéma- tique et une caractéristique de toutes les espèces connues dans les provinces baltiques de la Russie (Esthonie, Livonie et Cour- lande), c'est-à-dire de toutes les espèces européennes à l'excep- tion du S. molle. Peu de temps auparavant (1893), M.Warnstorf avait fait paraître un tableau analytique avec caractéristiques détaillées de toutes les espèces européennes [32]. Ce travail ne diffère de celui de M. Russow que par deux points. M. Warn- storf admet dans la section des Cymbifolia le Sphagnum dege- nerans. Cette espèce avait été établie par lui en 1889 [28] pour une plante du Cheshire, plante très rare qui n'a pas été retrouvée ailleurs et que M. Russow considère comme une simple forme du S. cymbifolium. Nous ne connaissons pas cette plante, et, fidèles à la règle que nous nous sommes tracée, nous ne pou- vons en parler. En second lieu, M. Warnstorf admet dans la section des Subsecunda sept espèces. M. Russow, dans son der- nier travail remanie complètement cette section et réduit le nombre des espèces à six. Nous l'avons suivi, et en raison de la date plus récente de son travail, et aussi parce que la façon dont il comprend l'espèce dans cette section si difficile, nous paraît plus large et plus rationnelle. Toutefois nous avons cru bon de mettre le lecteur à même de comparer les idées des deux sphagnologues sur le sujet, et nous donnons plus loin la traduc- tion de la partie du travail de M. Warnstorf relative à la section des Subsecunda. Le nombre des Sphaignes d'Europe admises par M. Russow est de 33. En 1858, dans son Mémoire sur les Sphaignes, Schimper décrit 10 espèces. Le même botaniste, dans la seconde édition de son Synopsis Muscorum europœorum (1876) en admet 20. Le nombre des espèces avait donc doublé en dix-huit ans. Il augmente de 1876 à 1895, soit en dix-neuf ans, de 13 espèces, chiffre qu'il faut réduire à 12, car le Sphagnum Pylaiei était connu et indiqué en Bretagne depuis 1826, bien qu'oublié de tout les bryologues, jusqu'au jour où nous l'avons découvert, ou, pour mieux dire, redécouvert dans la localité originale en 1878. Cette augmentation de 12 espèces n'est pas excessive, si l'on réfléchit au développement qu'a pris la sphagnologie. à la 9 E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 39 multitude de travaux anatomiques et systématiques publiés sur la question surtout depuis 18$0, à la quantité énorme de maté- riaux que des explorateurs de plus en plus nombreux ont accu- mulés, et enfin à la précision de nos moyens d'étude actuels. Cette augmentation du chiffre des Sphagnum européens résulte des progrès, non de l'abus de l'analyse. Ces progrès mêmes ren- dent désormais peu probable ou, du moins, réduiront à l'extrême l'augmentation ultérieure de ce chiffre, qu'on peut par consé- quent considérer comme à peu près définitif pour les espèces européennes. Nous voici amenés à parler de la question de l'espèce — ques- tion brûlante, s'il en fut, — qui, dans le groupe des Sphaignes, comme dans les autres groupes botaniques, a été interprétée de façons diverses. Tandis que des sphagnologues ne voient dans le genre Sphagnum qu'une série de formes qu'on peut grouper sous différents noms, les autres, et ce sont les plus nombreux, y reconnaissent de véritables espèces; malheureusement ils sont loin de s'entendre sur le nombre des espèces à admettre et sur leur délimitation. Exposant ici les idées de MM. Russow et Warnstorf, nous pourrions facilement dans la circonstance escamoter la diffi- culté, en nous retranchant purement et simplement derrière notre rôle de vulgarisateurs. Nous préférons dire franchement notre opinion personnelle. Quelque idée que l'on professe sur la question de l'espèce, il est certains points sur lesquels il faut se mettre d'accord, sans quoi il n'y a plus ni systématique ni géographie botanique possibles. On est bien obligé d'admettre des espèces — des types, des numéros, si l'on préfère ces expres- sions — auxquels on donne un nom, et qui servent de points de repères. Ces types, ces numéros sont-ils d'égale valeur? Souvent non, et cette conception de l'espèce, forcément basée sur l'exis- tence d'unités équivalentes, semble avoir fait son temps. Aujourd'hui on admet volontiers des sous-espèces ou des espèces d'ordre différent. Ces créations, croyons-nous, répondent à des idées justes: mais l'application n'en est pas toujours facile, l'appréciation personnelle ayant ici une trop grande part. Nous nous placerons à un point de vue tout autre et bien plus terre à 40 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. [10 terre. Il existe, selon nous, des espèces que nous appellerions volontiers des espèces pratiques. La valeur des caractères sur lesquels elles reposent peut être jugée différemment par chacun ; mais — et ceci est pour nous un critérium d'une valeur indis- cutable — en dehors des fragments insuffisants, des plantes trop jeunes ou incomplètement développées, on arrive toujours à faire rentrer un échantillon donné dans l'une ou l'autre de ces espèces. Dans un groupe aussi polymorphe que celui des Sphaignes, où la notion de l'espèce a tant fourni matière à discussion, où la délimitation des espèces a été diversement appréciée et présente des difficultés particulières, il nous semble prudent de nous en tenir à ces espèces pratiques. C'est du moins ce que nous ferons dans le présent travail, la discussion de la valeur relative des espèces n'étant point à sa place ici. Nous ne chercherons pas si, sur ce point particulier de la question, nous sommes en complète communauté d'idées avec MM. Russow et Warnstorf : il nous suffit d'être d'accord avec eux sur le nombre des espèces à admettre K. Donc, nous le répétons, les espèces que nous reconnaissons ici sont avant tout des espèces pratiques. Quelque opinion que chacun puisse avoir sur leur valeur absolue ou relative, suivant sa manière de comprendre l'espèce, elles sont suffisamment bien définies pour qu'un sphagnologue exercé arrive à rapporter avec certitude un échantillon en bon état à telle ou telle de ces espèces. Que les caractères différentiels soient parfois subtils, qu'ils exigent un examen délicat, nous n'en disconvenons pas ; mais ces caractères sont nets, ils sont précis et, nous nous en portons garants, ils résistent à l'épreuve de la pratique. Les débutants doués de patience et qui ne se laisseront pas arrêter par les premières difficultés, finiront certainement par être de 1. Les bryologues liront avec intérêt la traduction en français par M. Gravet {Revue bryologique, 18* année, 1891, pages 65 etsuiv.) d'un opuscule de M. Russow •' Sur l'idée d'espèce dans les Sphaignes " [19]. Il nous est impossible de citer, sans en altérer le sens, des fragments tronqués de ce travail, dont toutes les parties se tiennent logiquement. Nous ne retiendrons que cette définition de l'espèce dans les Sphaignes : « Un groupe de formes, qui, se composant de chaî- nons reliés entre eux dans toutes les directions, est nettement séparé d'un deuxième groupe dp formes, même par un seul caractère. » [11] E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 41 notre avis. Une étude suivie et persévérante les convaincra mieux que tous les arguments que nous pourrions accumuler ici. Il n'existe peut-être pas de plantes plus polymorphes que les Sphaignes. Ce polymorphisme est une des principales causes des difficultés qu'on rencontre dans l'étude de ces plantes et, par un juste retour, de l'intérêt qui s'attache à cette étude. Combien de botanistes se sont sentis pris de découragement devant la quantité prodigieuse de formes qu'affectent beaucoup d'espèces ! Ce sentiment n'est que trop justifié, si l'on ne voit dans ces formes qu'une série indéfinie de variations sans lien commun. Il en est autrement, lorsqu'on considère ces variations comme la preuve de l'extrême plasticité des Sphaignes, comme le résultat de l'adaptation d'une espèce à telle ou telle condition de vie, de support, de station, lorsqu'on cherche à reconnaître dans les variations successives que présente la tige d'un même individu, la réaction de cet individu contre les modifications successives, suivant les saisons (sécheresse, profondeur de l'eau, éclairage, etc.) du milieu dans lequel il vit. La question s'élargit alors : le biologiste voit surgir devant lui une foule de pro- blèmes intéressants dont la plupart n'ont point encore reçu de solution ; le botaniste systématique apprend à juger de la valeur des caractères ; il constate la persistance de certains d'entre eux à travers les variations illimitées de la forme extérieure, tandis que d'autres disparaissent avec la cause qui avait provoqué leur apparition. Bref nous ne croyons pas aller trop loin, en disant que, chez les Sphaignes, l'étude des variétés ainsi comprise a presque autant d'intérêt que celle des espèces au point de vue de la biologie, de la systématique et de la géographie botanique . Bien des botanistes seront d'un avis différent; mais certai- nement plus d'un, injustement prévenu contre les Sphaignes, ou ne trouvant pas dans la région qu'il habite des matériaux de travail suffisant, n'a pas abordé franchement leur étude. L'absence d'une base vraiment rationnelle pour l'établissement des variétés et le manque d'une nomenclature uniforme pour désigner celles-ci, ont amené une confusion qui justifie dans une certaine mesure ces préventions et explique les jugements 42 NANTES. — BULL. SÔC . SC. NAT . OUEST. — T. H. 12 sévères, peut être un peu trop légèrement portés par quelques botanistes sur la question. Il y a deux manières de comprendre l'établissement des variétés. Suivant la méthode habituelle, une variété se distingue de l'espèce par des modifications portant sur un quelconque, ou, le plus souvent sur plusieurs caractères. En d'autres termes, une variété repose sur la réunion, sur la combinaison d'un cer- tain nombre de modifications dans les caractères du type. Chez les espèces peu variables, on arrive par ce moyen à séparer du type une, deux, trois variétés suffisamment bien assises ; dans les échantillons qu'on leur rapporte, se retrouvent à peu près au complet les mêmes modifications de caractères. Il n'en est plus de même dans les espèces polymorphes. Ici les caractères modi- fiés peuvent se grouper en combinaisons variées pour ainsi dire jusqu'à l'infini. A coup sur, certaines combinaisons sont plus fréquentes et ont servi à l'établissement des principales variétés des auteurs; mais ces combinaisons ne se réalisent que de temps en temps et constituent seulement une minorité au milieu des autres. Nous en appelons à tous ceux qui ont essayé de déterminer avec précision des échantillons de YHypnum cupressiforme (pour prendre un exemple en dehors des Sphai- gnes) et de les rapporter aux variétés décrites dans les ouvrages de bryologie. Dans la majorité des cas, ils ne seront point satisfaits de leur détermination. Tel échantillon répondrait assez bien à la description d'une variété; mais, sur l'ensemble des caractères constitutifs de cette variété, il en manque un, parfois plus. Tel autre échantillon pourrait également appar- tenir à deux variétés, car il possède une partie des caractères de l'une, une partie des caractères de l'autre, sans que d'ailleurs il puisse rigoureusement être identifié avec l'une des deux, etc. Bien plus, si l'on consulte deux auteurs, il est rare que leurs descriptions concordent exactement pour une même variété : chacun, suivant sa manière de voir, a accordé une importance majeure à un caractère aux dépens des autres; parfois même, en voulant préciser, un auteur ajoute un caractère de plus, c'est-à-dire souvent, dans la circonstance, une cause nouvelle de difficulté. C'est bien pis encore, quand ou cherche à établir une synonymie parmi les variétés. Tant il est vrai que. dans les 13 E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 43 espèces polymorphes, la plupart des échantillons refusent de s'adapter exactement aux cadres trop artificiels que nous leur préparons, c'est-à-dire de rentrer dans les variétés établies d'après les principes généralement suivis. En sphagnologie, l'emploi de cette méthode, ou pour mieux dire, cette absence de méthode, a eu pour effet la création d'un nombre considérable de variétés, fondées sur les caractères les plus divers, sans qu'une idée générale ait présidé à cette créa- tion. Des essais consciencieux ont été faits pour mettre de l'ordre dans ce chaos ; mais, le point de départ étant défectueux, ils ne pouvaient apporter au mal qu'un palliatif. La nomencla- ture absolument hétérogène — le choix des noms des variétés dépendant du caprice du botaniste, — aggravait encore le mal 1 . Une réforme complète était nécessaire. Cette réforme, M. Russow l'a faite, nous allions dire l'a osée. 11 a commencé par déblayer résolument le terrain et faire table rase. Il a laissé complètement de côté les variétés et les formes décrites jusqu'alors et les noms qui servaient à les désigner, Il établissait d'autre part dans chaque espèce de Sphaigne une série de variétés et de formés basées sur un principe rationnel et invariablement suivi dans tout le groupe. En même temps il créait pour nommer ces variétés et ces formes une nomenclature simple et uniforme que nous comparons volontiers à la nomen- clature chimique. De même que dans la nomenclature chimique usuelle, le nom d'un corps composé indique la nature chimique de ce corps, le nombre et souvent les proportions et le groupe- ment des éléments qui le composent, de même les noms créés par M. Russow ne sont pas de simples qualificatifs, ils décrivent 1. Voici uu exemple frappant de l'hétérogénéité de la nomenclature usitée jusqu'ici en sphagnologie. Nous trouvons dans le Sphagnum aculifolium (Auct. sens lat.). des variétés dédiées à des botanistes (var. Schimperi, pseudo-Schim- peri). ou basées sur la couleur générale de la plante (var. purpureum, luridum, fuscum), son port (var. spedosuni, gracile, robustmk), la direction des rameaux (var. patulum. deflexum), la disposition des feuilles (quinquefarium, puly- phyllwm), des caractères particuliers de ces feuilles (auriculatum), sans compter les variétés alpinum, fallax, etc. Tous ces noms désignent des variétés, c'est- à-dire des groupes supposés équivalents, placés immédiatement au-dessous de l'espèce. 14 NANTES. —BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. "14 la plante qu'ils désignent. On pourrait dire, sans trop d'exagéra- tion, qu'il est possible de dessiner exactement une forme de Sphaigne au simple énoncé de son nom. M. Russow rapproche d'abord en groupes de valeur inégale les formes multiples d'une espèce en se basant sur certains carac- tères, puis il cherche à subordonner ces groupes suivant la valeur qu'il accorde aux caractères ayant servi à les établir. Jusqu'ici rien de spécial : ces essais de groupement et de coor- dination ont déjà été tentés dans les Sphaignes comme dans d'autres familles de Muscinées : mais dans la réforme opérée par M. Russow, — et c'est là le point capital de cette réforme, — tous les groupes de même valeur sont basés sur des modifications d'un seul et même caractère (1). Ainsi M. Russow partage d'abord une espèce en groupes de premier ordre, en variétés : toutes les variétés d'une même espèce sont basées sur les modification d'un caractère unique. D'après le même principe, les variétés sont à leur tour divisées en groupes secondaires, en formes : les modifications d'un seul caractère servent encore à séparer toutes les formes d'une même variété. Les formes peuvent se diviser en sous-formes d'après l'application du même principe. Prenons pour exemple le Sphagnuni cymMfolium. Cette Sphaigne offre des modifications de coloration nombreuses, mais assez constantes dans une même touffe pour mériter de servir de base à l'établissement des variétés. Le S. cymMfolium se divisera donc en variétés glaucescens, virescens, flavescens, fuscescens, etc. Ainsi un caractère unique, la coloration, a servi à l'établissement de toutes ces variétés. Chaque variété du S. cymMfolium se divise à son tour en formes basées sur les variations des rameaux. Ces variations sont nombreuses et portent sur la longueur, la direction, la courbure des rameaux divergents, le rapprochement ou l'éloignement des faisceaux de rameaux dus au plus ou moins de longueur des entre-nœuds. Il eût été excessif de traduire par un nom toutes ces variations 1 Obligés d'exposer ici ces idées en quelques lignes, nous renvoyons le lecteur au mémoire déjà cité de M. Russow « Sur l'idée d'espèce dans les Sphaignes », ou il la traduction qu'en a faite M. Gravet |I91. [15] E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 45 sans exception. Le sphagnologue apprend bien vite à discerner parmi ces dernières celles qui ont de l'importance, celles qui donnent son cachet spécial à un échantillon. Ce qui constitue en réalité le cachet d'une forme, c'est le fait de s'écarter dans un sens ou dans un autre d'un type moyen, qu'il est dès lors inutile de désigner par un nom particulier. Le qualificatif ap- pliqué à une forme doit donc uniquement traduire la différence, l'écart qui sépare cette forme du type moyen. Ainsi le terme hrachyclade s'applique aux formes qui, offrant la moyenne des caractères dans la longueur des entre-nœuds, dans la direction des rameaux, etc., possèdent des rameaux dont la longueur est sensiblement au-dessous de la moyenne. Une forme dasyclade offre la moyenne des caractères dans la longueur, la direction, etc., des rameaux, mais se fait remarquei par le raccourcisse- ment excessif des entre-nœuds et, par suite, par le rapproche- ment des rameaux. Les formes anoclades, catoclades n'ont de spécial que la direction très accusée de leurs rameaux en haut dans le premier cas, en bas dans le second. Deux ou plusieurs de ces particularités peuvent se trouver réunies dans une même forme. En pareil cas, des mots composés satisfont à toutes les exigences de la caractéristique et nous croyons que le lecteur, après ce que nous venons de dire, n'aura aucune peine à saisir la signification des mots -brachydasyelades, brachijanodasy- clades ' . Les sous-formes, basées sur des caractères légers, souvent fugaces, sont d'une caractéristique plus difficile et ne sauraient prétendre à une nomenclature aussi précise : aussi peut-on vis-à-vis d'elles se départir un peu de la rigueur des principes énoncés plus haut. Dans le S. cymbifolium, les sous-formes 1 Ces termes ont pour radical le grec zÀaâo? rameau, complété par un qualifica- tif : y.v-M en bas, kum en haut, PpOLJpç court, Sourog serré, épais, o!ju9-aigu (ra- meaux allongés et terminés en longue painte par l'enroulement des feuilles, comme dans l'Hypnum cuspidatum), âoemzvov faux (rameaux allongés, courbés, en faux, falciformes), eupvç (vaste, ample), opoàoç semblable (les rameaux défléchis tendant à prendre les caractères et la direction des rameaux étalés, tous les ra- meaux d'un même faisceau sont presque semblables), Asmog, mince, grêle, etc. IH NANTES. —BULL. SOC SO. NAT . OUEST. — T. 6. 16 sont établies d'après certaines manières d'être des feuilles ra- méales (s.-f. squarrosula, laœifolia), le groupement, au sommet de la tige, des rameaux (s.-f. sphœrocephala), etc. On peut faire et l'on a fait à cette réforme diverses objections. Nous allons les exposer rapidement et essayer d'y répondre. Tout d'abord, la rigueur du principe sur laquelle elle s'appuie, semble la rendre très artificielle. Il n'en est rien. Nous avons dit qu'un seul et même caractère sert à l'établissement des variétés d'une même espèce; mais nous n'avons aucunement dit que dans toutes les espèces, c'est le même caractère qui sert à l'établissement des variétés. Bien loin de là, tel caractère, excel- lent pour une espèce, peut n'être pour une autre d'aucune uti- lité. Dans les espèces à coloration très variable (S. cymbifolium, médium, acutifolium, tenellum, etc.), les variations de la couleur doivent passer en premier lieu. L'état imbriqué, étalé ou squarreux des feuilles raméales fournit seul des caractères pratiques dans les S. squarrosum, teres, compactum. Dans le S. recurrum, les caractères tirés de la forme des feuilles cau- linaires priment toutes les autres, au point que les variétés de cette Sphaigne acquièrent, grâce à la netteté et à la constance de ce caractère, la valeur de sous-espèces. Nous pourrions multi- plier les exemples. Ceux-ci suffisent pour montrer que le prin- cipe, tout en restant inflexible, se prête à des applications- variées suivant les cas. Les botanistes peuvent n'être pas d'accord avec M. Russow sur la valeur relative des caractères qui lui servent à établir les variétés et les formes et à les subordonner les unes aux autres. Comme dans toutes les questions où l'appréciation individuelle joue un rôle, c'est là matière à discussion et chacun peut dé- fendre son opinion. Nous croyons que laquestion demande pour être jugée sainement une longue pratique des Sphaignes et nous nous retranchons derrière l'expérience de l'auteur. On n'a pas manqué de dire que, sous prétexte de mettre de l'ordre dans les variétés et les formes des Sphaignes, on multi- plie considérablement le nombre de ces formes et de ces variétés. C'est une erreur complète ou du moins une interprétation fautive de la réforme de M. Russow. Si l'on voulait dénommer et dé- [17] E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 17 crire d'après le système ordinaire toutes -les variations suscep- tibles de se présenter chez des plantes aussi polymorphes que les Sphaignes, le nombre de ces variations augmentant conti- nuellement avec le nombre et la dispersion des sphagnologues, la nomenclature serait vite encombrée — elle ne l'est que trop déjà — d'une série de noms et de descriptions capables de rebu- ter les meilleures volontés et de fatiguer les plus heureuses mémoires. Et cependant ces variations existent, elles font partie de l'histoire des Sphaignes : il faut donc en tenir compte. M. Russow ne crée pas, à proprement parler, des variétés et des formes. Il montre qu'une espèce peut d'abord varier dans tel ou tel sens (variétés), que ces variations primordiales peuvent elles-nièm§s se compliquer de variations dans un sens différent (formes) et ainsi de suite. Cette manière de comprendre et de coordonner les variations possibles, en permettant de prévoir les moindres de celles-ci, ne leur accorde que la valeur qu'elles méritent et supprime, pour ainsi dire, dans les Sphaignes, les variétés et les formes au sens ordinaire du mot, sorte d'entités — signées — qui ne marquent cependant que des étapes sur une série indéfinie de formes. En même temps, sa nomenclature nouvelle, avec un nombre relativement restreint de mots, permet de désigner d'une fscon précise la moindre de ces variations et rend presque inutile une description, puisque l'appellation imposée à un échantillon n'est que la description condensée de cet échantillon. En nommant une plante S. cymbifolium variété virescens, forme hrachydasyclada, on n'entend point dire que dans l'espèce S. cymbifolium il existe une forme brachydasy- clada de la variété virescens nettement délimitée et fixe; on veut tout simplement dire que l'échantillon auquel s'applique ce nom appartient à l'espèce cymbifolium, que sa teinte géné- rale est verte et ses rameaux courts et serrés. Une objection plus spécieuse au premier abord est celle-ci : la nomenclature de M. Russow ne tient aucun compte des droits de la priorité'. Quand on considère le gâchis que la recherche 1. Nous n'entendons parler que des variétés et des formes. Pour les espèces, au contraire, MM. Russow et Warnstorf ont rigoureusement appliqué les lois de la nomenclature et nous avouons que nous le regrettons pour un cas. L'examen 18 NANTES. — BULL. SOC. SC. NÀT. OUEST. — T. 6. 18" stricte d'une prétendue priorité, souvent d'ailleurs impossible à établir, a amené depuis quelques années dans la nomencla- ture bryologique, on peut ne pas beaucoup s'émouvoir de l'ob- jection. Avant tout, l'application des règles relatives au droit de priorité a pour but d'arriver à une nomenclature fixe : il est absolument impossible que l'application de ces règles amène un résultat satisfaisant dans la nomenclature des formes et des variétés des Sphaignes. Si dans le cas actuel, la méthode ordi- naire de nomenclature est impuissante, on est bien forcé d'en créer une autre. La nouvelle est claire précise et susceptible de s'appliquer à tous les cas. Pourquoi ne pas l'adopter? Nous avons essayé dans les lignes précédentes de donner pour les débutants un aperçu général des idées et de% méthodes de MM. Russow et Warnstorf. Nous ne nous sommes pas bornés à une simple exposition; nous avons cherché à gagner des adeptes à ces idées et à ces méthodes. Deux sentiments nous ont guidé : l'espoir de répandre en France le goût de la sphag- nalogie et le désir de payer notre tribut de reconnaissance à MM. Russow et Warnstorf pour les bons conseils et l'aide qu'ils nous ont prodigués. Puissent ces deux sentiments être compris ! Conseils pratiques pour la récolte et la préparation des Sphaignes. Tous les Guides pour herborisations et divers ouvrages de bryologie fournissent les renseignements nécessaires au débu- tant sur la récolte, la préparation et l'étude des Muscinées. Nous voulons seulement insister ici sur quelques points de pra- tique relatifs aux Sphaignes. d'an échantillon de C. F. Schultz a montré que le S. contortum de cet auteur, caractérisé seulement par quelques mots dans le supplément du Prodromus Florœ Stargardiensis, est la même plante que cellt nommée plus tard par Spruee S. laricinum. Bien qu'elle soit rigoureusement correcte au point de vue du droit strict, nous ne trouvons pas très heureuse pratiquement la substitution de ce nom de contortum, employé par les bryologues dans des sens assez différents, à celui de laricinum sanctionné par ,les ouvrages classiques de Wilson, Schimper, Limpricht et qui a l'avantage de ne prêter à aucun malentendu. 19" E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 49 Les Sphaignes sont particulièrement abondantes dans les tourbières, dont elles constituent la principale végétation ; on en voit également souvent dans les bois humides, les prairies marécageuses, les landes. Ce sont des plantes silicicoles exclu- sives. On ne les trouve qu'exceptionnellement dans les régions calcaires, et là seulement, où une épaisse couche de tourbe les isole et les soustrait à l'action du carbonate de chaux. La plu- part de leurs espèces sont des plantes sociales, plusieurs même le sont au plus liant point; dans quelques grandes tourbières, trois ou quatre espèces se développent, parfois à l'exclusion des autres. Le chercheur n'oubliera pas le fait : un marais de faible étendue peut être plus intéressant pour lui et lui offrir plus de variété qu'une grande tourbière. Nous ne croyons pas inutile de rappeler au botaniste inexpé- rimenté que l'exploration des tourbières demande de la prudence. Il en est de fort dangereuses, inabordables même sur certaines portions de leur étendue. Il sera bon quelquefois de se faire accompagner par une personne du pays, qu'on pourra d'ailleurs charger de porter les récoltes. On ne connaît point un Sphagnum quand on en a récolté et étudié un unique échantillon, pas plus qu'on ne prend une idée exacte sur quelques maigres brins d'herbier de certaines Mousses polymorphes, telles que les Hypnum cvpressiforme, fluitans, Kneiffii. Il faut pour les Sphaignes, comme pour les Mousses que nous venons de citer, voir et analyser de nombreux indi- vidus, avant de pouvoir dominer l'ensemble de leurs variations, les synthétiser et arriver à une conception vraiment juste de l'espèce à laquelle ils appartiennent. Le botaniste, habitant la campagne à proximité d'une tourbière, peut faire à loisir ces observations. Malheureusement ce n'est pas le cas habituel. La plupart des bryologues ne visitent de tourbières qu'en passant et souvent pressés par le temps. D'ailleurs, il faut bien le dire, le sphagnologue exercé est souvent lui-même embarrassé sur place : en arrivant, on commence par récolter judicieusement; au bout de quelques instants, on est comme perdu au milieu de la multitude des formes, et on finit par ne plus savoir exacte- ment ce qu'on a mis de côté. Enfin l'examen à la simple vue de ces plantes est insuffisant pour faire soupçonner certaines 4. 50 NANTES. —-BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. —T. 6. [20] espèces, et le microscope déjoue trop souvent les prévisions faites sur place. La conclusion à tirer de tout cela est quïil faut récolter largement, très largement. On doit du reste tenir compte de tout ce qui sera détérioré par le transport, de tous les déchets résultant de la préparation et ils sont généralement nombreux. On objectera que les Sphaignes sont des plantes encombrantes, auxquelles l'eau qui les imbibe donne un poids excessif. Nous le savons par expérience. Que de fois il nous est arrivé de ren- trer chargés jusqu'à la limite de nos forces, nous arrêtant de cent en cent mètres pour prendre haleine et changer de main ou d'épaule notre faix . . . quand il restait une main ou une épaule libre1. Mais aussi, à l'examen de la récolte que de surprises agréables parfois ! Nous dirons donc aux jeunes, en leur rappe- lant — de loin — le mot du fabuliste : Travaillez, prenez de la peine, ce sont les formes de Sphaignes qui manquent le moins. Nous supposons bien entendu que le botaniste opère dans une région où nos plantes sont largement représentées. Il n'en serait plus de même s'il visitait une localité restreinte, où les Sphai- gnes, reculant de jour en jour devant les progrès de la culture, ne forment plus que des taches dont les jours sont comptés. Le bryologue devrait alors respecter ces vénérables débris d'un autre âge et ne pas leur infliger une nouvelle cause d'infériorité dans la lutte qu'ils supportent pour l'existence. Il est indispensable d'observer quelques précautions dans l'enlèvement des touffes des Sphaignes. Ces plantes ne se fixant jamais par des poils radicaux, il semble qu'elles soient toujours d'un enlèvement facile. C'est en effet le cas ordinaire, surtout quand elles croissent en touffes larges et profondes. On aura soin de conserver dans la mesure du possible les parties vieilles des tiges auxquelles un commencement de décomposition et le 1. « D'après une évaluation approximative, l'exposant, clans le cours des trois dernières années, a récolté, pendant ses excursions, environ cinq à six mille livres de Sphaignes fraîches et imbibées d'eau; il en a rapporté chez lui la plus grande partie sur ses épaules; ce qui constitue avant tout un exercice excellent, et très avantageux à la santé d'un microscopiste. » Russow. Sur l'idée d'espèce dans les Sphaignes, trad. Gravet. 121] E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 51 limon qui les imbibe donnent une certaine fragilité. Souvent cette partie ancienne s'est développée dans des conditions tout autres — quant à l'éclairage, la profondeur de l'eau, la température, etc, — que la partie en état de végétation active, et la compa- raison de ces deux portions d'un même individu est du plus haut intérêt. Il faut se garder de saisir les touffes de Sphaignes entre les doigts et de tirer : on n'arrive ainsi qu'à briser les tiges et il n'en reste entre les doigts que la partie supérieure. On doit les prendre à pleine main, ou mieux entre les deux mains largement ouvertes et enfoncées verticalement de chaque côté de la touffe que l'on désire enlever; on tire progressive- ment et sans secousse et l'on couche ensuite la touffe horizon- talement ou même on la renverse l'extrémité supérieure eu has : on conserve ainsi le parallélisme des tiges. (.Vilains Sphagnum prennent volontiers pour appui les tiges des Bruyères, des Graminées et des Cypéracées et se dévelop- pent autour d'elles en larges touffes bombées, véritables îlots, sur lesquels le pied du botaniste trouve au milieu d'une surface mouvante un point d'appui relativement fixe. La résistance et l'enchevêtrement de ces tiges de phanérogrames rendent mal- heureusement trop souvent impossible, autrement que par lam- beaux, l'ablation de ces touffes magnifiques dont la profondeur peut devenir considérable. D'autres espèces (S. cymbifôlium, papillosum, médium) ont des formes dasyclades à tiges pressées, formant des plaques compactes (var. congestum Auct). qui recherchent surtout les parties asséchées des marais. La main seule ne détache que la portion supérieure de ces touffes et l'on devra en pareil cas s'aider d'un couteau à large lame. Cet instrument est également indispensable pour enlever les formes basses du S . compactum. On isole, en imprimant un mouvement circulaire à l'instrument, un bloc de la plante et du support ; plus tard, lors delà pré- paration, on taillera dans le tout des lames minces qui com- prendront la p\ante vivante, au-dessous d'elle la plante morte en voie de décomposition et passant peu à peu à la tourbe par- faite. Les formes flottantes, particulièrement développées dans les S. Inuwfatum, Gravetii, cîispidatum, recurvum et même 52 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. 23 cymbifolium, constituent rarement des touffes avec tiges paral- lèles ; elles se présentent plutôt par tiges isolées ou, trop sou- vent, diversement enchevêtrées surtout en eau profonde. Dans ces formes qui, pour la plupart, sont fort belles et atteignent dans quelques circonstances une grande taille, les tiges sont très grêles, les rameaux au contraire renflés et volumineux. En re- tirant ces plantes de l'eau, il faut se garder de les saisir avec les doigts par un seul point de la tige qui, trop faible, ne peut sup- porter le poids des rameaux gorgés d'eau et se rompt presque infailliblement. On doit prendre la plante entière entre les mains, ou mieux passer les mains rapprochées au-dessous delà masse flottante et soulever doucement en laissant égoutter. Quelque dextérité que l'on mette à cette opération, il est impos- sible de ne pas briser nombre de tiges et il est rare que l'on sauve plus de la moitié de la récolte. Raison de plus pour récol- ter largement. L'outillage du sphagnologue est fort simple. Nous avons déjà parlé du couteau dont l'usage est assez restreint. Il en est de même de la loupe : cet instrument, si précieux dans la recherche et la reconnaissance sur place des Mousses et des Hépatiques, ne rend que peu de services dans celles des Sphaignes. On doit se munir d'une grande quantité de journaux pour envelopper les touffes après les avoir fait,égoutter. Une pression avec la main est généralement nécessaire pour enlever l'excès d'eau que retiennent les plantes. Cette pression sera modérée et appliquée bien également pour ne pas briser les tiges. Il ne faut pas ménagerie papier, il est vite enfondu et se fend alors au moindre contact. La boîte classique de fer blanc peint n'est pas un instrument pratique pour serrer les récoltes. Les boîtes de petite et de moyenne dimensions sont trop vite remplies, les grandes sont incommodes par leur volume et par leur poids. De plus, lors- qu'au retour, on retire les paquets de Sphaignes par l'ouverture relativement petite de la boîte, le papier imbibé d'eau s'enlève par lambeaux, les récoltes se mélangent et l'on en brise une forte proportion. Enfin la rouille qui se développe sur la surface in- térieure de la boîte souille les Sphaignes de taches noires. Les filets à poignées, tels que ceux à provisions qu'on vend dans [23] E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 53 tous les bazars, sont très pratiques. Il est d'ailleurs loisible à chacun d'en faire faire à sa convenance quant à la forme et aux dimensions. Nous recommandons pour leur confection une ficelle plutôt mince ; les nœuds qui arrêtent les mailles, quand ils sont trop saillants, risquent de déchirer le papier humide des paquets. Enfin, dans quelques circonstances, nous avons trouvé beau- coup d'avantages à emporter sur le lieu de l'herborisation un panier d'osier léger à large ouverture. On sait que les Muscinées ne réclament point en général une préparation immédiate. On peut les laisser sécher librement, et, plus tard, il suffit de les ramollir pour les préparer comme on eût fait au retour de la récolte. Il faut, à moins d'impossibilité, en agir autrement avec les Sphaignes. Ramollies après dessica- tion, ces plantes deviennent très fragiles et l'on en perd beaucoup ; en outre leur coloris s'altère toujours plus ou moins du fait de cette imbibition. On devra donc, ce qui n'offre de difficulté qu'en voyage, les préparer pendant qu'elles sont encore fraîches, c'est- à-dire dans les jours qui suivent la récolte. Il est même bon de ne pas trop attendre. En raison de la grande quantité d'eau qu'elles retiennent, elles continuent à végéter dans les paquets clos, leur extrémité s'allonge en une pousse grêle (comme le font pendant la dessication les Sedum et autres plantes charnues), et même cette pousse, en cherchant la lumière, tend à prendre une direction différente de celle de la tige et à faire un angle avec elle : cette complication produit un effet disgracieux et donne une idée fausse de la forme que représente l'échantillon. En préparant les Sphaignes pour la dessication, on les isole brin par brin, ou bien, au contraire, on sépare les touffes en plaques minces. Les deux procédés ont du bon. Nous croyons qu'il est préférable de les laisser en plaques, ce qui donne mieux idée du port de la plante sur place, tout en utilisant les brins isolés qui se sont détachés pendant la préparation. Cette opéra- tion n'offre aucune difficulté, si ce n'est chez les espèces fragiles (S. compactum). Les variétés plumeuses submergées se préparent de la façon suivante. On les disperse brin par brin sur une feuille de papier collé (comme celui des journaux illustrés par exemple) posée à plat. Avec une éponge on verse sur le papier une quantité d'eau 54 NANTES. —BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. [24] suffisante pour que les rameaux puissent s'étaler. Une série de petits coups donnés avec le doigt, promené sur toute la longueur de l'échantillon, achève d'étaler parfaitement les rameaux. On enlève alors avec l'éponge l'excès d'eau, tout en en laissant une certaine quantité, et l'on dispose le tout entre des coussins de papier à dessécher. S'il s'agit d'une espèce très délicate, comme le S. cuspidatum var. plumosum, on la relève pour changer les coussins au bout d'une heure ou deux, et, en même temps, on enlève chaque échantillon pour le replacer sur une feuille nou- velle de papier collé. Sans cette précaution, la plante, souvent encombrée d'algues inférieures, se collerait au papier et on ne l'en détacherait pas sans de graves mutilations. Le changement s'opérera très rapidement pour éviter la crispation de. l'échan- tillon. Pour les plantes moins délicates, on attend sans incon- vénient pour changer les coussins de papier une demi-journée ou une journée entière. Les Sphaignes sont des plantes dune grande élégance, le bota- niste ne l'oubliera pas. 11 montrera qu'il sait comprendre cette élégance et, sans perdre son temps en fioritures inutiles, il aura à cœur d'en faire de belles préparations. Deux précautions générales sont indispensables à observer dans la préparation des Sphaignes. Il faut activer le plus qu'on peut la dessication : c'est le vrai moyen de conserver aux plantes la fraîcheur de leur coloris. En second lieu, il ne faut jamais les presser fortement; quelques livres suffisent pour charger une presse, et même, si la pile en préparation a un certain volume, on peut se dispenser de la charger. Les Sphaignes, une fois sèches, sont fixées sur des feuilles de papier blanc, soit d'un format uniforme, soit d'un format appro- prié à la taille de l'échantillon. C'est affaire de convenance personnelle. Nous engageons les botanistes qui adoptent un format uniforme à ne pas le choisir trop petit : ils s'exposeraient à ne pouvoir faire figurer que par des fragments, qui n'en donneraient qu'une idée incomplète, les grandes formes si belles et si intéressantes. La gomme arabique qui se ramollit facile- ment, si l'on a besoin plus tard de détacher l'échantillon, nous paraît préférable aux autres colles ; une très petite quantité suffi! pour fixer les plantes au papier. Nous recommandons 25 E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 55 d'une façon toute particulière l'étiquetage au point de vue, de la localité, de la station, de la date. Nous avons dit plus haut qu'il faut récolter largement, il faut aussi largement échantillonner les plantes en herbier. On ne se doute pas à quel point dans des herbiers importants — voire même des herbiers publics — les Sphaignes sont mal représen- tées. Rien de déplorable comme un maigre échantillon sur lequel on n'ose prélever un morceau pour l'examen. Souvent cependant on a besoin de détacher un fragment pour un confrère ou de dédoubler un échantillon. Enfin il ne faut pas oublier que les Sphaignes sont des plantes qui disparaissent rapidement. Les progrès du défrichement réduisent d'année en , année leurs stations. La culture des Orchidées, qui a pris récemment un si grand développement, contribue aussi pour sa part au même résultat : nous avons vu de petites tourbières complètement bouleversées par l'enlèvement des Sphaignes dans un but horti- cole. Dans un avenir qui n'est pas éloigné, en dehors des mon- tagnes et de quelques localités privilégiées, les Sphaignes auront totalement disparu du territoire de la France. Songeons donc aux botanistes de l'avenir. Qu'ils puissent trouver dans les herbiers des matériaux d'étude qui leur manqueront sur place. (à suivre). NOTES ENTOMOLOGIQUES CHASSES DANS LA LOIRE -INFERIEURE (1894 - 1895) par l'abbé .T. DOMINIQUE ORTHOPTÈRES M. Joseph de Fabry nous a communiqué un Nemobius lineolatus Brullé, 9, pris par lui au Cellier, sur le bord de la Loire, et muni d'ailes parfaitement développées. Ces ailes sont entièrement hyalines à nervures brunâtres. Elles ont une longueur plus que double de celle des élytres et atteignent l'extrémité des tibias postérieurs. Il faut donc retrancher de la diagnose du genre Nemobius le caractère d'aptérisme absolu que lui donnent les auteurs. Le Nemobius lineolatus est commun au bord de la Loire, sous les pierres du rivage. Il se dérobe aux poursuites avec une extrême agilité et n'hésite pas à sauter dans l'eau, sous laquelle il nage avec la plus grande aisance. L'exemplaire 9, muni d'ailes complètes, que nous venons de signaler a été offert par M. de Fabry aux collections du Muséum de Nantes, où il se trouve. D'autre part, MM. Piel de Churcheville ont capturé le même insecte sous sa forme ordinaire, aptère, dans les tourbières de la Grand e-Brière, sur le territoire de Saint-Malo-de-Guersac, près Montoir, vers la mi-octobre. Les spécimens provenant de cette localité offrent une teinte beaucoup plus sombre que celle des individus pris au bord de la Loire. La couleur noirâtre domine dans leur livrée au lieu de la brune-testacée. La même observation s'applique à plusieurs autres insectes Nantes : Bull. Soc. se. nat. Ouest. T. 6, fasc. II, 30 juin 1896. 58 NANTES. — BULL. SOC. SO. NAT. OUEST. — T. 6. orthoptères, hémiptères et coléoptères capturés dans les tour- bières de la Brière par nos collègues. Nous citerons en particulier Gryllus deserhcs Pallas, espèce nouvelle pour le département, qui se présente aux environs de Montoir sous une forme remarquable par son mélanisme absolu. Faut-il voir dans cet accident de coloration, commun à un bon nombre d'espèces, une harmonie mimétique avec la teinte noire de tout le sol de cette immense plaine marécageuse d'où l'on extrait les mottes destinées à servir de combustible dans les foyers de la région ? Au cours d'une première excursion dans la Brière, le G Septembre 1894, MM. Piel de Churcheville ont capturé les orthopthères suivants : Paracinema tricolor Thunberg. Stenobotlirus Mguttulus Lin. » parallehcs Zett. » clegans Charp., type et variétés roses, violacées et surtout noires. Cet insecte pullulait dans les tourbières. Epacromia thalassina Fabr. Platycleis tessellata Charp. Une seconde visite à la Brière, le 4 octobre de l'année suivante, a été moins fructueuse. Nos collègues ont constaté l'absence complète des Stenobothmcs elegans, si communs l'automne précédent. Ils n'ont eu à enregistrer que les espèces suivantes : Forficula auricularia Lin. NemoMus lineolatus Brullé, sous de petites-pierres, près des fossés remplis d'eau. Saint-Joachim ; Saint-Malo-de- Guersac. Gryllus clesertus Pallas, sous les mottes de terre. Saint-Malo- de-Guersac ; Montoir. HÉMIPTÈRES En septembre 1894, M. l'abbé d'Antessanty a capturé, dans les polders de Bourgneuf-en-Retz : J. DOMINIQUE. — NOTES ENTOMOLOGIQUES 59 Lamprodema maurum Fieb., espèce nouvelle pour la faune départementale. Le 4 novembre de la même année, MM. Piel de Churcheville ont recueilli sous la mousse, à Basse-Goulaine : Trapezonotus agrestis Fall. a* et 9. Notons en passant, bien que la localité n'appartienne pas à la Loire-Jnférieure, mais l'avoisine de tout près, une capture d'homoptère : Homotama Ficus Lin. Cet insecte, que nous ne rencontrons que rarement, sur le Figuier et divers arbustres des jardins, a été pris en nombre à Noirmoutiers, par M. le docteur Viaud-Grand-Marais, sur les Suœda fruticosa qu'il inteste par myriades. Une cbasse en bateau sur l'Erdre, faite en août 1895 par MM. Piel de Churcheville leur a permis de capturer un intéres- sant homoptère : Cicadula cyanœ Bon. = nympheœ Perds. Cet hémiptère vit sur le Nénuphar \{Nymphea alba). Il se repose sur les larges feuilles flottantes de cette plante et y brille comme autant de saphirs sous les rayons de soleil. Il est en effet couvert d'une pulvérulence azurée qui disparaît au moindre frottement. Cette cicadine, nouvelle pour la faune régionale, est rare dans toutes les collections, à cause de son habitat peu aisément accessible. A Touffou, vers la fin de novembre, les mêmes naturalistes ont pris : Drymus brunneus Sahlb. Ce lygseide, non encore signalé dans le département, n'y doit cependant pas être rare sous les mousses, où il se cache pour hiverner. Les deux excursions de MM. Piel de Churcheville dans la Grande-Brière leur ont procuré les espèces suivantes : GO NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. Corixa Geoffroyi Leach. var. noire, locale. » atomaria Illig. » lugubris Fieb. » var. Stâli Dougl. » liieroglypliica Dut'. » mœsta Fieb. Plea minutissima Fab. CC. Ces Corixides ont été prises dans une mare située au près du second pont traversant l'étier à eaux saumâ- tres de Méans, c'est-à-dire un peu au-dessus de Saint- Malo-de-Guersac. Cette mare reçoit vraisemblablement dans les gran- des eaux le trop plein de l'étier salé qui Favoisine. Tuponia Jjamaricis Perris. Saint-Joachim. Arœopus pulchellus Curt. Sur les Juncus, id. Cicadula diminuta Leth. id. Athysanus stactogala Am. Très abondant sur les Tamarix anglica qui bordent la route de Montoir aux forges de Trignac. » striolaFall. var. Saint-Joachim. Deltocephalus striatus Lin. id. Citons encore parmi les heureuses captures de nos deux collègues : Megamelus notula Germ. La Verrière, en octobre. Deltocephalus ocellaris Fall. Basse-Goulaine, 14 octobre. Aphalara eœilis Web. et M. Ile Clémentine, sur la Loire, vis-à-vis Thouaré. COLÉOPTÈRES Revenons à l'intéressante localité de la Grande-Brière. En septembre 1894, MM. Piel de Cburcheville y ont capturé les espèces ci-dessous nommées : Calosoma auropunctatum Payk. Deux individus dont l'un caché sous une pierre enfoncée en terre. Polystichus vittaius Brullé = connexus Fourcr. Hyper a punctata Fab. J. DOMINIQUE. — NOTES ENTOMOLOGIyUES 61 Trachys corrusca Panz. sur AlthœaofllcînaUs à Saint-Malo- de-Gnersac. En octobre 1895 : Carabus cancellatus Fan. ; dans la terre, au bord d'une prairie, à Montoir. » granulatus Lin. ; Saint-Joachim. Bracliinus Psophia Dej. ; Saint-Malo-de-Guersae. Chlœnius spoliatus Rossi ; dans la terre, Montoir. Àcupalpus jUtricollis StUrm. ; Saint-Malo-de-Guersac. OpUonus ditomoides Dej. ; espèce rarissime. Montoir. « maculicomis Dej . ; Montoir. Pœcilus cupreus Lin. ; Montoir. » infuscatus Dej. ; Montoir. Pterostichus macer Marsh.; dans la terre, à Montoir. Lagarus vernalis Panz.; Montoir. Platynus atratus Duft. ; Montoir. Bembidiùm guttula Fab. ; Saint-Joachim. » Mguttatum Fab. ; id. Tachys bistriatus Duft. ; Montoir. Cœlambus parallelogrammus Ahrens ; dansles trous remplis d'eau à Saint-Joachim. GrapJioderes cinereus Lin. ; id. Berosus afjiuis Brullé ; mares à Saint-Malo-de-Guersac. Cœlostoma orbiculare Fab. ; Saint-Joachim. Heterocerus femoralis Kiesw. ; id. Nos quelques jours de chasse au Pouliguen, dans la première quinzaine de juillet 1895, nous ont procuré deux intéressants carabiques : Masoreus Wetterlmlli Gyll. Harpalus fugilinosus Duft. Sous les pierres enfoncées dans dans le sable fin, sur les murs bas qui clôturent les champs, en compagnie de très nombreux Harpalus anxius Duft. M. C. de Sanctos nous a donné de Couëron : Carabus catenulatus Scop. var. inflatus Kr., pris sous une pierre, en août. 62 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT . OUEST. — T. 6. Enfin, M. l'abbé d'Antessanty a capturé en septembre, à Bourgneuf-en-Rete : Ghlœnius (Dinodes) azureus Duft. HYMÉNOPTÈRES (mellifères) Nous avons à signaler les fructueuses chasses de M. Georges de Lisle du Dréneuc, dans le nord du département et aux envi- rons de Nantes et de Saint-Fiacre. Elles ont procuré au Muséum le fond d'une collection dépar- tementale spéciale, parmi laquelle figurent déjà de fort remar- quables espèces. n Le plus souvent, M. de Lisle a pris soin de faire accompagner ses captures, de la fleur sur laquelle elles ont été faites. Exemple à suivre par les naturalistes désireux d'être réellement utiles à la science entomologique. Voici la liste des espèces que nous avons remarquées dans les cartons remplis par notre collègue : < Bombus terrestrls Lin. Grand-Auverné ; septembre. » hortorum L. Nantes ; avril-mai. » hypnorum Fab. Nantes ; avril-mai. » lapidarius Lin. Nantes, avril-mai. Grand-Auverné; juin, septembre. Labiées. » Derhamellus Illig. var. Grand-Auverné ; juin, sur Echium. » silvarum Lin. Grand-Auverné ; juin, septembre. » agrorum Fab. Nantes ; avril-mai. Grand-Auverné ; septembre. Trifolium, Erica. Psithyrus campestris Panz. Grand-Auverné ; septembre. Anthophora crassipes Lep. o* et 9. Grand-Auverné; com- mencement de mai; sur Teucrium Scorodonia. » femorata Latr. Grand-Auverné ; 1-6 juin; sur Echiu?n vulgare. 1 » crinipes Smith. Nantes ; avril-mai; sur Lamium pur- pureum. » acervorum Gab. = pilipes P'ab. Grand-Auverné5 mai. Nantes ; avril-mai. J. DOMINIQUE. — NOTES ENTOMOLOGIQUES 63 Anthophora retusa Kirb. o* et 9. Grand-Auverné, premiers jours de mai ; sur Trifolium pratense, Brassica oleracea. » pubescens Lep. Grand- Auverné, 1-15 mai. o* et 9 ; 9 sur Teucrium Scorodonia, Achillea millefolium; à" sur Rubus, Medicago sativa. Saropoda bimacuiata Latr. Grand-Auverné, 1-15 mai. Eucera Vongicomis Fab. Grand-Auverné, 1-15 mai. » var. linguaria Lep. & ; La Canterie en Saint-Fiacre, fin de juin; sur Vicia sativa. Osmia cor nul a Latr. Nantes ; avril-mai. » rufa L. Nantes ; avril-mai. Grand-Auverné, 1-15 mai; sur Myosotis. » fulviventris Latr. Saint-Fiacre; fin de juin. Grand- Auverné; 1-6 juillet, sur Cirsium lanceolatum. » adunca Latr. Saint-Fiacre ; fin de juin. Grand-Auverné; 1-15 mai; sur Echium, Centaurea Jacea. Anthidiuni manicatum Lin. Grand-Auverné; 1-15 mai; sur Teucrium Scorodonia. Melecta luctuosa Scop. Grand-Auverné; 1-15 mai. » armata Lep. Grand-Auverné ; 1-15 mai. Chicoracées, Teucrium. Nomada fucata Panz. Grand-Auverné; 1-15 mai; sur les Chicoracées, Solidago virga-aurea. » Rhenana Moraw. Grand-Auverné ; 1-15 mai. » Jacobeœ Panz. Grand-Auverné ; 1-15 mai. » Solidaginis Lep. Grand-Auverné ; 1-15 mai. » Roberjeotiana Panz. Grand-Auverné; 1-15 mai. Belle et rare espèce, nouvelle pour le département. » alternata Kirb. var. à tégules jaune-citron. Grand- Auverné ; 1-15 mai. » var. dubia Kriechb. Grand-Auverné ; 1-15 mai , sur Jasione montana. » germanica Panz. Grand-Auverné; 1-15 mai. 64 NANTES. —BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. Andrena Flessœ Panz. Grand- Auverné ; 1-15 mai; sur Bras- sica oleracea. » pilipes Fab. — Grand- Auverné ; 1-15 mai. Un a* porte sur le clypeus trois pollinies d'Orchidée. » cineraria L. Grand-Auverné ; 1-15 mai ; sur Brassica oleracea. » niticla Kjrb. Grand-Auverné ; 1-15 mai. » pectoral is Pérez. Grand-Auverné ; 1-15 mai; sur Erica, Trifolivm, Rubus, Chicoracées. » albicans Kirb. Grand-Auverné; 1-15 mai. » Trimmerana Kirb. Grand-Auverné ; 1-6 juin. » Gallica Pérez. Grand-Auverné; 1-15 mai; sur les Mentha. » nigro-œnea Kirb. Grand-Auverné; 1-15 mai, » tibialis Kirb. Grand-Auverné ; 1-15 mai. » Chalybœa Pérez. Grand-Auverné ; 1-6 juillet. Au sujet de cette Andrène, M. le Professeur Pérez nous a exprimé son étonnement de la trouver parmi les Mellifères de la Loire-Inférieure, alors qu'elle n'a été prise jusqu'ici que dans le Midi de la France. Les deux exemplaires capturés par M. de Lisle, sont remarqua- bles par leur ponctuation différente de celle du type décrit par M. Pérez. » Austriaca Panz. Grand-Auverné ; 1-15 mai ; sur Dau- cus. •» fulva Kirby. Grand-Auverné ; 1-15 mai, juillet. Nantes; avril-mai; sur Prunus Pissardii. » fuscipes Kirby. Grand-Auverné ; 1-15 mai ; juillet ; sur Centaurea Jacea, Erica, Renonculacées, Antliemis. » fulvescens Smith. Grand-Auverné; 1-15 mai; sur les Renonculacées, Taraxacum. » Gwinana Kirby. Grand-Auverné ; 1-15 mai. » polita Smith. Grand-Auverné ; 1-15 mai. » Wilkella Kirby. Grand-Auverné; 1-6 juillet. » Afzeliella Kirby. Grand-Auverné ; 1-15 mai. J. DOMINIQUE. — NOTES ENTOMOLOGIQUES 65 » fasciata Nyl. Grand-Auverné ; 1-15 mai ; Medicago saiiva, Trifolium, Solidago. » fulvicrus Kirby. Grand-Auverné ; 1-15 mai ; Trifolium et diverses autres Légumineuses, » Schenchi Moraw. Grand-Auverné ; 1-15 mai. Halictus Scabiosœ Rossi. Saint-Fiacre ; 1-6 juin. » quadricinctus Kirby. Grand-Auverné ; 1-6 juillet; sur Centaurea Jacea, Carduus. Nantes ; avril-mai. » quadristrigatus Latr. Grand-Auverné ; 1-6 juillet; sur Centaurea Jacea, diverses Chicoracées, Jasionc montana. » rubicundus Christ. Grand-Auverné; 1-6 juillet. . » maculatus Smith. 9. Grand-Auverné ; 1-6 juillet sur les Erica. » tumulorum Pérez. o\ Grand-Auverné ; 1-15 mai. » lœvigatus Kirby. 9. Grand-Auverné ; septembre ; sur les Erica, dans les landes, » cylindricus Kirby. Grand-Auverné ; septembre. Sphecodes gïbbus L. Grand-Auverné; septembre. a subquadratus Smith. Grand-Auverné ; septembre. Om- bellifères. » reticulatus Thoms. Grand-Auverné; septembre; sur Daucus Carota. Panurgus lobatus Fab. Grand-Auverné; 1-6 juillet. Dasypoda hirtipes Kirby . Grand-Auverné; 1-6 juillet ; sur diverses Chieoracées. Cilïssa melanura Kirby. Grand-Auverné; 1-6 juillet ; sur Thymus Serpyllum. Colletés fodiens Illig. Grand-Auverné; 1-6 juillet; sur Anthémis nobilis. » Da.viesanus Smith. Grand-Auverné; 1-6 juillet; sur Anthémis nobilis. ProsopisvariegataFâbr. Grand-Auverné; septembre. MM. Piel de Chureheville ont ajouté les quatre belles espèces 66 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. suivantes au Catalogue de nos Mellifères de la région nantaise : Anthophor a per sonata Lin. Jardins au bord de l'Erdre, à Nantes ; sur le Jasmin, en avril-mai. Andrena ovina Klug. Sur les chatons fleuris des Saliœ. Basse-Goulaine ; premiers jours de mai. » mitïs Pérez. Egalement sur la fleur des Saules, en mai, à Basse-Goulaine. » ventralis Jmhoff ; Basse-Goulaine, en mai, avec la précédente. Enfin, notre court séjour au Pouliguen nous a permis à nous- même de prendre les intéressantes espèces ci-dessous, toutes trois au commencement de juillet, sur Lavandula vera: Megachîle octosignata Nyl. Espèce rare et méridionale. Cœlioxys Afra Lep. Pareillement méridionale. Cilissa leporina Panz. NOTE ORTHOPTÉROLOGIQUE La parthénogenèse chez le Bâcillus gâllicus Charp. par l'abbé J. DOMINIQUE En juin 1895, nos collègues, MM. Piel de Churcheville, recueil- lirent trois larves de Bâcillus gâllicus Charp. longues de 20 millimètres environ, sur le Prunellier. Ils les élevèrent en captivité avec les feuilles de cet arbuste et les virent parvenir à l'état adulte, tontes trois femelles. Ces Bacilles pondirent des centaines d'œufs qui furent conser- vés avec soin et mis en observation. Dans les premiers jours d'avril 1896, la plupart de ces œufs donnèrent naissance à des larves parfaitement conformées, bien qu'ils n'aient été fécondés par aucun mâle. Le 13 dudit mois on en comptait 80, et l'éclosion continue. Cette très intéressante observation, qui peut être facilement répétée, paraît établir l'existence de la parthénogenèse chez le Bâcillus gâllicus et explique la reproduction relativement assez considérable de ce Phasmide, malgré l'excessive rareté des mâles. Nantes, le là avril 1896. Nantes: Bull. Soc se. nat. Ouest. T. 6, fasc. 11,30 juin 18% CATALOGUE DES MOLLUSQUES marins, terrestres, des eaux douces et des eaux saumâtres DE L'ILE r>E lEtÉ Par M. Philéas ROUSSEAU L'île de Ré est située à l'ouest du département de la Charente- Inférieure, dont elle fait partie. Elle est séparée du continent par un bras de mer d'environ 4 kilomètres. Cette île se trouve par 3° 33' à 3° 62' de longitude 0. et 46° 8' à 40° 16' de latitude N. Sa forme est allongée. Elle a une longueur de 30 kilomètres, de la pointe N.-E. des Baleines à la pointe S.-E. de Sablonceaux. Son contour est d'environ 55 kilomètres, sa plus grande largeur est de 5 kilomètres et sa largeur minima ne fait que 70 mètres au lieu dit le Martray. Le sol de l'île n'est pas accidenté. A part les dunes peu élevées de la Couarde, du Bois, de Saint-Clément et des Portes, l'altitude moyenne ne dépasse 5 mètres au-dessus du nivau de la mer. La côte nord de l'île est très découpée. C'est sur cette partie de la côte que se trouvent les plages sablonneuses de la Couche des Baleines, du Bercheron et de Rivedoux. On y remarque les fonds vaseux, peu profonds, du Fiers d'Ars, au fond duquel se trouve le port du même nom et la Fosse de Loix, appelée par les pêcheurs rade du Salut, qui abrite le petit port de Loix. Près de là, se trouvent la rade et le port important de Saint- Martin, et à quelques kilomètres au S.-E. le port de la Flotte. Le reste de la côte ne renferme que des rochers plus ou moins éloignés du littoral : à citer les pointes, ou petits promontoires, du Lizay, du Fier, de Loix ou des liâtes, des Barres. Nantes: Bull. Soc. se. nat. Ouest. T. 0, fasc. II, 30 juin 1896. 70 NANTES. —BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. • Entre l'île de Ré et la Vendée, séparées par le Pertuis Breton, se trouve le Couraut, sorte de rivière sous-marine qui, croît-on, prend naissance dans le Gulf Stream. Ce courant marin a une profondeur variable de 20 à 30 mètres, c'est l'endroit le plus profond du littoral nord de l'île, entre cette dernière et la Vendée. Les côtes sud, sud-ouest et ouest de l'île, appelées côtes sau- vages, à cause des tempêtes fréquentes qui, surtout en hiver, soulèvent les flots à une grande hauteur pour les faire déferler sur le rivage avec un bruit effroyable, ne renferment ni port ni abri. "Sur la lisière de presque toute la longueur du littoral se trouve une belle plage ; mais au-delà, il y a une ligne de rochers dangereux: ceux de la Couarde, de Chamchardon, de Grignon, témoins de nombreux naufrages, sont surtout à redouter des marins, par ce fait qu'ils ne sont signalés par aucun des appareils flottants, en usage dans la marine pour assurer la sécurité de la navigation. A la pointe N.-O. de l'île se trouvent les rochers, très dange- reux, des Baleines et du Haut-Banc-du-Nord, qui s'étendent très loin au large. Deux phares les signalent aux navigateurs, ce qui n'empêche pas que presque tous les ans on a à regretter dans ces parages des sinistres maritimes. A remarquer le phare à éclipses et à lumière électrique des Baleines, un des plus beaux de France, situé à terre, à l'extrémité N.-O. de l'île et visité avec curiosité par un grand nombre de touristes. Sur les écueils de Chauveau et des liâtes se trouvent : sur le premier un phare, sur le deuxième une tour pleine. La côte ne plongeant pas rapidement dans l'eau on ne trouve guère, au sud et à l'ouest, de bas-fonds, atteignant 100 mètres et au delà, qu'à quelques milles des rochers signalés plus haut. Le bas-fond qui forme le pertuis d'Antioche, séparant l'île de Ré de l'île d'Olé- ron, ne dépasse guère en profondeur le pertuis Breton. A signa- ler de ce côté l'écueil de Laverdin sur lequel se trouve une tour, et ceux d'Antioche très dangereux pour les navigateurs, près de la côte nord de l'île d'Oléron. Sur tout le littoral de l'île, à une distance plus ou moins éloignée de la côte, se trouvent des prairies de Zostères, plantes monocotvlédones de la famille des Potamées, ou Naïadées. Les PH. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES DE L'iLE DE RÉ 71 Zostères possèdent des fleurs portées par un spadice, leur port rappelle celui des Graminées terrestres. Ces prairies se tiennent ordinairement sur des fonds vaseux, à une très faible profon- deur, et servent de refuge à une foule de petits Poissons et Mollusques, surtout des Littorines, des Rissoaires, Phasia- nelles, etc. L'île de Réjouit d'une température moyenne de 10 à 11°, grâce à une faible branche du Gulf Stream, courant marin chaud prenant naissance vers les Antilles, qui passe à quelques milles au large de la pointe des Baleines. En hiver, l'air est très humide ; le froid vif, mais de courte durée, et la neige, qui tombe rarement, reste peu de temps sur la terre. Les vents dominants soufflent de l'O. et du S.-O., ils sont violents et redoutés des marins. L'été, le vent du N.-E souffle le matin et la brise du N.-O. le soir. Ces vents rafraîchissent la température, qui est excessivement chaude sur le milieu du jour et contribuent à la formation du sel. Les Mollusques marins sont uniformément répandus sur la périphérie de l'île. A mi-marée, sur les rochers, on rencontre surtout en quantité les genres: Littorîna, Gibbula, Patella; dans le gravier, le sable ou la vase, les genres Tapes, Venus, Donax, Scrobicularia, PsammoUa, Cardlum, Tellina, Lucina, Ostrea, Anomla, Dans la zone des marées basses, dans les flaques d'eau : Sepia officlnalis et Aplysia depilans. Parmi les Zostères et les Fucus, les genres Trivia, lurbonilla, Ptyclxostomon, Alvania, Rissola, Lacuna, Phaslanella. Sur les rochers, à marée basse, on rencontre les genres Nassa, Purpura, Murex, Natica, Trochocochlea, Helcion, Chiton, Pecten, et les espèces : Buccinum undatum, Zizyphlnus conuloides, Gibbula maga et autres. Toujours dans la même zone et dans le sable graveleux quelques Dentallum, Solen, Ceratlsolen, Mija, Corbula, Pandora, Mactra, Astarte,Nucula, etc. Dans les pierres, ou les rochers, on rencontre les Pholas, Saxicava, Venerupis, Petricola. Enfin, on récolte, à la limite des basses marées de sizygies, ou avec la diague, dans les bas- fonds les espèces suivantes : Splrula Peroni, Actaeontomatllls, Scaphander lignarius, Cylichna cylindracea, Cassis Saburoni et C. Adansonl, Cassldarla rugosa, Neptunla Islandlca et N, Jeffrey siana, Aporrhals bllobatus, Eulima pollta et E . 72 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. subulata, Natica Aider i, Haliotls tuberculata, Lutraria elliptica, Dosinia exoleta, Venus casina et autres, Isocardia cor, Cardium norvegicum, Avicula Tarentina, Pinna pectinata, etc. Comme on le voit parce qui précède les Mollusques marins ne vivent pas tous dans la même zone des marées ; tandis que les uns recherchent le voisinage de la côte, d'autres aiment à vivre sur les rochers, les plantes marines, ou dans la vase et le sable. La majeure partie fréquente les bas-fonds. C'est donc dans ces divers milieux 'qu'on peut, avec succès, faire la pêche des Mol- lusques. Parmi les Mollusques terrestres, on ne rencontre guère que le genre Hélix. Sans doute, ils ont été apportés du continent, soit par la main de l'homme, soit avec des chargements de fourrages, ou des fagots de bois, que l'on importe annuellement dans l'île. Ce que l'on doit remarquer surtout c'est que les espèces du genre Hélix sont les mêmes que celles du littoral continental. On n'y trouve pas d'espèces locales, ou autochthones, à moins que ce ne soit Y Hélix aspersa var. minima dont on ne trouve la forme parmi- le type qui vit sur le continent. Les Mollusques d'eau douce sont peu nombreux. Cela tient sans doute à ce que l'île ne renferme ni rivières, ni étangs, ni mares où vivent d'ordinaire ces animaux. On ne trouve que quelques égoùts d'eau saumâtre autour du Bois, de la Couarde, d'Ars, des Portes, et un petit terrain marécageux, près de la- Tricherie ; mais, tous ces endroits sont peu favorables au déve- loppement de ces Mollusques, à cause des eaux croupissantes qui y séjournent. Les meilleures stations pour la récolte des Mollusques terrestres sontles sables maritimes, les vignobles, les vieux murs et les falai- ses de la côte. Pour faire de bonnes captures il faut opérer aussitôt après la pluie, ou tout au moins après une forte rosée ; c'est à ces moments favorables qu'on peut prendre en quantité ces animaux qui sortent de leurs retraites pour aller chercher leur nourriture. Tous les habitants de l'île se nourrissent d'un grand nombre de Mollusques. Parmi les espèces marines, quelques-unes se mangent crues, c'est-à-dire telles qu'elles ont été pêchées : les Palella, Scrobicularia, Venus, Tapes, Cardium, Modiola, PH. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES DE Li'lLE DE RÉ 73. Mytilus, Ostrea, et Pecten varius ; d'autres, au contraire, subissent quelques préparations culinaires qui les font rechercher par les étrangers qui viennent en villégiature dans l'île, notam- ment pendant la saison balnéaire, ces dernières espèces appar- tiennent à divers genres : Loligo, Sepia, Buccinum, Littorina, GiWala, Trocliocochlea, Pholas, Solen, Pecten. Enfin, quelques espèces se mangent indifféremment crues ou cuites : ScroM- cularia, Venus, Cardium, Mytilus, Pecten varius, Pholas, Solen, Bonax. En fait de Mollusques terrestres les Rhétais ne mangent que Y Hélix aspersa, qu'ils récoltent en abondance dans les vignes, au moment des vendanges. Pour engraisser ces Mollusques, qu'ils appellent Limats, ou Cagouilles, ils les renferment dans des cais- ses, ou de vieilles barriques défoncées, et les nourrissent soit avec des raisins, soit avec de la mie de pain qu'ils font mijoter dans du moût, ou du vin ; quelques uns même leur donnent de la farine. C'est une bonne provision pour les habitants qui les mangent surtout pendant l'hiver. Cet Hélix étant très apprécié, pour son goût, par les .conti- nentaux, les insulaires en exportent beaucoup à l'époque des vendanges. Le prix du cent varie entre 30 et 60 centimes. Ils exportent également en grand nombre les Mollusques marins suivants : Scrobicularia piperata, Tapes decussatus, Cardium edule, Pecten varius et surtout Ostrea edulis, si recherché des gourmets, à cause de son goût délicat. Bien que plus com- mun, YOstrea angulata est moins exporté. On en fait une assez grande consommation dans l'île, surtout quand il a été parqué un ou deux ans. Le genre Mytilus est le seul employé dans l'île pour amorcer, encore n'est-ce que pour prendre des Crabes dans les espèces de nasses, en filet ou en osier, que les habitants appellent bourgnes. Grâce aux matériaux qui m'ont été fournis par des pêcheurs complaisants, que je remercie beaucoup, et aux résultats que j'ai pu obtenir de mes recherches persévérantes sur tout le littoral et dans l'intérieur de l'île, je me suis permis de dresser un catalogue de la faune malacologique rhétaise. Bien qu'un certain nombre d'auteurs aient parlé dans leurs ouvrages de quelques :. 74 NANTES. — BULL. sur. se. NAï. OUEST. — T. (J. espèces provenant de l'île, je ne crois pas qu'il ait paru de catalogue spécial, donnant une idée précise de cette faune. J'ai suivi la classification adoptée par M. Locard dans ses deux Prodromes de Malacologie française ainsi que dans sa Conchyliologie française. Comme je n'ai pas cru devoir mettre toutes les synonymies, je renvoie, pour l'étude de celles-ci, le lecteur aux ouvrages spéciaux cités ci-dessus. Je m'empresse de dire que ce petit travail n'est qu'une ébauche, car il y a encore beaucoup à faire, surtout au point de vue des recherches et de l'étude des Mollusques des bas-fonds et des eaux douces. J'accepterai avec plaisir le concours des personnes qui voudraient bien m'honorer de leur confiance en me fournissant soit des matériaux, soit des renseignements à ce sujet. Qu'elles veuillent bien recevoir ici mes remerciements anticipés. — De mon côté, je ferai tout mon possible afin de contribuer, par mes recherches, à augmenter le nombre des espèces que je signale dans ce petit catalogue. J'assure de ma profonde gratitude M. A. Locard, qui a bien voulu me guider dans mon travail en me déterminant mes coquilles. Il m'a prodigué ses conseils avec un désintéressement scientifique auquel je suis heureux de rendre hommage, qu'il me permette toujours de compter sur son éminent concours dont j'apprécie la haute valeur. La Mazurie, par Aizenay (Vendée), 9 février 1896. PH. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES DE L'iLE DE RÉ I MOLLUSQUES MARINS Classe CEPHALOPODA Ordre DECAPODA Famille LOLIGINIDAE Genre loligo de Lamarch Loligo vulgaris de Lamarck. — Locard, 1886, Prodr., p. 12. On pêche ce Céphalopode dans les écluses de l'île où, à certains moments de l'année, il est assez commun. On le prend aussi au chalut, mais plus rarement. Les insulaires estiment sa chair et désignent cette espèce sous le nom de Seiche anglaise, Encornet. Famille SEPIIDAE Genre sepia de Lamarch Sepia officinalis Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 15. Commun sur tout le littoral de l'île, surtout au printemps. Les habitants font une grande consommation de ce Céphalopode. Après avoir nettoyé la Seiche, ils la mettent à sécher ; c'est une conserve pour l'hiver. A cette saison, les Rhétais lui font subir certaines préparations, puis la font cuire pour la manger avec de la moutarde. C'est un mets peu recherché des habitants du continent. Son sépion est becqueté par les Oiseaux ; pulvérisé, il entre dans certaines poudres dentifrices ; son encre (sépia) peut servir à écrire, elle sert à fabriquer la couleur qui porte son nom et qui est employée par les aquarellistes. D'autres Céphalopodes vivent certainement sur les côtes de l'île ; ils sont à rechercher. 76 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 5. Famille SPIRULIDAE Genre spirula de Lamarck Spirula Peroni de Lamarck. — Locard, 1886, Prodr., p. 17. Cette espèce a été recueillie dans les filets d'un pêcheur entre le Haut Banc du Nord et la pointe des Baleines. Elle a été amenée, sans doute, par le courant du Gulf Stream. Peu commun. Classe GASTEOPODA Ordre OPISTOBRANCHIATA Sous- Ordre TEGTIBRANCH IATA Famille APLYSIIDAE Genre aplysia Linné Aplysia depilans Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 60. Cette espèce, connue dans l'île sous Je nom de Chat de mer. est assez commune sur tout le littoral, dans les flaques d'eau, zone des Zostères et des Laminaires. La coquille de ce Mollusque, logée vers le milieu du dos, est constituée par une mince plaque cornée qui protège les branchies ; elle est d'un roux brillant. L'animal secrète un liquide violet foncé qui colore l'eau autour de lui quand il aperçoit un danger. Famille ACTAEONIDAE Genre actaeon de Mont fort Actaeon tornatilis (Linné). — Locard, 1886, Prodr., p. 68. Cette espèce vit à de grandes profondeurs entre Rochebonne et les Baleines. J'en ai recueilli quelques spécimens roulés à la côte sud de la Couarde. Peu commun. Famille SCAPHANDRIDAE Genre scaphander de Montfort Scaphander linnarius (Linné). — Locard, 1886, Prodr., p. 69. PH. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES DE L ILE DE RE il Vit sur les fonds vaseux. A été dragué entre Rochebonne et la pointe du Lizay. Commun. — Cette espèce est connue dans l'île sous le nom d'Oublié. Genre cylichna Lovén Cylichna cylindracea (Pennant). — Locard, 1886, Prodr., p. 70. Dragué au S.-O. d'Ars, à la pointe du Lizay. Assez commun. Famille BULLIDAE Genre bulla Linné Bulla navicula Da Costa. — Locard, 1892, Coq. mar. de Fr., p. 22, fig. 8. Sur les fonds vaseux parmi les Zostères et les Laminaires. — Le Fier d'Ars: la rade de Saint:Martin, devant la Flotte. Peu commun. Genre aceras Millier Aceras elecjans Locard, 1886, Prodr. p. 79. Cette espèce, bien distincte de VA. bullatum Miill., par son galbe cylindroïde-allongé. et plus rétréci dans le haut, vit dans les mêmes endroits que la précédente. Conche des Baleines, à un mille environ du Haut-Banc-du-Nord. Assez rare. Famille PHILIN1DAE Genre philine Ascanias Philine apertà (Linné). — Locard, 1886, Prodr., p. 88. Vit sur les Algues à Chamchardon. Assez rare. Ordre PROSOBRANCHIATA Sous-Ordre SIPHONASTOMATA Famille CYPRAEIDAE Genre trivia Gray Trivia europaea (Montagu). — Locard, 1886, Prodr., p. 92. 78 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. Cette espèce, connue sous les noms de Pucelage, Pou de mer, vit sur les fonds vaseux que couvrent les Zostères. Le Fier d'Ars ; la pointe des liâtes. Assez commun. Trivia Jousseaumei Locard, 1886, Prodr., p. 93. Diffère du précédent par son galbe plus allongé, ses tries ornementales plus fortes, plus accusées, toujours discontinues. Cette espèce est assez souvent marquée de 3 taches. Le Fier d'Ars ; la Fosse de Loix. Assez commun. Famille PLEUROTOMIDAE Genre clathurella Carpenter Glathurella elegans (Donovan). — Locard, 1886, Prodr., p. 117. Dans le Pertuis Breton, en face les Portes et Loix. Assez rare. Genre raphitoma Bellardi Raphitoma nebulum (Montagu). — Locard, 1886, Prodr., p. 119. Roulé à la côte sur le sable, parmi les nombreux échantillons de Bittium reticulatum (da Costa). Côte S. du Martray ; la Couarde. Peu commun. Genre mangilia Risso Mangilia taeniata (Deshayes). — Locard, 1886, Prodr., p. 123. Dans les flaques d'eau, parmi les rochers, à Chamchardon. Assez rare. Il est probable que des recherches ultérieures feront découvrir d'autres Pleurotomidés. Famille BUCCINIDAE Genre nassa de Laniarck Nassa nitida Jeffreys. — Locard, 1886, Prodr., p. 134. PH. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES DE L ILE DE EE i{3 Espèce typique, courte, ventrue, recueillie parmi les rochers à marée basse. Loix; les Portes. Peu commun. Nassa Rochebrunei Locard, 1887, Contrib., X, p. 31, fig. 3. — Ibid., 1893, Coq. mar. de Fr., p. 75. Espèce voisine de la précédente, mais bien caractérisée par sa taille plus forte, son galbe plus globuleux et sa spire très courte. Loix; rade de Saint-Martin. Peu commun. Nassa Servaini Locard, 1887, Contrib., X, p. 29, fig. 2. — Ibid., 1892, Coq. mar. de Fr., p. 75. Sous les pierres, les rochers, quelquefois sur les Fucus. Loix ; les Dates ; Saint-Martin. Peu commun. Nassa reticulata (Linné). — Locard, 1886, Prodr., p. 135 et 549. Cette Nasse, nommée Cornichon par les Rhétais, cause des ravages dans les parcs à Huîtres. Un grand nombre de coquilles de cette espèce servent de demeure au Bernard l'hermite ; leur coloration est variable. Vit sur les rochers, sous les pierres. Nassa isomera Locard, 1886, Prodr., p. 135 et 549. — Ibid., 1887, Contrib., X, p. 41, fig. 8. Ressemble comme galbe à la précédente, mais les côtes longi- tudinales et les cordons décurrents forment un treillissage absolument régulier. Loix; les Portes. Assez commun. Nassa incrassata (Millier). — Locard, 1886, Prodr., p. 136. Plusieurs échantillons roulés recueillis à la côte S. de la Couarde et du Bois. Peu commun. Nassa valliculata Locard, 1886, Prodr., p. 137 et 550. Cette espèce vit parmi les rochers, au niveau des basses marées d'équinoxes. Côte N. de Loix; Saint-Martin. Peu commun. Nassa pygmaea (de Lamarck). — Locard, 1886, Prodr., p. 138. Môme habitat que l'espèce ci-dessus, mais plus commune. Nassa Jousseaumei Locard. 1886, Prodr., p. 139 et 551. 80 NANTES. — BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. —T. 6. Coquille de petite taille à galbe court, renflé, ventru, avec une courte spire. Test solide. Espèce voisine de N. pygmaea ; se trouve dans les prairies de Zostères et de Laminaires. Le Fier d'Ars ; les Hâtes. Peu commun . Nassa semistriata Brocchi. — Locard, 1886, Prodr., p. 144. Cette espèce a été recueillie dans les filets d'un pêcheur au large du Bois (Pertuis d'Antioche). Assez rare. Genre buccinum Linné Buccinum undatum Linné. — Locard, 1886, Prodr.,]). 141 . Commun sur tout le littoral de l'île. Les Rhétais nomment cette espèce comestible Limât de mer. — On rencontre fréquemment sur nos plages les capsules agglomérées renfermant ses œufs. Les pêcheurs de la Manche désignent ces amas d'œufs sous le nom de Ran. Les Morues en absorbent de grandes quantités, aussi s'en sert-on comme amorce. Ce Buccin présente de nombreuses différences de formes qui ont servi à l'établissement des variétés correspondantes. La monstruosité sinistrorsa est peu commune sur nos côtes. Famille PURPURIDAE Genre purpura Bruguière Purpura lapillus (Linné). — P. lapillina Locard, 1886, Prodr., p. 146. Cette espèce est commune à la pointe des Baleines et en général sur tout le littoral de l'île. Elle prend diverses livrées, ce qui a permis de faire des variétés telles que P. Mzonalishamk.^etc. — Cette Pourpre, très carnassière, commet de grands ravages dans les bancs de Moules. Purpura imbricata de Lamarck. —Locard, 1886, Prodr., p. 146. Commun sous les pierres. Écluses de Loix, et probablement sur d'autres points. Famille CASSIIDAE Genre cassis de Lamarck Cassis Saburoni (Bruguière). — Locard. 1886, Prodr., p. 147. PH. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES DE L'iLE DE RÉ 81 Dragué entre le Haut-Banc-du-Nord et le Lizay . Peu commun . Cassis Adansoui Locard, 1886, Prodr., p. 148 et 556. Recueilli deux échantillons au pied d'un rocher à Chamchar- don. Doit se trouver au large des Baleines. Genre cassidaria de Lamarck Cassidaria rugosa (Linné). — Locard, 1886, Prodr. p. 150., Dragué dans le Pertuis Breton, en face Saint-Martin. Assez rare. — Certains pêcheurs mangent cette espèce. Famille MURICIDAE Genre murex Linné Murex erinaceus Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 160. Assez commun sur les côtes de l'île. Ce Murex, appelé vulgai- rement Cormaillot, Bigorneau, ou Perceur, cause des ravages dans les parcs à Huîtres. Il se développerait beaucoup si les marins ne lui faisaient une chasse incessante, ainsi qu'à l'espèce suivante. La destruction de ces Mollusques est surtout favorable en mars et avril, époque de leur accouplement. Murex tarentiuus de Lamarck. — Locard, 1886, Prodr., p. 160. Très commun sur les pierres détachées, les rochers à mi-marée. La plupart des coquilles mortes servent d'abris aux Pagurus ternardhus. Comme l'espèce ci-dessus, il est connu sous le nom de Bigorneau. Dans le midi de la France est considéré comme comestible. Murex aciculatus de Lamarck. — Locard, 1886, Prodr., p. 164. Vit sur les rochers parmi les Algues. Rade de Saint-Martin ; pointe des liâtes. Assez rare. Famille FUSIDAE Genre neptunia H. et A. Adams Neptunia islandica (Gmelin). — Locard, 1886, Prodr.. p. 174. 82 NANTES. —BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. —T. 6. Dragué près le Haut-Banc-du-Nord. La pointe du Lizay . Rare. Neptunia Jeffreysiana Fischer. — Locard, 1886, Prodr., p. 175. Dragué au large de Chamchardon et de Grignon. Plus commun que le précédent. Sous-Ordre HOLOSTOMATA Famille CERITHIIDAE Genre bittium Leach Bittium reticulatum (da Costa). — Locard, 1886, Prodr., p. 188. Parmi les rochers, sur les Fucus, dans les flaques d'eau qui forment courant. Très commun sur tout le littoral de l'île. Bittium Latreillei (Payraudeau). — Locard, 1886, Prodr., p. 189. Au bas des rochers, sur le gravier. Moins commun que le pré- cédent. Côte S. d'Ars; la Couarde. Bittium Jadertinum (Brussina). —Locard, 1886, Prodr., p. 190. Avec le B. reticulatum, mais plus rare. Flaques d'eau, Côte N. de Loix ; les liâtes. Famille APORRHAIDAE Genre aporrhais Dillwyn Aporrhais bilobatus Locard, 1886, Prodr., p. 192 et 568. Bas-fonds, à un mille environ au S. du Haut-Banc-du-Nord. Commun. Cette espèce est connue sous le nom de Pied de Pélican . Famille TURRITELLIDAE Genre turritella de Lamarch Turritella britannica de Monterosato. — Locard, 1892, Coq. mar. de Fr., p. 124, fig. 110. Recueilli plusieurs coquilles roulées dans les flaques d'eau, à PH. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES DE L'iLE DE RÉ 83 mi-marée, ou jetées à la côte par les vagues de fond. Loix et côte S. de la Couarde. Famille SCALARI1DAE Genre scalaria de Lamarck Scalaria communis de Lamarck. — Locard, 1886, Prodr., p. 195. Trouvé roulé sur la plage de la Couarde. Peu commun, mais doit exister ailleurs. J'ai pu constater deux variétés de couleur; un plus grand nombre d'échantillons m'aurait sans doute permis d'en observer d'autres ainsi que des différences de formes . Scalaria Turtonae (Turton). — Se. Turtonae Locard, 1886, Prodr., p. 196. Ramené dans la drague d'un pécheur de Pectus varius, près de la côte, à la Flotte. Assez rare. Famille EULIMIDAE Genre eulima Risso Eulima polita (Linné;. — Locard, 1886, Prodr., p. 205. Cette espèce a été draguée au N.-N.-O. de la Conche des Baleines, près le phare du Haut-Banc-du-Nord. Rare. Eulima subulata (Dono van).— Locard, 1886, Prodr., p. 208. Recueilli avec l'espèce précédente, mais moins rare. Famille TURBONILLID-AE Genre turbonilla Risso Turbonilla lactea (Linné). — Locard, 1886, Prodr., p. 216. Parmi les Fucus, près la côte S. du Martray. Assez rare. Famille PTYCHOSTOMIDAE Genre ptychostomon Locard Ptychostomon conoideum (Brocchi). — Locard, 1886, Prodr., p. 231. 84 NANTES. — BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. — T. 6. Dans les petites flaques d'eau, sous les Zostères. Pointe des liâtes ; entrée du Fier d'Ars. Assez rare. Ptychostomon unidentatum (Montagu). — Locard, 1886, Prodr., p. 232. Petite espèce draguée près la pointe des Barres ; les liâtes. Peu commun. Ptychostomon rissoides (Hanley). — Locard, 1886, Prodr., p. 233. Dragué en face de Loix et dans la rade de Saint-Martin. Espèce variable et peu commune. Famille RISSOIIDAE Genre alvania Leach Alvania cimex (Linné). — Alv. cimicina Locard, 1886, Prodr., p. 237. Assez commun parmi les Varechs. Conche des Baleines ; entrée du Fier d'Ars. Alvania lactea (Michaud). — Locard, 1886, Prodr., p. 247. Sous les Fucus, dans une flaque d'eau d'une écluse à la pointe des Baleines. Assez rare. Alvania cancellata!(da Costa). — Locard, 1886, Prodr., p. 240. Dans les flaques d'eau, au bas des rochers. Côte N. de Loix ; la Flotte ; côte S. de la Couarde et du Martray. Assez commun. Alvania Montaçjui (Payraudeau). —Locard, 1886, Prodr., 242. Parmi les rochers à demi-enlisés. Pointe de la Couarde ; Cham- chardon. Assez rare. Alvania costata (Adams). — Locard, 1886, Prodr., p. 249. Avec l'espèce précédente, mais plus commun. Genre rissoia de Fréminville Rissoiamembranacea (Adams). — Locard, 1886, Prodr., PII. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES DE L ILE DE RÉ 85 Sous les Zostères, les Fucus et autres plantes marines . S'attache en grande quantité aux engins de pêche. Le Fier d'Ars ; les côtes de Loix, etc. Rissoiîi liliacina Réclu. — Locard, 1886, Prodr., p. 258. Dragué au bas des rochers de Chamchardon. A la pointe du Lizay, sous Fucus serratus et Lam inaria punctata. Se trouve quelquefois avec l'espèce précédente. Assez commun. , Rissoia parva («la Costa). — Locard, 1886, Prodr., p. 261. A l'entrée du Fier d'Ars et derrière quelques écluses de Loix, sous les Zostères et certaines Laminaires. Commun. Rissoia interrupta (Adams). — Locard, 1886, Prodr., p. 261. Se trouve aux mêmes lieux avec le précédent, mais moins commun. Genre cingula Fleming Cingiila vittata (Donovan). — Locard, 1892, Coq. mar. de Fr., p. 175, lig. 150. Dans les flaques d'eau, entre Grignon et Chamchardon ; sans doute ailleurs. Assez rare. Genre barleeia Clark Barleeia rubra (Adams). — Locard; 1886, Prodr., p. 272. Dans les flaques d'eau à fond sableux, sous les Zostères et les Laminaires. Fier d'Ars; les liâtes. Assez commun. Famille NATICIDAK Genre natica Scopoli Natica catena (da Costa). — N. catenata Locard, 1886, Prodr., -p. 274. Dans les bas-fonds. Pertuis Breton, près des côtes de Loix et Saint-Martin. Se trouve accidentellement roulé sur les plages, de taille assez petite. Peu commun. Natica Alderi Forbes. — Locard, 1886, Prodr., p. 275. 86 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. Cette Natice, de coloration variable, a été draguée à la pointe du Lizay . Assez rare. Natica fusca de Blainville. — Locard, 1886, Prodr., p. 277. Recueilli plusieurs coquilles mortes parmi les rochers. Ligne des basses marées d'équinoxes, près de la côte de Loix ; les liâtes. Famille LITTORINIDAE Genre littorina de Ferrusac Littorina obtusa (Linné). — Locard, 1886, Prodr., p. 281 . Espèce commune sur tout le littoral de l'île, sous les pierres, sur les rochers à mi-marée. La coloration variable de cette coquille a amené quelques naturalistes à faire de cette espèce plusieurs variétés: aurantia, sulpliura, retusa, subnigra, viridis, zonata, etc. Littorina ustulata (de Lamarck). — Locard, 1886, Prodr., p. 282 et 578. Forme voisine de la précédente, mais à spire moins déprimée, à galbe général moins globuleux. Coloration variable. Loix; les Portes; Saint-Martin. Assez commun. Littorina rudis (Maton). — Locard, 1886, Prodr., p. 283 et 578. Mêmes stations que les précédents. Commun. Littorina Danieli Locard, 1886, Prodr., p. 283 et 578. Même taille que L. rudis, mais d'un galbe plus étroit, plus élancé avec le dernier pour bien anguleux ; test épais, orné de petites côtes décurrentes peu profondes. Assez commun, sous les pierres, sur tout le littoral de l'île. Littorina tenebrosa (Montagu). — Locard, 1886, Prodr., p. 284 et 579. Cette espèce, commune, que l'on peut recueillir sur tout le littoral, à mi-marée, ne serait, d'après certains malacologistes, qu'une variété de Litt. rudis. Littorina littorea (Linné).— Locard, 1886, Prodr., p. 285 et 580. PH. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES DE L'iLE DE RÉ 87 Très commun sur les rochers, à mi-marée, les vasières. Les insulaires nomment cette espèce : Guignette, Bigorneau. Comes- tible, surtout en hiver. Littorina sphaeroidalis Locard, 1886, Prodr., p. 285 et 580. Espèce voisine de la précédente, mais d'un galbe très globuleux, à spire très courte et obtuse. Elle atteint 32 m/m. de hauteur et 27 à 29 m/m. de diamètre. C'est, croit-on, la plus forte taille de nos Littoiïnes françaises (Locard). Assez commun. Genre lacuna Turton Lacuna pallidula (da Costa) . — Locard, 1886, Prodr., p. 288. Au bas des rochers, sous les pierres, les Algues. Côtes de Loix ; Saint-Martin ; Chamchardon. Peu commun. "Lacuna puteola (Turton). — Lac. puteolinaLoc&rù, 1886, Prodr., p. 289. Sous les Algues à l'entrée des ports de la Flotte, de Saint-Martin; la Pallice. Assez rare. Lacuna quadrifasciata (Montagu). — Locard, 1886, Prodr., p. 290. Sur les Zostères et les Algues. S'attache aux engins de pêche. Espèce très commune. Entrée du Fier d'Ars ; les liâtes. Famille PHASIANELLIDAE Genre phasianella de Lamarck Phasianella pulla (Linné). — Locard, 1886, Prodr., p. 292. Vit sur les Algues, sous les Zostères. Près des côtes de Loix ; Fier d'Ars; les liâtes. A la baisse, côte S. du Martray. Espèce assez commune. Famille CYCLOSTREMIDAE Genre adeorbis S. Wood. Adeorbis sùbcarinatus (Montagu). — Locard, 1896, Prodr., p. 301. Dans les flaques d'eau à fond sableux. Chamchardon ; pointe de la Couarde; à la côte, au Mardray. Assez rare. 88 NANTES. — BULL. SOC. SC. NA.T. OUEST. — T. 6. Famille TURBINIDAE Genre zizyphinus Gray Zizyphinus conuloides (de Lamarck). — Locard, 1886, Prodr., p. 306. Sur les pierres, les rochers. Côtes de Loix ; Ohamchardon ; Grignon ; les Baleines. Cette espèce de coloration variable est assez commune. Zizyphinus granulatus (Boni). — Locard, 1886, Prodr., p. 310. BeUe espèce draguée entre les Baleines et le Haut-Banc-du- Nord ; rade de la Pallice. Rare. Zizyphinus exasperalus (Pennant). — Locard, 1886, Prodr., p. 310. Sur les rochers des Baleines ; Chamchardon ; le Lizay. Assez rare . Genre gibbula Eisso Gibbula maçja (Linné). — Locard, 1886, Prodr., p. 314. Espèce commune sur tout le littoral de l'île, sur les pierres, les rochers, les Algues et les Zostères. Comestible, mais peu recherchée . Gibbula Adansoni (Payraudeau). — Locard, 1886, Prodr., p. 318. Recueilli un exemplaire mort, dans le trou d'un rocher, à Chamchardon. Doit se rencontrer ailleurs, bien que cette espèce soit spéciale à la Méditerranée. Gibbula cineraria (Linné). — Locard, 1886, Prodr., p. 319. Espèce comestible, commune sur tout le littoral de l'île. Elle est, ainsi que les suivantes, nommée Chachiou par les insulaires. Gibbula obliquata (Gmelin). — Locard. 1886, Prodr., p. 320. Sur les rochers, sous les pierres, à mi-marée. Très commun sur tout le littoral, mélangé avec le précédent. Comestible, mais sensible à la gelée . l'Il. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES DE L'iLE DE RÉ 89' Gibbula Pennanti (Philippi). — Locard, 1892, Coq. mar. de Fr.,\). 212. Voisin du Gibb. obliquata. Même habitat, mais moins commun. Genre trochocochlea Klein Trochocochlea lineata (da Costa). — Locard, 1892, Coq. mar. de Fr., p. 214. Espèce comestible, mais moins recherchée que celles du genre précédent: Gibb. cineraria, obliquata et Pennanti. Coloration et forme variables. Loix ; Saint-Martin ; la Flotte, etc. Commun. Famille CALYPTRAEIDAE Genre calyptraea de Lamarch Calyptraea sinensis (Linné). — Locard, 1886, Prodr.,ip. 337. Espèce ramenée en draguant le Pecten varius, devant la Flotte et Saint-Martin . Assez rare. Famille HALIOTIDAE Genre haliotis Linné Haliotis tuberculata Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 330. Dans les bas-fonds à la pointe du Lizay et au S. de Chamchardon. A la suite de forts vents d'ouest on en trouve quelques coquilles roulées à la pointe des Baleines. Taille variable. Assez rare. Famille PATELLIDAE Genre patella Linné Patella vulgata Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 340. Cette espèce est très commune sur tout le littoral de l'île. Les Patelles, appelées Bernicles, ou Jambes, sont comestibles. Ces Mollusques adhèrent fortement aux rochers. Pour les capturer facilement, il faut les surprendre la nuit à l'aide d'une 7 OU NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. li . faible lumière, ou le matin à la rosée; on peut alors les saisir prestement à la main sans l'aide d'un couteau . Patella Servaini Mabille. - Locard, 1892, Coq. mar. de Fr.,$. 227. Sur les rochers, sous les Algues. Adhère surtout aux pierres des écluses. Loix ; les Portes. Peu commun. Patella athletica Bean. — Locard, 1892, Coq. mar. de Fr., p. 227. Avec P. rulgala, mais moins commun. Patella caerulea Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 342. Sur les rochers à mi-marée, les pierres détachées et couvertes de Fucus. Loix. Assez commun. Patella tarentina von Salis Marschins (non Lamarck).— Locard, 1886, Prodr., p. 342; ibid., 1892, Coq. mar. de Fr., p. 228, fig. 205. Moins commun que le précédent. Loix; les Portes; les Baleines. Patella aspera de Lamarck. — Locard, 1886, Prodr., p. 343. Cette espèce, assez rare, a été recueillie aux Baleines et à Chauveau. Se trouve accidentellement roulée à la côte S. de l'île. Patella Taslei Mabille. — Locard, 1892, Coq. mar. de Fr., p. 227. Assez commun sur les rochers des Baleines et de Chamchardon ; Loix. Plus rare sur la côte S. de l'île. Espèce de coloration et de forme variables. Genre helcion Denys de Montfort Helcion pellucidum (Linné). — Locard, 1886, Prodr.,/p. 343. Sur les Fucus et les Laminaires qui couvrent les rochers, à marée basse. Chamchardon. Peu commun. Helcion gracile Locard, 1892, Coq. mar. de Fr., p. 230. PU. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES DE L'iLE DE RÉ 91 Sur les rochers, les grandes Laminaires. Côte N. de Loix ; les Portes. Peu commun. Genre tectura Audouin et Milne-Edwards Tectura virginea (Millier). — Locard, 1886, Prodr. ,\>. 344. Sur les rochers à marée basse. Loix ; les Portes. Peu commun. Famille CHITONIDAE Genre chiton Linné Chiton marginatus Pennant. — Locard, 1886, Prodr., p. 345. Sur les pierres immergées, sur Fucus serratus. Côte N. de Loix ; les liâtes. Assez commun . Chiton cinereus Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 348. Sur les pierres et les rochers couverts d'Algues, à mi-marée. Assez commun sur tout le littoral de l'île . Chiton caietanus Poli. — Locard, 1886, Prodr., p. 350. Se plait, comme les espèces précédentes, sur les pierres, parmi les plantes marines ; mais moins commun. Les Baleines ; Chamchardon ; Chauveau, et çà et là sur la côte N. de File. Genre acanthochites Leach Acanthochites fascicularis (Linné). — Locard, 1886, Prodr., p. 351. Sur les rochers, sous les pierres, à marée basse. Assez commun sur toutes les côtes de 111e . Classe SOAPHOPODA Famille DENTALIIDAE Genre dentalium Linné Dentalium îiovemcostatum de Lamarck. — Locard, 1886, Prodr., p. 356. Sur le sable, le gravier. Fosse de Loix ; les liâtes, Fier d'Ars, le Martray. Assez commun. 92 NANTES. — BULL. -SOC. SC. NAT. OUEST. —T. 6. Dentalium entalis Linné. — D. entalelAn., Locard, 1886, Prodr., p. 357. Mêmes localités que l'espèce précédente; côte N. de Loix, à mi-marée ; la Moulinatte ; etc. Assez commun. Dentalium vulcjare da Costa. — Locard, 1886, Prodr., p. 356. Sur le sable. Plage de llivedoux ; le Martray, la Conche des Baleines . Assez commun . Classe LAMELLIBRANCHIATA Ordre SIPHONATA Sous-Ordre SI NUPALLEALES Famille PHOLAD1DAE Genre pholas Linné Pholas dactylus Linné. — Pli. dactylina Lin., Locard, 1886, Prodr., p. 365. Ces Pholades perforent les pierres les plus dures et s'y logent. On les appelle Dails dans le pays. Malgré leur goût poivré elles sont comestibles. Les rigoureux hivers de 1870-71, 1879-80 et 1889-90 leur ont été très funestes. Le froid, en rendant les pierres gélives, en a fait périr un grand. On ne trouve guère, aujourd'hui, sur toutes les côtes de l'île, que des coquilles mortes. Pholas candida Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 366. Vit dans les fonds mous, vaseux ou argileux. Le Martray ; le Fier d'Ars et çà et là, à la côte S. de l'île. Plus rare que le pré- cédent. Pholas parva Pennant. — Locard, 1886, Prodr., p. 367. Perfore les pierres tendres. Assez commun sur tout le littoral de l'île. PH. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES DE L ILE DE RÉ 93 Famille SOLENIDAE Genre solen Linné Solen vagina Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 370. Les Solen, qu'on désigne vulgairement dans le pays sous les noms de Coutelées, Couteaux, vivent enfouis verticalement dans le sable, à l'extrême limite de la basse-mer. Ils sont comestibles. Le S. vagina est commun sur tout le littoral de l'île. Solen ensis Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 371. Moins commun que le précédent. Rivedoux ; Sablonceaux. Solen siliqna Linné. — S. siliquosa Locard, 1886, Prodr., p. 372. Espèce recueillie cà et là sur le littoral, mais peu répandue. Genre ceratisolen Forbes Ceratisolen legnnien (Linné). — Locard, 1886, Prodr., p. 373. Trouvé deux échantillons, sur la plage, entre la Couarde et le Martray. Doit exister dans les sables vaseux qui avoisinent la côte. Famille SAXICAVIDAE Genre saxicava Fleuriau de Belleville Saxicava arctica (Linné). — Locard, 1886, Prodr., p. 376. Sur de vieilles épaves au pied d'une balise d'écluse. Sur la côte d'Ars ; Chamchardon. Assez rare. Saxicava rucjosa (Linné). — Locard, 1886, Prodr., p. 379. Dans les rochers. Côtes de Loix; les Portes; les Baleines. Assez commun. Genre venerupis de Lamarch Venerupis Irus Linné. — V. Irusianus Locard, 1886, Prodr., p. 379. Dans les fentes de rochers ; parmi les pierres roulées, à la 94 NANTES. — BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. — T. 6. côte. Les liâtes et côte S. de l'île, surtout à Chauveau. Assez commun. Genre petricola de Latnarck Petricola lithophaga (Retzius). — Locard, 1886, Prodr., p. 381. Dans les rochers, les pierres détachées qui servent à la cons- truction des écluses, parmi les Pholades sur tout le littoral de l'île. Assez commun. Ce Mollusque est sensible à la gelée. Petricola semilamellata de Lamarck. — Locard, 1886., Prodr., p. 381. Dans les pierres, la vase dure. Côte N. de Loix ; les liâtes ; Saint-Martin. Peu commun. Famille MYADAE Genre my a Linné Mya truncata Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 382. Dans les fonds vaseux et sablonneux. Conche des Baleines ; le Martray. Peu commun. Cette espèce est comestible ainsi que la précédente. Mya arenaria Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 383. Assez rare à la pointe du Lizay et au Haut-Banc-du-Nord. N'a pas été trouvé plus au S. A la côte de Loix on rencontre parfois des coquilles roulées et à demi brisées. Famille CORBULIDAE Genre corbula Bruguière Corbula curta Locard, 1886, Prodr., p. 387 et 588. Recueilli deux valves, dans une flaque d'eau, au bas des rochers, niveau de la basse mer, côte N. de Loix. Famille PANDORIDAE Genre pandora Bruguière Pandora inaequivalvis (Linné). — Locard, 1886, Prodr., p. 390. PH. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES DE L'iLE DE RÉ 95 Dans les fonds vaseux et sablonneux. Côte S. de l'île; la Couarde ; le Bois. Valves roulées à la côte du Martray. Assez rare. Famille MACTRIDAE Genre mactra Linné Mactra gallina (da Costa). — Locard, 1892, Coq. mar. de Fr., p., 265. Dans les fonds sablonneux, à de petites profondeurs, ainsi que les espèces suivantes. Côte N. de Loix ; fosse de Loix ; Con- che des Baleines. Assez commun. Mactra gracilis Locard, 1891, Soc. malac, VII, p. 4, pi. 1, fig. 1 ; 1892, Coq. mar. de Fr.. p. 266. Espèce draguée à la pointe du Lizay. Rare, entre la pointe des Baleines et le Haut-Banc-du-Nord. Mactra subtruncata (da Costa). — Locard, 1886, Prodr. 9 p. 400. Dans le sable. Espèce commune au Martray et à la côte N. de Loix, et des Portes. On trouve souvent des coquilles roulées à la côte S. de l'île. Mactra stultorum Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 402. Je n'ai tr )uvé que des valves séparées à la côte S. de l'île, en face le Martray et la Passe. Assez rare. Genre lutraria de Lamarch Lutraria elliptica de Lamarck. — Locard, 1886, Prodr., p. 398. Recueilli un exemplaire dans un chalut, un peu au sud des Baleines et deux autres à la pointe du Lizay. Assez rare. Genre scrobicularia Schumacher ScrobiciUariapiperata(Gmelin).— Locard, 1886, Prodr., p. 406. Ces Mollusques vivent enfoncés dans la vase. Ils sont connus 96 NANTES. — BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. — T. 6. dans l'île sous le nom de Lavignons. Édule, mais d'un goût poivré. Très commun sur tout le littoral de l'île surtout dans les baies. Famille TELLINIDAE Genre donax Linné Donax anatinus de Lamarck. — Locard, 1886, Prodr., p. 412 et 591. Dans le sable, près du niveau de la basse mer. Conche des Baleines; les Portes. Peu commun. Donax semistriatus Poli. — Locard, 1886, Prodr., y. 414 et 592. Cà et là avec le précédent, mais plus rare. Recueilli des coquilles roulées au Martray ; la Couarde ; etc. Donax politus (Poli). — Locard, 1886, Prodr., p. 412. Assez rare dans la Conche des Baleines et à la pointe du Lizay . Doit se trouver ailleurs . Genre psammobia de Lamarck Psammobia vespertina (Chemnitz). — Locard, 1886, Prodr., p. 414. Je n'ai recueilli que des coquilles mortes sur la plage de Rivedoux et sur celle de Sablonceaux ; trouvé également dans les llaques d'eau à fond vaseux, à la pointe des liâtes. Peu commun . Genre tellina Linné Tellina fabula Gronovius. — Tell, fabuliformis Locard, 4886, Prodr., p. 419. On trouve des coquilles mortes, sur le sable, dans le platain du Martray et le long de la côte S. de la Couarde; Conche des Baleines. Assez rare. Tellina exigua Poli. — Locard, 1886, Prodr., p. 422. Mêlé au T. fabula, et à l'espèce suivante, mais plus rare. Tout le long de la côte sauvage de l'île. PH. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES DE L'iLE DE RÉ 97 Tellina tenuis da Costa. — Locard, 1886, Prodr., p. 423. Mêmes localités que les précédents. Assez commun au Martray et à la Passe, mais toujours comme coquilles mortes. Tellina balthica Linné. — Locard, 1886. Prodr., p. 423. Cette espèce se trouve souvent fixée aux paquets de Moules, dans les fonds sablonneux. Pertuis Breton ; les liâtes ; rade de Saint-Martin. Tellina crassa Pennant. — Locard, 1886, Prodr. , p. 424. Moins commun que les précédents. Vit dans le sable. Conche des Baleines ; les Portes ; entrée du Fier d'Ars. Famille CYTHEREIDAE Genre dosinia Gray Dosinia exoleta (Linné). — Locard, 1886, Prodr., p. 427. Espèce draguée au N.-N.-E. des Baleines, près le Lizay . Peu commun. Considéré comme comestible sur le littoral méditerranéen . Genre cytherea de Lamarck Cytherea Ghione (Linné.) — Locard, 1886, Prodr., p. 428. Recueilli deux coquilles mortes entre la côte S. de la Couarde et le Martray. On doit trouver les spécimens vivants, au S. de Chamchardon et dans la Conche des Baleines. Famille YENERIDAE Genre venus Linné Venus verrucosa Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 430. Espèce très commune sur tout le littoral de l'île, surtout dans les fonds vaseux et sablonneux, à mi-marée. Les insulaires la désignent sous le nom de Palourde sauvage . Elle est comestible, mais sa saveur poivrée fait qu'on la recherche peu . Venus Casina Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 431. Dragué ainsi que le suivant, à la pointe des Baleines, au N.-O. du Lizay et en face de la côte N. de Loix. Peu commun. 98 NANTES . — BULL . SOC . SC . NAT . OUEST . — T . 6 . Venus gallina Linné: — Locard, 1886, Prodr., p. 432. Mêmes stations que l'espèce précédente, mais plus rare. Venus striatula (da Costa). — Locard, 1892, Coq. mar. de Fr.,p. 289. Espèce draguée, entre la pointe des Baleines et le Haut-Banc- du-Nord, sur un fond de 20 brasses environ. J'en ai trouvé quelques valves séparées dans la Conche des Baleines. Assez rare. Venus ovata Pennant. — Locard, 1886, Prodr., p. 433. Recueilli avec l'espèce précédente. Assez rare. Genre tapes Megerle von Mûhlfeld Tapes decussatus (Linné) . — Locard, 1886, Prodr., p. 434. Espèce très commune sur tout le littoral, principalement dans le sable, la vase, le gravier. Mollusque comestible, connu sous le nom de Palourde. Il est bon de faire remarquer que les insulaires confondent sous ce nom plusieurscoquilles appartenant non seulement à des espèces mais même à des genres différents. Tapes pullaster(Montagu). — Locard, 1886, Prodr., p. 436. Dans le sable. La Flotte; platain de Rivedoux: Sablonceaux. Assez commun. Comestible, mais moins recherché que T. decussatus . Tapes saxatilis (Fleuriau de Bellevue). — Locard, 1886, Prodr.,?. 436. Parmi les rochers, les pierres tendres, le gravier, à mi-marée. Loix ; les Portes. Peu commun. Tapes pullicenus Locard, 1886, Soc. tnalac, III. p. 259, pi. 7, lig. 1. — Ibid. 1892, Coq. mar. de Fr., p. 292. Espèce peu commune. Les Portes; Le Martray ; la Grange d'Ars. Comestible. Tapes aureus (Gmelin) . — Locard, 1886, Prodr., p. 439. Recueilli plusieurs valves séparées à la pointe des liâtes et quelques exemplaires vivants à Rivedoux ainsi qu'à l'entrée du Fiers d'Ars. PH. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES DE L'iLE DE RÉ 99 Tapes seneus (îurton). — Locard, 1892, Coq. mar. de Fr., p. 296. Avec le précédent, etàlaConche des Baleines. Peu commun. Sous-Ordre I NTEGROPALLEALES Famille CYPRINIDAE Genre astarte /. Soicerby Astarte sulcata(da Costa). —Locard., 1886, Prodr., p. 443. Dans le sable vaseux d'une écluse, à la pointe des Baleines, et dans le gravier, au bas des rochers de Chamchardon . Assez rare. Famille CARD1IDAE Genre isocardia de Lamarch Isocardia cor (Linné). — Locard, 1886, Prodr., p. 446. Recueilli dans le chalut d'un pêcheur, entre les Baleines et la pointe du Lizay. Assez rare. Genre cardium Linné Cardium tuberculatum Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 449. Espèce draguée en face de Saint-Martin et de Loix. Assez rare. Toutes les Bucardes vivent enfouies dans la vase, ou à peu de profondeur dans le sable. — On en mange quelques espèces. Cardium echinatum Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 448. ' Espèce peu commune sur le littoral de l'île. Pointe du Lizay ; les Baleines; Grignon. Cardium bullatum Locard, 1892, Coq. mar. de Fr., p. 303. Dragué 'entre la pointe du Lizay et celles du Groin du Cou (Vendée), et à l'est des liâtes. Assez rare. — Comestible. Cardium paucicostatum Sowerby. — Locard, 1886. Prodr., p. 449. 100 NANTES. — BfJLL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. Recueilli à la pointe de Sablonceaux et à Chauveau. Parait rare . Cardium edule Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 450. Très commun sur tout le littoral de l'île, et particulièrement dans les vasières. Espèce comestible, nommée Coque-sourdon par les insulaires. Cardium nodosum Turton. — Locard, 1892, Coq. mar.de Fr., p. 306. Assez commun dans les vasières qui avoisinent la côte, et qui communiquent, à chaque marée, avec la mer. Cardium obtritum Locard, 1886, Prodr., p. 451 et 598. Avec le précédent, mais un peu plus commun. Cardium exiguum Gmelin. — Locard, 1886, Prodr.. p. 452. Avec C. nodosum et C. obtritum, mais plus rare. Loix ; les Portes . Cardium uorgevicum Spengler. — Locard, 1886, Prodr., p. 455. Espèce draguée, par 20 brasses environ, à un mille au N. des Baleines et au S.-O. de Chamchardon. Assez commun. Cardium oblongum Chemnitz. — Locard, 1886, Prodr., p. 455. Même habitat que le précédent, mais plus rare. On trouve parfois des valves roulées à la pointe des Baleines. Famille LUC1NIDAE Genre lucina Bruguière Lucina leucoma Turton. — Locard, 1886, Prodr., p. 463. On ne trouve que des valves séparées, sur les fonds vaseux et sablonneux, à mi-marée. Côte N. de Loix ; les Portes; Saint- Martin. Commun. PH. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES DE L'iLE DE RÉ 101 Ordre ASIPHONATA Famille ARCIDAE Genre pectunculus de Lamarch Pectunculusglycimeris (Linné). — Locard, 1886, Prodr., p. 476. Espèce draguée en face de Loix ; Saint-Martin. Se rencontre rarement roulé à la côte. Comestible sous le nom d'Amande de mer. Peu commun. Genre nucula de Lamarch Nucula nitida Sowerby. — Locard, 1886, Prodr., p. 485. Dans les flaques d'eau à fond sablonneux, parmi les rochers, à Chamchardon. On en trouve parfois des valves roulées à la côte S. de la Couarde et du Martray. Assez rare. Famille MYTILIDAE Genre modiola de Lamarch Modiola barbata (Linné). — Locard, 1886, Prodr., p. 491. Parmi les Mytilus edulis L., sur un fond sablonneux, près la pointe des liâtes. Sans doute ailleurs. Peu commun. Modiola ovalis Sowerby. — Locard, 1886, Prodr., p. 493. Je n'ai trouvé que des coquilles roulées à la pointe du Groin» de Loix, et à Rivedoux. Rare. Genre mytilus Linné Mytilus galloprovincialis de Lamarck. — Locard, 1886, Prodr., p. 496. Dans le bassin du commerce de Saint-Martin et en face de la Flatte et de Loix. Espèce de forme variable. Peu commun. Mytilus abbreviatus de Lamarck. — Locard, 1892, Coq. mar. de Fr., p. 333. Avec Mytilus edulis L., à la pointe des liâtes; rade de Saint- Martin . Espèce assez commune. 102 NANTES. —BULL. SOC. SU. NAT. OUEST. —T. 6. Mytilus edulis Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 497. Les Moules sont des Mollusques marins sociables, comme les Huîtres. On les trouve à peu près partout sur les bords de la mer. Elles aiment le mélange des eaux douces et des eaux salées. Il est peu de rochers, à l'embouchure des fleuves, peu d'écluses où Ton en rencontre quelques florissantes colonies. Elles tapissent aussi les pilotis, les bois submergés. Il s'en faut que la Moule soit prisée à l'égal de l'Huître. C'est un mets moins délicat, mais non pas moins utile. On a dit, avec raison, que la Moule était l'Huître du pauvre ; en effet, si l'Huître paraît sur la table du riche, et est servie à tout repas somptueux grâce à son prix élevé, la Moule permet au pauvre de faire, à peu de frais, des repas agréables, car ce modeste coquillage, quoique très commun et peu coûteux n'en est pas moins excellent à manger. On mange les Moules de diverses façons, soit crues, à l'huile et au vinaigre, soit cuites sur le gril. Certaines cuisinières d'Esnandes et de Charron savent constituer, avec elles, un plat très recherché des gourmets de la Rochelle. A rencontre des Huîtres, disent les amateurs, les Moules ne doivent être mangées que pendant les mois qui ne renferment pas dV. L'expérience a prouvé que la chair de ce Mollusque est plus tendre, et plus grasse, de juillet à janvier, tandis que de fin février à fin avril elle est maigre et coriace, on les dit alors laiteuses. Ce qui est certain, c'est qu'il est convenable de s'abstenir de l'ingestion de Moules à certaines époques, coïncidant avec les mois pourvus de la lettre r, qui sont celles de la ponte, et l'apparition du frai des Étoiles de mer et des Méduses, dont ces Mollusques sont friands. Ces frais étant véné- neux, rendent les Moules dangereuses et produisent quelque- fois des accidents assez graves chez les personnes qui les mangent crues à cette époque. Les symptômes d'empoisonnement se manifestent par un engourdissement général, 3 à 4 heures après le repas. Ce malaise est suivi d'une constriction à la gorge, d'une bouffissure de la face, accompagnées d'une soif ardente, de fréquentes nausées et de vomissements. Le traitement consiste à faciliter l'évacuation PII. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES DE L'iLE DE RÉ 10o des Moules ingérées et donner ensuite au malade de l'eau vinai- grée et 15 à 20 gouttes d'éther sur un morceau de sucre. La cuisson diminue beaucoup les effets du poison. La mytiliculture, ou culture des Moules, n'est pas en usage dans l'île de Ré, c'est une faute qu'on ne saurait pardonner aux habitants. Les insulaires se contentent simplement de recueillir les Moules sur les rochers et de les déposer pendant l'automne et l'hiver dans les marais salants, préalablement remplis d'eau à hauteur de 40 à 50 centimètres. Ils leur font subir ainsi, une sorte de parcage qui leur fait acquérir un goût particulièrement agréable. Ils les parquent également dans les claires à Huîtres, où elles s'engraissent et prennent la couleur verte que l'on recherche chez ces dernières. Si l'éducation des Moules est presque nulle dans l'île de Ré, par contre elle a lieu, sur une très grande échelle, dans diverses localités du littoral de la Charente-Inférieure, notamment à Esnandes, Marcilly, Charron. « Les premiers parcs furent établis en 1235 par un patron de barque irlandais, Patrice Walton, jeté sur nos côtes à la suite d'un naufrage. La nécessité lui suggéra l'idée de tirer parti de ces plages abandonnées et il fonda la mytiliculture. Ces descen- dants ont continué avec succès l'industrie qu'il avait créée. » On pratique des parcs artificiels formés de pieux et de palissades, réunis par un clayonnage grossier, haut de deux mètres et tapissé de Fucus : ces palissades s'avancent parfois jusqu'à une lieue dans l'océan; elles ont la forme d'un triangle dont la base est tournée vers le rivage et la pointe vers la mer. A cette pointe on pratique un passage étroit. Le triangle dont il s'agit est le champ où l'on sème, où l'on éclaircit, où l'on repi- que, où l'on plante, où l'on récolte les Moules. » (Quatrefages) . Ces parcs s'appellent bouchots, les boucholeurs sont ceux qui les exploitent. Quelques boucholeurs en possèdent parfois plusieurs, d'autres n'ont que la moitié, le tiers ou le quart d'un bouchot. « Les petites Moules éclosent au printemps et portent le nom 104 NANTES. — 1JULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. (j. de semence, elles ne sont pas plus grosses que des Lentilles, jusqu'à la fin de mai. A partir de cette époque, elles grandissent rapidement ; en juillet elles atteignent la taille d'un Haricot, on les nomme alors renouvelain, et elles sont bonnes à transplanter. Pour cela, on les détache des bouchots placés au plus bas de l'eau et on les place dans des poches faites de vieux filets que l'on fixe sur des clayonnages moins avancés en mer. Les jeunes Moules adhèrent par leur byssus à tous les objets voisins. A mesure qu'elles grossissent, on les éclaircit et on les repique sur d'autres pieux plus rapprochés du rivage. Enfin, on plante sur les pieux les plus élevés les Moules qui ont acquis toute leur taille et sont devenues marchandes, c'est là que se fait la récolte. » (Quatrefa- ges). « On récolte les Moules toute l'année, excepté pendant les grandes chaleurs et l'époque du frai . C'est à marée basse que l'on fait cette récolte ; mais comme le bouchot n'est plus qu'une vasière, le boucholeur pour ne pas s'enfoncer fait usage d'une sorte de nacelle nommée acon ou pousse-pied. Cette espèce de bateau est long de deux mètres et large de cinquante centimètres. Il se compose de quatre planches minces. Celle du fond, en bois de Noyer, se relève en avant, elle porte le nom de sol ou semelle ; les trois autres, en Sapin, forment les flancs et l'arrière, qui est coupé carrément. » Quand le boucholeur veut se servir de l'acon, il se met à cheval sur l'un des bords, tient une jambe ployée sous lui, se penche en avant et s'appuie sur les deux mains qui étreignent les deux côtés de la nacelle. Il pousse, avec l'autre jambe enfoncée dans la vase, et glisse avec rapidité sur la surface du bouchot. Le pêcheur peut piendre une personne avec lui dans son acon. C'est de la sorte que les boucholeurs se rendent à leurs bouchots, qu'une longue habitude leur permet de distinguer de ceux de leurs voisins, même pendant les nuits les plus obscures, malgré tous les détours de l'immense labyrinthe, que forment, sur la vasière,. les 6.000 palissades qui la recouvrent aujourd'hui. » (Coste). Un bouchot bien peuplé peut rapporter de 2.000 à 2.500 francs par an ; or, comme il existe aujourd'hui 800 bouchots, ayant PII. KOUS SEAU. — MOLLUSQUES DE L'iLE DE RÉ 105 une moyenne de 450 mètres de long, on peut estimer leur revenu à plus de 1.500.000 francs. L'exploitation de ces bouchots exigent un mouvement annuel de charrettes, de chevaux ou de barques, pouvant être évalué à près d'un million et demi. Comme on le voit, par ces chiffres, la mytiliculture est une branche féconde de la culture de la mer et les descendants de Walton, qui habitent encore Esnandes, ont droit d'être fiers de leur nom. — 11 serait à désirer que les habitants de l'île de Ré créassent sur divers points de la côte N. et N.-E une industrie semblable à celle qui fonctionne sur le littoral voisin. Mytilus incurvatus Pennant. — Locard, 1889, Soc. malac, VI, p. 188, pi. 4, flg. 5 ; ibid, 1892, Coq. mar. de Fr., p. 335. Çà et là avec le précédent, mais plus rare. Les liâtes ; la Flotte ; Chauveau . Mytilus pelecinus Locard, 1889, Soc. malac., VI, p. 98, pi. 4. iig. ; ibid, 1892, Coq. mar. de Fr., p. 333. Espèce draguée près le phare du Haut-Banc-du-Nord, et près le Lizay. Rare. Famille AVICULIDAE Genre avicula de Lamarck Avicula tarentina de Lamarck. — Locard, 1886, Prodr., p. 501 et 520. Dragué par 25 à 30 brasses de fond, à un mille environ au S. des Baleines. Peu commun. — Je possède une valve de cette espèce sur laquelle se trouve soudée la valve inférieure d'une Ostrea coclilearis Poli, rare sur nos côtes océaniques. Genre pinna Linné Pinna pectinata Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 501. Recueilli dans un filet, à un mille au S.-O. des Baleines, et près de Chamchardon. Peu commun. — J'en possède un exem- plaire mesurant 0 '», 30 de hauteur. Î06 SANTES. — BILL. sur. SC. XAÏ. OUEST. — 1. 6. Famille PECTINIDAE Genre pecten Mùller Pecten maxiraus (Linné). — Locard, 188(1. Prodr., p. 506. On drague cette espèce devant la Flotte, Saint-Martin, Loix, les Portes, etc., où elle est assez commune. On la vend à la Rochelle, comme comestible, sous le nom de Coquille de Saint- Jacques, bien que différente du P. Jaeobaeus (L.), espèce médi- terranéenne. Pecten varius (Linné). — Locard, 1886, Prodr., p. 509. Espèce très commune sur toutes les côtes de l'île, mais de coloration variable. Vit attaché aux pierres, aux rochers. On la drague surtout devant la Flotte, pendant l'hiver et une partie du printemps. La pêche de ce coquillage, très estimé, d'un prix peu élevé, nommé improprement Pétoncle, acquiert chaque année une importance de plus en plus grande. Le seul banc de la Flotte est exploité annuellement par près de 150 bateaux, montés par 650 hommes. Pecten distortus da Costa. — Locard, 1886, Prodr., p. 510. Dans les fissures des rochers ; sur les valves d'Huîtres. Côte N. de Loix ; les liâtes. Assez rare. Famille OSTREIDAE Genre ostrea Linné Ostrea ednlis Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 518. L'Huître, coquillage dont chacun apprécie le goût délicat, et regrette le haut prix. L'île de Ré est privilégiée pour la récolte de ce précieux Mol- lusque. Ses Huîtres vertes sont sans rivales. Les Huîtres sont répandues dans toutes les mers et partout elles sont recherchées pour l'alimentation. Elles vivent en société, et forment près des rivages d'immenses bancs, nommés naissins, sur lesquels on les recueille à l'aide de la drague, long filet en forme de sac, muni d'un long couteau qui racle le fond, en déta- che le coquillage et le fait tomber dans la poche du filet. • PH. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES DE L'iLE DE RÉ 107 Longtemps ce mode de pêche fut le seul employé; mais, comme il avait le défaut de recueillir les petites comme les grosses Huîtres et de détruire le frai, on imagina d'élever ces Mollus- ques de façon à les utiliser tous et à en améliorer le goût. C'est cette éduction qui prend le nom d'ostréiculture. Le premier qui, suivant Pline, créa l'ostréiculture fut Sergius Orata. Dans un but de spéculation, les Romains étaient très appréciateurs de ce délicieux Mollusque, ce Sergius Orata établit des parcs à Huîtres à Baies, petite ville située sur le golfe du même nom, à quelques kilomètres de Naples. Aujourd'hui, les descendants de ces ostréiculteurs romains, viennent demander à l'île de Ré ses méthodes perfectionnées. Tous ceux qui visitent l'île admirent ces rochers d'Huîtres, ces parcs créés sur une côte stérile, en face cette merveilleuse industrie, dont j'ai parlé plus haut, fondée il y a huit siècles par un obscur marin. Disons quelques mots de cette culture artificielle de l'Huître, en usage à l'île de Ré. L'Huître est d'une fécondité prodigieuse, elle peut donner annuellement 2 millions d'œufs. La saison du frai est de juin à septembre. Pendant cette époque, il est bon de s'abstenir de manger ces Mollusques qui pourraient occasionner des indispo- sitions. Les œufs donnent. naissances à de petites Huîtres qui portent le nom de naissain. Le naissain se fixe sur tout ce qu'il rencontre, pierres, pilotis, etc. A ce moment les jeunes Mollus- ques sont exposés à mille dangers : les Poissons, les Crustacés, les Serpules, les Balanes les détruisent en grandes quantités. Dans l'île de Ré, on a établi, pour recevoir ce naissain, des collecteurs, sortes de ruches tuilées, qu'on superpose deux par deux ou trois par trois, au nombre de 6 ou 9 ; on se sert égale- ment de pierres plates et de ciments-porte-graines. Pour fabri- quer les ciments-porte-graines, on sature d'eau des tuiles et l'on étend le ciment, préalablement délayé, dans la partie concave, de manière à la recouvrir d'une couche d'un centimètre, quel- quefois plus ; puis on laisse sécher. Le ciment sec doit être assez dur pour résister à l'action de l'eau de mer, et assez tendre, cependant, pour permettre sans difficulté l'enlèvement du nais*» 108 NANTES. — BULL. SOC. Sf ' . NAT. OUEST. — T. fi. sain, une couche de ciment épaisse facilite l'enlèvement des jeunes Huîtres. Tous ces appareils : ruches tuilées, ciments-porte-graines, etc., sont déposés dans les parcs à Huîtres situés près de la côte. Il y en a plus de 800 dans l'île de Ré. Quand le naissain est suffisamment développé, c'est-à-dire lorsque les jeunes Huîtres ont atteint 5 centimètres environ de diamètre, on les détache des collecteurs, ou des rochers, où elles sont fixées. Cette opération porte le nom de détroquage. Elle est presque toujours faite par des femmes, au moyen d'un instrument de fer ayant la forme d'un ciseau plat, ou avec un outil quelconque, pourvu qu'il ait la forme d'une lame. Les Huîtres détroquées sont portées dans des réservoirs appe- lés claires (les Rhétois les nomment abottes), où elles doivent grossir et verdir. C'est ce qu'on nomme le parcage. Ces claires sont de véritables champs de 7 à 800 mètres carrés de superficie, leur forme est variable. Elles se trouvent situées près de la côte, et de telle sorte que l'eau de la mer ne puisse y arriver que lors des grandes marées et être ainsi renouvelée de quinzaine en quinzaine, ou de mois en mois. Il y a cependant des claires que l'eau recouvre à chaque marée, elles se trouvent situées à quelques mètres du rivage. Le fond des parcs doit être privé d'eau chaque année, rester exposé aux influences solaires et débarrassé du limon que les eaux de la mer y déposent. La vase, recouvrant peu à peu les Huîtres, ne tarderait pas à les faire périr; aussi doit-on, dès qu'elles commencent à s'envaser, les retirer de la claire qu'elles occupent et les mettre dans une autre nouvellement préparée. A défaut d'une claire de rechange on nettoyé partiellement celle où se trouve les Huîtres que l'on dépose au fur et à mesure dans les parties nettoyées. Il faut deux ans de séjour dans les claires pour que les Huî- tres atteignent leur complet développement. L'Huître qui vient d'être pêchée n'est pas encore verte. C'est à son séjour dans le réservoir qu'elle doit la couleur qui la fait rechercher. La coloration de ce Mollusque a été expliquée de diverses manières: Les uns l'ont attribuée à une petite Mousse qui tapisse le fond des claires, d'autres à la nature du terrain, à la PH. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES DE L'iLE DE RÉ 109 présence d'un petit animalcule du genre Vibrion, à la combinai- son de l'eau douce et de l'eau salée. D'après le Dr Sauvé, de la Rochelle, la viridité réside dans la production d'une Algue qui naît dans des circonstances spéciales. Elle parait donc causée par les Diatomacées qui tapissent le fond des claires. « Les molécules vertes pénètrent dans les branchies de l'Huître par suite de la respira tien, s'y arrêtent, les gorgent, les obstruent, les colorent. En même temps le pauvre animal, gêné dans ses fonctions essentielles, s'infiltre et se dilate. » (Moquin-Tandon). C'est cette maladie qui rend son tissus plus tendre et plus déli- cat. Les Huîtres verdissent avec d'autant plus de rapidité qu'elles ont été privées longtemps de nourriture. Tous les Mollus- ques, d'ailleurs, plongés et séjournant dans l'eau de la claire y verdisent comme l'Huître. J'ai déjà signalé ce fait en parlant de la Moule. Les Huîtres de Loix et de la Couarde sont très renommées, et atteignent des prix élevés, tant à cause des difficultés qu'a éprouvées la reproduction qu'à une maladie dont elles sont attaquées et qui en fait périr un grand nombre. Cette maladie m'a semblé être causée par une sorte de vase pourrie, où par- fois pullulent des petits Vers. Cette vase en s'introduisant dans l'intérieur de la coquille la détériore, l'animal se fatigue, mai- grit et meurt. Les Huîtres qui ont deux ans de claire valent de 10 à 12 francs le cent, celles qui n'ont qu'un an se vendent encore 6 à 7 francs. Il s'en exporte peu de l'île : la plus grande partie est vendue aux étrangers qui visitent le pays et qui savent que les Huîtres qu'on y élèvent sont très renommées. En terminant, qu'il me soit permis de constater, avec regrets, le délaissement de l'ostréiculture dans l'île qui m'a vu naître. 11 y a une vingtaine d'année cette industrie y était florissante, aujourd'hui on la regarde presque avec indifférence. A quelle cause attribuer cet état de choses ? C'est sans doute à la maladie dont j'ai fait mention plus haut, qui détruit les Huîtres en grande quantité. Ce n'est pas une raison pour désespérer. Avec un peu de soins et de bonne volonté on peut enrayer le mal. Je souhaite ardemment que mes compatriotes se remettent à l'œuvre avec persévérance. 110 NANTES. — BULL. SOC. SC . NÀT . OUEST. —T. 6. Ostrea angulata (de Lamarck). — Locard, 1886, Prodr. p. 520. Cette espèce appelée Huître portugaise, Huître de Portugal, se propage facilement, et rapidement depuis quelques années. Elle se fixe surtout aux pierres, aux rochers, aux pilotis. Son goût est moins fin que celui de la précédente. Cependant, lorsqu'elle est parquée, en atteignant de plus grandes dimensions, sa chair devient moins coriace, bien qu'elle conserve toujours la saveur spéciale qui la tient éloignée de beaucoup de tables. Les habitants de l'île n'ont presque rien fait pour l'élevage de cette espèce. Ils se contentent de la déposer négligemment dans des parcs, où elle grossit, en verdissant, comme sa sœur 0. edu- lis. Son goût s'améliore peu, même après deux ou trois ans de parcage. Genre anomia Linné Anomia ephippium Linné. —A.ephippia Linné; Locard, 1886, Prodr., p. 520. Les insulaires désignent ce Mollusque sous le nom d'Etran- gloir. 11 vit sur les Huîtres, les Peignes et autres grandes coquilles. Commun sur tout le littoral. Anomia electrica Linné. — Locard, 1886, Prodr., p. 521. Je n'ai trouvé que des valves roulées sur la côte N. de Loix et entre la Couarde et le Martray. Moins commun que le précé- dent. Il MOLLUSQUES TERRESTRES Classe GASTROPODA Ordre INOPERCULATA Sous-Ordre PULMONAGEA Famille LIMAC1DAE Genre limax Linné Limax cinereus Millier. — Locard, 1882, Prodr., p. 15. Dans les lieux frais, sous les Mousses, les pierres, au pied des murs. Loix ; la Couarde, dans toute l'île. Commun. l'Il. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES 1»E L'iLE L»E RÉ 111 Famille TESTACELL1DAE Genre testacella Cuvier Testacella haliotidea Draparnaud. — Locard, 1882, Prodr., p. 19. Dans les moissons, les prés. Mollusque nocturne. Ars ; Loix ; Saint-Clément-des-Baleines. Peu commun. Famille HELICIDAE Genre hyalinia Agassiz Hyalinia subglabraBourguignat. — Locard, 1882, Prodr., p. 42. Sous les pierres, au pied des murs dans les jardins. Loix. Assez rare. Genre hélix Lit me Hélix aspersa Millier, type. — Locard, 1882, Prodr., p. 52. Pullule dans les jardins et surtout dans les vignes. Les insulaires le nomment Limât, Cagouille ; ils en font une ample provision qu'ils mangent surtout pendant l'hiver. Cet Hélix cause de grands dommages à la Vigne, surtout au moment de la floraison, et à l'époque des vendanges. Coloration très varia- ble. Dans toute l'île. Hélix aspersa Mûller. var. minima. Cette petite forme se trouve dans les mêmes lieux que le type, mais elle est moins commune. Les Rhétois la désignent sous le nom de Reine, Elle diffère du type par ses dimensions très peti- tes, J'en ai trouvé des exemplaires adultes qui ne dépassaient pas un centimètre et demi de longueur. C'est une forme locale, variable, due sans doute à l'influence climatérique du pays. Hélix pisana Millier. — Locard, 1882, Prod., p. 118. Espèce très commune sur les dunes, dans les vignes sablon- neuses du bord de la mer. Coloration variable. Dans toute l'île. Hélix pisanellaServain. — Locard, 1894, Coq. lerr. de Fr., p. 88. Mêmes lieux que le précédent, mais plus rare. 112 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. Hélix Cuttati Bourguignat. — Locard, 1894, Coq. ten\ de Fr., p. 88. Cà et là avec avec H. pisaneUa, mais beaucoup plus rare. Loix; la Couarde, etc. Hélix intersecta Poiret. — Locard, 1882, Prodr., p. 113 et ibid., 1894,Coi;. terr. de Fr.. p. 182, lîg. 231-232. Dans les dunes de la Couarde, sur les glacis de Saint-Martin. La variété minor se trouve dans les mêmes lieux et est plus commune que le type. Hélix olisippensis Servain. — Locard, 1894, Coq. terr. de Fr., p. 182. Sur les dunes de la Couarde, au lieu dit la Passe. Assez commun. Hélix calculina Locard, 1894, Coq. terr. de Fr., p. 211. Sur les chaumes, les plantes sèches qui entourent les marais salants. La Couarde; Loix; les Portes, etc. Peu commun. Hélix acomptia Bonrguignat. — Locard, 1894, Coq. terr. de Fr., p. 212. Sur les pampres des Vignes, dans les sables maritimes. Ce Mollusque, ainsi que les espèces précédentes et celles qui suivent, sont donnés en pâture aux animaux de basse-cour, par les insu- laires, qui les désignent sous le nom de limats blancs. Assez commun dans toute l'île. Hélix acomptiella Locard, 1894, Coq. terr. de Fr., p. 212, fig. 275-276. Une des formes de l'espèce ci-dessus, mais d'un galbe plus petit. Commun dans toute l'île. Hélix Evenosi Bourguignat. -- Locard, 1894, Coq. terr. de Fr., p. 213. Champs autour des marais salants, des vasières. Assez commun. Loix; la Couarde, Ars, etc. Hélix mendranopsis Locard, 1894, Coq. terr. de Fr., p. 215. Dans les champs, près de la cote. Loix ; les Portes, etc. Assez commun . 1*11 - ROUSSEMJ. — MOLLUSQUES DE L'iLE DE RÉ 118 Hélix nemausensis Bourguignat. — Locard, 1894, Coq. terr. de Fr., p. 216, fig. 279-280. Sur les plantes qui poussent dans les terrains incultes. Assez commun dans toute l'île. Hélix avenoniensis Bourguignat. - Locard, 1894, Coq. terr. de Fr., p. 216, fig. 281-282. Dans les sables maritimes et les prés sablonneux. Sur les côtes S. et 0. de l'île. Peu commun. Hélix Guideloni Bourguignat. — Locard, 1894, Coq. terr. de Fr., p. 217. Forme à spire aplatie et assez rare dans toute l'île . Hélix grannonensis Bourguignat. — Locard, 1882, Prodr., p. 116. Très commun sur les plantes dans les sables maritimes. Hélix variabilis Draparnaud. — Locard, 1882, Prodr., p. 116. — Id., 1894, Coq. terr. de Fr., p. 218, fig. 287-288. C'est sous ce nom qu'on désignait presque toutes les espèces d'Hélix que je signale dans ce Catalogue. Grâce à l'étude persé- vérante des différentes formes, très distinctes de cet Hélix, certains conchyliologistes en ont fait autant d'espèces et de variétés. L'une d'elles, Hélix variabilis var. minor, est assez commune dans toute l'île. Hélix xalonica Servain. — Locard., 1882, Prodr., p. 114. - Id., 1893, Coq. terr. de Fr., p. 222, fig. 293-294. Dans les champs, les prés, les lieux incultes du bord de la mer. Commun. Hélix alluvioniim Servain. —Locard, 1882, Prodr., p. 114. Dans les champs, sur les chaumes, les ceps de Vigne. Espèce assez commune. Loix; Saint-Martin. Ailleurs sans doute. Hélix Azami Bourguignat. — Locard, 1894, Coq. terr. de Fr., p. 223. Çà et là, autour des marais salants et des vasières. Assez commun. Loix; la Couarde, Ars, etc. 9 111 Nantes. — bdll. soc. se. nat. ouest. — t. (>. Hélix cyzicencis Galland. — Locard, 1882, Prodr., p. 114. — id., 1894, Coq. terr. de Fr., p. 224, fig. 295-296. Dans les cours, autour des habitations. Commun dans toute l'Île. Hélix melania Bourguignat. — Locard, 1894, Coq. terr. de Fr., p. 225. Dans les vignes sablonneuses de la côte S. de l'île. Rare. Hélix Mendranoi Servain. — Locard, 1882, Prodr., p. 116. — Id. 1894, Coq. terr. de Fr., p. 226, fig. 297-298. Dans les champs, au bord des chemins. Assez commun dans toute l'île. Hélix mucinica Bourguignat. — Locard, 1894, Coq. terr. de Fr., p. 227, fig. 299-300. Espèce de coloration jaunâtre, de taille variable. Ressemble beaucoup à //. alluvionum, mais plus petite. Dans les cours, autour des jardins. La Couarde ; Loix ; etc. Peu commun. Hélix Mendozae Servain. — Locard, 1882, Prodr., p. 115 et 343. Espèce de taille au dessous de la moyenne, de coloration d'un jaune variable. Se trouve dans les jardins, les cimetières. Loix ; la Couarde ; Saint-Martin, etc. Peu commun. Hélix Silvae Servain. — Locard, 1882, Prodr., p. 115 et 342. Petite espèce se tenant dans les Mousses et les Lichens des sables maritimes de la Couarde et des Portes. Peu commun. Hélix pilula Locard, 1894, Coq. terr. de Fr., p. 229, fig. 303- 304. Dans les champs, les prés, parmi les pierres de la côte. Commun dans toute l'île. Hélix migrata Locard, 1894, Coq. terr. de Fr., p. 230. Dans les jardins, les cours désertes, sur les glacis de Saint- Martin. Peu commun. Hélix lineata Olivi. — Locard, 1882, Prodr., p. 117; id. 1894, Coq. terr. de Fr., p. 230. fig. 305-306. PU. ROUSSEAU. — MOLLUSQUES DE i/lLE DE JtÉ 115 Espèce de l'orme variable. Champs, prés avoisinant la côte. Dans toute l'île. La variété minor est plus commune que le type. Hélix melantozona Cafici. — Locard, 1894, Coq. terr. de Fr., p. 231, fig. 307-308. Sur les chaumes, dans les champs avoisinant le bord de la mer. Assez commun sur la côte N. de l'île. Hélix urnina Locard, 1894, Coq. terr. de Fr., p. 231. Espèce de grosseur variable, mais ne dépassant pas la moyenne. Dans les terrains sablonneux près la côte. La Couarde ; le Bois Sainte-Marie. Peu commun . Hélix malecasta Locard, 1894, Coq. terr. de Fr., p. 232. Çà et là avec le précédent, et sur le bord des routes à Loix ; Ars ; etc. Hélix fœdataHagenmûller. — Locard, 1882, Prodr.,]). 110. Dans les prés qui bordent le littoral. Commun dans toute l'île. Hélix fœdatina Locard, 1894, Coq. terr. de Fr., p. 232. Sur les plantes, au bord des routes. Le Groin de Loix ; sans doute ailleurs. Commun. Famille STENELICIDAE Genre cochlicella Risso Cochlicella acuta (Millier). —Locard, 1882, Prodr., p. 122. — Id., 1894, Coq. terr. de Fr., p. 238, fig. 321. Espèce commune dans toute l'île. Elle pullule sur la tige de certaines plantes, telles que le Tamariœ anglica, YErtgeron campestre, etc. Le Cochl. acuta a une coloration très variable. On le trouve tantôt avec coquille blanche ou jaunâtre, tantôt avec des bandes noires ou brunâtres disposées longitudinalement qui sont parfois coupées par des lignes transversales. Ces diverses livrées ont amené la création des variétés maritima, zonata, lineolata, etc. Famille AURICULIDAE Genre alexia Leach Alexia myosotis Draparnaud. — Locard, 1882, Prodr., p. 183. — Id., 1894, Coq. terr. de Fr., p. 337, fig. 482-483. Dans les terrains marécageux, sous les pierres, les débris de 1 1(3 Nantes. — bull. soc. se. nat. ouest. — t. 6. vieux bois, sous certaines plantes aquatiques. Le Praulx de Loix ; le Groin. Espèce peu commune. Ordre OPERCULATA Sous-Ordre PULMONACEA Famille CYCLOSTOMIDAE Genre cyclostoma Draparnaud Gyclostoma elegans Miiller. — Locard, 1882, Prodr., p. 212. — Id., 1894, Coq. terr. de Fr., p. 342, fig. 491. Très commun dans toutes les vignes de l'île, où il est enfoui dans la terre au pied des ceps. Coloration variable. III MOLLUSQUES DES EAUX DOUCES & SAUMATRES Classe GASTROPODA Ordre INOPERCULATA Sous-Ordre PULMONOBRANCH IATA Famille LIMNAEIDAE Genre limnaea Bruguière Limnaea limorina Locard, 1882, Prodr., p. 199. .Dans les fossés qui entourent la Couarde, et près du Bois. Je l'ai trouvé également dans un terrain marécageux, près la Tricherie. Assez rare. Ordre OPERCULATA Sous-Ordre BRANGHIATA Famille PALUDINIDAE Genre peringia PaladWie Perinçjia Girardoti Paladilhe. — Locard, 1882. Prodr., p. 241. Lieux marécageux salés. Les Portes, près la Rivière. Assez rare. A PROPOS DE LA 5* EDITION DE LA FLORE DE L'OUEST DE J. LLOYD par M. E. GADECEAU Je puis aujourd'hui annoncer aux botanistes de l'Ouest de la France, que M. James Lloyd m'a légué la propriété de la 5e édition de la Flore de l'Ouest dont le manuscrit a été entièrement achevé de sa main. Il me prie de le publier en me remerciant à l'avance : je ne faillirai point à cette mission de confiance. Lloyd, par ses travaux universellement estimés, par la par- faite entente qu'il avait su maintenir parmi ses collaborateurs, avait fait de Nantes le centre botanique de l'ouest ; il ne tiendra qu'à nous que ce loyer d'études ne soit pas déplacé. Si, par suite de dispositions testamentaires qu'il ne nous appartient pas d'apprécier, nous voyons s'éloigner des collec- tions importantes que nous avons tous contribué à enrichir, du moins cette 5e édition de la Flore nous reste et nous continue- rons, je l'espère, à grouper dans le Bulletin de la Société des Sciences Naturelles de l'Ouest de la France, tous les faits intéressant notre région. Les matériaux d'étude ne nous feront pas défaut ; s'il m'est permis de parler de mes propres collections, qui seront toujours à la disposition des travailleurs, je puis dire que je possède à peu près tous les types de notre grand floriste, la plupart, de sa main, les autres vérifiés par lui. Dans ces conditions je crois devoir, dès à présent, inviter les botanistes de l'Ouest à me communiquer leurs découvertes ; si cet appel est entendu, et pourvu que ces communications soient accompagnées d'échantillons à l'appui, je me propose de les publier ici, chaque année, sous le titre : Herborisations de 18.. en attribuant à chacun, bien entendu, la part qui lui reviendra. Nantes: Bull. Soc. se. nat. Ouest. T. 6, tasc. III, 30 septembre 1896. 10 Note de M. E. MARCHAND Bull. Soc. Se. Nat. Ouest. T. VI, PI. II. à TV W |t _l| viir i;.*4 vm I /' irchanJ del. " ' Armures o" et 9, et Organes génitaux de l'ECHINOMYIA FEBA (L.) OBSERVATIONS L'ECHYNOMYIA FERA (iinné) (Accouplement ; Appareil génital ; Reproduction ; Mœurs) par Ernest MARCHAND Pl. il Echinomyia fera (Linné). 1761 Musca fera Linné, Fauna suec, 1836. 1764 Musca nigra: abdomine hemisphaerico luteo, fascia longitudinali nigra Geoffroy, Hist. d. Insect., p. 509, n° 33. 1781 Musca fera L. Fabricius, Spec. Insect., II, p. 441, n° 28. 1787 Musca fera L. Herbst, Gemeinn. Natur. d. Thier., VIII, p. 109, n° 13; pl. 341, fig. 1. 1788 Musca fera L. Gmelin. Syst. nat., V, p. 2845, n° 74. 1790 Musca fera L. Rossi, Fauna etrusca, II, p. 303. 1794 Musca fera L. Fabricius, Entomol. System., IV, p. 324, n" 39. 1794 Musca fera L. Panzer, Fauna german., XX, 18. 1802 Musca fera L. Walkenaert, Faune paris., II, 394. 1803 Musca fera L. Schrank, Fauna boïc, III, 2438, 1497. 1803 Musca fera L. Schellenberg, Genr. d. mouches dipt., pl. II, fig. 1. 1805 Tachina fera L. Fabricius, Syst. Antl., p. 308, n° 2. 1806 Echinomya fera L. Latreh.le. Hist. nat. d.Crust. et d. Ins., t. XIV, p. 377, n° 2. 1818 Tachina fera L. Fallen, Dipt. suec, Musc, p. 3, n° 2. 1819 Echinomya fera L. Duméril, Dict d'hist. nat., XIV, p. 195. 1824 Tachina fera L. Meigen, Syst. Beschr., IV, p. 240 n° 8. 1824 Tachina Virgo Meigen, Syst. Beschr., IV, p 243, n° 6. 1830 Echinomya errans Robineau-Desvoidy, Myodaires, p. 45, n° 5. 1830 Echinomyarubricornis Robineau-Desvoidy, Myodaires, p. 46, n° 7. 1830 Echinomya fera L. Robineau-Desvoidy, Myodaires, p. 47, n° 9. 1830 £c/unomya m£ermed*'a Robineau Desvoidy, Myodaires, p. 47, n°10. 1830 Echinomya tessellata Robineau-Desvoidy, Myodaires, p. 47, n° 11. 1830 Echinomya testacea Robineau-Desvoidy, Myodaires. p, 48, n° 12. 1830 Echinomya vernalis Robineau-Desvoidy, Myodaires, p. 48, n° 13. Nantes : Bull. Soc. se. nat. Ouest. T. 6, fasc. III, 30 septembre 1896. 120 NANTES. — BULL. SOC. SG. NAT. OUEST. — T. 6. 1835 Echinomyia errans R.-D. Macquart, Suites à Bufïon, II, p. 72, n°3. 1835 Echinomyia rubricornis R.-D. Macquart, Suites à Bufïon, II, p. 72, n° 4. 1835 Echinomyia fera L. Macquart, Suites à Bufïon, II, p. 72, n° 5. 1835 Echinomyia intermedia R.-D. Macquart, Suites à Bufïon, II, p. 73, n° 6. 1835 Echinomyia vernalis R.-D. Macquart, Suites à Bufïon, II, p. 73, n°8. 1835 Echinomyia tessellata B.-D. Macquart, Suites à Buïïon, II, p. 73, n° 10. 1838 Echinomyia fera L. Meigen, Syst. Beschr., VII, p. 182, n° 3. 1838 Echinomyia Virgo Meigen, Syst. Beschr. VII, p. 182, n° 6. 1838 Echinomyia intermedia Macq. (rect. R.-D.) Meigen, Syst. Beschr., VII, p". 183. nr 11. 1838 Echinomyia vernalis Macq. (rect. B.-D.) Meigen, Syst, Beschr., VII, p. 183, n° 12. 1838 Echinomyia errans Macq. (rect. R.-D.) Meigen, Syst. Beschr., VII, p. 183 n° 14. 1838 Echinomyia rubricornis Macq. (rect. B.-D.) Meigen, Syst. Beschr., VII, p. 185, n° 17. 1842 Echinomyia fera L. Gimmerthal, Mém. Soc. natural. Moscou. XV, p. 652. 1844 Echinomya fera L. Robineau-Desvoidy, Ann. Soc. entomol. Fi\, p. 14, n° 2. 1844 Echinomya tessellata Robineau-Desvoidy, Ann. Soc. entomol. Fr., p. 17, n° 3. 1844 Echinomyia fera L. Zetterstedt, Dipt. scandin., III, p. 994. n°3. 1845 Echinomyia fera L. Macquart, Ann. Soc. entomol. Fr., p. 256, n° 3, pi. IV, fig. 1. 1845 Echinomyia tessellata R.-D. non Fabr. ? Macquart, — p. 258, n°4. 1853 Tachina fera L. Walker, Insecta britan. Diptera, II, p. 20, n° 2. 1859 Echinomyia fera L. Rondani, Dipterolog. italic. Prodromus, III, p. 52, n° 3. 1859 Echinomyia nupta Rondani, Dipterolog. italic. Prodromus, III, p. 55, n» 8. 1859 Echinomyia conjugata L. Rondani, Dipterolog. italic. Prodromus, III, p. 56, n°9. 1862 Echinomyia fera L. Scbtner, Fauna austr., Dipt. I, p. 425. La longue synonymie par laquelle débute cette note, tout ennuyeuse qu'elle soit, ne m'a pas paru inutile ; car, elle démontre la vanité des efforts tentés par un diptériste habile, observateur consciencieux, subissant l'influence d'une école qui, à son époque, brillait d'un vif éclat. E. MARCHAND. — SUR l'ECHINOMYIA FERA 121 Robineau-Desvoidy, l'historien des Muscides françaises, dont les observations patientes ont jeté tant de lumière sur les mœurs des Tachinaires, croyait à l'immutabilité de l'espèce. La publication de ses " Myodaires ", en 1830, montra l'étendue de son talent d'analyste. Dans cet ouvrage, il s'était plu à rechercher les différences individuelles et avait essayé de les réunir en petits groupes pour les ériger en espèces. Cette méthode devait, quinze ans plus tard, grâce aux observations sur les mœurs de ces insectes l'amener à faire de la synthèse. Là, où l'analyste avait cru pouvoir trouver quelque fixité dans la forme, il n'avait rencontré qu'instabilité. 11 dut avec peine, constater, dans l'être Mouche, l'infinie plasticité de la matière, et voir le cadre tracé par lui débordé de toutes parts par l'immensité du sujet. Il n'en conserva pas moins, chose étonnante, jusqu'à sa mort, l'espoir d'être arrivé à la fixation de l'espèce 1 . Jusqu'à 1830 les entomologistes furent d'accord pour désigner sous le vocable linnéen la mouche qui nous occupe, tout en tenant compte, des différences individuelles, puisqu'elle répondait à la diagnose du savant Suédois. Macquart et Meigen durent accepter les prétendues espèces de Robineau sans grand contrôle; car, Macquart, après la retraite de ce dernier, en 1844, modifia, dans le sens indiqué par lui, sa manière de considérer Y Echinomyia fera (L) . — R. Schiner, dans son excellente Faune, a, autant que cela est possible, esquissé la limite de ses variations dans les conditions physiques actuelles, et fait définitivement tomber en synonymie les noms attribués aux formes en voie de modification ; mais, offrant encore trop d'homogénéité pour être dissociées. Les errements de Robineau-Desvoidy et de ses imitateurs, en dehors de l'idée qu'ils se faisaient de l'entité " Espèce ", sont excusables ; car, la diagnose d'un être se présentant sous des faciès aussi variés que celui qu'il est convenu de désigner sous le nom d' Echinomyia fera, offre plus d'une difficulté au naturaliste descripteur ; surtout, s'il n'a pas une connaissance profonde de 1. Robineau-Desvoidy, J.-B. — Histoire naturelle des Diptères des environs de Paris (Œuvre posthume). Paris, 1863, t. I. p. 46 et 78. 122 NANTES. — BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. —T. 6. l'éthologie du sujet soumis à son examen; s'il ne l'a pas suivi dans les conditions diverses de son existence. Dans ce cas, les relations de cause à effet lui échappent et c'est la malheureuse nomenclature qui souffre, au grand détriment de la science, de ce défaut d'observations. La description que je donne de cette Tachinaire est faite sur l'examen des individus existant dans ma collection. Long. 9 à 16 millimètres. cf. — Frontaux fauves, ou rouge-fauve. Côtés du Front et Face cendré-argenté, cendré-flavescent, ou dorés. Antennes à premiers articles fauves, ou rougeâtres; dernier article noir, noirâtre, ou brun. Palpes testacés. jaunâtres, ou jaunes. Derrière de la Tète garni de poils argentés, ou jaune-doré. Thorax noir, parfois luisant, mais paraissant le plus souvent obscurément saupoudré et rayé de cendré-jaunâtre ; angles antérieurs pourvus d'une tache brune, brun-testacé,outestacée, manquant quelquefois ; angles postérieurs souvent munis d'une tache testacée. Ëcusson entièrement fauve, ou fauve et brunâtre au sommet; quelquefois entièrement brun-noir, ou noir. AMomen testacé-jaune, ou testacé-fauve, plus ou moins pellucide, avec des reflets albides en le regardant latéralement ou d'arrière en avant — sur de rares individus les reflets sont plus ou moins flavescents — ; une ligne dorsale noire, montrant parfois des étranglements au bord postérieur des segments, atteint souvent l'arcade du dernier segment abdominal ; deux, trois et parfois quatre macrochètes apicaux sur le deuxième segment. Armure génitale légèrement saillante, velue et participant de la couleur du dernier segment abdominal. Face ventrale de l'abdomen plus pâle que la dorsale, souvent pourvue, à son milieu, d'une série de points brunâtres. Trochanters noirs. Fémurs aux trois quarts supérieurs noirs, l'inférieur plus ou moins fauve. Tibias et Tarses fauves, parfois brunâtres. Balanciers fauves, ou jaunâtres. Cuillerons fauves, jaune-doré, jaune?, jaunâtres, ou blancs. Ailes à disque plus ou moins hyalin, parfois légèrement enfumé, plus ou moins lavé de fauve ou de jaune à la base, lequel s'étend parfois le long de la nervure marginale ; coude de E. MARCHAND. — SUR L'ECHINOMYIA FERA 123 la nervure externo-médiaire variable, le plus souvent à angle droit ; mais, il s'ouvre chez certains individus, tandis que chez d'autres il se montre plus ou moins aigu. 9. — Semblable au mâle ; généralement d'une taille un peu plus forte. Front plus large. Abdomen moins pellucide, macrochètes plus rigides. Fémurs très rarement noirs, le plus souvent brun-testacé. Tibias et Tarses testacés, parfois légère- ment brunâtres. Cette Tachinaire est commune aux environs de Nantes, de la mi-mars à la fin d'octobre. Elle fréquente les plantes les plus variées : Ficaire, Aubépine, Ronce, Ombellifères, Labiées, Valériane, etc.. non pour y humer le nectar des fleurs, ainsi que le pensaient Macquart et Robineau-Desvoidy, mais pour y absorber surtout les grains de pollen ; il suffit de l'observer pour s'en rendre compte. Au premier printemps j'en ai capturées, sur la Ficaire, qui étaient chargées de larves de Méloé cramponnées à leurs pattes, ou dissimulées dans la fourrure occipitale. Les malheureux triongulins paient toujours de leur vie cette fatale méprise. D'après le nom spécifique donné par Linné, à la mouche faisant l'objet de cette étude, on serait disposé à croire que tout dans ses mœurs, justifie l'emploi de ce vocable. Le fait suivant, dont je fus témoin, au cours d'une excursion faite dans les bois-taillis de la Patouillère, sur la limite des communes de Saint-Sébastien et de Basse-Goulaine (Loire- Inférieure), m'apprit, au contraire, que l'intéressant insecte est bien moins farouche que le pensait l'illustre Suédois; ou, il faut admettre que, de même que chez l'homme, l'amour et la musique ont, chez notre Tachinaire, le privilège d'adoucir ses mœurs, car au moment où je l'ai observée, le dieu des mouches, Achor, semblait avoir, pour la circonstance, prié Euterpe d'accompagner Eros . Le 22 mars dernier, par une belle matinée ensoleillée, j'étais arrêté sur la lisière d'une taille, près de quelques arbres récem- 124 NANTES . — BULL . SOC . SC . NAT . OUEST . — T . 6 . ment abattus, lorsqu'un bruit étrange attira mon attention. Il tenait à la fois du bourdonnement et du piaulement; je levai les yeux aussitôt pour me rendre compte de ce qui se passait; au même instant, deux mouches me frôlèrent le visage; la musique qu'elles faisaient de concert était loin d'être désagréable; les suivre du regard fut un mouvement tout naturel. A ma grande joie je vis la mouche qui tenait la tête se poser sur une souche de chêne restée en terre, près du fût sur lequel j'étais assis. Le filet levé, je me disposais à en faire la capture lorsqu'un manège des plus curieux me fit rester coi. L'insecte posé pivotait sur ses deux paires de pattes antérieure et médiane, en soulevant son abdomen avec la postérieure. Il faisait entendre un petit piaulement alors que ses ailes, étendues, étaient agitées d'un vif tremblement. Pendant ce temps la deuxième mouche volait au-dessus, en décrivant des cercles, allant en diminuant de diamètre au fur et à mesure qu'elle se rapprochait de sa partenaire. L'ayant atteinte, elle se posa délicatement dessus. Les deux insectes, unis, et désormais tranquilles, étaient très reconnaissables à la petite distance où je me trouvais d'eux: un mètre à peine. Je venais d'assister à l'accouplement de VEchinomyia fera. Le jeu précédant l'union des sexes avait bien duré vingt secondes. J'attendis encore quelques instants avant d'abattre mon filet sur le couple qui venait, par cette belle matinée de printemps, de me révéler, les gracieux préludes de l'acte de reproduction chez une espèce qualifiée sauvage. Mais, craignant que, m'apercevant enfin, elles ne s'envolassent pour continuer dans les airs l'acte commencé en ma présence, je coiffai la souche de mon filet, et plongeai un instant après les deux Tachinaires dans mon flacon à cyanure. Contrairement à ce que l'on observe généralement chez cette espèce la femelle était d'une taille inférieure à celle du mâle. J'étais évidemment tombé dans un centre d'éclosion, car YEch. fera y était très commune. Dans l'espace d'un quart d'heure, sur une surface de moins de cent mètres carrés, j'ai pu capturer plus de soixante exemplaires. Malgré des recherches minutieuses il m'a été impossible de découvrir une seule chry- salide, triste dépouille d'une de leurs victimes; j'ignore donc E. MARCHAND. — SUR L'ECHINOMYIA FERA 125 à quelle espèce de chenille l'Echinomyie, mère de la famille dont je venais de capturer un nombre respectable de membres, avait confié ses larves. Le fait observé m'intéressait d'autant plus qu'au cours des deux dernières années entomologiques, 1894 et 1895, j'avais, à des époques diverses, disséqué un assez grand nombre d'individus mâles et femelles. C'est en recourant aux notes prises au moment de mes dissections que je compris tout l'intérêt de mon observation. La conformation des organes génitaux externes de cette Tachinaire met la femelle dans l'obligation de se livrer aux singulières manœuvres que j'ai mentionnées ci-dessus pour faciliter les caresses du mâle. L'anatomie de YEchinomyia fera n'avait pas encore été faite, à ma connaissance, lorsque je l'ai entreprise par simple curiosité. A part le beau mémoire que M. Kunckel d'Herculais a consacré à l'étude des Volucelles ', l'organisation des formes si diverses de l'ordre intéressant des Diptères ne semble pas avoir tenté les anatomistes français, et l'on est- obligé de remonter au travail d'ensemble de Léon Dufonr2, sur les Insectes de cet ordre, pour trouver quelque chose concernant les Tachinaires. Ce savant anatomiste en décrit deux : Echinomyia grossa Dum. (rect., L.) et Ech. rubescens R.-D. = Ech. prompta Meig. M. Lacaze-Duthiers dans son étude de l'Armure génitale femelle des Insectes3, consacre un chapitre aux Diptères ; parmi les vingt espèces mentionnées figure YEchinomyia rubescens, sur laquelle, d'ailleurs, il ne s'étend pas. En 1891, M. Peytoureau a donné un travail consciencieux sur la morphologie de l'Armure génitale des Insectes 4, mais 1. Kunckel d'Herculais, J. — Recherches $w le développement et l'orga- nisation des Volucelles. Paris 1875-1882. 2. Dufour, Léon. — Recherches anatomiques et physiologiques sur les Diptères, 1851 p. 291, el suiv., pi. VIII, fig. 9(3-98, 100 et 101. in Méra. Acad. d. se. Sav .étrangers, IX, 1851. 3. Lacazk-Dithieks, H. - Recherches sur l'Armure génitale femelle des Insectes Diptères, in Ann. Se. nat., Zoologie, 1853, XIX, p. 82, i. I'kytoureau, S. -A. — Contribution à l'élude de la Morphologie de l'Armure génitale des Insectes. Bordeaux, 1894, in-8" av. 22 pi. 126 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT . OUEST. — T. 5. il n'a pas étudié les Diptères ; et, dans l'exposé des opinions émises sur l'Armure génitale des Insectes de cet ordre, il ne parle pas du travail de Lacaze-Duthiers, qu'il commente cependant longuement dans la première partie de son ouvrage. Le seul sous-ordre des Aphaniptères est mentionné pour la Vermipsylla. L'appareil génital externe du mâle est constitué aux dépens des quatre derniers segments de l'abdomen ; à l'état de repos il est presque entièrement enchâtonné sous l'arceau formé par le quatrième tergite abdominal, qui est tronqué obliquement de dessus en dessous (fig. 1-2-3, IV). Il est facile de faire saillir Yar- mure par une pression expulsive exercée sur la partie inférieure de l'abdomen; elle apparaît alors comme une calotte brun-testacé, ou noirâtre, abritanjt, sous elle, les pièces délicates dont je parlerai plus loin ; calotte formée par les sixième et huitième tergites — le septième étant passé en dedans. — En avant, elle est fixée à un large collier chitineux, ouvert en dessous, représentant le cinquième tergite. En arrière, elle est munie d'une profonde échancrure dans laquelle débouche l'orifice anal. Sous l'anus se trouve fixé un long stylet triangulaire, articulé sur les angles de l'échancrure ; ce stylet (fig. 2-3-4-5, f) est pourvu de longs poils soyeux sur les trois quarts de sa longueur, le reste, nu, se renfle en fer de lance à l'extrémité : c'est le fermoir de l'armure, dont la pointe, lorsqu'il est abattu, vient se loger entre les deux valves, noires et velues, formées par le cinquième sternite {forceps de L. Dufour) ; ces valves en se rapprochant le maintiennent pendant le repos. En examinant Yar?nure par sa face interne, on voit les les sternites V à VIII' (fig. 6 et 7) modifiés de la façon suivante: le cinquième, divisé dans toute sa longueur, forme le forceps de Léon Dufour ; il est représenté par deux valves, noires et velues, entre lesquelles vient se fixer, pendant le repos, l'extrémité du fermoir ; les sixième et septième sternites, peu modifiés, sont subchitineux et couverts d'une fine pubescence ; ils protègent le canal éjaculateur à sa sortie de l'abdomen: ce sont eux, certai- nement, que L. Dufour a pris pour le fourreau de la verge; les pointes brunes à peine courbées que le même auteur dit terminer le fourreau représentent le huitième sternite, profondément E. MARCHAND. — SUR l'eCHINOMYIA FERA 127 modifié (fig. 6,7, VIII'); je les nomme fourche à leviers, tant à cause de leurs véritables fonctions, qu'à cause des deux petites pièces annexes, renflées en bouton à l'extrémité libre, qui se trouvent fixées à la base des dents de la fourche. Sous la fourche à leviers, et latéralement, viennent s'articuler les branches d'une tenaille, véritable forceps ; leurs dimensions et leur situation me les donnent comme devant représenter le septième tergite (fig. 6, 7, VII) ; leur extrémité libre, peu chiti- nisée, est couverte extérieurement d'une fine pubescence, ce qui pourrait bien ajouter à leur rôle de tenaille celui de palpes génitaux. Entre les dents de la fourche apparaît une pièce chitineuse, filiforme, noire, courbée en hameçon à l'extrémité, qui n'est autre chose que le prolongement durci du canal éjacu- lateur, véritable étui pénial (fig. 6, 7, ep.), dans lequel se trouve invaginé un pénis membraneux qui est visible chez certains individus. L'appareil génital interne comprend : deux testicules piri- formes, terminés en mamelons, ou ovoïdes chez quelques sujets, de couleur jaunâtre plus ou moins foncée (fig. 6, t) ; ils sont pourvus chacun d'un canal déférent de petit calibre, assez long, plus ou moins ondulé (fig. 6, cd) ; la longueur de ces canaux n'est pas en rapport avec la grosseur des testicules, j'en ai rencontré qui atteignaient le double de celle des glandes qu'ils desservaient; c'est dans ce cas qu'on les voit se contourner et former des ondulations parfois très accentuées. Ils se rendent aux vésicules séminales (fig. 6, vs), un peu au-dessus du point où les cols de celles-ci se réunissent pour former le canal éjacu- lateur. Les deux vésicules séminales sont blanches, allongées, le plus souvent étranglées à leur milieu, ce qui leur donne la forme de petites calebasses ; parfois l'étranglement manque, alors elles ressemblent à deux fuseaux renflés au milieu. Le canal éja- culateur (fig. 6, ce)» relativement court et de petit calibre, est blanc nacré, il s'atténue un peu avant de disparaître dans l'ar- mure génitale, sous le rectum (fig. 6,r). L'appareil génital externe de la femelle est bien moins compliqué que celui du mâle : il se compose d'un tube larviposi- teur (fig. 9, 10 et 11), membraneux, très court (un millimètre et 128 NANTES. —BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. —T. 6. demi environ) sur lequel se trouvent fixées les parties chitineu- ses, mais sensiblement réduites, des quatre derniers urites. Les cinquième et sixième tergites sont représentés chacun par deux pièces, situées latéralement sur le tube, et légèrement pubescentes (fig. 10, V et VI); le septième, excessivementréduit, fourni deux pièces scaléniformes,subchitineuses,garniesdepoilsrelativement longs par rapport aux pièces qui les portent; le sommet de ces petits triangles est dirigé en arrière (fig. 10 et 11, VII; fig. 12); le huitième, plus développé, fournit les valves anales de Lacaze- Duthiers : pièces triangulaires, à sommet arrondi, dirigé en bas, trois fois plus fortes que les précédentes, et comme elles très velues (fig. 10 et 11, VIII; fig. 13). Quoique placées latéralement à hauteur de l'anus, le rôle de ces deux valves est nul dans la défécation. Dans l'état normal le huitième sternite est toujours recouvert par le septième ; tous deux embrassent l'orifice vulvaire comme un véritable collier. La rétraction ordinaire du sternite a pour effet de ramener les valves qui le flanquent au- dessus des deux petites pièces fournies par le septième tergite, et de pourvoir la vulve d'une paire de palpes, tout en la proté- geant en dessus. Les sternites, très chitineux, sont peu modifiés: les cinquième et sixième, déforme ellipsoïdale, sont lisses et glabres dans leur moitié antérieure, la postérieure couverte de fines aspérités est légèrement velue (fig. 11, F' et VV) ; le septième, qui avec le huitième abritent complètement la vulve, a la forme d'un cœur, à pointe dirigée en avant; il est caréné dans toute sa longueur (fig. 11, VIT) et n'est fixé sur la membrane que par sa moitié antérieure ; le huitième est de forme trapézoïdale, légèrement échancré en avant, il offre sur le plan médian une gouttière correspondant à la carène du septième sternite (fig. 11, VIIV). L'anus s'ouvre à la partie postérieure du tube, au dessus de l'extrémité de la dernière pièce tergale, entre les deux valves qui la flanquent. L'appareil génital interne comprend : deux ovaires blanc- jaunâtre composés chacun d'un groupe d'une quinzaine de faisceaux de tubes ovigères qui, réunis, donnent à ces organes la forme d'une poire (fig. 11, ov); chacun des faisceaux composant l'ovaire, formé lui-même d'un nombre variable de gaines E. MARCHAND. — SUR l/ECHINOMYIA FERA 129 ovigères (12 à 15 ordinairement), est pourvu d'un court pédoncule qui, en se réunissant aux autres en un même point, constituent le pavillon de la trompe. Les trompes (flg. 11, tr) sont courtes, leur longueur atteint le tiers du diamètre d'un ovaire ; elles se réunissent pour former Yoviducte qui est quatre à cinq fois plus long. Avant de se dilater, pour constituer l'utérus, Yoviducte reçoit les conduits des deux réservoirs séminaux (tîg. 11, rs) ; ces derniers sont ovoïdes, allongés, et de couleur blanc-crême; leurs conduits sont courts et de très petit calibre. Presque immédiatement au dessus se trouvent les glandes sébifiques de Dufour (lig. 11, gis); elles sont petites et.au nombre de trois ordinairement — chez une grosse femelle je n'en ai trouvé que deux, la troisième était simplement indiquée par un minuscule bouton, placé à l'aisselle des conduits des deux normales — ; leur forme est celle d'un fruit de chêne ; elles sont bien distinctes et pédonculées; la partie supérieure représentant l'akène est jaunâtre, l'inférieure légèrement renflée, représentant la cupule, ainsi que le pédoncule sont d'un blanc laiteux. En les dissociant je n'ai pu m'assurer si les trois conduits se réunissaient avant de verser le produit des glandes dans l'oviducte, mais il est certain qu'ils s'y jettent en un même point. L'utérus (fig. 11, ut) n'est, chez la femelle vierge que la continuation de l'oviducte un peu dilaté ; il est trois à quatre fois plus long que l'oviducte proprement dit. Contourné sur lui- même, il prend parfois la forme d'un double S ; mais, le plus sou- vent, il s'enroule en une spire de deux tours et demi à trois tours. Sa couleur est blanchâtre. Chez la femelle en état de ges- tation, il se dilate au fur et à mesure que les œufs à maturité lui sont amenés par l'oviducte, après avoir reçu l'imprégnation fécondante â leur passage devant l'orifice des conduits des réservoirs séminaux. Les œufs introduits dans l'utérus s'y arriment d'une façon régulière pour y subir l'incubation. Il arrive fréquemment de rencontrer dans l'utérus des œufs à tous les degrés de développement, depuis l'œuf venant de quitter l'ovaire, jusqu'à la larve déjà éclose depuis quelque temps, et attendant pour être mise au jour que la mère ait trouvé une occasion favorable. 130 Nantes. — bull. soc. se. nat. ouest, —t. 6. Les larves nouvellement écloses sont faciles à distinguer, si par hasard on déchirait l'utérus, car, elles sont blanchâtres, tandis que les plus âgées ont une teinte grisâtre qu'elles conser- vent après leur naissance. Réaumur, dans la description qu'il a donnée des organes reproducteurs de la femelle de la " mouche qui a les antennes à palettes lenticulaires, le corcelet noir, le corps de couleur tannée ou d'un brun clair et dont chaque aile a à son origine une tache de couleur feuille morte " (Echinomyia prompta Meig. = Echin. rubescens R.-D.), a pris l'utérus chargé de larves et d'œufs pour un ovaire unique. Cette erreur est facile à commettre si l'on tombe sur une vieille femelle rendue à la fin de sa carrière, c'est-à-dire à sa seconde gestation: moment où les ovaires vides ne sont plus représentés que par les débris des tubes ovigères — étatquej'aiconstatéchez certaines femelles. — On peut donc admettre chez Y Echin. rubescens R.-D., aussi bien que chez Y Echin. fera (L.) deux portées successives. Léon Dufour, en reprenant l'anatomie de la mouche disséquée par Réaumur, avait trouvé, comme moi, les deux ovaires chargés d'œufs à divers états de développement, quoique l'utérus fut bondé d'œufs fécondés et de jeunes larves ! Réaumur estime qu'une femelle peut donner naissance à 20.000 larves ; Robineau-Desvoidy, d'après Siebold, attribue une fécondité semblable à la femelle de Y Echin. fera ; j'avoue ne pas avoir cherché, même approximativement, le chiffre de la progéniture qu'auraient fourni les femelles que j'ai disséquées ; mais, si, comme je le crois, elles supportent deux gestations successives, il faudrait doubler le chiffre donné par Réaumur, sur le seul examen d'une matrice gravide. D'après la description des organes génitaux de YEchinomyia fera, faite ci-dessus, on peut se rendre compte de la nécessité où se trouve la femelle d'avoir à manœuvrer de la façon indi- quée pour présenter son court tube larvipositeur aux pinces du mâle, et assurer la propagation de sa race. Ce dernier se pose sur elle, comme il est dit au début de cette note, fait saillir son armure génitale, dont la projection en arrière E. MARCHAND. — SUR L ECHÎNOMYIA FERA 131 a pour effet immédiat de faire déclancher le fermoir d'entre la commissure des valves et de le rejeter en bas (fig. 2, 3 et 6) ; les extrémités des branches du forceps, garnies extérieurement d'une fine pubescence, fonctionnent alors comme palpes géni- taux pour guider la fourche à leviers, laquelle a pour rôle de soulever la plaque génitale afin de permettre l'intromission du pénis. Les branches du forceps s'écartent pour embrasser le tube larvipositeur, puis se rapprochent pour le maintenir pen- dant toute la durée de l'acte, où la femelle est prisonnière du mâle. Les magnifiques travaux de Réaumur, de Hubert, de Fabre, sont là pour démontrer que si le temps passé à étudier les mœurs si intéressantes des insectes, fait sourire le vulgaire, il est loin d'être perdu pour la science. L'entomologie expérimentale, l'élevage d'insectes parasites d'autres insectes, ou de leurs larves, n'est pas chose impossible ; je l'ai tenté, et j'ai été très satisfait des résultats obtenus. L'expérience dont je vais rendre compte, en indiquant un fait que je crois absolument inconnu : le mode de pénétration des larves de YEch. fera chez les chenilles no'urrices, donnera, je l'espère, une explication satisfaisante du rôle important joué par les quatre pièces entourant l'orifice vulvaire, au moment de la parturition, et démontrera le danger des généralisations sur la seule observation d'un fait : Lacaze-Duthiers qui avait observé la ponte d'une mouche — bien probablement Calliphora vomitoria (L.) — dans un vase couvert d'un disque de verre, lequel vase renfermait des matières animales et végétales, avait cru devoir en conclure chez toutes les Muscides à la nullité des fonctions de l'armure génitale proprement dite, et des pièces anales l . Le 7 octobre 1894, deux Ech. fera femelles furent capturées par moi et placées dans une boîte propre à les conserver vivan- tes jusqu'à mon retour à la maison. Aussitôt rentré chez moi, 1. Lacaze-Duthiers, Dr — Recherches sur l'armure génitale des Insectes Diptères, § III p. 83-84, (Ann. d. se. nat. Zoologie, 3° sér., XIX, 1853). 132 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT . OUEST. — T. G. j'en mis une dans une caisette 1 où, depuis quelques jours, j'avais placé pour des expériences une cinquantaine de chenilles de Pieris Rapae. La mouche chercha à s'échapper ; plusieurs fois, je la vis s'élancer du fond de la caissette sur le côté vitré. Fatiguée de ses infructueux efforts pour recouvrer la liberté, elle sembla y renoncer pendant près d'une demi-heure; après quoi, elle essaya de nouveau de sortir; ne pouvant y réussir elle se résigna et commença à se promener, tantôt sur les feuilles déposées pour la nourriture des chenilles, tantôt sur la mince couche de sable fin tapissant le fond de la boîte. Je la vis se poser sur une chenille bien dodue, marcher sur son corps, le quitter, puis remonter dessus ; chose étrange cette dernière paraissait impassible. Placée en travers de la chenille, l'Echino- myie était agitée d'un léger tremblement qui semblait indiquer un état d'angoisse. Le tremblement ayant cessé, elle essuya l'extrémité de ses ailes avec ses pattes postérieures, puis les ramena dans la position normale. Chenille et mouche se trouvaient à cinq centimètres environ de la porte vitrée. Une loupe à la main, j'observais très attentivement le manège de la dernière. Je la vis courber légèrement son abdomen en dessous; l'extrémité du tube larvipositeur se mon- tra comme un point sous l'arceau anal, puis s'allongea ensuite brusquement comme un ressort qui se débande. Malgré le peu de longueur de cet organe, l'Échinomyie le portait vivement à droite et à gauche. J'observais toujours, bien décidé à la laisser faire jusqu'au bout. L'extrémité du tube ayant rencontré l'orifice stigmatique droit du huitième segment de la chenille, le mouvement s'arrêta soudain. Une seconde après la mouche se posait sur une deu- xième chenille et recommençait la même manœuvre. Onze chenilles furent visitées de cette façon dans un laps de temps de moins de cinq minutes. J'ouvris alors la boîte, la Tachinaire hésita quelques secondes, puis pris son essort pour aller se fixer 1. Mes boîtes à élever les insectes ne sont treillissées que sur trois côtés, la porle formant le quatrième côté est munie d'un verre, cequi permet d'observer les moindres mouvements des prisonniers, sans être obligé d'ouvrir la boîte. E. MARCHAND. — SUR LECHINOMYIA FERA 133 sur une des vitres de la fenêtre de la chambre où j'opérais. Je pris la chenille qui avait été visitée la dernière, et, en l'examinant attentivement, je remarquai à l'ouverture du septième stigmate gauche une petite larve, montrant encore la partie inférieure du corps, qui s'apprêtait à disparaître dans l'intérieure de la chenille. Pour l'en extraire, je dus sacrifier cette dernière 4. La femelle de YEchinomijia fera ne livre donc pas ses larves au hasard, en les déposant sur le corps de ses victimes, mais bien à l'ouverture des canaux trachéens, et ne les abandonne que lorsqu'elles sont en partie introduites dans les chenilles nourrices. La jeune larve trouve le couvert mis aussitôt sa naissance ; les troncs trachéens se ramifiant à l'infini dans les corps adipeux. — Insuffisamment armée, pour percer la peau chitineuse de la chenille, elle peut, au contraire, déchirer facile- ment les fines trachées dans lesquelles elle s'introduit, et se repaître à l'aise. L'instinct maternel de l'Échinomyie supplée à la faiblesse des jeunes larves. Pour trouver l'ouverture stigmatique, il est certain, étant donné la manœuvre observée, que les pièces placées autour de l'orifice vulvaire lui rendent un véritable service; leurs fonctions sont celles de palpes vulvaires. A leur naissance les larves d'Echin. fera atteignent à peine un millimètre de longueur (0,008 à 0,0095) ; elles sont blanc-grisâtre, apodes, et composées de 13 segments, si l'on compte pour un l'extrémité antérieure d'où sortent deux petits crochets chitineux, brunâtres, articulés sur deux lames latérales, visibles à travers les parois des trois premiers segments (fig. 15) 2. Le parasitisme de cette Tachinaire a été signalé chez les che- nilles, ou les chrysalides, des Lépidoptères suivants : Panolls 1. Ainsi que Réaumur l'avait constaté chez YEchin. rubescens, j'ai pu me rendre compte que les larves de YEchin. fera sortent toutes de la mère, la partie antérieure du corps, munie de crochets, en avant. 2. N'ayant eu à ma disposition, pendant les vacances, qu'un procédé défectueux pour reproduire mes dessins, je prie les entomologistes de vouloir hien excuser la mauvaise exécution de la planche. Dans une prochaine étude sur le développement de cette Tachinaire je donnerai une figure convenable de la lar\e. 11 134 NANTES. —BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. Piniperda (Panz.)1 ; Gnophria Quadra (L.), ArctiaAulica (L.), Psilura Monacha (L.) 2 ; Polypliaenis Sericina (Esp.), et Xylo- campa areola Esp., :! ; auxquels il faut ajouter Cucullia Xeranthemi Bdv., ayant obtenu, le 4 avril dernier, un petit mâle (VEch. fera, d'une pupe, issue d'une chrysalide de cette Cucullie, que mon ami, M. Samuel Bonjour, avait reçue d'Alle- magne. Il serait intéressant de savoir à quelles espèces de chenilles notre Tachinaire confie ses larves dans notre région ; car, il n'y a pas lieu de tenir compte du parasitisme provoqué chez Pieris Rapae 4 . Il est plus que probable, qu'à l'état de liberté, la femelle que j'ai observée aurait appliqué à des victimes d'un autre genre le terrible supplice d'être dévorées vivespar ses larves. Cependant, ces dernières peuvent s'y développer : sur les dix chenilles de P. Rapae qui se sont chrysalidées — la onzième avait été sacrifiée pour extraire la larve qui l'avait envahie — sept m'ont donné des mâles de petite taille vers la fin d'avril 1895; les trois autres se sont desséchées; en les déchirant je n'ai pas trouvé de pupes à l'intérieur. Les larves du diptère parasite avaient sans doute péri, faute d'une nourriture suffisante, avant de subir leur nymphose. Robineau-Desvoidy, et après lui Macquart, frappés des diffé- rences qu'ils observaient chez l'Échinomyie sauvage, avaient cru devoir les attribuer à la diversité des chenilles auxquelles la femelle confiait ses larves. Cette prétendue cause modificatrice cessera d'exister si l'on veut bien ne pas perdre de vue que YEch. fera n'est pas la seule Tachinaire à s'attaquer à plusieurs che- nilles. Jusqu'à présent on ne connaît que sept de ses hôtes, ce qui est relativement peu ; car, la Phorocera concinnata (Meig.) 1. Hartig. — Iarhesberichte ueber die fortschritte. Berlin, 1838. 2. Schiner, J.-H. — Fauna austriaca. — Die Fliegen. Diptera. I, p. 425. Wien, 1862. 3. Millière, P. — Iconographie et description de Chenilles et Lépidoptères inédits d'Europe, III, 23e livr., p. 32, pi. 104 fig. 3. Lyon, 1869. La fig. que cet auteur a donné de VEch. fera est certainement la meilleure que je connaisse. L'insecte, au vol, est parfaitement rendu; le faciès général est frap- pant, les antennes seules laissent à désirer. 4. Jusqu'à ce jour le parasitisme de VEch. fera n'avait pas été observé chez les chenilles de Papillons diurnes. E . MARCHAND . — SUR l'ECHINOMYIA FERA 135 dont la forme jouit d'une stabilité relative, trouve le gîte et le couvert chez au moins vingt chenilles connues de Lépidoptères, tant diurnes que crépusculaires et nocturnes : Pieris Brassicae L., Vanessa Levena L., V. Prorsa, L., V. Io L., V. Antiopa L., V. Atalanta L., Sphinœ Pinastri L., Smerinthus Populi (L.), Gnophria Quadra (L.), Spilosoma Menthastri Esp., Porthesia Chrysorrliaea (L.), Leucoma Salicis (L.), Çnetho- campa Processionnea (L.), Dilolm caeruleocephala (L.), . 1 cronycta Rumicis (L.),Dipterygia Scabriuscula (L.), Tracliea Atrîplicis(L.), Taeniocampa S tabilis View., Cucullia Verbasci (L.), Catocala Promissa Esp. Question de taille mise à part, je crois que l'on doit chercher ailleurs les véritables causes des diverses formes que l'on cons- tate, chez la mouche faisant l'objet de cette note, dans la colora-, tion, le nombre des macrochètes et l'ouverture de l'angle formant le coude de la nervure externo-médiaire des ailes. Les petits mâles que j'ai obtenus des chrysalides de Pieris Rapae ne ressemblaient pas à leur mère, ils appartenaient à la var. vernalis R.-D., tandis que cette dernière aurait été une rubricomis pour le même auteur. — La forme du générateur mâle qui m'est inconnue, doit-elle être mise en cause? Si l'on admet que le tissu adipeux ne varie qu'en quantité dans les diverses chenilles, la nourriture des larves restant la même, quant à la qualité, la taille seule doit se ressentir de l'influence du régime alimentaire, et on se trouve amené à attri- buer la plus large part des causes modificatrices : 1° aux conditions extérieures dans lesquelles l'hôte a passé son existence depuis l'envahissement du parasite jusqu'au moment de se chrysalidér ; 2° aux influences météorologiques subies par la chrysalide, que le parasite n'abandonne que pour se changer en pupe (forme qu'il revêt même parfois sans la quitter) ; 3° aux parents, qui ne sont pas toujours nécessairement de formes identiques. Quoi qu'il en soit, satisfait des résultats de ma première expé- rience, je me propose de suivre, si les circonstances me le permettent, toutes les phases du développement de cette intéres- sante Tachinaire. Nantes, le 17 avril 189G. EXPLICATION DE LA PLANCHE II Fig. 1 Abdomen de VEchinomya fera, vu de profil ; I,-IV, tergites. Fig. 2 Partie inférieure de l'abomen du cr\ vue en dessous (l'armure génitale au repos et fermée, est enchàtonnée sous le 3e arceau tergal) : III, IV, tergites ; IV, V, VF, sternites ; f, fermoir de l'armure génitale. Fig. 3 Partie inférieure de l'abdomen du o", vue de côté (l'armure génitale est saillante) : IV, dernier tergite abdominal ; V- WIII, tergites modifiés pour former l'armure (le 7e, passé en dedans, ne laisse voir dans l'angle rentrant situé entre !e 6e et le 8° que l'extrémité d'une de ses branches) ; an, anus ; f, fermoir de l'armure. Fig. 4 Armure génitale çf , saillante, vue en dessus : IV, V, VI, VIII, tergites ; an, anus ; f, base du fermoir articulée sur le 8e ter- gite, à l'entrée de l'échancrure anale. Fig. 5 Articulation du fermoir (f), à l'entrée de l'échancrure anale du dernier tergite (VIII) ; an, anus. Fig. 6 Appareil génital du TC£ÏE "V LKGKNDK l>K LA PLANCHK V 1. Surcula dentata, [Lamk.J, grandr nat. Bois-Gouët. 2. Gexotia lyra, [Desh.], grossie 1 fois 1/2 » 3. Pleurotoma pachyozodes, Cossm., grossi 2 fois La Glose. \. Bayanoteuthis armoricensis, Cossm., grand' nat. Bois-Gouët. .'». Pleurotoma rudiuscula, Desh., grossi 1 fois et 1/3 » 6-7. » » var. fercurtensis Cossm., » » grossie 2 fois » 8. Pleurotoma plereia, Sow., grandr nat. Coislin. 9-10. Bathvtoma crenulata, [Laink.], grossi 1 fois et 1 '4 Bois-Gouët. 11. Pleurotoma UNisERiALis, Desh., grossi 1 fois et 1/4 » 12-13. Drillia armoricensis, Cossm., grossie 2 fois » 14. Borsoma britavna, Cossm., grossie 2 fois La Close. 15. » » grandr nat. » 16-17. Cordieria obesula, [Desh.], grossie 1 fois 1/2 Bois-Gouët. 18-11). Cordiera Dumasi, Cossm., grossie 2 fois » 20-21. Buchozia decussata, [Cossm.], grossie 2 fois » 22. « » forme trapue, grossie 3 fois » 23-24. Drillia Vasseuri, Cossm., grossie 2 fois » 2."». Cordieria turbinelloides, [Desh.], grossie 2 fois » 2<>-27. Buchozia arthonensis, Cossm., grossie o fois Arlhoii. 2X-21). Buchozia Bourdoti, Cossm., grossie 4 fois Bois-Gouët. 30-31. Drillia angulosa, [Desh.], grossie 2 fois » :i2-33. Drillia granulata, [Lamk.], grossie 2 fois 1/2 » 34-35. Drillia Danjouxi, [Bau»1on], grossie 2 fois I/2 » PL V Bull. Soc Se. nat. Ouest T. VI, PL V * i 1 2 15 * 10 41 22 23 24 25 26 Pissarro, photogr M 5 6 ♦ 12 13 1 : > H M ♦ 16 17 18 L9 20 21 » H » -V 4 V 27 ) I M t I I 29 30 31 32 33 34 35 Soliirr à Paris Moll. éoc. de la Loire -Inférieure i=>xJA.isrcxîE -vi LÉGEXDE DE LA PLANCHE VI I. Peratotoma stisiaiï ki.i.a, [Lamk.]. grossi 3 fois Bois-Couët. i-'.\. Raphitoma camproxexsis, [Vass.], grossi 2 fois 1/2 Coislin. 4-5. Peratotoma ozocolpa, Cossm., grossi 3 fois Bois-Gouët, 6-7. Daphnella i.oc.f.mca, Cossiti. , grossie 3 fois » 8-9. Raphitoma bhachyope, Cossm., grossi 2 lois » 10. Raphitoma mctïella, Cossm., grossi 2 fois » 11-12. Raphitoma pucata, [Lanik.j, grossi 2 fois » 13-14. Raphitoma citharëlla, [Desh.], grossi 2 fois I 2 » 15-16. Cancellahia rhabdota, Bayan, grossie 2 lois )> 17-18. Raphitoma quantula, [Desh.], grossi 4 fois » 19-20. Cancellaria hypermeces, Cossm., grossie 2 fois » 21-22. Canceixaria separata, Desh., grossie 3 fois » 23-24. Cancellarja r.i t.eniata, Cossm., grossie 3 fuis » 2.'i el 28-29. Ouveixa kibbopula, [Vass.], grossit 2 luis » 26. Oi.ivki.i.a Duelissoni, Vass.], grand' mil. » 27 et 31-32. Olivella impressa, Vass.], grand1 nat » 30. Cancelkaria bifurcopmcata, Cossm., grossie 3 fois » PL VI Bull. Soc. Se. nat. Ouest T. VI t PI. VI 1 i i 'i M 1 ? I 1 h i ' f4 • ? 8 9 10 11 L2 13 14 # M 'H H 15 16 .1 ^ i 22 ', 2o : 1 19 i -- k 24 1 32 1 - 28 29 T 30 Pissarro, photogr. Sohier à Paris Moll. éoc. de la Loire- Inférieure FLA.ITOKCE VII LEGENDE DE LA PLANCHE Vil 1-2. Marginella ovulata, Lanik., grossie 3 fois Bois-Gouët. 3-4. Marginella Geslini, Vass., grossie 2 fois » .'j-6. Marginella dichotomoptycha, Cossm., grossie 6 fois » 7-8. Marginella suboliva, Cossm., grossie 2 fois » 9-10. Marginella dicothomoptycha, Cossm.. var. gros. 6 f. » 11-12. Olivella Marmini, [Michelin], grossie 2 fois » 13-15. Marginella Dautzenbergi, Cossm., grossie 2 fois » 16-18. Marginella cenchridium, Cossm., grossie 6 fois » 19-20. Marginella ampulla, [Desh.], grossie o fois » 21. Marginella mirula, Cossm., grossie 3 fois » 22. Ancilla Douvillei, Vass., grossie 2 fois » l'.S-i'v. Thesbia microtoma, Cossm., grossie 4 lois » 23. Mangilia golietensis, Cossm., grossie 2 fois 1/2 » 26-28. Marginella Bourdoti, Cossm., grossie 2 l'ois. » 29-30. Marginella contabulata, Desh., grossie 13 fois Coislin. 31 . Marginella bifidoplicata, Charlesw., grossie 6 fois Bois-Gouët. 32-33. Marginella hordeola, Desh.. grossie 5 fois o 34-36. Marginella cylindracea, Desh., grossie 3 fois » 37-38. Marginella suturata, Cossm., grossir 3 fois. » PI. VII Bull. Soc Se. nat Ouest T. VI, PI. VII i J < "' l 4, 3 4 5 / 8 9 10 11 12 D J j 0 4 . 13 14 15 16 lr c *• y ^ 0 a o $ 19 20 21 22 26 27 28 29 30 31 * . V 32 33 34 35 36 w 37 ^ 38 Pissarro, photogr. Sohier à Paris Moll. éoc. de la Loire -Inférieure fi^^istc^e -vin LEGENDE DE LA PLANCHE VIII 1-2. Marginella eburnea, Lamk., grossie 2 fois La Close. 3 4. Marginella dentifera, Lamk., grossie 5 fois Bois-Gouët. ; il , var. arctata, Desh. grossie 5 fois 7 8. Marginella crassula, Desh., grossie 1 fois 1/2 La Close, i). Drili ia labroplicata, Cossin., grossie 2 fois » 10. Pseudotoma polysarca, Cossm., grossi 2 fois Bois-Gouët. 1 1 Raphitoma perplexa, [Desh.], grossi 2 fois » 12-13. Volvaria acutiuscula, Sow., grossie 2 fois La Close. 14 Ancilla Ripaudi, Vass., grand' naiur. Bois Gouët. 15-16. Ancilla Douvillei, Vass., grand' natur. » 17-ls. Olivella oxyspira, Cossm., grand' natur. » 19-20. Ancilla canalifera-, Lamk., grand' natur. » 21-23. Ancilla aperta, Vass., grand' natur. » 24-25. Olivella Laumonti, [Lamk.], grand1 natur. » 26-27. Ancilla dubia, Desh.. grand' natur. » 28-29. Yoi.i thiutes Bureaui, Cossm., grand' natur. n 30-31. Mitra namnetica, Cossm., grossie 4 fois » 32-33. Volutolyria PROBosciniFEiiA, Cossm., grand' natur. » 34-35. Mitra diasticta, Cossm., grossie 4 fois » PL VIII Bull. Soc. Se. nat Ouest T. VI PI VIII ! / à / A 34 3c l'issano, pl.otogr. Sohier à Paris Moll. éoc. de la Loire-Inférieure ipr.^iiNrcrEïE ix LEGENDE DE LA PLANCHE JX 12. Lyria iiarpi i a. [Lamk.], grossie 1 fois I 2 Bois Gouët 3. Cryptochorda stromboiues, [Herm.], grand' natur. » 4-o. Mjtra Dumasi, Cossm., grand' natur. 6. Ancfjlla Rjpaudi, Vass., grand1, natur. » 7 9. Harpa mutica, Lamk., grossie I fois 1/2 » 10-11. Lyria coroni, [Morlet], grossie 4 fois » 12. Mitra Kernayi, Cossm., grossie 2 fois » 13-14. Mitra coxui.iformis, Calliand, grand' natur. La Close. 15. Mitra hypermeces, Cossm.. gro-jsie 4 fois. Bois-Gouët. I ( i - 1 7 . Mitra Berthelini, Cossm., grossie 4 fois La Close. 18. Mitra tenuiplicata, Vass., grossie 2 fois Bois-Gouët. 19. Mitra cancellina, Lamk., grand' natur. » 20-21. Mitra crebricrosta. Lamk.. grand' natur. » 22. Mitra terebellum, Lamk.. grand' natur. » 23-24. Mitra fusellina, Lamk., grossie 2 fois » 2.Ï-26. » » var. grossie 2 fois » 27-28. TurricL'la genoti.efor.mis, Cossm., grand' natur. » 2'.)-oU. Turricula intortella, Cossm., grossie 2 fois » PI. IX Bull. Soc. Se. nat. Ouest T. VI, PI. IX 1 f y ^ .un *** V 1 4 # v ^ V 10 11 12 V ^ / 13 14 15 16 lr 18 / 19 21 fi ▼ 25 26 ▼ ? w 99 ▼ 23 24 25 7 26 Pissarro, photogr Moll. éoc. de la Loire- Inférieure f 28 29 ▼ 30 Sohier à Paris MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES DE LA LOIRE-INFÉRIEURE par M. COSSMANN A VIS AUX LECTEURS Ce second fascicule, faisant suite à celui qui a été publié dans le N° IV du Bulletin de 1895, comprend la description des Prosobranches, entre les familles Terebricke et Mitridœ inclus; mais, avant d'entrer en matière, je crois utile de placer quelques observations ou descriptions complémentaires, se rapportant aux formes qui ont fait l'objet du premier fascicule. SUPPLEMENT AU PREMIER FASCICULE Bayanoteuthis (?) armoricensis, nov. sp. PI. IV, fig. 14-15 et pi. V, fig. 4. Rostre étroit, semblable à une Belemnites, terminé en pointe conique ; section subquadrangulaire, à angles arrondis, vers le phragmocône qui est extrêmement étroit, allongé et ovale. Cloisons et siphon inconnus. Dim. Longueur restaurée, 70 mill. ; diamètre, 9 mill. Observ. Au moment où j'ai publié les Céphalopodes, dans le premier fascicule de ce travail, M. Dumas m'avait déjà communiqué un fragment de cette intéressante espèce ; mais j'en avais ajourné la description jusqu'à ce qu'on eût recueilli d'autres individus en meilleur état, afin de me mettre à l'abri d'une grave erreur de détermination. Depuis cette Nantes : Bull. .Soc. se. nat. Ouest. T. 6, (asc. IV, 31 décembre 1896. 14 J8U NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. —T. t>. ! 44 époque, M. Dautzenberg a trouvé, dans le triage de la même récolte, un excellent individu, montrant l'extrémité du rostre sauf la pointe, et faisant suite au fragment plus roulé de la coll. Dumas, qui est perforé par l'entonnoir du phragmocône. Bien que ces matériaux soient encore bien insuffisants, je n'hésite pas à décrire cette nouvelle forme qui prouve que l'extension géographique du genre Bayanoteuthis était plus grande qu'on ne le croyait jusqu'à présent. Cependant, je ne suis pas absolument certain que la coquille du Bois-Gouët appartienne bien à ce genre, créé en 1871 par Munier Chalmas pour une espèce de Ronca, B. rugifer v. Schlœnb. Outre que je n'ai pu étudier ni les cloisons ni le siphon, les sillons longitudinaux, très obsolètes sur le fragment de la coll. Dumas, sont absolument effacés sur le rostre de la coll. Dautzenberg, qui est complètement lisse. En tous cas, il en résulterait la certitude que l'espèce n'est pas la même qu'à Ronca, puisqu'elle ne porte pas les rides caractéristiques de B. rugifer. D'autre part le dimorphisme de ce rostre, comprimé et subquadran- gulaire en avant, parfaitement conique en arrière, ne laisse pas que de m'inspirer quelques doutes. Peut être la découverte ultérieure d'échan- tillons qui possèdent à la fois la région du phragmocône et celle de la pointe, permettra-t-elle de trancher la question et de savoir si l'on a bien là une seule et même espèce. Quoi qu'il en soit, il y a jusqu'à présent un point bien manifestement établi, c'est qu'il existe au Bois-Gouët des rostres belemnitiformes, qu'il paraît rationnel de rapporter provisoirement au genre Bayanoteuthis, le seul de la famille Belemnitidœ que l'on ait encore signalé dans les terrains tertiaires, et en particulier dans l'Éocène. Types et log. Rostre avec phragmocône (PI. V, fig. 4), coll. Dumas ; autre échantillon plus complet vers la pointe (PI IV, fig. 14-15), coll. Dautzenberg. — Bois-Gouët. • Auricula simplex, Gossm. PI. IV, fig. 11-12. 1895 — Moll. éoc. Loire-Infér., I, p. 17, pi. III, fig. 3-4. Observ. Un échantillon complet de cette espèce, que j'ai décrite d'après un simple fragment, m'a été communiqué par M. Dumas, de sorte que je puis actuellement compléter la diagnose. Forme courte, trapue, à diamètres très inégaux ; 6 tours, dont la hauteur n'atteint pas le tiers de la largeur, bordés d'un étroit bourrelet suturai; surface lisse; dernier tour égal aux quatre cinquièmes de la longueur totale, très ventru en arrière, ovale, et atténué en pointe du côté antérieur. Les accroissements forment quelques plis irréguliers et peu saillants, aux abords du bourrelet suturai. Quant aux caractères de l'ouverture, il suffira de se reporter à la diagnose de cette espèce à laquelle je rapporte provisoirement deux jeunes individus de la Close. Dim. Longueur, 35 mill. ; grand diam., 21 mill. ; petit diam. 16 mill. ; hauteur de l'ouverture, 26 mill. [45] M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 181 Néotype et loc. PI. IV, fig. 11-12, coll. Dumas. — Bois-Gouët. La Glose, douteux, deux individus de petite taille, coll. Berthelin. Auricula ovata, Lamk. PI. IV, fig. 3-4. var. Dautzenbergi, nob. R.D. La coquille dont il s'agit s'écarte par sa taille élancée, des formes les plus étroites que j'ai signalées dans le premier fascicule de ce travail (1895, p. 170 = 23) : pour une longueur de 16 mill., l'échantillon n'a qu'un diamètre de 6 mill. et l'ouverture n'a que 7 mill. de hauteur. Le pli columellaire antérieur est très épais et situé très haut, le second pli est lamelleux, très saillant, dans un plan presque perpendiculaire à celui du premier pli ; quant à la dent pariétale, elle est très obsolète, comme dans le type de l'espèce, mais l'épaississement interne du labre est beaucoup plus fort. Comme je n'en connais qu'un individu, je n'en fais provisoirement qu'une variété de A. ovata. Type et loc. PI. IV, fig. 3-4, coll. Dautzenberg.— Bois-Gouët. La forme typique existe à la Close, coll. Berthelin. Roxania semistriata, [Desh.] PI. IV, fig. 5. (1889 -Catal. Éoc, IV, p. 321). Observ. Je n'ai pas cité cette espèce dans le premier fascicule des Moll. Éoc. de la Loire-Infér. ; l'unique échantillon de la Close qui m'a été communiqué est en tout point semblable aux individus du Suessonien de St-Gobain, et il n'est pas possible de le rapporter à R. Lamarcki du calcaire grossier, qui a une forme plus cylindrique. D'ailleurs R. semistriata existe aussi dans l'Éocène moyen et supérieur du bassin de Paris : c'est une espèce un peu conoïde, plus atténuée en arrière qu'en avant, à base subperforée, portant les sillons spiraux assez écartés, séparés par une large zone lisse au milieu, et beaucoup plus, serrés autour de l'ombilic ainsi que dans la perforation apicale ; le bord columellaire est assez excavé et se termine en pointe tronquée à l'extrémité antérieure. Plésiotype et loc. La Glose, unique (PI. IV, fig. 5), coll. Berthelin. Volvulella redacta, [Desh.] PI. IV, fig. 9. (1889 - Gâtai. Éoc, IV, p. 312). R.D. J'ai comparé les individus uniques de la Close et du Bois-Gouët à ceux de Mouchy et je n'y aperçois aucune différence : ils ont, comme ces derniers, le galbe ovoïde et étroit, la surface lisse, la perforation apicale à peine visible, un pli columellaire peu saillant ; c'est une des espèces les moins rostrées de ce genre. 182 NANTES. — BULL. SOC. SG . NAT. OUEST. —T. 6. i 46 Plésiotype. PI. IV, fig. 9, coll. Pissarro. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, coll. Pissarro; la Glose, coll. Berthelin. Cylichnella Bourdoti, Cossm. PI. IV, fig. 6-7. 1895 - Moll. éoc. Loire-Infér., I, p. 38, pi. III, fig. 16-17. Observ. M. Dumas m'a communiqué des individus plus frais que le type que j'ai figuré de cette rare espèce : j'en profite pour en donner de nou- velles vues qui préciseront mieux les caractères de la diagnose à laquelle je renvoie le lecteur. Plésiotype et loc. PI. IV, fig. 6-7, coll. Dumas. — Bois-Gouët. Scaphander altavillensis, Desh. PI. IV, fig. 10. 1895. Moll. éoc. Loire-Infér., I, p. 32, pi. III, fig. 33-35. Observ. Un excellent individu de cette fragile espèce m'ayant été récem- ment communiqué parM. Dumas, je crois intéressant d'en donner une nou- velle figure qui montrera mieux que les précédentes les sillons écartés qui caractérisent cette coquille et la distinguent de notre S. tenuistria- tas. Plésiotype et loc. PI. IV, fig. 10. coll. Dumas. — Bois Gouët. SECOND FASCICULE PROSOBRANCHIA TA Terebra plicatula, Lamk. PI. IV, fig. 1-2. (1889. Catal. Éoc, IV, p. 301). R.D. Cette espèce est trop variable dans le bassin de Paris pour qu'il soit possible d'en séparer les individus de Bretagne, qui présentent eux mêmes des variations assez profondes. En général, la forme de ces derniers est plus trapue : il résulte de mesures prises sur un très grand nombre d'échantillons des deux bassins que : dans le bassin de Paris, le diamètre de la coquille oscille entre le quart et le cinquième de sa largeur, et que la hauteur du dernier tour dépasse rarement les trois septièmes de cette longueur totale ; dans le bassin de Nantes, le diamètre est généralement égal aux trois [47] M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 183 dixièmes de la longueur, et la hauteur du dernier tour atteint près de la moitié de cette longueur. Cependant, dans les sables moyens d'Auvers et du Guépelle, les proportions de certains individus sont presque les mêmes que celles des échantillons du Bois-Gouët. De même, en ce qui concerne l'ornementation, particulièrement à Coislin, les plis axiaux, droits et écartés, se succédant d'un tour à l'autre, persistent sans s'efïacer jusqu'au dernier tour; dans le bassin parisien, la moyenne des individus a la partie antérieure de la spire tout à fait lisse, les plis axiaux des premiers tours sont un peu sinueux, plus épais au milieu, pinces vers la suture inférieure ; mais il est bon de remarquer que la taille de ces derniers est, le plus souvent, de beaucoup supérieure à celle des Terebra de Bretagne, qui ne dépassent pas 15 millimètres. Les caractères de l'ouverture sont identiques : canal large, court, peu profond ; bord columellaire calleux et bien limité ; bourrelet obsolète enroulé sur le cou du canal ; c'est à dire les caractères du sous-genre Hastula, Schum. En résumé, je ne puis admettre comme une espèce distincte la forme de Bretagne ; tout au plus pourrait-on lui attribuer le nom de var. armoricensis, nobis, à cause de sa taille inférieure, de ses proportions plus trapues, de son dernier tour plus grand, de ses plis plus droits et plus persistants. Plésiotype. PI. IV, fig. 1-2, coll. Dumas. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, Coislin, la Close, peu rare. Un individu sénestre au Bois-Gouët, coll. Bourdot. Surcula transversaria, [Lamk.] PI. IV, fig. 31. (1889 - Catal. Éoc, IV, p. 259). R.D. — Je ne connais, au Bois-Gouët, qu'un seul échantillon très jeune de cette intéressante espèce, mais il est absolument identique aux pre- miers tours des individus adultes, provenant du calcaire grossier pari- sien : ces tours sont convexes en avant, excavés en arrière, leurs sutures sont bordées d'un double filet assez saillant et finement plissé par les accroissements ; tout le reste de la surface est régulièrement sillonné, toutefois le dernier tour porte, sur la convexité, deux filets plus saillants que les autres cordonnets et séparés par des sillons, ce qui contribue à le rendre subanguleux, tandis que les individus adultes sont, au contraire, arrondis. Mais cette petite différence s'atténue probablement, à mesure que la coquille avance en âge, de sorte qu'il n'y a aucun doute à avoir sur l'assimilation du fossile breton à l'espèce parisienne. Dim. Longueur 10 1/2 mill. ; diamètre, 4 mill.; hauteur de l'ouverture et du canal 6 1/2 mill. Plésiotype et loc. PL IV, fig. 31, coll. Dumas.— Bois-Gouët, unique. 184 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. [48] Surcula deutata, [Lamk.] PI. VI, fig. 1. var. Dumasi, nob. (1889 -Catal. Éoc, IV, p. 261). R.D. Cette forme ne m'est connue, dans la Loire-Inférieure, que par deux échantillons dont l'un n'a pas le canal complet, et dont l'autre est encore plus mutilé : aussi je les rapporte provisoirement à l'espèce de Lamarck, bien qu'ils paraissent s'écarter des individus parisiens parleur forme plus trapue, par l'effacement de leurs tubercules dentiformes sur le dernier tour, à tel point qu'on peut les caractériser en disant qu'ils sont intermédiaires entre S. transversaria et S. dentata; cependant ils s'écartent de la précédente par l'existence de petites costules obliques qui persistent jusqu'à l'avant-dernier tour, et qui forment sur la convexité des dentelures obsolètes, moins carénées que celles de S. dentata typique. Le fragment de Goislin conserve ses dentelures sur le dernier tour et il a des filets spiraux plus saillants, moins fins que la forme parisienne ; quoiqu'il manque entièrement de canal, il paraît aussi trapu que celui du Bois-Gouët. Pour tous ces motifs, je crois qu'il serait prématuré de créer une nou- velle espèce pour la forme bretonne ; je me borne à la désigner sous le nom de variété Dumasi, qu'elle conservera comme espèce, si la décou- verte ultérieure d'autres échantillons vient confirmer la constance des différences ci-dessus signalées. Dim. Longueur probable, 24 mill.; diamètre, 8 mill. Type. PI. V, fig. 1, variété Dumasi, coll. Dumas. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, Goislin, unique dans chaque gisement, coll. Dumas- Pleurotoma uniserialis, Desh. PI. V, fig. 11. (1889 - Catal. Éoc, IV, p. 268, pi. IX, fig. 25). R.D. Cette espèce à spire conique, à base excavée et à canal droit et court, se distingue aisément de Balhytoma crenulata qui a presque les mêmes crénelures sur les tours de spire : ces créne- lures forment une rangée antérieure, traversée par deux cordons spiraux, séparée de la suture supérieure par un large sillon ; en arrière est une rampe peu excavée, puis deux filets spiraux accompagnent la suture. Ces caractères sont exactement ceux des individus de Mouchy et de Grignon, auxquels j'ai minutieusement comparé ceux du Bois-Gouët: il n'y a donc aucune hésitation sur cette détermination. Section Hemipleu- rotoma. Plésiotype et loc. PI. V, fig. 11, coll. Dumas.— Bois-Gouët, peu rare. 49 M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉXIQUES 185 Pleurotoma plebeia, Sow. PI. V, fig. 8. (1889 - Gâtai. Éoc, IV, p. 268, pi. IX, fig. 34). R.D. Ainsi que je l'ai fait remarquer dans mon Catalogue de l'Éocène des environs de Paris, cette espèce est extrêmement voisine de la précé- dente et elle ne s'en distingue que par l'angle plus saillant que forme la rangée des crénelures de chaque tour et par son canal plus infléchi. L'individu de Coislin que je rapporte à cette espèce est à peu près iden- tique à celui de Selsey qui me sert de type authentique de comparaison, et s'écarte au contraire sensiblement des échantillons du Bois-Gouët dont les crénelures sont moins saillantes, et qui appartiennent à P. uniseria- lis. Dans ces conditions, il faut bien admettre que, de même que dans le bassin de Paris, les deux formes sont également représentées aux envi- rons de Nantes. Section Hemipleurotoma. Plésiotype. et loc. PI. V, fig. 8, coll. Dumas. — Coislin, unique. — La Close, deux individus, Musée de Nantes. Pleurotoma undata, Lamk. (1889- Catal. Éoc , IV, p. 272, pi. IX, fig. 46). R.D. Espèce facile à reconnaître à cause de son ornementation obsolète, de sa forme un peu ventrue et de son dernier tour supérieur à la moitié de la longueur totale, quand on le mesure de face. La plupart des échan- tillons du Bois-Gouët sont encore plus ventrus que ceux de Grignon et se rapprochent à la variété evanescens, dans laquelle les crénelures obliques de la convexité des tours, ainsi que les perles bordant la suture, ont une tendance à s'eflacer sur les derniers tours. Le canal est court, infléchi comme celui d'un Batlujtoma, et muni d'un bourrelet un peu apparent sur le cou ; de sorte que si l'on n'y regarde pas minutieusement on confond aisément ces individus à ceux de B. crenulata : pour les distin- guer, il suffit de constater qu'ils portent une rangée de perles à la suture et que l'embryon est beaucoup plus court; en outre, les crénelures sont plus obliques, recourbées en avant, et les filets spiraux sont beaucoup plus fins et plus serrés. Section Eopleurotoma. C'est probablement à cette espèce qu'il y a lieu de rapporter les échantillons figurés par Vasseur sous le nom brevicula (loc. cit., pi. II, fig. 50): il y a erreur évidente, attendu que P. brecicula est une Drillia. Plésiotype et loc. Bois-Gouët, assez rare; coll. Bourdot. Pleurotoma rudiuscula, Desh. PI. V, fig. 5-7. (1889 - Catal. Éoc, IV, p. 271, pi. IX, fig. 44-45). R.D. On trouve, le dans bassin de Campbon, non seulement la forme typique, à tours convexes et à granulations grossières, à filets très iné- 186 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. [50] gaux, mais aussi la variété fercurtensis qui se distingue par la régula- rité de son ornementation, par ses tours moins convexes, par sa spire subulée. Les stries qui croisent les crénelures médianes et la rampe pos- térieure de chaque tour de spire, sont beaucoup plus fines et plus serrées queles deux ou troissillons qui existentsur la partie antérieuredes tours: il en résulte un aspect dimorphe, qui ne se rencontre jamais chez P. undata dont tous les filets sont fins et égaux; d'ailleurs P. rudiuscula a toujours le dernier tour plus court que celui de l'autre espèce. En conséquence, quoiqu'elles soient l'une et l'autre très variables, il est néan- moins assez aisé de les reconnaître. Section Eopleurotoma. Plésiotypes. PI. V, fig. 5, coll. Dumas. — Goislin. Variété fercurtensis (fig. 6-7) coll. Dumas. — Coislin. Loc. Coislin, la Glose, coll. Dumas, Kerthelin, Musée de Nantes. Pleurotoma pachyozodes ', nox. sp. PI. V, fig. 3. Section EojHeurotoma ; forme trapue ; spire turriculée, à galbe conique ; embryon paucispiré, globuleux, à nucléus obtus ; 6 tours excavés au milieu, saillants aux sutures qui sont pro- fondes et ondulées; côtes noduleuses, interrompues sur la dépression médiane, plus saillantes en avant que près de la suture inférieure, traversées par des stries fines et serrées. Der- nier tour supérieur à la moitié de la longueur, à base excavée et ornée de plis d'accroissement deux fois plus nombreux que les côtes, et de filets spiraux dont les deux premiers sont créne- lés par les plis d'accroissement. Ouverture piriforme, terminée par un canal étroit et assez court, à peine infléchi, sur le cou duquel s'enroule un étroit bourrelet ; sinus du labre situé sous la rangée de nodosités ; columelle à peine infléchie. Dim. Longueur, 10 1/2 mill.; diamètre, 4 mill. ; hauteur de l'ouver- ture, 5 mill. R.D. Il n'est pas possible de confondre cette coquille avec les variétés les plus aberrantes de P. rudiuscula ; ses nodosités sont situées tout contre la suture antérieure, les tours sont excavés au milieu, au lieu de l'être en arrière, enfin la base est excavée au lieu d'être convexe, et le canal est presque droit. D'autre part, je ne connais, dans le bassin de Paris, aucune forme qui s'en rapproche; son canal et son ouverture i. riK^yj, épais ; o?o>-, nodosité. [51] M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 187 ont plutôt l'aspect des Hemipleurotoma, mais elle se rattache aux Eopleurotoma par son embryon obtus, et par son ornementation bino- duleuse. Type et loc. PI. V, flg. 3, coll. Dumas. — La Close, deux individus. Buchozia decussata, [Cossm.] PI. V, fig. 20-22. (1892— Zafra decussata Cossm. Catal.-Éoc, App. n° I, p. 12, fig. 12). Observ. Après un nouvel examen des caractères de cette coquille, et une comparaison plus attentive avec le type du genre Zafra, j'ai indi- qué, dans la seconde livraison de mes Essais de Paléoconchologie comparée, les motifs pour lesquels la place de ce fossile est plutôt dans le genre Buchozia. L'échantillon plésiotype du Bois-Gouët, que j'ai fait photographier, est dans un état de conservation qui me permet de compléter la diagnose de mon espèce : forme conique ou conoïde, plus ou moins ventrue, spire subu- lée, embryon paucispiré tout à fait obtus ; 6 tours à peine convexes, à sutures linéaires et ondulées; petites costules minces quand elles ne sont pas usées, droites, se succédant d'un tour à l'autre, décussées pardes stries spirales régulières et très fines ; dernier tour grand, à base excavée, sur laquelle les costules cessent subitement en formant une couronne un peu plus saillante. Ouverture rhomboïdale, terminée par un canal très court, avec un bourrelet sur le cou ; labre plissé à l'intérieur, sans aucune sinuo- sité; columelle calleuse, un pou infléchie. Il y a des individus courts et ovoïdes et d'autres allongés qui ne leur ressemblent guère, et dont les côtes sont larges et plus aplaties, atténuées en arrière; néanmoins je ne crois pasqu'on puisse en faire deux espèces. Dim. Forme typique : longueur, 6 mill. ; diamètre, 3 mill. Var.à côtes plates : longueur, 9 mill. ; diamètre, 1/2 mill. Plésiotypes. PI. V, fig. 20-22, coll. Bourdot. — Bois-Gouët. Loc- Bois-Gouët, coll. Bourdot et Cossmann. — Coislin, coll. Dumas. Buchozia Bourdoti, noc. sp. PI. V, fig. 28-29. Forme étroite, ovoïdo-conique ; taille très petite ; spire courte à galbe légèrement conoïdal ; embryon lisse, paucispiré, à nucléus tout-à-fait obtus ; trois tours, non compris l'embryon, convexes, séparés par des sutures profondes avec un impercep- tible bourrelet, ornés de huit ou neuf côtes axiales épaisses, arrondies, écartées, et de stries très obsolètes, un peu plus visibles vers la suture inférieure. Dernier tour égal ou même supérieur 188 NANTES. —BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. —T. (5. |52] aux deux tiers de la longueur totale, ovale, atténué à la base, sur laquelle s'effacent les côtes axiales, terminé en avant par un canal large, court, tronqué sans échancrure, sur le cou duquel s'enroulent des stries excessivement fines. Ouverture assez large, courte ; labre épaissi par la dernière côte, non sinueux en arrière ; columelle coudée en S ; bord columellaire calleux, large et aplati en arrière, aminci en avant Dim. Longueur, 41/2 mill. ; diamètre, 2 mill. R.D. Cette espèce est plus étroite que B. cithanlla, Lamk. et ornée d'une manière tout-à-fait différente ; ses côtes larges et écartées la rapprochent de B. crassicostata de l'Éocène supérieur du Ruel, mais elle est encore plus allongée, composée de moins de tours, le dernier plus grand, elle n'est pas entièrement dénuée de stries spirales et de bourrelet sufural comme sa congénère, enfin ses côtes ne se prolongent pas sur la base. Je crois donc qu'on peut l'admettre comme espèce distincte, d'autant plus qu'elle m'est connue par quatre échantillons identiques. Type. PI. V, fig. 28-29, coll. Bourdot. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, coll. Bourdot, Gossmann ; la Glose, coll. Berthelin. Buchozia arthonensis, nor. sp. PI. V, fig. 26-27. Taille très petite ; forme ventrue et biconique ; spire courte, à galbe conique ; embryon obtus ; quatre tours étroits, convexes, séparés par des sutures linéaires accompagnées d'un bourre- let assez épais, ornés de côtes épaisses et subnoduleuses, interrompues sur le bourrelet suturai. Dernier tour à peu près égal aux deux tiers de la largeur totale, excavé en arrière, convexe au milieu, obliquement atténué à la base qui porte de fines stries spirales, Ouverture courte, peu large, un peu plus rétrécie en avant, mais presque dépourvue de canal qui se réduit aune troncature non échancrée ; labre faiblement sinueux en arrière; columelle excavéeet coudée en S; bord columellaire calleux. Dim. Longueur, 3 1/2 mill. ; diamètre, 1 3/4 mill. R.D. Les coquilles d'Arthon étant dolomitisées, il est en général plus prudent de ne pas les prendre comme type d'espèces nouvelles deman- dant à être bien caractérisées ; cependant celle que je viens de décrire, qui n'est pas rare dans le gisement en question, a un faciès tellement distinct de celui des autres Buchozia de l'Éocène, qu'on peut exception- nellement transgresser cette règle de prudence. Elle a plutôt l'aspect "53] M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 189 général de Borsonia brevicula que d'une Buchozia, mais son ouverture est tout-à-fait celle des coquilles de ce sous-genre: elle est beaucoup plus ventrue et plus conique que B. Bourdoti, avec un bourrelet suturai plus épais ; enfin ses stries basales devaient être assez profondes, pour qu'elles' se soient conservées sur la dolomie substituée au test de la coquille. Type et loc. PI. V, fig. 26-27, coll. Dumas. — Arthon, sept ou huit échantillons. Drillia armoricensis, nov. sp. PI. Y, fig. 12-13. 1881 . — Pleurotoma fairreMa,Vass.,ïoe.cif.,pI.II,fig.37-38; noiiLamk. Section Crassispira ; taille petite ; forme étroite, élancée ; spire tur- riculée, à galbe parfaitement conique ; embryon paucispiré, à nucléus déprimé; 7 ou 8 tours dont la hauteur ne dépasse guère la moitié de la largeur, séparés par des sutures étagées et bordées, anguleux et carénés en avant aux trois cinquièmes delà hauteur ; région antérieure lisse, sauf un seul sillon spiral contigu à la carène ; rampe inférieure excavée et ornée de nombreux filets spiraux, dont l'écartement augmente à mesure qu'on approche de la suture inférieure, qui est bordée par un bourrelet bifide. Dernier tour un peu supérieur à la moitié de la largeur totale, avec une large zone lisse au dessus de la carène ; base un peu excavée, couverte de sillons, terminée par un canal court et large, sur le cou duquel s'enroule un gros bourrelet strié. Ouver- ture assez étroite ; labre arqué, entaillé sur la rampe inférieure : columelle calleuse, présentant une double sinuosité. Dim. Longueur, 11 mill.; diamètre, 3 1/2 mill.; hauteur de l'ouverture, 41/2mill. R.D. Malgré l'analogie incontestable que cette coquille présente avec l'espèce parisienne qui est d'ailleurs très variable, il m'est impossible de ne pas l'en séparer, attendu qu'elle s'en distingue par des caractères d'une constance absolue. D'abord son embryon n'est pas conoïdal, mais obtus comme celui de D. angulosa ; en outre sa carène est simple, et non bifide comme celle de D. turrella ; la région antérieure des tours est lisse au lieu d'être striée, ainsi qu'elle l'est invariablement chez tous les individus du bassin de Paris; les stries d'accroissement curvilignes sont beaucoup moins visibles sur la rampe postérieure ; enfin l'angle des premiers tours est déjà très saillant, comme dans la var. acutangularis et est dépourvu des nodosités qu'on observe toujours chez D. turrella, Lamk. 190 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. [54] Type. PI. V, flg. 12-13, coll. Dumas ; Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, extrêmement commune ; Arthon, un individu coll. Dumas ; la Close, coll. Dumas et Berthelin. Drillia angulosa, [Desh.] PI. V, flg. 30-31. (1889. - Gâtai. Éoc., IV, p. 281. pi. X, fig. 20-23). R.D. C'est bien la forme typique du calcaire grossier des environs de Paris, qu'on trouve au Bois-Gouët, c'est-à-dire celle dans laquelle la rangée de perles forme un angle peu saillant vers le milieu de la hauteur de chaque tour ; deux filets spiraux au dessus de cette rangée, et plusieurs stries très fines avec une mince carène spirale, entre cette rangée et le bourrelet perlé qui borde la suture inférieure ; de petits plis courbes relient entre elles les perles des deux rangées, mais ils ne produisent pas de crénelures sur les filets de la rangée postérieure, comme cela a lieu dans les variétés grignonensis et propeangulosa. L'ouverte est très courte, presque dépourvue de canal, et l'échancrure du labre est très profonde ; quand à l'embryon, il a bien la forme obtuse et déprimée qui caractérise cette espèce. Section Crassispira. < Plésiotype et loc. PI. V, fig. 30-31, coll. Dumas. — Bois-Gouët, peu rare ; la Close, coll. Berthelin ; Arthon,- coll. Dumas ; Coislin, colh Dumas. Drillia granulata, [Lamk.] PI. V, fig. 32-33. 1881. Pleur otoma granulata Vasseur, loc. cit., pi. II, fig. 36. 1889. Drillia granulata, Cossm. Catal. Éoc, IV, p. 282, pi. X, fig. 25, R.D. Je ne puis que confirmer la détermination faite par Vasseur; les individus de la Loire-Inférieure sont semblables à ceux de Villiers, dans le bassin de Paris, avec des granulations encore plus régulières ; on en compte quatre rangées spirales, sans compter le bourrelet spiral ; elles sont alignées sur des costules d'accroissement curvilignes ; les tours sont convexes et ne présentent pas l'angle qui caractérise l'espèce précé- dente : d'ailleurs l'embryon est plus conoïdal. Plésiotype et loc. PI. V, fig. 32-33, coll Dumas. — Bois-Gouët, peu rare. Drillia Daujouxi, [Baudonj PI. V, fig. 34-35. (1889 — Catal. Éoc, IV p. 285, pi. X, fig. 32). R.D. Quand les échantillons de cette espèce ne sont pas adultes et ne portent pas le bourrelet labial, on ne les distingue de l'espèce précé dente que parleurs tours convexes et par leur ornemention crénelée plutôt 55 M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 191 que granuleuse ; les costules treillisées par cinq filets spiraux, sont obliques et coudées en arrière ; le bord columellaire découvre une légère fente ombilicale ; la forme générale est étroite et le galbe est un peu pupoïde. C'est une espèce localisée dans le bassin deCampbon, qu'on ne trouve pas au Bois-Gouët. Plésiotype et loc. PI. V, fig. 34-35, coll. Gossmann. — La Close; coll. Berthelin et Dumas. Drillia Vasseuri, nov. sp. PI. V, fig. 23-24. Section Crassispira ; taille petite ; forme pupoïde ; spire assez courte, à galbe conoïde ; embryon tout-à-fait obtus, à nucléus en goutte de suif ; six tours convexes, dont la hauteur dépasse un peu la moitié de la largeur, séparés par des sutures linéaires bordées d'un petit bourrelet, convexes en avant, déprimés au-dessus du bourrelet ; costules axiales écartées, obliques, subnoduleuses sur les premiers tours, plus minces et arquées sur les derniers tours, surtout à la hauteur de la dépres- sion, et formant de petits tubercules obsolètes sur le bouirelet ; six filets spiraux, plus espacés en avant qu'en arrière. Dernier tour égal aux cinq huitièmes de la longueur mesuré de face, régulièrement ovale à la base, terminé par un canal large et brièvement tronqué, sans échancrure ni bourrelet. Ouverture peu rétrécie en avant ; labre épaissi par une varice externe à quelque distance du bord, peu profondément échancré ; colu- melle calleuse, excavée en arrière, rectiligne en avant. Dim. Longueur, 8 mill. ; diamètre, 3 1/2 mill. ; hauteur de l'ouver- ture, 3 1/2 mil I. R.D. Cette espèce a beaucoup de ressemblance avec D. sulcata, Lamk.; elle s'en distingue cependant par ses costules plus écartées, noduleuses sur les premiers tours, par son bourrelet suturai plus épais et moins finement crénelé, par ses filets spiraux moins nombreux, moins régulié- ment serrés ; en outre, les échantillons de l'espèce parisienne me paraissent avoir le canal un peu plus long et plus rétréci à son embou- chure. Mais c'est surtout pas l'ornementation qu'on reconnaît, au premier coup d'oeil, l'impossibilité de réunir les deux formes en question. Quand à D. costaria, comme c'est une espèce étroite à côtes lamelleuses, sans bourrelet suturai, on ne peut y rapporter, ainsi que le faisait Vasseur, les échantillons de la Loire-Inférieure. Type. PI. V, fig. 23-24, coll. Bonnet. — Bois-Gouët. 192 NANTES. — bULL. SOC . SC . NAT. OUEST. — T. 0. [56] Loc. Bois-Gouët, assez commune ; Coislin, la Glose, coll. Dumas, Cossmann et Berthelin ; Arthon, coll. Dumas, Drillia labroplicata, nov. sp. PI. VIII, fig. 9. Section Crassispira ; taille petite ; forme courte et pupoïde ; spire conoïdale ; embryon paucispiré, obtus ; 6 tours à peine convexes, dont la hauteur égale la moitié de la largeur, séparés par de profondes sutures bordées d'un petit bourrelet, ornés de costules obliques qui ne persistent pas jusqu'au bourrelet inférieur, et de 4 ou 5 filets spiraux, inégaux, inéquidistants, groupés sur la partie antérieure et convexe des tours, tandis qu'il reste une étroite zone lisse et un peu excavée entre eux et le bourrelet bifide de la suture. Dernier tour un peu supérieur à la hauteur totale, arrondi, excavé à la base sur laquelle les costules se prolongent en s'infléchissant et se bifurquant parfois, tandis que les cordons spiraux deviennent plus saillants et plus écartés, et ne se resserrent que sur le cou du canal. Ouverture ovale, étroite, terminée en avant par un canal court et arrondi à son extrémité ; labre épais, variqueux à l'extérieur, plissé à l'intérieur ; bord columellaire lisse, excavé, détaché en avant, muni d'une petite callosité dans l'angle inférieur de l'ouverture. Dim. Longueur, 9 mill. ; diamètre, 3 1/2 mill. ; hauteur de l'ouver- ture, 4 mill. R.D. Cette espèce ressemble un peu à D. mesomorpha du calcaire grossier de la Ferme de l'Orme, mais elle s'en distingue par ses costules plus minces, par son bourrelet et ses plis au labre ; les costules et son bourrelet la rapprochent de D. sulcata et costaria, mais elle est ornée de filets spiraux plus saillants et. plus carénés, et surtout elle s'écarte de ces espèces, comme de la plupart des Crassispira, par les plis internes du labre. Type et loc. PI. VIII, fig. 9, coll. Cossmann. — La Close, unique. Borsonia britanna, nov. sp. PI. V, fig. 14-15. 1881 — Pleur, nov. sp. vois, de subelegam, Vass., pi. III, fig. 41-42. Forme étroite, fusoïde ; spire assez longue ; embryon paucis- piré, subglobuleux, à nucléus dévié ; six ou sept tours, dont la hauteur égale la moitié de la largeur, séparés par des sutures [57] M. COSSMÀNN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNI^UES 19; 5 ondulées et bordées d'un petit bourrelet, anguleux au milieu, ornés au dessus de l'angle de trois à cinq filets fins, et de fils imperceptibles sur la rampe postérieure, costulés d'une suture à l'autre par des côtes noduleuses et épaisses qui s'atténuent un peu sur la rampe postérieure. Dernier tour égal à la moitié de la longueur, orné de filets réguliers sur toute la base, terminée par un canal assez long et presque droit ; ouverture piriforme ; labre arqué, échancré par un sinus large et peu profond sur la rampe postérieure; columelle un peu infléchie au milieu, au dessus d'un pli très obsolète ou très enfoncé. Dim. Longueur, 15 mill. ; diamètre, 5 mill. ; hauteur de l'ouverture, 7 mill. R.D. Quoique le pli columellaire soit très peu marqué, je n'hésite pas à écarter cette espèce des Surcula et en particulier de S. polygona, à laquelle on serait d'abord tenté de la rapporter, parce que son embryon paucispiré est absolument différent de l'embryon conoïde et pointu de Surcula. Au contraire, cet embryon, la forme et l'ornementation de la coquille ont beaucoup d'analogie avec Borsonia ("sensu stricto), dont le pli columellaire est souvent très peu marqué ; j'ai d'ailleurs indiqué dans la seconde livraison de mes Essais de Paléoconchologie, que le genre de Bellardi est composé de formes ayant, en général, un seul gros pli saillant : ici ce pli s'est oblitéré au point de disparaître presque complètement comme chez Rouaultia. Cette espèce était connue de Vasseur qui en a fait figurer un échantillon peu complet, et l'a rapproché de P. subelegans, auquel il ne ressemble guère. Type. PI. V, fig. 14-15, coll. Cossmann. — La Close. Loc. Coislin, la Close, coll. Dumas, Berthelin, Musée de Nantes. Cordieria Dumasi, non. sp. PI. V, fig. 18-19. Forme étroite ; spire assez longue, à galbe conique ; embryon paucispiré, à nucléus obtus et dévié ; six tours un peu convexes, subulés, séparés par des sutures linéaires et ondulées, qu'accom- pagne un bourrelet peu saillant ; côtes courtes, arrondies, nodu- leuses, interrompues au dessus du bourrelet, bifurquées sur le dernier tour; stries spirales obsolètes, plus écartées sur les côtes que sur la dépression postérieure. Dernier tour court, séparé par un cordon assez large et obtusément crénelé, de la base qui est un peu excavée ; canal très court, tronqué sans échancrure ; ouverture peu élevée, un peu plus large en arrière qu'à son ex- 194 NANTES. — BULL. 800. S0. NAÏ. OUEST. — T. 6. [58] trèmité antérieure ; labre sinueux, non plissé à l'intérieur ; deux plis columellaires obsolètes, écartés, et l'indice d'un troisième en avant, plus rapproché ; bord columellaire calleux séparé du bourrelet par une fente ombilicale. Dim. Longueur, 8 1/2 mill. ; diamètre, 3 1/4 mill. ; hauteur de l'ou- verture, 4 mill. R.D. Cette coquille a la forme aussi étroite et le dernier tour aussi court que C. incerta Desh. du calcaire grossier de Chaussy, dans les environs de Paris; mais elle s'en distingue par ses côtes plus saillantes et bifur- quées sur le dernier tour, par ses plis columellaires moins obsolètes, par son sinus labial plus profond ; d'autre part, on ne peut la confondre avec aucune autre des Cordieria de l'Éocène parisien, qui ont le dernier tour moins court et la forme plus ventrue, et en particulier C. Edwardsi Desh., dont la forme est plus biconique et dont les côtes sont plus effacées. Type et loc. PI. V, fig. 18-19, coll. Dumas. — Bois-Gouët, unique. Cordieria obesula [Desh.] PI. V, fig. 16-17. (1889 - Catal. Éoc, IV, p. 247). RD. Les individus du Bois-Gouët sont peu différents de ceux des sables moyens de Ver, ils ont seulement les costules noduleuses un peu plus écartées sur le dernier tour, et le bourrelet suturai encore moins saillant; encore ce dernier caractère dépend beaucoup de l'état d'usure de la surface, attendu que, quand les Cordieria sont roulées, elles se ressemblent toutes. C'est une espèce caractérisée par ses côtes arrondies, interrompues sur la dépression postérieure, et par ses filets spiraux réguliers et serrés ; la chaînette basale est peu saillante, finement crénelée ; les deux plis columellaires bien visibles, sont obliques, subcarénés, peu saillants; le bord columellaire est très calleux, bien séparé du bourrelet sur le cou du canal, par une dépression imperforée; enfin, à l'intérieur du labre, il existe une douzaine de plis écartés, minces et très allongés. Dim. Longueur, 14 mill.; diamètre, G mill ; hauteur de l'ouverture, 7 mill. Plésiotype et loc. PI. V, fig. 16-17 coll. Dautzenberg. — Bois-Gouët; très rare, coll. Bourdot et Cossmann. Cordieria turbinelloides, [Desh.] PI. V, fig. 23. (1889 -Catal. Éoc, IV, p. 247). R.D. L'espèce parisienne étant assez variable, il ne me paraît pas prudent d'en séparer les échantillons du Bois-Gouët, dont les propor- 59 M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 195 tions sont plus ou moins trapues selon leur âge, et qui ont peut être le galbe un peu plus subulé que ceux du calcaire grossier parisien : ils sont, comme ces derniers, caractérisés par leurs costules peu saillantes, plus allongées que celles de C. obesula, subitement interrompues, comme des larmes au dessus du bourrelet suturai; outre ce caractère, qui permet toujours de séparer cette espèce de la précédente, il y a lieu de remar- quer que les tours sont beaucoup moins convexes, que les deux plis columellaires sont inégaux et moins obliques, enfin que les stries spi- rales sont plus fines et plus serrées. J'ai constaté l'existence de plis obsolètes et allongés à l'intérieur du labre de quelques individus; quant à la chaînette basale, elle est finement perlée quand la surface est fraîchement conservée et elle pénètre à l'intérieur de l'ouverture, dans l'angle postérieur. Cette espèce est moins rare que la précédente, dans la Loire-Inférieure. Dim. Longueur, 10 1/2 mill. ; diamètre, 4 1/2 mill.; hauteur de l'ou- verture, 6 mill. Plésiotvpe et loc. Pi. V, fig. 25, coll. Bourdot. — Bois-Gouët, coll. Bezançon, Dumas, Bonnet, Dautzenberg. — Coislin, coll. Dumas. Bathytoma crenulata, [Lamk.] PI. V, fig. 9-10. 1881 — Pleur, crenulata, Vasseur, loc. cit. pi. II, fig. 48-49. 1889 — Dolich. crenulata, Gossm. Cat. Éoc, IV, p. 254, pi. IX, fig. 5. R.D. C'est bien à cette espèce, et non pas à B. ventricosa, qu'il y a lieu de rapporter les échantillons de la Loire-Inférieure: ils ne diffèrent de ceux de Grignon que par des détails insignifiants, qui ne méritent même pas d'être signalés à titre de variété, attendu que leur ornemen- tation est elle même assez variable. Le canal de ces individus est plus allongé que chez B. ventricosa, la spire est plus conique, les crénelures sont plus saillantes moins perlées, elles sont croisées par quatre cordons spiraux assez saillants, ds sorte que l'aspect des tours est un peu plus orné que ne paraissent l'être les échantillons du bassin de Paris, dont les filets sont plus fins; en outre, les plis d'accroissement sinueux se prolongent davantage sur la base et sur le cou du canal et ils y sont plus grossièrement crénelés par les cordons spiraux; quelques plis très obsolètes existent parfois à l'intérieur du labre des individus bien conservés. Quoique paucispiré, l'embryon est proboscidiforme. Quelque- fois les crénelures s'effacent, et il ne reste que des filets spiraux sur les derniers tours (coll. Bezançon). Section Epalxis. Plésiotype. PI. V, fig. 9-10, coll Dumas. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, peu commune ; la Close, Coislin, coll. Dumas, Berthelin, ma coll. 15 196 NANTES. -7-.BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. —T. 6. [60 j Asthenotoma cf funiculosa, [Desh.] PI. VI, fig. 33. (1889 - Catal. Éoc, IV, p. 255). R.D. Je ne suis pas absolument sur que l'échantillon de Coislin, en assez mauvais état de conservation, soit bien identique à la forme typique, et d'ailleurs rarissime du bassin de Paris, d'autant plus que cette dernière appartient à l'Éocène supérieur, ainsi que tous les autres Asthenotoma parisiens du reste; mais cet individu unique n'a pas des caractères assez nets pour que je puisse le prendre comme type d'une nouvelle espèce. Il est plus étroit que A. microchila, auquel il ressemble par les crénelures ornant les carènes spirales; il a une forme pupoïde qui ne peut se confondre avec le galbe conique de l'espèce de Barton ; d'autre part, A. Cossmanni et zonulata, dont le galbe se rapproche davantage de celui de cet individu, n'ont pas de crénelures sur leurs carènes spirales. Je ne vois donc guère que A. funiculosa qui ait au moins une rangée de crénelures et une forme à peu près semblable. Il est probable que si l'on en recueille d'autres échantillons, on devra séparer cette espèce de celles de l'Éocène supérieur. Plésiotype et loc. PI. IV, fig. ,33, coll. Dumas. — Coislin, unique ; Bois-Gouët, un échantillou douteux dans la coll. Bezançon. Daphnella eocaenica, nov. sp. PI. IV, fig. 6-7. Taille très petite ; forme étroite, o vo-f usoïde, spire courte, à galbe conoïdal ; embryon polygyré, à nucléus très pointu et saillant ; quatre tours convexes, outre l'embryon, dont la hauteur atteint les deux tiers de la largeur, séparés par des sutures presque dépourvues de rampe, ornés de petites costules obliques et légèrement sinueuses, que croisent cinq filets spiiaux et crénelés à l'intersection. Dernier tour supérieur aux deux tiers de la longueur totale, régulièrement ovale, atténué à la base, terminé par un canal large, tronqué, presque sans inflexion, sur le cou duquel se prolongent les filets spiraux, tandis que les côtes cessent sur la base. Ouverture à bords presque parallèles, à peine rétrécie en avant; labre mince, arqué, peu profondément échancré au dessus de la suture; columelle peu calleuse, à peine sinueuse. Dim. Longueur, 4 1/2 mill.; diamètre, 2mill. ; hauteur de l'ouverture, presque 3 mill. Observ. Voici la première Daphnella typique que l'on connaisse dans l'Éocène : jusqu'à présent, ce genre n'avait été signalé que d&ns [61 j M. GOSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES J 97 l'étage miocène, et encore il n'y est représenté que par deux espèces nouvelles et très rares, que j'ai indiquées dans la seconde livraison de mes " Essais de Paléoconchologie comparée ". Il reste donc à trouver dans l'Oligocène des représentants de Daphnella pour que la filiation ne soit pas interrompue. R.D. Notre espèce, caractérisée par une ornementation régulière et par l'absence presque complète de rampe suturale, ne peut se confondre avec les Raphitoma ni avec les Pleurotomella, à cause de son canal large et tronqué. Type et loc. PI. VI, fig. 6-7, coll. Dumas.— Bois-Gouët, coll. Bourdot. Dautzenberg, Bezançon et Cossmann. Raphitoma plicata, [Lamk.] PI. VI, fig. 11-12. 1881 — PL plicata, Vasseur. Loc. cit., pi. II, fig. 39-40. 1889 — R. plicata, Gossm. Catal. Éoc, IV, p. 287, pi. X, fig. 37. R.D. La forme typique du bassin de Paris est précisément celle qui est communément répandue au Bois-Gouët; quatre filets spiraux au dessus et sur l'angle des tours de spire, quatre autres beaucoup plus serrés sur la rampe postérieure qui n'occupe que le tiers de la hauteur de chaque tour; les costules axiales sont écartées, épaisses sur la région antérieure, plus minces sur la rampe; dans leur intervalle, on distingue les fins plis d'accroissement qu'a signalés Deshayes et qui donnent un aspect crépu à la surface de cette coquille, quand elle est fraîchement conservée. L'ouverture est très allongée, le canal peu rétréci, la columelle deux fois sinueuse. Quant au sinus labial, il est peu profondément entaillé au dessous de la carène. PLÉsioTYPEet loc. PI. VI, fig. 11-12, ma coll. — Bois-Gouët, assez commun. La Close, très rare, coll. Dumas et Berthelin. Raphitoma citharella, [Desh.] PI. VI, fig. 13-14. (1889 - Catal. Éoc, IV, p. 289, pi. X, fig. 39). R.D. Plus trapue et plus courte que l'espèce précédente, elle s'en dis- tingue aisément par ses tours plus convexes, à peine anguleux, et surtout par ses eûtes plus serrées, plus minces, obliquement repliées sur la rampe postérieure et ondulant la suture. L'ouverture est plus courte que celle de R. plicata et le canal est un peu plus rétréci à son extrémité anté- rieure. Les individus du Bois-Gouët sont un peu variables dans les proportions de la longueur, par rapport au diamètre; mais ils ressem- blent beaucoup à ceux de Septeuil, dans le bassin de Paris. Plésiotype et loc. PI. VI, fig. 13-14, ma coll.— Bois-Gouët, peu rure. 198 NANTES. — BULL. SOC. SO. NAT. OUEST. — T. <». lu' Raphitoma quantula, [Desh.j PI. VI, fig. 17-18. (1889 - Catal. Éoc, IV, p. 288, pi. X, fig. 57). R.D. Cette petite espèce ne se distingue guère que par sa forme courte et trapue, par ses côtes plus épaisses et plus écartées que celles de R. citharella; elle n'a pas les tours aussi anguleux que R. plicata et la rampe postérieure y est à peine indiquée; les côtes sont peu obliques, à peine amincies en arrière ; l'entaille du sinus labial est peu profonde et l'embryon conoïdal a un nucléus très pointu. Plksiotvpe. PI. VI, fig. 17-18, coll. Dumas. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, plus rare que les précédentes; Arthon, coll. Dumas. Raphitoma campbonensis, [Vasseurj. PI. VI, fig. 2-3. 1881 — PI. carribonensis, Vass., loc. cit., p. 267. Taille petite; forme biconique; spire assez courte, pointue, à galbe conique ; embryon conoïdal, à nucléus pointu, subdévié; cinq tours, outre l'embryon, dont la hauteur égale la moitié de la largeur, convexes, séparés par des sutures linéaires, ornés de de côtes épaisses, crénelées par deux carènes, au dessusdesquelles on distingue de fines stries spirales sur la rampe postérieure. Dernier tour égal aux deux tiers de la longueur totale, à base ovale et atténuée, sur laquelle se prolongent les côtes axiales et les crénelures spirales, terminé en avant par un canal assez large et un peu long, sur le cou duquel s'enroulent des filets plus fins. Ouverture étroite, à bords parallèles ; labre arqué, entaillé par une forte échancrure au dessus de la rampe; columelle à peine sinueuse, à bord calleux. Dim. Longueur, 7 1/2 mill. ; diamètre, 3 mill. ; hauteur de l'ouverture, 4 mill. R.D. Cette jolie espèce se distingue au premier coup d'œil, par ses fortes crénelures et par le petit nombre de ses carènes spirales; ses côtes épaisses et son galbe général ressemblent un peu à R. quantula, mais cette dernière coquille a une ornementation spirale beaucoup plus fine. L'embryon est moins nettement conoïde et moins polygyré que celui de la plupart des Raphitoma; mais il n'est pas papilleux comme celui des Ambhjacrum. Bien que cette espèce n'ait pas été figurée dans l'Atlas de Vasseur, j'ai conservé le nom de liste que lui a attribué notre savant confrère, dans le texte de son étude stratigraphique ; cette exception à la règle 63 M. COSSMANN. -^ MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 199 que je me suis imposée, est motivée par la certitude, où je suis que c'est bien cette forme qu'il a voulu désigner: elle est fréquente dans le bassin de Gampbon et n'existe pas au Bois-Gouët. Néotype. PI. VI fig. 2-3, coll. Dumas. — Coislin (fossé). Loc. La Glose et Coislin, coll. Berthelin, Cossmann, Dumas, Musée de Nantes. Raphitoma perplexa, [Desh.] PI. VIII, fig. 11. (1889 - Catal. Éoc, IV, p. 290, pi. X, fig. 42 et 43). R.D. Les trois individus que je connais du Bois-Gouët sont absolument identiques à ceux de Grignon : ils possèdent bien, comme la seconde variété que j'ai signalée à la page 291 de mon Catalogue, un angle médian composé de deux carènes peu écartées, au dessous desquelles il y a trois filets écartés sur la rampe inférieure ; les costules axiales sont saillantes et persistent d'une suture à l'autre, en s'atténuant cependant beaucoup sur la rampe postérieure. L'ouverture est allongée, égale à la moitié de la longueur totale, et l'entaille du sinus est logée dans un petit épaissis- seinent du labre. Plésiotype et loc. PI. VIII, fig. 11, coll. Bezançon. — Bois-Gouët. Raphitoma brachyope, nov. sp. PI. VI, fig. 8-9. Taille assez petite; forme étroite ; spire turriculée, à galbe à peu près conique; embryon conoïdal, peu développé; sept tours convexes, subanguleux, ornés au dessus de l'angle de trois filets principaux, avec de fines stries spirales dans les intervalles, de fines stries sur la rampe inférieure, et de minces costules axiales, obliques, allant d'une suture à l'autre, plus espacées sur le dernier tour qui est égal à la moitié de la longueur totale; base rapidement atténuée, canal court. Ouverture peu allongée, labre arqué, fortement entaillé sur la rampe postérieure ; columelle peu sinueuse. Dim. Longueur, 8 mill.; diamètre, 2 1/2 mill. ; hauteur de l'ouverture, 3 1/2 mil!. R.D. Aussi étroite que R. perplexa, elle se distinguç des nombreuses variétés de l'espèce parisienne par son dernier tour et son ouverture beaucoup plus courts, par ses côtes qui persistent sur le dernier tour, par son angle médian qui n'est jamais bifide, par son canal moins allongé ; si on la compare à R. Baudoni, qui est aussi étroit, on trouve qu'elle n'a pas la crête dentelée de cette rare espèce et qu'elle n'a pas le 200 NANTES. —BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. [64] dernier tour aussi allongé. Notre espèce s'écarte de la plupart des autres Raphitoma parisiens par sa forme étroite et par la brièveté de son ouverture. Type et loc PI. VI, fig. 8-9, coll. Dumas. — Bois-Gouët, rare, coll. Dumas et Bourdot. Raphitoma dictyella, Cossm. PI. VI, fig. 10. (1889 - Cat. Éoc, IV, p. 291, pi. X, fig. 44). R.D. Les trois échantillons que je connais de cette espèce, au Bois- Gouët, ne sont pas absolument identiques à ceux de Fay-sous-Bois, gisement du type de l'espèce parisienne: cependant je ne crois pas qu'ils appartiennent à une espèce distincte, attendu que, même dans le bassin de Paris, la forme et l'ornementation sont assez variables. Les premiers tours sont plus anguleux au milieu que les derniers; cinq filets spiraux produisent des crénelures saillantes sur les costules un peu obliques qui ornent les tours de spire, et sont plus équidistants que dans les échan- tillons parisiens; le canal est peu oblique, quoique la columelle soit légèrement renflée au milieu. Plésiotvpe et loc. PI. VI, fig. 10, coll. Bonnet. — Bois-Gouët, coll. Gossmann et Dumas. Mangilia gouetensis, nov, sp. PI. VIL fig- 2o. Taille petite; forme fusoïde ; spiie assez courte, à galbe conoïdal ; six tours convexes, dont la hauteur atteint les deux tiers de la largeur, séparés par des sutures simples, mais pro- fondes et ondulées; douze côtes axiales épaisses et arrondies, non interrompues entre les deux sutures, ne se succédant pas d'un tour à l'autre, un peu sinueuses et légèrement pincées en arrière, croisées par des filets spiraux peu saillants, plus écartés et alternés en avant, plus serrés et égaux en arrière. Dernier tour égal au deux tiers de la hauteur totale, déclive à la base sur laquelle les côtes se prolongent et les filets deviennent plus saillants, terminé par un canal court, largement tronqué à son extrémité. Ouverture peu élevée, arrondie au milieu, rétrécie aux deux bouts ; labre oblique, épaissi par la dernière côte, entaillé au dessus de la suture, dans l'épaisseur de la varice ; bord columellaire mince, étroit, peu excavé. Dim. Longueur, 6 1/2, mill.; diamètre, 2 3/4 mill.; hauteur de l'ou- verture, 3 mill. [65] M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 201 R.D. Notre espèce se distingue de M. parisiensis par sa forme plus trapue, moins élancée, par ses filets spiraux plus inégaux et plus saillants, par son canal plus resserré; si on la compare à M. labratula, qui a presque les mêmes dimensions, on remarque que ses costules axiales sont moins nombreuses, plus écartées et beaucoup plus épaisses, ses tours sont plus arrondis, moins étages à la suture, son canal est moins large, sa varice labiale est moins développée, son sinus est moins profondément entaillé, et sa columelle est. moins excavée. En résumé, quoique je n'en aie qu'un seul échantillon, je n'hésite pas à le séparer des Mangilia de l'Éocène déjà décrites. Type et loc. PI. VII, fig. 23, ma coll. — Bois-Gouët unique. Peratotoma ozocolpa1, nov. sp. PI. VI, fig. 4-5. Taille petite ; forme buccinoïde, trapue ; spire assez courte, à galbe conique; embryon paucispiré, à nucléus papilleux; cinq tours convexes, étages en arrière par une étroite rampe au dessus de la suture; neuf côtes axiales, saillantes et noueuses, repliées et atténuées sur la rampe postérieure, crénelées par quatre filets spiraux entre lesquels s'intercalent d'autres filets plus petits ; la rampe suturale ne porte que les plis d'accroissement curvilignes du sinus. Dernier tour égal à la moitié de la hauteur, très convexe à la base, subitement atténué à la naissance du canal, qui est court, tronqué et infléchi à droite, à son extrémité antérieure. Ouverture étroite, rhomboïdale ; labre mince, arqué, proéminent, profondément entaillé sur la rampe suturale ; colu- melle verticale sur les deux tiers de sa hauteur, coudée à droite à la hauteur du canal. Dim. Longueur, 41/2 mill. ; diamètre 2 1/2 mill. R.D. Cette petite espèce ressemble à P. nana du calcaire grossier parisien; mais elle a des côtes moins nombreuses et plus saillantes, moins obliques, qui ressemblent à celles de Pleurotomella polycolpa ou fiuespellensis; seulement son embryon papilleux ne permet pas de la placer dans le genre Pleurotomella et d'ailleurs elle a le canal plus court, plus tronqué, plus infléchi en avant. Malgré sa rareté, je n'hésite pas à la décrire, car elle me paraît bien distincte de tout ce que l'on connaît actuellement dans l'Éocène. 1. OÇoç nœud, xoXwo?, pli. 202 NANTES. — BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. — T. 6. 66. Type. PI. VI, flg. 4-5, coll. Bourdot. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, un individu clans chacune des coll. Bourdot, Daut- zenberg, Gossmann, Bezançon ; Arthon, un individu, coll. Dumas. Peratotoma striarella, [Lamk.] PI. VI, fig. 1. (1889 - Catal. Éoc, IV, p. 298, pi. V, fig.' 13). R.D. Les échantillons du Bois-Gouët, identiques à ceux du bassin de Paris sont sujets aux mêmes variations d'ornementation; les filets spiraux sont écartés, au nombre de quatre, dans la forme typique; leur intervalles comportent en général un filet plus fin, qui grossit et finit par égaler les filets principaux, de sorte que la partie antérieure de chaque tour porte, dans la variété, sept ou huit filets égaux et beaucoup plus fins. La rampe suturale est excavée et invariablement ornée de petits plis d'accroissement curvilignes ; le canal est court, largement tronqué, et la columelle est faiblement coudée en avant; quant à l'em- bryon, il est papilleux et subglobuleux. Plésiotype. PI. VI, fig. 1, ma coll. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, rare, coll. Bourdot, Cossmann, Bezançon, Dautzen- berg, Dumas ; la Close, coll. Berthelin. Thesbia microtoma, Cossm. PI. VII, fig. 23-24. (1889 - Catal. Éoc, IV, p. 298, pi. X, fig. 61-62). R.D. L'échantillon du Bois-Gouët est à peu près identique à ceux des sables moyens du bassin de Paris ; peut être a-t-il les tours plus convexes et les stries spirales plus profondes, mais ces différences légères ne justifieraient pas même la séparation d'une variété locale. L'embryon papilleux et lisse est relativement gros; les trois tours qui suivent croissent rapidement et ont une hauteur supérieure à la moitié de leur largeur; le dernier tour arrondi, se termine par un canal droit, large et court, tronqué à son extémité ; l'ouverture est large, un peu inférieure à la moitié de la longueur totale, et le labre mince est entaillé par un petit sinus arrondi au dessus de la suture. Plésiotype et loc. PI. VII, fig. 23-24, coll. Bourdot. — Bois-Gouët, unique. Genotia lyra, [Desh.] PI. V, fig. 2. (1889 - Catal. Éoc, IV, p. 249). R.D. Cette espèce bien caractérisée se trouve au Bois-Gouët avec les mêmes variations que j'ai signalées chez les individus du bassin de [67] M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 203 Paris; plus trapue quand elle est jeune, ornée de costules obliques, plus ou moins crénelées, sur la partie antérieure des tours, et d'une rampe postérieure lisse et excavée, qui occupe environ les deux cinquièmes de la hauteur de chaque tour, munie d'un bord columellaire un peu calleux qui est séparé de la base par une dépression ombilicale imper- forée, elle ressemble en tous points à la description sommaire donnée dans mon Catalogue. Les figures qu'en donnent Vasseur dans son Atlas sont exactes. (PI. II, fig. 51-52) : je ne les indique pas ci-dessus dans la la synonymie, puisque je renvoie à la page de mon Catalogue où la réfé- rence est déjà faite. Dim. Longueur, 12 mill. ; diamètre 4 1/2 mill. Plésiotype et loc. PI. V, fig. 2, coll. Bourdot. — Bois-Gouët, rare. Genotia pyrgota, [Edvv.J PI. IV, lig. 32. (1889 — Catal. Éoc, IV, p. 249). R.D. Les échantillons de la Loire-Inférieure sont incontestablement plus ventrus que ceux du calcaire grossier des environs de Paris ; cependant je ne crois pas que cette seule différence puisque motiver même la séparation d'une variété locale, attendu que tous les autres caractères sont identiques: ses petites crénelures très courtes sur l'angle du dernier tour dont toute la basse est lisse, son embryon dispropor- tionné, quoique obtus au sommet, les trois ou quatre filets obliques et très écartés qui s'enroulent sur le cou du canal, enfin la forme un peu aplatie ou déprimée du bord columellaire, la distinguent de S. Schlutn- bergeri, de Raine. Il est propable que Vasseur aura confondu les échan- tillons de cette espèce, d'ailleurs excessivement rare, avec les variétés de G-. lyra, comme on le faisait autrefois pour le bassin de Paris ; cependant je ne crois pas qu'il existe de passages intermédiaires d'une forme à l'autre. Dim. Longueur, 7 mill. ; diamètre, 4 mill. Plésiotype et loc. PI. IV, lig. 32, coll. Bourdot. — Bois-Gouët: coll. Dumas. Trois individus connus jusqu'à présent. Pseudotoma polysarca \ nor. sp. PL VIII, fig. 10. Taille petite ; forme biconique, très ventrue ; spire courte, à galbe conique; embryon paucispiré, globuleux, à nucléus obtus ; 5 tours très étroits, convexes en avant, déprimés au milieu. 1. ndkvaupy.o;i obèse. 204 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT . OUEST. — T. 6. [68 j munis d'un bourrelet arrondi au dessus de la suture inférieure, ornés de tubercules obsolètes et de filets spiraux sur la partie antérieure, les filets persistant seuls dans la rainure excavée, tandis que le bourrelet suturai paraît lisse. Dernier tour égal aux trois cinquièmes de la hauteur totale, subanguleux en arrière, arrondi à la base sur laquelle s'enroulent de gros cor- donnets spiraux, terminé par un canal court et étroit. Ouverture subtrigone ; labre oblique, faiblement entaillé sur la dépression au dessus des tubercules qui couronnent l'angle du dernier tour; bord columellaire coudé en S, calleux, lisse. Dim. Longueur, 6 mill. ; diamètre, 3 1/2 mill. ; hauteur de l'ouverture, 3 mill. R.D. Bien que cette coquille ne soit représentée que par un seul individu, qui n'a probablement pas atteint la taille adulte, je n'hésite pas à le séparer de P. coronata du bassin de Paris, et même de P. Loustauce, dont on pourrait plutôt la rapprocher : en effet, elle est beaucoup plus trapue que ces deux espèces, son canal est plus court et plus resserré, ses tubercules sont plus anguleux, sa rainure plus profonde, son bourrelet suturai ne porte pas une seconde rangée de tubercules, comme les deux espèces du bassin de Paris que je viens de citer; enfin, ses filets spiraux sont bien plus grossiers. Elle appartient bien au sous-genre Pseudotoma, qui se rattache à Genotia, ainsi que je l'ai indiqué dans la seconde livraison de mes "Essais de Paléoconcho- logie comparée " ; son embryon est différent de celui de P. Loustauce, qui est moins paucispiré et plus conoïdal, mais il se rapproche davan- tage de la forme typique. Type et loc. PI. VIII, fig. 10, coll. Bourdot. — Bois-Gouët, unique. CryptoconuslineolatusJDesh.] PI. IV, fig. 18-19. 1881 — Pleur, lineolata, Vass., loc. cit., pi. II, fig. 53-54. 1889 — Cryptoconus lineolatus, Cossm., Cat. Éoc, IV, p. 241. R.D. Les échantillons du Bois-Gouët appartiennent invariablement à la forme semistriata, Desh. dans laquelle les filets de la base s'étendent sur presque toute la surface du dernier tour, sauf sur une étroite zone qui reste lisse au dessus de la dépression suturale: celle-ci est excavée quand les individus sont adultes, à peine indiquée sur les jeunes, mais elle est toujours séparée de la suture par un profond sillon déçusse par les accroissements. Il n'est pas toujours aisé de distinguer cette espèce [69] M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 205 des jeunes individus de C. filosus, Lamk. qui sont plus ventrus que quand ils atteignent la taille adulte; cependant ces derniers s'en écartent par leur surface entièrement couverte de filets, et au lieu d'une dépres- sion suturale, il y a seulement un écart plus grand entre les deux filets les plus voisins de la suture, enfin l'échancrure du labre est un peu plus profonde chez C. Uneolatus que sur l'autre espèce. Dim. Longueur, 23 mill. ; diamètre, 9 1/2 mill. ; hauteurde l'ouverture, 13 1/2 mill. Plésiotype et log. PI. IV, fig. 18-19, coll. Dumas.— Bois-Gouët, assez rare; Arthon, un échantillon douteux, coll. Dumas. Cryptoconus filosus, [Lamk.] PI. IV, fig. 16-17. Cette espèce paraît localisée à Gampbon et ne m'est connue que par un fragment du Bois-Gouët ; les échantillons non adultes que j'y rapporte présentent bien les différences que je viens d'indiquer ci dessus avec C. Uneolalus: le dernier tour et la base portent une quinzaine de filets écartés, et les sutures sont peu visibles, non accompagnées d'une dépression spirale. Dim. Longueur, 18 mill.; diamètre, 8 mill. ; hauteurde l'ouverture, 10 mill. Plésiotype et loc. PI. IV, fig. 16-17, coll. du Musée de Nantes. — Campbon, 3 échantillons; un fragment au Bois-Gouët, coll. Dumas. Cryptoconus priscus, [Sow] PI. IV, fig. 13. Cette espèce n'a pas été citée par Vasseur dans la Loire-Inférieure : elle y est cependant représentée, avec certitude, par des individus à peu près identiques à ceux de Mouchy, dans le calcaire grossier parisien : Ils sont assez étroits, subulés, ornés de un ou deux sillons au dessus de la suture, et de filets à la base. du dernier tour; l'ouverture est à peu près égale à la moitié de la hauteur totale et le bord columellaire forme un bourrelet étroit et calleux. Dim. Longueur, 20 mill. ; diamètre, 7 12 mill. ; hauteurde l'ouverture, 10 mill. Plésiotype. PI. IV, fig. 13, coll. Bourdot. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, coll. Dumas, Bonnet; la Close, assez rare, coll. Dumas, Berthelin, Musée de Nantes. 20$ NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. 70 Hemiconus Tromelini, [Vasseur]. PI. IV, fig. 24-25 et 30. 1881. — Conus Tromelini, Vass., loc. cit., pi. II, fig. 31 et fig. 56? ■ Forme variable, en général trapue, biconique ; spire à galbe extraconique, un peu allongée et proboscidiforme ; embryon paucispiré, à nucléus obtus et dévié ; sept ou huit tours suban- guleux en avant, excavés en arrière, avec un bourrelet à la suture inférieure, ornés de tubercules obsolètes sur l'angle, de cinq cordonnets spiraux, et de plis serrés sur le bourrelet. Dernier tour grand, à galbe régulièrement conique, couronné de tubercules tantôt tranchants, tantôt obsolètes ou même effacés, sur l'angle inférieur, et de filets spiraux serrés et peu saillants, sur toute sa surface. Ouverture à bords parfaitement parallèles ; labre arqué, peu profondément échancré en arrière ; torsion co- lumellaire tout à fait basale ; cicatrice pariétale assez profonde. Dim. Longueur. 15 mill. ; diamètre 7 ou 8 mill. ; hauteur de l'ouver- ture, 10 mill. R.D. L'espèce du bassin de Paris dont celle-ci se rapproche.,le plus, est C. Defrancei, Desh. ; toutefois la coquille que je viens de décrire est plus trapue et a le bourrelet suturai moins perlé que C. Defrancei ; à diamètre égal, ses variétés les moins trapues, telles que l'échantillon un peu étroit que j'ai fait figurer, ont un millimètre au moins de longueur en moins ; enfin C. Defrancei a les tours, et surtout le dernier, à peu près complètement dénués de tubercules, la s;:ire plus allongée à galbe plus conique. En résumé, je suis d'avis de conserver H. Tromelini qui se distingue assez aisément de l'espèce parisienne. Plésiotypes. PI. IV, fig. 24-25 et 30, deux formes extrêmes, entre lesquel- les celle de l'Atlas de Vasseur est intermédiaire; ma coll. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, peu commune ; la Glose, coll. Berthelin ; Coislin, coll. Dumas. Hemiconus peraratus, nov. sp. PI. IV, fig. 8 et 22-23. 1881 — C. granatinus, Vass., loc. cit., pi. H, fig. 29-30 ; non Desh. Forme biconique, plus ou moins étroite ; spire généralement longue, à galbe régulièrement conique; embryon paucispiré à 1. La ligure 56 représente un échantillon très visé, ayant à peu près le même galbe que H. Tromelini. et désigné sous le nom: Conus sj>. voisin de sulcife- rus, Desh. [71] M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 207 nucléus obtus et dévié ; sept ou huit tours excavés et finement sillonnés au milieu, séparés par des sutures très profondes et canaliculées que borde de chaque côté un bourrelet caréné, l'anté- rieur crénelé par des tubercules obtus-; dernier tour conique, atténué à la base régulièrement orné de larges rainures spirales, égales aux rubans aplatis qui les séparent, sauf la rainure contiguë à la carène inférieure crénelée, laquelle est plus large que les autres. Ouverture très 'étroite, à bords parallèles ; labre, arqué, peu profondément échancré sur la rampe spirale ; columelle un peu sinueuse à la base, très obliquement tordue à la naissance du canal ; cicatrice pariétale obsolète et oblique. Dim. Longueur, 11 mill.; diamètre, 5 mill.; hauteur de l'ouverture, 7 mill. Var. gouetensis, nobis PI. IV, fig. 28-29. Tours subulés, presque plans, dénués de carènes et de tuber- cules de chaque côté des sutures qui sont peu canaliculées ; échancrure labiale à peine profonde. Dim. Longueur, 17 mill. ; diamètre, 7 mill. ; hauteur de l'ouverture, 11 1/2 mill. R.D. Entre la forme typique de cette espèce et la variété gouetensis, il existe de profondes différences qui pourraient au premier ahord, justifier la séparation de //. gouetensis comme espèce distincte : même, on ne trouve jamais au Bois-Gouët la forme typique qui est plutôt localisée dans le bassin de Campbon, mais on y trouve assez fréquemment des échantillons roulés plus trapus et plus tuberculeux que la variété gouetensis et intermédiaire entre cette variété et le type de Coislin : ce sont eux que Vasseur a désignés sous le nom C. granatinus, Desh., et la figure qu'il en donne ne ressemble pas plus à l'espèce parisienne qu'à H. peraratus et à sa variété gouetensis. Toutefois, il est impossible d'en faire une espèce distincte, attendu que quelques uns d'entre eux com- mencent à avoir la spire subulée comme H. gouetensis, tandis que d'autres ont les tours excavés, bicarénés et obtusément tuberculeux. Dans ces conditions, il n'y a évidemment place que pour une seule espèce H. peraratus, très variable il est vrai, mais toujours distincte de H. granatinus, parce que ses filets spiraux sont dénués des granulations irrégulières qui caractérisent, sur le dernier tour, l'espèce parisienne. Pour le même motif, H. peraratus s'écarte encore bien davantage de H. seabriculus, Sol. qui porte, sur le dernier tour, un petit nombre de 208 NANTES. — BULL. SOC. SC. NA.T. OUEST. — T. 6. [72] carènes écartées et armées de crénelures tranchantes; d'ailleurs l'espèce de Barton a l'échancrure labiale encore moins profonde que celle du Bois-Gouët. La dénomination que j'ai choisie pour cette dernière rappelle très exactement le caractère particulier de son ornementation: ce sont des sillons qui séparent des rubans peu saillants et toujours lisses, ou du moins à peine plissés par des accroissements irréguliers \ Il y a encore, dans le bassin de Paris, une espèce qu'on pourrait rapprocher de celle-ci, à cause de son ornementation : c'est C. lineatus, Desh. ; mais, outre qu'elle a un galbe plus ovale et que son dernier tour n'est pas caréné en arrière, ses tubercules sont plus perlés, ses sutures ne sont pas canaliculées ni encadrées de bourrelets, de sorte que l'aspect de la spire est complètement différent. Type. PI IV, fig. 22-23, ma coll. — Goislin. Var. Échantillon type, fig. 28-29, coll. Bourdot. — Bois-Gouët. Loc. Le type est assez fréquent dans le bassin de Campbon, coll. du Musée de Nantes, coll. Berthelin, Gossmann et Dumas. La var. gouetensis très rare au Bois-Gouët, coll. Bourdot et Dumas. La forme intermédiaire assez fréquente au Bois-Gouët, mais toujours en mauvais état. Conus Bareti, Vasseur. PI. IV, fig. 20-21. 1881 — C. Bareti,Vass., loc. cit., pi,, II, tig. 57, 59-62. Section Conospira ; spire peu élevée, à galbe un peu extraco- nique ; embryon globuleux, paucispiré, à nucléus obtus et dévié ; huit à dix tours étroits, étages, anguleux, crénelés par des tuber- cules serrés sur la partie antérieure et plane, sillonnés par quatre cordons spiraux, sur la partie postérieure et excavée, qui porte en outre des stries d'accroissement curvilignes. Dernier tour grand, à galbe régulièrement conique, un peu atténué en avant, couronné de crénelures à la périphérie inférieure, obtu- sément sillonné au milieu, orné à la base de sillons obliques et profonds. Ouverture à bords parallèles; labre un peu arqué, profondément échancré sur la rampe postérieure ; torsion colu- mellaire située très en avant; rainure pariétale profonde. \. Cependant M. Dumas m'a communiqué un individu aberrant dont les filets portent de fines granulations ; mais il est encore différent de C. scabriculus. (Pi. IV, fig. 8). [73] M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 209 Dim. Longueur, 34 mill. ; largeur, 17 mil!.; hauteur de l'ouverture, 27 mill. R.D. Cette espèce a la spire moins élevée et les crénelures moins fortes, plus serrées, moins bifides que C. Lebruni et calmmontensis, Desh. du bassin de Paris ; elle ressemble davantage à C. diadema, Edw. de Brack- lesham qui a exactement le même galbe, cependant cette dernière parait avoir la spire plus déprimée et l'ouverture plus dilatée en avant, des crénelures plus nombreuses et plus serrées. Dans ces conditions, je conserve l'espèce de Vasseur, qui peut, à la rigueur, être distinguée comme variété locale, quoique l'échantillon soit bien voisin de la figure 8a de la planche XXIV, dans la Monographie d'Edwards. Néotype. PI. IV, fig. 20-21, coll. Bourdot. - Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, peu rare; Arthon, à l'état dolomitisé, coll. Dumas. Conus britannus, Vasseur. PI. IV, fig. 25-27. 1881 — C. britannus, Vass., loc. cit., pi. II, fig. 58. Section Stephanoconus ; spire courte, à galbe extraconique ; sept ou huit tours non étages, anguleux et crénelés près de la suture antérieure, faiblement excavés en arrière et ornés de cinq ou six cordonnets spiraux ; dernier tour assez ventru, à galbe un peu ovale, très atténué à la base, orné sur toute sa surface de filets spiraux, très serrés et égaux, plus écartés et plus saillants à la base. Ouverture un peu plus dilatée en avant qu'en arrière, terminée par un canal large sans échancrure ; labre arqué, échancré sur la rampe de la spire; torsion columellaire très saillante ; rainure pariétale profonde et écartée de l'angle infé- rieur de l'ouverture. Dim. Longueur, 33 mill. ; diamètre, 17 mill. ; hauteur de l'ouverture, 29 mill. R.D. Cette espèce n'appartient pas à la même section que C. Bareti, et s'en distingue par son galbe plus ventru, moins conique, par ses cordonnets serrés, par ses crénelures non bifides sur le dernier tour, par son ouverture à bords moins parallèles, par sa spire plus courte, etc.. Si on la compare à C. cresnensis Morlet, qui est du même groupe on remarque qu'elle est plus trapue, plus ornée, qu'elle a la spire plus courte et plus extraconique ; au contraire, elle a la spire plus longue que C. sidclfer Desh. et ses cordons sont beaucoup plus serrés. Elle est beaucoup plus rare que C. Bareti et atteint une taille plus grande ; car l'un de mes échantillons mesure 40 mill. de longueur, mais il est moins 210 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST, — T. 6. 74 fraîchement conservé que celui que j'ai pris pour néotype et décrit ci- dessus. Néotype. PI. IV, fig. 26-27, coll. Dumas. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, coll. Dumas, Cossmann. Cancellaria Dautzenbergi, nov. sp. PI. IV, fig. 34-35. Section Uxla ; forme ventrue ; spire courte, très étagée ; em- bryon lisse, paucispiré, subglobuleux, à nucléus en goutte de suif; 4 tours très convexes, anguleux en arrière, séparés par des sutures très enfoncées au fond de la rampe postérieure; costules axiales épaisses, obliques, écartées, parfois subvariqueuses, cancellées par trois cordons spiraux au dessus de l'angle, et par deux autres filets sur la rampe; intervalles des mailles fine- ment réticulés par des accroisements curvilignes et par des sillons excessivement ténus. Dernier tour égal à la moitié de la hauteur totale, arrondi à la base, terminé par un canal court, dévié à gauche, à peine éehancré à l'extrémité par une large dépression à laquelle aboutit un bourrelet obsolète. Ouverture ovale, peu élevée ; labre épais, portant à l'intérieur sept crénelures équidistantes; bord columellaire calleux, détaché du bourrelet portant trois plis transverses, l'antérieur bifide, et deux rides pariétales dans l'angle inférieur. Dim. Longueur, 9 1/2 mill . ; diamètre, 6 mill. ; hauteur de l'ouverture, 5 mill. R.D. Par sa forme ventrue cette espèce se raproche de C. Danieli du bassin de Paris, mais elle a une rampe beaucoup plus étagée, des cordons spiraux plus nombreux et des côtes plus obliques; cette ornementation a plutôt de l'analogie avec celle de C. infraeocamica, mais la coquille s'en distingue par ses proportions beaucoup plus trapues et par le nombre plus considérable des crénelures internes du labre. Si on la compare à C. semiclathrata, on remarque que ses costules axiales se prolongent davantage sur la base, que sa spire est plus en gradins et que ses cor- donnets sont plus nombreux. Bref, elle est bien distincte de ses congé- nères cependant si nombreuses. Type. PI. IV, fig. 34-35, coll. Bourdot. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, coll. Dautzenberg, Dumas, Cossmann [75] M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 211 Cancellaria rhabdota, Bayan. PI. VI, fig. 15 16. (1889 - Gâtai. Éoc, IV, p. 221). R.D. Quoique les individus du Bois-Gouët que je rapporte à cette espèce ne soient pas absolument identiques entre eux, l'un étant plus étroit que l'autre, je n'aperçois pas de différences importantes entre ces échantillons et ceux du gisement de Ghaussy dans le calcaire grossier parisien : ils sont caractérisés par leurs sutures profondes, étagées et crénelées par les costules axiales, par leurs cinq iilets spiraux peu sail- lants, entre lesquels on distingue deux filets beaucoup plus fins, déçusses par les accroissements ; une varice épaisse existe invaria- blement à l'opposé de l'ouverture et fait une forte saillie sur l'avant- dernier tour ; le labre, toujours bordé à l'extérieur, est muni à l'inté- rieur de 10 à 12 plis plus épais et plus écartés en arrière qu'en avant : la columelle porte 3 plis inégaux, l'intérieur plus mince et une ride pariétale placée en travers. Ainsi que je l'ai fait précédemment remar- quer, cette espèce se distingue de C. costulata par ses ornements beau- coup plus fins et par son canal à peine échancré, par ses crénelures labiales plus inégales et moins pliciformes. Section Uxia. Plésiotype et loc. PI. VI, fig. 15-16, coll. Bourdot — Bois-Gouët; coll. Dumas, Bonnet et Cossmann. Cancellaria hypermeces, Cossm. PI. VI, fig. 19-20. (1896. — Catal. Éoc, App. n° II, p. 42,pl. III, fig. 19-20). R.D. L'échantillon du Bois-Gouët n'est pas tout-à-fait semblable à celui de Parnes que j'ai pris pour type de cette espèce; néanmoins, je n'oserais l'en séparer parce qu'il est usé et que ses caractères sont un peu oblitérés. Il a les tours plus étages que ceux des individus du bassin de Paris, et ses sutures sont accompagnées d'une véritable rampe crénelée, comparable à celle de C. diadema des sables moyens du Guépelle ; mais les proportions de la coquille sont identiques à celles de C. hypermeces, c'est-à-dire que la forme est beaucoup plus étroite que C. diadema; les varices sont fréquentes sur les tours de spire, et sont certainement épaisses ; quant aux costules axiales et aux cordonnets spiraux, ils sont effacés sur l'échantillon plésiotype, mais un autre individu incomplet et mieux conservé me permet de constater que ces costules sont aussi nombreuses que sur le type de Parnes, et croisées par trois ou quatre cordons spiraux ; l'ouverture est extrêmement courte, comme chez ce dernier, les plis internes du labre, également allongés, sont seulement au nombre de 8, c'est-à-dire qu'il y en a moins que chez le type de Parnes. Les plis columellaires sont situés très en avant, à peu près égaux, et l'antérieur plus oblique se raccorde au contour du bord columellaire, qui contourne l'échancrure basale. 16 212 NANTES. —BULL. SOC. SG. NAT. OUEST. — T. 6. [76] Dim. Longueur, 10 mill ; diamètre, 5 mill ; hauteur de l'ouverture, 4 1/2 mill. Plésiotype et Loc. PI. VI, fig. 19-20, coll. Bourdot. — Bois-Gouët. Cancellaria separata, Desh. PI. VI, fig.21-22. (1889 - Gâtai. Éoc. IV, p. 277). R.D. J'ai comparé minutieusement les individus du Bois-Gouët avec ceux de Grignon : ils n'en diffèrent que par leur coloration et par leur nucléus embryonnaire un peu moins déprimé. Les tours de spire sont convexes, étages par des sutures crénelées, ornés de quatre cordons spiraux dans les intervalles desquels il y a un filet moitié moins sail- lant ; le labre porte à l'intérieur 8 crénelures oblongues et parfaitement égales ; les trois plis columellaires sont saillants, lamelleux, à peu près égaux et parallèles ; quant à la ride pariétale, elle est souvent très obso- lète dans l'angle inférieur de l'ouverture. Section Uxia. Plésiotype et loc. PI. VI, fig. 21-22, coll. Bonnet. — Bois-Gouët, peu rare ; Goislin, unique, coll. Dumas ; la Glose, coll. Berthelin. Cancellaria eutaeniata, nov>, sp. PI. VI, fig. 23-24. Section Uœia ; taille petite ; forme ovale, assez étroite ; spire peu allongée, à galbe conoïdal ; embryon très globuleux, à nucléus en goutte de suif; 4 tours peu convexes, élevés, séparés par des sutures profondes, accompagnés d'une étroite rampe crénelée ; costules droites, nombreuses et serrées, croisées par 5 sillons spiraux inéquidistants qui découpent de larges rubans plats ; une grosse varice opposée à l'ouverture. Dernier tour égal aux deux tiers de la longueur totale, sur la base duquel les rubans s'accentuent, tandis que les costules s'amoindrissent et disparaissent. Ouverture subquadrangulaire, à peu près dénuée de canal antérieur ; labre presque vertical, variqueux à l'extérieur, épaissi et crénelé à l'intérieur par une dizaine de plis décroissants du côté antérieur ; columelle peu excavée, munie de trois plis inégaux et inéquidistants, les deux anté- rieurs plus rapprochés et plus obliques, et d'une longue ride pariétale ; bord columellaire large, un peu détaché en avant. Dim. Longueur, 6 mill. ; diamètre, 2 1/2 mill. ; hauteur de l'ouver- ture, 3 mill. [77] M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 213 R.D. Cette espèce se distingue de toutes ses congénères du bassin de Paris par son ornementation composée de rubans aplatis que séparent d'étroits sillons : ce n'est pas l'effet de l'usure, attendu que les individus les plus frais se reconnaissent, au premier coup d'œil, par ce seul caractère ; en outre leur forme étroite, leurs tours peu convexes, per- mettent de les séparer aisément de C. separala, avec laquelle leur petite taille les fait d'abord confondre. C'est la plus répandue des Cancellaria du Bois-Gouët ; néanmoins, je ne puis lui appliquer le nom de liste namnetica, cité par Vasseur, attendu qu'il n'est pas absolument sûr que ce soit bien à cette espèce qu'il s'applique. Type. PI. VI, flg. 23-24, coll. Cossmann. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, assez commune ; Arthon, deux individus douteux, coll. Dumas. Cancellaria bifurcoplicata, nov, sp. PI. VI, fig. 30. Section Sveltella ; taille petite ; forme conique ; spire courte, subulée ; embryon paucispiré, à nucléus subdévié ; 5 tours un peu convexes, séparés par de profondes sutures, ornés de 4 filets spiraux, minces et écartés, d'abord croisés de costules axiales qui disparaissent sur les derniers tours, où il ne reste que de fines stries d'accroissement capillaires dans les inter- valles des filets. Dernier tour égal aux trois cinquièmes de la hauteur totale, triangulairement atténué à la base qui est sub- perforée ; ouverture petite, terminée en pointe du côté anté- rieur ; labre oblique, avec six crénelures pliciformes à l'inté- rieur ; deux plis columellaires, subdivisés en V. Dim. Longueur, 5 1/2 mill. ; diamètre, 3 mill. ; hauteur de l'ouver- ture, 2 3/4 mill. R.D. Cette espèce se distingue de C. quantula par ses filets écartés et par l'absence de côtes sur les derniers tours ; elle est en outre plus étroitement perforée ; elle n'a pas l'ornementation subnoduleuse et la forme trapue de C semiclathrata, ni la forme ovale de C. Bezançoni. Ses deux plis bifurques en V, dont les branches se rejoignent pour for- mer un M, lui donnent un aspect tout à fait caractéristique. Type et loc. PI. VI, fig. 30, coll. Dautzenberg. — Bois-Gouët, unique. Olivella Dubuissoni, [Vasseur]. PI. VI, fig. 26. • 1881. — Oliva Dubuissoni, Vass., loc. cit., pi. II, fig. 2-3. Taille grande ; forme élancée, ovoïde ; spire longue, acumi- •-21 4 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. [78] née, à galbe excentrique ; embryon composé d'un demi-tour formant un nucléus obtus ; cinq tours croissant rapidement, un peu excavés, séparés par de profondes sutures, et divisés en deux régions presque égales par la limite de la callosité columellaire, qui forme un large bourrelet accompagnant les sutures à partir du troisième avant-dernier tour. Dernier tour égal aux quatre cin- quièmes de la longueur totale mesurée de face, peu ventru, régu- lièrement ovale, dépourvu de zone non vernissée, à base limi- tée par un léger sillon aboutissant à une sinuosité du contour antérieur ; en avant de ce sillon, un bourrelet et une dépression obsolètes, enroulés sur le cou, correspondant à l'échancrure large et profonde de l'extrémité antérieure. Ouverture subtri- gone, dilatée en avant ; labre vertical, entaillé à la suture ; columelle excavée, tordue et calleuse en avant, portant de 2 à 4 plis presque verticaux. Dim. Longueur, 41 mill. ; diamètre, 15 mill. ; hauteur de l'ouverture, 29 mill. R.D. Cette espèce se distingue de ses congénères du bassin de Paris, non seulement par la grande taille qu'elle atteint, mais surtout par la largeur du bourrelet calleux sur l'avant dernier tour, par l'absence de zone vernissée sur la surface dorsale, et par ses plis columellaires extrê- mement obliques. Si on les compare à 0. Basteroti du Miocène des en- virons de Bordeaux, on remarque que celle-ci a la spire plus courte, une zone non vernissée sur le dos et des plis plus nombreux à la columelle. Quant à 0. alabamiensis, Gonr. de Claiborne, elle a le der- nier tour plus court, le bourrelet calleux moins large sur l'avant-der- nier tour et des plis columellaires plus serrés, moins verticaux. Néotype et loc. PI. VI, fig. 26, ma coll.— Bois-Gouët, très rare adulte, coll. Dumas, Musée de Nantes ; jeunes individus, coll. Bourdot, Daut- zenberg. Olivella oxyspira, nov. sp. PI. VIII, fig. 17-18. Taille assez grande ; forme élancée, ovoïdo-conique, peu ventrue ; spire très longue, très pointue, à galbe conique ; bouton embryonnaire globuleux, à nucléus dévié ; 7 tours plans, croissant régulièrement, dont la hauteur atteint les trois quarts de la largeur, séparés par des sutures largement canali- culées, sur lesquelles déborde un bourrelet calleux égal au quart de la hauteur sur l'avant-dernier tour. Dernier tour atteignant [79J M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 215 les trois quarts de la longueur totale, étroitement ovale, dépourvu de zone non vernissée, à limbe calleux assez large, aboutissant à une profonde échancrure du contour supérieur. Ouverture aiguë en arrière, dilatée en avant ; labre vertical, un peu infléchi du côté antérieur, dépourvu de denticule sur son contour ; columelle droite, faisant un angle de 160° avec la base de l'avant-dernier tour, munie de 5 plis obliques, serrés, presque égaux. Dim. Longueur, 32 mill. ; diamètre, il 1/2 mill. ; hauteur de l'ouver- ture, 18 mill. R.D. Cette belle coquille appartient au même groupe que la précédente, par suite de l'absence d'une zone non vernissée sur la surface dorsale, et d'un denticule correspondant sur le contour du labre, caractère qui se trouve au contraire sur les espèces ci-après décrites ; mais elle se distingue d'O. Dubuissoni par sa forme moins dilatée, par sa spire beaucoup plus longue, plus conique, par son bourrelet suturai moitié plus étroit, par ses plis columellaires moins verticaux et plus nombreux. On la sépare aisément de la masse des 0. i-' pressa, non seulement par sa forme pointue, mais encore parce qu'elle n'a pas de zone vernissée, enfin par son bourrelet suturai plus étroit et par ses plis columellaires plus égaux. Type et loc. PI. VIII, fig. 17-18, coll. Dumas. — Bois-Gouët, deux individus, coll. Dumas, Cossmann. Olivella impressa, [Vasseurl. PI. VI, fig. 27 et 31-32. 1881 — Olivella impressa, Vass., loc. cit., pi. II, fig. 4-7. Taille moyenne ; forme ovoïde ; spire assez longue, à galbe subconoïdal ; embryon globuleux, composé d'un tour, ànucléus obtus ; six tours plans croissant régulièrement, séparés par des sutures profondément canaliculées, que borde en dessous une zone calleuse, à peine limitée et égale aux tiers environ de la hauteur de chaque tour. Dernier tour égal aux trois quarts de la longueur totale mesurée de face ; zone non vernissée assez étroite, limitée par deux traits auxquels correspond une double inflexion des stries d'accroissement ; large zone calleuse à la base, avec un bourrelet aplati et encadré de deux sillons obsolètes aboutissant à une profonde échancrure du contour supérieur. Ouverture étroite, subtiïgone, peu dilatée en avant ; labre proéminent du côté antérieur, un peu excavé au milieu, 216 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. [80J profondément entaillé à la suture, columelle munie de trois plis, souvent bifides, l'inférieur lamelleux et saillant. Dim. Longueur, 27 mill. ; diamètre, 9 1/2 mill. ; hauteur de l'ouver- ture, 16 mill. R.D. Par sa forme, cette coquille se rapproche complètement d'O. nitidula du bassin de Paris, mais elle s'en distingue par ses plis columellaires, plus saillants et plus lamelleux, parla largeur de son bourrelet suturai, par son bourrelet basai plus étroit et moins plat : si on la compare à 0. micans, qui a presque les mêmes plis columellaires, on remarque qu'elle a une forme beaucoup plus étroite et plus, allongée, que son bourrelet suturai est plus large et moins bien limité, enfin que sa zone [dorsale non vernissée est plus étroite ; 0. Laumontiana a une forme plus ventrue et une spire plus courte. Type et loc. PI. VI, fig. 27 et 31-32, ma coll. - Bois Gouèt, très commune ; la Glose, Coislin, assez commune. Olivella gibbosula, [Vasseur]. PI. VI, fig. 25 et 28-29. 1881 — Ollva gibbosula, Vass., loc. cit., pi. II, fig. 21 Taille petite ; forme ventrue, ovoïde ; spire assez courte, à galbe subconoïdal ; embryon paucispiré, à nucléus obtus et arrondi ; cinq tours plans, étroits, un peu étages aux sutures qui sont profondément canaliculées et bordées d'un bourrelet presque linéaire. Dernier tour ovale, presque égal au neuf onzièmes de la hauteur totale mesurée de face ; zone basale non vernissée assez large ; zone antérieure calleuse divisée en trois régions par deux dépressions très obsolètes qui s'enroulent sur le cou et aboutissent à l'échancrure peu profonde du contour antérieur. Ouverture étroite, à peine dilatée en avant ; labre épaissi à l'intérieur, à peu près vertical et rectiligne, non proéminent en avant, étroitement entaillé à la suture ; columelle munie de deux gros plis obliques. Dim. Longueur, 11 mill. ; diamètre, 5 mill. ; hauteur de l'ouverture, 6 1/2 mill. R.D. Cette espèce se distingue des précédentes par sa forme trapue, par ses 2 plis columellaires, et par son étroit bourrelet suturai ; elle ressemble beaucoup à 0. Laumontiana des sables moyens du bassin de Paris, mais cette dernière a trois plis columellaires beaucoup moins épais, et a le labre incurvé au milieu, proéminent vis-à-vis de la limite [81] M. COSSMÀNN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 217 de la zone non vernissée ; en outre, l'échancrure antérieure de l'espèce du Bois-Gouët est beaucoup moins profonde que celle de l'espèce parisienne. Si on compare 0. gibbosula à 0. micans, on trouve qu'elle a tes sutures plus étagées, avec un bourrelet plus étroit, que ses plis columellaires sont plus saillants et moins nombreux, que son échan- crure basale est moins profonde, etc. .. M. Pissarro m'a communiqué un échantillon de cette espèce, conservant encore des traces de coloration, formées de zigzags bruns sur la spire et le dernier tour; il m'a égale- communiqué un petit individu sénestre de la même espèce. Néotype et loc. PI. VI, fig.25et28-29, ma coll. —Bois Gouët, peu commune. Olivella Laumonti, [Lamk.] PL VIII, flg. 24-25. Gâtai. Éoc, IV, p. 216). R.D. Je viens d'indiquer les caractères qui distinguent cette espèce d'O. gibbosula : sa spire est plus courte et la hauteur de l'ouverture dépasse les deux tiers de la hauteur totale, tandis qu'elle atteint seule- ment les trois cinquièmes dans l'espèce précédente; en outre, au lieu des deux plis isolés qui caractérisent cette dernière, 0. Laumonti possède toujours, en avant des deux plis principaux, deux plis- sements plus petits, un peu enfoncés à l'intérieur de l'ouverture. Le labre des individus du Bois-Gouët est incurvé comme celui des échantillons des sables moyens du bassin de Paris, et le bourrelet suturai est à peu près aussi large chez les individus des deux gisements ; leur plication est à peu près identique et la columelle fait, au-dessus du pli inférieur, un coude caractéristique et beaucoup moins ouvert que celui d'O. impressa, dont la spire est d'ailleurs plus allongée. Dim. Longueur. 17 mill. ; diamètre, '6 1/2 milL"; hauteur de l'ouverture, 12 mill. Plésiotype et loc. PL VIII, fig. 24-25, coll. Dumas. — Bois Gouët, peu commune. Olivella Marmini, [Michelin]. PL VII, fig. 11-12. (1889 -Gâtai. Éoc, IV, p. 216). R.D. C'est bien à cette espèce, et non à 0. mitreola, qu'il y a lieu de rapporter les échantillons de la Loire-Inférieure: ils ne sont pas tout-à- fait identiques à ceux des sables moyens du bassin de Paris, mais les différences sont trop peu importantes pour justifier la création d'une espèce nouvelle dans un genre où il est déjà bien difficile de distinguer entre elles les espèces antérieurement dénommées. C'est une coquille assez étroite, subulée, à spire longue, à columelle munie de quatre plis 218 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. (3. [82] parallèles et obliques, quoiqu'on n'en distingue souvent que trois, et en particulier dans le bassin de Paris, où le pli antérieur est à peine visible ; le bourrelet suturai est plus large que celui d'O. mitreola, quand la surface est fraîchement conservée, car l'état d'usure du test le fait quel- quefois disparaître totalement ; le contour du labre proéminent en avant, est légèrement convexe en arrière ; le limbe dorsal, large est bien limité, correspond à une très profonde échancrure du canal. La décroissance des plis columellaires est plus marquée dans les individus du bassin de Paris ; ceux du bassin de Gampbon ont les plis plus inégaux, la columelle plus coudée et l'ouverture un peu plus dilatée que ceux du Bois-Gouët: c'est précisément en raison de ces variations que je crois prudent de réunir toutes ces formes à l'espèce parisienne. Plésiotype. PI. VII, fig. 11-12, coll Dumas. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, assez commune ; la Close, Coislin, coll. Dumas, Berthelin, Musée de Nantes, très répandue et variable. Ancilla aperta, Vasseur. PI. VIII, fig. 21-23. 1881 — Ancillaria aperta, Vass., loc. cit., pi. II, fig. 22. Section Sparella ; taille moyenne ; forme ovale, ventrue ; spire très courte, avec un bouton embryonnaire saillant et obtus ; dernier tour formant presque toute la coquille, à galbe ovale, plus ou moins enflé, atténué à la base ; zone dorsale non vernissée très large, séparée du limbe basai par une étroite bande qui aboutit à la saillie dentiforme du contour du labre. Ouverture grande et ample, aiguë en arrière, terminée en avant par une large troncature à peine échancrée ; labre peu épais, muni en avant d'une dentelure aiguë et saillante, rectiligne dans la partie correspondant à la zone non vernissée, légèrement entaillée à sa soudure avec la suture, dans la callosité vernissée qui recouvre la spire ; columelle courte et rectiligne, faisant un angle de 150° au moins avec la base de l'avant-dernier tour ; bord columellaire muni de six plis très obliques, petits et égaux sauf l'inférieur qui est plus saillant et caréné. Dim. Longueur, 23 mill. ; diamètre, 11 mill. ; hanteur de l'ouverture, 17 mill. R.D. Il est très aisé de reconnaître cette espèce, à cause de l'amplitude de son ouverture, de sa faible échancrure basale et de ses plis columel- laires minces et égaux entre eux. L'espèce du bassin de Paris qui s'en rapproche le plus est A. olivula, mais son ouverture est moins grande [83] M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 219 que celle d'4. aperta, sa callosité est plus épaisse dans l'angle inférieur de l'ouverture, enfin elle a une zone non vernissée presque deux fois plus étroite que celle de la coquille du Bois-Gouët. Néotype et loc. PI. VIII, fig. 21-23, coll. Cossmann. — Bois-Gouët, assez rare. Ancilla Ripaudi, Vasseur. PI. VIII, fig. 14, et pi. IX, fig. 6. 1881 — Ancillaria Ripaudi, Vass., loc. cit., pi. II, fig. 23-24. Section Sparella ; taille moyenne ; forme étroite ovo-conoï- dale ; spire assezcourte, entièrement vernissée, avecun minuscule bouton embryonnaire, envahie jusqu'au deuxième avant-dernier tour par une extension aplatie de la callosité columellaire ; dernier tour presque égal aux trois quarts de la longueur totale, à galbe ovale, régulièrement atténué à la base; zone non vernissée large, bordée en avant par une assez large bande qui la sépare du limbe basai. Ouverture étroite et courte, aiguë en arrière, rétrécie et profondément échancrée en avant ; labre mince, vertical et rectiligne, à peine denticulé en avant, entaillé dans la callosité vers la suture ; columelle droite, assez longue, formant un angle de 160° avec la base de l'avant-dernier tour : bord columellaire plus épais, muni de cinq plis décroissants et bifides qui se subdivisent, à l'intérieur de l'ouverture, en une dizaine de plissements obliquement enroulés. Dim. Longueur, 19 mill. ; diamètre, mill. ; hauteur de l'ouverture 9 1/2 mill. R D. Cette espèce se distingue facilement de ses congénères du même gisement par sa forme étroite et régulière, par ses plis réguliers et bifides, par son faible denticulé labial, par sa large zone non vernissée; elle a la spire plus allongée, la callosité columellaire moins épaisse, et le bouton embryonnaire beaucoup plus petit que A. olivula Lamk. du calcaire grossier parisien. Néotype et loc. Pl.VIII, fig. 14, et pi. IX, fig. 6, coll. Bourdot. — Bois- Gouët, assez commune. Ancilla Douvillei, Vasseur. Pl.VII, fig. 22, et pl.VIII, fig.lo 16. 1881 — Ancillaria Douvillei, Vass., loc. cit., pi. II, fig. 32-33. Section Sparella ; taille généralement petite ; forme cylin- drique, assez ventrue ; spire peu allongée, à galbe extraconique, 220 NANTES. — BULL. SOC. SC . NAT . OUEST. — T. 6. [84 J à embryon proboscidiforme, envahie presque jusqu'au sommet par une épaisse extension de la callosité columellaire : dernier tour grand, cylindracé, subitement atténué à la base qui est séparée du cou par une dépression rainurée ; zone non vernissée assez étroite. Ouverture large, à bord presque parallèles, à peine rétrécie en avant et profondément échancrée à la base ; labre peu épais, rectiligne et vertical, à peine denticulé du côté anté- rieur, coudé en arrière et se raccordant avec une légère sinuosité à l'épaisse callosité de l'angle inférieur de l'ouverture ; columelle excavée, beaucoup plus courte que le bord opposé ; bord colu- mellaire épais et calleux, quatre plis principaux et décroissants, plus quelques plissements antérieurs très obliques. Dim. Longueur, 24 mill. ; diamètre, 12 mil. ; hauteur de l'ouverture, 15 1/2 mill. R.D. Cette espèce se distingue par sa forme cylindracée et par son épaisse callosité ; elle a un denticulé labial remarquablement petit, une columelle brièvement tronquée à la base, et une dépression profonde le long de la carène du pli columellaire inférieur ; la zone vernissée de la spire s'éleva jusqu'à près de la moitié de la hauteur, du côté de la surface dorsale, la bande qui sépare la zone non vernissée du limbe basai a presque le quart de la largeur de cette bande. Tous ces carac- tères et surtout la forme générale de la coquille, sa spire extraconique, permettent de la distinguer d'4. dubia à laquelle elle ressemble beaucoup. L'échantillon que j'ai fait figurer est d'une taille bien supérieure à la moyenne. Néotype et log. PI. VII, fig. 22, et pi. VIII, fig. 15-16, coll. Dumas. — Bois- Gouët, moins commune qu'4. dubia. Ancilla dubia, Desh. PI. VIII, fig. 26-27. (1889 - Catal. Éoc, IV, p. 218). Observ. Quand on a séparé les individus auxquels Vasseur a donné le nom Douvillei, ceux à forme ovale et à spire conique qui restent, ressemblent beaucoup aux individus du calcaire grossier et des sables moyens du bassin de Paris, que l'on rapporte généralement à l'espèce de Deshayes, A. dubia. Cette dernière est extrêmement variable et, aux environs de Paris, on rencontre des formes plus cylindriques, à forte callosité qui se rapprochent beaucoup d'4. Douvillei : cependant on peut encore les en distinguer par leur ouverture plus courte, par l'absence de dépression sur le cou, par le denticulé plus saillant que porte le labre, et enfin par la largeur moindre de la zone non vernissée. Les individus [85] M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 221 du Bois-Gouët ont plutôt l'aspect de ceux de Chaumont-en-Vexin ; leur galbe est ovoïdo-conique, leur callosité columellaire, médiocrement épaisse, ne dépasse pas l'avant-dernier tour; leur zone non vernissée, mesurée sur le dos de la coquille, n'atteint pas le tiers de la hauteur totale ; quant à l'ouverture, elle a les quatre septièmes de cette hauteur, elle est triangulaire et s'élargit régulièrement en avant ; la columelle est presque aussi haute que le bord opposé, et porte cinq plis obliques et décroissants, dont le premier en arrière forme une carène qui n'est séparée de la base par aucune rainure. Section Sparella. Plésiotype. PI. VIII, fig. 26-27, coll. Cossmann. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, assez répandue ; Coislin, la Close, coll. Dumas, Berthelin, Musée de Nantes. Ancilla canalifera Lamk. [Var. Gardneri, von Kœnen]. PI. VIII, fig.. 19-20. (1889- Catal. Éoc, IV, p. 218). Observ. Les individus du Bois-Gouët ont l'ouverture plus ample et plus allongée que ceux du calcaire grossier des environs de Paris : à ce point de vue. ils ressemblent davantage à ceux des sables moyens, pour lesquels M. von Kœnen a proposé la dénomination Gardneri; mais leurs plis columellaires sont identiques à ceux de la forme typique, c'est-à- dire qu'ils sont saillants et presque axiaux, tandis que les échantillons des sables moyens ont des plissements à peine visibles. En présence de ces variations et du mélange de caractères qui en résulte, je suis moins que jamais d'avis de séparer l'espèce de Lamarck en trois mutations, comme l'avait proposé M. von Kœnen dans son travail sur l'Oligocène inférieur de l'Allemagne du Nord. Ainsi que je l'ai fait remarquer dans une étude sur la faune éocénique de l'Alabama, cette espèce doit être classée dans le sous-genre Olivula Conrad, qui est synonyme antérieur du sous-genre Ancillarina Bellardi. Plésiotype et loc. PI. VIII, fig. 19-20, coll. Bourdot. — Bois-Gouët, assez rare ; la Close, unique, coll. Dumas. Marginella Bourdoti, nov. sp. PI. VII, fig. 26. Groupe typique ; taille assez grande ; forme ventrue, bico- nique ; spire peu allongée, à galbe légèrement extraconique» obtuse au sommet ; quatre ou cinq tours subulés, séparés par des sutures à peine distinctes ; dernier tour grand, ventru et arrondi en arrière, à profil presque rectiligne et atténué à la base. Ouverture rétrécie, à bords parallèles, entaillée en avant 222 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. [86] et en arrière dans l'épaisseur de la callosité du péristome, mais sans échancrure basale ; labre très épais, lisse à l'intérieur, un peu oblique, bordé par un large bourrelet, qui s'amincit à peine vers l'angle inférieur de l'ouverture ; quatre plis columellaires égaux, épais, divergents, écrasés à leur naissance sur le bord columellaire qui s'étale largement. Dim. Longueur, 12 mill. ; diamètre, 6 1/2 mill. ; hauteur de l'cuver- ture, 8 mill. R.D. Cette intéressante espèce se distingue de M. eburnea par sa forme beaucoup plus ventrue, moins ovale, par ses plis plus épais, moins obliques, par son ouverture plus rétrécieet par son bourrelet labial plus aplati ; elle ressemble beaucoup à M. Chastaingi du bassin de Paris, qui est également une coquille très ventrue, mais elle s'en écarte par son ouverture égale aux deux tiers de la longueur, tandis que chez M. Chastaingi, l'ouverture dépasse à peine la moitié de la hauteur tota- le. En outre, cette dernière a le bourrelet labial un peu moins épais, avec un renflement dentiforme, plus visible en arrière, enfin ses plis columellaires sont moins écrasés à leur naissance. Pour tous ces motifs, et particulièrement à cause de la taille qu'atteint notre coquille, elle mérite de former une espèce nouvelle. Type et loc. PI. VII, fig. 26-28, coll. Bourdot. — Bois-Gouët, rare, coll. Dumas, Bezançon et Gossmann; la Close, coll. Berthelin, Musée de Nantes ; Arthon, coll. Dumas. Marginella eburnea, Lamk, PI. VIII, fig. 1-2. ( 1889-Catal. Éoc, IV, p. 203). R.D. Si l'on compare les individus de la Close, dans le bassin de Campbon, à ceux de Villiers, qui représentent la forme typique aux environs de Paris, on trouve une complète identité : c'est bien le même galbe allongé, à spire régulièrement conique, à base un peu ovale, mé- diocrement atténuée en avant ; l'ouverture est assez large, le bourrelet labial est presque vertical, épais et arrondi ; les plis columellaires sont minces, d'abord très obliques en avant, le dernier en arrière presque horizontal ; l'extrémité basale est subtronquée, sans échancrure toutefois, et bordée par un bourrelet peu apparent qui relie celui du labre au bord columellaire. Les individus du Bois-Gouët ont la spire très courte et appartiennent à la var. «. Groupe typique de Marginella. Plésiotye. PI. VIII, fig. 1-2, coll. Berthelin. — La Close. Loc. La Close, coll. Dumas, Berthelin, Cossmann, Musée de Nantes ; S'Gildas, coll. Dumas ; Arthon, coll. Dumas ; Bois-Gouët, assez commune. |87j M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 223 Marginella cylindracea, Desh. PI. VII, fig. 34-36. (1889 - Gâtai. Éoc., IV, p. 205). R.D. Quoique cette espèce soit assez voisine de M. eburnea par sa spire courte et par son bourrelet labial se terminant très près du sommet, on l'en distingue néanmoins par son galbe beaucoup plus étroit, et par son ouverture encore plus longue, surtout plus évasée du côté antérieur ; le bourrelet du labre est peu épais, sinueux en arrière , les plis colu- mellaires sont lamelleux, minces, rapprochés et situés très en avant dans l'ouverture ; le bord est large et court, un peu calleux et bien dis- tinct de la base. La spire ne comporte qu'un gros bouton embryonnaire, arrondi et obtus, plus deux tours, y compris le dernier ; la suture est un peu plus marquée sur les échantillons du Bois-Gouët que sur ceux du Guépelle, dans le bassin de Paris : c'est la seule différence que j'y aperçois. Groupe typique de Marginella. Plésiotype et loc. PI. VII, fig. 34-36, coll. Bezançon. — Bois-Gouët, rare ; Arthon, coll. Dumas. Marginella crassula, Desh. PI. VIII, lig. 7-8. (1889 - Catal. Éoc, IV, p. 204). R.D. Les individus les plus semblables à ceux de Grignon, sont ceux de la Close, où l'espèce est d'ailleurs beaucoup plus rare qu'au Bois- Gouët ; dans ce dernier gisement, les échantillons atteignent une moins grande taille et ils ont l'ouverture un peu plus resserrée par un épais- sissement plus considérable du bourrelet labial. Malgré ces différences d'ailleurs peu importantes, on reconnaît aisément M. crassula par sa spire assez allongée, l'ouverture ne dépassant jamais les trois cinquièmes de la longueur totale, et par sa forme relativement étroite, le diamètre étant à peine égal à la moitié de cette longueur ; le galbe est, en général, ovoïdo-conique et arrondi au milieu de la hauteur, la base est oblique- ment déclive, de sorte que le profil présente un aspect assez régulier et symétrique ; les sutures sont bien visibles sous la couche vernissée qui recouvre la surface de la coquille, les tours sont un peu convexes, et le dernier porte généralement à la partie inférieure un angle un peu obtus ; quant aux 4 plis columellaires, ils sont régulièrement écartés, assez épais et en quelque sorte écrasés à leur naissance ; le bourrelet du labre a un contour curviligne en profil, il est large du côté de la face, et il ne porte jamais de saillie dentiforme à la partie inférieure, où il ne présente aucun amincissement. Les échantillons du Bois-Gouët ont l'angle du dernier tour moins apparent que la forme typique. Groupe typique de Marginella. Plésiotype. PI. VIII, fig. 7-8, coll. Dumas. — La Close. Loc. Bois-Gouët, assez commune; la Close, coll. Dumas, Berthelin, Musée de Nantes ; Arthon, coll. Dumas. 224 NANTES. —BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. — T. U. [88j Marginella suturata, nor>. sp. PI. VII, fig. 37-38. Groupe typique de Marginella ; forme ovoïdo-conique, peu ventrue ; spire assez longue, très obtuse au sommet, à galbe conique ; 4 tours peu convexes, assez élevés, séparés par de profondes suturés bien visibles ; dernier tour ovale, atténué à la base, non anguleux en arrière. Ouverture étroite, fusoïde ; labre épais, oblique, bordé à l'extérieur d'un large bourrelet aplati sur le flanc, intérieurement muni d'une côte axiale, quel- quefois découpée en denticules irréguliers, et invariablement d'une petite dent inférieure, peu saillante; 4 plis columellaires assez épais, obliques, non écrasés à leur naissance. Dim. Longueur 7 1/2 mill. ; diamètre, 3 mill. ; hauteur de l'ouver- ture, 4 1/4 mill. R.D. Notre espèce se distingue aisément de M. crassula, qui a à peu près la même forme et les mêmes proportions, non seulement par ses profondes sutures et ses tours convexes, qui permettent de séparer au premier coup d'œil les individus confondus ensemble, mais encore par son denticule labial, par l'absence d'un angle obsolète à la partie inférieure du dernier tour, enfin par ses plis moins écrasés à leur nais- sance, se prolongeant davantage sur le bord columellaire. Elle a la spire beaucoup plus allongée que M. eburnea et ses tours sont moins subulés ; si on la compare à M. dent i fera, qui a aussi un denticule labial, on remarque qu'elle est beaucoup moins étroite, que son denticule est moins saillant et que son dernier tour est plus grand, son ouverture moins resserrée. Quant à M. dissimilis dont on pourrait encore la rapprocher, ses tours sont subulés et vernissés, son labre est vertical et garni d'un bourrelet plus arrondi, non denticule à l'intérieur. En résumé, M. su- turata s'écarte de toutes les formes éocéniques que l'on connaît jusqu'à présent, bien que la liste en soit déjà longue, et je ne puis par consé- quent m'abstenir de proposer cette nouvelle espèce. Type et loc. PI. VII, fig. 37-38, ma coll.— Bois-Gouët, peu commune. Marginella dentifera, Lamk. PI. VIII, fig. 3-6. (1889 - Gâtai. Éoc, IV, p. 205). R.D. Ainsi que je l'ai fait remarquer dans mon Catalogue illustré, cette petite espèce se distingue par sa forme étroite, par la brièveté de son ouverture très rétrécie, par le peu d'épaisseur de son bourrelet labial et par la dent saillante qui existe dans l'angle inférieur de l'ouverture, à l'intérieur du labre ; les 4 plis columellaires sont, en outre, très minces et écartés. Les échantillons du Bois-Gouët et de la |89] M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 235 Glose sont d'ailleurs indentiques à eeux du bassin de Paris ; on y trouve non seulement la forme typique un peu trapue, dans laquelle le bourrelet est plus aplati, mais aussi la variété arctata qui se distingue par son galbe étroit et légèrement arqué. J'ai réuni ces deux formes qui, dans le bassin de Paris, présentent de fréquents intermédiaires formant transition graduelle, de sorte qu'il est impossible de fixer où commence une M. arctata, Desh. et où finit M. dentifera, Lamk. Dans la Loire- Inférieure, les limites des deux formes sont mieux tranchées, avec plus de constance, de sorte qu'il est plus aisé de composer deux lots avec une collection d'individus mélangés: la forme étroite, ou variété arctata, est d'ailleurs beaucoup plus rare, l'autre plus commune et plus trapue, ressemble moins au type de Grignon que la var. arctata. Dans ces conditions, je n'ai pas voulu compliquer encore davantage la nomencla- ture en proposant une troisième dénomination et je conclus en réunissant toutes ces formes sous le seul nom dentifera. Groupe typique de Marginella. Plésiotypes. PI. VIII, fig. 3-4; var. arctata, fig. 5-6; ma coll. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, la forme plésiotypique et la var. arctata ; la Close, var. arctata, coll. Dumas, Berthelin, Cossmann, Musée de Nantes ; Coislin, forme plésiotypique, coll. Dumas ; Arthon, var. arctata, coll. Dumas! Marginella hordeola, Desh. PI. VII, fig. 32-33. (1889 - Catal. Éoc, IV, p. 205). R.D. Je n'ai conservé cette espèce que dans l'impossibité où je me trou- vais de classer avec les espèces précédentes de petites coquilles à caractères ambigus, qui ressemblent à M. crassula sans en avoir la forme allongée ni la spire subanguleuse, et à M. dentifera sans en avoir lu forme étroite ni la dent labiale : en outre les plis columellaires ne sont pas aussi écrasés que ceux de M. crassula, ni aussi lamelleux que ceux de M. dentifera, ils sont en quelque sorte intermédiaires ; le galbe de la spire est ovoïde et subulé, très obtus au sommet, l'ouverture est un plus haute que la moitié de la longueur totale, le bourrelet labial est assez épais, vertical comme celui de M. dissimilis, mais cette dernière a la spire plus longue et plus conique, l'ouverture plus rétrécie par son bourrelet. Tous ces caractères justifient la séparation de M. hordeola. Groupe typique de Marginella. Plésiotype. PI. VII, fig. 32-33 ; ma coll. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, peu commune; Coislin, coll. Dumas; la Close, coll. Berthelin ; Arthon, coll. Dumas. 220 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAÏ. OUEST. — T. 0. [90 ] Marginella bifidoplicata, Charlesw. PI. VII, fig. 31. (1889 — Catal. Éoc, IV, p. 206). R.D. Les échantillons très peu nombreux et de petite taille, de la Loire-Inférieure, que je rapporte à cette espèce, diffèrent un peu de ceux de Grignon, d'abord par la saillie plus grande de la dent que porte le labre à sa partie inférieure, puis par l'angle moins marqué de la région postérieure du dernier tour ; mais je ne crois pas que ces petites diffé- rences motivent la création d'une nouvelle espèce, dans un genre où celles qui existent sont déjà si faciles à confondre entre elles. D'ailleurs la dent interne du labre n'est pas également saillante sur tous les indi- vidus que j'ai sous les yeux : à proprement parler, c'est moins une dent qu'un amincissement subit du bourrelet labial. Quant aux 4 plis colu- mellaires, ils sont bifurques à leur naissance exactement comme dans une autre espèce décrite ci-après, M. dichotomoptycha, et même les accents circonflexes formés par ces quatre bifurcations se relient de manière à former un zigzag continu ; mais on verra que l'autre espèce appartient à une section distincte des Marginella typiques, parmi lesquelles doit être classée M. bifidoplicata, qui s'en distingue d'ailleurs par sa spire toujours plus allongée et par son bourrelet labial moins aplati. Plésiotype. PI. VII, fig. 31, coll. Bezançon. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, coll. Bezançon ; la Glose, coll. Berthelin, très rare. Marginella contabulata, Desh. PI. VII, fig. 29-30. (1889 -Catal. Éoc, IV, p. 206). R.D. Cette espèce n'est représentée, dans la Loire-Inférieure, que par cinq échantillons douteux, assez frustes, et provenant de quatre localités différentes, presque un par localité; je ne suisdonc pas absolument sur de cette détermination. Ils ressemblent à ceux du bassin de Paris par leur angle émoussé, à la partie inférieure du dernier tour et par leurs plis bifides; mais ils paraissent plus trapus que la forme typique du calcaire grossier, qui se distingue par son galbe élancé et par sa spire relativement longue; en outre, leur ouverture est beaucoup moins rétrécie par l'épais- sissement du bourrelet labial, de sorte qu'il est bien probable que, quand on en aura recueilli de meilleurs échantillons, il y aura lieu de les séparer de M. contabulata : dans l'état actuel de nos connaissances, ce serait prématuré. Plésiotype. PI. VII, fig. 29-30, coll. Dumas. — Coislin-fossé. Loc. Bois-Gouët, coll. Bezançon ; la Close, coll. Berthelin ; Arthon, forme typique, coll. Dumas. [91] M. COSSMA.NN. — MOLLUSQUES EUGÉNIQUES 227 Marginella dichotomoptycha, nov. sp. PL VII, fig. 5-6, et 9-10. Section Egouena : forme courte, trapue, subtrigone ; spire généralement peu saillante, à galbe conique ou légèrement conoide ; tours un peu convexes, surtout dans la variété à spire plus allongée ; dernier tour très grand, subanguleux à la partie inférieure, atténué en pointe à la base. Ouverture très étroite, à bords parallèles, à canal court et tronqué du côté antérieur, avec une gouttière dans l'angle inférieur ; bourrelet du labre large et aplati, caréné à l'intérieur, surtout le long de la gouttière postérieure; quatre et parfois cinq plis columellaires, lamelleux, bifurques à leur naissance, et quelquefois reliés entre eux par une costule continue, formée par ces accents circonflexes ; le pli antérieur contourne la troncature du canal. Dim. Longueur, 6 mill. ; diamètre, 4 mill. ; hauteur de l'ouverture, 0,8 à 0,6 de la longueur. R.D. Cette espèce, beaucoup moins ovoïde que M. nitidula et plus trapue que M. entomeUa, dans le bassin de Paris, sedistingue de l'une et de l'autre par sa plication columellaire: déjà, chez quelques individus le .)/. entomeUa, on remarque une tendance à un dédoublement des deux plis médians ; mais jamais cela n'atteint le même développement que sur la majorité des individus du Bois-Gouët, où la réunion des branches bifurquées forme parfois une chaîne continue ; en outre, plusieurs des individus de la Loire-Inférieure portent un cinquième pli postérieur, bien visible, quoique plus enfoncé dans l'ouverture. Enfin le bourrelet labial est plus épais que celui des Egouena parisiennes, il est plus caréné et est muni d'une saillie dentiforme qui limite mieux la gouttière postérieure ; même l'individu très adulte, dont j'ai donné ci-dessus les dimensions (coll. Bezançon), porte quelques crénelures obsolètes à la suite de cette dent. Quant à la variété à spire allongée, elle ne peut se confondre avec M. bifidoplicata qui appartient au groupe typique de Marginella, à ouverture non canaliculée en avant, tandis que le groupe Egouena se distingue par une sorte de canal ou de bec antérieur, à peine échancré. Types. Forme normale à plis bifurques, pi. VII, fig. 5-6, ma coll. — Variété à spire longue, pi. VII, fig. 9-10, ma coll. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, peu commune; la Glose, forme typique et variété, coll. Berthelin ; Arthon, coll. Dumas. Marginella mirula, nov. sp. PI. VII, fig. 21. Section Egouena ; taille assez petite ; forme ventrue, strom- boïde ; spire courte, obtuse, à galbe conoïdal ; 4 ou 5 tours un il 228 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. —T. G. 92 peu convexes, séparés par des sutures à peine visibles ; dernier tour très grand, ovale, régulièrement atténué à la base, terminé en avant par un canal court et subéchancré. Ouverture étroite, à peine dilatée à la base ; labre vertical, épais, garni à l'extérieur d'un large bourrelet, entaillé en arrière par une large échan- crure, garni à l'intérieur de fines et courtes crénelures, qui se terminent par une dent postérieure, oblique et saillante, au-dessus de l'échancrure inférieure du labre ; bord columellaire fortement excavé, munis de 4 plis minces, écartés et divergents, l'antérieur se joignant au contour supérieur de l'échancrure basale. Dim. Longueur, 6 mill. ; diamètre, 4 mill. ; hauteur de l'ouverture, 4 1/2 mill. R.D. Quoique cette espèce ait tout-à-fait le galbe des individus trapus de M. dichotomoptycha, je n'ai pu la laisser confondue avec cette dernière à cause de ses plis minces et lamelleux qui, sur les deux individus que j'en connais, ne montrent aucune tendance à la bifurcation. D'autre part, quoiqu'elle me paraisse appartenir à la section Egouena à cause x de son canal et de ses plis columellaires, elle s'écarte de M. nitidula et entomella, du bassin de Paris, par ses crénelures labiales, de la première par son entaille postérieure, de la seconde par sa forme générale. Type et loc. PI. VII, fig. 21, coll. Dumas. — Bois-Gouët, coll. Bezançon. Marginella Geslini, Vasseur. PI. VII, fig. 3-4. 1881 — M. Geslini, Vass., loc. cit., pi. II, fig. 27-28. Section Cryptospira ; forme régulièrement ovale ; spire assez courte, à galbe conoïde ; bouton embryonnaire obtus ; quatre tours étroits, subulés, séparés par une suture linéaire, bien visible sous le vernis de la surface ; dernier tour embrassant presque toute la coquille, ayant la convexité maximum située vers le tiers inférieur de sa hauteur, ovalement atténué à la base. Ouverture étroite, à bords non parallèles, profondément échancrée en avant ; labre épais, extérieurement bordé d'un bourrelet obsolète, intérieurement muni de quinze crénelures parallèles qui cessent avant l'extrémité inférieure ; columelle un peu excavée en avant, portant deux forts plis antérieurs, assez écartés et tout-à-fait transverses, puis trois ou quatre plis 98 M. GOSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOUÉNIQUES 229 plus minces, et deux ou trois plissements secondaires, tantôt intercalés entre les précédents, tantôt leur faisant suite ; limbe basai très large, bien limité, aboutissant au quatrième pli columellaire, ou entre le troisième et le quatrième. Dim. Longueur, 9 mill.; diamètre, 5 1/4 mill. ; hauteur de l'ouverture, 7 mill. R.D. C'est avec raison que Vasseur a séparé cette espèce commune dans la Loire-Inférieure, et qui n'atteint pas la taille de M. omdata : elle s'en distingue par son galbe dont la convexité est placée moins bas, par sa base moins atténuée, de sorte qu'elle n'a pas la forme de massue qui caractérise l'espèce parisienne; au point de vue des plis columellaires, elle se distinge de la var. polyptycta par l'écartement et le peu d'obli- quité de ses deux plis antérieurs, en outre son limbe est bien plus large et aboutit plus bas; enfin ses crénelures labiales sont moins nombreuses et ne se prolongent pas autant en arrière. Néotype et loc. PI. VII, fig. 3-4, coll. de l'École des Mines, Bois- Gouët. — La Glose, coll. Dumas, Gossmann, Musée de Nantes et Berthelin; Sl-Gildas, coll. Dumas. Marginella ovulata, Lamk. PI. VII, fig. 1-2. (1889 - Catal. Èoc, IV, p. 208). R.D. La forme typique à spire courte, si répandue dans le bassin de Paris, se rencontre peu communément au gisement du Bois-Gouët, quoiqu'avec une forme un peu moins ovale et une taille beaucoup plus petite: ce sont bien ces individus qu'a figurés Vasseur, dans son Atlas, et ils ressemblent presque identiquement à ceux du calcaire gros- sier de Mouchy, plutôt qu'à ceux de Grignonqui atteignent des dimensions bien plus considérables. Le galbe du dernier tour est ovale et sa convexité maximum est placée très en arrière ; la spire, qui ne comporte guère que trois tours très étroits, est généralement envahie par une mince callosité formant la soudure du labre et remontant jusqu'au bouton embryonnaire ; le limbe basai est très étroit et fortement calleux ; il y a six plis columellaires, les deux antérieurs saillants et obliques, les quatre autres décroissants et transverses ; les crénelures intérieures du labre sont très nombreuses, très serrées, et peu allongées. Section Cryptospira. Plésiotype et loc. PI. VII, fig. 1-2, ma coll. — Bois-Gouët, peu commune ; Arthon, coll. Dumas ; Gampbon, gisement du pré, Musée de Nantes. 2oU NANTES. — BULL. SOC SO-. NAT. OUEST. —T. ('». 94] Marginella suboliva, Gossm. PI. VII, fig. 7-8. (1889 — Catal. Éoc, IV, p. 211, pi. VII, fig. 14). R.D. Lorsque j'ai proposé cette nouvelle espèce, qui est très rare dans le bassin de Paris, j'ai signalé son existence dans le Cotentin ; je constate qu'elle a également vécu dans le bassin de Nantes, où elle est représentée par des individus de grande taille, identiques à ceux de Hauteville et de Fresville, et ne différant de ceux d'Acy que par leur spire un peu plus mucronéeau sommet. On la distingue immédiatement de ses congénères du même groupe par sa forme cylindracée, peu atténuée à la base, par sa spire un peu allongée, conique ; par ses plis columellaires très obliques, au nombre de cinq, auxquels succèdent en arrière deux ou trois plissements plus transverses, qui se perdent dans l'angle inférieur de l'ouverture; par son labre un peu sinueux, portant à l'intérieur de nombreuses crénelures très allongées ; par son échan- crure basale large et peu profonde; par son limbe basai étroit et subcaréné, correspondant à cette échancrure. Si on la compare à M. acutispira, on remarque qu'elle a la spire moins allongée et moins conique, que ses plis columellaires sont plus nombreux, et surtout que sa forme est plus cylindrique, moins ovale et moins élargie en arrière ; en outre M. acutispira, et particulièrement la variété subconcara qui est aussi mucronée au sommet, a des crénelures labiales composées d'une perle à laquelle succède un filet allongé, ce qui n'a pas lieu chez M. suboliva. Section Cryptospira. Dim. Longueur, 11 mill. ; diamètre 6 mill. ; hauteur de l'ouverture, 9 1/2 mil 1. Plésiotype et loc. PI. VII, fig. 7-8, coll. Bourdot. — Bois-Gouët, peu commune; Arthon, coll. Dumas. Marginella cenchridium \ nov. sp. PI. VII, fig. 16-18. Section Cryptospira ; taille très petite ; forme subtrigone ; spire courte, à galbe conoïde ; deux ou trois tours subulés, à sutures à peine distinctes; dernier tour embrassant presque toute la coquille, subanguleux à la partie inférieure, à, profil presque conique, atténué en avant, à peu près dépourvu d'échancrure à la base, avec un limbe calleux, étroit et mal limité. Ouverture étroite, à bords presque parallèles ; labre épais, presque vertical, bordé d'un bourrelet largement aplati, Kr/x^uîiov, petit grain de millet. [95] M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 231 dépourvu de crénelures à l'intérieur; bord columellaire calleux, surtout en arrière, muni de cinq plis, les deux antérieurs obliques, rapprochés et saillants, les trois autres plus petits, souvent peu visibles à l'intérieur de l'ouverture. Dim. Longueur, 3 mill. ; diamètre, 2 mill. ; hauteur de l'ouverture, 2 1/2 mill. R.D. Après une minutieuse comparaison, je me suis décidé à séparer cette espèce de M. Chevallieri, à laquelle elle ressemble par sa petite taille et par son labre non crénelé;' toutefois elle a la spire plus longue, un peu conique, et le galbe moins ovale, plus trigone, bordé d'un bourrelet plus épais et moins aplati ; en outre la callosité columellaire est plus épaisse, de sorte que l'ouverture paraît plus rétrécie, à ce point qu'on éprouve même de la difficulté à y faire pénétrer la pointe d l'une aiguille pour la vider des grains de sable qui l'encombrent ordinai- rement ; enfin la décroissance des cinq plis est moins régulière dans l'espèce nantaise que chez l'espèce parisienne. On peut également rapprocher M. cenchridium de M. Cossmanni, du»calcaire grossier de Chaussy, qui a la même forme subtrigone, mais dont la spire est beau- coup plus courte et presque aplatie, dont le labre est finement crénelé à l'intérieur, et dont l'ouverture est un peu plus échancrée. Type et loc. PI. VII, fig. 16-18, ma coll. Bois-Gouët, très commune ; la Close, coll. Berthelin ; Arthon, coll. Dumas. Marginella Dautzenbergi, nov. sp. PI. VII, fig. 13-15. Section Closia; taille moyenne; spire cachée par une callosité un peu pointue, à la jonction du bourrelet labial et du bord columellaire ; dernier tour formant toute la coquille, peu ventru, à galbe ovale, atténué à la base qui est peu profondément échancrée. Ouverture arquée, très étroite en arrière, un peu plus dilatée en avant ; labre peu épais, oblique et sinueux en -S, ruuni à l'intérieur de très nombreuses crénelures, plus allongées et plus écartées du côté antérieur, graduellement plus perlées et plus serrées dans l'angle inférieur de l'ouverture ; columelle un peu excavée, portant deux gros plis antérieurs assez écartés, puis six à huit plis décroissants et plus minces en arrière ; bord columellaire calleux vers le sommet, mince et limité sur toute sa hauteur, appliqué à la base sur le limbe qui est large et isolé par une légère dépression. Dim. Longueur, 10 1/2 mill. ; diamètre. 51/2 mill. 232 NANTES. —BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. —T. 6. [96] B.D. Cette espèce n'est guère plus ventrue que M. anyystoma Ju bassin de Paris, et elle est à peine plus ovale du côté postérieur; je ne l'en aurais pas séparée pour ces légères différences de galbe, si sa plication columellaire n'était pas absolument différente: en effet, outre que le nombre des plis est beaucoup plus grand, et qu'ils se prolongent davantage dans l'angle inférieur de l'ouverture, les deux premiers sont bien moins épais et moins écrasés que ceux de l'espèce parisienne, et leur intervalle est plus considérable ; enfin le labre est plus oblique et plus sinueux, l'échancrure basale est moins profonde. En résumé, il y a des caractères distinctifs dont la constance justifie amplement la création d'une autre espèce. Type et loc. PI. VII, fig. 13-15, coll. Dautzenberg. — Bois-Gouët, peu commune. Marginella ampulla [Desh.] PI. VII, lig. 19-20. (1889 - Gâtai. Éoc, IV, p. 213, pi. VIII, lig. 6). Cette petite espèce- est représentée, au Bois-Gouët, par quelques rares échantillons que j'avais d'abord confondus avec M. Dautzenbergi et dont M. Pissarro m'a fait constater l'existence distincte : ils s'écartent de cette dernière par leur forme plus courte, plus trigone, par le bec saillant que forme le labre, avant de se raccorder avec le sommet de la coquille ; en outre la columelle porte six plis assez épais et régulièrement décroissants, ceux du milieu écrasés à leur naissance ; le labre vertical est épais et bordé, finement crénelée à l'intérieur; l'ouverture est étroite, elle a les bords à peu près parallèles et son extrémité antérieure est à peine échancrée. Section Closia. Plésiotype et loc. PI. VII, fig. 19-20, coll. Pissarro ; Bois-Gouët, ma collection. Harpa mutica, Lamk. PI. IX, fig. 7-9. (1889 — Catal. Éoc, IV, p. 214). B.D. Encore plus rare dans le bassin de Nantes que dans les environs de Paris, cette jolie espèce n'est représentée dans les collections du Bois-Gouët que par deux individus non adultes et incomplets, l'un trapu et à côtes lamelleuses écartées, l'autre plus jeune, plus élancé et à lamelles plus serrées; je ne puis les séparer de l'espèce parisienne qui est très variable, ainsi que je l'ai précédemment indiqué. L'intervalle des lamelles est finement déçusse par des filets axiaux et spiraux, ces derniers plus serrés, de sorte que les mailles ont une forme oblongue dans le sens horizontal. La columelle comporte deux sinuosités produites par des renflements très obliques de la callosité du bord columellaire; le cou du canal est formé par un gros bourrelet sur lequel se prolongent [97] M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 233 les lamelles axiales, et qui correspond à l'échancrure antérieure de l'ou- verture. Le bouton embryonnaire est paucispiré et déprimé en goutte de suif. Section Eocithara. Plésiotype et loc. PI. IX, fig. 7-9, coll. Bourdot. — Bois-Gouët. Volvaria acutiuscula, Sow. PI. VIII, fig. 12-13. (1889 — Catal. Éoc, IV, p. 308). R.D. L'unique échantillon du Musée de Nantes ressemble en tous points, à mes individus typiques de Barton : c'est la même forme étroite, à sommet subperforé, à demi caché par un prolongement rostre de la callosité columellaire, à surface ornée de filets spiraux, très serrés et souvent bifides, déçusses dans les intervalles par de fines lamelles d'accroissement. L'ouverture est étroite, un peu dilatée du côté antérieur, largement tronqué sans échancrure à la base ; les plis columellaires très obliques sont au nombre de 4, si l'on y comprend la torsion antérieure de la columelle; le labre est mince et légèrement arqué. Groupe typique de Volvaria. J'ai indiqué, dans la première livraison de mes "Essais de Paléocon- chologie comparée" 1895 (p. 44), les motifs pour lesquels ce genre ne peut être classé dans les Opisthobranches, comme le pensait Deshayes ; le bouton embryonnaire est globuleux comme celui des Volutidœ, et ne ressemble pas au bouton obtus et vernissé des Marginellidae auprès desquelles quelques auteurs placent le genre Volvaria; aussi je suis d'avis que la véritable place de ce genre est dans la famille VolUtidas. Plésiotype et loc. PI. VIII, fig. 12-13, Musée de Nantes. — La Glose, unique. Cryptochorda stromboides, [Herman]. PI. IX, fig. 3. (1889 — Catal. Éoc, IV, p. 192). B.D. Très rare dans le gisement du Bois-Gouët, cette coquille, facilement reconnaissable, appartient bien à la même espèce que celle du bassin de Paris ; toutefois aucun des quatre individus que j'ai sous les yeux n'atteint à beaucoup près la taille de ceux des environs de Paris; la disposition de la columelle, obtusément tordue sur elle-même, rappelle un peu celle des Harpidœ ; mais l'échancrure antérieure de l'ouverture est bien plus profonde, le bouton embryonnaire est beaucoup plus globuleux que celui des Harpa, et, pour ce double motif, le classement du genre Cryptochorda dans la famille Volutidx se trouve confirmé, malgré l'absence de plis columellaires. D'ailleurs certaines formes de Volutilithes dont le pli principal est très oblique, se rapprochent beau- coup, par leur galbe, de C. stromboides, il y en a même de totalement 234 NANTES. —BULL. SOC. BO. NAT. OUEST. — T. b. j98[ lisses, comme V. bulbulus, qu'on pourrait presque confondre avec elle; d'autre part, le dépôt émaillé qui envahit une partie de la spire de cette espèce, a de l'analogie avec celui qui caractérise le genre Zidora. Il est donc tout-à-fait légitime de classer Cryptochorda dans la même famille, comme l'a proposé Fischer. Plésiotye et loc. PI. IX, fig. 2, coll. Dumas. — Bois-Gouël, coll. Bourdot. Volutilithes cithara, [Lamk]. a7ar. rentricosa, Defr. (1889 — Gâtai. Éoc, IV, p. 199). R.D. Le plus complet des fragments que je possède de cette espèce, introuvable entière au Bois-Gouët, ne mérite pas l'honneur d'être figuré: c'est un fragment de la surface dorsale du dernier tour qui mesure 45 millimètres depuis l'extrémité antérieure du canal jusqu'à la suture inférieure, quant à la largeur, elle est seulement de 27 mill./mais le diamètre de l'individu restauré devait atteindre 32 à 33 mill. Par l'amplitude de ces dimensions, par la forme du dernier tour trapu et subanguleux en arrière, le fragment me paraît appartenir à la variété ventricosa, qui se rattache au type, dans le bassin de Paris, par de nombreux intermédiaires. Les côtes sont saillantes, très écartées, et et paraissent bi-épineuses sur l'angle postérieur du dernier tour; les sillons de la base sont larges et profonds, ils ne se prolongent pas sur le reste de la surface. Cette espèce semble localisée dans la couche supérieure et blanchâtre du gisement, avec les Scutella et les Pectunculus et comme cette couche a été très remuée, il n'est pas étonnant qu'on ne trouve que d'infimes fragments de cette grande coquille: je ne crois pas qu'elle existe dans la couche grise et inférieure qui contient la belle série des Potamides. Loc. Bois-Gouët, ma coll., coll. Dautzenberg. Volutilithes Bureaui, noc. sp. PI. VIII, lig. 28-29. Taille moyenne; forme ovale, fusoïde, un peu ventrue; spire assez courte, non étagée, à galbe à peu près conique; gros embryon lisse, eonoïde, composé de trois tours et demi, à nucléus obtus ; 4 tours convexes, étroits, séparés par des sutures non canaliculées, ornés de costules axiales et crénelées par six ou sept filets spiraux subimbriqués. Dernier tour grand, arrondi en arrière, excavé à la base, terminé par un canal assez long, dont le cou est légèrement gonflé ; 15 costules minces, crénelées sur la rampe inférieure seulement par trois sillons spiraux ; les [99] M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 235 autres sillons plus faibles et réguliers couvrent toute la surface, ils sont plus serrés et plus imbriqués sur la base et sur le cou. Ouverture ovale, rétrécie à ses deux extrémités ; labre mince presque vertical; columelle excavée, portant en avant trois plis décroissants, très obliques, de moins en moins écartés, auxquels succèdent deux ou trois rides qui sont le prolongemeut des sillons de la base. Dim. Longueur, 26 mill.; diamètre, 13 mill. ; hauteur de l'ouverture, 20 mill. R.D. Cette espèce est extrêmement voisine de V. plicatellm et de V. rnutatus ; moins étroite que la première, moins subulée que la seconde, elle se distingue en outre de cette dernière par l'absence de la double rangée de crénelures qui existe sur l'angle obsolète des tours de V. rnutatus ; elle a d'ailleurs lescostules plus rapprochées et les plis columellaires moins régulièrement écartés ; la persistance de ses costules axiales, presque sur la base, ne permet pas de la confondre avec V. lyra, dont le galbe est d'ailleurs plus élancé et dont l'embryon est beaucoup plus petit. En résumé, quoiqu'il y ait déjà beaucoup d'espèces de Volutilithes dans l'Éocène du bassin anglo-parisien, je n'en vois aucune à laquelle on puisse l'identifier; ses caractères distinctifs se présentent avec une réelle constance, et justifient la création d'une nouvelle espèce. Type et loc. PI. VIII, fig. 28-29, coll. Dumas. — Bois-Gouët, peu commune. Volutolyria proboscidifera, nov. sp. PI. VIII, fig. 32-33. Taille assez grande ; forme trapue, biconique ; spire peu allongée ; gros bouton embryonnaire, lisse, hémisphérique, à nucléus obtus et latéralement dévié ; 4 tours étages et anguleux, ornés de costules épaisses et épineuses sur l'angle, que traver- sent des filets spiraux obsolètes, assez nombreux sur les premiers tours. Dernier tour grand, à galbe un peu ovale, por- tant en arrière une rampe déclive et limitée par une carène continue, qui est armée de crénelures tranchantes à l'intersec- tion des 10 côtes axiales largement aplaties et peu saillantes ; surface ornée de filets spiraux obsolètes, plus écartés sur la base. Ouverture peu dilatée ; labre épais ; colummelle oblique, portant quatre plis lamelleux, minces et équidistants, bordcolumellaire large et calleux, séparé du bourrelet basai, qui prend naissance 236 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. [100] vis-à-vis le second pli antérieur, et aboutit à une profonde échancrure. Dim. Longueur, 44 mill. ; diamètre, 23 mill. ; hauteur de l'ouverture, 31 mill. R.D. Cette espèce a été confondue avec V. musicalis ; cependant elle s'en distingue à première vue par son gros bouton embryonnaire, dis- proportionné et proboscidiforme, l'embryon de l'espèce parisienne est beaucoup plus petit et plus aigu ; en outre les filets spiraux sont plus nombreux et les côtes axiales plus aplaties dans l'espèce du Bois-Gouët, de sorte que les tours moins étages, au lieu de porter des épines pointues, sont armés de crénelures tranchantes allongées dans le sens horizontal ; enfin le bourrelet basai prend naissance plus en avant. Si on la comparée V. mitrata, on trouve qu'elle est bien plus trapue et qu'elle n'est pas treillissée comme cette dernière espèce, dont l'embryon est d'ailleurs plus petit; enfin V. Wateleti, qui est également trapue, a le dernier tour lisse et est plus étagée que notre espèce. Type et log. PI. VIII, fig. 32-33, coll. Dumas. — Bois-Gouët. Lyria harpula, [Lamk.] PI. IX, fig. 1-2. (1889 - Gâtai. Éoc, IV, p. 202). R.D. Ovoïdes et subulés, les individus du Bois-Gouët se rapprochent plutôt de la variété de Ghaussy, que de la forme typique de Grignon ; leurs tours sont peu convexes, leurs côtes peu sinueuses, assez épais- ses, souvent variqueuses, ondulant plutôt que crénelant les sutures qui sont profondes cependant ; le labre est toujours accompagné, à l'extérieur, d'une dernière varice, et à l'intérieur d'un épaississement qui forme un renflement bien visible, à l'extrémité antérieure. Le bord coluinellaire, large et bien limité, porte deux plis principaux en avant, et neuf rides postérieures, peu saillantes et transverses. L'échancrure basale est peu profonde : le bouton embryonnaire est petit et obtus. Plésiotype et loc. PI. IX, fig. 1-2, coll. Bourdot. — Bois-Gouët, peu rare. Lyria Coroni, [Morlet] PI. IX, fig. 10-11. (1889 - Catal. Éoc, IV. p. 202, pi. VII, fig. 21). R.D. Quoique je ne connaisse, de la Loire-Inférieure, que de très jeunes individus de cette rare espèce, je n'hésite pas à les séparer des jeunes L. harpula de la même taille, à cause de leur forme trapue, de leurs tours très convexes, de leurs costules très sinueuses, très minces, produisant de fortes crénelures sur les sutures. Comme ces échantillons ne sont pas adultes, l'intérieur du labre ne porte pas les plis caractéris- [101] M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 237 tiques de l'espèce parisienne, et le bord columellaire ne montre que deux plis sans aucune ride, au-dessous desquels le prolongement du bourrelet basai forme un renflement spiral et obsolète. L'embryon se compose d'un petit bouton d'un tour et demi, à nucléus apical déprimé. Plésiotype et loc. PI. IX, fig. 10-11, coll. Bourdot. — Bois-Gouët, très rare. Mitra Dumasi, nov. sp. PI. IX, fig. 4-5. Section Mitreola ; taille assez grande ; forme conique ; spire subulée, presque égale à la hauteur de l'ouverture ; 7 tours à peu près plans, séparés par des sutures linéaires ; dernier tour égal aux deux tiers de la longueur totale, ventru, à galbe ovoïde, atténué à base, portant en arrière une rangée de 10 à 12 costules tuberculeuses, étroitement pincées et un peu obliques qui ne se prolongent pas sur la base et cessent subitement à une grande distance de la suture. Ouverture ? labre ? quatre plis columellaires, croissant d'avant en arrière, les deux derniers plus épais et plus horizontaux que les deux antérieurs qui sont lamelleux et obliques. Dim. Longueur, 35 mill. ; diamètre, 10 mill. R.D. Quoique l'unique échantillon que j'aie vu de cette rare espèce ait l'ouverture mutilée et la surface très usée, je n'hésite pas la décrire comme nouvelle, attendu qu'elle se distingue très nettement des Mitreola tuberculeuses ou épineuses du bassin parisien : ainsi M. jwrisiensis a ses tours plus étages, l'ouverture plus courte, les plis columellaires plus écartés, une ornementation formée de grosses nodosités que traver- sent des filets spiraux, on ne peut donc admettre que M. Dumasi en soit un individu roulé ; d'autre part, notre espèce se distingue de M. Lajoyei par sa forme plus conique et par l'absence de filets spiraux; de M. labiata, par ses côtes plus nombreuses et beaucoup moins sail- lantes, par ses tours presques plans et subulés. Je ne la compare même pas aux autres espèces du même groupe qui sont costulées et dont les côtes persistent sur la base ou jusqu'à la suture. Type et loc. PI. IX, fig. 4-5. coll. Dumas. — Bois-Gouët, unique. Mitra Bernayi, Cossm. PI. IX, fig. 12. (1889 - Gâtai. Éoc, IV, p. 180, pi. VII, fig. 2). R.D. Les deux individus non adultes du Bois-Gouët, que je rapporte provisoirement à cette espèce unique dans le bassin de Paris, ne s'écar- tent du type que par des caractères différentiels trop peu importants 238 NANTES. —BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. — T. 6. [102] pour justilier la création d'une espèce distincte : leurs plis axiaux persis- tent sur le dernier tour et y sont crénelés par les cordons de la base ; en outre, leurs tours ne paraissent pas excavés en arrièreet sont régulière- ment convexes ; enfin, le bourrelet du canal est plus obsolète. Ce sont là des différences qui sont peut-être le résultat de ce que les individus de la Loire-Inférieure sont plus jeunes que celui de Vaudancourt ; mais l'embryon et les plis columellaires, le galbe général de la coquille, l'obliquité des plis d'accroissement peu saillants, sont bien semblables, et j'ai la conviction qu'ils sont bien de la même espèce. Section Mitreola. Plésiotype et loc . PI. IX, fig. 12, coll. Dumas. — Bois-Gouët, coll. Bourdot. Mitra Berthelini, nor. sp. PI. IX, fig. 16-17. Taille petite ; forme fusoïde ; spire peu allongée, à galbe à peu près conique ; embryon obtus, paucispiré, à nucléus en goutte de suif; cinq tours peu convexes, dont la hauteur égale les deux cinquièmes de la largeur, ornés de nombreux plis axiaux, très serrés, presque égaux à leurs intervalles qui sont lisses, séparés par des sutures profondes et ondulées, plutôt que crénelées. Dernier tour un peu inférieur aux deux tiers de la hauteur totale, ovale, atténué à la base sur laquelle les plis axiaux se prolongent jusqu'aux stries enroulées sur le cou du canal. Ouverture courte, assez large, tronquée à la base; labre vertical, un peu épais, lisse à l'intérieur ; trois plis columellaires assez obliques, croissant régulièrement d'avant en arrière. Dim. Longueur, 5 mill. ; diamètre, 2 mill. ; hauteur de l'ouverture, 2 1/2 mill. R.D. Il n'est pas possible de confondre cette coquille avec le jeune âge de ,1/. crebricosta, parce qu'elle n'a jamais que trois plis columellaires, tandis que l'espèce de Lamarck en possède invariablement quatre ; d'ailleurs ses costules sont plus droites et la spire est moins allongée, de sorte que l'ouverture atteint la moitié de la longueur totale. Malgré son faciès et sa petite taille, cette coquille ne me paraît pas appartenir aux Conomitra, à cause de son embryon obtus, non globuleux ni papilleux, et à cause du petit nombre des plis de sa columelle ; je ne la comparerai donc pas à M. fusellina qui a d'ailleurs un sillon spiral caractéristique, ni à M. tenuiplicata qui est beaucoup plus ventrue. Elle paraît localisée dans le bassin de Gampbon et ne se trouve pas au Bois-Gouët, où elle est remplacée par une espèce à stries spirales qui a un pli de plus à la columelle lOo M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 339 Type et loc. PI. IX, fig. 16-17, ma coll. — La Close, coll. Cossmann, Berthelin, Musée de Nantes ; Coislin, coll. Dumas. Mitra crebricosta, Lamk. PI. IX, fig. 20-21. (1889 — Catal. Éoc, IV, p. 183). R.D. Ce n'est pas sans hésitation que j'ai rapporté les individus du Bois-Gouët à cette espèce parisienne : ils diffèrent en effet des échantil- lons du calcaire grossier d'Ully-St-Georges, non seulement par l'efface- ment, presque total chez quelques-uns d'entre eux, des côtes étroites et peu sineuses qui motivent le nom de l'espèce, mais par leur forme un peu plus étroite ; cependant, comme l'effacement des côtes peut tenir à l'usure de la surface, que d'autre part la forme et les dimensions des cinq individus que je possède d'Ully ne sont pas constantes et qu'il y en a un notamment qui se rapproche complètement d'un des individus costulés du Bois-Gouët, je ne puis me résoudre à proposer un nom nouveau, fût-ce même à titre de variété, pour des caractères distinctifs aussi fugitifs et changeants. J'ai précisément fait figurer un individu presque lisse et à spire suhuléc, à base subanguleuse, à côté d'un échan- tillon costulé, à sutures un peu étagées comme ceux du bassin de Paris, et à galbe plus étroit, plus ovale à la base : on jugera ainsi les varia- tions que présente cette espèce dans le seul gisement du Bois-Gouët ; comme il en est de même dans le bassin de Paris, on ne pourrait réellement séparer les formes des deux gisements qu'à la condition d'y distinguer encore plusieurs variétés ce qui serait excessif. Groupe typique de Mitra, avec 4 plis columellaires et le labre lisse à l'intérieur. Plésiotype. PI. IX, fig. 20-21, coll. Bourdot. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, assez rare ; Coislin, coll. Dumas ; Campbon, Musée de Nantes. Mitra fusellina, Lamk. PI. IX, fig. 23-26. (1889 — Catal. Éoc, IV, p. 188). R.D. Encore plus variable dans la Loire-Inférieure que dans le bassin de Paris, cette espèce s'y présente sous plusieurs formes que l'on croit d'abord distinctes, mais que l'on cherche vainement à séparer d'une manière tranchée, attendu qu'il y a des intermédiaires graduels qui les relient l'uno à l'autre : la forme la plus répandue est un peu plus ventrue que le type de Lamarck, à spire courte, avec un embryon globuleux et six tours très étroits, une profonde et large rainure spirale au-dessus de la suture, de nombreux plis axiaux qui persistent quelquefois jusque sur le dernier tour ; mais, à l'autre extrémité des transformations successives que subit la coquille, on trouve au contraire des individus peu trapus, tout-à-fait semblables à ceux du calcaire grossier de Mouchy, '2i0 NANTES. — liULL. SOC . SC . NAT. OUESÏ . —T. 6. L104: à peu près entièrement lisses sauf à la base, munis d'une Une strie spirale au-dessus de la suture, et dont les tours despire ont une hauteur qui atteint presque le tiers de leur largeur, tandis qu'elle n'atteint pas le quart chez les individus ventrus et rainures. Le rapport du diamètre de la coquille à sa longueur totale peut varier de 1/2 à 1/3. Quant aux plis columellaires ils sont invariablement au nombre de cinq, les deux antérieurs plus obliques et plus petits ; le labre porte, à l'intérieur, tantôt de courtes crénelures, tantôt des plis allongés. Section Conomitra. Plésiotype. PI. IX, fig. 23-26, coll. Dumas. — Bois-Gouët. Loc. Bois-Gouët, très commune ; la Glose, coll. Dumas, Berthelin, Musée de Nantes ; Arthon, coll. Dumas. Mitra conuliformis, Gailliaud [in coll.). PI. IX, fig. 13-14. Section Conomitra; taille assez grande; forme biconique, trapue ; spire courte, à galbe régulièrement conique ; embryon paucispiré, papilleux et à nucléus apical dévié ; 8 tours très étroits, à peine convexes, séparés par des sutures linéaires, d'a- bord ornés de petites costules courbes et presque tuberculeuses, qui s'amincissent, s'effacent et disparaissent même totalement vers le deuxième avant-dernier tour, et il ne subsiste qu'une légère dépression spirale au dessus de la suture ; dernier tour ovale, ventru, lisse, atténué en pointe à la base. Ouverture étroite, à bords presque parallèles, tronquée et à peine échancrée à son extrémité antérieure ; labre mince, simple à l'intérieur, presque vertical ; columelle munie de cinq plis minces et écartés, inégaux, les deux antérieurs moins visibles; bord columellaire un peu calleux et détaché en avant. Dim. Longueur, 22 mill. ; diamètre, 10 1/2 mill. ; hauteur de l'ouver- ure, 13 mill. R.D. Je ne connais, dans le bassin de Paris, aucune Conomitra qui atteigne la taille de cette espèce et qui porte, comme elle, des côtes tuberculeuses sur les premiers tours seulement, avec une petite dépression spirale et bien limitée sur les derniers ; il existe, dans l'Éocène d'Australie, une espèce beaucoup plus petite, M. conoidalis, Tate, dont le galbe et l'ornementation obsolète au début, rappellent un peu M. conuliformis, mais sa spire est beaucoup plus courte et ses plis plus épais divergent, au lieu d'être parallèles comme chez la coquille de la Loire-Inférieure. Cette dernière est donc bien réellement nouvelle, et comme elle est accompagnée d'une étiquette de la main de Gailliaud, dans la collection du Musée de Nantes, j'ai la satisfaction de pouvoir lui conserver avec certitude le nom que se proposait de lui donner ce savant. [105] M. CCteSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES ^41 Type. PI. IX, fig. 13-14, Musée de Nantes. — Campbon. Loc. La Glose, un fragment de la coll. Berthelin ; Bois Gouët, individu non adulte, coll. Dumas. Mitra tenuiplicata, Vasseur. PI. IX, fig. 18. 1881 — M. tenuiplicata, Vass., loc. cit., pi. I, fig. 16. Section Conomitra ; forme ventrue ; spire courte ; embryon très globuleux et dévié ; tours ornés de petites côtes axiales qui persistent jusque sur le dernier et sur la base ; une étroite dépression non rainurée accompagne la suture, qui se trouve ainsi bordée par une sorte de bourrelet crénelé. Dernier tour très grand, à base régulièrement conique, orné, outre les costules droites et pincées, de sillons spiraux très obsolètes, qu'on n'aperçoit guère que sur la base, et qui deviennent plus profonds et plus serrés sur le cou du canal. Ouverture très étroite, à bords à peu près parallèles ; labre mince et vertical ; cinq plis colu- mellaires régulièrement écartés, croissant d'avant en arrière, l'antérieur seul oblique. Dim. Longueur probable, 9 mill. ; diamètre, 5 mill. R.D. L'échantillon figuré par Vasseur, dans son Atlas, ressemble beaucoup aux autres figures qu'il donne de M. fusellina: le seul individu qui puisse exactement répondre à cette figure et auquel puisse s'appliquer la dénomination proposée, est une coquille incomplète de la Close d'après laquelle j'ai refait la diagnose qui précède ; ses costules axiales sont beaucoup plus nettes, et l'absence d'un3 rainure suturale permet de la distinguer de M. fusellina. Je n'ai jamais vu qu'un seul petit échantillon du Bois-Gouët qui fût complètement identique ; on ne trouve ordinaire- ment dans ce gisement, outre M. fusellina qui est très variable, qu'une petite coquille costulée dont je donne plus loin la description, mais qui qui est beaucoup plus étroite que celle figurée par Vasseur, et qui est dépourvue de sillon ou de dépression au-dessus de la suture. D'autre part, comme Vasseur cite aussi M. tenuiplicata dans le bassin de Gampbon, il est probable qu'il a confondu avec la forme typique et fait figurer à sa place un individu de M. fusellina du Bois-Gouët: c'est pourquoi j'ai pris le parti d'interpréter son espèce et de l'appliquer à un néotype du bassin de Gampbon. Peut-être, à la suite de nouvelles recherches, trou- vera-t-on ultérieurement une série d'individus permettant de constater que M. tenuiplicata n'est que le jeune âge de M. conuliformis ; mais dans l'état actuel, il y a de trop grandes différences entre les deux seuls échantillons uniques que je connaisse, pour qu'il soit possible de les réunir. 242 NANTES. — BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. — T. G. ' 106 a Néotype. PI. IX, fig. 18, coll. Dumas. — La Glose. . Loc. La Glose et Bois-Gouët, un seul individu de chaque gisement, coll. Dumas. Mitra namnetica, nov. sp. PI. VIII, fig. 30-31. Section Conomitra ; taille très petite ; forme ventrue, ovoïdo- conique ; spire courte, à galbe conique ; bouton embryonnaire déprimé ; 5 tours assez étroits, légèrement convexes, un peu étages à la suture, généralement lisses, quelquefois obtusément ornés de stries axiales très écartées ; dernier tour supérieur aux deux tiers de la longueur totale, ovale, à base obliquement déclive, rarement sillonné de stries régulières d'accroissement écartées, terminé en avant par un canal court et tronqué sans échancrure, sur le cou| duquel s'enroulent quelques fines stries obliques. Ouverture assez large, anguleuse en arrière ; labre vertical, non crénelé à l'intérieur ; 4 plis columellaires écartés, presque parallèles ; bord columellaire mince, limité du côté de la base. Dim. Longueur, 5 1/4 mill. ; diamètre, 2 1/2 mill. ; hauteur de l'ou- verture, 3 mill. R.D. Cette espèce se distingue par sa forme trapue, beaucoup plus courte que M. fusellina, dénuée de sillon spiral au dessus de la suture, et de costules axiales ; d'ailleurs elle n'a que 4 plis columellaires au lieu de 5 et son labre est dépourvu de crénelures internes. Elle mérite donc d'être séparée de sa congénère et ne peut davantage se confondre avec M. graniformis qui a des plis axiaux, ni avec M. marginata qui a les sutures bordées, ni avec M. parm (var. pumila) qui a des stries spirales; elle est beaucoup plus ventrue que M. hordeola de l'Éocène inférieur, et se distingue de M. inaspecta de l'Éocène supérieur par son son galbe général et par ses plis columellaires plus égaux. Type et loc. PI. VIII, fig. 30-31, coll. Bourdot. — Bois-Gouët, rare; coll. Dumas, Bezançon, Gossmann. Mitra hypermeces, 1 nov. sp. PI. IX, fig. 15. Section Conomitra ; taille très petite ; forme étroite, fusoïde ; spire assez longue, subulée, à galbe subconoïdal ; bouton embryon- 1. Ympuriy.nç , très étroit. 107] M. COSSMANN. — MOLLUSQUES ÉOCÉNIQUES 243 naire obtus ; 5 ou 6 tours presque plans, dont la hauteur dépasse les deux tiers de la largeur, séparés par des sutures profondes, mais non étagées, entièrement lisses, sauf un sillon spiral très obsolète au dessus de la suture ; dernier tour un peu supérieur à la moitié de la longueur totale, ovale, atténué à la base qui porte quelques stries sur le cou du canal. Ouverture étroite, anguleuse en arrière, à bords presque parallèles, tronquée à la base ; labre à peu près vertical, mince à son contour, paraissant lisse à l'intérieur ; cinq plis columellaires réguliers et équi- E BRETAGNE ^01 a. Feuilles caulinaires sensiblement aussi larges que longues, fortement dilatées transversalement dans leur partie supérieure. Cette portion élargie figure (sommet et bords latéraux) un arc régulier, fortement convexe et dont le bord est profondément frangé, elle occupe les 2/3 supérieurs de la feuille et se relie à la base par deux bords entiers et un peu concaves. Plante généralement grêle, assez souvent fertile, répandue çà et là en France. S. fimbriatum. (III). b. Feuilles caulinaires presque toujours sensi- blement plus longues que larges, dilatées (mais bien moins que dans l'espèce précédente) à leur partie supérieure qui figure un arc surbaissé. Cette partie est également frangée, mais la frange ne s'étend pas sur les bords latéraux, qui en bas sont bien moins rentrants que dans le S. fimbriatum. Plante plutôt trapue, à nœuds rapprochés, non encore signalée en France et qu'on ne peut guère espérer trouver que dans les hautes montagnes. S. Lindbergii. (VI). S'il restait quelque indécision, examiner les cellules chlo- rophylleuses des feuilles raméales : elles sont triangulaires avec base libre à la surface interne dans les feuilles du S. jimbriatum, triangulaires avec base libre à la surface externe dans celles du S. Lindbergii. a. Marge extrêmement étroite (ou nulle) , presque égale dans toute l'étendue des bords latéraux dont elle atteint rarement le sommet, ou un peu— et alors progressivement — dilatée à la base. 9- b. Marge bien développée, fortement et brusque- ment dilatée vers la partie basilaire de la feuille où elle occupe de chaque côté un espace irrégulièrement ovale-triangulaire, ce qui réduit parfois, dans cette portion basilaire, au tiers médian de la feuille, l'espace occupé par le tissu normal. 10. 10. 262 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. b' . 40 a. Plante robuste, à feuilles d'ordinaire forte- ment squarreuses. Les formes à feuilles imbriquées sont rarement pures et présentent presque toujours des feuilles + squarreuses sur une partie de leurs rameaux. S. squarrosum. (IX). Le S. cymbifoliwm affecte souvent dans les parties humides des bois des formes à feuilles lâches, à divers degrés squar- reuses. La distinction des deux espèces est des plus faciles : le S. cymbifolium appartient à une section du genre carac- térisée par ses feuilles raméales écailleuses sur le dos et les cellules corticales de sa tige pourvues d'épaississements spiraux (voir n° 1). b. Plante grêle, à formes squarreuses relative- ment rares et presque toujours par pieds isolés, \ mêlées aux formes à feuilles imbriquées ou demi 9. { squarreuses. . s. teres. (IX). Les formes squarreuses des S. teres et S. fimbriatum se ressemblent beaucoup quant à l'aspect extérieur. Ces deux espèces se reconnaissent immédiatement à leurs feuilles cau- linaires (voir accolade 7). Le S. teres est fréquemment con- fondu dans ses formes à feuilles imbriquées avec le S. Gir- gensohnii. Celui-ci a des feuilles caulinaires à marge extrêmement dilatée vers la base et à sommet lacinié ou frangé. La marge dans le S. teres est quelquefois un peu élargie (var. limbatum Card.); mais jamais elle ne se déve- loppe à la base en un espace brusquement dilaté, et le sommet de la feuille présente seulement quelques érosions superficielles. Les S. squarrosum et teres, quoique bien distincts, sont difficiles à caractériser en quelques mots dans un tableau dichotomique élémentaire: il sera bon de consulter la des- cription détaillée donnée plus loin. a. Feuilles caulinaires ligulées (long. = 1-11/2 largeur) à sommet presque carrément tronqué, frangé ou tout au moins, fortement lacéré. Plante raide, ne sortant pas des teintes verte ou jaune pâle, très rare en plaine. Cylindre ligneux pâle, à peine teinté. S. Girgensohnii. (III). (suite) |41J E. BUREAU ET F, (JAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 263 b. Feuilles caulinaires ligulées, toujours plus longues que larges, à sommet arqué, érodé ou denté, lO J jamais frangé. Plantes de teinte et de port variables, à chatons mâles vivement colorés. Cylindre ligneux, sauf de rares exceptions, à coloration marquée (rouge ou brune). 11 . a. Plante entièrement de teinte brun-fauve, y compris les chatons mâles et le cylindre ligneux. Feuilles caulinaires petites, franchement ligulées, planes, sauf au sommet d'abord régulièrement arrondi , puis terminé + brusquement en une petite pointe cucullée, ou bien denté. Cellules corticales non poreuses. S. fuscum. (IV). Il existe de cette espèce une variété viride et une variété pallens. Ces deux variétés ont presque toujours, surtout à la base des tiges, des portions qui conservent la coloration fauve normale. On ne les rencontre guère que par pieds isolés ou par maigres touffes au milieu de la plante type à laquelle on les rapporte sans difficulté. Espèce rare. i ui 1. }s. b. Plante raide, bien que gardant habituellement une certaine gracilité, rappelant les formes grêles du Girgensohnii, mais presque toujours ± teintée de pourpre. Chatons mâles et (sauf rares exceptions) cylindre ligneux rouges. Feuilles caulinaires grandes, franchement ligulées, dentées au sommet. Cellules corticales, pourvues en grand nombre d'un (rarement de deux) pore, très facile à mettre en évi- dence par la coloration artificielle. Plante élégante, à rameaux généralement grêles et relati- vement longs, garnis de feuilles étroitement imbriquées, paraissant spéciale aux régions montagneuses. S. Russowii. (III). c. Plante à coloration très variable (les teintes rouges, générales ou partielles, sont les plus fré- quentes). Chatons mâles, souvent aussi cylindre ligneux, rouges. Feuilles caulinaires de forme variable moins franchement ligulées, souvent ligulées- 19 11 (suite 264 NANTES . — BULL . SOC . SC . NAT . OUEST . — T. 6 . [42] oUongues, les bords latéraux cessant de bonne heure d'être parallèles et s'incurvant en dedans de façon à rendre souvent cucullé le sommet de la feuille qui est légèrement denté. Cellules corticales complètement dépourvues de pores . Plante d'aspect variable, délicate, quoique atteignant sou- vent la taille moyenne du genre. Les rameaux, parfois vive- ment tordus, sont garnis de feuilles plutôt lâchement imbriquées, assez souvent homotropes et comme crépues. Cette sphaigne est commune en plaine, elle semble plus rare dans les montagnes. S. tenellum. (IV). Ainsi que toutes les espèces variables, le S. tenellum est difficile à caractériser en quelques mots. Sa détermination ne présente cependant d'ordinaire pas de difficulté, et même son port le fait souvent reconnaître sur place. Néanmoins, quelques formes se rapprochent assez du S. acutifolium pour que l'hésitation soit permise. (Voir accolades 15 et 16. Ici doit se placer le S. Warnstorfii. Cette espèce qui paraît très rare en France et spéciale aux montagnes, est établie sur des caractères d'une constatation difficile pour le débutant et nous renvoyons au Tableau synoptique ainsi qu'à la des- cription de l'espèce. a. Feuilles caulinaires très largement tronquées, figurant presque un trapèze à bases très inégales: la hauteur du trapèze, (longueur de la feuille) nota- blement inférieure à la grande base (base de la feuille) . Sommet de la feuille (petite base du trapèze) en arc surbaissé, lacéré. Marge épaisse, régulièrement ( décroissante de la base au sommet. Plante de taille plutôt petite (en plaine du moins), blan- 12.^ châtre, vert-pâle ou un peu brunâtre au sommet, croissant habituellement en touffes serrées, plus ou moins et souvent fortement dasyclades, rappelant assez l'aspect des formes compactes des espèces de la section Cymbifolia. Feuilles raméales relativement très grandes. Cylindre ligneux brun ; couche corticale formée de 2-3 couches de grandes cellules très distinctes. S. compactum.(VIII). b. Feuilles caulinaires à sommet nettement tronqué ou échancré, mais figurant un triangle dont la hauteur est supérieure (ou au moins égale) à la [43 | E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 265 longueur de la base. Marge mince dans le haut, largement et brusquement dilatée à la base, où elle occupe de chaque côté un espace irrégulier ou trian- gulaire. 13. 12. (suite) c. Feuilles caulinaires à sommet terminé en pointe aiguë ou simplement et très légèrement épointé. Marge comme en b. 14. Plantes (betc) de taille grande ou moyenne, souvent élan- cées, élégantes, formant des touffes lâches ou peu denses, très exceptionnellement dasyclades. Cylindre ligneux pâle, couche corticale distincte ou non. a. Feuilles caulinaires portant au sommet une entaille profonde, à bord intérieur déchiqueté, qui les rend franchement bilobées. 1C. j Espèce très rare. S. riparium. (VI). b. Feuilles caulinaires à sommet tronqué, carré- arrondi et superficiellement lacéré, souvent cucullé. Voir accolade 14, b. S. recurvum var. amblyphyllum.(VII). a. Feuilles raméales lancéolées, concaves dispo- sées sur 5 rangées très régulières et très nettes (la coupe idéale de ces rameaux donnerait une étoile à 5 branches) ; cette disposition, particulièrement frap- pante sur les rameaux à foliation serrée, comme ceux des capitules, s'exagère sur le sec. Rameaux pen- dants assez peu différents des rameaux divergents, non étroitement appliqués sur la tige qui reste libre. ^-{ Cellules chlorophy lieuses des feuilles raméales trian- gulaires à base libre sur la surface interne de la feuille. Cellules corticales sur 3-4 rangs, bien diffé- renciées, à parois minces. Plante pâle ou d'un vert gai, fréquemment maculée de rose (sommet des rameaux et chatons mâles), s'accommodant de stations relativement sèches, recherchant l'humus qui s'accu- mule entre les blocs des rochers ou sur les pentes fortement déclives des bois. S. quinquefarium (V). 26(i NANTES. — BULL. SOC. SC. NAÏ. OUEST. — T. 6. 1 44 ' b. Feuilles raméales lancéolées ou triangulaires- lancéolées allongées, presque planes, à bords ondules: cette disposition s'exagère sur le sec et contribue à faire paraître ces feuilles crépues. Rameaux pen- dants très différents d'aspect des rameaux divergents (et souvent garnis de feuilles différemment confor- mées), généralement grêles et longs, étroitement appliqués le long de la tige qu'ils cachent presque complètement et à laquelle ils constituent une sorte de gaîne. Cellules chlorophylleuses des feuilles raméales triangulaires avec base libre à la face externe de la feuille. Cellules corticales non diffé- renciées, quelquefois un peu plus grandes que celles du cylindre ligneux, mais n'en différant pas autrement. Plante d'un jaune pâle ou ochracé, verte dans les lieux ombragés, quelquefois maculée de bistre, jamais de rouge. Espèce commune dans les tourbières, les fossés, les mares des bois, formant souvent des gazons étendus, assez profonds, sans consistance, à tiges parallèles, espacées, assez fragiles. S. recurvum. (VII). 14. (suite) j Les caractères ci-dessus énoncés s'appliquent de tout point au S. recurvum var. amblyphyllum qui, en raison de ses feuilles caulinaires, figure au n° 13. Certaines formes flottantes de la var. mucronatum ont des feuilles raides, non ondulées et des rameaux presque semblables. La dis- tinction de ces formes d'avec le S. cuspidatum exige l'examen comparatif des pores et des cellules chlorophylleuses des feuilles raméales. (Voir le Tableau synoptique et les des- criptions). c. Feuilles raméales lancéolées-subulées, à pointe très longue et tuyautée ; foliation lâche. Rameaux (4 dans la règle) presque semblables, tous ± divergents et laissant la tige complètement libre. Formes sub- mergées: foliation très lâche, tendant à rendre les rameaux plumeux. Formes asséchées : feuilles plus serrées, strictement imbriquées, rendant atténués en longue pointe (cuspidés) les rameaux qui souvent se courbent en faux. Cellules chlorophylleuses comme dans le S. recurvum. Cellules corticales formant [45] E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 267 / habituellement 2 rangées bien nettes, quoique à parois encore un peu épaisses. 14. J Plante jaune pâle ou vert clair, très rarement maculée de (suite)) bistre, jamais de rouge. Espèce commune, recherchant les eaux profondes où elle se développe en très longues tiges flottantes. Dans les stations moins inondées, elle forme des gazons bas, peu fournis. S. cuspidatum.(VII). a. Feuilles caulinaires de forme générale ovale- lancéolée, étroites à la base, puis élargies, et enfin rétrécies en une pointe assez longue, bien marquée, à extrémité tronquée et dentée. Marge étroite, non ou à peine dilatée à la base. Feuilles raméales portant aux bords latéraux dans la partie supérieure ^petites dents espacées dues à la saillie apicale des cellules marginales. Cylindre ligneux pâle. Plante pâle ou très légèrement lavée de violet, comme déco- lorée, rappelant par son port certaines formes du S. sub- nitens, avec lequel elle a été plusieurs fois confondue. Plante très rare en France. S. molle. (V). I b. Feuilles caulinaires de forme ligulée-triangu- [ laire, allongées, non rétrécies à la base, rétrécies 1 assez brusquement vers le haut en une pointe généra- 'Uement bien marquée, tubuleuse, presque toujours / dépourvues de fibres et de pores. Marge bien visible, \ plus large à la base. Feuilles raméales à bord entier. Cylindre ligneux, à de rares exceptions près, rouge. Plante très commune, offrant une grande variété de colo- ration. Son port assez spécial le fait généralement recon- naître sur place ; elle est surtout facilement reconnaissable sur le sec à un reflet brillant particulier très frappant. S. subnitens .(V). c. Feuilles caulinaires de forme (plutôt courte- ment) ligule e-triangula ire, rétrécies plus ou moins rapidement au sommet dont les bords sont enroulés en dedans, mais ne forment pas toujours une pointe bien dégagée et aiguë. Marge large, bien dilatée à la base. Feuilles raméales à bord entier. Cylindre ligneux généralement rouge. NANTES. —BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. —T. 6. [46 1 Espèce commune en plaine, très commune dans les mon- tagnes, très variable comme coloration et comme port, se distinguant plutôt des espèces voisines par une série de caractères négatifs, et, par suite, difficile à caractériser. Les feuilles caulinaires, lorsqu'elles sont franchement ligulées- triangulaires, à bords enroulés au sommet, et pourvues de fibres et de pores, rendent le diagnostic facile. Il n'en est 15 J plus ainsi dans les cas où ces mêmes feuilles sont dépourvues (suite)] de fibres ou à peine fibrillées, et se rapprochent de la forme simplement ligulée, ce qui les fait singulièrement ressembler à celles du S. tenellum. Cette dernière espèce a généralement une foliation lâche, des feuilles peu imbriquées, subsecondes même, tandis que chez le S. acutifolium, les feuilles sont plus serrées et en général étroitement imbriquées sur le sec. La distinction des deux espèces est parfois assez ardue. S. acutifolium. (V). a. Petite plante grêle, très délicate, jaune pâle ou vert clair, quelquefois teintée au sommet de roux clair, exceptionnellement rouge terne, à reflets un peu soyeux sur le sec. Feuilles raméales oblongues-con- caves, à sommet mousse à peine denté, peu serrées, lâchement imbriquées sur le sec. Cellules chlorophyl- leuses triangulaires avec base libre à la face externe de la feuille. Cylindre ligneux pâle. Feuilles caulinaires grandes (relativement à la plante) ovales- triangulaires ou presque ligulées, à bords fortement infléchis, au moins au sommet qui est arrondi et subentier. Marge dilatée en bas en un espace ovale !"•) (plus petit cependant que dans la plupart des espèces pour lesquelles nous avons cité ce caractère dans les accolades précédentes). Plante d'une détermination facile, sans variations notables, répandue dans les parties plutôt asséchées des tourbières. S. molluscum.(VIII). b. Plante de taille moyenne, quelquefois de grande taille dans les lieux herbeux et les fossés, pâle, verte, souvent totalement fauve ou brun clair, ou encore maculée de brun violet, jamais de rouge. Feuilles raméales oblongues-lancéolées, ± atténuées [47] E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 269 en une pointe tronquée, étalées ou même subse- condes. Rameaux souvent cont our nés- falci formes. Cellules chlorophylleuses en tonnelet, avec une base, d'ailleurs étroite, libre sur Vune et Vautre face de la feuille. Cylindre ligneux, sauf de rares exceptions, brun. Feuilles caulinaires petites (pour l'espèce) briè- vement triangulaires-ligulées, à sommet en arc sur- baissé, légèrement érodé, souvent un peu concave. Marge légèrement et progressivement élargie vers le bas. Espèce certainement répandue, souvent confondue avec le S. subsecundum auquel elle ressemble beaucoup et qui s'en [ distingue facilement par son assise unique de cellules \ corticales. S. laricinum. (X). 16.) auiteïN c. Plantes de taille variable, généralement moyen- (ne, de coloration également très variable; dans plus de la moitié des cas, partiellement ou en totalité rouges. • Feuilles raméales nettement rétrécies en une pointe tronquée et dentée. Cellules chlorophylleuses trian- gulaires avec base libre à la face interne de la feuille. Cylindre ligneux le plus souvent rouge, autrement pâle, jamais brun. Feuilles caulinaires variant de la forme franchement ligulée avec sommet arrondi, à la forme ligulée-triangulaire avec rétrécissement ± brusque et terminaison en une pointe diversement marquée. Marge fortement et brusquement dilatée en bas en un espace ovale-triangulaire. S. tenellum et S. acutif olium . Voir accolades 11 c, et 15 c. Nous terminerons le chapitre de YÊtude des Sphaignes en donnant, sur quelques points particuliers ou difficiles, des explications qui s'adressent plutôt aux bryologues qui ont sur- monté les premières difficultés. Nous avons, à plusieurs reprises, parlé de coloration artificielle. On peut employer indifféremment un grand nombre de dérivés de l'aniline : bleu de méthylène, fuchsine, vert de méthyle, brun de Bismarck et autres. Les tissus des Sphaignes fixent très 270 NANTES. — BULL. SOC. SC . NAT . OUEST. — T. 6. [48] facilement et très rapidement ces diverses couleurs. La vulgaire encre violette pour tampons de caoutchouc est elle-même très pratique. S'il s'agit d'une simple détermination, on peut, dans bien des cas, se contenter du procédé suivant. On verse dans un verre de montre quelques gouttes d'une solution un peu forte du colorant. On y plonge, de quelques secondes à quelques minutes, la partie à colorer, un rameau par exemple et on lave ensuite à grande eau. Si l'on n'est pas pressé par le temps, il est préférable d'opérer autrement : on place l'objet à colorer dans une solution plus étendue et on l'y laisse plusieurs heures, une journée même. La tixation du colorant est alors bien plus égale et certains détails minutieux y gagnent beaucoup en netteté. La pratique aura bientôt fait d'apprendre ces petits détails. L'inconvénient des couleurs d'aniline, c'est leur rapide décoloration. On ne peut les employer pour les préparations durables conservées dans la glycérine. On les remplace en pareil cas par l'hématoxyline ; mais, selon nous, cette dernière ne vaut pas les couleurs d'aniline pour les préparations extemporanées. C'est surtout pour l'étude des pores que l'emploi des réactifs colorés rend de véritables services : on peut même dire qu'il est la condition sine qua non de leur étude. M. Russow distingue quatre sortes de pores, en comprenant il est vrai parmi ceux-ci les Pseudopores, qui ne sont pas des pores à proprement parler, mais qu'il est bon de rapprocher de ces derniers pour en bien faire ressortir les différences. Ce sont: 1° Les « Lœcher », simples perforations de la membrane cellu- laire, véritables brèches, sans aucun épaississement marginal, sans aucun rebord spécial. Leur contour est donc très tenu et ne devient distinct que sur les exemplaires colorés artificiellement, parfois même fortement colorés. Leurs dimensions sont très variables. Elles exigent quelquefois pour être vues un très fort grossissement ( f. raméales du S. obtusunï) ; plus souvent elles sont de taille grande ou même très grande ; dans certains cas (face interne des f. caulinaires du S. subsecundum verum) elles sont assez nombreuses et assez rapprochées pour que la membrane de la cellule hyaline soit réduite à un réseau irrégulier de minces trabécules. Il arrive aussi que les deux parois opposées d'une cellule hyaline portent en des points correspondants une [49] E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 271 semblable perforation : la cellule est ainsi perforée de part en part. Nous rendons le mot « Lœcher » par l'expression Trous immarginés. Sans doute, l'expression française ne sonne pas très heureusement, mais nous la préférons à celle de pores immarginés. Le substantif trou employé ici fera contraste avec celui de pore, de même que l'absence de marge fait contraste avec la présence d'un épaississement annulaire, caractère com- mun aux trois sortes de pores dont il nous reste à parler. 2° Les « Ringporen » ou « beringte Poren ». Ici la perforation est marginée, elle est limitée par un rebord épaissi : le pore est donc encadré d'un anneau. Les Ringporen trouvent naturellement leur équivalent dans le français Pores annelés. Leurs dimen- sions varient suivant les espèces: ils sont grands dans les feuilles raméales de plusieurs Sphagna acutifolia (e. g. S. tenellum), bien plus petits dans celles de plusieurs 5. subsecunda. Les proportions relatives de l'anneau et du lumen sont également variables ; l'anneau est relativement énorme dans les pores si spéciaux du S. Warnstorfii, etc. 8° Les « Hofporen », dont la traduction littérale est Pores aréoles. Ils se distinguent des précédents en ce que, en dedans de l'anneau, resté plein, et à une distance plus ou moins grande de celui-ci, existe un trou sans marge distincte relativement petit : cette petite perforation se trouve ainsi entourée d'une aréole (Hof). Il peut y avoir deux trous en dedans de l'aréole, mais le fait est rare. Le trou occupe rarement le milieu de l'anneau, il se rapproche plus ou moins de son bord interne jusqu'à lui toucher. Parfois les dimensions du trou sont plus considérables ; elles peuvent même atteindre la totalité de l'aréole : en pareil cas, les pores aréoles se rapprochent beau- coup des pores annelés, c'est une transition entre les deux sortes de pores. En somme, dans les pores aréoles, on peut dire qu'un trou immarginé très petit occupe l'intérieur d'un pore annelé resté plein. En d'autres termes, dans les pores annelés, la portion de membrane cellulaire soutendue par l'anneau s'est complète- ment résorbée ; dans les pores aréoles, elle ne s'est résorbée qu'en partie, et la perforation ainsi produite est entourée de la 272 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. [50] partie persistante de la membrane qui lui constitue une sorte d'aréole. Nous avons hésité longtemps à adopter l'expression pores aréoles en raison de sa ressemblance avec celle de ponctuations aréolées, passée depuis longtemps dans le langage botanique avec une signification toute spéciale. Nous nous y sommes décidés cependant, faute d'avoir pu en trouver une plus conve- nable. Elle a du moins l'avantage de traduire rigoureusement l'expression allemande. Pores aréoles et ponctuations aréolées ne se ressemblent pas plus que leurs équivalents « Hofporen » et « behofte Poren » qui ont le même radical et la même consonnance. Enfin, il n'y a aucune crainte que la similitude des termes amène une confusion entre deux caractères anatomiques si différents et appartenant à des \égétaux si éloignés. 4° Les « Pseudoporen » dont nous faisons Pseudopores. Dans certaines espèces (e. g. plusieurs Sph. subsecunda, S. compactum), les soi-disant fibres des cellules hyalines, qui figurent des lignes transversales, sont çà et là reliées deux à deux par d'autres lignes perpendiculaires aux premières, dis- posées par conséquent suivant l'axe longitudinal de la cellule hyaline et parallèlement à ses commissures avec les cellules chlorophylleuses. De là la présence sur les parties latérales des cellules hyalines d'espaces arrondis ou ovales, limités par un épaississement, qui imitent assez bien les pores annelés pour que la confusion ait été faite plus d'une fois. Il n'y a pourtant pas là de pores, il n'y en a que V apparence, puisque la mem- brane cellulaire persiste à l'intérieur de l'espace ainsi circons- crit, qui est par conséquent un anneau plein. Le moindre colorant permet de distinguer immédiatement ces anneaux pleins (pseudopores) des vrais pores annelés ou aréoles. Les planches consacrées aux espèces de la section des S. subsecunda (pi. X, XI, XII) compléteront les explications pré- cédentes. C'est encore la pratique, c'est-à-dire l'examen en nature, qui permettra au bryologue de se faire une idée vrai- ment nette de ces différentes sortes de perforations. Indépendamment des termes définis ci-dessus, nous continue- rons à employer au besoin le mot pore dans un sens général ou collectif, par exemple pour désigner à la fois les pores annelés [51] E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 273 et aréoles, ou bien ces pores et les trous immarginés, c'est-à- dire pour désigner des perforations quelles qu'elles soient, sans spécifier autrement. La distribution des pores (quelconques) dans les cellules hya- lines présente d'intéressantes dispositions dont beaucoup sont très constantes. Nous n'en dirons que quelques mots, parce que ces dispositions seront exposées tout au long dans la description des espèces. D'abord il est exceptionnel que la disposition des pores soit la même sur les deux faces de la feuille ; le contraire est la règle presque absolue. Lorsque dans les cellules hyalines, les pores sont uniques ou en très petit nombre, ils sont rarement placés ou disséminés vers le milieu de la paroi de la cellule ; ils se rapprochent plutôt des commissures de la cellule avec les cellules chlorophylleuses ; très fréquemment ils occupent les angles aigus du losange formé par la cellule, l'angle supérieur de préférence. Quand dans une même cellule, les pores sont nombreux, les dispositions varient suivant les cas : les trous immarginés peuvent être disséminés sur toute la surface de la cellule (f. raméales du oio? écorce). Cellules chlorophylleuses de forme triangulaire, elliptique ou fusiforme 2. Section 1. Sphagna cymbifolia. II. Cellules corticales de la tige toujours dépourvues de fibres. Sphagna litophlœa Russ. (Xtro?, nu, uni, ?),otob-, écorce). A. Rameaux groupés par 7-13 (polyclada: mAv? nom- breux, *>«3o5- rameau). Section 2. Sphagna polyclada. B. Rameaux groupés par 2-5, rarement 6-7. (oligo- clada : o).r/oç peu nombreux, x).«So> rameau). a. Cellules chlorophylleuses (sur les rameaux divergents) de forme triangulaire ou triangulaire-trapé^oïde. * Rase libre des cellules chlorophylleuses située à la face interne de la feuille. Section 3. Sphagna acutifolia. 1 . Le mot fibre, en sphagnologie, sert à désigner deux choses : i<> Les épaissis- sements spiraux des parois des cellules corticales dans les espèces de la section Cymbifolia. 2o Le raccord, avec les parois des cellules hyalines des feuilles, des cloisons transversales incomplètes situées à l'intérieur de ces cellules. Dans l'un et l'autre cas l'expression est impropre, mais l'usage l'a consacrée. Nous la conservons pour la commodité et la rapidité de l'exposition. 2. Chaque fois, que dans ce tableau et dans les descriptions, nous aurons à parler des caractères des cellules chlorophylleuses. il s'agira toujours, à moins d'indica- tions spéciales, de la forme de ces cellules examinées sur une coupe transversale et perpendiculaire au plan de la feuille, et sur les feuilles raméales. Ainsi « cellules chlorophylleuses de forme triangulaire* doit s'entendre «sur une coupe transversale les cellules chlorophylleuses des feuilles raméales ont une forme triangulaire. » 286 NANTES. —BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. —T. 6. [64] #% Base libre des cellules chlorophylleuses située à la face externe de la feuille. Section 4. Sphagna cuspidata. b. Cellules chlorophylleuses montrant à divers niveaux, sur une même feuille, une coupe différente : dans la moitié inférieure de la feuille, elles sont étroitement trian- gulaires avec un lumen ovale triangulaire, dans la partie supérieure étroitement elliptiques avec un lumen en lentille biconvexe. #Base libre des cellules chlorophylleuses située à la face externe de la feuille. Section 5. Sphagna squarrosa. ## Base libre des cellules chlorophylleuses située à la face interne de la feuille. Section 6. Sphagna truncata. C . Cellules chlorophylleuses elliptiques, com- plètement entourées par les cellules hyalines, mais plus rapprochées de la face externe de la feuille. Section 7. Sphagna rigida. d. Cellules chlorophylleuses rectangulaires ou en forme de barillet, parfois étroite- ment trapézoides ou triangulaires à som- met tronqué, libres sur les deux faces de la feuille et séparant complètement les cellules hyalines les unes des autres. Section 8. Sphagna subsecunda. [65] E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 287 Section 1. SPHAGNA CYMBIFOLIA. Plantes robustes. Cellules corticales de la tige presque toujours, et celles des rameaux toujours pourvues de fibres spirales et de pores. Feuilles caulinaires ligulées, spathu- lées. Feuilles raméales concaves, cymbiformes, squameuses au sommet sur la face externe. I. Sur une coupe transversale, les cellules chloro- phylleuses des feuilles raméales ont la forme d'un triangle èquilatéral, d'un triangle isocèle ou d'un trapèze allongé. Lumen excentrique rapproché de la face interne. Les cellules hyalines, fortement con- vexes à la face externe, recouvrent habituellement de ce côté les cellules chlorophylleuses qui sont libres à la face interne. Type excentrique, triangu- laire-trapézoïde. a. Corps ligneux généralement brun-rouge. Cellules corticales avec des fibres et des pores nombreux. Feuilles caulinaires grandes, abondamment pour- vues de fibres et de pores. Feuilles raméales : les cellules chlorophylleuses ont la forme d'un triangle isocèle étroit ou d'un trapèze allongé, complètement libre par sa base à la face interne, recouvert à la face externe par les cel- lules hyalines, ou émergeant à peine sur cette face entre les deux cellules hyalines fortement bombées. La paroi des cellules hyalines, dans sa portion en contact avec les cellules chlorophylleuses, est lisse. S. cymbifolium. b. Corps ligneux rouge-brun foncé. Cellules corticales de la tige généralement avec des fibres et des pores nombreux. Feuilles caulinaires relativement petites. Cellules 288 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. [66] hyalines généralement dépourvues de fibres, mais presque toujours cloisonnées (souvent 2-3 cloisons par cellule) . Feuilles raméales : les cellules chlorophylleuses ont la forme d'un triangle équilatéral, dont la base est libre à la face interne de la feuille et dont le som- met est recouvert sur la face opposée. Les cellules hyalines, dans la portion de leur paroi en contact avec les cellules chlorophylleuses, portent généralement des crêtes membraneuses plus ou moins serrées. S. imbricatum. II. Sur une coupe transversale, les cellules chloro- phylleuses des feuilles raméales ont la forme d'un barillet ou bien sont trapézoïdes ou Jusif ormes, avec un lumen le plus souvent situé au-dessous du centre (hypocentrique). Les cellules chlorophylleuses sont Presque totalement incluses entre les cellules hyalines, qui les recouvrent davantage et arrivent au contact sur la face externe de la feuille. Type hypocentrique, triangulaire-elliptique . a. Cellules corticales de la tige à pores nombreux et à fibres rares. Feuilles caulinaires richement fibrillées ou sans fibres. Cellules hyalines généralement cloisonnées. Feuilles raméales : les cellules chlorophylleuses sont fusiformes, avec le lumen plus rapproché de la face interne de la feuille. Cellules hyalines riche- ment fibrillées et pauvres en pores. La paroi des cellules hyalines, dans sa portion en contact avec les cellules chlorophylleuses, est, le plus souvent, garnie de petites papilles très rapprochées donnant à cette partie de la paroi un aspect gra- nuleux. S. papillosum. [67J E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 289 b. Cellules corticales de la tige à pores rares et à fibres nombreuses. Feuilles caulinaires dépourvues de fibres ou n'ayant qu'un petit nombre de fibres délicates. Cellules hyalines non cloisonnées. Feuilles raméales : les cellules chlorophylleuses ont la forme d'un barillet allongé, un peu rétréci du côté externe de la feuille, avec le lumen un peu plus rapproché de la face interne. Cellules hyalines peu fibrillées, mais généralement pourvues de nombreux pores. La paroi des cellules hyalines, en contact avec les cellules chlorophylleuses, est lisse, sans papilles. S. intermedium. 111. Sur une coupe transversale, les cellules chloro- phylleuses des feuilles raméales sont elliptiques, centrales, complètement incluses entre les cellules hyalines qui les recouvrent également sur les deux faces de la feuille. Type central elliptique. Corps ligneux pourpre. Cellules corticales de la tige faiblement fibrillées. Feuilles caulinaires petites ou moyennes, avec ou sans fibres, ayant de nombreux pores. Feuilles raméales en général plus petites que dans les espèces précédentes. La paroi des cellules hyalines, en contact avec les cellules chlorophylleuses, est lisse. S. médium. Section 2. SPHAGNA POLYCLADA. Chaque faisceau de rameaux est formé par 7-13 rameaux. Sur une coupe transversale, les cellules chlorophylleuses des feuilles raméales varient de forme, dans une même feuille comme dans le groupe des Sph. squarrosa. Cylindre ligneux rouge sang. Trois ou quatre couches de cellules corticales. 290 NANTES. —BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. —T. 6. [68] Feuilles caulinaires petites, triangulaires-ligulées, sans fibres. S. Wulfianum. (Nous ne reparlerons plus de cette belle espèce qui n'a aucune chance d'exister en France. En Europe, elle n'a été trouvée que dans quelques localités suédoises, en Laponie, en Russie (jusqu'à Moscou au sud) et enfin à Marienwerder (Prusse orientale) qui est sa limite extrême vers le centre de l'Europe). Section 3. SPHAGNA ACUTIFOLIA. Sur une coupe transversale, les cellules chlorophylleuses des feuilles raméales varient de la forme triangulaire à la forme trapézoide, et sont rejetées du côté de la face interne de la feuille, où leur base est toujours libre entre les cellules hyalines. Tige avec trois ou quatre couches de cellules corticales. Corps ligneux diversement coloré. Feuilles caulinaires de forme et de dimensions variables. Cellules hyalines généralement rhomboidales, souvent cloisonnées, avec ou sans fibres. Feuilles raméales plutôt petites, tronquées et dentées au sommet, présentant habituellement à la face interne de grands pores sans anneau, surtout dans les cellules voisines du bord de la feuille. A la face externe existent (excepté dans le S. Warnstorfii), le long des commissures des cellules, sur une étendue plus ou moins grande ou sur la totalité de la surface de la feuille, de grands pores annelés, ronds ou elliptiques. I. POROSA. Cellules superficielles de l'écorce de la tigepercées de grands pores arrondis ou ovales. Feuilles caulinaires larges, très arrondies et même Parfois dilatées à leur extrémité supérieure, habituel- lement dépourvues de fibres. [69] E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 291 a. Cellules corticales de la tige ayant un ou rarement deux grands pores. Corps ligneux de la tige et des rameaux jamais de couleur rouge. Feuilles caulinaires dépourvues de fibres, spathu- lées, plus larges que longues, rétrécies à la base, élargies à l'extrémité supérieure qui est déchirée- frangée jusque sur les partie latérales, par la résorption des parois des cellules hyalines. Monoïque et souvent très fertile. S. fimbriatum. b. Cellules corticales de la tige ayant un ou rarement deux pores. Corps ligneux jamais rouge. Feuilles caulinaires dépourvues de fibres, ligulées aussi larges que longues ou plus longues que larges, non rétrécies à la base, plus ou moins largement érodées-f rangées au sommet par la résorption des parois des cellules hyalines. Dioïque — Rameaux mâles jaune-brunâtre ou jaune-rougeâtre, jamais franchement rouges. S. Girgensobnii, c. Cellules corticales de la tige ayant un ou très rare- ment deux pores. Feuilles caulinaires généralement dépourvues de fibres, ligulées, habituellement deux fois aussi longues que larges, légèrement arrondies à la pointe qui est érodée-dentée, mais non frangée, les parois des cellules hyalines n'y étant pas résorbées. Dioïque — Rameaux mâles d'un rouge vif ou d'un rouge foncé. S. Russowii. II. TENELLA. Cellules superficielles de l'écorce de la tige toujours dépourvues de pores. Feuilles caulinaireis petites, ligulées, à bords plans 292 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. [70] ou légèrement infléchis au sommet. Cellules hyalines habituellement divisées par des cloisons multiples, sans fibres ou fîbrïllées seulement dans leur partie supérieure. a. Corps ligneux de couleur variable, souvent rouge. Feuilles caulinaires petites, ligulées, arrondies à la pointe, à bords souvent infléchis au sommet. Cellules hyalines à cloisons multiples, souvent munies dans la partie supérieure de la feuille de fibres plus ou moins nombreuses, d'ailleurs très délicates. Feuilles raméales présentant à la face interne de gros pores sans anneau, principalement dans les cellules voisines du bord de la feuille. A la face externe existent, dans toute l'étendue de la feuille, de grands pores annelés le long des commissures des cellules. (Cette disposition des pores est la dis- position générale type dans la Section des S. acutifolia.) Rameaux mâles rouges. S. tenellum. b. Corps ligneux toujours brun. Feuilles caulinaires petites, très arrondies au sommet. Cellules hyalines à cloisons multiples, presque toujours dépourvues de fibres. Feuilles raméales petites. Les pores ont la même disposition que dans les feuilles raméales du SpJi. tenellum. Rameaux mâles jaune-brun. S. fuscum. c. Corps ligneux de couleur variable. Feuilles caulinaires ligulées, arrondies et rétrécies au sommet dont les bords sont légèrement infléchis. Cellules hyalines à cloison généralement unique, sans fibres ou plus rarement avec un petit nombre de fibres. 71 J E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 29o Le caractère distinctif le plus important de cette espèce est tiré de la présence de pores extrêmement petits, entourés d'un anneau très fort et relative- ment très large. Ces pores, absolument spéciaux au Sph. Warnstorfii, se rencontrent uniquement à la face externe, dans la moitié supérieure des feuilles prises sur la partie moyenne des rameaux divergents. Rameaux mâles rouges. S. Warnstorfii. III. DELTOIDEA. Cellules superficielles de l'écorce de la tige sans pores plus rarement avec quelques pores. Feuilles caulinaires habituellement de grande taille, triangulaires-isocèles ou triangidaires-ligidées, toujours nettement rétrécies au sommet dont les bords sont involutés, sans fibres ou avec un grand nombre de fibres. Monoïques. a. Quelques cellules corticales de la tige ont de grands pores ronds ou elliptiques (trous immarginés). Corps ligneux vert ou jaune pâle, jamais rouge. Feuilles caulinaires triangulaires, à base très large, avec ou sans fibres . Les feuilles des rameaux divergents, dressées, arquées, sont disposées sur cinq rangées très nettes, particulièrement sur les échantillons secs, ce qui donne à la plante une certaine élégance. S. quinquefarium. b. Cellules corticales de la tige dépourvues de pores. Corps ligneux le plus souvent rouge. Feuilles caulinaires de taille très variable, courtes ou longuement triangulaires-ligulées. Cellules hya- lines à cloison unique, présentant une grande variabilité au sujet des fibres et des pores: ceux-ci, 294 NANTES. —BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. — T. 6. [72] souvent nuls, peuvent, dans certains cas, être aussi nombreux que dans les feuilles raméales. Marge très élargie à la base. S. acutifolium. c. Quelques rares cellules corticales possèdent parfois des pores. Corps ligneux presque toujours rouge. Feuilles caulinaires grandes, triangulaires-ligu- lées, puis brusquement rétrécies, au sommet, en une pointe tronquée et dentée à bords enroulés, générale- ment dépourvues de fibres et de pores. Cellules hyalines à cloisons multiples. Marge relativement peu élargie à la base. Les feuilles raméales présentent sur la plante sèche un reflet brillant très prononcé. S. subnitens. IV. SULCATA, Cellules superficielles de l'écorce dépourvues de pores. Cylindre ligneux toujours pâle. Feuilles caulinaires à base étroite, élargies vers le 7nilieu, puis rétrécies en une pointe dentée et largement tronquée, généralement plus ou moins fibrillées et poreuses. Marge étroite, non ou à peine élargie à la base. Feuilles raméales : les cellules marginales tont saillie par leur extrémité supérieure sur le bord de la feuille, qui semble ainsi garni de petites dents allongées et espacées. S. molle. Section 4. SPHAGNA CUSPIDATA. Sur une coupe transversale, les cellules chlorophylleuses des feuilles raméales sont triangulaires-équilatérales ou trapézoides. Elles sont rapprochées de la face externe de la feuille où leur base est toujours libre entre les cellules hyalines. [73] E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 295 Cellules corticales de la tige souvent peu distinctes du corps ligneux et même quelquefois complètement indis- tinctes. Feuilles caulinaires de taille et de forme variables, avec une marge, en [général., fortement élargie à la base. Cellules hyalines pourvues ou dépourvues de fibres. Feuilles raméales souvent ondulées-frisées à l'état sec, applanies, allongées, involutées et dentées au sommet. La disposition et la dimension des pores sont très différentes suivant les espèces et ont une grande importance pour la caractéristique. I. LACINIATA. Feuilles caulinaires spathulées, élargies dans leur partie supérieure, laciniées-f rangées au somme" par résorption de la membrane des cellules hyalines. S. Lindbergii. II. EROSA. Feuilles caulinaires trlangulaires-ligulées, pro- fondément échancrées-MCides au sommet et forte- ment laciniées-déchirées dans cette échancrure par la résorption des cellules hyalines. S. riparium. III. DELTOIDEA. Feuilles caulinaires triangulaires ou triangulaires- ligulées, à pointe entière, émoussée ou tronquée, pouvant être érodée, mois jamais bifide ni frangée. 1. Sur une coupe transversale, les cellules chloro- phylleuses des feuilles raméales sonttrapézoides qu triangulaires mais libres sur les deux faces de la feuille 21 29() NANTES. - BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. —T. 0. [74] et jamais recouvertes à la face interne par les cellules hyalines. a. Couche corticale de la tige généralement dis- tincte du corps ligneux qui est toujours de couleur pâle. Feuilles caulinaires grandes, triangulaires-isocè- les, fibrillées dans la partie supérieure. Feuilles raméales allongées, ou même très allon- gées, avec une marge formée de quatre à quinze rangées de cellules. La disposition ordinaire des pores dans les feuilles des rameaux divergents est la suivante. Face externe: pores petits situés dans les angles supérieurs des cellules. Face interne : les pores, quand ils existent, sont à peu près limités à la partie supérieure de la feuille et également situés dans l'angle supérieur des cellules. S. cuspidatum. b. Feuilles caulinaires grandes, triangulaires-ligu- lées. Espèce caractérisée par la présence dans les feuilles des rameaux divergents de nombreux pores, grands, 6 à 7 p, à contours nets, disposés sur un ou deux rangs et limités exclusivement à la face externe de la feuille. S. Dusenii. II. Sur une coupe transversale, les cellules chloro- phylleuses sont triangulaires et recouvertes par les cellules hyalines à la face interne de la feuille. a. Feuilles caulinaires grandes. Feuilles des rameaux divergents et des rameaux appliqués semblables ou presque semblables. Espèce caractérisée par la présence à la face externe des feuilles raméales de pores extrême- [75] E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 297 ment petits, à contours peu distincts, ne dépassant pas 2 p et visibles seulement sur des feuilles très fortement colorées artificiellement. S. obtusum. b. Couche corticale de la tige peu distincte, parfois tout à fait indistincte, n'étant jamais composée de de cellules volumineuses. Feuilles caulinaires de forme et de taille variables, plutôt petites. Feuilles raméales à marge composée de 2 à 4 rangées de cellules. La disposition des pores est la suivante : A la face externe, des pores, situés dans l'angle supérieur des cellules, existent dans la partie inférieure de la feuille, particulièrement dans les cellules du bord de la feuille où ils sont plus gros. A la face interne, les pores sont très nombreux sur toute la surface de la feuille et situés dans presque tous les angles de cellules. Les feuilles des rameaux appliqués, beaucoup plus petites, ont souvent des caractères différents de ceux des feuilles des rameaux divergents. S. recurvum. IV. TENERRIMA. Sur une coupe transversale, les cellules chloro- phylleuses des feuilles raméales sont triangulaires- équilatérales. Couche corticale de la tige, très distincte, formée de deux ou trois rangées de cellules. Cellules lagéniformes des rameaux grandes et fortement recourbées au sommet. Feuilles caulinaires petites, ovales ou lancéolées, à pointe courte, tronquée et dentée. Les bords sont involutés dans toute l'étendue de la feuille. Feuilles raméales ovales, obtuses. Cette forme exceptionnelle dans la section permet de reconnaître facilement la plante. S. molluscum, 298 NANTES. — - BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. [76] Section 5. SPHAGNA SQUARROSA. Sur une coupe transversale, les cellules chlorophylleuses des feuilles raméales ont une forme différente, suivant le niveau de la coupe: étroitement triangulaires dans la partie inférieure de la feuille, elles sont étroitement elliptiques dans la partie supérieure. La base libre des cellules trian- gulaires est située à la face externe de la feuille. a. Tige avec deux ou trois couches de petites cellules corticales. Corps ligneux généralement d'un rouge clair. Feuilles caulinaires grandes, molles, ligulées, arrondies et érodées au sommet. Marge très étroite. Feuilles raméales largement ovales puis brusque- ment rétrécies, tronquées et dentées au sommet, haMluelle?nent squarreuses , quelquefois imbri- quées. Monoïque. — Rameaux mâles d'abord courts et claviformes ; plus tard la partie qui porte les anthéiïdies s'allonge régulièrement. Feuilles anthéridifères plus petites, dépourvues de fibres dans la partie médiane de leur portion inférieure. S. squarrosum. b. Feuilles caulinaires ressemblant à celles du S. squarrosum, généralement plus petites. Feuilles raméales, également plus petites, ovales lancéolées, le plus souvent imbriquées, rarement squarreuses. Dioïque. — Rameaux mâles d'abord courts et claviformes ; plus tard la partie qui porte les anthé- ridies ne change pas, la pointe seule du rameau s'allonge en forme de fouet. Feuilles anthéridifères à peine différentes des autres. S. teres. [77] E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 299 Section 6. SPHAGNATRUNCATA. Sur une coupe transversale, les cellules chlorophylleuses des feuilles raméales sont de forme variable sur une même feuille comme dans les S. squarrosa, mais la base libre des cellules triangulaires est située à la face interne de la feuille. Feuilles caulinaires grandes, ligul'ées, largement tronquées et frangées, sans fibres, ni pores. Feuilles raméales ovales, très largement tronquées, portant de six à dix dents au sommet. S. Aongstrœmii. (Cette espèce n'est connue que dans quelques localités de la presqu'île Scandinave et des provinces baltiques de la Russie. Nous n'aurons plus à en reparler). Section 7. SPHAGNA RIGIDA. Sur une coupe transversale, les cellules chlorophylleuses des feuilles raméales sont elliptiques et complètement entourées par les cellules hyalines, mais cependant plus rapprochées de la face externe de la feuille. Tige avec deux ou trois couches de cellules corti- cales, sans pores. Corps ligneux brun-foncé. Feuilles caulinaires petites, en triangle à base très large, rapidement tronqué (trapèze surbaissé), à sommet arqué et érodé. Marge très forte, réguliè- rement élargie du sommet à la base. Feuilles raméales grandes, ovales-allongées, très concaves, à bords involutés au sommet qui est tronqué et denté. Marge étroite. Des fibres et des pores. S. compactum. Section 8. SPHAGNA SUBSECUNDA. Sur une coupe transversale, les cellules chlorophylleuses des feuilles raméales sont rectangulaires, en forme de barillet, parfois étroitement trapézoides, libres sur les deux 300 NANTES. — BULL. SOC. SC . NAÏ. OUEST. — T. 6. [78] côtés de la feuille et séparant complètement les cellules hyalines les unes des autres. Tige avec une seule couche, plus rarement deux ou trois couches de cellules corticales. Feuilles caulinaires variables de forme et de dimensions, plus ou moins fibrillées, avec ou, très rarement, sans pores. Feuilles raméales variables de forme et de dimensions. Cellules étroites et allongées avec ou, très rarement, sans pores. La disposition des pores dans les feuilles caulinaires et raméales a une importance capitale dans cette section. I. Feuilles raméales dépourvues de pores. Tige ne portant que des rameaux très courts, soli- taires ou géminés, tous étalés, parfois même dépourvue de rameaux. Feuilles raméales semblables aux feuilles caulinaires mais plus petites, avec des fibres très fortes et pas de pores. Sur la coupe, les cellules chlorophylleuses sont pres- que aussi larges que hautes. S. Pylaiei. II. Feuilles raméales pourvues de pores. A, Enantiopora (ayamoc opposé, contraire, mpoç pore). Distribution des pores, sur les deux faces des feuilles, dissemblable et réciproque» wnt inverse dans les feuilles caulinaires et dans les feuilles raméales : dans les feuilles raméales les pores sont plus nombreux à la face externe ; c'est le contraire pour les feuilles caulinaires. i . Tige avec 2-3 couches de cellules corticales. a. Corps ligneux souvent rougeâtre. Feuilles caulinaires petites ou très petites, trian- gulaires-ligulées, le plus souvent dépourvues de [79 E . BUREAU ET F . CAMUS . — SPHAIGNES DE BRETAGNE 301 libres, mais ayant des pseudofibres (entre des trous immarginés) dans le tiers supérieur à la face interne. Cellules hyalines très rarement cloisonnées. Feuilles raméales petites, ovales ou ovales-lancéo- lées (0mm7 à lmm5 de longueur). Pores très petits, généralement peu nombreux et presque toujours limités à la face externe de la feuille. S. laricinum. 2. Tige avec une seule couche de cellules corticales. a. Corps ligneux habituellement brun-foncé. Feuilles caulinaires petites, et même très petites (0,6-1,0), triangulaires-ligulées, sans fibres, mais avec des pseudofibres. Disposition des pores : à la face externe existent de petits pores annelés dissé- minés sans ordre dans la partie supérieure ; à la face interne des trous immarginés grands et nom- breux, presque contigus, dans le tiers supérieur de la feuille. Feuilles r&mê&lespetites, souvent ondulées-frisées à ï état sec. Des pores annelés presque limités à la face externe, en séries perlif ormes serrées. S. subsecundum. b. Feuilles caulinaires, en général, assez grandes (1,3-1,5; extrêmes 1,0-1,8.) triangulaires-isocèles, plus rarement triangulaires-ligulées, à sommet tron- qué, ayant leur plus grande largeur à la base, fibr •illées dans le 1/3, la 1/2 ou les 2/3 supérieurs, ou même plus bas. Cellules hyalines, généralement cloisonnées. Marge non élargie à la base. Face externe: des pores annelés, plus rarement aréoles. Face interne : trous immarginés nombreux ou très nombreux. Feuilles raméales oblongues ou oblongues-allon- gées, à sommet plus ou inoins \ (fortement dans les formes hydrophiles) tronqué et denté. Longueur 302 NANTES. —BULL. SOC. SG. NAT. OUEST. —T. 6. SI) très variable (1,5 jusqu'à 4,3). Pores presque tous aréoles, mélangés à la face interne de pseudopores, typiquement (formes xérophiles) beaucoup plus nombreux à la face externe et en séries perliformes. Le nombre absolu des pores peut diminuer et leur nombre relatif, sur les deux faces de la feuille, s'éga- liser ou même se renverser complètement : de là une série de variations dont les extrêmes se rencontrent chez les formes hydrophiles. S. inundatum. B. Homopora (o/*o5- semblable, nopoç pore). Distribution des pores sur les deux faces des feuilles semblable dans les feuilles raméales et les feuilles caulinaires : dans les unes et dans les autres, à quelques exceptions près, les pores sont^Zws nombreux à la face externe qu'à la face interne. a. Tige avec 2, rarement y couches de cellules corticales, ou même une seule couche partiellement dédoublée (1 couche 1/2). Tige molle, très grêle. Corps ligneux souvent pâle. Rameaux courts, grêles ou épais, portant de grandes feuilles, lâchement imbriquées, molles et très concaves, qui donnent à la plante un aspect caractéristique. Feuilles caulinaires et raméales grandes, presque semblables ; les feuilles caulinaires étant cependant souvent plus grandes (1,7-4,5) et plus riches en fibres que les feuilles raméales. 1,8-2,5-4). Pores annelés, pores aréoles et pseudopores plus nombreux à la face externe qu'à la face interne. S. isophyllum. 1). Tige avec une seide couche de cellules corticales. Feuilles caulinaires de taille variable, grandes ou très grandes (2,0-2,4 jusqu'à 4) ligulées ou [81] E. BUREAU ET F. CAMUS. — SPHAIGNES DE BRETAGNE 303 oblongues-ligulées (longueur = 1/2 ou 2 largeurs) aussi larges — quelquefois même un peu plus larges — vers le milieu qu'à la base; fibrillées jusqu'à la base ou au moins jusqu'à la 1/2 ou les 3/4. Cellules hyalines généralement cloisonnées. Pores rappelant, quoiqu'à un moindre degré, par leur disposition et leur variation, ceux des feuilles raméales, générale- ment beaucoup plus nombreux à la face externe qu'à la face interne. Typiquement : face externe, pores aréoles en séries perliformes ; face interne, pores aréoles accompagnés de pseudopores (Jamais nombreux trous immarginés comme dans le S. inun- datum.) Feuilles raméales oblongues ou largement oblon- gues, rarement oblongues-lancéolées, fortement concaves et à sommet fortement tronqué. Longueur très variable (1,5-5,5). Pores présentant les mêmes dispositions et les mêmes modifications suivant le milieu, que chez le S. inundatum, d'où une série de formes parallèles dans les deux espèces. S. Gravetii. TABLEAU SYNOPTIQUE des espèces de la Section des S. subsecunda. d'après M. WARNSTORF. {Charahterist. und Uebers. d. europ. Torfm. 1893, p. 14-15). a. Rameaux (sur la plante bien développée) groupés par faisceaux de 3-5. Feuilles raméales toujours pourvues de pores. 1. Toujours 2 couches au moins de cellules corticales. Pores de la face externe des feuilles extrêmement petits, limités à la partie apicale des feuilles et jamais disposés en séries perliformes régulières le long des commissures (des cellules hyalines et des cellules chlorophylleuses). * Feuilles caulinaires petites, triangulaires-linguifor- mes, fibrillées seulement à la pointe. Feuilles raméales petites, lancéolées, à pointe légèrement acuminée, tronquée au sommet, subsecondes, un peu brillantes à l'état sec. S. contortum Schultz. ** Feuilles caulinaires grandes, linguiformes, généra- lement richement fibrillées jusqu'à la base. Feuilles raméales grandes, oblongues-arrondies, à sommet largement tronqué, non acuminé, finement denté, mollement imbriquées, plissées à l'état sec. S. platyphyllum (Sull.) Warnst. 2. Une seule couche de cellules corticales (rarement dédoublée par places). Pores de la face externe des feuilles relativement grands. Dans les feuilles raméales, les pores présentent les dispositions suivantes : ¥ Face externe: les pores sont beaucoup plus nombreux (que sur la face interne), et disposés en série perlifor- mes régulières le long des commissures. Face interne : les pores manquent ou ne se trouvent que le long des bords de la feuille. S. subsecundum Nées. [S'Ô] E. BUREAU ET F. CAMUS — SPHAIGNES DE BRETAGNE 305 +* Face interne : les pores sont plus nombreux et en par- tie disposés le long des commissures. Face externe : les pores sont disséminés isolément de chaque côté des cellules chlorophylleuses; le long des bordsdelafeuille ils sont disposés en série interrompues. S. crassicladum Warnst. *** Les pores sont nombreux et en égale quantité sur les deux faces de la feuille, sur la face externe en séries souvent interrompues le long des commissures, sur la face interne dans presque tous les angles des cellules. S. rufescens Bryol. germ. **** Les pores sont en petite quantité sur l'une ou l'autre face de la feuille. Ils occupent surtout la moitié supérieure de la feuille et de préférence les angles supérieurs et inférieurs des cellules. S. obesum (Wils.) Limpr. /3. Rameaux solitaires ou même nuls. Feuilles raméales tota- lement dépourvues de pores. S. Pylaiei Brid. (A suivre). NOTE SUR LA GORONELLE LISSE par le D' VIAUD- GRAND -MARAIS La Couleuvre lisse (Coronella lœvis Dum., C. austriaca Laur.) appartient comme les tropidonotes à la famille de Syn- crantériens, soit des serpents à crochets lisses et dont les dents postérieures sus-maxillaires plus longues, ne sont pas séparées des autres par un intervalle libre. Moins commune que les tropidonotes à collier et vipérin, espèces plus ou moins aquatiques, elle recherche, comme la vipère, les lieux secs et pierreux. Elle nous est souvent demandée, quoiqu'elle ne soit pas très rare dans la Loire-Inférieure, sur les coteaux de Barbe-Bleue, près Nantes, et surtout à la Meilleraie et sur les rochers de Rochefort, à la Haie-Fouassière, où nos amis, MM. A. et G. de l'Isle, en ont fait de nombreuses captures. M. l'abbé Chabirand, curé de la Verrie, localité vendéenne où elle abonde, nous en a envoyé trois vivantes, au mois de mai dernier, appartenant à deux variétés distinctes. Deux d'entre elles sont de ton bronzé-clair, soit jaune- verdâtre en dessus, avec le ventre d'un noir uniforme. Les taches du dos et des côtés et la bande oculaire sont noirâtres ; la tache occipitale, en cœur échancré en arrière plutôt qu'en u ; la langue noire. La troisième porte une livrée toute différente ; sa teinte générale est rouge : le dos et les flancs rougeâtres avec des taches Nantes: Bull. Soc. se. nat. Ouest. T. 6, fasc. IV, 31 décembre 189G. 808 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAÏ. OUEST. — T. 6. brunes peu foncées; le ventre rouge brique comme celui de certaines vipères ; la langue rouge. Sa tache occipitale est sem- blable, sauf la couleur, à celle des deux autres. Toutes présentent 7 plaques sublabiales ; donc pas de confu- sion possible avec le Coronella girondica Dum.. en vain recherchée en Vendée. Il faut une certaine bonne volonté, ou pas mal de couardise, pour confondre ces gentils et inoffensifs animaux, avec les vipères, quoiqu'elles se redressent vivement quand on essaie de les prendre et se donnent un faux air de bêtes dangereuses. Leur tête fine et à 9 plaques, leurs écailles larges et lisses, leur manque de zigzag dorsal ne permettent aucune méprise. Nous confiâmes deux de nos Coronelles à MM. Piel de Churcheville pour les élever en cage et nous gardâmes la dernière que nous comptions mettre dans l'alcool. Mais elle était si douce, si gracieuse, qu'au dernier moment, le cœur nous manqua. Elle avait bien, un jour, essayé de nous mordre, parce que nous la serrions trop vivement. Mais voyant que nous retirions pas la main et que nous lui faisions pas de mal, elle ne nous avait pas pressée le doigt entre ses mâchoires et notre épiderme était resté intact. C'est ainsi qu'elles se conduisent presque toujours, les pauvres petites, et leurs morsures ne sont ni douloureuses ni profondes. Nous l'envoyâmes rejoindre ses sœurs. Beaucoup mieux soignées par nos amis, elles se sont appri- voisées, se promènent sur leurs mains, sur leur cou, sans chercher à fuir. Elles n'aiment pas toutefois être serrées trop fortement. Elles sont si bien dans cette cage en treillis, de deux mètres de longueur, où elles trouvent un fond de sable, un rocher avec des grottes, de la mousse, des branches d'arbre, une longue tige sèche de glycine et un peu d'eau. Aujourd'hui, 7 novembre, elles ont de plus une bonne couche de paille, où elles se trouvent plus chaudement que dans les trous du rocher. On leur avait offert une souris, mais c'est la souris qui a failli dévorer l'une d'elles et lui a mangé le bout de la queue. Une souris placée en face d'un reptile, qu'elle voit la première, devient féroce. Nous connaissons l'histoire de l'une d'elles, qui, VIAUD-GRAND-MARAIS. — CORONELLE LISSE 309 renfermée avec une vipère, se jeta sur elle, la déchira à belles dents et tomba blessée à venin, près de sa victime. Mieux vaut couper les pattes des souris qu'on veut donner comme proie à des serpents, et, pour des animaux plus gros que des vipères, mieux vaut leur offrir des lapins et des cabiais que des rats, ces derniers se défendant avec audace et courage. Il fallait cependant nourrir nos Coronelles; MM. Piel y réussirent avec des lézards. Elles se jettaient dessus résolument, même quand ils étaient plus gros qu'elles, ce qui arriva pour un lézard des souches qui, pris par le milieu du corps, finit par se dégager ' . Elles avaient donc passé un bon été, et changé plusieurs fois de peau, la dernière fois, en octobre, quand plusieurs jours après cette mue, MM. Piel, en nettoyant la cage, trouvèrent deux petits d'environ 13 centimètres et d'un gris presque noir, quoi- qu'ils les attribuassent à la rouge, dont ils avaient remarqué le ventre volumineux. Pas la moindre trace d'œufs, ce qui étonna nos confrères, ayant oublié que ces couleuvres sont vivipares. N'ayant pas été témoins de l'accouplement de leurs hôtes, ce qui est cependant assez long, ils ont dû conclure que la gesta- tion avait été de cinq à six mois. L'époque de leur délivrance varie toutefois. Nous trouvons dans nos papiers une note sur laquelle nous n'avons pas inscrit le nom l'observateur, que nous croyons toutefois être le père Celle ; nous la transcrivons ici : « Une Coronelle lisse, élevée dans une cage bien exposée au soleil, a mis bas le 9 août 4 jolis petits vivants et très agiles; un cinquième mort-né était resté plié en 8 sur lui même. 11 n'y avait pas la moindre trace d'œufs. Les petites Coronelles de la grosseur d'un tuyau de plume avaient 13 centimètres de long. Une seule fut conservée et vécut sans manger jusqu'au 10 sep- tembre, ayant alors 15 centimètres. Toutes très sauvages essayaient de mordre dès qu'on les approchait ». 1. Victor Fatiot (Faune des vertébrés de la Suisse) dit qu'elles se nourrissent de lézards, d'orvets et quelquefois de mammifères. René Martin et Rollinat (Les Reptiles de l'Indre) disent avoir trouvé dans le corps d'une Coronelle quatre jeunes campagnols. 810 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. Si notre calcul pour la gestation des Coronelles est exact, ces petits avaient dû être conçus vers le mois de mars, soit aux pre- mières sorties de leurs parents. Pour les nôtres, ils sont en dessus d'une couleur noirâtre foncée, sur laquelle commencent à se montrer, dans leur partie antérieure, des lignes longitudinales de taches plus noires encore. La tête est uniformément noire en dessus; le dessous du corps gris rosé. Ils ont aujourd'hui plus de 15 centimètres. Appartien- dront-ils à la variété verdâtre ou à la rouge? c'est ce que l'avenir apprendra, s'ils résistent à leur première mue. Ils paraissent dans de meilleurs conditions de survie que ceux dont il a été parlé plus haut. Nés un peu avant les froids, ils vont hiverner, sans avoir le besoin de manger, dans une cage placée sous un hangar à l'abri de l'humidité et du froid. Mais au printemps que leur offrir ? Des lombrics ? peut-être. Des insectes? Est-il bien démontré que les serpents en fasse, faute de mieux, leur nourriture ? On le tenterera. Il faut se souvenir que les jeunes lézards commencent aussi à se montrer aux premiers jours de soleil et qu'ils sont la proie préférée des jeunes ophidiens. Un nidd'œufs de lézards seraient donc pour nos nourrissons une bonne fortune. Nantes, 7 novembre 1896. NOTE ENTOMOLOGIQUE SUR UN VOL D'HARPALES observé l'été dernier par l'abbé J. DOMINIQUE Me trouvant en villégiature à la fin de juillet dans la délicieuse station balnéaire de Ste-Marie-de-Pornic, je fus témoin, — j'allais dire victime, — d'un phénomène entomologique curieux et rare. Tout le monde connaît, au moins de vue, YHarpalus (Pseit- dophonus) ruficornis, carabique noirâtre aux élytres moirées d'un reflet grisâtre dû aux poils soyeux dont elles sont revêtues, long d'un centimètre et demi environ, et qui se trouve çà et là, dans les champs, sous les pierres quelque peu enfoncées dans la terre ou le sable, isolé ou par petits groupes de trois ou quatre individus au plus. L'un des derniers soirs de juillet dernier, alors que les étran- gers, rôtis durant le jour par une chaleur torride, aspiraient avec délices, en se promenant sur la côte, la délicieuse fraîcheur de la nuit tombante, l'air se trouva soudain obscurci, et une nuée épaisse d'innombrables insectes vint s'abattre sur le bourg deSte-Marie et ses alentours immédiats. En un clin d'œil, la terre, les murailles et, ce qui fut plus incommode, les vêtements des promeneurs, voire même leur visage, se trouvèrent noirs d'une multitude d'Harpales ruficor- nes. Le parapet de la route, vis-à-vis la belle église gothique, les marches de celle-ci, furent recouverts instantanément d'un revêtement compact et grouillant de ces nouvelles Harpies. Tout eût fini pour le mieux si l'invasion se fût bornée à ces misères. Mais, las ! il n'en fut pas ainsi ! Par les portes, par les fenêtres, par les moindres ouvertures, fentes et crevasses qui pouvaient donner accès dans les maisons, se précipitèrent les envahisseurs affolés. Ce fut comme une Nantes: Bull. Soc. se. nat. Ouest. T. 6, tasc. IV, 31 décembre 1896. • 112 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. marée montante dont les flots pénétraient dans les recoins les plus secrets des appartements. En un clin d'œil, planchers, murs, chaises, lits, armoires fourmillèrent d'horribles bêtes noires, courant dans toutes les directions avec une rapidité fantastique, semant une véritable panique parmi les spectateurs. Dans mainte habitation, l'on dut passer nuit blanche, chacun travaillant fiévreusement à l'extermination des audacieux et incommodes visiteurs ; personne du reste ne se souciant d'essayer le repos entre les draps envahis par une armée de hideux et répugnants Harpales. Aux premières lueurs du jour, l'ennemi disparut comme par enchantement. Tout Ste-Marie chanta victoire et respira libre- ment. Mais le soir venu, il fallut en rabattre. A. mesure que les ténèbres obscurcissaient les appartements, sortirent de derrière les tapisseries, les plinthes, les cimaises, on ne sait d'où, des bataillons d'Harpales, moins compactes il est vrai que la veille, après les massacres furieux de la précédente nuit, mais encore pleins d'ardeur et sans doute animés de la soif de la vengeance. Tous ces noirs démons recommencèrent l'assaut des meubles et l'ascension le long des murs. Les plus entreprenants parve- naient jusque sur le plafond, d'où ils se laissaient choir l'un après l'autre, durant toute la nuit, soit sur les lits, soit sur les tables, soit dans les vases des cheminées, soit dans ceux desti- nés à la toilette, avec un bruit absolument irritant pour les nerfs des auditeurs que fuyait le sommeil. Cette persécution crépusculaire et nocturne des Harpales, dura dans certaines maisons, — celle que j'habitais en particu- lier,— jusqu'aux derniers jours du mois d'août. Les rez-de- chaussée surtout étaient le théâtre de leurs exploits. Pourtant il est juste de dire qu'ils allaient graduellement en diminuant de nombre et de vigueur. J'étais même parvenu à débarrasser presque entièrement mon domicile de ces visiteurs impudents, en répandant à pleine main, tout au long des murs, sur le parquet ou le pavé, la célèbre poudre de Pyrèthre. Tout malheureux Har- pale qui, sortant de sa cachette, s'exposait aux émanations toxi- ques de la substance insecticide, courait çà et là comme subite- ment affolé, titubait de ses six jambes, se renversait sur le dos, agitait désespérément tous ses membres dans les convulsions J. DOMINIQUE. — NOTE ENÏOMOLOGIQUE olo de l'agonie, puis ne tardait pas à tomber dans l'immobilité de la mort. Pendant toute la durée de cette invasion, rien ne paraissait changé aux habitudes des Pseudophonus ruflcornis, le long de la côte ou dans la campagne. Ni un de plus, ni un de moins ne se rencontrait, soit en plein air, soit sous les grosses pierres plates, leur repaire habituel. D'où pouvaient donc provenir ces milliers d'individus qui s'étaient précipités, comme l'une des plaies d'Egypte, sur le paisible bourg de Ste-Marie? D'où ce vol compacte était-il parti ? Comment et pourquoi s'étaient rassem- blés les innombrables soldats de cette armée sans chefs et sans discipline? That is the question. Personnellement nous ne saurions la résoudre. Séjournant pour la première fois durant l'été à Ste-Marie, je ne manquai pas de m'enquérir près des habitants du pays, si le phénomène entomologique que je viens de décrire était habi- tuel dans la contrée. Unanimement, les personnes interrogées me répondirent qu'il n'en était rien. A peine si quelques unes, — les mieux servies sans doute par leur mémoire, — croyaient-elles se rappe- ler que, il y a bien des années, au cours d'un été exceptionnel par ses chaleurs tropicales et prolongées, comme celui de 1896, les mêmes insectes avaient pareillement apparu en nuée dans les airs et, après s'être abattus sur le sol, envahi fort désagré- ablement les habitations, ainsi que leurs semblables venaient de le faire pendant mon séjour. Il est à espérer que nombre d'années se passeront encore avant que le repos des baigneurs de cette côte charmante ne soit troublé par une nouvelle migration de quelque clan popu- leux d'Rarpalus ruficomis. En attendant, nous livrons aux méditations des entomolo- gistes le fait curieux que nous venons de consigner dans les lignes précédentes, comme un document pour servir à l'histoire des mœurs des Harpales. DEUXIÈME PARTIE EXTRAITS ET ANALYSES BIBLIOGRAPHIE, NOUVELLES LISTE DES COLLABORATEURS CHARGÉS DES ANALYSES ZOOLOGIE: Mammifères. — P. Maisonneuve (P. M. . Oiseaux. — L. Bureau (L. B.). Reptiles et Batraciens. . — P. Maisonneuve et H. et T. PlEL DE GhURCHEVILLE (P. DE C). Poissons. — L. Bureau. Insectes. — L'abbé J. Dominique (J. D.), IL Martin (R. M.), H. et T. Piel de Churcheville (P. de G.), E. Marchand (E. March.). Invertébrés (Insectes exceptés). — S. Bonjour (S. B.), Ed. Ghevreux (E. Ch.), G. Ferronnière (G. F.). . BOTANIQUE: Phanérogames. — Em. Gadeceau (E. G.). Rhizocarpèes , Fougères, Lycopodiacées , Ëquisètacèes, Characées. — Ch. Ménier (Ch. M.). Mousses et Sphaignes. — Em. Bureau (Em. B.) et F. Camus (F. C). Lichens. — A. Viaud-Grand-Marais (V.-G.-M.). Champignons, Algues. — Ch. Ménier. BOTANIQUE FOSSILE : Ed, Bureau (Ed. B). GÉOLOGIE : L. Bureau, L. Lavv (L. D.), et Aie. Dumas (A. Dru.;. MINÉRALOGIE: Ch. Baret (C. B.). BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST DE LA FRANCE EXTRAITS ET ANALYSES r — ZOOLOGIE Tableau synoptique des serpents du nord, de l'ouest et du centre de la France ; par le Dr Yiaud-Grand- Marais (Rev. scient, du Limousin, 1895, 3e an. p. 45-49). Notre savant collègue, M. le Dr Viaud-lirand-Marais, vient de publier dans l'intéressante revue dirigée par M. Le Gendre, un tableau synop- tique, accompagné de figures, permettant de reconnaître, ainsi qu'il le dit lui-même, d'une façon rapide les serpents habitant les régions désignées. Nous déplorons avec l'auteur l'erreur des cultivateurs et des personnes, étrangères à l'étude de l'histoire naturelle, qui massacrent impitoyable- ment Unit ce qui a l'aspect d'un serpent, s'inquiétant peu si l'animal rencontré est utile, inoiïensif ou nuisible. E. March. Liste d'insectes qu'on peut trouver sur l'Aster cya- nescens pendant l'automne en Anjou; parleD* Alex. Laboulbène (Bull. cl. séances Soc, entom. Fr., 1895, p. lxv-lxvii) . L'auteur, savant entomologiste et observateur patient, a dressé une liste très intéressante des insectes récoltés depuis un grand nombre d'années sur des touffes d'Aster- cyanescens, d'origine nord-américaine, dans un jardin qu'il possède à Saint-Denis-d'Anjou, au point de limite des départements de la Mayenne, de la Sarthe et de Maine-et-Loire. 4 NANTES. — BULL. SOC. SC. NÀÏ. OUEST. —T. 6. Les insectes cités peuvent se répartirent ainsi : Hyménoptères 8 genres, 17 espèces Coléoptères 1 — 2 — Lépidoptères 8 — 11 — Diptères 16 — 20 — Cette liste, comme le dit M. Laboulbène, aurait pu être augmentée, mais elle est suffisante pour mettre les entomologistes à même de juger l'intérêt qu'il y a à faire connaître les diverses plantes recherchées par des Insectes dont la capture est parfois très difficile. Ainsi chez les Lépidoptères, une gentille Tinéide : Chorentis pariana Clerck, est commune sur la plante en question, en septembre. Des Diptères dont la trouvaille est une bonne fortune pour le diptériste se rencontrent également en abondance sur les fleurons de l'Aster cya- nescens. Nous faisons des vœux pour que des listes dans le genre de celle donnée par M. Laboulbène soient livrées souvent à la publicité dans l'intérêt de la science entomologique. E. March. Note sur une invasion de l'Orcheste du Chêne aux environs de Sablé ; par M. Guerrier (Bull. Soc. d'agri- cult., se. et arts de la Sarthe, 2* sér., XXVI, 1893-94, p. 14- 15). L'auteur remarqua vers le commencement de juin 1892 que les feuilles de chêne paraissaient se flétrir en partie, il attribua tout d'abord ce fait aux dernières gelées de mai; ce n'est qu'en examinant plus attentive- ment les feuilles attaquées qu'il reconnût la présence d'une petite larve blanche, longue de 3 à 4 mm , auteur évident du mal. Quelques jours après, il recueillit l'insecte parfait et, après examen, crût reconnaître l'Orcheste du chêne. M. Guerrier craint que la multiplication de ce petit coléoptère devienne un sérieux danger pour les bois. E. March. Note à propos de l'Orcheste du chêne; par M. Cnoc- kaert (Bull. Soc. d'agricult., se. et arts de la Sarthe, 2e sér., XXVI, 1893-94, p. 16-19). Au sujet de la note de M. Guerrier, dont l'analyse est donnée ci-dessus, M. Cnockaert donne d'intéressants renseignements sur l'éthologie et les métamorphoses de l'Orchestes quercus. EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE O Pour l'auteur, ce Curculionide serait bien moins dangereux pour nos bois que certaines chenilles de Lépidoptères, entre autres celles de Cnethocampa processionea. E. March. Sur une maladie des Langoustes ; par MM. E.-L. Bou- vier et Georges Roche (C. R. Acad. d. Se, 1896, 1er sem., p. 509-512). Les auteurs rendent compte à l'Académie de leurs observations sur les Langoustes, Palinurus vulgaris Latr., atteintes d'épidémie causée par l'invasion de colonies bactériennes dans l'organisme. « C'est un mareyeur de Quiberon qui s'aperçut le premier de l'inva- sion du mal ; il reconnut que les Langoustes de ses viviers périssaient en grand nombre et constata, en même temps, que les animaux malades paraissaient saigner aux articulations. Quelques jours après, les mêmes faits étaient signalés par les autres mareyeurs de la même localité, puis par ceux du Palais (Belle-lsle-en-Mer), de Groix et de Lomener (près de Lorient). » D'après les observations de ces Messieurs, la maladie se manifeste à l'extérieur par des crevasses fréquemment adémateuses qui envahissent les articulations des pattes, la face inférieure de l'abdomen et les lamelles de la rame caudale. C'est par ces crevasses que le sang s'écoule pour venir se coaguler à l'air; quelques crevasses peuvent se cicatriser, mais la plupart s'étendent, détruisent les tissus voisins et facilitent par cela même une émission sanguine assez considérable pour amener, par épui- sement, la mort du malheureux crustacé au bout de quelques jours. L'examen des langoustes atteintes de cette singulière épidémie n'a rien révélé, la chair paraît aussi belle que chez celles qui sont indemnes. Seule, l'étude microscopique de coupes faites dans les tissus ulcérés a permis de reconnaître la présence d'un cocco-bacille, assez large, exis- tant en nombreuses colonies. Cette maladie avait été observée en 1891 dans l'Aberwach, et à Quibe- ron en 1885 et 1891, d'après le dire des mareyeurs, mais on en ignorait la cause. Pour MM. Bouvier et Roche, la source du mal serait dans la différence de pression supportée par ces animaux, ramenés des fonds variant de 25 à 80 m. pour être parqués dans des viviers où, à la grande différence de pression et de température, vient s'ajouter un véritable jeune. Les causes attribuées à cette épizootie par les auteurs nous paraissent très probables ; car, ainsi qu'ils le font remarquer, les Homards, Homa- rus vulgaris M.-E. , crustacés presque littoraux, vivaient en parfaite 6 NANTES. — BULL; SOC. se. NAT. OUEST. — T. 6. saule dans les viviers, où une simple grille les séparait des Langoustes malades. Enfin, l'apparition de la maladie coïncidait avec une forte élé- vation de température, rendue plus sensible parla morte-eau. Cette épidémie a disparu. Mais il est cependant utile de rasssurer les amateurs de ce succulent crustacé en leur certifiant que l'ingestion de la chair des animaux malades, cuits ante mortem, et vsndus à vil prix aux habitants du littoral, n'a jamais causé le moindre mal. E. March. Note sur les Copépodes et les Ostracocles marins recueillis par M. Henri Gadeau de Kerville dans la région de Granville et aux îles Chausey, Manche (Juillet-Août 1893) ; par M. Eug. Canu (Bull. Soc. amis se. "uni. Rouen, 3e sér., XXXe année, l«r sein., 1894, p. 127-138). L'auteur, chef des travaux zoologiques à la Station aquicole de Boulogne-sur-Mer, ayant mis très obligeamment sa science au service du très estimé naturaliste normand, donne ici une liste raisonnée des intéressants crustacés récoltés parce dernier. Sur les 26 espèces, dont la détermination lui a été confiée, plusieurs sont nouvelles pour la faune française, quelques autres n'avaient pas encore été capturées sur les côtes de Normandie ; nous croyons devoir en donner ici le relevé. COPÉPODES Calanidse. — Pseudocalanus elongatus Roeck. — Espèce nouvelle pour la Normandie. PontrUa Lobiancoi Giesbr. — 2 exempl. de très grande taille captu- rés à Granville. Wimereux, Naples et Gibraltar étaient jusqu'ici les seuls points où cette espèce avait été reconnue. Parapontella brevicornis Lubb. — Cette espèce, connue dans les eaux britanniques et dans la Méditerranée, n'était connue sur les côtes françaises qu'à Wimereux. Cyclopidae. — Thorella brwnnen Boeck. — Très intéressant petit copé- pode dont l'aire de distribution est considérable ; signalé dans la mer du Nord et à la Nouvelle-Zélande, sa présence dans les eaux françaises n'avait été constatée qu'à Wimereux. Harpactidœ. — Alteutha depressa W. liaird. — Espèce recueillie aux îles Chausey, était inconnue en France, quoique signalée sur les côtes anglaises et irlandaises. EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE / Oniscidium robustum Clans. Un unique exempl. 9, parmi le résidu de lavage des algues, espèce signalée dans l'Adriatique, était inconnue en France. Porcellidium fimbriatim Claus. — Un o*, provenant des récoltes des îles Chausey ; cette espèce, connue dans les mers du nord de l'Europe et dans la Méditerranée, n'avait pas encore été signalée sur nos côtes. Ectonisoma minutum Claus. — Ce petit copépode, trouvé dans les Corallines de Granville, était connu à Wimereux ; sa présence a été constatée également dans la mer Méditerranée et la mer Noire. Euterpe aculifrons Dana. — Espèce pélagique très largement répan- due, était connue dans le Boulonnais. Thalestris mysis Claus. — Grande et belle espèce recueillie en assez grande quantité dans les Corallines de Granville, n'avait pas encore été capturée dans les eaux françaises, quoique connue sur les côtes océaniques de l'Angleterre. Ilyopsyllus coriaceus B. et R. — L'article consacré à cette espèce est des plus intéressants ; M. Canu, passant en revue les divers auteurs qui se sont occupés de cet harpactide, donne une idée de l'état de ta question au moment où la capture des milliers d'exem- plaires recueillis dans les Corallines du littoral de Granville par M. Cadeau de Kerville est venue jeter un jour nouveau sur les mœurs de ce copépode. Cette espèce est nouvelle pour- la Nor- mandie. Lichomolgidae. — Lichomolgus agilis Leid. — Espèce connue en France sur les côtes du Boulonnais et de la Bretagne, n'avait pas encore été capturée dans les eaux normandes. ? Paranthessius nnemonix Claus. — Une ç de ce lichomolgide trouvée dans les récoltes des îles Chausey. C'est la première fois rj ne ce genre est signalé sur les côtes de France, et l'espèce n'avait pas été retrouvée depuis l'étude faite par Claus pour des femelles trouvées à ïrieste en 1889. Ascomyrontidae. - Àcontiophorus scutalus B. et R. — Plusieurs exem- plaires de ce curieux petit Copépode trouvé aux îles Chausey et à Granville. N'était signale en France que dans le Boulonnais. OSTRACODES Cytheridae. — Cythere lutea Mûll. — Très abondante dans les Corallines de Granville, était connue dans la Manche sur la côte du Bou- lonnais. 8 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. Ainsi que nous le disions, lors de l'analyse de la Note de M. le Dr Trouessart Sur les Acariens marins, provenant de la même campagne de M. Gadeau de Kerville, les naturalistes doivent souhaiter que des recherches, dans le genre de celles dont les résultats viennent d'être examinés, soient faites très fréquemment, car il reste beaucoup à faire pour dresser un inventaire présentable de notre faune littorale, la part de l'inconnu étant immense. E. March. Recherches sur les faunes marine et maritime de la Normandie ; par M. Henri Gadeau de Kerville (Bull. Soc. amis se. nat. Rouen, 3e sér. XXXe année, lre sem. 1894. p. 53-126). L'auteur rend compte du 1" voyage effectué par lui dans la région de Granville et îles Ghauvey en juillet-août 1893, afin de recueillir des documents pour la Faune de Normandie à la publication de laquelle M. H. Gadeau de Kerville s'est consacré. Le compte rendu de cette excursion scientifique est suivi de 2 notes dues à la plume de MM. Eug. Ganu et E. Troussart ; l'une passe en revue les Copépodes et Ostracodes marins, l'autre les Acariens marins récoltés pendant ce voyage. L'analyse de ces travaux a été faite dans ce bulletin. L'œuvre de M. Gadeau de Kerville qui a débuté par l'étude des Mam- nifères et des Oiseaux de la Normandie, doit être aujourd'hui, quoique inachevée, consultée par les naturalistes que la faune de cette région in- téresse. E. March. Influence de l'hiver 1894-1895 sur la faune marine; par M. Pierre Fauvel (C. R. Aead. d. Se., 1895, CXXI, p. 427- 29). M. P. Fauvel rend compte de plusieurs observations faites après l'hiver 1894-95, à Saint-Vaast et sur plusieurs points de la côte nor- mande. Sous l'influence du froid rigoureux : 1°- Les animaux vivant à un niveau élevé sont morts en grand nombre. On trouvait surtout les cadavres de : Marphysa sanguinea (Moût.), Lipepkile ailtrifera (Grub.), Aphrodite EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 9 aculeata, Sargartia troglodytes, Congres de grande taille, Labrus, Palaemon serratus, Crangon vulgaris. 2° Ces ravages se sont étendus assez profondément : par les fonds de 15 à 25 m. on trouvait de nombreux cadavres de : Serpula vermkularis, Pomatoceros triqueter, Peclen maximus, Pagu- rus bernhardus. 3° Certaines espèces des grandes profondeurs, ou rares sur nos côtes, se sont montrées en grande abondance dans la zone littorale : Âmphioxus laticeolatus, Marphysa sanguinea de grande taille, Noto- mastus latericens (Sars), Lumbr icône rein tingens (Hef .), Hermione hystrix (Sad.), divers Phascolosomes, Cucumaria pentactes et ses variétés, Pirimela denticulata ; Balanus porcatus et Mytilus edulis, qui avaient disparu, ont envahi les rochers au printemps. 4° Citons maintenant les espèces du nord qui ont été rencontrées : Ampharete Gruèei (Malmgren), Amphicteis Gunnerl (Sars), Phyllodoce teres (Malmg.), Stylarioides plumosum (Rathloe). Des actinies : Xan- thiopus tittatus (Kef.), Xanth. bilateralis (Kef.), non signalées depuis 1862, se sont montrées en grand nombre. Les Lucernaires avaient complètement disparu. Un annélide, Leiochoneclupeata, est apparu à Saint- Vaast deux mois plus tard qu'à Perros-Guirec (Côtes-du-Nord), août au lieu de juin. G. F. Les moules perlières de Billiers ; par M. le baron d'HAMON ville. (Bull. Soc. zool. Fr., 1894, t. XXI. p. 14). Dans cette note, M. d'Hainonville signale à Billiers, Morbihan, la pré- sence d'un banc de moules, contenant fréquemment des perles. Une carte précise le point où se trouve le gisement qui est très localisé, les moules des points avoisinants ne produisant jamais de perles. Les moules les plus chargées de perles sont celles que l'on pêche dans la plus grande pro- fondeur et sur les parties des quais qui ne découvrent jamais, même aux plus fortes marées. L. B. Une action purement mécanique permet d'expliquer comment les Gliones creusent leurs galeries dans les valves des Huîtres ; par M. A. Letellier (Bull. Soc. lin. de Nor- mandie, 4" sér. VIII, 1894 [1895], p. 149-166). M. Letellier a entrepris une série d'expériences afin d'arriver à con- naître les moyens employés par les éponges perforantes, et spéciale- 10 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. H. ment par la Cliona relata qui creuse ses galeries en tous sens dans les valves des Ostrea de la Manche. Il résuite des observations et expériences de l'auteur que l'éponge ne secrète aucun acide capable d'attaquer la nacre, la perforation est tout simplement due à des etlets purement mécaniques '. E. Makcii. II — BOTANIQUE Hybrides spontanés du çjenre Rosa aux environs d'Angers ; par M. l'abbé Hy, (Congrès scient. Angers, 1895, p. 230-233). L'auteur reconnaît l'existence de nombreuses formes hybrides dans le genre Rosa. Une étude attentive lui a permis de considérer comme telles les formes suivantes : Rosa Duponti Déséglise, toujours stérile, intermédiaire entre le R. gallica, et le R. moschata, tous deux existent à l'état subspontané aux environs d'Angers. R. hybrida Schleich ; R. sikatica Boreau, qui serait R. gallica X arvensis. R. Roneana Beraud, hybride des R. gallica et conspicua Bor. a Le groupe entier des R. collinœ est formé d'hybrides provenant des )> diverses canines, (où l'on rencontre toujours une hétéracanthie plus » ou moins accusée), » avec le R. gallica Tels sont les R. macrantha Desp. et R. psilophylla Bor. (R. transmota Grépin). Le R. obiusifolia Desv. croisé, toujours avec ce même R. gallica, a fourni une forme rapportée par M. l'abbé Hy, au R. Friedlanderiana Bor. Enfin le Rosa sepium montre aussi un hybride, issu de R. gallica. voisin des//. Klukii Desv. et subdola Déségl. 1. _ h y a près de iO ans notre concitoyen Cailliaud, à la suite d'expériences nombreuses, ayant une certaine analogie avec celles de M. Letellier, avait dé- montré i|ue les perforations du roches par les Fholades et les Oursins étaient le résultat d'actions mécaniques et que la dissolution de la roche par sécrétion acide devait éTre rejetée. E. Marcii. EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 11 On voit que le vieux Rosa gallica, d'introduction gallo-romaine, entre, d'après le savant professeur d'Angers, dans de nombreuses com- binaisons hybrides ; il faut croire qu'il est plus répandu chez nos voi- sins d'amont que chez nous. Plus réservé en ce qui concerne les croisements des espèces réelle- ment spontanées de Rosa entre elles, l'auteur émet seulement des soup- çons d'hybridité à leur égard ; il se demande si les R. stylosœ ne seraient pas issus des R. aroensis et canina, si le R. fœtida Bastard n'est pas un rubiginosa X tomentosa, le R. tomentella un obtusifo- lia X rubiginosa, et même le R. bibraeteata Bastard un arvensis X sempervirens etc. » La culture pourra seule amener une solution définitive en mon- » trant comment se comporte leur postérité. » E. G. Additions et rectifications à la Nouvelle Flore de Normandie; par M. L. Corbière (extr. du Bull. Soc. Lin. de Normandie, Ie sér., 9e vol. 2e fasc). Quoique une année à peine se soit écoulée depuis la publication de la Nouvelle Flore de Normandie, l'auteur a pu réunir un ensemble de ma- tériaux assez important pour le décider à en donner, dès à présent, le détail. 11 sepropose, d'ailleurs, de faiie paraître, chaque année s'il y a lieu, un compte rendu des découvertes botaniques de sa région et fait appel aux botanistes, surtout à ceux qui lui sont encore inconnus, et aux débutants, pour l'aider dans cette tâche. M. Corbière énumère les ouvrages ou mémoires parus depuis l'im- pression de la Nouvelle Flore de Normandie et qu'il a utilisés pour le premier supplément à son ouvrage. Une large part est faite aux deux premiers volumes de la Flore dp. France de MM. G. Bouy et J. Foucaud dont M. Corbière cite la synony- mie et les espèces nouvelles. Étant donné le peu d'espace dont nous disposons ici, nous ne pou- vons analyser à fond l'important supplément dont il s'agit. Parmi les espèces nouvelles ou critiques nous nommerons : Ranunculusfilicaidis Bouy et F. — (Forme grêle de R. trichophyllusSch). Fumaria muralis Sond. y Lebelii Bouy et F. F. oflicinalis L. i Wirtgeni Hausskn. Rarbarea arcuata Bchb. — Sous-esp. de R. vulgaris B. Br., var. saliva Corb. 12 NANTES. —BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. —T. 6. Barbarea pinnata Lebel in herb. Mus. Paris. — MM. Rouy et Foucaud décrivent sous ce nom une nouvelle espèce de Barbarea que M. Cor- bière déclare lui être complètement inconnue jusqu'à ce jour. Erucastrum Pollichii Spenn. — Landes de Lessay (Manche) ; champs sablonneux en jachère. Cette espèce serait donc bien normande. Biscutella neustriaca Bonnet. — Andé, Tournedos (Eure). Helianthemum Fumana Mill. — Menilles (Eure). Malva borealis Wallm. — Espèce voisine du M. microcarpa Desf. et parviflora L. non encore signalée en France. Medicago denticulata Willd. — PI. nouvelle pour la région. Orobus luberosus L. var. tenuifolius DC. ; G. et G. Valeriana sambucifolia Mick., près Louviers (Eure), nouvelle pour la Normandie. Cirsium, nombreux hybrides. Centaurea Kochii F. W. Schultz, var. de C.pratensis Thuill. Crépis tectorum L. — Nouvelle pour la Normandie (Eure) ; Louviers etc., etc. X Erica Watsoni DG. — Domfront (Orne). Vincetoxicum laxum G. et G. - Forêt de Louviers (Eure). Pulmonaria longifolia Bast. — Nouvelle pour la Flore (Louviers). Verbaseum ; nombreux hybrides. \eronica prostrata L. — Jouy-sur-Eure (Eure), nouvelle pour la ré- gion. Brunella intermedia Linck. — Eure, Orne, nouvelle pour la Nor- mandie. X Mentha Schultzii Boutïgny (M. aquatico-rotundifolia). — Caen. X Salix Grenieri Corb. — L'auteur réunit sous ce nom les 5. Seringeana et rugosa de Lloyd, Flore de l'Ouest. X Carex Chevalieri Corb. — C. lepidocarpa-Hornschuchiana A. Che- valier. Bull. Soc. lin. Norm. 4e sér. 9e vol. p. 72. Anthoxantum Pucllii Lecoq et Lamotte. — Criquebœuf (Eure). Polystichum œmulum j3. tripinnatum Corb. — Sauxmesnil (Manche). Chara fragilis Desv. var. longibracteata A. Br. Bellengreville (Cal- vados). On voit, par cette rapide analyse, que la Flore de Normandie reçoit, à peine publiée, des additions et des observations importantes. E. G. EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE lo Observations sur le Medicago média Persoon ; par M. l'abbé Hy (Journal de Botanique, n° 23, 1er décembre 1895). L'auteur appelle utilement l'attention des botanistes sur les inter- prétations multiples auxquelles a donné lieu l'espèce décrite par Per- soon, dans son Synopsis, p. 356, sous le nom de Medicago média. « En fait, à quelque interprétation que se soient arrêtés les auteurs » au sujet de ce M. média, aucune de leurs descriptions ne s'accorde m avec la diagnose primitive, bien vague pourtant, donnée par Per- » soon \» » Dans la région occidentale, on peut récolter abondamment, sur les » alluvions sablonneuses de la Loire, de nombreuses formes intermé- » diaires entre les Medicago sativa et fdlcata, et finalement rapportées » au M. média par tous les botanistes du pays. » Cependant, des observations poursuivies pendant plusieurs années ont conduit M. l'abbé Hy à reconnaître au moins trois plantes distinctes pour lesquelles il propose dès aujourd'hui des noms nouveaux. Quant au nom de M. média, « appliqué à trop de formes disparates, il » ne peut plus convenir spécialement à aucune d'entre elles. Il doit dis- » paraître. » Voici la nomenclature et les diagnoses adoptées par M. l'abbé Hy : 1° La forme de Medicago média la plus répandue sur les rives de la Loire, entre Saumur et Nantes, qui semble avoir fourni leurs descrip- tions à l'auteur de la Flore du Centre, 3e éd. p. 146 et à M. Lloyd, dans la Flore de l'Ouest, 4e éd., p. 89 devient : Medicago cyclocarpa, caule prostrato, floribus flavis tel demum livido aut violaceo variegatîs, leguminibus contortis, unam circiter spiram formantibus. 1 Nous croyons devoir reproduire ici les diagnoses de Persoon : 4. saliva, pedunc. racemosis, leguminib. lœvibus cochleato-contortis. stipul. integerrimis, fol. oblongis. dentatis. Willd. Moris. S. 2 t. 16, f. 2. Hab. sponte in Hispania, Galliae apricis. Flor. violacei. * média, pedunc. subcorymbosis, flor. pallide cœruleis demum flavescentibus. foliol. cuneato-linearibus retusis apice dentatis, subtus pilosis. M. falcata, Lam. enc. 3 p. 639. Var. M. sativa ex Willd. In pratis, collibus et ad versuras agror. 5. falcata, pedunc. racemosis legum. contorto-falcatis pubescentibus, foliolis oblongis apice dentatis, caule prostrato. Flor. dan. t. 233, Falcata Riv. t. 84, Hab. in pratis. apricis, siceis. Flor. flavi. Persoon. Syn. plantarum pars secunda 1807, p. 356. Note de M. E. G. 11 NANTK-. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. —T. 6. 2° Une forme cultivée depuis 4 ans (un pied unique des Ponts-de-Cé), d'origine hybride non douteuse pour l'auteur, et qu'on peut croire issu des M. cyclocarpa et satira, prend le nom de : X Medicago spuria (M. cyclocarpa X sativa) caule robusto deewn- bente, floribus luteo et violaceo-variegatis, post anthesim deciduis, tel rarius legumina ad duplicem spiram conforta proferentibus. 3° Enfin une autre forme, très rare aussi sur les alluvionsdelaLoire, qui représente peut-être un autre hybride de M. cyclocarpa et sativa est nommée : X Medicago lilacea, caule prostrato, ramis elongatis, floribus viola- ceis, leguminibus arcuatis celcirculum integrum formantibus. « En résumé, les trois plantes décrites ci-dessus se ressemblent par » leurs fruits, qui s'écartent peu de la forme circulaire. On peut ajouter » que la gousse est toujours plus étroite que dans le vrai M. falcata » (27D à 27m 1/2 au lieu de 3a/m environ). » Voici le tableau d'analyse donné par M. l'abbé Hy : X FI. jaunes ou nuancées de jaune au début. Fruits arqués M. falcata. Fruits abondants et contournés en cercle M. cyclocarpa. Fruits rares ou nuls X M. spuria. XX FI. bleues ou violettes (sans mélange de jaune). Fruits en cercle ou même seulement arqués X M. lilacea. Fruits formant 2 ou 3 tours de spire M. sativa. Les formes de Medicago si bien étudiées par notre savant confrère angevin sont à la portée des botanistes nantais. On les trouve dans les sables de la Loire au-dessous de Nantes, et spécialement au canal mari- time \ elles demandent, évidemment, a être suivies avec attention; c'est d'ailleurs le vœu de l'auteur. « Quant à tirer, dit-il, des conclusions relativement à la subordination » des caractères, il serait prématuré de le tenter; des matériaux plus » étendus sont indispensables à la solution définitive du problème, et le » but de cette note est précisément de provoquer sur le sujet un com- » plément d'instruction. » Nous engageons vivement les botanistes nantais à apporter à cette intéressante question le contingent de leurs observations. E. G. 1 Voir : Première liste additionnelle à la florule du Canal maritime, 189u, T. 5, p. -21. EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 15 Contributions à la Flore de la Mayenne ; par M. Joseph Daniel {Le Monde des Plantes ; 1er Décembre 1895 et 1er Janvier 1896). Dans ces listes, qui résument les découvertes de M. Joseph Daniel, percepteur à Chéméré-le-Roi, « botaniste aussi modeste que passionné», nous relevons surtout ; Torilis heterophylla Guss. Orob anche arnethystea Thuill. Ajuga gène cens is L. Amenant us ciridis L. Orchis si/mia Lam. Nardurus tenellus Reich. Isopyrwn ihalictroides L. Cardamine amara L. Althœa hirsuta L. Veronica Teucrium L. Ajuga Chamœpitys Schreb. Orchis ciridis Crantz. Lactuca muialis Fries. E. G. Contributions à la Flore Sarthoise. — Relevé des observations laites en 1895; par M. Amb. Gentil (Bull. Soc. Agr. se. et arts de ta Sarihe, années 1895-1896, 2e fasc. p. 234-241). « Nous commençons sous ce titre, dit l'excellent botaniste manceau, » une deuxième série de listes des observations botaniques faites an- » nuellementdans la Sarthe. La première série, comprenant 17 années » (1877-1893), publiée dans nos bulletins (t. XXV-XXXIV), m'a rendu » grandement service pour la rédaction de mon Inventaire général. Il » est permis d'espérer que cette série nouvelle ne sera pas moins utile, » en contribuant à faire mieux connaître les plantes de notre pays jus- » qu'ici réputées rares. C'est en accumulant des faits, soigneusement » enregistrés chaque année, qu'on pourra se rendre compte avec exacti- » tude de leur plus ou moins grande dispersion. » On ne saurait mieux dire, et nous accorderons toujours avec empresse- ment dans ce Bulletin une place aux découvertes de nos zélés voisins. Nous ne pouvons, cependant, indiquer que les constatations les plus saillantes : 1B NANTES. — BULL. SOC. SC . NAT. OUEST, — T. 6. Fumaria capreolata L. — St-Paul-le-Gaultier (Rommé). Cerastium arvense L. — St-Rémy-du-Plain ; Pont-de-Gennes (Gentil). Lathyrus tuberosusL. — Auvcrs-sous-Montfaucon. Epilobium roseum Schreb. — Plusieurs localités (Léveillé). Myriophyllvm alterniflorum D C. — Gourcelles (Lemée). Sedum dasyphyllum.— Chemiré-en-Gharnie, sur un mur (Monguillon). Galium decolorans G. et G. — Villaines-la-Carelle (Léveillé;. Gentiana amarella L. — Louvigny ; route de Livet ; Ancinnes (Lé- veillé). Gentiana cruciata L. — Villaines-la-Carelle (Léveillé). Orchis simio-purpureaWedd, (0. Weddelii Camus). — St-Gervais-de- Vie, abondant, (Bourmault). Eleocharis otata R. Br. — Bazouges (Launay). Eriophorum vaginatum L. — St-Aignan (Tertereau). Festuca heterophylla Lam. — Ste-Cérotte (Bourmault). F. G. Note sur un Calothrix sporifère (Calothrix stagnalis, sp. n.) ; par M. Maurice Gomont (Journal de Botanique, n° 11, 1er juin 1895, av. fig.). Les spores dans le genre Calothrix n'avaient encore été observées qu'une seule fois par M. Borzi. La découverte d'un nouveau Calothrix sporifère dans l'étang de Saint-Nicolas, près d'Angers, par MM. Gomont et Hy, constitue donc un fait doublement intéressant. Les filaments de l'algue formaient sur les Cladophora des petits amas étoiles rappelant tout à fait à première vue une plante de l'Uruguay décrite par MM. Bornet et Flahaut sous le nom de Calothrix stellaris. « Celui-ci diffère nettement de l'espèce angevine par ses trichomes à » base fortement bulbeuse, ses articles courts, peu ou point resserrés » aux cloisons et son gros hétérocyste basilaire hémisphérique. Les » deux espèces sont voisines mais distinctes. » M. Gomont a pu suivre les diverses phases du développement des spores, mais non leur germination. Voici la description donnée par l'auteur : Calothrix stagnalis, spec. nova. « Hydrophila, Algis majoribus affixa. Fila gregaria, stellatim radian- » tia vix millimetrum longa, e basi leviter incrassata decumbenti, » erecto-falcata. in parte média 8-10 ycrassa. Vaginœ tenues, arcta?, pa- EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 17 » pyracge,hyalinae, chlorozincicoioduratononcaeruluscentes. Trichoinata » aeruginea, eximie torulosa, longe pilifera, 6-9 y crassa. Articuli inae- » quales, plerumque subquadrati aut diametro paulo longiores, 6-10 y. » longi. Heterocysttc bina1, basilares, luteohi', sphaericae vel subquadrate. » Spora lutescentes, 26-40 y longée, sine vagina 10-11 y, cnm vagina » 12-14 y. crassac, tegumentis levibus (v. v.). » Hab. Algis Confervaceis. affixa stagnum Sl-Nicolas dictum apud » Angers ! » Gh. M. Suppléinent à lu liste des Hyménomicètes récoltés dans la Charente-Intérieure; par Paul Brunaud (Act. Soc. Linn. Bordeaux, 1893, XLVI, 5e série, t. VI, p. 341- 360). M. Paul Brunaud, de Saintes, poursuivant avec un zèle infatigable ses recherches, apporte à la flore mycologique de la Charente-Inférieure une nouvelle liste comprenant 282 espèces et 14 formes ou variétés d'Hyméiiomycètes. Un grand nombre d'espèces sont accompagnées de notes critiques, résultat des observations personnelles de l'auteur. Gh. M. III — GÉOLOGIE ET MINERALOGIE Note sur des dégagements de gaz inflammables survenus dans des mines métalliques, notamment dans celle Pontpéan ; par M. Lodin, ingénieur en chef des mines. {Annales des Mines, 1895, 9e série, VIII). Dans ce travail très étendu, M. Lodin énumère un grand nombre d'accidents dûs au dégagement de gaz inflammables dans les mines métalliques, il en donne les causes diverses et les classe par catégories ; il est ainsi amené à étudier spécialement le filon de Pontpéan. Gomme ce filon intéresse tout particulièrement la région qui fait l'objet de nos études et qu'un certain nombre de géologues en ont parlé, j'ai pensé qu'un résumé, de l'ouvrage de M. Lodin, avait ici sa place. 2 18 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. Étude du filon de Pontpéan. — Le gîte de Pontpéan est un lilon de galène, avec blende et pyrite, orienté dans son ensemble N. 160° E., et plongeant vers l'Est sous un angle de 80° en moyenne. L'exploitation s'est étendue sur une longeur de 1.300 mètres et a atteint la profondeur de 410 mètres. Structure générale du gîte. — Le filon de Pontpéan est une réouver- ture d'un grand filon de diorite qui coupe lui-même les schistes archéens (schistes de Rennes) ; après le dépôt du remplissage métallifère, à une époque peut-être de beaucoup postérieure, la cassure s'est ouverte de nouveau et ce mouvement a donné lieu à une descente du toit sur le mur. Ce dernier mouvement est mis en évidence par l'existence du côté du toit (côté de l'Est) d'un bassin tertiaire en contact immédiat avec le rem- plissage du filon, on avec ses roches encaissantes, diorite ou schistes. il a eu pour conséquence le broyage de certaines parties du remplis- sage métallifère et la production d'une veine d'argile tenace d'un bleu noirâtre, contenant de petits fragments du remplissage et désigné par les mineurs sous le nom de glaise bleue. Dans les niveaux supérieurs, la régularité d'allure de la glaise bleue et la netteté de ses caractères étaient des plus remarquables ; cette veine argileuse, épaisse de 0m 01 à 0ra 10, représentait presque rigoureusement une surface plane. Au-dessous du bassin tertiaire, la faille est un peu plus ondulée ; son remplissage est plus épais, plus fragmentaire, moins plastique. Néanmoins cette faille constitue dans son ensemble un véritable plan de comparaison auquel on peut rapporter les autres parties du gîte. Allure des schistes. — Les schistes de Rennes qui forment la roche encaissante du filon dioritique, et souvent aussi du filon métallifère, sont formés dans cette région de bancs assez minces, alternés, de schistes d'un gris verdâtre et de quaitzites souvent très durs. Ces bancs sont ondulés ; leur inclinaison est variable, mais généialement modérée. Diorite.— La roche éruptive qui accompagne le filon de Pontpéan est une diorite se rapprochant beaucoup au point de vue de la structuredes diabases si abondantes dans la région nord de la Bretagne. Étudiée au microscope elle se montre composée principalement d'oligoclase et de hornblende avec un peu de fer titane, de pyrite et de sphène. Les parties altérées contiennent souvent de la chlorite et de la cal- cite. Cette roche a subi une décomposition très intense dans les zones voi- sines delà surface, elle s'est transformée en une masse argileuse grise, piquée de points verdàtres, très tendre et presque imperméable. Elle semble avoir exercé sur les schistes et quartzistes encaissants aucune action métamorphique appréciable. La puissance de la diorite est en EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 19 moyenne de 12 à 15 mètres. — Elle ne se trouve en place que dans la région située au mur (à l'ouest) de la glaw bleue, toute la région du toit a glissé lors de la formation de la faille.. Terrain tertiaire. — L'existence d'assises tertiaires au toit du iilon métallifère, souvent même au contact immédiat de ce filon, est un phénomène si exceptionnel qu'on a mis bien longtemps à s'en rendre compte. Une série de travaux de recherches, faits par les exploitants au toit du filon, ont fait reconnaître l'existence de sables d'argiles que l'on a rapportés à la base du terrain tertiaire exploité à la Chaussérie. Ces couches n'affleurent pas. Elles augmentent d'épaisseur en allant du sud vers le nord. D'après les travaux de MM. Delage, Lebesconteet Vasseur l'épaisseur des couches quarternaires, miocènes et tongriennes réunies, peut être de 50 m. et celle des assises argilo-sableuses de 230 m. Mode d'action et structure de la faille. — Les stries des surfaces de glissement visibles sur les ép.mtes de la glaise bleue, font avec l'hori- zontale, un angle d'environ 15", avec plongeaient vers le sud. M. Lodin a essayé de tracer l'intersection du plan de la faille avec les roches de son mur d'une part, et de son toit d'autre part, il a obtenu ainsi des courbes. En cherchant à superposer ces courbes on arrive à admettre un déplacement de2o0 m. dans le sens horizontal et de 70 m. dans le sens vertical, ce qui donnerait bien pour l'inclinaison du mouvement un chiffre de 15° environ, correspondant à la pente des stries de glissement. Mais l'amplitude du déplacement vertical serait tout-à-fait insuffisante pour expliquer la valeur de la dépression du fond du bassin tertiaire, à moins de faire intervenir l'action de failles secondaires parallèles à la cassure principale. Cetts dernière hypothèse permettrait d'expliquer l'interposition de la diorite, sur une hauteur importante, entre la glaise bleue et le terrain tertiaire. — L'auteur discute cette question et admet que la glaise bleue n'est pas une faille unique mais bien l'élément principal d'un faisceau de cassures dont un autre élément parallèle et située plus à l'Est, aurait décollé le filon de diorite de son toit lui permettant ainsi de jouer par rapporta celui-ci. L'existence d'un faisceau complexe de fractures postérieures au rem- plissage métallique est établi par l'observation directe dans la mine d'un grand nombre de ruptures et de glissements représentés par des surfaces triées, des veines argileuses, etc. Constitution du remplissage métallique. — Ce chapitre traite une question toute spéciale que je ne crois pas devoir analyser ici. Dégagements gazeux observés à Pontpéan. — Entre 18o2 et 1894 une quinzaine d'explosions se sont produites à Pontpéan et au moins treize 20 NANTES. — BULL. SOC. SC . NAT . OUEST. —T. 6. d'entre elles proviennent de dégagements gazeux émanant du remplis- sage du filon à une grande profondeur. Pour expliquer la présence des gaz hydrocarbures dans la masse tilonienne, M. Lodin est amené à considérer comme possible le rem- plissage du lilon par des précipitations métalliques venant de la surface et non de la profondeur. L. D. Description de quelques Trilobites de l'Ordovicien d'Ecalgrain (Manche) ; par M. J. Bergeron (Bull. Soc. géol. de Normandie, t. XV., 1891J. L'anse d'Ecalgrain se trouve à l'extrémité nord-ouest du département de la Manche. Les fossiles de cette localité sont assez mal conservés sauf les tribolites dont quelques uns sont seuls déterminables et sont, le plus souvent des espèces nouvelles. Calimene ait. Tristani. Espèce de petite taille dont on n'a rencontré que des pygidium. Calimene Leunieri nov. sp. Grand tribolite voisin de C. Tristani et de C. Aragoi. Tnnueleus Grenieri nov. sp. Connu seulement par sa tète. — Ce tri- nucleus se distingue de toutes les espèces connues de la Bretagne par la forme de son limbe [Trinucleus d'Andouillé) ou de sa glabelle (7Y. Pongeiardi). Par la forme de son limbe elle appartient au groupe du T. Goidfussi ; mais la forme de la glabelle et des joues, la façon dont la pointe génale se relie à la joue, permettent de distinguer ces deux espèces l'une de l'autre. Dalmanitessp. Forme trop incomplète pour qu'on puisse la spécifier. La faune d'Ecalgrain semble se distinguer de celle du même niveau clans l'Ouest de la France et dans l'Angleterre. L. D. Profil géologique du chemin de fer de Vire à Avranches aux ahords de Mortain (Manche) ; par M. Raoul Fortin i Bull. Soc. géol. de Normandie, t. XV, 1891). La coupe s'étend de Domagny à la station de Mortain-le-Neuf bourg (3 kilomètres), son orientation générale est Nord-Sud. Dans la première partie de l.i coupe, entre les hectomètres 20 et 29 la EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 21 ligne traverse une zone où finissent les phyllades cambriens X et où commencent à se montrer les grès armoricains S'. Près du pont, où le chemin de fer franchit la route du Croissant, on aperçoit le minerai de fer surmonté par les schistes à Galimène, que l'on suit jusqu'à la gare de Mortain. A noter un filon de kaolin. Dans la tranchée des Fresnais, la discordance entre X et S1 est évidente. Le grès armoricain de la tranchée de Fieffe-Mabire contient des tigellites. Entre le pont de la route nationale et la fin de la tranchée de Neuf- bourg on voit le grès de May. Dans les grès armoricains on trouve : Tigellites Dufvenoyi. Dans les schistes ardoisiers : Dalmanites socialis, Dal. Micheli, Calimene Tristani, Cal. Aragoi, Asaplius nobilis, Ascianus, Aci- daspis Buchi, Placoparia Tourneminei, Illœnus giganteus, Ortho- ceras, Bellerophon, Orthonota, Rediona, Lingula, Orthis Budleigensis, Crinoides, Monograptus, Cystidées, etc. L. D. Sur la transgression jurassique dans le massif ven- déen, par M. Fréd. Wallerant (C. R. Acacl. d. Se, 1895, CXX, p. 1004-1005). « Dans la partie orientale du massif vendéen, aux environs d'Argen- ton-le-Château, les sommets des plateaux les plus importants sont recouverts d'argiles sableuses, renfermant de nombreux silex roulés, et dont, à première vue, il est fort difficile de déterminer l'âge. Heureuse- ment, ces îlots sont échelonnés le long de la route d'Argenton à Thouars et sont ainsi en continuité avec le Jurassique du détroit du Poitou. D'autre part, celles de ces argiles que l'on rencontre sur la route d'Ar- genton à Bressuire renferment des rognons calcaires plus ou moins ron- gés, montrant que l'on a affaire à un dépôt décalcifié. Ces calcaires siliceux renferment de nombreux petits galets de quartz et sont iden- tiques aux grisons que l'on exploite à Vérines, près de Thouars. Comme ces grisons appartiennent au Charmoutien et peut-être aussi au Sinému- rien, l'âge des argiles d'Argenton est par cela même déterminé. » Si, d'autre-part, on se rappelle que le Jurassique du bassin de Chantonnay, qui débute également par des poudingues charmoutiens, n'a résisté aux érosions que grâce à son affaissement dans un fossé, et que primitivement il s'étendait bien au-delà des limites actuelles, on voit qu'au moins, à l'époque charmoutienne, le massif vendéen fut, comme le plateau central, en grande partie recouvert par les eaux marines jurassiques. » Fréd. Wallerant. 3* NANTES. —BULL. SOC. se. NÀT. OUEST 1 - ZOOLOfîlK Note sur la Belette vison (Mustela lutreola L.) et sur ses stations dans le département de l'Orne; par M. l'abbé A.-L. Letacq {Bull. Soc. linn. Normandie, 1895, 4e sér., 9e vol., p. 31-34). L'auteur, après quelques détails sur les mœurs de ce mustélidé, rappelle que ce n'est qu'en 1840 que cet animal fut découvert par Lesson dans deux départements de notre région, la Vienne et les Deux- Sèvres. Jusqu'à cette époque la présence de ce mammifère, en France, était resté inconnue des naturalistes. Cet animal, qui relie aux mustélidés nageurs le groupe des mustélidés vrais, était, en effet, considéré comme propre à la faune orientale de l'Europe; des captures faites en Suisse et dans le Jura établirent, d'une façon définitive, que son aire de disper- sion devait être reculée jusqu'aux limites occidentales. « Signalé par plusieurs naturalistes, entre autres Pucheran1, dans un certain nombre de localités, mais qui appartenaient toutes au bassin de la Loire, on ne croyait pas que le Vison existait au-delà de cette limite ». Deux individus furent pris à Gorneville-sur-Risle (Eure), par M. Duquesne, naturaliste à Pont-Audemer, ils sont mentionnés et l'un d'eux est même figuré dans le travail de M. Gadeau de Kerville sur les Mammifères de la Normandie. Aujourd'hui, M. l'abbé Letacq vient confirmer par des observations récentes l'indication fournie en 1861 par Pucheran : « Nous avons appris que cette espèce habitait également le département de l'Orne ». En effet, l'auteur a peu étudier et comparer avec les descriptions données par les auteurs et la planche publiée par M. Gadeau de Kerville, un indivi- du capturé à Saint-Germain-des-Gorbéis, sur les bords de la Sarthe. Il a aussi constaté la présence du Vison sur un autre point du départe- ment de l'Orne : dans le val d'Écouves, à la lisière de la forêt, sur le bord des étangs de Fontenay-les-Louvets. Nous pensons, comme l'auteur, que des recherches actives feront découvrir ce mammifère sur d'autres points de la région. E. March. 1. Pucheran: Note sur les stations en France du Putorils lutreola in Rev. et Magas. de Zool. pure et appl., Paris, 2« sér., XIII. mai 18(51, p. 21)3. EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 23 Capture du Vison de France, près de Lisieux; par M. E. Anfrie (Feuille d.j. natural., 1896, N° 303, p. 56). M. Anfrie signale la capture d'un Vison, sur la rivière d'Hermival, à o kilomètres de Lisieux. Pour l'auteur c'est la première fois que la présence de ce mammifère est signalée dans le département du Calvados. E. March. Le Vison en Bretagne; par M. G. de Lapouge (Feuille d.j. natural., 1896, N° 304, p. 101). A propos de la note de M. Anfrie, citée ci-dessus, M. de Lapouge dit que le Putois à pieds palmés (Vison lutreola) est l'espèce la plus com- mune du département del'IUe-et-Vilaine. Il se rencontre, abondamment clans les arrondissements de Rennes, Redon et Vitré. Comme l'auteur, nous pensons que la rareté de ce mustélidé est beaucoup moins grande qu'on le suppose, il suffit de le rechercher, où l'on a quelques chances de le rencontrer : c'est-à-dire le long des cours d'eau. Un fait intéressant pour les naturalistes est celui signalé par M. de Lapouge: « II existe, dit-il, aux environs de Rennes, deux variétés au » moins de Vison. J'ai constaté, en outre, la présence d'une troisième » forme, différente par la coloration, et surtout par les caractères des » prémolaires. Cette forme, d'habitudes encore plus aquatiques, est plus » rare ou plus difficile à prendre. C'est pourquoi je n'ai pas pu m'en » procurer encore un nombre suffisant de peaux et de squelettes pour » l'identifier. Il serait possible que cette forme fut nouvelle et il est au » moins probable qu'elle diffère spécifiquement du Vison et du Putois. » Il serait intéressant de chercher, dans la Loire-Inférieure, où ce mammifère n'est pas rare, si la forme mentionnée par l'auteur ne s'y trouve pas. E. March. Observations sur les Coucous de la Faune de Maine-et-Loire ; par M. l'abbé Davy. (Congrès scient. d'Angers, 1895, p. 245-249). Dans cet article, l'auteur cherche à réhabiliter le Coucou roux, comme espèce distincte du Coucou gris. 2i NANTES. — BULL. SOC. SC . N'AT. OULST. — T. 6. Il fait observer que le Coucou roux est de taille plus élégante, plus svelte que le Coucou gris ; qu'il y a des adultes mâles et femelles et des jeunes à livrée rousse, enfin que certains sujets à livrée mixte sont vraisemblablement des hybrides provenant de l'accouplement des deux espèces \ L. B. Un poisson rare à Cherbourg. Le "Cernier"; par M. H. Jouan (Bull. Soc. linn. Normandie, 1895, 4e sér., 9e vol., p. 46-48). a Le 26 octobre 1893, dit M. Jouan, toute la poissonnerie de Cherbourg » était, pour ainsi dire, en émoi, par suite de la présence sur le marché » de huit ou dix poissons tout à fait inconnus des marchands et des » pêcheurs. » Les poissons dont il s'agit n'étaient autres que des Polyprion cernium Cur. et Valenc, percidés qui remontent rarement sur les côtes océani ques de France au delà de la Gironde. L'auteur constate que cette espèce n'est pas signalée dans le travail de M. Eug. Lemarié 2. Depuis la date indiquée par M. Jouan, pas un seul individu n'a été revu à la poissonnerie de Cherbourg \ E. March. 1. Les observations directes sur le Coucou sont rendues à peu près impossibles par l'habitude qu'a cet oiseau de dissiminer ses œufs dans les nids de Passereaux auxquels il confie les soins de l'incubation et de l'élevage. Les faits, aujourd'hui bien connus, de dimorphisme chez certains oiseaux donnent pleinement l'explica- tion des deux livrées que revêt le Coucou dans les deux sexes et à tous les âges, sans qu'il soit nécessaire de recourir à des hypothèses. Comme exemple de dynorphisme, consultez: Bureau Louis: L'Aigle botté d'après des obs. rec. dans l'Ouest de la France (Assoc. fr. pour l'avanc. des sciences, Nantes 1875, av. 2 pi.). Noie de L. B. 2. — Poissons des départements de la Charente, de la Charente-Inférieure, des Deux-Sèvres, de la Vendée et la Vienne, Niort et Saint-Jean-d'Angély. 1866. 3. — Un spécimen de taille moyenne (0m53 de longueur totale), capturé dans les eaux du Croisic, le 30 janvier 1881, figure dans la collection régionale du Muséum d'histoire naturelle de Nantes. Note de E. March. EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 25 Notes sur les Lépidoptères de la Bretagne ; par M. L. Dupont {Feuille d. j. natural., 1896, N° 303, p. 56). L'auteur signale les espèces les plus intéressantes qu'il a observées sur divers points du littoral breton, pendant trois séjours tardifs (août et septembre) à Pornichet (Loire-Inf.), à Saint-Lunaire (Ille-et-Vil.) et au Val-André, en Pléneuf (C.-d.-N.). Pornichet. — Argynnis Pandora Schifï., Satyrus Statilinus Huf., Cidaria (Lygris cat. Stgr.) testata L. Saint-Lunaire. —Agrotis vestigialis Rott. , Heliophobus hispidus H. -G., Metrocampa margaritana L., Gnophos obscuraria Ilb., cette dernière espèce également à Pléneuf. Pléneuf. — Callimorpha Hera L. ab. lutescens Stgr., Eupithecia nanata Ilb., Eubolia (Ortholitha cat. Stgr.) peribolata Ilb., Gnophos obscuraria Ilb. E. March. Le Grand Sylvain (Limenitis populi L.) en Anjou; par M. l'abbé F. Lebrun {Congrès scient. d'Angers, 1895, p. 265- 266). L'auteur signale la capture faite par lui, il y a plusieurs années, vers le mois de juillet, dans la forêt d'Ombrée (Maine-et-Loire), d'un exem- plaire du Limenitis populi L. Ce lépidoptère est une espèce septentrionale. Sa présence n'avait pas encore été signalée en Anjou. E. March. Sur le Gammarus Berilloni Catta ; par M. Edouard Chevreux {Bull. Soc. zool. Fr., 1896, p. 29-33, fig. 1-3). M. Chevreux ;t trouvé à Jersey, au mois d'août 1895, en cherchant des Amphipodes d'eau douce au bord des ruisseaux de l'île, le Gammarus Berilloni, Catta associé au Gammarus pulex de Geer. Cette trouvaille a beaucoup surpris l'auteur, car le G. Berilloni sem- blait localisé au voisinage des Pyrénées occidentales ; il l'avait en effet recueilli à S*-Jean-de-Luz et près de Biarritz. Les exemplaires, types de l'espèce créée par Catta, provenaient d'une source ferrugineuse de la montagne de Mondarrain (Basses-Pyrénées), à une altitude de 750 mètres. 26 NANTES . — BULL . SOC . SC . NAT . OUEST . — T . 6 . Sa présence, dans une île de la Manche, semblerait difficile ù expliquer, si elle ne démontrait pas l'insuffisance de nos connaissances sur l'aire de dispersion de cette intéressante espèce. E. March. Note sur la présence de l'Amphicteis Gunneri (Sais) sur les côtes de la Manche ; par M. Pierre Fauvel (Bull. Soc. linn. de Normandie, 4e sér., IX, 1895, p. 3-8). Dans cette Note l'auteur annonce la découverte faite par lui, à Tahitou, pendant l'été de 1894 d'un Ampharétien nouveau pour la faune de nos côtes océaniques '. L'Amphicteis Gunneri Sars, porte à deux le nombre des espèces actuel- lement connues surcette partie de littoral, M. de Saint-Joseph ayant trouvé à Dinard Y Amphicteis curvipalea Clap. E. March. II — BOTANIQUE Sur quelques chênes hybrides observés aux environs d'Angers; par M. l'abbé Hy. (Bull. Soc. bot. Fr., XLII, p. 552-559;. Dans cette intéressante étude, l'auteur commence par faire remarquer combien sont peu nombreux les documents sur les chênes hybrides d'origine française. Il rappelle que Bastard avait soupçonné, au commencement du siècle, des croisements entre nos Chênes indigènes. En ce qui concerne les Q. sessiliflota et pedunculata, M. l'abbé Hy signale des différences qu'il qualifie de très nettes entre ces deux types, différences tirées du mode de nervation des feuilles. Nous lui laissons la parole à ce sujet : « Remarquons que la longueur relative des pétioles et des pédoncules » fructifères n'est pas le seul caractère que l'on puisse faire valoir ici ; 1. Voyez l. V, 1895. p. 67 l'analyse d'un travail du même auteur : Contri- bution a l'histoire naturelle des Ampharétiens français. EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 27 » on peut signaler une différence très nette tirée du mode de nervation des » feuilles. On sait que, dans tous les Chênes, une côte médiane se continue » à partir du pétiole jusqu'à l'extrémité du limbe. Des nervures principales » naissent de la côte et se prolongent jusqu'à la périphérie dans une » dent ou une saillie latérale ; enfin ces nervures principales, à leur tour, » peuvent donner naissance parfois à des nervures secondaires se termi- » nant aussi dans un lobule. Tout autres sont les veines proprement » dites : leur origine est sans doute variée, d'ordinaire elles établissent, » sous forme de réseau plus ou moins serré, des relations commissurales » entre les nervures ; mais ce qui les en distingue surtout, c'est leur » mode de terminaison périphérique. Jamais elles ne s'avancent jusqu'à » un lobe, ou dent, ou saillie quelconque, mais s'évanouissent plutôt ou »se bifurquent en relation avec les échancrures du limbe ou enfin vien- » nent se fondre dans une nervure marginale. » La feuille, dans le Quercus sessiliflora, peut être aisément définie par » ces nervures principales assez nombreuses, rapprochées et parallèles, » régulièrement décroissantes à partir du tiers supérieur sans nervures » secondaires, et n'admettant entre elles que des veines commissurales. )) Au contraire, les feuilles du Q. pedunculata ont des nervures princi- » pales moins nombreuses et, par suite, plus écartées, subitement «décroissantes à partir du tiers supérieur du limbe, et séparées par de » grandes veines intercalaires ayant une direction sensiblement parallèle » à la leur '. » Quant au Q. pubescens son autonomie est fort incertaine encore pour le savant botaniste d'Angers. Il émet l'hypothèse que les formes qu'il a pu observer dans sa région ne sont peut être que des hybrides dérivés plus ou moins directement du Q. Toza. Voici les hybrides décrits dans le travail que nous analysons : § 1er Quercus sessiliflora X Toza X Q. trabuti hybr. nov ; foliis acute lobatis, distincte petiolatis, tomento stellato taxe obductis, ramis annotinis pariter pubescentibus, dein glabrescentibits, pedunculis fructiferis brevissimis, cupulœ squamis supernis breviter lifjulalis et vix prominulis. Rarissime fructus maturescunt. 1. Ces ditïérences daus la nervation auraient été probablement rendues plus faciles à saisir par des planches comparatives. Note de M. E. G. 28 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. X q. guerangeri hybr. nov ; foliis longe petiolatis, rotundatolobatis, supra glabris et subtus juxla nervos parce pilosis ; pedunculis brevibus act nullis, conglomeratis ; cupulœ squamis distincte ligulatis. S 2r Quercus pedunculata X Toza X Q- reghini hybr. nov ; foliis profunde lobatis, breviter petiolatis, utraque jmgina tandem glabris ; pedunculis fructiferis elongatis cupulœ squamis apice ligxdatis. X Q- andegavensis hybr. nov ; foliis sparse stellato-pilosis, supra tandem glabrescentibus ; pedunculis elongatis, raro mediocribus ; cupulœ squamis non prominulis, breviter ligulatis. § 3" Quercus pedunculata X sessiliflora X q- ALLARni hybr. nov ; foliis longe petiolatis, glabris aut subtus leciter pubescentibus et juxta nerws ciliatis ; pedunculis inœqualibus, sœpius longis. X Q. rossebovii hybr. nov ; foliis répande lobatis, glabris, basi subcordatis et subsessilibus ; pedunculis fructiferis inœqualibus sed sœpius breïissimis. M. l'abbé Hy, résume en terminant, sous forme de tableau, les caractères les plus saillants des hybrides qu'il a décrits. Voici ce tableau : I. Écailles supérieures de la cupule à pointe longuement ligulée et saillante. A. Écailles toutes longuement ligulées ; feuilles recouvertes sur les deux faces de poils étoiles ; racine traçante X Q. Toza. B. Écailles inégales, feuilles glabrescentes au moins sur la page supérieure. a. Pédoncule fructifère court et pétiole allongé X Q. Guerangeri. b. Pédoncule allongé ; pétiole court X Q. Rechim. II. Écailles supérieures de la cupule brièvement ligulées ou triangulaires, peu ou pas saillantes. A. Feuilles glabres ou poilues en dessous le long des nervures, ou très linement velues sur la sur- face inférieure du limbe. a. Pétioles allongés, égalant ou dépassant les pédoncules fructifères courts.... Q. sessiliflora. b. Pétioles et pédoncules courts X Q. Bossebovii. c. Pétioles et pédoncules allongés X Q. Allardi. d. Pétioles courts et pédoncules allongés. Q. pedunculata. B. Feuilles couvertes sur les deux faces de longs poils étoiles, ordinairement caducs sur la page supérieure. a. Pétioles allongés et pédoncules courts. X Q. Trabuti. b. Pétioles courls et pédoncules allongés. X Q. andegavensis. EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 29 Les botanistes de l'Ouest auront à rechercher les hybrides décrits ci- dessus, spécialement parmi les formes extrêmement nombreuses de notre Q. Toza. E. G. Influence du sujet sur la postérité du greffon ; par M. L. Daniel, docteur es sciences, professeur au collège de Château-Gontier, Mayenne. (Le Monde des Plantes, n° 61. le,'-15 Avril 1895) ; tirage à part 18 pages, 6 planches. Les travaux de M. Daniel sur la greffe herbacée sortent du cadre habituel de nos analyses, ordinairement consacrées exclusivement aux publications d'un intérêt régional, mais la nouveauté de ses aperçus, le côté pratique des expériences qu'il a entreprises, leurs résultats remarquables, nous engagent cependant à en entretenir nos lecteurs. Dans un court préambule historique le savant professeur rappelle les divers auteurs qui se sont préoccupés des effets physiologiques du grelîage, depuis Théophraste qui, dès le III8 siècle, comparait le tronc de l'arbre-sujet au sol dans lequel une bouture puise sa nourriture, jusqu'à Duhamel du Monceau qui formulait en 1738 cette conclusion: « La greffe peut servir à conserver les variétés mais elle ne permet pas » de créer des espèces nouvelles » et M. Daniel ajoute avec raison : « Les belles recherches de Duhamel ont longtemps fait autorité; le » principe posé par lui fait encore loi aujourd'hui, et il n'est pas dou- » teux que sa forme absolue n'ait arrêté plus d'un expérimentateur ». Cependant, quelques années après Duhamel (1787), l'abbé Rozier avait remarqué que plus ont multiplie les greffes sur un même sujet, plus les fruits sont beaux et bons ; il chercha même à perfectionner par ce moyen les espèces existantes : Peu après, Cabanis (an XII) constatait expérimentalement que les pépins de poire greffés sur coignassier donnaient plus de variétés que les pépins de la même poire grelîés sur franc. Enfin presque à la même époque Knight, en Angleterre, n'hésitait pas à conseiller de greffer les arbres à fruits pour favoriser l'hybridité, puis de semer ensuite pépins et noyaux pour obtenir des arbres à fruits plus perfectionnés. Sageret (1830) et Pépin (1848) essayèrent de reprendre les expériences de Knight et le dernier, frappé des modifications produites par la greffe dans la saveur des fruits n'était pas éloigné, disait-il, de croire que les graines elles-même devaient s'en ressentir. Mais jusque là, aucune expérience précise n'était venue appuyer scientifiquement les influences entrevues entre le sujet et le greffon. 30 NANTES. — BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. — T. 6. D'ailleurs, comme nous l'a dit M. Daniel, la vie d'un homme suffirait à peine pour mener à bien des expériences sur des arbres fruitiers, et il est surprenant qu'il ne soit venu à personne l'idée d'appliquer la même méthode aux plantes herbacées, car, dans ce cas, les résultats de la greiïe demandent deux ou trois années, au plus, pour être complets (greffe, fructification, semis, etc.). La greffe herbacée a pourtant joui d'une grande faveur au commen- cement de ce siècle, mais aucune application pratique bien saillante n'en a découlé, aussi la a greffe herbacée a t-elle été depuis réléguée par » certains auteurs, au rang des curiosités du jardinage. Il s'en est » même trouvé pour prétendre que la greiïe des plantes herbacées n'est » pas une vraie greiïe ; mais une opération similaire, un collage, » comme si la greiïe des arbres était le mariage légal du sujet et du » greffon et la greffe des herbes une sorte de concubinage ! ». Plus récemment, cependant, le professeur américain Bayleyz (1891), fit quelques recherches sur le sujet traité par notre auteur. M. Daniel termine ainsi la partie historique de son mémoire: a 1" Si l'influence directe du sujet sur le greiïon, et réciproquement, » paraît assez généralement admise aujourd'hui, quelques expérimen- » tateurs seulement comme Dany, Lawson, Knight, Rozier, Cabanis, » Pépin, Sageret, ont osé affirmer que cette influence se manifeste » même sur les graines produites par le greiïon. » 2° Personne n'avait constaté les mêmes faits dans les plantes herba- » cées, avant les recherches du professeur Bayleyz et les nôtres. » 3° Enfin nous avons le premier entrepris d'améliorer les plantes » herbacées, ornementales ou potagères, par des greffes raisonnées sur » des sujets divers supérieurs à ces plantes à un point de vue déter- » miné, et de fixer les améliorations par le semis des graines fournies » par les greffons, en prenant toutes les précautions usitées en pareil » cas. » Nous ne pouvons suivre M. Daniel dans l'exposition de la méthode et des procédés employés par lui pour ses expériences, on les trouvera détaillés dans son travail. « La planche I représente une greiïe exécutée dans un pot à fleurs où )) elle a été laissée à dessein jusqu'à la fructification pour permettre de )) la photographier. Il s'agit de bourgeons à fleurs de Chou-Rave » fBrassica gongyloidesj, greffés sur le Chou de Mortagne, variété de » Chou Cabus, fBrassica oleraceaj. » On peut remarquer que le greffon s'est abondamment ramifié ; or, » ses semblables restés, sur le Choux-Rave, avaient poussé avec peu » de vigueur et ne s'étaient pas ramifiés du tout. » L'influence directe du sujet sur le développement du greffon est » donc manifeste dans les greffes de bourgeons à fleurs EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 31 » Nous, allons montrer par la suite, que cette action n'est pas seule- )) ment directe et immédiatement sensible sur le greffon, mais qu'elle » porte aussi sur sa postérité. » « Si l'aspect général et les dispositions relatives de la fleur, du fruit » et de la graine ne sont pas, en apparence du moins, changés d'une » façon bien sensible, il n'en existe pas moins dans l'embryon une ten- » dance plus ou moins marquée suivant les plantes, à reproduire des » variétés nouvelles présentant à des degrés divers les caractères de la » plante mère (greffon) modifiés par ceux de la nourrice (sujet). » Suit l'exposé des précautions prises par M. Daniel pour éliminer les causes de variations autres que la greffe: hybridation par les insectes, transport du pollen par le vent, différences dans la nature des terrains, conditions climatériques. Les résultats les plus curieux obtenus par l'auteur, dans ses expé- riences nous paraissent être les suivants : Le Navet placé sur l'Alliaire (Alliaria officinalis Audrz;. ' a donné des graines qui ont fournis des navets dont la racine était à peine tuberculeuse. L'Alliaire greffée sur le chou vert (racine âgée sur tige jeune) : « les plants d'Alliaire greffés et les plants témoins différaient considé- » rablement comme morphologie interne et externe, de leurs divers » organes. » Les premiers avaient un aspect trapu, une racine plus tendre, » ramifiée et renflée à la fois, des feuilles plus vertes à odeur d'ail » moins prononcée, des tiges moins ligneuses, des fleurs plus ramassées » entête; en un mot, l'amélioration de la plante sauvage était très » marquée. » On voit de suite les conséquences pratiques qui peuvent se déduire » si facilement de semblables faits. Mais nous ferons remarquer » qu'ils n'intéressent pas seulement la pratique. La question de la » variabilité de l'espèce est au nombrs de celles dont la solution importe » le plus à la classification, et l'on sait combien elle a engendré déjà de » querelles aussi retentissantes que prolongées. » Le semis des graines fournies par des sujets différents, sauvages » ou déjà améliorés par des procédés divers de culture, permettra, dans » une certaine mesure, de fixer plusieurs points restés obscurs » jusqu'ici en systématique pure. » Navet et Chou. — Le Navet greffon acquiert directement le goût du Chou sujet, et l'amélioration de goût des Navets ainsi greffés se main- tient fort bien par le semis. 1. Erysimuin Alliaria L. Flore de l'Ouest. 32 NANTES . — BULL . SOC . SC . NA.T . OUEST . — T . 6 . Chou-Rate, Chou de Bruxelles et Chou de Moftagne. Les planches II, III, IV, V et VI représentent les résultats des expériences entreprises sur ces trois sortes de Chou. CONCLUSIONS « En résumé, l'opération de la greffe, comme on le croît générale- » ment, n'a pas pour résultat exclusif de conserver sans modifications » une variété déterminée. » Il y a lieu de considérer d'une part l'influence immédiate du n sujet sur le greffon, influence généralement assez faible; de l'autre » l'influence de ce même sujet sur la postérité du greffon, influence » beaucoup plus marquée que la précédente. » C'est à la faiblesse de V influence immédiate du sujet sur le greffon, » que l'on doit de pouvoir conserver facilement les variétés crées par » un procédé quelconque. » Mais c'est en grande partie à V influence du sujet sur la postérité » du greffon que l'on doit la production des variétés dans les plantes » greffées. Or, cette influence variant avec les sujets et se trouvant » d'autant plus marquée que l'influence immédiate est plus accusée » elle-même, la méthode à suivre pour créer des variétés nouvelles est » aussi simple que facile. » Il faut placer le greffon sur des sujets variés qui changent sa » saveur, sa taille, sa rusticité, etc., et recueillir ses graines, les semer » et sélectionner, dans les plantes nouvelles, celles qui se rapprochent » le plus de la variété que l'on désire obtenir ou qui se distinguent par » des qualités particulières. » Nous avons la confiance que nos lecteurs ne regretteront pas l'exception que nous avons crû pouvoir faire en donnant dans ce Bulletin une analyse des intéressantes recherches de M. Daniel. E. G. Muscinées rares ou nouvelles pour l'Anjou ; par M. l'abbé Hy (Congrès scient. d'Angers, 1895, p. 233-35). M. l'abbé Hy signale un certain nombre de Muscinées rares ou nou- velles pour l'Anjou. Citons parmi les plus intéressantes: Gymnostomum tenue Schr., Cinclidotus riparius Br. Eur., Zygodon Forsteri Wils., Anomodon attenuatus Hart., Hypnum subtile Hoffm., Hyp. stramineum Dicks., Lophocolea Hoocheriana Nées et Riccia Firmurensis, espèce inédite trouvée dans les mares creusées dans les phyllades du coteau de Frémur. La description de cette nouvelle Hépatique sera donnée ultérieurement par M. le Dr Levier. E. B. EXTRAITS ET ANALYSES. — dE<>L< K41K ET MINERAL» x UK III - GEOLOGIE ET MINERALOGIE Minéralogie de la France et de ses colonies. — Description physique et chimique des minéraux. Étude des conditions géologiques de leurs gisements ; par M. Alfred Lacroix, professeur de Minéralogie au Muséum. T. I, 2e partie, un vol. in-8° de 420 pages avec figures (prix 15 francs). Paris, Baudry et Cie, 15, rue des Saints-Pères, 1896. Le présent fascicule termine le premier volume et comprend la des- cription des espèces suivantes : groupe des micas, groupe des clintoni- tes, groupe de l'ontigorite (serpentines, nouméite, etc.), talc, magnésite, groupe de la kaolinite, groupe de la melitite, groupe de la néphéline, sodalite, noséane-haùyne, cordiérite, pérowskite, groupe des pyroxènes, groupe des amphiboles. Nous prions le lecteur de se reporter à ce qui a été dit de l'ouvrage de M. Lacroix, au tome V de ce Bulletin, 1895, Extraits et Analyses, p. 20. L. Bourgeois Notice explicative des feuilles géologiques de la Tour de Chassiron (N° 151) et de la Rochelle (N° 152), 1886-1891 ; par M. A. Boisselier. Quoique les feuilles géologiques de la Rochelle et de la Tour de Chas- siron au 80.000e, exécutées pour le service de la Carte géologique détaillée de la France, aient été livrées au public depuis quelques années, la Notice explicative qui les accompagne n'avait pas été donnée dans ce Bulletin. Nous la reproduisons aujourd'hui. INTRODUCTION Les feuilles de la Rochelle et de la Tour de Chassiron représentent l'ancien estuaire de la Charente, le pertuis d'Antioche, les îles de Ré et d'Oléron, l'île d'Aix et l'île Madame. La région offre une grande étendue d'alluvions marines récentes, par- semées d'îlots jurassiques et crétacés. Elle est bornée au nord par les coteaux jurassiques de YAunis, qui séparent le bassin de la Charente de celui de la Sèvre Niortaise, au sud par les coteaux crétacés de la Sain- tonge; les uns et les autres couronnés par des dépôts de sables tertiaires et desalluvions caillouteuses quaternaires. 34 NANTES. — BULL. SOC. SO. NAT. OUEST. — T. 6. DESCRIPTION SOMMAIRE DES ÉTAGES SÉDIMENTAIRES A. Les Dunes recouvrent la plus grande partie de l'île de Ré et for- ment autour de l'île d'Oléron une ceinture de monticules dont le plus élevé n'a que 32 mètres au-dessus du niveau de la mer. Leur sable est quartzeux à grains jaunes, bruns ou hyalins. Il contient des coquilles marines pulvérisées. Sur le continent, les dunes sont basses, peu étendues (Fouras, Châte- laillon). Le littoral est bordé d'un cordon de galets, de graviers et de sables coquilliers qui forme plus ou moins l'entrée des anses et des vallées, séparant les alluvions limoneuses des plages sous-marines de sable vaseux. a2. Les Alluvions modernes forment le sol des marais salants, consti- tuent les marais de Brouage et de la Petite Flandre et remontent dans toutes les vallées secondaires en devenant tourbeuses à la surface. Dans les marais du littoral, les alluvions modernes sont formées d'un limon argileux nommé bri qui contient jusqu'à la cote — 7 mètres environ, des lits de coquilles marines, des ossements d'homme, de bœufs, de porcs, de cerfs, des vertèbres de poissons, des crustacés, etc., etc. (la Palice, Rochefort, Biard).Un poignard en bronze de l'époque morgienne et des poteries du même âge ont été trouvés près de Biard, à la cote zéro, sous 4 mètres d'alluvion. A partir de — 7 mètres, les coquilles deviennent rares, le bri est mou, presque liquide et plus sableux. Sur certains points son épaisseur atteint 32 mètres. De nombreux sondages ont permis de constater, au-dessous du bri et reposant sur les roches anciennes jurassiques ou crétacées, un mètre environ de petits cailloux roulés et de gros silex noirs ou bruns cacho- lonnés, auxquels étaient attachés des bryozaires et des coquilles marines de l'époque actuelle (bassin à flot et arsenal de Rochefort). Le bri est partout employé pour la fabrication des briques et des tuiles. a' Les Alluvions anciennes des vallées (4 à 5 mètres) sont formées de sables et de graviers calcaires (arène et chapte) recouverts par un limon calcaire blanchâtre (tuf) qui, à des profondeurs deOm 30 à 2 mètres au- dessous du sol, contient souvent des couches de tourbe de plus d'un mètre d'épaisseur. Le gravier est généralement stérile, la tourbe renferme des bois de cerfs, des dents de bœufs et des silex taillés néolithiques. Le tuf contient des planorbes, des limnées ; l'arène donne des hélix (Hélix nemoralis)el des empreintes végétales dans des blocs de travertin. P. Un Limon rouge caillouteux recouvre comme un manteau tous les coteaux crayeux et les bords des vallées sur une épaisseur de 30 à 40 centimètres. Il contient du fer en grain, des poudingues ferrugineux et EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 35 des fossiles silicifiés des roches sous-jacentes (Piédemont, Rochefort etc.). Au-dessous de ce lit de cailloux quartzeux bien roulés, il existe çà et là, sur les coteaux crétacés, des dépôts de sables argileux ferrugineux et des argiles rouges sableuses, qui renferment des fossiles de la craie silicifiés, du minerai de fer et des silex éclatés ou en rognons. Les coteaux jurassiques offrent aussi une couche de limon rouge ; mais elle est rarement caillouteuse et ne paraît être qu'une modification superficielle des dépôts sous-jacents. Ceux-ci sont nrgilo-sablonneux- jaundtres (lm 50) présentant des ramifications capillaires de carbonate de chaux et de concrétions calcaires. Sur les flancs des vallées les dépôts de même nature sont mélangés de sable et de gravier calcaires ou siliceux, et quelquefois fortement cimentés par du carbonate de chaux. Ils paraissent formés aux dépens des roches voisines et des sables tertiaires des plateaux. p1. Sable des Landes. Ce dépôt se montre à la pointe de Chassiron (île d'Oléron) au-dessus du falun miocène de la Morelière. Il se compose de sable jaune (1 mètre), contenant à la base des fossiles remaniés etdes plaquettes de grès ferrugineux, et, au-dessus de ce sable, d'une couche de cailloux roulés quartzeux épaisse de 2 mètres. Sa position, par rapport au falun, l'a fait considérer comme représen- tant le sable des Landes, bien qu'il ressemble beaucoup aux dépôts caillouteux (P) du continent, qui s'étendent d'ailleurs à la surface de tous les autres coteaux de l'île. m\ Le Falun de la Morelière (île d'Oléron) repose sur des argiles noires portlandiennes. Il est visible dans la falaise, à 3 mètres au-dessus des hautes mers. C'est une couche de sable coquillier, épaisse de 60 à 80 centimètres, contenant : Cardita Jouanneti, Pectunculus pilosus, Pecten polyodontus, Mactra triangularis, Ostreo, voisine de Vedulis, Psammechinus Cogelsi ? Cupularia Cuvieri,etc, nombreux petits poly- piers et bryozoaires, quelques cailloux roulés et des fragments de roches perforées par des pholades. e3. Les Sables ferrugineux à silex constituent des dépôts de 2 à 3 mètres au sommet de tous les coteaux boisés, compris entre la Boutonne et la Charente par 30 à 80 mètres d'altitude. Sur la rive gauche de la rivière, ils forment des dépôts importants (Frichebois, la Vallée, Beurlay). En descendant vers la mer, on les voit, réduits à une épaisseur de 2 mètres, au-dessous dn limon rouge à cailloux roulés (P). Monthe- rault, Rochefort, Belligon, île Madame, île d'Aix). Ces sables paraissent en rapports avec les failles du Bramerit et de Brouage à Montlieu, qu'ils accompagnent dans toute leur étendue. Ils se composent de sable rouge argileux et d'argile sableuse avec fer pisolithique, aétites, silex en rognons ou éclatés et fossiles de la craie 36 NANTES. — BULL. SOC. SC. NÀ.T. OUEST. — T. 6. silicitiés, qui dans leur étage respectif ne se trouvent qu'à l'état de car- bonate de chaux (caprinelles, orbitolines, rhynchonelles, échinides, polypiers, etc). Ils contiennent aussi des blocs de silex poreux meuliéri- formes, de grès et de quartzite disséminés, ou formant des bancs de 60 à 80 centimètres, très recherchés pour l'empierrement des routes. Les silex étaient utilisés, il y a cinquante ans, pour fabriquer des pierres à fusil. On en a fait des instruments, dans les temps pré- historiques, comme en témoignent les nombreux éclats dispersés à la surface du sol ainsi que les pièces taillées des époques moustériennes et robenhausiennes, recueillies dans les bois de Juie et d'Annepont. Les principales exploitations pour l'empierrement des routes sont situées près de la Frédière et chez Guérin près les Nouillers. Au-dessous des sables à silex, on voit, aux environs de Mazeray et sur les feuilles voisines, des sables à gros grains, de couleurs vives (4 à o mètres), avec minerai de fer, argile verte et grès quartzeux grossier, qui constituent une assise distincte, dans le sud du département, à partir de Montendre. Du Pontet à Saint-Chrystoly, ces sables s'intercalent entre le calcaire grossier de Blaye et le calcaire d'eau douce de Plassac, cor- respondant ainsi aux argiles à Ostrea cucullaris (e '). c7. Le Conacien (craie de Cognac de Coquand) débute par des grès glauconieux généralement friables, pétris de bryozoaires auxquels succèdent des calcaires blancs en bancs épais ou schistoïdes, carac- térisés par Exogyra auricularis et Rhynchonella Baugasi. Cet étage, très étendu sur les feuilles de Saintes et d'Angoulème, forme deux bandes qui se réunissent près des Essarts et se terminent par une pointe que coupe le canal de Pont l'Abbé, à partir de Léguille. cc. Le Turonien est divisé en deux sous-étages. Le premier (a) corres- pond au Ligèrien, le second (b) à l'Angoumien et au Provencien de Coquand. cCb. Ce sous-étage (40 mètres) forme deux bandes plongeant en sens inverse (N.-E. et S.-O.) qui se réunissent à Léguille et s'étendent jusqu'à Soubise. Une troisième bande se voit sur la côte méridionale de l'île d'OIéron, plongeant normalement au S.-O. comme la première. Les assises supérieures sont constituées par des calcaires tendres blanc jaunâtre à Spherulites ponsianus, Radiolites cornupasloris, Hip- purites organisans, et par des calcaires blancs en bancs épais, avec silex, que l'on exploite partout pour pierre de taille jusqu'aux Rivières près Saint-Aignant (Provencien). Au-dessous apparaissent des calcaires plus durs à bryozoaires et téré- bratules et des calcaires à Cardium productum qui donnent lieu égale- ment à de nombreuses exploitations (le Pinier, la Limoise, le Carlot). Puis viennent des calcaires lithographiques avec Radiolites lumbricalis, Sphœridites Boreaui et Chaîna Archiaci (4 mètres) reposant sur des EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 37 bancs de calcaire celluleux à nodules cristallins et à silex noirs (4 mètres) (Angoumieri). Les bancs de calcaire noduleux, qui sont stériles à Soubise, où ils commencent à paraître, contiennent àMonthérault Arca Noueli, Cardium productum, et la petite Ostreabumea si commune à la base des coteaux de Taillebourg (feuille 161). De même, les calcaires lithographiques passent latéralement à des calcaires marneux sans rudistes. Ceux-ci sont remplacés par des échinodermes, des bryozoaires, des ostréacées, Ostrea Arnaudi (Taillebourg). c*". Le Ligérien(16 à 18 mètres) est caractérisé par des marnes glauco- nieuses à Terebratella carentonensis sur lesquelles reposent des calcaires marneux à Ostrea columba major, puis des bancs à Ammonites Roche- biumi et Nautilus sublœvigatus. Il commence au Port des Barques et se divise en trois bandes comme les calcaires à rudistes. c L'étage Cénomanien se compose de 7 assises : c ''. 7e Calcaires marneux (2 mètres), 3e horizon à Ichthyosarcolithes. 6° Sables glauconieux jaunes ou verdàtres (3à 4 mètres avec Ostrea biauriculata, Ostrea columba, Ostrea flabella formant souvent des bancs lumachellaires, très durs, à la base et à la partie supérieure de l'assise (Saint-Savinien, Charron, le Mungs, île Madame, île d'Oléron). cH'. 5e Calcaires blancs ou jaunâtres (20 mètres) avec Caprinaadversa, Sphœrulites foliaceus. Nombreux foraminifères dans les couches supé- rieures (île Madame, Saint-Hippolyte, Grand-Jean). Est exploité sou- terrainement à Saint-Savinien et partout ailleurs à ciel ouvert. Se voit dans l'île d'Oléron de la pointe de Chaucre à celle de la Chardonnière. cb. 4" Sables glauconieux verts ou jaunes (4 à 6 mètres), traversés par des bandes de marne blanche ou des lits d'argile noire feuilletée, ligni- tifère, avec gypse, pyrites, bois silicifié, Terebratulla biplicata, Exogyra Reaumuri. 3" Grès calcaires (6 à 7 mètres) donnant des bancs compacts à échi- nodermes (Anorthopygus orbicularis) et alternant souventavec des cou- ches de marne ou de sable fin : Orbitolina concava, Exogyra minima, Alveolina omim et Ichthyosarcolithes (Fouras, Piédemont). c". 2e Sable fin blanc ou blond micacé (6 mètres) avec bois pyriteux ou silicilié (Charas, Archingeay), passant latéralement à des argiles feuille- tées noirâtres, divisées en lits très minces (la Mourière), ou formant des couches épaisses de 2 mètres qui contiennent des pyrites, du lignite, des cristaux de gypse, mais jamais de fossiles (Anse de Fouras, le Ver- geroux. île d'Aix). 1e Sables ferrugineux ( lii à 2o mètres) toujours stériles contenant des couches de gravier, de poudin'gues, de grès siliceux plus ou .moins friables, avec parcelles de lignite, ainsi que quelques couches d'argile noire assez minces [Saint-Laurent, île d'Aix, les Ouillières). Dans le 4*' 38 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 5. marais de Brouage, où ces sables s'appuient sur le Portlandien, ils offrent à leur partie inférieure des argiles rouges, blanches ou bariolées et un conglomérat calcaire très ferrugineux dans lequel on a trouvé de gros ossements (vertèbres et fémurs) d'un grand mégalosaure. Le Cénomanien suit la même répartition que le turonîen. La bande septentrionale, qui commence à l'île d'Aix, repose tiansgressivement sur le Kimmeridien jusqu'aux Nouilliers et sur le Portlandien ensuite jus- qu'à la Fredière. La seconde bande, qui part de l'île Madame, n'a que 500 mètres de largeur jusqu'à Saint-Agnant. Elle plonge de 10 à 20° au N.-E. sous les couches turoniennes fortement redressées. Des îlots port- landiens et le marais de Brouage la séparent de la 3" bande que l'on voit à Hiers et à la pointe du Chapus, puis de la pointe d'Ors à celle de Chancre (île d'Oléron). Là les assises c et d ne sont visibles que sur la plage, les dunes et les alluvions caillouteuses les recouvrent partout ailleurs. y. Les Calcaires à Corbula inflexa (20 mètres) qui composent la partie supérieure du Portlandien sont formés de plaquettes compactes, sableuses ou oolithiqueset de petits bancs de calcaire marneux alternant avec des couches de marne (Mazeray, Beaugeay, le Château d'Oléron). On y trouve des empreintes végétales, des nodules charbonneux (Braise), des dents de sauriens et des lumachelles de Corbula inflexa (Mazeray, la Mortanne, le Château, la Jousselinière, Beaugeay). j\ L'étage des Calcaires à Ammonites gigas (27 mètres) offre une com- position très variable. On y voit généralement la succession suivante : à la base, des bancs à Am. gigas et rotundus, Trigonia, Ostrea brun- trutana, etc. ; dans la partie moyenne, des calcaires tabulaires com- pacts, noir violet, passant latéralement à des argiles gypseuses (ancienne- ment exploitées à Saint Froult) que recouvrent des calcaires jaunes à Cardium dissimile et à nombreux bivalves (la Morelière, Saint-Denis). L'étage se termine par des calcaires compacts lithographiques, en pla- quettes souvent perforées et formées de feuillets très minces qui se révè- lent à l'érosion. Une brèche calcaire avec fragments de marbre noir et un banc de calcaire scoriacé jaune brun se montrent également au som- met et au-dessous des calcaires oolithiques à Corbula inflexa (Fenioux aux Nouilliers, Moëze). j'. Le Kimmeridien (Virgulien de Coquand, zone à Ammonites longis- pinusei Ostrea virgula) se compose d'un système de petits bancs de cal- caire marneux et de marne grise, reposant sur de puissantes assises de marne brune schistoïde, avec bancs calcaires intercalés. Des limachelles de virgula, en plaquettes très dures ou en bancs qui atteignent 80 centi- mètres (pierre chenine), sont exploitées à plusieurs niveaux (Champon, leBreuil, Puits-Neuf, Ligueuil). La faune est à peu près la même dans toute l'épaisseur qui mesure 100 mètres environ. Le Kimmeridien finit par des marnes à Terebralula subsella et à Ostrea EXTRAITS ET ANALYSES. — GEOLOGIE ET MINERALOGIE 39 virgula bifurquées, qui se montrent à la base des calcaires à Ammonites (jigas, vers Saint-Jean-d'Angély, et au-dessous des sables cénomaniens depuis les Nouillers jusqu'à Touchelonge. Il a pour limite inférieure la vallée de la Devise et celle du Tournay jusqu'à Loulay (feuille 153). Il constitue l'île d'Albe, Flay, le Rocher d'Yves. De là pointe de Grignon à celle de Ghanchardon (île de Ré), il forme une plage de 400 mètres de largeur d'où l'on extrait des marnes noires à Ammonites longispinus, qui alimentent trois fours à ciment dans l'île. La pierre chenine est également exploitée dans cet endroit. j'1. Les marnes virguliennes reposent sur un puissant massif calcaire (200 mètres) qui s'étend de la vallée de Tournay à la Rochenard, de Chàtelaillon à Esnandes et qui constitue l'île de Ré toute entière, à l'exception de la Pointe de Grignon. Il est divisé en quatre zones se dis- tinguant par la nature de leurs roches et par leurs fossiles. Toutefois, les trois premières, qui correspondent exactement à l'étage corallien de d'Orbigny, contiennent également V Ammonites Achilles ; tandis que VAmm. cymodoce caractérise la quatrième zone que d'Orbigny et Manès ont rattachée au Kimméridien. j". La zone à Ammonites cymodoce (22 mètres) est composée de cal- caires oolithiques glauconieux, passant latéralement à des calcaires sa- bleux (Saint-Félix, Saint-Martin, le Migré), et reposant parfois sur des marnes et des argiles noires calcaires, comme à Chàtelaillon. On y voit: Ceromija excentrica, P'noladomya Protei, Pterocera Oceani, Mactra omta, Ostreavirgula, Ostrea bntntutana, Ammonites cymodoce, Wald- heimia humeralis, échinodermes et petits polypiers. Les calcaires oolithiques blancs ou glauconieux constituent, dans l'île de Ré, la pointe des Baleines et le coteau d'Ars jusqu'à Chanchardon. Ils forment les îlots qui bordent le marais de la Petite Flandre jusqu'à Muron et se dirigent ensuite vers Migré, par Vandré et Ghervette, don- nant lieu partout à de nombreuses exploitations. j1'. La zone des Calcaires d'Angoulins est constituée, dans sa partie postérieure, par des calcaires et des grès à Serpula quadrangulata, Astarte minima et petits gastropodes. Au-dessous viennent descalca:res marneux à fucoïdes et des calcaires pisolithiques contenant des massifs de polypiers avec Ammonites Achilles, Am. rupellensis, Natica grandis, Diceras, Cardium cordilinum, Pholadomya paucicosta, Terebratula subsella, ainsi que beaucoup de fossiles de la zone supérieure : Ceromya excentrica, Mactra ovata, Pterocera Oceani. Son épaisseur, très inégale comme celle de la zone b dont elle paraît le complément, atteint 70 mètres environ. (Pointe de la Couarde, île de Ré, Pointe du Ché, le Thou, Ardil- liôre, Saint-Marc, Boisseuil, Breuilles). jih. La zone des Calcaires à Montlivaultia se compose de calcaires marneux blanc jaunâtre, en bancs réguliers, séparés par des lits de marne grise. Elle contient, indépendamment du Monfli vault ia ' conlorta , 40 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 6. dont le moule extérieur se voit partout, beaucoup de nérinées et de tri- gonies clavellées, des cérithes, des astartes, la Pinna obliquata, V Am- monites aUenensis et VAm. Achilles. (Sainte-Marie, île de Ré, pointe des Minimes, Saint-Rogatien, Aigrefeuille, Saint-Saturnin, Marsais). j4a. Des Calcaires compacts, parfois lithographiques, et des calcaires marneux plus ou moins durs, gris, bleus ou rouilles, constituent la zone inférieure à Am. Achilles. Les calcaires compacts donnent une lumachelle à Waldheimia Egena, Ostrea bruntutana, cérithes, trigonies, Belemmites Rpyeri, etc. Ils for- ment deux niveaux dans les couches supérieures qui sont séparées par des calcaires marneux, rouilles ou bleus, contenant des pyrites et des concrétions ferrugineuses. Sur certains points (la Rochelle), la Phola- domya paucicosta et la Terebratulla subsella sont communes clans les calcaires durs et compacts. Les calcaires tendres et marneux sont carac- térisés par plusieurs pholades, Ph. flabellata, notamment. Les assises inférieures offrent des calcaires gris, peu fossilières, en moellons sonores, à surface conchoïdale. (Pointe des Rarres, île de Ré, la Re- pentie, Verines, la Grange, Usseau). Les calcaires à Montlivaultia fournissent partout de bons moellons et des pierres de petit appareil. Les récifs de polypiers, très communs dans les communes de Thou, des Forges, de Landrais et d'Ardillières, forment de petits monticules arrondis ou des masses rocheuses isolées dans les champs. j'. Des Marnes feuilletées alternant avec des calcaires gris (Oxfordien de d'Orbigny) se montrent vers Mauzé, au-dessous des couches à Am. Achilles et s'étendent, sur les feuilles voisines, jusqu'aux marnes à spongiaires et à Am. canal icula tas, avec une faune constamment la même : Ammonites flej-uosus, Am. Eucharis, Am. Henrici, Am. plica- tilis, Am. Marantianus (très rare), Belemnites Royeri, et quelques grandes Ammonites çà et là, comme à Marans et à Andilly. REMARQUES STRATIGRAPHIQUES ET HYDROGRAPHIQUES En partant du massif cristallin de la Vendée, les étages jurassiques et crétacés se succèdent régulièrement, en retraits les uns sur les autres, formant des lignes de coteaux, dirigées au N.-O., et dont l'altitude va en diminuant vers le S.-O. Cette régularité est interrompue près de Roche- fort, par le Cénomanien qui transgresse partiellement jusqu'au Kimmé- ridien et par les failles qui ont fait reparaître les mêmes étages plusieurs fois. La plus importante de ces cassures est celle qui s'est produite, après le dépôt de la craie supérieure, et qui, passant par l'ouverture du per- tuis d'Antioche, la rade des Trousses et le marais de Brouage,disparaità 150 kilomètres des Baleines, dans la direction S. 40° E., sous les sables tertiaires des environs de Montguyon. EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 41 Cette faille a soulevé et mis au jour, dans le Marais de Brouage, des îlots portlandiens que recouvraient le Génomanien et leTuronien, mesu- rant ensemble plus de 100 mètres d'épaisseur. Sur tout son parcours, les étages disloqués ont été dénudés, une vallée de 12 kilomètres de largeur se voit à leur place, et de chaque côté ils plongent en sens inverse avec une inclinaison qui marque un soulèvement beaucoup plus pro- noncé sur la rive Nord que de l'autre rive. La Gironde, la Seudre, la Bridoire, la Charente et le Né coulent paral- lèlement à cette faille, tandis que les autres cours d'eau suivent les vallées secondaires qui se dirigent presque toutes du Nord-Nord-Est au Sud-Sud-Ouest. Le sol des coteaux jurassiques et crétacés (terre de groies) est en général maigre et de peu de profondeur, il ne convient bien qu'à la vigne. Celui des dépôts argilo-calcaires (Varennes) qui les recouvrent est très propre aux bois et aux céréales. Les dépôts de sable argileux avec cailloux quartzeux (Doucin) conviennent tout à la fois aux bois, aux céréales et à la vigne. Les terrains d'alluvion font de très bonnes prairies natu- relles et le sable des dunes donne d'excellents revenus avec la vigne et le pin maritime. TRAVAUX CONSULTÉS Description géologique de la Charente-Inférieure, par M. W.Manès. — Mémoire sur le terrain crétacé du Sud-Ouest, par M. Arnaud. — Descrip- tion des falaises de l'Aunis, par M. Beltrémieux. Notices explicatives des feuilles géologiques de Granville N° (43), 1886, et de Coutances N° (44), 1884; par M. Ch. Barrois. Désirant voir nos lecteurs trouver dans les Extraits et Analyses tout ce qui intéresse la géologie de notre région, nous comblerons peu à peu les lacunes existant actuellement dans cette partie du Bulletin en repro- duisant chaque trimestre les Notices explicatives des feuilles publiées par le Service de la Carte géologique détaillée de la France, exécutée au 80.000% antérieurement à la création de la Société. Aujourd'hui, nous donnons celles des feuilles de Granville (N° 43) et de Coutances (N° 44). 5* 42 NANTES. —BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. —T. 0. Feuille de Granville (N° 43) INTRODUCTION La feuille de Granville présente des aspects absolument distincts, suivant l'heure de la marée ; le flot, qui s'y élève à 15 mètres, couvre et découvre alternativement les rivages, montrant et cachant ainsi tour à tour de nombreux îlots rocheux. Nulle part, peut-être, ce changement n'est plus frappant que dans les îles Chausey ; à mer haute, on compte dans cet archipel cinquante-trois îles mais lorsque la mer se retire, les unes se joignent (on va à pied de la Grande-Ile à l'Ile-aux-Oiseaux), d'autres se découvrent, et, de tous côtés, on ne voit que des écueils, offrant les apparences les plus bizarres, et dont le nombre s'élève à environ deux cents. DESCRIPTION SOMMAIRE DES ÉTAGES SÉDIMENTA1RES ET DES ROCHES ÉRUPT1VES A. Les dunes, qui forment un épais cordon littoral sur la feuille de Coutances, se voient à l'O. de Blainville. a2. Alluvions modernes. Des dépôts marins s'accumulent sur toute cette côte occidentale de la Manche ; des sables quartzeux à deux micas s'amassent sur les côtes exposées à l'ouest ; en certains points, ils sont exploités en raison de leur richesse en coquilles calcaires, comme amendement pour les terres. Dans le Sound, et dans les passes plus abritées des îles, se dépose une vase plus fine, où croissent les prairies de zostères. En certains points (1 kilom. S. de Granville) se dépose une argile fine, employée pour poteries. A l'époque des grandes marées, on trouve sur la côte de Granville des traces de tourbe sableuse. xb. Schistes et poudingues de Granville. Les rochers qui affleurent à marée basse sur la lisière orientale de la feuille sont des schistes assez grossiers, vert clair, alternant avec des bancs de grauwacke feldspathique . Le sommet de cet étage, visible dans les falaises de Granville, à la pointe du Roc, et à l'est du Casino, présente des bancs alternants de conglomérats. Ces conglomérats sont remarquables par la variété des galets qu'on y trouve : galets de granité identique à celui des îles Chausey, de granité avec muscovite, schistes grossiers verts et grauwackes cambriennes, schistes noirs cornés, schistes granitisés variés, rappelant à l'œil ceux du massif de Coutances, mais en différant par la constance du mica noir, l'absence de l'amphibole et de l'épidote. Us proviennent sans doute d'un massif sous-marin. EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 43 x\ Phyllades de Saint-Lô. Dans la région de Granville, comme dans la Sarthe et le Morbihan (Gourin), il y a lieu de diviser en deux étages le système cambrien. La base, formée de schistes vert-bleuâtre, de grau- wackes et d'ardoises (Phyllades de Saint-Lô), est antérieure à l'apparition du granité de Ghausey. Le sommet (xb), formé de schistes grossiers, grauwackes, calcaires, dolomies, poudingues, est postérieur au granité de Vire ; on doit y chercher les fossiles de la faune primordiale, qui existent à ce niveau dans les monts Gantabriques. y1. La granulite est à grains fins, d'orthose, mica blanc, tourmaline, quartz ; elle forme des liions minces de CT, 02 à O™, 30, affectant deux directions principales, à angles droits entre elles. Elle passe à l'hyalo- mycte dans l'île de la Meule. Les fragments de ces filons minces se débitent sous le marteau en blocs parallélipipédiques. ■q- 71. Le plateau des Minquiers (le Four, la Maîtresse-Ile) est formée de gneiss grenu à orthose, oligoclase, mica noir abondant, mica blanc ; ces roches rappellent entièrement les gneiss granulitiques de Pouldavid (Finistère) et de Saint-Viaud (Loire-Inférieure), auxquels nous les réunissons. On doit rattacher à cette même formation les roches gneissiques à grains fins, mica noir dominant, et nombreuses amandes de quartz granulitique, qui forment le Grouin de Cancale et l'île des Landes. Ce cap paraît formé par une voûte anticlinale, à axe dirigé N. 25° E. y1b. Le granité forme tout l'archipel de Chausey ; c'est une roche à grains moyens d'un gris bleuâtre, riche en orthose blanc, oligoclase verdâtre, mica noir et quartz. On trouve dans toutes les falaises- de ces îles de bonnes pierres de taille, exploitées en un grand nombre de petites carrières ; il n'y a pas ici, comme dans l'intérieur des terres, de granité altéré, ni d'arène granitique, toutes ces parties meubles étant enlevé par les lames, qui laissent, sous forme d'îlots, les blocs les plus durs de ce massif granitique. On trouve dans ce granité un grand nombre de noyaux à grains fins, de forme anguleuse ou arrondie, et très riches en mica noir ; des nodules de quartz enfumés, de 0m, 02 à 0m, 10 de diamètre, et très fendillés, sont également fréquents en certains points. Le granité de Ghausey a fait son apparition avant la fin de l'époque cambrienne (entre xa et xb), puisqu'on le trouve en galets roulés dans les conglomérats du sommet de ce système. x' y1b. Micaschistes granitiques. A marée basse affleurent, à l'O. de Containville, des gneiss fins, à l'aspect de pétro-silex, avec orthose, oligoclase, mica noir, chlorite, quartz, qui sont la continuation des gneiss granitiques et syénitiques de Goutances. Ces gneiss ont été sans doute formés aux dépens de schistes cambriens, par l'injection d'un granité peu différent de celui de Chausey ; ils existaient, en tout cas, avant la 44 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAÏ. OUEST. — T. 6. lin de l'époque cambrienne, puisque ces gneiss sont remaniés dans le poudingue de Granville. Ces roches ont de grandes analogies avec les gneiss granitiques et granités gneissiques (ç2 7,b-/b S2) de Pors-Manech, Quimperlé, sur la feuille de Lorient. Q. Le quartz blanc de l'embarcadère de Granville est la continuation du filon de Donville. Un filon de zinc sulfuré a été signalé dans les phyllades, au sud de Granville. REMARQUES STRATIGRAPHIQUES, OROGRAPHIQUES ET HYDROGRAPHIQUES Il y a eu, pendant l'époque cambrienne, des oscillations certaines du sol de la région ; à la fin de cette époque, les roches du cambrien inférieur étaient déjà durcies et injectées par les granités à mica noir ; elles furent ravinées et on constate un transport des galets du N. vers le S. (poudingues de Granville). D'après les traditions conservées dans le pays et d'après divers té- moignages historiques, le temps ne serait pas très éloigné où les îles Chausey auraient fait partie du continent. Quelques auteurs assurent que, jusqu'au commencement du VHP siècle, ces rochers bordaient la côte et protégeaient contre les invasions de la mer une forêt et de vastes marécages situés entre eux le Mont-Saint-Michel. Pas de niveau d'eau important. La fontaine d'eau douce de la Grande- Ile Chausey mérite une mention spéciale. Les seules cultures sont celles des varecs ou goémons (Fucus vesiculosus, nodosus) que l'on coupe en immenses quantités, aux Chausey et aux Minquiers, tous les ans, lors des grandes marées, pour amender les terres ou en extraire la soude. DOCUMENTS ET TRAVAUX CONSULTÉS Cartes géologiques : Carte géologique générale de la France, par MM. Dufrénoy et Elie de Beaumont; Carte géologique de la Manche, par M. Vieillard, complétée et publiée en 1880, après le décès de l'auteur, par MM. Pottier et de Lapparent. Travaux géologiques de M. Bonissent, Audouin et Milne-Edwards, Hébert. EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 45 N.B. — Le granité de la carte de Granville a été représenté avec la notation -/b comme étant plus ancien que celui de la feuille de Châteaulin, noté 7 un exemplaire a", y ayant été pris au piège le 31 Mars 1896. E. March. Le Vison d'Europe (Mustela lutreola) ; par M. Xavier Raspail (Feuille d.j. natural., 1896, Nos 308-9, p. 162-164). « La note de M. Anfrie sur le Vison capturé dans le Calvados, aux » environs de Lisieux, dit l'auteur, a fait sortir cet animal de l'obscu- » rite où il semble avoir vécu jusqu'ici, grâce au défaut de recherches et » surtout à la confusion qu'on a dû en faire souvent avec le Putois. » La Feuille des jeunes Naturalistes a, en effet, publié plusieurs notes concernant la présence de ce mammifère dans la région ouest de la France. M. X. Raspail a ouvert une enquête afin de connaître l'aire de disper- sion du Vison d'Europe. Les renseignements qu'il a pu recueillir à ce sujet, lui permettent, dès à présent, de donner, mais sous bénéfice de rectification, ainsi qu'il le dit lui-même, la distribution géographique suivante: Région de V Ouest : Eure, Calvados, Orne, Ille-et- Vilaine, Loire- Inférieure, Sarthe. — du Sud-Ouest : Vienne. — du Centre: Loir-et-Cher, Indre. — du Sud : Gironde, par 1 individ. tué aux environs de Bordeaux. — du Nord : Oise. — de l'Est: Vosges, par la capture d'un seul individu. E. March. L'aire du Vison ; par M. G. de Lapouge (Feuille d. j. natural., 1896, Nos 308-9, p. 165). M. de Lapouge, à la suite de ses communications précédentes, concer- nant ce mustelidé, a reçu des renseignements qu'il résume aujourd'hui dans une courte notice. L'auteur signale le Vison d'Europe en Saône-et-Loire, en Vendée; EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 51 dans toute la Bretagne, à l'exception peut-être du Finistère, où il n'a pas eu connaissance de capture authentique; dans la Mayenne; les Deux-Sèvres, et il pense qu'il se trouve également dans tout ou partie de la Charente-Inférieure. — M. Lapouge qui croit que cette espèce est en voie de développement serait partisan d'une enquête sérieuse afin de connaître l'aire de dispersion exacte de ce carnassier qui, pour l'auteur, paraît ne pas dépasser la diagonale Màcon-Rochefort. Quelque soit les résultats de l'enquête demandée par l'auteur, il est intéressant de constater que le Vison d'Europe rejeté par M. Paul Gervais comme n'appartenant à la faune française est actuellement connu dans 20 départements et sera certainement reconnu dans d'autres. E. March. Matériaux pour servir à la Faune des vertébrés du département de l'Orne ; par M. l'abbé A.-L. Letacq (Annuaire normand, 1896, et tiré à part de 66 p. — Imprimerie H. Delesque, à Caen). L'auteur, sans se dissimuler les nombreuses difficultés qu'offre l'exé- cution d'un semblable inventaire, a dressé, pour répondre au désir exprimé par ses collègues de l'Association Normande, une liste des animaux vertébrés du département de l'Orne. Ce petit catalogue comprend : Mammifères (sauvages et domestiques) 50 espèces ; Oiseaux (sauvages et domestiques) 201 ; Reptiles et Batra- ciens 20 espèces ; Poissons 28 espèces. Les naturalistes ne peuvent qu'applaudir à l'apparition de semblables publications et ils sauront gré à M. l'abbé Letacq d'avoir fait quelque chose, là où tout était à faire. E. March. Les Pagurinés des mers d'Europe (Crustacés). Tableaux dichotomiques des genres et des espèces ; par M. E.-L. Bouvier {Feuille cl. j. natural., 1896, Nos 307-309). L'auteur, après avoir sommairement exposé les caractères de la tribu des Pagurinés, donne sous forme de tableaux dichotomiques les diagnoses des genres et espèces de ces intéressants crustacés. 52 NANTES. —BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. —T. 6. Nous engageons les personnes qui voudraient se livrer à leur étude, sur notre littoral, à consulter le travail consciencieux de M. E.-L. Bouvier, qui est un spécialiste. E. March. Note sur un palémonien d'eau douce, récemment découvert en llle-et-Vilaine, le Caridina Desmarestii (Millet) ; par M. Ch. Picquenard (Bull. Soc. scient, et médic. de l'Ouest, 1896, V, p. 44-45). M. Picquenard présente et insère une notice de M. l'abbé Hodée relative à la détermination d'un palémonien d'eau douce (Caridina Desmarestii) trouvé par l'auteur dans les eaux du Meu, près de Montfort (llle-et-Vilaine)1. E. March. II — BOTANIQUE Flore de Vendée ; par M. J. Douteau, professeur suppléant à l'École de Médecine de Nantes. (Revue des se. nat. de VOuest, 1896, t. VI, nos 1-2 et 3). Tirage à part, sous forme d'un petit volume très portatif. Ouvrage ayant reçu une médaille d'argent de la Société de Pharmacie de Paris. Sous ce titre, notre confrère publie une série de tableaux dicho- tomiques permettant d'arriver rapidement et facilement à la détermination des plantes vendéennes. 1. Voyez: Bull. Soc. se. nat. Ouest., 189o, V. Procès-verb. d. séances, p. LVI, communication de M. Ch. Ménier. EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 53 Élève de Pontarlier et de Marichal, dont il vient de faire paraître le Catalogue, il s'est surtout inspiré de ce travail, laissant un peu de côté certaines espèces légitimes découvertes depuis, telles que le Cuscuta Godroni et le véritable Œnanthe peucedanifolia très distinct du silaifolia {peucedanifolia de la Flore de l'Ouest) et plus rare que lui en Vendée. Cette lacune sera certainement comblée dans la nouvelle édition qui ne peut être que prochaine. Aucune localité n'est indiquée, et probablement d'une façon intention- nelle, pour ne pas grossir le livre et aucune description spéciale n'est donnée de chaque espèce, au nom de laquelle on arrive par dichotomie. A une époque, où la direction des études est trop exclusivement dirigée vers la préparation des examens, M. Douteau a fait une bonne action en rendant les herborisations fructueuses et faciles. Il créera de nouveaux adeptes à l'étude des plantes. Grâce à lui, les jeunes gens occuperont leurs loisirs à parcourir les champs et les bois pour leur demander leurs secrets. Son livre est à recommander aux Instituteurs, à qui il peut être utile dans leurs promenades avec leurs élèves. V. G. M. Un Luzula critique de la flore parisienne ; par M. Alfred Chabert. (Bull. soc. bot. Fr., 1896, T. 43. p. 49-50). M. Chabert a rencontré dans la forêt de Fontainebleau, au nombre d'une douzaine d'individus, un Luzula qu'il croit hybride des L. multi- flora Lej. et campestris DC. Il rappelle que Cosson et Germain, à l'exemple d'autres botanistes, ont considéré ces deux plantes comme variété de la même espèce, disant » qu'elles se relient par d'assez nombreux intermédiaires et que les » types extrêmes présentent seuls des différences tranchées. » Cependant M. Chabert considère son Luzula de Fontainebleau comme un L. multiflora X campestris. Il en donne la description suivante : « Haut de 30 à 45 centim., il a le port et l'inflorescence du L. multiflora » et les organes souterrains du campestris: trois à huit épis ovales, le cen- » tral subsessile, les autres assez longuement pédoncules ; pédoncules » dressés ; filets des étam. presque de moitié plus courts que l'anthère ; » appendice du testa environ de moitié plus court que la graine, rhizome 54 NANTES. — BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. — T. 6. )) horizontal stolonifère etanthèle bien plus longue que la feuille florale. » Il croissait au milieu de ses parents. Voici les caractères différentiels considérés par M. Chabert comme constants et fixés dans les deux espèces. L. campestris DC. Rhizome stolonifère. Pédonc.arqués-étalésà la maturité. Anthère 4-5 fois plus longue que le filet. Appendice subégal à la graine. Luzula multiflora Lej. Souche cespiteuse. Pédonc. dressés. Anthère subégale au filet ou de moitié plus longue. Appendice du testa de moitié plus court que la graine. A nous de rechercher si nous avons, dans l'Ouest, des formes intermé- diaires analogues à celle signalée ci-dessus et quelle en serait alors l'origine. E. G. A. Boreau. — Son autobiographie, publiée par M. Gr. Bouvet. (Bull, de la Soc. d'Etudes scient. d'Angers, année 1895), Tirage à part de 56 pages. Nous ne pouvons que signaler à l'attention de nos lecteurs cette publication fort intéressante pour l'histoire de la botanique dans l'Ouest. E. G. Note sur le Magnolia de la Maillardière ; par M. E. Gordé. {Annales Soc. nanl. des amis de l'Horticulture, 1, 1895, p. 84-89). L'auteur rappelle la publication récente, dans notre bulletin1, d'une lettre de François Bonamy, où il est question du fameux Magnolia ; il cite aussi les publications de MM. Le Sant, Delamare et de Rostaing de Rivas sur le même sujet. M. Gordé pouvait mieux que personne résumer ces travaux en y ajou- tant quelques notes personnelles ; secrétaire général de la Société d'horticulture pendant de longues années, il est fort au courant de toutes les publications horticoles ; la partie bibliographique de ce court mémoire est traitée avec le soin et l'exactitude qu'on connaît à l'auteur. Nous 1. Bull. Soc. Se. nat. 0. T. V. p. 75. EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 55 mentionnerons aussi des notes biographiques, fort instructives sur certains personnages de cette époque, qui forment des renvois bons à consulter. i E. G. Note sur un bois d'Arbousiers dansles Côtes-du-Nord ; par M. le Dr Avice (Bull. Soc. bot. Fr. 1896, t. 43, p. 123). Dans cette courte mais fort intéressante communication, M. le Dr Avice fait connaître l'existence d'un bois d'Arbousiers (Arbutus Unedo L.) auprès de Paimpol. « Il s'agit d'un taillis occupant la pente abrupte et rocheuse de la » falaise du Trieux, au lieu dit « Coat Hermitt » en Plourivo, près » Paimpol ; après le Chêne, l'Arbousier y constitue l'essence dominante. » Il y est tellement abondant que chaque année le fermier en expédie des » charretées de rameaux pour orner la façade des maisons, le 8 décembre, » jour de la fête patronale de notre petite ville, ce qui ne l'empêche pas » de l'exploiter aussi pour le chauffage de son four. L' Arbutus se voit, » sur une longueur de près de deux kilomètres, mêlé aux Chênes, aux » Sorbiers des oiseaux etc., Le Chemin de fer de Paimpol à Guingamp » longe cette falaise en tranchée et en corniche, ce qui a détruit bon » nombre de nos arbres ; mais ce qui reste est protégé par la rapidité » de la pente et les nombreux rochers (grès rouge silurien) qui n'en » permettront pas le défrichement. « La spontanéité de ces végétaux me semble bien démontrée par leur » grand nombre, la sauvagerie du lieu et aussi par ce fait que l'habita- » tion du fermier est la seule qui soit voisine du bois; pour en trouver » d'autres, il faut faire plusieurs kilomètres au milieu des landes. » « D'après les renseignements que j'ai recueillis auprès de la famille » qui possède cette petite ferme, depuis plus d'un siècle, le bois s'éten- » dait même sur une partie du plateau, mais là le défrichement était » possible et a été effectué. » E. G. La spontanéité de V Arbutus Unedo sur la côte septentrionale de la Bretagne est un tait très curieux de géographie botanique et nous devons remercier M. le Dr Avice de l'avoir fait connaître. Nul auteur, croyons-nous, ne l'avait mentionné jusqu'ici. C'est, on le sait, une espèce méridionale mais, avec quelques autres, elle longe les côtes occidentales de l'Europe et parvient jusque dans certains districts montueux du sud-ouest et de l'ouest de l'Irlande. La station de Paimpol serait donc intermédiaire et V Arbutus augmenterait ainsi le nombre des " témoins" de la réunion ancienne de certains continents ( voir l'hypothèse de Forbes (DC. Géogr. bot. p. 1317). Sa présence montre aussi, une fois de plus, la douceur des hivers sur la côte bretonne. (Note de M. E. G.) 56 NANTES. — BULL. SOC. SC . NAÏ. OUEST. — T. 6. Considérations sur la Géographie botanique du département de l'Orne ; par M. l'abbé A. L. Letacq, aumônier des Petites sœurs des pauvres d'Alençon, (Extrait de V Annuaire normand, 1895, p. 245-288). C'est l'influence du climat sur la distribution des espèces végétales de la région qu'il habite que l'auteur étudie spécialement dans ce mémoire. Il donne tout d'abord des détails sur la géographie physique de l'Orne. La statistique végétale du département lui fournit des données intéres- santes. Il possède 1084 phanéroganes : 115 (TC), 338 (C), 255 (AG), 171 (AR), 130 (R), 75 (TR). « Les espèces les plus répandues (TC, C, AC) forment le fonds de notre » végétation et de celle des départements voisins; 350 sont des plantes » ubiquistes communes dans toute l'Europe ; 95 n'habitent que les régions » tempérées et appartiennent exclusivement à la flore de l'Europe » moyenne, 42 sont plus communes dans l'Ouest, 113 inconnues ou du » moins très rares dans le Nord, représentent la végétation méridionale, et » 108, au contraire, fréquentes dans les régions boréales et sous les » climats tempérés, manquent presque complètement dans le Midi. » On voit par les listes données par l'auteur que : » 1° Les espèces ubiquistes forment le tiers de la végétation de l'Orne, » tandis que les plantes exclusives aux pays tempérés n'y entrent que » pour un septième. » 2° Le nombre des espèces à tendances méridionales et atlantiques, » qui exigent un climat chaud et humide, est supérieur à celui des » plantes du Nord, qui peuvent supporter les températures rigoureuses » du climat continental. » 3° Les premières rappellent la flore d'Angers, de Nantes, de la » Bretagne, et du sud de l'Angleterre, les autres représentent la végéta- » tion des montagnes de faible altitude, comme les massifs du Jura et » des Vosges. M. Letacq se livre ensuite à des comparaisons ingénieuses entre la flore de l'Orne et celles des départements limitrophes : « Les plus légères » différences dans la température, le régime pluvial, le degré d'humidité » de l'air, se traduisent d'une façon saisissante dans la végétation et, en » modifiant la répartition des plantes, montrent combien elles sont » sensibles à l'action du climat. » Enfin le département de l'Orne, lui-même, est étudié par régions. M. l'abbé Letacq nous a donné dans ce travail un bon exemple de géographie botanique raisonnée pour un territoire de peu d'étendue. E. G. EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 57 Note sur une variété du Solanum Dulcamara L. ; par M. le Dr Avice (Bull. Soc. botan. de Fr.9 1896, 3e sér., III, p. 415-416). L'auteur, qui habite Paimpol, a trouvé, il y a trois ans, en herborisant aux environs de cette localité (au sillon Talbert, longue bande de sable et de galets qui prolonge de plus de trois kilomètres en pleine mer la presqu'île de Pleubian) une forme de Douce-amère différant assez sensi- blement du commun Solanum Dulcamara L. Cette forme se distingue facilement du type par sa tige non sarmen- teuse, vigoureuse et dressée. Ses feuilles ont le polymorphisme du S. Dulcamara. Elles sont glabres et luisantes comme la tige et les rameaux, elles jaunissent et deviennent facilement caduques par la dessication. Leur épaisseur est environ triple de celle des feuilles du type. M. Lesage, à qui l'auteur a envoyé la plante, a découvert dans la structure de ses feuilles une particularité: elles offrent deux couches de cellules palissadiques. Les pétales de cette plante, noir luisant à la base, sont dépourvus des taches nectarifères verdâtres qui existent chez le S. Dulcamara L. Les fruits sont presque sphériques et un plus gros que ceux, de forme ovoïde, que présente le type; leur coloration est la même. Cette plante est très abondante au sillon Talbert; une deuxième localité, distante de 50 kilomètres de la première, à Locquémo, près de l'embouchure de la rivière de Lannion, a été indiquée à l'auteur par M. Philippe, pharmacien à Paimpol. M. Avice s'y étant transporté a trouvé cette plante abondamment répandue. Dans les deux localités, les racines plongent dans un humus toujours imbibé de sel marin et la plante reçoit l'embrun des vagues. J .Lloyd et M .Malinvaud, a qui l'auteur a soumis la plante en question, ont reconnu en elle le Dulcamara marina Ray = Dulcamara maritima Nolte. Malgré les différences réelles existant entre cette forme et le type, M. Malinvaud ne pense qu'il y ait lieu d'en faire une espèce. Dès lors, il conviendrait de l'enregistrer: Solanum Dulcamara L. var. maritlmum ; Dulcamara marina Ray Synopsis . Cette forme, qui certainement doit exister ailleurs, est à rechercher sur d'autres points du littoral breton par les botanistes. E. M. Présence de Cotula coronopifolia et Atriplex Babingtonii dans les Côtes-du-Nord; par M. de la Thuillerie (Bull. Soc. linn. de Normandie, 1896, 4e sér., X, Proc.-verb. d. séances, p. xxxv). M. de la Thuillerie annonce qu'il a trouvé, le 16 août 1895, sur la berge vaseuse de la rivière le Trieux, formant le port de Pontrieux, 6* 58 NANTES. — BULL. SOC. SC . NAT. OUEST. — T. 6. Cotula coronopifolia L., non signalé en France, et sur les grèves de Saint-Quay-Pontrieux (Côtes-du-Nord), AtHplex Babingtonii Woods, plante assez commune, d'après lui, mais non signalée dans la Flore de Lloyd. E. M. Le Desmatodon Gasilieni Vent, est-il une espèce nou- velle?— Quelques mots sur les Pottia du littoral : par L. Corbière (Revue bryologique, 1895, nl 3) . M. Corbière, après avoir examiné des échantillons originaux de la plante récoltée à Boulogne par le F. Gasilien, et dénommée par M. Venturi Desmatodon Gasilieni, arrive à la conclusion que cette plante n'est autre chose qu'une forme de Poitia lanceolata modifiée par le voisinage de la mer et pour laquelle il propose le nom de Pottia lanceolata G. Mùll. var. Gasilieni Corb. C'est une forme assez répandue sur le littoral de la Manche. M. Corbière rectifie deux points de ses "Muscinées de la Manche" relatifs au genre Pottia. Il avait identifié à tort une variété de Pottia lanceolata, à péristome blanc, à la var. leucodonta. Cette dernière doit être subordonnée au Pottia Warkeana; et il propose pour la variété du Pottia lanceolata le nom de Pottia lanceolata, var. albidens, Corb. M. Corbière reconnaît également que dans son ouvrage il avait identifié à tort le Pottia Warkeana C. Mùll. au Pottia m inutula B. E. dont les spores, très différentes, exigent la séparation spécifique. Ém. Bureau. Une Fontinale nouvelle; par M. J. Cardot [Revue bryologique, 1895, n° 4). M. J. Cardot donne la description d'une Fontinale nouvelle, le Fontinalis Camusi Card. Cette espèce, recueillie pour la première fois par M. Camus dans la Sèvre nantaise, près de Boussay, en 1890, a été retrouvée par M. Ém. Bureau dans cette même localité et dans un affluent de la Sèvre, la Maine, près Aigrefeuille, en 1894 et 1895. Elle appartient à la Section des Heterophyllœ, qui n'avait jusqu'ici aucun représentant en Europe, et ne comprenait que 3 espèces dans l'Amérique du Nord. Ém. Bureau. EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 59 Quelques espèces critiques ou nouvelles de la Flore mycologique de France; par M. le Dr Quélet (Bull. A. F. A. S., Congrès de Bordeaux. 1895, 1 pi. noire). Dans ce nouveau mémoire qui peut être considéré comme le vingtième supplément de l'ouvrage : Les Champignons du Jura et des Vosges, le célèbre mycologue d'Hérimoncourt décrit une espèce et une variété nouvelles. La première n'a encore été rencontrée que dans la Loire- Inférieure. Voici l'extrait du mémoire concernant les deux champignons : Lepiota Menieri Quélet \ Stipe grêle, farci d'une moelle soyeuse, fibrillo- floconneux, blanc de neige, ainsi que l'anneau ténu, relevé et séparable. Peridium campanule puis aplani (0m02), lisse, lubrifié, crème incarnadin avec le dis- que brun et la marge blanche ; chair très mince, blanche, vireuse. Lamelles écartées du stipe, blanches, spore en amande (0mm,01-0mm,011) , hyaline, avec le spicule souvent excentrique. Automne. — Lieux sylvatiques du littoral, à l'em- bouchure de la Loire 2 (Ch. Menier). Affine à litto- ralis \ Omphalia parilis Fr., var. undulata (PL VI, fig. 6). Stipe grêle et court, plein puis fistuleux, p ruineux, concolore. Peridium en coupe (0m02-4), godronnê festonné sur la marge, puis flexueux et recourbé, finement tomenteux, gris pâle ou gris perle; chair mince, blanche, odeur de mousseron ou de farine fraîche. Lamelles décurrentes, étroites et blanches. Spore pruniforme ovoïde (0raœ007-8), finement grenelée, hyaline. Automne. — Tyrol (Bresadola), Alpes maritimes (Barla), Côtes de Bretagne ' (Ch. Ménier), Bourbonnais (H. Bourdot). La figure : le. sel., t. XLVIII, f. 6, brun bistre, teintée de jaune, ne représente nullement 0. parilis Fr., S. M., p. 168, FI. myc. p. 244. 1. La figure ci-contre est la reproduction d'un dessin colorié envoyé par le D' Quélet à qui nous avions communiqué ce champignon. 2. Celle espèce a été récoltée par nous dans un terrain sablonneux un peu boisé au voisinage du Jardin public de St-Nazaire, le 18 novembre 1894. 3. Nous avons déjà décrit sous le npm de L. UUoralis Mén. dans le Bulletin de la Société mycologique de France, année 1889, un champignon de la même région. Ce nom de L. UUoralis. donné en 1891 par M. le Dr Quélet à une autre espèce, doit donc disparaître de la nomenclature. 4. St-Brévin-1'Océan Notes de M. Ch. Ménier. I M I NANTES . — BILL . SOC . SC . NAT . OUEST . — T . 6 . Note sur deux nouveaux Champignons de France, par M. P. Hariot (Journ. de botanique, 1896, 10e année, n° 18, p. 299-301). M. P. Hariot donne, dans le numéro du 16 septembre, la diagnose d'une nouvelle Ustilaginée VEntyloma Camusianum trouvée dans notre région, et celle de VŒcidium Isatidis, Urédinée trouvée une seule fois en Savoie, en 1808, sur l'Isatis tinctoria. L'auteur se demande si VŒcidium décrit par lui ne serait pas un état métagénétiqne d'une Urédinée hétéroïque. Le premier de ces Champignons intéressant tout particulièrement la flore régionale nous en transcrivons la diagnose: (( Entyloma Camusianum n. sp. » E. soris maculas utrinque conspicuas, numerosas sparsas tel gregarias etiam te confluentes et tôtam foliorum superficiem occupantes, rotundatas tel irregulares, explanatas tel letissime supeme tumefactas, non marginatas, cinereo-fuscas, 1 rnill.-o mill. fpro singulisj latas, efformantibus ; sporis crebrioribus et totam utraque epidermide paren- chymaticum partem suffisant (ita ut sub lente atro-nigricans et quasi carbonacea tideaturj foventibus, densissime aggregatis, olicaceis, diffor- inibus sed pro maxima parle angulatis. episporio crassiusculo sulfusco praeditis 8-1 6a (plerumque 12 u.) crassis. » In foliis Phlei arenarii adhuc junioris, in arena mobili litlorea prope « Saint-Brevin (Loire-Inférieure) * invenil D* Camus et itemm legit prope « la Bai re-de-Mont (Vendée) » F Menier. )) Speciem hancce eximiam, quœ mihi nota tidetur, cl. D" F. Camus, qui p7*imus detexit, grato animo libenterque dicari. » L'Entyloma Camusianum se distingue nettement des autres espèces qui vivent dans les Graminées. Il s'éloigne des E. Caiabrosœ et irregu- lare par son mode de végétation : il remplit en effet tout le parenchyme de la feuille, tandis que, dans ces deux dernières espèces, les soies sont placés sous l'épiderme. Dans VE. crastophilum, les taches sont beaucoup moins larges, puisqu'elles ne dépassent pas 3/4 de millimètre de dia- mètre, et les spores sont aussi plus petites. L'E. ambiens, dont les sores sont confluents forment des taches étendues, se comportent au point de vue du mode de végétation comme les E. irregulare et Catabrosae. Dans VE. catenulatum, les taches sont grises, larges d'un millimètre, et les spores elliptiques beaucoup plus petites. » LE. Camusianum habite les feuilles inférieures du Phleum arena- rium, quand la plante est encore jeune. Tous les échantillons que nous avons vus attaqués par cette Ustilaginée ne dépassent guère quatre à cinq centimètres. Recueilli pour la première fois, il y a quelques annnées, par M. le Dr Camus, ce Champignon nous a été communiqué par M. Ménier, EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 61 Directeur de l'École supérieure des Sciences de Nantes, qui l'a retrouvé au printemps dernier dans les dunes de la Vendée.' » III— GEOLOGIE ET MINERALOGIE Sur la succession des faunes du Lias supérieur et du Bajocien dans les environs de Luçon (Vendée); par MM. Chartron et Welsch (C. R. Acad. d. se, 1896, 2e sem., p. 132-134). « Le Toarcien est représenté par des marnes bleuâtres alter- nant avec des bancs de calcaires marneux ; l'épaisseur ne dépasse pas 10m. Cet étage forme une ligne d'affleurement entre la plaine de Luçon et le massif ancien de Vendée. » lu Zone dite a Leptaena. — Près de Mervent, à la Jamonière, on trouve les couches de passage du Lias moyen au Lias supérieur, reposant directement sur les gros bancs de calcaire jaunâtre de la partie inférieure du Lias moyen. Ce sont des marnes argileuses et sableuses, épaisses de quelques centimètres, qui renferment des Brachiopodes spé- ciaux, du genre Thecidella, fixé."; sur Ostrea ocreata (Desl.), accompa- gnés d'espèces voisines du genre Suessia, et de formes du Lias moyen, comme Spiriferina rostrata Zieten, Rynchonella tetraedra Sow., Terebratula cornuta Sow., Peden tectorim Schl., Hinnites Daiœi Dum., Harpax pectinoides Lk. Belemnites Bruguieri d'Orb. . On trouve, avec ces fossiles, des Ammonites du Lias supérieur, voisines de Dactyloceras annulalum Sow. » La découverte des couches à Thécidées est intéressante pour l'ouest de la France. 1. Cette Ustilaginee a été trouvée pour la première fois à Pornichet (Loire-Infe- rieure) par M. le Dr F. Camus, le 19 mai 1874. Nous l'avons vue assez commune du Cormier à Sl-Michel-Chef-Chef, et entre la Barre-de-Mont et Notre-Dame-de .Mont (Vende?). File doit exister sur beaucoup d'autres points du littoral océanique. Note de Ch. Ménikr. 62 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT . OUEST. — T. 6. » 2° Zone a Ammonites falcifer. — A la Jamonière, on voit un niveau de Harpoceras falciferum Sow., à 0m40 au-dessus des couches à Osêrea et Thecidella, avec des Ammonites du genre Cœloceras, comme A. Crassus Phillips. » On trouve cette zone sur la route nouvelle de Péault à Beaulieu et à Mareuil. dans la partie inférieure de la tranchée, où son épaisseur atteint 2m. Elle existe aussi au Coteau, commune de Bessay ; à l'Orbrie, près de Fontenay-le-Gomte, etc. » 3° Zone a Ammonites bifrons. — La tranchée de la route de Péault à Beaulieu montre cette zone sur une épaisseur de 3"1 environ, avec de nombreuses variétés de Hildoceras bifrons Brug., Hildoceras Levisoni Simpson, Dactyloceras commune Sow., D. Holandrei d'Orb. et formes voisines. On trouve, en grande abondance, de petits exemplaires ferrugineux aplatis dans les marnes et des individus calcaires plus grands dans les bancs durs. » A la partie inférieure de la zone, la même tranchée montre Harpoceras subplanat um Oppel (.4. complanatus d'Orb.). » La même zone existe à la Jamonière, où la partie supérieure mcntre le passage à la zone suivante, avec une forme spéciale très aplatie de Y Ammonites bifrons et.des espèces voisines du genre Lillia. » Les assises précédentes ne montrent jamais d'oolithes ferrugineuses, comme dans le détroit du Poitou. » 4° Zone a A. variabilis. — Les couches à Haugia variabilis d'Orb. et Haugia jugosa Sow. affleurent en divers points: à la Jamonière, au nord-ouest de Luçon, entre Champ-Saint-Père et la Thibaudière, plus bas que les couches à Grammoceras toarcense d'Orb. » 5° Zone a Am. toarcensis.— On trouve en divers points les Ammo- nites ferrugineuses de cette zone, comme à la Frise, près Corps, au nord de Luçon, par exemple, Lioceras cumulatum Hyatt, A. bicarinatus Ziet. Dans les environs de Bessay, on a Grammoceras fallaciosum Bayle, var. Bingmanni Denck. » Les individus calcaires se rencontrent en divers points, au nord de Luçon jusque vers Saint-Cyr-en-Talmondais et à Chantonnay ; c'est Grammoceras toarcense d'Orb. type. Gram. Lœmanni Dum., Gram. fallaciosum var. Cotteswoldiœ S. Buck.; Gram. guadratum Haug, avec une forme très voisine de Lillia robusta Denck. » A la partie supérieure de ce niveau paléontologique. à Saint-Cyr-en- Talmondais et au Bernard, on trouve Polyplectus discoides Zieten avec une Dumortiera -voisine de subundulata, et Amm. dispansus Lycette. Ces fossiles sont plus phosphatés et annoncent la zone suivante. » 6° Zone a Dumortieria et Catulloceras. — Ce niveau paléonto- logique se montre en divers points, et constitue au Bernard un beau gisement de fossiles blancs phosphatés, le plus souvent lisses à la surface. On trouve Dumortieria radians Bein., avec la variété rhodanica Hang. EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 63 Dum. costula Rein, et var. Munieri Haug, Catulloceras Dumortieri Thioll., d'autres Catulloceras et des Hudlestonia d'une détermination difficile parce qu'ils sont incomplets, avec un Phylloceras et d'autres Ammonites d'espèces nouvelles. » 7° Zone a Amm. aalense. — Près de la Frise, on trouve des calcaires marneux bleuâtres renfermant de nombreuses Ammonites aplaties comme Grammoceras mactra Dum., Gr. aalense Ziet. Quelque- fois, on trouve à ce niveau des Ammonites ferrugineuses, telles que Grammoceras subcomptum Branco et Dumortieria subundulata Br., var. externe-compta . 8° Zone a Amm. opalimis. — Au-dessus des marnes grises, il y a un banc de calcaire marneux jaunâtre, quelquefois légèrement bleuté, renfermant Lioceras opalinum Rein, type, comme à la Frise et sur la route de Péault à Lavaud, etc., et la var. comptum Rein, à l'Épine, dans le bassin de Chantonnay. » Bajocien. — Le passage est insensible du Toarcien au Bajocien, par un banc de calcaire marneux jaunâtre qu'il est difficile de subdiviser. » 1° Zone a Amm. Murchisouae. — Elle est très mal représentée par le banc calcaire dont je viens de parler, avec Tmetoceras scissum Ben. et des Mollusques perforants, voisins des Lithodomes, analogues à ceux qui existent au même niveau à Nanteuil-en- Vallée (Charente). A la Frise, ces Lithodomes passent dans la zone suivante. » Au même niveau, à Chantonnay, ou trouve un Hammatoceras voisin de H. Sieboldi Oppel, avec région externe élargie. » Nous n'avons pas trouvé à ce niveau, les fossiles siliciûés du détroit Poitevin. » 2" Zone a Amm. concavus. — Au-dessus du banc précédent, commence un délit marneux pétri d'oolithes ferrugineuses, qui passent dans le banc suivant. Ce dernier renferme quelques Ammonites du genre Ludwigia, comme Lud. radis S. Buck. et surtout un grand nombre de Lioceras concavum Sow. et variétés diverses, avec des Sonninia. Ces dernières sont voisines des formes décrites sous les noms de Amm. Mayeri, Amm. adicrus, Amm. acanthodes, Amm. magnispinatus, etc.. » Cette zone est assez épaisse et contient de nombreuses Bélemnites en mauvais état. A la partie supérieure, dans les couches encore oolithi- ques, on trouve Sphœroceras Brocchi Sow. » 3° Zone a Amm. Sauzei. — Au-dessus du niveau précédent, à la Frise et à Chantonnay, on trouve une bande de calcaire jaunâtre friable, avec fossiles phosphatés à teinte grise, comme Sphœroceras Sauzei d'Orb., Sonninia propinquam Bayle, Sonn. sulcata S. Buck., etc. avec une forme voisine de Pœcilomorphus cycloides d'Orb. et d'autres espèces du genre Sonninia. 64 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 5 . » 4° Zone a Amm. Blagdeni. — A la Frise, dans le délit supérieur au banc qui constitue la zone précédente, existent de petits individus de Cœlocems Blagdeni Sow. avec des formes voisines de Amm. Humphriesi, comme Cœlocems subcoronatum Oppel. » 5° Zone a Amm. Garanti.— A la Frise, près Corps, on trouve les calcaires à Oppelia subradiata Sow., au-dessus du niveau précédent. Mais la zone est surtout développée dans le bassin de Chantonnay, où les fossiles sont remplis de matière grise phosphatée; on y trouve Cosmoceras Garanti d'Orb., Perisphindes Martinsi d'Orb., Per. Davidsoni S. Buck., StHgocems Truellei d'Orb., Amm. Parkinsoni, var. rarecostata S. Buck., avec des Sphœroceras voisin de Gen-illei Sow. et de Brongniarti Sow. » En général, toutes les assises du Bajocien sont remarqua- blement minces, l'épaisseur totale ne dépasse pas quelques mètres. » Le banc pourri de Sainte-Pezenne (Niort), qui appartient à l'étage bathonien, n'est pas connu auprès de Luçon; mais on trouve Amm. zigzag d'Orb., près des Magnils. o Minéralogie de la France et de ses colonies. — Description physique et chimique des minéraux. Étude des conditions géologiques de leurs gisements; par M. Alfred Lacroix, professeur de Minéralogie au Muséum. T. II, leje partie, un vol. in-8° de 352 pages avec figures (prix 15 fr.). Baudry et Cie, 15, rue des Saints-Pères. Paris, 1896 . Le présent fascicule (voir pour les précédents, ce Bulletin, Extr. et Anal., t. V, p. 30 et t. VI, p. 33) est relatif à la description des espèces suivantes: leucite, béryl, groupe des feldspaths, groupe des wernérites, sphène, groupe des zéolites. L'auteur a terminé ce qui a trait aux silicates (et titanates); l'ouvrage qui primitivement devait embrasser deux volumes en comprendra trois. L. Bourgeois. EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 65 I — ZOOLOGIE Nouvelle rencontre du Vison en Normandie ; par M. Emile Anfrie, {Bull. Soc. Amis se. nat. Rouen, 1895 [1896], XXXI, p. 88-90). Nous avons déjà eu occasion de parler de cette capture lorsque l'auteur l'auteur l'a signalée dans une autre publication '. Nous ne l'inscrivons ici que pour mémoire. E. March. Note sur des Vipera berus capturés en Normandie; par G.-A. Boulenger, membre de la Société roy. de Londres {Bull. Soc. Amis se. nat. Rouen, 1895 [1896], XXXI, p. 149- 151). L'éminent herpétologiste anglais résume dans cette courte note les variations observées par lui sur 12 spécimens de Vipera berus qui lui ont été communiqués par M. Henri Gadeau de Kerville. Tous les sujets soumis à son examen peuvent être considérés comme normaux. Deux mâles, de0°575 et 0mo50, lui ont seulement présenté une petite plaque entre la frontale et les pariétales., — plaque signalée et Ogurée il y a 30 ans (1865) par M. Emm. Blanche dans le Bulletin de cette même Société. — D'après M. Boulenger cette plaque se rencontre assez fréquemment chez Vipera berus. Une femelle de grande taille, 0m630, était grosse de 13 petits, prêts à naître : 6 mâles et 7 femelles. Deux présentaient la petite plaque détachée de la pointe postérieure de la frontale ; tous avaient 9 labiales supérieures, les 4" et 5e sous l'œil. Cinq femelles avaient deux séries d'écaillés entre l'œil et les labiales, complètes d'un seul côté sur un sujet, incomplètes au milieu (une seule écaille séparait l'œil de la 4' labiale) chez les autres. La taille des vipéreaux était de (P150 à 0ra160. E. March. 1. Voir aux Extraits et Analyses de ce volume, p. 23: Capture du Vison de France, près de Lisieux ; par M. E. Anfrie, et p. 49-50 : La Belelle vison (Mustela lutreola) ou Vison d'Europe en Normandie; par M. Henri Gadeau de Kerville, où cette capture est mentionnée. L'aire de dispersion de ce Mustélidé étant en réalité beaucoup plus étendue qu'on ne le pensait avant que l'attention ne fut attirée sur lui, et sa présence étant dûment constatée en Normandie, nous ne reviendrons plus sur ce sujet, alors même que de nouvelles localités seraient signalées. 66 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT . OUEST. — T. 6. Catalogue des Annélides polychètes de S'-Vaast-la- Hougue ; par M. Pierre Fauvel (Bull. Soc. linn. de Normandie, 1895, 4e sér., IX, p. 121-146). M. P. Fauvel donne le relevé des espèces trouvées jusqu'ici à S'-Vaast- la-Hougue. Cette liste comprend les espèces mentionnées dans les ouvrages suivants, et dont une grande partie a été retrouvée par l'auteur: 1862. Keferstein, W. — Unlersuchungen ueber niedere Seethiere (Leipzig). 1863. Claparède, R.-E. — Beobàchtungen ueber Anatomie und Enticicklungsgeschichte wirbelloser Thiere an der Kiiste ton Normandie angestellt (Leipzig). 1865. Quatrefages, de. — Histoire Naturelle des Annelès marins et d'eau douce. — Annélides et Géphyriens. 1868. Gruhe, Ed. — Mittheilungen ueber Saint-Vaast-la-Hougue und seine Meeres, besonders seine Anneliden fauna (Abhand. d. Schles. Ges. Naturiwiss. Abth., 1868;. 1895. Saint Joseph, baron de. — Les Annélides Polychètes des côtes de Dinard.— 4' partie (Ann. d. Se. natur., Zool., XIIe sér., t. XX, 1895). A cette liste s'ajoutent 20 espèces de Phyllodocéens recueillies à S'-Vaast par M. Ch. Gravier en 1894-95, dont 12 nouvelles pour la région fPhyllodoce mucosa CErst., Ph. teres Mgr., Ph. macrophlhalma Schmarda, Ph. rubiginosa S1 Jos., Eulalia Claparedii S Jos., Eul. pusilla QErst., Eul. pallida Glap., Eul. fuscescens S1 Jos., Eteone picta Qfg., Et. artica Mgr., Mystides iimbata S1 Jos., Notophyllum alatum Langh.) et deux espèces non encore décrites : Eulalia aurea n.s. et Eumida communis n.s. Enfin, 27 espèces observées pour la première fois à S'-Vaast par M. Fauvel. G. F. Hélix nemoralis L. = Hélix hortensis Mull. : par M. Madoulé (Bull. Soc. Amis se. nat. Rouen, 1895 (1896|, XXXI, p. 85-87). L'auteur, après avoir exposé en quelques lignes les divers moyens employés par la plupart des conchyliologistes pour différencier d'une façon satisfaisante les divers états sous lesquels cette forme se présente de manière à établir deux séries, en fait une courte critique et offre comme critérium Ya.bsence ou la présence de la tache ombilicale. EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 67 « Tous les conchyliologistes, dit-il, qui se sont occupés spécialement de la recherche de ces coquilles savent parfaitement que le péristome de V Hélix nemoralis présente toutes les couleurs possibles, depuis le blanc le plus pur, le plus immaculé, jusqu'au noir intense, en passant par le rose, le violet, le brun, le bleu foncé, etc. » 11 est vrai que, généralement, l'Hélix hortensia a le péristome blanc; mais souvent aussi, le dit péristome est rose ou violacé pour les Hélix notamment dont le fond est rose, et quelquefois même par exception presque noir. Ce n'est donc pas encore là un caractère pouvant éclairer la question d'une façon sérieuse et indiscutable. Mais ce qui déroule de l'observation des faits, c'est que, dans l'immense majorité des cas, chez /'Hélix nemoralis le péristome est plus foncé que le fond de la coquille, tandis que chez /'Hélix hortensis, c'est le contraire qui a lieu. » M. Madoulé résume comme suit le rapport existant entre le péristome et la tache ombilicale : » 1" Dans les Hélix chez lesquelles le péristome est plus foncé que dans le fond de la coquille, la tache ombilicale fait son apparition. » 2° Dans les Hélix chez lesquelles le péristome est plus clair que le fond de la coquille, la tache ombilicale ne se produit pas. » D'après l'auteur, on peut distinguer à première vue une Hélix nemoralis d'une //. hortensis, car presque toutes tes coquilles de la nemoralis ont la tache ombilicale plus ou moins fortement marquée, tandis que toutes celles de Thortensis en sont complètement dépourvues. En examinant un certain nombre d'échantillons de la variété hybrida Poiret (H. nemoralis x H. hortensisj, M. Madoulé a pu vérifier l'exac- titude de sa formule. La tache ombilicale était très atténuée, ou dispa- raissait môme complètement, chez les coquillles hybrides qui offrent généralement un péristome pâle. E. March. Étude monographique des Spongiaires de France (suite). — Carnosa ; par M. E. Topsent (Arch. zool. expérim., 1895, 3e sér., t. III, p. 493-590; pi. XXI-XXIII). L'auteur continue l'étude des spongiaires des côtes de France appar- tenant au 2e ordre des Dea ospongiac (Voir Bull, de la Soc. d. se. nat. de l'O. de la Fr., t. V, Extr et Anal., p. 42). Nous donnons la liste des espèces de cet ordre recueillies sur les côtes de France. I. Sous-ordre Microtriaenosa. Dercitus Bucklandi (Bowerbank) Gray. Guernesey. Cotes de Bretagne : Boscoff. (Espèce littorale). 68 NANTES. —BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. T. 6. Thrombus abyssi (Carter) Sollas. Entrée de la Manche (campagne du Porcupine, 1870) par 48° 31' de latitude N. et 10° 3' de longitude 0., sur des Lophohelia par oOO brasses de profondeur. II. Sous-ordre Microsclerophora Fam. Placinidae Placina monolopha F.-E. Schulze. Océan: Guéthary; Manche: Roscoiï, baie de Morlaix, Astan (zone littorale et dragages). Fam. Oscarellidae Oscarella lobularis (Schmidt) Vosmaer. Luc, Roscoff (zone littorale). III. Sous-ordre Oligosilicïna Fam. Chroudrosidae Thymosia Guernei nov. sp. Au large deGoncarneau (fond de roche). G. F. TABLE DES MATIERES DU SIXIÈME VOLUME DU BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST DE LA FRANCE PREMIERE PARTIE Liste des Membres de la Société V Liste des Sociétés correspondantes XXII Extraits des Procès-verbaux des séances XXXVII I - ZOOLOGIE Bonjour (Samuel). — Sur quelques Lépidoptères de la Loire- Inférieure. - 2< Note 23 Dominique (abbé J.). — Contributions au Catalogue des Tenthré- dinides de la Loire-Inférieure. — 111° Liste 17 — Notes entomologiques. — Chasses dans la Loire-Inférieure (1894-1895) 57 — Note orthoptérologique. — Parthénogenèse chez le Bacillus gallicus Charp 67 — Note entomologique. — Sur un vol d'Harpales observé l'été dernier 311 Marchand (Ernest). — Note sur VEchinomyia fera (h.). Accouple- ment ; Appareil génital ; Reproduction ; Mœurs (PL II). . . 119 Rousseau (Philéas). — Catalogue des Mollusques marins, terrestres, des eaux douces et des eaux saumâtres de l'île de Ré 69 Viaud-Grand-Marais (Dr). — Note sur la Coronelle lisse (fig.). . . 307 II - BOTANIQUE Bureau (Ém.) et Camus (Fernand). — Les Sphaignes de Bretagne. Catalogue des espèces et des variétés trouvées dans cette région, avec figures, description et tableaux analytiques. . 31,247 Gadeceau (Ém.). — A propos de la 5e édition de la Flore de l'Ouest de J. Lloyd 117 — Notice sur la vie et les travaux de James Lloyd (portrait). . 137 Marchand (Ernest). — Note sur la fleur des Crucifères à propos d'une anomalie florale chez le Cheiranthus Cheiri L. (pi. III). 159 III - GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE Cossmann (Maurice). — Mollusques éocéniques de la Loire- Inférieure. — 2° fascicule (pi. IV à IX) 179 70 NANTES. — BULL. SOC SC. NAT. OUEST. — T. G. Davy (L.-P.). — Contribution à l'étude géologique des environs de Ghalonnes-sur-Loire(Maine-et-Loire). — Terrain tertiaire (Miocène supérieur) 5 — Note sur l'existence problable d'un gisement tertiaire à Ghoisel, près Ghàteaubriant (Loire-Inférieure) 9 — Note sur l'Ilot tertiaire de Ghassenon, près Blain (Loire- Inférieure) 13 Dollfus (G.) et Dautzenberg (Ph.). — Description d'une nouvelle espèce de Chlamys des faluns de l'Anjou (pi. I) 1 DEUXIÈME PARTIE Extraits et Analyses I - ZOOLOGIE Anfrie (E.). — Capture du Vison de France, près de Lisieux — 23 — Nouvelle rencontre du Vison en Normandie 65 Boulenger (G. -A.). — Note sur des Vipera berus capturés en Normandie 65 Bouvier (E.-L.). Les Pagurinés des mers d'Europe (Crustacés) — Tableaux dichotomiques des genres et des espèces 51 BouviER(E.-L.)etBocHÉ(Georges) Surunemaladie des Langoustes. 5 Canu (Eug.). Note sur les Copépodes et les Ostracodes marins recueillis par M. Henri Gadeau de Kerville dans la région de Granville et aux Iles Ghausev, Manche (Juillet-Août 1893) : 6 Chevreux (Edouard). — Sur le Gamma/rus Benlloni Catta 25 Cnockaert, — Note à propos de l'Orcheste du chêne 4 Davy (abbé). — Observations sur les Coucous de la Faune de Maine-et-Loire 23 Dupont (L.). — Note sur les Lépidoptères de la Bretagne. : 15 Fauvel (Pierre). — Influence de l'hiver 1894-1895 sur la faune marine 8 — Note sur la présence de VAmphicteis Gunneri (Sars) sur les côtes de la Manche 26 — Catalogue des Annélides polychètes de St-Vaast-la-Hougue.. 66 Gadeau de Kerville (Henri). — Recherches sur les faunes marine et maritime de la Normandie 8 — La Belette Vison [Mustela lutreola) ou Vison d'Europe en Normandie 49 Guerrier. — Note sur une invasion de l'Orcheste du chêne aux environs de Sablé 4 Hamonville (baron d'). — Les moules perlières de Billiers 9 Jouan (H.). — Un poisson rare à Cherbourg — Le " Cernier ". . . 24 Laboulbène (Dr Alex.). — Liste d'insectes qu'on peut trouver sur l'Aster cyanescens pendant l'automne en Anjou 3 Lapouge (G. de). — Le Vison en Bretagne 23 — L'aire du Vison 50 TABLE DES MATIÈRES 71 Lebrun (abbé F.).— Le Grand Sylvain (Limenitis populi L.) en Anjou 25 Letacq (abbé A.-L.).— Note sur la Belette vison (Mustela lutreola L.) et sur ses stations dans le département de l'Orne 22 — Matériaux pour servir à la Faune des vertébrés du dépar- tement de l'Orne 51 Letellier (A.).— Une action purement mécanique permet d'ex- pliquer comment les Cliones creusent leurs galeries dans les valves des Huîtres • 9 Madoulé.— Hélix nemoralis L. = Hélix hortensis. Mull 66 Picquenard (Ch.). — Note sur un palémonien d'eau douce récemment découvert en Ille-et-Vilaine, le Caridina Desma- restii (Millet) 32 Raspail (Xavier). — Le Vison d'Europe (Mustela lutreola) 50 Topsent (E.).— Étude monographique des Spongiaires de France (suite) Carnosa 67 Viaud-Grand-Marais (Dr).— Tableau synoptique des serpents du nord, de l'ouest et du centre de la France 3 II. - BOTANIQUE Avick (Dr). — Note sur un bois d'Arbousiers dans les Côtes-du- Nord 55 — Note sur une variété du Solanum Dulcamara L 57 Bouvet (G.). — A. Boreau. — Son autobiographie 54 Brunaud (Paul).— Supplément à la liste des Hyménomycètes récoltés dans la Charente Inférieure 17 Cardot (J.). - Une Fontinale nouvelle 58 Chabert (Alfred). — Un Luzula critique de la flore parisienne. . . 53 Gorrière (L.). — Additions et rectifications à la Nouvelle Flore de Normandie 11 — Le Desmatodon Gasilieni Vent, est-il une espèce nouvelle? Quelques mots sur les Potlia du littoral 58 Daniel (Joseph). — Contributions à la Flore de la Mayenne 15 — Influence du sujet sur la postérité du greffon 29 Douteau ( J.). - Flore de Vendée 52 Gentil (Ambroise).— Contributions à la Flore Sarthoise.— Relevé des observations faites en 1895 15 Gomont (Maurice). — Note sur un Calothrix sporifére (Calothrix stagnalis sp. n.) 16 Gordé (E.).— Note sur le Magnolia de la Maillardière 54 Hariot (P.). — Note sur deux nouveaux Champignons de France. 60 Hy (abbé). — Hybrides spontanés du genre Rosa aux environs d'Angers 10 — Observations sur le Medicago média Persoon 13 — Sur quelques chênes hybrides observés aux environs d'Angers 26 — Muscinées rares ou nouvelles pour l'Anjou 32 72 NANTES. — BULL. SOC. SU. NAT. OUEST. — T. 6, Letacq (abbé A.-L.).— Considérations sur la Géographie bota- nique du département de l'Orne 56 Quélet (Dr). — Quelques espèces critiques ou nouvelles de la Flore mycologique de France 59 III. - GEOLOGIE ET MINERALOGIE Barrois (Gh.). — Notices explicatives des feuilles géologiques de Granville (n° 43), 1886, et de Goutances (n° 44), 1884 41 Bergeron (J.). — Description de quelques Trilobites de l'Ordo- vicien d'Écalgrain (Manche) 20 Boisselier (A.). — Notice explicative des feuilles géologiques de la Tour deChassiron (n° 151), 1886, et de la Rochelle (n° 152), 1891 33 Guartron et Welsch. — Sur la succession des faunes du Lias supérieur et du Bajocien dans les environs de Luron (Vendée) "... 61 Fortin (Raoul).— Profil géologique du chemin de fer de Vire à Avranches aux abords de Mortain (Manche) 20 Lacroix (Alfred). — Minéralogie de la France et de ses colonies. — Description physique et chimique des minéraux. Étude des conditions géologiques de leurs gisements. T. I, 2" part, et T. II, Ie part 33,64 Wallerant (Fréd.). — Sur la transgression jurassique dans le massif vendéen 21 IV. - SUJETS DIVERS Liste des Collaborateurs chargés des Analyses 2 Extraits des Statuts et Règlements 75 Date de publication des numéros trimestriels N° 1. 31 Mars 1896. r Partie: pp. 1-56, pi. I. 2° Partie: pp. 1-20 N° 2. 30 Juin » » 57-116, — 21-40 N° 3. 30 Sept. » » 117-180, pi. II, III - 41-56 N° 4. 31 Dec. .» » 181-314, pi. IV-IX - 57-76 ERRATA t" Partie. — Mémoires, p. 119, titre, au lieu de: Echynomyia lisez: Echinomyia. — — 120, ligne 35, au lieu de Echinomyia conju- gata L. Rondani, lisez : Echinomyia conjugata Rondani, *- — 132, ligne 34, au lieu de : pris son essort, lisez: pris son essor. — — 136, ligne 3, fig. 10, au lieu de: 8" tergine* lisez : 8" sternite. — 156, ligne 7, au lieu de: A. serpillyfolia, lisez : A. serpyllifolia. — — 160, ligne 26, au lieu de : étamines longue, lisez: étamines longues. — — 168, ligne 40, au lieu de: trouveront peut être, lisez: trouveront peut-être. — 170, ligne 16, au lieu de : est organisé, lisez : est organisée. — — 275, ligne 4, au lieu de tracécules, lisez trabécules. — 281, ligne 7, au lieu de: Antarctie Voyage, lisez : Antarctie Voyage. 2"" Partie. — Extraits et Analyses, p. 33, ligne 10, au lieu de: onti- gorite, lisez: antigorite. — — — 33, ligne 11 , au lieu de : mélitite, lisez: mélilite. — — 49, ligne 26, au lieu de : La Belette fMustela lutreola,', lisez: La Belette vison fMus- tulea lutreolaj. 0££ N M MBL WHOI LIBRARY ** UH 1A15 N